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Le romantisme est un mouvement culturel apparu à la fin du XVIIIe siècle en Allemagne et en Angleterre et se diffusant à toute l’Europe au cours du XIXe siècle, jusqu’aux années 1850. Il s’exprime dans la littérature, la peinture, la sculpture, la musique, la politique et la danse et se caractérise par une volonté de l'artiste d'explorer toutes les possibilités de l'art afin d'exprimer ses états d'âme : il est ainsi une réaction du sentiment contre la raison, exaltant le mystère et le fantastique et cherchant l'évasion et le ravissement dans le rêve, le morbide et le sublime, l'exotisme et le passé, l'idéal ou le cauchemar d'une sensibilité passionnée et mélancolique. Ses valeurs esthétiques et morales, ses idées et thématiques nouvelles ne tardèrent pas à influencer d'autres domaines, en particulier la peinture et la musique.
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L'adjectif romantic nait en Angleterre vers 1650, dérivé du français « roman/romanz », il fait référence aux romans du Moyen Âge, les récits versifiés en langue romane, par opposition aux ouvrages rédigés en latin : « Romantic est proche de médiéval ou de gothique d'un côté, de romanesque, merveilleux, fabuleux, imaginaire ou fictif de l'autre »[1]. Traduit en romantisch, l'adjectif passe en Allemagne à la fin du XVIIe siècle, où cette idée de « qui est semblable au roman » prend une connotation péjorative pour « éveiller dans l'âme le goût dangereux des chimères »[2]. Au cours du XVIIIe siècle, il prend la signification de « comme dans un tableau », devenant synonyme de pictural car « dans l'expérience romantique, la nature est perçue à travers le prisme de l'art (originellement, le roman) »[3]. C'est dans cette acception que le mot fait son entrée dans la langue française avec Les Rêveries du promeneur solitaire de Jean-Jacques Rousseau où il donne le qualificatif de romantique aux rives sauvages du lac de Bienne. Coïncidant avec la mode du jardin anglais organisant la nature comme dans un tableau, il s'associe à la notion de pittoresque.
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À la fin du XVIIIe siècle en Allemagne, le romantisme, revenant à son sens médiéval, s'oppose à l'Antiquité et au classicisme. Dans les années 1797-1798, Novalis forge le mot romantisieren, désignant un processus de poétisation du monde : « Le monde doit être romantisé. […] Cette opération reste totalement inconnue. En conférant aux choses secrètes une haute signification, au quotidien un mystérieux prestige, au connu la dignité de l'inconnu, au fini l'apparence de l'infini, je les romantise »[4]. August Wilhelm Schlegel, dans ses Cours de littérature dramatique, diffuse le concept de romantique en Europe, ramenant la poésie romantique à la poésie moderne, marquée par la tradition chrétienne, progressive, ouverte aux mélanges des genres.
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« Le romantisme qui fut un phénomène de portée révolutionnaire dans tous les arts plonge ses racines au cœur même du siècle des Lumières. Ses principes constitutifs furent formulés pour la première fois en Allemagne entre 1770 et 1780 par les représentants du Sturm und Drang (Tempête et Passion), le nom du mouvement, emprunté au titre d'un drame de Friedrich Maximilian Klinger, trahissait la portée contestataire de son programme idéologique. Mû par un sentiment de révolte à l'égard de la culture dominante des Lumières, le Sturm und Drang célébrait la force irrépressible du sentiment et le culte de l'individualité, considérés comme les préalables nécessaires à toute activité créatrice. Il ne s'agissait pas d'une rupture brutale avec le présent, mais d'une élaboration du culte du sentiment et du grand mythe de la nature énoncés par Jean-Jacques Rousseau au milieu du XVIIIe siècle. […] Une des idées les plus novatrices de ce mouvement fut le concept de génie artistique, irrationnel et créatif, non plus discipliné par la raison comme pour les Lumières, mais animé d'une liberté intérieure capable de briser le carcan des codes et des conventions, puisant au contraire dans la subjectivité et prêtant l'oreille à l'inspiration divine, à l'intuition, aux passions. Ainsi s'esquissait le portrait de l'homme révolté, d'un surhomme se mesurant avec Dieu. Ainsi naissait, surtout, une nouvelle conception de l'art, compris comme liberté absolue de création, qui refusait les contraintes imposées par les règles et les traditions, et qui revendiquait le droit de l'imagination individuelle à s'exprimer selon son propre langage »[5],[6]. Si le Sturm und Drang ouvre la voie au Romantisme, par le déferlement des passions et la spontanéité de l'individu, leurs modèles de beauté se référaient encore aux canons classiques, aux œuvres de l'Antiquité.
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Le véritable rejet du classicisme fut exprimé par les collaborateurs de la revue Athenaeum, fondée en 1798 par les frères Schlegel. Avec Ludwig Tieck, Schelling et Novalis ils formèrent le « groupe d'Iéna ». « Rejetant les modèles grecs et romains à l'époque où triomphait l'esthétique néo-classique, cette conception privilégiait l'expression de l'irrationnel et le mysticisme, le sentiment de l'infini et de l'immensité, le rapport entre la nature et le sentiment intérieur »[7]. En Angleterre, l'essai d'Edmund Burke, Recherche philosophique sur l'origine de nos idées du sublime et du beau, paru en 1756, eut une influence considérable, sur la peinture du sublime et sur le mysticisme du paysage, tel que l'illustra Caspar David Friedrich. « En interprétant le sentiment du sublime comme un état d'âme provoqué par les violentes manifestations de la nature qui, par les cataclysmes ou les visions troublantes, frappent l'homme de stupeur, Edmund Burke rompait avec la conception classique de la nature, source d'harmonie et de sérénité… »[7]. En 1762, James Macpherson publiait ses Poèmes d'Ossian, dont le succès provoqua une vague de celtomanie dans toute l'Europe. Inspiré d'ancien poèmes Gaëlique, Macpherson les réécrit et les attribue à un barde écossais du IIIe siècle. En 1764, Le Château d'Otrante d'Horace Walpole inaugurait le genre du « roman noir », dont le décor ténébreux et les atmosphères effrayantes correspondaient à ce que Burke avait défini comme le « sublime ».
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La tourmente de la Révolution française puis de l’Empire provoque un bouleversement, politique, social et culturel dont les effets se font sentir dans l’Europe entière.
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« L'embrasement du romantisme qui enflamme l'Europe au début du XIXe siècle est de nature essentiellement politique et reflète l'aspiration profonde des peuples à voir des régime plus démocratiques remplacer les dynasties autoritaires ». « La Révolution française, en l'espace de quelques années, a paru réaliser instantanément et miraculeusement l'idéal romantique de nation libre, consciente d'elle-même et maîtresse de son destin. [...] Cette circonstance explique à elle seule la force et l'éclat du romantisme français. Sans ce séisme politique, il est probable que la France, nourrie de culture classique et arc-boutée sur ses certitudes aristocratiques, n'aurait jamais pu faire un tel accueil à l'esprit du romantisme ». En France, « la Révolution amplifie les ferments du romantisme »[8].
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La diffusion des idées du Romantisme allemand joue un rôle important dans l'histoire du romantisme :
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« Sous l'Empire, tout un groupe d'écrivains, dont Madame de Staël est le plus célèbre représentant, plaident la cause allemande aux dépens de la tragédie et du poème classiques. Le Nord c'est la nostalgie, les sentiments sombres, l'infini. “Ce que l'homme a fait de plus grand, comme l'écrit en 1800 Madame de Staël, il le doit au sentiment douloureux de l'incomplet de sa destinée. … le sublime de l'esprit, des sentiments et des actions doit son essor au besoin d'échapper aux bornes qui circonscrivent l'imagination” »[9].
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Le romantisme est une nouvelle sensibilité, s'opposant au Classicisme, aux Lumières et à la rationalité. Elle proclame le culte du moi, l'expression des sentiments jusqu'aux passions. « Issu de bouleversements politiques et sociaux sans précédent, il met l'homme et l'artiste devant un destin, improbable, inquiétant. Cette vision dramatique de l'humanité est alors commune à tous les arts, même au théâtre et à l'opéra, sous la magnificence des décors… Le réel, que les romantiques rendent expressif, dramatique, l'emporte sur le beau idéal »[10]. Neuve et subversive, cette sensibilité se manifeste dans la littérature et les arts plastiques par un renouvellement thématique, le Moyen Âge[11], l'Orient, l'époque napoléonienne, la littérature étrangère, etc.
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Décrire le Mal du siècle, thématique chère aux Romantiques, commence par Alfred de Musset qui en 1836 dans La Confession d'un enfant du siècle résume le mal dont souffre la jeunesse française :
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« Toute la maladie du siècle présent vient de deux causes ; le peuple qui a passé par 1793 et par 1814 porte au cœur deux blessures. Tout ce qui était n’est plus ; tout ce qui sera n’est pas encore. Ne cherchez pas ailleurs le secret de nos maux. »
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— Alfred de Musset, Confessions d'un enfant du siècle, Première partie, chapitre II (1836)
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Selon le philosophe Michael Löwy, la vision romantique constitue une « autocritique de la réalité » qui porte sur cinq thèmes principaux : le désenchantement du monde, sa quantification, sa mécanisation, l'abstraction rationaliste et la dissolution des liens sociaux[12].
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Le premier romantisme, appelé Frühromantik, naît en Allemagne à Iéna. Le cercle de Iéna est très cosmopolite. Il est composé de figures telles que Novalis, Ludwig Tieck, Frédéric Schlegel qui se réclamaient proches de la pensée de Fichte. Ce sont eux qui élaboreront la doctrine romantique et le romantisme politique. Après 1804, le romantisme allemand prend une nouvelle direction, c'est la Hochromantik de l'école de Heidelberg avec des noms tels que Clemens Brentano, Joseph von Eichendorff, Achim von Arnim et les Jacob et Wilhelm Grimm. La dernière période, la Spätromantik, s'étend de 1815 à 1848.
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Dans les années 1760 les Graveyard Poets (« les Poètes du cimetière »), en particulier Gray et son Élégie d'un cimetière de campagne, sondent les sentiments liés au deuil, à la perte et à l'anéantissement, voire à l'horreur de la putréfaction des corps, les émotions malséantes.
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En 1764, Horace Walpole avec son roman Le château d’Otrante, créé un nouveau genre : le roman gothique (The Gothic Novel). Repris par Ann Radcliffe, dont Les Mystères d’Udolfe, le Roman de la forêt et L’Italien connaissent un vif succès, ces romans noirs exaltent le goût pour le morbide, le terrifiant, le mystère, autant que l'inquiétante étrangeté des ruines médiévales.
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Avec son Pèlerinage de Childe Harold paru en 1813, Lord Byron connaît une célébrité foudroyante. Son héros qui traîne sa mélancolie désenchantée à travers l’Europe et l’Orient devient le modèle du héros byronien que l’on retrouve dans ses poèmes orientaux : Le Corsaire, le Giaour, La Fiancée d’Abydos… Sa vie scandaleuse et sa mort en 1824 à Missolonghi, pour la cause de l’indépendance grecque, le transforme en mythe. Son influence poétique et politique sur toute la jeunesse européenne est immense : les auteurs veulent écrire comme Byron, les révolutionnaires veulent mourir pour la liberté comme Byron[13], phénomène qualifié de « byronisme »[14].
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Si le romantisme a été en Allemagne en partie un retour aux fonds primitif et indigène, en France, ce fut au contraire une réaction contre la littérature nationale. Les littératures anglaise et allemande ne s'étaient asservies que momentanément à la discipline du classicisme, sous l'influence prédominante de notre grand siècle ; et ce qu'on appelle proprement romantisme outre-Manche et outre-Rhin c'est la période littéraire où le génie septentrional, reprenant conscience de lui-même, répudie l'imitation française. En France, au contraire, pays de culture et de tradition gréco-latines, la littérature était classique depuis la Renaissance, et l'on appelle romantiques les écrivains qui, au début du XIXe siècle, se sont affranchis des règles de pensée, en opposition au classicisme et au réalisme des philosophes du XVIIIe siècle.
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Pas plus qu'en Allemagne, cette révolution ne s'est accomplie d'un seul coup en France. À cause de son caractère de rupture avec la tradition nationale, et non avec des habitudes passagères, d'importation étrangère, elle a été plus tardive et a eu plus de peine à se réaliser. Commencée en réalité vers 1750, elle n'a atteint son terme qu'un siècle plus tard. Préparée au XVIIIe siècle, contenue et même refoulée pendant la Révolution et l'Empire, elle n'est arrivée à maturité que sous la Restauration et son triomphe ne s'est affirmé vers 1830 qu'après des luttes ardentes et passionnées.
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En 1927, on fête le centenaire du romantisme, en prenant comme référence la publication de la Préface de Cromwell de Victor Hugo en 1827[15]. À Bagnères-de-Luchon, on baptise alors les rue Lamartine, rue Alexandre-Dumas et rue Victor-Hugo que l'on pare de plaques de marbres commémoratives.
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En musique, le romantisme prend des formes variées, mettant au premier plan l'expression de l'émotion. De nombreux compositeurs célèbres s'illustreront dans cette longue période, aussi bien dans la musique instrumentale et orchestrale que dans l'art lyrique et vocal.
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Le piano-forte, en remplaçant le clavecin, permet désormais d'exploiter de puissants contrastes de dynamique. De la même façon, l'orchestration devient de plus en plus audacieuse et élaborée, d'autant plus que certains instruments, comme le cor, sont modifiés par les facteurs d'instruments de manière à devenir plus maniables. Les sonorités inventées par les romantiques sont particulièrement colorées et évocatrices, davantage en tout cas que chez des classiques comme Joseph Haydn ou Wolfgang Amadeus Mozart. À la jonction de ces deux courants se situe la puissante personnalité de Ludwig van Beethoven, dont les premières œuvres se rattachent à l'esthétique classique tandis que celles de sa maturité sont considérées comme le début du romantisme musical.
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Tout au long du XIXe siècle, la musique romantique conservera dans ses caractéristiques une certaine continuité, une homogénéité temporelle de style, que les autres formes artistiques du romantisme ne connurent pas. À la base de cette continuité se trouve peut-être une idéologie philosophique : la musique devenait enfin une réelle forme d'art. La musique commençait à prendre une tout autre dimension : elle n'était désormais plus considérée comme un art mineur, œuvre d'artisans. Par conséquent, ce qui caractérise la musique romantique est surtout l'individualité dans les styles. Cette époque incarne avant tout la liberté.
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Le ballet romantique apparaît au début du XIXe siècle, et succède au ballet d'action dont Jean-Georges Noverre fut le grand théoricien. La période du ballet romantique dure une trentaine d'années, de 1815 à 1845-1850.
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La première période du romantisme (1780-1810) se développe en opposition au néoclassicisme (1760-1800). Là ou le néoclassicisme prône une beauté idéale, le rationalisme, la vertu, la ligne, le culte de l’Antiquité classique et de la Méditerranée ; le romantisme s’oppose et promeut le cœur et la passion, l’irrationnel et l’imaginaire, le désordre et l’exaltation, la couleur et la touche, et des mythologies de l’Europe du Nord.
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Néanmoins, le romantisme en peinture ne se définit pas qu’en termes d’opposition, et développe ses propres caractéristiques, influencées par le baroque :
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Eugène Delacroix, La Mort de Sardanapale, 1827, Musée du Louvre,
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Caspar David Friedrich, Abbaye dans une forêt de chênes, 1809-1810.
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Le romantisme est un mouvement culturel apparu à la fin du XVIIIe siècle en Allemagne et en Angleterre et se diffusant à toute l’Europe au cours du XIXe siècle, jusqu’aux années 1850. Il s’exprime dans la littérature, la peinture, la sculpture, la musique, la politique et la danse et se caractérise par une volonté de l'artiste d'explorer toutes les possibilités de l'art afin d'exprimer ses états d'âme : il est ainsi une réaction du sentiment contre la raison, exaltant le mystère et le fantastique et cherchant l'évasion et le ravissement dans le rêve, le morbide et le sublime, l'exotisme et le passé, l'idéal ou le cauchemar d'une sensibilité passionnée et mélancolique. Ses valeurs esthétiques et morales, ses idées et thématiques nouvelles ne tardèrent pas à influencer d'autres domaines, en particulier la peinture et la musique.
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L'adjectif romantic nait en Angleterre vers 1650, dérivé du français « roman/romanz », il fait référence aux romans du Moyen Âge, les récits versifiés en langue romane, par opposition aux ouvrages rédigés en latin : « Romantic est proche de médiéval ou de gothique d'un côté, de romanesque, merveilleux, fabuleux, imaginaire ou fictif de l'autre »[1]. Traduit en romantisch, l'adjectif passe en Allemagne à la fin du XVIIe siècle, où cette idée de « qui est semblable au roman » prend une connotation péjorative pour « éveiller dans l'âme le goût dangereux des chimères »[2]. Au cours du XVIIIe siècle, il prend la signification de « comme dans un tableau », devenant synonyme de pictural car « dans l'expérience romantique, la nature est perçue à travers le prisme de l'art (originellement, le roman) »[3]. C'est dans cette acception que le mot fait son entrée dans la langue française avec Les Rêveries du promeneur solitaire de Jean-Jacques Rousseau où il donne le qualificatif de romantique aux rives sauvages du lac de Bienne. Coïncidant avec la mode du jardin anglais organisant la nature comme dans un tableau, il s'associe à la notion de pittoresque.
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À la fin du XVIIIe siècle en Allemagne, le romantisme, revenant à son sens médiéval, s'oppose à l'Antiquité et au classicisme. Dans les années 1797-1798, Novalis forge le mot romantisieren, désignant un processus de poétisation du monde : « Le monde doit être romantisé. […] Cette opération reste totalement inconnue. En conférant aux choses secrètes une haute signification, au quotidien un mystérieux prestige, au connu la dignité de l'inconnu, au fini l'apparence de l'infini, je les romantise »[4]. August Wilhelm Schlegel, dans ses Cours de littérature dramatique, diffuse le concept de romantique en Europe, ramenant la poésie romantique à la poésie moderne, marquée par la tradition chrétienne, progressive, ouverte aux mélanges des genres.
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« Le romantisme qui fut un phénomène de portée révolutionnaire dans tous les arts plonge ses racines au cœur même du siècle des Lumières. Ses principes constitutifs furent formulés pour la première fois en Allemagne entre 1770 et 1780 par les représentants du Sturm und Drang (Tempête et Passion), le nom du mouvement, emprunté au titre d'un drame de Friedrich Maximilian Klinger, trahissait la portée contestataire de son programme idéologique. Mû par un sentiment de révolte à l'égard de la culture dominante des Lumières, le Sturm und Drang célébrait la force irrépressible du sentiment et le culte de l'individualité, considérés comme les préalables nécessaires à toute activité créatrice. Il ne s'agissait pas d'une rupture brutale avec le présent, mais d'une élaboration du culte du sentiment et du grand mythe de la nature énoncés par Jean-Jacques Rousseau au milieu du XVIIIe siècle. […] Une des idées les plus novatrices de ce mouvement fut le concept de génie artistique, irrationnel et créatif, non plus discipliné par la raison comme pour les Lumières, mais animé d'une liberté intérieure capable de briser le carcan des codes et des conventions, puisant au contraire dans la subjectivité et prêtant l'oreille à l'inspiration divine, à l'intuition, aux passions. Ainsi s'esquissait le portrait de l'homme révolté, d'un surhomme se mesurant avec Dieu. Ainsi naissait, surtout, une nouvelle conception de l'art, compris comme liberté absolue de création, qui refusait les contraintes imposées par les règles et les traditions, et qui revendiquait le droit de l'imagination individuelle à s'exprimer selon son propre langage »[5],[6]. Si le Sturm und Drang ouvre la voie au Romantisme, par le déferlement des passions et la spontanéité de l'individu, leurs modèles de beauté se référaient encore aux canons classiques, aux œuvres de l'Antiquité.
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Le véritable rejet du classicisme fut exprimé par les collaborateurs de la revue Athenaeum, fondée en 1798 par les frères Schlegel. Avec Ludwig Tieck, Schelling et Novalis ils formèrent le « groupe d'Iéna ». « Rejetant les modèles grecs et romains à l'époque où triomphait l'esthétique néo-classique, cette conception privilégiait l'expression de l'irrationnel et le mysticisme, le sentiment de l'infini et de l'immensité, le rapport entre la nature et le sentiment intérieur »[7]. En Angleterre, l'essai d'Edmund Burke, Recherche philosophique sur l'origine de nos idées du sublime et du beau, paru en 1756, eut une influence considérable, sur la peinture du sublime et sur le mysticisme du paysage, tel que l'illustra Caspar David Friedrich. « En interprétant le sentiment du sublime comme un état d'âme provoqué par les violentes manifestations de la nature qui, par les cataclysmes ou les visions troublantes, frappent l'homme de stupeur, Edmund Burke rompait avec la conception classique de la nature, source d'harmonie et de sérénité… »[7]. En 1762, James Macpherson publiait ses Poèmes d'Ossian, dont le succès provoqua une vague de celtomanie dans toute l'Europe. Inspiré d'ancien poèmes Gaëlique, Macpherson les réécrit et les attribue à un barde écossais du IIIe siècle. En 1764, Le Château d'Otrante d'Horace Walpole inaugurait le genre du « roman noir », dont le décor ténébreux et les atmosphères effrayantes correspondaient à ce que Burke avait défini comme le « sublime ».
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La tourmente de la Révolution française puis de l’Empire provoque un bouleversement, politique, social et culturel dont les effets se font sentir dans l’Europe entière.
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« L'embrasement du romantisme qui enflamme l'Europe au début du XIXe siècle est de nature essentiellement politique et reflète l'aspiration profonde des peuples à voir des régime plus démocratiques remplacer les dynasties autoritaires ». « La Révolution française, en l'espace de quelques années, a paru réaliser instantanément et miraculeusement l'idéal romantique de nation libre, consciente d'elle-même et maîtresse de son destin. [...] Cette circonstance explique à elle seule la force et l'éclat du romantisme français. Sans ce séisme politique, il est probable que la France, nourrie de culture classique et arc-boutée sur ses certitudes aristocratiques, n'aurait jamais pu faire un tel accueil à l'esprit du romantisme ». En France, « la Révolution amplifie les ferments du romantisme »[8].
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La diffusion des idées du Romantisme allemand joue un rôle important dans l'histoire du romantisme :
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« Sous l'Empire, tout un groupe d'écrivains, dont Madame de Staël est le plus célèbre représentant, plaident la cause allemande aux dépens de la tragédie et du poème classiques. Le Nord c'est la nostalgie, les sentiments sombres, l'infini. “Ce que l'homme a fait de plus grand, comme l'écrit en 1800 Madame de Staël, il le doit au sentiment douloureux de l'incomplet de sa destinée. … le sublime de l'esprit, des sentiments et des actions doit son essor au besoin d'échapper aux bornes qui circonscrivent l'imagination” »[9].
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Le romantisme est une nouvelle sensibilité, s'opposant au Classicisme, aux Lumières et à la rationalité. Elle proclame le culte du moi, l'expression des sentiments jusqu'aux passions. « Issu de bouleversements politiques et sociaux sans précédent, il met l'homme et l'artiste devant un destin, improbable, inquiétant. Cette vision dramatique de l'humanité est alors commune à tous les arts, même au théâtre et à l'opéra, sous la magnificence des décors… Le réel, que les romantiques rendent expressif, dramatique, l'emporte sur le beau idéal »[10]. Neuve et subversive, cette sensibilité se manifeste dans la littérature et les arts plastiques par un renouvellement thématique, le Moyen Âge[11], l'Orient, l'époque napoléonienne, la littérature étrangère, etc.
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Décrire le Mal du siècle, thématique chère aux Romantiques, commence par Alfred de Musset qui en 1836 dans La Confession d'un enfant du siècle résume le mal dont souffre la jeunesse française :
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« Toute la maladie du siècle présent vient de deux causes ; le peuple qui a passé par 1793 et par 1814 porte au cœur deux blessures. Tout ce qui était n’est plus ; tout ce qui sera n’est pas encore. Ne cherchez pas ailleurs le secret de nos maux. »
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— Alfred de Musset, Confessions d'un enfant du siècle, Première partie, chapitre II (1836)
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Selon le philosophe Michael Löwy, la vision romantique constitue une « autocritique de la réalité » qui porte sur cinq thèmes principaux : le désenchantement du monde, sa quantification, sa mécanisation, l'abstraction rationaliste et la dissolution des liens sociaux[12].
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Le premier romantisme, appelé Frühromantik, naît en Allemagne à Iéna. Le cercle de Iéna est très cosmopolite. Il est composé de figures telles que Novalis, Ludwig Tieck, Frédéric Schlegel qui se réclamaient proches de la pensée de Fichte. Ce sont eux qui élaboreront la doctrine romantique et le romantisme politique. Après 1804, le romantisme allemand prend une nouvelle direction, c'est la Hochromantik de l'école de Heidelberg avec des noms tels que Clemens Brentano, Joseph von Eichendorff, Achim von Arnim et les Jacob et Wilhelm Grimm. La dernière période, la Spätromantik, s'étend de 1815 à 1848.
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Dans les années 1760 les Graveyard Poets (« les Poètes du cimetière »), en particulier Gray et son Élégie d'un cimetière de campagne, sondent les sentiments liés au deuil, à la perte et à l'anéantissement, voire à l'horreur de la putréfaction des corps, les émotions malséantes.
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En 1764, Horace Walpole avec son roman Le château d’Otrante, créé un nouveau genre : le roman gothique (The Gothic Novel). Repris par Ann Radcliffe, dont Les Mystères d’Udolfe, le Roman de la forêt et L’Italien connaissent un vif succès, ces romans noirs exaltent le goût pour le morbide, le terrifiant, le mystère, autant que l'inquiétante étrangeté des ruines médiévales.
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Avec son Pèlerinage de Childe Harold paru en 1813, Lord Byron connaît une célébrité foudroyante. Son héros qui traîne sa mélancolie désenchantée à travers l’Europe et l’Orient devient le modèle du héros byronien que l’on retrouve dans ses poèmes orientaux : Le Corsaire, le Giaour, La Fiancée d’Abydos… Sa vie scandaleuse et sa mort en 1824 à Missolonghi, pour la cause de l’indépendance grecque, le transforme en mythe. Son influence poétique et politique sur toute la jeunesse européenne est immense : les auteurs veulent écrire comme Byron, les révolutionnaires veulent mourir pour la liberté comme Byron[13], phénomène qualifié de « byronisme »[14].
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Si le romantisme a été en Allemagne en partie un retour aux fonds primitif et indigène, en France, ce fut au contraire une réaction contre la littérature nationale. Les littératures anglaise et allemande ne s'étaient asservies que momentanément à la discipline du classicisme, sous l'influence prédominante de notre grand siècle ; et ce qu'on appelle proprement romantisme outre-Manche et outre-Rhin c'est la période littéraire où le génie septentrional, reprenant conscience de lui-même, répudie l'imitation française. En France, au contraire, pays de culture et de tradition gréco-latines, la littérature était classique depuis la Renaissance, et l'on appelle romantiques les écrivains qui, au début du XIXe siècle, se sont affranchis des règles de pensée, en opposition au classicisme et au réalisme des philosophes du XVIIIe siècle.
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Pas plus qu'en Allemagne, cette révolution ne s'est accomplie d'un seul coup en France. À cause de son caractère de rupture avec la tradition nationale, et non avec des habitudes passagères, d'importation étrangère, elle a été plus tardive et a eu plus de peine à se réaliser. Commencée en réalité vers 1750, elle n'a atteint son terme qu'un siècle plus tard. Préparée au XVIIIe siècle, contenue et même refoulée pendant la Révolution et l'Empire, elle n'est arrivée à maturité que sous la Restauration et son triomphe ne s'est affirmé vers 1830 qu'après des luttes ardentes et passionnées.
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En 1927, on fête le centenaire du romantisme, en prenant comme référence la publication de la Préface de Cromwell de Victor Hugo en 1827[15]. À Bagnères-de-Luchon, on baptise alors les rue Lamartine, rue Alexandre-Dumas et rue Victor-Hugo que l'on pare de plaques de marbres commémoratives.
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En musique, le romantisme prend des formes variées, mettant au premier plan l'expression de l'émotion. De nombreux compositeurs célèbres s'illustreront dans cette longue période, aussi bien dans la musique instrumentale et orchestrale que dans l'art lyrique et vocal.
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Le piano-forte, en remplaçant le clavecin, permet désormais d'exploiter de puissants contrastes de dynamique. De la même façon, l'orchestration devient de plus en plus audacieuse et élaborée, d'autant plus que certains instruments, comme le cor, sont modifiés par les facteurs d'instruments de manière à devenir plus maniables. Les sonorités inventées par les romantiques sont particulièrement colorées et évocatrices, davantage en tout cas que chez des classiques comme Joseph Haydn ou Wolfgang Amadeus Mozart. À la jonction de ces deux courants se situe la puissante personnalité de Ludwig van Beethoven, dont les premières œuvres se rattachent à l'esthétique classique tandis que celles de sa maturité sont considérées comme le début du romantisme musical.
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Tout au long du XIXe siècle, la musique romantique conservera dans ses caractéristiques une certaine continuité, une homogénéité temporelle de style, que les autres formes artistiques du romantisme ne connurent pas. À la base de cette continuité se trouve peut-être une idéologie philosophique : la musique devenait enfin une réelle forme d'art. La musique commençait à prendre une tout autre dimension : elle n'était désormais plus considérée comme un art mineur, œuvre d'artisans. Par conséquent, ce qui caractérise la musique romantique est surtout l'individualité dans les styles. Cette époque incarne avant tout la liberté.
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Le ballet romantique apparaît au début du XIXe siècle, et succède au ballet d'action dont Jean-Georges Noverre fut le grand théoricien. La période du ballet romantique dure une trentaine d'années, de 1815 à 1845-1850.
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La première période du romantisme (1780-1810) se développe en opposition au néoclassicisme (1760-1800). Là ou le néoclassicisme prône une beauté idéale, le rationalisme, la vertu, la ligne, le culte de l’Antiquité classique et de la Méditerranée ; le romantisme s’oppose et promeut le cœur et la passion, l’irrationnel et l’imaginaire, le désordre et l’exaltation, la couleur et la touche, et des mythologies de l’Europe du Nord.
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Néanmoins, le romantisme en peinture ne se définit pas qu’en termes d’opposition, et développe ses propres caractéristiques, influencées par le baroque :
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Eugène Delacroix, La Mort de Sardanapale, 1827, Musée du Louvre,
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Caspar David Friedrich, Abbaye dans une forêt de chênes, 1809-1810.
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Le badminton Écouter est un sport de raquette qui oppose soit deux joueurs (simples), soit deux paires (doubles), placés dans deux demi-terrains séparés par un filet. Les joueurs, appelés badistes, marquent des points en frappant un volant à l'aide d'une raquette afin de le faire tomber dans le terrain adverse. L'échange se termine dès que le volant touche le sol ou reste accroché dans le filet.
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Le volant est un projectile aux propriétés aérodynamiques uniques qui lui donnent une trajectoire très différente des balles utilisées dans la plupart des sports de raquette. En particulier, les plumes créent une traînée bien plus importante, causant une décélération plus rapide. Le vent ayant beaucoup d'influence sur cette trajectoire, car la masse d'un volant est généralement d'environ 5 grammes, le badminton est toujours pratiqué en intérieur.
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Depuis 1992, le badminton est un sport olympique qui se décline en 5 disciplines : simple hommes, simple dames, double hommes, double dames et double mixte.
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À haut niveau, il nécessite une excellente condition physique ainsi que de très bonnes qualités techniques et tactiques.
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C'est le sport de raquette le plus rapide du monde[1], il est fréquent de voir une douzaine d'échanges en double en moins de 10 secondes. Le record de vitesse pour un volant en compétition est détenu depuis le 11 janvier 2017 par Mads Pieler Kolding, joueur danois de double hommes, qui a frappé le volant à la vitesse de 426 km/h[2]. Le Malaisien Tan Boon Heong, également joueur de double hommes, a, pour sa part, propulsé un volant à 493 km/h en sortie de raquette en conditions optimales, établissant ainsi le record Guinness actuel, battant ainsi l'ancien record de 421 km/h qu'il avait également établi[3].
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Les ancêtres du badminton sont multiples. L'échange de volants frappés avec une partie du corps ou un instrument remonte à plus de deux millénaires en Chine[4]. Au Japon, on pratiquait le hanetsuki (en) vers la fin de l'époque médiévale. En Europe, l’un des ancêtres du badminton est le battledore and shuttlecock pratiqué en Angleterre dès le Moyen Âge, l’objectif du jeu étant de maintenir en l’air un shuttlecock (volant) à l’aide d’une battledore (raquette ou palette[5])[6]. On trouve des images du jeu de volant dans les peintures d'artistes du XVIIe siècle (voir par exemple La Fillette au Volant de Chardin).
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La pratique féminine du jeu de volant, ancêtre du badminton, remonte au moins au XVIIIe siècle, où des peintres comme Fragonard et Chardin ont témoigné de cette activité chez les jeunes filles de bonnes familles[7].
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Quant aux règles du badminton actuel, elles furent élaborées en 1873 : des officiers anglais revenus des Indes, se trouvant réunis dans le château du Duc de Beaufort à Badminton (ville anglaise du Gloucestershire), en vinrent à évoquer le jeu indien du « poona », qui se pratiquait avec une raquette et une balle légère. Ils se mirent alors en tête d’y jouer. Mais n’ayant pas de balle sous la main, ils décidèrent d’utiliser un bouchon de champagne, auquel ils attachèrent quelques plumes. Amusés et séduits par leur trouvaille, ils décidèrent de faire connaître ce jeu, sous le nom du château où il était né : Badminton[8],[9],[10]. Le nom commun badminton est donc un onomastisme. Quatre ans plus tard, les premières règles du jeu étaient publiées.
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Les premiers championnats s'organisent en France le 27 novembre 1908 à Dieppe (Seine-Maritime), plus vieille cité balnéaire de France et où beaucoup d'Anglais résident en villégiature[11].
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La première championne du monde officieuse est Elisabeth Thomson en 1900 lors du All England Championship. Les Internationaux de France sont marqués par C. Radeglia qui remporte l'épreuve à cinq reprises.
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En 1934, la fédération internationale de badminton (BWF) est créée.
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À partir de 1957, la meilleure équipe féminine est désignée par l'Uber Cup.
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Le comité olympique a décidé d’inscrire cette discipline aux Jeux olympiques de Barcelone en 1992, à la suite d’une démonstration à Séoul, quatre années auparavant. Le simple et double hommes, le simple et double dames ainsi que le double mixte sont les 5 épreuves présentées aux JO. Sa pratique en mixte est particulièrement reconnue au niveau Olympique[12].
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Avant 2006 et le passage aux sets de 21 points, les sets étaient en 11 points pour les femmes alors qu'ils étaient de 15 points pour les hommes[13]
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Actuellement, les meilleurs joueurs mondiaux sont originaires de Chine, d’Indonésie, de Corée, du Japon ou de Malaisie. En Europe, seulement deux pays rivalisent avec les Asiatiques : le Danemark principalement et l’Angleterre. En 2014, la France fonde ses espoirs sur les épreuves en mixte, catégorie où elle se sent la plus apte à rivaliser à un niveau international[14]. Depuis 2015, certains joueurs français (Brice Leverdez) parviennent à réaliser des grosses performances en simples, mais ne parviennent toujours pas à remporter de tournois majeurs.
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Le badminton aurait 100 millions de pratiquants sur la planète[réf. nécessaire].
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En France les femmes représentent 36,15 % du total des licenciés, et même 37,76 % des 15-24 ans en 2014[12]. La participation féminine est sensiblement plus élevée en badminton que dans les autres sports de raquette[15].
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Le badminton actuel se joue à deux ou à quatre à l'aide d'un volant que l'on doit faire passer d'un côté à l'autre du filet sans faire de fautes. Les règles du badminton sont établies par la fédération internationale de badminton[16],[17].
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Un match se joue au meilleur de 3 sets de 21 points chacun : le joueur ou l'équipe qui remporte 2 sets, gagne le match. Celui qui gagne un échange ajoute un point à son score.
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À 20-20, le set est prolongé : le camp qui mène avec 2 points d'écart remporte le set (exemple : 22-20, 28-26).
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À 29-29, c'est celui qui marque le 30e point qui remporte le set.
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Le joueur ou l'équipe gagnant un set sert en premier dans le set suivant.
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Ce système de comptage est valable pour les 5 disciplines du badminton : simple hommes, simple dames, double hommes, double dames et double mixte.
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Avant 2006, les matchs se jouaient en deux sets gagnants de 15 points ou 11 dans le cas du simple dames (SD). Un joueur ne pouvait marquer un point que sur son service.
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Pour les simples hommes et les doubles, à 14-14, le premier joueur/paire à atteindre 14 avait la possibilité de prolonger le set ou non. Le set non prolongé était joué en 15 points, le set prolongé en 17 points.
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Les simples dames se jouaient en 11 points avec possibilité de prolonger à 10-égalité jusqu'à 13.
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Lors de l’assemblée générale de la Fédération internationale de badminton en mai 2006, il a été décidé de mettre en place un nouveau système de comptage et de le tester pendant deux ans. Ce système a été entériné par l'assemblée générale de la BWF en août 2008.
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Avant le début du match, les joueurs / équipes font un tirage au sort, soit avec une pièce, soit avec un volant. L'équipe gagnante exerce son choix :
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L'équipe perdant le tirage au sort exerce son choix sur l'alternative.
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Pour tester un volant, le joueur doit effectuer un dégagement en frappe basse, le contact avec le volant se faisant au-dessus de la ligne de fond. Le volant doit être frappé dans une direction montante et parallèle aux lignes de côté. Un volant de vitesse réglementaire doit tomber à au moins 530 mm et au plus à 990 mm de l'autre ligne de fond, à l'intérieur du terrain. En compétition officielle, il n'est pas autorisé de "casser" les plumes du volant afin de le ralentir : les joueurs doivent s'adapter au volant fourni.
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La Fédération Internationale de Badminton réglemente toutes les questions pouvant concerner les raquettes, le volant ou l'équipement ou tous prototypes utilisés pour la pratique du Badminton de façon à définir la conformité avec les spécifications. Une telle décision peut être prise à l'initiative de la Fédération ou à la demande d'un tiers ayant un intérêt réel reconnu, y compris un joueur, un officiel technique, un fabricant de matériel, ou une Fédération Nationale ou l'un de ses membres.
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Quand le score atteint 11 points la première fois dans le set, les joueurs bénéficient d’un arrêt de jeu de 60 secondes. Si aucun joueur (ou paire) ne souhaite s'interrompre, le jeu continue. Dans les grandes compétitions nationales ou internationales, il arrive que le Juge-Arbitre rende cet arrêt de jeu obligatoire (dans le cas des retransmissions télévisées).
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Entre deux sets, cette interruption est de 120 secondes.
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Les joueurs changent de demi-terrain à la fin de chaque set, et au troisième set, lorsque le score atteint la première fois 11.
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Pendant ces interruptions, les joueurs peuvent s'hydrater, se restaurer et recevoir des conseils de leurs entraîneurs. Entre les échanges, quand le volant n’est pas en jeu et à condition de ne pas ralentir le match, le joueur peut également être conseillé par un coach, assis au bord du terrain au niveau de la ligne de fond de court.
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Avec les nouvelles règles, un joueur ne peut plus demander un temps mort de sa propre initiative.
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Un volant n'est pas en jeu lorsque :
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Toutes les lignes font partie de la zone qu'elles délimitent.
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+
Le terrain doit être un rectangle (dont les dimensions sont précisées dans la section sur le terrain) tracé avec des lignes d'une largeur de 40 mm.
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+
En simple, les couloirs latéraux ne font pas partie du terrain.
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La zone de service est délimitée par :
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+
En double, les équipes s’affrontent sur la totalité du terrain, le couloir compte.
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La zone de service est délimitée par :
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Limites du terrain en simple
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Limites du terrain en double
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Zones de service en double
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Dans les catégories MiniBad (moins de 9 ans) et poussin (9-10 ans), les joueurs évoluent sur un terrain adapté, le même que les autres joueurs à la seule différence que le terrain s'arrête à la ligne externe au fond (au service et pendant le jeu en doubles également).
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+
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+
À un score pair, le joueur se place sur le demi-terrain de droite pour servir; si le score est impair, il se place dans le demi-terrain de gauche.
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+
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Au début du set et chaque fois que le score du serveur est pair, le serveur sert à droite. Si le score du serveur est impair il sert à gauche.
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+
Le serveur doit toujours servir croisé. Si le serveur gagne l’échange, il marque le point et sert dans la zone alternative (à gauche s'il a servi à droite ou à droite s'il a servi à gauche). Si le receveur gagne l’échange, il marque un point et prend le service.
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92 |
+
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93 |
+
Contrairement aux anciennes règles, il n’y a plus qu’une seule main. Cela signifie que lorsqu’une équipe prend le service, il n’y a qu’un joueur qui sert. Si l’échange est perdu, il n'y a pas de second service mais le service revient à l’adversaire, ainsi qu'un point. En double, le serveur doit servir dans la zone de service diagonale adverse mais pas dans le couloir du fond de court, ce qui constituerait alors une faute, faisant perdre le service à l'équipe et le point reviendrait à l'équipe adverse.
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94 |
+
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95 |
+
Au début du set et quand son score est pair, le serveur sert depuis la zone de droite. Quand le score du serveur est impair, il sert depuis la zone de gauche.
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96 |
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Lorsque le camp du serveur gagne l’échange, celui-ci marque un point et le même serveur sert depuis l’autre zone de service.
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97 |
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Si c’est le camp du receveur qui gagne l’échange, c’est lui qui marque un point. Le camp du receveur devient serveur. Les positions (du côté gagnant et du côté perdant) restent alors inchangées.
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+
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Au service, le serveur n’a le droit qu’à un seul essai, et doit toujours servir en diagonale.
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100 |
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101 |
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Il y a faute au service si le serveur manque le volant ou s’il ne respecte pas l'un des points suivants[16] :
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Il est à noter que, contrairement au tennis, il n’y a pas de let au service : on ne rejoue jamais un service (sauf en cas de litige), même si le volant a touché le filet.
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104 |
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Il y a faute :
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Un let est annoncé par l'arbitre ou par un joueur pour stopper le jeu.
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Il y a « let » si :
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Lorsqu'un « let » se produit, le jeu depuis le dernier service ne compte pas et le joueur qui a servi en dernier, sert à nouveau.
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111 |
+
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L'arbitre ainsi que le juge-arbitre peuvent sanctionner la conduite d'un joueur ou d'une équipe pendant toute la durée d'un évènement sportif.
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113 |
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Ces sanctions peuvent survenir pendant mais aussi en dehors du temps de match.
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Un joueur est sanctionné d'un avertissement s'il :
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Un carton rouge est délivré par l'accumulation de deux cartons jaunes mais aussi par la commission d'infractions jugées graves par le corps arbitral, notamment dans les cas suivants :
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+
En match, la délivrance du premier carton rouge compte comme une faute et entraine le gain pour l'équipe adverse d'un point.
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Un joueur sanctionné deux fois par un carton rouge dans une période de douze mois est interdit de toute compétition pendant deux mois.
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En cas d'infractions persistantes, le Juge-Arbitre peut décider de délivrer un carton noir au joueur ou l'équipe fautive. Il est synonyme de disqualification immédiate.
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En cas de disqualification, des poursuites disciplinaires sont engagées d’office.
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Un joueur ou une équipe disqualifiée l'est pour l'ensemble de la compétition.
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Pour jouer au badminton, il faut une raquette par joueur, un volant et un terrain équipé d'un filet.
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+
Les raquettes sont légères et mesurent environ 65 cm de long, la tête (tamis) mesure environ 20 cm de large. Il existe plusieurs formes de têtes (ovales ou isométriques) et plusieurs flexibilités. Le poids d’une raquette varie de 65 g pour les plus légères à plus de 100 g pour les raquettes métalliques avec une moyenne qui se situe entre 85 et 95 g.
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131 |
+
Les raquettes se différencient donc par leur tête, leur flexibilité et leur équilibre, mais aussi par les matériaux utilisés pour leur construction.
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132 |
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L'aluminium est utilisé pour les raquettes loisirs, à bas prix, qui ont l'inconvénient de ne pouvoir être recordées en cas de section.
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133 |
+
Le graphite (voire les nanotubes de carbone pour les raquettes de haut de gamme) est utilisé pour les raquettes de niveau supérieur ; ce matériau permet une plus grande flexibilité, et une plus grande légèreté.
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Il existe aussi des raquettes de badminton en bois.
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+
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La raquette ne doit pas avoir d'accessoires attachés ni de protubérances, autres que ceux utilisés uniquement et exclusivement pour limiter ou éviter l'usure et la détérioration ou bien les vibrations, ou pour répartir les masses, ou pour permettre d'attacher par une corde le manche à la main du joueur ; la taille et l'emplacement de tels accessoires seront raisonnables pour leur utilisation. La raquette ne doit pas avoir d'accessoires permettant au joueur d'en modifier sensiblement la forme.
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+
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Il existe trois types de volants :
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+
Le prix de ces volants est fonction de leur qualité. Un volant en plastique a une durée de vie nettement plus longue qu’un volant en plume. La durée de vie du volant dépend de la puissance ou de la technique des joueurs : certains sets de très haut niveau utilisent jusqu’à une quarantaine de volants plumes par match. Depuis l’épizootie de grippe aviaire, le prix des volants avec jupe en plumes d’oie a considérablement augmenté. Pour des volants de qualité, les coûts de production en Chine ont augmenté de 20 à 25% depuis 2004[20].
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141 |
+
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142 |
+
Lors d'un match de haut niveau, si un joueur juge le volant abîmé et veut le changer, il doit demander à l'arbitre et à l'adversaire. L'accord des trois parties est indispensable pour changer le volant. En cas de désaccord entre les joueurs, l'arbitre tranche. De plus, un joueur ne peut changer la vitesse du volant sans l'accord de l'adversaire et de l'arbitre. Au cours d'un match de haut niveau, une douzaine de volants sont consommés, en moyenne[21]. Rapidement usagés les volants en plume de compétition deviennent ainsi vite des déchets. Depuis 2014, une opération vise à réduire cette nuisance environnementale par la collecte et le recyclage des milliards de volants jetés annuellement à travers le monde[22].
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143 |
+
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144 |
+
Le terrain de badminton fait au total 13,40 mètres de long (6,70 mètres de part et d'autre du filet, d'une hauteur de 1,55 mètre aux extrémités et 1,524 mètre au milieu) et 6,10 mètres de large. Ce terrain est divisé en couloirs et en zones de service.
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145 |
+
Les couloirs latéraux, valables pour les matchs de double font 48 cm de large.
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+
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+
Les couloirs de fond, non valables au service en double, font 76 cm de large.
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+
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2 mètres séparent le filet, au centre du terrain de la première ligne de service.
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Les zones de service font donc :
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+
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Les poteaux doivent avoir une hauteur de 1,55 mètre à partir du sol et doivent rester verticaux lorsque le filet est tendu.
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+
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+
Le bord supérieur du filet doit être compris entre 1,524 mètre du sol, au centre du terrain, et 1,55 mètre, au niveau des lignes latérales extérieures du terrain de double.
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+
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157 |
+
Le filet doit avoir une hauteur de 760 mm et une longueur d'au moins 6,1 mètres.
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+
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+
Le badminton étant un sport pratiqué en salle, il nécessite le port de chaussures adaptées, avec une semelle non-marquante en gomme, afin d'éviter d’abîmer le revêtement des installations sportives.
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160 |
+
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161 |
+
Les joueurs portent un polo ou un tee-shirt et un short réglementaires.
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162 |
+
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163 |
+
Chez les femmes, le port obligatoire d'une jupe ou d'une robe a longtemps été très débattu (en 2011). Le nouveau règlement de la BWF en vigueur à partir du 1er juin 2011 rendait le port d'une jupe obligatoire, éventuellement au-dessus d'un short ou d'un pantalon. Contesté notamment au sein des fédérations de plusieurs pays d'Asie, la proposition de règlement n'a finalement pas été retenue[23].
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164 |
+
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165 |
+
La Fédération mondiale de badminton (en anglais : Badminton World Federation (BWF)[24]), fondée en 1934, a pour but de gérer et de développer le badminton dans le monde ainsi que d'édicter des règles du jeu. Son siège est situé en Malaisie, à Kuala Lumpur. En 2013, elle regroupe 177 associations, pour la plupart nationales, regroupées dans 5 confédérations continentales : Afrique, Asie, Amériques, Europe et Océanie.
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166 |
+
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+
Les compétitions majeures sont organisées sous l'égide de la Fédération mondiale de badminton :
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+
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En fin de saison, en décembre, le BWF World Tour Finals est ouvert aux 8 premiers de chaque discipline d'après le classement du World Tour.
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+
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+
Bien que non sanctionnés par la BWF, d'autres événements prestigieux viennent s'ajouter à la liste ci-dessus :
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172 |
+
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+
Tous ces tournois permettent aux joueurs de gagner des points pour le classement mondial.
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174 |
+
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+
Les meilleurs joueurs de badminton sont essentiellement asiatiques : majoritairement Chinois, mais aussi Indonésiens, Sud-coréens, Japonais, Malaisiens ou Indiens ; aux Jeux Olympiques, 69 des 76 médailles décernées entre 1992 et 2008 ont été gagnées par des Asiatiques[25], ainsi que 23 des 30 médailles de 2012 et 2016. En Europe, seuls les Danois parviennent régulièrement à rivaliser avec les Asiatiques (se classant notamment 4° nation olympique avec 8 médailles dont une en or, et 3° nation aux championnats du monde avec 10 victoires finales), à l'exception notable de l'Espagnole Carolina Marín qui a créé une énorme surprise[26], en simple dames, en devenant trois fois championne du monde (en 2014, 2015 et 2018) et championne olympique (en 2016).
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176 |
+
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+
Des joueurs comme Heryanto Arbi ou Peter Rasmussen ont marqué les années 1990, ainsi que, plus récemment, l'Indonésien Taufik Hidayat ou le Danois Peter Gade.
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178 |
+
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179 |
+
En simple : le Malaisien Lee Chong Wei, les Chinois Lin Dan et Chen Long, les Japonais Kento Momota et Kenichi Tago, les Danois Jan Ø. Jørgensen et Viktor Axelsen, et l'Indien Srikanth Kidambi.
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180 |
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En double hommes ou mixte : les Sud-coréens Park Joo-bong, Kim Dong-moon, Lee Yong-dae et Jung Jae-sung, les Chinois Cai Yun, Fu Haifeng et Zhang Nan, les Indonésiens Marcus Gideon, Kevin Sanjaya, Hendra Setiawan, Markis Kido et Mohammad Ahsan, ou les Danois Mathias Boe et Carsten Mogensen.
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181 |
+
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En simple : les Chinoises Zhang Ning, Wang Yihan et Li Xuerui, la Taïwanaise Tai Tzu-ying, l'Espagnole Carolina Marín et l'Indienne Saina Nehwal.
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183 |
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En double femmes ou mixte : les Chinoises Gao Ling, Ge Fei, Gu Jun, Tian Qing, Zhao Yunlei, Wang Xiaoli et Yu Yang, l'Indonésienne Liliyana Natsir.
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184 |
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+
- Simple hommes : Chen Long
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186 |
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- Simple dames : Carolina Marín
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187 |
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- Double hommes : Fu Haifeng et Zhang Nan
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188 |
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- Double dames : Misaki Matsutomo et Ayaka Takahashi
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189 |
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- Double mixte : Tontowi Ahmad et Liliyana Natsir
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- Simple hommes : Kento Momota (Japon)
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192 |
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- Simple dames : Pusarla Venkata Sindhu (Inde)
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- Double hommes : Hendra Setiawan et Mohammad Ahsan (Indonésie)
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194 |
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- Double dames : Mayu Matsumoto et Wakana Nagahara (Japon)
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- Double mixte : Zheng Siwei et Huang Yaqiong (Chine)
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+
En Belgique, on distingue quatre classements : A, B, C et D ; le classement A regroupant les joueurs du niveau le plus élevé.
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Les classements B et C se subdivisent en B2, B1, C2 et C1.
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202 |
+
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En tournoi, seuls les joueurs classés de A à C2 ont l’obligation de jouer avec des volants en plumes. Les volants plastique sont utilisés par les joueurs classés D.
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Le système de classement actuel est en vigueur depuis le 1er septembre 2015. Il répartit les joueurs en séries selon leurs résultats.
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Le licencié obtient des points qu'il conserve pendant un an lorsqu'il gagne un ou plusieurs matchs en tournoi, championnat, rencontre interclubs. Ces points sont spécifiques à la discipline concernée (simple, double, mixte) et l'addition des six meilleurs performances donne sa cote. La série d'un licencié dépend de son classement parmi l'ensemble des autres licenciés. Des règles spécifiques limitent l'écart entre les disciplines, la descente au classement, la prise de points sur des performances exceptionnelles ou encore revalorisent une cote si elle est établie sur moins de six résultats.
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Entre 2015 et 2018, seul le nombre de points déterminait la série d'appartenance d'un joueur. De 2018 à 2020, la série était déterminée par deux conditions, l'une sur les points et l'autre sur le classement absolu. Depuis 2020, c'est le classement relatif parmi l'ensemble des compétiteurs du sexe donné qui détermine la série.
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+
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211 |
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Le Luxembourg a quatre classements : A, B, C et D.
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Chacun de ces classements est subdivisé en 2 classes qui sont nommées comme suit : A00 (joueurs les plus forts) A05 B10 B15 C20 C25 D30 D35 (classement initial pour un nouveau joueur).
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213 |
+
Le classement individuel de chaque joueur est revu après chaque match de championnat national. On fait des points positifs pour chaque match gagné contre un joueur de même ou d'un classement supérieur et des points négatifs pour des matchs perdus contre un classement inférieur ou égal. On monte dans la catégorie supérieure à +12 points et on descend de classement à -6.
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+
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215 |
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Le classement est divisé en 4 catégories : Élite, A, B et C. Il n’y a pas de sous-catégorie. Selon certains critères, des joueurs peuvent être promus à la fin de chaque saison. Cependant, il n’existe aucune rétrogradation sauf si le joueur en fait la demande et que cette demande est acceptée par la fédération.
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+
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+
Le classement national comprend les catégories A, B, C, D et NC (non classé). Les catégories A à D sont subdivisées en degrés 1, 2 et 3 (par ex. B1, C3). Un joueur a un classement propre à chaque discipline (simple, double et mixte), mais le classement entre la meilleure et la moins bonne discipline ne doit pas excéder 2 degrés, afin que le match soit pris en compte pour le classement. La catégorie A est la plus élevée, suivie de la catégorie B, et ainsi de suite.
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Depuis la saison 2006/2007, Swiss Badminton conduit un nouveau système de classement. Les deux différents classements (classements statique et dynamique) ont tout d'abord été maintenus en parallèle, le classement dynamique a depuis lors été adopté et reste le seul utilisé. L'avantage du classement dynamique est de refléter au fil des matches le niveau réel du joueur et son évolution au fil de la saison.
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Les recherches médicales sur la nature et les conséquences des efforts réalisés par les badistes professionnels aboutissent aux conclusions que le badminton se caractérise par ses nombreux déplacements rapides et brefs (démarrages, sprints, arrêts, changements de direction, demi-tours, sauts, fentes) et que sa pratique développe la vitesse de déplacement, la capacité de récupération cardio-respiratoire (la fréquence cardiaque pendant l'effort et la rapidité de récupération après l'effort des badistes professionnels sont plus élevées que celles des joueurs professionnels de tennis et de squash), mais aussi des compétences de perception, de tactique et de maîtrise de soi[28].
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222 |
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Le niveau de sudation des badistes est proche de celui d'autres sportifs pratiquant en intérieur, mais inférieur à celui des sportifs pratiquant en extérieur dans des conditions de température plus élevées parce que moins contrôlées. Le niveau de sudation des badistes est comparable à celui des volleyeurs et des handballeurs, dont les courses de courte distance, sur un terrain de taille réduite, avec de nombreux sauts et changements de direction, sont plus similaires à celles des badistes que les courses plus longues des footballeurs, même en intérieur, qui occasionnent une sudation plus importante[29].
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224 |
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Le badminton est souvent considéré comme un sport de détente n'exigeant pas un haut niveau de qualités sportives. On compare donc souvent le badminton au tennis, jugé plus difficile.
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Une comparaison des deux sports, souvent citée par les défenseurs du badminton mais critiquée pour sa partialité par ses détracteurs, a été publiée sur le site World Badminton, sur la base de certaines informations sur la finale du tournoi de tennis de Wimbledon de 1985, jouée en 4 sets entre Boris Becker et Kevin Curren, et la finale des championnats du monde de badminton 1985 à Calgary entre Han Jian et Morten Frost[30]. À l'époque les matches de badminton se jouaient en 15 points gagnants.
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228 |
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229 |
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Ce comparatif figure dans le tableau ci-dessous[31] :
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230 |
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Les études d'épidémiologie du badminton remarquent que les blessures les plus fréquemment observées sont des traumatismes légers des tissus des membres inférieurs, en particulier des atteintes ligamentaires à la cheville (entorse, déchirure) ainsi que des ruptures du tendon d'Achille[32],[33]. Les joueurs de plus de 30 ans sont plus fréquemment atteints de blessures, généralement musculaires. La plupart des blessures ont été observées en période de reprise d'activité (en Europe, au début de la saison, en septembre, et après les vacances de Noël, en janvier), et pouvaient être liées à un échauffement insuffisant. Le taux de blessure était faible : 2 % des badistes de la région observée, et seulement 4 % des blessures causées par une pratique sportive alors que le badminton y était un des sports les plus pratiqués.
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232 |
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233 |
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Les traumatismes oculaires sont plus rares que les traumatismes des membres inférieurs[34], mais plus fréquents que dans la plupart des sports[35] ; la vitesse du choc avec le volant ou la raquette peut occasionner la perte de la vision d'un œil[36]. Il est de ce fait recommandé de porter des lunettes de protection renforcées et de toujours placer sa raquette devant son visage lorsqu'on défend au filet, en particulier pendant les matchs de double, au moment des rushs au filet[36].
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234 |
+
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Ludique à la base, le badminton se décline également dans une gamme de jeux de plein air, de plateaux ou vidéo. Les plus emblématiques sont les jeux en pack pour jouer sur la plage ou à la campagne. Depuis l'avènement du jeu vidéo, le badminton figure parmi les thèmes les plus rares.
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Un essai de portage sur SuperNes (Nintendo) a été réalisé dans les années 1990. Mais avec l’avènement d'internet, un jeu comme World Badminton League a fait son apparition.
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Le badminton ayant une place importante dans la culture asiatique, c'est dans le cinéma asiatique qu'on retrouve le plus de références à ce sport, comme dans le film Full Strike (en) du réalisateur hong-kongais Derek Kwok.
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Sur les autres projets Wikimedia :
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fr/5160.html.txt
ADDED
The diff for this file is too large to render.
See raw diff
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fr/5161.html.txt
ADDED
@@ -0,0 +1,587 @@
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Rome /ʁɔm/[1] Écouter (en italien : Roma /ˈroːma/[2] Écouter) est la capitale de l'Italie. Située au centre-ouest de la péninsule italienne, près de la mer Tyrrhénienne, elle est également la capitale de la région du Latium, et fut celle de l'Empire romain durant 357 ans. En 2019, elle compte 2 844 395 habitants établis sur 1 285 km2, ce qui fait d'elle la commune la plus peuplée d'Italie et la troisième plus étendue d'Europe après Moscou et Londres[3]. Son aire urbaine recense 4 356 403 habitants en 2016[4],[5]. Elle présente en outre la particularité de contenir un État enclavé dans son territoire : la cité-État du Vatican (Stato della Città del Vaticano), dont le pape est le souverain. C'est le seul exemple existant d'un État à l'intérieur d'une ville.
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L'histoire de Rome s'étend sur plus de vingt-huit siècles, depuis sa fondation mythique par Romulus en 753 av. J.-C. jusqu'à son rôle actuel de capitale de la république italienne. Second berceau de la civilisation occidentale après Athènes, la ville fut successivement le centre de la monarchie romaine, de la république romaine (509 av. J.-C. – 27 av. J.-C.), puis de l'Empire romain (27 av. J.-C. – 330). Durant cette période, où naît la célèbre expression proverbiale « tous les chemins mènent à Rome », la ville aurait compté entre un et deux millions d'habitants et domine l'Europe, l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient tant militairement que culturellement, diffusant dans ces territoires la langue latine, ses arts et techniques ainsi que la religion chrétienne. Depuis le Ier siècle elle abrite le siège de l'Église catholique romaine, au sein des États pontificaux (752-1870) puis de la Cité du Vatican.
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Considérablement agrandie par de grands travaux sous Jules César et surtout sous Auguste, la ville est partiellement détruite lors du Grand incendie de Rome - le Circus Maximus notamment. À partir du XVe siècle, presque tous les papes depuis Nicolas V (1447-1455) perpétuent la tradition de l'architecture romaine et ambitionnent de faire de Rome le principal centre culturel et artistique de l'Occident. La ville devient l'un des foyers de la Renaissance italienne, avec Florence et Venise, et donne naissance au style baroque - dont témoigne encore son centre historique, classé par l'UNESCO comme site du Patrimoine mondial[6]. Des artistes comme Michel-Ange, Raphaël ou Le Bernin s'y installent et produisent des œuvres telles que la basilique Saint-Pierre, la chapelle Sixtine, la fontaine de Trevi, le Capitole ou les Chambres de Raphaël. Au XIXe siècle, Rome est le symbole de l'unité italienne et devient la capitale du Royaume d'Italie, puis de la République après la Seconde Guerre mondiale.
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Ville mondiale, Rome fait partie des principales destinations touristiques de l'Europe[7]. La Ville Éternelle est l'une des plus belles villes du monde, et fréquentée par les touristes depuis le XVIIIe siècle. Le siège de la papauté et le pèlerinage de Rome en font un lieu éminent pour les chrétiens du monde entier depuis des siècles. Les musées du Vatican et le Colisée sont parmi les sites les plus fréquentés. Rome est aussi l'un des plus grands sites archéologiques du monde, et compte également de nombreux ponts et fontaines, 900 églises, ainsi qu'un grand nombre de musées et d'universités. Outre le tourisme, l'économie de la « Ville Éternelle » est également orientée vers les nouvelles technologies, les médias et les télécommunications depuis les années 2000. Bâtie sur sept collines, la ville se situe près de l'embouchure du Tibre et est divisée en vingt-deux rioni. Rome a aussi organisé les Jeux olympiques d'été en 1960. Rome n'est jumelée qu'avec une seule ville, Paris : « Seule Paris est digne de Rome, seule Rome est digne de Paris ».
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Au centre de la péninsule italienne, Rome sépare l'Italie du Nord de l'Italie du Sud. En effet, la capitale est située à 187 km au nord-ouest de Naples, à 234 km au sud-sud-est de Florence, à 372 km à l'ouest-nord-ouest de Bari, à 424 km au nord de Palerme et à 479 km au sud-est de Milan. La ville est située dans la région du Latium, à la confluence de l'Aniene et du Tibre. Le centre-ville est situé à environ 25 kilomètres de la côte de la mer Tyrrhénienne, mais l'agglomération romaine s'étend jusqu'à celle-ci par le biais du Municipio XIII formant l'actuel quartier d'Ostie, appelée aussi Lido di Roma (Lido signifie « littoral » en Italien). C'est pourquoi Rome est une des rares capitales européennes à se prévaloir d'un littoral, et d'environ 20 km de plages. À proximité de la ville, on trouve à 30 km au nord-est le lac de Bracciano, et au sud-est à environ 20 km du centre les Castelli Romani, au milieu des collines des Monts Albains.
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La ville est la plus étendue d'Italie, et l'une des plus vastes d'Europe, avec 1 285 km2 (soit douze fois la superficie de Paris intra muros). La petite surface du centre ville, qui ne représente que 5 % de la commune, donne une impression erronée de sa superficie réelle. En effet la Commune de Rome est la troisième capitale la plus étendue d'Europe (après Moscou et Londres), et s'étend jusqu'au littoral de la mer Tyrrhénienne, 24 km plus loin. Elle comprend de nombreuses zones agricoles et des zones non construites, des parcs et des réserves naturelles, qui occupent les deux tiers de la surface de la cité. La partie urbanisée ne représente donc qu'un tiers de la ville, avec en conséquence une densité de population peu élevée (2 300 hab./km2, à comparer aux 21 000 de Paris ou aux 5 600 de Londres). Rome constitue donc un cas unique dans le monde occidental en raison de l'immensité de la campagne qui entoure la ville et de l'interpénétration de la ville et de la campagne.
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L'altitude varie, d'un niveau proche de l'altitude 0 sur les bords du Tibre, en passant par 13 m au-dessus du niveau de la mer (sur la Piazza del Popolo, point le plus bas hors des berges) à 140 m (à Monte Mario). Le territoire de la ville présente des paysages naturels variés : des reliefs, avec des monts et des collines (y compris les Sept Collines historiques), des plaines, des zones de campagne (Agro Romano, avec des champs cultivés, des prés, des fermes, des allées de pins parasols), des « marranes » (fossés ou tranchées avec de petits ruisseaux), le fleuve Tibre et ses affluents, dont la rivière Aniene, une île fluviale (île Tibérine), et des zones côtières avec des forêts de pins, des dunes et des plages de sable (Capocotta), sur la côte de la mer Tyrrhénienne longeant le Lido di Ostia.
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Le centre historique de Rome est dominé par les sept collines : Aventin, Cælius, Capitole, Esquilin, Palatin, Quirinal et Viminal, se situant toutes sur la rive gauche du Tibre qui traverse la ville en direction du Sud et au milieu duquel se trouve l'île Tibérine. Le centre ville comprend également les collines du Janicule, du Pincio et du Vatican, ainsi que le relief artificiel de Monte Testaccio. Hors des murs se trouvent d'autres collines, plus élevées, comme le Monte Mario (140 m), le Mont Parioli ou le Mont Antenne. La ville antique était entourée par des murailles dont le mur d'Aurélien, une enceinte construite par l'empereur Aurélien en 270 pour protéger les quartiers qui s'étaient développés en dehors de la Muraille Servienne. Cette partie de Rome couvre environ 4 % de la superficie de la municipalité actuelle qui s'étend bien au-delà de l'espace proprement urbain.
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Le centre historique est l'une des cités antiques les plus grandes du monde, il est divisé en 22 Rioni et comprend environ 300 hôtels, plus de 2 000 palais, 300 églises, 200 fontaines monumentales, plusieurs sites archéologiques, huit parcs, les principaux monuments de la ville, les institutions gouvernementales et des milliers de magasins, bureaux, bars et restaurants.
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Le reste de la ville est divisé en quartiers urbains qui contiennent la majorité des immeubles modernes. La zone urbaine de la ville est coupée en deux par son périphérique, le Grande Raccordo Anulare (68 km, près du double du périphérique parisien), achevé en 1962, qui entoure le centre-ville à environ 10 km. La commune couvre environ trois fois la superficie totale du Raccordo. Au-delà se développent de nouveaux quartiers regroupant les secteurs tertiaires, et les nouveaux quartiers résidentiels débordant largement le périphérique (Torrenova, Acilia), et eux-mêmes ceinturés par le périphérique de l'autoroute A1 Milan-Naples.
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Le Tibre.
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Lido di Roma, plage d'Ostie.
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Marrane.
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Colline de Monte Mario.
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Paysage de la Via Appia.
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Parc des Aqueducs, dans l'Agro Romano.
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Rome bénéficie d'un climat méditerranéen caractéristique des côtes méditerranéennes de l'Italie. Les hivers sont doux, et les coups de froid en provenance des Apennins sont infréquents. La neige est très rare. Les étés sont chauds et secs, mais influencés par la proximité de la mer. Un record absolu de chaleur a été mesuré le 3 juillet 1905 atteignant 44,6 °C au centre de Rome. Les précipitations atteignent leur maximum lors des pluies orageuses d'automne. La plus haute température à Rome fut de 44,6 °C le 4 août 1981 et la plus basse fut de −9,4 °C le 11 janvier 1985 à Ciampino. La commune est si vaste et son relief si varié qu'il peut y avoir des variations climatiques importantes, par exemple entre les quartiers nord et ceux du sud, ou entre le centre-ville et le littoral.
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Situé à la frontière entre le nord méditerranéen et une zone plus froide liée à la présence des Apennins et des volcans, l'écosystème de Rome se divise en trois zones : humide autour du Tibre et de l'Aniene, plus sec vers la partie Est, et plus méditerranéen sur la partie proche de la côte. La faune et la flore se répartissent selon ce découpage.
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Avec sa diversité de paysages et son étendue, Rome offre une grande variété d'habitats pour les plantes. Une analyse de la flore réalisée en 1995 a permis de dénombrer plus de 1 300 esp��ces de plantes : ce nombre, important pour une ville de cette taille, s'explique grâce à la douceur du climat et à l'ensoleillement. Parmi les espèces les plus typiques, les pins, pins parasols, cyprès, palmiers, lauriers-roses, magnolias, eucalyptus, cèdres, chênes verts, sont présents dans les parcs, les allées, les zones archéologiques, le long des routes, sur les places. La visibilité de cette verdure méditerranéenne et exotique crée une impression de ville verte.
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La faune également bénéficie de ces conditions écologiques particulières. Il a été dénombré à Rome 145 espèces de vertébrés. Les chats, vivant en liberté, notamment dans les zones archéologiques, seraient près de 300 000, et sont depuis 2001 protégés à titre de « patrimoine bioculturel ». La présence d'oiseaux comme les cormorans et les mouettes en plein centre ville prouvent la qualité biologique des eaux des fleuves, où vivent suffisamment de poissons et en assez grande variété pour les nourrir.
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Rome est l'une des capitales les plus vertes d'Europe. Elle possède un grand nombre de parcs qui appartenaient auparavant à l'aristocratie locale. Les jardins sont souvent nommés « villas » car ils se trouvent sur d'anciennes propriétés patriciennes. Rome est également une des seules grandes villes à avoir autant d'espaces agricoles et de campagne en son sein, l'Agro Romano. Au total, les zones vertes libres couvrent une superficie totale de 86 000 hectares, soit 67% des 128 500 hectares de Rome Capitale.
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Parmi les grands parcs du centre ville, se trouvent :
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Villa Doria Pamphili.
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Villa Ada, Temple de Flore.
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Villa Glori.
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Villa Celimontana.
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Villa Torlonia, lac.
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Jardins de la Villa Medicis.
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Villa Borghese.
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Jardins Farnèse, au Palatin.
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La protection des zones naturelles est un phénomène assez récent à Rome, puisque c'est en 1987 qu'a été créée la première réserve naturelle (parc urbain du Pineto) et l'année suivante le parc régional de l'Appia Antica (1988). Le maintien d'espaces naturels grâce aux vestiges archéologiques est particulier à Rome, et permet à la nature d'arriver au centre de la ville. Il existe toujours des champs cultivés, des prés, de vieilles fermes, des allées de pins parasols, des pinèdes, vallons ou des zones humides. L'organisme de protection de la nature Romanatura, créé en 1997, a permis d'amplifier le nombre de zones protégées (actuellement de quatorze), parmi lesquelles :
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Parc des Aqueducs.
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Parc de la Via Appia Antica.
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Réserve naturelle du Monte Mario.
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Parc du Pineto.
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Parc de Centocelle.
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Réserve Naturelle Insugherata.
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Réserve naturelle du littoral romain.
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Parco della Cellulosa.
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Ostie, Ostia Antica, Acilia Nord, Acilia Sud, Vitinia (it), Infernetto, Trigoria (it), Piana del Sole (it), Casal Palocco, Castel di Leva, Villaggio Prenestino (it), Castelverde (Roma) (it), Corcolle (it), La Storta-Olgiata (it), Massimina (it), Monte dell'Ara-Valle Santa (it).
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Albano Laziale, Anguillara Sabazia, Ardea, Campagnano di Roma, Castel Gandolfo, Castel San Pietro Romano, Ciampino, Colonna, Fiumicino, Fonte Nuova, Formello, Frascati, Gallicano nel Lazio, Grottaferrata, Guidonia Montecelio, Marino, Mentana, Monte Porzio Catone, Monte Compatri, Monterotondo, Palestrina, Poli, Pomezia, Riano, Sacrofano, San Gregorio da Sassola, Tivoli, Trevignano Romano, Zagarolo, lanuvio.
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Le nom de la ville est dû selon la tradition à la légende des jumeaux Romulus et Rémus, où le premier tua le second, obtenant ainsi le droit de donner son nom à la ville qu'il construisait. Une autre hypothèse suggère que le nom de Rome viendrait du mot Rumon, nom étrusque du Tibre, qui serait ainsi devenue « La ville du fleuve »[10],[11]. La date historique de la fondation de la ville est le 21 avril de l'an 753 av. J.-C. (date qui a été retenue comme celle du début du calendrier romain).
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Les symboles de Rome sont :
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Les couleurs de Rome sont le rouge et le jaune (la pourpre et l'or).
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Selon la légende, Rome aurait été fondée le 21 avril 753 av. J.-C. par Romulus (sur le mont Palatin), qui aurait tué son frère jumeau Rémus lors de la création de la ville. Ces deux frères sont les descendants du dieu Mars et de Rhéa Silvia, fille de Numitor. La généalogie légendaire de Romulus permet de donner une origine divine à Rome : la Ville aurait été créée, car les dieux le voulaient ainsi. Les Romains affectionnent de lier l'histoire de Rome à celle de la mythique ville de Troie et de sa chute ; peut-être trouve-t-on là l'intention de la fable, rapportée par Plutarque, sur une origine de la ville du fait de naufragés troyens et troyennes, reprenant la trame narrative des Nauprestides[13].
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D'après les sources archéologiques, les premiers occupants du site au VIIIe siècle av. J.-C. étaient des bergers vivant dans des cabanes installées sur le Mont Palatin, une colline qui domine le Tibre.
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À la même époque, la péninsule italienne est occupée par plusieurs peuples : les Grecs au Sud, les Carthaginois en Sardaigne et en Corse, les Étrusques au Nord, des peuples italiques au centre.
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Ce sont les Etrusques qui, au VIIe siècle av. J.-C. réunissent les villages dans la plaine du Latium et créent une cité qui est protégée par les sept collines environnantes et par ses remparts.
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Rome est l'une des rares capitales du monde qui a été constamment habitée depuis près de trois millénaires. Les spécialistes considèrent que Rome était, à l'époque impériale (c'est-à-dire pendant la période comprise entre les débuts de l'époque chrétienne et le VIe siècle), la plus grande ville du monde, comptant entre un et deux millions d'habitants[14].
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Rome a commencé à avoir des caractéristiques strictement urbaines avant même l'avènement de la dynastie étrusque des Tarquins (fin du VIIe siècle av. J.-C.). Vers le milieu du VIe siècle av. J.-C., sous les Serviens, on estime que Rome comptait déjà au moins 30 000 habitants, ce qui en faisait l’un des centres les plus importants de la région étrusque et du Latium. Moins de trois siècles plus tard, à la veille des guerres puniques (vers 270 avant J.C.), la ville apparaissait déjà, avec 187 000 habitants, comme l'une des grandes métropoles de la Méditerranée occidentale, dépassée en population seulement par Carthage.
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À la fin de l'époque républicaine (seconde moitié du IIe siècle av. J.-C.), Rome devint le centre habité le plus peuplé du monde, et cela pendant presque toute l'ère impériale, certainement jusqu'au premier sac par les Wisigoths (410), sans doute encore jusqu'à la veille de la conquête des Vandales et du second pillage, presque un demi-siècle plus tard, en 455.
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Sous Auguste, la population romaine s'élevait à environ un million d'habitants, atteignant son expansion maximale à l'ère antonine (milieu du IIe siècle ap. J.-C.), avec entre 1 200 000 et 1 700 000 habitants entassés dans environ 49 000 bâtiments (la plupart comprenant plusieurs étages). La ville devra attendre le recensement de 1951 pour atteindre à nouveau ces niveaux démographiques. Au cours des deux cents années suivantes, la population connut un certain déclin, s'établissant au début du Ve siècle entre 700 000 et un million d'habitants. Au milieu de ce même siècle, quatre décennies après le sac de 410, la métropole capitoline abritait encore 650 000 habitants dans ses murs. Le deuxième sac des Vandales (455), beaucoup plus destructeur et sanglant que le précédent, et les longues années de guerre et de famine qui suivirent décimèrent la population romaine. Au début du VIe siècle, la ville n'abritait plus qu'environ 200 000 personnes. Selon Procope, après son premier sac de Rome en 546, le Goth Totila n'aurait laissé à Rome que cinq cents habitants presque morts de faim. La ville, après avoir subi plusieurs sacs, tant par les Goths que par les Byzantins, ne comptera plus que 30 000 habitants à la fin des guerres gothiques, ce déclin démographique entraînant une rétraction du tissu urbain vers l'anse du Tibre et le champ de Mars. La population de la ville est restée à ces niveaux pendant presque tout le Moyen Age. Au XIe siècle, le sac de Rome opéré par les Normands de Robert Guiscard décima encore plus la petite communauté romaine. La renaissance qui a suivi, approchant au XIIe siècle les 80 000 habitants, a toutefois cessé au XIVe siècle en raison de la peste et des conflits entre les nobles romains, les papes et la ville. Une forte augmentation démographique s'est produite au XVe siècle et dans les premières décennies du siècle suivant. Selon le recensement pontifical réalisé entre la fin de 1526 et le début de 1527, à l'époque du Sac de Rome, la ville de Rome comptait 55 035 habitants, principalement composés de colonies originaires de différentes villes italiennes, à majorité florentine, mais réduit à 20 000 après cet événement tragique, devenant une petite ville.
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La reprise est cependant assez rapide : en 1600 Rome avait atteint 110 000 habitants. L'augmentation de la population s'est toutefois ralentie au cours du XVIIe siècle et de la première moitié du XVIIIe siècle : , la ville n'atteignant que 156 000 habitants en 1750. Pa la suite, cette hausse modeste a été maintenue, avec des hauts et des bas déterminés par certains événements historiques importants (dont l’invasion napoléonienne en premier lieu), pendant les cent vingt années qui ont suivi.
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Après l'annexion de Rome au Royaume d'Italie en 1870 et son choix comme capitale du pays, la ville connut un développement spectaculaire : les 210 000 habitants qu'elle comptait à cette date (quatrième place après Naples, Milan et Gênes) étaient passés à 500 000 au début du XXe siècle. Le million d'habitants est franchi dans les années trente, Rome redevenant la plus grande municipalité de la péninsule.
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Après la Seconde Guerre mondiale, Rome a continué à se développer et à augmenter sa population à la suite du boom économique, qui a conduit à la construction de nombreuses zones suburbaines dans les années cinquante et soixante. Les 2 millions d'habitants sont atteints en 1960 et en 1980, la ville abritait 2,8 millions de personnes.
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Aujourd'hui, la population de la ville s'est stabilisée à 2,8 millions d'habitants, et son aire urbaine en compte à peu près 4 millions sur 5 352 km2. C'est la troisième agglomération d'Italie après Milan et Naples, mais la commune en elle-même est la plus peuplée du pays, et la quatrième de l'Union Européenne (après Londres, Berlin et Madrid).
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Des différences sociologiques existent selon les quartiers. Le nord (Tor di Quinto), le centre et le sud de la ville (EUR) sont aisés, tandis que la majeure partie des quartiers est (dont San Basilio et Alessandrino) sont populaires, tout comme Primavalle à l'ouest[15].
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Durant sa longue histoire, et étant donnée son importance, Rome a toujours eu une population caractérisée par d'importants flux migratoires ; ainsi, par tradition, un « vrai » Romain est une personne dont la famille a vécu à Rome depuis au moins sept générations. Aujourd'hui on considère qu'un individu né à Rome de parents nés à Rome est un « Romain de Rome », selon l'expression consacrée.
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Rome est la municipalité italienne avec le plus grand nombre de résidents étrangers: au 31 décembre 2017, il y en avait un total de 385 559, soit 13% de la population totale.[16] La communauté roumaine est la plus nombreuse avec pas moins de 100 000 résidents. Près de la moitié de la population immigrée est d'ailleurs d'origine européenne (Roumains, Polonais, Albanais, Ukrainiens), ce qui représente en 2015 plus de 150 000 personnes. L'autre moitié, d'origine non européenne, est représentée notamment par des Philippins, Bengalis et Chinois.
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La religion chrétienne s'est rapidement implantée dans la capitale de l'Empire grâce à la présence de la communauté juive. Le christianisme est devenu une religion légale en 313 (Édit de Milan), avant de devenir la religion officielle de l'Empire en 380 (Édit de Thessalonique).
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L'importance de la communauté chrétienne dans la cité et la tradition selon laquelle Saint Pierre et Saint Paul y furent martyrisés firent de Rome la capitale des chrétiens et surtout de l'Église catholique.
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La Rome impériale laisse place à la Roma christiana (Rome chrétienne) qui se matérialise dans des édifices paléochrétiens qui remplacent les domus ecclesiae et se multiplient d'abord en périphérie de la ville (monastères, églises, basiliques funéraires telles la basilique Saint-Pierre, Saint-Paul-hors-les-Murs et Saint-Jean-de-Latran) puis à partir du VIe siècle dans le cœur ancien[17].
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L'évêque de Rome, successeur de l'apôtre Pierre, est très tôt considéré comme le pape de toute la chrétienté. De 753 à 1870, Rome est la capitale des États pontificaux qui s'étendent de la mer Tyrrhénienne à la mer Adriatique. La fondation du Royaume d'Italie sous l'égide de la Maison de Savoie met fin à leur existence. Le pape Pie IX se réfugie au palais du Vatican se considérant prisonnier de fait, c'est le début de la controverse appelée question romaine.
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Ce n'est qu'en 1929 qu'un accord est trouvé sur la représentation temporelle du Saint-Siège par les Accords du Latran créant la Cité du Vatican, un Etat enclavé qui inclut la basilique Saint-Pierre, ainsi que d'autres bâtiments romains bénéficiant de ce fait du statut d'extraterritorialité. Cette cité constitue l'Etat souverain le plus petit du monde.
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Rome compte plusieurs centaines d'églises et de lieux de culte dont les principales d'entre elles font l'objet du pèlerinage de Rome qui est, avec ceux de la Terre sainte (Jérusalem en particulier) et de Compostelle, l'un des trois principaux pèlerinages chrétiens. On arrive dans la « ville sainte » par la via Francigena ; le pèlerinage inclut généralement les quatre « basiliques majeures » que sont : Saint-Pierre (qui contient le tombeau de Saint-Pierre), Saint-Paul-hors-les-murs (où se trouve le tombeau de Saint Paul), Saint-Jean-de-Latran (cathédrale de Rome et du monde) et Sainte-Marie-Majeure (contenant une relique de la Crèche). Ces quatre basiliques majeures étant souvent associées à trois « basiliques mineures », constituant ainsi le « Tour des sept églises » : la Basilique Sainte-Croix-de-Jérusalem (qui garde les reliques de la Passion), la basilique Saint-Laurent-hors-les-Murs et la Basilique Saint-Sébastien-hors-les-Murs, sur la voie Appienne, au-dessus des catacombes.
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Rome est aussi le siège de l'ordre de Malte, organisation catholique souveraine à vocation humanitaire, souveraineté cependant toute relative, car sans territoire.
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Basilique Sainte Marie Majeure.
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Basilique Saint Paul hors les Murs.
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Basilique Saint Pierre.
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Archibasilique Saint Jean de Latran.
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La ville étant très cosmopolite, d'autres cultes chrétiens, protestantisme, orthodoxie… y sont représentés. Le Temple mormon de Rome (couramment nommé Temple de Rome), dont la construction a été annoncée le 4 octobre 2008 par Thomas S. Monson, président de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours au cours d'une Conférence générale de l'Église, a été inauguré en 2019. Le temple desservira les membres de l'Église de Grèce, Chypre, Albanie, Slovénie, Croatie, Bosnie-Herzégovine et de Macédoine, ainsi que les 22 000 membres de l'Église en Italie.
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Le judaïsme fut longtemps confiné au Ghetto de Rome sous les papes. La communauté juive de Rome est la plus ancienne d'Europe, et l'une des plus anciennes du monde. Forte d'environ 20 000 membres, elle possède son propre dialecte. La Grande synagogue de Rome est le lieu de culte juif le plus important de la ville.
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Grande Synagogue de Rome.
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Église orthodoxe russe Sainte Catherine.
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Si Milan est la capitale économique italienne, Rome en est la capitale administrative et, à ce titre, le siège des principales institutions du pays que sont la présidence de la République au Palais du Quirinal, le Parlement au Palais Montecitorio, le Sénat au Palais Madama et l'ensemble des ministères.
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Palais du Quirinal, siège de la Présidence de la République.
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Palazzo Montecitorio, le Parlement Italien.
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Palazzo Chigi, Présidence du Conseil.
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Palazzo Madama, siège du Sénat.
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Rome est le siège du FAO (Fonds Alimentaire Mondial), institution des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation. Il est hébergé au palazzo FAO depuis 1952. Rome abrite également le Collège de Défense de l'OTAN ainsi que le siège du PAM (Programme Alimentaire Mondial).
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La ville accueille également d'autres entités internationales importantes telles que l'OIDD (Organisation de droit du développement international), l'ICCROM (Centre international d'études pour la conservation et la restauration des biens culturels) et l'UNIDROIT (Institut international pour l'unification du droit privé).
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Capitale de la province homonyme à partir de 1870, Rome est depuis 2015, celle de la ville métropolitaine de Rome Capitale, qui regroupe 121 communes. Depuis 2013, le territoire de la ville est divisé en quinze communes (en italien, municipi), qui sont pour Rome l'équivalent des arrondissements parisiens. Il y en avait 19 auparavant.
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La ville de Rome constitue une structure administrative spéciale appelée Rome Capitale, créée en 2010. Elle est dirigée par la junte capitoline, composée du maire et de douze assesseurs, et par l'Assemblée capitoline, composée de quarante-huit conseillers. Les élections municipales se tiennent tous les cinq ans, les dernières ont eu lieu en juin 2016. Depuis le 22 juin 2016, la maire est Virginia Raggi, du Mouvement 5 étoiles.
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Début 2014, la ville est confrontée à une crise budgétaire sans précédent qui la mène en situation de quasi-faillite. L'endettement cumulé est de 1,2 milliard d'euros. Le maire Ignazio Marino dénonce la gestion de la ville de ses prédécesseurs. Le personnel municipal compte environ 62 000 agents (fonctionnaires, policiers municipaux, employés des sociétés des transports et de nettoyage), cependant, aux dires de nombreux résidents, les services municipaux fonctionnent mal, les transports publics sont insuffisants, la gestion des déchets et de la voirie est défaillante[18],[19].
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Rome apparaît comme le résultat du chevauchement continu des témoignages architecturaux et urbains de différents siècles, dans une interpénétration unique et suggestive qui montre la relation complexe que la ville a toujours établie avec son passé, dans une succession de développements chaotiques, de périodes de déclin, renaissances et tentatives, à l’ère contemporaine, de moderniser le tissu urbain.
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En raison de son histoire très ancienne, Rome est une ville très riche en monuments, musées et points de vue : elle est la ville du monde avec le plus de monuments.
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Dès le XVIIe siècle, lors de l'inauguration du Grand Tour par les Anglais, elle est une des destinations préférées de jeunes nobles européens venus parfaire leur éducation au contact des beautés antiques. Dans la deuxième moitié du siècle des Lumières[20], cet afflux d'étrangers culmine, et s'enrichit de nombreux hommes de sciences désireux d'enquêter – dans un esprit encyclopédique – sur les savoirs rassemblés au fil des siècles dans les bibliothèques et les archives de la ville.
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« À ce lieu se rattache toute l’histoire du monde, et je compte un second jour de naissance, une véritable renaissance, du jour où je suis arrivé à Rome. »
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— Voyage en Italie, Johann Wolfgang von Goethe, le 3 décembre 1786.
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Rome était la capitale de l'Empire romain. Elle a conservé de nombreux monuments antiques, dont le Colisée est l'un des plus célèbres. Dans cet amphithéâtre qui pouvait accueillir jusqu'à 60 000 personnes avaient lieu, entre autres, des combats de gladiateurs et d’animaux. Édifié entre 70 et 80, c'est l'œuvre des empereurs Vespasien et Titus. Autre exemple de monumentalité, le Circus Maximus, qui connut son apogée au IIIe siècle : il mesurait alors 600 mètres de long pour 200 mètres dans sa plus grande largeur, et près de 250 000 spectateurs pouvaient assister à ses courses de chevaux.
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Le quartier du Forum romain et du Colisée, cœur de la ville antique, est dominé, entre autres, par l'arc de Constantin, érigé en 315 pour commémorer la victoire de l’Empereur Constantin sur Maxence, l'arc de Titus, l'arc de Septime Sévère. Les Forums impériaux, le Capitole et les musées capitolins, le Panthéon, les thermes de Dioclétien et de Caracalla et les onze Aqueducs de Rome, les catacombes sont autant d'autres monuments célèbres. Le Forum romain était, au temps de l'Antiquité, une grande place où les Romains se rassemblaient pour discuter d'affaires. C'était là que siégeait la Curie (Sénat). Cette place était le centre religieux et économique de l'Empire romain. En effet, il y avait de nombreux temples, dont le temple de Jupiter, le temple de Juno Moneta, où le trésor de Rome était conservé, le temple de Vesta, contenant le feu sacré, bref, l'ensemble des symboles de la culture romaine. Au Moyen Âge, les vestiges se sont enfouis sous la terre. Cependant certaines pierres furent réutilisées pour la construction de monuments et d'édifices. Aujourd'hui, le Forum est composé de ruines.
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Le Moyen Âge est une période sombre pour Rome. Supplantée par Constantinople dans son rôle de capitale, envahie par les Barbares, Rome au VIe siècle est une ville ruinée et peuplée d'à peine 20 000 habitants. À partir du Xe siècle, elle est soumise aux luttes permanentes opposant le pape et l'empereur germanique. Jusqu'au XVe siècle, on n'y élève que des constructions modestes. Pourtant la ville a conservé de splendides témoignages médiévaux.
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De nombreuses églises datent de cette époque : Sainte Sabine, Santa Maria in Cosmedin, Saint Étienne le Rond, Santa Maria in Trastevere, San Giorgio in Velabro ou la basilique San Clemente, constructions réutilisant souvent des matériaux antiques (colonnes, chapiteaux, etc.). Ces édifices conservent tous le plan basilical des premiers édifices chrétiens, et un campanile (tour clocher) se dresse souvent à côté de la façade. Du XIIe au XIVe siècle, les marbriers Cosmates réalisèrent à Rome de magnifiques pavements multicolores : la mosaïque et la peinture à fresque constituent à l'époque l'essentiel de la décoration médiévale. Parmi les plus belles mosaïques, on peut citer celles de Santa Prassede, Santa Maria in Domnica ou l'abside de San Clemente.
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Une image caractéristique de la Rome médiévale et de l'Agro Romano étaient les nombreuses tours fortifiées (« torri ») et les châteaux, souvent construits sur des ruines antiques. Les forteresses étaient construites par les familles nobles aux endroits stratégiques. Les luttes entre les grandes familles romaines entre les XIe siècle et XIIIe siècle, entraînèrent la multiplication de ces palais fortifiés défendus par des tours. Au Moyen Âge, Rome comptait + de 300 tours fortifiées, et était appelée « Roma turrita » ! Beaucoup de ces édifices furent abattus à la fin du XIIIe siècle, ou détruites et abandonnées. Il n'en reste aujourd'hui qu'une quarantaine, réparties entre le centre historique (Torre delle Milizie, Tour Caetani, Tour des Conti, Tor Sanguigna, Tour des Capocci, Tour des Anguillara) et celles hors les murs (Tor de Schiavi, Tour de Centocelle, Tour San Michele, Tor Pignatarra). Parmi les châteaux les plus imposants, le Château Saint Ange, la Forteresse d'Ostie ou encore la Maison des Chevaliers de Rhodes.
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Château Saint Ange.
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Maison des Chevaliers de Rhodes.
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Château forteresse d'Ostie.
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Rome a été un centre majeur de la Renaissance, qui a profondément marqué la ville. Les commandes des papes et des prélats ont attiré dans la ville de nombreux artistes toscans ou ombriens. Parmi les nombreux monuments construits à cette époque, on peut citer la place du Capitole de Michel-Ange, au sommet du Capitole, qui comprend le Palazzo Senatorio, siège du gouvernement de la cité. Les fresques de la célèbre chapelle Sixtine au Vatican sont mondialement connues, tout comme les Chambres de Raphaël. L'époque est également marquée par la construction de grandes demeures par les familles aristocratiques près du Quirinal, et de palais comme le Palazzo Venezia, le Palais Farnèse, le Palais Barberini, le Palais de la Chancellerie, le Palazzo Chigi (siège actuel du gouvernement italien), le Palais Spada, la Villa Médicis, la Villa Farnesina ou la Villa Madama. La plupart des églises de la Renaissance sont construites sous le règne du pape Sixte IV : les plus remarquables sont le Tempietto de San Pietro in Montorio, Santa Maria del Popolo, Sant'Agostino, ou encore Santa Maria della Pace.
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Chapelle Sixtine.
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Tempietto de Bramante.
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Chambre de Raphaël.
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Palais de la Chancellerie.
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L'art baroque est né à Rome. La ville lui doit au XVIIe siècle ses grandes places théâtrales, souvent ornées de fontaines ou d'obélisques, dont la plus représentative et la plus célèbre est la Piazza Navona. L'art baroque est aussi représenté par la fontaine de Trevi de Nicola Salvi. Cette effervescence artistique répond aux souhaits des papes qui font appel aux artistes les plus talentueux d'Italie pour décorer la ville, avec un point d'orgue lors de la Haute Renaissance. À cette époque, la Ville Éternelle bénéficie de la présence simultanée de trois génies : Le Bernin, Borromini et Pierre de Cortone, qui passeront la majeure partie de leur carrière à Rome.
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Dans les premières décennies suivant sa proclamation de capitale, Rome fut en chantier permanent. La ville avait en 1870 des dimensions modestes, flottant littéralement dans les limites de la muraille aurélienne, avec de nombreux espaces vierges. De nombreuses opérations d'urbanisme étaient nécessaires dans une ville restée encore très provinciale, peu pratique, aux rues tortueuses et manquant de tous les services urbains modernes : construction de grands bâtiments administratifs (Ministères, Palais de Justice, Palais des Expositions...), aménagement de nouveaux axes (Corso Vittorio Emanuele II, Via XX Settembre), construction de logements pour les nouveaux fonctionnaires, édification d'infrastructures (hôpitaux, abattoirs, casernes...), aménagement des rives du Tibre... De cette époque date le monument à Victor-Emmanuel II, aussi connu sous le nom d'« Autel de la Patrie » et surnommé la « Machine à écrire » par certains Romains, bâtiment néoclassique le plus connu de la ville. Le Palais de Justice, situé sur la place Cavour, est un exemple d'éclectisme. Il est surnommé péjorativement Palazzaccio (« vilain palais ») par les Romains.
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L'Exposition Internationale de 1911 fit naître le quartier de la piazza Mazzini, ainsi que la création de la Galerie Nationale d'Art Moderne. Un début d'expansion vers la mer (Ostie, Fregene) est lancé dès 1916. Le quartier Coppedè (1921-1927) est un bel exemple d'architecture Art nouveau. Des cités-jardins comme le pittoresque quartier de la Garbatella sont mis en chantier dans les années 1920.
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Le Vittoriano.
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Ministère des Finances.
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Galerie Nationale d'Art Moderne.
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Palais des Expositions.
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Quartier Coppede, de style Liberty.
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Avec l'arrivée au pouvoir de Mussolini en 1922, commence une politique d'urbanisme de prestige, prônant un retour à la grandeur antique. De larges avenues sont percées, destinées à la circulation comme aux défilés : Via dell'Impero, via del Mare (pour relier Rome à la mer, actuelle Via Cristoforo Colombo), via dei Fori Imperiali, ouverte en 1932 pour dégager la vue sur le Colisée, condamnant à destruction une partie des Forums, ou encore la Via della Conciliazione, pour marquer la réconciliation avec l'Église (mais faisant disparaître une partie du quartier du Borgo). Rome se dote d'infrastructures nouvelles : reconstruction de l'université de La Sapienza, construction de ministères comme le Palazzo della Farnesina ou le Palais des Colonies (futur siège du FAO). L'architecture fasciste apparaît surtout dans le quartier de l'EUR, bâti dans la deuxième moitié des années 1930. L'Esposizione Universale di Roma (Exposition universelle de Rome), qui devait s'y tenir en 1942 a donné son nom au quartier, mais elle fut annulée en raison de la Seconde Guerre mondiale. Il reste à ce jour un des principaux témoignages de l'architecture fasciste inspirée par le néoclassicisme, avec des édifices tels que le Palais de la Civilisation Italienne, surnommé « Colisée carré », ou encore le Palais des Congrès. C'est à cette époque également qu'est bâti l'ensemble sportif du Foro Italico, avec son Stade des Marbres et ses statues à l'antique.
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Palais de la Civilisation du Travail, quartier de l'EUR.
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Palais des Congrès, quartier de l'EUR.
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Stade des Marbres, au Foro Italico.
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Palais Farnesina, Ministère des Affaires Étrangères.
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Université La Sapienza.
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Rome, à part de rares bombardements, est sortie épargnée de la Seconde Guerre Mondiale. L'année sainte de 1950 est l'occasion d'achever la Gare Termini, ainsi que la via Cristoforo Colombo, destinée à relier Rome à la mer. Le quartier de l'EUR est achevé, devenant un quartier d'affaires et ministériel, et la première ligne de métro ouvre en 1955. Pour les Jeux Olympiques de 1960, le Stade Olympique et les deux palais des Sports sont construits, ainsi que le village olympique. Un nouvel aéroport, Leonardo da Vinci à Fiumicino, est inauguré en 1961 en complément de celui de Ciampino. Le périphérique de Rome, le Grande Raccordo Anulare, de 70 km de long est achevé en 1970.
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Le centre-ville a fait l'objet de rénovations profondes à l'occasion du Jubilé de l'an 2000 et on a vu les palais ocre retrouver leurs couleurs pastel d'origine lors de ces campagnes de rénovation. Pour l'occasion, les grandes artères ont été rendues piétonnes à l'exemple du célèbre Corso qui traverse la ville du nord au sud et relie la Piazza del Popolo à la Via Nazionale. Depuis le début du XXIe siècle, Rome s'est mise à inaugurer de nouveaux édifices à l'architecture résolument contemporaine : l'Auditorium Parco della Musica en 2002, le Musée d'Art Contemporain de Rome (MACRo) en 2002, le MAXXI en 2010 ou encore le Nouveau Centre des Congrès de Renzo Piano, inauguré en 2016 dans le quartier de l'EUR.
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Le MAXXI.
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Parco della Musica.
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Nouveau Palais des Congrès de Fuksas.
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Gare Termini.
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Les places de Rome contribuent beaucoup à son charme et à son atmosphère de « Dolce vita ». Certaines, telles la piazza Navona ou la place d'Espagne, sont parmi les plus belles du monde.
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Parmi les plus connues :
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Place Navone.
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Place d'Espagne.
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Place de la Rotonde.
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Place Saint Ignace.
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Campo dei Fiori.
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Les bords du Tibre, avec ses quais et ponts en pierre, sont un des endroits les plus charmants et les plus calmes de la Ville Éternelle. Durant l'Antiquité, le fleuve grouillait d'activité, avec d'innombrables bateaux transportant des marchandises. Aujourd'hui, le Tibre a perdu sa vocation industrielle et commerciale, et il y a peu de vie sur les quais romains. Si les Romains ont ainsi perdu le contact avec leur fleuve, c'est en partie à cause des hauts quais (lungotevere) construits à la fin du XIXe siècle pour protéger la ville des crues. Ces quais, construits sur le modèle parisien entre 1870 et 1926, ont parfaitement rempli leur rôle, mais en détruisant le pittoresque des bords du Tibre, et en isolant le fleuve des regards. Mais depuis quelques années, les Romains reprennent à nouveau possession de leur fleuve, profitant des perspectives, de l'implantation de clubs sportifs (aviron...) ou des installations estivales sur le modèle de « Paris Plages ».
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La ville de Rome contient de nombreux ponts célèbres qui traversent le Tibre. On compte une trentaine de ponts (28 sur le Tibre, et 5 sur la rivière Aniene).
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Les plus remarquables :
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L'arche unique du Ponte Rotto (pont cassé).
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Pont Cavour.
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Rome est une ville célèbre pour ses nombreuses fontaines, construites dans tous les styles, du classique au médiéval, en passant par le baroque et le néoclassique. La ville possède des fontaines depuis plus de deux mille ans, elles ont fourni de l'eau potable et décoré les places de Rome. Connue pour son réseau hydraulique public depuis l'époque antique, la Ville Éternelle en compte plus de 2 000, des grandes fontaines monumentales Renaissance ou Baroques, aux petites fontaines de quartier. Au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, les papes romains reconstruisirent d'autres aqueducs romains en ruine et construisirent de nouvelles fontaines pour marquer leurs terminus, inaugurant ainsi l'âge d'or de la fontaine romaine. Les fontaines de Rome étaient l'expression du nouveau style de l'art baroque. Elles étaient encombrées de figures allégoriques et remplies d'émotion et de mouvement. Dans ces fontaines, la sculpture est devenue l'élément principal et l'eau a été utilisée simplement pour animer et décorer les sculptures. Tout comme les jardins baroques, ils constituaient « une représentation visuelle de la confiance et du pouvoir ». De nos jours, un système de plus de 2 500 fontaines publiques, les Nasoni, assurent de l'eau fraîche gratuite à tous les Romains et touristes.
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Les plus célèbres :
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Fontaine de Trevi.
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Fontaine Piazza del Popolo.
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Rome est la ville du monde qui compte le plus d'obélisques antiques : 13[21]. La ville abrite huit anciens obélisques égyptiens et cinq anciens romains. Tous proviennent des empereurs romains victorieux, qui ramenèrent d'Égypte des obélisques en guise de trophées. En effet, les obélisques constituaient un butin très prisé, et ils furent utilisés comme éléments de décoration dans les temples, les cirques et les mausolées de Rome. Après la chute de l'Empire, ils restèrent longtemps enfouis sous les ruines. Exhumés à la Renaissance, les obélisques furent à nouveau érigés par les papes, pour célébrer la gloire de l'Église. On trouve également quelques obélisques plus récents. Les obélisques de Rome sont une caractéristique de la ville et font partie intégrante de son patrimoine antique.
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Rome est la seule grande capitale occidentale à avoir conservé ses murs d'enceinte. L'expression « Hors les Murs » prend tout son sens à Rome, puisque, jusque récemment, la quasi totalité de la ville était incluse dans le périmètre du mur d'Aurélien. Ce qui explique que presque tous les monuments de Rome se trouvent à l'intérieur de cette muraille. Tout ce qui se trouvait à l'extérieur (catacombes, fermes, monastères, vignobles), était en effet beaucoup plus vulnérable. Les anciennes basiliques Saint Paul, Saint Laurent et Sainte Agnès, à l'extérieur de l'enceinte, portent toutes le suffixe « Fuori le Mura » (hors les murs).
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Le mur d'Aurélien est une monumentale muraille en briques, dont la plus grande partie subsiste encore en l'état. Long de 19 km, il comprend 18 portes, dont : porta Maggiore, porta Pia, porta Asinaria, porta San Sebastiano, porta Tiburtina et porta San Paolo.
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Les Murs du Vatican ou Cité léonine forment une enceinte médiévale d'environ 3 km de long, construite au IXe siècle par le pape Léon pour protéger la basilique St Pierre et le Vatican. Les remparts du Passetto di Borgo sont un passage surélevé d'environ 800 m de long, reliant le Vatican au château Saint Ange. Aussi, l'ancien mur Servien (en ruines, restes près de la gare Terminini) et sa porte Caelimontane subsistent.
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Passetto di Borgo.
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Castro Pretorio et Porta Pia.
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Mur d'Aurélien à Porta Metronia.
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Porta Settimiana.
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Porte Esquiline, ou Arc de Gallien.
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Porte Furba.
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Porte Saint Pancrace.
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Arc de Paul V.
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Arc de Sixte V.
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À Rome, au fil des siècles, de nombreuses colonnes ont été érigées à des fins commémoratives. Parmi les 14 encore existantes, on peut citer :
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Colonne Trajane.
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Colonne de Marc Aurèle.
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Colonne de la Paix.
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Les Catacombes de Rome sont des lieux de sépulture souterraines utilisées par les premiers chrétiens pour enterrer leurs morts. Elles ont été creusées en dehors de l'enceinte des murs de la ville, le long des voies d'accès à Rome (par exemple la Via Appia), la loi romaine obligeant d'inhumer les cadavres à l'extérieur de la cité. Jusqu'au début du IVe siècle, les chrétiens persécutés choisirent ces lieux pour reposer ensemble entre fidèles. À la suite de la conversion de Constantin et de la christianisation de l'Empire au IVe siècle, les Catacombes devinrent alors un lieu de pèlerinage, où les chrétiens honoraient leurs morts ainsi que les martyrs de Rome qui y étaient enterrés. Au IXe siècle, lors des invasions sarrasines, beaucoup de Catacombes furent condamnées, et n'ont été redécouvertes que plusieurs siècles après par les archéologues.
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On compte aujourd'hui à Rome une soixantaine de catacombes, abritant des milliers de tombes, développant leurs galeries sur plus de 600 kilomètres. Parmi les plus importantes on trouve :
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Catacombes de Saint Sébastien.
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Catacombe de St Calixte: Crypte des Papes.
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Catacombes de Domitilla.
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Catacombes de Domitilla.
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Fresque du IIIe siècle.
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On compte onze cimetières à Rome, dont quatre sont situés dans le centre historique de la ville. Les plus remarquables sont :
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Siège de la chrétienté depuis ses origines, Rome est la ville des églises. Elle est la cité qui en compte le plus au monde : près de 900 églises sont recensées à Rome (dont quatre basiliques)[22]. On y trouve tous les styles, toutes les époques, des premières églises paléochrétiennes jusqu'à celles du XXIe siècle, en passant par les grandes basiliques Renaissance et Baroque. Plusieurs styles, matériaux et époques se superposent parfois même au sein d'un même édifice.
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Parmi les nombreux campaniles romans, citons celui de Sainte Marie Majeure, le plus haut de Rome (75 m), ceux de Santa Maria in Cosmedin, Santa Maria in Trastevere, Santi Giovanni e Paolo, Santa Francesca Romana, San Giorgio al Velabro, San Giovanni a Porta Latina, Santi Bonifacio e Alessio, Saint Laurent Hors les Murs... D'autres sont plus récents, comme celui de Saint Paul hors les Murs, néoclassique, ou celui de l'église San Giovanni Berchmans, construit en 1929 et fortement inspiré du campanile de St Marc à Venise.
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Cloître de Saint Jean de Latran.
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Cloître de Saint Paul hors les Murs.
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Cloître de Bramante à l'église Santa Maria della Pace.
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Grand cloître, dit de Michel Ange, dans les Thermes de Dioclétien.
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Cloître de l'église des Quatre Saints Couronnés.
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Cloître de Saint Laurent hors les Murs.
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Le Baptistère du Latran, de forme octogonale, remontant au IVe siècle et à l'empereur Constantin, est le baptistère qui a servi de modèle à tous les autres pendant le Moyen Âge.
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Rome compte de nombreux musées :
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Rome abrite la Bibliothèque nationale centrale, chargée du dépôt légal : elle abrite environ 7 millions de volumes et est la plus grande bibliothèque italienne. Mais la bibliothèque de Rome la plus connue se trouve au Vatican : c'est la Bibliothèque apostolique du Vatican, l'une des plus anciennes du monde (1475), riche de plus de 1,6 million de volumes, célèbre dans le monde entier pour ses manuscrits et documents de grande valeur.
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Les principales bibliothèques de Rome comprennent : la Biblioteca Angelica, ouverte en 1604 (200 000 volumes), première bibliothèque publique d'Italie ; la Biblioteca Vallicelliana (130 000 volumes), créée en 1565 ; la Biblioteca Casanatense (400 000 volumes), ouverte en 1701 ; la Biblioteca del Ministero degli Affari Esteri, spécialisée dans la diplomatie, les affaires étrangères et l'histoire moderne ; la Biblioteca dell'Istituto dell'Enciclopedia Italiana, fondée en 1925 ; la biblioteca di Archeologia e Storia del Arte, fondée en 1922 (370 000 volumes) ; la biblioteca Universitaria Alessandrina, fondée en 1667 (un million de volumes); la bibliothèque Don Bosco, une des plus grandes et des plus modernes de toutes les bibliothèques salésiennes; la Biblioteca e Museo teatrale del Burcardo, un musée-bibliothèque spécialisé dans l'histoire du théâtre et du théâtre; la Biblioteca della Società Geografica Italiana, basée à la Villa Celimontana et plus importante bibliothèque géographique d’Italie (et une des plus importantes d’Europe). Il existe également un grand nombre de bibliothèques spécialisées rattachées à divers instituts culturels étrangers à Rome, dont celles de l'Académie américaine de Rome, de l'Académie française de Rome et de la Biblioteca Hertziana (300 000 volumes) d'histoire de l'art, une bibliothèque allemande souvent réputée pour son excellence dans les domaines des arts et des sciences.
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On y trouve enfin les archives Centrales de l'État, créées en 1875, logées dans le quartier de l'EUR, et les archives d'État de Rome, créées en 1871 (et abritées au palazzo della Sapienza).
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Bibliothèque apostolique du Vatican.
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Biblioteca Angelica.
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Archives d'État de Rome, palazzo della Sapienza.
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Archives centrales de l'État, EUR.
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Bibliothèque Nationale Centrale.
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Rome est un centre national pour les études supérieures. Elle possède 22 universités d'État ou privées et 24 universités pontificales, soit un total de 46 Universités. Sa première université, La Sapienza, fondée en 1303, est l'une des plus anciennes d'Europe: elle est encore la plus grande d'Europe et la seconde du monde au niveau du nombre d'étudiants. [23] Parmi les autres universités publiques, on peut citer Tor Vergata (1982) et Rome III (1992).
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Rome comprend plusieurs universités et instituts pontificaux placés sous l'autorité du Saint-Siège, il s'agit de l'université pontificale grégorienne, fondée en 1551, de l'université pontificale Saint-Thomas-d'Aquin, entre autres. Parmi les universités privées se trouvent « LUMSA », l'université catholique du Sacré-Cœur, « LUISS », l’Istituto Europeo di Design, la John Cabot University, l'« Istituto Universitario di Scienze Motorie », la American University of Rome, le « Campus de Malte », la « S. Pio V University of Rome » et la « Università Campus Bio-Medico ». On trouve également à Rome le « Loyola University Chicago Rome Center » de l'université Loyola de Chicago.
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La ville accueille de nombreuses académies et instituts étrangers. L'Académie de France est installée depuis 1803 dans la Villa Médicis, l'École française de Rome au palais Farnèse depuis 1875. L'Académie royale espagnole est basée depuis 1873 sur la colline du Janicule, non loin de l'American Academy in Rome (1913). Le prestigieux Institut Archéologique Allemand de Rome, fondé en 1829, est l'établissement de recherche archéologique le plus ancien de Rome et l'un des plus vieux du monde. L'Allemagne possède également son grand centre culturel, la Deutsche Akademie Rom, à la Villa Massimo depuis 1910. Près de la villa Borghèse, on trouve la British School, fondée en 1901 et logée depuis 1916 dans un bâtiment néoclassique, ainsi que l'Académie de Roumanie, instituée en 1920, et l'Academia Belgica, ouverte en 1939. Enfin, la Villa Maraini est depuis 1949 le siège de l'Institut Suisse, fondé la même année.
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Académie de France à Rome, Villa Médicis.
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British School.
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Académie Allemande, villa Massimo.
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Rome est considérée comme le creuset de la musique sacrée. C'est le pape Grégoire le Grand qui établit au VIe siècle les principes du « chant grégorien ». Rome accueille l'Accademia Nazionale di Santa Cecilia (fondée en 1585), une des plus anciennes académies musicales du monde : l'orchestre symphonique de l'académie jouit encore aujourd'hui d'une réputation et d'une reconnaissance internationale. Elle se produit, entre autres, dans le récent Auditorium Parco della Musica, un des complexes musicaux les plus importants du monde. La ville compte aussi de nombreux clubs de jazz, et en juin 2005 a été inaugurée la Casa del Jazz.
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La ville a été l'hôte du Concours Eurovision de la chanson 1991 et des MTV Europe Music Awards 2004.
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Rome présente une grande variété d'offre théâtrale.
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Parmi les théâtres les plus réputés, le Teatro Argentina (1732), le Teatro Valle (1727), le Teatro Eliseo, le Teatro Brancaccio, le Teatro Jovinelli, le Teatro Sistina, le Teatro Quirino, le Salone Margherita, le Théâtre du Lido ou encore le Théâtre Globe-Silvano Totti. Rome possède aussi son opéra, le Teatro dell'Opera di Roma.
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Rome est l'une des capitales mondiales du cinéma. Elle possède son grand complexe de studios cinématographiques, Cinecittà, la capitale du Cinéma italien, fondée en 1937 et où sont tournés des films à gros budget. À partir de 1945, avec Rome, ville ouverte, de Roberto Rossellini, les metteurs en scène italiens d'après guerre ont été contraints de tourner leurs films à ciel ouvert, dans les rues et sur les places, car les studios de Cinecittà avaient été bombardés : c'est ainsi qu'est né le néoréalisme à l'italienne. Dans les années 1950 et 1960, Rome est devenue pour les producteurs américains la « Hollywood sur Tibre » : y ont notamment été tournés de grands péplums ayant marqué l'histoire du cinéma, comme Ben Hur, Cléopâtre, Quo Vadis ? ou encore Spartacus et Gladiator. C'est à Cinecittà également qu'un nouveau genre, le « western spaghetti », a vu le jour dans les années 1960, avec pour chef de file Sergio Leone. Federico Fellini y a tourné nombre de ses films. Plus récemment, Martin Scorsese a choisi les studios pour filmer Gangs of New York (2002), Mel Gibson y a réalisé La Passion du Christ en 2004 et le film Anges et Démons de Ron Howard (2009) avait la ville pour cadre. La série Rome de HBO/BBC y a été tournée, ainsi que le livre 6 de la série Kaamelott. Les studios ont reconstitué les décors du Vatican pour les tournages de la série de Paolo Sorrentino The Young Pope (2016) et sa suite The New Pope (2019).
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Tous les ans, depuis 2006, se déroule en automne le Festival International du Film de Rome. Le Centro Sperimentale di Cinematografia, fondé en 1935, est l'une des plus anciennes écoles de cinéma du monde.
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Quelques films sur Rome :
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Rome a une gastronomie riche, ancienne et bien à elle. La cuisine romaine traditionnelle se compose essentiellement d'aliments « pauvres » et de plats à base de céréales, légumes et viandes. C'est pourquoi on parle de « cucina povera », ce qui ne signifie pas que la cuisine soit pauvre mais que les ingrédients de base sont simples et rustiques : herbes aromatiques, huile, lard, jambon. La gastronomie romaine est très variée et savoureuse, et comprend nombre de spécialités à base de pâtes, de viande, d'abats (tripes), de poissons et beaucoup de recettes à base de légumes (artichauts...). La cuisine de la Rome antique, décrite dans le Satyricon de Pétrone et les recettes d'Apicius, était totalement différente et bien plus extravagante. À partir du Moyen Âge, la cuisine romaine se divise en deux catégories : la cuisine pontificale, consommée à la cour des Papes, et la cuisine populaire, à l'origine de celle de nos jours. Il est à noter l'importance des influences juives dans la gastronomie romaine, la communauté juive étant la plus ancienne d'Europe et préservant ses traditions culinaires (artichauts à la juive, agneau à la juive... ; nombreuses charcuteries ou pâtisseries).
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Parmi les plats romains typiques servis dans les « trattorias » et autres « osterias » :
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En 1935, Rome accueille le 27e congrès mondial d’espéranto, auquel participent 1 442 personnes pendant toute une semaine.
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Rome abrite deux hippodromes: l'hippodrome della Capanelle (Derby Italien, prix du Président de la République) et l'hippodrome di Tor di Vella (Gala international du Trot)
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Foro Italico.
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Stade Flaminio.
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Palalottomatica.
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Palazzetto dello Sport.
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Stade des Marbres.
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Masters de tennis.
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Stade nautique.
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Voir : Catégorie:Roman se déroulant à Rome
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Voir : Bande dessinée se déroulant à Rome et Rome antique dans la bande dessinée
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L'Italie est certainement un des pays les plus représentés dans la peinture. Principalement des villes telles que Rome, éternel sujet de peintures de toutes époques[26] :
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Diego Vélasquez, peintre espagnol Baroque :
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Claude Gellée, dit « le Lorrain » mourut dans cette ville, objet de plusieurs de ses peintures :
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L'Italien védutiste Canaletto, bien que surtout célèbre pour ses panoramas vénitiens, a aussi beaucoup peint la ville :
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Le portrait le plus célèbre de François-René de Chateaubriand fut réalisé par le néoclassique Anne-Louis Girodet :
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Quelques œuvres du romantique britannique William Turner :
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L'Américain Thomas Cole, considéré comme le fondateur de la Hudson River School, est connu pour son ensemble de cinq toiles, Le Cours de l'Empire (ou Destin des Empires) (en), inspiré de l'Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain d'Edward Gibbon (publié entre 1776 et 1778). Mais il a aussi exécuté des vues de Rome :
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Plusieurs œuvres du français Jean-Baptiste Camille Corot, un des fondateurs de l'école de Barbizon :
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Le romantique français Théodore Géricault a immortalisé le Carnaval de Rome (lors de l'édition de 1817), disparu au XIXe siècle, pour renaître en 2010 :
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Jean-Léon Gérôme, représentant de l'Orientalisme et la peinture Académique, a représenté la Rome antique, souvent avec des couleurs chatoyantes :
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Voir : Catégorie:Jeu vidéo se déroulant à Rome
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Rome est une des plus importantes destinations touristiques du monde, et ce depuis des siècles. Depuis le Moyen Âge, le siège de la papauté et le pèlerinage de Rome en font un lieu incontournable pour les chrétiens du monde entier. À la fin du XVIIIe siècle et jusqu'au milieu du XIXe siècle, les jeunes gens de bonne famille la visitaient dans le cadre de leur « Grand Tour ». Aujourd'hui, elle fait partie des dix premières villes les plus visitées au monde[27], et est la 3e ville la plus visitée de l'Union Européenne, après Paris et Londres, avec plus de 10 millions de visiteurs étrangers chaque année, chiffre pouvant doubler lors des Années Saintes. Ce succès est dû à l'immense patrimoine de la ville, ses sites archéologiques, ses monuments et trésors artistiques, mais aussi à la beauté de ses vues panoramiques, au caractère théâtral de ses places, aux chaudes couleurs ocre de ses bâtiments ou encore à la majesté de ses parcs. Le Colisée et les musées du Vatican font partie des lieux les plus visités du monde. La ville peut se targuer d'être à la fois un des plus grands centres archéologiques du monde, un des centres historiques urbains les plus étendus et un lieu de pèlerinage religieux majeur. C'est pourquoi l'UNESCO a classé en 1980 le centre historique de la ville au Patrimoine Mondial de l'humanité, ainsi que le Vatican et les propriétés du Saint Siège à Rome.
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L'économie de Rome est caractérisée par l'absence d'industries lourdes et repose largement sur le secteur des services.
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Une particularité est que la ville est la plus grande commune agricole d'Europe, après 50 000 hectares cultivés, soit près de 40% de sa surface totale. Aujourd'hui, Rome possède une économie dynamique et diversifiée dans les technologies et les communications. Le secteur des services est prospère. Il produit 6,7 % du PIB national (plus que toute autre ville en Italie). L'activité de Rome croît de 4,4 % annuellement et continue à se développer à un taux plus élevé que dans le reste du pays. La croissance économique de Rome a commencé à surpasser celle de ses rivales, notamment Milan. Mais une concurrence traditionnelle persiste avec la cité lombarde. Le tourisme est une des industries clés de Rome, employant de nombreuses personnes. Rome est également le centre de l'industrie italienne du film, grâce aux studios de Cinecittà. De nombreux sièges sociaux d'entreprises, ministères, centres de conférence, stades et musées sont situés dans les quartiers d'affaires de Rome : Esposizione Universale di Roma (EUR) ; Torrino (au sud de l'EUR) ; Magliana ; De Medici-Laurentina de Parco ; « Tiburtina Valley », zone industrielle longeant l'antique voie Tiburtine. Rome abrite notamment les sièges sociaux de 3 entreprises parmi les cent plus grandes du monde : ENEL, ENI, Telecom Italia.
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D'après une étude du groupe immobilier Knight Frank et de Citi Private Bank publiée en 2009, Rome est la huitième ville la plus chère du monde en ce qui concerne les prix de l'immobilier de luxe (13 500 euros par mètre carré)[28],[29].
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À la différence d'autres capitales européennes, Rome compte très peu de grands magasins. Si elle n'est pas l'équivalent de Harrod's ou du Printemps, la Rinascente en est un rare exemple. En revanche, Rome abrite un très grand nombre de boutiques et magasins en tout genre. La place d'Espagne est à la fois le cœur du principal quartier commerçant de Rome et le fief de la mode. La place et les rues alentour, notamment la Via Condotti, via Borgognona, via Frattina, constituent le « Trident », sorte de Triangle d'Or de la mode et du luxe à Rome. Tous les grands noms du prêt à porter haut de gamme — Armani, Biagiotti, Fendi, Ferragamo, Ferré, Gucci, Max Mara, Missoni, Prada, Valentino, Versace... — ont ici pignon sur rue. Rome est reconnue comme une capitale mondiale de la mode. Le défilé de haute couture Sotto Le Stelle (« sous les étoiles ») qui se déroule en juillet sur les marches de l'escalier de la Trinité des Monts en est le point d'orgue.
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Centre de la « Dolce Vita », rendez vous des vedettes italiennes et étrangères dans les années 1950 et 1960, la Via Veneto a conservé nombre de boutiques de luxe. Les 1 500 mètres de la via del Corso abritent tous types d'établissements et de commerces en tous genres qui en font un paradis du shopping.
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La via del Babuino, la via Giulia et la ... sont quant à elles le fief des antiquaires. La via Margutta abrite de nombreuses galeries d'art et des boutiques d'artisanat d'art. Dans les rues près du Panthéon on trouve encore des commerces pour ecclésiastiques.
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La ville de Rome accueille le plus important centre hospitalo-universitaire public d'Italie, l'hôpital Umberto I rattaché à l'université La Sapienza. D'autres établissements notoires sont présents dans la capitale comme l'hôpital Gemelli et l'hôpital San Giovanni–Addolorata.
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Hôpital Umberto I.
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Hôpital Agostino Gemelli.
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Hôpital San Giovanni-Addolorata.
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Hôpital San Filippo Neri.
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Rome est desservie par deux aéroports l'aéroport Léonard-de-Vinci de Rome Fiumicino et l'aéroport de Ciampino, administrés par Aeroporti di Roma.
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L'aéroport Léonardo-da-Vinci, situé au sud-ouest de Rome à Fiumicino, est le principal aéroport de Rome et du pays en 2019 l'aéroport a accueilli 43,5 millions de passagers .
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L'aéroport de Ciampino, au sud-est de Rome, est utilisé à la fois par le transport commercial et militaire en 2019 l'aéroport a accueilli 5,8 millions de passagers.
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En 2019 les deux aéroports ont accueilli 49,3 millions de passagers.
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La gare centrale Termini ou Rome-Termini, située près de l'Esquilin, est une des plus grandes gares d'Europe. Ouverte en 1863, entièrement reconstruite entre 1939 et 1951, elle est gérée par Grandi Stazioni et desservie par Trenitalia.
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Roma Tiburtina, la seconde gare de la ville, accueille les trains à grande vitesse.
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Les autres gares importantes sont :
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Le métro de Rome a été mis en service en 1955. Il est composé de trois lignes (A, B et C), couvre en 2018 une longueur de 60 km et compte 75 stations. Le réseau est moins étendu que ceux de la plupart des grandes capitales européennes, et n'est que le deuxième en Italie après celui de Milan. Les découvertes archéologiques dans les sous-sols de la ville expliquent en partie cette situation. La Ligne C doit être prolongée dans les années à venir[30].
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Il y a également six lignes de tramway couvrant un réseau de 50 km et cent stations.
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Rome est desservie par de nombreuses lignes de bus.
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Remis en circulation en 2005, le réseau de trolleybus compte une ligne en service et de nouvelles dessertes sont en cours d'aménagement.
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Un système de trains souterrains urbains relient également le centre ville à la banlieue.
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Les nombreux embouteillages causés par la circulation automobile durant les années 1970 et 1980 ont mené à la création d'une Zona a Traffico Limitato — zone à trafic limité (ZTL) dans le centre-ville. Malgré la difficulté d'accomplir des œuvres souterraines à cause des nombreuses ruines présentes partout dans le sous-sol romain, la troisième ligne de métro est en construction et deux autres sont approuvées et en cours de réalisation. Plusieurs parkings souterrains sont en cours de construction dans le but de remédier au manque de places pour les voitures. Le trafic routier reste néanmoins un problème important pour la ville.
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Un système de vélos en libre-service a été mis en place en 2008, le Roma'n'Bike, sur le modèle des Vélib' parisiens, à une échelle bien moindre cependant. Jusqu'à présent le succès n'a pas été au rendez vous : en effet à Rome de nombreuses rues du centre historique sont couvertes de pavés irréguliers, la ville est très accidentée avec des collines et des rues en pentes, et la circulation automobile en décourage plus d'un. Les pistes cyclables sont rares (une centaine de kilomètres tout au plus) et souvent en mauvais état. Un long et pittoresque parcours le long des rives du Tibre a cependant été aménagé sur 30 km.
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Un port de plaisance a été construit à Ostie en 2001 et baptisé « Porto di Roma » (port touristique de Rome), il peut accueillir plus de 800 bateaux de plaisance, et même des yachts. Il vise à faire de Rome un port de plaisance et touristique.
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Rome n'est jumelée qu'avec une seule ville :
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Rome a également signé des pactes d'amitié et de coopération avec d'autres villes du monde :
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Hormis les innombrables personnalités de la République, puis de l'Empire romain, à Rome sont nés aussi :
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Roméo et Juliette (Romeo and Juliet) est une tragédie de William Shakespeare. Écrite vers le début de sa carrière, elle raconte l'histoire de deux jeunes gens, Roméo Montaigu et Juliette Capulet, qui s'aiment malgré la haine que se vouent leurs familles et connaissent un destin funeste.
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La pièce s'inscrit dans une tradition d'histoires d'amour tragiques remontant à l'Antiquité. Son intrigue est issue d'un conte italien de Luigi da Porto traduit en anglais et en vers par Arthur Brooke en 1562 sous le titre The Tragical History of Romeus and Juliet. En 1582, William Painter (en) en propose une version en prose dans son Palace of Pleasure. Shakespeare emprunte aux deux, mais il approfondit l'intrigue en développant les personnages secondaires, notamment Mercutio et le comte Pâris. Probablement rédigée entre 1591 et 1595, la pièce est publiée pour la première fois en in-quarto en 1597. Cette première édition, de mauvaise qualité, est supplantée par les éditions ultérieures qui respectent davantage le texte original de Shakespeare.
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La pièce témoigne du talent naissant du dramaturge, notamment dans la structure (les scènes comiques et tragiques alternent pour accroître la tension), le développement des personnages mineurs et des intrigues secondaires. Chaque personnage se voit attribuer une forme poétique particulière, qui peut varier au fil du temps : ainsi Roméo devient-il davantage adepte du sonnet au fil de la pièce.
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Roméo et Juliette a connu de nombreuses adaptations au théâtre, au cinéma, à l'opéra ou en comédie musicale. Les versions de William Davenant au XVIIe siècle et David Garrick au XVIIIe siècle prennent de grandes libertés avec l'œuvre de Shakespeare en censurant des passages jugés contraires aux bonnes mœurs, et ce n'est qu'à partir du milieu du XIXe siècle que la pièce commence à être mise en scène de nouveau dans son texte d'origine. Le XXe siècle donne naissance à des adaptations aussi diverses que les films de George Cukor (1936) ou Franco Zeffirelli (1968), la comédie musicale West Side Story (1957) ou encore le Roméo + Juliette de la « génération MTV » réalisé par Baz Luhrmann (1996).
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La rivalité qui oppose les Capulet et les Montaigu ensanglante toute la ville de Vérone, au grand dam du prince Escalus. Roméo, héritier des Montaigu et follement amoureux de Rosaline, s'adonne à la mélancolie la plus noire car elle le repousse.
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Pour le consoler, ses amis Benvolio et Mercutio le persuadent de s'inviter incognito à la fête que les Capulet donnent en l'honneur de leur fille, Juliette ; Roméo accepte puisque Rosaline y sera.
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Pour Juliette, persuadée par sa mère et sa nourrice, le bal sera l'occasion de rencontrer un possible futur époux, même si Capulet n'est pas pressé de marier sa fille. Au cours de ce bal, Juliette remplace totalement Rosaline dans le cœur de Roméo.
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Roméo entre dans la maison des Capulet pour apercevoir Juliette. Lorsqu'elle apparaît à sa fenêtre, Juliette lui déclare son amour fou pensant être seule, Roméo lui déclare ensuite le sien.
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Roméo consulte son confesseur, le franciscain Frère Laurent, afin de l'informer de son amour et de celui de Juliette. Ce dernier déplore l'inconstance de Roméo mais voit en ce mariage avec Juliette proposé par Roméo, l'espoir de réconcilier les Capulet et les Montaigu.
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Roméo fait dire à Juliette par le biais de la nourrice, qu'elle prétexte se confesser pour se rendre chez le Frère Laurent, qui pourra célébrer leur mariage en secret.
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Désormais époux de Juliette, Roméo refuse de se battre en duel contre le cousin de cette dernière, Tybalt, qui l'insulte. Mercutio prend alors sa place et Roméo, en s'interposant, est involontairement responsable de la blessure qui tue son ami. Désespéré, il tue Tybalt par vengeance. Le prince décide alors de bannir Roméo : « Et pour cette offense, nous l'exilons sur-le-champ ».
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Juliette, accablée par la nouvelle de cet exil (annoncée par la nourrice), réussit à passer une nuit de noce avec Roméo avant qu'il prenne le chemin de l'exil à Mantoue. Mais ses parents ont décidé de hâter son union avec le comte Pâris. Juliette s'y refuse, provoquant la colère de Lord et Lady Capulet. Elle se rend alors dans la cellule du Frère Laurent pour obtenir son aide.
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Le Frère Laurent propose à Juliette de prendre une potion qui lui donnera l'apparence de la mort pendant 42 heures. Elle sera alors déposée dans le caveau des Capulet et Roméo, prévenu par une lettre, viendra la rejoindre et l'en fera sortir.
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Le matin, la nourrice découvre Juliette inanimée et tous se lamentent. Les obsèques se déroulent selon le plan du Frère Laurent.
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Une épidémie de peste empêche cependant le frère Jean, messager du Frère Laurent, de porter sa lettre à Roméo ; seule la nouvelle de la mort de Juliette, venue de Balthazar, parvient jusqu'à lui. Il revient à Vérone résolu à mourir sur la tombe de sa jeune épouse. Il y croise le comte Pâris, venu porter des fleurs à feu sa fiancée. Le comte provoque Roméo en duel et se fait tuer. Roméo entre dans la crypte et fait ses adieux à Juliette avant d'avaler une fiole de poison, donnée par un apothicaire. Le Frère Laurent découvre horrifié son corps sans vie. Juliette se réveille et comprenant que Roméo est mort, lui donne un dernier baiser avant de se tuer avec le poignard de ce dernier.
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Le prince Escalus, Montaigu (dont la femme est morte de chagrin pendant la nuit) et les deux époux Capulet se retrouvent dans le cimetière. Frère Laurent leur raconte alors la véritable histoire des deux amants. Balthazar apporte pour preuve une lettre que Roméo a écrite avant d'aller voir Juliette au cimetière. Les deux familles se réconcilient sous l'initiative de Capulet et Montaigu déclare vouloir élever une statue en or à la mémoire de leurs enfants.
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Roméo et Juliette puise ses origines dans une série d'histoires d'amour tragiques remontant à l'Antiquité, comme le mythe de Pyrame et Thisbé relaté dans les Métamorphoses d'Ovide au Ier siècle, où apparaît l'idée que les parents des deux amants se haïssent, et que le héros croit à tort sa bien-aimée morte[1]. La pièce présente également des points communs avec les Éphésiaques de Xénophon d'Éphèse, rédigées au IIIe siècle, comme la séparation des amants et la présence d'une potion induisant un sommeil ressemblant à la mort[2].
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Les noms des familles rivales, Capuleti et Montecchi, apparaissent au XIVe siècle dans la Divine Comédie de Dante, au chant VI du Purgatoire[3], mais seuls les Montaigu sont de Vérone. Les Capulet sont de Crémone, et la rivalité entre les deux maisons s'inscrit dans le conflit entre guelfes et gibelins dans toute la Lombardie, mais Dante n'associe aucune histoire d'amour à cette rivalité[4].
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Une première ébauche de l'intrigue apparaît en 1467 dans la nouvelle Mariotto et Ganozza de Masuccio Salernitano, dont l'action se déroule à Sienne[5]. Cette version inclut plusieurs éléments narratifs qui se retrouvent chez Shakespeare : le mariage secret, le moine complice, l'échauffourée qui cause la mort d'un citoyen important, l'exil de Mariotto, le mariage forcé de Gianozza, la potion, et la perte du message crucial. À la fin, Mariotto est capturé et exécuté et Gianozza meurt de chagrin[6].
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Luigi da Porto adapte l'intrigue sous le titre Giulietta e Romeo dans son Historia novellamente ritrovata di due Nobili Amanti, publiée en 1530[7]. Da Porto s'inspire de l'histoire de Pyrame et Thisbée, ainsi que du Décaméron de Boccace, et donne à l'histoire un certain nombre de ses caractéristiques définitives : les noms des amants et leur sort final, la rivalité entre Montecchi et Capuleti, et le cadre véronais[8]. Il introduit également les personnages qui deviendront Mercutio, Tybalt (en) et Pâris sous la plume de Shakespeare. Da Porto présente l'histoire comme authentique et ayant eu lieu sous le règne de Bartolomeo II della Scala, à la fin du XIVe siècle.
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En 1554, Mathieu Bandello publie le second volume de ses Novelle (en français Nouvelles), dans lequel figure sa version de Giuletta e Romeo[7]. Il met l'accent sur la dépression de Roméo au début de l'intrigue et sur la querelle entre les deux familles et introduit les personnages de la nourrice et de Benvolio. Cette histoire est traduite en français par Pierre Boaistuau en 1559, dans le premier volume de ses Histories tragiques ; sa version est plus moralisatrice et sentimentale, et ses personnages n'hésitent pas à se lancer dans de grandes envolées rhétoriques[9].
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Le poème narratif d'Arthur Brooke The Tragical History of Romeus and Juliet (1562) est une traduction fidèle de Boaistuau, adaptée pour correspondre en partie au Troilus and Criseyde de Geoffrey Chaucer[10]. À l'époque, le public est friand de contes italiens, et de nombreux auteurs et dramaturges publient des textes inspirés des Novelle italiennes. Shakespeare ne fait pas exception : Le Marchand de Venise, Beaucoup de bruit pour rien, Tout est bien qui finit bien, Mesure pour mesure et Roméo et Juliette s'inspirent toutes des Novelle. Cette dernière est essentiellement une adaptation théâtrale de la dramatisation de Brooke : Shakespeare suit de près le poème, mais approfondit les personnages, notamment la nourrice et Mercutio[11]. Il est possible qu'il ait connu The Palace of Pleasures, un recueil de contes italiens édité par William Painter en 1567. Ce recueil comprend une version en prose de l'histoire de Roméo et Juliette intitulée « The goodly History of the true and constant love of Rhomeo and Julietta »[12].
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La date exacte de rédaction de Roméo et Juliette n'est pas connue et ne peut qu'être déduite. La nourrice de Juliette évoque un tremblement de terre qui aurait eu lieu onze ans auparavant. Il pourrait s'agir d'une référence au tremblement de terre du 6 avril 1580 qui a frappé le sud de l'Angleterre et le nord de la France, auquel cas ce passage daterait de 1591, mais d'autres tremblements de terre survenus en Angleterre ou à Vérone pourraient indiquer d'autres dates[13]. Les ressemblances stylistiques entre Roméo et Juliette et Le Songe d'une nuit d'été, ainsi que d'autres pièces généralement datées de 1594-1595 comme Peines d'amour perdues et Richard II, semblent indiquer que la rédaction de cette tragédie a pris place entre 1591 et 1595[14]. Il est possible d'imaginer que Shakespeare a esquissé une première mouture de la pièce en 1591 avant de la remanier en 1595[15].
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Roméo et Juliette a connu deux éditions au format in-quarto avant la parution du Premier Folio, en 1623. Ces deux éditions sont communément appelées Q1 et Q2. La première édition, Q1, est imprimée par John Danter au début de 1597. Du fait des nombreuses différences entre ce texte et les éditions ultérieures, elle est souvent qualifiée de « mauvais quarto » ; au XXe siècle, l'éditeur T.J.B. Spencer y voit une reconstitution médiocre issue des souvenirs incomplets d'un ou deux acteurs, envisageant qu'il s'agisse d'une édition pirate[16]. Il est également possible que ses défauts soient dus à d'importantes modifications apportées au texte par la compagnie théâtrale qui l'interprète, chose courante à l'époque[17]. Quoi qu'il en soit, cette publication au début de l'année 1597 fait de 1596 la date la plus tardive possible de composition de la pièce[13].
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La version Q2, de meilleure qualité, est intitulée The Most Excellent and Lamentable Tragedie of Romeo and Juliet. Elle est imprimée en 1599 par Thomas Creede et publiée par Cuthbert Burby. Plus longue d'environ 800 vers que Q1[17], sa page de titre la décrit comme « récemment corrigée, développée et amendée ». Étant donné qu'elle présente plusieurs bizarreries, comme des personnages qui changent de nom et des « faux départs », probablement rayés par l'auteur dans son manuscrit mais conservés à tort par l'imprimeur, les spécialistes estiment que Q2 se base sur les brouillons de Shakespeare (ses « foul papers »), datant d'avant la première interprétation de la pièce. Il s'agit néanmoins d'un texte plus complet et plus fiable que Q1, qui a été réimprimé en 1609 (Q3), en 1622 (Q4) et en 1637 (Q5)[16]. En fait, toutes les éditions ultérieures de Roméo et Juliette, qu'elles soient en in-quarto ou en in-folio, partent de Q2. Lorsqu'elles s'en écartent, c'est plus probablement à cause de l'éditeur ou de l'imprimeur que de Shakespeare[17].
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Le texte du Premier Folio de 1623 reprend en majeure partie celui de Q3, avec des clarifications et corrections provenant peut-être d'un livret théâtral ou de Q1[16],[18]. D'autres éditions de la pièce au format in-folio voient le jour en 1632 (F2), en 1664 (F3) et en 1685 (F4)[19]. Les versions modernes, qui prennent en compte plusieurs in-folios et in-quartos, apparaissent avec l'édition de Nicholas Rowe (1709), suivie de celle d'Alexander Pope (1723). Pope est le premier à corriger le texte de la pièce pour y ajouter des informations (notamment des indications scéniques) absentes de Q2, mais présentes dans Q1. Cette démarche se poursuit durant la période romantique ; des éditions entièrement annotées apparaissent à l'ère victorienne et continuent à être produites aujourd'hui, le texte de la pièce y étant accompagné de notes de bas de pages présentant les sources et éléments culturels qui la sous-tendent[20].
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La pièce ne possède pas de thème unique dominant clairement défini. Ont été proposés : la découverte par les personnages que les êtres humains ne sont ni totalement bons ni totalement mauvais[21], l'éveil et la fin du rêve, les dangers d'actes précipités, ou la puissance du destin. Aucun de ces thèmes ne fait consensus chez les critiques, mais il est clair que la pièce comprend plusieurs thèmes mineurs qui s'entrelacent de manière complexe[22].
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"Romeo
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If I profane with my unworthiest hand
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This holy shrine, the gentle sin is this:
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My lips, two blushing pilgrims, ready stand
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To smooth that rough touch with a tender kiss.
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Juliet
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Good pilgrim, you do wrong your hand too much,
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Which mannerly devotion shows in this;
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For saints have hands that pilgrims' hands do touch,
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And palm to palm is holy palmers' kiss."
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On considère parfois que Roméo et Juliette n'a aucun thème général hormis celui de l'amour de jeunesse[21]. Les personnages éponymes sont devenus l'archétype des amants maudits. Un sujet aussi évident a incité les critiques à étudier le langage et le contexte historique qui sous-tendent cette romance[23].
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Lors de leur première rencontre, Roméo et Juliette emploient des métaphores, un moyen de communication recommandé par l'étiquette à l'époque de Shakespeare. La métaphore des saints et des péchés permet à Roméo de mettre à l'épreuve les sentiments de Juliette pour lui. Cette méthode est recommandée par Baldassare Castiglione, dont les œuvres étaient traduites en anglais à l'époque. Il indique que si un homme utilise une métaphore en guise d'invite, la femme peut prétendre ne pas l'avoir compris, et il peut se retirer sans que son honneur ait été entaché. Juliette choisit cependant de participer à la métaphore et de la développer. Les métaphores religieuses sont à la mode dans la poésie de l'époque et davantage considérées comme romantiques que blasphématoires, le concept de sainteté étant associé à un catholicisme révolu[24]. Plus loin dans la pièce, Shakespeare supprime les allusions plus audacieuses à la résurrection du Christ qui apparaissent dans le poème d'Arthur Brooke[25].
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Plus tard, lors de la scène du balcon, Shakespeare laisse Roméo entendre le monologue de Juliette, alors que dans la version de Brooke, elle est seule à ce moment-là. L'introduction de Roméo dans la scène constitue une rupture par rapport au déroulement normal d'une romance : les femmes devaient se montrer modestes et timides pour s'assurer de la sincérité de leur soupirant. Briser cette règle permet d'accélérer l'intrigue : les deux amants s'épargnent ainsi une longue période de lamentations et peuvent parler ouvertement de leur relation, au point de prévoir leur mariage après ne s'être connus qu'une seule nuit[23]. Le message de la scène finale est contradictoire : la doctrine catholique condamne les suicidés à l'enfer, alors que ceux qui meurent pour être auprès de leur bien-aimé(e) dans la « Religion de l'amour » les retrouvent au paradis. C'est cette deuxième vision qui semble prévaloir dans la pièce. En outre, bien que leur amour soit passionné, il n'est consommé qu'après le mariage, ce qui leur permet de ne pas s'aliéner la sympathie du public[26].
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On peut affirmer que la pièce associe l'amour et le sexe à la mort. Tout au long de l'histoire, les personnages, notamment Roméo et Juliette, évoquent la mort comme une entité ténébreuse, souvent représentée comme un amant. Ainsi, lorsque Capulet découvre la mort (feinte) de Juliette, il décrit la mort comme ayant défloré sa fille (Acte IV, scène 5, v. 38-42). Plus tard, Juliette compare Roméo à la mort. Juste avant de se tuer, elle s'empare de la dague de Roméo et s'exclame : « O happy dagger! This is thy sheath. There rust, and let me die » (Acte V, scène 3, v. 169-170)[27].
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« O, I am fortune's fool! »
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— Roméo, Acte III, scène 1, v. 138.
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Le rôle du destin dans la pièce est discuté : les personnages sont-ils vraiment condamnés à mourir ensemble, ou bien les événements ne sont-ils que le fruit d'une série de hasards malencontreux ? La description des amants comme « star-cross'd » semble indiquer que les étoiles ont prédéterminé leur futur[28]. John W. Draper relie la croyance élisabéthaine dans la théorie des humeurs aux principaux personnages de la pièce (Tybalt comme bilieux, par exemple), une interprétation qui réduit la part de l'intrigue due à la chance par un public moderne[29]. Néanmoins, pour d'autres, la pièce n'est qu'une série de hasard malencontreux, au point qu'ils ne la considèrent pas comme une tragédie, mais comme un mélodrame[29]. Ruth Nevo estime que l'accent important mis sur la chance fait de Roméo et Juliette une « tragédie mineure », de coïncidences plutôt que de personnages. Par exemple, le défi lancé par Roméo à Tybalt n'est pas issu d'une impulsion : après la mort de Mercutio, il s'agit du cours naturel des événements. Pour Nevo, dans cette scène, Roméo est conscient du danger qu'il y a à ignorer les normes sociales et les obligations. Il fait le choix de tuer à cause des circonstances, pas d'une faute tragique[30].
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« O brawling love, O loving hate,O any thing of nothing first create!O heavy lightness, serious vanity,Misshapen chaos of well-seeming forms,Feather of lead, bright smoke, cold fire, sick health,Still-waking sleep, that is not what it is! »
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— Roméo, Acte I, scène 1, v. 167–171.
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Shakespeare fait un usage abondant d'images liées à la lumière et aux ténèbres tout au long de la pièce. Caroline Spurgeon considère l'idée de lumière comme « un symbole de la beauté naturelle de l'amour de jeunesse », une interprétation reprise et développée par d'autres critiques[30],[31]. Ainsi, Roméo et Juliette voient chacun l'autre comme une lumière au cœur des ténèbres. Roméo décrit Juliette comme semblable au soleil (Acte II, scène 2), plus brillante qu'un flambeau (Acte I, scène 5, v. 42), un joyau étincelant dans la nuit (Acte I, scène 5, v. 44-45), un ange resplendissant au milieu des nuages (Acte II, scène 2, v. 26-32). Même lorsqu'elle gît dans la tombe, apparemment morte, « her beauty makes / This vault a feasting presence full of light ». Juliette décrit Roméo comme « day in night » et « whiter than snow upon a raven's back » (Acte III, scène 2, v. 17-19)[32]. Ce contraste entre lumière et ténèbres est développé métaphoriquement dans les oppositions amour-haine ou jeunesse-vieillesse[30], créant parfois l'ironie. Par exemple, l'amour de Roméo et Juliette constitue une lumière au cœur des ténèbres de haine qui les entourent, mais ils sont toujours ensemble de nuit, dans les ténèbres, alors que les querelles et affrontements se déroulent au grand jour. Ce paradoxe développe le dilemme moral posé aux deux amants entre la loyauté à leurs familles et la loyauté à leur amour. À la fin de la pièce, la matinée est sinistre et le soleil reste caché par chagrin : lumière et ténèbres ont retrouvé leurs places naturelles, les ténèbres extérieures reflétant les ténèbres internes de la querelle familiale. Tous les personnages réalisent leur folie à la lumière des derniers événements, et les choses retrouvent leur ordre naturel grâce à l'amour de Roméo et Juliette[31]. Le thème de la « lumière » est étroitement associé à celui du temps : la lumière est pour Shakespeare un moyen pratique d'exprimer le passage du temps à travers la description du soleil, de la lune et des étoiles[33].
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« These times of woe afford no time to woo. »
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— Pâris, acte III, scène 4, v. 8-9.
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Le temps joue un rôle important dans le langage et l'intrigue de la pièce. Face aux dures réalités qui les entourent, Roméo et Juliette tentent tous deux de préserver un monde imaginaire où le temps ne s'écoule pas. Ainsi, quand Roméo jure par la lune de son amour pour Juliette, celle-ci proteste : « O swear not by the moon, th'inconstant moon, / That monthly changes in her circled orb, / Lest that thy love prove likewise variable » (Acte II, scène 2, v. 109-111). Dès le début, les amants sont décrits comme « star-cross'd », en référence à une croyance astrologique liée au temps selon laquelle les étoiles contrôleraient le destin des hommes ; au fil du temps, le mouvement des étoiles dans le ciel reflèterait le fil des vies humaines. Au début de la pièce, Roméo parle d'un pressentiment lié au mouvement des étoiles, et en apprenant la mort de Juliette, il proclame sa volonté de se libérer du joug des étoiles[29],[34].
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Un autre thème central est le passage rapide du temps : là où le poème de Brooke s'étend sur neuf mois, Roméo et Juliette se déroule en l'espace de quatre à six jours[33]. Selon G. Thomas Tanselle, le temps est « particulièrement important pour Shakespeare » dans cette pièce : le dramaturge parle de « temps court » pour les amants, par opposition au « temps long » associé à la « vieille génération », afin d'accentuer l'idée d'« une ruée vers le destin »[33]. Roméo et Juliette luttent contre le temps pour que leur amour dure à jamais. Finalement, le seul moyen de vaincre le temps est la mort, qui les rend immortels à travers l'art[35].
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Le temps est également lié aux concepts de lumière et d'obscurité. À l'époque de Shakespeare, les pièces de théâtre se jouaient souvent en plein jour, forçant le dramaturge à créer l'illusion du jour et de la nuit à travers ses vers : Shakespeare fait ainsi référence à la nuit et au jour, aux étoiles, à la lune et au soleil. Ses personnages font également référence de manière fréquente aux jours de la semaine et à des heures spécifiques pour que le public comprenne que du temps s'est écoulé. La pièce contient ainsi plus de 103 références au temps, qui participent à l'illusion de son écoulement[36].
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La plus ancienne critique connue de la pièce apparaît dans le journal de Samuel Pepys en 1662 : « c'est une pièce parmi les pires que j'aie entendues de ma vie[37] ». Dix ans plus tard, le poète John Dryden salue la pièce et le personnage de Mercutio : « Shakespeare montra le meilleur de lui-même dans son Mercutio, et il dit lui-même, qu'il avait été forcé de le tuer dans le troisième Acte, pour ne pas être tué par lui[37] ». Les critiques du XVIIIe siècle sont plus nombreuses, mais tout aussi divisées. L'éditeur Nicholas Rowe est le premier à s'interroger sur le thème de la pièce : selon lui, la juste punition des deux familles ennemies. L'écrivain Charles Gildon et le philosophe Lord Kames qualifient la pièce d'échec en ce qu'elle ne suit pas les règles classiques, selon lesquelles la tragédie doit survenir en raison d'un défaut d'un personnage, et non à cause d'un accident de la chance. En revanche, l'écrivain et critique Samuel Johnson la considère comme l'une des « plus plaisantes » pièces de Shakespeare[38].
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Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle et tout au long du XIXe siècle, les débats critiques s'intéressent en majeure partie au message moral de la pièce. L'adaptation de David Garrick (1748) fait disparaître Rosaline, car son abandon par Roméo est considéré comme une preuve d'inconstance et de témérité. Certains critiques, comme Charles Dibdin, affirment même que l'inclusion de Rosaline dans la pièce n'a d'autre but que de montrer l'inconstance du héros, source de sa fin tragique. Pour d'autres, les appels à la tempérance du Frère Laurent reflètent l'opinion de Shakespeare lui-même. Le XXe siècle voit la remise en question de ces arguments moraux : selon Richard Green Moulton, la mort des amants est due au hasard, pas à leurs défauts[39].
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Dans Roméo et Juliette, Shakespeare emploie plusieurs techniques dramatiques saluées par la critique, en particulier les passages brusques de la comédie à la tragédie, comme l'échange de plaisanteries entre Benvolio et Mercutio qui précède l'arrivée de Tybalt. Jusqu'à la mort de Mercutio dans l'Acte III, la pièce est en réalité largement une comédie[40]. Sa mort accidentelle marque le passage à un ton tragique. Lorsque Roméo est banni plutôt qu'exécuté, et lorsque le frère Laurent propose un plan à Juliette pour qu'elle retrouve Roméo, le public peut encore croire à une fin heureuse, et ce jusqu'au début de la dernière scène : si Roméo est suffisamment retardé pour permettre au frère Laurent d'arriver, lui et Juliette peuvent encore être sauvés[41]. Alterner ainsi espoir et désespoir rend la tragédie plus forte lorsque l'espoir final est déçu et que les deux amants meurent[42].
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Shakespeare utilise les intrigues secondaires pour offrir un meilleur aperçu des actions des personnages principaux. Par exemple, au début de la pièce, Roméo est amoureux de Rosaline, qui a rejeté toutes ses avances. Cette amourette offre un contraste frappant avec son amour ultérieur pour Juliette, ce qui permet au public de saisir le sérieux de leur mariage. L'amour de Pâris pour Juliette permet également un contraste entre les sentiments de Juliette à son égard et à celui de Roméo. Le langage formel qu'elle emploie en présence de Pâris, ainsi que la façon dont elle parle de lui avec sa nourrice, montrent qu'elle penche clairement du côté de Roméo. La haine entre Capulet et Montaigu s'étend sur toute la pièce, offrant une atmosphère délétère qui est la principale responsable de sa fin tragique[42].
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Shakespeare emploie diverses formes poétiques tout au long de la pièce. Elle débute avec un prologue de quatorze vers, dit par un Chœur, dont la forme est celle d'un sonnet. Cependant, l'essentiel de la pièce est en stricts pentamètres iambiques, avec moins de variation rythmique que dans la plupart des pièces ultérieures du dramaturge[43]. Shakespeare associe également la forme au personnage qui l'emploie : ainsi, le Frère Laurent s'exprime par sermons et sententiae, tandis que la Nourrice emploie un vers particulier, proche de la langue de tous les jours[43]. La forme correspond également aux émotions. Ainsi, quand Roméo parle de Rosaline au début de la pièce, il essaie de le faire en sonnet pétrarquien, forme souvent employée par un homme pour glorifier la beauté d'une femme inaccessible. Lady Capulet emploie cette même forme pour décrire Pâris à Juliette[44]. Lorsque Roméo et Juliette se rencontrent, Shakespeare abandonne le sonnet pétrarquéen (une forme de plus en plus archaïque à l'époque) pour une forme de sonnet plus moderne[45]. Enfin, lors de la scène du balcon, Roméo tente d'exprimer son amour sous la forme d'un sonnet, mais Juliette l'interrompt en disant : « Dost thou love me? » Ce faisant, elle cherche la véritable expression des sentiments plutôt qu'une exagération poétique[46]. La pièce comprend également un épithalame (Juliette) et une élégie (Pâris)[47]. La prose est le plus souvent réservée aux gens du commun, bien que d'autres personnages l'emploient à l'occasion, comme Mercutio[48]. L'humour est également important : Molly Mahood a dénombré au moins 175 plaisanteries et jeux de mots dans le texte[49], dont beaucoup sont de nature sexuelle, particulièrement ceux impliquant Mercutio et la Nourrice[50].
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Avec Hamlet, Roméo et Juliette est l'une des pièces les plus jouées de Shakespeare, et ses nombreuses adaptations en ont fait l'une de ses histoires les plus connues[52]. Elle est déjà très populaire du vivant même de son auteur. Selon Gary Taylor, Roméo et Juliette est sa sixième pièce la plus populaire durant la période séparant les morts de Christopher Marlowe et Thomas Kyd et le succès de Ben Jonson, soit la période durant laquelle Shakespeare est le dramaturge le plus fameux de Londres[53]. La date de la première représentation est inconnue. Le Premier Quarto, imprimé en 1597, affirme qu'elle a déjà été jouée (« it hath been often (and with great applause) plaid publiquely »), ce qui situe la première représentation avant cette date. La première compagnie théâtrale à la jouer est probablement celle des Lord Chamberlain's Men : outre ses liens importants avec Shakespeare, une erreur dans le Second Quarto voit le nom de Pierre remplacé par celui de Will Kemp, l'un des acteurs de cette compagnie. Le premier interprète de Roméo est probablement Richard Burbage, l'acteur principal de la compagnie, et celui de Juliette le jeune garçon Robert Goffe[51]. La première a probablement eu lieu au Theatre, et d'autres représentations au Curtain[54]. Roméo et Juliette est l'une des premières pièces de Shakespeare à avoir été jouée hors d'Angleterre : une version abrégée et simplifiée est jouée à Nördlingen en 1604[55].
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Le 6 septembre 1642, tous les théâtres d'Angleterre sont fermés par le gouvernement puritain. Au moment de la Restauration, en 1660, deux compagnies sont formées, la King's Company et la Duke's Company, qui se divisent le répertoire théâtral existant[56].
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En 1662, William Davenant, de la Duke's Company, monte une adaptation théâtrale avec Henry Harris dans le rôle de Roméo, Thomas Betterton dans celui de Mercutio et Mary Saunderson, la femme de Betterton, dans celui de Juliette. Elle est probablement la première femme à jouer ce rôle professionnellement[57]. Une autre version est jouée régulièrement par la Duke's Company : une tragicomédie de James Howard dans laquelle les deux amants survivent[58].
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The History and Fall of Caius Marius, de Thomas Otway, connaît sa première interprétation en 1680. Il s'agit d'une des adaptations les plus radicales de Shakespeare : l'intrigue est déplacée de la Vérone de la Renaissance à la Rome antique, Roméo est Marius, Juliette est Lavinia, et le conflit oppose patriciens et plébéiens ; à la fin, Juliette/Lavinia s'éveille avant que Roméo/Marius ne meure. La version d'Otway rencontre un grand succès : elle est jouée durant les soixante-dix années qui suivent[57]. Sa version de la scène finale connaît une longévité encore supérieure, étant reprise par diverses adaptations pendant deux siècles, comme celles de Theophilus Cibber (1744) et de David Garrick (1748)[59]. Ces versions suppriment également des éléments jugés inappropriés : par exemple, dans la version de Garrick, toutes les descriptions de Rosaline sont transférées à Juliette, pour accentuer le thème de la fidélité et atténuer celui du coup de foudre[60]. En 1750 débute une « bataille des Roméos » : l'adaptation de Theophilus Cibber est jouée à Covent Garden, avec Spranger Barry et Susannah Maria Arne (l'épouse de Cibber) dans les rôles principaux, tandis que David Garrick et George Anne Bellamy interprètent la version de Garrick à Drury Lane[61].
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La première production américaine connue est amateur : le 23 mars 1730, un pharmacien du nom de Joachimus Bertrand place une publicité dans la Gazette de New York pour une représentation dans laquelle il interprète l'apothicaire[62]. Les premières représentations professionnelles en Amérique du Nord sont le fait de la Hallam Company[63].
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La version de la pièce amendée par Garrick connaît un grand succès, et reste jouée pendant près d'un siècle[57]. Ce n'est qu'en 1845 que l'original de Shakespeare est à nouveau joué, aux États-Unis, avec les sœurs Susan et Charlotte Cushman dans les rôles de Juliette et Roméo[64], puis en 1847 au Royaume-Uni avec Samuel Phelps au Sadler's Wells Theatre[65]. Cushman adhère à la version de Shakespeare, entamant une série de quatre-vingt-quatre performances. Son interprétation de Roméo est considérée comme exceptionnelle par de nombreux spectateurs, comme l'écrit The Times : « Roméo a longtemps été convenu. Celui de Miss Cushman est créatif, un être humain vivant, animé, ardent[66] ». La reine Victoria écrit dans son journal que « nul n'aurait pu imaginer qu'il s'agissait d'une femme[67] ». Le succès de Cushman met un terme à la tradition garrickienne et pave le chemin à des représentations ultérieures qui retournent au texte original[57].
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Les représentations professionnelles de Shakespeare au XIXe siècle présentent deux particularités. Tout d'abord, elles sont généralement centrées autour des personnages principaux, et les rôles secondaires sont marginalisés, voire supprimés. Elles sont également « pictoriales » : l'action prend place dans des décors spectaculaires et élaborés (nécessitant souvent de longues pauses entre les scènes), avec un usage fréquent de tableaux vivants[68]. La mise en scène de Henry Irving au Lyceum Theatre de Londres (1895), avec lui-même dans le rôle de Roméo et Ellen Terry dans celui de Juliette, est considérée comme l'archétype du style pictorial[69]. En 1895, Johnston Forbes-Robertson remplace Irving et prépare le terrain à des interprétations plus naturelles de Shakespeare, encore populaires à ce jour. Il abandonne le luxe d'Irving et propose un Roméo plus prosaïque, exprimant les dialogues poétiques comme de la prose réaliste et évitant l'emphase mélodramatique[70].
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Les acteurs américains commencent à rivaliser avec leurs collègues britanniques. Le 3 février 1869, Edwin Booth (frère de John Wilkes Booth) et Mary McVicker (la future femme d'Edwin) font leurs débuts dans les rôles de Roméo et Juliette au somptueux Booth's Theatre, doté d'une machinerie scénique à l'européenne et d'un système d'air conditionné alors unique dans tout New York. Selon certains, il s'agit d'une des productions les plus recherchées de Roméo et Juliette jamais vues aux États-Unis ; il s'agit certainement de la plus populaire, avec une durée de six semaines et des bénéfices s'élevant à plus de 60 000 £[71].
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La première représentation professionnelle de la pièce au Japon est peut-être celle de la compagnie de George Crichton Miln, qui s'arrête à Yokohama en 1890[72]. Roméo et Juliette a été la pièce la plus populaire de Shakespeare au XIXe siècle quant au nombre de représentations professionnelles ; elle passe au deuxième rang au XXe siècle, derrière Hamlet[73].
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En 1933, l'actrice Katharine Cornell et son mari, le metteur en scène Guthrie McClintic, remettent la pièce au goût du jour. Ils parcourent les États-Unis sept mois durant et rencontrent un succès modeste avec des acteurs comme Orson Welles, Brian Aherne et Basil Rathbone. À leur retour à New York, Cornell et McClintic révisent le texte et rétablissent la quasi-totalité du texte original, y compris le Prologue. Leur nouvelle mise en scène débute en décembre 1934, avec Ralph Richardson dans le rôle de Mercutio et Maurice Evans dans celui de Roméo. La critique salue particulièrement la performance de Cornell dans le rôle de Juliette[74].
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En 1935, la mise en scène du New Theatre de John Gielgud a pour acteurs principaux Gielgud et Laurence Olivier dans les rôles de Roméo et Mercutio (ils échangent leurs rôles après six semaines), et Peggy Ashcroft dans celui de Juliette[75]. Cette mise en scène mêle les textes Q1 et Q2, et les costumes et accessoires cherchent à s'approcher autant que possible de l'ère élisabéthaine. Elle rencontre un grand succès commercial, et sa recherche de réalisme historique inspire de nombreuses mises en scène ultérieures[76].
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En 1947, Peter Brook inaugure une autre vision de Roméo et Juliette : il cherche moins la vraisemblance historique qu'une façon de rapprocher la pièce du monde moderne[77]. Il rejette la réconciliation finale des deux familles de sa mise en scène[78]
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Sous l'influence du cinéma, le public accepte de moins en moins facilement des acteurs trop âgés pour les rôles principaux[79]. Une distribution particulièrement jeune est celle de Franco Zeffirelli pour sa mise en scène à l'Old Vic en 1960, avec John Stride et Judi Dench, qui servira de base à son film de 1968[78].
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Les mises en scène récentes choisissent souvent d'inscrire l'intrigue dans le monde moderne. En 1986, la Royal Shakespeare Company la situe dans la Vérone actuelle : les crans d'arrêt remplacent les épées et Roméo se suicide par injection hypodermique[80].
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La pièce est parfois inscrite dans un contexte différent afin de faire réfléchir le public sur les conflits sous-jacents. Ainsi, l'histoire a été située au cœur du conflit israélo-palestinien[81], en Afrique du Sud à l'époque de l'apartheid[82], ou peu après la révolte des Pueblos[83]. De la même façon, l'adaptation comique de Peter Ustinov Romanoff et Juliette (1956) prend place dans un pays imaginaire d'Europe centrale pendant la guerre froide[84]. Une parodie de reconstruction victorienne de la scène finale de Roméo et Juliette est au cœur de la pièce The Life and Adventures of Nicholas Nickleby (1980)[85].
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Aux XIXe siècle et XXe siècle, Roméo et Juliette a souvent été la pièce de Shakespeare choisie pour la première d'une compagnie de théâtre classique, par exemple la compagnie reformée de l'Old Vic avec John Gielgud, Martita Hunt et Margaret Webster en 1929[86] ou la Riverside Shakespeare Company en 1977.
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Roméo et Juliette est réadapté en décembre 2015 par la Comédie-Française, et mise en scène par Éric Ruf. Elle n’y avait pas été donnée depuis 1954. Cette mise en scène est filmée.
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Il existe au moins vingt-cinq opéras inspirés de Roméo et Juliette[87]. Le premier, Romeo und Julie (1776), est un singspiel de Georg Benda ; il coupe une bonne partie de l'action et la plupart des personnages, et s'achève sur une fin heureuse. En 1796, Nicola Antonio Zingarelli compose une version intitulée Giulietta e Romeo , dans laquelle l'intrigue, bien que remaniée, conserve sa fin tragique. Le rôle de Romeo est créé par le castrat Crescentini, et jusqu'aux années 1830, il sera l'un des favoris de Maria Malibran. En 2016, Franco Fagioli est le premier interprète masculin du rôle de Romeo. Le plus connu est le Roméo et Juliette (1867) de Charles Gounod, sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré, qui rencontre un succès triomphal à sa création et reste fréquemment joué aujourd'hui[88]. I Capuleti e i Montecchi de Vincenzo Bellini (livret de Felice Romani) est également interprété de temps à autre ; plutôt qu'une adaptation directe de Shakespeare, il s'inspire de sources italiennes, notamment du livret de Romani pour un opéra de Nicola Vaccai[89].
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La symphonie dramatique Roméo et Juliette, d'Hector Berlioz, est jouée pour la première fois en 1839[90]. Piotr Ilitch Tchaïkovski compose en 1869 son poème symphonique Roméo et Juliette, révisé en 1870 et en 1880 ; il contient notamment une mélodie reprise durant la scène du bal, celle du balcon, dans la chambre de Juliette et dans le tombeau[91]. Cette technique a été reprise dans d'autres adaptations : le thème composé par Nino Rota est utilisé d'une façon similaire dans le film de 1968 (musique : Nino Rota ; Voix : Glen Weston), de même que la chanson de Des'ree composée par Craig Armstrong sous le titre Kissing You dans le film de 1996[92]. La pièce a inspiré d'autres compositeurs classiques, parmi lesquels Johan Svendsen (Romeo og Julie, 1876), Frederick Delius (A Village Romeo and Juliet, 1899-1901) et Wilhelm Stenhammar (Romeo och Julia, 1922)[93].
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Le plus célèbre des ballets inspirés de la pièce est le Roméo et Juliette de Sergueï Prokofiev[94]. Il est refusé par le Ballet Kirov, qui l'avait commandé, lorsque Prokofiev tente d'y introduire une fin heureuse, puis en raison du caractère expérimental de sa musique. Ce ballet a par la suite acquis une réputation prodigieuse, et il a été chorégraphié par John Cranko (1962) et Kenneth MacMillan (1965), entre autres[95]. Roméo et Juliette est aussi un opéra de Pascal Dusapin créé en 1988.
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Roméo et Juliette a inspiré plusieurs œuvres de jazz, parmi lesquelles la chanson Fever de Peggy Lee[96]. L'album de Duke Ellington Such Sweet Thunder (1957) contient une pièce intitulée The Star-Crossed Lovers, dans laquelle le couple est représenté par deux saxophones, un ténor et un alto ; loin d'être traités à égalité, le saxophone de Juliette domine clairement la composition[97]. Dans la musique populaire, la pièce a inspiré des chansons aux The Supremes, à Bruce Springsteen, Taylor Swift, Tom Waits, Lou Reed[96] et plus récemment à Fink ainsi qu'à Dire Straits, dont la chanson Romeo and Juliet est sans doute la plus connue du lot[98].
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La plus célèbre des comédies musicales adaptées de la pièce est West Side Story, avec une musique de Leonard Bernstein et des paroles de Stephen Sondheim. Lancée à Broadway en 1957 et dans le West End en 1958, elle fait l'objet d'une adaptation au cinéma en 1961. Le cadre de l'intrigue est déplacé dans la New York du XXe siècle, et les familles ennemies sont remplacées par des gangs ethniques[99]. D'autres comédies musicales reprennent la pièce : William Shakespeare's Romeo and Juliet de Terrence Mann, coécrit avec Jerome Korman (1999), Roméo et Juliette, de la haine à l'amour de Gérard Presgurvic (2001) et Giulietta & Romeo de Richard Cocciante (2007)[100].
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Roméo et Juliette est peut-être la pièce de théâtre qui a connu le plus d'adaptations au cinéma[101]. Parmi celles-ci, les plus célèbres sont le film de George Cukor, sorti en 1936 et nommé pour plusieurs Oscars, celui de Franco Zeffirelli, sorti en 1968, et le Roméo + Juliette de Baz Luhrmann, sorti en 1996. Les films de Zeffirelli et de Luhrmann sont, au moment de leur sortie, les adaptations les plus lucratives de Shakespeare jamais filmées[102].
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Les personnages de Roméo et Juliette apparaissent pour la première fois au cinéma dans Le Diable géant ou le Miracle de la madonne de Georges Méliès en 1901, mais son film est aujourd'hui perdu[101]. La première adaptation de la pièce au cinéma est un film muet réalisé par Mario Caserini en 1908[103],[104]. Les personnages parlent pour la première fois à l'écran en 1929, dans Hollywood chante et danse : John Gilbert y récite la scène du balcon aux côtés de Norma Shearer[105].
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Norma Shearer reprend le rôle de Juliette dans le film réalisé pour la MGM par George Cukor en 1936, avec Leslie Howard dans le rôle de Roméo ; à eux deux, les acteurs principaux ont plus de 75 ans. Ni le public, ni la critique ne font preuve d'enthousiasme, les spectateurs trouvant le film trop « arty ». Cet échec, qui succède à celui du Songe d'une nuit d'été de la Warner l'année précédente, entraîne l'abandon de toute adaptation de Shakespeare pour plus de dix ans[106].
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En 1954, Renato Castellani remporte le Lion d'or de la Mostra de Venise pour son Roméo et Juliette[107]. Son Roméo, Laurence Harvey, est un acteur expérimenté, tandis que sa Juliette, Susan Shentall, est une étudiante repérée dans un pub de Londres, choisie pour le rôle pour son apparence physique uniquement[108].
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Stephen Orgel décrit le film de Franco Zeffirelli comme « rempli de belles jeunes gens, dont l'énergie sexuelle et la beauté sont rehaussées de la meilleure façon possible par la caméra et les couleurs luxuriantes[109] ». Les acteurs principaux, Leonard Whiting et Olivia Hussey, sont des adolescents inexpérimentés, mais ils jouent leurs rôles avec maturité[110]. Une scène de nu suscite la controverse, car ces deux acteurs ne sont pas alors majeurs[111].
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Roméo + Juliette de Baz Luhrmann, sorti en 1996, est directement adressé à la « génération MTV », qui a le même âge que les protagonistes, interprétés par Leonardo DiCaprio et Claire Danes[112]. Plus sombre que le film de Zeffirelli, Roméo + Juliette a pour cadre « la société grossière, violente et superficielle » de Verona Beach et Sycamore Grove[113].
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D'autres adaptations de Roméo et Juliette s'éloignent volontiers du matériau d'origine. En 1960, la pièce parodique de Peter Ustinov Romanoff and Juliet, qui a pour cadre la guerre froide, est adaptée au cinéma (Romanoff et Juliette)[84], et l'année suivante, c'est au tour de la comédie musicale West Side Story, située dans le contexte d'une guerre des gangs à New York[114]. En 2007, sort l'anime Romeo x Juliet, produit par Gonzo et Sky Perfect Well Think, qui contient des références à d'autres pièces de Shakespeare. La série est disponible en streaming légal et gratuit grâce au diffuseur Black Box[115].
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Plusieurs films présentent Shakespeare durant la rédaction de la pièce[116]. Parmi ceux-là, l'un des plus connus est Shakespeare in Love, réalisé par John Madden et sorti en salles en 1998, dans lequel la vie amoureuse du dramaturge fait écho à celle de ses personnages[117]. Aussi le film Rome & Jewel, une adaptation d'un Roméo et Juliette interracial, basé sur cette même pièce, avec Nate Parker et Lindsey Haun. On citera enfin Private Romeo, un Roméo et Juliette gay.
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En 2006, le film A House Divided relate un amour interdit, de la même manière que Roméo et Juliette, dans le contexte israeloarabe. Romeo, appelé ici Romi, est un juif américain, alors que Juliette, Joleh, est une musulmane palestinienne. Ils sont interprétés par Linda Hardy et Eion Bailey. En 2019, David Serero joue à New York son adaptation de Romeo et Juliette qu'il situe dans une famille juive à Jerusalem (l'une des familles est Séfarade et l'autre est Ashkenaze) le tout entrecoupé de mélodies Ladinos et Yiddish.
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Roméo et Juliette a inspiré Enki Bilal pour sa bande dessinée Julia et Roem[118].
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Une adaptation en manga, dessinée par Yumiko Igarashi, a été publiée en 1995 au Japon. Le manga a été publié avec la pièce de théâtre complète aux éditions isan manga le 21 février 2013.
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Le mot Roms (parfois écrit Rroms[3]) désigne en français un ensemble de populations établies dans divers pays du monde et ayant, à origine, une culture et des origines communes dans le sous-continent indien[4], également dénommées par les exonymes Tziganes / Tsiganes, Gitans, Bohémiens, Manouches ou Romanichels (chacun de ces noms ayant sa propre histoire) ou encore « gens du voyage » par confusion ou par vision fantasmée (l'immense majorité étant sédentaire). Leurs langues initiales font partie du groupe, issu du sanskrit, parlé au nord-ouest du sous-continent indien, et qui comprend aussi le gujarati, le pendjabi, le rajasthani et le sindhi. Minoritaires sur une vaste aire géographique entre l'Inde et l'océan Atlantique, puis sur le continent américain, les élites lettrées de ces populations ont adopté comme endonyme unique le terme Rom, signifiant en langue romani « homme accompli et marié au sein de la communauté »[5]. Deux autres dénominations, les Sintis et les Kalés, sont considérées tantôt comme des groupes différents des Roms[6], tantôt comme inclus parmi ces derniers[7].
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Selon Ian Hancock, contrairement aux Kalés et aux Sintis, tous originaires du nord de l’Inde, les Roms seraient plus précisément issus de la ville de Cannouge (Uttar Pradesh)[8], d'où les armées de Mahmoud de Ghazni les auraient déportés en 1018. Quoi qu'il en soit, ils sont présents en Europe dès le XIe siècle[9], et au XXIe siècle, les roms de tous les pays formeraient ensemble, selon une étude faite en 1994 pour le Conseil de l'Europe, la minorité « la plus importante en termes numériques »[10].
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Le terme de « Rom » est adopté par l'Union romani internationale (IRU) lors du premier Congrès international des Roms (Londres, 1971) qui a revendiqué le droit légitime de ce peuple à être reconnu en tant que tel, et a officialisé la dénomination « Rom »[11].
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Depuis cette date, beaucoup de Roms se désignent ou sont désignés par les noms rom (masculin), romni (féminin), roma (masculin pluriel) et romnia (féminin pluriel) qui selon Bordigoni signifient « hommes et femmes mariés et parents faisant partie d'un groupe de voyageurs, Gitans ou Tsiganes »[12], par opposition à gadjo (masculin), gadji (féminin) et gadjé (masculin pluriel), qui désignent tous les individus étrangers à la population rom, les « autres ». Les Gitans de la péninsule ibérique disent payo (masculin), paya (féminin), payos (masculin pluriel) à la place de gadjo, gadgi et gadjé, que les Gitans de France désignent aussi avec les mots paysan et paysanne[12].
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Par ailleurs, des journalistes de The Economist ont reçu une brochure au pavillon « Rom »[13] de la Biennale de Venise 2007, qui excluait de ce terme « les Sintis, les Romungrés, les Gitans, les Manouches , etc.[14][source insuffisante]. Lorsqu'ils sont entendus dans leur sens étroit de sous-groupes qui s'excluent les uns des autres, ces différents termes posent des problèmes étymologiques, car on ne peut prouver de manière indiscutable leur filiation par rapport à « Sind », à « Égyptiens » et aux « Manouches ». Cette notion de Rom au sens le plus restreint est également celle utilisée par le site internet de Larousse[15].
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Une hypothèse propose que le mot Rom dériverait du nom du Dieu Rāma (nom d'un Avatâr de Vishnou)[16]. Une étymologie remontant au mot sanskrit Dom, dont la signification elle-même pose problème et qui désigne une population de basse caste en Inde, a également été proposée par Ian Hancock[17], mais il la réfute lui-même en arguant de la « distance génétique » entre Roms et divers groupes de populations indiennes[17].
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Les Roms sont désignés en France par d'autres noms traditionnels ou familiers, selon les pays d'où ils sont supposés venir : « Bohémiens », originaires des régions de la Bohême ; « Gitans », originaires d'Égypte, appellation traditionnelle très ancienne en France ; « Manouches » ; « Romanichels », originaires de l'Est de l'Europe, mentionnés dans la littérature au début du XIXe siècle, ils parlent le romani ainsi que les langues des pays où ils résident ; « Tziganes » ; etc.
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D'autres appellations, d'origine scientifique, se sont diffusées récemment : Kalés (Gitans)[18], qui peuplent la péninsule Ibérique et l'Amérique latine et qui parlent le kaló, un mélange entre castillan ou catalan et romani ; Sintis (Manouches), qui peuplent l'Europe occidentale (France, Italie, Allemagne...), qui parlent le romani ainsi que les langues des pays où ils résident.
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La nouvelle appellation administrative française gens du voyage, qui a remplacé celle de nomades, ne saurait être utilisée pour désigner les Roms, l'immense majorité de ceux-ci étant sédentaire[19],[20]. En outre l'appellation gens du voyage regroupe des personnes qui ne sont pas roms ou ne se reconnaissent pas roms.
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À diverses époques, la langue française a produit différents termes qui évoquent soit des sous-ensembles soit l'ensemble des populations rom :
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Jan Yoors (en), qui a vécu de nombreuses années au sein des Roms au cours des années 1930, décrit dans son ouvrage Tsiganes (paru en 1967) les différentes populations Roms telles qu'elles lui ont été présentées par les siens, membres de la tribu des Lovara. Tout d'abord, tous ne sont pas nomades et certains se fixent pour plusieurs générations en lieu donné, à l'instar des Cali ou Gitans d'Espagne (Calés) qui parlent une langue fortement influencée par l'espagnol ; on trouve également des tribus sédentaires en Serbie, en Macédoine, en Turquie et en Roumanie : ainsi, les Rudari ont « rompu tout lien avec leur passé » et ne parlent plus que roumain. Ensuite, il est fréquent que des vagabonds soient baptisés tsiganes alors qu'il s'agit uniquement « d'autochtones ayant pris la route » : ils sont certes nomades mais dans un périmètre restreint : ce sont par exemple les Yénische en Allemagne, les Shelta en Irlande ou les Tatars de Scandinavie. À ces populations se rajoutent ensuite les forains et les gens du cirque. Existe également une tribu apparentée aux Roms bien que très différente : les Sinti ou Manush : ce sont souvent des musiciens et des luthiers et ils se distingueraient des autres Roms par leur physionomie (plus petits et mats de peau), leur dialecte mâtiné d'allemand « pratiquement inintelligible aux autres tsiganes » ou encore leurs coutumes, comme le rite de l'enlèvement de la future épouse. Enfin, « les vrais Roms » se diviseraient uniquement en quatre grandes tribus : Lovara (Lovàris), Tshurara, Kalderasha (Kalderàšis) et Matchvaya. Ils diffèrent eux aussi par la langue, le physique, les métiers (les Lovara et les Tshurara étant marchands de chevaux et se déplacent donc en roulotte ; les Kalderasha, les plus nombreux, sont chaudronniers et dorment sous la tente). Tous se considèrent néanmoins comme des « races tsiganes » à part entière et évitent de se mélanger[48].
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Selon Jean-Pierre Liégeois, « les Tsiganes forment une mosaïque de groupes diversifiés et segmentarisés dont aucun ne saurait représenter un autre »[49].
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Marcel Courthiade a proposé en 2003 une classification qui se caractérise notamment par le refus de la dichotomie « Vlax/non-Vlax » faite par d'autres linguistes[50] ; le terme « Vlax » provient du mot « Valaques » désignant, à l'origine, les locuteurs des langues romanes orientales, mais dont le sens a été ultérieurement élargi à beaucoup de populations nomades des Balkans (voir l'article Valaques). Les linguistes qui s'y réfèrent désignent par « Vlax » les groupes utilisant des mots empruntés aux langues romanes orientales, ou censés avoir transité par les régions valaques.
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Sans que l'on puisse le démontrer formellement faute d'archives écrites, les noms de ces groupes (appelés endaja en langue romani, que l'on peut traduire par « clans ») ressemblent :
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Selon Marcel Courthiade, on peut répartir les endajas dans les cinq ensembles ci-dessous, identifiés d'après les formes de la langue romani[50] :
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De nombreux contes poétiques de la tradition orale circulent sur l'origine des Roms et font partie de leurs traditions. Ils en font des descendants de la divinité hindoue Rāma, ou encore de Rāmachandra, avatar de Vishnou, de Cham fils de Noé, des mages de Chaldée, des Égyptiens de l’époque pharaonique, des manichéens de Phrygie, de la Marie-Madeleine biblique, d'une des tribus perdues d'Israël, de Tamerlan, du Grand Moghol, des Mamelouks, d’anciennes tribus celtes du temps des druides, voire des Mayas, des Aztèques, des Incas... La fascination exercée par de tels mythes a encouragé ces nomades, vivant souvent de leurs talents, à se donner eux-mêmes les origines les plus mystérieuses. Quant à la tradition écrite, un récit légendaire du milieu du Xe siècle, la Chronique persane de Hamza al-Isfahani (en), reproduite et embellie au XIe siècle par le poète Ferdowsi, fait état de migrations de Zott, Djâts, Rom ou Dom (hommes) partant du Sind actuel vers la Perse[réf. souhaitée]. Plus récemment, les protochronistes ont fait remonter l'origine des Roms à Hérodote lequel mentionne une tribu du nom de Sigynnes (qui sont des Scythes pour les historiens[réf. nécessaire]).
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Les études linguistiques envisagent, vers la fin du XVIIIe siècle, des origines indiennes aux Roms. L'Inde du nord est aujourd'hui clairement identifiée comme la zone géographique d'origine des Roms, comme en témoignent la linguistique et la génétique comparées[51].
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Selon les recherches en génétique de l'UWA, les caractéristiques génétiques de la population rom permettent de démontrer leur origine indienne et d'estimer que leurs origines remontent de 32 à 40 générations environ[52]. Les études génétiques montrent que tous les Roms européens sont les descendants d'un petit nombre de fondateurs (cinq lignées paternelles et 11 lignées maternelles représentant 58 % des individus étudiés ont été définies comme fondatrices des Roms européens)[53]. Cette ascendance Indienne est confirmée par la présence de hautes fréquences pour l'haplogroupe du chromsome Y H-M52 (de fréquence extrêmement faible parmi les populations non-Roms en Europe), pour les haplogroupes mitochondriaux M5, M18, M25 et M35 d'origine Indienne et par la présence de maladies génétiques spécifiques que l'on retrouve également en Inde et au Pakistan[53]. D'après les études portant sur les marqueurs autosomiques, le nord-ouest de l'Inde semble la patrie la plus probable des Roms européens, la période du départ de cette région étant évaluée à il y a environ 1 500 ans[53].
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Dans les recherches linguistiques, la première hypothèse, plutôt européenne et anglo-saxonne[54], les rapproche du Sind et du Pendjab, régions dont les langues sont les plus proches des langages actuellement parlés par les Roms[54].
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Dans les recherches sociologiques, la seconde hypothèse, plutôt indienne, se réfère à la société brahmanique, où les bouchers, les équarrisseurs, les tanneurs, les bûcherons, les fossoyeurs, les éboueurs, les chiffonniers, les ferronniers et les saltimbanques exerçaient des métiers nécessaires à la communauté, mais, considérés comme religieusement « impurs », n'avaient pas le droit d'être sédentaires et étaient hors-caste (çandales), avec toutefois une grande diversité, depuis les guerriers Rajputs (liés aux castes royales, équivalent hindou des samouraï japonais) jusqu'à ceux que l'on désigne aujourd'hui comme intouchables. En Inde, où ils sont connus sous des noms comme Banjara, Doma, Lôma, Roma ou Hanabadosh (en hindi/ourdou), ces groupes sociaux/professionnels plutôt qu'ethniques, aux origines géographiquement et socialement multiples, sont beaucoup plus mobiles et perméables que les castes traditionnelles (un enfant issu d'une union non autorisée, un proscrit pour quelque raison que ce soit sont eux aussi « impurs » et peuvent donc les rejoindre)[55].
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Probablement pour échapper au rejet de la société brahmanique, ces groupes pourraient avoir quitté le nord de l'Inde autour de l'an 1000 vers le plateau Iranien et l'Asie centrale, où on les appelle Kaoulis et Djâts, et, à travers ce qui est maintenant l'Afghanistan, l'Iran, l'Arménie, le Caucase, le sud de l'ex-URSS et la Turquie, s'être mis, comme charriers, éleveurs de chevaux, servants et éclaireurs, au service des Mongols, qui les protégèrent et leur laissèrent, en échange, une part du butin[56]. Avec la Horde d'or et Tamerlan, les Roms parvinrent ainsi en Europe, en Anatolie et aux portes de l'Égypte[57]. Des populations reconnues par d'autres Roms comme telles vivent encore en Iran, y compris ceux qui ont migré vers l'Europe, et qui en sont revenus. Deux directions migratoires sont connues : vers le sud-ouest et l’Égypte (Roms méridionaux ou Caraques, terme venant soit du grec korakia : « les corneilles », soit du turc kara : « noir »), les autres vers le nord-ouest et l’Europe (Roms septentrionaux ou Zingares, mot venant peut-être d'une déformation du terme Sinti). Quoi qu'il en soit, au XIVe siècle, des Roms vassaux des Tatars atteignent les Balkans, et il semble que ce faisant, ils aient été marqués dès l'origine (puisque cette origine les « constitue » en tant que peuple) par le nomadisme et la dispersion. Au XVIe siècle, ils sont attestés en Écosse et en Suède. Vers le sud ils traversent en 1425 les Pyrénées et pénètrent dans ce qui deviendra l'Espagne en 1479. On ignore si des Roms ont jamais transité par l'Afrique du Nord, comme certains le pensent. Les preuves manquent.
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Ils sont Tsiganoi parmi les Byzantins (d'où Tsiganes), Cingene parmi les Turcs, Romani-çel pour eux-mêmes (c'est-à-dire « peuple rom », d'où Romanichels pour les Croisés francophones), Manuschen pour les Croisés germanophones et Gypsies pour les Croisés de langue anglaise. La plupart des Roms, une fois parvenus en Europe, se mirent sous la protection des seigneurs nobles et des monastères ou abbayes, échappant ainsi à la vindicte des cultivateurs sédentaires, et continuant à exercer leurs métiers traditionnels au service de leurs nouveaux maîtres (leur esclavage était une servitude de type féodal nommée Roba dans les pays slaves, ce qui ressemble à la fois à leur nom de Roma et au mot « Robota » : travail). Au XIVe siècle, la plupart des groupes de Roms que nous connaissons avaient achevé leur installation en Europe.
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L'histoire des Roms en Europe commence en 1416-1417, car c'est à cette époque que l'on trouve les premiers documents attestant de leur passage dans telle ou telle contrée (néanmoins, il est fort probable que de très petits contingents roms circulent en Europe dès le XIIe siècle[58]).
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Au XIVe siècle, des récits attestent pour la première fois de leur présence à Constantinople, en Crète, en Serbie, en Bohême, en Roumanie... Au siècle suivant, ils continuent d'avancer vers l'ouest.
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L'Empire byzantin en accueille un grand nombre dès le début du XIVe siècle, sous le nom d'Atsinganos (Ατσίγγανος, qui a donné Tsigane, Zigeuner, Zingari, Ciganos, etc.) ou de Gyphtos (déformation de Egyptios = égyptien). L'Empire est traversé par les pèlerins occidentaux se rendant en Terre sainte. Ces voyageurs les appellent alors Égyptiens (Egitanos, Gitanos, Gitans, Egypsies, Gypsies). De l'Empire byzantin (et ensuite ottoman) les Roms se dispersent sur les routes d’Europe, et au XVe siècle, la diaspora commence à être visible partout : Hongrie, Allemagne, jusqu'à la Baltique et en Suisse. L'été 1419, les tribus apparurent sur le territoire de la France actuelle à Châtillon-sur-Chalaronne, dans la Bresse, à Mâcon, à Sisteron[59].
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En 1423, Sigismond Ier du Saint-Empire accorde à un certain Ladislav, chef d'une communauté tsigane, une lettre de protection qui permet à des familles d'émigrer depuis la Transylvanie vers la Hongrie[45],[60].
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Le 11 juin 1447, un contingent rom arrive en Espagne, en Catalogne, et se dirige vers Barcelone : la même légende[Quoi ?] y est racontée[61] ; d'autres clans roms plus nombreux s'éparpillèrent à leur tour sur ce territoire, tous avec un « duc » ou un « comte » de Petite Égypte à leur tête[61].
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D'après le Journal d'un bourgeois de Paris, le 17 août 1427, 100 à 120 hommes, femmes et enfants, qui se présentent en tant que chrétiens, pèlerins pénitents recommandés par le Pape, originaires d'Égypte, sont annoncés par une délégation à cheval qui demande l'hospitalité, et autorisés quelques jours plus tard à séjourner à La Chapelle Saint-Denis. Intrigués par leur apparence physique et vestimentaire, ou par leurs anneaux portés à l'oreille, des curieux accourent de Paris et des environs pour les voir, se prêtant parfois à la chiromancie qui leur est proposée. La rumeur leur prête également des tours de magie durant lesquels se vide la bourse des passants. L'évêque de Paris réagit en se rendant sur place avec un frère mineur qui prêche et convainc le groupe de repartir. Praticiens et clients de chiromancie sont excommuniés. Le groupe repart en direction de Pontoise début septembre[62].
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En Angleterre, les Roms arrivent en 1460[61] ; en Suède, en 1512[61] ; à la fin du XVIe siècle, en Finlande[61] ; et au début du XVIIe siècle, les premiers textes légiférant sur leur présence en Grande Russie sont réalisés[61]. En Russie méridionale, les Roms apparaissent sous les noms de Tataritika Roma, Koraka Roma et Khaladitika Roma soit « Roms des Tatars », « Roms Coraques » ou « Roms des Armées » qui témoignent de leur ancien statut d'artisans, éleveurs de chevaux, charrons, ferronniers, selliers ou éclaireurs auprès des Tatars, des caravaniers ou des Cosaques[63].
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À leur arrivée (historique) en Europe, au XVe siècle, les Roms furent en règle générale bien accueillis[64] ; ils obtinrent des protections qui leur permettaient de ne pas être inquiété par l'Inquisition, les groupes hérétiques gyrovagues étant les victimes privilégiées de l'Inquisition ; car c'est ce qu'ils étaient ostensiblement, précisément, mais leur politique fut toujours d'adopter en apparence la religion officielle, en s'accordant ainsi, en Europe occidentale, la protection du pape[65].
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Ils deviennent indésirables et tombent, dès la fin du XVe siècle, sous le coup de décrets qui vont de l’expulsion pure et simple à l’exigence de sédentarisation : ce ne sont pas les Tsiganes qui sont visés, mais les nomades. Les récalcitrants sont emprisonnés, mutilés, envoyés aux galères ou dans les colonies, et même exécutés. La récurrence de ces mesures montre leur manque d’efficacité, sauf aux Pays-Bas, qui parviennent à tous les expulser au milieu du XIXe siècle.
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Les deux premiers documents attestant de la présence des Roms dans l'actuelle Roumanie sont des actes de donation de familles de robs roms à deux monastères, l'un de Vodița daté de 1385 et l'autre de Tismana daté de 1387, tous deux situés en Olténie dans l'ancienne Principauté de Valachie. La « robie », terme issu du mot slave robota : travail, est un statut traduit en français et en roumain moderne par « esclavage », mais qui s'apparente davantage à un contrat féodal de servitude personnelle, appelée εργατεία ou υποτέλεια (ergatie, hypotélie) dans les documents phanariotes en grec, et différente de la δουλεία (esclavage proprement dit) qui existait aussi, pour les (rares) eunuques africains attachés au service des cours princières[67]. L’entrée de la plupart de Roms en « robie » est liée au recul de leurs anciens alliés les Tatars au XIVe siècle. Les Khans tatars cèdent alors leurs Roms au voïvode roumain victorieux, qui les distribue soit aux monastères de sa principauté, soit aux nobles, propriétaires terriens : les boyards. Ainsi en 1428, le voïvode moldave Alexandre le Bon fait don de 31 familles de Roms au monastère de Bistriţa en Principauté de Moldavie.
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Le « rob » pouvait être vendu et acheté, mais contrairement à l'esclave, il pouvait racheter lui-même sa liberté, et la revendre ailleurs : c'est pour cela que traditionnellement les Roms portent leur or sur eux, bien visible, sous forme de colliers, bijoux ou dents, afin de montrer leur solvabilité et leur capacité à se racheter. Il est la marque de leur dignité. En droit, les familles ne pouvaient pas être séparées sans leur propre accord, et un rob ne peut être puni sans le jugement d'un pope ; son témoignage ne vaut pas celui d'un homme libre mais est néanmoins enregistré ; les « robs » du voïvode ou hospodar (robi domnesti : « robs princiers ») sont libres d’aller et venir, mais payent tous les ans une redevance pour ce droit[68]. Ils pratiquent toutes sortes de métiers : commerçants ambulants, forains, ferronniers, forgerons, rétameurs, bûcherons, maquignons, fossoyeurs, chiffonniers, saltimbanques, musiciens. Quant aux monastères et aux boyards, ils utilisent leurs « robs » comme domestiques ou comme contremaîtres pour faire travailler les paysans serfs. Ils offrent à quelques-uns une formation et des postes de majordomes, de comptables ou d’instituteurs pour leurs enfants. Si le maître ou la maîtresse de maison est stérile, une jeune Rom ou un jeune Rom pourvoira à la perpétuation de la famille, en toute simplicité (cas de Ștefan VIII, devenu voïvode de Moldavie). Les « robs » peuvent être donnés, légués ou vendus aux enchères[69].
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En France, dès 1666, Louis XIV décrète que tous les Bohémiens de sexe masculin doivent être arrêtés et envoyés aux galères sans procès. Par la suite, lors de l'ordonnance du 11 juillet 1682, il confirme et ordonne que tous les Bohémiens mâles soient, dans toutes les provinces du Royaume où ils vivent, condamnés aux galères à perpétuité, leurs femmes rasées, et leurs enfants enfermés dans des hospices. Une peine était en outre portée contre les nobles qui donnaient dans leurs châteaux un asile aux Bohémiens ; leurs fiefs étaient frappés de confiscation[70],[71].
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Les philosophes des Lumières ne se sont pas montrés particulièrement tendres avec les Bohémiens, à l'exception peut-être de Jean-Jacques Rousseau[72]. L'abbé Prévost ou Voltaire ont eu des mots assez durs, et Mallet, dans l'Encyclopédie, écrit comme définition pour Égyptiens : « Espèce de vagabonds déguisés, qui, quoiqu'ils portent ce nom, ne viennent cependant ni d'Égypte ni de Bohème ; qui se déguisent sous des habits grossiers, barbouillent leur visage et leur corps, et se font un certain jargon ; qui rôdent çà et là, et abusent le peuple sous prétexte de dire la bonne aventure et de guérir les maladies, font des dupes, volent et pillent dans les campagnes ».
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Le 6 décembre 1802, le préfet des Basses-Pyrénées Boniface de Castellane fait arrêter en une seule nuit les Bohémiens des arrondissements de Bayonne et Mauléon (environ 500 personnes[73]) dans l'intention de les déporter en Louisiane[74],[75]. Mais la guerre maritime empêcha l'exécution de ce projet et ils furent progressivement remis en liberté[76]. Les femmes et les enfants furent répartis dans divers dépôts de mendicité en France et les hommes furent employés à divers grands travaux : canal d'Arles, canal d'Aigues-Mortes, construction de routes dans les départements des Hautes-Alpes et du Mont-Blanc[77]. La détention des personnes ainsi arrêtées s'étend sur une période de trois ans[78]. Après cet épisode, « tous sont revenus à leurs montagnes », estime Adolphe Mazure[74].
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Vers la fin du XVIIIe siècle et tout au long du XIXe siècle, l’Europe éclairée alterne coercition et recherche de solutions « humaines » pour les sédentariser, d’autant que les Roms acquièrent avec la Révolution et le mouvement romantique une image plus positive empreinte de liberté. En Hongrie, on leur donne des terres et des bêtes, qu’ils revendent aussitôt à leurs voisins pour reprendre la route. L’échec de la plupart de ces politiques n’est pourtant pas une règle absolue, et une partie de la population nomade se sédentarise.
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Au Siècle des Lumières, l'Espagne a essayé brièvement d'éliminer le statut de marginal des Roms en tentant d'interdire l'emploi du mot gitano, et d'assimiler les Roms dans la population en les forçant à abandonner leur langue et leur style de vie. Cet effort fut vain.
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On rencontre, dans le nord des Vosges, dans le courant du XIXe siècle des familles manouches qui habitent des maisons dans les villages parfois depuis plusieurs générations, tout en maintenant leur spécificité culturelle. Vers la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle, leurs descendants se déplacent ensuite dans de nombreuses autres régions françaises, voire en Espagne ou en Amérique du Sud[79],[80].
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Depuis le XVIIIe siècle, des fils de boyards étudiants à Paris, initiés à l'esprit des Lumières et/ou en franc-maçonnerie, lancent un mouvement abolitionniste. Le processus se fait en plusieurs étapes. En 1825, en Moldavie, le Hospodar Ioniță Sandu Sturza délie les Roms de leurs liens envers les monastères et les boyards. Cet acte officiel part d'une bonne intention : mettre fin à la « robie ». Mais en pratique, cela laisse les Roms sans protection face aux agriculteurs sédentaires qui réclament des réformes agraires. De nombreux Roms reprennent alors le nomadisme, alors qu'ils s'étaient sédentarisés en majorité autour des domaines seigneuriaux (konaks) et abbatiaux. De toute façon, Sturdza est renversé en 1828 et la « robie » est aussitôt rétablie. Plus tard, en 1865, influencé par la Révolution roumaine de 1848 et par Victor Schœlcher, le prince humaniste Alexandru Ioan Cuza sécularise les immenses domaines ecclésiastiques et abolit la « robie » en Moldavie et Valachie. Toutefois il faut attendre 1923 pour que des lois leur donnent des droits égaux aux sédentaires et les protègent contre les discriminations (Constitution roumaine de 1923). Mais ces lois sont remises en question entre 1940 et 1944[81]. Cette abolition de la robie a pour conséquence de faire émigrer les Roms Vlax en masse dans les pays voisins et dans le monde ; la plupart respectent leurs règles endogames et leur mode de vie nomade[53].
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L'immigration rom aux États-Unis commence avec la colonisation des Espagnols et les Roms étaient embarqués comme esclaves et certains s'échappèrent en arrivant aux Amériques avec de petits groupes en Virginie et en Louisiane[réf. nécessaire]. L'immigration à plus grande échelle commence dans les années 1860, avec des groupes de Romanichels ou assimilés (à tort — ainsi : les Pavees) du Royaume-Uni et les Travellers de l'Irlande. Au début des années 1900 commence une importante vague d’émigration de Roms récemment émancipés de Russie, de Roumanie et de Hongrie vers de nombreux pays d’Europe. Tous ces Roms seront appelés indistinctement « Romanichels » ou « Hongrois » dans la plupart des contrées où ils arrivent. Nombre d’entre eux s’embarqueront aussi à cette époque vers les Amériques. Le plus grand nombre d'émigrants appartient au groupe des Kalderash (« Căldărași » = « Chaudronniers ») de Roumanie. Un grand nombre émigre également vers l'Amérique latine.
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Au XXe siècle, les grandes vagues de migration cessèrent au moment de la Première Guerre mondiale.
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C’est, paradoxalement, la première moitié du XXe siècle, époque de libéralisation dans toute l’Europe, qui fut la plus dure pour les « gens du voyage ». En France, une loi sur « l’exercice des professions ambulantes et la circulation des nomades » les oblige pour la première fois, en 1912, à se munir d’un « carnet anthropométrique d’identité » qui doit être tamponné à chaque déplacement. Marcel Waline dira en 1950 à propos de cette loi, en vigueur jusqu'en 1969, qu'elle constitue « un cas probablement unique dans le droit français (...) de législation appliquant à une certaine catégorie de gens, les nomades, un régime d'exception, rejetant cette catégorie hors du droit commun, et adoptant, pour opérer cette discrimination, un critère fondé sur un élément racial »[82],[83]. Ce contrôle administratif et de police existe toujours avec le Livret de circulation[84], dont la suppression est cependant programmée au terme d'une procédure législative entamée à l'Assemblée nationale en 2015[85]. Voir aussi ci-après la section « L'après-guerre ».
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La répression du nomadisme se conjugue avec le succès des théories eugénistes sur la « protection de la race » dans les milieux scientifiques[Quand ?][réf. nécessaire]. La Suisse et la Suède mettent en place une législation qui vise à détruire la culture tzigane, avec l'assentiment ou l'approbation d'une majorité de la société. En Suisse, le département fédéral de justice et police planifie en 1930 l’enlèvement des enfants sur dix ans. La fondation Pro-Juventute a déjà mis en application en 1926 l'opération « les Enfants de la Grand-Route ». Celle-ci enlève de force les enfants des Yéniches (Tsiganes de Suisse, en allemand Jenische) pour les placer et les rééduquer dans des familles d'accueil sédentaires, des orphelinats voire des asiles psychiatriques en tant que « dégénérés ». Le docteur Alfred Siegfried, directeur des Enfants de la Grand-Route considère en effet les Yéniches comme génétiquement menteurs et voleurs. Non seulement on interdit aux parents biologiques de rencontrer leurs enfants (sous peine de prison) mais des stérilisations sont pratiquées sous prétexte « humanitaire » pour limiter leur reproduction. Cette opération ne prend fin en Suisse qu'en 1972. La Suède pratique une politique similaire jusqu'en 1975[86].
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Le génocide contre les roms est officiellement reconnu par l'Allemagne, seulement en 1982. Si le génocide contre les juifs porte le nom de shoah, celui des roms reste flou et selon les courants il s'appelle Porajmos, littéralement « engloutissement », ou Samudaripen, « meurtre total »[87]. De plus, il est difficile de mesurer l'ampleur de ce génocide, car bon nombre de victimes n'ont pas été comptées[88].
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En Allemagne, le Parti national-socialiste renforce, dès son arrivée au pouvoir, une législation déjà assez dure ; bien qu’Indo-européens, les Zigeuner ne sont pas considérés comme des Aryens mais, au contraire, comme un mélange de races inférieures ou, au mieux, comme des asociaux[89]. Ils sont vite parqués dans des réserves (on envisage d’en classer une tribu comme échantillon, mais le projet est abandonné), puis envoyés en Pologne, et enfin internés dans des camps de concentration sur ordre d’Himmler, puis assassinés dans des camps d'extermination.
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Pendant la Seconde Guerre mondiale, déportés à Auschwitz, à Jasenovac, à Buchenwald, entre 50 000 et 80 000 Tsiganes d'Europe sont morts des suites des persécutions nazies[90]. Les Tsiganes ont aussi participé à la résistance armée en France, en Yougoslavie, en Roumanie, en Pologne et en URSS.
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D'autres massacres ont pris une forme particulièrement cruelle : ainsi, en Roumanie, le régime d'Antonescu déporte plus de 5000 Roms vers l'Ukraine occupée par les Roumains (« Transnistrie ») : la plupart meurent de froid, de faim et de dysenterie. Quelques habitants parviennent à protéger certains groupes. Le gouvernement roumain a officiellement reconnu ce génocide (en même temps que la Shoah) en 2005.
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Durant la Première Guerre mondiale, tandis que les tsiganes alsaciens-lorrains de nationalité allemande sont internés en tant que civils ennemis, ceux de nationalité française qui circulent dans les zones de combat sont arrêtés sous divers motifs et internés au camp de Crest, de 1915 à 1919[92].
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Lorsque se déclenche la Seconde Guerre mondiale, la France n'attend pas l'occupation allemande pour prendre des mesures privatives de liberté à l'encontre des « nomades ». Le 16 septembre 1939, le préfet d'Indre-et-Loire les déclare « indésirables » dans le département et ordonne à la gendarmerie qu'ils « soient refoulés de brigade en brigade dans un autre département[93] ». Le 22 octobre 1939, le général Vary (sl), commandant de la 9e Région militaire, ajoute une interdiction de séjour en Maine-et-Loire et une interdiction de circuler dans les deux départements précités ainsi que dans la Vienne, les Deux-Sèvres, la Haute-Vienne, la Charente, la Dordogne et la Corrèze, précisant quelques jours plus tard que la mesure s'applique également aux « forains »[94].
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Un décret-loi du 6 avril 1940 prohibe la circulation des nomades sur l'ensemble du territoire métropolitain pour la durée de la guerre et impose l'assignation à résidence. Officiellement, cette mesure vise à réduire les risques d’espionnage mais il s'agit en réalité de contraindre les « Tsiganes » à la sédentarisation[95]. Pour autant, les autorités se montrent réticentes à imposer l'internement à cause de la menace de reconstitution de bandes à l'intérieur des camps et pour ne pas imposer de charges trop lourdes à l'État. Ces réticences sont toujours de mise sous le régime de Vichy : seuls deux camps, le camp de Lannemezan et le camp de Saliers sont consacrés exclusivement à l'internement de « nomades » en zone sud[96].
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En zone nord les Allemands sont à l'origine de l'internement des nomades[97]. Selon la thèse de l'historien Denis Peschanski publiée en 2002 et qui confirme son estimation de 1994[98], le nombre des Tsiganes internés une ou plusieurs fois entre 1940 et 1946 s'élève à 3 000[99]. D'autres chiffres ont été cités : Marie-Christine Hubert a cité en 1999 un minimum de 4 657 internés tsiganes en zone occupée et 1 404 en zone libre, en précisant que 90 % sont de nationalité française, et que 30 à 40 % sont des enfants[100]. Ce chiffre de 6 000 a été confirmé en 2009[101] et repris en 2010, par le secrétaire d'État aux anciens combattants Hubert Falco[102].
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L'ordonnance du Militärbefehlshaber in Frankreich du 4 octobre 1940 édicte que « les Tsiganes se trouvant en zone occupée doivent être transférés dans des camps d’internement, surveillés par des policiers français »[103]. Les autorités françaises y répondent dans un premier temps en créant de petits camps plus ou moins organisés ou improvisés[104],[105], où les « nomades » sont soumis à un régime d'assignation à résidence assez dans l'esprit de la circulaire du 26 avril 1940 aux préfets[106] : autorisation de quitter le camp le jour pour trouver des moyens de subsistance, à condition de regagner le camp le soir, à l'instar du camp de la rue Le-Guen-de-Kérangal à Rennes[107].
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Le régime se durcit progressivement. Il n'y a pas de barbelés ni de mirador au camp établi jusqu'en décembre 1940 par le département des Deux-Sèvres dans les ruines du château de Châtillon à Boussais, ce qui n'est plus le cas au camp de la route de Limoges où les « nomades » de Boussais sont ensuite transférés[108].
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Le règlement du camp de Coudrecieux rédigé en août 1941 précise qu'aucune permission n'est accordée aux internés, tout en permettant des sorties encadrées par les gendarmes[109]. Dans son étude sur Arc-et-Senans, Alain Gagnieux distingue la période « camp de rassemblement » de septembre 1941 à mai 1942 et la période « camp d'internement » de mai 1942 à septembre 1943 lorsque les autorisations de sortie furent exclues[110].
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Les conditions de vie au camp de Moisdon-la-Rivière sont décrites le 8 décembre 1941 par l'assistante sociale principale : les repas consistent en ersatz de café le matin avec une ration de pain pour la journée, parfois un peu de viande le midi pour agrémenter navets, betteraves, choux, et le soir une soupe trop claire ; à l'exception de quelques familles, « toutes les autres sont parquées comme des bêtes dans deux grands baraquements de bois repoussants de saleté où jamais ne pénètrent ni le soleil ni l'air », la gale et les poux ne manquant pas de faire leur apparition[111],[112]. En mai 1942, les instituteurs du camp de Mulsanne obtiennent du directeur d'une scierie voisine « l'autorisation de collecter les écorces et brindilles qui couvrent les sapinières (…) [qui] seraient collectées par les enfants au cours de promenades surveillées et destinées à la cuisson du lait des bébés du camp, aucun moyen de chauffage n'ayant été prévu jusqu'à présent »[113].
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D'une part, 66 hommes adultes en provenance du camp de Poitiers quittent le camp de Compiègne le 23 janvier 1943 pour être déportés à Oranienburg-Sachsenhausen[114], d'autre part, un second groupe de 25 hommes adultes du camp de Poitiers sont déportés au cours de la même année vers Buchenwald[114]. Emmanuel Filhol cite le cas d'un déporté de Sachsenhausen qui rentre de déportation en août 1945 et se voit à nouveau assigné à résidence sous le coup du décret du 6 avril 1940 que les gendarmes continuent d'appliquer jusqu'en juin 1946[115].
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En 1995, le quotidien Centre-Presse publie le récit d'un survivant de Buchenwald qui témoigne du « froid et de la faim, des coups, du travail harassant dans les galeries souterraines » qui causèrent la mort de son père et neuf membres de sa famille[116].
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Par ailleurs, des personnes du Nord-Pas-de-Calais rattaché par l'occupant à la Belgique furent arrêtées fin 1943 à la suite de l'ordre d'Himmler d'arrêter tous les Tsiganes de Belgique et du Nord-Pas-de-Calais, puis internées au camp de Malines et déportées vers Auschwitz le 15 janvier 1944. Seules 12 personnes belges ou françaises ont survécu sur les 351 convoyées de Malines à Auschwitz[117]. Parmi les 351 personnes, au moins 145 étaient françaises, au moins 121 étaient belges, et 107 étaient des enfants de moins de 16 ans[118].
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Il existe également quelques cas connus, non exhaustifs, de Gitans français déportés en tant que résistants[119].
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Les derniers internés au camp de Jargeau ne le quitteront qu’en décembre 1945, alors que les déportés survivants sont rentrés d’Allemagne depuis le printemps[120]. Le dernier camp à fermer est le camp des Alliers à Angoulême, qui fonctionne jusqu'au 1er juin 1946[121]. Les internés sont libérés mais placés sous une étroite surveillance. Le régime des nomades reprend ses droits[122]. À la sortie, les familles libérées ne retrouvent pas les roulottes et chevaux qu'elles possédaient et ne reçoivent aucune aide ou indemnisation. Certaines se réfugient dans la grotte des Eaux-Claires à Ma Campagne.
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Toutefois, un petit nombre de personnes ont obtenu le statut d'« interné politique » longtemps après la guerre[46].
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En 1985, une stèle est érigée au camp de la route de Limoges à Poitiers, qui mentionne la présence des Tsiganes dans ce camp, avec des Juifs et des résistants[123].
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En 1988, une modeste stèle commémorative est érigée sur le site d'internement de Montreuil-Bellay[124]. Les vestiges de ce camp font l'objet d'une inscription aux Monuments historiques le 8 juillet 2010[125].
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Des stèles furent également érigées au Camp de Jargeau en 1991, à Laval (mémoire des camps de Grez-en-Bouère et Montsûrs) en 1993, à Arc-et-Senans en 1999, au camp de Linas-Montlhéry en 2004, à Angoulême (camp des Alliers), et Lannemezan en 2006, à Avrillé-les-Ponceaux (camp de La Morellerie) et Barenton en 2008[123].
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Un monument, œuvre du sculpteur Jean-Claude Guerri, a été inauguré à l'emplacement du camp de Saliers le 2 février 2006[126].
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L'ouvrage « Les lieux de mémoire » publié de 1984 à 1992 sous la direction de Pierre Nora, et les principaux manuels d'histoire de classe de terminale disponibles en 2009 n'évoquent pas les camps d'internement de « nomades[127] ».
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Depuis 2004, une cérémonie d'hommage aux victimes nomades de l'internement en France (1939-1946) est organisée le 2 août sous l'Arc de triomphe de l'Étoile à Paris.
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Le film Liberté de Tony Gatlif, qui a pour thème les politiques anti-tsiganes en France sous le régime de Vichy, paraît en 2010.
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Le génocide a violemment marqué les consciences et, s’il faut attendre 1969 pour qu’une loi plus libérale remplace en France la loi de 1912, cela se fait sans opposition, ceux qui sont peu favorables aux Tsiganes craignant d'être assimilés aux promoteurs du racisme sous l'occupation allemande.
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Le « Comité international tsigane » créé en 1967, réunit à Londres en 1971 le premier « Congrès mondial tsigane », durant lequel des délégués de 14 pays décident de recommander l'utilisation du terme « Rom ». Le Congrès mondial rom réuni à Genève en 1978 crée l'Union romani internationale qui a un statut consultatif à l'ONU[128].
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Les Roms sont mentionnés pour la première fois dans un texte officiel de l'ONU à travers la résolution 6 (XXX) du 31 août 1977 de la Sous-Commission de la promotion et de la protection des droits de l'homme exhortant les pays « qui ont des Tsiganes (Romanis) à l'intérieur de leurs frontières à accorder à ces personnes, s'ils ne l'ont pas fait jusqu'ici, la totalité des droits dont jouit le reste de la population[129] ».
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Les dernières décennies sont marquées par une conversion massive de la communauté au protestantisme évangélique[réf. nécessaire]. En France, 100 000 adultes au moins rejoignent l'association cultuelle Vie et Lumière fondée en 1953 et membre de la Fédération protestante de France[réf. nécessaire].
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Entre 1944 et 1946, dans plusieurs pays de l'Europe de l'Est , comme la Pologne, la Roumanie, la Hongrie, ou la Bulgarie, de nombreux pogroms eurent lieu contre les Roms, accusés de collaboration avec l'Allemagne, ou "profiteurs de guerre " (Marché noir, et vols de marchandises à des paysans) : on ignore l'ampleur de ces pogroms, et le nombre de victimes, d'autant plus que certains de ces pays étaient occupés par l'Armée rouge, et allaient basculer vers les démocraties populaires Communistes.
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Avec de 10 à 12 millions de personnes, les Roms sont la plus grosse minorité ethnique d'Europe. Quelquefois, ils ont prospéré, par exemple chez les Căldăraşi (Caldéraches) de Roumanie, qui travaillent traditionnellement le cuivre.
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Le niveau d'intégration des Roms dans la société est variable. Les statistiques roumaines ne reconnaissent qu'un demi-million de Roms, alors qu'eux-mêmes estiment leur nombre entre 0,5 et 1 million[130].
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Dans certains pays comme la Slovaquie ou la Roumanie, où il est possible de constituer des partis ethniques, les Roms ont constitué des partis et ont au Parlement des représentants en tant que tels. Toutefois, leur entrée en politique n'est pas sans risques. Dans ces deux pays, les partis conservateurs (ex-communistes), cherchant à retarder l'intégration en Union européenne, leur ont distribué dans les anciens kolkhozes des terres qui étaient revendiquées par leurs anciens propriétaires, les agriculteurs locaux spoliés par la collectivisation. Les partis rénovateurs pro-européens, favorables à la restitution, soutenaient ces agriculteurs contre les Roms, ce qui a conduit à des désordres civils dans quelques villages. À la suite de ces manipulations, la plupart des dirigeants politiques roms se sont détachés des conservateurs (communistes) et rapprochés des rénovateurs (libéraux). En 2000, un parlement international rom, basé à Vienne, a été créé. En juin 2004, Lívia Járóka devint le premier membre rom hongrois du parlement européen (elle avait été précédée d'un seul auparavant : Juan de Dios Ramírez-Heredia, d'Espagne). Depuis lors, deux autres Roms y ont été élus, l'un sur la liste ADLE : Mme Viktória Mohácsi (Hongrie), l'autre sur celle du parti roumain libéral.
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Sept États de l'ancien bloc communiste ont lancé l'initiative Décennie de l'intégration tzigane en 2005, pour améliorer les conditions socio-économiques et le statut de la minorité rom. En septembre 2008, les deux députées au Parlement européen d’origine rom, Lívia Járóka et Viktória Mohácsi, ont réussi à faire voter cette initiative au niveau de toute l'Union européenne[131].
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Dans les années 1990-2000, la terre arable a souvent été un enjeu dans des conflits dont les Roms furent les « pions ». Lorsque les paysans ont réclamé la restitution de leurs terres aux ex-communistes (anciens directeurs de kolkhozes), ces derniers ont placé des ouvriers agricoles, souvent Roms, sur ces terres, pour ne pas les rendre (la loi protégeant les cultivateurs occupant le terroir, contre les revendications de propriétaires antérieurs). Ils ont même offert à ces Roms de quoi construire des maisons, une construction rendant la parcelle définitivement inaccessible à ses propriétaires légitimes, selon la loi de l'époque.
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L'Espagne est le pays de l'Europe de l'Ouest qui accueille la plus grosse communauté de Roms. C'est aussi l'un des rares à lui avoir donné le statut de minorité nationale[132]. Le gouvernement catalan a adopté depuis 2009 un plan d'action pour le développement de la population gitane[133],[134].
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La plupart des Roms (au sens de l'URI) de France sont sédentaires, salariés, intégrés[réf. nécessaire], même si une « minorité visible » restée semi-nomade pratique le travail à la journée (par exemple dans les vergers à l'époque de la cueillette, ou dans le bâtiment). Cependant, une partie de la classe politique les accuse, dans leur totalité ou en en désignant une partie, de pratiquer la mendicité ou la délinquance, de façon forcée par des réseaux mafieux ou de manière volontaire.[réf. nécessaire].
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Elle vise en fait une minorité de sédentaires roumains et pays proches, exilés, qui a commencé à circuler depuis l'entrée de la Roumanie et de la Bulgarie dans l'Union européenne, le 1er janvier 2007, bénéficiant à partir de ce moment des droits de liberté de circulation dont bénéficie tout citoyen de l'Union européenne. Selon certaines associations et journaux[135], « On compte […] en France environ 15 000 Roms migrants de nationalité roumaine, bulgare, tchèque, slovaque, hongroise, moldave ou des pays de l’ex Yougoslavie (Serbie, Croatie, Kosovo notamment). La plupart d’entre eux ont immigré dans les années 1990, peu après la chute des états communistes[136]. »
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Si une partie de ces Roms pratique le travail à la journée, c'est parce que jusqu'en 2014, les ressortissants de la Bulgarie et de la Roumanie ne sont pas totalement bénéficiaires du principe européen de libre circulation et, pour travailler officiellement, ont besoin d'un titre de séjour et d'une autorisation de travail : c'est pour cela qu'ils sont expulsables. De plus, la directive communautaire de 2004 sur la libre circulation des ressortissants de l'UE n'a pas été totalement transposée en droit français, notamment ses dispositions relatives aux garanties accordées aux personnes expulsées[137].
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Dans cette situation, les expulsions de Roms sont passées de 2 000 en 2003 à environ 8 000 en 2008[138]. Depuis 2007, le nombre de reconduites à la frontière de Roms roumains en France se situe entre 8 000 et 9 000 par an, représentant environ 30 % des objectifs chiffrés de reconduite à la frontière. Ces retours sont en grande partie volontaires car ils sont assortis de primes de 300 € par adulte et 100 € par enfant et de la prise en charge du billet d'avion[139].
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En 2009, la France a expulsé 10 000 Roms de Roumanie et de Bulgarie. Le 9 septembre 2010, le Parlement européen a réclamé la suspension de ces retours forcés, contraires au droit communautaire.
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8 030 Roms en situation irrégulière ont ainsi été reconduits par la France en Roumanie et en Bulgarie entre le 1er janvier et le 25 août 2010. Selon le ministre Éric Besson, 1291 l'ont été de manière contrainte, et 6739 de manière volontaire, au moyen de 27 vols « spécialement affrétés[140] ».
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En 2014, près de 13 500 Roms ont été expulsés de leurs campements en 2014, contre 19 380 en 2013 selon les chiffres de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et le Centre européen pour les droits des Roms (CEDR)[141]. En 2014, la France est critiquée par le rapport d'Amnesty International[142] en raison d'expulsions réalisées dans des conditions jugées par l'ONG « épouvantables »[141].
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Certains « gens du voyage » français ne veulent pas être identifiés aux Roms en raison de la large utilisation du terme Rom en lien avec les problèmes de délinquance faite par des médias francophones et par des hommes politiques[réf. nécessaire] tels Nicolas Sarkozy[143], Manuel Valls[144], Christian Estrosi, Éric Ciotti[145] Lionnel Luca[146], ou de partis politiques comme le Front national.
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Selon l'eurodéputé roumain Cristian Preda, membre du parti au pouvoir (PD-L) et ancien secrétaire d'État à la Francophonie, l'emploi du mot Rom en français est devenu synonyme à la fois de « délinquant » et de « Roumain »[147]. Rom et Roumain étant ainsi devenus péjoratifs, Dorin Cioabă, le fils du « roi » (autoproclamé) des Roms, a suggéré en 2009 d'utiliser le terme d’Indirom à la place de Rom.
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La politique d'intégration menée par les ONG et l'État roumain porte des fruits : d'après Martin Olivera, ethnologue connaissant bien la communauté Rom « certains [des Roms] ont effectivement voyagé de Roumanie en France, mais étaient sédentaires là-bas et ne demandent pas mieux que de se sédentariser ici[148] ». Toutefois, comme les Afro-Américains aux États-Unis ou les Dalits en Inde, une partie de la communauté reste très marginale socialement et vit, en Occident comme en Europe de l'Est, dans des conditions extrêmement précaires[149].
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Mais ces estimations ne concernent que les environ 600.000 Roms comptés comme tels dans les statistiques roumaines, alors que selon Nicolae Paun[150], si l'on comptait aussi les 0,3 à 0,6 millions de Roms intégrés (qui eux, sont comptés comme Roumains), le peu d'ampleur de la marginalité apparaîtrait clairement : selon lui, les Roms en tant que groupe ethnique ne sont pas plus marginalisés que n'importe quelle classe sociale de niveau socio-économique et culturel équivalent. À l'encontre de cette position, les nationalistes roumains (comme les nationalistes français en France), refusent de considérer les Roms comme des Roumains et les perçoivent comme une population indésirable venue d'ailleurs, vivant en parasite et impossible à intégrer. Cette tendance d'opinion se fait un devoir de les appeler couramment « Tziganes », mot péjoratif, en dépit de la loi qui prescrit l’appellation de « Roms »
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Les Roms restent discriminés en Hongrie[151]. Le gouvernement hongrois entend d'ici à septembre 2011 faire voter une loi qui proposera aux allocataires de prestations sociales « des tâches d'intérêt général sur de gros chantiers de travaux publics, tels la construction d'un stade de football à Debrecen (à l'est du pays), le nettoyage des rues mais aussi l'entretien des parcs et des forêts »[152].
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En mai 2008, en Italie, près de Naples, des camps roms ont été brûlés[153]. En 2010, le gouvernement de Silvio Berlusconi a déjà fait évacuer de nombreux camps illégaux et demande à Bruxelles l'autorisation d'expulser les Roms.
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D'autres camps de Rome sont en 2014 l'objet de l'enquête judiciaire Mafia Capitale : certains groupes mafieux auraient détourné les fonds européens destinés à l'intégration de ces populations, ce qui expliquerait l'état de profonde dégradation des infrastructures leur étant destinées[154].
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Arrivée en Pologne au XIVe siècle, la population Rom est estimée au début du XXIe siècle entre 17 000 et 35 000 personnes. Ils y ont souffert des persécutions, notamment lors de l'occupation nazie au cours de laquelle un nombre très important (le chiffre exact n'est pas connu) d'entre eux a été exterminé. Ils subissent toujours les préjugés et les persécutions, qu'ils soient Roms polonais ou étrangers (de Roumanie ou de Macédoine du Nord) et ce malgré l'instauration d'une loi en 2011 destinée à les protéger[155].
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Le terme Rom n'est nullement réservé aux seuls Roms de Roumanie même s'il est phonétiquement proche du mot roumain român (roumain). Il n'y a pas de lien étymologique ou sémantique entre les deux termes : rom signifie simplement être humain en romani tandis que român vient du latin romanus.
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Dans les années 1990-2000, la terre arable a souvent été un enjeu dans des conflits dont les Roms furent les « pions ». Lorsque les paysans ont réclamé la restitution de leurs terres aux ex-communistes (anciens directeurs de kolkhozes), ces derniers ont placé des ouvriers agricoles, souvent Roms, sur ces terres, pour ne pas les rendre (la loi protégeant les cultivateurs occupant le terroir, contre les revendications de propriétaires antérieurs). Ils ont même offert à ces Roms de quoi construire des maisons, une construction rendant la parcelle définitivement inaccessible à ses propriétaires légitimes, selon la loi de l'époque.
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Les Roms de Roumanie forment l'un des principaux groupes de la communauté rom[157]. Officiellement, selon les derniers recensements, la Roumanie compte 600 000 Roms mais plusieurs ONG estiment que ce nombre est sous-estimé et serait en réalité plus proche d'un million, soit autour de 6 % de la population roumaine, et Nicolae Paun du Partida le Romenge (parti Rom) fait remarquer que le fait d'être compté comme Rom a moins à voir avec la langue ou les traditions qu'avec la situation sociale : « si on a ou si on pose des problèmes, on est considéré comme Rom »[156].
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Le romani est une langue parlée par plus d'un million de personnes en Roumanie.
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Au Royaume-Uni, les travellers (voyageurs, en référence à la fois aux Irish Travellers et aux Roms) sont devenus en 2005 un enjeu électoral, quand le chef du Parti conservateur promit de réviser l'Acte des droits de l'Homme de 1998. Cette loi, qui englobe la Convention européenne sur les droits de l'Homme dans la législation du Royaume-Uni, est considérée par beaucoup comme permettant de garantir le droit rétrospectif de planification[précision nécessaire]. Les pressions importantes de la population avaient conduit les travellers à acheter des terres[Quand ?], et à s'établir en contournant ainsi les restrictions de planification imposées sur les autres membres locaux de la communauté.
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En Suisse romande, l'enquête que Jean-Pierre Tabin a menée à Lausanne entre 2011 et 2013, a montré que la mendicité concerne peu de personnes, environ une soixantaine. Selon cette enquête, il ne s'agit pas d’une mendicité organisée de manière criminelle[158].
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De « nombreux habitants » seraient méfiants lorsqu'il s'agit d'utiliser les deniers publics pour des infrastructures en Roumanie. Ainsi, Messemrom, une association de soutien aux populations roms, a dû faire face à une plainte afin que soit examinée l'utilisation d'une subvention de l'État helvétique en Roumanie[159]. Elles se plaignent des conséquences générées par la stigmatisation des Roms sous la présidence, en France, de Nicolas Sarkozy[160].
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Confronté à un afflux de Roms du Kosovo, le pays a pratiqué quelques expulsions. Entre 1934 et 1975, la Suède, comme le Danemark et la Norvège, a stérilisé[réf. souhaitée] des Roms et des malades mentaux. En 1999, elle a indemnisé les victimes, plus de 60 000.
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D'après une enquête publiée en 2007 par le Centre européen pour les droits des Roms sur l'exclusion des Roms du marché de l'emploi en Bulgarie, République tchèque, Hongrie, Roumanie, et Slovaquie, 35 % d'entre eux se définissent comme des ouvriers non qualifiés, 27 % comme des ouvriers qualifiés, 18 % déclarent travailler dans le nettoyage. Seuls 2 % des Roms ont une profession libérale ou sont cadres[161]. 61 % des Roms interrogés lors de l'enquête étaient sans emploi[162].
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Il est difficile de définir avec précision des critères d'appartenance et le nombre exact des Roms car comme pour la plupart des minorités, les nombreuses unions mixtes avec des non-Rom, la sédentarisation (seulement 2 % d’entre eux sont du voyage en Europe) et l'acculturation (ou intégration, selon les points de vue) progressent à grande vitesse.
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Des estimations laissent à penser qu'il y a approximativement 8 à 10 millions de Roms dans le monde en 2001[163] sans compter ceux qui résident en Inde. Les plus grandes concentrations de Roms se trouvent dans les Balkans, en Europe centrale et de l'Est, aux États-Unis, en Amérique du Sud et en Asie du Sud-Est. De plus petits groupes vivent dans l'Ouest et le Nord de l'Europe, au Moyen-Orient, et en Afrique du Nord.
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Les pays où les populations roms dépassent le demi-million sont la Roumanie, les pays de l'ex-Yougoslavie, l'Espagne, les États-Unis, la Hongrie, la Turquie, le Brésil et l'Argentine. Les Roms sont nombreux aussi en Tchéquie et en Slovaquie.
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En 1971, le congrès des associations et mouvements militants roms adopta le drapeau rom comme symbole du peuple Rom. Sur un fond vert (qui symbolise la Terre fertile) et bleu intense (le Ciel, la liberté), est posé le Chakra (roue solaire à vingt-quatre rayons, symbole de la route et de la liberté), du rouge de l'empereur Ashoka ou Ashok, comme on le voit en tête d'article. Le Congrès mondial tzigane tenu à Londres le 8 avril 1971 choisit cette date pour commémorer la journée internationale des Roms[164]. L'hymne, Djelem, djelem, a été écrit par Žarko Jovanović sur une chanson populaire tzigane[165].
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Il y aurait actuellement en France entre 350 000[166] et 1 300 000[167] Roms.
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La quasi-totalité des Roms parlant les langues d'origine romani est bilingue, mais un nombre indéterminé (parce que généralement non comptés comme Roms aux recensements) ne parlent que les langues des pays où ils vivent ou ont vécu. Les Gitans, par exemple, s'expriment le plus souvent en dialectes hispaniques, comme le caló[172].
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Les Roms parlent de nombreuses langues : certaines leur sont propres, d'autres sont celles des contrées qu'ils ont traversées et où ils vivent, d'autres encore sont des dialectes nés de ces multiples influences. La parenté de l'ensemble romani avec le sanskrit est clairement établie, avec des influences avestiques et hébraïques[54].
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Les Roms parlent aussi la langue dominante de la région dans laquelle ils vivent, voire plusieurs langues. Par exemple, les Roms de Prizren au Kosovo parlent quotidiennement quatre langues[réf. nécessaire] dès leur plus jeune âge : l'albanais, le romani, le serbe et le turc. En Slovaquie, beaucoup de Roms parlent à la fois le romani, le slovaque et le hongrois. Les emprunts linguistiques du romani rendent possible le suivi de leur migration vers l'Ouest.
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Les linguistes divisent actuellement l'ensemble rom (non reconnu par les tsiganologues de l'INALCO) en trois groupes linguistiques, correspondant à trois grands ensembles historiquement différenciés en Europe, celui des Tsiganes (qui sont les Roms stricto sensu pour l'INALCO) vivant principalement en Europe de l'Est, au Proche-Orient, en Amérique et en Australie, celui des Sintis ou Manouches vivant en France, en Italie, au Benelux et en Allemagne, et celui des Gitans vivant dans le Sud de la France, en Espagne et au Portugal.
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Quelques Roms ont développé des sabirs tels que l’ibéroromani (caló), qui utilise le vocabulaire rom, la grammaire espagnole, présente de nombreux emprunts lexicaux à l'andalou, et au catalan et est la source de nombreux mots en argot espagnol, l’angloromani (cant, ce mot désigne également la langue des Travellers irlandais, le shelta), l’arméno-romani (lomavren ou lovari) ; le gréco-romani (ellino-romani), le suédo-romani (tavringer romani), le norvégo-romani (nomad norsk), le serbo-romani (srpskoromani), le hungaro-romani (romungro, modgar, modyar), alors que la boyash est un argot roumain avec des emprunts au hongrois et au romani.
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Dans les Balkans, on trouve cinq langues vernaculaires composés de romani, d'albanais, de grec et de langues slaves : l’arlisque (arliskó), le djambasque (xhambaskó), le tchanarsque (Čanarskó), le tcherbarsque (Čerbarskó) et le thamarsque (thamarskó).
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Les Roms sont connus pour être d'excellents musiciens et danseurs. En Espagne, ils ont influencé le flamenco et ils sont devenus les protagonistes de ce genre. Dans la plupart des pays d'Europe centrale et orientale (Hongrie, Bulgarie, Serbie, Macédoine du Nord, Roumanie, Tchéquie, Slovaquie…), les musiciens tziganes ont été très recherchés pour les mariages, funérailles, etc. En Roumanie on les appelle lăutari, en République tchèque et Slovaquie lavutari.
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En France, leurs talents d'amuseurs publics et de dresseurs de chevaux ont généré des familles du cirque célèbres, comme les Bouglione ou les Zavatta.
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Le guitariste Django Reinhardt, quant à lui, influencera durablement le jazz en y mêlant la musique tzigane. Gus Viseur et Tony Murena, compositeurs de célèbres valses-musette, ont joué et ont été influencés par des musiciens manouches.
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Le théâtre était également une activité artistique traditionnelle de la population Tsigane. Aujourd'hui, il n'est plus guère représenté que par le Djungalo Teatro, l'un des très rares théâtres de tradition tsigane en Europe.
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En Andalousie, le flamenco est la principale musique dans laquelle les artistes gitans se sont imposés depuis la fin du XVIIIe siècle, et ce, en concurrence et rivalité avec les artistes andalous non gitans. El Planeta est considéré comme le premier artiste gitan du flamenco, identifié comme tel par les auteurs du XIXe siècle. À la fois guitariste et chanteur, il crée certains styles de cette musique dont la seguiriya. Au début du XXe siècle le cante flamenco gitan est représenté par Manuel Torre de Jerez de la Frontera spécialisé dans les styles typiquement gitans du cante jondo, et à partir des années 1930, par Manolo Caracol. Entre 1930 et 1940, le flamenco fait place à l'opéra flamenca, décrié pour son caractère décadent et commercial. Après la seconde guerre mondiale, Antonio Mairena impose un retour aux sources d'un flamenco purement gitan, son approche d'une musique dont il revendique les origines exclusivement gitane, est contesté par les défenseur du répertoire payo (c'est-à-dire non gitan). Des années 1950 à 1970 plusieurs cantaors vont représenter le versant gitan du flamenco, les principaux étant El Chocolate, Terremoto de Jerez, El Agujetas. Camarón de la Isla fut la principale vedette du cante flamenco des années 1970 à 1990.
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Dans la guitare, Ramón Montoya est considéré comme le père du répertoire moderne du flamenco, premier artiste à se produire seul et non seulement comme accompagnateur, sa célébrité ne fut supplantée que par le guitariste non gitan Paco de Lucía. Le guitariste Manitas de Plata, né en 1921 dans le Sud de la France, vendra plus de 93 millions d'album, contribuant ainsi à la diffusion de la musique flamenco et devenant un des artistes français les plus connus au monde. Dans le domaine de la danse flamenca, la figure prépondérante fut Carmen Amaya l'une des plus célèbres artistes du flamenco tout style confondu.
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Le pianiste György Cziffra fut réputé pour sa grande virtuosité, son répertoire extrêmement varié et ses dons d'improvisateur.
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On a suggéré que, lorsqu’ils étaient encore en Inde, les Roms étaient hindouistes ; le mot romani pour « croix », trushul, est le même mot que le sanskrit triṣula qui désigne le trident de Shiva.
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Les Roms ont souvent adopté la religion dominante du pays où ils se trouvaient, en gardant toutefois leur système spécial de croyances. La plupart des Roms sont catholiques, protestants, orthodoxes ou musulmans. Ceux qui se trouvent en Europe de l'Ouest ou aux États-Unis sont soit catholiques, soit protestants. En Amérique latine, beaucoup ont gardé leur religion européenne : la plupart sont orthodoxes. En Turquie, en Égypte et dans le sud des Balkans, ils sont souvent musulmans. Il n'existe pas de "religion rom", mais l'on observe chez les Roms à travers leurs différentes confessions, des survivances vivaces de croyances au surnaturel et d'interdits spécifiques, bien souvent dénigrés par les religions organisées.
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Dans les Balkans, Georges de Lydda est commémoré le 6 mai lors de la fête que les Roms appellent Ederlezi qui marque le printemps.
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Même lorsque les Tsiganes rejoignent au fil des siècles telle ou telle religion, ils n'oublient pas leurs origines. Celles-ci remontent très loin dans le passé et la mythologie, et ce qui est parfois devenu ailleurs folklore ou superstition, demeure souvent chez eux une croyance véritable. La principale, fréquente chez les peuples ayant souffert de rejets et de déportations, est l'espérance d'être un jour tous réunis. Cette espérance prend, dans les croyances, un tour prophétique : au rassemblement ultime sur un lieu d'origine mythique est associée la fin du monde actuel, d'où doit ressortir un monde meilleur.
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À la fin des années 1990, certains Roms de Hongrie se tournent vers le bouddhisme à l'image des intouchables d'Inde rejoignant le mouvement Ambedkar dans leur recherche de dignité et d'égalité[173],[174].
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Il existe un mouvement de Roms qui souhaitent revenir à l'hindouisme, leur religion originelle : le mouvement a commencé en Grande-Bretagne, lors de rencontres de Roms et de migrants hindous d'Inde, et en Allemagne, où des Roms qui avaient accès à des études universitaires, cherchaient l'origine des Roms, tout en considérant l'évolution religieuse des différents groupes roms à travers les âges. Cependant , l'hindouisme, lointain, reste fort mal connu, et ce mouvement est fortement minoritaire.
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Dans plusieurs sous-groupes Roms, des repas traditionnels, connus notamment sous le nom de pomana, sont pratiqués plusieurs fois à des intervalles déterminés après un décès, dans l'intention d'apaiser les esprits des morts, appelés mulo, auxquels une place est réservée[175]. Cette tradition est partagée avec les aroumains[176], ainsi qu'avec les Roumains mais aussi d'autres populations balkaniques.
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Sous l'Ancien Régime, des Tsiganes font des pèlerinages au Mont Saint-Michel et à Alise-Sainte-Reine[177].
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L'origine du pèlerinage aux Saintes-Maries-de-la-Mer en Camargue, qui est l'occasion d'un grand rassemblement annuel, pieux et festif, n'est pas connue précisément. Un des premiers récits faisant état de la participation des Gitans à la fête des Saintes-Maries-de-la-Mer est celui de Frédéric Mistral publié en 1906 :
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« L'église était bondée de gens du Languedoc, de femmes du pays d'Arles, d'infirmes, de bohémiennes, tous les uns sur les autres. Ce sont d'ailleurs les bohémiens qui font brûler les plus gros cierges, mais exclusivement à l'autel de Sara qui, d'après leur croyance, serait de leur nation[178] »
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Mais la date de 1855 où l'auteur situe le récit, n'est pas fiable[179]. L'édition de 1861 de Mireille comporte au chant XII les vers suivants :
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« Dins la capello sousterradoI'a Santo Saro, venerado di brun Bóumian ; (...) »
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L'auteur les traduit par « Dans la chapelle souterraine est Sainte Sara vénérée des bruns bohémiens[180] ». Une image de L'Illustration de 1852 montre une Bohémienne plaçant son enfant sur les châsses des Maries[181].
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Le journal des curés des Saintes mentionne les Gitans dès 1861 et peu après 1900 y est inscrite la note suivante :
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« Les Bohémiens sont déjà arrivés. Usant d'un droit très ancien qu'on leur a laissé d'occuper, sous le chœur de l'église, la crypte de sainte Sara, leur patronne légendaire, ils sont là accroupis au pied de son autel, têtes crépues, lèvres ardentes, maniant des chapelets, couvrant de leurs baisers la châsse de leur sainte, et suant à grosses gouttes au milieu des centaines de cierges qu'ils allument. (...) L'empressement qu'ils mettent à porter, toucher, baiser, faire baiser à leurs enfants, à la procession, la barque qui contient les statues des Saintes, se disputant les fleurs qui la parent, témoignent de leurs sentiments chrétiens[182]. »
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La création en 1935 de la procession annuelle de Sara la noire, le 24 mai, qui s'ajoute à la procession, plus ancienne, des Maries, fixée au 25 mai, est le résultat d'une demande faite par le poète camarguais Folco de Baroncelli au nouvel archevêque d'Aix, Clément Roques, alors que l'ancien évêque Emmanuel Coste avait interdit aux Bohémiens en 1934, de porter la barque des Maries[183]. Les deux processions seront interdites durant la durée du régime de Vichy[184].
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Le 26 septembre 1965, le pape Paul VI célèbre la messe lors d'un pèlerinage international gitan réunissant des milliers de pèlerins à Pomezia près de Rome[185],[186].
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Le gitan espagnol Zéphyrin Giménez Malla est béatifié le 4 mai 1997 par Jean-Paul II[187].
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Son nom est donné à la paroisse catholique des gens du voyage du diocèse d'Evry créée par l’évêque d’Évry Mgr Michel Dubosc, basée à Longpont non loin du camp de Linas Montlhery, et se déplaçant parfois sous un chapiteau au gré des campements.
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La 54e édition du « pèlerinage des gitans et gens du voyage » à Lourdes rassemble 6 000 personnes en août 2010[188].
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Le pèlerinage de Lisieux est aussi très suivi par les familles de l'Île-de-France.
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Les orientations de la pastorale des Tsiganes sont définies par le Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement.
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Après la Seconde Guerre mondiale, un nombre croissant de Roms rejoint des mouvements évangéliques, et pour la première fois, des Roms s'engagent comme chefs religieux, en créant leurs propres églises et organisations missionnaires. Dans certains pays, la majorité des Roms appartiennent maintenant à des Églises rom. Ce changement imprévu a contribué grandement à l'amélioration de leur image dans la société. Le travail qu'ils font est perçu comme plus légitime, et ils ont commencé à obtenir des permis légaux pour exercer leurs activités commerciales.
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Des églises roms évangéliques existent aujourd'hui dans chaque pays où les Roms se sont installés. Le « réveil spirituel » a eu lieu dès la fin des années 1950, en France d'abord, en Normandie, puis partout en Europe. Leur conversion s'est réalisée sous l'impulsion du pasteur missionnaire « gadjé » Clément Le Cossec à qui on attribue l'adhésion de plus de cinq cent mille tsiganes à travers l'Europe[2]. Il fut appelé « l'apôtre des Gitans » par le peuple Rom. Le mouvement est particulièrement fort en France et en Espagne (dans ce dernier pays, il y a plus d'un millier d'églises rom, appelées Filadelfia, dont déjà une centaine à Madrid). D'autres assemblées importantes et nombreuses existent à Los Angeles, Houston, Buenos Aires et Mexico. Quelques groupes de Roumanie et du Chili ont rejoint l'Église adventiste du septième jour.
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L'association Vie et Lumière anime un rassemblement communautaire à Chaumont-Semoutiers, Damblain, à Nevoy et dans la Haute-Saône.
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On trouve des Roms de confession musulmanes sunnite surtout en Albanie[189], en Bosnie-Herzégovine[190], au Monténégro[190], en Macédoine du Nord[190], au Kosovo[190], dans le sud de la Serbie[190] et dans le sud-est de la Bulgarie[190].
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D'un point de vue génétique, les populations roms, notamment pour celles du Sud-Est de l'Europe, se caractérisent à la différence des autres populations européennes par une faible diversité de leurs haplotypes due au petit nombre de fondateurs de ces communautés[53]. Les études génétiques montrent que le flux de gènes des populations roms vers les autres populations européennes a été extrêmement limité, le flux génétique étant un peu plus fréquent en sens opposé variant entre 17 % en Roumanie et jusqu'à 46 % en Hongrie pour le flux génétique masculin (estimations hautes)[53].
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Pour Jean-Pierre Tabin, René Knüsel et Claire Ansermet dans leur ouvrage Lutter contre les pauvres[191], ce qui différencie le discours sur l’identité « Rom » par rapport aux discours sur les identités nationales ou régionales, n’est pas son caractère construit qui est commun à chacun de ces groupes, mais le fait qu’il n’est pas en lien avec un territoire. Le discours est d’ordre ethnique (voire relève de l'ethnogenèse) et fait référence à une « communauté imaginaire et imaginée » dans le sens où l’entend l'historien des nationalismes Benedict Anderson (1983) : elle n’existe qu’en fonction des attributs qu’un groupe revendique ou que d’autres groupes lui prêtent.
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Des fictions célèbres ont contribué à modeler la représentation du monde rom dans l'imaginaire collectif, comme Esmeralda dans Notre-Dame de Paris de Victor Hugo ou Carmen de l'opéra Carmen de Georges Bizet.
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Mentionnons aussi : La Petite Gitane de Miguel de Cervantes, Noces de sang de Federico García Lorca, La Lyre d'Orphée de Robertson Davies, dont les personnages principaux perpétuent jusqu'à ce jour au Canada et ailleurs les traditions tziganes, comme le soin et la réparation des instruments de musique. Mulengro, roman de l'auteur canadien de fiction contemporaine Charles de Lint, présente un portrait du Rom et de ses mythes culturels.
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Citons également : The Experiment, roman de Stephen (Barbara) Kyle qui trace le portrait d'une Rom américaine, sœur d'une victime de l'expérimentation nazie, Fires in the Dark de Louise Doughty, fiction relatant une expérience rom en Europe centrale durant la Seconde Guerre mondiale, Zoli de Colum McCann, roman retraçant la destinée mouvementée d'une Rom en Europe des années 1930 à nos jours, et le roman de Gaston Leroux, Rouletabille chez les Bohémiens[192]. Dans la bande dessinée Les Bijoux de la Castafiore, en 1963, Hergé met en scène des tsiganes obligés par la police de camper dans un endroit insalubre, et victimes des préjugés ambiants auxquels ne cèdent pas Tintin et le capitaine Haddock qui les invitent dans le parc du château de Moulinsart.
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En bande dessinée également, Modou la Tzigane, de Nadine Brass et Régine Pascale, est une série dont l'héroïne principale est une jeune Tzigane à la fin du Moyen Âge.
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La Bohème est un thème littéraire et artistique dérivé des divers stéréotypes sur les Bohémiens.
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Parmi les œuvres de littérature populaire française contribuant à transmettre des stéréotypes sur le monde rom, on peut citer les chansons. En effet, depuis le milieu du XIXe siècle jusqu'à aujourd'hui, la chanson évoque souvent le thème du tzigane (homme ou femme), sous diverses nominations : gitan, manouche, bohémien, tzigane ou tsigane. Les mêmes stéréotypes que dans le roman ou l'opéra sont utilisés[193].
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L'histoire légendaire des fondateurs de Rome, Romulus et Rémus, fait partie de la mythologie romaine[5]. L'épisode le plus connu de la légende constitue le moment où les jumeaux nouveau-nés sont abandonnés et sont recueillis par une louve qui les allaite. Le meurtre de Remus par son frère et d'autres récits de leur histoire ont inspiré les artistes de tous les temps. Depuis l’Antiquité, l'image des jumeaux allaités par une louve est un symbole de la ville de Rome et de son peuple.
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Bien que l'histoire se déroule avant la fondation de Rome vers 750 av. J.-C., le plus ancien récit écrit du mythe date de la fin du IIIe siècle avant notre ère.
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Les historiens romains, à commencer par Tite-Live[6], mettent l'accent sur le caractère poétique et légendaire de ce récit fondateur :
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« Quant aux récits relatifs à la fondation de Rome ou antérieurs à sa fondation, je ne cherche ni à les donner pour vrais ni à les démentir : leur agrément doit plus à l'imagination des poètes qu'au sérieux de l'information. On accepte que les Anciens mêlent les dieux aux affaires humaines pour donner plus de majesté à leur ville […] Toutefois quelle que soit l'attention ou la valeur qu'on accorde à ces récits et à d'autres semblables, je ne leur accorderai pas beaucoup d'importance. J'aimerais au contraire que l'intérêt se concentre sur le climat social et moral, sur les individus, sur les moyens civils et militaires qui ont permis et développé la puissance romaine. »
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— Tite-Live, Histoire romaine, Préface du Livre I[7].
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Romulus et son frère jumeau Rémus sont les fils de la vestale Rhéa Silvia et du dieu Mars. Néanmoins, une variante de la légende rapportée par Plutarque indique que les jumeaux seraient les fils de Vulcain qui se serait manifesté sous la forme d'un phallus - image d'un Feu divin - auquel se serait unie la servante de la fille du roi. Cette version pourrait être originelle avant que Mars ne prenne une importance plus grande à Rome et ne le supplante[8]. Rhéa Silvia est la fille de Numitor, roi de la légendaire ville latine d'Albe-la-Longue (fondée par Ascagne, fils d'Énée) et dépossédé du trône par son frère Amulius. Celui-ci, craignant que ses petits-neveux ne réclament leur dû en grandissant, prend prétexte qu'ils sont les fils d'une vestale, qui avait fait vœu de chasteté, et ordonne qu'on les jette dans le Tibre.
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Mais l'ordre est mal exécuté, les nouveau-nés sont abandonnés dans un panier sur le fleuve, survivent (par la probable protection des dieux), et sont découverts sous un figuier sauvage (le Ficus Ruminalis) situé devant l'entrée de la grotte du Lupercal, au pied du Palatin, par une louve qui les allaite[9],[10]. Un pivert, l'oiseau de Mars[11],[12], veille sur eux.
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Tite-Live[13] et Plutarque[14] rapportent une autre explication de la légende : les jumeaux auraient été découverts dans la grotte du Lupercale par le berger Faustulus, gardien des troupeaux d'Amulius. Celui-ci les aurait confiés aux bons soins de sa femme Larentia, une prostituée — que les bergers appelaient lupa[15],[16]. Ce serait donc par un jeu symbolique que d'autres auteurs latins auraient créé le mythe de la louve biologique mère de Rémus et Romulus, tirant parti de la puissance redoutable de l'animal au profit de leur cité.
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Selon une autre version rapportée par Plutarque dans La Vie de Romulus les jumeaux seraient les enfants d'une esclave et du dieu Mars. Une curieuse histoire du sexe viril du dieu Mars descendu par la cheminée et flottant dans la pièce est avancée, l'esclave remplaçant la princesse Rhéa Silvia qui refusait d'assouvir le désir du Dieu. En fait ils seraient d'Amulius, alors roi d'Albe-la-Longue, puis confiés au berger Faustulus.
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Plus tard, les jumeaux, à qui est révélé le secret de leur naissance, tueront Amulius (égorgé par Rémus selon certains, transpercé par l'épée de Romulus selon d'autres) et restaureront leur grand-père Numitor sur le trône d'Albe.
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Une explication rationaliste de cette légende rappelle que le mot latin lupa possède deux sens, « louve » et « prostituée », allusion au métier de prostituée qu'exerçait Laurentia, l'épouse de Faustulus[17].
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Selon Tite-Live, Romulus et Rémus ont vécu une enfance et une adolescence totalement campagnardes, en compagnie de Faustulus. « Cette vie active les développe physiquement et moralement »[18]. Plutarque donne quant à lui une version très différente de cette période de la vie des deux frères. Dans son récit, loin d'être abandonnés de tous, Romulus et Rémus sont discrètement aidés par leur grand-père Numitor, qui fournit de la nourriture aux parents adoptifs. Par la suite, ils sont conduits à Gabies, où on leur donne une éducation correspondant à leur statut social réel[19].
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Rémus et Romulus décident de fonder une ville et choisissent pour emplacement « l'endroit où ils avaient été abandonnés et où ils avaient passé leur enfance ». Selon Tite-Live, c'est le droit de nommer la ville et donc celui de la gouverner qui serait à l'origine du conflit fratricide. L'Urbs (la Ville) est fondée le 21 avril 753 av. J.-C.[20] (début du calendrier romain).
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Pour se départager, les jumeaux consultent les auspices ; Romulus se place sur le mont Palatin, Rémus sur l'Aventin. L'interprétation du présage est problématique : Rémus le premier aperçoit six vautours, mais Romulus finit par en observer douze.
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L'historien latin Tite-Live rapporte deux versions de la mort de Rémus[21]. Selon la première, Rémus tombe pendant la bagarre[22] qui suit le décompte des auspices ; selon l'autre, Romulus, plus rusé, tente de tromper son frère sur l'issue d'un défi, celui de savoir qui des deux sera le premier capable d'apercevoir des vautours dans la vallée Murcia (celle du futur cirque Maximus). Une dispute éclate et Rémus franchit par dérision le sillon sacré (pomœrium) que vient de tracer Romulus, qui le tue sous le coup de la colère — selon une autre version, le meurtrier serait un sicaire étrusque, Celer. Romulus se serait alors écrié : « Sic deinde, quicumque alias transiliet mœnia mia. » (« Il en sera de même pour tous ceux qui oseront franchir mes remparts »). On raconte que finalement, pris de remords, Romulus enterre son frère sous la colline de l'Aventin avec tous les honneurs.
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Romulus entreprend la construction de sa ville, qu'il nomme Roma (Rome), d'après son propre nom, dit la légende. Selon d'autres hypothèses, le nom de la cité nouvelle viendrait de l'étrusque « rumon » (fleuve) faisant référence au fleuve Tibre ou de l'osque « ruma » (colline) faisant référence aux sept collines.
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Très vite, la nouvelle cité attire vagabonds et esclaves, qui y trouvent refuge. Selon Plutarque, chacun d'eux apporte de son pays d'origine une poignée de terre pour la jeter dans la fosse de tradition étrusque, appelée Mundus et creusée à l'emplacement du Comitium situé au centre du périmètre des remparts.
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Mais la nouvelle cité, lieu de refuge des hommes désormais libres souhaitant changer d'existence, manque singulièrement de femmes. Une pénurie qui condamne le projet à brève échéance. Comme les tentatives de mariage dans les « villes » avoisinantes trouvent toutes de méprisantes fins de non-recevoir, Romulus décide de voler des femmes[23]. Prétextant la découverte fortuite d'un autel consacré à une divinité, il instaure la fête de « Consualia » en l'honneur de Neptune[24] le 18 août[25],[26] et y convie les Sabins et les peuples de plusieurs « villes » alentour : Cænina, Crustumerium, Antemnæ. Tandis que l'attention des hommes est détournée, les femmes sont enlevées par surprise.
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Plutarque s'interroge longuement[27] sur le nombre exact d'enlèvements : 30 vierges, qui donnèrent leurs noms aux 30 curies romaines selon certains, 527 selon Antias, 683 selon Juba. Plus loin, il avance le nombre de près de 800[28]. Le biographe rejette comme invraisemblable l'assertion selon laquelle leur nombre se serait limité à 30 et l'intention profonde de Romulus aurait été « moins des mariages que la guerre ». Il précise encore qu'aucune des filles enlevées n'était mariée, sauf Hersilie, capturée par erreur.
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Le hasard des enlèvements induit un mélange entre classes sociales. Certaines des victimes, de haut rang, « épousent » des Romains de basse condition, mais « les plus belles filles étaient réservées aux notables »[29]. Ainsi Thalasius[30], à qui échoit une fille de très grande beauté et qui sera félicité pour sa chance par un cortège spontané et admiratif tandis qu'on emmène la jeune fille chez lui. Ce serait l'origine de l'expression prononcée durant les mariages solennels, dans lesquels on mime l'enlèvement de la mariée[31]. Une autre explication serait que « Thalasius » fut le signal de déclenchement des enlèvements[32].
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Furieux, les peuples outragés forment une coalition dirigée contre Rome et menée par le roi de Cures Titus Tatius. Romulus commence par écraser les soldats de Cænina, tue leur chef Acron et prend leur ville d'assaut. Attaqué par surprise par les Antemnates, il les écrase également et prend leur ville. Mais à la demande de sa femme, d'origine sabine, Hersilie, Romulus les épargne, accorde son pardon et le droit de cité à Antemnæ.
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Grâce à la trahison de la jeune Tarpéia, les Sabins parviennent à s'introduire dans la ville et à s'emparer de la citadelle du Capitole. D'abord bousculé, Romulus, après une invocation à Jupiter, parvient à relancer ses troupes à l'assaut. Le combat est très indécis[33]. À tel point que ce sont les épouses sabines des Romains qui s'interposent entre les deux camps, mettant un terme aux combats.
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Romains et Sabins fusionnent, le gouvernement est concentré à Rome qui double sa taille et les Romains prennent le nom de Quirites (de Cures) en l'honneur des Sabins. Romulus répartit alors la population romaine en trente curies et donne �� celles-ci le nom de femmes sabines.
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Rome est située à la limite de deux grandes cultures — étrusque et italique — mais se veut libre. Elle est aussi située au carrefour des voies commerciales entre la Toscane et la Campanie ; de ce fait ses habitants devaient être prêts à s'imposer par la force et la violence. Regroupant, des hommes libres de diverses origines, il était aussi nécessaire de créer petit à petit un système de règles juridiques et de normes de comportement, permettant de gérer la vie dans cette nouvelle communauté.
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On forme ainsi trois centuries de chevaliers : les Ramnes (qui tirent leur nom de Romulus)[34], les Titienses (de Titus Tatius) et les Luceres (d'un soldat de Romulus qui mourut au combat contre les Sabins)[35].
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Les deux rois, Romulus le Romain et Titus Tatius le Sabin, règnent ensemble « en parfait accord » pendant plusieurs années. Tite-Live rapporte toutefois, non sans une certaine ironie, qu'après la mort accidentelle de Titus au cours d'une émeute à Lavinium, « Romulus regretta moins qu'il aurait dû ce malheur ». L'alliance avec Lavinium est renouvelée.
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À la tête d'une troupe de 300 soldats (les mêmes que ceux mentionnés plus haut) tout dévoués à sa personne, les celeres, Romulus passe le reste de sa vie à guerroyer contre ses proches voisins étrusques : Fidènes, et surtout Véies, une cité à laquelle il finit par accorder, contre cession de territoires, une trêve de cent ans. Le partage des terres après la victoire contre Véies, décidé uniquement par Romulus lui est fatal[36].
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Il laisse un État suffisamment fort et impressionnant militairement pour vivre en paix pendant quarante ans sous le règne de son successeur, Numa Pompilius, gendre du roi Titus Tatius.
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Un certain Quintus Ogulnius Gallus et son frère Gnaeus, de la gens Ogulnia, tribuns de la plèbe vers 300 avant J.C. promulguèrent les Lex Ogulnia et collectèrent les amendes infligées aux usuriers. Avec ces sommes, ils firent de nombreux embellissement dans Rome et notamment placer près du figuier sacré du Ruminal une statue de la louve allaitant Romulus et Remus.
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Selon la légende, Romulus n'est pas mort, mais a simplement disparu un jour dans une violente tempête[37] et a été emmené au ciel alors qu'il inspectait ses troupes près du marais de la Chèvre[38]. Il serait devenu le dieu des vaillants Romains et de leur ville. Il est plus tard assimilé à Quirinus. Tite-Live encore, après avoir rappelé que « Romulus comptait plus de partisans dans le peuple que parmi les patriciens », rapporte une rumeur plus sordide d'après laquelle Romulus aurait été tout simplement massacré par les patriciens, et suppose que son apothéose sous le nom de Quirinus fut un stratagème politique destiné à apaiser le bon peuple.
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Dans un contexte qui préfigure les conflits entre la plèbe et le patriciat, le récit de l'apparition divine de Romulus à Proculus Julius (en)[39],[40] semble, malgré son invraisemblance, avoir calmé les esprits :
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« Romains, dit-il[41], Romulus, père de notre ville, est descendu soudain du ciel, ce matin, au point du jour, et s'est offert à mes yeux ; et, comme je me tenais devant lui, plein de crainte et de respect, et lui demandais instamment la faveur de le regarder en face : « Va, m'a-t-il dit, et annonce aux Romains que la volonté du ciel est de faire de ma Rome la capitale du monde. Qu'ils pratiquent donc l'art militaire. Qu'ils sachent et qu'ils apprennent à leurs enfants que nulle puissance humaine ne peut résister aux armes romaines. » À ces mots, dit-il, il s'éleva dans les airs et s'en alla. »
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— Tite-Live, Histoire romaine, Livre I, 16.
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« Ce qui est extraordinaire, conclut Tite-Live[42], c'est qu'on ait cru à cette histoire et que la croyance à l'immortalité de Romulus ait consolé le peuple et l'armée. »
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Les noms de Romulus et Rémus ont été rapprochés de celui du nom indo-européen du « jumeau » *ymmó-[43],[44]. Plus exactement, le nom de
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Remus, est issu du croisement de *yemus « jumeau » (= indo-iranien *yamá-) avec Rōm(ul)us[45].
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La légende de la naissance des jumeaux n'est pas à proprement originale et avait cours dans le Latium où l'on trouve des histoires similaires. Elle prolonge une donnée indo-européenne. Selon Dominique Briquel, Romulus serait passé de fils du Feu divin à celui du dieu Mars. L’introduction du dieu de la guerre à l’époque classique s'expliquerait par la volonté de Rome de mettre en avant la force militaire[36].
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Le scénario de la fondation de Rome par des jumeaux masculins expulsés en compagnie de leur mère, remonte, selon Jean Haudry, pour partie à la période la plus reculée de la tradition indo-européenne. Cette pratique est bien connue chez les peuples primitifs, qui considèrent que l'un des deux jumeaux est d'origine non-humaine et donc dangereux. La louve nourricière et protectrice des Jumeaux romains est un trait également ancien. L'expulsion des jumeaux et de leur mère, qui aboutit à la fondation d'une nouvelle communauté, a des parallèles dans le monde germanique[46],[8],[47].
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Georges Dumézil a montré que la fondation de l'Urbs par Romulus et l'épisode de l'enlèvement des Sabines correspondaient à une « guerre de fondation » présente également dans la mythologie germanique avec le conflit entre les Ases et les Vanes, conflit qui se résout par l'intégration des fonctions de fertilité et de fécondité dans le panthéon divin. A Rome, Romulus concentre sur sa personne les deux premières des trois fonctions indo-européennes
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Jean Haudry discerne dans le meurtre de Rémus un conflit entre deux conceptions de la royauté : la royauté unique des sociétés lignagères et la royauté dioscurique telle que la connaît Sparte.
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Dominique Briquel rapproche également la mort de Romulus à celle du roi/dieu Freyr/Frotho en Scandinavie et du roi Ara le Beau en Arménie[36].
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Le 20 novembre 2007, le ministre italien de la Culture, Francesco Rutelli, annonce la découverte de la grotte où les Romains auraient célébré la fête des Lupercales et où, selon la légende, auraient vécu Romulus et Rémus. Selon le spécialiste Andrea Carandini, il s'agit de l'une des plus grandes découvertes archéologiques jamais faites[48]. L'identification de la grotte au Lupercal n'a pas toutefois fait l'unanimité, des archéologues comme Fausto Zevi considérant qu'il s'agit plutôt d'un nymphée dépendant du palais impérial[49].
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En 2020, des fouilles sont menées sur le comitium du Forum Romain de Rome afin d'y retrouver un hérôon - un édifice dédié à un héros ou une divinité - dont l'existence était soupçonnée depuis le XIXe siècle par Giacomo Boni[50]. En février 2020, elles mettent au jour « un sarcophage de tuf[51] (connu de Giacomo Boni) d'environ 1,40 mètre de long, associé à un élément circulaire, probablement un autel[50] ». Or, l'emplacement du sarcophage et de l'autel correspond à celui décrit par l'auteur antique Varron comme le lieu où Romulus aurait été tué[50] ; et sur une base plus scientifique, c'est aussi le lieu que l'équipe archéologique d'Andrea Carandini pensait être le sillon sacré tracé par Romulus[50]. Ce qui fait avancer aux archéologues du Parc archéologique du Colisée et de l'université La Sapienza de Rome que le sarcophage pourrait être le tombeau de Romulus[50]. À noter que la présence d'un monument dédié à un héros durant l'Antiquité romaine n'est pas forcément une preuve de l'existence historique de Romulus, puisque celui-ci sert surtout à marquer le début du calendrier romain et de la naissance politique de la ville[50]. Que ce soit le tombeau de Romulus ou non, la découverte est en tous cas jugée "exceptionnelle" par les archéologues[50] et doit susciter, selon l'archéologue Paolo Carafa, un inévitable débat scientifique[52].
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Romulus et Rémus de Rubens. (1614-1616)
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L'histoire légendaire des fondateurs de Rome, Romulus et Rémus, fait partie de la mythologie romaine[5]. L'épisode le plus connu de la légende constitue le moment où les jumeaux nouveau-nés sont abandonnés et sont recueillis par une louve qui les allaite. Le meurtre de Remus par son frère et d'autres récits de leur histoire ont inspiré les artistes de tous les temps. Depuis l’Antiquité, l'image des jumeaux allaités par une louve est un symbole de la ville de Rome et de son peuple.
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Bien que l'histoire se déroule avant la fondation de Rome vers 750 av. J.-C., le plus ancien récit écrit du mythe date de la fin du IIIe siècle avant notre ère.
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Les historiens romains, à commencer par Tite-Live[6], mettent l'accent sur le caractère poétique et légendaire de ce récit fondateur :
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« Quant aux récits relatifs à la fondation de Rome ou antérieurs à sa fondation, je ne cherche ni à les donner pour vrais ni à les démentir : leur agrément doit plus à l'imagination des poètes qu'au sérieux de l'information. On accepte que les Anciens mêlent les dieux aux affaires humaines pour donner plus de majesté à leur ville […] Toutefois quelle que soit l'attention ou la valeur qu'on accorde à ces récits et à d'autres semblables, je ne leur accorderai pas beaucoup d'importance. J'aimerais au contraire que l'intérêt se concentre sur le climat social et moral, sur les individus, sur les moyens civils et militaires qui ont permis et développé la puissance romaine. »
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— Tite-Live, Histoire romaine, Préface du Livre I[7].
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Romulus et son frère jumeau Rémus sont les fils de la vestale Rhéa Silvia et du dieu Mars. Néanmoins, une variante de la légende rapportée par Plutarque indique que les jumeaux seraient les fils de Vulcain qui se serait manifesté sous la forme d'un phallus - image d'un Feu divin - auquel se serait unie la servante de la fille du roi. Cette version pourrait être originelle avant que Mars ne prenne une importance plus grande à Rome et ne le supplante[8]. Rhéa Silvia est la fille de Numitor, roi de la légendaire ville latine d'Albe-la-Longue (fondée par Ascagne, fils d'Énée) et dépossédé du trône par son frère Amulius. Celui-ci, craignant que ses petits-neveux ne réclament leur dû en grandissant, prend prétexte qu'ils sont les fils d'une vestale, qui avait fait vœu de chasteté, et ordonne qu'on les jette dans le Tibre.
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Mais l'ordre est mal exécuté, les nouveau-nés sont abandonnés dans un panier sur le fleuve, survivent (par la probable protection des dieux), et sont découverts sous un figuier sauvage (le Ficus Ruminalis) situé devant l'entrée de la grotte du Lupercal, au pied du Palatin, par une louve qui les allaite[9],[10]. Un pivert, l'oiseau de Mars[11],[12], veille sur eux.
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Tite-Live[13] et Plutarque[14] rapportent une autre explication de la légende : les jumeaux auraient été découverts dans la grotte du Lupercale par le berger Faustulus, gardien des troupeaux d'Amulius. Celui-ci les aurait confiés aux bons soins de sa femme Larentia, une prostituée — que les bergers appelaient lupa[15],[16]. Ce serait donc par un jeu symbolique que d'autres auteurs latins auraient créé le mythe de la louve biologique mère de Rémus et Romulus, tirant parti de la puissance redoutable de l'animal au profit de leur cité.
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Selon une autre version rapportée par Plutarque dans La Vie de Romulus les jumeaux seraient les enfants d'une esclave et du dieu Mars. Une curieuse histoire du sexe viril du dieu Mars descendu par la cheminée et flottant dans la pièce est avancée, l'esclave remplaçant la princesse Rhéa Silvia qui refusait d'assouvir le désir du Dieu. En fait ils seraient d'Amulius, alors roi d'Albe-la-Longue, puis confiés au berger Faustulus.
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Plus tard, les jumeaux, à qui est révélé le secret de leur naissance, tueront Amulius (égorgé par Rémus selon certains, transpercé par l'épée de Romulus selon d'autres) et restaureront leur grand-père Numitor sur le trône d'Albe.
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Une explication rationaliste de cette légende rappelle que le mot latin lupa possède deux sens, « louve » et « prostituée », allusion au métier de prostituée qu'exerçait Laurentia, l'épouse de Faustulus[17].
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Selon Tite-Live, Romulus et Rémus ont vécu une enfance et une adolescence totalement campagnardes, en compagnie de Faustulus. « Cette vie active les développe physiquement et moralement »[18]. Plutarque donne quant à lui une version très différente de cette période de la vie des deux frères. Dans son récit, loin d'être abandonnés de tous, Romulus et Rémus sont discrètement aidés par leur grand-père Numitor, qui fournit de la nourriture aux parents adoptifs. Par la suite, ils sont conduits à Gabies, où on leur donne une éducation correspondant à leur statut social réel[19].
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Rémus et Romulus décident de fonder une ville et choisissent pour emplacement « l'endroit où ils avaient été abandonnés et où ils avaient passé leur enfance ». Selon Tite-Live, c'est le droit de nommer la ville et donc celui de la gouverner qui serait à l'origine du conflit fratricide. L'Urbs (la Ville) est fondée le 21 avril 753 av. J.-C.[20] (début du calendrier romain).
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Pour se départager, les jumeaux consultent les auspices ; Romulus se place sur le mont Palatin, Rémus sur l'Aventin. L'interprétation du présage est problématique : Rémus le premier aperçoit six vautours, mais Romulus finit par en observer douze.
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L'historien latin Tite-Live rapporte deux versions de la mort de Rémus[21]. Selon la première, Rémus tombe pendant la bagarre[22] qui suit le décompte des auspices ; selon l'autre, Romulus, plus rusé, tente de tromper son frère sur l'issue d'un défi, celui de savoir qui des deux sera le premier capable d'apercevoir des vautours dans la vallée Murcia (celle du futur cirque Maximus). Une dispute éclate et Rémus franchit par dérision le sillon sacré (pomœrium) que vient de tracer Romulus, qui le tue sous le coup de la colère — selon une autre version, le meurtrier serait un sicaire étrusque, Celer. Romulus se serait alors écrié : « Sic deinde, quicumque alias transiliet mœnia mia. » (« Il en sera de même pour tous ceux qui oseront franchir mes remparts »). On raconte que finalement, pris de remords, Romulus enterre son frère sous la colline de l'Aventin avec tous les honneurs.
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Romulus entreprend la construction de sa ville, qu'il nomme Roma (Rome), d'après son propre nom, dit la légende. Selon d'autres hypothèses, le nom de la cité nouvelle viendrait de l'étrusque « rumon » (fleuve) faisant référence au fleuve Tibre ou de l'osque « ruma » (colline) faisant référence aux sept collines.
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Très vite, la nouvelle cité attire vagabonds et esclaves, qui y trouvent refuge. Selon Plutarque, chacun d'eux apporte de son pays d'origine une poignée de terre pour la jeter dans la fosse de tradition étrusque, appelée Mundus et creusée à l'emplacement du Comitium situé au centre du périmètre des remparts.
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Mais la nouvelle cité, lieu de refuge des hommes désormais libres souhaitant changer d'existence, manque singulièrement de femmes. Une pénurie qui condamne le projet à brève échéance. Comme les tentatives de mariage dans les « villes » avoisinantes trouvent toutes de méprisantes fins de non-recevoir, Romulus décide de voler des femmes[23]. Prétextant la découverte fortuite d'un autel consacré à une divinité, il instaure la fête de « Consualia » en l'honneur de Neptune[24] le 18 août[25],[26] et y convie les Sabins et les peuples de plusieurs « villes » alentour : Cænina, Crustumerium, Antemnæ. Tandis que l'attention des hommes est détournée, les femmes sont enlevées par surprise.
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Plutarque s'interroge longuement[27] sur le nombre exact d'enlèvements : 30 vierges, qui donnèrent leurs noms aux 30 curies romaines selon certains, 527 selon Antias, 683 selon Juba. Plus loin, il avance le nombre de près de 800[28]. Le biographe rejette comme invraisemblable l'assertion selon laquelle leur nombre se serait limité à 30 et l'intention profonde de Romulus aurait été « moins des mariages que la guerre ». Il précise encore qu'aucune des filles enlevées n'était mariée, sauf Hersilie, capturée par erreur.
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Le hasard des enlèvements induit un mélange entre classes sociales. Certaines des victimes, de haut rang, « épousent » des Romains de basse condition, mais « les plus belles filles étaient réservées aux notables »[29]. Ainsi Thalasius[30], à qui échoit une fille de très grande beauté et qui sera félicité pour sa chance par un cortège spontané et admiratif tandis qu'on emmène la jeune fille chez lui. Ce serait l'origine de l'expression prononcée durant les mariages solennels, dans lesquels on mime l'enlèvement de la mariée[31]. Une autre explication serait que « Thalasius » fut le signal de déclenchement des enlèvements[32].
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Furieux, les peuples outragés forment une coalition dirigée contre Rome et menée par le roi de Cures Titus Tatius. Romulus commence par écraser les soldats de Cænina, tue leur chef Acron et prend leur ville d'assaut. Attaqué par surprise par les Antemnates, il les écrase également et prend leur ville. Mais à la demande de sa femme, d'origine sabine, Hersilie, Romulus les épargne, accorde son pardon et le droit de cité à Antemnæ.
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Grâce à la trahison de la jeune Tarpéia, les Sabins parviennent à s'introduire dans la ville et à s'emparer de la citadelle du Capitole. D'abord bousculé, Romulus, après une invocation à Jupiter, parvient à relancer ses troupes à l'assaut. Le combat est très indécis[33]. À tel point que ce sont les épouses sabines des Romains qui s'interposent entre les deux camps, mettant un terme aux combats.
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Romains et Sabins fusionnent, le gouvernement est concentré à Rome qui double sa taille et les Romains prennent le nom de Quirites (de Cures) en l'honneur des Sabins. Romulus répartit alors la population romaine en trente curies et donne �� celles-ci le nom de femmes sabines.
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Rome est située à la limite de deux grandes cultures — étrusque et italique — mais se veut libre. Elle est aussi située au carrefour des voies commerciales entre la Toscane et la Campanie ; de ce fait ses habitants devaient être prêts à s'imposer par la force et la violence. Regroupant, des hommes libres de diverses origines, il était aussi nécessaire de créer petit à petit un système de règles juridiques et de normes de comportement, permettant de gérer la vie dans cette nouvelle communauté.
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On forme ainsi trois centuries de chevaliers : les Ramnes (qui tirent leur nom de Romulus)[34], les Titienses (de Titus Tatius) et les Luceres (d'un soldat de Romulus qui mourut au combat contre les Sabins)[35].
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Les deux rois, Romulus le Romain et Titus Tatius le Sabin, règnent ensemble « en parfait accord » pendant plusieurs années. Tite-Live rapporte toutefois, non sans une certaine ironie, qu'après la mort accidentelle de Titus au cours d'une émeute à Lavinium, « Romulus regretta moins qu'il aurait dû ce malheur ». L'alliance avec Lavinium est renouvelée.
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À la tête d'une troupe de 300 soldats (les mêmes que ceux mentionnés plus haut) tout dévoués à sa personne, les celeres, Romulus passe le reste de sa vie à guerroyer contre ses proches voisins étrusques : Fidènes, et surtout Véies, une cité à laquelle il finit par accorder, contre cession de territoires, une trêve de cent ans. Le partage des terres après la victoire contre Véies, décidé uniquement par Romulus lui est fatal[36].
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Il laisse un État suffisamment fort et impressionnant militairement pour vivre en paix pendant quarante ans sous le règne de son successeur, Numa Pompilius, gendre du roi Titus Tatius.
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Un certain Quintus Ogulnius Gallus et son frère Gnaeus, de la gens Ogulnia, tribuns de la plèbe vers 300 avant J.C. promulguèrent les Lex Ogulnia et collectèrent les amendes infligées aux usuriers. Avec ces sommes, ils firent de nombreux embellissement dans Rome et notamment placer près du figuier sacré du Ruminal une statue de la louve allaitant Romulus et Remus.
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Selon la légende, Romulus n'est pas mort, mais a simplement disparu un jour dans une violente tempête[37] et a été emmené au ciel alors qu'il inspectait ses troupes près du marais de la Chèvre[38]. Il serait devenu le dieu des vaillants Romains et de leur ville. Il est plus tard assimilé à Quirinus. Tite-Live encore, après avoir rappelé que « Romulus comptait plus de partisans dans le peuple que parmi les patriciens », rapporte une rumeur plus sordide d'après laquelle Romulus aurait été tout simplement massacré par les patriciens, et suppose que son apothéose sous le nom de Quirinus fut un stratagème politique destiné à apaiser le bon peuple.
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Dans un contexte qui préfigure les conflits entre la plèbe et le patriciat, le récit de l'apparition divine de Romulus à Proculus Julius (en)[39],[40] semble, malgré son invraisemblance, avoir calmé les esprits :
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« Romains, dit-il[41], Romulus, père de notre ville, est descendu soudain du ciel, ce matin, au point du jour, et s'est offert à mes yeux ; et, comme je me tenais devant lui, plein de crainte et de respect, et lui demandais instamment la faveur de le regarder en face : « Va, m'a-t-il dit, et annonce aux Romains que la volonté du ciel est de faire de ma Rome la capitale du monde. Qu'ils pratiquent donc l'art militaire. Qu'ils sachent et qu'ils apprennent à leurs enfants que nulle puissance humaine ne peut résister aux armes romaines. » À ces mots, dit-il, il s'éleva dans les airs et s'en alla. »
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— Tite-Live, Histoire romaine, Livre I, 16.
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« Ce qui est extraordinaire, conclut Tite-Live[42], c'est qu'on ait cru à cette histoire et que la croyance à l'immortalité de Romulus ait consolé le peuple et l'armée. »
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Les noms de Romulus et Rémus ont été rapprochés de celui du nom indo-européen du « jumeau » *ymmó-[43],[44]. Plus exactement, le nom de
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Remus, est issu du croisement de *yemus « jumeau » (= indo-iranien *yamá-) avec Rōm(ul)us[45].
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La légende de la naissance des jumeaux n'est pas à proprement originale et avait cours dans le Latium où l'on trouve des histoires similaires. Elle prolonge une donnée indo-européenne. Selon Dominique Briquel, Romulus serait passé de fils du Feu divin à celui du dieu Mars. L’introduction du dieu de la guerre à l’époque classique s'expliquerait par la volonté de Rome de mettre en avant la force militaire[36].
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Le scénario de la fondation de Rome par des jumeaux masculins expulsés en compagnie de leur mère, remonte, selon Jean Haudry, pour partie à la période la plus reculée de la tradition indo-européenne. Cette pratique est bien connue chez les peuples primitifs, qui considèrent que l'un des deux jumeaux est d'origine non-humaine et donc dangereux. La louve nourricière et protectrice des Jumeaux romains est un trait également ancien. L'expulsion des jumeaux et de leur mère, qui aboutit à la fondation d'une nouvelle communauté, a des parallèles dans le monde germanique[46],[8],[47].
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Georges Dumézil a montré que la fondation de l'Urbs par Romulus et l'épisode de l'enlèvement des Sabines correspondaient à une « guerre de fondation » présente également dans la mythologie germanique avec le conflit entre les Ases et les Vanes, conflit qui se résout par l'intégration des fonctions de fertilité et de fécondité dans le panthéon divin. A Rome, Romulus concentre sur sa personne les deux premières des trois fonctions indo-européennes
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Jean Haudry discerne dans le meurtre de Rémus un conflit entre deux conceptions de la royauté : la royauté unique des sociétés lignagères et la royauté dioscurique telle que la connaît Sparte.
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Dominique Briquel rapproche également la mort de Romulus à celle du roi/dieu Freyr/Frotho en Scandinavie et du roi Ara le Beau en Arménie[36].
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Le 20 novembre 2007, le ministre italien de la Culture, Francesco Rutelli, annonce la découverte de la grotte où les Romains auraient célébré la fête des Lupercales et où, selon la légende, auraient vécu Romulus et Rémus. Selon le spécialiste Andrea Carandini, il s'agit de l'une des plus grandes découvertes archéologiques jamais faites[48]. L'identification de la grotte au Lupercal n'a pas toutefois fait l'unanimité, des archéologues comme Fausto Zevi considérant qu'il s'agit plutôt d'un nymphée dépendant du palais impérial[49].
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En 2020, des fouilles sont menées sur le comitium du Forum Romain de Rome afin d'y retrouver un hérôon - un édifice dédié à un héros ou une divinité - dont l'existence était soupçonnée depuis le XIXe siècle par Giacomo Boni[50]. En février 2020, elles mettent au jour « un sarcophage de tuf[51] (connu de Giacomo Boni) d'environ 1,40 mètre de long, associé à un élément circulaire, probablement un autel[50] ». Or, l'emplacement du sarcophage et de l'autel correspond à celui décrit par l'auteur antique Varron comme le lieu où Romulus aurait été tué[50] ; et sur une base plus scientifique, c'est aussi le lieu que l'équipe archéologique d'Andrea Carandini pensait être le sillon sacré tracé par Romulus[50]. Ce qui fait avancer aux archéologues du Parc archéologique du Colisée et de l'université La Sapienza de Rome que le sarcophage pourrait être le tombeau de Romulus[50]. À noter que la présence d'un monument dédié à un héros durant l'Antiquité romaine n'est pas forcément une preuve de l'existence historique de Romulus, puisque celui-ci sert surtout à marquer le début du calendrier romain et de la naissance politique de la ville[50]. Que ce soit le tombeau de Romulus ou non, la découverte est en tous cas jugée "exceptionnelle" par les archéologues[50] et doit susciter, selon l'archéologue Paolo Carafa, un inévitable débat scientifique[52].
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Bien que l'histoire se déroule avant la fondation de Rome vers 750 av. J.-C., le plus ancien récit écrit du mythe date de la fin du IIIe siècle avant notre ère.
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Les historiens romains, à commencer par Tite-Live[6], mettent l'accent sur le caractère poétique et légendaire de ce récit fondateur :
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« Quant aux récits relatifs à la fondation de Rome ou antérieurs à sa fondation, je ne cherche ni à les donner pour vrais ni à les démentir : leur agrément doit plus à l'imagination des poètes qu'au sérieux de l'information. On accepte que les Anciens mêlent les dieux aux affaires humaines pour donner plus de majesté à leur ville […] Toutefois quelle que soit l'attention ou la valeur qu'on accorde à ces récits et à d'autres semblables, je ne leur accorderai pas beaucoup d'importance. J'aimerais au contraire que l'intérêt se concentre sur le climat social et moral, sur les individus, sur les moyens civils et militaires qui ont permis et développé la puissance romaine. »
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— Tite-Live, Histoire romaine, Préface du Livre I[7].
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Romulus et son frère jumeau Rémus sont les fils de la vestale Rhéa Silvia et du dieu Mars. Néanmoins, une variante de la légende rapportée par Plutarque indique que les jumeaux seraient les fils de Vulcain qui se serait manifesté sous la forme d'un phallus - image d'un Feu divin - auquel se serait unie la servante de la fille du roi. Cette version pourrait être originelle avant que Mars ne prenne une importance plus grande à Rome et ne le supplante[8]. Rhéa Silvia est la fille de Numitor, roi de la légendaire ville latine d'Albe-la-Longue (fondée par Ascagne, fils d'Énée) et dépossédé du trône par son frère Amulius. Celui-ci, craignant que ses petits-neveux ne réclament leur dû en grandissant, prend prétexte qu'ils sont les fils d'une vestale, qui avait fait vœu de chasteté, et ordonne qu'on les jette dans le Tibre.
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Mais l'ordre est mal exécuté, les nouveau-nés sont abandonnés dans un panier sur le fleuve, survivent (par la probable protection des dieux), et sont découverts sous un figuier sauvage (le Ficus Ruminalis) situé devant l'entrée de la grotte du Lupercal, au pied du Palatin, par une louve qui les allaite[9],[10]. Un pivert, l'oiseau de Mars[11],[12], veille sur eux.
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Tite-Live[13] et Plutarque[14] rapportent une autre explication de la légende : les jumeaux auraient été découverts dans la grotte du Lupercale par le berger Faustulus, gardien des troupeaux d'Amulius. Celui-ci les aurait confiés aux bons soins de sa femme Larentia, une prostituée — que les bergers appelaient lupa[15],[16]. Ce serait donc par un jeu symbolique que d'autres auteurs latins auraient créé le mythe de la louve biologique mère de Rémus et Romulus, tirant parti de la puissance redoutable de l'animal au profit de leur cité.
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Selon une autre version rapportée par Plutarque dans La Vie de Romulus les jumeaux seraient les enfants d'une esclave et du dieu Mars. Une curieuse histoire du sexe viril du dieu Mars descendu par la cheminée et flottant dans la pièce est avancée, l'esclave remplaçant la princesse Rhéa Silvia qui refusait d'assouvir le désir du Dieu. En fait ils seraient d'Amulius, alors roi d'Albe-la-Longue, puis confiés au berger Faustulus.
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Plus tard, les jumeaux, à qui est révélé le secret de leur naissance, tueront Amulius (égorgé par Rémus selon certains, transpercé par l'épée de Romulus selon d'autres) et restaureront leur grand-père Numitor sur le trône d'Albe.
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Une explication rationaliste de cette légende rappelle que le mot latin lupa possède deux sens, « louve » et « prostituée », allusion au métier de prostituée qu'exerçait Laurentia, l'épouse de Faustulus[17].
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Selon Tite-Live, Romulus et Rémus ont vécu une enfance et une adolescence totalement campagnardes, en compagnie de Faustulus. « Cette vie active les développe physiquement et moralement »[18]. Plutarque donne quant à lui une version très différente de cette période de la vie des deux frères. Dans son récit, loin d'être abandonnés de tous, Romulus et Rémus sont discrètement aidés par leur grand-père Numitor, qui fournit de la nourriture aux parents adoptifs. Par la suite, ils sont conduits à Gabies, où on leur donne une éducation correspondant à leur statut social réel[19].
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Rémus et Romulus décident de fonder une ville et choisissent pour emplacement « l'endroit où ils avaient été abandonnés et où ils avaient passé leur enfance ». Selon Tite-Live, c'est le droit de nommer la ville et donc celui de la gouverner qui serait à l'origine du conflit fratricide. L'Urbs (la Ville) est fondée le 21 avril 753 av. J.-C.[20] (début du calendrier romain).
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Pour se départager, les jumeaux consultent les auspices ; Romulus se place sur le mont Palatin, Rémus sur l'Aventin. L'interprétation du présage est problématique : Rémus le premier aperçoit six vautours, mais Romulus finit par en observer douze.
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L'historien latin Tite-Live rapporte deux versions de la mort de Rémus[21]. Selon la première, Rémus tombe pendant la bagarre[22] qui suit le décompte des auspices ; selon l'autre, Romulus, plus rusé, tente de tromper son frère sur l'issue d'un défi, celui de savoir qui des deux sera le premier capable d'apercevoir des vautours dans la vallée Murcia (celle du futur cirque Maximus). Une dispute éclate et Rémus franchit par dérision le sillon sacré (pomœrium) que vient de tracer Romulus, qui le tue sous le coup de la colère — selon une autre version, le meurtrier serait un sicaire étrusque, Celer. Romulus se serait alors écrié : « Sic deinde, quicumque alias transiliet mœnia mia. » (« Il en sera de même pour tous ceux qui oseront franchir mes remparts »). On raconte que finalement, pris de remords, Romulus enterre son frère sous la colline de l'Aventin avec tous les honneurs.
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Romulus entreprend la construction de sa ville, qu'il nomme Roma (Rome), d'après son propre nom, dit la légende. Selon d'autres hypothèses, le nom de la cité nouvelle viendrait de l'étrusque « rumon » (fleuve) faisant référence au fleuve Tibre ou de l'osque « ruma » (colline) faisant référence aux sept collines.
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Très vite, la nouvelle cité attire vagabonds et esclaves, qui y trouvent refuge. Selon Plutarque, chacun d'eux apporte de son pays d'origine une poignée de terre pour la jeter dans la fosse de tradition étrusque, appelée Mundus et creusée à l'emplacement du Comitium situé au centre du périmètre des remparts.
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Mais la nouvelle cité, lieu de refuge des hommes désormais libres souhaitant changer d'existence, manque singulièrement de femmes. Une pénurie qui condamne le projet à brève échéance. Comme les tentatives de mariage dans les « villes » avoisinantes trouvent toutes de méprisantes fins de non-recevoir, Romulus décide de voler des femmes[23]. Prétextant la découverte fortuite d'un autel consacré à une divinité, il instaure la fête de « Consualia » en l'honneur de Neptune[24] le 18 août[25],[26] et y convie les Sabins et les peuples de plusieurs « villes » alentour : Cænina, Crustumerium, Antemnæ. Tandis que l'attention des hommes est détournée, les femmes sont enlevées par surprise.
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Plutarque s'interroge longuement[27] sur le nombre exact d'enlèvements : 30 vierges, qui donnèrent leurs noms aux 30 curies romaines selon certains, 527 selon Antias, 683 selon Juba. Plus loin, il avance le nombre de près de 800[28]. Le biographe rejette comme invraisemblable l'assertion selon laquelle leur nombre se serait limité à 30 et l'intention profonde de Romulus aurait été « moins des mariages que la guerre ». Il précise encore qu'aucune des filles enlevées n'était mariée, sauf Hersilie, capturée par erreur.
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Le hasard des enlèvements induit un mélange entre classes sociales. Certaines des victimes, de haut rang, « épousent » des Romains de basse condition, mais « les plus belles filles étaient réservées aux notables »[29]. Ainsi Thalasius[30], à qui échoit une fille de très grande beauté et qui sera félicité pour sa chance par un cortège spontané et admiratif tandis qu'on emmène la jeune fille chez lui. Ce serait l'origine de l'expression prononcée durant les mariages solennels, dans lesquels on mime l'enlèvement de la mariée[31]. Une autre explication serait que « Thalasius » fut le signal de déclenchement des enlèvements[32].
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Furieux, les peuples outragés forment une coalition dirigée contre Rome et menée par le roi de Cures Titus Tatius. Romulus commence par écraser les soldats de Cænina, tue leur chef Acron et prend leur ville d'assaut. Attaqué par surprise par les Antemnates, il les écrase également et prend leur ville. Mais à la demande de sa femme, d'origine sabine, Hersilie, Romulus les épargne, accorde son pardon et le droit de cité à Antemnæ.
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Grâce à la trahison de la jeune Tarpéia, les Sabins parviennent à s'introduire dans la ville et à s'emparer de la citadelle du Capitole. D'abord bousculé, Romulus, après une invocation à Jupiter, parvient à relancer ses troupes à l'assaut. Le combat est très indécis[33]. À tel point que ce sont les épouses sabines des Romains qui s'interposent entre les deux camps, mettant un terme aux combats.
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Romains et Sabins fusionnent, le gouvernement est concentré à Rome qui double sa taille et les Romains prennent le nom de Quirites (de Cures) en l'honneur des Sabins. Romulus répartit alors la population romaine en trente curies et donne �� celles-ci le nom de femmes sabines.
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Rome est située à la limite de deux grandes cultures — étrusque et italique — mais se veut libre. Elle est aussi située au carrefour des voies commerciales entre la Toscane et la Campanie ; de ce fait ses habitants devaient être prêts à s'imposer par la force et la violence. Regroupant, des hommes libres de diverses origines, il était aussi nécessaire de créer petit à petit un système de règles juridiques et de normes de comportement, permettant de gérer la vie dans cette nouvelle communauté.
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On forme ainsi trois centuries de chevaliers : les Ramnes (qui tirent leur nom de Romulus)[34], les Titienses (de Titus Tatius) et les Luceres (d'un soldat de Romulus qui mourut au combat contre les Sabins)[35].
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Les deux rois, Romulus le Romain et Titus Tatius le Sabin, règnent ensemble « en parfait accord » pendant plusieurs années. Tite-Live rapporte toutefois, non sans une certaine ironie, qu'après la mort accidentelle de Titus au cours d'une émeute à Lavinium, « Romulus regretta moins qu'il aurait dû ce malheur ». L'alliance avec Lavinium est renouvelée.
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À la tête d'une troupe de 300 soldats (les mêmes que ceux mentionnés plus haut) tout dévoués à sa personne, les celeres, Romulus passe le reste de sa vie à guerroyer contre ses proches voisins étrusques : Fidènes, et surtout Véies, une cité à laquelle il finit par accorder, contre cession de territoires, une trêve de cent ans. Le partage des terres après la victoire contre Véies, décidé uniquement par Romulus lui est fatal[36].
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Il laisse un État suffisamment fort et impressionnant militairement pour vivre en paix pendant quarante ans sous le règne de son successeur, Numa Pompilius, gendre du roi Titus Tatius.
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Un certain Quintus Ogulnius Gallus et son frère Gnaeus, de la gens Ogulnia, tribuns de la plèbe vers 300 avant J.C. promulguèrent les Lex Ogulnia et collectèrent les amendes infligées aux usuriers. Avec ces sommes, ils firent de nombreux embellissement dans Rome et notamment placer près du figuier sacré du Ruminal une statue de la louve allaitant Romulus et Remus.
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Selon la légende, Romulus n'est pas mort, mais a simplement disparu un jour dans une violente tempête[37] et a été emmené au ciel alors qu'il inspectait ses troupes près du marais de la Chèvre[38]. Il serait devenu le dieu des vaillants Romains et de leur ville. Il est plus tard assimilé à Quirinus. Tite-Live encore, après avoir rappelé que « Romulus comptait plus de partisans dans le peuple que parmi les patriciens », rapporte une rumeur plus sordide d'après laquelle Romulus aurait été tout simplement massacré par les patriciens, et suppose que son apothéose sous le nom de Quirinus fut un stratagème politique destiné à apaiser le bon peuple.
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Dans un contexte qui préfigure les conflits entre la plèbe et le patriciat, le récit de l'apparition divine de Romulus à Proculus Julius (en)[39],[40] semble, malgré son invraisemblance, avoir calmé les esprits :
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« Romains, dit-il[41], Romulus, père de notre ville, est descendu soudain du ciel, ce matin, au point du jour, et s'est offert à mes yeux ; et, comme je me tenais devant lui, plein de crainte et de respect, et lui demandais instamment la faveur de le regarder en face : « Va, m'a-t-il dit, et annonce aux Romains que la volonté du ciel est de faire de ma Rome la capitale du monde. Qu'ils pratiquent donc l'art militaire. Qu'ils sachent et qu'ils apprennent à leurs enfants que nulle puissance humaine ne peut résister aux armes romaines. » À ces mots, dit-il, il s'éleva dans les airs et s'en alla. »
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— Tite-Live, Histoire romaine, Livre I, 16.
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« Ce qui est extraordinaire, conclut Tite-Live[42], c'est qu'on ait cru à cette histoire et que la croyance à l'immortalité de Romulus ait consolé le peuple et l'armée. »
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Les noms de Romulus et Rémus ont été rapprochés de celui du nom indo-européen du « jumeau » *ymmó-[43],[44]. Plus exactement, le nom de
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Remus, est issu du croisement de *yemus « jumeau » (= indo-iranien *yamá-) avec Rōm(ul)us[45].
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La légende de la naissance des jumeaux n'est pas à proprement originale et avait cours dans le Latium où l'on trouve des histoires similaires. Elle prolonge une donnée indo-européenne. Selon Dominique Briquel, Romulus serait passé de fils du Feu divin à celui du dieu Mars. L’introduction du dieu de la guerre à l’époque classique s'expliquerait par la volonté de Rome de mettre en avant la force militaire[36].
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Le scénario de la fondation de Rome par des jumeaux masculins expulsés en compagnie de leur mère, remonte, selon Jean Haudry, pour partie à la période la plus reculée de la tradition indo-européenne. Cette pratique est bien connue chez les peuples primitifs, qui considèrent que l'un des deux jumeaux est d'origine non-humaine et donc dangereux. La louve nourricière et protectrice des Jumeaux romains est un trait également ancien. L'expulsion des jumeaux et de leur mère, qui aboutit à la fondation d'une nouvelle communauté, a des parallèles dans le monde germanique[46],[8],[47].
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Georges Dumézil a montré que la fondation de l'Urbs par Romulus et l'épisode de l'enlèvement des Sabines correspondaient à une « guerre de fondation » présente également dans la mythologie germanique avec le conflit entre les Ases et les Vanes, conflit qui se résout par l'intégration des fonctions de fertilité et de fécondité dans le panthéon divin. A Rome, Romulus concentre sur sa personne les deux premières des trois fonctions indo-européennes
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Jean Haudry discerne dans le meurtre de Rémus un conflit entre deux conceptions de la royauté : la royauté unique des sociétés lignagères et la royauté dioscurique telle que la connaît Sparte.
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Dominique Briquel rapproche également la mort de Romulus à celle du roi/dieu Freyr/Frotho en Scandinavie et du roi Ara le Beau en Arménie[36].
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Le 20 novembre 2007, le ministre italien de la Culture, Francesco Rutelli, annonce la découverte de la grotte où les Romains auraient célébré la fête des Lupercales et où, selon la légende, auraient vécu Romulus et Rémus. Selon le spécialiste Andrea Carandini, il s'agit de l'une des plus grandes découvertes archéologiques jamais faites[48]. L'identification de la grotte au Lupercal n'a pas toutefois fait l'unanimité, des archéologues comme Fausto Zevi considérant qu'il s'agit plutôt d'un nymphée dépendant du palais impérial[49].
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En 2020, des fouilles sont menées sur le comitium du Forum Romain de Rome afin d'y retrouver un hérôon - un édifice dédié à un héros ou une divinité - dont l'existence était soupçonnée depuis le XIXe siècle par Giacomo Boni[50]. En février 2020, elles mettent au jour « un sarcophage de tuf[51] (connu de Giacomo Boni) d'environ 1,40 mètre de long, associé à un élément circulaire, probablement un autel[50] ». Or, l'emplacement du sarcophage et de l'autel correspond à celui décrit par l'auteur antique Varron comme le lieu où Romulus aurait été tué[50] ; et sur une base plus scientifique, c'est aussi le lieu que l'équipe archéologique d'Andrea Carandini pensait être le sillon sacré tracé par Romulus[50]. Ce qui fait avancer aux archéologues du Parc archéologique du Colisée et de l'université La Sapienza de Rome que le sarcophage pourrait être le tombeau de Romulus[50]. À noter que la présence d'un monument dédié à un héros durant l'Antiquité romaine n'est pas forcément une preuve de l'existence historique de Romulus, puisque celui-ci sert surtout à marquer le début du calendrier romain et de la naissance politique de la ville[50]. Que ce soit le tombeau de Romulus ou non, la découverte est en tous cas jugée "exceptionnelle" par les archéologues[50] et doit susciter, selon l'archéologue Paolo Carafa, un inévitable débat scientifique[52].
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Relief romain de la cathédrale de Maria Saal montrant Romulus et Remus avec la louve
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Romulus et Rémus de Rubens. (1614-1616)
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Le berger Faustulus amenant Romulus et Remus à sa femme, Nicolas Mignard (1654)
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Ronaldo de Assis Moreira, né le 21 mars 1980 à Porto Alegre au Brésil, plus communément connu sous le pseudonyme de Ronaldinho Gaúcho ou tout simplement Ronaldinho[3], est un footballeur international brésilien. Il est champion du monde en 2002 avec l'équipe du Brésil.
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Considéré comme un joueur atypique, Ronaldinho s'est réellement imposé en Europe en tant qu'ailier gauche, avec ses dribbles fulgurants, sa conduite de balle incroyable et ses facultés sur le terrain. Ces qualités lui ont valu d'apparaître dans le FIFA 100, de remporter le prix du meilleur footballeur de l'année FIFA (2004 et 2005), le Ballon d'or (2005), le prix du meilleur joueur FIFPro (2005 et 2006), mais aussi le ballon d'Or brésilien en 2012. En 2009, il est élu joueur de la décennie[4]. Ronaldinho est considéré comme l'un des meilleurs joueurs de football de tous les temps.
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Il a été adulé par les socios du FC Barcelone, club avec lequel il a remporté plusieurs titres et a notamment fait un triplé en 2006 en remportant le championnat d'Espagne, la supercoupe d'Espagne et la Ligue des champions. En 2013, il remporte la Copa Libertadores avec l'Atlético Mineiro qui lui permet d'avoir un palmarès unique au monde[5].
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Sur la scène internationale, Ronaldinho a été un grand artisan des victoires de l'équipe nationale. Durant la Coupe du monde 2002, il fait partie du trio d'attaque brésilien, avec Ronaldo et Rivaldo, marquant à eux trois, douze des quinze buts brésiliens, et emmène l'équipe jusqu'à la victoire finale. Cependant, pendant la Coupe du monde 2006, il ne s'illustre pas assez et est jugé responsable de la défaite face à la France en quart de finale. Une statue de sept mètres le représentant est d'ailleurs détruite à Chapecó. Depuis, il a été sélectionné peu de fois et n'a pas fait partie des groupes pour la Coupe du monde 2010 et 2014. Au total, il a marqué 33 buts en 97 sélections.
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Hormis le fait d'être un joueur de football, Ronaldinho a lancé sa propre ligne de vêtement depuis mai 2013 appelé R[ONE] seulement en ventes dans le quartier de Lourdes à Belo Horizonte. On peut y acheter des chemises décontractés, des bonnets ou encore des chapeaux[6]. Il s'est également lancé dans la musique en apparaissant sur Vai na fé de Edcity et sur Joga o copo pro alto de DJ Dennis qui ont tous les deux atteint plus d'un million de vues sur YouTube[7],[8]. Par la suite, il a aussi lancé deux jeux vidéo à son effigie nommés Soccer 10 et Ronaldinho Super Dash[9],[10].
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Sans club professionnel depuis 2015, il prend officiellement sa retraite le 16 janvier 2018 après avoir enchainé plusieurs contrats de quelques matches pour diverses équipes dans le monde et joué pour une équipe de futsal dans le championnat indien.
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Benjamin des 3 enfants de João da Silva Moreira et de Dona Miguelina, Ronaldo de Assis Moreira dit « Ronaldinho » est né le 21 mars 1980 à l'hôpital universitaire de São Lucas[11] à Porto Alegre (RS), au Brésil. Il est issu d'une famille modeste dont le père – qui fut dans les années 1970 un milieu offensif de bon niveau évoluant au club amateur local, le Cruzeiro – exerce le métier de soudeur et arrondit ses fins de mois en surveillant les voitures du parking du Gremio Porto Alegre[12]. Le père de Ronaldinho l'emmène dès son plus jeune âge hors des entraînements et lui fait faire coups francs, corners, penalties et tout ce qui peut faire évoluer son fils. En 1988, alors que « Ronnie » n'a que 8 ans, son père meurt et Roberto Assis, l'aîné de la famille, devient le modèle de Ronaldinho, comme il le déclare plus tard : « Mon frère est un vrai héros pour moi. C'est un exemple, que ce soit en tant que père, frère ou footballeur »[13].
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Roberto Assis est un grand espoir de son club et c'est ainsi que Ronaldinho grandit dans l'univers du foot au cœur du quartier de Vila Nova, et commence à suivre les traces de son frère. Partagé entre l’école et le sport, Ronaldinho entre au collège Alberto Torres de Vila Nova à 6 ans, avant de déménager avec sa famille et d’entrer au collège (école de foot) Langendonck[11] de Porto Alegre en 1987[14]. Sa passion pour le jeu est déjà compulsive. Et quand ses amis n’en peuvent plus, il trouve en son chien Bombon un partenaire d’entraînement infatigable qu’il dribble aussi bien dans le jardin familial qu’à l’intérieur de la maison, au milieu des meubles. En 1991, alors âgé de 11 ans, Ronaldinho rejoint Belo Horizonte pour un tournoi. Deux ans plus tard, à l'âge de 13 ans, il part au FC Sion (Suisse) marchant dans les pas de son grand frère. Il ne jouera que quelques matchs dans la sélection junior du FC Sion avant de retourner au Brésil, 1 an et demi après son arrivée dans la capitale valaisanne. En 1995, il connaît ses premières convocations dans la sélection des jeunes de Grêmio.[réf. nécessaire]
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Ronaldo, déjà surnommé Ronaldinho à cette époque-là par ses coéquipiers en raison de sa petite taille, rentre dans le club local du Grêmio FBPA à l'âge de 7 ans. Il fait ses preuves, notamment à l'âge de 13 ans quand il marque 23 buts pour son équipe dans un seul et même match[15]. En 1997, l'adolescent remporte le championnat du monde des moins de 17 ans avec l'équipe nationale en Égypte. Le PSV Eindhoven propose six millions de dollars pour l'attaquant fluet mais Gremio refuse. Il rentre alors dans l'effectif professionnel[16].
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Si les années 1997 et 1998 traduisent l'entrée de ce jeune joueur prometteur en compétition, l'année 1999 est l'année de la confirmation. Celso Roth, nouvel entraîneur du Grêmio, le titularise dès le début du championnat du Rio Grande do Sul. Le futur Ronnie ne trahit pas la confiance de son entraîneur puisqu'il termine meilleur buteur de l'épreuve avec 15 réalisations en 14 rencontres[17] et inscrit l'unique but lors de la finale d'appui du championnat entre le Grêmio et l'Internacional (1-0, 0-2, 0-1). Il gagne ainsi son premier trophée et reçoit une nouvelle fois des offres dont celles du Real Madrid en 1999, de l'Inter Milan et également du FC Barcelone.
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En 2000, « Ronnie » inscrit 39 buts en 43 matchs avec son club[16].
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Le 22 décembre 2000, il signe, sous secret, un pré-contrat qui le lie au Paris Saint-Germain. C'est le début de l'affaire PSG. Aussitôt que l'existence d'un document engageant le Brésilien envers le PSG est connue par son club, José Alberto Machado Guerreiro, président du club à cette époque, négocie le nouveau contrat de son joueur vedette. Il rend publique une offre qui prévoit pour l'intéressé une prolongation de deux ans avec un salaire mensuel de 150 000 euros la première année et de 413 000 euros l'année suivante. Malgré cette offre, le 17 janvier 2001, le Paris Saint-Germain informe que le jeune international brésilien du Grêmio s'est engagé en faveur du PSG pour une durée de 5 ans, à compter de la saison 2001-2002. Conséquence : son club monte une campagne anti-parisienne et distribue des brassards noirs à ses supporters. Frère et agent de Ronaldinho, Roberto Assis est présenté comme un traître tandis que Ronaldinho est sifflé par le public jusqu'à la fin de l'année.
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L'intervention de la justice brésilienne n'y change rien, le 15 février 2001, c'est la fin officielle du contrat de Ronaldinho avec le Grêmio. Ronaldinho est prêt à s'envoler pour Paris.
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Le mardi 10 avril 2001, Ronaldinho débarque à Paris accompagné de son frère-agent et de son conseiller. Son contrat de cinq ans ne prend effet qu'au 1er juillet 2001 mais le joueur vient prendre ses repères. Le premier jour est consacré à un déjeuner avec Luis Fernandez et Laurent Perpère, une visite du Parc des Princes et une interview pour le site internet du PSG. Le lendemain, le Brésilien passe sa visite médicale puis est l'invité de Nulle part ailleurs sur Canal + avant de dîner avec ses compatriotes Vampeta et Christian. Le jeudi, il découvre le Camp des Loges et ses futurs coéquipiers avant de se rendre au siège de Nike.[réf. nécessaire] Il s'en retourne ensuite au Brésil pour revenir en mai, alors que Grêmio réclame toujours 38 M$ devant la justice[16].
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Il se contentera de s'entrainer sans pouvoir jouer jusqu'à la fin de la saison et fera finalement son grand bain pour la deuxième journée de la saison 2001-2002 contre Auxerre, match qui attire énormément de journalistes[18]. Sur la pelouse de l'Abbé-Deschamps, il entre à l'heure de jeu en remplaçant José Aloisio. Le 14 octobre 2001, après avoir remplacé Cristóbal, il marque son premier but contre Lyon, sur penalty (2-2). Composée de joueurs tels que Gabriel Heinze, Mikel Arteta, Jay-Jay Okocha ou Nicolas Anelka, l'équipe parisienne ne manque pas de qualités, mais les résultats restent moyens. Après six mois d'adaptation, Ronaldinho s'impose comme le joueur majeur de son équipe mais le PSG ne termine qu'à la 4e place du championnat et se fait sortir en seizièmes de finale de la coupe UEFA par les Glasgow Rangers.
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De retour d'une coupe du monde victorieuse et auréolé d'un statut de star, la saison 2002-2003 est marquée par le conflit qui l'oppose à son entraîneur Luis Fernandez, celui-ci n'hésitant pas à le laisser sur le banc de touche à plusieurs reprises[19]. Sur le terrain, les performances de l'équipe sont encore en deçà des attentes avec une 11e place en championnat et une nouvelle élimination précoce en coupe UEFA.
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Malgré son talent hors norme, Ronaldinho ne parviendra pas à ajouter de ligne au palmarès du club de la capitale, échouant notamment en finale de la coupe de France (défaite 2-1 contre Auxerre en 2003). Ses performances lumineuses, comme son match contre l'OM au Vélodrome[20], attirent alors les plus grands clubs européens (il est notamment convoité par Manchester United[21]).
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Quelques années après son passage dans la capitale, il revient sur ses deux années au PSG : « J’ai passé de très bons moments avec le PSG. Mais là-bas, parfois, j’ignorais totalement jusqu’au dernier moment si j’allais jouer. C’est comme ça… je ne regrette pas d’avoir joué à Paris. J’y ai quand même appris des choses car Paris est un bon club. Passer par le PSG m’a aidé à atteindre mon niveau actuel. D’ailleurs, je suis reconnaissant et je remercie encore les gens que j’ai connus là-bas. »[réf. nécessaire]
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Au lendemain du cinquième titre mondial conquis de haute lutte par le Brésil, le jeune joueur retourne à Paris, mais pour une saison seulement. On l'annonce ensuite au Real Madrid et à Manchester United, mais c'est finalement le FC Barcelone qui obtient sa signature, non sans avoir dû débourser la somme record de 27 millions d'euros[N 1]. On attribue généralement la venue de Ronaldinho au Barça à l'amitié du joueur avec le dirigeant du club Sandro Rosell.
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Le nouveau champion du monde arrive en Catalogne juste à temps pour commencer la saison 2003-2004 durant laquelle il marque son premier but contre le Séville FC d'une frappe de 30 m transversale rentrante après un slalom dans la défense adverse. Pour l'anecdote le coup d'envoi de ce match a été donné à 0 h 05 le 2 septembre 2003 en raison d'un problème d'internationaux non disponibles pour les clubs concernés avant cette date (ce sera d'ailleurs le seul match de l'histoire du football espagnol disputé à une heure aussi tardive). Sous son impulsion, le Barça retrouve des couleurs et termine à la deuxième place du championnat, mais échoue en huitièmes de finale de la coupe UEFA contre le Celtic Glasgow. La même année, Ronaldinho est désigné Meilleur footballeur de l'année FIFA et meilleur joueur de la Liga où il a inscrit 15 buts au cours de la saison.
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Très vite, il succède dans le cœur des supporters blaugranas à ses prédécesseurs tels que : Romário, Rivaldo et Ronaldo. Il jouit d'une popularité qui dépasse désormais le cadre du football comme en témoignent ses nombreux contrats publicitaires (Nike lui offre notamment des chaussures en or 24 carats)[22].
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La saison suivante, il se forge un véritable statut de héros auprès des supporters locaux en inscrivant neuf buts en Liga et surtout, en adressant de nombreuses passes décisives à ses partenaires. Au sommet de son art, Ronaldinho mène le club catalan vers son 17e titre national, le premier depuis 1999. Ronaldinho est sacré Meilleur joueur de la Ligue des champions. C'est durant cette saison qu'il offre son premier but en professionnel au futur prodige Lionel Messi, face à Albacete, d'un subtil ballon piqué au-dessus de la défense.
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Lors de la saison 2005-2006, 19 novembre 2005 à Madrid, le Clásico de la 12e journée de Liga entre le Real et le Barça tourne à la démonstration en faveur des blaugranas (0-3). Ronaldinho offre un récital technique et éclabousse la rencontre de son talent en inscrivant un doublé et en recevant les applaudissements du public madrilène, chose qui ne s'était pas produite depuis l'époque où Diego Maradona jouait au Barça (1982 à 1984).
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Cette saison 2005-2006 voit Ronaldinho remporter le Ballon d'or, considéré comme la récompense individuelle suprême pour un joueur. Insatiable de trophées, il remporte une nouvelle fois la Liga, où il inscrira 17 buts ainsi que la Ligue des champions où il marquera à 7 reprises. Sa saison est cependant contrastée par la piètre prestation qu'il offre durant le mondial en Allemagne. Au cours de ces trois premières années passées à Barcelone, Ronaldinho est considéré par beaucoup d'amateurs et de professionnels du ballon rond comme le meilleur joueur du monde (2003 à 2006).[réf. nécessaire]
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La saison 2006-2007 est plus mitigée en club mais Ronaldinho est exceptionnel durant cette saison. Malgré ses 21 buts en Liga(un record durant son passage au Barça), quelques très bonnes prestations et quelques gestes exceptionnels dont il a le secret, Le Barça termine 2e du championnat et est éliminé dès les 1/8 de finale de la Ligue des Champions.
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Dans le même temps, il devient père d'un garçon, João[23], né le 25 février 2005, qu'il a eu avec Janaina Nattielle Viana Mendes, ancienne danseuse du Domingão do Faustão.
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En janvier 2007, Ronaldinho est devenu citoyen espagnol[24]. À l'automne 2007, Chelsea propose 70 M€ au FC Barcelone pour l'enrôler.
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Pendant la saison 2007-2008, Ronaldinho est méconnaissable, critiqué pour un rendement en nette baisse, une condition physique insuffisante ainsi que de nombreuses sorties nocturnes. Ronaldinho n'a plus la même influence sur le jeu du Barça, Lionel Messi s'affirmant comme le nouveau prodige et meneur de jeu de l'équipe. Les (supposées) blessures à répétition, à cause d'une hygiène de vie non compatible avec le métier d'athlète de haut niveau et les mauvais rapports avec l'entraîneur Frank Rijkaard ainsi qu'une partie de l'équipe le conduisent à être écarté du groupe. Il perd aussi le soutien de la plupart des supporters, et son avenir au Barça est alors compromis.[réf. nécessaire]
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Début avril, il souffre d'une blessure musculaire qui le prive du reste de la saison. Il est alors presque acquis qu'on ne reverra plus le Brésilien sous les couleurs de Barcelone ; de nombreuses rumeurs l'annoncent partant pour le Milan AC, la Juventus, l'Inter ou Chelsea FC[25]. Cependant, sa carrière prend un tournant inquiétant lorsque, après avoir passé des tests physiques au sein du FC Barcelone pour arranger un transfert vers Milan, les médecins le déclarent inapte à jouer au football. Dès lors, le Milan AC est refroidi et cesse de manifester tout intérêt.
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Finalement, le 15 juillet 2008, après 207 matchs et 110 buts sous le maillot blaugrana, Ronnie signe un contrat de trois ans avec les rossoneri, il rejoint ainsi ses compatriotes Kaká et Pato.
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Ronaldinho quitte l'Espagne pour l'Italie en rejoignant le Milan AC le 15 juillet 2008[26]. C'est une occasion pour l'ancien Ballon d'or de retrouver son niveau et de relancer sa carrière sous les ordres de Carlo Ancelotti. Il joue son premier match sous le maillot milanais le 31 août 2008, lors de la première journée de la saison 2008-2009 face au Bologne FC. Son équipe s'incline par deux buts à un ce jour-là mais il se distingue en délivrant une passe décisive à Massimo Ambrosini sur le seul but des siens[27]. Ronaldinho inscrit son premier but le 28 septembre 2008, lors d'un match important puisqu'il s'agit du Derby de la Madonnina face au grand rival de l'Inter Milan. Il donne la victoire à son équipe en marquant le seul but du match, de la tête sur un centre de son compatriote Kaká[28].
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Sa première saison sera une déception pour le Brésilien où il ne marquera que 8 buts en 28 matchs de Série A et ne parviendra pas à empêcher le grand rival du Milan, l'Inter, de remporter un nouveau titre de champion.
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À la suite du départ de Kaká pour le Real Madrid, Ronaldinho promet de jouer un rôle plus important et de retrouver un niveau de jeu plus convenable. Son début de saison sera néanmoins difficile. Mais il retrouve peu à peu ses sensations marquant notamment des buts importants en Ligue des champions face au Real Madrid et au FC Zurich. Ronaldinho est de retour au premier plan, après deux saisons décevantes et après avoir subi de nombreuses critiques au sujet de sa vie nocturne. Transparent lors de sa dernière saison avec Barcelone, intermittent durant sa première année à San Siro, le milieu gauche redevient déterminant lors de cette seconde saison en Lombardie. Passeur, buteur, influent dans le jeu de son équipe, Ronaldinho semble renaître. Le 12 octobre 2009, il reçoit le Golden Football Award, trophée récompensant un joueur de plus de 29 ans pour l'ensemble de sa carrière. Il finira l'année 2009 en trombe par un doublé face à la Juventus (victoire 3-0). Début 2010 commence également de fort belle manière puisque lors de la 20e journée de Serie A, il inscrit contre Sienne son premier triplé en Italie, il offre une nouvelle victoire du Milan AC (4-0). Auteur d’une prestation de grande qualité, le Brésilien a démontré l’étendue de son talent : un pénalty, une tête sur corner et une frappe puissante en pleine lucarne. À cette efficacité, il ajoute toujours ses fameux dribbles chaloupés, crochets courts et passement de jambes, qui régalent San Siro. Avec 6 buts sur les trois derniers matchs, Ronnie rend la confiance accordée par son nouvel entraineur et compatriote Leonardo.
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Le 16 février 2010 lors du match de Ligue des champions contre Manchester United, Ronnie émerveille de nouveau grâce à de nombreux gestes techniques tout au cours du match ; dès la 3e minute après un coup franc de David Beckham et un dégagement raté de Patrice Évra, Ronaldinho démarqué reprend du droit et inscrit le 1-0 pour le Milan AC. Bien que les Red Devils prennent le dessus ensuite par trois buts, il permet de réduire la marque en fin de match grâce à une passe décisive pour Clarence Seedorf qui reprend d'une madjer (score final 2-3). Pour sa fin de saison Ronaldinho confirme son retour au plus haut niveau et émerveille encore avec des gestes de grande classe, notamment une talonnade destinée à Ambrosini et qui conduira à un but de Pato. Le brésilien finira la saison meilleur passeur de Série A, avec 14 unités.
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Toutefois, et malgré ses bonnes performances, Ronaldinho ne sera pas retenu dans la Seleçao pour la coupe du monde sud-africaine.
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L’incroyable dribbleur, qui s’est mué en passeur de génie avec le temps, reste une star mondiale. Son aura médiatique et son potentiel d’un point de vue commercial continuent d’attirer les clubs. Âgé de 29 ans, Ronaldinho apparait loin d’être fini pour le football. Lors du mercato estival de nombreuses rumeurs l'envoient au Brésil et aux États-Unis mais le propriétaire de l'AC Milan, Silvio Berlusconi a cependant démenti la possibilité de l'éventuel transfert du Brésilien[29].
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Avec une joie et un niveau retrouvé Ronnie entame la saison comme il a fini la précédente en distillant toujours ses caviars qui régalent ses nouveaux coéquipiers Ibrahimović et Robinho. Le 15 septembre 2010, au lendemain du match de l'AC Milan contre Auxerre à San Siro, et après avoir été à l'origine des deux buts de son nouveau coéquipier le suédois Ibrahimović, Ronaldinho déclare qu'il a retrouvé son niveau du temps où il jouait au FC Barcelone. Auteur de matches de bonnes factures, il assistera néanmoins impuissant au naufrage en Champions League face au Real Madrid de Cristiano Ronaldo. Toutefois, son niveau retrouvé est récompensé par une sélection dans la liste de Mano Menezes pour affronter l'Argentine le 17 novembre. Malheureusement, Ronnie retombe vite dans ses travers. Il est découvert à la sortie d'une boîte de nuit, et il témoigne d'un manque d'implication, pointé du doigt par son entraineur. À cause de prestations fantomatiques sur les pelouses de série A, le brésilien doit se contenter de bouts de matchs, et il perd son statut de titulaire au profit de son compatriote Robinho. Un départ au mercato d'hiver est de plus en plus avancé et se confirme avec en point d'orgue, un départ de Ronaldinho pour le Brésil lors du stage hivernal du Milan AC.
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Après différentes rumeurs indiquant que Ronaldinho signera au Los Angeles Galaxy, au Corinthians mais aussi au Blackburn Rovers, il signera finalement un contrat de trois ans et demi avec le club brésilien de Flamengo sous l'accueil de 20 000 supporters brésiliens lors de sa présentation officielle. Ronaldinho retourne jouer dans son pays en espérant être présent dans la sélection brésilienne pour la Coupe du monde 2014 qui se déroulera au Brésil. Il marque son premier but contre Boavista lors de la finale la première phase de la Coupe Guanabara et marquera également un magnifique coup franc de 25 mètres contre cette même équipe en finale, pour finalement remporter cette coupe. Il gagnera également la Coupe Rio contre Fluminense. Lors du choc face à Santos, il marque un triplé permettant à son équipe, alors menée, de l'emporter 5-4. Le 25 août 2011, Ronaldinho qualifie Flamengo, pour la première fois de son histoire, en 8e de finale de la Copa Sudamericana, équivalent sud-américain de la Ligue Europa, en marquant l'unique but du match face à l'Atlético Paranaense. Le 31 mai 2012, Ronaldinho résilie son contrat avec Flamengo à la suite des nombreux retards de salaire dus par le club carioca[30].
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Une semaine après la résiliation de son contrat à Flamengo, et alors que des rumeurs l'envoyaient au Qatar ou en Chine, Ronaldinho reste dans sa ville natale et rejoint Belo Horizonte au club de l'Atlético Mineiro, le 4 juin 2012[31]. Selon le site Lancenet, Ronaldinho toucherait un salaire de 300 000 reales par an (116 000 euros), soit quatre fois moins qu'à Flamengo. L'avocate du joueur vedette, passée par le PSG, Barcelone et le Milan AC, avait annoncé qu'à la suite d'une décision de justice, Ronaldinho allait pouvoir quitter Flamengo, alors que le club de Rio de Janeiro doit 40 millions de reales (16 millions d'euros) à l'attaquant. Flamengo a annoncé vouloir faire appel[32].
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Dès ses premiers matchs, il s'affirme comme le leader de l'équipe. Numéro 49 floqué au dos, il retrouve peu à peu son niveau, est replacé au centre et enchaîne les caviars et les buts. Il marquera très vite son premier but sur penalty contre Náutico, match qu'il gagnera 5-1 avec son équipe[33]. Quelques mois plus tard, il inscrit un but de génie lors du derby du Minas Gerais contre Cruzeiro : depuis le milieu de terrain, il efface deux défenseurs et, arrivé devant les buts, trompe le gardien d'un tir en direction du second poteau[34]. Lors de la victoire 6-0 de son équipe face à Figueirense, il inscrit un triplé et offre deux passes décisives, démontrant ainsi qu'il est toujours en forme. Durant ce match, Ronnie fond en larmes pour son beau-père mort quelques heures plus tôt[35].
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Il enchaîne les matchs et découvre la Copa Libertadores sous le maillot de l'Atlético Mineiro. Son premier match contre São Paulo le 13 février 2013 se conclut sur une victoire 2-1 grâce à un Ronaldinho des grands soirs qui offre deux passes décisives pour commencer cette coupe de la plus belle des manières[36]. Il inscrit son premier but dans la compétition le 7 mars 2013 contre The Strongest[37]. Ronaldinho finit son parcours avec l'Atlético Mineiro contre le Club Olimpia le 24 juillet 2013 sur une victoire. Au terme de la séance de tirs au but (4-3) lors du match retour qu'il gagne 2-0 après avoir perdu le match aller sur le même score il décroche le titre[38], et enrichit son riche palmarès[39].
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Début octobre 2013, Ronaldinho se blesse, son indisponibilité est estimée à trois mois et risque de lui faire rater la Coupe du monde des clubs[40]. Afin de récupérer au plus vite, Ronaldinho et l'Atlético Mineiro ont décidé de faire appel à un spécialiste de l'acupuncture[41]. À noter qu'un site sous le nom de VoltaRonaldinho fut créé pour que les supporters puissent lui apporter leur soutien[42]. Il fait finalement son retour début décembre et signe un doublé, dont un coup-franc, contre Vitória lors de la dernière journée du championnat, soit trois jours seulement avant le début de la Coupe du monde des clubs[43]. Son club finit malheureusement 3e de cette compétition mais Ronaldinho a pu s'illustrer en marquant deux coups-francs en deux matches mais également un carton rouge lors de la dernière rencontre[44],[45].
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Début janvier, alors que tous les médias l'annonçait du côté de Beşiktaş, il prolonge finalement avec l'Atlético Mineiro pour une année supplémentaire[46],[47]. Cependant, sa première moitié de saison est insatisfaisante et le nouvel entraîneur, Levir Culpi, n'hésite pas à le mettre sur le banc[48],[49]. Par la suite, il gagne tout de même la Recopa Sudamericana (1-0 ; 4-3)[50].
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Le 6 septembre 2014, le club du Querétaro FC annonce que Ronaldinho s'est engagé pour deux années[51]. Il inscrit son premier but avec son nouveau club lors de sa deuxième titularisation, le 22 septembre 2014 face au Deportivo Guadalajara. Querétaro s'impose par quatre buts à un ce jour-là[52].. Lors du Tournoi de clôture du championnat du Mexique de football 2015, Ronaldinho est le plus souvent remplaçant. Lors de la quatorzième journée, il inscrit ses deux premiers buts du Tournoi contre le Club América à l'Estadio Azteca[53]. À la suite de ce doublé, il reçoit une ovation de la part du public[54]. Le 20 juin 2015, il résilie son contrat avec le club mexicain[55].
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Le 12 juillet 2015, libre de tout contrat, Ronaldinho signe un contrat de 17 mois avec Fluminense[56],[57]. Ce transfert est une surprise car le Brésilien était annoncé aux côtés de Samuel Eto'o, son ancien coéquipier à Barcelone, au club turc d'Antalyaspor[58]. Le 29 septembre de la même année, Ronaldinho résilie son contrat en accord avec le club[59].
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Le 29 janvier 2016, Ronaldinho se fait remarquer en disputant un match avec le club équatorien de Barcelona Sporting Club, au cours duquel il dédicace le carton jaune de l'arbitre[60]. Les semaines suivantes, Ronaldinho enchaîne les contrats de quelques matches, avec notamment Las Vegas FC ou encore Montevideo. Mi-2016, il s'engage dans un club de futsal indien dans un championnat qui accueille entre autres Ryan Giggs, Paul Scholes ou encore Hernan Crespo.
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Ronaldinho est nommé en février 2017 ambassadeur du FC Barcelone[61].
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Le 28 avril 2017, Ronaldinho participe a un Clasico des légendes avec son ex-coéquipier Ludovic Giuly et le Barça s'impose 3-2 avec 3 passes décisives du Brésilien.
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En mars 1995, le garçon de 15 ans est convoqué à Rio de Janeiro afin de s'envoler pour Glasgow et Londres, pour jouer avec la sélection jeunes de la Seleçao. En 1997, l'adolescent remporte le championnat du monde des moins de 17 ans avec l'équipe nationale en Égypte[16].
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Ronaldinho fait ses débuts en équipe du Brésil A le 26 juin 1999 contre la Lettonie (3-0). Il inscrit son premier but international le 24 juillet contre l'Allemagne (4-0) et remporte la Copa América 1999, au cours de laquelle il marque un but face au Venezuela. Finaliste de la Coupe des confédérations la même année qu'il termine co-meilleur buteur avec six unités, le jeune attaquant enchaîne avec neuf réalisations en huit matchs avec la sélection olympique en janvier 2000[16].
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Les journalistes s'accordent sur le fait qu'il prend une part importante dans la qualification de son pays à la Coupe du monde de football de 2002.[réf. nécessaire] Durant la compétition, il livre d'excellentes prestations. Contre la Chine, il inscrit un but et il est élu homme du match. En quart de finale contre l'Angleterre, il délivre une passe décisive à Rivaldo et marque sur un coup-franc lointain qui lobe David Seaman. Il est ensuite expulsé pour avoir marché sur le pied d'un adversaire. Il est de retour pour la finale que son équipe remporte face à l'Allemagne.
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En 2005, Ronaldinho remporte la Coupe des confédérations en inscrivant un but lors de la finale[62].
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Lors de la Coupe du monde de football de 2006, Ronaldinho fait l'expérience du haut et du bas. Il réalise une coupe du monde de piètre qualité, sans marquer de but ni pouvoir diriger le jeu brésilien, à tel point qu'il publie des excuses sur son site officiel[63]. À la suite de l'élimination du Brésil par la France, une statue représentant le joueur a été détruite par le feu[64].
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Il est sélectionné avec la Seleção pour jouer les JO 2008. Il y remporte la médaille de bronze.
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Malgré ses bonnes performances en club durant l'année 2010, Ronaldinho ne fait pas partie des 23 joueurs convoqués pour jouer le dernier match amical contre l'Irlande avant le mondial, ce qui déclenche une polémique à l'encontre du sélectionneur Dunga de la part des journalistes brésiliens. Finalement, lors de la présentation des 23 brésiliens appelés à défendre les couleurs brésiliennes en Afrique du Sud, Ronaldinho est absent.
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Il est en dernière minute retenu comme réserviste, mais n'est jamais apparu au mondial sud-africain. En septembre 2010, Ronaldinho ose ses premières critiques contre Dunga et affirme que sa mise à l'écart est « une injustice » et qu'il a fait, en Europe, « ce qu'aucun autre joueur brésilien n'a fait ».
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Finalement, après plus de dix-huit mois sans sélection, Ronaldinho a eu le plaisir de retrouver la Seleção lors d'un match amical le 17 novembre 2010 face à l'Argentine à Doha au Qatar. Cependant, Ronaldinho n'a pas été sélectionné lors des deux derniers match du Brésil contre la France et l'Écosse. Ronaldinho fait son retour dans la liste de Mano Menezes à l'occasion d'un match amical face au Ghana. Il a aussi joué le match aller et retour du Superclásico de las Américas, match aller dont le score restera nul et vierge. Le match retour sera remporté 2-0.
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À l'occasion de la première liste de Luiz Felipe Scolari le 22 janvier 2013, Ronaldinho est sélectionné pour jouer un match amical face à l'Angleterre le 6 février 2013[65],[66]. Sa carrière s'est officiellement terminé en janvier 2018, alors qu'il était sans club depuis 2015.
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En mai 2018, son mariage avec ses deux compagnes est annoncé[67].
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Cette information est par la suite démentie par le joueur lors d'une interview au journal brésilien Globo[68].
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Le 6 mars 2020, Ronaldinho et son frère sont menottés et arrêtés au Paraguay. Ils sont accusés par les autorités d'usage de faux document afin d'entrer sur le territoire. Durant son séjour au Paraguay, il remporte un tournoi de futsal organisé en prison et gagne le premier prix à savoir un cochon de 16 kg[69],[70],[71] Il est autorisé en avril à sortir de prison et à rejoindre une résidence surveillée, contre le versement d'une caution de 1,47 millions d'euros[72].
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La rapidité, l'inventivité[73], l'improvisation[74] et l'habileté sont les principales caractéristiques techniques de Ronaldinho. Sa position naturelle est celle d'ailier gauche, bien qu'il joue souvent au poste de milieu offensif voire d'avant-centre. Sa capacité à s'adapter à tous les différents postes a incité ses entraîneurs à faire de lui un électron libre sur le terrain[75].
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Ronaldinho est un grand technicien. Capable d'inventer un nouveau geste à chaque match, le Ballon d'or 2005 possède un jeu et une technique de dribble imprévisibles. Elástico, coup du sombrero, El regat, jongles, lob, double passement de jambes mais aussi, bicyclette, passes aveugles, passes de l'extérieur du pied, de surprenantes talonnades (de toutes sortes) ou même espaldinha, vaselina, des coups francs phénoménaux, des pelletées de passes décisives toutes plus étonnantes et déroutantes les unes que les autres, la panoplie de Ronaldinho est trop large pour permettre à l'adversaire d'anticiper et suscite de l'admiration et du bonheur auprès des amateurs et des professionnels du ballon rond[76],[77]. Il est considéré comme l'un des plus grands dribbleurs de tous les temps. Son jeu de tête reste quant à lui un de ses principaux points faibles.
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Alors qu'on le disait fini pour le football, l'AC Milan rachète Ronaldinho contre toute attente, pour la somme de 21M € alors qu'il était évalué à plus de 100 M d'euros deux années plus tôt.[réf. souhaitée]
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Ses débuts sont très difficiles, et il se fera surtout remarquer par son embonpoint et ses sorties nocturnes. Cependant, la Série A n'est pas réputée comme le championnat le plus rugueux pour rien. Il est sanctionné et recadré par son club, qui cherche à tout prix à le faire retrouver sa forme physique.
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La 2e saison de Ronaldinho marque le début de sa renaissance. Ayant retrouvé une condition physique plus décente, Ronaldinho prouve qu'il est toujours un excellent dribbleur et distille des tonnes de caviars à ses coéquipiers. Il inscrit également une douzaine de buts en championnat.
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Sa belle saison 2009/2010 lui vaut d'être toujours considéré par de nombreux professionnels comme étant l'un des meilleurs joueurs actuels. Il remporte même le Golden Football Award qui est dédié au meilleur joueur du monde des 10 dernières années.
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Lors de l’élection présidentielle brésilienne de 2018, il apporte son soutien au candidat d’extrême droite Jair Bolsonaro[78],[79]. En décembre 2017, les médias avaient fait état de sa volonté de se présenter aux élections sénatoriales sous l’étiquette du parti nationaliste Patriota[80].
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Depuis le 11 août 2006 : ambassadeur de bonne volonté des Nations unies, porte-parole de l'ONU pour le sport au service du développement et de la paix.
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Ronald Bilius Weasley, dit Ron Weasley [ʁɔn wizle][a] (en anglais : [rɒn ˈwiːzli][b]), est l'un des personnages principaux de la saga Harry Potter écrite par la romancière J. K. Rowling. Ron est le meilleur ami de Harry Potter et de Hermione Granger et il fait lui aussi partie de la maison Gryffondor à Poudlard.
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Le personnage est interprété par Rupert Grint au cinéma et par Paul Thornley dans la pièce de théâtre Harry Potter et l'enfant maudit (2016).
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Ron fait partie de la famille Weasley, une famille de sang-pur, qui réside au Terrier. Dans Harry Potter à l'école des sorciers, Ron rencontre Harry dans la gare de King's Cross, où il aide Harry à trouver l'entrée secrète de la gare du monde des sorciers. Harry et Ron s'installent dans le même compartiment du train Poudlard Express et font connaissance, posant les premières pierres de leur amitié : Ron est fasciné par le célèbre Harry Potter. C'est dans ce même compartiment qu'ils rencontrent tous deux Hermione Granger, qui leur paraît à première vue très antipathique mais qui devient par la suite leur amie, après qu'ils l'aient sauvée d'une dangereuse confrontation avec un troll adulte des montagnes[2].
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Ron joue un rôle crucial dans la quête de la pierre philosophale. Sa stratégie au jeu d'échecs version sorciers permet à Hermione et Harry de continuer et gagner la partie parmi les pièces animées et géantes qui composent l'échiquier. Au cours du jeu, Ron décide de sacrifier sa pièce et tombe évanoui après un violent choc[3]. Lors de la fête de fin d'année, le dernier dîner de l'année scolaire, Albus Dumbledore, le directeur de l'école, décerne cinquante points à Ron pour Gryffondor car c'était « la plus belle partie d'échecs qu'on ait jouée à Poudlard depuis de nombreuses années ». Cette récompense de dernière minute aide les Gryffondors à remporter la Coupe des quatre maisons (contre les Serpentards qui au début étaient en tête).
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Durant l'été de Harry Potter et la Chambre des secrets, Ron tente d'écrire à Harry plusieurs fois, mais il ne reçoit pas de réponse car Dobby l'elfe de maison intercepte ses lettres. De plus en plus inquiet, Ron décide finalement d'emprunter avec ses frères Fred et George la voiture volante de son père pour prendre des nouvelles de Harry dans la maison de son oncle et de sa tante[4]. Harry s'enfuit alors de chez lui et passe le mois d'août au domicile des Weasley, le Terrier.
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À la gare de King's Cross, Harry et Ron n'arrivent pas à traverser la barrière donnant accès au quai 9¾. Ron a l'idée d'utiliser la Ford Anglia volante de son père pour se rendre à Poudlard par ses propres moyens. Harry et lui mettent le plan à exécution, mais la voiture montre des signes de faiblesse à la fin du voyage et finit par s'écraser sur le Saule cogneur, dans le parc de l'école. Harry et Ron s'en sortent indemnes, mais la voiture disparaît dans la Forêt Interdite et la baguette magique de Ron se brise.
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Plus tard dans l'année, Ron et Harry utilisent la potion Polynectar pour prendre l'apparence des deux acolytes de Drago Malefoy, Crabbe (pour Ron) et Goyle (pour Harry), pour l'espionner et découvrir ce qu'il sait sur la chambre des secrets[5]. Dans leur recherche d'informations sur l'héritier de Serpentard, c'est Ron qui fournit le premier indice de l'identité de Tom Elvis Jedusor en se rappelant avoir vu ce nom sur un trophée décerné par Poudlard pour « Services spéciaux rendus à l'école »[6].
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Plus tard, Ron doit faire face à sa plus grande phobie, les araignées, en entrant dans la forêt interdite sur le conseil implicite de Hagrid. Harry et lui manquent de se faire dévorer par les acromentules géantes et sont finalement sauvés par la Ford Anglia, venue seule à leur secours[7]. Ron et Harry découvrent alors l'entrée de la chambre des secrets et y pénètrent dans l'espoir d'arriver à temps pour sauver Ginny Weasley, la sœur de Ron, qui a été enlevée et retenue dans la chambre. À cause de la baguette cassée de Ron, le plafond s'écroule et l'éboulis sépare Ron et Harry. Harry continue son chemin et réussit à sauver Ginny. Ron et lui reçoivent un prix pour services rendus à l'école[8].
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Dans Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban, quand le rat de Ron, Croûtard, disparaît, Ron accuse le nouveau chat de Hermione, Pattenrond, de l'avoir mangé. Ceci est cause d'une dispute de plusieurs mois entre les deux amis[9]. Ils finissent par se réconcilier lorsque Hermione frôle la dépression nerveuse en raison de sa surcharge scolaire et du stress engendré par le sort de l'hippogriffe Buck. L'animal fait en effet l'objet d'un procès après avoir blessé Drago Malefoy lors d'un cours de Soin aux créatures magiques. Ron propose à Hermione et Hagrid de les aider, mais leur défense échoue et l'animal est condamné à mort. Le jour de l'exécution de Buck, à laquelle sont venus assister les trois amis dans le parc de Poudlard, Croûtard s'enfuit[10]. Ron se lance alors à sa poursuite et, devant le Saule cogneur, est attrapé par un gros chien noir, le Sinistros. L'animal le traîne dans le tunnel qui prend son départ sous les racines de l'arbre[11].
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Harry et Hermione suivent à leur tour le tunnel et rejoignent ainsi la Cabane hurlante. Le chien noir se révèle être l'animagus Sirius Black, parrain de Harry échappé de la prison de sorciers Azkaban. Le professeur de Défense contre les forces du mal, Remus Lupin, arrive à son tour dans la cabane et jette un sort sur Croûtard, dévoilant qu'il s'agit en fait de Peter Pettigrow, animagus lui aussi, camouflé en rat depuis des années. Pettigrow, qui avait jusqu'à ce jour simulé sa mort grâce à son déguisement, nie avoir livré les parents de Harry à Voldemort devant les accusations de Lupin et Black. Après avoir refusé de croire Sirius et de lui confier son rat, Ron change d'avis en découvrant sa véritable identité. Pettigrow réussit à prendre la fuite lorsque les autres personnages le font sortir du Saule cogneur[12]. Ron, qui a été mordu par le chien noir (Sirius Black), est emmené à l'infirmerie et forcé d'y rester pendant que Harry et Hermione remontent le temps pour sauver Sirius Black et Buck[13]. À la fin du roman, Sirius envoie à Ron un petit hibou excité que Ginny baptise Coquecigrue.
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Durant l'été 1994, dans Harry Potter et la Coupe de feu, les Weasley invitent Harry et Hermione à la Coupe du monde de Quidditch. Ron est en admiration devant son champion de Quidditch préféré, Viktor Krum[14]. Il apprend un peu plus tard que ce même Krum, étudiant à l'école de sorciers Durmstrang, passera l'année scolaire à Poudlard à l'occasion du Tournoi des Trois Sorciers[15]. Le jour de la nomination des représentants des trois écoles pour le tournoi, Harry est mystérieusement choisi comme quatrième champion. Ron, comme nombre d'autres étudiants, le soupçonne d'avoir triché pour participer à la compétition et lui tourne le dos. D'après Hermione, c'est un signe de la jalousie latente de Ron envers la célébrité de son ami. La période de froid dure presque un mois, et la réconciliation survient lorsque Harry échappe à un dragon cracheur de feu durant la première tâche du tournoi : Ron reconnaît la dangerosité du tournoi et écarte l'idée que Harry ait pu se porter volontaire.
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À Noël, selon la tradition du Tournoi des Trois Sorciers, Poudlard organise un Bal de Noël. Ron et Harry sont paniqués à l'idée de devoir inviter une cavalière. Ron invite au dernier moment Hermione à l'accompagner au bal, mais, vexée et blessée par le fait qu'il l'invite seulement pour ne pas se présenter seul à la soirée (et pas parce qu'il veut vraiment passer la soirée avec elle), elle décline son invitation. Harry, après avoir invité Cho Chang sans succès, réussit à sauver son honneur et celui de son ami en convainquant Parvati et Padma Patil de les accompagner au bal. Padma ne semble pas enchantée de la mauvaise humeur de Ron et de sa robe miteuse. En apercevant Hermione aux bras de Victor Krum, le champion de Quidditch, Ron déborde de jalousie et va jusqu'à accuser son amie de « fraterniser avec l'ennemi »[16]. Même devant les reproches d'Hermione, qui laisse entendre qu'il aurait dû penser à elle en premier et non comme solution par défaut, Ron continue d'ignorer ou de nier les sentiments naissants qu'ils nourrissent l'un pour l'autre. Hermione, de son côté, montre également des signes de jalousie à l'égard de Fleur Delacour, étudiante de l'école Beauxbâtons, de qui Ron n'arrive pas à détacher les yeux[17].
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Pour les besoins de la deuxième tâche du tournoi, Ron est emmené et attaché au fond du lac de Poudlard, endormi par magie et devant attendre que Harry le secoure. On apprend ainsi que Ron représente la personne à laquelle Harry « tient le plus ». Harry réussit à sauver Ron, et ce dernier se moque gentiment de Harry pour l'avoir vraiment cru en danger[18].
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Pendant l'été 1995, dans Harry Potter et l'Ordre du Phénix, Ron est nommé préfet de Gryffondor, à la grande surprise de sa famille, de ses amis (en particulier Hermione, l'autre nouvelle préfète) et de lui-même[19]. Son frère, Percy, devenu distant et déconnecté de la famille, envoie un hibou à Ron pour le féliciter de son nouveau rôle et lui conseiller de couper les ponts avec Harry. Il lui suggère également de se ranger du côté de Dolores Ombrage, le nouveau professeur de défense contre les forces du mal de Poudlard[19], ce qui met Ron en colère. Il déchire la lettre sous les yeux de Harry.
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Ron montre explicitement son soutien et sa loyauté à son ami Harry lorsque ses camarades de classe laissent entendre que le récit de celui-ci au sujet du retour de Voldemort est un mensonge (allant parfois jusqu'à faire usage de son nouveau pouvoir de préfet pour les faire taire[20]). Bien qu'ils passent une grande partie de leur temps à se chamailler, Ron et Hermione forment un front uni pour épauler Harry. Ron soutient la proposition d'Hermione de créer une association d'étudiants dans laquelle Harry donnerait des cours pratiques de défense contre les forces du mal. Le professeur Ombrage a en effet interdit à ses élèves, sur ordre du Ministère de la Magie, de pratiquer la magie durant ses cours alors que Voldemort est revenu. Ron et ses amis fondent alors l'Armée de Dumbledore.
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Ron rejoint l'équipe de Quidditch de Gryffondor au poste de gardien de but, mais sa nervosité et son manque de confiance en soi altèrent ses capacités et son talent durant les matchs. Les élèves de Serpentard ont inventé une chanson moqueuse sur l'incapacité de Ron à protéger ses buts, arguant même que Serpentard pourrait gagner la Coupe de Quidditch grâce à lui. Mais Ron se reprend dans le dernier match de l'année et Gryffondor remporte la victoire.
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Ron vit mal le fait que Ginny, sa sœur benjamine, ait des aventures amoureuses.
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Lors de la visite de l'Armée de Dumbledore au Département des mystères, Ron combat les mangemorts aux côtés de Harry, Hermione, Ginny, Luna Lovegood et Neville Londubat. Il est blessé au cours de l'expédition par des sortes de cerveaux qui lui font plus ou moins perdre le sens des réalités, mais guérit rapidement.
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Dans Harry Potter et le Prince de sang-mêlé, Harry, nouveau capitaine de l'équipe de Quidditch de Gryffondor, choisit Ron pour occuper le poste de gardien en écartant Cormac McLaggen, aussi talentueux mais manquant d'esprit d'équipe[21]. Au cours des matchs, son jeu est inégal et repose majoritairement sur son humeur du jour, ses émotions et sa confiance en soi. Ainsi, ses performances sont très mauvaises lorsqu'il est fou de jalousie mais il se montre un excellent gardien lorsqu'il croit avoir bu du Felix Felicis, une potion rendant chanceux, par une sorte d'effet placebo. Ce jour-là, il permet à Gryffondor de gagner le match.
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Ron attire l'attention de Lavande Brown, étudiante de Gryffondor. Il sort avec elle durant l'année scolaire, bien qu'il semble plus intéressé par son amie Hermione envers qui il manifeste régulièrement jalousie, inquiétude et mauvaise humeur inexpliquée. Hermione se venge en invitant Cormac McLaggen à la fête de Noël organisée par le professeur Slughorn[22]. Durant plusieurs mois, Ron et Hermione ne s'adressent pas la parole. Il ne semble pas satisfait de sa relation avec Lavande[23]. À l'occasion de son anniversaire, Ron mange accidentellement des chocolats empoisonnés par une potion d'amour. Après avoir été guéri par le professeur Slughorn, il avale accidentellement de l'hydromel empoisonné. Il est sauvé de peu par Harry à l'aide d'un bézoard (antidote à la plupart des poisons que l'on trouve dans l'estomac des chèvres). Son séjour à l'infirmerie et l'inquiétude ressentie par Hermione permettent leur réconciliation[24]. Ron en profite pour mettre un terme à ses relations avec Lavande. Il finit également par accepter la relation amoureuse entre sa sœur Ginny et Harry.
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Selon J.K. Rowling, Ron se montre très immature dans ce tome en comparaison de ses deux amis, et il doit apprendre à « mériter Hermione » en grandissant d'un point de vue émotionnel[25]. Tout au long du roman, la tension romantique entre les deux personnages est palpable. Parallèlement, Ron renforce son amitié avec Harry : leurs discussions sur les performances sportives de Ron, par exemple, ne tournent pas au conflit personnel.
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Au début de ce roman, Ron ne partage pas la conviction de Harry selon laquelle Drago Malefoy est devenu mangemort, mais change d'avis par la suite. Il est chargé par Harry de surveiller Drago et le professeur Rogue lorsqu'il s'absente de l'école avec Dumbledore. Il s'est également vu confier la fiole de Felix Felicis pour protéger les membres de l'Armée de Dumbledore durant la soirée[26], ce qui leur a permis d'éviter tous les sorts lancés à leur encontre durant l'attaque des Mangemorts. Après l'enterrement de Dumbledore, Ron et Hermione promettent à Harry de l'accompagner dans sa future quête des horcruxes, renonçant ainsi à finir leurs études à Poudlard[27].
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Dans Harry Potter et les Reliques de la Mort, Ron accompagne Harry et Hermione dans leur quête des Horcruxes. Il reste quelque temps au Terrier avec eux et insiste pour ne le quitter qu'après le mariage de Bill. Pour cacher son départ en voyage, Ron fait porter un vieux pyjama à la goule habitant son grenier et couche celle-ci dans son lit : déguisée en Ron, elle doit faire croire que celui-ci souffre d'« éclabouille », une maladie magique très contagieuse. Ainsi les mangemorts peuvent fouiller la maison des Weasley et laisser ceux-ci tranquilles.
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Ron lui-même se déguise en Reginal Cattermole lorsque le trio infiltre le ministère de la Magie pour récupérer le médaillon de Serpentard. Harry décide que chacun, dans le trio, doit porter le médaillon à tour de rôle afin d'en atténuer l'effet maléfique qui pervertit l'âme du porteur. Ron en semble beaucoup plus affecté que ses amis. Fragilisé par l'objet, frustré par le manque de confort dans leur voyage et par l'absence d'un plan concret pour la suite des évènements, Ron finit par abandonner ses amis. Il regrette toutefois immédiatement sa décision, mais ne parvient pas à briser les enchantements de protection placés par Hermione et se fait capturer par des rafleurs (des Mangemorts qui traquent les nés-Moldus et les étudiants absents de Poudlard sous le régime de Voldemort). Après s'en être tiré, il se réfugie un temps chez son frère Bill, à la Chaumière aux Coquillages, trop honteux de son attitude pour retourner chez ses parents au Terrier[28].
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Grâce à la voix d'Hermione, retransmise par le déluminateur que lui a légué Dumbledore, Ron parvient à localiser ses amis quelque temps plus tard. Il sauve alors la vie de Harry en le découvrant en train de se noyer dans un lac gelé, à la recherche de l'épée de Gryffondor, à cause du médaillon qui lui serre le cou. Son ami lui confie alors la tâche de détruire le médaillon. Torturé quelques instants par l'âme de Voldemort qui tente de profiter de ses points faibles (son amour encore secret mais très fort pour Hermione, son manque de confiance en soi au sein de sa fratrie et son impression d'être inutile), Ron finit par abattre l'épée sur le médaillon. Il retourne ensuite au campement où il finit par se réconcilier avec Hermione.
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Ron est une nouvelle fois mis à l'épreuve lorsque, le trio ayant été capturé par des rafleurs et amené au manoir des Malefoy, Hermione subit le sortilège Doloris de la main de Bellatrix Lestrange, tandis que Ron est horrifié et mort d'inquiétude pour elle. Ils sont sauvés quelques heures plus tard par Dobby, qui les aide à fuir. Après une mission dans la banque de Gringotts (où ils trouvent un horcruxe supplémentaire) et une fuite sur le dos d'un dragon, Ron et ses amis retournent à Poudlard pour trouver le dernier Horcruxe. Ron a l'idée, pour remplacer l'épée de Gryffondor qu'ils ont dû laisser au gobelin Gripsec, de se procurer du venin de Basilic en en récupérant les crocs dans la chambre des secrets. Il parvient à reproduire des sons en Fourchelang pour ouvrir la chambre, et laisse à Hermione le soin de briser la coupe.
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Au cours de la grande bataille qui prend place à Poudlard, Ron s'inquiète du sort des elfes de maison et émeut ainsi Hermione, qui saute dans ses bras pour lui donner un premier baiser. Troublé et à la fois très heureux, il continue tout de même à se battre vaillamment, assiste à la mort de son frère Fred, et cependant fait preuve d'un immense courage en lui tournant le dos pour continuer d'aider Harry. Il fait équipe avec Neville pour venir à bout de Fenrir Greyback, le loup-garou qui a mordu Lupin et Bill.
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Dix-neuf ans après la chute de Voldemort, Ron et Hermione ont deux enfants : Rose, qui va faire sa première rentrée scolaire à Poudlard, et son frère cadet Hugo[29]. Ron a également passé le permis de conduire moldu en lançant un sortilège de confusion à l'examinateur.
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Dans Harry Potter et l'Enfant maudit, Ron travaille d'abord au ministère de la Magie avec Harry comme Auror[réf. nécessaire] puis au magasin de farces-et-attrapes de son frère, George. Il est marié à Hermione Granger et ils ont eu une fille et un garçon, Rose et Hugo. Après la première remontée de temps d'Albus Potter et de Scorpius Malefoy, ceux-ci changent le passé ː Ron se retrouve ainsi marié avec Padma Patil, avec laquelle il a un fils nommé Panju. Après la deuxième remontée de temps d'Albus Potter et de Scorpius Malefoy, Ron se retrouve célibataire et recherché. En remontant encore une fois le temps, Ron, accompagné des autres personnages, piège Delphini, la fille de Voldemort. En revenant dans le présent, tout redevient normal : Ron est toujours marié avec Hermione Granger et retrouve ses enfants Rose et Hugo Weasley.
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J. K. Rowling présente Ron en ces termes : « un grand dadais avec de grands pieds, de grandes mains et des taches de rousseur. » Ron a des yeux bleus[30] et des cheveux roux, comme tous les membres de la famille Weasley, dépassant même en taille certains de ses frères plus âgés.
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Ron se montre sarcastique, passionné et susceptible. Il est très doué aux échecs, mais reste un élève moyen au sein de Poudlard. De tendance paresseuse, il a l'habitude de solliciter l'aide de son amie Hermione Granger pour l'aider à faire ses devoirs — ou même les rédiger à sa place. Au sein du trio de camarades, ses sarcasmes perpétuels servent souvent à ramener à la réalité Harry et Hermione lorsqu'ils se perdent dans des concepts ou des projets alambiqués.
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Il doit faire face durant son adolescence à un complexe d'infériorité : beaucoup de ses camarades ne le considèrent que comme le meilleur ami de Harry Potter et on lui a dit que sa mère, pendant sa grossesse, avait exprimé le désir d'avoir une fille. Étant le plus jeune garçon de la famille, ses performances scolaires sont sans cesse comparées à celles de ses frères. En réaction, Ron peut être plutôt ambitieux par certains côtés, et rêve de popularité et de succès. Il se montre en revanche honteux de la situation économique de sa famille, malgré la grande loyauté dont il fait part envers elle. Ce sentiment se traduit parfois par une jalousie à l'égard de Harry, bien plus fortuné que lui, même s'il semble mettre un point d'honneur à refuser tout argent venant de son ami.
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Comme beaucoup des membres de la famille Weasley, Ron se dispute souvent. Ce trait de caractère se manifeste particulièrement dans la relation qu'il entretient avec Hermione Granger, les prises de bec constituant presque leur unique moyen de communication. Tout comme elle, il ne semble pourtant pas y prêter une grande importance et se montre surpris quand une tierce personne tente d'apaiser la discussion.
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Ron a été traumatisé dans sa jeunesse quand Fred Weasley a changé son ours en peluche en araignée, provoquant chez lui une arachnophobie, dont le lecteur prend conscience dans Harry Potter et la Chambre des secrets lorsque Harry et lui sont confrontés à Aragog et sa famille.
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Ron hérite de la vieille baguette magique de Charlie Weasley, en bois de frêne et contenant un crin de licorne. Après une rencontre avec le saule cogneur (au début de Harry Potter et la Chambre des secrets), sa baguette est abîmée et ne tient que grâce à une maladroite réparation au ruban adhésif. Ses fonctions magiques sont alors irrémédiablement altérées, et il arrive souvent que la baguette renvoie les sorts à l'émetteur, émette des bruits bizarres ou fasse sortir des objets par le mauvais côté. Il obtient une nouvelle baguette au début de sa troisième année d'études.
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Ron montre d'impressionnantes capacités tactiques, comme en témoigne son don pour les échecs sorciers (la seule différence avec un jeu d'échecs normal étant que les pièces sont vivantes). Il est souvent dépeint comme le personnage le plus pragmatique du trio, bien plus calme et posé qu'Hermione. Les talents de Ron sont rarement évoqués, mais il a survécu, comme les autres membres de l'AD, à une violente confrontation avec les Mangemorts dans le tome 5. Dans le dernier tome, Ron perd sa baguette et utilise celle de Peter Pettigrow pour la remplacer. Ron gagne en maturité après s'être violemment disputé avec Harry. Faisant alors preuve de plus de talent et de motivation, il prend les rênes de la recherche des horcruxes menée par le trio.
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D'après J.K. Rowling, le patronus de Ron prend la forme d'un Jack Russell Terrier. Il s'agit d'un choix sentimental, l'écrivain possédant elle-même un chien de cette race[30].
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Ron, né le 1er mars 1980[31], est le sixième enfant d'Arthur et Molly Weasley et leur plus jeune fils. Son second prénom, Bilius, lui vient d'un oncle décédé mentionné dans les troisième et septième tomes. Ron a grandi dans la maison familiale surnommée « le Terrier », une maison délabrée de quatre étages, près du village de Loutry Ste Chaspoule dans le comté de Devon. Il a une petite sœur, Ginny, et cinq frères aînés : Bill, Charlie, Percy et les jumeaux Fred et George. Chacun d'eux a une personnalité différente, mais ils apparaissent tous plus sûrs d'eux, et à des degrés variés plus talentueux que lui. Tous les Weasley ont des cheveux roux vif et des taches de rousseur, et ils sont tous, à Poudlard, envoyés dans la maison Gryffondor.
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J.K. Rowling a décrit les Weasley comme une vieille famille au sang pur. Les Weasley sont relativement pauvres, et malgré la promotion qu'a obtenu le père de Ron au Ministère de la Magie, passant du Service des Détournements de l'Artisanat Moldu au Bureau de détection et de confiscation des faux sortilèges et objets de protection, leur situation financière reste difficile. Ron est particulièrement conscient, frustré et honteux des moyens modestes de sa famille[2]. Ses ennemis à Poudlard, dont Drago Malefoy et son père Lucius, exploitent souvent ce point faible et l'attaquent sur sa pauvreté. Mais dans le sixième livre, la situation se retourne quand le père de Ron est promu à un poste mieux rémunéré que celui de Lucius Malefoy au ministère, et que celui-ci est jeté en prison. La famille Weasley occupe une place très importante dans la saga et représente la famille « adoptive » de Harry Potter, et celle qu'il aurait aimé avoir.
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La famille Weasley possède beaucoup d'animaux tels que des hiboux (Errol, Hermès, Coquecigrue), un rat (Croûtard) et un boursouflet (Arnold). Une goule a également immigré dans leur grenier et un nombre impressionnant de Gnomes qu'ils doivent fréquemment chasser de leur jardin.
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Les Weasley sont liés à la famille Black, faisant partie des nombreux descendants de Phineas Nigellus Black, par l'intermédiaire de la mère d'Arthur, Cedrella Black.
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Arbre généalogique :
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J.K. Rowling a déclaré que Ron faisait partie des personnages qu'elle a inventés « le tout premier jour »[32]. Elle s'est inspirée de son meilleur ami des années de collège, Sean Harris (à qui Harry Potter et la chambre des secrets est dédié). Elle a clairement indiqué qu'elle n'a « jamais voulu recréer Sean grâce à Ron, mais créer Ron avec des traits de Sean »[33]. Comme Harris l'est pour Rowling, Ron est « toujours là » quand Harry a besoin de lui. Dans une entrevue avec Lindsey Fraser en 2000, Rowling déclare : « lorsque j'ai imaginé qu'une voiture venait sauver Harry et Ron Weasley pour les emporter jusqu'à Poudlard, vous pensez bien que ça ne pouvait pas être n'importe quelle guimbarde : il fallait que ce soit une Ford Anglia turquoise (comme celle de Sean). Harry est sauvé par cette voiture, tout comme elle m'a sauvée de l'ennui[34] ».
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Dans une interview, J.K. Rowling a décrit Ron comme amusant, mais insensible et immature : « Ron est très immature, et ça participe pour beaucoup à l'humour qui caractérise ce personnage[35]. »
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Le personnage de Ron correspond à beaucoup de stéréotypes associés aux individus servant de faire-valoir : c'est un personnage comique qui intervient souvent pour détendre l'atmosphère, se montre loyal envers le héros, ne possède pas les mêmes talents que Harry en termes de puissance magique. Ron est en général peu estimé, alors que la célébrité place son meilleur ami Harry au centre de toutes les attentions.
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Olivier Martret double Rupert Grint en français dans tous ces films. Xavier Dolan est sa voix québécoise.
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Ron a fait plusieurs apparitions dans les parodies de Harry Potter.
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L'école des sorciers (1997)
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La Chambre des secrets (1998)
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Le Prisonnier d'Azkaban (1999)
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La Coupe de feu (2000)
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L'Ordre du Phénix (2003)
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Le Prince de sang-mêlé (2005)
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Les Reliques de la Mort (2007)
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L'Enfant maudit (2016)
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Le badminton Écouter est un sport de raquette qui oppose soit deux joueurs (simples), soit deux paires (doubles), placés dans deux demi-terrains séparés par un filet. Les joueurs, appelés badistes, marquent des points en frappant un volant à l'aide d'une raquette afin de le faire tomber dans le terrain adverse. L'échange se termine dès que le volant touche le sol ou reste accroché dans le filet.
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Le volant est un projectile aux propriétés aérodynamiques uniques qui lui donnent une trajectoire très différente des balles utilisées dans la plupart des sports de raquette. En particulier, les plumes créent une traînée bien plus importante, causant une décélération plus rapide. Le vent ayant beaucoup d'influence sur cette trajectoire, car la masse d'un volant est généralement d'environ 5 grammes, le badminton est toujours pratiqué en intérieur.
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Depuis 1992, le badminton est un sport olympique qui se décline en 5 disciplines : simple hommes, simple dames, double hommes, double dames et double mixte.
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À haut niveau, il nécessite une excellente condition physique ainsi que de très bonnes qualités techniques et tactiques.
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C'est le sport de raquette le plus rapide du monde[1], il est fréquent de voir une douzaine d'échanges en double en moins de 10 secondes. Le record de vitesse pour un volant en compétition est détenu depuis le 11 janvier 2017 par Mads Pieler Kolding, joueur danois de double hommes, qui a frappé le volant à la vitesse de 426 km/h[2]. Le Malaisien Tan Boon Heong, également joueur de double hommes, a, pour sa part, propulsé un volant à 493 km/h en sortie de raquette en conditions optimales, établissant ainsi le record Guinness actuel, battant ainsi l'ancien record de 421 km/h qu'il avait également établi[3].
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Les ancêtres du badminton sont multiples. L'échange de volants frappés avec une partie du corps ou un instrument remonte à plus de deux millénaires en Chine[4]. Au Japon, on pratiquait le hanetsuki (en) vers la fin de l'époque médiévale. En Europe, l’un des ancêtres du badminton est le battledore and shuttlecock pratiqué en Angleterre dès le Moyen Âge, l’objectif du jeu étant de maintenir en l’air un shuttlecock (volant) à l’aide d’une battledore (raquette ou palette[5])[6]. On trouve des images du jeu de volant dans les peintures d'artistes du XVIIe siècle (voir par exemple La Fillette au Volant de Chardin).
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La pratique féminine du jeu de volant, ancêtre du badminton, remonte au moins au XVIIIe siècle, où des peintres comme Fragonard et Chardin ont témoigné de cette activité chez les jeunes filles de bonnes familles[7].
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Quant aux règles du badminton actuel, elles furent élaborées en 1873 : des officiers anglais revenus des Indes, se trouvant réunis dans le château du Duc de Beaufort à Badminton (ville anglaise du Gloucestershire), en vinrent à évoquer le jeu indien du « poona », qui se pratiquait avec une raquette et une balle légère. Ils se mirent alors en tête d’y jouer. Mais n’ayant pas de balle sous la main, ils décidèrent d’utiliser un bouchon de champagne, auquel ils attachèrent quelques plumes. Amusés et séduits par leur trouvaille, ils décidèrent de faire connaître ce jeu, sous le nom du château où il était né : Badminton[8],[9],[10]. Le nom commun badminton est donc un onomastisme. Quatre ans plus tard, les premières règles du jeu étaient publiées.
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Les premiers championnats s'organisent en France le 27 novembre 1908 à Dieppe (Seine-Maritime), plus vieille cité balnéaire de France et où beaucoup d'Anglais résident en villégiature[11].
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La première championne du monde officieuse est Elisabeth Thomson en 1900 lors du All England Championship. Les Internationaux de France sont marqués par C. Radeglia qui remporte l'épreuve à cinq reprises.
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En 1934, la fédération internationale de badminton (BWF) est créée.
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À partir de 1957, la meilleure équipe féminine est désignée par l'Uber Cup.
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Le comité olympique a décidé d’inscrire cette discipline aux Jeux olympiques de Barcelone en 1992, à la suite d’une démonstration à Séoul, quatre années auparavant. Le simple et double hommes, le simple et double dames ainsi que le double mixte sont les 5 épreuves présentées aux JO. Sa pratique en mixte est particulièrement reconnue au niveau Olympique[12].
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Avant 2006 et le passage aux sets de 21 points, les sets étaient en 11 points pour les femmes alors qu'ils étaient de 15 points pour les hommes[13]
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Actuellement, les meilleurs joueurs mondiaux sont originaires de Chine, d’Indonésie, de Corée, du Japon ou de Malaisie. En Europe, seulement deux pays rivalisent avec les Asiatiques : le Danemark principalement et l’Angleterre. En 2014, la France fonde ses espoirs sur les épreuves en mixte, catégorie où elle se sent la plus apte à rivaliser à un niveau international[14]. Depuis 2015, certains joueurs français (Brice Leverdez) parviennent à réaliser des grosses performances en simples, mais ne parviennent toujours pas à remporter de tournois majeurs.
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Le badminton aurait 100 millions de pratiquants sur la planète[réf. nécessaire].
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En France les femmes représentent 36,15 % du total des licenciés, et même 37,76 % des 15-24 ans en 2014[12]. La participation féminine est sensiblement plus élevée en badminton que dans les autres sports de raquette[15].
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Le badminton actuel se joue à deux ou à quatre à l'aide d'un volant que l'on doit faire passer d'un côté à l'autre du filet sans faire de fautes. Les règles du badminton sont établies par la fédération internationale de badminton[16],[17].
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Un match se joue au meilleur de 3 sets de 21 points chacun : le joueur ou l'équipe qui remporte 2 sets, gagne le match. Celui qui gagne un échange ajoute un point à son score.
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À 20-20, le set est prolongé : le camp qui mène avec 2 points d'écart remporte le set (exemple : 22-20, 28-26).
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À 29-29, c'est celui qui marque le 30e point qui remporte le set.
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Le joueur ou l'équipe gagnant un set sert en premier dans le set suivant.
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Ce système de comptage est valable pour les 5 disciplines du badminton : simple hommes, simple dames, double hommes, double dames et double mixte.
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Avant 2006, les matchs se jouaient en deux sets gagnants de 15 points ou 11 dans le cas du simple dames (SD). Un joueur ne pouvait marquer un point que sur son service.
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Pour les simples hommes et les doubles, à 14-14, le premier joueur/paire à atteindre 14 avait la possibilité de prolonger le set ou non. Le set non prolongé était joué en 15 points, le set prolongé en 17 points.
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Les simples dames se jouaient en 11 points avec possibilité de prolonger à 10-égalité jusqu'à 13.
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Lors de l’assemblée générale de la Fédération internationale de badminton en mai 2006, il a été décidé de mettre en place un nouveau système de comptage et de le tester pendant deux ans. Ce système a été entériné par l'assemblée générale de la BWF en août 2008.
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Avant le début du match, les joueurs / équipes font un tirage au sort, soit avec une pièce, soit avec un volant. L'équipe gagnante exerce son choix :
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L'équipe perdant le tirage au sort exerce son choix sur l'alternative.
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Pour tester un volant, le joueur doit effectuer un dégagement en frappe basse, le contact avec le volant se faisant au-dessus de la ligne de fond. Le volant doit être frappé dans une direction montante et parallèle aux lignes de côté. Un volant de vitesse réglementaire doit tomber à au moins 530 mm et au plus à 990 mm de l'autre ligne de fond, à l'intérieur du terrain. En compétition officielle, il n'est pas autorisé de "casser" les plumes du volant afin de le ralentir : les joueurs doivent s'adapter au volant fourni.
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+
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La Fédération Internationale de Badminton réglemente toutes les questions pouvant concerner les raquettes, le volant ou l'équipement ou tous prototypes utilisés pour la pratique du Badminton de façon à définir la conformité avec les spécifications. Une telle décision peut être prise à l'initiative de la Fédération ou à la demande d'un tiers ayant un intérêt réel reconnu, y compris un joueur, un officiel technique, un fabricant de matériel, ou une Fédération Nationale ou l'un de ses membres.
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Quand le score atteint 11 points la première fois dans le set, les joueurs bénéficient d’un arrêt de jeu de 60 secondes. Si aucun joueur (ou paire) ne souhaite s'interrompre, le jeu continue. Dans les grandes compétitions nationales ou internationales, il arrive que le Juge-Arbitre rende cet arrêt de jeu obligatoire (dans le cas des retransmissions télévisées).
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60 |
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Entre deux sets, cette interruption est de 120 secondes.
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Les joueurs changent de demi-terrain à la fin de chaque set, et au troisième set, lorsque le score atteint la première fois 11.
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Pendant ces interruptions, les joueurs peuvent s'hydrater, se restaurer et recevoir des conseils de leurs entraîneurs. Entre les échanges, quand le volant n’est pas en jeu et à condition de ne pas ralentir le match, le joueur peut également être conseillé par un coach, assis au bord du terrain au niveau de la ligne de fond de court.
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+
Avec les nouvelles règles, un joueur ne peut plus demander un temps mort de sa propre initiative.
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Un volant n'est pas en jeu lorsque :
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Toutes les lignes font partie de la zone qu'elles délimitent.
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Le terrain doit être un rectangle (dont les dimensions sont précisées dans la section sur le terrain) tracé avec des lignes d'une largeur de 40 mm.
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+
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+
En simple, les couloirs latéraux ne font pas partie du terrain.
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+
La zone de service est délimitée par :
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En double, les équipes s’affrontent sur la totalité du terrain, le couloir compte.
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La zone de service est délimitée par :
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+
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+
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+
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+
Limites du terrain en simple
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Limites du terrain en double
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+
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+
Zones de service en double
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+
Dans les catégories MiniBad (moins de 9 ans) et poussin (9-10 ans), les joueurs évoluent sur un terrain adapté, le même que les autres joueurs à la seule différence que le terrain s'arrête à la ligne externe au fond (au service et pendant le jeu en doubles également).
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+
À un score pair, le joueur se place sur le demi-terrain de droite pour servir; si le score est impair, il se place dans le demi-terrain de gauche.
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+
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+
Au début du set et chaque fois que le score du serveur est pair, le serveur sert à droite. Si le score du serveur est impair il sert à gauche.
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91 |
+
Le serveur doit toujours servir croisé. Si le serveur gagne l’échange, il marque le point et sert dans la zone alternative (à gauche s'il a servi à droite ou à droite s'il a servi à gauche). Si le receveur gagne l’échange, il marque un point et prend le service.
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93 |
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Contrairement aux anciennes règles, il n’y a plus qu’une seule main. Cela signifie que lorsqu’une équipe prend le service, il n’y a qu’un joueur qui sert. Si l’échange est perdu, il n'y a pas de second service mais le service revient à l’adversaire, ainsi qu'un point. En double, le serveur doit servir dans la zone de service diagonale adverse mais pas dans le couloir du fond de court, ce qui constituerait alors une faute, faisant perdre le service à l'équipe et le point reviendrait à l'équipe adverse.
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94 |
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95 |
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Au début du set et quand son score est pair, le serveur sert depuis la zone de droite. Quand le score du serveur est impair, il sert depuis la zone de gauche.
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Lorsque le camp du serveur gagne l’échange, celui-ci marque un point et le même serveur sert depuis l’autre zone de service.
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97 |
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Si c’est le camp du receveur qui gagne l’échange, c’est lui qui marque un point. Le camp du receveur devient serveur. Les positions (du côté gagnant et du côté perdant) restent alors inchangées.
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98 |
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Au service, le serveur n’a le droit qu’à un seul essai, et doit toujours servir en diagonale.
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100 |
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Il y a faute au service si le serveur manque le volant ou s’il ne respecte pas l'un des points suivants[16] :
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Il est à noter que, contrairement au tennis, il n’y a pas de let au service : on ne rejoue jamais un service (sauf en cas de litige), même si le volant a touché le filet.
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Il y a faute :
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Un let est annoncé par l'arbitre ou par un joueur pour stopper le jeu.
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Il y a « let » si :
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Lorsqu'un « let » se produit, le jeu depuis le dernier service ne compte pas et le joueur qui a servi en dernier, sert à nouveau.
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111 |
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L'arbitre ainsi que le juge-arbitre peuvent sanctionner la conduite d'un joueur ou d'une équipe pendant toute la durée d'un évènement sportif.
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Ces sanctions peuvent survenir pendant mais aussi en dehors du temps de match.
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Un joueur est sanctionné d'un avertissement s'il :
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Un carton rouge est délivré par l'accumulation de deux cartons jaunes mais aussi par la commission d'infractions jugées graves par le corps arbitral, notamment dans les cas suivants :
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En match, la délivrance du premier carton rouge compte comme une faute et entraine le gain pour l'équipe adverse d'un point.
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Un joueur sanctionné deux fois par un carton rouge dans une période de douze mois est interdit de toute compétition pendant deux mois.
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En cas d'infractions persistantes, le Juge-Arbitre peut décider de délivrer un carton noir au joueur ou l'équipe fautive. Il est synonyme de disqualification immédiate.
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En cas de disqualification, des poursuites disciplinaires sont engagées d’office.
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Un joueur ou une équipe disqualifiée l'est pour l'ensemble de la compétition.
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Pour jouer au badminton, il faut une raquette par joueur, un volant et un terrain équipé d'un filet.
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Les raquettes sont légères et mesurent environ 65 cm de long, la tête (tamis) mesure environ 20 cm de large. Il existe plusieurs formes de têtes (ovales ou isométriques) et plusieurs flexibilités. Le poids d’une raquette varie de 65 g pour les plus légères à plus de 100 g pour les raquettes métalliques avec une moyenne qui se situe entre 85 et 95 g.
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131 |
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Les raquettes se différencient donc par leur tête, leur flexibilité et leur équilibre, mais aussi par les matériaux utilisés pour leur construction.
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L'aluminium est utilisé pour les raquettes loisirs, à bas prix, qui ont l'inconvénient de ne pouvoir être recordées en cas de section.
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Le graphite (voire les nanotubes de carbone pour les raquettes de haut de gamme) est utilisé pour les raquettes de niveau supérieur ; ce matériau permet une plus grande flexibilité, et une plus grande légèreté.
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Il existe aussi des raquettes de badminton en bois.
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La raquette ne doit pas avoir d'accessoires attachés ni de protubérances, autres que ceux utilisés uniquement et exclusivement pour limiter ou éviter l'usure et la détérioration ou bien les vibrations, ou pour répartir les masses, ou pour permettre d'attacher par une corde le manche à la main du joueur ; la taille et l'emplacement de tels accessoires seront raisonnables pour leur utilisation. La raquette ne doit pas avoir d'accessoires permettant au joueur d'en modifier sensiblement la forme.
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Il existe trois types de volants :
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Le prix de ces volants est fonction de leur qualité. Un volant en plastique a une durée de vie nettement plus longue qu’un volant en plume. La durée de vie du volant dépend de la puissance ou de la technique des joueurs : certains sets de très haut niveau utilisent jusqu’à une quarantaine de volants plumes par match. Depuis l’épizootie de grippe aviaire, le prix des volants avec jupe en plumes d’oie a considérablement augmenté. Pour des volants de qualité, les coûts de production en Chine ont augmenté de 20 à 25% depuis 2004[20].
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141 |
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Lors d'un match de haut niveau, si un joueur juge le volant abîmé et veut le changer, il doit demander à l'arbitre et à l'adversaire. L'accord des trois parties est indispensable pour changer le volant. En cas de désaccord entre les joueurs, l'arbitre tranche. De plus, un joueur ne peut changer la vitesse du volant sans l'accord de l'adversaire et de l'arbitre. Au cours d'un match de haut niveau, une douzaine de volants sont consommés, en moyenne[21]. Rapidement usagés les volants en plume de compétition deviennent ainsi vite des déchets. Depuis 2014, une opération vise à réduire cette nuisance environnementale par la collecte et le recyclage des milliards de volants jetés annuellement à travers le monde[22].
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Le terrain de badminton fait au total 13,40 mètres de long (6,70 mètres de part et d'autre du filet, d'une hauteur de 1,55 mètre aux extrémités et 1,524 mètre au milieu) et 6,10 mètres de large. Ce terrain est divisé en couloirs et en zones de service.
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Les couloirs latéraux, valables pour les matchs de double font 48 cm de large.
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Les couloirs de fond, non valables au service en double, font 76 cm de large.
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2 mètres séparent le filet, au centre du terrain de la première ligne de service.
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Les zones de service font donc :
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Les poteaux doivent avoir une hauteur de 1,55 mètre à partir du sol et doivent rester verticaux lorsque le filet est tendu.
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Le bord supérieur du filet doit être compris entre 1,524 mètre du sol, au centre du terrain, et 1,55 mètre, au niveau des lignes latérales extérieures du terrain de double.
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Le filet doit avoir une hauteur de 760 mm et une longueur d'au moins 6,1 mètres.
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Le badminton étant un sport pratiqué en salle, il nécessite le port de chaussures adaptées, avec une semelle non-marquante en gomme, afin d'éviter d’abîmer le revêtement des installations sportives.
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Les joueurs portent un polo ou un tee-shirt et un short réglementaires.
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Chez les femmes, le port obligatoire d'une jupe ou d'une robe a longtemps été très débattu (en 2011). Le nouveau règlement de la BWF en vigueur à partir du 1er juin 2011 rendait le port d'une jupe obligatoire, éventuellement au-dessus d'un short ou d'un pantalon. Contesté notamment au sein des fédérations de plusieurs pays d'Asie, la proposition de règlement n'a finalement pas été retenue[23].
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La Fédération mondiale de badminton (en anglais : Badminton World Federation (BWF)[24]), fondée en 1934, a pour but de gérer et de développer le badminton dans le monde ainsi que d'édicter des règles du jeu. Son siège est situé en Malaisie, à Kuala Lumpur. En 2013, elle regroupe 177 associations, pour la plupart nationales, regroupées dans 5 confédérations continentales : Afrique, Asie, Amériques, Europe et Océanie.
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Les compétitions majeures sont organisées sous l'égide de la Fédération mondiale de badminton :
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En fin de saison, en décembre, le BWF World Tour Finals est ouvert aux 8 premiers de chaque discipline d'après le classement du World Tour.
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Bien que non sanctionnés par la BWF, d'autres événements prestigieux viennent s'ajouter à la liste ci-dessus :
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Tous ces tournois permettent aux joueurs de gagner des points pour le classement mondial.
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Les meilleurs joueurs de badminton sont essentiellement asiatiques : majoritairement Chinois, mais aussi Indonésiens, Sud-coréens, Japonais, Malaisiens ou Indiens ; aux Jeux Olympiques, 69 des 76 médailles décernées entre 1992 et 2008 ont été gagnées par des Asiatiques[25], ainsi que 23 des 30 médailles de 2012 et 2016. En Europe, seuls les Danois parviennent régulièrement à rivaliser avec les Asiatiques (se classant notamment 4° nation olympique avec 8 médailles dont une en or, et 3° nation aux championnats du monde avec 10 victoires finales), à l'exception notable de l'Espagnole Carolina Marín qui a créé une énorme surprise[26], en simple dames, en devenant trois fois championne du monde (en 2014, 2015 et 2018) et championne olympique (en 2016).
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Des joueurs comme Heryanto Arbi ou Peter Rasmussen ont marqué les années 1990, ainsi que, plus récemment, l'Indonésien Taufik Hidayat ou le Danois Peter Gade.
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En simple : le Malaisien Lee Chong Wei, les Chinois Lin Dan et Chen Long, les Japonais Kento Momota et Kenichi Tago, les Danois Jan Ø. Jørgensen et Viktor Axelsen, et l'Indien Srikanth Kidambi.
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En double hommes ou mixte : les Sud-coréens Park Joo-bong, Kim Dong-moon, Lee Yong-dae et Jung Jae-sung, les Chinois Cai Yun, Fu Haifeng et Zhang Nan, les Indonésiens Marcus Gideon, Kevin Sanjaya, Hendra Setiawan, Markis Kido et Mohammad Ahsan, ou les Danois Mathias Boe et Carsten Mogensen.
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En simple : les Chinoises Zhang Ning, Wang Yihan et Li Xuerui, la Taïwanaise Tai Tzu-ying, l'Espagnole Carolina Marín et l'Indienne Saina Nehwal.
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En double femmes ou mixte : les Chinoises Gao Ling, Ge Fei, Gu Jun, Tian Qing, Zhao Yunlei, Wang Xiaoli et Yu Yang, l'Indonésienne Liliyana Natsir.
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- Simple hommes : Chen Long
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- Simple dames : Carolina Marín
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- Double hommes : Fu Haifeng et Zhang Nan
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- Double dames : Misaki Matsutomo et Ayaka Takahashi
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- Double mixte : Tontowi Ahmad et Liliyana Natsir
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- Simple hommes : Kento Momota (Japon)
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- Simple dames : Pusarla Venkata Sindhu (Inde)
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- Double hommes : Hendra Setiawan et Mohammad Ahsan (Indonésie)
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- Double dames : Mayu Matsumoto et Wakana Nagahara (Japon)
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- Double mixte : Zheng Siwei et Huang Yaqiong (Chine)
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En Belgique, on distingue quatre classements : A, B, C et D ; le classement A regroupant les joueurs du niveau le plus élevé.
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Les classements B et C se subdivisent en B2, B1, C2 et C1.
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En tournoi, seuls les joueurs classés de A à C2 ont l’obligation de jouer avec des volants en plumes. Les volants plastique sont utilisés par les joueurs classés D.
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Le système de classement actuel est en vigueur depuis le 1er septembre 2015. Il répartit les joueurs en séries selon leurs résultats.
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Le licencié obtient des points qu'il conserve pendant un an lorsqu'il gagne un ou plusieurs matchs en tournoi, championnat, rencontre interclubs. Ces points sont spécifiques à la discipline concernée (simple, double, mixte) et l'addition des six meilleurs performances donne sa cote. La série d'un licencié dépend de son classement parmi l'ensemble des autres licenciés. Des règles spécifiques limitent l'écart entre les disciplines, la descente au classement, la prise de points sur des performances exceptionnelles ou encore revalorisent une cote si elle est établie sur moins de six résultats.
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Entre 2015 et 2018, seul le nombre de points déterminait la série d'appartenance d'un joueur. De 2018 à 2020, la série était déterminée par deux conditions, l'une sur les points et l'autre sur le classement absolu. Depuis 2020, c'est le classement relatif parmi l'ensemble des compétiteurs du sexe donné qui détermine la série.
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211 |
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Le Luxembourg a quatre classements : A, B, C et D.
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Chacun de ces classements est subdivisé en 2 classes qui sont nommées comme suit : A00 (joueurs les plus forts) A05 B10 B15 C20 C25 D30 D35 (classement initial pour un nouveau joueur).
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213 |
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Le classement individuel de chaque joueur est revu après chaque match de championnat national. On fait des points positifs pour chaque match gagné contre un joueur de même ou d'un classement supérieur et des points négatifs pour des matchs perdus contre un classement inférieur ou égal. On monte dans la catégorie supérieure à +12 points et on descend de classement à -6.
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214 |
+
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Le classement est divisé en 4 catégories : Élite, A, B et C. Il n’y a pas de sous-catégorie. Selon certains critères, des joueurs peuvent être promus à la fin de chaque saison. Cependant, il n’existe aucune rétrogradation sauf si le joueur en fait la demande et que cette demande est acceptée par la fédération.
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+
Le classement national comprend les catégories A, B, C, D et NC (non classé). Les catégories A à D sont subdivisées en degrés 1, 2 et 3 (par ex. B1, C3). Un joueur a un classement propre à chaque discipline (simple, double et mixte), mais le classement entre la meilleure et la moins bonne discipline ne doit pas excéder 2 degrés, afin que le match soit pris en compte pour le classement. La catégorie A est la plus élevée, suivie de la catégorie B, et ainsi de suite.
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Depuis la saison 2006/2007, Swiss Badminton conduit un nouveau système de classement. Les deux différents classements (classements statique et dynamique) ont tout d'abord été maintenus en parallèle, le classement dynamique a depuis lors été adopté et reste le seul utilisé. L'avantage du classement dynamique est de refléter au fil des matches le niveau réel du joueur et son évolution au fil de la saison.
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Les recherches médicales sur la nature et les conséquences des efforts réalisés par les badistes professionnels aboutissent aux conclusions que le badminton se caractérise par ses nombreux déplacements rapides et brefs (démarrages, sprints, arrêts, changements de direction, demi-tours, sauts, fentes) et que sa pratique développe la vitesse de déplacement, la capacité de récupération cardio-respiratoire (la fréquence cardiaque pendant l'effort et la rapidité de récupération après l'effort des badistes professionnels sont plus élevées que celles des joueurs professionnels de tennis et de squash), mais aussi des compétences de perception, de tactique et de maîtrise de soi[28].
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Le niveau de sudation des badistes est proche de celui d'autres sportifs pratiquant en intérieur, mais inférieur à celui des sportifs pratiquant en extérieur dans des conditions de température plus élevées parce que moins contrôlées. Le niveau de sudation des badistes est comparable à celui des volleyeurs et des handballeurs, dont les courses de courte distance, sur un terrain de taille réduite, avec de nombreux sauts et changements de direction, sont plus similaires à celles des badistes que les courses plus longues des footballeurs, même en intérieur, qui occasionnent une sudation plus importante[29].
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Le badminton est souvent considéré comme un sport de détente n'exigeant pas un haut niveau de qualités sportives. On compare donc souvent le badminton au tennis, jugé plus difficile.
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Une comparaison des deux sports, souvent citée par les défenseurs du badminton mais critiquée pour sa partialité par ses détracteurs, a été publiée sur le site World Badminton, sur la base de certaines informations sur la finale du tournoi de tennis de Wimbledon de 1985, jouée en 4 sets entre Boris Becker et Kevin Curren, et la finale des championnats du monde de badminton 1985 à Calgary entre Han Jian et Morten Frost[30]. À l'époque les matches de badminton se jouaient en 15 points gagnants.
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Ce comparatif figure dans le tableau ci-dessous[31] :
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Les études d'épidémiologie du badminton remarquent que les blessures les plus fréquemment observées sont des traumatismes légers des tissus des membres inférieurs, en particulier des atteintes ligamentaires à la cheville (entorse, déchirure) ainsi que des ruptures du tendon d'Achille[32],[33]. Les joueurs de plus de 30 ans sont plus fréquemment atteints de blessures, généralement musculaires. La plupart des blessures ont été observées en période de reprise d'activité (en Europe, au début de la saison, en septembre, et après les vacances de Noël, en janvier), et pouvaient être liées à un échauffement insuffisant. Le taux de blessure était faible : 2 % des badistes de la région observée, et seulement 4 % des blessures causées par une pratique sportive alors que le badminton y était un des sports les plus pratiqués.
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232 |
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Les traumatismes oculaires sont plus rares que les traumatismes des membres inférieurs[34], mais plus fréquents que dans la plupart des sports[35] ; la vitesse du choc avec le volant ou la raquette peut occasionner la perte de la vision d'un œil[36]. Il est de ce fait recommandé de porter des lunettes de protection renforcées et de toujours placer sa raquette devant son visage lorsqu'on défend au filet, en particulier pendant les matchs de double, au moment des rushs au filet[36].
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234 |
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Ludique à la base, le badminton se décline également dans une gamme de jeux de plein air, de plateaux ou vidéo. Les plus emblématiques sont les jeux en pack pour jouer sur la plage ou à la campagne. Depuis l'avènement du jeu vidéo, le badminton figure parmi les thèmes les plus rares.
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Un essai de portage sur SuperNes (Nintendo) a été réalisé dans les années 1990. Mais avec l’avènement d'internet, un jeu comme World Badminton League a fait son apparition.
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Le badminton ayant une place importante dans la culture asiatique, c'est dans le cinéma asiatique qu'on retrouve le plus de références à ce sport, comme dans le film Full Strike (en) du réalisateur hong-kongais Derek Kwok.
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Sur les autres projets Wikimedia :
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fr/5170.html.txt
ADDED
@@ -0,0 +1,117 @@
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Rongeurs, Rodentiens
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Ordre
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Sous-ordres de rang inférieur
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Les Rongeurs ou Rodentiens (Rodentia) sont un ordre de mammifères placentaires (le plus grand ordre de mammifères, regroupant plus de 2000 espèces). Ces animaux se caractérisent par leur unique paire d'incisives à croissance continue sur chacune de leurs mâchoires, qui leur servent à ronger leur nourriture, à creuser des galeries ou à se défendre. Le reste de leur morphologie est relativement variable, mais la majorité des espèces sont de petite taille, avec un corps trapu, des pattes courtes et une longue queue. La plupart des rongeurs se nourrissent de graines ou d'autres matières végétales, mais d'autres ont des régimes alimentaires plus variés. Ce sont souvent des animaux sociaux et beaucoup d'espèces vivent en communauté au sein desquelles les individus interagissent et communiquent entre eux de façon complexe. Le mode de reproduction peut être monogame, polygyne ou avec promiscuité sexuelle. De nombreuses espèces ont des portées de petits peu développés et dépendants, quand d'autres donnent directement naissance à des jeunes déjà relativement bien développés.
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Les rongeurs forment un groupe très diversifié, présent sur tous les continents à l'exception de l'Antarctique. C'est le seul ordre de mammifères placentaires à avoir colonisé l'Australie sans l'intervention humaine. Ils se sont adaptés à de très nombreux habitats terrestres, dont ceux anthropisés, et certaines espèces sont arboricoles, fouisseuses ou semi-aquatiques. L'ordre des Rodentia représente près de quarante pourcent des espèces de mammifères, ce qui en fait le plus diversifié devant celui des chauves-souris (Chiroptera). Parmi les espèces les plus connues de ce groupe sont les souris, les rats, les écureuils, les chiens de prairie, les porcs-épics, les castors, les cochons d'Inde et les hamsters. D'autres animaux tels que les lapins, les lièvres et les pikas, qui peuvent être pris pour des rongeurs et qui ont été placés dans cet ordre par le passé, constituent désormais l'ordre des Lagomorpha. Les données fossiles disponibles sur les rongeurs remontent jusqu'au Paléocène en Laurasia. Ce groupe connaît une grande diversification au cours de l'Éocène et se disperse sur tous les continents, parfois même en traversant les océans et rejoignant ainsi l'Amérique du Sud et Madagascar depuis l'Afrique.
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Les rongeurs sont utilisés en tant que source de nourriture, pour la confection de vêtements, en tant qu'animaux de compagnie ou de laboratoire. Certaines espèces, comme le Rat d'égout (Rattus norvegicus), le Rat noir (Rattus rattus) ou la Souris grise (Mus musculus) sont de sévères ravageurs, mangeant ou dégradant les stocks de nourriture humains, ou agissant comme vecteurs de parasites (ex : poux, tiques) et de maladies infectieuses, souvent zoonotiques (touchant à la fois l'homme et l'animal)[1]. Les espèces de rongeurs introduites par accident deviennent souvent envahissantes, menaçant la survie d'espèces indigènes. C'est notamment le cas de nombreux oiseaux insulaires, auparavant privés de prédateurs et dont les couvées peuvent être prédatées.
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Les rongeurs se caractérisent par l'existence d'une unique paire d'incisives, acérées et à croissance continue, sur chacune de leurs mâchoires[2]. Ces dents sont munies d'épaisses couches d'émail sur l'avant, mais le sont peu sur l'envers[3]. Leur croissance ne cessant jamais, c'est leur usure perpétuelle qui leur évite de ne trop croître, et ainsi d'atteindre ou même de percer le crâne. Comme les incisives s'aiguisent les unes contre les autres, la dentine à l'arrière des dents s'use, ne laissant que l'émail, solide, taillé comme un ciseau[4]. La plupart des espèces ont jusqu'à 22 dents, sans canines ni prémolaires antérieures. Il y a un écart, ou diastème, entre les incisives et les molaires chez la plupart des espèces. Cela leur permet d'aspirer leurs joues ou leurs lèvres et protéger leur cavité buccale de copeaux de bois ou d'autres matières non comestibles, et de se débarrasser de ces déchets par les côtés de leur bouche[5]. Les chinchillas et les cobayes ont une alimentation riche en fibres, et leurs molaires n'ont pas de racines mais ont une croissance continue comme les incisives[6].
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Chez beaucoup de rongeurs les molaires sont relativement grosses, très structurées et avec des cuspides ou des sillons très marqués, bien que chez d'autres, comme les espèces du genre Pseudohydromys, elles sont plus petites et plus simples. Les dents sont bien adaptées à broyer les aliments en petits morceaux[2]. La musculature de la mâchoire est forte. La mandibule est poussée vers l'avant pour ronger, et tirée vers l'arrière lors de la mastication[3]. Les différents groupes de rongeurs diffèrent, à la fois des autres mammifères et entre eux, par l'arrangement des muscles de leur mâchoire et par les structures du crâne associées à cette musculature. Les Sciuromorpha, qui comprennent les écureuils typiques, ont le faisceau profond de leur masséter particulièrement puissant, qui les rend efficaces pour mordre avec les incisives. Les Myomorpha, qui comprennent les souris, ont un muscle temporal élargi, qui leur permet de mastiquer puissamment avec les molaires. Le Hystricomorpha, comme les cochons d'Inde ou les porcs-épics, ont un faisceau superficiel de leur masséter plus grand et un faisceau profond plus petit que les souris ou les écureuils, les rendant peut-être moins efficaces à mordre avec les incisives, mais leur muscle ptérygoïdien intérieur plus puissant leur permet de bouger davantage leur mâchoire sur les côtés lors de la mastication[7].
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Le plus petit rongeur existant est la gerboise Salpingotulus michaelis, qui mesure en moyenne 4,4 cm de longueur (tête et corps), avec des femelles adultes ne pesant que 3,75 g. La plupart des espèces de rongeurs pèsent moins de 100 g, mais le plus grand rongeur actuel, le Capybara (Hydrochoerus hydrochaeris), peut peser jusqu'à 66 kg. Du côté des taxons éteints, les ossements fossiles ont montré qu'il y a environ trois millions d'années vivait au sud de l'Amérique un rongeur bien plus grand (plus grand encore que Eumegamys paranensis ou que Phoberomys pattersoni, découvert au Venezuela et pouvant peser de 436 à 741 kg, précédents records en taille chez les rongeurs fossiles[8]) : Josephoartigasia monesi était aussi haut qu'un bison et pesait jusqu'à une tonne environ[9]. C'est le plus grand des rongeurs connus ayant vécu sur la Terre[10]. Plusieurs indices laissent à penser que sa mâchoire était dotée d'une force exceptionnelle[11],[12] (plus encore que celle du tigre ou du crocodile[13]). Ce rongeur géant pourrait avoir ressemblé au cochon d'Inde, mais de la taille d'un hippopotame[14].
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La diversité des caractéristiques des rongeurs est grande, parfois même entre des espèces étroitement apparentées. Les caractéristiques de quelques espèces de rongeurs typiques sont données dans le tableau ci-dessous[15] :
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De nombreuses espèces de rongeurs présentent un dimorphisme sexuel. Chez certaines, les mâles sont plus gros que les femelles tandis que chez d'autres c'est l'inverse. Les gros mâles sont typiques chez les écureuils terrestres, les rats kangourous, les rats-taupes solitaires et les gaufres à poche, et ce dimorphisme est probablement apparu par sélection sexuelle et par l'existence de combat entre mâles. Les grosses femelles sont trouvées chez les tamias et les souris sauteuses. On ne sait pas pourquoi ce phénomène se produit, mais chez le Tamia amène (Tamias amoenus) il se pourrait que les mâles choisissent les femelles plus grosses qui auraient un meilleur succès reproducteur. Chez certains rongeurs, comme les campagnols, le dimorphisme sexuel peut varier d'une population à une autre. Chez le Campagnol roussâtre (Myodes glareolus), les femelles sont généralement plus grosses que les mâles, mais c'est l'inverse qui se produit chez les populations alpines, peut-être en raison du manque de prédateurs et des compétitions plus marquées entre mâles[25].
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Les différents groupes de rongeurs ont des morphologies très variables, mais ont généralement des corps massifs, trapus avec des pattes courtes[2]. Les membres antérieurs ont généralement cinq doigts, dont un pouce opposable, tandis que les membres postérieurs ont trois à cinq doigts. Le coude donne à l'avant-bras une grande flexibilité[4]. La majorité des espèces sont plantigrades, marchant sur la sole de leurs pattes, et ont des ongles semblables à des griffes. Les ongles des espèces fouisseuses ont tendance à être longs et forts, tandis qu'ils sont plus courts et plus pointus chez les rongeurs arboricoles[26]. Les différentes espèces de rongeurs utilisent une grande variété de modes de locomotion, dont la marche quadrupède, la course, l'usage de galeries souterraines, la grimpe, le saut bipède (gerboises, rats-kangourous et souris sauteuses d'Australie), la natation ou même le vol plané. Les espèces de la famille des Anomaluridae et celles de la sous-famille des Pteromyinae, toutes appelées « écureuils volants », peuvent en effet planer d'arbre en arbre en utilisant des membranes qui s'étendent entre les membres antérieurs et postérieurs[27]. Les agoutis (Dasyprocta) sont des animaux rapides, étant munis d'ongles semblables à des sabots qu'ils utilisent en course digitigrade. La majorité des rongeurs sont munis de queues, qui peuvent être de formes et tailles variées. Certaines sont préhensiles, comme celle du Rat des moissons (Micromys minutus), et leur fourrure peut être touffue ou au contraire très réduite. Cet organe sert parfois à la communication, comme chez le castor qui claque sa queue sur la surface de l'eau ou la souris domestique qui l'ébranle pour signaler un danger. D'autres espèces ont des queues rudimentaires, ou pas de queue du tout[2]. Chez certaines espèces enfin, la queue est capable de régénération si elle est en partie coupée[4].
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Les rongeurs ont généralement les sens de l'odorat, de l'ouïe et de la vision bien développés. Les espèces nocturnes ont souvent de grands yeux et certaines sont sensibles à la lumière ultraviolette. De nombreuses espèces ont de longues vibrisses, qui leur servent à balayer l'environnement lors de la locomotion (avec des mouvements d'avant en arrière, le whisking). Certains rongeurs ont des abajoues, qui peuvent être doublées de fourrure. Chez de nombreuses espèces, la langue ne peut pas aller plus loin que les incisives. Le système digestif des rongeurs est efficace, absorbant près de 80 pourcent de l'énergie ingérée. Lorsqu'un rongeur consomme de la cellulose, la nourriture est d'abord prédigérée dans l'estomac puis passe dans le cæcum, où des bactéries la réduisent en glucides. Le rongeur pratique alors la coprophagie, consommant ses propres pelotes fécales, de sorte que les nutriments peuvent ensuite être absorbés par l'intestin. Ils produisent donc souvent des crottes dures et sèches[2]. Chez de nombreuses espèces, le pénis contient un os, le baculum. Les testicules peuvent être situés sur l'abdomen ou à l'aine[4].
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La plupart des rongeurs sont herbivores, se nourrissant exclusivement de graines, de tiges, de feuilles, de fleurs ou de racines. D'autres sont omnivores, et quelques-uns sont prédateurs[3]. Le Campagnol agreste (Microtus agrestis) est un exemple typique d'espèce herbivore, se nourrissant d'herbe, de tubercules, de mousses et d'autres végétaux. Il ronge de l'écorce au cours de l'hiver, et consomme occasionnellement des invertébrés comme des larves d'insectes[28]. Le Gaufre brun (Geomys bursarius) mange des végétaux trouvés sous terre lorsqu'il creuse des galeries, et collecte aussi de l'herbe, des racines et des tubercules dans ses abajoues et qu'il cache dans des chambres souterraines[29]. Le gaufre à poche Geomys personatus évite de sortir à la surface pour se nourrir, attrapant les racines de plantes avec ses mâchoires et les tirant vers le bas creusé dans son terrier. Il pratique aussi la coprophagie[30]. Le Cricétome de forêt (Cricetomys emini) cherche sa nourriture à la surface, collectant tout ce qui est comestible dans ses grosses abajoues, et ramène le tout dans son terrier pour le consommer[31].
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Les agoutis (Dasyprocta sp.) sont des rares animaux qui arrivent à ouvrir les fruits du Noyer d'Amazonie (Bertholletia excelsa). Chaque fruit contenant de nombreuses noix, l'animal ne les consomme pas en une fois mais les transporte et les cache, aidant à la dispersion des graines qu'il ne retrouve pas. D'autres arbres à noix produisent de très nombreux fruits en automne, qui sont stockés dans des trous ou des crevasses par les écureuils. Dans certaines régions arides, les graines sont souvent disponibles pour de courtes périodes, et les rats-kangourous en collectent autant qu'ils peuvent pour les stocker dans des chambres souterraines[31]. Une autre stratégie pour tirer parti des abondances saisonnières sont les réserves de graisse. Elle est par exemple utilisée par les marmottes (Marmotta sp.), qui peuvent être de 50 % plus lourdes à l'automne qu'au printemps, utilisant leurs réserves durant leur longue hibernation[31]. Les castors se nourrissent de feuilles, de bourgeons et de l'écorce interne des arbres en croissance, ainsi que de plantes aquatiques. Durant l'automne, ces rongeurs coupent de petits arbres et des branches feuillues, et les immergent dans leur étang en plantant une extrémité dans la boue pour les fixer. L'hiver, ils peuvent accéder à ces réserves, même lorsque l'eau est gelée en surface[32].
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Bien que les rongeurs ont par le passé été considérés comme des herbivores, un certain nombre d'espèces se montrent opportunistes et consomment à l'occasion des insectes, du poisson ou de la viande, et d'autres plus spécialisées ont besoin de ces resources dans leur régie alimentaire. Une étude morphologique et fonctionnelle de la dentition des rongeurs suggère que les rongeurs primitifs étaient omnivores plutôt qu'herbivores. D'autres études montrent que de nombreuses espèces des sous-ordres des Sciuromorpha et des Myomorpha, et quelques membres des Hystricomorpha, incorporent naturellement de la matière animale dans leur régime alimentaire ou la consomme volontiers si ces aliments leur sont donnés en captivité. L'examen du contenu stomacal de Souris à pattes blanches (Peromyscus leucopus) en Amérique du Nord, espèce normalement considérée comme herbivore, a montré que la matière animale constituait 34 % de l'alimentation[33]. Parmi les rongeurs carnivores plus spécialisés, on compte les espèces du genre Rhynchomys aux Philippines, qui se nourrissent d'insectes et d'invertébrés mous, et le Rat d'eau australien (Hydromys chrysogaster), qui consomme des insectes aquatiques, des poissons, des crustacés, des moules, des escargots, des grenouilles, des œufs d'oiseaux et des oiseaux aquatiques[33],[34]. La Souris sauterelle (Onychomys leucogaster), qui peuple les régions sèches de l'Amérique du Nord, se nourrit d'insectes, de scorpions ou d'autres petites souris, et seulement un peu de matière végétale. Son corps est trapu et ses pattes et queue courtes, mais elle est agile et peut facilement maîtriser des proies aussi grandes qu'elle[35].
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Les rongeurs présentent une multitude d'organisations sociales, allant du système de castes du Rat-taupe nu (Heterocephalus glaber), un des seuls cas connus d'eusocialité chez les mammifères[36], aux colonies denses des chiens de prairie partageant de grands réseaux de galeries (appelés « villes »)[37], en passant par les groupes familiaux ou le mode de vie solitaire du Loir gris (Glis glis). Si les loirs adultes peuvent avoir des zones d'alimentation se chevauchant, ils vivent dans des nids différents et se nourrissent séparément, les rencontres n'ayant lieu que pour la reproduction. Les gaufres à poche (Geomyidae) mènent aussi une vie solitaire en dehors de la saison de reproduction, chaque individu creusant son propre réseau de galerie et défendant son territoire[26].
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Les gros rongeurs ont tendance à vivre en groupes familiaux au sein desquels les parents vivent avec leur progéniture jusqu'à ce que celle-ci se disperse. Les castors vivent en familles élargies, comptant généralement avec un couple d'adultes, les jeunes de l'année, ceux de l'année précédente et parfois d'années antérieures[38]. Le Rat brun vit généralement en petites colonies, avec jusqu'à six femelles partageant un terrier et un mâle défendant un territoire autour de celui-ci. Quand les densités de rats sont élevées, ce système est abandonné et les mâles utilisent un système hiérarchique de domination, avec des territoires qui se chevauchent. La progéniture femelle reste dans la colonie tandis que les jeunes mâles se dispersent[39]. Le Campagnol des Prairies (Microtus ochrogaster) est monogame et forme un couple uni pour la vie. En dehors de la saison de reproduction, il vit en proximité d'autres congénères en petites colonies. Un mâle n'est pas agressif envers les autres mâles jusqu'à ce qu'il se soit accouplé, après quoi il défend un territoire, une femelle et un nid contre les autres mâles. Les deux partenaires se blottissent l'un contre l'autre, se toilettent mutuellement, et participent ensemble à l'élevage des jeunes[40].
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Les écureuils terrestres, comme les marmottes, figurent parmi les rongeurs les plus sociaux. Ils forment généralement des colonies de femelles apparentées, les mâles se dispersant après le sevrage pour mener une vie nomade. Les animaux d'une colonie peuvent coopérer à différents niveaux, en s'avertissant par des cris d'alarme, en défendant un territoire commun, en partageant leur nourriture ou en protégeant les zones de mise bas et les jeunes[38]. Le Chien de prairie à queue noire (Cynomys ludovicianus) forme des « villes » pouvant couvrir plusieurs hectares. Les galeries les composant ne sont pas interconnectées mais sont creusées et occupées par des familles territoriales appelées « coteries ». Ces dernières sont généralement constituées d'un mâle adulte, de trois ou quatre femelles adultes, de plusieurs jeunes non-reproducteurs et des petits de l'année. Les membres d'une coterie interagissent paisiblement entre eux mais se montrent hostiles aux membres externes[37].
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Les exemples de comportement colonial des plus extrêmes chez les rongeurs sont probablement ceux des rongeurs eusociaux que sont le Rat-taupe nu (Heterocephalus glaber) et le Rat-taupe de Damaraland (Cryptomys damarensis). Le premier vit entièrement sous terre et peut former des colonies comptant jusqu'à 80 individus. Seule une femelle et jusqu'à trois mâles s'y reproduisent, tandis que les autres membres de la colonie sont plus petits, stériles et ont la fonction d'ouvriers. Certains individus sont de taille intermédiaire, et aident à l'élevage des jeunes et peuvent prendre la place des reproducteurs si l'un d'eux meurt[36]. Chez le Rat-taupe de Damaraland, il n'y a qu'un couple reproducteur. Les autres individus ne sont pas complètement stériles, mais ne deviennent fertiles que s'ils forment leur propre colonie[41].
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Les rongeurs utilisent le marquage sensoriel dans divers contextes sociaux, comme la communication inter- et intra-spécifique, le marquage des passages et l'établissement de territoires. Leur urine donne des informations génétiques aux autres individus de l'espèce, comme le sexe ou l'identité, et des informations métaboliques sur le statut de dominance, le statut de reproduction et la santé. Des composés dérivés du complexe majeur d'histocompatibilité (CMH) sont liés à plusieurs protéines urinaires. L'odeur d'une prédateur conduit à réduire ce comportement de marquage sensoriel[42].
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Les rongeurs sont capables de reconnaître des individus qui leur sont apparentés par l'odeur, et cela leur permet de se comporter plus favorablement envers leurs proches (« népotisme ») et d'éviter la consanguinité. Les animaux reconnaissent ainsi leurs proches par des signaux olfactifs à partir de l'urine, des fèces et des sécrétions glandulaires. Le principal facteur de détermination implique le CMH, puisque le degré de parenté entre deux individus est corrélé avec les gènes CMH qu'ils ont en commun. Dans la communication entre animaux qui ne sont pas apparentés, des marqueurs olfactifs plus permanents sont nécessaires, comme au niveau des limites de territoire, avec des protéines urinaires majeures non volatiles, dont la fonction de transporteurs de phéromones peut également être utilisée. Ces protéines urinaires majeures peuvent aussi indiquer l'identité de chaque individu, chaque mâle de Souris grise excrétant dans son urine une combinaison de 12 protéines spécifique à l'animal[43].
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Les Souris domestiques déposent leur urine, qui contient des phéromones, pour marquer leur territoire, reconnaître les individus et pour des raisons d'organisation sociale. Cela peut prendre différentes formes[44] :
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Des rongeurs territoriaux comme les castors ou les Écureuils roux (Sciurus vulgaris) analysent et s'habituent aux odeurs de leurs voisins et sont moins agressifs envers leurs intrusions qu'envers celles d'animaux errants ou étrangers[46],[47].
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Plusieurs espèces de rongeurs, particulièrement celles qui sont diurnes et sociales, ont une large gamme de cris d'alarme qui sont émis quand ils perçoivent des menaces. Ces cris ont des bénéfices directs comme indirects. Ainsi, un prédateur potentiel peut s'arrêter à l'écoute de ce cri, considérant qu'il est repéré, et l'alarme ainsi donnée peut conduire les congénères de l'animal le produisant à se cacher pour éviter le danger[48]. Plusieurs espèces, par exemple les chiens de prairies, ont un système de cris d'alerte complexe. Ces espèces peuvent employer des cris différents suivant le prédateur (un cri pour les prédateurs terrestres et un pour les prédateurs aériens par exemple) et chacun donne des informations sur la nature exacte de la menace[49]. L'urgence de la menace peut également être indiquée par les propriétés acoustiques du cri[50].
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Les rongeurs sociaux ont une plus large gamme de vocalisations que les espèces solitaires. Quinze différents cris d'alarme ont été reconnus chez l'adulte rat-taupe Fukomys micklemi et quatre chez les jeunes[51]. De la même manière, l'octodon, un autre rongeur social, qui creuse des terriers, a une vaste palette de moyens de communication et un répertoire vocal élaboré comprenant 15 différentes catégories de sons[52]. Les ultrasons jouent un rôle dans la communication des loirs et sont utilisés quand les individus sont hors de vue les uns des autres[53].
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Les Souris grises utilisent à la fois des cris audibles et des ultrasons suivant le contexte. Les cris audibles peuvent généralement être entendus lors d'échanges agressifs, tandis que les ultrasons sont utilisés dans la communication sexuelle ainsi que par les jeunes quand ils tombent de leur nid[44].
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Les rats de laboratoires (qui sont des Rats bruns, Rattus norvegicus) émettent des courtes vocalisations ultrasoniques à de hautes fréquences durant des expériences supposées agréables pour l'animal comme lorsqu'on lui administre une dose de morphine, lors de l'accouplement ou lorsqu'il est chatouillé. Le cri, décrit comme un « gazouillis » caractéristique, est comparé à un rire, et est interprété comme l'attente de quelque chose de bon. Dans des études cliniques, le « gazouillis » est associé à des sentiments positifs, et les liens sociaux naissent avec les chatouilles, qui sont donc recherchées par les rats. Toutefois au fur et à mesure que les rats vieillissent, ils sont de moins en moins enclins à « gazouiller ». Comme la plupart des vocalisations des rats, le « gazouillis » se fait à des fréquences trop hautes pour que les humains les entendent sans équipement spécial, et un récepteur approprié est donc utilisé pour ce type d'études[54].
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Il a été démontré que le Rat brun pouvait utiliser les ultrasons pour faire de l'écholocation[44]. La gamme de fréquences écoutée par les rongeurs diffère entre les espèces. Le tableau ci-dessous montre la gamme entendue par différentes espèces[55].
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Les rongeurs, comme les autres mammifères placentaires à l'exception des primates, ont deux types de cônes pour capter la lumière au niveau de leur rétine[56], des cônes S sensibles aux courtes longueurs d'onde qui permettent de percevoir la couleur bleue et des cônes M qui possèdent un photopigment sensible aux moyennes longueurs d'onde et permettent de capter la couleur verte. Ce sont donc des animaux dichromates. Toutefois, ils sont sensibles au spectre ultraviolet, et c'est pourquoi ils peuvent voir des choses que l'Homme ne voit pas. Le rôle de cette sensibilité aux ultraviolets n'est pas toujours clairement connu. Chez les octodons, par exemple, le ventre reflète plus de lumière ultraviolette que le dos. C'est pourquoi, quand un octodon se dresse sur ses pattes arrière, ce qu'il fait en cas d'alerte, il expose son ventre aux autres octodons et la vision ultraviolette pourrait servir à communiquer l'alarme. Quand il se tient à quatre pattes, sa faible réflectance des rayons ultraviolets pourrait le rendre moins visible pour les prédateurs[57]. La lumière ultraviolette est abondante durant la journée mais pas la nuit. Il y a une forte augmentation du taux de rayons ultraviolets par rapport à la lumière visible à l'aube et au crépuscule. Certains rongeurs sont particulièrement actifs à ces heures de la journée, et la sensibilité aux ultraviolets leur donne alors un avantage[58].
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L'urine de plusieurs rongeurs (par exemple les campagnols, les octodons, les rats et les souris) reflète fortement la lumière ultraviolette et cela pourrait être un moyen de communication laissant un marquage à la fois visuel et olfactif[59]. Toutefois, la quantité d'ultraviolets reflétée diminue avec le temps, ce qui dans certaines circonstances peut constituer un désavantage pour les animaux ; le Faucon crécerelle (Falco tinnunculus) peut faire la différence entre un passage récent de rongeur et un passage plus ancien, ce qui lui donne un avantage lorsqu'il chasse[60].
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Les vibrations émises par certaines espèces sur le sol peuvent informer leurs congénères sur certains de leurs comportements. Le rat-taupe Nannospalax ehrenbergi est le premier mammifère pour lequel la communication par vibrations a été observée. Ce rongeur fouisseur cogne sa tête contre les parois de ses tunnels. Ce comportement, que l'on pensait tout d'abord faire partie du processus de construction du tunnel, génère des signaux utiles pour la communication avec d'autres rats-taupes sur de longues distances[61].
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Certains rongeurs frappent le sol avec leurs pattes pour alerter de la présence d'un prédateur ou pour se défendre. Ce comportement est principalement utilisé par des rongeurs fouisseurs ou semi-fouisseurs[62]. Dipodomys spectabilis émet de cette manière différents types de bruits en frappant le sol avec ses pattes, l'un d'eux servant par exemple en cas de rencontre avec un serpent. Ce bruit peut alerter les congénères et la progéniture de celui qui donne l'alerte, mais repousse de lui-même le prédateur, qui comprend qu'il est repéré[61],[63]. Plusieurs études ont montré l'utilisation délibérée des vibrations du sol comme moyen de communication durant la parade nuptiale chez le Rat-taupe du Cap (Georychus capensis)[64].
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Certaines espèces de rongeurs sont monogames, un mâle et une femelle formant un couple qui dure dans le temps. La monogamie peut être obligatoire ou facultative. Dans le premier cas, les deux parents s’occupent de la progéniture, et jouent un rôle important de la survie des jeunes. C’est par exemple le cas chez la Souris de Californie, la Souris de plage, le Rat sauteur géant de Madagascar et les castors. Dans ces espèces, les mâles se reproduisent généralement exclusivement avec leurs partenaires. En plus de permettre une attention plus importante apportée aux jeunes, ce type de monogamie profite aux mâles en leur évitant de rester trop longtemps sans trouver de partenaire, ou de se reproduire avec une femelle infertile. Dans le cas de la monogamie facultative, les mâles ne s’occupent pas directement des jeunes mais ils restent avec la même femelle car ils n’ont pas accès aux autres du fait d’une grande dispersion des animaux. Les Campagnols des prairies constituent un exemple caractéristique de ce type de monogamie, les mâles défendant et gardant les femelles situées à proximité d’eux[65].
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Chez les espèces polygames, les mâles essaient de monopoliser et de s’accoupler avec plusieurs femelles. Comme pour la monogamie, on en observe deux formes, une incluant la défense d’un territoire et des femelles l’occupant et l’autre non. Dans le premier cas, les mâles occupent des territoires qui contiennent des ressources susceptibles d’attirer les femelles. C’est le cas notamment chez les espèces de la tribu des Marmotini comme la Marmotte à ventre jaune, le Spermophile de Californie, le Spermophile du Columbia et le Spermophile de Richardson. Dans le cas des marmottes, les mâles qui détiennent un territoire le perdent rarement, et remportent leurs combats contre ceux qui tentent de s’en emparer. Certaines espèces défendent directement les femelles présentes sur leur territoire, et les combats qui s’ensuivent peuvent causer d’importantes blessures. Chez les espèces polygames qui ne défendent pas de territoire, les mâles ne sont pas territoriaux et errent à la recherche de femelles. Ces mâles établissent des hiérarchies entre eux, le mâle le plus dominant ayant accès au plus grand nombre de femelles. C’est le cas chez des espèces comme le Spermophile de Belding et certains écureuils arboricoles[65].
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Enfin, chez d’autres espèces, mâles et femelles ont des partenaires multiples. Chez des espèces comme la Souris à pattes blanches, les femelles donnent naissance à des portées d’animaux ayant différents pères. Ce type de comportement conduit à une plus grande compétition spermatique et les mâles tendent à avoir de plus grands testicules. Chez l'Écureuil de terre du Cap, les testicules du mâle peuvent représenter 20 % de la longueur de son corps (queue exclue)[65]. Plusieurs espèces de rongeurs ont des systèmes de reproduction qui peuvent varier entre les différents types de comportements cités auparavant : monogamie, polygamie et promiscuité[65].
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Les femelles rongeurs jouent un rôle actif dans le choix de leur partenaire. Leur préférence se fait suivant différents critères, qui peuvent comprendre la taille, la dominance et la taille du territoire du mâle[66]. Chez les Rats-taupes nus, une seule femelle s'accouple avec au moins trois mâles[36].
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Pour la plupart des espèces de rongeurs, comme les Rats bruns et les Souris communes, l’ovulation a lieu à cycles réguliers, tandis que pour d’autres, comme les campagnols, elle est induite par la copulation. Durant l'accouplement, les mâles de certaines espèces de rongeurs déposent un bouchon spermatique dans les voies génitales de la femelle, à la fois pour éviter la fuite de sperme et pour prévenir le fait que d’autres mâles pourraient ensuite inséminer la femelle. Les femelles peuvent retirer ce bouchon, mais doivent pour cela le faire immédiatement ou après quelques heures[66].
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Les rongeurs peuvent naître nidicoles (aveugles, sans poils et relativement peu développés) ou nidifuges (en partie munis de fourrure, les yeux ouverts et assez bien développés) selon l’espèce. Le stade nidicole est caractéristique des écureuils et des souris, tandis que les cochons d’Inde et les porcs-épics sont nidifuges. Les femelles qui ont des jeunes nidicoles construisent généralement des nids bien aménagés avant de donner naissance à leur progéniture, et les maintiennent jusqu’au sevrage de celle-ci. La femelle donne naissance à ses petits en position assise ou couchée, et les nouveau-nés naissent dans la direction vers laquelle elle regarde. Les nouveau-nés sortent pour la première fois du nid quelques jours après avoir ouvert leurs yeux et dans un premier temps ils y retournent très régulièrement. Au fur et à mesure qu’ils grandissent, ils rentrent de moins en moins souvent au nid, avant de le quitter définitivement au moment du sevrage[67].
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Chez les espèces nidifuges, les femelles ne construisent qu’un nid sommaire, voire pas de nid du tout. La femelle donne naissance à ses petits en se tenant debout, et ceux-ci naissent derrière elle. Elle garde contact avec ses petits qui sont déjà très mobiles par de petits cris caractéristiques. Bien que relativement indépendants et pouvant être sevrés au bout de quelques jours, les jeunes peuvent continuer à être soignés et nourris par leur mère un peu plus longtemps. La taille des portées chez les rongeurs varient beaucoup, et de façon générale les femelles avec de petites portées passent plus de temps dans le nid que celles qui ont de grandes portées[67].
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Les femelles rongeurs s’occupent de leurs petits directement en les allaitant, les soignant et les récupérant quand ils sortent du nid, et indirectement en attrapant de la nourriture, bâtissant le nid et les protégeant[67]. Chez plusieurs espèces sociales, les jeunes peuvent être élevés par des animaux autres que leurs parents, une pratique connue sous le nom de reproduction communautaire. C’est notamment le cas chez le Chien de prairie à queue noire et le Spermophile de Belding, où les femelles ont des nids communs et ne font pas la différence entre leurs petits et les autres. On ne sait pas réellement si les femelles peuvent distinguer leur propre progéniture dans ce cas. Dans le cas du Mara, les jeunes sont aussi placés dans des garennes communes, mais les femelles n’allaitent pas les petits qui ne sont pas issus de leur portée[68].
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Les infanticides existent chez diverses espèces de rongeurs et peuvent être causés par des congénères adultes des deux sexes. Plusieurs raisons peuvent expliquer ce comportement, parmi lesquelles un stress nutritionnel, la compétition pour les ressources et, dans les cas des mâles, permettre à la femelle de devenir réceptive sexuellement plus rapidement. Cette dernière raison, si elle est largement reconnue chez les primates et les lions, ne fait pas l’unanimité pour les rongeurs[69]. Les infanticides sont très fréquents chez les Chiens de prairie à queue noire, et sont notamment le fait de mâles envahissant le territoire, ou de femelles s’y installant, mais peuvent aussi prendre la forme d’un cannibalisme de leur propre progéniture[70]. Pour se prémunir des infanticides par les autres adultes, les femelles rongeurs peuvent éviter ou attaquer directement les adultes potentiellement dangereux pour leur portée, s’accoupler avec différents mâles ou défendre leur territoire[69]. Des fœticides peuvent également avoir lieu chez les rongeurs ; chez la Marmotte des Alpes, les femelles dominantes ont tendance à empêcher le bon déroulement du cycle de reproduction de leurs subordonnées en les agressant alors qu’elles sont en gestation. Le stress qui en résulte cause parfois l’avortement du fœtus[71].
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Les rongeurs sont l'un des groupes de mammifères les plus répandus, étant présents sur tous les continents à l'exception de l'Antarctique. Ils sont les seuls mammifères placentaires terrestres qui aient colonisé l'Australie et la Nouvelle-Guinée sans l'intervention humaine. L'humain a cependant introduit des espèces, comme le Rat polynésien (Rattus exulans), sur de nombreuses îles océaniques isolées[4]. Les rongeurs se sont adaptés à presque tous les habitats terrestres, de la toundra froide (où ils peuvent vivre sous la neige) aux déserts chauds. Certaines espèces comme les écureuils et les porcs-épics du Nouveau Monde sont arboricoles, tandis que d'autres, tels que les gaufres à poche et les rats-taupes, mènent une vie presque entièrement souterraine, où ils construisent des réseaux de galeries complexes. D'autres vivent sur la surface, mais ont un terrier dans lequel ils peuvent se retirer. Les castors et les rats musqués sont semi-aquatiques[2], mais le rongeur le plus adapté à la vie aquatique est probablement le rat Crossomys moncktoni de Nouvelle-Guinée[72]. Les rongeurs prospèrent également dans certains environnements créés par l'homme, tels que les zones cultivées et urbaines[73].
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Bien que certaines espèces soient des nuisibles pour l'humain, les rongeurs jouent aussi un rôle écologique important[2], et certains rongeurs sont considérés comme des espèces clé de voûte ou ingénieures de leurs habitats respectifs. Dans les Grandes Plaines d'Amérique du Nord, les terriers des chiens de prairie jouent un rôle important dans l'aération du sol et dans la redistribution des éléments nutritifs, augmentant la teneur en matière organique du sol ainsi que l'absorption d'eau. Ils maintiennent ces prairies[74], et quelques grands herbivores comme le Bison d'Amérique du Nord (Bison bison) et l'Antilope d'Amérique (Antilocapra americana) préfèrent paître près des colonies de chiens de prairie en raison de la qualité nutritionnelle accrue des pâturages[75]. Les chiens de prairie peuvent toutefois également contribuer à la perte de la biodiversité locale et régionale, par leur déprédation des semences et la création et la propagation d'arbustes envahissants[74]. Les terriers des rongeurs peuvent manger les sporophores de champignons et propager leurs spores dans leurs excréments, ce qui permet aux champignons de se disperser et de former des relations symbiotiques avec les racines des plantes (qui, généralement, ne peuvent pas prospérer sans eux). Ainsi, ces rongeurs peuvent jouer un rôle dans le maintien de forêts saines[76]. Dans de nombreuses régions tempérées, les castors jouent un rôle essentiel pour l'hydrologie, leurs constructions de barrages et huttes modifiant le cours des ruisseaux et rivières[77], et en générant de grandes zones humides. Une étude a estimé que l'action des castors augmentait d'un tiers le nombre d'espèces de plantes herbacées à proximité des rivières[78], une autre que la présence des castors augmentait les effectifs de populations de saumons sauvages[79].
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D'après Carleton (1984), il existe plus de 2000 espèces vivantes classées en 30 familles, mais aujourd'hui au XXIe siècle, il n'y en a plus qu'un peu plus de 1700[80].
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Liste de sous-ordres et familles selon Mammal Species of the World (version 3, 2005) (8 octobre 2012)[81] :
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Selon Paleobiology Database (20 mars 2015)[82], l'ordre contient les groupes fossiles suivants :
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Les rongeurs ne sont pas l'ordre de mammifères le plus menacé, néanmoins 168 espèces appartenant à 126 genres sont dans une situation préoccupante[83] sans que cela n'attire l'attention du grand public. Comme 76 % des genres de rongeurs ne comprennent qu'une seule espèce, une large diversité phylogénétique peut disparaitre avec l'extinction de seulement quelques espèces. En l'absence de connaissances très précises sur les espèces menacées, les efforts de sauvegarde portent sur des taxa supérieurs (sur les familles plutôt que sur les espèces par exemple) et sur des zones géographiques à risque[83]. Plusieurs espèces d'Oryzomys ont disparu depuis le XIXe siècle, probablement du fait de la perte de leur habitat, et de l'introduction d'espèces invasives[84]. En Colombie, Sphiggurus vestitus n'a été observé que dans deux zones montagneuses dans les années 1920, tandis que Santamartamys rufodorsalis est connu uniquement aux abords de sa localité type sur la côte des Caraïbes, ces espèces sont donc particulièrement vulnérables[85]. La Species Survival Commission de l'UICN a écrit « Nous pouvons conclure avec certitude que plusieurs rongeurs sud-américains étaient sérieusement menacés, principalement du fait de perturbations environnementales et de la chasse intensive »[86].
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Trois espèces de rongeurs commensales de l'Homme se sont dispersées au travers du monde en suivant les déplacements humains, notamment dans les bateaux au moment de la période des Grandes découvertes, causant divers dommages aux espèces locales[87]. Ce sont le Rat brun, le Rat noir et la Souris commune, et on peut également ajouter à cette liste le Rat polynésien (Rattus exulans) dans le Pacifique. Par exemple, après que le Rat noir arrive sur l'Île Lord Howe en 1918, plus de 40 % des espèces d'oiseaux terrestres de l'île, dont la sous-espèce de Rhipidure à collier endémique de l'île Rhipidura fuliginosa cervina[88], vont disparaître dans les 10 années suivantes. Des extinctions d'espèces similaires ont été observés sur les Îles Midway (1943) et la Grande île du cap Sud (1962). Les programmes de sauvegarde de nombreuses espèces insulaires passent par l'éradication de ces rongeurs nuisibles, notamment en utilisant des rodenticides anticoagulants comme le brodifacoum[87]. Cette méthode a été fructueuse sur l'île de Lundy au Royaume-Uni, où l'éradication d'environ 40 000 Rats bruns a permis aux populations de Puffin des Anglais et de Macareux moine d'augmenter à nouveau[89],[90].
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Les Hommes utilisent depuis très longtemps les peaux d'animaux pour se vêtir, car le cuir est solide et la fourrure forme une couverture externe isolante[3]. Les peuples indigènes d'Amérique du Nord utilisent à cette fin les peaux de castors, les tannant et les cousant ensemble pour faire des robes. Les Européens apprécient particulièrement la qualité de ces dernières, et le commerce nord-américain de la fourrure se développe et prend une importance majeure pour les premiers colons. En Europe, la douce couche de poils de jarre connue comme « laine de castor » était considérée comme idéale pour fourrer les vêtements, et permettait également de faire des chapeaux[91],[92]. Plus tard, le ragondin devient une source de fourrure meilleur marché et est élevé en grand nombre en Amérique et en Europe. Le changement des modes et l'arrivée de nouveaux matériaux a conduit cette branche de l'industrie de la fourrure animale à régresser depuis[93]. Le chinchilla a une fourrure douce et soyeuse et la demande pour celle-ci est devenue tellement importante qu'il a failli totalement disparaître à l'état sauvage avant que son élevage ne se développe et devienne la principale source de peaux[93].
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Au moins 89 espèces de rongeurs, la plupart appartenant aux Hystricomorpha comme le cochon d'Inde, les agoutis et les capybaras, sont consommés par l'Homme. En 1985, il y avait au moins 42 sociétés différentes dans lesquelles on mangeait les rats[94]. Les cochons d'Inde sont élevés pour la consommation humaine depuis très longtemps. Entre 2500 et 1500 av. J.-C., ils constituent la principale source de viande de l'empire Inca. Les loirs étaient élevés par les Romains dans des pots spéciaux appelés « gliraria », ou dans de grands enclos extérieurs, où ils étaient engraissés avec des noix et des glands. Les loirs étaient également capturés à l'état sauvage à l'automne, quand ils étaient le plus gras, et étaient rôtis et plongés dans le miel ou cuits farcis avec un mélange de porc, de pignons de pin et de divers aromates. Des recherches ont montré qu'en Amazonie, dans les zones où les grands mammifères étaient rares, les pacas et agoutis représentaient environ 40 % de l'ensemble du gibier pris annuellement par les indigènes, mais dans les régions forestières où le grand gibier était prépondérant ils ne représentaient plus que 3 % des prises[94].
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Les cochons d'Inde sont utilisés dans la cuisine à Cuzco, au Pérou, dans des plats comme le cuy al horno[3],[95]. Le traditionnel four andin, connu sous le nom de qoncha ou fogón, est fait de boue et d'argile et renforcé avec de la paille et des poils d'animaux comme les cochons d'Inde[96]. Au Pérou, on compte 20 millions de cochons d'Inde domestiques et 64 millions de carcasses sont produites chaque année pour la consommation humaine. Cet animal est une excellente source de nourriture, la chair étant constituée de 19 % de protéines[94]. Aux États-Unis, les écureuils, mais aussi les rats musqués, les porcs-épics et les marmottes sont consommés par l'Homme. Les Navajos mangent les chiens de prairie cuisinés dans la boue, tandis que les Paiutes consomment les géomys, les écureuils et les rats[94].
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Les rongeurs, dont les Cochons d'Inde[97], les souris, les rats, les hamsters, les gerbilles, les chinchillas, les octodons et les tamias, peuvent constituer des animaux de compagnie faciles à conserver dans de petits espaces, chaque espèce ayant ses atouts et ses contraintes[98]. La plupart sont gardés dans des cages de taille adaptée, et ils ont des exigences en termes d'espace et d'interactions sociales diverses suivant les espèces. S'ils sont domestiqués très jeunes, ils sont généralement dociles et ne mordent pas. Les Cochons d'Inde ont une grande longévité et ont besoin d'une grande cage[99]. Les rats ont aussi besoin de beaucoup d'espace et peuvent devenir très dociles, apprendre des tours et sembler apprécier la compagnie de l'Homme. Les souris ont une durée de vie courte mais ont besoin de très peu d'espace. Les hamsters sont solitaires mais ont tendance à être plutôt actifs de nuit. Ils ont des comportements intéressants, mais s'ils ne sont pas manipulés fréquemment ils peuvent être agressifs. Les gerbilles ne sont généralement pas agressives, mordent rarement et sont des animaux sociables qui aiment la compagnie de l'Homme et de leurs congénères[100].
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Les rongeurs sont régulièrement utilisés comme modèle lors de test sur les animaux en laboratoire[101],[102]. Les rats albinos sont pour la première fois utilisés dans des expériences en 1828, et deviennent par la suite le premier animal domestiqué pour des raisons purement scientifiques[103]. De nos jours, la Souris commune est le rongeur le plus fréquemment utilisé en laboratoire, et en 1979 on estime que 50 millions de ces animaux sont utilisés annuellement à travers le monde. Elles sont préférées du fait de leur petite taille, de leur fertilité, de leur courte durée de gestation et de la facilité avec laquelle on peut les manipuler. Par ailleurs elles sont intéressantes car elles sont sensibles aux infections qui affectent l'Homme. Elles sont utilisées dans des recherches concernant la génétique, la biologie du développement, la biologie cellulaire, l'oncologie et l'immunologie[104]. Les Cochons d'Inde étaient également largement utilisés dans les laboratoires jusqu'à la fin du XXe siècle ; environ 2,5 millions de Cochons d'Inde sont ainsi utilisés dans les laboratoires des États-Unis dans les années 1960[105], mais ce nombre décroit pour ne plus représenter que 375 000 animaux au milieu des années 1990[106]. En 2007, ils constituent 2 % de tous les animaux de laboratoire[105]. Les Cochons d'Inde ont joué un rôle majeur dans l'établissement de la théorie microbienne à la fin du XIXe siècle, à travers les expériences de Louis Pasteur, d'Émile Roux et de Robert Koch[107]. Ils ont été lancés en orbite dans l'espace plusieurs fois — la première fois par l'URSS dans le satellite Spoutnik 9 le 9 mars 1961, avec un retour fructueux[108]. Le Rat-taupe nu est le seul mammifère connu à être poïkilotherme ; il est utilisé pour des études sur la thermorégulation. Il se caractérise aussi par l'absence de production du neuro-transmetteur substance P, un fait qui intéresse les chercheurs travaillant sur la douleur[109].
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Les rongeurs ont un odorat très développé, qui est utilisé par l'Homme pour détecter des odeurs ou des molécules chimiques[110]. Le Cricétome des savanes est ainsi capable de détecter le bacille de la tuberculose avec une sensibilité atteignant 86,6 %, et une spécificité (détectant l'absence de bacille) de plus de 93 % ; cette même espèce peut être entraînée pour détecter les mines[111],[112]. Les rats peuvent être utilisés dans des situations périlleuses comme dans les zones de désastres. Ils peuvent être entraînés à répondre à des ordres, qui peuvent être donnés à distance, et même être persuadés de s'aventurer dans des zones très éclairées, que les rats évitent normalement[113],[114],[115].
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De par leurs préférences alimentaires et leurs modes de vie (souvent fouisseurs), les rongeurs sont en concurrence avec l'Homme pour une partie de ses activités (culture, sylviculture[116]). Certaines espèces introduites hors de leur milieu sont devenues invasives et sources de dégâts (rat musqué, ragondin, écureuil gris par exemple, quand ils ont été introduits en Europe). Les gros rongeurs ne sont pas sources de pullulations, mais en raison de leur taille font des dégâts parfois spectaculaires. Les petits rongeurs qui se reproduisent très rapidement peuvent périodiquement pulluler et alors causer des dommages importants dans les champs, forêts, entrepôts alimentaires[116],[117]. Par exemple, en 2003, les quantités de riz perdues car consommées par des souris et des rats en Asie représentaient selon des estimations la quantité nécessaire pour nourrir 200 millions de personnes. La plupart des dégâts causés à travers le monde sont le fait d'un petit nombre d'espèces, principalement des rats et des souris[118]. En Indonésie et en Tanzanie, les rongeurs réduisent les rendements des cultures d'environ 15 %, tandis que dans certains cas extrêmes en Amérique du Sud elles sont amputées de 90 %. En Afrique, des rongeurs comme les Mastomys et Arvicanthis font des dégâts dans les céréales, les noix de terre, les légumes et le cacao. En Asie, les rats, les souris et certaines autres espèces comme Microtus brandti, Meriones unguiculatus et Eospalax baileyi détruisent une partie des récoltes de riz, sorgho, tubercules, légumes et noix. En Europe, en plus des rats et des souris, les espèces des genres Apodemus et Microtus ainsi qu'Arvicola terrestris causent de manière épisodique des dégâts dans les vergers, les légumes et les pâtures, aussi bien que dans les céréales. En Amérique du Sud, une gamme plus importante d'espèces de rongeurs est impliquée, parmi lesquelles Holochilus, Akodon, Calomys, Oligoryzomys, Phyllotis, Sigmodon et Zygodontomys, causant des dommages dans les cultures comme la canne à sucre, les fruits, les légumes et les tubercules[118].
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Les rongeurs sont également d'importants vecteurs de maladies[119]. Le Rat noir, avec la puce qu'il porte, joue un rôle majeur dans la dissémination de la bactérie Yersinia pestis responsable de la peste bubonique[120] et est également un vecteur des organismes responsables du typhus, de la leptospirose, de la toxoplasmose et de la trichinose[119]. De nombreux rongeurs portent des hantavirus, comme ceux du Puumala, du Dobrava et du Saaremaa, qui peuvent infecter l'Homme[121]. Les rongeurs participent également à transmettre des maladies comme la babésiose, la leishmaniose cutanée, l'anaplasmose humaine, la maladie de Lyme, la fièvre hémorragique d'Omsk, l'encéphalomyélite de Powassan, la rickettsialpox, la fièvre récurrente mondiale, la fièvre pourprée des montagnes Rocheuses et la fièvre du Nil occidental[122].
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Étant donné que les rongeurs sont une nuisance et qu'ils mettent en danger la santé publique, les sociétés humaines tentent souvent d'en contrôler la prolifération. Cela passe généralement par l'empoisonnement et le piégeage de ces animaux, des méthodes qui ne sont pas toujours sûres ou efficaces. Plus récemment, la lutte intégrée tente d'améliorer le contrôle des populations de rongeurs par une combinaison d'études visant à déterminer la taille et la répartition de la population de nuisibles, l'établissement de seuils de tolérance (niveau d'activité des animaux au-delà duquel il est nécessaire d'intervenir), d'interventions et d'évaluation de l'efficacité de ces interventions à partir d'études régulières. L'intervention peut comprendre l'éducation des populations, l'application d'une législation adaptée, la modification de l'habitat de ces animaux, la modification des pratiques agricoles et la lutte biologique en utilisant des pathogènes ou des prédateurs, ainsi que l'empoisonnement et le piégeage[123]. L'utilisation de pathogènes comme Salmonella a le défaut de pouvoir infecter l'Homme et les animaux domestiques, et les rongeurs deviennent souvent résistants. L'utilisation de prédateurs comme les furets, mangoustes et les varans se montre souvent insatisfaisante. Les chats domestiques et sauvages peuvent contrôler les populations de rongeurs efficacement, si la population de rongeurs n'est pas trop importante[124]. La pose d'affûts, de perchoirs et de nichoirs à rapaces est également une méthode de lutte contre la pullulation de nuisibles[125].
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Rongeurs, Rodentiens
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Les Rongeurs ou Rodentiens (Rodentia) sont un ordre de mammifères placentaires (le plus grand ordre de mammifères, regroupant plus de 2000 espèces). Ces animaux se caractérisent par leur unique paire d'incisives à croissance continue sur chacune de leurs mâchoires, qui leur servent à ronger leur nourriture, à creuser des galeries ou à se défendre. Le reste de leur morphologie est relativement variable, mais la majorité des espèces sont de petite taille, avec un corps trapu, des pattes courtes et une longue queue. La plupart des rongeurs se nourrissent de graines ou d'autres matières végétales, mais d'autres ont des régimes alimentaires plus variés. Ce sont souvent des animaux sociaux et beaucoup d'espèces vivent en communauté au sein desquelles les individus interagissent et communiquent entre eux de façon complexe. Le mode de reproduction peut être monogame, polygyne ou avec promiscuité sexuelle. De nombreuses espèces ont des portées de petits peu développés et dépendants, quand d'autres donnent directement naissance à des jeunes déjà relativement bien développés.
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Les rongeurs forment un groupe très diversifié, présent sur tous les continents à l'exception de l'Antarctique. C'est le seul ordre de mammifères placentaires à avoir colonisé l'Australie sans l'intervention humaine. Ils se sont adaptés à de très nombreux habitats terrestres, dont ceux anthropisés, et certaines espèces sont arboricoles, fouisseuses ou semi-aquatiques. L'ordre des Rodentia représente près de quarante pourcent des espèces de mammifères, ce qui en fait le plus diversifié devant celui des chauves-souris (Chiroptera). Parmi les espèces les plus connues de ce groupe sont les souris, les rats, les écureuils, les chiens de prairie, les porcs-épics, les castors, les cochons d'Inde et les hamsters. D'autres animaux tels que les lapins, les lièvres et les pikas, qui peuvent être pris pour des rongeurs et qui ont été placés dans cet ordre par le passé, constituent désormais l'ordre des Lagomorpha. Les données fossiles disponibles sur les rongeurs remontent jusqu'au Paléocène en Laurasia. Ce groupe connaît une grande diversification au cours de l'Éocène et se disperse sur tous les continents, parfois même en traversant les océans et rejoignant ainsi l'Amérique du Sud et Madagascar depuis l'Afrique.
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Les rongeurs sont utilisés en tant que source de nourriture, pour la confection de vêtements, en tant qu'animaux de compagnie ou de laboratoire. Certaines espèces, comme le Rat d'égout (Rattus norvegicus), le Rat noir (Rattus rattus) ou la Souris grise (Mus musculus) sont de sévères ravageurs, mangeant ou dégradant les stocks de nourriture humains, ou agissant comme vecteurs de parasites (ex : poux, tiques) et de maladies infectieuses, souvent zoonotiques (touchant à la fois l'homme et l'animal)[1]. Les espèces de rongeurs introduites par accident deviennent souvent envahissantes, menaçant la survie d'espèces indigènes. C'est notamment le cas de nombreux oiseaux insulaires, auparavant privés de prédateurs et dont les couvées peuvent être prédatées.
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Les rongeurs se caractérisent par l'existence d'une unique paire d'incisives, acérées et à croissance continue, sur chacune de leurs mâchoires[2]. Ces dents sont munies d'épaisses couches d'émail sur l'avant, mais le sont peu sur l'envers[3]. Leur croissance ne cessant jamais, c'est leur usure perpétuelle qui leur évite de ne trop croître, et ainsi d'atteindre ou même de percer le crâne. Comme les incisives s'aiguisent les unes contre les autres, la dentine à l'arrière des dents s'use, ne laissant que l'émail, solide, taillé comme un ciseau[4]. La plupart des espèces ont jusqu'à 22 dents, sans canines ni prémolaires antérieures. Il y a un écart, ou diastème, entre les incisives et les molaires chez la plupart des espèces. Cela leur permet d'aspirer leurs joues ou leurs lèvres et protéger leur cavité buccale de copeaux de bois ou d'autres matières non comestibles, et de se débarrasser de ces déchets par les côtés de leur bouche[5]. Les chinchillas et les cobayes ont une alimentation riche en fibres, et leurs molaires n'ont pas de racines mais ont une croissance continue comme les incisives[6].
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Chez beaucoup de rongeurs les molaires sont relativement grosses, très structurées et avec des cuspides ou des sillons très marqués, bien que chez d'autres, comme les espèces du genre Pseudohydromys, elles sont plus petites et plus simples. Les dents sont bien adaptées à broyer les aliments en petits morceaux[2]. La musculature de la mâchoire est forte. La mandibule est poussée vers l'avant pour ronger, et tirée vers l'arrière lors de la mastication[3]. Les différents groupes de rongeurs diffèrent, à la fois des autres mammifères et entre eux, par l'arrangement des muscles de leur mâchoire et par les structures du crâne associées à cette musculature. Les Sciuromorpha, qui comprennent les écureuils typiques, ont le faisceau profond de leur masséter particulièrement puissant, qui les rend efficaces pour mordre avec les incisives. Les Myomorpha, qui comprennent les souris, ont un muscle temporal élargi, qui leur permet de mastiquer puissamment avec les molaires. Le Hystricomorpha, comme les cochons d'Inde ou les porcs-épics, ont un faisceau superficiel de leur masséter plus grand et un faisceau profond plus petit que les souris ou les écureuils, les rendant peut-être moins efficaces à mordre avec les incisives, mais leur muscle ptérygoïdien intérieur plus puissant leur permet de bouger davantage leur mâchoire sur les côtés lors de la mastication[7].
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Le plus petit rongeur existant est la gerboise Salpingotulus michaelis, qui mesure en moyenne 4,4 cm de longueur (tête et corps), avec des femelles adultes ne pesant que 3,75 g. La plupart des espèces de rongeurs pèsent moins de 100 g, mais le plus grand rongeur actuel, le Capybara (Hydrochoerus hydrochaeris), peut peser jusqu'à 66 kg. Du côté des taxons éteints, les ossements fossiles ont montré qu'il y a environ trois millions d'années vivait au sud de l'Amérique un rongeur bien plus grand (plus grand encore que Eumegamys paranensis ou que Phoberomys pattersoni, découvert au Venezuela et pouvant peser de 436 à 741 kg, précédents records en taille chez les rongeurs fossiles[8]) : Josephoartigasia monesi était aussi haut qu'un bison et pesait jusqu'à une tonne environ[9]. C'est le plus grand des rongeurs connus ayant vécu sur la Terre[10]. Plusieurs indices laissent à penser que sa mâchoire était dotée d'une force exceptionnelle[11],[12] (plus encore que celle du tigre ou du crocodile[13]). Ce rongeur géant pourrait avoir ressemblé au cochon d'Inde, mais de la taille d'un hippopotame[14].
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La diversité des caractéristiques des rongeurs est grande, parfois même entre des espèces étroitement apparentées. Les caractéristiques de quelques espèces de rongeurs typiques sont données dans le tableau ci-dessous[15] :
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De nombreuses espèces de rongeurs présentent un dimorphisme sexuel. Chez certaines, les mâles sont plus gros que les femelles tandis que chez d'autres c'est l'inverse. Les gros mâles sont typiques chez les écureuils terrestres, les rats kangourous, les rats-taupes solitaires et les gaufres à poche, et ce dimorphisme est probablement apparu par sélection sexuelle et par l'existence de combat entre mâles. Les grosses femelles sont trouvées chez les tamias et les souris sauteuses. On ne sait pas pourquoi ce phénomène se produit, mais chez le Tamia amène (Tamias amoenus) il se pourrait que les mâles choisissent les femelles plus grosses qui auraient un meilleur succès reproducteur. Chez certains rongeurs, comme les campagnols, le dimorphisme sexuel peut varier d'une population à une autre. Chez le Campagnol roussâtre (Myodes glareolus), les femelles sont généralement plus grosses que les mâles, mais c'est l'inverse qui se produit chez les populations alpines, peut-être en raison du manque de prédateurs et des compétitions plus marquées entre mâles[25].
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Les différents groupes de rongeurs ont des morphologies très variables, mais ont généralement des corps massifs, trapus avec des pattes courtes[2]. Les membres antérieurs ont généralement cinq doigts, dont un pouce opposable, tandis que les membres postérieurs ont trois à cinq doigts. Le coude donne à l'avant-bras une grande flexibilité[4]. La majorité des espèces sont plantigrades, marchant sur la sole de leurs pattes, et ont des ongles semblables à des griffes. Les ongles des espèces fouisseuses ont tendance à être longs et forts, tandis qu'ils sont plus courts et plus pointus chez les rongeurs arboricoles[26]. Les différentes espèces de rongeurs utilisent une grande variété de modes de locomotion, dont la marche quadrupède, la course, l'usage de galeries souterraines, la grimpe, le saut bipède (gerboises, rats-kangourous et souris sauteuses d'Australie), la natation ou même le vol plané. Les espèces de la famille des Anomaluridae et celles de la sous-famille des Pteromyinae, toutes appelées « écureuils volants », peuvent en effet planer d'arbre en arbre en utilisant des membranes qui s'étendent entre les membres antérieurs et postérieurs[27]. Les agoutis (Dasyprocta) sont des animaux rapides, étant munis d'ongles semblables à des sabots qu'ils utilisent en course digitigrade. La majorité des rongeurs sont munis de queues, qui peuvent être de formes et tailles variées. Certaines sont préhensiles, comme celle du Rat des moissons (Micromys minutus), et leur fourrure peut être touffue ou au contraire très réduite. Cet organe sert parfois à la communication, comme chez le castor qui claque sa queue sur la surface de l'eau ou la souris domestique qui l'ébranle pour signaler un danger. D'autres espèces ont des queues rudimentaires, ou pas de queue du tout[2]. Chez certaines espèces enfin, la queue est capable de régénération si elle est en partie coupée[4].
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Les rongeurs ont généralement les sens de l'odorat, de l'ouïe et de la vision bien développés. Les espèces nocturnes ont souvent de grands yeux et certaines sont sensibles à la lumière ultraviolette. De nombreuses espèces ont de longues vibrisses, qui leur servent à balayer l'environnement lors de la locomotion (avec des mouvements d'avant en arrière, le whisking). Certains rongeurs ont des abajoues, qui peuvent être doublées de fourrure. Chez de nombreuses espèces, la langue ne peut pas aller plus loin que les incisives. Le système digestif des rongeurs est efficace, absorbant près de 80 pourcent de l'énergie ingérée. Lorsqu'un rongeur consomme de la cellulose, la nourriture est d'abord prédigérée dans l'estomac puis passe dans le cæcum, où des bactéries la réduisent en glucides. Le rongeur pratique alors la coprophagie, consommant ses propres pelotes fécales, de sorte que les nutriments peuvent ensuite être absorbés par l'intestin. Ils produisent donc souvent des crottes dures et sèches[2]. Chez de nombreuses espèces, le pénis contient un os, le baculum. Les testicules peuvent être situés sur l'abdomen ou à l'aine[4].
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La plupart des rongeurs sont herbivores, se nourrissant exclusivement de graines, de tiges, de feuilles, de fleurs ou de racines. D'autres sont omnivores, et quelques-uns sont prédateurs[3]. Le Campagnol agreste (Microtus agrestis) est un exemple typique d'espèce herbivore, se nourrissant d'herbe, de tubercules, de mousses et d'autres végétaux. Il ronge de l'écorce au cours de l'hiver, et consomme occasionnellement des invertébrés comme des larves d'insectes[28]. Le Gaufre brun (Geomys bursarius) mange des végétaux trouvés sous terre lorsqu'il creuse des galeries, et collecte aussi de l'herbe, des racines et des tubercules dans ses abajoues et qu'il cache dans des chambres souterraines[29]. Le gaufre à poche Geomys personatus évite de sortir à la surface pour se nourrir, attrapant les racines de plantes avec ses mâchoires et les tirant vers le bas creusé dans son terrier. Il pratique aussi la coprophagie[30]. Le Cricétome de forêt (Cricetomys emini) cherche sa nourriture à la surface, collectant tout ce qui est comestible dans ses grosses abajoues, et ramène le tout dans son terrier pour le consommer[31].
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Les agoutis (Dasyprocta sp.) sont des rares animaux qui arrivent à ouvrir les fruits du Noyer d'Amazonie (Bertholletia excelsa). Chaque fruit contenant de nombreuses noix, l'animal ne les consomme pas en une fois mais les transporte et les cache, aidant à la dispersion des graines qu'il ne retrouve pas. D'autres arbres à noix produisent de très nombreux fruits en automne, qui sont stockés dans des trous ou des crevasses par les écureuils. Dans certaines régions arides, les graines sont souvent disponibles pour de courtes périodes, et les rats-kangourous en collectent autant qu'ils peuvent pour les stocker dans des chambres souterraines[31]. Une autre stratégie pour tirer parti des abondances saisonnières sont les réserves de graisse. Elle est par exemple utilisée par les marmottes (Marmotta sp.), qui peuvent être de 50 % plus lourdes à l'automne qu'au printemps, utilisant leurs réserves durant leur longue hibernation[31]. Les castors se nourrissent de feuilles, de bourgeons et de l'écorce interne des arbres en croissance, ainsi que de plantes aquatiques. Durant l'automne, ces rongeurs coupent de petits arbres et des branches feuillues, et les immergent dans leur étang en plantant une extrémité dans la boue pour les fixer. L'hiver, ils peuvent accéder à ces réserves, même lorsque l'eau est gelée en surface[32].
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Bien que les rongeurs ont par le passé été considérés comme des herbivores, un certain nombre d'espèces se montrent opportunistes et consomment à l'occasion des insectes, du poisson ou de la viande, et d'autres plus spécialisées ont besoin de ces resources dans leur régie alimentaire. Une étude morphologique et fonctionnelle de la dentition des rongeurs suggère que les rongeurs primitifs étaient omnivores plutôt qu'herbivores. D'autres études montrent que de nombreuses espèces des sous-ordres des Sciuromorpha et des Myomorpha, et quelques membres des Hystricomorpha, incorporent naturellement de la matière animale dans leur régime alimentaire ou la consomme volontiers si ces aliments leur sont donnés en captivité. L'examen du contenu stomacal de Souris à pattes blanches (Peromyscus leucopus) en Amérique du Nord, espèce normalement considérée comme herbivore, a montré que la matière animale constituait 34 % de l'alimentation[33]. Parmi les rongeurs carnivores plus spécialisés, on compte les espèces du genre Rhynchomys aux Philippines, qui se nourrissent d'insectes et d'invertébrés mous, et le Rat d'eau australien (Hydromys chrysogaster), qui consomme des insectes aquatiques, des poissons, des crustacés, des moules, des escargots, des grenouilles, des œufs d'oiseaux et des oiseaux aquatiques[33],[34]. La Souris sauterelle (Onychomys leucogaster), qui peuple les régions sèches de l'Amérique du Nord, se nourrit d'insectes, de scorpions ou d'autres petites souris, et seulement un peu de matière végétale. Son corps est trapu et ses pattes et queue courtes, mais elle est agile et peut facilement maîtriser des proies aussi grandes qu'elle[35].
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Les rongeurs présentent une multitude d'organisations sociales, allant du système de castes du Rat-taupe nu (Heterocephalus glaber), un des seuls cas connus d'eusocialité chez les mammifères[36], aux colonies denses des chiens de prairie partageant de grands réseaux de galeries (appelés « villes »)[37], en passant par les groupes familiaux ou le mode de vie solitaire du Loir gris (Glis glis). Si les loirs adultes peuvent avoir des zones d'alimentation se chevauchant, ils vivent dans des nids différents et se nourrissent séparément, les rencontres n'ayant lieu que pour la reproduction. Les gaufres à poche (Geomyidae) mènent aussi une vie solitaire en dehors de la saison de reproduction, chaque individu creusant son propre réseau de galerie et défendant son territoire[26].
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Les gros rongeurs ont tendance à vivre en groupes familiaux au sein desquels les parents vivent avec leur progéniture jusqu'à ce que celle-ci se disperse. Les castors vivent en familles élargies, comptant généralement avec un couple d'adultes, les jeunes de l'année, ceux de l'année précédente et parfois d'années antérieures[38]. Le Rat brun vit généralement en petites colonies, avec jusqu'à six femelles partageant un terrier et un mâle défendant un territoire autour de celui-ci. Quand les densités de rats sont élevées, ce système est abandonné et les mâles utilisent un système hiérarchique de domination, avec des territoires qui se chevauchent. La progéniture femelle reste dans la colonie tandis que les jeunes mâles se dispersent[39]. Le Campagnol des Prairies (Microtus ochrogaster) est monogame et forme un couple uni pour la vie. En dehors de la saison de reproduction, il vit en proximité d'autres congénères en petites colonies. Un mâle n'est pas agressif envers les autres mâles jusqu'à ce qu'il se soit accouplé, après quoi il défend un territoire, une femelle et un nid contre les autres mâles. Les deux partenaires se blottissent l'un contre l'autre, se toilettent mutuellement, et participent ensemble à l'élevage des jeunes[40].
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Les écureuils terrestres, comme les marmottes, figurent parmi les rongeurs les plus sociaux. Ils forment généralement des colonies de femelles apparentées, les mâles se dispersant après le sevrage pour mener une vie nomade. Les animaux d'une colonie peuvent coopérer à différents niveaux, en s'avertissant par des cris d'alarme, en défendant un territoire commun, en partageant leur nourriture ou en protégeant les zones de mise bas et les jeunes[38]. Le Chien de prairie à queue noire (Cynomys ludovicianus) forme des « villes » pouvant couvrir plusieurs hectares. Les galeries les composant ne sont pas interconnectées mais sont creusées et occupées par des familles territoriales appelées « coteries ». Ces dernières sont généralement constituées d'un mâle adulte, de trois ou quatre femelles adultes, de plusieurs jeunes non-reproducteurs et des petits de l'année. Les membres d'une coterie interagissent paisiblement entre eux mais se montrent hostiles aux membres externes[37].
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Les exemples de comportement colonial des plus extrêmes chez les rongeurs sont probablement ceux des rongeurs eusociaux que sont le Rat-taupe nu (Heterocephalus glaber) et le Rat-taupe de Damaraland (Cryptomys damarensis). Le premier vit entièrement sous terre et peut former des colonies comptant jusqu'à 80 individus. Seule une femelle et jusqu'à trois mâles s'y reproduisent, tandis que les autres membres de la colonie sont plus petits, stériles et ont la fonction d'ouvriers. Certains individus sont de taille intermédiaire, et aident à l'élevage des jeunes et peuvent prendre la place des reproducteurs si l'un d'eux meurt[36]. Chez le Rat-taupe de Damaraland, il n'y a qu'un couple reproducteur. Les autres individus ne sont pas complètement stériles, mais ne deviennent fertiles que s'ils forment leur propre colonie[41].
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Les rongeurs utilisent le marquage sensoriel dans divers contextes sociaux, comme la communication inter- et intra-spécifique, le marquage des passages et l'établissement de territoires. Leur urine donne des informations génétiques aux autres individus de l'espèce, comme le sexe ou l'identité, et des informations métaboliques sur le statut de dominance, le statut de reproduction et la santé. Des composés dérivés du complexe majeur d'histocompatibilité (CMH) sont liés à plusieurs protéines urinaires. L'odeur d'une prédateur conduit à réduire ce comportement de marquage sensoriel[42].
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Les rongeurs sont capables de reconnaître des individus qui leur sont apparentés par l'odeur, et cela leur permet de se comporter plus favorablement envers leurs proches (« népotisme ») et d'éviter la consanguinité. Les animaux reconnaissent ainsi leurs proches par des signaux olfactifs à partir de l'urine, des fèces et des sécrétions glandulaires. Le principal facteur de détermination implique le CMH, puisque le degré de parenté entre deux individus est corrélé avec les gènes CMH qu'ils ont en commun. Dans la communication entre animaux qui ne sont pas apparentés, des marqueurs olfactifs plus permanents sont nécessaires, comme au niveau des limites de territoire, avec des protéines urinaires majeures non volatiles, dont la fonction de transporteurs de phéromones peut également être utilisée. Ces protéines urinaires majeures peuvent aussi indiquer l'identité de chaque individu, chaque mâle de Souris grise excrétant dans son urine une combinaison de 12 protéines spécifique à l'animal[43].
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Les Souris domestiques déposent leur urine, qui contient des phéromones, pour marquer leur territoire, reconnaître les individus et pour des raisons d'organisation sociale. Cela peut prendre différentes formes[44] :
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Des rongeurs territoriaux comme les castors ou les Écureuils roux (Sciurus vulgaris) analysent et s'habituent aux odeurs de leurs voisins et sont moins agressifs envers leurs intrusions qu'envers celles d'animaux errants ou étrangers[46],[47].
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Plusieurs espèces de rongeurs, particulièrement celles qui sont diurnes et sociales, ont une large gamme de cris d'alarme qui sont émis quand ils perçoivent des menaces. Ces cris ont des bénéfices directs comme indirects. Ainsi, un prédateur potentiel peut s'arrêter à l'écoute de ce cri, considérant qu'il est repéré, et l'alarme ainsi donnée peut conduire les congénères de l'animal le produisant à se cacher pour éviter le danger[48]. Plusieurs espèces, par exemple les chiens de prairies, ont un système de cris d'alerte complexe. Ces espèces peuvent employer des cris différents suivant le prédateur (un cri pour les prédateurs terrestres et un pour les prédateurs aériens par exemple) et chacun donne des informations sur la nature exacte de la menace[49]. L'urgence de la menace peut également être indiquée par les propriétés acoustiques du cri[50].
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Les rongeurs sociaux ont une plus large gamme de vocalisations que les espèces solitaires. Quinze différents cris d'alarme ont été reconnus chez l'adulte rat-taupe Fukomys micklemi et quatre chez les jeunes[51]. De la même manière, l'octodon, un autre rongeur social, qui creuse des terriers, a une vaste palette de moyens de communication et un répertoire vocal élaboré comprenant 15 différentes catégories de sons[52]. Les ultrasons jouent un rôle dans la communication des loirs et sont utilisés quand les individus sont hors de vue les uns des autres[53].
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Les Souris grises utilisent à la fois des cris audibles et des ultrasons suivant le contexte. Les cris audibles peuvent généralement être entendus lors d'échanges agressifs, tandis que les ultrasons sont utilisés dans la communication sexuelle ainsi que par les jeunes quand ils tombent de leur nid[44].
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Les rats de laboratoires (qui sont des Rats bruns, Rattus norvegicus) émettent des courtes vocalisations ultrasoniques à de hautes fréquences durant des expériences supposées agréables pour l'animal comme lorsqu'on lui administre une dose de morphine, lors de l'accouplement ou lorsqu'il est chatouillé. Le cri, décrit comme un « gazouillis » caractéristique, est comparé à un rire, et est interprété comme l'attente de quelque chose de bon. Dans des études cliniques, le « gazouillis » est associé à des sentiments positifs, et les liens sociaux naissent avec les chatouilles, qui sont donc recherchées par les rats. Toutefois au fur et à mesure que les rats vieillissent, ils sont de moins en moins enclins à « gazouiller ». Comme la plupart des vocalisations des rats, le « gazouillis » se fait à des fréquences trop hautes pour que les humains les entendent sans équipement spécial, et un récepteur approprié est donc utilisé pour ce type d'études[54].
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Il a été démontré que le Rat brun pouvait utiliser les ultrasons pour faire de l'écholocation[44]. La gamme de fréquences écoutée par les rongeurs diffère entre les espèces. Le tableau ci-dessous montre la gamme entendue par différentes espèces[55].
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Les rongeurs, comme les autres mammifères placentaires à l'exception des primates, ont deux types de cônes pour capter la lumière au niveau de leur rétine[56], des cônes S sensibles aux courtes longueurs d'onde qui permettent de percevoir la couleur bleue et des cônes M qui possèdent un photopigment sensible aux moyennes longueurs d'onde et permettent de capter la couleur verte. Ce sont donc des animaux dichromates. Toutefois, ils sont sensibles au spectre ultraviolet, et c'est pourquoi ils peuvent voir des choses que l'Homme ne voit pas. Le rôle de cette sensibilité aux ultraviolets n'est pas toujours clairement connu. Chez les octodons, par exemple, le ventre reflète plus de lumière ultraviolette que le dos. C'est pourquoi, quand un octodon se dresse sur ses pattes arrière, ce qu'il fait en cas d'alerte, il expose son ventre aux autres octodons et la vision ultraviolette pourrait servir à communiquer l'alarme. Quand il se tient à quatre pattes, sa faible réflectance des rayons ultraviolets pourrait le rendre moins visible pour les prédateurs[57]. La lumière ultraviolette est abondante durant la journée mais pas la nuit. Il y a une forte augmentation du taux de rayons ultraviolets par rapport à la lumière visible à l'aube et au crépuscule. Certains rongeurs sont particulièrement actifs à ces heures de la journée, et la sensibilité aux ultraviolets leur donne alors un avantage[58].
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L'urine de plusieurs rongeurs (par exemple les campagnols, les octodons, les rats et les souris) reflète fortement la lumière ultraviolette et cela pourrait être un moyen de communication laissant un marquage à la fois visuel et olfactif[59]. Toutefois, la quantité d'ultraviolets reflétée diminue avec le temps, ce qui dans certaines circonstances peut constituer un désavantage pour les animaux ; le Faucon crécerelle (Falco tinnunculus) peut faire la différence entre un passage récent de rongeur et un passage plus ancien, ce qui lui donne un avantage lorsqu'il chasse[60].
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Les vibrations émises par certaines espèces sur le sol peuvent informer leurs congénères sur certains de leurs comportements. Le rat-taupe Nannospalax ehrenbergi est le premier mammifère pour lequel la communication par vibrations a été observée. Ce rongeur fouisseur cogne sa tête contre les parois de ses tunnels. Ce comportement, que l'on pensait tout d'abord faire partie du processus de construction du tunnel, génère des signaux utiles pour la communication avec d'autres rats-taupes sur de longues distances[61].
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Certains rongeurs frappent le sol avec leurs pattes pour alerter de la présence d'un prédateur ou pour se défendre. Ce comportement est principalement utilisé par des rongeurs fouisseurs ou semi-fouisseurs[62]. Dipodomys spectabilis émet de cette manière différents types de bruits en frappant le sol avec ses pattes, l'un d'eux servant par exemple en cas de rencontre avec un serpent. Ce bruit peut alerter les congénères et la progéniture de celui qui donne l'alerte, mais repousse de lui-même le prédateur, qui comprend qu'il est repéré[61],[63]. Plusieurs études ont montré l'utilisation délibérée des vibrations du sol comme moyen de communication durant la parade nuptiale chez le Rat-taupe du Cap (Georychus capensis)[64].
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Certaines espèces de rongeurs sont monogames, un mâle et une femelle formant un couple qui dure dans le temps. La monogamie peut être obligatoire ou facultative. Dans le premier cas, les deux parents s’occupent de la progéniture, et jouent un rôle important de la survie des jeunes. C’est par exemple le cas chez la Souris de Californie, la Souris de plage, le Rat sauteur géant de Madagascar et les castors. Dans ces espèces, les mâles se reproduisent généralement exclusivement avec leurs partenaires. En plus de permettre une attention plus importante apportée aux jeunes, ce type de monogamie profite aux mâles en leur évitant de rester trop longtemps sans trouver de partenaire, ou de se reproduire avec une femelle infertile. Dans le cas de la monogamie facultative, les mâles ne s’occupent pas directement des jeunes mais ils restent avec la même femelle car ils n’ont pas accès aux autres du fait d’une grande dispersion des animaux. Les Campagnols des prairies constituent un exemple caractéristique de ce type de monogamie, les mâles défendant et gardant les femelles situées à proximité d’eux[65].
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Chez les espèces polygames, les mâles essaient de monopoliser et de s’accoupler avec plusieurs femelles. Comme pour la monogamie, on en observe deux formes, une incluant la défense d’un territoire et des femelles l’occupant et l’autre non. Dans le premier cas, les mâles occupent des territoires qui contiennent des ressources susceptibles d’attirer les femelles. C’est le cas notamment chez les espèces de la tribu des Marmotini comme la Marmotte à ventre jaune, le Spermophile de Californie, le Spermophile du Columbia et le Spermophile de Richardson. Dans le cas des marmottes, les mâles qui détiennent un territoire le perdent rarement, et remportent leurs combats contre ceux qui tentent de s’en emparer. Certaines espèces défendent directement les femelles présentes sur leur territoire, et les combats qui s’ensuivent peuvent causer d’importantes blessures. Chez les espèces polygames qui ne défendent pas de territoire, les mâles ne sont pas territoriaux et errent à la recherche de femelles. Ces mâles établissent des hiérarchies entre eux, le mâle le plus dominant ayant accès au plus grand nombre de femelles. C’est le cas chez des espèces comme le Spermophile de Belding et certains écureuils arboricoles[65].
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Enfin, chez d’autres espèces, mâles et femelles ont des partenaires multiples. Chez des espèces comme la Souris à pattes blanches, les femelles donnent naissance à des portées d’animaux ayant différents pères. Ce type de comportement conduit à une plus grande compétition spermatique et les mâles tendent à avoir de plus grands testicules. Chez l'Écureuil de terre du Cap, les testicules du mâle peuvent représenter 20 % de la longueur de son corps (queue exclue)[65]. Plusieurs espèces de rongeurs ont des systèmes de reproduction qui peuvent varier entre les différents types de comportements cités auparavant : monogamie, polygamie et promiscuité[65].
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Les femelles rongeurs jouent un rôle actif dans le choix de leur partenaire. Leur préférence se fait suivant différents critères, qui peuvent comprendre la taille, la dominance et la taille du territoire du mâle[66]. Chez les Rats-taupes nus, une seule femelle s'accouple avec au moins trois mâles[36].
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Pour la plupart des espèces de rongeurs, comme les Rats bruns et les Souris communes, l’ovulation a lieu à cycles réguliers, tandis que pour d’autres, comme les campagnols, elle est induite par la copulation. Durant l'accouplement, les mâles de certaines espèces de rongeurs déposent un bouchon spermatique dans les voies génitales de la femelle, à la fois pour éviter la fuite de sperme et pour prévenir le fait que d’autres mâles pourraient ensuite inséminer la femelle. Les femelles peuvent retirer ce bouchon, mais doivent pour cela le faire immédiatement ou après quelques heures[66].
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Les rongeurs peuvent naître nidicoles (aveugles, sans poils et relativement peu développés) ou nidifuges (en partie munis de fourrure, les yeux ouverts et assez bien développés) selon l’espèce. Le stade nidicole est caractéristique des écureuils et des souris, tandis que les cochons d’Inde et les porcs-épics sont nidifuges. Les femelles qui ont des jeunes nidicoles construisent généralement des nids bien aménagés avant de donner naissance à leur progéniture, et les maintiennent jusqu’au sevrage de celle-ci. La femelle donne naissance à ses petits en position assise ou couchée, et les nouveau-nés naissent dans la direction vers laquelle elle regarde. Les nouveau-nés sortent pour la première fois du nid quelques jours après avoir ouvert leurs yeux et dans un premier temps ils y retournent très régulièrement. Au fur et à mesure qu’ils grandissent, ils rentrent de moins en moins souvent au nid, avant de le quitter définitivement au moment du sevrage[67].
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Chez les espèces nidifuges, les femelles ne construisent qu’un nid sommaire, voire pas de nid du tout. La femelle donne naissance à ses petits en se tenant debout, et ceux-ci naissent derrière elle. Elle garde contact avec ses petits qui sont déjà très mobiles par de petits cris caractéristiques. Bien que relativement indépendants et pouvant être sevrés au bout de quelques jours, les jeunes peuvent continuer à être soignés et nourris par leur mère un peu plus longtemps. La taille des portées chez les rongeurs varient beaucoup, et de façon générale les femelles avec de petites portées passent plus de temps dans le nid que celles qui ont de grandes portées[67].
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Les femelles rongeurs s’occupent de leurs petits directement en les allaitant, les soignant et les récupérant quand ils sortent du nid, et indirectement en attrapant de la nourriture, bâtissant le nid et les protégeant[67]. Chez plusieurs espèces sociales, les jeunes peuvent être élevés par des animaux autres que leurs parents, une pratique connue sous le nom de reproduction communautaire. C’est notamment le cas chez le Chien de prairie à queue noire et le Spermophile de Belding, où les femelles ont des nids communs et ne font pas la différence entre leurs petits et les autres. On ne sait pas réellement si les femelles peuvent distinguer leur propre progéniture dans ce cas. Dans le cas du Mara, les jeunes sont aussi placés dans des garennes communes, mais les femelles n’allaitent pas les petits qui ne sont pas issus de leur portée[68].
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Les infanticides existent chez diverses espèces de rongeurs et peuvent être causés par des congénères adultes des deux sexes. Plusieurs raisons peuvent expliquer ce comportement, parmi lesquelles un stress nutritionnel, la compétition pour les ressources et, dans les cas des mâles, permettre à la femelle de devenir réceptive sexuellement plus rapidement. Cette dernière raison, si elle est largement reconnue chez les primates et les lions, ne fait pas l’unanimité pour les rongeurs[69]. Les infanticides sont très fréquents chez les Chiens de prairie à queue noire, et sont notamment le fait de mâles envahissant le territoire, ou de femelles s’y installant, mais peuvent aussi prendre la forme d’un cannibalisme de leur propre progéniture[70]. Pour se prémunir des infanticides par les autres adultes, les femelles rongeurs peuvent éviter ou attaquer directement les adultes potentiellement dangereux pour leur portée, s’accoupler avec différents mâles ou défendre leur territoire[69]. Des fœticides peuvent également avoir lieu chez les rongeurs ; chez la Marmotte des Alpes, les femelles dominantes ont tendance à empêcher le bon déroulement du cycle de reproduction de leurs subordonnées en les agressant alors qu’elles sont en gestation. Le stress qui en résulte cause parfois l’avortement du fœtus[71].
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Les rongeurs sont l'un des groupes de mammifères les plus répandus, étant présents sur tous les continents à l'exception de l'Antarctique. Ils sont les seuls mammifères placentaires terrestres qui aient colonisé l'Australie et la Nouvelle-Guinée sans l'intervention humaine. L'humain a cependant introduit des espèces, comme le Rat polynésien (Rattus exulans), sur de nombreuses îles océaniques isolées[4]. Les rongeurs se sont adaptés à presque tous les habitats terrestres, de la toundra froide (où ils peuvent vivre sous la neige) aux déserts chauds. Certaines espèces comme les écureuils et les porcs-épics du Nouveau Monde sont arboricoles, tandis que d'autres, tels que les gaufres à poche et les rats-taupes, mènent une vie presque entièrement souterraine, où ils construisent des réseaux de galeries complexes. D'autres vivent sur la surface, mais ont un terrier dans lequel ils peuvent se retirer. Les castors et les rats musqués sont semi-aquatiques[2], mais le rongeur le plus adapté à la vie aquatique est probablement le rat Crossomys moncktoni de Nouvelle-Guinée[72]. Les rongeurs prospèrent également dans certains environnements créés par l'homme, tels que les zones cultivées et urbaines[73].
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Bien que certaines espèces soient des nuisibles pour l'humain, les rongeurs jouent aussi un rôle écologique important[2], et certains rongeurs sont considérés comme des espèces clé de voûte ou ingénieures de leurs habitats respectifs. Dans les Grandes Plaines d'Amérique du Nord, les terriers des chiens de prairie jouent un rôle important dans l'aération du sol et dans la redistribution des éléments nutritifs, augmentant la teneur en matière organique du sol ainsi que l'absorption d'eau. Ils maintiennent ces prairies[74], et quelques grands herbivores comme le Bison d'Amérique du Nord (Bison bison) et l'Antilope d'Amérique (Antilocapra americana) préfèrent paître près des colonies de chiens de prairie en raison de la qualité nutritionnelle accrue des pâturages[75]. Les chiens de prairie peuvent toutefois également contribuer à la perte de la biodiversité locale et régionale, par leur déprédation des semences et la création et la propagation d'arbustes envahissants[74]. Les terriers des rongeurs peuvent manger les sporophores de champignons et propager leurs spores dans leurs excréments, ce qui permet aux champignons de se disperser et de former des relations symbiotiques avec les racines des plantes (qui, généralement, ne peuvent pas prospérer sans eux). Ainsi, ces rongeurs peuvent jouer un rôle dans le maintien de forêts saines[76]. Dans de nombreuses régions tempérées, les castors jouent un rôle essentiel pour l'hydrologie, leurs constructions de barrages et huttes modifiant le cours des ruisseaux et rivières[77], et en générant de grandes zones humides. Une étude a estimé que l'action des castors augmentait d'un tiers le nombre d'espèces de plantes herbacées à proximité des rivières[78], une autre que la présence des castors augmentait les effectifs de populations de saumons sauvages[79].
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D'après Carleton (1984), il existe plus de 2000 espèces vivantes classées en 30 familles, mais aujourd'hui au XXIe siècle, il n'y en a plus qu'un peu plus de 1700[80].
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Liste de sous-ordres et familles selon Mammal Species of the World (version 3, 2005) (8 octobre 2012)[81] :
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Selon Paleobiology Database (20 mars 2015)[82], l'ordre contient les groupes fossiles suivants :
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Les rongeurs ne sont pas l'ordre de mammifères le plus menacé, néanmoins 168 espèces appartenant à 126 genres sont dans une situation préoccupante[83] sans que cela n'attire l'attention du grand public. Comme 76 % des genres de rongeurs ne comprennent qu'une seule espèce, une large diversité phylogénétique peut disparaitre avec l'extinction de seulement quelques espèces. En l'absence de connaissances très précises sur les espèces menacées, les efforts de sauvegarde portent sur des taxa supérieurs (sur les familles plutôt que sur les espèces par exemple) et sur des zones géographiques à risque[83]. Plusieurs espèces d'Oryzomys ont disparu depuis le XIXe siècle, probablement du fait de la perte de leur habitat, et de l'introduction d'espèces invasives[84]. En Colombie, Sphiggurus vestitus n'a été observé que dans deux zones montagneuses dans les années 1920, tandis que Santamartamys rufodorsalis est connu uniquement aux abords de sa localité type sur la côte des Caraïbes, ces espèces sont donc particulièrement vulnérables[85]. La Species Survival Commission de l'UICN a écrit « Nous pouvons conclure avec certitude que plusieurs rongeurs sud-américains étaient sérieusement menacés, principalement du fait de perturbations environnementales et de la chasse intensive »[86].
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Trois espèces de rongeurs commensales de l'Homme se sont dispersées au travers du monde en suivant les déplacements humains, notamment dans les bateaux au moment de la période des Grandes découvertes, causant divers dommages aux espèces locales[87]. Ce sont le Rat brun, le Rat noir et la Souris commune, et on peut également ajouter à cette liste le Rat polynésien (Rattus exulans) dans le Pacifique. Par exemple, après que le Rat noir arrive sur l'Île Lord Howe en 1918, plus de 40 % des espèces d'oiseaux terrestres de l'île, dont la sous-espèce de Rhipidure à collier endémique de l'île Rhipidura fuliginosa cervina[88], vont disparaître dans les 10 années suivantes. Des extinctions d'espèces similaires ont été observés sur les Îles Midway (1943) et la Grande île du cap Sud (1962). Les programmes de sauvegarde de nombreuses espèces insulaires passent par l'éradication de ces rongeurs nuisibles, notamment en utilisant des rodenticides anticoagulants comme le brodifacoum[87]. Cette méthode a été fructueuse sur l'île de Lundy au Royaume-Uni, où l'éradication d'environ 40 000 Rats bruns a permis aux populations de Puffin des Anglais et de Macareux moine d'augmenter à nouveau[89],[90].
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Les Hommes utilisent depuis très longtemps les peaux d'animaux pour se vêtir, car le cuir est solide et la fourrure forme une couverture externe isolante[3]. Les peuples indigènes d'Amérique du Nord utilisent à cette fin les peaux de castors, les tannant et les cousant ensemble pour faire des robes. Les Européens apprécient particulièrement la qualité de ces dernières, et le commerce nord-américain de la fourrure se développe et prend une importance majeure pour les premiers colons. En Europe, la douce couche de poils de jarre connue comme « laine de castor » était considérée comme idéale pour fourrer les vêtements, et permettait également de faire des chapeaux[91],[92]. Plus tard, le ragondin devient une source de fourrure meilleur marché et est élevé en grand nombre en Amérique et en Europe. Le changement des modes et l'arrivée de nouveaux matériaux a conduit cette branche de l'industrie de la fourrure animale à régresser depuis[93]. Le chinchilla a une fourrure douce et soyeuse et la demande pour celle-ci est devenue tellement importante qu'il a failli totalement disparaître à l'état sauvage avant que son élevage ne se développe et devienne la principale source de peaux[93].
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Au moins 89 espèces de rongeurs, la plupart appartenant aux Hystricomorpha comme le cochon d'Inde, les agoutis et les capybaras, sont consommés par l'Homme. En 1985, il y avait au moins 42 sociétés différentes dans lesquelles on mangeait les rats[94]. Les cochons d'Inde sont élevés pour la consommation humaine depuis très longtemps. Entre 2500 et 1500 av. J.-C., ils constituent la principale source de viande de l'empire Inca. Les loirs étaient élevés par les Romains dans des pots spéciaux appelés « gliraria », ou dans de grands enclos extérieurs, où ils étaient engraissés avec des noix et des glands. Les loirs étaient également capturés à l'état sauvage à l'automne, quand ils étaient le plus gras, et étaient rôtis et plongés dans le miel ou cuits farcis avec un mélange de porc, de pignons de pin et de divers aromates. Des recherches ont montré qu'en Amazonie, dans les zones où les grands mammifères étaient rares, les pacas et agoutis représentaient environ 40 % de l'ensemble du gibier pris annuellement par les indigènes, mais dans les régions forestières où le grand gibier était prépondérant ils ne représentaient plus que 3 % des prises[94].
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Les cochons d'Inde sont utilisés dans la cuisine à Cuzco, au Pérou, dans des plats comme le cuy al horno[3],[95]. Le traditionnel four andin, connu sous le nom de qoncha ou fogón, est fait de boue et d'argile et renforcé avec de la paille et des poils d'animaux comme les cochons d'Inde[96]. Au Pérou, on compte 20 millions de cochons d'Inde domestiques et 64 millions de carcasses sont produites chaque année pour la consommation humaine. Cet animal est une excellente source de nourriture, la chair étant constituée de 19 % de protéines[94]. Aux États-Unis, les écureuils, mais aussi les rats musqués, les porcs-épics et les marmottes sont consommés par l'Homme. Les Navajos mangent les chiens de prairie cuisinés dans la boue, tandis que les Paiutes consomment les géomys, les écureuils et les rats[94].
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Les rongeurs, dont les Cochons d'Inde[97], les souris, les rats, les hamsters, les gerbilles, les chinchillas, les octodons et les tamias, peuvent constituer des animaux de compagnie faciles à conserver dans de petits espaces, chaque espèce ayant ses atouts et ses contraintes[98]. La plupart sont gardés dans des cages de taille adaptée, et ils ont des exigences en termes d'espace et d'interactions sociales diverses suivant les espèces. S'ils sont domestiqués très jeunes, ils sont généralement dociles et ne mordent pas. Les Cochons d'Inde ont une grande longévité et ont besoin d'une grande cage[99]. Les rats ont aussi besoin de beaucoup d'espace et peuvent devenir très dociles, apprendre des tours et sembler apprécier la compagnie de l'Homme. Les souris ont une durée de vie courte mais ont besoin de très peu d'espace. Les hamsters sont solitaires mais ont tendance à être plutôt actifs de nuit. Ils ont des comportements intéressants, mais s'ils ne sont pas manipulés fréquemment ils peuvent être agressifs. Les gerbilles ne sont généralement pas agressives, mordent rarement et sont des animaux sociables qui aiment la compagnie de l'Homme et de leurs congénères[100].
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Les rongeurs sont régulièrement utilisés comme modèle lors de test sur les animaux en laboratoire[101],[102]. Les rats albinos sont pour la première fois utilisés dans des expériences en 1828, et deviennent par la suite le premier animal domestiqué pour des raisons purement scientifiques[103]. De nos jours, la Souris commune est le rongeur le plus fréquemment utilisé en laboratoire, et en 1979 on estime que 50 millions de ces animaux sont utilisés annuellement à travers le monde. Elles sont préférées du fait de leur petite taille, de leur fertilité, de leur courte durée de gestation et de la facilité avec laquelle on peut les manipuler. Par ailleurs elles sont intéressantes car elles sont sensibles aux infections qui affectent l'Homme. Elles sont utilisées dans des recherches concernant la génétique, la biologie du développement, la biologie cellulaire, l'oncologie et l'immunologie[104]. Les Cochons d'Inde étaient également largement utilisés dans les laboratoires jusqu'à la fin du XXe siècle ; environ 2,5 millions de Cochons d'Inde sont ainsi utilisés dans les laboratoires des États-Unis dans les années 1960[105], mais ce nombre décroit pour ne plus représenter que 375 000 animaux au milieu des années 1990[106]. En 2007, ils constituent 2 % de tous les animaux de laboratoire[105]. Les Cochons d'Inde ont joué un rôle majeur dans l'établissement de la théorie microbienne à la fin du XIXe siècle, à travers les expériences de Louis Pasteur, d'Émile Roux et de Robert Koch[107]. Ils ont été lancés en orbite dans l'espace plusieurs fois — la première fois par l'URSS dans le satellite Spoutnik 9 le 9 mars 1961, avec un retour fructueux[108]. Le Rat-taupe nu est le seul mammifère connu à être poïkilotherme ; il est utilisé pour des études sur la thermorégulation. Il se caractérise aussi par l'absence de production du neuro-transmetteur substance P, un fait qui intéresse les chercheurs travaillant sur la douleur[109].
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Les rongeurs ont un odorat très développé, qui est utilisé par l'Homme pour détecter des odeurs ou des molécules chimiques[110]. Le Cricétome des savanes est ainsi capable de détecter le bacille de la tuberculose avec une sensibilité atteignant 86,6 %, et une spécificité (détectant l'absence de bacille) de plus de 93 % ; cette même espèce peut être entraînée pour détecter les mines[111],[112]. Les rats peuvent être utilisés dans des situations périlleuses comme dans les zones de désastres. Ils peuvent être entraînés à répondre à des ordres, qui peuvent être donnés à distance, et même être persuadés de s'aventurer dans des zones très éclairées, que les rats évitent normalement[113],[114],[115].
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De par leurs préférences alimentaires et leurs modes de vie (souvent fouisseurs), les rongeurs sont en concurrence avec l'Homme pour une partie de ses activités (culture, sylviculture[116]). Certaines espèces introduites hors de leur milieu sont devenues invasives et sources de dégâts (rat musqué, ragondin, écureuil gris par exemple, quand ils ont été introduits en Europe). Les gros rongeurs ne sont pas sources de pullulations, mais en raison de leur taille font des dégâts parfois spectaculaires. Les petits rongeurs qui se reproduisent très rapidement peuvent périodiquement pulluler et alors causer des dommages importants dans les champs, forêts, entrepôts alimentaires[116],[117]. Par exemple, en 2003, les quantités de riz perdues car consommées par des souris et des rats en Asie représentaient selon des estimations la quantité nécessaire pour nourrir 200 millions de personnes. La plupart des dégâts causés à travers le monde sont le fait d'un petit nombre d'espèces, principalement des rats et des souris[118]. En Indonésie et en Tanzanie, les rongeurs réduisent les rendements des cultures d'environ 15 %, tandis que dans certains cas extrêmes en Amérique du Sud elles sont amputées de 90 %. En Afrique, des rongeurs comme les Mastomys et Arvicanthis font des dégâts dans les céréales, les noix de terre, les légumes et le cacao. En Asie, les rats, les souris et certaines autres espèces comme Microtus brandti, Meriones unguiculatus et Eospalax baileyi détruisent une partie des récoltes de riz, sorgho, tubercules, légumes et noix. En Europe, en plus des rats et des souris, les espèces des genres Apodemus et Microtus ainsi qu'Arvicola terrestris causent de manière épisodique des dégâts dans les vergers, les légumes et les pâtures, aussi bien que dans les céréales. En Amérique du Sud, une gamme plus importante d'espèces de rongeurs est impliquée, parmi lesquelles Holochilus, Akodon, Calomys, Oligoryzomys, Phyllotis, Sigmodon et Zygodontomys, causant des dommages dans les cultures comme la canne à sucre, les fruits, les légumes et les tubercules[118].
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Les rongeurs sont également d'importants vecteurs de maladies[119]. Le Rat noir, avec la puce qu'il porte, joue un rôle majeur dans la dissémination de la bactérie Yersinia pestis responsable de la peste bubonique[120] et est également un vecteur des organismes responsables du typhus, de la leptospirose, de la toxoplasmose et de la trichinose[119]. De nombreux rongeurs portent des hantavirus, comme ceux du Puumala, du Dobrava et du Saaremaa, qui peuvent infecter l'Homme[121]. Les rongeurs participent également à transmettre des maladies comme la babésiose, la leishmaniose cutanée, l'anaplasmose humaine, la maladie de Lyme, la fièvre hémorragique d'Omsk, l'encéphalomyélite de Powassan, la rickettsialpox, la fièvre récurrente mondiale, la fièvre pourprée des montagnes Rocheuses et la fièvre du Nil occidental[122].
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Étant donné que les rongeurs sont une nuisance et qu'ils mettent en danger la santé publique, les sociétés humaines tentent souvent d'en contrôler la prolifération. Cela passe généralement par l'empoisonnement et le piégeage de ces animaux, des méthodes qui ne sont pas toujours sûres ou efficaces. Plus récemment, la lutte intégrée tente d'améliorer le contrôle des populations de rongeurs par une combinaison d'études visant à déterminer la taille et la répartition de la population de nuisibles, l'établissement de seuils de tolérance (niveau d'activité des animaux au-delà duquel il est nécessaire d'intervenir), d'interventions et d'évaluation de l'efficacité de ces interventions à partir d'études régulières. L'intervention peut comprendre l'éducation des populations, l'application d'une législation adaptée, la modification de l'habitat de ces animaux, la modification des pratiques agricoles et la lutte biologique en utilisant des pathogènes ou des prédateurs, ainsi que l'empoisonnement et le piégeage[123]. L'utilisation de pathogènes comme Salmonella a le défaut de pouvoir infecter l'Homme et les animaux domestiques, et les rongeurs deviennent souvent résistants. L'utilisation de prédateurs comme les furets, mangoustes et les varans se montre souvent insatisfaisante. Les chats domestiques et sauvages peuvent contrôler les populations de rongeurs efficacement, si la population de rongeurs n'est pas trop importante[124]. La pose d'affûts, de perchoirs et de nichoirs à rapaces est également une méthode de lutte contre la pullulation de nuisibles[125].
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Ronald Bilius Weasley, dit Ron Weasley [ʁɔn wizle][a] (en anglais : [rɒn ˈwiːzli][b]), est l'un des personnages principaux de la saga Harry Potter écrite par la romancière J. K. Rowling. Ron est le meilleur ami de Harry Potter et de Hermione Granger et il fait lui aussi partie de la maison Gryffondor à Poudlard.
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Le personnage est interprété par Rupert Grint au cinéma et par Paul Thornley dans la pièce de théâtre Harry Potter et l'enfant maudit (2016).
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Ron fait partie de la famille Weasley, une famille de sang-pur, qui réside au Terrier. Dans Harry Potter à l'école des sorciers, Ron rencontre Harry dans la gare de King's Cross, où il aide Harry à trouver l'entrée secrète de la gare du monde des sorciers. Harry et Ron s'installent dans le même compartiment du train Poudlard Express et font connaissance, posant les premières pierres de leur amitié : Ron est fasciné par le célèbre Harry Potter. C'est dans ce même compartiment qu'ils rencontrent tous deux Hermione Granger, qui leur paraît à première vue très antipathique mais qui devient par la suite leur amie, après qu'ils l'aient sauvée d'une dangereuse confrontation avec un troll adulte des montagnes[2].
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Ron joue un rôle crucial dans la quête de la pierre philosophale. Sa stratégie au jeu d'échecs version sorciers permet à Hermione et Harry de continuer et gagner la partie parmi les pièces animées et géantes qui composent l'échiquier. Au cours du jeu, Ron décide de sacrifier sa pièce et tombe évanoui après un violent choc[3]. Lors de la fête de fin d'année, le dernier dîner de l'année scolaire, Albus Dumbledore, le directeur de l'école, décerne cinquante points à Ron pour Gryffondor car c'était « la plus belle partie d'échecs qu'on ait jouée à Poudlard depuis de nombreuses années ». Cette récompense de dernière minute aide les Gryffondors à remporter la Coupe des quatre maisons (contre les Serpentards qui au début étaient en tête).
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Durant l'été de Harry Potter et la Chambre des secrets, Ron tente d'écrire à Harry plusieurs fois, mais il ne reçoit pas de réponse car Dobby l'elfe de maison intercepte ses lettres. De plus en plus inquiet, Ron décide finalement d'emprunter avec ses frères Fred et George la voiture volante de son père pour prendre des nouvelles de Harry dans la maison de son oncle et de sa tante[4]. Harry s'enfuit alors de chez lui et passe le mois d'août au domicile des Weasley, le Terrier.
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À la gare de King's Cross, Harry et Ron n'arrivent pas à traverser la barrière donnant accès au quai 9¾. Ron a l'idée d'utiliser la Ford Anglia volante de son père pour se rendre à Poudlard par ses propres moyens. Harry et lui mettent le plan à exécution, mais la voiture montre des signes de faiblesse à la fin du voyage et finit par s'écraser sur le Saule cogneur, dans le parc de l'école. Harry et Ron s'en sortent indemnes, mais la voiture disparaît dans la Forêt Interdite et la baguette magique de Ron se brise.
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Plus tard dans l'année, Ron et Harry utilisent la potion Polynectar pour prendre l'apparence des deux acolytes de Drago Malefoy, Crabbe (pour Ron) et Goyle (pour Harry), pour l'espionner et découvrir ce qu'il sait sur la chambre des secrets[5]. Dans leur recherche d'informations sur l'héritier de Serpentard, c'est Ron qui fournit le premier indice de l'identité de Tom Elvis Jedusor en se rappelant avoir vu ce nom sur un trophée décerné par Poudlard pour « Services spéciaux rendus à l'école »[6].
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Plus tard, Ron doit faire face à sa plus grande phobie, les araignées, en entrant dans la forêt interdite sur le conseil implicite de Hagrid. Harry et lui manquent de se faire dévorer par les acromentules géantes et sont finalement sauvés par la Ford Anglia, venue seule à leur secours[7]. Ron et Harry découvrent alors l'entrée de la chambre des secrets et y pénètrent dans l'espoir d'arriver à temps pour sauver Ginny Weasley, la sœur de Ron, qui a été enlevée et retenue dans la chambre. À cause de la baguette cassée de Ron, le plafond s'écroule et l'éboulis sépare Ron et Harry. Harry continue son chemin et réussit à sauver Ginny. Ron et lui reçoivent un prix pour services rendus à l'école[8].
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Dans Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban, quand le rat de Ron, Croûtard, disparaît, Ron accuse le nouveau chat de Hermione, Pattenrond, de l'avoir mangé. Ceci est cause d'une dispute de plusieurs mois entre les deux amis[9]. Ils finissent par se réconcilier lorsque Hermione frôle la dépression nerveuse en raison de sa surcharge scolaire et du stress engendré par le sort de l'hippogriffe Buck. L'animal fait en effet l'objet d'un procès après avoir blessé Drago Malefoy lors d'un cours de Soin aux créatures magiques. Ron propose à Hermione et Hagrid de les aider, mais leur défense échoue et l'animal est condamné à mort. Le jour de l'exécution de Buck, à laquelle sont venus assister les trois amis dans le parc de Poudlard, Croûtard s'enfuit[10]. Ron se lance alors à sa poursuite et, devant le Saule cogneur, est attrapé par un gros chien noir, le Sinistros. L'animal le traîne dans le tunnel qui prend son départ sous les racines de l'arbre[11].
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Harry et Hermione suivent à leur tour le tunnel et rejoignent ainsi la Cabane hurlante. Le chien noir se révèle être l'animagus Sirius Black, parrain de Harry échappé de la prison de sorciers Azkaban. Le professeur de Défense contre les forces du mal, Remus Lupin, arrive à son tour dans la cabane et jette un sort sur Croûtard, dévoilant qu'il s'agit en fait de Peter Pettigrow, animagus lui aussi, camouflé en rat depuis des années. Pettigrow, qui avait jusqu'à ce jour simulé sa mort grâce à son déguisement, nie avoir livré les parents de Harry à Voldemort devant les accusations de Lupin et Black. Après avoir refusé de croire Sirius et de lui confier son rat, Ron change d'avis en découvrant sa véritable identité. Pettigrow réussit à prendre la fuite lorsque les autres personnages le font sortir du Saule cogneur[12]. Ron, qui a été mordu par le chien noir (Sirius Black), est emmené à l'infirmerie et forcé d'y rester pendant que Harry et Hermione remontent le temps pour sauver Sirius Black et Buck[13]. À la fin du roman, Sirius envoie à Ron un petit hibou excité que Ginny baptise Coquecigrue.
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Durant l'été 1994, dans Harry Potter et la Coupe de feu, les Weasley invitent Harry et Hermione à la Coupe du monde de Quidditch. Ron est en admiration devant son champion de Quidditch préféré, Viktor Krum[14]. Il apprend un peu plus tard que ce même Krum, étudiant à l'école de sorciers Durmstrang, passera l'année scolaire à Poudlard à l'occasion du Tournoi des Trois Sorciers[15]. Le jour de la nomination des représentants des trois écoles pour le tournoi, Harry est mystérieusement choisi comme quatrième champion. Ron, comme nombre d'autres étudiants, le soupçonne d'avoir triché pour participer à la compétition et lui tourne le dos. D'après Hermione, c'est un signe de la jalousie latente de Ron envers la célébrité de son ami. La période de froid dure presque un mois, et la réconciliation survient lorsque Harry échappe à un dragon cracheur de feu durant la première tâche du tournoi : Ron reconnaît la dangerosité du tournoi et écarte l'idée que Harry ait pu se porter volontaire.
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À Noël, selon la tradition du Tournoi des Trois Sorciers, Poudlard organise un Bal de Noël. Ron et Harry sont paniqués à l'idée de devoir inviter une cavalière. Ron invite au dernier moment Hermione à l'accompagner au bal, mais, vexée et blessée par le fait qu'il l'invite seulement pour ne pas se présenter seul à la soirée (et pas parce qu'il veut vraiment passer la soirée avec elle), elle décline son invitation. Harry, après avoir invité Cho Chang sans succès, réussit à sauver son honneur et celui de son ami en convainquant Parvati et Padma Patil de les accompagner au bal. Padma ne semble pas enchantée de la mauvaise humeur de Ron et de sa robe miteuse. En apercevant Hermione aux bras de Victor Krum, le champion de Quidditch, Ron déborde de jalousie et va jusqu'à accuser son amie de « fraterniser avec l'ennemi »[16]. Même devant les reproches d'Hermione, qui laisse entendre qu'il aurait dû penser à elle en premier et non comme solution par défaut, Ron continue d'ignorer ou de nier les sentiments naissants qu'ils nourrissent l'un pour l'autre. Hermione, de son côté, montre également des signes de jalousie à l'égard de Fleur Delacour, étudiante de l'école Beauxbâtons, de qui Ron n'arrive pas à détacher les yeux[17].
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Pour les besoins de la deuxième tâche du tournoi, Ron est emmené et attaché au fond du lac de Poudlard, endormi par magie et devant attendre que Harry le secoure. On apprend ainsi que Ron représente la personne à laquelle Harry « tient le plus ». Harry réussit à sauver Ron, et ce dernier se moque gentiment de Harry pour l'avoir vraiment cru en danger[18].
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Pendant l'été 1995, dans Harry Potter et l'Ordre du Phénix, Ron est nommé préfet de Gryffondor, à la grande surprise de sa famille, de ses amis (en particulier Hermione, l'autre nouvelle préfète) et de lui-même[19]. Son frère, Percy, devenu distant et déconnecté de la famille, envoie un hibou à Ron pour le féliciter de son nouveau rôle et lui conseiller de couper les ponts avec Harry. Il lui suggère également de se ranger du côté de Dolores Ombrage, le nouveau professeur de défense contre les forces du mal de Poudlard[19], ce qui met Ron en colère. Il déchire la lettre sous les yeux de Harry.
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Ron montre explicitement son soutien et sa loyauté à son ami Harry lorsque ses camarades de classe laissent entendre que le récit de celui-ci au sujet du retour de Voldemort est un mensonge (allant parfois jusqu'à faire usage de son nouveau pouvoir de préfet pour les faire taire[20]). Bien qu'ils passent une grande partie de leur temps à se chamailler, Ron et Hermione forment un front uni pour épauler Harry. Ron soutient la proposition d'Hermione de créer une association d'étudiants dans laquelle Harry donnerait des cours pratiques de défense contre les forces du mal. Le professeur Ombrage a en effet interdit à ses élèves, sur ordre du Ministère de la Magie, de pratiquer la magie durant ses cours alors que Voldemort est revenu. Ron et ses amis fondent alors l'Armée de Dumbledore.
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Ron rejoint l'équipe de Quidditch de Gryffondor au poste de gardien de but, mais sa nervosité et son manque de confiance en soi altèrent ses capacités et son talent durant les matchs. Les élèves de Serpentard ont inventé une chanson moqueuse sur l'incapacité de Ron à protéger ses buts, arguant même que Serpentard pourrait gagner la Coupe de Quidditch grâce à lui. Mais Ron se reprend dans le dernier match de l'année et Gryffondor remporte la victoire.
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Ron vit mal le fait que Ginny, sa sœur benjamine, ait des aventures amoureuses.
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Lors de la visite de l'Armée de Dumbledore au Département des mystères, Ron combat les mangemorts aux côtés de Harry, Hermione, Ginny, Luna Lovegood et Neville Londubat. Il est blessé au cours de l'expédition par des sortes de cerveaux qui lui font plus ou moins perdre le sens des réalités, mais guérit rapidement.
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Dans Harry Potter et le Prince de sang-mêlé, Harry, nouveau capitaine de l'équipe de Quidditch de Gryffondor, choisit Ron pour occuper le poste de gardien en écartant Cormac McLaggen, aussi talentueux mais manquant d'esprit d'équipe[21]. Au cours des matchs, son jeu est inégal et repose majoritairement sur son humeur du jour, ses émotions et sa confiance en soi. Ainsi, ses performances sont très mauvaises lorsqu'il est fou de jalousie mais il se montre un excellent gardien lorsqu'il croit avoir bu du Felix Felicis, une potion rendant chanceux, par une sorte d'effet placebo. Ce jour-là, il permet à Gryffondor de gagner le match.
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Ron attire l'attention de Lavande Brown, étudiante de Gryffondor. Il sort avec elle durant l'année scolaire, bien qu'il semble plus intéressé par son amie Hermione envers qui il manifeste régulièrement jalousie, inquiétude et mauvaise humeur inexpliquée. Hermione se venge en invitant Cormac McLaggen à la fête de Noël organisée par le professeur Slughorn[22]. Durant plusieurs mois, Ron et Hermione ne s'adressent pas la parole. Il ne semble pas satisfait de sa relation avec Lavande[23]. À l'occasion de son anniversaire, Ron mange accidentellement des chocolats empoisonnés par une potion d'amour. Après avoir été guéri par le professeur Slughorn, il avale accidentellement de l'hydromel empoisonné. Il est sauvé de peu par Harry à l'aide d'un bézoard (antidote à la plupart des poisons que l'on trouve dans l'estomac des chèvres). Son séjour à l'infirmerie et l'inquiétude ressentie par Hermione permettent leur réconciliation[24]. Ron en profite pour mettre un terme à ses relations avec Lavande. Il finit également par accepter la relation amoureuse entre sa sœur Ginny et Harry.
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Selon J.K. Rowling, Ron se montre très immature dans ce tome en comparaison de ses deux amis, et il doit apprendre à « mériter Hermione » en grandissant d'un point de vue émotionnel[25]. Tout au long du roman, la tension romantique entre les deux personnages est palpable. Parallèlement, Ron renforce son amitié avec Harry : leurs discussions sur les performances sportives de Ron, par exemple, ne tournent pas au conflit personnel.
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Au début de ce roman, Ron ne partage pas la conviction de Harry selon laquelle Drago Malefoy est devenu mangemort, mais change d'avis par la suite. Il est chargé par Harry de surveiller Drago et le professeur Rogue lorsqu'il s'absente de l'école avec Dumbledore. Il s'est également vu confier la fiole de Felix Felicis pour protéger les membres de l'Armée de Dumbledore durant la soirée[26], ce qui leur a permis d'éviter tous les sorts lancés à leur encontre durant l'attaque des Mangemorts. Après l'enterrement de Dumbledore, Ron et Hermione promettent à Harry de l'accompagner dans sa future quête des horcruxes, renonçant ainsi à finir leurs études à Poudlard[27].
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Dans Harry Potter et les Reliques de la Mort, Ron accompagne Harry et Hermione dans leur quête des Horcruxes. Il reste quelque temps au Terrier avec eux et insiste pour ne le quitter qu'après le mariage de Bill. Pour cacher son départ en voyage, Ron fait porter un vieux pyjama à la goule habitant son grenier et couche celle-ci dans son lit : déguisée en Ron, elle doit faire croire que celui-ci souffre d'« éclabouille », une maladie magique très contagieuse. Ainsi les mangemorts peuvent fouiller la maison des Weasley et laisser ceux-ci tranquilles.
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Ron lui-même se déguise en Reginal Cattermole lorsque le trio infiltre le ministère de la Magie pour récupérer le médaillon de Serpentard. Harry décide que chacun, dans le trio, doit porter le médaillon à tour de rôle afin d'en atténuer l'effet maléfique qui pervertit l'âme du porteur. Ron en semble beaucoup plus affecté que ses amis. Fragilisé par l'objet, frustré par le manque de confort dans leur voyage et par l'absence d'un plan concret pour la suite des évènements, Ron finit par abandonner ses amis. Il regrette toutefois immédiatement sa décision, mais ne parvient pas à briser les enchantements de protection placés par Hermione et se fait capturer par des rafleurs (des Mangemorts qui traquent les nés-Moldus et les étudiants absents de Poudlard sous le régime de Voldemort). Après s'en être tiré, il se réfugie un temps chez son frère Bill, à la Chaumière aux Coquillages, trop honteux de son attitude pour retourner chez ses parents au Terrier[28].
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Grâce à la voix d'Hermione, retransmise par le déluminateur que lui a légué Dumbledore, Ron parvient à localiser ses amis quelque temps plus tard. Il sauve alors la vie de Harry en le découvrant en train de se noyer dans un lac gelé, à la recherche de l'épée de Gryffondor, à cause du médaillon qui lui serre le cou. Son ami lui confie alors la tâche de détruire le médaillon. Torturé quelques instants par l'âme de Voldemort qui tente de profiter de ses points faibles (son amour encore secret mais très fort pour Hermione, son manque de confiance en soi au sein de sa fratrie et son impression d'être inutile), Ron finit par abattre l'épée sur le médaillon. Il retourne ensuite au campement où il finit par se réconcilier avec Hermione.
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Ron est une nouvelle fois mis à l'épreuve lorsque, le trio ayant été capturé par des rafleurs et amené au manoir des Malefoy, Hermione subit le sortilège Doloris de la main de Bellatrix Lestrange, tandis que Ron est horrifié et mort d'inquiétude pour elle. Ils sont sauvés quelques heures plus tard par Dobby, qui les aide à fuir. Après une mission dans la banque de Gringotts (où ils trouvent un horcruxe supplémentaire) et une fuite sur le dos d'un dragon, Ron et ses amis retournent à Poudlard pour trouver le dernier Horcruxe. Ron a l'idée, pour remplacer l'épée de Gryffondor qu'ils ont dû laisser au gobelin Gripsec, de se procurer du venin de Basilic en en récupérant les crocs dans la chambre des secrets. Il parvient à reproduire des sons en Fourchelang pour ouvrir la chambre, et laisse à Hermione le soin de briser la coupe.
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Au cours de la grande bataille qui prend place à Poudlard, Ron s'inquiète du sort des elfes de maison et émeut ainsi Hermione, qui saute dans ses bras pour lui donner un premier baiser. Troublé et à la fois très heureux, il continue tout de même à se battre vaillamment, assiste à la mort de son frère Fred, et cependant fait preuve d'un immense courage en lui tournant le dos pour continuer d'aider Harry. Il fait équipe avec Neville pour venir à bout de Fenrir Greyback, le loup-garou qui a mordu Lupin et Bill.
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Dix-neuf ans après la chute de Voldemort, Ron et Hermione ont deux enfants : Rose, qui va faire sa première rentrée scolaire à Poudlard, et son frère cadet Hugo[29]. Ron a également passé le permis de conduire moldu en lançant un sortilège de confusion à l'examinateur.
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Dans Harry Potter et l'Enfant maudit, Ron travaille d'abord au ministère de la Magie avec Harry comme Auror[réf. nécessaire] puis au magasin de farces-et-attrapes de son frère, George. Il est marié à Hermione Granger et ils ont eu une fille et un garçon, Rose et Hugo. Après la première remontée de temps d'Albus Potter et de Scorpius Malefoy, ceux-ci changent le passé ː Ron se retrouve ainsi marié avec Padma Patil, avec laquelle il a un fils nommé Panju. Après la deuxième remontée de temps d'Albus Potter et de Scorpius Malefoy, Ron se retrouve célibataire et recherché. En remontant encore une fois le temps, Ron, accompagné des autres personnages, piège Delphini, la fille de Voldemort. En revenant dans le présent, tout redevient normal : Ron est toujours marié avec Hermione Granger et retrouve ses enfants Rose et Hugo Weasley.
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J. K. Rowling présente Ron en ces termes : « un grand dadais avec de grands pieds, de grandes mains et des taches de rousseur. » Ron a des yeux bleus[30] et des cheveux roux, comme tous les membres de la famille Weasley, dépassant même en taille certains de ses frères plus âgés.
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Ron se montre sarcastique, passionné et susceptible. Il est très doué aux échecs, mais reste un élève moyen au sein de Poudlard. De tendance paresseuse, il a l'habitude de solliciter l'aide de son amie Hermione Granger pour l'aider à faire ses devoirs — ou même les rédiger à sa place. Au sein du trio de camarades, ses sarcasmes perpétuels servent souvent à ramener à la réalité Harry et Hermione lorsqu'ils se perdent dans des concepts ou des projets alambiqués.
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Il doit faire face durant son adolescence à un complexe d'infériorité : beaucoup de ses camarades ne le considèrent que comme le meilleur ami de Harry Potter et on lui a dit que sa mère, pendant sa grossesse, avait exprimé le désir d'avoir une fille. Étant le plus jeune garçon de la famille, ses performances scolaires sont sans cesse comparées à celles de ses frères. En réaction, Ron peut être plutôt ambitieux par certains côtés, et rêve de popularité et de succès. Il se montre en revanche honteux de la situation économique de sa famille, malgré la grande loyauté dont il fait part envers elle. Ce sentiment se traduit parfois par une jalousie à l'égard de Harry, bien plus fortuné que lui, même s'il semble mettre un point d'honneur à refuser tout argent venant de son ami.
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Comme beaucoup des membres de la famille Weasley, Ron se dispute souvent. Ce trait de caractère se manifeste particulièrement dans la relation qu'il entretient avec Hermione Granger, les prises de bec constituant presque leur unique moyen de communication. Tout comme elle, il ne semble pourtant pas y prêter une grande importance et se montre surpris quand une tierce personne tente d'apaiser la discussion.
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Ron a été traumatisé dans sa jeunesse quand Fred Weasley a changé son ours en peluche en araignée, provoquant chez lui une arachnophobie, dont le lecteur prend conscience dans Harry Potter et la Chambre des secrets lorsque Harry et lui sont confrontés à Aragog et sa famille.
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Ron hérite de la vieille baguette magique de Charlie Weasley, en bois de frêne et contenant un crin de licorne. Après une rencontre avec le saule cogneur (au début de Harry Potter et la Chambre des secrets), sa baguette est abîmée et ne tient que grâce à une maladroite réparation au ruban adhésif. Ses fonctions magiques sont alors irrémédiablement altérées, et il arrive souvent que la baguette renvoie les sorts à l'émetteur, émette des bruits bizarres ou fasse sortir des objets par le mauvais côté. Il obtient une nouvelle baguette au début de sa troisième année d'études.
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Ron montre d'impressionnantes capacités tactiques, comme en témoigne son don pour les échecs sorciers (la seule différence avec un jeu d'échecs normal étant que les pièces sont vivantes). Il est souvent dépeint comme le personnage le plus pragmatique du trio, bien plus calme et posé qu'Hermione. Les talents de Ron sont rarement évoqués, mais il a survécu, comme les autres membres de l'AD, à une violente confrontation avec les Mangemorts dans le tome 5. Dans le dernier tome, Ron perd sa baguette et utilise celle de Peter Pettigrow pour la remplacer. Ron gagne en maturité après s'être violemment disputé avec Harry. Faisant alors preuve de plus de talent et de motivation, il prend les rênes de la recherche des horcruxes menée par le trio.
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D'après J.K. Rowling, le patronus de Ron prend la forme d'un Jack Russell Terrier. Il s'agit d'un choix sentimental, l'écrivain possédant elle-même un chien de cette race[30].
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Ron, né le 1er mars 1980[31], est le sixième enfant d'Arthur et Molly Weasley et leur plus jeune fils. Son second prénom, Bilius, lui vient d'un oncle décédé mentionné dans les troisième et septième tomes. Ron a grandi dans la maison familiale surnommée « le Terrier », une maison délabrée de quatre étages, près du village de Loutry Ste Chaspoule dans le comté de Devon. Il a une petite sœur, Ginny, et cinq frères aînés : Bill, Charlie, Percy et les jumeaux Fred et George. Chacun d'eux a une personnalité différente, mais ils apparaissent tous plus sûrs d'eux, et à des degrés variés plus talentueux que lui. Tous les Weasley ont des cheveux roux vif et des taches de rousseur, et ils sont tous, à Poudlard, envoyés dans la maison Gryffondor.
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J.K. Rowling a décrit les Weasley comme une vieille famille au sang pur. Les Weasley sont relativement pauvres, et malgré la promotion qu'a obtenu le père de Ron au Ministère de la Magie, passant du Service des Détournements de l'Artisanat Moldu au Bureau de détection et de confiscation des faux sortilèges et objets de protection, leur situation financière reste difficile. Ron est particulièrement conscient, frustré et honteux des moyens modestes de sa famille[2]. Ses ennemis à Poudlard, dont Drago Malefoy et son père Lucius, exploitent souvent ce point faible et l'attaquent sur sa pauvreté. Mais dans le sixième livre, la situation se retourne quand le père de Ron est promu à un poste mieux rémunéré que celui de Lucius Malefoy au ministère, et que celui-ci est jeté en prison. La famille Weasley occupe une place très importante dans la saga et représente la famille « adoptive » de Harry Potter, et celle qu'il aurait aimé avoir.
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La famille Weasley possède beaucoup d'animaux tels que des hiboux (Errol, Hermès, Coquecigrue), un rat (Croûtard) et un boursouflet (Arnold). Une goule a également immigré dans leur grenier et un nombre impressionnant de Gnomes qu'ils doivent fréquemment chasser de leur jardin.
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Les Weasley sont liés à la famille Black, faisant partie des nombreux descendants de Phineas Nigellus Black, par l'intermédiaire de la mère d'Arthur, Cedrella Black.
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J.K. Rowling a déclaré que Ron faisait partie des personnages qu'elle a inventés « le tout premier jour »[32]. Elle s'est inspirée de son meilleur ami des années de collège, Sean Harris (à qui Harry Potter et la chambre des secrets est dédié). Elle a clairement indiqué qu'elle n'a « jamais voulu recréer Sean grâce à Ron, mais créer Ron avec des traits de Sean »[33]. Comme Harris l'est pour Rowling, Ron est « toujours là » quand Harry a besoin de lui. Dans une entrevue avec Lindsey Fraser en 2000, Rowling déclare : « lorsque j'ai imaginé qu'une voiture venait sauver Harry et Ron Weasley pour les emporter jusqu'à Poudlard, vous pensez bien que ça ne pouvait pas être n'importe quelle guimbarde : il fallait que ce soit une Ford Anglia turquoise (comme celle de Sean). Harry est sauvé par cette voiture, tout comme elle m'a sauvée de l'ennui[34] ».
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Dans une interview, J.K. Rowling a décrit Ron comme amusant, mais insensible et immature : « Ron est très immature, et ça participe pour beaucoup à l'humour qui caractérise ce personnage[35]. »
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Le personnage de Ron correspond à beaucoup de stéréotypes associés aux individus servant de faire-valoir : c'est un personnage comique qui intervient souvent pour détendre l'atmosphère, se montre loyal envers le héros, ne possède pas les mêmes talents que Harry en termes de puissance magique. Ron est en général peu estimé, alors que la célébrité place son meilleur ami Harry au centre de toutes les attentions.
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Olivier Martret double Rupert Grint en français dans tous ces films. Xavier Dolan est sa voix québécoise.
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Ron a fait plusieurs apparitions dans les parodies de Harry Potter.
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L'école des sorciers (1997)
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La Chambre des secrets (1998)
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Le Prisonnier d'Azkaban (1999)
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La Coupe de feu (2000)
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L'Ordre du Phénix (2003)
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Le Prince de sang-mêlé (2005)
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Les Reliques de la Mort (2007)
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L'Enfant maudit (2016)
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Ronald Bilius Weasley, dit Ron Weasley [ʁɔn wizle][a] (en anglais : [rɒn ˈwiːzli][b]), est l'un des personnages principaux de la saga Harry Potter écrite par la romancière J. K. Rowling. Ron est le meilleur ami de Harry Potter et de Hermione Granger et il fait lui aussi partie de la maison Gryffondor à Poudlard.
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Le personnage est interprété par Rupert Grint au cinéma et par Paul Thornley dans la pièce de théâtre Harry Potter et l'enfant maudit (2016).
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Ron fait partie de la famille Weasley, une famille de sang-pur, qui réside au Terrier. Dans Harry Potter à l'école des sorciers, Ron rencontre Harry dans la gare de King's Cross, où il aide Harry à trouver l'entrée secrète de la gare du monde des sorciers. Harry et Ron s'installent dans le même compartiment du train Poudlard Express et font connaissance, posant les premières pierres de leur amitié : Ron est fasciné par le célèbre Harry Potter. C'est dans ce même compartiment qu'ils rencontrent tous deux Hermione Granger, qui leur paraît à première vue très antipathique mais qui devient par la suite leur amie, après qu'ils l'aient sauvée d'une dangereuse confrontation avec un troll adulte des montagnes[2].
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Ron joue un rôle crucial dans la quête de la pierre philosophale. Sa stratégie au jeu d'échecs version sorciers permet à Hermione et Harry de continuer et gagner la partie parmi les pièces animées et géantes qui composent l'échiquier. Au cours du jeu, Ron décide de sacrifier sa pièce et tombe évanoui après un violent choc[3]. Lors de la fête de fin d'année, le dernier dîner de l'année scolaire, Albus Dumbledore, le directeur de l'école, décerne cinquante points à Ron pour Gryffondor car c'était « la plus belle partie d'échecs qu'on ait jouée à Poudlard depuis de nombreuses années ». Cette récompense de dernière minute aide les Gryffondors à remporter la Coupe des quatre maisons (contre les Serpentards qui au début étaient en tête).
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Durant l'été de Harry Potter et la Chambre des secrets, Ron tente d'écrire à Harry plusieurs fois, mais il ne reçoit pas de réponse car Dobby l'elfe de maison intercepte ses lettres. De plus en plus inquiet, Ron décide finalement d'emprunter avec ses frères Fred et George la voiture volante de son père pour prendre des nouvelles de Harry dans la maison de son oncle et de sa tante[4]. Harry s'enfuit alors de chez lui et passe le mois d'août au domicile des Weasley, le Terrier.
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À la gare de King's Cross, Harry et Ron n'arrivent pas à traverser la barrière donnant accès au quai 9¾. Ron a l'idée d'utiliser la Ford Anglia volante de son père pour se rendre à Poudlard par ses propres moyens. Harry et lui mettent le plan à exécution, mais la voiture montre des signes de faiblesse à la fin du voyage et finit par s'écraser sur le Saule cogneur, dans le parc de l'école. Harry et Ron s'en sortent indemnes, mais la voiture disparaît dans la Forêt Interdite et la baguette magique de Ron se brise.
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Plus tard dans l'année, Ron et Harry utilisent la potion Polynectar pour prendre l'apparence des deux acolytes de Drago Malefoy, Crabbe (pour Ron) et Goyle (pour Harry), pour l'espionner et découvrir ce qu'il sait sur la chambre des secrets[5]. Dans leur recherche d'informations sur l'héritier de Serpentard, c'est Ron qui fournit le premier indice de l'identité de Tom Elvis Jedusor en se rappelant avoir vu ce nom sur un trophée décerné par Poudlard pour « Services spéciaux rendus à l'école »[6].
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Plus tard, Ron doit faire face à sa plus grande phobie, les araignées, en entrant dans la forêt interdite sur le conseil implicite de Hagrid. Harry et lui manquent de se faire dévorer par les acromentules géantes et sont finalement sauvés par la Ford Anglia, venue seule à leur secours[7]. Ron et Harry découvrent alors l'entrée de la chambre des secrets et y pénètrent dans l'espoir d'arriver à temps pour sauver Ginny Weasley, la sœur de Ron, qui a été enlevée et retenue dans la chambre. À cause de la baguette cassée de Ron, le plafond s'écroule et l'éboulis sépare Ron et Harry. Harry continue son chemin et réussit à sauver Ginny. Ron et lui reçoivent un prix pour services rendus à l'école[8].
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Dans Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban, quand le rat de Ron, Croûtard, disparaît, Ron accuse le nouveau chat de Hermione, Pattenrond, de l'avoir mangé. Ceci est cause d'une dispute de plusieurs mois entre les deux amis[9]. Ils finissent par se réconcilier lorsque Hermione frôle la dépression nerveuse en raison de sa surcharge scolaire et du stress engendré par le sort de l'hippogriffe Buck. L'animal fait en effet l'objet d'un procès après avoir blessé Drago Malefoy lors d'un cours de Soin aux créatures magiques. Ron propose à Hermione et Hagrid de les aider, mais leur défense échoue et l'animal est condamné à mort. Le jour de l'exécution de Buck, à laquelle sont venus assister les trois amis dans le parc de Poudlard, Croûtard s'enfuit[10]. Ron se lance alors à sa poursuite et, devant le Saule cogneur, est attrapé par un gros chien noir, le Sinistros. L'animal le traîne dans le tunnel qui prend son départ sous les racines de l'arbre[11].
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Harry et Hermione suivent à leur tour le tunnel et rejoignent ainsi la Cabane hurlante. Le chien noir se révèle être l'animagus Sirius Black, parrain de Harry échappé de la prison de sorciers Azkaban. Le professeur de Défense contre les forces du mal, Remus Lupin, arrive à son tour dans la cabane et jette un sort sur Croûtard, dévoilant qu'il s'agit en fait de Peter Pettigrow, animagus lui aussi, camouflé en rat depuis des années. Pettigrow, qui avait jusqu'à ce jour simulé sa mort grâce à son déguisement, nie avoir livré les parents de Harry à Voldemort devant les accusations de Lupin et Black. Après avoir refusé de croire Sirius et de lui confier son rat, Ron change d'avis en découvrant sa véritable identité. Pettigrow réussit à prendre la fuite lorsque les autres personnages le font sortir du Saule cogneur[12]. Ron, qui a été mordu par le chien noir (Sirius Black), est emmené à l'infirmerie et forcé d'y rester pendant que Harry et Hermione remontent le temps pour sauver Sirius Black et Buck[13]. À la fin du roman, Sirius envoie à Ron un petit hibou excité que Ginny baptise Coquecigrue.
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Durant l'été 1994, dans Harry Potter et la Coupe de feu, les Weasley invitent Harry et Hermione à la Coupe du monde de Quidditch. Ron est en admiration devant son champion de Quidditch préféré, Viktor Krum[14]. Il apprend un peu plus tard que ce même Krum, étudiant à l'école de sorciers Durmstrang, passera l'année scolaire à Poudlard à l'occasion du Tournoi des Trois Sorciers[15]. Le jour de la nomination des représentants des trois écoles pour le tournoi, Harry est mystérieusement choisi comme quatrième champion. Ron, comme nombre d'autres étudiants, le soupçonne d'avoir triché pour participer à la compétition et lui tourne le dos. D'après Hermione, c'est un signe de la jalousie latente de Ron envers la célébrité de son ami. La période de froid dure presque un mois, et la réconciliation survient lorsque Harry échappe à un dragon cracheur de feu durant la première tâche du tournoi : Ron reconnaît la dangerosité du tournoi et écarte l'idée que Harry ait pu se porter volontaire.
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À Noël, selon la tradition du Tournoi des Trois Sorciers, Poudlard organise un Bal de Noël. Ron et Harry sont paniqués à l'idée de devoir inviter une cavalière. Ron invite au dernier moment Hermione à l'accompagner au bal, mais, vexée et blessée par le fait qu'il l'invite seulement pour ne pas se présenter seul à la soirée (et pas parce qu'il veut vraiment passer la soirée avec elle), elle décline son invitation. Harry, après avoir invité Cho Chang sans succès, réussit à sauver son honneur et celui de son ami en convainquant Parvati et Padma Patil de les accompagner au bal. Padma ne semble pas enchantée de la mauvaise humeur de Ron et de sa robe miteuse. En apercevant Hermione aux bras de Victor Krum, le champion de Quidditch, Ron déborde de jalousie et va jusqu'à accuser son amie de « fraterniser avec l'ennemi »[16]. Même devant les reproches d'Hermione, qui laisse entendre qu'il aurait dû penser à elle en premier et non comme solution par défaut, Ron continue d'ignorer ou de nier les sentiments naissants qu'ils nourrissent l'un pour l'autre. Hermione, de son côté, montre également des signes de jalousie à l'égard de Fleur Delacour, étudiante de l'école Beauxbâtons, de qui Ron n'arrive pas à détacher les yeux[17].
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Pour les besoins de la deuxième tâche du tournoi, Ron est emmené et attaché au fond du lac de Poudlard, endormi par magie et devant attendre que Harry le secoure. On apprend ainsi que Ron représente la personne à laquelle Harry « tient le plus ». Harry réussit à sauver Ron, et ce dernier se moque gentiment de Harry pour l'avoir vraiment cru en danger[18].
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Pendant l'été 1995, dans Harry Potter et l'Ordre du Phénix, Ron est nommé préfet de Gryffondor, à la grande surprise de sa famille, de ses amis (en particulier Hermione, l'autre nouvelle préfète) et de lui-même[19]. Son frère, Percy, devenu distant et déconnecté de la famille, envoie un hibou à Ron pour le féliciter de son nouveau rôle et lui conseiller de couper les ponts avec Harry. Il lui suggère également de se ranger du côté de Dolores Ombrage, le nouveau professeur de défense contre les forces du mal de Poudlard[19], ce qui met Ron en colère. Il déchire la lettre sous les yeux de Harry.
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Ron montre explicitement son soutien et sa loyauté à son ami Harry lorsque ses camarades de classe laissent entendre que le récit de celui-ci au sujet du retour de Voldemort est un mensonge (allant parfois jusqu'à faire usage de son nouveau pouvoir de préfet pour les faire taire[20]). Bien qu'ils passent une grande partie de leur temps à se chamailler, Ron et Hermione forment un front uni pour épauler Harry. Ron soutient la proposition d'Hermione de créer une association d'étudiants dans laquelle Harry donnerait des cours pratiques de défense contre les forces du mal. Le professeur Ombrage a en effet interdit à ses élèves, sur ordre du Ministère de la Magie, de pratiquer la magie durant ses cours alors que Voldemort est revenu. Ron et ses amis fondent alors l'Armée de Dumbledore.
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Ron rejoint l'équipe de Quidditch de Gryffondor au poste de gardien de but, mais sa nervosité et son manque de confiance en soi altèrent ses capacités et son talent durant les matchs. Les élèves de Serpentard ont inventé une chanson moqueuse sur l'incapacité de Ron à protéger ses buts, arguant même que Serpentard pourrait gagner la Coupe de Quidditch grâce à lui. Mais Ron se reprend dans le dernier match de l'année et Gryffondor remporte la victoire.
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Ron vit mal le fait que Ginny, sa sœur benjamine, ait des aventures amoureuses.
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Lors de la visite de l'Armée de Dumbledore au Département des mystères, Ron combat les mangemorts aux côtés de Harry, Hermione, Ginny, Luna Lovegood et Neville Londubat. Il est blessé au cours de l'expédition par des sortes de cerveaux qui lui font plus ou moins perdre le sens des réalités, mais guérit rapidement.
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Dans Harry Potter et le Prince de sang-mêlé, Harry, nouveau capitaine de l'équipe de Quidditch de Gryffondor, choisit Ron pour occuper le poste de gardien en écartant Cormac McLaggen, aussi talentueux mais manquant d'esprit d'équipe[21]. Au cours des matchs, son jeu est inégal et repose majoritairement sur son humeur du jour, ses émotions et sa confiance en soi. Ainsi, ses performances sont très mauvaises lorsqu'il est fou de jalousie mais il se montre un excellent gardien lorsqu'il croit avoir bu du Felix Felicis, une potion rendant chanceux, par une sorte d'effet placebo. Ce jour-là, il permet à Gryffondor de gagner le match.
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Ron attire l'attention de Lavande Brown, étudiante de Gryffondor. Il sort avec elle durant l'année scolaire, bien qu'il semble plus intéressé par son amie Hermione envers qui il manifeste régulièrement jalousie, inquiétude et mauvaise humeur inexpliquée. Hermione se venge en invitant Cormac McLaggen à la fête de Noël organisée par le professeur Slughorn[22]. Durant plusieurs mois, Ron et Hermione ne s'adressent pas la parole. Il ne semble pas satisfait de sa relation avec Lavande[23]. À l'occasion de son anniversaire, Ron mange accidentellement des chocolats empoisonnés par une potion d'amour. Après avoir été guéri par le professeur Slughorn, il avale accidentellement de l'hydromel empoisonné. Il est sauvé de peu par Harry à l'aide d'un bézoard (antidote à la plupart des poisons que l'on trouve dans l'estomac des chèvres). Son séjour à l'infirmerie et l'inquiétude ressentie par Hermione permettent leur réconciliation[24]. Ron en profite pour mettre un terme à ses relations avec Lavande. Il finit également par accepter la relation amoureuse entre sa sœur Ginny et Harry.
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Selon J.K. Rowling, Ron se montre très immature dans ce tome en comparaison de ses deux amis, et il doit apprendre à « mériter Hermione » en grandissant d'un point de vue émotionnel[25]. Tout au long du roman, la tension romantique entre les deux personnages est palpable. Parallèlement, Ron renforce son amitié avec Harry : leurs discussions sur les performances sportives de Ron, par exemple, ne tournent pas au conflit personnel.
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Au début de ce roman, Ron ne partage pas la conviction de Harry selon laquelle Drago Malefoy est devenu mangemort, mais change d'avis par la suite. Il est chargé par Harry de surveiller Drago et le professeur Rogue lorsqu'il s'absente de l'école avec Dumbledore. Il s'est également vu confier la fiole de Felix Felicis pour protéger les membres de l'Armée de Dumbledore durant la soirée[26], ce qui leur a permis d'éviter tous les sorts lancés à leur encontre durant l'attaque des Mangemorts. Après l'enterrement de Dumbledore, Ron et Hermione promettent à Harry de l'accompagner dans sa future quête des horcruxes, renonçant ainsi à finir leurs études à Poudlard[27].
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Dans Harry Potter et les Reliques de la Mort, Ron accompagne Harry et Hermione dans leur quête des Horcruxes. Il reste quelque temps au Terrier avec eux et insiste pour ne le quitter qu'après le mariage de Bill. Pour cacher son départ en voyage, Ron fait porter un vieux pyjama à la goule habitant son grenier et couche celle-ci dans son lit : déguisée en Ron, elle doit faire croire que celui-ci souffre d'« éclabouille », une maladie magique très contagieuse. Ainsi les mangemorts peuvent fouiller la maison des Weasley et laisser ceux-ci tranquilles.
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Ron lui-même se déguise en Reginal Cattermole lorsque le trio infiltre le ministère de la Magie pour récupérer le médaillon de Serpentard. Harry décide que chacun, dans le trio, doit porter le médaillon à tour de rôle afin d'en atténuer l'effet maléfique qui pervertit l'âme du porteur. Ron en semble beaucoup plus affecté que ses amis. Fragilisé par l'objet, frustré par le manque de confort dans leur voyage et par l'absence d'un plan concret pour la suite des évènements, Ron finit par abandonner ses amis. Il regrette toutefois immédiatement sa décision, mais ne parvient pas à briser les enchantements de protection placés par Hermione et se fait capturer par des rafleurs (des Mangemorts qui traquent les nés-Moldus et les étudiants absents de Poudlard sous le régime de Voldemort). Après s'en être tiré, il se réfugie un temps chez son frère Bill, à la Chaumière aux Coquillages, trop honteux de son attitude pour retourner chez ses parents au Terrier[28].
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Grâce à la voix d'Hermione, retransmise par le déluminateur que lui a légué Dumbledore, Ron parvient à localiser ses amis quelque temps plus tard. Il sauve alors la vie de Harry en le découvrant en train de se noyer dans un lac gelé, à la recherche de l'épée de Gryffondor, à cause du médaillon qui lui serre le cou. Son ami lui confie alors la tâche de détruire le médaillon. Torturé quelques instants par l'âme de Voldemort qui tente de profiter de ses points faibles (son amour encore secret mais très fort pour Hermione, son manque de confiance en soi au sein de sa fratrie et son impression d'être inutile), Ron finit par abattre l'épée sur le médaillon. Il retourne ensuite au campement où il finit par se réconcilier avec Hermione.
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Ron est une nouvelle fois mis à l'épreuve lorsque, le trio ayant été capturé par des rafleurs et amené au manoir des Malefoy, Hermione subit le sortilège Doloris de la main de Bellatrix Lestrange, tandis que Ron est horrifié et mort d'inquiétude pour elle. Ils sont sauvés quelques heures plus tard par Dobby, qui les aide à fuir. Après une mission dans la banque de Gringotts (où ils trouvent un horcruxe supplémentaire) et une fuite sur le dos d'un dragon, Ron et ses amis retournent à Poudlard pour trouver le dernier Horcruxe. Ron a l'idée, pour remplacer l'épée de Gryffondor qu'ils ont dû laisser au gobelin Gripsec, de se procurer du venin de Basilic en en récupérant les crocs dans la chambre des secrets. Il parvient à reproduire des sons en Fourchelang pour ouvrir la chambre, et laisse à Hermione le soin de briser la coupe.
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Au cours de la grande bataille qui prend place à Poudlard, Ron s'inquiète du sort des elfes de maison et émeut ainsi Hermione, qui saute dans ses bras pour lui donner un premier baiser. Troublé et à la fois très heureux, il continue tout de même à se battre vaillamment, assiste à la mort de son frère Fred, et cependant fait preuve d'un immense courage en lui tournant le dos pour continuer d'aider Harry. Il fait équipe avec Neville pour venir à bout de Fenrir Greyback, le loup-garou qui a mordu Lupin et Bill.
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Dix-neuf ans après la chute de Voldemort, Ron et Hermione ont deux enfants : Rose, qui va faire sa première rentrée scolaire à Poudlard, et son frère cadet Hugo[29]. Ron a également passé le permis de conduire moldu en lançant un sortilège de confusion à l'examinateur.
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Dans Harry Potter et l'Enfant maudit, Ron travaille d'abord au ministère de la Magie avec Harry comme Auror[réf. nécessaire] puis au magasin de farces-et-attrapes de son frère, George. Il est marié à Hermione Granger et ils ont eu une fille et un garçon, Rose et Hugo. Après la première remontée de temps d'Albus Potter et de Scorpius Malefoy, ceux-ci changent le passé ː Ron se retrouve ainsi marié avec Padma Patil, avec laquelle il a un fils nommé Panju. Après la deuxième remontée de temps d'Albus Potter et de Scorpius Malefoy, Ron se retrouve célibataire et recherché. En remontant encore une fois le temps, Ron, accompagné des autres personnages, piège Delphini, la fille de Voldemort. En revenant dans le présent, tout redevient normal : Ron est toujours marié avec Hermione Granger et retrouve ses enfants Rose et Hugo Weasley.
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J. K. Rowling présente Ron en ces termes : « un grand dadais avec de grands pieds, de grandes mains et des taches de rousseur. » Ron a des yeux bleus[30] et des cheveux roux, comme tous les membres de la famille Weasley, dépassant même en taille certains de ses frères plus âgés.
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Ron se montre sarcastique, passionné et susceptible. Il est très doué aux échecs, mais reste un élève moyen au sein de Poudlard. De tendance paresseuse, il a l'habitude de solliciter l'aide de son amie Hermione Granger pour l'aider à faire ses devoirs — ou même les rédiger à sa place. Au sein du trio de camarades, ses sarcasmes perpétuels servent souvent à ramener à la réalité Harry et Hermione lorsqu'ils se perdent dans des concepts ou des projets alambiqués.
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Il doit faire face durant son adolescence à un complexe d'infériorité : beaucoup de ses camarades ne le considèrent que comme le meilleur ami de Harry Potter et on lui a dit que sa mère, pendant sa grossesse, avait exprimé le désir d'avoir une fille. Étant le plus jeune garçon de la famille, ses performances scolaires sont sans cesse comparées à celles de ses frères. En réaction, Ron peut être plutôt ambitieux par certains côtés, et rêve de popularité et de succès. Il se montre en revanche honteux de la situation économique de sa famille, malgré la grande loyauté dont il fait part envers elle. Ce sentiment se traduit parfois par une jalousie à l'égard de Harry, bien plus fortuné que lui, même s'il semble mettre un point d'honneur à refuser tout argent venant de son ami.
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Comme beaucoup des membres de la famille Weasley, Ron se dispute souvent. Ce trait de caractère se manifeste particulièrement dans la relation qu'il entretient avec Hermione Granger, les prises de bec constituant presque leur unique moyen de communication. Tout comme elle, il ne semble pourtant pas y prêter une grande importance et se montre surpris quand une tierce personne tente d'apaiser la discussion.
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Ron a été traumatisé dans sa jeunesse quand Fred Weasley a changé son ours en peluche en araignée, provoquant chez lui une arachnophobie, dont le lecteur prend conscience dans Harry Potter et la Chambre des secrets lorsque Harry et lui sont confrontés à Aragog et sa famille.
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Ron hérite de la vieille baguette magique de Charlie Weasley, en bois de frêne et contenant un crin de licorne. Après une rencontre avec le saule cogneur (au début de Harry Potter et la Chambre des secrets), sa baguette est abîmée et ne tient que grâce à une maladroite réparation au ruban adhésif. Ses fonctions magiques sont alors irrémédiablement altérées, et il arrive souvent que la baguette renvoie les sorts à l'émetteur, émette des bruits bizarres ou fasse sortir des objets par le mauvais côté. Il obtient une nouvelle baguette au début de sa troisième année d'études.
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Ron montre d'impressionnantes capacités tactiques, comme en témoigne son don pour les échecs sorciers (la seule différence avec un jeu d'échecs normal étant que les pièces sont vivantes). Il est souvent dépeint comme le personnage le plus pragmatique du trio, bien plus calme et posé qu'Hermione. Les talents de Ron sont rarement évoqués, mais il a survécu, comme les autres membres de l'AD, à une violente confrontation avec les Mangemorts dans le tome 5. Dans le dernier tome, Ron perd sa baguette et utilise celle de Peter Pettigrow pour la remplacer. Ron gagne en maturité après s'être violemment disputé avec Harry. Faisant alors preuve de plus de talent et de motivation, il prend les rênes de la recherche des horcruxes menée par le trio.
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D'après J.K. Rowling, le patronus de Ron prend la forme d'un Jack Russell Terrier. Il s'agit d'un choix sentimental, l'écrivain possédant elle-même un chien de cette race[30].
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Ron, né le 1er mars 1980[31], est le sixième enfant d'Arthur et Molly Weasley et leur plus jeune fils. Son second prénom, Bilius, lui vient d'un oncle décédé mentionné dans les troisième et septième tomes. Ron a grandi dans la maison familiale surnommée « le Terrier », une maison délabrée de quatre étages, près du village de Loutry Ste Chaspoule dans le comté de Devon. Il a une petite sœur, Ginny, et cinq frères aînés : Bill, Charlie, Percy et les jumeaux Fred et George. Chacun d'eux a une personnalité différente, mais ils apparaissent tous plus sûrs d'eux, et à des degrés variés plus talentueux que lui. Tous les Weasley ont des cheveux roux vif et des taches de rousseur, et ils sont tous, à Poudlard, envoyés dans la maison Gryffondor.
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J.K. Rowling a décrit les Weasley comme une vieille famille au sang pur. Les Weasley sont relativement pauvres, et malgré la promotion qu'a obtenu le père de Ron au Ministère de la Magie, passant du Service des Détournements de l'Artisanat Moldu au Bureau de détection et de confiscation des faux sortilèges et objets de protection, leur situation financière reste difficile. Ron est particulièrement conscient, frustré et honteux des moyens modestes de sa famille[2]. Ses ennemis à Poudlard, dont Drago Malefoy et son père Lucius, exploitent souvent ce point faible et l'attaquent sur sa pauvreté. Mais dans le sixième livre, la situation se retourne quand le père de Ron est promu à un poste mieux rémunéré que celui de Lucius Malefoy au ministère, et que celui-ci est jeté en prison. La famille Weasley occupe une place très importante dans la saga et représente la famille « adoptive » de Harry Potter, et celle qu'il aurait aimé avoir.
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La famille Weasley possède beaucoup d'animaux tels que des hiboux (Errol, Hermès, Coquecigrue), un rat (Croûtard) et un boursouflet (Arnold). Une goule a également immigré dans leur grenier et un nombre impressionnant de Gnomes qu'ils doivent fréquemment chasser de leur jardin.
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Les Weasley sont liés à la famille Black, faisant partie des nombreux descendants de Phineas Nigellus Black, par l'intermédiaire de la mère d'Arthur, Cedrella Black.
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J.K. Rowling a déclaré que Ron faisait partie des personnages qu'elle a inventés « le tout premier jour »[32]. Elle s'est inspirée de son meilleur ami des années de collège, Sean Harris (à qui Harry Potter et la chambre des secrets est dédié). Elle a clairement indiqué qu'elle n'a « jamais voulu recréer Sean grâce à Ron, mais créer Ron avec des traits de Sean »[33]. Comme Harris l'est pour Rowling, Ron est « toujours là » quand Harry a besoin de lui. Dans une entrevue avec Lindsey Fraser en 2000, Rowling déclare : « lorsque j'ai imaginé qu'une voiture venait sauver Harry et Ron Weasley pour les emporter jusqu'à Poudlard, vous pensez bien que ça ne pouvait pas être n'importe quelle guimbarde : il fallait que ce soit une Ford Anglia turquoise (comme celle de Sean). Harry est sauvé par cette voiture, tout comme elle m'a sauvée de l'ennui[34] ».
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Dans une interview, J.K. Rowling a décrit Ron comme amusant, mais insensible et immature : « Ron est très immature, et ça participe pour beaucoup à l'humour qui caractérise ce personnage[35]. »
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Le personnage de Ron correspond à beaucoup de stéréotypes associés aux individus servant de faire-valoir : c'est un personnage comique qui intervient souvent pour détendre l'atmosphère, se montre loyal envers le héros, ne possède pas les mêmes talents que Harry en termes de puissance magique. Ron est en général peu estimé, alors que la célébrité place son meilleur ami Harry au centre de toutes les attentions.
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Olivier Martret double Rupert Grint en français dans tous ces films. Xavier Dolan est sa voix québécoise.
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Ron a fait plusieurs apparitions dans les parodies de Harry Potter.
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L'école des sorciers (1997)
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La Chambre des secrets (1998)
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Le Prisonnier d'Azkaban (1999)
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La Coupe de feu (2000)
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L'Ordre du Phénix (2003)
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Le Prince de sang-mêlé (2005)
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Les Reliques de la Mort (2007)
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L'Enfant maudit (2016)
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La baleine bleue (Balaenoptera musculus), appelée aussi rorqual bleu, est une espèce de cétacés de la famille des Balaenopteridae. Pouvant dépasser 30 mètres de longueur et 170 tonnes, c'est le plus gros animal vivant à notre époque et dans l'état actuel des connaissances, le plus gros (avant deux grands sauropodes dont le séismosaure) ayant vécu sur Terre.
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Long et mince, le corps de la baleine bleue peut prendre diverses teintes de gris-bleuté sur le dos et un peu plus clair en dessous. On dénombre au moins trois sous-espèces distinctes : B. m. musculus dans l’Atlantique Nord et le Pacifique Nord, B. m. intermedia de l’océan Antarctique et B. m. brevicauda découverte dans l’océan Indien et dans le sud de l’océan Pacifique. B. m. indica, découverte dans l’océan Indien, pourrait être une autre sous-espèce. Comme les autres baleines, la baleine bleue se nourrit essentiellement d’un petit crustacé, le krill, de planctons mais également de petits poissons et parfois de calmars.
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Les baleines bleues furent abondantes dans presque tous les océans avant le début du XXe siècle. Pendant près de quarante ans, elles furent chassées par les baleiniers qui ont amené l'espèce au bord de l'extinction avant qu'elle ne soit protégée par la communauté internationale en 1966. Un rapport de 2002 estimait qu’il y avait entre 5 000 et 12 000 baleines bleues à travers le monde, localisées dans au moins cinq groupes. Des études plus récentes sur la sous-espèce B. m. brevicauda suggèrent qu’il pourrait s’agir d’une sous-estimation. Avant la chasse industrielle à la baleine, la plus forte population se trouvait dans l’Atlantique, qui en comptait approximativement 240 000 (entre 202 000 et 311 000). L'espèce est classée en danger d'extinction par l'UICN.
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La baleine bleue a un long corps effilé qui peut paraître étiré en comparaison du corps trapu des autres baleines[1]. Sa tête est plate et a la forme d’un U. Une crête médiane se dessine entre les évents et l’extrémité de la mâchoire supérieure[1]. La bouche est densément remplie de fanons ; environ 300 fanons (chacun d’environ un mètre de long) de couleur noire pendent de la mâchoire supérieure, et reviennent d’environ 0,5 mètre à l’intérieur de la gueule de l’animal[1]. Entre 60 et 90 sillons (appelées plis ventraux) longent la gorge parallèlement au corps. Ces plis facilitent l’évacuation d’eau de la bouche après la prise de nourriture. La nageoire dorsale est petite[1] et visible seulement brièvement lors de la séquence de plongée. Localisée environ aux trois quarts du corps de l’animal, sa forme varie d’un individu à l’autre ; chez certains individus elle se présente comme une bosse presque imperceptible, mais d’autres ont une nageoire dorsale proéminente et falciforme.
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Quand elle fait surface pour respirer, la baleine bleue élève son évent hors de l’eau avec une plus grande ampleur que d’autres grandes baleines telles que le rorqual commun et le rorqual boréal. Cette caractéristique peut être utilisée pour la différencier des autres espèces en mer. Certaines baleines bleues de l’Atlantique Nord élèvent leur nageoire caudale quand elles plongent. L'eau soulevée par l'air qu'expire la baleine après une plongée atteint généralement 9 mètres, mais peut aller jusqu’à 12 mètres, et peut être vue de loin par temps calme. Les baleines bleues ont des évents jumeaux, protégés par un repli de fibres graisseuses[1]. De puissants muscles en actionnent l’ouverture.
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Les nageoires mesurent de trois à quatre mètres. Les faces supérieures sont grises avec une mince bordure blanche. Les faces inférieures sont blanches. La tête et la queue sont généralement uniformément grises. La partie supérieure de la baleine, et parfois les nageoires, sont généralement tachetées. L’importance de ces taches varie significativement d’un individu à l’autre. Certains peuvent être de couleur uniformément gris-ardoise quand d’autres montrent des variations importantes de bleus foncés, gris et noirs dans un motif tacheté[2].
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Les baleines bleues peuvent atteindre une vitesse de 50 km/h lors de courtes accélérations, notamment lors d’ébats avec d’autres baleines, mais leur vitesse de croisière est de 20 km/h[2]. Quand elles se nourrissent, elles ralentissent à 5 km/h.
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Vue aérienne d’une baleine bleue montrant ses deux nageoires pectorales
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Le souffle de la baleine bleue
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La petite nageoire dorsale de cette baleine bleue est juste visible tout à fait à gauche de l’image.
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Fanons de rorqual bleu
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Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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La baleine bleue est difficile à peser du fait de sa grande taille. La plupart des baleines bleues tuées par les baleiniers n’ont pas été pesées entières mais après avoir été coupées en morceaux plus faciles à gérer. Cela cause une sous-estimation du poids total de la baleine due à la perte de sang et autres fluides. Néanmoins, des masses variant entre 150 et 170 tonnes furent enregistrées sur des animaux atteignant 27 mètres de longueur. Le poids d’un individu de 30 mètres est estimé à plus de 180 tonnes par le National Marine Mammal Laboratory (NMML). La plus grosse baleine bleue pesée avec précision par les scientifiques du NMML à ce jour est une femelle de 177 tonnes[3]. La baleine peut atteindre de telles masses car il s'agit d'un animal marin. En effet, l'eau l'aide à soutenir son poids, sans quoi ses os ne seraient pas assez résistants et elle s'effondrerait sur elle-même[4].
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La baleine bleue est considérée comme le plus gros animal ayant jamais vécu sur notre planète[1]. Le plus grand dinosaure connu de l’ère Mésozoïque était l’Argentinosaurus[5], dont on estime le poids à environ 90 tonnes, bien qu’une vertèbre controversée d'Amphicoelias fragillimus pourrait révéler l’existence d’un animal avoisinant 122 tonnes et 40 à 60 mètres[6]. De plus le dinosaure Bruhathkayosaurus aurait pu atteindre 175 ou 220 tonnes, mais cette estimation n'est pas certaine, les fossiles retrouvés étant trop parcellaires. Le poisson éteint Leedsichthys pourrait avoir approché cette taille[7]. Cependant, il est difficile de se procurer des fossiles complets, ce qui rend les comparaisons de taille difficiles. Tous ces animaux restent considérés comme moins lourds que la baleine bleue.
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Cependant en termes de longueur, elle ne détient pas le record. En Écosse, on a déjà découvert un ver marin (le ver lacet Lineus longissimus) de plus de 50 mètres de long. Il y a également la Méduse à crinière de lion, ou encore le Siphonophore géant, dépassant tous deux les 40 m de long. Sur Terre, des fossiles de sauropodes tels que Amphicoelias ou Bruathkayosaurus laissent suggérer des tailles approchant les 50 mètres.
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Il y a un certain nombre d’incertitudes à propos de la plus grande baleine bleue jamais rencontrée, étant donné que la plupart des données proviennent des baleines bleues tuées dans les eaux de l’Antarctique durant la première moitié du vingtième siècle et qu'elles furent collectées par des baleiniers peu initiés aux normes de mesures techniques en zoologie. Les plus longues baleines bleues jamais mesurées furent deux femelles mesurant respectivement 33,6 et 33,3 m[8]. La plus longue baleine mesurée par les scientifiques au NMML était de 29,9 m[3].
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La tête de la baleine bleue est particulièrement large par rapport à celle d'autres espèces de baleines. Par ailleurs sa tête représente presque un quart de la longueur totale de la baleine[9]. La baleine bleue possède entre 63 et 65 vertèbres, réparties de la manière suivante : 7 cervicales, 15 à 16 dorsales, 14 à 16 lombaires et 26 à 28 sacrées. Elle a 15 paires de côtes dont une seule s'articule sur le sternum[10].
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La taille gigantesque de la baleine bleue se retrouve au travers de ses organes. Ainsi, une langue de baleine bleue pèse environ 2,7 tonnes[11] et quand sa gueule est complètement ouverte, elle est assez grande pour contenir 90 tonnes d’eau et de nourriture[12]. En dépit de la taille de sa gueule, les dimensions de sa gorge sont telles que la baleine bleue ne peut avaler un objet d’une taille supérieure à celle d’un ballon de plage[13].
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Son cerveau a une masse d'environ 6,92 kg mais ne représente que 0,007% de son poids total[14], ce qui est nettement inférieur à celle de l'humain. Son cœur pèse 600 kg et il est plus gros que celui de n’importe quel animal[11]. Il met en circulation 10 000 litres de sang[15]. Son rythme est caractérisé par une fréquence de 33 battements par minute. En moyenne, la fréquence cardiaque est 2,5 fois plus importante entre le moment où elle est la plus basse en plongée et celui où la baleine remonte en surface[16]. Une aorte de baleine bleue a un diamètre d’environ 23 cm[17]. Sa capacité pulmonaire est de 5 000 litres. Son foie pèse environ une tonne[18]. Elle possède aussi le record du plus gros pénis du règne animal, avec une longueur qui peut atteindre 2,4 mètres[19].
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Après six à vingt respirations à la surface au cours d'une période de une à cinq minutes, les baleines bleues plongent généralement pour cinq à quinze minutes, voire parfois plus[8]. Ainsi, la plus longue plongée enregistrée est de trente-six minutes. La plongée la plus profonde a été enregistrée à 204 m[20]. À l'instar d'autres mammifères marins plongeurs, la baleine bleue peut prolonger la durée de ses plongées aérobies en profitant de la flottabilité négative caractéristique des grandes profondeurs[8].
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Le corps de la baleine bleue est recouvert d'une couche de graisse d'une épaisseur de 5 à 30 cm, suivant la période de l'année, qui joue un rôle dans la régulation de sa température corporelle[21]. Cette graisse constitue également une réserve d'énergie mobilisable durant la migration des baleines, période où elles se nourrissent peu. Au total, la graisse d'une baleine bleue peut atteindre une masse de 50 tonnes[22].
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La baleine bleue vit généralement seule ou avec un autre individu. On ne sait pas si celles qui voyagent en paire restent ensemble pour de longues périodes ou si elles forment seulement des relations passagères. Dans des lieux dans lesquels on trouve une forte concentration de nourriture on a pu voir jusqu’à 50 baleines bleues regroupées dans une aire réduite. Cependant elles ne forment pas de grands groupes structurés comme on peut le voir chez d’autres espèces de baleines[23].
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Les baleines passent l’été dans les hautes latitudes, plus fraîches, où elles se nourrissent des eaux abondantes en krill ; elles passent l’hiver dans des eaux plus chaudes à des latitudes moins importantes, où elles se reproduisent et mettent bas[24]. Au cours de la migration, elles ne s'alimentent quasiment pas et mobilisent près de la moitié de leurs réserves corporelles, qui représentent elles-mêmes 70 % de leur masse corporelle avant le départ. Dans les eaux tempérées où le krill est peu abondant elles consomment jusqu'à dix fois moins de nourriture par jour. La migration vise principalement à faire naître le baleineau, qui n'a pas à la naissance une protection thermique aussi efficace que celle de l'adulte, dans des eaux suffisamment chaudes[18].
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La baleine bleue se nourrit presque exclusivement de krill, bien qu’elle consomme également des copépodes, mais dans des proportions moindres[25]. Les espèces d'euphausiacés consommées par la baleine bleue varient d’un océan à l’autre. Dans l’Atlantique nord Meganyctiphanes norvegica, Thysanoessa raschii, Thysanoessa inermis et Thysanoessa longicaudata sont usuellement consommées[26],[27],[28]. Dans le Pacifique nord il s’agit principalement d’Euphausia pacifica, Thysanoessa inermis, Thysanoessa longipes, Thysanoessa spinifera, Nyctiphanes simplex et Nematoscelis megalops, et dans l’Antarctique d’Euphausia superba, Euphausia crystallorophias et Euphausia valentin[29],[30],[31].
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Une baleine bleue adulte peut ingurgiter quarante millions d'euphausiacés en une journée[32]. Les baleines se nourrissent toujours dans des zones où la concentration de krill est très importante, consommant parfois 3 600 kg de krill en une seule journée[25]. Cela signifie qu’elles se nourrissent à une profondeur supérieure à cent mètres la journée et seulement en surface la nuit. La durée de plongée est généralement de dix minutes durant la phase d’alimentation, bien que les plongées de vingt minutes soient communes. La baleine se nourrit en se précipitant sur des bancs de krill, engloutissant les crustacés ainsi qu’une grande quantité d’eau. Dans sa gueule, l’eau est ensuite filtrée à travers les fanons par une pression provenant de la poche ventrale et de la langue. Le krill, incapable quant à lui de passer à travers les fanons, est alors avalé. La baleine bleue consomme au passage des petits poissons, des crustacés et des calmars pris avec le krill[33],[34].
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La période de reproduction commence à la fin de l’automne et se poursuit jusqu’à la fin de l’hiver[35]. Les femelles donnent généralement naissance à un baleineau une fois tous les deux à trois ans au début de l’hiver, après une gestation allant de dix à douze mois[35]. Les baleineaux pèsent environ deux tonnes et demi pour une longueur d’environ 7 m. Ils boivent entre 380 et 570 litres de lait par jour et grossissent très rapidement : ils peuvent prendre 90 kg par jour. Le sevrage a lieu après sept à neuf mois[36], alors que le baleineau a doublé de longueur. Les baleines, mâles et femelles, atteignent leur maturité sexuelle entre cinq et quinze ans. Dans l'hémisphère Nord, les femelles mesurent entre 21 et 23 m et les mâles entre 20 et 21 m. Les individus de l'hémisphère sud sont légèrement plus grands, les femelles mesurant de 23 à 24 m et les mâles 22 m[8].
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Les scientifiques estiment que les baleines bleues ont une longévité d’au moins 80 ans[8],[37],[35]. Toutefois, puisque les enregistrements individuels ne remontent pas au-delà de l’ère de la chasse à la baleine, cela ne sera pas connu avec précision avant de nombreuses années. L’enregistrement le plus long d’un individu est de 34 ans, dans le nord-est du Pacifique (reporté par Sears, 1998). Les seuls prédateurs naturels des baleines sont les orques[38]. Des études rendent compte que dans la mer de Cortez 25 % des baleines bleues adultes ont des cicatrices résultant d’attaques d’orques[8]. Le taux de mortalité lié à ces attaques est inconnu.
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Il est très rare de voir s’échouer des baleines bleues, et du fait de la structure sociale de l’espèce, aucun échouage en masse n’a jamais été mentionné[39]. Toutefois lorsqu’un échouage a lieu, il peut mobiliser l’attention du public. En 1920, une baleine bleue s’échoua près de Bragar, sur Lewis dans les Hébrides extérieures d’Écosse. Elle avait été touchée à la tête par un baleinier mais le harpon n’avait pas explosé. Comme pour les autres mammifères, l’instinct primaire de la baleine fut d’essayer de gagner le rivage, quitte à s’échouer sur la plage, pour éviter la noyade. Deux des os de la baleine furent érigés près d’une route importante à Lewis, et restent une attraction pour les touristes[40].
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Des estimations réalisées par Cummings et Thompson (1971) suggèrent que les sons émis par la baleine bleue oscillent entre 155 et 188 décibels[41],[42]. Tous les groupes de baleines bleues font des appels d’une fréquence de base variant entre dix et quarante hertz, alors que la plus faible fréquence perceptible par l’homme est généralement de vingt hertz. Les appels de la baleine bleue durent entre dix et trente secondes. De plus on a enregistré des baleines bleues au large du Sri Lanka réalisant des chants sous la forme de répétitions de quatre notes durant environ deux minutes chacune[43], rappelant les célèbres chants des baleines à bosse. Ce phénomène n’ayant jamais été observé dans d’autres populations, cela pourrait être unique à la sous-espèce B. m. brevicauda.
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On connait assez mal le véritable rôle de ces vocalisations. Richardson et al. (1995) évoquent six raisons possibles[44] :
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Dans les zones de trafic maritime, les infrasons des chants de cétacés peuvent être pollués (pollution sonore) par le bruit des navires. Pour pouvoir néanmoins capter et reconnaitre ces chants dans le cadre des inventaires naturalistes un logiciel basé sur un processus similaire à ceux utilisés en imagerie (élimination du bruit de fond) a été mis au point (dans le Golfe du Saint-Laurent) au sein de l'Université du Québec[45].
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Les baleines bleues sont en relation constante avec une grande diversité d’organismes vivants de très petite taille. Ainsi, elles sont fréquemment couvertes de diatomées, des organismes qui sont visibles sur sa peau en formant des taches couleur rouille, notamment sur la partie inférieure du corps de la baleine. Les diatomées présentes sur la peau des baleines appartiennent à l’espèce Cocconeis ceticola[46].
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En comparaison à d’autres espèces de baleines à fanons, le corps de la baleine bleue est assez lisse et abrite seulement quelques balanes autour des yeux, de la bouche et des organes génitaux. On y rencontre également parfois un petit copépode, penella[47]. Tous ces organismes ne causent aucun dommage à leur hôte, et ne peuvent pas être considérés comme des parasites mais plutôt comme des organismes commensaux.
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Comme les autres baleines, les baleines bleues hébergent divers parasites internes dans leur foie, leurs intestins, leur estomac ou leur tractus urogénital. Ces parasites appartiennent aux groupes des cestodes, trématodes et nématodes[48]. On a également signalé la présence de quatre espèces au moins du genre Bolbosoma (acanthocéphales) dans l’ensemble de la population de baleines bleues[49]. Il s’agit de petits animaux parasites vermiformes qui se fixent à la paroi intestinale.
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Les baleines bleues sont des rorquals (de la famille des Balaenopteridae), une famille qui comprend la baleine à bosse, le rorqual commun, le rorqual de Bryde, le rorqual boréal et la baleine de Minke[2].
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Le nom d’espèce musculus vient du latin et signifie musculaire, mais peut également être interprété comme « petite souris »[50]. Linné qui nomma l’espèce dans son œuvre-phare Systema Naturae de 1758[51] devait savoir cela et pourrait avoir intentionnellement choisi ce double-sens ironique[52]. L’espèce a été surnommée sulphur-bottom (littéralement « dessous sulphureux ») par Herman Melville dans son roman Moby-Dick du fait de la couleur brun-orangé teintée de jaune de ses parties inférieures qui s’explique par la présence d’un film de diatomées recouvrant sa peau. La baleine bleue a également été connue sous les noms de « rorqual de Sibbald » (du nom de sir Robert Sibbald), de « grande baleine bleue » et de « grand rorqual bleu ». Toutes ces dénominations sont tombées en désuétude ces dernières décennies.
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Depuis l’interdiction de la chasse, les études n’ont pas permis de déterminer si la population totale de baleines bleues est stable ou en augmentation. Dans l’Antarctique, les meilleures estimations montrent une augmentation significative de 7,3 % par an depuis la fin de la chasse illégale par l’URSS, mais le nombre de baleines reste au-dessous de 1 % des niveaux originels[53]. On suggère également que les populations islandaises et californiennes augmentent, mais cette augmentation n’est pas statistiquement significative. La population mondiale totale était estimée entre 5 000 et 12 000 individus en 2002, bien qu’il y ait un fort degré d’incertitude dans les estimations disponibles pour de nombreuses zones[3]. La baleine bleue reste classée parmi les espèces animales dites « en danger » dans la liste rouge de l'UICN des espèces menacées, et il en est ainsi depuis la création de la liste[54].
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La plus grande concentration de baleines connue, un groupe de 2 000 individus, est la population du nord-est du Pacifique de B. m. musculus, une sous-espèce dont l’aire de distribution s’étale de l’Alaska au Costa Rica, mais qui est le plus souvent aperçue au large de la Californie durant l’été[55]. Cette population s’égare occasionnellement au nord-ouest du Pacifique ; quelques rares individus ont été aperçus entre le Kamtchatka et le nord du Japon[56].
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Dans l’Atlantique Nord, deux groupes de B. m. musculus sont connus. Le premier est localisé au large du Groenland, de Terre-Neuve, de la Nouvelle-Écosse et du golfe du Saint-Laurent. Ce groupe est estimé à environ 500 individus. Le second, plus à l’est, est aperçu des Açores au printemps à l’Islande en juillet et août ; on pense que les baleines suivent la dorsale médio-Atlantique entre ces deux îles volcaniques. Au-delà de l’Islande, des baleines bleues ont été aperçues au nord jusqu’au Svalbard et à l'île Jan Mayen mais de tels cas sont rares. Les scientifiques ne savent pas où ces animaux passent leurs hivers. La population totale de l’Atlantique Nord est estimée à environ 600 à 1 500 individus[8].
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Dans l’hémisphère sud, on peut observer deux sous-espèces distinctes, B. m. intermedia, la baleine bleue de l’Antarctique, et B. m. brevicauda, découverte dans les eaux de l’océan Indien. Les récentes estimations de la population de baleines bleues en Antarctique ont donné des résultats variant entre 1 100[57] et 1 700 individus[53]. Des études sur le nombre de B. m. brevicauda sont en cours. Des estimations de 1996 indiquaient qu’une petite région au sud de Madagascar hébergeait à elle seule de 424 à 472 membres de cette sous-espèce[58], ce qui signifierait que leur nombre total se compte en milliers. Dans cette hypothèse, la population mondiale serait supérieure aux estimations actuelles[59].
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Une quatrième sous-espèce, B. m. indica fut décrite par Edward Blyth en 1859 au nord de l’océan Indien, mais les difficultés pour identifier des critères distinguant cette sous-espèce conduisent à la regrouper avec B. m. brevicauda. Des enregistrements de prises soviétiques semblent indiquer que la taille de la femelle adulte est plus proche de celle de B. m. brevicauda que de B. m. musculus ; toutefois, les populations de B. m. indica et de B. m. brevicauda apparaissent comme étant distinctes et leurs périodes de reproduction diffèrent de presque six mois[60].
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Les habitudes migratoires de ces populations ne sont pas bien connues. Par exemple, des B. m. brevicauda ont été observées au nord de l’océan Indien (Oman, Maldives, Sri Lanka) où elles pourraient former une population résidente distincte[60]. De plus, les baleines bleues aperçues au large du Chili et du Pérou pourraient également constituer une population distincte. Certaines baleines bleues de l’Antarctique s’approchent du sud-est de l’océan Atlantique en hiver, et leurs chants sont parfois entendus au large du Pérou, de l’ouest de l’Australie et dans le nord de l’océan Indien[60]. Récemment, une zone de regroupement alimentaire de l'espèce a été découverte dans le golfe de Corcovado, au large des côtes de l’île de Chiloé, dans le sud du Chili[24] ; un important programme de recherches et de conservation a depuis lors été mis en œuvre par le Cetacean Conservation Center, en collaboration avec la marine chilienne[61].
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Les efforts pour recenser la population de baleines bleues avec une plus grande précision sont appuyés par des mammalogistes marins à l’université Duke qui maintiennent le système OBIS-SEAMAP (Ocean Biogeographic Information System - Spatial Ecological Analysis of Megavertebrate Populations), un recueil de données recensant les apparitions de mammifères marins rassemblant des informations de 130 sources[62].
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Il y a eu au moins 11 cas avérés d’hybrides adultes entre la baleine bleue et le rorqual commun observés dans la nature. Arnason et Gullberg décrivent la distance génétique entre ces deux baleines comme similaire à celle séparant l’homme du gorille[63]. Des hybrides entre la baleine bleue et la baleine à bosse ont également déjà été observés.
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Les scientifiques classent les populations de l’espèce en trois ou quatre sous-espèces : B. m. musculus, comprenant les populations du nord du Pacifique et de l’Atlantique, B. m. intermedia, la baleine bleue de l’océan Antarctique, B. m. brevicauda, également appelée baleine bleue pygmée et découverte dans l’océan Indien et le sud du Pacifique[64], et la plus problématique B. m. indica, qui est également présente dans l’océan Indien et bien que décrite antérieurement pourrait être de la même sous-espèce que B. m. brevicauda[65].
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On pense que la famille des Balaenopteridae a divergé des autres familles du sous-ordre des Mysticeti au cours de l’oligocène. Cependant on ne sait pas quand les différents membres de cette famille divergèrent les uns des autres. La baleine bleue est actuellement classée parmi les sept espèces de baleines du genre Balaenoptera ; certains la placent dans le genre à part Sibbaldus[66], mais ce choix ne fait pas l’unanimité[65]. L’analyse de sa séquence génomique indique que la baleine bleue est, du point de vue phylogénétique, plus proche de la baleine à bosse (Megaptera) et de la baleine grise (Eschrichtius) que d’autres espèces du genre Balaenoptera[67]. Si des recherches plus approfondies confirment ces analyses, il sera nécessaire de revoir la classification des rorquals.
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Les baleines bleues ne sont pas faciles à tuer ou capturer. Leur vitesse et leur puissance en faisaient une cible peu privilégiée pour les premiers baleiniers qui préféraient s’attaquer aux cachalots et aux baleines franches[68]. En 1864, le norvégien Svend Foyn équipa un bateau à vapeur avec des harpons spécialement conçus pour chasser de grosses baleines[2]. Initialement peu commode et peu efficace, le canon-harpon fut amélioré par Foyn et bientôt plusieurs stations de chasse de baleines furent établies sur la côte du Finnmark, au nord de la Norvège[69]. À la suite de conflits avec les pêcheurs locaux, le gouvernement norvégien prit la décision d'interdire la chasse à la baleine sur son territoire et ces stations furent fermées[70].
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Les baleines bleues furent bientôt chassées en Islande (1883)[71], aux îles Féroé (1894)[72], à Terre-Neuve (1898)[69] et au Spitzberg (1903)[73]. En 1904-1905 les premières baleines bleues furent tuées au large de la Géorgie du Sud[73]. En 1925, avec les avancées importantes dans la conception des navires-usines, et l’utilisation de bateaux à vapeur, les prises de baleines bleues, et de baleines en général, augmentèrent de façon spectaculaire dans l’Antarctique et le sub-Antarctique. Entre 1930 et 1931, ces bateaux tuèrent 29 400 baleines bleues rien que dans l’Antarctique[74]. À la fin de la Seconde Guerre mondiale les populations avaient très fortement diminué, et en 1946 les premiers quotas posant des restrictions sur le commerce international de baleines furent introduits, mais ils furent inefficaces du fait du manque de différenciation entre les espèces[75]. Les espèces rares pouvaient être chassées de la même façon que celles qui étaient encore relativement abondantes. La chasse de la baleine bleue fut interdite dans les années 1960 par la Commission baleinière internationale[76],[77], et la chasse illégale pratiquée par l’URSS prit fin dans les années 1970[78], date à laquelle 330 000 baleines bleues avaient été tuées dans l’Antarctique, 33 000 dans le reste de l’hémisphère sud, 8 200 dans le Pacifique Nord et 7 000 dans l’Atlantique Nord. La population la plus importante à l’origine, dans l’Antarctique, avait été réduite à 0,15 % de la population initiale[53]. La baleine bleue a clairement été menée au bord de l'extinction par la chasse. Son rythme de reproduction lent (gestation d'un an) et la faible taille des portées (un ou deux baleineaux) font que la reprise de la croissance de la population est lente[79].
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Du fait de leur taille, leur puissance et leur vitesse, les baleines bleues adultes n’ont pas réellement de prédateur naturel. Il existe toutefois un cas, avéré dans le National Geographic, d’une baleine bleue attaquée par des orques. Bien que les orques furent incapables de tuer l’animal directement durant l’attaque, la baleine souffrait de graves blessures et est probablement morte peu de temps après[80]. Il existe également une mortalité naturelle liée aux glaces transportées au printemps et à l'automne par le vent ou le courant[81]. Des études sur les baleines bleues au large de Terre-Neuve ont montré que de nombreux individus avaient des cicatrices sur le dos, témoins de ce genre de blessures[82].
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Les baleines bleues peuvent être blessées, parfois mortellement, après être entrées en collision avec un navire, où être piégées ou étouffées dans des filets de pêches[83]. L’augmentation toujours croissante de bruit dans les océans, en couvrant les sons émis par les baleines, peut rendre la communication entre animaux plus difficile[83]. La menace humaine pour une éventuelle recrudescence du nombre de baleines bleues provient également de l’accumulation de polychlorobiphényle (PCB) dans le corps des baleines[84].
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Le réchauffement climatique provoque la fonte des glaciers et du permafrost et permet à de grandes quantités d’eau douce de se déverser dans les océans. On peut s’inquiéter des effets de cet afflux d’eau douce sur la circulation thermohaline. En considérant les modes migratoires de la baleine bleue qui sont principalement basés sur la température des océans, un dysfonctionnement de cette circulation qui fait se déplacer eau chaude et eau froide autour de la terre devrait perturber les migrations des baleines[85]. Le changement de la température des océans devrait également modifier l’approvisionnement de la baleine en nourriture. La tendance du réchauffement et de la salinité décroissante devrait engendrer de sérieux changements dans la localisation du krill et son abondance[86].
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Le Musée d'histoire naturelle de Londres contient un célèbre squelette et un modèle à taille réelle de baleine bleue, qui furent les premiers de la sorte dans le monde, mais ont été reproduits à l’université de Californie à Santa Cruz. De la même façon, le muséum d’histoire naturelle américain à New York City a un modèle à taille réelle dans son hall de la vie dans les océans.
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L’aquarium du Pacifique à Long Beach, en Californie, montre un modèle à taille réelle de baleine bleue avec son baleineau suspendue au plafond de son hall principal.
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Des baleines bleues vivantes peuvent être rencontrées lors de croisières dans le Golfe du Maine[87], et elles sont la principale attraction le long de la rive nord du golfe du Saint-Laurent et dans l’estuaire du Saint-Laurent[83].
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La baleine bleue est apparue dans la culture populaire des enfants dans le film de 1967 Docteur Dolittle, où elle apparaît comme un symbole de taille et de force lorsqu’elle est utilisée pour déplacer une île.
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Elle a été chantée par Steve Waring dans son album pour les enfants La Baleine bleue ( 1973 réédition 2000 ) puis par Léo Ferré dans son album L'Opéra du pauvre (1983), où une baleine bleue adresse un monologue ironique (et libertaire) aux hommes.
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Rosa Louise McCauley Parks, dite Rosa Parks [ɹoʊzə pɑɹks][1], née le 4 février 1913 à Tuskegee en Alabama et morte le 24 octobre 2005 à Détroit dans le Michigan, est une femme afro-américaine, figure emblématique de la lutte contre la ségrégation raciale aux États-Unis, surnommée « mère du mouvement des droits civiques » par le Congrès américain.
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Elle est devenue célèbre le 1er décembre 1955, à Montgomery (Alabama) en refusant de céder sa place à un passager blanc dans l'autobus conduit par James F. Blake. Arrêtée par la police, elle se voit infliger une amende de quinze dollars. Le 5 décembre 1955, elle fait appel de ce jugement. Un jeune pasteur noir de vingt-six ans, Martin Luther King, avec le concours de Ralph Abernathy, lance alors une campagne de protestation et de boycott contre la compagnie de bus qui dure 380 jours. Le 13 novembre 1956, la Cour suprême des États-Unis casse les lois ségrégationnistes dans les bus, les déclarant anticonstitutionnelles.
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Rosa Parks naît à Tuskegee, en Alabama[2],[3],[4] et est la fille aînée d'une famille de deux enfants avec pour parents James et Leona McCauley[5], respectivement charpentier et institutrice[6]. Dans son enfance, elle a des problèmes de santé, dont une angine chronique.
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Après le divorce de ses parents, elle grandit dans la ferme de ses grands-parents maternels méthodistes (elle porte d'ailleurs le prénom Rosa en référence à sa grand-mère Rose qui était la fille de James Percival, un Irlandais et de Mary Jane Nobles, une esclave noire[7]) à Pine Level près de Montgomery, avec sa mère et son frère Sylvester (né en août 1915). Très attachée à ce que sa fille reçoive une bonne éducation malgré les entraves à la scolarité des Noirs, sa mère Leona éduque Rosa à la maison jusqu'à ses onze ans, puis elle est envoyée à la Montgomery Industrial School for Girls, fondée par des familles blanches du Nord pour les enfants noirs, à Montgomery, où habite sa tante[8],[9],[10].
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Elle commence ensuite ses études secondaires à l’Alabama State Teachers College for Negroes (aujourd'hui connu sous le nom de Alabama State University)[11], mais ne peut les suivre jusqu'à leur terme, car elle doit s'occuper de sa grand-mère puis de sa mère, qui tombent malades[12],[13]
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Elle se souvient que son grand-père montait la garde la nuit devant la ferme contre les actions terroristes du Ku Klux Klan (KKK)[14]. Sa jeunesse lui fait vite subir les affronts du racisme. Le KKK a d'ailleurs incendié à deux reprises l'école qu'elle fréquente, la Montgomery Industrial School for Girls[9],[8]. Bien que Rosa Parks ait raconté dans son autobiographie n'avoir pas eu une mauvaise impression des Blancs, elle narre des détails du racisme au quotidien (si vif dans le Sud des États-Unis) qui l'ont marquée, telles ces fontaines publiques réservées aux Blancs ou aux Noirs (« Enfant, je pensais que l'eau des fontaines pour les Blancs avait meilleur goût que celle des Noirs ») ou les lois Jim Crow[15].
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Les autobus sont un bon exemple de cette ségrégation au quotidien. Il n'y avait certes pas de bus ou de trains différents, mais des sections réservées aux Blancs et d'autres aux Noirs. Rosa Parks se souvient cependant que les transports scolaires étaient interdits aux enfants de couleur. Pour aller à l'école de Pine Level, les enfants blancs prennent le bus alors que les autres y vont à pied : « Je voyais passer le bus chaque jour. Mais pour moi, c'était comme ça. Nous n'avions d'autre choix que d'accepter ce qui était notre quotidien, un très cruel quotidien. Le bus fut un des premiers éléments par lesquels je réalisais qu'il y avait un monde pour les Noirs et un monde pour les Blancs. »
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En décembre 1932, elle épouse Raymond Parks, un coiffeur militant de la cause des droits civiques, membre de section de la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP) de l’Alabama. Il collecte aussi de l'argent pour soutenir un groupe de jeunes Noirs, les « Scottsboro Boys », qui sont accusés de viols sur deux femmes blanches[16]. Après avoir déménagé dans le quartier Est de Montgomery, il l'encourage à finir ses études secondaires, qu'elle achève malgré les charges familiales en 1934, à une époque où seulement 7 % des Noirs obtiennent ce niveau d'étude[17]. En 1940, les époux Parks deviennent membres de la Montgomery Voters League, dont le but est d'aider les Afro-Américains à réussir les test pour s'inscrire sur les listes électorales[18],[19].
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Dans les années 1930, elle assiste à des réunions du Parti communiste des États-Unis d'Amérique, qui était alors le seul parti politique dans l’Alabama à s'opposer ouvertement à la ségrégation, mais contrairement aux rumeurs de ses détracteurs, elle n'a jamais fait partie du Parti communiste des États-Unis d'Amérique [20],[21],[22].
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Rosa Parks travaille en tant que couturière de 1930 à 1955, mais elle remplira divers autres métiers tels qu'aide-soignante, femme de ménage ou d'employée au sein d'une base militaire[2],[23],[24]. C'est en tant qu'employée de la base aérienne de Maxwell, où la cafétéria comme les transports du personnel sont déségrégués qu'elle fait son expérience d'un société non-ségréguée[25],[26] : « On peut dire que [la situation] à Maxwell m'a ouvert les yeux ».
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En décembre 1943, elle rejoint le mouvement pour les droits civiques (American Civil Rights Movement) en adhérant à la section locale de la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP), présidé par Edgar Nixon[24], où elle est choisie pour tenir la fonction de secrétaire[27]. Sur son rôle dans l'association, elle déplore qu'elle est cantonnée au rôle de secrétaire d'Edgar Nixon, pour qui la place des femmes est dans la cuisine[28]. Elle garde cette fonction jusqu'en 1957 lorsqu'elle quitte la ville de Montgomery.
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En septembre 1944, Rosa Parks est envoyée par la NAACP à Abbeville en Alabama enquêter sur le viol par sept hommes blancs de Recy Taylor, une jeune afro-américaine[29],[30],[31]. En octobre, l'affaire fait les titres de la presse dans tous les États-Unis. Les coupables sont identifiés, mais aucun d'eux n'est arrêté et leur avocat propose une indemnisation de 600 dollars qui est refusée. Par deux fois, un grand jury est réuni pour se prononcer sur l'inculpation des suspects, mais les deux fois, l'inculpation est rejetée[32]. Aucune poursuite n'est engagée. Ce n'est qu'en 2011 que le parlement de l'Alabama présentera ses excuses à Recy Taylor pour les manquements de ses obligations à poursuivre les crimes commis à son égard[33],[34].
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Elle est aussi femme de ménage pour un couple de Blancs militants de la cause du mouvement des droits civiques, Clifford Durr (en)[35] et Virginia Foster Durr (en)[36],[37], qui sympathisent avec elle et l'encouragent à suivre une formation sur les droits des travailleurs et l'égalité raciale au Highlander Research and Education Center (en) également connu sous le nom de la Highlander Folk School, à Monteagle dans le Tennessee, six mois avant son arrestation[38],[39],[40].
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Comme beaucoup d'autres Afro-Américains, elle est choquée par le meurtre sauvage de Emmett Till en août 1955[41]. Le 27 novembre 1955 (soit quatre jours avant qu'elle ne refuse de céder son siège), elle assiste à un grand meeting sur son assassinat à Montgomery, dont le principal orateur est T. R. M. Howard, un militant des droits civiques du Mississippi, à la tête du Regional Council of Negro Leadership[42],[43],[44].
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En 1944, le joueur de baseball Jackie Robinson doit affronter un cas semblable, lorsque, confronté à un officier de l'Armée à Fort Hood, au Texas, il refuse de se diriger vers l'arrière du bus. Robinson est traduit devant une cour martiale, qui l'acquitte[45],[46].
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La NAACP prend en charge d'autres cas, comme celui d'Irene Morgan qui en 1944 avait refusé de changer de place dans un bus ségrégué qui faisait le trajet de la Virginie (état ségrégationniste) au Maryland (état non ségrégationniste), l'affaire est présentée à la Cour suprême, sous le titre Irene Morgan v. Commonwealth of Virginia (en), en 1946, la Cour rend son arrêt où elle donne raison à Irene Morgan, car le bus traversant des états aux lois différentes, seules les lois fédérales comptaient et qu'il était impossible de satisfaire aux lois ségrégationniste de la Virginie, car ce serait alors une entrave à la liberté de déplacement et aux entreprises de transport[47],[48],[49],[50]. Cette victoire casse le précédent arrêt Hall v. DeCuir de 1877, qui sur un cas semblable la Cour suprême avait arrêté qu'à partir du moment où une compagnie de transport en commun ouvre le même service à ses clients blancs comme de couleur mais dans des compartiments, des cabines, des places séparées, cela est conforme à la Constitution, arrêt qui avait jeté les bases légales des lois Jim Crow[51],[52],[53]. Cette décision même si elle ne concerne que les transports inter-états est une brèche quant à la légitimité constitutionnelle des lois ségrégationnistes[54] et devient un modèle de lutte dont l'aboutissement sera l'arrêt Browder v. Gayle consécutif au refus de Rosa Parks à changer de place[55].
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Des militants de la NAACP ont commencé à préparer la défense de Claudette Colvin, une collégienne de 15 ans inscrite à la Booker T. Washington High School de Montgomery[56]. Le 2 mars 1955, Colvin fut menottée, arrêtée et expulsée manu militari d'un bus public après qu'elle eut refusé de céder son siège à une femme blanche. Elle clame que ses droits constitutionnels ont été violés. Colvin est alors membre active du groupe de jeunes du NAACP, dont Rosa Parks était conseillère[57],[58].
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Colvin se souvient : « Mme Parks disait, “Faites ce qui est juste.” » Rosa Parks lève des fonds pour la défense de Colvin, mais quand E.D. Nixon apprend qu'elle est enceinte, il estime qu'elle n'est pas un symbole convenable pour leur cause. En effet, peu après son arrestation, elle tombe enceinte d'un homme marié plus âgé ; cette transgression morale scandalise profondément la pieuse communauté noire. Ses stratèges pensent que la presse ségrégationniste blanche ferait valoir la grossesse de Colvin pour discréditer tout boycott. Le NAACP a également étudié mais rejeté d'autres cas antérieurs à celui de Rosa Parks, jugés insuffisants pour faire face aux pressions des opposants dans un affrontement légal avec les lois ségrégationnistes. Colvin fut aussi connue pour ses dérapages verbaux. La plupart des charges contre elle sont abandonnées. Les stratèges du NAACP continuent à rechercher un plaignant au-delà de tout reproche.
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De même, une autre femme, Mary Louise Smith, n'a pas été défendue, la rumeur voulant que son père ait été alcoolique. Au contraire, Rosa Parks est une des femmes les plus distinguées de la ville, dont l'éducation ne souffre d'aucune remarque, et donc un meilleur étendard pour la cause noire[59].
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Rosa Parks devient célèbre lorsque, le 1er décembre 1955[60], dans la ville de Montgomery, elle refuse d'obéir au conducteur de bus James Blake, qui lui demande de laisser sa place à un Blanc et d'aller s'asseoir au fond du bus.
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Dans les bus de Montgomery, les quatre premiers rangs sont réservés aux Blancs. Les Noirs, qui représentent trois quarts des utilisateurs, doivent s'asseoir à l'arrière. Ils peuvent néanmoins utiliser la zone centrale, jusqu'à ce que des Blancs en aient besoin ; ils doivent alors, soit céder leur place et aller vers le fond, soit quitter le bus. Comble de l'humiliation : si ces places sont occupées, les Noirs doivent bien acheter leur billet à l'avant, mais sont tenus de sortir avant de rentrer de nouveau par la porte arrière du bus pour accéder aux emplacements qui leur sont attribués. Mme Parks n'était pas la première personne à violer ce règlement, d'autres l'avaient payé durement, parfois de leur vie[réf. nécessaire].
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Pendant des années, la communauté noire se plaint de la situation et Mme Parks ne fait pas exception : « Ma résistance à ces mauvais traitements dans le bus n'a pas commencé avec cette arrestation. J'ai fait beaucoup de marche à Montgomery. » Parks en fait une expérience publique un jour pluvieux de novembre 1943, quand le chauffeur de bus James Blake, comme à son habitude, lui demande de payer sa course à l'avant, redescendre et de remonter par la porte arrière. Voyant que du monde gêne l'accès par l'arrière, elle décide d'aller directement vers le fond. Blake, furieux, la main sur son revolver, l'empoigne pour la ramener vers l'avant. Elle laisse alors tomber intentionnellement son sac à main et s'assied un instant sur un siège réservé aux passagers blancs pour le récupérer. Blake lui laisse à peine le temps de descendre du bus, qu'il redémarre. Rosa Parks marche plus de huit kilomètres sous la pluie. Ironie du sort, ce sera le même chauffeur le 1er décembre 1955 alors qu'elle cherchait à l'éviter depuis cet événement[61]. Ce jour de 1955, elle n'avait semble-t-il pas prémédité son geste, mais une fois décidée, elle l'assume totalement. Elle déclare d'ailleurs dans son autobiographie (qu'elle a publiée avec James Haskins en 1992)[62] :
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« Les gens racontent que j'ai refusé de céder mon siège parce que j'étais fatiguée, mais ce n'est pas vrai. Je n'étais pas fatiguée physiquement, ou pas plus que d'habitude à la fin d'une journée de travail. Je n'étais pas vieille, alors que certains donnent de moi l'image d'une vieille. J'avais 42 ans. Non, la seule fatigue que j'avais était celle de céder. »
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Elle est arrêtée, jugée et inculpée de désordre public ainsi que de violation des lois locales. Elle joint par téléphone l'avocat Edgar Nixon, membre de la section de Montgomery de la NAACP. Bien que furieux du traitement réservé à Madame Parks, il voit aussitôt l'intérêt symbolique du combat à mener. Il appelle un avocat blanc, Clifford Durr (en), qui accepte de contester la loi sur la ségrégation dont Rosa Parks est la victime[63].
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La nuit suivante, cinquante dirigeants de la communauté afro-américaine, emmenés par un jeune pasteur peu connu à l'époque, Martin Luther King, se réunissent à l'église baptiste de la Dexter Avenue pour discuter des actions à mener à la suite de l'arrestation de Rosa Parks. Ils y fondent le Montgomery Improvement Association, dont ils élisent King comme président. Il y popularise les théories de la non-violence et de la désobéissance civile. Le mouvement a trois revendications immédiates :
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La veille du procès, 35 000 tracts sont distribués pour inviter les Noirs à ne plus emprunter les bus le lundi 5 décembre. Le mot d'ordre est repris le lundi par The Montgomery Advertiser, le journal noir local. Le mot d'ordre est reconduit après une réunion à l'église. C'est le début du boycott des bus de Montgomery ; il se prolonge 381 jours. Des dizaines de bus publics sont restés au dépôt pendant des mois jusqu'à ce que la loi sur la ségrégation dans les bus publics fût levée. La plupart marchèrent à pied ; des taxis conduits par des Noirs font des trajets au tarif du bus (10 cents). Quelques Blancs les rejoignent, parfois par idéologie, parfois simplement parce qu'ils ont besoin que leurs employés noirs viennent travailler. Peu à peu, grâce en partie à l'écho international du mouvement, les fonds commencent à arriver, permettant de mettre en place un service d'autobus parallèle, ou plus modestement l'achat de paires de chaussures. Des actes violents sont perpétrés, y compris le dynamitage des domiciles de Martin Luther King et de l'avocat Edgar Nixon. De nombreuses vexations sont recensées contre les Noirs. Fidèle à sa stratégie, King demande de ne pas répondre à ces actes. Ce mouvement provoque beaucoup d'autres protestations contre la ségrégation menée aux États-Unis.
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Par son rôle initiateur du boycott, Rosa Parks contribua à la prise de conscience des Américains dans la lutte pour les droits civiques. King écrit dans son livre paru en 1958, Stride Toward Freedom (en) : « L'arrestation de Mme Parks fut l'élément déclencheur plutôt que la cause des protestations... »
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Finalement, le 13 novembre 1956, la Cour suprême des États-Unis statue par l'arrêt Browder v. Gayle que la ségrégation dans les bus est anticonstitutionnelle. La nouvelle ne parvient à Montgomery que le 20 décembre. Le boycott cesse dès le lendemain.
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Toutefois, la violence continue avec des tirs contre les bus et le domicile de Luther King, et des explosions visant les églises fréquentées par les Noirs. Si la ségrégation a été abolie dans les bus de l'État, ce n'est pas encore le cas pour les liaisons inter-étatiques. Un groupe de jeunes fonde le Freedom Ride, mais après quelques jours, un de ces bus est stoppé par le KKK ; ses occupants sont battus et le véhicule incendié. Ce n'est qu'en 1964 que les lois ségrégationnistes Jim Crow sont abrogées par le Civil Rights Act qui interdit toute forme de ségrégation dans les lieux publics, puis en 1965 par le Voting Rights Act, qui supprime les tests et les taxes pour devenir électeur.
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Par la suite, Rosa Parks devient une icône pour le mouvement afro-américain des droits civiques. Ne trouvant pas de travail à Montgomery et sous la pression de ses proches inquiets pour sa sécurité, mais aussi en raison de quelques désaccords avec les leaders noirs de la ville, elle se rend en 1957 dans le Nord, à Hampton en Virginie puis à Détroit dans le Michigan.
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Elle y travaille en tant que couturière, jusqu'à ce qu'elle se joigne à l'équipe du représentant démocrate du Michigan, l'Afro-Américain John Conyers à la Chambre des représentants des États-Unis, pour lequel elle travaille de 1965 jusqu'à sa retraite le 30 septembre 1988.
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Ce combat contre les discriminations débouche en 1964 sur le Civil Rights Act, loi qui interdit toute forme de discrimination dans les lieux publics et en 1965 sur le Voting Rights Act, qui supprime les tests et autres taxes pour devenir électeur aux États-Unis.
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Le Rosa and Raymond Parks Institute for Self Development est fondé en février 1987[64] conjointement par Rosa Parks et Elaine Eason Steele en l'honneur du mari de Rosa, Raymond Parks (décédé en 1977). L'institut organise des visites en bus pour les jeunes générations en leur montrant les sites importants du mouvement pour les droits civiques. Lors d'une visite en 1997, le bus tombe dans une rivière et tue Adisa Foluke, que tout le monde considérait comme son petit-fils adoptif, et en blessa beaucoup d'autres.
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En octobre 1995, elle participe à la « Million Man March », qui rassemble plus d'un million de Noirs à Washington.
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Ses dernières années sont difficiles. Elle est notamment hospitalisée après un hold-up commis le 30 août 1994, par un jeune homme de 28 ans, Joseph Skipper, qui lui vole 53 dollars. Il est condamné, le 8 août 1995, à quinze ans de prison. Rosa Parks lui pardonne partiellement, puisqu'elle souhaite qu'il puisse se racheter et non aller en prison. À la fin de ses jours, elle a des difficultés pour payer son loyer et doit faire appel à l'aide de son église, afin que son propriétaire cesse ses poursuites judiciaires.
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Rosa Parks réside à Détroit jusqu'à sa mort le 24 octobre 2005. Depuis 2004, elle souffrait d'une maladie neurodégénérative[65].
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Après son décès, la classe politique dans son ensemble lui a rendu hommage. Le président George W. Bush a honoré sa mémoire dans une allocution télévisée et sa dépouille est restée exposée deux jours dans la Rotonde du Capitole des États-Unis pour un hommage public[66],[67]. Privilège réservé d'habitude aux hommes politiques et aux soldats, Rosa Parks est la 31e personne après l'ancien président Ronald Reagan en juin 2004 et la première femme à recevoir cet honneur. Elle est également la deuxième personnalité noire (la première fut Jacob J. Chestnut) et la seconde personne ne faisant pas partie du gouvernement (la première était le français Pierre L'Enfant en 1909) à recevoir un tel hommage de la part du gouvernement fédéral[68].
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Puis son cercueil est exposé au Charles H. Wright Museum of African American History (en) du 31 octobre au 2 novembre 2005, 700 000 personnes viennent y apporter leurs hommages[69]
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Des milliers de personnes assistent à ses funérailles en l'église Greater Grace Temple à Détroit le 2 novembre. On estime à 60 000 le nombre d'Américains qui lui rendent hommage dans les premiers jours qui suivent son inhumation dans son État natal de l'Alabama et à Washington. De nombreuses personnalités y assistent, dont l'ancien président Bill Clinton, la sénatrice de New York Hillary Clinton, le pasteur noir Jesse Jackson, des élus noirs du Congrès et des dirigeants du mouvement des droits civiques. La chanteuse Aretha Franklin chante à cette occasion. Le président américain décrète la mise en berne de tous les drapeaux le jour de son enterrement. Le corbillard lui-même est suivi d'un bus des années 1950 recouvert d'un linceul noir.
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À son décès, le bus dans lequel Rosa Parks avait été arrêtée fut drapé d'un linceul rouge et noir jusqu'aux obsèques officielles. Enfin, les premières places des bus de Montgomery restèrent vacantes jusqu'au jour de son enterrement. Elles étaient recouvertes d'une photographie de Rosa Parks entourée d'un ruban noir portant l'inscription suivante[70] : « La société de bus RTA rend hommage à la femme qui s'est tenue debout en restant assise. »
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Rosa Parks repose dans une chapelle mortuaire du Woodlawn Cemetery (Detroit, Michigan) (en), chapelle construite en 1905 par l'architecte Albert Kahn, qui fut restaurée en 1999 et qui en 2005 est rebaptisée Rosa Parks Memorial Mausoleum[71],[72].
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Les archives de Rosa Parks sont déposées et consultables à la Bibliothèque du Congrès[73].
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« Elle s’est assise pour que nous puissions nous lever. Paradoxalement, son emprisonnement ouvrit les portes de notre longue marche vers la liberté[84]. »
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— Révérend Jesse Jackson, le 25 octobre 2005.
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En 1979, la NAACP décore Rosa Parks de la Médaille Spingarn[87], sa plus haute distinction, et elle reçoit l'année suivante le Martin Luther King Jr. Award[88]. Elle est nommée au Michigan Women's Hall of Fame (en) en 1983 pour son action en faveur des droits civiques. En 1990, le Centre Kennedy de Washington, lors de son soixante-dix-septième anniversaire lui décerne un prix. Elle reçoit le prix de la paix Rosa-Parks en 1994 à Stockholm, en Suède, puis la Médaille présidentielle de la Liberté, la plus haute distinction décernée par l'exécutif américain en 1996, des mains du président des États-Unis Bill Clinton[89].
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En 1997, le Published Act no.28 décrète le premier lundi - après le 4 février - comme jour férié dans le Michigan
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En 1998, elle devient la première récipiendaire du Freedom Conductor Award décerné par le National Underground Railroad Freedom Center[90]. L'année suivante, elle reçoit la Médaille d'or du Congrès (Congressional Gold Medal), la plus haute distinction décernée par l'organe législatif américain, puis le Detroit-Windsor International Freedom Festival Freedom Award. En septembre 1999, elle reçoit les honneurs de l'Alabama Academy of Honor (en), une organisation qui récompense les citoyens méritants de l'Alabama.
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En 1999, le magazine Time la nomme l'une des vingt plus importantes figures du XXe siècle. En 2000, son État natal lui remet la première Governor's Medal of Honor for Extraordinary Courage[91]. En décembre de la même année, la Troy University (en) de l’État de Montgomery donne son nom à un musée et une bibliothèque. Une rue et une école portent aussi son nom à Détroit[92].
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Elle reçoit également des récompenses de docteur honoris causa de deux douzaines d'universités de par le monde et est faite membre honoraire de la sororité Alpha Kappa Alpha.
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En 1992, elle publie un livre pour enfants, Rosa Parks : My Story, une chronologie de sa vie jusqu'au jour où elle refuse de céder son siège. Ce livre est suivi par ses mémoires Quiet Strength. La bibliothèque-musée Rosa-Parks (Rosa Parks Library and Museum)[93] à Montgomery, est inaugurée en novembre 2001. L'objet le plus populaire du musée est une sculpture de Rosa Parks assise sur le banc d'un bus. Le documentaire Mighty Times : The Legacy of Rosa Parks est nommé en 2002 à l'Oscar du meilleur film documentaire. Cette année-là, elle collabore à un téléfilm racontant sa vie, son rôle étant joué par Angela Bassett.
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En mai 2001, The Rosa Parks Story est tourné à Montgomery en Alabama. Il est diffusé le 24 février 2002 sur le réseau de télévision CBS.
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La chanson Back to the bus interprétée par le chanteur folk américain Pete Seeger est un hommage à l'action de Rosa Parks[94].
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L’épisode Rosa de la série télévisée Doctor Who est consacré aux événements de Montgomery. Vinette Robinson y interprète le rôle de Rosa Parks.
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En 2019, Mattel lance une poupée Barbie à son effigie[95].
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Rosa Louise McCauley Parks, dite Rosa Parks [ɹoʊzə pɑɹks][1], née le 4 février 1913 à Tuskegee en Alabama et morte le 24 octobre 2005 à Détroit dans le Michigan, est une femme afro-américaine, figure emblématique de la lutte contre la ségrégation raciale aux États-Unis, surnommée « mère du mouvement des droits civiques » par le Congrès américain.
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Elle est devenue célèbre le 1er décembre 1955, à Montgomery (Alabama) en refusant de céder sa place à un passager blanc dans l'autobus conduit par James F. Blake. Arrêtée par la police, elle se voit infliger une amende de quinze dollars. Le 5 décembre 1955, elle fait appel de ce jugement. Un jeune pasteur noir de vingt-six ans, Martin Luther King, avec le concours de Ralph Abernathy, lance alors une campagne de protestation et de boycott contre la compagnie de bus qui dure 380 jours. Le 13 novembre 1956, la Cour suprême des États-Unis casse les lois ségrégationnistes dans les bus, les déclarant anticonstitutionnelles.
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Rosa Parks naît à Tuskegee, en Alabama[2],[3],[4] et est la fille aînée d'une famille de deux enfants avec pour parents James et Leona McCauley[5], respectivement charpentier et institutrice[6]. Dans son enfance, elle a des problèmes de santé, dont une angine chronique.
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Après le divorce de ses parents, elle grandit dans la ferme de ses grands-parents maternels méthodistes (elle porte d'ailleurs le prénom Rosa en référence à sa grand-mère Rose qui était la fille de James Percival, un Irlandais et de Mary Jane Nobles, une esclave noire[7]) à Pine Level près de Montgomery, avec sa mère et son frère Sylvester (né en août 1915). Très attachée à ce que sa fille reçoive une bonne éducation malgré les entraves à la scolarité des Noirs, sa mère Leona éduque Rosa à la maison jusqu'à ses onze ans, puis elle est envoyée à la Montgomery Industrial School for Girls, fondée par des familles blanches du Nord pour les enfants noirs, à Montgomery, où habite sa tante[8],[9],[10].
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Elle commence ensuite ses études secondaires à l’Alabama State Teachers College for Negroes (aujourd'hui connu sous le nom de Alabama State University)[11], mais ne peut les suivre jusqu'à leur terme, car elle doit s'occuper de sa grand-mère puis de sa mère, qui tombent malades[12],[13]
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Elle se souvient que son grand-père montait la garde la nuit devant la ferme contre les actions terroristes du Ku Klux Klan (KKK)[14]. Sa jeunesse lui fait vite subir les affronts du racisme. Le KKK a d'ailleurs incendié à deux reprises l'école qu'elle fréquente, la Montgomery Industrial School for Girls[9],[8]. Bien que Rosa Parks ait raconté dans son autobiographie n'avoir pas eu une mauvaise impression des Blancs, elle narre des détails du racisme au quotidien (si vif dans le Sud des États-Unis) qui l'ont marquée, telles ces fontaines publiques réservées aux Blancs ou aux Noirs (« Enfant, je pensais que l'eau des fontaines pour les Blancs avait meilleur goût que celle des Noirs ») ou les lois Jim Crow[15].
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Les autobus sont un bon exemple de cette ségrégation au quotidien. Il n'y avait certes pas de bus ou de trains différents, mais des sections réservées aux Blancs et d'autres aux Noirs. Rosa Parks se souvient cependant que les transports scolaires étaient interdits aux enfants de couleur. Pour aller à l'école de Pine Level, les enfants blancs prennent le bus alors que les autres y vont à pied : « Je voyais passer le bus chaque jour. Mais pour moi, c'était comme ça. Nous n'avions d'autre choix que d'accepter ce qui était notre quotidien, un très cruel quotidien. Le bus fut un des premiers éléments par lesquels je réalisais qu'il y avait un monde pour les Noirs et un monde pour les Blancs. »
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En décembre 1932, elle épouse Raymond Parks, un coiffeur militant de la cause des droits civiques, membre de section de la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP) de l’Alabama. Il collecte aussi de l'argent pour soutenir un groupe de jeunes Noirs, les « Scottsboro Boys », qui sont accusés de viols sur deux femmes blanches[16]. Après avoir déménagé dans le quartier Est de Montgomery, il l'encourage à finir ses études secondaires, qu'elle achève malgré les charges familiales en 1934, à une époque où seulement 7 % des Noirs obtiennent ce niveau d'étude[17]. En 1940, les époux Parks deviennent membres de la Montgomery Voters League, dont le but est d'aider les Afro-Américains à réussir les test pour s'inscrire sur les listes électorales[18],[19].
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Dans les années 1930, elle assiste à des réunions du Parti communiste des États-Unis d'Amérique, qui était alors le seul parti politique dans l’Alabama à s'opposer ouvertement à la ségrégation, mais contrairement aux rumeurs de ses détracteurs, elle n'a jamais fait partie du Parti communiste des États-Unis d'Amérique [20],[21],[22].
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Rosa Parks travaille en tant que couturière de 1930 à 1955, mais elle remplira divers autres métiers tels qu'aide-soignante, femme de ménage ou d'employée au sein d'une base militaire[2],[23],[24]. C'est en tant qu'employée de la base aérienne de Maxwell, où la cafétéria comme les transports du personnel sont déségrégués qu'elle fait son expérience d'un société non-ségréguée[25],[26] : « On peut dire que [la situation] à Maxwell m'a ouvert les yeux ».
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En décembre 1943, elle rejoint le mouvement pour les droits civiques (American Civil Rights Movement) en adhérant à la section locale de la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP), présidé par Edgar Nixon[24], où elle est choisie pour tenir la fonction de secrétaire[27]. Sur son rôle dans l'association, elle déplore qu'elle est cantonnée au rôle de secrétaire d'Edgar Nixon, pour qui la place des femmes est dans la cuisine[28]. Elle garde cette fonction jusqu'en 1957 lorsqu'elle quitte la ville de Montgomery.
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En septembre 1944, Rosa Parks est envoyée par la NAACP à Abbeville en Alabama enquêter sur le viol par sept hommes blancs de Recy Taylor, une jeune afro-américaine[29],[30],[31]. En octobre, l'affaire fait les titres de la presse dans tous les États-Unis. Les coupables sont identifiés, mais aucun d'eux n'est arrêté et leur avocat propose une indemnisation de 600 dollars qui est refusée. Par deux fois, un grand jury est réuni pour se prononcer sur l'inculpation des suspects, mais les deux fois, l'inculpation est rejetée[32]. Aucune poursuite n'est engagée. Ce n'est qu'en 2011 que le parlement de l'Alabama présentera ses excuses à Recy Taylor pour les manquements de ses obligations à poursuivre les crimes commis à son égard[33],[34].
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Elle est aussi femme de ménage pour un couple de Blancs militants de la cause du mouvement des droits civiques, Clifford Durr (en)[35] et Virginia Foster Durr (en)[36],[37], qui sympathisent avec elle et l'encouragent à suivre une formation sur les droits des travailleurs et l'égalité raciale au Highlander Research and Education Center (en) également connu sous le nom de la Highlander Folk School, à Monteagle dans le Tennessee, six mois avant son arrestation[38],[39],[40].
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Comme beaucoup d'autres Afro-Américains, elle est choquée par le meurtre sauvage de Emmett Till en août 1955[41]. Le 27 novembre 1955 (soit quatre jours avant qu'elle ne refuse de céder son siège), elle assiste à un grand meeting sur son assassinat à Montgomery, dont le principal orateur est T. R. M. Howard, un militant des droits civiques du Mississippi, à la tête du Regional Council of Negro Leadership[42],[43],[44].
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En 1944, le joueur de baseball Jackie Robinson doit affronter un cas semblable, lorsque, confronté à un officier de l'Armée à Fort Hood, au Texas, il refuse de se diriger vers l'arrière du bus. Robinson est traduit devant une cour martiale, qui l'acquitte[45],[46].
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La NAACP prend en charge d'autres cas, comme celui d'Irene Morgan qui en 1944 avait refusé de changer de place dans un bus ségrégué qui faisait le trajet de la Virginie (état ségrégationniste) au Maryland (état non ségrégationniste), l'affaire est présentée à la Cour suprême, sous le titre Irene Morgan v. Commonwealth of Virginia (en), en 1946, la Cour rend son arrêt où elle donne raison à Irene Morgan, car le bus traversant des états aux lois différentes, seules les lois fédérales comptaient et qu'il était impossible de satisfaire aux lois ségrégationniste de la Virginie, car ce serait alors une entrave à la liberté de déplacement et aux entreprises de transport[47],[48],[49],[50]. Cette victoire casse le précédent arrêt Hall v. DeCuir de 1877, qui sur un cas semblable la Cour suprême avait arrêté qu'à partir du moment où une compagnie de transport en commun ouvre le même service à ses clients blancs comme de couleur mais dans des compartiments, des cabines, des places séparées, cela est conforme à la Constitution, arrêt qui avait jeté les bases légales des lois Jim Crow[51],[52],[53]. Cette décision même si elle ne concerne que les transports inter-états est une brèche quant à la légitimité constitutionnelle des lois ségrégationnistes[54] et devient un modèle de lutte dont l'aboutissement sera l'arrêt Browder v. Gayle consécutif au refus de Rosa Parks à changer de place[55].
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Des militants de la NAACP ont commencé à préparer la défense de Claudette Colvin, une collégienne de 15 ans inscrite à la Booker T. Washington High School de Montgomery[56]. Le 2 mars 1955, Colvin fut menottée, arrêtée et expulsée manu militari d'un bus public après qu'elle eut refusé de céder son siège à une femme blanche. Elle clame que ses droits constitutionnels ont été violés. Colvin est alors membre active du groupe de jeunes du NAACP, dont Rosa Parks était conseillère[57],[58].
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Colvin se souvient : « Mme Parks disait, “Faites ce qui est juste.” » Rosa Parks lève des fonds pour la défense de Colvin, mais quand E.D. Nixon apprend qu'elle est enceinte, il estime qu'elle n'est pas un symbole convenable pour leur cause. En effet, peu après son arrestation, elle tombe enceinte d'un homme marié plus âgé ; cette transgression morale scandalise profondément la pieuse communauté noire. Ses stratèges pensent que la presse ségrégationniste blanche ferait valoir la grossesse de Colvin pour discréditer tout boycott. Le NAACP a également étudié mais rejeté d'autres cas antérieurs à celui de Rosa Parks, jugés insuffisants pour faire face aux pressions des opposants dans un affrontement légal avec les lois ségrégationnistes. Colvin fut aussi connue pour ses dérapages verbaux. La plupart des charges contre elle sont abandonnées. Les stratèges du NAACP continuent à rechercher un plaignant au-delà de tout reproche.
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De même, une autre femme, Mary Louise Smith, n'a pas été défendue, la rumeur voulant que son père ait été alcoolique. Au contraire, Rosa Parks est une des femmes les plus distinguées de la ville, dont l'éducation ne souffre d'aucune remarque, et donc un meilleur étendard pour la cause noire[59].
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Rosa Parks devient célèbre lorsque, le 1er décembre 1955[60], dans la ville de Montgomery, elle refuse d'obéir au conducteur de bus James Blake, qui lui demande de laisser sa place à un Blanc et d'aller s'asseoir au fond du bus.
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Dans les bus de Montgomery, les quatre premiers rangs sont réservés aux Blancs. Les Noirs, qui représentent trois quarts des utilisateurs, doivent s'asseoir à l'arrière. Ils peuvent néanmoins utiliser la zone centrale, jusqu'à ce que des Blancs en aient besoin ; ils doivent alors, soit céder leur place et aller vers le fond, soit quitter le bus. Comble de l'humiliation : si ces places sont occupées, les Noirs doivent bien acheter leur billet à l'avant, mais sont tenus de sortir avant de rentrer de nouveau par la porte arrière du bus pour accéder aux emplacements qui leur sont attribués. Mme Parks n'était pas la première personne à violer ce règlement, d'autres l'avaient payé durement, parfois de leur vie[réf. nécessaire].
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Pendant des années, la communauté noire se plaint de la situation et Mme Parks ne fait pas exception : « Ma résistance à ces mauvais traitements dans le bus n'a pas commencé avec cette arrestation. J'ai fait beaucoup de marche à Montgomery. » Parks en fait une expérience publique un jour pluvieux de novembre 1943, quand le chauffeur de bus James Blake, comme à son habitude, lui demande de payer sa course à l'avant, redescendre et de remonter par la porte arrière. Voyant que du monde gêne l'accès par l'arrière, elle décide d'aller directement vers le fond. Blake, furieux, la main sur son revolver, l'empoigne pour la ramener vers l'avant. Elle laisse alors tomber intentionnellement son sac à main et s'assied un instant sur un siège réservé aux passagers blancs pour le récupérer. Blake lui laisse à peine le temps de descendre du bus, qu'il redémarre. Rosa Parks marche plus de huit kilomètres sous la pluie. Ironie du sort, ce sera le même chauffeur le 1er décembre 1955 alors qu'elle cherchait à l'éviter depuis cet événement[61]. Ce jour de 1955, elle n'avait semble-t-il pas prémédité son geste, mais une fois décidée, elle l'assume totalement. Elle déclare d'ailleurs dans son autobiographie (qu'elle a publiée avec James Haskins en 1992)[62] :
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« Les gens racontent que j'ai refusé de céder mon siège parce que j'étais fatiguée, mais ce n'est pas vrai. Je n'étais pas fatiguée physiquement, ou pas plus que d'habitude à la fin d'une journée de travail. Je n'étais pas vieille, alors que certains donnent de moi l'image d'une vieille. J'avais 42 ans. Non, la seule fatigue que j'avais était celle de céder. »
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Elle est arrêtée, jugée et inculpée de désordre public ainsi que de violation des lois locales. Elle joint par téléphone l'avocat Edgar Nixon, membre de la section de Montgomery de la NAACP. Bien que furieux du traitement réservé à Madame Parks, il voit aussitôt l'intérêt symbolique du combat à mener. Il appelle un avocat blanc, Clifford Durr (en), qui accepte de contester la loi sur la ségrégation dont Rosa Parks est la victime[63].
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La nuit suivante, cinquante dirigeants de la communauté afro-américaine, emmenés par un jeune pasteur peu connu à l'époque, Martin Luther King, se réunissent à l'église baptiste de la Dexter Avenue pour discuter des actions à mener à la suite de l'arrestation de Rosa Parks. Ils y fondent le Montgomery Improvement Association, dont ils élisent King comme président. Il y popularise les théories de la non-violence et de la désobéissance civile. Le mouvement a trois revendications immédiates :
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La veille du procès, 35 000 tracts sont distribués pour inviter les Noirs à ne plus emprunter les bus le lundi 5 décembre. Le mot d'ordre est repris le lundi par The Montgomery Advertiser, le journal noir local. Le mot d'ordre est reconduit après une réunion à l'église. C'est le début du boycott des bus de Montgomery ; il se prolonge 381 jours. Des dizaines de bus publics sont restés au dépôt pendant des mois jusqu'à ce que la loi sur la ségrégation dans les bus publics fût levée. La plupart marchèrent à pied ; des taxis conduits par des Noirs font des trajets au tarif du bus (10 cents). Quelques Blancs les rejoignent, parfois par idéologie, parfois simplement parce qu'ils ont besoin que leurs employés noirs viennent travailler. Peu à peu, grâce en partie à l'écho international du mouvement, les fonds commencent à arriver, permettant de mettre en place un service d'autobus parallèle, ou plus modestement l'achat de paires de chaussures. Des actes violents sont perpétrés, y compris le dynamitage des domiciles de Martin Luther King et de l'avocat Edgar Nixon. De nombreuses vexations sont recensées contre les Noirs. Fidèle à sa stratégie, King demande de ne pas répondre à ces actes. Ce mouvement provoque beaucoup d'autres protestations contre la ségrégation menée aux États-Unis.
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Par son rôle initiateur du boycott, Rosa Parks contribua à la prise de conscience des Américains dans la lutte pour les droits civiques. King écrit dans son livre paru en 1958, Stride Toward Freedom (en) : « L'arrestation de Mme Parks fut l'élément déclencheur plutôt que la cause des protestations... »
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Finalement, le 13 novembre 1956, la Cour suprême des États-Unis statue par l'arrêt Browder v. Gayle que la ségrégation dans les bus est anticonstitutionnelle. La nouvelle ne parvient à Montgomery que le 20 décembre. Le boycott cesse dès le lendemain.
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Toutefois, la violence continue avec des tirs contre les bus et le domicile de Luther King, et des explosions visant les églises fréquentées par les Noirs. Si la ségrégation a été abolie dans les bus de l'État, ce n'est pas encore le cas pour les liaisons inter-étatiques. Un groupe de jeunes fonde le Freedom Ride, mais après quelques jours, un de ces bus est stoppé par le KKK ; ses occupants sont battus et le véhicule incendié. Ce n'est qu'en 1964 que les lois ségrégationnistes Jim Crow sont abrogées par le Civil Rights Act qui interdit toute forme de ségrégation dans les lieux publics, puis en 1965 par le Voting Rights Act, qui supprime les tests et les taxes pour devenir électeur.
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Par la suite, Rosa Parks devient une icône pour le mouvement afro-américain des droits civiques. Ne trouvant pas de travail à Montgomery et sous la pression de ses proches inquiets pour sa sécurité, mais aussi en raison de quelques désaccords avec les leaders noirs de la ville, elle se rend en 1957 dans le Nord, à Hampton en Virginie puis à Détroit dans le Michigan.
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Elle y travaille en tant que couturière, jusqu'à ce qu'elle se joigne à l'équipe du représentant démocrate du Michigan, l'Afro-Américain John Conyers à la Chambre des représentants des États-Unis, pour lequel elle travaille de 1965 jusqu'à sa retraite le 30 septembre 1988.
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Ce combat contre les discriminations débouche en 1964 sur le Civil Rights Act, loi qui interdit toute forme de discrimination dans les lieux publics et en 1965 sur le Voting Rights Act, qui supprime les tests et autres taxes pour devenir électeur aux États-Unis.
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Le Rosa and Raymond Parks Institute for Self Development est fondé en février 1987[64] conjointement par Rosa Parks et Elaine Eason Steele en l'honneur du mari de Rosa, Raymond Parks (décédé en 1977). L'institut organise des visites en bus pour les jeunes générations en leur montrant les sites importants du mouvement pour les droits civiques. Lors d'une visite en 1997, le bus tombe dans une rivière et tue Adisa Foluke, que tout le monde considérait comme son petit-fils adoptif, et en blessa beaucoup d'autres.
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En octobre 1995, elle participe à la « Million Man March », qui rassemble plus d'un million de Noirs à Washington.
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Ses dernières années sont difficiles. Elle est notamment hospitalisée après un hold-up commis le 30 août 1994, par un jeune homme de 28 ans, Joseph Skipper, qui lui vole 53 dollars. Il est condamné, le 8 août 1995, à quinze ans de prison. Rosa Parks lui pardonne partiellement, puisqu'elle souhaite qu'il puisse se racheter et non aller en prison. À la fin de ses jours, elle a des difficultés pour payer son loyer et doit faire appel à l'aide de son église, afin que son propriétaire cesse ses poursuites judiciaires.
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Rosa Parks réside à Détroit jusqu'à sa mort le 24 octobre 2005. Depuis 2004, elle souffrait d'une maladie neurodégénérative[65].
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Après son décès, la classe politique dans son ensemble lui a rendu hommage. Le président George W. Bush a honoré sa mémoire dans une allocution télévisée et sa dépouille est restée exposée deux jours dans la Rotonde du Capitole des États-Unis pour un hommage public[66],[67]. Privilège réservé d'habitude aux hommes politiques et aux soldats, Rosa Parks est la 31e personne après l'ancien président Ronald Reagan en juin 2004 et la première femme à recevoir cet honneur. Elle est également la deuxième personnalité noire (la première fut Jacob J. Chestnut) et la seconde personne ne faisant pas partie du gouvernement (la première était le français Pierre L'Enfant en 1909) à recevoir un tel hommage de la part du gouvernement fédéral[68].
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Puis son cercueil est exposé au Charles H. Wright Museum of African American History (en) du 31 octobre au 2 novembre 2005, 700 000 personnes viennent y apporter leurs hommages[69]
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Des milliers de personnes assistent à ses funérailles en l'église Greater Grace Temple à Détroit le 2 novembre. On estime à 60 000 le nombre d'Américains qui lui rendent hommage dans les premiers jours qui suivent son inhumation dans son État natal de l'Alabama et à Washington. De nombreuses personnalités y assistent, dont l'ancien président Bill Clinton, la sénatrice de New York Hillary Clinton, le pasteur noir Jesse Jackson, des élus noirs du Congrès et des dirigeants du mouvement des droits civiques. La chanteuse Aretha Franklin chante à cette occasion. Le président américain décrète la mise en berne de tous les drapeaux le jour de son enterrement. Le corbillard lui-même est suivi d'un bus des années 1950 recouvert d'un linceul noir.
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À son décès, le bus dans lequel Rosa Parks avait été arrêtée fut drapé d'un linceul rouge et noir jusqu'aux obsèques officielles. Enfin, les premières places des bus de Montgomery restèrent vacantes jusqu'au jour de son enterrement. Elles étaient recouvertes d'une photographie de Rosa Parks entourée d'un ruban noir portant l'inscription suivante[70] : « La société de bus RTA rend hommage à la femme qui s'est tenue debout en restant assise. »
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Rosa Parks repose dans une chapelle mortuaire du Woodlawn Cemetery (Detroit, Michigan) (en), chapelle construite en 1905 par l'architecte Albert Kahn, qui fut restaurée en 1999 et qui en 2005 est rebaptisée Rosa Parks Memorial Mausoleum[71],[72].
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Les archives de Rosa Parks sont déposées et consultables à la Bibliothèque du Congrès[73].
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« Elle s’est assise pour que nous puissions nous lever. Paradoxalement, son emprisonnement ouvrit les portes de notre longue marche vers la liberté[84]. »
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— Révérend Jesse Jackson, le 25 octobre 2005.
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En 1979, la NAACP décore Rosa Parks de la Médaille Spingarn[87], sa plus haute distinction, et elle reçoit l'année suivante le Martin Luther King Jr. Award[88]. Elle est nommée au Michigan Women's Hall of Fame (en) en 1983 pour son action en faveur des droits civiques. En 1990, le Centre Kennedy de Washington, lors de son soixante-dix-septième anniversaire lui décerne un prix. Elle reçoit le prix de la paix Rosa-Parks en 1994 à Stockholm, en Suède, puis la Médaille présidentielle de la Liberté, la plus haute distinction décernée par l'exécutif américain en 1996, des mains du président des États-Unis Bill Clinton[89].
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En 1997, le Published Act no.28 décrète le premier lundi - après le 4 février - comme jour férié dans le Michigan
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En 1998, elle devient la première récipiendaire du Freedom Conductor Award décerné par le National Underground Railroad Freedom Center[90]. L'année suivante, elle reçoit la Médaille d'or du Congrès (Congressional Gold Medal), la plus haute distinction décernée par l'organe législatif américain, puis le Detroit-Windsor International Freedom Festival Freedom Award. En septembre 1999, elle reçoit les honneurs de l'Alabama Academy of Honor (en), une organisation qui récompense les citoyens méritants de l'Alabama.
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En 1999, le magazine Time la nomme l'une des vingt plus importantes figures du XXe siècle. En 2000, son État natal lui remet la première Governor's Medal of Honor for Extraordinary Courage[91]. En décembre de la même année, la Troy University (en) de l’État de Montgomery donne son nom à un musée et une bibliothèque. Une rue et une école portent aussi son nom à Détroit[92].
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Elle reçoit également des récompenses de docteur honoris causa de deux douzaines d'universités de par le monde et est faite membre honoraire de la sororité Alpha Kappa Alpha.
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En 1992, elle publie un livre pour enfants, Rosa Parks : My Story, une chronologie de sa vie jusqu'au jour où elle refuse de céder son siège. Ce livre est suivi par ses mémoires Quiet Strength. La bibliothèque-musée Rosa-Parks (Rosa Parks Library and Museum)[93] à Montgomery, est inaugurée en novembre 2001. L'objet le plus populaire du musée est une sculpture de Rosa Parks assise sur le banc d'un bus. Le documentaire Mighty Times : The Legacy of Rosa Parks est nommé en 2002 à l'Oscar du meilleur film documentaire. Cette année-là, elle collabore à un téléfilm racontant sa vie, son rôle étant joué par Angela Bassett.
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En mai 2001, The Rosa Parks Story est tourné à Montgomery en Alabama. Il est diffusé le 24 février 2002 sur le réseau de télévision CBS.
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La chanson Back to the bus interprétée par le chanteur folk américain Pete Seeger est un hommage à l'action de Rosa Parks[94].
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L’épisode Rosa de la série télévisée Doctor Who est consacré aux événements de Montgomery. Vinette Robinson y interprète le rôle de Rosa Parks.
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En 2019, Mattel lance une poupée Barbie à son effigie[95].
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Sur les autres projets Wikimedia :
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Le rose est un champ chromatique regroupant des rouges lavés de blanc[1]. Les couleurs des boissons lait-fraise ou lait-grenadine, constituées par une dose de sirop de fraise ou de grenadine dans un verre de lait, correspondent à cette acception française populaire du rose.
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À ces couleurs s'ajoutent, particulièrement dans les domaines de l'informatique et de la mode, selon une acception récente inspirée d'une traduction de l'anglais pink, des couleurs vives obtenues par des colorants synthétiques à partir de la fin du XIXe siècle, dans l'espace du cercle chromatique situé entre le rouge-pourpre et le violet.
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Les usages, les valeurs et la symbolique du rose procèdent de domaines variés qui touchent à l'identité, au rapport aux autres comme à sa propre existence. Couleur ambiguë, « bâtard du rouge triomphant » selon Jean Ray[2], couleur fragile et éphémère, placée dès Homère dans la subjectivité et la poésie (Mollard-Desfour 2002).
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La couleur rose est nommée d'après la variété la plus commune de la fleur du rosier. Les noms et adjectifs de couleur rose apparaissent respectivement vers 1310 et vers 1160. Son sens figuré se développe tardivement et est enregistré par l’Académie en 1835, notamment dans la locution ce n’est pas (tout) rose (1809)[3].
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En français, les adjectifs de couleur qui proviennent de noms d'objets sont invariables (des robes marron, et non pas marronnes) ; "rose" est une des six exceptions à cette règle (mauve, fauve, vermeil, rose, pourpre, écarlate), et prend donc un s au pluriel : des robes roses.
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La couleur rose s'ajoute tardivement aux couleurs de base du langage. Avant, on ne le considérait que comme une nuance de rouge, tout comme le vert clair est une nuance de vert.
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Rose n'est pleinement utilisé comme nom de couleur qu'au XIXe siècle. Auparavant, cependant, la « couleur de rose » désigne les mêmes teintes dès le Roman de la Rose au XIVe siècle, bien que les roses fleurissent dans toutes les nuances du blanc au rouge et au jaune, et que les roses les plus fameuses soient la blanche et la vermeille. La « couleur de rose », différente du pourpre, se trouve à propos des variétés de jaspe au XVIe siècle[4]. La poésie de la Renaissance fait de « l'aurore, cette rose qui colore les beaux lis de ce beau teint[5] » un lieu commun[6].
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Vers le milieu du XVIIIe siècle, on note l'emploi de rose comme couleur : « une robe rose », « un habit rose ». Dès 1837, l'érudit Portal traite le rose comme une couleur à part entière et lui consacre un chapitre de Des couleurs symboliques ; il y traite toutefois surtout de la rosée et de la fleur du rosier[7].
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La norme AFNOR X 08-010 Classification méthodique des couleurs[8] définit le rose comme une couleur désaturée de clarté moyenne dont la longueur d'onde dominante se situe entre 588 nm (orangé) à −499 nm (rouge-pourpre), ou −508 nm (pourpre-rouge) si elle est plus lavée de blanc. Le terme rose peut être précisé par des adjectifs comme pâle ou intense, et servir pour modifier une couleur proche comme beige, selon les caractéristiques de teinte, de luminosité et de saturation, de la teinte décrite, dans des conditions définies par la méthode[9].
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Les limites du champ des roses sont difficiles à résumer. Du côté à tendance orangée, les incarnats incluent des rouge-orangés très désaturés ; du côté à tendance pourpre, il faut beaucoup plus de blanc avant que la couleur soit considérée rose que pour les rouges typiques. La limite avec les beiges est incertaine, et la classification méthodique indique un espace de rose-beige. Les roses ont une clarté moyenne à élevée, quand elle diminue, les couleurs passent pour des marrons ou des bordeaux clairs.
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Le rose est le seul cas où la couleur lavée de blanc ne porte pas le même nom que sa teinte dominante ; on ne dit pas « rouge pâle », mais rose.
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Selon Michel-Eugène Chevreul, étudiant au XIXe siècle les couleurs de l’Instruction générale sur la teinture des laines de 1671 le couleur de rose, le fond rose sont des rouges carmin lavés de blanc (violet-rouge à rouge), bien qu'il existe aussi un incarnat rose, rouge-orangé lavé de blanc ; parmi les « Noms de couleur le plus fréquemment usités dans la conversation et dans les livres », le chair-rose est 2 rouge 4/10 2 ton, c'est-à-dire tirant légèrement sur l'orangé ; mais les tissus roses vendus dans le commerce sont 1 violet-rouge 3et 5 ton, c'est-à-dire à la fois légèrement plus sombres et plus violets[10].
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Cinquante ans plus tard, en 1905, le Répertoire de couleurs de la Société des chrysanthémistes donne toute une liste de noms de couleurs correspondant à des nuances rose avec les équivalents étrangers : Blanc rosé (« rosy white »), de Rose églantine (« rosy pink »), Rose Neyron, Rose Nilsson, synonyme du Rose vif des cotons de Dollfus, Mieg & C.ie (« deep rose pink »), Rose Bégonia (« deep cerise »), Rose de Carthame, dénomination commerciale de Bourgeois (« bright rosy scarlet »), Rose saumoné (« salmon pink »), Rose vif, dégradation du rouge géranium de Lorilleux (« bright rose, light rose »), Rose Caroline, Rose Hermosa (« pale lilac rose »), Rose France synonyme du rose Bengale étudié par Chevreul (« pale reddish lilac »), Rose Hortensia, Rose doré, Rose tendre, Rose de Nymphe, Rose carné, Vieux-Rose, avec six variantes, Rose brûlé (« dark old rose »), Rose pourpré synonyme de rose fuchsine (« Purple rose, crimson pink »), Rose vineux (« deep lilac rose »), Rose lilacé (« lilac rose »), Rose malvacé (« mauve rose »), Rose violacé (« violet rose ») synonyme de amarante clair ou rose amarante (« violet rose »), dans des nuances variées en dominante, mais toutes pâles ; le Répertoire indique aussi que la Laque rose extra de Bourgeois correspond au Carmin de cochenille, et que le Rose atlas de Lefranc correspond à la couleur de la Laque de garance ou au Rose de Carthame ou au Rose Caroline, que la fuchsine se vend aussi comme « Rose fuchsine, rouge fuchsine, rose d'aniline »[11].
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Dans le domaine de la mode, on appelle rose des couleurs beaucoup plus vives, qui selon la norme déjà citée, sont des pourpres. On traduit par commodité l'anglais « pink » par rose, mais ces termes n'ont ni la même histoire, ni la même étendue chromatique à l'origine. Pink est au XVIIe siècle un terme de teinturerie, désignant un pigment fabriqué en associant un colorant organique, tiré en général d'une plante, avec un mordant ou un fixateur non organique. Cette définition correspond au français pigment laque[12]. Ces pigments-laques sont souvent des rouges transparents, à base de garance ou de cochenille[13]. Ce procédé servait aussi à faire des teintes jaunâtres, il y avait des pinks verts[14]. On appelait « rosepink » la variété rose-jaune, faite avec du bois-Brésil, et les autres variétés étant tombée en désuétude, le pink se réfère uniquement à cette couleur[15]. Les teinturiers cherchant à obtenir les teintes les plus vives possibles, l'invention des couleurs d'aniline au XIXe siècle permit d'étendre le domaine du pink à des teintes d'une vivacité jamais vue[16]. Ces couleurs sont souvent des violets-rouges. Dans le Colour Index, qui n'a pas de catégorie rose, les noms commerciaux pink et rose se trouvent soit avec les rouges, soit avec les violets[17].
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Parmi ces couleurs, l'appellation « Tyrian rose » (rose tyrien), un des noms commerciaux historiques du violet de rhodamine B, PV1 du Colour Index, fait allusion à la pourpre tyrienne (RC1, p. 155) ; d'autres se sont vendues sous des noms de fantaisie purement commémoratifs, comme le PR4 magenta, dit aussi par métonymie fuchsia (classé rouge dans le Colour index). Aucun des champs chromatiques, ni de l'anglais, ni du français, ne convenait pour ces couleurs nouvelles. Les Anglais les ont aisément agglomérés aux « pink », d'autant plus que le « rose, rosy » reste disponible pour les couleurs pâles.
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La mode et l'informatique semblent avoir assez largement adopté le terme rose pour des couleurs vives entre le rouge et le violet[18].
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Le mot-clé MistyRose (rose brumeux) appelle, dans les applications HTML, le code informatique de couleur #FFE4E1. Cette couleur est effectivement, selon les critères de l'AFNOR X08-010, un rose.
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Pink traduit approximativement rose en anglais, avec, comme pour les pourpres et violets une différence d'étendue du champ. Les pink peuvent être des couleurs du champ des pourpre-rouges défini par AFNOR X08-010. L'anglais accepte aussi des pink vifs, alors qu'en français, les roses sont des teintes de l'orangé au rouge-pourpre, de clarté moyenne, et lavées de blanc.
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Parce que la peau des Européens, quand ils ne sont pas trop exposés au soleil, est de couleur rose pâle, tirant plus ou moins sur l'orangé, le rose s'associe facilement à la nudité. Au XIXe siècle, la nudité en scène n'était pas envisageable, mais elle était fréquemment feinte ; dans le genre noble, à l'Opéra, avec des collants roses dits couleur chair, et au cirque ou dans les exhibitions d'Hercules et de lutteurs dans les foires, comme dans le genre plus risqué des tableaux vivants, avec des « maillots roses[20] » moulant le corps entier. Ces maillots dits roses sont plus exactement couleur chair, mais on préférait ne pas souligner ce rapport trop étroit entre ce qu'on montrait et ce qu'on prétendait cacher.
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Quoi que la vue des corps plus ou moins dénudés ne choque plus guère, l'association du rose avec la nudité persiste, sinon explicitement, du moins dans l'inconscient.
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Si jusqu'au XIXe siècle, le rouge était la couleur de la robe de la prostituée ou de la lanterne des maisons closes, le rose a basculé, au cours du XXe siècle, de la candeur à la perversité. Le scandale des ballets roses de 1959 relie l'enfance à la prostitution. Tout ce qui a trait au plaisir sexuel, à l'érotisme : carré rose pour les films pornographiques, téléphone rose, messagerie rose, sex-shops… peut, dans le dernier quart du siècle, prendre le rose comme emblème (Mollard-Desfour 2002).
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La couleur rose est devenue la couleur associée aux bébés de sexe féminin, et le bleu pâle ceux de sexe masculin, vers les années 1930[21]. Le trousseau de naissance n'est cependant pas sexué pendant des siècles : jusqu'au Moyen Âge central, la layette des bébés est la même pour les deux sexes (habit bariolé, généralement une reprise de vêtements pour adultes retaillés à leur morphologie). Les premiers trousseaux spécifiques pour les bébés apparaissent au XIIe siècle : le bleu, couleur divine de la Vierge Marie, est associé aux filles tandis que le rose, couleur considérée comme un rouge pâle viril, est l'apanage des garçons[22]. Seuls les matières (batiste de coton, piqué…) et les détails (croquets, broderies, volants, dentelles…) changent en fonction des classes sociales des familles[23]. Dès qu'il n'est plus emmailloté et qu'il peut se tenir assis, vers sept ou huit mois, on enlève le maillot à l'enfant pour lui faire revêtir une robe blanche, vêtement unisexe chez les enfants jusqu'au XIXe siècle[24]. C'est dans les familles aisées, où on a les moyens d'habiller le bébé de neuf, que le blanc, symbole de l'innocence, devient peu à peu la couleur préférentielle des layettes au XIXe siècle[25]. Cette préférence coïncide avec le triomphe de l'hygiénisme ; on fait bouillir les vêtements souillés. Le blanc rendu plus éclatant par l'usage des azurants prouve la propreté de l'enfant. La chimie ne produit des roses « grand teint » résistant à ce traitement que dans la dernière décennie du XIXe siècle et des bleus seulement dans les années 1920[26].
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Dans les années 1930, le maillot tricoté cède du terrain, remplacé de plus en plus par les « barboteuses » bleues et roses selon les sexes[27]. Certaines générations se rebellent contre ces normes. Ainsi la deuxième vague féministe favorise le retour aux vêtements unisexes mais le développement des échographies qui permettent de connaître le sexe du bébé contribue à faire à nouveau réapparaître le trousseau sexué[28]. Ce phénomène atteint également les jouets où la dichotomie colorée s'est réellement accentuée dans les années 1990[29].
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L’origine de l'association rose-féminin est floue mais bien ancrée en Occident. Dans son Traité des couleurs de 1810 Goethe affirme que « le sexe féminin dans sa jeunesse est attaché au rose et au vert d'eau, et vieillisant au violet et au vert sombre[30] ». La chercheuse Jo B. Paoletti s’est intéressée aux vêtements des enfants aux États-Unis, et en particulier à l’émergence d’une codification genrée des couleurs. Les bébés étaient avant les années 1930 considérés comme neutres et distinguer entre garçons et filles n’avait pas de sens[31], aussi les habillait-on indifféremment avec des robes blanches qu'on pouvait faire bouillir pour les nettoyer[32]. Les vêtements pour enfants ont commencé à se différencier selon le sexe significativement entre 1890 et 1910, c'est-à-dire « masculiniser » les garçons plutôt que féminiser les filles. La différence est d'abord minime ; elle concerne les chapeaux différenciés, ou les motifs sur les vêtements mais les deux sexes continuaient de porter les mêmes robes[33]. Entre 1920 et 1940 la distinction entre les vêtements féminins et masculins devient claire[34]. Les enfants sont désormais clairement identifiés comme garçons ou filles, sans que le rose ne soit considéré comme une couleur féminine. Le code de couleur de genre bleu-rose est connu depuis 1860, mais ne s’impose qu’en 1950 dans la plus grande partie des États-Unis[35], sûrement parce que les vêtements des enfants étaient fabriqués à domicile, et que donc les tissus variaient énormément en fonction des tissus disponible dans les foyers.
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Aujourd’hui le rose passe certainement pour une couleur de fille, Michel Pastoureau soupçonne la poupée Barbie de ne pas y être pour rien dans l’histoire[36]. Le rayon des filles d'un magasin de jouets est entièrement rose. Les jouets pour filles, poupées, accessoires domestiques permettant d’imiter maman, princesses Disney sont roses[37], etc.). Les jouets initialement neutres comme les vélos sont déclinés en deux couleurs, obligeant les parents d’enfants de sexe différent à acheter en double là où auparavant on pouvait se prêter les jouets entre frère et sœurs. La différenciation chromatique se fait également pour des produits du quotidien, déclinés en rose pour les filles, s’accompagnant en général d’un design particulier, « féminin », mais aussi d’une augmentation de prix (la taxe rose), rajoutant un motif commercial à la codification genrée radicale du rose.
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Pourtant, la peinture montre, depuis des siècles, des hommes vêtus de rose. Vasari représente ainsi des Humanistes italiens (1554), Jacob Bunel, le roi Henri IV en Mars (1605-1606), Bronzino, Saint Sébastien (1533). L'enfant Jésus de la Madone et enfant Duccio (1280) est en rose, tandis que sa mère porte le manteau bleu caractéristique de la Vierge. Si on considère les peintures mondaines d’avant la Première Guerre mondiale, les garçons semblent plus particulièrement vêtus de rose que les filles[36].
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Alors que certains auteurs envisagent un attrait des filles pour le rose qui remonterait à des temps préhistoriques où les femmes devaient partir à la cueillette de baies plutôt rouges[38], cette préférence ne semble pas universelle, ni partout liée au sexe. En Inde, le rose, couleur de Ganesh, est associé à la sagesse. Au Japon c'est la couleur non pas de la rose mais des sakura célébrés durant hanami (花見). Il symbolise alors l’éphémérité de la vie et est associée aux samouraïs.
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Dans une étude allemande réalisée en 2000, 25 % des femmes de moins de 25 ans déclarent que le rose est la couleur qu’elles aiment le moins, et seules 3 % des femmes citent le rose comme couleur préférée[39]. Il fait partie des couleurs les moins aimées, suivi uniquement du marron qui est en queue de peloton. Et cependant le rose continue d’être associé au genre féminin.
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D'autres expressions se rapportent plutôt à la fleur (la rose du rosier) (Mollard-Desfour 2002).
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Pitaya
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Litchi
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Ciste
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Chardon
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Phalenopsys
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Bauhinia blakeana
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Rhododendron
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Hortensia
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Fleur d'ail
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Azalée
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Bonbons roses
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Crème glacée à la fraise
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Guimauves roses
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Maillot rose, distinctif du cyclisme sur route
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Tranche de mortadelle
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Pralines roses entières ou concassées
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Femme Hmông Hoa portant un turban rose
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Gamme de couleurs de vins rosés de Provence
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Pink Man (« homme rose »), un artiste de rue américain
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Sur les autres projets Wikimedia :
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Périodiques
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fr/5178.html.txt
ADDED
@@ -0,0 +1,265 @@
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Taxons concernés
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La rose est la fleur des rosiers, arbustes du genre Rosa et de la famille des Rosaceae. La rose des jardins se caractérise avant tout par la multiplication de ses pétales imbriqués qui lui donne sa forme caractéristique.
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Appréciée pour sa beauté et sa senteur, elle est célébrée depuis l’Antiquité par de nombreux poètes et écrivains ainsi que des peintres pour ses couleurs et pour son parfum. Ses couleurs vont du blanc pur au pourpre foncé en passant par le jaune et toutes les nuances intermédiaires. Elle est présente dans presque tous les jardins et dans de nombreux bouquets. Elle est devenue la « reine des fleurs » dans le monde occidental - la pivoine lui disputant ce titre en Chine.
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La rose est l’une des plantes les plus cultivées au monde et elle occupe la première place dans le marché des fleurs. Mais on oublie souvent que les rosiers sont aussi des plantes sauvages (le plus connu en Europe est l’églantier) aux fleurs simples à cinq pétales, qui sont devenus à la mode, pour leur aspect plus naturel, depuis quelques décennies sous le nom de « roses botaniques ».
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Les rosiers cultivés sont le résultat de plusieurs millénaires de transformations d’abord empiriques, puis dès la fin du XVIIIe siècle, méthodiques, en particulier par l’hybridation. Les variétés sont innombrables, on estime à plus de 3 000 le nombre de cultivars disponibles actuellement dans le monde[1]. L’existence des roses remonte bien avant l’antiquité, preuve en est les fossiles retrouvés dans l’ouest américain et datés de plus de 40 millions d’années.
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Les poètes Hésiode, Archiloque de Paros au VIe siècle av. J.-C., Anacréon de Téos la chantaient déjà[2]. Puis Théophraste, au IVe siècle av. J.-C., parle le premier de la culture de la rose dans son ouvrage Des odeurs[3] et Histoire des plantes, où, au Livre I, il parle du rosier comme d'un sous-arbrisseau[4]. Au Livre II, il écrit qu'elles se reproduisent par fragments de tige[5] ; au Livre IV, comparant ses boutons à ceux des grenades[6] ; au Livre VI de Histoire des plantes, où il le définit comme sous-arbrisseau et « plante buissonnante »[7] et lie le parfum des roses à leur terroir[8] et au Livre IX[9], pour mettre la couleur du laurier-rose en comparaison avec celle de la rose. Il comprend toutes les roses (ῥοδονίαι) sous la dénomination de « sauvage »[10].
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Le mot rose, attesté en français au début du XIIe siècle[11], remonte au latin rosa, rosae, substantif féminin qui désignait aussi bien la fleur que le rosier lui-même[12].
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Par contre, l'étymologie du mot latin rosa est controversée : Friedrich Max Müller s'est opposé à une supposée origine sémitique du terme rosa[13], ou encore l'omission par Émile Littré de l'arabe ward(a) « fleur(s) », wardi « rose » au profit du sanskrit vrad, alors que ce dernier mot signifie « adoucir ».
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Toujours est-il que les uns rattachent le mot latin au grec ancien rhódon[14],[10], éolique wrodion, lui-même, dit-on, emprunt à un vieux perse ºwurdi[15], comparable à l’avestique varǝδa, sogdien ward, parthe wâr, tous au sens de « rose ». Et toujours selon cette même thèse, du vieux perse est aussi issue la racine sémitique, que l'on retrouve dans l’araméen wurrdā ou l’assyrien wurtinnu par exemple[16]. Ainsi le mot perse, d’où le persan gol, procèderait-il d’une racine indo-européenne ºwr̥dʰo continuée en latin par rubus « ronce ».
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Néanmoins, il faut souligner que dès 1822 Antoine Laurent Apollinaire Fée a remarqué que le ροζ (« rose ») grec pourrait bien dériver de l'arabe ورد ward[17]. En 1874, l'orientaliste William Wrighten a souligné textuellement que « werd n'est ni persan ni indo-européen mais arabe»[18]. Le linguiste français Michel Masson, en 1989, a non seulement démontré que la prétendue racine iranienne *wrd est sémitique, mais que le supposé dérivé grec de celle-ci « est plus probablement un emprunt à une langue sémitique »[19],[20]. Et plus récemment encore[Quand ?], Jean- Claude Rolland a encore démontré à travers une «dissection » morpho-philologique du mot [20] que l'arabe ward ne doit rien au persan ni à l'indo-européen, mais est bien d'origine sémitique[réf. nécessaire].
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Il est tentant de rapprocher rose de rosée mais cette similitude apparente, source d’inspiration inépuisable des poètes, est fortuite. Rosée procède, par l’intermédiaire d’un latin populaire ºrosata, du latin rōs, rōris (substantif masculin), issu d’une racine ºh₁rōs sans ºw initial.
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La rose est l’une des très rares fleurs ayant un nom dédié, différent des noms donnés à la plante elle-même : la rose est la fleur du rosier.
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Le succès de cette fleur lui vaut également de participer à l'appellation d'autres espèces sans lien avec la famille des Rosacées comme la rose de Noël (Helleborus niger) ou la rose de carême (Helleborus orientalis), Ranunculaceae), la rose de Chine (Hibiscus, Malvaceae), la rose de porcelaine (Etlingera elatior, Zingiberaceae), etc.
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La description botanique, la génétique, l’origine, la distribution et la classification des espèces botaniques sont traités dans l’article rosier
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Les espèces botaniques de rosiers, qui appartiennent au genre Rosa, sont au nombre de 100 à 200 selon les auteurs et se répartissent en quatre sous-genres : Plathyrhodon, Hesperhodos, Hulthemia (parfois considéré comme un genre distinct) et Eurosa.
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Le sous-genre Eurosa est subdivisé en onze sections : Pimpinellifoliae (rosiers pimprenelle), Gallicanae (rosiers galliques), Caninae, Carolinae, Gymnocarpae, Cinnamomeae (rosiers cannelle), Chinenses, Banksianae, Laevigatae, Bracteatae et Synstylae.
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Les travaux de génétique montrent que cette classification ne reflète pas l'évolution des espèces de roses. Cette classification n'est donc utile que pour la détermination d'un rosier trouvé dans la nature.
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Seules une douzaine d’espèces et leurs taxons dérivés (variétés, formes), ont été utilisées pour créer la plupart des rosiers cultivés, généralement à fleurs dites « doubles » ou « pleines », aux très nombreux pétales. De plus en plus de formes « naturelles » sont cultivées dans les jardins, ce sont les « roses botaniques », dont la forme simple, semblable à l’églantine, et la rusticité s’accordent bien avec la tendance d'un jardin plus « sauvage ». Les rosiéristes modernes cherchent à exploiter la diversité du genre Rosa pour introduire dans leurs obtentions des gènes particuliers, par exemple de résistance au froid ou à certaines maladies.
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Les spécialistes distinguent généralement les « roses anciennes » des « roses modernes ».
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De nombreux cultivars de roses, anciennes ou modernes, portent des noms de célébrité
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Les roses anciennes sont généralement les variétés datant d’avant 1867, dont beaucoup ont été perdues. Parmi celles qui sont encore cultivées figurent :
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En 1867, la création de 'La France', la première hybride de thé (dérivée des roses importées de Chine avec les cargaisons de thé) marque le début des « roses modernes » que sont les rosiers « à grandes fleurs », les « floribunda » et les « rosiers anglais ».
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Les roses sont cultivées en Chine et en Perse depuis cinq mille ans et en Grèce depuis l’âge du bronze. Littérature et poésie antiques se réfèrent souvent à la rose, sans qu'il soit aisé d'en définir l'espèce ou la variété avec certitude.
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Hérodote rapporte que le roi Midas au VIe siècle av. J.-C., lorsqu'il a été chassé de Lydie par les armées perses, a emporté ses roses dans son exil en Macédoine[24]. Et le naturaliste grec, Théophraste, décrit une rose à nombreux pétales, une forme de Rosa canina, cultivée dans les jardins. Il décrit des roses rouges, roses et blanches, et note l’intensité du parfum de la rose de Cyrène.
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Pline l'Ancien dans son Histoire naturelle décrit vingt sortes de rosiers nommées par le nom de leur lieu de provenance. Leurs descriptions permettent des suggestions d’identification[25] :
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Ainsi du VIe siècle av. J.-C. au IIe siècle, durant toute cette période de domination grecque puis latine, les roses circulent de Perse en Angleterre, de Grèce en Égypte.
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Au Moyen Âge comme pour la période antique, la rose est extrêmement présente dans la société laïque et religieuse, mais les données permettent rarement une identification précise : au VIe siècle, les couvents cultivent des roses, le roi Childebert Ier possède une roseraie (des roses de Paradis d’après l’évêque Fortunat) dans son domaine vers Saint-Germain-des-Prés[27]. Et au VIIIe siècle, le Capitulaire De Villis de Charlemagne cite les roses parmi les plantes à cultiver.
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Au XIIe siècle à la veille des croisades, Albert le Grand note comme rosiers cultivés Rosa rubiginosa, Rosa canina, Rosa arvensis et Rosa × alba.
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Pendant cette première phase de domestication et d'utilisation des rosiers indigènes, les rosiers sont multipliés par drageons et boutures. Les introductions de nouveaux taxons étaient limitées aux grands axes commerciaux, de proche en proche : de la Chine orientale à la Chine centrale, de l'Orient au Proche-Orient et du Proche-Orient à l'Europe. Les mutations ont certainement joué un rôle important, par exemple le caractère moussu de R. centifolia ou l'intensité des coloris de R. gallica, la transformation d'étamines en pétales (duplicature).
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'Maiden’s Blush' (Rosa ×alba)
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Rosier mousseux 'Félicité Bohain'
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'Archiduc Joseph', G. Nabonnand, 1892
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Thibaud IV, comte de Champagne et roi de Navarre revient en 1240 d’une croisade qui ne lui a pas permis d’atteindre les Lieux Saints mais il rapporte Rosa gallica officinalis qu’il fait cultiver à Provins, d’où son nom de « rose de Provins »[28].
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Puis ce sont les rosiers de Damas qui sont rapportés des croisades. D'après les botanistes, ils seraient de deux sortes, les précoces à floraison unique, hybrides de Rosa gallica × Rosa phoenicia et les remontants à floraison de printemps et d'automne, hybrides de Rosa gallica × Rosa moschata. Selon des études génétiques récentes, ces deux types de rosiers auraient la même généalogie : un premier croisement entre Rosa moschata femelle et Rosa gallica mâle aurait donné un hybride qui se serait croisé en tant que femelle avec Rosa fedtschenkoana mâle. Les deux sortes de rosiers seraient simplement des lignées différentes issues de ces croisements[29].
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À la fin du XVIe siècle, d’une part Rosa foetida est importée de Perse en Europe, et d’autre part les rosiers d’Europe arrivent en Amérique du Nord où existent Rosa virginiana, Rosa carolina et Rosa setigera. Jusque-là, les mutations et les hybridations sont spontanées. Ainsi, au XVIIe siècle, une mutation de Rosa gallica fait apparaître les « roses à cent feuilles », Rosa ×centifolia, dont une autre mutation au XVIIIe siècle donne les « rosiers mousseux » (Rosa moschata). A noter que cette origine de Rosa ×centifolia est en contradiction avec les interprétations des écrits antiques qui laissent supposer quelle existait déjà.
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Dans l’Histoire générale des plantes de John Gerard, publiée en 1633, ne sont mentionnées que dix-huit sortes de roses, rouges, roses et blanches (Rosa × alba) et jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, il n’existait en Europe et dans le pourtour méditerranéen qu’une trentaine d’espèces.
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La section 7 du sous-genre Eurosa, c'est-à-dire les chinoises, Chinenses comprend trois espèces dont l'introduction, en Angleterre, de quatre plants de Rosa chinensis, 'Slater’s Crimson China' (= 'Miss Lowe’s') en 1772, 'Parsons’ Pink China' (= 'Old Blush China') en 1773, 'Hume’s Blush Tea-scented China' en 1809 et 'Parks’ Yellow Tea-scented China' (R. indica sulphurea) en 1835, modifie totalement l’histoire du rosier cultivé européen par le caractère remontant de la floraison. Après 1781, arrive encore la forme rouge 'Bengal Rose'. Ce ne sont pas des espèces sauvages, mais des variétés cultivées dans les jardins de Chine, sélections de Rosa chinensis ou hybrides de Rosa chinensis × Rosa gigantea auxquelles s’ajoute un Rosa chinensis jaune, 'Park’s Yellow Tea-scented China' en 1824. Leur croisement avec les rosiers d’Europe va faire apparaître des centaines de roses nouvelles.
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C’est la duchesse de Portland qui obtient le premier croisement avec un rosier de Chine rouge : les « rosiers Portland » sont nés. Dans le même temps, en Louisiane, le croisement d’un rosier musqué et d’un rosier de Chine donné par Louis Claude Noisette est à l’origine des « rosiers Noisette » ('Blush Noisette', 'Madame Alfred Carrière'). Et à La Réunion (île Bourbon) le croisement du Rosa chinensis 'Old blush' et d’une rose de Damas tardive, 'Quatre Saisons', signe l’arrivée des « rosiers Bourbon » ('Zéphirine Drouhin', 'Souvenir de la Malmaison').
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Entre 1803 et 1814, Joséphine de Beauharnais envoie des botanistes à travers le monde pour enrichir la collection de sa roseraie de la Malmaison qui rassemble plus de 242 cultivars dont 167 roses galliques. Malgré le blocus, le pépiniériste John Kennedy traversait la Manche pour la fournir en roses. Sa roseraie comprenait des gallica, des moschata et des damascena mais aussi des chinensis et de nouvelles espèces. Les collections de la Malmaison ont été un trésor pour les pépiniéristes français. Leur catalogue de 1791 comportait 25 espèces, celui de 1829 en comptait 2562 dont beaucoup sans grand intérêt ont rapidement disparu.
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'Madame Meilland' (Peace, Gloria Dei ou Gioia)
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'Laura Ford'
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Au XIXe siècle, le croisement des rosiers de Chine, de Bourbon, Portland et Noisette permet la création des rosiers « modernes ». C'est en 1858 qu'a lieu, grâce à un passionné des roses, le pasteur Hole, la première exposition nationale des roses d’Angleterre. En 1867, Jean-Baptiste Guillot crée 'La France', le premier buisson à grandes fleurs ou « hybride de thé ». C'est l'époque ou les hybrides perpétuels remontants connaissent en France un grand succès, avec notamment les créations du rosiériste lyonnais Jean Liabaud[30].
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Dans le même temps, de Rosa multiflora, rosier liane rapporté du Japon au XVIIIe siècle, sont créés par hybridation les nombreux rosiers buissons à fleurs groupées, les « floribundas ».
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La Société française des roses est fondée à Lyon (considérée comme la capitale des roses), en 1886[31]. Elle édite encore sa revue, Les Amis des roses.
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Le XXe siècle voit la gloire des rosiers buissons à grandes fleurs avec les créations de Georges Delbard, de Meilland (Peace ou 'Madame Meilland'), de Griffith Buck. Puis David Austin, en croisant les galliques (notamment 'Belle Isis') et les Damas à des roses modernes crée les « rosiers anglais » qui allient les formes des roses anciennes (très doubles, en forme de coupe ou de rosette) à la « floribondité » des roses modernes. La première qu'il obtient est 'Constance Spry' en 1961. Les roses anglaises sont le plus souvent parfumées, fleurissent longtemps dans une large gamme de couleurs et font de bonnes fleurs à couper.
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Les nouvelles pistes de sélection du XXIe siècle s'attachent aux processus de floraison : initiation florale, date de floraison, remontée de la floraison, couleur, parfum. Elles se concentrent sur des approches génétiques et moléculaires (étude des populations issues des croisements). Deux gènes commandent la remontée de la floraison et le nombre des pétales de la fleur simple. De nombreux gènes commandent la composition du parfum rendant ce caractère très complexe à sélectionner.
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C'est surtout par sa valeur symbolique que la rose a laissé son parfum dans l'histoire. Quelques exemples :
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La rose est l’un des « meubles » utilisés en héraldique et sans doute la fleur la plus représentée en ce domaine après la fleur de lys.
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Le dessin stylisé est inspiré de l’églantine à cinq pétales régulièrement étalés arrondis, entre lesquels apparaissent les pointes des sépales, avec au centre un bouton, souvent de couleur différente, la tige est absente. Dans certains cas on représente une rose tigée et feuillée, plus réaliste, elle est dite « au naturel ». La rose héraldique apparaît notamment sur le blason de nombreuses communes de France.
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Dans le langage des fleurs, la rose rouge est également la fleur des amoureux, elle symbolise l’amour et les noces de rose symbolisent les 17 ans de mariage dans le folklore français[42].
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Quant à la rose bleue, traditionnellement, elle évoque le mystère ou l'atteinte de l'impossible. On croit qu'elle est capable d'apporter la jeunesse à celui qui la détient ou de réaliser ses vœux.
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En plus de sa couleur, la quantité exprime une symbolique. Pour un nombre de roses inférieur à 10, il est de coutume d’offrir des roses par nombre impair surtout à des fins esthétiques. Au-delà et suivant le nombre, le bouquet de roses peut porter un message particulier :
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Pour un bouquet de fiançailles, il est d’usage et raffiné de sélectionner des roses ayant les têtes légèrement courbées.
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La rose est la fleur nationale de plusieurs pays : Angleterre (rose Tudor), Bulgarie, États-Unis, Finlande (rose blanche), Irak, Maldives, Roumanie.
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La rose a aussi été choisie comme emblème officiel par plusieurs États des États-Unis : Géorgie (Rosa laevigata), Iowa (Rosa arkansana), New York, Dakota du Nord (Rosa blanda ou arkansana), Oklahoma.
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A Venise, le 25 mars, jour de la saint Marc, la tradition veut qu'un boccolo (bouton) de rose soit offert aux dames[43].
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Et pour compléter, quelques expressions :
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Au Moyen Âge
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Le Roman de la Rose est l'une des œuvres les plus célèbres du Moyen Âge[47]. Écrit par Guillaume de Lorris (vers 1230), continué par Jean de Meung (entre 1275 et 1280), ce long poème allégorique dans lequel la rose, objet de la quête, est le symbole de la perfection, décrit la tentative d’un amoureux (le poète) pour s’emparer de la femme aimée, représentée par une rose.
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À la même époque, Dante écrit la Divine Comédie qui se conclut par une vision de rose blanche mystique.
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Au XVIe siècle, chez les poètes et spécialement chez Pierre de Ronsard, la poésie utilise la symbolique de la rose pour évoquer la fragilité de la vie humaine :
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« Mignonne, allons voir si la rose…»
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et
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« vivez si m’en croyez, n’attendez à demain
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cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie. »
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« J’aime la bouche imitante la rose. »[48]
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À l'époque classique
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et chez Corneille, la rose montre le passage rapide du temps :
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« Le temps aux plus belles choses
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se plaît à faire un affront
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il saura faner vos roses
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comme il a ridé mon front »
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Deux vers de François de Malherbe dans les stances, Consolation à Monsieur du Périer sur la mort de sa fille, associent la rose à la beauté éphémère :
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« Et rose elle a vécu ce que vivent les roses,
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l’espace d’un matin. »
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Dans La Belle au bois dormant, conte de Charles Perrault repris plus tard par Jacob et Wilhelm Grimm, la princesse endormie, qui se nomme Dornröschen (Rose-épine) dans le conte allemand, est protégée par un mur d’églantiers.
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Dans The Parlement of Roses to Julia de Robert Herrick : « Réunis en parlement tous ces seigneurs proclamèrent la rose reine des fleurs ».
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À l'époque moderne
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La Petite Rose (Heidenröslein) est un poème de Goethe mis en musique par Schubert.
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Le thème de la fragilité est repris par Victor Hugo dans La Rose de l’Infante : la petite infante, fille de Philippe II, voit les pétales de sa rose s’envoler sous l’action du vent ; au même moment l’Invincible Armada est détruite par une terrible tempête.
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Au XVIIIe siècle, l’expression « cueillir la rose » avait un sens galant désignant la perte de virginité[49].
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Plus récemment (1980), le roman d’Umberto Eco, le Nom de la rose (Il nome della rosa), est une sorte d’enquête policière médiévale se déroulant en Italie, mais l’histoire ne révèle pourtant pas le choix de ce titre[50]. Le roman a été adapté ensuite au cinéma (1986).
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La rose représente le prophète de l'islam Mahomet dans la littérature musulmane.
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Saadi, le gulistan, ou jardin de roses
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Poète et soufi, il commence à rédiger le gulistan, joyau de la mystique soufi médiévale et somme philosophique écrite en vers et en prose poétique, en 1278. Saadi fut révéré comme un prédicateur de l'ordre mystique de la rose[51]. Parmi toutes les allégories de ce recueil, destinées à dévoiler la nature profonde des êtres et des choses, et ainsi à amener à un éveil spirituel et percevoir la réalité de l'existence, une excellente illustration des enseignements portés par les métaphores de jardins et de roses se trouve dans ce passage :
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« Un soufi était plongé dans une profonde méditation sur l'être divin ; au sortir de sa rêverie, ses compagnons lui demandèrent quels dons miraculeux il avait rapportés du jardin de la contemplation où il s'était transporté : j'avais l'intention de cueillir pour vous des roses plein ma robe, mais quand je me suis trouvé devant le rosier, le parfum des roses m'a enivré à tel point que je n'ai pu faire un geste. »
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Les quatrains d'Omar Khayyam sur le vin, l'amitié, son jardin et les roses
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Omar Khayyam était mathématicien (il a écrit entre autres le traité sur les difficultés des définitions d'Euclide), astronome (il fut l'un des huit astronomes à travailler à la réforme du calendrier musulman de 1074) et poète. Ses quatrains aux images souvent difficiles à décrypter, mettent en jeu le vin, le jardin et les roses[52]. Sa tombe à Nishapur est entourée de rosiers dont deux boutures ont été plantées sur le tombe du poète anglais Edward Fitzgerald qui l'a traduit en anglais, publié en 1859 et ainsi fait connaître en Europe.
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« Je tombais de sommeil et la sagesse me dit :
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Jamais dans le sommeil la rose du bonheur n'a fleuri pour personne...
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La saison des roses et du vin et des compagnons ivres !
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Sois heureux un instant, cet instant c'est ta vie
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Vois, la brise a déchiré la robe de la rose,
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De la rose dont le rossignol s'était enamouré ;
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Faut-il pleurer sur elle, faut-il pleurer sur nous ?
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La mort viendra nous effeuiller et d'autres roses refleuriront. »
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La « fresque à l’oiseau bleu » découverte en 1900 dans les vestiges du palais de Cnossos en Crète, construit vers l’an 2000 avant Jésus-Christ, représente des rosiers fleuris[53]. C’est la première représentation connue de roses peintes. On ne sait s’il s’agit de roses sauvages ou cultivées, ni à quelle espèce les attribuer, d’autant plus que la fresque a été restaurée et toutes les roses repeintes avec six pétales de couleur jaune. Une seule, à cinq pétales rose doré, au centre orange, semble être originale. Le botaniste C.C. Hurst l’avait identifiée à Rosa ×richardii, la rose sainte d’Abyssinie. Les pièces de monnaie portant une rose gravée les plus anciennes ont été trouvées à Rhodes et datent de 500 avant Jésus-Christ environ[54]. Le nom de cette île serait celui de la nymphe Rhodé, épouse d’Hélios, et dont le symbole était la rose.
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Une broderie de roses Persan Yellow du XVIIe siècle a été retrouvée à Ispahan. Et les roses n’ont jamais cessé d’être un motif décoratif des tapisseries, broderies et tissages au Moyen-Orient comme en Europe.
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L’art du vitrail avec les rosaces, ouverture circulaire ornée de vitraux dans les églises, roses sublimées par la foi et l’habileté des maîtres verriers.
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En peinture, la rose est présente dans de nombreux tableaux liés à l’amour et en particulier à l’« amour universel » que représente la Vierge Marie aussi appelé, « la rose sans épines »[55]. Ainsi la Naissance de Vénus, de Sandro Botticelli nous montre un ciel où roses et pétales flottent au vent. On retrouve la rose dans les natures mortes des peintres flamands et hollandais du XVIIe siècle, avec de somptueuses compositions florales, ainsi que chez les impressionnistes.
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Pierre-Joseph Redouté (1759-1840) compose de 1817 à 1824 son ouvrage en trois volumes Les Roses, planches en eau-forte en pointillé coloriée dont le texte est rédigé par le rosiériste Claude-Antoine Thory. Ces aquarelles sont exécutées d’après la collection de la Malmaison de l’impératrice Joséphine et publiées entre 1817 et 1824.
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Blanche Odin (1865-1957) fut une aquarelliste renommée pour ses bouquets de roses.
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C’est un motif décoratif constant des faïences qui présentent très fréquemment dès le XVIIe siècle en motif central des assiettes et des plats une rose ou un bouquet à la rose, monochrome ou polychrome. porcelaines.
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La chanson a valu à la rose plusieurs succès. Plusieurs générations de Français ont pleuré en écoutant Les Roses blanches, chanson de Pothier et Raiter, interprétée pour la première fois par Berthe Sylva en 1927. Des chansons ont franchi les siècles, spécialement À la claire fontaine et Vive la rose et le lilas. On peut citer également Roses de Picardie, composée en 1916 par Haydn Wood et interprétée notamment par Yves Montand, Rosa, chantée par Jacques Brel, dont une déclinaison latine, Rosa, rosa, rosam…, servait de refrain, sans oublier Mon amie la rose de Françoise Hardy.
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Peu de roses par contre dans les titres de films, sinon The Rose de Mark Rydell avec Bette Midler (1979), La Rose pourpre du Caire de Woody Allen, Le Nom de la rose de Jean-Jacques Annaud (1986) et Bread and Roses de Ken Loach (2000).
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Rose Red est le titre d'une série télévisée (2000) de Craig R. Baxley sur un scénario de Stephen King.
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La rose a servi de modèle au Pokémon Rosélia qui est issu de la troisième génération de Pokémon. Dans la quatrième génération, Roselia gagne une évolution Rosérade qui est une sorte de rosier et une préévolution Rozbouton qui est un bouton de rose. Les Pokémon sont des personnages de jeu vidéo, dont les représentations sont reprises sur de multiples supports. Leur origine moderne et japonaise tend à affirmer que la rose est toujours un modèle de référence de la fleur dans l’imaginaire collectif et non pas seulement occidental.
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La rose est la fleur dont la culture se développe le plus à l'échelle mondiale. Elle est produite principalement aux Pays-Bas, en Espagne, en Israël, au Kenya, en Turquie[56], au Maroc[57], en Équateur et en Colombie. En France, seuls 300 hectares sont alloués à la culture de la rose, principalement dans le Var. Mais, la capitale française de la rose reste Doué-la-Fontaine, en Maine-et-Loire.
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L’essence de rose est obtenue soit par distillation des pétales, procédé qui permet d’utiliser le résidu sous forme d’eau de rose, soit par extraction au solvant, qui évaporé donne une pâte nommée "concrète". Cette pâte lavée à l'alcool et filtrée donne une autre pâte nommée "absolue". La technique d'enfleurage des roses consistant à capter l’essence grâce à de la graisse ou de l'huile, n'est plus utilisée. Dans l'Antiquité, c'était la seule utilisée par chauffage des pétales dans de l'huile végétale (olive, sésame ou autre).
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La fragrance caractéristique de l’huile essentielle de rose émane de différents composés terpéniques : principalement le géraniol, mais aussi le nérol, le β-citronellol ainsi que leurs aldéhydes et acétates. D'autres composés formés durant le chauffage sont importants dans le parfum de l'huile : la β-damascénone, la β-damascone et les oxydes de rose. Enfin, des composés minoritaires donnent des notes importantes : les ionones pour les notes de violette, les dérivés d'acides gras pour les notes vertes et l'eugénol méthylé ou pas, pour la note de clou de girofle. L'odeur de l'eau de rose est quant à elle dominée par l'alcool phényléthylique. Les principaux monoterpènes (dont le géraniol) à l'origine du parfum de la rose sont produits non pas par la voie de biosynthèse traditionnelle qui fait intervenir des terpènes synthases, mais par une voie de synthèse originale faisant appel au gène qui code une enzyme, l'hydrolase nudix. Chez les autres plantes, êtres humains ou bactéries, cette enzyme sert à détoxifier les cellules, leur évitant d'avoir des mutations qui peuvent être cancéreuses[58].
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Les deux espèces les plus cultivées pour cet usage sont Rosa ×damascena (en Bulgarie et en Turquie) pour l'huile essentielle, ou rose de Damas, et Rosa ×centifolia (en France et au Maroc) pour la concrète et l'absolue. Cette dernière a longtemps été cultivée à Grasse sous le nom de « rose de mai ». Il faut cependant savoir qu’aujourd’hui on dispose de nombreuses molécules synthétiques qui permettent de se passer d’essences naturelles. Il est aussi possible d'utiliser le géranium à odeur de rose (Pelargonium Rosat) contenant les mêmes terpènes que la rose mais beaucoup moins cher.
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Sirop rosat, sucre rosat, miel rosat étaient très utilisés au Moyen Âge pour soigner les maux de tête et les lourdeurs d’estomac. Et l’eau de rose s’utilisait en onguent et en collyre[59].
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Jusqu’au XVIIIe siècle on a beaucoup utilisé les collyres à l’eau de rose. Et aussi le sirop à la rose, les compresses de pétales de roses, les décoctions de roses rouges, le vinaigre de roses en cas de migraines, le miel de rose pour les maux de gorge et les aphtes[60].
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Depuis l’Antiquité, la parfumerie a toujours fait un grand usage de la rose, soit en soliflore (la rose constitue l’essentiel du parfum), soit comme note de cœur associée à d’autres essences dans les parfums dits floraux, et plus généralement dans près de la moitié des parfums féminins.
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L’eau de rose est connue pour son pouvoir adoucissant, en particulier pour les soins du visage et de nombreux produits de beauté utilisent de la rose, à la fois pour son parfum et son effet adoucissant : crèmes démaquillantes, masques, crèmes, lotions, huile essentielle dans les huiles de massage, eau de rose pour les bains, comme lotion ou pour parfumer l’eau des ablutions.
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Bien que les fleurs en général, et la rose en particulier, se prêtent mal à des utilisations permanentes, il existe différentes techniques de naturalisation : après séchage fixation de la couleur naturelle vernissage, inclusion ou vitrification.
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Les pétales de roses peuvent parfumer du sucre, un thé, être la base de liqueurs, de confitures, l’eau de rose peut servir à parfumer des gâteaux, des bonbons. Les cuisines du pourtour de la Méditerranée et de l’Orient, arabe, perse, turque mais aussi indienne, utilisent beaucoup la rose[61].
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L’eau de rose parfume gâteaux et friandises, des spécialités comme les loukoums à la rose sont très renommées.
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Les pétales servent de base à de nombreuses préparations :
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En France, la capitale de la confiserie à la rose est Provins, dont les principales spécialités sont la confiture de pétales de rose, le miel à la rose de Provins, les bonbons à la rose.
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En Iran, la récolte des pétales de rose a lieu tous les ans à la même époque à Qamsar, à proximité de Kachan.
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Rose 'Cajun Sunrise'
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Rosier floribunda
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Rose 'Pulmann Orient-Express'
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Rosa rugosa
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Rose 'Betty Boop'
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Rose 'Singing in the Rain'
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Rose 'Belle de Crécy'
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Rose 'Royal Bonica'
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Rose 'Pacific Dream' bleu ardoise'
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Bouton de Rose
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Rose 'Exotic Sunset'
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Rose 'Nostalgie'
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Bouton de rose anglaise sous le gel, cultivar ‘The Reeve’.
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La rose est la fleur des rosiers, arbustes du genre Rosa et de la famille des Rosaceae. La rose des jardins se caractérise avant tout par la multiplication de ses pétales imbriqués qui lui donne sa forme caractéristique.
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Appréciée pour sa beauté et sa senteur, elle est célébrée depuis l’Antiquité par de nombreux poètes et écrivains ainsi que des peintres pour ses couleurs et pour son parfum. Ses couleurs vont du blanc pur au pourpre foncé en passant par le jaune et toutes les nuances intermédiaires. Elle est présente dans presque tous les jardins et dans de nombreux bouquets. Elle est devenue la « reine des fleurs » dans le monde occidental - la pivoine lui disputant ce titre en Chine.
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La rose est l’une des plantes les plus cultivées au monde et elle occupe la première place dans le marché des fleurs. Mais on oublie souvent que les rosiers sont aussi des plantes sauvages (le plus connu en Europe est l’églantier) aux fleurs simples à cinq pétales, qui sont devenus à la mode, pour leur aspect plus naturel, depuis quelques décennies sous le nom de « roses botaniques ».
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Les rosiers cultivés sont le résultat de plusieurs millénaires de transformations d’abord empiriques, puis dès la fin du XVIIIe siècle, méthodiques, en particulier par l’hybridation. Les variétés sont innombrables, on estime à plus de 3 000 le nombre de cultivars disponibles actuellement dans le monde[1]. L’existence des roses remonte bien avant l’antiquité, preuve en est les fossiles retrouvés dans l’ouest américain et datés de plus de 40 millions d’années.
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Les poètes Hésiode, Archiloque de Paros au VIe siècle av. J.-C., Anacréon de Téos la chantaient déjà[2]. Puis Théophraste, au IVe siècle av. J.-C., parle le premier de la culture de la rose dans son ouvrage Des odeurs[3] et Histoire des plantes, où, au Livre I, il parle du rosier comme d'un sous-arbrisseau[4]. Au Livre II, il écrit qu'elles se reproduisent par fragments de tige[5] ; au Livre IV, comparant ses boutons à ceux des grenades[6] ; au Livre VI de Histoire des plantes, où il le définit comme sous-arbrisseau et « plante buissonnante »[7] et lie le parfum des roses à leur terroir[8] et au Livre IX[9], pour mettre la couleur du laurier-rose en comparaison avec celle de la rose. Il comprend toutes les roses (ῥοδονίαι) sous la dénomination de « sauvage »[10].
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Le mot rose, attesté en français au début du XIIe siècle[11], remonte au latin rosa, rosae, substantif féminin qui désignait aussi bien la fleur que le rosier lui-même[12].
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Par contre, l'étymologie du mot latin rosa est controversée : Friedrich Max Müller s'est opposé à une supposée origine sémitique du terme rosa[13], ou encore l'omission par Émile Littré de l'arabe ward(a) « fleur(s) », wardi « rose » au profit du sanskrit vrad, alors que ce dernier mot signifie « adoucir ».
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Toujours est-il que les uns rattachent le mot latin au grec ancien rhódon[14],[10], éolique wrodion, lui-même, dit-on, emprunt à un vieux perse ºwurdi[15], comparable à l’avestique varǝδa, sogdien ward, parthe wâr, tous au sens de « rose ». Et toujours selon cette même thèse, du vieux perse est aussi issue la racine sémitique, que l'on retrouve dans l’araméen wurrdā ou l’assyrien wurtinnu par exemple[16]. Ainsi le mot perse, d’où le persan gol, procèderait-il d’une racine indo-européenne ºwr̥dʰo continuée en latin par rubus « ronce ».
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Néanmoins, il faut souligner que dès 1822 Antoine Laurent Apollinaire Fée a remarqué que le ροζ (« rose ») grec pourrait bien dériver de l'arabe ورد ward[17]. En 1874, l'orientaliste William Wrighten a souligné textuellement que « werd n'est ni persan ni indo-européen mais arabe»[18]. Le linguiste français Michel Masson, en 1989, a non seulement démontré que la prétendue racine iranienne *wrd est sémitique, mais que le supposé dérivé grec de celle-ci « est plus probablement un emprunt à une langue sémitique »[19],[20]. Et plus récemment encore[Quand ?], Jean- Claude Rolland a encore démontré à travers une «dissection » morpho-philologique du mot [20] que l'arabe ward ne doit rien au persan ni à l'indo-européen, mais est bien d'origine sémitique[réf. nécessaire].
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Il est tentant de rapprocher rose de rosée mais cette similitude apparente, source d’inspiration inépuisable des poètes, est fortuite. Rosée procède, par l’intermédiaire d’un latin populaire ºrosata, du latin rōs, rōris (substantif masculin), issu d’une racine ºh₁rōs sans ºw initial.
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La rose est l’une des très rares fleurs ayant un nom dédié, différent des noms donnés à la plante elle-même : la rose est la fleur du rosier.
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Le succès de cette fleur lui vaut également de participer à l'appellation d'autres espèces sans lien avec la famille des Rosacées comme la rose de Noël (Helleborus niger) ou la rose de carême (Helleborus orientalis), Ranunculaceae), la rose de Chine (Hibiscus, Malvaceae), la rose de porcelaine (Etlingera elatior, Zingiberaceae), etc.
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La description botanique, la génétique, l’origine, la distribution et la classification des espèces botaniques sont traités dans l’article rosier
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Les espèces botaniques de rosiers, qui appartiennent au genre Rosa, sont au nombre de 100 à 200 selon les auteurs et se répartissent en quatre sous-genres : Plathyrhodon, Hesperhodos, Hulthemia (parfois considéré comme un genre distinct) et Eurosa.
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Le sous-genre Eurosa est subdivisé en onze sections : Pimpinellifoliae (rosiers pimprenelle), Gallicanae (rosiers galliques), Caninae, Carolinae, Gymnocarpae, Cinnamomeae (rosiers cannelle), Chinenses, Banksianae, Laevigatae, Bracteatae et Synstylae.
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Les travaux de génétique montrent que cette classification ne reflète pas l'évolution des espèces de roses. Cette classification n'est donc utile que pour la détermination d'un rosier trouvé dans la nature.
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Seules une douzaine d’espèces et leurs taxons dérivés (variétés, formes), ont été utilisées pour créer la plupart des rosiers cultivés, généralement à fleurs dites « doubles » ou « pleines », aux très nombreux pétales. De plus en plus de formes « naturelles » sont cultivées dans les jardins, ce sont les « roses botaniques », dont la forme simple, semblable à l’églantine, et la rusticité s’accordent bien avec la tendance d'un jardin plus « sauvage ». Les rosiéristes modernes cherchent à exploiter la diversité du genre Rosa pour introduire dans leurs obtentions des gènes particuliers, par exemple de résistance au froid ou à certaines maladies.
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Les spécialistes distinguent généralement les « roses anciennes » des « roses modernes ».
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De nombreux cultivars de roses, anciennes ou modernes, portent des noms de célébrité
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Les roses anciennes sont généralement les variétés datant d’avant 1867, dont beaucoup ont été perdues. Parmi celles qui sont encore cultivées figurent :
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En 1867, la création de 'La France', la première hybride de thé (dérivée des roses importées de Chine avec les cargaisons de thé) marque le début des « roses modernes » que sont les rosiers « à grandes fleurs », les « floribunda » et les « rosiers anglais ».
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Les roses sont cultivées en Chine et en Perse depuis cinq mille ans et en Grèce depuis l’âge du bronze. Littérature et poésie antiques se réfèrent souvent à la rose, sans qu'il soit aisé d'en définir l'espèce ou la variété avec certitude.
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Hérodote rapporte que le roi Midas au VIe siècle av. J.-C., lorsqu'il a été chassé de Lydie par les armées perses, a emporté ses roses dans son exil en Macédoine[24]. Et le naturaliste grec, Théophraste, décrit une rose à nombreux pétales, une forme de Rosa canina, cultivée dans les jardins. Il décrit des roses rouges, roses et blanches, et note l’intensité du parfum de la rose de Cyrène.
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Pline l'Ancien dans son Histoire naturelle décrit vingt sortes de rosiers nommées par le nom de leur lieu de provenance. Leurs descriptions permettent des suggestions d’identification[25] :
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Ainsi du VIe siècle av. J.-C. au IIe siècle, durant toute cette période de domination grecque puis latine, les roses circulent de Perse en Angleterre, de Grèce en Égypte.
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Au Moyen Âge comme pour la période antique, la rose est extrêmement présente dans la société laïque et religieuse, mais les données permettent rarement une identification précise : au VIe siècle, les couvents cultivent des roses, le roi Childebert Ier possède une roseraie (des roses de Paradis d’après l’évêque Fortunat) dans son domaine vers Saint-Germain-des-Prés[27]. Et au VIIIe siècle, le Capitulaire De Villis de Charlemagne cite les roses parmi les plantes à cultiver.
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Au XIIe siècle à la veille des croisades, Albert le Grand note comme rosiers cultivés Rosa rubiginosa, Rosa canina, Rosa arvensis et Rosa × alba.
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Pendant cette première phase de domestication et d'utilisation des rosiers indigènes, les rosiers sont multipliés par drageons et boutures. Les introductions de nouveaux taxons étaient limitées aux grands axes commerciaux, de proche en proche : de la Chine orientale à la Chine centrale, de l'Orient au Proche-Orient et du Proche-Orient à l'Europe. Les mutations ont certainement joué un rôle important, par exemple le caractère moussu de R. centifolia ou l'intensité des coloris de R. gallica, la transformation d'étamines en pétales (duplicature).
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'Maiden’s Blush' (Rosa ×alba)
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Rosier mousseux 'Félicité Bohain'
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'Mademoiselle de Sombreuil'
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'Archiduc Joseph', G. Nabonnand, 1892
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Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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Thibaud IV, comte de Champagne et roi de Navarre revient en 1240 d’une croisade qui ne lui a pas permis d’atteindre les Lieux Saints mais il rapporte Rosa gallica officinalis qu’il fait cultiver à Provins, d’où son nom de « rose de Provins »[28].
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Puis ce sont les rosiers de Damas qui sont rapportés des croisades. D'après les botanistes, ils seraient de deux sortes, les précoces à floraison unique, hybrides de Rosa gallica × Rosa phoenicia et les remontants à floraison de printemps et d'automne, hybrides de Rosa gallica × Rosa moschata. Selon des études génétiques récentes, ces deux types de rosiers auraient la même généalogie : un premier croisement entre Rosa moschata femelle et Rosa gallica mâle aurait donné un hybride qui se serait croisé en tant que femelle avec Rosa fedtschenkoana mâle. Les deux sortes de rosiers seraient simplement des lignées différentes issues de ces croisements[29].
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À la fin du XVIe siècle, d’une part Rosa foetida est importée de Perse en Europe, et d’autre part les rosiers d’Europe arrivent en Amérique du Nord où existent Rosa virginiana, Rosa carolina et Rosa setigera. Jusque-là, les mutations et les hybridations sont spontanées. Ainsi, au XVIIe siècle, une mutation de Rosa gallica fait apparaître les « roses à cent feuilles », Rosa ×centifolia, dont une autre mutation au XVIIIe siècle donne les « rosiers mousseux » (Rosa moschata). A noter que cette origine de Rosa ×centifolia est en contradiction avec les interprétations des écrits antiques qui laissent supposer quelle existait déjà.
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Dans l’Histoire générale des plantes de John Gerard, publiée en 1633, ne sont mentionnées que dix-huit sortes de roses, rouges, roses et blanches (Rosa × alba) et jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, il n’existait en Europe et dans le pourtour méditerranéen qu’une trentaine d’espèces.
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La section 7 du sous-genre Eurosa, c'est-à-dire les chinoises, Chinenses comprend trois espèces dont l'introduction, en Angleterre, de quatre plants de Rosa chinensis, 'Slater’s Crimson China' (= 'Miss Lowe’s') en 1772, 'Parsons’ Pink China' (= 'Old Blush China') en 1773, 'Hume’s Blush Tea-scented China' en 1809 et 'Parks’ Yellow Tea-scented China' (R. indica sulphurea) en 1835, modifie totalement l’histoire du rosier cultivé européen par le caractère remontant de la floraison. Après 1781, arrive encore la forme rouge 'Bengal Rose'. Ce ne sont pas des espèces sauvages, mais des variétés cultivées dans les jardins de Chine, sélections de Rosa chinensis ou hybrides de Rosa chinensis × Rosa gigantea auxquelles s’ajoute un Rosa chinensis jaune, 'Park’s Yellow Tea-scented China' en 1824. Leur croisement avec les rosiers d’Europe va faire apparaître des centaines de roses nouvelles.
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C’est la duchesse de Portland qui obtient le premier croisement avec un rosier de Chine rouge : les « rosiers Portland » sont nés. Dans le même temps, en Louisiane, le croisement d’un rosier musqué et d’un rosier de Chine donné par Louis Claude Noisette est à l’origine des « rosiers Noisette » ('Blush Noisette', 'Madame Alfred Carrière'). Et à La Réunion (île Bourbon) le croisement du Rosa chinensis 'Old blush' et d’une rose de Damas tardive, 'Quatre Saisons', signe l’arrivée des « rosiers Bourbon » ('Zéphirine Drouhin', 'Souvenir de la Malmaison').
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Entre 1803 et 1814, Joséphine de Beauharnais envoie des botanistes à travers le monde pour enrichir la collection de sa roseraie de la Malmaison qui rassemble plus de 242 cultivars dont 167 roses galliques. Malgré le blocus, le pépiniériste John Kennedy traversait la Manche pour la fournir en roses. Sa roseraie comprenait des gallica, des moschata et des damascena mais aussi des chinensis et de nouvelles espèces. Les collections de la Malmaison ont été un trésor pour les pépiniéristes français. Leur catalogue de 1791 comportait 25 espèces, celui de 1829 en comptait 2562 dont beaucoup sans grand intérêt ont rapidement disparu.
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'Madame Meilland' (Peace, Gloria Dei ou Gioia)
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'Laura Ford'
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Au XIXe siècle, le croisement des rosiers de Chine, de Bourbon, Portland et Noisette permet la création des rosiers « modernes ». C'est en 1858 qu'a lieu, grâce à un passionné des roses, le pasteur Hole, la première exposition nationale des roses d’Angleterre. En 1867, Jean-Baptiste Guillot crée 'La France', le premier buisson à grandes fleurs ou « hybride de thé ». C'est l'époque ou les hybrides perpétuels remontants connaissent en France un grand succès, avec notamment les créations du rosiériste lyonnais Jean Liabaud[30].
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Dans le même temps, de Rosa multiflora, rosier liane rapporté du Japon au XVIIIe siècle, sont créés par hybridation les nombreux rosiers buissons à fleurs groupées, les « floribundas ».
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La Société française des roses est fondée à Lyon (considérée comme la capitale des roses), en 1886[31]. Elle édite encore sa revue, Les Amis des roses.
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Le XXe siècle voit la gloire des rosiers buissons à grandes fleurs avec les créations de Georges Delbard, de Meilland (Peace ou 'Madame Meilland'), de Griffith Buck. Puis David Austin, en croisant les galliques (notamment 'Belle Isis') et les Damas à des roses modernes crée les « rosiers anglais » qui allient les formes des roses anciennes (très doubles, en forme de coupe ou de rosette) à la « floribondité » des roses modernes. La première qu'il obtient est 'Constance Spry' en 1961. Les roses anglaises sont le plus souvent parfumées, fleurissent longtemps dans une large gamme de couleurs et font de bonnes fleurs à couper.
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Les nouvelles pistes de sélection du XXIe siècle s'attachent aux processus de floraison : initiation florale, date de floraison, remontée de la floraison, couleur, parfum. Elles se concentrent sur des approches génétiques et moléculaires (étude des populations issues des croisements). Deux gènes commandent la remontée de la floraison et le nombre des pétales de la fleur simple. De nombreux gènes commandent la composition du parfum rendant ce caractère très complexe à sélectionner.
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C'est surtout par sa valeur symbolique que la rose a laissé son parfum dans l'histoire. Quelques exemples :
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La rose est l’un des « meubles » utilisés en héraldique et sans doute la fleur la plus représentée en ce domaine après la fleur de lys.
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Le dessin stylisé est inspiré de l’églantine à cinq pétales régulièrement étalés arrondis, entre lesquels apparaissent les pointes des sépales, avec au centre un bouton, souvent de couleur différente, la tige est absente. Dans certains cas on représente une rose tigée et feuillée, plus réaliste, elle est dite « au naturel ». La rose héraldique apparaît notamment sur le blason de nombreuses communes de France.
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Dans le langage des fleurs, la rose rouge est également la fleur des amoureux, elle symbolise l’amour et les noces de rose symbolisent les 17 ans de mariage dans le folklore français[42].
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Quant à la rose bleue, traditionnellement, elle évoque le mystère ou l'atteinte de l'impossible. On croit qu'elle est capable d'apporter la jeunesse à celui qui la détient ou de réaliser ses vœux.
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En plus de sa couleur, la quantité exprime une symbolique. Pour un nombre de roses inférieur à 10, il est de coutume d’offrir des roses par nombre impair surtout à des fins esthétiques. Au-delà et suivant le nombre, le bouquet de roses peut porter un message particulier :
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Pour un bouquet de fiançailles, il est d’usage et raffiné de sélectionner des roses ayant les têtes légèrement courbées.
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La rose est la fleur nationale de plusieurs pays : Angleterre (rose Tudor), Bulgarie, États-Unis, Finlande (rose blanche), Irak, Maldives, Roumanie.
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La rose a aussi été choisie comme emblème officiel par plusieurs États des États-Unis : Géorgie (Rosa laevigata), Iowa (Rosa arkansana), New York, Dakota du Nord (Rosa blanda ou arkansana), Oklahoma.
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A Venise, le 25 mars, jour de la saint Marc, la tradition veut qu'un boccolo (bouton) de rose soit offert aux dames[43].
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Et pour compléter, quelques expressions :
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Au Moyen Âge
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Le Roman de la Rose est l'une des œuvres les plus célèbres du Moyen Âge[47]. Écrit par Guillaume de Lorris (vers 1230), continué par Jean de Meung (entre 1275 et 1280), ce long poème allégorique dans lequel la rose, objet de la quête, est le symbole de la perfection, décrit la tentative d’un amoureux (le poète) pour s’emparer de la femme aimée, représentée par une rose.
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À la même époque, Dante écrit la Divine Comédie qui se conclut par une vision de rose blanche mystique.
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Au XVIe siècle, chez les poètes et spécialement chez Pierre de Ronsard, la poésie utilise la symbolique de la rose pour évoquer la fragilité de la vie humaine :
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« Mignonne, allons voir si la rose…»
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« vivez si m’en croyez, n’attendez à demain
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cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie. »
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« J’aime la bouche imitante la rose. »[48]
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À l'époque classique
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et chez Corneille, la rose montre le passage rapide du temps :
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« Le temps aux plus belles choses
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se plaît à faire un affront
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il saura faner vos roses
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comme il a ridé mon front »
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Deux vers de François de Malherbe dans les stances, Consolation à Monsieur du Périer sur la mort de sa fille, associent la rose à la beauté éphémère :
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« Et rose elle a vécu ce que vivent les roses,
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l’espace d’un matin. »
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Dans La Belle au bois dormant, conte de Charles Perrault repris plus tard par Jacob et Wilhelm Grimm, la princesse endormie, qui se nomme Dornröschen (Rose-épine) dans le conte allemand, est protégée par un mur d’églantiers.
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Dans The Parlement of Roses to Julia de Robert Herrick : « Réunis en parlement tous ces seigneurs proclamèrent la rose reine des fleurs ».
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À l'époque moderne
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La Petite Rose (Heidenröslein) est un poème de Goethe mis en musique par Schubert.
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Le thème de la fragilité est repris par Victor Hugo dans La Rose de l’Infante : la petite infante, fille de Philippe II, voit les pétales de sa rose s’envoler sous l’action du vent ; au même moment l’Invincible Armada est détruite par une terrible tempête.
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Au XVIIIe siècle, l’expression « cueillir la rose » avait un sens galant désignant la perte de virginité[49].
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Plus récemment (1980), le roman d’Umberto Eco, le Nom de la rose (Il nome della rosa), est une sorte d’enquête policière médiévale se déroulant en Italie, mais l’histoire ne révèle pourtant pas le choix de ce titre[50]. Le roman a été adapté ensuite au cinéma (1986).
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La rose représente le prophète de l'islam Mahomet dans la littérature musulmane.
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Saadi, le gulistan, ou jardin de roses
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Poète et soufi, il commence à rédiger le gulistan, joyau de la mystique soufi médiévale et somme philosophique écrite en vers et en prose poétique, en 1278. Saadi fut révéré comme un prédicateur de l'ordre mystique de la rose[51]. Parmi toutes les allégories de ce recueil, destinées à dévoiler la nature profonde des êtres et des choses, et ainsi à amener à un éveil spirituel et percevoir la réalité de l'existence, une excellente illustration des enseignements portés par les métaphores de jardins et de roses se trouve dans ce passage :
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« Un soufi était plongé dans une profonde méditation sur l'être divin ; au sortir de sa rêverie, ses compagnons lui demandèrent quels dons miraculeux il avait rapportés du jardin de la contemplation où il s'était transporté : j'avais l'intention de cueillir pour vous des roses plein ma robe, mais quand je me suis trouvé devant le rosier, le parfum des roses m'a enivré à tel point que je n'ai pu faire un geste. »
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Les quatrains d'Omar Khayyam sur le vin, l'amitié, son jardin et les roses
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Omar Khayyam était mathématicien (il a écrit entre autres le traité sur les difficultés des définitions d'Euclide), astronome (il fut l'un des huit astronomes à travailler à la réforme du calendrier musulman de 1074) et poète. Ses quatrains aux images souvent difficiles à décrypter, mettent en jeu le vin, le jardin et les roses[52]. Sa tombe à Nishapur est entourée de rosiers dont deux boutures ont été plantées sur le tombe du poète anglais Edward Fitzgerald qui l'a traduit en anglais, publié en 1859 et ainsi fait connaître en Europe.
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« Je tombais de sommeil et la sagesse me dit :
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Jamais dans le sommeil la rose du bonheur n'a fleuri pour personne...
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La saison des roses et du vin et des compagnons ivres !
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Sois heureux un instant, cet instant c'est ta vie
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Vois, la brise a déchiré la robe de la rose,
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De la rose dont le rossignol s'était enamouré ;
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Faut-il pleurer sur elle, faut-il pleurer sur nous ?
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La mort viendra nous effeuiller et d'autres roses refleuriront. »
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La « fresque à l’oiseau bleu » découverte en 1900 dans les vestiges du palais de Cnossos en Crète, construit vers l’an 2000 avant Jésus-Christ, représente des rosiers fleuris[53]. C’est la première représentation connue de roses peintes. On ne sait s’il s’agit de roses sauvages ou cultivées, ni à quelle espèce les attribuer, d’autant plus que la fresque a été restaurée et toutes les roses repeintes avec six pétales de couleur jaune. Une seule, à cinq pétales rose doré, au centre orange, semble être originale. Le botaniste C.C. Hurst l’avait identifiée à Rosa ×richardii, la rose sainte d’Abyssinie. Les pièces de monnaie portant une rose gravée les plus anciennes ont été trouvées à Rhodes et datent de 500 avant Jésus-Christ environ[54]. Le nom de cette île serait celui de la nymphe Rhodé, épouse d’Hélios, et dont le symbole était la rose.
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Une broderie de roses Persan Yellow du XVIIe siècle a été retrouvée à Ispahan. Et les roses n’ont jamais cessé d’être un motif décoratif des tapisseries, broderies et tissages au Moyen-Orient comme en Europe.
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L’art du vitrail avec les rosaces, ouverture circulaire ornée de vitraux dans les églises, roses sublimées par la foi et l’habileté des maîtres verriers.
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En peinture, la rose est présente dans de nombreux tableaux liés à l’amour et en particulier à l’« amour universel » que représente la Vierge Marie aussi appelé, « la rose sans épines »[55]. Ainsi la Naissance de Vénus, de Sandro Botticelli nous montre un ciel où roses et pétales flottent au vent. On retrouve la rose dans les natures mortes des peintres flamands et hollandais du XVIIe siècle, avec de somptueuses compositions florales, ainsi que chez les impressionnistes.
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Pierre-Joseph Redouté (1759-1840) compose de 1817 à 1824 son ouvrage en trois volumes Les Roses, planches en eau-forte en pointillé coloriée dont le texte est rédigé par le rosiériste Claude-Antoine Thory. Ces aquarelles sont exécutées d’après la collection de la Malmaison de l’impératrice Joséphine et publiées entre 1817 et 1824.
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Blanche Odin (1865-1957) fut une aquarelliste renommée pour ses bouquets de roses.
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C’est un motif décoratif constant des faïences qui présentent très fréquemment dès le XVIIe siècle en motif central des assiettes et des plats une rose ou un bouquet à la rose, monochrome ou polychrome. porcelaines.
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La chanson a valu à la rose plusieurs succès. Plusieurs générations de Français ont pleuré en écoutant Les Roses blanches, chanson de Pothier et Raiter, interprétée pour la première fois par Berthe Sylva en 1927. Des chansons ont franchi les siècles, spécialement À la claire fontaine et Vive la rose et le lilas. On peut citer également Roses de Picardie, composée en 1916 par Haydn Wood et interprétée notamment par Yves Montand, Rosa, chantée par Jacques Brel, dont une déclinaison latine, Rosa, rosa, rosam…, servait de refrain, sans oublier Mon amie la rose de Françoise Hardy.
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Peu de roses par contre dans les titres de films, sinon The Rose de Mark Rydell avec Bette Midler (1979), La Rose pourpre du Caire de Woody Allen, Le Nom de la rose de Jean-Jacques Annaud (1986) et Bread and Roses de Ken Loach (2000).
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Rose Red est le titre d'une série télévisée (2000) de Craig R. Baxley sur un scénario de Stephen King.
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La rose a servi de modèle au Pokémon Rosélia qui est issu de la troisième génération de Pokémon. Dans la quatrième génération, Roselia gagne une évolution Rosérade qui est une sorte de rosier et une préévolution Rozbouton qui est un bouton de rose. Les Pokémon sont des personnages de jeu vidéo, dont les représentations sont reprises sur de multiples supports. Leur origine moderne et japonaise tend à affirmer que la rose est toujours un modèle de référence de la fleur dans l’imaginaire collectif et non pas seulement occidental.
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La rose est la fleur dont la culture se développe le plus à l'échelle mondiale. Elle est produite principalement aux Pays-Bas, en Espagne, en Israël, au Kenya, en Turquie[56], au Maroc[57], en Équateur et en Colombie. En France, seuls 300 hectares sont alloués à la culture de la rose, principalement dans le Var. Mais, la capitale française de la rose reste Doué-la-Fontaine, en Maine-et-Loire.
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L’essence de rose est obtenue soit par distillation des pétales, procédé qui permet d’utiliser le résidu sous forme d’eau de rose, soit par extraction au solvant, qui évaporé donne une pâte nommée "concrète". Cette pâte lavée à l'alcool et filtrée donne une autre pâte nommée "absolue". La technique d'enfleurage des roses consistant à capter l’essence grâce à de la graisse ou de l'huile, n'est plus utilisée. Dans l'Antiquité, c'était la seule utilisée par chauffage des pétales dans de l'huile végétale (olive, sésame ou autre).
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La fragrance caractéristique de l’huile essentielle de rose émane de différents composés terpéniques : principalement le géraniol, mais aussi le nérol, le β-citronellol ainsi que leurs aldéhydes et acétates. D'autres composés formés durant le chauffage sont importants dans le parfum de l'huile : la β-damascénone, la β-damascone et les oxydes de rose. Enfin, des composés minoritaires donnent des notes importantes : les ionones pour les notes de violette, les dérivés d'acides gras pour les notes vertes et l'eugénol méthylé ou pas, pour la note de clou de girofle. L'odeur de l'eau de rose est quant à elle dominée par l'alcool phényléthylique. Les principaux monoterpènes (dont le géraniol) à l'origine du parfum de la rose sont produits non pas par la voie de biosynthèse traditionnelle qui fait intervenir des terpènes synthases, mais par une voie de synthèse originale faisant appel au gène qui code une enzyme, l'hydrolase nudix. Chez les autres plantes, êtres humains ou bactéries, cette enzyme sert à détoxifier les cellules, leur évitant d'avoir des mutations qui peuvent être cancéreuses[58].
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Les deux espèces les plus cultivées pour cet usage sont Rosa ×damascena (en Bulgarie et en Turquie) pour l'huile essentielle, ou rose de Damas, et Rosa ×centifolia (en France et au Maroc) pour la concrète et l'absolue. Cette dernière a longtemps été cultivée à Grasse sous le nom de « rose de mai ». Il faut cependant savoir qu’aujourd’hui on dispose de nombreuses molécules synthétiques qui permettent de se passer d’essences naturelles. Il est aussi possible d'utiliser le géranium à odeur de rose (Pelargonium Rosat) contenant les mêmes terpènes que la rose mais beaucoup moins cher.
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Sirop rosat, sucre rosat, miel rosat étaient très utilisés au Moyen Âge pour soigner les maux de tête et les lourdeurs d’estomac. Et l’eau de rose s’utilisait en onguent et en collyre[59].
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Jusqu’au XVIIIe siècle on a beaucoup utilisé les collyres à l’eau de rose. Et aussi le sirop à la rose, les compresses de pétales de roses, les décoctions de roses rouges, le vinaigre de roses en cas de migraines, le miel de rose pour les maux de gorge et les aphtes[60].
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Depuis l’Antiquité, la parfumerie a toujours fait un grand usage de la rose, soit en soliflore (la rose constitue l’essentiel du parfum), soit comme note de cœur associée à d’autres essences dans les parfums dits floraux, et plus généralement dans près de la moitié des parfums féminins.
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L’eau de rose est connue pour son pouvoir adoucissant, en particulier pour les soins du visage et de nombreux produits de beauté utilisent de la rose, à la fois pour son parfum et son effet adoucissant : crèmes démaquillantes, masques, crèmes, lotions, huile essentielle dans les huiles de massage, eau de rose pour les bains, comme lotion ou pour parfumer l’eau des ablutions.
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Bien que les fleurs en général, et la rose en particulier, se prêtent mal à des utilisations permanentes, il existe différentes techniques de naturalisation : après séchage fixation de la couleur naturelle vernissage, inclusion ou vitrification.
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Les pétales de roses peuvent parfumer du sucre, un thé, être la base de liqueurs, de confitures, l’eau de rose peut servir à parfumer des gâteaux, des bonbons. Les cuisines du pourtour de la Méditerranée et de l’Orient, arabe, perse, turque mais aussi indienne, utilisent beaucoup la rose[61].
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L’eau de rose parfume gâteaux et friandises, des spécialités comme les loukoums à la rose sont très renommées.
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Les pétales servent de base à de nombreuses préparations :
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En France, la capitale de la confiserie à la rose est Provins, dont les principales spécialités sont la confiture de pétales de rose, le miel à la rose de Provins, les bonbons à la rose.
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En Iran, la récolte des pétales de rose a lieu tous les ans à la même époque à Qamsar, à proximité de Kachan.
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Rose 'Cajun Sunrise'
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Rosier floribunda
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Rose 'Pulmann Orient-Express'
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Rosa rugosa
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Rose 'Betty Boop'
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Rose 'Singing in the Rain'
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Rose 'Belle de Crécy'
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Rose 'Royal Bonica'
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Rose 'Pacific Dream' bleu ardoise'
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Bouton de Rose
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Rose 'Exotic Sunset'
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Rose 'Nostalgie'
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Bouton de rose anglaise sous le gel, cultivar ‘The Reeve’.
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Sur les autres projets Wikimedia :
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fr/518.html.txt
ADDED
@@ -0,0 +1,126 @@
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Bagdad ou Baghdad (en arabe : بغداد / baġdād) est la capitale de l’Irak et de la province de Bagdad. Elle est située au centre-Est du pays et est traversée par le Tigre. Ses habitants s'appellent les Bagdadiens.[1]
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Avec une aire urbaine comprenant en 2012 une population estimée à 10 millions d’habitants, c’est la plus grande ville d’Irak ainsi que la deuxième ville la plus peuplée du monde arabe et du Moyen-Orient (derrière Le Caire en Egypte). C'est un carrefour de communications aériennes, routières et ferroviaires d'une grande importance stratégique pour ce pays.
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Les origines de la ville actuelle remontent au moins au VIIIe siècle, avec probablement la présence de plusieurs petits foyers d'habitat antérieurs datant de la période préislamique. Elle fut la capitale de l'Empire abbasside à partir du VIIIe siècle et un centre de culture et de connaissance très important pendant des siècles, jusqu’au milieu du XIIIe siècle.
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Bagdad est, depuis 2003, le centre d’un violent conflit en raison de la guerre d’Irak. Elle est devenue une ville d'enclaves fortifiées régies par les soldats de l'armée irakienne, les officiers de la police fédérale, les agents de police locaux et les agents de sécurité privés.
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L’origine du nom « Bagdad » et sa signification sont disputées : les auteurs arabes classiques, suivis par les écrivains modernes, penchent pour une origine persane, l'explication la plus souvent avancée étant que le mot signifie « donné par Dieu » en persan antique[2] ; la haute estime des Abbassides pour la culture persane pourrait expliquer l’adoption d’un nom d'origine perse pour la capitale d’un califat arabe. Cependant, l’étymon assyro-araméen « forteresse de l’aigle » a également été proposé.
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Ce nom est à l’origine du mot baldaquin, qui désigne d’abord la soie de Bagdad (Baldac ou Baudac au Moyen Âge), puis une tenture de lit.
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La ville fut officiellement nommée Madīnat as-Salām (la cité de la paix) par son fondateur, le calife Al-Mansour. Elle était également connue sous les noms de Madīnat al-Anwār (« cité des Lumières »), ʿĀsimat ad-Dunyā (« capitale ou centre du monde ») la ville ronde[3] et la ville d’Al Mansour[4].
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Bagdad se trouve sur les rives du Tigre qui est sa première source d'eau, à l'endroit où celui-ci se rapproche le plus de l'Euphrate, distant d'une trentaine de kilomètres à l'ouest de la ville.
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Le terrain sur lequel la ville fut construite est d'origine alluviale. Plat et de faible altitude il est sujet à de nombreuses inondations périodiques.
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Considérée sous l'aspect géopolitique et hydrologique, la Mésopotamie regroupe deux pays, l'Irak et la Syrie. La caractéristique du bassin mésopotamien réside en l'origine éloignée de ses eaux fluviales, qui prennent leur source dans les montagnes turques et iraniennes. La situation géographique de l'Irak le rend vulnérable puisqu'il est encerclé par des pays (Turquie, Syrie, Iran) capables de lui couper son approvisionnement en eau. C'est ainsi que la question de l'eau est dans la politique extérieure de Bagdad au cœur de tensions incessantes[5]. Après la guerre sur l'Irak le problème de l'eau s'est aggravé. Dans certains quartiers l’eau courante n’est pas disponible plus de deux heures par jour. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) mène, depuis de nombreuses années, d'importants projets pour améliorer l'accès à l'eau potable, y compris une distribution quotidienne, par camion-citerne, à des milliers de déplacés internes près de Madinat al-Sadr (Sadr City), à Bagdad. Après des années de négligence, le réseau d’eau a également souffert de dommages plus récents dus aux vibrations causées par les bombes et le passage des tanks. Des estimations récentes de l'Organisation des Nations unies (ONU) montrent que près de 94 % de l’eau de Bagdad est perdue pour cause de fuites. La distribution d’eau, les sanitaires, l’électricité et les services de santé dans le centre et le sud de l’Irak ont été particulièrement frappés par les pillages et les mises à sac lors des semaines chaotiques qui ont suivi la chute de l’ancien gouvernement.
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Le climat désertique de Bagdad en fait l'une des plus chaudes régions du monde pendant l'été, surtout quand le vent du golfe Persique souffle (on atteint environ 45 °C en juillet). En hiver, la pluviosité est de 136 mm[6] et le thermomètre oscille en moyenne entre 6 et 18 °C en décembre, et entre 4 et 16 °C en janvier. Il y a une douzaine de jours de gel par an, avec des températures parfois assez basses (minimum de −6 °C)[7].
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Madīnat as-Salām fut fondée ex nihilo au VIIIe siècle, en 762, par le calife abbasside Abou-Djaafar Al-Mansur et construite en quatre ans par 100 000 ouvriers[8]. Selon les historiens arabes, il existait à son emplacement plusieurs villages pré-islamiques, dont l'un s'appelait Bagdad. Ce nom est cité dans le Talmud, de deux siècles antérieur[9]. Cependant, selon l'historien Thierry Murcia, l'édition du Talmud de Babylone serait plus tardive que ce que l'on envisage actuellement. Elle remonterait seulement à la deuxième moitié du VIIIe siècle voire au début du IXe siècle de notre ère. Murcia estime d'ailleurs que « ce travail éditorial aurait même pu avoir été achevé dans la ville même de Bagdad »[10], ce qui pourrait expliquer les mentions répétées de cette métropole dans le corpus de textes rabbiniques. Après la prise du pouvoir par les Abbassides au détriment des Omeyyades de Damas en 750, l'emplacement est choisi pour y fonder la capitale du califat. Même si, à partir du Xe siècle, elle a pour rivales dans cette fonction, d'abord Le Caire (avec la dynastie des Fatimides), puis Cordoue avec le nouveau califat des Omeyyades, elle joue le rôle d'une des capitales de l'islam et le restera jusqu'au milieu du XIIIe siècle.
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La Bagdad des Abbassides était une ville ronde dont les dimensions ont fait l'objet de la part des auteurs arabes de nombreuses estimations différentes. Son diamètre était probablement de 2 534 m[11]. Elle possédait quatre portes : la porte de Syrie au nord-ouest, la porte de Bassora au sud-ouest, la porte de Koufa au sud-est et la porte du Khorasan au nord-est[12]. Elle était protégée par un fossé de vingt mètres de large et une double enceinte circulaire qui, en plus des quatre portes, comportait 112 tours. Le palais, la mosquée et les casernes se trouvaient au centre, tandis qu'un ou deux anneaux d'habitations étaient situés entre les deux remparts. La ville ronde était dominée par le dôme vert du palais, de 48,36 mètres de haut. Ce dôme qui fit la gloire de Bagdad se serait effondré en 941 à cause de la foudre. Des faubourgs furent aussi édifiés extra-muros, dont le quartier du Karkh, au sud de la ville ronde, où étaient notamment situés les marchés. La ville ronde fut assez rapidement abandonnée par le calife et ses administrations, et des palais furent construits dans les faubourgs. Dès 773, Al-Mansur édifia au nord-est un nouveau palais, Al-Khuld, dont le nom rappelait le paradis.
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Comme la ville devenait une énorme agglomération, dont la populace remuante inspirait la méfiance du calife, en 774, Al-Mansur transféra les marchés vers un nouveau quartier au sud de la Ville Ronde, qui fut appelé Al-Karkh, entre les canaux Sarat et Isa. Sous son règne également, on construisit sur la rive orientale du Tigre un camp militaire pour son fils, auquel il emprunta son nom, ʿAskar Al-Mahdi ou « camp d'Al-Mahdi », dans le quartier que l'on appela plus tard Al-Rusafa[13].
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Sous Harun al-Rashid, cinquième calife de la dynastie abbasside, les membres de la famille des Barmakides occupaient le poste de vizir. Jafar fit bâtir sur la rive orientale du Tigre au sud-est de Bagdad un palais qui devait jouer un rôle important dans le développement ultérieur de la ville.
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En 813, le califat était déchiré par une guerre civile entre les deux fils d'Harun al-Rashid, Al-Amin et Al-Ma'mūn. Elle se termina par le siège de Bagdad (en) par les forces d'Al-Ma'mūn. Il dura quatorze mois. Face à la défense acharnée de la population, les assiégeants détruisirent une grande partie de la ville ronde, qui ne s'en releva jamais.
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À partir de Al-Muʿtasim (833-842), les califes abbassides achetèrent des esclaves turcs, appelés ghulams, pour se constituer une armée dont il attendaient plus de loyauté que de leurs partisans khorassaniens. Entre ces troupes turbulentes et la population de Bagdad les heurts étaient fréquents. Ce calife décida donc de déplacer sa capitale vers Samarra. En 865, le calife d'Al-Musta`in, qui se trouvait de plus en plus sous la tutelle des Turcs, quitta Samarra et retourna à Bagdad. Les Turcs ne l'entendirent pas de cette oreille et choisirent al-Mutazz comme nouveau calife. Bagdad fut à nouveau assiégée. Le gouverneur de la ville, Mohammed ibn Abadalla ibn Tahir, fit fortifier la ville et enrôla tous les habitants dans sa défense. Affamée et excédée par la durée du siège, la population manifesta son mécontentement et des émeutes éclatèrent. Le gouverneur Tahir, tout en protestant de sa fidélité à Al-Musta`in, entama des négociations avec les Turcs. En 866, 'Al-Musta`in fut destitué puis exécuté.
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Le départ du calife n'avait pas entamé la vitalité commerciale et l'éclat intellectuel de Bagdad, où, le calife Al-Mutamid revint définitivement en 892. Il s'installa dans l'ancien palais de Jafar le Barmakide. Après sa construction, il avait été cédé à Al-Manum, qui le donna à son tour à un de ses principaux serviteurs, Al-Hasan ibn Sahl (en). Il prit alors le nom de palais Hasani. Il fut ensuite occupé par sa fille Buran, veuve d'Al-Mamun, jusqu'au retour à Bagdad d'al-Mutamid. À ce palais vinrent s'en ajouter d'autres : al-Firdus (« paradis »), al-Taj (« couronne ») ainsi qu'al-Thuraya (« Pléiades »), relié au palais al-Hasani par un couloir souterrain. Cet ensemble devint au fil du temps le Dar al-Khalifa (« demeure du Califat »).
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C'est à Bagdad qu'est fondée en 832 la plus ancienne maison de la sagesse (Bayt al-hikma), sous le règne d'Al-Mamun. C'est un établissement particulièrement actif, spécialisé dans la traduction d'ouvrages en grec, pehlevi et syriaque. Des savants y viennent de tout l'Empire abbasside, facilitant l'introduction de la science perse, grecque et indienne dans le monde arabo-musulman de cette époque. Astronomes, mathématiciens, penseurs, lettrés, traducteurs, la fréquentent, et parmi eux, al-Khwarizmi, Al Jahiz, al Kindi, Al-Hajjaj ibn Yusuf ibn Matar et Thābit ibn Qurra[14].
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Elle devient la plaque tournante du grand commerce :
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Bagdad importe également des esclaves (slaves, turcs, africains) et des matières premières (bois de construction, fer) et exporte des matières premières (alun) et des produits de l'artisanat (tissus, objets de verre et de métal, entre autres).
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Certains historiens de la démographie considèrent Bagdad comme la première ville au monde à avoir atteint une population d’un million d'habitants entre les VIIIe et IXe siècles (la capitale chinoise Chang'an (Xi'an), terminus de la route de la soie, était également une très grande ville à cette époque). Affaiblie par des troubles politiques, sa place de « ville la plus peuplée au monde » lui est probablement ravie par Cordoue au Xe siècle[15]. On estime la population de l'ancienne « capitale » des Francs, Aix-la-Chapelle, à environ 10 000 habitants à la même époque.
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Au xe siècle, sous l'effet des incendies et des inondations récurrents, sans parler du déménagement des califes, la ville unifiée se transforme en une série de quartiers semi-autonomes séparés par des terrains vagues, des ruines et des jardins. Ce phénomène s'accompagne d'un clivage religieux, certains quartiers étant chiites, d'autres sunnites. Vers le milieu du siècle, sous le règne de califes faibles et reclus dans leurs palais, Bagdad fut livré à l'anarchie et aux affrontements confessionnels entre chiites et sunnites. En 945, un prince bouyide chiite originaire du Daylam, s'empara de la ville et mit le calife Al-Mustakfi sous tutelle. Il devint amîr al-umarâ' (« émir des émirs ») et prit le titre honorifique de Mu`izz ad-Dawla (« réconfort de la dynastie »). Il se fit construire un palais dans le quartier dépeuplé de Shamasiya sur la rive orientale du Tigre. Il fit également construire sur les sites de l'ancien palais Khuld, un hôpital, le Bimaristan Adudi, qui devint le plus célèbre du monde musulman de l'époque[16]. Un de ses successeurs, Adhud ad-Dawla, bâtit un complexe encore plus somptueux, dont les jardins s'étendaient jusqu'au Tigre. Les conflits confessionnels se poursuivirent. Au cours d'une émeute particulièrement violente, en 1051, la mosquée chiite de Kadhimiya, abritant les restes du septième et du neuvième imam chiite, fut incendiée par les sunnites[17]. En 1055, le Turc seldjoukide Toghrul-Beg, sollicité par le calife, chassa sans beaucoup de mal, la dynastie bouyide, minée par les dissensions internes. Après avoir pris le titre de sultan, les Seldjoukides portèrent relativement peu d'intérêt à leur nouvelle possession. Ils désignèrent un gouverneur de Bagdad, où ils résidèrent rarement. Ils prirent le contre-pied des Bouyides et appuyèrent les sunnites. L'affaiblissement progressif des Seldjoukides incita les califes de la fin du XIIe siècle à réaffirmer leur autorité. En 1157, le sultan Muhammad, irrité par les velléités d'indépendance du calife Al-Muqtafi vint assiéger Bagdad. Au bout de près de trois mois, face à la défense énergique de la ville, il leva le siège[18]. L'événement marqua la fin de la domination seldjoukide à Bagdad.
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À la fin du XIe siècle, Bagdad était formée de deux grandes parties :
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Le déclin de Bagdad s'accentua lorsqu'elle fut ravagée par les Mongols de Houlagou Khan en 1258, après un siège de 20 jours du 20 janvier jusqu'au 10 février, épisode de la bataille de Bagdad. La ville tout entière fut désarmée et sa population massacrée. Le Bayt al-Hikma, ou maison de la sagesse, fut pillé et son contenu jeté dans le Tigre : traités philosophiques, livres d'art, de poésie et d'histoire, ouvrages scientifiques et mathématiques — la richesse intellectuelle de plusieurs siècles. On dit que quand le pillage mongol prit fin, le Tigre était noir d'encre. Le calife Al-Musta'sim fut tué par les envahisseurs[20]. Cet événement constitua une rupture dans l'histoire de Bagdad, qui cessa définitivement d'être le siège du califat.
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La ville n'était plus que l'ombre d'elle-même mais survécut. Jusqu'en 1339, elle fit partie du domaine de la dynastie mongole des Ilkhanides. Le célèbre voyageur Ibn Battûta a laissé une description de la ville à cette époque. Ensuite Hassan Bozorg, le fondateur de la dynastie des Jalayirides, s'y installa.
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La ville fut prise deux fois par Tamerlan, la première fois en 1393 sans subir trop de dommages. En 1401, par contre, il fit massacrer tous les habitants, n'épargnant que les hommes de religion. De 1410 à 1507, Bagdad tomba entre les mains des Turcomans du Mouton noir et des Turcomans du Mouton blanc. Jamais la ville n'était tombée aussi bas. L'historien égyptien Al-Makrizi écrivit en 1437 qu'elle ne méritait pas le nom de ville[21]. En 1444, un voyageur vénitien, Nicolo de Conti, la confondit, comme d'autres européens, avec Babylone.
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En 1507, Bagdad fut occupée par les Safavides persans. Elle tomba ensuite entre les mains des Ottomans : Soliman le Magnifique s'en empara en 1534. Bagdad se révolta contre eux en 1623 puis, au cours de la Troisième guerre turco–séfévide (1623-1639), soutint un long siège, et ne fut prise qu'en 1638, par Mourad IV. Ce siège qui dura 39 jours et mobilisa des dizaines de milliers d'hommes[22] a eu un retentissement jusqu'en France, puisqu'il apparaît dans le premier numéro de la Gazette de Théophraste Renaudot : il est l'acte final du conflit entre Ottomans et Perses.
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Après 1638, en effet, les guerres entre les Ottomans et les Safavides connurent une longue trêve. Entre 1638 et 1704, Bagdad fut gouvernée par 34 pachas, presque tous incompétents ou cruels. Réduite à l'état de bourgade insignifiante aux confins de l'Empire ottoman, perpétuellement menacée par les tribus bédouines des environs, elle ne comptait plus qu'une quinzaine de milliers d'habitants. En 1704, un homme énergique, Hassan Pacha, fut nommé gouverneur de Bagdad. Il entreprit d'acheter de jeunes esclaves pour en faire une armée de Mamelouks. Il eut tôt fait de mettre au pas les tribus bédouines et d'étendre son pouvoir de Mossoul au nord à Bassora au sud. Son fils, Ahmed, lui succéda en 1723, au grand dépit du gouvernement de Constantinople qui n'exerçait plus qu'une autorité nominale sur Bagdad. En 1733, Ahmed dut faire face à une menace grave : le nouveau maître de la Perse, Nâdir Châh, vint mettre le siège devant Bagdad, comptant sur la famine pour forcer la ville à se rendre. Elle ne dut son salut qu'à l'arrivée d'une armée de secours ottomane. Une nouvelle tentative perse en 1744 se solda également par un échec. Après la mort d'Ahmed, le pouvoir des mamelouks, qui occupaient tous les postes importants, dura jusqu'en 1831. Au mois de mars de cette année Bagdad fut touchée par une épidémie de peste, suivie en avril d'une crue du Tigre particulièrement dévastatrice, qui emporta une partie des murailles et 7 000 maisons. Entre la moitié et les deux-tiers de la population disparurent[23]. Le sultan Mahmud II profita de l'occasion pour restaurer l'autorité de la Sublime Porte. Les mamelouks furent exterminés et un gouverneur nommé directement par Constantinople.
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Au sein de l'Empire ottoman, qui cherchait à se réformer, Bagdad commença elle-même à se moderniser. La population s'accrut peu à peu. En 1853, elle était évaluée à 60 000 personnes, en 1877 à 70 ou 80 000 et à la fin du XIXe siècle à 100 000. Les puissances européennes commençaient à s'y intéresser : un résident britannique nommé par la Compagnie britannique des Indes orientales s'y était installé dès 1798. En 1862, les Britanniques créèrent une compagnie de bateaux à vapeur qui assurait la liaison entre Bagdad et Bassora sur le Tigre. Sous le gouvernement éclairé de Midhat Pacha, une ligne de tramway relia Bagdad à Kadhimiya. Ce pacha créa également la première maison d'édition et le premier journal de Bagdad, ainsi que des écoles. Il mit également sur pied un conseil municipal élu. Une décision malheureuse pour le patrimoine de Bagdad fut la démolition des murailles séculaires de la ville en 1868, pour en faire des boulevards qui ne virent jamais le jour.
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Au cours de la Première Guerre mondiale les Ottomans s'engagèrent dans le conflit aux côtés des Allemands. Après qu'un corps expéditionnaire britannique eut subi une terrible défaite à Kut en 1916, le gouverneur de Bagdad décida de tracer à travers le lacis de ruelles de la rive orientale une large artère (à peu près) droite, afin de faciliter le mouvement des troupes. Cette artère, que l'on appela plus tard la rue Rachid, transforma radicalement le paysage de la ville[24].
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Le 11 mars 1917, un corps expéditionnaire britannique entre à Bagdad, capitale de la Mésopotamie (l'Irak actuel), et en chasse les Turcs ottomans[25]. Lors de la conférence de San Remo (1920), la Grande-Bretagne reçoit un mandat de la part de la Société des Nations pour administrer trois vilayets ottomans (Bagdad, Bassora et Mossoul).
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En 1921, Bagdad est déclarée capitale du nouveau royaume d'Irak.
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En avril 1941, Rachid Ali al-Gillani, un politicien antibritannique, comptant sur l'appui allemand, fit un coup d'État. Les Britanniques ripostèrent en envoyant un corps expéditionnaire qui atteignit Bagdad le 31 mai. Dans la nuit du 1er juin, un violent pogrom éclata dans la capitale. Au cours de ces événements, connus sous le nom de Farhoud, quelque 200 Juifs furent tués, de façon souvent horrible.
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Dans les années 1950, de nombreux projets architecturaux ou urbanistiques virent le jour grâce à la manne pétrolière. Certains aboutirent, comme le Musée national d'Irak conçu dans les années 1930 par l'architecte allemand Werner March, qui fut réalisé une vingtaine d'années plus tard. D'autres ne furent jamais exécutés, comme le projet de Le Corbusier pour une cité olympique, dont seul le gymnase fut finalement construit sous Saddam Hussein, ou encore les plans de Frank Lloyd Wright pour un nouveau Bagdad.
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Le 14 juillet 1958, la monarchie fut renversée lors d'un coup d'État dirigé par le général Kasem. Le roi Fayçal II fut tué ainsi que toute la famille royale. Les corps mutilés du prince héritier Abd al-Ilah et du Premier ministre Nouri Saïd furent exhibés dans les rues de Bagdad[26].
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En 1968, un coup d'État permet au Parti Baas de s'emparer du pouvoir. En 1979, Saddam Hussein devint président. Au cours de la guerre Iran-Irak (1980-1988), Bagdad se trouvait loin de la zone de combats, mais, à partir de 1985, au cours de la « guerre des villes », elle fut touchée par des missiles sol-sol iraniens, qui sapèrent le moral de la population.
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Après la guerre d'Irak le problème de l'eau s'est aggravé. Dans certains quartiers l’eau courante n’est pas disponible plus de deux heures par jour. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) mène, depuis de nombreuses années, d'importants projets pour améliorer l'accès à l'eau potable.
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Durant l'opération liberté irakienne, après 21 jours de bombardements, les forces américaines, après avoir rencontré une faible résistance aux portes de Bagdad, prennent le contrôle de la ville à partir du 9 avril 2003. Cela est symbolisé par une statue géante de Saddam Hussein renversée par un char américain en direct devant les médias. Le jour même, des pillages commencent, notamment au musée national d'Irak, dans les hôpitaux et les bâtiments administratifs[27].
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A partir de 2003, la ville est touchée depuis par des attentats et la violence, ce qui a conduit à ce que certains comparent à une épuration ethnique, les membres des diverses communautés chiites et sunnites se regroupant dans des quartiers à part.
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La Mustansiriya Madrasah fut fondé en 1227 par le calife Al-Mustansir. L'édifice fut rebaptisé université al-Mustansiriyah en 1963. Il s'agit de la plus grande université d'Irak et de la seconde plus importante du monde arabe.
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Avant que survienne la guerre du Golfe, la ville accueillait plusieurs écoles internationales dont :
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Outre l'université Al-Mustansiriya, la ville accueille aussi d'autres universités :
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Bagdad a toujours rayonné par sa culture à travers le monde arabe et au-delà, ayant accueilli, inspirée et joué le rôle de mécène pour nombre d'artistes. Beaucoup d'artistes du monde arabe ont fréquenté la ville, tels Nizar Kabbani, Oum Kalthoum ou Fairuz.
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Le dialecte arabe de Bagdad diffère des autres centres urbains d'Irak ; il contient plus de caractéristiques propres aux dialectes nomades, cela est probablement dû aux multiples exodes et repopulations que connut la ville durant le Moyen Âge.
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La ville abrite un théâtre, le théâtre national irakien (en), qui connut des dommages avec la guerre au cours de la première décennie du XXIe siècle, et dans lequel se produit l'Orchestre national (en) depuis 1944.
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Le théâtre national connut un élan dans les années 1990 lorsque survinrent des sanctions de l'ONU sur l'importation de films étrangers.
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Il abrite une École de Musique et de Ballet et Institut des Beaux-Arts.
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Des musées sont également présents, abritant de nombreux trésors de l'Antiquité et de civilisations disparues.
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Bagdad occupa, au cours des premiers siècles suivant sa fondation, une place prépondérante dans la production littéraire, artistique et intellectuelle arabo-musulmane, sous le patronage des hauts dignitaires de la cour abbasside. L’école Mustansiriya, construite par le calife abbasside Al-Mustansir bi-llah, est considérée comme l’une des plus vieilles universités arabo-islamiques où on enseignait les sciences du Coran de la tradition de Mahomet, les doctrines islamiques, les sciences de la langue arabe, les mathématiques, les préceptes de l’islam et les différentes disciplines de la médecine[28]. La ville devient rapidement le premier centre culturel du monde, accueillant près d'un million de personnes[29]. Au milieu du IXe siècle est créée la maison de la sagesse où l’on procède à la traduction de grands philosophes grecs et des personnes viennent d’Europe ou d’autres parts du monde pour se spécialiser en médecine, en physique, en astronomie, en météorologie, en mathématiques et dans tous les domaines.
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La ville comporte dix districts administratifs. Chaque district est divisé en quartiers. Il en existe 89 en tout. Le Tigre partage la ville en deux parties :
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Du VIIIe au XIIIe siècle Bagdad était la plus grande métropole de son époque[35]. Autour de l’an 900, la population de Bagdad était estimée à environ 1 million d’habitants[8]. En 1900 la population était estimée à 145 000 habitants, 580 000 en 1950. En 2001, la population de l'agglomération de Bagdad est estimée à 4 958 000 habitants[36].
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Bagdad est le centre industriel du pays et son carrefour de communications aériennes, routières et ferroviaires. Douze ponts permettent le franchissement du fleuve Tigre. On y trouve raffineries de pétrole, cultures agricoles, tanneries et autres industries textiles. La ville produit des vêtements, des ustensiles ménagers, des bijoux, des articles de cuir et de feutre et des tapis commercialisés dans les souks (marchés arabes). Ces souks aux allées étroites constitués de petites boutiques et d'étals font partie de l'histoire de la ville et en sont caractéristiques.
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Bagdad est desservie par un aéroport international situé à environ 20 km au sud-ouest du centre-ville.
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La capitale irakienne est desservie dès 1903 par le train depuis la ville turque de Konya par la ligne baptisée « Chemin de fer Berlin-Bagdad ». La ligne est mise en sommeil depuis la Seconde Guerre mondiale. Actuellement, le train arrive à Bagdad par le nord (Samarra) et par le sud (Kut) à la Gare internationale, sur la rive ouest, magnifique bâtiment de style Art Déco érigé entre 1947 et 1951 par la firme britannique Wilson & Mason Partners.
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Jusqu'en 2003 et l'invasion menée par les États-Unis, les chiites, les sunnites et les chrétiens se mêlaient dans de nombreux quartiers de la ville. Après une explosion de violences interconfessionnelles, les quartiers se sont divisés suivant la religion ; les chiites ont accru leur domination. Quant aux chrétiens, leur nombre a reculé de moitié en Irak.
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Après la chute du régime de Saddam Hussein et l'entrée de l'armée américaine dans la ville, Bagdad connait une montée de violence et la multiplication du nombre des attentats-suicides et les attentats à la voiture piégée.
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En 2009, une ONG mexicaine la classe comme la 10e ville la plus dangereuse du monde derrière Baltimore aux États-Unis[37].
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Fin 2010, la violence avait reculé de 90 % par rapport au record de 240 incidents par jour, en 2007. Des explosions ont encore lieu. Les soldats et les policiers doivent désormais suivre une formation pour identifier et désamorcer les explosifs.
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En 2015, Bagdad est considérée comme la ville la plus dangereuse du monde avec 380 attaques terroristes en une année[38].
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Bagdad est le siège des plus grands clubs de football irakiens, Al Qowa Al Jawia, Al Zawra, Al Shorta, Al Talaba. La ville abrite également le stade du Shaab (stade du peuple) inauguré en 1966, le plus grand stade d'Irak avec une capacité de 45 000 personnes ; ce stade fait lui-même face au Gymnase Shaab, dessiné et construit en 1980 selon les plans de Le Corbusier (voir plus haut), et qui abrite le siège de la Fédération nationale irakienne de basket-ball.
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La ville présente également un goût prononcé pour les courses hippiques depuis la Première Guerre mondiale, bien que les islamistes aient vainement essayé d'interrompre cette tradition héritée de l'occupation britannique.
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Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Bagdad » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, 1878 (lire sur Wikisource)
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Roch Hachana (hébreu : ראש השנה לשנים, roch hachana lachanim, « commencement des années civiles ») est une fête juive célébrant la nouvelle année civile du calendrier hébraïque. Appelée « jour de la sonnerie » ou « du souvenir de la sonnerie » dans la Bible (d'où le symbole de la corne de bélier ou chofar), elle est également considérée dans la tradition rabbinique comme le jour du jugement de l’humanité, inaugurant ainsi une période de dix jours de pénitence dans l’attente du grand pardon accordé aux repentants à Yom Kippour.
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Elle est fêtée les deux premiers jours du mois de tishri, en terre d’Israël comme en Diaspora. Ces jours ont lieu, selon les années, en septembre ou en octobre dans le calendrier grégorien.
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Le rite principal de cette fête solennelle est la sonnerie de la corne de bélier dans laquelle on souffle sur différents rythmes pour inviter l’assemblée à la techouva, ancêtre hébraïque de l’examen de conscience des chrétiens, fait de repentir et surtout d’introspection. Une coutume plus tardive s’est développée dans de nombreuses communautés de consommer des mets « signes des temps » à cette occasion dans un but propitiatoire (Simana milta).
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La Bible fait commencer l’année au mois de l’aviv, c'est-à-dire en nissan[1]. Roch Hachana n’est donc pas évoquée en tant que telle dans le Pentateuque et il n’est pas établi que la seule occurrence biblique du terme Roch Hachana (Ézéchiel 40:1), fasse référence au 1er tishri[2].
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Cependant, la date à laquelle le nouvel an juif est actuellement célébré, le « premier jour du septième mois » (tishri est une appellation post-exilique), apparaît à plusieurs reprises dans le récit biblique et présente à chaque fois une importance particulière (bien qu’aucun passage ne comporte explicitement l’idée d’un début de l’année).
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Elle est, dans le Pentateuque, donnée aux enfants d’Israël dans le désert comme une convocation sainte, « jour de chômage en souvenir de la sonnerie » (shabbaton zikhron terouʿa) ou « jour de la sonnerie » (yom terouʿa). Il est prescrit de s’abstenir en ce jour de toute « œuvre servile » et de faire une offrande par le feu à YHWH[3] ; en outre, un holocauste avec ses oblations et un bouc doivent être offerts en offrande expiatoire, en sus des holocaustes de la néoménie et de l’offrande perpétuelle[4].C’est aussi, selon la Septante (mais non le texte massorétique), la date que donne Ézéchiel pour l’offrande d’un sacrifice expiatoire « pour la maison »[5]. C’est enfin la date choisie par Ezra le scribe après le retour à Sion pour faire la lecture publique de la Loi. En l’entendant, le public prend peur et se met à pleurer mais il le rassure et lui enjoint de manger des plats riches, de boire des douceurs et d'en envoyer des parts à ceux qui n’ont rien pu préparer « car ce jour est consacré à notre Seigneur » et que « la joie en YHWH est votre force »[6].
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La signification et les ordonnances de la fête du 1er tishri se développent autour de la sonnerie du chofar et des sens qui s’attachent à cette pratique dans la Bible et la tradition orale. Elles sont principalement discutées dans le traité Roch Hachana, huitième de l’ordre Moëd, dont la Mishna et les élaborations talmudiques constituent la première source écrite faisant du 1er tishri le premier jour de la nouvelle année[7].
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La tradition rabbinique compte quatre rachei hachana (« jours capitaux de l’année ») : le 1er nissan, le 1er eloul, le 1er tishri et le 1er ou le 15 shevat.Tous ne revêtent pas la même importance : le 1er eloul et le 1er ou le 15 shevat sont essentiellement des dates comptables pour la dîme sur le bétail et les années de plantation des arbres fruitiers alors que les 1er nissan et tishri fixent les calendriers « religieux » et « civil » et sont en outre des jours de jugement sur la récolte et les actes de l’humanité, respectivement[8].
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Le 1er nissan détermine les années de règne des rois israélites et le cycle des fêtes ; c’est à partir de lui que la Bible décompte les mois, en ce mois que l’année doit avoir été déclarée embolismique s’il y a lieu et que les shekalim doivent avoir été offerts[9].Le 1er tishri est quant à lui appelé jour du nouvel an pour les années. Il détermine les années de règne des rois non-israélites (le Talmud se fonde sur la narration de Néhémie, échanson du roi de Perse), les années sabbatiques et jubilaires ainsi que les années de plantation et les années de croissance des légumes.
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De ces quatre jours, seul le 1er tishri fait, à l’époque de la Mishna, l’objet d’une observance particulière et bien que la Mishna donne formellement la préséance à nissan dans son énumération des nouveaux ans et des jours de jugement, il est établi depuis le siècle précédant sa rédaction que la priorité est en réalité donnée au 1er tishri, conformément à l’opinion de Rabbi Eliezer et au détriment de celle de Rabbi Yehoshoua.Tous deux s’accordent sur le fait que Dieu s’est souvenu de Sarah, Rachel et Hanna lors du mois de tishri (car le 1er tishri est dénommé dans la Bible « jour du souvenir [de la sonnerie] »). Ils ont la même lecture du Psaume 81, l’associant au mois de tishri sur base de Psaumes 81:4 (« sonnez le chofar à la nouvelle lune, au jour fixé [bakèssè] pour notre fête » — compris dans son sens simple, ce verset se rapporte à la coutume de faire résonner le chofar lors des néoménies[10] mais selon une exégèse moins littérale, il désigne plus spécifiquement la seule fête pendant laquelle « la lune se cache » - hag shèha'hodesh mitkhassè bo - à savoir le Jour de la Sonnerie[11]) et en déduisent, d’après Psaumes 81:6, que c’est en tishri que Joseph a été libéré de sa prison. Cependant, le premier situe la naissance et la mort des patriarches ainsi que la création du monde en tishri tandis que le second place ces évènements en nissan. C’est en nissan qu’aura lieu selon lui la rédemption future, à l’image de celle qui eut lieu lors de la sortie d’Égypte tandis que selon Rabbi Eliezer, elle se produira en tishri.
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Dans les faits, la Mishna ne désigne plus par la suite comme roch hachana que le 1er tishri[12] et lui seul fait l’objet d’une observance élaborée tandis que les trois autres jours ne sont plus rappelés que par des lectures de la Torah particulières lors du cycle triennal ; ces lectures tombent elles aussi en désuétude après l’adoption du cycle de lecture annuel de sorte que ces jours ne sont plus observés aujourd’hui, à l’exception du 15 shevat, qui a acquis une nouvelle importance au cours des siècles précédents[13].
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Appelé Jour de la Sonnerie ou Jour Mémorial, le 1er tishri n’est pas explicitement désigné comme un Jour du Jugement dans la Bible. Cette tradition prend sa source dans Psaumes 81:5 (« [sonnez le chofar à la nouvelle lune, au jour fixé pour notre fête] car c’est un statut pour Israël, un décret [mishpat] du Dieu de Jacob ») où le terme mishpat est interprété dans son sens plus courant de « jugement » ; la juxtaposition de ce mot à « Dieu de Jacob » en souligne, selon l’exégèse rabbinique, le caractère universel et, alors que la prescription de la sonnerie n’incombe qu’à Israël, le jugement concerne l’humanité dans son ensemble[11].
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Parmi les midrashim élaborant sur cette tradition, certains visent à en souligner le bien-fondé en notant que le mois de tishri se trouve sous le signe zodiacal de la Balance, elle aussi associée au jugement[14]. D’autres veulent en élargir le sens, rapportant le terme bakèssè de Psaumes 81:4 aux fautes que Dieu promet de « cacher » si les enfants d’Israël se repentent[15] ou au trône (bakissè) sur lequel Il siège lors du jugement[16]. Il est en effet rapporté au nom de Rabbi Yohanan qu’à Roch Hachana,
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« trois livres sont ouverts (cf. Daniel 7:9-22)… Un pour les justes accomplis, un pour les méchants irrécupérables et un pour les moyens. Les justes sont aussitôt inscrits et consignés pour la vie (cf. Psaumes 59:28), les méchants irrécupérables pour la mort et les moyens sont en suspens de Roch Hachana au Yom HaKippourim. S’ils ont mérité, ils sont inscrits et consignés pour la vie, s’ils n’ont pas mérité, ils sont inscrits et consignés pour la mort. »
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— T.B. Roch Hachana 16a & b ; voir aussi T.J. Roch Hachana 1:3 (57a)
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La portée et la nature de ce jugement varient selon les opinions : pour les uns, il se fait au cas par cas, déterminant les pertes et bénéfices pour l’année à venir (à l’exception des dépenses pour le chabbat et les fêtes qui dépendent de l’investissement qu’on y apporte)[17] mais pour les autres, il affecte le monde dans son ensemble, déterminant notamment le climat pour l’année entière[18].
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Quoi qu’il en soit, le jour de Roch Hachana marque le début d’une période de pénitence s’achevant à Yom Kippour, au cours de laquelle Dieu se laisse plus facilement trouver[19] (au Moyen Âge, certains font commencer cette période le premier jour du mois d’eloul car c’est à cette date que Moïse serait remonté sur le mont Sinaï pour écrire les secondes tables de la Loi[20]). Son caractère solennel exclut qu’on puisse lire le Hallel en ce jour, bien qu’il s’agisse d’une néoménie[21]. Cependant, il est recommandé de ne pas s’affliger et de faire bonne chère dans de beaux habits afin de marquer sa confiance dans la miséricorde du Juge[22]. Lors des repas de fête, Abaye prescrit de manger (ou regarder) des plats et mets jugés propices ou propitiatoires[23] ; cette recommandation donnera lieu à l’un des aspects les plus typiques de la fête, à savoir la consommation de grenades, épinards, pommes trempées dans le miel, têtes de mouton ou de poisson et autres nourritures variant selon les communautés[24].
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à placer dans le second jour de la fête : un usage se développe dans les communautés rhénanes d’aller « jeter » ses fautes dans un point d'eau en récitant le passage Michée 7:18-20, sur lequel la coutume est fondée[25].
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[26]. En outre, on célèbre lors du 1er tishri l’intronisation de Dieu, le jugement de l’humanité (ou du monde) et la ligature d’Isaac[27].
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Plusieurs auteurs modernes voient une série d’innovations menées sous l’influence de divers festivals sémites[28],[29],[30], ont, selon les rabbins, leurs sources dans la Bible : tishri aurait marqué la nouvelle année agricole dès le Pentateuque (cf. Exode 23:16 & 34:22) et les différents caractères de la fête seraient déductibles des différents passages se rapportant à la « sonnerie » et au chofar (Lévitique 23:24, Psaumes 69:28, etc.)[29],[31],[32].
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L’époque à laquelle le mois de tishri est entré en compétition avec celui de nissan est difficile à déterminer avec précision. Seule l’utilisation du mois de nissan pour dater les années de règne apparaît explicitement dans les Livres prophétiques tandis que celle du mois de tishri ne peut qu’être supposée sur base de déductions textuelles[28]. D’aucuns veulent en conclure que la Bible ne connaît qu’un nouvel an et que l’introduction de tishri serait le fait de rabbins influencés par l’Akitou, nouvel an babylonien célébré à tasritu et nissanu[30]. Cependant, l’idée de plusieurs dates de nouvel an se retrouve dans des écrits juifs non-rabbiniques (dans la version grecque d’Ézéchiel 45:20[5] et dans les œuvres de Flavius Josèphe[33]), et le calendrier de Gezer, daté du Xe siècle avant l’ère commune, fait commencer l’année par les « mois de la récolte », qui équivalent vraisemblablement à tishri et heshvan[32].
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Il a été avancé que les habitants du royaume de Judée auraient décompté les années à partir de tishri tandis que ceux du royaume d’Israël l’auraient fait à partir de nissan ou encore que le choix du mois de tishri comme début de l’an aurait répondu à un souci d’universalisme. Moïse Nahmanide, un commentateur traditionnel, suggère quant à lui que la relation entre tishri et nissan serait du même ordre que celle entre le chabbat, septième jour de la semaine, et le premier jour de celle-ci[34].
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Quoi qu’il en soit, le moment auquel tishri prend le pas sur nissan est connu : environ un siècle avant la compilation de la Mishna, Rabbi Eliezer et Rabbi Yehoshoua, principales autorités spirituelles de leur temps, débattent pour savoir lequel du 1er tishri ou du 1er nissan marque l’anniversaire de la création de l’homme ; l’opinion de Rabbi Eliezer acquiert force de loi à la génération suivante[35].
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Des versets du Lévitique, les rabbins ont déduit que la sonnerie du chofar, une sorte de clairon traditionnellement fabriqué dans la corne d’un bélier, doit être le rite principal de la fête et il en est ainsi à l’époque du second Temple[36].
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Aucune raison n’a été explicitement fournie pour ce commandement mais Rabbi Yehoshoua et Rabbi Eliezer tirent tous deux de Psaumes 81:4-6 qu’en ce jour, Dieu s’est souvenu de Joseph dans sa geôle[35]. D’autres s’appuient sur les mêmes versets pour faire valoir que ce jour est un jour de jugement[37]. Rabbi Abbahou le rattache quant à lui à la ligature d’Isaac car au terme de cet épisode, Abraham immole un bélier dont les cornes se sont prises dans un buisson[38]. Rabbah (en) enseigne quant à lui que la sonnerie du chofar sert à proclamer la royauté divine par les hommes tandis qu’ils se rappellent au bon souvenir de Dieu[39].
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On s’appuie généralement sur les explications avancées au Moyen Âge par Saadia Gaon et Moïse Maïmonide, selon lesquels la sonnerie du chofar secoue le fidèle de sa torpeur spirituelle et l’invite au repentir[40].
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La qualité de la sonnerie fait progressivement débat chez les rabbins après la destruction du Temple car les souvenirs s’estompent : tous s’accordent sur le caractère de la teki'a, une longue sonnerie s’achevant abruptement mais la terouʿa doit selon certains évoquer une exclamation et consister en trois sonneries brèves (shevarim) tandis qu’elle imite, selon d’autres, un gémissement avec une série de neuf sons saccadés. Afin de donner lieu à toutes les interprétations, les trois sonneries initiales deviennent cent, permettant ainsi diverses combinaisons des trois rythmes.
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Chaque série de sonneries est encadrée par trois séries de versets bibliques, les malkhouyot, zikhronot et chofrot, connues collectivement sous le nom de Teqiata. Elles sont respectivement centrées sur la royauté divine, la remémoration de l'alliance et les sonneries du chofar de la Rédemption[41]. Ces trois thèmes, en particulier celui de la royauté, se retrouvent dans les prières du jour[42], plus suppliantes qu’à l’ordinaire car les deux jours de Roch Hachana font partie des « dix jours où Dieu se laisse plus facilement trouver »[19].
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La Teqiata est enrichie au cours du temps, notamment par l’école d’Abba Arika[22], puis par des poètes médiévaux[43]. L’Ounetanè Toqef attribué à Amnon de Mayence devient particulièrement populaire parmi les Juifs de France du Nord et d’Allemagne[44] tandis que les communautés séfarades adoptent l’Ahot ketana d’Abraham Hazzan Gerondi[45], l’Et sha’arei ratzon lehipatèa’h de Juda ben Samuel ibn Abbas[46] et d’autres poèmes.
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Il est de coutume, à l’époque de la rédaction de la Mishna, d’observer Roch Hachana pendant deux jours[47].
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Selon le Talmud de Babylone, Yohanan ben Zakkaï aurait promulgué cet usage environ un siècle plus tôt, après que les Lévites se furent trompés dans leur chant du jour et non en raison du doute sur la date qui avait justifié l’instauration du second jour de fête des exilés. Par conséquent, le second jour de Roch Hachana concerne tant les communautés de la terre d’Israël que celle de la diaspora. De plus, son statut est identique à celui du premier (exception faite des soins à pourvoir aux morts). Les rabbins insistent d’ailleurs, à plusieurs reprises, qu’il convient de considérer ces deux jours comme un seul yoma arikhta (« long jour »)[47].
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Il semble toutefois que cette opinion n’ait pas été acceptée par les habitants de la terre d’Israël et qu’ils n’observaient le second jour qu’en raison du doute sur la date, abandonnant la pratique vers le IVe siècle malgré les divers responsa émis à leur encontre par les gueonim babyloniens. La pratique ne serait devenue universelle qu’au XIIe siècle, après que des rabbins ayant quitté le Sud de la France s’installent en terre d’Israël et imposent leur pratique aux Juifs locaux[48].
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L’adoption d’un calendrier fondé sur les calculs (et non plus les observations astronomiques) permet aux Sages babyloniens de développer un système permettant d’éviter les conflits entre Yom Kippour, Hoshanna Rabba et le chabbat[49].
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Diverses difficultés entraînent l’établissement d’un système de décalage de Roch Hachana dans le calendrier, fondé sur quatre règles. Leur maintien est vital au bon fonctionnement des communautés juives et la tentative menée au Xe siècle par Aaron ben Meïr pour changer l’une d’elles entraîne une controverse acerbe entre lui-même et les centres académiques babyloniens. Elles ont depuis été dûment codifiées par Moïse Maïmonide, Jacob ben Asher et Joseph Caro[50].
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Roch Hachana est précédée par une période pénitentielle initiée dès le mois d’eloul. Les séfarades y lisent des selihot, poèmes implorant le pardon divin (les ashkénazes ne le font que la semaine précédant Roch Hachana) tandis que les ashkénazes sonnent du chofar après l’office du matin et commencent la lecture du psaume 27 (qu’ils lisent jusqu’à Hochana Rabba, le dernier jour de Souccot)[51].
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Il est également de coutume de se rendre sur les sépultures des Justes et d’y prier Dieu de prendre en compte le mérite de ces morts lors du jugement des vivants[52].
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La journée précédant Roch Hachana est tout entière consacrée à l’étude de la Torah et au repentir, en particulier pour les fautes commises envers autrui. La coutume est de jeûner tout ou partie de la journée (le Rem"a, décisionnaire ashkénaze, estime qu’il ne faut pas compléter le jeûne tandis que le Pri Hadash, commentateur séfarade, prescrit d’attendre jusqu’à la sortie des étoiles)[53]. Il est également coutume de tenir une cérémonie de hatarat nedarim[54], les séfarades le font aussi la veille de Yom Kippour[55].
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Les deux jours de Roch Hachana sont considérés par la tradition rabbinique comme un long jour[56]. Le premier jour de Roch Hachana ne peut tomber un dimanche, un mercredi ou un vendredi ; il a lieu entre le 5 septembre (le 6 septembre après l’an 2089 du calendrier grégorien, du fait des différences entre celui-ci et le calendrier hébraïque) et le 5 octobre[57].
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La liturgie de Roch Hachana est marquée par de nombreuses particularités et modifie également l’ordonnancement des psaumes lorsque la fête a lieu à\le chabbat (diverses coutumes existent à ce sujet)[58]. En outre, bien qu’elle célèbre une néoménie, on n’y lit pas le Hallel, eu égard à la solennité de la fête[59].
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Les ashkénazes ont pour habitude, afin d’exprimer au mieux de leurs moyens la majesté divine, de changer la phrase lèèla min kol birkhata … (« au-delà de toute bénédiction, etc. ») en lèèla lèèla mikol birkhata … (« au-delà, au-delà de toute bénédiction, etc. ») dans l’ensemble des Kaddishim[60]. En signe d’humilité, beaucoup récitent la ’amida courbés ou en pleurant, la voix éteinte[61]. Cependant, on ne se bat pas la coulpe, comme c’est le cas les jours suivants et à Yom Kippour, même lors de l’Avinou Malkenou où l’on reconnaît ses péchés[62].
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C’est également dans le but de mettre en exergue la majesté divine que divers passages de la ’amida sont remplacés de Roch Hachana à Yom Kippour. Quiconque, y compris l’officiant, dirait, en concluant la troisième bénédiction, HaÈl hakadosh (« le Dieu saint ») au lieu de Hamelekh hakadosh (« le Roi saint ») doit reprendre la ’amida depuis le début (chez les séfarades, l’officiant ne reprend que la troisième bénédiction). La ’amida comprend par ailleurs de nombreux ajouts implorant Dieu de « nous inscrire dans le livre de vie » ; ces passages ne sont pas critiques et on ne se reprend pas en cas d’oubli ou d’erreur[63].
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C’est enfin pour cette raison que l’assemblée se prosterne totalement, lors de la répétition du moussaf lorsqu’on lit « et nous ne nous inclinons et prosternons que devant Dieu »[64].
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Il est d’usage, avant de sortir les rouleaux de Torah de l’arche, de lire les treize attributs de Dieu ou d’autres versets et prières[65].
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On lit lors du premier jour de Roch Hachana Genèse 21 (la naissance miraculeuse d’Isaac, fils d’une femme infertile ; Hagar et Ishmaël sauvés par l’ange de Dieu) dans la Torah et I Samuel 1:1–2:10 (la naissance miraculeuse de Samuel, fils d’une femme infertile) comme haftara. Le maftir (en) est lu dans Nombres 29:1-6 (ordonnance des offrandes particulières à Yom Terouʿa) lors des deux jours[66]. Les lectures du second jour sont Genèse 22 (Isaac sauvé par l’ange de Dieu) et Jérémie 31:2–20 (promesse divine de rédemption divine ; Rachel pleure ses enfants)[67].
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Une autre particularité liturgique de Roch Hachana est l’intercalation de sonneries du chofar, après la lecture de la Torah et lors de l’office de moussaf. Ces sonneries sont encadrées par la teqiata, également insérée dans la ’amida de l’office du matin.
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L’ordre des sonneries établi par les rabbins est teki’a shevarim-terouʿa teki’a (3 fois) – teki’a shevarim teki’a (3 fois) – teki’a terouʿa teki’a (3 fois) suivi par une teki’a gdola.
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La teki’a (hébreu תקיעה, « sonnerie ») est une sonnerie longue et ininterrompue, les shevarim (hébreu שברים, « brisés ») sont une série de trois sons entrecoupés et la terouʿa (hébreu תרועה, « clameur ») une série de neuf sonneries courtes et rapides. Le silence doit régner dès que le sonneur récite les bénédictions précédant les sonneries, lors des premières sonneries, jusqu’à la fin de l’office de moussaf. Guidé par un dicteur (dans les communautés ashkénazes), il ne peut reprendre son souffle entre les sonneries[Lesquels ?][68].
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Après l’office de l’après-midi, les Juifs se rendent lors du premier jour de Roch Hachana, sauf lorsque celui-ci a lieu le chabbat (les séfarades le font tout de même si le lieu est pourvu d’un erouv), vers un point d’eau courante idéalement hors de la ville et contenant des poissons. Ils y récitent divers versets (dont Michée 7:18-20), psaumes et prières avant de secouer les bords de leurs vêtements, préfigurant la remise en question de leurs actes qu’ils effectueront les jours suivants[69].
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Il est de coutume, depuis le Moyen Âge, d’inclure dans sa correspondance les vœux que le destinataire soit « inscrit et scellé pour une bonne année ». Ces souhaits sont réitérés en sortant des synagogues lors des deux soirs de la fête (on ne le fait pas en journée car le jugement est en cours).
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Les Juifs devant manifester leur confiance en la mansuétude divine par la joie, les repas de fête sont dignes de l’occasion. La table comporte des aliments symbolisant, parfois par des jeux de mots, l’année que l’on espère heureuse et les aliments aigres ou âpres sont évités. Cette coutume, déjà mentionnée dans le Talmud, a connu diverses variantes et été fortement développée par les kabbalistes de Safed en un séder de Roch Hachana[24]. Dans le monde anglophone contemporain, associer laitue, demi grain de raisin et céleri (Lettuce, half a raisin, celery ce qui peut se lire comme Let us have a raise in salary) exprime l'espérance d'une augmentation de salaire[70].
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Cependant, afin de ne pas oublier la solennité de la fête, il est de coutume d’éviter les conversations frivoles lors de ces repas et de ne parler que de Torah ; certains étudient aussi les mishnayot du traité Roch Hachana. Les rapports conjugaux sont interdits. Certains ont également coutume de ne pas dormir ou au moins de se réveiller avant l’aube[71].
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Pour les adeptes du karaïsme, un courant du judaïsme qui ne suit que la Bible hébraïque et en rejette l’interprétation rabbinique, la fête du premier jour du septième mois n’a d'autre nom que Yom Terouʿa, il n’est de nouvel an que le premier jour du mois de l’aviv et d’observance pour Yom Terouʿa que la terouʿa, interprétée non comme la sonnerie du chofar mais comme une clameur humaine. Yom Terouʿa serait donc uniquement un jour de prière publique, où l’assemblée aurait clamé à l’unisson le nom de Dieu[72].
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Par ailleurs, certains Karaïtes déterminant la lunaison par observation directe de la conjonction lunaire et non par calcul, ils célèbrent Yom Terouʿa à une autre date que Roch Hachana[73],[74].
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Les Samaritains, adeptes d'un mosaïsme non-juif qui ne reconnaît que les six premiers Livres de la Bible comme canoniques, partagent avec les Karaïtes le rejet des ordonnances rabbiniques mais leurs pratiques présentent certaines ressemblances avec le judaïsme traditionnel.
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Le premier jour du septième mois est célébré par un jour de prières et de repas festifs. Bien que les versets commandent de faire sonner du chofar, les Samaritains ne peuvent réaliser cette prescription en l’absence de Tabernacle.
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Ce jour n’est pas considéré comme le début de la nouvelle année mais il marque l’entrée des Israélites dans le pays de Canaan.À l'instar des Juifs, les Samaritains considèrent ce jour, appelé sabbat assarat youmi asseliyyot (hébreu samaritain : « jour chômé des dix jours de pardon »), comme le premier de dix jours de prières et d’introspection avant Yom Kippour[75].
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Les Beta Israël d’Éthiopie sont les dépositaires d’un judaïsme pré-rabbinique principalement fondé sur la Bible, en voie de disparition depuis leur émigration massive en Israël et leur adoption du judaïsme orthodoxe.
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Le premier jour du septième mois était traditionnellement appelé berhan saraqa (ge'ez : « la lumière montante ») ou tazkara Abraham (« la commémoration d’Abraham »), puis, sous l'influence de Joseph Halévy et d’autres visiteurs juifs, re’essa awda amat (équivalent ge'ez de Roch Hachana). Leur liturgie du jour est chantée par des kessim qui se divisent en deux chœurs[76]. Bien que leur tradition commande de sonner du chofar, les Beta Israël disent avoir oublié comment produire le son et fabriquer le chofar, de sorte que la coutume n'est pas observée[77].
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Roch Hachana acquiert une importance supplémentaire dans le mouvement hassidique de Bratslav car Rabbi Nahman, son dirigeant spirituel, l’institue comme réunion pour l’ensemble du mouvement[78]. Cette réunion (kibboutz) de Roch Hachana se transforme, après la mort du rebbe en véritable pèlerinage sur son lieu de sépulture à Ouman qui s’étend progressivement à d’autres publics et réunit de nos jours près de 20 000 pèlerins[79].
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C’est à la même époque que la coutume déjà ancienne des bons vœux de Roch Hachana se développe sous l’impulsion de la carte postale, inventée à Vienne en 1869. Les cartes de vœux de Roch Hachana se développent sur tous les thèmes : certaines montrent des scènes de la vie traditionnelle juive, d’autres font l’apologie de l’Amérique, où la fête est l’occasion d’une forte période d’affluence dans les synagogues jusqu’à nos jours[80],[81], d’autres encore celle du kibboutz[82].
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Dans ce dernier mouvement, idéologiquement orienté à gauche, le nouvel an juif est inclus sur le tard dans le calendrier des fêtes. Il est célébré sur le modèle de Pessa'h, avec un repas de fête collectif copieux, des chants, des textes, etc. où seuls la pomme et le miel rappellent quelque peu la tradition ; l’aspect solennel de la fête est fortement atténué au profit de son côté joyeux[83].Cet esprit caractérise les célébrations qui se tiennent jusqu’à ce jour en Israël aux côtés des cérémonies plus traditionnelles[84].
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Quant aux cartes de vœux, elles ont connu un déclin prononcé avec le développement de l’informatique et des communications mais la tradition se perpétue avec les cartes virtuelles[85].
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Le mois de Mouharram semble avoir été considéré par Mahomet comme l’équivalent de tishri, l’Achoura étant originellement celui de Yom Kippour[86]. Certains musulmans fêtent le premier jour de Mouharram à titre de Ras as-Sana, premier jour de l’année islamique, bien que d’autres considèrent cela comme une bid`ah[87].
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La rose est la fleur des rosiers, arbustes du genre Rosa et de la famille des Rosaceae. La rose des jardins se caractérise avant tout par la multiplication de ses pétales imbriqués qui lui donne sa forme caractéristique.
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Appréciée pour sa beauté et sa senteur, elle est célébrée depuis l’Antiquité par de nombreux poètes et écrivains ainsi que des peintres pour ses couleurs et pour son parfum. Ses couleurs vont du blanc pur au pourpre foncé en passant par le jaune et toutes les nuances intermédiaires. Elle est présente dans presque tous les jardins et dans de nombreux bouquets. Elle est devenue la « reine des fleurs » dans le monde occidental - la pivoine lui disputant ce titre en Chine.
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La rose est l’une des plantes les plus cultivées au monde et elle occupe la première place dans le marché des fleurs. Mais on oublie souvent que les rosiers sont aussi des plantes sauvages (le plus connu en Europe est l’églantier) aux fleurs simples à cinq pétales, qui sont devenus à la mode, pour leur aspect plus naturel, depuis quelques décennies sous le nom de « roses botaniques ».
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Les rosiers cultivés sont le résultat de plusieurs millénaires de transformations d’abord empiriques, puis dès la fin du XVIIIe siècle, méthodiques, en particulier par l’hybridation. Les variétés sont innombrables, on estime à plus de 3 000 le nombre de cultivars disponibles actuellement dans le monde[1]. L’existence des roses remonte bien avant l’antiquité, preuve en est les fossiles retrouvés dans l’ouest américain et datés de plus de 40 millions d’années.
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Les poètes Hésiode, Archiloque de Paros au VIe siècle av. J.-C., Anacréon de Téos la chantaient déjà[2]. Puis Théophraste, au IVe siècle av. J.-C., parle le premier de la culture de la rose dans son ouvrage Des odeurs[3] et Histoire des plantes, où, au Livre I, il parle du rosier comme d'un sous-arbrisseau[4]. Au Livre II, il écrit qu'elles se reproduisent par fragments de tige[5] ; au Livre IV, comparant ses boutons à ceux des grenades[6] ; au Livre VI de Histoire des plantes, où il le définit comme sous-arbrisseau et « plante buissonnante »[7] et lie le parfum des roses à leur terroir[8] et au Livre IX[9], pour mettre la couleur du laurier-rose en comparaison avec celle de la rose. Il comprend toutes les roses (ῥοδονίαι) sous la dénomination de « sauvage »[10].
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Le mot rose, attesté en français au début du XIIe siècle[11], remonte au latin rosa, rosae, substantif féminin qui désignait aussi bien la fleur que le rosier lui-même[12].
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Par contre, l'étymologie du mot latin rosa est controversée : Friedrich Max Müller s'est opposé à une supposée origine sémitique du terme rosa[13], ou encore l'omission par Émile Littré de l'arabe ward(a) « fleur(s) », wardi « rose » au profit du sanskrit vrad, alors que ce dernier mot signifie « adoucir ».
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Toujours est-il que les uns rattachent le mot latin au grec ancien rhódon[14],[10], éolique wrodion, lui-même, dit-on, emprunt à un vieux perse ºwurdi[15], comparable à l’avestique varǝδa, sogdien ward, parthe wâr, tous au sens de « rose ». Et toujours selon cette même thèse, du vieux perse est aussi issue la racine sémitique, que l'on retrouve dans l’araméen wurrdā ou l’assyrien wurtinnu par exemple[16]. Ainsi le mot perse, d’où le persan gol, procèderait-il d’une racine indo-européenne ºwr̥dʰo continuée en latin par rubus « ronce ».
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Néanmoins, il faut souligner que dès 1822 Antoine Laurent Apollinaire Fée a remarqué que le ροζ (« rose ») grec pourrait bien dériver de l'arabe ورد ward[17]. En 1874, l'orientaliste William Wrighten a souligné textuellement que « werd n'est ni persan ni indo-européen mais arabe»[18]. Le linguiste français Michel Masson, en 1989, a non seulement démontré que la prétendue racine iranienne *wrd est sémitique, mais que le supposé dérivé grec de celle-ci « est plus probablement un emprunt à une langue sémitique »[19],[20]. Et plus récemment encore[Quand ?], Jean- Claude Rolland a encore démontré à travers une «dissection » morpho-philologique du mot [20] que l'arabe ward ne doit rien au persan ni à l'indo-européen, mais est bien d'origine sémitique[réf. nécessaire].
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Il est tentant de rapprocher rose de rosée mais cette similitude apparente, source d’inspiration inépuisable des poètes, est fortuite. Rosée procède, par l’intermédiaire d’un latin populaire ºrosata, du latin rōs, rōris (substantif masculin), issu d’une racine ºh₁rōs sans ºw initial.
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La rose est l’une des très rares fleurs ayant un nom dédié, différent des noms donnés à la plante elle-même : la rose est la fleur du rosier.
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Le succès de cette fleur lui vaut également de participer à l'appellation d'autres espèces sans lien avec la famille des Rosacées comme la rose de Noël (Helleborus niger) ou la rose de carême (Helleborus orientalis), Ranunculaceae), la rose de Chine (Hibiscus, Malvaceae), la rose de porcelaine (Etlingera elatior, Zingiberaceae), etc.
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La description botanique, la génétique, l’origine, la distribution et la classification des espèces botaniques sont traités dans l’article rosier
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Les espèces botaniques de rosiers, qui appartiennent au genre Rosa, sont au nombre de 100 à 200 selon les auteurs et se répartissent en quatre sous-genres : Plathyrhodon, Hesperhodos, Hulthemia (parfois considéré comme un genre distinct) et Eurosa.
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Le sous-genre Eurosa est subdivisé en onze sections : Pimpinellifoliae (rosiers pimprenelle), Gallicanae (rosiers galliques), Caninae, Carolinae, Gymnocarpae, Cinnamomeae (rosiers cannelle), Chinenses, Banksianae, Laevigatae, Bracteatae et Synstylae.
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Les travaux de génétique montrent que cette classification ne reflète pas l'évolution des espèces de roses. Cette classification n'est donc utile que pour la détermination d'un rosier trouvé dans la nature.
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Seules une douzaine d’espèces et leurs taxons dérivés (variétés, formes), ont été utilisées pour créer la plupart des rosiers cultivés, généralement à fleurs dites « doubles » ou « pleines », aux très nombreux pétales. De plus en plus de formes « naturelles » sont cultivées dans les jardins, ce sont les « roses botaniques », dont la forme simple, semblable à l’églantine, et la rusticité s’accordent bien avec la tendance d'un jardin plus « sauvage ». Les rosiéristes modernes cherchent à exploiter la diversité du genre Rosa pour introduire dans leurs obtentions des gènes particuliers, par exemple de résistance au froid ou à certaines maladies.
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Les spécialistes distinguent généralement les « roses anciennes » des « roses modernes ».
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De nombreux cultivars de roses, anciennes ou modernes, portent des noms de célébrité
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Les roses anciennes sont généralement les variétés datant d’avant 1867, dont beaucoup ont été perdues. Parmi celles qui sont encore cultivées figurent :
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En 1867, la création de 'La France', la première hybride de thé (dérivée des roses importées de Chine avec les cargaisons de thé) marque le début des « roses modernes » que sont les rosiers « à grandes fleurs », les « floribunda » et les « rosiers anglais ».
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Les roses sont cultivées en Chine et en Perse depuis cinq mille ans et en Grèce depuis l’âge du bronze. Littérature et poésie antiques se réfèrent souvent à la rose, sans qu'il soit aisé d'en définir l'espèce ou la variété avec certitude.
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Hérodote rapporte que le roi Midas au VIe siècle av. J.-C., lorsqu'il a été chassé de Lydie par les armées perses, a emporté ses roses dans son exil en Macédoine[24]. Et le naturaliste grec, Théophraste, décrit une rose à nombreux pétales, une forme de Rosa canina, cultivée dans les jardins. Il décrit des roses rouges, roses et blanches, et note l’intensité du parfum de la rose de Cyrène.
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Pline l'Ancien dans son Histoire naturelle décrit vingt sortes de rosiers nommées par le nom de leur lieu de provenance. Leurs descriptions permettent des suggestions d’identification[25] :
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Ainsi du VIe siècle av. J.-C. au IIe siècle, durant toute cette période de domination grecque puis latine, les roses circulent de Perse en Angleterre, de Grèce en Égypte.
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Au Moyen Âge comme pour la période antique, la rose est extrêmement présente dans la société laïque et religieuse, mais les données permettent rarement une identification précise : au VIe siècle, les couvents cultivent des roses, le roi Childebert Ier possède une roseraie (des roses de Paradis d’après l’évêque Fortunat) dans son domaine vers Saint-Germain-des-Prés[27]. Et au VIIIe siècle, le Capitulaire De Villis de Charlemagne cite les roses parmi les plantes à cultiver.
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Au XIIe siècle à la veille des croisades, Albert le Grand note comme rosiers cultivés Rosa rubiginosa, Rosa canina, Rosa arvensis et Rosa × alba.
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Pendant cette première phase de domestication et d'utilisation des rosiers indigènes, les rosiers sont multipliés par drageons et boutures. Les introductions de nouveaux taxons étaient limitées aux grands axes commerciaux, de proche en proche : de la Chine orientale à la Chine centrale, de l'Orient au Proche-Orient et du Proche-Orient à l'Europe. Les mutations ont certainement joué un rôle important, par exemple le caractère moussu de R. centifolia ou l'intensité des coloris de R. gallica, la transformation d'étamines en pétales (duplicature).
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'Maiden’s Blush' (Rosa ×alba)
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Rosier mousseux 'Félicité Bohain'
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'Mademoiselle de Sombreuil'
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'Archiduc Joseph', G. Nabonnand, 1892
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Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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Thibaud IV, comte de Champagne et roi de Navarre revient en 1240 d’une croisade qui ne lui a pas permis d’atteindre les Lieux Saints mais il rapporte Rosa gallica officinalis qu’il fait cultiver à Provins, d’où son nom de « rose de Provins »[28].
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Puis ce sont les rosiers de Damas qui sont rapportés des croisades. D'après les botanistes, ils seraient de deux sortes, les précoces à floraison unique, hybrides de Rosa gallica × Rosa phoenicia et les remontants à floraison de printemps et d'automne, hybrides de Rosa gallica × Rosa moschata. Selon des études génétiques récentes, ces deux types de rosiers auraient la même généalogie : un premier croisement entre Rosa moschata femelle et Rosa gallica mâle aurait donné un hybride qui se serait croisé en tant que femelle avec Rosa fedtschenkoana mâle. Les deux sortes de rosiers seraient simplement des lignées différentes issues de ces croisements[29].
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À la fin du XVIe siècle, d’une part Rosa foetida est importée de Perse en Europe, et d’autre part les rosiers d’Europe arrivent en Amérique du Nord où existent Rosa virginiana, Rosa carolina et Rosa setigera. Jusque-là, les mutations et les hybridations sont spontanées. Ainsi, au XVIIe siècle, une mutation de Rosa gallica fait apparaître les « roses à cent feuilles », Rosa ×centifolia, dont une autre mutation au XVIIIe siècle donne les « rosiers mousseux » (Rosa moschata). A noter que cette origine de Rosa ×centifolia est en contradiction avec les interprétations des écrits antiques qui laissent supposer quelle existait déjà.
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Dans l’Histoire générale des plantes de John Gerard, publiée en 1633, ne sont mentionnées que dix-huit sortes de roses, rouges, roses et blanches (Rosa × alba) et jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, il n’existait en Europe et dans le pourtour méditerranéen qu’une trentaine d’espèces.
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La section 7 du sous-genre Eurosa, c'est-à-dire les chinoises, Chinenses comprend trois espèces dont l'introduction, en Angleterre, de quatre plants de Rosa chinensis, 'Slater’s Crimson China' (= 'Miss Lowe’s') en 1772, 'Parsons’ Pink China' (= 'Old Blush China') en 1773, 'Hume’s Blush Tea-scented China' en 1809 et 'Parks’ Yellow Tea-scented China' (R. indica sulphurea) en 1835, modifie totalement l’histoire du rosier cultivé européen par le caractère remontant de la floraison. Après 1781, arrive encore la forme rouge 'Bengal Rose'. Ce ne sont pas des espèces sauvages, mais des variétés cultivées dans les jardins de Chine, sélections de Rosa chinensis ou hybrides de Rosa chinensis × Rosa gigantea auxquelles s’ajoute un Rosa chinensis jaune, 'Park’s Yellow Tea-scented China' en 1824. Leur croisement avec les rosiers d’Europe va faire apparaître des centaines de roses nouvelles.
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C’est la duchesse de Portland qui obtient le premier croisement avec un rosier de Chine rouge : les « rosiers Portland » sont nés. Dans le même temps, en Louisiane, le croisement d’un rosier musqué et d’un rosier de Chine donné par Louis Claude Noisette est à l’origine des « rosiers Noisette » ('Blush Noisette', 'Madame Alfred Carrière'). Et à La Réunion (île Bourbon) le croisement du Rosa chinensis 'Old blush' et d’une rose de Damas tardive, 'Quatre Saisons', signe l’arrivée des « rosiers Bourbon » ('Zéphirine Drouhin', 'Souvenir de la Malmaison').
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Entre 1803 et 1814, Joséphine de Beauharnais envoie des botanistes à travers le monde pour enrichir la collection de sa roseraie de la Malmaison qui rassemble plus de 242 cultivars dont 167 roses galliques. Malgré le blocus, le pépiniériste John Kennedy traversait la Manche pour la fournir en roses. Sa roseraie comprenait des gallica, des moschata et des damascena mais aussi des chinensis et de nouvelles espèces. Les collections de la Malmaison ont été un trésor pour les pépiniéristes français. Leur catalogue de 1791 comportait 25 espèces, celui de 1829 en comptait 2562 dont beaucoup sans grand intérêt ont rapidement disparu.
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'Madame Meilland' (Peace, Gloria Dei ou Gioia)
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'Laura Ford'
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Au XIXe siècle, le croisement des rosiers de Chine, de Bourbon, Portland et Noisette permet la création des rosiers « modernes ». C'est en 1858 qu'a lieu, grâce à un passionné des roses, le pasteur Hole, la première exposition nationale des roses d’Angleterre. En 1867, Jean-Baptiste Guillot crée 'La France', le premier buisson à grandes fleurs ou « hybride de thé ». C'est l'époque ou les hybrides perpétuels remontants connaissent en France un grand succès, avec notamment les créations du rosiériste lyonnais Jean Liabaud[30].
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Dans le même temps, de Rosa multiflora, rosier liane rapporté du Japon au XVIIIe siècle, sont créés par hybridation les nombreux rosiers buissons à fleurs groupées, les « floribundas ».
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La Société française des roses est fondée à Lyon (considérée comme la capitale des roses), en 1886[31]. Elle édite encore sa revue, Les Amis des roses.
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Le XXe siècle voit la gloire des rosiers buissons à grandes fleurs avec les créations de Georges Delbard, de Meilland (Peace ou 'Madame Meilland'), de Griffith Buck. Puis David Austin, en croisant les galliques (notamment 'Belle Isis') et les Damas à des roses modernes crée les « rosiers anglais » qui allient les formes des roses anciennes (très doubles, en forme de coupe ou de rosette) à la « floribondité » des roses modernes. La première qu'il obtient est 'Constance Spry' en 1961. Les roses anglaises sont le plus souvent parfumées, fleurissent longtemps dans une large gamme de couleurs et font de bonnes fleurs à couper.
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Les nouvelles pistes de sélection du XXIe siècle s'attachent aux processus de floraison : initiation florale, date de floraison, remontée de la floraison, couleur, parfum. Elles se concentrent sur des approches génétiques et moléculaires (étude des populations issues des croisements). Deux gènes commandent la remontée de la floraison et le nombre des pétales de la fleur simple. De nombreux gènes commandent la composition du parfum rendant ce caractère très complexe à sélectionner.
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C'est surtout par sa valeur symbolique que la rose a laissé son parfum dans l'histoire. Quelques exemples :
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La rose est l’un des « meubles » utilisés en héraldique et sans doute la fleur la plus représentée en ce domaine après la fleur de lys.
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Le dessin stylisé est inspiré de l’églantine à cinq pétales régulièrement étalés arrondis, entre lesquels apparaissent les pointes des sépales, avec au centre un bouton, souvent de couleur différente, la tige est absente. Dans certains cas on représente une rose tigée et feuillée, plus réaliste, elle est dite « au naturel ». La rose héraldique apparaît notamment sur le blason de nombreuses communes de France.
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Dans le langage des fleurs, la rose rouge est également la fleur des amoureux, elle symbolise l’amour et les noces de rose symbolisent les 17 ans de mariage dans le folklore français[42].
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Quant à la rose bleue, traditionnellement, elle évoque le mystère ou l'atteinte de l'impossible. On croit qu'elle est capable d'apporter la jeunesse à celui qui la détient ou de réaliser ses vœux.
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En plus de sa couleur, la quantité exprime une symbolique. Pour un nombre de roses inférieur à 10, il est de coutume d’offrir des roses par nombre impair surtout à des fins esthétiques. Au-delà et suivant le nombre, le bouquet de roses peut porter un message particulier :
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Pour un bouquet de fiançailles, il est d’usage et raffiné de sélectionner des roses ayant les têtes légèrement courbées.
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La rose est la fleur nationale de plusieurs pays : Angleterre (rose Tudor), Bulgarie, États-Unis, Finlande (rose blanche), Irak, Maldives, Roumanie.
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La rose a aussi été choisie comme emblème officiel par plusieurs États des États-Unis : Géorgie (Rosa laevigata), Iowa (Rosa arkansana), New York, Dakota du Nord (Rosa blanda ou arkansana), Oklahoma.
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A Venise, le 25 mars, jour de la saint Marc, la tradition veut qu'un boccolo (bouton) de rose soit offert aux dames[43].
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Et pour compléter, quelques expressions :
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Au Moyen Âge
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Le Roman de la Rose est l'une des œuvres les plus célèbres du Moyen Âge[47]. Écrit par Guillaume de Lorris (vers 1230), continué par Jean de Meung (entre 1275 et 1280), ce long poème allégorique dans lequel la rose, objet de la quête, est le symbole de la perfection, décrit la tentative d’un amoureux (le poète) pour s’emparer de la femme aimée, représentée par une rose.
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À la même époque, Dante écrit la Divine Comédie qui se conclut par une vision de rose blanche mystique.
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Au XVIe siècle, chez les poètes et spécialement chez Pierre de Ronsard, la poésie utilise la symbolique de la rose pour évoquer la fragilité de la vie humaine :
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« Mignonne, allons voir si la rose…»
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« vivez si m’en croyez, n’attendez à demain
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cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie. »
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« J’aime la bouche imitante la rose. »[48]
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À l'époque classique
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et chez Corneille, la rose montre le passage rapide du temps :
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« Le temps aux plus belles choses
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se plaît à faire un affront
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il saura faner vos roses
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comme il a ridé mon front »
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Deux vers de François de Malherbe dans les stances, Consolation à Monsieur du Périer sur la mort de sa fille, associent la rose à la beauté éphémère :
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« Et rose elle a vécu ce que vivent les roses,
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l’espace d’un matin. »
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Dans La Belle au bois dormant, conte de Charles Perrault repris plus tard par Jacob et Wilhelm Grimm, la princesse endormie, qui se nomme Dornröschen (Rose-épine) dans le conte allemand, est protégée par un mur d’églantiers.
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Dans The Parlement of Roses to Julia de Robert Herrick : « Réunis en parlement tous ces seigneurs proclamèrent la rose reine des fleurs ».
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À l'époque moderne
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La Petite Rose (Heidenröslein) est un poème de Goethe mis en musique par Schubert.
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Le thème de la fragilité est repris par Victor Hugo dans La Rose de l’Infante : la petite infante, fille de Philippe II, voit les pétales de sa rose s’envoler sous l’action du vent ; au même moment l’Invincible Armada est détruite par une terrible tempête.
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Au XVIIIe siècle, l’expression « cueillir la rose » avait un sens galant désignant la perte de virginité[49].
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Plus récemment (1980), le roman d’Umberto Eco, le Nom de la rose (Il nome della rosa), est une sorte d’enquête policière médiévale se déroulant en Italie, mais l’histoire ne révèle pourtant pas le choix de ce titre[50]. Le roman a été adapté ensuite au cinéma (1986).
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La rose représente le prophète de l'islam Mahomet dans la littérature musulmane.
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Saadi, le gulistan, ou jardin de roses
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Poète et soufi, il commence à rédiger le gulistan, joyau de la mystique soufi médiévale et somme philosophique écrite en vers et en prose poétique, en 1278. Saadi fut révéré comme un prédicateur de l'ordre mystique de la rose[51]. Parmi toutes les allégories de ce recueil, destinées à dévoiler la nature profonde des êtres et des choses, et ainsi à amener à un éveil spirituel et percevoir la réalité de l'existence, une excellente illustration des enseignements portés par les métaphores de jardins et de roses se trouve dans ce passage :
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« Un soufi était plongé dans une profonde méditation sur l'être divin ; au sortir de sa rêverie, ses compagnons lui demandèrent quels dons miraculeux il avait rapportés du jardin de la contemplation où il s'était transporté : j'avais l'intention de cueillir pour vous des roses plein ma robe, mais quand je me suis trouvé devant le rosier, le parfum des roses m'a enivré à tel point que je n'ai pu faire un geste. »
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Les quatrains d'Omar Khayyam sur le vin, l'amitié, son jardin et les roses
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Omar Khayyam était mathématicien (il a écrit entre autres le traité sur les difficultés des définitions d'Euclide), astronome (il fut l'un des huit astronomes à travailler à la réforme du calendrier musulman de 1074) et poète. Ses quatrains aux images souvent difficiles à décrypter, mettent en jeu le vin, le jardin et les roses[52]. Sa tombe à Nishapur est entourée de rosiers dont deux boutures ont été plantées sur le tombe du poète anglais Edward Fitzgerald qui l'a traduit en anglais, publié en 1859 et ainsi fait connaître en Europe.
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« Je tombais de sommeil et la sagesse me dit :
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Jamais dans le sommeil la rose du bonheur n'a fleuri pour personne...
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La saison des roses et du vin et des compagnons ivres !
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Sois heureux un instant, cet instant c'est ta vie
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Vois, la brise a déchiré la robe de la rose,
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De la rose dont le rossignol s'était enamouré ;
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Faut-il pleurer sur elle, faut-il pleurer sur nous ?
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La mort viendra nous effeuiller et d'autres roses refleuriront. »
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La « fresque à l’oiseau bleu » découverte en 1900 dans les vestiges du palais de Cnossos en Crète, construit vers l’an 2000 avant Jésus-Christ, représente des rosiers fleuris[53]. C’est la première représentation connue de roses peintes. On ne sait s’il s’agit de roses sauvages ou cultivées, ni à quelle espèce les attribuer, d’autant plus que la fresque a été restaurée et toutes les roses repeintes avec six pétales de couleur jaune. Une seule, à cinq pétales rose doré, au centre orange, semble être originale. Le botaniste C.C. Hurst l’avait identifiée à Rosa ×richardii, la rose sainte d’Abyssinie. Les pièces de monnaie portant une rose gravée les plus anciennes ont été trouvées à Rhodes et datent de 500 avant Jésus-Christ environ[54]. Le nom de cette île serait celui de la nymphe Rhodé, épouse d’Hélios, et dont le symbole était la rose.
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Une broderie de roses Persan Yellow du XVIIe siècle a été retrouvée à Ispahan. Et les roses n’ont jamais cessé d’être un motif décoratif des tapisseries, broderies et tissages au Moyen-Orient comme en Europe.
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L’art du vitrail avec les rosaces, ouverture circulaire ornée de vitraux dans les églises, roses sublimées par la foi et l’habileté des maîtres verriers.
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En peinture, la rose est présente dans de nombreux tableaux liés à l’amour et en particulier à l’« amour universel » que représente la Vierge Marie aussi appelé, « la rose sans épines »[55]. Ainsi la Naissance de Vénus, de Sandro Botticelli nous montre un ciel où roses et pétales flottent au vent. On retrouve la rose dans les natures mortes des peintres flamands et hollandais du XVIIe siècle, avec de somptueuses compositions florales, ainsi que chez les impressionnistes.
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Pierre-Joseph Redouté (1759-1840) compose de 1817 à 1824 son ouvrage en trois volumes Les Roses, planches en eau-forte en pointillé coloriée dont le texte est rédigé par le rosiériste Claude-Antoine Thory. Ces aquarelles sont exécutées d’après la collection de la Malmaison de l’impératrice Joséphine et publiées entre 1817 et 1824.
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Blanche Odin (1865-1957) fut une aquarelliste renommée pour ses bouquets de roses.
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C’est un motif décoratif constant des faïences qui présentent très fréquemment dès le XVIIe siècle en motif central des assiettes et des plats une rose ou un bouquet à la rose, monochrome ou polychrome. porcelaines.
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La chanson a valu à la rose plusieurs succès. Plusieurs générations de Français ont pleuré en écoutant Les Roses blanches, chanson de Pothier et Raiter, interprétée pour la première fois par Berthe Sylva en 1927. Des chansons ont franchi les siècles, spécialement À la claire fontaine et Vive la rose et le lilas. On peut citer également Roses de Picardie, composée en 1916 par Haydn Wood et interprétée notamment par Yves Montand, Rosa, chantée par Jacques Brel, dont une déclinaison latine, Rosa, rosa, rosam…, servait de refrain, sans oublier Mon amie la rose de Françoise Hardy.
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Peu de roses par contre dans les titres de films, sinon The Rose de Mark Rydell avec Bette Midler (1979), La Rose pourpre du Caire de Woody Allen, Le Nom de la rose de Jean-Jacques Annaud (1986) et Bread and Roses de Ken Loach (2000).
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Rose Red est le titre d'une série télévisée (2000) de Craig R. Baxley sur un scénario de Stephen King.
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La rose a servi de modèle au Pokémon Rosélia qui est issu de la troisième génération de Pokémon. Dans la quatrième génération, Roselia gagne une évolution Rosérade qui est une sorte de rosier et une préévolution Rozbouton qui est un bouton de rose. Les Pokémon sont des personnages de jeu vidéo, dont les représentations sont reprises sur de multiples supports. Leur origine moderne et japonaise tend à affirmer que la rose est toujours un modèle de référence de la fleur dans l’imaginaire collectif et non pas seulement occidental.
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La rose est la fleur dont la culture se développe le plus à l'échelle mondiale. Elle est produite principalement aux Pays-Bas, en Espagne, en Israël, au Kenya, en Turquie[56], au Maroc[57], en Équateur et en Colombie. En France, seuls 300 hectares sont alloués à la culture de la rose, principalement dans le Var. Mais, la capitale française de la rose reste Doué-la-Fontaine, en Maine-et-Loire.
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L’essence de rose est obtenue soit par distillation des pétales, procédé qui permet d’utiliser le résidu sous forme d’eau de rose, soit par extraction au solvant, qui évaporé donne une pâte nommée "concrète". Cette pâte lavée à l'alcool et filtrée donne une autre pâte nommée "absolue". La technique d'enfleurage des roses consistant à capter l’essence grâce à de la graisse ou de l'huile, n'est plus utilisée. Dans l'Antiquité, c'était la seule utilisée par chauffage des pétales dans de l'huile végétale (olive, sésame ou autre).
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La fragrance caractéristique de l’huile essentielle de rose émane de différents composés terpéniques : principalement le géraniol, mais aussi le nérol, le β-citronellol ainsi que leurs aldéhydes et acétates. D'autres composés formés durant le chauffage sont importants dans le parfum de l'huile : la β-damascénone, la β-damascone et les oxydes de rose. Enfin, des composés minoritaires donnent des notes importantes : les ionones pour les notes de violette, les dérivés d'acides gras pour les notes vertes et l'eugénol méthylé ou pas, pour la note de clou de girofle. L'odeur de l'eau de rose est quant à elle dominée par l'alcool phényléthylique. Les principaux monoterpènes (dont le géraniol) à l'origine du parfum de la rose sont produits non pas par la voie de biosynthèse traditionnelle qui fait intervenir des terpènes synthases, mais par une voie de synthèse originale faisant appel au gène qui code une enzyme, l'hydrolase nudix. Chez les autres plantes, êtres humains ou bactéries, cette enzyme sert à détoxifier les cellules, leur évitant d'avoir des mutations qui peuvent être cancéreuses[58].
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Les deux espèces les plus cultivées pour cet usage sont Rosa ×damascena (en Bulgarie et en Turquie) pour l'huile essentielle, ou rose de Damas, et Rosa ×centifolia (en France et au Maroc) pour la concrète et l'absolue. Cette dernière a longtemps été cultivée à Grasse sous le nom de « rose de mai ». Il faut cependant savoir qu’aujourd’hui on dispose de nombreuses molécules synthétiques qui permettent de se passer d’essences naturelles. Il est aussi possible d'utiliser le géranium à odeur de rose (Pelargonium Rosat) contenant les mêmes terpènes que la rose mais beaucoup moins cher.
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Sirop rosat, sucre rosat, miel rosat étaient très utilisés au Moyen Âge pour soigner les maux de tête et les lourdeurs d’estomac. Et l’eau de rose s’utilisait en onguent et en collyre[59].
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Jusqu’au XVIIIe siècle on a beaucoup utilisé les collyres à l’eau de rose. Et aussi le sirop à la rose, les compresses de pétales de roses, les décoctions de roses rouges, le vinaigre de roses en cas de migraines, le miel de rose pour les maux de gorge et les aphtes[60].
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Depuis l’Antiquité, la parfumerie a toujours fait un grand usage de la rose, soit en soliflore (la rose constitue l’essentiel du parfum), soit comme note de cœur associée à d’autres essences dans les parfums dits floraux, et plus généralement dans près de la moitié des parfums féminins.
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L’eau de rose est connue pour son pouvoir adoucissant, en particulier pour les soins du visage et de nombreux produits de beauté utilisent de la rose, à la fois pour son parfum et son effet adoucissant : crèmes démaquillantes, masques, crèmes, lotions, huile essentielle dans les huiles de massage, eau de rose pour les bains, comme lotion ou pour parfumer l’eau des ablutions.
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Bien que les fleurs en général, et la rose en particulier, se prêtent mal à des utilisations permanentes, il existe différentes techniques de naturalisation : après séchage fixation de la couleur naturelle vernissage, inclusion ou vitrification.
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Les pétales de roses peuvent parfumer du sucre, un thé, être la base de liqueurs, de confitures, l’eau de rose peut servir à parfumer des gâteaux, des bonbons. Les cuisines du pourtour de la Méditerranée et de l’Orient, arabe, perse, turque mais aussi indienne, utilisent beaucoup la rose[61].
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L’eau de rose parfume gâteaux et friandises, des spécialités comme les loukoums à la rose sont très renommées.
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Les pétales servent de base à de nombreuses préparations :
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En France, la capitale de la confiserie à la rose est Provins, dont les principales spécialités sont la confiture de pétales de rose, le miel à la rose de Provins, les bonbons à la rose.
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En Iran, la récolte des pétales de rose a lieu tous les ans à la même époque à Qamsar, à proximité de Kachan.
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Rose 'Cajun Sunrise'
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Rosier floribunda
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Rose 'Pulmann Orient-Express'
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Rosa rugosa
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Rose 'Betty Boop'
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Rose 'Singing in the Rain'
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Rose 'Belle de Crécy'
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Rose 'Royal Bonica'
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Rose 'Pacific Dream' bleu ardoise'
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Bouton de Rose
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Rose 'Exotic Sunset'
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Rose 'Nostalgie'
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Bouton de rose anglaise sous le gel, cultivar ‘The Reeve’.
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Pokémon (prononcé [pɔ.ke.mɔn] ; en japonais ポケモン, Pokemon, prononcé [po̞kʲe̞mõ̞ɴ]) est une franchise créée par Satoshi Tajiri en 1996, présente en particulier en jeu vidéo, dans des séries éditées par Nintendo. Selon les statistiques de Nintendo en 2010, les jeux Pokémon se sont vendus à environ 250 millions d’unités. Le jeu vidéo Pokémon Rouge et Bleu s’est vendu à plus de 30 millions d’exemplaires, ce qui en fait un record des ventes dans l’histoire du jeu vidéo.
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La franchise est également exploitée sous forme d’anime, de mangas, et de jeux de cartes à collectionner. Dans la série animée homonyme, le personnage principal, Sacha, voyage à travers diverses régions fictives dans le but d’attraper de nouvelles sortes de monstres éponymes, un concept qu’on retrouve également dans les jeux vidéo de la franchise. Pokémon a eu un impact culturel très important dans les pays où il a été introduit, dont le Japon, les États-Unis, le Canada, la France et d'autres pays européens.
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Le nom Pokémon est issu de la contraction de Poketto Monsutā, romanisation du japonais ポケットモンスター[1] traduisant l'anglais Pocket Monsters. Le terme Pokémon, en plus de référer à la franchise Pokémon elle-même, réfère aussi collectivement aux 896 espèces fictionnelles réparties en huit générations Pokémon. Pokémon est identique au singulier et au pluriel, comme dans chaque nom d'une espèce ; il est grammaticalement correct de dire un Pokémon et de nombreux Pokémon, ainsi que un Pikachu et des Pikachu[2].
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Dans l'univers des Pokémon[N 1], les animaux du monde réel n'existent pas (ou très peu). Le monde est peuplé de Pokémon, des créatures qui vivent en harmonie avec les humains, mais possèdent des aptitudes quasiment impossibles pour des animaux du monde réel, telles que cracher du feu, comme Dracaufeu, ou encore générer de grandes quantités d'électricité, comme Magnéti[3]. Chaque sorte[N 2] de Pokémon possède un nom, qui peut à la fois être utilisé pour parler de Pokémon individuels ou de l'ensemble des Pokémon de la même sorte. Certains Pokémon dits « légendaires » sont les seuls représentants de leur sorte et dans les jeux récents sont des entités incarnant une puissance naturelle. Dans la série animée, les Pokémon ne peuvent prononcer en règle générale que leur nom[N 3], mais il existe quelques cas rares où des Pokémon ont appris un langage humain[N 4],[4],[5]. Des humains utilisent ces aptitudes dans leurs activités professionnelles : ainsi les Caninos de l'Agent Jenny l'aident à poursuivre les criminels.
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Certains dressent les Pokémon pour organiser des combats entre eux, transportant généralement les Pokémon dans des Poké Balls, des balles compactes où un Pokémon peut être contenu[3],[6],[7]. Ces dresseurs Pokémon voyagent à travers le monde dans le but d'attraper le plus grand nombre de Pokémon, puis éventuellement devenir Maître Pokémon, un titre donné au dresseur ayant battu le maître de la ligue. Certains dresseurs enregistrent les informations des Pokémon qu'ils ont capturés ou observés dans un Pokédex, un appareil électronique qui répertorie et affiche les informations sur les différents Pokémon[8]. À partir de l'âge de dix ans, il est possible de commencer son apprentissage de dresseur en recevant une licence de la Ligue Pokémon[9]. L'apprentissage consiste à partir capturer des Pokémon dans leurs habitats naturels, puis à les entrainer au combat.
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Les matchs Pokémon consistent en combats entre les Pokémon de deux dresseurs, et se terminent quand tous les Pokémon de l'un d'entre eux sont KO. La mort des Pokémon est donc évitée, et les Pokémon peuvent être soignés au Centre Pokémon, un bâtiment où les infirmières guérissent les Pokémon blessés[10],[7]. Pour participer à des compétitions, les dresseurs peuvent se déplacer aux différentes Arènes Pokémon où un badge leur est offert s'ils sortent victorieux d'un match contre le champion d'arène[9]. Après avoir gagné tous les badges de la région, un dresseur peut partir au siège de la Ligue Pokémon pour affronter quatre dresseurs d'élite, souvent appelés le « Conseil des 4 ». Ce n'est qu'après avoir battu ces quatre dresseurs que le dresseur peut affronter le Maître de la Ligue[11].
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Il existe dix-huit types (voir la liste ci-contre). Chaque Pokémon possède un ou deux types qui conditionnent la plupart de ses attaques et caractérisent ses forces et ses faiblesses vis-à-vis des autres types, organisées comme le pierre-papier-ciseaux pour équilibrer les combats[12]. De nombreux Pokémon se transforment en une nouvelle sorte (ce phénomène est appelé une « évolution[N 6] ») après avoir atteint un certain niveau d'expérience ou d'autres critères plus complexes (objets, échange, etc) ; cela leur donne souvent de meilleures statistiques de combat et parfois un nouveau type. En tout, un Pokémon de base peut évoluer au plus deux fois[N 7].
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Quelques Pokémon peuvent évoluer de plusieurs manières différentes (l'archétype de ces Pokémon est Évoli)[13].
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Les types Acier et Ténèbres[N 8] apparaissent dans la deuxième génération (Pokémon Or, Argent et Cristal), de même que le type Fée apparaît dans la sixième génération (Pokémon X et Y). Ils sont principalement attribués à des monstres propres à ces nouvelles générations, toutefois des Pokémon des générations antérieures se sont également vu attribuer ces types. Magnéti, créé dans la première génération en tant que type Électrique, est ainsi du double-type Électrique et Acier à partir de la deuxième génération.
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Depuis l'apparition de la sixième génération, il existe un nouveau système d'évolution nommé "méga-évolution", décliné de deux manières différentes : la Primo-Résurgence (réservée à Kyogre et Groudon) et la méga-évolution classique. Cette dernière se réalise par l’intermédiaire d'une pierre portée par le Pokémon, dont le nom se compose de celui du Pokémon et du suffixe-ite (exemple : Braségalite pour Braségali).
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Lors de la septième génération, c'est une autre forme d'évolution qui a fait son apparition, pouvant être assimilée au résultat d'une spéciation allopatrique. Ainsi, sur les îles d'Alola, on trouve des formes endémiques de certains Pokémon comme Noadkoko, appelées sobrement "formes d'Alola". Les "capacités Z" apparaissent également.
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Pokémon est issu de l'imagination du développeur japonais Satoshi Tajiri[14]. Celui-ci se serait inspiré de l'élevage de criquets qu'il faisait pendant son enfance[15],[16],[17]. Ces insectes, destinés à concourir dans des courses, lui auraient donné la certitude que les criquets les plus vieux étaient plus expérimentés, gagnaient donc plus de courses et voyaient donc leur valeur vénale augmenter lors d'un échange[18].
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Les premiers jeux vidéo Pokémon, Pocket Monsters Vert et Rouge sortent sur Game Boy en 1996, exclusivement au Japon, sous le nom de Pocket Monsters (ポケットモンスター, Poketto Monsutā?)[19].
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Ils deviennent rapidement très populaires au Japon, se vendant à plus de 10 millions d'exemplaires[20],[21].
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Une série animée et un jeu de cartes à collectionner sont alors créés[16]. C'est pendant cette période de succès local que la contraction Pokémon (venant de Poketto Monsutā) devient courante[10],[16].
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Deux ans plus tard, les jeux Pokémon Rouge et Bleu sortent aux États-Unis, aux côtés de la série animée, diffusée sur le programme télévisé Kids' WB du CW Television Network, et une version du jeu de cartes à collectionner en anglais[16].
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Les versions Rouge et Bleu se vendent très bien, battant tous les records de vente avec plus de 30 millions d'exemplaires[22].
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La série, quant à elle, aide la chaîne de télévision à grimper dans les classements, au point que Warner Bros. Pictures sort un long métrage animé au cinéma l'année suivante, en 1999[20].
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Avec 163 millions de dollars de recettes, Mewtwo Contre-Attaque est l'anime ayant eu le plus de succès au box-office[23].
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La sortie en 2000 de Pokémon Or et Argent marque le début de la deuxième génération. Ces deux nouvelles versions, sorties sur Game Boy Color, incorporent des nouveautés, comme une centaine de nouvelles variétés de Pokémon, une nouvelle carte, et un nouveau scénario[24].
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Leur parution est précédée de la sortie du film Le pouvoir est en toi, qui rapporte 133 millions de dollars[23]. En 2001, la série animée Pokémon reste la série télévisée préférée des enfants dans de nombreuses catégories, dont les enfants de 2 à 11 ans, et Kids' WB est le programme télévisé no 1 des enfants[16],[25]. Malgré le succès de l'anime et de la nouvelle génération de jeux, la franchise perd de la popularité, les films La voix de la forêt et Les Héros Pokémon ne rapportant qu'un million de dollars et 700 000 dollars, respectivement[23].
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La franchise freine donc sa production pendant les deux années suivantes, prenant le temps de développer de nouveaux jeux pour se réinventer. C'est en 2003 que sortent les versions Rubis et Saphir sur Game Boy Advance, avec de nouveaux concepts, comme celui des PokéBlocs, mais aussi une addition considérable de nouvelles espèces de Pokémon, la liste des espèces atteignant 386[26].
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Ces deux jeux se vendent bien, occupant la seconde et troisième place des jeux vidéo les plus vendus en 2003[27].
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Cette renaissance de la popularité de Pokémon ne se fait pas uniquement au niveau des jeux vidéo, mais également via le jeu de cartes à collectionner[26].
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En effet, une organisation du nom de Pokémon Organized Play se forme en 2003 et organise des tournois nationaux qui ravivent la popularité du jeu de cartes[28].
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La série animée se réinvente elle aussi, avec un nouveau cycle de saisons appelé Pokémon: Advanced, qui lui rend sa popularité perdue[26].
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Cette période marque le retour de Pokémon en matière de popularité mais aussi en matière de production[29].
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Cette troisième génération de jeux continue avec la sortie d'une dizaine de nouveaux jeux Pokémon sur Game Boy Advance comme sur GameCube[26].
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En 2004, les versions Rouge Feu et Vert Feuille sortent[30].
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Ces deux nouvelles versions ne marquent pas le début d'une nouvelle génération, étant des remakes des deux premières versions à être commercialisées partout dans le monde, Pokémon Rouge et Bleu[31].
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La quatrième génération devra attendre 2006, l'année de sortie des versions Diamant et Perle sur Nintendo DS au Japon. La sortie européenne se fait presque un an plus tard, en juillet 2007[32].
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Cette fois-ci, le nombre de sortes de Pokémon passe à 493, et les jeux bénéficient de la technologie de la Nintendo DS, qui dispose de deux écrans[29].
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Pendant ce temps, la série animée entre dans un nouveau cycle, Pokémon Diamant et Perle, qui jouit d'une popularité correcte aux États-Unis, étant diffusée sur Cartoon Network[29]. Pokémon Platine, qui est le troisième épisode de la génération Perle-Diamant sur Nintendo DS, sort le 13 septembre 2008 au Japon, le 22 mars 2009 aux États-Unis et le 22 mai 2009 en Europe[33],[34],[35],[36].
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Lors de la sortie des versions Diamant et Perle, le nombre de Pokémon différents est de 493. On peut leur ajouter quelques variantes (souvent le nombre 497 est aussi annoncé, à cause des différentes formes de l'un d'eux), et quelques Pokémon qui n'ont pas été placés volontairement dans le jeu, mais apparaissent à cause de bugs (ces Pokémon n'apparaissent jamais dans les autres médias que les jeux)[37]. En 2010, les versions Pokémon Or HeartGold et Argent SoulSilver sortent, cette fois en tant que remakes des versions Pokémon Or et Argent, mais avec toutes les nouveautés issues des nouvelles générations, notamment techniques, ou au niveau du système de jeu.
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En 2010, une cinquième génération de Pokémon arrive au Japon, puis l'année suivante en Amérique et en Europe avec la sortie des versions Noir et Blanc. Il existe désormais 649 Pokémon. Une fois de plus, les jeux sont un succès, et atteignent en Amérique un score de 1,4 million d'exemplaires vendus le premier jour de commercialisation[38]. Ces versions sont les premières de la licence à connaitre une suite, constituée de Pokémon version Noire 2 et Pokémon version Blanche 2. Jusque-là, les jeux n'avaient connu que des versions complémentaires, dont le scénario différait peu des premières versions de la génération. Ces suites sortent le 23 juin 2012 au Japon, le 7 octobre 2012 aux États-Unis et le 12 octobre en Europe. Au Japon, 1,6 million d'exemplaires sont écoulés en deux jours[39].
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Le 8 janvier 2013, Game Freak annonce l'arrivée d'une sixième génération avec les jeux Pokémon X et Y. Ces jeux sont les premiers à connaître la même date de sortie dans tous les pays du monde : le 12 octobre de la même année[40]. Ils amènent deux grandes nouveautés : l'ajout du type fée et celui des méga-évolutions, qui modifient radicalement le déroulement des combats Pokémon. Avec 72 nouvelles créatures ajoutées pour cette édition, le nombre total de Pokémon atteint 721. Le 7 mai 2014, Nintendo annonce la sortie de Pokémon Rubis Oméga et Saphir Alpha pour novembre 2014. Ces jeux sont des remakes des versions Rubis et Saphir sorties en 2003. Les premières images du jeu ont été révélées à l'occasion du Nintendo Digital Event donné lors de l'E3 2014, le jeu reprend le moteur graphique de Pokémon X et Y.
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La septième génération est annoncée le 26 février 2016, avec les jeux Pokémon Soleil et Pokémon Lune, qui sortent officiellement le 18 novembre 2016 dans le monde. Ils souffriront cependant d'un retard de cinq jours sur la date annoncée en Europe. L'histoire se passe à Alola, une région inspiré d'Hawaï. Dans cette saga, une nouvelle sorte de Pokémon fait son apparition : les formes d'Alola. D'anciens Pokémon de la première génération, comme Taupiqueur ou Tadmorv, obtiennent ainsi une nouvelle forme avec un type et des statistiques différents. 81 nouveaux Pokémon pour un total de 802. Le 6 juin 2017, Nintendo a annoncé les jeux Pokémon Ultra-Soleil et Pokémon Ultra-Lune. Ces versions sont sorties le 17 novembre 2017. Elles apportent 5 nouveaux Pokémon dans le Pokédex de la région d'Alola, de nouvelles fonctionnalités, ainsi qu'un scénario différent et surtout plus enrichi, complété d'un scénario post game mettant en scène le retour de la Team Rocket accompagnée des grands méchants des précédentes générations.
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C'est également les deux dernières versions sur le support de la Nintendo 3DS.
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Depuis Pokémon Go, deux nouveaux Pokémon apparaissent, puis une nouvelle fois dans la série principale avec Let's Go, Pikachu et Let's Go, Évoli. Ils sont sortis mondialement le 16 novembre 2018 sur Nintendo Switch.
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La huitième génération est annoncée le 27 février 2019, avec les jeux Pokémon Épée et Pokémon Bouclier, qui sont sortis mondialement le 15 novembre 2019 sur Nintendo Switch[41].
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À l'origine, la franchise était uniquement constituée des deux jeux sortis au Japon. Elle s'est également exploitée sous forme d’anime, de mangas, et de jeux de cartes à collectionner[10]. Quel que soit le support, le concept reste toujours le même[42],[43].
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La série de jeux vidéo Pokémon, commencée en 1996 au Japon avec Pocket Monsters, contient à ce jour près d'une soixantaine de jeux sortis sur Game Boy, Game Boy Color, Nintendo 64, Game Boy Advance, GameCube, Wii, Nintendo DS, Nintendo 3DS, Wii U et Nintendo Switch. Le premier duo de jeux, Pokémon Rouge et Pokémon Bleu, a été vendu à plus de 30 millions d'exemplaires, ce qui en fait, à l'époque, la seconde meilleure vente[22],[44],[45]. Le dernier duo en date, Pokémon Epée et Pokémon Bouclier, est sorti sur Nintendo Switch le 15 novembre 2019[46].
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L'idée d'un jeu en ligne massivement multijoueur a été évoqué en 2009, néanmoins, Junichi Masuda rappelle que « L'échange est un concept central de Pokémon. Donc, quand vous faites un échange, vous rencontrez un ami et décidez de quel Pokémon vous allez vous échanger réciproquement. Il faut mettre l'accent sur la communication réelle entre les joueurs. Vous ne vous voyez pas quand vous êtes tous deux en ligne », ce qui est incompatible avec le MMO[47].
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En octobre 2010, selon les statistiques de Nintendo, la série de jeux vidéo s'est vendue à 215 millions d'exemplaires à travers le monde[48].
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En juillet 2016 sort le jeu Pokémon Go sur smartphones et tablettes tactiles. Il propose un gameplay adapté au mobile et basé sur une architecture massivement multijoueur. Le jeu demande aux joueurs de rechercher des Pokémon dans le monde réel à l'aide de la géolocalisation. Une fois trouvés, ceux-ci apparaissent sur l'écran en réalité augmentée. Le succès de ce jeu est phénoménal et planétaire : en quelques jours, le jeu devient l'une des applications les plus utilisées (dépassant par exemple le nombre d'utilisateurs quotidiens actifs de Twitter aux États-Unis[49]).
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Le développement de l'e-sport dans les années 2000 a aussi entraîné avec lui toute la vague Pokémon. Les premiers tournois ont débuté avec la série et nombreuses sont les communautés sur internet qui s'intéressent au métagame complexe des jeux vidéo Pokémon.
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Pokémon, la série a été créée au Japon à la suite de la popularité du premier jeu vidéo, et fut diffusée pour la première fois sur TV Tokyo le 1er avril 1997[16],[20],[50]. La série fut introduite à l'étranger à partir de 1998, et fut en grande partie responsable du programme télévisé Kids' WB, sur The CW Television Network[20]. La série continue le concept des jeux vidéo, suivant les aventures de Sacha et son ambition de devenir un jour maître Pokémon[51]. La série est maintenant diffusée sur Canal J, Gulli, M6, MCM et Cartoon Network. Elle connaît à la fin de 2018 sa vingt-deuxième saison[52] et son millième épisode fin 2017. Ces vingt-trois saisons sont séparées en sept cycles : Pocket Monsters (1997) (saisons 1 à 5), Advanced Generation (saisons 6 à 9), Diamant et Perle (saisons 10 à 13)[53], Noir et Blanc (saisons 14 à 16), XY (saisons 17 à 19), Soleil et Lune (saisons 20 à 22) et Pocket Monsters (2019) (saison 23).
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Une série diffusée en parallèle à la série principale, Pokémon Chronicles, est diffusée en tant que spin-off. La majeure partie de la série, diffusée uniquement en Occident, est tirée du Weekly Pokémon Broadcasting Station, qui diffusait ces épisodes spéciaux en même temps qu'était rediffusé l'anime original, depuis octobre 2002[54].
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Deux téléfilms ont également été diffusés. Ils incluent Le Retour de Mewtwo (Mewtwo Returns) en 2001 et Le Maître des mirages (The Mastermind of Mirage Pokémon) en 2006[55].
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De plus, vingt longs métrages dérivés de la franchise sont sortis, dont certains uniquement au Japon. Le premier, Pokémon, le film : Mewtwo contre-attaque est sorti en 1998 au Japon et en 2000 en France. Celui-ci fait 2 224 456 entrées au cinéma en France[56]. Tout comme la série animée, les films racontent les aventures du dresseur Sacha et de ses compagnons.
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Le 8 mai 2019 est sorti en France Pokémon : Détective Pikachu, premier film Pokémon en prise de vues réelles.
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Le jeu de cartes à collectionner Pokémon a été créé par Tsunekazu Ishihara, propriétaire de Creatures, à la suite du succès de Pocket Monsters en 1996[5],[16],[57]. Le jeu de cartes a été exporté avec les autres jeux et la série à l'étranger à partir de début 1999, et a été édité par Wizards of the Coast[21],[58]. Après la sortie de Pokémon Rubis et Saphir, Nintendo a récupéré la propriété des cartes et commencé à se charger de la distribution à travers sa société The Pokémon Company[57]. Le jeu de cartes Pokémon est pratiqué dans de nombreuses conventions et tournois au Japon, aux États-Unis et en Europe[28]. En 2007, un jeu de figurines à jouer et à collectionner a été lancé, et accueilli avec enthousiasme par les fans américains[57].
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Depuis ses débuts, la franchise Pokémon s'est déclinée en de nombreux mangas, qui adaptent de manière plus ou moins libre l'univers du jeu vidéo ou du dessin animé. Ils sont publiés au Japon par Shōgakukan et traduits en anglais par VIZ Media et Chuang Yi. Deux séries se distinguent par leur longévité puisque originellement parus à l'époque de Pokémon Rouge et Vert, elles continuaient à être publiées lors de la sortie de Pokémon Noir et Blanc.
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D'une part, Pocket Monsters (ポ ケットモンスター, Poketto Monsutā?), de Anakubo Kōsaku, est une série humoristique assez éloignée de l'intrigue classique de Pokémon, mettant en scène un dresseur du nom de Red et ses deux Pokémon, un Mélofée (Clefairy[N 9]) grossier et insupportable et un Pikachu. La série est extrêmement populaire au Japon, où les ventes atteignent 3 millions d'exemplaires ; les personnages du manga font même une apparition sous forme de dessin animé dans une courte séquence de l'épisode 362 de la série télévisée[59].
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D'autre part, Pocket Monsters Special (ポケットモンスタースペシ, Poketto Monsutā Supesharu?) scénarisé par Hidenori Kusaka et dessiné Satoshi Mato puis Yamamoto Satoshi, est une série d'aventures qui reprend au plus près l'intrigue des jeux vidéo : à chaque nouveau jeu correspond un nouvel arc narratif mettant en scène un nouveau héros qui porte le nom de la version (Red, Yellow, Gold, etc.)[60]. Chacun des chapitres de la série a pour titre le nom d'un Pokémon précédé de la mention « VS. »[61].
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Seules trois séries de manga ont été traduites en français et publiés par Glénat entre 1999 et 2002 : Pokémon : Attrapez-les tous ! de Miho Asada, Pikachu Adventures ! de Yumi Tsukirino et Pokémon La grande aventure !, traduction de Pocket Monsters Special[62]. En 2011, la maison d'édition Kurokawa a repris l'édition de la série Pocket Monsters Special avec l'arc Pokémon Noir et Blanc[63], avant de publier les arcs Rouge, Bleu et Vert, Jaune, ainsi que Rubis et Saphir en 2014[64],[65]. Mais également l'arc Or et Argent qui a été finalisé en octobre 2016 et l'arc X et Y dont le sixième et dernier tome est sorti en mai 2017.
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Pokémon eut un impact culturel très important dans les pays où il a été introduit, dont le Japon, les États-Unis, et plusieurs pays européens[66]. Les médias ont appelé cette frénésie envers les Pokémon, la Pokémania[67],[68]. Pokémon est un exemple-type de la mondialisation par les Japonais dans l'industrie vidéoludique[69],[70].
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Bien que Satoshi Tajiri soit considéré comme le créateur des premiers jeux, Tsunekazu Ishihara, des studios Creatures, est souvent vu comme l'homme derrière la stratégie marketing des médias Pokémon[5]. Pocket Monsters, sorti au Japon en 1996, avait d'abord reçu peu d'attention, mais a grandi en popularité grâce au bouche à oreille. Le jeu était vendu en deux versions, Rouge et Vert. Certaines sortes de Pokémon n'étant disponibles que dans une des versions, le joueur se voit obligé d'échanger avec un joueur ayant l'autre version, ce qui ne pouvait être fait qu'avec le câble link vendu séparément[5],[17].
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Les produits dérivés prennent rapidement une importance majeure pour la licence[71]. Pour promouvoir les jeux, Nintendo s'arrangea avec Shōgakukan pour que des mangas reprenant l'univers du jeu vidéo paraissent dans le magazine Koro-Koro, lu à l'époque par environ un enfant japonais sur quatre[5],[72]. Certaines de ces bandes dessinées furent traduites en anglais et vendues en Amérique du Nord. Shōgakukan créa également la série animée qui, grâce à sa popularité au Japon, augmenta les ventes des jeux[5]. Des longs métrages, des CD, des cassettes et autres produits dérivés furent vendus en parallèle à la série, et la franchise Pokémon se réserve tous les droits de sa marque de commerce[5]. La licence pour le jeu de cartes à jouer Pokémon Trading Card Game est concédé à Wizards of the Coast, leader mondial dans le domaine[71]. Ce jeu fait appel à la fois aux concepts de collection et de duel présents dans les jeux vidéo et incite le client à s'acheter de nouveaux paquets en incluant une carte puissante dans chaque paquet de dix cartes[5]. Lors de la sortie de Pokémon Rouge et Bleu en Europe, en octobre 1999, les produits dérivés représentaient un chiffre d'affaires mondial de 4,5 milliards de dollars, soit le triple de celui des jeux vidéo, alors que ces recettes ne représentent généralement que 50 % du chiffre d'affaires pour un autre jeu vidéo[71]. Entre 1999 et 2012, en France, la franchise Pokémon rapporte un chiffre d'affaires variant de 40 à 90 millions d'euros selon les années[73].
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À l'origine, Nintendo avait des craintes quant au succès de Pokémon aux États-Unis, notamment à cause de différences culturelles[74]. Étant donné que Pokémon n'était pas seulement une série de jeux vidéo mais un phénomène culturel, son implantation en Amérique du Nord fut planifiée minutieusement[5],[75]. Bien que les décisions majeures eurent lieu en 1997, les plans concrets d'adaptation culturelle et linguistique furent mis au point au début de 1998. Pikachu étant un personnage clé de l'image de la franchise, son nom original fut utilisé dans tous les marchés, tandis que la majorité des autres noms furent traduits[5]. C'est pendant cette arrivée aux États-Unis que la franchise commença à utiliser officiellement le terme Pokémon, ayant utilisé Pocket Monsters auparavant. L'utilisation d'un accent aigu sur le E, présent dans tous les pays utilisant l'alphabet latin[18], indiquait que la voyelle devait être prononcée, mais les anglophones eurent du mal à savoir quelle était sa prononciation exacte[5]. La série, quant à elle, a été traduite et éditée pour l'alléger de connotations japonaises[5]. Contrairement au Japon, la stratégie employée aux États-Unis consistait à sortir les jeux vidéo, la série et les autres produits dérivés simultanément et de promouvoir la franchise en général plutôt que des produits individuels. La série fut lancée aux États-Unis le 9 septembre 1998 suivie par les jeux vidéo le 28 septembre[5] ; le phénomène gagna rapidement l'Amérique avec le slogan « Gotta catch 'em all! », traduit en français par « Attrapez les tous[17],[76],[77]. » Une stratégie semblable fut employée un an plus tard lors de la sortie de Pokémon Rouge et Bleu en France, avec la mise en avant des produits dérivés lors d'une campagne de communication de grande ampleur qui coûta quelque 20 millions de francs (3 millions d'euros) à Nintendo[71].
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Pokémon eut un impact culturel très important dans de nombreux pays où il fut importé. Au Japon, Pokémon devint populaire, vendant plus d'un million d'exemplaires de Pocket Monsters en 1996, sans que Nintendo ait eu besoin de financer sa publicité[45]. Au Tokyo Game Show de 1997, les joueurs pouvaient obtenir le Pokémon Mew en le téléchargeant sur leur jeux. La file d'attente était de 4 kilomètres, et certains campèrent devant le salon[78],[45],[18]. En arrivant aux États-Unis, les versions Rouge et Bleu se vendirent à plus de 200 000 unités en quinze jours, puis continuèrent à se vendre à une moyenne de 800 000 unités par mois[45]. Ces deux versions devinrent les jeux les mieux vendus par Nintendo, puis les jeux les mieux vendus dans l'histoire du jeu vidéo, et Pokémon Pinball fut le jeu Game Boy s'étant vendu le plus rapidement, avec plus de 262 000 unités vendues en 20 jours[22],[44],[5],[79]. La série et les jouets distribués par Hasbro furent eux aussi des succès commerciaux, tant que la série fut l'émission pour enfants la plus demandée par les chaînes de télévision et que Hasbro dépassa son concurrent principal, Mattel, en 2000[80]. Les jeux furent tellement populaires que Hasbro était incapable d'assembler suffisamment de jouets pour satisfaire la demande[5]. Wizards of the Coast eut le même problème avec le jeu de cartes à collectionner, et a vendu plus de 50 millions de cartes entre janvier et mars 1999[5]. Une patrouille de trois Coccinelles personnalisées pour ressembler à Pikachu fut utilisée pour la promotion de la sortie du jeu de cartes les 9 et 10 janvier[21]. En juillet 1999, Pokémon avait généré plus de 5 milliards de dollars[74],[79] et 152 milliards de dollars en 2005[81].
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Le phénomène nommé Pokémania toucha aussi des pays européens, comme la France, où les versions Rouge et Bleu furent les jeux les plus vendus de 1999, et le million d'exemplaires vendus fut atteint en juin 2000, moins d'un an après son lancement en France[45]. La série animée fut l'émission pour enfants la plus regardée dans plusieurs pays, dont les États-Unis, l'Australie, le Japon, et le Canada[45]. Après son arrivée en Europe et aux États-Unis, Pokémon s'affirma en tant que phénomène culturel majeur, apparaissant dans la version américaine et française de Qui veut gagner des millions ? ou encore dans South Park[74]. Divers produits dérivés furent vendus, dont des chewing-gums, des bonbons, des vêtements, des porte-clefs, et des stylos. All Nippon Airways exemplifia aussi l'importance du phénomène en peignant des Pokémon sur neuf Boeing 747[45].
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La rivalité de la franchise Digimon a été marquée avec celle des Pokémon durant sa sortie. Décrit comme « l'autre « mon » » par Juan Castro d'IGN, Digimon n'a pas eu le même succès international que celui des Pokémon, mais la franchise possède cependant un très grand nombre de fans à travers le monde[82]. Lucas M. Thomas d'IGN explique ce moindre succès par la complexité des plus nombreuses évolutions et rétro-évolutions possibles (la digivolution) par rapport aux évolutions des Pokémon sans régressions et rendues lisibles par le principe de constantes compétitions et comparaisons[83]. Certaines similitudes conceptuelles et stylistiques ont été notées entre les deux franchises par certains sites tels que GameZone[84]. Un débat parmi les fans des deux partis existe concernant des discussions éventuelles sur laquelle des deux franchises est apparue en premier[85]. Dans l'actualité, les deux premiers médias Pokémon, Pokémon Rouge et Bleu, sont initialement parus le 27 février 1996 au Japon[86] alors que le premier média de Digimon, le virtual pet n'est paru que le 26 juin 1997[87].
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Depuis son succès en 1996, la franchise Pokémon fut plusieurs fois critiquée. Certaines écoles aux États-Unis choisirent de bannir les jeux et cartes Pokémon car elles considéraient qu'ils provoquaient une attitude obsessionnelle et violente chez certains enfants[88].
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Nintendo s'est censuré pour éviter des controverses : la position des bras de Registeel est différente en Allemagne, car elle ressemblait à un salut nazi[89].
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Bien que les médias de la franchise envoient un message de tolérance et de non-violence, certains considèrent que Pokémon est responsable de nombreux comportements violents chez les enfants[79],[88]. Les médias ont ainsi rapporté des cas d'enfants âgés de neuf à quinze ans qui faisaient usage de la violence physique ou du vol à l'étalage pour se procurer des cartes Pokémon, et certaines cartes rares pouvaient même se négocier autour de 100 dollars[79],[90]. Dans un cas extrême, à Long Island en 1999, un enfant de 11 ans a même poignardé un de ses camarades qui essayait de lui voler ses cartes[18]. Les critiques du jeu de cartes avancent l'hypothèse que ce jeu est une forme de jeu de hasard pour enfants, et devrait donc être interdit par la loi[79]. Certains pointent du doigt la nature combative des matches Pokémon et son influence sur le comportement des enfants, bien que les Pokémon ne meurent pas pendant les combats et qu'aucun sang n'est montré[79]. Les jeux vidéo et la série animée n'ont pas été liés à des violences particulières, bien qu'un homme en Caroline du Nord ait agressé un employé de Burger King car il n'avait pas reçu de jouet Pokémon avec son repas[79],[90].
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Le 16 décembre 1997, un épisode de la série animée fut diffusé au Japon et provoqua des malaises et convulsions chez plus de 700 personnes, principalement des écoliers[91],[92],[93],[7]. Plus de 200 personnes restèrent hospitalisées pendant plus de 24 heures pour cause de symptômes épileptiques[91]. Les symptômes présents étaient ceux d'une crise d'épilepsie ainsi que ceux d'une hystérie collective[93]. Après investigation, il s'est révélé que ce qui avait déclenché ces symptômes était une scène de l'épisode où un éclair clignotant en rouge et en bleu apparaissait pendant cinq secondes lors d'un combat entre Pikachu et Porygon[91],[92]. L'épisode fut banni au Japon et dans le reste du monde, et marque la dernière apparition de Porygon dans la série animée[92]. Il n'a jamais été prévu de diffuser l'épisode en dehors du Japon[92]. Cependant le titre de l'épisode en question, Dennō Senshi Porigon (でんのうせんしポリゴン), a été traduit en français par « Le soldat virtuel Porygon ! ». À la suite de cela, Pokémon n'a pas été diffusé durant un an[94].
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Lors de la sortie de la franchise en Occident, la présence du manji sur une carte japonaise du Pokémon Trading Card Game[95],[96] a été à l'origine d'une controverse, notamment avec la communauté juive[7]. En effet, ce symbole évoque directement le svastika, surtout connu en Occident car les nazis l'utilisaient, à l'envers, comme symbole. Ce symbole avait été incorporé uniquement dans les cartes japonaises, ne possédant pas la même connotation en Asie, et c'est par le biais de la vente illégale que ces cartes se sont retrouvées aux États-Unis[95]. Nintendo a estimé qu'il s'agissait d'un problème culturel, le svastika étant utilisé en Asie comme symbole de bonne fortune par le bouddhisme[7],[95],[97], le svastika rouge étant utilisé par une association humanitaire chinoise depuis 1922.
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Pokémon a fait l'objet de condamnations des religieux fondamentalistes de diverses confessions, qui le considérait comme contraire à leur foi. Le fait que les Pokémon « évoluent » a notamment été visé par des religieux prônant une lecture littérale des textes religieux décrivant la création du monde (créationnisme) et refusant la théorie de l'évolution [98]. La manière dont les Pokémon se battent a aussi été corrélée avec le principe de survie du plus adapté[99]. L'évolution des Pokémon est en fait une métamorphose, au même titre que l'enfant devient adolescent et l'adolescent un adulte ; de plus l'évolution au sens de la biologie est bien plus lente que toutes les utilisations de cette idée en science-fiction[100]. Les critiques contre l'évolution des Pokémon sont même devenues un sujet de plaisanterie chez les adversaires des créationnistes[101].
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Certains groupes protestants ont vu dans Pokémon une inspiration satanique[98]. Certains parallèles sont faits entre Pokémon et le satanisme, le paganisme, ou encore l'occultisme[7],[102]. Des exemples sont l'utilisation de pierres « magiques » pour faire évoluer certains Pokémon, la récurrence de concepts issus de traditions asiatiques que certains groupes chrétiens considèrent comme des rites païens[88],[98]. Certains voient les Pokémon comme des démons invoqués par leur dresseur pour leur rendre des services[98].
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En Arabie saoudite, une fatwa du grand mufti Abdelaziz ben Abdallah Al ach-Cheikh a interdit l'ensemble des produits Pokémon dans le pays en 2001. Il les assimile notamment à des jeux d'argent, interdits par l'Islam, les accuse de « posséder les esprits » des enfants, de promouvoir le darwinisme et dénonce la présence sur les cartes de jeux d'« étoiles à six branches, symbole du sionisme international et de l'État d'Israël » et de « croix sous différentes formes »[103],[104]. À Oman, au Qatar, à Dubaï, en Jordanie et en Égypte, de nombreux guides musulmans ont déclaré que Pokémon était « religieusement inacceptable » et des rumeurs dans de nombreux pays arabes affirmaient que « Pokémon » signifiait « Je suis juif » en japonais ; plus généralement, beaucoup ont évoqué une conspiration juive[7],[105].
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Le Vatican a en revanche approuvé Pokémon, via Sat 2000 (it) (la chaîne de la Conférence épiscopale italienne[106]), comme un jeu qui stimule l'imagination des enfants et « sans effets secondaires indésirables sur leur moralité » tout en étant basé sur « des liens amicaux intenses »[107].
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En alphabet cyrillique, le mot Pokémon s'écrit Покемон, en arabe : بوكيمون
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Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références »
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En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?
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Une roue[1] est une pièce mécanique de forme circulaire tournant autour d'un axe passant par son centre. La roue est l'une des huit machines simples, et, de ce fait, est utilisée sous de très nombreuses formes.
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Les traces de roues, des représentations de roues, des modèles réduits de roues, ou encore des vestiges de roues elles-mêmes, font leur apparition archéologiquement en différents lieux d'Europe et du Proche-Orient vers la fin du Néolithique, mais la rareté et la dispersion des vestiges l'attestant ainsi que le potentiel de diffusion rapide propre à cette technologie posent d'importantes difficultés pour déterminer précisément le lieu et l'époque de l'invention des premières roues[2].
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L'invention de la roue a longtemps été attribuée à Sumer en basse Mésopotamie dans la seconde moitié du IVe millénaire av. J.-C., à la suite de l'interprétation de pictogrammes. La roue de transport était alors considérée comme une invention dérivée du tour de potier également attestée à Sumer à cette époque. En réalité la première utilisation attestée de véhicules à roues en Mésopotamie date de la première moitié du IIIe millénaire av. J.-C.[réf. nécessaire]. Mais le pot de Bronocice, découvert en Pologne en 1974, présente un pictogramme gravé qui est la représentation d'un chariot à quatre roues et on estime sa datation à 3500 ans av. J.-C., de la culture des vases à entonnoir, ce qui a permis de mettre en doute l'origine sumérienne de la roue[3].
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Des chariots à roue datant du début du IIIe millénaire av. J.-C. sont découverts dans les kourganes des premiers peuples indo-européens supposés de la culture de Yamna et des cultures dérivées, et deux chariots plus anciens sont découverts dans un kourgane de la culture de Maïkop dans le Kouban au nord du Caucase[4],[2]. Un jouet en forme de taureau à roues et d'autres indices attestent de la connaissance de la roue plus anciennement encore dans la culture de Cucuteni-Trypillia en Ukraine dès la première moitié du IVe millénaire av. J.-C., la culture de Cucuteni-Trypillia utilisait d'ailleurs aussi un tour de potier indépendamment de Sumer[5]. Et enfin la découverte de vraies roues de véhicules en bois en Europe centrale datant de la fin du IVe millénaire av. J.-C. a définitivement mis un terme à la théorie de l'invention sumérienne.
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La plus ancienne véritable roue en bois montée sur un axe qui a pu être conformément datée a été découverte en 2002 enfouie dans un marais (facilitant la conservation) près de Ljubljana en Slovénie[6], le dispositif est daté au radiocarbone de 3340-3030 av. J.-C. pour la roue et de 3360-3045 av. J.-C. pour l'axe. Mais la roue de Ljubljana Marshes n'est pas isolée et d'autres roues de la même période sont maintenant connues en Europe centrale. Deux techniques distinctes d'assemblage roue-axe sont actuellement identifiées en Europe pour les premières roues du Néolithique: un type de construction de chariot péri-alpin trouvé dans les sites palafittiques autour des Alpes où la roue et l'axe tournent ensemble, comme c'est le cas de la roue de Ljubljana Marshes, et une technique connue dans la culture de Baden en Hongrie où l'axe reste fixe. Les deux techniques semblent contemporaines et sont attestées entre 3200 et 3000 av. J.-C.[7]
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L'usage de la roue est inconnu dans l'Amérique précolombienne (les civilisations Inca, Maya, etc.), bien que plus d'une centaine d'objets en terre cuite munis de roues montées sur des axes aient été trouvés dans l'aire Maya, notamment à Tres Zapotes (200 à 900 après J.-C.), et considérés comme des jouets, mais pas d'engins utilisant la roue. Ce paradoxe est retenu comme exemple par Alain Gras pour illustrer le refus d'engagement dans des trajectoires technologiques données bien qu'accessibles en termes de faisabilité. Jared Diamond a quant à lui émis la théorie selon laquelle seules les civilisations qui disposaient d'animaux de trait (ce qui n'était pas le cas des Amérindiens) ont utilisé des attelages ; la roue n'étant pas utile pour les autres[8]. La roue était également inconnue en Afrique subsaharienne (à l'exception de la Corne africaine depuis longtemps liée culturellement avec le Proche-Orient) ainsi qu'en Océanie jusqu'à son apport par la colonisation européenne[9],[10].
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Les premières roues étaient pleines, en bois, souvent constituées de trois ou quatre pièces assemblées.
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Les roues à rayons et à jantes, à la fois bien plus légères et plus stables, apparaissent vers 2000 ans av. J.-C. dans la culture de Sintashta, une culture indo-européenne au sud de l'Oural. Il s'agit alors des premiers chars de combats légers, rapides et maniables, tirés par des chevaux. Cette technologie a probablement beaucoup contribué à l'expansion des langues indo-iraniennes en Asie du Sud depuis la steppe d'Eurasie centrale, mais la technique se diffuse aussi rapidement à d'autres peuples. La pratique de l'enterrement des chars et des chevaux dans des kourganes avec leurs propriétaires défunts a permis aux archéologues d'en découvrir un grand nombre et de suivre son expansion géographique. Ainsi, les chars de combat avec roues à rayons et jantes se répandront rapidement dans toute l'Eurasie, en même temps que les chevaux domestiques, de l'Europe jusqu'à la Chine, l'Inde et l'Égypte, durant le IIe millénaire av. J.-C.[3]. La roue semble faire son apparition pour la première fois en Égypte et en Chine avec l'arrivée de ces chars de combat.
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La roue est une invention qui constitue un des fondements des transports routiers. Elle permet de déplacer sur terre des charges importantes sur de longues distances, en réduisant les forces de frottement. Elle est indispensable dans la plupart des moyens de transports terrestres mais aussi pour d'autres moyens de transport tels que les avions (Train d'atterrissage par exemple).
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Les roues étaient solidaires de l'essieu dans un premier temps, celui-ci constituant alors un axe reliant deux roues situées de part et d'autre de la caisse. Pour réduire le frottement entre l'axe et le châssis reposant sur lui, divers procédés ont été mis au point, dont notamment un trou dans un madrier faisant office de membrure, ce trou étant garni de galets lubrifiés avec de l'huile (l'ancêtre du roulement à billes).
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Toujours dans le but de réduire les frottements, les roues sont désormais montées sur leur axe par l'intermédiaire de roulements à billes ou à rouleaux, ou de paliers hydrodynamiques[11] qui ont l'intérêt de permettre une liaison mécanique fiable.
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La roue existe aussi comme modèle électrique d'induction de mouvement, avec la roue de Barlow qui en est la plus connue, laquelle génère une rotation continue.
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Il existe différents types de roues :
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Une roue peut être motrice lorsqu'elle est en sortie d'une chaîne de transmission d'énergie, ou réceptrice lorsqu'elle est en entrée de cette chaîne.
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En robotique, ou pour des chariots de manutention, on emploie des roues holonomes, ou des roues mecanum, constituées d'un moyeu muni de galets disposés en périphérie. Cette disposition permet de créer des engins se manœuvrent dans un encombrement bien plus réduit que les véhicules à essieux articulés.
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La roue est un symbole fréquent dans certains mythes décoratifs de l'architecture, comme symbole de la vie, du temps ou du destin. Elle symbolise les cycles, les recommencements, les renouvellements. C'est un symbole solaire dans la plupart des traditions. Elle est un des attributs de la Fortuna ou de Némésis antiques. Elle est associée à certains saints et martyrs de la religion chrétienne, comme instrument de torture, comme Catherine d'Alexandrie. Dans le symbolisme chrétien développé par le Pseudo-Denys l'Aréopagite, la roue symbolise le déroulement de la révélation divine. Ce symbolisme a été repris par certains alchimistes comme Clovis Hesteau de Nuysement et Fulcanelli[12].
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Dans le bouddhisme, elle est la Roue du dharma, la Roue de la Loi, Dharmachakra, symbole représentant l'enseignement du Bouddha.
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La roue de fortune est une des lames du tarot. Elle est issue du concept mythologique de roue de la fortune.
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La roue est présente sur le drapeau de la communauté Rom.
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La roue est constituée principalement de trois parties :
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Roue de bronze de Stade (Allemagne), Âge du Bronze.
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Roue dans un atelier de charron, Pays de Galles, 1964.
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Roues avec et sans pneumatiques des 2CV.
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Éléments d'un Meccano.
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Roue à aubes d'un moulin, Jianxi (Chine).
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Roue d'Orffyreus tentative de mouvement perpétuel.
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L'importance de la roue dans la société se montre notamment à travers plusieurs expressions :
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fr/5185.html.txt
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Le rouge est un champ chromatique regroupant les couleurs vives situées sur le cercle chromatique entre l'orange et les pourpres. Lavé de blanc, le rouge devient rose, sombre, il s'appelle brun. Opposé au vert, il forme un des contrastes qui, avec celui entre le bleu et le jaune et celui entre le noir et le blanc, orientent la perception visuelle. Un rouge, un vert et un bleu suffisent pour la synthèse additive des couleurs ; différentes nuances de rouge peuvent servir de couleur primaire. Pour la théorie ondulatoire de la lumière, la bande rouge est à l'extrémité de moins d'énergie du spectre visible, à la limite de l'infrarouge.
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Certaines cultures classent les sensations visuelles entre le sombre, dont le maximum est le noir, le clair, dont le maximum est le blanc, et le coloré, correspondant aux couleurs vives, dont le maximum est le rouge. Toutes les autres couleurs se placent dans ces catégories fondamentales. Même dans la culture occidentale, où la classification des couleurs par celles de l'arc-en-ciel domine, le rouge vif a un statut particulier, dans la signalisation et dans la symbolique.
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Le champ chromatique des rouges regroupe des nuances variant du vermillon tirant vers l'orangé au carmin tirant vers le pourpre. Lorsque la couleur de même longueur d'onde dominante est désaturée et claire, c'est-à-dire mêlée de blanc, on parle de rose. Lorsqu'elle est désaturée et sombre, elle se perçoit comme marron, à moins qu'elle ne tende vers le pourpre, et qu'on parle de couleur bordeaux.
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La norme AFNOR X-08-010 « Classification méthodique générale des couleurs » proposait des limites physiques à toutes ces catégories de couleurs[1]. La longueur d'onde dominante correspondant aux rouge se situe entre 605 nanomètres côté orange et −499 nm côté pourpre, avec la zone centrale, rouge sans ambiguïté, de 622 nm à −494 nm[a],[2]. Le rouge est la couleur des rayonnements de longueur d'onde la plus longue du spectre visible. Sur le diagramme de chromaticité, la zone du rouge inclut des teintes mêlées de bleu, qui donnent les longueurs d'onde négatives[a].
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Divers auteurs avaient auparavant donné des longueurs d'onde dominantes pour la couleur de l'arc-en-ciel qui représente le mieux le rouge type. Chevreul a choisi le rouge situé entre les raies de Fraunhofer B (687 nm) et C (656 nm)[3]. Tous les auteurs plus récents ont choisi des longueurs d'onde plus longues[4].
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En synthèse soustractive, qui est le système de restitution des couleurs dans l'imprimerie ou dans les imprimantes couleur, les rouges s'obtiennent en mélangeant le magenta et le jaune.
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Ces classifications et synthèses s'obtiennent à partir du trichromatisme, qui reconstitue l'impression colorée à partir des caractéristiques des trois types de cône de la rétine humaine. Du point de vue de la perception, les réponses de groupes de cônes sont regroupées, dans l'œil même, puis dans le reste de l'appareil visuel, et donnent lieu à trois perceptions de différences, correspondant à celles décrites, au XIXe siècle, par Hering : la différence de réponse entre les cônes S et la somme des cônes M et L situe sur une échelle bleu-jaune ; la différence de réponse entre les cônes M et L situe sur une échelle rouge-vert, et la réponse commune des cônes M et L situe sur une échelle de luminosité, entre noir et blanc[5].
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La capacité humaine à différencier des teintes proches du champ chromatique des rouges[6] explique que, pour les artistes, bien qu'ils utilisent, en principe, un procédé soustractif, les rouges soient des couleurs primaires. La définition pratique d'une couleur (pigment) primaire, est de ne pouvoir être obtenue en mélangeant d'autres couleurs. Le mélange de deux couleurs est toujours moins saturé que ses composantes, et les résultats approchés en mélangeant un jaune et un magenta sont moins vifs que ceux obtenus directement avec les pigments rouges.
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La couleur complémentaire dépend de l'illuminant considéré. Les rouges monochromatiques ont une complémentaire monochromatique dans le champ des bleu-verts. Le rouge-orangé primaire des écrans d'ordinateur (sRGB), de longueur d'onde dominante 611,3 nm a pour complémentaire, par rapport à l'illuminant de référence D65, un vert-bleu de longueur d'onde dominante 491,5 nm.
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Les daltoniens de type III confondent le vert et le rouge.
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« Enfants, voici des bœufs qui passent,
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Cachez vos rouges tabliers! »
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— Victor Hugo, Odes et ballades, 1828[7]
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L'idée que la couleur rouge excite les vaches, bœufs et taureaux doit être examinée du point de vue des associations symboliques humaines, en même temps que de celui de leurs capacités visuelles. Les bovins sont dichromates, c'est-à-dire qu'ils n'ont que deux types de photorécepteurs. Les vaches réagissent particulièrement aux surfaces brillantes et à celles renvoyant les rayons du soleil, blanches, rouges, orange ou jaunes[8]. L'animal ne peut différencier un carmin d'un vert-jaune choisi pour avoir, par rapport à sa sensibilité visuelle, la même luminosité. Ce n'est donc pas exactement le rouge qui perturbe la tranquillité des taureaux ; du jaune vif ou un blanc brillant le feraient aussi. Le choix du rouge pour représenter cet ensemble appartient nettement à la culture humaine.
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Contrairement à une idée répandue au milieu du XXe siècle, la plupart des animaux distinguent certaines couleurs. Le chat est dichromate, et distingue les bleus des verts, mais pas le rouge[9].
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Le rouge comme pigment apparaît très tôt dans l'histoire de l'humanité : les hommes du paléolithique utilisaient déjà de l'ocre rouge dans leurs peintures, par exemple dans la grotte Chauvet.
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Dans l'Antiquité autour de la Méditerranée, la pourpre est la teinture rouge la plus réputée.
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Pour les teinturiers du Moyen Âge, le rouge était une des couleurs les mieux maîtrisées. Elle avait jadis plusieurs origines :
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De nombreux minéraux contenant des oxydes de fer sont rouges. En outre,
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sont rouges.
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Parmi les champs chromatiques, le rouge se trouve dans toutes les langues dès qu'elles en ont trois ou plus[13].
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Le rouge est ambivalent dans la symbolique occidentale ; il s'associe à la fois à l'honneur et au danger.
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Héritant et adaptant un code de la Rome antique, qui réservait la pourpre aux empereurs, l'Église catholique utilise le rouge pour l'habit des cardinaux ; la nuance de rouge a cependant évolué, et la pourpre cardinalice est désormais plutôt le rouge écarlate.
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En France, la Légion d'honneur porte le ruban rouge, la rosette pour les officiers, à la boutonnière.
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Dans le système judiciaire, la robe de magistrat est rouge en France pour les niveaux de juridiction supérieurs, en Belgique pour les occasions solennelles.
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On déroule le tapis rouge à l'entrée de bâtiments pour en honorer les visiteurs. On décore le théâtre classique en rouge et or.
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La couleur rouge rappelle la rougeur du visage d'une personne émue par un fort sentiment de honte, de désir sexuel, de colère.
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« Voir rouge » signifie se mettre en colère.
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Le rouge est une couleur chaude et saillante, c'est-à-dire que des points rouges sur un fond neutre semblent s'en détacher au-dessus de la surface[14].
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En psychologie le rouge s'associe à la vitalité, la vigueur, l’instinct combatif et ses tendances agressives, la pulsion sexuelle, le désir amoureux, la passion, le besoin de conquête…[réf. souhaitée]
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Une étude, réalisée par des scientifiques des universités de Munich (Allemagne), de Southampton et de Rochester (Royaume-Uni), d’Innsbruck (Autriche) et de Tianjin (Chine) et parue dans le Journal of Experimental Psychology: General publié par l’American Psychological Association, s'est penchée sur la symbolique du rouge. Un panel de femmes devait noter entre 1 et 9 des photographies d'hommes dont les couleurs de fond ou du tee-shirt variaient. Il s'est avéré que les hommes en rouge étaient jugés plus charmants et plus attirants sexuellement que les autres, alors qu'ils ne paraissent pas plus agréables ou sympathiques que des hommes en vert, bleu ou blanc. Sept expériences ont mis en évidence cet effet, sur des femmes de quatre pays différents ; celui-ci survient que le rouge soit la couleur de fond ou celle du tee-shirt. Il a par ailleurs été établi que le rouge donnait aux femmes le sentiment que l'homme avait un statut social plus élevé[15].
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Dans les couleurs du web, le mot-clé red (rouge) renvoie le canal rouge à son niveau maximal. Cette couleur a, pour les écrans conformes sRGB, des coordonnées trichromatiques CIE XYZ X = 0,4123, Y = 0,2126, Z = 0.0193 ; ce qui correspond à une longueur d'onde dominante de 611,4 nm, un rouge-orangé selon la classification AFNOR X08-010.
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Le mot-clé darkRed renvoie la couleur primaire rouge à un niveau un peu supérieur à la moitié (#8B0000 — r=55 %, v=0, b=0).
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Ces deux couleurs ne peuvent être imprimées avec la même intensité et luminosité ; elles sont hors du gamut d'impression.
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Le mot-clé indianRed (rouge indien), d'après le pigment d'oxyde de fer, renvoie un rose désaturé, grisâtre, de la même teinte (#CD5C5C — r=80 %, v=36 %, b=36%).
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Le rouge de sécurité, un rouge-orangé vif bien défini appelé rouge incendie est réservé au matériel d'incendie[23]. En France, cette couleur est identique au RAL 3000 Rouge feu[24] du nuancier RAL de peintures[25].
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Dans la signalisation
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En héraldique le rouge, sans précision de nuance, est l'une des six teintes de base ; le blason l'appelle gueules.
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Le rouge est l'une des couleurs les plus utilisées sur les drapeaux nationaux à travers le monde. L'utilisation de la couleur rouge a des connotations similaires de pays à pays : le sang, le sacrifice et le courage de ceux qui ont défendu leur pays ; le soleil, l'espoir et la chaleur qu'il a apporté, l'amour pour le Suriname et le sacrifice du sang du Christ (dans certains pays traditionnellement chrétiens) sont quelques exemples. Le rouge est la couleur des drapeaux de plusieurs pays qui ont appartenu à l'ancien Empire britannique. Le drapeau britannique porte les couleurs rouge, bleu et blanc, et est la réunion de trois drapeaux[28]. Les anciennes colonies de l'Espagne, comme la Colombie, l'Équateur et le Venezuela, ont des drapeaux arborant la couleur rouge, l'une des couleurs du drapeau espagnol et de la Belgique.
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Le rouge, le bleu et le blanc sont aussi les couleurs panslaves, tandis que le rouge, le blanc et le noir sont les couleurs panarabes, et sont utilisés par de nombreux pays arabes[29]. Le rouge, la couleur or, le vert et le noir sont les couleurs panafricaines. Elles sont empruntées au drapeau de l'Éthiopie, l'un des plus anciens pays africains indépendants[30],[29].
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Groseilles rouges
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Fraise
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85 |
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Tomate
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87 |
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Pomme
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88 |
+
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89 |
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Salade trevisane (dite « salade rouge »)
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90 |
+
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91 |
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Fruit du houx
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92 |
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Grains de grenade
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94 |
+
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95 |
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Coquelicots
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96 |
+
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97 |
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Rose rouge, symbole de l'amour
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98 |
+
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99 |
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Semences de magnolia
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100 |
+
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101 |
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Rouget Parupeneus chrysonemus
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102 |
+
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103 |
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Poisson rouge (Carassius auratus)
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104 |
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+
Ara rouge
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106 |
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107 |
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Coccinelle
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108 |
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109 |
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Rubis
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111 |
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Pommes d'amour rouges
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Extincteur
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Camion de pompier
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+
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Borne kilométrique
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118 |
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Feux rouge de signalisation
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120 |
+
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121 |
+
Panneau stop
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122 |
+
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123 |
+
Rouge à lèvres
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124 |
+
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125 |
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Clown et son nez rouge
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126 |
+
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127 |
+
Vêtements de cardinal
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128 |
+
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129 |
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L’habit rouge du Père Noël
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130 |
+
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131 |
+
Vin rouge
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132 |
+
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Le rouge, couleur de l’amour
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134 |
+
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Fontaine Wallace revisitée en rouge
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136 |
+
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Le pavillon maritime britannique est rouge (Red Ensign) ainsi que ses dérivés :
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138 |
+
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Pavillon maritime civil britannique
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140 |
+
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141 |
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Pavillon maritime civil australien
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142 |
+
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143 |
+
Pavillon civil de Guernesey
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144 |
+
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145 |
+
De nombreux autres pavillons contiennent un fond ou une large plage rouge :
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146 |
+
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Pavillon civil du Bangladesh
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148 |
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Bahreïn
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150 |
+
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151 |
+
République populaire de Chine
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152 |
+
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153 |
+
Taïwan
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154 |
+
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155 |
+
Danemark
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156 |
+
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157 |
+
Maroc
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158 |
+
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159 |
+
Norvège
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160 |
+
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161 |
+
Suisse
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162 |
+
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163 |
+
Tunisie
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164 |
+
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165 |
+
Turquie
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166 |
+
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167 |
+
Viêt Nam
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168 |
+
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Albanie
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Autriche
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+
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Canada
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Robur, chêne, et rubeus, robus, rouge sont des mots apparentés puisqu'ils se rattachent à la même racine indo-européenne qui contient cette idée de rouge. Mais cette idée de « robuste, fort, résistant » n'est pourtant pas liée au sémantisme de rouge, mais se rattache aux qualités de ce chêne rouge, ou rouvre. Roboratif, adjectif français, signifie donc qui rend « robuste », c'est-à-dire vaillant, fort, mais non qui redonne de belles couleurs rouges ! Tous les objets faits en bois de chêne avaient aussi, par métonymie, le nom latin robur. En particulier ces cages de bois, ou carcan, dans lesquelles on serrait les prisonniers. Le nom s'est étendu à la prison dans laquelle on soumettait les malheureux à ce supplice, un supplice qui provoquait de terribles crampes, d'où le nom latin de roboratus. On appelle encore dans une prison robus le lieu où l'on précipite cette espèce de malfaiteurs qu'antérieurement on enfermait dans des cages de chêne[31].
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176 |
+
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+
Un certain nombre de choses rouges servent pour caractériser des rouges particulièrement colorés, particulièrement quand il s'agit de rougeur humaine, avec une certaine exagération :
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178 |
+
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Pour les objets
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Sur les autres projets Wikimedia :
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← Hautes fréquences Basses fréquences →
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fr/5186.html.txt
ADDED
@@ -0,0 +1,273 @@
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Mise en garde médicale
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modifier - modifier le code - voir Wikidata (aide)
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La rougeole (également appelée parfois première maladie[1],[2]) est une infection virale éruptive aiguë. Elle atteint essentiellement les enfants à partir de l’âge de 5-6 mois et les jeunes adultes[3]. La vaccination contre la rougeole, obligatoire en France pour les enfants autour d'un an, vise surtout à éviter les complications de l'infection, comme les encéphalites, qui peuvent avoir des séquelles importantes voire létales, et à protéger d'un affaiblissement immunitaire post-rougeoleux.
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+
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7 |
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Pour persister durablement (assurer une chaîne continue de transmission), une maladie infectieuse a besoin d'une population humaine minimum. Dans le cas de la rougeole, il faut au moins une population vierge (non immunisée) de 250 000 à 500 000 individus. Cette densité humaine n'a été atteinte qu'autour de 2 500 ans avant J.-C., par les premières civilisations urbaines de Mésopotamie[4],[5].
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8 |
+
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9 |
+
Dans les textes médicaux de l'Antiquité gréco-romaine, comme ceux de l'Antiquité chinoise, on ne retrouve pas de mention précise d'une maladie évoquant la rougeole. La maladie est considérée comme absente du bassin méditerranéen dans l'Antiquité[6].
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10 |
+
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11 |
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La première description de la rougeole est attribuée à Rhazes, médecin persan du Xe siècle, dans son fameux traité, daté de 910, où il la distingue de la variole. Avicenne précise ces différences vers l'an Mil, en distinguant aussi une « rougeole atténuée », qui sera interprétée plus tard comme étant en fait une rubéole[4].
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+
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13 |
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Il est aujourd'hui admis, par des études phylogénétiques, que le virus de la rougeole correspond à l’adaptation à l’espèce humaine, vers le XIe siècle, du virus de la peste bovine, officiellement éradiquée de la planète en 2011. Ce qui n'exclut pas que d'autres virus rougeoleux ancestraux, communs au bétail et à l'homme, soient apparus auparavant avant de disparaître[5],[7].
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14 |
+
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15 |
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Au Moyen Âge, la rougeole est désignée sous le terme latin de « morbilli », diminutif de « morbus », ou « petite maladie ». Ce terme recouvre des aspects similaires de plusieurs maladies éruptives de façon plus ou moins confuse (variole, lèpre, scarlatine...). Il reste employé dans le français médical moderne « morbilliforme » (qui ressemble à l'éruption de la rougeole)[8].
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+
Les épidémies de rougeole suivent les épidémies de variole chez les amérindiens lors des conquêtes espagnoles (chute de l'Empire aztèque ; conquête de l'Empire inca en 1530 et 1531)[4].
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18 |
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Les premières descriptions modernes d'épidémies de rougeole (1670, 1674) sont celles de l'anglais Thomas Sydenham, qui les rassemble dans On the Measles, de ses œuvres complètes publiées en 1692. Il officialise le terme « measles » venant de l'anglais médiéval « mesles » du latin « misella », diminutif de « miser » (misère)[4].
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En 1758, le médecin écossais Francis Home (en) démontre le caractère contagieux de la maladie, et tente d'obtenir une prévention en appliquant un principe analogue à la variolisation en utilisant du sang de rougeoleux.
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Au XIXe siècle, de grandes épidémies de rougeole chez les autochtones sont décrites lors de l'occupation de régions insulaires : les Iles Féroé (1846), Hawaï (1848), les îles Fidji (1876), les îles Samoa (1911), ainsi que le sud du Groenland en 1951. Ces populations insulaires ou isolées étaient non-immunisées par absence de rougeole (population vierge ou « naïve »). La rougeole frappe alors plus de 9 personnes sur 10 avec une forte mortalité pouvant aller jusqu'à 20 à 25 % de la population : Hawaï en 1848, les Fidji en 1876[4].
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En Europe des épidémies sévirent en 1840, 1860 et 1880.
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La description clinique, précise et complète, de la rougeole, avec ses différentes complications, est achevée au tournant du XXe siècle. En 1896, Henry Koplik décrit le signe de Koplik, signe précoce caractéristique de la rougeole.
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La nature virale de la maladie est démontrée en 1911 par John F. Anderson (en) et Joseph GoldbergerJoseph Goldberger. La culture cellulaire du virus est réalisée à partir de 1938. Le virus est isolé en 1954 par John Enders, qui en obtient une souche atténuée en 1958.
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Le premier vaccin vivant atténué contre la rougeole est homologué aux États-Unis en 1963, et en 1974, l'OMS introduit la vaccination contre la rougeole dans son programme élargi de vaccination.
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Le virus de la rougeole est un morbillivirus de la famille des Paramyxoviridae. Il appartient à la même famille que le virus des oreillons. C’est un virus strictement humain, dont l'unique réservoir naturel est l'homme (la personne atteinte de l'infection, même asymptomatique). Il peut aussi infecter le singe, mais dans des conditions de laboratoire[9],[10].
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C'est un virus à ARN monocaténaire anti-messager non segmenté, enveloppé, avec une capside hélicoïdale. Sa taille varie entre 120 et 250 nm.
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Ce virus est rapidement inactivé par la chaleur (30 minutes à 56 °C) ou la lumière ultraviolette. Il est en outre sensible à de nombreux désinfectants (alcool à 70 % par exemple).
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En 2017, on lui connait 24 génotypes différents, identifiés par séquençage de l'ARN. Cela permet de distinguer l'origine géographique d'une souche virale, de suivre sa transmission, sa diffusion et son élimination, lors des études épidémiologiques[9].
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Sa structure antigénique est particulièrement stable, et ne comporte qu'un seul type, ce qui facilite l'efficacité vaccinale[9].
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Le virus de la rougeole se transmet directement par voie aérienne (les gouttelettes de salive en suspension dans l'air). Il peut également se propager par contact direct avec les sécrétions du nez ou de la gorge de personnes infectées. Le virus ainsi éjecté reste dangereux au moins trente minutes et jusqu'à près de deux heures, en milieu aérien fermé (comme celui d'un cabinet médical)[11], ou sur les objets et les surfaces[12].
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La période de propagation du virus commence deux à six jours avant l'apparition de l'éruption cutanée. L'installation du virus dans l'organisme se fait au cours de la période d'incubation. Le virus est présent dans les sécrétions respiratoires dès la fin de l'incubation, jusqu'au cinquième jour après l'éruption[10]. Le risque de transmission diminue à partir du deuxième jour suivant l'apparition de l'éruption.
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On sait depuis le XIXe siècle que cette maladie est « hautement contagieuse »[13]. La période de contagiosité débute cinq jours avant et dure jusqu'à cinq jours après l'éruption. Le taux de reproduction de la rougeole (calcul du nombre moyen d'individus qu'une personne infectée peut contaminer tant qu'elle sera contagieuse) dans une population non-immunisée est estimé entre 12 et 18, ce qui en fait l'une des plus contagieuses[10].
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La rougeole se caractérise par quatre phases : incubation silencieuse, invasion avec catarrhe fébrile, éruption dite morbilliforme, suivie d'une desquamation avec état de fatigue persistant.
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La maladie est apparente dans 90 % des cas. Les formes asymptomatiques (sans symptômes) et les réinfections sont rares. La première phase correspond à une période d'incubation silencieuse d'une durée moyenne d'un peu plus de douze jours[14] (dix à quatorze jours)[10].
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C'est la seconde phase qui dure de deux à quatre jours. L'enfant est atteint d'une fièvre rapidement progressive, jusqu'à 39,5 - 40 °C, avec malaise général et maux de tête.
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Il présente un catarrhe (inflammation avec écoulements) oculorespiratoire : conjonctivite et yeux larmoyants, rhinite et écoulement nasal, toux… L'enfant est très irritable, présentant un faciès « grognon ». Ce catarrhe diffus des muqueuses doit être présent à ce stade pour évoquer un diagnostic de rougeole[15].
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L'atteinte des muqueuses digestives est fréquente avec diarrhées, douleurs abdominales et vomissements. Des signes neurologiques sont possibles (convulsions, syndrome méningé)[10].
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Pendant l'invasion, le sujet est contagieux. Le signe de Köplick apparaît vers la 36e heure après le début du catarrhe et jusqu'à la phase éruptive, de façon inconstante (70 % des cas)[16]. Il est fugace, souvent présent moins de 24 heures. Il consiste en l'apparition sur la muqueuse buccale, à la hauteur des prémolaires inférieures, de petites taches rouges irrégulières avec un petit point central blanc.
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Cet énanthème, décrit par Henry Koplik en 1896, est pathognomonique de la maladie, lorsqu'il est présent.
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L'éruption de la rougeole est caractéristique. Elle se fait en une seule poussée. Elle débute au niveau de la tête, derrière les oreilles, autour de la bouche, puis s'étend à toute la face. Son extension est descendante en trois à quatre jours : elle atteint le cou, les épaules, et la partie supérieure du thorax. Au 3e jour, le tronc et les membres supérieurs sont atteints. L'éruption s'étend à l'abdomen puis aux membres inférieurs à partir du 4e jour. Une atteinte de la paume des mains et de la plante des pieds est présente dans 20 à 50 % des cas[10].
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Il s'agit d'un exanthème consistant en l'apparition progressive de petites plaques (rouges sur les peaux blanches) plus ou moins en relief, de quelques millimètres de diamètre, dites maculopapules (faites de macules et de papules), sans ou avec peu de démangeaisons et s'effaçant à la pression[10].
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Ces petites plaques rouges confluent en larges plages arrondies, avec des contours irréguliers, mais en laissant toujours entre elles des intervalles de peau saine.
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Sur peau noire, l'éruption donne un aspect de peau granitée et œdémateuse[17].
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La fièvre, d'abord élevée, diminue progressivement jusqu'au troisième ou quatrième jour de l'éruption (retour à la normale).
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Durant la quatrième et dernière phase, l'éruption cutanée laisse, avant de s'effacer, une coloration brune tirant sur le cuivre. Elle peut faire place, de façon inconstante, à une desquamation fine visible quelques jours[15]. La fièvre a disparu, mais la convalescence dure encore une dizaine de jours durant lesquels l'enfant, souvent fatigué, peut tousser.
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Des rougeoles atténuées et atypiques peuvent se voir chez des sujets vaccinés (ou des nourrissons possédant encore des anticorps maternels à des taux faibles[18]), avec catarrhe discret et exanthème peu net. L'éruption débute aux extrémités et épargne la tête[10].
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Les formes de l'adolescent et de l'adulte sont plus graves que celles de l'enfant, à cause de la plus grande fréquence des complications pulmonaires et hépatiques[18].
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Les formes malignes sont exceptionnelles en France. D'évolution fatale, elles se manifestent par une insuffisance respiratoire aiguë, des complications neurologiques graves, et des troubles de la coagulation[10].
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Il est essentiellement clinique. Il se base sur la notion de contage (cas déjà connus dans l'entourage), l'absence ou l'insuffisance de vaccination, la présence du catarrhe et du signe de Koplik, et les caractères de l'exanthème (débutant au niveau de la tête, et descendant en une seule poussée)[19].
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Dans les cas douteux, la sérologie peut confirmer le diagnostic par la présence d'anticorps de type IgM spécifiques qui apparaissent lors de l'éruption. Une sérologie négative dans les trois premiers jours de l'éruption ne permet pas d'éliminer le diagnostic. Ces IgM spécifiques peuvent être retrouvés dans la salive entre la première et la sixième semaine qui suit le début de la maladie[20].
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La présence d'immunoglobuline G spécifique aide au diagnostic lorsque 2 prélèvements espacés de 10 jours (entre la phase aigue et la convalescence) montrent une ascension signification (multiplication par quatre)[20], sinon leur simple présence indique seulement que la personne a déjà été au contact du virus morbilleux (soit par infection ancienne, soit par vaccination).
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Les techniques de PCR peuvent confirmer le diagnostic par prélèvement des sécrétions oculorespiratoires, du sang et de la salive, jusqu'au 5e jour après le début de l'éruption[20]. L'isolement du virus est possible, ainsi que sa caractérisation génétique, permettant une identification de la souche responsable dans un but épidémiologique.
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C'est d'abord celui des exanthèmes morbilliformes : la rougeole doit être distinguée de la rubéole, le mégalérythème épidémique, la mononucléose infectieuse, infections à entérovirus, à adénovirus... Puis celui d'autres érythèmes : roséole infantile, scarlatine, Kawasaki, ou encore d'une éruption d'origine médicamenteuse.
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Les complications de la rougeole peuvent être de quatre ordres : respiratoire, neurologique, digestif et oculaire.
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Dans les pays développés, chez l'enfant, les complications les plus fréquentes sont l'otite moyenne aiguë (7-9 % des cas), la diarrhée 8 %, et la pneumonie 1 à 6 %[21].
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Elles sont causées surtout par des streptocoques (Streptococcus pneumoniae et S. pyogenes), staphylocoque doré, et Haemophilus influenzae[10]. Elles se manifestent au niveau ORL et pulmonaires, et peuvent être à l'origine de détresse respiratoires. Historiquement, avant l'ère des antibiotiques, elles étaient la première cause de mortalité de la rougeole. Elles restent toujours responsables de près de la moitié des décès par pneumonies au cours de la rougeole[22].
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La plus fréquente est l’encéphalite aiguë post-éruptive ou post-infectieuse qui survient trois à dix jours après l’éruption, dans un cas pour mille[23]. Elle n'est pas due à une multiplication du virus dans le cerveau, mais elle s'explique probablement par un mécanisme auto-immun[24]. Son taux de mortalité est de 10 %.
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L'encéphalite à inclusion survient chez les patients immunodéprimés, deux à six mois après l'infection.
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La panencéphalite sclérosante subaiguë survient en moyenne huit ans (neuf mois à quinze ans) après l'infection aiguë, dans un cas pour 10 000 à 25 000 enfants[10] ou 100 000[21]. Elle se caractérise par une dégradation progressive des fonctions supérieures et motrices aboutissant au décès[10],[18].
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La pneumonie dite interstitielle à cellules géantes (par fusion des cellules infectées) se voit chez les enfants ayant un déficit immunitaire.
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Les kérato-conjonctivites sont fréquentes et peuvent se compliquer de cécité, plus particulièrement dans les pays en voie de développement, en cas de déficit en vitamine A, avec près de 15 000 à 60 000 cas de cécités annuels dans le monde[25]. S'en rapprochent l'otite moyenne aiguë et les cas de surdité[20].
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L'hépatite de la rougeole se voit surtout chez l'adulte[20].
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Les formes les plus sévères de la rougeole apparaissent chez le jeune enfant souffrant de malnutrition, surtout avec déficit immunitaire ou en vitamine A. D'autre part, la rougeole conduit fréquemment à la malnutrition par ses manifestations digestives (diarrhées, vomissements...)[15]. Dans les pays en développement, la mortalité de la rougeole est de l'ordre de 1 à 15 % (selon la malnutrition et l'accès aux soins)[16].
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Certaines études scientifiques montrent une association entre risque d'atopie plus faible et rougeole dans l'enfance, ce qui suggère que l'infection pourrait avoir un effet protecteur contre les allergies[26],[27],[28]. D'autres études ne retrouvent pas d'effet protecteur de la rougeole dans l'enfance contre le risque d'atopie[29],[30],[31], voire retrouvent un effet protecteur de la vaccination[31],[32]. Le lien de causalité n'est pas établi et les différences observées entre les études pourraient être liées à d'autres facteurs[32].
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Selon une étude épidémiologique de 2015, le virus de la rougeole réinitialise le système immunitaire en "effaçant" toutes les immunités acquises par l'organisme au préalable. Il affaiblirait donc de façon importante le système immunitaire de l'enfant qui, durant environ 2 ans, redevient plus vulnérable à d'autres infections contre lesquelles il était protégé avant la crise de rougeole, c'est pourquoi la vaccination contre la rougeole pourrait améliorer aussi la résistance de l'enfant à plusieurs autres maladies[33].
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Le virus de la rougeole peut tuer les cellules qui fabriquent des anticorps et affaiblir le système immunitaire pendant plusieurs années selon de nouveaux travaux de 2019[34],[35]
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Un patient atteint de rougeole doit être isolé, en raison de la forte contagiosité[36].
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Le traitement curatif de la rougeole est uniquement symptomatique : en 2019, aucun traitement antiviral n'a prouvé son efficacité dans les formes sévères de rougeole[16].
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Le plus souvent, on donnera au patient de quoi soulager les différents symptômes, comme la toux, les démangeaisons ou la fièvre... avec, selon les cas, un soutien nutritionnel et une réhydratation. En cas de surinfection bactérienne (comme lors d'une pneumonie), un antibiotique adapté est alors donné[36].
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L'OMS préconise l'administration d'au moins deux doses de vitamine A orale, à 24 h d'intervalle chez tout enfant atteint de rougeole, afin de prévenir les complications oculaires (cécité) et réduire la mortalité[36],[37]. Aux États-Unis, l'Académie Américaine de Pédiatrie recommande la vitamine A chez tout enfant hospitalisé pour rougeole grave[16].
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En France, la rougeole est une maladie à déclaration obligatoire depuis 2005. L'éviction scolaire est préconisée jusqu'à 5 jours après le début de l'éruption[20].
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Selon l'OMS, la rougeole est évitable et peut être éliminée par la vaccination[38]. Les vaccins utilisés sont des vaccins vivants à virus atténué dont la virulence est diminuée par l'apparition de mutations inactivant les gènes de virulence.
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Sur le plan de la prévention, la vaccination contre la rougeole est obligatoire en France, chez les enfants depuis le 1er janvier 2018[39] : une première dose du vaccin contre la rougeole à l'âge de 12 mois (ou 9 mois en cas de vie en collectivité). Le vaccin obligatoire, appelé « ROR », protège également contre deux autres maladies, la rubéole et les oreillons (c’est ce qu’on appelle un vaccin trivalent). Une deuxième dose de ce vaccin doit être faite en France entre 13 mois et 24 mois (ou entre 12 et 15 mois en cas de vie en collectivité). Cette deuxième dose n'est pas un rappel, l'immunité obtenue après une première dose étant de longue durée. Elle constitue un rattrapage pour les enfants n'ayant pas séroconverti contre la rougeole, la rubéole ou les oreillons après la première injection. En effet, une vaccination à une seule dose entraîne une immunité chez 90 à 95 % des personnes, tandis que deux doses permettent d'obtenir une immunité chez plus de 98 % des personnes vaccinées[40].
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La durée d'immunité est largement supérieure à plusieurs décennies, et probablement au-delà, le calcul étant fondé sur la mesure de la persistance des immunoglobulines spécifiques[41].
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Le vaccin est en règle générale bien toléré, avec moins de 5 % de fièvre et quelques cas de rashs cutanés[23]. Il peut exister des cas rares de diminution transitoire du nombre de plaquettes sanguines[42].
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L'administration d'une dose de vaccin, dans les 72 heures qui suivent un contact avec un cas, peut éviter la survenue de la maladie. Elle reste préconisée même si ce délai est dépassé (efficacité d'autant plus réduite, mais toujours utile). Cela concerne les personnes potentiellement réceptives (pas encore, non ou mal vaccinées) comme les enfants âgés de 6 à 11 mois, personne née après 1980 et non à jour, professionnel de santé ou de l'enfance non vacciné deux doses ou sans antécédent de rougeole[20].
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Pour les sujets présentant des contre-indications, ou ne pouvant être vaccinés, la prévention se fait par immunoglobulines humaines (principalement IgG) dans les 6 jours après un contact. C'est le cas pour les nourrissons âgés de moins de 6 mois nés de mère non immune, ceux de 6 à 11 mois non encore vaccinés ainsi que les personnes à risque de rougeole grave (femme enceinte, immunodéprimés)[20],[36].
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Le nouveau-né est relativement protégé du fait de la transmission des anticorps maternels[43], lesquels déclinent en quelques mois, ces derniers étant à des niveaux plus élevés si la mère a attrapé naturellement la rougeole plutôt que si elle a été vaccinée[44]. Cette protection maternelle peut donc varier selon les pays et les contextes et elle est importante à évaluer pour déterminer l'âge de la première vaccination contre la rougeole[45].
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L'âge moyen auquel on contracte la rougeole dépend de l'immunité de la population, du taux de natalité, et de facteurs biologiques et environnementaux. Dans les pays en développement où le taux de couverture vaccinale est faible et chez les enfants des pays industrialisés d'avant la vaccination, la majorité des rougeoles surviennent chez le petit enfant, souvent avant l'âge de 2 ans[15].
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La maladie est d'autant plus grave avant l'âge de 3 ans, avec un risque de complication plus élevé chez les jeunes adultes. La gravité de la rougeole est aussi liée au milieu social, d'autant plus grave en milieu précaire : promiscuité, malnutrition en particulier la carence en vitamine A, Immunodéficiences comme celle du sida[21].
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Lorsque la couverture vaccinale augmente, l'âge moyen se déplace vers les adolescents et jeunes adultes, en raison de la moindre circulation du virus et de leur l'absence ou insuffisance d'immunisation (par défaut de vaccination ou de contact avec le virus durant leur enfance)[38].
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Si la couverture vaccinale progresse en restant insuffisante, on observe une période de déclin, dite «de lune de miel» où la maladie parait en voie d'élimination (faible circulation du virus), mais une population vulnérable (tranches d'âge non ou pas assez vaccinées) s'accumule jusqu'à entraîner un rebond épidémique[46].
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La forte contagiosité de la rougeole, alors que l'efficacité vaccinale une dose est de 95 %, explique la nécessite d'une couverture vaccinale très élevée (plus de 95 % à deux doses) pour éliminer la rougeole dans une zone géographique donnée (interrompre la chaîne de transmission)[47].
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Ce seuil de protection collective pour la rougeole varie selon les contextes, entre 89 et 94 % de personnes vaccinées, par exemple 92-95 % pour les États-Unis. Cette couverture vaccinale (moyenne au niveau national) ne doit pas comporter de lacunes, elle doit être au moins de 80 % au niveau de chaque district[21] (troisième niveau d'administration selon l'OMS, soit l'équivalent du niveau départemental en France). Faute de quoi, le virus continue de circuler dans les communautés non ou insuffisamment vaccinées.
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Dans les pays tempérés, à l'ère prévaccinale, les épidémies étaient saisonnières, plus fréquentes en hiver et au printemps[46] ; dans les pays tropicaux, les cas de rougeole surviennent le plus souvent en saison sèche[38].
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Au début du XXe siècle, en France, la rougeole était la première cause de mortalité infantile par infection, plus que la diphtérie, la scarlatine et la coqueluche réunies. Les victimes sont surtout les très jeunes enfants de moins de trois ans[48].
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À la veille de l'introduction du vaccin, les épidémies de rougeole en France survenaient tous les trois ans environ, touchant de 300 000 à 500 000 sujets par an, soit de façon quasi-inéluctable pour tous les enfants, la mortalité annuelle par rougeole ayant déjà chuté jusqu'à 15-30 cas par an vers 1980[46].
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Cette baisse de la mortalité (et non de la morbidité, nombre de malades) dans les pays développés est attribuée à de meilleures conditions de vie (nutrition, habitat, diminution de la promiscuité, moins d'enfants par famille) et à l'arrivée des antibiotiques et autres progrès médicaux (traitement des surinfections pulmonaires)[49],[50].
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Dans les pays en développement, au début des années 1960, la rougeole reste toujours la première cause mondiale de mortalité par infection (135 millions de cas annuels entraînant 6 millions de décès)[49].
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En 1974, l'OMS met en place son programme élargi de vaccination en introduisant la vaccination contre la rougeole.
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Perçue comme une maladie bénigne chez un sujet en bonne santé dans les pays développés, la rougeole est en fait une maladie très grave chez les enfants sous-alimentés ou vivant dans de mauvaises conditions d'hygiène : en 1980, 2 600 000 personnes dans le monde sont mortes de cette maladie[51].
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En 1988, l'OMS estime que le programme de vaccination a permis d'éviter, pour l'année 1987, 700 000 décès par rougeole dans les pays en développement[52]. En 1997, en Afrique, le nombre de cas et de décès baisse de 40 % (1990-1997)[53].
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Il reste cependant encore de très nombreux cas de rougeole, d'une part chez les enfants de moins de neuf mois[54], d'autre part en raison d'une couverture vaccinale non optimale, et de l'absence d'immunité acquise après une seule dose dans 5 % des cas. L'Afrique reste la région où l'incidence de la rougeole est la plus élevée (47,5 cas pour cent mille habitants et par an) et la couverture vaccinale la plus faible (57 % des enfants de moins de cinq ans non vaccinés contre la rougeole)[53].
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La Finlande est le premier pays à avoir éliminé la rougeole en 1993 (confirmé en 1996), avec une vaccination à deux doses dès 1982 et une couverture vaccinale de 96 % depuis 1991[47]. La comparaison des résultats avec les pays n'ayant établi qu'une vaccination à une seule dose ( soit à l'âge de 2 ans, ou vers 5-6 ans, ou vers 11 ans selon les pays) conduit à introduire une deuxième dose dans ces pays.
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Aux États-Unis et dans plusieurs pays d'Amérique latine, contrairement aux États européens, la vaccination est obligatoire avant d'aller à l'école, avec des exemptions pour raisons religieuses ou philosophiques selon les États (aux États-Unis). La vaccination contre la rougeole se généralise à partir de 1978. Cependant, si le nombre global de cas diminue de 90 %, des épidémies persistent en raison des enfants d'âge préscolaire non vaccinés, et des échecs de la vaccination (5 % des vaccinés monodose)[55].
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En 1989-1991, une résurgence de rougeole se produit : les États-Unis notifient 55 000 cas et 123 décès[11]. Ils adoptent alors une stratégie à deux doses, en ciblant aussi les enfants d'âge préscolaire (une dose à l'âge de 2 ans, une seconde vers 5-6 ans). En 1994, ils notifient 958 cas de rougeole, et la transmission du virus autochtone est interrompue dans les années qui suivent[55].
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En France, la vaccination contre la rougeole entre au calendrier vaccinal en 1983. Ce vaccin recommandé est proposé aux enfants en une dose lors de leur deuxième année de vie. La couverture vaccinale augmente régulièrement, et l'on observe une réduction des cas de rougeole à partir de 1987, de près de 400 000 cas à 44 000 cas en 1993. Cependant la couverture vaccinale stagne à 80 % dans les années 1990, avec des disparités départementales, et le virus continue de circuler.
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178 |
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Avec l'augmentation de la couverture vaccinale, on observe un déplacement vers un âge plus avancé, la rougeole survenant relativement plus souvent chez les adolescents et les adultes jeunes[15]. Ces changements ont conduit à des modifications de la stratégie vaccinale, dont le passage à deux doses.
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180 |
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181 |
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Des travaux de modélisation ont montré qu'un niveau sub-optimal de couverture vaccinale contre la rougeole était propice à la future survenue de bouffées épidémiques, en confirmant la nécessité d'une stratégie de vaccinations à deux doses, en visant une couverture vaccinale d'au moins 95 %[56]. Une deuxième dose du vaccin triple (rougeole-oreillons-rubéole) a donc été introduite en France en 1996[46], remboursé par la sécurité sociale à 100 % en 1999[57].
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182 |
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En 2000, par rapport à la fin des années 1980, le nombre des cas et des décès par rougeole en France a été réduit de plus de 90 % : de l'ordre de 200 000 à 10 000 cas, et de 30 décès à moins de 3[58].
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En 2012, l'OMS se donne pour objectif d’éliminer la rougeole dans quatre des six régions de l’OMS d’ici 2015 et dans cinq régions d’ici 2020. L’élimination de la rougeole dans une zone géographique est définie comme l'interruption de la transmission pendant au moins douze mois. Elle est considérée comme confirmée si cette interruption se maintient au moins trente-six mois[59].
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187 |
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Sur la période 2000-2018, l’incidence mondiale annuelle de la rougeole a diminué de 66 %, de 145 à 49 cas par million d'habitants. En 2018, le nombre de décès a été estimé à 142 300, soit une baisse de 73 % par rapport à l'année 2000. Pour cette période, et selon l'OMS, la vaccination contre la rougeole a permis d’éviter 23,2 millions de décès dans le monde[60].
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Cependant, par rapport à 2016, le nombre de cas de rougeole dans le monde a augmenté de 167 %. Et selon les régions, de 246 % en Afrique, de 732 % aux Amériques, de 931 % en Méditerranée orientale, de 1791 % en Europe, et de 26 % en Asie du Sud-Est, mais il a diminué de 49 % dans la Région du Pacifique occidental, principalement en raison de la diminution du nombre de cas en Chine. Ces taux enregistrés en 2018 sont les plus élevés depuis 2011[60].
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En 2018, la couverture vaccinale mondiale estimée pour la première dose contre la rougeole est de 86 %, avec de grandes variations selon les régions. Sur la période 2016-2018, les chiffres restent relativement constants : région africaine (74-75 %), Méditerranée orientale (82-83 %), Asie du Sud-Est (88-89 %) ; de même sur la période 2008-2018 : Europe (93-95 %), Pacifique oriental (96-97 %). Dans la région des Amériques, la couverture vaccinale est de 92 % (2016), 88 % (2017) et 90 % (2018)[60].
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En 2018, pour la deuxième dose, la couverture vaccinale mondiale n'atteint que 69 %[60]. Dans les pays où la vaccination a fortement réduit l'incidence de la rougeole, l'incapacité à maintenir ou atteindre un fort taux de couverture vaccinale entraîne ou entraînera des résurgences de la maladie[9].
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194 |
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En 2018, les six pays avec le plus grand nombre de nourrissons non vaccinés (zéro dose) sont le Nigéria (2,4 millions), l’Inde (2,3 millions), le Pakistan (1,4 million), l’Éthiopie (1,3 million), l’Indonésie (1,2 million) et les Philippines (0,7 million)[60].
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Les causes de la résurgence mondiale de la rougeole en 2017-2018 sont multiples et diffèrent selon les pays[60] :
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Dans ces pays, la mortalité est très élevée, immédiate (1 décès sur 10 cas en zone rurale africaine) ou retardée (par aggravation secondaire de la malnutrition). Les infirmités sont nombreuses, les cécités (à la suite de kératites) s’ajoutant aux encéphalopathies.
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200 |
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Entre 2000 et 2005, plus de 300 millions d'enfants âgés de neuf mois à quinze ans ont été vaccinés ou revaccinés. Les politiques de vaccination systématique de masse ont pu être améliorées grâce à la mise en place de système de stockage réfrigéré pour les vaccins et à la création d'un maillage de dispensaires. En Afrique tropicale et en Afrique équatoriale, il a été ainsi observé une diminution de près de trois quarts des décès passant de 506 000 à 126 000.
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En 2008, le contrôle de la rougeole s'est dégradé (raisons budgétaires, oppositions à la vaccination...) entrainant une augmentation des cas confirmés en 2009 et 2010[61].
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En Amérique, des campagnes de vaccination ont permis d'interrompre la transmission de la maladie (cas à virus autochtone) au Canada en 1998[62], aux États-Unis en 2000[63] et sur tout le continent en 2002[64].
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Le 27 septembre 2016, l'élimination de la rougeole autochtone est déclarée comme confirmée aux Amériques par l'Organisation panaméricaine de la santé[65], par le maintien d'une incidence de la rougeole inférieure à cinq cas par million d'habitants[66]. Mais depuis 2017, une transmission endémique (non importée) a repris aux Amériques, au Venezuela (en 2018) et au Brésil (2019)[60].
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Aux États-Unis, on compte en moyenne 60 cas de rougeole par an jusqu'en 2012, suivi d'une résurgence avec un pic en 2014 de 667 cas, puis 188 cas en 2015, 86 cas en 2016, et 118 cas en 2017[67]. Pour 2019, au 20 juin, on compte 1077 cas liés à trois épidémies survenues fin 2018 dans des communautés sous-vaccinées (ville de New-York et État de Washington), en rapport avec des cas importés par des voyageurs infectés provenant d'Israel, d'Ukraine et des Philippines[16].
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Ces épidémies touchent plus particulièrement des communautés religieuses non vaccinées, comme les Amish de l'Ohio en 2014[67].
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Au Canada, une épidémie de 94 cas est survenue en 2007 chez des sujets non-vaccinés[68]. En 2016, l'incidence de la rougeole au Canada était de 0,3 cas pour un million d'individus de la population, avec un total de onze cas déclarés[69].
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En 1998, l'Organisation mondiale de la santé a fixé pour objectif l'élimination de la rougeole en Europe pour 2010[47]. La surveillance de l'évolution de l'incidence en Europe est faite par Euvac.net[70].
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Depuis 2005, un nouveau profil épidémiologique est apparu en Europe occidentale avec quelques pays ne parvenant pas à maintenir une couverture vaccinale suffisante, coïncidant avec un activisme anti vaccinal[71]. Alors que d'autres, où cette couverture est très élevée, ont déjà ou sont en passe d'éliminer la rougeole (pays scandinaves, Slovénie, Slovaquie, Hongrie)[46],[72].
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Euvac.net a comptabilisé plus de 12 000 cas de rougeoles en 2006-2007, près de 85 % d'entre eux concernant seulement cinq pays (Roumanie, Allemagne, Grande-Bretagne, Italie, Suisse)[73].
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De 2006 à 2009, la Suisse a connu une longue épidémie de rougeole avec 4 410 cas, soit près du quart du total européen, liée à une couverture vaccinale insuffisante à deux doses de 76 %[74].
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Le nombre de cas européens s'est très sensiblement accru en 2010, culminant à plus de 30 000 cas en 2010, plus de la moitié des cas étant français[75].
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En 2017, 14 600 cas ont été notifiés par les pays de l'UE/UEA, soit le triple des cas reportés en 2016. La plupart des cas sont signalés en Roumanie (5 608), Italie (5 098), Grèce (967), Allemagne (929) et France (518). Depuis la fin de 2017, au 2 février 2018, la Grèce et la France rapportent une nette augmentation des cas[76].
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Depuis 2018, une transmission endémique (non importée) a repris en Europe : en Albanie, Grèce, Royaume-Uni et Tchéquie[60].
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En France, l'incidence était encore de 18 000 cas en 1998, par insuffisance de la politique vaccinale (couverture vaccinale stagnant à moins de 85 %, deuxième dose introduite qu'en 1996)[46]. La surveillance de la maladie était effectuée par le réseau Sentinelles de l'INSERM de 1985 à 2005. Depuis 2005, la rougeole est redevenue une maladie à déclaration obligatoire[77].
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Après une période « lune de miel », où l'incidence de la rougeole en France est devenue inférieure à 0,1 cas pour cent mille habitants (40 cas en 2006), une résurgence de rougeole survient à partir de 2008, favorisée par des communautés d'enfants et d'adolescents incomplètement ou non vaccinés[58].
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Selon les données de l'Institut de veille sanitaire, il y a eu 5 000 cas déclarés en 2010 (probablement davantage de cas non-déclarés), parmi lesquels 1 500 ont abouti à une hospitalisation, 9 ont été compliqués d'encéphalite infectieuse et 273 ont été compliqués de pneumopathie. Deux décès sont survenus à la suite d'une complication de la rougeole au cours de l'année 2010, l'un par encéphalite, l'autre par pneumopathie. Les données montrent que les taux d’incidence en 2010 ont plus que triplé chez les moins de 1 an et ont augmenté de près de 5 fois chez les adultes de 20 ans et plus par rapport à 2009. La tendance semble encore s'aggraver au début de l'année 2011. Cette année-là, on y a notifié 15 000 cas, dont 651 pneumopathies graves, 16 cas d'atteintes neurologiques et 6 décès[78].
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Au total, de 2008 à 2012, la France subit une épidémie de rougeole avec 23 000 cas et 10 décès[78].
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En 2018, suite à plusieurs vagues d’épidémie et décès dus à la maladie à travers le pays, la vaccination contre la rougeole, via le ROR, devient obligatoire pour les enfants français nés à partir du 1er janvier 2018[79].
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Au 11 juillet 2018, on observe depuis novembre 2017 une recrudescence de la rougeole avec 2 817 cas déclarés, notamment en Nouvelle-Aquitaine. L'incidence est la plus élevée chez les enfants de moins de 1 an avec 28 cas pour cent mille habitants. 22 % des cas ont été hospitalisés, 89 % des cas sont non ou mal vaccinés, et 3 décès par rougeole sont survenus depuis le début de l'année[80].
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L'idée de recourir à l’inoculation pour prévenir de la rougeole est apparue très tôt. Quand les procédés de variolisation eurent gagné en innocuité et en efficacité, le projet de cette transposition fut facilitée par le fait que la rougeole était alors considérée comme apparentée à la variole. La première tentative faite par Francis Home en 1758 fut publiée en 1759. L'expérience fut peu commentée et peu reprise. En 1841-1842, Von Katona reprend toutefois cette expérience sur une bien plus grande échelle avec des résultats annoncés comme bons. Cette tentative et d'autres plus réduites qui eurent lieu ensuite ne fut pas reprise faute de pouvoir limiter le développement de la maladie induite.
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Dans la foulée des découvertes de Behring, l'attention se porta plus sur la sérothérapie[81]. À la suite des travaux de Nicolle et Conseil en 1916, celle-ci s'effectue par injection de sérum de convalescents ou d'adultes complètement guéris d'une rougeole antérieure[82]. La méthode semble conduire à une guérison rapide et à une forme très atténuée de la maladie pour 90 % des patients si le sérum est injecté très tôt (« dans les premiers jours du contact avec l'enfant infectant »)[82]. La principale difficulté était de disposer d'un stock suffisant de sérum (qui impliquait de faire des saignées à des patients en guérison, qui étaient souvent des enfants, les familles refusant qu'on prenne leur sang).
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Au Portugal, le Pr Salazar, s'appuyant sur l'idée déjà bien connue de l'immunité donnée au fœtus par le sang maternel via le placenta, a aussi suggéré que l'on utilise le sang placentaire, facile à recueillir dans les maternités, chez des accouchées en bonne santé uniquement (« sans traces de tuberculose évolutive et avec un Wassermann négatif » précisait-il[82]). Les essais de la méthode dite « du Prof. Salazar de Sousa » ont été selon Jorge (1932) « couronnés de succès »[82].
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La vaccination proprement dite devient possible, lorsque le virus causal est isolé et cultivable, susceptible d'être produit en grande quantité sur culture cellulaire (travaux d'Enders en 1954 ayant permis le développement ultérieur d'un vaccin contre la polio).
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Un collaborateur d'Enders, Samuel Katz (en) développe une souche de virus atténué dite Edmonston (du nom de l'enfant d'où le virus a été isolé). Ces virus sont cultivés et atténués par passages sur cellules d'embryons de poulets. Après un essai sur treize enfants handicapés en septembre 1958 puis sur 10 000 enfants — et quelques adultes — dans les trois années qui suivirent[83], ce vaccin, comportant la seule valence rougeoleuse, fut introduit pour la première fois aux États-Unis le 21 mars 1963 sous l’appellation Rubeovax par Merck.
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Parmi les enfants ayant reçu le Rubeovax, 30 à 40 % d'entre eux montraient des signes de fièvres élevés et d'éruptions cutanées après la vaccination. Ces effets secondaires pouvaient être atténués par l'administration concomitante de gammaglobulines[84].
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Deux vaccins à virus atténué ne nécessitant pas l'administration de gammaglobulines sont adoptés peu après : le vaccin Lirugen, du laboratoire Pitman, basé sur la souche Schwartz — élaboré à partir d'une souche Edmonston A, plus atténuée — est adopté le 2 février 1965 ; le vaccin Attenuvax du laboratoire Merck, basé sur la souche Moraten, à partir d'une souche Edmonston B très atténuée, est adopté le 26 novembre 1968. La vaccination se faisait en une seule injection.
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Aux États-Unis, près de 19 millions de doses de vaccins utilisant la souche Edmonston B atténuée ont été distribués de 1963 à 1975, et plus de 300 millions de doses (souche Moraten dérivée de l'Edmonston B) de 1968 à 2005[85].
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Concurremment à ces vaccins à virus vivants atténués, deux vaccins à virus inactivés (tués) furent mis sur le marché le 21 mars 1963 : le Pfizer-vax ou Measles-K de Pfizer et le Generic de Lilly. Ces vaccins ne conféraient qu'une immunité insuffisante de courte durée, et provoquant parfois des rougeoles atypiques nécessitant une hospitalisation[86]. Ils furent retirés du marché en 1967, après avoir été injectés à 1,8 million d'enfants[87] ou à deux ou trois fois moins ayant reçu 1,8 million de doses[85].
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Le 22 avril 1971, l'Attenuvax, combiné avec des virus atténués d'oreillons et de rubéole, donne le premier vaccin MMR, qui ne comportait toujours qu'une seule injection. En 1976, la seule souche autorisée pour la vaccination contre la rougeole aux États-Unis est celle de l'Attenuvax (Edmonston B). C'est en 1989 qu'aux États-Unis une deuxième injection fut reconnue nécessaire.
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En 1966, la République populaire de Chine autorise la vaccination avec un vaccin à virus atténué élaboré à partir d'une souche locale Shangaï 191[88].
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En 1967, Smorodinstev développe un vaccin à virus atténué à partir de la souche léningrad-16 qui sera le premier vaccin utilisé dans l'Europe de l'Est[85].
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Au Japon, les souches utilisées sont CAM-70, AIK-C, TD97, toutes issues de la souche initiale Tanabe[85].
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Drago Ikic développe un vaccin à partir d'une souche Edmonston-Zagreb, utilisé en Yougoslavie à partir de 1969[85].
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Les autorités du Royaume-Uni ne recommandèrent la vaccination contre la rougeole qu'en 1968 après quatre années d'essais. Leur choix se porta sur deux vaccins. Le premier fut le Wellcovax de Wellcome, produit à partir de la souche Beckingham 3 ; il a été retiré du marché en 1969, à la suite de trois cas d'encéphalite post vaccinale dont l'un fut fatal. D'autres encéphalites seront ultérieurement relevées. Le retrait du Wellcovax eut des répercussions ailleurs, comme en Nouvelle-Zélande. Pfizer propose un vaccin inactivé, le Mesavac.
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Le programme anglais de vaccination se poursuit avec un second vaccin de Glaxo, le Mevilin-L, à partir d'une souche différente, mais qui ne peut couvrir tous les besoins : la vaccination est alors réservée à des groupes à risque.
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272 |
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273 |
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Au début du XXIe siècle, en Europe Occidentale et au Canada, la souche vaccinale utilisée est la souche Schwartz, dérivée de la souche Edmonston A[85].
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fr/5187.html.txt
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Roumanie
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44° 25' N; 26° 06'E
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La Roumanie (en roumain : România) est un État d'Europe de l'Est, le septième pays le plus peuplé de l'Union européenne et le neuvième par sa superficie. La géographie du pays est structurée par les Carpates, le Danube et le littoral de la mer Noire. Située aux confins de l'Europe du Sud-Est et de l'Europe centrale et orientale, la Roumanie a comme pays frontaliers la Hongrie, l'Ukraine, la Moldavie, la Bulgarie et la Serbie.
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Une forte majorité de la population s'identifie comme de langue roumaine (89 %) et de tradition chrétienne orthodoxe (81 %) ; 11 % des habitants déclarent appartenir à des minorités ethniques et 19 % à des confessions minoritaires ou être sans religion.
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L'État roumain moderne émerge au milieu du XIXe siècle, mais l'histoire des Roumains est bien plus ancienne. Leur langue est latine et leurs origines se déclinent depuis les Thraco-Romains, à travers la Mésie (province romaine danubienne), la Dacie (pays des Thraces du Nord, conquis par l'empereur romain Trajan en 106), la Dacie aurélienne dans l'Empire romain d'Orient (dont les Roumains ont hérité leur tradition religieuse, majoritairement chrétienne orthodoxe), les principautés médiévales de Transylvanie, Valachie et Moldavie et enfin le « vieux royaume » roumain issu de l'union des « Principautés danubiennes ».
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À l'époque moderne, c'est l'influence des Lumières qui, avec ses idéaux d'émancipation et de progrès, manifestés par le drapeau et l'hymne, inspire toute une série de révoltes et révolutions (transylvaine en 1784, moldave et valaque en 1821, roumaine globale en 1848, anti-totalitaire en 1945-1960 et en 1989).
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La monarchie constitutionnelle du XIXe siècle a évolué en démocratie parlementaire entre 1918 et 1938, puis un régime autocratique s'est installé, suivi par deux totalitarismes : fascisme des années 1940, et communisme de type soviétique dans la seconde moitié du XXe siècle, jusqu'en 1989 (chute de la dictature communiste d'une durée de 45 ans, et instauration d'une démocratie semi-présidentielle).
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Après une croissance économique rapide au début des années 2000, l'économie roumaine s'est principalement tournée vers les services, la production et l'exportation d'automobiles et d'énergie, avec des entreprises comme Dacia et Petrom. Le pays est membre de l'OTAN depuis 2004 et de l'Union européenne depuis le 1er janvier 2007.
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« România », nom du pays, est un néologisme du XIXe siècle, mais il s'appuie sur le nom par lequel les locuteurs de la langue roumaine se désignaient depuis leurs origines, et qui est attesté par écrit depuis le XVIe siècle. Cet endonyme de români est relié à l'Empire appelé aujourd'hui byzantin, mais dont le nom réel et officiel était Ρωμανία (Romania, de Rome, ancienne capitale de l'Empire romain). Jusqu'au XIXe siècle, les chrétiens orthodoxes se définissaient comme Ρωμαίοι (Roméi) ou Ρωμιοί (Romiii)[3], et non Έλληνες (Hellènes, mot qui ne désignait alors que les païens antiques), et encore moins Βυζαντινοί (Byzantins, mot inventé par Hieronymus Wolf en 1557). En fait, tous les habitants de l'Empire romain d'Orient se définissaient comme Ρωμαίοι (Romées), qu'ils fussent albanais, arméniens, aroumains, grecs ou roumains. Ce n'est que peu avant leur guerre d'indépendance que les Grecs, toujours qualifiés de « Roumis » par les Turcs, vont commencer à se désigner comme Έλληνες (Hellènes), tandis que Roumains et Aroumains sont désignés par l'exonyme « Valaques ».
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L'endonyme români, par lequel s'identifiaient les roumanophones, ne désignait pas, au Moyen Âge, une nationalité, mais simplement une origine et une langue communes (en roumain : limba românească[note 1]). Les roumanophones s'identifiaient aussi par leur origine géographique : Moldave (en roumain : moldovean), Transylvain (en roumain : ardelean), de Munténie (en roumain : muntean), d'Olténie (en roumain : oltean), de Marmatie (en roumain : maramureșean), du Banat (en roumain : bănățean) ou de Dobroudja (en roumain : dobrogean). Ce sont Émile Ollivier, Élisée Reclus et Edgar Quinet, inventeurs du principe selon lequel on doit désigner un peuple par le nom qu'il se donne lui-même, qui ont imposé dans les langues étrangères le terme de « Roumains » à la place de « Valaques », « Moldo-valaques », « Moldaves », « Moldaviens », « Vlachs », « Volokhs », « Wallachiens » et autres « Romounes », devenus, d'ailleurs, flous et parfois péjoratifs (voir Origine des roumanophones).
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Ces considérations ne sont pas purement savantes, mais participent à la définition de l'identité des Roumains, promue par les « éveilleurs de la nation » (en roumain : deșteptătorii neamului[note 2]), imprégnés de l'esprit des Lumières, mais contestée dans les États voisins de la Roumanie, dont les instances culturelles et politiques considèrent jusqu'à aujourd'hui cette identité roumaine comme une « construction récente et artificielle »[4].
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En français, le journal Mercure de France de juillet 1742 emploie pour la première fois l'expression « Valachie ou pays roumain » lorsqu'il présente le texte de la Constitution octroyée par le Prince Constantin Mavrocordato en 1746[5]. En français, le nom « Roumanie » dans son acception moderne est attesté pour la première fois dans un ouvrage datant de 1816, publié à Leipzig par l'érudit grec Demetrios Daniel Philippidès[6]. Mais ce sont Émile Ollivier, Edgar Quinet et Élisée Reclus qui ont introduit dans le français courant le nom de « Pays roumains » à la place de « Valachie », de « Moldavie » ou de « Moldo-Valachie ».
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La dénomination des Roms ainsi que leur surnom de « Romanichels » n'ont pas de lien avec le nom de la Roumanie, même si des représentants de ce peuple vivent aussi en Roumanie : en effet « Rom » ou « Rrôma » signifie simplement « être humain », et « Romani Ichel » signifie « groupe d'hommes » en romani.
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Les Carpates, le Danube et la mer Noire sont les structures majeures de la géographie physique. La Roumanie est à la 79e place mondiale et à la douzième du continent européen par son territoire de 237 499 km2 terrestres et 39 940 aquatiques dont 892 lacustres, 8 947 d'eaux territoriales et contiguës en mer Noire (soit un total de 247 338 sous souveraineté) et 30 100 de zone économique exclusive. Ce territoire, dont 120 345 km2 proviennent de la Roumanie d'avant 1913 (120 732 km2) et 117 154 km2 de l'Empire austro-hongrois (676 615 km2), a souvent varié dans le temps. Sur leur flanc oriental, les États formant l'actuelle Roumanie ont subi, de la fin du XVIIIe siècle jusqu'à la seconde moitié du XXe siècle, la pression de l'Empire russe puis de l'URSS et de ses États-successeurs : de cette pression découle une controverse identitaire concernant les Moldaves et un litige territorial et maritime avec l'Ukraine. Concernant l'extrémité orientale de leur frontière commune, c'est la Cour internationale de justice de La Haye qui, le 3 février 2009, a départagé la Roumanie et l'Ukraine dans le conflit qui les opposait autour du bras danubien de Chilia et du plateau continental maritime : il s'agit de territoires occupés par l'URSS en 1948, après le traité de paix de Paris de 1947. Le jugement de la cour n'a accordé à l'Ukraine que 2 500 km2 des 12 000 km2 de plateau continental que ce pays revendiquait, mais c'est la partie la moins profonde (la plus facilement exploitable) et, de plus, il a confirmé le traité frontalier bilatéral de 1997 abandonnant à l'Ukraine toutes les îles en litige, dont l'île des Serpents[7]. Ainsi, à l'exception de la décolonisation occidentale, la Roumanie est un des rares pays européens à avoir perdu des territoires après les traités de paix consécutifs à la Seconde Guerre mondiale.
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S'il arrive parfois que des partis nationalistes agitent le passé roumain de ces régions, la Roumanie n'a aucune revendication territoriale et a reconnu par des traités avec ses voisins toutes ses frontières, à l'exception du golfe de Musura à l'embouchure du bras de Chilia des bouches du Danube dont le partage n'a pas été fixé par la décision de la Cour internationale de justice de 2009 fixant les limites de la zone économique exclusive roumaine en mer Noire.
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Le Danube en Roumanie.
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Lac Bâlea.
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Les Alpes de Transylvanie.
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La côte de la mer Noire entre Tuzla et Costinești.
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Paysage transylvain : Cheile Turzii près de Cluj-Napoca.
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Les Alpes de Transylvanie, ou Carpates méridionales.
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Paysage du Maramureș.
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Le lac de Cobilița, dans les Carpates orientales transylvaines.
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Cigognes blanches dans un village de Transylvanie.
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Bisons d'Europe dans la réserve du parc naturel de Vânători-Neamț.
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Située dans la partie orientale de la chaîne des Carpates et au nord-est des Balkans, la Roumanie occupe la plus grande partie du bassin inférieur du Danube et les régions montagneuses du bassin moyen du même fleuve. Le pays s'étage autour de la ligne de partage des eaux entre le bassin versant du moyen-Danube et celui du bas-Danube. Le bassin central transylvain est séparé de la Moldavie à l'est par les Carpates orientales et de la plaine de Valachie au sud par les Alpes de Transylvanie. La Roumanie borde à l'est la mer Noire où elle possède 30 100 km2 de zone économique exclusive qui pourraient receler cent milliards de mètres cubes de gaz[8], dont 24 milles nautiques de zone contiguë et 12 milles nautiques de mer territoriale. Cet accès sur la mer Noire permet au pays d'avoir des relations maritimes avec les princaux ports de la mer Méditerranée toute proche. Les pays voisins sont la Bulgarie au sud, la Serbie à l'ouest-sud-ouest, la Hongrie à l'ouest-nord-ouest, l'Ukraine au nord et à l'est et la république de Moldavie (autre pays à majorité roumanophone qui ne fait plus partie de la Roumanie depuis 1940) à l'est-nord-est.
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La position de la Roumanie aux confins des boucliers pannonique, mésique et scythique détermine sa structure géologique articulée autour de l'orogenèse alpine, dont les Carpates sont un prolongement, et dont la boucle sud-est est souvent l'épicentre de séismes. À l'intérieur de cette boucle, le plateau transylvain est surélevé (altitude moyenne 220 m) par rapport aux plaines moldave et valaque. La première est vallonnée par une érosion accentuée au Messinien, alors que le niveau hydrologique de base était très bas et que les cours d'eau ont profondément entaillé le substrat. Ultérieurement, le fond de ces entailles a été en partie comblé. La seconde, comblée plus généreusement au Cénozoïque par les alluvions fluviatiles du Danube, est plus plate. Les roches les plus anciennes, d'âge hercynien, affleurent au sud-est, en Dobroudja. Au Néozoïque des sédiments récents, continentaux, voire éoliens, se sont déposés sur les alluvions fluviatiles et sur les plateaux, avant d'être remaniés par la fonte post-würmienne. La plaine valaque est fréquemment recouverte de dépôts de lœss.
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De forts séismes cycliques supérieurs à 7 degrés sur l'échelle ouverte de Richter ont pour épicentre la région de Vrancea (à raison de deux ou trois fois par siècle) et, compte tenu de l'architecture de certaines constructions, causent de lourds dégâts et des victimes, surtout dans le Sud et le Nord-Est du pays sur l'axe Bucarest-Iași. Les tremblements de terre précédents de 1908 (6 octobre), 1940 (10 novembre) et de 1977 (4 mars) ont eu des effets en Bulgarie, république de Moldavie et Ukraine. Parmi les plus forts tremblements de terre connus on compte ceux de 1620, 1681, 1701, 1738, 1790 (entre 7 et 8 degrés sur l'échelle de Richter), 1802 (7,9 degrés), 1829 (7,3), 1838 (7,5), 1894 (7,0), 1908 (7,1), 1940 (7,7), 1977 (7,4), 1986 (7,1), le dernier a produit des dommages et fait des victimes en particulier en Moldavie, où des bâtiments se sont effondrés à Chișinău. Les tremblements de terre de moins de 7 degrés sont les plus fréquents mais n'ont causé ni dommages importants ni blessés ces dernières années : en 1990 (6,9 et la réplique 6,4), en 2004 (6,0), en 2009 (5,5 et 5,8) et en 2013 (5,5).
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La position de la Roumanie lui confère un climat continental, plus accentué en Valachie et en Moldavie, plus modéré en Transylvanie et en Dobroudja, où respectivement l'abri des Carpates et l'influence de la mer Noire tempèrent les contrastes. Des hivers longs et parfois sévères (de décembre au début mars), des étés chauds (juin à début septembre), et un automne prolongé (septembre à novembre) sont les saisons principales, avec une transition rapide entre le printemps et l'été. À Bucarest, la température minimale en janvier est généralement de −5 °C, mais la température maximale en juillet dépasse souvent les 35 °C avec des pointes au-delà de 40 °C. Certains événements météorologiques exceptionnels ont marqué la géographie et le climat dans le passé.
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La Roumanie possède plusieurs sortes de ressources naturelles :
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L'occupation des sols est répartie comme suit :
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Le pays perd intégralement ses forêts intactes (paysage « naturel » considéré comme à la fois non artificiellement morcelé et non dégradé) au cours des années 2000 et 2010[9].
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Concernant les principales formations végétales, forêts de conifères (sapins et mélèzes en particulier) et de feuillus (où dominent les chênes et les hêtres) s'étagent autour des Carpates mais régressent en raison de la déforestation depuis que Romsilva (l'Office national des forêts roumain) a été privatisée et a mis en lotissement de nombreuses parcelles ; en plaine on trouve les prairies (dans la moitié nord-ouest du pays, plus humide et vallonnée) et les steppes (dans la moitié sud-est, plus sèche et plus plate), aujourd'hui exploitées de manière agro-industrielle par des entreprises privées souvent étrangères. Enfin le long du Danube, de ses principaux affluents et de la mer Noire, zones humides et milieux paraliques accueillent de nombreuses espèces d'oiseaux notamment dans le delta du Danube tels les pélican blanc et frisé, la cigogne blanche, le guêpier d'Europe, le rollier d'Europe, l'hirondelle de rivage, le héron pourpré, le crabier chevelu, parfois l'ibis falcinelle et bien d'autres.
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Le réseau Natura 2000 rassemble des sites naturels ou semi-naturels de l'Union européenne ayant une grande valeur patrimoniale, par la faune et la flore exceptionnelles qu'ils contiennent.
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En décembre 2018, la Roumanie comptait 606 sites dont :
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Les historiens distinguent quatre périodes dans l'histoire de la Roumanie :
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L'histoire des populations dont sont issus les roumanophones est bien documentée depuis l'apparition des Thraces et des premiers Daces (Thraces du Nord), conquis par l'Empire romain, dont la domination va durer six siècles au sud du Danube et 150 ans au nord, d'où Rome s'est retirée au milieu du IIIe siècle.
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Au Ier siècle av. J.-C., les Romains latinisent les Illyres, les Celtes, les Thraces vivant dans les Balkans. Du IIe au VIe siècle, l'Empire gréco-romain d'Orient (dit « byzantin ») résiste contre les Goths, les Huns, les Avars et divers autres peuples germaniques et turcs. Les Latins et les Grecs subissent un processus de christianisation.
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Les populations latinophones du bassin danubien et des Balkans, sujettes ou bien de l'Empire romain d'Orient (au sud du Danube) ou bien des royaumes « barbares » (au nord du Danube), n'auront pas d'État à elles avant 1186, date de la fondation du royaume des Bulgares et des Valaques par les dynasties Deleanu, Caloianu et Asen. Peuplé, selon Théophane le Confesseur, Georges Cédrène et Théophylacte Simocatta, de Bulgares, de Valaques et de Grecs, ce royaume situé à cheval sur les deux rives du bas-Danube ne dure que 63 ans avant d'être remplacé par des Tzarats bulgares (au sud du Danube) et par des banats roumains vassaux de la Hongrie (au nord du Danube).
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Au VIe siècle, des Slaves s'installent parmi les Latins et des cavaliers turcophones bulgares arrivent et fondent un royaume s'étendant sur les actuelles Yougoslavie, Roumanie, Moldavie, Macédoine et Bulgarie. Ce royaume adopte la langue slavonne et le christianisme : c'est la première Bulgarie, mais la moitié de sa population est latinophone (valaques). En Europe, Byzance ne garde que la Grèce et les côtes de la péninsule des Balkans.
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Au Xe siècle, Byzance détruit la Bulgarie avec l'aide des Russes et des cavaliers turcophones de la steppe. Les Valaques roumanophones vivent désormais au sein de petits duchés, les canesats, éparpillés depuis les pays tchèques jusqu'à la Thessalie et de la mer Adriatique à la mer Noire, connus comme romanies ou valachies, et vassaux de Byzance, des turcophones, ou du royaume tchèque de Moravie.
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Aux XIe et XIIe siècles au nord du Danube, les finnois Magyars fondent la Hongrie, vassalisent les cnézats de Transylvanie et adoptent le catholicisme. Au sud du Danube, les roumanophones chassent les Grecs byzantins et fondent un Second Empire bulgare à la place de l'ancienne Bulgarie. Ce royaume est reconnu par la papauté et les puissances de l'époque.
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Au XIIIe siècle, Byzance subit l'invasion occidentale et catholique (4e croisade). Les Occidentaux attaquent le royaume valaque mais leur chef Baudouin de Flandre est tué. Grande invasion mongole en 1223 (Tatars) : la Valaquie comme ses voisins est ravagée. En 1247 les Slavophones succèdent aux roumanophones : la seconde Bulgarie remplace la Valaquie. Les Grecs reprennent Byzance en 1261 mais déjà les Turcs s'installent en Anatolie. Les peuples orthodoxes sont pris entre les catholiques à l'ouest et les musulmans à l'est : tout est déjà en place pour les futures guerres des Balkans. Au nord du Danube les canesats sont vassaux de la Hongrie, de la principauté slave de Galicie ou des Tatars. Entre les canesats vivent des populations slavonnes et iranophones (ïasses).
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La fusion et l'indépendance des banats nord-danubiens donne au XIVe siècle les principautés de Moldavie et Valachie.
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Au XIVe siècle, pendant que les Turcs occupent les Balkans, la noblesse roumaine, d'origine en partie coumane, fonde au nord du Danube les principautés roumaines de Moldavie et Valachie, qui seront vassales des Turcs mais garderont leur autonomie jusqu'en 1878. Il existait cependant des comptoirs italiens sur la mer Noire et le Danube, et la Transylvanie est alors une principauté vassale de la Hongrie, où la noblesse devient progressivement hongroise.
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Au XVIe siècle, la vassalité turque remplace la hongroise en Transylvanie. Apparition du servage. Développement du protestantisme aux dépens du catholicisme, les Roumains restant toutefois orthodoxes à 80 %.
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Au XVIIe siècle, la vassalité autrichienne remplace la turque en Transylvanie. Une partie des orthodoxes de la Transylvanie accepte l'autorité de Rome : ce sont les uniates ou gréco-catholiques.
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Au XVIIIe siècle, sous l'influence humaniste, le servage est aboli en 1714 en Moldavie et Valachie, et des « droits égaux » sont revendiqués en Transylvanie en 1783 (Supplex libellus valachorum) qui débouche sur la révolution transylvaine de 1784 et sur la renaissance culturelle roumaine. L'empire d'Autriche annexe en 1775 le nord-ouest de la Moldavie, qu'il nomme Bucovine.
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Au XIXe siècle, l'Empire russe annexe une moitié est de la Moldavie (actuelle république de Moldavie). Révolutions républicaines en 1821 et 1848. Fondation en 1859 de la Petite Roumanie, par l'union entre Moldavie occidentale et Valachie. Incorporation du grand-duché de Transylvanie au royaume de Hongrie en 1867, au sein de l'Autriche-Hongrie. Alliée aux Russes, la Petite Roumanie devient totalement indépendante en 1878, sous le nom de royaume de Roumanie et aide l'actuelle troisième Bulgarie à gagner la sienne, contre l'Empire turc ottoman, en devenant le royaume de Bulgarie.
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Après quatre siècles d'autonomie sous l'influence ottomane, les principautés de Moldavie et Valachie fusionnent en 1859 pour former le Vieux Royaume de Roumanie, dont l'indépendance totale par rapport à l'Empire ottoman sera reconnue en 1878. Le royaume de Roumanie naît officiellement en 1881.
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La fin de la Première Guerre mondiale voit la Bessarabie, la Transylvanie (hongroise depuis 1867 au sein de la monarchie austro-hongroise), la Bucovine et une partie du Banat voter leur rattachement à la Grande Roumanie qui remplace le Vieux Royaume et se dote en 1921 de l'Agence Rador.
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En 1918, les territoires austro-hongrois et russes peuplés de roumanophones (Transylvanie, Bucovine, Moldavie orientale dite Bessarabie) élisent des députés, proclament leur indépendance puis leur union à la Roumanie, qui avait combattu au côté des Alliés.
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De 1921 à 1923, de nombreuses réformes sont votées (vote des femmes, naturalisation des Roms et des réfugiés juifs, partage des grandes propriétés).
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De 1923 à 1938, la Roumanie fonctionne selon un système de démocratie parlementaire.
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En 1938, le roi Carol II instaure sa dictature personnelle qui fait tirer sur les fascistes de la Garde de fer, juger et exécuter leur chef Corneliu Codreanu et qui combat également le Parti communiste. Au début de la Seconde Guerre mondiale ce roi anglophile fait garantir les frontières du royaume par le Royaume-Uni et la France. Par la mer Noire, sur la flotte du SMR et sous escorte de la marine de guerre, la Roumanie transfère des militaires et le gouvernement polonais à Alexandrie, où ils sont recueillis par les Britanniques. Allié avec Joseph Staline par le pacte germano-soviétique de 1939, Adolf Hitler considère donc la Roumanie, à juste titre, comme une puissance hostile, et l'été 1940, après l'effondrement de la France, l'oblige à céder la Bessarabie et la Bucovine du Nord à l'URSS, la Transylvanie du Nord à la Hongrie et la Dobrogée méridionale à la Bulgarie. La Roumanie ne conserve que la moitié de son territoire de 1918.
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Par la suite, Hitler et la Garde de fer renversent le roi et le remplacent par le maréchal Ion Antonescu (qui sera jugé et exécuté en 1946). La Garde de fer organise des attentats, tue plusieurs ministres et intellectuels démocrates et s'en prend aux Juifs et aux Tsiganes. Lors de l'opération Barbarossa, Antonescu engage la Roumanie aux côtés de l'Allemagne en juin 1941 pour récupérer la Bessarabie. Mais il ne se contente pas de cela : il fait occuper par l'armée roumaine la Transnistrie (une partie de la Podolie ukrainienne), s'y livre à des atrocités, et envoie l'armée roumaine au massacre à la bataille de Stalingrad. Un Conseil national de la résistance se forme entre les mouvements de partisans, les dirigeants des partis politiques démocrates interdits, et le roi Michel, qui renversent Antonescu en août 1944 : la Roumanie déclare alors la guerre à l'Axe, engageant 550 000 soldats contre l'Allemagne.
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Au printemps 1944 Staline reprend à nouveau la Moldavie orientale et stoppe le front, attendant que la Roumanie « tombe comme un fruit mûr » du côté des Alliés, ce qui se produit en août, ouvrant ainsi à l'Armée rouge le chemin des Balkans et de l'Europe centrale. Le Parti communiste roumain s'empare du pouvoir en Roumanie le 6 mars 1945, abolit la monarchie le 30 décembre 1947 et proclame la République populaire roumaine qui rejoindra le pacte de Varsovie et le Comecon.
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Le 6 mars 1945 le roi Michel est contraint d'accepter au pouvoir le Parti communiste roumain puis d'abdiquer fin 1947 : un gouvernement communiste s'empare alors du pouvoir et met en place un régime totalitaire qui durera 45 ans, jusqu'au 22 décembre 1989 lorsqu'un second coup d'État met fin au Régime communiste de Roumanie. Le président Nicolae Ceaușescu et son épouse sont, le jour de Noël 1989, condamnés à mort et exécutés selon une procédure expéditive jusque-là appliquée par le régime à ses opposants[11].
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Selon l'historienne Catherine Durandin, le régime communiste roumain a connu trois périodes, correspondant à trois générations de communistes :
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Le 22 décembre 1989, alors que le Bloc de l'Est se délite et que des manifestations contre le régime secouent le pays, les communistes réformateurs renversent Ceaușescu qui refusait toute réforme, et forment avec quelques dissidents épargnés par la Securitate un Front du salut national (FSN) : c'est la Révolution roumaine de 1989 qui entraine la chute du régime communiste. Plusieurs centaines de soldats et de civils meurent dans la confusion en se tirant dessus mutuellement, chaque groupe pensant défendre la démocratie contre de prétendus partisans de Ceaușescu (le sénateur Ion Iliescu, successeur du dictateur déchu, a été accusé d'avoir lancé ces rumeurs mais l'enquête judiciaire n'a jamais abouti). Dans les semaines qui suivent, la nomenklatura renonce au communisme et permet le rétablissement de la démocratie et de l'économie de marché : c'est en fait une économie de transition. Faute d'un programme précis de restructurations et d'investissements, cette transition s'opère de manière improvisée et profite aux services, aux banques, à l'économie informelle, au tout-routier et au transport aérien, tandis que l'agriculture, l'industrie, la flotte, la pêche, le trafic ferroviaire, les transports électriques urbains et tous les services publics déclinent ou même périclitent (flotte commerciale par exemple).
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Le 27 août 1991, l'indépendance de la République de Moldavie est proclamée, et aussitôt reconnue par la Roumanie.
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Les élections de 1996 ont écarté pour quatre ans la nomenklatura du pouvoir politique (mais pas du pouvoir économique), au profit d'une coalition des partis démocratiques (CDR ou « Convention démocrate roumaine » et USD « Union sociale-démocrate »). Le géologue Emil Constantinescu a été alors le premier président roumain à condamner officiellement les crimes commis par les régimes antonescien contre les Juifs et les Roms et communiste contre l'ensemble de la population[13],[14],[15]. Le FSN, rebaptisé PSD (Parti social-démocrate), revient au pouvoir en 2000, mais subit une nouvelle défaite en 2004 face à l'« alliance D.A. » (O.U.I. en roumain – Dreptate Adevăr voulant dire « Droiture/Justice Vérité ») (composée essentiellement des successeurs de la CDR, le Parti démocrate et le Parti national libéral).
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Le 27 mars 2004, la Roumanie rejoint l'Organisation du traité de l'Atlantique nord sous la présidence de Traian Băsescu soutenu au parlement par une coalition entre son parti démocrate et les libéraux, formée dans le but affiché de faire adhérer la Roumanie à l'Union européenne. Băsescu fut élu face au « socialiste » Adrian Năstase (issu de l'aile conservatrice, eurosceptique et anti-OTAN de la nomenklatura).
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Le 1er janvier 2007, malgré ses difficultés et ses déséquilibres, la Roumanie connaît un taux de croissance qui lui permet d'intégrer l'Union européenne, soit 17 ans après la fin du régime communiste[16].
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À partir de 2009 : la crise financière internationale frappe sévèrement l'économie roumaine, contraignant le gouvernement Băsescu à une politique d'austérité qui le met en opposition quasi permanente avec le parlement (qui cherche plusieurs fois à le démettre) : les Roumains perdent confiance tant dans les instances supra-nationales que dans leurs instances politiques, et réagissent (comme à l'époque communiste) en développant l'économie informelle.
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Le pays assure sa première présidence du Conseil de l'Union européenne entre le 1er janvier et le 30 juin 2019.
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Après un demi-siècle de dictatures successivement carliste (1938-1940), fasciste (1940-1944) et communiste (1945-1989), la Roumanie renoue depuis 1991 avec la tradition parlementaire qu'elle avait inaugurée en 1868, et démocratique qu'elle avait pratiquée de 1923 à 1938.
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Révisée en 2003, la Constitution roumaine adoptée par référendum en 1991 fait de la Roumanie une République parlementaire. L'actuelle constitution reprend dans les grandes lignes les principes de celle de 1923 qui en faisait une monarchie parlementaire à partis politiques multiples, avec un régime territorial unitaire (tous les judeţe sont égaux en droits) et une économie de marché, rompant ainsi radicalement avec le régime communiste qui lui, avait institué en 1948 une République autoritaire à parti unique, avec un régime territorial fédéraliste (certaines régions étaient autonomes, jusqu'au rétablissement des judeţe en 1968) et une économie d'État.
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La Constitution révisée de 2003 prévoit l'élection du président de la République au suffrage universel direct pour un mandat de 5 ans (il était de 4 ans auparavant). Ce dernier nomme le Premier ministre qui dirige l'action gouvernementale. Il peut être limogé par une motion de censure par le Parlement. Ce dernier est composé de la Chambre des députés et du Sénat conformément à la tradition bicamérale que la Roumanie a connue avant l'instauration du régime communiste. Les deux Chambres sont élues pour un mandat de 4 ans au suffrage universel direct et disposent des mêmes pouvoirs en ce qui concerne la responsabilité politique du Gouvernement. La Cour constitutionnelle (en) contrôle la constitutionnalité des lois, et juge de l'élection des parlementaires comme de l'élection du président de la République. Enfin elle peut être saisie par tout citoyen lors d'un procès ou par tout juge par une question préjudicielle de constitutionnalité.
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Une cohabitation conflictuelle s'installe dans la durée entre les présidents Băsescu puis Iohannis d'un côté, le Parlement de l'autre, et le gouvernement au milieu[17].
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À titre d'exemple, en 2012, le parlement vote à une large majorité (258 voix contre 114) la destitution du président Băsescu qui ne peut se maintenir à son poste qu'en organisant un référendum dont il sort gagnant[18].
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Ce mode de gouvernement en cohabitation se prolonge en décembre 2014 avec l'élection du président libéral Klaus Iohannis qui, alors que le poste de Premier ministre est occupé par le socio-démocrate Victor Ponta.
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Graffiti humoristique à Bucarest : €U cu cine votez ? soit « Je » (Eu en roumain) « dois voter pour qui ? ».
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Tag anti-totalitaire sur un mur à Bucarest (2013).
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Tag anti-corruption sur un mur à Bucarest (2013).
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Manifestation contre la corruption sur la place de la Victoire (Bucarest) le 22 janvier 2017.
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L'identité nationale roumaine se construit essentiellement autour de cinq composantes[19],[20],[12] :
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Tous les régimes politiques qui se sont succédé dans le pays ont instrumentalisé à leur manière ces cinq composantes identitaires, et les partis politiques, tant qu'ils ont pu s'exprimer (jusqu'en 1938 et à partir de 1989) se sont appuyés, chacun selon son idéologie, sur tel ou tel aspect de ces composantes. Alternativement ou simultanément, ces courants identitaires se sont manifestés dans l'histoire du pays, lors de la modernisation et la démocratisation sous divers gouvernements parlementaires entre 1856 et 1938, lorsqu'un régime autoritaire s'est mis en place en 1938, sous la dictature à partir de 1940, et enfin sous le totalitarisme à partir de 1945. Successivement pro-Allié en 1938, pro-nazi en 1940 et communiste en 1945, le régime politique est devenu de plus en plus répressif et sanglant (avec toutefois un « desserrement » dans les années 1965-1972). La société civile a tenté de résister au totalitarisme, de manière de plus en plus feutrée et passive à mesure que les résistants étaient exterminés, mais, dans les familles, les courants identitaires ont perduré, d'autant que le régime communiste de Roumanie s'est servi des aspects « pastoraux » pour asseoir sa légitimité (ce que Catherine Durandin a appelé le « national-communisme »)[21].
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En novembre 2004, le parlement roumain à l'unanimité et le président Ion Iliescu reconnaissent officiellement les crimes des régimes nationalistes roumains contre les Juifs[22] et deux ans plus tard, en décembre 2006, quelques jours avant la cérémonie d'entrée dans l'Union européenne, le président Traian Băsescu reconnaît officiellement les crimes commis par le régime communiste contre l'ensemble de la population. Toutefois, la seconde reconnaissance, comme celle du Holodomor en Ukraine, crée un précédent dans le devoir de mémoire car elle élargit la définition d'un « génocide » à des crimes perpétrés sur critères sociaux ou politiques, et non plus seulement nationaux, ethniques et religieux. C'est pourquoi la seconde reconnaissance est contestée par une partie des historiens occidentaux qui, de plus, en récusent l'intentionnalité. En Roumanie même, des mouvements nationalistes tel le PRM récusaient aussi l'intentionnalité des crimes des régimes nationalistes fasciste et militariste.
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En 2007, les historiens de la commission présidentielle pour l'analyse de la dictature en Roumanie, ont officiellement confirmé, documents à l'appui, l'intentionnalité des deux génocides, et évalué les victimes civiles du fascisme militariste roumain à un demi-million de personnes (en quatre ans) dont les 290 000 de la Shoah[23], et celles du communisme à deux millions (en quarante-cinq ans), soit environ 10 % de la population[24].
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Obor, principal marché de Bucarest dans les années 1980.
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Dans les années 1980, la pénurie d'énergie et de carburant rend les transports en commun rares et difficilement accessibles.
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Seuls les ouvrages signés Ceaușescu remplissent les vitrines des librairies dans les années 1980.
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Dans les années 1980, la politique de systématisation du territoire se traduit par 320 000 expulsions, la démolition de quartiers historiques entiers, et environ 3 000 morts par froid et carences.
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Venant aussitôt après la guerre et le fascisme, le communisme a duré 45 ans et a donc profondément marqué la Roumanie, mais le travail de mémoire est resté confiné aux cercles intellectuels et aux familles des victimes (soit environ 10 % de la population selon la « Commission historique d'investigation et d'analyse des crimes du régime communiste »[note 3]), ce qui fait que beaucoup de jeunes Roumains d'aujourd'hui n'en savent pas beaucoup plus que les occidentaux à ce sujet (c'est pourquoi des films comme Noces muettes d'Horațiu Mălăele ou Quatre mois, trois semaines et deux jours de Cristian Mungiu ont été tournés).
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Le communisme a ajouté à l'identité politique roumaine une composante transversale, le « survivalisme » qui se manifeste par une attitude économique, sociale et civique, donc également éthique et politique, légitimant n'importe quelle stratégie, changement brutal d'orientation, rupture d'engagements ou absence de principes (voire d'éducation) par la nécessité de survivre, étendue à celle de prospérer, soi, sa famille, son groupe d'appartenance, son entreprise, le pays[25]. Pendant et après la révolution roumaine de 1989, le président Ion Iliescu a largement joué sur cette composante transversale pour asseoir le pouvoir d'une nomenklatura populiste et isolationniste, avec le slogan « Un des nôtres, pour notre tranquillité » qui garantissait à tous ceux qui, sous la dictature, avaient soit profité du régime, soit laissé faire passivement, un avenir sans risque de lustration (lustration revendiquée par les étudiants et l'opposition).
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La Roumanie, où est née la géonomie sous les auspices de Grigore Antipa au début du XXe siècle, est le premier pays du monde à avoir signé le protocole de Kyoto. Mais, dans la deuxième moitié du XXe siècle, l'idéologie productiviste de la lutte de l'homme civilisé contre la nature sauvage promue tant par le régime communiste des années 1945-1989, que par le régime libéral qui lui a succédé, a imprégné les décideurs et l'opinion, si bien que l'aspect environnemental est encore peu pris en compte dans le mode de développement actuel de la Roumanie, malgré les efforts du ministère de l'Environnement. À titre d'exemple, malgré le climat continental contrasté du pays, les villes ont néanmoins subi la prolifération de l'automobile, la réduction des transports électriques et sur rail, la diminution des espaces verts et l'émondage excessif des arbres, ainsi que la multiplication des constructions de béton et de verre : pour compenser les effets négatifs de cette évolution, l'on abuse du chauffage l'hiver, et de la climatisation l'été. Les citadins, respirant un air vicié et soumis à des contrastes thermiques accrus, développement de plus en plus de maladies infectieuses et d'allergies[26].
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La nomenklatura a toujours entretenu de bonnes relations avec tous les États du tiers monde, y compris avec ceux que les États-Unis classent comme « États-voyous ». Les gouvernements successifs de la Roumanie n'avaient aucune raison de changer de politique, mais l'inquiétude suscitée par la politique russe et ukrainienne en mer Noire, en Moldavie et dans le Caucase ont poussé la Roumanie à rejoindre l'OTAN en 2004[réf. nécessaire]. Toutefois, les anciennes relations privilégiées du pays avec les États de l'ancien tiers monde n'ont pas cessé, et si des militaires roumains sont présents en Irak ou en Afghanistan, c'est sur des missions logistiques et médicales ; quant à la marine, elle opère surtout en mer Noire et plus rarement en mer Méditerranée, mais a toujours refusé de s'engager dans le Golfe.
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Chronologie de l'intégration dans l'Union Européenne :
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La Roumanie est le premier pays de l'Europe centrale et orientale qui a établi des relations avec la Communauté européenne, dès 1974. Après son adhésion à l'Union européenne le 1er janvier 2007, en même temps que la Bulgarie, la plupart de ses parlementaires ont rejoint le groupe des libéraux européens (qui voient ainsi leur nombre augmenter de 17 %) et les partis de centre-droit ; un moindre nombre a rejoint le groupe socialiste, et quelques-uns, l'extrême-droite européenne qui a ainsi pu se constituer en groupe. La plupart de ces eurodéputés, quel que soit leur engagement actuel, ont un passé communiste.
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Comme pour chaque membre de l'Union européenne, les intérêts de la Roumanie divergent parfois de ceux de ses partenaires. Ainsi l'Allemagne d'Angela Merkel a reproché à la Roumanie sa politique économique (pas assez rigoureuse selon les critères exigés par la BCE) et démographique (la Roumanie naturalise les citoyens moldaves qui le lui demandent avec la même facilité que l'Allemagne offre aux Allemands hors-frontières[note 4]). La France du président Jacques Chirac lui a reproché un alignement trop marqué sur les États-Unis (par exemple en Irak), mais selon le président Traian Băsescu, « la démocratie ne peut pas être protégée sans l'OTAN et l'UE » et « l'alliance avec les États-Unis ne remet pas en cause l'engagement européen de la Roumanie ». À d'autres moments la France du président Nicolas Sarkozy et l'Italie du gouvernement Berlusconi lui ont reproché d'être trop laxiste en matière de libre circulation de ses citoyens, surtout roms[27].
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Selon le président roumain, l'extension et l'approfondissement de l'UE peuvent se dérouler simultanément, et la Roumanie soutiendra très fortement les partenariats avec la république de Moldavie et avec les États des Balkans de l'Ouest (Albanie, pays de l'ex-Yougoslavie)[28]. La Roumanie va donner des visas gratuits pour les citoyens de république de Moldavie et pour ceux de la Serbie.
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Le Premier ministre italien Romano Prodi et son homologue roumain Călin Popescu-Tăriceanu ont signé le 16 janvier 2007 à Bucarest une déclaration politique commune. Compte tenu des relations excellentes entre ces deux pays, ils s'engagent à ce que leurs gouvernements coordonnent les démarches dans le cadre de l'Union européenne, notamment en ce qui concerne la constitution et l'intégration des pays de l'Ouest des Balkans. Cette déclaration se fait alors que les deux pays fêtent 10 ans depuis la signature du Partenariat stratégique commun. En raison de la grande similitude des deux langues, l'Italie est la destination préférée des Roumains (devant l'Espagne), environ 300 000 Roumains ont travaillé en Italie en octobre 2006, sans compter les travailleurs clandestins. L'Italie est le principal investisseur en Roumanie et le plus grand importateur (19,4 % des importations) et exportateur (15,6 % des exportations).
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La Roumanie se propose d'être guide régional, a déclaré le président Traian Băsescu au cours du débat « La Roumanie européenne, la Roumanie euro-atlantique, la Roumanie dans la sphère des relations internationales » organisé par l'Association George C. Marshall et l'Administration présidentielle. La Roumanie souhaite être au cœur de la stratégie énergétique de l'Union européenne[29]. Désormais, des pays pétroliers comme le Kazakhstan et l'Azerbaïdjan sont à proximité de la frontière maritime de l'UE. La mer Noire est vue à Bucarest comme une priorité qui peut permettre de réduire la dépendance énergétique de l'Union européenne, des Balkans occidentaux et de la république de Moldavie à l'égard de la Russie. De ce fait, la Roumanie devrait permettre à l'UE de mieux négocier le futur accord énergétique avec la Russie dont les discussions ont débuté en 2006.
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Les premières élections pour élire les 35 députés européens ont eu lieu le 13 mai 2007.
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La Roumanie moderne s'étend sur plusieurs régions historiques, héritées de la géographie médiévale, dont certaines appartiennent pour partie à ses voisins.
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Les principales subdivisions administratives actuelles, pourvues d'institutions propres (préfet et conseil de județ) sont les 41 județe (județ au singulier). Les județe (niveau NUTS III) regroupent les communes et municipalités (niveau NUTS IV), et sont eux-mêmes regroupés en régions de développement (NUTS II) et en macro-régions (NUTS I) qui sont davantage des réseaux de coordination que des entités administratives. La capitale Bucarest forme une subdivision administrative autonome au sein du județ d'Ilfov : le « municipe de Bucarest » (municipiul București de niveau NUTS III, avec ses six arrondissements (sectoare) pourvus de maires élus, de niveau NUTS IV).
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L'origine du drapeau de la Roumanie remonte à la révolution de 1821. Le plus ancien drapeau roumain tricolore conservé date de 1834. Initialement, les trois couleurs : bleu, jaune et rouge, étaient placées horizontalement. Lors de la révolution de 1821 comme pendant celle de 1848, le bleu (ciel) symbolisait la liberté, le jaune d'or la prospérité (champs de blé), l'égalité et la justice, et le rouge (sang) la fraternité, mais selon un mythe pseudo-historique très répandu aujourd'hui en Roumanie, ces couleurs symboliseraient les trois régions historiques du pays (Transylvanie, Valachie et Moldavie) et remonteraient aux Daces. Le drapeau actuel a été ré-adopté officiellement en 1989, mais son utilisation (dans sa forme actuelle) remonte initialement à la période 1867-1948.
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L'origine des armoiries de la Roumanie remonte à 1872, quand le gouvernement adopta comme emblème national l'aigle valaque, mais aussi l'épée, le sceptre, et les éléments des blasons de la Moldavie, de la Transylvanie et du banat de Severin (actuels banat de Timişoara et Olténie). Ces armoiries, à la différence des actuelles, étaient surmontés de la couronne royale roumaine. En 1921 on incorpora l'écusson de la famille royale Hohenzollern de Roumanie ainsi que les dauphins de la Dobrogée.
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En 1947, avec l'instauration du régime communiste de Roumanie, on adopta les symboles de ce régime, qui furent, dès lors, apposés au centre du drapeau, et qui, avec quelques changements, perdurèrent jusqu'en 1989. Les manifestants de la révolution roumaine de 1989 les découpèrent, et durant ces évènements déployèrent des drapeaux portant en leur centre un vide. Les armoiries actuelles de la Roumanie, simplifiées d'après celles de 1872, furent adoptées par le parlement le 10 septembre 1992.
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Au recensement de 2011[30], la Roumanie comptait 20 121 641 habitants. La CIA estime la population au 1er juillet 2016 à 21 599 736 habitants[31]. La population décroît depuis l'an 2000, par l'émigration des personnes les plus défavorisées et aussi par le vieillissement de la population.
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Entre 1989 et 2019, la population roumaine a chuté de 3,5 millions. Outre un nombre de naissances devenu inférieur à celui des décès, le pays connaît un solde migratoire négatif de 100 000 personnes par an en moyenne depuis trente ans[32].
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Communautés ethniques (en 2011)[30] :
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Costume traditionnel roumain transylvain.
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Des Hongrois du pays de Călata lors d'une fête populaire.
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Danseurs roms de Mociu.
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Il y a en tout 25 millions de roumanophones, dont 19,3 millions en Roumanie (sur 22,3 millions d'habitants) et 3 millions en république de Moldavie (sur 4,5 millions d'habitants). Approximativement deux millions de citoyens roumains ont une autre langue maternelle que le roumain : hongrois (1 434 377 citoyens), romani (535 250 citoyens)[33], allemand, russe, turc, grec, arménien… Un million et demi de citoyens moldaves aussi : russe, ukrainien, turc, bulgare.
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En outre, un nombre indéterminé de roumanophones ne sont ni citoyens roumains ni citoyens moldaves : ils peuvent être citoyens ukrainiens, serbes (principaux pays à minorités roumanophones historiques), russes (à la suite de la déportation), italiens, espagnols, français, canadiens, américains, australiens, allemands, suisses ou belges (principaux pays de la diaspora).
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En Roumanie l'anglais est de plus en plus parlé, surtout chez les jeunes générations, depuis la fin de l'époque communiste : il est la première langue universitaire. Héritage de la période austro-hongroise, l'allemand reste, en Transylvanie, une langue étrangère familière, surtout dans les villes, comme Sibiu, abritant de fortes minorités saxonnes. En raison de la francophilie héritée de l'influence des Lumières au XVIIIe siècle, et de l'aide française à l'unité roumaine durant le XIXe siècle ainsi que pendant la Première Guerre mondiale, le français a longtemps été un élément important de la formation culturelle des jeunes Roumains, et le reste au niveau pré-universitaire (1,5 million d'élèves) : par ailleurs la plupart des universités sont associées à l'Agence universitaire de la Francophonie et la Roumanie fait partie de l'Organisation internationale de la francophonie. Un récent recensement paru en 2010 sur le site de l'organisation estime à 4 756 100 le nombre de francophones en Roumanie, soit le quart de la population roumaine[34].
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Jusqu'en 1945, la Roumanie et la France avaient gardé des relations culturelles et politiques étroites, et partagé les mêmes orientations politiques. En 1968 encore, lors de sa visite à Bucarest en mai, Charles de Gaulle était spontanément ovationné à Bucarest, alors qu'il était conspué à Paris[35]. Pendant le régime communiste, certaines publications de langue française (L'Humanité, Vaillant) étaient accessibles sur abonnement en Roumanie. La télévision et la diffusion cinématographique roumaines ont été axées sur les productions francophones (cependant modifiées : ainsi, dans la série des Gendarmes de Saint-Tropez, les scènes où l'on voyait un marché ont été caviardées pour éviter aux spectateurs roumains des comparaisons oiseuses avec leurs propres marchés).
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Mais après 1989, les Roumains découvrent une nouvelle France aux yeux de laquelle la Roumanie n'est plus une « petite sœur des Balkans », ni une alliée, tandis que Bucarest n'est plus un « petit Paris »[36]. Aux yeux des médias de cette nouvelle France, la Roumanie apparaît comme le « pays de Dracula, de la Garde de Fer, de Ceaușescu, des orphelinats et des mendiants de rue », et, comme ses voisins les autres pays de l'Est, comme « une région patriarcale, suspecte de fascisme, d'une société mafieuse ou pire »[note 5]. En fait la société est contrastée, avec une jet set à l'occidentale et des Roms dont certains vivent comme il y a cent ans, des villes modernes et des campagnes traditionalistes, une grande liberté de mœurs et une présence religieuse très visible dans l'espace public, à la télévision, dans l'enseignement et dans l'identité. Dans cet espace multiculturel coexistent diverses mentalités, les unes traditionnelles, voire folkloriques, d'autres libre-penseuses, occidentales, ou encore nostalgiques de tel ou tel passé… Les opinions politiques les plus diverses s'affrontent, en toute liberté d'expression et dans le respect des convictions individuelles. Depuis 1989, l'indifférence de la France à l'égard de la Roumanie a fait disparaître la presse de langue française des kiosques du pays, et le français est en perte de vitesse face à l'anglais, sauf dans les anciens centres francophones comme Bucarest, Iași ou Constanța. Les films francophones sont diffusés surtout sur la chaîne TV Cultural et dans les centres culturels français du pays. Malgré tout, les médias français conservent des antennes en Roumanie. Par exemple, RFI Roumanie (ancienne Radio Delta RFI), seule station de radio francophone en Roumanie, est aussi la plus importante filiale de RFI à l'étranger. Les émissions sont souvent en roumain, mais le soir et la nuit, la station diffuse des émissions en français[37].
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La Roumanie est l'un des pays les plus religieux de l'Union européenne (90 % de la population) malgré une pratique régulière faible ; celle des grandes fêtes (Pâques, Noël) ainsi que des principaux sacrements (baptême, mariage) est, quant à elle, très assidue, et fait partie de l'identité des habitants. L'Église orthodoxe a fait un retour en force depuis la chute du communisme, les fêtes religieuses sont suivies avec assiduité et plus de mille nouvelles églises ont été construites dans le pays, ainsi que de nombreux monastères. Plus de 90 % de la population est de confession chrétienne (en grande majorité orthodoxe mais il existe aussi des minorités : catholiques romains, gréco-catholiques et protestants). Il existe aussi une petite communauté musulmane, comptant environ 64 000 personnes et qui est essentiellement concentrée en Dobroudja. Il subsiste également une petite communauté juive qui comptait environ 3 200 personnes en 2011 (alors qu'en 1930, elle comptait plus de 756 000 personnes). On compte aussi de petites minorités bouddhistes, hindouistes, néopaïennes entre autres[38].
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Traditionnels œufs peints de Pâques.
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Cathédrale métropolitaine de Iași, la plus grande église orthodoxe de Roumanie.
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Temple réformé de Cluj-Napoca.
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Cathédrale gréco-catholique de Târgu Mureș.
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Mosquée Carol Ier à Constanța.
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Synagogue fabrice de Timișoara.
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Cathédrale catholique Saint-Iosif de Bucarest.
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Église lipovène de Rădăuți.
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Église noire luthérienne de Brașov.
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Église orthodoxe du monastère de Neamț.
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La monnaie roumaine est le leu roumain (l'appellatif technique est RON). En octobre 2015, le cours moyen est de 1 EUR = 4,4220 RON[39]. En mai 2015, le salaire moyen mensuel net est de 1 829 RON (411 EUR à la même date)[40]. Depuis le 1er juillet 2015, le salaire mensuel minimum garanti par la loi ou par les conventions collectives du travail est de 1 050 RON (236 EUR)[41]. L'impôt sur le revenu est de type proportionnel (également appelé impôt à taux unique) à 16 %[42], et au premier trimestre 2015, le montant moyen des retraites est d'environ 890 RON (200 EUR)[43].
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La décennie 1990-2000 équivaut à la décennie 1945-1955 en Europe occidentale, mais avec 45 ans de retard de développement, sans plan Marshall, sans épuration et sans programme social du Conseil national de la Résistance. Sortant exsangue de 45 ans d'absence de démocratie, d'étouffement de toute initiative et de pénuries, la Roumanie a subi une transition extrêmement difficile, marquée par une crise économique aigüe (chute de 48 % du PIB industriel, inflation comprise entre 50 % et 300 %, et l'écroulement de la monnaie (en 1999 le leu vaut 1 000 fois moins qu'en 1990, de nouvelles coupures sont émises tous les ans). Le chômage passe de 2 % à 12 % et provoque des mouvements syndicaux parfois très violents. En 1990 et 1991, des dizaines de milliers de mineurs, instrumentalisés par le pouvoir ex-communiste qui s'oppose à toute réforme, envahissent Bucarest, saccagent le siège du gouvernement et provoquent des dizaines de morts et des blessés parmi les étudiants et les enseignants, accusés d'être des vecteurs du capitalisme ultralibéral mondial (alors qu'ils n'étaient que démocrates). En 1999 le mouvement se répète mais cette fois les gendarmes gagnent la « bataille » (selon une expression utilisée à l'époque). L'année 2000 marque une amélioration et l'économie roumaine connaît une forte croissance entre 2001 et 2007 (4 à 9 % par an) : elle est déclarée « économie de marché fonctionnelle » par la Commission européenne en octobre 2004. Son PIB en parité de pouvoir d'achat (247 milliards de dollars) place la Roumanie au 45e rang mondial fin 2007, au niveau du PIB tchèque[45].
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La majorité au pouvoir entre 2004 et 2008 a mis en place une politique économique d'inspiration libérale, visant à réduire le nombre des entreprises d'État (encore autour de 30 % du PIB en 2006 selon une estimation de Deutsche Bank), attirer plus d'investissements étrangers (7e destination en Europe en 2006 selon Financial Times), réduire la fiscalité et le chômage (4,3 % janvier 2008 et 1,8 % à Bucarest)[46].
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Mais à partir de 2007, malgré ou à cause de l'intégration à l'Union européenne (selon les points de vue), les effets néfastes de la crise financière mondiale se font sentir et ralentissent fortement la croissance de l'économie roumaine, avec un taux de chômage de jeunes supérieur à 20 %[47].
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Une des principales entreprises roumaines est Dacia (constructeur automobile appartenant à Renault) possédant quelques sites de production sur Bucarest et Pitești. Les usines de la mégalopole européenne délocalisent de plus en plus leurs usines vers l'Europe de l'Est et surtout en Roumanie. La plupart des entreprises roumaines s'occupent avec le pétrole, le gaz, les ressources naturelles, l'or (de Transylvanie), le textile, etc.
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L'industrie roumaine représente 35 % du produit national brut et à peu près 20 % de la force du travail est impliquée dans l'industrie.
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L'industrie roumaine produit aussi des automobiles comme celles de la marque Dacia du groupe Renault.
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Par sa situation géographique, la Roumanie se trouve à l'intersection de plusieurs principales lignes de transport reliant l'Europe du Nord au sud et de l'ouest à l'est, ce qui est potentiellement une situation économiquement favorable. En outre, le réseau de transport en Roumanie fait la liaison entre le réseau communautaire des transports et celui d'États non limitrophes d'Europe et d'Asie[48]. Toutefois les infrastructures de transport existantes ne répondent pas aux besoins de l'économie d'aujourd'hui et sont loin derrière celles d'Europe de l'Ouest, en raison d'une part du manque d'investissements publics (réparations et entretien adéquats), d'autre part de choix logistiques déséquilibrés (tout-routier, diminution des transports alternatifs, abandon des voies ferrées et des infrastructures fluviales souvent vétustes, perte quasi totale de la flotte maritime)[49],[50].
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Dernièrement, des efforts ont été faits pour raccorder les routes principales de la Roumanie au réseau des couloirs européens[51]. Plusieurs projets visant à moderniser les réseaux de transports ont été lancés, financés par l'ISPA (Instrument structurel de préadhésion de l'UE)[52] et garantis par des prêts des institutions financières internationales. Le gouvernement est également à la recherche de sources de financement externes ou de partenariats public-privé afin de poursuivre la modernisation du réseau routier, en particulier des autoroutes. En janvier 2010, la Roumanie en avait terminé 321,9 km.[réf. nécessaire]
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Les autoroutes roumaines sont l'A1 de Bucarest à Pitești, l'A2 de Bucarest à Constanța et l'A3 de Bucarest à Ploiești. La construction de l'A3, ou « Autoroute de Transylvanie », reliant Bucarest à Oradea, a commencé en juin 2004 et aurait dû être finalisée en 2013[53]. Les autres tronçons à divers stades d'avancement sont Bucarest – Brașov, Cernavodă – Constanza, Nădlac – Arad – Timișoara, Bucarest – Roșiorii de Vede – Craiova[54],[55].
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La Roumanie dispose de 62 aéroports, dont 25 aéroports avec des pistes en dur (en béton, en bitume ou en asphalte) et 37 aérodromes avec des pistes en terre battue. Les plus importants aéroports du pays sont ceux de Bucarest (OTP et BBU), de Cluj-Napoca (CLJ) et de Timișoara (TSR). En 2008, les 17 aéroports civils du pays ont enregistré un trafic de 9,1 millions passagers[56].
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Le tourisme en Roumanie s'articule autour de trois pôles d'attraction :
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Sur le plan géographique, on compte :
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Malgré ces atouts, le tourisme souffre de la crise financière internationale, d'un déficit de communication (la plupart des sites restent peu connus et les prestataires roumains rechignent à sortir des sentiers battus, à innover) et de la concurrence d'autres destinations plus proches des pays d'origine des touristes occidentaux (Croatie, Hongrie) ou plus facilement accessibles (Grèce, Turquie).
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En août 2015, le gouvernement a soumis un projet de loi (statut gouvernemental no 13) qui conduirait à l'établissement d'une sorte de Passenger Name Record pour tous les touristes. La base de données, traduite en anglais par Integrated Tourist Record Computer System, dans laquelle tous les hôtels et pensions entreraient les identifiants des touristes, serait gérée par l'agence militaire Serviciul de Telecomunicații Speciale (en) (STS, Service de télécommunications spéciales), laquelle communiquerait ensuite les données aux différents services du Ministère de l'Intérieur[57]. Le projet suscite beaucoup de critiques de la part des défenseurs du droit à la vie privée[57].
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Le PIB de la Roumanie (121,3 milliards d'euros fin 2007)[58] dépend des services pour 55,2 %, de l'industrie pour 34,7 % et de l'agriculture pour 10,1 % pour une population quasi égale dans les trois secteurs. Le rythme de croissance économique a été de 7,7 % en 2006 et de 6,7 % en 2007. L'inflation en rythme annuel en janvier 2008 est à 7,26 %[59], le déficit budgétaire en 2007 de 2,3 % du PIB et l'endettement de l'État est à 25 % du PIB.
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Le classement publié le 16 septembre 2006 par la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement situe la Roumanie à la 24e place (sur 141 pays) au regard de l'attractivité pour les IDE et la dette publique représente moins de 20 % du PIB. Cinq sociétés de Roumanie ont un chiffre d'affaires supérieur à un milliard d'euros : Petrom (groupe OMV), Rompetrol, Mittal Steel Company (ancien Sidex, groupe Arcelor-Mittal), Metro Romania (groupe Metro AG) et Automobile Dacia (groupe Renault).
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Le journal Le Monde remarque qu'en 2005 et 2006, « la Roumanie a attiré 15 milliards d'euros d'investissement (étranger), plus que les 14 milliards d'euros que le pays avait attirés de 1990 à 2004 ». En 2007, le pays a attiré près de 7 milliards d'euros de IDE[60].
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Les Roumains décrivent souvent leur pays comme une « île de latinité dans un océan slave ». Cette expression isolationniste a été popularisée par Nicolae Iorga, historien et homme politique de l'entre-deux-guerres. Toutefois il faut y mettre un bémol car la Hongrie ne fait pas partie des pays slaves. Mais surtout, la latinité est surtout linguistique : sur les autres plans de la culture traditionnelle (architecture traditionnelle, arts, musiques, cuisines, influences religieuses, histoire, patrimoine, minorités…) la Roumanie se situe bien au carrefour de l'Europe centrale à laquelle elle appartient par la Transylvanie, de l'Europe orientale à laquelle elle appartient par la Moldavie, et des Balkans auxquels elle appartient par la Valachie et la Dobrogée. Par ailleurs, depuis l'époque des Lumières, la Roumanie a subi une très forte influence occidentale et notamment française, combattue jadis par des partisans de l'« autochtonisme orthodoxe » tels le philosophe Nae Ionescu ou l'essayiste Nichifor Crainic (ro), et aujourd'hui par les polémistes tels Adrian Păunescu ou Corneliu Vadim Tudor.
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La Roumanie avait un très riche patrimoine architectural où se croisaient des influences byzantines, gothiques, baroques, ottomanes, vénitiennes, françaises de l'époque des Lumières, germaniques, modernes (Bauhaus) ainsi que le styles sycrétiques locaux (style « Brâncovan » typique du XVIIIe siècle roumain), mais la dictature communiste, ainsi que la période néolibérale qui lui a succédé, en ont détruit une partie importante, en raison, pour la première, de l'idéologie visant à « faire table rase des traces d'un passé révolu d'exploitation de l'homme par l'homme » et, pour la seconde, d'un productivisme qui ne se soucie que de rentabilité immédiate, et non du patrimoine culturel ou historique. Il reste cependant un certain nombre de monuments et de bâtiments historiques de valeur, notamment religieux, ainsi que des quartiers et des bourgades entières qui ont été préservés et, dans certains cas, classés. C'est le cas entre autres des églises en bois du Maramureș, des monastères peints de Bucovine, des quartiers historiques des principales villes transylvaines ou l'Athénée roumain, le siège d'Orchestre philharmonique George Enescu, qui fut inauguré en 1889.
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Pendant la période communiste, le palais du Parlement est construit. Ce bâtiment de style néoclassique tardif, est le plus grand bâtiment en pierre et le second plus grand bâtiment administratif au monde après le Pentagone[61],[62]. Depuis 1997, le palais est le siège de la Chambre des députés et du Sénat.
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Plusieurs bâtiments en Roumanie sont de style moderne : le cirque d'État à Bucarest (ro) (le cirque Globus), le bâtiment des expositions internationales Romexpo (ro), le Sala Palatului (ro) (avec plus de 4 000 places), le bâtiment futuriste du théâtre national de Bucarest Ion Luca Caragiale ou encore la Bibliothèque nationale de Roumanie (en).
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La sculpture dans l'art médiéval roumain porte l'accent sur les décorations. Ce n'est qu'à partir de la seconde moitié du XIXe siècle que se développe en Roumanie la sculpture ronde-bosse. Karl Storck (ro), d'origine allemande, s'installe à Bucarest en 1849 et réalise un travail varié dans un style néo-classique, que ce soit en matière de portraits (comme le portrait de Theodor Aman) ou encore en matière de monuments, tels que le Domnița Bălașa (ro) ou encore le Spătarul Mihail Cantacuzino (ro) à Bucarest. En 1865, il devient le premier professeur de sculpture à l'Académie des Beaux-Arts de Bucarest, devenant ainsi une figure prééminente et le principal artisan du renouveau de la sculpture roumaine.
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Son fils, Carol Storck (ro), reste célèbre pour ses bustes (B.P. Hasdeu), ses allégories (Le Progrès, L'Électricité), ainsi que pour ses sculptures monumentales (Charles d'Avila).
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Ion Georgescu (ro), élève lui aussi de l'Académie des Beaux-Arts de Bucarest, réalise de nombreux portraits très réalistes, dénotant une vaste connaissance anatomique. C'est notamment le cas pour le portrait de l'acteur Mihail Pascaly (ro). Il garde cependant certaines inclinaisons pour le romantisme comme avec le Copiliță rugându-se. On lui doit également la statue de Gheorghe Lazăr sur la Piața Universității à Bucarest, celle de Gheorghe Asachi à Iași, ou encore les allégories de la Justice et de l'Agriculture de la Banque Nationale de Bucarest.
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Ștefan Ionescu-Valbudea (ro) est un opposant au néo-classicisme de Georgescu, et se concentre principalement sur l'anatomie humaine, caractérisée au travers de la force et du drame. Parmi ses travaux, on note les œuvres Mihail Nebunul ou encore Speriatul (La Peur) qui est traité tel un modelage nerveux, anticipant les futurs travaux de Dimitrie Paciurea (ro).
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Un autre sculpteur d'origine polonaise, Vladimir Hegel (ro), s'établit à Bucarest et y réalise de nombreux travaux, tels que le Monument des pompiers de Dealul Spirii. Il aura comme élèves des noms célèbres de la sculpture roumaine, comme Dimitrie Paciurea ou bien encore Constantin Brâncuși. Brâncusi (1876 – 1957) est l'un des sculpteurs les plus influents du début du XXe siècle. Il est considéré comme ayant poussé l'abstraction sculpturale jusqu'à un stade jamais atteint dans la tradition moderniste et il a également ouvert la voie à la sculpture surréaliste, ainsi qu'au courant minimaliste des années 1960[63].
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La musique roumaine est particulière au sein de l'Europe de l'Est car la population roumaine n'est pas slave mais en majorité latine, tout comme celle de Moldavie dont la musique partage bien des aspects d'ailleurs. De plus, il existe une grande minorité rom particulièrement versée dans la musique et appelée les Lăutari qui accompagnent traditionnellement les fêtes et banquets (mariages…).
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La musique folklorique traditionnelle est très ancienne et se reflète aujourd'hui jusqu'au sein des autres styles de musique — même les plus modernes ou populaires — joués dans le pays. Un musicien comme Gheorghe Zamfir a été l'ambassadeur de cette musique grâce à son succès de par le monde avec sa flûte de Pan (naï).
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La musique religieuse inspirée de la musique byzantine s'est aussi adaptée à cette spécificité folklorique et s'est développée au sein de monastères orthodoxes au cours du XVe siècle. La polyphonie qui s'y est implantée au XVIIIe siècle vient elle de l'influence russe et européenne.
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Festivals de théâtre :
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Le cinéma est apparu en Roumanie le 27 mai 1896, et les premières projections eurent lieu à Bucarest, au siège du journal en langue française L'Indépendance roumaine. Parmi les réalisateurs roumains les plus importants, on note : Jean Georgescu (ro), Victor Iliu (ro), Liviu Ciulei, Ion Popescu-Gopo, Lucian Pintilie, Dan Pita, Alexandru Tatos (ro), Mircea Daneliuc (ro) ou encore Sergiu Nicolaescu. Plusieurs films roumains ont reçu des récompenses internationales, comme La Forêt des pendus (prix de la mise en scène au festival de Cannes 1965), L'Hiver en flammes (prix de la première œuvre au festival de Cannes 1966), 12 h 08 à l'est de Bucarest (8 récompenses) ou encore California Dreamin'.
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D'autres films ont également connu un succès international, comme La Mort de Dante Lazarescu ou 4 mois, 3 semaines, 2 jours (palme d'or à Cannes en 2007).
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Différents festivals cinématographiques ont lieu :
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Parmi les acteurs roumains connus, qui presque tous ont débuté au théâtre, on trouve Radu Beligan, Medeea Marinescu, Constantin Tănase (ro), Florin Piersic, Gheorghe Dinică, Toma Caragiu, Jean Constantin, Dem Rădulescu, Puiu Călinescu (ro), Tamara Buciuceanu-Botez (ro), Draga Olteanu-MateiDraga Olteanu-Matei, Marin Moraru (ro), Stela Popescu (ro), Amza Pellea, Ștefan Bănică (ro), Costel Băloiu (ro), Ilarion CiobanuIlarion Ciobanu, Nae Lăzărescu (ro), Sebastian Papaiani, Florian Pittiș, Mircea Diaconu, Marcel Iureș, Maia Morgenstern ou bien Alexandru Arșinel (ro).
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La littérature en slavon a un caractère moral et religieux, historique et littéraire, tels les romans populaires La vie d'Alexandre et Varlaam et Loasaf. Au XVe siècle paraissent les premières traductions des livres religieux en roumain ; à partir du XVIIe siècle, parallèlement à cette littérature religieuse très riche, s'affirme la littérature laïque grâce aux chroniqueurs (Ion Neculce (ro)). Le début du XVIIIe siècle est dominé par la personnalité du prince humaniste Dimitrie Cantemir. Au siècle des Lumières prend naissance le mouvement politico-culturel connu sous le nom d'École transylvaine (en), qui redécouvre la latinité de la culture roumaine pour en tirer arguments dans la lutte de libération nationale. La première moitié du XIXe siècle est marquée par la baisse de l'influence grecque, l'ouverture vers l'Occident. Cependant, une production nationale et originale fondée sur la mise en valeur du folklore et de l'histoire nationale est assurée par Ion Heliade Rădulescu, Costache Negruzzi et surtout Vasile Alecsandri. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, de fortes personnalités s'imposent : Mihai Eminescu, Ion Creangă et Ion Luca Caragiale et le critique Titu Maiorescu.
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Au début du XXe siècle, la littérature roumaine exalte d'une part autour des revues Sămănătorul, publiée par Nicolae Iorga, et Viata romănească, dirigée par Garabet Ibrăileanu, les valeurs populaires et surtout paysannes avec les poètes George Coșbuc, Octavian Goga et les prosateurs Duiliu Zamfirescu et, à ses débuts Mihail Sadoveanu ; et, d'autre part cultive le symbolisme avec Macedonski. Ces deux directions demeurent entre les deux guerres mondiales, l'une nationale, l'autre orientée vers la littérature européenne. Toutefois, tendant à rejoindre l'universel, la poésie prend un ton lyrique avec Lucian Blaga, innove dans le domaine de l'expression avec les modernistes, Tudor Arghezi et Ion Barbu, l'avant-garde étant représentée par Tristan Tzara. Le roman connaît un essor grandissant avec Ion Agârbiceanu, Cezar Petrescu, Hortensia Papadat-Bengescu, Camil Petrescu, Gib Mihăescu. La même diversité d'expression caractérise aussi le théâtre de l'entre-deux-guerres, tandis que la critique littéraire est représentée par Tudor Vianu. Après la Seconde Guerre mondiale, la littérature roumaine évolue sous le signe du socialisme.
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Depuis 1968, deux tendances générales dominent : la remise en valeur du patrimoine national et l'ouverture vers les littératures étrangères, surtout celle de l'Europe occidentale et des États-Unis. Un nouvel équilibre s'établit : les poètes se veulent originaux et indépendants : Nichita Stănescu, Marin Sorescu, Mircea Dinescu. Les romanciers traitent les problèmes de l'individu, exploitent la veine des « thrillers », cultivent le pittoresque ou le réalisme magique. Le mouvement théâtral est très actif et la décentralisation très poussée. Les thèmes principaux sont les problèmes de la société contemporaine, politiques ou traitent de l'histoire des mythes.
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La gymnastique roumaine a pris une dimension internationale après la victoire historique de Nadia Comăneci aux Jeux olympiques d'été de 1976, au cours desquels elle fut la première gymnaste à obtenir la note maximale de 10. Beaucoup d'autres gymnastes roumains se sont depuis illustrés sur la scène mondiale, comme Simona Amânar, Andreea Răducan, Sandra Izbașa ou Marian Drăgulescu.
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Le football est le sport le plus populaire en Roumanie. L'équipe roumaine atteint à plusieurs reprises le stade des quarts de finale, en Coupe du monde en 1994 et en championnat d'Europe en 1960, 1972 et 2000, grâce à des joueurs internationalement reconnus comme Gheorghe Hagi, Dan Petrescu où Gheorghe Popescu.
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En 1986, l'équipe de la Steaua Bucarest a remporté sa seule Coupe d'Europe des clubs champions européens contre le FC Barcelone (0-0, 4-2 tab), c'est à ce jour la seule victoire en finale d'un club roumain, la Steaua à aussi atteint la finale en 1989 (victoire de l'AC Milan 4-0)
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Le handball est aussi un sport très développé dans le pays, en effet, dans les années 1960 et 1970, l'équipe masculine remporte le championnat du monde à quatre reprises, faisant d'elle à l'époque la recordman de titres en coupe du monde. L'équipe féminine remporte également le titre mondial en 1962, et finit deuxième en 1973.
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En rugby à XV, la Roumanie a souvent mis en difficulté le XV de France.
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Depuis la fin du régime communiste, le pays connaît une période d'effacement de sa présence sur la scène sportive internationale, peut-être due à ses difficultés économiques.
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Le rayonnement culturel international de la Roumanie reste modeste, malgré l'action militante des centres culturels roumains fonctionnant auprès des ambassades et enchaînant des festivals, expositions et conférences sur les sujets les plus divers et les plus modernes, dans un esprit multi-culturel et européen. Cette modestie est proportionnelle aux moyens financiers du pays mais elle est relative : de nombreuses personnalités d'envergure internationale sont roumaines ou originaires de Roumanie, même si ce n'est pas toujours en tant que Roumains qu'elles sont connues. À titre d'exemple, l'explorateur antarctique Emile Racovitza est connu comme Belge comme le navire à bord duquel il embarqua, le poète Paul Celan comme Autrichien parce qu'il écrivit en allemand, l'aviateur Traian Vuia comme Hongrois parce que sa région d'origine appartenait à l'Autriche-Hongrie au moment de sa naissance, l'ingénieur Henri Coandă comme Britannique parce qu'il travailla en Grande-Bretagne, le mathématicien et économiste Nicholas Georgescu-Roegen et le réalisateur Jean Negulesco sont connus comme Américains parce qu'ils prirent la nationalité de ce pays et les lettrés Panaït Istrati, Eugène Ionesco et Emil Cioran comme Français parce qu'ils résidèrent longtemps en France et écrivirent en français.
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La culture roumaine (au sens large) rayonne donc surtout à travers des personnalités, nées et élevées pour la plupart dans les actuelles Roumanie et Moldavie mais s'étant parfois exprimées en d'autres langues ou possédant une autre nationalité ou la double-nationalité, ce qui fut parfois la conséquence de la « fuite des cerveaux » surtout vers l'Europe de l'Ouest et les États-Unis de 1944 à 1989.
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Mais c'est avant tout chez les autochtones de l'autre État à majorité roumanophone : la république de Moldavie, que la culture roumaine est influente, malgré les efforts des gouvernements pro-russes ou communistes qui ont pourtant tout fait pour lui barrer la route, en faisant inscrire dans la Constitution (article 13) que la langue du pays, dénommée ici « moldave », n'est pas le roumain, mais seulement « analogue au roumain » et en promulguant plusieurs lois qui empêchent les autochtones de faire librement référence à l'histoire ou à la culture du peuple roumain et de se définir comme membres de ce peuple, alors que rien n'empêche les colons russes et ukrainiens de faire librement référence à l'histoire et à la culture de la Russie ou de l'Ukraine, et de se définir comme « Russes » ou « Ukrainiens » (sans compter que c'est le russe, langue de 6 % de la population, qui est officiellement « langue de communication inter-ethnique »[69]).
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Comme d'autres pays, pour des causes géographiques, climatiques, environnementales mais surtout historiques, la Roumanie a affronté diverses difficultés, connu et combattu des tyrannies, participé à des guerres, persécuté des populations et subi des persécutions, et une partie de ses citoyens vit encore sous le seuil de pauvreté, manquant de formation et d'éducation. En conséquence, son image est, comme celles d'autres pays, contrastée[70].
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La Roumanie a pour codes :
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Sur les autres projets Wikimedia :
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fr/5188.html.txt
ADDED
@@ -0,0 +1,57 @@
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Une route (Écouter) est au sens littéral une voie terrestre (au niveau du sol ou sur viaduc) aménagée pour permettre la circulation de véhicules à roues. Ce terme s'applique plutôt aux voies importantes situées en rase campagne et ne peut être apparenté à une rue. Dans les pays vastes et peu peuplés, à la fin du XXe siècle, de nombreuses routes étaient encore des chemins empierrés ou damés (les "sentiers battus").
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Le mot « route » dérive du latin « rupta (via) », « voie rompue », « voie frayée », par substantivation au féminin du participe passé « rupta » de « rumpere », « rompre » (« rumpere viam » = « ouvrir une route »)[1].
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Les premières routes sont liées à l'invention de la roue, du char et des chariots. Les Chinois disposaient d'un vaste réseau de routes. La « route de la soie » – qui relie d'Est en Ouest la Chine à la Méditerranée – est un axe commercial très ancien. Les Celtes puis les Gaulois avaient eux aussi un large réseau de bonnes routes empierrées, au sujet desquelles César n'a émis que des compliments quand il a envahi la Gaule. Les Romains reprennent ce réseau, en font daller les axes principaux par des esclaves et à terme créent d'autres routes qui accroissent encore le réseau initial. La route romaine est une chaussée reposant sur des fondations faites de matériaux stables et résistants, recouvertes par de larges dalles. La plupart de ces voies romaines existent toujours ou ont inspiré le tracé de nos routes modernes (voir en particulier en France, les photos aériennes du réseau routier dans les alentours de villes comme Bavay ou de Thérouanne).
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Au Moyen Âge, dans le Nord de la France, le réseau routier constitué par les chaussées Brunehaut facilite les relations avec les régions septentrionales. Ces chaussées pourraient résulter de la rénovation de très anciennes voies datant du néolithique, préservées et entretenues d'abord par les Gaulois, puis par les Romains. L'entretien des routes est assuré par la corvée, l'impôt en nature, sous forme de prestations imposées de travail ou d'apports de matériaux (cailloux, silex, chaux). En France, sous Louis XIV et Colbert, la création d'une administration spécifique - les futurs Ponts et chaussées - relance l'effort routier. Sous Louis XV, l'Aménagement du territoire est relancé : En 1764, les « chemins ferrés » sont créés par l'inspecteur général des Ponts et Chaussées Pierre Marie Jérôme Trésaguet[2]. Celui-ci rénove les techniques d'empierrement des chaussées et crée le corps des cantonniers.
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Daniel-Charles Trudaine, contrôleur général des Ponts et chaussées met en place - sous la direction d'ingénieurs bien formés - des services qui assurent des travaux de voirie de qualité et laisse un ouvrage de référence : l'Atlas routier de Trudaine. Après les périodes troublées de la Révolution et de l'Empire, la Restauration envoie des missions en Grande-Bretagne pour y étudier les nouveaux procédés. Dans ce pays : John Loudon McAdam a publié « The present system of road making », dans lequel il expose la méthode avec laquelle il a traité près de 300 km de routes pour les rendre plus résistantes à une circulation intense. Son idée est de remplacer les fondations faites avec des pierres par le dépôt sur un sol préalablement asséché et lissé une couche de petits cailloux, liés avec du sable et de l'eau, et qui seront tassés et agglomérés par le poids du trafic roulant. Thomas Telford autre ingénieur anglais utilise les mêmes méthodes et établit des préconisations pour le tracé et la réalisation des routes.
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Au XIXe siècle, les techniques anglaises se diffusent en Europe. Le premier rouleau compresseur apparaît vers 1836[3]. Le concasseur est mis au point en 1858 par Eli Whitney Blake, et le cyclindre compresseur à vapeur en 1859 par Louis Lemoine (ingénieur). Au début du XXe siècle, avec l'essor du trafic automobile mais aussi avec le développement de la bicyclette, qui avait besoin de chaussées de meilleure qualité, ces dernières, préalablement tassées au rouleau compresseur, sont revêtues de goudrons, de pavés bitumineux ou d'asphalte, comme déjà fait pour les trottoirs depuis le début du XIXe siècle. L'État ou l'autorité locale, qui est chargé de la construction et de l'entretien de routes, trottoirs et caniveaux qui lui appartiennent, tente souvent d'en reporter la responsabilité sur les riverains. Le goudronnage des routes est demandé en France dès 1901 pour se protéger de la poussière soulevée par les voitures. En 1913, on compte mille kilomètres de routes goudronnées en France[4]. La chaussée en béton n'apparaît qu'entre les deux guerres.
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Les routes peuvent être classifiées selon différents critères.
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De nombreux pays, en concordance avec certains accords internationaux classent les routes en trois segments autoroutes, agglomérations, et hors agglomération hors autoroute, chacun sujet à des spécificités législatives.
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Selon l'intérêt de la route:
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Les routes de grande liaison, comme les autoroutes, les routes de transit, pour lesquelles la fonction d'écoulement du trafic de transit à moyenne ou grande distance est privilégiée, et les routes multifonctionnelles. Cette classification est celle qui sert de référence à la conception des routes (pour la France, voir Typologie des routes pour leur conception en France).
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Parmi les routes qui ne traversent pas des agglomérations, on distingue:
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Les routes réservées à certaines catégories d'usagers (cyclistes ou piétons) ont des dénominations spécifiques :
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Des routes stratégiques peuvent avoir été conçues à des fins militaires, afin d'y pouvoir circuler rapidement avec des véhicules militaires. Les voies romaines rectilignes relèvent de cette catégorie, ainsi que les premières autoroutes en Allemagne.
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Une partie importante des impôts nationaux ou locaux sert la construction, à l'entretien et à l'éclairage des routes. En général les routes gérées par un service public sont gratuites, mais des axes urbains (ex. : à Londres pour limiter l'engorgement) ou des grands ponts (route du pont de l'Öresundsbron reliant le Danemark à la Suède) peuvent être payants (écotaxe et/ou autre péage).
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La mise en œuvre du service public à l’usager, comprenant la construction de la route et son exploitation, est alors déléguée à une société concessionnaire qui investit pour construire. En France, les autoroutes sont le plus souvent clôturées et payantes (concédées à des entreprises privées comme Vinci) alors que les autres routes sont d'accès gratuit. Quelques autoroutes ou voies à chaussées séparées (comme en région Bretagne) sont gratuites et gérées par l'État ou les collectivités locales : A75, A1, A84, contournement d'agglomérations grandes ou petites (comme à Courtenay - Loiret). Leur linéaire représente un peu plus du quart de celui des autoroutes payantes (concédées).
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Dans les pays développés, les routes sont revêtues dans leur quasi-totalité d'un mélange de bitume et de gravillons appelé « enrobé », ou de dalles de béton. Dans une majorité de pays, le réseau routier est constitué à la fois de routes revêtues et de routes non revêtues.
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Des alternatives futuristes indiquent que le revêtement de la chaussée pourrait devenir source d’énergie électrique ; soit par une couverture avec des panneaux photovoltaïques à la surface adhérente, ou bien avec des générateurs piézoélectriques.
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Au-delà de la seule pollution routière et de la pollution lumineuse quand elles sont éclairées, les impacts des routes sont nombreux et complexes, directs et indirects (via les remembrements qu'elles induisent par exemple). Ils varient selon le contexte et sont atténués ou au contraire amplifiés selon la manière dont la route est positionnée, construite, gérée, entretenue, éventuellement déneigée ; et surtout selon ses impacts secondaires. Ils ne sont pris en compte que très imparfaitement et depuis peu (par exemple, la loi française sur les études d'impacts ne date que de 1976) ; de plus : les évaluations scientifiques prévisionnelles (ex ante) des coûts et avantages se montrent généralement très différentes (et beaucoup plus optimistes) de celles faites des coûts et avantages (ex post) réels[5]
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En 2011 l'Agence européenne de l'environnement (AEE)[6] estimait que la fragmentation, par les routes notamment, est devenue l'une des premières causes de régression de la biodiversité en Europe. Pour la première fois, l'AEE recommande aussi de détruire des routes anciennes et peu utilisées ou dont la circulation est en baisse, plutôt que d'en construire de nouvelles... au profit du train et d'alternatives et en planifiant des contournements près des zones faunistiquement importantes, au lieu de continuer à construire des routes et voies ferrées les unes à côté des autres autant les separer[6].
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Dans les années 2010, les réseaux de routes et d'autres infrastructures les plus denses du monde sont situés en Europe et aux États-Unis : la Belgique et les Pays-Bas présentent la densité de réseau la plus élevée au monde pour ce qui concerne leur longueur rapportée à la superficie du pays (avec respectivement 4,89 et 3,16 km/km2).
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Mais en 2010-2020 la situation évolue rapidement[7],[8], notamment en Asie où de 2017 à 2020 (en seulement 3 ans) le kilométrage de routes devraient encore doubler[9]. La tendance mondiale est qu'avant 2010, le kilométrage mondial de route asphaltée « supplémentaires » pourrait atteindre 25 millions de kilomètres (plus de 600 fois le tour de la terre)[7]. Cette densification routière touchera à 90 % les pays en développement[7] en zone tropicale et subtropicale principalement, c'est-à-dire au cœur des écosystèmes les plus diversifiés, qu'il contribuera à écologiquement détruire, fragmenter et polluer.
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Sperling & Gordon (2009)[10] annoncaient prospectivement deux milliards de véhicules en circulation en 2030.
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Alors que l'humanité vit dans les années 2010-2020 « l'ère la plus explosive de l'expansion des infrastructures routières » de son histoire, William F. Laurance[11] et Irene Burgués Arrea[12] en 2017 dans la revue Science[13] invitent à mieux comprendre et reconnaitre les impacts de cette accroissement presque exponentiel des réseaux de routes et d'infrastructures (voie ferrées, canaux…) pour l'environnement, nos sociétés et nos économies[7],[8],[9],[14] pour mieux les planifier et veiller à ce que leurs inconvénients ne dépassent pas les bénéfices qu’elles peuvent apporter.
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Le terme « route », couplé avec une destination, est utilisé pour désigner administrativement tout ou partie de sa longueur : « route de Paris », « route de Marseille », « route du petit bois », « du stade », etc. Associé à un numéro, il sert à identifier précisément un endroit et à définir son adresse[N 1]. Par convention locale, ce numéro est soit séquentiel[N 2], soit linéaire[N 3].
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Si l'usage réserve habituellement le terme « route » aux voies hors agglomération, il existe encore de nombreuses exceptions.
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La destination est l'usage le plus courant pour désigner une route, mais d'autres appellations existent[N 4] qui, parfois, ont assuré sa célébrité.
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Sur les autres projets Wikimedia :
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Royaume hachémite de Jordanie
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(ar) المملكة الأردنّيّة الهاشميّة
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La Jordanie (en arabe : الأردن, al-urdunn?), en forme longue le royaume hachémite de Jordanie (en arabe : المملكة الأردنيّة الهاشميّة, al-mamlaka al-urduniyya al-hāšimiyya?) , est un pays d'Asie occidentale. Sa capitale est Amman. Son territoire est entouré à l'ouest par la Palestine et Israël, le long du Jourdain et de la mer Morte, au sud par l'Arabie saoudite, à l'est par l'Irak et au nord par la Syrie, avec en outre un accès sur le golfe d'Aqaba, celui-ci communiquant plus au sud avec la mer Rouge.
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Si l'arabe est la langue officielle, l'anglais est aussi bien répandu dans l'éducation et les médias.
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La Jordanie est une monarchie constitutionnelle dont l'actuel souverain est, depuis le 7 février 1999, le roi Abdallah II, dont l'épouse est la reine Rania.
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La Jordanie est un pays du Proche-Orient, entouré par la Syrie au nord, l'Irak au nord-est, l'Arabie saoudite à l'est et au sud, et enfin Israël et la Cisjordanie à l'ouest. Toutes ces frontières représentent 1 619 km. La Jordanie possède également 26 km de littoral le long du golfe d'Aqaba et de la mer Morte. Les principales villes du pays sont Amman (3 216 369 habitants en 2010), Irbid et Zarka, toutes trois situées dans le Nord-Ouest du pays.
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La Jordanie est composée principalement d’un plateau désertique aride à l'Est, et d’une région montagneuse à l'Ouest. La vallée du Grand Rift et le Jourdain séparent la Jordanie d'Israël. Le point culminant du pays est le jabal Umm ad Dami (1 854 mètres), tandis que la mer Morte en est le point le plus bas.
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Le climat est généralement sec et chaud entre avril et novembre, surtout sur la plus grande partie du territoire occupé par le désert d'Arabie à l'Est du pays et dans la vallée du Jourdain à l'extrême Ouest. Cependant, le pays a une saison pluvieuse mais qui reste faible, qui est de décembre à mars, dans le mois d'hiver la région montagneuse de l'Ouest, y compris Amman et Pétra est accompagné par de la neige qui reste tout de même occasionnelle. Le mois où le climat est le plus froid, est le mois de janvier[3].
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Beaucoup de civilisations et de royaumes se sont succédé sur le sol jordanien, à cheval entre le croissant fertile et le désert d'Arabie. Certains peuples historiques y ont établi leurs capitales comme les Ammonites, les Édomites, les Moabites. D'autres civilisations ont également dominé cette région, tels les Akkadiens, les Assyriens, les Babyloniens, les Perses, ainsi que l'Égypte pharaonienne ou encore la dynastie juive hasmonéenne des Maccabées. La civilisation la plus connue en Jordanie a probablement été la civilisation nabatéenne qui y a laissé de riches vestiges archéologiques comme Pétra. L'alphabet arabe semble être né à Pétra.
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D'autres civilisations ont également régné en Jordanie comme les Macédoniens, les Romains, les Byzantins et les Ottomans. Dès le VIIe siècle, la région a été culturellement musulmane et arabe, à l'exception d'une brève période de domination par les croisés et sous le mandat britannique.
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Au cours de la Première Guerre mondiale, les Britanniques conquièrent sur l’Empire ottoman une bande de territoire limitée au sud par la ligne Aqaba - Bassorah et au nord par la ligne Acre - Damas - Mossoul.
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En avril 1920, lors de la conférence de San Remo, le mandat de la Palestine est attribué aux Britanniques. Les alliés redéfinissent les frontières de la région en la scindant en quatre mandats dont celui de Palestine mandataire qui comprend les territoires situés entre la mer Méditerranée et le désert de Syrie, territoires correspondant aujourd’hui à Israël, et à la Jordanie. En 1923, lors de l’officialisation du Mandat sur la Palestine, et avec la volonté de respecter les promesses formulées envers Hussein ibn Ali et le mouvement sioniste (accords Hussein-Mac Mahon de 1915 et Déclaration Balfour de 1917), les Britanniques scindent la région en deux parties : la Palestine mandataire à l’Ouest du Jourdain incluant un « foyer national juif » et, à l’Est du Jourdain l'« Émirat hachémite de Transjordanie » exclus des engagements de l'empire britannique en faveur de la colonisation juive. Celui-ci est attribué par les Britanniques à Abdallah bin al-Hussein, déjà présent sur place, afin de le dissuader d'intervenir en Syrie avec ses partisans en 1921 contre les Français qui ont pris le dessus sur son frère lors de la révolte syrienne de 1920[4]. Ces liens privilégiés avec la Grande-Bretagne font suite de l'alliance victorieuse contre les Ottomans conclue entre sa famille et les Britanniques lors de la première guerre mondiale.
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Au cours de la Seconde Guerre mondiale, l'armée transjordanienne connue sous le nom de Légion arabe combat en Irak et en Syrie aux côtés des forces britanniques.
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En 1946, l'émirat acquiert l'indépendance totale et devient le « royaume hachémite de Transjordanie ». Il est admis à l'Organisation des Nations unies et rejoint la Ligue arabe.
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En 1948, le royaume de Transjordanie est un acteur important de la guerre israélo-arabe de 1948 à l'issue de laquelle il occupe les collines de Samarie et le désert de Judée qu'il annexe et rebaptise Cisjordanie (faisant écho à la Transjordanie), de même, il avance dans Jérusalem et prend le contrôle d'une moitié de la ville (l'Est de la ville). Cette annexion est condamnée par la reconnaissance de la communauté internationale, sauf par la Grande-Bretagne. La Judée et la Samarie ainsi que la moitié de Jérusalem sera occupée par la Jordanie jusqu'en 1967, lors de la guerre des six jours.
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En 1949, pour marquer ses modifications territoriales, le royaume change de nom pour devenir le « royaume hachémite de Jordanie » (sans le préfixe « Trans- ») ou plus communément, la Jordanie[5]. Il accueille également sur son territoire plusieurs centaines de milliers de Palestiniens fuyant la guerre.
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En 1951, le roi Abdallah est tué lors d'un attentat palestinien fomenté par les partisans de Mohammed Amin al-Husseini.
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Après la crise du canal de Suez, le royaume se rapproche du régime de Nasser. Lors de la guerre des Six Jours en 1967, son armée est vaincue en moins de 72 heures de combats avec les Israéliens, qui s'emparent de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est. Le royaume accueille 300 000 Palestiniens qui fuient les combats. La Jordanie ne participera pas activement à la Guerre du Kippour de 1973.
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Après la guerre des Six Jours, le pays perd beaucoup de son prestige aux yeux des Palestiniens qui développent « un État dans l'État ». Ils mènent leur propre lutte contre Israël depuis le territoire jordanien et Israël y répond par des incursions, comme la bataille de Karameh en 1968. Face à la déstabilisation engendrée par les mouvements palestiniens et aux tentatives de putsch contre le pouvoir hachémite, ce dernier lance une répression massive contre les activistes palestiniens en septembre 1970 et chasse les groupes armés du pays[6].
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En 1974, Hussein renonce à toute revendication sur la Cisjordanie et reconnait l'OLP comme seul représentant légitime du peuple palestinien, afin de calmer les revendications nationalistes palestiniennes au sein même de la Jordanie[7]. 1989 est marquée par la crise économique et une révolte dans le sud du pays, notamment à Ma'an. Un processus de libéralisation politique rapide est entrepris avec la fin de la loi martiale, le rétablissement d'un Parlement et la participation d'une trentaine de partis à la vie politique, incluant le Front islamique d'action. Le succès des forces islamistes est large lors des premières élections libres en novembre 1989. En revanche, les élections de novembre 1993 montrent un recul de l'opposition et des islamistes.
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En 1994 est signé le traité de paix israélo-jordanien, donnant lieu à des modifications mineures sur les frontières et restant en attente d'un règlement final du conflit israélo-palestinien.
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Le roi Hussein meurt le 7 février 1999. Son fils, Abdallah II, lui succède et poursuit les réformes politiques et économiques du pays commencées dans les années 1990, vers davantage de libéralisme.
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Dans les années 2000, et malgré les événements affectant la région, le gouvernement jordanien se montre régulièrement soucieux de rester en paix avec ses voisins.
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La Jordanie est une monarchie constitutionnelle parlementaire multipartite, où le Premier ministre est le chef du gouvernement.
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Selon l'article 2e du système de divisions administratives par le ministère de l'Intérieur, le pays, administrativement, est divisé en 12 provinces (ou gouvernorats), chacune dirigée par un gouverneur nommé par le roi. Ils sont les seules autorités de tous les ministères et les projets de développement dans leurs domaines respectifs. Ces provinces sont divisées en 52 départements. Les gouvernorats sont les suivants:
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Mahis (Gouvernorat de Balqa)
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Aqaba, de la Mer Rouge
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Irbid
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Shoubak (en) (Gouvernorat de Ma'an).
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La Nahr ez-Zarqa (Gouvernorat de Jerash)
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Amman, la capitale de Jordanie
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L'importance de la Jordanie dans l'économie du Moyen-Orient a longtemps été liée à son rôle de transit pour le pétrole d'Irak par l'oléoduc de Mossoul à Haïfa jusqu'en 1948, puis d'Arabie saoudite par l'oléoduc trans-arabe jusqu'en 1983. Au XXIe siècle, elle poursuit la politique de modernisation économique entamée par le roi Hussein dès la fin des années 1980 et amplifiée par son successeur, son fils, le roi Abdallah II. Dans un environnement régional particulièrement difficile, les performances de l’économie jordanienne ont été supérieures aux attentes. Parmi les réussites à porter à l’actif des autorités : l’amélioration de la gestion du secteur public, la gestion des privatisations, la création de la zone économique spéciale d’Aqaba soutenue par son port et de zones industrielles spéciales (QIZ).
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Ces ��léments ont contribué à porter la croissance économique du pays (7,5 % en 2005), qui est également soutenue par la position de refuge que connaît la Jordanie pour les capitaux irakiens, palestiniens ou syriens, ainsi que par l’aide extérieure (principalement américaine). Le royaume a accueilli fin mai 2005, pour la troisième année consécutive, la réunion du World Economic Forum sur les rives de la mer Morte.
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La Jordanie a un endettement extérieur de 5,522 milliards de dollars en 2010[15] et un déficit budgétaire important. Son secteur touristique est sensible aux crises régionales. Une partie non négligeable de la population est pauvre.
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De plus, la Jordanie n'a pas été touchée par la crise économique de 2008. Elle a seulement connu un ralentissement en 2009, ce qui a permis de relancer l'économie et la baisse des coûts de la matière première et de la production alimentaire de base. Seule conséquence de cette crise, une diminution des exportations.
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La population de Jordanie est estimée à 9,52 millions en novembre 2015[25]. Environ 98 % de la population sont des Arabes. Avant l'occupation par Israël de la Cisjordanie et d'une moitié de Jérusalem, réunifiée en 1967, environ 70 % de celle-ci étaient Palestiniens[26]. Actuellement[précision nécessaire], il y a 1 951 603 réfugiés Palestiniens dans le pays et plus de 2 millions de réfugiés syriens. Les Tcherkesses composent la grande partie des 2 % restants, mais les autres groupes ethniques minoritaires sont les Arméniens, les Tchétchènes, les Turkmènes, les Kurdes et les Bosniaques.
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Plus de 50 % de la population jordanienne vit à Amman, la capitale du pays.
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L'anglais est parlé par la classe aisée, l'élite, l'armée, et les milieux du tourisme[27].
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L'islam est la religion d'État. Selon les estimations officielles, 92 % des habitants sont sunnites et les chrétiens représentent 8 % de la population[28]. Les chrétiens sont surtout grecs-orthodoxes ; cependant, on compte aussi des grecs-catholiques, des orthodoxes coptes, des orthodoxes arméniens, des syriens-orthodoxes et un petit nombre de protestants et de catholiques latins[28]. Le pays abrite aussi en petit nombre des chiites, des druzes[28] et des bahaïstes[29].
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Ces fêtes et jours fériés sont fixés par le calendrier lunaire musulman:
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Ces fêtes et jours fériés sont fixés par le calendrier grégorien :
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Ajlun, Amman, Aqaba, Balqa, Irbid, Jerash, Karak, Madaba, Ma'an, Mafraq, Salt, Zarka
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Jourdain et vallée du Jourdain, mer Morte, mer Rouge, golfe d'Aqaba, désert d'Arabie, vallée du Grand Rift, Wadi Rum
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Pétra, sept nouvelles merveilles du monde
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Les Châteaux du désert : période omeyyade, Qusair Amra
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Sur les autres projets Wikimedia :
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Asie centrale
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Kazakhstan1 · Kirghizistan · Ouzbékistan · Tadjikistan · Turkménistan
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Asie de l’Est
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Chine · Corée du Nord · Corée du Sud · Japon · Mongolie · Taïwan
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Asie de l'Ouest
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Abkhazie · Arabie saoudite · Arménie · Azerbaïdjan · Bahreïn · Chypre · Chypre du Nord · Égypte2 · Émirats arabes unis · Géorgie · Haut-Karabagh · Irak · Iran · Israël · Jordanie · Koweït · Liban · Oman · Ossétie du Sud · Palestine · Qatar · Syrie · Turquie1 · Yémen
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Asie du Sud-Est
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Birmanie · Brunei · Cambodge · Île Christmas3 (Australie) · Îles Cocos3 (Australie) · Indonésie3 · Laos · Malaisie · Philippines · Singapour · Thaïlande · Timor oriental3 · Viêt Nam
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Asie du Sud
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Afghanistan · Bangladesh · Bhoutan · Inde · Maldives · Népal · Pakistan · Sri Lanka · Territoire britannique de l'océan Indien2 (Royaume-Uni)
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Asie du Nord
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Russie1 (Sibérie, Extrême-Orient russe)
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fr/519.html.txt
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Bagdad ou Baghdad (en arabe : بغداد / baġdād) est la capitale de l’Irak et de la province de Bagdad. Elle est située au centre-Est du pays et est traversée par le Tigre. Ses habitants s'appellent les Bagdadiens.[1]
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Avec une aire urbaine comprenant en 2012 une population estimée à 10 millions d’habitants, c’est la plus grande ville d’Irak ainsi que la deuxième ville la plus peuplée du monde arabe et du Moyen-Orient (derrière Le Caire en Egypte). C'est un carrefour de communications aériennes, routières et ferroviaires d'une grande importance stratégique pour ce pays.
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Les origines de la ville actuelle remontent au moins au VIIIe siècle, avec probablement la présence de plusieurs petits foyers d'habitat antérieurs datant de la période préislamique. Elle fut la capitale de l'Empire abbasside à partir du VIIIe siècle et un centre de culture et de connaissance très important pendant des siècles, jusqu’au milieu du XIIIe siècle.
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Bagdad est, depuis 2003, le centre d’un violent conflit en raison de la guerre d’Irak. Elle est devenue une ville d'enclaves fortifiées régies par les soldats de l'armée irakienne, les officiers de la police fédérale, les agents de police locaux et les agents de sécurité privés.
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L’origine du nom « Bagdad » et sa signification sont disputées : les auteurs arabes classiques, suivis par les écrivains modernes, penchent pour une origine persane, l'explication la plus souvent avancée étant que le mot signifie « donné par Dieu » en persan antique[2] ; la haute estime des Abbassides pour la culture persane pourrait expliquer l’adoption d’un nom d'origine perse pour la capitale d’un califat arabe. Cependant, l’étymon assyro-araméen « forteresse de l’aigle » a également été proposé.
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Ce nom est à l’origine du mot baldaquin, qui désigne d’abord la soie de Bagdad (Baldac ou Baudac au Moyen Âge), puis une tenture de lit.
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La ville fut officiellement nommée Madīnat as-Salām (la cité de la paix) par son fondateur, le calife Al-Mansour. Elle était également connue sous les noms de Madīnat al-Anwār (« cité des Lumières »), ʿĀsimat ad-Dunyā (« capitale ou centre du monde ») la ville ronde[3] et la ville d’Al Mansour[4].
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Bagdad se trouve sur les rives du Tigre qui est sa première source d'eau, à l'endroit où celui-ci se rapproche le plus de l'Euphrate, distant d'une trentaine de kilomètres à l'ouest de la ville.
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Le terrain sur lequel la ville fut construite est d'origine alluviale. Plat et de faible altitude il est sujet à de nombreuses inondations périodiques.
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Considérée sous l'aspect géopolitique et hydrologique, la Mésopotamie regroupe deux pays, l'Irak et la Syrie. La caractéristique du bassin mésopotamien réside en l'origine éloignée de ses eaux fluviales, qui prennent leur source dans les montagnes turques et iraniennes. La situation géographique de l'Irak le rend vulnérable puisqu'il est encerclé par des pays (Turquie, Syrie, Iran) capables de lui couper son approvisionnement en eau. C'est ainsi que la question de l'eau est dans la politique extérieure de Bagdad au cœur de tensions incessantes[5]. Après la guerre sur l'Irak le problème de l'eau s'est aggravé. Dans certains quartiers l’eau courante n’est pas disponible plus de deux heures par jour. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) mène, depuis de nombreuses années, d'importants projets pour améliorer l'accès à l'eau potable, y compris une distribution quotidienne, par camion-citerne, à des milliers de déplacés internes près de Madinat al-Sadr (Sadr City), à Bagdad. Après des années de négligence, le réseau d’eau a également souffert de dommages plus récents dus aux vibrations causées par les bombes et le passage des tanks. Des estimations récentes de l'Organisation des Nations unies (ONU) montrent que près de 94 % de l’eau de Bagdad est perdue pour cause de fuites. La distribution d’eau, les sanitaires, l’électricité et les services de santé dans le centre et le sud de l’Irak ont été particulièrement frappés par les pillages et les mises à sac lors des semaines chaotiques qui ont suivi la chute de l’ancien gouvernement.
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Le climat désertique de Bagdad en fait l'une des plus chaudes régions du monde pendant l'été, surtout quand le vent du golfe Persique souffle (on atteint environ 45 °C en juillet). En hiver, la pluviosité est de 136 mm[6] et le thermomètre oscille en moyenne entre 6 et 18 °C en décembre, et entre 4 et 16 °C en janvier. Il y a une douzaine de jours de gel par an, avec des températures parfois assez basses (minimum de −6 °C)[7].
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Madīnat as-Salām fut fondée ex nihilo au VIIIe siècle, en 762, par le calife abbasside Abou-Djaafar Al-Mansur et construite en quatre ans par 100 000 ouvriers[8]. Selon les historiens arabes, il existait à son emplacement plusieurs villages pré-islamiques, dont l'un s'appelait Bagdad. Ce nom est cité dans le Talmud, de deux siècles antérieur[9]. Cependant, selon l'historien Thierry Murcia, l'édition du Talmud de Babylone serait plus tardive que ce que l'on envisage actuellement. Elle remonterait seulement à la deuxième moitié du VIIIe siècle voire au début du IXe siècle de notre ère. Murcia estime d'ailleurs que « ce travail éditorial aurait même pu avoir été achevé dans la ville même de Bagdad »[10], ce qui pourrait expliquer les mentions répétées de cette métropole dans le corpus de textes rabbiniques. Après la prise du pouvoir par les Abbassides au détriment des Omeyyades de Damas en 750, l'emplacement est choisi pour y fonder la capitale du califat. Même si, à partir du Xe siècle, elle a pour rivales dans cette fonction, d'abord Le Caire (avec la dynastie des Fatimides), puis Cordoue avec le nouveau califat des Omeyyades, elle joue le rôle d'une des capitales de l'islam et le restera jusqu'au milieu du XIIIe siècle.
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La Bagdad des Abbassides était une ville ronde dont les dimensions ont fait l'objet de la part des auteurs arabes de nombreuses estimations différentes. Son diamètre était probablement de 2 534 m[11]. Elle possédait quatre portes : la porte de Syrie au nord-ouest, la porte de Bassora au sud-ouest, la porte de Koufa au sud-est et la porte du Khorasan au nord-est[12]. Elle était protégée par un fossé de vingt mètres de large et une double enceinte circulaire qui, en plus des quatre portes, comportait 112 tours. Le palais, la mosquée et les casernes se trouvaient au centre, tandis qu'un ou deux anneaux d'habitations étaient situés entre les deux remparts. La ville ronde était dominée par le dôme vert du palais, de 48,36 mètres de haut. Ce dôme qui fit la gloire de Bagdad se serait effondré en 941 à cause de la foudre. Des faubourgs furent aussi édifiés extra-muros, dont le quartier du Karkh, au sud de la ville ronde, où étaient notamment situés les marchés. La ville ronde fut assez rapidement abandonnée par le calife et ses administrations, et des palais furent construits dans les faubourgs. Dès 773, Al-Mansur édifia au nord-est un nouveau palais, Al-Khuld, dont le nom rappelait le paradis.
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Comme la ville devenait une énorme agglomération, dont la populace remuante inspirait la méfiance du calife, en 774, Al-Mansur transféra les marchés vers un nouveau quartier au sud de la Ville Ronde, qui fut appelé Al-Karkh, entre les canaux Sarat et Isa. Sous son règne également, on construisit sur la rive orientale du Tigre un camp militaire pour son fils, auquel il emprunta son nom, ʿAskar Al-Mahdi ou « camp d'Al-Mahdi », dans le quartier que l'on appela plus tard Al-Rusafa[13].
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Sous Harun al-Rashid, cinquième calife de la dynastie abbasside, les membres de la famille des Barmakides occupaient le poste de vizir. Jafar fit bâtir sur la rive orientale du Tigre au sud-est de Bagdad un palais qui devait jouer un rôle important dans le développement ultérieur de la ville.
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En 813, le califat était déchiré par une guerre civile entre les deux fils d'Harun al-Rashid, Al-Amin et Al-Ma'mūn. Elle se termina par le siège de Bagdad (en) par les forces d'Al-Ma'mūn. Il dura quatorze mois. Face à la défense acharnée de la population, les assiégeants détruisirent une grande partie de la ville ronde, qui ne s'en releva jamais.
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À partir de Al-Muʿtasim (833-842), les califes abbassides achetèrent des esclaves turcs, appelés ghulams, pour se constituer une armée dont il attendaient plus de loyauté que de leurs partisans khorassaniens. Entre ces troupes turbulentes et la population de Bagdad les heurts étaient fréquents. Ce calife décida donc de déplacer sa capitale vers Samarra. En 865, le calife d'Al-Musta`in, qui se trouvait de plus en plus sous la tutelle des Turcs, quitta Samarra et retourna à Bagdad. Les Turcs ne l'entendirent pas de cette oreille et choisirent al-Mutazz comme nouveau calife. Bagdad fut à nouveau assiégée. Le gouverneur de la ville, Mohammed ibn Abadalla ibn Tahir, fit fortifier la ville et enrôla tous les habitants dans sa défense. Affamée et excédée par la durée du siège, la population manifesta son mécontentement et des émeutes éclatèrent. Le gouverneur Tahir, tout en protestant de sa fidélité à Al-Musta`in, entama des négociations avec les Turcs. En 866, 'Al-Musta`in fut destitué puis exécuté.
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Le départ du calife n'avait pas entamé la vitalité commerciale et l'éclat intellectuel de Bagdad, où, le calife Al-Mutamid revint définitivement en 892. Il s'installa dans l'ancien palais de Jafar le Barmakide. Après sa construction, il avait été cédé à Al-Manum, qui le donna à son tour à un de ses principaux serviteurs, Al-Hasan ibn Sahl (en). Il prit alors le nom de palais Hasani. Il fut ensuite occupé par sa fille Buran, veuve d'Al-Mamun, jusqu'au retour à Bagdad d'al-Mutamid. À ce palais vinrent s'en ajouter d'autres : al-Firdus (« paradis »), al-Taj (« couronne ») ainsi qu'al-Thuraya (« Pléiades »), relié au palais al-Hasani par un couloir souterrain. Cet ensemble devint au fil du temps le Dar al-Khalifa (« demeure du Califat »).
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C'est à Bagdad qu'est fondée en 832 la plus ancienne maison de la sagesse (Bayt al-hikma), sous le règne d'Al-Mamun. C'est un établissement particulièrement actif, spécialisé dans la traduction d'ouvrages en grec, pehlevi et syriaque. Des savants y viennent de tout l'Empire abbasside, facilitant l'introduction de la science perse, grecque et indienne dans le monde arabo-musulman de cette époque. Astronomes, mathématiciens, penseurs, lettrés, traducteurs, la fréquentent, et parmi eux, al-Khwarizmi, Al Jahiz, al Kindi, Al-Hajjaj ibn Yusuf ibn Matar et Thābit ibn Qurra[14].
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Elle devient la plaque tournante du grand commerce :
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Bagdad importe également des esclaves (slaves, turcs, africains) et des matières premières (bois de construction, fer) et exporte des matières premières (alun) et des produits de l'artisanat (tissus, objets de verre et de métal, entre autres).
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Certains historiens de la démographie considèrent Bagdad comme la première ville au monde à avoir atteint une population d’un million d'habitants entre les VIIIe et IXe siècles (la capitale chinoise Chang'an (Xi'an), terminus de la route de la soie, était également une très grande ville à cette époque). Affaiblie par des troubles politiques, sa place de « ville la plus peuplée au monde » lui est probablement ravie par Cordoue au Xe siècle[15]. On estime la population de l'ancienne « capitale » des Francs, Aix-la-Chapelle, à environ 10 000 habitants à la même époque.
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Au xe siècle, sous l'effet des incendies et des inondations récurrents, sans parler du déménagement des califes, la ville unifiée se transforme en une série de quartiers semi-autonomes séparés par des terrains vagues, des ruines et des jardins. Ce phénomène s'accompagne d'un clivage religieux, certains quartiers étant chiites, d'autres sunnites. Vers le milieu du siècle, sous le règne de califes faibles et reclus dans leurs palais, Bagdad fut livré à l'anarchie et aux affrontements confessionnels entre chiites et sunnites. En 945, un prince bouyide chiite originaire du Daylam, s'empara de la ville et mit le calife Al-Mustakfi sous tutelle. Il devint amîr al-umarâ' (« émir des émirs ») et prit le titre honorifique de Mu`izz ad-Dawla (« réconfort de la dynastie »). Il se fit construire un palais dans le quartier dépeuplé de Shamasiya sur la rive orientale du Tigre. Il fit également construire sur les sites de l'ancien palais Khuld, un hôpital, le Bimaristan Adudi, qui devint le plus célèbre du monde musulman de l'époque[16]. Un de ses successeurs, Adhud ad-Dawla, bâtit un complexe encore plus somptueux, dont les jardins s'étendaient jusqu'au Tigre. Les conflits confessionnels se poursuivirent. Au cours d'une émeute particulièrement violente, en 1051, la mosquée chiite de Kadhimiya, abritant les restes du septième et du neuvième imam chiite, fut incendiée par les sunnites[17]. En 1055, le Turc seldjoukide Toghrul-Beg, sollicité par le calife, chassa sans beaucoup de mal, la dynastie bouyide, minée par les dissensions internes. Après avoir pris le titre de sultan, les Seldjoukides portèrent relativement peu d'intérêt à leur nouvelle possession. Ils désignèrent un gouverneur de Bagdad, où ils résidèrent rarement. Ils prirent le contre-pied des Bouyides et appuyèrent les sunnites. L'affaiblissement progressif des Seldjoukides incita les califes de la fin du XIIe siècle à réaffirmer leur autorité. En 1157, le sultan Muhammad, irrité par les velléités d'indépendance du calife Al-Muqtafi vint assiéger Bagdad. Au bout de près de trois mois, face à la défense énergique de la ville, il leva le siège[18]. L'événement marqua la fin de la domination seldjoukide à Bagdad.
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À la fin du XIe siècle, Bagdad était formée de deux grandes parties :
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Le déclin de Bagdad s'accentua lorsqu'elle fut ravagée par les Mongols de Houlagou Khan en 1258, après un siège de 20 jours du 20 janvier jusqu'au 10 février, épisode de la bataille de Bagdad. La ville tout entière fut désarmée et sa population massacrée. Le Bayt al-Hikma, ou maison de la sagesse, fut pillé et son contenu jeté dans le Tigre : traités philosophiques, livres d'art, de poésie et d'histoire, ouvrages scientifiques et mathématiques — la richesse intellectuelle de plusieurs siècles. On dit que quand le pillage mongol prit fin, le Tigre était noir d'encre. Le calife Al-Musta'sim fut tué par les envahisseurs[20]. Cet événement constitua une rupture dans l'histoire de Bagdad, qui cessa définitivement d'être le siège du califat.
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La ville n'était plus que l'ombre d'elle-même mais survécut. Jusqu'en 1339, elle fit partie du domaine de la dynastie mongole des Ilkhanides. Le célèbre voyageur Ibn Battûta a laissé une description de la ville à cette époque. Ensuite Hassan Bozorg, le fondateur de la dynastie des Jalayirides, s'y installa.
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La ville fut prise deux fois par Tamerlan, la première fois en 1393 sans subir trop de dommages. En 1401, par contre, il fit massacrer tous les habitants, n'épargnant que les hommes de religion. De 1410 à 1507, Bagdad tomba entre les mains des Turcomans du Mouton noir et des Turcomans du Mouton blanc. Jamais la ville n'était tombée aussi bas. L'historien égyptien Al-Makrizi écrivit en 1437 qu'elle ne méritait pas le nom de ville[21]. En 1444, un voyageur vénitien, Nicolo de Conti, la confondit, comme d'autres européens, avec Babylone.
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En 1507, Bagdad fut occupée par les Safavides persans. Elle tomba ensuite entre les mains des Ottomans : Soliman le Magnifique s'en empara en 1534. Bagdad se révolta contre eux en 1623 puis, au cours de la Troisième guerre turco–séfévide (1623-1639), soutint un long siège, et ne fut prise qu'en 1638, par Mourad IV. Ce siège qui dura 39 jours et mobilisa des dizaines de milliers d'hommes[22] a eu un retentissement jusqu'en France, puisqu'il apparaît dans le premier numéro de la Gazette de Théophraste Renaudot : il est l'acte final du conflit entre Ottomans et Perses.
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Après 1638, en effet, les guerres entre les Ottomans et les Safavides connurent une longue trêve. Entre 1638 et 1704, Bagdad fut gouvernée par 34 pachas, presque tous incompétents ou cruels. Réduite à l'état de bourgade insignifiante aux confins de l'Empire ottoman, perpétuellement menacée par les tribus bédouines des environs, elle ne comptait plus qu'une quinzaine de milliers d'habitants. En 1704, un homme énergique, Hassan Pacha, fut nommé gouverneur de Bagdad. Il entreprit d'acheter de jeunes esclaves pour en faire une armée de Mamelouks. Il eut tôt fait de mettre au pas les tribus bédouines et d'étendre son pouvoir de Mossoul au nord à Bassora au sud. Son fils, Ahmed, lui succéda en 1723, au grand dépit du gouvernement de Constantinople qui n'exerçait plus qu'une autorité nominale sur Bagdad. En 1733, Ahmed dut faire face à une menace grave : le nouveau maître de la Perse, Nâdir Châh, vint mettre le siège devant Bagdad, comptant sur la famine pour forcer la ville à se rendre. Elle ne dut son salut qu'à l'arrivée d'une armée de secours ottomane. Une nouvelle tentative perse en 1744 se solda également par un échec. Après la mort d'Ahmed, le pouvoir des mamelouks, qui occupaient tous les postes importants, dura jusqu'en 1831. Au mois de mars de cette année Bagdad fut touchée par une épidémie de peste, suivie en avril d'une crue du Tigre particulièrement dévastatrice, qui emporta une partie des murailles et 7 000 maisons. Entre la moitié et les deux-tiers de la population disparurent[23]. Le sultan Mahmud II profita de l'occasion pour restaurer l'autorité de la Sublime Porte. Les mamelouks furent exterminés et un gouverneur nommé directement par Constantinople.
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Au sein de l'Empire ottoman, qui cherchait à se réformer, Bagdad commença elle-même à se moderniser. La population s'accrut peu à peu. En 1853, elle était évaluée à 60 000 personnes, en 1877 à 70 ou 80 000 et à la fin du XIXe siècle à 100 000. Les puissances européennes commençaient à s'y intéresser : un résident britannique nommé par la Compagnie britannique des Indes orientales s'y était installé dès 1798. En 1862, les Britanniques créèrent une compagnie de bateaux à vapeur qui assurait la liaison entre Bagdad et Bassora sur le Tigre. Sous le gouvernement éclairé de Midhat Pacha, une ligne de tramway relia Bagdad à Kadhimiya. Ce pacha créa également la première maison d'édition et le premier journal de Bagdad, ainsi que des écoles. Il mit également sur pied un conseil municipal élu. Une décision malheureuse pour le patrimoine de Bagdad fut la démolition des murailles séculaires de la ville en 1868, pour en faire des boulevards qui ne virent jamais le jour.
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Au cours de la Première Guerre mondiale les Ottomans s'engagèrent dans le conflit aux côtés des Allemands. Après qu'un corps expéditionnaire britannique eut subi une terrible défaite à Kut en 1916, le gouverneur de Bagdad décida de tracer à travers le lacis de ruelles de la rive orientale une large artère (à peu près) droite, afin de faciliter le mouvement des troupes. Cette artère, que l'on appela plus tard la rue Rachid, transforma radicalement le paysage de la ville[24].
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Le 11 mars 1917, un corps expéditionnaire britannique entre à Bagdad, capitale de la Mésopotamie (l'Irak actuel), et en chasse les Turcs ottomans[25]. Lors de la conférence de San Remo (1920), la Grande-Bretagne reçoit un mandat de la part de la Société des Nations pour administrer trois vilayets ottomans (Bagdad, Bassora et Mossoul).
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En 1921, Bagdad est déclarée capitale du nouveau royaume d'Irak.
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En avril 1941, Rachid Ali al-Gillani, un politicien antibritannique, comptant sur l'appui allemand, fit un coup d'État. Les Britanniques ripostèrent en envoyant un corps expéditionnaire qui atteignit Bagdad le 31 mai. Dans la nuit du 1er juin, un violent pogrom éclata dans la capitale. Au cours de ces événements, connus sous le nom de Farhoud, quelque 200 Juifs furent tués, de façon souvent horrible.
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Dans les années 1950, de nombreux projets architecturaux ou urbanistiques virent le jour grâce à la manne pétrolière. Certains aboutirent, comme le Musée national d'Irak conçu dans les années 1930 par l'architecte allemand Werner March, qui fut réalisé une vingtaine d'années plus tard. D'autres ne furent jamais exécutés, comme le projet de Le Corbusier pour une cité olympique, dont seul le gymnase fut finalement construit sous Saddam Hussein, ou encore les plans de Frank Lloyd Wright pour un nouveau Bagdad.
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Le 14 juillet 1958, la monarchie fut renversée lors d'un coup d'État dirigé par le général Kasem. Le roi Fayçal II fut tué ainsi que toute la famille royale. Les corps mutilés du prince héritier Abd al-Ilah et du Premier ministre Nouri Saïd furent exhibés dans les rues de Bagdad[26].
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En 1968, un coup d'État permet au Parti Baas de s'emparer du pouvoir. En 1979, Saddam Hussein devint président. Au cours de la guerre Iran-Irak (1980-1988), Bagdad se trouvait loin de la zone de combats, mais, à partir de 1985, au cours de la « guerre des villes », elle fut touchée par des missiles sol-sol iraniens, qui sapèrent le moral de la population.
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Après la guerre d'Irak le problème de l'eau s'est aggravé. Dans certains quartiers l’eau courante n’est pas disponible plus de deux heures par jour. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) mène, depuis de nombreuses années, d'importants projets pour améliorer l'accès à l'eau potable.
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Durant l'opération liberté irakienne, après 21 jours de bombardements, les forces américaines, après avoir rencontré une faible résistance aux portes de Bagdad, prennent le contrôle de la ville à partir du 9 avril 2003. Cela est symbolisé par une statue géante de Saddam Hussein renversée par un char américain en direct devant les médias. Le jour même, des pillages commencent, notamment au musée national d'Irak, dans les hôpitaux et les bâtiments administratifs[27].
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A partir de 2003, la ville est touchée depuis par des attentats et la violence, ce qui a conduit à ce que certains comparent à une épuration ethnique, les membres des diverses communautés chiites et sunnites se regroupant dans des quartiers à part.
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La Mustansiriya Madrasah fut fondé en 1227 par le calife Al-Mustansir. L'édifice fut rebaptisé université al-Mustansiriyah en 1963. Il s'agit de la plus grande université d'Irak et de la seconde plus importante du monde arabe.
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Avant que survienne la guerre du Golfe, la ville accueillait plusieurs écoles internationales dont :
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Outre l'université Al-Mustansiriya, la ville accueille aussi d'autres universités :
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Bagdad a toujours rayonné par sa culture à travers le monde arabe et au-delà, ayant accueilli, inspirée et joué le rôle de mécène pour nombre d'artistes. Beaucoup d'artistes du monde arabe ont fréquenté la ville, tels Nizar Kabbani, Oum Kalthoum ou Fairuz.
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Le dialecte arabe de Bagdad diffère des autres centres urbains d'Irak ; il contient plus de caractéristiques propres aux dialectes nomades, cela est probablement dû aux multiples exodes et repopulations que connut la ville durant le Moyen Âge.
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La ville abrite un théâtre, le théâtre national irakien (en), qui connut des dommages avec la guerre au cours de la première décennie du XXIe siècle, et dans lequel se produit l'Orchestre national (en) depuis 1944.
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Le théâtre national connut un élan dans les années 1990 lorsque survinrent des sanctions de l'ONU sur l'importation de films étrangers.
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Il abrite une École de Musique et de Ballet et Institut des Beaux-Arts.
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Des musées sont également présents, abritant de nombreux trésors de l'Antiquité et de civilisations disparues.
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Bagdad occupa, au cours des premiers siècles suivant sa fondation, une place prépondérante dans la production littéraire, artistique et intellectuelle arabo-musulmane, sous le patronage des hauts dignitaires de la cour abbasside. L’école Mustansiriya, construite par le calife abbasside Al-Mustansir bi-llah, est considérée comme l’une des plus vieilles universités arabo-islamiques où on enseignait les sciences du Coran de la tradition de Mahomet, les doctrines islamiques, les sciences de la langue arabe, les mathématiques, les préceptes de l’islam et les différentes disciplines de la médecine[28]. La ville devient rapidement le premier centre culturel du monde, accueillant près d'un million de personnes[29]. Au milieu du IXe siècle est créée la maison de la sagesse où l’on procède à la traduction de grands philosophes grecs et des personnes viennent d’Europe ou d’autres parts du monde pour se spécialiser en médecine, en physique, en astronomie, en météorologie, en mathématiques et dans tous les domaines.
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La ville comporte dix districts administratifs. Chaque district est divisé en quartiers. Il en existe 89 en tout. Le Tigre partage la ville en deux parties :
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Du VIIIe au XIIIe siècle Bagdad était la plus grande métropole de son époque[35]. Autour de l’an 900, la population de Bagdad était estimée à environ 1 million d’habitants[8]. En 1900 la population était estimée à 145 000 habitants, 580 000 en 1950. En 2001, la population de l'agglomération de Bagdad est estimée à 4 958 000 habitants[36].
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Bagdad est le centre industriel du pays et son carrefour de communications aériennes, routières et ferroviaires. Douze ponts permettent le franchissement du fleuve Tigre. On y trouve raffineries de pétrole, cultures agricoles, tanneries et autres industries textiles. La ville produit des vêtements, des ustensiles ménagers, des bijoux, des articles de cuir et de feutre et des tapis commercialisés dans les souks (marchés arabes). Ces souks aux allées étroites constitués de petites boutiques et d'étals font partie de l'histoire de la ville et en sont caractéristiques.
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Bagdad est desservie par un aéroport international situé à environ 20 km au sud-ouest du centre-ville.
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La capitale irakienne est desservie dès 1903 par le train depuis la ville turque de Konya par la ligne baptisée « Chemin de fer Berlin-Bagdad ». La ligne est mise en sommeil depuis la Seconde Guerre mondiale. Actuellement, le train arrive à Bagdad par le nord (Samarra) et par le sud (Kut) à la Gare internationale, sur la rive ouest, magnifique bâtiment de style Art Déco érigé entre 1947 et 1951 par la firme britannique Wilson & Mason Partners.
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Jusqu'en 2003 et l'invasion menée par les États-Unis, les chiites, les sunnites et les chrétiens se mêlaient dans de nombreux quartiers de la ville. Après une explosion de violences interconfessionnelles, les quartiers se sont divisés suivant la religion ; les chiites ont accru leur domination. Quant aux chrétiens, leur nombre a reculé de moitié en Irak.
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Après la chute du régime de Saddam Hussein et l'entrée de l'armée américaine dans la ville, Bagdad connait une montée de violence et la multiplication du nombre des attentats-suicides et les attentats à la voiture piégée.
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En 2009, une ONG mexicaine la classe comme la 10e ville la plus dangereuse du monde derrière Baltimore aux États-Unis[37].
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Fin 2010, la violence avait reculé de 90 % par rapport au record de 240 incidents par jour, en 2007. Des explosions ont encore lieu. Les soldats et les policiers doivent désormais suivre une formation pour identifier et désamorcer les explosifs.
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En 2015, Bagdad est considérée comme la ville la plus dangereuse du monde avec 380 attaques terroristes en une année[38].
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Bagdad est le siège des plus grands clubs de football irakiens, Al Qowa Al Jawia, Al Zawra, Al Shorta, Al Talaba. La ville abrite également le stade du Shaab (stade du peuple) inauguré en 1966, le plus grand stade d'Irak avec une capacité de 45 000 personnes ; ce stade fait lui-même face au Gymnase Shaab, dessiné et construit en 1980 selon les plans de Le Corbusier (voir plus haut), et qui abrite le siège de la Fédération nationale irakienne de basket-ball.
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La ville présente également un goût prononcé pour les courses hippiques depuis la Première Guerre mondiale, bien que les islamistes aient vainement essayé d'interrompre cette tradition héritée de l'occupation britannique.
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Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Bagdad » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, 1878 (lire sur Wikisource)
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40° 26′ N, 3° 42′ O
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L'Espagne, en forme longue le royaume d'Espagne (respectivement en castillan España Écouter et Reino de España), est un pays d'Europe du Sud — et, selon les définitions, d'Europe de l'Ouest — qui occupe la plus grande partie de la péninsule Ibérique. En 2019, il s'agissait du vingt-huitième pays le plus peuplé du monde, avec 47 millions d'habitants.
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L'Espagne est bordée au nord-est par les Pyrénées, qui constituent une frontière naturelle avec la France et l'Andorre ; à l'est et au sud-est par la mer Méditerranée, au sud-sud-ouest par le territoire britannique de Gibraltar et le détroit du même nom, ce dernier séparant le continent européen de l'Afrique. Le Portugal est limitrophe de l'Espagne à l'ouest tandis que l'océan Atlantique borde le pays à l'ouest-nord-ouest ; enfin le golfe de Gascogne baigne le littoral nord. Le territoire espagnol inclut également les îles Baléares en Méditerranée, les îles Canaries dans l'océan Atlantique au large de la côte africaine, et deux cités autonomes en Afrique du Nord, Ceuta et Melilla, limitrophes du Maroc. Avec une superficie de 504 030 km2, l'Espagne est le pays le plus étendu d'Europe de l'Ouest et de l'Union européenne après la France ainsi que le troisième d'Europe derrière l'Ukraine et la France si l'on exclut la partie européenne (selon les définitions) de la Russie.
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Du fait de son emplacement, le territoire espagnol a été l'objet de nombreuses influences externes, souvent simultanément, depuis les temps préhistoriques jusqu'à la naissance de l'Espagne en tant que pays. Inversement, le pays lui-même a été une importante source d'inspiration pour d'autres régions, principalement durant l'ère moderne, lorsqu'il est devenu un empire colonial qui a laissé un héritage de plus de 400 millions d'hispanophones à ce jour.
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L'Espagne en tant que pays est née de l'union dynastique au XVe siècle de deux États souverains, les Couronnes de Castille et d'Aragon — elles-mêmes construites tout au long du Moyen Âge par l'union ou la conquête d'entités politiques, culturelles et linguistiques initialement distinctes, qui se retrouvent dans les multiples nationalités historiques reconnues par la Constitution actuelle de l'État espagnol — et de l'absorption en 1492 du royaume de Grenade et en 1512 de la partie ibérique du royaume de Navarre. Cet ensemble devient un État unitaire en 1715-1716 par la dissolution des deux Couronnes en application des décrets de Nueva Planta.
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La monarchie catholique espagnole, qui possède alors un immense empire colonial, est, du XVe siècle au début du XVIIe siècle, une grande puissance politique et économique. Elle connaît notamment un important rayonnement culturel dans toute l'Europe durant le Siècle d'or espagnol (XVIe siècle-XVIIe siècle). L'influence espagnole décline par la suite, particulièrement tout au long du XIXe siècle et au début du XXe siècle avec la perte de ses colonies, la montée des nationalismes et la multiplication des crises politiques, économiques et sociales qui culminent avec la Guerre civile de 1936 à 1939 suivie d'une longue période de dictature franquiste, conservatrice, militariste et nationale catholique de 1939 à 1975.
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À la suite de la transition démocratique ouverte à la mort de Francisco Franco en 1975 et au mouvement culturel qui l'a accompagnée, la Movida, l'Espagne est devenue une monarchie constitutionnelle au régime démocratique parlementaire. C'est un pays développé doté de la quatorzième plus forte économie mondiale par PIB nominal[7] (seizième à parité de pouvoir d'achat), et d'un niveau de vie « très élevé » (23e au classement IDH en 2012). C'est un membre de l'Organisation des Nations unies, de l'Union européenne, de l'Union latine, de l'OTAN, de l'OCDE et de l'OMC. En 2013, 21,6 % de la population espagnole vit dans la pauvreté[8].
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Les populations autochtones de la péninsule Ibérique s'appelaient les Ibères. D'après les éléments livrés par l'archéologie et les recherches les plus récentes, il semble falloir abandonner l'idée que les Ibères soient un peuple migrateur venu d'Afrique. Les Ibères connaissent un développement qui prend sa source au début du Ier millénaire av. J.-C. et se termine avec la conquête romaine dans le courant du IIe siècle av. J.-C.[9]. Leur territoire, qui a pu selon les époques représenter l'essentiel des côtes du Levant espagnol ainsi que la partie occidentale du littoral méditerranéen de la Gaule a en réalité connu des peuplements diversifiés[10]. La géographie et le climat ainsi que certaines interactions avec d'autres peuples peuvent expliquer cela[11].
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Les premières populations ibériques à s'affirmer sont identifiées au Sud de la péninsule. Celles-ci semblent avoir dès le début du Ier millénaire av. J.-C. su exploiter les richesses minières de leurs sols, afin d'en faire commerce avec d'autres populations méditerranéennes, et en particulier les Phéniciens puis les Carthaginois[12]. C'est dans cette région qui comprend l'essentiel de l'Andalousie actuelle et qui s'articule autour du bassin du Guadalquivir que va se développer la culture tartessienne, qui utilisent une langue, une écriture, une culture et une organisation sociale et politique distincte de celle des peuples voisins, avec une forte influence phénicienne. Les troubles géopolitiques qui affecteront le Proche-Orient durant le VIe siècle av. J.-C. ralentiront ces échanges, et à partir de cette époque environ augmentera la visibilité des régions du Nord de l'Ibérie : la région de l'Èbre. Cette région, d'un caractère plutôt agricole en regard des territoires du Sud, miniers, connaîtra un développement singulier et des relations avec les peuples du Nord de la mer Méditerranée : Gaulois, Grecs, et plus tard Romains. Les peuples ibères développent différents systèmes d'écritures, dont l'écriture ibérique sud-orientale et l'écriture ibérique nord-orientale.
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À ce peuplement ibérique vont s'agréger au nord et à l'ouest des populations celtes, qu'on appelle les Celtibères, à partir du XIIIe siècle av. J.-C. Ils adaptent l'écriture ibérique nord-orientale à leur langue, donnant ainsi naissance à l'écriture celtibère.
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À partir du IXe siècle av. J.-C., des comptoirs sont fondés sur les rivages méditerranéens par les Phéniciens — essentiellement sur le littoral sud, Gadès (actuelle Cadix), Malakka (Malaga), Onoba (Huelva), Sexi (Almuñécar), Ibossim (Ibiza), ou encore, en Afrique du Nord, Russadir (Melilla), par exemple —, les Grecs — surtout sur la côte orientale, Empúries (près de Gérone) par les Phocéens, Hēmeroskopeion (Dénia) par des Massaliotes, par exemple — et les Carthaginois — avec Qart Hadasht (Carthagène), Abyla (actuelle Ceuta) de l'autre côté du détroit de Gibraltar, ou encore Akra Leuka (Alicante), Mahon (sur Minorque).
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Les Romains conquirent la péninsule au IIe siècle av. J.-C., conséquemment à leur victoire sur Carthage lors de la Deuxième guerre punique. En -197, ceux-ci divisent les territoires ibériques qu'ils viennent de conquérir en deux provinces : l'Hispanie citérieure au nord, avec l'ancienne cité égéenne puis ibère de Tarraco (Tarragone), devenue un campement et une colonie romaine, comme capitale, et l'Hispanie ultérieure au sud, avec Corduba (Cordoue), un ancien site de peuplement ibère devenu une place forte punique, pour capitale. Ils romanisent les plus importants centres urbains préexistants de la côte méditerranéenne qu'ils ont conquis, et fondent des colonies romaines ex-nihilo (par exemple, Italica dès -206 pour des vétérans de la deuxième guerre punique). La Celtibérie est conquise à partir de -181, grâce à l'appui d'un peuple rival, installé plus au nord dans les régions pyrénéennes, les Vascons, mais l'avancée des Romains et de leur culture s'y révèlera plus lente, en raison de la résistance et des révoltes fréquentes des Celtibères (comme en témoigne la guerre contre Numance de -153 à -133), ne se terminant qu'en 19 av. J.-C. avec Auguste. La péninsule ibérique est également l'un des terrains de bataille des guerres civiles de la fin de la République romaine : notamment lors de la guerre sertorienne opposant les partisans de Caius Marius alliés aux Ibères sous le commandement de Quintus Sertorius à Rome désormais contrôlée par Sylla, de -83 à -72 ; c'est également en Hispanie que se joue en partie la guerre civile entre César et Pompée, les deux provinces étant initialement fidèles à ce dernier et où Jules César mène deux campagnes victorieuses, la première en -49 et la seconde après la mort de Pompée, contre les derniers chefs des Républicains (le fils de Pompée, Pompée le Jeune, et un ancien lieutenant de César, Titus Labienus), de -46 à -45. Lors de la réorganisation de la gestion de l'empire par Auguste en -27, celui s'attribue les trois nouvelles provinces qu'il vient de créer en Hispanie, qui deviennent ainsi des provinces impériales, afin de parachever la conquête puis la pacification de la péninsule (ce qui est fait en -19 après une campagne contre les peuples celtibères des Cantabres et des Astures au nord).
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L'Hispanie citérieure ou Tarraconaise, du nom de sa capitale Tarraco, la plus étendue, au nord et à l'est, est celle où se concentre l'effort de conquête puis de pacification des Celtibères. Elle est dirigée par un légat d'Auguste propréteur de rang consulaire et six légions y sont initialement implantées pour la conquête (la Legio II Augusta jusqu'en -19, la Legio I Germanica jusqu'en -16, la Legio III Macedonica jusqu'à 43, la Legio VI Victrix jusqu'en 68, la Legio IX Hispana jusqu'en -13, la Legio X Gemina jusqu'en 63). Après la victoire d'Auguste en -19 et la fin des campagnes, trois légions y sont laissées en garnison : la Legio IV Macedonica peut-être à Pisorica (Herrera de Pisuerga) ; la Legio VI Victrix à Legio (León) ; la Legio X Gemina à Petavonium (Rosinos de Vidriales). Après 63 et jusqu'à la chute de l'Empire romain, il n'en reste plus qu'une, en garnison à Legio : la Legio VI Victrix vite remplacée par la Legio VII Gemina fondée en 68. Auguste a également fondé dans la province plusieurs colonies romaines pour vétérans : par exemple, Caesaraugusta (Saragosse), qui se mêle ainsi à la population ibère déjà installée dans la cité préexistante de Salduie. L'essor économique de cette province est assuré par l'exploitation de l'étain dans les Asturies et par la production de blé, de vin et d'huile d'olive, denrées exportées vers Ostie depuis les ports de la côte orientale dont surtout Tarraco et Carthago Nova (Carthagène). À la suite de la réorganisation de l'empire menée par Dioclétien entre les années 284 et 305, cette province d'Hispanie citérieure est la seule de la péninsule ibérique à connaître des modifications territoriales en étant divisée en trois : la Tarraconaise avec Tarraco au nord-est, correspondant plus ou moins aux communautés actuelles de Catalogne, d'Aragon, de Navarre et du Pays basque, conservant Tarraco comme capitale ; la Gallaecia ou Gallécie au nord-ouest, avec les communautés autonomes actuelles de Galice, des Asturies et les provinces espagnoles actuelles de León et de Zamora, ainsi que le nord du Portugal, avec Bracara Augusta (Braga) comme capitale et qui conserve l'unique légion d'Hispanie ; la Carthaginoise, au centre et à l'est de la péninsule, sur les territoires actuels de la communauté valencienne, de l'est de l'Andalousie, de la Murcie et d'une grande partie de la Castille, avec Carthago Nova (Carthagène) comme capitale.
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La Bétique, qui tire son nom du fleuve Betis (aujourd'hui le Guadalquivir), correspondant plus ou moins à l'actuelle Andalousie au sud, avec Corduba pour capitale. Pacifiée et déjà largement romanisée, avec un réseau dense de cités (175, dont neuf colonies, du temps de Pline l'Ancien[13]), elle est rétrocédée par Auguste au « peuple romain » vers -16 ou -13, devenant ainsi une province sénatoriale gouvernée par un propréteur. Aucune légion n'y est jamais implantée, et cette province n'a connu que peu de troubles jusqu'au Ve siècle, à l'exception d'une expédition de Maures révoltés venus d'Afrique du Nord vers 180. Elle est également riche sur le plan économique, avec l'essentiel des ports intégrés au commerce impérial, et grâce à l'exploitation minière ou encore la production et l'exportation du garum (par exemple à Baelo Claudia).
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La Lusitanie, à l'ouest, correspondant en grande partie à l'actuel Portugal et à certaines régions du León et de l'Estrémadure espagnol. Elle est dirigée par un légat d'Auguste propréteur de rang prétorien, chargé à l'origine de pacifier et de contrôler les Lusitaniens, mais sans disposer d'aucune légion. La province reste pour autant paisible jusqu'à la chute de l'Empire romain d'Occident, et connaît, comme la Bétique voisine, une certaine prospérité économique grâce à l'exploitation minière (notamment du cuivre et de l'argent, par exemple avec la mine de Vipasca à Aljustrel) ou à la production et à l'exportation du garum. La colonie de vétérans d'Emerita Augusta (Mérida) en devient la capitale.
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L'Hispanie est, à la fin de la République romaine et au début du Principat, l'une des régions de l'empire les plus romanisées. Ainsi, lorsque les Romains occupent les Îles Baléares en -123, trois mille hispaniques parlant latin s'y installent. Le culte impérial s'y diffuse de manière d'autant plus précoce - les plus anciens autels dédiés à un culte d'Auguste en Occident, les trois Arae sestianae ou Arae Augusti, sont attestés dans le Nord-Ouest de la Tarraconaise de son vivant, vers -19[14] - et d'autant plus rapidement que, comme l'a démontré Robert Étienne, les peuples de la péninsule ibérique (tout particulièrement les Celtibères et les Lusitaniens) pratiquaient déjà un culte au chef, ce dernier, considéré comme doté d'une aura surhumaine, pouvant exiger au combat de ses hommes une dévotion allant jusqu'au don de leurs vies[15]. L'Hispanie est également l'un des maillons importants du commerce impérial, ce qui favorise les échanges avec les autres régions d'Europe et la richesse économique de la péninsule qui exporte des produits miniers (argent, plomb, or), des céréales, de l'huile, du vin et du garum.
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Vespasien (69-79) a octroyé le droit latin à l'ensemble des cités d'Hispanie, généralisant ainsi le modèle institutionnel et juridictionnel du municipe latin dans la péninsule et permettant l'accès à la citoyenneté romaine des anciens magistrats de ces cités. Des familles de l'élite hispanique s'intègrent progressivement à l'élite impériale romaine : le philosophe et conseiller impérial Sénèque ainsi que son neveu le poète Lucain sont issus d'une famille de Corduba ayant accédé à l'ordre équestre ; grâce à ces derniers, le poète Martial, originaire d'une petite ville de Tarraconaise, connaît une ascension sociale et devient chevalier sous Domitien ; l'empereur Trajan (98-117) est un descendant de colons italiens d'Italica ; son fils adoptif et successeur, Hadrien (117-138), est issu par son père de la même gens d'Italica, et par sa mère d'anciens colons puniques romanisés de Gadès ; Théodose Ier (379-395) naît dans une famille de l'aristocratie impériale installée à Cauca (Coca), près de Ségovie, et l'un de ses co-empereurs, Maxime (384-388), est également originaire de Tarraconaise.
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Le latin est la base linguistique d'où seront issues la plupart des langues parlées aujourd'hui dans la péninsule (castillan, catalan, galicien, aragonais, portugais). Le droit romain continue également, contrairement à d'autres régions de l'Europe occidentale, à être appliqué après la chute de l'Empire et va fortement influencer les coutumes et normes juridiques du droit wisigothique puis du droit féodal dans les royaumes chrétiens espagnols. La christianisation s'est faite relativement rapidement à partir du IIe siècle, du littoral vers l'intérieur des terres, grâce à la présence romaine, et est terminée au IVe siècle.
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Lors de la chute de l'Empire romain au Ve siècle, des barbares germaniques, les Suèves, les Vandales et les Wisigoths envahirent l'Espagne. Les Vandales, installés momentanément au sud de la péninsule passèrent rapidement en Afrique du Nord (actuelle Tunisie) et les Wisigoths imposèrent leur loi jusqu'à la conquête musulmane. Ils conquièrent définitivement ce qui reste du Royaume suève au nord-ouest en 584, puis la province byzantine de Spania (actuelles régions d'Andalousie et du Levant) en 624. Seules une bande littorale et montagnarde au nord, peuplées par les Cantabres, les Astures et les Vascons, romanisés et christianisés, vont échapper à leur contrôle. Les traditions romaines et méditerranéennes sont conservées. À partir du VIIe siècle, si les habitants sont tous qualifiés de « Goths » (Gothi), c'est pour les distinguer des « Romains » (Romani) ou Byzantins. Jusqu'au VIIe s., on distingue principalement dans le royaume, les Gothi (c.-à-d. les Wisigoths) des indigènes hispano-romains (Hispani). Avec la conversion officielle des Wisigoths au catholicisme (589), la multiplication des mariages mixtes, et l'abolition de la personnalisation des lois par la promulgation d'un corpus législatif commun (le Liber Iudiciorum en 654), ces différences s'atténuent. Le terme de Gothi finit par perdre son sens ethnique pour s'appliquer à la classe dirigeante du royaume (peut-être dominée par des Goths), toutes origines confondues. Le roi Chinthila (636-639) est à l'origine d'un édit stipulant que seul un "Goth" peut monter sur le trône wisigothique.
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Christianisés avant l'invasion, les Wisigoths sont initialement des adeptes de l'arianisme jusqu'au IIIe concile de Tolède en 589 lors duquel le roi wisigoth d'Hispanie Récarède fait adopter à l'Église ibérique l'orthodoxie nicéenne. L'Espagne wisigothique, avec des centres importants tels Tolède (la capitale à partir de 554), Séville, Barcelone, Mérida, Cordoue ou Saragosse, devient un conservatoire de la culture antique et le cadre d'une importante activité intellectuelle et religieuse, tout particulièrement incarnée par l'œuvre de l'évêque Isidore de Séville. Le IVe Concile de Tolède de 633, présidé par ce dernier, unifie la liturgie dans l'ensemble du royaume, et le système politico-religieux alors établi, fondé sur une association étroite entre roi et évêques, plaçant les seconds sous l'autorité du premier tout en mettant celui-ci à la disposition et sous le contrôle des évêques, sera repris par l'Église carolingienne. Le pays se spécialise dans les compilations et les florilèges, tout en produisant des œuvres originales en histoire, en droit et en théologie. Les écoles fondées par les évêques, qui transmettent la culture classique, forment aussi bien des clercs et des laïcs, et de nombreux actes de vente conservés sur ardoise témoignent de la diffusion de l'écriture dans les communautés rurales. Les Hispaniques du VIIe siècle continuent à vivre dans des villas de type romain, décorées de fresques, au centre de vastes domaines agricoles ou artisanaux. Ils construisent des églises de plan basilical ou cruciforme, dont seuls nous sont parvenus quelques modestes exemples ruraux. Les architectes utilisent l'arc outrepassé, tandis que les sculpteurs abandonnent la représentation de la figure humaine au profit de motifs géométriques, végétaux et animaux où se mêlent les influences romaine, byzantine et orientale. L'orfèvrerie connaît un grand essor, notamment dans l'atelier royal d'où sortent croix et couronnes votives qui, comme à Byzance, sont suspendues au-dessus des autels.
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Les Arabo-Berbères, menés par Tariq ibn Ziyad, conquirent le pays en 711. En 756, l'Espagne musulmane (al-Andalus) prit son indépendance, sous le règne des Omeyyades de Cordoue. En 929, le pays se transforme en califat. Au XIe siècle, le califat s'effondre et se fragmente en micro-États, les taïfas ; on en comptera jusqu'à 25. Une certaine unité est retrouvée avec la conquête d'al-Andalus par la dynastie berbère des Almoravides de 1086 à 1142, puis avec celle des Almohades de 1147 à 1212. Al-Andalus se morcelle alors à nouveau en plusieurs taïfas.
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Quoi qu'il en soit, malgré ces divisions politiques, al-Andalus est l'un des pôles de l'âge d'or de l'Islam entre le milieu du VIIIe siècle et le milieu du XIIIe siècle, avec des centres au rayonnement culturel important tels que Cordoue, Grenade ou Séville. Une Convivencia ou « Coexistence » s'installe entre communautés musulmanes, chrétiennes et juives, favorisant des échanges culturels et une relative tolérance religieuse à l'égard des dhimmi. Les chrétiens arabisés ou Mozarabes, nombreux dans les villes de Tolède, Cordoue, Séville et Mérida, développent une liturgie, une production artistique et une culture mélangeant maintien des traditions et des rites ibères ou wisigoths et influence arabo-musulmane. Ils conservent, comme les muladi (anciens chrétiens convertis à l'islam et leurs descendants, ou métis d'origines arabo-berbères et ibéro-wisigothiques), au moins jusqu'au Xe siècle (époque où s'intensifie le processus d'acculturation et de substitution linguistique au profit de l'arabe, ainsi que de conversion à l'islam), leurs dialectes romans, transcrits en graphie arabe (aljamiado) et qui sont également pratiqués par les colons arabo-berbères. La plupart de ces spécificités de la communauté mozarabe vont perdurer ou influencer (et être influencées en retour) la culture et la liturgie grégorienne et clunisienne des chrétiens du Nord après la Reconquista.
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Il se met également en place un âge d'or de la culture juive en Espagne, avec le développement de la culture séfarade, la transformation de la péninsule ibérique en pôle majeur du judaïsme européen au Moyen Âge et la participation active de savants juifs au rayonnement scientifique, artistique et intellectuel d'al-Andalus et aux transferts culturels entre civilisations antiques, arabo-musulmanes, hébraïques et chrétiennes. Certains représentants de ces minorités religieuses - de manière néanmoins très exceptionnelle - sont intégrés au pouvoir politique : Hasdaï ibn Shaprut, au Xe siècle, médecin juif du calife Abd al-Rahman III, exerce en réalité auprès de lui et de manière officieuse une fonction de vizir ; Samuel ibn Nagrela, au siècle suivant, grammairien, poète et talmudiste juif, est vizir et chef des armées du royaume de Grenade. Toutefois, cette « coexistence » est entrecoupée de périodes de durcissements des autorités musulmanes vis-à-vis des dhimmi : une révolte chrétienne entre 852 et 886 entraîne une répression brutale notamment à Cordoue, Burgos, Urbiena et Zamora ; le 30 décembre 1066, un important massacre de la population juive a lieu à Grenade. À partir de la fin du XIe siècle, les Almoravides puis les Almohades pratiquent une politique de propagation d'un islam strict et sont donc moins tolérants à l'égard des minorités religieuses.
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Les chrétiens, réfugiés dans le nord au sein du royaume des Asturies ou dans la Marche d'Espagne de l'Empire carolingien, profitèrent de l'affaiblissement musulman lié à l'éclatement politique d'al-Andalus et entamèrent la Reconquista (Reconquête en espagnol) qui prit fin en 1492 avec l'élimination du dernier bastion musulman, le royaume de Grenade, sous le règne des rois catholiques. Les campagnes des « empereurs de toute l'Hispanie » (Imperatores totius Hispaniae : Sanche III de Navarre, Ferdinand Ier le Grand et Alphonse VI le Brave de León et de Castille, Alphonse Ier le Batailleur d'Aragon puis Alphonse VII l'Empereur de Castille) de 1034 à 1157, du Cid Campeador dans les années 1080 et 1090, les prises de Tolède en 1085 ou de Saragosse en 1118, la bataille de Las Navas de Tolosa en 1212, l'expansion aragono-catalane menée par Jacques Ier le Conquérant à Majorque en 1229 et à Valence en 1238, les conquêtes castillanes de Cordoue en 1236, de Murcie en 1243, de Jaén en 1246 et de Séville en 1248, et finalement l'entrée des rois catholiques à Grenade en 1492, marquent les événements militaires les plus importants de cette Reconquista.
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Celle-ci s'accompagne d'une politique de « repeuplement » ou colonisation des terres de l'ancien al-Andalus ainsi reconquises par l'installation de populations chrétiennes venues des régions septentrionales notamment pyrénéennes, pauvres et surpeuplées, issues des communautés mozarabes s'étant réfugiées au Nord pour fuir les persécutions ou originaires du nord des Pyrénées (les Francos). Toutefois, dans de nombreuses régions, surtout en Murcie, dans le royaume de Valence, aux Baléares ou dans la vallée de l'Èbre, d'importantes communautés musulmanes se maintiennent. Ces Mudéjares, essentiellement des paysans pratiquant une culture d'irrigation mais aussi des artisans spécialisés dans la maçonnerie ou l'industrie textile de la soie, peuvent continuer à pratiquer leur religion, leurs langues et leurs coutumes avec plus ou moins d'autonomie jusqu'à la fin du XVe siècle. Il en est de même pour les communautés juives séfarades. Des soulèvements de Mudéjares, notamment à Valence en 1248 puis 1275, ou en Andalousie en 1264, entraînent des expulsions ou conversions forcées et donc le dépeuplement de certaines zones telles que la vallée du Guadalquivir en Andalousie ou au sud du royaume de Valence, dans la région d'Alicante. Les conquérants construisent ou transforment palais (Palacio de Galiana à Tolède, Alcazar de Séville, Palais de l'Aljaferia à Saragosse, Palais royal de l'Almudaina à Majorque), lieux de culte (cathédrale Santa Maria de Tolède, mosquée-cathédrale de Cordoue, cathédrale Santa Maria de Valence, cathédrale de Palma de Majorque, cathédrale de Santa María de la Sede de Séville) et bâtiments en développant un syncrétisme architectural et artistique, l'art mudéjar. Tolède devient, à partir du XIIe siècle, un important centre de traduction d'ouvrages scientifiques (en mathématiques, médecine, astronomie, par exemple), littéraires ou philosophiques du grec, de l'arabe ou de l'hébreu au latin. Barcelone ou Murcie sont d'autres importants centres de traduction et de circulation de savoirs scientifiques et techniques.
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Les Royaumes chrétiens connaissent également une certaine prospérité économique, dans le contexte de la « Renaissance du XIIe siècle » qui touche alors l'Occident. Aux exportations traditionnelles de la péninsule ibérique durant l'Antiquité (vin, de Ribadavia en Galice par exemple, ou huile), s'ajoutent celles de productions nouvelles, héritées d'al-Andalus ou de l'évolution des techniques artisanales : de la métallurgie (armes de Tolède) ou de l'habillement, de la tannerie et du textile (le cuir de Cordoue, la soie de Grenade, Tolède, Séville ou Valence, laines de Castille et de León, draps du nord de la Catalogne notamment de Barcelone, de Perpignan ou de Villefranche-de-Conflent). L'afflux de pèlerins venus de toute la chrétienté occidentale vers Saint-Jacques-de-Compostelle assure également l'essor de cette ville et de la Galice. Barcelone surtout mais aussi Valence sont des pôles importants du commerce méditerranéen, la Couronne d'Aragon ayant établi, entre le XIIIe siècle et le XVe siècle, une véritable thalassocratie en Méditerranée occidentale, capable de rivaliser avec les Républiques maritimes italiennes. La Galice, pour sa part, entretien des liens commerciaux étroits avec d'autres régions du littoral atlantique, notamment l'Aquitaine, la Normandie et l'Angleterre.
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Durant cette période, par unions dynastiques et conquêtes, quatre États souverains chrétiens se sont lentement constitués en péninsule ibérique entre le IXe siècle et le XIIIe siècle : le royaume de Navarre dès 824 ; la Couronne d'Aragon née en 1137 de l'union dynastique du royaume d'Aragon et du comté de Barcelone, puis par conquête, essentiellement durant le règne de Jacques Ier (1213-1276), de l'ensemble des autres comtés catalans ainsi que des royaumes arabo-mauresques de Majorque et de Valence ; le royaume de Portugal, formé en 1139 ; la Couronne de Castille fondée essentiellement durant le règne de Ferdinand III (1217-1252) avec l'union dynastique en 1230 des royaumes de Castille et de León, puis la Reconquista des royaumes de Cordoue, de Murcie, de Jaén, de Séville et de Niebla.
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C'est également lors des quatre derniers siècles du Moyen Âge que les langues ibériques modernes se fixent et se différencient des langues pré-romanes et les unes par rapport aux autres. Trois d'entre elles, le castillan, le catalan et le portugais, portées par les cours aristocratiques, les milieux savants et intellectuels notamment des ordres mendiants et le développement de ces État, deviennent des langues littéraires - avec la diffusion du Cantar de mio Cid mis par écrit en 1207, les activités de la cour d'Alphonse X le Sage (1252-1284) ou le développement à partir du XIVe siècle des Romanceros pour le castillan, et avec les œuvres tant philosophiques, scientifiques que romanesques écrites en prose par Ramon Llull (v. 1232 - 1315) à partir des années 1270, les Jocs florals instaurés à Barcelone en 1393 et les productions littéraires du Siècle d'or valencien au XVe siècle (Tirant le Blanc, Espill) pour le catalan -, administratives et juridiques.
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Enfin, le Moyen Âge a vu s'installer la structure économique, sociale et territoriale de la péninsule qui perdurera, sous de nombreux aspects, jusqu'au XIXe siècle. Les régions septentrionales, d'où est partie la christianisation, sont vieilles chrétiennes, très denses et majoritairement rurales malgré une urbanisation plus forte en Catalogne. La population est essentiellement constituée de petits propriétaires terriens regroupés en communautés attachées à leurs privilèges (fueros ou fors), bourgs castraux, villages ou hameaux. Ces propriétaires sont des alleutiers catalans, basques ou navarrais, des petits chevaliers (les hidalgos ou infanzónes) de Vieille-Castille, d'Aragon, de Galice, des Asturies ou de Cantabrie. Par conséquent, la population nobiliaire y est numériquement importante, parfois majoritaire et se différencie peu des gens du commun. Dans les Asturies, les hidalgos vont représenter pratiquement 80 % de la population, et atteignent en Cantabrie 83 % au XVIe siècle puis plus de 90 % en 1740[16]. Une bourgeoisie, avec des statuts, privilèges et droits politiques particuliers (Ciutadans honrats), se développe notamment dans les villes les plus importantes de la Couronne d'Aragon (Barcelone, Valence), qui sont également les plus peuplées de la péninsule. En revanche, au centre et au sud, dans les territoires issus de la Reconquista, la population est plus mélangée, avec le maintien de communautés juives ou musulmanes dans certaines régions, l'importance des Nouveaux chrétiens, des Mozarabes et des colons venus du Nord de la péninsule ou du reste de l'Europe chrétienne (Francos). La densité de population y est plus faible (certaines régions du centre de la péninsule sont pratiquement désertées), constituée de paysans dépendants et salariés travaillant dans de grandes propriétés extensives détenues par des nobles ne résidant pas sur place mais intégrés de plus en plus aux cours royales ou princières, installant ainsi durablement un système latifundiaire : c'est à partir de ce groupe de Ricohombres que sera créé le statut de Grand d'Espagne (Grandeza de España) en 1520.
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L'unification politique de l'Espagne actuelle se dessine à partir de l'union dynastique des Couronnes de Castille et d'Aragon, par le mariage en 1469 des héritiers de ces deux États, la future Isabelle Ire de Castille (1474-1504) et le futur Ferdinand II d'Aragon (1479-1516), surnommés les Rois catholiques pour avoir mené en 1492 la conquête du royaume de Grenade. À la fin de cette même année, Christophe Colomb atteint l'Amérique pour le compte de ces derniers. Ces deux entités politiques conservèrent toutefois, jusqu'en 1715-1716, leurs organisations politiques et institutionnelles distinctes (incarnées par les assemblées représentatives, les Cortes ou Corts, de même que les systèmes de coutumes, de privilèges, de droits et de juridictions spécifiques (les fueros ou fors). En 1512, s'y ajoute la partie ibérique du royaume de Navarre (Haute-Navarre). À cette même époque, les conquistadors s'emparèrent pour les rois espagnols de vastes territoires pour former un immense empire colonial.
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Pris dans l'exaltation religieuse de la Reconquista, les souverains espagnols décidèrent par le décret de l'Alhambra (1492) de contraindre les juifs d'Espagne à choisir entre la conversion et l'exil. La plupart d'entre eux ont trouvé refuge dans l'Empire ottoman. Les musulmans restés en Espagne, ou morisques, seront convertis de force dès le début du XVIe siècle. L'Inquisition espagnole, instaurée en 1478 pour maintenir l'orthodoxie catholique en lien avec le pouvoir royal, s'attache surtout à lutter contre les « Nouveaux chrétiens », conversos (anciens juifs convertis de force, péjorativement appelés marranes) et morisques, soupçonnés de continuer à pratiquer leurs religions d'origine dans la clandestinité. Les autorités temporelles et spirituelles commencent également à relayer, la violence et les pratiques d'exclusions qui se sont déjà multipliées dans la population depuis la fin du XIVe siècle : un statut de Limpieza de sangre (« pureté du sang ») s'impose ainsi dans l'ensemble des royaumes espagnols à la fin du XVIe siècle, entrainant une discrimination de fait entre vieux chrétiens et nouveaux chrétiens, empêchant l'accès à ces derniers de nombreux offices ou charges publiques, universitaires ou ecclésiastiques. Même après leur quasi-généralisation à partir de la deuxième moitié du XVIe siècle, les statuts de pureté de sang continuèrent à susciter de fortes réserves, en particulier dans la Compagnie de Jésus. Les dérives qu'engendraient ces statuts contraignirent Philippe II (roi d'Espagne) à convoquer en 1596 une Junte présidée par l'Inquisiteur général Portocarrero et chargée de définir un cadre à ces statuts. On envisagea ainsi que les enquêtes ne puissent remonter au-delà de cent ans dans le lignage, mais la mort du souverain espagnol entraîna, dès 1599, l'abandon du projet. Le ministre Olivares, soucieux d'attirer les capitaux marranes portugais, tenta lui aussi de limiter la portée des statuts en rédigeant, le 10 février 1623, un décret « qui invalidait toute dénonciation anonyme, pénalisait lourdement la circulation des fameux livres Verdes ou de Becerro contenant des listes infamantes de famille « impures » et instituait le principe des « Trois actes positifs » qui sanctionnait définitivement comme pure toute généalogie ayant par trois été prouvée »[17]. Mais les réticences de la société espagnole, le soulèvement du Portugal en 1640 et la disgrâce d'Olivares en 1643 firent que ce décret ne fut pas réellement appliqué. Comme on peut le voir avec ces deux tentatives de législation sur les statuts de pureté de sang, l'État espagnol fut loin de favoriser systématiquement leur développement. A fortiori, il ne donna jamais aux statuts de pureté de sang la dimension d'une loi générale s'imposant à tous. Jamais la limpieza de sangre ne fit partie des lois du royaume. Elle resta toujours du domaine du privé, et toutes les institutions espagnoles ne l'adoptèrent pas.
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Quoi qu'il en soit, les persécutions et les discriminations entraînent des révoltes, notamment des Morisques, comme la révolte des Alpujarras entre 1568 et 1571. Les Morisques seront finalement expulsés entre 1609 et 1614. Cela entraîne des conséquences démographiques et économiques dramatiques pour la Couronne d'Aragon et plus précisément pour le royaume de Valence, où cette communauté était la plus représentée, restait une composante importante de la population et constituait une grande partie de la main d'œuvre. Avant l'expulsion, il y aurait eu entre 300 000[18] et 400 000 Morisques[19] en Espagne, sur un total d'approximativement 8,5 millions d'habitants. Ils se trouvent concentrés dans les royaumes de la Couronne d'Aragon, où ils représentent près de 20 % de la population ; ce chiffre s'éleve à près de 40 % dans le pays valencien[20],[21]. De façon générale, les terres riches (souvent proches du littoral) et les centres urbains de ces royaumes sont majoritairement chrétiens, tandis que les Morisques occupent une grande partie des terres intérieures, pauvres et montagneuses, et se concentrent dans les faubourgs urbains[21],[20]. On les trouve également en nombre important dans les zones de cultures irriguées autour de Gandie et Xàtiva[21]. À tout cela s'ajoute un taux de croissance démographique nettement supérieur à celui des chrétiens[20]. Les Morisques étaient des travailleurs : leur départ occasionne d'importantes pertes dans la perception des impôts et a, dans les zones les plus affectées, des effets dévastateurs sur l'artisanat, la production de toiles, le commerce et les travaux des champs. Certaines comarques du nord de la région d'Alicante perdent presque l'intégralité de leur population. Si, tout au long du XVIe siècle, Valence avait été le centre le plus actif de la Couronne d'Aragon, l'ordre d'expulsion massive des Morisques signifie sa ruine, en détruisant les fondements même de son économie[22],[23] : « On dit que douze mille hommes étaient morts, que soixante-dix lieux furent brûlés, que les dommages pouvaient être estimés à 70 000 ducats »[24]. Les terres abandonnées passèrent aux mains de la noblesse qui prétendit ensuite les louer aux paysans dans des conditions souvent abusives pour compenser à court terme ses pertes supposées, si bien qu'au final les nobles se trouvèrent les plus favorisés[25].
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Au XVIe siècle, l'empire des Habsbourg, dont la monarchie espagnole était, avec le Saint-Empire romain germanique, l'élément essentiel, devient la première puissance européenne ainsi qu'un des premiers empires coloniaux et de portée mondiale qui va durer de 1516 à 1898. En Europe, outre les Couronnes espagnoles, lors du partage de l'empire de Charles Quint en 1555-1556, Philippe II hérite des territoires aragonais en Méditerranée (la Sardaigne, les royaumes de Sicile et de Naples), du duché de Milan, des Pays-Bas espagnols (jusqu'en 1581 pour la partie septentrionale qui devient ensuite indépendante sous le nom de Provinces-Unies et qui correspond aux actuels Pays-Bas, jusqu'en 1713 pour les Pays-Bas méridionaux qui reviennent ensuite à l'Autriche et qui correspondent à l'actuelle Belgique), du comté de Bourgogne (Franche-Comté, jusqu'en 1678, date de son rattachement à la France), du Charolais (cédé pour paiement d'une dette en 1684 au Grand Condé) et de l'Artois (jusqu'à son rattachement à la France en 1640). S'y ajoute le Portugal par union dynastique entre 1580 et 1640 (et donc également l'Empire colonial portugais durant cette période) titre impérial du Saint-Empire romain germanique pour Charles Quint (1519-1558). La monarchie espagnole établie également une véritable thalassocratie, grâce à son Armada, sur l'Atlantique et la Méditerranée, incarnée par la victoire de Lépante par une flotte coalisée emmenée par les Espagnols sur les Ottomans en 1571.
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L'empire colonial, né essentiellement de l'exploration du Nouveau Monde à partir de 1492, de la chute de l'Empire aztèque sous les coups des conquistadors d'Hernán Cortés entre 1519 et 1521 puis du lancement de la conquête de l'empire inca par Francisco Pizarro et Diego de Almagro en 1532, s'étend sur la partie occidentale de l'Amérique du Sud (avec les vice-royautés de Nouvelle-Grenade du Pérou, et même la totalité de ce sous-continent durant l'union avec le Portugal qui apporte dans l'empire le Brésil), l'Amérique centrale et la moitié sud de l'Amérique du Nord actuelles (la Nouvelle-Espagne), de même que les Philippines. L'Espagne acquit en partie sa puissance politique, économique et militaire par un afflux considérable de métaux précieux ou de denrées rares en provenance des Amériques et par l'accès à un stock de monnaie. Une partie de celui-ci transite via Anvers, première place financière mondiale. Le port de Séville, puis à partir de 1717, celui de Cadix, où arrivent les navires du Nouveau Monde, sont parmi les plus riches d'Europe. Pour la mise en valeur des colonies, l'utilisation d'esclaves africains commence en 1510. L'Espagne présente alors la particularité de ne pas participer directement à la traite, confiant, à partir de 1519, le monopole de l'importation d'esclaves africains vers les colonies espagnoles d'Amérique à des puissances étrangères : ce monopole, l'Asiento, est concédé en échange du paiement d'une redevance, et c'est d'abord le Portugal qui l'obtient puis la Hollande jusqu'à la fin du XVIIe siècle. Ce n'est qu'à partir de 1550 que la demande espagnole pour l'Amérique décolla[26]. Les esclaves étaient alors pêcheurs de perles à la Nouvelle-Grenade, débardeurs à Veracruz, dans les mines d'argent de Zacatecas, dans les mines d'or du Honduras, du Venezuela et du Pérou, vachers dans la région de la Plata. D'autres étaient forgerons, tailleurs, charpentiers et domestiques. Les esclaves femmes servaient de femme de chambre, de maîtresse, de nourrice ou de prostituée. On prenait l'habitude de leur confier les tâches les plus ingrates[27]. Dans le premier quart du XVIIe siècle, le nombre total d'esclaves déportés d'Afrique devait approcher les 200 000, dont 100 000 allèrent au Brésil, plus de 75 000 en Amérique espagnole, 12 500 à São Tomé (autre colonie portugaise) et quelques centaines en Europe[28].
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Plus encore, les royaumes espagnols, à partir de Charles Quint (1516-1556) puis surtout de son fils et successeur Philippe II (1556-1598), se posent en champions de la Contre-Réforme tridentine et de la lutte contre les Réformes protestantes en Europe. C'est un groupe d'étudiants essentiellement espagnols de l'université de Paris qui fondent en 1539 ce qui va devenir la Compagnie de Jésus, avec à leur tête le basque espagnol Ignace de Loyola. C'est également durant cette période que la domination politique, économique et culturelle de la Castille commence à s'installer : essentiellement basée à l'étranger durant le règne de Charles Quint ou itinérante entre les différentes capitales traditionnelles des Couronnes espagnoles, la cour royale se fixe à partir de 1561 à Madrid.
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Le mécénat des Habsbourg contribue alors au développement de la littérature et des arts à partir de la fin du XVIe siècle, faisant rayonner la culture espagnole (désormais assimilée à la culture castillane) dans l'ensemble de l'Europe, marquant le début du Siècle d'or espagnol. L'Escurial, le grand monastère royal construit par Juan de Herrera sous les ordres de Philippe II (roi d'Espagne), attire certains des plus grands architectes et peintres européens. Aux idées de l'humanisme et de la Renaissance italienne, qui ont pénétré dans la péninsule ibérique depuis la fin du XVe siècle et l'époque du Siècle d'or valencien, s'ajoute l'esprit de la Contre-Réforme tridentine qui contribue à l'essor en Espagne du baroque. Diego Vélasquez, un artiste immensément respecté de son temps et considéré comme l'un des peintres majeurs de l'histoire de l'art, cultive des liens avec Philippe IV (roi d'Espagne) et son premier ministre, Gaspar de Guzmán, comte d'Olivares, et laisse plusieurs portraits montrant l'originalité de son style et l'étendue de son talent. Le Greco, autre grand peintre espagnol de la période, incorpore des éléments venant de la Renaissance italienne dans l'art espagnol et participe à la naissance d'un style espagnol original. Certaines des plus grandes compositions musicales espagnoles sont écrites pendant le Siècle d'or. Des compositeurs comme Tomás Luis de Victoria, Luis de Milán ou Alonso Lobo participent au développement de la musique de la Renaissance et de styles comme le contrepoint ou la polyphonie, gardant une grande influence tout au long de la période baroque. La littérature espagnole est également florissante, avec notamment l'œuvre monumentale de Miguel de Cervantes, l'auteur du Quichotte. Lope de Vega, l'auteur de théâtre le plus prolifique d'Espagne, écrit sans doute plus de mille pièces, dont quatre cents sont parvenues jusqu'à nous.
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La puissance de l'Espagne déclina progressivement non seulement en raison des guerres coûteuses qu'elle mena et des révoltes qui éclatèrent, mais également du fait d'une économie artificiellement prospère due aux richesses tirées du Nouveau Monde.
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En 1700, à la suite de la mort sans héritier mâle du dernier souverain Habsbourg, le petit-fils de Louis XIV, dont la première épouse était une infante espagnole, devint roi d'Espagne sous le nom de Philippe V (roi d'Espagne), et fonda la dynastie des Bourbons d'Espagne, liés par le pacte de famille aux Bourbons de France.
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En 1755, c'est le tremblement de terre de Lisbonne. Les ports de Cadix, Séville et La Corogne sont presque entièrement détruits. L'Espagne perd sa flotte militaire et marchande, et surtout son aura de pays indestructible, conquérant et gendarme du monde. La conséquence économique sera dramatique, le commerce avec les Amériques se déroutant vers les ports anglais, allemands, hollandais ou belges. Ce qui impliquera, aussi, une ingérence de ces mêmes pays dans les affaires latino-américaines.
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Au XVIIIe siècle, des luttes entre les prétendants au trône affaiblirent la couronne. En 1808, Napoléon Ier envahit l'Espagne et y place sur le trône son frère Joseph Bonaparte. Rapidement, la résistance des civils sous forme de nombreuses révoltes et de guérilla prend de l'ampleur. Celle-ci, l'intervention militaire britannique, ainsi que plusieurs autres facteurs comme le redéploiement de 30 000 soldats français de l'Espagne vers l'Europe de l'Est pour renforcer la Grande Armée, qui se prépare pour la Campagne de Russie, mènent au retrait de l'armée française d'Espagne en 1814. Ce conflit est particulièrement sanglant et entraîne d'importantes pertes pour l'Espagne, qui ne put être pacifiée durablement.
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Du fait de ces affaiblissements, l'Espagne perdit la plupart de ses colonies au XIXe siècle, surtout à partir des années 1820. Une Première République se mit en place brièvement en 1873 et 1874.
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Les dernières colonies (Cuba, les Philippines, Porto Rico, Guam) se séparèrent de la couronne en 1898 après la guerre hispano-américaine. Quelque peu isolée du reste de l'Europe, l'Espagne connaît une période de stagnation économique et politique.
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Toutefois, ce déclin doit être relativisé étant donné que l'Espagne a elle aussi eu droit à sa part du gâteau "Afrique" ; elle a ainsi pris possession du Sud Marocain en 1884, du Nord en 1912, sans oublier bien sûr la Guinée équatoriale.
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La Seconde République chassa la monarchie des Bourbons en 1931. Mais, après la victoire du Front populaire en 1936, les extrêmes droites (carlistes et phalangistes) organisent un soulèvement, soumettant l'Espagne, après une tragique guerre civile de 1936 à 1939, à la dictature du général Franco. Celui-ci, bien qu'originellement monarchiste, décida de conserver le pouvoir. La monarchie, quoique restaurée en 1969, ne fut vraiment effective qu'après la mort de Francisco Franco.
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À la mort de Franco, en 1975, la monarchie est restaurée et Juan Carlos Ier, le nouveau roi, rétablit rapidement la démocratie représentative. L'adhésion aux Communautés européennes, qui était gelée sous la période de dictature, reprend et le pays intègre la Communauté économique européenne avec son voisin, le Portugal, le 1er janvier 1986[29]. La nouvelle Constitution, très libérale, rompt avec le centralisme très poussé de l'époque franquiste et met en place une très large décentralisation. De nombreux partis nationalistes locaux sont à nouveau légalisés, en particulier dans les provinces périphériques, où subsistent des langues régionales différentes du castillan (Galice, Pays basque, Catalogne). Certains revendiquent plus d'autonomie, d'autres parlent d'indépendance (en particulier au Pays basque et en Catalogne). Le parti communiste est aussi légalisé. L'indépendantisme le plus radical et le plus violent est celui de l'ETA basque, organisation terroriste prônant et pratiquant la lutte armée, l'assassinat et le racket. Cette transition politique s'accompagne d'un important mouvement de libération des mœurs et de renouvellement culturel et artistique, la Movida, contribuant alors à la modernisation et à l'intégration de la société espagnole dans l'Europe démocratique.
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La réussite économique de l'Espagne entre 1975 et 2007 fait naître l'idée d'un miracle économique espagnol, altéré toutefois par un taux de chômage très élevé par rapport au reste de l'Europe. Le pays exprime son dynamisme par l'organisation de grandes manifestations internationales, culminant en 1992 avec les Jeux olympiques d'été de Barcelone et l'Exposition universelle de Séville. Au milieu des années 1990, les réformes s'accélèrent avec le Pacte de Tolède, consensus de tous les partis politiques représentés au parlement pour garantir la viabilité économique du système de retraite en Espagne. Mais le pays connaît de graves difficultés économiques depuis 2008, lorsqu'il apparaît que ce miracle a reposé en grande partie sur le dynamisme du secteur de la construction, lui-même facilité par la spéculation immobilière qui a multiplié par trois la valeur des bureaux et des logements en moins de dix ans. Le modèle touristique espagnol, autre pilier de l'économie du pays depuis la transition démocratique, commence lui-aussi à être remis en question dans les régions les plus touchées par le tourisme de masse en raison d'effets sociaux, économiques et environnementaux de plus en plus perçus négativement par certains habitants.
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En 2004, le PSOE revient au pouvoir après avoir enregistré son meilleur score depuis 1989 avec 42,6 % des voix et en 2008 il remporte à nouveau les élections avec 43,8 % des voix, augmentant encore son emprise sur la vie politique espagnole. Plusieurs réformes sociétales sont alors menées (légalisation du mariage homosexuel en 2005, libéralisation renforcée de l'avortement en 2010). Le contraste entre les régions les plus industrialisées et celles qui sont en retard s'est creusé après que l'Union européenne eut diminué ses fonds structurels européens, compte tenu de son extension à douze nouveaux pays, l'Espagne devenant un contributeur net de fonds après avoir été longtemps un bénéficiaire net. La crise économique à partir de 2008 renforce ces déséquilibres, voit le chômage augmenter fortement et s'accompagne de mesures d'austérité, surtout après le retour au pouvoir du Parti populaire en 2011. Les importantes coupes budgétaires dans de nombreux domaines, conjugués à l'éclatement médiatique de plusieurs affaires politico-judiciaires, entraînent des mouvements de contestation sociales et politiques, les plus importants restant ceux des Indignés (Indignados) et des indépendantistes catalans. Dans ce contexte, le bipartisme est de plus en plus remis en question par l'émergence de nouveaux mouvements politiques critiquant les partis traditionnels (Podemos pour la gauche radicale, Ciudadanos au centre-droit, Vox à l'extrême-droite), créant une certaine instabilité politique et rendant difficile la formation de majorités parlementaires, surtout à partir des élections générales de 2015.
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Depuis 1978, l'organisation politique de l'Espagne est régie par la constitution de la même année qui établit un régime de monarchie constitutionnelle et un État social et démocratique de droit et la pluralité des partis politiques.
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Le monarque dispose de pouvoirs politiques et symboliques, définis par l'article 62 de la constitution : il est le chef de l'État et des armées, ratifie les lois, nomme le président du gouvernement, peut dissoudre le Parlement sur proposition de ce dernier. Par ailleurs (art. 56), il est le représentant de l'État espagnol dans les relations internationales, notamment vis-à-vis des liens avec le monde hispanique. L'actuel souverain est Felipe VI. Le pouvoir exécutif est néanmoins détenu par le président du gouvernement.
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Le président du gouvernement (Presidente del Gobierno) (rôle comparable à celui d'un Premier ministre), est à la tête de l'exécutif pour une durée de quatre ans renouvelable. Le président du gouvernement est nommé par le roi après l'acceptation de sa candidature par le Congreso de los Diputados ; il préside le Conseil des ministres. Pedro Sánchez occupe cette fonction depuis le 2 juin 2018.
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Le pouvoir législatif est dévolu au Parlement (les Cortes Generales), qui constitue l'organe suprême de représentation du peuple espagnol. Il est composé d'une chambre basse, le Congrès des députés (Congreso de los Diputados), et d'une chambre haute, le Sénat (Senado). Le Congrès des députés compte 350 membres élus pour quatre ans au suffrage universel direct. Actuellement, le Sénat est constitué de 264 membres dont 208 directement élus et 56 désignés par les régions.
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Le pouvoir judiciaire se compose du Conseil du Pouvoir judiciaire, organe d'administration et de supervision des juges et magistrats ainsi que du personnel exerçant une autorité juridique en Espagne ; le Tribunal suprême, qui chapeaute l'ordre juridique espagnol et juge en dernier appel pour les crimes et délits ainsi qu'en première instance pour certains crimes ou délits d'importance ; les tribunaux supérieurs de Justice, qui composent les hautes juridictions autonomes, font également partie de l'Ordre judiciaire espagnol et sont pour la communauté autonome de rattachement, l'équivalent du Tribunal suprême, ils demeurent toutefois soumis à ce dernier et leur rendus de jugements peuvent être pourvus en appel près du Tribunal suprême. Une spécificité espagnole réside dans l'existence de l'Audience nationale, sorte de tribunal « international » ne jugeant que les étrangers pour des crimes et délits à caractère international ou bien de thèmes particulier pouvant impliquer soit des États tierces, soit plusieurs Communautés, mais également des domaines d'actualité comme les actes terroristes, atteintes au bien de l'État et Communautés ou de ces représentants.
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Le Tribunal constitutionnel n'entre pas dans l'ordre judiciaire et n'a que pour rôle, la défense de l'ordre constitutionnel et l'application de la Constitution et de vérification, validation ou suspension de toutes normes de l'État ou des Communautés contraires à cette dernière. Il est aussi juge du bon déroulement des élections et des résultats.
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Les élections se déroulent normalement tous les quatre ans. Les dernières élections générales eurent lieu en juin 2016.
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Depuis la transition démocratique, un bipartisme s'est mis en place entre le Parti socialiste ouvrier espagnol (Partido Socialista Obrero Español) ou PSOE (centre gauche, social-démocrate), au pouvoir de 1982 à 1996 avec Felipe González, de 2004 à 2011 avec José Luis Rodríguez Zapatero et depuis 2018 avec Pedro Sánchez ; le Parti populaire (Partido Popular) ou PP (centre droit, conservateur et libéral sur le plan économique), au pouvoir de 1996 à 2004 avec José María Aznar et de 2011 à 2018 avec Mariano Rajoy. Une coalition de gauche, Gauche unie (Izquierda Unida) ou IU (gauche communiste, anticapitaliste et écosocialiste), s'est également régulièrement imposée comme la troisième force du pays depuis sa fondation en 1986.
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Plusieurs partis ou coalitions autonomistes, nationalistes ou indépendantistes ont pu influer sur la scène politique espagnole en raison de leur poids régional : la fédération Convergence et Union (Convergència i Unió en catalan) ou CiU (centre et centre droit catalaniste, progressiste, libéral et démocrate chrétien), au pouvoir en Catalogne de 1980 à 2003 avec Jordi Pujol et depuis 2010 avec Artur Mas ; la Gauche républicaine de Catalogne (Esquerra Republicana de Catalunya) ou ERC (gauche indépendantiste, catalaniste, sociale-démocrate et républicaine), la deuxième force politique de Catalogne depuis 2012 ; l'Initiative pour la Catalogne Verts (Iniciativa per Catalunya Verds en catalan) ou ICV (gauche catalaniste, fédéraliste, néo-communiste, écosocialiste, anticapitaliste et républicaine), ponctuellement associé au niveau national à la Gauche unie ou plus récemment à Podemos ; le Parti nationaliste basque (Euzko Alderdi Jeltzalea en basque, Partido Nacionalista Vasco en espagnol) ou EAJ-PNV (centre, abertzale, fédéraliste et démocrate), au pouvoir au Pays basque de 1980 à 2009 avec Carlos Garaikoetxea, José Antonio Ardanza puis Juan José Ibarretxe et depuis 2012 avec Iñigo Urkullu ; la coalition Amaiur (gauche abertzale) fondée en 2011 ; le Bloc nationaliste galicien (Bloque Nacionalista Galego en galicien) ou BNG (gauche galléguiste, nationaliste, socialiste démocratique et social-démocrate), qui a participé au gouvernement de la Galice en alliance avec le Parti des socialistes de Galice-PSOE de 1987 à 1990 et de 2005 à 2009 ; la Coalition canarienne (Coalición Canaria en espagnol) ou CC (centre et centre droit, nationaliste et libéral), au pouvoir aux îles Canaries depuis 1993 avec Manuel Hermoso, Román Rodríguez Rodríguez, Adán Martín puis Paulino Rivero, allié avec le PP de 1995 à 2005 et de 2007 à 2010 puis avec le PSOE depuis 2011 ; la Coalition Compromís (Coalició Compromís en catalan valencien) ou tout simplement Compromís (coalition de gauche valencianiste, progressiste et écologiste, qui participe au gouvernement de la Communauté valencienne en alliance avec le PSOE depuis 2015 ; le Forum des Asturies (Foro Asturias en espagnol et Foru Asturies en asturien, centre et centre droit, autonomiste, progressiste et réformiste), au pouvoir dans la Principauté des Asturies de 2011 à 2012 avec Francisco Álvarez-Cascos ; le Parti aragonais (Partido Aragonés en espagnol et Partito Aragonés en aragonais) ou PAR (centre droit, nationaliste, fédéraliste et régionaliste), au pouvoir en Aragon de 1987 à 1993 avec Hipólito Gómez de las Roces puis Emilio Eiroa et en coalition avec l'Alliance populaire devenue en 1989 le PP, puis participe au gouvernement de l'Aragon en étant allié au PP de 1995 à 1999 puis avec le PSOE de 1999 à 2011 ; l'Union aragonaisiste (Chunta Aragonesista en aragonais) ou CHA (gauche nationaliste, fédéraliste, écosocialiste et sociale-démocrate), ponctuellement alliée au plan national avec la Gauche unie ; l'Union du peuple navarrais (Unión del Pueblo Navarro en espagnol) ou UPN (centre droit régionaliste, fédéraliste, navarriste, conservateur, démocrate chrétien et libéral), qui était affilié nationalement au PP jusqu'en 2008, au pouvoir dans la Communauté forale de Navarre de 1979 à 1980 puis en 1984 avec Jaime Ignacio del Burgo, de 1991 à 1995 avec Juan Cruz Alli puis depuis 1996 avec Miguel Sanz puis Yolanda Barcina, en coalition avec le PSOE depuis 2011.
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Depuis le déclenchement de la crise économique et sociale en 2008, des mouvements citoyens ont remis en question l'équilibre du bipartisme. Tout particulièrement, deux nouveaux mouvements politiques ont connu une ascension électorale rapide dans les années 2010 sur la base d'un discours critique à l'égard des partis traditionnels et en appelant à renouveler la façon de faire de la politique en s'appuyant sur une démocratie dite citoyenne, participative ou directe : les Ciudadanos ou C's (centre droit constitutionnaliste, antinationaliste, progressiste et social-libéral) ; le collectif Podemos, né du mouvement des Indignés (gauche radicale, populiste, eurosceptique, anticapitaliste et non violent), qui a obtenu ou soutenu, en association avec la Gauche unie et d'autres associations militantes, l'élection de Manuela Carmena et d'Ada Colau aux mairies respectivement de Madrid et de Barcelone en 2015.
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L'Espagne est membre de l'OTAN et de l'Union européenne.
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Située en Europe du Sud, l'Espagne occupe la plus grande partie de la péninsule Ibérique, qu'elle partage avec le Portugal.
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En dehors de la péninsule, le royaume comprend aussi deux archipels (celui des îles Canaries dans l'océan Atlantique et celui des îles Baléares dans la mer Méditerranée), deux villes (Ceuta et Melilla) et quelques îles et îlots au nord du Maroc, comme les Îles Zaffarines, Peñón de Alhucemas, Peñón de Vélez de la Gomera ou l'îlot Persil. Par ailleurs, l'Espagne revendique la souveraineté sur le rocher de Gibraltar.
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L'îlot d'Alborán, dans la mer du même nom, appartient également à l'Espagne.
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L'Espagne est le quatrième plus grand pays d'Europe, après la Russie, l'Ukraine et la France, et le deuxième de l'Union européenne.
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Les limites physiques de l'Espagne sont les suivantes : au nord-est les Pyrénées, qui constituent une frontière naturelle avec la France et Andorre ; à l'est-nord-est la mer des Baléares ; au sud-est la mer Méditerranée ; au sud la mer d'Alboran ; au sud-sud-ouest le détroit de Gibraltar, qui la sépare de l'Afrique (Maroc) ; à l'ouest le Portugal et l'océan Atlantique ; enfin le golfe de Gascogne au nord-nord-ouest.
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Les principaux systèmes montagneux sont les Pyrénées, le système ibérique, la cordillère Cantabrique, le système central et les cordillères Bétiques.
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Plusieurs fleuves traversent l'Espagne dont le Duero, l'Èbre, le Tage, le Guadalquivir, le Guadiana, le Júcar et le Segura ; son relief en nombreux plateaux lui donne beaucoup de fleuves côtiers dont la Bidassoa.
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Il existe trois grandes zones climatiques[32] :
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Mis à part certains secteurs humides de montagne, les précipitations sont faibles et le manque d'eau est un problème dans une grande partie de l'Espagne. Les incendies de forêts sont un problème pour toutes les forêts de la péninsule[33].
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Un rapport de Greenpeace paru en 2015 déplore le fait que les affaires de corruption « se comptent par centaines et laissent derrières elles des espaces naturels couverts de ciment (en raison des constructions), des sols contaminés par les déchets dangereux qui y sont entreposés », ajoutant que « les responsables politiques gouvernent au profit des entreprises »[34].
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Le jour du dépassement (date de l'année, calculée par l'ONG Global Footprint Network, à partir de laquelle l'humanité est supposée avoir consommé l'ensemble des ressources que la planète est capable de régénérer en un an) de l'Espagne[Note 1] est le 28 mai[35]. Les familles espagnoles aisées émettent en moyenne plus de deux fois plus de dioxyde de carbone que les familles modestes[36].
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Une grande partie du pays est menacée par la désertification en raison de certaines pratiques de l'agriculture intensive et du réchauffement climatique. Environ 20 % des sols d'Espagne sont déjà dégradés, héritage des siècles passés, dont principalement la déforestation. En décembre 2019, le conseiller spécial pour l'action climatique du Haut Commissariat des Nations unies, Andrew Harper, a averti que la désertification rendrait non viables des localités espagnoles entières, forçant leur résidents à chercher un nouveau lieu où vivre[37].
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L'Espagne comptait 40 499 799 habitants au 1er janvier 2000 et 45 116 000 habitants au 1er janvier 2007. En 2014, 46 464 053 personnes peuplent l'Espagne[38]. La densité de population, de 87,41 hab./km2, est inférieure à celle de la majorité des autres pays de l'Europe de l'Ouest et sa distribution à travers le territoire national est très irrégulière. Les aires plus densément peuplées se concentrent sur la côte et aux alentours de Madrid, tandis que le reste de l'intérieur se trouve très faiblement occupé.
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La population espagnole a augmenté fortement depuis la fin des années 1980 grâce à l'arrivée de plus de trois millions d'immigrants. Entre 2000 et 2005, l'Espagne a connu le plus grand taux d'immigration du monde, en provenance principalement d'Amérique latine, d'Europe de l'Est et du Maroc. Entre 2001 et 2006, le pays a accueilli une moyenne de 600 000 personnes par an[39]. En 2006, cinq millions de personnes, soit 11 % de la population espagnole, étaient de nationalité étrangère[39].
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L'espagnol ou castillan est langue officielle dans toute l'Espagne. Les autres langues du pays sont officielles, mais seulement dans leurs régions respectives : c'est le cas du basque au Pays basque et en Navarre, du catalan en Catalogne, aux Îles Baléares et dans la Communauté valencienne, du galicien en Galice, et de l'occitan aranais en Catalogne.
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La constitution espagnole évoque de manière globale la question des langues à l'article 3, mais les modalités exactes varient entre chaque région selon son statut d'autonomie.
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L'Espagne comporte un État central et trois niveaux d'administration locale :
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En 2007, les agglomérations les plus peuplées sont :
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Restée longtemps un pays agricole, l'Espagne a connu d'importantes mutations socio-économiques dans le dernier quart du XXe siècle. Elle possède aujourd'hui une économie diversifiée, grâce notamment à la croissance rapide de l'industrie depuis les années 1950 et à l'essor du tourisme. Entre 1995 et 2001, les emplois industriels ont augmenté de 38 %. À partir de 1964, une série de plans de développement a contribué à l'expansion économique du pays. Le développement des industries métallurgique et textile, de la construction navale et de l'extraction minière a été privilégié. L'Espagne est devenue en moins de vingt ans une grande puissance industrielle et agricole. Le tourisme est aussi très important, représentant 5 % du produit intérieur brut. Le pays reste toutefois dépendant de la construction de logements.
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L'État-providence est peu développé en Espagne[40] : le pays possède un taux de prélèvements obligatoires très bas (37 % du PIB) et les dépenses sociales parmi les plus faibles de la zone euro (20,3 % du PIB)[40]. En 2017, l'Espagne compte deux fois plus de « supers riches » qu'avant la crise de 2008. Près de 50 % du PIB du pays est détenu par 0,4 % de la population[41].
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L'Espagne a connu une grave crise depuis 2008, en lien avec la crise économique mondiale. Celle-ci a d'abord commencé avec une crise de la construction[42] due à l'effondrement des prix, puis la crise économique mondiale de 2008 a encore aggravé la situation. Cette crise se caractérise par une très forte montée du chômage, qui touchait plus de 26 % de la population active au deuxième trimestre 2012[43], contre environ 8 % un an auparavant. Le taux de chômage espagnol est désormais le plus élevé de l'Union européenne après celui de la Grèce, bien qu'il ait baissé en 2016[44]. Cette crise crée une fracture sociale en Espagne qui s'est propagée dans le reste du monde avec entre autres le mouvement des Indignés.
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Les inégalités connaissent une forte augmentation. Selon le Rapporteur spécial de l'ONU sur l'extrême pauvreté : « il y a deux Espagnes très différentes [...] De 2007 à 2017, les revenus des 1 % les plus riches ont augmenté de 24 % tandis que ceux de 90 % des Espagnols ont crû de moins de 2 % »[45].
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Selon l'UNICEF, l'Espagne est l'un des pays développés où la pauvreté infantile est la plus élevée. En 2017, plus de 1 400 000 enfants vivent dans un état de grande pauvreté[46]. En 2018, l'Institut national des statistiques (INE) indique que 21,6 % de la population espagnole vit dans la pauvreté[8] Les régions les plus affectées par la pauvreté sont l'Estrémadure (38,9 %); l'Andalousie (31 %) et les îles Canaries (30,5 %). Toujours d'après cette étude, les ménages pauvres sont contraints de consacrer près de 40 % de leur revenu au logement[47].
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La commission de l'Organisation des Nations unies sur la pauvreté et les droits de l'homme indique dans son rapport consacré à l'Espagne que 26,1 % de la population (et même 29,5 % pour les enfants) vivent dans la pauvreté en 2019. Le rapport relève également la « quasi inexistence » de logements sociaux à bas prix, le manque de services publics pour les personnes vivant dans la pauvreté en milieu rural, et la précarité dans laquelle vivent des centaines de milliers de personnes disposant pourtant d'un emploi[45].
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Philip Alston, le rapporteur spécial de la commission, a déclaré avoir vu des zones que « de nombreux Espagnols ne reconnaîtraient pas comme faisant partie de leur pays », tels qu'un bidonville aux « conditions bien pires qu'un camp de réfugiés », des quartiers pauvres « où les familles élèvent leurs enfants avec un manque de services publics, de cliniques, de centres d'emploi, de sécurité, de routes goudronnées et même d'électricité ». Selon lui, la reprise économique du pays a profité essentiellement aux plus riches et la persistance d'un tel niveau de pauvreté dans un pays développé semble être le résultat d'un choix politique[45].
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Les vestiges de l'absolutisme sont persistants dans l'agriculture. Le roi, l'Église et les détenteurs de titres de noblesse demeurent les principaux propriétaires terriens du pays, et à ce titre bénéficient des aides européennes au développement des régions (1,85 million d'euros de subvention en 2003 pour la duchesse d'Albe)[48].
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La situation géographique de l'Espagne, son littoral, ses paysages diversifiés, son héritage historique, sa culture vibrante et ses excellentes infrastructures ont fait de l'industrie touristique internationale du pays l'un des plus importants au monde. Au cours des cinq dernières décennies, le tourisme international en Espagne est devenu le deuxième marché mondial en termes de dépenses, représentant environ 40 milliards d'euros, soit environ 5% du PIB en 2006[49],[50]. Le siège de l'Organisation mondiale du tourisme est situé à Madrid.
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En 2017, l'Espagne était le deuxième pays le plus visité au monde, avec 82 millions de touristes, ce qui représente une cinquième année consécutive de chiffres record[51].
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Castille-et-León est le leader espagnol du tourisme rural lié à son patrimoine environnemental et architectural.
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Environ 70 % des Espagnols se disent catholiques et 25 % sans religion.
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Parmi les éléments les plus connus de la culture populaire espagnole, on peut citer, notamment, le flamenco, typique du sud du pays et plus particulièrement de l'Andalousie, et une pratique parfois controversée, la tauromachie.
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Le français fut pendant une longue période la première langue étrangère d'Espagne[52]. D'après une étude d'Eurostat de 2013, l'anglais est la langue étrangère la plus maîtrisée par les Espagnols, le français étant en deuxième position[53].
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La langue officielle de l'Espagne est le castillan. Cependant, cette langue n'est pas la seule qui soit usitée, certaines communautés autonomes ont leur propre langue officielle à côté de l'espagnol ; en voici la liste :
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L'Alhambra de Grenade.
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Le Cabo Menor, baigné par les eaux de la mer Cantabrique, et, au fond, la ville de Santander, capitale de la Cantabrie.
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Le pont du Kursaal, à Saint-Sébastien, capitale de la province basque du Guipuscoa et grande ville touristique.
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La palmeraie d'Elche, patrimoine mondial de l'Unesco.
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Aqueduc de Ségovie vu en contre-plongée.
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Puerta del Sol, Madrid. Statue de l'ours et l'arbousier par le sculpteur Antonio Navarro Santafe.
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Cáceres.
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Cathédrale de Cuenca.
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Place d'Espagne, Séville.
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Le système éducatif espagnol se caractérise par deux spécificités majeures : sa forte décentralisation, due à l'organisation administrative du pays, et la part importante de l'enseignement privé confessionnel.
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Près de 29 % des élèves espagnols redoublent une classe au cours de leur scolarité, l'un des taux les plus élevés parmi les pays de l'OCDE. Une étude de l'ONG Save the Children relève que les élèves issus d'un milieu social défavorisé sont quatre fois plus exposés au redoublement que les élèves issus d'un milieu privilégié[54].
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Le sport en Espagne a été dominé par le football dans la seconde moitié du XXe siècle. Les autres activités sportives populaires sont la pelote basque, le basket-ball, le tennis, le padel (un dérivé du tennis), le cyclisme, le handball, la course de motos, la Formule 1, la natation, le golf et le ski. L'Espagne a aussi organisé de nombreux événements internationaux comme les Jeux olympiques d'été de 1992 à Barcelone et la Coupe du monde de football 1982.
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L'Espagne a pour codes :
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Les Pays-Bas (en néerlandais : Nederland), en forme longue le royaume des Pays-Bas (Koninkrijk der Nederlanden), sont un pays d'Europe de l'Ouest, frontalier avec la Belgique au sud et l'Allemagne à l'est, possédant également une frontière avec la France sur l'île de Saint-Martin (Caraïbes). Monarchie constitutionnelle comptant 17,2 millions d'habitants en 2019, le pays a pour capitale Amsterdam[1], bien que les institutions gouvernementales — exécutif, législatif et judiciaire[7] — siègent à La Haye. Il est administré en quatre territoires autonomes : Aruba, Curaçao, Saint-Martin et le territoire européen[8], lui-même divisé en douze provinces, auxquelles s'ajoutent trois autres communes à statut spécial situées outre-mer (Bonaire, Saba et Saint-Eustache). Géographiquement, le pays dispose de caractéristiques uniques, possédant l'une des altitudes moyennes les plus faibles au monde : environ un quart du territoire en Europe est situé sous le niveau de la mer du Nord, qui le baigne à l'ouest et au nord[9],[10],[11]. 18,41 % de la superficie totale des Pays-Bas est couverte d'eau.
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Les territoires aujourd'hui rassemblés en tant que Pays-Bas sont dans leur histoire relativement indépendants de tout pouvoir royal centralisé avant le XVIe siècle bien que temporairement inclus dans le Saint-Empire romain germanique. Alors que Charles Quint affirme une unité nationale en 1549, son fils Philippe II voit la révolte des habitants des Pays-Bas contre son autorité lors de la guerre de Quatre-Vingts Ans[12],[13]. La république est alors fondée sur sa défaite[14]. Le nouvel État connaît un siècle d'or[15], lorsqu'il constitue un Empire colonial dont les vestiges sont les territoires caribéens conservés aujourd'hui, portant son rayonnement culturel et artistique à un niveau mondial[16]. Affaibli par les guerres napoléoniennes et la capture de sa flotte navale, le pays devient le royaume de Hollande en 1806 et ne revient pas à un régime républicain lors du départ des Français, en 1815. Il est l'un des premiers États au monde à se doter d'un système parlementaire élu qui n'est pas renversé. À partir de 1848, les Pays-Bas sont gouvernés comme une démocratie parlementaire sous l'influence de Johan Thorbecke, durant le règne de Guillaume II. Avec une longue tradition de tolérance sociale, ils sont généralement vus comme un pays progressiste et novateur, en abolissant la peine de mort en 1870, en autorisant le droit de vote des femmes en 1917 et en décriminalisant relativement tôt l'avortement, la prostitution, l'euthanasie, ainsi que certaines drogues. Le poète français Charles Baudelaire décrit les Pays-Bas en 1868 comme un lieu « où tout est beau, riche, tranquille, honnête », avant d'ajouter : « pays singulier, supérieur aux autres »[17].
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Restés neutres durant la Première Guerre mondiale et engagés dans le camp des Alliés durant la Seconde Guerre mondiale, les Pays-Bas signent en 1945 avec la Belgique et le Luxembourg le traité économique d'union douanière du Benelux, négocié pendant le conflit par les gouvernements en exil des trois pays à Londres. Par la suite, dans son histoire contemporaine, le pays devient l'un des membres fondateurs de l'ONU, de l'UE, de l'OTAN, de l'OCDE et de l'OMC. La construction du plan Delta, système de protection des terres contre la mer, l'une des Sept Merveilles du monde moderne, est achevée en 1997, après 47 ans de travaux. En 2001, le pays devient le premier au monde à rendre possible le mariage homosexuel, tandis que l'année suivante, l'euro est adopté comme monnaie en remplacement du florin néerlandais. Figurant dans les années 2010 parmi les États les plus démocratiques et les moins corrompus au monde, les Pays-Bas en sont l'un des pays les plus développés selon le rapport annuel des Nations unies sur l'IDH et le premier concernant le bonheur des enfants d'après l'UNICEF[18]. Le pays est également le deuxième au monde concernant la liberté de la presse selon Reporters sans frontières[19], premier quant à l'équilibre entre vies personnelle et professionnelle selon l'OCDE[20], et « troisième pire paradis fiscal » après les Bermudes et les îles Caïman pour l'ONG Oxfam[21].
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À l'apogée de l'État bourguignon à la fin de la période médiévale, la partie nord des possessions ducales, dans ce qui est actuellement le territoire belge et néerlandais, est appelé « États de par-deçà » ou « Pays-Bas » pour les distinguer des « États de par-delà » (Bourgogne proprement dite et Franche-Comté). Là est l'origine du terme de la région historique des Pays-Bas, terme qui sera donné au cours des siècles et sous différentes formes et à plusieurs pays sur ce territoire.
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Le nom du pays fait allusion à son altitude peu élevée et par conséquent à sa lutte permanente contre les eaux. Cependant, pour l'appellation « Hollande��», la signification du nom est « pays creux ». Une synecdoque courante parfois pratiquée par les Néerlandais eux-mêmes désigne les Pays-Bas du nom de Hollande, ainsi que les Néerlandais par les Hollandais et parfois la langue néerlandaise par le hollandais. La Hollande stricto sensu n'est que l'une des régions des Pays-Bas divisée en deux provinces (Hollande-Septentrionale et Hollande-Méridionale), abritant les grandes villes du pays (Amsterdam, La Haye, Rotterdam)[22], et le hollandais une catégorie de dialectes parlés dans ces provinces.
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Précocement et largement urbanisé par rapport à la moyenne européenne, le pays préserve cependant en son centre une vaste étendue boisée désignée comme son cœur vert. Cette région est généralement associée au Waterland (« Pays de l'eau » en néerlandais), territoire situé au nord d'Amsterdam, composé essentiellement de lacs et de canaux. Le climat des Pays-Bas européens est tempéré océanique, c'est-à-dire présentant un été souvent frais et un hiver marqué. Les îles dans les Caraïbes sont pour la plupart à climat tropical (Saint-Eustache, Saint-Martin), même si Saba et Curaçao sont plus sèches.
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Un quart du territoire néerlandais européen se situe sous le niveau de la mer et atteint même plus de 6,76 mètres en négatif, record en Europe[23]. Or, d'après les scientifiques, les terres de très basse altitude (en dessous de 10 mètres) pourraient être très vite affectées par la montée des océans. Le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur le climat) considère par ailleurs le delta du Rhin comme l'un des plus vulnérables du monde. Les Pays-Bas entrent pour cette raison dès les années 1980 dans une logique de développement durable[réf. nécessaire]. Les sols aux Pays-Bas sont très fertiles, donc très importants dans l'économie du pays. Le centre du pays alterne forêts et espaces sablonneux, l'est se compose de landes, tandis que le Limbourg, au sud, a un paysage composé de collines calcaires. Le paysage touristique des champs de tulipes est visible essentiellement dans les environs d'Amsterdam et de La Haye (Westland), les visiteurs internationaux se rendant généralement à Lisse.
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La lutte contre les eaux est toujours présente : l'aspect du littoral néerlandais est considérablement modifié dans le temps en raison de catastrophes naturelles et de l'intervention humaine, notamment via l'apparition des lacs de bordure. Une perte de terre notable a lieu avec la tempête de 1134, qui créé l'archipel devenu la province de Zélande (Zeeland en néerlandais, « pays de la mer ») dans le Sud-Ouest. Lors de plusieurs inondations mémorables dont celle de la Sainte-Lucie, la mer du Nord envahit la partie centrale du pays en absorbant le lac Flevo pour former le Zuiderzee.
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En 1421, l'inondation de la Sainte-Élisabeth fait céder les digues à plusieurs endroits. Ces dernières ne sont alors plus convenablement entretenues car le pays est alors en guerre civile (rivalités entre les Hameçons et les Cabillauds). Cette inondation remplace le polder nouvellement asséché par une véritable mer intérieure. Les terres alors submergées sont encore aujourd'hui sous les eaux. Le célèbre parc national De Biesbosch en fait partie. Les parties qui sont regagnées sur les eaux sont l'île de Dordrecht, l'île de Hoeksche Waard et une pointe dans le Nord-Ouest du Brabant-Septentrional. Le pays doit de nouveau faire face au XVIe siècle à deux grandes inondations qui causent la mort de plusieurs dizaines de milliers de personnes : à la Saint-Félix en 1530 et à la Toussaint 40 ans plus tard.
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Dans la nuit du 31 janvier au 1er février 1953, de nombreuses digues des provinces de Zélande, de Hollande-Méridionale et du Brabant-Septentrional ne résistent pas à la combinaison des grandes marées et d'une tempête venant du Nord-Ouest. Sur les îles et sur le continent, de vastes zones du pays sont complètement inondées et un millier de personnes tuées. Pour éviter que de pareilles catastrophes se reproduisent, un ambitieux projet est imaginé et mis en œuvre : le plan Delta, construit entre 1950 et 1997, composé de barrages, d'écluses, de digues, et de barrières pour contrer les montées subites d'eau dans le Sud-Ouest des Pays-Bas, pour protéger de larges zones de terre contre la mer. Ce projet vient renforcer l'Houtribdijk et l'Afsluitdijk, digues établies en mer du Nord, à la suite des larges inondations subies par le pays en 1916, dans le cadre des travaux du Zuiderzee. Longues d'environ 30 kilomètres chacune et inaugurées dans les années 1930, la superficie du lac d'eau douce qu'elles créé atteint plus de 110 000 hectares. L'Office des eaux des Pays-Bas surveille en permanence les nombreux cours d'eau du pays. Dès le XIIe siècle, une telle société est mise en place dans le pays pour coordonner les efforts des différents territoires dans la lutte contre les eaux. Avec un budget très important, cette agence découpe les Pays-Bas en 24 districts et a pour objectif la prévention de nouvelles catastrophes (en coordination avec la Rijkswaterstaat, qui gère les infrastructures nationales), et, le cas échéant, la gestion des populations concernées. Les 24 Offices régionaux ordonnent notamment le rehaussement de certaines voies de circulation en campagne pour qu'elles contiennent l'eau en cas de perforation d'une digue, afin que les autorités aient assez de temps pour évacuer les habitants. Cependant, ces dernières investissent en moyenne un milliard d'euros chaque année à l'entretien des systèmes de régulation des eaux, et les nouvelles normes de sécurité sur lesquelles sont construites les digues — les plus strictes au monde — réduisent largement le risque que de nouvelles catastrophes puissent avoir lieu. Les agences de l'eau fonctionnent sous le principe de la démocratie fonctionnelle, leurs membres étant élus dans les zones sur lesquelles elles ont autorité.
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Le 24 juin 2015, un tribunal de La Haye impose à l'État de réduire d'ici 2020 de 25 % ses émissions de gaz à effet de serre, par rapport au niveau de 1990. Le juge donne raison à un collectif de citoyens, en estimant que les gaz rejetés nuisent à la santé publique, et que l'État doit prendre les mesures nécessaires pour protéger la population. Ce jugement est une première mondiale, mais l'État indique qu'il fera appel[24], tout en réévaluant sa projection de réduction d'émissions de gaz à effet de serre à 16 % d'ici à 2020[25]. En 2018, les États généraux votent une loi obligeant le gouvernement à mettre en œuvre une réduction de 95 % des émissions par rapport au niveau de 1990 d'ici à 2050. Les voitures à essence et au diesel seront également interdites d'ici à 2030[26].
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Le mois de juin 2019 a été le plus chaud jamais enregistré aux Pays-Bas[27]
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Le jour du dépassement (date de l’année à partir de laquelle l’humanité est supposée avoir consommé l’ensemble des ressources que la planète est capable de régénérer en un an) des Pays-Bas[Note 1] est le 4 mai[28]. Les Pays-Bas sont l'un des pays dont la consommation dépasse le plus les capacités de la planète.
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Le nombre d'insectes volants aux Pays-Bas a chuté de 75 % depuis les années 1990[29].
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Les Pays-Bas sont menacés de disparition à cause de l'élévation du niveau de la mer[30].
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Le réseau Natura 2000 rassemble des sites naturels ou semi-naturels de l'Union européenne ayant une grande valeur patrimoniale, par la faune et la flore exceptionnelles qu'ils contiennent.
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En décembre 2018, les Pays-Bas comptait 196 sites dont :
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La superficie totale est de 20 605 km2, ce qui représente 13,3 % de la surface terrestre et marine du territoire des Pays-Bas[31].
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Idéalement situés en Europe, les Pays-Bas ont d'importantes infrastructures de transport. Le port de Rotterdam est le plus grand d'Europe et l'un des plus importants au monde. Les autres ports importants du pays sont le port d'Amsterdam, le port d'Ems et celui de Vlissingen-Oost. L'arrière-pays de ces ports est composé d'un vaste réseau de rivières, canaux et autres voies navigables. La façade maritime joue donc un rôle important dans l'économie néerlandaise. Les fleuves du Rhin, de la Meuse et de l'Escaut provenant des pays voisins et aboutissant à la mer du Nord, ont fait durant des siècles, et font toujours, des Pays-Bas une plaque tournante pour les transports intérieurs européens.
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L'aéroport d'Amsterdam-Schiphol, est le plus grand aéroport des Pays-Bas et le troisième européen en nombre de passagers, accueillant chaque année plus de 60 millions de personnes. L'aéroport d'Eindhoven est, depuis 2006, le plus grand aéroport régional aux Pays-Bas, devant l'aéroport de Rotterdam-La Haye. Ce dernier est cependant l'aéroport officiel pour les réceptions diplomatiques. La KLM Royal Dutch Airlines est la compagnie aérienne nationale ; fondée en 1919, elle est la plus vieille compagnie aérienne du monde encore en activité. Ses avions bleus, surnommés les « blue birds », font de nos jours partie de l'identité nationale néerlandaise.
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Le vélo est un mode de transport très répandu aux Pays-Bas. Au quotidien, en 2011, il est le mode de transport principal le plus employé (31 %) après la voiture (49 %), mais est majoritaire dans les villes[32]. Les autoroutes du pays sont très utilisées et sans péages. La totalité des voies routières atteint une longueur totale d'environ 116 500 kilomètres.
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Le réseau ferroviaire atteint une longueur totale de 2 808 kilomètres et est l'un des plus fréquentés en Europe. Le transporteur national privé, la Nederlandse Spoorwegen (NS), assure les liaisons par rail à travers le pays. Des bus urbains et régionaux sont également largement utilisés par ces transporteurs. Dans le cadre d'un plan européen de voyage à grande vitesse par rail, les Pays-Bas ouvrent la HSL-Zuid en 2009, reliant Amsterdam à la frontière belge. Il s'agit de la seule LGV du pays en activité, que les trains de Thalys, de la High Speed Alliance et d'Eurostar empruntent à destination de la France, de la Belgique, de l'Allemagne et du Royaume-Uni. Une nouvelle ligne à grande vitesse reliant Amsterdam à la frontière allemande, la HSL-Oost, est en projet, visant à supporter l'activité de la ligne de la Betuwe.
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Le royaume des Pays-Bas est constitué, depuis la dissolution de la fédération des Antilles néerlandaises le 10 octobre 2010, de quatre territoires autonomes[33] : les Pays-Bas, Aruba, Curaçao et Saint-Martin.
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Le royaume des Pays-Bas comprend trois territoires insulaires dans les Antilles : Aruba, Curaçao et Saint-Martin. Les Antilles néerlandaises annoncent dans les années 2000 vouloir réformer leur statut. Un référendum local aux Antilles approuve le changement qui est inscrit et ratifié dans la Constitution du royaume. Les Antilles commencent leur réforme le 1er juillet 2007 : Saint-Martin et Curaçao ont obtenu transitoirement le statut de collectivités reconnues, avant de devenir en octobre 2010 des territoires autonomes dans le royaume, comme Aruba.
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Les autres îles des Antilles néerlandaises, Bonaire, Saba et Saint-Eustache (Pays-Bas caribéens) deviennent des municipalités des Pays-Bas à statut particulier. L'administration de ces trois îles est partagée entre l'Office national des Pays-Bas caribéens (en néerlandais, Rijksdienst Caribisch Nederland) et l'administration locale. Ces trois îles, au contraire d'Aruba, Curaçao et Saint-Martin, ont le droit de vote aux élections législatives néerlandaises, les États autonomes disposant de leur propre Parlement et gouvernement. Un gouverneur, nommé sur proposition du Premier ministre insulaire, y représente le monarque.
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Les Pays-Bas actuels sont habités durant la dernière période glaciaire.
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Par la suite, en évoluant, plusieurs peuples habitent le territoire des actuels Pays-Bas et de la Belgique. Outre les Belgae et les Frisons, les Francs et les Saxons, les Bataves, qui s'établissent sur place[34], sont par la suite assimilés par les Francs saliens.
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Jules César conquiert les Pays-Bas autour de l'année 58 av. J.-C., ce qui en fait la frontière nordique de l'Empire romain. Dans la Guerre des Gaules, Jules César ne fait cependant aucune mention des Bataves[35]. La première référence aux Bataves remonte à l'an 12 av. J.-C. ; les Romains construisent les premières villes et introduisent, dans la région, l'écriture. Le Nord des Pays-Bas, qui est en dehors de l'Empire romain et où vivent les Frisons, est également fortement influencée par son puissant voisin méridional.
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La civilisation romaine cède la place aux peuples germaniques qui fusionnent avec les habitants pour former trois peuples : les Frisons le long de la côte, les Saxons dans l'Est et les Francs dans le Sud. La fin du royaume des Frisons survient en 734 sur les rives de la Boarn, lorsque les Frisons sont défaits par les Francs, qui occupent la partie occidentale jusqu'à la Lauwers. Les Francs attaquent l'Est du Lauwers en 785, quand Charlemagne bat Widukind.
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En 843, par le traité de Verdun, l'Empire franc est divisé en trois : la Francie occidentale (la France), la Francie médiane (Lotharingie) (allant du centre de l'Italie à la Frise) et la Francie orientale (communément nommée Germanie, noyau du futur Saint-Empire romain germanique). Le territoire des Pays-Bas actuels fait alors partie de la Lotharingie, à l'exception de la rive gauche de l'Escaut (actuelle Flandre zélandaise). Celle-ci disparaît rapidement : les terres néerlandaises contemporaines sont annexées par l'Empire germanique (traités de Meerssen et de Ribemont). La plupart des Pays-Bas est occupée par le Viking jutes Rorik de Dorestad aux environs de 840 à 880. La suprématie des Vikings est détruite en 920 quand le roi Henri Ier de Germanie libère Utrecht. Les Pays-Bas sont alors réintégrés dans le Saint-Empire entre les Xe et XIe siècles.
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Une grande partie de l'Ouest des Pays-Bas est à peine habitée entre la fin de la période romaine et autour de 1100. Vers 1000, les fermiers flamands et d'Utrecht commencent à acheter les terres marécageuses, à les assécher et à les cultiver. Ce processus se produit rapidement et le territoire inhabité est occupé en quelques générations. Des fermes indépendantes qui ne font pas partie de villages sont construites, ce qui est alors unique en Europe. Avant cette période, la langue et la culture de la majeure partie des individus habitant dans l'actuelle région de Hollande est frisonne, aujourd'hui culturellement plus présente dans la région de Frise occidentale. La conquête de ces nouvelles terres progressant, la région devient la région de Hollande au XIIe siècle. Des villes s'épanouissent, particulièrement dans le comté de Flandre et dans le duché de Brabant. Le Saint-Empire romain germanique ne peut pas maintenir l'unité politique : en plus de l'indépendance croissante des villes, les lois locales transforment les comtés et duchés en royaumes privés. Les divers États féodaux sont dans un état de guerre presque continuel.
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Les provinces formant actuellement les Pays-Bas sont progressivement rassemblées, par mariage, achat ou conquête par les ducs de Bourgogne, qui contrôlent aussi, au sud, Anvers, première place boursière mondiale. Cet ensemble de Dix-Sept Provinces passe par héritage à Charles Quint, descendant à la fois des ducs de Bourgogne et des Habsbourg. Marie de Bourgogne, la fille de Charles le Téméraire, épouse l'empereur Maximilien Ier. La Frise, la région d'Utrecht, la région de Groningue et des Ommelanden, la Drenthe et la Gueldre sont rattachées progressivement au domaine des Habsbourg après des décennies de relations conflictuelles avec le duc de Gueldre. Sous le règne de Charles Quint, empereur du Saint-Empire romain germanique et roi d'Espagne, la région fait partie des 17 provinces des Pays-Bas espagnols qui comprend également la Belgique, le Nord-Pas-de-Calais actuel et une partie de la Picardie.
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Lors des XVe et XVIe siècles, Érasme, théologien originaire de Rotterdam, publie divers ouvrages humanistes ; ce nouveau mouvement de pensée, qui met l'homme au centre des préoccupations, est rapidement suivi dans l'Europe entière grâce à l'imprimerie, libre dans le pays.
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En janvier 1579, l'indépendance des Provinces-Unies est consacrée par l'Union d'Utrecht. La république ainsi créée comporte un ensemble de sept provinces — plus leurs dépendances — comportant chacune un Parlement ainsi qu'un gouverneur. Ces provinces sont indépendantes les unes des autres, et peuvent lever les impôts ainsi que des armées séparément. La jeune république des Provinces-Unies ne sera reconnue qu'en 1596 par la France et en 1648 par l'Espagne. Dans le Sud des Provinces-Unies, les pays de la Généralité (actuelles provinces de Zélande et du Brabant-Septentrional), sous contrôle du gouvernement central, forment alors un espace stratégique entre les Pays-Bas espagnols au sud, la Belgica Regia[36] (qui deviendra les Pays-Bas autrichiens, la future Belgique) et les Pays-Bas protestants et calvinistes au nord conduits par le pouvoir d'Amsterdam.
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Le cas des Provinces-Unies à la fin du XVIe siècle est tout à fait particulier, puisque c'est le jeune stathouder Guillaume d'Orange qui va mener une véritable révolution partie de Bruxelles lors de l'exécution des chefs de la noblesse dressés contre le pouvoir espagnol, aussi appelée la révolte des Gueux. Il en résultera une guerre connue sous le nom de guerre de Quatre-Vingts Ans de 1568 à 1648, conduisant les Néerlandais à l'indépendance de la couronne d'Espagne. Dès lors, les Pays-Bas vont entrer dans la période du « Gouden Eeuw », un âge d'or caractérisé par la prospérité économique et culturelle de la république néerlandaise et par une urbanisation précoce doublée d'un essor démographique soutenu en Hollande et Zélande. Les explorateurs du pays fondent de nombreuses colonies aujourd'hui connues sous d'autres noms, telles que l'Indonésie, l'Afrique du Sud, le Suriname, Taïwan, la Tasmanie ou encore la Nouvelle-Zélande. Avec sa Compagnie néerlandaise des Indes orientales et Compagnie néerlandaise des Indes occidentales qui utilisent la rixdale comme monnaie internationale, l'armada des Pays-Bas est l'une des plus puissantes au monde. Le pays doit cependant parfois céder des territoires aux autres puissances : la Nouvelle-Néerlande (futurs États américains de New York et du New Jersey, perdus à la suite de la signature du traité de Westminster) et la Nouvelle-Hollande d'Australie sont intégrées à l'Empire britannique, la Nouvelle-Hollande brésilienne est rendue aux Portugais, et la Nouvelle-Hollande en Acadie est donnée aux Français après la signature des traités de Nimègue avec le roi Louis XIV.
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La métropole bénéficie grandement des colonies, principalement sous l'aspect économique : la ville d'Amsterdam atteint un niveau de vie bien supérieur à celui de Paris, de nombreux individus chassés des autres pays d'Europe pour des raisons religieuses s'installent dans le pays, qui porte l'image d'un État riche et tolérant. L'armée néerlandaise teste également, lors de différents conflits, une nouvelle technique de guerre : lors de la troisième guerre anglo-néerlandaise, les autorités font inonder des terrains fermiers autour d'Amsterdam pour empêcher l'avancée des troupes ennemies et ne pas avoir à se battre frontalement avec une armée à la puissance supérieure. Les agriculteurs recevaient une compensation monétaire pendant le temps de leur hébergement dans la capitale.
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Transformé dans un premier temps en république par la révolution batave (menée par les « patriotes »), de 1795 à 1806, et dans un second temps en royaume de Hollande, de 1806 à 1810, le pays est par la suite intégré dans l'Empire français, sous Napoléon. Ce dernier organise en janvier 1795 la capture de la flotte hollandaise au Helder, afin de déstabiliser le pouvoir républicain et finalement placer son frère à la tête du royaume créé en 1806.
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En 1815, le Luxembourg est élevé au rang de grand-duché. Guillaume VI d'Orange, fils du stathouder Guillaume V des Provinces-Unies, devient Guillaume Ier, roi des Pays-Bas et grand duc de Luxembourg. Guillaume reçoit le Luxembourg à titre personnel, comme compensation pour la perte de ses territoires allemands (Nassau et Fulda). Un nouveau pays est alors fondé lors du congrès de Vienne de 1815, sous le nom de « royaume uni des Pays-Bas ».
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Il rassemble les actuels territoires du Benelux ainsi que les colonies néerlandaises, dont la plus importante est les Indes orientales néerlandaises, l'actuelle Indonésie. Son premier roi est Guillaume d'Orange-Nassau, l'un des vainqueurs de la bataille de Waterloo. Le royaume a deux capitales : Amsterdam et Bruxelles. En 1830, la Belgique se soulève. Peuplée surtout de catholiques, elle supporte mal le règne du protestant Guillaume Ier, mais aussi sa politique d'imposition de la langue néerlandaise comme seule langue officielle. La révolution belge aboutit à la création du nouveau royaume de Belgique (région des Pays-Bas méridionaux), qui intègre également le Luxembourg. La convention de Zonhoven en 1833, met fin officiellement au conflit. Le grand duché reste intégré à la Belgique jusqu'en 1839, date à laquelle sa moitié orientale est érigée en État indépendant, le grand-duché de Luxembourg, membre de la confédération germanique. Ce nouvel État et le royaume des Pays-Bas restent toutefois jusqu'en 1890 en union personnelle, c'est-à-dire partageant le même souverain. Le traité sur le tracé des frontières avec la Belgique date de 1843.
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Créé par décret le 19 avril 1839, le royaume des Pays-Bas prospère économiquement. Il se démocratise peu à peu, sous l'impulsion d'une réécriture de sa Constitution en 1848, menée par Johan Rudolf Thorbecke. Il connaît cependant à la fin du XIXe siècle ce qui sera par la suite appelé la « guerre scolaire », conflit politique opposant les écoles publiques et privées. Les Pays-Bas n’abolissent l’esclavage dans leurs colonies qu’en 1863[37]. En 1879 est créé par le pasteur Abraham Kuyper le premier parti politique néerlandais, le Parti antirévolutionnaire. Étant neutre pendant la Première Guerre mondiale, le pays accueille des réfugiés belges persécutés par le Gouvernement général impérial allemand de Belgique. Cependant, en 1915, ce dernier fait installer une clôture électrique à la frontière entre les deux pays, rendant tout passage impossible. En 1917, tous les hommes de plus de 18 ans obtiennent le droit de vote, suivis par les femmes en 1919.
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Les Pays-Bas sont envahis par l'Allemagne en mai 1940 sans déclaration de guerre préalable. Cette invasion donne lieu à la bataille des Pays-Bas, au cours de laquelle l'armée néerlandaise est vaincue, et la ville de Rotterdam quasiment rasée par les bombardements. La bataille se solde par la capitulation des forces néerlandaises, et le gouvernement dut s'exiler à Londres. Pieter Gerbrandy, opposé à une domination allemande et partageant l'opinion des Britanniques, est provisoirement nommé Premier ministre par la reine Wilhelmine pour remplacer Dirk Jan de Geer, qui avait préconisé la négociation d'une paix séparée. Le pays développe plusieurs réseaux de résistance face à l'occupant allemand et des milliers de citoyens manifestent à travers le pays pour diverses raisons, comme la grève de février 1941 à Amsterdam pour dénoncer les déportations de Juifs néerlandais vers l'Allemagne. Bien que les mouvements alliés visant à libérer le pays (notamment l'opération Market Garden), commencent dès 1944, les Pays-Bas ne sont totalement libres qu'en mai 1945, après que la population a vécu un hiver de famine tuant près de 20 000 personnes. L'opération Manna est cependant déclenchée du 29 avril au 8 mai 1945 pour parachuter des vivres.
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Les soldats néerlandais venus des colonies ou réfugiés en Grande-Bretagne participent aussi au débarquement puis à la bataille de Normandie, avant de se diriger vers les Pays-Bas à la fin de l'année 1944 pour participer à la libération de leur pays et de la Belgique aux côtés des forces étrangères et des réseaux de résistance[38]. Profitant du conflit, Soekarno proclame l'indépendance de l'Indonésie en 1945, avec le soutien du Japon, qui décrète l'indépendance du territoire après l'avoir envahi en 1941. Il s'ensuit un conflit de quatre ans au terme duquel les Pays-Bas sont conduits à reconnaître l'indépendance indonésienne, élément déclencheur du déclin de la puissance commerciale néerlandaise. À la fin de la Seconde Guerre mondiale sont formellement adoptés les accords de coopération économique du Benelux avec la Belgique et le Luxembourg.
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Sortant du conflit planétaire ruinés, les Pays-Bas proposent le plan Bakker-Schut aux forces Alliées en guise de réparation de guerre, mais le projet consistant en l'annexion d'une partie de l'Allemagne est rejeté. Les États-Unis font alors bénéficier le royaume du plan Marshall. En 1948, les Pays-Bas approuvent le principe d'une autonomie des Antilles néerlandaises, proclamée en 1954 (État fédéral autonome des Antilles néerlandaises). En 1962, la Nouvelle-Guinée néerlandaise, maintenue un temps sous la coupe néerlandaise, rejoint l'Indonésie et devient sa province de Nouvelle-Guinée occidentale ; ceci intervient après une tentative de débarquement indonésien pour garantir son rattachement et éviter une indépendance de la dite province, puis un passage provisoire sous l'égide de l'autorité exécutive temporaire des Nations unies. En 1975, la Guyane néerlandaise, actuel Suriname, prend son indépendance du royaume. L'île d'Aruba se détache des Antilles néerlandaises en 1986 pour former une entité propre du royaume. En 2002, l'euro remplace le florin néerlandais, et, en 2005, le pays rejette par référendum le projet de traité constitutionnel européen. En 2009, la famille royale est la cible d'un attentat le jour de la fête nationale, faisant sept victimes. Le 10 octobre 2010, les Antilles néerlandaises sont dissoutes, faisant de Curaçao et de Saint-Martin des États autonomes propres comme Aruba avant eux. Bonaire, Saba et Saint-Eustache, qui font alors également partie des Antilles néerlandaises, intègrent le pays européen en tant que municipalités à caractère particulier sous le nom de Pays-Bas caribéens ou îles BES.
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La Constitution (Grondwet) actuellement en vigueur a été adoptée en 1815, et révisée plusieurs fois depuis : elle fait état que les Pays-Bas sont une monarchie. La famille royale est de confession protestante réformée. Hommes et femmes peuvent accéder au trône. Après les rois Guillaume Ier (1815-1840), Guillaume II (1840-1849) et Guillaume III (1849-1890), la régente Emma et les reines Wilhelmine (1898-1948), Juliana (1948-1980) et Beatrix (1980-2013), c'est depuis le 30 avril 2013 que le roi Willem-Alexander est le chef de l'État néerlandais. Après lui, le prochain souverain devrait être la princesse Catharina-Amalia, fille aînée du roi Willem-Alexander et princesse d'Orange.
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Le monarque est garant de l'unité du pays. Constitutionnellement, le roi a un rôle dans le processus législatif : la signature royale auprès de celle d'au moins un ministre est indispensable pour valider toute loi. Le roi est également président du Conseil d'État (Raad van State), organe qui conseille le gouvernement sur chaque loi et tribunal suprême en matière de droit administratif. Depuis la reine Wilhelmine, les monarques veillent à ne pas paraître montrer une faveur particulière envers une opinion politique.
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Autrefois, le pouvoir royal intervenait dans le choix des ministres et du président du Conseil. Actuellement, il est du rôle du président de la Seconde Chambre des États généraux de désigner un « informateur » (étudiant les possibilités de formations) puis un formateur, généralement le chef du parti vainqueur aux élections, et ce dernier dirige les négociations avec les partis politiques. Lorsque les négociations sont terminées, le gouvernement nommé par le roi est la formation bâtie par le Premier ministre, le monarque ne validant que les noms qui lui sont soumis. Lorsqu'un gouvernement perd la confiance du Parlement, le Premier ministre doit présenter sa démission au souverain. Le gouvernement peut également demander au Parlement la destitution du monarque s'il le juge inapte à assumer ses fonctions.
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Le pouvoir exécutif est exercé par le gouvernement, responsable pénal des actions entreprises par le pays. Il est composé de ministres et de secrétaires d'État, les premiers uniquement siégeant au Conseil des ministres. Le gouvernement est présidé par le Premier ministre des Pays-Bas, assisté d'un ou plusieurs vice-Premiers ministres. Depuis 1945, 15 personnes se sont succédé à la tête du gouvernement, Willem Drees, Ruud Lubbers, Wim Kok et Jan Peter Balkenende étant les plus notables.
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L'actuel Premier ministre, le libéral Mark Rutte, est en fonction depuis le 14 octobre 2010. Il dirige un gouvernement majoritaire à la chambre basse entre le Parti populaire pour la liberté et la démocratie (VVD), l'Appel chrétien-démocrate (CDA), les Démocrates 66 (D'66) et l'Union chrétienne (CU), le cabinet Rutte III. Ses vice-Premiers ministres, Hugo de Jonge, Kajsa Ollongren et Carola Schouten, sont issus des partis avec lesquels il fait alliance. Bien que le Premier ministre soit le premier représentant du pays à l'étranger, il est parfois accompagné du roi.
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La Seconde Chambre des États généraux étant élue au scrutin proportionnel quasi-intégral[39], les Pays-Bas sont toujours dirigés par un gouvernement de coalition quoique cela ne soit pas une obligation constitutionnelle. Or, depuis longtemps, le corps électoral n'accorde plus la majorité absolue à un parti pour lui permettre de gouverner seul. Le gouvernement a besoin de l'appui de la Seconde Chambre mais peut être minoritaire au Sénat. Le Premier ministre a son bureau au Torentje, bâtiment adjacent au Binnenhof, siège du Parlement, en centre-ville de La Haye. Tous les ministères sont également installés dans la ville. Le gouvernement des Pays-Bas ne siège donc pas dans la capitale, Amsterdam.
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Les États généraux du royaume des Pays-Bas (en néerlandais Staten-Generaal), sont le Parlement des Pays-Bas.
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Ils comprennent deux chambres : la plus importante, la Seconde Chambre, également dite Chambre des représentants, est la chambre basse du Parlement des Pays-Bas. Elle est élue pour quatre ans. Elle comprend 150 membres élus au suffrage universel direct, au scrutin proportionnel. Elle possède des prérogatives plus importantes que le Sénat. C'est dans la Seconde Chambre que se forment, et tombent, les coalitions de gouvernement. Les ministres sont également politiquement responsables devant celle-ci. Un ministre ou un gouvernement ne peut pas se maintenir sans le soutien d'une majorité à la seconde Chambre, et celle-ci possède trois fonctions principales qui incluent : le contrôle du gouvernement, un rôle de colégislateur (avec le gouvernement et la Première Chambre) et la représentation de la population.
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La Première Chambre des États généraux, ou le Sénat, est la chambre haute du Parlement des Pays-Bas. Elle est élue pour quatre ans. Elle comprend 75 membres élus au suffrage universel indirect par les douze provinces du royaume, et les trois territoires insulaires dans les Antilles. La dissolution de la Seconde Chambre entraîne celle de la Première Chambre. La première Chambre dispose de moyens de contrôle de l'exécutif communs avec la Seconde Chambre. Le rôle de la chambre haute dans le vote de la loi est restreint par rapport à celui de la chambre basse. Les projets de loi lui sont transmis après approbation par cette dernière. Elle ne peut pas amender le texte, mais seulement l'approuver ou le rejeter.
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Le royaume des Pays-Bas est composé de douze provinces et de trois territoires insulaires dans les Antilles. Chaque province est gouvernée par un commissaire du Roi nommé par le souverain — sur recommandation du corps législatif provincial — et par une députation provinciale, élue par ce même corps législatif (les États provinciaux), élu lui-même par le peuple. Comparativement aux provinces du Canada ou aux États des États-Unis, les provinces néerlandaises ne disposent pas de pouvoirs très étendus, bien que chacune d'entre elles possède son Parlement local ; il s’agit de pouvoirs administratifs qui assurent la liaison entre l'État et les communes. L'essentiel des pouvoirs juridiques, politiques et financiers sont exercés par le gouvernement central, et non par les gouvernements provinciaux. Les municipalités, pour leur part, sont dirigées par un conseil élu et un bourgmestre nommé par décret par le souverain en tenant compte de la majorité au conseil municipal et de l'avis de son commissaire dans la dite province. Un bourgmestre est ainsi choisi sur ses capacités à diriger une ville avec ses attributs spécifiques.
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Les Pays-Bas comptent également une autre strate administrative propre à leur histoire : l'Office des eaux des Pays-Bas est une agence du gouvernement assurant un financement de projets d'infrastructure votés en 24 conseils de districts élus. Ces conseils ont pour but de protéger les terres des problèmes liés à l'eau.
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Les trois États autonomes d'outre-mer disposent quant à eux d'un Premier ministre propre, d'un Parlement local et d'un gouvernement insulaire, traitant de questions moins régaliennes que le gouvernement des Pays-Bas, à qui revient les questions de diplomatie et de défense des îles.
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Les Pays-Bas sont membres fondateurs de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN), de l'Union européenne (UE) et de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Ils appartiennent à l'Union Benelux et sont soumis à la cour de justice Benelux et la cour européenne des droits de l'homme. Jusqu'en 1940, les Pays-Bas suivaient une politique de neutralité, mais à la fin de la Seconde Guerre mondiale, ils s'engagent à la construction de l'Union européenne et au maintien de la paix à travers le monde. De plus, avec la prise d’indépendance de nombreuses colonies du pays, ce dernier possède encore une grande influence dans les régions en développement grâce à une présence accrue de ses ressortissants. Les Pays-Bas contribuent au budget annuel des Nations unies à hauteur de 1,65 %.
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Le pays est de longue date engagé dans l'aide au développement et dans la défense des droits de l’homme. En 2014, les fonds du pays pour des missions humanitaires a représenté 0,64 % de son PIB. Les Pays-Bas sont fréquemment invités aux sommets du Groupe des vingt, sans en faire partie, bien que la puissance économique du pays soit parmi les 20 premières mondiales.
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La Haye est devenue au cours du XXe siècle la capitale mondiale du droit. Elle abrite le siège de nombreuses organisations internationales à caractère juridique :
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Les Forces armées néerlandaises sont composées de :
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L'ensemble des forces armées emploie environ 51 000 personnes en 2009. Il s'agit d'une force volontaire, le service militaire étant suspendu mais pas aboli. L'armée néerlandaise est aussi composée d'une force de gendarmerie, la maréchaussée royale. Les Pays-Bas dépensent environ 1,17 % de leur PIB en 2014 à l'entretien de leur défense, soit une dotation de 7 602 033 000 €. Le pays dispose de missiles nucléaires américains dans le cadre du plan de partage de l'OTAN.
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Selon l'article no 97 de la Constitution, elles ont pour rôle de « défendre le royaume des Pays-Bas et de défendre ses intérêts dans le monde » et de « protéger et promouvoir la primauté du droit international ». Le pays est actuellement engagé dans la MINUSMA et la coalition internationale en Irak et en Syrie.
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Véhicule de soutien léger de l'armée de terre.
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Frégate de la classe De Zeven Provinciën.
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Escadron en formation.
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Forces britanniques sur le pont d'un sous-marin de classe Walrus.
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Au premier janvier 2016, les Pays-Bas comptaient 16 979 120 habitants, contre 16 305 526 habitants en 2005. La population est en constante augmentation, de manière modeste (0,4 % par an en moyenne), et cela essentiellement grâce à l'immigration (Antilles néerlandaises, Turquie, Maroc)[réf. nécessaire]. Avec plus de quatre cents habitants par kilomètre carré, les Pays-Bas font partie des pays les plus densément peuplés d'Europe. La population du pays devrait continuer à augmenter jusqu'en 2060 au moins[40].
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Outre cela, les Pays-Bas ont l'un des taux de criminalité les plus faibles au monde. En 2016, l'État prévoit de fermer neuf prisons d'ici 2020 faute d'occupants des cellules[41].
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Dans l’État autonome des Pays-Bas (un des quatre états autonomes du royaume), le néerlandais est la langue officielle[42] utilisée par les services publics et la majorité des habitants pour communiquer entre eux. Cependant, ce n'est pas la Constitution qui définit la langue officielle des Pays-Bas, mais la Algemene wet bestuursrecht[43]. Dans la province de la Frise, le frison est reconnu comme seconde langue officielle pour un usage régional[44]. Vers la fin de la 20e siècle, le limbourgeois est reconnu par l'État comme langue régionale politique et juridique[45] et le bas saxon néerlandais est reconnu comme langue régionale le 10 octobre 2018[46], mais ces deux langues ne sont pas reconnues comme officielles. Dans les trois îles aux Antilles faisant part de l'état autonome des Pays-Bas, en plus du néerlandais, le papiamento et l'anglais sont reconnus comme langues officielles pour un usage régional[47]. D'autres dialectes provinciaux proches de la langue commune et des langues étrangères sont également utilisées. Selon différentes études, les Néerlandais sont parmi les peuples à couramment parler le plus de langues étrangères, notamment l'anglais, l'allemand et le français[48],[49].La plupart des habitants parlent couramment l'anglais[50].
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Selon les statistiques néerlandaises basées sur une étude effectuée en 2005[51], 42 % des Néerlandais (pratiquant ou non pleinement leur religion) se déclaraient sans religion, 29 % catholiques, 19 % protestants, 5 % musulmans et 5 % d'une autre religion.
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La communauté islamique regroupe officiellement environ 4,9 % des Néerlandais, contre 9,5 % pour l'Église protestante aux Pays-Bas. La communauté juive néerlandaise ne compte plus que 30 000 membres de nos jours, bien qu'ayant été importante dans le passé.
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Le système éducatif néerlandais[52] est plus libre[53] que celui de ses grands voisins européens, tels que la France ou le Royaume-Uni. Il est également particulièrement performant, parfois qualifié de meilleur d'Europe avec ceux des pays scandinaves[54]. Les langues étrangères tiennent une place importante dans l'éducation, d'où la bonne maîtrise de langues étrangères dans le pays. Le système éducationnel est scindé en deux entités : une école primaire de six ans puis un choix entre trois types de collèges, plus ou moins longs dans la durée, variant dans les matières enseignées et ouvrant sur différents types d'éducation universitaire[55].
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Le pays possède une forte densité d'universités réputées — parmi les cent meilleures universités au niveau mondial[56], l'on trouve sept universités néerlandaises : l'université de Leyde, l'université de Wageningue, l'université Érasme de Rotterdam, l'université de technologie de Delft, l'université d'Amsterdam et l'université de Groningue — souvent fondées au XIXe siècle.
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Les grands quotidiens néerlandais les plus lus sont De Telegraaf, Algemeen Dagblad, de Volkskrant, NRC Handelsblad, et Trouw. Het Parool est moins lu mais possède un important passé historique : il a été créé pendant la Seconde Guerre mondiale comme journal d'opposition[57]. Les journaux gratuits Spits et Metro distribués dans les gares et les stations de métro sont également très lus.
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Dans le domaine télévisuel, il existe quatre chaînes publiques, et les principales entreprises qui fournissent la télévision commerciale sont RTL Nederland et SBS6, qui gèrent ensemble sept stations au total. D'autres diffuseurs commerciaux qui ciblent des publics particuliers sont Nickelodeon, Comedy Central et Kindernet.
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Dans le domaine de la radio, il existe également un grand nombre de stations. Le radiodiffuseur public NPO, la même entreprise que pour le domaine téléviséB se compose de sept chaînes. Radio Pays-Bas internationale (RNW) est une chaîne diffusée à l'international pour les ressortissants néerlandais installés dans d'autres pays. Radio 538, Sky Radio, et Qmusic sont les principaux acteurs sur le marché commercial.
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Aux Pays-Bas, un grand degré de liberté de la presse prévaut sans contrôles sur les publications dans la presse ou les diffusions de radio, télévision et Internet. La loi dispose que quiconque se rend coupable d'injure, de discrimination, d'incitation à la haine sera mis en accusation si une plainte est déposée, mais toute forme de satire est autorisée et ne peut être réprimée. La loi sur les médias prévoit le pluralisme des médias dans le système de radiodiffusion publique. L'autorité compétente peut aussi fixer des limites d'âge pour l'accès à certains médias.
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Aux Pays-Bas, le football est le sport le plus populaire. L'équipe de football nationale néerlandaise a remporté le Championnat d'Europe de football 1988 et termine deuxième lors des Coupes du monde de 1974, 1978 et 2010. Arrivée troisième lors de la dernière édition, en 2014, la formation néerlandaise est très réputée dans le monde et considérée comme la meilleure équipe n'ayant jamais remporté le tournoi. Ayant développé le « football total » dans les années 1970, elle compte nombre d'anciens joueurs réputés avoir été parmi les meilleurs de leur génération : Johan Cruyff, Dennis Bergkamp, Patrick Kluivert, Edwin van der Sar, Marco van Basten, Ruud Gullit ou encore Arjen Robben sont fréquemment cités. L'actuelle équipe est entraînée par Ronald Koeman. Les Oranjes jouent à domicile à la Johan Cruyff Arena, le plus grand stade du pays. Les autres sports populaires pratiqués en compétition sont le patinage, la natation et le hockey sur gazon. Le cyclisme est ancré dans la culture néerlandaise, et est pratiqué par toutes les couches sociales régulièrement, du fait de l'absence de relief dans le pays, et de l'importance accordée à l'écologie dans la société[58].
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Dès la seconde moitié du XIXe siècle, les clubs et les fédérations sportives sont formés. Une figure importante dans l'histoire du sport néerlandais est Pim Mulier, qui met en avant, à la fin du XIXe siècle, un grand nombre de sports jusque-là peu connus aux Pays-Bas et professionnalisés. Il a également été l'initiateur du tour des Onze Villes, une épreuve qui attire à chaque édition de milliers de touristes étrangers, de 200 km de patin à glace naturelle le long des onze grandes villes frisonnes. Depuis, ce sport s'est énormément développé. La première participation des Pays-Bas aux Jeux olympiques remonte à 1900. Depuis, plus de 300 médailles olympiques ont été gagnées par des Néerlandais, dont environ 100 d'or.
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La Nederlandse Sport Federatie (nl) (NSF) est l'organisation sportive de coordination des associations sportives néerlandaises et le représentant officiel du pays auprès du Comité international olympique. Amsterdam a accueilli les Jeux olympiques d'été de 1928, et en 1980, les Jeux paralympiques ont eu lieu à Arnhem. Plus récemment, les Pays-Bas ont co-organisés avec la Belgique le Championnat d'Europe de football 2000. En outre, le pays examine une candidature pour l'organisation des Jeux olympiques d'été de 2028 à Amsterdam, 100 ans après l'organisation des Jeux de 1928.
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Un moulin décoré pour la fête nationale.
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Feux traditionnels de Pâques.
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Carnaval d'automne.
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Saint-Nicolas arrive sur son bateau (avec une soute chargée de cadeaux pour les enfants), ici à Schiedam[N 2].
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L'économie des Pays-Bas repose, outre le commerce international, sur les grands groupes néerlandais, la plupart anciens monopoles publics (Damen Group, KPN, Groupe ING, Nederlandse Spoorwegen, TNT Express ou PostNL).
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Pour 2017, la croissance économique du pays est de 3 % du PIB. En 2018, une croissance de 2,9 % est prévue pour un taux de chômage de 3,9 %. Les Pays-Bas sont le 11e pays du monde en termes de PIB par habitant, avec 52 770 dollars américains annuels par tête en moyenne[59]. Le pays est en outre la 17e puissance économique mondiale.
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Cependant, le temps de travail hebdomadaire moyen par habitant n'est que d'environ 29 heures, et ce pour une productivité plus forte que la moyenne européenne[60].
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L'agriculture est très mécanisée et emploie à peine 4 % de la population active. Les Pays-Bas sont le deuxième pays exportateur[61] de produits agricoles du monde, et le cinquième en prenant en compte tous les produits échangés. L'entreprise de distribution et de production agroalimentaire néerlandaise Unilever, quatrième mondiale dans son domaine d'activités, s'occupe souvent du transport et de l'emballage des produits exportés depuis les Pays-Bas. Elle possède également de nombreuses marques à travers le monde : Lipton, Knorr, Ben & Jerry's, Magnum entre autres. La grande activité de l'agriculture néerlandaise reste l'élevage qui occupe près de la moitié des exploitations. En nombre d'exploitations, l'horticulture et le maraîchage occupent le deuxième rang. Le pays a connu l'une des premières bulles spéculatives au monde : la tulipomanie. Les tulipes, mais plus généralement les fleurs, restent un symbole des Pays-Bas, qui en sont le premier exportateur au monde. Cependant, la plupart des fermes néerlandaises élèvent des vaches, les vaches de race Holstein étant elles aussi un emblème du pays.
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Environ onze millions de touristes se rendent chaque année aux Pays-Bas, généralement dans l'une des deux provinces de la Hollande (Méridionale ou Septentrionale), le reste du pays étant moins couru. Dix milliards d'euros sont dépensés chaque année par ces visiteurs en souvenirs et autres marchandises. Le tourisme est une source importante de revenus pour le pays. Les destinations les plus appréciées sont Amsterdam, Giethoorn, Volendam, Kinderdijk, Rotterdam et La Haye. Les gens se rendant aux Pays-Bas souhaitent généralement voir des canaux, des maisons avec le pignon en façade et les célèbres moulins, s'ils ne s'y rendent pas pour des affaires (Rotterdam, Amsterdam et La Haye disposent de grands quartiers financiers, siège de nombreuses entreprises néerlandaises ou internationales). Ils sont là aussi pour goûter les bières et les fromages typiques du pays. La côte néerlandaise est visitée principalement par les habitants du pays, même s'il n'est pas impossible d'y croiser des étrangers. En sus du néerlandais, les habitants parlent également en grande majorité l'anglais, la plupart comprennent l'allemand, et se débrouillent parfois en français, ce qui rend la communication aisée. Le pays a en outre l'un des plus forts taux de musées au mètre carré au monde.
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Le pays est également connu pour le tourisme de la drogue. En effet, certains étrangers se rendent aux frontières, où ils achètent du cannabis dans les coffee shops, chose que les dirigeants voudraient bien faire cesser, c'est-à-dire limiter ce droit aux néerlandais ou fermer les coffee shops se situant aux frontières[62],[63] malgré l'apport conséquent de devises que procure au pays l'existence de ce commerce. La ville de Maastricht, située à la frontière belge, teste depuis 2013 la wietpass, qui n'autorise que les habitants du pays à acheter des substances.
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Le Rijks d'Amsterdam, qui dispose d'un fonds de plus d'un million d'œuvres, est le musée le plus visité du pays.
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Entrée du parc de loisirs Efteling (Brabant-Septentrional). Il est, avec 5 millions de visiteurs annuels, l'un des premiers parcs d'attractions en Europe en termes de fréquentation.
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Les sabots, symbole des Pays-Bas au même titre que les fleurs.
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Le NEMO (bâtiment vert) avec la réplique du VOC Amsterdam accostée au premier plan dans la ville éponyme. Le musée maritime néerlandais au second plan à droite.
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Le jardin de Keukenhof. Très visité, il est le plus grand parc floral au monde.
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La chimie et le raffinage sont concentrés dans le port de Rotterdam, qui n'en a cependant pas l'exclusivité. Il est un port d'importation via le transit vers l'Europe centrale, et de réexport après traitement des denrées. À moindre échelle, le gisement de gaz de Groningue, plus grand d'Europe, permet également d'alimenter les foyers néerlandais et l'export.
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Les Pays-Bas instaurent durant leur siècle d'or de longues routes commerciales et ouvert des comptoires marchands dans différents pays et l'export de nos jours en est hérité. Les grandes banques néerlandaises et leurs réseaux en sont descendants, appuyés par les infrastructures néerlandaises d'interfaces commerciaux.
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Le gouvernement expérimente depuis 2014 une économie circulaire autour de la Randstad, avec la participation des plus grandes banques néerlandaises[64].
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Le secteur néerlandais des nouvelles technologies est notamment représenté par la marque d'électroménager Philips, basée à Eindhoven et l'Institut néerlandais de recherche spatiale, basé à Utrecht. D'autres plus petites sociétés sont implantées dans les régions urbaines néerlandaises, bénéficiant notamment d'une fiscalité leur permettant un développement rapide.
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Les Pays-Bas sont régulièrement qualifiés de « paradis fiscal qui ne dit pas son nom »[65], en facilitant l'existence de sociétés boîtes aux lettres n'ayant pas d'activité réelle aux Pays-Bas, notamment du fait d'une faille dans le droit néerlandais qui permet à de nombreuses entreprises de pratiquer l'optimisation fiscale. Cette faille permet une double domiciliation d'une entreprise aux Pays-Bas et aux États-Unis, les États-Unis estimant que l'impôt doit être payé aux Pays-Bas et inversement. Ce dispositif sera supprimé le 1er janvier 2020 avec l'entrée en vigueur de la directive européenne anti-évasion fiscale[66].
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Parmi les entreprises américaines citées pour profiter du système néerlandais et réduire considérablement leur niveau d'imposition figurent Netflix[67], Starbucks[68], Caterpillar, General Electric, Heinz, Nike, Tesla et Uber. Selon Gabriel Zucman, des centaines de milliards de dollars de profits ne sont pas taxés. L'ONG Oxfam classe les Pays-Bas « troisième pire paradis fiscal » après les Bermudes et les îles Caïman
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[69].
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Plusieurs lois sont en cours d'examen aux États généraux pour renforcer la législation financière. Le Premier ministre Mark Rutte cherche notamment à supprimer les failles dans le système d'impôts pour que tous les revenus devant êtres taxés le soient aux taux appropriés. Les lois néerlandaises entendent dès 2019 aller plus loin que ce que la Commission européenne propose en matière de lutte contre l'évasion fiscale[70].
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Certains bâtiments aux Pays-Bas sont vieux de plus de 1 000 ans. La plupart des administrations ont conservé leurs locaux construits au XVIIe siècle, lors du siècle d'or. Tous les centres-villes du pays sont composés à une très large majorité d'immeubles historiques. Les villes de Rotterdam et d'Eindhoven (bombardées durant la Seconde Guerre mondiale) et les communes du Flevoland (polder stabilisé au XXe siècle) ne possèdent pas d'hyper-centres historiques. Les constructions dans le pays se font principalement avec le même matériau, une brique locale, ce qui donne un aspect d'homogénéité aux banlieues et espaces ruraux du pays.
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L'éclairage public est allumé alors que le soleil vient de se coucher sur Amsterdam.
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Centre-ville de Rotterdam, ville candidate à l'Exposition universelle de 2025.
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Rue commerçante à La Haye.
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La cathédrale Saint-Martin d'Utrecht de nuit, dominée par sa tour de 112 mètres.
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Les maisons et bureaux d'anciennes compagnies commerciales sont décorées à l'extérieur de sculptures et de reliefs, montrant la puissance du propriétaire initial à ses visiteurs. Les demeures d'Amsterdam sont souvent étroites mais profondes, avec un jardin partagé à l'arrière. Les pignons à l'avant servaient d'antan à décharger les marchandises arrivant par canal, et des nos jours aux déménagements. Le style néo-classique néerlandais suppose des maisons aux hautes vitres, collées et pas toujours droites, car s'enfonçant dans les eaux. La plupart des châteaux et complexes ayant un cachet sont classés au titre de Rijksmonument (Monument d'État).
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Le château d'Erp, massif, est l'un des plus anciens du pays.
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Huis ten Bosch, la résidence du roi à La Haye.
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Maison d'agriculteur à Dalfsen.
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Habitations côtières dans le nord du pays.
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Le château de Haar est aujourd'hui un musée.
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Bâtiment universitaire à Groningue.
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Maison dans le village de Grootschermer.
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La peinture néerlandaise, dite flamande durant l'époque baroque, était principalement matérialisée en les personnes d'Antoon van Dyck, Jan van Eyck, Jérôme Bosch et Pierre Paul Rubens, bien qu'ayant tous des styles différents.
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Au cours du siècle d'or néerlandais, nombre de peintres atteignent la gloire historique : Rembrandt van Rijn, Johannes Vermeer et Frans Hals vont s'imposer comme les grands maîtres de l'école hollandaise du XVIIe siècle, Pieter de Hooch, Jan van Goyen, Adriaen van Ostade, Willem Claeszoon Heda, les père et fils Van de Velde, Gerrit Berckheyde, Pieter Jansz Saenredam, Jan Steen, Jacob van Ruisdael, Meindert Hobbema suivront. D'autres domaines picturaux sont également servis, par les peintres de l'école caravagesque d'Utrecht par exemple. Plus tard, le pays verra naître le peintre considéré comme le plus grand de tous les temps : Vincent van Gogh. Ses œuvres ont inspiré générations d'artistes, et ses dessins ou toiles ont été vendues à des prix records, mêlant différents styles. Le musée Van Gogh à Amsterdam possède la plupart des réalisations de l'artiste. Au XXe siècle, alors que beaucoup pensaient la peinture néerlandaise appartenir au passé, les peintres Karel Appel, Kees van Dongen, Willem de Kooning ou Piet Mondrian renouvellent le genre et proposent une nouvelle vue sur le monde.Sans oublier le discret mais profond Bram van velde. Paul Gabriël est également largement réputé aux Pays-Bas, car il a peint sur la majorité de ses toiles moulins, polders et champs de fleurs représentatifs du pays.
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Sont également renommés les carreaux et la faïence de Delft, un art de coloration de la porcelaine au bleu émaillé d'autres couleurs. La plupart des grandes pièces créées par les artisans de Delft sont visibles dans les plus hauts lieux d'Europe, représentant des paysages ou des scènes historiques.
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Les quatre écrivains néerlandais les plus connus sont sans doute Harry Mulisch, Willem Frederik Hermans, Gerard Reve et Hella Haasse. La Découverte du ciel par Harry Mulisch, s'il n'est pas le roman le plus connu, il est par vote, reconnu comme le meilleur roman néerlandais de tout temps. Le philosophe Baruch Spinoza est en outre considéré comme un grand penseur, influent sur ses contemporains, tout comme le poète Hendrik Marsman.
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Les Pays-Bas ont un riche passé de musique classique, la langue néerlandaise ayant été fédératrice dans les arts. Bien que situé près de la Scandinavie, le royaume néerlandais a connu un destin différent concernant sa musique traditionnelle, influencée par l'Allemagne, plus proche.
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Au XXe siècle, la nederpop était le courant musical principal dans le pays même si d'autres styles étaient écoutés. Parmi de nombreux genres musicaux actuels, les Pays-Bas sont le berceau d'une musique électronique connue sous les termes de hardcore et gabber. Le pays est hôte de plusieurs grands festivals d'envergure mondiale, à savoir le Thunderdome, le Sensation, le Mystery Land et l'Amsterdam Dance Event. Aujourd'hui, le principal mouvement musical électronique néerlandais est la Dirty Dutch House, popularisée par des artistes tels qu'Afrojack, Chuckie ou Glowinthedark. Le pays est mondialement renommé pour sa musique électronique : de nombreux artistes majeurs sont néerlandais, et parmi les plus connus se trouvent Angerfist, Tiësto, Hardwell, Armin van Buuren, Vicetone, Showtek, Blasterjaxx, Nicky Romero, Don Diablo, Oliver Heldens ou encore Martin Garrix.
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Le plus important festival de cinéma aux Pays-Bas est le Festival international du film de Rotterdam (IFFR), mais le Festival du cinéma néerlandais d'Utrecht est celui le plus suivi dans le pays. Le festival international, l'un des plus populaires en Europe ne juge que les deux premiers longs métrages d'un auteur. Un autre festival d'importance internationale est le Festival international du film documentaire d'Amsterdam (IDFA). Il est considéré comme le plus important festival de films documentaires au monde.
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Le petit déjeuner et le déjeuner néerlandais sont des repas à base de tranches de pain à tartiner avec du fromage, des tranches de viande froide, ou des gourmandises telles que la confiture, le rinse appelstroop (sirop de pomme à tartiner), le pindakaas (beurre d'arachide à tartiner), le hagelslag et vlokken (vermicelles au chocolat à tartiner).
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Pour le dîner, le plat principal est habituellement composé d'une source de protéines (viande, ou poisson), d'un féculent (pommes de terre, riz ou pâtes) et d'un ou plusieurs légumes verts. Le stamppot, une purée de légumes et de pommes de terre, accompagnée de viande, est une spécialité d'hiver. Il en est de même des frites, accompagnées d'une sauce mayonnaise, quoique plus souvent consommées en été. De nombreuses brasseries servent des frites, en plus des croquettes locales, des fricandelles aux différentes sauces, des soufflés au fromage et d'autres apéritifs chauds. Dans ces lieux, mais aussi dans les gares, il existe des distributeurs automatiques de petits repas chauds.
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Le pays produit de nombreux fromages, tels le gouda, le leidse kaas (une forme de komijnekaas, fromage au cumin), l'edam ou encore le hollandse gatenkaas (dont le Leerdammer).
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Beaucoup de spécialités néerlandaises sont méconnues internationalement. Assez célèbres sont les maatjes qui consistent en une dégustation de harengs marinés que l'on tient par la queue avant de les avaler. Les moules et frites sont un plat typiquement néerlandais et belge, la plupart des moules vendues en Belgique venant de Zélande. Les poissons comme la sole ou le haddock sont également très appréciés. Les Pays-Bas sont également un pays de bière, on y trouve l'une des sept fabriques de bières trappistes (La Trappe), les six autres se trouvant en Belgique. Les différentes bières sont Bavaria, Grolsch, Hertog Jan, Amstel, Amsterdam, Heineken, ou encore Dommelsch. Le jenever (genièvre) est un alcool typique des Pays-Bas, décliné en plusieurs parfums tel le cassis ; sur les marchés de Noël à côté des baraques servant du vin chaud, il y a aussi des baraques servant du genièvre chaud.
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Les Pays-Bas ont une longue tradition de café, par exemple la marque Jacobs Douwe Egberts est distribuée en Europe. Rarement bu noir, le café est soit servi avec de la crème séparée, soit une recette locale est appliquée[71]. Le thé est aussi apprécié des Néerlandais, en raison de circonstances historiques, et se déguste généralement avec le typique appelgebak (sorte de gâteau aux pommes avec de la cannelle) généralement servi avec de la crème chantilly.
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Il existe de nombreuses pâtisseries dont la plus emblématique est sûrement le spéculoos, un petit biscuit croquant à la cannelle. Comme en Allemagne, la cannelle est très présente dans la pâtisserie néerlandaise, également beaucoup de petits gâteaux secs comme les bredele alsaciens. Une spécialité des Pays-Bas est la gaufrette au caramel, la stroopwafel, qui se fait partout dans le pays et que l'on peut déguster chaude sur les marchés. Les poffertjes, sortes de blinis saupoudrés de sucre glace, sont également très appréciés, tout comme les bonbons au réglisse drops.
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Les Pays-Bas ont pour codes :
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17 mars 1861 – 2 juin 1946(85 ans, 2 mois et 16 jours)
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Le royaume d'Italie (en italien : Regno d'Italia), gouverné par la dynastie royale de la maison de Savoie, est le nom de l'État italien de 1861 à 1946, issu du royaume de Sardaigne après la période des guerres d'indépendance du Risorgimento. Durant la période allant de 1922 à 1943, le royaume, dirigé par le gouvernement fasciste de Benito Mussolini, est couramment désigné sous le terme d'Italie fasciste, sans que le régime monarchique ait été interrompu.
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Le royaume d'Italie, privé de Nice et de la Savoie cédées à la France en 1860, est issu du royaume de Sardaigne après une période de guerres d'indépendance dénommée le Risorgimento.
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La période du règne de Victor-Emmanuel II de Savoie, qui va de 1859 à 1861, est aussi appelée « Victor-Emmanuel II Roi Élu » ce qui désigne bien la manière dont il a accédé au trône d'Italie. En effet, en 1860 le duché de Parme, le duché de Modène et le grand-duché de Toscane votent des plébiscites pour l'union au royaume. La même année, le royaume des Deux-Siciles est conquis grâce à l’expédition des Mille et la Romagne, les Marches et l'Ombrie sont enlevés aux États pontificaux par les Piémontais. Tous ces territoires sont annexés officiellement au royaume après des plébiscites. Il reste à réussir l'intégration de différents États qui furent séparés pendant des siècles.
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En janvier 1861 ont lieu les élections du premier parlement unitaire. Avec la première convocation du Parlement italien le 18 février 1861 et la proclamation du 17 mars, Victor-Emmanuel II est le premier roi d'Italie de 1861 à 1878. En 1866, à la suite de la troisième guerre d'Indépendance, la Vénétie et Mantoue, soustraits à l'empire d'Autriche, sont annexés au royaume. En 1870, avec la prise de Rome, le Latium est annexé au royaume, soustrait définitivement aux États pontificaux. Rome devient officiellement la capitale de l'Italie (comme l'avaient été auparavant Turin et Florence)[3].
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Le royaume est gouverné par Humbert Ier (1878-1900), assassiné dans un attentat de l'anarchiste Gaetano Bresci, et par Victor-Emmanuel III (1900-1946). Avec ce dernier, en 1919, après la Première Guerre mondiale sont unis au royaume le Trentin, le Haut-Adige, Gorizia et le Frioul oriental, l'Istrie, Trieste et Zara (Zadar). Fiume (Rijeka) est uni au royaume en 1924.
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Après la période fasciste et la Seconde Guerre mondiale, l'Istrie avec Fiume et Zara sont cédés en 1947 à la Yougoslavie. Le royaume d'Italie, dirigé par Humbert II d'abord comme lieutenant général du royaume (1943-1946) puis pour à peine plus d'un mois comme roi (le « roi de mai ») à la suite de l'abdication de Victor-Emmanuel III, se termine avec la proclamation de la République italienne après le référendum du 2 juin 1946, qui signe l'exclusion de la maison de Savoie de l'Italie après 85 ans de règne.
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Institutionnellement et juridiquement, le royaume d'Italie est un agrandissement du royaume de Sardaigne, celui-ci est une monarchie constitutionnelle selon la lettre du Statut albertin réalisé à Turin en 1848 ; le roi nomme le gouvernement qui est responsable devant le souverain et non le parlement, le roi garde ses prérogatives en matière de politique étrangère et par conséquent choisit les ministres militaires (guerre et marine). Le droit de vote est attribué, selon la loi électorale piémontaise de 1848, sur la base du recensement ; de cette manière les ayants droit au vote constituent à peine 2 % de la population. Lors des élections parlementaires de janvier 1861, sur presque 26 millions d'habitants, le droit de vote est accordé à seulement 419 938 personnes (soit 1,8 % de la population), si bien que seulement 239 583 votent ; à la fin, les votes valides se réduisent à 170 567 personnes dont 70 000 sont des employés de l’État, 85 princes, ducs et marquis sont élus, 28 officiers, 78 avocats, médecins et ingénieurs.
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Les bases du nouveau régime sont donc extrêmement étroites et lui confèrent une grande fragilité. Les particularismes des nouvelles masses populaires face au nouvel État se manifestent par une série de soulèvements, révoltes, jusqu'à une guérilla populaire dénommée brigandage, qui concerne les provinces méridionales (1861-1865), que l'armée mate par une répression impitoyable. Une autre raison est la fuite des capitaux du sud vers le nord avec le désastre économique et social que l'on a nommé « question méridionale ». L'hostilité de l'Église catholique et du clergé envers le nouvel État se renforce après 1870 et la prise de Rome (question romaine).
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Le problème majeur du nouveau royaume est la situation dans le Sud (l'ancien royaume des Deux-Siciles). Depuis l'annexion piémontaise, il y règne une très grande pauvreté.
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L'Italie du Sud est le domaine de la grande propriété latifundiaire. Les propriétaires, souvent des nobles vivant de la rente foncière et habitant les nombreuses villes, confient la gestion de leurs domaines à des régisseurs, les gabelloti. Ceux-ci, aidés par des caporali, exploitent une main d'œuvre abondante et misérable d'ouvriers agricoles, les braccianti (dans les Pouilles, 60 % des paysans sont des ouvriers agricoles). Ces journaliers sont soumis à l'arbitraire de l'embauche quotidienne, aux taux usuraires par lesquels ils doivent rembourser les avances en nourriture ou en semences (souvent plus de cent pour cent). Totalement illettrés, ils vivent dans des taudis et sont la proie des maladies endémiques de la région, la malaria et la pellagre. De plus, la fin des frontières intérieures met en grandes difficultés les entreprises de l'ancien royaume des Deux-Siciles qui produisent pour le marché local, à l'abri de tarifs protectionnistes. Les capitaux rares en Italie ne s'investissent plus dans le Sud de la péninsule, qui est abandonné à sa situation. Le Sud sera un des principaux foyers de l'émigration italienne dans la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle alors que c'était l'exact contraire lorsque le royaume des Deux-Siciles était encore indépendant.
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Le nouvel État doit également faire face à une situation financière catastrophique. Le financement du Risorgimento a plombé les finances de l'État sarde (création d'une armée moderne par Cavour et la Marmora), ainsi que le coût des campagnes militaires en Italie et de la participation sarde à la guerre de Crimée. Malgré la pression fiscale qui passe de 82 millions de lires en 1850 à 145 millions en 1858, le gouvernement sarde ne dispose pas des ressources suffisantes. La dette publique s'est envolée de 420 millions de lires en 1850 à 725 millions en 1858. En 1866, le déficit budgétaire est de 721 millions de lires. La vente des biens de certaines congrégations religieuses au profit de l'État, qui a permis de limiter les besoins financiers, se termine vers 1867. Il faut donc en permanence recourir à l'emprunt auprès de banquiers étrangers (Rothschild, Barings, Hambros Bank…). Déjà en 1866, pour éviter la banqueroute, la convertibilité des billets en or est suspendue. Le royaume d'Italie, héritier du royaume de Sardaigne, naît donc avec un passif important. L'instauration du service militaire obligatoire en 1872 ne fera qu'aggraver la situation.
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Le royaume d'Italie paraît isolé en Europe. Il s'est éloigné de la France, l'allié traditionnel qui a grandement aidé l'Italie à réaliser son unification. La volonté de Napoléon III de conserver à tout prix le pouvoir temporel du pape Pie IX sur Rome, a aliéné la sympathie des Italiens envers la « grande sœur latine ». L'Italie a aussi des griefs contre le voisin autrichien. Pour les patriotes italiens ce dernier détient toujours des territoires qu'ils considèrent comme italiens, le Trentin et Trieste (les terres irrédentes). Quant à la Prusse, le récent allié dans la guerre de 1866 contre les Autrichiens, sa sortie du conflit pendant les opérations militaires désastreuses pour les Italiens lui vaut une grande méfiance.
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Le royaume d'Italie est une démocratie censitaire caractérisée par la faiblesse du corps civique, le clientélisme et les ministères de coalition.
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Peu d'Italiens participent à la vie politique. Le pape Pie IX, depuis la perte de son pouvoir temporel en 1870, interdit aux catholiques italiens, c’est-à-dire à toute la population, de prendre part à la vie politique comme électeurs et comme élus, c'est le non expedit. Même si ses successeurs Léon XIII et Pie X se montrent plus conciliants, et que nombre de catholiques ignorent les directives papales, ce n'est qu'à partir de 1904 que les catholiques intègrent la vie politique. Le corps civique est aussi réduit par les conditions d'accès au droit de vote. En 1871, il faut être un homme de plus de 25 ans et payer 40 lires de cens (environ 40 francs de l'époque) pour être électeur, ils ne sont que 550 000 sur 27 millions d'habitants. En 1882, les conditions sont assouplies, le cens est abaissé à 21 lires, les alphabétisés peuvent s'inscrire. Il y a désormais 1 million d'électeurs et l'influence des villes augmente dans la vie politique. En 1912, les illettrés de plus de 30 ans deviennent électeurs, le corps électoral passe alors à 8,7 millions pour une population de 36 millions d'habitants. Il n'empêche que l'abstention est particulièrement forte (65 % des inscrits à Rome en 1913).
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Le personnel politique italien a dû se former rapidement. Avant 1860, seul le royaume de Sardaigne a une vie politique « démocratique » ; ailleurs en Italie, les souverains et leurs gouvernements ne permettent pas l'émergence d'une élite politique qui mettrait leur pouvoir très autoritaire en péril. « L'Italie est faite, maintenant il faut faire les Italiens », écrit Massimo d'Azeglio. La récente unification peine à masquer les forts particularismes générés par des siècles de vie séparée où chaque petite élite locale jouissait de privilèges. Après l'échec de la première guerre d'indépendance en 1849, le royaume de Sardaigne a recueilli nombre de patriotes menacés (octroi de la nationalité sarde en septembre 1849). Des non-Sardes sont devenus ministres (le Vénitien Pietro Paleocapa, le Bolonais Luigi Carlo Farini, le Lombard Casati sont des collaborateurs de Cavour). Une fois l'unification réalisée le Piémont place partout des fidèles et dans les régions on se plaint de la « piémontisation » de l'administration et de la vie politique qui restreint l'emploi des élites locales. Le sentiment particulariste et pro-bourbonnien est encore très vivace dans le Sud (ancien royaume des Deux-Siciles, l'autre « grand » d'avant l'unification). On ne peut parler de partis politiques, mais de regroupements clientélistes animés par un représentant. On pratique la « combinazione » des manœuvres de couloirs et le « replâtrage », où un nombre restreint de personnalités, passant d'un portefeuille à l'autre, monopolisent le pouvoir. L'absentéisme est d'ailleurs très répandu, puisque, avant 1912, faute d'une indemnité de fonction, les parlementaires doivent exercer une activité professionnelle.
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Pour faire face à ces difficultés, la droite historique gouverne de 1861 à 1876 et regroupe les « héritiers » de Cavour, expression de la bourgeoisie libérale-modérée. Ses membres sont surtout de grands propriétaires terriens et industriels, ainsi que des militaires (Bettino Ricasoli, Quintino Sella, Marco Minghetti, Silvio Spaventa, Giovanni Lanza, Alfonso La Marmora, Emilio Visconti-Venosta). Elle est volontiers anti-cléricale (vu la position de la papauté). Les hommes de la droite affrontent les problèmes du pays avec énergie : ils étendent à toute la péninsule l'organisation législative piémontaise, adoptent un système très centralisé, laissant de côté les projets d'autonomie locale (Minghetti) sinon de fédéralisme ; ils appliquent une onéreuse taxation sur les biens de consommation qui touche surtout les classes les moins aisées afin de combler le déficit public. Ils s'opposent également à une extension du droit de vote, créent le service militaire obligatoire (1872), suppriment les ordres religieux et favorisent le développement économique, en particulier le chemin de fer en lui apportant une aide de l'État.
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Avec leur conception élitiste de l'État, ils contribuent à élargir le fossé entre la population et son gouvernement ; de surcroît, ils se désintéressent des conditions des classes populaires et du Sud, qui restent dans une grande condition de pauvreté et de retard.
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En politique extérieure, les hommes de la droite historique sont absorbés par les problèmes de la finalisation de l'unité italienne ; la Vénétie est annexée au royaume d'Italie après la troisième guerre d'Indépendance. En ce qui concerne Rome, la droite cherche à résoudre la question par voie diplomatique, mais elle est contrainte d'affronter l'opposition du pape, de Napoléon III et de la gauche, qui tente la voie insurrectionnelle (tentatives de Giuseppe Garibaldi, 1862 et 1867). En 1864, la France, par la convention de septembre[4], impose à l'Italie le transfert de la capitale de Turin vers une autre ville et le choix se porte sur Florence, suscitant l'opposition des Turinois. En 1870, Rome est conquise et devient capitale de l'Italie l'année suivante. Le pape, se sentant agressé, se proclame prisonnier et lance des attaques virulentes contre l’État italien, provoquant à son tour par réaction une campagne laïque et anticléricale de la part de la gauche. Le gouvernement règle unilatéralement les rapports État-Église par la loi des garanties. Le pape repousse la loi et interdit aux catholiques de participer à la vie politique du royaume selon la formule « ni élu, ni électeur » (non expedit).
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Après avoir obtenu une majorité importante aux élections de 1861, la droite voit se réduire progressivement ses accords, bien que conservant la majorité. En 1876, le déficit public est résorbé mais de graves problèmes subsistent : les différends entre la population et les institutions, le recul économique et social, les déséquilibres territoriaux. Un vote parlementaire provoque la chute du gouvernement de Marco Minghetti, et la prise de fonction du Premier ministre Agostino Depretis, chef de la gauche historique. C'est la fin d'une époque, quelques mois après, Victor-Emmanuel II meurt, Humbert Ier lui succède.
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En 1876, la gauche se présente aux élections avec un programme protectionniste. Elle se fait le porte-voix des revendications contre la droite historique. Avec la crise économique en Europe (1873), la misère des journaliers augmente, ce qui provoque des grèves agricoles.
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La « gauche » regroupe les anciens mazziniens et garibaldiens qui, oubliant les idées républicaines de leur jeunesse, ont rallié la monarchie patriotique incarnée par la maison de Savoie. Le roi Humbert Ier la soutient, afin de contrecarrer la progression des socialistes qui s'organisent à partir de 1891 et obtiennent 10 % des voix en 1897. Très anticléricale, elle veut ancrer la démocratie en Italie en faisant participer au pouvoir la petite bourgeoisie (réforme électorale de 1882) en développant l'instruction primaire qui devient obligatoire en 1877 (avec effets très lents).
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Agostino Depretis, un avocat lombard fortuné, forme un gouvernement qui, en plus de l'appui de la gauche dont il fait partie, s'appuie sur une partie de la droite, celle qui a participé à la chute du gouvernement Minghetti. Il dirige le gouvernement de 1876 à 1887. Sur le plan politique, Depretis cherche sans arrêt des compromis avec l'opposition donnant naissance à une démarche politique : le transformisme (équivalent de l'opportunisme des républicains français de la même époque).
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Sur le plan économique, l'Italie s'engage dans le protectionnisme en rompant également son traité de commerce avec la France et se lance dans une guerre douanière. Les achats de produits agricoles français sont réduits, et les prix des produits manufacturiers augmentent ce qui aggrave les difficultés des entreprises et de la population. L’industrie est cependant le secteur privilégié du gouvernement : en opposition avec la droite, elle se libère de la dépendance étrangère et prévient les conflits sociaux. Le gouvernement développe les infrastructures et fournit des aides à certains secteurs. La production industrielle augmente mais il manque toujours une conjoncture internationale favorable, un marché national et un système bancaire adapté. Il y a surtout une forte collusion entre le pouvoir économique et le pouvoir politique. Certains économistes diront que l'économie est un procédé artificiel produit par l'économie étatique et non de la libre initiative privée.
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L'Italie développe l'armée et la marine et se rapproche de l'Autriche et de l'Allemagne avec lesquelles un traité d'alliance (la Triplice) est signé en 1882. La France l'ayant écartée de la mainmise sur la Tunisie (protectorat français en 1881), l'Italie conquiert l'Érythrée entre 1882 et 1885.
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Francesco Crispi est le chef du gouvernement en 1887-1891 et 1893-1896. Avocat napolitain, ancien garibaldien, il est très autoritaire et souhaite faire retrouver à son pays sa gloire passée. Il combat l'irrédentisme pour se concilier l'allié autrichien ; il lutte contre les fasci de travailleurs pauvres, ces 300 000 paysans du Sud, qui demandent la fin de la propriété latifundiaire et le partage des terrains communaux. Il poursuit l'œuvre coloniale de son prédécesseur. Profitant des rivalités entre chefs rivaux qui se disputent le pouvoir en Éthiopie, l'Italie soutient le ras Ménélik II, qui devient négus. L'Italie considère l'Éthiopie comme un protectorat, mais échoue dans la conquête après la désastreuse bataille d’Adoua (4 000 soldats tués), qui contraint Crispi à la démission. Comme consolation l'Italie, conquiert la Somalie voisine (1896-1898). C'est le début de la grande vague d'émigration des Italiens. Les mouvements sociaux prennent de l'ampleur et du 6 au 9 mai 1898, Milan s'insurge, il y a plus de 100 morts. En 1899 et 1900, des décrets suspendent les libertés publiques. Cependant, le 29 juillet 1900, le roi Humbert Ier est assassiné à Monza par un anarchiste.
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Dans la décennie précédant la Première Guerre mondiale, l'Italie est gouvernée par le centre, se développe économiquement, se crée un empire colonial, mais est marquée par une explosion de l'émigration et une forte effervescence nationaliste, preuves que tous les problèmes italiens ne sont pas résolus.
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La vie politique est dominée par la figure de Giovanni Giolitti. Il symbolise l'arrivée au pouvoir d'hommes n'ayant pas participé au Risorgimento. Il est le président du Conseil des ministres de fait, et souvent en titre, entre 1901 et 1914. Giolitti pratique la corruption et les pressions électorales pour disposer d'une majorité. Ce Piémontais est très modéré, et réformateur pour limiter les progrès des socialistes. Il fait voter des lois sociales sur les accidents du travail, le travail des femmes et des enfants, le repos hebdomadaire et les caisses d'assurances ouvrières. Pour améliorer la situation des paysans il favorise le développement du crédit agricole et des banques rurales. Des travaux de reboisement et d'ouverture de chemins vicinaux, le drainage partiel des Marais pontins sont entrepris pour désenclaver le monde rural et donner du travail aux paysans sous-employés. Cette politique réformiste lui permet de débaucher une partie des députés socialistes (qui seront d'ailleurs exclus sur proposition de l'extrême-gauche du parti conduite par Mussolini). Pour renforcer le centrisme, en 1904, il obtient du pape un assouplissement du non expedit, les catholiques peuvent alors participer aux élections locales. En 1913, le pape Pie X autorise la participation aux élections législatives. En 1912, la loi établissant le suffrage « universel » masculin est votée.
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Après le retrait de Crispi, l'Italie se rapproche de la France. En 1898, elle obtient un statut spécial pour les Italiens de Tunisie ; en 1898, un nouveau traité de commerce est signé. Cependant l'Italie renouvèle son alliance (la Triplice) avec l'Allemagne, et l'Autriche en 1902, 1907 et 1912. Pour faire oublier la défaite d'Adoua de 1896, et faire face à l'énorme pression démographique (l'Italie a presque autant d'habitants que la France sur un territoire moitié moins grand et peu favorable en maintes régions) l'Italie renoue avec l'expansion coloniale. Si les socialistes italiens s'opposent à la politique coloniale, Corradini et D'Annunzio se font les chantres de l'aventure outre-mer (c'est l'idée de « nation prolétaire » de D'Annunzio qui dans la Nef en 1908 interpelle son pays : « Arme ta proue et fait voile vers le monde. » En 1911, l'Italie attaque les Turcs dans leur possession de Libye, pour faire pression les Italiens occupent les îles du Dodécanèse en mer Égée. Au traité de Lausanne, la Turquie, par ailleurs en guerre dans les Balkans, cède la Libye à l'Italie, qui garde le Dodécanèse. En Albanie, créée en 1913, l'Italie dispute l'influence à l'Autriche. L'Albanie assure le contrôle de la mer Adriatique et du port, alors autrichien, de Trieste. Cette politique crée des tensions dans la Triplice, et peut expliquer la neutralité italienne dans les premiers mois de la Première Guerre mondiale.
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Au début du XXe siècle, l'Italie connaît un bel essor économique. Le revenu annuel par habitant passe de 324 lires pour 1891-1896 à 523 lires pour 1911-1916. Jusqu'alors handicapée par l'absence de charbon, elle peut désormais utiliser l'énergie électrique fournie par les centrales hydrauliques installées sur l' Adda et la Tessin. Le nord de la péninsule, qui déjà regroupe la plus grande partie de l'industrie, est le grand gagnant ; il bénéficie en outre, de l'ouverture de nouveaux tunnels dans les Alpes qui le relient mieux à la France et à la Suisse (tunnel du Simplon en 1906). Milan et le port de Gênes se développent. Les chemins de fer progressent (le kilométrage est multiplié par deux entre 1890 et 1914 (il y a alors 17 000 km de voies ferrées). La métallurgie anime les ports de Gênes et de Venise (avec du charbon anglais). Les usines automobiles FIAT sont créées en 1898 à Turin. Milan devient un grand centre textile (en particulier dans la soierie). Les industries alimentaires se développent. L'Italie se joint au peloton des pays industrialisés. L'industrie regroupe près de 27 % de la population active en 1914. Cette floraison d'usines modernes en grandes unités regroupant un grand nombre d'ouvriers facilite la propagande syndicale et socialiste (le parti socialiste des travailleurs a été fondé en 1893). Le mouvement anarchiste trouve là un terreau favorable (après son père assassiné en 1900, le roi Victor-Emmanuel III est blessé par un anarchiste le 14 mars 1912). L'agriculture reste l'activité principale avec 54 % des actifs. La surface cultivée est agrandie par des défrichements, des drainages, des bonifications. Mais l'outillage reste archaïque faute de capitaux. La production de blé et de vin est doublée entre 1890 et 1914. Cependant l'extrême pauvreté sévit toujours dans les campagnes surtout celles du Sud où là mafia toujours présente « fait » bien souvent les élections.
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L'émigration va s'amplifiant : en 1880, 165 000 Italiens quittent le pays, ils sont 540 000 en 1901 et 872 000 en 1913. Pour 80 % ce sont des hommes. Il y a une émigration temporaire de quelques années vers l'Allemagne, l'Autriche et la France. Ces émigrants deviennent terrassiers, mineurs, journaliers agricoles. Chaque année, ils envoient des fonds à leur famille restée au pays, puis ils reviennent. Il y a aussi une émigration définitive vers la Tunisie et l'est algérien, vers les États du Nord-Est des États-Unis et vers la Californie. Les Italiens émigrent aussi vers le Mexique, le Brésil et l'Argentine. Entre 1906 et 1910, deux millions d'Italiens s'établissent aux États-Unis. Si cette émigration permet d'atténuer la pression démographique et compense le peu d'intérêt pour le peuplement des récentes colonies italiennes, cette hémorragie prive la péninsule de ses forces vives.
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À la veille de la Première Guerre mondiale, l'Italie est un pays dont l'économie s'améliore mais reste fragile.
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Dans les années qui précédent la guerre, l'Italie intensifie ses rapports avec la France et le Royaume-Uni, bien qu'elle soit membre de la triple alliance qui est un traité défensif avec l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie. Elle est consciente de ne pouvoir obtenir le soutien de l'Autriche, l'ennemi historique, pour l'expansion de son territoire vers le Trentin-Haut-Adige, Trieste, Istrie et la Dalmatie.
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Peu de jours avant la déclaration de la guerre, le 3 août 1914, le gouvernement conservateur d'Antonio Salandra déclare que l'Italie ne prendrait pas part au conflit, en vertu du caractère défensif du traité, si l'attaque provenait de l'Autriche-Hongrie.
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Le 26 avril 1915, au terme d'une longue négociation, Sidney Sonnino signe le pacte de Londres (sans l'approbation du parlement) qui contient la promesse qu'en cas de victoire, Trente et le territoire jusqu'au Brennero, les villes de Gorizia, Trieste et Gradisca d'Isonzo, l'Istrie (à l'exclusion de Fiume) jusqu'à la baie de Kvarner et une partie de la Dalmatie seraient donnés à l'Italie. En outre s'ajoutent les accords sur la souveraineté sur le port albanais de Vlora, la province de Adalia en Turquie, et une partie des colonies allemandes en Afrique.
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Le 3 mai, l'Italie se désengage de la triplice et dans les jours qui suivent, Giovanni Giolitti et le parlement combattent la dernière bataille pour sauver l'Italie du conflit pendant que les nationalistes manifestent pour l'entrée en guerre de l'Italie. Elle entre donc en guerre le 23 mai 1915 par l'appui de deux forces extra-parlementaires : la couronne qui appuie l'initiative du pacte de Londres et la violence des interventionnistes, ce qui contribua à délégitimer l'institution parlementaire. Après trois ans de sanglants combats, la guerre contre l'Autriche-Hongrie est finalement gagnée lors de la bataille de Vittorio Veneto ; les Autrichiens se rendent officiellement le 4 novembre 1918.
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L'Italie a aussi très mal vécu le traité de Versailles et a parlé de « victoire mutilée » car les Alliés n'ont pas respecté les promesses faites durant le conflit concernant l'attribution des territoires.
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La guerre coûte beaucoup à l'Italie : 5 615 000 hommes mobilisés, 650 000 morts, 947 000 blessés et 600 000 disparus ou prisonniers ; la gigantesque dépense engagée par l'État pour financer la guerre constitue une dette soldée seulement dans les années 1970. L'acquisition du Trentin-Haut-Adige, de Trieste et de l'Istrie, territoires à majorité italophone sont bien peu de chose face à la profonde crise économique et sociale de l'après-guerre et qui portera à de graves tensions sociales qui s'exprimeront par le biennio rosso d'abord suivi du fascisme.
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En raison de la crise économique et politique qui suit la guerre, l’Italie connaît une série d’agitations sociales et les gouvernements libéraux, trop faibles, ne sont pas en mesure de les contrôler. Dans le pays, il y a la crainte d’une révolution communiste comme celle de la Russie et la noblesse craint d’être destituée par les idées libérales et socialistes. Ces raisons historiques conduisent à l’affirmation d’idéologies autoritaires qui soutenues par la monarchie permettent l’ascension du fascisme.
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Au cours de cette période (1922-1943) nommé ventennio, Victor-Emmanuel III accepte tout, le coup d’État que constitue la marche sur Rome alors qu'il a la possibilité de faire intervenir la troupe comme le lui conseillent certains ministres, les lois raciales fascistes, le simulacre d’opposition parlementaire et la mainmise du Grand Conseil du fascisme sur toutes les questions importantes, même constitutionnelles.
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L’alliance de l'Italie avec l’Allemagne nazie conduit le pays à entrer dans la Seconde Guerre mondiale. Le manque de moyens militaires du pays aboutit à une série de désastres : l’Empire colonial italien en Afrique est démantelé lors des campagnes d’Afrique. Le pays connaît une crise économique sans précédent. En 1943, les Alliés débarquent en Sicile, marquant le départ de la campagne d’Italie. Toute la politique de Victor-Emmanuel III va être axée vers la sauvegarde de la monarchie : il révoque Benito Mussolini le 26 juillet 1943 puis accepte l'armistice de Cassibile le 3 septembre. Les Allemands réagissent et réinstallent ce dernier au pouvoir en tant que chef de la République sociale italienne (RSI). La famille royale et le gouvernement de Pietro Badoglio se réfugient dans le Sud. Le royaume d’Italie, qui a déclaré la guerre aux Allemands qui occupaient la partie nord de la péninsule, est en situation de guerre civile et ravagée par le conflit. Victor-Emmanuel III cède ses prérogatives royales à son fils le prince Humbert, le 4 juin 1944.
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Le prince Humbert signe le 27 juillet 1944 le décret législatif 151/1944 de lieutenance, qui établit qu'« après la libération du territoire national, les formes institutionnelles » seront le « choix du peuple italien, et pour cela » serait élue « au suffrage universel, une assemblée constituante pour délibérer de la nouvelle constitution de l'État » et pour la première fois, les femmes accèdent au droit de vote.
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Le 9 mai 1946, un mois avant le déroulement du référendum institutionnel qui devait décider entre une monarchie et une république, Victor-Emmanuel III abdique et s'exile, son fils devenant le roi Humbert II. Les membres des partis de gauche et les républicains dénoncent la violation du traité que constitue la lieutenance générale alors que le président du Conseil Alcide De Gasperi essaye de minimiser l'ampleur du changement, les Savoie espérant par cette opération influencer le résultat du vote.
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Le 15 mai 1946, Humbert II promulgue le statut de région autonome de la Sicile, ce qui est une première en Italie.
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Le 2 juin, le référendum a lieu et le 10 la Cour de cassation donne lecture des résultats du référendum, la république obtient 12 717 923 (54,26 %) voix contre 10 719 284 à la monarchie.
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Dans la nuit du 12 au 13 juin 1946, en raison des désordres à Naples et dans l'impossibilité d'obtenir un accord avec Humbert II qui souhaite attendre les résultats officiels du 18 juin, le conseil des ministres proclame l'instauration d'un régime transitoire sous l'autorité du président du Conseil Alcide De Gasperi.
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Le 13 juin Humbert II s'exile, mettant fin à la monarchie italienne.
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Avec l'entrée en vigueur de la constitution républicaine du 1er janvier 1948, l'exil de Humbert II de Savoie devient une loi constitutionnelle et dont l'application ne prendra fin qu'en 2002 après une loi de révision constitutionnelle.
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Les États italiens en 1859 : en orange, le royaume de Sardaigne ; en jaune, le royaume des Deux-Siciles ; en rouge, les États pontificaux ; en bleu, le royaume lombard-vénitien et en vert le grand-duché de Toscane, le duché de Parme ainsi que celui de Modène et Reggio.
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Le royaume de Sardaigne (en orange) en 1860 après l'annexion de la Lombardie, du grand-duché de Toscane, des duchés émilien et de la Romagne pontificale.
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Le royaume de Sardaigne après l'expédition des Mille, puis renommé en royaume d'Italie (1861).
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Le royaume d'Italie en 1866 après la troisième guerre d'indépendance.
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Le royaume d'Italie en 1870 après la conquête de Rome.
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Le royaume d'Italie en 1919 après la Première Guerre mondiale.
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L'Empire italien en 1940.
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Armoiries du royaume d'Italie entre 1861 et 1870.
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Petites armoiries du royaume d'Italie entre 1929 et 1944 (période fasciste).
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Grandes armoiries du royaume d'Italie entre 1929 et 1944 (période fasciste).
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Petites armoiries du royaume d'Italie entre 1890 et 1927, et 1944 et 1946.
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Grandes armoiries du royaume d'Italie entre 1890 et 1929, et 1944 et 1946.
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Le Royaume-Uni (prononcé en français : /ʁwajom‿yni/[a] Écouter), en forme longue le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord[b] (en anglais : United Kingdom /juːˌnaɪtɪd ˈkɪŋdəm/[c] Écouter et United Kingdom of Great Britain and Northern Ireland)[d], est un pays d'Europe de l'Ouest, ou selon certaines définitions, d'Europe du Nord, dont le territoire comprend l'île de Grande-Bretagne et la partie nord de l'île d'Irlande, ainsi que de nombreuses petites îles autour de l'archipel. Le territoire du Royaume-Uni partage une frontière terrestre avec la république d'Irlande, et est entouré par l'océan Atlantique au nord, la mer du Nord à l'est, la Manche au sud, la mer Celtique au sud-sud-ouest, la mer d'Irlande au sud-ouest et les mers intérieures de la côte ouest de l'Écosse au nord-ouest. Le Royaume-Uni couvre une superficie de 246 690 km2, faisant de lui le 80e plus grand pays du monde, et le 11e d'Europe. Il est le 22e pays plus peuplé du monde, avec une population estimée à 65,1 millions d'habitants. Le Royaume-Uni est une monarchie constitutionnelle[7] ; il possède un système parlementaire de gouvernance[8],[3]. Sa capitale est Londres, une ville mondiale et la première place financière au monde.
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Le Royaume-Uni est composé de quatre nations constitutives : l'Angleterre, l'Écosse, le pays de Galles et l'Irlande du Nord. Les trois dernières ont des administrations dévolues[9], chacune avec des pouvoirs variés[10], basés dans leurs capitales régionales, respectivement Édimbourg, Cardiff et Belfast. Les bailliages de Guernesey, de Jersey et l'île de Man sont des dépendances de la Couronne et ne sont donc pas rattachés au pays[11]. De plus, le pays comprend quatorze territoires d'outre-mer[12], disséminés sur plusieurs océans. Le Royaume-Uni est né en 1707, lorsque les royaumes d'Angleterre et d'Écosse s'unifièrent pour former le royaume de Grande-Bretagne, qui s'agrandit en 1801 en s'unifiant avec le royaume d'Irlande pour former le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande. En 1922, l'Irlande du Sud fit sécession du Royaume-Uni, donnant naissance à l'État d'Irlande, amenant au nom officiel et actuel de « Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord ». Les territoires d'outre-mer, anciennement des colonies, sont les vestiges de l'Empire britannique, qui, jusqu'à la seconde moitié du XXe siècle, était le plus vaste empire colonial de l'histoire.
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L'influence britannique peut être observée dans la langue, la culture, le système politique et juridique des anciennes colonies. Le Royaume-Uni est un pays développé. Il est en 2018 la cinquième puissance mondiale par son PIB nominal[13] et la neuvième puissance en termes de PIB à parité de pouvoir d'achat. Berceau de la révolution industrielle, le pays fut la première puissance mondiale durant la majeure partie du XIXe siècle[14],[15]. Le Royaume-Uni reste une grande puissance, avec une influence internationale considérable sur le plan économique, politique, culturel, militaire et scientifique[16],[17]. Il est également une puissance nucléaire reconnue avec le sixième budget de la défense le plus élevé[18]. Le Royaume-Uni est membre du Commonwealth, du Conseil de l'Europe, du G7, du G20, de l'OTAN, de l'OCDE, de l'OMC, et membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies depuis 1946. Le Royaume-Uni a adhéré le 1er janvier 1973 à la CEE, devenue Union Européenne, puis en est sorti le 1er février 2020 à la suite de la victoire du « leave » lors du référendum du 23 juin 2016.
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La majeure partie de l'Angleterre a un relief très varié hormis le Nord et la péninsule de Cornouailles. Les deux principaux fleuves sont la Tamise (346 km) et la Severn (354 km) qui est le plus long cours d'eau du Royaume-Uni. Près de la ville de Douvres (en anglais : Dover), le tunnel sous la Manche relie la Grande-Bretagne à la France.
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Il n'existe pas de sommet en Angleterre dépassant les mille mètres d'altitude; le point culminant anglais, le Scafell Pike, culmine à 978 m d'altitude dans le Lake District, en Cumbria.
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La géographie de l'Écosse est variée, avec ses lowlands du Sud et ses highlands dans le Nord et l'Ouest — incluant le Ben Nevis (1 344 m), point culminant du Royaume-Uni (pourtant dépassé par le mont Paget (2 934 m), en Géorgie du Sud, point culminant des territoires d'outre-mer du Royaume-Uni).
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On y trouve de longs et profonds bras de mer qui s'enfoncent dans les terres. L'Écosse possède près de huit cents îles, se situant pour la plupart dans l'Ouest et dans le Nord du pays, notamment les Hébrides, les Orcades (en anglais : Orkney Islands) et les Shetland. Bien qu'Édimbourg soit la capitale, riche d'un bel héritage historique et architectural, la ville principale est Glasgow.
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Le pays de Galles (en anglais : Wales et en gallois : Cymru) demeure en majorité un terrain montagneux. Son point culminant, le mont Snowdon (en gallois : Yr Wyddfa) culmine à 1 085 mètres. Cardiff (en gallois : Caerdydd), capitale galloise depuis 1955, se situe dans le Sud. La plupart des populations se trouvent dans le Sud, notamment dans les villes telles que Swansea, Newport et Cardiff. La plus grande ville du Nord est Wrexham.
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L'Irlande du Nord fait partie du patrimoine du Royaume-Uni. Lough Neagh est le plus grand lac de Royaume-Uni avec ses 388 km2. Le lac est situé à peu près à trente kilomètres au sud-ouest de Belfast. Le Slieve Donard est le plus haut sommet d'Irlande du Nord, et culmine à 849 m.
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Au total, on estime que le Royaume-Uni possède près d'un millier d'îles ; huit cents pour la seule Écosse. La plupart de ces îles sont naturelles, mais certaines ont été créées artificiellement à l'aide de pierres et de bois.
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À titre comparatif, le Royaume-Uni possède une superficie proche de celle de la Roumanie, de l'Équateur, du Ghana ou de l'Ouganda.
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En 2019, le jour du dépassement (date de l'année, calculée par l'ONG Global Footprint Network, à partir de laquelle l'humanité est supposée avoir consommé l'ensemble des ressources que la planète est capable de régénérer en un an) du Royaume-Uni[e] est le 17 mai[20].
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En 2019, une étude de Greenpeace s'inquiète de la pollution des rivières par le microplastique, évoquant un« problème d'une complexité énorme »[21].
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Au Royaume-Uni, en raison du changement climatique, les hivers et les étés sont de plus en plus chauds, le niveau de la mer sur la côte britannique augmente d'environ 3 mm par an et des signes de modification de la configuration des précipitations sont observés[22]. Les scientifiques du climat s'attendent à ce que les vagues de chaleur, telles que celles de 2003, deviennent la norme dans les années 2040 à la suite de la crise climatique[22]. Les calculs du modèle de 2019 montrent que Londres serait déplacée dans une autre zone climatique si le scénario RCP4.5 était appliqué[23]. Le climat à Londres en 2050 ressemble alors plus au climat précédent à Barcelone (Espagne) qu'au climat précédent à Londres[23]. Même les phénomènes météorologiques extrêmes deviennent de plus en plus fréquents et intenses[24]. Il a été démontré que les inondations en Angleterre 2013-2014 peuvent être reliées au changement climatique provoqué par l'homme[24].
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La population de rossignols a chuté de 90 % au Royaume-Uni depuis les années 1960[25].
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En Angleterre et au pays de Galles, la désignation de parc national peut inclure des communautés humaines et des usages du sol importants et qui sont souvent partie intégrante du paysage. Il y a actuellement 13 parcs nationaux en Angleterre et au pays de Galles.
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Le réseau Natura 2000 rassemble des sites naturels ou semi-naturels de l'Union européenne ayant une grande valeur patrimoniale, par la faune et la flore exceptionnelles qu'ils contiennent.
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En décembre 2018, le Royaume-Uni compte 934 sites, dont :
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La superficie totale est de 153 137 km2, ce qui représente 8,6 % de la surface terrestre et marine du territoire du Royaume-Uni[26].
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Les royaumes d'Angleterre et d'Écosse ont cohabité en tant que nations souveraines et indépendantes avec leurs propres monarques et structures politiques depuis le IXe siècle. La Principauté de Galles est intégrée au Royaume d'Angleterre en 1536, après son annexion à la suite du Statut de Rhuddlan en 1284. L'Irlande, conquise à partir du XIIe siècle, est un royaume indépendant mais en 1541, Henri VIII devient roi d'Irlande. À partir de l'Union des Couronnes en 1603, le Royaume d'Écosse partage également le même souverain, mais Angleterre, Écosse et Irlande restent des États distincts. Durant l'interrègne anglais, le Commonwealth d'Angleterre annexe l'Écosse et l'Irlande, mais la situation précédente est restaurée avec la royauté en 1660. La Révolution financière britannique et le développement d'une presse indépendante et de très nombreuses sociétés par action renforcent l'économie anglaise, tandis que l'effondrement de la Compagnie du Darién du financier écossais William Paterson engloutit les économies des Écossais et suscite une grave crise financière. Celle-ci débouche sur les Actes d'Union (1707), à travers lesquels l'Angleterre (incluant le pays de Galles) et l'Écosse deviennent une union politique sous la forme du royaume de Grande-Bretagne. L'Acte d'Union de 1800 a unifié le royaume de Grande-Bretagne et le Royaume d'Irlande, qui est lentement tombé sous contrôle anglais entre 1541 et 1691, pour former le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande en 1801. L'indépendance de l'État libre d'Irlande en 1922 a suivi la séparation de l'île d'Irlande deux ans auparavant avec six des neuf comtés de la province d'Ulster restant attachés au Royaume-Uni, ce qui mène donc en 1927 au nom officiel actuel de « Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord ». Le Royaume-Uni est donc une union de quatre nations (Angleterre, Écosse, pays de Galles et Irlande du Nord).
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Le royaume de Grande-Bretagne (également connu à ses débuts comme les Royaumes Unis de Grande-Bretagne) a joué un rôle important durant le siècle des Lumières, avec une présence forte en philosophie et en sciences ainsi qu'une grande influence dans la tradition théâtrale et littéraire. Tout au long du siècle qui suivit, le royaume a pris une part importante dans le développement des idées occidentales de démocratie parlementaire, avec une remarquable contribution en littérature, en arts et en sciences[réf. souhaitée]. La richesse de l'Empire britannique, comme celle des autres grandes puissances, fut aussi en partie générée par l'exploitation coloniale dont l'industrialisation, après 1750, du commerce des esclaves, avec la flotte britannique du XVIIIe siècle, la plus importante à l'époque. Cependant au début du XIXe siècle, la Grande-Bretagne a voté le Slave Trade Act en 1807 et est devenue la première entité politique à avoir aboli durablement le commerce d'esclaves.
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La révolution industrielle débuta en Grande-Bretagne vers 1780 et en 1825, pour la première fois dans l'Histoire, la valeur ajoutée industrielle d'un pays dépasse celle de son agriculture. Jusqu'au milieu XIXe siècle, l'économie britannique se développe dans un cadre fortement protectionniste. En 1846, les lois sur le blé sont abrogées. D'après l'historien de l'économie Charles Kindleberger, l'abrogation de ces lois était motivée par un « impérialisme libre-échangiste » destiné à « stopper les progrès de l'industrialisation du continent en y élargissant le marché des produits agricoles et des matières premières ». C'est aussi argumentation soutenue à l'époque les principaux porte-parole de l'Anti-Corn Law League. Pour l'économiste allemand Friedrich List, « les prêches britanniques en faveur du libre-échange faisaient penser à celui qui, parvenu au sommet d'un édifice, renvoie l'échelle à terre d'un coup de pied afin d'empêcher les autres de le rejoindre »[27].
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Après la défaite de la France lors des guerres napoléoniennes, la Grande-Bretagne devint la première puissance mondiale du XIXe siècle. L'Angleterre est la première au monde dans la banque, la sidérurgie, le textile et les chantiers navals. La très forte expansion boursière des années 1840, appelée « railway mania », lui donne la moitié des 9 500 kilomètres de rail européen dès 1845. Ce succès l'amène à exporter la technologie ferroviaire sur les cinq continents. C'est aussi la première nation à vivre un essor rapide de la monnaie de papier grâce à son système bancaire.
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À son apogée, l'Empire britannique, incluant le Royaume-Uni et toutes les entités dont il est légalement séparé mais qu'il contrôle, s'étendait sur un tiers des terres émergées et englobait un tiers de la population mondiale. L'Empire britannique fut donc le plus grand et le plus peuplé que l'histoire ait connu. On l'appelait communément l'« empire sur lequel le Soleil ne se couche jamais » (The empire on which the sun never sets) ; en effet, on dit qu'il y avait toujours une partie de l'empire où il faisait jour.
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Un des symboles marquant de la suprématie anglaise durant cette période est l'érection un peu partout sur le globe de petites forteresses défensives appelées les Tours Martello. On pouvait ainsi apercevoir ces ouvrages défensifs notamment sur la côte sud et est de l'Angleterre, de l'Irlande, de Jersey et de Guernesey. De plus on pouvait également en retrouver en Afrique du Sud, en Australie et au Canada.
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Sur tout le XIXe siècle, le pays a joué un rôle prédominant dans le développement de la démocratie parlementaire, en partie par l'émergence d'un système à multiples partis politiques et une expansion du suffrage universel. Le développement des arts et des sciences, avec des personnalités comme Isaac Newton, montre également le rôle moteur du Royaume-Uni dans la construction du patrimoine culturel et scientifique du XVIIIe siècle. À la fin de l'Époque victorienne, le Royaume-Uni a perdu énormément de son monopole industriel. La Première Guerre mondiale remet en cause cette domination, au profit des États-Unis, qui ont surpassé le pays en production et en commerce industriel après l'avoir rattrapé au tournant des années 1890, tout comme l'Empire allemand. Le pays resta quand même une superpuissance prépondérante et son empire atteignit sa superficie maximale en 1921. Dès 1925, le Royaume-Uni annonce son retour à l'étalon-or, la livre étant passée à l'automne 1923 de 76 à 91 francs en dix semaines[28]. Cette décision de Winston Churchill, prise sous l'influence d'une « City » qui veut rester première place financière mondiale, est fustigée par l'économiste John Maynard Keynes, car reposant sur la parité d'une livre pour 4,86 dollars, qui pénalise l'industrie britannique[29]. L'indice de la production manufacturière n'atteint que 106 en 1928 en Grande-Bretagne, sur une base 100 en 1913, contre 118 en Allemagne et 139 en France[30].
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Les Britanniques sont ainsi les perdants de la forte expansion des années 1920.
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Après la Seconde Guerre mondiale, le travailliste Clement Attlee est porté au pouvoir par le raz-de-marée électoral de 1945. Au programme, nationalisations des services et création d'un État-Providence, avec le Service national de santé britannique (National Health Service, NHS). À la fin des années 1950, durant la décolonisation, le Royaume-Uni perd son statut de superpuissance. Puis Edward Heath (1970-1974) doit affronter la question de l'Irlande du Nord. Dans les années 1970, les travaillistes veulent renégocier les termes de l'entrée dans la Communauté économique européenne (CEE) et doivent limiter les hausses de salaires à moins de 5% alors que l'inflation dépasse 10%, provoquant les grèves dures de l'Hiver du Mécontentement.
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L'objectif majeur de Margaret Thatcher (1979-1990) est de libérer les énergies individuelles[31]. Elle élève les taux d'intérêt, privilégie l'impôt indirect à l'impôt sur le revenu, élève la TVA à 15%, et réussit à casser une inflation endémique et la puissance des syndicats lors de la longue Grève des mineurs britanniques de 1984-1985. Le système de retraite au Royaume-Uni est réformé en profondeur en 1986. En dix ans, le PIB a augmenté de 20% et la productivité industrielle de moitié[32]. Les privatisations, s'accompagnent d'une forte désindustrialisation : baisse de 30% de la main-d'œuvre industrielle et fermeture de 55 000 entreprises de 1979 à 1984[32].
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La fin des années 1990 voit l'avènement du travailliste Tony Blair (1997-2007), proche de la City, et qui voit d'abord dans l'Europe un grand marché, soutenant les candidatures de presque tous les pays d'Europe de l'Est et la guerre d'Irak malgré une opinion publique britannique plutôt défavorable[33]. Il démissionne en 2007, pour laisser la place à son ministre des finances Gordon Brown, lui-même battu aux élections de 2010 par le conservateur David Cameron. C'est sous le ministère de ce dernier que se tient un référendum sur l'indépendance de l'Écosse le 18 septembre 2014.
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Le Royaume-Uni est, comme son nom l'indique, un royaume, mais le pouvoir du monarque britannique (actuellement la reine Élisabeth II) est limité : celui-ci règne mais ne gouverne pas. Le souverain possède par contre certains pouvoirs spécifiques qui encadrent cette capacité à régner comme celui de tenir une audience avec le Premier ministre. Ainsi on peut interpréter la capacité juridique du souverain britannique comme un droit d'être consulté, un droit d'encourager et un droit de mettre en garde[34].
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Le pouvoir exécutif de cette monarchie parlementaire est exercé, au nom du monarque, par le Premier ministre (actuellement Boris Johnson), et les autres ministres du cabinet. Le Premier ministre est nommé par le souverain; il n'est pas élu. Néanmoins en cas de Parlement minoritaire, ce sont des ministres (senior ministers) qui conseillent le monarque pour choisir un Premier ministre. Le monarque doit choisir le chef du parti ayant gagné les élections législatives: le gouvernement risque d'être renversé à chaque élection législative. Le cabinet est « le gouvernement de Sa Majesté ». Comme tout régime parlementaire, ses ministres sont responsables devant le Parlement, qui peut le renverser à tout moment. Le Royaume-Uni est l'un des rares pays au monde ne possédant pas de constitution écrite[35]. Des conventions constitutionnelles et divers éléments issus de coutumes et de la common law (droit coutumier) en tiennent lieu, formant un ensemble que l'on désigne souvent sous la dénomination de loi constitutionnelle britannique mis en place depuis Guillaume le Conquérant (1066).
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Le gouvernement britannique est généralement constitué de dix-sept à vingt-trois ministres (actuellement vingt-deux) qui forment, autour du Premier ministre, le cabinet ministériel, à ne pas confondre avec le ministère, qui est la réunion d'une centaine de personnes : les ministres, les secrétaires d'État, les sous-secrétaires d'État et les secrétaires parlementaires privés. Par ailleurs, un phénomène s'accroît de plus en plus en Grande-Bretagne: la solidarité ministérielle. C'est-à-dire que si le Premier ministre engage la responsabilité ministérielle remise en cause par le Parlement, il n'est pas le seul à tomber, ses ministres tombent également.
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Aussi, le gouvernement prend part à la procédure législative. En effet, la Chambre des Communes est disposée de telle sorte que le gouvernement fait face, avec sa majorité, à l'opposition. Le gouvernement peut aussi proposer des textes qui seront débattus et votés par la chambre.
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Il n'existe pas de loi de séparation entre l'Église et l'État au Royaume-Uni : le monarque est également le chef de l'Église anglicane. Selon l'acte d'Établissement de 1701 toujours en vigueur, les catholiques ne peuvent pas accéder au trône et sont interdits de gouverner le Royaume-Uni[36].
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Transparency International (TNI) place en 2018 le Royaume-Uni au 11e rang sur 180 pays pris en compte dans son classement selon d'indice de perception de corruption[37].
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Le Royaume-Uni est membre de l'OTAN, du Commonwealth (qui regroupe nombre de ses anciennes colonies) et du G8. Il est également membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies et dispose de la dissuasion nucléaire. En tant que successeur de l'Empire britannique, le Royaume-Uni exerce une influence certaine dans le monde, encore renforcée par l'usage extensif de sa langue et sa relation privilégiée avec les États-Unis.
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Le 29 mars 2017, à la suite du référendum de juin 2016, le pays enclenche la clause de sortie du TUE (article 50) lançant la procédure de sortie de l'Union européenne dont il n'est plus membre depuis le 31 janvier 2020.
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Le Royaume-Uni a trois systèmes de loi distincts : le droit anglais (English law), qui s'applique à l'Angleterre et au pays de Galles, et le droit nord-irlandais (Northern Ireland law) sont basés sur les principes de common law. Le droit écossais (Scots law) est un système hybride basé sur les principes de droit civil. L'Acte d'Union de 1707 garantit le système des lois séparées pour l'Écosse.
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La Chambre des lords était la plus haute cour pour les cas criminels et civils d'Angleterre, du pays de Galles et d'Irlande du Nord et pour les cas civils seulement en Écosse. Des récents changements de la constitution ont transféré en 2009 les pouvoirs de la Chambre des lords à la nouvelle Cour suprême du Royaume-Uni.
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Le Royaume-Uni est divisé en quatre parties, souvent appelé home nations (nations d'origine) ou nations constitutives. Chaque nation est, quant à elle, divisée par les gouvernements locaux. La reine nomme un lieutenant-lord en tant que représentant personnel de différentes zones spécifiques à travers le royaume.
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Note : les territoires d'outre-mer sont des territoires qui sont sous la souveraineté et le contrôle formel du Royaume-Uni, mais qui ne sont pas une partie du Royaume proprement dit.
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Ni l'Île de Man, ni les bailliages de Jersey et de Guernesey ne font partie du Royaume-Uni ; ce sont des dépendances de la Couronne britannique.
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Les territoires britanniques d'outre-mer (British Overseas Territories, en anglais) sont quatorze territoires se trouvant sous la souveraineté et le contrôle formel du Royaume-Uni mais n'étant pas une partie du Royaume proprement dit (Grande-Bretagne et Irlande du Nord). Ces anciennes colonies ont choisi de rester territoire britannique.
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Ensemble, ils couvrent une superficie d'environ 1 728 000 km2 et une population d'environ 260 000 personnes[40]. Il est également pertinent de souligner qu'en matière de gouvernance ces territoires, selon le cas, possèdent une administration semi-autonome ou sont directement administrés par le gouvernement britannique[41]. Ces pays sont également majoritairement des paradis fiscaux[42].
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Le Royaume-Uni est en 2014 la cinquième économie mondiale[43] derrière les États-Unis, la Chine, le Japon et l'Allemagne avec un produit intérieur brut (PIB) de 2 660 milliards de dollars. Il était la septième économie mondiale en 2012, avec un produit intérieur brut (PIB) de 2 480 milliards de dollars, derrière les États-Unis, la Chine, le Japon, l'Allemagne, la France et le Brésil. Il était la cinquième puissance économique mondiale en 2015, devant la France[f] qui la rattrape fin 2016 prenant ainsi la sixième place.
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En classement par PIB en parité de pouvoir d'achat (PPA), le Royaume-Uni est le huitième pays, devant la France[44]. La ville de Londres est un centre majeur économique et commercial du niveau de mégapoles telles que New York ou Tokyo. Pendant vingt-cinq ans, l'économie britannique s'est vue désignée, par certains depuis les années 1980, comme le « modèle anglo-saxon » s'appuyant notamment sur les principes de libéralisme, de libre marché et de faible taxation.
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Le taux de chômage au Royaume-Uni est estimé à 3,8% en décembre 2019 selon l'Office for National Statistics (ONS)[5]. En octobre 2019, le salaire moyen avant les impôts et autres déductions estimé par l'ONS s'élève à 510 £ par semaine (600 € le 6 février 2020), environ 2 600 € par mois[5]. En 2020, le salaire minimum britannique dépasse pour la première fois le salaire minimum français, et s'élève a 8,72 £ par heure, soit environ 10,27 € (le 6 février 2020, soit un peu plus de 20 000 € par an pour le nombre d'heures de travail hebdomadaire moyen britannique de 37,5 heures)[45].
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Le taux d'impôt sur le revenu individuel est le suivant, en notant que la taxation est graduelle:
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Le taux d'impôt sur le revenu des entreprises est de 19% pour toutes les entreprises[47].
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Une étude publiée en décembre 2019 par l'association The Equality Trust révèle qu'en additionnant la fortune des cinq familles les plus riches du Royaume-Uni — pour un total de 46 milliards d'euros —, on obtient la somme détenue par les 13 millions de personnes les plus pauvres du pays. Plus largement, les 1% de Britanniques les plus riches possèdent autant d'argent à eux seuls que 80% de la population totale [48].
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Entre 2017 et 2018, le taux de pauvreté dans le pays est passé de 22,1% à 23,2%, ce qui représente la plus forte augmentation depuis 1988, durant l'ère de Margaret Thatcher. La hausse de l'inflation et les coupes budgétaires décidées en 2015 par le gouvernement conservateurs, notamment dans les allocations familiales ainsi que dans les allocations logement, en seraient les causes principales[49]. Quatre millions de Britanniques n'ont pour vivre pas même la moitié de la somme sous laquelle est atteint le seuil de pauvreté, et 1,5 million ne peuvent pas se payer des produits de première nécessité[48].
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Les Britanniques furent les premiers à entrer dans l'ère de la Révolution industrielle en développant notamment, comme la plupart des pays en voie d'industrialisation à l'époque, des industries lourdes telles que la construction navale, l'industrie minière, la production d'acier et le textile. Le Royaume a créé un marché outre-mer des produits britanniques lui permettant de dominer le marché international durant le XIXe siècle. Cependant, tant du fait de l'industrialisation des autres pays que de la perte d'emplois dans l'agriculture, le Royaume-Uni a vu son avance économique diminuer par rapport aux autres. En conséquence, l'industrie lourde a lentement décliné tout au long du XXe siècle. Pour autant, le secteur tertiaire, lui, s'est sensiblement développé et pèse maintenant près de 73% du PIB britannique.
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Le secteur tertiaire du Royaume-Uni est dominé par les services financiers, en particulier dans les domaines de la banque et de l'assurance. Londres est le plus grand centre financier du monde, en particulier grâce à la Bourse de Londres, au London International Financial Futures and options Exchange et au Lloyd's of London tous situés dans la City. La capitale possède aussi la plus forte concentration de sièges de banques étrangères.
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Durant ces dernières décennies, un centre financier sur les rives de la Tamise - Canary Wharf - s'est développé dans le quartier des Docklands qui a ensuite accueilli les bureaux des banques HSBC, Barclays. Il existe un certain nombre de multinationales non-basées au Royaume-Uni, ayant choisi pour siège social européen ou étranger Londres ; par exemple les sept géants bancaires Bank of America, Citigroup, Crédit suisse, Goldman Sachs, JPMorgan Chase, Morgan Stanley et UBS ont leur siège européen basé à Canary Wharf, Londres ou à la City de Londres. Édimbourg possède aussi d'importants centres financiers. Le tourisme représente une part majeure de l'économie britannique : avec plus de vingt-sept millions de touristes par an, le Royaume-Uni est la sixième destination touristique mondiale.
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Le secteur secondaire a, quant à lui, amplement diminué depuis la Seconde Guerre mondiale. Il constitue encore, néanmoins, une part importante de l'économie britannique. L'industrie britannique des moteurs en représente une partie majeure, bien diminuée néanmoins depuis l'effondrement de Rover. La production d'avions civils et militaires, dirigée par la plus grosse firme aérospatiale du Royaume-Uni : BAE Systems et l'européen EADS (dirigeant d'Airbus). Rolls-Royce détient une part très significative du marché mondial des moteurs aérospatiaux. L'industrie chimique et pharmaceutique est, elle aussi, puissante avec les seconds et sixièmes plus grands noms de l'industrie pharmaceutique dans le monde : respectivement GlaxoSmithKline et AstraZeneca, tous deux basés au Royaume-Uni. L'industrie « créative » (art, cinéma, mode, design, etc.) représentait 7,3% du PNB et a monté d'en moyenne 5% par an entre 1997 et 2004.
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Le secteur agricole représente lui seulement 0,9% du PIB. À cause du climat, l'agriculture ne couvre que la moitié des besoins alimentaires et est éclaboussée par des scandales (vache folle, fièvre aphteuse). Les principales cultures du territoire sont celle du blé, de la betterave à sucre, de la pomme de terre et de l'orge. Au niveau de l'élevage, les principaux au Royaume-Uni sont les élevages bovins, l'élevage du mouton, du porc et de la volaille. Fait intéressant en marge de l'élevage de la volaille qui est de quelques millions de têtes, celui de la dinde (du dindon) représente un élevage important avec 22 millions de têtes chaque année[52],[53],[54].
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Le Royaume-Uni possède d'importantes richesses énergétiques : charbon, gaz, pétrole, etc., bien que ces deux dernières soient en diminution. La production d'énergie primaire est responsable de 10% du PIB britannique, une part bien plus importante que la majorité des pays industrialisés. À fin d'assurer son autonomie énergétique, le Royaume-Uni a adopté un modèle MARKAL en commun[55] avec l'Irlande.
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Le secteur privé sollicite fortement l'État afin qu'il le subventionne dans le domaine de la recherche et du développement. Ces subventions s'élèvent à 10 milliards de livres sterling par an, un chiffre en augmentation constante[56].
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La monnaie du Royaume-Uni est la livre sterling (en anglais pound sterling) représentée par le symbole « £ ». La Banque d'Angleterre est la banque centrale qui gère notamment la fabrication des pièces et billets. Les banques en Écosse et Irlande du Nord se réservent le droit de mettre en circulation leurs propres billets, à condition toutefois de maintenir un nombre suffisant de billets de la Banque d'Angleterre en réserve pour couvrir la mise en circulation. Le Royaume-Uni a préféré ne pas adopter l'euro lors du lancement de cette monnaie en 1999 bien que le gouvernement ait prévu de tenir un référendum pour décider de l'adoption de la monnaie si « cinq tests économiques » se révèlent concluants. L'opinion britannique est toujours contre même si elle a récemment montré un intérêt grandissant puis redescendant quant à son adoption.
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Entre 2007 et 2015, le Royaume-Uni a enregistré la plus forte baisse des salaires réels (ajustée en fonction de l'inflation) de tous les pays avancés, à égalité avec la Grèce (- 10,4%)[57]. Le Royaume-Uni connait les inégalités de revenus les plus élevées des pays de l'OCDE et les disparités régionales les plus fortes d'Europe[58].
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La part du revenu captée par les 1% les plus riches a doublé ces trente dernières années, passant d'environ 4% à plus de 8,5% du produit intérieur brut (PIB) en 2018. En 2018 le gouvernement renationalise des services qui avaient été laissés au secteur privé; c'est notamment le cas d'une prison réputée pour être la plus violente du pays et d'une société ferroviaire peu rentable[59].
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À la suite du retrait de l'Union européenne en 2020, le Royaume-Uni a signé plusieurs accords commerciaux qui entreront en vigueur après la période de transition fin 2020. Ils sont répertoriés dans le menu déroulant ci-dessous avec la valeur commerciale en 2018[60].
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Près d'un million de salariés britanniques sont soumis à un contrat de travail à « zéro heure ». Ces employés n'ont aucune heure de travail garantie et sont souvent appelés au dernier moment pour répondre à la demande, afin de permettre aux employeurs de disposer d'une main d'œuvre très flexible et de réduire leurs couts. Pour ces travailleurs, le statut précaire peut rendre la vie quotidienne très difficile. Louer un logement, contracter un emprunt ou même obtenir un forfait de téléphone portable est souvent très compliqué, faute de pouvoir justifier d'un revenu régulier[61].
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Les syndicats sont opposés à cette forme de contrats. Pour le Trades Union Congress: « Les contrats à zéro heure peuvent être un rêve pour les employeurs qui cherchent à réduire les coûts. Mais ils peuvent être un cauchemar pour les travailleurs. Bien des gens en contrats zéro heure sont dans l'impossibilité de faire des plans pour l'avenir et luttent constamment pour payer leurs factures et avoir une vie de famille décente. La prétendue « flexibilité » qu'offrent ces contrats est beaucoup trop unilatérale. Des personnes sans salaire garanti ont beaucoup moins de pouvoir pour se dresser dans la défense de leurs droits et se sentent souvent effrayées de perdre des appels au travail s'ils perdent la faveur de leur employeur. »[62]
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Outre les contrats « zéro heure », plus de sept millions de Britanniques travaillent sous un statut très flexible. Et pour ceux ayant obtenu un contrat de longue durée, les licenciements sont relativement faciles et les indemnisations minimales assez faibles[61].
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Au 1er juin 2014, la population du Royaume-Uni est de 64 596 752 habitants, soit la troisième d'Europe de l'Ouest après l'Allemagne et la France. Près d'un quart des Britanniques vivent dans le Sud prospère de l'Angleterre et sont principalement une population urbaine avec un nombre estimé à 8,6 millions d'habitants rien que pour la capitale londonienne.
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La croissance démographique s'est accélérée au cours des dernières années en raison de l'immigration mais aussi d'une hausse de la natalité et d'une plus haute espérance de vie. Le Royaume-Uni pourrait devenir le pays le plus peuplé d'Europe de l'Ouest à l'horizon 2050, ou le deuxième plus peuplé (derrière la France et devant l'Allemagne) selon l'évolution démographique à venir.
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L'immigration, de nos jours, provient principalement des pays qui formaient jadis l'Empire britannique, notamment l'Inde, le Pakistan et le Bangladesh. Depuis la Seconde Guerre mondiale, le Royaume-Uni a absorbé une immigration substantielle dont les trois principales origines des flux est l'Europe, l'Afrique et l'Asie du Sud. En 2011, près de 12,9% de la population au Royaume-Uni s'identifiait en tant que minorité ethnique. Ce pourcentage atteint 40,1% à Londres, 34,4% à Birmingham et 39,5% à Leicester.
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Il existe aussi au Royaume-Uni un flux d'émigration avec environ 0,5 million de Britanniques vivant à l'étranger. Un autre demi-million vit ou travaille à l'étranger sur une certaine période de l'année, notamment en Australie, Espagne et en France.
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Le revenu des retraités est constitué d'une partie de pension reversée par l'État et d'une partie par le secteur privé. Monika Queisser, cheffe de la division des politiques sociales de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), relève que ce système est « plus proche d'un système Beveridge, avec une retraite de base assez basse complétée par des retraites issues des entreprises ou branches collectives. Ce système s'est de plus en plus transformé en système de cotisation individualiste, ou chacun épargne pour soi même »[64].
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Les salariés ayant cotisé à taux plein touchent de l'État un taux de remplacement de 28% (montant de la première pension en comparaison du dernier salaire), mais une majorité bénéficie d'une retraite privée, auprès d'un fonds de pension ou auprès de leur entreprise, dont le montant peut varier en fonction de la santé de l'économie, ou de celle de l'entreprise. Le Royaume-Uni est ainsi le pays où les personnes âgées souffrent du taux de pauvreté le plus élevé d'Europe[64].
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Près de 5 500 patients sont morts en attendant un lit d'hôpital entre 2016 et 2019, des décès entièrement et uniquement liés à la durée d'attente et non à l'état des malades. Le système de santé britannique subit plusieurs préjudices, tels que la surpopulation, le manque d'effectifs et de moyens. Ainsi, plus de 17 000 lits ont été supprimés entre 2010 et 2019 en Angleterre, alors que le nombre de personnes devant être hospitalisées augmente[65].
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Selon le recensement de 2011, les habitants du Royaume-Uni se déclaraient à 59,5% chrétiens, 25,7% sans religion, 4,4% musulmans, 1,3% hindous, 0,7% sikhs, 0,4% juifs et 0,4% bouddhistes. Le christianisme, qui s'oriente autour de l'Église d'Angleterre, se partage entre l'anglicanisme principalement en Angleterre, le presbytérianisme, le méthodisme et le catholicisme en Écosse, au pays de Galles et en Irlande du nord. Bien qu'il y ait plus de protestants nominaux en Angleterre, le dimanche il y a plus de catholiques qui vont à l'église[66]. Le chef suprême de l'Église d'Angleterre est la reine Élisabeth II[67]. Justin Welby[68], archevêque de Canterbury, est pour sa part le leader spirituel de la Communion anglicane au sein de l'Église d'Angleterre. De plus il est le Primat d'Angleterre.
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Seul un sujet de confession anglicane peut accéder au trône de la monarchie britannique, constituant en cela une forme de discrimination vis-à-vis des autres religions[69]. Selon l'acte d'Établissement de 1701, il est interdit aux catholiques de gouverner le Royaume-Uni[36]. Cette loi est toujours en vigueur de nos jours.
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La langue principale du Royaume-Uni est l'anglais, qui trouve d'ailleurs son origine en Angleterre. Avec le développement progressif de l'empire britannique au sein de l'histoire mondiale, l'anglais s'est répandu un peu partout sur le globe. En effet on retrouve aujourd'hui entre 328 millions et un milliard d'individus touchés par l'anglais en tant que langue officielle. Cela représente 55 pays sur tous les continents[71]. Au Royaume-Uni, c'est 94 % de la population qui a pour langue maternelle l'anglais[72].
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Il y a également six langues régionales ou minoritaires dont toutes sont moins nombreuses qu'avant : le gallois, le gaélique écossais, l'irlandais, le cornique qui sont toutes de la famille celtique, alors que le scots et le norne sont, avec l'anglais, des langues germaniques.
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Toutefois, seuls le gaélique écossais et le gallois bénéficient du même statut que l'anglais : depuis le British Nationality Act de 1981, les demandeurs de la nationalité britannique doivent démontrer qu'il possèdent une connaissance suffisante de l'une de ces trois langues. Il est donc possible de passer le test Life in the UK en gaélique écossais ou en gallois.
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Le français est la plus importante langue étrangère apprise au Royaume-Uni. On compte 23% de la population qui maîtrise le français. Les origines de cette situation seraient: la popularité du français dans les écoles du Royaume, le nombre d'immigrés français au pays qui représentent 300 000 personnes et enfin les immigrants originaires d'Afrique qui parlent français au Royaume-Uni. Ainsi et selon les données de l'Organisation internationale de la francophonie, le Royaume-Uni compterait environ 10 millions de francophones ce qui fait de lui un territoire comparable à la France ou au Canada sur le plan de la francophonie[73].
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Le Royaume-Uni possède aussi un système d'éducation semi-public très étendu et développé. L'éducation au Royaume-Uni est une question décentralisée, chaque pays (Angleterre, Pays de Galles, Écosse et Irlande du Nord) ayant un système éducatif distinct.
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Si l'on considère les quatre systèmes réunis, environ 38% de la population du Royaume-Uni possède un diplôme universitaire, ce qui représente le pourcentage le plus élevé en Europe et parmi les pourcentages les plus élevés au monde[74],[75]. Le Royaume-Uni ne suit que les États-Unis en matière de représentation sur les listes des 100 meilleures universités[76],[77].
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Dans le 2018 Times Higher Education World University Rankings, il y a 12 universités britanniques dans le top 100, dont 3 dans le top 10: Université d'Oxford (première), Université de Cambridge (deuxième) et Imperial College London (huitième)[77]. De même, dans le Classement mondial des universités QS de 2019, il y a 18 universités britanniques parmi les 100 premières dont 4 dans le top 10: Université d'Oxford (cinquième), Université de Cambridge (sixième), Imperial College London (huitième) et University College London (dixième)[76].
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Selon The Complete University Guide, l'université britannique la plus sélective est l'Université de Cambridge avec un tarif UCAS moyen de 226, suivie de l'Imperial College London avec un tarif UCAS moyen de 219. En troisième position, l'Université d'Oxford est 217[78],[79]. Le tarif UCAS mesure la note obtenue à l'examen de fin du cycle secondaire, et valable pour n'importe quel système éducatif dans le monde reconnu dont le baccalauréat français.
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Un rapport d'une commission gouvernementale en 2014 a révélé que les personnes éduquées représentent 7% de la population générale du Royaume-Uni mais des pourcentages beaucoup plus élevés des professions les plus élevées, le cas le plus extrême étant 71% des juges[80].
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Le pays forme un grand nombre de scientifiques et d'ingénieurs. On attribue aux britanniques des découvertes scientifiques telles que l'hydrogène, l'oxygène, la gravité, les électrons, la structure moléculaire de l'ADN, la sélection naturelle, et des inventions comme la télévision, le vélo moderne, l'ordinateur. Le Royaume-Uni fut aussi le premier pays à introduire la radio publique en continu, un système de transport public par rails et un réseau de radar civil et militaire entièrement opérationnel.
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Les pays composant le royaume ont donné de grands et remarquables écrivains et poètes. William Shakespeare, qui a écrit de nombreuses pièces de théâtre, est considéré comme le plus grand auteur de langue anglaise (on parle de « la langue de Shakespeare » à propos de l'anglais).
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On note parmi les auteurs anglais Geoffrey Chaucer (1343-1400), William Shakespeare (1564-1616), Samuel Taylor Coleridge (1772-1834), Jane Austen (1775-1817), Percy Bysshe Shelley (1792-1822), John Keats (1795-1821), William Makepeace Thackeray (1811-1863), Charles Dickens (1812-1870), la fratrie Brontë, George Eliot (1819-1880), Lewis Carroll (1832-1898), Robert Muchamore, Anthony Trollope, George Meredith, George Orwell, Aldous Huxley, William Wordsworth, Alfred Tennyson, Robert Browning, Elizabeth Barrett Browning, Mary Shelley, Dame Agatha Christie, T. S. Eliot, Virginia Woolf, Wilfred Owen, J. K. Rowling, J. R. R. Tolkien, Ian Fleming et Douglas Adams.
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Parmi les auteurs du pays de Galles, d'Écosse et d'Irlande du Nord, on peut citer Robert Burns, Dylan Thomas, Walter Scott, Arthur Conan Doyle, Robert Louis Stevenson, Iain Banks, Muriel Spark, Irvine Welsh, Ken Follett, C. S. Lewis ou encore Colin Bateman.
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Le cinéma britannique a longtemps influencé le développement du cinéma avec par exemple les Studios Ealing affirmant être les plus vieux existants. Malgré une histoire riche de succès, l'industrie est caractérisée par des débats incessants concernant son identité et l'influence du cinéma américain et européen.
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On compte parmi les plus célèbres productions:
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Le pays compte plusieurs orchestres de renommée internationale, tels l'Orchestre symphonique de la BBC, l'Orchestre philharmonique de Londres, l'Orchestre philharmonique royal et surtout l'Orchestre symphonique de Londres, conduit par Valery Gergiev.
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Le pays a énormément contribué au développement de la musique rock, particulièrement durant les années 1960, 1970 et première moitié des années 1980. Plus précisément, la pop/pop rock (The Beatles, Cliff Richard, Rod Stewart, Phil Collins, Chris Rea, Sting, Sade (groupe), le rhythm and blues (The Animals, Manfred Mann) le rock 'n' roll (The Shadows, The Rolling Stones, The Who), le rock psychédélique (Barclay James Harvest) le blues rock (The Yardbirds, Eric Clapton, Jeff Beck), le folk rock (Cat Stevens, Donovan, Fairport Convention), le garage rock (The Kinks), le hard rock (Led Zeppelin, Deep Purple), le glam rock (Queen, David Bowie, T Rex), le boogie rock (Status Quo), le rock progressif (Pink Floyd, Genesis, Yes, Electric Light Orchestra, Emerson, Lake and Palmer, The Moody Blues, Kate Bush, King Crimson, Supertramp, Jethro Tull, Procol Harum, Gentle Giant, Camel), le heavy metal (Black Sabbath, Judas Priest, Motörhead puis la New wave of British heavy metal (Iron Maiden, Saxon, Def Leppard)), le punk rock (Sex Pistols, The Clash) et la new wave (The Police, Talk Talk, Depeche Mode, Erasure, The Cure, Tears for Fears, Simple Minds).
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Plus récemment, le Royaume-Uni a contribué à l'expansion de genres tels que le rock alternatif, la techno, la house music, le metalcore, la musique électronique, la pop moderne, le RnB contemporain ainsi que d'autres. Parmi les artistes britanniques récents les plus connus, il y a Babyshambles, Arctic Monkeys, Muse, Coldplay, Blur, Oasis, The Libertines, Jamiroquai, Radiohead, les Spice Girls, Mika, Elton John, Adele, Little Mix, The Vamps, Union J, le groupe One Direction ou encore Amy Winehouse.
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Principal groupe de média, la BBC est une société publique de production et de diffusion de programmes de radio et de télévision. Elle a acquis, notamment par ses reportages, une réputation de très grande qualité, ainsi qu'en attestent de nombreuses récompenses internationales.
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Les principales chaînes de télévision sont BBC One, BBC Two, ITV1, Channel 4 et Five.
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La radio est dominée par BBC Radio dont les deux principales stations sont BBC Radio 1 (station à dominante musicale, tournée vers la jeunesse) et BBC Radio 2 (station généraliste).
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Dans la presse écrite quotidienne généraliste, on peut diviser les journaux en deux catégories, ceux dits « de qualité », d'autres plus populaires types tabloïds, journaux à ragots. Dans la première catégorie on trouve The Daily Telegraph, The Guardian, The Independent, The Times. En tête de la presse à sensation, The Sun est le quotidien de langue anglaise le plus diffusé au monde (1/4 du marché britannique). La plupart des quotidiens ont une édition de fin de semaine plus fournie avec de nombreux cahiers et suppléments.
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En marge de toutes ces constituantes de la BBC existe aussi la BBC Afrique, qui à l'image de TV5 couvre pour le compte du Royaume la Francophonie mondiale et africaine, ce qui fait de la BBC une chaîne complète du point de vue des langues d'influence mondiale à savoir l'anglais et le français. Il est à noter que l'on retrouve la langue française dans des sphères d'influence anglaise comme au Canada ou en Afrique, d'où la pertinence de l'existence de la BBC Afrique[81].
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Les règles actuelles du football, du rugby, du hockey, du bandy, du shinty, du cricket, du rounders, du stoolball, du polo, du water-polo, du netball, de la boxe, du golf, du tennis, du tennis de table, du badminton, du squash et d'autres ont été codifiées au Royaume-Uni.
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Le sport le plus populaire est le football. À l'exception des tournois olympiques, le Royaume-Uni ne joue pas en tant que pays, chaque nation possède sa propre équipe : pays de Galles, Écosse, Irlande du Nord, Angleterre. On note de nombreux clubs renommés tels que Manchester United, Liverpool, Chelsea, Arsenal, et Newcastle United pour l'Angleterre; le Celtic et les Rangers pour l'Écosse.
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La plupart des équipes du Royaume-Uni se nomment « équipe de Grande-Bretagne », comme l'Équipe de Grande-Bretagne de Coupe Davis ou l'Équipe de Grande-Bretagne de basket-ball.
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En cyclisme, le vainqueur du Tour de France 2012 est le Britannique Bradley Wiggins, et le vainqueur des Tours de France 2013, 2015, 2016 et 2017 est le Britannique Christopher Froome. Il a également remporté la Vuelta 2017 et le Giro 2018. Geraint Thomas ayant remporté le Tour de France 2018 et Simon Yates ayant gagné la Vuelta 2018, le Royaume-Uni devient la première nation à remporter les trois grands tours la même année avec trois coureurs différents.
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Au départ on remarque une présence typique de viande de bœuf, d'agneau, de poulet et de mouton dans l'ensemble de la cuisine du Royaume-Uni. Ainsi des plats comme l'agneau à la menthe ou le haggis font partie de la culture culinaire.
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À cela il faut ajouter la présence d'ingrédients comme l'abat, la pomme de terre en purée ou nature. La dinde traditionnelle des fêtes, l'Irish stew et le bangers and mash sont tous des plats très prisés qui comportent des pommes de terre. L'oignon est également largement utilisé.
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La cuisine de type pub est de plus en plus prisée, notamment à Londres, de même que le poisson qui, sous la forme de fish and chips est populaire dans tout le pays.
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Enfin, le vin du Kent, le whisky et la bière ferment la boucle de la gastronomie du Royaume-Uni[82],[83],[84].
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Le bangers and mash.
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L'Irish stew.
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L'agneau fait partie de la gastronomie au Royaume-Uni.
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Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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Le nom officiel du Royaume-Uni est:
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Aussi, la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires reconnaît le gallois, le gaélique écossais, l'irlandais, le cornique et le scots comme langues régionales du Royaume-Uni respectivement nommé ainsi:
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Sur les autres projets Wikimedia :
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United Kingdom of Great Britain and Northern Ireland
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Le Royaume-Uni (prononcé en français : /ʁwajom‿yni/[a] Écouter), en forme longue le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord[b] (en anglais : United Kingdom /juːˌnaɪtɪd ˈkɪŋdəm/[c] Écouter et United Kingdom of Great Britain and Northern Ireland)[d], est un pays d'Europe de l'Ouest, ou selon certaines définitions, d'Europe du Nord, dont le territoire comprend l'île de Grande-Bretagne et la partie nord de l'île d'Irlande, ainsi que de nombreuses petites îles autour de l'archipel. Le territoire du Royaume-Uni partage une frontière terrestre avec la république d'Irlande, et est entouré par l'océan Atlantique au nord, la mer du Nord à l'est, la Manche au sud, la mer Celtique au sud-sud-ouest, la mer d'Irlande au sud-ouest et les mers intérieures de la côte ouest de l'Écosse au nord-ouest. Le Royaume-Uni couvre une superficie de 246 690 km2, faisant de lui le 80e plus grand pays du monde, et le 11e d'Europe. Il est le 22e pays plus peuplé du monde, avec une population estimée à 65,1 millions d'habitants. Le Royaume-Uni est une monarchie constitutionnelle[7] ; il possède un système parlementaire de gouvernance[8],[3]. Sa capitale est Londres, une ville mondiale et la première place financière au monde.
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Le Royaume-Uni est composé de quatre nations constitutives : l'Angleterre, l'Écosse, le pays de Galles et l'Irlande du Nord. Les trois dernières ont des administrations dévolues[9], chacune avec des pouvoirs variés[10], basés dans leurs capitales régionales, respectivement Édimbourg, Cardiff et Belfast. Les bailliages de Guernesey, de Jersey et l'île de Man sont des dépendances de la Couronne et ne sont donc pas rattachés au pays[11]. De plus, le pays comprend quatorze territoires d'outre-mer[12], disséminés sur plusieurs océans. Le Royaume-Uni est né en 1707, lorsque les royaumes d'Angleterre et d'Écosse s'unifièrent pour former le royaume de Grande-Bretagne, qui s'agrandit en 1801 en s'unifiant avec le royaume d'Irlande pour former le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande. En 1922, l'Irlande du Sud fit sécession du Royaume-Uni, donnant naissance à l'État d'Irlande, amenant au nom officiel et actuel de « Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord ». Les territoires d'outre-mer, anciennement des colonies, sont les vestiges de l'Empire britannique, qui, jusqu'à la seconde moitié du XXe siècle, était le plus vaste empire colonial de l'histoire.
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L'influence britannique peut être observée dans la langue, la culture, le système politique et juridique des anciennes colonies. Le Royaume-Uni est un pays développé. Il est en 2018 la cinquième puissance mondiale par son PIB nominal[13] et la neuvième puissance en termes de PIB à parité de pouvoir d'achat. Berceau de la révolution industrielle, le pays fut la première puissance mondiale durant la majeure partie du XIXe siècle[14],[15]. Le Royaume-Uni reste une grande puissance, avec une influence internationale considérable sur le plan économique, politique, culturel, militaire et scientifique[16],[17]. Il est également une puissance nucléaire reconnue avec le sixième budget de la défense le plus élevé[18]. Le Royaume-Uni est membre du Commonwealth, du Conseil de l'Europe, du G7, du G20, de l'OTAN, de l'OCDE, de l'OMC, et membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies depuis 1946. Le Royaume-Uni a adhéré le 1er janvier 1973 à la CEE, devenue Union Européenne, puis en est sorti le 1er février 2020 à la suite de la victoire du « leave » lors du référendum du 23 juin 2016.
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La majeure partie de l'Angleterre a un relief très varié hormis le Nord et la péninsule de Cornouailles. Les deux principaux fleuves sont la Tamise (346 km) et la Severn (354 km) qui est le plus long cours d'eau du Royaume-Uni. Près de la ville de Douvres (en anglais : Dover), le tunnel sous la Manche relie la Grande-Bretagne à la France.
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Il n'existe pas de sommet en Angleterre dépassant les mille mètres d'altitude; le point culminant anglais, le Scafell Pike, culmine à 978 m d'altitude dans le Lake District, en Cumbria.
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La géographie de l'Écosse est variée, avec ses lowlands du Sud et ses highlands dans le Nord et l'Ouest — incluant le Ben Nevis (1 344 m), point culminant du Royaume-Uni (pourtant dépassé par le mont Paget (2 934 m), en Géorgie du Sud, point culminant des territoires d'outre-mer du Royaume-Uni).
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On y trouve de longs et profonds bras de mer qui s'enfoncent dans les terres. L'Écosse possède près de huit cents îles, se situant pour la plupart dans l'Ouest et dans le Nord du pays, notamment les Hébrides, les Orcades (en anglais : Orkney Islands) et les Shetland. Bien qu'Édimbourg soit la capitale, riche d'un bel héritage historique et architectural, la ville principale est Glasgow.
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Le pays de Galles (en anglais : Wales et en gallois : Cymru) demeure en majorité un terrain montagneux. Son point culminant, le mont Snowdon (en gallois : Yr Wyddfa) culmine à 1 085 mètres. Cardiff (en gallois : Caerdydd), capitale galloise depuis 1955, se situe dans le Sud. La plupart des populations se trouvent dans le Sud, notamment dans les villes telles que Swansea, Newport et Cardiff. La plus grande ville du Nord est Wrexham.
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L'Irlande du Nord fait partie du patrimoine du Royaume-Uni. Lough Neagh est le plus grand lac de Royaume-Uni avec ses 388 km2. Le lac est situé à peu près à trente kilomètres au sud-ouest de Belfast. Le Slieve Donard est le plus haut sommet d'Irlande du Nord, et culmine à 849 m.
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Au total, on estime que le Royaume-Uni possède près d'un millier d'îles ; huit cents pour la seule Écosse. La plupart de ces îles sont naturelles, mais certaines ont été créées artificiellement à l'aide de pierres et de bois.
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À titre comparatif, le Royaume-Uni possède une superficie proche de celle de la Roumanie, de l'Équateur, du Ghana ou de l'Ouganda.
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En 2019, le jour du dépassement (date de l'année, calculée par l'ONG Global Footprint Network, à partir de laquelle l'humanité est supposée avoir consommé l'ensemble des ressources que la planète est capable de régénérer en un an) du Royaume-Uni[e] est le 17 mai[20].
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En 2019, une étude de Greenpeace s'inquiète de la pollution des rivières par le microplastique, évoquant un« problème d'une complexité énorme »[21].
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Au Royaume-Uni, en raison du changement climatique, les hivers et les étés sont de plus en plus chauds, le niveau de la mer sur la côte britannique augmente d'environ 3 mm par an et des signes de modification de la configuration des précipitations sont observés[22]. Les scientifiques du climat s'attendent à ce que les vagues de chaleur, telles que celles de 2003, deviennent la norme dans les années 2040 à la suite de la crise climatique[22]. Les calculs du modèle de 2019 montrent que Londres serait déplacée dans une autre zone climatique si le scénario RCP4.5 était appliqué[23]. Le climat à Londres en 2050 ressemble alors plus au climat précédent à Barcelone (Espagne) qu'au climat précédent à Londres[23]. Même les phénomènes météorologiques extrêmes deviennent de plus en plus fréquents et intenses[24]. Il a été démontré que les inondations en Angleterre 2013-2014 peuvent être reliées au changement climatique provoqué par l'homme[24].
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La population de rossignols a chuté de 90 % au Royaume-Uni depuis les années 1960[25].
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En Angleterre et au pays de Galles, la désignation de parc national peut inclure des communautés humaines et des usages du sol importants et qui sont souvent partie intégrante du paysage. Il y a actuellement 13 parcs nationaux en Angleterre et au pays de Galles.
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Le réseau Natura 2000 rassemble des sites naturels ou semi-naturels de l'Union européenne ayant une grande valeur patrimoniale, par la faune et la flore exceptionnelles qu'ils contiennent.
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En décembre 2018, le Royaume-Uni compte 934 sites, dont :
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La superficie totale est de 153 137 km2, ce qui représente 8,6 % de la surface terrestre et marine du territoire du Royaume-Uni[26].
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Les royaumes d'Angleterre et d'Écosse ont cohabité en tant que nations souveraines et indépendantes avec leurs propres monarques et structures politiques depuis le IXe siècle. La Principauté de Galles est intégrée au Royaume d'Angleterre en 1536, après son annexion à la suite du Statut de Rhuddlan en 1284. L'Irlande, conquise à partir du XIIe siècle, est un royaume indépendant mais en 1541, Henri VIII devient roi d'Irlande. À partir de l'Union des Couronnes en 1603, le Royaume d'Écosse partage également le même souverain, mais Angleterre, Écosse et Irlande restent des États distincts. Durant l'interrègne anglais, le Commonwealth d'Angleterre annexe l'Écosse et l'Irlande, mais la situation précédente est restaurée avec la royauté en 1660. La Révolution financière britannique et le développement d'une presse indépendante et de très nombreuses sociétés par action renforcent l'économie anglaise, tandis que l'effondrement de la Compagnie du Darién du financier écossais William Paterson engloutit les économies des Écossais et suscite une grave crise financière. Celle-ci débouche sur les Actes d'Union (1707), à travers lesquels l'Angleterre (incluant le pays de Galles) et l'Écosse deviennent une union politique sous la forme du royaume de Grande-Bretagne. L'Acte d'Union de 1800 a unifié le royaume de Grande-Bretagne et le Royaume d'Irlande, qui est lentement tombé sous contrôle anglais entre 1541 et 1691, pour former le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande en 1801. L'indépendance de l'État libre d'Irlande en 1922 a suivi la séparation de l'île d'Irlande deux ans auparavant avec six des neuf comtés de la province d'Ulster restant attachés au Royaume-Uni, ce qui mène donc en 1927 au nom officiel actuel de « Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord ». Le Royaume-Uni est donc une union de quatre nations (Angleterre, Écosse, pays de Galles et Irlande du Nord).
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Le royaume de Grande-Bretagne (également connu à ses débuts comme les Royaumes Unis de Grande-Bretagne) a joué un rôle important durant le siècle des Lumières, avec une présence forte en philosophie et en sciences ainsi qu'une grande influence dans la tradition théâtrale et littéraire. Tout au long du siècle qui suivit, le royaume a pris une part importante dans le développement des idées occidentales de démocratie parlementaire, avec une remarquable contribution en littérature, en arts et en sciences[réf. souhaitée]. La richesse de l'Empire britannique, comme celle des autres grandes puissances, fut aussi en partie générée par l'exploitation coloniale dont l'industrialisation, après 1750, du commerce des esclaves, avec la flotte britannique du XVIIIe siècle, la plus importante à l'époque. Cependant au début du XIXe siècle, la Grande-Bretagne a voté le Slave Trade Act en 1807 et est devenue la première entité politique à avoir aboli durablement le commerce d'esclaves.
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La révolution industrielle débuta en Grande-Bretagne vers 1780 et en 1825, pour la première fois dans l'Histoire, la valeur ajoutée industrielle d'un pays dépasse celle de son agriculture. Jusqu'au milieu XIXe siècle, l'économie britannique se développe dans un cadre fortement protectionniste. En 1846, les lois sur le blé sont abrogées. D'après l'historien de l'économie Charles Kindleberger, l'abrogation de ces lois était motivée par un « impérialisme libre-échangiste » destiné à « stopper les progrès de l'industrialisation du continent en y élargissant le marché des produits agricoles et des matières premières ». C'est aussi argumentation soutenue à l'époque les principaux porte-parole de l'Anti-Corn Law League. Pour l'économiste allemand Friedrich List, « les prêches britanniques en faveur du libre-échange faisaient penser à celui qui, parvenu au sommet d'un édifice, renvoie l'échelle à terre d'un coup de pied afin d'empêcher les autres de le rejoindre »[27].
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Après la défaite de la France lors des guerres napoléoniennes, la Grande-Bretagne devint la première puissance mondiale du XIXe siècle. L'Angleterre est la première au monde dans la banque, la sidérurgie, le textile et les chantiers navals. La très forte expansion boursière des années 1840, appelée « railway mania », lui donne la moitié des 9 500 kilomètres de rail européen dès 1845. Ce succès l'amène à exporter la technologie ferroviaire sur les cinq continents. C'est aussi la première nation à vivre un essor rapide de la monnaie de papier grâce à son système bancaire.
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À son apogée, l'Empire britannique, incluant le Royaume-Uni et toutes les entités dont il est légalement séparé mais qu'il contrôle, s'étendait sur un tiers des terres émergées et englobait un tiers de la population mondiale. L'Empire britannique fut donc le plus grand et le plus peuplé que l'histoire ait connu. On l'appelait communément l'« empire sur lequel le Soleil ne se couche jamais » (The empire on which the sun never sets) ; en effet, on dit qu'il y avait toujours une partie de l'empire où il faisait jour.
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Un des symboles marquant de la suprématie anglaise durant cette période est l'érection un peu partout sur le globe de petites forteresses défensives appelées les Tours Martello. On pouvait ainsi apercevoir ces ouvrages défensifs notamment sur la côte sud et est de l'Angleterre, de l'Irlande, de Jersey et de Guernesey. De plus on pouvait également en retrouver en Afrique du Sud, en Australie et au Canada.
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Sur tout le XIXe siècle, le pays a joué un rôle prédominant dans le développement de la démocratie parlementaire, en partie par l'émergence d'un système à multiples partis politiques et une expansion du suffrage universel. Le développement des arts et des sciences, avec des personnalités comme Isaac Newton, montre également le rôle moteur du Royaume-Uni dans la construction du patrimoine culturel et scientifique du XVIIIe siècle. À la fin de l'Époque victorienne, le Royaume-Uni a perdu énormément de son monopole industriel. La Première Guerre mondiale remet en cause cette domination, au profit des États-Unis, qui ont surpassé le pays en production et en commerce industriel après l'avoir rattrapé au tournant des années 1890, tout comme l'Empire allemand. Le pays resta quand même une superpuissance prépondérante et son empire atteignit sa superficie maximale en 1921. Dès 1925, le Royaume-Uni annonce son retour à l'étalon-or, la livre étant passée à l'automne 1923 de 76 à 91 francs en dix semaines[28]. Cette décision de Winston Churchill, prise sous l'influence d'une « City » qui veut rester première place financière mondiale, est fustigée par l'économiste John Maynard Keynes, car reposant sur la parité d'une livre pour 4,86 dollars, qui pénalise l'industrie britannique[29]. L'indice de la production manufacturière n'atteint que 106 en 1928 en Grande-Bretagne, sur une base 100 en 1913, contre 118 en Allemagne et 139 en France[30].
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Les Britanniques sont ainsi les perdants de la forte expansion des années 1920.
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Après la Seconde Guerre mondiale, le travailliste Clement Attlee est porté au pouvoir par le raz-de-marée électoral de 1945. Au programme, nationalisations des services et création d'un État-Providence, avec le Service national de santé britannique (National Health Service, NHS). À la fin des années 1950, durant la décolonisation, le Royaume-Uni perd son statut de superpuissance. Puis Edward Heath (1970-1974) doit affronter la question de l'Irlande du Nord. Dans les années 1970, les travaillistes veulent renégocier les termes de l'entrée dans la Communauté économique européenne (CEE) et doivent limiter les hausses de salaires à moins de 5% alors que l'inflation dépasse 10%, provoquant les grèves dures de l'Hiver du Mécontentement.
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L'objectif majeur de Margaret Thatcher (1979-1990) est de libérer les énergies individuelles[31]. Elle élève les taux d'intérêt, privilégie l'impôt indirect à l'impôt sur le revenu, élève la TVA à 15%, et réussit à casser une inflation endémique et la puissance des syndicats lors de la longue Grève des mineurs britanniques de 1984-1985. Le système de retraite au Royaume-Uni est réformé en profondeur en 1986. En dix ans, le PIB a augmenté de 20% et la productivité industrielle de moitié[32]. Les privatisations, s'accompagnent d'une forte désindustrialisation : baisse de 30% de la main-d'œuvre industrielle et fermeture de 55 000 entreprises de 1979 à 1984[32].
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La fin des années 1990 voit l'avènement du travailliste Tony Blair (1997-2007), proche de la City, et qui voit d'abord dans l'Europe un grand marché, soutenant les candidatures de presque tous les pays d'Europe de l'Est et la guerre d'Irak malgré une opinion publique britannique plutôt défavorable[33]. Il démissionne en 2007, pour laisser la place à son ministre des finances Gordon Brown, lui-même battu aux élections de 2010 par le conservateur David Cameron. C'est sous le ministère de ce dernier que se tient un référendum sur l'indépendance de l'Écosse le 18 septembre 2014.
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Le Royaume-Uni est, comme son nom l'indique, un royaume, mais le pouvoir du monarque britannique (actuellement la reine Élisabeth II) est limité : celui-ci règne mais ne gouverne pas. Le souverain possède par contre certains pouvoirs spécifiques qui encadrent cette capacité à régner comme celui de tenir une audience avec le Premier ministre. Ainsi on peut interpréter la capacité juridique du souverain britannique comme un droit d'être consulté, un droit d'encourager et un droit de mettre en garde[34].
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Le pouvoir exécutif de cette monarchie parlementaire est exercé, au nom du monarque, par le Premier ministre (actuellement Boris Johnson), et les autres ministres du cabinet. Le Premier ministre est nommé par le souverain; il n'est pas élu. Néanmoins en cas de Parlement minoritaire, ce sont des ministres (senior ministers) qui conseillent le monarque pour choisir un Premier ministre. Le monarque doit choisir le chef du parti ayant gagné les élections législatives: le gouvernement risque d'être renversé à chaque élection législative. Le cabinet est « le gouvernement de Sa Majesté ». Comme tout régime parlementaire, ses ministres sont responsables devant le Parlement, qui peut le renverser à tout moment. Le Royaume-Uni est l'un des rares pays au monde ne possédant pas de constitution écrite[35]. Des conventions constitutionnelles et divers éléments issus de coutumes et de la common law (droit coutumier) en tiennent lieu, formant un ensemble que l'on désigne souvent sous la dénomination de loi constitutionnelle britannique mis en place depuis Guillaume le Conquérant (1066).
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Le gouvernement britannique est généralement constitué de dix-sept à vingt-trois ministres (actuellement vingt-deux) qui forment, autour du Premier ministre, le cabinet ministériel, à ne pas confondre avec le ministère, qui est la réunion d'une centaine de personnes : les ministres, les secrétaires d'État, les sous-secrétaires d'État et les secrétaires parlementaires privés. Par ailleurs, un phénomène s'accroît de plus en plus en Grande-Bretagne: la solidarité ministérielle. C'est-à-dire que si le Premier ministre engage la responsabilité ministérielle remise en cause par le Parlement, il n'est pas le seul à tomber, ses ministres tombent également.
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Aussi, le gouvernement prend part à la procédure législative. En effet, la Chambre des Communes est disposée de telle sorte que le gouvernement fait face, avec sa majorité, à l'opposition. Le gouvernement peut aussi proposer des textes qui seront débattus et votés par la chambre.
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Il n'existe pas de loi de séparation entre l'Église et l'État au Royaume-Uni : le monarque est également le chef de l'Église anglicane. Selon l'acte d'Établissement de 1701 toujours en vigueur, les catholiques ne peuvent pas accéder au trône et sont interdits de gouverner le Royaume-Uni[36].
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Transparency International (TNI) place en 2018 le Royaume-Uni au 11e rang sur 180 pays pris en compte dans son classement selon d'indice de perception de corruption[37].
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Le Royaume-Uni est membre de l'OTAN, du Commonwealth (qui regroupe nombre de ses anciennes colonies) et du G8. Il est également membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies et dispose de la dissuasion nucléaire. En tant que successeur de l'Empire britannique, le Royaume-Uni exerce une influence certaine dans le monde, encore renforcée par l'usage extensif de sa langue et sa relation privilégiée avec les États-Unis.
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Le 29 mars 2017, à la suite du référendum de juin 2016, le pays enclenche la clause de sortie du TUE (article 50) lançant la procédure de sortie de l'Union européenne dont il n'est plus membre depuis le 31 janvier 2020.
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Le Royaume-Uni a trois systèmes de loi distincts : le droit anglais (English law), qui s'applique à l'Angleterre et au pays de Galles, et le droit nord-irlandais (Northern Ireland law) sont basés sur les principes de common law. Le droit écossais (Scots law) est un système hybride basé sur les principes de droit civil. L'Acte d'Union de 1707 garantit le système des lois séparées pour l'Écosse.
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La Chambre des lords était la plus haute cour pour les cas criminels et civils d'Angleterre, du pays de Galles et d'Irlande du Nord et pour les cas civils seulement en Écosse. Des récents changements de la constitution ont transféré en 2009 les pouvoirs de la Chambre des lords à la nouvelle Cour suprême du Royaume-Uni.
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Le Royaume-Uni est divisé en quatre parties, souvent appelé home nations (nations d'origine) ou nations constitutives. Chaque nation est, quant à elle, divisée par les gouvernements locaux. La reine nomme un lieutenant-lord en tant que représentant personnel de différentes zones spécifiques à travers le royaume.
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Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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Note : les territoires d'outre-mer sont des territoires qui sont sous la souveraineté et le contrôle formel du Royaume-Uni, mais qui ne sont pas une partie du Royaume proprement dit.
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Ni l'Île de Man, ni les bailliages de Jersey et de Guernesey ne font partie du Royaume-Uni ; ce sont des dépendances de la Couronne britannique.
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Les territoires britanniques d'outre-mer (British Overseas Territories, en anglais) sont quatorze territoires se trouvant sous la souveraineté et le contrôle formel du Royaume-Uni mais n'étant pas une partie du Royaume proprement dit (Grande-Bretagne et Irlande du Nord). Ces anciennes colonies ont choisi de rester territoire britannique.
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Ensemble, ils couvrent une superficie d'environ 1 728 000 km2 et une population d'environ 260 000 personnes[40]. Il est également pertinent de souligner qu'en matière de gouvernance ces territoires, selon le cas, possèdent une administration semi-autonome ou sont directement administrés par le gouvernement britannique[41]. Ces pays sont également majoritairement des paradis fiscaux[42].
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Le Royaume-Uni est en 2014 la cinquième économie mondiale[43] derrière les États-Unis, la Chine, le Japon et l'Allemagne avec un produit intérieur brut (PIB) de 2 660 milliards de dollars. Il était la septième économie mondiale en 2012, avec un produit intérieur brut (PIB) de 2 480 milliards de dollars, derrière les États-Unis, la Chine, le Japon, l'Allemagne, la France et le Brésil. Il était la cinquième puissance économique mondiale en 2015, devant la France[f] qui la rattrape fin 2016 prenant ainsi la sixième place.
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En classement par PIB en parité de pouvoir d'achat (PPA), le Royaume-Uni est le huitième pays, devant la France[44]. La ville de Londres est un centre majeur économique et commercial du niveau de mégapoles telles que New York ou Tokyo. Pendant vingt-cinq ans, l'économie britannique s'est vue désignée, par certains depuis les années 1980, comme le « modèle anglo-saxon » s'appuyant notamment sur les principes de libéralisme, de libre marché et de faible taxation.
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Le taux de chômage au Royaume-Uni est estimé à 3,8% en décembre 2019 selon l'Office for National Statistics (ONS)[5]. En octobre 2019, le salaire moyen avant les impôts et autres déductions estimé par l'ONS s'élève à 510 £ par semaine (600 € le 6 février 2020), environ 2 600 € par mois[5]. En 2020, le salaire minimum britannique dépasse pour la première fois le salaire minimum français, et s'élève a 8,72 £ par heure, soit environ 10,27 € (le 6 février 2020, soit un peu plus de 20 000 € par an pour le nombre d'heures de travail hebdomadaire moyen britannique de 37,5 heures)[45].
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Le taux d'impôt sur le revenu individuel est le suivant, en notant que la taxation est graduelle:
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Le taux d'impôt sur le revenu des entreprises est de 19% pour toutes les entreprises[47].
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Une étude publiée en décembre 2019 par l'association The Equality Trust révèle qu'en additionnant la fortune des cinq familles les plus riches du Royaume-Uni — pour un total de 46 milliards d'euros —, on obtient la somme détenue par les 13 millions de personnes les plus pauvres du pays. Plus largement, les 1% de Britanniques les plus riches possèdent autant d'argent à eux seuls que 80% de la population totale [48].
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Entre 2017 et 2018, le taux de pauvreté dans le pays est passé de 22,1% à 23,2%, ce qui représente la plus forte augmentation depuis 1988, durant l'ère de Margaret Thatcher. La hausse de l'inflation et les coupes budgétaires décidées en 2015 par le gouvernement conservateurs, notamment dans les allocations familiales ainsi que dans les allocations logement, en seraient les causes principales[49]. Quatre millions de Britanniques n'ont pour vivre pas même la moitié de la somme sous laquelle est atteint le seuil de pauvreté, et 1,5 million ne peuvent pas se payer des produits de première nécessité[48].
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Les Britanniques furent les premiers à entrer dans l'ère de la Révolution industrielle en développant notamment, comme la plupart des pays en voie d'industrialisation à l'époque, des industries lourdes telles que la construction navale, l'industrie minière, la production d'acier et le textile. Le Royaume a créé un marché outre-mer des produits britanniques lui permettant de dominer le marché international durant le XIXe siècle. Cependant, tant du fait de l'industrialisation des autres pays que de la perte d'emplois dans l'agriculture, le Royaume-Uni a vu son avance économique diminuer par rapport aux autres. En conséquence, l'industrie lourde a lentement décliné tout au long du XXe siècle. Pour autant, le secteur tertiaire, lui, s'est sensiblement développé et pèse maintenant près de 73% du PIB britannique.
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Le secteur tertiaire du Royaume-Uni est dominé par les services financiers, en particulier dans les domaines de la banque et de l'assurance. Londres est le plus grand centre financier du monde, en particulier grâce à la Bourse de Londres, au London International Financial Futures and options Exchange et au Lloyd's of London tous situés dans la City. La capitale possède aussi la plus forte concentration de sièges de banques étrangères.
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Durant ces dernières décennies, un centre financier sur les rives de la Tamise - Canary Wharf - s'est développé dans le quartier des Docklands qui a ensuite accueilli les bureaux des banques HSBC, Barclays. Il existe un certain nombre de multinationales non-basées au Royaume-Uni, ayant choisi pour siège social européen ou étranger Londres ; par exemple les sept géants bancaires Bank of America, Citigroup, Crédit suisse, Goldman Sachs, JPMorgan Chase, Morgan Stanley et UBS ont leur siège européen basé à Canary Wharf, Londres ou à la City de Londres. Édimbourg possède aussi d'importants centres financiers. Le tourisme représente une part majeure de l'économie britannique : avec plus de vingt-sept millions de touristes par an, le Royaume-Uni est la sixième destination touristique mondiale.
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Le secteur secondaire a, quant à lui, amplement diminué depuis la Seconde Guerre mondiale. Il constitue encore, néanmoins, une part importante de l'économie britannique. L'industrie britannique des moteurs en représente une partie majeure, bien diminuée néanmoins depuis l'effondrement de Rover. La production d'avions civils et militaires, dirigée par la plus grosse firme aérospatiale du Royaume-Uni : BAE Systems et l'européen EADS (dirigeant d'Airbus). Rolls-Royce détient une part très significative du marché mondial des moteurs aérospatiaux. L'industrie chimique et pharmaceutique est, elle aussi, puissante avec les seconds et sixièmes plus grands noms de l'industrie pharmaceutique dans le monde : respectivement GlaxoSmithKline et AstraZeneca, tous deux basés au Royaume-Uni. L'industrie « créative » (art, cinéma, mode, design, etc.) représentait 7,3% du PNB et a monté d'en moyenne 5% par an entre 1997 et 2004.
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Le secteur agricole représente lui seulement 0,9% du PIB. À cause du climat, l'agriculture ne couvre que la moitié des besoins alimentaires et est éclaboussée par des scandales (vache folle, fièvre aphteuse). Les principales cultures du territoire sont celle du blé, de la betterave à sucre, de la pomme de terre et de l'orge. Au niveau de l'élevage, les principaux au Royaume-Uni sont les élevages bovins, l'élevage du mouton, du porc et de la volaille. Fait intéressant en marge de l'élevage de la volaille qui est de quelques millions de têtes, celui de la dinde (du dindon) représente un élevage important avec 22 millions de têtes chaque année[52],[53],[54].
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Le Royaume-Uni possède d'importantes richesses énergétiques : charbon, gaz, pétrole, etc., bien que ces deux dernières soient en diminution. La production d'énergie primaire est responsable de 10% du PIB britannique, une part bien plus importante que la majorité des pays industrialisés. À fin d'assurer son autonomie énergétique, le Royaume-Uni a adopté un modèle MARKAL en commun[55] avec l'Irlande.
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Le secteur privé sollicite fortement l'État afin qu'il le subventionne dans le domaine de la recherche et du développement. Ces subventions s'élèvent à 10 milliards de livres sterling par an, un chiffre en augmentation constante[56].
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La monnaie du Royaume-Uni est la livre sterling (en anglais pound sterling) représentée par le symbole « £ ». La Banque d'Angleterre est la banque centrale qui gère notamment la fabrication des pièces et billets. Les banques en Écosse et Irlande du Nord se réservent le droit de mettre en circulation leurs propres billets, à condition toutefois de maintenir un nombre suffisant de billets de la Banque d'Angleterre en réserve pour couvrir la mise en circulation. Le Royaume-Uni a préféré ne pas adopter l'euro lors du lancement de cette monnaie en 1999 bien que le gouvernement ait prévu de tenir un référendum pour décider de l'adoption de la monnaie si « cinq tests économiques » se révèlent concluants. L'opinion britannique est toujours contre même si elle a récemment montré un intérêt grandissant puis redescendant quant à son adoption.
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Entre 2007 et 2015, le Royaume-Uni a enregistré la plus forte baisse des salaires réels (ajustée en fonction de l'inflation) de tous les pays avancés, à égalité avec la Grèce (- 10,4%)[57]. Le Royaume-Uni connait les inégalités de revenus les plus élevées des pays de l'OCDE et les disparités régionales les plus fortes d'Europe[58].
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La part du revenu captée par les 1% les plus riches a doublé ces trente dernières années, passant d'environ 4% à plus de 8,5% du produit intérieur brut (PIB) en 2018. En 2018 le gouvernement renationalise des services qui avaient été laissés au secteur privé; c'est notamment le cas d'une prison réputée pour être la plus violente du pays et d'une société ferroviaire peu rentable[59].
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À la suite du retrait de l'Union européenne en 2020, le Royaume-Uni a signé plusieurs accords commerciaux qui entreront en vigueur après la période de transition fin 2020. Ils sont répertoriés dans le menu déroulant ci-dessous avec la valeur commerciale en 2018[60].
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Près d'un million de salariés britanniques sont soumis à un contrat de travail à « zéro heure ». Ces employés n'ont aucune heure de travail garantie et sont souvent appelés au dernier moment pour répondre à la demande, afin de permettre aux employeurs de disposer d'une main d'œuvre très flexible et de réduire leurs couts. Pour ces travailleurs, le statut précaire peut rendre la vie quotidienne très difficile. Louer un logement, contracter un emprunt ou même obtenir un forfait de téléphone portable est souvent très compliqué, faute de pouvoir justifier d'un revenu régulier[61].
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Les syndicats sont opposés à cette forme de contrats. Pour le Trades Union Congress: « Les contrats à zéro heure peuvent être un rêve pour les employeurs qui cherchent à réduire les coûts. Mais ils peuvent être un cauchemar pour les travailleurs. Bien des gens en contrats zéro heure sont dans l'impossibilité de faire des plans pour l'avenir et luttent constamment pour payer leurs factures et avoir une vie de famille décente. La prétendue « flexibilité » qu'offrent ces contrats est beaucoup trop unilatérale. Des personnes sans salaire garanti ont beaucoup moins de pouvoir pour se dresser dans la défense de leurs droits et se sentent souvent effrayées de perdre des appels au travail s'ils perdent la faveur de leur employeur. »[62]
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Outre les contrats « zéro heure », plus de sept millions de Britanniques travaillent sous un statut très flexible. Et pour ceux ayant obtenu un contrat de longue durée, les licenciements sont relativement faciles et les indemnisations minimales assez faibles[61].
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Au 1er juin 2014, la population du Royaume-Uni est de 64 596 752 habitants, soit la troisième d'Europe de l'Ouest après l'Allemagne et la France. Près d'un quart des Britanniques vivent dans le Sud prospère de l'Angleterre et sont principalement une population urbaine avec un nombre estimé à 8,6 millions d'habitants rien que pour la capitale londonienne.
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La croissance démographique s'est accélérée au cours des dernières années en raison de l'immigration mais aussi d'une hausse de la natalité et d'une plus haute espérance de vie. Le Royaume-Uni pourrait devenir le pays le plus peuplé d'Europe de l'Ouest à l'horizon 2050, ou le deuxième plus peuplé (derrière la France et devant l'Allemagne) selon l'évolution démographique à venir.
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L'immigration, de nos jours, provient principalement des pays qui formaient jadis l'Empire britannique, notamment l'Inde, le Pakistan et le Bangladesh. Depuis la Seconde Guerre mondiale, le Royaume-Uni a absorbé une immigration substantielle dont les trois principales origines des flux est l'Europe, l'Afrique et l'Asie du Sud. En 2011, près de 12,9% de la population au Royaume-Uni s'identifiait en tant que minorité ethnique. Ce pourcentage atteint 40,1% à Londres, 34,4% à Birmingham et 39,5% à Leicester.
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Il existe aussi au Royaume-Uni un flux d'émigration avec environ 0,5 million de Britanniques vivant à l'étranger. Un autre demi-million vit ou travaille à l'étranger sur une certaine période de l'année, notamment en Australie, Espagne et en France.
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Le revenu des retraités est constitué d'une partie de pension reversée par l'État et d'une partie par le secteur privé. Monika Queisser, cheffe de la division des politiques sociales de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), relève que ce système est « plus proche d'un système Beveridge, avec une retraite de base assez basse complétée par des retraites issues des entreprises ou branches collectives. Ce système s'est de plus en plus transformé en système de cotisation individualiste, ou chacun épargne pour soi même »[64].
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Les salariés ayant cotisé à taux plein touchent de l'État un taux de remplacement de 28% (montant de la première pension en comparaison du dernier salaire), mais une majorité bénéficie d'une retraite privée, auprès d'un fonds de pension ou auprès de leur entreprise, dont le montant peut varier en fonction de la santé de l'économie, ou de celle de l'entreprise. Le Royaume-Uni est ainsi le pays où les personnes âgées souffrent du taux de pauvreté le plus élevé d'Europe[64].
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Près de 5 500 patients sont morts en attendant un lit d'hôpital entre 2016 et 2019, des décès entièrement et uniquement liés à la durée d'attente et non à l'état des malades. Le système de santé britannique subit plusieurs préjudices, tels que la surpopulation, le manque d'effectifs et de moyens. Ainsi, plus de 17 000 lits ont été supprimés entre 2010 et 2019 en Angleterre, alors que le nombre de personnes devant être hospitalisées augmente[65].
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Selon le recensement de 2011, les habitants du Royaume-Uni se déclaraient à 59,5% chrétiens, 25,7% sans religion, 4,4% musulmans, 1,3% hindous, 0,7% sikhs, 0,4% juifs et 0,4% bouddhistes. Le christianisme, qui s'oriente autour de l'Église d'Angleterre, se partage entre l'anglicanisme principalement en Angleterre, le presbytérianisme, le méthodisme et le catholicisme en Écosse, au pays de Galles et en Irlande du nord. Bien qu'il y ait plus de protestants nominaux en Angleterre, le dimanche il y a plus de catholiques qui vont à l'église[66]. Le chef suprême de l'Église d'Angleterre est la reine Élisabeth II[67]. Justin Welby[68], archevêque de Canterbury, est pour sa part le leader spirituel de la Communion anglicane au sein de l'Église d'Angleterre. De plus il est le Primat d'Angleterre.
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Seul un sujet de confession anglicane peut accéder au trône de la monarchie britannique, constituant en cela une forme de discrimination vis-à-vis des autres religions[69]. Selon l'acte d'Établissement de 1701, il est interdit aux catholiques de gouverner le Royaume-Uni[36]. Cette loi est toujours en vigueur de nos jours.
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La langue principale du Royaume-Uni est l'anglais, qui trouve d'ailleurs son origine en Angleterre. Avec le développement progressif de l'empire britannique au sein de l'histoire mondiale, l'anglais s'est répandu un peu partout sur le globe. En effet on retrouve aujourd'hui entre 328 millions et un milliard d'individus touchés par l'anglais en tant que langue officielle. Cela représente 55 pays sur tous les continents[71]. Au Royaume-Uni, c'est 94 % de la population qui a pour langue maternelle l'anglais[72].
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Il y a également six langues régionales ou minoritaires dont toutes sont moins nombreuses qu'avant : le gallois, le gaélique écossais, l'irlandais, le cornique qui sont toutes de la famille celtique, alors que le scots et le norne sont, avec l'anglais, des langues germaniques.
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Toutefois, seuls le gaélique écossais et le gallois bénéficient du même statut que l'anglais : depuis le British Nationality Act de 1981, les demandeurs de la nationalité britannique doivent démontrer qu'il possèdent une connaissance suffisante de l'une de ces trois langues. Il est donc possible de passer le test Life in the UK en gaélique écossais ou en gallois.
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Le français est la plus importante langue étrangère apprise au Royaume-Uni. On compte 23% de la population qui maîtrise le français. Les origines de cette situation seraient: la popularité du français dans les écoles du Royaume, le nombre d'immigrés français au pays qui représentent 300 000 personnes et enfin les immigrants originaires d'Afrique qui parlent français au Royaume-Uni. Ainsi et selon les données de l'Organisation internationale de la francophonie, le Royaume-Uni compterait environ 10 millions de francophones ce qui fait de lui un territoire comparable à la France ou au Canada sur le plan de la francophonie[73].
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Le Royaume-Uni possède aussi un système d'éducation semi-public très étendu et développé. L'éducation au Royaume-Uni est une question décentralisée, chaque pays (Angleterre, Pays de Galles, Écosse et Irlande du Nord) ayant un système éducatif distinct.
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Si l'on considère les quatre systèmes réunis, environ 38% de la population du Royaume-Uni possède un diplôme universitaire, ce qui représente le pourcentage le plus élevé en Europe et parmi les pourcentages les plus élevés au monde[74],[75]. Le Royaume-Uni ne suit que les États-Unis en matière de représentation sur les listes des 100 meilleures universités[76],[77].
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Dans le 2018 Times Higher Education World University Rankings, il y a 12 universités britanniques dans le top 100, dont 3 dans le top 10: Université d'Oxford (première), Université de Cambridge (deuxième) et Imperial College London (huitième)[77]. De même, dans le Classement mondial des universités QS de 2019, il y a 18 universités britanniques parmi les 100 premières dont 4 dans le top 10: Université d'Oxford (cinquième), Université de Cambridge (sixième), Imperial College London (huitième) et University College London (dixième)[76].
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Selon The Complete University Guide, l'université britannique la plus sélective est l'Université de Cambridge avec un tarif UCAS moyen de 226, suivie de l'Imperial College London avec un tarif UCAS moyen de 219. En troisième position, l'Université d'Oxford est 217[78],[79]. Le tarif UCAS mesure la note obtenue à l'examen de fin du cycle secondaire, et valable pour n'importe quel système éducatif dans le monde reconnu dont le baccalauréat français.
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Un rapport d'une commission gouvernementale en 2014 a révélé que les personnes éduquées représentent 7% de la population générale du Royaume-Uni mais des pourcentages beaucoup plus élevés des professions les plus élevées, le cas le plus extrême étant 71% des juges[80].
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Le pays forme un grand nombre de scientifiques et d'ingénieurs. On attribue aux britanniques des découvertes scientifiques telles que l'hydrogène, l'oxygène, la gravité, les électrons, la structure moléculaire de l'ADN, la sélection naturelle, et des inventions comme la télévision, le vélo moderne, l'ordinateur. Le Royaume-Uni fut aussi le premier pays à introduire la radio publique en continu, un système de transport public par rails et un réseau de radar civil et militaire entièrement opérationnel.
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Les pays composant le royaume ont donné de grands et remarquables écrivains et poètes. William Shakespeare, qui a écrit de nombreuses pièces de théâtre, est considéré comme le plus grand auteur de langue anglaise (on parle de « la langue de Shakespeare » à propos de l'anglais).
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On note parmi les auteurs anglais Geoffrey Chaucer (1343-1400), William Shakespeare (1564-1616), Samuel Taylor Coleridge (1772-1834), Jane Austen (1775-1817), Percy Bysshe Shelley (1792-1822), John Keats (1795-1821), William Makepeace Thackeray (1811-1863), Charles Dickens (1812-1870), la fratrie Brontë, George Eliot (1819-1880), Lewis Carroll (1832-1898), Robert Muchamore, Anthony Trollope, George Meredith, George Orwell, Aldous Huxley, William Wordsworth, Alfred Tennyson, Robert Browning, Elizabeth Barrett Browning, Mary Shelley, Dame Agatha Christie, T. S. Eliot, Virginia Woolf, Wilfred Owen, J. K. Rowling, J. R. R. Tolkien, Ian Fleming et Douglas Adams.
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Parmi les auteurs du pays de Galles, d'Écosse et d'Irlande du Nord, on peut citer Robert Burns, Dylan Thomas, Walter Scott, Arthur Conan Doyle, Robert Louis Stevenson, Iain Banks, Muriel Spark, Irvine Welsh, Ken Follett, C. S. Lewis ou encore Colin Bateman.
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Le cinéma britannique a longtemps influencé le développement du cinéma avec par exemple les Studios Ealing affirmant être les plus vieux existants. Malgré une histoire riche de succès, l'industrie est caractérisée par des débats incessants concernant son identité et l'influence du cinéma américain et européen.
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On compte parmi les plus célèbres productions:
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Le pays compte plusieurs orchestres de renommée internationale, tels l'Orchestre symphonique de la BBC, l'Orchestre philharmonique de Londres, l'Orchestre philharmonique royal et surtout l'Orchestre symphonique de Londres, conduit par Valery Gergiev.
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Le pays a énormément contribué au développement de la musique rock, particulièrement durant les années 1960, 1970 et première moitié des années 1980. Plus précisément, la pop/pop rock (The Beatles, Cliff Richard, Rod Stewart, Phil Collins, Chris Rea, Sting, Sade (groupe), le rhythm and blues (The Animals, Manfred Mann) le rock 'n' roll (The Shadows, The Rolling Stones, The Who), le rock psychédélique (Barclay James Harvest) le blues rock (The Yardbirds, Eric Clapton, Jeff Beck), le folk rock (Cat Stevens, Donovan, Fairport Convention), le garage rock (The Kinks), le hard rock (Led Zeppelin, Deep Purple), le glam rock (Queen, David Bowie, T Rex), le boogie rock (Status Quo), le rock progressif (Pink Floyd, Genesis, Yes, Electric Light Orchestra, Emerson, Lake and Palmer, The Moody Blues, Kate Bush, King Crimson, Supertramp, Jethro Tull, Procol Harum, Gentle Giant, Camel), le heavy metal (Black Sabbath, Judas Priest, Motörhead puis la New wave of British heavy metal (Iron Maiden, Saxon, Def Leppard)), le punk rock (Sex Pistols, The Clash) et la new wave (The Police, Talk Talk, Depeche Mode, Erasure, The Cure, Tears for Fears, Simple Minds).
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Plus récemment, le Royaume-Uni a contribué à l'expansion de genres tels que le rock alternatif, la techno, la house music, le metalcore, la musique électronique, la pop moderne, le RnB contemporain ainsi que d'autres. Parmi les artistes britanniques récents les plus connus, il y a Babyshambles, Arctic Monkeys, Muse, Coldplay, Blur, Oasis, The Libertines, Jamiroquai, Radiohead, les Spice Girls, Mika, Elton John, Adele, Little Mix, The Vamps, Union J, le groupe One Direction ou encore Amy Winehouse.
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Principal groupe de média, la BBC est une société publique de production et de diffusion de programmes de radio et de télévision. Elle a acquis, notamment par ses reportages, une réputation de très grande qualité, ainsi qu'en attestent de nombreuses récompenses internationales.
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Les principales chaînes de télévision sont BBC One, BBC Two, ITV1, Channel 4 et Five.
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La radio est dominée par BBC Radio dont les deux principales stations sont BBC Radio 1 (station à dominante musicale, tournée vers la jeunesse) et BBC Radio 2 (station généraliste).
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Dans la presse écrite quotidienne généraliste, on peut diviser les journaux en deux catégories, ceux dits « de qualité », d'autres plus populaires types tabloïds, journaux à ragots. Dans la première catégorie on trouve The Daily Telegraph, The Guardian, The Independent, The Times. En tête de la presse à sensation, The Sun est le quotidien de langue anglaise le plus diffusé au monde (1/4 du marché britannique). La plupart des quotidiens ont une édition de fin de semaine plus fournie avec de nombreux cahiers et suppléments.
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En marge de toutes ces constituantes de la BBC existe aussi la BBC Afrique, qui à l'image de TV5 couvre pour le compte du Royaume la Francophonie mondiale et africaine, ce qui fait de la BBC une chaîne complète du point de vue des langues d'influence mondiale à savoir l'anglais et le français. Il est à noter que l'on retrouve la langue française dans des sphères d'influence anglaise comme au Canada ou en Afrique, d'où la pertinence de l'existence de la BBC Afrique[81].
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Les règles actuelles du football, du rugby, du hockey, du bandy, du shinty, du cricket, du rounders, du stoolball, du polo, du water-polo, du netball, de la boxe, du golf, du tennis, du tennis de table, du badminton, du squash et d'autres ont été codifiées au Royaume-Uni.
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Le sport le plus populaire est le football. À l'exception des tournois olympiques, le Royaume-Uni ne joue pas en tant que pays, chaque nation possède sa propre équipe : pays de Galles, Écosse, Irlande du Nord, Angleterre. On note de nombreux clubs renommés tels que Manchester United, Liverpool, Chelsea, Arsenal, et Newcastle United pour l'Angleterre; le Celtic et les Rangers pour l'Écosse.
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La plupart des équipes du Royaume-Uni se nomment « équipe de Grande-Bretagne », comme l'Équipe de Grande-Bretagne de Coupe Davis ou l'Équipe de Grande-Bretagne de basket-ball.
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En cyclisme, le vainqueur du Tour de France 2012 est le Britannique Bradley Wiggins, et le vainqueur des Tours de France 2013, 2015, 2016 et 2017 est le Britannique Christopher Froome. Il a également remporté la Vuelta 2017 et le Giro 2018. Geraint Thomas ayant remporté le Tour de France 2018 et Simon Yates ayant gagné la Vuelta 2018, le Royaume-Uni devient la première nation à remporter les trois grands tours la même année avec trois coureurs différents.
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Au départ on remarque une présence typique de viande de bœuf, d'agneau, de poulet et de mouton dans l'ensemble de la cuisine du Royaume-Uni. Ainsi des plats comme l'agneau à la menthe ou le haggis font partie de la culture culinaire.
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À cela il faut ajouter la présence d'ingrédients comme l'abat, la pomme de terre en purée ou nature. La dinde traditionnelle des fêtes, l'Irish stew et le bangers and mash sont tous des plats très prisés qui comportent des pommes de terre. L'oignon est également largement utilisé.
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La cuisine de type pub est de plus en plus prisée, notamment à Londres, de même que le poisson qui, sous la forme de fish and chips est populaire dans tout le pays.
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Enfin, le vin du Kent, le whisky et la bière ferment la boucle de la gastronomie du Royaume-Uni[82],[83],[84].
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Le bangers and mash.
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L'Irish stew.
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Le Fish and chips.
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L'agneau fait partie de la gastronomie au Royaume-Uni.
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Aussi, la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires reconnaît le gallois, le gaélique écossais, l'irlandais, le cornique et le scots comme langues régionales du Royaume-Uni respectivement nommé ainsi:
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Le Royaume-Uni (prononcé en français : /ʁwajom‿yni/[a] Écouter), en forme longue le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord[b] (en anglais : United Kingdom /juːˌnaɪtɪd ˈkɪŋdəm/[c] Écouter et United Kingdom of Great Britain and Northern Ireland)[d], est un pays d'Europe de l'Ouest, ou selon certaines définitions, d'Europe du Nord, dont le territoire comprend l'île de Grande-Bretagne et la partie nord de l'île d'Irlande, ainsi que de nombreuses petites îles autour de l'archipel. Le territoire du Royaume-Uni partage une frontière terrestre avec la république d'Irlande, et est entouré par l'océan Atlantique au nord, la mer du Nord à l'est, la Manche au sud, la mer Celtique au sud-sud-ouest, la mer d'Irlande au sud-ouest et les mers intérieures de la côte ouest de l'Écosse au nord-ouest. Le Royaume-Uni couvre une superficie de 246 690 km2, faisant de lui le 80e plus grand pays du monde, et le 11e d'Europe. Il est le 22e pays plus peuplé du monde, avec une population estimée à 65,1 millions d'habitants. Le Royaume-Uni est une monarchie constitutionnelle[7] ; il possède un système parlementaire de gouvernance[8],[3]. Sa capitale est Londres, une ville mondiale et la première place financière au monde.
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Le Royaume-Uni est composé de quatre nations constitutives : l'Angleterre, l'Écosse, le pays de Galles et l'Irlande du Nord. Les trois dernières ont des administrations dévolues[9], chacune avec des pouvoirs variés[10], basés dans leurs capitales régionales, respectivement Édimbourg, Cardiff et Belfast. Les bailliages de Guernesey, de Jersey et l'île de Man sont des dépendances de la Couronne et ne sont donc pas rattachés au pays[11]. De plus, le pays comprend quatorze territoires d'outre-mer[12], disséminés sur plusieurs océans. Le Royaume-Uni est né en 1707, lorsque les royaumes d'Angleterre et d'Écosse s'unifièrent pour former le royaume de Grande-Bretagne, qui s'agrandit en 1801 en s'unifiant avec le royaume d'Irlande pour former le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande. En 1922, l'Irlande du Sud fit sécession du Royaume-Uni, donnant naissance à l'État d'Irlande, amenant au nom officiel et actuel de « Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord ». Les territoires d'outre-mer, anciennement des colonies, sont les vestiges de l'Empire britannique, qui, jusqu'à la seconde moitié du XXe siècle, était le plus vaste empire colonial de l'histoire.
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L'influence britannique peut être observée dans la langue, la culture, le système politique et juridique des anciennes colonies. Le Royaume-Uni est un pays développé. Il est en 2018 la cinquième puissance mondiale par son PIB nominal[13] et la neuvième puissance en termes de PIB à parité de pouvoir d'achat. Berceau de la révolution industrielle, le pays fut la première puissance mondiale durant la majeure partie du XIXe siècle[14],[15]. Le Royaume-Uni reste une grande puissance, avec une influence internationale considérable sur le plan économique, politique, culturel, militaire et scientifique[16],[17]. Il est également une puissance nucléaire reconnue avec le sixième budget de la défense le plus élevé[18]. Le Royaume-Uni est membre du Commonwealth, du Conseil de l'Europe, du G7, du G20, de l'OTAN, de l'OCDE, de l'OMC, et membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies depuis 1946. Le Royaume-Uni a adhéré le 1er janvier 1973 à la CEE, devenue Union Européenne, puis en est sorti le 1er février 2020 à la suite de la victoire du « leave » lors du référendum du 23 juin 2016.
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La majeure partie de l'Angleterre a un relief très varié hormis le Nord et la péninsule de Cornouailles. Les deux principaux fleuves sont la Tamise (346 km) et la Severn (354 km) qui est le plus long cours d'eau du Royaume-Uni. Près de la ville de Douvres (en anglais : Dover), le tunnel sous la Manche relie la Grande-Bretagne à la France.
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Il n'existe pas de sommet en Angleterre dépassant les mille mètres d'altitude; le point culminant anglais, le Scafell Pike, culmine à 978 m d'altitude dans le Lake District, en Cumbria.
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La géographie de l'Écosse est variée, avec ses lowlands du Sud et ses highlands dans le Nord et l'Ouest — incluant le Ben Nevis (1 344 m), point culminant du Royaume-Uni (pourtant dépassé par le mont Paget (2 934 m), en Géorgie du Sud, point culminant des territoires d'outre-mer du Royaume-Uni).
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On y trouve de longs et profonds bras de mer qui s'enfoncent dans les terres. L'Écosse possède près de huit cents îles, se situant pour la plupart dans l'Ouest et dans le Nord du pays, notamment les Hébrides, les Orcades (en anglais : Orkney Islands) et les Shetland. Bien qu'Édimbourg soit la capitale, riche d'un bel héritage historique et architectural, la ville principale est Glasgow.
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Le pays de Galles (en anglais : Wales et en gallois : Cymru) demeure en majorité un terrain montagneux. Son point culminant, le mont Snowdon (en gallois : Yr Wyddfa) culmine à 1 085 mètres. Cardiff (en gallois : Caerdydd), capitale galloise depuis 1955, se situe dans le Sud. La plupart des populations se trouvent dans le Sud, notamment dans les villes telles que Swansea, Newport et Cardiff. La plus grande ville du Nord est Wrexham.
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L'Irlande du Nord fait partie du patrimoine du Royaume-Uni. Lough Neagh est le plus grand lac de Royaume-Uni avec ses 388 km2. Le lac est situé à peu près à trente kilomètres au sud-ouest de Belfast. Le Slieve Donard est le plus haut sommet d'Irlande du Nord, et culmine à 849 m.
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Au total, on estime que le Royaume-Uni possède près d'un millier d'îles ; huit cents pour la seule Écosse. La plupart de ces îles sont naturelles, mais certaines ont été créées artificiellement à l'aide de pierres et de bois.
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À titre comparatif, le Royaume-Uni possède une superficie proche de celle de la Roumanie, de l'Équateur, du Ghana ou de l'Ouganda.
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En 2019, le jour du dépassement (date de l'année, calculée par l'ONG Global Footprint Network, à partir de laquelle l'humanité est supposée avoir consommé l'ensemble des ressources que la planète est capable de régénérer en un an) du Royaume-Uni[e] est le 17 mai[20].
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En 2019, une étude de Greenpeace s'inquiète de la pollution des rivières par le microplastique, évoquant un« problème d'une complexité énorme »[21].
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Au Royaume-Uni, en raison du changement climatique, les hivers et les étés sont de plus en plus chauds, le niveau de la mer sur la côte britannique augmente d'environ 3 mm par an et des signes de modification de la configuration des précipitations sont observés[22]. Les scientifiques du climat s'attendent à ce que les vagues de chaleur, telles que celles de 2003, deviennent la norme dans les années 2040 à la suite de la crise climatique[22]. Les calculs du modèle de 2019 montrent que Londres serait déplacée dans une autre zone climatique si le scénario RCP4.5 était appliqué[23]. Le climat à Londres en 2050 ressemble alors plus au climat précédent à Barcelone (Espagne) qu'au climat précédent à Londres[23]. Même les phénomènes météorologiques extrêmes deviennent de plus en plus fréquents et intenses[24]. Il a été démontré que les inondations en Angleterre 2013-2014 peuvent être reliées au changement climatique provoqué par l'homme[24].
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La population de rossignols a chuté de 90 % au Royaume-Uni depuis les années 1960[25].
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En Angleterre et au pays de Galles, la désignation de parc national peut inclure des communautés humaines et des usages du sol importants et qui sont souvent partie intégrante du paysage. Il y a actuellement 13 parcs nationaux en Angleterre et au pays de Galles.
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Le réseau Natura 2000 rassemble des sites naturels ou semi-naturels de l'Union européenne ayant une grande valeur patrimoniale, par la faune et la flore exceptionnelles qu'ils contiennent.
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En décembre 2018, le Royaume-Uni compte 934 sites, dont :
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La superficie totale est de 153 137 km2, ce qui représente 8,6 % de la surface terrestre et marine du territoire du Royaume-Uni[26].
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Les royaumes d'Angleterre et d'Écosse ont cohabité en tant que nations souveraines et indépendantes avec leurs propres monarques et structures politiques depuis le IXe siècle. La Principauté de Galles est intégrée au Royaume d'Angleterre en 1536, après son annexion à la suite du Statut de Rhuddlan en 1284. L'Irlande, conquise à partir du XIIe siècle, est un royaume indépendant mais en 1541, Henri VIII devient roi d'Irlande. À partir de l'Union des Couronnes en 1603, le Royaume d'Écosse partage également le même souverain, mais Angleterre, Écosse et Irlande restent des États distincts. Durant l'interrègne anglais, le Commonwealth d'Angleterre annexe l'Écosse et l'Irlande, mais la situation précédente est restaurée avec la royauté en 1660. La Révolution financière britannique et le développement d'une presse indépendante et de très nombreuses sociétés par action renforcent l'économie anglaise, tandis que l'effondrement de la Compagnie du Darién du financier écossais William Paterson engloutit les économies des Écossais et suscite une grave crise financière. Celle-ci débouche sur les Actes d'Union (1707), à travers lesquels l'Angleterre (incluant le pays de Galles) et l'Écosse deviennent une union politique sous la forme du royaume de Grande-Bretagne. L'Acte d'Union de 1800 a unifié le royaume de Grande-Bretagne et le Royaume d'Irlande, qui est lentement tombé sous contrôle anglais entre 1541 et 1691, pour former le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande en 1801. L'indépendance de l'État libre d'Irlande en 1922 a suivi la séparation de l'île d'Irlande deux ans auparavant avec six des neuf comtés de la province d'Ulster restant attachés au Royaume-Uni, ce qui mène donc en 1927 au nom officiel actuel de « Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord ». Le Royaume-Uni est donc une union de quatre nations (Angleterre, Écosse, pays de Galles et Irlande du Nord).
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Le royaume de Grande-Bretagne (également connu à ses débuts comme les Royaumes Unis de Grande-Bretagne) a joué un rôle important durant le siècle des Lumières, avec une présence forte en philosophie et en sciences ainsi qu'une grande influence dans la tradition théâtrale et littéraire. Tout au long du siècle qui suivit, le royaume a pris une part importante dans le développement des idées occidentales de démocratie parlementaire, avec une remarquable contribution en littérature, en arts et en sciences[réf. souhaitée]. La richesse de l'Empire britannique, comme celle des autres grandes puissances, fut aussi en partie générée par l'exploitation coloniale dont l'industrialisation, après 1750, du commerce des esclaves, avec la flotte britannique du XVIIIe siècle, la plus importante à l'époque. Cependant au début du XIXe siècle, la Grande-Bretagne a voté le Slave Trade Act en 1807 et est devenue la première entité politique à avoir aboli durablement le commerce d'esclaves.
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La révolution industrielle débuta en Grande-Bretagne vers 1780 et en 1825, pour la première fois dans l'Histoire, la valeur ajoutée industrielle d'un pays dépasse celle de son agriculture. Jusqu'au milieu XIXe siècle, l'économie britannique se développe dans un cadre fortement protectionniste. En 1846, les lois sur le blé sont abrogées. D'après l'historien de l'économie Charles Kindleberger, l'abrogation de ces lois était motivée par un « impérialisme libre-échangiste » destiné à « stopper les progrès de l'industrialisation du continent en y élargissant le marché des produits agricoles et des matières premières ». C'est aussi argumentation soutenue à l'époque les principaux porte-parole de l'Anti-Corn Law League. Pour l'économiste allemand Friedrich List, « les prêches britanniques en faveur du libre-échange faisaient penser à celui qui, parvenu au sommet d'un édifice, renvoie l'échelle à terre d'un coup de pied afin d'empêcher les autres de le rejoindre »[27].
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Après la défaite de la France lors des guerres napoléoniennes, la Grande-Bretagne devint la première puissance mondiale du XIXe siècle. L'Angleterre est la première au monde dans la banque, la sidérurgie, le textile et les chantiers navals. La très forte expansion boursière des années 1840, appelée « railway mania », lui donne la moitié des 9 500 kilomètres de rail européen dès 1845. Ce succès l'amène à exporter la technologie ferroviaire sur les cinq continents. C'est aussi la première nation à vivre un essor rapide de la monnaie de papier grâce à son système bancaire.
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À son apogée, l'Empire britannique, incluant le Royaume-Uni et toutes les entités dont il est légalement séparé mais qu'il contrôle, s'étendait sur un tiers des terres émergées et englobait un tiers de la population mondiale. L'Empire britannique fut donc le plus grand et le plus peuplé que l'histoire ait connu. On l'appelait communément l'« empire sur lequel le Soleil ne se couche jamais » (The empire on which the sun never sets) ; en effet, on dit qu'il y avait toujours une partie de l'empire où il faisait jour.
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Un des symboles marquant de la suprématie anglaise durant cette période est l'érection un peu partout sur le globe de petites forteresses défensives appelées les Tours Martello. On pouvait ainsi apercevoir ces ouvrages défensifs notamment sur la côte sud et est de l'Angleterre, de l'Irlande, de Jersey et de Guernesey. De plus on pouvait également en retrouver en Afrique du Sud, en Australie et au Canada.
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Sur tout le XIXe siècle, le pays a joué un rôle prédominant dans le développement de la démocratie parlementaire, en partie par l'émergence d'un système à multiples partis politiques et une expansion du suffrage universel. Le développement des arts et des sciences, avec des personnalités comme Isaac Newton, montre également le rôle moteur du Royaume-Uni dans la construction du patrimoine culturel et scientifique du XVIIIe siècle. À la fin de l'Époque victorienne, le Royaume-Uni a perdu énormément de son monopole industriel. La Première Guerre mondiale remet en cause cette domination, au profit des États-Unis, qui ont surpassé le pays en production et en commerce industriel après l'avoir rattrapé au tournant des années 1890, tout comme l'Empire allemand. Le pays resta quand même une superpuissance prépondérante et son empire atteignit sa superficie maximale en 1921. Dès 1925, le Royaume-Uni annonce son retour à l'étalon-or, la livre étant passée à l'automne 1923 de 76 à 91 francs en dix semaines[28]. Cette décision de Winston Churchill, prise sous l'influence d'une « City » qui veut rester première place financière mondiale, est fustigée par l'économiste John Maynard Keynes, car reposant sur la parité d'une livre pour 4,86 dollars, qui pénalise l'industrie britannique[29]. L'indice de la production manufacturière n'atteint que 106 en 1928 en Grande-Bretagne, sur une base 100 en 1913, contre 118 en Allemagne et 139 en France[30].
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Les Britanniques sont ainsi les perdants de la forte expansion des années 1920.
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Après la Seconde Guerre mondiale, le travailliste Clement Attlee est porté au pouvoir par le raz-de-marée électoral de 1945. Au programme, nationalisations des services et création d'un État-Providence, avec le Service national de santé britannique (National Health Service, NHS). À la fin des années 1950, durant la décolonisation, le Royaume-Uni perd son statut de superpuissance. Puis Edward Heath (1970-1974) doit affronter la question de l'Irlande du Nord. Dans les années 1970, les travaillistes veulent renégocier les termes de l'entrée dans la Communauté économique européenne (CEE) et doivent limiter les hausses de salaires à moins de 5% alors que l'inflation dépasse 10%, provoquant les grèves dures de l'Hiver du Mécontentement.
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L'objectif majeur de Margaret Thatcher (1979-1990) est de libérer les énergies individuelles[31]. Elle élève les taux d'intérêt, privilégie l'impôt indirect à l'impôt sur le revenu, élève la TVA à 15%, et réussit à casser une inflation endémique et la puissance des syndicats lors de la longue Grève des mineurs britanniques de 1984-1985. Le système de retraite au Royaume-Uni est réformé en profondeur en 1986. En dix ans, le PIB a augmenté de 20% et la productivité industrielle de moitié[32]. Les privatisations, s'accompagnent d'une forte désindustrialisation : baisse de 30% de la main-d'œuvre industrielle et fermeture de 55 000 entreprises de 1979 à 1984[32].
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La fin des années 1990 voit l'avènement du travailliste Tony Blair (1997-2007), proche de la City, et qui voit d'abord dans l'Europe un grand marché, soutenant les candidatures de presque tous les pays d'Europe de l'Est et la guerre d'Irak malgré une opinion publique britannique plutôt défavorable[33]. Il démissionne en 2007, pour laisser la place à son ministre des finances Gordon Brown, lui-même battu aux élections de 2010 par le conservateur David Cameron. C'est sous le ministère de ce dernier que se tient un référendum sur l'indépendance de l'Écosse le 18 septembre 2014.
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Le Royaume-Uni est, comme son nom l'indique, un royaume, mais le pouvoir du monarque britannique (actuellement la reine Élisabeth II) est limité : celui-ci règne mais ne gouverne pas. Le souverain possède par contre certains pouvoirs spécifiques qui encadrent cette capacité à régner comme celui de tenir une audience avec le Premier ministre. Ainsi on peut interpréter la capacité juridique du souverain britannique comme un droit d'être consulté, un droit d'encourager et un droit de mettre en garde[34].
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Le pouvoir exécutif de cette monarchie parlementaire est exercé, au nom du monarque, par le Premier ministre (actuellement Boris Johnson), et les autres ministres du cabinet. Le Premier ministre est nommé par le souverain; il n'est pas élu. Néanmoins en cas de Parlement minoritaire, ce sont des ministres (senior ministers) qui conseillent le monarque pour choisir un Premier ministre. Le monarque doit choisir le chef du parti ayant gagné les élections législatives: le gouvernement risque d'être renversé à chaque élection législative. Le cabinet est « le gouvernement de Sa Majesté ». Comme tout régime parlementaire, ses ministres sont responsables devant le Parlement, qui peut le renverser à tout moment. Le Royaume-Uni est l'un des rares pays au monde ne possédant pas de constitution écrite[35]. Des conventions constitutionnelles et divers éléments issus de coutumes et de la common law (droit coutumier) en tiennent lieu, formant un ensemble que l'on désigne souvent sous la dénomination de loi constitutionnelle britannique mis en place depuis Guillaume le Conquérant (1066).
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Le gouvernement britannique est généralement constitué de dix-sept à vingt-trois ministres (actuellement vingt-deux) qui forment, autour du Premier ministre, le cabinet ministériel, à ne pas confondre avec le ministère, qui est la réunion d'une centaine de personnes : les ministres, les secrétaires d'État, les sous-secrétaires d'État et les secrétaires parlementaires privés. Par ailleurs, un phénomène s'accroît de plus en plus en Grande-Bretagne: la solidarité ministérielle. C'est-à-dire que si le Premier ministre engage la responsabilité ministérielle remise en cause par le Parlement, il n'est pas le seul à tomber, ses ministres tombent également.
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Aussi, le gouvernement prend part à la procédure législative. En effet, la Chambre des Communes est disposée de telle sorte que le gouvernement fait face, avec sa majorité, à l'opposition. Le gouvernement peut aussi proposer des textes qui seront débattus et votés par la chambre.
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Il n'existe pas de loi de séparation entre l'Église et l'État au Royaume-Uni : le monarque est également le chef de l'Église anglicane. Selon l'acte d'Établissement de 1701 toujours en vigueur, les catholiques ne peuvent pas accéder au trône et sont interdits de gouverner le Royaume-Uni[36].
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Transparency International (TNI) place en 2018 le Royaume-Uni au 11e rang sur 180 pays pris en compte dans son classement selon d'indice de perception de corruption[37].
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Le Royaume-Uni est membre de l'OTAN, du Commonwealth (qui regroupe nombre de ses anciennes colonies) et du G8. Il est également membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies et dispose de la dissuasion nucléaire. En tant que successeur de l'Empire britannique, le Royaume-Uni exerce une influence certaine dans le monde, encore renforcée par l'usage extensif de sa langue et sa relation privilégiée avec les États-Unis.
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Le 29 mars 2017, à la suite du référendum de juin 2016, le pays enclenche la clause de sortie du TUE (article 50) lançant la procédure de sortie de l'Union européenne dont il n'est plus membre depuis le 31 janvier 2020.
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Le Royaume-Uni a trois systèmes de loi distincts : le droit anglais (English law), qui s'applique à l'Angleterre et au pays de Galles, et le droit nord-irlandais (Northern Ireland law) sont basés sur les principes de common law. Le droit écossais (Scots law) est un système hybride basé sur les principes de droit civil. L'Acte d'Union de 1707 garantit le système des lois séparées pour l'Écosse.
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La Chambre des lords était la plus haute cour pour les cas criminels et civils d'Angleterre, du pays de Galles et d'Irlande du Nord et pour les cas civils seulement en Écosse. Des récents changements de la constitution ont transféré en 2009 les pouvoirs de la Chambre des lords à la nouvelle Cour suprême du Royaume-Uni.
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Le Royaume-Uni est divisé en quatre parties, souvent appelé home nations (nations d'origine) ou nations constitutives. Chaque nation est, quant à elle, divisée par les gouvernements locaux. La reine nomme un lieutenant-lord en tant que représentant personnel de différentes zones spécifiques à travers le royaume.
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Note : les territoires d'outre-mer sont des territoires qui sont sous la souveraineté et le contrôle formel du Royaume-Uni, mais qui ne sont pas une partie du Royaume proprement dit.
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Ni l'Île de Man, ni les bailliages de Jersey et de Guernesey ne font partie du Royaume-Uni ; ce sont des dépendances de la Couronne britannique.
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Les territoires britanniques d'outre-mer (British Overseas Territories, en anglais) sont quatorze territoires se trouvant sous la souveraineté et le contrôle formel du Royaume-Uni mais n'étant pas une partie du Royaume proprement dit (Grande-Bretagne et Irlande du Nord). Ces anciennes colonies ont choisi de rester territoire britannique.
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Ensemble, ils couvrent une superficie d'environ 1 728 000 km2 et une population d'environ 260 000 personnes[40]. Il est également pertinent de souligner qu'en matière de gouvernance ces territoires, selon le cas, possèdent une administration semi-autonome ou sont directement administrés par le gouvernement britannique[41]. Ces pays sont également majoritairement des paradis fiscaux[42].
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Le Royaume-Uni est en 2014 la cinquième économie mondiale[43] derrière les États-Unis, la Chine, le Japon et l'Allemagne avec un produit intérieur brut (PIB) de 2 660 milliards de dollars. Il était la septième économie mondiale en 2012, avec un produit intérieur brut (PIB) de 2 480 milliards de dollars, derrière les États-Unis, la Chine, le Japon, l'Allemagne, la France et le Brésil. Il était la cinquième puissance économique mondiale en 2015, devant la France[f] qui la rattrape fin 2016 prenant ainsi la sixième place.
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En classement par PIB en parité de pouvoir d'achat (PPA), le Royaume-Uni est le huitième pays, devant la France[44]. La ville de Londres est un centre majeur économique et commercial du niveau de mégapoles telles que New York ou Tokyo. Pendant vingt-cinq ans, l'économie britannique s'est vue désignée, par certains depuis les années 1980, comme le « modèle anglo-saxon » s'appuyant notamment sur les principes de libéralisme, de libre marché et de faible taxation.
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Le taux de chômage au Royaume-Uni est estimé à 3,8% en décembre 2019 selon l'Office for National Statistics (ONS)[5]. En octobre 2019, le salaire moyen avant les impôts et autres déductions estimé par l'ONS s'élève à 510 £ par semaine (600 € le 6 février 2020), environ 2 600 € par mois[5]. En 2020, le salaire minimum britannique dépasse pour la première fois le salaire minimum français, et s'élève a 8,72 £ par heure, soit environ 10,27 € (le 6 février 2020, soit un peu plus de 20 000 € par an pour le nombre d'heures de travail hebdomadaire moyen britannique de 37,5 heures)[45].
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Le taux d'impôt sur le revenu individuel est le suivant, en notant que la taxation est graduelle:
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Le taux d'impôt sur le revenu des entreprises est de 19% pour toutes les entreprises[47].
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Une étude publiée en décembre 2019 par l'association The Equality Trust révèle qu'en additionnant la fortune des cinq familles les plus riches du Royaume-Uni — pour un total de 46 milliards d'euros —, on obtient la somme détenue par les 13 millions de personnes les plus pauvres du pays. Plus largement, les 1% de Britanniques les plus riches possèdent autant d'argent à eux seuls que 80% de la population totale [48].
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Entre 2017 et 2018, le taux de pauvreté dans le pays est passé de 22,1% à 23,2%, ce qui représente la plus forte augmentation depuis 1988, durant l'ère de Margaret Thatcher. La hausse de l'inflation et les coupes budgétaires décidées en 2015 par le gouvernement conservateurs, notamment dans les allocations familiales ainsi que dans les allocations logement, en seraient les causes principales[49]. Quatre millions de Britanniques n'ont pour vivre pas même la moitié de la somme sous laquelle est atteint le seuil de pauvreté, et 1,5 million ne peuvent pas se payer des produits de première nécessité[48].
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Les Britanniques furent les premiers à entrer dans l'ère de la Révolution industrielle en développant notamment, comme la plupart des pays en voie d'industrialisation à l'époque, des industries lourdes telles que la construction navale, l'industrie minière, la production d'acier et le textile. Le Royaume a créé un marché outre-mer des produits britanniques lui permettant de dominer le marché international durant le XIXe siècle. Cependant, tant du fait de l'industrialisation des autres pays que de la perte d'emplois dans l'agriculture, le Royaume-Uni a vu son avance économique diminuer par rapport aux autres. En conséquence, l'industrie lourde a lentement décliné tout au long du XXe siècle. Pour autant, le secteur tertiaire, lui, s'est sensiblement développé et pèse maintenant près de 73% du PIB britannique.
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Le secteur tertiaire du Royaume-Uni est dominé par les services financiers, en particulier dans les domaines de la banque et de l'assurance. Londres est le plus grand centre financier du monde, en particulier grâce à la Bourse de Londres, au London International Financial Futures and options Exchange et au Lloyd's of London tous situés dans la City. La capitale possède aussi la plus forte concentration de sièges de banques étrangères.
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Durant ces dernières décennies, un centre financier sur les rives de la Tamise - Canary Wharf - s'est développé dans le quartier des Docklands qui a ensuite accueilli les bureaux des banques HSBC, Barclays. Il existe un certain nombre de multinationales non-basées au Royaume-Uni, ayant choisi pour siège social européen ou étranger Londres ; par exemple les sept géants bancaires Bank of America, Citigroup, Crédit suisse, Goldman Sachs, JPMorgan Chase, Morgan Stanley et UBS ont leur siège européen basé à Canary Wharf, Londres ou à la City de Londres. Édimbourg possède aussi d'importants centres financiers. Le tourisme représente une part majeure de l'économie britannique : avec plus de vingt-sept millions de touristes par an, le Royaume-Uni est la sixième destination touristique mondiale.
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Le secteur secondaire a, quant à lui, amplement diminué depuis la Seconde Guerre mondiale. Il constitue encore, néanmoins, une part importante de l'économie britannique. L'industrie britannique des moteurs en représente une partie majeure, bien diminuée néanmoins depuis l'effondrement de Rover. La production d'avions civils et militaires, dirigée par la plus grosse firme aérospatiale du Royaume-Uni : BAE Systems et l'européen EADS (dirigeant d'Airbus). Rolls-Royce détient une part très significative du marché mondial des moteurs aérospatiaux. L'industrie chimique et pharmaceutique est, elle aussi, puissante avec les seconds et sixièmes plus grands noms de l'industrie pharmaceutique dans le monde : respectivement GlaxoSmithKline et AstraZeneca, tous deux basés au Royaume-Uni. L'industrie « créative » (art, cinéma, mode, design, etc.) représentait 7,3% du PNB et a monté d'en moyenne 5% par an entre 1997 et 2004.
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Le secteur agricole représente lui seulement 0,9% du PIB. À cause du climat, l'agriculture ne couvre que la moitié des besoins alimentaires et est éclaboussée par des scandales (vache folle, fièvre aphteuse). Les principales cultures du territoire sont celle du blé, de la betterave à sucre, de la pomme de terre et de l'orge. Au niveau de l'élevage, les principaux au Royaume-Uni sont les élevages bovins, l'élevage du mouton, du porc et de la volaille. Fait intéressant en marge de l'élevage de la volaille qui est de quelques millions de têtes, celui de la dinde (du dindon) représente un élevage important avec 22 millions de têtes chaque année[52],[53],[54].
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Le Royaume-Uni possède d'importantes richesses énergétiques : charbon, gaz, pétrole, etc., bien que ces deux dernières soient en diminution. La production d'énergie primaire est responsable de 10% du PIB britannique, une part bien plus importante que la majorité des pays industrialisés. À fin d'assurer son autonomie énergétique, le Royaume-Uni a adopté un modèle MARKAL en commun[55] avec l'Irlande.
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Le secteur privé sollicite fortement l'État afin qu'il le subventionne dans le domaine de la recherche et du développement. Ces subventions s'élèvent à 10 milliards de livres sterling par an, un chiffre en augmentation constante[56].
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La monnaie du Royaume-Uni est la livre sterling (en anglais pound sterling) représentée par le symbole « £ ». La Banque d'Angleterre est la banque centrale qui gère notamment la fabrication des pièces et billets. Les banques en Écosse et Irlande du Nord se réservent le droit de mettre en circulation leurs propres billets, à condition toutefois de maintenir un nombre suffisant de billets de la Banque d'Angleterre en réserve pour couvrir la mise en circulation. Le Royaume-Uni a préféré ne pas adopter l'euro lors du lancement de cette monnaie en 1999 bien que le gouvernement ait prévu de tenir un référendum pour décider de l'adoption de la monnaie si « cinq tests économiques » se révèlent concluants. L'opinion britannique est toujours contre même si elle a récemment montré un intérêt grandissant puis redescendant quant à son adoption.
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Entre 2007 et 2015, le Royaume-Uni a enregistré la plus forte baisse des salaires réels (ajustée en fonction de l'inflation) de tous les pays avancés, à égalité avec la Grèce (- 10,4%)[57]. Le Royaume-Uni connait les inégalités de revenus les plus élevées des pays de l'OCDE et les disparités régionales les plus fortes d'Europe[58].
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La part du revenu captée par les 1% les plus riches a doublé ces trente dernières années, passant d'environ 4% à plus de 8,5% du produit intérieur brut (PIB) en 2018. En 2018 le gouvernement renationalise des services qui avaient été laissés au secteur privé; c'est notamment le cas d'une prison réputée pour être la plus violente du pays et d'une société ferroviaire peu rentable[59].
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À la suite du retrait de l'Union européenne en 2020, le Royaume-Uni a signé plusieurs accords commerciaux qui entreront en vigueur après la période de transition fin 2020. Ils sont répertoriés dans le menu déroulant ci-dessous avec la valeur commerciale en 2018[60].
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Près d'un million de salariés britanniques sont soumis à un contrat de travail à « zéro heure ». Ces employés n'ont aucune heure de travail garantie et sont souvent appelés au dernier moment pour répondre à la demande, afin de permettre aux employeurs de disposer d'une main d'œuvre très flexible et de réduire leurs couts. Pour ces travailleurs, le statut précaire peut rendre la vie quotidienne très difficile. Louer un logement, contracter un emprunt ou même obtenir un forfait de téléphone portable est souvent très compliqué, faute de pouvoir justifier d'un revenu régulier[61].
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Les syndicats sont opposés à cette forme de contrats. Pour le Trades Union Congress: « Les contrats à zéro heure peuvent être un rêve pour les employeurs qui cherchent à réduire les coûts. Mais ils peuvent être un cauchemar pour les travailleurs. Bien des gens en contrats zéro heure sont dans l'impossibilité de faire des plans pour l'avenir et luttent constamment pour payer leurs factures et avoir une vie de famille décente. La prétendue « flexibilité » qu'offrent ces contrats est beaucoup trop unilatérale. Des personnes sans salaire garanti ont beaucoup moins de pouvoir pour se dresser dans la défense de leurs droits et se sentent souvent effrayées de perdre des appels au travail s'ils perdent la faveur de leur employeur. »[62]
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Outre les contrats « zéro heure », plus de sept millions de Britanniques travaillent sous un statut très flexible. Et pour ceux ayant obtenu un contrat de longue durée, les licenciements sont relativement faciles et les indemnisations minimales assez faibles[61].
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Au 1er juin 2014, la population du Royaume-Uni est de 64 596 752 habitants, soit la troisième d'Europe de l'Ouest après l'Allemagne et la France. Près d'un quart des Britanniques vivent dans le Sud prospère de l'Angleterre et sont principalement une population urbaine avec un nombre estimé à 8,6 millions d'habitants rien que pour la capitale londonienne.
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La croissance démographique s'est accélérée au cours des dernières années en raison de l'immigration mais aussi d'une hausse de la natalité et d'une plus haute espérance de vie. Le Royaume-Uni pourrait devenir le pays le plus peuplé d'Europe de l'Ouest à l'horizon 2050, ou le deuxième plus peuplé (derrière la France et devant l'Allemagne) selon l'évolution démographique à venir.
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L'immigration, de nos jours, provient principalement des pays qui formaient jadis l'Empire britannique, notamment l'Inde, le Pakistan et le Bangladesh. Depuis la Seconde Guerre mondiale, le Royaume-Uni a absorbé une immigration substantielle dont les trois principales origines des flux est l'Europe, l'Afrique et l'Asie du Sud. En 2011, près de 12,9% de la population au Royaume-Uni s'identifiait en tant que minorité ethnique. Ce pourcentage atteint 40,1% à Londres, 34,4% à Birmingham et 39,5% à Leicester.
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Il existe aussi au Royaume-Uni un flux d'émigration avec environ 0,5 million de Britanniques vivant à l'étranger. Un autre demi-million vit ou travaille à l'étranger sur une certaine période de l'année, notamment en Australie, Espagne et en France.
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Le revenu des retraités est constitué d'une partie de pension reversée par l'État et d'une partie par le secteur privé. Monika Queisser, cheffe de la division des politiques sociales de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), relève que ce système est « plus proche d'un système Beveridge, avec une retraite de base assez basse complétée par des retraites issues des entreprises ou branches collectives. Ce système s'est de plus en plus transformé en système de cotisation individualiste, ou chacun épargne pour soi même »[64].
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Les salariés ayant cotisé à taux plein touchent de l'État un taux de remplacement de 28% (montant de la première pension en comparaison du dernier salaire), mais une majorité bénéficie d'une retraite privée, auprès d'un fonds de pension ou auprès de leur entreprise, dont le montant peut varier en fonction de la santé de l'économie, ou de celle de l'entreprise. Le Royaume-Uni est ainsi le pays où les personnes âgées souffrent du taux de pauvreté le plus élevé d'Europe[64].
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Près de 5 500 patients sont morts en attendant un lit d'hôpital entre 2016 et 2019, des décès entièrement et uniquement liés à la durée d'attente et non à l'état des malades. Le système de santé britannique subit plusieurs préjudices, tels que la surpopulation, le manque d'effectifs et de moyens. Ainsi, plus de 17 000 lits ont été supprimés entre 2010 et 2019 en Angleterre, alors que le nombre de personnes devant être hospitalisées augmente[65].
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Selon le recensement de 2011, les habitants du Royaume-Uni se déclaraient à 59,5% chrétiens, 25,7% sans religion, 4,4% musulmans, 1,3% hindous, 0,7% sikhs, 0,4% juifs et 0,4% bouddhistes. Le christianisme, qui s'oriente autour de l'Église d'Angleterre, se partage entre l'anglicanisme principalement en Angleterre, le presbytérianisme, le méthodisme et le catholicisme en Écosse, au pays de Galles et en Irlande du nord. Bien qu'il y ait plus de protestants nominaux en Angleterre, le dimanche il y a plus de catholiques qui vont à l'église[66]. Le chef suprême de l'Église d'Angleterre est la reine Élisabeth II[67]. Justin Welby[68], archevêque de Canterbury, est pour sa part le leader spirituel de la Communion anglicane au sein de l'Église d'Angleterre. De plus il est le Primat d'Angleterre.
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Seul un sujet de confession anglicane peut accéder au trône de la monarchie britannique, constituant en cela une forme de discrimination vis-à-vis des autres religions[69]. Selon l'acte d'Établissement de 1701, il est interdit aux catholiques de gouverner le Royaume-Uni[36]. Cette loi est toujours en vigueur de nos jours.
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La langue principale du Royaume-Uni est l'anglais, qui trouve d'ailleurs son origine en Angleterre. Avec le développement progressif de l'empire britannique au sein de l'histoire mondiale, l'anglais s'est répandu un peu partout sur le globe. En effet on retrouve aujourd'hui entre 328 millions et un milliard d'individus touchés par l'anglais en tant que langue officielle. Cela représente 55 pays sur tous les continents[71]. Au Royaume-Uni, c'est 94 % de la population qui a pour langue maternelle l'anglais[72].
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Il y a également six langues régionales ou minoritaires dont toutes sont moins nombreuses qu'avant : le gallois, le gaélique écossais, l'irlandais, le cornique qui sont toutes de la famille celtique, alors que le scots et le norne sont, avec l'anglais, des langues germaniques.
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Toutefois, seuls le gaélique écossais et le gallois bénéficient du même statut que l'anglais : depuis le British Nationality Act de 1981, les demandeurs de la nationalité britannique doivent démontrer qu'il possèdent une connaissance suffisante de l'une de ces trois langues. Il est donc possible de passer le test Life in the UK en gaélique écossais ou en gallois.
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Le français est la plus importante langue étrangère apprise au Royaume-Uni. On compte 23% de la population qui maîtrise le français. Les origines de cette situation seraient: la popularité du français dans les écoles du Royaume, le nombre d'immigrés français au pays qui représentent 300 000 personnes et enfin les immigrants originaires d'Afrique qui parlent français au Royaume-Uni. Ainsi et selon les données de l'Organisation internationale de la francophonie, le Royaume-Uni compterait environ 10 millions de francophones ce qui fait de lui un territoire comparable à la France ou au Canada sur le plan de la francophonie[73].
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Le Royaume-Uni possède aussi un système d'éducation semi-public très étendu et développé. L'éducation au Royaume-Uni est une question décentralisée, chaque pays (Angleterre, Pays de Galles, Écosse et Irlande du Nord) ayant un système éducatif distinct.
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Si l'on considère les quatre systèmes réunis, environ 38% de la population du Royaume-Uni possède un diplôme universitaire, ce qui représente le pourcentage le plus élevé en Europe et parmi les pourcentages les plus élevés au monde[74],[75]. Le Royaume-Uni ne suit que les États-Unis en matière de représentation sur les listes des 100 meilleures universités[76],[77].
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Dans le 2018 Times Higher Education World University Rankings, il y a 12 universités britanniques dans le top 100, dont 3 dans le top 10: Université d'Oxford (première), Université de Cambridge (deuxième) et Imperial College London (huitième)[77]. De même, dans le Classement mondial des universités QS de 2019, il y a 18 universités britanniques parmi les 100 premières dont 4 dans le top 10: Université d'Oxford (cinquième), Université de Cambridge (sixième), Imperial College London (huitième) et University College London (dixième)[76].
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Selon The Complete University Guide, l'université britannique la plus sélective est l'Université de Cambridge avec un tarif UCAS moyen de 226, suivie de l'Imperial College London avec un tarif UCAS moyen de 219. En troisième position, l'Université d'Oxford est 217[78],[79]. Le tarif UCAS mesure la note obtenue à l'examen de fin du cycle secondaire, et valable pour n'importe quel système éducatif dans le monde reconnu dont le baccalauréat français.
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Un rapport d'une commission gouvernementale en 2014 a révélé que les personnes éduquées représentent 7% de la population générale du Royaume-Uni mais des pourcentages beaucoup plus élevés des professions les plus élevées, le cas le plus extrême étant 71% des juges[80].
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Le pays forme un grand nombre de scientifiques et d'ingénieurs. On attribue aux britanniques des découvertes scientifiques telles que l'hydrogène, l'oxygène, la gravité, les électrons, la structure moléculaire de l'ADN, la sélection naturelle, et des inventions comme la télévision, le vélo moderne, l'ordinateur. Le Royaume-Uni fut aussi le premier pays à introduire la radio publique en continu, un système de transport public par rails et un réseau de radar civil et militaire entièrement opérationnel.
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Les pays composant le royaume ont donné de grands et remarquables écrivains et poètes. William Shakespeare, qui a écrit de nombreuses pièces de théâtre, est considéré comme le plus grand auteur de langue anglaise (on parle de « la langue de Shakespeare » à propos de l'anglais).
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On note parmi les auteurs anglais Geoffrey Chaucer (1343-1400), William Shakespeare (1564-1616), Samuel Taylor Coleridge (1772-1834), Jane Austen (1775-1817), Percy Bysshe Shelley (1792-1822), John Keats (1795-1821), William Makepeace Thackeray (1811-1863), Charles Dickens (1812-1870), la fratrie Brontë, George Eliot (1819-1880), Lewis Carroll (1832-1898), Robert Muchamore, Anthony Trollope, George Meredith, George Orwell, Aldous Huxley, William Wordsworth, Alfred Tennyson, Robert Browning, Elizabeth Barrett Browning, Mary Shelley, Dame Agatha Christie, T. S. Eliot, Virginia Woolf, Wilfred Owen, J. K. Rowling, J. R. R. Tolkien, Ian Fleming et Douglas Adams.
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Parmi les auteurs du pays de Galles, d'Écosse et d'Irlande du Nord, on peut citer Robert Burns, Dylan Thomas, Walter Scott, Arthur Conan Doyle, Robert Louis Stevenson, Iain Banks, Muriel Spark, Irvine Welsh, Ken Follett, C. S. Lewis ou encore Colin Bateman.
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Le cinéma britannique a longtemps influencé le développement du cinéma avec par exemple les Studios Ealing affirmant être les plus vieux existants. Malgré une histoire riche de succès, l'industrie est caractérisée par des débats incessants concernant son identité et l'influence du cinéma américain et européen.
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On compte parmi les plus célèbres productions:
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Le pays compte plusieurs orchestres de renommée internationale, tels l'Orchestre symphonique de la BBC, l'Orchestre philharmonique de Londres, l'Orchestre philharmonique royal et surtout l'Orchestre symphonique de Londres, conduit par Valery Gergiev.
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Le pays a énormément contribué au développement de la musique rock, particulièrement durant les années 1960, 1970 et première moitié des années 1980. Plus précisément, la pop/pop rock (The Beatles, Cliff Richard, Rod Stewart, Phil Collins, Chris Rea, Sting, Sade (groupe), le rhythm and blues (The Animals, Manfred Mann) le rock 'n' roll (The Shadows, The Rolling Stones, The Who), le rock psychédélique (Barclay James Harvest) le blues rock (The Yardbirds, Eric Clapton, Jeff Beck), le folk rock (Cat Stevens, Donovan, Fairport Convention), le garage rock (The Kinks), le hard rock (Led Zeppelin, Deep Purple), le glam rock (Queen, David Bowie, T Rex), le boogie rock (Status Quo), le rock progressif (Pink Floyd, Genesis, Yes, Electric Light Orchestra, Emerson, Lake and Palmer, The Moody Blues, Kate Bush, King Crimson, Supertramp, Jethro Tull, Procol Harum, Gentle Giant, Camel), le heavy metal (Black Sabbath, Judas Priest, Motörhead puis la New wave of British heavy metal (Iron Maiden, Saxon, Def Leppard)), le punk rock (Sex Pistols, The Clash) et la new wave (The Police, Talk Talk, Depeche Mode, Erasure, The Cure, Tears for Fears, Simple Minds).
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Plus récemment, le Royaume-Uni a contribué à l'expansion de genres tels que le rock alternatif, la techno, la house music, le metalcore, la musique électronique, la pop moderne, le RnB contemporain ainsi que d'autres. Parmi les artistes britanniques récents les plus connus, il y a Babyshambles, Arctic Monkeys, Muse, Coldplay, Blur, Oasis, The Libertines, Jamiroquai, Radiohead, les Spice Girls, Mika, Elton John, Adele, Little Mix, The Vamps, Union J, le groupe One Direction ou encore Amy Winehouse.
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Principal groupe de média, la BBC est une société publique de production et de diffusion de programmes de radio et de télévision. Elle a acquis, notamment par ses reportages, une réputation de très grande qualité, ainsi qu'en attestent de nombreuses récompenses internationales.
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Les principales chaînes de télévision sont BBC One, BBC Two, ITV1, Channel 4 et Five.
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La radio est dominée par BBC Radio dont les deux principales stations sont BBC Radio 1 (station à dominante musicale, tournée vers la jeunesse) et BBC Radio 2 (station généraliste).
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Dans la presse écrite quotidienne généraliste, on peut diviser les journaux en deux catégories, ceux dits « de qualité », d'autres plus populaires types tabloïds, journaux à ragots. Dans la première catégorie on trouve The Daily Telegraph, The Guardian, The Independent, The Times. En tête de la presse à sensation, The Sun est le quotidien de langue anglaise le plus diffusé au monde (1/4 du marché britannique). La plupart des quotidiens ont une édition de fin de semaine plus fournie avec de nombreux cahiers et suppléments.
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En marge de toutes ces constituantes de la BBC existe aussi la BBC Afrique, qui à l'image de TV5 couvre pour le compte du Royaume la Francophonie mondiale et africaine, ce qui fait de la BBC une chaîne complète du point de vue des langues d'influence mondiale à savoir l'anglais et le français. Il est à noter que l'on retrouve la langue française dans des sphères d'influence anglaise comme au Canada ou en Afrique, d'où la pertinence de l'existence de la BBC Afrique[81].
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Les règles actuelles du football, du rugby, du hockey, du bandy, du shinty, du cricket, du rounders, du stoolball, du polo, du water-polo, du netball, de la boxe, du golf, du tennis, du tennis de table, du badminton, du squash et d'autres ont été codifiées au Royaume-Uni.
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Le sport le plus populaire est le football. À l'exception des tournois olympiques, le Royaume-Uni ne joue pas en tant que pays, chaque nation possède sa propre équipe : pays de Galles, Écosse, Irlande du Nord, Angleterre. On note de nombreux clubs renommés tels que Manchester United, Liverpool, Chelsea, Arsenal, et Newcastle United pour l'Angleterre; le Celtic et les Rangers pour l'Écosse.
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La plupart des équipes du Royaume-Uni se nomment « équipe de Grande-Bretagne », comme l'Équipe de Grande-Bretagne de Coupe Davis ou l'Équipe de Grande-Bretagne de basket-ball.
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En cyclisme, le vainqueur du Tour de France 2012 est le Britannique Bradley Wiggins, et le vainqueur des Tours de France 2013, 2015, 2016 et 2017 est le Britannique Christopher Froome. Il a également remporté la Vuelta 2017 et le Giro 2018. Geraint Thomas ayant remporté le Tour de France 2018 et Simon Yates ayant gagné la Vuelta 2018, le Royaume-Uni devient la première nation à remporter les trois grands tours la même année avec trois coureurs différents.
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Au départ on remarque une présence typique de viande de bœuf, d'agneau, de poulet et de mouton dans l'ensemble de la cuisine du Royaume-Uni. Ainsi des plats comme l'agneau à la menthe ou le haggis font partie de la culture culinaire.
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À cela il faut ajouter la présence d'ingrédients comme l'abat, la pomme de terre en purée ou nature. La dinde traditionnelle des fêtes, l'Irish stew et le bangers and mash sont tous des plats très prisés qui comportent des pommes de terre. L'oignon est également largement utilisé.
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La cuisine de type pub est de plus en plus prisée, notamment à Londres, de même que le poisson qui, sous la forme de fish and chips est populaire dans tout le pays.
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Enfin, le vin du Kent, le whisky et la bière ferment la boucle de la gastronomie du Royaume-Uni[82],[83],[84].
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Le bangers and mash.
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L'Irish stew.
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L'agneau fait partie de la gastronomie au Royaume-Uni.
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Le nom officiel du Royaume-Uni est:
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Aussi, la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires reconnaît le gallois, le gaélique écossais, l'irlandais, le cornique et le scots comme langues régionales du Royaume-Uni respectivement nommé ainsi:
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Le Royaume-Uni (prononcé en français : /ʁwajom‿yni/[a] Écouter), en forme longue le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord[b] (en anglais : United Kingdom /juːˌnaɪtɪd ˈkɪŋdəm/[c] Écouter et United Kingdom of Great Britain and Northern Ireland)[d], est un pays d'Europe de l'Ouest, ou selon certaines définitions, d'Europe du Nord, dont le territoire comprend l'île de Grande-Bretagne et la partie nord de l'île d'Irlande, ainsi que de nombreuses petites îles autour de l'archipel. Le territoire du Royaume-Uni partage une frontière terrestre avec la république d'Irlande, et est entouré par l'océan Atlantique au nord, la mer du Nord à l'est, la Manche au sud, la mer Celtique au sud-sud-ouest, la mer d'Irlande au sud-ouest et les mers intérieures de la côte ouest de l'Écosse au nord-ouest. Le Royaume-Uni couvre une superficie de 246 690 km2, faisant de lui le 80e plus grand pays du monde, et le 11e d'Europe. Il est le 22e pays plus peuplé du monde, avec une population estimée à 65,1 millions d'habitants. Le Royaume-Uni est une monarchie constitutionnelle[7] ; il possède un système parlementaire de gouvernance[8],[3]. Sa capitale est Londres, une ville mondiale et la première place financière au monde.
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Le Royaume-Uni est composé de quatre nations constitutives : l'Angleterre, l'Écosse, le pays de Galles et l'Irlande du Nord. Les trois dernières ont des administrations dévolues[9], chacune avec des pouvoirs variés[10], basés dans leurs capitales régionales, respectivement Édimbourg, Cardiff et Belfast. Les bailliages de Guernesey, de Jersey et l'île de Man sont des dépendances de la Couronne et ne sont donc pas rattachés au pays[11]. De plus, le pays comprend quatorze territoires d'outre-mer[12], disséminés sur plusieurs océans. Le Royaume-Uni est né en 1707, lorsque les royaumes d'Angleterre et d'Écosse s'unifièrent pour former le royaume de Grande-Bretagne, qui s'agrandit en 1801 en s'unifiant avec le royaume d'Irlande pour former le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande. En 1922, l'Irlande du Sud fit sécession du Royaume-Uni, donnant naissance à l'État d'Irlande, amenant au nom officiel et actuel de « Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord ». Les territoires d'outre-mer, anciennement des colonies, sont les vestiges de l'Empire britannique, qui, jusqu'à la seconde moitié du XXe siècle, était le plus vaste empire colonial de l'histoire.
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L'influence britannique peut être observée dans la langue, la culture, le système politique et juridique des anciennes colonies. Le Royaume-Uni est un pays développé. Il est en 2018 la cinquième puissance mondiale par son PIB nominal[13] et la neuvième puissance en termes de PIB à parité de pouvoir d'achat. Berceau de la révolution industrielle, le pays fut la première puissance mondiale durant la majeure partie du XIXe siècle[14],[15]. Le Royaume-Uni reste une grande puissance, avec une influence internationale considérable sur le plan économique, politique, culturel, militaire et scientifique[16],[17]. Il est également une puissance nucléaire reconnue avec le sixième budget de la défense le plus élevé[18]. Le Royaume-Uni est membre du Commonwealth, du Conseil de l'Europe, du G7, du G20, de l'OTAN, de l'OCDE, de l'OMC, et membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies depuis 1946. Le Royaume-Uni a adhéré le 1er janvier 1973 à la CEE, devenue Union Européenne, puis en est sorti le 1er février 2020 à la suite de la victoire du « leave » lors du référendum du 23 juin 2016.
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La majeure partie de l'Angleterre a un relief très varié hormis le Nord et la péninsule de Cornouailles. Les deux principaux fleuves sont la Tamise (346 km) et la Severn (354 km) qui est le plus long cours d'eau du Royaume-Uni. Près de la ville de Douvres (en anglais : Dover), le tunnel sous la Manche relie la Grande-Bretagne à la France.
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Il n'existe pas de sommet en Angleterre dépassant les mille mètres d'altitude; le point culminant anglais, le Scafell Pike, culmine à 978 m d'altitude dans le Lake District, en Cumbria.
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La géographie de l'Écosse est variée, avec ses lowlands du Sud et ses highlands dans le Nord et l'Ouest — incluant le Ben Nevis (1 344 m), point culminant du Royaume-Uni (pourtant dépassé par le mont Paget (2 934 m), en Géorgie du Sud, point culminant des territoires d'outre-mer du Royaume-Uni).
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On y trouve de longs et profonds bras de mer qui s'enfoncent dans les terres. L'Écosse possède près de huit cents îles, se situant pour la plupart dans l'Ouest et dans le Nord du pays, notamment les Hébrides, les Orcades (en anglais : Orkney Islands) et les Shetland. Bien qu'Édimbourg soit la capitale, riche d'un bel héritage historique et architectural, la ville principale est Glasgow.
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Le pays de Galles (en anglais : Wales et en gallois : Cymru) demeure en majorité un terrain montagneux. Son point culminant, le mont Snowdon (en gallois : Yr Wyddfa) culmine à 1 085 mètres. Cardiff (en gallois : Caerdydd), capitale galloise depuis 1955, se situe dans le Sud. La plupart des populations se trouvent dans le Sud, notamment dans les villes telles que Swansea, Newport et Cardiff. La plus grande ville du Nord est Wrexham.
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L'Irlande du Nord fait partie du patrimoine du Royaume-Uni. Lough Neagh est le plus grand lac de Royaume-Uni avec ses 388 km2. Le lac est situé à peu près à trente kilomètres au sud-ouest de Belfast. Le Slieve Donard est le plus haut sommet d'Irlande du Nord, et culmine à 849 m.
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Au total, on estime que le Royaume-Uni possède près d'un millier d'îles ; huit cents pour la seule Écosse. La plupart de ces îles sont naturelles, mais certaines ont été créées artificiellement à l'aide de pierres et de bois.
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À titre comparatif, le Royaume-Uni possède une superficie proche de celle de la Roumanie, de l'Équateur, du Ghana ou de l'Ouganda.
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En 2019, le jour du dépassement (date de l'année, calculée par l'ONG Global Footprint Network, à partir de laquelle l'humanité est supposée avoir consommé l'ensemble des ressources que la planète est capable de régénérer en un an) du Royaume-Uni[e] est le 17 mai[20].
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En 2019, une étude de Greenpeace s'inquiète de la pollution des rivières par le microplastique, évoquant un« problème d'une complexité énorme »[21].
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Au Royaume-Uni, en raison du changement climatique, les hivers et les étés sont de plus en plus chauds, le niveau de la mer sur la côte britannique augmente d'environ 3 mm par an et des signes de modification de la configuration des précipitations sont observés[22]. Les scientifiques du climat s'attendent à ce que les vagues de chaleur, telles que celles de 2003, deviennent la norme dans les années 2040 à la suite de la crise climatique[22]. Les calculs du modèle de 2019 montrent que Londres serait déplacée dans une autre zone climatique si le scénario RCP4.5 était appliqué[23]. Le climat à Londres en 2050 ressemble alors plus au climat précédent à Barcelone (Espagne) qu'au climat précédent à Londres[23]. Même les phénomènes météorologiques extrêmes deviennent de plus en plus fréquents et intenses[24]. Il a été démontré que les inondations en Angleterre 2013-2014 peuvent être reliées au changement climatique provoqué par l'homme[24].
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La population de rossignols a chuté de 90 % au Royaume-Uni depuis les années 1960[25].
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En Angleterre et au pays de Galles, la désignation de parc national peut inclure des communautés humaines et des usages du sol importants et qui sont souvent partie intégrante du paysage. Il y a actuellement 13 parcs nationaux en Angleterre et au pays de Galles.
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Le réseau Natura 2000 rassemble des sites naturels ou semi-naturels de l'Union européenne ayant une grande valeur patrimoniale, par la faune et la flore exceptionnelles qu'ils contiennent.
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En décembre 2018, le Royaume-Uni compte 934 sites, dont :
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La superficie totale est de 153 137 km2, ce qui représente 8,6 % de la surface terrestre et marine du territoire du Royaume-Uni[26].
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Les royaumes d'Angleterre et d'Écosse ont cohabité en tant que nations souveraines et indépendantes avec leurs propres monarques et structures politiques depuis le IXe siècle. La Principauté de Galles est intégrée au Royaume d'Angleterre en 1536, après son annexion à la suite du Statut de Rhuddlan en 1284. L'Irlande, conquise à partir du XIIe siècle, est un royaume indépendant mais en 1541, Henri VIII devient roi d'Irlande. À partir de l'Union des Couronnes en 1603, le Royaume d'Écosse partage également le même souverain, mais Angleterre, Écosse et Irlande restent des États distincts. Durant l'interrègne anglais, le Commonwealth d'Angleterre annexe l'Écosse et l'Irlande, mais la situation précédente est restaurée avec la royauté en 1660. La Révolution financière britannique et le développement d'une presse indépendante et de très nombreuses sociétés par action renforcent l'économie anglaise, tandis que l'effondrement de la Compagnie du Darién du financier écossais William Paterson engloutit les économies des Écossais et suscite une grave crise financière. Celle-ci débouche sur les Actes d'Union (1707), à travers lesquels l'Angleterre (incluant le pays de Galles) et l'Écosse deviennent une union politique sous la forme du royaume de Grande-Bretagne. L'Acte d'Union de 1800 a unifié le royaume de Grande-Bretagne et le Royaume d'Irlande, qui est lentement tombé sous contrôle anglais entre 1541 et 1691, pour former le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande en 1801. L'indépendance de l'État libre d'Irlande en 1922 a suivi la séparation de l'île d'Irlande deux ans auparavant avec six des neuf comtés de la province d'Ulster restant attachés au Royaume-Uni, ce qui mène donc en 1927 au nom officiel actuel de « Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord ». Le Royaume-Uni est donc une union de quatre nations (Angleterre, Écosse, pays de Galles et Irlande du Nord).
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Le royaume de Grande-Bretagne (également connu à ses débuts comme les Royaumes Unis de Grande-Bretagne) a joué un rôle important durant le siècle des Lumières, avec une présence forte en philosophie et en sciences ainsi qu'une grande influence dans la tradition théâtrale et littéraire. Tout au long du siècle qui suivit, le royaume a pris une part importante dans le développement des idées occidentales de démocratie parlementaire, avec une remarquable contribution en littérature, en arts et en sciences[réf. souhaitée]. La richesse de l'Empire britannique, comme celle des autres grandes puissances, fut aussi en partie générée par l'exploitation coloniale dont l'industrialisation, après 1750, du commerce des esclaves, avec la flotte britannique du XVIIIe siècle, la plus importante à l'époque. Cependant au début du XIXe siècle, la Grande-Bretagne a voté le Slave Trade Act en 1807 et est devenue la première entité politique à avoir aboli durablement le commerce d'esclaves.
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La révolution industrielle débuta en Grande-Bretagne vers 1780 et en 1825, pour la première fois dans l'Histoire, la valeur ajoutée industrielle d'un pays dépasse celle de son agriculture. Jusqu'au milieu XIXe siècle, l'économie britannique se développe dans un cadre fortement protectionniste. En 1846, les lois sur le blé sont abrogées. D'après l'historien de l'économie Charles Kindleberger, l'abrogation de ces lois était motivée par un « impérialisme libre-échangiste » destiné à « stopper les progrès de l'industrialisation du continent en y élargissant le marché des produits agricoles et des matières premières ». C'est aussi argumentation soutenue à l'époque les principaux porte-parole de l'Anti-Corn Law League. Pour l'économiste allemand Friedrich List, « les prêches britanniques en faveur du libre-échange faisaient penser à celui qui, parvenu au sommet d'un édifice, renvoie l'échelle à terre d'un coup de pied afin d'empêcher les autres de le rejoindre »[27].
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Après la défaite de la France lors des guerres napoléoniennes, la Grande-Bretagne devint la première puissance mondiale du XIXe siècle. L'Angleterre est la première au monde dans la banque, la sidérurgie, le textile et les chantiers navals. La très forte expansion boursière des années 1840, appelée « railway mania », lui donne la moitié des 9 500 kilomètres de rail européen dès 1845. Ce succès l'amène à exporter la technologie ferroviaire sur les cinq continents. C'est aussi la première nation à vivre un essor rapide de la monnaie de papier grâce à son système bancaire.
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À son apogée, l'Empire britannique, incluant le Royaume-Uni et toutes les entités dont il est légalement séparé mais qu'il contrôle, s'étendait sur un tiers des terres émergées et englobait un tiers de la population mondiale. L'Empire britannique fut donc le plus grand et le plus peuplé que l'histoire ait connu. On l'appelait communément l'« empire sur lequel le Soleil ne se couche jamais » (The empire on which the sun never sets) ; en effet, on dit qu'il y avait toujours une partie de l'empire où il faisait jour.
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Un des symboles marquant de la suprématie anglaise durant cette période est l'érection un peu partout sur le globe de petites forteresses défensives appelées les Tours Martello. On pouvait ainsi apercevoir ces ouvrages défensifs notamment sur la côte sud et est de l'Angleterre, de l'Irlande, de Jersey et de Guernesey. De plus on pouvait également en retrouver en Afrique du Sud, en Australie et au Canada.
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Sur tout le XIXe siècle, le pays a joué un rôle prédominant dans le développement de la démocratie parlementaire, en partie par l'émergence d'un système à multiples partis politiques et une expansion du suffrage universel. Le développement des arts et des sciences, avec des personnalités comme Isaac Newton, montre également le rôle moteur du Royaume-Uni dans la construction du patrimoine culturel et scientifique du XVIIIe siècle. À la fin de l'Époque victorienne, le Royaume-Uni a perdu énormément de son monopole industriel. La Première Guerre mondiale remet en cause cette domination, au profit des États-Unis, qui ont surpassé le pays en production et en commerce industriel après l'avoir rattrapé au tournant des années 1890, tout comme l'Empire allemand. Le pays resta quand même une superpuissance prépondérante et son empire atteignit sa superficie maximale en 1921. Dès 1925, le Royaume-Uni annonce son retour à l'étalon-or, la livre étant passée à l'automne 1923 de 76 à 91 francs en dix semaines[28]. Cette décision de Winston Churchill, prise sous l'influence d'une « City » qui veut rester première place financière mondiale, est fustigée par l'économiste John Maynard Keynes, car reposant sur la parité d'une livre pour 4,86 dollars, qui pénalise l'industrie britannique[29]. L'indice de la production manufacturière n'atteint que 106 en 1928 en Grande-Bretagne, sur une base 100 en 1913, contre 118 en Allemagne et 139 en France[30].
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Les Britanniques sont ainsi les perdants de la forte expansion des années 1920.
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Après la Seconde Guerre mondiale, le travailliste Clement Attlee est porté au pouvoir par le raz-de-marée électoral de 1945. Au programme, nationalisations des services et création d'un État-Providence, avec le Service national de santé britannique (National Health Service, NHS). À la fin des années 1950, durant la décolonisation, le Royaume-Uni perd son statut de superpuissance. Puis Edward Heath (1970-1974) doit affronter la question de l'Irlande du Nord. Dans les années 1970, les travaillistes veulent renégocier les termes de l'entrée dans la Communauté économique européenne (CEE) et doivent limiter les hausses de salaires à moins de 5% alors que l'inflation dépasse 10%, provoquant les grèves dures de l'Hiver du Mécontentement.
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L'objectif majeur de Margaret Thatcher (1979-1990) est de libérer les énergies individuelles[31]. Elle élève les taux d'intérêt, privilégie l'impôt indirect à l'impôt sur le revenu, élève la TVA à 15%, et réussit à casser une inflation endémique et la puissance des syndicats lors de la longue Grève des mineurs britanniques de 1984-1985. Le système de retraite au Royaume-Uni est réformé en profondeur en 1986. En dix ans, le PIB a augmenté de 20% et la productivité industrielle de moitié[32]. Les privatisations, s'accompagnent d'une forte désindustrialisation : baisse de 30% de la main-d'œuvre industrielle et fermeture de 55 000 entreprises de 1979 à 1984[32].
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La fin des années 1990 voit l'avènement du travailliste Tony Blair (1997-2007), proche de la City, et qui voit d'abord dans l'Europe un grand marché, soutenant les candidatures de presque tous les pays d'Europe de l'Est et la guerre d'Irak malgré une opinion publique britannique plutôt défavorable[33]. Il démissionne en 2007, pour laisser la place à son ministre des finances Gordon Brown, lui-même battu aux élections de 2010 par le conservateur David Cameron. C'est sous le ministère de ce dernier que se tient un référendum sur l'indépendance de l'Écosse le 18 septembre 2014.
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Le Royaume-Uni est, comme son nom l'indique, un royaume, mais le pouvoir du monarque britannique (actuellement la reine Élisabeth II) est limité : celui-ci règne mais ne gouverne pas. Le souverain possède par contre certains pouvoirs spécifiques qui encadrent cette capacité à régner comme celui de tenir une audience avec le Premier ministre. Ainsi on peut interpréter la capacité juridique du souverain britannique comme un droit d'être consulté, un droit d'encourager et un droit de mettre en garde[34].
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Le pouvoir exécutif de cette monarchie parlementaire est exercé, au nom du monarque, par le Premier ministre (actuellement Boris Johnson), et les autres ministres du cabinet. Le Premier ministre est nommé par le souverain; il n'est pas élu. Néanmoins en cas de Parlement minoritaire, ce sont des ministres (senior ministers) qui conseillent le monarque pour choisir un Premier ministre. Le monarque doit choisir le chef du parti ayant gagné les élections législatives: le gouvernement risque d'être renversé à chaque élection législative. Le cabinet est « le gouvernement de Sa Majesté ». Comme tout régime parlementaire, ses ministres sont responsables devant le Parlement, qui peut le renverser à tout moment. Le Royaume-Uni est l'un des rares pays au monde ne possédant pas de constitution écrite[35]. Des conventions constitutionnelles et divers éléments issus de coutumes et de la common law (droit coutumier) en tiennent lieu, formant un ensemble que l'on désigne souvent sous la dénomination de loi constitutionnelle britannique mis en place depuis Guillaume le Conquérant (1066).
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Le gouvernement britannique est généralement constitué de dix-sept à vingt-trois ministres (actuellement vingt-deux) qui forment, autour du Premier ministre, le cabinet ministériel, à ne pas confondre avec le ministère, qui est la réunion d'une centaine de personnes : les ministres, les secrétaires d'État, les sous-secrétaires d'État et les secrétaires parlementaires privés. Par ailleurs, un phénomène s'accroît de plus en plus en Grande-Bretagne: la solidarité ministérielle. C'est-à-dire que si le Premier ministre engage la responsabilité ministérielle remise en cause par le Parlement, il n'est pas le seul à tomber, ses ministres tombent également.
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Aussi, le gouvernement prend part à la procédure législative. En effet, la Chambre des Communes est disposée de telle sorte que le gouvernement fait face, avec sa majorité, à l'opposition. Le gouvernement peut aussi proposer des textes qui seront débattus et votés par la chambre.
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Il n'existe pas de loi de séparation entre l'Église et l'État au Royaume-Uni : le monarque est également le chef de l'Église anglicane. Selon l'acte d'Établissement de 1701 toujours en vigueur, les catholiques ne peuvent pas accéder au trône et sont interdits de gouverner le Royaume-Uni[36].
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Transparency International (TNI) place en 2018 le Royaume-Uni au 11e rang sur 180 pays pris en compte dans son classement selon d'indice de perception de corruption[37].
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Le Royaume-Uni est membre de l'OTAN, du Commonwealth (qui regroupe nombre de ses anciennes colonies) et du G8. Il est également membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies et dispose de la dissuasion nucléaire. En tant que successeur de l'Empire britannique, le Royaume-Uni exerce une influence certaine dans le monde, encore renforcée par l'usage extensif de sa langue et sa relation privilégiée avec les États-Unis.
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Le 29 mars 2017, à la suite du référendum de juin 2016, le pays enclenche la clause de sortie du TUE (article 50) lançant la procédure de sortie de l'Union européenne dont il n'est plus membre depuis le 31 janvier 2020.
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Le Royaume-Uni a trois systèmes de loi distincts : le droit anglais (English law), qui s'applique à l'Angleterre et au pays de Galles, et le droit nord-irlandais (Northern Ireland law) sont basés sur les principes de common law. Le droit écossais (Scots law) est un système hybride basé sur les principes de droit civil. L'Acte d'Union de 1707 garantit le système des lois séparées pour l'Écosse.
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La Chambre des lords était la plus haute cour pour les cas criminels et civils d'Angleterre, du pays de Galles et d'Irlande du Nord et pour les cas civils seulement en Écosse. Des récents changements de la constitution ont transféré en 2009 les pouvoirs de la Chambre des lords à la nouvelle Cour suprême du Royaume-Uni.
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Le Royaume-Uni est divisé en quatre parties, souvent appelé home nations (nations d'origine) ou nations constitutives. Chaque nation est, quant à elle, divisée par les gouvernements locaux. La reine nomme un lieutenant-lord en tant que représentant personnel de différentes zones spécifiques à travers le royaume.
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Note : les territoires d'outre-mer sont des territoires qui sont sous la souveraineté et le contrôle formel du Royaume-Uni, mais qui ne sont pas une partie du Royaume proprement dit.
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Ni l'Île de Man, ni les bailliages de Jersey et de Guernesey ne font partie du Royaume-Uni ; ce sont des dépendances de la Couronne britannique.
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Les territoires britanniques d'outre-mer (British Overseas Territories, en anglais) sont quatorze territoires se trouvant sous la souveraineté et le contrôle formel du Royaume-Uni mais n'étant pas une partie du Royaume proprement dit (Grande-Bretagne et Irlande du Nord). Ces anciennes colonies ont choisi de rester territoire britannique.
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Ensemble, ils couvrent une superficie d'environ 1 728 000 km2 et une population d'environ 260 000 personnes[40]. Il est également pertinent de souligner qu'en matière de gouvernance ces territoires, selon le cas, possèdent une administration semi-autonome ou sont directement administrés par le gouvernement britannique[41]. Ces pays sont également majoritairement des paradis fiscaux[42].
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Le Royaume-Uni est en 2014 la cinquième économie mondiale[43] derrière les États-Unis, la Chine, le Japon et l'Allemagne avec un produit intérieur brut (PIB) de 2 660 milliards de dollars. Il était la septième économie mondiale en 2012, avec un produit intérieur brut (PIB) de 2 480 milliards de dollars, derrière les États-Unis, la Chine, le Japon, l'Allemagne, la France et le Brésil. Il était la cinquième puissance économique mondiale en 2015, devant la France[f] qui la rattrape fin 2016 prenant ainsi la sixième place.
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En classement par PIB en parité de pouvoir d'achat (PPA), le Royaume-Uni est le huitième pays, devant la France[44]. La ville de Londres est un centre majeur économique et commercial du niveau de mégapoles telles que New York ou Tokyo. Pendant vingt-cinq ans, l'économie britannique s'est vue désignée, par certains depuis les années 1980, comme le « modèle anglo-saxon » s'appuyant notamment sur les principes de libéralisme, de libre marché et de faible taxation.
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Le taux de chômage au Royaume-Uni est estimé à 3,8% en décembre 2019 selon l'Office for National Statistics (ONS)[5]. En octobre 2019, le salaire moyen avant les impôts et autres déductions estimé par l'ONS s'élève à 510 £ par semaine (600 € le 6 février 2020), environ 2 600 € par mois[5]. En 2020, le salaire minimum britannique dépasse pour la première fois le salaire minimum français, et s'élève a 8,72 £ par heure, soit environ 10,27 € (le 6 février 2020, soit un peu plus de 20 000 € par an pour le nombre d'heures de travail hebdomadaire moyen britannique de 37,5 heures)[45].
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Le taux d'impôt sur le revenu individuel est le suivant, en notant que la taxation est graduelle:
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Le taux d'impôt sur le revenu des entreprises est de 19% pour toutes les entreprises[47].
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Une étude publiée en décembre 2019 par l'association The Equality Trust révèle qu'en additionnant la fortune des cinq familles les plus riches du Royaume-Uni — pour un total de 46 milliards d'euros —, on obtient la somme détenue par les 13 millions de personnes les plus pauvres du pays. Plus largement, les 1% de Britanniques les plus riches possèdent autant d'argent à eux seuls que 80% de la population totale [48].
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Entre 2017 et 2018, le taux de pauvreté dans le pays est passé de 22,1% à 23,2%, ce qui représente la plus forte augmentation depuis 1988, durant l'ère de Margaret Thatcher. La hausse de l'inflation et les coupes budgétaires décidées en 2015 par le gouvernement conservateurs, notamment dans les allocations familiales ainsi que dans les allocations logement, en seraient les causes principales[49]. Quatre millions de Britanniques n'ont pour vivre pas même la moitié de la somme sous laquelle est atteint le seuil de pauvreté, et 1,5 million ne peuvent pas se payer des produits de première nécessité[48].
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Les Britanniques furent les premiers à entrer dans l'ère de la Révolution industrielle en développant notamment, comme la plupart des pays en voie d'industrialisation à l'époque, des industries lourdes telles que la construction navale, l'industrie minière, la production d'acier et le textile. Le Royaume a créé un marché outre-mer des produits britanniques lui permettant de dominer le marché international durant le XIXe siècle. Cependant, tant du fait de l'industrialisation des autres pays que de la perte d'emplois dans l'agriculture, le Royaume-Uni a vu son avance économique diminuer par rapport aux autres. En conséquence, l'industrie lourde a lentement décliné tout au long du XXe siècle. Pour autant, le secteur tertiaire, lui, s'est sensiblement développé et pèse maintenant près de 73% du PIB britannique.
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Le secteur tertiaire du Royaume-Uni est dominé par les services financiers, en particulier dans les domaines de la banque et de l'assurance. Londres est le plus grand centre financier du monde, en particulier grâce à la Bourse de Londres, au London International Financial Futures and options Exchange et au Lloyd's of London tous situés dans la City. La capitale possède aussi la plus forte concentration de sièges de banques étrangères.
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Durant ces dernières décennies, un centre financier sur les rives de la Tamise - Canary Wharf - s'est développé dans le quartier des Docklands qui a ensuite accueilli les bureaux des banques HSBC, Barclays. Il existe un certain nombre de multinationales non-basées au Royaume-Uni, ayant choisi pour siège social européen ou étranger Londres ; par exemple les sept géants bancaires Bank of America, Citigroup, Crédit suisse, Goldman Sachs, JPMorgan Chase, Morgan Stanley et UBS ont leur siège européen basé à Canary Wharf, Londres ou à la City de Londres. Édimbourg possède aussi d'importants centres financiers. Le tourisme représente une part majeure de l'économie britannique : avec plus de vingt-sept millions de touristes par an, le Royaume-Uni est la sixième destination touristique mondiale.
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Le secteur secondaire a, quant à lui, amplement diminué depuis la Seconde Guerre mondiale. Il constitue encore, néanmoins, une part importante de l'économie britannique. L'industrie britannique des moteurs en représente une partie majeure, bien diminuée néanmoins depuis l'effondrement de Rover. La production d'avions civils et militaires, dirigée par la plus grosse firme aérospatiale du Royaume-Uni : BAE Systems et l'européen EADS (dirigeant d'Airbus). Rolls-Royce détient une part très significative du marché mondial des moteurs aérospatiaux. L'industrie chimique et pharmaceutique est, elle aussi, puissante avec les seconds et sixièmes plus grands noms de l'industrie pharmaceutique dans le monde : respectivement GlaxoSmithKline et AstraZeneca, tous deux basés au Royaume-Uni. L'industrie « créative » (art, cinéma, mode, design, etc.) représentait 7,3% du PNB et a monté d'en moyenne 5% par an entre 1997 et 2004.
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Le secteur agricole représente lui seulement 0,9% du PIB. À cause du climat, l'agriculture ne couvre que la moitié des besoins alimentaires et est éclaboussée par des scandales (vache folle, fièvre aphteuse). Les principales cultures du territoire sont celle du blé, de la betterave à sucre, de la pomme de terre et de l'orge. Au niveau de l'élevage, les principaux au Royaume-Uni sont les élevages bovins, l'élevage du mouton, du porc et de la volaille. Fait intéressant en marge de l'élevage de la volaille qui est de quelques millions de têtes, celui de la dinde (du dindon) représente un élevage important avec 22 millions de têtes chaque année[52],[53],[54].
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Le Royaume-Uni possède d'importantes richesses énergétiques : charbon, gaz, pétrole, etc., bien que ces deux dernières soient en diminution. La production d'énergie primaire est responsable de 10% du PIB britannique, une part bien plus importante que la majorité des pays industrialisés. À fin d'assurer son autonomie énergétique, le Royaume-Uni a adopté un modèle MARKAL en commun[55] avec l'Irlande.
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Le secteur privé sollicite fortement l'État afin qu'il le subventionne dans le domaine de la recherche et du développement. Ces subventions s'élèvent à 10 milliards de livres sterling par an, un chiffre en augmentation constante[56].
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La monnaie du Royaume-Uni est la livre sterling (en anglais pound sterling) représentée par le symbole « £ ». La Banque d'Angleterre est la banque centrale qui gère notamment la fabrication des pièces et billets. Les banques en Écosse et Irlande du Nord se réservent le droit de mettre en circulation leurs propres billets, à condition toutefois de maintenir un nombre suffisant de billets de la Banque d'Angleterre en réserve pour couvrir la mise en circulation. Le Royaume-Uni a préféré ne pas adopter l'euro lors du lancement de cette monnaie en 1999 bien que le gouvernement ait prévu de tenir un référendum pour décider de l'adoption de la monnaie si « cinq tests économiques » se révèlent concluants. L'opinion britannique est toujours contre même si elle a récemment montré un intérêt grandissant puis redescendant quant à son adoption.
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Entre 2007 et 2015, le Royaume-Uni a enregistré la plus forte baisse des salaires réels (ajustée en fonction de l'inflation) de tous les pays avancés, à égalité avec la Grèce (- 10,4%)[57]. Le Royaume-Uni connait les inégalités de revenus les plus élevées des pays de l'OCDE et les disparités régionales les plus fortes d'Europe[58].
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La part du revenu captée par les 1% les plus riches a doublé ces trente dernières années, passant d'environ 4% à plus de 8,5% du produit intérieur brut (PIB) en 2018. En 2018 le gouvernement renationalise des services qui avaient été laissés au secteur privé; c'est notamment le cas d'une prison réputée pour être la plus violente du pays et d'une société ferroviaire peu rentable[59].
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À la suite du retrait de l'Union européenne en 2020, le Royaume-Uni a signé plusieurs accords commerciaux qui entreront en vigueur après la période de transition fin 2020. Ils sont répertoriés dans le menu déroulant ci-dessous avec la valeur commerciale en 2018[60].
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Près d'un million de salariés britanniques sont soumis à un contrat de travail à « zéro heure ». Ces employés n'ont aucune heure de travail garantie et sont souvent appelés au dernier moment pour répondre à la demande, afin de permettre aux employeurs de disposer d'une main d'œuvre très flexible et de réduire leurs couts. Pour ces travailleurs, le statut précaire peut rendre la vie quotidienne très difficile. Louer un logement, contracter un emprunt ou même obtenir un forfait de téléphone portable est souvent très compliqué, faute de pouvoir justifier d'un revenu régulier[61].
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Les syndicats sont opposés à cette forme de contrats. Pour le Trades Union Congress: « Les contrats à zéro heure peuvent être un rêve pour les employeurs qui cherchent à réduire les coûts. Mais ils peuvent être un cauchemar pour les travailleurs. Bien des gens en contrats zéro heure sont dans l'impossibilité de faire des plans pour l'avenir et luttent constamment pour payer leurs factures et avoir une vie de famille décente. La prétendue « flexibilité » qu'offrent ces contrats est beaucoup trop unilatérale. Des personnes sans salaire garanti ont beaucoup moins de pouvoir pour se dresser dans la défense de leurs droits et se sentent souvent effrayées de perdre des appels au travail s'ils perdent la faveur de leur employeur. »[62]
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Outre les contrats « zéro heure », plus de sept millions de Britanniques travaillent sous un statut très flexible. Et pour ceux ayant obtenu un contrat de longue durée, les licenciements sont relativement faciles et les indemnisations minimales assez faibles[61].
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Au 1er juin 2014, la population du Royaume-Uni est de 64 596 752 habitants, soit la troisième d'Europe de l'Ouest après l'Allemagne et la France. Près d'un quart des Britanniques vivent dans le Sud prospère de l'Angleterre et sont principalement une population urbaine avec un nombre estimé à 8,6 millions d'habitants rien que pour la capitale londonienne.
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La croissance démographique s'est accélérée au cours des dernières années en raison de l'immigration mais aussi d'une hausse de la natalité et d'une plus haute espérance de vie. Le Royaume-Uni pourrait devenir le pays le plus peuplé d'Europe de l'Ouest à l'horizon 2050, ou le deuxième plus peuplé (derrière la France et devant l'Allemagne) selon l'évolution démographique à venir.
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L'immigration, de nos jours, provient principalement des pays qui formaient jadis l'Empire britannique, notamment l'Inde, le Pakistan et le Bangladesh. Depuis la Seconde Guerre mondiale, le Royaume-Uni a absorbé une immigration substantielle dont les trois principales origines des flux est l'Europe, l'Afrique et l'Asie du Sud. En 2011, près de 12,9% de la population au Royaume-Uni s'identifiait en tant que minorité ethnique. Ce pourcentage atteint 40,1% à Londres, 34,4% à Birmingham et 39,5% à Leicester.
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Il existe aussi au Royaume-Uni un flux d'émigration avec environ 0,5 million de Britanniques vivant à l'étranger. Un autre demi-million vit ou travaille à l'étranger sur une certaine période de l'année, notamment en Australie, Espagne et en France.
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Le revenu des retraités est constitué d'une partie de pension reversée par l'État et d'une partie par le secteur privé. Monika Queisser, cheffe de la division des politiques sociales de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), relève que ce système est « plus proche d'un système Beveridge, avec une retraite de base assez basse complétée par des retraites issues des entreprises ou branches collectives. Ce système s'est de plus en plus transformé en système de cotisation individualiste, ou chacun épargne pour soi même »[64].
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Les salariés ayant cotisé à taux plein touchent de l'État un taux de remplacement de 28% (montant de la première pension en comparaison du dernier salaire), mais une majorité bénéficie d'une retraite privée, auprès d'un fonds de pension ou auprès de leur entreprise, dont le montant peut varier en fonction de la santé de l'économie, ou de celle de l'entreprise. Le Royaume-Uni est ainsi le pays où les personnes âgées souffrent du taux de pauvreté le plus élevé d'Europe[64].
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Près de 5 500 patients sont morts en attendant un lit d'hôpital entre 2016 et 2019, des décès entièrement et uniquement liés à la durée d'attente et non à l'état des malades. Le système de santé britannique subit plusieurs préjudices, tels que la surpopulation, le manque d'effectifs et de moyens. Ainsi, plus de 17 000 lits ont été supprimés entre 2010 et 2019 en Angleterre, alors que le nombre de personnes devant être hospitalisées augmente[65].
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Selon le recensement de 2011, les habitants du Royaume-Uni se déclaraient à 59,5% chrétiens, 25,7% sans religion, 4,4% musulmans, 1,3% hindous, 0,7% sikhs, 0,4% juifs et 0,4% bouddhistes. Le christianisme, qui s'oriente autour de l'Église d'Angleterre, se partage entre l'anglicanisme principalement en Angleterre, le presbytérianisme, le méthodisme et le catholicisme en Écosse, au pays de Galles et en Irlande du nord. Bien qu'il y ait plus de protestants nominaux en Angleterre, le dimanche il y a plus de catholiques qui vont à l'église[66]. Le chef suprême de l'Église d'Angleterre est la reine Élisabeth II[67]. Justin Welby[68], archevêque de Canterbury, est pour sa part le leader spirituel de la Communion anglicane au sein de l'Église d'Angleterre. De plus il est le Primat d'Angleterre.
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Seul un sujet de confession anglicane peut accéder au trône de la monarchie britannique, constituant en cela une forme de discrimination vis-à-vis des autres religions[69]. Selon l'acte d'Établissement de 1701, il est interdit aux catholiques de gouverner le Royaume-Uni[36]. Cette loi est toujours en vigueur de nos jours.
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La langue principale du Royaume-Uni est l'anglais, qui trouve d'ailleurs son origine en Angleterre. Avec le développement progressif de l'empire britannique au sein de l'histoire mondiale, l'anglais s'est répandu un peu partout sur le globe. En effet on retrouve aujourd'hui entre 328 millions et un milliard d'individus touchés par l'anglais en tant que langue officielle. Cela représente 55 pays sur tous les continents[71]. Au Royaume-Uni, c'est 94 % de la population qui a pour langue maternelle l'anglais[72].
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Il y a également six langues régionales ou minoritaires dont toutes sont moins nombreuses qu'avant : le gallois, le gaélique écossais, l'irlandais, le cornique qui sont toutes de la famille celtique, alors que le scots et le norne sont, avec l'anglais, des langues germaniques.
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Toutefois, seuls le gaélique écossais et le gallois bénéficient du même statut que l'anglais : depuis le British Nationality Act de 1981, les demandeurs de la nationalité britannique doivent démontrer qu'il possèdent une connaissance suffisante de l'une de ces trois langues. Il est donc possible de passer le test Life in the UK en gaélique écossais ou en gallois.
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Le français est la plus importante langue étrangère apprise au Royaume-Uni. On compte 23% de la population qui maîtrise le français. Les origines de cette situation seraient: la popularité du français dans les écoles du Royaume, le nombre d'immigrés français au pays qui représentent 300 000 personnes et enfin les immigrants originaires d'Afrique qui parlent français au Royaume-Uni. Ainsi et selon les données de l'Organisation internationale de la francophonie, le Royaume-Uni compterait environ 10 millions de francophones ce qui fait de lui un territoire comparable à la France ou au Canada sur le plan de la francophonie[73].
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Le Royaume-Uni possède aussi un système d'éducation semi-public très étendu et développé. L'éducation au Royaume-Uni est une question décentralisée, chaque pays (Angleterre, Pays de Galles, Écosse et Irlande du Nord) ayant un système éducatif distinct.
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Si l'on considère les quatre systèmes réunis, environ 38% de la population du Royaume-Uni possède un diplôme universitaire, ce qui représente le pourcentage le plus élevé en Europe et parmi les pourcentages les plus élevés au monde[74],[75]. Le Royaume-Uni ne suit que les États-Unis en matière de représentation sur les listes des 100 meilleures universités[76],[77].
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Dans le 2018 Times Higher Education World University Rankings, il y a 12 universités britanniques dans le top 100, dont 3 dans le top 10: Université d'Oxford (première), Université de Cambridge (deuxième) et Imperial College London (huitième)[77]. De même, dans le Classement mondial des universités QS de 2019, il y a 18 universités britanniques parmi les 100 premières dont 4 dans le top 10: Université d'Oxford (cinquième), Université de Cambridge (sixième), Imperial College London (huitième) et University College London (dixième)[76].
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Selon The Complete University Guide, l'université britannique la plus sélective est l'Université de Cambridge avec un tarif UCAS moyen de 226, suivie de l'Imperial College London avec un tarif UCAS moyen de 219. En troisième position, l'Université d'Oxford est 217[78],[79]. Le tarif UCAS mesure la note obtenue à l'examen de fin du cycle secondaire, et valable pour n'importe quel système éducatif dans le monde reconnu dont le baccalauréat français.
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Un rapport d'une commission gouvernementale en 2014 a révélé que les personnes éduquées représentent 7% de la population générale du Royaume-Uni mais des pourcentages beaucoup plus élevés des professions les plus élevées, le cas le plus extrême étant 71% des juges[80].
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Le pays forme un grand nombre de scientifiques et d'ingénieurs. On attribue aux britanniques des découvertes scientifiques telles que l'hydrogène, l'oxygène, la gravité, les électrons, la structure moléculaire de l'ADN, la sélection naturelle, et des inventions comme la télévision, le vélo moderne, l'ordinateur. Le Royaume-Uni fut aussi le premier pays à introduire la radio publique en continu, un système de transport public par rails et un réseau de radar civil et militaire entièrement opérationnel.
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Les pays composant le royaume ont donné de grands et remarquables écrivains et poètes. William Shakespeare, qui a écrit de nombreuses pièces de théâtre, est considéré comme le plus grand auteur de langue anglaise (on parle de « la langue de Shakespeare » à propos de l'anglais).
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On note parmi les auteurs anglais Geoffrey Chaucer (1343-1400), William Shakespeare (1564-1616), Samuel Taylor Coleridge (1772-1834), Jane Austen (1775-1817), Percy Bysshe Shelley (1792-1822), John Keats (1795-1821), William Makepeace Thackeray (1811-1863), Charles Dickens (1812-1870), la fratrie Brontë, George Eliot (1819-1880), Lewis Carroll (1832-1898), Robert Muchamore, Anthony Trollope, George Meredith, George Orwell, Aldous Huxley, William Wordsworth, Alfred Tennyson, Robert Browning, Elizabeth Barrett Browning, Mary Shelley, Dame Agatha Christie, T. S. Eliot, Virginia Woolf, Wilfred Owen, J. K. Rowling, J. R. R. Tolkien, Ian Fleming et Douglas Adams.
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Parmi les auteurs du pays de Galles, d'Écosse et d'Irlande du Nord, on peut citer Robert Burns, Dylan Thomas, Walter Scott, Arthur Conan Doyle, Robert Louis Stevenson, Iain Banks, Muriel Spark, Irvine Welsh, Ken Follett, C. S. Lewis ou encore Colin Bateman.
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Le cinéma britannique a longtemps influencé le développement du cinéma avec par exemple les Studios Ealing affirmant être les plus vieux existants. Malgré une histoire riche de succès, l'industrie est caractérisée par des débats incessants concernant son identité et l'influence du cinéma américain et européen.
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On compte parmi les plus célèbres productions:
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Le pays compte plusieurs orchestres de renommée internationale, tels l'Orchestre symphonique de la BBC, l'Orchestre philharmonique de Londres, l'Orchestre philharmonique royal et surtout l'Orchestre symphonique de Londres, conduit par Valery Gergiev.
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Le pays a énormément contribué au développement de la musique rock, particulièrement durant les années 1960, 1970 et première moitié des années 1980. Plus précisément, la pop/pop rock (The Beatles, Cliff Richard, Rod Stewart, Phil Collins, Chris Rea, Sting, Sade (groupe), le rhythm and blues (The Animals, Manfred Mann) le rock 'n' roll (The Shadows, The Rolling Stones, The Who), le rock psychédélique (Barclay James Harvest) le blues rock (The Yardbirds, Eric Clapton, Jeff Beck), le folk rock (Cat Stevens, Donovan, Fairport Convention), le garage rock (The Kinks), le hard rock (Led Zeppelin, Deep Purple), le glam rock (Queen, David Bowie, T Rex), le boogie rock (Status Quo), le rock progressif (Pink Floyd, Genesis, Yes, Electric Light Orchestra, Emerson, Lake and Palmer, The Moody Blues, Kate Bush, King Crimson, Supertramp, Jethro Tull, Procol Harum, Gentle Giant, Camel), le heavy metal (Black Sabbath, Judas Priest, Motörhead puis la New wave of British heavy metal (Iron Maiden, Saxon, Def Leppard)), le punk rock (Sex Pistols, The Clash) et la new wave (The Police, Talk Talk, Depeche Mode, Erasure, The Cure, Tears for Fears, Simple Minds).
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Plus récemment, le Royaume-Uni a contribué à l'expansion de genres tels que le rock alternatif, la techno, la house music, le metalcore, la musique électronique, la pop moderne, le RnB contemporain ainsi que d'autres. Parmi les artistes britanniques récents les plus connus, il y a Babyshambles, Arctic Monkeys, Muse, Coldplay, Blur, Oasis, The Libertines, Jamiroquai, Radiohead, les Spice Girls, Mika, Elton John, Adele, Little Mix, The Vamps, Union J, le groupe One Direction ou encore Amy Winehouse.
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Principal groupe de média, la BBC est une société publique de production et de diffusion de programmes de radio et de télévision. Elle a acquis, notamment par ses reportages, une réputation de très grande qualité, ainsi qu'en attestent de nombreuses récompenses internationales.
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Les principales chaînes de télévision sont BBC One, BBC Two, ITV1, Channel 4 et Five.
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La radio est dominée par BBC Radio dont les deux principales stations sont BBC Radio 1 (station à dominante musicale, tournée vers la jeunesse) et BBC Radio 2 (station généraliste).
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Dans la presse écrite quotidienne généraliste, on peut diviser les journaux en deux catégories, ceux dits « de qualité », d'autres plus populaires types tabloïds, journaux à ragots. Dans la première catégorie on trouve The Daily Telegraph, The Guardian, The Independent, The Times. En tête de la presse à sensation, The Sun est le quotidien de langue anglaise le plus diffusé au monde (1/4 du marché britannique). La plupart des quotidiens ont une édition de fin de semaine plus fournie avec de nombreux cahiers et suppléments.
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En marge de toutes ces constituantes de la BBC existe aussi la BBC Afrique, qui à l'image de TV5 couvre pour le compte du Royaume la Francophonie mondiale et africaine, ce qui fait de la BBC une chaîne complète du point de vue des langues d'influence mondiale à savoir l'anglais et le français. Il est à noter que l'on retrouve la langue française dans des sphères d'influence anglaise comme au Canada ou en Afrique, d'où la pertinence de l'existence de la BBC Afrique[81].
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Les règles actuelles du football, du rugby, du hockey, du bandy, du shinty, du cricket, du rounders, du stoolball, du polo, du water-polo, du netball, de la boxe, du golf, du tennis, du tennis de table, du badminton, du squash et d'autres ont été codifiées au Royaume-Uni.
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Le sport le plus populaire est le football. À l'exception des tournois olympiques, le Royaume-Uni ne joue pas en tant que pays, chaque nation possède sa propre équipe : pays de Galles, Écosse, Irlande du Nord, Angleterre. On note de nombreux clubs renommés tels que Manchester United, Liverpool, Chelsea, Arsenal, et Newcastle United pour l'Angleterre; le Celtic et les Rangers pour l'Écosse.
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La plupart des équipes du Royaume-Uni se nomment « équipe de Grande-Bretagne », comme l'Équipe de Grande-Bretagne de Coupe Davis ou l'Équipe de Grande-Bretagne de basket-ball.
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En cyclisme, le vainqueur du Tour de France 2012 est le Britannique Bradley Wiggins, et le vainqueur des Tours de France 2013, 2015, 2016 et 2017 est le Britannique Christopher Froome. Il a également remporté la Vuelta 2017 et le Giro 2018. Geraint Thomas ayant remporté le Tour de France 2018 et Simon Yates ayant gagné la Vuelta 2018, le Royaume-Uni devient la première nation à remporter les trois grands tours la même année avec trois coureurs différents.
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Au départ on remarque une présence typique de viande de bœuf, d'agneau, de poulet et de mouton dans l'ensemble de la cuisine du Royaume-Uni. Ainsi des plats comme l'agneau à la menthe ou le haggis font partie de la culture culinaire.
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À cela il faut ajouter la présence d'ingrédients comme l'abat, la pomme de terre en purée ou nature. La dinde traditionnelle des fêtes, l'Irish stew et le bangers and mash sont tous des plats très prisés qui comportent des pommes de terre. L'oignon est également largement utilisé.
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La cuisine de type pub est de plus en plus prisée, notamment à Londres, de même que le poisson qui, sous la forme de fish and chips est populaire dans tout le pays.
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Enfin, le vin du Kent, le whisky et la bière ferment la boucle de la gastronomie du Royaume-Uni[82],[83],[84].
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Le bangers and mash.
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L'Irish stew.
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Le Fish and chips.
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L'agneau fait partie de la gastronomie au Royaume-Uni.
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Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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Le nom officiel du Royaume-Uni est:
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Aussi, la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires reconnaît le gallois, le gaélique écossais, l'irlandais, le cornique et le scots comme langues régionales du Royaume-Uni respectivement nommé ainsi:
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fr/5198.html.txt
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Un jeu vidéo est un jeu électronique doté d'une interface utilisateur permettant une interaction humaine ludique en générant un retour visuel sur un dispositif vidéo. Le joueur de jeu vidéo dispose de périphériques pour agir sur le jeu et percevoir les conséquences de ses actes sur un environnement virtuel. Le mot « vidéo » dans le jeu vidéo fait traditionnellement référence à un dispositif d'affichage de trame, mais, à la suite de la vulgarisation du terme, il implique désormais tout type de dispositif d'affichage.
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Les systèmes électroniques utilisés pour jouer à des jeux vidéo, ou plates-formes, peuvent être aussi bien des ordinateurs de bureau que de petits appareils portables, tels la borne d'arcade, la console portable, l'ordinateur portable ou le smartphone. Les jeux vidéo spécialisés tels que les jeux d'arcade, auparavant communs, ont vu leur usage progressivement diminuer. Le jeu vidéo est aujourd'hui considéré comme une industrie et parfois envisagé comme une forme d'art.
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Les jeux vidéo utilisent comme périphérique d'entrée un contrôleur de jeu, qui varie selon les plates-formes. Un contrôleur peut ainsi être constitué d'un unique bouton et d'une manettes de jeu, ou disposer d'une douzaine de boutons et d'un ou plusieurs joystick. Les premiers jeux sur ordinateurs personnels requéraient souvent l'achat d'un joystick, tandis que les jeux modernes sur ordinateur permettent ou imposent au joueur d'utiliser un clavier et une souris simultanément.
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Dans les années 2010, de nouvelles méthodes d'entrée ont émergé, comme l'observation du joueur par caméra, la détection de mouvements de périphériques tenus en mains pour les consoles de jeux vidéo, ou les écrans tactiles sur les appareils mobiles. De même, de nouvelles formes de retours sont apparues : visuels, comme la vision 3D ou en relief (avec ou sans lunettes stéréoscopiques), tactiles, avec des terminaux vibrants (sièges, volants, etc.), ou pilotés (sièges inclinables simulant l’accélération, la rotation et le freinage d'un engin).
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Selon la définition que l'on accepte du jeu vidéo, son histoire peut commencer aux alentours de 1950 avec l'idée de Ralph Baer ou bien en 1952 avec OXO, 1958 avec Tennis for Two de William Higinbotham, ou encore en 1962 avec Spacewar!, qui est la date la plus communément admise. Pong, en 1972, est quant à lui le premier jeu dont le gameplay est suffisamment accrocheur et addictif pour lui faire connaître le succès auprès du grand public.
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Si Pong n'a pas inventé le jeu vidéo, il a donné le coup d'envoi à l'industrie vidéoludique. Celle-ci connaît une croissance explosive et fébrile aux États-Unis, jusqu'en 1983 où elle subit un krach qui la fait migrer vers le Japon. C'est là qu'elle voit sa renaissance, notamment grâce à la NES de Nintendo et au jeu Super Mario Bros. en 1985, qui inaugure une nouvelle philosophie dans la conception des jeux vidéo : plus riches et ouverts à tous les publics.
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Depuis, le secteur du jeu vidéo est en croissance continue et, à partir de 2002, son chiffre d'affaires mondial atteint 10 G$, dépassant celui d'Hollywood[1].
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Parmi les personnages emblématiques du jeu vidéo, peuvent être cités : Alex Kidd, Crash Bandicoot, Donkey Kong, Kirby, Lara Croft, Link, Mario, Mega Man, Pac-Man, Pikachu, Rayman, Samus Aran, Solid Snake, Sonic[2].
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Différents types de systèmes sur lesquels le jeu vidéo se pratique coexistent, et de nombreux jeux sont dorénavant disponibles sur ces plates-formes. Les consoles de jeux, les bornes d'arcade et les ordinateurs, en sont les trois principaux vecteurs. Les plates-formes portables ont débuté avec le jeu électronique individuel sur Game and Watch, de petites consoles portables dédiées à un seul jeu, aujourd'hui pratiquement disparues, supplantées par les consoles portables. Plus récemment, les téléphones portables, et notamment les smartphones, mais aussi les tablettes tactiles, sont devenus des supports adaptés à la pratique du jeu vidéo, certains étant conçus pour répondre aux besoins des joueurs[3].
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Les consoles de jeux vidéo sont des systèmes informatiques dédiés au jeu vidéo. À la différence d'un ordinateur, une console utilise un matériel dédié, qui ne peut être que rarement amélioré. Communément, les consoles de salon se branchent sur un téléviseur et sont vendues en standard avec une manette de jeu, bien qu'il soit possible d'adjoindre d'autres périphériques voire des jeux dans des paquetages promotionnels. Les consoles portables, en plus de leur autonomie d'énergie, disposent de l'ensemble des périphériques interactifs intégrés dans le boîtier nomade. Les jeux sont développés en tenant compte des capacités de la machine, et sont ensuite mis à disposition sur le support numérique qu'elle utilise.
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Les bornes d'arcade sont des systèmes prévus pour fonctionner dans des lieux en libre accès. Une borne se compose classiquement d'un monnayeur et de périphériques robustes. Les premiers types de bornes d'arcade étaient des bornes dédiées qui ne contenaient qu'un seul jeu indissociable de ladite borne. Cependant, dans les années 1980, SNK introduisit un nouveau type de borne, le MVS qui permettait à l'opérateur de la borne de changer le jeu simplement en intervertissant une cartouche de jeu[4]. Cela devint par la suite très courant. Par exemple, les bornes d'arcade Sega ou Capcom étaient et sont toujours basées sur un système similaire.
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Les ordinateurs sont des plates-formes informatiques hétérogènes qu'il est possible de trouver et de faire évoluer vers différentes puissances. Ils ne sont pas spécialement prévus pour jouer, mais de par leur modularité certaines configurations se prêtent aux jeux, parfois par l'adjonction de matériel dédié comme une carte graphique ou un périphérique de contrôle particulier. Les jeux sont ainsi conseillés pour être utilisés sur un ensemble particulier de configurations pour faire coïncider la puissance demandée par le jeu avec la puissance allouée par la machine. Si ce n'est pas le cas, un jeu peut ne pas fonctionner du tout, ou subit des problèmes de fluidité. Les ordinateurs, de par la constante évolution du matériel informatique, ont l'avantage de la puissance face aux autres machines de jeu, surtout du côté des graphiques de jeu. En outre, les ordinateurs permettent de jouer à des jeux dont les machines ont aujourd'hui disparu via le biais d'émulateurs. Par exemple, MAME émule de nombreuses machines d'arcade et permet ainsi de jouer à de vieux jeux tels que Pong ou bien Space Invaders.
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Après les premières tentatives de périphérique de contrôle, la plupart des jeux vidéo sur console de salon et ordinateur se sont tournés respectivement vers les manettes de jeu et le duo clavier/souris qui resteront pendant longtemps les périphériques les plus utilisés[5].
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Certains jeux peuvent également utiliser des contrôleurs dédiés, sans toutefois restreindre leur utilisation par le biais des trois contrôleurs courants, le clavier, la souris, et la manette de jeu. Par exemple, les joysticks et les volants, certains à retour de force, sont utilisés pour améliorer l'expérience de jeu des simulateurs de vols et des jeux de courses, sans être indispensables.
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Enfin, certains jeux sont dédiés à certains contrôleurs spécifiques. C'est le cas depuis plusieurs années pour certains des jeux sur bornes d'arcade. Ainsi les jeux de rythme nécessitent un tapis de danse, et les jeux de tir fonctionnent avec des pistolets laser ou optiques.
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Des expériences commerciales utilisant des contrôleurs originaux standardisés sont entreprises. Les dernières consoles portables de Nintendo : la Nintendo DS et la Nintendo 3DS ainsi que l'ensemble de leurs jeux utilisent un écran tactile et un microphone. Les manettes des consoles Wii (Wiimote), Wii U (Wiimote), PlayStation 3, PS4 (Sixaxis, PlayStation Move) et Xbox 360 (Kinect) se servent des mouvements du joueur pour interagir avec le jeu, en plus de leurs utilisations classiques.
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L'industrie propose également de regrouper plusieurs technologies sur un seul périphérique comme c'est le cas avec la DualShock 4[6].
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Les jeux vidéo restituent l'information par le biais de l'image et du son. L'affichage s'effectue principalement sur du matériel existant, comme la télévision pour les consoles de salon, ou les moniteurs d'ordinateur, éventuellement au moyen d'une sortie vidéo (pour affichage sur grand écran, par exemple). Le rendu sonore du jeu est retransmis via des haut-parleurs externes, ou une sortie audio vers un dispositif d'amplification externe (chaîne hi-fi, par exemple).
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Ces dernières années, des jeux de réalité virtuelle sont apparus grâce à de nouveaux périphériques, tel l'EyeToy sur PlayStation 2, rendant possibles ensuite des jeux en réalité augmentée comme EyePet. La notion de réalité virtuelle dans le jeu vidéo est approfondie en 2010 avec l'apparition de Kinect et du PlayStation Move.
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Les dispositifs de réalité virtuelle, quant à eux, se développent avec l'apparition de l'Oculus Rift et du Project Morpheus de Sony.
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De nos jours, la plupart des éditeurs tiers (indépendant des constructeurs) publient leurs titres sur plusieurs plateformes. Cela tient à des raisons techniques (le rapprochement technologique entre les machines) et à des raisons industrielles (l'augmentation du coût moyen de production). Malgré tout, chaque constructeur (Sony, Nintendo, Microsoft) a intérêt à proposer des titres exclusifs de qualité pour valoriser ses machines. Ils le font à travers des productions internes ou en passant des accords avec des éditeurs tiers. Ainsi, ce sont souvent les exclusifs qui font le succès et la renommée d'une machine[7].
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Jusqu'au milieu des années 2000, la distribution de jeux vidéo se faisait majoritairement sous forme traditionnelle, par le biais d’hyper-spécialistes (tels que Fnac ou Virgin), d'enseignes spécialisées (comme Game ou Micromania) ou de la grande distribution (Auchan, Carrefour, etc.). Puis, poussées par l'engouement du public pour Internet et l'achat en ligne, certaines enseignes se sont mises à distribuer en ligne des jeux vidéo dématérialisés en téléchargement direct, parfois à des prix plus attractifs que les circuits de distribution traditionnels (un nombre restreint d'intermédiaires dans la chaîne de commercialisation permettant des rabais) :
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D'abord considérée comme dangereuse pour les intérêts des éditeurs et concepteurs de jeux vidéo (risque de piratage élevé, difficulté à contrôler le marché), la distribution numérique de jeux vidéo s'installe progressivement dans le paysage vidéoludique, et se démocratise notamment avec la plate-forme Steam.
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L'industrie vidéoludique génère actuellement un revenu plus important que celui du cinéma[1] et ceci depuis 1997. En 2017, le revenu global était de plus de 120 milliards de dollars[8], et 4,3 milliards d'euros en France[9]. En 2012, le chiffre d'affaires mondial de l'industrie atteint 60 milliards de dollars selon le SNJV (Syndicat National du Jeu vidéo). L'industrie vidéoludique serait ainsi la première industrie culturelle dans le monde. Le jeu le plus coûteux de l'histoire (fin 2013), GTA V, a coûté 270 millions de dollars (moitié production, moitié marketing) soit l'ordre de grandeur d'un blockbuster hollywoodien. Le développement d'un jeu vidéo aujourd'hui est extrêmement coûteux et peut nécessiter des équipes de développement travaillant sur le jeu sur de nombreuses années. Il est donc risqué et difficile pour les studios de générer du bénéfice. À cela s'ajoute le fait que le studio ne reçoit qu'un faible pourcentage du coût de revient d'un jeu - 35 % allant à la grande distribution, 51 % à l'éditeur (dont environ 22 % au constructeur de la console) et 14 % au studio[10].
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Bien que des créateurs comme Éric Chahi ou Jordan Mechner ont démontré qu'il est possible de créer un jeu par soi-même, aujourd'hui la création d'un jeu nécessite le plus souvent la collaboration de nombreux corps de métiers très spécialisés. Cela inclut : graphistes, musiciens, animateurs, programmeurs, ainsi que des métiers spécifiques au jeu vidéo tel que game designer. L'industrie du jeu vidéo employait ainsi plus de 10 000 personnes en France en 2008 avec plus de 430 entreprises implantées[11].
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Les jeux vidéo sont généralement créés par des équipes de développeurs, de différents corps de métiers :
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En France, l'Association des producteurs d'œuvres multimédia (APOM) estime à 5 000 le nombre d'emplois directs dans le secteur du jeu vidéo en 1998 contre 3 000 en 2002 et 1 500 en 2006.
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Les principaux genres du jeu vidéo sont (par ordre alphabétique) :
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La définition du jeu vidéo entre 1990 et 2000 a été floue ; elle a été définie comme une « œuvre logiciel », puis comme une « œuvre audiovisuelle »[13]. Avec l’arrêt jurisprudentiel de 2009 (arrêt Cryo)[14] :
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« Le jeu vidéo est une œuvre complexe, qui ne saurait être réduite à sa seule dimension logicielle, quelle que soit l’importance de celle-ci, de sorte que chacune de ses composantes est soumise au régime qui lui est applicable en fonction de sa nature »
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Le jeu vidéo est donc juridiquement la cohabitation de différents éléments, graphiques, musicaux, narratifs[13].
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Le jeu vidéo est considéré comme une « œuvre de l'esprit », qui est donc protégée par le droit d'auteur mais elle reste défini variablement en droit français, d'une part, par sa nature comme une « œuvre audiovisuelle » ou « œuvre logicielle », d'autre part, en fonction de son processus de création comme « œuvre de collaboration » ou « œuvre collective »[15]. De plus, le code de la propriété intellectuelle n'y fait pas spécifiquement référence[15].
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Le jeu vidéo comme loisir et phénomène de masse soulève des interrogations et des critiques. Le jeu vidéo est à l'échelle de l'histoire des sociétés humaines une activité récente, les parents d'enfants nés dans les années 1990 n'ont pour la plupart jamais joué à ce type de jeu dans leur enfance ou adolescence.
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Il existe depuis plusieurs années tout un débat sur le rapport du jeu vidéo à l'art[16]. Certains n'hésitent pas à en faire une discipline artistique comme les autres, avec ses qualités propres. C'est en particulier la position d'Olivier Séguret, critique au journal Libération, qui se bat pour faire reconnaître au jeu vidéo sa portée artistique, notamment par l'établissement de parallèles avec l'histoire du cinéma[17]. Ou encore de quelques auteurs comme Nic Kelman (en), qui tentent d'apporter de nouvelles visions concernant les jeux vidéo, en proposant à leurs lecteurs de reconsidérer leur propre définition de l'Art en tant que tel.
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Le jeu vidéo s'inscrit depuis longtemps dans la culture des sociétés contemporaines. Si l'industrie du jeu vidéo connaît ses produits grand public et purement commerciaux, certains représentent des titres considérés comme des œuvres d'art par la critique, à l'instar de Rez sur Dreamcast, des créations du français David Cage ou encore des jeux Myst et Riven des frères Miller.
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La conception de l'art vidéoludique se heurte à des visions plus traditionnelles de la nature de l'art[non neutre], pour lesquelles le ludique (caractéristique du jeu vidéo) exclut l'artistique[réf. nécessaire]. Le fait même de jouer à un jeu vidéo signifierait l'impossibilité d'entretenir un rapport avec lui tel qu'il est possible d'avoir avec une œuvre de cinéma ou de peinture. Pourtant il existe une relation émotionnelle, qui, par extension, serait également artistique[18]. Toutefois, le débat reste ouvert, la conception du jeu vidéo géant Paix contre guerre (sur écran de 100 m2) par le peintre plasticien Bernard Quentin en 1995, la création du Musée du jeu vidéo à Paris, et la décoration de l'Ordre des Arts et des Lettres décernée par le ministère de la culture à plusieurs figures importantes du jeu vidéo (Frédérick Raynal, Michel Ancel, Shigeru Miyamoto ou encore Peter Molyneux) sont autant de premiers pas dans la reconnaissance officielle du jeu vidéo en tant qu'art.
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Le 10 mai 2011, la Fondation Nationale américaine pour les Arts modifie ses directives en changeant la mention « Arts à la radio et à la télévision » en « Arts dans les médias », rendant de fait les jeux vidéo éligibles explicitement et officiellement à l'appellation d’œuvre d'art[19],[20].
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Du 11 novembre 2011 au 9 janvier 2012 est organisée au Grand Palais à Paris une exposition retraçant l'évolution du jeu vidéo depuis ses débuts. Présentant plusieurs jeux marquants jouables par les visiteurs, l'exposition s'axe avant tout autour de l'aspect culturel et artistique du jeu vidéo, comme l'annonce la présentation : « Au-delà de l’esthétique et de la technique, l’histoire du jeu vidéo est aussi une histoire culturelle des nouveaux imaginaires contemporains nés de la rencontre entre des fonds culturels des États-Unis, du Japon et de l’Europe, et plus spécifiquement de la France qui occupe un rang majeur dans ce domaine. À travers des supports de création aussi divers que le cinéma, le dessin animé européen, la bande dessinée franco-belge, les comics américains, les mangas japonais, l’« anime » japonaise, les séries télévisées américaines, de nouveaux univers se sont créés. Ils sont autant de sources pour le jeu vidéo qui en retour les inspire »[21].
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En mars 2013, le Museum of Modern Art de New York ouvre une exposition permanente présentant 14 jeux aussi bien anciens que récents, retenus sur différents critères d'ordre esthétiques, visuels, sonores ou technologiques. Les mécaniques de jeu, le scénario ou encore la liberté d'action sont aussi pris en compte dans le choix de cette sélection[22]. À terme, la collection doit réunir 40 œuvres présentées au sein des galeries du MoMA dans la collection « Architecture et Design ». Les titres retenus sont Pac-Man, Tetris, Another World, Myst, SimCity 2000, Vib-Ribbon, Les Sims, Katamari Damacy, EVE Online, Dwarf Fortress, Portal, flOw, Passage et Canabalt.
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Du 25 septembre 2015 au 6 mars 2016, le Musée Art Ludique présente, à Paris, la première grande exposition au monde consacrée à l’art dans le jeu vidéo et à son inspiration française. Cette exposition met en avant le travail préparatoire des artistes, à travers de nombreux concept art, des esquisses au crayon, des peintures ou des sculptures traditionnelles et numériques. Le Musée axe sa thématique sur la richesse esthétique de l'architecture et des univers dans le jeu vidéo, la diversité graphique des personnages qui peuplent ces mondes virtuels, la magie et la féerie qui touchent un large public. Sont ainsi mis à l'honneur Assassin's Creed, Remember me, Dishonored, The Technomancer, Les Lapins Crétins ou encore Rayman ; ainsi que des jeux plus indépendants comme Soldats inconnus : Mémoires de la Grande Guerre, Syberia, Of Orcs and Men, Wild et Child of Light. L'exposition met aussi en lumière les passerelles qui existent entre le jeu vidéo et le 7e art, notamment dans Beyond: Two Souls. Le fondateur du musée Art Ludique, Jean-Jacques Launier, déclare à propos de l'exposition, que le jeu vidéo « incarne l’Art Total. Il fait appel au dessin, à la peinture, à la sculpture, à la création d’univers entiers et de centaines de personnages par jeu, à la mise en scène, à l’animation, au scénario, à la musique, et bien sûr à la conception d’un mode de jeu destiné à transcender l’interactivité. » Emmanuel Ethis, président du Haut conseil de l'Éducation artistique et culturelle, renchérit à l'occasion de l'exposition : « le jeu vidéo est bien un art total, car s’il est ludique par nature, il porte aussi l’ambition souveraine de s’inscrire dans une histoire connotée, diaprée de correspondances et de références à tous les arts qui l’ont précédé »[23],[24],[25].
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Depuis quelques années, certaines universités proposent dans leurs programmes l'étude du jeu vidéo comme discipline pédagogique. Depuis l'automne 2011, l'Université de Montréal possède une mineure en études du jeu vidéo. Cette initiative, menée par Bernard Perron, professeur au Département d’histoire de l’art et d’études cinématographiques, se base sur des initiatives européennes. Selon Bernard Perron, le jeu vidéo est « officiellement reconnu en France comme le 10e art depuis 1993 »[26]. Mais ce n’est vraiment que depuis le début du XXIe siècle que l’étude du jeu vidéo est considérée comme une pratique sérieuse[27],[28].
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Contrairement à la littérature et au cinéma, le jeu vidéo sous-entend tout d’abord un investissement personnel. Les joueurs ne se contentent pas de discuter de la valeur du jeu et de son appréciation. Ils échangent aussi abondamment à propos des différentes manières de vaincre un monstre ou de traverser un niveau en particulier.
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À l’université, les considérations par rapport au jeu vidéo vont au-delà de celles des joueurs. Par exemple, il est question de l’implication du joueur, des répercussions cognitives, ou encore des rapports de performance.
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Certains jeux vidéo peuvent susciter l’inquiétude en raison de leur aspect chronophage, un enfant ou adolescent de 8 à 18 ans passant en moyenne en 2010 quatre heures par jour devant un ordinateur ou à jouer aux jeux vidéo[29]. Comment gérer ce difficile problème du temps de jeu ? Il n’y a pas de temps de jeu « idéal », même si l’Académie américaine de pédiatrie recommande de ne pas dépasser deux heures par jour devant un écran[30].
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L’idée selon laquelle il existe un volume de jeu horaire idéal n’est ni prouvée, ni particulièrement judicieuse pour contrôler l’activité du joueur sur le jeu. En effet, si la limite de deux heures de jeu par jour est parfois avancée, rien ne prouve qu’elle garantisse une pratique adéquate du jeu, ni qu’au-delà de cette limite, la pratique devienne réellement problématique. Ici, comme ailleurs, tout dépend de la personnalité du joueur et de l’environnement social dans lequel il évolue.
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Le critère le plus approprié pour déterminer le seuil de « nocivité » d’un jeu vidéo sur le joueur est sans doute la perte de lien social qu’une pratique excessive du jeu est susceptible d’entraîner. L’amoindrissement des relations avec les autres membres de la famille, les amis, les collègues est un indicateur plus pertinent pour juger du caractère excessif de la pratique du jeu. Il est donc fortement recommandé de ne pas s’arrêter à une limite horaire excessivement réduite et inflexible lorsque vous fixez les règles de jeu qui s’imposent à votre enfant.
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Si certains jeux comportent un système de coupure, qui interrompt le jeu après une certaine durée, et qui peut être fixée par les parents, cette solution est loin d’être idéale dans la mesure où l’interruption brutale du jeu peut être mal vécue par le joueur, qui n’a pas le temps de sauvegarder sa partie, ou dont les efforts pour accomplir le but qu’il s’est fixé (mener à bien une mission par exemple) sont ainsi réduits à néant. La frustration ainsi engendrée par cette interruption brutale du jeu peut faire naître chez le joueur une certaine agressivité. Ainsi, si vous désirez recourir à cette méthode pour limiter la durée passée devant le jeu, il est recommandé d’informer votre enfant de l’activation de ce système de coupure et de veiller à ce qu’il soit prévenu suffisamment tôt de la coupure à venir, afin de sauvegarder le fruit de son travail[31].
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Cet aspect chronophage est un des éléments de la sédentarité impliqué dans l'obésité et le surpoids infantile qui touche un enfant sur 5 en Europe et un enfant sur 3 aux États-Unis[32]. L'utilisation de l'exergaming (en) (mot portemanteau à partir des termes anglais exercise, exercice physique, et gaming, jeu vidéo) qui vise à jouer à des jeux vidéo dynamiques associés aux exercices physiques (tel Dance Dance Revolution), afin d'aider les enfants à maigrir, a fait l'objet de plusieurs études scientifiques, certaines montrant un effet bénéfique important (à savoir se rapprocher des niveaux d'exercice recommandés) de ce type de jeux[33], d'autres un impact faible[34], et d'autres ne montrant aucun impact[35].
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Le niveau de violence de certains jeux vidéo est l'objet de critiques récurrentes. Le risque qu'elle débouche sur une augmentation des actes de violence dans la vie quotidienne est régulièrement étudié[36]. La plupart des études n'ont trouvé aucun lien entre violence virtuelle et violence réelle[37],[38],[39],[40]. Certaines soulignent néanmoins une corrélation avec une agressivité accrue parmi les joueurs[41].
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Ces études sont sujettes à controverse du fait d'enjeux moraux, religieux et politiques[réf. souhaitée]. Pour Laurent Trémel, elles sont souvent artificielles : « en amalgamant par exemple la pratique très occasionnelle d'une lycéenne issue d'un milieu aisé qui fera un puzzle sur son portable entre deux messages adressés à ses copines à celle d'un adolescent de milieu populaire en voie de déscolarisation qui passe dix heures par jour à jouer à un jeu de course automobile seul sur sa console, on fait l'inverse de ce qu'il faudrait faire dans une perspective sociologique »[42].
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Dans les années 1990, alors que les jeux vidéo devenaient de plus en plus réalistes dans leurs graphismes, plusieurs systèmes de classifications ont été mis en place à travers le monde. Leur but est de protéger les mineurs et d'informer les parents en attribuant à chaque jeu un âge limite en dessous duquel le jeu est formellement déconseillé. Ces organismes ont aussi généralement le pouvoir d'interdire la vente de jeux qu'ils jugent immoraux en refusant de les classifier. En effet, en l'absence de classification, un jeu n'a pas le droit d'être mis en vente. Ainsi, l'OFLC d'Australie refuse régulièrement la classification de certains jeux tel que Manhunt ou Soldier of Fortune: Payback[43].
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Les consoles de dernière génération (Wii, Wii U, Switch,PS4, Xbox One X, PSP, PSVITA, DSi et 3DS) disposent d'un système de contrôle parental permettant d'empêcher la lecture de jeux déconseillés en dessous d'un certain âge. Les ordinateurs équipés de Windows Vista et Windows 7 disposent nativement d'un système de contrôle parental, permettant de définir des plages horaires, et permettant également d'interdire l'utilisation de certains jeux[44].
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L'utilisation de jeux vidéo peut provoquer des crises d'épilepsie. Néanmoins, ce risque semble fortement lié aux sujets épileptiques photosensibles sans pour autant exclure totalement les autres sujets épileptiques. Les progrès techniques des consoles de jeux vidéo et des téléviseurs ont fortement contribué à réduire le risque de provoquer une crise d'épilepsie, notamment grâce à des fréquences de balayage de plus en plus élevées, des couleurs moins contrastées et plus naturelles, et une meilleure définition d'image[45]. Certains sujets épileptiques ignorent leur état jusqu'à ce qu'il leur soit révélé lors d'une partie[46]. Il est recommandé aux sujets épileptiques de ne pas jouer plus de 30 minutes aux jeux vidéo et de faire des pauses entre chaque session : les crises d'épilepsie pouvant être induites non seulement par la nature même du jeu vidéo (essentiellement chez les sujets épileptiques photosensibles), mais également par la fatigue et le stress induits par de longues parties[45],[47].
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Le conseil PEGI est un organisme créé pour la protection des mineurs au sujet des jeux vidéo en Europe.
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Le label PEGI est un label dont peuvent disposer les éditeurs mais qui est devenu obligatoire pour un jeu commercialisé en Europe. Aujourd’hui, plus de 19 000 jeux possède ce label PEGI. Mais afin de disposer de celui-ci, ils doivent compléter un formulaire d’évaluation et de déclaration du contenu. Ce formulaire possède la forme d’un questionnaire dans lequel il doit rendre compte rendu du jeu en question en précisant les éléments susceptibles ou non de heurter la sensibilité du joueur. En effet, PEGI ne jouant pas forcément aux différents jeux, les éditeurs doivent répondre à des questions bien précises afin que PEGI puisse en donner un résultat judicieux et donner une classe d’âge associé aux pictogrammes correspondants. Cette petite vignette correspondant à une limite minimum d’âge auquel le joueur peut jouer sans heurter sa sensibilité[48].
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Par la suite PEGI laisse le travail à ses administrateurs indépendants qui effectuent une deuxième vérification de la classification. Il en existe deux :
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Après ces démarches, un bilan du jeu est effectué et l’éditeur reçoit une licence qui l’autorise à appliquer le label PEGI, le pictogramme sur la jaquette du jeu.
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PEGI est composé de trois administrateurs indépendants qui sont : NICAM, VSC ainsi que ISFE. Mais le PEGI est également un système autonome, divisé en plusieurs conseils et comités où chacun possède un rôle bien précis. De ce fait, il existe un conseil d'administration qui se situe au cœur du PEGI, qui regroupe de nombreux acteurs du marché du jeu vidéo tels que les fabricants de consoles de jeu, les éditeurs de jeux… et qui gère avec le directeur général les activités quotidiennes du PEGI.
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PEGI, travaille par ailleurs, avec un groupe d’experts et une commission juridique qui s’occupent d’adapter celui-ci à la législation des différents pays pour s’assurer d’une bonne mise en application des dispositions du code de conduite du PEGI et de la classification.
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Les jeux vidéo ont des effets directs sur les capacités mentales et physiques des joueurs, que ce soit des réflexes plus accrus, un développement de l'empathie ou encore l'amélioration des capacités de traitement des informations en images[49]. En 2003, une étude suisse portant sur les éventuels effets néfastes pour les yeux a constaté que l'attention visuelle des joueurs fatigue moins vite que celle des non joueurs. Les joueurs arrivent également a appréhender un plus grand nombre d'objets d'un seul coup d'oeil. Par ailleurs, leur attention visuelle est plus efficace, en vision périphérique comme centrale. Enfin, ils parviennent plus rapidement à recentrer leur attention. La pratique régulière de jeux vidéo d'actions donc améliorerait globalement l'attention visuelle sélective[49]. De fait, les jeux vidéo sont parfois utilisés en tant que thérapie médicale ou par les militaires dans le but d’entraîner leurs recrues.
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Une étude confirme en 2020 ces conclusions. Selon Daphné Bavelier, étudiante de la plasticité cérébrale à l'université de Rochester aux États-Unis, certains jeux tels que Halo, Call of Duty ou Unreal Tournament ont un effet très visible sur les capacités cognitives des joueurs. Les jeux vidéos d'actions permettraient aux joueurs de développer une meilleure capacité d'attention, ils se fatiguent moins vite et possèdent une meilleure capacité de réaction. De plus, les joueurs de jeux d'action obtiennent des meilleurs résultats aux tests d'acuité visuelle, ils sont capables de lire des textes plus petits et sont plus sensibles aux changements de contrastes[50].
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Certains jeux nécessitant des interactions physiques, par l'intermédiaire de tapis de danse ou de capture de mouvement par une caméra, permettent également de pratiquer une activité sportive régulière et sont parfois préconisés pour les enfants atteints de surpoids[réf. nécessaire]. Ainsi l'université de West Virginia a étudié un groupe de 35 enfants obèses et leur a demandé de jouer à Dance Dance Revolution qui se joue à l'aide d'un tapis de danse. Ils ont constaté que, sans même changer leur régime, les enfants ont réduit leur prise de poids de façon significative[51]. Aujourd'hui, Nintendo tente d'exploiter ce domaine et développe des jeux d'exercice physique, comme Wii Fit[52].
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L'entreprise Bluelinea a créé une manette permettant de jouer a l'aide de sa bouche, à destination des joueurs tétraplégiques par exemple. Son prix est encore élevé (environ 1 400 euros). Un reportage du média Konbini, réalisé en 2019, a montré qu'un enfant tétraplégique pouvait retrouver certaines facultés perdues, comme l'aspiration[53].
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De même, en 2018 est commercialisé le Xbox Adaptive Controller (en) (en français, « manette adaptative Xbox »), conçu principalement pour répondre aux besoins des joueurs à mobilité réduite[54]. Il s'agit d'un concentrateur unifié de périphériques rendant les jeux plus accessibles. Développé depuis le début par des partenariats importants avec les organismes AbleGamers (en), The Cerebral Palsy Foundation SpecialEffect et Warfighter Engaged, le porjet a bénéficié des apports de ses groupes pour développer les fonctionnalités adaptées aux différentes motricités.
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Dans les années 1990, l'armée des États-Unis a modifié le jeu Doom II dans le but d’entraîner ses troupes. Le jeu était utilisé pour améliorer les talents de visée et le temps de réaction des recrues[55]. Plus récemment, des outils immersifs de réalité virtuelle ont été développés pour traiter certains troubles psychologiques comme l'agoraphobie ou l'acrophobie. Ces simulateurs reposent sur des technologies qui ont été développées à l'origine pour les jeux vidéo[56].
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Les jeux vidéo sont aussi utilisés comme source d'intérêt dans certains didacticiels. Les jeux vidéo éducatifs, que l'on assimile généralement à des logiciels pour l'éveil des tout petits ou comme supports pédagogiques destinés aux enfants, ont donné naissance plus récemment à des jeux éducatifs « pour adultes » connu principalement sous le nom de serious game dont l'intérêt est de transmettre un savoir-faire de manière ludique[57].
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Selon Learning and Teaching Scotland, jouer au Programme d'entraînement cérébral du Dr Kawashima améliore les capacités de calcul mental du joueur. Pendant neuf semaines, deux groupes d'écoliers ont été étudiés : le premier devait jouer au Programme d'entraînement cérébral pendant 20 minutes tous les jours, tandis que le second apprenait via des méthodes traditionnelles. À la fin de l'expérience, les deux groupes avaient progressé mais celui qui s'était entraîné grâce au jeu s'était amélioré de 50 % de plus[Quoi ?][58].
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D’après une étude allemande de 2014, jouer aux jeux vidéo présenterait des bénéfices secondaires. Cela permettrait de développer la substance grise. Simone Kühn de l'institut Max Planck et ses collègues ont invité 48 adultes non adeptes des jeux vidéo à jouer au moins 30 minutes par jour pendant deux mois au jeu Super Mario 64, qui fait notamment appel à l’orientation spatiale. Le joueur pouvait naviguer en utilisant la vision subjective (comme s’il était lui-même le personnage fictif) ou alors une vue d’ensemble. En comparant le scanner cérébral avant et après l’entraînement, les chercheurs observent une augmentation de la matière grise dans le cortex cérébral, l’hippocampe et le cervelet. Ces évolutions permettraient une plus grande aisance à se repérer dans l’espace en jonglant plus facilement entre vues subjective et objective, une meilleure coordination, rapidité et précision dans l’exécution des tâches de motricité. Cette expérience semble donc démontrer une fois de plus que le cerveau n’est pas une entité immuable, mais qu'il est au contraire en mesure de modifier sa structure pour s’adapter aux exigences de son environnement. Les auteurs évoquent la possibilité d’une utilisation préventive, voire thérapeutique du jeu vidéo. Il pourrait en effet freiner le développement de certaines maladies neurodégénératives, comme la maladie d'Alzheimer[59].
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Les chercheurs utilisent des casques de réalité virtuelle (VR) pour confronter des patients à leurs peurs et les aider à les surmonter. Exposer le patient de façon renouvelée et contrôlée à sa peur permet de la guérir. Il peut choisir lui-même sa progression. Conscient que la situation n’est pas réelle, il lui est plus simple de porter le casque de son propre chef.
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La vertu principale de la VR est que le sujet devient acteur et n’est plus spectateur. Aux États-Unis le chercheur Daniel Hoffman, directeur du centre de réalité virtuelle à Washington, imagine SpiderWorld, monde virtuel pour combattre l’arachnophobie d’une patiente. L’autre application de la VR est de soigner la douleur et la réduire chez les grands brûlés. Avec SnowWorld, monde enneigé créé par ce même chercheur permet aux patients de mieux ignorer ou supporter leurs souffrances[60].
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La VR nourrit néanmoins les craintes de certains spécialistes[Lesquels ?]. L'usager connaîtrait une désensibilisation en n'étant plus affecté ni atteint par les actes de violence. Préparer des soldats virtuellement à des scènes de combat pourrait mener à une absence d’émotions ou de compassion. Aussi, la VR est personnalisée en fonction des individus grâce à l'oculométrie dans le but de collecter les données des usagers. La question de cette collecte d'informations personnelles, étant liée à la protection de la vie privée, alimente les débats autour des nouvelles technologies. Un des effets cognitifs de la VR est l’altération de perception de la réalité, réduisant les capacités physiques et sociales[61].
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Le mot Roms (parfois écrit Rroms[3]) désigne en français un ensemble de populations établies dans divers pays du monde et ayant, à origine, une culture et des origines communes dans le sous-continent indien[4], également dénommées par les exonymes Tziganes / Tsiganes, Gitans, Bohémiens, Manouches ou Romanichels (chacun de ces noms ayant sa propre histoire) ou encore « gens du voyage » par confusion ou par vision fantasmée (l'immense majorité étant sédentaire). Leurs langues initiales font partie du groupe, issu du sanskrit, parlé au nord-ouest du sous-continent indien, et qui comprend aussi le gujarati, le pendjabi, le rajasthani et le sindhi. Minoritaires sur une vaste aire géographique entre l'Inde et l'océan Atlantique, puis sur le continent américain, les élites lettrées de ces populations ont adopté comme endonyme unique le terme Rom, signifiant en langue romani « homme accompli et marié au sein de la communauté »[5]. Deux autres dénominations, les Sintis et les Kalés, sont considérées tantôt comme des groupes différents des Roms[6], tantôt comme inclus parmi ces derniers[7].
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Selon Ian Hancock, contrairement aux Kalés et aux Sintis, tous originaires du nord de l’Inde, les Roms seraient plus précisément issus de la ville de Cannouge (Uttar Pradesh)[8], d'où les armées de Mahmoud de Ghazni les auraient déportés en 1018. Quoi qu'il en soit, ils sont présents en Europe dès le XIe siècle[9], et au XXIe siècle, les roms de tous les pays formeraient ensemble, selon une étude faite en 1994 pour le Conseil de l'Europe, la minorité « la plus importante en termes numériques »[10].
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Le terme de « Rom » est adopté par l'Union romani internationale (IRU) lors du premier Congrès international des Roms (Londres, 1971) qui a revendiqué le droit légitime de ce peuple à être reconnu en tant que tel, et a officialisé la dénomination « Rom »[11].
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Depuis cette date, beaucoup de Roms se désignent ou sont désignés par les noms rom (masculin), romni (féminin), roma (masculin pluriel) et romnia (féminin pluriel) qui selon Bordigoni signifient « hommes et femmes mariés et parents faisant partie d'un groupe de voyageurs, Gitans ou Tsiganes »[12], par opposition à gadjo (masculin), gadji (féminin) et gadjé (masculin pluriel), qui désignent tous les individus étrangers à la population rom, les « autres ». Les Gitans de la péninsule ibérique disent payo (masculin), paya (féminin), payos (masculin pluriel) à la place de gadjo, gadgi et gadjé, que les Gitans de France désignent aussi avec les mots paysan et paysanne[12].
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Par ailleurs, des journalistes de The Economist ont reçu une brochure au pavillon « Rom »[13] de la Biennale de Venise 2007, qui excluait de ce terme « les Sintis, les Romungrés, les Gitans, les Manouches , etc.[14][source insuffisante]. Lorsqu'ils sont entendus dans leur sens étroit de sous-groupes qui s'excluent les uns des autres, ces différents termes posent des problèmes étymologiques, car on ne peut prouver de manière indiscutable leur filiation par rapport à « Sind », à « Égyptiens » et aux « Manouches ». Cette notion de Rom au sens le plus restreint est également celle utilisée par le site internet de Larousse[15].
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Une hypothèse propose que le mot Rom dériverait du nom du Dieu Rāma (nom d'un Avatâr de Vishnou)[16]. Une étymologie remontant au mot sanskrit Dom, dont la signification elle-même pose problème et qui désigne une population de basse caste en Inde, a également été proposée par Ian Hancock[17], mais il la réfute lui-même en arguant de la « distance génétique » entre Roms et divers groupes de populations indiennes[17].
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Les Roms sont désignés en France par d'autres noms traditionnels ou familiers, selon les pays d'où ils sont supposés venir : « Bohémiens », originaires des régions de la Bohême ; « Gitans », originaires d'Égypte, appellation traditionnelle très ancienne en France ; « Manouches » ; « Romanichels », originaires de l'Est de l'Europe, mentionnés dans la littérature au début du XIXe siècle, ils parlent le romani ainsi que les langues des pays où ils résident ; « Tziganes » ; etc.
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D'autres appellations, d'origine scientifique, se sont diffusées récemment : Kalés (Gitans)[18], qui peuplent la péninsule Ibérique et l'Amérique latine et qui parlent le kaló, un mélange entre castillan ou catalan et romani ; Sintis (Manouches), qui peuplent l'Europe occidentale (France, Italie, Allemagne...), qui parlent le romani ainsi que les langues des pays où ils résident.
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La nouvelle appellation administrative française gens du voyage, qui a remplacé celle de nomades, ne saurait être utilisée pour désigner les Roms, l'immense majorité de ceux-ci étant sédentaire[19],[20]. En outre l'appellation gens du voyage regroupe des personnes qui ne sont pas roms ou ne se reconnaissent pas roms.
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À diverses époques, la langue française a produit différents termes qui évoquent soit des sous-ensembles soit l'ensemble des populations rom :
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Jan Yoors (en), qui a vécu de nombreuses années au sein des Roms au cours des années 1930, décrit dans son ouvrage Tsiganes (paru en 1967) les différentes populations Roms telles qu'elles lui ont été présentées par les siens, membres de la tribu des Lovara. Tout d'abord, tous ne sont pas nomades et certains se fixent pour plusieurs générations en lieu donné, à l'instar des Cali ou Gitans d'Espagne (Calés) qui parlent une langue fortement influencée par l'espagnol ; on trouve également des tribus sédentaires en Serbie, en Macédoine, en Turquie et en Roumanie : ainsi, les Rudari ont « rompu tout lien avec leur passé » et ne parlent plus que roumain. Ensuite, il est fréquent que des vagabonds soient baptisés tsiganes alors qu'il s'agit uniquement « d'autochtones ayant pris la route » : ils sont certes nomades mais dans un périmètre restreint : ce sont par exemple les Yénische en Allemagne, les Shelta en Irlande ou les Tatars de Scandinavie. À ces populations se rajoutent ensuite les forains et les gens du cirque. Existe également une tribu apparentée aux Roms bien que très différente : les Sinti ou Manush : ce sont souvent des musiciens et des luthiers et ils se distingueraient des autres Roms par leur physionomie (plus petits et mats de peau), leur dialecte mâtiné d'allemand « pratiquement inintelligible aux autres tsiganes » ou encore leurs coutumes, comme le rite de l'enlèvement de la future épouse. Enfin, « les vrais Roms » se diviseraient uniquement en quatre grandes tribus : Lovara (Lovàris), Tshurara, Kalderasha (Kalderàšis) et Matchvaya. Ils diffèrent eux aussi par la langue, le physique, les métiers (les Lovara et les Tshurara étant marchands de chevaux et se déplacent donc en roulotte ; les Kalderasha, les plus nombreux, sont chaudronniers et dorment sous la tente). Tous se considèrent néanmoins comme des « races tsiganes » à part entière et évitent de se mélanger[48].
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Selon Jean-Pierre Liégeois, « les Tsiganes forment une mosaïque de groupes diversifiés et segmentarisés dont aucun ne saurait représenter un autre »[49].
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Marcel Courthiade a proposé en 2003 une classification qui se caractérise notamment par le refus de la dichotomie « Vlax/non-Vlax » faite par d'autres linguistes[50] ; le terme « Vlax » provient du mot « Valaques » désignant, à l'origine, les locuteurs des langues romanes orientales, mais dont le sens a été ultérieurement élargi à beaucoup de populations nomades des Balkans (voir l'article Valaques). Les linguistes qui s'y réfèrent désignent par « Vlax » les groupes utilisant des mots empruntés aux langues romanes orientales, ou censés avoir transité par les régions valaques.
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Sans que l'on puisse le démontrer formellement faute d'archives écrites, les noms de ces groupes (appelés endaja en langue romani, que l'on peut traduire par « clans ») ressemblent :
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Selon Marcel Courthiade, on peut répartir les endajas dans les cinq ensembles ci-dessous, identifiés d'après les formes de la langue romani[50] :
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De nombreux contes poétiques de la tradition orale circulent sur l'origine des Roms et font partie de leurs traditions. Ils en font des descendants de la divinité hindoue Rāma, ou encore de Rāmachandra, avatar de Vishnou, de Cham fils de Noé, des mages de Chaldée, des Égyptiens de l’époque pharaonique, des manichéens de Phrygie, de la Marie-Madeleine biblique, d'une des tribus perdues d'Israël, de Tamerlan, du Grand Moghol, des Mamelouks, d’anciennes tribus celtes du temps des druides, voire des Mayas, des Aztèques, des Incas... La fascination exercée par de tels mythes a encouragé ces nomades, vivant souvent de leurs talents, à se donner eux-mêmes les origines les plus mystérieuses. Quant à la tradition écrite, un récit légendaire du milieu du Xe siècle, la Chronique persane de Hamza al-Isfahani (en), reproduite et embellie au XIe siècle par le poète Ferdowsi, fait état de migrations de Zott, Djâts, Rom ou Dom (hommes) partant du Sind actuel vers la Perse[réf. souhaitée]. Plus récemment, les protochronistes ont fait remonter l'origine des Roms à Hérodote lequel mentionne une tribu du nom de Sigynnes (qui sont des Scythes pour les historiens[réf. nécessaire]).
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Les études linguistiques envisagent, vers la fin du XVIIIe siècle, des origines indiennes aux Roms. L'Inde du nord est aujourd'hui clairement identifiée comme la zone géographique d'origine des Roms, comme en témoignent la linguistique et la génétique comparées[51].
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Selon les recherches en génétique de l'UWA, les caractéristiques génétiques de la population rom permettent de démontrer leur origine indienne et d'estimer que leurs origines remontent de 32 à 40 générations environ[52]. Les études génétiques montrent que tous les Roms européens sont les descendants d'un petit nombre de fondateurs (cinq lignées paternelles et 11 lignées maternelles représentant 58 % des individus étudiés ont été définies comme fondatrices des Roms européens)[53]. Cette ascendance Indienne est confirmée par la présence de hautes fréquences pour l'haplogroupe du chromsome Y H-M52 (de fréquence extrêmement faible parmi les populations non-Roms en Europe), pour les haplogroupes mitochondriaux M5, M18, M25 et M35 d'origine Indienne et par la présence de maladies génétiques spécifiques que l'on retrouve également en Inde et au Pakistan[53]. D'après les études portant sur les marqueurs autosomiques, le nord-ouest de l'Inde semble la patrie la plus probable des Roms européens, la période du départ de cette région étant évaluée à il y a environ 1 500 ans[53].
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Dans les recherches linguistiques, la première hypothèse, plutôt européenne et anglo-saxonne[54], les rapproche du Sind et du Pendjab, régions dont les langues sont les plus proches des langages actuellement parlés par les Roms[54].
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Dans les recherches sociologiques, la seconde hypothèse, plutôt indienne, se réfère à la société brahmanique, où les bouchers, les équarrisseurs, les tanneurs, les bûcherons, les fossoyeurs, les éboueurs, les chiffonniers, les ferronniers et les saltimbanques exerçaient des métiers nécessaires à la communauté, mais, considérés comme religieusement « impurs », n'avaient pas le droit d'être sédentaires et étaient hors-caste (çandales), avec toutefois une grande diversité, depuis les guerriers Rajputs (liés aux castes royales, équivalent hindou des samouraï japonais) jusqu'à ceux que l'on désigne aujourd'hui comme intouchables. En Inde, où ils sont connus sous des noms comme Banjara, Doma, Lôma, Roma ou Hanabadosh (en hindi/ourdou), ces groupes sociaux/professionnels plutôt qu'ethniques, aux origines géographiquement et socialement multiples, sont beaucoup plus mobiles et perméables que les castes traditionnelles (un enfant issu d'une union non autorisée, un proscrit pour quelque raison que ce soit sont eux aussi « impurs » et peuvent donc les rejoindre)[55].
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Probablement pour échapper au rejet de la société brahmanique, ces groupes pourraient avoir quitté le nord de l'Inde autour de l'an 1000 vers le plateau Iranien et l'Asie centrale, où on les appelle Kaoulis et Djâts, et, à travers ce qui est maintenant l'Afghanistan, l'Iran, l'Arménie, le Caucase, le sud de l'ex-URSS et la Turquie, s'être mis, comme charriers, éleveurs de chevaux, servants et éclaireurs, au service des Mongols, qui les protégèrent et leur laissèrent, en échange, une part du butin[56]. Avec la Horde d'or et Tamerlan, les Roms parvinrent ainsi en Europe, en Anatolie et aux portes de l'Égypte[57]. Des populations reconnues par d'autres Roms comme telles vivent encore en Iran, y compris ceux qui ont migré vers l'Europe, et qui en sont revenus. Deux directions migratoires sont connues : vers le sud-ouest et l’Égypte (Roms méridionaux ou Caraques, terme venant soit du grec korakia : « les corneilles », soit du turc kara : « noir »), les autres vers le nord-ouest et l’Europe (Roms septentrionaux ou Zingares, mot venant peut-être d'une déformation du terme Sinti). Quoi qu'il en soit, au XIVe siècle, des Roms vassaux des Tatars atteignent les Balkans, et il semble que ce faisant, ils aient été marqués dès l'origine (puisque cette origine les « constitue » en tant que peuple) par le nomadisme et la dispersion. Au XVIe siècle, ils sont attestés en Écosse et en Suède. Vers le sud ils traversent en 1425 les Pyrénées et pénètrent dans ce qui deviendra l'Espagne en 1479. On ignore si des Roms ont jamais transité par l'Afrique du Nord, comme certains le pensent. Les preuves manquent.
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Ils sont Tsiganoi parmi les Byzantins (d'où Tsiganes), Cingene parmi les Turcs, Romani-çel pour eux-mêmes (c'est-à-dire « peuple rom », d'où Romanichels pour les Croisés francophones), Manuschen pour les Croisés germanophones et Gypsies pour les Croisés de langue anglaise. La plupart des Roms, une fois parvenus en Europe, se mirent sous la protection des seigneurs nobles et des monastères ou abbayes, échappant ainsi à la vindicte des cultivateurs sédentaires, et continuant à exercer leurs métiers traditionnels au service de leurs nouveaux maîtres (leur esclavage était une servitude de type féodal nommée Roba dans les pays slaves, ce qui ressemble à la fois à leur nom de Roma et au mot « Robota » : travail). Au XIVe siècle, la plupart des groupes de Roms que nous connaissons avaient achevé leur installation en Europe.
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L'histoire des Roms en Europe commence en 1416-1417, car c'est à cette époque que l'on trouve les premiers documents attestant de leur passage dans telle ou telle contrée (néanmoins, il est fort probable que de très petits contingents roms circulent en Europe dès le XIIe siècle[58]).
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Au XIVe siècle, des récits attestent pour la première fois de leur présence à Constantinople, en Crète, en Serbie, en Bohême, en Roumanie... Au siècle suivant, ils continuent d'avancer vers l'ouest.
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L'Empire byzantin en accueille un grand nombre dès le début du XIVe siècle, sous le nom d'Atsinganos (Ατσίγγανος, qui a donné Tsigane, Zigeuner, Zingari, Ciganos, etc.) ou de Gyphtos (déformation de Egyptios = égyptien). L'Empire est traversé par les pèlerins occidentaux se rendant en Terre sainte. Ces voyageurs les appellent alors Égyptiens (Egitanos, Gitanos, Gitans, Egypsies, Gypsies). De l'Empire byzantin (et ensuite ottoman) les Roms se dispersent sur les routes d’Europe, et au XVe siècle, la diaspora commence à être visible partout : Hongrie, Allemagne, jusqu'à la Baltique et en Suisse. L'été 1419, les tribus apparurent sur le territoire de la France actuelle à Châtillon-sur-Chalaronne, dans la Bresse, à Mâcon, à Sisteron[59].
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En 1423, Sigismond Ier du Saint-Empire accorde à un certain Ladislav, chef d'une communauté tsigane, une lettre de protection qui permet à des familles d'émigrer depuis la Transylvanie vers la Hongrie[45],[60].
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Le 11 juin 1447, un contingent rom arrive en Espagne, en Catalogne, et se dirige vers Barcelone : la même légende[Quoi ?] y est racontée[61] ; d'autres clans roms plus nombreux s'éparpillèrent à leur tour sur ce territoire, tous avec un « duc » ou un « comte » de Petite Égypte à leur tête[61].
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D'après le Journal d'un bourgeois de Paris, le 17 août 1427, 100 à 120 hommes, femmes et enfants, qui se présentent en tant que chrétiens, pèlerins pénitents recommandés par le Pape, originaires d'Égypte, sont annoncés par une délégation à cheval qui demande l'hospitalité, et autorisés quelques jours plus tard à séjourner à La Chapelle Saint-Denis. Intrigués par leur apparence physique et vestimentaire, ou par leurs anneaux portés à l'oreille, des curieux accourent de Paris et des environs pour les voir, se prêtant parfois à la chiromancie qui leur est proposée. La rumeur leur prête également des tours de magie durant lesquels se vide la bourse des passants. L'évêque de Paris réagit en se rendant sur place avec un frère mineur qui prêche et convainc le groupe de repartir. Praticiens et clients de chiromancie sont excommuniés. Le groupe repart en direction de Pontoise début septembre[62].
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En Angleterre, les Roms arrivent en 1460[61] ; en Suède, en 1512[61] ; à la fin du XVIe siècle, en Finlande[61] ; et au début du XVIIe siècle, les premiers textes légiférant sur leur présence en Grande Russie sont réalisés[61]. En Russie méridionale, les Roms apparaissent sous les noms de Tataritika Roma, Koraka Roma et Khaladitika Roma soit « Roms des Tatars », « Roms Coraques » ou « Roms des Armées » qui témoignent de leur ancien statut d'artisans, éleveurs de chevaux, charrons, ferronniers, selliers ou éclaireurs auprès des Tatars, des caravaniers ou des Cosaques[63].
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À leur arrivée (historique) en Europe, au XVe siècle, les Roms furent en règle générale bien accueillis[64] ; ils obtinrent des protections qui leur permettaient de ne pas être inquiété par l'Inquisition, les groupes hérétiques gyrovagues étant les victimes privilégiées de l'Inquisition ; car c'est ce qu'ils étaient ostensiblement, précisément, mais leur politique fut toujours d'adopter en apparence la religion officielle, en s'accordant ainsi, en Europe occidentale, la protection du pape[65].
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Ils deviennent indésirables et tombent, dès la fin du XVe siècle, sous le coup de décrets qui vont de l’expulsion pure et simple à l’exigence de sédentarisation : ce ne sont pas les Tsiganes qui sont visés, mais les nomades. Les récalcitrants sont emprisonnés, mutilés, envoyés aux galères ou dans les colonies, et même exécutés. La récurrence de ces mesures montre leur manque d’efficacité, sauf aux Pays-Bas, qui parviennent à tous les expulser au milieu du XIXe siècle.
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Les deux premiers documents attestant de la présence des Roms dans l'actuelle Roumanie sont des actes de donation de familles de robs roms à deux monastères, l'un de Vodița daté de 1385 et l'autre de Tismana daté de 1387, tous deux situés en Olténie dans l'ancienne Principauté de Valachie. La « robie », terme issu du mot slave robota : travail, est un statut traduit en français et en roumain moderne par « esclavage », mais qui s'apparente davantage à un contrat féodal de servitude personnelle, appelée εργατεία ou υποτέλεια (ergatie, hypotélie) dans les documents phanariotes en grec, et différente de la δουλεία (esclavage proprement dit) qui existait aussi, pour les (rares) eunuques africains attachés au service des cours princières[67]. L’entrée de la plupart de Roms en « robie » est liée au recul de leurs anciens alliés les Tatars au XIVe siècle. Les Khans tatars cèdent alors leurs Roms au voïvode roumain victorieux, qui les distribue soit aux monastères de sa principauté, soit aux nobles, propriétaires terriens : les boyards. Ainsi en 1428, le voïvode moldave Alexandre le Bon fait don de 31 familles de Roms au monastère de Bistriţa en Principauté de Moldavie.
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Le « rob » pouvait être vendu et acheté, mais contrairement à l'esclave, il pouvait racheter lui-même sa liberté, et la revendre ailleurs : c'est pour cela que traditionnellement les Roms portent leur or sur eux, bien visible, sous forme de colliers, bijoux ou dents, afin de montrer leur solvabilité et leur capacité à se racheter. Il est la marque de leur dignité. En droit, les familles ne pouvaient pas être séparées sans leur propre accord, et un rob ne peut être puni sans le jugement d'un pope ; son témoignage ne vaut pas celui d'un homme libre mais est néanmoins enregistré ; les « robs » du voïvode ou hospodar (robi domnesti : « robs princiers ») sont libres d’aller et venir, mais payent tous les ans une redevance pour ce droit[68]. Ils pratiquent toutes sortes de métiers : commerçants ambulants, forains, ferronniers, forgerons, rétameurs, bûcherons, maquignons, fossoyeurs, chiffonniers, saltimbanques, musiciens. Quant aux monastères et aux boyards, ils utilisent leurs « robs » comme domestiques ou comme contremaîtres pour faire travailler les paysans serfs. Ils offrent à quelques-uns une formation et des postes de majordomes, de comptables ou d’instituteurs pour leurs enfants. Si le maître ou la maîtresse de maison est stérile, une jeune Rom ou un jeune Rom pourvoira à la perpétuation de la famille, en toute simplicité (cas de Ștefan VIII, devenu voïvode de Moldavie). Les « robs » peuvent être donnés, légués ou vendus aux enchères[69].
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En France, dès 1666, Louis XIV décrète que tous les Bohémiens de sexe masculin doivent être arrêtés et envoyés aux galères sans procès. Par la suite, lors de l'ordonnance du 11 juillet 1682, il confirme et ordonne que tous les Bohémiens mâles soient, dans toutes les provinces du Royaume où ils vivent, condamnés aux galères à perpétuité, leurs femmes rasées, et leurs enfants enfermés dans des hospices. Une peine était en outre portée contre les nobles qui donnaient dans leurs châteaux un asile aux Bohémiens ; leurs fiefs étaient frappés de confiscation[70],[71].
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Les philosophes des Lumières ne se sont pas montrés particulièrement tendres avec les Bohémiens, à l'exception peut-être de Jean-Jacques Rousseau[72]. L'abbé Prévost ou Voltaire ont eu des mots assez durs, et Mallet, dans l'Encyclopédie, écrit comme définition pour Égyptiens : « Espèce de vagabonds déguisés, qui, quoiqu'ils portent ce nom, ne viennent cependant ni d'Égypte ni de Bohème ; qui se déguisent sous des habits grossiers, barbouillent leur visage et leur corps, et se font un certain jargon ; qui rôdent çà et là, et abusent le peuple sous prétexte de dire la bonne aventure et de guérir les maladies, font des dupes, volent et pillent dans les campagnes ».
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Le 6 décembre 1802, le préfet des Basses-Pyrénées Boniface de Castellane fait arrêter en une seule nuit les Bohémiens des arrondissements de Bayonne et Mauléon (environ 500 personnes[73]) dans l'intention de les déporter en Louisiane[74],[75]. Mais la guerre maritime empêcha l'exécution de ce projet et ils furent progressivement remis en liberté[76]. Les femmes et les enfants furent répartis dans divers dépôts de mendicité en France et les hommes furent employés à divers grands travaux : canal d'Arles, canal d'Aigues-Mortes, construction de routes dans les départements des Hautes-Alpes et du Mont-Blanc[77]. La détention des personnes ainsi arrêtées s'étend sur une période de trois ans[78]. Après cet épisode, « tous sont revenus à leurs montagnes », estime Adolphe Mazure[74].
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Vers la fin du XVIIIe siècle et tout au long du XIXe siècle, l’Europe éclairée alterne coercition et recherche de solutions « humaines » pour les sédentariser, d’autant que les Roms acquièrent avec la Révolution et le mouvement romantique une image plus positive empreinte de liberté. En Hongrie, on leur donne des terres et des bêtes, qu’ils revendent aussitôt à leurs voisins pour reprendre la route. L’échec de la plupart de ces politiques n’est pourtant pas une règle absolue, et une partie de la population nomade se sédentarise.
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Au Siècle des Lumières, l'Espagne a essayé brièvement d'éliminer le statut de marginal des Roms en tentant d'interdire l'emploi du mot gitano, et d'assimiler les Roms dans la population en les forçant à abandonner leur langue et leur style de vie. Cet effort fut vain.
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On rencontre, dans le nord des Vosges, dans le courant du XIXe siècle des familles manouches qui habitent des maisons dans les villages parfois depuis plusieurs générations, tout en maintenant leur spécificité culturelle. Vers la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle, leurs descendants se déplacent ensuite dans de nombreuses autres régions françaises, voire en Espagne ou en Amérique du Sud[79],[80].
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Depuis le XVIIIe siècle, des fils de boyards étudiants à Paris, initiés à l'esprit des Lumières et/ou en franc-maçonnerie, lancent un mouvement abolitionniste. Le processus se fait en plusieurs étapes. En 1825, en Moldavie, le Hospodar Ioniță Sandu Sturza délie les Roms de leurs liens envers les monastères et les boyards. Cet acte officiel part d'une bonne intention : mettre fin à la « robie ». Mais en pratique, cela laisse les Roms sans protection face aux agriculteurs sédentaires qui réclament des réformes agraires. De nombreux Roms reprennent alors le nomadisme, alors qu'ils s'étaient sédentarisés en majorité autour des domaines seigneuriaux (konaks) et abbatiaux. De toute façon, Sturdza est renversé en 1828 et la « robie » est aussitôt rétablie. Plus tard, en 1865, influencé par la Révolution roumaine de 1848 et par Victor Schœlcher, le prince humaniste Alexandru Ioan Cuza sécularise les immenses domaines ecclésiastiques et abolit la « robie » en Moldavie et Valachie. Toutefois il faut attendre 1923 pour que des lois leur donnent des droits égaux aux sédentaires et les protègent contre les discriminations (Constitution roumaine de 1923). Mais ces lois sont remises en question entre 1940 et 1944[81]. Cette abolition de la robie a pour conséquence de faire émigrer les Roms Vlax en masse dans les pays voisins et dans le monde ; la plupart respectent leurs règles endogames et leur mode de vie nomade[53].
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L'immigration rom aux États-Unis commence avec la colonisation des Espagnols et les Roms étaient embarqués comme esclaves et certains s'échappèrent en arrivant aux Amériques avec de petits groupes en Virginie et en Louisiane[réf. nécessaire]. L'immigration à plus grande échelle commence dans les années 1860, avec des groupes de Romanichels ou assimilés (à tort — ainsi : les Pavees) du Royaume-Uni et les Travellers de l'Irlande. Au début des années 1900 commence une importante vague d’émigration de Roms récemment émancipés de Russie, de Roumanie et de Hongrie vers de nombreux pays d’Europe. Tous ces Roms seront appelés indistinctement « Romanichels » ou « Hongrois » dans la plupart des contrées où ils arrivent. Nombre d’entre eux s’embarqueront aussi à cette époque vers les Amériques. Le plus grand nombre d'émigrants appartient au groupe des Kalderash (« Căldărași » = « Chaudronniers ») de Roumanie. Un grand nombre émigre également vers l'Amérique latine.
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Au XXe siècle, les grandes vagues de migration cessèrent au moment de la Première Guerre mondiale.
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C’est, paradoxalement, la première moitié du XXe siècle, époque de libéralisation dans toute l’Europe, qui fut la plus dure pour les « gens du voyage ». En France, une loi sur « l’exercice des professions ambulantes et la circulation des nomades » les oblige pour la première fois, en 1912, à se munir d’un « carnet anthropométrique d’identité » qui doit être tamponné à chaque déplacement. Marcel Waline dira en 1950 à propos de cette loi, en vigueur jusqu'en 1969, qu'elle constitue « un cas probablement unique dans le droit français (...) de législation appliquant à une certaine catégorie de gens, les nomades, un régime d'exception, rejetant cette catégorie hors du droit commun, et adoptant, pour opérer cette discrimination, un critère fondé sur un élément racial »[82],[83]. Ce contrôle administratif et de police existe toujours avec le Livret de circulation[84], dont la suppression est cependant programmée au terme d'une procédure législative entamée à l'Assemblée nationale en 2015[85]. Voir aussi ci-après la section « L'après-guerre ».
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La répression du nomadisme se conjugue avec le succès des théories eugénistes sur la « protection de la race » dans les milieux scientifiques[Quand ?][réf. nécessaire]. La Suisse et la Suède mettent en place une législation qui vise à détruire la culture tzigane, avec l'assentiment ou l'approbation d'une majorité de la société. En Suisse, le département fédéral de justice et police planifie en 1930 l’enlèvement des enfants sur dix ans. La fondation Pro-Juventute a déjà mis en application en 1926 l'opération « les Enfants de la Grand-Route ». Celle-ci enlève de force les enfants des Yéniches (Tsiganes de Suisse, en allemand Jenische) pour les placer et les rééduquer dans des familles d'accueil sédentaires, des orphelinats voire des asiles psychiatriques en tant que « dégénérés ». Le docteur Alfred Siegfried, directeur des Enfants de la Grand-Route considère en effet les Yéniches comme génétiquement menteurs et voleurs. Non seulement on interdit aux parents biologiques de rencontrer leurs enfants (sous peine de prison) mais des stérilisations sont pratiquées sous prétexte « humanitaire » pour limiter leur reproduction. Cette opération ne prend fin en Suisse qu'en 1972. La Suède pratique une politique similaire jusqu'en 1975[86].
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Le génocide contre les roms est officiellement reconnu par l'Allemagne, seulement en 1982. Si le génocide contre les juifs porte le nom de shoah, celui des roms reste flou et selon les courants il s'appelle Porajmos, littéralement « engloutissement », ou Samudaripen, « meurtre total »[87]. De plus, il est difficile de mesurer l'ampleur de ce génocide, car bon nombre de victimes n'ont pas été comptées[88].
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En Allemagne, le Parti national-socialiste renforce, dès son arrivée au pouvoir, une législation déjà assez dure ; bien qu’Indo-européens, les Zigeuner ne sont pas considérés comme des Aryens mais, au contraire, comme un mélange de races inférieures ou, au mieux, comme des asociaux[89]. Ils sont vite parqués dans des réserves (on envisage d’en classer une tribu comme échantillon, mais le projet est abandonné), puis envoyés en Pologne, et enfin internés dans des camps de concentration sur ordre d’Himmler, puis assassinés dans des camps d'extermination.
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Pendant la Seconde Guerre mondiale, déportés à Auschwitz, à Jasenovac, à Buchenwald, entre 50 000 et 80 000 Tsiganes d'Europe sont morts des suites des persécutions nazies[90]. Les Tsiganes ont aussi participé à la résistance armée en France, en Yougoslavie, en Roumanie, en Pologne et en URSS.
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D'autres massacres ont pris une forme particulièrement cruelle : ainsi, en Roumanie, le régime d'Antonescu déporte plus de 5000 Roms vers l'Ukraine occupée par les Roumains (« Transnistrie ») : la plupart meurent de froid, de faim et de dysenterie. Quelques habitants parviennent à protéger certains groupes. Le gouvernement roumain a officiellement reconnu ce génocide (en même temps que la Shoah) en 2005.
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Durant la Première Guerre mondiale, tandis que les tsiganes alsaciens-lorrains de nationalité allemande sont internés en tant que civils ennemis, ceux de nationalité française qui circulent dans les zones de combat sont arrêtés sous divers motifs et internés au camp de Crest, de 1915 à 1919[92].
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Lorsque se déclenche la Seconde Guerre mondiale, la France n'attend pas l'occupation allemande pour prendre des mesures privatives de liberté à l'encontre des « nomades ». Le 16 septembre 1939, le préfet d'Indre-et-Loire les déclare « indésirables » dans le département et ordonne à la gendarmerie qu'ils « soient refoulés de brigade en brigade dans un autre département[93] ». Le 22 octobre 1939, le général Vary (sl), commandant de la 9e Région militaire, ajoute une interdiction de séjour en Maine-et-Loire et une interdiction de circuler dans les deux départements précités ainsi que dans la Vienne, les Deux-Sèvres, la Haute-Vienne, la Charente, la Dordogne et la Corrèze, précisant quelques jours plus tard que la mesure s'applique également aux « forains »[94].
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Un décret-loi du 6 avril 1940 prohibe la circulation des nomades sur l'ensemble du territoire métropolitain pour la durée de la guerre et impose l'assignation à résidence. Officiellement, cette mesure vise à réduire les risques d’espionnage mais il s'agit en réalité de contraindre les « Tsiganes » à la sédentarisation[95]. Pour autant, les autorités se montrent réticentes à imposer l'internement à cause de la menace de reconstitution de bandes à l'intérieur des camps et pour ne pas imposer de charges trop lourdes à l'État. Ces réticences sont toujours de mise sous le régime de Vichy : seuls deux camps, le camp de Lannemezan et le camp de Saliers sont consacrés exclusivement à l'internement de « nomades » en zone sud[96].
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En zone nord les Allemands sont à l'origine de l'internement des nomades[97]. Selon la thèse de l'historien Denis Peschanski publiée en 2002 et qui confirme son estimation de 1994[98], le nombre des Tsiganes internés une ou plusieurs fois entre 1940 et 1946 s'élève à 3 000[99]. D'autres chiffres ont été cités : Marie-Christine Hubert a cité en 1999 un minimum de 4 657 internés tsiganes en zone occupée et 1 404 en zone libre, en précisant que 90 % sont de nationalité française, et que 30 à 40 % sont des enfants[100]. Ce chiffre de 6 000 a été confirmé en 2009[101] et repris en 2010, par le secrétaire d'État aux anciens combattants Hubert Falco[102].
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L'ordonnance du Militärbefehlshaber in Frankreich du 4 octobre 1940 édicte que « les Tsiganes se trouvant en zone occupée doivent être transférés dans des camps d’internement, surveillés par des policiers français »[103]. Les autorités françaises y répondent dans un premier temps en créant de petits camps plus ou moins organisés ou improvisés[104],[105], où les « nomades » sont soumis à un régime d'assignation à résidence assez dans l'esprit de la circulaire du 26 avril 1940 aux préfets[106] : autorisation de quitter le camp le jour pour trouver des moyens de subsistance, à condition de regagner le camp le soir, à l'instar du camp de la rue Le-Guen-de-Kérangal à Rennes[107].
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Le régime se durcit progressivement. Il n'y a pas de barbelés ni de mirador au camp établi jusqu'en décembre 1940 par le département des Deux-Sèvres dans les ruines du château de Châtillon à Boussais, ce qui n'est plus le cas au camp de la route de Limoges où les « nomades » de Boussais sont ensuite transférés[108].
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Le règlement du camp de Coudrecieux rédigé en août 1941 précise qu'aucune permission n'est accordée aux internés, tout en permettant des sorties encadrées par les gendarmes[109]. Dans son étude sur Arc-et-Senans, Alain Gagnieux distingue la période « camp de rassemblement » de septembre 1941 à mai 1942 et la période « camp d'internement » de mai 1942 à septembre 1943 lorsque les autorisations de sortie furent exclues[110].
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Les conditions de vie au camp de Moisdon-la-Rivière sont décrites le 8 décembre 1941 par l'assistante sociale principale : les repas consistent en ersatz de café le matin avec une ration de pain pour la journée, parfois un peu de viande le midi pour agrémenter navets, betteraves, choux, et le soir une soupe trop claire ; à l'exception de quelques familles, « toutes les autres sont parquées comme des bêtes dans deux grands baraquements de bois repoussants de saleté où jamais ne pénètrent ni le soleil ni l'air », la gale et les poux ne manquant pas de faire leur apparition[111],[112]. En mai 1942, les instituteurs du camp de Mulsanne obtiennent du directeur d'une scierie voisine « l'autorisation de collecter les écorces et brindilles qui couvrent les sapinières (…) [qui] seraient collectées par les enfants au cours de promenades surveillées et destinées à la cuisson du lait des bébés du camp, aucun moyen de chauffage n'ayant été prévu jusqu'à présent »[113].
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D'une part, 66 hommes adultes en provenance du camp de Poitiers quittent le camp de Compiègne le 23 janvier 1943 pour être déportés à Oranienburg-Sachsenhausen[114], d'autre part, un second groupe de 25 hommes adultes du camp de Poitiers sont déportés au cours de la même année vers Buchenwald[114]. Emmanuel Filhol cite le cas d'un déporté de Sachsenhausen qui rentre de déportation en août 1945 et se voit à nouveau assigné à résidence sous le coup du décret du 6 avril 1940 que les gendarmes continuent d'appliquer jusqu'en juin 1946[115].
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En 1995, le quotidien Centre-Presse publie le récit d'un survivant de Buchenwald qui témoigne du « froid et de la faim, des coups, du travail harassant dans les galeries souterraines » qui causèrent la mort de son père et neuf membres de sa famille[116].
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Par ailleurs, des personnes du Nord-Pas-de-Calais rattaché par l'occupant à la Belgique furent arrêtées fin 1943 à la suite de l'ordre d'Himmler d'arrêter tous les Tsiganes de Belgique et du Nord-Pas-de-Calais, puis internées au camp de Malines et déportées vers Auschwitz le 15 janvier 1944. Seules 12 personnes belges ou françaises ont survécu sur les 351 convoyées de Malines à Auschwitz[117]. Parmi les 351 personnes, au moins 145 étaient françaises, au moins 121 étaient belges, et 107 étaient des enfants de moins de 16 ans[118].
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Il existe également quelques cas connus, non exhaustifs, de Gitans français déportés en tant que résistants[119].
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Les derniers internés au camp de Jargeau ne le quitteront qu’en décembre 1945, alors que les déportés survivants sont rentrés d’Allemagne depuis le printemps[120]. Le dernier camp à fermer est le camp des Alliers à Angoulême, qui fonctionne jusqu'au 1er juin 1946[121]. Les internés sont libérés mais placés sous une étroite surveillance. Le régime des nomades reprend ses droits[122]. À la sortie, les familles libérées ne retrouvent pas les roulottes et chevaux qu'elles possédaient et ne reçoivent aucune aide ou indemnisation. Certaines se réfugient dans la grotte des Eaux-Claires à Ma Campagne.
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Toutefois, un petit nombre de personnes ont obtenu le statut d'« interné politique » longtemps après la guerre[46].
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En 1985, une stèle est érigée au camp de la route de Limoges à Poitiers, qui mentionne la présence des Tsiganes dans ce camp, avec des Juifs et des résistants[123].
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En 1988, une modeste stèle commémorative est érigée sur le site d'internement de Montreuil-Bellay[124]. Les vestiges de ce camp font l'objet d'une inscription aux Monuments historiques le 8 juillet 2010[125].
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Des stèles furent également érigées au Camp de Jargeau en 1991, à Laval (mémoire des camps de Grez-en-Bouère et Montsûrs) en 1993, à Arc-et-Senans en 1999, au camp de Linas-Montlhéry en 2004, à Angoulême (camp des Alliers), et Lannemezan en 2006, à Avrillé-les-Ponceaux (camp de La Morellerie) et Barenton en 2008[123].
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Un monument, œuvre du sculpteur Jean-Claude Guerri, a été inauguré à l'emplacement du camp de Saliers le 2 février 2006[126].
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L'ouvrage « Les lieux de mémoire » publié de 1984 à 1992 sous la direction de Pierre Nora, et les principaux manuels d'histoire de classe de terminale disponibles en 2009 n'évoquent pas les camps d'internement de « nomades[127] ».
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Depuis 2004, une cérémonie d'hommage aux victimes nomades de l'internement en France (1939-1946) est organisée le 2 août sous l'Arc de triomphe de l'Étoile à Paris.
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Le film Liberté de Tony Gatlif, qui a pour thème les politiques anti-tsiganes en France sous le régime de Vichy, paraît en 2010.
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Le génocide a violemment marqué les consciences et, s’il faut attendre 1969 pour qu’une loi plus libérale remplace en France la loi de 1912, cela se fait sans opposition, ceux qui sont peu favorables aux Tsiganes craignant d'être assimilés aux promoteurs du racisme sous l'occupation allemande.
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Le « Comité international tsigane » créé en 1967, réunit à Londres en 1971 le premier « Congrès mondial tsigane », durant lequel des délégués de 14 pays décident de recommander l'utilisation du terme « Rom ». Le Congrès mondial rom réuni à Genève en 1978 crée l'Union romani internationale qui a un statut consultatif à l'ONU[128].
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Les Roms sont mentionnés pour la première fois dans un texte officiel de l'ONU à travers la résolution 6 (XXX) du 31 août 1977 de la Sous-Commission de la promotion et de la protection des droits de l'homme exhortant les pays « qui ont des Tsiganes (Romanis) à l'intérieur de leurs frontières à accorder à ces personnes, s'ils ne l'ont pas fait jusqu'ici, la totalité des droits dont jouit le reste de la population[129] ».
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Les dernières décennies sont marquées par une conversion massive de la communauté au protestantisme évangélique[réf. nécessaire]. En France, 100 000 adultes au moins rejoignent l'association cultuelle Vie et Lumière fondée en 1953 et membre de la Fédération protestante de France[réf. nécessaire].
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Entre 1944 et 1946, dans plusieurs pays de l'Europe de l'Est , comme la Pologne, la Roumanie, la Hongrie, ou la Bulgarie, de nombreux pogroms eurent lieu contre les Roms, accusés de collaboration avec l'Allemagne, ou "profiteurs de guerre " (Marché noir, et vols de marchandises à des paysans) : on ignore l'ampleur de ces pogroms, et le nombre de victimes, d'autant plus que certains de ces pays étaient occupés par l'Armée rouge, et allaient basculer vers les démocraties populaires Communistes.
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Avec de 10 à 12 millions de personnes, les Roms sont la plus grosse minorité ethnique d'Europe. Quelquefois, ils ont prospéré, par exemple chez les Căldăraşi (Caldéraches) de Roumanie, qui travaillent traditionnellement le cuivre.
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Le niveau d'intégration des Roms dans la société est variable. Les statistiques roumaines ne reconnaissent qu'un demi-million de Roms, alors qu'eux-mêmes estiment leur nombre entre 0,5 et 1 million[130].
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Dans certains pays comme la Slovaquie ou la Roumanie, où il est possible de constituer des partis ethniques, les Roms ont constitué des partis et ont au Parlement des représentants en tant que tels. Toutefois, leur entrée en politique n'est pas sans risques. Dans ces deux pays, les partis conservateurs (ex-communistes), cherchant à retarder l'intégration en Union européenne, leur ont distribué dans les anciens kolkhozes des terres qui étaient revendiquées par leurs anciens propriétaires, les agriculteurs locaux spoliés par la collectivisation. Les partis rénovateurs pro-européens, favorables à la restitution, soutenaient ces agriculteurs contre les Roms, ce qui a conduit à des désordres civils dans quelques villages. À la suite de ces manipulations, la plupart des dirigeants politiques roms se sont détachés des conservateurs (communistes) et rapprochés des rénovateurs (libéraux). En 2000, un parlement international rom, basé à Vienne, a été créé. En juin 2004, Lívia Járóka devint le premier membre rom hongrois du parlement européen (elle avait été précédée d'un seul auparavant : Juan de Dios Ramírez-Heredia, d'Espagne). Depuis lors, deux autres Roms y ont été élus, l'un sur la liste ADLE : Mme Viktória Mohácsi (Hongrie), l'autre sur celle du parti roumain libéral.
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Sept États de l'ancien bloc communiste ont lancé l'initiative Décennie de l'intégration tzigane en 2005, pour améliorer les conditions socio-économiques et le statut de la minorité rom. En septembre 2008, les deux députées au Parlement européen d’origine rom, Lívia Járóka et Viktória Mohácsi, ont réussi à faire voter cette initiative au niveau de toute l'Union européenne[131].
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Dans les années 1990-2000, la terre arable a souvent été un enjeu dans des conflits dont les Roms furent les « pions ». Lorsque les paysans ont réclamé la restitution de leurs terres aux ex-communistes (anciens directeurs de kolkhozes), ces derniers ont placé des ouvriers agricoles, souvent Roms, sur ces terres, pour ne pas les rendre (la loi protégeant les cultivateurs occupant le terroir, contre les revendications de propriétaires antérieurs). Ils ont même offert à ces Roms de quoi construire des maisons, une construction rendant la parcelle définitivement inaccessible à ses propriétaires légitimes, selon la loi de l'époque.
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L'Espagne est le pays de l'Europe de l'Ouest qui accueille la plus grosse communauté de Roms. C'est aussi l'un des rares à lui avoir donné le statut de minorité nationale[132]. Le gouvernement catalan a adopté depuis 2009 un plan d'action pour le développement de la population gitane[133],[134].
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La plupart des Roms (au sens de l'URI) de France sont sédentaires, salariés, intégrés[réf. nécessaire], même si une « minorité visible » restée semi-nomade pratique le travail à la journée (par exemple dans les vergers à l'époque de la cueillette, ou dans le bâtiment). Cependant, une partie de la classe politique les accuse, dans leur totalité ou en en désignant une partie, de pratiquer la mendicité ou la délinquance, de façon forcée par des réseaux mafieux ou de manière volontaire.[réf. nécessaire].
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Elle vise en fait une minorité de sédentaires roumains et pays proches, exilés, qui a commencé à circuler depuis l'entrée de la Roumanie et de la Bulgarie dans l'Union européenne, le 1er janvier 2007, bénéficiant à partir de ce moment des droits de liberté de circulation dont bénéficie tout citoyen de l'Union européenne. Selon certaines associations et journaux[135], « On compte […] en France environ 15 000 Roms migrants de nationalité roumaine, bulgare, tchèque, slovaque, hongroise, moldave ou des pays de l’ex Yougoslavie (Serbie, Croatie, Kosovo notamment). La plupart d’entre eux ont immigré dans les années 1990, peu après la chute des états communistes[136]. »
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Si une partie de ces Roms pratique le travail à la journée, c'est parce que jusqu'en 2014, les ressortissants de la Bulgarie et de la Roumanie ne sont pas totalement bénéficiaires du principe européen de libre circulation et, pour travailler officiellement, ont besoin d'un titre de séjour et d'une autorisation de travail : c'est pour cela qu'ils sont expulsables. De plus, la directive communautaire de 2004 sur la libre circulation des ressortissants de l'UE n'a pas été totalement transposée en droit français, notamment ses dispositions relatives aux garanties accordées aux personnes expulsées[137].
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Dans cette situation, les expulsions de Roms sont passées de 2 000 en 2003 à environ 8 000 en 2008[138]. Depuis 2007, le nombre de reconduites à la frontière de Roms roumains en France se situe entre 8 000 et 9 000 par an, représentant environ 30 % des objectifs chiffrés de reconduite à la frontière. Ces retours sont en grande partie volontaires car ils sont assortis de primes de 300 € par adulte et 100 € par enfant et de la prise en charge du billet d'avion[139].
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En 2009, la France a expulsé 10 000 Roms de Roumanie et de Bulgarie. Le 9 septembre 2010, le Parlement européen a réclamé la suspension de ces retours forcés, contraires au droit communautaire.
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8 030 Roms en situation irrégulière ont ainsi été reconduits par la France en Roumanie et en Bulgarie entre le 1er janvier et le 25 août 2010. Selon le ministre Éric Besson, 1291 l'ont été de manière contrainte, et 6739 de manière volontaire, au moyen de 27 vols « spécialement affrétés[140] ».
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En 2014, près de 13 500 Roms ont été expulsés de leurs campements en 2014, contre 19 380 en 2013 selon les chiffres de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et le Centre européen pour les droits des Roms (CEDR)[141]. En 2014, la France est critiquée par le rapport d'Amnesty International[142] en raison d'expulsions réalisées dans des conditions jugées par l'ONG « épouvantables »[141].
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Certains « gens du voyage » français ne veulent pas être identifiés aux Roms en raison de la large utilisation du terme Rom en lien avec les problèmes de délinquance faite par des médias francophones et par des hommes politiques[réf. nécessaire] tels Nicolas Sarkozy[143], Manuel Valls[144], Christian Estrosi, Éric Ciotti[145] Lionnel Luca[146], ou de partis politiques comme le Front national.
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Selon l'eurodéputé roumain Cristian Preda, membre du parti au pouvoir (PD-L) et ancien secrétaire d'État à la Francophonie, l'emploi du mot Rom en français est devenu synonyme à la fois de « délinquant » et de « Roumain »[147]. Rom et Roumain étant ainsi devenus péjoratifs, Dorin Cioabă, le fils du « roi » (autoproclamé) des Roms, a suggéré en 2009 d'utiliser le terme d’Indirom à la place de Rom.
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La politique d'intégration menée par les ONG et l'État roumain porte des fruits : d'après Martin Olivera, ethnologue connaissant bien la communauté Rom « certains [des Roms] ont effectivement voyagé de Roumanie en France, mais étaient sédentaires là-bas et ne demandent pas mieux que de se sédentariser ici[148] ». Toutefois, comme les Afro-Américains aux États-Unis ou les Dalits en Inde, une partie de la communauté reste très marginale socialement et vit, en Occident comme en Europe de l'Est, dans des conditions extrêmement précaires[149].
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Mais ces estimations ne concernent que les environ 600.000 Roms comptés comme tels dans les statistiques roumaines, alors que selon Nicolae Paun[150], si l'on comptait aussi les 0,3 à 0,6 millions de Roms intégrés (qui eux, sont comptés comme Roumains), le peu d'ampleur de la marginalité apparaîtrait clairement : selon lui, les Roms en tant que groupe ethnique ne sont pas plus marginalisés que n'importe quelle classe sociale de niveau socio-économique et culturel équivalent. À l'encontre de cette position, les nationalistes roumains (comme les nationalistes français en France), refusent de considérer les Roms comme des Roumains et les perçoivent comme une population indésirable venue d'ailleurs, vivant en parasite et impossible à intégrer. Cette tendance d'opinion se fait un devoir de les appeler couramment « Tziganes », mot péjoratif, en dépit de la loi qui prescrit l’appellation de « Roms »
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Les Roms restent discriminés en Hongrie[151]. Le gouvernement hongrois entend d'ici à septembre 2011 faire voter une loi qui proposera aux allocataires de prestations sociales « des tâches d'intérêt général sur de gros chantiers de travaux publics, tels la construction d'un stade de football à Debrecen (à l'est du pays), le nettoyage des rues mais aussi l'entretien des parcs et des forêts »[152].
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En mai 2008, en Italie, près de Naples, des camps roms ont été brûlés[153]. En 2010, le gouvernement de Silvio Berlusconi a déjà fait évacuer de nombreux camps illégaux et demande à Bruxelles l'autorisation d'expulser les Roms.
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D'autres camps de Rome sont en 2014 l'objet de l'enquête judiciaire Mafia Capitale : certains groupes mafieux auraient détourné les fonds européens destinés à l'intégration de ces populations, ce qui expliquerait l'état de profonde dégradation des infrastructures leur étant destinées[154].
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Arrivée en Pologne au XIVe siècle, la population Rom est estimée au début du XXIe siècle entre 17 000 et 35 000 personnes. Ils y ont souffert des persécutions, notamment lors de l'occupation nazie au cours de laquelle un nombre très important (le chiffre exact n'est pas connu) d'entre eux a été exterminé. Ils subissent toujours les préjugés et les persécutions, qu'ils soient Roms polonais ou étrangers (de Roumanie ou de Macédoine du Nord) et ce malgré l'instauration d'une loi en 2011 destinée à les protéger[155].
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Le terme Rom n'est nullement réservé aux seuls Roms de Roumanie même s'il est phonétiquement proche du mot roumain român (roumain). Il n'y a pas de lien étymologique ou sémantique entre les deux termes : rom signifie simplement être humain en romani tandis que român vient du latin romanus.
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Dans les années 1990-2000, la terre arable a souvent été un enjeu dans des conflits dont les Roms furent les « pions ». Lorsque les paysans ont réclamé la restitution de leurs terres aux ex-communistes (anciens directeurs de kolkhozes), ces derniers ont placé des ouvriers agricoles, souvent Roms, sur ces terres, pour ne pas les rendre (la loi protégeant les cultivateurs occupant le terroir, contre les revendications de propriétaires antérieurs). Ils ont même offert à ces Roms de quoi construire des maisons, une construction rendant la parcelle définitivement inaccessible à ses propriétaires légitimes, selon la loi de l'époque.
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Les Roms de Roumanie forment l'un des principaux groupes de la communauté rom[157]. Officiellement, selon les derniers recensements, la Roumanie compte 600 000 Roms mais plusieurs ONG estiment que ce nombre est sous-estimé et serait en réalité plus proche d'un million, soit autour de 6 % de la population roumaine, et Nicolae Paun du Partida le Romenge (parti Rom) fait remarquer que le fait d'être compté comme Rom a moins à voir avec la langue ou les traditions qu'avec la situation sociale : « si on a ou si on pose des problèmes, on est considéré comme Rom »[156].
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Le romani est une langue parlée par plus d'un million de personnes en Roumanie.
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Au Royaume-Uni, les travellers (voyageurs, en référence à la fois aux Irish Travellers et aux Roms) sont devenus en 2005 un enjeu électoral, quand le chef du Parti conservateur promit de réviser l'Acte des droits de l'Homme de 1998. Cette loi, qui englobe la Convention européenne sur les droits de l'Homme dans la législation du Royaume-Uni, est considérée par beaucoup comme permettant de garantir le droit rétrospectif de planification[précision nécessaire]. Les pressions importantes de la population avaient conduit les travellers à acheter des terres[Quand ?], et à s'établir en contournant ainsi les restrictions de planification imposées sur les autres membres locaux de la communauté.
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En Suisse romande, l'enquête que Jean-Pierre Tabin a menée à Lausanne entre 2011 et 2013, a montré que la mendicité concerne peu de personnes, environ une soixantaine. Selon cette enquête, il ne s'agit pas d’une mendicité organisée de manière criminelle[158].
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De « nombreux habitants » seraient méfiants lorsqu'il s'agit d'utiliser les deniers publics pour des infrastructures en Roumanie. Ainsi, Messemrom, une association de soutien aux populations roms, a dû faire face à une plainte afin que soit examinée l'utilisation d'une subvention de l'État helvétique en Roumanie[159]. Elles se plaignent des conséquences générées par la stigmatisation des Roms sous la présidence, en France, de Nicolas Sarkozy[160].
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Confronté à un afflux de Roms du Kosovo, le pays a pratiqué quelques expulsions. Entre 1934 et 1975, la Suède, comme le Danemark et la Norvège, a stérilisé[réf. souhaitée] des Roms et des malades mentaux. En 1999, elle a indemnisé les victimes, plus de 60 000.
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D'après une enquête publiée en 2007 par le Centre européen pour les droits des Roms sur l'exclusion des Roms du marché de l'emploi en Bulgarie, République tchèque, Hongrie, Roumanie, et Slovaquie, 35 % d'entre eux se définissent comme des ouvriers non qualifiés, 27 % comme des ouvriers qualifiés, 18 % déclarent travailler dans le nettoyage. Seuls 2 % des Roms ont une profession libérale ou sont cadres[161]. 61 % des Roms interrogés lors de l'enquête étaient sans emploi[162].
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Il est difficile de définir avec précision des critères d'appartenance et le nombre exact des Roms car comme pour la plupart des minorités, les nombreuses unions mixtes avec des non-Rom, la sédentarisation (seulement 2 % d’entre eux sont du voyage en Europe) et l'acculturation (ou intégration, selon les points de vue) progressent à grande vitesse.
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Des estimations laissent à penser qu'il y a approximativement 8 à 10 millions de Roms dans le monde en 2001[163] sans compter ceux qui résident en Inde. Les plus grandes concentrations de Roms se trouvent dans les Balkans, en Europe centrale et de l'Est, aux États-Unis, en Amérique du Sud et en Asie du Sud-Est. De plus petits groupes vivent dans l'Ouest et le Nord de l'Europe, au Moyen-Orient, et en Afrique du Nord.
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Les pays où les populations roms dépassent le demi-million sont la Roumanie, les pays de l'ex-Yougoslavie, l'Espagne, les États-Unis, la Hongrie, la Turquie, le Brésil et l'Argentine. Les Roms sont nombreux aussi en Tchéquie et en Slovaquie.
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En 1971, le congrès des associations et mouvements militants roms adopta le drapeau rom comme symbole du peuple Rom. Sur un fond vert (qui symbolise la Terre fertile) et bleu intense (le Ciel, la liberté), est posé le Chakra (roue solaire à vingt-quatre rayons, symbole de la route et de la liberté), du rouge de l'empereur Ashoka ou Ashok, comme on le voit en tête d'article. Le Congrès mondial tzigane tenu à Londres le 8 avril 1971 choisit cette date pour commémorer la journée internationale des Roms[164]. L'hymne, Djelem, djelem, a été écrit par Žarko Jovanović sur une chanson populaire tzigane[165].
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Il y aurait actuellement en France entre 350 000[166] et 1 300 000[167] Roms.
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La quasi-totalité des Roms parlant les langues d'origine romani est bilingue, mais un nombre indéterminé (parce que généralement non comptés comme Roms aux recensements) ne parlent que les langues des pays où ils vivent ou ont vécu. Les Gitans, par exemple, s'expriment le plus souvent en dialectes hispaniques, comme le caló[172].
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Les Roms parlent de nombreuses langues : certaines leur sont propres, d'autres sont celles des contrées qu'ils ont traversées et où ils vivent, d'autres encore sont des dialectes nés de ces multiples influences. La parenté de l'ensemble romani avec le sanskrit est clairement établie, avec des influences avestiques et hébraïques[54].
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Les Roms parlent aussi la langue dominante de la région dans laquelle ils vivent, voire plusieurs langues. Par exemple, les Roms de Prizren au Kosovo parlent quotidiennement quatre langues[réf. nécessaire] dès leur plus jeune âge : l'albanais, le romani, le serbe et le turc. En Slovaquie, beaucoup de Roms parlent à la fois le romani, le slovaque et le hongrois. Les emprunts linguistiques du romani rendent possible le suivi de leur migration vers l'Ouest.
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Les linguistes divisent actuellement l'ensemble rom (non reconnu par les tsiganologues de l'INALCO) en trois groupes linguistiques, correspondant à trois grands ensembles historiquement différenciés en Europe, celui des Tsiganes (qui sont les Roms stricto sensu pour l'INALCO) vivant principalement en Europe de l'Est, au Proche-Orient, en Amérique et en Australie, celui des Sintis ou Manouches vivant en France, en Italie, au Benelux et en Allemagne, et celui des Gitans vivant dans le Sud de la France, en Espagne et au Portugal.
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Quelques Roms ont développé des sabirs tels que l’ibéroromani (caló), qui utilise le vocabulaire rom, la grammaire espagnole, présente de nombreux emprunts lexicaux à l'andalou, et au catalan et est la source de nombreux mots en argot espagnol, l’angloromani (cant, ce mot désigne également la langue des Travellers irlandais, le shelta), l’arméno-romani (lomavren ou lovari) ; le gréco-romani (ellino-romani), le suédo-romani (tavringer romani), le norvégo-romani (nomad norsk), le serbo-romani (srpskoromani), le hungaro-romani (romungro, modgar, modyar), alors que la boyash est un argot roumain avec des emprunts au hongrois et au romani.
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Dans les Balkans, on trouve cinq langues vernaculaires composés de romani, d'albanais, de grec et de langues slaves : l’arlisque (arliskó), le djambasque (xhambaskó), le tchanarsque (Čanarskó), le tcherbarsque (Čerbarskó) et le thamarsque (thamarskó).
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Les Roms sont connus pour être d'excellents musiciens et danseurs. En Espagne, ils ont influencé le flamenco et ils sont devenus les protagonistes de ce genre. Dans la plupart des pays d'Europe centrale et orientale (Hongrie, Bulgarie, Serbie, Macédoine du Nord, Roumanie, Tchéquie, Slovaquie…), les musiciens tziganes ont été très recherchés pour les mariages, funérailles, etc. En Roumanie on les appelle lăutari, en République tchèque et Slovaquie lavutari.
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En France, leurs talents d'amuseurs publics et de dresseurs de chevaux ont généré des familles du cirque célèbres, comme les Bouglione ou les Zavatta.
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Le guitariste Django Reinhardt, quant à lui, influencera durablement le jazz en y mêlant la musique tzigane. Gus Viseur et Tony Murena, compositeurs de célèbres valses-musette, ont joué et ont été influencés par des musiciens manouches.
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Le théâtre était également une activité artistique traditionnelle de la population Tsigane. Aujourd'hui, il n'est plus guère représenté que par le Djungalo Teatro, l'un des très rares théâtres de tradition tsigane en Europe.
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En Andalousie, le flamenco est la principale musique dans laquelle les artistes gitans se sont imposés depuis la fin du XVIIIe siècle, et ce, en concurrence et rivalité avec les artistes andalous non gitans. El Planeta est considéré comme le premier artiste gitan du flamenco, identifié comme tel par les auteurs du XIXe siècle. À la fois guitariste et chanteur, il crée certains styles de cette musique dont la seguiriya. Au début du XXe siècle le cante flamenco gitan est représenté par Manuel Torre de Jerez de la Frontera spécialisé dans les styles typiquement gitans du cante jondo, et à partir des années 1930, par Manolo Caracol. Entre 1930 et 1940, le flamenco fait place à l'opéra flamenca, décrié pour son caractère décadent et commercial. Après la seconde guerre mondiale, Antonio Mairena impose un retour aux sources d'un flamenco purement gitan, son approche d'une musique dont il revendique les origines exclusivement gitane, est contesté par les défenseur du répertoire payo (c'est-à-dire non gitan). Des années 1950 à 1970 plusieurs cantaors vont représenter le versant gitan du flamenco, les principaux étant El Chocolate, Terremoto de Jerez, El Agujetas. Camarón de la Isla fut la principale vedette du cante flamenco des années 1970 à 1990.
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Dans la guitare, Ramón Montoya est considéré comme le père du répertoire moderne du flamenco, premier artiste à se produire seul et non seulement comme accompagnateur, sa célébrité ne fut supplantée que par le guitariste non gitan Paco de Lucía. Le guitariste Manitas de Plata, né en 1921 dans le Sud de la France, vendra plus de 93 millions d'album, contribuant ainsi à la diffusion de la musique flamenco et devenant un des artistes français les plus connus au monde. Dans le domaine de la danse flamenca, la figure prépondérante fut Carmen Amaya l'une des plus célèbres artistes du flamenco tout style confondu.
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Le pianiste György Cziffra fut réputé pour sa grande virtuosité, son répertoire extrêmement varié et ses dons d'improvisateur.
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On a suggéré que, lorsqu’ils étaient encore en Inde, les Roms étaient hindouistes ; le mot romani pour « croix », trushul, est le même mot que le sanskrit triṣula qui désigne le trident de Shiva.
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Les Roms ont souvent adopté la religion dominante du pays où ils se trouvaient, en gardant toutefois leur système spécial de croyances. La plupart des Roms sont catholiques, protestants, orthodoxes ou musulmans. Ceux qui se trouvent en Europe de l'Ouest ou aux États-Unis sont soit catholiques, soit protestants. En Amérique latine, beaucoup ont gardé leur religion européenne : la plupart sont orthodoxes. En Turquie, en Égypte et dans le sud des Balkans, ils sont souvent musulmans. Il n'existe pas de "religion rom", mais l'on observe chez les Roms à travers leurs différentes confessions, des survivances vivaces de croyances au surnaturel et d'interdits spécifiques, bien souvent dénigrés par les religions organisées.
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Dans les Balkans, Georges de Lydda est commémoré le 6 mai lors de la fête que les Roms appellent Ederlezi qui marque le printemps.
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Même lorsque les Tsiganes rejoignent au fil des siècles telle ou telle religion, ils n'oublient pas leurs origines. Celles-ci remontent très loin dans le passé et la mythologie, et ce qui est parfois devenu ailleurs folklore ou superstition, demeure souvent chez eux une croyance véritable. La principale, fréquente chez les peuples ayant souffert de rejets et de déportations, est l'espérance d'être un jour tous réunis. Cette espérance prend, dans les croyances, un tour prophétique : au rassemblement ultime sur un lieu d'origine mythique est associée la fin du monde actuel, d'où doit ressortir un monde meilleur.
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À la fin des années 1990, certains Roms de Hongrie se tournent vers le bouddhisme à l'image des intouchables d'Inde rejoignant le mouvement Ambedkar dans leur recherche de dignité et d'égalité[173],[174].
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Il existe un mouvement de Roms qui souhaitent revenir à l'hindouisme, leur religion originelle : le mouvement a commencé en Grande-Bretagne, lors de rencontres de Roms et de migrants hindous d'Inde, et en Allemagne, où des Roms qui avaient accès à des études universitaires, cherchaient l'origine des Roms, tout en considérant l'évolution religieuse des différents groupes roms à travers les âges. Cependant , l'hindouisme, lointain, reste fort mal connu, et ce mouvement est fortement minoritaire.
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Dans plusieurs sous-groupes Roms, des repas traditionnels, connus notamment sous le nom de pomana, sont pratiqués plusieurs fois à des intervalles déterminés après un décès, dans l'intention d'apaiser les esprits des morts, appelés mulo, auxquels une place est réservée[175]. Cette tradition est partagée avec les aroumains[176], ainsi qu'avec les Roumains mais aussi d'autres populations balkaniques.
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Sous l'Ancien Régime, des Tsiganes font des pèlerinages au Mont Saint-Michel et à Alise-Sainte-Reine[177].
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L'origine du pèlerinage aux Saintes-Maries-de-la-Mer en Camargue, qui est l'occasion d'un grand rassemblement annuel, pieux et festif, n'est pas connue précisément. Un des premiers récits faisant état de la participation des Gitans à la fête des Saintes-Maries-de-la-Mer est celui de Frédéric Mistral publié en 1906 :
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« L'église était bondée de gens du Languedoc, de femmes du pays d'Arles, d'infirmes, de bohémiennes, tous les uns sur les autres. Ce sont d'ailleurs les bohémiens qui font brûler les plus gros cierges, mais exclusivement à l'autel de Sara qui, d'après leur croyance, serait de leur nation[178] »
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Mais la date de 1855 où l'auteur situe le récit, n'est pas fiable[179]. L'édition de 1861 de Mireille comporte au chant XII les vers suivants :
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« Dins la capello sousterradoI'a Santo Saro, venerado di brun Bóumian ; (...) »
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L'auteur les traduit par « Dans la chapelle souterraine est Sainte Sara vénérée des bruns bohémiens[180] ». Une image de L'Illustration de 1852 montre une Bohémienne plaçant son enfant sur les châsses des Maries[181].
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Le journal des curés des Saintes mentionne les Gitans dès 1861 et peu après 1900 y est inscrite la note suivante :
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« Les Bohémiens sont déjà arrivés. Usant d'un droit très ancien qu'on leur a laissé d'occuper, sous le chœur de l'église, la crypte de sainte Sara, leur patronne légendaire, ils sont là accroupis au pied de son autel, têtes crépues, lèvres ardentes, maniant des chapelets, couvrant de leurs baisers la châsse de leur sainte, et suant à grosses gouttes au milieu des centaines de cierges qu'ils allument. (...) L'empressement qu'ils mettent à porter, toucher, baiser, faire baiser à leurs enfants, à la procession, la barque qui contient les statues des Saintes, se disputant les fleurs qui la parent, témoignent de leurs sentiments chrétiens[182]. »
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La création en 1935 de la procession annuelle de Sara la noire, le 24 mai, qui s'ajoute à la procession, plus ancienne, des Maries, fixée au 25 mai, est le résultat d'une demande faite par le poète camarguais Folco de Baroncelli au nouvel archevêque d'Aix, Clément Roques, alors que l'ancien évêque Emmanuel Coste avait interdit aux Bohémiens en 1934, de porter la barque des Maries[183]. Les deux processions seront interdites durant la durée du régime de Vichy[184].
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Le 26 septembre 1965, le pape Paul VI célèbre la messe lors d'un pèlerinage international gitan réunissant des milliers de pèlerins à Pomezia près de Rome[185],[186].
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Le gitan espagnol Zéphyrin Giménez Malla est béatifié le 4 mai 1997 par Jean-Paul II[187].
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Son nom est donné à la paroisse catholique des gens du voyage du diocèse d'Evry créée par l’évêque d’Évry Mgr Michel Dubosc, basée à Longpont non loin du camp de Linas Montlhery, et se déplaçant parfois sous un chapiteau au gré des campements.
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La 54e édition du « pèlerinage des gitans et gens du voyage » à Lourdes rassemble 6 000 personnes en août 2010[188].
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Le pèlerinage de Lisieux est aussi très suivi par les familles de l'Île-de-France.
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Les orientations de la pastorale des Tsiganes sont définies par le Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement.
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Après la Seconde Guerre mondiale, un nombre croissant de Roms rejoint des mouvements évangéliques, et pour la première fois, des Roms s'engagent comme chefs religieux, en créant leurs propres églises et organisations missionnaires. Dans certains pays, la majorité des Roms appartiennent maintenant à des Églises rom. Ce changement imprévu a contribué grandement à l'amélioration de leur image dans la société. Le travail qu'ils font est perçu comme plus légitime, et ils ont commencé à obtenir des permis légaux pour exercer leurs activités commerciales.
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Des églises roms évangéliques existent aujourd'hui dans chaque pays où les Roms se sont installés. Le « réveil spirituel » a eu lieu dès la fin des années 1950, en France d'abord, en Normandie, puis partout en Europe. Leur conversion s'est réalisée sous l'impulsion du pasteur missionnaire « gadjé » Clément Le Cossec à qui on attribue l'adhésion de plus de cinq cent mille tsiganes à travers l'Europe[2]. Il fut appelé « l'apôtre des Gitans » par le peuple Rom. Le mouvement est particulièrement fort en France et en Espagne (dans ce dernier pays, il y a plus d'un millier d'églises rom, appelées Filadelfia, dont déjà une centaine à Madrid). D'autres assemblées importantes et nombreuses existent à Los Angeles, Houston, Buenos Aires et Mexico. Quelques groupes de Roumanie et du Chili ont rejoint l'Église adventiste du septième jour.
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L'association Vie et Lumière anime un rassemblement communautaire à Chaumont-Semoutiers, Damblain, à Nevoy et dans la Haute-Saône.
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On trouve des Roms de confession musulmanes sunnite surtout en Albanie[189], en Bosnie-Herzégovine[190], au Monténégro[190], en Macédoine du Nord[190], au Kosovo[190], dans le sud de la Serbie[190] et dans le sud-est de la Bulgarie[190].
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D'un point de vue génétique, les populations roms, notamment pour celles du Sud-Est de l'Europe, se caractérisent à la différence des autres populations européennes par une faible diversité de leurs haplotypes due au petit nombre de fondateurs de ces communautés[53]. Les études génétiques montrent que le flux de gènes des populations roms vers les autres populations européennes a été extrêmement limité, le flux génétique étant un peu plus fréquent en sens opposé variant entre 17 % en Roumanie et jusqu'à 46 % en Hongrie pour le flux génétique masculin (estimations hautes)[53].
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Pour Jean-Pierre Tabin, René Knüsel et Claire Ansermet dans leur ouvrage Lutter contre les pauvres[191], ce qui différencie le discours sur l’identité « Rom » par rapport aux discours sur les identités nationales ou régionales, n’est pas son caractère construit qui est commun à chacun de ces groupes, mais le fait qu’il n’est pas en lien avec un territoire. Le discours est d’ordre ethnique (voire relève de l'ethnogenèse) et fait référence à une « communauté imaginaire et imaginée » dans le sens où l’entend l'historien des nationalismes Benedict Anderson (1983) : elle n’existe qu’en fonction des attributs qu’un groupe revendique ou que d’autres groupes lui prêtent.
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Des fictions célèbres ont contribué à modeler la représentation du monde rom dans l'imaginaire collectif, comme Esmeralda dans Notre-Dame de Paris de Victor Hugo ou Carmen de l'opéra Carmen de Georges Bizet.
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Mentionnons aussi : La Petite Gitane de Miguel de Cervantes, Noces de sang de Federico García Lorca, La Lyre d'Orphée de Robertson Davies, dont les personnages principaux perpétuent jusqu'à ce jour au Canada et ailleurs les traditions tziganes, comme le soin et la réparation des instruments de musique. Mulengro, roman de l'auteur canadien de fiction contemporaine Charles de Lint, présente un portrait du Rom et de ses mythes culturels.
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Citons également : The Experiment, roman de Stephen (Barbara) Kyle qui trace le portrait d'une Rom américaine, sœur d'une victime de l'expérimentation nazie, Fires in the Dark de Louise Doughty, fiction relatant une expérience rom en Europe centrale durant la Seconde Guerre mondiale, Zoli de Colum McCann, roman retraçant la destinée mouvementée d'une Rom en Europe des années 1930 à nos jours, et le roman de Gaston Leroux, Rouletabille chez les Bohémiens[192]. Dans la bande dessinée Les Bijoux de la Castafiore, en 1963, Hergé met en scène des tsiganes obligés par la police de camper dans un endroit insalubre, et victimes des préjugés ambiants auxquels ne cèdent pas Tintin et le capitaine Haddock qui les invitent dans le parc du château de Moulinsart.
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En bande dessinée également, Modou la Tzigane, de Nadine Brass et Régine Pascale, est une série dont l'héroïne principale est une jeune Tzigane à la fin du Moyen Âge.
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La Bohème est un thème littéraire et artistique dérivé des divers stéréotypes sur les Bohémiens.
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Parmi les œuvres de littérature populaire française contribuant à transmettre des stéréotypes sur le monde rom, on peut citer les chansons. En effet, depuis le milieu du XIXe siècle jusqu'à aujourd'hui, la chanson évoque souvent le thème du tzigane (homme ou femme), sous diverses nominations : gitan, manouche, bohémien, tzigane ou tsigane. Les mêmes stéréotypes que dans le roman ou l'opéra sont utilisés[193].
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The diff for this file is too large to render.
See raw diff
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fr/520.html.txt
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@@ -0,0 +1,120 @@
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(en) Commonwealth of Bahamas
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25° 05′ N, 77° 21′ O
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Les Bahamas, en forme longue le Commonwealth des Bahamas (en anglais : The Bahamas et Commonwealth of The Bahamas), sont un pays anglophone et Royaume du Commonwealth situé au nord de la mer des Caraïbes. L'archipel des Bahamas occupe environ 700 îles et îlots des îles Lucayes situées dans l'océan Atlantique, à l'est-sud-est de la Floride, au nord-est de Cuba, au nord-ouest d'Hispaniola et des îles Turques-et-Caïques, ces dernières étant sous dépendance britannique. Sa capitale est Nassau, située sur l'île de New Providence. Ses habitants sont les Bahaméens. Son IDH et son PIB en font un des pays les plus développés des Caraïbes.
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Les Bahamas comptent plus de 700 îles et îlots disséminés sur environ 260 000 km2 et faisant partie des îles Lucayes, le reste de cet archipel étant occupé par le territoire britannique d'outre-mer des îles Turques-et-Caïques. Seules une vingtaine de ces îles sont habitées en permanence. L'île la plus proche des États-Unis, Bimini Sud, n'est qu'à 83 km à l'est de Miami Beach, sur la côte sud-est de la Floride. L'île la plus au sud, Great Inagua, se situe pour sa part à 89 km au nord-est de la punta Azules, à l'extrémité orientale de Cuba.
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La plus grande île des Bahamas est Andros, à l'ouest. L'île de New Providence, à l'est d'Andros, est le site de la capitale, Nassau et représente les deux tiers de la population totale. Les autres îles importantes sont Grand Bahama au nord et Inagua au sud.
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La plupart des îles — des formations de corail — sont relativement plates, avec quelques collines basses, dont la plus haute est le Mont Alvernia, sur Cat Island, à 63 m. Le climat est tropical, modéré par les eaux chaudes du Gulf Stream, mais est régulièrement frappé par des ouragans ou des tempêtes tropicales.
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Près de 260 000 hectares marins et terrestres sont aujourd'hui protégés par le Bahamas National Trust (en)[5].
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Grand Bahama
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Abaco
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Andros
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New Providence
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Îles Exumas
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Conception
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Crooked Island
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Little Inagua
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Great Inagua
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Depuis 1999, les Bahamas comprennent 32 districts.
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Bahamas est un dérivé de l'espagnol « baja mar » (marée basse).
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Les premiers pas de Christophe Colomb dans le Nouveau Monde le 12 octobre 1492 ont été accomplis sur l'île de San Salvador, située aux Bahamas. Il la nomma ainsi pour remercier le Christ de l'avoir guidé jusque-là. Il y a rencontré des Arawaks, aussi connus comme Lucayens qui ont donné son premier nom à l'archipel (les îles Lucayes) avec lesquels il a échangé des présents. Ces Amérindiens vivaient aussi en Jamaïque.
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Au XVIIe siècle, on comptait l'île de la Nouvelle-Providence ainsi que sa voisine Eleuthera, au centre de l'Archipel des Bahamas, parmi les repaires de corsaires, pirates et flibustiers, qui avaient auparavant aussi occupé l'île de la Providence, plus au sud, près du Nicaragua. Les deux îles avaient été habitées dès 1648 par des puritains anglais ayant fui l'archipel des Bermudes, parmi lesquels le futur fondateur de la banque d'Angleterre et du projet Darién, sir William Paterson.
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Les Espagnols qui, depuis Colomb, estimaient avoir des droits sur l'archipel, y firent de fréquentes incursions et l'occupèrent par intermittence.
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Les îles sont données à huit lords anglais qui avaient aidé Charles II Stuart lors de la Restauration. À la mort de ce dernier en 1685, l'accession au trône de son frère, le duc d'York, devenu Jacques II, allait changer le statut des Bahamas. Le nouveau roi exigea l'annulation de la charte de 1663 et de ses additifs. Les expulsés négocièrent avec profit la cession à la Couronne d'Angleterre de leurs droits sur des lieux qu'ils ne connaissaient que par récits et cartes.
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Quand, en 1714, l'électeur de Hanovre, arrière-petit-fils de Jacques Ier d'Angleterre, accéda au trône d'Angleterre, d'Écosse et d'Irlande sous le nom de George Ier, son premier geste fut de remplacer le représentant des anciens propriétaires par un gouverneur royal des Bahamas. Il choisit le capitaine Woodes Rogers, dont la devise en latin de sacristie annonça aussitôt les intentions : « Expulsis piratis, restituta commercia ». Woodes Rogers, officier de marine, dont on connaissait les exploits pendant la guerre de Succession d'Espagne, était écrivain à ses heures.
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Woodes Rogers avait publié, en 1712, l'histoire d'un marin, Alexandre Selkirk, qu'il avait recueilli, en 1709, sur l'île déserte de Mas a Tierra dans l'archipel Juan Fernández, au large du Chili. Ce récit allait inspirer, en 1719, à Daniel Defoe un des romans les plus lus dans toutes les langues : « La Vie et les Aventures surprenantes de Robinson Crusoé ».
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Dans la seconde partie du siècle, le Coton Sea island, variété performante, commence son expansion dans l'Archipel avant d'être transplanté en Georgie, Floride et Caroline.
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Le nouveau gouverneur usa plus souvent de son épée que de sa plume. Il mit un terme au règne des pirates, fit pendre Jack Rackham et quelques douzaines d'autres. Les pirates pendus ou expulsés, la Grande-Bretagne dut, en effet, défendre sa colonie contre les Américains, engagés depuis 1775 dans la guerre d'Indépendance conduite par George Washington. G. Washington envoya, entre 1776 et 1781, plusieurs expéditions pour occuper New Providence, où trouvaient refuge et appui ceux que les fédéralistes qualifiaient de rebelles et que les Anglais tenaient pour loyalistes.
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Pourvue d'un gouvernement, d'assemblées législative et délibérative, de tribunaux, de services publics, les Bahamas devinrent accueillantes aux nouveaux colons. En 1782, les Espagnols — à qui Louis XV avait offert, vingt ans plus tôt, la Louisiane pour les dédommager de la perte de la Floride — attaquèrent New Providence. L'île capitale ne comptait alors que mille quatre cents défenseurs. Une flotte, commandée par le gouverneur de Cuba, Juan Manuel Cajigall (en), et appuyée par des vaisseaux américains, s'empara de Nassau. Il fallut l'intervention d'une petite armée, recrutée en Caroline par un loyaliste, le colonel Andrew Devaux (en), pour chasser les occupants et assurer à l'archipel une paix durable.
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En avril 1861, quand éclata aux États-Unis la guerre entre les États du nord et du sud de l'Union, les Bahamas devinrent, pour les Sudistes, un arsenal transitoire. La victoire du Nord, en 1865, et les pénitences imposées au Sud provoquèrent un nouvel afflux de réfugiés, planteurs ruinés par l'abolition de l'esclavage. Venus avec leurs esclaves, ils furent déçus d'apprendre que, depuis le 1er août 1833, tous les Noirs débarquant aux Bahamas devenaient libres, jouissant comme l'exigeait l'Emancipation Act, des mêmes droits que les Blancs. Malgré la loi subsista longtemps une ségrégation raciale ; ainsi, en 1885, à Harbour Island, cinq Noirs furent condamnés à vingt shillings d'amende pour avoir emprunté la porte réservée aux Blancs afin d'entrer dans l'église méthodiste qu'ils avaient contribué à construire.
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L'indépendance est accordée par la Grande-Bretagne le 10 juillet 1973. Le pays fait partie du Commonwealth.
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Début septembre 2019, les Îles Abacos et Grand Bahama au nord du pays sont dévastées par l'ouragan Dorian, le plus fort jamais observé sur le pays, détruisant plus de 13 000 logements et faisant au moins 44 morts[6],[7]
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Le ministre de la santé des Bahamas, Duane Sands, annonce un bilan final de l'ouragan Dorian probablement « ahurissant », du fait de milliers de disparus[8].
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Selon l'ONU, la population est estimée à 406 000 habitants en 2019 et devrait se stabiliser autour de 500 000 habitants vers 2050 [9],[10]. La population bahaméenne est à 85 % d'origine africaine, à 12 % d'origine européenne et environ 2 % de Chinois.
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Les villes principales sont la capitale, Nassau (256 000 habitants en 2012) et Freeport (46 000 habitants).
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La langue officielle des Bahamas est l'anglais[1].
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De nombreuses personnes y parlent un créole à base lexicale anglaise appelé « Bahamian dialect » (ou tout simplement « dialect »)[11].
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Le créole haïtien, un créole à base lexicale française est parlé par les immigrés haïtiens ainsi que leurs descendants, qui constituent environ 25 % de la population totale. Il est généralement désigné comme « creole »[1] pour le différencier de l'anglais des Bahamas[12].
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Selon le Pew Research Center, en 2010, 96 % des habitants des Bahamas sont chrétiens. Les protestants représentent 80 % de la population et les catholiques 14,5 %[13].
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La Convention baptiste nationale missionnaire et éducative des Bahamas a été officiellement fondée en 1935 [14]. En 2017, elle comptait 400 églises et 78 000 membres [15].
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Pour l'heure, un seul établissement d'enseignement supérieur public existe aux Bahamas : il s'agit du collège des Bahamas. Il a été créé en 1974 en délivrant tout d'abord uniquement des diplômes de niveau bac+2, puis des diplômes de niveau bac+4. Il a trois campus répartis sur l'archipel des Bahamas. Cet établissement est amené à être transformé en université des Bahamas au cours des dix prochaines années. Il sera constitué de cinq facultés : faculté d’économie (Faculty of Business), faculté des sciences de l’éducation, faculté des sciences humaines et sociales, faculté de sciences fondamentales et appliquées (Faculty of Pure and Applied Sciences) et faculté d'arts culinaires et de l'hospitalité (Faculty of Culinary and hospitality management). Le collège des Bahamas compte actuellement environ 6 000 étudiants.
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L'économie dépend fortement du tourisme ainsi que des banques offshore. Le tourisme compte à lui seul pour 60 % du PIB et emploie directement ou indirectement la moitié des personnes en âge de travailler de l'archipel. Les Bahamas reçoivent surtout des visiteurs venus des États-Unis. La plus proche des 700 îles qui composent l'archipel n'est située qu'à 75 km à l'est de Miami. Une augmentation permanente de la capacité d'accueil et un décollage des constructions de nouveaux hôtels, de centres de vacances et de résidences ont permis l'augmentation du PIB. Les Bahamas font partie des pavillons de complaisance.
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L'industrie (peu développée) et l'agriculture réunies contribuent à un dixième du PIB et ne progressent que faiblement, malgré les incitations gouvernementales dans ces secteurs pour pallier la dépendance au tourisme provenant des États-Unis :
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En 1998, le PNB atteignait 13,3 milliards de dollars, soit 11 380 $ par habitant.
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L'économie des Bahamas est concentrée sur les services touristiques et financiers. Le tourisme représente 60 % du produit intérieur brut du pays. Les Bahamas ont un trafic annuel de 4 millions de visiteurs. En deuxième position, l'industrie bancaire et financière représente un cinquième du produit intérieur brut des Bahamas[16]. À noter que depuis 2014 la TVA a été introduite aux Bahamas, son taux est de 7,5 %[17]. Un rapport de l'OCDE paru en 2017[18] indique que la TVA bahamienne est la plus rentable pour l'économie du pays en comparaison aux autres économies de la zone caraïbe.
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La population haïtienne vivant aux Bahamas ne dispose que de très peu de ressources[19].
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Les Bahamas disposent de 1 620 km de routes. La conduite automobile s'y fait à gauche.
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Il existe 61 aéroports, dont les principaux sont l'Aéroport international Lynden Pindling, l'Aéroport de Marsh Harbour, et
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l'Aéroport international de Grand Bahama.
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Nombre de grandes banques internationales sont installées dans le paradis fiscal que sont les Bahamas. Depuis 2000, les 245 sociétés financières enregistrées dans le pays font l'objet d'une surveillance renforcée. Le blanchiment d'argent sale en est la cause. En 2018, le pays est retiré de la liste noire des paradis fiscaux de l'Union européenne[20].
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Le tourisme et ses activités induites représentent, selon les chiffres officiels bahaméens, 60 % des 7 milliards de dollars du PIB des Bahamas.
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Les Américains, représentent, selon le Ministère du tourisme de l'archipel, plus de 80 % des 4,6 millions de visiteurs annuels.[réf. nécessaire]
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Le gouvernement, dirigé depuis les élections de mai 2007 par le Premier ministre conservateur Hubert Ingraham, multiplie les efforts pour attirer des touristes venus d'Europe, de Russie ou d'Asie. Les avantages sont qu'ils séjournent plus longtemps que les croisiéristes américains, avec davantage de retombées pour l'économie locale. Ainsi, l'ouverture de la nouvelle ligne aérienne directe Paris-Nassau d'XL Airways France, en décembre 2008, vise à atténuer l'effet du reflux nord-américain.
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Le tourisme aux Bahamas s'adresse surtout à des touristes aisés, et les produits de consommations courantes sont surtout importées du continent, et ils coûtent le plus souvent le double plus cher (au moins) en comparaison des prix en Floride, car le sol des îles de l'archipel est le plus souvent aride du fait que ce sont des îles plates et coralliennes.[réf. nécessaire]
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Certaines de ces îles sont privées, parfois à louer ou à vendre[21]. Ainsi Hog Cay, une des Îles Exumas, est vendue à 35 millions de dollars. La minuscule Bonefish Cay (sv), près d'Andros, à 14,5 millions de dollars[réf. nécessaire]. Il s'agit de baux emphytéotiques de 99 ans.
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Le chef de l'État est la reine Élisabeth II, les Bahamas étant un Royaume du Commonwealth. Elle est représentée aux Bahamas par un gouverneur général, rémunéré par la reine elle-même. Le chef du gouvernement est le Premier ministre (Hubert Minnis depuis le 11 mai 2017), habituellement le chef du parti gagnant aux élections du parlement. Le parlement du Bahamas consiste en deux chambres élues, le Sénat (avec 16 membres) et l'Assemblée des Bahamas (41 membres). Les élections se tiennent tous les 5 ans.
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Le programme Patrimoine mondial (UNESCO, 1971) a inscrit dans sa liste du Patrimoine mondial (au 17 janvier 2016) :
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Le programme Mémoire du monde (UNESCO, 1992) a inscrit dans son registre international Mémoire du monde (au 17 janvier 2016) :
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Les Bahamas ont pour codes :
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Plusieurs informations de cet article proviennent de The World Factbook 2000 et du site de l'U.S. Department of State 2003.[Lesquels ?]
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Pierre Paul Rubens (prononcé [ʁybɛ̃s], ou [ʁybɛns] à la belge), ou Petrus Paulus Rubens[1], ou Peter Paul Rubens[2] en néerlandais, et Pietro Paolo Rubens à partir de 1608, né le 28 juin 1577 à Siegen (Nassau-Siegen) et mort le 30 mai 1640 à Anvers, est un peintre baroque flamand.
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Aidé par un atelier important, Rubens produit un œuvre considérable dans des genres divers. Il accepte de peindre un grand nombre de portraits mais, « d'instinct plus porté aux grand travaux qu'aux petites curiosités » comme il l'écrivait lui-même, il prête peu d'attention aux détails, qu'il ne peint pas en profondeur et dessine de quelques traits. En effet, il va travailler à un rythme extrêmement productif, réalisant 1403 peintures selon le catalogue de Michel Jaffé. Il réalise surtout de grands projets religieux, des peintures mythologiques, et d'importantes séries de peintures historiques. Prisé des Grands pour l'érudition et le charme de sa conversation, il joue également un rôle diplomatique important à son époque et jouit d'une position sociale sans égale chez les artistes de son temps[3],[4].
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Pierre Paul Rubens naît à Siegen en Westphalie, dans le Saint-Empire romain germanique à 300 km d'Anvers[5]. Il est le sixième enfant de Jan Rubens (1530-1587) avocat protestant prospère nommé échevin de la ville d'Anvers en 1562, et de Maria Pypelinckx (1537-1608), fille d'un marchand de tapisseries. Ses parents ont quitté Anvers (Pays-Bas espagnols) en 1568 pour échapper à la persécution des protestants dans les Pays-Bas espagnols par le duc d'Albe durant la révolte des gueux, Jan Rubens étant soupçonné de sympathie calviniste[6]. Jan Rubens devient le conseiller légal de Guillaume d'Orange et s'installe ainsi à la cour de Siegen en 1570. Du fait de sa relation avec Anne de Saxe, seconde épouse de Guillaume d'Orange avec qui il a une fille, Christine von Diez (que Guillaume ne reconnaîtra pas), née le 22 août 1571, Jan Rubens est emprisonné au château de Dillenburg (de) jusqu'en 1573, sa libération étant due à l'intervention de sa femme[7].
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Rubens passe ses dix premières années à Siegen. Ayant abjuré le protestantisme pour le catholicisme, Jan Rubens a probablement fait baptiser son fils dans la foi catholique avant sa mort en 1587. Maria et ses trois enfants Pierre Paul, Blandine (1564-1606) et Philippe (1574-1611) s'installent alors à Cologne. En 1589, deux ans après la mort de son père, Rubens et sa mère rentrent à Anvers. Sa marraine est Christine d'Épinoy, comtesse de Lallaing et épouse du gouverneur de Tournai, où il entre comme page après ses études dans l'École Latine de Rumoldus Verdonck où il apprend le latin et le grec[8]. C'est chez sa marraine que Rubens commence à copier les tableaux présents chez elle notamment des Véronèse, en abandonnant ses espoirs de robe d'avocat et d'armes.
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Beaucoup de ses tableaux représentent des sujets religieux et Rubens est d'ailleurs devenu plus tard l'une des principales voix du style pictural de la Contre-Réforme catholique[9].
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À Anvers, il reçoit une éducation humaniste, étudiant le latin et la littérature classique. À l'âge de 14 ans, il est placé en apprentissage de 1589 à 1598, d'abord chez le peintre Tobias Verhaecht, puis chez quelques peintres éminents de son époque, entre autres Adam van Noort et Otto van Veen. Une grande partie de sa formation initiale est consacrée à copier les œuvres d'artistes anciens, telles que des xylographies de Holbein le Jeune et des gravures de Marcantonio Raimondi d'après Raphaël. Lorsqu'il eut achevé sa formation, il entre en 1598 à la guilde de Saint-Luc comme maître indépendant.
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Sur les conseils de ces peintres éminents, Rubens part pour l'Italie de 1600 à 1608 pour étudier les œuvres de la Renaissance[10]. Il séjourne notamment à Gênes, Mantoue, Venise et Rome où il assimile les styles et copie les œuvres de Raphaël, du Caravage, et surtout du Titien dont il retient la fougue du coloris. Il s'installe ensuite dans la ville de Mantoue, sous la protection du cardinal Montalto au service du duc Vincent de Gonzague chez qui il devient peintre de cour. Grâce au soutien financier du duc, Rubens peut voyager à Rome en passant par Florence en 1601. Là, il étudie l'art classique grec et romain et il réalise des copies de grands maîtres italiens. Il est particulièrement influencé par la sculpture hellénistique Le Groupe du Laocoon, mais aussi par les œuvres d'art de Michel-Ange, Raphaël et Léonard de Vinci[11]. Il est également influencé par les peintures plus modernes et naturalistes du Caravage dont il copie d'ailleurs plus tard le tableau La Mise au tombeau tout en recommandant à son protecteur, le duc de Gonzague, d'acheter une autre œuvre de cet artiste, La Mort de la Vierge, aujourd'hui conservée au Louvre[12]. Il intervient pour inciter l'acquisition de La Madone du rosaire pour l'église dominicaine d'Anvers, et qui est aujourd'hui au musée d'Histoire de l'art de Vienne. Durant son premier séjour à Rome, Rubens réalise son premier chef-d'œuvre, Sainte Hélène à la Vraie Croix pour la basilique Sainte-Croix-de-Jérusalem.
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En 1603, Rubens voyage en Espagne pour une mission diplomatique, apportant avec lui des cadeaux du duc de Gonzague à la Cour du roi Philippe III d'Espagne. Durant son séjour, il étudie l'impressionnante collection d'œuvres de Raphël et du Titien que Philippe II avait rassemblée[13]. Il réalise également un portrait équestre du duc de Lerme qui illustre bien l'influence des œuvres du Titien. Ce voyage est le premier des nombreux voyages qu'il effectua durant sa carrière et pendant lesquels il mêle l'art et la diplomatie[14].
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Il retourne en Italie en 1604, où il reste pendant les quatre années suivantes, d'abord à Mantoue, puis à Gênes et à Rome où il s'illustre dans la peinture religieuse, des scènes mythologiques et de portraits. À Gênes, Rubens peint de nombreux portraits tels que le Portrait de Brigida Spinola Doria conservé à la National Gallery de Washington, et le Portrait de Maria Serra Pallavicino, dans un style qui influence plus tard des artistes tels que Van Dyck, Reynolds et Gainsborough[15]. Il rédige également un livre illustré sur les palais de la ville qui est publié en 1622 sous le nom de Palazzi di Genova. De 1606 à 1608, il demeure principalement à Rome et, pendant cette période, Rubens obtient, avec l'aide du cardinal Jacopo Serra (frère de la princesse Maria Pallavicini), sa plus importante commande à l'époque
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pour le maître-autel de la nouvelle église en vogue, la Chiesa Nuova également appelée Santa Maria in Vallicella.
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Le sujet en est le pape Grégoire le Grand ainsi que des saints locaux majeurs adorant l'icône de la Vierge et l'Enfant. La première version de ce tableau est une toile qui est actuellement au musée des Beaux-Arts de Grenoble, et qui est immédiatement remplacée par une seconde version sur trois panneaux en ardoise représentant l'image miraculeuse de la Santa Maria in Vallicella qui est montrée au public lors des fêtes religieuses grâce à un couvercle en cuivre amovible, également peint par l'artiste[16].
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L'expérience italienne de Rubens continue à influencer son travail et il continue à écrire de nombreuses lettres et correspondances en italien. À son retour à Anvers en décembre 1608 où sa mère agonise[17], le souvenir de l'Italie se perpétue également dans sa signature[18], qui ne changera jamais : « Pietro Paolo Rubens ». Ses voyages lui ont également permis de comprendre le français, l'allemand, l'italien, l'espagnol et le latin.
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En 1608, apprenant que sa mère est malade, Rubens décide de quitter l'Italie pour la rejoindre à Anvers, mais elle meurt avant qu'il n'arrive. Son retour coïncide avec une période de prospérité dans la ville, grâce à la signature du Traité d'Anvers en avril 1609 qui met fin à la guerre entre l'Espagne et les Provinces-Unies et ouvre une période de trêve de douze ans. En septembre 1609, Rubens est nommé peintre officiel de la cour d'Albert et Isabelle, souverains des Pays-Bas de 1609 à 1621. Il reçoit la permission spéciale d'installer son atelier à Anvers plutôt qu'à la Cour de Bruxelles, mais aussi de travailler pour d'autres clients que les seuls souverains. Cette période de prospérité et l'ouverture de son grand atelier ainsi que celui de Jacob Jordaens lancent ce que l'on appellera l'École d'Anvers[19]. Il reste proche de l'archiduchesse Isabelle jusqu'à sa mort en 1633, et on fait appel à lui comme peintre, mais aussi comme ambassadeur et diplomate. Rubens cimente encore plus ses liens avec la ville lorsque, le 3 octobre 1609, il épouse Isabella Brant, fille de Jan Brant, citoyen d'Anvers influent et humaniste. De cette union naissent trois enfants : Serena (1611), Albert (1618) et Nicolas (1619)[20].
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En 1610, Rubens déménage dans une nouvelle demeure, palais qu'il avait fait construire et où il vécut une grande partie de sa vie, la Rubenshuis, actuellement devenue musée. La villa, d'influence italienne, abrite son atelier où lui et ses apprentis réalisent la plupart des peintures de l'artiste, et qui abrite également sa collection d'art personnelle ainsi qu'une des bibliothèques les plus vastes d'Anvers. Durant cette période, il développe son atelier en accueillant de nombreux élèves et assistants. Son élève le plus connu est alors Antoine van Dyck, qui devient rapidement le principal portraitiste flamand et qui collabore fréquemment avec Rubens. Il travaille également avec plusieurs autres artistes actifs dans la ville, notamment le peintre animalier Frans Snyders qui contribue à réaliser l'aigle dans le tableau Prométhée supplicié, mais aussi son excellent ami, le peintre de fleurs Jan Brueghel l'Ancien.
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Rubens fait également bâtir une autre maison au nord d'Anvers dans le village de Doel, à côté de l'église. Cette demeure, appelée De Hooghuis (la grande maison), est construite entre 1613 et 1643, et constitue sans doute un investissement.
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C'est à cette période que Rubens compose des chefs-d'œuvre tels que L'Érection de la croix (1610) et La Descente de Croix (1611-1614) pour la cathédrale Notre-Dame d'Anvers, peintures qui contribuent à faire de Rubens un peintre flamand de premier ordre peu de temps après son retour. L'Érection de la croix, par exemple, illustre la synthèse faite par l'artiste entre La Crucifixion du Tintoret pour la Scuola Grande de San Rocco de Venise et les personnages dynamiques de Michel-Ange. Cette œuvre est en outre considérée comme un des premiers exemples de l'art religieux baroque.
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À ce moment de sa carrière, Rubens fait réaliser des estampes et des couvertures de livres, surtout par l'imprimerie plantinienne de Balthasar Moretus le Jeune, afin d'étendre sa renommée dans toute l'Europe[21]. À l'exception de quelques eaux-fortes remarquables, il fait seulement les dessins en laissant la réalisation des estampes à des spécialistes, tels que le graveur flamand Lucas Vorsterman[22]. Il fait appel à un certain nombre de graveurs formés par Hendrik Goltzius et il conçoit également la dernière méthode de gravure sur bois avant que cette technique ne se renouvelle au XIXe siècle. Rubens instaure aussi un droit d'auteur pour ses copies, notamment en Hollande où son travail est alors largement reproduit, mais aussi en Angleterre, en France et en Espagne[23].
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Après la mort de l'archiduc Albert d'Autriche, Rubens continue à être le peintre officiel de la Cour de l'Infante Isabelle d'Autriche de 1621 à 1633. En 1623, Rubens perd sa fille Serena qui meurt alors qu'elle n'avait que 12 ans et trois ans plus tard, en 1626, son épouse, Isabella Brant meurt de la peste à l'âge de 34 ans.
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En 1621, la reine de France Marie de Médicis lui demande de réaliser deux grands cycles allégoriques célébrant sa vie et celle de son défunt mari, le roi Henri IV, pour décorer la Galerie Médicis du Palais du Luxembourg à Paris. Rubens achève le Cycle de Marie de Médicis en 1625 qui est actuellement exposé au musée du Louvre, mais il ne peut pas terminer celui d'Henri IV[24]. Marie de Médicis est exilée de France en 1630 par son fils, Louis XIII, et elle décède en 1642 dans la même maison de Cologne où Rubens avait passé son enfance[25].
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Parallèlement, après la fin de la Trêve de douze ans en 1621, l'empereur et archiduc d'Autriche Ferdinand II de la maison de Habsbourg confie à Rubens un certain nombre de missions diplomatiques[26]. Par exemple, lorsque le prince Ladislas IV Vasa arrive à Bruxelles le 2 septembre 1624 à l'invitation personnelle de l'Infante Isabelle d'Autriche, l'ambassadeur français à Bruxelles écrivait : « Rubens est là pour faire le portrait du prince de Pologne, sur ordre de l'Infante »[27],[28].
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Entre 1627 et 1630, la carrière diplomatique de Rubens est particulièrement active. Il voyage entre les Cours d'Espagne et d'Angleterre, essayant de ramener la paix entre les Pays-Bas espagnols et les Provinces-Unies.
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En 1624, Rubens est d'ailleurs anobli en tant que « noble de la maison de la sérénissime infante » par Philippe IV d'Espagne et plus tard, en 1630, fait chevalier par le roi Charles Ier d'Angleterre pour le récompenser de ses efforts diplomatiques à faire aboutir un traité de paix entre l'Espagne et l'Angleterre au sujet des Pays-Bas espagnols et des Provinces-Unies. En remerciements, Rubens reçoit également de Charles Ier son épée que lui avait remise le parlement anglais. Celle-ci fut conservée par sa descendance, la famille van der Stegen de Schrieck, qui en fit don à La fondation Roi Baudouin. L'épée est exposée au Grand Curtius[29].
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Il fait également plusieurs déplacements au nord des Pays-Bas tant pour des raisons artistiques que diplomatiques.
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Rubens passe huit mois à Madrid en 1628-1629. En plus des négociations diplomatiques, il réalise plusieurs œuvres majeures pour Philippe IV ainsi que pour des commanditaires privés. Il entreprend également une étude renouvelée des peintures du Titien, copiant plusieurs de ses toiles; dont Adam et Ève (1628–29)[30] Durant son séjour en Espagne, il se lie d'amitié avec le peintre de cour Vélasquez et tous deux projettent de voyager ensemble en Italie. Cependant, Rubens doit revenir à Anvers et Vélasquez fait le voyage sans lui[31].
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Son séjour à Anvers est assez court et il se rend assez vite à Londres où il demeure jusqu'en avril 1630. L'une des œuvres majeures qu'il réalise à cette période est l'Allégorie sur les bénédictions de la paix réalisée en 1629 et qui est actuellement exposée à la National Gallery de Londres[32]. Ce tableau illustre l'immense intérêt que Rubens portait à la paix et il le donna au roi Charles Ier en guise de présent.
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Pendant que la réputation internationale de Rubens auprès des collectionneurs et de la noblesse étrangère continue à croître au cours de cette décennie, l'artiste et son atelier ont également continué à réaliser des peintures monumentales pour des clients locaux d'Anvers. L'Assomption de la Vierge achevée en 1626 pour la cathédrale d'Anvers en est un très bon exemple.
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Rubens passa les dix dernières années de sa vie à Anvers. Sur un plan artistique, il obtint de nouvelles commandes des Habsbourgs et il continua à travailler pour des clients étrangers, en réalisant par exemple les peintures des plafonds de la Maison des banquets du palais de Whitehall, mais il a aussi exploré d'autres voies artistiques plus personnelles, composant des paysages, tel que le Paysage à l'arc-en-ciel (1635, musée du Louvre, Paris) et des œuvres plus intimes ainsi que des portraits de sa femme, de ses enfants et de la famille des Moretus-Plantin (musée Plantin-Moretus)[33].
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En 1630, quatre ans après la mort de sa première épouse, il se maria à Hélène Fourment qui avait 16 ans à l'époque alors que Rubens avait 53 ans. De cette seconde union, il eut quatre enfants : Clara Johanna, François, Hélène et Pierre Paul (Hélène Fourment et deux de ses enfants)[34] et (Hélène Fourment au carrosse)[35]. La famille s'installa en 1635 dans le Château Het Steen situé à Elewijt dans l'actuelle Belgique. Hélène Fourment fut une source d'inspiration pour Rubens dans sa représentation de personnages voluptueux que l'on retrouve dans plusieurs de ses peintures telles que La Fête de Vénus exposée au musée d'Histoire de l'art de Vienne, ou encore Les Trois Grâces et Le Jugement de Pâris toutes deux au musée du Prado de Madrid. Rubens réalisa également plusieurs toiles représentant son épouse comme Hélène Fourment en robes de noces (Pinacothèque de Munich), Hélène Fourment sortant du bain (ou La Petite Pelisse -musée de Vienne) mais aussi Hélène Fourment et ses enfants et Hélène Fourment au carrosse (toutes deux au Louvre).
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En 1636, il devint peintre officiel de la cour des Pays-Bas espagnols gouvernée par le cardinal Ferdinand, infant d'Espagne. C'est à cette même période que Rubens peint Le Jugement de Pâris, directement élaboré à partir du Jugement de Pâris de Raphaël, gravé par Raimondi. La seule différence est que Rubens s'inspire de l'œuvre vue en miroir.
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Un an avant, Charles Ier d'Angleterre lui avait confié la réalisation du plafond peint de la Maison des banquets au palais de Whitehall conçu par l'architecte Inigo Jones. Mais sa commande la plus importante fut celle de soixante toiles pour la décoration du pavillon de chasse de Philippe IV d'Espagne, la Tour de la Parada, pour lesquelles il s'inspira de l'ouvrage d'Ovide, les Métamorphoses.
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Par ailleurs, lorsque Marie de Médicis connut son ultime exil, c'est Rubens qui la recueillit et qui la protégea jusqu'à sa mort. Elle finit d'ailleurs sa vie, deux ans après la mort du peintre, dans la maison natale de celui-ci.
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De son côté, Rubens tombe malade du fait sa goutte chronique, son état s’aggrave et il finit par s'éteindre le 30 mai 1640, laissant derrière lui huit enfants, trois avec Isabella et cinq avec Hélène, son plus jeune enfant étant né trois mois avant son décès. Il est enterré à l'église Saint-Jacques (Sint-Jacobskerk) (nl) d'Anvers[36].
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Rubens est non seulement un artiste de renom mais aussi un diplomate et un habile négociant, faisant de lui un personnage alors connu dans toute l'Europe. Son atelier anversois mobilise des talents très divers, comme Frans Snyders pour la peinture animalière ; ses collaborateurs les plus importants sont Jacob Jordaens et Antoine van Dyck. Sa fortune artistique est immense, à travers un corpus de peintures et de dessins : l'un des peintres l'ayant le plus admiré, Delacroix le surnommait le « Homère de la peinture », et Rubens incarne le primat de la couleur dans l'histoire de l'art européen du XVIIe siècle, poursuivant en cela la leçon des grands Vénitiens et demeurant l'un des peintres les plus importants de l'art occidental. L'historien d'art Chennevières crée d'ailleurs les termes de poussinistes et rubénistes pour évoquer la querelle entre rubénistes (les coloristes qui privilégient la force de la sensation) et poussinistes (les dessinateurs qui privilégient la forme) qui s'inscrit dans la querelle des Anciens et des Modernes[37].
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Au cours de la vente aux enchères du 10 juillet 2002 chez Sotheby's, la peinture de Rubens Le Massacre des Innocents fut vendue pour un prix de 60,98 millions d'euros (soit 400 millions de F, 49,5 millions £, 76,2 millions USD) à Lord Thomson[38].
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Voici une liste, loin d'être exhaustive, qui répertorie quelques œuvres majeures du peintre :
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« Rubens, fleuve d'oubli, jardin de la paresse, Oreiller de chair fraîche où l'on ne peut aimer, Mais où la vie afflue et s'agite sans cesse, Comme l'air dans le ciel et la mer dans la mer. »
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— Baudelaire, « Les Phares », dans les Fleurs du mal
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« Le Louvre - J'ai fait des kilomètres et des kilomètres devant des toiles prestigieuses [...] et un grand Rubens fumeux (La Mort de Didon) - Mais à mesure que je le regardais, le Rubens me semblait de plus en plus réussi avec les vigoureuses tonalités crème et roses, les yeux lumineux et chatoyants, la robe mauve terne sur le lit. Rubens était heureux, personne ne posait pour lui pour toucher un cachet et sa gaie Kermesse montrait un vieil ivrogne sur le point d'être malade. »
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— Jack Kerouac, Le Vagabond américain en voie de disparition, précédé de : Grand voyage en Europe
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« Rubens fait vraiment sur moi une forte impression. Je trouve ses dessins colossalement bons, je parle des dessins de têtes et de mains. Par exemple, je suis tout à fait séduit par sa façon de dessiner un visage à coups de pinceau, avec des traits d'un rouge pur, ou dans les mains, de modeler les doigts, par des traits analogues, avec son pinceau[71]. »
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— Lettre 459 de Vincent van Gogh à son frère Théo (1885)
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Dans l'opéra-bouffe Barbe-Bleue de Jacques Offenbach, le rôle titre chante un air traduisant son admiration pour la rosière aux formes plantureuses : «C'est un Rubens !»
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Comme beaucoup de grands peintres, Pierre Paul Rubens travaille avec de nombreux assistants. La particularité de cette situation vient du fait que ses assistants et collaborateurs deviennent, pour nombre d'entre eux, de grands peintres à leur tour quand ils ne l'étaient pas déjà[73].
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Les peintures de Rubens peuvent être divisées en trois catégories : celles qu'il a peintes lui-même, celles qu'il a réalisées partiellement (surtout les mains et le visage), et celles qu'il a seulement supervisées. Il avait, comme c'était l'habitude à l'époque, un grand atelier avec de nombreux apprentis et étudiants, dont certains, comme Anthoine van Dyck, sont devenus célèbres. Il a également fréquemment confié la réalisation de certains éléments de ses toiles, tels que les animaux ou encore les Natures mortes dans les grandes compositions, à des spécialistes comme Frans Snyders ou d'autres artistes comme Jacob Jordaens[74].
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Parmi les artistes ayant réalisé certains personnages des toiles de Rubens, on peut citer Jacob Jordaens et Antoine van Dyck. La réalisation d'éléments animaliers fut notamment confiée à Frans Snyders et à Paul de Vos alors que les paysages et décors étaient principalement réalisés par Jan Bruegel « de Velours » (ainsi dans la série Allégories des cinq sens), Jan Wildens ou Martin Ryckaert. Rubens fit également appel à d'autres peintres comme Juste d'Egmont, Lambert Jacobsz, Cornelis de Vos et Simon de Vos. Citons également Jacques Nicolaï ayant étudié quatre ans (1644-1648) à l'atelier fondé par Pierre-Paul Rubens à Anvers[75].
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Abraham van Diepenbeeck (1599 à Bois le Duc - 1675 à Anvers) fut sans doute plus qu'un élève pour Rubens. En effet, il a collaboré à la peinture de ses œuvres au moins à partir de 1627. Il s'est aussi beaucoup inspiré du style de Rubens, ce qui a nui en partie à sa notoriété, comme beaucoup des autres collaborateurs (notamment Theodoor van Thulden et Thomas Willeboirts Bosschaert). Il a aussi collaboré avec Peter Paul Rubens pour la conception de carton à tapisserie et la gravure. Rubens le considérait comme un maître, et adorait sa finesse de trait. Pour des raisons mystiques, ils se sont séparés. Abraham van Diepenbeeck est resté un artiste de talent indépendant qui a peut-être sombré dans la facilité pour ne pas avoir su imposer un style comme Antoine Van Dyck[76].
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Parmi les autres élèves de Rubens, il faut citer Michel Lasne qui devient ensuite graveur, Gerard Seghers, Cornelis Schut qui mêla dessin et gravure, Lucas Faydherbe qui se consacra à la sculpture, Frans Wouters ou encore Jan van den Hoecke
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Quoique très peu porté sur l'art de la gravure, il a fondé l'école des burinistes d'Anvers. « Pour lui, l'estampe est un moyen de diffusion et de connaissance… Il utilise essentiellement la gravure comme moyen de traduction[77]. » Deux estampes ont l'inscription de P. Paul Rubens fecit (Vieille femme à la chandelle, Rome, Fondo Corsini).
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Rubens fit reproduire ses œuvres par de nombreux graveurs[78]. Parmi eux citons : Christoffel Jegher, Willem Swanenburg (nl), Cornelis Galle, Lucas Vorsterman, Jacob Matham, Pieter Soutman, Paul Dupont (Pontius), Witdoeck, Marinas, Boëtius Adams Bolswert et son frère Schelte, Abraham van Diepenbeeck et Michel Lasne.
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: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
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