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+ Salvador, appelée aussi Salvador de Bahia, est une ville du Brésil, capitale de l'État de Bahia. Elle est située dans l'Est du pays sur une péninsule bordant la baie de Tous les Saints sur l'océan Atlantique. C'est le port principal de la région Recôncavo Baiano (riche district maritime agricole et industriel). Avec 2 902 927 habitants en 2014 (plus de 3 200 000 pour l'agglomération en 2009), c'est la plus grande ville du nord-est brésilien et la 3e plus grande ville du pays, après São Paulo et Rio de Janeiro.
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+ Elle est fondée par les Portugais en 1549 sous le nom de São Salvador da Bahia de Todos os Santos, « Saint Sauveur de la baie de la Toussaint », au bord de la baie du même nom. En tant que première capitale du Brésil, Salvador est l'une des plus anciennes villes coloniales des Amériques. Un escarpement brisé sépare sa ville basse (Cidade Baixa) de sa ville haute (Cidade Alta) de 85 mètres environ. Elevador Lacerda, le premier ascenseur du Brésil, les relie depuis 1873. Le quartier Pelourinho de la ville haute, abritant encore de nombreux exemples d'architecture coloniale portugaise et de monuments historiques, a été classé au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1985.
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+ La cathédrale de la ville est le siège du primat du Brésil et sa célébration du carnaval est considérée comme la plus grande fête du monde. Salvador était le premier port d'esclaves des Amériques et l'influence africaine des descendants des esclaves en fait un centre de la culture afro-brésilienne. La ville est réputée pour sa cuisine, sa musique et son architecture. La plage de Porto da Barra à Barra a été nommée l'une des meilleures plages du monde. Itaipava Arena Fonte Nova a été un site utilisé lors de la Coupe des Confédérations 2013 et la Coupe du monde de football 2014.
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+ La zone métropolitaine de Salvador, qui abrite 4 015 205 personnes (2017), est la plus riche de la région du nord-est du Brésil.
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+ Première capitale du Brésil de 1549 à 1763[2] (remplacée ensuite par Rio de Janeiro, puis par Brasilia), Salvador de Bahia a été un point de convergence des cultures européennes, africaines et amérindiennes.
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+ La colonie est fondée en 1549 par Tomé de Sousa et devient rapidement un centre de la culture de la canne à sucre. Le besoin de main d'œuvre et sa proximité avec les côtes africaines en font une plaque tournante de l'esclavage d'Africains. Elle est la capitale du vice-roi de Grão-Pará.
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+ Les Hollandais capturent et pillent la ville en mai 1624 ; elle est reprise par les Portugais en avril de l'année suivante.
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+ La ville est la capitale du Brésil jusqu'en 1763. S'étant révoltée, elle est prise d'assaut par les troupes portugaises en 1822, pour être « libérée » officiellement le 2 juillet 1823.
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+ En 1948, la ville compte 340 000 habitants. Dans les années 1990, le quartier historique du Pelourinho (« petit pilori » car c'est là que les esclaves étaient punis[réf. nécessaire]) est nettoyé et restauré. Il est inscrit par l'UNESCO au patrimoine mondial de l'Humanité sous la dénomination « Centre historique de Salvador de Bahia ». C'est un quartier très populaire.
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+ Le musicien Gilberto Gil y est né, et c'est là que se trouve la maison de Jorge Amado, le plus fameux des écrivains bahianais, chantre de Salvador.
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+ L'aéroport international de Salvador s'appelait « Dois de Julho », « 2 juillet », jusqu'au 16 juin 1998, quand il fut renommé aéroport international « Deputado Luis Eduardo Magalhães », d'après le nom du fils d'un des gouverneurs de cet État brésilien, Antônio Carlos Magalhães.
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+ À travers l'histoire brésilienne, Salvador a joué un rôle important. En raison de son emplacement sur la côte nord-est du Brésil, la ville a constitué un lien important dans l'empire portugais tout au long de l'ère coloniale, entretenant des liens commerciaux étroits avec le Portugal et les colonies portugaises d'Afrique et d'Asie.
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+ Salvador est restée la ville prééminente au Brésil jusqu'en 1763, date à laquelle elle a été remplacée par Rio de Janeiro en tant que capitale nationale. Au cours des dix dernières années, de nombreux immeubles de bureaux et d'immeubles ont été construits, partageant les mêmes bâtiments que les immeubles d'habitation ou commerciaux de l'époque coloniale.
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+ Avec ses plages, son climat tropical humide, ses nombreux centres commerciaux modernes (The Shopping Iguatemi était le premier centre commercial du nord-est du Brésil) et ses zones résidentielles agréables, la ville a beaucoup à offrir à ses résidents.
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+ Économiquement, Salvador est l'une des villes les plus importantes du Brésil. Depuis sa création, la ville a été l'un des ports et centres commerciaux internationaux les plus importants du Brésil. Bénéficiant d'une grande raffinerie de pétrole, d'une usine pétrochimique et d'autres industries importantes, la ville a fait de grands progrès dans la réduction de sa dépendance historique vis-à-vis de l'agriculture pour sa prospérité.
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+ Salvador est la deuxième destination touristique la plus populaire au Brésil, après Rio de Janeiro. Le tourisme et les activités culturelles sont d'importants générateurs d'emplois et de revenus, stimulent les arts et préservent le patrimoine artistique et culturel.
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+ Parmi les principaux points d'intérêt, citons le fameux Pelourinho (du nom des anciennes colonies coloniales), ses églises historiques et ses plages. L'infrastructure touristique de Salvador est considérée comme l'une des plus modernes au monde, notamment en termes d'hébergement. La ville propose un hébergement pour tous les goûts et toutes les normes, des auberges de jeunesse aux hôtels internationaux. La construction est l'une des activités les plus importantes de la ville et de nombreux promoteurs internationaux (principalement d'Espagne, du Portugal et d'Angleterre) et nationaux investissent dans la ville et dans la zone littorale de Bahia.
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+ Ford Motor Company a une usine dans la région métropolitaine de Salvador, dans la ville de Camaçari, qui assemble le Ford EcoSport, le Ford Fiesta et le Ford Fiesta Sedan. C'était la première industrie automobile dans le nord-est du Brésil. L'industrie emploie 800 ingénieurs.
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+ JAC Motors aura une usine dans la région métropolitaine de Salvador, dans la ville de Camaçari, la nouvelle industrie générera 3 500 emplois directs et 10 000 emplois indirects, soit une production de 100 000 véhicules par an.
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+ En décembre 2001, Monsanto Company a inauguré, au pôle pétrochimique de Camaçari, dans la région métropolitaine de Salvador, la première usine de la société destinée à produire des matières premières pour l’herbicide Roundup en Amérique du Sud. L'investissement équivaut à 500 millions de dollars américains ; 350 millions de dollars ont été dépensés dans cette phase initiale. L'usine Camaçari, la plus grande unité de Monsanto en dehors des États-Unis, est également la seule usine de Monsanto à fabriquer des matières premières pour la ligne de production Roundup. L'entreprise a commencé les travaux de génie civil de la nouvelle usine en janvier 2000.
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+ Il existe des écoles internationales, telles que l’École panaméricaine de Bahia.
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+ La ville compte plusieurs universités :
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+ La ville dispose de plusieurs écoles de langue portugaise pour étrangers et de langues étrangères pour les locaux, à l'instar de l'Alliance française, de l'Institut Goethe et de l'Institut Cervantes.
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+ En 2017, les écoles les mieux classées[3] à l'Examen national du lycée (ENEM) étaient les suivantes :
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+ L'aéroport international Deputado Luís Eduardo Magalhães (anciennement Dois de Julho, en hommage à l'Indépendance de Bahia) s'étend sur 6 900 mètres carrés entre les dunes de sable et la végétation locale. Il est situé à 28 km au nord du centre de Salvador: La route menant à l'aéroport est devenue l'une des principales attractions de la ville. Depuis janvier 2018, il est exploité par Vinci Airports.
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+
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+ Le port de Salvador, situé dans la baie de Todos os Santos, est le deuxième port exportateur de fruits du Brésil. Grâce à la croissance économique de l'État, le volume de marchandise transitant par le port augmente chaque année[réf. souhaitée] , ce qui explique le fait que le port soit le port présentant le plus de mouvement de conteneurs dans la région Nord/Nord-Ouest du pays.
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+ Le système de métro de Salvador est en service depuis décembre 2014. En 2018, le système comptait deux lignes, 33,5 km d'extension et un total de 20 stations, une bonne partie d'entre elles reliée au système de bus métropolitain.
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+ La construction du métro a été achevé grâce au projet de développement de la mobilité urbaine lancé en vue de la Coupe du Monde de la FIFA 2014. La nouvelle ligne 2 du métro de Salvador relie les stations Acesso Norte et le centre-ville de Lauro de Freitas dans la zone métropolitaine. La connexion de la ligne 2 avec la ligne 1 à la station Acesso Norte permet donc de connecter l'aéroport international au centre-ville et l'Arena Fonte Nova.
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+ Les autoroutes fédérales BR-101 et BR-116 traversent l'État de Bahia du Nord au Sud et relient la ville au reste du pays. Pour se rendre à la foire de Santana Junction, prenez la route nationale BR-324. À partir de São Roque do Paraguaçu la BR-242, est relié à la BR-116, qui est lié à la région du moyen-ouest. Parmi les autoroutes de l’État figurent la BA-099, qui relie la côte nord et la BA-001, qui relie le sud de Bahia[Quoi ?]. Quatre autoroutes pavées relient la ville au réseau routier national.
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+ Salvador est desservie par plusieurs compagnies d'autocars de presque tous les États brésiliens[Lesquels ?]. A partir du Terminal Routier de Salvador, dans la zone du Iguatemi, les bus desservent la plupart des grandes villes brésiliennes, notamment Rio de Janeiro, Sao Paulo ou Brasilia, ainsi que des destinations régionales.
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+
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+ En 2007, la ville comptait 586 951 véhicules[réf. nécessaire]. Salvador compte 2 500 bus publics et 2 millions de personnes sont transportées chaque jour[réf. nécessaire].
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+
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+ En semaine, la durée moyenne de transport pour effectuer le trajet domicile-travail est de 94 minutes[réf. souhaitée]. Cependant, 33 % des usagers passent plus de deux heures par jour dans les transports.
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+
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+ Le temps d'attente moyen à une station (arrêt de bus ou gare) est de 33 minutes[réf. nécessaire].
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+
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+ La distance moyenne que parcourue en un seul voyage est de 8 km et 18% des usagers parcourent plus de 12 km en un seul voyage[réf. nécessaire].
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+ La côte de Salvador est l'une des plus longues pour les villes du Brésil. Il y a 80 km de plages réparties entre la ville haute et la ville basse, depuis Inema, dans la banlieue de Flamengo Beach, de l'autre côté de la ville. Alors que les plages de Low City sont bordées par les eaux de la baie de All Saints (la plus grande baie du pays), les plages de High City, du phare de Barra à Flamengo, sont bordées par l'océan Atlantique. L'exception est la plage de Porto da Barra, la seule plage de High City située dans la baie de All Saints.
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+
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+ Les plages de la capitale vont des calanques calmes, idéales pour la baignade, la voile, la plongée et la pêche sous-marine, ainsi que des criques ouvertes avec de fortes vagues, recherchées par les surfeurs. Il y a aussi des plages entourées de récifs, formant des piscines naturelles en pierre, idéales pour les enfants.
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+
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+ Les endroits intéressants à visiter près de Salvador sont :
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+ Selon le journal britannique The Guardian, en 2007, Porto da Barra Beach était le troisième meilleur au monde.
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+
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+ La grande île d'Itaparica, dans la baie de tous les saints, peut être visitée soit par un ferry, soit par un plus petit ferry à passagers qui part de près du marché Modelo, près de l'ascenseur Lacerda.
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+
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+ Autoroute BA-099, ou « Ligne de noix de coco » et « Ligne verte » de villes et villages, avec des plages exquises, au nord de Salvador, en direction de l'État de Sergipe.
99
+
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+ Morro de São Paulo, dans la région de Valença, à travers la baie de tous les saints — une île accessible en ferry depuis Salvador (deux heures), en avion ou en bus jusqu'à Valença, puis par bateau rapide « Rapido » ou plus petit ferry. Morro de São Paulo est formé par cinq villages de l'île de Tinharé.
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+
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+ La ville est desservie par de nombreux centres commerciaux, dont Shopping Iguatemi, Salvador Shopping, Shopping Barra, et Parallel Shopping.
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+
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+ Salvador compte quatre parcs, des espaces verts protégés, le parc Jardim dos Namorados, le parc Costa Azul, le parc de la ville et le parc de Pituacu.
105
+
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+ Jardim das Namorados est situé juste à côté du parc Costa Azul et occupe une superficie de 15 hectares à Pituba, où de nombreuses familles passaient leurs vacances dans les années 1950. Il a été inauguré en 1969, initialement comme zone de loisirs. Il a subi une rénovation complète dans les années 1990, avec la construction d'un amphithéâtre pouvant accueillir 500 personnes, des terrains de sport, des aires de jeux et un parking pour voitures et bus touristiques.
107
+
108
+ Le parc de la ville est une importante zone de préservation de la forêt atlantique. Il a été entièrement rénové en 2001 et est devenu un lieu social, culturel et de loisirs moderne. Le nouveau parc a une superficie de 720 mètres carrés au beau milieu de la ville. Parmi les attractions se trouvent la place des fleurs, avec plus de cinq mille plantes et fleurs ornementales.
109
+
110
+ Outre son environnement, le parc dispose d'une infrastructure pour les enfants, avec un calendrier spécial des événements qui a lieu chaque octobre.
111
+
112
+ Créé par décret en 1973, le parc Pituaçu occupe une superficie de 450 hectares et est l'un des rares parcs écologiques brésiliens situés dans une zone urbaine. Il est entouré par la forêt atlantique, avec une bonne variété de plantes et d'animaux. Il y a aussi un étang artificiel dans le parc, construit en 1906 avec le barrage de Pituaçu, dont le but était de fournir de l'eau à la ville.
113
+
114
+ Il y a un certain nombre d'activités de loisirs possibles, allant des promenades en cycloboats sur l'étang, au cycloway long de 38 km qui entoure toute la réserve. Le musée est également situé dans le parc. Space Cravo est un musée en plein air avec 800 pièces créées par Mario Cravo, comprenant des totems, des figures ailées et en trois dimensions, ainsi que des dessins et des peintures.
115
+
116
+ Le carnaval de Salvador est le plus grand carnaval populaire de rue du monde (Livre Guinness des records). C'est sans aucun doute l'événement le plus important de l'année pour la majorité des habitants : en 2005, la police militaire a recensé près de 2,2 millions de participants au même instant.
117
+
118
+ Quelques chiffres sur le carnaval de 2005 (source : mairie de Salvador) :
119
+
120
+ Contrairement au carnaval de Rio, qui relève en grande partie du spectacle, le carnaval de Salvador est un carnaval de rue. Le carnaval est la fête des fêtes. Beaucoup de Brésiliens viennent le vivre à Salvador, laissant plutôt Rio aux étrangers. Pendant quatre jours et quatre nuits, la ville entière est dans la rue. Groupes, corporations et sectes se mélangent pour chanter et danser jusqu'à l'épuisement. Toutes les extravagances sont permises.
121
+
122
+ À ce sujet, voire l'ouvrage de Michel Agier, Anthropologie du carnaval. La ville, la fête et l'Afrique à Bahia. Paris, Éd. Parenthèses - ird, « Eupalinos », 2000, 256 p.
123
+
124
+ Football
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+
126
+ Salvador de Bahia sert de décor à plusieurs aventures de Corto Maltese, écrites et dessinées par Hugo Pratt réunies dans l'album Sous le signe du Capricorne.
127
+
128
+ Michel Agier, Anthropologie du carnaval. La ville, la fête et l'Afrique à Bahia, Paris, Éd. Parenthèses - ird, « Eupalinos », 2000, 256 p.
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+ Bâle (prononcé : /bɑl/) (Basel en allemand, Basilea en italien et romanche : Écouter) est une ville de Suisse. C'est la troisième ville la plus peuplée de Suisse après Zurich et Genève, et le chef-lieu du canton de Bâle-Ville. La commune de Bâle compte 177 654 habitants en 2019[2]. Elle se situe dans le nord-ouest de la Suisse, où le Rhin se dirige vers le nord. Sur le plan politique, le gouvernement du canton est également l'organe exécutif de la ville de Bâle. Cette particularité existe depuis 1876[4],[5].
4
+
5
+ À Bâle se trouve le dernier port du Rhin accessible aux péniches. Quelques dizaines de kilomètres en amont, à Schaffhouse, les chutes du Rhin sont un obstacle majeur à la navigation fluviale.
6
+
7
+ Bâle a acquis une renommée internationale dans le milieu bancaire et financier. La ville est le siège de plusieurs banques internationales de première importance, dont le deuxième siège de la banque suisse UBS[6]. Elle est ainsi le troisième centre bancaire et financier de Suisse en termes de volume d'activités, après Zurich et Genève.
8
+
9
+ En 1460, la première université suisse a été fondée à Bâle. Elle a ainsi historiquement constitué un lieu d'enseignement de référence en Europe en matière de théologie, de droit, de médecine et de pharmacologie. L'université de Bâle a été fréquentée, au fil des siècles, par Érasme de Rotterdam, Paracelse, Daniel Bernoulli, Friedrich Nietzsche, Karl Jaspers, le lauréat du prix Nobel Tadeusz Reichstein ou la philosophe Jeanne Hersch[7].
10
+
11
+ À Bâle s'est ouvert le premier congrès mondial sioniste de l'histoire, sous la direction de l'intellectuel et homme politique juif viennois Theodor Herzl. Ce congrès constitue le point de départ de la fondation de l'État moderne d'Israël. Dans l'ensemble, le congrès s’est déroulé à dix reprises dans la ville rhénane jusqu’à la fondation d’Israël en 1948, plus que dans aucune autre ville du monde[8].
12
+
13
+ La ville de Bâle est également célèbre pour ses industries chimique et pharmaceutique de pointe. Elle abrite le siège social de Roche, première entreprise mondiale de l'industrie pharmaceutique, et de Novartis, cinquième mondiale[9]. Elle représente ainsi le premier centre mondial pour les activités de recherche en micro-chimie et en recherche pharmaceutique. La ville est également réputée pour son carnaval qui fait partie du Patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO.
14
+
15
+ La ville brille tout particulièrement dans le domaine artistique avec Art Basel, la plus importante foire annuelle d'art et de luxe contemporain d'Europe, qui se tient vers la mi-juin, le musée Tinguely, entièrement consacré à l'œuvre de Jean Tinguely, et le Kunstmuseum Basel, la plus grande collection d'art publique de Suisse. La collection est généralement considérée comme l'un des plus anciens musées d'art accessibles au public dans le monde entier, avec le « Cabinet d'Amerbach » acquise par la ville en 1661[10].
16
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17
+ Bâle est le siège de plusieurs institutions publiques internationales de premier ordre, dont la Banque des règlements internationaux. Elle abrite également certaines conférences tenues par la Pharmacopée européenne siégeant à Strasbourg.
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+ La ville de Bâle se situe au nord de la Suisse, à la frontière avec la France (communes de Saint-Louis et Huningue dans le Haut-Rhin) et avec l'Allemagne (Weil am Rhein dans le district de Lörrach/Bade-Wurtemberg). La ville s'étend sur les deux rives du Rhin qui y forme un coude car il quitte à cet endroit le Moyen Pays pour le fossé rhénan, une plaine qui s'étend vers le nord entre les Vosges et la Forêt-Noire.
20
+
21
+ Bâle est à 70 kilomètres au nord de Berne, à 75 kilomètres au nord-ouest de Zurich, à 254 kilomètres au nord-est de Genève, frontalière à Saint-Louis, à 27 kilomètres au sud de Mulhouse[11], à 60 km au sud de Colmar et à 115 km au sud de Strasbourg. Elle est partiellement éloignée du reste de la Suisse par le massif du Jura, qui est longtemps resté une barrière naturelle. Cette situation atypique, à l'extérieur de la Suisse mais dans un espace d'échanges commerciaux et culturels, a donné à la ville un caractère particulier. Ce caractère est amplifié par sa fonction de porte d'entrée vers la Suisse ainsi que par sa dimension internationale[12].
22
+
23
+ L'agglomération bâloise est bilingue (allemand et français) et tri-nationale puisqu'elle englobe les villes de Saint-Louis et Huningue, en Alsace française, et de Weil am Rhein et Lörrach dans le Bade-Wurtemberg allemand. L'aire urbaine de Bâle est à ce titre appelée Eurodistrict de Bâle.
24
+
25
+ L'Eurodistrict de Bâle compte 924 700 habitants[13], sa zone urbaine élargie comprend, elle, 784 000 habitants[14]. Il inclut des communes appartenant à la Suisse, la France et l'Allemagne. En allemand, la région est d'ailleurs connue sous le nom de Dreiländereck (littéralement : « le coin des trois pays »). En français, on parle communément de « district des trois frontières ».
26
+
27
+ Le Rhin, qui prend sa source dans les Alpes sur les flancs du massif du Saint-Gothard, traverse la ville de Bâle et poursuit son cours pour se jeter dans la mer du Nord. Eaux internationales, le Rhin est navigable de son embouchure jusqu'à Bâle, ce qui en fait pour la Suisse l'unique voie d'accès à la mer. Le centre historique de la ville se situe sur la rive gauche du fleuve. Le Rhin est rejoint par la Birse et le Saint Albanteich (de) au sud de la ville.
28
+
29
+ Bâle se trouve sur la limite entre deux parties distinctes de la vallée du Rhin. En effet, la ville est située à l'endroit où le fleuve quitte un environnement montagneux pour la plaine du fossé rhénan, qui s'étale vers le nord jusqu'à Francfort-sur-le-Main. En amont de Bâle, le Rhin est surtout alimenté par l'Aar et il est fortement soumis au cycle de la fonte des neiges. Son niveau est donc à son maximum au début de l'été, et à son minimum en hiver. Des sécheresses hivernales ont souvent été observées à Bâle, avec des niveaux d'eau extrêmement bas, laissant apparaître le lit du fleuve par endroits. Néanmoins, ces sécheresses sont devenues rares au XXe siècle, avec l'augmentation des températures et des précipitations hivernales[15]. À l'inverse, le fleuve peut connaître de fortes crues, avec des débits atteignant 5 000 et 6 000 m3/s. Elles sont cependant peu communes et aucun événement sévère n'a eu lieu entre 1877 et 1998, par exemple[16].
30
+
31
+ La ville est située à l'extrémité sud du fossé rhénan qui sépare les Vosges de la Forêt-Noire. À cet endroit, les massifs montagneux environnants s'affaissent donc peu à peu et forment un ensemble de collines. Bâle est donc une ville au relief prononcé. La cathédrale se trouve par exemple à 277 mètres d'altitude, tandis qu'en contrebas, le niveau du Rhin atteint en moyenne 248 mètres[17]. Le Dreiländereck, où le fleuve quitte le territoire suisse, est l'endroit le plus bas de Bâle, avec 244 mètres d'altitude[18].
32
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33
+ Le sous-sol de Bâle est composé de strates du Mésozoïque recouvertes par des sédiments tertiaires. Ces sédiments ont une épaisseur comprise entre 500 et 1 000 mètres et forment un synclinal irrégulier dont l'axe est parallèle à une faille qui court de Sankt-Jakob, au sud-est du centre-ville, jusqu'au village allemand de Tüllingen, situé à l'est de Weil am Rhein. Les sédiments sont masqués par des graviers du Pléistocène et de l'Holocène, apporté par le Rhin et ses affluents comme la Birse. Le Rhin a aussi laissé du lœss en certains endroits[19].
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35
+ La ville est directement bordée par le massif du Jura, qui se développe de part et d'autre de Bâle selon une orientation sud-ouest - nord-est. Le massif est lui aussi recouvert de graviers, mais en quantité plus faible, ainsi que par de la marne. Cette couche de marne peut atteindre 70 mètres d'épaisseur[19]. Cette roche est exploitée depuis l'époque romaine pour la construction et elle donne un aspect particulier aux bâtiments de la ville[20].
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37
+ La faille Sankt-Jakob-Tüllingen, qui traverse l'Est de la ville est responsable de tremblements de terre réguliers. Le séisme le plus fort enregistré à Bâle a eu lieu en 1356, il avait atteint entre neuf et dix degrés sur l'échelle macrosismique. Jusqu'au XVIIe siècle, un tremblement de terre d'une intensité d'au moins sept degrés se produisait tous les cent ans en moyenne. Depuis, l'activité tectonique s'est estompée, avec des maximums de six degrés seulement[19].
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+ Le climat de Bâle est semi-continental : le contraste est important entre les hivers généralement froids et rigoureux, et les étés souvent chauds et ensoleillés[21]. L'ensoleillement annuel moyen est de 1 500 heures[22]. En été se produisent parfois des orages puissants, ce qui explique que la plus grande quantité des précipitations tombe durant cette période de l'année.
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+ Bâle a conservé une apparence médiévale pendant longtemps puisque ses remparts n'ont été détruits qu'en 1859. Ensuite, elle s'est largement développée pendant un essor industriel tardif, qui n'a commencé qu'en 1880[12]. Le centre ancien, plutôt étendu, comprend les principales artères commerçantes, un grand nombre de maisons à pans de bois typiques ainsi que des hôtels particuliers du XIXe siècle. Les quartiers au sud et à l'est sont résidentiels, avec des maisons individuelles et des espaces verts, tandis que l'ouest est surtout constitué de barres d'immeubles et de zones industrielles. L'industrie se concentre aussi au nord de la ville, au contact de l'Allemagne et de la France[23].
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+ Les quartiers les plus recherchés sont les rives du Rhin et les quartiers périphériques de Sankt Alban, Wettstein, Gellert et Bachletten. Les zones pavillonnaires situées sur les hauteurs de la ville, notamment Bruderholz, et les communes limitrophes de Riehen et Binningen sont également attractives[23].
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+ L'essor industriel du XIXe siècle a aussi concerné des localités étrangères voisines comme Huningue et Lörrach, et le réseau des tramways bâlois a été étendu en Alsace et dans le pays de Bade après 1900. Une véritable agglomération transfrontalière apparaît enfin à partir des années 1930. Néanmoins, la forte croissance démographique des années 1950 et 1960 a surtout concerné la partie suisse de l'agglomération, qui reste ancrée de ce côté de la frontière. La ville a ainsi largement dépassé les limites du canton de Bâle-Ville, le plus petit du pays, avec seulement 37 km2. L'aire urbaine s'est d'abord étalée dans le canton de Bâle-Campagne, puis dans l'Argovie et la Soleure en polarisant de nombreux villages[12].
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+ L'agglomération manque aussi de cohérence à cause de sa situation sur trois pays. Chaque État a une vision différente de l'urbanisme et fait appliquer des structures administratives qui n'ont pas toujours d'équivalent de l'autre côté de la frontière. La ville de Bâle polarise toutes les activités économiques et relègue ses banlieues françaises et allemandes à des rôles de cités-dortoirs, les migrations pendulaires transfrontalières sont donc très importantes, avec 30 000 frontaliers français et 15 000 frontaliers allemands qui vont travailler à Bâle chaque jour. Des différences de prix entre pays motivent enfin d'importants déplacements ponctuels, notamment de la Suisse vers l'Allemagne[12].
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+ Avec l'augmentation du pouvoir d'attraction de Bâle, notamment avec son aéroport, la ville envisage de continuer à se développer. Un quartier doit notamment voir le jour sur les bords du Rhin, un quartier d'affaires déjà baptisé Rheinhattan[1], à l'image de Mainhattan à Francfort (Frankfurt-am-Main), qui fait référence à l'île de Manhattan à New York.
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+ La ville de Bâle n'a pas de districts, mais est divisée en 19 quartiers[24], répartis sur les deux rives du Rhin :
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+ La ville compte également un certain nombre de lieux-dits répartis sur plusieurs quartiers, tel que Neubad qui fait partie des quartiers Bachletten et Gotthelf, Kannenfeld qui fait partie du quartier St. Johann, Lehenmatt qui fait partie du quartier Breite ou encore Gellert, Dreispitz et St. Jakob qui font partie du quartier St. Alban.
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+ L'origine du nom de Bâle/Basel est incertaine. Plusieurs hypothèses fantaisistes ont été émises, comme une déformation du latin passus, parce que les Romains auraient établi un passage sur le Rhin à l'emplacement de la ville actuelle, ou bien le fait qu'on y aurait découvert un basilic enterré lors de sa fondation. Selon une autre hypothèse souvent émise, le nom de Bâle aurait été donné par l'empereur romain Julien, de passage dans la région vers 357, en souvenir de sa mère, Basilina[25]. L'explication la plus probable voudrait que Basilea, le nom sous lequel la ville est mentionnée pour la première fois en 374, signifie « la royale », en hommage à Valentinien, qui visite la région la même année. L'usage d'un terme grec, basileios, au lieu de l'équivalent latin rex reste toutefois mystérieux[26]. On peut néanmoins supposer que la langue grecque étant plus utilisée que le latin dans l'Empire au IVe siècle et la dynastie Valentinienne régnant à Constantinople, c'est par une sorte d'hommage que le grec a été utilisé.
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+ Il y a plus de 2 000 ans, les Celtes occupaient déjà ce territoire où vinrent s'installer successivement plusieurs peuplades, dont les Rauraques. Cependant, c'est l'Empire romain qui donne à Bâle ses plus beaux vestiges.
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+ À l'origine, un avant-poste défensif était installé sur la colline où s'élève aujourd'hui la cathédrale. En 44 av. J.-C., Lucius Munatius Plancus fonde une colonie romaine, Colonia Raurica, rebaptisée plus tard Augusta Raurica, située à Augst, à une dizaine de kilomètres de Bâle. Ce lieu est actuellement un site touristique très fréquenté. Ce n'est qu'après sa destruction par les Alamans, au IVe siècle, que Bâle commence à prendre de l'importance. Le nom de Basilea est mentionné pour la première fois à l'occasion de la visite de l'empereur Valentinien Ier, en 374. À cette époque, la ville est considérablement réduite en taille : la superficie enclose par la muraille romaine du Bas-Empire n’est que de 5 ha[27].
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+ Dans le monde chrétien, Bâle est vers 740, au temps des Carolingiens, le siège administratif de l'évêché de Bâle et le reste jusqu'à la Réforme au XVIe siècle. Pendant plusieurs siècles, Bâle est gouverné par des évêques qui devinrent, sous le règne de l'empereur Henri II, des princes d'Empire.
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+ En 917, la ville est ravagée par les Magyars, mais rapidement reconstruite[28].
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+ De 1006 à 1648, Bâle fait partie du Saint-Empire romain germanique. Henri II préside à la consécration de la cathédrale en 1019, et l'évêque Burkhard von Hasenburg fait construire le deuxième mur d'enceinte de la ville en 1080. Vers 1200, un troisième mur comprenant cinq grandes portes est érigé.
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+ En 1225, le prince-évêque de la ville Heinrich von Thun (de) entreprend de faire construire un pont fixe sur le Rhin. Durant 600 ans, c'est un des rares ponts entre Bâle et la mer qui permet de traverser le fleuve à pied sec, sans transbordement de marchandises. Il contribua à l'essor économique de la ville. Grâce à un négoce florissant, Bâle est au temps de sa splendeur, mais deux catastrophes interrompent cette évolution prometteuse. En 1348, une épidémie de peste emporte plus de la moitié des habitants. Dans ce contexte a lieu le Pogrom de Bâle, les Juifs subissent la fausse accusation d'empoisonnement des puits et 600 Juifs sont enchaînés à l'intérieur d'une grange en bois sur une île dans le Rhin puis brûlés vifs.
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+ Le 18 octobre 1356, un tremblement de terre réduit en cendres et en ruines la ville et plus de soixante châteaux dans les environs.
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+ L'année 1392 voit le gouvernement de la ville passer aux mains de la bourgeoisie. Celle-ci, plus aisée, peut acquérir le Petit-Bâle situé de l'autre côté du Rhin, ainsi qu'une partie des terres environnantes appelées Bâle-Campagne[29]. À la même époque, en 1397, les Juifs sont chassés de la ville, et ce pour quatre siècles.
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+ En 1417, un nouvel incendie détruit de nombreux bâtiments datant du Moyen Âge, mais Bâle connaît ensuite, de 1430 à 1530, une autre période de prospérité, l'âge d'or de l'Art rhénan.
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+ Le grand concile de Bâle (1431-1448) donne un puissant élan à la ville. L'assemblée des évêques ose s'opposer à Rome et proclame sa supériorité sur le pape. Vingt-cinq sessions ont été tenues et ont grandement contribué à la prospérité de la cité qui hébergea non seulement des dignitaires ecclésiastiques, mais également un grand nombre de nobles et même l'Empereur germanique Sigismond Ier. En 1439, sur le parvis de la cathédrale, le très pieux Duc Amédée VIII de Savoie est couronné pape sous le nom de Félix V, devant une foule enthousiaste de 50 000 personnes. En fait, il fut l'un des nombreux antipapes de cette époque, c'est-à-dire qu'il n'a jamais été reconnu comme pape par la chrétienté entière et il se retira en 1449.
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+ Cependant, ce ne fut pas une période de paix puisque le 26 août 1444, la bataille de la Birse voit la défaite des Confédérés face aux troupes françaises et autrichiennes. Plus tard, lors de la guerre de Souabe, des combats eurent lieu le 22 mars sur la colline du Bruderholz et le 22 juillet marqua la date d'une défaite à Dornach. L'issue de cette guerre vit néanmoins la victoire finale des Confédérés et l'indépendance de fait de la Confédération suisse.
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+ S'ouvrit également pour la ville la grande époque de l'humanisme et de l'imprimerie. En 1440, au Riehentor dans le Petit-Bâle, mise en service par Heinrich Halbysen (de) (mort en 1451, victime de la peste) du premier moulin à papier baptisé Allenwinden. Le moulin actuel, sis St-Alban-Tal 37, devenu papeterie en 1453 grâce aux frères Gallician, connut de nombreuses transformations et acquit le titre de musée suisse du Papier en 1985. En 1460, c'est le nom de Pie II, soucieux de la défense spirituelle de l'Occident, qu'est attachée la fondation de l'université de Bâle, la plus ancienne de Suisse et l'une des rares en Europe à avoir été érigée et financée par les citoyens de la ville. Son renom attira les humanistes, parmi lesquels Érasme de Rotterdam. En 1463, Berthold Ruppel (de), un collaborateur de Gutenberg, introduit l'art de l'imprimerie à Bâle, et en 1491 Johann Fust imprime la Bible latine.
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+ L'essor culturel, mais aussi économique de la ville est tel qu'en 1471 l'Empereur germanique Frédéric III permet aux Bâlois de tenir chaque année deux foires commerciales, la Foire d'automne et la Foire de printemps, toutes deux encore très actives de nos jours.
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+ Le 13 juillet 1501 représente une date historique puisque Bâle décide d'entrer dans l'alliance des Confédérés, en raison de sa situation limitrophe très exposée. Les délégués suisses sont accueillis par la formule : Soyer les bienvenus à Bâle, sur territoire suisse. Contre l'engagement de neutralité en cas de conflit contre les Confédérés, Bâle reçoit une place à part parmi les autres cantons. La ville peut ainsi jouir pendant des siècles d'une tangible évolution. En 1504 commence la construction de l'hôtel de ville (Rathaus), sis sur la place du Marché (Marktplatz), au centre-ville, et siège actuel du gouvernement de Bâle-Ville.
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+ La situation politique évolue. Le 12 mars 1521, les statuts du Conseil sont révisés. L'évêque est écarté de la nomination des autorités urbaines. C'est ainsi la fin de son pouvoir temporel dans la cité. Le dernier évêque fut Christoph von Utenheim (de). En 1585, paiement de 200 000 florins à l'évêque en échange de sa renonciation à l'ensemble de ses droits sur la ville.
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+ Pendant la même période, le prédicateur Œcolampade devient en 1515 l'organisateur de l'Église selon les principes de la Réforme et André Vésale (1514-1564) — le fondateur de l'étude scientifique de l'anatomie humaine — fait imprimer, à Bâle en 1543, son chef-d'œuvre De humani corporis fabrica.
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+ En 1566, un document exceptionnel évoque un spectacle céleste qui a beaucoup frappé les contemporains.
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+ De 1618 à 1648, la guerre de Trente Ans secoue toute l'Europe. En 1648, le bourgmestre de Bâle, Johann Rudolf Wettstein, obtient, à l'occasion de la signature du traité de Westphalie, la reconnaissance juridique de l'indépendance de la Confédération suisse envers l'Empire allemand, indépendance qui existait déjà de fait depuis environ 150 ans (guerre contre les Souabes en 1499).
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+ La ville de Bâle, qui avait généreusement ouvert ses portes aux huguenots persécutés, voit de nouvelles industries s'implanter sur son sol. Dès 1670, la percée de l'industrie de la soie — et du ruban de soie en particulier — entraîne le développement d'entreprises connexes telles que la filature, le tissage du velours et de la soie, la passementerie, la teinturie, et constitue une source de prospérité pour le commerce, les transports, les banques, les assurances. En 1758, Johann Rudoft Geigy-Gemuseus (1733-1793) fonde la maison de commerce Joh. Rudoft Geigy pour l'importation et la vente de denrées coloniales (épices, produits médicaux et colorants naturels). S'y ajoutera vers 1830 la production de quelques colorants naturels. Mais l'industrie chimique bâloise ne verra vraiment le jour que dans la deuxième moitié du XIXe siècle. À côté de l'industrie, la culture n'est pas oubliée puisqu'en 1777, Isaak Iselin crée la fondation pour la Promotion du bien et des valeurs d'intérêt général, ancêtre de la grande bibliothèque publique générale actuelle.
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+ Les idées véhiculées par le siècle des Lumières — aboutissant à la Révolution française de 1789 — eurent un grand retentissement dans toute l'Europe, et bien entendu en Suisse et à Bâle. Peter Ochs (1752-1821), né à Nantes en France, mais élevé en Allemagne, arriva à Bâle, patrie de son père, en 1769. Homme politique, grand admirateur de la Révolution française, il prépara la constitution de la République helvétique, donnant naissance à un État unitaire. C’est dans sa maison, le Holsteinerhof, que fut signée en 1795 la paix de Bâle, mettant provisoirement fin aux hostilités entre la France, l’Espagne et la Prusse. Le 24 novembre 1797, le général Bonaparte — alors âgé de 28 ans — séjourne à Bâle à l’hôtel des Trois Rois (de). Il vient d’Italie et se rend au congrès de Rastatt. Il profite de ce passage dans la ville pour rencontrer son grand-oncle Werner Fesch et ses cousins Fesch de Bâle, famille de son oncle, le futur cardinal Fesch.
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+ Le 12 août 1798, la République helvétique « une et indivisible » est proclamée par le Bâlois Peter Ochs qui négocia l’alliance avec la France de Bonaparte.
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+ Le XIXe siècle est agité par une période de guerres et de bouleversements politiques. Au centre de l'Europe, Bâle se retrouve confronté aux événements extérieurs et aux dissensions intérieures. Ainsi, en 1813, 80 000 soldats autrichiens, prussiens et russes venant d'Allemagne traversant le pont Mittlere Rheinbrücke et se dirigent vers la France pour combattre l'armée de Napoléon. En 1814, le Roi de Prusse Frédéric-Guillaume III, l'Empereur d'Autriche François Ier et le Tsar Alexandre Ier se rencontrent dans la Maison bleue de la Martinsgasse pour s'entretenir de l'avenir de l'Europe. En 1870, la guerre éclate entre la France et la Prusse. Le Général Hans Herzog assure le commandement de l'armée suisse et les frontières sont surveillées.
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+ Sur le plan intérieur, les événements se succèdent. En 1815 est signé le pacte des 22 cantons attribuant les terres de l'évêché à Berne. Neuf communes cependant deviennent bâloises. En 1833, les conflits permanents entre Bâle-Ville et Bâle-Campagne et l'incompréhension réciproque conduisent le 23 août à la création des deux demi-cantons de Bâle-Ville et Bâle-Campagne.
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+ Au cours de ces années, la vie de la ville fut également marquée par des événements économiques ou exceptionnels. Ainsi, Bâle est la première ville suisse à posséder un chemin de fer. En 1844, est construite la première gare bâloise située dans le quartier Saint-Jean. Elle permettait de relier Strasbourg par Saint-Louis et Mulhouse en quatre heures et vingt minutes. La gare allemande Badischer Bahnhof sera achevée en 1858. En 1859 est proclamé le décret relatif au démantèlement des fortifications de la ville. Bâle s'ouvre à l'extérieur et crée de nouveaux quartiers. L'industrie chimique naissante en profitera grandement. La ville ouvre en 1864 la deuxième bourse des valeurs de Suisse[30], 14 ans après Genève et 20 ans avant Zurich.
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107
+ Durant la guerre franco-prussienne de 1870, Bâle aida les populations alsaciennes réfugiées. Le monument de Strasbourg (de) (Strassburger Denkmal), érigé dans le petit parc Sainte-Élisabeth (Elisabethenanlage), commémore ces événements. Enfin, du 29 au 31 août 1897, Bâle accueille le Premier congrès sioniste présidé par Theodor Herzl. Il s'en tiendra neuf autres jusqu'en 1946 qui aboutiront à la création de l'État d'Israël en 1948. C'est d'après la ville de Bâle que Theodor Herzl nomma son « Basler Programm » en 1897, où les points clés pour la création d'un état juif ont été établis[31].
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109
+ La première moitié du XXe siècle fut marquée par les deux guerres mondiales qui ravagèrent nombre de pays. Malgré sa neutralité, la Suisse fut touchée par la mobilisation, les restrictions et l’accueil des réfugiés. De 1914 à 1918, le commandement de l’armée suisse fut confié au général Ulrich Wille. Durant la Seconde Guerre mondiale, de 1939 à 1945, le Général Henri Guisan assume ce rôle. Pendant ces deux guerres, la ville de Bâle, particulièrement exposée — et même une fois bombardée — eut à cœur d’aider ses voisins alsaciens et d’accueillir ceux qui recherchaient un asile.
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+ Jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale, certains événements importants s'y déroulent. En 1912 Jean Jaurès fait un discours dans la cathédrale de Bâle à l’occasion du Congrès de l’Internationale socialiste qui se propose d’empêcher l’éclatement d’une guerre généralisée. En 1918-1919 une grève générale des ouvriers perturbe le pays du 11 au 14 novembre 1918 et se ravive à Bâle du 31 juillet au 9 août 1919. De 1929 à 1936, la Suisse, comme de nombreux pays, est touchée par la crise économique mondiale.
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+ Sur le plan politique, des changements interviennent. Ainsi, en 1958, la bourgeoisie de Bâle et la commune de Riehen sont les premières, en Suisse alémanique, à reconnaître le droit de vote aux femmes. Mais, ce n’est qu’en 1966 que les Bâloises bénéficieront du droit de vote cantonal. En 1969, et une deuxième fois en 2014, le canton de Bâle-Ville tente de relancer la réunification avec le canton de Bâle-Campagne. Mais les votes, positif pour Bâle-Ville, sont repoussées par Bâle-Campagne. En 1991, Bâle participe au 700e anniversaire de la Confédération à travers diverses manifestations telles que discours, plantations d’arbres, ventes d’objets de collection, spectacles et feux d’artifice. Lors du référendum de 1992 sur l’Europe, Bâle-Ville est l’un des rares cantons alémaniques à voter « oui » au projet d’adhésion de la Suisse à l’Espace économique européen. De nos jours, Bâle offre une qualité de vie appréciable grâce à la prospérité de son industrie et de son négoce et à une activité culturelle florissante.
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+ D'argent, à la crosse stylisée de sable.
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+ Bâle est l'une des rares villes épiscopales à avoir choisi la crosse comme emblème. Il s'agirait peut-être de celle de saint Germain de Trèves (de), fondateur de l'abbaye de Moutier-Grandval. Cet emblème est apparu vers 1100 sur les monnaies de l'évêché, puis le dessin de la crosse s'est stabilisé au XIVe siècle. La ville en fait usage dès 1385, et la colore en noir afin de distinguer ses armes de celles de l'évêque, qui portent une crosse rouge. En 1512, le pape Jules II permet aux Bâlois de changer leur crosse noire en or, ceci afin de les remercier de leur aide lors des guerres d'Italie. Cependant, la crosse redevient noire pendant la Réforme[32]. Depuis 1452, le blason de la ville est parfois accompagné d'un basilic en ornement extérieur. Auparavant, un lion était utilisé[25].
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121
+ Selon l'Office fédéral de la statistique, Bâle compte 177 654 habitants en 2019[2]. Sa densité de population atteint 7 430 hab./km². Entre 2000 et 2010, la population a augmenté de 0,9 %, avec un taux migratoire positif (4,4 %) mais un taux d'accroissement naturel négatif (-2,8 %). La variation de population de Bâle est nettement moins forte que celle de la Suisse entière, qui a gagné près de 10 % d'habitants en plus pendant le même intervalle[33].
122
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+ En 2010, les résidents étrangers représentaient 34,1 % de la population et l'allemand était la langue principale de 77,8 % des habitants, devant l'italien (5,4 %) et le français (2,6 %). Les religions protestante et catholique sont à égalité, avec chacune 25,2 % de membres parmi la population en 2000. Les autres appartenances religieuses concernent 31,4 % de la population. Ce taux dépasse largement la moyenne suisse, qui est de seulement 11 %[33]. Au niveau du canton de Bâle-Ville, 31 % de la population n'a aucune appartenance religieuse[34], et ce pourcentage est probablement très similaire dans la ville de Bâle proprement dite, puisqu'elle regroupe 90 % de la population cantonale.
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+ La population de Bâle est légèrement plus vieille que celle de la Suisse entière. Les moins de 19 ans représentent 16,3 % des Bâlois, mais 20,9 % des Suisses, et les plus de 64 ans forment 20,1 % de la population de la ville, mais seulement 16,9 % de la population nationale[33].
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+ Le graphique suivant résume l'évolution de la population de Bâle entre 1850 et 2008[35] :
128
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+ Bâle forme, avec deux autres communes, le canton de Bâle-Ville. En raison de sa petite taille, le canton n'est pas divisé en districts. La ville est la seule en Suisse à ne pas avoir d'administration propre et elle est directement administrée par les deux institutions cantonales : le Conseil d'État (Regierungsrat en allemand) et le Grand Conseil (Grosser Rat). Le premier est l'organe exécutif donc le gouvernement, le second l'organe législatif, donc le parlement.
130
+
131
+ Le Conseil d'État est élu au suffrage universel direct tous les quatre ans et compte sept membres dont un président du gouvernement. Le Grand Conseil compte de son côté 100 membres eux aussi élus tous les quatre ans au suffrage universel direct. Ce type de scrutin est aussi utilisé pour choisir les hauts responsables des tribunaux du canton. Le Grand Conseil se réunit à l'hôtel de ville de Bâle et ses séances sont publiques.
132
+
133
+ L'administration du canton, et donc de la ville, est divisée en plusieurs départements dirigés par les membres du Conseil d'État, qui font office de ministres. Ces départements concernent par exemple la culture, l'égalité des chances, l'économie, l'emploi, la justice, la sécurité, l'éducation ou les transports.
134
+
135
+ L'électorat de Bâle est plutôt orienté à gauche. En effet, les Bâlois ont élu des membres du Parti socialiste pour les représenter au Conseil des États depuis au moins 1995. De même les députés bâlois au Conseil national sont généralement majoritairement socialistes. Le canton est représenté au Conseil des États par Anita Fetz, du PS, depuis 2008, et au Conseil national par deux députés du PS, un de l'Union démocratique du centre, un du Parti démocratique chrétien et un du Parti radical-démocratique[36],[37].
136
+
137
+ Au niveau local, les élections de 2012 ont permis le maintien de l'alliance des Socialistes et des Verts. Au Grand Conseil, les principaux partis sont le Parti socialiste, qui possède 33 sièges, l'Union démocratique du centre, avec 15 sièges, et l'alliance verte, avec 13 sièges. Au Conseil d'État, il y a trois ministres socialistes, deux ministres radical-démocrates, un ministre vert et un ministre démocrate-chrétien[38].
138
+
139
+ Sur le niveau fédéral on constante que dans les différentes votations la ville et le canton de Bâle-Ville sont généralement plutôt alignés avec la Suisse romande que avec le reste de la partie germanophone du pays. L'exemple le plus notoire étant celui de la votation de l'Espace économique européen (EEE) en 1992, où seule les deux demi-cantons germanophones de Bâle ont voté avec la partie francophone du pays pour une adhésion économique de la Suisse au reste l'Europe[39].
140
+
141
+ Bâle est jumelée avec les villes suivantes :
142
+
143
+ Article détaillé : Ponts bâlois (de)
144
+
145
+ 14 ponts franchissent le Rhin et la Birsig. Le plus connu est le Mittlere Brücke, central. Les deux ponts les plus empruntés sont le Dreirosenbrücke, composé de deux routes superposées, et le Schwarzwaldbrücke (de), composé d'une partie autoroutière et d'une partie routière.
146
+
147
+ Par les airs, Bâle est desservie par l'aéroport international de Bâle-Mulhouse-Fribourg, également connu sous son nom commercial, Euroairport (ou Euro-aéroport). Il a la particularité d'être situé en territoire binational, à la fois suisse et français. La République fédérale d'Allemagne est également représentée au conseil d'administration à titre consultatif. Il s'agit du 7e aéroport le plus fréquenté de France après Roissy, Orly, Nice-Côte d'Azur, Lyon-Saint-Exupéry, Toulouse-Blagnac et Marseille-Provence. En Suisse, l'aéroport se positionne au 3e rang (avec environ huit millions de passagers en 2018) et sert aussi comme siège principal de la compagnie aérienne nationale suisse, la Swiss International Airlines[41],[42].
148
+
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+ La ville de Bâle comporte cinq gares ferroviaires, dont trois sont desservies par plusieurs lignes internationales. La gare Bâle CFF appartient au réseau SBB/CFF/FFS et est desservie par les TGV et les ICE. La gare de Bâle SNCF est desservie par les TER. La gare de Bade dite « gare allemande » fait partie du réseau DB et est desservie par les DB Regio (de) et les ICE. En plus de ces trois grandes gares, la ville dispose de deux autres haltes de chemin de fer desservies par divers trains régionaux : « Bâle St-Jean » en direction de Saint-Louis et Mulhouse et « Bâle-Dreispitz » en direction de Delémont et Porrentruy.
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+ Bâle et ses environs internationaux sont aussi un important nœud autoroutier.
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+
153
+ La création d'une autoroute souterraine (tangente nord) de 3,5 km permet de relier le réseau autoroutier français au réseau suisse, déjà relié au réseau autoroutier allemand. Cette autoroute souterraine, ouverte depuis juin 2007, relie le quartier de Provolta à celui d'Erlenmatt et a restructuré ceux-ci en reconvertissant les friches industrielles. La traversée du Rhin s'effectue grâce au premier pont à deux étages de Suisse, la Dreirosenbrücke.
154
+
155
+ Le port de Bâle, unique port marchand du pays, est un port fluvial à grand gabarit communiquant par le Rhin avec l'Allemagne, la France et les Pays-Bas. Il représente indirectement l'unique accès de la Suisse à la mer pour le transport de marchandises, ce qui fait de Bâle la « porte d'or de la Suisse ».
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+
157
+ La gare CFF de Bâle est également le lieu de départ de trois routes cyclistes nationales : la Route du Rhin qui mène à Andermatt, la Route Nord-Sud qui conduit à Chiasso et enfin la Route du Jura qui mène à Nyon.
158
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159
+ La cité rhénane dispose d'un dense réseau de tramways urbains et suburbains. Les premiers, de couleur verte, sont exploités par la compagnie BVB (Basler Verkehrsbetriebe : transports publics bâlois) ; les seconds, jaunes à bande rouge, appartiennent aux BLT (Baselland-Transport : transport de Bâle-Campagne, l'autre demi-canton, avec celui de Bâle-Ville.
160
+
161
+ De nos jours, les 8 lignes urbaines des BVB totalisent 65,9 km et les véhicules circulent sur 46,58 km de voies et les 4 lignes suburbaines des BLT totalisent 51,8 km.
162
+
163
+ Pendant le Fasnacht, le célèbre carnaval de Bâle, lorsque le centre-ville est complètement bloqué par les festivités, les BVB mettent alors en service des lignes spéciales avec des itinéraires détournés et portant des numéros en vingtaine (21, 24…).
164
+
165
+ À partir de 1907, la campagne bâloise est sillonnée de lignes de tramways vicinaux. Fait rare dans l'histoire des transports ferroviaires, toutes ces lignes sont encore en service. Les quatre compagnies ont fusionné au 1er janvier 1974 pour devenir les transports de Bâle-Campagne. Les agglomérations de Bâle et de Pratteln se sont tellement étendues qu'elles finirent par se rencontrer. Par ce fait l'exploitation de la ligne de Pratteln, entièrement en site urbain, a été cédée aux BVB.
166
+
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+ Les quatre lignes des BLT (lignes 10, 11, E11 et 17) traversent également la ville en empruntant les voies des BVB et sont aussi par ce fait des tramways urbains.
168
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+ La ligne 10 des BLT dessert le village français de Leymen. La gare elle-même est en territoire français et lorsque l'on quitte la station d'Ettingen on peut apercevoir un panneau annonçant que l'on sort du territoire fédéral, ainsi on roule pour quelques minutes sur sol français. Le terminus, Rodersdorf, est de nouveau en territoire suisse.
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171
+ L'EuroVelo 6 ou EV6, également connue sous le nom d'« Eurovéloroute des Fleuves », est une véloroute de type EuroVelo qui traverse Bâle en reliant Saint-Nazaire à Constanţa[43]. C'est la plus célèbre véloroutes européennes, longue de 3 653 km, elle traverse l'Europe d'Ouest en Est, de l'océan Atlantique à la mer Noire en passant par dix pays. Elle suit l'itinéraire de trois des plus grands fleuves européens : la Loire, le Rhin et le Danube.
172
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173
+ La ville de Bâle est la deuxième place économique de Suisse après la ville de Zurich et le PIB par habitant de la ville-État le plus élevé du pays, devant les cantons de Zoug et de Genève[44]. En raison de son emplacement géographique central dans l'ouest de l'Europe respectivement dans l'Europe centrale elle a une signification commerciale particulièrement importante et privilégiée. La zone économique des trois frontières comprend environ 1,3 million d’habitants et 650 000 de travailleurs[45].
174
+
175
+ Bâle est l'un des principaux centres mondiaux pour les sociétés pharmaceutiques telles que Novartis, Hoffmann-La Roche, Syngenta et le groupe Lonza. En termes de valeur, plus de 94 % des exportations de biens de Bâle-Ville relèvent des secteurs chimique et pharmaceutique. Avec les installations de production situées dans la Schweizerhalle voisine, Bâle compte pour 20 % des exportations suisses et génère un tiers du produit national[46].
176
+
177
+ Au XVIe siècle, de grands chercheurs en médecine, tels que Paracelse, André Vésale, et des penseurs comme Érasme de Rotterdam viennent à Bâle et y font imprimer leurs thèses ou traités. En effet, des artisans de la ville ont commencé à fabriquer du papier dès 1433. La ville participe ainsi au courant humaniste de la Renaissance et à ses progrès scientifiques[47].
178
+
179
+ Au XVIIe siècle, Bâle accueille un grand nombre de huguenots français, qui fuient leur pays après la révocation de l'édit de Nantes, ainsi que des protestants du nord de l'Italie. Parmi ces réfugiés, il y a un certain nombre de tisserands et de négociants en soie. Sous leur impulsion, la région bâloise se tourne vers la fabrication des rubans de soie et devient un centre international pour cette activité. Elle apporte de substantiels revenus à la région jusqu'au début du XXe siècle. Le besoin de teintures pour les rubans favorisa d'ailleurs l'implantation de l'industrie chimique qui, finalement, se substitua à cette spécialité locale. Au XIXe siècle, la ville se dota aussi d'un grand port fluvial et participa à l'établissement des groupes bancaires suisses[47]. L'écoulement de la marchandise vers le nord ou le sud s'effectuait sans problème grâce à un réseau fluvial bien adapté. Le Rhin fut très utilisé et contribua grandement au développement de la ville.
180
+
181
+ Les industries de fabrication de rubans tombées en désuétude, l'industrie chimique et pharmaceutique prit son essor et aboutit à la formation d'importants complexes qui font de Bâle une des premières places au monde dans ce domaine :
182
+
183
+ La biotechnologie représente un autre domaine en plein développement. Bâle se trouve au centre de la Biovalley, liant des entreprises de biotechnologie et de recherches dans le triangle des trois pays. Environ 7 000 frontaliers travaillent dans le domaine de la chimie, qui occupe dans la région de Bâle à peu près 12 % de la population active. Tournée vers l'extérieur et vers l'avenir, la chimie accueille continuellement des chercheurs du monde entier. Le commerce, quant à lui, emploie 36 % des actifs, tandis que les services représentent 23 %, l'industrie 26 % et le service public 15 %.
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+
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+ Toutes ces grandes entreprises ne pourraient fonctionner sans un tissu très performant de banques et assurances.
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+
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+ À Bâle, la première banque fut ouverte par les Médicis venus d’Italie à l’occasion du grand concile. Il convient de signaler que c'est sur une initiative bâloise que fut créée en 1912 l’Association suisse des banquiers. Le 8 décembre 1997 est intervenue la fusion des deux grandes banques suisses Union des banques suisses et Société de banque suisse pour former l’UBS, avec deux sièges sociaux, l’un à Zurich et l’autre à Bâle. De nos jours, la ville compte 14 établissements et une centaine de succursales. Elle est également le siège de la Banque des règlements internationaux dont le rôle principal est de promouvoir la coopération entre les banques centrales. Les accords prudentiels qui régissent le fonctionnement des banques ont fait l'objet d'accords signés par les membres du comité de Bâle et baptisés accords Bâle I, Bâle II et Bâle III.
188
+
189
+ Le développement de l’industrie a également entrainé au XVIIIe siècle l’apparition de Sociétés d’entraides mutuelle, ancêtres des compagnies d’assurances actuelles, nombreuses et puissantes (Bâloise, Helvetia, Winterthur).
190
+
191
+ La vieille ville de Bâle regroupe un grand nombre de maisons anciennes et d'édifices emblématiques des divers courants architecturaux de la région. La cathédrale, construite en grès rouge, a été fondée en 1049. Endommagée par le tremblement de terre de 1356, elle a été reconstruite dans un style gothique du XIVe siècle au XVe siècle. Elle a ensuite été lourdement restaurée au XIXe siècle[48].
192
+
193
+ L'hôtel de ville, autre lieu emblématique de la ville, date de 1514. Il a été agrandi vers 1608 puis le beffroi a été ajouté au début du XXe siècle. L'ensemble combine de riches décorations murales avec une architecture mêlant styles gothique et Renaissance[49].
194
+
195
+ Toutes les églises médiévales de Bâle ont été reconstruites après le tremblement de terre de 1356, puis certaines ont été transformées pour devenir des lieux de culte protestants.
196
+
197
+ Les remparts ont été construits à partir du XIIIe siècle puis finalement détruits au XIXe siècle pour faciliter les transports et l'extension urbaine de la ville. Quelques vestiges ont cependant été gardés, comme la Spalentor, une porte qui a obtenu son aspect définitif au XVe siècle, et la porte St-Alban, de 1400, qui a conservé sa herse. À côté, l'Alban Dych (canal St-Alban) date du XIIe siècle. Il ne compte plus qu'une seule roue à aubes, mais il a longtemps servi aux scieries, aux moulins, aux forges, puis aux manufactures de papier qui se trouvaient autour[50].
198
+
199
+ La synagogue principale de Bâle date du milieu du XIXe siècle. Elle atteste d'une communauté forte de nos jours de plus de 1 700 âmes. Les origines de la communauté juive de Bâle remontent au XIIe siècle[51]. Aujourd'hui la ville compte quatre synagogues en tout[52].
200
+
201
+ La vieille ville regroupe trois grands types de constructions civiles. Il y a d'abord des maisons gothiques, parfois en pierre, parfois à pans de bois. Ensuite, il y a les hôtels particuliers du XVIIIe siècle, construits par les marchands de soie. Les plus connus sont la Maison bleue et la Maison blanche. Enfin, le quartier a été profondément modifié au XIXe siècle, lorsque de nouveaux immeubles aux styles hétéroclites ont été construits. Les plus emblématiques sont les grandes gares et la poste centrale. La vieille-ville est aussi ponctuée de fontaines. Les plus vieilles datent de la Renaissance et la plus récente est une œuvre de Jean Tinguely appelée « Fontaine du carnaval ».
202
+
203
+ Enfin, Bâle est un foyer important pour l'architecture contemporaine. Les réalisations les plus connues sont le siège de la banque UBS[réf. nécessaire] et le musée Tinguely par Mario Botta, la fondation Beyeler par Renzo Piano à Riehen, une caserne de pompiers par Zaha Hadid, une usine d'Álvaro Siza Vieira et un hall de conférence par Tadao Andō. En dehors de la ville, à Weil am Rhein, le Vitra Design Museum a été dessiné par Frank Gehry. La Messeturm, qui fait 105 mètres de haut, a été le plus haut gratte-ciel de Suisse jusqu'en 2010.
204
+
205
+ La Mittlere Brücke (1225/1901).
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+ Maisons bourgeoises sur le Gemsberg (XIVe siècle).
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209
+ Le St. Alban-Tor (restauré d'après la version de l'année 1647).
210
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211
+ Siège de l'ancienne bourse de Bâle (1866).
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+ La Pauluskirche (1898).
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+ Le siège du BRI (1986).
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+ La Messeturm (2003).
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+ La Meret Oppenheim Tour (2019).
220
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221
+ Avec près de quarante musées répartis dans tout le canton et une vaste offre culturelle, Bâle est également célèbre pour ses institutions artistiques et culturelles de classe mondiale. Les musées de Bâle couvrent une vaste palette de collections diverses, l’accent étant mis sur les arts plastiques. Les musées de Bâle abritent de nombreuses œuvres d’importance internationale. Avec ses quelque trente-six maisons d’exposition qui enregistrent chaque année plus d’un million de visiteurs, Bâle présente une densité de musées extrêmement élevée par rapport à d’autres villes de même grandeur.
222
+
223
+ Ces musées, qui jouent un rôle essentiel dans la culture et la politique culturelle de Bâle, sont portés par un réseau serré de collectionneurs d’œuvres d’art et de promoteurs culturels tant privés que publics, qui remonte jusqu’au XVIe siècle. La première collection publique est née en 1661. Vers la fin des années 1980, différentes collections privées sont devenues accessibles dans des bâtiments neufs, reconnus comme architecture de musée avant-gardiste.
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+ La ville compte l'un des parcs zoologiques les plus fréquentés de Suisse dans le quartier Bachletten, le Zoo de Bâle, fondé en 1874 par la ville de Bâle et la Société ornithologique de Bâle.
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+ Parmi les parcs les plus fréquentés de la ville se trouvent :
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+ Salvador, appelée aussi Salvador de Bahia, est une ville du Brésil, capitale de l'État de Bahia. Elle est située dans l'Est du pays sur une péninsule bordant la baie de Tous les Saints sur l'océan Atlantique. C'est le port principal de la région Recôncavo Baiano (riche district maritime agricole et industriel). Avec 2 902 927 habitants en 2014 (plus de 3 200 000 pour l'agglomération en 2009), c'est la plus grande ville du nord-est brésilien et la 3e plus grande ville du pays, après São Paulo et Rio de Janeiro.
21
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22
+ Elle est fondée par les Portugais en 1549 sous le nom de São Salvador da Bahia de Todos os Santos, « Saint Sauveur de la baie de la Toussaint », au bord de la baie du même nom. En tant que première capitale du Brésil, Salvador est l'une des plus anciennes villes coloniales des Amériques. Un escarpement brisé sépare sa ville basse (Cidade Baixa) de sa ville haute (Cidade Alta) de 85 mètres environ. Elevador Lacerda, le premier ascenseur du Brésil, les relie depuis 1873. Le quartier Pelourinho de la ville haute, abritant encore de nombreux exemples d'architecture coloniale portugaise et de monuments historiques, a été classé au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1985.
23
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24
+ La cathédrale de la ville est le siège du primat du Brésil et sa célébration du carnaval est considérée comme la plus grande fête du monde. Salvador était le premier port d'esclaves des Amériques et l'influence africaine des descendants des esclaves en fait un centre de la culture afro-brésilienne. La ville est réputée pour sa cuisine, sa musique et son architecture. La plage de Porto da Barra à Barra a été nommée l'une des meilleures plages du monde. Itaipava Arena Fonte Nova a été un site utilisé lors de la Coupe des Confédérations 2013 et la Coupe du monde de football 2014.
25
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26
+ La zone métropolitaine de Salvador, qui abrite 4 015 205 personnes (2017), est la plus riche de la région du nord-est du Brésil.
27
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28
+ Première capitale du Brésil de 1549 à 1763[2] (remplacée ensuite par Rio de Janeiro, puis par Brasilia), Salvador de Bahia a été un point de convergence des cultures européennes, africaines et amérindiennes.
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30
+ La colonie est fondée en 1549 par Tomé de Sousa et devient rapidement un centre de la culture de la canne à sucre. Le besoin de main d'œuvre et sa proximité avec les côtes africaines en font une plaque tournante de l'esclavage d'Africains. Elle est la capitale du vice-roi de Grão-Pará.
31
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32
+ Les Hollandais capturent et pillent la ville en mai 1624 ; elle est reprise par les Portugais en avril de l'année suivante.
33
+
34
+ La ville est la capitale du Brésil jusqu'en 1763. S'étant révoltée, elle est prise d'assaut par les troupes portugaises en 1822, pour être « libérée » officiellement le 2 juillet 1823.
35
+
36
+ En 1948, la ville compte 340 000 habitants. Dans les années 1990, le quartier historique du Pelourinho (« petit pilori » car c'est là que les esclaves étaient punis[réf. nécessaire]) est nettoyé et restauré. Il est inscrit par l'UNESCO au patrimoine mondial de l'Humanité sous la dénomination « Centre historique de Salvador de Bahia ». C'est un quartier très populaire.
37
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38
+ Le musicien Gilberto Gil y est né, et c'est là que se trouve la maison de Jorge Amado, le plus fameux des écrivains bahianais, chantre de Salvador.
39
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40
+ L'aéroport international de Salvador s'appelait « Dois de Julho », « 2 juillet », jusqu'au 16 juin 1998, quand il fut renommé aéroport international « Deputado Luis Eduardo Magalhães », d'après le nom du fils d'un des gouverneurs de cet État brésilien, Antônio Carlos Magalhães.
41
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42
+ À travers l'histoire brésilienne, Salvador a joué un rôle important. En raison de son emplacement sur la côte nord-est du Brésil, la ville a constitué un lien important dans l'empire portugais tout au long de l'ère coloniale, entretenant des liens commerciaux étroits avec le Portugal et les colonies portugaises d'Afrique et d'Asie.
43
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44
+ Salvador est restée la ville prééminente au Brésil jusqu'en 1763, date à laquelle elle a été remplacée par Rio de Janeiro en tant que capitale nationale. Au cours des dix dernières années, de nombreux immeubles de bureaux et d'immeubles ont été construits, partageant les mêmes bâtiments que les immeubles d'habitation ou commerciaux de l'époque coloniale.
45
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46
+ Avec ses plages, son climat tropical humide, ses nombreux centres commerciaux modernes (The Shopping Iguatemi était le premier centre commercial du nord-est du Brésil) et ses zones résidentielles agréables, la ville a beaucoup à offrir à ses résidents.
47
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48
+ Économiquement, Salvador est l'une des villes les plus importantes du Brésil. Depuis sa création, la ville a été l'un des ports et centres commerciaux internationaux les plus importants du Brésil. Bénéficiant d'une grande raffinerie de pétrole, d'une usine pétrochimique et d'autres industries importantes, la ville a fait de grands progrès dans la réduction de sa dépendance historique vis-à-vis de l'agriculture pour sa prospérité.
49
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50
+ Salvador est la deuxième destination touristique la plus populaire au Brésil, après Rio de Janeiro. Le tourisme et les activités culturelles sont d'importants générateurs d'emplois et de revenus, stimulent les arts et préservent le patrimoine artistique et culturel.
51
+
52
+ Parmi les principaux points d'intérêt, citons le fameux Pelourinho (du nom des anciennes colonies coloniales), ses églises historiques et ses plages. L'infrastructure touristique de Salvador est considérée comme l'une des plus modernes au monde, notamment en termes d'hébergement. La ville propose un hébergement pour tous les goûts et toutes les normes, des auberges de jeunesse aux hôtels internationaux. La construction est l'une des activités les plus importantes de la ville et de nombreux promoteurs internationaux (principalement d'Espagne, du Portugal et d'Angleterre) et nationaux investissent dans la ville et dans la zone littorale de Bahia.
53
+
54
+ Ford Motor Company a une usine dans la région métropolitaine de Salvador, dans la ville de Camaçari, qui assemble le Ford EcoSport, le Ford Fiesta et le Ford Fiesta Sedan. C'était la première industrie automobile dans le nord-est du Brésil. L'industrie emploie 800 ingénieurs.
55
+
56
+ JAC Motors aura une usine dans la région métropolitaine de Salvador, dans la ville de Camaçari, la nouvelle industrie générera 3 500 emplois directs et 10 000 emplois indirects, soit une production de 100 000 véhicules par an.
57
+
58
+ En décembre 2001, Monsanto Company a inauguré, au pôle pétrochimique de Camaçari, dans la région métropolitaine de Salvador, la première usine de la société destinée à produire des matières premières pour l’herbicide Roundup en Amérique du Sud. L'investissement équivaut à 500 millions de dollars américains ; 350 millions de dollars ont été dépensés dans cette phase initiale. L'usine Camaçari, la plus grande unité de Monsanto en dehors des États-Unis, est également la seule usine de Monsanto à fabriquer des matières premières pour la ligne de production Roundup. L'entreprise a commencé les travaux de génie civil de la nouvelle usine en janvier 2000.
59
+
60
+ Il existe des écoles internationales, telles que l’École panaméricaine de Bahia.
61
+
62
+ La ville compte plusieurs universités :
63
+
64
+ La ville dispose de plusieurs écoles de langue portugaise pour étrangers et de langues étrangères pour les locaux, à l'instar de l'Alliance française, de l'Institut Goethe et de l'Institut Cervantes.
65
+
66
+ En 2017, les écoles les mieux classées[3] à l'Examen national du lycée (ENEM) étaient les suivantes :
67
+
68
+ L'aéroport international Deputado Luís Eduardo Magalhães (anciennement Dois de Julho, en hommage à l'Indépendance de Bahia) s'étend sur 6 900 mètres carrés entre les dunes de sable et la végétation locale. Il est situé à 28 km au nord du centre de Salvador: La route menant à l'aéroport est devenue l'une des principales attractions de la ville. Depuis janvier 2018, il est exploité par Vinci Airports.
69
+
70
+ Le port de Salvador, situé dans la baie de Todos os Santos, est le deuxième port exportateur de fruits du Brésil. Grâce à la croissance économique de l'État, le volume de marchandise transitant par le port augmente chaque année[réf. souhaitée] , ce qui explique le fait que le port soit le port présentant le plus de mouvement de conteneurs dans la région Nord/Nord-Ouest du pays.
71
+
72
+ Le système de métro de Salvador est en service depuis décembre 2014. En 2018, le système comptait deux lignes, 33,5 km d'extension et un total de 20 stations, une bonne partie d'entre elles reliée au système de bus métropolitain.
73
+
74
+ La construction du métro a été achevé grâce au projet de développement de la mobilité urbaine lancé en vue de la Coupe du Monde de la FIFA 2014. La nouvelle ligne 2 du métro de Salvador relie les stations Acesso Norte et le centre-ville de Lauro de Freitas dans la zone métropolitaine. La connexion de la ligne 2 avec la ligne 1 à la station Acesso Norte permet donc de connecter l'aéroport international au centre-ville et l'Arena Fonte Nova.
75
+
76
+ Les autoroutes fédérales BR-101 et BR-116 traversent l'État de Bahia du Nord au Sud et relient la ville au reste du pays. Pour se rendre à la foire de Santana Junction, prenez la route nationale BR-324. À partir de São Roque do Paraguaçu la BR-242, est relié à la BR-116, qui est lié à la région du moyen-ouest. Parmi les autoroutes de l’État figurent la BA-099, qui relie la côte nord et la BA-001, qui relie le sud de Bahia[Quoi ?]. Quatre autoroutes pavées relient la ville au réseau routier national.
77
+
78
+ Salvador est desservie par plusieurs compagnies d'autocars de presque tous les États brésiliens[Lesquels ?]. A partir du Terminal Routier de Salvador, dans la zone du Iguatemi, les bus desservent la plupart des grandes villes brésiliennes, notamment Rio de Janeiro, Sao Paulo ou Brasilia, ainsi que des destinations régionales.
79
+
80
+ En 2007, la ville comptait 586 951 véhicules[réf. nécessaire]. Salvador compte 2 500 bus publics et 2 millions de personnes sont transportées chaque jour[réf. nécessaire].
81
+
82
+ En semaine, la durée moyenne de transport pour effectuer le trajet domicile-travail est de 94 minutes[réf. souhaitée]. Cependant, 33 % des usagers passent plus de deux heures par jour dans les transports.
83
+
84
+ Le temps d'attente moyen à une station (arrêt de bus ou gare) est de 33 minutes[réf. nécessaire].
85
+
86
+ La distance moyenne que parcourue en un seul voyage est de 8 km et 18% des usagers parcourent plus de 12 km en un seul voyage[réf. nécessaire].
87
+
88
+ La côte de Salvador est l'une des plus longues pour les villes du Brésil. Il y a 80 km de plages réparties entre la ville haute et la ville basse, depuis Inema, dans la banlieue de Flamengo Beach, de l'autre côté de la ville. Alors que les plages de Low City sont bordées par les eaux de la baie de All Saints (la plus grande baie du pays), les plages de High City, du phare de Barra à Flamengo, sont bordées par l'océan Atlantique. L'exception est la plage de Porto da Barra, la seule plage de High City située dans la baie de All Saints.
89
+
90
+ Les plages de la capitale vont des calanques calmes, idéales pour la baignade, la voile, la plongée et la pêche sous-marine, ainsi que des criques ouvertes avec de fortes vagues, recherchées par les surfeurs. Il y a aussi des plages entourées de récifs, formant des piscines naturelles en pierre, idéales pour les enfants.
91
+
92
+ Les endroits intéressants à visiter près de Salvador sont :
93
+
94
+ Selon le journal britannique The Guardian, en 2007, Porto da Barra Beach était le troisième meilleur au monde.
95
+
96
+ La grande île d'Itaparica, dans la baie de tous les saints, peut être visitée soit par un ferry, soit par un plus petit ferry à passagers qui part de près du marché Modelo, près de l'ascenseur Lacerda.
97
+
98
+ Autoroute BA-099, ou « Ligne de noix de coco » et « Ligne verte » de villes et villages, avec des plages exquises, au nord de Salvador, en direction de l'État de Sergipe.
99
+
100
+ Morro de São Paulo, dans la région de Valença, à travers la baie de tous les saints — une île accessible en ferry depuis Salvador (deux heures), en avion ou en bus jusqu'à Valença, puis par bateau rapide « Rapido » ou plus petit ferry. Morro de São Paulo est formé par cinq villages de l'île de Tinharé.
101
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102
+ La ville est desservie par de nombreux centres commerciaux, dont Shopping Iguatemi, Salvador Shopping, Shopping Barra, et Parallel Shopping.
103
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+ Salvador compte quatre parcs, des espaces verts protégés, le parc Jardim dos Namorados, le parc Costa Azul, le parc de la ville et le parc de Pituacu.
105
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106
+ Jardim das Namorados est situé juste à côté du parc Costa Azul et occupe une superficie de 15 hectares à Pituba, où de nombreuses familles passaient leurs vacances dans les années 1950. Il a été inauguré en 1969, initialement comme zone de loisirs. Il a subi une rénovation complète dans les années 1990, avec la construction d'un amphithéâtre pouvant accueillir 500 personnes, des terrains de sport, des aires de jeux et un parking pour voitures et bus touristiques.
107
+
108
+ Le parc de la ville est une importante zone de préservation de la forêt atlantique. Il a été entièrement rénové en 2001 et est devenu un lieu social, culturel et de loisirs moderne. Le nouveau parc a une superficie de 720 mètres carrés au beau milieu de la ville. Parmi les attractions se trouvent la place des fleurs, avec plus de cinq mille plantes et fleurs ornementales.
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+
110
+ Outre son environnement, le parc dispose d'une infrastructure pour les enfants, avec un calendrier spécial des événements qui a lieu chaque octobre.
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112
+ Créé par décret en 1973, le parc Pituaçu occupe une superficie de 450 hectares et est l'un des rares parcs écologiques brésiliens situés dans une zone urbaine. Il est entouré par la forêt atlantique, avec une bonne variété de plantes et d'animaux. Il y a aussi un étang artificiel dans le parc, construit en 1906 avec le barrage de Pituaçu, dont le but était de fournir de l'eau à la ville.
113
+
114
+ Il y a un certain nombre d'activités de loisirs possibles, allant des promenades en cycloboats sur l'étang, au cycloway long de 38 km qui entoure toute la réserve. Le musée est également situé dans le parc. Space Cravo est un musée en plein air avec 800 pièces créées par Mario Cravo, comprenant des totems, des figures ailées et en trois dimensions, ainsi que des dessins et des peintures.
115
+
116
+ Le carnaval de Salvador est le plus grand carnaval populaire de rue du monde (Livre Guinness des records). C'est sans aucun doute l'événement le plus important de l'année pour la majorité des habitants : en 2005, la police militaire a recensé près de 2,2 millions de participants au même instant.
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+ Quelques chiffres sur le carnaval de 2005 (source : mairie de Salvador) :
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120
+ Contrairement au carnaval de Rio, qui relève en grande partie du spectacle, le carnaval de Salvador est un carnaval de rue. Le carnaval est la fête des fêtes. Beaucoup de Brésiliens viennent le vivre à Salvador, laissant plutôt Rio aux étrangers. Pendant quatre jours et quatre nuits, la ville entière est dans la rue. Groupes, corporations et sectes se mélangent pour chanter et danser jusqu'à l'épuisement. Toutes les extravagances sont permises.
121
+
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+ À ce sujet, voire l'ouvrage de Michel Agier, Anthropologie du carnaval. La ville, la fête et l'Afrique à Bahia. Paris, Éd. Parenthèses - ird, « Eupalinos », 2000, 256 p.
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+
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+ Football
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+ Salvador de Bahia sert de décor à plusieurs aventures de Corto Maltese, écrites et dessinées par Hugo Pratt réunies dans l'album Sous le signe du Capricorne.
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+ Michel Agier, Anthropologie du carnaval. La ville, la fête et l'Afrique à Bahia, Paris, Éd. Parenthèses - ird, « Eupalinos », 2000, 256 p.
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+ République du Salvador
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+ (es) República de El Salvador
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+ 13° 42′ N, 89° 11′ O
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+ Le Salvador[5], en forme longue la république du Salvador (en espagnol : El Salvador ou República de El Salvador, respectivement), est le plus petit pays d'Amérique centrale[6] avec une superficie totale de 20 742 km2[7] pour une population estimée à 6 328 196 habitants en 2014[8], et possède à ce titre la densité de population la plus élevée du continent américain. Il possède également un climat tropical, et borde le Sud-Ouest du Honduras et le Sud-Est du Guatemala. Enfin, il est le seul pays continental d'Amérique centrale à ne donner que sur le Pacifique, comme pour le Belize avec l'Atlantique. Son territoire se répartit sur 14 départements et 262 municipalités. San Salvador en est sa capitale, et les villes de Santa Ana et San Miguel en sont les villes les plus importantes.
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+
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+ Produit de l’union des provinces de Sonsonate et de San Salvador, le nom officiel « El Salvador » (ce qui signifie le Sauveur, en référence au Christ) fut donné lors de la première constitution de la république promulguée le 12 juin 1824. Cependant, l’usage de la contraction pour le premier mot (del, du) impliqua que fût écrit « República del Salvador », et ce jusque dans les cartes générales où était indiqué que l’État serait nommé « Estado del Salvador » (art. 7)[9]. Le 7 juin 1915, le nom devient officiellement « El Salvador ». Malgré cette directive, les documents officiels internationaux continuaient à omettre la première partie du nom officiel de la République.
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15
+ En 1958, un second décret fut signé qui interdit d’omettre le mot « El » lorsque le nom du pays était associé avec « République » ou « État ». Plus qu’un problème de typographie, le pays se réservait ainsi le droit de rendre caduc tout traité où son nom était incorrectement orthographié. D’après l’historien Pedro Escalante Arce, le changement de « San Salvador » à « Estado del Salvador » (État du Salvador) fut opéré pour signifier qu’à partir de la formation de l’État, disparaissaient les provinces de San Salvador et de Sonsonate[10].
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+
17
+ L'origine ethnique des habitants salvadoriens peut être retracée depuis la fondation du pays par les Pipils, un peuple nahuatl. Ils appelaient leur territoire Cuzcatlan, un mot d'origine nahuatl[11] signifiant « l'endroit des pierres précieuses », retranscrit en espagnol sous le terme Cuzcatlán[12],[13]. Durant l'époque précolombienne, le territoire était habité par différentes ethnies amérindiennes dont les cultures étaient influencées par celle des Mayas, dont les Pipils, qui occupaient les régions centre et ouest du pays, et les Lencas, qui se concentraient principalement à l'est du pays. À l'arrivée des conquistadors espagnols, le royaume de Cuzcatlan était la principale entité politique de la région.
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+ En 1522, cinq navires espagnols naviguent depuis Panama pour explorer les rives de la côte du Pacifique. Le pilote en chef se nommait Andrés Niño, celui qui a nommé le golfe de Fonseca, et une île « Petronila » (Meanguera)[14]. En juin 1524, Pedro de Alvarado traverse le río Paz accompagné de ses troupes espagnoles dont Sancho de Barahona, ami de Hernán Cortés et ancêtre de Manuel José Arce y Fagoaga, et prépare ses plans pour la conquête du territoire. Les colons s'établissent dans ce que deviendront beaucoup plus tard les plus grandes villes du pays : San Salvador, érigée en 1525 ; San Miguel, dont la première colonie s'est installée en 1530 ; et la ville de Trinidad (Sonsonate), fondée en 1553. La conquête espagnole a aidé au développement progressif du métissage, de l'évangélisation catholique, de l'enseignement de la langue castillane, et à l'arrivée des esclaves africains[15]. La colonisation de l'Amérique centrale a vu paraître une première étape d'exportation des matières premières : la première matière à être exportée est le cacao dont les grandes extractions ont débuté en 1540[16],[17], puis l'indigo au XVIIe siècle[18].
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+ En 1525, Alvarado retourna à Cuzcatlan et la ville de San Salvador fut fondée au mois d'avril de la même année, dans la même vallée où était située la ville de Cuzcatlan. Mais les Pipils l'attaquèrent en juin 1526 et l'incendièrent, obligeant les Espagnols à s'enfuir. Une nouvelle expédition espagnole, menée par le frère de Pedro de Alvarado - Diego, partit du Guatemala pour refonder la ville de San Salvador (dans la même vallée mais pas à l'endroit exact de la première ville) en 1528 et les Espagnols s'y installèrent définitivement. Une autre expédition partit en 1530 conquérir la principauté de Najochan, à l'est du pays, et la résistance menée par le chef cacique lenca, Lempira, fut vaincue en 1537. Les Espagnols contrôlèrent alors tout ce qui allait devenir le Salvador, mais les attaques sur San Salvador des Pipils de Cuzcatlan, toujours réfugiés dans les montagnes, ne cessèrent qu'en 1539 et la région ne fut entièrement pacifiée qu'en 1540. En 1535, le territoire est intégré à la Nouvelle-Espagne, puis à la Capitainerie générale du Guatemala (ou royaume de Guatemala) en 1540. Il est lui-même divisé entre la municipalité (ou Intendance) de San Salvador et la municipalité de Sonsonate. Comme dans le reste des colonies espagnoles, une politique d'évangélisation des populations amérindiennes est menée. En 1540, le système d'encomiendas est abandonné et l'esclavage des Indiens aboli. C'est Pedro de Alvarado qui nomme ce territoire « San Salvador » (« le Saint Sauveur », en référence à Jésus-Christ).
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+ Le « Premier cri de l'indépendance » d'Amérique centrale est clamé à San Salvador en 1811. La ville connaît plusieurs autres soulèvements les années suivantes mais le royaume de Guatemala déclare définitivement son indépendance le 15 septembre 1821.
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+ En 1814, les différentes municipalités d'Amérique centrale votent l'annexion de la région à l'Empire mexicain à l'exception de San Salvador. Le temps que des troupes mexicaines viennent soumettre San Salvador à la nouvelle domination, l'Empire s'effondre et les Provinces unies d'Amérique centrale proclament leurs indépendances vis-à-vis de toute domination étrangère en 1823. En 1824, la municipalité de Sonsonate et l'Intendance de San Salvador s'unissent pour former l'État du Salvador, membre de la République fédérale d'Amérique centrale. Le Salvador participe alors activement aux différents combats entre conservateurs et libéraux qui mèneront à la fin de la fédération. En 1841, l'assemblée constituante proclame la séparation du Salvador de la République fédérale et la création de la République indépendante et souveraine du Salvador.
26
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27
+ Les luttes entre conservateurs et libéraux continuent jusqu'au début du XXe siècle, c'est une période de guerre civile et de guerre contre les autres pays centre-américains quasi permanente. Cependant, le pays s'unit à ses voisins pour défendre l'intégrité de l'Amérique centrale contre William Walker. Avec l'introduction du café dans le pays dans les années 1860, une « république caféière » s'installe au Salvador, favorisant les intérêts des propriétaires terriens et de l'oligarchie des « 14 familles ». Les présidents en sont tous issus : ils favorisent le développement économique du pays en s'appuyant sur la production caféière, ce qui accentue l'exode rural et les inégalités sociales, malgré quelques tentatives réformistes (notamment pendant le court mandat de Manuel Enrique Araujo, assassiné en 1913).
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+
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+ De 1913 à 1927, le pays est soumis à la dictature des Melendez-Quiñones, des barons du café, qui se succèdent à la présidence[19].
30
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31
+ En 1931, le général Maximiliano Hernández Martínez arrive au pouvoir après un coup d'État. À la suite de la crise de 1929, le prix du café chute et une révolte paysanne éclate dans l'Ouest du Salvador en 1932. Martínez réprime ce soulèvement qu'il considère comme une « révolution bolchevique ». Pendant trois semaines, l’armée et des groupes paramilitaires (« Gardes blancs », organisés par les propriétaires terriens), conduisent une répression meurtrière : plus de 30 000 personnes sont tuées, soit environ 4 % de la population du pays, et des dizaines de milliers d'autres fuient. Le dirigeant communiste Agustín Farabundo Martí compte parmi les tués[20].
32
+
33
+ Martínez mène d'abord une politique fascisante, il se rapproche de l'Allemagne nazie mais les pressions américaines l'obligent à rompre ses contacts avec Hitler et à libéraliser le pays. Il abandonne le pouvoir en 1944 à la suite d'une grève générale pacifique. S'ensuivent différents régimes militaires anticommunistes. Un bref conflit éclate entre le Salvador et le Honduras en juillet 1969 après que des rencontres de football ont exacerbé les tensions entre ces deux pays (voir guerre de Cent Heures, conflit également appelé « guerre du football »). Cette guerre oblige 100 000 paysans et salariés salvadoriens établis au Honduras à quitter précipitamment le pays.
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35
+ En 1972, l'Union nationale d'opposition (constituée par la Démocratie chrétienne, le Parti communiste et le Mouvement national révolutionnaire) remporte les élections mais l’armée opère un coup d’État afin de l'évincer. Dans les années 1970, les inégalités sociales (0,5 % des propriétaires possèdent 40 % des terres et 60 % des paysans n'en possèdent aucune), de la pauvreté (45 % d’analphabétisme et la consommation de calories la plus faible de l’Amérique continentale selon les statistiques de l'ONU) et l’impossibilité d'un changement démocratique en raison des ingérences de l’armée conduisent à la formation de guérillas. Une minorité dissidente du PC fonde les Forces populaires de libération. Apparaît ensuite l’Armée révolutionnaire du peuple, d'orientation socialiste et chrétienne. Une scission de cette organisation entraîne la création des Forces armées de la résistance nationale. En 1979, le Parti communiste, jusqu’alors opposé à la lutte armée, constitue les Forces armées de libération nationale. Le 10 octobre 1980, avec l'apport du Parti révolutionnaire des travailleurs centraméricains (communiste et souhaitant l'unification de l’Amérique centrale) les groupes armés de gauche s'unissent sous le nom de Frente Farabundo Martí de Liberación Nacional (FMLN) tout en conservant leur autonomie[20].
36
+
37
+ Pendant douze ans, de 1980 à 1992, le Salvador fut le théâtre d'une guerre civile sanglante (plus de 100 000 morts, entraînant un déficit de croissance démographique d'environ 1 million de personnes) qui opposait l'extrême droite représentée par l'Alianza Republicana Nacionalista (ARENA), et la guérilla marxiste des Forces populaires de libération Farabundo Marti. L'archevêque Óscar Romero, qui s'était opposé aux violences de l'armée et des forces de sécurité[21], ainsi que d'autres hautes personnalités, sont assassinés par des groupes paramilitaires. Les assassinats sont imputés pour 85 % à l’armée et aux escadrons de la mort, et pour 5 % à la guérilla, selon la commission de vérité supervisée par les Nations unies[22].
38
+
39
+ Pour soutenir la junte militaire en place, les États-Unis se sont engagés au côté de l'armée salvadorienne. En 1989, les jésuites de l'Universidad Centroamericana José Simeón Cañas (en) sont massacrés par l'armée. Ce nouveau massacre conduit à mettre la pression sur le gouvernement pour engager les négociations. En 1992, les différents protagonistes de la guerre civile signent les accords de paix de Chapultepec qui mettent effectivement fin à la guerre. En juillet 2002, un tribunal de Miami reconnait coupables José Guillermo García et Carlos Eugenio Vides Casanova (en), deux anciens ministres de la Défense responsables des tortures des escadrons de la mort durant les années 1980. Les victimes avaient en effet fait usage d'une loi américaine qui permettait de telles poursuites. Les deux anciens dirigeants furent condamnés à payer 54,6 millions de dollars américains aux victimes, en particulier les familles des missionnaires assassinées Maura Clarke, Dorothy Kazel, Ita Ford et Jean Donovan.
40
+
41
+ Le président Armando Calderón Sol adopte en 1995 un plan de réformes économiques qui prévoit la levée du contrôle des changes, l'instauration d'une monnaie convertible, la réduction des tarifs douaniers et la cession de certaines entreprises publiques. L'année suivante, la peine de mort est rétablie et les peines de prison alourdies afin de combattre la délinquance. Francisco Flores, le candidat du parti au pouvoir ARENA (Alliance républicaine nationaliste, droite) remporte l'élection présidentielle en 1999 et poursuit une politique de rigueur dont les conséquences sur les franges les plus pauvres de la population provoquent de nombreuses manifestations. Le pays est frappé en 2001 par deux séismes qui font un millier de morts (accusé d’avoir détourné 15 millions de dollars d'aides internationales, Francisco Flores décédera en 2016 avant la tenue de son procès). La dollarisation de l'économie, engagée en 2001, s'étend en 2003 à la totalité de la monnaie et des avoirs financiers du pays. Sur les questions de politique internationales, le Salvador est aligné sur les États-Unis et envoie en 2003 quelques centaines de soldats participer à l'occupation de l'Irak. Antonio Saca, également membre de l'ARENA, est élu président en 2004 et poursuit la politique économique de ses prédécesseurs. Le traité de libre-échange entre les pays d'Amérique centrale et les États-Unis (CAFTA) entre en vigueur en 2006[23].
42
+
43
+ Le Salvador est célèbre pour sa forte criminalité et l'insécurité endémique qui règnent dans le pays ; ceci à cause de la pauvreté mais aussi de la guerre que se livrent les gangs mafieux : la MS-13 et la Mara 18.
44
+
45
+ Le pouvoir exécutif est représenté par le président de la République, le vice-président et son cabinet. Le président et le vice-président sont élus pour un mandat non renouvelable de 5 ans à la majorité absolue. Un deuxième tour est organisé lorsque aucun candidat n'a recueilli plus de 50 % des voix. Le pouvoir législatif est détenu par le parlement monocaméral, l'Assemblée législative du Salvador composée de 84 députés élus à la proportionnelle pour un mandat de 3 ans. Le pouvoir judiciaire est contrôlé par la Cour suprême de justice constituée de 15 magistrats. Son indépendance est assurée par la constitution. Les accords de paix de 1992 ont créé la Police nationale civile, la procuratie pour la défense des droits de l'homme et le tribunal suprême électoral et supprimé les « corps de sécurité » formés pour combattre les guérillas pendant la guerre, comme la Garde Nationale. Ils ont autorisé la formation en parti politique légal l'ex-opposition armée de gauche, dont le FMLN. Le rôle de l'armée a été redéfini pour la défense de la souveraineté et de l'intégrité du territoire national. Le débat politique tourne autour du parti conservateur Alianza Republicana Nacionalista (ARENA) et du parti de gauche Frente Farabundo Martí de Liberación Nacional (FMLN, divisé entre socialistes révolutionnaires et social-démocrates). Les deux autres partis historiques sont le conservateur Parti de la concertation nationale (PCN) et le démocrate-chrétien Partido Demócrata Cristiano (PDC) mais ne jouent plus aujourd'hui[Quand ?] qu'un rôle marginal.
46
+
47
+ Le 15 mars 2009, le candidat du FMLN Mauricio Funes (ancien correspondant de CNN en espagnol) est élu président d'El Salvador avec 51 % des voix, mettant ainsi un terme à vingt ans d'hégémonie de l'ARENA[24]. ARENA détient le plus grand nombre de députés (34), devant le FMLN (32) et le PCN (10). Il y a eu de nouvelles élections début 2009, dans la nouvelle chambre qui siègera en mai 2009, le FMLN a le plus grand nombre de députés mais pas la majorité absolue. Le FMLN détient le plus grand nombre de députés (35), devant ARENA (32), le PCN (10), le PDC (5) et le CD (1) (Tribunal suprême électoral). Le Salvador envoie 20 députés au Parlement centraméricain (Parlacen) et des députés au Parlement latino-américain (Parlatino). À noter que l'ancienne première dame de la république d'El Salvador, Anna Ligia Mixco Sol de Saca, a reçu le 12 juin 2008 en France la distinction du Grand Prix humanitaire de France par Albert de Smet, délégué du Grand Prix humanitaire de France pour la Belgique, son parrain et de Jean Polles, président, étant secrétaire national de la famille pour ses œuvres humanitaires. Le 1er juin 2009, immédiatement après l'élection du président Mauricio Funes, El Salvador renoue ses relations internationales avec Cuba. El Salvador est le dernier pays d'Amérique centrale à reprendre le dialogue avec Cuba[réf. nécessaire].
48
+
49
+ Le 3 février 2019 marque la victoire de Nayib Bukele à l'élection présidentielle (54 % des suffrages). Sa prise de poste intervient le 1er juin 2019[25]. Décrit comme « antisystème » et âgé de 38 ans, il n'est ni lié au parti du FMLN, ni à l'ARENA, une première depuis la fin de la guerre civile (en 1992). Très populaire, Bukele est parvenu à réduire le nombre d'homicides de manière non négligeable en 2019[26]. Bukele continue à faire face aux gangs, les maras, incarnés par exemple par le MS-13, qui gangrènent le pays.
50
+
51
+ Ahuachapán
52
+ Santa Ana
53
+ Sonsonate
54
+
55
+ La Libertad
56
+ Chalatenango
57
+ Cuscatlán
58
+ San Salvador
59
+ La Paz
60
+ Cabañas
61
+ San Vicente
62
+
63
+ Usulután
64
+ San Miguel
65
+ Morazán
66
+ La Unión
67
+
68
+ Le pays est divisé en trois zones (occidentale, centrale et orientale), 14 départements, 39 districts et 262 municipalités. Chaque département est dirigé par un gouverneur représentant le pouvoir exécutif et nommé par le Président de la République. Les municipalités sont dirigées par un conseil municipal élu pour trois ans par les électeurs inscrits sur les listes électorales de la circonscription.
69
+
70
+ Selon les données gouvernementales du Salvador, le pays recouvre une superficie totale de 20 742 km2[27], ce qui en fait le plus petit pays d'Amérique centrale[2]. Le 11 septembre 1992, la Cour internationale de justice met fin à un différend frontalier entre El Salvador et le Honduras, les deux pays se disputant une parcelle de 440 km2 ; El Salvador obtient 150 km2 et le Honduras 290 km2[28]. Les deux pays ont clos cette dispute en 2006, conformément à la décision de la Cour[29]. Indépendamment de cette décision, les citoyens résidant sur ces terres disputées entre les deux pays ont obtenu la double nationalité[30] et ceux-ci utilisent la proximité des institutions salvadoriennes[31].
71
+
72
+ Le territoire peut être découpé en quatre grandes parties (du nord au sud) :
73
+
74
+ El Salvador abrite trois grands lacs naturels : le lac Ilopango et le lac de Coatepeque occupant tous deux une caldeira, et le lac de Güija que le pays partage avec le Guatemala. Le barrage Cerron Grande (en) sur le fleuve Lempa a créé le lac artificiel Cerrón Grande. Le pays possède aussi une multitude de petits lacs, en particulier au fond des cratères, dont le plus grand est la laguna de Olomega (en). Le Lempa est le plus long fleuve d'El Salvador et d'Amérique centrale. Après avoir traversé le Guatemala et le Honduras, il vient se jeter sur la côte Pacifique du Salvador après un parcours de 320 km (dont 260 au Salvador). Il existe plus de 400 autres cours d'eau sur le territoire.
75
+
76
+ El Salvador se trouve dans la zone climatique tropicale et connaît des variations de température faibles. Le mois de décembre est le plus froid (23,8 °C), et le mois d'avril le plus chaud (32 °C) pour une température moyenne de 24 °C. La saison humide débute en mai pour se terminer en octobre. Le pays est régulièrement touché par des ouragans venant des Caraïbes entre juin et novembre. Cependant, dans les régions montagneuses, le climat est plus doux, et les différences de température sont le plus souvent importantes.
77
+
78
+ La route panaméricaine traverse le pays d'ouest en est et connecte la capitale avec le Guatemala et le Honduras. Le second axe routier longe le littoral et le troisième joint la capitale à la frontière nord (par le département de Chalatenango) et à la côte caraïbe du Honduras. Il n'existe plus de transport ferroviaire pour voyageurs mais il existe un réseau ferroviaire pour les marchandises connectant les zones de productions aux ports salvadoriens et au port guatémaltèque de Puerto Barrios sur la côte caraïbe.
79
+
80
+ Les ports d'Acajutla et de La Unión sont les deux plus grands ports de commerce du pays. Depuis peu le port d'Acajutla accueille des bateaux de croisière. Le pays est desservi par l'aéroport international du Salvador, (code AITA : SAL • code OACI : MSLP), situé à 50 km au sud de la capitale.
81
+
82
+ L'enseignement primaire est obligatoire et dure 9 ans[33]. La majorité des enfants âgés 16 et 17 n'ont pas accès à l'enseignement secondaire[34]. Il y a plusieurs universités.
83
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84
+ L'espagnol est la langue officielle du Salvador[35], parlé par la quasi totalité de la population. Il subsiste trois langues indigènes : le pipil, le q'eqchi' et le lenca.
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+
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+ En 2015, l'espérance de vie est d'environ 69 ans pour les hommes et de 78 pour les femmes; l'espérance de vie en bonne santé est inférieure de 10 ans à l'espérance de vie générale, et ce pour les deux sexes[36].
87
+
88
+ Sous la pression de l’Église catholique, les lois sur l’avortement au Salvador font partie, depuis 1997, des plus restrictives au monde. Les femmes faisant une fausse couche sont ainsi passibles de peines de prison allant jusqu'à 40 ans[37]. Même les viols ou autres complications médicales ne sont plus valables aux yeux de la loi : les femmes dans cette position sont, dans tous les cas, déclarées coupables d'homicide volontaire[38]. Depuis octobre 2016 un projet de légalisation partielle de l’avortement est à l'étude (en cas de viol ou de danger pour la vie de la mère[39]) mais est bloqué par les partis de droite[40].
89
+
90
+ Le Salvador détient le record de féminicides en Amérique latine en 2011, avec 13,9 femmes assassinées pour 100 000 habitants ; en 2016, ce taux est tombé à 5,8 [41].
91
+
92
+ El Salvador a adopté le dollar américain comme monnaie en 2001 à la place du colón. Étant donné qu'il possède peu de ressources naturelles, le pays importe beaucoup de matières premières, de combustibles et plusieurs autres denrées. L'économie du pays est principalement axée sur les services et les communications. L'industrie manufacturière est la plus importante d'Amérique centrale. Selon l'encyclopédie Larousse en ligne, 58 % de la population travaille dans le secteur des services. Au niveau de l'agriculture, le Salvador produit un café arabica (dit « lavé »), de première qualité, essentiellement exporté vers l'Europe et les États-Unis. Il fait partie des quinze plus grands producteurs mondiaux de café, malgré une récolte caféicole en baisse de plus d'un tiers entre 2011 et 2016, ce qui en fait toujours le quatrième cultivateur de café d'Amérique centrale derrière le Honduras, le Nicaragua et le Costa Rica.
93
+
94
+ L’économie salvadorienne est peu diversifiée et dépendante. Le pays exporte principalement des produits issus de l’industrie textile des zones franches (maquiladoras) – représentant plus de 30 % de l'ensemble de ses exportations –, à destination principalement des États-Unis – qui concentrent 45 % des exportations (et 38% des importations). Le Salvador reproduit de la sorte une division internationale du travail de type coloniale, en « offrant », au sein d’une économie orientée vers l’exportation, une main d’œuvre et des ressources naturelles bon marché, et important des biens intermédiaires (autour de 50% des importations). Cette « spécialisation » est entretenue et renforcée par l’Accord de libre-échange avec les États-Unis – CAFTA (Dominican Republic-Central America Free Trade Agreement) – et l’Accord d’association avec l’Union européenne[42].
95
+
96
+ Dans le secteur des industries, le pays se spécialise dans l'agroalimentaire, la chimie, le pétrole, le textile, le plastique, l'aluminium et les produits pharmaceutiques. L'économie d'El Salvador comporte plusieurs faiblesses, dont un taux de chômage élevé, des fortes inégalités, de la violence et de la criminalité. Selon le site du CIA World Factbook, le PIB du pays s'élevait à 21,8 milliards de dollars américains en 2010 avec un taux de croissance de 1,2 %.
97
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+ La valeur totale des exportations est de 3,797 milliards de dollars US et celle des importations sont de 7,255 (données de 2009). Les principales exportations sont : le café, la canne à sucre, les textiles (incluant les vêtements), l’or, l’éthanol, les produits chimiques, les crevettes, l’électricité, le fer, l’acier et les exportations de montage à l’étranger. Leur principaux pays partenaires à l’exportation sont (dans l'ordre) les États-Unis, le Guatemala, le Honduras et le Nicaragua. Pour ce qui est des principales importations, il s’agit : des matières premières, des biens de consommation, des biens d’équipement, de carburant, d’électricité et de certains produits alimentaires. Ses principaux pays partenaires à l’importation sont les États-Unis, le Mexique, le Guatemala, la Chine et le Honduras.
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+ La pauvreté affecte 41,6% de la population – 49,3% en milieu rural –. Près de 2 millions de Salvadoriens vivent, illégalement ou non, aux États-Unis, soit près d'un tiers de la population du pays. Les remesas (argent que les émigrés envoient à leur famille) représentent 17,1% du PIB en 2016. 7 % du territoire est sous concession minière[42].
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+ En 2014, la population du Salvador est estimée à 6 328 196 habitants. En 2007, le pays comptait 86 % de personnes métis, 12 % de Blancs, et 0,23 % d'indigènes[43]. Il s'agit du pays le plus densément peuplé en Amérique latine[44]. Concernant la population noire, sa présence dans la région remonte au début de la colonisation espagnole, mais elle reste très infime à cause du métissage aux dix-neuvième et vingtième siècles[45].
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+ La religion catholique romaine est la principale religion (86 %) même si la religion protestante progresse très vite (environ un million de protestants en 1992). La religion dominante est le catholicisme, qui représente 57,1 % de la population. Les protestants représentent 21,2 %, les Témoins de Jéhovah 1,9 % et les mormons 0,7 %. Les autres religions diverses représentent 2,3 %, et environ 16,8 % de la population n’a aucune croyance. La langue espagnole est parlée par tous les habitants, cependant certains amérindiens continuent encore à parler leurs langues natales que sont le nahuatl, le q'eqchi' et le lenca. Le q'eqchi' est une langue maya. En 2008, l'espérance de vie était de 71,4 ans (66,7 pour les hommes et 76,02 pour les femmes). Le taux de fertilité est de 3,16 enfants par femme (2005). Le taux d'émigration est de 4,02 sur 1 000 habitants (2000).
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+
106
+ Une étude importante de Latinobarómetro fait apparaître en 2013 environ 54 % de catholiques, 30 % de protestants, 4 % d'autres et 12 % de sans religion[46].
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108
+ Les données du tableau suivant présentent l'évolution de la proportion de personnes se déclarant d'un groupe religieux, selon Latinobarómetro[46].
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+
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+ Le Salvador est l'un des pays les plus dangereux au monde, avec plus de 16 000 homicides depuis juin 2004. Selon la justice, plus de la moitié de ces meurtres seraient dus aux gangs particulièrement violents qui y sévissent, les maras[47]. D'après les estimations disponibles, le taux de meurtres par 100 000 habitants se situerait entre 64 et 68 en 2007 et serait de 55,3 en 2008. Selon un article du journal français Le Point en août 2017, le Salvador serait devenu le pays le plus dangereux de la planète avec un taux d'homicides de 104 pour 100 000 habitants[48].
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+
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+ La culture du Salvador comprend les traditions et les coutumes ancestrales des cultures pré-hispaniques ayant fusionnées avec les coutumes espagnoles[49].
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114
+ L'instrument national du Salvador est la Marimba et le sport national le football.
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+ Plusieurs artistes salvadoriens ont acquis une réputation internationale : Antonio Bonilla (es), Benjamin Canas, Carlos Cañas, Bernabé (Bernardo) Crespin, Dagoberto Nolasco, Francisco Reyes et Rolando Reyes.
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+
118
+ Le Salvador est confronté à une situation écologique alarmante. Selon un rapport du Bureau du procurateur pour la défense des droits humains de 2016, 89 % des cours d’eau sont pollués, 600 000 familles en milieu rural n’ont pas accès à l’eau potable, et dans 80 ans la disponibilité d’eau par habitant pourrait se réduire de 83 %, rendant le pays invivable. La déforestation, combinée à la passivité des milieux politiques devant le développement d'un système économique non viable pour l’environnement, constituerait la cause principale de cette situation[50].
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+
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+ L'arrivée au pouvoir du Front Farabundo Martí de libération nationale (FMLN) en 2009 favorisa certains progrès environnementaux. La répression du mouvement écologiste, en vertu d'une législation antiterroriste adoptée en 2004, cessa. Le nouveau ministre de l’environnement et des ressources naturelles présenta un projet de loi inspiré des diverses propositions des organisations écologistes. En 2012, l’Assemblée approuve un projet de loi pour réformer la constitution, afin de reconnaître la nourriture et l’eau comme des droits humains[51].
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+ Le 27 avril 2017, le Salvador devient le premier pays au monde à interdire les mines de métaux sur son territoire, pour des raisons d’environnement et de santé publique[52]. Cette évolution est rendue possible par l'arrivée au pouvoir du FMLN (toutefois minoritaire au Parlement), de la mobilisation des organisations sociales (dont plusieurs meneurs ont été assassinés) et de l’Église catholique[50]. Plusieurs pays, en particulier les Philippines et le Nicaragua, envisagent de s'inspirer de ce choix.
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+ Le Salvador a pour codes :
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+ Cathédrale métropolitaine.
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+ Monument à la Révolution.
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+ Salvatore Garau, né en 1953 à Santa Giusta (Province d'Oristano) est un peintre italien contemporain[1].
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+ Au cours de sa carrière, Garau s'est exprimé à travers l'utilisation d'un éventail de techniques, telles que la sculpture, la peinture, les installations et la photographie, ainsi que l'utilisation de différents matériaux et pigments.
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7
+ En 1984, il fait ses débuts en tant que peintre lors de sa première exposition à Milan.[2] se consacrant à l'art figuratif et se mettant à l'attention de Luciano Caramel[3][source insuffisante] et Enrico Crispolti.
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9
+ En 2003 et en 2011, il a respectivement présenté son travail à la 50e et à la 54e Biennale de Venise.
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11
+ Lóránd Hegyi a été commissaire de plusieurs expositions Salvatore Garau[4].
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+ Les œuvres les plus précieux sont avec le rouge caractéristique de Garau et noir.
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+ Lóránd Hegyi a écrit : « Observant les images de Salvatore Garau, il y a un sentiment de solennité, de puissance, de gravité et, en même temps, de libération, d'euphorie, de vigueur, quelque chose lié au sentiment d'absence de limites. horizon illimité, une scène dans laquelle quelque chose de gigantesque et impressionnant est attendu[5]. »
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+ Les œuvres de Salvatore Garau sont présents dans plusieurs musées dans le monde.
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+ Salzbourg (prononcé, en français, [sals.buʁ] ; en allemand Salzburg [ˈzalt͡sbʊɐ̯k] Écouter ; en bavarois Soizburg) est une ville autrichienne de 154 211 habitants en 2019[1] et la capitale du Land de Salzbourg (520 000 habitants en 2003). La vieille ville est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. C'est la quatrième ville la plus peuplée de son pays avec ses 148 521 habitants en 2012.
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+ Située à la frontière allemande, la ville est célèbre pour avoir vu naître Mozart. Elle tient son nom de la rivière qui l'arrose, la Salzach, et du château (Burg) qui la domine, et non pas, comme le voudrait une traduction trop littérale, du sel (Salz, en allemand), sur le commerce duquel la cité, certes, bâtit en partie sa fortune, mais seulement après avoir reçu ce nom. Le festival de musique classique de Salzbourg est l'un des plus prestigieux au monde.
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+ Principauté archiépiscopale de Salzbourg 1328-1803
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+ Électorat de Salzbourg 1803-1805
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+  Empire d'Autriche 1805-1809
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+ Royaume de Bavière 1809-1816
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+  Empire d'Autriche 1816-1867
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+ Autriche-Hongrie (Duché de Salzbourg) 1867-1918
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+  République d'Autriche allemande 1918-1919
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+  Autriche 1919-1938
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+  Autriche nazie 1938-1945
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+  Autriche occupée 1945-1955
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+ Autriche 1955-présent
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+ Les premières traces remontent au Néolithique. Mille ans avant Jésus-Christ, les Illyriens occupent le site[réf. nécessaire], habité depuis l'âge de la pierre polie. Les Celtes sont arrivés 400 ans plus tard. À partir de 15 av. J.-C., une ville se forme sur les rives de la Salzach. En 45, la ville s'appelle alors Juvavum, elle appartient à l'empire romain et acquiert le droit municipal. Au Ve siècle un cloître y est aménagé. L'évêque Rupert von Worms (ou Rupert de Salzbourg) reçoit le reste de la ville en 699 en cadeau de la part du comte de Bavière. Il fonde l'abbaye Saint-Pierre. Le nom « Salzbourg » est évoqué pour la première fois en 755. La ville est depuis 739 le siège de l'évêché. Salzbourg devient une ville-État gouvernée par des princes-archevêques au XIIIe siècle.
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+ En 1077, la forteresse de Hohensalzburg (Festung Hohensalzburg) est construite par le prince-archevêque Gebhard.
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+ Au XVIIe siècle, la ville se « baroquise », notamment sous les princes-archevêques Wolf Dietrich von Raitenau, Markus Sittikus von Hohenems et Paris von Lodron. Le 31 octobre 1731 les protestants sont expulsés de la ville[2].
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25
+ 1803 marque la fin des règnes des princes-archevêques de Salzbourg. La ville est donnée en compensation du Grand-duché de Toscane à l'archiduc Ferdinand d'Autriche ; en 1805, elle est annexée avec Berchtesgaden à l'Autriche. En 1809 elle est rattachée à la Bavière, puis en 1816 (après le Congrès de Vienne) elle est de nouveau réintégrée à l'Autriche, ce que confirme en 1819 le recès de Francfort[3].
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+ Vers 1860, les fortifications ne suffisent plus pour contenir la ville et Salzbourg s'étend au delà.
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+ Le 7 juin 1935, une décision de l'assemblée de Salzbourg permet l'agrandissement du territoire de la ville. Annexant les communes avoisinantes, Salzbourg passe d'une surface de 8,79 km² à 24,9 km² et voit sa population passer de 40 232 à 63 275 habitants.
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+ Le 4 mai 1945 la ville est occupée par des unités du 15e corps de la VIIe Armée US.
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+ La Salzach divise le centre ville en deux parties. À l'est, la rue commerçante Linzergasse conduit à la colline des Capucins (Kapuzinerberg), dominée par le couvent des Capucins (XVIIe siècle), puis conduit à l'église Saint-Sébastien et à son cimetière où sont enterrés la famille de Mozart et le médecin Paracelse.
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+
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+ Du côté ouest, entre la rivière Salzach et la colline Mönchsberg, se trouve la vieille ville qui est particulièrement intéressante, car elle a su préserver son caractère gothique flamboyant et baroque avec de nombreuses constructions des architectes Vincenzo Scamozzi et Santino Solari entre autres.
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+ La cathédrale Saint-Rupert (Salzburger Dom) est une de leurs contributions. Elle était à l'origine romane (terminée en 774), mais elle a brûlé en 1598 et une nouvelle fut érigée au même emplacement entre 1614 et 1628 (style baroque).
38
+
39
+ L'abbaye bénédictine de Nonnberg, de style baroque, a inspiré le film La Mélodie du bonheur avec Julie Andrews.
40
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41
+ Parmi les places on trouve la Residenzplatz comprenant la Résidence, le Glockenspiel (jouant trois fois par jour, à 6,11 et 18h, une mélodie changeant chaque mois) et l'église Saint-Michel. L'Alter Markt est célèbre pour ses deux cafés (Tomaselli et Fürst) Il y a encore la Kapitelplatz (bâtiments du prince-archevêque), la Domplatz (place de la cathédrale) et l'Universitätsplatz (Kollegienkirche, faculté de théologie).
42
+
43
+ Salzbourg est parfois surnommée « la ville aux cent églises ». Parmi les plus célèbres, on trouve l'abbaye bénédictine Saint-Pierre (fondée en 696 par l'évêque de Worms, saint Rupert, patron de la ville). Elle est bordée par le cimetière St Petersfriedhof, lui-même surplombé par des catacombes ; l'église des franciscains, à la fois gothique et romane, la Kollegienkirche (construite en 1708, place de l'université), l'église Saint-Michel (place de la résidence), etc. sont aussi de très belles œuvres vivantes. Des messes (avec orchestre, chœurs et solistes chaque dimanche) et des concerts y ont lieu chaque jour. L'église Saint-Sébastien, sur la Linzergasse, est consacrée aux liturgies en latin. Son cimetière, le cimetière Saint-Sébastien, abrite la tombe de Constance Mozart, veuve du musicien.
44
+
45
+ Mais ce qui donne aussi tout son charme à Salzbourg, ce sont les rues de la vieille ville, véritable dédale composé de maisons et échoppes anciennes tout à fait remarquables. Les seules voitures que l'on y croise sont des fiacres. Les rues les plus célèbres sont la Goldgasse, la Judengasse et surtout la très fameuse Getreidegasse, rue commerçante dont les magasins sont reconnaissables grâce à leurs enseignes en fer forgé doré. On y trouve la maison où Mozart vécut les 19 premières années de sa vie.
46
+
47
+ La forteresse de Hohensalzburg, située sur la colline de Festungsberg et surplombant la ville depuis le XIe siècle est la plus grande d'Europe. On peut y monter à pied ou par le funiculaire construit au XXe siècle.
48
+
49
+ Sur cette colline on trouve également le couvent de Bénédictines Nonnberg, de jolies villas privées, le musée d'art moderne, la muraille protégeant la ville ainsi que plusieurs terrasses offrant un magnifique aperçu sur la ville.
50
+
51
+ En dehors de la vieille ville, on peut admirer le château Mirabell et ses jardins. L'ensemble a été construit par le prince-archevêque Wolf Dietrich en l'honneur de sa maîtresse Salomé. On y trouve aujourd'hui la mairie avec le célèbre escalier des mariages.
52
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53
+ Au nord se trouve le château de Klessheim, et plus au sud on trouve les châteaux d'Hellbrunn avec parc, fontaines, jeux d'eau, zoo et réserve de chasse, mais aussi celui de Léopoldskron, où fut tournée une partie du film La Mélodie du bonheur, et enfin celui d'Anif.
54
+
55
+ Salzbourg a connu une période florissante sous les princes-archevêques, accueillant des artistes de l'Europe entière, et son centre-ville est un chef-d'œuvre d'art gothique et baroque. Parmi les plus grands artistes que Salzbourg ait abrités entre ses murs, Wolfgang Amadeus Mozart est de loin le plus célèbre, et il est devenu l'emblème de la ville.
56
+
57
+ De nombreux festivals ont lieu toute l'année, produisant des concerts presque quotidiennement. Le festival le plus renommé est sans doute le Festival de Salzbourg (Salzburger Festspiele), fondé en 1920 par Max Reinhardt et Hugo von Hofmannsthal, qui a lieu chaque année de fin juillet à fin août. Concerts, opéras et pièces de théâtre alternent pendant un mois. Un Festival de Pentecôte a lieu depuis 1973.
58
+
59
+ En 1967, le chef d'orchestre Herbert von Karajan, né à Salzbourg en 1908, crée le Festival de Pâques (Salzburger Osterfestspiele), indépendant du festival d'été : un nouvel opéra est présenté chaque année avec quelques concerts, l'Orchestre philharmonique de Berlin étant dans la fosse.
60
+
61
+ Ces deux festivals ont lieu dans des salles aménagées par Clemens Holzmeister dans d'anciens bâtiments baroques, qui forment le « quartier du Festival » (Festspielbezirk) : le Grand Palais des festivals (Großes Festspielhaus), la Maison de Mozart (Haus für Mozart, ancien Petit Palais des festivals) et le Manège des rochers (Felsenreitschule).
62
+
63
+ Mozart est continuellement honoré à travers, par exemple, les Sérénades de Mozart, ensemble de concerts s'étalant de mai à décembre, et des festivals plus ponctuels comme le Mozart-Bach Festival ou le festival de musique de chambre. L'institution qui porte son nom, le Mozarteum, est connue bien au-delà des frontières de l'Autriche.
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+ Les meilleurs musiciens du monde viennent étudier à la prestigieuse école de musique du Mozarteum où des concerts et opéras ont lieu chaque soir.
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+ Salzbourg est également réputée pour avoir été choisi comme le siège autrichien de Schloetter, entreprise spécialisée dans la galvanisation de métaux.
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+ De nombreuses célébrités y sont nées ou y ont vécu, dont voici quelques noms :
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+
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+ Films qui ont été faits à Salzbourg :
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Centre historique de la ville de Salzbourg (1996) · Palais et jardins de Schönbrunn (1996) · Paysage culturel de Hallstatt-Dachstein / Salzkammergut (1997) · Ligne de chemin de fer de Semmering (1998) · Ville de Graz – Centre historique et château d'Eggenberg (1999) · Paysage culturel de la Wachau (2000) · Centre historique de Vienne (2001, en péril) · Paysage culturel de Fertö / Neusiedlersee (avec la Hongrie) (2001) · Sites palafittiques préhistoriques autour des Alpes (avec cinq autres pays) (2011)
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+ Forêts primaires de hêtres des Carpates et d’autres régions d’Europe (avec 12 pays) (2017)
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+ Le land de Salzbourg est l'un des neuf États fédérés de l'Autriche. Il a pour capitale la ville de Salzbourg. Son principal cours d'eau est la Salzach qui se jette dans l'Inn.
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5
+ Le land de Salzbourg est limitrophe des Länder de Haute-Autriche, de Styrie, de Carinthie et du Tyrol ainsi que des pays suivants : Italie (Tyrol du Sud) et Allemagne (Bavière). Au sud se trouve la chaîne des Alpes orientales centrales (Hohe Tauern), à l'est et au nord le massif du Dachstein et les Alpes de Berchtesgaden.
6
+
7
+ La colonisation de Salzbourg remonte aux temps préhistoriques. Le nom le plus ancien provient des Celtes : Iuvavum. Dans les ruines du Juvavum romain, en 690, saint Rupert forma un évêché en fondant les monastères Sankt Peter (Saint Pierre) et Frauenkloster sur le Nonnberg. En 798, l'évêché devint archevêché et s'adjoignit les évêchés de Ratisbonne, de Passau, de Freising, de Brixen, puis ceux de Gurk (1072), de Chiemsee (1215), de Seckau (1218) et de Lavant (1225).
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+ Le land de Salzbourg comprend cinq districts :
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+ et une ville à statut (Statutarstadte)
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3
+ Le Salzkammergut est une région d'Autriche des Préalpes orientales septentrionales. C'est aujourd'hui une région touristique, réputée pour ses multiples lacs alpins, comprenant 54 communes encaissées entre les faubourgs de la ville de Salzbourg, la vallée de l'Almtal et le Grimming, la vallée de la Vöckla et le massif du Dachstein.
4
+
5
+ Cette province s'étend sur trois länder : la plus grande partie est rattachée à la Haute-Autriche (District de Gmunden, District de Vöcklabruck) ; la région autour du lac de Wolfgangsee, à l'exception de Saint-Wolfgang, et autour du lac de Fuschlsee appartient, elle, au land de Salzbourg (Salzbourg-Umgebung (Bezirk)) et l'Ausseerland se trouve en Styrie (District de Liezen).
6
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7
+ La région du Salzkammergut, drainée par le réseau hydrographique de la Traun et ses 76 lacs de tailles variées, est encaissée entre les montagnes du Salzkammergut, le massif du Dachstein, le massif mort et les Höllengebirge. Selon le Meyers Konversations-Lexikon,
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9
+ Par sa situation au pied des Alpes, le Salzkammergut hérite de trois paysages : les préalpes qui s'étirent au nord, les alpages de la zone du flysch et les Kalkalpen du nord dans les Alpes proprement dites.
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11
+ Pratiquement tout le Salzkammergut s'est formé à l'époque glaciaire sous le glacier du Dachstein, qui à sa plus grande extension atteignait la limite nord du pays (et dont le Hausruck est une moraine). En se retirant, le glacier a laissé de nombreux lacs (appelés pour cette raison « lacs glaciaires »), ainsi que plusieurs tourbières perchées (comme la tourbière de Gmös).
12
+
13
+ L'occupation humaine des paysages variés du Salzkammergut remonte au Néolithique. Une des cultures les plus connues est celle du lac de Mondsee du dernier Néolithique entre -3600 et -3300 avec ses villages lacustres.
14
+
15
+ Le toponyme Salzkammergut fait allusion aux célèbres mines de sel de la région, cet « or blanc » que les Celtes exploitaient déjà. D'ailleurs la civilisation celtique de la région, dite Civilisation de Hallstatt, du nom de la localité de Hallstatt, sert à désigner le premier âge du fer en Europe. Les villages celtes prospérèrent d'abord grâce au commerce du sel.
16
+
17
+ Au 13e siècle, vers 1260, en Autriche (Salzkammergut et Wienerwald), l'inquisition attaque une quarantaine de communautés de Waldenser, adeptes de l'Église évangélique vaudoise (créée vers 1170, autour de Vaudès (1140-1217), dit Pierre Valdo), dont le paulicianisme, peut-être inspiré du bogomilisme va inspirer le catharisme.
18
+
19
+ Le Kammergut désigne au Moyen Âge un ensemble de fiefs formant le patrimoine d'origine d'une famille noble, en l'occurrence les Habsbourg. Il comprend alors le fief de Wildenstein dépendant du château de Bad Ischl, et s'étendant de l'extrémité méridionale du lac de Traunsee jusqu'au Massif du Dachstein.
20
+ Il est rattaché en 1419 au domaine Habsbourg, et donc en 1438 au Saint-Empire romain germanique.
21
+ La région est nommée pour la première fois comme division du Saint-Empire en 1656[2].
22
+ C'est pourquoi on a fêté en 2006 les 350 ans du Kammergut[3].
23
+
24
+ Jusqu'au XIXe siècle, la région est directement administrée par la Direction du Sel (Salzamt) du Hofkammer, la cour des comptes de Vienne, qui administre le monopole étatique du sel.
25
+ Au cours de cette période, on défriche un nombre croissant de forêts du Salzkammergut, pour répondre à l'énorme demande de bois de charpente pour étayer les galeries des mines de sel, d'abord à Bad Ischl, puis autour du lac d'Ebensee.
26
+
27
+ Vers 1900 le Salzkammergut s'accroît du canton de l'Attersee et du lac de Mondsee.
28
+ Depuis le milieu du XXe siècle, le Salzkammergut a pour limites officielles la région s'étendant de Grimming au Massif du Dachstein, à Gamsfeld, Fuschlsee, Schoberstein, Saint Georges d'Attergau, Vorchdorf, la vallée de l’Alm et le Grosser Priel [3].
29
+
30
+ Du point de vue touristique, on distingue dix syndicats de communes :
31
+
32
+ Depuis 2002 ces syndicats se sont constitués en une société de droit privé du nom de Salzkammergut Tourismus-Marketing GmbH, une Holding dont le but est de protéger pour les 54 communes l'appellation de « Salzkammergut »[3].
33
+
34
+ Le Salzkammergut vit avant tout du tourisme, une tradition vieille de plus d'un siècle et qui s'est bâtie à la faveur de l'engouement pour les chalets et la montagne verte. L'empereur François Joseph Ier possédait déjà une résidence d'été à Bad Ischl (la Kaiservilla), d'où il administrait l'Autriche-Hongrie l'été, et où il signa la déclaration de guerre à la Serbie en juillet 1914.
35
+
36
+ La région doit sa réputation non seulement à ses paysages mais aussi à ses sources thermales et à un climat agréable.
37
+
38
+ L'extraction du sel, qui a donné son nom au Salzkammergut, n'est plus vraiment compétitive aujourd'hui, et n'intéresse que les géologues, mais l'industrie du bois est encore active.
39
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+ Parmi les principales manifestations du Salzkammergut, il faut citer le concours de saut à ski de Kulm à Bad Mitterndorf/Tauplitz, la course des clochers, la « Fête du narcisse » annuelle (une espèce de narcisse qui ne pousse que dans le Salzkammergut), le festival Mozart[4], la Semaine du Salzkammergut, et enfin le concert de Heinrich Schiff[5]. La région est également réputée pour son artisanat traditionnel : comme l'art du costume y est toujours très apprécié, on trouve encore aujourd'hui dans le Salzkammergut des tailleurs, des cordonniers, des mégissiers, etc.
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+ Le Salzkammergut a été classé au patrimoine mondial en 1997 par l'UNESCO.
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+ Centre historique de la ville de Salzbourg (1996) · Palais et jardins de Schönbrunn (1996) · Paysage culturel de Hallstatt-Dachstein / Salzkammergut (1997) · Ligne de chemin de fer de Semmering (1998) · Ville de Graz – Centre historique et château d'Eggenberg (1999) · Paysage culturel de la Wachau (2000) · Centre historique de Vienne (2001, en péril) · Paysage culturel de Fertö / Neusiedlersee (avec la Hongrie) (2001) · Sites palafittiques préhistoriques autour des Alpes (avec cinq autres pays) (2011)
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+ Forêts primaires de hêtres des Carpates et d’autres régions d’Europe (avec 12 pays) (2017)
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+ Le samedi est le sixième jour des semaines légales[1] et le septième et dernier jour selon la religion chrétienne[2],[3]. Le mot samedi est issu du bas latin sambati dies, variante d'origine grecque du latin sabbati dies, influencé par l'ancien français seme « septième » (< latin septima)[4] signifiant « jour du shabbat[5] ». Il a remplacé le Saturnies dies des Romains, signifiant « Jour de Saturne » cf. anglais Saturday. Les autres jours de la semaine sont dimanche, lundi, mardi, mercredi, jeudi et vendredi. La norme ISO code le samedi par le chiffre 6 (6e jour).
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+ Déterminer si le samedi est le sixième ou le septième jour de la semaine dépend des cultures, des traditions et de la légitimité à considérer un jour comme « premier » par rapport aux autres. La tradition juive place le premier jour travaillé le dimanche, la majorité des traditions chrétiennes le lundi (après le « jour du Seigneur »).
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+ En Allemagne, le mot conservé pour « mercredi », Mittwoch signifie littéralement « milieu de semaine » (samedi est alors septième).
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+ En Bretagne le proverbe « diriaou, an deiz diwezhan nemet daou » (jeudi, le dernier jour moins deux) indique que le dernier jour est bien le samedi.
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+ Les Romains associaient ce jour à Saturne ; on retrouve ce théonyme comme élément constitutif dans :
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+ Les anciens Scandinaves avaient pour habitude de se laver et de faire leur lessive le samedi, d'où le terme laugardagr ou þvattdagr (« jour des bains, de la toilette et des lessives »). L'ancien norrois laugardagr se poursuit dans les langues scandinaves modernes : islandais
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+ laugardagur, féroïen leygardagur, norvégien et danois lørdag (néo-norvégien laurdag, vieux danois løghærdagh) et suédois lördag (vieux suédois løghardagher) signifiant tous « samedi »[6].
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+ Sanaa \sa.na\, aussi orthographié Sana ou Sana'a (en arabe : صنعاء / ṣanʿāʾ), est la capitale et la plus grande ville du Yémen, ainsi que le centre administratif du gouvernorat de Sanaa. Cependant, le district d'Amanat Al Asimah dans lequel elle se trouve, dispose d'une très large autonomie, au point d'avoir un statut équivalent au gouvernorat.
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+ La ville est située à environ 2 200 mètres d'altitude[2], sur un plateau entre le djebel Nogoum et le djebel Ayban.
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+ Relevés à Sanaa[3]Le thermomètre ne dépasse jamais les 30 °, la ville étant située à plus de 2 200 mètres d'altitude, ce qui explique aussi la relative fraîcheur de Septembre à Mai. En revanche, sur la côte, et les régions de faibles altitudes, le thermomètre enregistre régulièrement lors des périodes estivales des températures de + de 45°.
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+ Les premières traces de peuplement remontent au Xe siècle av. J.-C.[2]. Sanaa est devenue au VIIe siècle et au VIIIe siècle un centre culturel islamique[2]. Elle en garde un patrimoine important avec une université musulmane et cent-six mosquées[2]. Sana’a a été habitée depuis plus de 2 500 ans, On retrouve ce patrimoine religieux et politique dans ses 106 mosquées, ses 12 hammams et ses 6 500 maisons qui datent tous d’avant le XIe siècle[2] .
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+ Capitale de différents royaumes arabes préislamique dans l'Antiquité, la ville a été occupée plusieurs fois par l'Empire ottoman. Sana'a est un chef d'œuvre artistique et architecturale ancien héritant de l'architecture Sabéenne antique, de ce fait, la ville est unique.
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+ Durant l'occupation aksumite de l'Empire d'Himyar, la capitale est transférée de Zafār vers Sana'a.
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+ À l'indépendance du Yémen, en 1918, Sanaa en est devenue la capitale, jusqu'en 1948, date à laquelle celle-ci fut transférée à Ta'izz, avant de revenir à Sanaa en 1962.
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+ Le 21 septembre 2014, les rebelles chiites Houthis s'emparent de la ville[4]. Le 20 mars 2015, trois attaques suicides visent simultanément deux mosquées contrôlées par les milices chiites houthis qui tiennent de la ville. Ces attentats, les pires de l'histoire du pays, sont revendiqués le lendemain par l'organisation de l'État islamique.
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+ Le 8 octobre 2016, le maire Abdel Kader Hilal est tué dans un raid aérien saoudien[5].
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+ Le 4 décembre 2017, l'ancien président Ali Abdallah Saleh y est tué alors qu'il tente de se désolidariser des Houthis au profit d'une alliance avec l'Arabie saoudite.
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+ La ville est soumise à des bombardements par l'Arabie saoudite, tuant un grand nombre de personnes et rendant la vie très difficile. L’humanitaire Suad Al-Qadri explique que « Ce sont les civils qui sont victimes de la plupart des raids aériens. Les bombes s’abattent à proximité des zones d’habitation voire directement sur les maisons. Ces frappes n’épargnent personne. Nous vivons la peur au ventre, nous sommes stressés... Toute cette instabilité nous fait beaucoup de mal [...] A Sanaa nous vivons dans le noir. La vie est difficile et nous passons notre temps à essayer de trouver des bougies ou des piles pour les lampes-torches pour pouvoir nous éclairer. Nous avons des difficultés à trouver de l’eau aussi. Sans parler du manque de nourriture. Sans carburants, il n’y a pas de transports et sans moyens de transport, il n’y a pas non plus d’approvisionnement[6]. »
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+ La ville de Sanaa est jumelée avec :
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+ En 1987, Sanaa a signé un traité de coopération avec la ville de Paris.
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+ La vieille ville est inscrite au patrimoine mondial depuis 1986 [2],[7]. Un des monuments notables de la région de Sanaa est le palais Dhar Al Hajjar.
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+ Sanaa a été désignée par l'UNESCO « Capitale culturelle du monde arabe » pour 2004.
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+ Un grand nombre d'anciens corans datant du premier siècle de l'Hégire ont été découverts dans la Grande Mosquée de Sanaa[8]. En 1972, pendant des travaux de restauration, une cache fut découverte entre le plafond et le toit de la structure, remplie d'une pile de parchemins anciens, en mauvais état et apparemment sans valeur. Ils furent néanmoins conservés, car porteurs apparemment de fragments du coran.
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+ Qadhi Isma'il al-Akwa, Président de la Direction des antiquités yéménites estima que les ouvriers avaient découvert l'équivalent de ce que, dans le judaïsme, est nommé une gueniza (espace dans la synagogue réservé au dépôt des objets liturgiques et vieux livres ou écrits abîmés mais interdits à la destruction ou à l'abandon car ils portent le nom de Dieu. Ces documents y étaient conservés un certain temps avant d'être par la suite enterrés). Les musulmans lettrés partageaient ce point de vue de retirer de la circulation les copies usées ou endommagées du coran pour n'employer que des ouvrages en bon état, mais se refusaient à détruire des corans abîmés. Une cachette sûre était nécessaire pour protéger les livres du vol, de la profanation ou de la destruction en cas d'invasion éventuelle, ce qui explique cette « tombe pour corans » dans la grande mosquée de Sanaa[9].
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+ Aucun universitaire yéménite n'ayant encore de formation sur la préservation des fragments, Al-Akwa obtint une assistance internationale pour leur préservation, leur classement et leur étude. En 1997, un universitaire allemand persuada son propre gouvernement d'organiser et de financer un projet de restauration.
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+ En 1984, en coopération entre Yémen et République fédérale allemande, la Maison des Manuscrits (Dar al Makhtutat) fut inaugurée non loin de la Grande Mosquée. La restauration des manuscrits s'organisa avec Gerd-Rüdiger Puin de l'université de Saarland en Allemagne.
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+ Voir article dédié "Manuscrits de Sanaa".
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+ Sanaa est desservie par l'aéroport international El Rahaba.
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Ancienne ville de Shibam et son mur d'enceinte (1982, en péril) · Vieille ville de Sana'a (1986, en péril) · Ville historique de Zabid (1993, en péril)
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+ Archipel de Socotra (2008)
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+ San Francisco (signifiant Saint François en espagnol, prononcé en anglais américain : /sæn frənˈsɪskoʊ/ et en français [s̻ɑ̃.fʁɑ̃.s̻is̻.ko]), officiellement ville et comté de San Francisco (en anglais : City and County of San Francisco), est une ville des États-Unis et l'un des comtés de l'État de Californie. Elle est située à l'extrémité nord de la péninsule de San Francisco, entre l'océan Pacifique à l'ouest et la baie de San Francisco à l'est. Son nom est couramment abrégé en SF et la ville est surnommée The City by the Bay[4].
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+ Fondée en 1776 par des Espagnols au sein de la vice-royauté de la Nouvelle-Espagne, la ville, nommée en l'honneur de saint François d'Assise (en espagnol « San Francisco de Asís »), prend son essor lors de la ruée vers l'or et son prolongement, l'embellissement de San Francisco par les millionnaires du Nevada. Puis elle devient le berceau du jeans avec la fondation de Levi Strauss & Co. Les années 1950 voient la naissance de la Beat Generation. À partir de la deuxième partie du XXe siècle, l'industrie des hautes technologies se développe dans la région de la baie. Aujourd'hui San Francisco est la ville la plus densément peuplée des États-Unis après New York. La municipalité-comté[5] de San Francisco compte 884 363 habitants dans ses limites administratives[5] et 7,8 millions de personnes vivent dans l'aire métropolitaine de la baie[6], la quatrième métropole des États-Unis par sa population. La partie sud de cette dernière est occupée par la municipalité de San José et la Silicon Valley, premier pôle de hautes technologies du monde qui accueille un nombre important d'entreprises de technologie de pointe de renommée mondiale telles que Cisco, Apple, Tesla Motors, Hewlett-Packard, Google, Intel ou encore Facebook[7]. Dans le domaine universitaire, elle accueille les prestigieuses[8] universités de Stanford et de Berkeley. San Francisco est également le siège de la Wikimedia Foundation, dont fait partie le projet Wikipédia, et d'Internet Archive. Au nord s'étendent la Napa Valley et la Sonoma Valley, renommées pour leur viticulture. San Francisco fait partie des villes progressistes dans le domaine de l'écologie[9],[10] et du développement durable[11],[12],[13].
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7
+ Troisième destination touristique préférée des Français aux États-Unis[14], la ville est célèbre pour le pont du Golden Gate, l'île et ancienne prison d'Alcatraz, Fisherman's Wharf, la Transamerica Pyramid, la Coit Tower, ses maisons victoriennes, ses « cable cars » et ses nombreuses collines découpées de rues en pente. Haut lieu de la contre-culture, ville de tolérance et d'émancipation des minorités, San Francisco est également connue pour son Chinatown, ses quartiers homosexuels, comme Le Castro, et hippie. Elle représente un foyer culturel et économique majeur aux États-Unis et accueille chaque année plusieurs événements d'ampleur mondiale[15], mais vibre également au rythme des festivités animées par les différentes communautés locales[16]. Elle se revendique comme une ville sanctuaire pour les sans papiers depuis 1989[17]. Sur le plan sportif, les 49ers au football américain, les Giants au baseball et les Warriors au basket-ball sont les équipes phares de la ville.
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+ Les plus anciennes traces d'occupation humaine sur le territoire de la ville actuelle remontent à environ 3 000 ans av. J.-C.[18]. Les premiers habitants connus de la région de la baie de San Francisco sont les Amérindiens Ohlones (ou Costanoan), terme indien signifiant « le peuple de l'Ouest ». La région était également peuplée des tribus Pomo, Wintun, Yokut et Miwoks.
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+ Le navigateur britannique Francis Drake longe la côte californienne en 1579, mais il n'entre pas dans l'actuelle baie de San Francisco. Les Espagnols sont les premiers Européens à explorer et à coloniser la région, en faisant un établissement renforçant leur domination sur l'océan Pacifique, le « lac espagnol », avec leurs possessions philippines et américaines notamment.
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+ Ce qui deviendra San Francisco représente alors l’extrémité septentrionale d'un chapelet plus ou moins continu d'implantations militaires et religieuses destinées à assurer physiquement la souveraineté espagnole et peut-être française sur ce vaste territoire. L'expédition de don Gaspar de Portolà arrive le 2 novembre 1769, dans la baie de San Francisco[19].
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+ Le 17 septembre 1776, les Espagnols fondent un « presidio » et le 9 octobre la mission nouvellement construite (mission Dolores) est dédiée au patron des missionnaires, San Francisco de Asís (saint François d'Assise). Comme le reste de la Californie, San Francisco passe sous la souveraineté mexicaine en 1821. Ce n'est cependant qu'en 1836 que sont installées les premières habitations d'un village sur le bord de la baie en un endroit appelé Yerba Buena (« la bonne herbe ») par référence à la plante[20], qui pousse abondamment sur les collines environnantes. En 1846, lors de la guerre am��ricano-mexicaine, la ville est prise par les Américains, et Yerba Buena est rebaptisée San Francisco[21], en référence à la mission éponyme située à proximité. En 1848, par le traité de Guadeloupe Hidalgo, le Mexique perd toute la Californie, ainsi que les États actuels de l'Arizona, du Colorado, du Nevada, du Nouveau-Mexique et de l'Utah.
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17
+ La ville ne prend son essor qu'avec la ruée vers l'or de 1848-1849, accueillant les émigrants à la recherche du précieux minerai. Elle est le terminus du premier chemin de fer transcontinental. Les aventuriers du monde entier sont attirés par ce pays de l'or où l'on arrive par la Porte dorée (Golden Gate). Quelques années plus tard, la découverte de gisements d'argent dans la Sierra Nevada accélère le développement de l'agglomération. De 1847 à 1850, la ville passe de quelques centaines d'habitants à plus de 25 000 ; elle devient alors la plus grande agglomération de la côte ouest.
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+ En 1847, Levi Strauss s'installe à San Francisco et crée les premiers jeans, lesquels remportent un grand succès auprès des prospecteurs et des chercheurs d'or. Pendant la guerre, les usines Levi Strauss & Co. fournissent l'armée américaine en jeans.
20
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21
+ San Francisco compte 70 000 habitants dès 1862. La ville se couvre de bâtiments modernes, des sociétés en pleine expansion viennent s'y implanter. Les actions de centaines de compagnies minières du Comstock Lode s'échangent à la Bourse de San Francisco, produisant plusieurs millionnaires qui animent la vie politique et culturelle : James Graham Fair, John William Mackay, James C. Flood et leur Banque du Nevada, Adolph Sutro, William Sharon et sa Bank of California ou encore John P. Jones et Alvinza Hayward. Ils ont fait construire le Palace Hotel, le Théâtre de Californie, le Hayward Park, le Kohl Building et le palais du James C. Flood Mansion.
22
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23
+ C'est également dans la deuxième moitié du XIXe siècle que la diaspora chinoise commence à s'installer à San Francisco ; ils surnommaient alors la Californie la « montagne dorée ». Les émigrés fuyaient les conséquences des guerres de l'opium et ont prospéré dans la restauration, le commerce, la pêche et la blanchisserie : San Francisco était alors une ville d'hommes (mineurs, aventuriers) qui avait besoin de laveries. Les Chinois constituèrent des sociétés secrètes pour régler leurs différends. Le quartier chinois n'avait pas bonne réputation. Dans certains bars, on avait aménagé une porte étroite pour retarder l'avance des policiers. Au début du XXe siècle, des Juifs issus de la bourgeoisie allemande s'installent à San Francisco.
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25
+ À partir de 1896, San Francisco devient le principal port de départ pour la ruée vers l'or du Klondike, immortalisée par Jack London dans L'Appel de la forêt. San Francisco fut également la ville de Joshua Norton, empereur autoproclamé des États-Unis.
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+ Publicité pour le voyage vers San Francisco publiée à New York dans les années 1850.
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+ San Francisco en 1851.
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+ San Francisco en 1860.
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+ Obligation du City and County of San Francisco en date du 1er octobre 1863.
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+ Logo original de Levi Strauss & Co.
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+ En 1906, elle subit un tremblement de terre et une grande partie de la ville est détruite par le gigantesque incendie qui s'ensuit. Il fallut trois jours pour circonscrire le sinistre. La ville fut ensuite rapidement reconstruite, notamment grâce à l'afflux d'une main-d'œuvre étrangère venue d'Europe et d'Asie.
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39
+ En 1915, l'Exposition internationale de San Francisco attire 19 millions de visiteurs[22]. Pendant la Grande Dépression, la ville est affectée par l'agitation sociale : la grève des dockers (en) devint générale le 16 juillet 1934 à la suite du « jeudi sanglant » (deux dockers tués par les policiers) le 5 juillet[23], mais finit par échouer[24]. Les travaux du Golden Gate Bridge débutent le 5 janvier 1933[25], sous les auspices du Public Works Administration (PWA) puis, à partir de 1935, sous ceux du Work Projects Administration (WPA), programmes lancés à l’initiative du président Franklin Delano Roosevelt dans le cadre de sa politique de grands travaux. Il s’agissait de créer des emplois dans les travaux publics, payés par les fonds fédéraux afin de réduire le chômage. L'Exposition internationale du Golden Gate a lieu en 1939 et 1940 sur l'île artificielle de Treasure Island fraîchement construite. La Seconde Guerre mondiale voit le développement des industries militaires en Californie : le port de San Francisco sert de point de départ des troupes pour les batailles du Pacifique contre l'Empire japonais[26].
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+ Après la Seconde Guerre mondiale, une première conférence de la paix se réunit à San Francisco. Elle aboutit le 26 juin 1945 à la signature de la charte de l'ONU par cinquante pays. En 1951, la deuxième « Conférence de la paix » s'y est tenue et a débouché sur le traité de San Francisco. Ce traité entre en application le 28 avril 1952 et met fin à la période d'occupation (1945-1952 au Japon). La révolution industrielle de la deuxième moitié du XXe siècle transforme l'économie de la région : le développement de la Silicon Valley, au sud de la ville, donne une image dynamique et moderne de cette région de la Californie. La ville constitue la « dernière frontière », la cité américaine la plus à l'ouest.
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+ San Francisco est, de par sa tradition de tolérance, souvent à l'avant-garde de l'émancipation des minorités et des droits civiques. Le programme « Free Breakfast for Children Program », du mouvement révolutionnaire afro-américain Black Panthers, est parti de San Francisco. La ville fut également dans les années 1960 un foyer important de la contre-culture hippie, du psychédélisme et du Flower Power. Elle fut le berceau du mouvement Beatnik. San Francisco est également devenue une ville emblématique de la cause homosexuelle, notamment dans les années 1970, avec l'activisme politique d'Harvey Milk, assassiné en 1978 avec le maire George Moscone. Depuis les années 1980, la ville est à la pointe dans le domaine de la mutation écologique et de la lutte contre le changement climatique[10]. En 1989, la ville adopte la City of Refuge ordinance[17] par laquelle elle refuse de collaborer avec les autorités fédérales sur le plan de la lutte contre les étrangers en situation irrégulière. Cette ordonnance fait d'elle une ville sanctuaire pour les sans papiers. Aujourd'hui, la concentration d'entreprises de dimension internationale contribue à attirer des « cerveaux » du monde entier.
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+ San Francisco se trouve sur la côte ouest des États-Unis, dans l'État de Californie et à 559 km au nord-ouest de Los Angeles. La ville se situe sur l'extrémité nord de la péninsule de San Francisco. Elle est entourée à l’est par les eaux de la baie de San Francisco, au nord par le détroit du Golden Gate et à l’ouest par l’océan Pacifique. Plusieurs ponts relient la ville aux rives de la baie : les plus célèbres sont le pont du Golden Gate (au nord) et le Bay Bridge, qui relie San Francisco et Oakland à l'est-nord-est.
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+ Plusieurs îles appartiennent à la commune de San Francisco (île d'Alcatraz : Treasure Island, Yerba Buena Island), de même que de petits secteurs d'Angel Island et Red Rock Island, près du pont Richmond-San Rafael. Les îles Farallon, situées dans l'océan Pacifique à 44 km à l'ouest-sud-ouest de la cité, dépendent administrativement de la municipalité, mais ne sont pas habitées et servent de réserve naturelle.
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+ La commune de San Francisco s’inscrit grossièrement dans un carré d’environ 11 km de côté, mais elle est en fait légèrement plus petite. D'après le Bureau du recensement américain, la ville s'étend sur 600,4 km22, dont 120,9 km2 de terre et 479,7 km2 de surface aquatique. Les eaux occupent donc 79,869 % de la surface totale.
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+ San Francisco est célèbre pour les plus de cinquante collines situées à l'intérieur des limites de la commune[27]. Une « colline » san-franciscaine est définie par une altitude de plus de 30 mètres. Certaines d'entre elles correspondent à un quartier, comme Nob Hill, Pacific Heights, Russian Hill ou Telegraph Hill ; d'autres sont des jardins publics ou des parcs comme ceux de Twin Peaks, Mont Sutro, Mont Davidson et Buena Vista.
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+ Une série de collines moins densément peuplées couvrent le centre géographique de la ville. Le Mont Sutro domine cette zone surmontée de la Sutro Tower, une tour de transmission rouge et blanche imposante bien connue des San-Franciscains. À proximité se trouvent les Twin Peaks, deux collines tout aussi populaires, formant l'un des plus hauts points de la ville. À environ un kilomètre et demi au sud de là se dresse le point culminant de San Francisco, Mont Davidson, à 282 mètres d'altitude[27]. Une croix de 31,4 mètres de haut y fut dressée en 1934.
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+ San Francisco se trouve à proximité des failles de San Andreas, qui traverse la « région de la Baie » du nord au sud, et de Hayward, ce qui explique la fréquence des séismes dans la région. Les deux principaux tremblements de terre ayant touché la ville sont ceux de 1906 et de 1989 (7,1 sur l'échelle ouverte de Richter). Les normes parasismiques ont limité les dégâts et le nombre des victimes de ce dernier.
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+ La péninsule de San Francisco est le résultat de l'affrontement de deux plaques tectoniques : la plaque pacifique et la plaque nord-américaine. Les roches qui composent les fondations géologiques de la ville se sont formées à la marge d'une zone de subduction entre 200 millions et 100 millions d'années avant notre ère[28]. Pendant cette période, les roches du manteau ont été métamorphisées et ont subi d'importantes transformations physiques. Ce substrat rocheux a ensuite été recouvert par des sédiments lorsque le niveau de la mer s'est élevé. La géologie de San Francisco est complexe[29]. Les terrains superficiels sont dominés par des couches sédimentaires, sauf au centre : ils se sont formés il y a quelques milliers d'années et recouvrent un substrat rocheux plus profond. Au nord et le long de la côte Pacifique se trouvent des sables du quaternaire. Le quartier de Mission District est construit sur des alluvions datant du pléistocène. Les quartiers sud-ouest reposent sur des couches de boue de la fin de l'holocène.
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59
+ Les collines du centre (Twin Peaks, Forest Hill, Diamond Heights) sont composées de roches de natures diverses : le complexe franciscain de silex (Franciscan Complex chert) a été formé à la fin du crétacé ou au début du jurassique. Mais on trouve également des roches volcaniques et métamorphiques datant de la même époque. Les secteurs de Potrero Hill et Bayview comprennent des couches de serpentinite, une roche métamorphique du Jurassique.
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+ Des quartiers entiers de la ville reposent sur des remblais (de type polder, composés de boue, sable et des débris de précédents tremblements de terre) et d'autres terres créées artificiellement le long de la baie lorsque l'espace vint à manquer. Les anciens docks furent ainsi comblés et l'on trouve dans les sous-sols du Financial District[30] plusieurs dizaines d'épaves des bateaux utilisés par les forty-niners pour rallier la ville lors de la ruée vers l'or[31],[32],[33].
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63
+ Ce type de terrain devient extrêmement instable lors d'un séisme, et la liquéfaction qui en résulte cause des dégâts considérables aux structures qui y sont bâties, comme on put le constater dans le quartier de la Marina lors du séisme de Loma Prieta en 1989. Treasure Island est certainement l'exemple le plus spectaculaire de quartier construit sur de tels remblais. Bâtie à partir de matériaux directement creusés dans la baie et résultant du perçage du tunnel de Yerba Buena Island lors de la construction du Bay Bridge, cette île fut le site de l'Exposition internationale du Golden Gate en 1939 et 1940. Elle devait également accueillir l'aéroport municipal de San Francisco, mais devint une base navale au début de la Seconde Guerre mondiale. En 1997, Treasure Island fut rendue à San Francisco, de laquelle elle offre une vue unique sur la ville.
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+
65
+ Le climat de San Francisco est de type supra-méditerranéen, avec des caractères propres et bien marqués : les spécialistes le rangent dans le type californien[34]. Selon la classification de Köppen, le climat y est de type Csb en ville et Csc sur la côte, donc c’est un climat supra-méditerranéen[35]. La moyenne des précipitations annuelles s'élève à 600,2 mm, dont 85 % tombent de novembre à mars. L'amplitude thermique est modérée et la moyenne annuelle des températures plutôt tiède. Les températures maximales moyennes oscillent l'été entre 15 et 24 °C, et l'hiver entre 10 et 15 °C pendant la journée, mais peuvent tomber à 5 °C la nuit. Le climat de San Francisco est très comparable à celui que l'on trouve sur la côte atlantique du Maroc ou encore au centre du Chili[34].
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+ Les hivers sont pluvieux et doux. Le gel est quasi inexistant et la neige reste un phénomène peu fréquent. En janvier, les températures matinales minimales avoisinent 8 °C, et l'après-midi 14 °C. Les étés sont généralement brumeux mais secs et la canicule est extrêmement rare. En septembre, pendant l'été indien de San Francisco, la température minimale moyenne est de 13 °C, et les maximales tournent autour de 22 °C. Septembre et octobre sont les mois les plus chauds de l'année.
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+ La situation de San Francisco explique l'originalité de son climat : la ville se trouve à la même latitude que Palerme en Sicile, mais sa position sur le littoral du Pacifique lui donne des caractéristiques particulières. Le courant froid de Californie apporte des perturbations chargées de pluies en hiver. Ainsi, les eaux de l'océan Pacifique, qui bordent la côte occidentale de la ville, sont rafraîchies tout au long de l'année, et avoisinent 10 °C. Les surfeurs se protègent toute l'année avec des combinaisons, même l'été, où l'eau est à sa surface souvent encore plus fraîche que l'hiver en raison du courant maritime sud-ouest qui l'été provoque la remontée d'eaux froides à la surface. Ensuite, l'association du courant froid et de la chaleur de la Californie intérieure est responsable des nappes de brouillard caractéristiques qui se forment dans certains quartiers de la ville et au-dessus des eaux de la Baie pendant l'été et au début de l'automne. Ces brumes peuvent couvrir l'agglomération jusqu’à 80 km à l'intérieur des terres. De ce fait, les températures estivales à San Francisco sont généralement beaucoup plus basses que dans d'autres endroits de la Californie, notamment la vallée centrale, où la chaleur peut atteindre 45 °C. Le brouillard est moins prononcé à la fin du printemps et pendant les mois de septembre et octobre, qui sont considérés comme les véritables mois d'été à San Francisco. Il dure une centaine de jours dans l'année[34]. Cette fraîcheur estivale est sans doute à l'origine d'une légende urbaine selon laquelle Mark Twain aurait écrit « The coldest winter I ever spent was a summer in San Francisco »[36].
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71
+ La combinaison de l'eau froide océanique et des chaleurs intenses de l'intérieur de la Californie est à l'origine du brouillard caractéristique qui peut couvrir la moitié occidentale de la ville pendant parfois toute la journée en été et au début de l'automne. Le brouillard est moins prononcé dans les quartiers à l'est, à la fin du printemps, et pendant les mois de septembre et d'octobre.
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+ Le relief prononcé et les influences maritimes sont à l'origine d'une multitude de micro-climats qui coexistent au sein même de la ville, et sont généralement plus marqués l'été que l'hiver. Les collines les plus hautes, dans le centre géographique de la ville, sont responsables pour une variation de l'ordre de 20 % dans les précipitations annuelles enregistrées dans différents endroits de la ville. Les collines protègent les quartiers situés sur leur côte est des conditions brumeuses et fraiches qui affectent les quartiers du Sunset ou de Richmond. À l'inverse, les quartiers les plus ensoleillés sont SoMa, Bayview, Mission et Noe Valley.
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+ San Francisco possède un Japantown et un Chinatown, et tous deux sont parmi les quartiers de ce type les plus vieux des États-Unis. La ville comprend aussi une population vietnamienne importante dans le quartier du Tenderloin et une concentration de Philippins dans les quartiers de Crocker-Amazon et South of Market (SOMA), une communauté italo-américaine historique dans North Beach, un modeste quartier français parfois appelé Little France dans le Financial District, et des communautés d'origine irlandaises, chinoises et russes dans le Richmond District.
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+ Le quartier de Mission est le plus ancien quartier de la ville — il a été construit autour de la Mission Dolores, fondée en 1776 par les missionnaires espagnols. La communauté hispanique y est prédominante, mais l'endroit est en cours de gentrification. Russian Hill est un quartier résidentiel connu notamment pour le tronçon sinueux de Lombard Street qui le traverse. Haight-Ashbury a été l'épicentre de la contre-culture hippie des années 1960, et le quartier du Castro est réputé pour sa forte concentration d'homosexuels. Il existe aussi d'autres quartiers où la communauté gay et lesbienne est particulièrement présente, notamment Noe Valley, Diamond Heights, Bernal Heights, Potrero Hill, Haight-Ashbury, Hayes Valley, Twin Peaks et SOMA.
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+
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+ San Francisco est célèbre pour ses nombreuses demeures victoriennes, dont les plus connues sont certainement l'alignement des painted ladies d'Alamo Square. Les cable cars, les fameux tramways à traction par câble, mis en service en 1873, sont l'un des symboles de la ville et il est toujours possible de les emprunter pour monter ou descendre Nob Hill ou Russian Hill. Coit Tower, qui trône sur Telegraph Hill, est également un monument instantanément reconnaissable de San Francisco.
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+ L'expansion démographique actuelle se concentre dans l'est et le sud de la ville. Le quartier de SOMA a été l'un des épicentres du dotcom boom de la fin des années 1990, et subit actuellement un renouveau immobilier et économique. La commission d'urbanisme de la ville a proposé une transformation du quartier autour du terminal de bus situé dans SOMA, qui consisterait notamment en un trio de gratte-ciel dont le plus haut culminerait à 350 mètres[38]. Un projet débuté avec la Salesforce Tower. Le quartier récent de Mission Bay, à l'extrémité orientale de SOMA, est en cours de réaménagement, et compte le stade de baseball Oracle Park et une annexe de l'école médicale de l'Université de Californie à San Francisco.
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+ Les quartiers de Bayview et Excelsior, dans le sud-est de la ville, comptent une population pauvre et majoritairement afro-américaine. Les récents efforts de la municipalité pour y réduire le taux de criminalité n'ont eu guère de succès. Bien que les personnes noires ne représentent que 5 % de la population de San Francisco, elles constituent 37 % des sans-abri[39].
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+ Les prix de l’immobilier sont extrêmement élevés. Il faut compter en moyenne 1,6 million de dollars pour une petite maison individuelle et un loyer mensuel de 3 700 dollars pour un deux-pièces[40].
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+ Le plus connu et le plus grand des espaces verts de San Francisco est le parc du Golden Gate, s'étendant du centre jusqu'à la côte pacifique ouest de la ville. Ce parc compte plus de 70 hectares de plus que le Central Park de New York, mais reste moins étendu que Griffith Park à Los Angeles. Autrefois recouvert d'herbacées indigènes et de dunes, le parc a été créé dans les années 1860 en y plantant des milliers d'arbres et plantes importés. Ce vaste parc est riche de points d'intérêts naturels et culturels tels que le Conservatory of Flowers, Japanese Tea Garden (en) et le jardin botanique de San Francisco.
88
+
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+ Au sud du Golden Gate se trouve un autre parc célèbre, la base militaire désaffectée du Presidio. Ce dernier fait partie de la Golden Gate National Recreation Area (GGNRA), qui inclut l'île d'Alcatraz et de nombreuses autres aires protégées. Ce parc national américain est l'un des plus visités parmi l'ensemble des parcs gérés par l'agence fédérale National Park Service avec plus de 13 millions de visiteurs chaque année[41]. Dans le parc du Presidio se situe aussi Crissy Field (en), un ancien terrain d'aviation dont on a réapproprié l'écosystème de marais maritime autrefois présent. la GGNRA gère aussi Fort Funston, Lands End (en), Fort Mason et Alcatraz. De son côté, le National Park Service gère le San Francisco Maritime National Historical Park, une flotte de navires historiques ainsi que la propriété maritime autour de l'Aquatic Park (en).
90
+ Buena Vista Park, situé dans le quartier de Haight-Ashbury, est le plus ancien jardin public de la ville, créé en 1867. Non loin de là, Alamo Square est célèbre pour ses vues sur la ville et sa rangée de demeures victoriennes surnommées les Painted Ladies. Un important lac d'eau douce, le lac Merced, s'étend dans le sud-ouest de la ville près de l'Université d'État de San Francisco et Fort Funston. Il est entouré d'un vaste espace vert et se trouve près du zoo de San Francisco qui abrite plus de 250 espèces, dont beaucoup sont considérées comme des espèces menacées[42].
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+
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+ Finalement, on compte plus de 200 parcs dans la ville.
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+ Parmi les autres points d'intérêts de la ville, on peut compter Baker Beach, une plage faisant partie du Presidio, ainsi que Ocean Beach, autre plage qui longe la côte ouest de San Francisco et souvent fréquentée par une communauté dynamique de surfeurs. Mais ces plages sont réputées dangereuses pour les nageurs à cause de leurs eaux froides et leurs courants qui se révèlent régulièrement fatals aux surfeurs ou baigneurs imprudents.
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+ Le Japanese Tea Garden (en).
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+ Le Dolores Park.
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+ Le San Francisco Maritime National Historical Park 2011.
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+ Au recensement de 2010, San Francisco comptait 805 235 habitants[44], 345 811 foyers et 151 029 familles. La municipalité, dont les limites correspondent à celles du comté de San Francisco, est la quatrième de Californie en nombre d'habitants, derrière Los Angeles, San Diego et San José. Cependant, l'agglomération de San José-San Francisco-Oakland[45], qui regroupe plusieurs municipalités autour de la baie, rassemble près de 7 millions d'habitants. Cette aire urbaine se classe au 40e rang mondial et au 6e rang pour les États-Unis.
103
+
104
+ Avec près de 6 632 habitants par kilomètre carré, San Francisco est la seconde grande ville américaine en termes de densité de population après New York. En 2000, le comté de San Francisco occupait la cinquième place en tant que comté américain[46].
105
+
106
+ Population des dix villes de Californie les plus peuplées (2016)[43]
107
+
108
+ Selon l'American Community Survey, pour la période 2011-2015, 13,2 % de la population vit sous le seuil de pauvreté (15,5 % au niveau national)[48]. Ce taux masque des inégalités importantes, puisqu'il est de 31,6 % pour les Afro-Américains et de 9,0 % pour les Blancs non hispaniques[48].
109
+
110
+ Le nombre de sans-abri a augmenté de 17 % entre 2017 et 2019[49].
111
+
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+ Proportionnellement, la baie abrite plus de milliardaires que tout autre région sur la planète (1 milliardaire pour 11 600 habitants)[49].
113
+
114
+ D'après The Washington Post « Tout le monde s’accorde à dire qu’il y a quelque chose de pourri » à San Francisco, citant notamment l’hypergentrification et le manque de diversité, le coût des loyers (3 700 dollars par mois pour un deux-pièces), les embouteillages monstres et la disparition des petits commerces dans beaucoup de quartiers[49] :
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+
116
+ Selon l'American Community Survey, pour la période 2011-2015, 55,76 % de la population âgée de plus de 5 ans déclare parler l'anglais à la maison, 18,58 % une langue chinoise, 11,10 % l'espagnol, 2,88 % le tagalog, 1,47 % le russe, 1,32 % le vietnamien, 1,10 % le français, 0,81 % le japonais, 0,80 % le coréen, 0,57 % l'allemand, 0,54 % l'hindi et 5,07 % une autre langue[50].
117
+
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+ Avec 33,3 % de sa population s'identifiant comme asiatique[53] — 35,8 % en y incluant les métis asiatiques. Les Sino-Américains représentent la plus importante population asiatique de la ville, en 2010 21,4 % des San-Franciscains appartenant à cette communauté, et le Chinatown est le plus peuplé des États-Unis après celui de Manhattan. Les Philippino-Américains représentent quant à eux 4,2 % de la population de la ville[53]. D'autres quartiers possèdent une forte concentration asiatique comme Sunset, Richmond et Visitacion Valley[54].
119
+
120
+ La population afro-américaine, qui ne cesse de reculer. Les principaux quartiers afro-américains sont Bayview et Bayview, dans lesquels les Noirs représentent plus de 40 % de la population[55].
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+
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+ La part des Hispaniques est la plus élevée à Mission District, Ingleside, Excelsior et Crocker Amazon (en)[56].
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+
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+ 8,8 % des San Franciscains revendiquent une origine irlandaise, 7,7 % une origine allemande, et 6,1 % des racines anglo-saxonnes.
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+ Blancs.
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+ Asiatiques.
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+
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+ Hispaniques.
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+ Afro-Américains.
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+ San Francisco est réputée pour sa vie homosexuelle qui s'est d'abord développée autour du Castro et pour accueillir la part la plus importante de parents homosexuels du pays, ainsi que celle des célibataires gays. Les hommes homosexuels sont plus nombreux que la population lesbienne, qui se concentre davantage dans les banlieues de l'est de la baie[57].
135
+
136
+ D'après une étude de William McFarland pour les services de santé publique de la ville, en 2006, un homme sur cinq à San Francisco est gay, et un peu plus d'un homosexuel san-franciscain sur quatre est infecté par le VIH[58].
137
+
138
+ San Francisco dispose d'un gouvernement consolidé ville-comté depuis 1856. La ville fait ainsi partie des 58 comtés de Californie tout en étant une municipalité. Ce statut fait que la ville est administrée par une structure particulière : le maire est également le chef de l'exécutif du comté et le conseil du comté (Board of Supervisors) officie en tant que conseil municipal.
139
+
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+ Depuis 1900, le maire de San Francisco et les conseillers municipaux sont élus par l'ensemble des électeurs de la municipalité ; avant cette date, le maire était désigné par le conseil de la ville[59].
141
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142
+ En 1989, la municipalité a voté une ordonnance dite « sanctuaire » qui implique la non-coopération avec les autorités de contrôle de l'immigration[60]. En 2007, elle a décidé d'octroyer des papiers d'identité à toute personne pouvant prouver un lieu de résidence, y compris aux immigrés clandestins[60]. Au printemps 2008, la ville a lancé une campagne d'information pour les immigrés clandestins, diffusée sur des brochures et à la radio en plusieurs langues, afin de leur faire savoir qu'ils ne seront pas dénoncés par les services municipaux (hôpitaux, écoles, police) aux services fédéraux de l'immigration[60].
143
+
144
+ La municipalité mène une politique environnementale ambitieuse. Elle a interdit les sacs plastiques[61] et 69 % des déchets y sont recyclés[61] à la fin des années 2000[Note 1]. En 2014, ce taux est supérieur à 80 %, et les bouteilles d'eau en plastique sont également interdites à la vente dans l'espace public[62]. En 2005, la Journée mondiale de l'environnement eut lieu à San Francisco autour du thème « Des villes vertes, un plan pour la planète[63] ! »
145
+
146
+ Le budget municipal pour l'année fiscale 2011-2012 était de 6,83 milliards de dollars[64]. La municipalité emploie environ 27 000 personnes[65].
147
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148
+ Le 20 novembre 2012, la ville vote un décret interdisant le nudisme dans les rues, et qui devait entrer en vigueur en février 2013[66].
149
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150
+ Dans le passé, San Francisco a tiré sa prospérité de l'exploitation de l'or, de l'argent et du pétrole. Pendant la Seconde Guerre mondiale, avec les opérations militaires dans l'océan Pacifique contre le Japon, la base navale de San Francisco fournit des milliers d'emplois directs et indirects. Dans les années 1960, les activités portuaires déclinent. C'est le port d'Oakland qui prend alors le relais. Les PME sont une force majeure dans l'économie de San Francisco, puisque d'après la Chambre de Commerce de la ville, près de 90 % des entreprises san-franciscaines comptent moins de 100 salariés.
151
+
152
+ San Francisco est l'une des rares villes américaines à imposer son propre salaire minimum, prenant précédent sur celui de l'état, qu'il dépasse. En novembre 2006, les électeurs san-franciscains ont également approuvé une mesure qui instaurerait des congés maladie obligatoires pour les employeurs de la ville, à la hauteur d'une heure maladie par 30 heures travaillées.
153
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154
+ Le tourisme est l'activité économique principale de San Francisco, qui compte parmi les dix principales destinations américaines. San Francisco est la 5e ville américaine qui attire le plus de touristes étrangers[67]. Fisherman's Wharf est la troisième attraction touristique des États-Unis[68]. D'après The Economist, la ville a été visitée en 2004 par quelque 15 millions de touristes, rapportant 6,7 milliards de dollars[69]. San Francisco a reçu 15,8 millions de touristes en 2006. Ceux-ci ont engendré des revenus de 7,8 de dollars[70]. Les touristes français privilégient les grandes villes américaines : ainsi, sur les vingt premières destinations touristiques des Français, cinq sont américaines. La première est New York, la cinquième San Francisco et la huitième Las Vegas[71]. Grâce à ses infrastructures (Moscone Center), la ville se classe dans les dix premières places pour les conventions et les conférences en Amérique du Nord[72].
155
+
156
+ L'héritage de la ruée vers l'or a fait de San Francisco le centre financier et bancaire principal de la côte pacifique. Dans la foulée, plusieurs banques voient alors le jour et administrent les richesses de la ruée et de l'argent extrait à Comstock Lode au Nevada dans les années 1850 et 1860. Entre autres, Amadeo Giannini fonde une Banque d'Italie qui deviendra plus tard la Bank of America.
157
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+ Montgomery Street dans le centre financier est souvent considéré comme le « Wall Street de l'Ouest ». Il est le siège du 12e district de la Réserve fédérale et des institutions Wells Fargo Charles Schwab Corporation et Visa. De nombreuses autres banques, institutions financières et sociétés de capital risque y ont élu domicile afin de pouvoir y faire affaire avec les firmes de Silicon Valley. Bank of America a été fondée à San Francisco dans les années 1960 et son siège social occupe l'immeuble du 555 California Street. Avec plus de 30 institutions financières internationales[73], sept sociétés classées au Fortune 500[74], San Francisco est considérée comme l'une des dix villes mondiales[75]. La ville se place au 18e rang mondial des villes les plus riches et au 15e rang mondial des places financières, selon le Global Financial Centres Index[76],[77].
159
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+ Au cours des dernières années, San Francisco s'est progressivement imposée comme un pôle de compétence dans les secteurs des biotechnologies, de la biomédecine et l'informatique. En mai 2005, San Francisco a été choisie pour héberger le siège du programme de recherche californien de cellules souches. Le plus gros de ces industries se concentre dans le quartier de Mission Bay, dans le sud-est de la ville. Le CBD abrite plusieurs sièges sociaux : McKesson, une entreprise de médicaments, qui se classait au 15e rang des entreprises mondiales par le chiffre d'affaires en 2009[78] ; Pacific Gas and Electric Company dans le secteur de l'électricité et du gaz ; la chaîne de magasins de vêtements Gap.
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+ Plus récemment dans le secteur informatique, la société Twitter Inc. a implanté son siège social au cœur de la ville. De nombreuses autres startups ont suivi le mouvement comme la société Square, Inc.
163
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164
+ Les quartiers de SOMA et de Mission hébergent aujourd'hui de nombreux incubateurs de startups et la ville cherche à attirer les talents de la Silicon Valley par des mesures fiscales incitatives.
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+ Selon l’enquête de Hired, 60 % des salariés du secteur de la tech installés à San Francisco souhaitent quitter la ville[49].
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+ En raison des contraintes géographiques (collines, site de péninsule) et de l'opposition des San-Franciscains à la construction d'autoroutes urbaines à la fin des années 1950[79], San Francisco est l'une des rares métropoles américaines à avoir des artères urbaines plutôt que de nombreuses voies express.
169
+ Le Bay Bridge, récemment rénové (2013), est l'unique axe routier rejoignant directement San Francisco à l'est de la baie via Treasure Island. De la même façon, le célèbre pont du Golden Gate, rejoint San Francisco au comté de Marin, au nord de la baie.
170
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+ Les axes routiers principaux dans San Francisco sont l'Interstate 80, qui commence sur le Bay Bridge et continue vers l'est, l'U.S. Route 101, qui prolonge l'Interstate 80 vers le sud vers Silicon Valley. Dans sa direction nord, l'US 101 se confond avec deux des artères principales de la ville, Van Ness Avenue et Lombard Street pour ensuite suivre le Golden Gate Bridge et traverser le comté de Marin. L'Interstate 280 commence dans South of Market vers l'ouest et bifurque ensuite vers le sud vers Silicon Valley et la Highway 1 et via Park Presidio Boulevard à travers l'ouest de la ville. Après le séisme de 1989, les autorités municipales ont décidé de détruire l'Embarcadero Freeway ainsi qu'une partie de la Central Freeway et de les convertir en boulevards urbains[79].
172
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173
+ La California State Route 35 qui traverse la majeure partie de la péninsule de San Francisco le long des monts Santa Cruz, entre dans la ville par le sud avec le Skyline Boulevard et se termine à son intersection avec la Highway 1. La California State Route 82 (en) arrive à San Francisco par le sud avec Mission Street (en), suit la route historique du Camino Real et se termine à la jonction avec l'autoroute 280. Le terminus occidental de la route historique Lincoln Highway se trouve dans le Lincoln Park. Les principales artères est-ouest sont le Geary Boulevard (en), le Lincoln Way, la Fell Street, Portola Drive et Market Street.
174
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+ San Francisco a probablement le réseau de transport public le plus dense sur la côte occidentale des États-Unis. C'est aussi l'un des réseaux les plus utilisés, puisque 32 % des San-Franciscains l'empruntent quotidiennement, ce qui classe la ville au premier rang de la côte ouest et au troisième rang des États-Unis[80]. Le réseau de transport public municipal, Muni, est géré par la ville. Il comprend le réseau de tramways de la ville (notamment en métro léger), y compris les 'cable cars' si appréciés des touristes, et un réseau de bus et trolleybus[81]. Muni est le septième plus grand réseau de transport public des États-Unis avec 210 848 310 voyages en 2006[82]. L'ensemble de la région est desservie par un réseau ferroviaire express, BART (Bay Area Rapid Transit), inauguré en 1974, qui relie San Francisco à l'est de la baie par un tunnel (le Transbay Tube) et au nord du comté de San Mateo, où se situe notamment l'aéroport international de San Francisco[81]. Caltrain est une ligne ferroviaire dont le terminus san-franciscain est dans le quartier de SOMA. La ligne, qui relie San Francisco à la ville de Gilroy, via San José[81], suit plus ou moins en parallèle l'avenue El Camino Real, et dessert de nombreuses gares le long de la péninsule de San Francisco. Il existe plusieurs lignes régionales de cars dont le terminus est le Transbay Transit Center. La compagnie ferroviaire Amtrak propose une navette en bus entre San Francisco et la gare d'Emeryville, située de l'autre côté de la baie[83]. Un projet de train à grande vitesse, accepté par les Californiens lors du référendum du 6 novembre 2008 reliera San Francisco à Anaheim, dans l'agglomération de Los Angeles, soit une distance de 1 300 km[84]. La bicyclette est un mode de transport apprécié des San-Franciscains, 75 000 habitants l'utilisant chaque jour[85]. Le système de vélos en libre-service Bay Area Bike Share a été mis en place en 2013 et compte pas moins de 104 stations et 1 040 vélos[86] fournis par une l'entreprise canadienne PBSC Solutions Urbaines[87]. Enfin, une modeste flotte de ferries fait la navette entre le quartier The Embarcadero et le comté de Marin, Oakland, Vallejo et le comté de Solano. Les principales stations sont situées dans le Ferry Building et au Pier 39[81].
176
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+ Le coût d'utilisation du réseau reste toutefois assez élevé. Il faut compter 2,20 $ pour un ticket de bus, 7 $ pour un accès unique aux cable-cars, 23 $ pour un abonnement à la journée et 70 à 83 $ pour un abonnement mensuel[88]. Ces formules ne permettent qu'un accès au seul territoire de la ville de San Francisco dans la mesure où la ville se confond avec le comté (les comtés sont les autorités organisatrices des transports en commun aux États-Unis) contrairement à l'agglomération de Los Angeles regroupée dans un seul et même comté. Pour rejoindre les villes voisines, il faut acheter d'autres tickets ce qui additionne à chaque fois les coûts. Les tickets MUNI ne sont pas non plus utilisables sur les autres réseaux de transports en commun que sont le Golden Gate Bridge, Highway and Transportation District ou le BART et ce même sur le territoire de la ville de San Francisco (sauf abonnements longue durée). La compréhension de la tarification du réseau de transports en commun s'avère d'ailleurs très peu aisée pour les touristes contrairement aux autres métropoles des États-Unis.
178
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+ L'aéroport international de San Francisco (SFO) (en anglais, San Francisco International Airport) se situe à 12,9 km au sud de la ville, dans le comté de San Mateo, au bord de la Baie de San Francisco. C'est le deuxième plus gros aéroport en Californie, après celui de Los Angeles, et se classe 23e mondial pour le trafic de passagers en 2010. Il est connecté au réseau ferroviaire BART et via BART ou navette à Caltrain. Il est sous la juridiction du comté et de la ville de San Francisco.
180
+
181
+ L'aéroport de San Francisco est un hub important pour les compagnies américaines United Airlines[89] et Virgin America. Il détient le plus grand terminal international d'Amérique du Nord[90]. Les deux autres aéroports principaux de l'agglomération sont l'aéroport international d'Oakland, à 32,2 km à l'est de San Francisco, et l'aéroport international de San José, à 70,8 km au sud-ouest.
182
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+ Le port de San Francisco était autrefois le plus large et le plus fréquenté de la côte occidentale américaine, mais ce titre est désormais détenu par les ports de Los Angeles et Long Beach. Même si la baie de San Francisco reste une destination portuaire importante, c'est désormais le port d'Oakland qui accueille la plupart des cargos, disposant de plus d'espace et d'une meilleure infrastructure, notamment pour accueillir les porte-conteneurs. Le trafic total de marchandises dans le port de San Francisco était de 1 088 272 tonnes en 2011[91].
184
+
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+ Comme nombre de vieux ports américains, celui de San Francisco a été construit à base de pontons (piers) perpendiculaires à la côte. Le cargo était ensuite déchargé par grues et transporté manuellement vers des hangars construits sur les quais. C'est à travers ces pontons que transita le très important commerce du bois de la côte occidentale.
186
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+ L'avènement de l'ère des conteneurs sonna le glas du port de San Francisco, qui n'était pas équipé pour ce type de cargo. Nombre de ses hangars devinrent obsolètes et restèrent à l'abandon jusqu’à leur récente reconversion en bureaux, centres commerciaux ou espaces d'exposition. Le port de San Francisco continue à être actif, mais ses activités sont désormais limitées aux ferries qui transitent à partir du Ferry Building, à la plaisance et au tourisme. Le Pier 39 accueille un centre commercial touristique et les vaisseaux de croisière : le port de San Francisco accueille chaque année entre 60 et 80 paquebots et 200 000 passagers[92]. Les croisières passant par San Francisco vont vers l'Alaska et le Mexique. Une rénovation des Piers 27-31 est en projet[93].
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+ San Francisco accueille plusieurs équipes professionnelles. L'équipe de football américain des 49ers de San Francisco, qui évolue en National Football League (NFL), est la plus renommée et la plus ancienne de la ville. Cette équipe a débuté en 1946 et joue de 1971 à 2013 dans le Candlestick Park. Depuis 2013, l’équipe évolue au Levi's Stadium à Santa Clara. Elle a connu son apogée dans les années 1980 et 1990 en remportant cinq titres du Super Bowl grâce à des joueurs comme Joe Montana, Steve Young, Ronnie Lott ou encore Jerry Rice. En 2006, les propriétaires de l'équipe ont annoncé leur intention de déménager en 2015 l'équipe à Santa Clara, toujours en Californie, bien que l'équipe conservera son nom en référence à San Francisco[94].
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+ L’équipe de baseball des Giants de San Francisco, qui évolue en Ligue majeure de baseball (LMB), est l'autre équipe phare de la ville. La franchise fut créée à New York et y resta jusqu'au déménagement à San Francisco en 1958. Bien que bénéficiant de joueurs importants tels que Willie Mays, Willie McCovey et Barry Bonds, le club a attendu 52 années jusqu'à son premier titre Série mondiale en 2010, pour ensuite en remporter deux autres en 2012 et en 2014. Depuis 2000, les Giants jouent à l'Oracle Park, que les San-Franciscains continuent d'appeler Pac Bell Park. Ce stade de plus de 41 000 places fait partie du projet de rénovation de South Beach (en) et de Mission Bay[95].
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+ Il y a également d'autres équipes professionnelles telles que le Victory de la Californie (Première division des United Soccer Leagues) ou les Deltas de San Francisco (North American Soccer League) pour le football, les Dragons de San Francisco (Major League Lacrosse) pour la crosse et les Pilotes de San Francisco (American Basketball Association, Red Conference) pour le basket-ball[réf. nécessaire], et les Bulls de San Francisco, dans l'ECHL.
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+ La ville compte aussi plusieurs équipes universitaires, parmi lesquelles les Dons de l'université de Californie à San Francisco qui jouent en Division I de la National Collegiate Athletic Association (NCAA) et qui ont gagné le championnat en 1955 et 1956 à lépoque de Bill Russell, les Rams du City College of San Francisco et les Gators de l'université d'État de San Francisco et les Urban Knight de l'Academy of Art University qui sont en Division II de la NCAA. La coupe Redbox Bowl de la ligue de football américain NCAA se tient à San Francisco chaque mois de décembre.
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+ La course à pied Bay to Breakers (en) a lieu chaque année depuis 1912. Elle est l'occasion pour certains participants d'y courir en costumes[96]. Le marathon de San Francisco a lieu chaque année au mois de juillet, et inclut traditionnellement une boucle qui comprend le pont du Golden Gate. Le triathlon Escape from Alcatraz a lieu depuis 1980 annuellement[97]. L'Olympic Club, fondé en 1860, est le plus ancien club d'athlétisme aux États-Unis. Son parcours de golf privé, situé sur la frontière avec Daly City, a accueilli l'US Open de golf à cinq reprises. Le parcours public de golf, le TPC Harding Park, est une étape occasionnelle sur le PGA Tour.
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+ La Route de l'Or est une compétition nautique qui relie New York à San Francisco sans escale. San Francisco sera l'hôte de la Coupe de l'America 2013[98].
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+ Avec un climat idéal pour les activités de plein air, San Francisco a de vastes ressources et possibilités pour la pratique du sport amateur et les loisirs. Il y a plus de 320 kilomètres de voies et pistes cyclables dans la ville[99] et le cyclisme se développe. The Embarcadero et Marina Green sont des lieux favorables à la pratique du skateboard. De vastes installations publiques de tennis sont disponibles dans le parc du Golden Gate et le Dolores Park, ainsi que de plus petites à travers la ville. Le nautisme, la planche à voile et le kitesurf sont parmi les activités les plus populaires sur baie de San Francisco, et la ville conserve un port de plaisance dans le Marina District.
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+ Le Candlestick Park.
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+ Bay to Breakers (en) 2011.
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+ Dans les années qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, San Francisco a accéléré sa transformation en un pôle de cultures et modes de vie alternatifs. Les mouvements qui ont contribué à cette évolution sont nombreux : la Beat Generation, incarnées par les beatniks (un terme né de la plume de l'éditorialiste local Herb Caen), la Renaissance de San Francisco des années 1950, la culture hippie, la libération sexuelle, les droits civiques homosexuels et le fameux « Été de l'Amour » dans le quartier de Haight-Ashbury dans les années 1960.
208
+ Les liens de San Francisco avec l'Asie sont déterminants pour comprendre la ville : la communauté chinoise est l'une des plus importantes d'Amérique du Nord ; San Francisco a le deuxième Chinatown le plus peuplé des États-Unis derrière celui de New York. La ville est notamment jumelée avec Shanghai et a développé des liens étroits avec la culture asiatique : la célébration du Nouvel An chinois, le Musée d'Art asiatique et le jardin japonais du parc du Golden Gate témoignent de cette relation. En 1975, une exposition temporaire de vestiges archéologiques chinois avait attiré quelque 800 000 visiteurs en deux mois.
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+ Les habitants de la région de San Francisco désignent généralement la ville tout simplement par the City (qui signifie littéralement la Ville) et l'ensemble de la métropole par Bay area ou the Bay (qui signifie littéralement la région de la Baie ou simplement la Baie). San Francisco est parfois poétiquement appelée en anglais The City by the Bay, et l'éditorialiste san-franciscain Herb Caen l'a aussi baptisée Baghdad by the Bay et The City that Knows How. Les habitants de la région de la Baie n'utilisent jamais le surnom de Frisco, que seuls les touristes semblent affectionner. San Fran n'est pas non plus très populaire chez les San-Franciscains, qui en revanche abrègent le nom de la ville par ses initiales, « SF ».
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+ La géographie particulière du site de San Francisco a conditionné de nombreux aménagements qui marquent aujourd'hui la ville : les ponts comme le pont du Golden Gate en sont l'exemple le plus significatif. En raison de sa position stratégique, des structures à but défensif ont été érigées comme Fort Point dans les années 1860. Les bâtiments anciens sont rares à San Francisco car la ville a été fondée tardivement et a été en grande partie détruite par l'incendie qui suivit le séisme de 1906. La Mission San Francisco de Asís est l'un des plus vieux bâtiments de la ville. De nombreux quartiers sont marqués par l'architecture civile victorienne de la deuxième moitié du XIXe siècle comme Nob Hill ou Haight-Ashbury : ils sont composés de maisons mitoyennes en bois et peintes de couleurs vives appelées painted ladies. Le style Beaux-Arts est bien représenté avec les édifices du Civic Center (hôtel-de-ville, opéra, bibliothèque) et de l'Exposition universelle de 1915 (Palace of Fine Arts). L'influence européenne se retrouve également dans l'architecture du Ferry Building (1898). Parmi les monuments les plus visités de San Francisco, la Coit Tower est une tour de style Art déco construite dans les années 1930, à la même époque que le pont du Golden Gate. L'installation de diverses communautés à San Francisco se lit dans l'architecture : immeubles de style chinois dans le Chinatown, pagodes japonaises du jardin de thé. À cause des tremblements de terre, les constructions de la ville doivent être consolidées ou élaborées selon des normes parasismiques comme c'est le cas pour les gratte-ciel du centre des affaires. L'architecture contemporaine est bien représentée à San Francisco qui se veut une ville d'avant-garde : achevée en 1972, la Transamerica Pyramid avait suscité bien des débats en raison de sa forme originale. Elle n'est plus le plus haut bâtiment de la ville avec 260 mètres de hauteur[100], depuis que le bâtiment abritant les locaux de l'entreprise de Marc Benioff a ravi ce titre[101]. La préoccupation écologique marque aussi les dernières réalisations architecturales : ainsi Renzo Piano a dessiné les plans de l'Académie des sciences de Californie (2008) en suivant des normes environnementales strictes[102].
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+ Fort Point et le Golden Gate Bridge.
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+ Maisons mitoyennes de style victorien.
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+ Coit Tower.
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+ Transamerica Pyramid Tower.
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+ Ferry Building.
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+ La vie culturelle de San Francisco est particulièrement riche grâce à ses nombreux musées. Le plus ancien est l'Académie des sciences de Californie : fondée en 1853[103], cette institution est consacrée aux sciences. Après le séisme de 1989, l'académie des sciences a dû intégrer un nouveau bâtiment situé dans le parc du Golden Gate qui abrite des aquariums, un planétarium, un cinéma 3D et des salles d'exposition. Dans le domaine des sciences, l'Exploratorium (1969) est l'un des plus populaires de la ville puisqu'il reçoit chaque année la visite de 550 000 personnes, dont de nombreux élèves de l'agglomération[104].
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+ Les liens culturels avec l'Asie sont symbolisés par le Musée d'art asiatique. Il s'agit du plus riche musée d'art asiatique du monde après celui de Taïpeh[105].
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+ Le Musée des Beaux-Arts de San Francisco, est la plus grande institution d'arts de la ville et l'un des plus grands musées de Californie. Il est composé du
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+ Le musée d'art moderne de San Francisco (SFMOMA) est consacré à l'art contemporain. Il a ouvert ses portes en 1935 et était alors le seul musée de ce type sur la côte ouest des États-Unis. Il abrite quelque 27 000 œuvres[107] d'Henri Matisse, Georges Braque, Jackson Pollock, Andy Warhol, Paul Klee, Marcel Duchamp, Ansel Adams, parmi d'autres.
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+ Des musées plus petits retracent l'histoire de la ville (San Francisco Cable Car Museum, San Francisco Railway Museum (en), Society of California Pioneers (en)), des minorités ethniques (Museum of the African Diaspora (en)) ou des groupes culturels (Contemporary Jewish Museum).
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+ Enfin, la vocation maritime de San Francisco est soulignée par le San Francisco Maritime National Historical Park (1988) qui comprend le musée maritime de la ville et plusieurs navires datant de la fin du XIXe et du début du XXe siècle.
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+ Le California Palace of the Legion of Honor.
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+ Le Palace of Fine Arts.
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+ La bibliothèque publique de San Francisco est un réseau de 28 bibliothèques réparties dans les quartiers de la ville et d'une bibliothèque centrale qui se trouve dans le Civic Center. La première bibliothèque municipale de San Francisco ouvre ses portes au public en 1879 sur Bush Street. En 2007, l'ensemble des bibliothèques publiques de San Francisco compte plus de 3,4 millions de documents, dont 1,9 million sont conservés dans la bibliothèque centrale[108]. L'actuel bâtiment qui abrite la bibliothèque centrale[109] a été construit en 1993-1995 et coûta 109,5 millions de dollars[110]. Sa superficie totale est de 35 000 m2 répartis sur six étages et un sous-sol. La nouvelle bibliothèque est deux fois plus grande que l'ancienne, qui avait été endommagée par le séisme de Loma Prieta en 1989.
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+ La ville comprend de nombreuses salles de spectacles, à commencer par celles de l'Orchestre symphonique de San Francisco, l'Opéra de San Francisco et le Ballet de San Francisco. Créés dans l'entre-deux-guerres, l'opéra et le ballet de la ville comptent parmi les troupes les plus anciennes des États-Unis. La ville est également le siège de l'American Conservatory Theater (en), souvent abrégé A.C.T., une institution majeure de la scène théâtrale de la région de la Baie depuis sa fondation en 1965.
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+ Le Roxie Theater (1909) est le plus ancien cinéma de la ville encore en activité. Le Castro Theatre se distingue par son architecture hispanique des années 1920 : ce cinéma compte actuellement 1 407 places. Le Harding Theatre et le Golden Gate Theatre datent de la même époque.
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+ Au XIXe siècle, Jules Verne fait passer les héros du Tour du monde en quatre-vingts jours par San Francisco ; il la décrit (sans l'avoir jamais visitée) comme l'archétype de la ville cosmopolite et portuaire :
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+ « Passepartout observait avec curiosité la grande ville américaine : larges rues, maisons basses bien alignées, églises et temples d'un gothique anglo-saxon, docks immenses, entrepôts comme des palais, les uns en bois, les autres en brique ; dans les rues, voitures nombreuses, omnibus, car de tramways, et sur les trottoirs encombrés, non seulement des Américains et des Européens, mais aussi des Chinois et des Indiens[111]. »
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+ San Francisco est la ville où a grandi l'écrivain Jack London. Elle est souvent évoquée dans ses romans. Jack Kerouac, dans son livre Sur la route (1957), évoque à de très nombreuses reprises « Frisco », la ville de Dean Moriarty. À la même époque, les écrivains et poètes Alan Watts, Kenneth Rexroth, Madeline Gleason, Gary Snyder et Jack Micheline font rayonner la Renaissance de San Francisco. Parues à partir de 1978, Les Chroniques de San Francisco d'Armistead Maupin se passent entièrement dans la ville et sa région.
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+ Dans le roman fantastique Les Héritiers de l'Aube, t.2 Des profondeurs de Patrick McSpare, l'action se situe pendant le séisme de 1906 à San Francisco.
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+ San Francisco est probablement l'une des villes les plus pittoresques d'Amérique du Nord, ce qui lui vaut d'être le décor de nombre d'œuvres cinématographiques et de séries télévisées. Aux débuts du cinéma, Charlie Chaplin tourne deux films muets en noir et blanc dans la ville : Charlot veut se marier et Charlot dans le parc. Les collines de San Francisco ont servi de décor à maintes poursuites de voitures, de Bullitt à The Rock, mais aussi à de nombreuses comédies romantiques comme La Blonde ou la Rousse, Madame Doubtfire ou En direct sur Ed TV. La ville a aussi été le cadre de nombreux films noirs ou à suspense, des Passagers de la nuit à Zodiac en passant par Sueurs froides ou The Game. Enfin, le pont du Golden Gate apparaît dans plusieurs films, dans lesquels il est détruit (Fusion (2003) ; Magnitude 10,5 (2004) ; X-Men : L'Affrontement final (2006)). La ville sert également de décor aux cinq films de L'Inspecteur Harry incarné par Clint Eastwood.
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+ San Francisco accueille chaque année un festival international du film (Festival international du film de San Francisco), ainsi que de nombreux autres plus spécialisés.
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+ De nombreuses séries télévisées se situent dans la « Cité près de la Baie ». La ville a été immortalisée dans la série policière Les Rues de San Francisco ou par l'adaptation des Chroniques de San Francisco. À noter cependant que depuis les années 1980, nombre de séries ou mini-séries ayant la ville comme décor sont pour l'essentiel tournées soit en studio dans la région de Los Angeles (comme les comédies de situation La Fête à la maison ou La vie à cinq ou les séries Sliders : Les Mondes parallèles ou Charmed), soit au Canada, à Toronto, Montréal ou plus fréquemment en Colombie-Britannique, où les coûts de production sont moindres. La dernière exception à cette règle était la série Nash Bridges, intégralement filmée à San Francisco et dans sa région entre 1996 et 2000. Mais les épisodes de Monk sont ainsi tournés à Vancouver à l'exception de quelques rares scènes extérieures, la série vite annulée Bionic Woman était intégralement tournée elle aussi en Colombie-Britannique. Journeyman, diffusée en 2007, était en grande partie tournée dans la région de Los Angeles, tout comme Eli Stone et Women's Murder Club (2007). Depuis le milieu des années 2000, la ville de San Francisco a tenté de séduire les sociétés de production en baissant notamment les coûts des permis de tournage et en simplifiant le système, mais avec pour l'instant un succès limité. Une série est cependant en production depuis 2009, Trauma, qui doit être tournée principalement à San Francisco. La série Sense8, se déroulant en partie à San Francisco, a filmé toutes les scènes de la ville sur place.
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+ Les films issus de l'univers Marvel Ant-Man et Ant-Man et la Guêpe se déroulent également en partie à San Francisco.
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+ Le San Francisco Sound est une composante de la musique rock née dans les années 1960. De nombreux groupes s'y rattachent comme Sly and the Family Stone, The Charlatans, The Beau Brummels, Jefferson Airplane, Grateful Dead, Big Brother and the Holding Company, Quicksilver Messenger Service, It's a Beautiful Day, Steve Miller Blues Band, Fifty Foot Hose, Carlos Santana, Moby Grape, Blue Cheer, ou encore Uther Pendragon. Parmi toutes les salles de concert de San Francisco, The Fillmore a été dans les années 1960 l'épicentre de la musique psychédélique et de la contre-culture hippie. Des artistes comme Pink Floyd ou Janis Joplin y firent leurs débuts.
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+ La ville a inspiré de nombreux auteurs et interprètes, de Henry Mancini aux Arctic Monkeys, en passant par les Village People et Chris Isaak. Maxime Le Forestier a immortalisé dans San Francisco son expérience bohémienne pendant l'âge d'or du mouvement hippie de la ville, et Otis Redding a chanté la nostalgie d'un natif de la Géorgie dans (Sittin' on) The Dock of the Bay.
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+ Les deux chansons les plus prisées des San-Franciscains sur leur ville restent cependant San Francisco, chantée par Jeanette Mac Donald dans le film du même titre, et I Left My Heart in San Francisco, par Tony Bennett. San Francisco accueille notamment le fameux San Francisco Gay Men's Chorus (en), un chœur de 230 chanteurs homosexuels, ainsi que le San Francisco Lesbian/Gay Freedom Band, la première fanfare gay et lesbienne du monde. La ville compte aussi deux autres chœurs gays, le Gay Chorus of San Francisco et le Golden Gate Men's Chorus.
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+ Plusieurs festivals de musique ont lieu chaque année à San Francisco, parmi lesquels le San Francisco Blues Festival, le plus vieux festival de blues américain, tenu chaque automne depuis 1973, et le San Francisco Jazz Festival, chaque automne depuis 1982. Depuis 1993, le festival Noise Pop célèbre par ailleurs les dernières tendances musicales rock, le San Francisco Electronic Music Festival a été lancé en 2000, et le Mission Creek Music Festival met à l'affiche des interprètes locaux depuis 1996.
269
+
270
+ San Francisco a une vie nocturne intense et variée, offrant nombre de bars, lounges et clubs à ceux qui y sortent. Les quartiers qui vivent le plus la nuit sont North Beach, le Mission District, la Marina, le Castro et South of Market. Certaines salles de concert san-franciscaines sont légendaires, comme The Fillmore et The Warfield. Bimbo's 365 et le Great American Music Hall sont également connues pour accueillir des interprètes à la popularité grandissante, et 1015 Folsom et Ruby Skye sont parmi les boîtes de nuit les plus fréquentées.
271
+ À cause d'un éclairage nocturne intense, de la réverbération de la lumière sur l'eau et de l'humidité et de la pollution de l'air, la ville est souvent couverte d'un halo nocturne qui traduit un phénomène de pollution lumineuse affectant notamment les oiseaux à l'époque des migrations.
272
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273
+ L'année est rythmée par une série de parades et d'événements qui animent les rues de San Francisco. La parade du nouvel An chinois est la plus importante du monde en dehors du continent asiastique[112]. Elle existe depuis les années 1860[112]. Un carnaval est organisé en février dans le quartier de Mission. La gay pride qui a lieu en juin depuis 1970 est la plus importante des États-Unis[113].
274
+
275
+ Plusieurs journaux sont publiés à San Francisco : le San Francisco Chronicle constitue le quotidien le plus important de Californie du nord en matière de distribution[114]. Il a été créé en 1865 et fait partie de la Hearst Corporation, et son tirage quotidien atteint 512 000 exemplaires en semaine, et 540 000 le dimanche. Herb Caen y travailla à partir de la fin des années 1930. The San Francisco Examiner fut l'un des journaux les plus remarquables de l'empire médiatique de William Randolph Hearst ; puis il déclina pour devenir aujourd'hui un petit tabloïd[115],[116]. Sing Tao Daily (en) se place parmi les plus grands journaux chinois de la Baie de San Francisco[117].
276
+
277
+ Plusieurs quotidiens et hebdomadaires gratuits sont distribués à San Francisco, notamment San Francisco Bay Guardian, un hebdomadaire progressiste, ou le SF Weekly.
278
+
279
+ La ville accueille également les sièges des magazines citadins San Francisco Magazine et 7x7, ainsi que de nombreuses autres publications, comme les mensuels culturels The Believer et Planet, le magazine de mode et design Surface ou le magazine asio-américain Hyphen.
280
+
281
+ L'agglomération de San Francisco est la cinquième région sur le marché américain en termes d'audience télévisuelle[118], et la quatrième en termes d'audience radiophonique[119]. Tous les réseaux de télévision américains (ABC, NBC, CBS, Fox, The CW, PBS) y ont une chaîne affiliée, et la ville accueille également d'autres stations de télévision indépendantes et non affiliées, ainsi que des bureaux régionaux pour CNN et la BBC.
282
+
283
+ San Francisco est aussi le siège de nouveaux médias tels que le webzine Salon.com, la firme CNET Networks et la société de publication orientée LGBT PlanetOut.
284
+
285
+ Liste des villes jumelées à San Francisco[133] :
286
+
287
+ La ville a par ailleurs signé un pacte d'amitié et de coopération avec Paris en 2009[135].
288
+
289
+ En septembre 2017, la municipalité de San Francisco fait installer, dans un parc du quartier asiatique de la ville, un monument en mémoire des « femmes de réconfort », esclaves sexuelles coréennes, chinoises, philippines ou néerlandaises de l'Armée impériale japonaise du début des années 1930 à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Un an plus tard, Hirofumi Yoshimura, maire d'Osaka, au Japon, met fin au jumelage soixantenaire entre les deux villes, afin d'affirmer officiellement l'opposition japonaise à l'érection du monument aux femmes de réconfort[134],[136].
290
+
291
+ Sur les autres projets Wikimedia :
292
+
293
+ Géographie
294
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295
+ Architecture, urbanisme et société
296
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297
+ Histoire, politique et administration
298
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299
+ Culture, art et littérature
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+ Population et société
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1
+ Balaenoptera musculus
2
+
3
+ Espèce
4
+
5
+ Statut de conservation UICN
6
+
7
+ EN A1abd : En danger
8
+
9
+ Statut CITES
10
+
11
+ La baleine bleue (Balaenoptera musculus), appelée aussi rorqual bleu, est une espèce de cétacés de la famille des Balaenopteridae. Pouvant dépasser 30 mètres de longueur et 170 tonnes, c'est le plus gros animal vivant à notre époque et dans l'état actuel des connaissances, le plus gros (avant deux grands sauropodes dont le séismosaure) ayant vécu sur Terre.
12
+
13
+ Long et mince, le corps de la baleine bleue peut prendre diverses teintes de gris-bleuté sur le dos et un peu plus clair en dessous. On dénombre au moins trois sous-espèces distinctes : B. m. musculus dans l’Atlantique Nord et le Pacifique Nord, B. m. intermedia de l’océan Antarctique et B. m. brevicauda découverte dans l’océan Indien et dans le sud de l’océan Pacifique. B. m. indica, découverte dans l’océan Indien, pourrait être une autre sous-espèce. Comme les autres baleines, la baleine bleue se nourrit essentiellement d’un petit crustacé, le krill, de planctons mais également de petits poissons et parfois de calmars.
14
+
15
+ Les baleines bleues furent abondantes dans presque tous les océans avant le début du XXe siècle. Pendant près de quarante ans, elles furent chassées par les baleiniers qui ont amené l'espèce au bord de l'extinction avant qu'elle ne soit protégée par la communauté internationale en 1966. Un rapport de 2002 estimait qu’il y avait entre 5 000 et 12 000 baleines bleues à travers le monde, localisées dans au moins cinq groupes. Des études plus récentes sur la sous-espèce B. m. brevicauda suggèrent qu’il pourrait s’agir d’une sous-estimation. Avant la chasse industrielle à la baleine, la plus forte population se trouvait dans l’Atlantique, qui en comptait approximativement 240 000 (entre 202 000 et 311 000). L'espèce est classée en danger d'extinction par l'UICN.
16
+
17
+ La baleine bleue a un long corps effilé qui peut paraître étiré en comparaison du corps trapu des autres baleines[1]. Sa tête est plate et a la forme d’un U. Une crête médiane se dessine entre les évents et l’extrémité de la mâchoire supérieure[1]. La bouche est densément remplie de fanons ; environ 300 fanons (chacun d’environ un mètre de long) de couleur noire pendent de la mâchoire supérieure, et reviennent d’environ 0,5 mètre à l’intérieur de la gueule de l’animal[1]. Entre 60 et 90 sillons (appelées plis ventraux) longent la gorge parallèlement au corps. Ces plis facilitent l’évacuation d’eau de la bouche après la prise de nourriture. La nageoire dorsale est petite[1] et visible seulement brièvement lors de la séquence de plongée. Localisée environ aux trois quarts du corps de l’animal, sa forme varie d’un individu à l’autre ; chez certains individus elle se présente comme une bosse presque imperceptible, mais d’autres ont une nageoire dorsale proéminente et falciforme.
18
+
19
+ Quand elle fait surface pour respirer, la baleine bleue élève son évent hors de l’eau avec une plus grande ampleur que d’autres grandes baleines telles que le rorqual commun et le rorqual boréal. Cette caractéristique peut être utilisée pour la différencier des autres espèces en mer. Certaines baleines bleues de l’Atlantique Nord élèvent leur nageoire caudale quand elles plongent. L'eau soulevée par l'air qu'expire la baleine après une plongée atteint généralement 9 mètres, mais peut aller jusqu’à 12 mètres, et peut être vue de loin par temps calme. Les baleines bleues ont des évents jumeaux, protégés par un repli de fibres graisseuses[1]. De puissants muscles en actionnent l’ouverture.
20
+
21
+ Les nageoires mesurent de trois à quatre mètres. Les faces supérieures sont grises avec une mince bordure blanche. Les faces inférieures sont blanches. La tête et la queue sont généralement uniformément grises. La partie supérieure de la baleine, et parfois les nageoires, sont généralement tachetées. L’importance de ces taches varie significativement d’un individu à l’autre. Certains peuvent être de couleur uniformément gris-ardoise quand d’autres montrent des variations importantes de bleus foncés, gris et noirs dans un motif tacheté[2].
22
+
23
+ Les baleines bleues peuvent atteindre une vitesse de 50 km/h lors de courtes accélérations, notamment lors d’ébats avec d’autres baleines, mais leur vitesse de croisière est de 20 km/h[2]. Quand elles se nourrissent, elles ralentissent à 5 km/h.
24
+
25
+ Vue aérienne d’une baleine bleue montrant ses deux nageoires pectorales
26
+
27
+ Le souffle de la baleine bleue
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+
29
+ La petite nageoire dorsale de cette baleine bleue est juste visible tout à fait à gauche de l’image.
30
+
31
+ Fanons de rorqual bleu
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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+ La baleine bleue est difficile à peser du fait de sa grande taille. La plupart des baleines bleues tuées par les baleiniers n’ont pas été pesées entières mais après avoir été coupées en morceaux plus faciles à gérer. Cela cause une sous-estimation du poids total de la baleine due à la perte de sang et autres fluides. Néanmoins, des masses variant entre 150 et 170 tonnes furent enregistrées sur des animaux atteignant 27 mètres de longueur. Le poids d’un individu de 30 mètres est estimé à plus de 180 tonnes par le National Marine Mammal Laboratory (NMML). La plus grosse baleine bleue pesée avec précision par les scientifiques du NMML à ce jour est une femelle de 177 tonnes[3]. La baleine peut atteindre de telles masses car il s'agit d'un animal marin. En effet, l'eau l'aide à soutenir son poids, sans quoi ses os ne seraient pas assez résistants et elle s'effondrerait sur elle-même[4].
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+
37
+ La baleine bleue est considérée comme le plus gros animal ayant jamais vécu sur notre planète[1]. Le plus grand dinosaure connu de l’ère Mésozoïque était l’Argentinosaurus[5], dont on estime le poids à environ 90 tonnes, bien qu’une vertèbre controversée d'Amphicoelias fragillimus pourrait révéler l’existence d’un animal avoisinant 122 tonnes et 40 à 60 mètres[6]. De plus le dinosaure Bruhathkayosaurus aurait pu atteindre 175 ou 220 tonnes, mais cette estimation n'est pas certaine, les fossiles retrouvés étant trop parcellaires. Le poisson éteint Leedsichthys pourrait avoir approché cette taille[7]. Cependant, il est difficile de se procurer des fossiles complets, ce qui rend les comparaisons de taille difficiles. Tous ces animaux restent considérés comme moins lourds que la baleine bleue.
38
+
39
+ Cependant en termes de longueur, elle ne détient pas le record. En Écosse, on a déjà découvert un ver marin (le ver lacet Lineus longissimus) de plus de 50 mètres de long. Il y a également la Méduse à crinière de lion, ou encore le Siphonophore géant, dépassant tous deux les 40 m de long. Sur Terre, des fossiles de sauropodes tels que Amphicoelias ou Bruathkayosaurus laissent suggérer des tailles approchant les 50 mètres.
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+
41
+ Il y a un certain nombre d’incertitudes à propos de la plus grande baleine bleue jamais rencontrée, étant donné que la plupart des données proviennent des baleines bleues tuées dans les eaux de l’Antarctique durant la première moitié du vingtième siècle et qu'elles furent collectées par des baleiniers peu initiés aux normes de mesures techniques en zoologie. Les plus longues baleines bleues jamais mesurées furent deux femelles mesurant respectivement 33,6 et 33,3 m[8]. La plus longue baleine mesurée par les scientifiques au NMML était de 29,9 m[3].
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+
43
+ La tête de la baleine bleue est particulièrement large par rapport à celle d'autres espèces de baleines. Par ailleurs sa tête représente presque un quart de la longueur totale de la baleine[9]. La baleine bleue possède entre 63 et 65 vertèbres, réparties de la manière suivante : 7 cervicales, 15 à 16 dorsales, 14 à 16 lombaires et 26 à 28 sacrées. Elle a 15 paires de côtes dont une seule s'articule sur le sternum[10].
44
+
45
+ La taille gigantesque de la baleine bleue se retrouve au travers de ses organes. Ainsi, une langue de baleine bleue pèse environ 2,7 tonnes[11] et quand sa gueule est complètement ouverte, elle est assez grande pour contenir 90 tonnes d’eau et de nourriture[12]. En dépit de la taille de sa gueule, les dimensions de sa gorge sont telles que la baleine bleue ne peut avaler un objet d’une taille supérieure à celle d’un ballon de plage[13].
46
+ Son cerveau a une masse d'environ 6,92 kg mais ne représente que 0,007% de son poids total[14], ce qui est nettement inférieur à celle de l'humain. Son cœur pèse 600 kg et il est plus gros que celui de n’importe quel animal[11]. Il met en circulation 10 000 litres de sang[15]. Son rythme est caractérisé par une fréquence de 33 battements par minute. En moyenne, la fréquence cardiaque est 2,5 fois plus importante entre le moment où elle est la plus basse en plongée et celui où la baleine remonte en surface[16]. Une aorte de baleine bleue a un diamètre d’environ 23 cm[17]. Sa capacité pulmonaire est de 5 000 litres. Son foie pèse environ une tonne[18]. Elle possède aussi le record du plus gros pénis du règne animal, avec une longueur qui peut atteindre 2,4 mètres[19].
47
+
48
+ Après six à vingt respirations à la surface au cours d'une période de une à cinq minutes, les baleines bleues plongent généralement pour cinq à quinze minutes, voire parfois plus[8]. Ainsi, la plus longue plongée enregistrée est de trente-six minutes. La plongée la plus profonde a été enregistrée à 204 m[20]. À l'instar d'autres mammifères marins plongeurs, la baleine bleue peut prolonger la durée de ses plongées aérobies en profitant de la flottabilité négative caractéristique des grandes profondeurs[8].
49
+
50
+ Le corps de la baleine bleue est recouvert d'une couche de graisse d'une épaisseur de 5 à 30 cm, suivant la période de l'année, qui joue un rôle dans la régulation de sa température corporelle[21]. Cette graisse constitue également une réserve d'énergie mobilisable durant la migration des baleines, période où elles se nourrissent peu. Au total, la graisse d'une baleine bleue peut atteindre une masse de 50 tonnes[22].
51
+
52
+ La baleine bleue vit généralement seule ou avec un autre individu. On ne sait pas si celles qui voyagent en paire restent ensemble pour de longues périodes ou si elles forment seulement des relations passagères. Dans des lieux dans lesquels on trouve une forte concentration de nourriture on a pu voir jusqu’à 50 baleines bleues regroupées dans une aire réduite. Cependant elles ne forment pas de grands groupes structurés comme on peut le voir chez d’autres espèces de baleines[23].
53
+
54
+ Les baleines passent l’été dans les hautes latitudes, plus fraîches, où elles se nourrissent des eaux abondantes en krill ; elles passent l’hiver dans des eaux plus chaudes à des latitudes moins importantes, où elles se reproduisent et mettent bas[24]. Au cours de la migration, elles ne s'alimentent quasiment pas et mobilisent près de la moitié de leurs réserves corporelles, qui représentent elles-mêmes 70 % de leur masse corporelle avant le départ. Dans les eaux tempérées où le krill est peu abondant elles consomment jusqu'à dix fois moins de nourriture par jour. La migration vise principalement à faire naître le baleineau, qui n'a pas à la naissance une protection thermique aussi efficace que celle de l'adulte, dans des eaux suffisamment chaudes[18].
55
+
56
+ La baleine bleue se nourrit presque exclusivement de krill, bien qu’elle consomme également des copépodes, mais dans des proportions moindres[25]. Les espèces d'euphausiacés consommées par la baleine bleue varient d’un océan à l’autre. Dans l’Atlantique nord Meganyctiphanes norvegica, Thysanoessa raschii, Thysanoessa inermis et Thysanoessa longicaudata sont usuellement consommées[26],[27],[28]. Dans le Pacifique nord il s’agit principalement d’Euphausia pacifica, Thysanoessa inermis, Thysanoessa longipes, Thysanoessa spinifera, Nyctiphanes simplex et Nematoscelis megalops, et dans l’Antarctique d’Euphausia superba, Euphausia crystallorophias et Euphausia valentin[29],[30],[31].
57
+
58
+ Une baleine bleue adulte peut ingurgiter quarante millions d'euphausiacés en une journée[32]. Les baleines se nourrissent toujours dans des zones où la concentration de krill est très importante, consommant parfois 3 600 kg de krill en une seule journée[25]. Cela signifie qu’elles se nourrissent à une profondeur supérieure à cent mètres la journée et seulement en surface la nuit. La durée de plongée est généralement de dix minutes durant la phase d’alimentation, bien que les plongées de vingt minutes soient communes. La baleine se nourrit en se précipitant sur des bancs de krill, engloutissant les crustacés ainsi qu’une grande quantité d’eau. Dans sa gueule, l’eau est ensuite filtrée à travers les fanons par une pression provenant de la poche ventrale et de la langue. Le krill, incapable quant à lui de passer à travers les fanons, est alors avalé. La baleine bleue consomme au passage des petits poissons, des crustacés et des calmars pris avec le krill[33],[34].
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60
+ La période de reproduction commence à la fin de l’automne et se poursuit jusqu’à la fin de l’hiver[35]. Les femelles donnent généralement naissance à un baleineau une fois tous les deux à trois ans au début de l’hiver, après une gestation allant de dix à douze mois[35]. Les baleineaux pèsent environ deux tonnes et demi pour une longueur d’environ 7 m. Ils boivent entre 380 et 570 litres de lait par jour et grossissent très rapidement : ils peuvent prendre 90 kg par jour. Le sevrage a lieu après sept à neuf mois[36], alors que le baleineau a doublé de longueur. Les baleines, mâles et femelles, atteignent leur maturité sexuelle entre cinq et quinze ans. Dans l'hémisphère Nord, les femelles mesurent entre 21 et 23 m et les mâles entre 20 et 21 m. Les individus de l'hémisphère sud sont légèrement plus grands, les femelles mesurant de 23 à 24 m et les mâles 22 m[8].
61
+
62
+ Les scientifiques estiment que les baleines bleues ont une longévité d’au moins 80 ans[8],[37],[35]. Toutefois, puisque les enregistrements individuels ne remontent pas au-delà de l’ère de la chasse à la baleine, cela ne sera pas connu avec précision avant de nombreuses années. L’enregistrement le plus long d’un individu est de 34 ans, dans le nord-est du Pacifique (reporté par Sears, 1998). Les seuls prédateurs naturels des baleines sont les orques[38]. Des études rendent compte que dans la mer de Cortez 25 % des baleines bleues adultes ont des cicatrices résultant d’attaques d’orques[8]. Le taux de mortalité lié à ces attaques est inconnu.
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+ Il est très rare de voir s’échouer des baleines bleues, et du fait de la structure sociale de l’espèce, aucun échouage en masse n’a jamais été mentionné[39]. Toutefois lorsqu’un échouage a lieu, il peut mobiliser l’attention du public. En 1920, une baleine bleue s’échoua près de Bragar, sur Lewis dans les Hébrides extérieures d’Écosse. Elle avait été touchée à la tête par un baleinier mais le harpon n’avait pas explosé. Comme pour les autres mammifères, l’instinct primaire de la baleine fut d’essayer de gagner le rivage, quitte à s’échouer sur la plage, pour éviter la noyade. Deux des os de la baleine furent érigés près d’une route importante à Lewis, et restent une attraction pour les touristes[40].
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68
+ Des estimations réalisées par Cummings et Thompson (1971) suggèrent que les sons émis par la baleine bleue oscillent entre 155 et 188 décibels[41],[42]. Tous les groupes de baleines bleues font des appels d’une fréquence de base variant entre dix et quarante hertz, alors que la plus faible fréquence perceptible par l’homme est généralement de vingt hertz. Les appels de la baleine bleue durent entre dix et trente secondes. De plus on a enregistré des baleines bleues au large du Sri Lanka réalisant des chants sous la forme de répétitions de quatre notes durant environ deux minutes chacune[43], rappelant les célèbres chants des baleines à bosse. Ce phénomène n’ayant jamais été observé dans d’autres populations, cela pourrait être unique à la sous-espèce B. m. brevicauda.
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+
70
+ On connait assez mal le véritable rôle de ces vocalisations. Richardson et al. (1995) évoquent six raisons possibles[44] :
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72
+ Dans les zones de trafic maritime, les infrasons des chants de cétacés peuvent être pollués (pollution sonore) par le bruit des navires. Pour pouvoir néanmoins capter et reconnaitre ces chants dans le cadre des inventaires naturalistes un logiciel basé sur un processus similaire à ceux utilisés en imagerie (élimination du bruit de fond) a été mis au point (dans le Golfe du Saint-Laurent) au sein de l'Université du Québec[45].
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74
+ Les baleines bleues sont en relation constante avec une grande diversité d’organismes vivants de très petite taille. Ainsi, elles sont fréquemment couvertes de diatomées, des organismes qui sont visibles sur sa peau en formant des taches couleur rouille, notamment sur la partie inférieure du corps de la baleine. Les diatomées présentes sur la peau des baleines appartiennent à l’espèce Cocconeis ceticola[46].
75
+
76
+ En comparaison à d’autres espèces de baleines à fanons, le corps de la baleine bleue est assez lisse et abrite seulement quelques balanes autour des yeux, de la bouche et des organes génitaux. On y rencontre également parfois un petit copépode, penella[47]. Tous ces organismes ne causent aucun dommage à leur hôte, et ne peuvent pas être considérés comme des parasites mais plutôt comme des organismes commensaux.
77
+
78
+ Comme les autres baleines, les baleines bleues hébergent divers parasites internes dans leur foie, leurs intestins, leur estomac ou leur tractus urogénital. Ces parasites appartiennent aux groupes des cestodes, trématodes et nématodes[48]. On a également signalé la présence de quatre espèces au moins du genre Bolbosoma (acanthocéphales) dans l’ensemble de la population de baleines bleues[49]. Il s’agit de petits animaux parasites vermiformes qui se fixent à la paroi intestinale.
79
+
80
+ Les baleines bleues sont des rorquals (de la famille des Balaenopteridae), une famille qui comprend la baleine à bosse, le rorqual commun, le rorqual de Bryde, le rorqual boréal et la baleine de Minke[2].
81
+ Le nom d’espèce musculus vient du latin et signifie musculaire, mais peut également être interprété comme « petite souris »[50]. Linné qui nomma l’espèce dans son œuvre-phare Systema Naturae de 1758[51] devait savoir cela et pourrait avoir intentionnellement choisi ce double-sens ironique[52]. L’espèce a été surnommée sulphur-bottom (littéralement « dessous sulphureux ») par Herman Melville dans son roman Moby-Dick du fait de la couleur brun-orangé teintée de jaune de ses parties inférieures qui s’explique par la présence d’un film de diatomées recouvrant sa peau. La baleine bleue a également été connue sous les noms de « rorqual de Sibbald » (du nom de sir Robert Sibbald), de « grande baleine bleue » et de « grand rorqual bleu ». Toutes ces dénominations sont tombées en désuétude ces dernières décennies.
82
+
83
+ Depuis l’interdiction de la chasse, les études n’ont pas permis de déterminer si la population totale de baleines bleues est stable ou en augmentation. Dans l’Antarctique, les meilleures estimations montrent une augmentation significative de 7,3 % par an depuis la fin de la chasse illégale par l’URSS, mais le nombre de baleines reste au-dessous de 1 % des niveaux originels[53]. On suggère également que les populations islandaises et californiennes augmentent, mais cette augmentation n’est pas statistiquement significative. La population mondiale totale était estimée entre 5 000 et 12 000 individus en 2002, bien qu’il y ait un fort degré d’incertitude dans les estimations disponibles pour de nombreuses zones[3]. La baleine bleue reste classée parmi les espèces animales dites « en danger » dans la liste rouge de l'UICN des espèces menacées, et il en est ainsi depuis la création de la liste[54].
84
+
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+ La plus grande concentration de baleines connue, un groupe de 2 000 individus, est la population du nord-est du Pacifique de B. m. musculus, une sous-espèce dont l’aire de distribution s’étale de l’Alaska au Costa Rica, mais qui est le plus souvent aperçue au large de la Californie durant l’été[55]. Cette population s’égare occasionnellement au nord-ouest du Pacifique ; quelques rares individus ont été aperçus entre le Kamtchatka et le nord du Japon[56].
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+ Dans l’Atlantique Nord, deux groupes de B. m. musculus sont connus. Le premier est localisé au large du Groenland, de Terre-Neuve, de la Nouvelle-Écosse et du golfe du Saint-Laurent. Ce groupe est estimé à environ 500 individus. Le second, plus à l’est, est aperçu des Açores au printemps à l’Islande en juillet et août ; on pense que les baleines suivent la dorsale médio-Atlantique entre ces deux îles volcaniques. Au-delà de l’Islande, des baleines bleues ont été aperçues au nord jusqu’au Svalbard et à l'île Jan Mayen mais de tels cas sont rares. Les scientifiques ne savent pas où ces animaux passent leurs hivers. La population totale de l’Atlantique Nord est estimée à environ 600 à 1 500 individus[8].
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+ Dans l’hémisphère sud, on peut observer deux sous-espèces distinctes, B. m. intermedia, la baleine bleue de l’Antarctique, et B. m. brevicauda, découverte dans les eaux de l’océan Indien. Les récentes estimations de la population de baleines bleues en Antarctique ont donné des résultats variant entre 1 100[57] et 1 700 individus[53]. Des études sur le nombre de B. m. brevicauda sont en cours. Des estimations de 1996 indiquaient qu’une petite région au sud de Madagascar hébergeait à elle seule de 424 à 472 membres de cette sous-espèce[58], ce qui signifierait que leur nombre total se compte en milliers. Dans cette hypothèse, la population mondiale serait supérieure aux estimations actuelles[59].
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+ Une quatrième sous-espèce, B. m. indica fut décrite par Edward Blyth en 1859 au nord de l’océan Indien, mais les difficultés pour identifier des critères distinguant cette sous-espèce conduisent à la regrouper avec B. m. brevicauda. Des enregistrements de prises soviétiques semblent indiquer que la taille de la femelle adulte est plus proche de celle de B. m. brevicauda que de B. m. musculus ; toutefois, les populations de B. m. indica et de B. m. brevicauda apparaissent comme étant distinctes et leurs périodes de reproduction diffèrent de presque six mois[60].
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+ Les habitudes migratoires de ces populations ne sont pas bien connues. Par exemple, des B. m. brevicauda ont été observées au nord de l’océan Indien (Oman, Maldives, Sri Lanka) où elles pourraient former une population résidente distincte[60]. De plus, les baleines bleues aperçues au large du Chili et du Pérou pourraient également constituer une population distincte. Certaines baleines bleues de l’Antarctique s’approchent du sud-est de l’océan Atlantique en hiver, et leurs chants sont parfois entendus au large du Pérou, de l’ouest de l’Australie et dans le nord de l’océan Indien[60]. Récemment, une zone de regroupement alimentaire de l'espèce a été découverte dans le golfe de Corcovado, au large des côtes de l’île de Chiloé, dans le sud du Chili[24] ; un important programme de recherches et de conservation a depuis lors été mis en œuvre par le Cetacean Conservation Center, en collaboration avec la marine chilienne[61].
94
+
95
+ Les efforts pour recenser la population de baleines bleues avec une plus grande précision sont appuyés par des mammalogistes marins à l’université Duke qui maintiennent le système OBIS-SEAMAP (Ocean Biogeographic Information System - Spatial Ecological Analysis of Megavertebrate Populations), un recueil de données recensant les apparitions de mammifères marins rassemblant des informations de 130 sources[62].
96
+
97
+ Il y a eu au moins 11 cas avérés d’hybrides adultes entre la baleine bleue et le rorqual commun observés dans la nature. Arnason et Gullberg décrivent la distance génétique entre ces deux baleines comme similaire à celle séparant l’homme du gorille[63]. Des hybrides entre la baleine bleue et la baleine à bosse ont également déjà été observés.
98
+
99
+ Les scientifiques classent les populations de l’espèce en trois ou quatre sous-espèces : B. m. musculus, comprenant les populations du nord du Pacifique et de l’Atlantique, B. m. intermedia, la baleine bleue de l’océan Antarctique, B. m. brevicauda, également appelée baleine bleue pygmée et découverte dans l’océan Indien et le sud du Pacifique[64], et la plus problématique B. m. indica, qui est également présente dans l’océan Indien et bien que décrite antérieurement pourrait être de la même sous-espèce que B. m. brevicauda[65].
100
+
101
+ On pense que la famille des Balaenopteridae a divergé des autres familles du sous-ordre des Mysticeti au cours de l’oligocène. Cependant on ne sait pas quand les différents membres de cette famille divergèrent les uns des autres. La baleine bleue est actuellement classée parmi les sept espèces de baleines du genre Balaenoptera ; certains la placent dans le genre à part Sibbaldus[66], mais ce choix ne fait pas l’unanimité[65]. L’analyse de sa séquence génomique indique que la baleine bleue est, du point de vue phylogénétique, plus proche de la baleine à bosse (Megaptera) et de la baleine grise (Eschrichtius) que d’autres espèces du genre Balaenoptera[67]. Si des recherches plus approfondies confirment ces analyses, il sera nécessaire de revoir la classification des rorquals.
102
+
103
+ Les baleines bleues ne sont pas faciles à tuer ou capturer. Leur vitesse et leur puissance en faisaient une cible peu privilégiée pour les premiers baleiniers qui préféraient s’attaquer aux cachalots et aux baleines franches[68]. En 1864, le norvégien Svend Foyn équipa un bateau à vapeur avec des harpons spécialement conçus pour chasser de grosses baleines[2]. Initialement peu commode et peu efficace, le canon-harpon fut amélioré par Foyn et bientôt plusieurs stations de chasse de baleines furent établies sur la côte du Finnmark, au nord de la Norvège[69]. À la suite de conflits avec les pêcheurs locaux, le gouvernement norvégien prit la décision d'interdire la chasse à la baleine sur son territoire et ces stations furent fermées[70].
104
+
105
+ Les baleines bleues furent bientôt chassées en Islande (1883)[71], aux îles Féroé (1894)[72], à Terre-Neuve (1898)[69] et au Spitzberg (1903)[73]. En 1904-1905 les premières baleines bleues furent tuées au large de la Géorgie du Sud[73]. En 1925, avec les avancées importantes dans la conception des navires-usines, et l’utilisation de bateaux à vapeur, les prises de baleines bleues, et de baleines en général, augmentèrent de façon spectaculaire dans l’Antarctique et le sub-Antarctique. Entre 1930 et 1931, ces bateaux tuèrent 29 400 baleines bleues rien que dans l’Antarctique[74]. À la fin de la Seconde Guerre mondiale les populations avaient très fortement diminué, et en 1946 les premiers quotas posant des restrictions sur le commerce international de baleines furent introduits, mais ils furent inefficaces du fait du manque de différenciation entre les espèces[75]. Les espèces rares pouvaient être chassées de la même façon que celles qui étaient encore relativement abondantes. La chasse de la baleine bleue fut interdite dans les années 1960 par la Commission baleinière internationale[76],[77], et la chasse illégale pratiquée par l’URSS prit fin dans les années 1970[78], date à laquelle 330 000 baleines bleues avaient été tuées dans l’Antarctique, 33 000 dans le reste de l’hémisphère sud, 8 200 dans le Pacifique Nord et 7 000 dans l’Atlantique Nord. La population la plus importante à l’origine, dans l’Antarctique, avait été réduite à 0,15 % de la population initiale[53]. La baleine bleue a clairement été menée au bord de l'extinction par la chasse. Son rythme de reproduction lent (gestation d'un an) et la faible taille des portées (un ou deux baleineaux) font que la reprise de la croissance de la population est lente[79].
106
+
107
+ Du fait de leur taille, leur puissance et leur vitesse, les baleines bleues adultes n’ont pas réellement de prédateur naturel. Il existe toutefois un cas, avéré dans le National Geographic, d’une baleine bleue attaquée par des orques. Bien que les orques furent incapables de tuer l’animal directement durant l’attaque, la baleine souffrait de graves blessures et est probablement morte peu de temps après[80]. Il existe également une mortalité naturelle liée aux glaces transportées au printemps et à l'automne par le vent ou le courant[81]. Des études sur les baleines bleues au large de Terre-Neuve ont montré que de nombreux individus avaient des cicatrices sur le dos, témoins de ce genre de blessures[82].
108
+
109
+ Les baleines bleues peuvent être blessées, parfois mortellement, après être entrées en collision avec un navire, où être piégées ou étouffées dans des filets de pêches[83]. L’augmentation toujours croissante de bruit dans les océans, en couvrant les sons émis par les baleines, peut rendre la communication entre animaux plus difficile[83]. La menace humaine pour une éventuelle recrudescence du nombre de baleines bleues provient également de l’accumulation de polychlorobiphényle (PCB) dans le corps des baleines[84].
110
+
111
+ Le réchauffement climatique provoque la fonte des glaciers et du permafrost et permet à de grandes quantités d’eau douce de se déverser dans les océans. On peut s’inquiéter des effets de cet afflux d’eau douce sur la circulation thermohaline. En considérant les modes migratoires de la baleine bleue qui sont principalement basés sur la température des océans, un dysfonctionnement de cette circulation qui fait se déplacer eau chaude et eau froide autour de la terre devrait perturber les migrations des baleines[85]. Le changement de la température des océans devrait également modifier l’approvisionnement de la baleine en nourriture. La tendance du réchauffement et de la salinité décroissante devrait engendrer de sérieux changements dans la localisation du krill et son abondance[86].
112
+
113
+ Le Musée d'histoire naturelle de Londres contient un célèbre squelette et un modèle à taille réelle de baleine bleue, qui furent les premiers de la sorte dans le monde, mais ont été reproduits à l’université de Californie à Santa Cruz. De la même façon, le muséum d’histoire naturelle américain à New York City a un modèle à taille réelle dans son hall de la vie dans les océans.
114
+
115
+ L’aquarium du Pacifique à Long Beach, en Californie, montre un modèle à taille réelle de baleine bleue avec son baleineau suspendue au plafond de son hall principal.
116
+
117
+ Des baleines bleues vivantes peuvent être rencontrées lors de croisières dans le Golfe du Maine[87], et elles sont la principale attraction le long de la rive nord du golfe du Saint-Laurent et dans l’estuaire du Saint-Laurent[83].
118
+
119
+ La baleine bleue est apparue dans la culture populaire des enfants dans le film de 1967 Docteur Dolittle, où elle apparaît comme un symbole de taille et de force lorsqu’elle est utilisée pour déplacer une île.
120
+
121
+ Elle a été chantée par Steve Waring dans son album pour les enfants La Baleine bleue ( 1973 réédition 2000 ) puis par Léo Ferré dans son album L'Opéra du pauvre (1983), où une baleine bleue adresse un monologue ironique (et libertaire) aux hommes.
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+ San Francisco (signifiant Saint François en espagnol, prononcé en anglais américain : /sæn frənˈsɪskoʊ/ et en français [s̻ɑ̃.fʁɑ̃.s̻is̻.ko]), officiellement ville et comté de San Francisco (en anglais : City and County of San Francisco), est une ville des États-Unis et l'un des comtés de l'État de Californie. Elle est située à l'extrémité nord de la péninsule de San Francisco, entre l'océan Pacifique à l'ouest et la baie de San Francisco à l'est. Son nom est couramment abrégé en SF et la ville est surnommée The City by the Bay[4].
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+ Fondée en 1776 par des Espagnols au sein de la vice-royauté de la Nouvelle-Espagne, la ville, nommée en l'honneur de saint François d'Assise (en espagnol « San Francisco de Asís »), prend son essor lors de la ruée vers l'or et son prolongement, l'embellissement de San Francisco par les millionnaires du Nevada. Puis elle devient le berceau du jeans avec la fondation de Levi Strauss & Co. Les années 1950 voient la naissance de la Beat Generation. À partir de la deuxième partie du XXe siècle, l'industrie des hautes technologies se développe dans la région de la baie. Aujourd'hui San Francisco est la ville la plus densément peuplée des États-Unis après New York. La municipalité-comté[5] de San Francisco compte 884 363 habitants dans ses limites administratives[5] et 7,8 millions de personnes vivent dans l'aire métropolitaine de la baie[6], la quatrième métropole des États-Unis par sa population. La partie sud de cette dernière est occupée par la municipalité de San José et la Silicon Valley, premier pôle de hautes technologies du monde qui accueille un nombre important d'entreprises de technologie de pointe de renommée mondiale telles que Cisco, Apple, Tesla Motors, Hewlett-Packard, Google, Intel ou encore Facebook[7]. Dans le domaine universitaire, elle accueille les prestigieuses[8] universités de Stanford et de Berkeley. San Francisco est également le siège de la Wikimedia Foundation, dont fait partie le projet Wikipédia, et d'Internet Archive. Au nord s'étendent la Napa Valley et la Sonoma Valley, renommées pour leur viticulture. San Francisco fait partie des villes progressistes dans le domaine de l'écologie[9],[10] et du développement durable[11],[12],[13].
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+ Troisième destination touristique préférée des Français aux États-Unis[14], la ville est célèbre pour le pont du Golden Gate, l'île et ancienne prison d'Alcatraz, Fisherman's Wharf, la Transamerica Pyramid, la Coit Tower, ses maisons victoriennes, ses « cable cars » et ses nombreuses collines découpées de rues en pente. Haut lieu de la contre-culture, ville de tolérance et d'émancipation des minorités, San Francisco est également connue pour son Chinatown, ses quartiers homosexuels, comme Le Castro, et hippie. Elle représente un foyer culturel et économique majeur aux États-Unis et accueille chaque année plusieurs événements d'ampleur mondiale[15], mais vibre également au rythme des festivités animées par les différentes communautés locales[16]. Elle se revendique comme une ville sanctuaire pour les sans papiers depuis 1989[17]. Sur le plan sportif, les 49ers au football américain, les Giants au baseball et les Warriors au basket-ball sont les équipes phares de la ville.
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+ Les plus anciennes traces d'occupation humaine sur le territoire de la ville actuelle remontent à environ 3 000 ans av. J.-C.[18]. Les premiers habitants connus de la région de la baie de San Francisco sont les Amérindiens Ohlones (ou Costanoan), terme indien signifiant « le peuple de l'Ouest ». La région était également peuplée des tribus Pomo, Wintun, Yokut et Miwoks.
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+ Le navigateur britannique Francis Drake longe la côte californienne en 1579, mais il n'entre pas dans l'actuelle baie de San Francisco. Les Espagnols sont les premiers Européens à explorer et à coloniser la région, en faisant un établissement renforçant leur domination sur l'océan Pacifique, le « lac espagnol », avec leurs possessions philippines et américaines notamment.
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+ Ce qui deviendra San Francisco représente alors l’extrémité septentrionale d'un chapelet plus ou moins continu d'implantations militaires et religieuses destinées à assurer physiquement la souveraineté espagnole et peut-être française sur ce vaste territoire. L'expédition de don Gaspar de Portolà arrive le 2 novembre 1769, dans la baie de San Francisco[19].
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+ Le 17 septembre 1776, les Espagnols fondent un « presidio » et le 9 octobre la mission nouvellement construite (mission Dolores) est dédiée au patron des missionnaires, San Francisco de Asís (saint François d'Assise). Comme le reste de la Californie, San Francisco passe sous la souveraineté mexicaine en 1821. Ce n'est cependant qu'en 1836 que sont installées les premières habitations d'un village sur le bord de la baie en un endroit appelé Yerba Buena (« la bonne herbe ») par référence à la plante[20], qui pousse abondamment sur les collines environnantes. En 1846, lors de la guerre am��ricano-mexicaine, la ville est prise par les Américains, et Yerba Buena est rebaptisée San Francisco[21], en référence à la mission éponyme située à proximité. En 1848, par le traité de Guadeloupe Hidalgo, le Mexique perd toute la Californie, ainsi que les États actuels de l'Arizona, du Colorado, du Nevada, du Nouveau-Mexique et de l'Utah.
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+ La ville ne prend son essor qu'avec la ruée vers l'or de 1848-1849, accueillant les émigrants à la recherche du précieux minerai. Elle est le terminus du premier chemin de fer transcontinental. Les aventuriers du monde entier sont attirés par ce pays de l'or où l'on arrive par la Porte dorée (Golden Gate). Quelques années plus tard, la découverte de gisements d'argent dans la Sierra Nevada accélère le développement de l'agglomération. De 1847 à 1850, la ville passe de quelques centaines d'habitants à plus de 25 000 ; elle devient alors la plus grande agglomération de la côte ouest.
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+ En 1847, Levi Strauss s'installe à San Francisco et crée les premiers jeans, lesquels remportent un grand succès auprès des prospecteurs et des chercheurs d'or. Pendant la guerre, les usines Levi Strauss & Co. fournissent l'armée américaine en jeans.
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+ San Francisco compte 70 000 habitants dès 1862. La ville se couvre de bâtiments modernes, des sociétés en pleine expansion viennent s'y implanter. Les actions de centaines de compagnies minières du Comstock Lode s'échangent à la Bourse de San Francisco, produisant plusieurs millionnaires qui animent la vie politique et culturelle : James Graham Fair, John William Mackay, James C. Flood et leur Banque du Nevada, Adolph Sutro, William Sharon et sa Bank of California ou encore John P. Jones et Alvinza Hayward. Ils ont fait construire le Palace Hotel, le Théâtre de Californie, le Hayward Park, le Kohl Building et le palais du James C. Flood Mansion.
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+ C'est également dans la deuxième moitié du XIXe siècle que la diaspora chinoise commence à s'installer à San Francisco ; ils surnommaient alors la Californie la « montagne dorée ». Les émigrés fuyaient les conséquences des guerres de l'opium et ont prospéré dans la restauration, le commerce, la pêche et la blanchisserie : San Francisco était alors une ville d'hommes (mineurs, aventuriers) qui avait besoin de laveries. Les Chinois constituèrent des sociétés secrètes pour régler leurs différends. Le quartier chinois n'avait pas bonne réputation. Dans certains bars, on avait aménagé une porte étroite pour retarder l'avance des policiers. Au début du XXe siècle, des Juifs issus de la bourgeoisie allemande s'installent à San Francisco.
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+ À partir de 1896, San Francisco devient le principal port de départ pour la ruée vers l'or du Klondike, immortalisée par Jack London dans L'Appel de la forêt. San Francisco fut également la ville de Joshua Norton, empereur autoproclamé des États-Unis.
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+ Publicité pour le voyage vers San Francisco publiée à New York dans les années 1850.
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+ San Francisco en 1851.
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+ San Francisco en 1860.
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+ Obligation du City and County of San Francisco en date du 1er octobre 1863.
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+ Logo original de Levi Strauss & Co.
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+ En 1906, elle subit un tremblement de terre et une grande partie de la ville est détruite par le gigantesque incendie qui s'ensuit. Il fallut trois jours pour circonscrire le sinistre. La ville fut ensuite rapidement reconstruite, notamment grâce à l'afflux d'une main-d'œuvre étrangère venue d'Europe et d'Asie.
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+ En 1915, l'Exposition internationale de San Francisco attire 19 millions de visiteurs[22]. Pendant la Grande Dépression, la ville est affectée par l'agitation sociale : la grève des dockers (en) devint générale le 16 juillet 1934 à la suite du « jeudi sanglant » (deux dockers tués par les policiers) le 5 juillet[23], mais finit par échouer[24]. Les travaux du Golden Gate Bridge débutent le 5 janvier 1933[25], sous les auspices du Public Works Administration (PWA) puis, à partir de 1935, sous ceux du Work Projects Administration (WPA), programmes lancés à l’initiative du président Franklin Delano Roosevelt dans le cadre de sa politique de grands travaux. Il s’agissait de créer des emplois dans les travaux publics, payés par les fonds fédéraux afin de réduire le chômage. L'Exposition internationale du Golden Gate a lieu en 1939 et 1940 sur l'île artificielle de Treasure Island fraîchement construite. La Seconde Guerre mondiale voit le développement des industries militaires en Californie : le port de San Francisco sert de point de départ des troupes pour les batailles du Pacifique contre l'Empire japonais[26].
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+ Après la Seconde Guerre mondiale, une première conférence de la paix se réunit à San Francisco. Elle aboutit le 26 juin 1945 à la signature de la charte de l'ONU par cinquante pays. En 1951, la deuxième « Conférence de la paix » s'y est tenue et a débouché sur le traité de San Francisco. Ce traité entre en application le 28 avril 1952 et met fin à la période d'occupation (1945-1952 au Japon). La révolution industrielle de la deuxième moitié du XXe siècle transforme l'économie de la région : le développement de la Silicon Valley, au sud de la ville, donne une image dynamique et moderne de cette région de la Californie. La ville constitue la « dernière frontière », la cité américaine la plus à l'ouest.
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+ San Francisco est, de par sa tradition de tolérance, souvent à l'avant-garde de l'émancipation des minorités et des droits civiques. Le programme « Free Breakfast for Children Program », du mouvement révolutionnaire afro-américain Black Panthers, est parti de San Francisco. La ville fut également dans les années 1960 un foyer important de la contre-culture hippie, du psychédélisme et du Flower Power. Elle fut le berceau du mouvement Beatnik. San Francisco est également devenue une ville emblématique de la cause homosexuelle, notamment dans les années 1970, avec l'activisme politique d'Harvey Milk, assassiné en 1978 avec le maire George Moscone. Depuis les années 1980, la ville est à la pointe dans le domaine de la mutation écologique et de la lutte contre le changement climatique[10]. En 1989, la ville adopte la City of Refuge ordinance[17] par laquelle elle refuse de collaborer avec les autorités fédérales sur le plan de la lutte contre les étrangers en situation irrégulière. Cette ordonnance fait d'elle une ville sanctuaire pour les sans papiers. Aujourd'hui, la concentration d'entreprises de dimension internationale contribue à attirer des « cerveaux » du monde entier.
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+ San Francisco se trouve sur la côte ouest des États-Unis, dans l'État de Californie et à 559 km au nord-ouest de Los Angeles. La ville se situe sur l'extrémité nord de la péninsule de San Francisco. Elle est entourée à l’est par les eaux de la baie de San Francisco, au nord par le détroit du Golden Gate et à l’ouest par l’océan Pacifique. Plusieurs ponts relient la ville aux rives de la baie : les plus célèbres sont le pont du Golden Gate (au nord) et le Bay Bridge, qui relie San Francisco et Oakland à l'est-nord-est.
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+ Plusieurs îles appartiennent à la commune de San Francisco (île d'Alcatraz : Treasure Island, Yerba Buena Island), de même que de petits secteurs d'Angel Island et Red Rock Island, près du pont Richmond-San Rafael. Les îles Farallon, situées dans l'océan Pacifique à 44 km à l'ouest-sud-ouest de la cité, dépendent administrativement de la municipalité, mais ne sont pas habitées et servent de réserve naturelle.
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+ La commune de San Francisco s’inscrit grossièrement dans un carré d’environ 11 km de côté, mais elle est en fait légèrement plus petite. D'après le Bureau du recensement américain, la ville s'étend sur 600,4 km22, dont 120,9 km2 de terre et 479,7 km2 de surface aquatique. Les eaux occupent donc 79,869 % de la surface totale.
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+ San Francisco est célèbre pour les plus de cinquante collines situées à l'intérieur des limites de la commune[27]. Une « colline » san-franciscaine est définie par une altitude de plus de 30 mètres. Certaines d'entre elles correspondent à un quartier, comme Nob Hill, Pacific Heights, Russian Hill ou Telegraph Hill ; d'autres sont des jardins publics ou des parcs comme ceux de Twin Peaks, Mont Sutro, Mont Davidson et Buena Vista.
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+ Une série de collines moins densément peuplées couvrent le centre géographique de la ville. Le Mont Sutro domine cette zone surmontée de la Sutro Tower, une tour de transmission rouge et blanche imposante bien connue des San-Franciscains. À proximité se trouvent les Twin Peaks, deux collines tout aussi populaires, formant l'un des plus hauts points de la ville. À environ un kilomètre et demi au sud de là se dresse le point culminant de San Francisco, Mont Davidson, à 282 mètres d'altitude[27]. Une croix de 31,4 mètres de haut y fut dressée en 1934.
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+ San Francisco se trouve à proximité des failles de San Andreas, qui traverse la « région de la Baie » du nord au sud, et de Hayward, ce qui explique la fréquence des séismes dans la région. Les deux principaux tremblements de terre ayant touché la ville sont ceux de 1906 et de 1989 (7,1 sur l'échelle ouverte de Richter). Les normes parasismiques ont limité les dégâts et le nombre des victimes de ce dernier.
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+ La péninsule de San Francisco est le résultat de l'affrontement de deux plaques tectoniques : la plaque pacifique et la plaque nord-américaine. Les roches qui composent les fondations géologiques de la ville se sont formées à la marge d'une zone de subduction entre 200 millions et 100 millions d'années avant notre ère[28]. Pendant cette période, les roches du manteau ont été métamorphisées et ont subi d'importantes transformations physiques. Ce substrat rocheux a ensuite été recouvert par des sédiments lorsque le niveau de la mer s'est élevé. La géologie de San Francisco est complexe[29]. Les terrains superficiels sont dominés par des couches sédimentaires, sauf au centre : ils se sont formés il y a quelques milliers d'années et recouvrent un substrat rocheux plus profond. Au nord et le long de la côte Pacifique se trouvent des sables du quaternaire. Le quartier de Mission District est construit sur des alluvions datant du pléistocène. Les quartiers sud-ouest reposent sur des couches de boue de la fin de l'holocène.
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+ Les collines du centre (Twin Peaks, Forest Hill, Diamond Heights) sont composées de roches de natures diverses : le complexe franciscain de silex (Franciscan Complex chert) a été formé à la fin du crétacé ou au début du jurassique. Mais on trouve également des roches volcaniques et métamorphiques datant de la même époque. Les secteurs de Potrero Hill et Bayview comprennent des couches de serpentinite, une roche métamorphique du Jurassique.
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+ Des quartiers entiers de la ville reposent sur des remblais (de type polder, composés de boue, sable et des débris de précédents tremblements de terre) et d'autres terres créées artificiellement le long de la baie lorsque l'espace vint à manquer. Les anciens docks furent ainsi comblés et l'on trouve dans les sous-sols du Financial District[30] plusieurs dizaines d'épaves des bateaux utilisés par les forty-niners pour rallier la ville lors de la ruée vers l'or[31],[32],[33].
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+ Ce type de terrain devient extrêmement instable lors d'un séisme, et la liquéfaction qui en résulte cause des dégâts considérables aux structures qui y sont bâties, comme on put le constater dans le quartier de la Marina lors du séisme de Loma Prieta en 1989. Treasure Island est certainement l'exemple le plus spectaculaire de quartier construit sur de tels remblais. Bâtie à partir de matériaux directement creusés dans la baie et résultant du perçage du tunnel de Yerba Buena Island lors de la construction du Bay Bridge, cette île fut le site de l'Exposition internationale du Golden Gate en 1939 et 1940. Elle devait également accueillir l'aéroport municipal de San Francisco, mais devint une base navale au début de la Seconde Guerre mondiale. En 1997, Treasure Island fut rendue à San Francisco, de laquelle elle offre une vue unique sur la ville.
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+ Le climat de San Francisco est de type supra-méditerranéen, avec des caractères propres et bien marqués : les spécialistes le rangent dans le type californien[34]. Selon la classification de Köppen, le climat y est de type Csb en ville et Csc sur la côte, donc c’est un climat supra-méditerranéen[35]. La moyenne des précipitations annuelles s'élève à 600,2 mm, dont 85 % tombent de novembre à mars. L'amplitude thermique est modérée et la moyenne annuelle des températures plutôt tiède. Les températures maximales moyennes oscillent l'été entre 15 et 24 °C, et l'hiver entre 10 et 15 °C pendant la journée, mais peuvent tomber à 5 °C la nuit. Le climat de San Francisco est très comparable à celui que l'on trouve sur la côte atlantique du Maroc ou encore au centre du Chili[34].
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+ Les hivers sont pluvieux et doux. Le gel est quasi inexistant et la neige reste un phénomène peu fréquent. En janvier, les températures matinales minimales avoisinent 8 °C, et l'après-midi 14 °C. Les étés sont généralement brumeux mais secs et la canicule est extrêmement rare. En septembre, pendant l'été indien de San Francisco, la température minimale moyenne est de 13 °C, et les maximales tournent autour de 22 °C. Septembre et octobre sont les mois les plus chauds de l'année.
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+ La situation de San Francisco explique l'originalité de son climat : la ville se trouve à la même latitude que Palerme en Sicile, mais sa position sur le littoral du Pacifique lui donne des caractéristiques particulières. Le courant froid de Californie apporte des perturbations chargées de pluies en hiver. Ainsi, les eaux de l'océan Pacifique, qui bordent la côte occidentale de la ville, sont rafraîchies tout au long de l'année, et avoisinent 10 °C. Les surfeurs se protègent toute l'année avec des combinaisons, même l'été, où l'eau est à sa surface souvent encore plus fraîche que l'hiver en raison du courant maritime sud-ouest qui l'été provoque la remontée d'eaux froides à la surface. Ensuite, l'association du courant froid et de la chaleur de la Californie intérieure est responsable des nappes de brouillard caractéristiques qui se forment dans certains quartiers de la ville et au-dessus des eaux de la Baie pendant l'été et au début de l'automne. Ces brumes peuvent couvrir l'agglomération jusqu’à 80 km à l'intérieur des terres. De ce fait, les températures estivales à San Francisco sont généralement beaucoup plus basses que dans d'autres endroits de la Californie, notamment la vallée centrale, où la chaleur peut atteindre 45 °C. Le brouillard est moins prononcé à la fin du printemps et pendant les mois de septembre et octobre, qui sont considérés comme les véritables mois d'été à San Francisco. Il dure une centaine de jours dans l'année[34]. Cette fraîcheur estivale est sans doute à l'origine d'une légende urbaine selon laquelle Mark Twain aurait écrit « The coldest winter I ever spent was a summer in San Francisco »[36].
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+ La combinaison de l'eau froide océanique et des chaleurs intenses de l'intérieur de la Californie est à l'origine du brouillard caractéristique qui peut couvrir la moitié occidentale de la ville pendant parfois toute la journée en été et au début de l'automne. Le brouillard est moins prononcé dans les quartiers à l'est, à la fin du printemps, et pendant les mois de septembre et d'octobre.
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+ Le relief prononcé et les influences maritimes sont à l'origine d'une multitude de micro-climats qui coexistent au sein même de la ville, et sont généralement plus marqués l'été que l'hiver. Les collines les plus hautes, dans le centre géographique de la ville, sont responsables pour une variation de l'ordre de 20 % dans les précipitations annuelles enregistrées dans différents endroits de la ville. Les collines protègent les quartiers situés sur leur côte est des conditions brumeuses et fraiches qui affectent les quartiers du Sunset ou de Richmond. À l'inverse, les quartiers les plus ensoleillés sont SoMa, Bayview, Mission et Noe Valley.
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+ San Francisco possède un Japantown et un Chinatown, et tous deux sont parmi les quartiers de ce type les plus vieux des États-Unis. La ville comprend aussi une population vietnamienne importante dans le quartier du Tenderloin et une concentration de Philippins dans les quartiers de Crocker-Amazon et South of Market (SOMA), une communauté italo-américaine historique dans North Beach, un modeste quartier français parfois appelé Little France dans le Financial District, et des communautés d'origine irlandaises, chinoises et russes dans le Richmond District.
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+ Le quartier de Mission est le plus ancien quartier de la ville — il a été construit autour de la Mission Dolores, fondée en 1776 par les missionnaires espagnols. La communauté hispanique y est prédominante, mais l'endroit est en cours de gentrification. Russian Hill est un quartier résidentiel connu notamment pour le tronçon sinueux de Lombard Street qui le traverse. Haight-Ashbury a été l'épicentre de la contre-culture hippie des années 1960, et le quartier du Castro est réputé pour sa forte concentration d'homosexuels. Il existe aussi d'autres quartiers où la communauté gay et lesbienne est particulièrement présente, notamment Noe Valley, Diamond Heights, Bernal Heights, Potrero Hill, Haight-Ashbury, Hayes Valley, Twin Peaks et SOMA.
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+ San Francisco est célèbre pour ses nombreuses demeures victoriennes, dont les plus connues sont certainement l'alignement des painted ladies d'Alamo Square. Les cable cars, les fameux tramways à traction par câble, mis en service en 1873, sont l'un des symboles de la ville et il est toujours possible de les emprunter pour monter ou descendre Nob Hill ou Russian Hill. Coit Tower, qui trône sur Telegraph Hill, est également un monument instantanément reconnaissable de San Francisco.
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+ L'expansion démographique actuelle se concentre dans l'est et le sud de la ville. Le quartier de SOMA a été l'un des épicentres du dotcom boom de la fin des années 1990, et subit actuellement un renouveau immobilier et économique. La commission d'urbanisme de la ville a proposé une transformation du quartier autour du terminal de bus situé dans SOMA, qui consisterait notamment en un trio de gratte-ciel dont le plus haut culminerait à 350 mètres[38]. Un projet débuté avec la Salesforce Tower. Le quartier récent de Mission Bay, à l'extrémité orientale de SOMA, est en cours de réaménagement, et compte le stade de baseball Oracle Park et une annexe de l'école médicale de l'Université de Californie à San Francisco.
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+ Les quartiers de Bayview et Excelsior, dans le sud-est de la ville, comptent une population pauvre et majoritairement afro-américaine. Les récents efforts de la municipalité pour y réduire le taux de criminalité n'ont eu guère de succès. Bien que les personnes noires ne représentent que 5 % de la population de San Francisco, elles constituent 37 % des sans-abri[39].
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+ Les prix de l’immobilier sont extrêmement élevés. Il faut compter en moyenne 1,6 million de dollars pour une petite maison individuelle et un loyer mensuel de 3 700 dollars pour un deux-pièces[40].
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+ Le plus connu et le plus grand des espaces verts de San Francisco est le parc du Golden Gate, s'étendant du centre jusqu'à la côte pacifique ouest de la ville. Ce parc compte plus de 70 hectares de plus que le Central Park de New York, mais reste moins étendu que Griffith Park à Los Angeles. Autrefois recouvert d'herbacées indigènes et de dunes, le parc a été créé dans les années 1860 en y plantant des milliers d'arbres et plantes importés. Ce vaste parc est riche de points d'intérêts naturels et culturels tels que le Conservatory of Flowers, Japanese Tea Garden (en) et le jardin botanique de San Francisco.
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+ Au sud du Golden Gate se trouve un autre parc célèbre, la base militaire désaffectée du Presidio. Ce dernier fait partie de la Golden Gate National Recreation Area (GGNRA), qui inclut l'île d'Alcatraz et de nombreuses autres aires protégées. Ce parc national américain est l'un des plus visités parmi l'ensemble des parcs gérés par l'agence fédérale National Park Service avec plus de 13 millions de visiteurs chaque année[41]. Dans le parc du Presidio se situe aussi Crissy Field (en), un ancien terrain d'aviation dont on a réapproprié l'écosystème de marais maritime autrefois présent. la GGNRA gère aussi Fort Funston, Lands End (en), Fort Mason et Alcatraz. De son côté, le National Park Service gère le San Francisco Maritime National Historical Park, une flotte de navires historiques ainsi que la propriété maritime autour de l'Aquatic Park (en).
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+ Buena Vista Park, situé dans le quartier de Haight-Ashbury, est le plus ancien jardin public de la ville, créé en 1867. Non loin de là, Alamo Square est célèbre pour ses vues sur la ville et sa rangée de demeures victoriennes surnommées les Painted Ladies. Un important lac d'eau douce, le lac Merced, s'étend dans le sud-ouest de la ville près de l'Université d'État de San Francisco et Fort Funston. Il est entouré d'un vaste espace vert et se trouve près du zoo de San Francisco qui abrite plus de 250 espèces, dont beaucoup sont considérées comme des espèces menacées[42].
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+ Finalement, on compte plus de 200 parcs dans la ville.
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+ Parmi les autres points d'intérêts de la ville, on peut compter Baker Beach, une plage faisant partie du Presidio, ainsi que Ocean Beach, autre plage qui longe la côte ouest de San Francisco et souvent fréquentée par une communauté dynamique de surfeurs. Mais ces plages sont réputées dangereuses pour les nageurs à cause de leurs eaux froides et leurs courants qui se révèlent régulièrement fatals aux surfeurs ou baigneurs imprudents.
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+ Le Japanese Tea Garden (en).
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+ Le Dolores Park.
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+ Le San Francisco Maritime National Historical Park 2011.
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+ Au recensement de 2010, San Francisco comptait 805 235 habitants[44], 345 811 foyers et 151 029 familles. La municipalité, dont les limites correspondent à celles du comté de San Francisco, est la quatrième de Californie en nombre d'habitants, derrière Los Angeles, San Diego et San José. Cependant, l'agglomération de San José-San Francisco-Oakland[45], qui regroupe plusieurs municipalités autour de la baie, rassemble près de 7 millions d'habitants. Cette aire urbaine se classe au 40e rang mondial et au 6e rang pour les États-Unis.
103
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104
+ Avec près de 6 632 habitants par kilomètre carré, San Francisco est la seconde grande ville américaine en termes de densité de population après New York. En 2000, le comté de San Francisco occupait la cinquième place en tant que comté américain[46].
105
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106
+ Population des dix villes de Californie les plus peuplées (2016)[43]
107
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108
+ Selon l'American Community Survey, pour la période 2011-2015, 13,2 % de la population vit sous le seuil de pauvreté (15,5 % au niveau national)[48]. Ce taux masque des inégalités importantes, puisqu'il est de 31,6 % pour les Afro-Américains et de 9,0 % pour les Blancs non hispaniques[48].
109
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110
+ Le nombre de sans-abri a augmenté de 17 % entre 2017 et 2019[49].
111
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112
+ Proportionnellement, la baie abrite plus de milliardaires que tout autre région sur la planète (1 milliardaire pour 11 600 habitants)[49].
113
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114
+ D'après The Washington Post « Tout le monde s’accorde à dire qu’il y a quelque chose de pourri » à San Francisco, citant notamment l’hypergentrification et le manque de diversité, le coût des loyers (3 700 dollars par mois pour un deux-pièces), les embouteillages monstres et la disparition des petits commerces dans beaucoup de quartiers[49] :
115
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+ Selon l'American Community Survey, pour la période 2011-2015, 55,76 % de la population âgée de plus de 5 ans déclare parler l'anglais à la maison, 18,58 % une langue chinoise, 11,10 % l'espagnol, 2,88 % le tagalog, 1,47 % le russe, 1,32 % le vietnamien, 1,10 % le français, 0,81 % le japonais, 0,80 % le coréen, 0,57 % l'allemand, 0,54 % l'hindi et 5,07 % une autre langue[50].
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118
+ Avec 33,3 % de sa population s'identifiant comme asiatique[53] — 35,8 % en y incluant les métis asiatiques. Les Sino-Américains représentent la plus importante population asiatique de la ville, en 2010 21,4 % des San-Franciscains appartenant à cette communauté, et le Chinatown est le plus peuplé des États-Unis après celui de Manhattan. Les Philippino-Américains représentent quant à eux 4,2 % de la population de la ville[53]. D'autres quartiers possèdent une forte concentration asiatique comme Sunset, Richmond et Visitacion Valley[54].
119
+
120
+ La population afro-américaine, qui ne cesse de reculer. Les principaux quartiers afro-américains sont Bayview et Bayview, dans lesquels les Noirs représentent plus de 40 % de la population[55].
121
+
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+ La part des Hispaniques est la plus élevée à Mission District, Ingleside, Excelsior et Crocker Amazon (en)[56].
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124
+ 8,8 % des San Franciscains revendiquent une origine irlandaise, 7,7 % une origine allemande, et 6,1 % des racines anglo-saxonnes.
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+ Blancs.
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+ Asiatiques.
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+ Hispaniques.
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+ Afro-Américains.
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+ San Francisco est réputée pour sa vie homosexuelle qui s'est d'abord développée autour du Castro et pour accueillir la part la plus importante de parents homosexuels du pays, ainsi que celle des célibataires gays. Les hommes homosexuels sont plus nombreux que la population lesbienne, qui se concentre davantage dans les banlieues de l'est de la baie[57].
135
+
136
+ D'après une étude de William McFarland pour les services de santé publique de la ville, en 2006, un homme sur cinq à San Francisco est gay, et un peu plus d'un homosexuel san-franciscain sur quatre est infecté par le VIH[58].
137
+
138
+ San Francisco dispose d'un gouvernement consolidé ville-comté depuis 1856. La ville fait ainsi partie des 58 comtés de Californie tout en étant une municipalité. Ce statut fait que la ville est administrée par une structure particulière : le maire est également le chef de l'exécutif du comté et le conseil du comté (Board of Supervisors) officie en tant que conseil municipal.
139
+
140
+ Depuis 1900, le maire de San Francisco et les conseillers municipaux sont élus par l'ensemble des électeurs de la municipalité ; avant cette date, le maire était désigné par le conseil de la ville[59].
141
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142
+ En 1989, la municipalité a voté une ordonnance dite « sanctuaire » qui implique la non-coopération avec les autorités de contrôle de l'immigration[60]. En 2007, elle a décidé d'octroyer des papiers d'identité à toute personne pouvant prouver un lieu de résidence, y compris aux immigrés clandestins[60]. Au printemps 2008, la ville a lancé une campagne d'information pour les immigrés clandestins, diffusée sur des brochures et à la radio en plusieurs langues, afin de leur faire savoir qu'ils ne seront pas dénoncés par les services municipaux (hôpitaux, écoles, police) aux services fédéraux de l'immigration[60].
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+
144
+ La municipalité mène une politique environnementale ambitieuse. Elle a interdit les sacs plastiques[61] et 69 % des déchets y sont recyclés[61] à la fin des années 2000[Note 1]. En 2014, ce taux est supérieur à 80 %, et les bouteilles d'eau en plastique sont également interdites à la vente dans l'espace public[62]. En 2005, la Journée mondiale de l'environnement eut lieu à San Francisco autour du thème « Des villes vertes, un plan pour la planète[63] ! »
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+
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+ Le budget municipal pour l'année fiscale 2011-2012 était de 6,83 milliards de dollars[64]. La municipalité emploie environ 27 000 personnes[65].
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+ Le 20 novembre 2012, la ville vote un décret interdisant le nudisme dans les rues, et qui devait entrer en vigueur en février 2013[66].
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+ Dans le passé, San Francisco a tiré sa prospérité de l'exploitation de l'or, de l'argent et du pétrole. Pendant la Seconde Guerre mondiale, avec les opérations militaires dans l'océan Pacifique contre le Japon, la base navale de San Francisco fournit des milliers d'emplois directs et indirects. Dans les années 1960, les activités portuaires déclinent. C'est le port d'Oakland qui prend alors le relais. Les PME sont une force majeure dans l'économie de San Francisco, puisque d'après la Chambre de Commerce de la ville, près de 90 % des entreprises san-franciscaines comptent moins de 100 salariés.
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+ San Francisco est l'une des rares villes américaines à imposer son propre salaire minimum, prenant précédent sur celui de l'état, qu'il dépasse. En novembre 2006, les électeurs san-franciscains ont également approuvé une mesure qui instaurerait des congés maladie obligatoires pour les employeurs de la ville, à la hauteur d'une heure maladie par 30 heures travaillées.
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+ Le tourisme est l'activité économique principale de San Francisco, qui compte parmi les dix principales destinations américaines. San Francisco est la 5e ville américaine qui attire le plus de touristes étrangers[67]. Fisherman's Wharf est la troisième attraction touristique des États-Unis[68]. D'après The Economist, la ville a été visitée en 2004 par quelque 15 millions de touristes, rapportant 6,7 milliards de dollars[69]. San Francisco a reçu 15,8 millions de touristes en 2006. Ceux-ci ont engendré des revenus de 7,8 de dollars[70]. Les touristes français privilégient les grandes villes américaines : ainsi, sur les vingt premières destinations touristiques des Français, cinq sont américaines. La première est New York, la cinquième San Francisco et la huitième Las Vegas[71]. Grâce à ses infrastructures (Moscone Center), la ville se classe dans les dix premières places pour les conventions et les conférences en Amérique du Nord[72].
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+ L'héritage de la ruée vers l'or a fait de San Francisco le centre financier et bancaire principal de la côte pacifique. Dans la foulée, plusieurs banques voient alors le jour et administrent les richesses de la ruée et de l'argent extrait à Comstock Lode au Nevada dans les années 1850 et 1860. Entre autres, Amadeo Giannini fonde une Banque d'Italie qui deviendra plus tard la Bank of America.
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+ Montgomery Street dans le centre financier est souvent considéré comme le « Wall Street de l'Ouest ». Il est le siège du 12e district de la Réserve fédérale et des institutions Wells Fargo Charles Schwab Corporation et Visa. De nombreuses autres banques, institutions financières et sociétés de capital risque y ont élu domicile afin de pouvoir y faire affaire avec les firmes de Silicon Valley. Bank of America a été fondée à San Francisco dans les années 1960 et son siège social occupe l'immeuble du 555 California Street. Avec plus de 30 institutions financières internationales[73], sept sociétés classées au Fortune 500[74], San Francisco est considérée comme l'une des dix villes mondiales[75]. La ville se place au 18e rang mondial des villes les plus riches et au 15e rang mondial des places financières, selon le Global Financial Centres Index[76],[77].
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+ Au cours des dernières années, San Francisco s'est progressivement imposée comme un pôle de compétence dans les secteurs des biotechnologies, de la biomédecine et l'informatique. En mai 2005, San Francisco a été choisie pour héberger le siège du programme de recherche californien de cellules souches. Le plus gros de ces industries se concentre dans le quartier de Mission Bay, dans le sud-est de la ville. Le CBD abrite plusieurs sièges sociaux : McKesson, une entreprise de médicaments, qui se classait au 15e rang des entreprises mondiales par le chiffre d'affaires en 2009[78] ; Pacific Gas and Electric Company dans le secteur de l'électricité et du gaz ; la chaîne de magasins de vêtements Gap.
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+ Plus récemment dans le secteur informatique, la société Twitter Inc. a implanté son siège social au cœur de la ville. De nombreuses autres startups ont suivi le mouvement comme la société Square, Inc.
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+ Les quartiers de SOMA et de Mission hébergent aujourd'hui de nombreux incubateurs de startups et la ville cherche à attirer les talents de la Silicon Valley par des mesures fiscales incitatives.
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+ Selon l’enquête de Hired, 60 % des salariés du secteur de la tech installés à San Francisco souhaitent quitter la ville[49].
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+ En raison des contraintes géographiques (collines, site de péninsule) et de l'opposition des San-Franciscains à la construction d'autoroutes urbaines à la fin des années 1950[79], San Francisco est l'une des rares métropoles américaines à avoir des artères urbaines plutôt que de nombreuses voies express.
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+ Le Bay Bridge, récemment rénové (2013), est l'unique axe routier rejoignant directement San Francisco à l'est de la baie via Treasure Island. De la même façon, le célèbre pont du Golden Gate, rejoint San Francisco au comté de Marin, au nord de la baie.
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+ Les axes routiers principaux dans San Francisco sont l'Interstate 80, qui commence sur le Bay Bridge et continue vers l'est, l'U.S. Route 101, qui prolonge l'Interstate 80 vers le sud vers Silicon Valley. Dans sa direction nord, l'US 101 se confond avec deux des artères principales de la ville, Van Ness Avenue et Lombard Street pour ensuite suivre le Golden Gate Bridge et traverser le comté de Marin. L'Interstate 280 commence dans South of Market vers l'ouest et bifurque ensuite vers le sud vers Silicon Valley et la Highway 1 et via Park Presidio Boulevard à travers l'ouest de la ville. Après le séisme de 1989, les autorités municipales ont décidé de détruire l'Embarcadero Freeway ainsi qu'une partie de la Central Freeway et de les convertir en boulevards urbains[79].
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+ La California State Route 35 qui traverse la majeure partie de la péninsule de San Francisco le long des monts Santa Cruz, entre dans la ville par le sud avec le Skyline Boulevard et se termine à son intersection avec la Highway 1. La California State Route 82 (en) arrive à San Francisco par le sud avec Mission Street (en), suit la route historique du Camino Real et se termine à la jonction avec l'autoroute 280. Le terminus occidental de la route historique Lincoln Highway se trouve dans le Lincoln Park. Les principales artères est-ouest sont le Geary Boulevard (en), le Lincoln Way, la Fell Street, Portola Drive et Market Street.
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+ San Francisco a probablement le réseau de transport public le plus dense sur la côte occidentale des États-Unis. C'est aussi l'un des réseaux les plus utilisés, puisque 32 % des San-Franciscains l'empruntent quotidiennement, ce qui classe la ville au premier rang de la côte ouest et au troisième rang des États-Unis[80]. Le réseau de transport public municipal, Muni, est géré par la ville. Il comprend le réseau de tramways de la ville (notamment en métro léger), y compris les 'cable cars' si appréciés des touristes, et un réseau de bus et trolleybus[81]. Muni est le septième plus grand réseau de transport public des États-Unis avec 210 848 310 voyages en 2006[82]. L'ensemble de la région est desservie par un réseau ferroviaire express, BART (Bay Area Rapid Transit), inauguré en 1974, qui relie San Francisco à l'est de la baie par un tunnel (le Transbay Tube) et au nord du comté de San Mateo, où se situe notamment l'aéroport international de San Francisco[81]. Caltrain est une ligne ferroviaire dont le terminus san-franciscain est dans le quartier de SOMA. La ligne, qui relie San Francisco à la ville de Gilroy, via San José[81], suit plus ou moins en parallèle l'avenue El Camino Real, et dessert de nombreuses gares le long de la péninsule de San Francisco. Il existe plusieurs lignes régionales de cars dont le terminus est le Transbay Transit Center. La compagnie ferroviaire Amtrak propose une navette en bus entre San Francisco et la gare d'Emeryville, située de l'autre côté de la baie[83]. Un projet de train à grande vitesse, accepté par les Californiens lors du référendum du 6 novembre 2008 reliera San Francisco à Anaheim, dans l'agglomération de Los Angeles, soit une distance de 1 300 km[84]. La bicyclette est un mode de transport apprécié des San-Franciscains, 75 000 habitants l'utilisant chaque jour[85]. Le système de vélos en libre-service Bay Area Bike Share a été mis en place en 2013 et compte pas moins de 104 stations et 1 040 vélos[86] fournis par une l'entreprise canadienne PBSC Solutions Urbaines[87]. Enfin, une modeste flotte de ferries fait la navette entre le quartier The Embarcadero et le comté de Marin, Oakland, Vallejo et le comté de Solano. Les principales stations sont situées dans le Ferry Building et au Pier 39[81].
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+ Le coût d'utilisation du réseau reste toutefois assez élevé. Il faut compter 2,20 $ pour un ticket de bus, 7 $ pour un accès unique aux cable-cars, 23 $ pour un abonnement à la journée et 70 à 83 $ pour un abonnement mensuel[88]. Ces formules ne permettent qu'un accès au seul territoire de la ville de San Francisco dans la mesure où la ville se confond avec le comté (les comtés sont les autorités organisatrices des transports en commun aux États-Unis) contrairement à l'agglomération de Los Angeles regroupée dans un seul et même comté. Pour rejoindre les villes voisines, il faut acheter d'autres tickets ce qui additionne à chaque fois les coûts. Les tickets MUNI ne sont pas non plus utilisables sur les autres réseaux de transports en commun que sont le Golden Gate Bridge, Highway and Transportation District ou le BART et ce même sur le territoire de la ville de San Francisco (sauf abonnements longue durée). La compréhension de la tarification du réseau de transports en commun s'avère d'ailleurs très peu aisée pour les touristes contrairement aux autres métropoles des États-Unis.
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+ L'aéroport international de San Francisco (SFO) (en anglais, San Francisco International Airport) se situe à 12,9 km au sud de la ville, dans le comté de San Mateo, au bord de la Baie de San Francisco. C'est le deuxième plus gros aéroport en Californie, après celui de Los Angeles, et se classe 23e mondial pour le trafic de passagers en 2010. Il est connecté au réseau ferroviaire BART et via BART ou navette à Caltrain. Il est sous la juridiction du comté et de la ville de San Francisco.
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+ L'aéroport de San Francisco est un hub important pour les compagnies américaines United Airlines[89] et Virgin America. Il détient le plus grand terminal international d'Amérique du Nord[90]. Les deux autres aéroports principaux de l'agglomération sont l'aéroport international d'Oakland, à 32,2 km à l'est de San Francisco, et l'aéroport international de San José, à 70,8 km au sud-ouest.
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+ Le port de San Francisco était autrefois le plus large et le plus fréquenté de la côte occidentale américaine, mais ce titre est désormais détenu par les ports de Los Angeles et Long Beach. Même si la baie de San Francisco reste une destination portuaire importante, c'est désormais le port d'Oakland qui accueille la plupart des cargos, disposant de plus d'espace et d'une meilleure infrastructure, notamment pour accueillir les porte-conteneurs. Le trafic total de marchandises dans le port de San Francisco était de 1 088 272 tonnes en 2011[91].
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+ Comme nombre de vieux ports américains, celui de San Francisco a été construit à base de pontons (piers) perpendiculaires à la côte. Le cargo était ensuite déchargé par grues et transporté manuellement vers des hangars construits sur les quais. C'est à travers ces pontons que transita le très important commerce du bois de la côte occidentale.
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+ L'avènement de l'ère des conteneurs sonna le glas du port de San Francisco, qui n'était pas équipé pour ce type de cargo. Nombre de ses hangars devinrent obsolètes et restèrent à l'abandon jusqu’à leur récente reconversion en bureaux, centres commerciaux ou espaces d'exposition. Le port de San Francisco continue à être actif, mais ses activités sont désormais limitées aux ferries qui transitent à partir du Ferry Building, à la plaisance et au tourisme. Le Pier 39 accueille un centre commercial touristique et les vaisseaux de croisière : le port de San Francisco accueille chaque année entre 60 et 80 paquebots et 200 000 passagers[92]. Les croisières passant par San Francisco vont vers l'Alaska et le Mexique. Une rénovation des Piers 27-31 est en projet[93].
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+
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+ San Francisco accueille plusieurs équipes professionnelles. L'équipe de football américain des 49ers de San Francisco, qui évolue en National Football League (NFL), est la plus renommée et la plus ancienne de la ville. Cette équipe a débuté en 1946 et joue de 1971 à 2013 dans le Candlestick Park. Depuis 2013, l’équipe évolue au Levi's Stadium à Santa Clara. Elle a connu son apogée dans les années 1980 et 1990 en remportant cinq titres du Super Bowl grâce à des joueurs comme Joe Montana, Steve Young, Ronnie Lott ou encore Jerry Rice. En 2006, les propriétaires de l'équipe ont annoncé leur intention de déménager en 2015 l'équipe à Santa Clara, toujours en Californie, bien que l'équipe conservera son nom en référence à San Francisco[94].
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+ L’équipe de baseball des Giants de San Francisco, qui évolue en Ligue majeure de baseball (LMB), est l'autre équipe phare de la ville. La franchise fut créée à New York et y resta jusqu'au déménagement à San Francisco en 1958. Bien que bénéficiant de joueurs importants tels que Willie Mays, Willie McCovey et Barry Bonds, le club a attendu 52 années jusqu'à son premier titre Série mondiale en 2010, pour ensuite en remporter deux autres en 2012 et en 2014. Depuis 2000, les Giants jouent à l'Oracle Park, que les San-Franciscains continuent d'appeler Pac Bell Park. Ce stade de plus de 41 000 places fait partie du projet de rénovation de South Beach (en) et de Mission Bay[95].
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+ Il y a également d'autres équipes professionnelles telles que le Victory de la Californie (Première division des United Soccer Leagues) ou les Deltas de San Francisco (North American Soccer League) pour le football, les Dragons de San Francisco (Major League Lacrosse) pour la crosse et les Pilotes de San Francisco (American Basketball Association, Red Conference) pour le basket-ball[réf. nécessaire], et les Bulls de San Francisco, dans l'ECHL.
194
+
195
+ La ville compte aussi plusieurs équipes universitaires, parmi lesquelles les Dons de l'université de Californie à San Francisco qui jouent en Division I de la National Collegiate Athletic Association (NCAA) et qui ont gagné le championnat en 1955 et 1956 à lépoque de Bill Russell, les Rams du City College of San Francisco et les Gators de l'université d'État de San Francisco et les Urban Knight de l'Academy of Art University qui sont en Division II de la NCAA. La coupe Redbox Bowl de la ligue de football américain NCAA se tient à San Francisco chaque mois de décembre.
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+ La course à pied Bay to Breakers (en) a lieu chaque année depuis 1912. Elle est l'occasion pour certains participants d'y courir en costumes[96]. Le marathon de San Francisco a lieu chaque année au mois de juillet, et inclut traditionnellement une boucle qui comprend le pont du Golden Gate. Le triathlon Escape from Alcatraz a lieu depuis 1980 annuellement[97]. L'Olympic Club, fondé en 1860, est le plus ancien club d'athlétisme aux États-Unis. Son parcours de golf privé, situé sur la frontière avec Daly City, a accueilli l'US Open de golf à cinq reprises. Le parcours public de golf, le TPC Harding Park, est une étape occasionnelle sur le PGA Tour.
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+
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+ La Route de l'Or est une compétition nautique qui relie New York à San Francisco sans escale. San Francisco sera l'hôte de la Coupe de l'America 2013[98].
200
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+ Avec un climat idéal pour les activités de plein air, San Francisco a de vastes ressources et possibilités pour la pratique du sport amateur et les loisirs. Il y a plus de 320 kilomètres de voies et pistes cyclables dans la ville[99] et le cyclisme se développe. The Embarcadero et Marina Green sont des lieux favorables à la pratique du skateboard. De vastes installations publiques de tennis sont disponibles dans le parc du Golden Gate et le Dolores Park, ainsi que de plus petites à travers la ville. Le nautisme, la planche à voile et le kitesurf sont parmi les activités les plus populaires sur baie de San Francisco, et la ville conserve un port de plaisance dans le Marina District.
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+
203
+ Le Candlestick Park.
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+
205
+ Bay to Breakers (en) 2011.
206
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+ Dans les années qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, San Francisco a accéléré sa transformation en un pôle de cultures et modes de vie alternatifs. Les mouvements qui ont contribué à cette évolution sont nombreux : la Beat Generation, incarnées par les beatniks (un terme né de la plume de l'éditorialiste local Herb Caen), la Renaissance de San Francisco des années 1950, la culture hippie, la libération sexuelle, les droits civiques homosexuels et le fameux « Été de l'Amour » dans le quartier de Haight-Ashbury dans les années 1960.
208
+ Les liens de San Francisco avec l'Asie sont déterminants pour comprendre la ville : la communauté chinoise est l'une des plus importantes d'Amérique du Nord ; San Francisco a le deuxième Chinatown le plus peuplé des États-Unis derrière celui de New York. La ville est notamment jumelée avec Shanghai et a développé des liens étroits avec la culture asiatique : la célébration du Nouvel An chinois, le Musée d'Art asiatique et le jardin japonais du parc du Golden Gate témoignent de cette relation. En 1975, une exposition temporaire de vestiges archéologiques chinois avait attiré quelque 800 000 visiteurs en deux mois.
209
+
210
+ Les habitants de la région de San Francisco désignent généralement la ville tout simplement par the City (qui signifie littéralement la Ville) et l'ensemble de la métropole par Bay area ou the Bay (qui signifie littéralement la région de la Baie ou simplement la Baie). San Francisco est parfois poétiquement appelée en anglais The City by the Bay, et l'éditorialiste san-franciscain Herb Caen l'a aussi baptisée Baghdad by the Bay et The City that Knows How. Les habitants de la région de la Baie n'utilisent jamais le surnom de Frisco, que seuls les touristes semblent affectionner. San Fran n'est pas non plus très populaire chez les San-Franciscains, qui en revanche abrègent le nom de la ville par ses initiales, « SF ».
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+
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+ La géographie particulière du site de San Francisco a conditionné de nombreux aménagements qui marquent aujourd'hui la ville : les ponts comme le pont du Golden Gate en sont l'exemple le plus significatif. En raison de sa position stratégique, des structures à but défensif ont été érigées comme Fort Point dans les années 1860. Les bâtiments anciens sont rares à San Francisco car la ville a été fondée tardivement et a été en grande partie détruite par l'incendie qui suivit le séisme de 1906. La Mission San Francisco de Asís est l'un des plus vieux bâtiments de la ville. De nombreux quartiers sont marqués par l'architecture civile victorienne de la deuxième moitié du XIXe siècle comme Nob Hill ou Haight-Ashbury : ils sont composés de maisons mitoyennes en bois et peintes de couleurs vives appelées painted ladies. Le style Beaux-Arts est bien représenté avec les édifices du Civic Center (hôtel-de-ville, opéra, bibliothèque) et de l'Exposition universelle de 1915 (Palace of Fine Arts). L'influence européenne se retrouve également dans l'architecture du Ferry Building (1898). Parmi les monuments les plus visités de San Francisco, la Coit Tower est une tour de style Art déco construite dans les années 1930, à la même époque que le pont du Golden Gate. L'installation de diverses communautés à San Francisco se lit dans l'architecture : immeubles de style chinois dans le Chinatown, pagodes japonaises du jardin de thé. À cause des tremblements de terre, les constructions de la ville doivent être consolidées ou élaborées selon des normes parasismiques comme c'est le cas pour les gratte-ciel du centre des affaires. L'architecture contemporaine est bien représentée à San Francisco qui se veut une ville d'avant-garde : achevée en 1972, la Transamerica Pyramid avait suscité bien des débats en raison de sa forme originale. Elle n'est plus le plus haut bâtiment de la ville avec 260 mètres de hauteur[100], depuis que le bâtiment abritant les locaux de l'entreprise de Marc Benioff a ravi ce titre[101]. La préoccupation écologique marque aussi les dernières réalisations architecturales : ainsi Renzo Piano a dessiné les plans de l'Académie des sciences de Californie (2008) en suivant des normes environnementales strictes[102].
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+
214
+ Fort Point et le Golden Gate Bridge.
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216
+ Maisons mitoyennes de style victorien.
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+ Coit Tower.
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+ Transamerica Pyramid Tower.
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+ Ferry Building.
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224
+ La vie culturelle de San Francisco est particulièrement riche grâce à ses nombreux musées. Le plus ancien est l'Académie des sciences de Californie : fondée en 1853[103], cette institution est consacrée aux sciences. Après le séisme de 1989, l'académie des sciences a dû intégrer un nouveau bâtiment situé dans le parc du Golden Gate qui abrite des aquariums, un planétarium, un cinéma 3D et des salles d'exposition. Dans le domaine des sciences, l'Exploratorium (1969) est l'un des plus populaires de la ville puisqu'il reçoit chaque année la visite de 550 000 personnes, dont de nombreux élèves de l'agglomération[104].
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+ Les liens culturels avec l'Asie sont symbolisés par le Musée d'art asiatique. Il s'agit du plus riche musée d'art asiatique du monde après celui de Taïpeh[105].
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+ Le Musée des Beaux-Arts de San Francisco, est la plus grande institution d'arts de la ville et l'un des plus grands musées de Californie. Il est composé du
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+ Le musée d'art moderne de San Francisco (SFMOMA) est consacré à l'art contemporain. Il a ouvert ses portes en 1935 et était alors le seul musée de ce type sur la côte ouest des États-Unis. Il abrite quelque 27 000 œuvres[107] d'Henri Matisse, Georges Braque, Jackson Pollock, Andy Warhol, Paul Klee, Marcel Duchamp, Ansel Adams, parmi d'autres.
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+ Des musées plus petits retracent l'histoire de la ville (San Francisco Cable Car Museum, San Francisco Railway Museum (en), Society of California Pioneers (en)), des minorités ethniques (Museum of the African Diaspora (en)) ou des groupes culturels (Contemporary Jewish Museum).
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+ Enfin, la vocation maritime de San Francisco est soulignée par le San Francisco Maritime National Historical Park (1988) qui comprend le musée maritime de la ville et plusieurs navires datant de la fin du XIXe et du début du XXe siècle.
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+ Le California Palace of the Legion of Honor.
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+ Le Palace of Fine Arts.
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240
+ La bibliothèque publique de San Francisco est un réseau de 28 bibliothèques réparties dans les quartiers de la ville et d'une bibliothèque centrale qui se trouve dans le Civic Center. La première bibliothèque municipale de San Francisco ouvre ses portes au public en 1879 sur Bush Street. En 2007, l'ensemble des bibliothèques publiques de San Francisco compte plus de 3,4 millions de documents, dont 1,9 million sont conservés dans la bibliothèque centrale[108]. L'actuel bâtiment qui abrite la bibliothèque centrale[109] a été construit en 1993-1995 et coûta 109,5 millions de dollars[110]. Sa superficie totale est de 35 000 m2 répartis sur six étages et un sous-sol. La nouvelle bibliothèque est deux fois plus grande que l'ancienne, qui avait été endommagée par le séisme de Loma Prieta en 1989.
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242
+ La ville comprend de nombreuses salles de spectacles, à commencer par celles de l'Orchestre symphonique de San Francisco, l'Opéra de San Francisco et le Ballet de San Francisco. Créés dans l'entre-deux-guerres, l'opéra et le ballet de la ville comptent parmi les troupes les plus anciennes des États-Unis. La ville est également le siège de l'American Conservatory Theater (en), souvent abrégé A.C.T., une institution majeure de la scène théâtrale de la région de la Baie depuis sa fondation en 1965.
243
+
244
+ Le Roxie Theater (1909) est le plus ancien cinéma de la ville encore en activité. Le Castro Theatre se distingue par son architecture hispanique des années 1920 : ce cinéma compte actuellement 1 407 places. Le Harding Theatre et le Golden Gate Theatre datent de la même époque.
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+ Au XIXe siècle, Jules Verne fait passer les héros du Tour du monde en quatre-vingts jours par San Francisco ; il la décrit (sans l'avoir jamais visitée) comme l'archétype de la ville cosmopolite et portuaire :
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+ « Passepartout observait avec curiosité la grande ville américaine : larges rues, maisons basses bien alignées, églises et temples d'un gothique anglo-saxon, docks immenses, entrepôts comme des palais, les uns en bois, les autres en brique ; dans les rues, voitures nombreuses, omnibus, car de tramways, et sur les trottoirs encombrés, non seulement des Américains et des Européens, mais aussi des Chinois et des Indiens[111]. »
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+ San Francisco est la ville où a grandi l'écrivain Jack London. Elle est souvent évoquée dans ses romans. Jack Kerouac, dans son livre Sur la route (1957), évoque à de très nombreuses reprises « Frisco », la ville de Dean Moriarty. À la même époque, les écrivains et poètes Alan Watts, Kenneth Rexroth, Madeline Gleason, Gary Snyder et Jack Micheline font rayonner la Renaissance de San Francisco. Parues à partir de 1978, Les Chroniques de San Francisco d'Armistead Maupin se passent entièrement dans la ville et sa région.
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+ Dans le roman fantastique Les Héritiers de l'Aube, t.2 Des profondeurs de Patrick McSpare, l'action se situe pendant le séisme de 1906 à San Francisco.
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+ San Francisco est probablement l'une des villes les plus pittoresques d'Amérique du Nord, ce qui lui vaut d'être le décor de nombre d'œuvres cinématographiques et de séries télévisées. Aux débuts du cinéma, Charlie Chaplin tourne deux films muets en noir et blanc dans la ville : Charlot veut se marier et Charlot dans le parc. Les collines de San Francisco ont servi de décor à maintes poursuites de voitures, de Bullitt à The Rock, mais aussi à de nombreuses comédies romantiques comme La Blonde ou la Rousse, Madame Doubtfire ou En direct sur Ed TV. La ville a aussi été le cadre de nombreux films noirs ou à suspense, des Passagers de la nuit à Zodiac en passant par Sueurs froides ou The Game. Enfin, le pont du Golden Gate apparaît dans plusieurs films, dans lesquels il est détruit (Fusion (2003) ; Magnitude 10,5 (2004) ; X-Men : L'Affrontement final (2006)). La ville sert également de décor aux cinq films de L'Inspecteur Harry incarné par Clint Eastwood.
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+ San Francisco accueille chaque année un festival international du film (Festival international du film de San Francisco), ainsi que de nombreux autres plus spécialisés.
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+ De nombreuses séries télévisées se situent dans la « Cité près de la Baie ». La ville a été immortalisée dans la série policière Les Rues de San Francisco ou par l'adaptation des Chroniques de San Francisco. À noter cependant que depuis les années 1980, nombre de séries ou mini-séries ayant la ville comme décor sont pour l'essentiel tournées soit en studio dans la région de Los Angeles (comme les comédies de situation La Fête à la maison ou La vie à cinq ou les séries Sliders : Les Mondes parallèles ou Charmed), soit au Canada, à Toronto, Montréal ou plus fréquemment en Colombie-Britannique, où les coûts de production sont moindres. La dernière exception à cette règle était la série Nash Bridges, intégralement filmée à San Francisco et dans sa région entre 1996 et 2000. Mais les épisodes de Monk sont ainsi tournés à Vancouver à l'exception de quelques rares scènes extérieures, la série vite annulée Bionic Woman était intégralement tournée elle aussi en Colombie-Britannique. Journeyman, diffusée en 2007, était en grande partie tournée dans la région de Los Angeles, tout comme Eli Stone et Women's Murder Club (2007). Depuis le milieu des années 2000, la ville de San Francisco a tenté de séduire les sociétés de production en baissant notamment les coûts des permis de tournage et en simplifiant le système, mais avec pour l'instant un succès limité. Une série est cependant en production depuis 2009, Trauma, qui doit être tournée principalement à San Francisco. La série Sense8, se déroulant en partie à San Francisco, a filmé toutes les scènes de la ville sur place.
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+ Les films issus de l'univers Marvel Ant-Man et Ant-Man et la Guêpe se déroulent également en partie à San Francisco.
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+ Le San Francisco Sound est une composante de la musique rock née dans les années 1960. De nombreux groupes s'y rattachent comme Sly and the Family Stone, The Charlatans, The Beau Brummels, Jefferson Airplane, Grateful Dead, Big Brother and the Holding Company, Quicksilver Messenger Service, It's a Beautiful Day, Steve Miller Blues Band, Fifty Foot Hose, Carlos Santana, Moby Grape, Blue Cheer, ou encore Uther Pendragon. Parmi toutes les salles de concert de San Francisco, The Fillmore a été dans les années 1960 l'épicentre de la musique psychédélique et de la contre-culture hippie. Des artistes comme Pink Floyd ou Janis Joplin y firent leurs débuts.
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+ La ville a inspiré de nombreux auteurs et interprètes, de Henry Mancini aux Arctic Monkeys, en passant par les Village People et Chris Isaak. Maxime Le Forestier a immortalisé dans San Francisco son expérience bohémienne pendant l'âge d'or du mouvement hippie de la ville, et Otis Redding a chanté la nostalgie d'un natif de la Géorgie dans (Sittin' on) The Dock of the Bay.
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+ Les deux chansons les plus prisées des San-Franciscains sur leur ville restent cependant San Francisco, chantée par Jeanette Mac Donald dans le film du même titre, et I Left My Heart in San Francisco, par Tony Bennett. San Francisco accueille notamment le fameux San Francisco Gay Men's Chorus (en), un chœur de 230 chanteurs homosexuels, ainsi que le San Francisco Lesbian/Gay Freedom Band, la première fanfare gay et lesbienne du monde. La ville compte aussi deux autres chœurs gays, le Gay Chorus of San Francisco et le Golden Gate Men's Chorus.
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+ Plusieurs festivals de musique ont lieu chaque année à San Francisco, parmi lesquels le San Francisco Blues Festival, le plus vieux festival de blues américain, tenu chaque automne depuis 1973, et le San Francisco Jazz Festival, chaque automne depuis 1982. Depuis 1993, le festival Noise Pop célèbre par ailleurs les dernières tendances musicales rock, le San Francisco Electronic Music Festival a été lancé en 2000, et le Mission Creek Music Festival met à l'affiche des interprètes locaux depuis 1996.
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+ San Francisco a une vie nocturne intense et variée, offrant nombre de bars, lounges et clubs à ceux qui y sortent. Les quartiers qui vivent le plus la nuit sont North Beach, le Mission District, la Marina, le Castro et South of Market. Certaines salles de concert san-franciscaines sont légendaires, comme The Fillmore et The Warfield. Bimbo's 365 et le Great American Music Hall sont également connues pour accueillir des interprètes à la popularité grandissante, et 1015 Folsom et Ruby Skye sont parmi les boîtes de nuit les plus fréquentées.
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+ À cause d'un éclairage nocturne intense, de la réverbération de la lumière sur l'eau et de l'humidité et de la pollution de l'air, la ville est souvent couverte d'un halo nocturne qui traduit un phénomène de pollution lumineuse affectant notamment les oiseaux à l'époque des migrations.
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+ L'année est rythmée par une série de parades et d'événements qui animent les rues de San Francisco. La parade du nouvel An chinois est la plus importante du monde en dehors du continent asiastique[112]. Elle existe depuis les années 1860[112]. Un carnaval est organisé en février dans le quartier de Mission. La gay pride qui a lieu en juin depuis 1970 est la plus importante des États-Unis[113].
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+ Plusieurs journaux sont publiés à San Francisco : le San Francisco Chronicle constitue le quotidien le plus important de Californie du nord en matière de distribution[114]. Il a été créé en 1865 et fait partie de la Hearst Corporation, et son tirage quotidien atteint 512 000 exemplaires en semaine, et 540 000 le dimanche. Herb Caen y travailla à partir de la fin des années 1930. The San Francisco Examiner fut l'un des journaux les plus remarquables de l'empire médiatique de William Randolph Hearst ; puis il déclina pour devenir aujourd'hui un petit tabloïd[115],[116]. Sing Tao Daily (en) se place parmi les plus grands journaux chinois de la Baie de San Francisco[117].
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+ Plusieurs quotidiens et hebdomadaires gratuits sont distribués à San Francisco, notamment San Francisco Bay Guardian, un hebdomadaire progressiste, ou le SF Weekly.
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+ La ville accueille également les sièges des magazines citadins San Francisco Magazine et 7x7, ainsi que de nombreuses autres publications, comme les mensuels culturels The Believer et Planet, le magazine de mode et design Surface ou le magazine asio-américain Hyphen.
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+ L'agglomération de San Francisco est la cinquième région sur le marché américain en termes d'audience télévisuelle[118], et la quatrième en termes d'audience radiophonique[119]. Tous les réseaux de télévision américains (ABC, NBC, CBS, Fox, The CW, PBS) y ont une chaîne affiliée, et la ville accueille également d'autres stations de télévision indépendantes et non affiliées, ainsi que des bureaux régionaux pour CNN et la BBC.
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+ San Francisco est aussi le siège de nouveaux médias tels que le webzine Salon.com, la firme CNET Networks et la société de publication orientée LGBT PlanetOut.
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+ Liste des villes jumelées à San Francisco[133] :
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+ La ville a par ailleurs signé un pacte d'amitié et de coopération avec Paris en 2009[135].
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+ En septembre 2017, la municipalité de San Francisco fait installer, dans un parc du quartier asiatique de la ville, un monument en mémoire des « femmes de réconfort », esclaves sexuelles coréennes, chinoises, philippines ou néerlandaises de l'Armée impériale japonaise du début des années 1930 à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Un an plus tard, Hirofumi Yoshimura, maire d'Osaka, au Japon, met fin au jumelage soixantenaire entre les deux villes, afin d'affirmer officiellement l'opposition japonaise à l'érection du monument aux femmes de réconfort[134],[136].
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Géographie
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+ Population et société
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+ San Francisco (signifiant Saint François en espagnol, prononcé en anglais américain : /sæn frənˈsɪskoʊ/ et en français [s̻ɑ̃.fʁɑ̃.s̻is̻.ko]), officiellement ville et comté de San Francisco (en anglais : City and County of San Francisco), est une ville des États-Unis et l'un des comtés de l'État de Californie. Elle est située à l'extrémité nord de la péninsule de San Francisco, entre l'océan Pacifique à l'ouest et la baie de San Francisco à l'est. Son nom est couramment abrégé en SF et la ville est surnommée The City by the Bay[4].
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+ Fondée en 1776 par des Espagnols au sein de la vice-royauté de la Nouvelle-Espagne, la ville, nommée en l'honneur de saint François d'Assise (en espagnol « San Francisco de Asís »), prend son essor lors de la ruée vers l'or et son prolongement, l'embellissement de San Francisco par les millionnaires du Nevada. Puis elle devient le berceau du jeans avec la fondation de Levi Strauss & Co. Les années 1950 voient la naissance de la Beat Generation. À partir de la deuxième partie du XXe siècle, l'industrie des hautes technologies se développe dans la région de la baie. Aujourd'hui San Francisco est la ville la plus densément peuplée des États-Unis après New York. La municipalité-comté[5] de San Francisco compte 884 363 habitants dans ses limites administratives[5] et 7,8 millions de personnes vivent dans l'aire métropolitaine de la baie[6], la quatrième métropole des États-Unis par sa population. La partie sud de cette dernière est occupée par la municipalité de San José et la Silicon Valley, premier pôle de hautes technologies du monde qui accueille un nombre important d'entreprises de technologie de pointe de renommée mondiale telles que Cisco, Apple, Tesla Motors, Hewlett-Packard, Google, Intel ou encore Facebook[7]. Dans le domaine universitaire, elle accueille les prestigieuses[8] universités de Stanford et de Berkeley. San Francisco est également le siège de la Wikimedia Foundation, dont fait partie le projet Wikipédia, et d'Internet Archive. Au nord s'étendent la Napa Valley et la Sonoma Valley, renommées pour leur viticulture. San Francisco fait partie des villes progressistes dans le domaine de l'écologie[9],[10] et du développement durable[11],[12],[13].
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7
+ Troisième destination touristique préférée des Français aux États-Unis[14], la ville est célèbre pour le pont du Golden Gate, l'île et ancienne prison d'Alcatraz, Fisherman's Wharf, la Transamerica Pyramid, la Coit Tower, ses maisons victoriennes, ses « cable cars » et ses nombreuses collines découpées de rues en pente. Haut lieu de la contre-culture, ville de tolérance et d'émancipation des minorités, San Francisco est également connue pour son Chinatown, ses quartiers homosexuels, comme Le Castro, et hippie. Elle représente un foyer culturel et économique majeur aux États-Unis et accueille chaque année plusieurs événements d'ampleur mondiale[15], mais vibre également au rythme des festivités animées par les différentes communautés locales[16]. Elle se revendique comme une ville sanctuaire pour les sans papiers depuis 1989[17]. Sur le plan sportif, les 49ers au football américain, les Giants au baseball et les Warriors au basket-ball sont les équipes phares de la ville.
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9
+ Les plus anciennes traces d'occupation humaine sur le territoire de la ville actuelle remontent à environ 3 000 ans av. J.-C.[18]. Les premiers habitants connus de la région de la baie de San Francisco sont les Amérindiens Ohlones (ou Costanoan), terme indien signifiant « le peuple de l'Ouest ». La région était également peuplée des tribus Pomo, Wintun, Yokut et Miwoks.
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+ Le navigateur britannique Francis Drake longe la côte californienne en 1579, mais il n'entre pas dans l'actuelle baie de San Francisco. Les Espagnols sont les premiers Européens à explorer et à coloniser la région, en faisant un établissement renforçant leur domination sur l'océan Pacifique, le « lac espagnol », avec leurs possessions philippines et américaines notamment.
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+ Ce qui deviendra San Francisco représente alors l’extrémité septentrionale d'un chapelet plus ou moins continu d'implantations militaires et religieuses destinées à assurer physiquement la souveraineté espagnole et peut-être française sur ce vaste territoire. L'expédition de don Gaspar de Portolà arrive le 2 novembre 1769, dans la baie de San Francisco[19].
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+ Le 17 septembre 1776, les Espagnols fondent un « presidio » et le 9 octobre la mission nouvellement construite (mission Dolores) est dédiée au patron des missionnaires, San Francisco de Asís (saint François d'Assise). Comme le reste de la Californie, San Francisco passe sous la souveraineté mexicaine en 1821. Ce n'est cependant qu'en 1836 que sont installées les premières habitations d'un village sur le bord de la baie en un endroit appelé Yerba Buena (« la bonne herbe ») par référence à la plante[20], qui pousse abondamment sur les collines environnantes. En 1846, lors de la guerre am��ricano-mexicaine, la ville est prise par les Américains, et Yerba Buena est rebaptisée San Francisco[21], en référence à la mission éponyme située à proximité. En 1848, par le traité de Guadeloupe Hidalgo, le Mexique perd toute la Californie, ainsi que les États actuels de l'Arizona, du Colorado, du Nevada, du Nouveau-Mexique et de l'Utah.
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+ La ville ne prend son essor qu'avec la ruée vers l'or de 1848-1849, accueillant les émigrants à la recherche du précieux minerai. Elle est le terminus du premier chemin de fer transcontinental. Les aventuriers du monde entier sont attirés par ce pays de l'or où l'on arrive par la Porte dorée (Golden Gate). Quelques années plus tard, la découverte de gisements d'argent dans la Sierra Nevada accélère le développement de l'agglomération. De 1847 à 1850, la ville passe de quelques centaines d'habitants à plus de 25 000 ; elle devient alors la plus grande agglomération de la côte ouest.
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+ En 1847, Levi Strauss s'installe à San Francisco et crée les premiers jeans, lesquels remportent un grand succès auprès des prospecteurs et des chercheurs d'or. Pendant la guerre, les usines Levi Strauss & Co. fournissent l'armée américaine en jeans.
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21
+ San Francisco compte 70 000 habitants dès 1862. La ville se couvre de bâtiments modernes, des sociétés en pleine expansion viennent s'y implanter. Les actions de centaines de compagnies minières du Comstock Lode s'échangent à la Bourse de San Francisco, produisant plusieurs millionnaires qui animent la vie politique et culturelle : James Graham Fair, John William Mackay, James C. Flood et leur Banque du Nevada, Adolph Sutro, William Sharon et sa Bank of California ou encore John P. Jones et Alvinza Hayward. Ils ont fait construire le Palace Hotel, le Théâtre de Californie, le Hayward Park, le Kohl Building et le palais du James C. Flood Mansion.
22
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23
+ C'est également dans la deuxième moitié du XIXe siècle que la diaspora chinoise commence à s'installer à San Francisco ; ils surnommaient alors la Californie la « montagne dorée ». Les émigrés fuyaient les conséquences des guerres de l'opium et ont prospéré dans la restauration, le commerce, la pêche et la blanchisserie : San Francisco était alors une ville d'hommes (mineurs, aventuriers) qui avait besoin de laveries. Les Chinois constituèrent des sociétés secrètes pour régler leurs différends. Le quartier chinois n'avait pas bonne réputation. Dans certains bars, on avait aménagé une porte étroite pour retarder l'avance des policiers. Au début du XXe siècle, des Juifs issus de la bourgeoisie allemande s'installent à San Francisco.
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+ À partir de 1896, San Francisco devient le principal port de départ pour la ruée vers l'or du Klondike, immortalisée par Jack London dans L'Appel de la forêt. San Francisco fut également la ville de Joshua Norton, empereur autoproclamé des États-Unis.
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+ Publicité pour le voyage vers San Francisco publiée à New York dans les années 1850.
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+ San Francisco en 1851.
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+ San Francisco en 1860.
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+ Obligation du City and County of San Francisco en date du 1er octobre 1863.
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+ Logo original de Levi Strauss & Co.
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+ En 1906, elle subit un tremblement de terre et une grande partie de la ville est détruite par le gigantesque incendie qui s'ensuit. Il fallut trois jours pour circonscrire le sinistre. La ville fut ensuite rapidement reconstruite, notamment grâce à l'afflux d'une main-d'œuvre étrangère venue d'Europe et d'Asie.
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+ En 1915, l'Exposition internationale de San Francisco attire 19 millions de visiteurs[22]. Pendant la Grande Dépression, la ville est affectée par l'agitation sociale : la grève des dockers (en) devint générale le 16 juillet 1934 à la suite du « jeudi sanglant » (deux dockers tués par les policiers) le 5 juillet[23], mais finit par échouer[24]. Les travaux du Golden Gate Bridge débutent le 5 janvier 1933[25], sous les auspices du Public Works Administration (PWA) puis, à partir de 1935, sous ceux du Work Projects Administration (WPA), programmes lancés à l’initiative du président Franklin Delano Roosevelt dans le cadre de sa politique de grands travaux. Il s’agissait de créer des emplois dans les travaux publics, payés par les fonds fédéraux afin de réduire le chômage. L'Exposition internationale du Golden Gate a lieu en 1939 et 1940 sur l'île artificielle de Treasure Island fraîchement construite. La Seconde Guerre mondiale voit le développement des industries militaires en Californie : le port de San Francisco sert de point de départ des troupes pour les batailles du Pacifique contre l'Empire japonais[26].
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+ Après la Seconde Guerre mondiale, une première conférence de la paix se réunit à San Francisco. Elle aboutit le 26 juin 1945 à la signature de la charte de l'ONU par cinquante pays. En 1951, la deuxième « Conférence de la paix » s'y est tenue et a débouché sur le traité de San Francisco. Ce traité entre en application le 28 avril 1952 et met fin à la période d'occupation (1945-1952 au Japon). La révolution industrielle de la deuxième moitié du XXe siècle transforme l'économie de la région : le développement de la Silicon Valley, au sud de la ville, donne une image dynamique et moderne de cette région de la Californie. La ville constitue la « dernière frontière », la cité américaine la plus à l'ouest.
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+ San Francisco est, de par sa tradition de tolérance, souvent à l'avant-garde de l'émancipation des minorités et des droits civiques. Le programme « Free Breakfast for Children Program », du mouvement révolutionnaire afro-américain Black Panthers, est parti de San Francisco. La ville fut également dans les années 1960 un foyer important de la contre-culture hippie, du psychédélisme et du Flower Power. Elle fut le berceau du mouvement Beatnik. San Francisco est également devenue une ville emblématique de la cause homosexuelle, notamment dans les années 1970, avec l'activisme politique d'Harvey Milk, assassiné en 1978 avec le maire George Moscone. Depuis les années 1980, la ville est à la pointe dans le domaine de la mutation écologique et de la lutte contre le changement climatique[10]. En 1989, la ville adopte la City of Refuge ordinance[17] par laquelle elle refuse de collaborer avec les autorités fédérales sur le plan de la lutte contre les étrangers en situation irrégulière. Cette ordonnance fait d'elle une ville sanctuaire pour les sans papiers. Aujourd'hui, la concentration d'entreprises de dimension internationale contribue à attirer des « cerveaux » du monde entier.
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+ San Francisco se trouve sur la côte ouest des États-Unis, dans l'État de Californie et à 559 km au nord-ouest de Los Angeles. La ville se situe sur l'extrémité nord de la péninsule de San Francisco. Elle est entourée à l’est par les eaux de la baie de San Francisco, au nord par le détroit du Golden Gate et à l’ouest par l’océan Pacifique. Plusieurs ponts relient la ville aux rives de la baie : les plus célèbres sont le pont du Golden Gate (au nord) et le Bay Bridge, qui relie San Francisco et Oakland à l'est-nord-est.
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+ Plusieurs îles appartiennent à la commune de San Francisco (île d'Alcatraz : Treasure Island, Yerba Buena Island), de même que de petits secteurs d'Angel Island et Red Rock Island, près du pont Richmond-San Rafael. Les îles Farallon, situées dans l'océan Pacifique à 44 km à l'ouest-sud-ouest de la cité, dépendent administrativement de la municipalité, mais ne sont pas habitées et servent de réserve naturelle.
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+ La commune de San Francisco s’inscrit grossièrement dans un carré d’environ 11 km de côté, mais elle est en fait légèrement plus petite. D'après le Bureau du recensement américain, la ville s'étend sur 600,4 km22, dont 120,9 km2 de terre et 479,7 km2 de surface aquatique. Les eaux occupent donc 79,869 % de la surface totale.
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+ San Francisco est célèbre pour les plus de cinquante collines situées à l'intérieur des limites de la commune[27]. Une « colline » san-franciscaine est définie par une altitude de plus de 30 mètres. Certaines d'entre elles correspondent à un quartier, comme Nob Hill, Pacific Heights, Russian Hill ou Telegraph Hill ; d'autres sont des jardins publics ou des parcs comme ceux de Twin Peaks, Mont Sutro, Mont Davidson et Buena Vista.
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+ Une série de collines moins densément peuplées couvrent le centre géographique de la ville. Le Mont Sutro domine cette zone surmontée de la Sutro Tower, une tour de transmission rouge et blanche imposante bien connue des San-Franciscains. À proximité se trouvent les Twin Peaks, deux collines tout aussi populaires, formant l'un des plus hauts points de la ville. À environ un kilomètre et demi au sud de là se dresse le point culminant de San Francisco, Mont Davidson, à 282 mètres d'altitude[27]. Une croix de 31,4 mètres de haut y fut dressée en 1934.
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+ San Francisco se trouve à proximité des failles de San Andreas, qui traverse la « région de la Baie » du nord au sud, et de Hayward, ce qui explique la fréquence des séismes dans la région. Les deux principaux tremblements de terre ayant touché la ville sont ceux de 1906 et de 1989 (7,1 sur l'échelle ouverte de Richter). Les normes parasismiques ont limité les dégâts et le nombre des victimes de ce dernier.
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+ La péninsule de San Francisco est le résultat de l'affrontement de deux plaques tectoniques : la plaque pacifique et la plaque nord-américaine. Les roches qui composent les fondations géologiques de la ville se sont formées à la marge d'une zone de subduction entre 200 millions et 100 millions d'années avant notre ère[28]. Pendant cette période, les roches du manteau ont été métamorphisées et ont subi d'importantes transformations physiques. Ce substrat rocheux a ensuite été recouvert par des sédiments lorsque le niveau de la mer s'est élevé. La géologie de San Francisco est complexe[29]. Les terrains superficiels sont dominés par des couches sédimentaires, sauf au centre : ils se sont formés il y a quelques milliers d'années et recouvrent un substrat rocheux plus profond. Au nord et le long de la côte Pacifique se trouvent des sables du quaternaire. Le quartier de Mission District est construit sur des alluvions datant du pléistocène. Les quartiers sud-ouest reposent sur des couches de boue de la fin de l'holocène.
58
+
59
+ Les collines du centre (Twin Peaks, Forest Hill, Diamond Heights) sont composées de roches de natures diverses : le complexe franciscain de silex (Franciscan Complex chert) a été formé à la fin du crétacé ou au début du jurassique. Mais on trouve également des roches volcaniques et métamorphiques datant de la même époque. Les secteurs de Potrero Hill et Bayview comprennent des couches de serpentinite, une roche métamorphique du Jurassique.
60
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+ Des quartiers entiers de la ville reposent sur des remblais (de type polder, composés de boue, sable et des débris de précédents tremblements de terre) et d'autres terres créées artificiellement le long de la baie lorsque l'espace vint à manquer. Les anciens docks furent ainsi comblés et l'on trouve dans les sous-sols du Financial District[30] plusieurs dizaines d'épaves des bateaux utilisés par les forty-niners pour rallier la ville lors de la ruée vers l'or[31],[32],[33].
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+ Ce type de terrain devient extrêmement instable lors d'un séisme, et la liquéfaction qui en résulte cause des dégâts considérables aux structures qui y sont bâties, comme on put le constater dans le quartier de la Marina lors du séisme de Loma Prieta en 1989. Treasure Island est certainement l'exemple le plus spectaculaire de quartier construit sur de tels remblais. Bâtie à partir de matériaux directement creusés dans la baie et résultant du perçage du tunnel de Yerba Buena Island lors de la construction du Bay Bridge, cette île fut le site de l'Exposition internationale du Golden Gate en 1939 et 1940. Elle devait également accueillir l'aéroport municipal de San Francisco, mais devint une base navale au début de la Seconde Guerre mondiale. En 1997, Treasure Island fut rendue à San Francisco, de laquelle elle offre une vue unique sur la ville.
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+ Le climat de San Francisco est de type supra-méditerranéen, avec des caractères propres et bien marqués : les spécialistes le rangent dans le type californien[34]. Selon la classification de Köppen, le climat y est de type Csb en ville et Csc sur la côte, donc c’est un climat supra-méditerranéen[35]. La moyenne des précipitations annuelles s'élève à 600,2 mm, dont 85 % tombent de novembre à mars. L'amplitude thermique est modérée et la moyenne annuelle des températures plutôt tiède. Les températures maximales moyennes oscillent l'été entre 15 et 24 °C, et l'hiver entre 10 et 15 °C pendant la journée, mais peuvent tomber à 5 °C la nuit. Le climat de San Francisco est très comparable à celui que l'on trouve sur la côte atlantique du Maroc ou encore au centre du Chili[34].
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+
67
+ Les hivers sont pluvieux et doux. Le gel est quasi inexistant et la neige reste un phénomène peu fréquent. En janvier, les températures matinales minimales avoisinent 8 °C, et l'après-midi 14 °C. Les étés sont généralement brumeux mais secs et la canicule est extrêmement rare. En septembre, pendant l'été indien de San Francisco, la température minimale moyenne est de 13 °C, et les maximales tournent autour de 22 °C. Septembre et octobre sont les mois les plus chauds de l'année.
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+ La situation de San Francisco explique l'originalité de son climat : la ville se trouve à la même latitude que Palerme en Sicile, mais sa position sur le littoral du Pacifique lui donne des caractéristiques particulières. Le courant froid de Californie apporte des perturbations chargées de pluies en hiver. Ainsi, les eaux de l'océan Pacifique, qui bordent la côte occidentale de la ville, sont rafraîchies tout au long de l'année, et avoisinent 10 °C. Les surfeurs se protègent toute l'année avec des combinaisons, même l'été, où l'eau est à sa surface souvent encore plus fraîche que l'hiver en raison du courant maritime sud-ouest qui l'été provoque la remontée d'eaux froides à la surface. Ensuite, l'association du courant froid et de la chaleur de la Californie intérieure est responsable des nappes de brouillard caractéristiques qui se forment dans certains quartiers de la ville et au-dessus des eaux de la Baie pendant l'été et au début de l'automne. Ces brumes peuvent couvrir l'agglomération jusqu’à 80 km à l'intérieur des terres. De ce fait, les températures estivales à San Francisco sont généralement beaucoup plus basses que dans d'autres endroits de la Californie, notamment la vallée centrale, où la chaleur peut atteindre 45 °C. Le brouillard est moins prononcé à la fin du printemps et pendant les mois de septembre et octobre, qui sont considérés comme les véritables mois d'été à San Francisco. Il dure une centaine de jours dans l'année[34]. Cette fraîcheur estivale est sans doute à l'origine d'une légende urbaine selon laquelle Mark Twain aurait écrit « The coldest winter I ever spent was a summer in San Francisco »[36].
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+ La combinaison de l'eau froide océanique et des chaleurs intenses de l'intérieur de la Californie est à l'origine du brouillard caractéristique qui peut couvrir la moitié occidentale de la ville pendant parfois toute la journée en été et au début de l'automne. Le brouillard est moins prononcé dans les quartiers à l'est, à la fin du printemps, et pendant les mois de septembre et d'octobre.
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+ Le relief prononcé et les influences maritimes sont à l'origine d'une multitude de micro-climats qui coexistent au sein même de la ville, et sont généralement plus marqués l'été que l'hiver. Les collines les plus hautes, dans le centre géographique de la ville, sont responsables pour une variation de l'ordre de 20 % dans les précipitations annuelles enregistrées dans différents endroits de la ville. Les collines protègent les quartiers situés sur leur côte est des conditions brumeuses et fraiches qui affectent les quartiers du Sunset ou de Richmond. À l'inverse, les quartiers les plus ensoleillés sont SoMa, Bayview, Mission et Noe Valley.
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+ San Francisco possède un Japantown et un Chinatown, et tous deux sont parmi les quartiers de ce type les plus vieux des États-Unis. La ville comprend aussi une population vietnamienne importante dans le quartier du Tenderloin et une concentration de Philippins dans les quartiers de Crocker-Amazon et South of Market (SOMA), une communauté italo-américaine historique dans North Beach, un modeste quartier français parfois appelé Little France dans le Financial District, et des communautés d'origine irlandaises, chinoises et russes dans le Richmond District.
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+ Le quartier de Mission est le plus ancien quartier de la ville — il a été construit autour de la Mission Dolores, fondée en 1776 par les missionnaires espagnols. La communauté hispanique y est prédominante, mais l'endroit est en cours de gentrification. Russian Hill est un quartier résidentiel connu notamment pour le tronçon sinueux de Lombard Street qui le traverse. Haight-Ashbury a été l'épicentre de la contre-culture hippie des années 1960, et le quartier du Castro est réputé pour sa forte concentration d'homosexuels. Il existe aussi d'autres quartiers où la communauté gay et lesbienne est particulièrement présente, notamment Noe Valley, Diamond Heights, Bernal Heights, Potrero Hill, Haight-Ashbury, Hayes Valley, Twin Peaks et SOMA.
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+ San Francisco est célèbre pour ses nombreuses demeures victoriennes, dont les plus connues sont certainement l'alignement des painted ladies d'Alamo Square. Les cable cars, les fameux tramways à traction par câble, mis en service en 1873, sont l'un des symboles de la ville et il est toujours possible de les emprunter pour monter ou descendre Nob Hill ou Russian Hill. Coit Tower, qui trône sur Telegraph Hill, est également un monument instantanément reconnaissable de San Francisco.
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+ L'expansion démographique actuelle se concentre dans l'est et le sud de la ville. Le quartier de SOMA a été l'un des épicentres du dotcom boom de la fin des années 1990, et subit actuellement un renouveau immobilier et économique. La commission d'urbanisme de la ville a proposé une transformation du quartier autour du terminal de bus situé dans SOMA, qui consisterait notamment en un trio de gratte-ciel dont le plus haut culminerait à 350 mètres[38]. Un projet débuté avec la Salesforce Tower. Le quartier récent de Mission Bay, à l'extrémité orientale de SOMA, est en cours de réaménagement, et compte le stade de baseball Oracle Park et une annexe de l'école médicale de l'Université de Californie à San Francisco.
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+ Les quartiers de Bayview et Excelsior, dans le sud-est de la ville, comptent une population pauvre et majoritairement afro-américaine. Les récents efforts de la municipalité pour y réduire le taux de criminalité n'ont eu guère de succès. Bien que les personnes noires ne représentent que 5 % de la population de San Francisco, elles constituent 37 % des sans-abri[39].
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+ Les prix de l’immobilier sont extrêmement élevés. Il faut compter en moyenne 1,6 million de dollars pour une petite maison individuelle et un loyer mensuel de 3 700 dollars pour un deux-pièces[40].
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+ Le plus connu et le plus grand des espaces verts de San Francisco est le parc du Golden Gate, s'étendant du centre jusqu'à la côte pacifique ouest de la ville. Ce parc compte plus de 70 hectares de plus que le Central Park de New York, mais reste moins étendu que Griffith Park à Los Angeles. Autrefois recouvert d'herbacées indigènes et de dunes, le parc a été créé dans les années 1860 en y plantant des milliers d'arbres et plantes importés. Ce vaste parc est riche de points d'intérêts naturels et culturels tels que le Conservatory of Flowers, Japanese Tea Garden (en) et le jardin botanique de San Francisco.
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+
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+ Au sud du Golden Gate se trouve un autre parc célèbre, la base militaire désaffectée du Presidio. Ce dernier fait partie de la Golden Gate National Recreation Area (GGNRA), qui inclut l'île d'Alcatraz et de nombreuses autres aires protégées. Ce parc national américain est l'un des plus visités parmi l'ensemble des parcs gérés par l'agence fédérale National Park Service avec plus de 13 millions de visiteurs chaque année[41]. Dans le parc du Presidio se situe aussi Crissy Field (en), un ancien terrain d'aviation dont on a réapproprié l'écosystème de marais maritime autrefois présent. la GGNRA gère aussi Fort Funston, Lands End (en), Fort Mason et Alcatraz. De son côté, le National Park Service gère le San Francisco Maritime National Historical Park, une flotte de navires historiques ainsi que la propriété maritime autour de l'Aquatic Park (en).
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+ Buena Vista Park, situé dans le quartier de Haight-Ashbury, est le plus ancien jardin public de la ville, créé en 1867. Non loin de là, Alamo Square est célèbre pour ses vues sur la ville et sa rangée de demeures victoriennes surnommées les Painted Ladies. Un important lac d'eau douce, le lac Merced, s'étend dans le sud-ouest de la ville près de l'Université d'État de San Francisco et Fort Funston. Il est entouré d'un vaste espace vert et se trouve près du zoo de San Francisco qui abrite plus de 250 espèces, dont beaucoup sont considérées comme des espèces menacées[42].
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+ Finalement, on compte plus de 200 parcs dans la ville.
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+ Parmi les autres points d'intérêts de la ville, on peut compter Baker Beach, une plage faisant partie du Presidio, ainsi que Ocean Beach, autre plage qui longe la côte ouest de San Francisco et souvent fréquentée par une communauté dynamique de surfeurs. Mais ces plages sont réputées dangereuses pour les nageurs à cause de leurs eaux froides et leurs courants qui se révèlent régulièrement fatals aux surfeurs ou baigneurs imprudents.
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+ Le Japanese Tea Garden (en).
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+ Le Dolores Park.
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+ Le San Francisco Maritime National Historical Park 2011.
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+ Au recensement de 2010, San Francisco comptait 805 235 habitants[44], 345 811 foyers et 151 029 familles. La municipalité, dont les limites correspondent à celles du comté de San Francisco, est la quatrième de Californie en nombre d'habitants, derrière Los Angeles, San Diego et San José. Cependant, l'agglomération de San José-San Francisco-Oakland[45], qui regroupe plusieurs municipalités autour de la baie, rassemble près de 7 millions d'habitants. Cette aire urbaine se classe au 40e rang mondial et au 6e rang pour les États-Unis.
103
+
104
+ Avec près de 6 632 habitants par kilomètre carré, San Francisco est la seconde grande ville américaine en termes de densité de population après New York. En 2000, le comté de San Francisco occupait la cinquième place en tant que comté américain[46].
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+
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+ Population des dix villes de Californie les plus peuplées (2016)[43]
107
+
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+ Selon l'American Community Survey, pour la période 2011-2015, 13,2 % de la population vit sous le seuil de pauvreté (15,5 % au niveau national)[48]. Ce taux masque des inégalités importantes, puisqu'il est de 31,6 % pour les Afro-Américains et de 9,0 % pour les Blancs non hispaniques[48].
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+ Le nombre de sans-abri a augmenté de 17 % entre 2017 et 2019[49].
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+ Proportionnellement, la baie abrite plus de milliardaires que tout autre région sur la planète (1 milliardaire pour 11 600 habitants)[49].
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+ D'après The Washington Post « Tout le monde s’accorde à dire qu’il y a quelque chose de pourri » à San Francisco, citant notamment l’hypergentrification et le manque de diversité, le coût des loyers (3 700 dollars par mois pour un deux-pièces), les embouteillages monstres et la disparition des petits commerces dans beaucoup de quartiers[49] :
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+ Selon l'American Community Survey, pour la période 2011-2015, 55,76 % de la population âgée de plus de 5 ans déclare parler l'anglais à la maison, 18,58 % une langue chinoise, 11,10 % l'espagnol, 2,88 % le tagalog, 1,47 % le russe, 1,32 % le vietnamien, 1,10 % le français, 0,81 % le japonais, 0,80 % le coréen, 0,57 % l'allemand, 0,54 % l'hindi et 5,07 % une autre langue[50].
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+ Avec 33,3 % de sa population s'identifiant comme asiatique[53] — 35,8 % en y incluant les métis asiatiques. Les Sino-Américains représentent la plus importante population asiatique de la ville, en 2010 21,4 % des San-Franciscains appartenant à cette communauté, et le Chinatown est le plus peuplé des États-Unis après celui de Manhattan. Les Philippino-Américains représentent quant à eux 4,2 % de la population de la ville[53]. D'autres quartiers possèdent une forte concentration asiatique comme Sunset, Richmond et Visitacion Valley[54].
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+
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+ La population afro-américaine, qui ne cesse de reculer. Les principaux quartiers afro-américains sont Bayview et Bayview, dans lesquels les Noirs représentent plus de 40 % de la population[55].
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+ La part des Hispaniques est la plus élevée à Mission District, Ingleside, Excelsior et Crocker Amazon (en)[56].
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+ 8,8 % des San Franciscains revendiquent une origine irlandaise, 7,7 % une origine allemande, et 6,1 % des racines anglo-saxonnes.
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+ Blancs.
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+ Asiatiques.
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+ Hispaniques.
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+ Afro-Américains.
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+ San Francisco est réputée pour sa vie homosexuelle qui s'est d'abord développée autour du Castro et pour accueillir la part la plus importante de parents homosexuels du pays, ainsi que celle des célibataires gays. Les hommes homosexuels sont plus nombreux que la population lesbienne, qui se concentre davantage dans les banlieues de l'est de la baie[57].
135
+
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+ D'après une étude de William McFarland pour les services de santé publique de la ville, en 2006, un homme sur cinq à San Francisco est gay, et un peu plus d'un homosexuel san-franciscain sur quatre est infecté par le VIH[58].
137
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138
+ San Francisco dispose d'un gouvernement consolidé ville-comté depuis 1856. La ville fait ainsi partie des 58 comtés de Californie tout en étant une municipalité. Ce statut fait que la ville est administrée par une structure particulière : le maire est également le chef de l'exécutif du comté et le conseil du comté (Board of Supervisors) officie en tant que conseil municipal.
139
+
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+ Depuis 1900, le maire de San Francisco et les conseillers municipaux sont élus par l'ensemble des électeurs de la municipalité ; avant cette date, le maire était désigné par le conseil de la ville[59].
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+ En 1989, la municipalité a voté une ordonnance dite « sanctuaire » qui implique la non-coopération avec les autorités de contrôle de l'immigration[60]. En 2007, elle a décidé d'octroyer des papiers d'identité à toute personne pouvant prouver un lieu de résidence, y compris aux immigrés clandestins[60]. Au printemps 2008, la ville a lancé une campagne d'information pour les immigrés clandestins, diffusée sur des brochures et à la radio en plusieurs langues, afin de leur faire savoir qu'ils ne seront pas dénoncés par les services municipaux (hôpitaux, écoles, police) aux services fédéraux de l'immigration[60].
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+ La municipalité mène une politique environnementale ambitieuse. Elle a interdit les sacs plastiques[61] et 69 % des déchets y sont recyclés[61] à la fin des années 2000[Note 1]. En 2014, ce taux est supérieur à 80 %, et les bouteilles d'eau en plastique sont également interdites à la vente dans l'espace public[62]. En 2005, la Journée mondiale de l'environnement eut lieu à San Francisco autour du thème « Des villes vertes, un plan pour la planète[63] ! »
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+ Le budget municipal pour l'année fiscale 2011-2012 était de 6,83 milliards de dollars[64]. La municipalité emploie environ 27 000 personnes[65].
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+ Le 20 novembre 2012, la ville vote un décret interdisant le nudisme dans les rues, et qui devait entrer en vigueur en février 2013[66].
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+ Dans le passé, San Francisco a tiré sa prospérité de l'exploitation de l'or, de l'argent et du pétrole. Pendant la Seconde Guerre mondiale, avec les opérations militaires dans l'océan Pacifique contre le Japon, la base navale de San Francisco fournit des milliers d'emplois directs et indirects. Dans les années 1960, les activités portuaires déclinent. C'est le port d'Oakland qui prend alors le relais. Les PME sont une force majeure dans l'économie de San Francisco, puisque d'après la Chambre de Commerce de la ville, près de 90 % des entreprises san-franciscaines comptent moins de 100 salariés.
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152
+ San Francisco est l'une des rares villes américaines à imposer son propre salaire minimum, prenant précédent sur celui de l'état, qu'il dépasse. En novembre 2006, les électeurs san-franciscains ont également approuvé une mesure qui instaurerait des congés maladie obligatoires pour les employeurs de la ville, à la hauteur d'une heure maladie par 30 heures travaillées.
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154
+ Le tourisme est l'activité économique principale de San Francisco, qui compte parmi les dix principales destinations américaines. San Francisco est la 5e ville américaine qui attire le plus de touristes étrangers[67]. Fisherman's Wharf est la troisième attraction touristique des États-Unis[68]. D'après The Economist, la ville a été visitée en 2004 par quelque 15 millions de touristes, rapportant 6,7 milliards de dollars[69]. San Francisco a reçu 15,8 millions de touristes en 2006. Ceux-ci ont engendré des revenus de 7,8 de dollars[70]. Les touristes français privilégient les grandes villes américaines : ainsi, sur les vingt premières destinations touristiques des Français, cinq sont américaines. La première est New York, la cinquième San Francisco et la huitième Las Vegas[71]. Grâce à ses infrastructures (Moscone Center), la ville se classe dans les dix premières places pour les conventions et les conférences en Amérique du Nord[72].
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156
+ L'héritage de la ruée vers l'or a fait de San Francisco le centre financier et bancaire principal de la côte pacifique. Dans la foulée, plusieurs banques voient alors le jour et administrent les richesses de la ruée et de l'argent extrait à Comstock Lode au Nevada dans les années 1850 et 1860. Entre autres, Amadeo Giannini fonde une Banque d'Italie qui deviendra plus tard la Bank of America.
157
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+ Montgomery Street dans le centre financier est souvent considéré comme le « Wall Street de l'Ouest ». Il est le siège du 12e district de la Réserve fédérale et des institutions Wells Fargo Charles Schwab Corporation et Visa. De nombreuses autres banques, institutions financières et sociétés de capital risque y ont élu domicile afin de pouvoir y faire affaire avec les firmes de Silicon Valley. Bank of America a été fondée à San Francisco dans les années 1960 et son siège social occupe l'immeuble du 555 California Street. Avec plus de 30 institutions financières internationales[73], sept sociétés classées au Fortune 500[74], San Francisco est considérée comme l'une des dix villes mondiales[75]. La ville se place au 18e rang mondial des villes les plus riches et au 15e rang mondial des places financières, selon le Global Financial Centres Index[76],[77].
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+ Au cours des dernières années, San Francisco s'est progressivement imposée comme un pôle de compétence dans les secteurs des biotechnologies, de la biomédecine et l'informatique. En mai 2005, San Francisco a été choisie pour héberger le siège du programme de recherche californien de cellules souches. Le plus gros de ces industries se concentre dans le quartier de Mission Bay, dans le sud-est de la ville. Le CBD abrite plusieurs sièges sociaux : McKesson, une entreprise de médicaments, qui se classait au 15e rang des entreprises mondiales par le chiffre d'affaires en 2009[78] ; Pacific Gas and Electric Company dans le secteur de l'électricité et du gaz ; la chaîne de magasins de vêtements Gap.
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+ Plus récemment dans le secteur informatique, la société Twitter Inc. a implanté son siège social au cœur de la ville. De nombreuses autres startups ont suivi le mouvement comme la société Square, Inc.
163
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+ Les quartiers de SOMA et de Mission hébergent aujourd'hui de nombreux incubateurs de startups et la ville cherche à attirer les talents de la Silicon Valley par des mesures fiscales incitatives.
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+ Selon l’enquête de Hired, 60 % des salariés du secteur de la tech installés à San Francisco souhaitent quitter la ville[49].
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+ En raison des contraintes géographiques (collines, site de péninsule) et de l'opposition des San-Franciscains à la construction d'autoroutes urbaines à la fin des années 1950[79], San Francisco est l'une des rares métropoles américaines à avoir des artères urbaines plutôt que de nombreuses voies express.
169
+ Le Bay Bridge, récemment rénové (2013), est l'unique axe routier rejoignant directement San Francisco à l'est de la baie via Treasure Island. De la même façon, le célèbre pont du Golden Gate, rejoint San Francisco au comté de Marin, au nord de la baie.
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+ Les axes routiers principaux dans San Francisco sont l'Interstate 80, qui commence sur le Bay Bridge et continue vers l'est, l'U.S. Route 101, qui prolonge l'Interstate 80 vers le sud vers Silicon Valley. Dans sa direction nord, l'US 101 se confond avec deux des artères principales de la ville, Van Ness Avenue et Lombard Street pour ensuite suivre le Golden Gate Bridge et traverser le comté de Marin. L'Interstate 280 commence dans South of Market vers l'ouest et bifurque ensuite vers le sud vers Silicon Valley et la Highway 1 et via Park Presidio Boulevard à travers l'ouest de la ville. Après le séisme de 1989, les autorités municipales ont décidé de détruire l'Embarcadero Freeway ainsi qu'une partie de la Central Freeway et de les convertir en boulevards urbains[79].
172
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+ La California State Route 35 qui traverse la majeure partie de la péninsule de San Francisco le long des monts Santa Cruz, entre dans la ville par le sud avec le Skyline Boulevard et se termine à son intersection avec la Highway 1. La California State Route 82 (en) arrive à San Francisco par le sud avec Mission Street (en), suit la route historique du Camino Real et se termine à la jonction avec l'autoroute 280. Le terminus occidental de la route historique Lincoln Highway se trouve dans le Lincoln Park. Les principales artères est-ouest sont le Geary Boulevard (en), le Lincoln Way, la Fell Street, Portola Drive et Market Street.
174
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+ San Francisco a probablement le réseau de transport public le plus dense sur la côte occidentale des États-Unis. C'est aussi l'un des réseaux les plus utilisés, puisque 32 % des San-Franciscains l'empruntent quotidiennement, ce qui classe la ville au premier rang de la côte ouest et au troisième rang des États-Unis[80]. Le réseau de transport public municipal, Muni, est géré par la ville. Il comprend le réseau de tramways de la ville (notamment en métro léger), y compris les 'cable cars' si appréciés des touristes, et un réseau de bus et trolleybus[81]. Muni est le septième plus grand réseau de transport public des États-Unis avec 210 848 310 voyages en 2006[82]. L'ensemble de la région est desservie par un réseau ferroviaire express, BART (Bay Area Rapid Transit), inauguré en 1974, qui relie San Francisco à l'est de la baie par un tunnel (le Transbay Tube) et au nord du comté de San Mateo, où se situe notamment l'aéroport international de San Francisco[81]. Caltrain est une ligne ferroviaire dont le terminus san-franciscain est dans le quartier de SOMA. La ligne, qui relie San Francisco à la ville de Gilroy, via San José[81], suit plus ou moins en parallèle l'avenue El Camino Real, et dessert de nombreuses gares le long de la péninsule de San Francisco. Il existe plusieurs lignes régionales de cars dont le terminus est le Transbay Transit Center. La compagnie ferroviaire Amtrak propose une navette en bus entre San Francisco et la gare d'Emeryville, située de l'autre côté de la baie[83]. Un projet de train à grande vitesse, accepté par les Californiens lors du référendum du 6 novembre 2008 reliera San Francisco à Anaheim, dans l'agglomération de Los Angeles, soit une distance de 1 300 km[84]. La bicyclette est un mode de transport apprécié des San-Franciscains, 75 000 habitants l'utilisant chaque jour[85]. Le système de vélos en libre-service Bay Area Bike Share a été mis en place en 2013 et compte pas moins de 104 stations et 1 040 vélos[86] fournis par une l'entreprise canadienne PBSC Solutions Urbaines[87]. Enfin, une modeste flotte de ferries fait la navette entre le quartier The Embarcadero et le comté de Marin, Oakland, Vallejo et le comté de Solano. Les principales stations sont situées dans le Ferry Building et au Pier 39[81].
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+ Le coût d'utilisation du réseau reste toutefois assez élevé. Il faut compter 2,20 $ pour un ticket de bus, 7 $ pour un accès unique aux cable-cars, 23 $ pour un abonnement à la journée et 70 à 83 $ pour un abonnement mensuel[88]. Ces formules ne permettent qu'un accès au seul territoire de la ville de San Francisco dans la mesure où la ville se confond avec le comté (les comtés sont les autorités organisatrices des transports en commun aux États-Unis) contrairement à l'agglomération de Los Angeles regroupée dans un seul et même comté. Pour rejoindre les villes voisines, il faut acheter d'autres tickets ce qui additionne à chaque fois les coûts. Les tickets MUNI ne sont pas non plus utilisables sur les autres réseaux de transports en commun que sont le Golden Gate Bridge, Highway and Transportation District ou le BART et ce même sur le territoire de la ville de San Francisco (sauf abonnements longue durée). La compréhension de la tarification du réseau de transports en commun s'avère d'ailleurs très peu aisée pour les touristes contrairement aux autres métropoles des États-Unis.
178
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+ L'aéroport international de San Francisco (SFO) (en anglais, San Francisco International Airport) se situe à 12,9 km au sud de la ville, dans le comté de San Mateo, au bord de la Baie de San Francisco. C'est le deuxième plus gros aéroport en Californie, après celui de Los Angeles, et se classe 23e mondial pour le trafic de passagers en 2010. Il est connecté au réseau ferroviaire BART et via BART ou navette à Caltrain. Il est sous la juridiction du comté et de la ville de San Francisco.
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+
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+ L'aéroport de San Francisco est un hub important pour les compagnies américaines United Airlines[89] et Virgin America. Il détient le plus grand terminal international d'Amérique du Nord[90]. Les deux autres aéroports principaux de l'agglomération sont l'aéroport international d'Oakland, à 32,2 km à l'est de San Francisco, et l'aéroport international de San José, à 70,8 km au sud-ouest.
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+ Le port de San Francisco était autrefois le plus large et le plus fréquenté de la côte occidentale américaine, mais ce titre est désormais détenu par les ports de Los Angeles et Long Beach. Même si la baie de San Francisco reste une destination portuaire importante, c'est désormais le port d'Oakland qui accueille la plupart des cargos, disposant de plus d'espace et d'une meilleure infrastructure, notamment pour accueillir les porte-conteneurs. Le trafic total de marchandises dans le port de San Francisco était de 1 088 272 tonnes en 2011[91].
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+ Comme nombre de vieux ports américains, celui de San Francisco a été construit à base de pontons (piers) perpendiculaires à la côte. Le cargo était ensuite déchargé par grues et transporté manuellement vers des hangars construits sur les quais. C'est à travers ces pontons que transita le très important commerce du bois de la côte occidentale.
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+ L'avènement de l'ère des conteneurs sonna le glas du port de San Francisco, qui n'était pas équipé pour ce type de cargo. Nombre de ses hangars devinrent obsolètes et restèrent à l'abandon jusqu’à leur récente reconversion en bureaux, centres commerciaux ou espaces d'exposition. Le port de San Francisco continue à être actif, mais ses activités sont désormais limitées aux ferries qui transitent à partir du Ferry Building, à la plaisance et au tourisme. Le Pier 39 accueille un centre commercial touristique et les vaisseaux de croisière : le port de San Francisco accueille chaque année entre 60 et 80 paquebots et 200 000 passagers[92]. Les croisières passant par San Francisco vont vers l'Alaska et le Mexique. Une rénovation des Piers 27-31 est en projet[93].
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+ San Francisco accueille plusieurs équipes professionnelles. L'équipe de football américain des 49ers de San Francisco, qui évolue en National Football League (NFL), est la plus renommée et la plus ancienne de la ville. Cette équipe a débuté en 1946 et joue de 1971 à 2013 dans le Candlestick Park. Depuis 2013, l’équipe évolue au Levi's Stadium à Santa Clara. Elle a connu son apogée dans les années 1980 et 1990 en remportant cinq titres du Super Bowl grâce à des joueurs comme Joe Montana, Steve Young, Ronnie Lott ou encore Jerry Rice. En 2006, les propriétaires de l'équipe ont annoncé leur intention de déménager en 2015 l'équipe à Santa Clara, toujours en Californie, bien que l'équipe conservera son nom en référence à San Francisco[94].
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+ L’équipe de baseball des Giants de San Francisco, qui évolue en Ligue majeure de baseball (LMB), est l'autre équipe phare de la ville. La franchise fut créée à New York et y resta jusqu'au déménagement à San Francisco en 1958. Bien que bénéficiant de joueurs importants tels que Willie Mays, Willie McCovey et Barry Bonds, le club a attendu 52 années jusqu'à son premier titre Série mondiale en 2010, pour ensuite en remporter deux autres en 2012 et en 2014. Depuis 2000, les Giants jouent à l'Oracle Park, que les San-Franciscains continuent d'appeler Pac Bell Park. Ce stade de plus de 41 000 places fait partie du projet de rénovation de South Beach (en) et de Mission Bay[95].
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+ Il y a également d'autres équipes professionnelles telles que le Victory de la Californie (Première division des United Soccer Leagues) ou les Deltas de San Francisco (North American Soccer League) pour le football, les Dragons de San Francisco (Major League Lacrosse) pour la crosse et les Pilotes de San Francisco (American Basketball Association, Red Conference) pour le basket-ball[réf. nécessaire], et les Bulls de San Francisco, dans l'ECHL.
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+ La ville compte aussi plusieurs équipes universitaires, parmi lesquelles les Dons de l'université de Californie à San Francisco qui jouent en Division I de la National Collegiate Athletic Association (NCAA) et qui ont gagné le championnat en 1955 et 1956 à lépoque de Bill Russell, les Rams du City College of San Francisco et les Gators de l'université d'État de San Francisco et les Urban Knight de l'Academy of Art University qui sont en Division II de la NCAA. La coupe Redbox Bowl de la ligue de football américain NCAA se tient à San Francisco chaque mois de décembre.
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+ La course à pied Bay to Breakers (en) a lieu chaque année depuis 1912. Elle est l'occasion pour certains participants d'y courir en costumes[96]. Le marathon de San Francisco a lieu chaque année au mois de juillet, et inclut traditionnellement une boucle qui comprend le pont du Golden Gate. Le triathlon Escape from Alcatraz a lieu depuis 1980 annuellement[97]. L'Olympic Club, fondé en 1860, est le plus ancien club d'athlétisme aux États-Unis. Son parcours de golf privé, situé sur la frontière avec Daly City, a accueilli l'US Open de golf à cinq reprises. Le parcours public de golf, le TPC Harding Park, est une étape occasionnelle sur le PGA Tour.
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+ La Route de l'Or est une compétition nautique qui relie New York à San Francisco sans escale. San Francisco sera l'hôte de la Coupe de l'America 2013[98].
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+ Avec un climat idéal pour les activités de plein air, San Francisco a de vastes ressources et possibilités pour la pratique du sport amateur et les loisirs. Il y a plus de 320 kilomètres de voies et pistes cyclables dans la ville[99] et le cyclisme se développe. The Embarcadero et Marina Green sont des lieux favorables à la pratique du skateboard. De vastes installations publiques de tennis sont disponibles dans le parc du Golden Gate et le Dolores Park, ainsi que de plus petites à travers la ville. Le nautisme, la planche à voile et le kitesurf sont parmi les activités les plus populaires sur baie de San Francisco, et la ville conserve un port de plaisance dans le Marina District.
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+ Le Candlestick Park.
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+ Bay to Breakers (en) 2011.
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+ Dans les années qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, San Francisco a accéléré sa transformation en un pôle de cultures et modes de vie alternatifs. Les mouvements qui ont contribué à cette évolution sont nombreux : la Beat Generation, incarnées par les beatniks (un terme né de la plume de l'éditorialiste local Herb Caen), la Renaissance de San Francisco des années 1950, la culture hippie, la libération sexuelle, les droits civiques homosexuels et le fameux « Été de l'Amour » dans le quartier de Haight-Ashbury dans les années 1960.
208
+ Les liens de San Francisco avec l'Asie sont déterminants pour comprendre la ville : la communauté chinoise est l'une des plus importantes d'Amérique du Nord ; San Francisco a le deuxième Chinatown le plus peuplé des États-Unis derrière celui de New York. La ville est notamment jumelée avec Shanghai et a développé des liens étroits avec la culture asiatique : la célébration du Nouvel An chinois, le Musée d'Art asiatique et le jardin japonais du parc du Golden Gate témoignent de cette relation. En 1975, une exposition temporaire de vestiges archéologiques chinois avait attiré quelque 800 000 visiteurs en deux mois.
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+
210
+ Les habitants de la région de San Francisco désignent généralement la ville tout simplement par the City (qui signifie littéralement la Ville) et l'ensemble de la métropole par Bay area ou the Bay (qui signifie littéralement la région de la Baie ou simplement la Baie). San Francisco est parfois poétiquement appelée en anglais The City by the Bay, et l'éditorialiste san-franciscain Herb Caen l'a aussi baptisée Baghdad by the Bay et The City that Knows How. Les habitants de la région de la Baie n'utilisent jamais le surnom de Frisco, que seuls les touristes semblent affectionner. San Fran n'est pas non plus très populaire chez les San-Franciscains, qui en revanche abrègent le nom de la ville par ses initiales, « SF ».
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+ La géographie particulière du site de San Francisco a conditionné de nombreux aménagements qui marquent aujourd'hui la ville : les ponts comme le pont du Golden Gate en sont l'exemple le plus significatif. En raison de sa position stratégique, des structures à but défensif ont été érigées comme Fort Point dans les années 1860. Les bâtiments anciens sont rares à San Francisco car la ville a été fondée tardivement et a été en grande partie détruite par l'incendie qui suivit le séisme de 1906. La Mission San Francisco de Asís est l'un des plus vieux bâtiments de la ville. De nombreux quartiers sont marqués par l'architecture civile victorienne de la deuxième moitié du XIXe siècle comme Nob Hill ou Haight-Ashbury : ils sont composés de maisons mitoyennes en bois et peintes de couleurs vives appelées painted ladies. Le style Beaux-Arts est bien représenté avec les édifices du Civic Center (hôtel-de-ville, opéra, bibliothèque) et de l'Exposition universelle de 1915 (Palace of Fine Arts). L'influence européenne se retrouve également dans l'architecture du Ferry Building (1898). Parmi les monuments les plus visités de San Francisco, la Coit Tower est une tour de style Art déco construite dans les années 1930, à la même époque que le pont du Golden Gate. L'installation de diverses communautés à San Francisco se lit dans l'architecture : immeubles de style chinois dans le Chinatown, pagodes japonaises du jardin de thé. À cause des tremblements de terre, les constructions de la ville doivent être consolidées ou élaborées selon des normes parasismiques comme c'est le cas pour les gratte-ciel du centre des affaires. L'architecture contemporaine est bien représentée à San Francisco qui se veut une ville d'avant-garde : achevée en 1972, la Transamerica Pyramid avait suscité bien des débats en raison de sa forme originale. Elle n'est plus le plus haut bâtiment de la ville avec 260 mètres de hauteur[100], depuis que le bâtiment abritant les locaux de l'entreprise de Marc Benioff a ravi ce titre[101]. La préoccupation écologique marque aussi les dernières réalisations architecturales : ainsi Renzo Piano a dessiné les plans de l'Académie des sciences de Californie (2008) en suivant des normes environnementales strictes[102].
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+ Fort Point et le Golden Gate Bridge.
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+ Maisons mitoyennes de style victorien.
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+ Coit Tower.
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+ Transamerica Pyramid Tower.
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+ Ferry Building.
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+ La vie culturelle de San Francisco est particulièrement riche grâce à ses nombreux musées. Le plus ancien est l'Académie des sciences de Californie : fondée en 1853[103], cette institution est consacrée aux sciences. Après le séisme de 1989, l'académie des sciences a dû intégrer un nouveau bâtiment situé dans le parc du Golden Gate qui abrite des aquariums, un planétarium, un cinéma 3D et des salles d'exposition. Dans le domaine des sciences, l'Exploratorium (1969) est l'un des plus populaires de la ville puisqu'il reçoit chaque année la visite de 550 000 personnes, dont de nombreux élèves de l'agglomération[104].
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+ Les liens culturels avec l'Asie sont symbolisés par le Musée d'art asiatique. Il s'agit du plus riche musée d'art asiatique du monde après celui de Taïpeh[105].
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+ Le Musée des Beaux-Arts de San Francisco, est la plus grande institution d'arts de la ville et l'un des plus grands musées de Californie. Il est composé du
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+ Le musée d'art moderne de San Francisco (SFMOMA) est consacré à l'art contemporain. Il a ouvert ses portes en 1935 et était alors le seul musée de ce type sur la côte ouest des États-Unis. Il abrite quelque 27 000 œuvres[107] d'Henri Matisse, Georges Braque, Jackson Pollock, Andy Warhol, Paul Klee, Marcel Duchamp, Ansel Adams, parmi d'autres.
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+ Des musées plus petits retracent l'histoire de la ville (San Francisco Cable Car Museum, San Francisco Railway Museum (en), Society of California Pioneers (en)), des minorités ethniques (Museum of the African Diaspora (en)) ou des groupes culturels (Contemporary Jewish Museum).
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+ Enfin, la vocation maritime de San Francisco est soulignée par le San Francisco Maritime National Historical Park (1988) qui comprend le musée maritime de la ville et plusieurs navires datant de la fin du XIXe et du début du XXe siècle.
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+ Le California Palace of the Legion of Honor.
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+ Le Palace of Fine Arts.
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+ La bibliothèque publique de San Francisco est un réseau de 28 bibliothèques réparties dans les quartiers de la ville et d'une bibliothèque centrale qui se trouve dans le Civic Center. La première bibliothèque municipale de San Francisco ouvre ses portes au public en 1879 sur Bush Street. En 2007, l'ensemble des bibliothèques publiques de San Francisco compte plus de 3,4 millions de documents, dont 1,9 million sont conservés dans la bibliothèque centrale[108]. L'actuel bâtiment qui abrite la bibliothèque centrale[109] a été construit en 1993-1995 et coûta 109,5 millions de dollars[110]. Sa superficie totale est de 35 000 m2 répartis sur six étages et un sous-sol. La nouvelle bibliothèque est deux fois plus grande que l'ancienne, qui avait été endommagée par le séisme de Loma Prieta en 1989.
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+ La ville comprend de nombreuses salles de spectacles, à commencer par celles de l'Orchestre symphonique de San Francisco, l'Opéra de San Francisco et le Ballet de San Francisco. Créés dans l'entre-deux-guerres, l'opéra et le ballet de la ville comptent parmi les troupes les plus anciennes des États-Unis. La ville est également le siège de l'American Conservatory Theater (en), souvent abrégé A.C.T., une institution majeure de la scène théâtrale de la région de la Baie depuis sa fondation en 1965.
243
+
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+ Le Roxie Theater (1909) est le plus ancien cinéma de la ville encore en activité. Le Castro Theatre se distingue par son architecture hispanique des années 1920 : ce cinéma compte actuellement 1 407 places. Le Harding Theatre et le Golden Gate Theatre datent de la même époque.
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+ Au XIXe siècle, Jules Verne fait passer les héros du Tour du monde en quatre-vingts jours par San Francisco ; il la décrit (sans l'avoir jamais visitée) comme l'archétype de la ville cosmopolite et portuaire :
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+ « Passepartout observait avec curiosité la grande ville américaine : larges rues, maisons basses bien alignées, églises et temples d'un gothique anglo-saxon, docks immenses, entrepôts comme des palais, les uns en bois, les autres en brique ; dans les rues, voitures nombreuses, omnibus, car de tramways, et sur les trottoirs encombrés, non seulement des Américains et des Européens, mais aussi des Chinois et des Indiens[111]. »
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+ San Francisco est la ville où a grandi l'écrivain Jack London. Elle est souvent évoquée dans ses romans. Jack Kerouac, dans son livre Sur la route (1957), évoque à de très nombreuses reprises « Frisco », la ville de Dean Moriarty. À la même époque, les écrivains et poètes Alan Watts, Kenneth Rexroth, Madeline Gleason, Gary Snyder et Jack Micheline font rayonner la Renaissance de San Francisco. Parues à partir de 1978, Les Chroniques de San Francisco d'Armistead Maupin se passent entièrement dans la ville et sa région.
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+ Dans le roman fantastique Les Héritiers de l'Aube, t.2 Des profondeurs de Patrick McSpare, l'action se situe pendant le séisme de 1906 à San Francisco.
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+ San Francisco est probablement l'une des villes les plus pittoresques d'Amérique du Nord, ce qui lui vaut d'être le décor de nombre d'œuvres cinématographiques et de séries télévisées. Aux débuts du cinéma, Charlie Chaplin tourne deux films muets en noir et blanc dans la ville : Charlot veut se marier et Charlot dans le parc. Les collines de San Francisco ont servi de décor à maintes poursuites de voitures, de Bullitt à The Rock, mais aussi à de nombreuses comédies romantiques comme La Blonde ou la Rousse, Madame Doubtfire ou En direct sur Ed TV. La ville a aussi été le cadre de nombreux films noirs ou à suspense, des Passagers de la nuit à Zodiac en passant par Sueurs froides ou The Game. Enfin, le pont du Golden Gate apparaît dans plusieurs films, dans lesquels il est détruit (Fusion (2003) ; Magnitude 10,5 (2004) ; X-Men : L'Affrontement final (2006)). La ville sert également de décor aux cinq films de L'Inspecteur Harry incarné par Clint Eastwood.
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+ San Francisco accueille chaque année un festival international du film (Festival international du film de San Francisco), ainsi que de nombreux autres plus spécialisés.
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+ De nombreuses séries télévisées se situent dans la « Cité près de la Baie ». La ville a été immortalisée dans la série policière Les Rues de San Francisco ou par l'adaptation des Chroniques de San Francisco. À noter cependant que depuis les années 1980, nombre de séries ou mini-séries ayant la ville comme décor sont pour l'essentiel tournées soit en studio dans la région de Los Angeles (comme les comédies de situation La Fête à la maison ou La vie à cinq ou les séries Sliders : Les Mondes parallèles ou Charmed), soit au Canada, à Toronto, Montréal ou plus fréquemment en Colombie-Britannique, où les coûts de production sont moindres. La dernière exception à cette règle était la série Nash Bridges, intégralement filmée à San Francisco et dans sa région entre 1996 et 2000. Mais les épisodes de Monk sont ainsi tournés à Vancouver à l'exception de quelques rares scènes extérieures, la série vite annulée Bionic Woman était intégralement tournée elle aussi en Colombie-Britannique. Journeyman, diffusée en 2007, était en grande partie tournée dans la région de Los Angeles, tout comme Eli Stone et Women's Murder Club (2007). Depuis le milieu des années 2000, la ville de San Francisco a tenté de séduire les sociétés de production en baissant notamment les coûts des permis de tournage et en simplifiant le système, mais avec pour l'instant un succès limité. Une série est cependant en production depuis 2009, Trauma, qui doit être tournée principalement à San Francisco. La série Sense8, se déroulant en partie à San Francisco, a filmé toutes les scènes de la ville sur place.
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+ Les films issus de l'univers Marvel Ant-Man et Ant-Man et la Guêpe se déroulent également en partie à San Francisco.
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+ Le San Francisco Sound est une composante de la musique rock née dans les années 1960. De nombreux groupes s'y rattachent comme Sly and the Family Stone, The Charlatans, The Beau Brummels, Jefferson Airplane, Grateful Dead, Big Brother and the Holding Company, Quicksilver Messenger Service, It's a Beautiful Day, Steve Miller Blues Band, Fifty Foot Hose, Carlos Santana, Moby Grape, Blue Cheer, ou encore Uther Pendragon. Parmi toutes les salles de concert de San Francisco, The Fillmore a été dans les années 1960 l'épicentre de la musique psychédélique et de la contre-culture hippie. Des artistes comme Pink Floyd ou Janis Joplin y firent leurs débuts.
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+ La ville a inspiré de nombreux auteurs et interprètes, de Henry Mancini aux Arctic Monkeys, en passant par les Village People et Chris Isaak. Maxime Le Forestier a immortalisé dans San Francisco son expérience bohémienne pendant l'âge d'or du mouvement hippie de la ville, et Otis Redding a chanté la nostalgie d'un natif de la Géorgie dans (Sittin' on) The Dock of the Bay.
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+ Les deux chansons les plus prisées des San-Franciscains sur leur ville restent cependant San Francisco, chantée par Jeanette Mac Donald dans le film du même titre, et I Left My Heart in San Francisco, par Tony Bennett. San Francisco accueille notamment le fameux San Francisco Gay Men's Chorus (en), un chœur de 230 chanteurs homosexuels, ainsi que le San Francisco Lesbian/Gay Freedom Band, la première fanfare gay et lesbienne du monde. La ville compte aussi deux autres chœurs gays, le Gay Chorus of San Francisco et le Golden Gate Men's Chorus.
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+ Plusieurs festivals de musique ont lieu chaque année à San Francisco, parmi lesquels le San Francisco Blues Festival, le plus vieux festival de blues américain, tenu chaque automne depuis 1973, et le San Francisco Jazz Festival, chaque automne depuis 1982. Depuis 1993, le festival Noise Pop célèbre par ailleurs les dernières tendances musicales rock, le San Francisco Electronic Music Festival a été lancé en 2000, et le Mission Creek Music Festival met à l'affiche des interprètes locaux depuis 1996.
269
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270
+ San Francisco a une vie nocturne intense et variée, offrant nombre de bars, lounges et clubs à ceux qui y sortent. Les quartiers qui vivent le plus la nuit sont North Beach, le Mission District, la Marina, le Castro et South of Market. Certaines salles de concert san-franciscaines sont légendaires, comme The Fillmore et The Warfield. Bimbo's 365 et le Great American Music Hall sont également connues pour accueillir des interprètes à la popularité grandissante, et 1015 Folsom et Ruby Skye sont parmi les boîtes de nuit les plus fréquentées.
271
+ À cause d'un éclairage nocturne intense, de la réverbération de la lumière sur l'eau et de l'humidité et de la pollution de l'air, la ville est souvent couverte d'un halo nocturne qui traduit un phénomène de pollution lumineuse affectant notamment les oiseaux à l'époque des migrations.
272
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273
+ L'année est rythmée par une série de parades et d'événements qui animent les rues de San Francisco. La parade du nouvel An chinois est la plus importante du monde en dehors du continent asiastique[112]. Elle existe depuis les années 1860[112]. Un carnaval est organisé en février dans le quartier de Mission. La gay pride qui a lieu en juin depuis 1970 est la plus importante des États-Unis[113].
274
+
275
+ Plusieurs journaux sont publiés à San Francisco : le San Francisco Chronicle constitue le quotidien le plus important de Californie du nord en matière de distribution[114]. Il a été créé en 1865 et fait partie de la Hearst Corporation, et son tirage quotidien atteint 512 000 exemplaires en semaine, et 540 000 le dimanche. Herb Caen y travailla à partir de la fin des années 1930. The San Francisco Examiner fut l'un des journaux les plus remarquables de l'empire médiatique de William Randolph Hearst ; puis il déclina pour devenir aujourd'hui un petit tabloïd[115],[116]. Sing Tao Daily (en) se place parmi les plus grands journaux chinois de la Baie de San Francisco[117].
276
+
277
+ Plusieurs quotidiens et hebdomadaires gratuits sont distribués à San Francisco, notamment San Francisco Bay Guardian, un hebdomadaire progressiste, ou le SF Weekly.
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+ La ville accueille également les sièges des magazines citadins San Francisco Magazine et 7x7, ainsi que de nombreuses autres publications, comme les mensuels culturels The Believer et Planet, le magazine de mode et design Surface ou le magazine asio-américain Hyphen.
280
+
281
+ L'agglomération de San Francisco est la cinquième région sur le marché américain en termes d'audience télévisuelle[118], et la quatrième en termes d'audience radiophonique[119]. Tous les réseaux de télévision américains (ABC, NBC, CBS, Fox, The CW, PBS) y ont une chaîne affiliée, et la ville accueille également d'autres stations de télévision indépendantes et non affiliées, ainsi que des bureaux régionaux pour CNN et la BBC.
282
+
283
+ San Francisco est aussi le siège de nouveaux médias tels que le webzine Salon.com, la firme CNET Networks et la société de publication orientée LGBT PlanetOut.
284
+
285
+ Liste des villes jumelées à San Francisco[133] :
286
+
287
+ La ville a par ailleurs signé un pacte d'amitié et de coopération avec Paris en 2009[135].
288
+
289
+ En septembre 2017, la municipalité de San Francisco fait installer, dans un parc du quartier asiatique de la ville, un monument en mémoire des « femmes de réconfort », esclaves sexuelles coréennes, chinoises, philippines ou néerlandaises de l'Armée impériale japonaise du début des années 1930 à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Un an plus tard, Hirofumi Yoshimura, maire d'Osaka, au Japon, met fin au jumelage soixantenaire entre les deux villes, afin d'affirmer officiellement l'opposition japonaise à l'érection du monument aux femmes de réconfort[134],[136].
290
+
291
+ Sur les autres projets Wikimedia :
292
+
293
+ Géographie
294
+
295
+ Architecture, urbanisme et société
296
+
297
+ Histoire, politique et administration
298
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299
+ Culture, art et littérature
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+ Population et société
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1
+ Le sang est un liquide biologique vital qui circule continuellement dans les vaisseaux sanguins et le cœur, notamment grâce à la pompe cardiaque. Il est composé d'un fluide aqueux, le plasma, et de milliards de cellules, principalement les globules rouges, qui lui donnent sa couleur.
2
+
3
+ Ce liquide transporte le dioxygène (O2) et les éléments nutritifs nécessaires aux processus vitaux de tous les tissus du corps, ainsi que les déchets, tels que le dioxyde de carbone (CO2) ou les déchets azotés, vers les sites d'évacuation (reins, poumons, foie, intestins). Il permet également d'acheminer les cellules et les molécules du système immunitaire vers les tissus, et de diffuser les hormones dans tout l’organisme.
4
+
5
+ Chez l'adulte, c’est la moelle osseuse qui produit les cellules sanguines au cours d’un processus appelé l'hématopoïèse. Hors de la moelle, le sang est dit périphérique.
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7
+ Le sang est à première vue reconnaissable à l'ouverture des tout premiers vertébrés, comme la lamproie marine (Petromyzon marinus), espèce vivant encore actuellement. Dans la classification phylogénétique, depuis le Cambrien (environ 500 millions d'années), les Petromyzontidae présentaient déjà une hémoglobine permettant le transport du dioxygène vers les tissus, dans une circulation fermée, où le sang pouvait conserver ses propriétés.
8
+ Normalement inapparent, c'est par son écoulement (le saignement), qu'il a commencé à être reconnu et identifié par ses particularités sensorielles (couleur, odeur, goût, toucher) avant les analyses physico-chimiques plus spécifiques. En cas de brèche ou d'effraction des vaisseaux, ses propriétés de fluide mobile coloré se transforment spontanément, rapidement et irréversiblement, le sang versé signant ainsi l'atteinte de l'intégrité d'un organisme vivant évolué - et par là donc, sa vulnérabilité - et cette caractéristique participe depuis, au cycle des comportements de prédation de très nombreuses espèces.
9
+
10
+ Le sang des vertébrés est rouge. Il devient rouge clair lors de l’oxygénation dans les poumons ou les branchies. De couleur rouge dans les artères, il devient ensuite rouge foncé quand il perd son dioxygène au profit des tissus. En observant les veines au travers des peaux claires, le sang paraît bleu mais il est bien rouge sombre, même à l’intérieur des veines. C'est la peau qui agit comme un filtre, ne laissant passer que le bleu[1].
11
+
12
+ Le cœur met le sang en circulation dans tout l’organisme. Il passe par les poumons (petite circulation) pour se charger en dioxygène et évacuer le dioxyde de carbone, et circule ensuite à travers le corps via les vaisseaux sanguins (grande circulation). Il libère son dioxygène et prend en charge le dioxyde de carbone au niveau des capillaires sanguins qui sont les plus petits vaisseaux sanguins de l’organisme. Dans son état désoxygéné, sa couleur rouge est moins brillante (comme dans le cas du sang veineux périphérique, par exemple).
13
+
14
+ Le sang véhicule les déchets métaboliques des organes qui sont toxiques au-delà d'une certaine concentration. Le foie et les reins extraient ces déchets, évacués dans la bile et les urines.
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+
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+ Chez tous les vertébrés, l'oxygène est transporté par l'hémoglobine, qui colore le sang en rouge. Chez certains invertébrés comme les arthropodes (l'embranchement des arthropodes est de très loin celui qui possède le plus d'espèces et le plus d'individus de tout le règne animal, comme les crustacés, les arachnides, et les insectes) et les mollusques, c'est un atome de cuivre (et non de fer) qui transporte l'oxygène dans l'hémocyanine, d'où un sang bleu-vert[2].
17
+
18
+ En tant que tissu conjonctif liquide, le sang contient des éléments cellulaires et des substances fondamentales, sans fibres, contrairement aux tissus conjonctifs solides. Son pH varie entre 7,35 et 7,45[3]. Sa couleur provient de l'hémoglobine (protéine comportant quatre hèmes).
19
+
20
+ Ces éléments figurés constituent 45 % du sang (voir hématocrite), ce sont toutes les cellules contenues dans le sang. Les 55 % restants constituent le plasma sanguin, un liquide jaunâtre qui est la phase liquide dans laquelle sont en suspension les éléments figurés.
21
+
22
+ Le plasma est la composante liquide du sang dans laquelle baignent les éléments figurés. Il est constitué d’eau, d’ions et de différentes molécules qui sont ainsi transportées à travers l’organisme. Il faut encore le distinguer du sérum sanguin, liquide issu d'un caillot sanguin rétracté, dont la composition est un peu différente de celle du plasma sanguin, car dépourvu en particulier du fibrinogène.
23
+
24
+ Les principales molécules du soluté du plasma (le solvant étant l'eau qui est la principale composante du sang) sont :
25
+
26
+ Certains de ces éléments sont des hormones, pouvant être des protéines, des acides aminés modifiés, des stéroïdes, ou des lipides modifiés (dont les prostaglandines et les thromboxanes).
27
+
28
+ Autres composants potentiels :
29
+
30
+ Il contribue également �� la régulation de nombreuses fonctions : pression artérielle, pression oncotique, régulation du pH, maintien de la température corporelle, etc.
31
+
32
+ Le sang peut être fractionné entre ses différents composants de deux façons, selon l'utilisation d'anticoagulant.
33
+
34
+ Si le sang est prélevé sur un anticoagulant (comme l'EDTA), la centrifugation sépare 2 phases, un surnageant jaunâtre, le plasma, et un culot, constitué par les hématies, dont la hauteur dans le tube définit l'hématocrite, normalement de 45 %. À l’interface entre ces 2 phases, on peut observer un mince anneau blanchâtre contenant les leucocytes et les plaquettes. Une simple agitation permet de mélanger tous ces composants et de les remettre en suspension.
35
+
36
+ Si le sang est prélevé sans anticoagulant, on obtient un surnageant jaunâtre, le sérum, et un culot, contenant les hématies emprisonnées dans un réseau de fibrine. Les hématies ne peuvent pas être remises en suspension.
37
+
38
+ L’hématologie est la spécialité médicale chargée de l’étude des affections de la circulation sanguine :
39
+
40
+ Certaines maladies peuvent être transmises par transfusion sanguine, dont notamment l’hépatite C et le sida (le virus (VIH) peut se transmettre par contact entre le sang d’une personne et le sang ou/et le sperme). Pour cette raison, dans certains contextes, on traite les objets tachés de sang comme un danger biologique.
41
+
42
+ Chez l'humain, le sang représente en moyenne 7 à 8 % de sa masse corporelle.
43
+
44
+ Son parcours à travers le corps humain peut être résumé en une série de différentes étapes.
45
+
46
+ Le cycle commence après un passage au niveau des poumons. Le sang, alors riche en dioxygène, est envoyé vers le cœur par quatre veines pulmonaires : les veines pulmonaires inférieure et supérieure droite, et inférieure et supérieure gauche. Une fois à l'intérieur, il transite par l'oreillette et le ventricule gauche avant de rejoindre l'aorte, le plus gros vaisseau sanguin de l'organisme, puis les organes en empruntant l'ensemble du réseau artériel. Il est à noter que les artères, par un système de dilatation pariétale permettant la variation de leur volume, représente le réservoir de pression du système cardio-vasculaire.
47
+ Une fois le dioxygène distribué le sang, alors chargé en dioxyde de carbone libéré par les organes, va retourner vers le cœur via le réseau veineux puis les deux veines caves, inférieure et supérieure. La proportion volumique de sang dans les veines est plus grande que celle dans les artères, elles servent de réservoir sanguin à la pompe cardiaque. Après un passage par l'oreillette droite puis le ventricule droit, il va finalement être ramené par les artères pulmonaires au niveau des poumons afin d'y être de nouveau oxygéné, entamant ainsi un nouveau cycle.
48
+ L'ensemble du flux sanguin passe de cette manière par les poumons, assurant une oxygénation constante de l'organisme.
49
+
50
+ Le sang circule, toujours dans le même sens, à l’intérieur d’un circuit entièrement clos formé de vaisseaux sanguins de divers calibres, répartis dans tout le corps. Les contractions du cœur assurent la circulation du sang. Quatre valves dont deux atrio-ventriculaires (entre l'oreillette et le ventricule du cœur) et deux ventriculaires (entre le ventricule du cœur et l'artère) assurent la circulation unidirectionnelle du sang dans l'organisme.
51
+
52
+ Le passage du sang des oreillettes aux ventricules est appelé systole auriculaire, celui des ventricules vers l'aorte ou l'artère pulmonaire systole ventriculaire. La diastole, période de relâchement du myocarde, permet quant à elle le remplissage en sang des ventricules et oreillettes.
53
+
54
+ Le cœur est une pompe foulante et aspirante qui éjecte le sang dans les vaisseaux de l’appareil circulatoire et qui contribue au retour veineux.
55
+
56
+ Le sang est composé de 54 % de plasma, 45 % de globules rouges et 1 % de globules blancs et de plaquettes.
57
+
58
+ Un millilitre de sang contient 0,5 mg de fer[6].
59
+
60
+ Au niveau mondial, l'exportation de sang humain et de sérum a représenté un marché de 127,6 milliards de dollars américains en 2015, en hausse de 41,9 % depuis 2009 (soit plus que les ventes à l'exportation de l’industrie aérospatiale)[7].
61
+
62
+ Le christianisme a rapidement abandonné les règles de la cacherout, mais l’interdit du sang issu des lois noahides est repris dans les Actes des Apôtres 15[8]. : « Lorsqu’ils eurent cessé de parler, Jacques prit la parole, et dit : […] je suis d’avis qu’on ne crée pas des difficultés à ceux des païens qui se convertissent à Dieu, mais qu’on leur écrive de s’abstenir des souillures des idoles, de l’impudicité, des animaux étouffés et du sang ». L'interdiction des animaux étouffés va dans le même sens que l'interdiction du sang : un animal étouffé (non égorgé) reste rempli de son sang.
63
+ Aussi, certains groupes religieux chrétiens l'appliquent également, tels les Témoins de Jéhovah qui vont jusqu’à prohiber la transfusion sanguine, présentée comme une violation de la loi divine[9].
64
+
65
+ La perte de sang liée à la menstruation est un phénomène physiologique « spectaculaire », à l'origine de nombreuses croyances et tabous culturels ; Cesare Lombroso la liait ainsi à la criminalité féminine[10].
66
+
67
+ Masters et Johnson rappellent :
68
+
69
+ « En 1878, le prestigieux British Médical Journal édita une série de lettres de médecins qui donnaient des « preuves » que le contact d’une femme qui avait ses règles pouvait abîmer le jambon qu’elle avait touché[11]. »
70
+
71
+ Le sang fait partie des quatre humeurs d'Hippocrate :
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73
+ Source : cours d'histophysiologie animale de L1 de SV.
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ Sus scrofa • Sanglier d'Europe, Sanglier d'Eurasie
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+ Espèce
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+
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+ Répartition géographique
6
+
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+ Statut de conservation UICN
8
+
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+ LC  : Préoccupation mineure
10
+
11
+ Le sanglier d'Europe, sanglier d'Eurasie ou plus simplement sanglier (Sus scrofa), est une espèce de mammifères omnivores, forestiers de la famille des Suidés. Cette espèce abondamment chassée est aussi considérée comme une espèce-ingénieur[1], capable de développer des stratégies d'adaptation à la pression de chasse, ce qui lui confère parfois un caractère envahissant[1].
12
+
13
+ Le porc (ou cochon) est issu de la domestication du sanglier. Longtemps considéré comme une sous-espèce du sanglier sous le nom de Sus scrofa domesticus il est maintenant considéré comme une espèce à part entière (Sus domesticus) afin de limiter les confusions entre les populations sauvages et domestiques[2].
14
+
15
+ Une femelle de sanglier est une laie [11],[12],[13] et un jeune sanglier âgé de moins de six mois, à la livrée rayée, est un marcassin[14],[15],[16]. Dans le lexique de la chasse, notamment celui de la vénerie, un jeune sanglier âgé de six mois à un an, qui a perdu sa livrée de marcassin, est appelé une bête rousse[17],[18] ; un mâle adulte, une bête noire, ou bête de compagnie à un an[17],[18] ; un ragot à deux ans[19],[20] ; un tiers-an, ou tiers-ans, à trois ans[21] ; un quartanier, ou quartannier, de 4 à 5 ans[22],[23] ; un vieux sanglier à six ans ; et un grand vieux sanglier à sept ans et plus. Un solitaire est un sanglier qui vit seul[24].
16
+
17
+ Le substantif masculin « sanglier » vient du latin vulgaire singularis (porcus)[9] qui signifie littéralement « porc solitaire »[9] et a d'abord désigné « le mâle qui vit seul »[9]. Il est attesté vers 1140 sous les graphies sengler et senglier[9].
18
+
19
+ L'avant-train est puissant, le cou massif. La tête (hure) a une forme globalement conique. Les flancs sont comprimés. Le pelage est constitué de longs jarres très rêches (les soies) ainsi que d'un épais duvet.
20
+
21
+ Les adultes sont de couleur gris-brun uniforme, foncé en général ; les plus jeunes ont un pelage formé de bandes rousses et crème horizontales. Les oreilles (les écoutes) triangulaires sont toujours dressées. Les canines sont particulièrement développées. Celles de la mâchoire supérieure, les grès, se recourbent vers le haut durant la croissance. La taille des mâles est plus importante que celle des femelles. En outre, les sujets présents dans le sud de l'Eurasie sont plus petits que ceux du nord et de l'est, en accord avec la règle de Bergmann. Leurs dimensions augmentent aussi de l'ouest vers l'est de l'Europe. En Sardaigne, on trouve de très petits sujets.
22
+
23
+ Le sanglier européen peut peser de 150 à 160 kg pour le mâle et 100 kg pour la femelle environ. Le poids d'un sanglier de plaine où les cultures de maïs abondent est significativement plus important que celui de son congénère établi en montagne. Sa longueur, de la tête et du corps varie de 1,10 à 1,80 m et sa hauteur au garrot de 0,60 à 1,15 m.
24
+
25
+ Sa queue moyennement longue (25 à 30 cm) se termine par un long pinceau de soies. Généralement, elle est pendante quand l'animal est calme et bien dressée s'il est inquiet ou en colère.
26
+
27
+ Le sanglier possède un corps trapu et une tête volumineuse. Sa tête est prolongée d'un groin très allongé appelé boutoir, et de deux grandes oreilles mobiles. Ses canines sont très développées : les supérieures s'appellent les grès et les inférieures les défenses. Ces défenses poussent tout au long de la vie du sanglier. Les plus beaux trophées proviennent des mâles les plus âgés. En ouvrant et fermant sa gueule, le sanglier aiguise ses défenses sur les grès. Résultat: elles sont acérées en permanence.
28
+
29
+ Le squelette est massif et solide, le crâne a une forme trapézoïdale (vue de profil). On en retrouve des éléments (dents, défenses, sabot percé, os) qui semblent avoir servi de bijoux ou éléments pendentifs[25] de décor durant la Préhistoire. On retrouve aussi des défenses associées à des tombes ou puits funéraires préhistoriques[26].
30
+
31
+ Le cochon domestique, une sous-espèce (Sus scrofa domesticus), possède 38 chromosomes. Le sanglier européen n'en détient que 36, à la suite d'une fusion ancestrale. Leur descendance commune, appelée cochonglier ou sanglochon, est fertile. Les hybrides de première génération possèdent 37 chromosomes. Ensuite ils peuvent en avoir 36, 37 ou 38. L'hybridation est fréquente dans les régions d'élevage de cochons en plein air ou bien lorsque la population sauvage a été reconstituée par des femelles de cochons domestiques saillies par un sanglier mâle. Le sanglier corse est génétiquement très proche du cochon domestique.
32
+
33
+ Le sanglier a été introduit par l'Homme hors de son aire naturelle de répartition, dont en Amérique du Nord où il a parfois été croisé avec diverses souches de cochons. Ceci complexifie encore sa génétique, mais aussi sa dénomination commerciale légale. En Amérique du Nord, où il n'existe normalement pas dans la nature, certaines étiquettes commerciales qualifient sa viande de « sanglier sauvage », alors qu'il est élevé, et introduit.
34
+
35
+ Le sanglier est essentiellement nocturne (une évolution peut-être due à la présence de l'homme). Il est plutôt sédentaire et apparemment attaché à son territoire quand il est entouré d'obstacles[27], mais dans un milieu qui lui convient, il peut parcourir plusieurs dizaines de kilomètres dans la nuit et son aire vitale peut atteindre de 100 hectares à plus de 1 000 ha[28],[29]. Il sélectionne ses habitats selon la saison, l'heure du jour ou de la nuit et ses besoins alimentaires[30].
36
+
37
+ Régulièrement, le sanglier se vautre dans la boue dans des lieux appelés « souilles », et se frotte avec insistance contre les troncs d'arbres avoisinants pour se débarrasser d'un certain nombre de parasites, réguler sa température corporelle et marquer son territoire. Il dort dans de petites dépressions du sol, sèches, bien dissimulées, nommées « bauges ».
38
+
39
+ Les sangliers sont grégaires[31]. Ils forment des troupes (ou bandes) appelées hardes[32] ou compagnies[33] et dont la taille varie selon le lieu et la saison[31]. Une harde (ou compagnie) compte d'ordinaire de six à vingt individus[31], quoique des troupes (ou bandes) de plus de cent individus aient déjà été observées[31]. L'unité de base est un noyau composé d'une ou plusieurs laies et leurs dernières portées de marcassins[31]. La dynamique du groupe inclut l'isolement de la laie (pré)parturiente puis sa rentrée avec sa portée, l'entrée de laies nullipares ainsi que l'arrivée de mâles adultes avec le départ simultané d'individus subadultes[31]. Les ragots (sangliers de 2 à 4 ans) ferment la marche lors des déplacements, mais sont remplacés par des mâles plus âgés en période de rut. Les cortèges sont souvent bruyants, non seulement par le bruit lourd des pas, mais aussi par les grognements, cris, soufflements et autres reniflements. Cependant, les sangliers savent se montrer discrets et silencieux s'ils se sentent menacés.
40
+
41
+ Le sanglier, omnivore et volontiers fouisseur, consomme de très nombreuses parties d'un grand nombre de végétaux (tubercules, rhizomes fruits dont les glands et les noix, céréales, etc.), des champignons (dont champignons à fructification souterraine tels que truffe ou truffe du cerf), de nombreux animaux (vers, mollusques, insectes et leurs larves, petits mammifères, lissamphibiens, oiseaux et autres sauropsides) morts ou vivants. S'il est affamé, il est réputé pour pouvoir occasionnellement s'attaquer à un animal plus grand mourant, voire à une brebis en bonne santé, en particulier lors de la mise-bas. Il se montre volontiers nécrophage.
42
+
43
+ À l'approche de l'homme, le sanglier prend généralement la fuite avant qu'on ne l'ait détecté et peut se montrer étonnamment agile et rapide. Une laie pressentant un danger pour ses marcassins, peut se montrer dangereuse et charger, ou attaquer un chien, de même qu'un adulte blessé. Irrité, un sanglier claque violemment des dents ; on dit alors qu'il « casse la noisette ».
44
+
45
+ Les déplacements importants d'individus ou de groupes sont habituellement induits par le manque de nourriture ou d'eau mais un autre facteur croissant de déplacement de groupes de sangliers est le dérangement : surfréquentation des couverts forestiers par les promeneurs et les cueilleurs de champignons (qui dans certains cas écument certaines parcelles forestières), poursuite par les chiens non tenus en laisse, traque lors des journées de chasse en battue, chantiers forestiers, construction de lotissements sur des terres agricoles, etc.
46
+
47
+ Les sangliers peuvent ainsi, seuls ou en groupe, parcourir des distances très importantes, traverser des fleuves et des routes, ce qui occasionne de nombreuses collisions avec des véhicules. Néanmoins, les individus semblent généralement ensuite chercher à revenir sur leur territoire.
48
+
49
+ À certaines périodes de l'année, il est d'autant plus important de respecter la tranquillité du sanglier, afin de ne pas l'encourager à investir les cultures agricoles :
50
+
51
+ À défaut, les agriculteurs subissent d'importants dégâts dans leurs récoltes tandis que les chasseurs doivent payer les factures des dégâts et endosser la colère des exploitants agricoles.
52
+
53
+ L'activité reproductrice du sanglier a tendance à être saisonnière[31] et est corrélée à la disponibilité relative des principales denrées alimentaires ou est reliée à des facteurs climatiques[31] .
54
+
55
+ Le rut s'étale d'octobre à janvier avec une activité importante dans les mois de novembre et décembre. Lors d'affrontements violents entre mâles, des blessures parfois importantes peuvent être occasionnées. La gestation dure 3 mois, 3 semaines, 3 jours (soit 114 à 116 jours), la laie met bas dans le chaudron (une excavation plus ou moins aménagée dans la végétation basse) de 2 à 10 marcassins aux yeux ouverts. Le nombre de petits est corrélé au poids initial de la femelle (40 kg : deux petits, 60 kg : quatre petits), mais dans le sud de la France les populations de sangliers ont été recréées ou renforcées par des hybrides de cochon domestique dans le but d'augmenter la prolificité. L'allaitement dure 3 à 4 mois, mais les jeunes sont aptes à suivre la mère dans ses déplacements dès la fin de leur première semaine. Bien que capables de subvenir à leurs propres besoins vers l'âge de six mois, ils demeureront dans le groupe familial encore une ou deux années.
56
+
57
+ Le sanglier remplit des fonctions complexes et importantes au sein des écosystèmes qu'il fréquente.
58
+
59
+ Le sanglier affectionne particulièrement les zones arborées disposant de points d'eau. Cependant, il est relativement ubiquiste et on peut le rencontrer dans de nombreux autres types de milieux. Les landes sont par exemple des milieux très favorables pourvu qu'une strate arbustive même discontinue approche un mètre de haut. Il évite simplement les grandes zones trop à découvert. Il est aussi visible dans une très grande partie de la Sologne.
60
+
61
+ Il est présent dans de nombreuses régions d'Europe (une partie du Danemark, des Pays-Bas, de Belgique, d'Italie, d'ex-Yougoslavie…) et d'Asie, ainsi qu'en Afrique du Nord. Il a disparu des Îles Britanniques.
62
+
63
+ Au moment de la chasse ou à d'autres périodes, des sangliers sont de plus en plus souvent observés[37] en zone périurbaine, et plus rarement en centre ville. Leur présence dans ces zones peut poser des problèmes sanitaires et de sécurité (routière notamment).
64
+
65
+ Ainsi, des compagnies de sangliers sont régulièrement observées sur les hauteurs de Barcelone et en périphérie de la ville. Et il y aurait à Berlin entre 5 000 et 8 000 sangliers périodiquement réfugiés ou vivant dans le réseau des espaces verts berlinois[38]. En 2004, à Saint-Amand (Nord), un sanglier s'est réfugié 18 heures (avant d'être abattu par un chasseur) dans la cour intérieure de l'hôpital[39]. En octobre 2011, le terrain de football de Metz-en-Couture est en partie « muloté » (retourné) par des sangliers[40]. En novembre 2011 à Toulouse, une laie désorientée a erré plusieurs heures dans le centre historique de Toulouse, traversant la place du Capitole, avant de plonger dans le Canal du Midi face à la gare où elle a été abattue sur ordre du préfet[41], au lieu d'être sortie de l’eau et relâchée dans la nature, comme le réclamaient quelques témoins de la scène.
66
+
67
+ Tout comme l'ensemble du grand gibier (cerfs, chevreuils)[42], une prolifération des sangliers est observée en Europe (augmentation de quatre ou cinq fois en moyenne par pays en vingt ans[43]), et plus particulièrement en Allemagne, en Autriche, en Belgique, en Espagne, en France, en Italie, au Luxembourg, au Portugal[43] et en Suisse[42], depuis les années 1980-1990[42],[43]. Celle-ci entraîne une hausse des dégâts agricoles et forestiers, entravant par exemple le taux de renouvellement de la forêt[42], un risque de prolifération de maladies et l'augmentation du risque d'accidents de la route. Cette prolifération inquiète aussi certaines zones urbaines[43]. Elle s'explique par une plus grande précocité reproductive[44], l'évolution des emblavements des cultures refuges, le changement climatique et une régulation déficiente par la prédation ou la chasse[43]. En 2009, le ministre français de l'Écologie Jean-Louis Borloo lance un Plan national de maîtrise du sanglier[44].
68
+
69
+ Le sanglier, porc féral (redevenu sauvage) ou des croisements de porcs et sangliers ont été introduits (volontairement ou involontairement) dans plusieurs régions du monde et dans de nombreuses îles.
70
+
71
+ Ainsi en 1493, Christophe Colomb a importé huit porcs aux Antilles. Plusieurs importations ont eu lieu sur le continent américain dès le milieu du XVIe siècle par Hernán Cortés et Hernando de Soto, et au milieu du XVIIe siècle par le sieur de La Salle. Du sanglier eurasien « pur » a aussi été importé pour satisfaire la « chasse sportive » au début du XXe siècle[45]. De vastes populations de sangliers se sont ainsi peu à peu formées en Australie, Nouvelle-Zélande et l'Amérique du Nord et du Sud[46]. Aux États-Unis, il y aurait environ 6 millions de porcs redevenus sauvages[47] et dans la première décennie du XXIe siècle, des sangliers échappés de fermes d'élevage se sont rapidement reproduits au Canada en Alberta et en Saskatchewan ; des primes sont offertes pour les paires d'oreilles rapportées par les chasseurs.
72
+
73
+ Au Royaume-Uni où l'espèce a probablement disparu au XIIIe siècle à la suite d'une chasse intensive, des échappés d'élevage et d'autres sangliers importés du continent pour satisfaire la chasse de loisir ont formé de nouvelles populations[48].
74
+
75
+ Le genre Sus appartient à la famille des Suidés, dans l'ordre des Artiodactyla ou des cétartiodactyles selon les classifications.
76
+
77
+ Selon ITIS (14 septembre 2017)[49] et Mammal Species of the World (version 3, 2005) (14 septembre 2017)[50] :
78
+
79
+ C'est le grand mammifère chassé dont la population augmente le plus en Europe[51], à la suite des plans de chasse, mais aussi par l'agrainage abondamment pratiqué, la déprise agricole au profit de la forêt et de la garrigue, la grande quantité de nourriture dans les champs exploités (notamment les vastes monocultures de maïs qui offrent un refuge aux hardes)[52].
80
+
81
+ L'agrainage notamment lorsqu'il est réalisé, de façon linéaire (c'est-à-dire avec un petit épandeur tout en circulant le long d'un chemin), vise à disperser une quantité modérée de maïs grain (2 à 3 kg/100 ha de surface boisée) sur une distance, longue de plusieurs centaines de mètres. Il en résulte que les sangliers vont passer du temps à ramasser les grains ; temps pendant lequel la nuit va passer en grande partie, les amenant aussi à trouver d'autres fruits forestiers et, leur éviter ainsi de se rendre dans les cultures agricoles, aux alentours des forêts.
82
+
83
+ L'agrainage est, par exemple, interdit à moins de 250 m de toute surface agricole (y compris zone d'habitations) dans le département de la Moselle depuis plusieurs années.
84
+
85
+ En France, les chasseurs ont lâché dans la nature, et ce des années durant, des animaux croisés en captivité (une pratique désormais interdite), provoquant une très forte augmentation de leur nombre[56]. Les chasseurs le chassent à l'affût, ou organisent des battues pour en prélever et réduire leur nombre : depuis les années 2010, ils tuent environ 500 000 sangliers par an, y compris hors de la saison de la chasse, soit quatre fois plus qu’il y a vingt ans (la Fédération nationale des chasseurs estimant que leur population est de 1 à 1,5 million d'individus) et ils sont désormais classés « nuisibles » dans nombre de départements[57]. Le naturaliste Pierre Rigaux souligne que « le nombre faramineux de sangliers abattus chaque année est la conséquence mal maîtrisée d’une volonté politique et historique de disposer d’une abondance d’animaux à tuer, résume l’écologue. Les chasseurs ont maintenant le beau rôle, celui de régulateurs de sangliers, justifiant plus largement dans l’inconscient collectif leur rôle de régulateur de la faune sauvage[56]. »
86
+
87
+ Le sanglier sauvage avait disparu en Grande-Bretagne et en Irlande au XVIIe siècle, mais des individus d'élevage échappés des enclos de ferme ont récemment été repérés à travers le Weald[58].
88
+
89
+ À Berlin, leur population est estimée entre 5 000 et 8 000 individus, et plus de 500 bêtes ont été abattues entre avril et novembre 2008 à l'initiative de la municipalité[38].
90
+
91
+ Il a fait l'objet de réintroductions en France[59], en Égypte[60] et plusieurs études ont étudié les possibilités de réintroduction au Royaume-Uni (en Écosse notamment dont pour évaluer le nombre minimal de sanglier à introduire pour avoir une population viable à long terme (« Minimum viable population » ou MVP pour les anglophones)[61] et pour savoir s'il existait encore en Écosse, région fortement déforestée, des boisements assez grands pour abriter une telle population[62].
92
+
93
+ En France, à la suite d'une augmentation de population dépassant nettement les prélèvements, et pour limiter les coûts des dégâts du gibier (indemnisations aux agriculteurs passées de 20 à 30 millions d'€ par an entre 2000 et 2010 en raison notamment du doublement du prix des céréales[63]), pour limiter certains risques sanitaires[63] (risque de « retour » de certaines zoonoses transmissibles entre animaux sauvages et d'élevage ou à l'homme), un plan national de maîtrise du sanglier a été mis en place en 2009, sur tout le territoire avec 13 mesures[64] (à appliquer dans chaque département) pour en limiter la démographie puis en maîtriser les populations. L'agrainage du sanglier pourrait aussi être interdit[63], sauf cas particulier (quand sa nécessité est démontrée).
94
+
95
+ 747 000 sangliers étaient abattus en France en 2019, contre 36 000 en 1973[52].
96
+
97
+ Le sanglier est apprécié en venaison pour sa chair goûteuse et peu grasse. À l'instar du porc, tout se mange dans un sanglier. Certains bouchers et charcutiers produisent du jambon fumé de sanglier, notamment en Ardenne belge.
98
+
99
+ Sur la base d'une compilation de 144 206 résultats d'analyses de plomb dans les aliments recueillis en Europe durant neuf ans, l'AESA[65] notait en 2012 qu'alors que la plupart des aliments ont un taux de plomb qui a diminué, la viande de sanglier (avec celle du faisan et divers abats d'autres espèces gibier) reste préoccupante en termes de teneur en plomb (teneur moyenne de 1143 μg/kg, soit environ 100 fois plus élevée que la viande de porc/porcelet (11 μg/kg en moyenne), et 1 600 fois la dose moyenne ingérée par jour par un européen moyen (0.68 µg/kg/jour/personne)[65]. Un échantillon de viande de sanglier sauvage a culminé à 232 000 μg/kg, le record pour près de 145 000 analyses parmi 734 catégories d'aliments consommés en Europe[65]. Ces teneurs très élevées en plomb peuvent être dues au caractère nécrophage du sanglier, son goût pour les champignons (dont certains bioconcentrent très bien le plomb, notamment dans certaines forêts de guerre où le plomb des munitions fait partie des séquelles laissées par les conflits armés), mais les résidus de plomb laissés par les munitions qui ont servi à le tuer sont aussi en cause[66].
100
+
101
+ Les défenses, en ivoire, matériau dur, étaient utilisés pour réaliser des casques en défense de sanglier par la Civilisation minoenne.
102
+
103
+ En France, de 1984 à 1986[67] (en 3 ans), il y avait eu 11 055 collisions avec animaux sauvages (phénomène dit de roadkill) déclarées (un peu moins de 4 000/an), ayant fait 75 blessés[63].
104
+
105
+ En 1993-94, pour 25 départements étudiés, on a constaté un triplement du nombre de collisions (par rapport au précédent recensement), sur des routes départementales le plus souvent, mais avec une augmentation préoccupante sur les autoroutes (de 6,8 % en 1984-86, 18,3 % en 1993-94). Le sanglier est en cause dans 1/3 des cas environ, derrière le chevreuil (75 % des collisions, en forêt presque toujours) avec selon les statistiques de la police et gendarmerie pour 2008-2010 : 500 accidents corporels dus à animal sauvage (+/-170/an), 35 tués (+/-12/an), 350 hospitalisations (+/-115 par an) et 200 blessés légers (65 par an). Depuis 2003, le fonds de garantie (n'indemnisant originellement que les victimes d’accidents de la circulation dont les auteurs sont non-assurés ou non-identifiés) intervient. En 2008 il y eut près de 35 000 collisions déclarées, dont plus de 60 % par du grand gibier (36 % sangliers, 17 % chevreuils, 8 % cerfs), pour 16 millions d'euros de dégâts réglés par les assureurs. En 2009, le fonds de garantie a été déchargé de sa mission d’indemnisation au profit d'un règlement des dommages par les assurances et risques assurables[63].
106
+
107
+ De manière générale, une « surpopulation » de sangliers peut augmenter certains risques pour les élevages porcins proches, mais aussi pour la santé humaine, dont via des virus grippaux porcins, et peut-être celui de la grippe aviaire[réf. nécessaire] ou assurément via la maladie de Lyme, la peste porcine, la peste africaine, la maladie d'Aujeszky (aussi dite « pseudo-rage ») ou diverses parasitoses dues à des nématodes Metastrongylus, la trichinose (affection dont l'augmentation est liée au nombre de sangliers), ou encore via une augmentation du risque d'accidents de la route, avec des dégâts matériels importants, des blessures corporelles voire pertes en vies humaines[68].
108
+
109
+ Les « pullulations » locales de sanglier, peuvent être source de risque épidémique[69], y compris aux États-Unis où des sangliers introduits à partir de l'Europe (dès les années 1500) comme gibier ont localement proliféré, notamment là où ils se sont croisés avec des porcs domestiques (ils seraient au moins 4 millions dans 39 États du pays, surtout en Californie, au Texas et dans le Sud-Est du pays). Une étude publiée en 2011, confirmant d'autres études faites au Texas ou dans d'autres États a montré que les risques d'exposition aux parasites Toxoplasma gondii et Trichinella (trouvés dans le sang de 83 sangliers sauvages tués en Caroline du Nord de 2007 et 2009) augmente alors que ces deux parasites (ici trouvés pour la première fois chez des sangliers) avaient été éliminés des élevages de porcs. Ces parasites ingérés provoquent des symptômes pouvant être confondus avec ceux de la grippe, mais T. Gondii est dangereux pour la femme enceinte et les personnes ayant un système immunitaire affaibli (C'est une cause majeure de décès pour cause de maladie d'origine alimentaire aux États-Unis)[69]. Trichinella peut produire des symptômes légers à sévères, avec dans le pire des cas des problèmes cardiaques potentiellement mortels et de graves problèmes respiratoires selon les CDC[69]. Même dans les cas modérés, la fatigue, un état de faiblesse et des diarrhées peuvent durer des mois[69].
110
+
111
+ Omnivore et nécrophage à l'odorat fin, le sanglier a aussi un rôle sanitaire : il détecte et élimine rapidement les cadavres de nombreux petits et gros animaux, même cachés, en évitant qu'ils contaminent les eaux superficielles par des pathogènes ou toxines (botuliques notamment, auxquelles il se montre très résistant). Pour cette raison, c'est une espèce qui – bien que non située en bout de chaîne alimentaire – peut fortement bioconcentrer certains toxiques et polluants (via les cadavres qu'il mange ou via les champignons basidiomycètes et souterrains contaminés (dont par des radionucléides[70], après Tchernobyl par exemple) qu'il consomme en grande quantité).
112
+
113
+ Selon Fernández & al., au-delà des considérations empiriques[71], les risques zoonotique, sanitaire pour les élevages et écoépidémiologiques devraient être mieux pris en compte lors des opérations de translocation ou de réintroduction[72]
114
+
115
+ Les sangliers ne sont pas situés en fin de la chaîne alimentaire. Mais en tant qu'animaux fouisseurs omnivores, nécrophages et mycophages ils sont vulnérables à certains polluants ; ainsi de l'hydrogène sulfuré a tué, au cours de l'été 2011, 36 sangliers (pour un seul ragondin) sur une zone de marées vertes en Bretagne[75].
116
+
117
+ Ils sont également impliqués dans la remise au jour et la bioconcentration de certains radionucléides. Ainsi, sur les zones touchées par les retombées de la catastrophe de Tchernobyl, l'iode radioactif en raison de sa courte période radioactive, a rapidement disparu de l'environnement, mais les sangliers ont continué à accumuler du césium 137, à partir de leurs aliments. Or, ce cation est radiologiquement et chimiquement toxique[76], très soluble dans le bol alimentaire et traverse facilement la barrière intestinale au niveau du petit intestin[74] d'où il gagne facilement toutes les parties du corps (comme s'il avait été inhalé)[77],[78].
118
+
119
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120
+
121
+ Selon l'IRSN, en 1986, en France, la radioactivité des champignons (mets particulièrement recherchés par les sangliers) était 5 à 10 fois plus élevée que celle du lait ou des céréales (273 à 1 165 Bq/kg pour les champignons analysés dans le parc national du Mercantour). Plus grave pour les animaux mycophages, elle diminuait beaucoup moins chez les champignons (de même que dans le gibier) de 1986 à 2003 (dépassant parfois la limite de commercialisation), ce qui démontre une bioconcentration et contamination persistantes de la chaine alimentaire. Un sanglier consommant les champignons sur une tache de contamination du Mercantour, selon l'IRSN, était alors exposé à une « dose efficace » très élevée (de 10 microsievert (µSv) à 100 microsievert) ; or, les champignons à fructification souterraine n'ont pas été pris en compte par cette étude, alors qu'il a été ensuite démontré qu'ils concentrent plus encore que les autres le césium radioactif ; avec un délai lié au temps de percolation du césium dans le sol (1 cm par an en moyenne). Il faut probablement 10 à 20 ans pour que le césium lessivé atteigne la zone de prospection des truffes (plus tôt dans les zones acides ou pauvres en nutriments), alors les sangliers augmentent leur risque d'être contaminé (de même pour les écureuils ou certains micro-mammifères qui s'en sont nourri ou pour certains nécrophages ou ceux qui consommeront des nécrophages contaminés[86]. En 2005, des études[74] sur le radiocésium de Tchernobyl dans le Land de Rhénanie-Palatinat (Allemagne) ont confirmé la persistance du phénomène dans les deux décennies qui ont suivi l'accident, sur la base d'analyse de 2 433 sangliers échantillonnés dans une zone de 45 400 ha de forêts (de janvier 2001 à février 2003), qui a par ailleurs fait l'objet de plusieurs études sur la radioactivité des sangliers[87] et des sols[88]. Les chercheurs ont aussi étudié le contenu et la radioactivité des estomacs de 689 des sangliers tués à la chasse, mettant en évidence une courbe saisonnière de contamination, dépassant les taux admissibles en été pour 21 à 26 % des sangliers (au sud-ouest de l'Allemagne, avec un gradient croissant Est-ouest, et avec une forte réduction en hiver (1 à 9,3 % qui correspond à une consommation plus élevée de nourriture contaminée en période de végétation, avant l'arrivée des glands et faines de hêtres pas ou peu contaminés[74]. L’été 2002, une analyse précise du contenu en nourriture des 18 estomacs les plus radioactifs (345 à 1 749 Bq/kg de matière fraîche) a été faite, ainsi que pour les 18 estomac présentant les plus bas taux de césium radioactif (moins de 20 à 199 Bq/kg). Des restes de truffes du cerf (Elaphomyces granulatus) ont été trouvés dans des proportions beaucoup plus élevées dans les estomacs très contaminés que dans des estomacs faiblement contaminés. Cette truffe est donc la principale cause de contamination des sangliers[74]. Elle est méconnue car invisible (fructification souterraine), mais un chien truffier en a détecté en moyenne une par 20 mètres carrés en forêt du Palatinat, surtout sous des résineux[89]. Leur teneur moyenne en césium 137 était de 6 030 Bq/kg[90].
122
+
123
+ La saisonnalité de la concentration dans cette région n'est pas nécessairement extrapolable ailleurs, car dans d'autres régions, plus au sud par exemple, on trouve d'autres espèces de truffes qui arrivent à maturité à d'autres époques (en automne ou hiver par exemple). le Césium 234 a dû être également bioaccumulé après l'accident, mais sa courte période radioactive (2 ans) fait qu'il ne pose probablement plus de problème de radioactivité[74]. À la suite de ces découvertes, l'autoconsommation (de certains « gibiers » ou champignons en particulier) dans les zones de retombées radioactives a été reconnue comme source de risque radiologique[91], la législation allemande impose maintenant une analyse de radioactivité pour tout sanglier chassé dans la forêt du Palatinat, parmi celles touchée par des pluies radioactives lors du passage du nuage de Tchernobyl[92]. Cette analyse doit être faite avant que le sanglier ne soit livré à la consommation. En 2011, le laboratoire fédéral allemand de la santé (Landesuntersuchungsamt) et l’Institut für Lebensmittelchemie Speyer (Institut de chimie et de l’alimentation, notamment chargé de la surveillance des radionucléides dans les aliments, et des centrales nucléaires) ont rappelé que des analyses de sangliers sauvages (cette fois faites sur 2 200 individus tués à la chasse entre 2010 et mars 2011) en forêt du palatinat (Rhénanie-Palatinat) confirment que de nombreux sangliers sont encore radioactifs en forêts (avec dépassement des normes dans 20 % de ces 2 200 cas), malgré les 25 ans écoulés depuis le passage du nuage. Pour la période mars 2010 - mars 2011, 400 de ces sangliers présentaient une radioactivité dépassant le seuil (600 becquerels par kilogramme) d'autorisation de mise sur le marché (pour la radioactivité maximale cumulée en Cs 134 et 137). L’un d’entre eux présentait une activité radioactive de 5 389 becquerels (9 fois la dose autorisée). En ce qui concerne l'exposition immédiate au rayonnement, 200 grammes de viande de sanglier avec une charge de 4 000 becquerels ne correspondent qu’à l’exposition externe au rayonnement cosmique durant un vol de Francfort à l'île Grande Canarie, mais l’ingestion de cette viande expose à une contamination interne, avec un risque très différent si les radionucléides responsables de ce rayonnement se fixent dans l’organisme. En effet, concernant les effets radiatifs et ionisants, il faut distinguer l'exposition externe, et l'exposition interne. Cette dernière est beaucoup plus dangereuse, car la toxicité du césium inhalé ou ingéré est fortement exacerbée par le fait que le césium 137 est un analogue du potassium ; ce qui explique qu’il est rapidement assimilé, dans n'importe quelle partie de l’organisme, d’où il ne sera éliminé qu’avec une période biologique de 70 jours environ[93]. L’enfant y est plus vulnérable, car ayant des besoins en potassium supérieurs à ceux d’un adulte, et parce qu’il en absorbe et en fixe plus que ce dernier, proportionnellement à sa masse corporelle. Le césium est particulièrement bien bioaccumulé sous les forêts qui le protègent du lessivage et des réenvols et où il reste biodisponible[94].
124
+
125
+ Les facteurs de transfert de radioactivité[95], notamment étudiés[96] en Allemagne en forêt, varient[97] selon les types de forêt (pH du sol, densité en champignons, relief…). Le contenu de l'estomac de sangliers tués à la chasse varie selon les saisons, mais aussi selon l’habitat fréquenté par les animaux avant qu’ils n'aient été tués (démontré par une étude[98] la saison[99] ayant porté sur l’analyse des contenus stomacaux d'environ 430 sangliers tués dans le Bade-Wurtemberg.
126
+
127
+ Lors de la fructification des champignons souterrains, les sangliers sont – comme l’écureuil roux – victimes de leur attrait pour les truffes. En zone contaminée, la radioactivité de ces truffes dépasse souvent les doses qui seraient exceptionnellement admises pour l'alimentation porcine en situation d'« urgence radiologique » post-accident nucléaire en Europe (1250 Bq/kg Cs-134 et Cs-137[100]) ; la viande de porc ne devant pas elle-même (pour le Codex alimentarius) dépasser 1 000 Bq/kg - dans ce type de situation exceptionnelle et quel que soit le pays - pour pouvoir être commercialisée[101]. Or, les truffes et en particulier Elaphomyces granulatus concentrent fortement le césium qui s'accumule plus dans les forêts que dans les champs, rivières et mers et qu'ailleurs[102]. Comme les truffes vont continuer à concentrer ce radiocésium et sachant que son temps de demi-vie (période radioactive) est de 30 ans environ, les sanglier sauvages et d’autres animaux qui mangeraient ces truffes resteront radioactifs, et à contrôler durant encore plusieurs décennies[103]. On avait dès 1995 montré que les champignons (et un peu moindrement certaines espèces de fougères) bioaccumulaient le mieux et très fortement parfois le radiocésium[104]. Selon des études[105] sur les transferts de césium chez le lapin, on suppose par extrapolation que le Césium aurait une durée de « demi-vie biologique » dans le sanglier en moyenne de 2-3 semaines (avant d’être éliminé, essentiellement via l’urine et donc de pouvoir recontaminer des plantes, invertébrés ou champignons).
128
+
129
+ Ce même rapport montre que dans le parc naturel Pfälzerwald situé au-dessus de l’Alsace et à l’est de la Belgique et du Luxembourg, plus on se déplace vers l’ouest plus la contamination est importante et plus le pourcentage de dépassement de norme de radioactivité pour la viande est élevé parmi les sangliers tués à la chasse, avec possiblement une contamination des consommateurs de sanglier contaminé ou d'autre gibier sauvage contaminé[106]. L'Institut fédéral pour l'écologie forestière et des forêts, après étude du contenu stomacal des sangliers du Palatinat[107] a confirmé que les champignons souterrains étaient encore, 25 ans après Tchernobyl, les premières sources de contamination des sangliers. Bien que le porc soit un animal-modèle très utilisé en laboratoire (génétiquement et biologiquement à la fois assez proche de l'Homme et très proche du sanglier), il ne semble pas[108] avoir fait l'objet d'études publiées sur la manière dont il se contamine par le Césium 134 ou 137, via les truffes ou d'autres aliments forestiers (rhizomes de fougères par exemple[107]).
130
+
131
+ C'est en Allemagne que le problème de la contamination des sangliers par le Césium 137 semble avoir été le mieux détecté, étudié et traité (pour ce qui est du nombre d'animaux analysés, du suivi et de la précaution).
132
+
133
+ En 2010-2011[109] de la nourriture contenant 1 250 mg de bleu de Prusse par kg d'aliments a été distribuée à des sangliers bavarois durant toute une saison de chasse, pour tester l’effet de cette molécule sur l’absorption de Césium 13 par le sanglier. Un effet significatif, déjà montré chez d’autres mammifères[110] a été confirmé chez 285 sangliers tués en 2011 dans 6 zones de chasse dont deux traitées par ce chélateurs(la radioactivité moyenne de la viande des sangliers traités était de 522 Bq (pour le 137Cs)/kg de viande maigre de muscle squelettique, soit 211 Bq/kg de radioactivité en moins (en moyenne) (p<0,001) que l'effet soit -344 Bq/kg (p<0,05)[109].
134
+
135
+ En Suède alors que les rennes et élans sont très rarement contaminés, la bioconcentration des sangliers semble se poursuivre ; avec en août 2017 un individu tué à la chasse émettant 13 000 Bq/kg (becquerel par kilogramme), puis un autre tué (au nord de l'Uppland, en octobre) contrôlé à 16 000 Bq/Kg (soit plus de 10 fois le seuil suédois pour le gibier : 1 500 Bq/kg)[111],[112] ; En 2017 pour 30 sangliers testés seuls 5 ou 6 étaient sous le seuil toléré par l’Agence suédoise de l’alimentation ; les régions à risques sont celles d'Uppsala, Gävle et Västerbotten où il a plu lors du passage du nuage[113]. Selon Pål Andersson (de l'Autorité suédoise de radioprotection SVT), les personnes exposées à ce rayonnement en mangeant la viande d'un animal aussi radioactif que cela présenteront un « risque accru de cancer »[112] (risque faible selon le SVT[114]).
136
+
137
+ Bien qu'assez peu représenté sur les peintures et gravures rupestres, on sait par les archéologues que le sanglier était chassé durant la Préhistoire. Il est possible qu'il ait dans les derniers millénaires, alors que se développaient les populations humaines de chasseurs-cueilleurs, profité du recul des grands prédateurs tels que le lion des cavernes, le tigre à dent de sabre et l'ours des cavernes.
138
+
139
+ Chez les Indo-Européens, le sanglier symbolise la caste sacerdotale tandis que l’ours correspond à la caste guerrière.
140
+
141
+ Le sanglier est le troisième Avatar (descente, incarnation) du dieu Vishnou, Varaha, chargé de sauver la déesse Terre (son épouse) d'un démon des eaux d'un déluge. C'est donc un animal particulièrement sacré en Inde.
142
+
143
+ La symbolique du sanglier est très riche chez les Celtes mais également présente, et de façon généralisée dans les mythes indo-européens : la Grèce mycénienne, l'Inde védique, chez les Germains laissant imaginer une origine commune.
144
+
145
+ Il représente la force et le courage mais aussi la connaissance et a un rapport avec l'au-delà.
146
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147
+ Les Celtes le considèrent comme un animal sacré. Des têtes de sanglier ornent les armes et sa viande accompagne les défunts dans leur dernier voyage. Son rôle est à rapprocher de celui du taureau dans les mythologies des origines de l'Europe. Le sanglier est donc l'attribut des druides et certains se faisaient même appeler « sanglier ».
148
+
149
+ Le quatrième des 12 travaux d'Hercule était de rapporter vivant le sanglier d'Érymanthe.
150
+
151
+ En Occident, dans l'antiquité romaine, germano-gauloise et galloromaine, sa chasse semble avoir été particulièrement valorisée. Dans la religion celtique, il s'agissait de la nourriture des héros rassemblé chez les dieux[115].
152
+
153
+ L'animal était considéré comme courageux et fort et se battant jusqu'au bout. Le chasser devient un combat entre le guerrier et l'animal, un combat singulier où l'homme doit supporter les cris, les coups et l'odeur de la bête. Le vaincre est alors un exploit.
154
+
155
+ Ces qualités sont aussi reconnues chez les Romains comme chez les Germains, qui semblent avoir fait de la chasse au sanglier un rituel initiatique indispensable du guerrier pour devenir libre et adulte. Les Celtes en ont fait un gibier de rois et une chasse symbolique[116].
156
+
157
+ Cette tradition continue tout au long du Haut Moyen Âge, mais s'inverse aux alentours du XIIIe siècle, d'abord en France et en Angleterre puis en Italie et en Allemagne aux siècles suivants. Le sanglier et sa chasse sont progressivement dévalorisés.
158
+
159
+ Le sanglier n'est plus le gibier des rois et des princes; il perd cette qualité au profit du cerf qui lui est opposé. L'une des raisons serait que la chasse au sanglier demandant peu d'espace, contrairement à la chasse au cerf, les grands seigneurs auraient alors « laissé » sa chasse aux seigneurs moins importants. La chasse au cerf serait devenue un moyen de se démarquer pour les seigneurs ayant des forêts assez vastes pour se la permettre.
160
+
161
+ L'autre raison principale de cette dévalorisation a été la « propagande » de l'Église. Les qualités du sanglier vantées à l'Antiquité en font, pour l'Église, l'animal des païens, voire l'animal du diable. L'Église va tourner toutes ses qualités en défauts, et sa force et son courage deviennent de la férocité. Le cerf, auquel elle l'oppose aussi, a lui toutes les vertus : c'est le Christ des animaux. Avec le temps, et plus récemment, la chasse au sanglier devient aussi le moyen de se débarrasser d'animaux dangereux qui abîment les cultures[117],[118].
162
+
163
+ En astrologie chinoise, le sanglier est considéré comme un signe particulièrement auspicieux et un gage de loyauté.
164
+
165
+ Le sanglier est le symbole du :
166
+
167
+ Le Moyen Âge européen a repris cette symbolique en héraldique où le sanglier est très représenté (notamment dans les Ardennes[125]), et aussi dans le vocabulaire de l'escrime (garde de la « dent du sanglier »).
168
+
169
+ En règle générale, le sanglier apparait de profil dans les blasons, et passant, c'est-à-dire semblant avancer trois pattes au sol et une patte avant levée. Il est dit « défendu » si ses défenses sont d'une couleur différente de celle du corps. On nomme sa tête « hure », son nez « boutoir » et sa couche « bauge ».
170
+
171
+ Ebersviller (Moselle)
172
+
173
+ Sanglier de sable défendu d'argent (Champ-Dolent - Eure)
174
+
175
+ Sanglier de sable, défendu d'argent, baugé dans un buisson (Baugé - Maine-et-Loire)
176
+
177
+ Trois hures de sanglier (Givonne - Ardennes)
178
+
179
+ Défense de sanglier d'argent (Albignac - Corrèze)
180
+
181
+ D'argent au sanglier de sable défendu du champ… (Courcelles-sur-Viosne - Val-d'Oise)
182
+
183
+ … trois hures de sanglier… (Baillou - Loir-et-Cher)
184
+
185
+ …hures arrachées de sanglier en pal… (Booth - Angleterre)
186
+
187
+ Le sanglier est le symbole des Ardennes où il abonde. Il en est devenu la mascotte et la sculpture du « plus grand sanglier du monde », Woinic, symbolise le département.
188
+
189
+ Il est aussi le symbole du premier club de football du département, le Club Sportif Sedan Ardennes, étant représenté sur l'écusson du club depuis ses débuts.
190
+
191
+ Il est enfin le symbole du régiment des chasseurs ardennais caserné à Marche-en-Famenne (Belgique), ainsi que l'unité aérienne du 2 Wing Tactique de Florennes (Belgique) ayant pour mascotte Bull Rusch (mâle) et Gipsy (femelle).
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+ Il a parfois été repris par l'armée, notamment l'armée de l'air — par exemple, à des fins commémoratives, où le sanglier a décoré des avions en l'honneur d’escadrilles affectées dans les Ardennes. Un exemplaire de mirage III décoré aux couleurs des Ardennes et comportant une tête de sanglier imposante est toujours visible et accessible au public sur le site des Ailes Anciennes à Blagnac, pour célébrer le cinquantième anniversaire de l'escadron de chasse 3/3 Ardennes[126]
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+ Sus scrofa • Sanglier d'Europe, Sanglier d'Eurasie
2
+
3
+ Espèce
4
+
5
+ Répartition géographique
6
+
7
+ Statut de conservation UICN
8
+
9
+ LC  : Préoccupation mineure
10
+
11
+ Le sanglier d'Europe, sanglier d'Eurasie ou plus simplement sanglier (Sus scrofa), est une espèce de mammifères omnivores, forestiers de la famille des Suidés. Cette espèce abondamment chassée est aussi considérée comme une espèce-ingénieur[1], capable de développer des stratégies d'adaptation à la pression de chasse, ce qui lui confère parfois un caractère envahissant[1].
12
+
13
+ Le porc (ou cochon) est issu de la domestication du sanglier. Longtemps considéré comme une sous-espèce du sanglier sous le nom de Sus scrofa domesticus il est maintenant considéré comme une espèce à part entière (Sus domesticus) afin de limiter les confusions entre les populations sauvages et domestiques[2].
14
+
15
+ Une femelle de sanglier est une laie [11],[12],[13] et un jeune sanglier âgé de moins de six mois, à la livrée rayée, est un marcassin[14],[15],[16]. Dans le lexique de la chasse, notamment celui de la vénerie, un jeune sanglier âgé de six mois à un an, qui a perdu sa livrée de marcassin, est appelé une bête rousse[17],[18] ; un mâle adulte, une bête noire, ou bête de compagnie à un an[17],[18] ; un ragot à deux ans[19],[20] ; un tiers-an, ou tiers-ans, à trois ans[21] ; un quartanier, ou quartannier, de 4 à 5 ans[22],[23] ; un vieux sanglier à six ans ; et un grand vieux sanglier à sept ans et plus. Un solitaire est un sanglier qui vit seul[24].
16
+
17
+ Le substantif masculin « sanglier » vient du latin vulgaire singularis (porcus)[9] qui signifie littéralement « porc solitaire »[9] et a d'abord désigné « le mâle qui vit seul »[9]. Il est attesté vers 1140 sous les graphies sengler et senglier[9].
18
+
19
+ L'avant-train est puissant, le cou massif. La tête (hure) a une forme globalement conique. Les flancs sont comprimés. Le pelage est constitué de longs jarres très rêches (les soies) ainsi que d'un épais duvet.
20
+
21
+ Les adultes sont de couleur gris-brun uniforme, foncé en général ; les plus jeunes ont un pelage formé de bandes rousses et crème horizontales. Les oreilles (les écoutes) triangulaires sont toujours dressées. Les canines sont particulièrement développées. Celles de la mâchoire supérieure, les grès, se recourbent vers le haut durant la croissance. La taille des mâles est plus importante que celle des femelles. En outre, les sujets présents dans le sud de l'Eurasie sont plus petits que ceux du nord et de l'est, en accord avec la règle de Bergmann. Leurs dimensions augmentent aussi de l'ouest vers l'est de l'Europe. En Sardaigne, on trouve de très petits sujets.
22
+
23
+ Le sanglier européen peut peser de 150 à 160 kg pour le mâle et 100 kg pour la femelle environ. Le poids d'un sanglier de plaine où les cultures de maïs abondent est significativement plus important que celui de son congénère établi en montagne. Sa longueur, de la tête et du corps varie de 1,10 à 1,80 m et sa hauteur au garrot de 0,60 à 1,15 m.
24
+
25
+ Sa queue moyennement longue (25 à 30 cm) se termine par un long pinceau de soies. Généralement, elle est pendante quand l'animal est calme et bien dressée s'il est inquiet ou en colère.
26
+
27
+ Le sanglier possède un corps trapu et une tête volumineuse. Sa tête est prolongée d'un groin très allongé appelé boutoir, et de deux grandes oreilles mobiles. Ses canines sont très développées : les supérieures s'appellent les grès et les inférieures les défenses. Ces défenses poussent tout au long de la vie du sanglier. Les plus beaux trophées proviennent des mâles les plus âgés. En ouvrant et fermant sa gueule, le sanglier aiguise ses défenses sur les grès. Résultat: elles sont acérées en permanence.
28
+
29
+ Le squelette est massif et solide, le crâne a une forme trapézoïdale (vue de profil). On en retrouve des éléments (dents, défenses, sabot percé, os) qui semblent avoir servi de bijoux ou éléments pendentifs[25] de décor durant la Préhistoire. On retrouve aussi des défenses associées à des tombes ou puits funéraires préhistoriques[26].
30
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31
+ Le cochon domestique, une sous-espèce (Sus scrofa domesticus), possède 38 chromosomes. Le sanglier européen n'en détient que 36, à la suite d'une fusion ancestrale. Leur descendance commune, appelée cochonglier ou sanglochon, est fertile. Les hybrides de première génération possèdent 37 chromosomes. Ensuite ils peuvent en avoir 36, 37 ou 38. L'hybridation est fréquente dans les régions d'élevage de cochons en plein air ou bien lorsque la population sauvage a été reconstituée par des femelles de cochons domestiques saillies par un sanglier mâle. Le sanglier corse est génétiquement très proche du cochon domestique.
32
+
33
+ Le sanglier a été introduit par l'Homme hors de son aire naturelle de répartition, dont en Amérique du Nord où il a parfois été croisé avec diverses souches de cochons. Ceci complexifie encore sa génétique, mais aussi sa dénomination commerciale légale. En Amérique du Nord, où il n'existe normalement pas dans la nature, certaines étiquettes commerciales qualifient sa viande de « sanglier sauvage », alors qu'il est élevé, et introduit.
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+
35
+ Le sanglier est essentiellement nocturne (une évolution peut-être due à la présence de l'homme). Il est plutôt sédentaire et apparemment attaché à son territoire quand il est entouré d'obstacles[27], mais dans un milieu qui lui convient, il peut parcourir plusieurs dizaines de kilomètres dans la nuit et son aire vitale peut atteindre de 100 hectares à plus de 1 000 ha[28],[29]. Il sélectionne ses habitats selon la saison, l'heure du jour ou de la nuit et ses besoins alimentaires[30].
36
+
37
+ Régulièrement, le sanglier se vautre dans la boue dans des lieux appelés « souilles », et se frotte avec insistance contre les troncs d'arbres avoisinants pour se débarrasser d'un certain nombre de parasites, réguler sa température corporelle et marquer son territoire. Il dort dans de petites dépressions du sol, sèches, bien dissimulées, nommées « bauges ».
38
+
39
+ Les sangliers sont grégaires[31]. Ils forment des troupes (ou bandes) appelées hardes[32] ou compagnies[33] et dont la taille varie selon le lieu et la saison[31]. Une harde (ou compagnie) compte d'ordinaire de six à vingt individus[31], quoique des troupes (ou bandes) de plus de cent individus aient déjà été observées[31]. L'unité de base est un noyau composé d'une ou plusieurs laies et leurs dernières portées de marcassins[31]. La dynamique du groupe inclut l'isolement de la laie (pré)parturiente puis sa rentrée avec sa portée, l'entrée de laies nullipares ainsi que l'arrivée de mâles adultes avec le départ simultané d'individus subadultes[31]. Les ragots (sangliers de 2 à 4 ans) ferment la marche lors des déplacements, mais sont remplacés par des mâles plus âgés en période de rut. Les cortèges sont souvent bruyants, non seulement par le bruit lourd des pas, mais aussi par les grognements, cris, soufflements et autres reniflements. Cependant, les sangliers savent se montrer discrets et silencieux s'ils se sentent menacés.
40
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+ Le sanglier, omnivore et volontiers fouisseur, consomme de très nombreuses parties d'un grand nombre de végétaux (tubercules, rhizomes fruits dont les glands et les noix, céréales, etc.), des champignons (dont champignons à fructification souterraine tels que truffe ou truffe du cerf), de nombreux animaux (vers, mollusques, insectes et leurs larves, petits mammifères, lissamphibiens, oiseaux et autres sauropsides) morts ou vivants. S'il est affamé, il est réputé pour pouvoir occasionnellement s'attaquer à un animal plus grand mourant, voire à une brebis en bonne santé, en particulier lors de la mise-bas. Il se montre volontiers nécrophage.
42
+
43
+ À l'approche de l'homme, le sanglier prend généralement la fuite avant qu'on ne l'ait détecté et peut se montrer étonnamment agile et rapide. Une laie pressentant un danger pour ses marcassins, peut se montrer dangereuse et charger, ou attaquer un chien, de même qu'un adulte blessé. Irrité, un sanglier claque violemment des dents ; on dit alors qu'il « casse la noisette ».
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+ Les déplacements importants d'individus ou de groupes sont habituellement induits par le manque de nourriture ou d'eau mais un autre facteur croissant de déplacement de groupes de sangliers est le dérangement : surfréquentation des couverts forestiers par les promeneurs et les cueilleurs de champignons (qui dans certains cas écument certaines parcelles forestières), poursuite par les chiens non tenus en laisse, traque lors des journées de chasse en battue, chantiers forestiers, construction de lotissements sur des terres agricoles, etc.
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47
+ Les sangliers peuvent ainsi, seuls ou en groupe, parcourir des distances très importantes, traverser des fleuves et des routes, ce qui occasionne de nombreuses collisions avec des véhicules. Néanmoins, les individus semblent généralement ensuite chercher à revenir sur leur territoire.
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+ À certaines périodes de l'année, il est d'autant plus important de respecter la tranquillité du sanglier, afin de ne pas l'encourager à investir les cultures agricoles :
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+ À défaut, les agriculteurs subissent d'importants dégâts dans leurs récoltes tandis que les chasseurs doivent payer les factures des dégâts et endosser la colère des exploitants agricoles.
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53
+ L'activité reproductrice du sanglier a tendance à être saisonnière[31] et est corrélée à la disponibilité relative des principales denrées alimentaires ou est reliée à des facteurs climatiques[31] .
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+ Le rut s'étale d'octobre à janvier avec une activité importante dans les mois de novembre et décembre. Lors d'affrontements violents entre mâles, des blessures parfois importantes peuvent être occasionnées. La gestation dure 3 mois, 3 semaines, 3 jours (soit 114 à 116 jours), la laie met bas dans le chaudron (une excavation plus ou moins aménagée dans la végétation basse) de 2 à 10 marcassins aux yeux ouverts. Le nombre de petits est corrélé au poids initial de la femelle (40 kg : deux petits, 60 kg : quatre petits), mais dans le sud de la France les populations de sangliers ont été recréées ou renforcées par des hybrides de cochon domestique dans le but d'augmenter la prolificité. L'allaitement dure 3 à 4 mois, mais les jeunes sont aptes à suivre la mère dans ses déplacements dès la fin de leur première semaine. Bien que capables de subvenir à leurs propres besoins vers l'âge de six mois, ils demeureront dans le groupe familial encore une ou deux années.
56
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57
+ Le sanglier remplit des fonctions complexes et importantes au sein des écosystèmes qu'il fréquente.
58
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59
+ Le sanglier affectionne particulièrement les zones arborées disposant de points d'eau. Cependant, il est relativement ubiquiste et on peut le rencontrer dans de nombreux autres types de milieux. Les landes sont par exemple des milieux très favorables pourvu qu'une strate arbustive même discontinue approche un mètre de haut. Il évite simplement les grandes zones trop à découvert. Il est aussi visible dans une très grande partie de la Sologne.
60
+
61
+ Il est présent dans de nombreuses régions d'Europe (une partie du Danemark, des Pays-Bas, de Belgique, d'Italie, d'ex-Yougoslavie…) et d'Asie, ainsi qu'en Afrique du Nord. Il a disparu des Îles Britanniques.
62
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63
+ Au moment de la chasse ou à d'autres périodes, des sangliers sont de plus en plus souvent observés[37] en zone périurbaine, et plus rarement en centre ville. Leur présence dans ces zones peut poser des problèmes sanitaires et de sécurité (routière notamment).
64
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65
+ Ainsi, des compagnies de sangliers sont régulièrement observées sur les hauteurs de Barcelone et en périphérie de la ville. Et il y aurait à Berlin entre 5 000 et 8 000 sangliers périodiquement réfugiés ou vivant dans le réseau des espaces verts berlinois[38]. En 2004, à Saint-Amand (Nord), un sanglier s'est réfugié 18 heures (avant d'être abattu par un chasseur) dans la cour intérieure de l'hôpital[39]. En octobre 2011, le terrain de football de Metz-en-Couture est en partie « muloté » (retourné) par des sangliers[40]. En novembre 2011 à Toulouse, une laie désorientée a erré plusieurs heures dans le centre historique de Toulouse, traversant la place du Capitole, avant de plonger dans le Canal du Midi face à la gare où elle a été abattue sur ordre du préfet[41], au lieu d'être sortie de l’eau et relâchée dans la nature, comme le réclamaient quelques témoins de la scène.
66
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67
+ Tout comme l'ensemble du grand gibier (cerfs, chevreuils)[42], une prolifération des sangliers est observée en Europe (augmentation de quatre ou cinq fois en moyenne par pays en vingt ans[43]), et plus particulièrement en Allemagne, en Autriche, en Belgique, en Espagne, en France, en Italie, au Luxembourg, au Portugal[43] et en Suisse[42], depuis les années 1980-1990[42],[43]. Celle-ci entraîne une hausse des dégâts agricoles et forestiers, entravant par exemple le taux de renouvellement de la forêt[42], un risque de prolifération de maladies et l'augmentation du risque d'accidents de la route. Cette prolifération inquiète aussi certaines zones urbaines[43]. Elle s'explique par une plus grande précocité reproductive[44], l'évolution des emblavements des cultures refuges, le changement climatique et une régulation déficiente par la prédation ou la chasse[43]. En 2009, le ministre français de l'Écologie Jean-Louis Borloo lance un Plan national de maîtrise du sanglier[44].
68
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69
+ Le sanglier, porc féral (redevenu sauvage) ou des croisements de porcs et sangliers ont été introduits (volontairement ou involontairement) dans plusieurs régions du monde et dans de nombreuses îles.
70
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71
+ Ainsi en 1493, Christophe Colomb a importé huit porcs aux Antilles. Plusieurs importations ont eu lieu sur le continent américain dès le milieu du XVIe siècle par Hernán Cortés et Hernando de Soto, et au milieu du XVIIe siècle par le sieur de La Salle. Du sanglier eurasien « pur » a aussi été importé pour satisfaire la « chasse sportive » au début du XXe siècle[45]. De vastes populations de sangliers se sont ainsi peu à peu formées en Australie, Nouvelle-Zélande et l'Amérique du Nord et du Sud[46]. Aux États-Unis, il y aurait environ 6 millions de porcs redevenus sauvages[47] et dans la première décennie du XXIe siècle, des sangliers échappés de fermes d'élevage se sont rapidement reproduits au Canada en Alberta et en Saskatchewan ; des primes sont offertes pour les paires d'oreilles rapportées par les chasseurs.
72
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73
+ Au Royaume-Uni où l'espèce a probablement disparu au XIIIe siècle à la suite d'une chasse intensive, des échappés d'élevage et d'autres sangliers importés du continent pour satisfaire la chasse de loisir ont formé de nouvelles populations[48].
74
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75
+ Le genre Sus appartient à la famille des Suidés, dans l'ordre des Artiodactyla ou des cétartiodactyles selon les classifications.
76
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77
+ Selon ITIS (14 septembre 2017)[49] et Mammal Species of the World (version 3, 2005) (14 septembre 2017)[50] :
78
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79
+ C'est le grand mammifère chassé dont la population augmente le plus en Europe[51], à la suite des plans de chasse, mais aussi par l'agrainage abondamment pratiqué, la déprise agricole au profit de la forêt et de la garrigue, la grande quantité de nourriture dans les champs exploités (notamment les vastes monocultures de maïs qui offrent un refuge aux hardes)[52].
80
+
81
+ L'agrainage notamment lorsqu'il est réalisé, de façon linéaire (c'est-à-dire avec un petit épandeur tout en circulant le long d'un chemin), vise à disperser une quantité modérée de maïs grain (2 à 3 kg/100 ha de surface boisée) sur une distance, longue de plusieurs centaines de mètres. Il en résulte que les sangliers vont passer du temps à ramasser les grains ; temps pendant lequel la nuit va passer en grande partie, les amenant aussi à trouver d'autres fruits forestiers et, leur éviter ainsi de se rendre dans les cultures agricoles, aux alentours des forêts.
82
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83
+ L'agrainage est, par exemple, interdit à moins de 250 m de toute surface agricole (y compris zone d'habitations) dans le département de la Moselle depuis plusieurs années.
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85
+ En France, les chasseurs ont lâché dans la nature, et ce des années durant, des animaux croisés en captivité (une pratique désormais interdite), provoquant une très forte augmentation de leur nombre[56]. Les chasseurs le chassent à l'affût, ou organisent des battues pour en prélever et réduire leur nombre : depuis les années 2010, ils tuent environ 500 000 sangliers par an, y compris hors de la saison de la chasse, soit quatre fois plus qu’il y a vingt ans (la Fédération nationale des chasseurs estimant que leur population est de 1 à 1,5 million d'individus) et ils sont désormais classés « nuisibles » dans nombre de départements[57]. Le naturaliste Pierre Rigaux souligne que « le nombre faramineux de sangliers abattus chaque année est la conséquence mal maîtrisée d’une volonté politique et historique de disposer d’une abondance d’animaux à tuer, résume l’écologue. Les chasseurs ont maintenant le beau rôle, celui de régulateurs de sangliers, justifiant plus largement dans l’inconscient collectif leur rôle de régulateur de la faune sauvage[56]. »
86
+
87
+ Le sanglier sauvage avait disparu en Grande-Bretagne et en Irlande au XVIIe siècle, mais des individus d'élevage échappés des enclos de ferme ont récemment été repérés à travers le Weald[58].
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+ À Berlin, leur population est estimée entre 5 000 et 8 000 individus, et plus de 500 bêtes ont été abattues entre avril et novembre 2008 à l'initiative de la municipalité[38].
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91
+ Il a fait l'objet de réintroductions en France[59], en Égypte[60] et plusieurs études ont étudié les possibilités de réintroduction au Royaume-Uni (en Écosse notamment dont pour évaluer le nombre minimal de sanglier à introduire pour avoir une population viable à long terme (« Minimum viable population » ou MVP pour les anglophones)[61] et pour savoir s'il existait encore en Écosse, région fortement déforestée, des boisements assez grands pour abriter une telle population[62].
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+ En France, à la suite d'une augmentation de population dépassant nettement les prélèvements, et pour limiter les coûts des dégâts du gibier (indemnisations aux agriculteurs passées de 20 à 30 millions d'€ par an entre 2000 et 2010 en raison notamment du doublement du prix des céréales[63]), pour limiter certains risques sanitaires[63] (risque de « retour » de certaines zoonoses transmissibles entre animaux sauvages et d'élevage ou à l'homme), un plan national de maîtrise du sanglier a été mis en place en 2009, sur tout le territoire avec 13 mesures[64] (à appliquer dans chaque département) pour en limiter la démographie puis en maîtriser les populations. L'agrainage du sanglier pourrait aussi être interdit[63], sauf cas particulier (quand sa nécessité est démontrée).
94
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+ 747 000 sangliers étaient abattus en France en 2019, contre 36 000 en 1973[52].
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+ Le sanglier est apprécié en venaison pour sa chair goûteuse et peu grasse. À l'instar du porc, tout se mange dans un sanglier. Certains bouchers et charcutiers produisent du jambon fumé de sanglier, notamment en Ardenne belge.
98
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+ Sur la base d'une compilation de 144 206 résultats d'analyses de plomb dans les aliments recueillis en Europe durant neuf ans, l'AESA[65] notait en 2012 qu'alors que la plupart des aliments ont un taux de plomb qui a diminué, la viande de sanglier (avec celle du faisan et divers abats d'autres espèces gibier) reste préoccupante en termes de teneur en plomb (teneur moyenne de 1143 μg/kg, soit environ 100 fois plus élevée que la viande de porc/porcelet (11 μg/kg en moyenne), et 1 600 fois la dose moyenne ingérée par jour par un européen moyen (0.68 µg/kg/jour/personne)[65]. Un échantillon de viande de sanglier sauvage a culminé à 232 000 μg/kg, le record pour près de 145 000 analyses parmi 734 catégories d'aliments consommés en Europe[65]. Ces teneurs très élevées en plomb peuvent être dues au caractère nécrophage du sanglier, son goût pour les champignons (dont certains bioconcentrent très bien le plomb, notamment dans certaines forêts de guerre où le plomb des munitions fait partie des séquelles laissées par les conflits armés), mais les résidus de plomb laissés par les munitions qui ont servi à le tuer sont aussi en cause[66].
100
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101
+ Les défenses, en ivoire, matériau dur, étaient utilisés pour réaliser des casques en défense de sanglier par la Civilisation minoenne.
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+ En France, de 1984 à 1986[67] (en 3 ans), il y avait eu 11 055 collisions avec animaux sauvages (phénomène dit de roadkill) déclarées (un peu moins de 4 000/an), ayant fait 75 blessés[63].
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+ En 1993-94, pour 25 départements étudiés, on a constaté un triplement du nombre de collisions (par rapport au précédent recensement), sur des routes départementales le plus souvent, mais avec une augmentation préoccupante sur les autoroutes (de 6,8 % en 1984-86, 18,3 % en 1993-94). Le sanglier est en cause dans 1/3 des cas environ, derrière le chevreuil (75 % des collisions, en forêt presque toujours) avec selon les statistiques de la police et gendarmerie pour 2008-2010 : 500 accidents corporels dus à animal sauvage (+/-170/an), 35 tués (+/-12/an), 350 hospitalisations (+/-115 par an) et 200 blessés légers (65 par an). Depuis 2003, le fonds de garantie (n'indemnisant originellement que les victimes d’accidents de la circulation dont les auteurs sont non-assurés ou non-identifiés) intervient. En 2008 il y eut près de 35 000 collisions déclarées, dont plus de 60 % par du grand gibier (36 % sangliers, 17 % chevreuils, 8 % cerfs), pour 16 millions d'euros de dégâts réglés par les assureurs. En 2009, le fonds de garantie a été déchargé de sa mission d’indemnisation au profit d'un règlement des dommages par les assurances et risques assurables[63].
106
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107
+ De manière générale, une « surpopulation » de sangliers peut augmenter certains risques pour les élevages porcins proches, mais aussi pour la santé humaine, dont via des virus grippaux porcins, et peut-être celui de la grippe aviaire[réf. nécessaire] ou assurément via la maladie de Lyme, la peste porcine, la peste africaine, la maladie d'Aujeszky (aussi dite « pseudo-rage ») ou diverses parasitoses dues à des nématodes Metastrongylus, la trichinose (affection dont l'augmentation est liée au nombre de sangliers), ou encore via une augmentation du risque d'accidents de la route, avec des dégâts matériels importants, des blessures corporelles voire pertes en vies humaines[68].
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+ Les « pullulations » locales de sanglier, peuvent être source de risque épidémique[69], y compris aux États-Unis où des sangliers introduits à partir de l'Europe (dès les années 1500) comme gibier ont localement proliféré, notamment là où ils se sont croisés avec des porcs domestiques (ils seraient au moins 4 millions dans 39 États du pays, surtout en Californie, au Texas et dans le Sud-Est du pays). Une étude publiée en 2011, confirmant d'autres études faites au Texas ou dans d'autres États a montré que les risques d'exposition aux parasites Toxoplasma gondii et Trichinella (trouvés dans le sang de 83 sangliers sauvages tués en Caroline du Nord de 2007 et 2009) augmente alors que ces deux parasites (ici trouvés pour la première fois chez des sangliers) avaient été éliminés des élevages de porcs. Ces parasites ingérés provoquent des symptômes pouvant être confondus avec ceux de la grippe, mais T. Gondii est dangereux pour la femme enceinte et les personnes ayant un système immunitaire affaibli (C'est une cause majeure de décès pour cause de maladie d'origine alimentaire aux États-Unis)[69]. Trichinella peut produire des symptômes légers à sévères, avec dans le pire des cas des problèmes cardiaques potentiellement mortels et de graves problèmes respiratoires selon les CDC[69]. Même dans les cas modérés, la fatigue, un état de faiblesse et des diarrhées peuvent durer des mois[69].
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111
+ Omnivore et nécrophage à l'odorat fin, le sanglier a aussi un rôle sanitaire : il détecte et élimine rapidement les cadavres de nombreux petits et gros animaux, même cachés, en évitant qu'ils contaminent les eaux superficielles par des pathogènes ou toxines (botuliques notamment, auxquelles il se montre très résistant). Pour cette raison, c'est une espèce qui – bien que non située en bout de chaîne alimentaire – peut fortement bioconcentrer certains toxiques et polluants (via les cadavres qu'il mange ou via les champignons basidiomycètes et souterrains contaminés (dont par des radionucléides[70], après Tchernobyl par exemple) qu'il consomme en grande quantité).
112
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113
+ Selon Fernández & al., au-delà des considérations empiriques[71], les risques zoonotique, sanitaire pour les élevages et écoépidémiologiques devraient être mieux pris en compte lors des opérations de translocation ou de réintroduction[72]
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+ Les sangliers ne sont pas situés en fin de la chaîne alimentaire. Mais en tant qu'animaux fouisseurs omnivores, nécrophages et mycophages ils sont vulnérables à certains polluants ; ainsi de l'hydrogène sulfuré a tué, au cours de l'été 2011, 36 sangliers (pour un seul ragondin) sur une zone de marées vertes en Bretagne[75].
116
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+ Ils sont également impliqués dans la remise au jour et la bioconcentration de certains radionucléides. Ainsi, sur les zones touchées par les retombées de la catastrophe de Tchernobyl, l'iode radioactif en raison de sa courte période radioactive, a rapidement disparu de l'environnement, mais les sangliers ont continué à accumuler du césium 137, à partir de leurs aliments. Or, ce cation est radiologiquement et chimiquement toxique[76], très soluble dans le bol alimentaire et traverse facilement la barrière intestinale au niveau du petit intestin[74] d'où il gagne facilement toutes les parties du corps (comme s'il avait été inhalé)[77],[78].
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+ Selon l'IRSN, en 1986, en France, la radioactivité des champignons (mets particulièrement recherchés par les sangliers) était 5 à 10 fois plus élevée que celle du lait ou des céréales (273 à 1 165 Bq/kg pour les champignons analysés dans le parc national du Mercantour). Plus grave pour les animaux mycophages, elle diminuait beaucoup moins chez les champignons (de même que dans le gibier) de 1986 à 2003 (dépassant parfois la limite de commercialisation), ce qui démontre une bioconcentration et contamination persistantes de la chaine alimentaire. Un sanglier consommant les champignons sur une tache de contamination du Mercantour, selon l'IRSN, était alors exposé à une « dose efficace » très élevée (de 10 microsievert (µSv) à 100 microsievert) ; or, les champignons à fructification souterraine n'ont pas été pris en compte par cette étude, alors qu'il a été ensuite démontré qu'ils concentrent plus encore que les autres le césium radioactif ; avec un délai lié au temps de percolation du césium dans le sol (1 cm par an en moyenne). Il faut probablement 10 à 20 ans pour que le césium lessivé atteigne la zone de prospection des truffes (plus tôt dans les zones acides ou pauvres en nutriments), alors les sangliers augmentent leur risque d'être contaminé (de même pour les écureuils ou certains micro-mammifères qui s'en sont nourri ou pour certains nécrophages ou ceux qui consommeront des nécrophages contaminés[86]. En 2005, des études[74] sur le radiocésium de Tchernobyl dans le Land de Rhénanie-Palatinat (Allemagne) ont confirmé la persistance du phénomène dans les deux décennies qui ont suivi l'accident, sur la base d'analyse de 2 433 sangliers échantillonnés dans une zone de 45 400 ha de forêts (de janvier 2001 à février 2003), qui a par ailleurs fait l'objet de plusieurs études sur la radioactivité des sangliers[87] et des sols[88]. Les chercheurs ont aussi étudié le contenu et la radioactivité des estomacs de 689 des sangliers tués à la chasse, mettant en évidence une courbe saisonnière de contamination, dépassant les taux admissibles en été pour 21 à 26 % des sangliers (au sud-ouest de l'Allemagne, avec un gradient croissant Est-ouest, et avec une forte réduction en hiver (1 à 9,3 % qui correspond à une consommation plus élevée de nourriture contaminée en période de végétation, avant l'arrivée des glands et faines de hêtres pas ou peu contaminés[74]. L’été 2002, une analyse précise du contenu en nourriture des 18 estomacs les plus radioactifs (345 à 1 749 Bq/kg de matière fraîche) a été faite, ainsi que pour les 18 estomac présentant les plus bas taux de césium radioactif (moins de 20 à 199 Bq/kg). Des restes de truffes du cerf (Elaphomyces granulatus) ont été trouvés dans des proportions beaucoup plus élevées dans les estomacs très contaminés que dans des estomacs faiblement contaminés. Cette truffe est donc la principale cause de contamination des sangliers[74]. Elle est méconnue car invisible (fructification souterraine), mais un chien truffier en a détecté en moyenne une par 20 mètres carrés en forêt du Palatinat, surtout sous des résineux[89]. Leur teneur moyenne en césium 137 était de 6 030 Bq/kg[90].
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+ La saisonnalité de la concentration dans cette région n'est pas nécessairement extrapolable ailleurs, car dans d'autres régions, plus au sud par exemple, on trouve d'autres espèces de truffes qui arrivent à maturité à d'autres époques (en automne ou hiver par exemple). le Césium 234 a dû être également bioaccumulé après l'accident, mais sa courte période radioactive (2 ans) fait qu'il ne pose probablement plus de problème de radioactivité[74]. À la suite de ces découvertes, l'autoconsommation (de certains « gibiers » ou champignons en particulier) dans les zones de retombées radioactives a été reconnue comme source de risque radiologique[91], la législation allemande impose maintenant une analyse de radioactivité pour tout sanglier chassé dans la forêt du Palatinat, parmi celles touchée par des pluies radioactives lors du passage du nuage de Tchernobyl[92]. Cette analyse doit être faite avant que le sanglier ne soit livré à la consommation. En 2011, le laboratoire fédéral allemand de la santé (Landesuntersuchungsamt) et l’Institut für Lebensmittelchemie Speyer (Institut de chimie et de l’alimentation, notamment chargé de la surveillance des radionucléides dans les aliments, et des centrales nucléaires) ont rappelé que des analyses de sangliers sauvages (cette fois faites sur 2 200 individus tués à la chasse entre 2010 et mars 2011) en forêt du palatinat (Rhénanie-Palatinat) confirment que de nombreux sangliers sont encore radioactifs en forêts (avec dépassement des normes dans 20 % de ces 2 200 cas), malgré les 25 ans écoulés depuis le passage du nuage. Pour la période mars 2010 - mars 2011, 400 de ces sangliers présentaient une radioactivité dépassant le seuil (600 becquerels par kilogramme) d'autorisation de mise sur le marché (pour la radioactivité maximale cumulée en Cs 134 et 137). L’un d’entre eux présentait une activité radioactive de 5 389 becquerels (9 fois la dose autorisée). En ce qui concerne l'exposition immédiate au rayonnement, 200 grammes de viande de sanglier avec une charge de 4 000 becquerels ne correspondent qu’à l’exposition externe au rayonnement cosmique durant un vol de Francfort à l'île Grande Canarie, mais l’ingestion de cette viande expose à une contamination interne, avec un risque très différent si les radionucléides responsables de ce rayonnement se fixent dans l’organisme. En effet, concernant les effets radiatifs et ionisants, il faut distinguer l'exposition externe, et l'exposition interne. Cette dernière est beaucoup plus dangereuse, car la toxicité du césium inhalé ou ingéré est fortement exacerbée par le fait que le césium 137 est un analogue du potassium ; ce qui explique qu’il est rapidement assimilé, dans n'importe quelle partie de l’organisme, d’où il ne sera éliminé qu’avec une période biologique de 70 jours environ[93]. L’enfant y est plus vulnérable, car ayant des besoins en potassium supérieurs à ceux d’un adulte, et parce qu’il en absorbe et en fixe plus que ce dernier, proportionnellement à sa masse corporelle. Le césium est particulièrement bien bioaccumulé sous les forêts qui le protègent du lessivage et des réenvols et où il reste biodisponible[94].
124
+
125
+ Les facteurs de transfert de radioactivité[95], notamment étudiés[96] en Allemagne en forêt, varient[97] selon les types de forêt (pH du sol, densité en champignons, relief…). Le contenu de l'estomac de sangliers tués à la chasse varie selon les saisons, mais aussi selon l’habitat fréquenté par les animaux avant qu’ils n'aient été tués (démontré par une étude[98] la saison[99] ayant porté sur l’analyse des contenus stomacaux d'environ 430 sangliers tués dans le Bade-Wurtemberg.
126
+
127
+ Lors de la fructification des champignons souterrains, les sangliers sont – comme l’écureuil roux – victimes de leur attrait pour les truffes. En zone contaminée, la radioactivité de ces truffes dépasse souvent les doses qui seraient exceptionnellement admises pour l'alimentation porcine en situation d'« urgence radiologique » post-accident nucléaire en Europe (1250 Bq/kg Cs-134 et Cs-137[100]) ; la viande de porc ne devant pas elle-même (pour le Codex alimentarius) dépasser 1 000 Bq/kg - dans ce type de situation exceptionnelle et quel que soit le pays - pour pouvoir être commercialisée[101]. Or, les truffes et en particulier Elaphomyces granulatus concentrent fortement le césium qui s'accumule plus dans les forêts que dans les champs, rivières et mers et qu'ailleurs[102]. Comme les truffes vont continuer à concentrer ce radiocésium et sachant que son temps de demi-vie (période radioactive) est de 30 ans environ, les sanglier sauvages et d’autres animaux qui mangeraient ces truffes resteront radioactifs, et à contrôler durant encore plusieurs décennies[103]. On avait dès 1995 montré que les champignons (et un peu moindrement certaines espèces de fougères) bioaccumulaient le mieux et très fortement parfois le radiocésium[104]. Selon des études[105] sur les transferts de césium chez le lapin, on suppose par extrapolation que le Césium aurait une durée de « demi-vie biologique » dans le sanglier en moyenne de 2-3 semaines (avant d’être éliminé, essentiellement via l’urine et donc de pouvoir recontaminer des plantes, invertébrés ou champignons).
128
+
129
+ Ce même rapport montre que dans le parc naturel Pfälzerwald situé au-dessus de l’Alsace et à l’est de la Belgique et du Luxembourg, plus on se déplace vers l’ouest plus la contamination est importante et plus le pourcentage de dépassement de norme de radioactivité pour la viande est élevé parmi les sangliers tués à la chasse, avec possiblement une contamination des consommateurs de sanglier contaminé ou d'autre gibier sauvage contaminé[106]. L'Institut fédéral pour l'écologie forestière et des forêts, après étude du contenu stomacal des sangliers du Palatinat[107] a confirmé que les champignons souterrains étaient encore, 25 ans après Tchernobyl, les premières sources de contamination des sangliers. Bien que le porc soit un animal-modèle très utilisé en laboratoire (génétiquement et biologiquement à la fois assez proche de l'Homme et très proche du sanglier), il ne semble pas[108] avoir fait l'objet d'études publiées sur la manière dont il se contamine par le Césium 134 ou 137, via les truffes ou d'autres aliments forestiers (rhizomes de fougères par exemple[107]).
130
+
131
+ C'est en Allemagne que le problème de la contamination des sangliers par le Césium 137 semble avoir été le mieux détecté, étudié et traité (pour ce qui est du nombre d'animaux analysés, du suivi et de la précaution).
132
+
133
+ En 2010-2011[109] de la nourriture contenant 1 250 mg de bleu de Prusse par kg d'aliments a été distribuée à des sangliers bavarois durant toute une saison de chasse, pour tester l’effet de cette molécule sur l’absorption de Césium 13 par le sanglier. Un effet significatif, déjà montré chez d’autres mammifères[110] a été confirmé chez 285 sangliers tués en 2011 dans 6 zones de chasse dont deux traitées par ce chélateurs(la radioactivité moyenne de la viande des sangliers traités était de 522 Bq (pour le 137Cs)/kg de viande maigre de muscle squelettique, soit 211 Bq/kg de radioactivité en moins (en moyenne) (p<0,001) que l'effet soit -344 Bq/kg (p<0,05)[109].
134
+
135
+ En Suède alors que les rennes et élans sont très rarement contaminés, la bioconcentration des sangliers semble se poursuivre ; avec en août 2017 un individu tué à la chasse émettant 13 000 Bq/kg (becquerel par kilogramme), puis un autre tué (au nord de l'Uppland, en octobre) contrôlé à 16 000 Bq/Kg (soit plus de 10 fois le seuil suédois pour le gibier : 1 500 Bq/kg)[111],[112] ; En 2017 pour 30 sangliers testés seuls 5 ou 6 étaient sous le seuil toléré par l’Agence suédoise de l’alimentation ; les régions à risques sont celles d'Uppsala, Gävle et Västerbotten où il a plu lors du passage du nuage[113]. Selon Pål Andersson (de l'Autorité suédoise de radioprotection SVT), les personnes exposées à ce rayonnement en mangeant la viande d'un animal aussi radioactif que cela présenteront un « risque accru de cancer »[112] (risque faible selon le SVT[114]).
136
+
137
+ Bien qu'assez peu représenté sur les peintures et gravures rupestres, on sait par les archéologues que le sanglier était chassé durant la Préhistoire. Il est possible qu'il ait dans les derniers millénaires, alors que se développaient les populations humaines de chasseurs-cueilleurs, profité du recul des grands prédateurs tels que le lion des cavernes, le tigre à dent de sabre et l'ours des cavernes.
138
+
139
+ Chez les Indo-Européens, le sanglier symbolise la caste sacerdotale tandis que l’ours correspond à la caste guerrière.
140
+
141
+ Le sanglier est le troisième Avatar (descente, incarnation) du dieu Vishnou, Varaha, chargé de sauver la déesse Terre (son épouse) d'un démon des eaux d'un déluge. C'est donc un animal particulièrement sacré en Inde.
142
+
143
+ La symbolique du sanglier est très riche chez les Celtes mais également présente, et de façon généralisée dans les mythes indo-européens : la Grèce mycénienne, l'Inde védique, chez les Germains laissant imaginer une origine commune.
144
+
145
+ Il représente la force et le courage mais aussi la connaissance et a un rapport avec l'au-delà.
146
+
147
+ Les Celtes le considèrent comme un animal sacré. Des têtes de sanglier ornent les armes et sa viande accompagne les défunts dans leur dernier voyage. Son rôle est à rapprocher de celui du taureau dans les mythologies des origines de l'Europe. Le sanglier est donc l'attribut des druides et certains se faisaient même appeler « sanglier ».
148
+
149
+ Le quatrième des 12 travaux d'Hercule était de rapporter vivant le sanglier d'Érymanthe.
150
+
151
+ En Occident, dans l'antiquité romaine, germano-gauloise et galloromaine, sa chasse semble avoir été particulièrement valorisée. Dans la religion celtique, il s'agissait de la nourriture des héros rassemblé chez les dieux[115].
152
+
153
+ L'animal était considéré comme courageux et fort et se battant jusqu'au bout. Le chasser devient un combat entre le guerrier et l'animal, un combat singulier où l'homme doit supporter les cris, les coups et l'odeur de la bête. Le vaincre est alors un exploit.
154
+
155
+ Ces qualités sont aussi reconnues chez les Romains comme chez les Germains, qui semblent avoir fait de la chasse au sanglier un rituel initiatique indispensable du guerrier pour devenir libre et adulte. Les Celtes en ont fait un gibier de rois et une chasse symbolique[116].
156
+
157
+ Cette tradition continue tout au long du Haut Moyen Âge, mais s'inverse aux alentours du XIIIe siècle, d'abord en France et en Angleterre puis en Italie et en Allemagne aux siècles suivants. Le sanglier et sa chasse sont progressivement dévalorisés.
158
+
159
+ Le sanglier n'est plus le gibier des rois et des princes; il perd cette qualité au profit du cerf qui lui est opposé. L'une des raisons serait que la chasse au sanglier demandant peu d'espace, contrairement à la chasse au cerf, les grands seigneurs auraient alors « laissé » sa chasse aux seigneurs moins importants. La chasse au cerf serait devenue un moyen de se démarquer pour les seigneurs ayant des forêts assez vastes pour se la permettre.
160
+
161
+ L'autre raison principale de cette dévalorisation a été la « propagande » de l'Église. Les qualités du sanglier vantées à l'Antiquité en font, pour l'Église, l'animal des païens, voire l'animal du diable. L'Église va tourner toutes ses qualités en défauts, et sa force et son courage deviennent de la férocité. Le cerf, auquel elle l'oppose aussi, a lui toutes les vertus : c'est le Christ des animaux. Avec le temps, et plus récemment, la chasse au sanglier devient aussi le moyen de se débarrasser d'animaux dangereux qui abîment les cultures[117],[118].
162
+
163
+ En astrologie chinoise, le sanglier est considéré comme un signe particulièrement auspicieux et un gage de loyauté.
164
+
165
+ Le sanglier est le symbole du :
166
+
167
+ Le Moyen Âge européen a repris cette symbolique en héraldique où le sanglier est très représenté (notamment dans les Ardennes[125]), et aussi dans le vocabulaire de l'escrime (garde de la « dent du sanglier »).
168
+
169
+ En règle générale, le sanglier apparait de profil dans les blasons, et passant, c'est-à-dire semblant avancer trois pattes au sol et une patte avant levée. Il est dit « défendu » si ses défenses sont d'une couleur différente de celle du corps. On nomme sa tête « hure », son nez « boutoir » et sa couche « bauge ».
170
+
171
+ Ebersviller (Moselle)
172
+
173
+ Sanglier de sable défendu d'argent (Champ-Dolent - Eure)
174
+
175
+ Sanglier de sable, défendu d'argent, baugé dans un buisson (Baugé - Maine-et-Loire)
176
+
177
+ Trois hures de sanglier (Givonne - Ardennes)
178
+
179
+ Défense de sanglier d'argent (Albignac - Corrèze)
180
+
181
+ D'argent au sanglier de sable défendu du champ… (Courcelles-sur-Viosne - Val-d'Oise)
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183
+ … trois hures de sanglier… (Baillou - Loir-et-Cher)
184
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185
+ …hures arrachées de sanglier en pal… (Booth - Angleterre)
186
+
187
+ Le sanglier est le symbole des Ardennes où il abonde. Il en est devenu la mascotte et la sculpture du « plus grand sanglier du monde », Woinic, symbolise le département.
188
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189
+ Il est aussi le symbole du premier club de football du département, le Club Sportif Sedan Ardennes, étant représenté sur l'écusson du club depuis ses débuts.
190
+
191
+ Il est enfin le symbole du régiment des chasseurs ardennais caserné à Marche-en-Famenne (Belgique), ainsi que l'unité aérienne du 2 Wing Tactique de Florennes (Belgique) ayant pour mascotte Bull Rusch (mâle) et Gipsy (femelle).
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+ Il a parfois été repris par l'armée, notamment l'armée de l'air — par exemple, à des fins commémoratives, où le sanglier a décoré des avions en l'honneur d’escadrilles affectées dans les Ardennes. Un exemplaire de mirage III décoré aux couleurs des Ardennes et comportant une tête de sanglier imposante est toujours visible et accessible au public sur le site des Ailes Anciennes à Blagnac, pour célébrer le cinquantième anniversaire de l'escadron de chasse 3/3 Ardennes[126]
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+ Sérénissime république de Saint-Marin
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+ (it) Serenissima repubblica di San Marino
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+ 43° 56′ 05″ N, 12° 26′ 46″ E
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+ Saint-Marin, en forme longue la sérénissime république de Saint-Marin ou république de Saint-Marin (en italien : San Marino ou Serenissima Repubblica di San Marino ou Repubblica di San Marino), est un micro-État européen enclavé à l'intérieur de l'Italie. Il est le troisième plus petit État d'Europe après le Vatican et Monaco, et le cinquième au monde après ces deux mêmes États, Nauru et Tuvalu. C’est aussi la plus ancienne république au monde existante de manière continue jusqu'à aujourd'hui, avec un système constitutionnel qui remonte au XVIe siècle[2].
10
+
11
+ Enclavé à l’intérieur de l’Italie entre l'Émilie-Romagne et les Marches, en février 2015 le pays comptait 32 793 habitants dont 5 042 étrangers[1]. Il y a 12 973 Saint-Marinais résidant à l'étranger[3]. La République fait partie intégrante de la région historique du Montefeltro.
12
+
13
+ Selon la légende locale, vers l’an 300 un modeste tailleur de pierres nommé Marinus aurait quitté son île natale d’Arborea en Dalmatie pour s’installer dans la ville de Rimini en tant que maçon. Avant même que la grande vague de persécutions contre les chrétiens lancée par l’empereur Dioclétien en 303 n’eût commencé, le pieux Marinus prit la fuite et se réfugia sur le mont Titano situé à proximité[4]. Un nombre grandissant de persécutés vinrent le rejoindre et établirent ainsi sur le Titano une communauté chrétienne. La date officielle de naissance de cette communauté est aujourd’hui conventionnellement fixée au 3 septembre 301.
14
+
15
+ En 313, à la suite de l’édit de tolérance de Constantin et de la fin des persécutions, Marinus fut ordonné diacre par l’évêque de Rimini. Une patricienne romaine convertie au christianisme du nom de Donna Felicissima lui fit par ailleurs don du mont Titano, dont elle détenait jusque-là la propriété.
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+
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+ L’établissement définitif de la communauté de Saint-Marin est symbolisé par la mort de son fondateur à l’automne de l’an 366, et surtout par ses derniers mots : « Relinquo vos liberos ab utroque homine. » (« Je vous laisse libres des autres hommes »).
18
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+ Vers l’an 1200, l’accroissement continuel de la population avait fini par rendre nécessaire une expansion territoriale. L’achat de châteaux voisins et de leurs dépendances fut effectué à deux reprises. Peu de temps auparavant, Saint-Marin était devenue une cité-république à part entière dotée de son propre code juridique. Le plus ancien des codes ayant pu être conservé date de l’an 1295. Au cours des trois siècles suivants, les lois saint-marinaises furent constamment précisées et mises à jour dans de nouvelles versions : le sixième et dernier code, publié le 21 septembre 1600, est constitué de pas moins de six tomes et de 314 rubriques[5],[6].
20
+
21
+ Dès cette époque, la république comptait pour sa protection sur une armée parfaitement formée et organisée dans laquelle tout homme âgé de 14 à 60 ans était susceptible de servir en cas de conflit. À partir de 1243, la coutume fut prise d’élire deux capitaines-régents à la tête de la cité pour un mandat de six mois, une pratique encore en usage aujourd’hui[7].
22
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23
+ La deuxième moitié du XIIIe siècle fut une période difficile pour la cité. La république de Rimini, d’obédience guelfe et alors sous la domination de la famille Malatesta, tenta de prendre le contrôle de Saint-Marin : seule une alliance contractée avec le gibelin comte d’Urbin Guy Ier de Montefeltro, puis son fils Frédéric Ier, permit de contrecarrer ce projet au bout de plusieurs années de combats qui ne s’achevèrent qu’en 1299. Cette victoire ne mit cependant pas un terme aux tentatives d’annexion visant la ville. Dès 1291, un ecclésiastique nommé Teodorico tenta de soumettre les Saint-Marinais au pape et à l’impôt : une longue dispute juridique s’ensuivit et fut résolue par un célèbre homme de droit et érudit originaire de Rimini, Palamède, qui trancha en faveur de Saint-Marin. À peine cinq ans plus tard en 1296, ce fut la famille Feretrani qui tenta de revendiquer ce territoire mais sans succès : un nouveau jugement de Palamède, communiqué par ailleurs au pape Boniface VIII, établit cette fois clairement la souveraineté pleine et entière des Saint-Marinais.[réf. nécessaire]
24
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25
+ Le conflit séculaire opposant la petite république à la famille Malatesta se termina en 1463 par la victoire de Saint-Marin, à l’issue de laquelle le pape Pie II attribua à la République les trois seigneuries de Fiorentino, Montegiardino et Serravalle. L’année suivante, la seigneurie voisine de Faetano fut volontaire pour intégrer à son tour la communauté saint-marinaise : cet épisode constitue à la fois la dernière guerre et la dernière expansion territoriale de Saint-Marin. César Borgia, le célèbre duc de Valentinois et fils du pape Alexandre VI, a certes envahi Saint-Marin en 1503 pour y imposer sa domination autoritaire. Néanmoins cette occupation fut de courte durée : l’armée de Borgia fut anéantie lors d’une révolte du duché d’Urbin à laquelle participèrent d’ailleurs quelques Saint-Marinais. La République abrita une petite communauté juive[8], forte d’une cinquantaine de personnes, jusqu’à la fin des années 1670[9]. La communauté était organisée autour du banquier, qui favorisait la venue d’autres Juifs, commerçants, orfèvres ou encore merciers. Si la petite communauté était concentrée dans une rue, la « Contrada Santa Croce» surnommée aujourd’hui encore le « ghetto»[10], les Juifs de Saint-Marin, au contraire de leurs coreligionnaires des Marches, ne furent jamais reclus dans un ghetto.
26
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27
+ Une nouvelle invasion du territoire fut l’occasion de ressusciter la fierté nationale des Saint-Marinais : le 17 octobre 1739, le cardinal Giulio Alberoni, légat du pape en Romagne, s’attaqua à la République. Alberoni agissait ainsi pour son compte personnel et non par ordre du pape, et c’est vers ce dernier que Saint-Marin se tourna. Clément XII envoya sur place le cardinal Enrico Enriquez pour lui rendre compte de la situation. Sur la base des indications fournies par ce dernier, le pape enjoignit immédiatement au cardinal Alberoni de libérer Saint-Marin : le 5 février 1740, moins de six mois après l’invasion, la République recouvra ainsi sa liberté.
28
+
29
+ Lorsqu’à partir de 1796, Napoléon Bonaparte assura sa domination à travers toute l’Italie en y fondant plusieurs États-satellites (République romaine à Rome, République parthénopéenne à Naples, etc.), Saint-Marin s’empressa de conclure des accords commerciaux avec ces nouvelles entités politiques, manifestant ainsi son alliance avec Bonaparte.
30
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31
+ Bonaparte, au cours de la campagne d’Italie, aurait donné l’ordre à ses troupes de s’arrêter aux frontières de Saint-Marin et de ne pas les franchir — le futur empereur était un grand admirateur de ce petit État qui n’avait jamais fait acte de soumission à quiconque. Il avait été conquis par les idéaux de liberté et d'humanité célébrés dans les institutions de Saint-Marin et a témoigné de sa valeur culturelle dans une lettre à Gaspard Monge, scientifique et commissaire du gouvernement français pour les sciences et les arts qui était à l'époque en poste en Italie[11]. En guise d’hommage, il voulut même offrir à Saint-Marin deux canons, plusieurs chariots de céréales et surtout une expansion territoriale jusqu’à la mer. La perspective d’étendre leur territoire et de s’imposer aux yeux des autres nations fut déclinée : la communauté avait en effet parfaitement conscience qu’il leur aurait été par la suite impossible de vivre en harmonie avec leurs voisins et seuls les chariots de victuailles, peu compromettants, trouvèrent grâce à leurs yeux.
32
+
33
+ Pendant toute la période dite du Risorgimento au cours de laquelle les mouvements révolutionnaires se multiplièrent en Italie, Saint-Marin servit de terre d’asile à de nombreux exilés. Après la répression des révolutions de 1848/49, Giuseppe Garibaldi y trouva par exemple refuge avant de recevoir la citoyenneté saint-marinaise en 1861.
34
+
35
+ Dès le 22 mars 1862, un traité d’amitié et de coopération fut conclu entre Saint-Marin et le nouveau Royaume d’Italie, les deux États y étant considérés sur un pied d’égalité. La convention fut renouvelée le 27 mars 1872.
36
+
37
+ Après l’accession au pouvoir le 1er avril 1923 des deux premiers capitaines-régents d’idéologie fasciste, le Parti fasciste saint-marinais (Partito Fascista Sammarinese) remporta la majorité absolue des sièges lors des élections du 4 avril. Par la suite et malgré sa collaboration affichée avec le dictateur Benito Mussolini, la République ne fournit aucun soldat aux forces armées italiennes. Par ailleurs, la traditionnelle neutralité du petit État conduisit le gouvernement fasciste de Saint-Marin à ne pas s’engager officiellement dans la Seconde Guerre mondiale. Le 28 juillet 1943 vit finalement la dissolution du Parti fasciste saint-marinais, trois jours après le renversement de Mussolini. Le petit État accueillit par la suite près de 100 000 réfugiés fuyant les combats plus au sud.
38
+
39
+ Après avoir chassé les troupes allemandes de la région, les États-Unis s’installèrent à Saint-Marin à titre provisoire jusqu’en novembre 1944, notamment pour aider au rapatriement des nombreux réfugiés qui s’y trouvaient.
40
+
41
+ Le pays a la particularité d’avoir été le premier pays d’Europe de l’Ouest à avoir un gouvernement communiste : entre 1945 et 1957, le Parti communiste saint-marinais gouverna en coalition avec le Parti socialiste saint-marinais. Saint-Marin est ainsi le premier pays au monde dans lequel un parti communiste est arrivé au pouvoir à la suite d’élections libres. Une nouvelle coalition dominée par les communistes – alliés cette fois à un autre parti socialiste minoritaire – gouverna entre 1978 et 1986, date à laquelle les communistes constituèrent un gouvernement avec leurs adversaires traditionnels du Parti démocrate-chrétien saint-marinais, les démocrates-chrétiens étant cette fois majoritaires. En 1990, le Parti communiste, imitant le Parti communiste italien, abandonna l’idéologie marxiste-léniniste et se rebaptisa le « Parti progressiste démocrate ».
42
+
43
+ Saint-Marin est devenu en 1988 un membre du Conseil de l’Europe et a adhéré en 1992 à l’Organisation des Nations unies.
44
+
45
+ En 2020, la pandémie de Covid-19 touche particulièrement Saint-Marin qui se trouve, au 9 avril, être le pays du monde avec le plus de victimes par rapport à sa population.
46
+
47
+ Saint-Marin est un État indépendant et la plus ancienne république du monde ayant continuellement existé depuis sa création. Sa Constitution, qui date de 1600, est la plus ancienne constitution encore en vigueur de nos jours.
48
+
49
+ Le pouvoir législatif revient au Grand Conseil général (Consiglio Grande e Generale) dont les soixante membres sont élus par les citoyens tous les cinq ans. Le Conseil approuve le budget de l’État et nomme les deux capitaines-régents. Ces derniers sont concurremment chefs de l’État et dirigent le Congrès d’État (Congresso di Stato) : ils restent six mois en fonction et sont nommés solennellement deux fois par an le 1er avril et le 1er octobre. Cependant, ils peuvent être élus pour un deuxième mandat bien que cela n’arrive que très rarement. Certains ont à nouveau occupé ce poste après un certain laps de temps. Les deux capitaines-régents parlent d’une seule voix.
50
+
51
+ Le Congrès d’État, dirigé par les capitaines-régents, détient le pouvoir exécutif. Il est composé de dix secrétaires d’État (Segretari di Stato).
52
+
53
+ Le « Conseil des Douze » (Consiglio dei XII) est élu par le Grand Conseil général pour toute la durée de la législature. Il constitue le sommet de la juridiction administrative et la plus haute instance juridique de la République.
54
+
55
+ Le capitaine-régent, le Grand Conseil général, le Conseil des Douze et le Congrès d’État siègent en un même lieu : le palais public de Saint-Marin.
56
+
57
+ L’Arengo était autrefois une institution médiévale regroupant tous les chefs de famille mais ses prérogatives ont depuis été transférées au Consiglio Grande e Generale. On désigne désormais sous le nom d’Arengo l’ensemble des Saint-Marinais disposant du droit de vote. Les citoyens sont convoqués deux fois par année au Conseil, le dimanche suivant l’entrée en fonction des capitaines-régents, et peuvent ainsi soumettre des questions d’intérêt public à leurs représentants.
58
+
59
+ La République de Saint-Marin entretient actuellement des relations diplomatiques et consulaires avec plus de 70 pays, à l’intérieur comme à l’extérieur du continent européen. Les représentations diplomatiques du pays à l’étranger ont le plus souvent rang de consulats ou de consulats généraux, par exemple le consulat général de Francfort-sur-le-Main.
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+ Saint-Marin est membre de nombreuses organisations internationales dont l’Organisation des Nations unies, l’UNESCO[12], le Conseil de l'Europe[13], le Fonds monétaire international, l’Organisation mondiale de la santé ou la Cour pénale internationale. La République entretient également des relations officielles avec l’Union européenne et participe aux travaux de l’OSCE. Le 20 octobre 2013, un référendum eut lieu avec comme résultat 50,28 % (soit 6 733 voix) en faveur de l’ouverture d’une procédure d’adhésion de Saint-Marin à l’UE ; cependant le quorum n’a pas été atteint pour valider ce vote[14].
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+ L’achat de votes était une pratique courante à Saint-Marin, en particulier dans les années 1980 et 1990. En 2011, des politiciens ont fait l’objet d’accusations de corruption, dont plusieurs étaient impliqués dans des affaires de blanchiment d’argent en lien avec le crime organisé[15].
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+ Le territoire de Saint-Marin est divisé en neuf castelli (Châtellenie équivalant aux communes françaises) reprenant les anciennes délimitations des seigneuries. Chaque castello dispose d’un conseil (it) élu par les habitants, la Giunta, dont la présidence est assurée par un « capitaine » (Capitano) élu tous les cinq ans.
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+ La République de Saint-Marin (43° 56’ 06’’ N, 12° 26’ 56’’E) se situe à la pointe orientale du massif montagneux des Apennins. Le pays est frontalier de deux régions italiennes : l’Émilie-Romagne au nord-est et les Marches au sud-ouest.
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+ Le territoire saint-marinais, de la forme d’un quadrilatère aux côtés irréguliers, est pour l’essentiel très accidenté. Sa superficie est de 60,57 km2, c’est-à-dire inférieure à de nombreuses villes européennes moyennes. Les douze kilomètres séparant les extrémités nord et sud du pays sont dominés par l’imposant massif calcaire du mont Titano (rocher du Titan) qui culmine à 739 mètres. La ville de Saint-Marin se situe d’ailleurs au pied de son versant sud-ouest.
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+ Deux cours d’eau principaux prennent leur source à Saint-Marin : l’Ausa (it)[16] et le Fiumicello (it). Les deux autres rivières, le San Marino et le Marano, ne font que traverser le pays.
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+ Saint-Marin est soumis à un climat de type méditerranéen qui a néanmoins tendance à s’adoucir par rapport à la côte en raison de l’altitude. En été, les températures varient de 20 à 30 °C et en hiver de −2 à 10 °C. Les saisons estivales particulièrement chaudes peuvent néanmoins conduire le thermomètre jusqu’à 35 °C et il arrive en hiver de passer sous la barre des −5 °C, auquel cas le mont Titano peut se couvrir de neige. Les précipitations tendent à se répartir de manière harmonieuse tout au long de l’année pour atteindre un niveau moyen de 550 mm par an.
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+ Les pentes abruptes du mont Titano, tout comme les autres paysages escarpés de Saint-Marin, sont recouverts d’une végétation assez dense, typique de l’écosystème méditerranéen. On y trouve aussi bien des forêts à essences feuillues, remplies d’érables et de chênes, que des étendues de conifères, en particulier de nombreux pins. Dans les zones broussailleuses et buissonnières du maquis dominent le laurier[Lequel ?], la myrte, la lavande, des fraisiers et les oliviers.
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+ La faune de la région se compose surtout d’espèces ayant su s’adapter ou même profiter de la présence humaine et que l’on peut par conséquent observer à proximité des habitations : c’est notamment le cas du renard, du lièvre, du hérisson et de la martre. D’autres animaux, comme le chevreuil ou la belette, ont élu domicile dans les étendues forestières qui offrent une bonne protection. Les espèces d’oiseaux sont tout aussi variées : des faucons nichent par exemple sur les rochers les plus abrupts ou au sommet des arbres. Parmi les oiseaux chanteurs, on compte entre autres le rossignol, le loriot, le chardonneret, le serin et la linotte mélodieuse.
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+ Saint-Marin ne possède aucune ressource naturelle : son territoire est donc principalement tourné vers l’agriculture et la sylviculture, deux domaines cependant en déclin en raison de l’accroissement de la population. On cultive notamment les céréales, la vigne, les olives et les fruits. L’élevage se concentre pour l’essentiel sur les bœufs et les cochons.
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+ Jusqu’aux années 1960, les Saint-Marinais vivaient principalement de l’agriculture, de l’élevage et de l’exploitation de quelques carrières de pierre. Depuis, les activités du petit pays se sont diversifiées avec l’essor de l’artisanat, du commerce et même de l’industrie, tous ces domaines ayant été favorisés par l’explosion du tourisme. Parmi les produits locaux, on compte des objets en céramique, des meubles, des confiseries, des liqueurs, de la peinture et du vernis, ou encore des produits textiles en soie.
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+ Saint-Marin exporte surtout du vin et de la laine, des produits artisanaux et des timbres. La vente de timbres saint-marinais aux passionnés de philatélie à travers le monde assure en effet 10 % du PIB national. L’autre grande source de profits, le tourisme, représente directement ou indirectement plus de 60 % des revenus de l’État : aucun impôt ou presque n’est exigé des habitants. Les importations, quant à elles, consistent principalement en produits manufacturés et en biens de grande consommation. Mais Saint-Marin doit également se procurer de l’or en quantité importante pour ses nombreux orfèvres et bijoutiers.
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+ Le revenu annuel net moyen s’élevait à 12 125 euros en 2005. 52 % de la population active travaille dans le secteur des services, 41 % dans le secteur secondaire et 7 % dans l’agriculture.[réf. nécessaire] L’inflation reste modérée à 2,6 %.[Quand ?]
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+ Jusqu’à l’entrée en vigueur de l’Union économique et monétaire, la monnaie du pays était la lire italienne. En 1972, et après une interruption de 34 ans, Saint-Marin avait recommencé à frapper ses propres pièces de monnaie (les lires saint-marinaises), qui pouvaient s’utiliser indifféremment de la lire italienne et avaient la même valeur. Quelques pièces en or furent également frappées un peu plus tard, mais n’avaient cours légal que sur le territoire de la République. Depuis le 1er janvier 2002, à la suite d’un accord avec l’Union européenne, Saint-Marin utilise officiellement l’euro comme monnaie et a l’autorisation de frapper ses propres pièces avec une face nationale, tout comme les autres États-membres de la zone euro[17].
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+ Tout comme d'autres micro-États, Saint-Marin était un paradis fiscal. L’achat de votes était une pratique commune et acceptée, surtout dans les années 1980 et 1990[15].
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+ La langue officielle de Saint-Marin est l’italien. Du fait de la forte affluence touristique dans la région, presque tous les habitants peuvent cependant s’exprimer couramment dans une autre langue, le plus souvent en anglais, en allemand ou en français.
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+ Le romagnol, un dialecte du nord-italien, est en outre assez répandu à Saint-Marin, en particulier chez les personnes les plus âgées.
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+ 92,3 % de la population est de confession catholique et seuls 3 % des habitants se déclarent sans religion. Cette prédominance de l’Église catholique se retrouve dans le paysage architectural de la République, qui compte plusieurs églises ainsi qu’une basilique monumentale. Le territoire de la République dépend du diocèse de San Marino-Montefeltro, dont la juridiction s’étend sur une partie des provinces italiennes voisines.
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+ Particulièrement active du XIIIe siècle au XVIIe siècle, la communauté juive a également, comme l'a relevé Michaël Gasperoni, grandement participé à l’accomplissement du destin du pays[21].
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+ La population saint-marinaise s’élevait en février 2015 à 32 793 habitants[1]. Elle se compose à 83,1 % de Saint-Marinais de souche et à 12 % d’Italiens. Près de 13 000 ressortissants de Saint-Marin vivent par ailleurs à l’étranger[3]. Le pays, en raison de sa taille réduite, a une forte densité de population, de l’ordre de 475 habitants par km2. Le taux de natalité atteint 10,3 ‰ tandis que le taux de mortalité n’est que de 8 ‰, ce qui fait que la population connaît toujours un accroissement naturel positif.
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+ La capitale Saint-Marin ne compte que 4 079 habitants : la population se concentre en effet davantage dans les deux castelli de Serravalle, avec 10 733 habitants, et de Borgo Maggiore, avec 6 741 habitants. Suivent après la capitale, Domagnano (3 393 hab.), Fiorentino (2 530 hab.), Acquaviva (2 119 hab.) et Faetano (1 176 hab.). Les autres castelli sont plutôt des villages ruraux : c’est le cas de Chiesanuova (1 112 hab.) et de Montegiardino (915 hab.)[22].
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+ L'avortement est interdit[15].
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+ D'après l'institut World resources, Saint Marin est en situation de pénurie hydrique grave[23].
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+ La célébration de la fête nationale, le 3 septembre (en référence au 3 septembre 301) est ponctuée de festivités populaires et folkloriques.
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+ La nomination des capitaines-régents tous les six mois, de même, est l’occasion d’une grande cérémonie. À ce titre, la garde du Grand Conseil général (Guardia del Consiglio Grande e Generale) joue un rôle déterminant : fondée à la suite de la victoire remportée contre le cardinal Alberoni en 1740, ce corps de garde composé de citoyens volontaires utilise toujours ses uniformes historiques et reste habilité à assurer la protection des capitaines-régents et du Conseil. Les gardes, de concert avec les principales personnalités temporelles et spirituelles de Saint-Marin, organisent ainsi les festivités liées à l’entrée en fonction des deux nouvelles têtes de l’exécutif.
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+ La ville de Saint-Marin compte de nombreux musées. Le palais Pergami Belluzzi abrite ainsi le musée national (Museo di Stato) et ses milliers de pièces retraçant l’histoire de Saint-Marin : découvertes archéologiques, documents historiques, pièces de monnaie et toiles de peinture. L’édifice appelé « Deuxième Tour », quant à lui, contient un musée des Armes antiques (Museo delle Armi Antiche) proposant au visiteur plus de 1 500 pièces couvrant principalement la période allant du XVe au XVIIe siècle.
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+ L’Académie internationale des sciences de Saint-Marin (Akademio Internacia de la Sciencoj San-Marino, nom officiel en espéranto, ou Accademia Internazionale delle Scienze San Marino, en italien, abrégé en AIS)[24], est une association scientifique internationale à caractère universitaire basée à Saint-Marin. Elle a été créée par décision no 58 du 19 mai 1983 du congrès d’État.
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+
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+ Saint-Marin possède également une petite université, l’Università degli Studi di San Marino. Elle comprend notamment le Centre International d’Études sémiotiques et cognitives, fondé par l’auteur italien Umberto Eco en 1995, lequel enseigna à cette université jusqu’en 1998.
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+ L’Italie a beaucoup influencé la gastronomie de Saint-Marin avec les pâtes, les plats de viandes grillées…
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+ Les desserts sont aussi très présents dans la gastronomie de Saint-Marin comme la caciatello (gâteau à la crème fraîche), les beignets aux raisins d’or ou encore le bustrengo (gâteau à la polenta et aux pommes).
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+ Saint-Marin est plus connu musicalement au niveau international pour sa participation à l’Eurovision. Le pays fit une première apparition en 2008 avant de revenir de manière régulière à partir de 2011. Valentina Monetta a représenté son pays trois années de suite de 2012 à 2014, et en 2017 en duo avec le chanteur Jimmie Wilson. Le pays s'est qualifié deux fois en finale : en 2014 et en 2019.
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+ Le pays dispose d’une chaîne de télévision publique, San Marino RTV, créée en 1993 et diffusant ses programmes à la fois localement et par satellite. Le service public produit également deux stations de radio : RSM San Marino et San Marino Classic. La télévision et la radio italienne sont reçues dans le pays.
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+ Le Grand Prix automobile de Saint-Marin n’avait pas lieu sur le territoire du petit pays mais cent kilomètres plus au nord-ouest à Imola, sur le circuit Enzo e Dino Ferrari. Cette circonstance tient à une suite d’événements remontant au début des années 1980.
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+ En 1980, le Grand Prix automobile d'Italie, traditionnellement organisé à Monza, avait été transféré à Imola. À la suite de nombreuses protestations, cette décision fut annulée dès l’année suivante. Afin toutefois de ne pas avoir à renoncer au circuit d’Imola, situé au cœur de l’univers Ferrari, le Grand Prix automobile de Saint-Marin vit le jour en 1981 et continua à être organisé jusqu’en 2006. Il fut marqué notamment par les décès de Roland Ratzenberger aux essais et d’Ayrton Senna en course lors de l’édition de 1994.
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+ La République de Saint-Marin a également servi de prête-nom à plusieurs manches du championnat du monde de vitesse moto. Le Grand Prix moto de Saint-Marin s’est disputé, à l’instar du Grand Prix de Formule 1, sur le tracé d’Imola (en 1981 et 1983) mais également sur le circuit du Mugello (en 1982, 1984, 1991 et 1993) ainsi que sur celui de Misano (de 1985 à 1987 et depuis 2007).
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+ Malgré sa population très réduite, le pays dispose de son propre championnat de football dont les modalités sont gérées par la fédération nationale (Federazione Sammarinese Giuoco Calcio, ou FSGC). Cette dernière, fondée en 1931, regroupe quinze équipes qui s’affrontent tout d’abord au sein de deux groupes de sept ou huit équipes. Les trois meilleures équipes de chaque groupe jouent ensuite pour la coupe.
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+ Le Saint-Marin Calcio participe cependant au championnat d’Italie de Série D3 (troisième division italienne).
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+ Saint-Marin compte une équipe nationale de football depuis 1986. L’équipe nationale a connu en tout 67 défaites et n’a pour l’instant gagné qu’une seule fois : sous la supervision de l’entraîneur Giampaolo Mazza, les Saint-Marinais battent le Liechtenstein 1 à 0 le 29 avril 2004 lors d’un match amical.
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+ Saint-Marin a pour codes :
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+ Améliorez sa vérifiabilité en les associant par des références à l'aide d'appels de notes.
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+ Le sanskrit ou sanscrit[3] (संस्कृतम् (saṃskṛtam)) est une langue indo-européenne de la famille indo-aryenne, autrefois parlée dans le sous-continent indien. De nos jours, certains érudits le parlent encore et publient des œuvres académiques ou tiennent des colloques en sanskrit[4].
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+ Le sanskrit est notamment la langue des textes religieux hindous et bouddhistes ainsi que des textes littéraires ou scientifiques et, à ce titre, continue d'être utilisé, à la manière du latin en Occident, comme langue liturgique, culturelle et même véhiculaire (un recensement de 1981 indique qu'il y aurait encore environ 6 100 locuteurs ; en 1961, à peu près 194 400 personnes disaient l'utiliser comme langue secondaire). C'est d'ailleurs l'une des langues officielles de l'Inde. La grammaire du sanskrit est celle d'une langue hautement flexionnelle et très archaïsante, dont l'étude est fondamentale dans le cadre de la linguistique comparée.
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+ Le sanskrit appartient à la famille des langues indo-européennes, dans la branche indo-iranienne, qui inclut la sous-branche indo-aryenne. Le sanskrit a profondément influencé les langues du nord de l'Inde, comme l'hindi, l'ourdou, le bengali, le marathi, le cachemirien, le punjabi, le népalais, voire le romani (tsigane).
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+ Son nom, saṃskṛtam, qui signifie « parachevé », est assez récent[5] ; la langue a pendant des siècles été simplement désignée par भाषा (bhāṣā), वाच् (vāc) ou शब्द (śabda), « la parole, la langue », le sanskrit étant senti comme la seule langue possible ; quelques désignations métaphoriques, comme गीर्वाणभाषा (gīrvāṇabhāṣā), « langue des dieux », marquent bien son caractère éminemment religieux.
12
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13
+ Le premier sens de sanskrit est celui d'« indo-aryen ancien », langue mère qui a donné naissance à une multitude de dialectes et est parallèle à la langue sœur de l'iranien ancien (sous-branche attestée par deux langues, l'avestique et le vieux-perse), dont elle se sépare à peine. L'étude de plusieurs langues indiennes ou indo-aryennes moyennes conduit cependant à se demander si, parallèlement au sanskrit, au moins une autre langue indo-aryenne ancienne n'a pas pu coexister en Inde du Nord, dans l'Antiquité, léguant notamment à l'hindi moderne un vocabulaire et des variantes phonétiques héritées du tronc commun mais non attestés en sanskrit, à moins qu'il ne s'agisse que de niveaux de langues (par exemple propres à la caste des commerçants).
14
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15
+ D'après des documents retrouvés en pays hittite et rédigés dans cette autre langue indo-européenne, comprenant quelques mots indo-aryens, noms communs (sur l'équitation) et noms propres (théonymes), il est possible de déterminer qu'une forme d'indo-aryen était parlée au XIVe siècle av. J.-C. en Asie occidentale. Toutefois, sur les attestations indianisantes d'Asie Mineure à l'Âge du Bronze, plusieurs linguistes considèrent qu'il ne s'agit pas à proprement parler de « vieil indien » ou d'indo-aryen, mais d'une forme d'indo-iranien de niveau culturel ou religieux proche du pré-védique. Autrement dit, l'émergence du vieil-indien aurait été favorisée dans un groupe socioculturel parlant l'indo-iranien commun, groupe formé de négociants, mercenaires cavaliers (les Mariyanu), orfèvres (en lapis-lazuli), non seulement immergés en Mésopotamie, mais aussi en Égypte et en Asie Mineure, où ils auraient été associés aux marchands assyriens comme aux groupes des Hourrites descendus des régions subcaucasiennes vers la Syrie et la Cilicie (empire du Mitanni en Syrie du Nord, Kizzuwatna des Louvites de Cilicie)[réf. nécessaire].
16
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17
+ La plus vieille forme de sanskrit attestée de manière plus tangible est nommée védique : c'est la langue dans laquelle sont rédigés les Vedas. Il n'y a qu'un Véda (connaissance) sous la forme de quatre volumes : dont le Rig-Veda ou « Veda des hymnes (rig-) », le plus ancien ensemble de textes de l'hindouisme. Il est cependant extrêmement difficile de dater le Rig-Veda lui-même, et donc les débuts de l'histoire réelle de la langue védique : les textes sacrés, en effet, étaient avant tout récités et appris par cœur (ils le sont d'ailleurs encore). Les linguistes s'accordent à discerner maintenant plusieurs strates historiques dans le védique (au moins deux ou trois), d'après la grammaire, les théonymes et le style. Les neuf premiers livres du Rig-Veda contiendraient en particulier ce qu'il est convenu d'appeler le « védique ancien ». Cette langue archaïque et peu normée est l'une des plus proches de l'indo-européen commun, langues « anatoliennes » mises à part (hittite, louvite notamment), et elle s'avère précieuse pour la linguistique comparée tant le volume de ses textes, l'ampleur de sa grammaire et la richesse de son vocabulaire prêtent à des analyses.
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+ Le sanskrit védique est la forme archaïque de sanskrit dans lequel les quatre Védas (le Rig-Véda, le Yajur-Véda, le Sama-Véda et l´ Atharva-Véda) ont été composés (la plupart d'après la linguistique ont été rédigés en « védique moyen » et « védique récent »). Le sanskrit védique diffère du sanskrit classique dans une étendue comparable à la différence entre grec homérique et grec classique. À titre indicatif, on peut indiquer les principales différences entre le sanskrit védique et le sanskrit classique :
20
+
21
+ Une forme tardive du védique, déjà évoluée (on note la disparition du subjonctif, par exemple), forme un sanskrit préclassique, utilisé aux alentours du Ve ou IVe siècles av. J.-C.. On pourrait parler à son égard de « védique récent terminal ». C'est ce sanskrit que Pāṇini, sans doute le premier grammairien de l'Antiquité (quoique son approche structuraliste puisse être le fruit d'un héritage plus ancien), décrit de manière phonologique et grammaticale, dans un ouvrage d'une précision et d'une rigueur formelle inégalée jusqu'à ce que la linguistique moderne se développe, bien plus tard. Celui-ci s'attache à décrire dans son traité, l’Aṣṭādhyāyī, la langue qu'il parle et souligne les formules qu'il considère propres aux hymnes védiques, sans réellement dire qu'elles sont archaïques. La langue commence à se normaliser.
22
+
23
+ Au IIIe siècle av. J.-C., les premiers prâkrits (ou prākṛta, « [langue] ordinaire ») sont attestés, notamment grâce aux inscriptions d'Ashoka. Ces langues ainsi désignées correspondent à des dialectes moins « nobles » que le sanskrit, c'est-à-dire des langues vulgaires et vernaculaires d'usage quotidien qui, rapidement, se séparèrent les unes des autres et donnèrent naissance à la multitude des langues indo-aryennes présentes dans le sous-continent indien. Toutes issues du vieil indo-aryen des origines, elles connaissent chacune une évolution ainsi qu'un destin différents. Ce sont de tels prâkrits que proviennent, entre autres, les langues modernes comme l'hindī, la pañjābī (punjabi), ou encore la bangālī (bengali). Ces langues sont « vulgaires » au même titre que le latin vulgaire, c'est-à-dire « parlées par le peuple » ; leur statut d'idiomes vernaculaires vivants, donc de langues considérées inférieures, explique pourquoi ce n'est qu'au XIXe siècle que la littérature en langues modernes remplace celle en sanskrit. Outre les inscriptions d'Ashoka, de nombreuses citations en prâkrits sont aussi attestées dans des textes sanskrits, surtout dans le théâtre, où les personnages de rang inférieur s'expriment généralement en langue vernaculaire ; ces témoignages, cependant, sont d'essence littéraire, et ne peuvent être pris pour argent comptant. On peut établir ici une analogie avec le « patois » utilisé dans certaines pièces de Molière, comme Dom Juan, servant à représenter un parler populaire ; ce qu'il en donne ne peut être considéré comme une attestation réelle des langues vernaculaires françaises de son époque, mais sont susceptibles, mutatis mutandis, de renseigner quelque peu sur ces idiomes ; Molière donne en effet à entendre une synthèse littéraire et artificielle de traits linguistiques probables. La littérature prâkrite est pourtant représentée de manière indépendante, mais souvent masquée par le sanskrit classique. Un des prâkrits, le pāḷi, connaît un destin différent : devenu lui aussi langue sacrée, celle du bouddhisme theravâda, il n'évolue quasiment plus et reste employé tel quel dans la liturgie et les exégèses jusqu'à nos jours. Enfin, le canon jain, rédigé dans un prâkrit nommé ardhamāgadhī, offre de nombreux témoignages, bien qu'encore une fois littéraires, d'une des langues vulgaires réellement parlées dans l'Antiquité indienne.
24
+
25
+ C'est dans les commentaires que Patañjali fit de la grammaire de Pāṇini (dans son ouvrage nommé Mahābhāṣya), au IIe siècle av. J.-C., qu'apparaissent les premières critiques : le commentateur prouve que le sanskrit, est encore une langue vivante, mais que des formes dialectales peuvent l'émailler ; l'existence des prâkrits est donc reconnue et l'utilisation de formes vulgaires blâmée ; la notion de norme grammaticale apparaît plus fortement, et c'est à partir de ce moment que le sanskrit se figea pour devenir le sanskrit classique, enfin désigné dans les textes au moyen du vocable saṃskṛta (lequel n'est cependant pas utilisé par Patañjali), proprement « parachevé », « parfaitement apprêté » (se dit aussi de la nourriture). La langue, après l'ère chrétienne, n'est plus parlée de manière naturelle, elle est entièrement décrite par la grammaire et n'évolue plus. C'est une langue culturelle et religieuse, sans lien direct avec les langues vivantes, utilisée souvent comme lingua franca et comme langue littéraire (même par les peuples ne parlant pas une langue issue du vieil indien, comme les locuteurs d'idiomes dravidiens), jusqu'à ce que les langues néo-indiennes issues des prâkrits, aux alentours du XIVe siècle, ne commencent réellement à s'imposer à l'écrit pour, au XIXe siècle, remplacer le sanskrit dans la production littéraire. Il est notable que le tamiḻ, langue dravidienne sans rapport de filiation avec le sanskrit, fort d'une culture très ancienne lui aussi, fut en concurrence avec le sanskrit bien plus tôt, dès les premiers siècles apr. J.-C. On y trouve cependant des emprunts au sanskrit.
26
+
27
+ L'histoire du sanskrit peut se résumer ainsi :
28
+
29
+ « Pendant des siècles, le sanskrit est la langue du savoir en même temps que la langue littéraire, religieuse ou philosophique. Il est le véhicule de la communication générale en Inde et en Asie orientale, avant d'être concurrencé par le persan quand s'imposent des guerriers musulmans »[6].
30
+
31
+ Longtemps de tradition purement orale, ou peut-être progressivement à l'aide de symboles logographiques ou idéographiques, voire de signes syllabiques (via l'acrophonie) liés aux cultes, la religion hindouiste n'a pas eu besoin de fixer ses textes. C'est tardivement que l'emploi de la brāhmī, d'abord (semi-syllabaire utilisé pour les édits d'Ashoka), puis de la multitude d'écritures qui en dérivent, est généralisé, pour les textes profanes, puis sacrés. Chaque région de l'Inde utilise l'écriture qui lui sert pour noter sa propre langue afin d'écrire les textes sanskrits ; le sanskrit n'a ainsi pas d'écriture attitrée et, surtout, peut être noté par différents semi-syllabaires qui doivent donc être capables de représenter certains phonèmes dont ils n'ont pas l'usage autrement. L'on peut donner un exemple de cette souplesse d'emploi des écritures indiennes avec une même phrase sanskrite notée dans plusieurs graphies :
32
+
33
+ Au début du VIIe siècle, à l'époque de la dynastie chinoise des Tang, lorsque le grand chercheur bouddhiste chinois Xuanzang étudia le dharma bouddhique en Inde et qu'il ramena en Chine des centaines de soutras et commentaires, l'écriture utilisée en Inde et celle des textes bouddhiques était une écriture appelée le siddham, xītán (悉昙) en chinois.
34
+
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+ Ce sont les colons britanniques qui, pendant leur suprématie, ont imposé une de ces écritures, la devanāgarī, elle aussi issue de la brāhmī. C'est maintenant en devanāgarī que l'on écrit majoritairement le sanskrit en Inde et dans les éditions occidentales.
36
+
37
+ En outre, en se transmettant par le bouddhisme, des termes sanskrits ont été adaptés en chinois puis en japonais, dont les écritures logographiques réclament la création de caractères phonétiques destinés à cet usage ou l'utilisation de caractères indépendamment de leur sens ; ainsi, le terme sanskrit bodhisattva est noté par 菩提薩埵, qui se lisait vraisemblablement bu-dej-sat-thwa en moyen chinois (de nos jours pútísāduò, abrégé en 菩薩 (púsà), d'où vient d'ailleurs le mot français poussah, « jouet à bascule » puis « gros homme ventru et débonnaire »). De ces caractères seuls 提 (tí), « tirer », et 埵 (duǒ), « terre compacte », ont un sens, qui est évincé dans le composé au profit du son, tandis que 菩 et 薩 n'ont jamais servi qu'à cette transcription et n'ont par ailleurs aucune signification.
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+
39
+ Enfin, le Xe congrès des Orientalistes fixa, en 1894 à Genève, une transcription latine qui, de nos jours, est la seule utilisée dans les ouvrages didactiques occidentaux. C'est cette même transcription, qui, quelque peu augmentée, permet aussi de transcrire toutes les autres langues indiennes, qu'elles soient ou non indo-aryennes, au moyen des mêmes symboles. Cette transcription est décrite en détail dans l'article consacré à la transcription traditionnelle des langues de l'Inde.
40
+
41
+ L'étude de l'écriture de la civilisation de l'Indus, basée sur des sceaux et des empreintes de sceaux « harappéens » datés du IIIe millénaire av. J.-C., conduit certains chercheurs, notamment indiens, à suggérer qu'elle exprimait aussi, non pas une langue dravidienne (opinion la plus répandue), mais bien, au moins sur certains documents dénotant des rites pré-hindous assez explicites, une langue indo-iranienne voire indo-aryenne. [réf. nécessaire]
42
+
43
+ Plus récemment, un linguiste[Qui ?] a proposé également, sur la base des fréquences de caractères et de l'épigraphie comparée, de discerner dans le crétois minoen noté en linéaire A (écriture syllabique de la première moitié et du milieu du IIe millénaire av. J.-C. en Crète) une langue de la famille indo-iranienne, dont le niveau religieux de langue (appliqué aux tables à libation de pierre) s'apparente étroitement au sanskrit védique ancien (voir références et liens, infra). Des théonymes comme Indra, Asura, y auraient leurs équivalents (I(n)tar, Asirai) qui ne sont pas sans rappeler des divinités du Mitanni et celles de l'Iran préislamique. [réf. nécessaire]
44
+
45
+ La littérature sanskrite étant une des plus riches du monde, tout à la fois par son extension dans le temps et par la variété des sujets dont elle traite, elle a fasciné de nombreuses personnes en dehors de l'Inde. En France, les plus importants contributeurs à la connaissance de la culture d'expression sanskrite sont le grammairien et indianiste Eugène Burnouf (1801-1852) qui fut titulaire de la chaire de langue et de littérature sanskrites du Collège de France de 1832 à 1852, le grammairien et indianiste Hippolyte Fauche (élève de Burnouf et connu pour sa traduction du Rāmāyaṇa et du Mahâbhârata), l'indianiste Louis Renou (1896-1966), l'indianiste Madeleine Biardeau (auteur de la version du Mahâbhârata publiée au Seuil)) et évidemment Louis Dumont enseignant à l'EPHE et à Oxford et célèbre auteur de Homo Hierarchicus.
46
+
47
+ Un important ouvrage de référence en français, très utile pour la connaissance de cette culture, est « L'Inde Classique, Manuel des études indiennes » (2 volumes), que Renou a dirigé avec son collègue Jean Filliozat (1906-1982).
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+
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+ Le sanskrit classique possède 48 phonèmes :
50
+
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+ Le sanskrit est une langue flexionnelle.
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+ Les verbes se conjuguent selon trois voix (active, moyenne, passive), trois modes (indicatif, optatif, impératif), quatre systèmes temporels et aspectuels :
54
+
55
+ et trois personnes.
56
+
57
+ Existent également des formes pour l'infinitif et le gérondif, ainsi que pour différents modes de procès (fréquentatif, causatif, etc.). L'inflexion utilise préfixes, suffixes et infixes, ainsi que le redoublement et l'ablaut.
58
+
59
+ Les substantifs et les pronoms connaissent trois genres (masculin, féminin, neutre), trois nombres (singulier, duel, pluriel) et huit cas (nominatif, vocatif, accusatif, instrumental, datif, ablatif, génitif et locatif). L'inflexion utilise l'affixation et l'alternance vocalique.
60
+
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+ La langue possède des traits agglutinants en ce qui concerne la construction de mots composés à l'instar de l'allemand.
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+ L'ordre des mots en sanskrit est relativement libre avec une tendance SOV.
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/5267.html.txt ADDED
@@ -0,0 +1,222 @@
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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+ Considérez son contenu avec précaution et/ou discutez-en. Il est possible de préciser les sections non neutres en utilisant {{section non neutre}} et de souligner les passages problématiques avec {{passage non neutre}}.
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3
+ Le chômage peut être défini comme l'état d’une personne souhaitant travailler et qui est à la recherche d'un emploi. Cette définition du chômage connaît de nombreuses variantes et son concept donne toujours lieu à des controverses théoriques et statistiques.
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+
5
+ Le chômage est souvent considéré comme résiduel et volontaire jusqu’au début du XXe siècle.
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+
7
+ Le terme est dérivé du bas-latin / latin populaire du XIIIe siècle, repris en Occitan « caumare », exprimant le fait de « (se -- ou laisser) reposer (une activité) pendant la chaleur », terme dérivé du grec ancien « καυμα » (kauma) signifiant « chaleur ».
8
+
9
+ Le chômage correspond donc initialement à une période récurrente d'entraves (ex sécheresse, tempête, chute de neige, inondation) à une activité de subsistance (ex agriculture) ou d'échange (ex transport fluvial) comme au bon fonctionnement de moyens techniques de transformation des matières liée à des conditions favorables et à la disponibilité de l'eau[1],[2],[3].
10
+
11
+ En reprenant les exemples évoqués : la sécheresse provoquant les basses eaux, les pluies ou la fonte des neiges entraînant inondations, voire dommages entravant l'utilisation des moulins et biefs / canaux / arrivées d'eau, allant jusqu'à générer la famine entravant à son tour l'utilisation de la force de tractation des animaux domestiques, etc.).
12
+
13
+ Ce n'est qu'à partir du XIXe siècle avec l’avènement de l'industrialisation et les restructurations des moyens de subsistance puis de production, que le chômage prend une dimension sociologique, créant un nouveau contexte économique extrêmement distant de l'environnement jusque là quasiment naturel d'une civilisation donnée, et provoquant l'inactivité d'importants groupes d'êtres humains malgré leur capacité de travail[4].
14
+
15
+ Le défaut de considération de l'origine étymologique du terme en fausse l'analyse historique et a pour conséquence directe la confusion du chômage avec la pauvreté ayant pour effet fatal de classer le chômeur dans la catégorie la plus basse de l'échelle sociale, celle des « pauvres » indépendamment tant de son savoir-faire que de ses compétences. La preuve peut en être démontrée a contrario : dans un contexte d'autosuffisance, la notion de chômage au sens industriel ne peut pas exister.
16
+
17
+ Dans l'Égypte et la Grèce antique, les gouvernants luttent contre la surpopulation que provoque l'essor de leur civilisation, en chargeant des profils compétents à la tête d'un groupe de volontaires « surnuméraires » créer des colonies, comme le firent les phocéens[5].
18
+
19
+ La Rome antique semble opposer l'otium (le loisir, par extension l'oisiveté mais qui peut également décrire une sorte de retraite) au negotium (le commerce, par extension l'exercice d'une profession). Le soudain afflux d'esclaves lié aux conquêtes, notamment au IIe siècle av. J.-C., provoque une surpopulation importante dans le berceau de l'Empire Romain, particulièrement à Rome. Par voie de conséquence, il est à l'origine de l'impossibilité de répartir les forces de travail dans les positions en nombre plus restreint, d'autant plus qu'elles ne disposaient pas nécessairement des compétences indispensables, que ce soit pour assurer l'équivalent de services à caractère public (ex aedilii, police, cursores, messagers, ou scribii, rédacteurs), qu'à caractère privé (ex aquarii, sitularii, porteurs d'eau ou aurifex, orfèvre). Les responsables romains durent répondre à cela, par le métayage de terres publiques (ager publicus)[6], le perfectionnement de l'approvisionnement en nourriture (apparition des agrariæ excubiæ ou stationes patrouilles jusqu'aux exploitations excentrées et relais sur les chemins) et du commerce et enfin le developpement des jeux, soit la fameuse politique panem et circenses (lat. que l'on peut interpréter aujourd'hui par paix sociale grâce à du pain et des Jeux).
20
+
21
+ Au Moyen Âge, les préceptes catholiques conduisent à la construction des hospices pour y accueillir initialement, les populations ayant rempli leurs obligations de service armé et celles victimes des nombreux conflits à cette époque. Ces populations sont souvent blessées ou malades. Outre le développement d'un précurseur des services publics de santé et d'hygiène, ces hospices permettent aux moines de remplir leur devoir de charité. Ces structures imitent celles beaucoup plus modestes et discrètes que les confréries, jurandes et maîtrises entretiennent dans leurs statuts depuis l'Antiquité. Par la suite des structures mixtes, les Conseils de fabrique, s'organiseront au niveau des paroisses en bureau de charité.
22
+
23
+ Le mouvement protestant ajoute de l'efficacité au précepte de charité : le riche n'atteindra pas le salut par la charité, puisqu'elle crée une dépendance du pauvre à son égard. Il atteindra le salut par la responsabilité qui lui incombe de partager son savoir et ses valeurs avec les autres. Le dénominateur commun des individus étant la contribution personnelle, c'est par le travail que se fera le salut, dans tous les sens du terme. C'est pourquoi, les plus riches ont le devoir moral de faire travailler les plus pauvres[7].
24
+
25
+ Sous l'Ancien Régime, la progression de la pauvreté accroît la mendicité et le vagabondage, notamment dans les grandes villes. XVIe siècle, plus exactement en 1526, le philosophe et humaniste Jean Louis Vivès estime dans son traité De subventione pauperum que la charité encourage les pauvres à ne pas chercher de travail. Il est le premier à proposer l'intervention de l'État pour mettre au travail les inactifs. Le pouvoir royal décide de prendre en charge la gestion de la pauvreté et a l'idée de regrouper les indigents dans des ateliers de charité ou Maisons du travail. Le principe traversera les siècles, et on le retrouve sous le règne de Louis XIV, au XVIIIe siècle, notamment sous le règne de Louis XVI, à l'initiative de Turgot qui en 1787, fait passer les ateliers de charité sous la responsabilité des Assemblées provinciales[6].
26
+
27
+ Parallèlement au cours du XVIIe siècle, le pouvoir royal veut régler le problème du vagabondage en menant une politique d'enfermement systématique[réf. souhaitée] dans les hôpitaux généraux[8]. Cette politique d'internement forcé des pauvres[réf. souhaitée] a affecté l'ensemble des États européens. En Angleterre, dès 1575, un acte d'Elisabeth Ire institue des établissements visant « la punition des vagabonds et le soulagement des pauvres »[réf. souhaitée]. Les « Houses of Correction » qui auraient dû être présentes dans chaque comté vont laisser la place[réf. souhaitée] aux workhouses qui dans la seconde moitié du XVIIIe siècle trouveront leur véritable expansion. Foucault note qu'en « quelques années, c'est tout un réseau qui a été jeté sur l'Europe ». Aux Provinces-Unies, en Italie, en Espagne, en Allemagne se créent également des lieux d'internement de même nature[9].
28
+
29
+ Le Décret d’Allarde et la Loi Le Chapelier en supprimant les corporations en 1791 favorisent l'embauche de paysans poussés dans les villes par l'exode rural[10].
30
+
31
+ La reconnaissance du chômage s'est produite lentement et s'est particulièrement développée au cours de la bureaucratisation et l'organisation scientifique du travail lors de la révolution industrielle. Après la révolution de février 1848, les ateliers nationaux sont une organisation destinée à fournir du travail aux chômeurs parisiens.
32
+
33
+ À la fin du XIXe, les aides en nature données aux chômeurs sont supprimées au profit des aides financières qui se développent avec l'assurance chômage. Elles reprennent sous la forme moderne des restos du cœur de la banque alimentaire, des épiceries sociales, des soupes populaires données à des pauvres et chômeurs qui ne sont pas forcément déclarés[6].
34
+
35
+ « Sont au chômage toutes les personnes au-dessus d'un âge déterminé, qui n'exercent pas d'emploi rémunéré ou ne sont pas travailleurs indépendants, sont disponibles pour travailler, et s'efforcent de trouver un emploi rémunéré ou de devenir travailleurs indépendants »[11].
36
+
37
+ Des historiens de l’économie soulignent que la notion de chômage est une invention de la fin du XIXe siècle qui va de pair avec l'exode rural et la constitution de la classe prolétaire urbaine.
38
+
39
+ À cette époque « la frontière travail/non-travail devient une coupure nette entre deux mondes et est vécue comme telle, d’autant qu’elle est séparation de lieu, entre lieu de travail et lieu d’habitat »[12].
40
+
41
+ La notion de chômage est intrinsèquement liée à l’idée de salariat, c’est-à-dire d’un contrat entre un travailleur et un employeur. Le chômeur est l’individu qui souhaite vendre sa force de travail mais ne trouve pas preneur aux conditions qu’il exige.
42
+
43
+ Or si le travail salarié s’est désormais imposé dans les sociétés occidentales contemporaines, il reste une réalité historique, fruit d’une évolution du système économique :
44
+
45
+ La statistique du chômage est marquée par la cohabitation d’une définition internationale proposée par le Bureau international du travail (BIT) et celles propres aux États et organismes statistiques nationaux.
46
+
47
+ Selon le BIT, est chômeur toute personne (de 15 ans ou plus) qui remplit les critères suivants[14] :
48
+
49
+ Au quatrième trimestre 2004 selon l'OCDE[16] le taux de chômage normalisé pour le groupe des hommes de 25 à 54 ans était de 4,6 % aux États-Unis et de 7,4 % en France.
50
+
51
+ À la même période et pour le même groupe, le taux d'emploi était de 86,3 % aux États-Unis et de 86,7 % en France d'après le même document.
52
+ On constate donc un taux de chômage 60 % plus élevé en France qu'aux États-Unis, alors qu'un nombre plus important d'individus travaillent dans le premier groupe — ce qui est contre-intuitif si on s'attend à ce que le niveau de chômage reflète la situation du marché du travail.
53
+
54
+ Il faut donc bien se garder d'interpréter sans précaution les chiffres du chômage. En effet, la définition du chômage repose sur la distinction fragile entre non-emploi d'un actif potentiel d'une part et l'inactivité d'autre part. Malgré les efforts de définition et de normalisation, cette mesure reste extrêmement subjective et donc facilement influençable par différentes politiques n'améliorant sans doute pas véritablement la situation du marché du travail.
55
+
56
+ L'OCDE recommande l'utilisation du taux d'emploi plutôt que du taux de chômage pour juger de l'efficacité du marché du travail et des politiques de l'emploi[17].
57
+
58
+ Le recours à l'outil statistique et aux méthodes quantitatives ne suffit pas à garantir la production d'un tableau de l'existant incontestable.
59
+
60
+ D’après les définitions statistiques, chaque individu peut rentrer dans l’une des trois catégories suivantes :
61
+
62
+ La crise économique entamée dans les pays occidentaux à partir des années 1970 a contribué à créer de nouvelles situations rendant cette catégorisation parfois incertaine.
63
+
64
+ On remarque d’abord qu’un certain nombre de personnes se trouvent entre une situation d’inactivité et de chômage (cf. zone 3). Parmi elles, beaucoup désirent travailler mais ne sont pas comptabilisées parce qu’elles ont trop peu de chance de retrouver un emploi (et sont donc dispensées de recherche d’emploi) ou parce qu’elles ont renoncé, par découragement, à rechercher un emploi. Dans ce dernier cas, il peut s’agir de chômeurs de longue durée subissant des cas d’extrême exclusion sociale, de mères au foyer désirant travailler mais n’entamant pas de démarche, ou encore d’étudiants choisissant de poursuivre leurs études à défaut d’avoir pu se faire embaucher.
65
+
66
+ La zone floue entre l’emploi et le chômage (cf. zone 2) s’accroît avec la multiplication des formes atypiques d’emplois : les travailleurs subissant un temps partiel non voulu, les personnes recherchant un emploi mais ayant un peu travaillé dans la semaine ou le mois de référence, ainsi que les personnes possédant un emploi précaire.
67
+
68
+ De même, on trouve des situations intermédiaires entre l’emploi et l’inactivité (cf. zone 1), situation occupée par les individus faisant le choix de travailler moins. Enfin, les travailleurs clandestins et les employés « au noir » ne sont pris en compte dans aucun des trois groupes (cf. zone 4).
69
+
70
+ Le chômage, défini comme une inactivité subie, existe déjà dans les sociétés traditionnelles, mais son inexistence statistique – en France, la première statistique date du recensement de 1896 - le rend difficilement quantifiable avant le XXe siècle. On peut toutefois avancer le chiffre probable de 6 % à 8 % de chômeurs dans la première moitié du XIXe siècle, ce qui permet à Karl Marx de décrire une « armée industrielle de réserve » dans Le Capital (1867).
71
+
72
+ Après avoir décru à la Belle Époque, le chômage réapparaît après la première guerre mondiale à la suite des crises de reconversion et malgré la forte croissance des années 1920. Il atteint des taux aux alentours de 10 % au Royaume-Uni et en Allemagne. Une hausse spectaculaire suit la crise économique de 1929, sauf en URSS : le chômage atteignant des pics de 25 % aux États-Unis et de 33 % en Allemagne. Seule l’Allemagne réussit à résoudre réellement le problème dans un contexte politique particulier, le nazisme qui s’installe grâce au désastre économique et au nationalisme allemand.
73
+
74
+ Les Trente Glorieuses qui suivent la Seconde Guerre mondiale sont marquées par un chômage très faible avoisinant les 2 % en Europe occidentale, les 4 à 5 % en Amérique du Nord et les 1 % au Japon.
75
+
76
+ Le chômage commence à croître dès la fin des années 1960, et connaît une hausse particulièrement significative à la suite du choc pétrolier de 1973. Dix ans plus tard, il touche 8,3 % de la population des pays de l’OCDE. La révolution conservatrice au Royaume-Uni et aux États-Unis avec les élections de Margaret Thatcher et de Ronald Reagan conduisent à une baisse du chômage dans ces pays, une baisse importante du chômage est aussi constatée en Allemagne fédérale jusqu’à la réunification.
77
+
78
+ En 1994, le chômage toucherait 7,8 % de la population active dans les pays de l’OCDE. Depuis, il a connu une baisse importante aux États-Unis, au Royaume-Uni et dans d’autres pays d’Europe comme l’Irlande ou l’Espagne. Il reste endémique en France, mais a baissé fortement en Allemagne depuis 2005 où le chômage avait crû fortement jusqu'à 2005 après le rattachement des Länder de l’Est en 1990.
79
+
80
+ La crise financière de 2008 entraînait une forte augmentation de plus de 10 millions depuis 2007 aux États-Unis, en Europe et au Japon. L'Union européenne comptera 26,5 millions de personnes privées d'emploi en 2010, soit 11,5 % de la population active, contre environ 10 % aux États-Unis. Les suppressions d'emploi étaient particulièrement soutenues en Europe, notamment en Espagne (taux de chômage de 18 % et plus), au Royaume-Uni et en France. Le nombre des sans-emploi a crû de 250 000 en France au cours du premier trimestre 2009, ce qui mène à un taux de chômage de 11 % en 2010 et 12 % en 2011 (plus de 3 millions de chômeurs)[23].
81
+
82
+ En juillet 2014, Eurostat estime que 24,85 millions d’hommes et de femmes étaient au chômage dans l’Union européenne, dont 18,41 millions dans la zone euro. Parmi les États membres, les taux de chômage les plus faibles ont été enregistrés en Allemagne et en Autriche (4,9 % chacun), et les plus élevés en Grèce (27,2 % en mai 2014) et en Espagne (24,5 %). La France se trouve environ en moyenne de l’Union européenne avec 10,3 %[24].
83
+
84
+ En juillet 2014, le taux de chômage des jeunes (moins de 25 ans) s’est établi à 21,7 % dans l’Union européenne et à 23,2 % dans la zone euro, contre respectivement 23,6 % et 24,0 % en juillet 2013. Il s’agit du taux le plus bas enregistré pour l’Union européenne depuis septembre 2011 et pour la zone euro depuis juin 2012. Les taux les plus bas en juillet 2014 ont été observés en Allemagne (7,8 %), en Autriche (9,3 %) ainsi qu’aux Pays-Bas (10,4 %), et les plus élevés en Espagne (53,8 %), en Grèce (53,1 % en mai 2014), en Italie (42,9 %) et en Croatie (41,5 % au deuxième trimestre 2014). La France se trouve en moyenne avec environ 22,5 %[24].
85
+
86
+ Aux États-Unis, le marché du travail est caractérisé par une logique de flexibilité. Les salariés sont payés selon leur efficacité supposée, et les emplois précaires se multiplient autant dans le secteur industriel que dans le tertiaire, permettant aux travailleurs non qualifiés de rester compétitifs. Les emplois précaires sont plus facilement acceptés car la hiérarchie sociale et l’honorabilité sont moins problématiques[25]. Le pays est donc marqué par un chômage frictionnel important mais relativement stable. La part du chômage de longue durée, c’est-à-dire supérieur à un an, est de 6,1 % en 2001[26].
87
+
88
+ Des pays scandinaves comme la Suède sont marqués par des aides très importantes aux travailleurs les moins employables. En revanche, les chômeurs sont tenus d’accepter les emplois qui leur sont proposés. Dans le cas du Danemark, l’entreprise qui licencie ne verse pas d’indemnités. ; l’assurance chômage n’est pas obligatoire ; elle est gérée par plusieurs caisses privées. En cas de perte d’emploi, les bénéficiaires perçoivent 90 % de leur salaire pendant deux ans, plafonné à 2.325 euros[27]. L’indemnité n’est pas dégressive. Elle est versée à 100 % si la personne a travaillé au moins 52 semaines au cours des trois dernières années. Cette politique provoque des dépenses importantes pour l’État. Les chercheurs d’emploi sont aussi aidés par les municipalités. Ils doivent accepter les formations proposées[28] ou bien des stages en entreprises[29].
89
+
90
+ Dans la plupart des pays européens, le haut niveau de protection sociale vient répondre à l’importante identification des individus à leur emploi et à leur poste dans la hiérarchie professionnelle. Le taux de chômage est très élevé, et la part du chômage de longue durée importante : 43,7 % dans l’Europe des 15 et 37,7 % en France[26], toujours en 2001. C’est cette logique sociale qui explique la différence d’attitude entre les pays industrialisés[25].
91
+
92
+ Dans nombre de pays en développement, le chômage est une notion peu pertinente. Statistiquement, il peut atteindre des taux officiels dépassant souvent les 30 %, mais la mesure du chômage néglige les activités économiques indépendantes et familiales destinées à l’autoconsommation et représentant la source essentielle de richesse pour des populations à l’écart de l’économie marchande. Dans les pays les plus pauvres, ce travail indépendant représente 37 % de l’activité en zone urbaine, et bien davantage en zone rurale[30].
93
+
94
+ L’expérience du dernier quart de siècle a montré que certains pays jadis pauvres pouvaient résoudre le problème du chômage. Les dragons asiatiques (Corée du Sud, Taïwan, Singapour, Hong Kong) notamment, mais aussi l’Irlande par exemple, ont réussi à éliminer le problème de l’emploi et connaissent des taux de chômage faibles. Dans la plupart des cas le chômage a été réduit par une stratégie d’intégration des pays au commerce international et leur spécialisation dans des activités nécessitant beaucoup de main-d’œuvre, tandis que les stratégies de substitution d’importation n’auraient que peu d’effet[30].
95
+
96
+ Dans de nombreux pays, notamment en Afrique, l’instabilité politique et économique constitue un découragement à l’investissement des entreprises et explique une large part du chômage. L’accroissement constant de la population active du fait de la forte natalité aggrave le problème. Dans le cas de ce continent, la centralisation dirigiste des décisions relatives à la production agricole dans les capitales où règne la corruption constitue un obstacle essentiel à l’essor de l’emploi agricole rural[31]. C’est pourtant l’agriculture qui pourrait fournir l’essentiel du travail manquant.
97
+
98
+ Certaines populations sont plus susceptibles de subir le chômage, soit parce qu’elles n’ont pas de « bonne » qualification, soit parce qu’elles ont une faible volonté de travailler, ou encore parce qu’elles subissent un phénomène de discrimination. Ces causes de chômage peuvent se combiner.
99
+
100
+ La volonté de travail se manifeste par la capacité de l’individu à accepter des postes peu désirés à de faibles salaires et à se résoudre à compenser les obstacles économiques à son emploi en acceptant certaines contraintes comme la mobilité[32].
101
+
102
+ Le chômage concerne essentiellement les personnes non qualifiées, ou dont les qualifications ne correspondent pas à des besoins contemporains au sein de l'économie[32]. Le taux de chômage est ainsi bien plus élevé parmi les non diplômés (voir tableau), et, pour les diplômés de l'enseignement supérieur, il varie fortement en fonction du domaine de formation, et de la réputation de l’université ou de l’école de formation.
103
+
104
+ Le chômage de longue durée et la coexistence simultanée d'offres d'emploi non pourvues pourraient être essentiellement liés à des problèmes d’inadéquation entre l’offre et la demande de travail.
105
+
106
+ En France, le nombre de diplômés formés dans certains domaines (histoire de l’art, par exemple) ne correspond pas aux besoins réels de l’économie. Certains secteurs économiques connaissent, dans les pays développés, un déficit de main-d'œuvre (artisanat, personnel de maisons de retraite…).
107
+
108
+ Si les qualifications constituent l’une des variables les plus discriminantes[32] (voir tableau), le sexe, l’origine ethnique, l’âge, mais aussi le milieu social d’origine, la zone géographique d’habitation, jouent un rôle dans la compétitivité d’un individu sur le marché du travail, et en particulier par la représentation que l’employeur se fait de ces diverses données.
109
+
110
+ Il est difficile de déterminer la part exacte des discriminations envers les femmes ou les minorités ethniques.
111
+
112
+ Le chômage est un facteur de stigmatisation[35] et il exacerbe clairement certains risques de santé[36],[37],[38],[39],[40] et est source d'inégalités face à la santé psychologique[41] et mentale[42],[43] (y compris chez les jeunes[44]) et en termes d'accès aux soins[45] et à l'information médicale[46],[47], une mauvaise santé étant aussi source de risque supplémentaire d'exclusion professionnelle[48] (« Un mauvais état de santé accroît fortement le risque de devenir chômeur ou inactif »[49]). En ville, les chômeurs sont plus souvent plus nombreux à habiter dans les quartiers pollués, mais de manière très variable selon les villes[50], et le chômage semble aussi être un facteur de surmortalité[51]. En France, le chômage serait à l'origine d'environ 14 000 morts par an selon une étude de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale[52].
113
+
114
+ Selon l'Insee et la DARES, la population active immigrée en France représente 2 892 150 personnes, la population active (plus de 18 ans) ayant un ou deux parents immigrés représente 3 174 430 personnes. La population immigrée est confrontée à un taux de chômage de l'ordre de 17,14 %, qui selon les sources est égal ou plus important pour les enfants d'immigrés.
115
+
116
+ En 2019, d'après une étude de l'Observatoire des inégalités, quelque 5,4 millions d’emplois en France sont interdits aux immigrés non-européens, soit plus d’un emploi sur cinq[53].
117
+
118
+ Parmi les catégories sociales modestes, le travail est un facteur important d’honneur et de valorisation personnelle, d’autant que la distinction entre « travailleurs » et « fainéants » s’y fait plus rapidement. Le chômage est donc vécu comme une perte d’identité et de dignité qui s’aggrave à l’occasion de chaque échec pour recouvrer un emploi ou lorsque le chômeur doit entamer les démarches administratives qui parachèvent sa catégorisation de chômeur. De plus, l’ennui est bien plus profond dans ces milieux où les opportunités de s’adonner à des activités alternatives (culturelles, associative, sportives…) sont plus rares que dans les milieux aisés[32].
119
+
120
+ Longtemps les femmes sans emploi ne se considéraient pas comme chômeuses mais simplement « non payées ». Aujourd’hui, leur réaction est relativement semblable à celle des hommes. Elles refusent souvent le statut de « femme au foyer » et la perte des liens sociaux qui dépendaient de l’exercice de leur profession. Avec l’apparition des familles monoparentales, elles peuvent vivre des situations de désastre économique et de culpabilité vis-à-vis du foyer dont elles ont la charge. Quelques femmes ayant des enfants en bas-âge parviennent à justifier leur chômage subi par les avantages familiaux qu’il procure[32].
121
+
122
+ Les cadres au chômage vivent le plus souvent une expérience différente de celle des catégories professionnelles plus modestes. Pour le cadre, il s’agit de rejeter le statut de chômeur en profitant du temps libre dans une optique professionnelle. Ils consacrent un temps important pour retrouver un emploi d’un certain niveau. Ils profitent aussi de leur inactivité temporaire pour suivre des formations ou se consacrer à la lecture d’ouvrages professionnels lié à leur domaine de compétence. Toutefois le chômage remet en cause leur plan de carrière, un des points les plus fondamentaux de leur identité sociale. Comme les chômeurs plus modestes, ils subissent progressivement une dégradation de leurs liens sociaux, mais bien moins rapidement[32].
123
+
124
+ La diversité des expériences vécues par les chômeurs a fait l'objet d'une typologie de la part de Dominique Schnapper, sociologue spécialiste de cette question[56]. Celle-ci a en effet démontré dans son ouvrage phare que les personnes dépossédées d'emploi pouvaient être divisées en trois grandes catégories :
125
+
126
+ Morgane Kuehni[57] a également montré une diversité des expériences vécues, lorsque les chômeurs sont assignés à un programme d’emploi temporaire, en fonction de leur rapport au travail, d’une part, et de la manière dont cette mesure s’intègre dans leur parcours, d'autre part.
127
+
128
+ Chez la plupart des chômeurs, le rejet du système économique se traduit à long terme par une situation d'anomie, et non par l'évolution de leur pensée politique. On trouve toutefois dans l'histoire des périodes historiques de haut chômage qui ont favorisé l'accession au pouvoir des régimes extrêmes comme le nazisme en Allemagne en 1933. Pour autant, la réaction politique de sanction des gouvernants est autant le fait des personnes effectivement affectées par le chômage que par les actifs occupés qui s'inquiètent du niveau de l'emploi. On remarque toutefois que statistiquement les chômeurs sont plus représentés parmi les électeurs s'abstenant de voter, notamment dans les classes modestes. Le choix politique entre les partis dits « de gouvernement » n'est que peu affecté par la situation de chômage, le chômeur trouvant dans son vote habituel une occasion de rejeter son nouveau statut de sans emploi[32]. Les partis dits « de gouvernement » sont toutefois très légèrement sous-représentés parmi les populations au chômage, et quelle que soit l'origine sociale des chômeurs[58].
129
+
130
+ Mais il subsiste une théorie de corrélation entre la montée de l'extrême-droite et le chômage, thèse défendue notamment par Jean-Pierre Raffarin en 2015[59]. Patrick Buisson dans La Cause du peuple fit remarquer, à partir des propos de Raffarin, que le chômage faible n'empêcha pas le choc du 21 avril 2002, et qu'en Europe, on a des pays avec de faible taux de chômage mais une forte montée populiste (Suisse, Danemark, Suède), l'inverse se produisant aussi (Espagne, Portugal)[60].
131
+
132
+ Au niveau de la population globale, l'importance accordée à la lutte contre le chômage dépend moins de son volume que des effets d'annonce ou que des vagues de licenciements localisées relayées par les médias. Le sentiment serait que les partis de gauche ne sont pas plus à même de résoudre le chômage que ceux de droite et inversement, d'où l'impact faible de la question de l'emploi sur le résultat final des élections[32].
133
+
134
+ Les politiques de l'emploi renvoient à l'ensemble des mesures étatiques de politiques économiques visant à agir sur l'emploi. Leur objectif le plus courant est la réduction du chômage et la recherche du plein emploi. On distingue généralement deux grands types de politiques, les politiques actives cherchant à modifier le niveau de l'emploi dans l'économie et les politiques passives dont l'objectif est de limiter le chômage sans accroître la demande de travail de l'économie, et de le rendre plus supportable.
135
+
136
+ Une opposition forte existe entre :
137
+
138
+ La science économique[61] distingue plusieurs formes et types de chômages. Cette diversité s'explique par le fait que ces définitions visent à mettre en exergue des caractéristiques spécifiques et donc peuvent éventuellement se recouvrir :
139
+
140
+ Dans le modèle néoclassique d’une économie concurrentielle pure et parfaite (cf. hypothèses de CPP de l'analyse néoclassique standard), le chômage est décrit comme « volontaire » ou frictionnel. On dit qu’il est volontaire lorsqu’un individu refuse un emploi qu’il juge insuffisamment payé alors que le surplus de production qu’il apporte à l’entreprise ne peut permettre de lui accorder une rémunération supérieure. Dans l’optique néoclassique, le chômeur fait alors un arbitrage entre les avantages du travail (le salaire, la sociabilité) et les désavantages (le coût des transports, les frais de garde des enfants, le renoncement au loisir, la perte d'éventuels revenus d'inactivité) et décide alors volontairement de rester sans emploi.
141
+
142
+ Le jeu de la concurrence est censé faire varier les salaires à la hausse ou à la baisse de sorte que tout individu offrant du travail (demandant un emploi) doit finir par trouver une entreprise pour l’embaucher à une juste rémunération, c’est-à-dire selon la richesse qu’il produit, et plus précisément, selon sa productivité; car dans le cadre du modèle néoclassique les salaires sont flexibles.
143
+
144
+ Face à la Grande Dépression, les néoclassiques ont renforcé leurs positions en posant le chômage de masse constaté comme la preuve de leurs théories. Des économistes comme Arthur Cecil Pigou[65] ou Jacques Rueff ont tenté de montrer que le chômage découlait essentiellement des entraves à la concurrence - des imperfections du marché - imposées par certaines institutions monopoleuses comme les syndicats, et parfois l’État par le jeu d'une réglementation d'un salaire minimum par exemple.
145
+
146
+ Pour comprendre l’analyse néoclassique du chômage, plaçons-nous dans une première situation où le volume de l’emploi est L1 et le salaire réel wr1. Pour une raison exogène, une innovation technologique par exemple, la demande de travail des entreprises diminue (cf. courbe « Demande de travail »), tandis que l’offre de travail reste constante.
147
+
148
+ Cette évolution induit un nouveau point d’équilibre entre l’offre et la demande, et donc nécessairement un nouveau salaire, noté wr2. Le passage du salaire wr1 au salaire wr2 provoque une hausse du chômage « volontaire » car certains demandeurs d’emplois, prêt à travailler pour la rémunération wr1, préfèrent rester oisifs si le salaire est wr2. Le volume de l’emploi est L2. Il correspond au taux de chômage naturel de l’économie.
149
+
150
+ Toutefois, il est possible que, pour des raisons diverses (réglementation, salaire minimum, pression des syndicats), le salaire ne soit pas flexible à la baisse et demeure, malgré la baisse de la demande de travail, au niveau wr1. Le volume de l’emploi est alors défini par le nombre de travailleurs que les entreprises veulent embaucher à ce salaire, c’est-à-dire L3. Dans cette situation, le taux de chômage est supérieur au taux naturel, du fait du manque de flexibilité[66].
151
+
152
+ Ainsi les syndicats ou les réglementations étatiques qui - en empêchant les prix et les salaires de jouer leur rôle de variable d’ajustement automatique - participent à l’augmentation massive du chômage :
153
+
154
+ « Assurément, en immobilisant les salaires, on peut maintenir aux ouvriers qui travaillent une rémunération quelque peu supérieure à celle qu’ils recevraient en régime de libre concurrence ; mais on en condamne d’autres au chômage et on expose ceux-ci à des maux que l’assurance chômage n’atténue que bien faiblement[67]. »
155
+
156
+ Pour Keynes, les entreprises ajustent leur demande d'emploi au niveau de production qu'elles anticipent en fonction des débouchés qu'elles espèrent. C’est donc la demande effective qui détermine le niveau de la production, et qui, par conséquent fixe le niveau de l’emploi. Au bout du compte, c’est donc la seule demande effective qui détermine le volume de la production et le niveau d’emploi.
157
+
158
+ Pour représenter graphiquement l’équilibre économique obtenu, on détermine d’abord la fonction de demande globale (DG1) en fonction du revenu réel (Y). On trace par ailleurs la première bissectrice (DG=Y) qui décrit tous les points d’équilibre possible, c’est-à-dire les points où la demande et l’offre s’égalisent. L’intersection de DG1 et de la bissectrice permet de définir l’équilibre effectif. Or, rien n’assure que la production définie par cet équilibre (Y1) soit la production qui permette le plein-emploi (Ype). Si ce n’est pas le cas, l’équilibre effectif n’est pas égal à l’équilibre de plein-emploi (Epe) et il existe donc un chômage involontaire[68].
159
+
160
+ L’analyse est donc différente de celle des néo-classiques. Chez Keynes, il n’y a plus, à proprement parler, de marché de l’emploi. Le salaire n’est pas le prix d’équilibre entre une offre de travail et une demande de travail, et il n'y a pas de chômage qui résulterait d'entraves (par exemple par les syndicats) au fonctionnement de ce marché. Le niveau de l’emploi est fixé au niveau macroéconomique, en dehors du marché du travail : il est le produit de la demande effective. Il est donc conditionné par les deux composantes de cette demande : la propension à consommer des ménages et l’investissement. Ce n’est que lorsque le niveau de l’emploi est déterminé, en fonction d’un niveau de production correspondant à la demande effective, que les salaires réels se fixent. Il peut donc exister un équilibre de sous-emploi c’est-à-dire une situation où la demande effective correspond à un niveau de production inférieur à celui qui permettrait le plein emploi. Une baisse du salaire réel n’aurait, dans cette situation, que pour effet d’accroître le chômage, par suite d’une baisse de la demande effective (toute baisse du salaire entraînant une baisse de la consommation).
161
+
162
+ Pour Keynes, à court terme, la propension marginale à consommer des ménages est stable. Le niveau de l’emploi est donc fondamentalement lié, pour lui, à l’autre variable de la demande effective : l’investissement.
163
+
164
+ Des théories plus récentes d’équilibre de sous-emploi mettent en avant l’idée d’un salaire d'efficience : les nouveaux keynésiens[réf. souhaitée] notent que la difficulté pour les entreprises à mesurer la productivité réelle de leurs employés (cette mesure a un coût) peut les amener à les rémunérer au-dessus du salaire du marché, afin de renforcer leurs incitations à accroître ou maintenir leur productivité pour rester dans l'entreprise dont les salaires sont supérieurs à ceux du marché. Le niveau de salaire plus élevé est alors compensé par un surcroît de productivité. Lorsque cette stratégie est adoptée par l'ensemble des entreprises, le prix du marché peut s'élever au-dessus du prix d'équilibre. Le déséquilibre ainsi créé serait alors à l'origine d'une insuffisance de l'offre d'emploi, d'où dérive un chômage important[69].
165
+
166
+ En 1958, Alban William Phillips publie une étude empirique sur la Grande-Bretagne qui l’amène à établir une relation décroissante entre le chômage et la variation des salaires[70].
167
+
168
+ Remplaçant les salaires nominaux par l’inflation, Paul Samuelson et Robert Solow dessinent une nouvelle courbe, celle communément appelée la courbe de Phillips. Dans cette représentation, à partir d’un certain seuil, lorsque le chômage diminue l’inflation s’accélère et inversement. Ce point critique où l’autorité politique doit faire un arbitrage entre l’inflation et le chômage est baptisé NAIRU (non accelerating inflation rate of unemployment[71]).
169
+
170
+ « La société est mise en demeure de choisir entre un niveau d’emploi raisonnablement élevé, associé à une croissance maximale et à une hausse modérée mais continue d’une part, et d’autre part une stabilité raisonnable des prix, mais associée à un degré de chômage élevé[72]. »
171
+
172
+ Empiriquement contredite par des périodes économiques relativement longue de stagflation (forte inflation et chômage croissant) à la fin des années 1970, ainsi que par la période de forte croissance saine (ni inflation ni chômage) à la fin des années 1990, cette analyse avait déjà été contestée par Milton Friedman et les monétaristes sur le plan théorique. Selon eux, à moyen terme il n'y a pas d'arbitrage entre chômage et inflation. Pour Friedman, les individus finissent par adapter leurs réactions aux manœuvres du gouvernement. Si celui-ci décide par exemple de baisser les taux d’intérêt pour relancer l’activité, il provoque des nouvelles embauches sur le court terme, ainsi qu’une accélération de l’inflation. Au début, les travailleurs sont dupes de l’illusion monétaire, mais à moyen terme ils constatent que leur pouvoir d’achat a baissé et exigent donc des hausses de salaires, provoquant le retour du chômage à son niveau initial[73] alors que l'inflation est passée à un niveau plus élevée.
173
+
174
+ Les nouveaux classiques ont prolongé cette analyse en postulant que les agents économiques étaient désormais capables d’anticiper directement l’effet des politiques de relances sur l’inflation, exigeant alors immédiatement des hausses de salaires et rendant donc ces politiques inefficaces dès le court terme.
175
+
176
+ D’après Karl Marx, le chômage est inhérent au fonctionnement instable du système capitaliste, le chômage de masse étant une constante des périodes régulières de crise du capitalisme. Le prolétariat est alors divisé entre ceux qui sont en situation de sur-travail (salariés) et de sous-travail (chômeurs). Ces derniers constituent une « armée industrielle de réserve » qui permet aux capitalistes de faire pression à la baisse sur les salaires.
177
+
178
+ Au niveau du capitaliste individuel, le chômage est donc favorable en ce qu'il permet d'avoir toujours de la main d'œuvre à disposition, tout en maintenant les salaires à un niveau faible. Au niveau du capitalisme global, le chômage est à première vue un manque à gagner, puisque aucun profit n’est réalisé sur le dos des chômeurs. Le chômage n’est rentable pour le capitalisme global que s’il permet de baisser les salaires d’un pourcentage plus important que le taux de chômage. La baisse du chômage observée depuis 2007 en Allemagne, concomitante avec une baisse du niveau moyen des salaires[74], montre que la réalité économique peut cependant être parfois plus complexe (productivité du travail, acceptation des salariés...).
179
+
180
+ Dans Le Capital, Marx écrit : « L’excès de travail imposé à la fraction de la classe salariée qui se trouve en service actif grossit les rangs de la réserve, et, en augmentant la pression que la concurrence de la dernière exerce sur la première, force celle-ci à subir plus docilement les ordres du capital. » Et plus loin : « La condamnation d’une partie de la classe salariée à l’oisiveté forcée non seulement impose à l'autre un excès de travail qui enrichit des capitalistes individuels, mais du même coup, et au bénéfice de la classe capitaliste, elle maintient l'armée industrielle de réserve en équilibre avec le progrès de l'accumulation »[75].
181
+
182
+ Selon Marx, le seul moyen de supprimer définitivement le chômage serait d’abolir le capitalisme et le système du salariat, en passant à une société socialiste ou communiste (les termes étant à l'époque équivalents).
183
+
184
+ Pour les marxistes contemporains, l’existence d’un chômage persistant est la preuve de l’incapacité du capitalisme à assurer le plein emploi.
185
+
186
+ Depuis au moins la destruction de leurs machines par les luddites, au début de la Révolution industrielle, l’idée que le progrès technique détruit l’emploi est communément admise. La science économique tend, pourtant, à prouver qu’elle est fausse.
187
+
188
+ La critique la plus classique de cette idée a été formulée par Alfred Sauvy, dans La Machine et le Chômage (1980), où il présente la célèbre thèse dite du « déversement ». Après avoir rappelé que, durant les deux siècles précédents, le progrès technique a bouleversé les modes de production et décuplé la productivité sans susciter l’augmentation durable du chômage, il insiste sur les effets indirects du progrès technique : « le travail consacré à la production de la machine ; l’accroissement de la vente des produits bénéficiant du progrès, grâce à la baisse de leur prix et la production de masse ; l’apparition de consommations nouvelles ou l’augmentation de consommations anciennes ». De ces processus découlent ce qu’il nomme le « déversement », c’est-à-dire le transfert de la population active des activités dont le besoin de main d’œuvre diminue en raison du progrès vers de nouvelles activités suscitées par ce même progrès technique (fabrication des machines créées par le progrès, productions nouvelles, etc.). C'est par ce processus de « déversement » qu’Alfred Sauvy explique la transformation de la structure de la population active : la société agricole est devenue industrielle, avant d’être dominée par le secteur tertiaire - en suscitant à chaque fois une transformation qualitative des emplois, mais non leur diminution quantitative. Alfred Sauvy postule enfin que l’humanité s’inventera toujours de nouveaux désirs que le progrès technique comblera.
189
+
190
+ Pourtant, la thèse luddite persiste[76], l’automatisation et l’informatisation poussent progressivement à la disparition du travail, même dans le secteur tertiaire. Si le discours politique soutient en général le progrès technique, en pratique, dans chaque cas particulier, les politiques économiques sont souvent orientées en faveur des industries anciennes au détriment des industries naissantes qui les remplaceront (exemple : soutien de l'industrie du disque Vs entraves à la diffusion par Internet).
191
+
192
+ Selon la théorie du commerce international, les pays se spécialiseraient dans les activités qui requièrent abondamment le facteur de production dont elles sont le mieux dotées. Celle de main-d’œuvre pour les pays pauvres, celle de capitaux et de savoir-faire dans les pays riches. Selon Walter Stolper et Paul Samuelson le résultat de cette évolution est d’égaliser le salaire tiré d’un même travail à travers le monde. Ceci pourrait expliquer la chute des salaires dans l’industrie manufacturière aux États-Unis et le chômage dans les pays où les salaires sont rigides à la baisse (en France par exemple).
193
+
194
+ Toutefois si quelques économistes soulignent le lien entre ouverture commerciale et montée des inégalités, nombreux sont ceux qui proposent une contre-analyse. Selon Paul Krugman, l’idée que la hausse du chômage serait liée à une concurrence déloyale des pays à bas salaires relève d’une « théorie populaire du commerce international »[77]. Il explique que l’intérêt des politiques à prêter leur voix à de telles théories n’est qu’électoral. Il précise que la plupart des ouvrages traitant de ce sujet ou de la « guerre économique » sont l’œuvre d’essayistes et non d’économistes et sont vendus grâce à leurs thèses faciles qui alimentent l’imaginaire populaire. C’est la théorie « pop » qui néglige toutes les causes possibles du chômage (cf. supra).
195
+
196
+ « Selon cette idée reçue, la concurrence étrangère a érodé la base manufacturière américaine et détruit les emplois bien rémunérés […] Un faisceau croissant de preuves vient contredire cette idée courante […] Le ralentissement de la croissance du revenu réel est presque entièrement imputable à des causes internes. »
197
+
198
+ — Paul Krugman, La Mondialisation n’est pas coupable, 1994[78]
199
+
200
+ Le paragraphe « Arbitrage entre inflation et chômage » ci-dessus, qui apparaît dans le Carré magique de Kaldor ou la Courbe de Phillips montre qu'un faible niveau d'inflation et de chômage sont en particulier, dans un certain contexte, des objectifs contradictoires. Le lien entre les deux notions vient de la corrélation dans le même sens - ou en sens inverse suivant la position par rapport à l'équilibre[79] - entre l'inflation et le niveau des salaires nominaux et de celle entre les salaires nominaux et le taux de chômage, et s'observe en France pour la période 1985-2004[80],[81]. La conséquence est que pour éviter que les salaires nominaux ne croissent trop vite -ce qui un facteur particulièrement inflationniste- la banque centrale s'accommode bien d'un niveau assez important de chômage qui est le moyen privilégié d'exercer une pression à la baisse sur les salaires. Le mandat de la Banque centrale européenne ne comprend pas en effet, à la différence de la Réserve fédérale des États-Unis un objectif explicite de plein emploi (Federal Reserve Act), mais principalement de stabilité des prix autour de 2 % et secondairement de soutien à l'emploi[82]. Ainsi, le 21 février 2007, Nicolas Sarkozy a déclaré vouloir « une Europe où la politique monétaire ait pour objectifs la croissance et l'emploi et pas seulement l'inflation »[83]. La problématique de la BCE pourrait en effet être, avec un autre mandat : peut-on tolérer un Taux de chômage n'accélérant pas l'inflation, ou faut-il à l'inverse fixer un objectif maximum de taux de chômage et accepter le taux d'inflation qui en résulte? Le débat est d'autant plus d'actualité que par ailleurs la soutenabilité de la dette en zone euro, avec un taux moyen d'endettement de 93,6 % en 2012[84], est favorisée par un niveau plus élevé d'inflation et se détériore en cas de déflation.
201
+
202
+ « Il n’y a pas de moyen de coercition plus violent des employeurs contre les employés que le chômage. »
203
+
204
+ — Henri Krasucki[85]
205
+
206
+ « Ce sont la propension à consommer et le montant de l'investissement nouveau qui déterminent conjointement le volume de l'emploi et c'est le volume de l'emploi qui détermine de façon unique le niveau des salaires réels et non l'inverse »
207
+
208
+ — John Maynard Keynes, Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie, 1936
209
+
210
+ « À chaque instant, toute la population existante est toujours assurée de trouver du travail mais à un salaire répondant aux conditions du marché. Il ne peut y avoir de chômage permanent que si on fixe un niveau minimum de salaire supérieur au niveau qui s'établirait spontanément, ce qui a pour effet de vouer au chômage permanent les ouvriers qui ne trouveront du travail qu'au-dessous du minimum fixé »
211
+
212
+ — Jacques Rueff, « L'assurance chômage, cause du chômage permanent », Revue d'économie politique, 1931
213
+
214
+ « Toute personne a droit au travail, au libre choix de son travail, à des conditions équitables et satisfaisantes de travail et à la protection contre le chômage. »
215
+
216
+ — Déclaration universelle des droits de l'homme, art. 23, 1948
217
+
218
+ « On pensait pouvoir trouver la sortie d'une récession et augmenter l'emploi en diminuant les impôts et en augmentant les dépenses du gouvernement. Je vous dis candidement que cette option n'existe plus, et dans la mesure où elle a jamais existé, ça n'a marché à chaque occasion depuis la guerre qu'en injectant une dose d'inflation plus grande dans l'économie, suivie d'un taux de chômage plus élevé à l'étape suivante. »
219
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220
+ — James Callaghan, discours à la conférence du Parti travailliste (Royaume-Uni), 28 septembre 1976.
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+ Améliorez sa vérifiabilité en les associant par des références à l'aide d'appels de notes.
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5
+ Le sanskrit ou sanscrit[3] (संस्कृतम् (saṃskṛtam)) est une langue indo-européenne de la famille indo-aryenne, autrefois parlée dans le sous-continent indien. De nos jours, certains érudits le parlent encore et publient des œuvres académiques ou tiennent des colloques en sanskrit[4].
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+
7
+ Le sanskrit est notamment la langue des textes religieux hindous et bouddhistes ainsi que des textes littéraires ou scientifiques et, à ce titre, continue d'être utilisé, à la manière du latin en Occident, comme langue liturgique, culturelle et même véhiculaire (un recensement de 1981 indique qu'il y aurait encore environ 6 100 locuteurs ; en 1961, à peu près 194 400 personnes disaient l'utiliser comme langue secondaire). C'est d'ailleurs l'une des langues officielles de l'Inde. La grammaire du sanskrit est celle d'une langue hautement flexionnelle et très archaïsante, dont l'étude est fondamentale dans le cadre de la linguistique comparée.
8
+
9
+ Le sanskrit appartient à la famille des langues indo-européennes, dans la branche indo-iranienne, qui inclut la sous-branche indo-aryenne. Le sanskrit a profondément influencé les langues du nord de l'Inde, comme l'hindi, l'ourdou, le bengali, le marathi, le cachemirien, le punjabi, le népalais, voire le romani (tsigane).
10
+
11
+ Son nom, saṃskṛtam, qui signifie « parachevé », est assez récent[5] ; la langue a pendant des siècles été simplement désignée par भाषा (bhāṣā), वाच् (vāc) ou शब्द (śabda), « la parole, la langue », le sanskrit étant senti comme la seule langue possible ; quelques désignations métaphoriques, comme गीर्वाणभाषा (gīrvāṇabhāṣā), « langue des dieux », marquent bien son caractère éminemment religieux.
12
+
13
+ Le premier sens de sanskrit est celui d'« indo-aryen ancien », langue mère qui a donné naissance à une multitude de dialectes et est parallèle à la langue sœur de l'iranien ancien (sous-branche attestée par deux langues, l'avestique et le vieux-perse), dont elle se sépare à peine. L'étude de plusieurs langues indiennes ou indo-aryennes moyennes conduit cependant à se demander si, parallèlement au sanskrit, au moins une autre langue indo-aryenne ancienne n'a pas pu coexister en Inde du Nord, dans l'Antiquité, léguant notamment à l'hindi moderne un vocabulaire et des variantes phonétiques héritées du tronc commun mais non attestés en sanskrit, à moins qu'il ne s'agisse que de niveaux de langues (par exemple propres à la caste des commerçants).
14
+
15
+ D'après des documents retrouvés en pays hittite et rédigés dans cette autre langue indo-européenne, comprenant quelques mots indo-aryens, noms communs (sur l'équitation) et noms propres (théonymes), il est possible de déterminer qu'une forme d'indo-aryen était parlée au XIVe siècle av. J.-C. en Asie occidentale. Toutefois, sur les attestations indianisantes d'Asie Mineure à l'Âge du Bronze, plusieurs linguistes considèrent qu'il ne s'agit pas à proprement parler de « vieil indien » ou d'indo-aryen, mais d'une forme d'indo-iranien de niveau culturel ou religieux proche du pré-védique. Autrement dit, l'émergence du vieil-indien aurait été favorisée dans un groupe socioculturel parlant l'indo-iranien commun, groupe formé de négociants, mercenaires cavaliers (les Mariyanu), orfèvres (en lapis-lazuli), non seulement immergés en Mésopotamie, mais aussi en Égypte et en Asie Mineure, où ils auraient été associés aux marchands assyriens comme aux groupes des Hourrites descendus des régions subcaucasiennes vers la Syrie et la Cilicie (empire du Mitanni en Syrie du Nord, Kizzuwatna des Louvites de Cilicie)[réf. nécessaire].
16
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+ La plus vieille forme de sanskrit attestée de manière plus tangible est nommée védique : c'est la langue dans laquelle sont rédigés les Vedas. Il n'y a qu'un Véda (connaissance) sous la forme de quatre volumes : dont le Rig-Veda ou « Veda des hymnes (rig-) », le plus ancien ensemble de textes de l'hindouisme. Il est cependant extrêmement difficile de dater le Rig-Veda lui-même, et donc les débuts de l'histoire réelle de la langue védique : les textes sacrés, en effet, étaient avant tout récités et appris par cœur (ils le sont d'ailleurs encore). Les linguistes s'accordent à discerner maintenant plusieurs strates historiques dans le védique (au moins deux ou trois), d'après la grammaire, les théonymes et le style. Les neuf premiers livres du Rig-Veda contiendraient en particulier ce qu'il est convenu d'appeler le « védique ancien ». Cette langue archaïque et peu normée est l'une des plus proches de l'indo-européen commun, langues « anatoliennes » mises à part (hittite, louvite notamment), et elle s'avère précieuse pour la linguistique comparée tant le volume de ses textes, l'ampleur de sa grammaire et la richesse de son vocabulaire prêtent à des analyses.
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+ Le sanskrit védique est la forme archaïque de sanskrit dans lequel les quatre Védas (le Rig-Véda, le Yajur-Véda, le Sama-Véda et l´ Atharva-Véda) ont été composés (la plupart d'après la linguistique ont été rédigés en « védique moyen » et « védique récent »). Le sanskrit védique diffère du sanskrit classique dans une étendue comparable à la différence entre grec homérique et grec classique. À titre indicatif, on peut indiquer les principales différences entre le sanskrit védique et le sanskrit classique :
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+ Une forme tardive du védique, déjà évoluée (on note la disparition du subjonctif, par exemple), forme un sanskrit préclassique, utilisé aux alentours du Ve ou IVe siècles av. J.-C.. On pourrait parler à son égard de « védique récent terminal ». C'est ce sanskrit que Pāṇini, sans doute le premier grammairien de l'Antiquité (quoique son approche structuraliste puisse être le fruit d'un héritage plus ancien), décrit de manière phonologique et grammaticale, dans un ouvrage d'une précision et d'une rigueur formelle inégalée jusqu'à ce que la linguistique moderne se développe, bien plus tard. Celui-ci s'attache à décrire dans son traité, l’Aṣṭādhyāyī, la langue qu'il parle et souligne les formules qu'il considère propres aux hymnes védiques, sans réellement dire qu'elles sont archaïques. La langue commence à se normaliser.
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+ Au IIIe siècle av. J.-C., les premiers prâkrits (ou prākṛta, « [langue] ordinaire ») sont attestés, notamment grâce aux inscriptions d'Ashoka. Ces langues ainsi désignées correspondent à des dialectes moins « nobles » que le sanskrit, c'est-à-dire des langues vulgaires et vernaculaires d'usage quotidien qui, rapidement, se séparèrent les unes des autres et donnèrent naissance à la multitude des langues indo-aryennes présentes dans le sous-continent indien. Toutes issues du vieil indo-aryen des origines, elles connaissent chacune une évolution ainsi qu'un destin différents. Ce sont de tels prâkrits que proviennent, entre autres, les langues modernes comme l'hindī, la pañjābī (punjabi), ou encore la bangālī (bengali). Ces langues sont « vulgaires » au même titre que le latin vulgaire, c'est-à-dire « parlées par le peuple » ; leur statut d'idiomes vernaculaires vivants, donc de langues considérées inférieures, explique pourquoi ce n'est qu'au XIXe siècle que la littérature en langues modernes remplace celle en sanskrit. Outre les inscriptions d'Ashoka, de nombreuses citations en prâkrits sont aussi attestées dans des textes sanskrits, surtout dans le théâtre, où les personnages de rang inférieur s'expriment généralement en langue vernaculaire ; ces témoignages, cependant, sont d'essence littéraire, et ne peuvent être pris pour argent comptant. On peut établir ici une analogie avec le « patois » utilisé dans certaines pièces de Molière, comme Dom Juan, servant à représenter un parler populaire ; ce qu'il en donne ne peut être considéré comme une attestation réelle des langues vernaculaires françaises de son époque, mais sont susceptibles, mutatis mutandis, de renseigner quelque peu sur ces idiomes ; Molière donne en effet à entendre une synthèse littéraire et artificielle de traits linguistiques probables. La littérature prâkrite est pourtant représentée de manière indépendante, mais souvent masquée par le sanskrit classique. Un des prâkrits, le pāḷi, connaît un destin différent : devenu lui aussi langue sacrée, celle du bouddhisme theravâda, il n'évolue quasiment plus et reste employé tel quel dans la liturgie et les exégèses jusqu'à nos jours. Enfin, le canon jain, rédigé dans un prâkrit nommé ardhamāgadhī, offre de nombreux témoignages, bien qu'encore une fois littéraires, d'une des langues vulgaires réellement parlées dans l'Antiquité indienne.
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+ C'est dans les commentaires que Patañjali fit de la grammaire de Pāṇini (dans son ouvrage nommé Mahābhāṣya), au IIe siècle av. J.-C., qu'apparaissent les premières critiques : le commentateur prouve que le sanskrit, est encore une langue vivante, mais que des formes dialectales peuvent l'émailler ; l'existence des prâkrits est donc reconnue et l'utilisation de formes vulgaires blâmée ; la notion de norme grammaticale apparaît plus fortement, et c'est à partir de ce moment que le sanskrit se figea pour devenir le sanskrit classique, enfin désigné dans les textes au moyen du vocable saṃskṛta (lequel n'est cependant pas utilisé par Patañjali), proprement « parachevé », « parfaitement apprêté » (se dit aussi de la nourriture). La langue, après l'ère chrétienne, n'est plus parlée de manière naturelle, elle est entièrement décrite par la grammaire et n'évolue plus. C'est une langue culturelle et religieuse, sans lien direct avec les langues vivantes, utilisée souvent comme lingua franca et comme langue littéraire (même par les peuples ne parlant pas une langue issue du vieil indien, comme les locuteurs d'idiomes dravidiens), jusqu'à ce que les langues néo-indiennes issues des prâkrits, aux alentours du XIVe siècle, ne commencent réellement à s'imposer à l'écrit pour, au XIXe siècle, remplacer le sanskrit dans la production littéraire. Il est notable que le tamiḻ, langue dravidienne sans rapport de filiation avec le sanskrit, fort d'une culture très ancienne lui aussi, fut en concurrence avec le sanskrit bien plus tôt, dès les premiers siècles apr. J.-C. On y trouve cependant des emprunts au sanskrit.
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+ L'histoire du sanskrit peut se résumer ainsi :
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+ « Pendant des siècles, le sanskrit est la langue du savoir en même temps que la langue littéraire, religieuse ou philosophique. Il est le véhicule de la communication générale en Inde et en Asie orientale, avant d'être concurrencé par le persan quand s'imposent des guerriers musulmans »[6].
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+ Longtemps de tradition purement orale, ou peut-être progressivement à l'aide de symboles logographiques ou idéographiques, voire de signes syllabiques (via l'acrophonie) liés aux cultes, la religion hindouiste n'a pas eu besoin de fixer ses textes. C'est tardivement que l'emploi de la brāhmī, d'abord (semi-syllabaire utilisé pour les édits d'Ashoka), puis de la multitude d'écritures qui en dérivent, est généralisé, pour les textes profanes, puis sacrés. Chaque région de l'Inde utilise l'écriture qui lui sert pour noter sa propre langue afin d'écrire les textes sanskrits ; le sanskrit n'a ainsi pas d'écriture attitrée et, surtout, peut être noté par différents semi-syllabaires qui doivent donc être capables de représenter certains phonèmes dont ils n'ont pas l'usage autrement. L'on peut donner un exemple de cette souplesse d'emploi des écritures indiennes avec une même phrase sanskrite notée dans plusieurs graphies :
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+
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+ Au début du VIIe siècle, à l'époque de la dynastie chinoise des Tang, lorsque le grand chercheur bouddhiste chinois Xuanzang étudia le dharma bouddhique en Inde et qu'il ramena en Chine des centaines de soutras et commentaires, l'écriture utilisée en Inde et celle des textes bouddhiques était une écriture appelée le siddham, xītán (悉昙) en chinois.
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+
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+ Ce sont les colons britanniques qui, pendant leur suprématie, ont imposé une de ces écritures, la devanāgarī, elle aussi issue de la brāhmī. C'est maintenant en devanāgarī que l'on écrit majoritairement le sanskrit en Inde et dans les éditions occidentales.
36
+
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+ En outre, en se transmettant par le bouddhisme, des termes sanskrits ont été adaptés en chinois puis en japonais, dont les écritures logographiques réclament la création de caractères phonétiques destinés à cet usage ou l'utilisation de caractères indépendamment de leur sens ; ainsi, le terme sanskrit bodhisattva est noté par 菩提薩埵, qui se lisait vraisemblablement bu-dej-sat-thwa en moyen chinois (de nos jours pútísāduò, abrégé en 菩薩 (púsà), d'où vient d'ailleurs le mot français poussah, « jouet à bascule » puis « gros homme ventru et débonnaire »). De ces caractères seuls 提 (tí), « tirer », et 埵 (duǒ), « terre compacte », ont un sens, qui est évincé dans le composé au profit du son, tandis que 菩 et 薩 n'ont jamais servi qu'à cette transcription et n'ont par ailleurs aucune signification.
38
+
39
+ Enfin, le Xe congrès des Orientalistes fixa, en 1894 à Genève, une transcription latine qui, de nos jours, est la seule utilisée dans les ouvrages didactiques occidentaux. C'est cette même transcription, qui, quelque peu augmentée, permet aussi de transcrire toutes les autres langues indiennes, qu'elles soient ou non indo-aryennes, au moyen des mêmes symboles. Cette transcription est décrite en détail dans l'article consacré à la transcription traditionnelle des langues de l'Inde.
40
+
41
+ L'étude de l'écriture de la civilisation de l'Indus, basée sur des sceaux et des empreintes de sceaux « harappéens » datés du IIIe millénaire av. J.-C., conduit certains chercheurs, notamment indiens, à suggérer qu'elle exprimait aussi, non pas une langue dravidienne (opinion la plus répandue), mais bien, au moins sur certains documents dénotant des rites pré-hindous assez explicites, une langue indo-iranienne voire indo-aryenne. [réf. nécessaire]
42
+
43
+ Plus récemment, un linguiste[Qui ?] a proposé également, sur la base des fréquences de caractères et de l'épigraphie comparée, de discerner dans le crétois minoen noté en linéaire A (écriture syllabique de la première moitié et du milieu du IIe millénaire av. J.-C. en Crète) une langue de la famille indo-iranienne, dont le niveau religieux de langue (appliqué aux tables à libation de pierre) s'apparente étroitement au sanskrit védique ancien (voir références et liens, infra). Des théonymes comme Indra, Asura, y auraient leurs équivalents (I(n)tar, Asirai) qui ne sont pas sans rappeler des divinités du Mitanni et celles de l'Iran préislamique. [réf. nécessaire]
44
+
45
+ La littérature sanskrite étant une des plus riches du monde, tout à la fois par son extension dans le temps et par la variété des sujets dont elle traite, elle a fasciné de nombreuses personnes en dehors de l'Inde. En France, les plus importants contributeurs à la connaissance de la culture d'expression sanskrite sont le grammairien et indianiste Eugène Burnouf (1801-1852) qui fut titulaire de la chaire de langue et de littérature sanskrites du Collège de France de 1832 à 1852, le grammairien et indianiste Hippolyte Fauche (élève de Burnouf et connu pour sa traduction du Rāmāyaṇa et du Mahâbhârata), l'indianiste Louis Renou (1896-1966), l'indianiste Madeleine Biardeau (auteur de la version du Mahâbhârata publiée au Seuil)) et évidemment Louis Dumont enseignant à l'EPHE et à Oxford et célèbre auteur de Homo Hierarchicus.
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+
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+ Un important ouvrage de référence en français, très utile pour la connaissance de cette culture, est « L'Inde Classique, Manuel des études indiennes » (2 volumes), que Renou a dirigé avec son collègue Jean Filliozat (1906-1982).
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+ Le sanskrit classique possède 48 phonèmes :
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+
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+ Le sanskrit est une langue flexionnelle.
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+
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+ Les verbes se conjuguent selon trois voix (active, moyenne, passive), trois modes (indicatif, optatif, impératif), quatre systèmes temporels et aspectuels :
54
+
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+ et trois personnes.
56
+
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+ Existent également des formes pour l'infinitif et le gérondif, ainsi que pour différents modes de procès (fréquentatif, causatif, etc.). L'inflexion utilise préfixes, suffixes et infixes, ainsi que le redoublement et l'ablaut.
58
+
59
+ Les substantifs et les pronoms connaissent trois genres (masculin, féminin, neutre), trois nombres (singulier, duel, pluriel) et huit cas (nominatif, vocatif, accusatif, instrumental, datif, ablatif, génitif et locatif). L'inflexion utilise l'affixation et l'alternance vocalique.
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+
61
+ La langue possède des traits agglutinants en ce qui concerne la construction de mots composés à l'instar de l'allemand.
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+ L'ordre des mots en sanskrit est relativement libre avec une tendance SOV.
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
fr/5269.html.txt ADDED
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+ Florence (en italien : Firenze, prononcé /fi'rɛnʦe/) est la huitième ville d'Italie par sa population, capitale de la région de Toscane et siège de la ville métropolitaine de Florence.
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+ Berceau de la Renaissance en Italie, capitale du royaume d'Italie entre 1865 et 1870, inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO au titre du Centre historique de Florence, la ville présente une richesse artistique exceptionnelle (églises, musées, palais). Renommée dans le monde entier pour sa beauté, elle est devenue un grand centre touristique.
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+ Florence est située à 50 m d'altitude, dans la partie orientale d'une plaine, appelée bassin de Florence, au pied de l'Apennin du nord, au nord et à l'est de la ville. Elle est traversée par l'Arno, fleuve naissant dans les Apennins et se jetant dans la mer Tyrrhénienne, distante de 70 km[2].
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+ Le climat de Florence est de type méditerranéen. Il est influencé par la mer Tyrrhénienne, les Apennins et les collines toscanes, les trois distants de moins de 100 km, et assurant une certaine humidité même en été. L'hiver est par contre plus frais que sur la côte, marqué par la continentalité.
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+ Florence a été fondée sous le nom latin de Florentia pendant l'époque romaine, en 59 av. J.-C., près du fleuve Arno. Elle resta une simple bourgade jusqu'au XIIe siècle, début de son essor économique et artistique qui dura jusqu'au XVIe siècle.
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+ Du XIIe au XIVe siècle, Florence connaît de profonds bouleversements politiques et sociaux avec l'essor des riches familles de marchands groupées au sein du popolo, et le conflit entre les guelfes et gibelins qui partage l'Italie et Florence en deux. Ces deux processus accompagnent le développement de la commune qui, comme dans les autres villes de l'Italie septentrionale, désigne l'émergence de gouvernements autonomes qui ont acquis leur souveraineté après une lutte féroce débouchant sur la paix de Constance, octroyée par l'empereur Frédéric Ier en 1183. Les communes italiennes y ont acquis des droits souverains qui en faisaient de véritables cités-États.
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+ La commune florentine, qu'on connaît alors sous le nom de Fiorenza, naît environ un siècle après celle de Pise ; elle est attestée dès 1081. Faut-il voir là l'absence d'une noblesse urbaine qui créait les premières communes partout en Italie ? En tout cas, le popolo des marchands cherche rapidement à faire partie des instances de la commune : le conseil exécutif du consulat, puis du podestat, une assemblée délibérative qui aura plusieurs noms. Florence connaît le combat des factions, avec les gibelins qui triomphent dans les années 1240, avec le vicaire impérial Frédéric d'Antioche, bâtard de l'empereur Frédéric II. Les guelfes sont au pouvoir en 1250 puis en 1266, quand ils prennent Florence avec l'appui de Charles d'Anjou, frère du roi de France appelé comme roi de Naples par le pape. Ces guelfes sont soutenus par le popolo : ils créent la charge de capitaine du peuple en 1250, puis élaborent une nouvelle forme institutionnelle, la seigneurie (Signoria), en 1282 : un conseil de prieurs, appartenant aux corporations des marchands, les fameux 7 arts majeurs des Arti (laine, draps, changeurs, juges et notaires, etc.), auxquels sont juxtaposés un « gonfalonnier de justice » (Gonfaloniere di Giustizia) et des gonfalons (étendards) de quartiers, et ce alors que le podestat et le capitaine du peuple continuent d'exister.
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+ Le florin, principale monnaie du Moyen Âge, est créé en 1252 par la corporation des changeurs et banquiers (Arte del Cambio) de Florence, l'une des cinq corporations majeures et contribue au succès de la ville, succès qui l'impose en Europe[3].
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+ La faction guelfe se structure, reçoit même, pour les gérer, les biens des 4 000 gibelins qui ont fui la ville. Dans les années 1290, les lois anti-magnatices entrent en vigueur : c'est la revanche des corporations de marchands qui interdisent aux nobles l'accès aux charges et limitent la taille des tours qu'ils avaient érigé.
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+ Au début du XIVe siècle, Florence expérimente, tout comme les autres villes d'Italie (ex. les Della Scala à Vérone à partir de 1273), les seigneuries personnelles : Charles de Calabre la gouverne en 1323, suivi par le duc d'Athènes Gautier VI de Brienne en 1343. Florence connaît une véritable crise au milieu du XIVe siècle : révolte du peuple, faillite des Peruzzi (grande banque) en 1343, peste noire qui fait disparaître la moitié de la population de la ville en 1348.
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+ La ville est ensuite dominée par différents clans qui se disputent le pouvoir. En 1434, ce sont les Médicis qui deviennent maîtres de la ville. Puis, à leur chute, nombre de grandes familles s'exilent en France et y font fortune. Les Gadagne quittent Florence vers la fin du XVe siècle, et détiennent la première place des banques lyonnaises, tandis qu'Albisse Del Bene, un autre banquier florentin, contrôle la levée des impôts dans toutes les régions de France.
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+ En 1569, Florence devient la capitale du grand-duché de Toscane.
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+ Florence a été le chef-lieu de l'Arno, département français créé le 25 mai 1808, à la suite de l'annexion du royaume d'Étrurie à l'Empire français par les troupes napoléoniennes. La ville connaît ensuite une période de lent déclin jusqu'en 1865, date à laquelle elle devient capitale du royaume d'Italie. C’est à cette époque que l’on construit la place de la république au centre de Florence, comme l’atteste la plaque commémorative qui s’y trouve. Elle perd ce statut en 1870, au profit de Rome.
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+ Le 6 novembre 1966, l'Arno inonde une grande partie du centre-ville, endommageant de nombreux chefs-d'œuvre. Un grand mouvement de solidarité internationale naît à la suite de cet évènement et mobilise des milliers de volontaires, surnommés Les anges de la boue.
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+ Les 30 et 31 mars 2017, le premier G7 de la Culture, organisé sur initiative de l'Italie, s'est tenu à Florence.
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+ Les premières académies d'Europe ont été fondées à Florence :
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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+ Bibliothèque Nationale Centrale.
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+ Bibliothèque Laurentienne.
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+ Biblioteca Riccardiana.
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+ Bibliothèque Marucelliana.
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+ L'université de Florence a été fondée en 1321. C'est l'une des plus anciennes et prestigieuses universités italiennes, avec 12 facultés et 60 000 étudiants.
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+ L'Institut universitaire européen de Florence est basé à Fiesole depuis son ouverture en 1976.
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+ Plusieurs universités étrangères ont également une représentation ou une antenne à Florence, notamment pour les études concernant la Renaissance, l'histoire de l'art ou les activités artistiques et créatives. C'est le cas de l'université Harvard, à la Villa I Tatti, de la New York University à la Villa La Pietra ou encore de la California State University située sur la Via Leopardi.
50
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51
+ La ville abrite également le célèbre Institut d'art de Florence, ainsi que l'Institut français de Florence, le plus ancien de tous les Instituts français fondé en 1907, et le British Institute of Florence, institut culturel anglo-italien fondé en 1917.
52
+
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+ A noter aussi que depuis 2009, le palais Portinari Salviati héberge les Archives historiques de l'Union européenne.
54
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+ Seul le Ponte Vecchio a échappé aux destructions de la Seconde Guerre mondiale (bombardements et minages allemands). Les autres ont tous été reconstruits depuis, plus ou moins à l'identique.
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+
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+ Jardin de Boboli.
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+ Jardin des Roses.
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+ Giardino Torrigiani et sa tour.
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+ Terrasses du Giardino Bardini.
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+ Parc des Cascine, pyramide.
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+ Giardino dell'Orticultura : grande serre.
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+ Bâtiment ouvert, la loggia accueille beaucoup des activités des Florentins, marchés couverts ou lieux d'exposition ouverts jour et nuit :
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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+ Murs de Florence.
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+ Porta San Miniato.
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+ Porta Romana.
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+ Forte Belvedere.
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+ Bastions du Forte Belvedere.
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+ Porta alla Croce.
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+ Porta San Giorgio.
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87
+ Torre della Castagna.
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+ Torre di San Niccolo.
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91
+ Torre degli Alberti.
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93
+ Les 2 torri di Corso Donati.
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95
+ Torre dei Foresi.
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97
+ Villa di Poggio Imperiale.
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+ Villa di Marignole.
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+
101
+ Villa di Poggio Imperiale.
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103
+ Villa di Careggi.
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105
+ Villa di Castello.
106
+
107
+ Villa Gamberaia
108
+
109
+ Villa Demidoff
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111
+ Villa La Quiete
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113
+ Villa La Pietra
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+ Villa Favard
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+ Teatro Comunale.
118
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119
+ Teatro alla Pergola.
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121
+ Teatro Goldoni.
122
+
123
+ Teatro Verdi.
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+
125
+ Cloître du Scalzo.
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127
+ Cloître Vert.
128
+
129
+ Cloître des Aranci.
130
+
131
+ Chartreuse de Galluzzo.
132
+
133
+ Cloître de Santa Maria del Carmine.
134
+
135
+ Synagogue de Florence.
136
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137
+ Grande Synagogue.
138
+
139
+ Arc de Triomphe.
140
+
141
+ Nouvel Opéra.
142
+
143
+ Cimetière des Portes Saintes, à San Miniato.
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+
145
+ Cimetière des Allori.
146
+
147
+ Cimetière des Anglais.
148
+
149
+ Cimetière américain.
150
+
151
+ Le lys rouge (il Giglio), distinct des lys jaunes de l'Emblème des Rois de France, symbolise la cité de Florence. Il est nommé « fleur de lys florencée » et est semblable au meuble présent dans les armes de Lille. Ce symbole figure sur l'ancienne monnaie de la cité-État, le florin (fiorino à rapprocher tant de fiore (« fleur ») que de Fiorentia, ancien nom toscan de la cité), et lui donne son surnom littéraire, la Cité au lys rouge.
152
+
153
+ Florence a une équipe de football célèbre, la Fiorentina, surnommée la Viola, d'après la couleur violet de son maillot. Fondé en 1926, le club joue au stade Artemio Franchi (46 000 places), a gagné une Coupe d'Europe en 1961 et participé à plusieurs finales européennes. Le Nelson Mandela Forum est la grande salle omnisports de la ville (8 200 places).
154
+
155
+ Florence a une économie diversifiée active surtout dans le secteur tertiaire. Important centre ferroviaire et routier, la ville est aussi le siège d’une activité industrielle mécanique (comme Selex Galileo, Beta Motor ou la Nuovo Pignone), chimique, pharmaceutique (le Groupe Menarini par exemple), le travail du cuir (Braccialini), de l’habillement (souvent dans le secteur du luxe, comme Roberto Cavalli, Gucci, Ermanno Scervino et Ferragamo), du mobilier. Il y a de nombreuses entreprises typographiques et éditoriales ainsi qu’un artisanat florentin, d’antique réputation, surtout dans le secteur mobilier (ébénisterie), de la porcelaine (Richard Ginori), de la carte décorée, du bronze et de l’orfèvrerie.
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+
157
+ Une ressource importante de la ville est le tourisme, avec à peu près 35 000 chambres d’hôtes et 23 000 emplacements hors hôtel (campings, locations de chambre ou gîtes). Le nombre annuel de nuitées s’élève à 10 millions, un tiers des touristes sont italiens, 20 % américains, 13 % allemands, 8 % japonais, 7,8 % anglais, 5,7 % français et 5 % espagnols. La galerie des Offices reçoit 1 875 000 visiteurs, tandis que la Galleria dell'Accademia reçoit 1 200 000 visiteurs. La fréquentation de Florence liée aux congrès et aux foires s’est largement développée grâce au réaménagement au cours des années 1990 du centre des congrès[6].
158
+
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+ Dans le secteur du service, le secteur bancaire (Banca Toscana, Banca CR Firenze) et des assurances (La Fondiaria) est important.
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+ Dans une étude publiée en 2016, des économistes ont constaté que les familles riches de Florence sont généralement héritières de fortunes constituées depuis le XVe siècle[7].
162
+
163
+ La ville est un centre important du commerce, avec une activité de haute spécialisation et très diversifiée. Le centre de la ville, outre l’activité liée au tourisme et à l’accueil, est l’hôte de nombreuses activités traditionnelles (travail du cuir), magasins de produits artisanaux et produits typiques. Les dernières années du XXe siècle ont vu l’érosion de l’activité artisanale au profit des grandes chaines internationales actives surtout dans le secteur de la mode, qui par des magasins associés aux marques les plus importantes du secteur, ont créé (surtout via de’ Tornabuoni, via della Vigna Nuova, via degli Strozzi) un quartier de commerce de luxe.
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+
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+ La grande distribution est active dans la zone externe au centre urbain et près de l’aéroport de Florence-Peretola, Osmannoro concentre de nombreuses activités industrielles.
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+ Florence a une longue tradition de la mode. L'industrie de la haute couture est importante: la ville s'enorgueillit de maisons de mode célèbres telles Gucci, Salvatore Ferragamo, Enrico Coveri, Roberto Cavalli, Emilio Pucci, Patrizia Peppe, Conte of Florence, et beaucoup d'autres. La majorité de ces enseignes sont concentrées dans le secteur des commerces de luxe des Via Tornabuoni et Via della Vigna Nuova. C'est à Florence que s'est tenue en 1951 le premier défilé de haute couture italien, via dei Serragli. La ville abrite depuis cette date une série d'évènements de mode prestigieux : Pitti Imagine, qui se tient chaque année dans différents lieux de la cité. Parmi eux, le Pitti Uomo, né en 1972, est un salon international de mode masculine qui se tient deux fois par an: c'est l'un des plus importants rendez vous du monde. Tous les ans également se tient le Percorsi di Moda a Firenze, une série de visites guidées permettant de visiter les lieux de création et les produits liés à la mode à travers la ville. Enfin, Florence possède une importante école de mode, le Polimoda Istituto Internazionale Fashion Design & Marketing, ainsi que l'Accademia Italiana, située au palais Pitti, école de mode, graphique et design.
168
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+ Florence abrite l'unique musée italien consacré à la mode, la galerie des Costumes (dans les jardins du Palais Pitti), et depuis 1995, s'est installé le musée Salvatore Ferragamo dans le palais Spini Ferroni. La ville comprend également le musée Gucci, Piazza della Signoria à côté du Palazzo Vecchio. Il retrace l'histoire de la célèbre maison de luxe de sa création à nos jours.
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+ La cuisine florentine est caractérisée par quatre éléments fondamentaux :
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+ Parmi les plats typiquement florentins :
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+ Florence se trouve sur l'axe principal de la liaison nord-sud de l'Italie et elle est raccordée au principal réseau d'infrastructure et de transport.
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+ En ville, il existe des pistes cyclables mais leur entretien laisse à désirer ainsi que les liaisons entre les différentes pistes. Utiliser le vélo en dehors du centre historique s’avère assez dangereux à cause de l’importance du trafic.
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+ À Florence, il existe un service de covoiturage.
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+ Les transports urbains à Florence sont constitués de lignes d’autobus et minibus (utilisés dans le centre de la ville) administrés par l’ATAF qui gère aussi deux lignes touristiques avec des autobus à double étage découverts[8].
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+ Il existe aussi un réseau d’autobus long parcours, les principales agences sont SITA, Copit, CAP et Lazzi.
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+ Pour lutter contre l’engorgement chronique des rues à cause du trafic, la ville s'est lancée dans la construction d'un réseau moderne de tramway. Cependant un certain nombre de citoyens opposés au projet ont réclamé un référendum qui s’est tenu le 17 février 2008[9]. La majorité des votants a toutefois approuvé le projet. Une première ligne reliant la gare centrale à Scandicci a été inaugurée le 14 f��vrier 2010[10]. Elle a 14 stations sur une longueur de 7,8 kilomètres[10]. La ville espère accueillir 9,8 millions de passagers par an à bord de cette première ligne[10]. Après appel d'offres, l'exploitation et la maintenance ont été attribuées pour une durée de 30 ans à RATP Dev, filiale de la RATP[10]. RATP Dev travaille également à la conception de deux autres nouvelles lignes de tramway (lignes 2 et 3)[10]. En 2018 la ligne 1 a été prolongée, et la ligne 2 inaugurée l'année suivante jusqu'à l'aéroport. En 2019 le réseau compte donc 2 lignes, soit 17 km et 37 stations.
186
+
187
+ Le centre historique de la ville est fermé au trafic à l’exception des autobus, des taxis et des résidents en possession d’un permis. Cette zone est appelée « ZTL » (Zone à Trafic Limité) et est divisée en cinq secteurs. L’entrée est protégée par une porte télématique. L’interdiction d’accès de la ZTL est de 7 h 30 à 19 h 30 les jours fériés et le samedi jusqu’à 18 h. L’été, l’interdiction est étendue la nuit de 22 h 30 à 3 h les jeudis, vendredis et samedis. La traversée est possible aux véhicules à traction animale, aux bicyclettes, aux cyclomoteurs et aux motos. À l'intérieur du centre historique, des zones piétonnes sont strictement réservées aux piétons et aux cyclistes.
188
+
189
+ En dehors du centre historique, ZCS (Zone à stationnement contrôlé) se compose de 14 zones correspondant aux autres parties de la ville. La ZCS est gérée par la société Servizi alla Strada S.P.A.[11] qui s’occupe de contrôler les parkings de la ville. Les résidents peuvent demander à la commune un permis afin de pouvoir stationner leur véhicule dans leur zone résidentielle ; en dehors de la zone, le stationnement est payant pour les Florentins comme pour les étrangers.
190
+
191
+ La ville est desservie par deux autoroutes, l'A1 et l'A11, qui la relient à la côte toscane et au nord et au sud de l'Italie. De plus, d'autres routes nationales et régionales l'unissent au reste de la Toscane et à l'Émilie-Romagne, la ville est reliée par deux grandes voies respectivement à Sienne et au Valdarno inférieur vers Pise et Livourne.
192
+
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+ Important nœud routier, Florence est le point de départ et de passage de plusieurs routes nationales dont la Via Cassia qui conduit à Rome et la Via della Futa qui rejoint Bologne.
194
+
195
+ Trenitalia est l'unique gestionnaire des transports ferroviaires sur Florence. Les gares sur le territoire communal sont :
196
+
197
+ Avec l'entrée en fonction du train à grande vitesse TAV, la ville est desservie selon l'axe principal Turin-Milan-Naples. Il existe un projet de liaison souterraine qui atteindra la future gare de Florence Belfiore afin d'éviter de desservir la gare de Santa-Maria-Novella qui est en cul-de-sac[12].
198
+
199
+ Florence dispose d'un aéroport qui se trouve sur le territoire de la commune de Sesto Fiorentino à 4 km au nord-ouest du centre ville. Il existe des liaisons avec le plus grand aéroport toscan, l'aéroport Galileo Galilei de Pise.
200
+
201
+ Galluzzo, Settignano, Le Piagge, Brozzi, Gavinana, Isolotto, Trespiano, Legnaia, Soffiano, Ponte a Greve, Rovezzano, Novoli, Careggi, Peretola, Sollicciano, Rifredi, Borgo San Frediano, Oltrarno.
202
+
203
+ La municipalité de Florence est divisée en cinq quartiers (quarteri) administratifs :
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+
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+ Bagno a Ripoli, Campi Bisenzio, Fiesole, Impruneta, Scandicci, Sesto Fiorentino, Prato.
206
+
207
+ Comme beaucoup d'autres villes en Italie, la population de retraités est bien supérieure à celles de jeunes (moins de 14 ans) et en constant vieillissement. Les chiffres suivants sont de mai 2006[13].
208
+
209
+ La population de Florence est à peu près à 91,5 % d’origine italienne. La population étrangère comprend 33 603 individus dont :
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+
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+ Habitants recensés
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+
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+
214
+
215
+
216
+
217
+ La ville de Florence est jumelée avec[14] :
218
+
219
+ La ville a signé des pactes d'amitié avec[14] :
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221
+ Florence entretient aussi un pacte de fraternité avec[14] :
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+
223
+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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+ Florence vue depuis Fiesole : le dôme de Florence à droite ; Palazzo Vecchio au centre droit ; Forte Belvedere au centre ;à gauche, la grande synagogue aux coupoles vertes.
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+ Taxons concernés
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+ En zoologie, le terme baleine (du grec ancien φάλαινα, phálaina, « baleine ») désigne certains mammifères marins de grande taille classés dans l'ordre des Cétacés.
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+ C'est un terme générique qui s'applique aux espèces appartenant au sous-ordre des mysticètes, les cétacés à fanons ainsi que, improprement, à certaines espèces appartenant aux odontocètes, les cétacés à dents. Le petit de la baleine s'appelle le baleineau.
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+ Les caractéristiques générales des baleines sont celles des Cétacés, avec des différences pour chaque espèce : voir les articles détaillés pour plus d'informations, notamment sur leur constitution physique ou leur mode de vie respectif.
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+ Dans le langage courant, c'est un terme générique qui ne fait en général pas référence à une catégorie scientifique particulière autre que celle des cétacés[1].
12
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+ Pour être plus précis[2], on ne devrait l'utiliser que pour parler des mysticètes, les cétacés à fanons. Mais on l'utilise aussi pour le cachalot ainsi que pour d'autres odontocètes.
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+ Dans le même ordre d'idées, les baleines à bec sont des odontocètes de la famille des ziphiidés qui ne mesurent que quelques mètres, et la baleine à bec de Cuvier (Ziphius cavirostris), qui n'a d'ailleurs pas de bec, n'est donc pas non plus vraiment une baleine. Dans cette même famille, on notera que l'emploi du terme « baleine » pour désigner par exemple un mésoplodon ou un hyperoodon n'est pas usité en français (on utilise celui de « cétacé » à défaut d'être plus précis).
16
+
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+ L'expression « baleine blanche » peut quant à elle faire référence[3] au monodontidé Delphinapterus leucas (le béluga). Mais elle est ambiguë parce qu'elle évoque également un animal quasiment mythique incarné notamment par le cachalot albinos du roman Moby Dick.
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+
19
+ En revanche, celle de « baleine pilote » appliquée aux globicéphales et celle de « baleine tueuse » aux orques et fausse-orques, sont douteuses : ces trois espèces sont des delphinidés, leur emploi ne correspond à aucun usage établi[4],[5] et n'est apparu que récemment dans certaines traductions erronées de sources documentaires ou scientifiques anglo-saxonnes : en anglais, le terme « whale » (baleine) peut en effet désigner toutes sortes de cétacés, mais pas en français.
20
+
21
+ En outre, il arrive aussi qu'on parle de baleines pour désigner indistinctement les cétacés qui peuvent faire, ou qui ont fait, l'objet d'une chasse baleinière. Enfin, on utilise souvent le terme « baleine » pour parler d'un cétacé que l'on n'a pas identifié précisément mais qui, au jugé, a l'air plus gros qu'un dauphin (ce qui est assez vague compte tenu qu'un grand dauphin comme l'orque par exemple, est plus gros qu'une petite baleine comme la baleine de Minke).
22
+
23
+ Le terme « baleine »[6] vient du latin ballaena, (ou ballena, ou encore balaena[7]). Ce mot latin est à rapprocher du grec ancien φάλαινα[8] [phalaina] et partage sans doute avec lui une origine indo-européenne commune signifiant, comme pour « phallus », quelque chose qui « se gonfle ». Il apparaît en ancien français au cours du XIe siècle.
24
+
25
+ Les anciens Grecs[9] et Romains[10] avaient clairement identifié les baleines comme étant des mammifères marins dotés - à la différence des poissons - de poumons et d'un évent.
26
+
27
+ Liste alphabétique de noms vulgaires ou de noms vernaculaires attestés[11] en français.
28
+ Note : certaines espèces ont plusieurs noms et, les classifications évoluant encore, certains noms scientifiques ont peut-être un autre synonyme valide.
29
+
30
+ Et plus particulièrement :
31
+
32
+ Les baleines sont recherchées pour leur chair, leurs fanons et leur graisse qui fut largement utilisée par l'homme.
33
+ Au XIXe siècle, certaines villes de la Nouvelle-Angleterre, sur la côte est des États-Unis, dépendaient entièrement de la chasse à la baleine. Aujourd'hui, la baleine joue un rôle culturel important chez de nombreux peuples qui pratiquaient ou pratiquent encore la chasse traditionnelle, tels les Amérindiens de la côte ouest du Canada, ceux du nord des États-Unis et les peuples Inuits de l'Arctique. C'est pourquoi certains peuples aborigènes vivant aux États-Unis, au Canada et dans les îles du Pacifique bénéficient de clauses qui leur permettent de chasser des espèces menacées, mais à très petite échelle.
34
+
35
+ À la suite d'une chasse intensive pendant le XIXe siècle et XXe siècle, de nombreuses espèces sont maintenant en voie de disparition. Des traités internationaux limitent aujourd'hui de façon très stricte la chasse à la baleine. Cependant certains pays, comme le Japon et la Norvège, invoquant l'impact négatif des cétacés sur les stocks de poissons, dont leurs économies dépendent, continuent à ne pas respecter les moratoires successifs votés lors des réunions de la Commission baleinière internationale.
36
+
37
+ A partir des années 1930 et de la Convention internationale pour la réglementation de la chasse à la baleine (1931) que le Japon et l'Allemagne ne signent pas, « les premières baleines obtiennent le statut d’espèce protégée dont la baleine boréale en 1931, puis la baleine franche australe, la baleine franche de l’Atlantique Nord en 1935 et la baleine grise en 1937 »[15].
38
+
39
+ La première étude systématique connue des cétacés, la cétologie, date de l’Historia animalium, une œuvre d'Aristote qui observe bien que les cétacés sont vivipares, allaitent leurs petits et sont donc pourvus de mamelles, alors que Pline les classe dans les poissons, cette seconde conception prédominant au Moyen Âge.
40
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41
+ Le terme latin ballaena est probablement un emprunt du terme grec d'Aristote, dans son traité de zoologie, de φάλλαινα, « phállaina » qui peut se traduire par « chose gonflée ». Le philosophe mentionne la baleine le plus souvent aux côtés du dauphin et des « autres cétacés » (en grec ketos, latin cetus)[16].
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+
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+ Physeter macrocephalus.
44
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45
+ Balaenoptera physalus.
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+
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+ Balaenoptera musculus.
48
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+ Balaenoptera borealis.
50
+
51
+ Les baleines sont reconnues comme jouant un rôle écologique important dans les océans (espèce clé de voûte)[19], mais on a aussi montré que ce rôle se poursuit après leur mort. Depuis des millions d'années[20], les cadavres des baleines jouent un grand rôle pour les réseaux trophiques[21] et les écosystèmes des grands fonds marins. Bien plus riche en lipides et protéines que tous les autres cadavres de vertébrés marins[22], ils forment des oasis de biodiversité[23] pour de nombreuses espèces nécrophages (et de prédateurs de ces dernières)[24].
52
+
53
+ C'est une source de nourriture considérable, en place pour plusieurs décennies[25],[26], et plusieurs siècles pour les organismes qui consomment leurs os[27],[28],[29],[30] ; il y aurait les restes d'une baleine environ tous les 16 km en moyenne dans le Pacifique nord-est.
54
+
55
+ C'est une des raisons qui font que — après une phase de forte régression des baleines due à la chasse baleinière[31] — le début de restauration d'une dynamique de population positive chez les cétacés (depuis les moratoires sur leur chasse, mis en œuvre par la plupart des pays) est considéré comme une bonne nouvelle pour les écosystèmes.
56
+
57
+ Néanmoins, les cadavres de baleines piscivores ou carnivores qui, en surface, se sont parfois nourries de grands poissons chargés de métaux lourds, métalloïdes toxiques, radionucléides, pesticides, PCB, dioxines, furanes, etc.) peuvent contaminer une partie du réseau trophique océanique, mais aussi la chaine alimentaire qui nourrit l'Homme.
58
+
59
+ Les baleines agissent comme une pompe biologique[32], elles se nourrissent de zooplancton, remontent à la surface pour respirer et libèrent dans l'eau de gigantesques vagues de nutriments riches en azote, en phosphore et en fer[33]. Autrement dit, elles remettent en circulation des nutriments grâce à leur fèces, qui vont par la suite nourrir et stimuler la croissance du phytoplancton et des algues marines qui absorbent le carbone de l'atmosphère par photosynthèse[33]. Ainsi, elles contribuent à la séquestration du carbone en ingérant ces organismes qui concentrent une grande partie du carbone atmosphérique[34].
60
+
61
+ Les baleines sont considérées comme des puits de carbone naturels, elles stockent le carbone dans leur corps riche en graisse et en protéine[33]. De plus, après leur mort, les baleines emmènent avec elles le stock de carbone qu’elles ont séquestré. Le carbone libéré par la décomposition des squelettes en font un environnement propice au développement d'une biodiversité spécifique[34] (hot spot de biodiversité).
62
+
63
+ En 2010, une étude a montré que la diminution des populations de cachalots de l'océan Austral, à cause de la chasse, a provoqué une augmentation de 2 millions de tonnes de CO2 par an dans l'atmosphère, au début du siècle[35]. Une baleine en moins dans l'océan est une baleine en moins pour séquestrer le CO2.
64
+
65
+ Dans une étude publiée en septembre 2019[36], le Fonds monétaire international (FMI) et le Great Whale Conservancy mettent en évidence le rôle des baleines dans la limitation des gaz à effet de serre responsables du dérèglement climatique. Selon cette étude "quand une baleine meurt et coule au fond de l'océan, elle séquestre en moyenne 33 tonnes de CO2, ce qui retire ce carbone de l'atmosphère pendant des siècles. Un arbre, quant à lui, n'absorbe que jusqu'à 48 livres de CO2 par an"[36]. Ainsi, une baleine agit comme une grande forêt, les services écosystémiques qu'elles rendent à l'Humanité sont évaluées à 900 milliards d'euros[36]. Autrement dit, si les baleines disparaissent, l'Homme devra débourser ce montant pour compenser la perte des populations et maintenir les mêmes services écosystémiques fournis par les baleines.
66
+
67
+ Si l'Humanité permettait aux baleines de revenir à leur population avant la chasse à la baleine, cette population serait capable de séquestrer environ 1,7 milliards de CO2 par an[36]. Si les forêts françaises séquestrent 70 millions de CO2 par an[37], alors la séquestration du carbone par cette population en 1 an équivaut à environ 25 ans de séquestration du carbone par les forêts françaises.
68
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69
+ Selon Ralph Chami, directeur associé à l'institut du développement des capacités du FMI et Michael Fishbach, directeur exécutif au Grand conservatoire des baleines, les efforts visant à restaurer les populations de baleines dans le monde sont l'un des moyens les plus simples de combattre le changement climatique[38],[39].
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+ L'observation des baleines (le « whale watching ») depuis la côte ou en mer à bord de bateaux spécialement affrétés est une activité touristique très prisée notamment au Canada et aux États-Unis mais également aux Açores. Trois catégories de personnes s'y prêtent : le touriste consommateur, le passionné de baleines et le journaliste[40].
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+ Vous pouvez aider à l'améliorer ou bien discuter des problèmes sur sa page de discussion.
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+ Selon la constitution de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la santé est « un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité » et représente « l’un des droits fondamentaux de tout être humain, quelles que soit sa race, sa religion, ses opinions politiques, sa condition économique ou sociale »[1].
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+ Cette définition, inscrite au préambule[2] de la constitution de l'OMS en 1946, n'a pas été modifiée depuis. Elle implique la satisfaction de tous les besoins fondamentaux de la personne, qu'ils soient affectifs, sanitaires, nutritionnels, sociaux ou culturels.[réf. nécessaire]
8
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9
+ Au XIXe siècle, c'est celui donné pour la santé dans l'environnement[3], avec une mise en réseau social. Cet objectif d'ensemble lié à l'espérance de vie humaine[4], certains le jugeront utopique puisqu'il classe, selon le pays étudié, 70 à 99 % des gens comme n'étant pas en bonne santé ou étant malade
10
+ [réf. nécessaire]. Selon René Dubos, l'« État physique et mental relativement exempt de gênes et de souffrances qui permet à l'individu de fonctionner aussi longtemps que possible dans le milieu où le hasard ou le choix l'ont placé », qui présente la santé comme la convergence des notions d'autonomie et de bien-être[pas clair]
11
+
12
+ Enfin, « la santé résulte d’une interaction constante entre l’individu et son milieu » et représente donc cette « capacité physique, psychique et sociale des personnes d’agir dans leur milieu et d’accomplir les rôles qu’elles entendent assumer d’une manière acceptable pour elles-mêmes et pour les groupes dont elles font partie » [5].
13
+
14
+ La santé est une notion relative, parfois non présentée comme corollaire de l'absence de maladie : des personnes porteuses d'affections diverses sont parfois jugées « en bonne santé » si leur maladie est contrôlée par un traitement. Dès le milieu du XXe siècle, des spécialistes du diabète ont ainsi parlé de « santé insulinienne ». Aujourd'hui, cet état de fait est même majoritaire dans les pays développés : il devient exceptionnel à partir d'un certain âge de ne pas avoir par exemple un trouble de la réfraction oculaire ou des problèmes d'hypertension. A contrario, certaines maladies peuvent être longtemps asymptomatiques, ce qui fait que des personnes qui se sentent en bonne santé peuvent ne pas l'être réellement.
15
+
16
+ « État de santé ressentie » : c'est l'un des indicateurs d'état de santé. Il est publié tous les deux ans depuis 2002, pour les pays de l'OCDE. Après une tendance à la hausse de 2002 à 2008, il a chuté de plusieurs points en 2010 « Quelles que soient les tranches d’âge, le pourcentage des femmes et des hommes s’estimant en bonne ou très bonne santé baisse en 2010. Et lorsque l’on considère l’ensemble des sexes, il en est de même pour le quintile de revenu le plus élevé »[6]. En 2008, 74,9 % des hommes se jugeaient en bonne ou très bonne santé, contre 70,6 % en 2010. Pour les femmes ce taux est passé de 70,1 % à 66,5 %[6].
17
+
18
+ Selon l'OMS, la santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, qui ne consiste pas seulement en l'absence de maladies ou d'infirmité[1].
19
+
20
+ La santé d'une population est évaluée grâce à la mesure de la morbidité. Le taux de morbidité est la proportion de personnes atteintes par une maladie dans une population précise (par exemple : une ville ou une région), à une période donnée(par exemple : un mois ou une saison). Il s'exprime pour cent(100), pour mille(1000),pour dix mille(10000), pour cent mille (100 000) pour million ou pour milliard selon la taille de la population et l'importance de la morbidité.[7]
21
+
22
+ Pour l'Organisation Mondiale de la santé (OMS), la santé reproductive est une composante du droit à la santé.[réf. nécessaire][8]
23
+
24
+ Cette notion récente évoque la bonne transmission du patrimoine génétique d'une génération à l'autre. Elle passe par la qualité du génome, des spermatozoïdes et des ovules, mais aussi par une maternité sans risque, l'absence de violences sexuelles et sexistes, l'absence de maladies sexuellement transmissibles (MST), la planification familiale, l'éducation sexuelle, l'accès aux soins, la diminution de l'exposition aux perturbateurs endocriniens, etc.
25
+
26
+ Un certain nombre de polluants (dioxines, pesticides, radiations, leurres hormonaux, etc.) sont suspectés d'être, éventuellement à faibles ou très faibles doses, responsables d'une délétion de la spermatogenèse ou d'altération des ovaires ou des processus de fécondation puis de développement de l'embryon. Certains sont également cancérigènes ou mutagènes (ils contribuent à l'augmentation du risque de malformation et d'avortement spontané).
27
+
28
+ Les soins de santé reproductive recouvrent un ensemble de services, définis dans le Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD) tenue au Caire (Égypte) en septembre 1994 : conseils, information, éducation, communication et services de planification familiale ; consultations pré et postnatales, accouchements en toute sécurité et soins prodigués à la mère et à l’enfant; prévention et traitement approprié de la stérilité ; prévention de l’avortement et prise en charge de ses conséquences ; traitement des infections génitales, maladies sexuellement transmissibles y compris le VIH/SIDA ; le cancer du sein et les cancers génitaux, ainsi que tout autre trouble de santé reproductive ; et dissuasion active de pratiques dangereuses telles que les mutilations sexuelles féminines.
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+ La santé mentale peut être considérée comme un facteur très important de la santé physique pour les effets qu'elle produit sur les fonctions corporelles. Ce type de santé concerne le bien-être émotionnel et cognitif ou une absence de trouble mental[9]. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) définit la santé mentale en tant qu'« état de bien être dans lequel l'individu réalise ses propres capacités, peut faire face aux tensions ordinaires de la vie, et est capable de contribuer à sa communauté »[10]. Il n'existe aucune définition officielle de la santé mentale. Il existe différents types de problèmes sur la santé mentale, dont certains sont communément partageables, comme la dépression et les troubles de l'anxiété, et d'autres non-communs, comme la schizophrénie ou le trouble bipolaire.
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32
+ Un déterminant de santé est un facteur qui influence l’état de santé d'une population soit isolément, soit en association avec d’autres facteurs.
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+ L'hygiène est l'ensemble des comportements concourant à maintenir les individus en bonne santé. Ils demandent de pouvoir notamment faire la part entre les « bons microbes » et ceux qui sont pathogènes ou peuvent le devenir dans certaines circonstances. Ces circonstances l'hygiène cherche à les rendre moins probables, moins fréquentes ou supprimées. Après une phase hygiéniste, dont l'efficacité de court terme est indiscutable, sont apparus une augmentation des allergies, des maladies auto-immunes, des antibiorésistances et des maladies nosocomiales jugées préoccupantes. La recherche de juste équilibre entre exposition au risque et solution médicale usuelle est rendue difficile dans un contexte d'exposition accrue à des cocktails de polluants complexes (pesticides en particulier) et perturbateurs hormonaux, de modifications sociétales et climatiques planétaires (cf. maladies émergentes, risque pandémique, zoonoses, risque de bioterrorisme, etc.).
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36
+ La lutte contre les infections nosocomiales à l'hôpital, ou contre les toxi-infections alimentaires par exemple, est née après la découverte de l'asepsie sous l'influence par exemple de Ignace Semmelweis ou Louis Pasteur. Les comportements individuels et collectifs sont de toute première importance dans la lutte contre les épidémies ou les pandémies.
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+ Cette discipline de l'hygiène vise donc à maîtriser les facteurs environnementaux pouvant contribuer à une altération de la santé, comme la pollution par exemple, avec des problèmes paradoxaux à gérer : par exemple, l'amélioration des conditions d'hygiène semble avoir paradoxalement pu favoriser la réapparition de maladies comme la poliomyélite et diverses maladies auto-immunes et allergies.
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+ De nombreux facteurs de risque sont intrinsèquement liés au mode de vie. Les soins corporels, l'activité physique, l'alimentation, le travail, les problèmes de toxicomanie, notamment, ont un impact global sur la santé des individus.
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+ De nombreux risques et dangers sont liés au domaine de la santé[11], l'évolution humaine et également les changements de son mode de vie ne sont pas sans conséquences. L'alimentation et les nouvelles technologies sont également des facteurs de risques en France et dans le reste du monde. Les rythmes, les cadences de travail ; les gestes inadaptés sont des facteurs très importants sur la santé. Ils entraînent des troubles psychosomatiques et parfois des handicaps pour la vie.
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+ Quatre facteurs permettraient d'allonger considérablement la durée de la vie[12] : absence de tabac, consommation d'alcool égale ou inférieure à un demi verre par jour, consommation de 5 fruits et légumes par jour, exercice physique d'une demi-heure par jour. Le tout donnerait une majoration de l'espérance de vie de 14 ans par rapport au non-respect de ces facteurs[13].
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+ Du strict point de vue de l'alimentation, de nombreuses études concordantes concluent qu'une alimentation exclusivement végétarienne permet de limiter les risques de cancer et de maladies cardio-vasculaires, et donc d'avoir une espérance de vie en bonne santé plus longue[14]. Les études mettent à la fois en évidence les bénéfices d'une alimentation riche en légumes et fruits et les risques relatifs liés à la consommation de viande, poisson et produits laitiers[15],[16],[17],[18]. Les compléments alimentaires synthétiques ne seraient absolument pas nécessaires[19],[20].
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+ D'autres pistes sont explorées pour allonger la durée de vie en bonne santé : le jeûne[21], le jeûne intermittent[22] et la restriction calorique[23].
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+ Par ailleurs, l'« hygiénisme moral » trans-national débuté au XIXe siècle (à ne pas confondre avec la médecine alternative créée par Herbert Shelton) est une doctrine contre le « relâchement des mœurs », ce qui serait le meilleur moyen de garantir la santé. C'est ce courant qui a par exemple déclaré la lutte contre la syphilis ou l'alcoolisme comme priorité nationale. C'est également lui qui déclare que si les obèses sont gros, c'est qu'ils sont gourmands et paresseux, ou encore que les fumeurs n'ont pas de volonté; Il semble persister dans certaines politiques et campagnes d'information et d'éducation des citoyens à l'hygiène.
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+
52
+ C'est un domaine (parfois nommé « santé environnementale ») qui se développe depuis la fin du XXe siècle, à la suite de la prise de conscience du fait que l'environnement, notamment lorsqu'il est pollué, est un déterminant majeur de la santé.
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+ La pollution aiguë ou chronique, qu'elle soit biologique, chimique, due aux radiations ionisantes, ou due aux sons ou la lumière (ces facteurs pouvant additionner ou multiplier leurs effets) est une source importante de maladies.
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+ Dans l'Union européenne, la Commission a adopté (11 juin 2003) une « stratégie Communautaire en matière de santé et d'environnement »[24], traduite le 9 juin 2004, en un « Plan d'Action »[25] (2004-2010), qui vise notamment les maladies dites « environnementales ». Cela concerne l'asthme et les allergies respiratoires, en cherchant plus généralement à « mieux prévenir les altérations de la santé dues aux risques environnementaux » (dont l'exposition aux pesticides et à leurs résidus). Des systèmes de veille sanitaire permanente doivent identifier les[26] (dont nanotechnologies, OGM, maladies émergentes, impacts des modifications climatiques, etc.) et en évaluer l'impact sanitaire selon des actions réalisées au niveau communautaire mais aussi national. Un « plan d'action environnement et santé » va être développé afin de mettre en œuvre cette stratégie ; de plus un processus de consultation a été lancé. Le plan d'action vise à faire le point sur les connaissances scientifiques existantes et à évaluer la cohérence et les progrès réalisés dans l'installation du cadre législatif communautaire en matière de santé et d'environnement. Un nouveau système d'information sur la santé est prévu « qui fonctionnera également dans le domaine de l'environnement » et veut devenir « la plus importante source de données fiables pour l'évaluation de l'impact des facteurs environnementaux sur la santé »[27]. Ces aspects seront coordonnés avec les systèmes de réaction rapide et une approche intégrée « visant à juguler les déterminants environnementaux de la santé ».
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+ En ce qui concerne plus spécifiquement la France, un premier Plan national santé-environnement a été lancé en 2004 et un second en 2009, à la suite du Grenelle de l'environnement. Le bilan des actions menées devrait être fait en 2013.
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+ La santé publique désigne à la fois l'état sanitaire d'une population apprécié via des indicateurs de santé (quantitatifs et qualitatifs, dont l'accès aux soins) et l'ensemble des moyens collectifs susceptibles de soigner, promouvoir la santé et d'améliorer les conditions de vie.
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+ Dans les sociétés traditionnelles (« primitives »), la santé relève généralement autant de l'individu que du groupe. Elle est intriquée avec les croyances animistes et religieuses, et le rôle des guérisseurs (chamans, sorciers, etc.) qui utilisent à la fois la pharmacopée locale, le toucher et des pratiques relevant de la magie, de la divination, ou de la psychologie.
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+ En Europe, l'organisation des soins est restée jusqu'au XIXe siècle très majoritairement dépendante d'initiatives privées et d'œuvres caritatives : le rôle des institutions religieuses a été longtemps prédominant, l'assistance aux malades étant considérée comme une œuvre de charité.
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+ Cependant, en Flandre par exemple, des mesures de salubrité[28] sont prises par les magistrats (équivalent du maire) de différentes villes : l'Ordonnance de Bruges de 1464 impose le nettoyage des rues une ou deux fois par semaine. Et tous les jours dès 1632, ainsi que l'obligation de dégager les égouts, l'Ordonnance de Lille de 1470 demande que les immondices soient dégagées des chemins encerclant Lille (cette tâche sera prise en charge par la ville en 1668) et le magistrat de Bruges fait démolir des maisons pour cause d'insalubrité en 1485.
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+ Les cimetières étant source de miasmes et d'infection, Louis XVI en France prend un Édit le 10 mars 1776 qui défend d'enterrer dans les églises et les chapelles.
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+ À partir du XVIIIe siècle, la maladie cesse progressivement d'être considérée comme une fatalité et le corps redevient un sujet de préoccupation. Ce mouvement concerne d'abord les élites, puis s'étend progressivement à l'ensemble de la société. La santé devient alors un droit que les États se doivent de garantir.
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+ Le développement de l'industrialisation est un second facteur qui tend à expliquer le développement de la santé publique : d'une part pour de simples critères de productivité des ouvriers (médecine du travail), d'autre part par crainte des émeutes avec la pression des syndicats. Enfin la Première et la Seconde Guerre mondiale contribueront au développement de la prise en charge médicale de masse et à la mise en place de politiques d'assistance sociale : c'est la naissance de la notion d'État-providence. Après la pandémie de grippe espagnole de 1918, la santé publique prend une dimension mondiale avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS). L'éco-épidémiologie se développe pour mieux suivre les zoonoses transmissibles à l'homme, via notamment une collaboration avec l'organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture plus connue sous le terme anglais de « Food and Agriculture Organization » (FAO) et de l'Organisation mondiale de la santé animale préalablement créée par l'arrangement international du 25 janvier 1924 sous le nom d'Office international des épizooties (OIE) sous l'égide de l'ONU. L’Europe tend à prendre plus en compte l'importance du domaine de la santé[29].
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+ La notion de santé publique regroupe plusieurs champs :
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+ Les règles en matière de santé font l'objet de textes internationaux édictés par l'OMS ou la FAO (Codex alimentarius pour l'alimentation).
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+ L'Union européenne a produit de nombreuses directives, règlements ou décisions pour protéger la santé des consommateurs ou d'animaux consommés.
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+ La promotion de la santé telle que définie par l'OMS est le « processus qui confère aux populations les moyens d'assurer un plus grand contrôle sur leur propre santé, et d'améliorer celle-ci »[30]. Cette démarche relève d'un concept définissant la « santé » comme la mesure dans laquelle un groupe ou un individu peut d'une part réaliser ses ambitions et satisfaire ses besoins, et d'autre part évoluer avec le milieu ou s'adapter à celui-ci.
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+ La santé est prise en compte par le droit, y compris du point de vue des Conditions de travail.
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+ Les crises sanitaires sont des pandémies importantes, qui touchent entre une dizaine de personnes (cas des crises très médiatisées qui touchent les pays développés, comme certaines crises alimentaires) et des millions de personnes. Elles peuvent avoir des coûts économiques, sociaux et politiques considérables.
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+ L'OMS a d'ailleurs été créée pour qu'une pandémie telle que celle produite par la grippe espagnole ne se reproduise pas avec les mêmes effets (30 à 100 millions de morts selon les sources).
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+ Les sommes en jeu dans le domaine de la santé sont considérables, tant pour les coûts induits par les maladies, les pollutions[31] et l'absentéisme, que par le marché des soins et des médicaments (en 2002, le marché mondial du médicament a été évalué à 430,3 milliards de dollars, contre 220 milliards en 1992). Le marché pharmaceutique a augmenté de 203 milliards d'euros. Et la consommation médicale progresse plus rapidement que le PIB dans les pays développés.
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+ Des crises sanitaires telles qu'une pandémie peuvent avoir des coûts économiques, sociaux et politiques considérables.
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+ La santé comme concept peut être un objet d’étude anthropologique. Tel que rapporté par Roy[32], elle est souvent conceptualisée comme une construction sociale par les anthropologues puisque le rapport que les sociétés ont avec elle est très variable d’une à l’autre, et selon les époques également. Le travail anthropologique cherchera donc à mieux comprendre l’expérience que font les groupes sociaux et culturels de la santé. Cet objet d’étude, pour faire preuve de rigueur méthodologique, doit être replacé dans son contexte global, notamment à travers les changements sociaux. On cherche alors à comprendre les phénomènes de relation santé/maladie, bien que de plus en plus le schéma santé/vie prend place. Pour dire autrement, selon Massé[33], l’anthropologie médicale s’intéresse à comment les acteurs sociaux définissent la bonne ou la mauvaise santé, et comment les maladies sont soignées dans ce contexte.
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+ Quelques approches théoriques sont nées en anthropologie médicale, rapportées par Roy[32]. Parmi elles, celle de la théorie médico-écologique, celle de la phénoménologie et celle de la critique de la médecine et de la santé internationale.
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+ De nombreux médias et émissions sont spécialisés dans les thèmes de la santé. En voici une sélection :
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ La crèche de Noël est une mise en scène associée à la religion chrétienne dans différents arts en trois dimensions (essentiellement la sculpture et le théâtre) de la Nativité, c'est-à-dire de la naissance de Jésus de Nazareth, sous forme de personnages immuables, avec en premier lieu la Sainte Famille et surtout l'Enfant-Jésus dans la crèche (qui désigne une mangeoire) d'une étable ou d'une grotte. Cette iconographie originelle s'enrichit progressivement avec différentes formules scéniques, personnages (bergers, anges, Rois mages) et animaux (bœuf, âne, moutons, chameaux) entourant l'Enfant-Jésus nu dans son auge, son berceau ou sur la paille. La crèche de Noël peut être statique, mécanique ou vivante. Construction ou représentation occasionnelle et passagère, associée traditionnellement aux fêtes de Noël, elle est plus rarement une reproduction permanente et inamovible.
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+ Selon la tradition hagiographique franciscaine, les crèches de Noël vivantes se développent en Europe à partir du XIIIe siècle dans le cadre d'un des aspects saillants de la théologie des Frères mineurs, le christocentrisme, à la suite de la réalisation d'une crèche vivante par François d'Assise à Greccio, en Italie, la nuit de Noël 1223. À la fin du XVIe siècle, les Jésuites, conscients du pouvoir de la célébration de la Nativité, multiplient dans toute la chrétienté les crèches en modèle réduit telles que nous les connaissons aujourd'hui, s'en servant de catéchèse dans le cadre de la Contre-Réforme.
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+ Les crèches de Noël permettent à la piété populaire de s'exprimer lors de cérémonies liturgiques ou paraliturgiques. Dans le cadre de la laïcisation de la fête de Noël, les crèches ne s'exposent plus seulement dans les églises mais aussi dans les maisons et les bâtiments publics.
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+ Dans la lettre apostolique Admirabile Signum sur la signification et la valeur de la crèche Pape François a conclu en disant: "Chers frères et sœurs, la crèche fait partie du processus doux et exigeant de la transmission de la foi. Dès l'enfance et ensuite à chaque âge de la vie, elle nous apprend à contempler Jésus, à ressentir l'amour de Dieu pour nous, à vivre et à croire que Dieu est avec nous et que nous sommes avec lui, tous fils et frères grâce à cet Enfant qui est Fils de Dieu et de la Vierge Marie ; et à éprouver en cela le bonheur. À l'école de saint François, ouvrons notre cœur à cette grâce simple et laissons surgir de l'émerveillement une humble prière : notre "merci" à Dieu qui a voulu tout partager avec nous afin de ne jamais nous laisser seuls."[1]
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9
+ Le substantif féminin[2],[3],[4],[5] « crèche » est un emprunt[2] à l'ancien bas francique[2],[3] *krippia[3],[5], ou *krippja[2], apparenté au germanique *kribjon[3] qui a donné Krippe en allemand, kribbe en néerlandais, krybbe en danois, crib en anglais.
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+ Les mots italiens presepe et presepio[6] sont dérivés du terme latin de la Vulgate, praesepe ou praesepium (de prae, « devant » et saepire, « ceindre », ce terme désignant originellement l’enclos pour les animaux). L'espagnol belén[7] est dérivé de Bethléem.
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+ Pris absolument, la Crèche, ou Sainte Crèche, est la mangeoire pour animaux dans laquelle, d'après l'Évangile selon Luc (Lc 2,16), l'Enfant-Jésus a été déposé après sa naissance[3].
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+ D'après l'évangile selon saint Luc[N 1], Jésus est né dans une étable car ses parents n'ont pas trouvé un espace approprié[N 2] dans la καταλυματι (kataluma, « salle haute, salle de séjour »[8]), terme qui ne se traduit pas[N 3] par « hôtellerie », « auberge » ou « relais de caravansérail » mais désigne plus probablement la chambre prévue pour les hôtes, ce qui suggère que la Sainte Famille logeait chez des proches[9],[10]. L'évangile utilise le terme grec φάτνῃ, « phatnê », traduit en latin dans la Vulgate par praesepium qui désigne l'étable à l'étage inférieur d'une maison israélite ou en plein air dans sa cour (une famille de condition moyenne y abritant la nuit un âne, une vache ou quelques moutons), mais aussi la stalle d'une étable, le râtelier ou la mangeoire selon le principe du « pars pro toto »[11]. Marie a placé Jésus dans cet endroit probablement attenant à la kataluma sans que l'évangile précise s'il s'agit d'une auge de pierre[N 4] surmontée d'un râtelier de bois destiné à porter le fourrage des bestiaux comme l'évoquent souvent les scènes de la Nativité[12]. Tout au plus peut-on considérer que l'étable fournissait chaleur et discrétion nécessaires pour un accouchement alors que la chambre d'hôte était pleine ou trop petite[13]. La mangeoire pour les animaux est désignée par le francique *krippia, le latin cripia, d'où est issu le mot « crèche » qui désigne spécifiquement à partir du XIIIe siècle la mangeoire dans laquelle le Christ a été déposé à sa naissance[14].
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+ Le thème légendaire de la naissance dans une grotte se développe au IIe siècle, d'abord dans le Dialogue avec Tryphon 78,5 de l'apologète et philosophe chrétien Justin de Naplouse puis dans le Protévangile de Jacques, ce qui suggère l'existence assez tôt d'une tradition locale sur le lieu précis de la naissance[15]. Les maisons à flanc de colline pouvaient en effet abriter une étable dans une grotte[16]. La Basilique de la Nativité de Bethléem est d'ailleurs construite au IVe siècle au-dessus de plusieurs grottes[17].
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+ L'Évangile du Pseudo-Matthieu du VIIIe siècle combine la version de la grotte et celle de la crèche : le voyage des parents est interrompu sur l'ordre d'un ange qui invite Marie à entrer dans une grotte où jaillit une lumière miraculeuse qui resplendit pendant tout son accouchement.
20
+ Deux jours après la naissance, Marie quitte la grotte, entre dans une étable et dépose l'enfant dans une crèche, le bœuf et l'âne l'adorant[18],[N 5]. La tradition de l'association de ces deux animaux remonte au Livre d'Isaïe[N 6],[19].
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+ L’Évangile selon Matthieu[N 7] raconte que les Rois mages adorent l’enfant à Bethléem même, dans une oikos (« maisonnée », domus de la Vulgate). L'allégorie des trois présents (encens, myrrhe et or) est reprise par les apocryphes. Le Pseudo-Matthieu fait donner par chacun des Mages, en sus des présents traditionnels, une pièce d'or[20].
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24
+ La Légende dorée parvient à mêler tous ces éléments, évoquant le bœuf, unique tête de bétail de Joseph qu'il a emmené pour le vendre, l'âne servant de monture à la Vierge et juxtapose à six mots de distance, la domus de Matthieu et le praesepium de Luc[21].
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26
+ Le récit de la crèche et de l'adoration des bergers et des mages ne doit pas faire l'objet d'une lecture littéraliste mais appartient au registre littéraire du merveilleux et à la théologie métaphorique. En effet, les récits de l'enfance de Jésus de Matthieu et Luc « posent de nombreux problèmes littéraires et historiques, tant leur écriture apparaît tardive, relevant plutôt du merveilleux à la manière des récits d'enfance du monde judéo-hellénistique »[22]. De plus, la triple mention de l'enfant « couché dans une crèche » (verset 7, 12 et 16) est un effet littéraire[23]. Outre ce merveilleux, le symbolisme de la crèche ou de la grotte est un rappel du dépouillement et de l'humble cadre du lieu de naissance du Christ, reprenant le motif théologique de la kénose[24].
27
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28
+ Les plus anciennes représentations de la Nativité sont issues de l'art paléochrétien. Elles sont essentiellement des fresques et des bas-reliefs datant du IIIe siècle et surtout du IVe et Ve siècles[25].
29
+
30
+ En l'église Sainte Marie de l'Incarnation de Jésus, aujourd'hui Sainte Marie Majeure à Rome, on sait qu'une célébration de Noël est commémorée pendant la nuit du 25 décembre depuis le IVe siècle.
31
+ En effet, la date du 25 décembre a été fixée comme date de la naissance du divin à cette époque. Les débats qui ont amené cette décision ont permis de développer une pratique religieuse autour de cet événement.
32
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33
+ À partir du VIe siècle, les écrits anciens, tel le Liber Pontificalis, rapportent que la célébration de la nuit de Noël se déroulait ad praesepe dans cette église de Sainte Marie à Rome, ce qui signifie littéralement « autour de la crèche », mais ce lieu désignait probablement l'« oratoire de la Crèche »[N 8], petite chapelle à quelques mètres de la basilique rappelant par sa disposition et ses reliques la grotte de Bethléem[26].
34
+
35
+ Ce n'est probablement qu'à partir du XIIe siècle que l'on célèbre la fête de l'Épiphanie avec l'adoration de l'enfant Jésus par les trois Mages, Gaspar, Melchior et Balthazar. C'est dans ce deuxième courant de dévotion que se situe saint François d'Assise.
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37
+ Une légende tenace veut que François d'Assise ait créé à Greccio, en Italie, la nuit de Noël 1223 la première crèche vivante alors que ces scènes étaient déjà jouées depuis plusieurs siècles par des acteurs[N 9] dans les mystères de la Nativité dans les églises puis sur leurs parvis, tableaux animés à l'origine des crèches spectacles[28]. La tradition hagiographique rappelle, mais sans véritable certitude historique[N 10], que François d'Assise, après avoir été impressionné par sa visite de la basilique de la Nativité de Bethléem, veut reproduire la scène de la Nativité lorsque cette basilique n'est plus accessible aux pèlerins à la suite de l'échec de la cinquième croisade. Il utilise pour ce faire une mangeoire remplie de foin, un âne et un bœuf réels dans une grotte (appelée « Chapelle de la Crèche ») de la région où les frères mineurs avaient établi l'ermitage de Greccio (it) accroché au flanc de la montagne, avec la coopération du seigneur du village Jean Velita de Greccio[29]. L'originalité de François d'Assise est d'avoir célébré une crèche vivante dans un cadre naturel plus évocateur en associant les villageois du Greccio qui ont pu expérimenter la « Nativité » et avoir l'impression d'incarner les personnages des écrits bibliques[30]. Thomas de Celano, premier biographe de François, rapporte que François prêche, durant la messe de Noël, et que l'un des assistants le voit se pencher vers la crèche et prendre un enfant dans ses bras[31]. À Greccio se trouve encore un ermitage franciscain qui commémore cette première crèche vivante. Plus tard, on place parfois un véritable enfant dans la mangeoire. Petit à petit, selon la tradition franciscaine qui apporte une importance démesurée à l'importance du Noël de Greccio en 1223 et à ses conséquences[32], la coutume se répand, sous l'influence de Claire d'Assise et des prédicateurs franciscains, surtout dans les oratoires franciscains en Provence et en Italie, sous forme de crèches vivantes mais aussi de crèches fabriquées avec de grandes figurines en bois ou en terre et qui pouvaient être exposées plus longtemps[33]. Ces figurines ont alors comme finalité de matérialiser l'image du Christ et de ses parents auprès de populations analphabètes.
38
+
39
+ La plus ancienne crèche monumentale et non vivante connue date de 1252 au monastère franciscain de Füssen en Bavière[34]. Il s'agit d'une crèche permanente qui contient des personnages de différentes tailles en bois. Dans la basilique Sainte-Marie-Majeure est conservée la première crèche permanente réalisée en pierre en 1288, à la suite de la commande du pape Nicolas IV au sculpteur Arnolfo di Cambio d'une représentation de la Nativité[35]. Ces reproductions permanentes de la Nativité se développent particulièrement en Toscane, en Ombrie et surtout en Campanie avec les crèches napolitaines réalisées par des sculpteurs germaniques et qui apparaissent dans les églises au XIVe siècle puis dans les familles aristocratiques de Naples les siècles suivants[36].
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+
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+ Aux XVe et XVIe siècles, les fidèles dans les églises peuvent bercer les « repos de Jésus » en tirant sur le ruban attaché à ces berceaux[37]. Au XVe siècle, dans le cadre des progrès de l'horlogerie, apparaissent les crèches mécaniques qui deviennent populaires au XVIIe siècle dans toute l’Europe, telle le vertep russe[38].
42
+
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+ Les premières crèches ressemblant à celles que nous connaissons (mise en scène occasionnelle et passagère de la Nativité non plus sur des peintures, fresques, mosaïques ou bas-reliefs mais avec des statues « indépendantes ») font leur apparition dans les églises et les couvents au XVIe siècle, surtout en Italie, supplantant les formules précédentes[30]. La première crèche miniature documentée historiquement date de 1562 à Prague[39]. Ce sont surtout les Jésuites qui ont diffusé les crèches en modèle réduit (moins chères à confectionner et facilement transportables) dans les églises conventuelles de toute la chrétienté, s'en servant de catéchèse dans le cadre de la Contre-Réforme[40]. La crèche domestique se diffuse progressivement (la première attestée est celle de la duchesse d'Amalfi Constanza Piccolomini di Aragona en 1567[41]), les moines en fabriquant dans ce but des petites en cire avec des personnages habillés de vêtements précieux[33]. Les grandes crèches napolitaines (ornées de statues en bois avec des yeux en verre, démontables et refaites chaque année) de style baroque connaissent leur apogée au XVIIIe siècle[42].
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+ Crèche de Noël traditionnelle du Portugal
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+ Crèche de Noël traditionnelle italienne, XXe siècle
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+ Crèche dans une église du plateau d'Albion
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+ Crèche de Noël bavaroise
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+ En France, la première crèche mécanisée connue est celle créée à Marseille, en 1775, par un dénommé Laurent[43]. Elle est constituée de mannequins articulés vêtus de costumes locaux. Pour y ajouter un brin d'exotisme, le créateur y a placé des girafes, des rennes et des hippopotames. Jean-Paul Clébert raconte : « À l'époque du Concordat, Laurent montrait même un carrosse qui s'avançait vers l'étable ; le pape en descendait, suivi des cardinaux. Devant eux s'agenouillait toute la Sainte-Famille et le pape lui donnait sa bénédiction. Pendant l'adoration des bergers, un rideau se levait, dévoilant la mer sur laquelle voguait un bâtiment de guerre. Une salve d'artillerie saluait l'enfant Jésus qui, réveillé en sursaut, ouvrait les yeux, tressaillait et agitait les bras »[44].
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+ Après la période de la Révolution pendant laquelle cette pratique religieuse est interdite, les crèches se multiplient dans les maisons de familles aisées sous forme de boîtes vitrées appelées « grottes » ou « rocailles » apparues au cours du XVIIe siècle : les figurines, réalisées en cire, en mie de pain ou en verre filé, apparaissent dans un décor en rocaille (cascades d'animaux, fleurs de papier et de frittes de verre, fragments de miroir figurant lacs et jets d’eau) évoquant le paradis[45]. Au début du XIXe siècle, la crèche retourne dans les rues françaises essentiellement sous la forme d’automates mécaniques qui mettent en scène des personnages grotesques. Les crèches provençales avec leurs « santons » (du provençal santoun, « petits saints » plus petits et plus rustiques avec multiplication de personnages dans leur costume local représentant tous les métiers de l'époque dans un style naïf), se développent non seulement dans les églises mais aussi dans les maisons particulières à partir de 1803, juste après le Concordat de 1802[46].
56
+
57
+ La démocratisation des crèches domestiques est favorisée au XIXe siècle par la fabrication en série des figurines en plâtre peint et leur diffusion par les marchands d'objets religieux, leurs matériaux, techniques et scénographies (crèche-armoire, hutte, « Mont de Nativité »[N 11]) connaissant une grande variété. Cette vulgarisation correspond à l'âge d'or de la crèche de style sulpicien entre 1860 et 1920[47].
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59
+ Au XXe siècle, la tradition de la crèche de Noël s'est développée dans le monde entier selon le processus d'inculturation[36].
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61
+ En fin d'année 1960 est inaugurée sous le chapiteau du Grand cirque de France (Paris) la plus grande crèche du monde[48].
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+ En 2016, les tensions religieuses en France suscitent des polémiques liées à la fête de Noël et amènent le Conseil d’État à statuer sur la possibilité de mettre une crèche dans un bâtiment public[49].
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+ Crèche au Brésil
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+ Crèche de Noël provençale
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+ Crèches andines (le lama remplaçant le bœuf)
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+ Crèche alsacienne, Noël 2011
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+ Crèche wallonne
74
+
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+ Crèche de Noël, Montréal, Canada
76
+
77
+ Crèche de Noël, oratoire Saint-Joseph, Montréal, Canada
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+ Crèche de Noël, Montréal, Canada
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+ Crèche au sud de la Seine et Marne. Treuzy-Levelay. France.
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+ Crèche au sud de la Seine et Marne. Flagy. France.
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+
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+ Crèche au sud de la Seine et Marne. Égreville. France.
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+ Crèche du sud Seine et Marne. Nemours. France.
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+ Crèche à Dülmen, Allemagne.
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+ Installation d'une crèche de Noël à l'église Saint-Michel d'Évreux, France.
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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+
95
+ Dans la tradition napolitaine, le décor était constitué des ruines d'un temple romain, symbole de la fin de la civilisation antique devant l'essor de la chrétienté. Plus couramment, la crèche prend place dans une grotte ou une étable.
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+ Dans les églises chrétiennes, la crèche est généralement installée dans les jours qui précèdent la fête de la Nativité tandis que dans les foyers, son installation varie selon les régions (premier dimanche de l'Avent, fête de l’Immaculée Conception, Sainte-Lucie, Saint-Nicolas, etc.), voire selon les familles[51].
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+ On place généralement l'enfant Jésus au centre à minuit le 24 décembre pour symboliser sa naissance, encadré par Marie et Joseph. Ils sont accompagnés d'un âne, ayant transporté Marie enceinte et d'un bœuf qui, selon la tradition, aurait réchauffé le nouveau né de son souffle. Il est notable que la Vierge Marie est très souvent représentée à genoux devant son Fils et dans ses habits ordinaires alors qu'elle vient d'accoucher, signifiant ainsi qu'elle n'a pas subi l'épuisement habituellement lié à l'enfantement. On place également dans la crèche des bergers accompagnés de leurs agneaux, puisque c'est à eux que la nouvelle de la naissance du Christ aurait été annoncée en premier. En France, depuis la création des santons en Provence, la scène peut comprendre d'autres personnes, y compris des personnages ou des métiers contemporains.
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+
101
+ En installant la crèche, certaines personnes y placent au début la mangeoire vide, et n'ajoutent la figurine représentant le Christ que dans la nuit du 24 au 25.
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+ Il est fréquent de mettre une étoile au sommet d'une crèche. Cette étoile rappelle celle qui, d'après les écritures, a guidé les trois Mages (Gaspard, Melchior et Balthazar, qui symbolisent l'ensemble des peuples de la terre) parés de leurs vêtements bibliques, vers la crèche. Ils peuvent être accompagnés d'animaux exotiques leur servant de monture (un cheval, un éléphant et un dromadaire). Certaines personnes ne les placent qu'à partir de l'Épiphanie ; d'autres les mettent à un autre endroit de la maison et les font avancer peu à peu vers la crèche.
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+ L'usage de faire figurer un ange parmi les personnages de la crèche est également répandu.
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+ Dans la tradition chrétienne, on enlève la crèche le 2 février, jour de la présentation de Jésus au Temple de Jérusalem ou juste après la fête de l'Épiphanie[51].
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+ La crèche est pour les chrétiens une représentation du sens de la fête de Noël[52]. Elle est d'abord un rappel historique de la naissance du Christ et des circonstances de sa venue au monde dans une mangeoire à Bethléem. Elle exprime le sens de la naissance de Jésus qui vient habiter parmi les hommes (dans leur logis et dans leur cœur) par son Incarnation[53]. La crèche sous toutes ses formes rappelle le message d'amour de Dieu pour l'humanité qui envoie son fils unique afin de la racheter. Les personnages de la crèche ont également une signification historique et symbolique.
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+
111
+ Les bergers qui gardent leurs moutons au loin et qui sont les premiers à venir adorer Jésus[54] rappellent la pauvreté intérieure de la condition humaine et le fait que Jésus soit venu pour tous les hommes, en premier lieu les plus simples[55]. Les bergers peuvent également symboliser la possibilité d'une relation directe à Dieu avec la naissance de son fils sans qu'un intermédiaire ne soit nécessaire.
112
+
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+ Enfin, les mages qu'on installe dans la crèche à l'occasion de la fête de l'Épiphanie font écho au psaume 71 de l'Ancien Testament « Les rois de Tarsis et des Îles
114
+ apporteront des présents,
115
+ les rois de Saba et de Seba
116
+ feront leur offrande ». Ils symbolisent la portée universelle du message de Noël qui s'adresse à tous les hommes[56] et le mouvement des « chercheurs de Dieu » vers l'enfant de la crèche. Pour Joseph Ratzinger
117
+
118
+ « Comme les bergers qui, en tant que premiers hôtes auprès de l’Enfant nouveau-né couché dans la mangeoire, personnifient les pauvres d’Israël et, en général, les âmes humbles qui vivent intérieurement en étant très proches de Jésus, ainsi les hommes provenant de l’Orient personnifient le monde des peuples, l’Église des gentils, les hommes qui à travers tous les siècles se mettent en marche vers l’Enfant de Bethléem, honorent en lui le Fils de Dieu et se prosternent devant lui »[57].
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+ Les statues n'étant pas dans leur tradition, les orthodoxes ne font pas de crèche mais ils représentent la Nativité avec des îcones[58].
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+ Les protestants ne font en général pas de crèche, ils préfèrent développer la tradition avec le sapin, symbole de l'arbre de vie[58].
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+ La crèche de Noël est une mise en scène associée à la religion chrétienne dans différents arts en trois dimensions (essentiellement la sculpture et le théâtre) de la Nativité, c'est-à-dire de la naissance de Jésus de Nazareth, sous forme de personnages immuables, avec en premier lieu la Sainte Famille et surtout l'Enfant-Jésus dans la crèche (qui désigne une mangeoire) d'une étable ou d'une grotte. Cette iconographie originelle s'enrichit progressivement avec différentes formules scéniques, personnages (bergers, anges, Rois mages) et animaux (bœuf, âne, moutons, chameaux) entourant l'Enfant-Jésus nu dans son auge, son berceau ou sur la paille. La crèche de Noël peut être statique, mécanique ou vivante. Construction ou représentation occasionnelle et passagère, associée traditionnellement aux fêtes de Noël, elle est plus rarement une reproduction permanente et inamovible.
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+ Selon la tradition hagiographique franciscaine, les crèches de Noël vivantes se développent en Europe à partir du XIIIe siècle dans le cadre d'un des aspects saillants de la théologie des Frères mineurs, le christocentrisme, à la suite de la réalisation d'une crèche vivante par François d'Assise à Greccio, en Italie, la nuit de Noël 1223. À la fin du XVIe siècle, les Jésuites, conscients du pouvoir de la célébration de la Nativité, multiplient dans toute la chrétienté les crèches en modèle réduit telles que nous les connaissons aujourd'hui, s'en servant de catéchèse dans le cadre de la Contre-Réforme.
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+ Les crèches de Noël permettent à la piété populaire de s'exprimer lors de cérémonies liturgiques ou paraliturgiques. Dans le cadre de la laïcisation de la fête de Noël, les crèches ne s'exposent plus seulement dans les églises mais aussi dans les maisons et les bâtiments publics.
6
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+ Dans la lettre apostolique Admirabile Signum sur la signification et la valeur de la crèche Pape François a conclu en disant: "Chers frères et sœurs, la crèche fait partie du processus doux et exigeant de la transmission de la foi. Dès l'enfance et ensuite à chaque âge de la vie, elle nous apprend à contempler Jésus, à ressentir l'amour de Dieu pour nous, à vivre et à croire que Dieu est avec nous et que nous sommes avec lui, tous fils et frères grâce à cet Enfant qui est Fils de Dieu et de la Vierge Marie ; et à éprouver en cela le bonheur. À l'école de saint François, ouvrons notre cœur à cette grâce simple et laissons surgir de l'émerveillement une humble prière : notre "merci" à Dieu qui a voulu tout partager avec nous afin de ne jamais nous laisser seuls."[1]
8
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9
+ Le substantif féminin[2],[3],[4],[5] « crèche » est un emprunt[2] à l'ancien bas francique[2],[3] *krippia[3],[5], ou *krippja[2], apparenté au germanique *kribjon[3] qui a donné Krippe en allemand, kribbe en néerlandais, krybbe en danois, crib en anglais.
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11
+ Les mots italiens presepe et presepio[6] sont dérivés du terme latin de la Vulgate, praesepe ou praesepium (de prae, « devant » et saepire, « ceindre », ce terme désignant originellement l’enclos pour les animaux). L'espagnol belén[7] est dérivé de Bethléem.
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+ Pris absolument, la Crèche, ou Sainte Crèche, est la mangeoire pour animaux dans laquelle, d'après l'Évangile selon Luc (Lc 2,16), l'Enfant-Jésus a été déposé après sa naissance[3].
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+ D'après l'évangile selon saint Luc[N 1], Jésus est né dans une étable car ses parents n'ont pas trouvé un espace approprié[N 2] dans la καταλυματι (kataluma, « salle haute, salle de séjour »[8]), terme qui ne se traduit pas[N 3] par « hôtellerie », « auberge » ou « relais de caravansérail » mais désigne plus probablement la chambre prévue pour les hôtes, ce qui suggère que la Sainte Famille logeait chez des proches[9],[10]. L'évangile utilise le terme grec φάτνῃ, « phatnê », traduit en latin dans la Vulgate par praesepium qui désigne l'étable à l'étage inférieur d'une maison israélite ou en plein air dans sa cour (une famille de condition moyenne y abritant la nuit un âne, une vache ou quelques moutons), mais aussi la stalle d'une étable, le râtelier ou la mangeoire selon le principe du « pars pro toto »[11]. Marie a placé Jésus dans cet endroit probablement attenant à la kataluma sans que l'évangile précise s'il s'agit d'une auge de pierre[N 4] surmontée d'un râtelier de bois destiné à porter le fourrage des bestiaux comme l'évoquent souvent les scènes de la Nativité[12]. Tout au plus peut-on considérer que l'étable fournissait chaleur et discrétion nécessaires pour un accouchement alors que la chambre d'hôte était pleine ou trop petite[13]. La mangeoire pour les animaux est désignée par le francique *krippia, le latin cripia, d'où est issu le mot « crèche » qui désigne spécifiquement à partir du XIIIe siècle la mangeoire dans laquelle le Christ a été déposé à sa naissance[14].
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+ Le thème légendaire de la naissance dans une grotte se développe au IIe siècle, d'abord dans le Dialogue avec Tryphon 78,5 de l'apologète et philosophe chrétien Justin de Naplouse puis dans le Protévangile de Jacques, ce qui suggère l'existence assez tôt d'une tradition locale sur le lieu précis de la naissance[15]. Les maisons à flanc de colline pouvaient en effet abriter une étable dans une grotte[16]. La Basilique de la Nativité de Bethléem est d'ailleurs construite au IVe siècle au-dessus de plusieurs grottes[17].
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19
+ L'Évangile du Pseudo-Matthieu du VIIIe siècle combine la version de la grotte et celle de la crèche : le voyage des parents est interrompu sur l'ordre d'un ange qui invite Marie à entrer dans une grotte où jaillit une lumière miraculeuse qui resplendit pendant tout son accouchement.
20
+ Deux jours après la naissance, Marie quitte la grotte, entre dans une étable et dépose l'enfant dans une crèche, le bœuf et l'âne l'adorant[18],[N 5]. La tradition de l'association de ces deux animaux remonte au Livre d'Isaïe[N 6],[19].
21
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22
+ L’Évangile selon Matthieu[N 7] raconte que les Rois mages adorent l’enfant à Bethléem même, dans une oikos (« maisonnée », domus de la Vulgate). L'allégorie des trois présents (encens, myrrhe et or) est reprise par les apocryphes. Le Pseudo-Matthieu fait donner par chacun des Mages, en sus des présents traditionnels, une pièce d'or[20].
23
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+ La Légende dorée parvient à mêler tous ces éléments, évoquant le bœuf, unique tête de bétail de Joseph qu'il a emmené pour le vendre, l'âne servant de monture à la Vierge et juxtapose à six mots de distance, la domus de Matthieu et le praesepium de Luc[21].
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+ Le récit de la crèche et de l'adoration des bergers et des mages ne doit pas faire l'objet d'une lecture littéraliste mais appartient au registre littéraire du merveilleux et à la théologie métaphorique. En effet, les récits de l'enfance de Jésus de Matthieu et Luc « posent de nombreux problèmes littéraires et historiques, tant leur écriture apparaît tardive, relevant plutôt du merveilleux à la manière des récits d'enfance du monde judéo-hellénistique »[22]. De plus, la triple mention de l'enfant « couché dans une crèche » (verset 7, 12 et 16) est un effet littéraire[23]. Outre ce merveilleux, le symbolisme de la crèche ou de la grotte est un rappel du dépouillement et de l'humble cadre du lieu de naissance du Christ, reprenant le motif théologique de la kénose[24].
27
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28
+ Les plus anciennes représentations de la Nativité sont issues de l'art paléochrétien. Elles sont essentiellement des fresques et des bas-reliefs datant du IIIe siècle et surtout du IVe et Ve siècles[25].
29
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30
+ En l'église Sainte Marie de l'Incarnation de Jésus, aujourd'hui Sainte Marie Majeure à Rome, on sait qu'une célébration de Noël est commémorée pendant la nuit du 25 décembre depuis le IVe siècle.
31
+ En effet, la date du 25 décembre a été fixée comme date de la naissance du divin à cette époque. Les débats qui ont amené cette décision ont permis de développer une pratique religieuse autour de cet événement.
32
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33
+ À partir du VIe siècle, les écrits anciens, tel le Liber Pontificalis, rapportent que la célébration de la nuit de Noël se déroulait ad praesepe dans cette église de Sainte Marie à Rome, ce qui signifie littéralement « autour de la crèche », mais ce lieu désignait probablement l'« oratoire de la Crèche »[N 8], petite chapelle à quelques mètres de la basilique rappelant par sa disposition et ses reliques la grotte de Bethléem[26].
34
+
35
+ Ce n'est probablement qu'à partir du XIIe siècle que l'on célèbre la fête de l'Épiphanie avec l'adoration de l'enfant Jésus par les trois Mages, Gaspar, Melchior et Balthazar. C'est dans ce deuxième courant de dévotion que se situe saint François d'Assise.
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37
+ Une légende tenace veut que François d'Assise ait créé à Greccio, en Italie, la nuit de Noël 1223 la première crèche vivante alors que ces scènes étaient déjà jouées depuis plusieurs siècles par des acteurs[N 9] dans les mystères de la Nativité dans les églises puis sur leurs parvis, tableaux animés à l'origine des crèches spectacles[28]. La tradition hagiographique rappelle, mais sans véritable certitude historique[N 10], que François d'Assise, après avoir été impressionné par sa visite de la basilique de la Nativité de Bethléem, veut reproduire la scène de la Nativité lorsque cette basilique n'est plus accessible aux pèlerins à la suite de l'échec de la cinquième croisade. Il utilise pour ce faire une mangeoire remplie de foin, un âne et un bœuf réels dans une grotte (appelée « Chapelle de la Crèche ») de la région où les frères mineurs avaient établi l'ermitage de Greccio (it) accroché au flanc de la montagne, avec la coopération du seigneur du village Jean Velita de Greccio[29]. L'originalité de François d'Assise est d'avoir célébré une crèche vivante dans un cadre naturel plus évocateur en associant les villageois du Greccio qui ont pu expérimenter la « Nativité » et avoir l'impression d'incarner les personnages des écrits bibliques[30]. Thomas de Celano, premier biographe de François, rapporte que François prêche, durant la messe de Noël, et que l'un des assistants le voit se pencher vers la crèche et prendre un enfant dans ses bras[31]. À Greccio se trouve encore un ermitage franciscain qui commémore cette première crèche vivante. Plus tard, on place parfois un véritable enfant dans la mangeoire. Petit à petit, selon la tradition franciscaine qui apporte une importance démesurée à l'importance du Noël de Greccio en 1223 et à ses conséquences[32], la coutume se répand, sous l'influence de Claire d'Assise et des prédicateurs franciscains, surtout dans les oratoires franciscains en Provence et en Italie, sous forme de crèches vivantes mais aussi de crèches fabriquées avec de grandes figurines en bois ou en terre et qui pouvaient être exposées plus longtemps[33]. Ces figurines ont alors comme finalité de matérialiser l'image du Christ et de ses parents auprès de populations analphabètes.
38
+
39
+ La plus ancienne crèche monumentale et non vivante connue date de 1252 au monastère franciscain de Füssen en Bavière[34]. Il s'agit d'une crèche permanente qui contient des personnages de différentes tailles en bois. Dans la basilique Sainte-Marie-Majeure est conservée la première crèche permanente réalisée en pierre en 1288, à la suite de la commande du pape Nicolas IV au sculpteur Arnolfo di Cambio d'une représentation de la Nativité[35]. Ces reproductions permanentes de la Nativité se développent particulièrement en Toscane, en Ombrie et surtout en Campanie avec les crèches napolitaines réalisées par des sculpteurs germaniques et qui apparaissent dans les églises au XIVe siècle puis dans les familles aristocratiques de Naples les siècles suivants[36].
40
+
41
+ Aux XVe et XVIe siècles, les fidèles dans les églises peuvent bercer les « repos de Jésus » en tirant sur le ruban attaché à ces berceaux[37]. Au XVe siècle, dans le cadre des progrès de l'horlogerie, apparaissent les crèches mécaniques qui deviennent populaires au XVIIe siècle dans toute l’Europe, telle le vertep russe[38].
42
+
43
+ Les premières crèches ressemblant à celles que nous connaissons (mise en scène occasionnelle et passagère de la Nativité non plus sur des peintures, fresques, mosaïques ou bas-reliefs mais avec des statues « indépendantes ») font leur apparition dans les églises et les couvents au XVIe siècle, surtout en Italie, supplantant les formules précédentes[30]. La première crèche miniature documentée historiquement date de 1562 à Prague[39]. Ce sont surtout les Jésuites qui ont diffusé les crèches en modèle réduit (moins chères à confectionner et facilement transportables) dans les églises conventuelles de toute la chrétienté, s'en servant de catéchèse dans le cadre de la Contre-Réforme[40]. La crèche domestique se diffuse progressivement (la première attestée est celle de la duchesse d'Amalfi Constanza Piccolomini di Aragona en 1567[41]), les moines en fabriquant dans ce but des petites en cire avec des personnages habillés de vêtements précieux[33]. Les grandes crèches napolitaines (ornées de statues en bois avec des yeux en verre, démontables et refaites chaque année) de style baroque connaissent leur apogée au XVIIIe siècle[42].
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+
45
+ Crèche de Noël traditionnelle du Portugal
46
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+ Crèche de Noël traditionnelle italienne, XXe siècle
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+ Crèche dans une église du plateau d'Albion
50
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+ Crèche de Noël bavaroise
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+ En France, la première crèche mécanisée connue est celle créée à Marseille, en 1775, par un dénommé Laurent[43]. Elle est constituée de mannequins articulés vêtus de costumes locaux. Pour y ajouter un brin d'exotisme, le créateur y a placé des girafes, des rennes et des hippopotames. Jean-Paul Clébert raconte : « À l'époque du Concordat, Laurent montrait même un carrosse qui s'avançait vers l'étable ; le pape en descendait, suivi des cardinaux. Devant eux s'agenouillait toute la Sainte-Famille et le pape lui donnait sa bénédiction. Pendant l'adoration des bergers, un rideau se levait, dévoilant la mer sur laquelle voguait un bâtiment de guerre. Une salve d'artillerie saluait l'enfant Jésus qui, réveillé en sursaut, ouvrait les yeux, tressaillait et agitait les bras »[44].
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+ Après la période de la Révolution pendant laquelle cette pratique religieuse est interdite, les crèches se multiplient dans les maisons de familles aisées sous forme de boîtes vitrées appelées « grottes » ou « rocailles » apparues au cours du XVIIe siècle : les figurines, réalisées en cire, en mie de pain ou en verre filé, apparaissent dans un décor en rocaille (cascades d'animaux, fleurs de papier et de frittes de verre, fragments de miroir figurant lacs et jets d’eau) évoquant le paradis[45]. Au début du XIXe siècle, la crèche retourne dans les rues françaises essentiellement sous la forme d’automates mécaniques qui mettent en scène des personnages grotesques. Les crèches provençales avec leurs « santons » (du provençal santoun, « petits saints » plus petits et plus rustiques avec multiplication de personnages dans leur costume local représentant tous les métiers de l'époque dans un style naïf), se développent non seulement dans les églises mais aussi dans les maisons particulières à partir de 1803, juste après le Concordat de 1802[46].
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+ La démocratisation des crèches domestiques est favorisée au XIXe siècle par la fabrication en série des figurines en plâtre peint et leur diffusion par les marchands d'objets religieux, leurs matériaux, techniques et scénographies (crèche-armoire, hutte, « Mont de Nativité »[N 11]) connaissant une grande variété. Cette vulgarisation correspond à l'âge d'or de la crèche de style sulpicien entre 1860 et 1920[47].
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+ Au XXe siècle, la tradition de la crèche de Noël s'est développée dans le monde entier selon le processus d'inculturation[36].
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+ En fin d'année 1960 est inaugurée sous le chapiteau du Grand cirque de France (Paris) la plus grande crèche du monde[48].
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+ En 2016, les tensions religieuses en France suscitent des polémiques liées à la fête de Noël et amènent le Conseil d’État à statuer sur la possibilité de mettre une crèche dans un bâtiment public[49].
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+ Crèche au Brésil
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+ Crèche de Noël provençale
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+ Crèches andines (le lama remplaçant le bœuf)
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+ Crèche alsacienne, Noël 2011
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+ Crèche wallonne
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+ Crèche de Noël, oratoire Saint-Joseph, Montréal, Canada
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+ Crèche de Noël, Montréal, Canada
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+ Crèche au sud de la Seine et Marne. Treuzy-Levelay. France.
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+ Crèche au sud de la Seine et Marne. Flagy. France.
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+ Crèche au sud de la Seine et Marne. Égreville. France.
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+ Crèche du sud Seine et Marne. Nemours. France.
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+ Crèche à Dülmen, Allemagne.
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+ Dans la tradition napolitaine, le décor était constitué des ruines d'un temple romain, symbole de la fin de la civilisation antique devant l'essor de la chrétienté. Plus couramment, la crèche prend place dans une grotte ou une étable.
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+ Dans les églises chrétiennes, la crèche est généralement installée dans les jours qui précèdent la fête de la Nativité tandis que dans les foyers, son installation varie selon les régions (premier dimanche de l'Avent, fête de l’Immaculée Conception, Sainte-Lucie, Saint-Nicolas, etc.), voire selon les familles[51].
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+ On place généralement l'enfant Jésus au centre à minuit le 24 décembre pour symboliser sa naissance, encadré par Marie et Joseph. Ils sont accompagnés d'un âne, ayant transporté Marie enceinte et d'un bœuf qui, selon la tradition, aurait réchauffé le nouveau né de son souffle. Il est notable que la Vierge Marie est très souvent représentée à genoux devant son Fils et dans ses habits ordinaires alors qu'elle vient d'accoucher, signifiant ainsi qu'elle n'a pas subi l'épuisement habituellement lié à l'enfantement. On place également dans la crèche des bergers accompagnés de leurs agneaux, puisque c'est à eux que la nouvelle de la naissance du Christ aurait été annoncée en premier. En France, depuis la création des santons en Provence, la scène peut comprendre d'autres personnes, y compris des personnages ou des métiers contemporains.
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+ Il est fréquent de mettre une étoile au sommet d'une crèche. Cette étoile rappelle celle qui, d'après les écritures, a guidé les trois Mages (Gaspard, Melchior et Balthazar, qui symbolisent l'ensemble des peuples de la terre) parés de leurs vêtements bibliques, vers la crèche. Ils peuvent être accompagnés d'animaux exotiques leur servant de monture (un cheval, un éléphant et un dromadaire). Certaines personnes ne les placent qu'à partir de l'Épiphanie ; d'autres les mettent à un autre endroit de la maison et les font avancer peu à peu vers la crèche.
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+ L'usage de faire figurer un ange parmi les personnages de la crèche est également répandu.
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+ Dans la tradition chrétienne, on enlève la crèche le 2 février, jour de la présentation de Jésus au Temple de Jérusalem ou juste après la fête de l'Épiphanie[51].
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+ La crèche est pour les chrétiens une représentation du sens de la fête de Noël[52]. Elle est d'abord un rappel historique de la naissance du Christ et des circonstances de sa venue au monde dans une mangeoire à Bethléem. Elle exprime le sens de la naissance de Jésus qui vient habiter parmi les hommes (dans leur logis et dans leur cœur) par son Incarnation[53]. La crèche sous toutes ses formes rappelle le message d'amour de Dieu pour l'humanité qui envoie son fils unique afin de la racheter. Les personnages de la crèche ont également une signification historique et symbolique.
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+ Les bergers qui gardent leurs moutons au loin et qui sont les premiers à venir adorer Jésus[54] rappellent la pauvreté intérieure de la condition humaine et le fait que Jésus soit venu pour tous les hommes, en premier lieu les plus simples[55]. Les bergers peuvent également symboliser la possibilité d'une relation directe à Dieu avec la naissance de son fils sans qu'un intermédiaire ne soit nécessaire.
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+ Enfin, les mages qu'on installe dans la crèche à l'occasion de la fête de l'Épiphanie font écho au psaume 71 de l'Ancien Testament « Les rois de Tarsis et des Îles
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+ apporteront des présents,
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+ les rois de Saba et de Seba
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+ feront leur offrande ». Ils symbolisent la portée universelle du message de Noël qui s'adresse à tous les hommes[56] et le mouvement des « chercheurs de Dieu » vers l'enfant de la crèche. Pour Joseph Ratzinger
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+ « Comme les bergers qui, en tant que premiers hôtes auprès de l’Enfant nouveau-né couché dans la mangeoire, personnifient les pauvres d’Israël et, en général, les âmes humbles qui vivent intérieurement en étant très proches de Jésus, ainsi les hommes provenant de l’Orient personnifient le monde des peuples, l’Église des gentils, les hommes qui à travers tous les siècles se mettent en marche vers l’Enfant de Bethléem, honorent en lui le Fils de Dieu et se prosternent devant lui »[57].
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+ Les statues n'étant pas dans leur tradition, les orthodoxes ne font pas de crèche mais ils représentent la Nativité avec des îcones[58].
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+ Les protestants ne font en général pas de crèche, ils préfèrent développer la tradition avec le sapin, symbole de l'arbre de vie[58].
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+ La crèche de Noël est une mise en scène associée à la religion chrétienne dans différents arts en trois dimensions (essentiellement la sculpture et le théâtre) de la Nativité, c'est-à-dire de la naissance de Jésus de Nazareth, sous forme de personnages immuables, avec en premier lieu la Sainte Famille et surtout l'Enfant-Jésus dans la crèche (qui désigne une mangeoire) d'une étable ou d'une grotte. Cette iconographie originelle s'enrichit progressivement avec différentes formules scéniques, personnages (bergers, anges, Rois mages) et animaux (bœuf, âne, moutons, chameaux) entourant l'Enfant-Jésus nu dans son auge, son berceau ou sur la paille. La crèche de Noël peut être statique, mécanique ou vivante. Construction ou représentation occasionnelle et passagère, associée traditionnellement aux fêtes de Noël, elle est plus rarement une reproduction permanente et inamovible.
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+ Selon la tradition hagiographique franciscaine, les crèches de Noël vivantes se développent en Europe à partir du XIIIe siècle dans le cadre d'un des aspects saillants de la théologie des Frères mineurs, le christocentrisme, à la suite de la réalisation d'une crèche vivante par François d'Assise à Greccio, en Italie, la nuit de Noël 1223. À la fin du XVIe siècle, les Jésuites, conscients du pouvoir de la célébration de la Nativité, multiplient dans toute la chrétienté les crèches en modèle réduit telles que nous les connaissons aujourd'hui, s'en servant de catéchèse dans le cadre de la Contre-Réforme.
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+ Les crèches de Noël permettent à la piété populaire de s'exprimer lors de cérémonies liturgiques ou paraliturgiques. Dans le cadre de la laïcisation de la fête de Noël, les crèches ne s'exposent plus seulement dans les églises mais aussi dans les maisons et les bâtiments publics.
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+ Dans la lettre apostolique Admirabile Signum sur la signification et la valeur de la crèche Pape François a conclu en disant: "Chers frères et sœurs, la crèche fait partie du processus doux et exigeant de la transmission de la foi. Dès l'enfance et ensuite à chaque âge de la vie, elle nous apprend à contempler Jésus, à ressentir l'amour de Dieu pour nous, à vivre et à croire que Dieu est avec nous et que nous sommes avec lui, tous fils et frères grâce à cet Enfant qui est Fils de Dieu et de la Vierge Marie ; et à éprouver en cela le bonheur. À l'école de saint François, ouvrons notre cœur à cette grâce simple et laissons surgir de l'émerveillement une humble prière : notre "merci" à Dieu qui a voulu tout partager avec nous afin de ne jamais nous laisser seuls."[1]
8
+
9
+ Le substantif féminin[2],[3],[4],[5] « crèche » est un emprunt[2] à l'ancien bas francique[2],[3] *krippia[3],[5], ou *krippja[2], apparenté au germanique *kribjon[3] qui a donné Krippe en allemand, kribbe en néerlandais, krybbe en danois, crib en anglais.
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+ Les mots italiens presepe et presepio[6] sont dérivés du terme latin de la Vulgate, praesepe ou praesepium (de prae, « devant » et saepire, « ceindre », ce terme désignant originellement l’enclos pour les animaux). L'espagnol belén[7] est dérivé de Bethléem.
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+ Pris absolument, la Crèche, ou Sainte Crèche, est la mangeoire pour animaux dans laquelle, d'après l'Évangile selon Luc (Lc 2,16), l'Enfant-Jésus a été déposé après sa naissance[3].
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+ D'après l'évangile selon saint Luc[N 1], Jésus est né dans une étable car ses parents n'ont pas trouvé un espace approprié[N 2] dans la καταλυματι (kataluma, « salle haute, salle de séjour »[8]), terme qui ne se traduit pas[N 3] par « hôtellerie », « auberge » ou « relais de caravansérail » mais désigne plus probablement la chambre prévue pour les hôtes, ce qui suggère que la Sainte Famille logeait chez des proches[9],[10]. L'évangile utilise le terme grec φάτνῃ, « phatnê », traduit en latin dans la Vulgate par praesepium qui désigne l'étable à l'étage inférieur d'une maison israélite ou en plein air dans sa cour (une famille de condition moyenne y abritant la nuit un âne, une vache ou quelques moutons), mais aussi la stalle d'une étable, le râtelier ou la mangeoire selon le principe du « pars pro toto »[11]. Marie a placé Jésus dans cet endroit probablement attenant à la kataluma sans que l'évangile précise s'il s'agit d'une auge de pierre[N 4] surmontée d'un râtelier de bois destiné à porter le fourrage des bestiaux comme l'évoquent souvent les scènes de la Nativité[12]. Tout au plus peut-on considérer que l'étable fournissait chaleur et discrétion nécessaires pour un accouchement alors que la chambre d'hôte était pleine ou trop petite[13]. La mangeoire pour les animaux est désignée par le francique *krippia, le latin cripia, d'où est issu le mot « crèche » qui désigne spécifiquement à partir du XIIIe siècle la mangeoire dans laquelle le Christ a été déposé à sa naissance[14].
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+ Le thème légendaire de la naissance dans une grotte se développe au IIe siècle, d'abord dans le Dialogue avec Tryphon 78,5 de l'apologète et philosophe chrétien Justin de Naplouse puis dans le Protévangile de Jacques, ce qui suggère l'existence assez tôt d'une tradition locale sur le lieu précis de la naissance[15]. Les maisons à flanc de colline pouvaient en effet abriter une étable dans une grotte[16]. La Basilique de la Nativité de Bethléem est d'ailleurs construite au IVe siècle au-dessus de plusieurs grottes[17].
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+ L'Évangile du Pseudo-Matthieu du VIIIe siècle combine la version de la grotte et celle de la crèche : le voyage des parents est interrompu sur l'ordre d'un ange qui invite Marie à entrer dans une grotte où jaillit une lumière miraculeuse qui resplendit pendant tout son accouchement.
20
+ Deux jours après la naissance, Marie quitte la grotte, entre dans une étable et dépose l'enfant dans une crèche, le bœuf et l'âne l'adorant[18],[N 5]. La tradition de l'association de ces deux animaux remonte au Livre d'Isaïe[N 6],[19].
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+ L’Évangile selon Matthieu[N 7] raconte que les Rois mages adorent l’enfant à Bethléem même, dans une oikos (« maisonnée », domus de la Vulgate). L'allégorie des trois présents (encens, myrrhe et or) est reprise par les apocryphes. Le Pseudo-Matthieu fait donner par chacun des Mages, en sus des présents traditionnels, une pièce d'or[20].
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+ La Légende dorée parvient à mêler tous ces éléments, évoquant le bœuf, unique tête de bétail de Joseph qu'il a emmené pour le vendre, l'âne servant de monture à la Vierge et juxtapose à six mots de distance, la domus de Matthieu et le praesepium de Luc[21].
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+ Le récit de la crèche et de l'adoration des bergers et des mages ne doit pas faire l'objet d'une lecture littéraliste mais appartient au registre littéraire du merveilleux et à la théologie métaphorique. En effet, les récits de l'enfance de Jésus de Matthieu et Luc « posent de nombreux problèmes littéraires et historiques, tant leur écriture apparaît tardive, relevant plutôt du merveilleux à la manière des récits d'enfance du monde judéo-hellénistique »[22]. De plus, la triple mention de l'enfant « couché dans une crèche » (verset 7, 12 et 16) est un effet littéraire[23]. Outre ce merveilleux, le symbolisme de la crèche ou de la grotte est un rappel du dépouillement et de l'humble cadre du lieu de naissance du Christ, reprenant le motif théologique de la kénose[24].
27
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28
+ Les plus anciennes représentations de la Nativité sont issues de l'art paléochrétien. Elles sont essentiellement des fresques et des bas-reliefs datant du IIIe siècle et surtout du IVe et Ve siècles[25].
29
+
30
+ En l'église Sainte Marie de l'Incarnation de Jésus, aujourd'hui Sainte Marie Majeure à Rome, on sait qu'une célébration de Noël est commémorée pendant la nuit du 25 décembre depuis le IVe siècle.
31
+ En effet, la date du 25 décembre a été fixée comme date de la naissance du divin à cette époque. Les débats qui ont amené cette décision ont permis de développer une pratique religieuse autour de cet événement.
32
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33
+ À partir du VIe siècle, les écrits anciens, tel le Liber Pontificalis, rapportent que la célébration de la nuit de Noël se déroulait ad praesepe dans cette église de Sainte Marie à Rome, ce qui signifie littéralement « autour de la crèche », mais ce lieu désignait probablement l'« oratoire de la Crèche »[N 8], petite chapelle à quelques mètres de la basilique rappelant par sa disposition et ses reliques la grotte de Bethléem[26].
34
+
35
+ Ce n'est probablement qu'à partir du XIIe siècle que l'on célèbre la fête de l'Épiphanie avec l'adoration de l'enfant Jésus par les trois Mages, Gaspar, Melchior et Balthazar. C'est dans ce deuxième courant de dévotion que se situe saint François d'Assise.
36
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37
+ Une légende tenace veut que François d'Assise ait créé à Greccio, en Italie, la nuit de Noël 1223 la première crèche vivante alors que ces scènes étaient déjà jouées depuis plusieurs siècles par des acteurs[N 9] dans les mystères de la Nativité dans les églises puis sur leurs parvis, tableaux animés à l'origine des crèches spectacles[28]. La tradition hagiographique rappelle, mais sans véritable certitude historique[N 10], que François d'Assise, après avoir été impressionné par sa visite de la basilique de la Nativité de Bethléem, veut reproduire la scène de la Nativité lorsque cette basilique n'est plus accessible aux pèlerins à la suite de l'échec de la cinquième croisade. Il utilise pour ce faire une mangeoire remplie de foin, un âne et un bœuf réels dans une grotte (appelée « Chapelle de la Crèche ») de la région où les frères mineurs avaient établi l'ermitage de Greccio (it) accroché au flanc de la montagne, avec la coopération du seigneur du village Jean Velita de Greccio[29]. L'originalité de François d'Assise est d'avoir célébré une crèche vivante dans un cadre naturel plus évocateur en associant les villageois du Greccio qui ont pu expérimenter la « Nativité » et avoir l'impression d'incarner les personnages des écrits bibliques[30]. Thomas de Celano, premier biographe de François, rapporte que François prêche, durant la messe de Noël, et que l'un des assistants le voit se pencher vers la crèche et prendre un enfant dans ses bras[31]. À Greccio se trouve encore un ermitage franciscain qui commémore cette première crèche vivante. Plus tard, on place parfois un véritable enfant dans la mangeoire. Petit à petit, selon la tradition franciscaine qui apporte une importance démesurée à l'importance du Noël de Greccio en 1223 et à ses conséquences[32], la coutume se répand, sous l'influence de Claire d'Assise et des prédicateurs franciscains, surtout dans les oratoires franciscains en Provence et en Italie, sous forme de crèches vivantes mais aussi de crèches fabriquées avec de grandes figurines en bois ou en terre et qui pouvaient être exposées plus longtemps[33]. Ces figurines ont alors comme finalité de matérialiser l'image du Christ et de ses parents auprès de populations analphabètes.
38
+
39
+ La plus ancienne crèche monumentale et non vivante connue date de 1252 au monastère franciscain de Füssen en Bavière[34]. Il s'agit d'une crèche permanente qui contient des personnages de différentes tailles en bois. Dans la basilique Sainte-Marie-Majeure est conservée la première crèche permanente réalisée en pierre en 1288, à la suite de la commande du pape Nicolas IV au sculpteur Arnolfo di Cambio d'une représentation de la Nativité[35]. Ces reproductions permanentes de la Nativité se développent particulièrement en Toscane, en Ombrie et surtout en Campanie avec les crèches napolitaines réalisées par des sculpteurs germaniques et qui apparaissent dans les églises au XIVe siècle puis dans les familles aristocratiques de Naples les siècles suivants[36].
40
+
41
+ Aux XVe et XVIe siècles, les fidèles dans les églises peuvent bercer les « repos de Jésus » en tirant sur le ruban attaché à ces berceaux[37]. Au XVe siècle, dans le cadre des progrès de l'horlogerie, apparaissent les crèches mécaniques qui deviennent populaires au XVIIe siècle dans toute l’Europe, telle le vertep russe[38].
42
+
43
+ Les premières crèches ressemblant à celles que nous connaissons (mise en scène occasionnelle et passagère de la Nativité non plus sur des peintures, fresques, mosaïques ou bas-reliefs mais avec des statues « indépendantes ») font leur apparition dans les églises et les couvents au XVIe siècle, surtout en Italie, supplantant les formules précédentes[30]. La première crèche miniature documentée historiquement date de 1562 à Prague[39]. Ce sont surtout les Jésuites qui ont diffusé les crèches en modèle réduit (moins chères à confectionner et facilement transportables) dans les églises conventuelles de toute la chrétienté, s'en servant de catéchèse dans le cadre de la Contre-Réforme[40]. La crèche domestique se diffuse progressivement (la première attestée est celle de la duchesse d'Amalfi Constanza Piccolomini di Aragona en 1567[41]), les moines en fabriquant dans ce but des petites en cire avec des personnages habillés de vêtements précieux[33]. Les grandes crèches napolitaines (ornées de statues en bois avec des yeux en verre, démontables et refaites chaque année) de style baroque connaissent leur apogée au XVIIIe siècle[42].
44
+
45
+ Crèche de Noël traditionnelle du Portugal
46
+
47
+ Crèche de Noël traditionnelle italienne, XXe siècle
48
+
49
+ Crèche dans une église du plateau d'Albion
50
+
51
+ Crèche de Noël bavaroise
52
+
53
+ En France, la première crèche mécanisée connue est celle créée à Marseille, en 1775, par un dénommé Laurent[43]. Elle est constituée de mannequins articulés vêtus de costumes locaux. Pour y ajouter un brin d'exotisme, le créateur y a placé des girafes, des rennes et des hippopotames. Jean-Paul Clébert raconte : « À l'époque du Concordat, Laurent montrait même un carrosse qui s'avançait vers l'étable ; le pape en descendait, suivi des cardinaux. Devant eux s'agenouillait toute la Sainte-Famille et le pape lui donnait sa bénédiction. Pendant l'adoration des bergers, un rideau se levait, dévoilant la mer sur laquelle voguait un bâtiment de guerre. Une salve d'artillerie saluait l'enfant Jésus qui, réveillé en sursaut, ouvrait les yeux, tressaillait et agitait les bras »[44].
54
+
55
+ Après la période de la Révolution pendant laquelle cette pratique religieuse est interdite, les crèches se multiplient dans les maisons de familles aisées sous forme de boîtes vitrées appelées « grottes » ou « rocailles » apparues au cours du XVIIe siècle : les figurines, réalisées en cire, en mie de pain ou en verre filé, apparaissent dans un décor en rocaille (cascades d'animaux, fleurs de papier et de frittes de verre, fragments de miroir figurant lacs et jets d’eau) évoquant le paradis[45]. Au début du XIXe siècle, la crèche retourne dans les rues françaises essentiellement sous la forme d’automates mécaniques qui mettent en scène des personnages grotesques. Les crèches provençales avec leurs « santons » (du provençal santoun, « petits saints » plus petits et plus rustiques avec multiplication de personnages dans leur costume local représentant tous les métiers de l'époque dans un style naïf), se développent non seulement dans les églises mais aussi dans les maisons particulières à partir de 1803, juste après le Concordat de 1802[46].
56
+
57
+ La démocratisation des crèches domestiques est favorisée au XIXe siècle par la fabrication en série des figurines en plâtre peint et leur diffusion par les marchands d'objets religieux, leurs matériaux, techniques et scénographies (crèche-armoire, hutte, « Mont de Nativité »[N 11]) connaissant une grande variété. Cette vulgarisation correspond à l'âge d'or de la crèche de style sulpicien entre 1860 et 1920[47].
58
+
59
+ Au XXe siècle, la tradition de la crèche de Noël s'est développée dans le monde entier selon le processus d'inculturation[36].
60
+
61
+ En fin d'année 1960 est inaugurée sous le chapiteau du Grand cirque de France (Paris) la plus grande crèche du monde[48].
62
+
63
+ En 2016, les tensions religieuses en France suscitent des polémiques liées à la fête de Noël et amènent le Conseil d’État à statuer sur la possibilité de mettre une crèche dans un bâtiment public[49].
64
+
65
+ Crèche au Brésil
66
+
67
+ Crèche de Noël provençale
68
+
69
+ Crèches andines (le lama remplaçant le bœuf)
70
+
71
+ Crèche alsacienne, Noël 2011
72
+
73
+ Crèche wallonne
74
+
75
+ Crèche de Noël, Montréal, Canada
76
+
77
+ Crèche de Noël, oratoire Saint-Joseph, Montréal, Canada
78
+
79
+ Crèche de Noël, Montréal, Canada
80
+
81
+ Crèche au sud de la Seine et Marne. Treuzy-Levelay. France.
82
+
83
+ Crèche au sud de la Seine et Marne. Flagy. France.
84
+
85
+ Crèche au sud de la Seine et Marne. Égreville. France.
86
+
87
+ Crèche du sud Seine et Marne. Nemours. France.
88
+
89
+ Crèche à Dülmen, Allemagne.
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+ Installation d'une crèche de Noël à l'église Saint-Michel d'Évreux, France.
92
+
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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95
+ Dans la tradition napolitaine, le décor était constitué des ruines d'un temple romain, symbole de la fin de la civilisation antique devant l'essor de la chrétienté. Plus couramment, la crèche prend place dans une grotte ou une étable.
96
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+ Dans les églises chrétiennes, la crèche est généralement installée dans les jours qui précèdent la fête de la Nativité tandis que dans les foyers, son installation varie selon les régions (premier dimanche de l'Avent, fête de l’Immaculée Conception, Sainte-Lucie, Saint-Nicolas, etc.), voire selon les familles[51].
98
+
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+ On place généralement l'enfant Jésus au centre à minuit le 24 décembre pour symboliser sa naissance, encadré par Marie et Joseph. Ils sont accompagnés d'un âne, ayant transporté Marie enceinte et d'un bœuf qui, selon la tradition, aurait réchauffé le nouveau né de son souffle. Il est notable que la Vierge Marie est très souvent représentée à genoux devant son Fils et dans ses habits ordinaires alors qu'elle vient d'accoucher, signifiant ainsi qu'elle n'a pas subi l'épuisement habituellement lié à l'enfantement. On place également dans la crèche des bergers accompagnés de leurs agneaux, puisque c'est à eux que la nouvelle de la naissance du Christ aurait été annoncée en premier. En France, depuis la création des santons en Provence, la scène peut comprendre d'autres personnes, y compris des personnages ou des métiers contemporains.
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+ En installant la crèche, certaines personnes y placent au début la mangeoire vide, et n'ajoutent la figurine représentant le Christ que dans la nuit du 24 au 25.
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+ Il est fréquent de mettre une étoile au sommet d'une crèche. Cette étoile rappelle celle qui, d'après les écritures, a guidé les trois Mages (Gaspard, Melchior et Balthazar, qui symbolisent l'ensemble des peuples de la terre) parés de leurs vêtements bibliques, vers la crèche. Ils peuvent être accompagnés d'animaux exotiques leur servant de monture (un cheval, un éléphant et un dromadaire). Certaines personnes ne les placent qu'à partir de l'Épiphanie ; d'autres les mettent à un autre endroit de la maison et les font avancer peu à peu vers la crèche.
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+ L'usage de faire figurer un ange parmi les personnages de la crèche est également répandu.
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+ Dans la tradition chrétienne, on enlève la crèche le 2 février, jour de la présentation de Jésus au Temple de Jérusalem ou juste après la fête de l'Épiphanie[51].
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+ La crèche est pour les chrétiens une représentation du sens de la fête de Noël[52]. Elle est d'abord un rappel historique de la naissance du Christ et des circonstances de sa venue au monde dans une mangeoire à Bethléem. Elle exprime le sens de la naissance de Jésus qui vient habiter parmi les hommes (dans leur logis et dans leur cœur) par son Incarnation[53]. La crèche sous toutes ses formes rappelle le message d'amour de Dieu pour l'humanité qui envoie son fils unique afin de la racheter. Les personnages de la crèche ont également une signification historique et symbolique.
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+ Les bergers qui gardent leurs moutons au loin et qui sont les premiers à venir adorer Jésus[54] rappellent la pauvreté intérieure de la condition humaine et le fait que Jésus soit venu pour tous les hommes, en premier lieu les plus simples[55]. Les bergers peuvent également symboliser la possibilité d'une relation directe à Dieu avec la naissance de son fils sans qu'un intermédiaire ne soit nécessaire.
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+ Enfin, les mages qu'on installe dans la crèche à l'occasion de la fête de l'Épiphanie font écho au psaume 71 de l'Ancien Testament « Les rois de Tarsis et des Îles
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+ apporteront des présents,
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+ les rois de Saba et de Seba
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+ feront leur offrande ». Ils symbolisent la portée universelle du message de Noël qui s'adresse à tous les hommes[56] et le mouvement des « chercheurs de Dieu » vers l'enfant de la crèche. Pour Joseph Ratzinger
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+ « Comme les bergers qui, en tant que premiers hôtes auprès de l’Enfant nouveau-né couché dans la mangeoire, personnifient les pauvres d’Israël et, en général, les âmes humbles qui vivent intérieurement en étant très proches de Jésus, ainsi les hommes provenant de l’Orient personnifient le monde des peuples, l’Église des gentils, les hommes qui à travers tous les siècles se mettent en marche vers l’Enfant de Bethléem, honorent en lui le Fils de Dieu et se prosternent devant lui »[57].
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+ Les statues n'étant pas dans leur tradition, les orthodoxes ne font pas de crèche mais ils représentent la Nativité avec des îcones[58].
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+ Les protestants ne font en général pas de crèche, ils préfèrent développer la tradition avec le sapin, symbole de l'arbre de vie[58].
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+ Théra
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+ Santorin (en grec moderne : Σαντορίνη / Santoríni), aussi appelée Théra ou Thira (Θήρα / Thíra), est une île grecque située en mer Égée. C'est l'île la plus grande et la plus peuplée d'un petit archipel volcanique comprenant quatre autres îles, auquel on donne parfois son nom (archipel de Santorin).
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+ Cette île et celles de Thirassía et Aspronissi sont les vestiges d'une ancienne île partiellement détruite vers 1600 av. J.-C. au cours de l'éruption minoenne[2].
10
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11
+ Santorin constitue l'un des principaux lieux touristiques de la Grèce, avec ses villages blancs à coupoles bleues perchés au sommet des falaises, ses panoramas sur les autres îles et ses sites archéologiques, notamment ceux de la ville antique de Théra et d'Akrotiri où furent retrouvées des ruines minoennes.
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13
+ Le nom antique de l'île est Théra, de même que la ville antique fondée à l'époque archaïque. Selon les auteurs anciens[3],[4],[5], son premier nom aurait été Kallisté, en français « la très belle » ou « la plus belle ». Elle aurait été rebaptisée Théra à l'époque archaïque, en l'honneur du colonisateur dorien Théras, fils d'Autésion, héros thébain mythique et descendant de Cadmos[6].
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15
+ Selon une tradition locale[7] d'ancienneté inconnue, elle aurait aussi été appelée Strongylé (en grec ancien Στρογγύλη / Strongýlê, « la ronde », en raison du grand cercle que forme l'archipel de Santorin).
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17
+ Le nom de Santorin, dérivé de celui de sainte Irène, est attesté dès le milieu du XIIe siècle (la première mention connue du nom est faite par le géographe Al Idrissi vers 1154)[8].
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19
+ Après l'indépendance de la Grèce , l'île reprend officiellement le nom antique de Théra mais le nom de Santorin est toujours largement utilisé. Le nom officiel (depuis 1940[9]) d'une des anciennes capitales de l'île, Pyrgos Kallistis, en français « Tour-de-Kallisté » fait référence à l'ancien nom de Kallistē.
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+ Santorin est située dans le sud de la mer Égée, dans l'est de l'archipel de Santorin, à 186 kilomètres au sud-est du cap Sounion (Attique) et à 113 kilomètres au nord-nord-est d'Héraklion, en Crète.
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+ L'île de Santorin a la forme d'un croissant ouvert vers l'ouest et un profil dissymétrique : son littoral occidental est constitué de falaises et l'altitude décroit progressivement vers la côte orientale qui est généralement basse.
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+ Santorin est incluse dans la périphérie d'Égée-Méridionale. Jusqu'à la réforme Kallikratis de 2010, l'île dépendait de l'ancien nome des Cyclades et était divisée depuis 1997 entre le dème de Théra, sur sa majeure partie, et la dème d'Oia à l'extrême Nord. Depuis, les deux anciennes circonscriptions ont été fusionnées et sont devenues des districts municipaux du dème de Théra, qui comprend donc la totalité de l'île ainsi que celle de Thirassía et des îlots inhabités.
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+ La municipalité de Santorin est divisée en 14 choriá (χωριά) locales :
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+ L'île actuelle de Santorin est, avec les îles de Thirassía et Aspronissi, un des fragments d'une ancienne île volcanique partiellement détruite vers la fin du XVIIe siècle av. J.-C. par l'effondrement de la caldeira, suite au vide créé dans la chambre magmatique par l'éruption minoenne[10].
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+ D'après Hérodote[11], l'île était habitée par les Phéniciens lorsque le héros Théras fonda la colonie dorienne de Théra, à l'époque archaïque. Par la suite, l'île appartint successivement à la ligue de Délos, à l'Égypte ptolémaïque et à l'Empire romain devenu byzantin.
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+ Comme le reste des Cyclades, l'île fut conquise par les Latins après la conquête de Constantinople (1204) ; elle dépendait alors vraisemblablement du duché de Naxos dirigé par la famille vénitienne Sanudo (l'assertion de Karl Hopf selon laquelle elle aurait été conquise par Jacopo Barozzi n'étant pas confirmée par les documents contemporains, elle est généralement rejetée par les historiens récents)[12],[13]. Elle fut reconquise vers 1275 pour les Byzantins par Licario. La guerre vénéto-byzantine (1296-1302) offrit aux Vénitiens de prendre leur revanche : en août 1301 le duc de Naxos Guglielmo Sanudo passa ainsi un contrat avec un corsaire anconitain en vue de la reconquête de l'île, mais il fut devancé par un membre de la colonie vénitienne de Crète, Jacopo Barozzi, ce qui déclencha un conflit entre les deux familles se terminant par la victoire des Sanudo vers 1335.
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+ En 1318 elle fut attaquée par les Turcs des émirats côtiers (Menteshe ou Aydin), alliés des Catalans du duché d'Athènes avec lesquels Venise était en conflit[14], puis en 1345 par la flotte d'Umur Bey depuis Theologo[15].
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+ En 1423, un procès opposa Maria Sanudo et sa fille Fiorenza au beau-frère de cette dernière, le duc Giovanni II Crispo ; Fiorenza, qui revendiquait l'île en vertu du testament de son défunt époux (entre autres litiges), fut déboutée par les tribunaux vénitiens sur ce point[16]. En 1479 le duc Giacomo III Crispo la donna en dot à sa fille, une autre Fiorenza, mariée à Domenico Pisani ; cependant l'ile fut occupée par le frère et successeur de Giacomo, Giovanni III, et un autre procès l'opposa aux époux Pisani jusqu'en 1486[17].
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+ L'île passa progressivement sous domination ottomane à partir du milieu du XVIe siècle et rejoignit la Grèce au cours de la guerre d'indépendance en 1821.
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+ La dernière éruption de l'archipel eut lieu à Néa Kaméni du 10 janvier au 1er février 1950. Assez faible, elle produisit un petit dôme de lave. Cet événement faisait suite à une série d'explosions phréatiques de type faible à modéré qui ouvrirent deux évents à l'emplacement des fissures développées durant les éruptions précédentes. La surface totale des nouvelles laves atteignit 7 312 m2[18],[19].
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+ En 1956, l'île fut touchée par un séisme qui fit une cinquantaine de victimes et détruisit plus de 2 000 habitations.
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+ En 1970 furent mises au jour les fresques d'Akrotiri dont les plus connues sont celles dites des "enfants-boxeurs", du "pêcheur aux coryphènes" et des "singes bleus", témoins de la civilisation minoenne remontant au IIe millénaire avant notre ère. D'importantes collections de céramiques ont été aussi dégagées du champ de fouilles. Ces œuvres d'art ont été ensevelies sous les cendres volcaniques et la ponce qui les ont préservées de l'éruption minoenne, des séïsmes ultérieurs et de l'érosion. Une fois dégagées, elles ont été conservées dans des musées et le site est protégé par une toiture.
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+ Durant l'année 2011, l'île a subi une activité sismique liée au gonflement de la chambre magmatique située à 4 km de profondeur, détecté par 20 stations GPS installées depuis 2006[20]. Ce gonflement traduit un remplissage qui pourrait provoquer de nouvelles éruptions.
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+ L'archéologue grec Spyridon Marinatos et son compatriote le sismologue Angelos Galanopoulos ont proposé dans les années 1960 l'« hypothèse minoenne » selon laquelle la destruction de l'île, passée dans la mémoire collective sous forme de mythe, aurait inspiré à Platon son récit de l'Atlantide[21],[22]. Cette hypothèse est de nos jours discutée car la persistance dans la mémoire collective d'un souvenir, même mythifié, sans qu'aucun texte antique ne nous soit parvenu à ce sujet, et ce durant neuf siècles (durée que Platon multiplie par dix en évoquant une Atlantide ayant existé « neuf mille ans avant le règne de Solon »), semble peu probable[23],[24] ; Platon n'évoque d'ailleurs aucun cataclysme volcanique et sa topographie, l'orographie et la luxuriance qu'il décrit ne correspondent pas à la géographie de l'ancienne île[25]. Même les preuves du méga-tsunami destructeur sont actuellement remises en question[26].
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+ L'eau douce est précieuse sur cette île quasi-désertique qui n'a que très peu de réserves et aucune source naturelle. Jusqu'au XIXe siècle, les habitants récupéraient dans des citernes l'eau de pluie tombée sur les toits. Aujourd'hui, une usine de dessalement d'eau de mer produit l'essentiel de l'eau courante, maintenant potable.
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+ La sécheresse du sol recouvert d'une épaisse couche de cendres, et son acidité ne permettent que peu de cultures (agrumes, fourrage, vignes).
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+ Santorin abrite une variété spécifique et très ancienne de vigne, l'Assyrtiko, au rendement très faible (10 à 20 % du rendement de la vigne française ou californienne) mais naturellement très résistante au phylloxéra. Poussant à même le sol sans aucun tuteur, les pieds sont plus espacés que partout ailleurs à cause de la sécheresse du sol (leur principale source en eau est celle de la rosée et la brume d'origine marine). Les branches sont seulement disposées en anneau spiralé, et les grappes pendent au centre à l'abri du vent. Elle donne un vin recherché très sec, à l'acidité prononcée (liée à la nature du sol), l'Assyrtiko aux arômes citronnés, ainsi qu'un vin doux, le Vinsanto.
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+ La tomate cerise de Santorin (appelée Tomataki Santorinis) a obtenu de l'Union européenne en décembre 2013 une appellation d'origine protégée[27].
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+ L'exploitation de la mine de pierre ponce qui était auparavant exportée, a été suspendue en 1986 pour préserver les sols et l'environnement naturel fragile de l'île.
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+ Haut lieu du tourisme en Grèce, l'archipel de Santorin et son île principale sont accessibles par des navires de tous gabarits qui peuvent mouiller dans la baie, mais seul le port d'Athinios, où accostent la majorité des visiteurs, permet le débarquement de véhicules. En 2007, le navire de croisière Sea Diamond coule à une grande profondeur dans la caldeira et son épave constitue depuis un risque permanent de pollution.
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+ Les villages situés sur la falaise (Fira, Oia), disposent chacun d'un petit port dans la caldeira, auxquels ils sont reliés par un chemin escarpé permettant de les rejoindre à pied ou à dos d'âne, ou encore par un petit téléphérique à Fira. Un service d'autocars permet de relier les différents villages. Depuis la construction de l'usine de dessalinisation de l'eau de mer, de nombreuses piscines ont été construites pour le développement touristique.
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+ Un aéroport construit dans l'est de l'île, près des plages de Kamari et de Périssa, permet aux petits porteurs de s'y poser et assure l'été une relation quasi permanente avec Athènes et Héraklion.
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+ La Saône [soːn][3] est une rivière de l'Est de la France, principal affluent de la rive droite du Rhône.
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+ Avec une longueur de près de 480 kilomètres[1], c'est le neuvième cours d'eau le plus long de France.
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+ La Saône doit son nom à la tribu celte des Séquanes et à la déesse tutellaire Souconna ou Sauc-Onna[réf. nécessaire]. De ses 3 noms, Brigoulus, Souconna et Arar, finalement, Souconna lui est resté, que les moines copistes ont progressivement renommé saoconna, d'où elle tire son nom de Saône.
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+ Son ancien nom avant le monde romain était Arar. Il est le doublement de la racine indo-européenne ar = eau, car, s'écoulant lentement, il est difficile parfois de deviner son sens (selon César, dans La Guerre des Gaules). Son nom actuel vient d'une source sacrée, Sauc-Onna, située à Chalon, dont le nom fut donné à l'ensemble de la rivière par les légionnaires romains[note 1].
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+ La Saône prend sa source à Vioménil au pied du Ménamont, au sud du Seuil de Lorraine (département des Vosges), à 405 m d'altitude. Elle conflue avec le Rhône à Lyon, à l'altitude de 163 mètres.
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+ C'est une rivière de 480 km de longueur[4], dont le Doubs est le principal affluent.
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+ La Saône est divisée en trois sections : Haute, Petite et Grande Saône[5].
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+ Avant la confluence située à Verdun-sur-le-Doubs en Saône-et-Loire, la Saône est appelée Petite Saône, ce qui montre bien la forte contribution de la rivière franc-comtoise, dont le débit moyen est légèrement plus fort (175 contre 160 m3/s) : certains en concluront que la Saône se jette dans le Doubs et non l'inverse. Par sa taille de bassin versant, la Saône domine avec 11 500 km2 contre 7 500 pour le Doubs. La Saône est d'ailleurs la première rivière de France par la taille de son bassin versant avec 30 000 km2 à Lyon (soit 1/18 du territoire métropolitain).
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+ Depuis 3 000 ans, des bateaux naviguent sur la Saône[6]. Une pirogue datant de l'âge du bronze a été découverte à Saint-Marcel. Datant de l'âge du fer une pirogue a été découverte à Thorey. La Saône a joué le rôle de frontière naturelle par le passé. Notamment, son franchissement par les Helvètes en -58 marque l'un des éléments déclencheurs de la Guerre des Gaules. À Chalon-sur-Saône, deux épaves de l'époque romaine ont été découvertes[7].
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+ Sur la Saône, la navigation s'effectuait essentiellement à la descente. Dirigés à l'aide de grands rame-gouvernails, les bateaux chargés profitaient d'une pointe d'eau pour se laisser glisser sur la rivière. La remonte, ordinairement à vide, s'effectuait en convois halés par deux ou quatre chevaux[8].
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+ Vers 1826 apparurent sur la Grande-Saône les premiers bateaux à vapeur destinés au transport des voyageurs[9].
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+ Le transport de passagers sur la Grande-Saône connut un âge d'or au début des années 1850. C'est en effet en juin 1851 que fut mis en service le chemin de fer entre Paris et Chalon-sur-Saône, avec correspondance à Chalon avec les bateaux à vapeur transportant les voyageurs jusqu'à Lyon (la portion de ligne Chalon-Lyon ne devant être ouverte à la circulation, quant à elle, que trois ans plus tard, en 1854)[10].
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+ La petite Saône a un régime pluvial (parfois influencé par la neige) avec une très forte influence océanique. Les sols, peu propices à l'infiltration, sont vite saturés et favorisent le ruissellement. Très vite le débit gonfle, et dès après avoir reçu les eaux de la Lanterne, la Saône est devenue une puissante rivière.
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+ Le module de la Saône est observé depuis 44 ans (1964-2007) à la station hydrologique de Ray-sur-Saône, localité située une trentaine de kilomètres après le confluent de la Lanterne, entre Port-sur-Saône et Gray.
30
+ Il est de 59,7 m3/s pour une surface de bassin de 3 740 km2 (bassin supérieur de la petite Saône), avec un maximum annuel de 64,5 m3/s et un minimum de 54,8 m3/s.
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+ La rivière y présente des fluctuations saisonnières de débit, avec des crues hivernales de 84 à 108 m3/s de décembre à mars inclus, et des maigres d'été, en juillet-août-septembre, avec une chute du débit moyen mensuel jusqu'à 16,9 m3/s au mois d'août[11].
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+ La lame d'eau écoulée dans le bassin supérieur de la petite Saône est de 505 millimètres annuellement (contre 687 pour la seule Lanterne), ce qui est élevé et résulte d'une pluviosité très abondante sur la partie vosgienne de son bassin. Le débit spécifique (Qsp) se monte à 16,0 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.
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+ Le débit instantané maximal enregistré a été de 930 m3/s le 19 décembre 1982.
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+ La grande Saône est formée par l'union du Doubs et de la Saône à Verdun-sur-le-Doubs. Le Doubs y apporte un débit moyen interannuel de 175 m3/s et la Saône 160 m3/s.
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+ La grande Saône ne reçoit plus que de modestes affluents qui modifient peu le régime hydrologique et notamment les crues. La grande Saône s'écoule dans une vaste et large plaine (jusqu'à 3 km de large) jusqu'à l'entrée de Lyon, dans la cuvette de l'ancien lac bressan. La pente est très faible et sans les aménagements hydrauliques visant à garantir jusqu'au nord de Chalon un chenal de navigation profond, les débordements seraient plus fréquents.
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+ À la station hydrologique de Couzon-au-Mont-d'Or à l'entrée de l'agglomération lyonnaise, les observations effectuées de 1969 à 1986 ont montré un débit moyen interannuel de 473 m3/s, avec un débit de crue centennale de 3 180 m3/s[12]. La lame d'eau écoulée pour la totalité du bassin versant de la rivière est de 501 millimètres et le débit spécifique ou Qsp monte à 15,8 litres par seconde et par kilomètre carré du bassin.
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+ Au total, le débit moyen à Lyon est de 475 m3/s avec un minimum en août de 153 m3/s et un maximum en février de 954 m3/s[2].
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+ La Saône est classée navigable depuis Corre au nord de la Haute-Saône, au débouché du Côney, jusqu'à son confluent avec le Rhône à La Mulatière et à Lyon, soit sur 365 km. La partie de la Saône classée à grand gabarit[13] va de Saint-Symphorien-sur-Saône (P.K. 219) à la confluence avec le Rhône (P.K. 0). L'arrêté inter-préfectoral fixe, entre autres, la dimension des bateaux,convois et matériels flottants admis à naviguer, ainsi que la vitesse maximale autorisée.
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+ Elle est reliée à la Loire par le Canal du Centre, à l'Yonne par le Canal de Bourgogne, à la Marne par le Canal de la Marne à la Saône renommé Canal entre Champagne et Bourgogne, à la Meuse par le Canal de l'Est, branche sud renommée Canal des Vosges, et au Rhin par le Canal du Rhône au Rhin. Tous ces canaux sont au gabarit Freycinet.
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+ Navigables eux aussi, se raccordent à elle le petit Canal de Pont-de-Vaux (3 km), la Seille, 40 km navigables jusqu'à Louhans, et la partie inférieure du Doubs. Tous trois sont en cul-de-sac.
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+ Du fait de son passé de commerce fluvial, Auxonne fait aménager en 2011, le port royal, un port de plaisance de tourisme fluvial de 150 places, pour des bateaux de 6 à 38 m, à un important carrefour de voies navigables : à la conjoncture géographique des Petite Saône (partie navigable de la Saône), Doubs, Seille, Canal du Rhône au Rhin, Canal entre Champagne et Bourgogne, Canal du Centre, Canal de Bourgogne de Saint-Jean-de-Losne, Canal de l'Est (canal des Vosges).
53
+ Plus en aval sur la Saône, situé à la jonction des canaux de Bourgogne, du Rhône et du Rhin, le port fluvial de Saint-Jean de Losne a été créé au XIXe siècle. Entre 1840 et 1848, la ville aménage un port en creusant une gare d'eau. Animé longtemps par les activités de batellerie, le port reprend vigueur grâce au tourisme fluvial dans les années 1980 et est devenu le premier port de tourisme fluvial français.
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55
+ Les crues n'ont pas les mêmes particularités sur le linéaire. Ainsi, une très forte crue en débit sur l'amont pourra très bien s'atténuer dans la plaine bressane et être assez ordinaire à Mâcon, surtout si elle charrie des volumes d'eau modérés. Au contraire, une crue moyenne sur la petite Saône peut se transformer en crue importante sur l'aval, pour peu que le Doubs apporte une contribution égale et quasi simultanée. À noter que, contrairement à une idée répandue, les barrages de navigation sur la Saône n'ont aucune fonction de régulation des crues[14], et la plupart des digues agricoles qui bordent la rivière (casiers) sont submergées pour les crues faibles (entre 5 et 6 m à Mâcon). De fait, aucun ouvrage ne permet de modifier significativement l'écoulement des grandes crues.
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+ Une plaque de la crue de 1840 à Quincieux.
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+ Inondations historiques depuis 1950 à Écuelles au nord de la Saône-et-Loire.
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+ Indication du niveau des crues historiques de la Saône sur l'église Notre-Dame de Belleville.
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+ La Saône gèle rarement à Lyon. Ceci est dû à l'importance du volume de cette rivière, à son mouvement, et au fait que la température à Lyon reste rarement suffisamment négative[19]. La température moyenne de la rivière en janvier est de 2,1 °C alors que celle de l'air est de −1,5 °C sur la même période. À noter que la température moyenne du Rhône à Lyon en janvier est de 4,2 °C. Cette différence est due au fait que ce fleuve est alimenté par le lac Léman qui régule plus sa température. Il faut 5 degrés en dessous de zéro pendant quelques jours pour que la Saône gèle (il faut −14 °C pour que ce soit le Rhône qui gèle, ce qui est arrivé 22 fois entre les années 822 et 1850). Au XIXe siècle, avant les travaux de drague des hauts-fonds (moindre épaisseur d'eau)[20] et en l'absence de rejets domestiques et industriels, la Saône était réputée non navigable pendant une dizaine de jours par hiver à cause du gel.
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+ Du 1er septembre 2004 au 31 août 2009, un contrat de rivière spécifique à la vallée inondable de la Saône a été mis en œuvre par l'Établissement Public Territorial du Bassin (EPTB) Saône et Doubs[21], en partenariat avec l'ensemble des acteurs de l'eau du territoire : Agence de l'Eau Rhône, Méditerranée et Corse, Collectivités régionales et départementales, Chambres d'agriculture, Voies Navigables de France, Fédérations de pêches, associations... Le Contrat de vallée inondable de la Saône, mis en œuvre sur cinq ans, a ainsi permis d'engager d'importantes actions en faveur de l'amélioration de la qualité des eaux, de la préservation et de la réhabilitation de milieux aquatiques et naturels, de la gestion du risque d'inondation et de l'entretien de la rivière et de ses berges. Une nouvelle démarche contractuelle est en cours d'élaboration pour les cinq prochaines années.
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+ Un Programme d'Action de Prévention des Inondations de la Saône[22] a été mis en place depuis 2004. De nombreuses actions de prévention ont été menées depuis (cartographie de tous les types de crue, sensibilisation des populations, salon PREVIRISQ[23], recensement et pose de repères de crues[24], étude des possibilités de protection locales, travaux de protection à Saint-Marcel, télé-alerte, diagnostics de bâtiments...).
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+ La Saône [soːn][3] est une rivière de l'Est de la France, principal affluent de la rive droite du Rhône.
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+ Avec une longueur de près de 480 kilomètres[1], c'est le neuvième cours d'eau le plus long de France.
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+ La Saône doit son nom à la tribu celte des Séquanes et à la déesse tutellaire Souconna ou Sauc-Onna[réf. nécessaire]. De ses 3 noms, Brigoulus, Souconna et Arar, finalement, Souconna lui est resté, que les moines copistes ont progressivement renommé saoconna, d'où elle tire son nom de Saône.
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+ Son ancien nom avant le monde romain était Arar. Il est le doublement de la racine indo-européenne ar = eau, car, s'écoulant lentement, il est difficile parfois de deviner son sens (selon César, dans La Guerre des Gaules). Son nom actuel vient d'une source sacrée, Sauc-Onna, située à Chalon, dont le nom fut donné à l'ensemble de la rivière par les légionnaires romains[note 1].
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+ La Saône prend sa source à Vioménil au pied du Ménamont, au sud du Seuil de Lorraine (département des Vosges), à 405 m d'altitude. Elle conflue avec le Rhône à Lyon, à l'altitude de 163 mètres.
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+ C'est une rivière de 480 km de longueur[4], dont le Doubs est le principal affluent.
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+ La Saône est divisée en trois sections : Haute, Petite et Grande Saône[5].
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+ Avant la confluence située à Verdun-sur-le-Doubs en Saône-et-Loire, la Saône est appelée Petite Saône, ce qui montre bien la forte contribution de la rivière franc-comtoise, dont le débit moyen est légèrement plus fort (175 contre 160 m3/s) : certains en concluront que la Saône se jette dans le Doubs et non l'inverse. Par sa taille de bassin versant, la Saône domine avec 11 500 km2 contre 7 500 pour le Doubs. La Saône est d'ailleurs la première rivière de France par la taille de son bassin versant avec 30 000 km2 à Lyon (soit 1/18 du territoire métropolitain).
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+ Depuis 3 000 ans, des bateaux naviguent sur la Saône[6]. Une pirogue datant de l'âge du bronze a été découverte à Saint-Marcel. Datant de l'âge du fer une pirogue a été découverte à Thorey. La Saône a joué le rôle de frontière naturelle par le passé. Notamment, son franchissement par les Helvètes en -58 marque l'un des éléments déclencheurs de la Guerre des Gaules. À Chalon-sur-Saône, deux épaves de l'époque romaine ont été découvertes[7].
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+ Sur la Saône, la navigation s'effectuait essentiellement à la descente. Dirigés à l'aide de grands rame-gouvernails, les bateaux chargés profitaient d'une pointe d'eau pour se laisser glisser sur la rivière. La remonte, ordinairement à vide, s'effectuait en convois halés par deux ou quatre chevaux[8].
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+ Le transport de passagers sur la Grande-Saône connut un âge d'or au début des années 1850. C'est en effet en juin 1851 que fut mis en service le chemin de fer entre Paris et Chalon-sur-Saône, avec correspondance à Chalon avec les bateaux à vapeur transportant les voyageurs jusqu'à Lyon (la portion de ligne Chalon-Lyon ne devant être ouverte à la circulation, quant à elle, que trois ans plus tard, en 1854)[10].
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+ La petite Saône a un régime pluvial (parfois influencé par la neige) avec une très forte influence océanique. Les sols, peu propices à l'infiltration, sont vite saturés et favorisent le ruissellement. Très vite le débit gonfle, et dès après avoir reçu les eaux de la Lanterne, la Saône est devenue une puissante rivière.
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+ Le module de la Saône est observé depuis 44 ans (1964-2007) à la station hydrologique de Ray-sur-Saône, localité située une trentaine de kilomètres après le confluent de la Lanterne, entre Port-sur-Saône et Gray.
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+ Il est de 59,7 m3/s pour une surface de bassin de 3 740 km2 (bassin supérieur de la petite Saône), avec un maximum annuel de 64,5 m3/s et un minimum de 54,8 m3/s.
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+ La rivière y présente des fluctuations saisonnières de débit, avec des crues hivernales de 84 à 108 m3/s de décembre à mars inclus, et des maigres d'été, en juillet-août-septembre, avec une chute du débit moyen mensuel jusqu'à 16,9 m3/s au mois d'août[11].
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+ La lame d'eau écoulée dans le bassin supérieur de la petite Saône est de 505 millimètres annuellement (contre 687 pour la seule Lanterne), ce qui est élevé et résulte d'une pluviosité très abondante sur la partie vosgienne de son bassin. Le débit spécifique (Qsp) se monte à 16,0 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.
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+ Le débit instantané maximal enregistré a été de 930 m3/s le 19 décembre 1982.
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+ La grande Saône est formée par l'union du Doubs et de la Saône à Verdun-sur-le-Doubs. Le Doubs y apporte un débit moyen interannuel de 175 m3/s et la Saône 160 m3/s.
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+ La grande Saône ne reçoit plus que de modestes affluents qui modifient peu le régime hydrologique et notamment les crues. La grande Saône s'écoule dans une vaste et large plaine (jusqu'à 3 km de large) jusqu'à l'entrée de Lyon, dans la cuvette de l'ancien lac bressan. La pente est très faible et sans les aménagements hydrauliques visant à garantir jusqu'au nord de Chalon un chenal de navigation profond, les débordements seraient plus fréquents.
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+ À la station hydrologique de Couzon-au-Mont-d'Or à l'entrée de l'agglomération lyonnaise, les observations effectuées de 1969 à 1986 ont montré un débit moyen interannuel de 473 m3/s, avec un débit de crue centennale de 3 180 m3/s[12]. La lame d'eau écoulée pour la totalité du bassin versant de la rivière est de 501 millimètres et le débit spécifique ou Qsp monte à 15,8 litres par seconde et par kilomètre carré du bassin.
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+ Au total, le débit moyen à Lyon est de 475 m3/s avec un minimum en août de 153 m3/s et un maximum en février de 954 m3/s[2].
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+ La Saône est classée navigable depuis Corre au nord de la Haute-Saône, au débouché du Côney, jusqu'à son confluent avec le Rhône à La Mulatière et à Lyon, soit sur 365 km. La partie de la Saône classée à grand gabarit[13] va de Saint-Symphorien-sur-Saône (P.K. 219) à la confluence avec le Rhône (P.K. 0). L'arrêté inter-préfectoral fixe, entre autres, la dimension des bateaux,convois et matériels flottants admis à naviguer, ainsi que la vitesse maximale autorisée.
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+ Elle est reliée à la Loire par le Canal du Centre, à l'Yonne par le Canal de Bourgogne, à la Marne par le Canal de la Marne à la Saône renommé Canal entre Champagne et Bourgogne, à la Meuse par le Canal de l'Est, branche sud renommée Canal des Vosges, et au Rhin par le Canal du Rhône au Rhin. Tous ces canaux sont au gabarit Freycinet.
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+ Navigables eux aussi, se raccordent à elle le petit Canal de Pont-de-Vaux (3 km), la Seille, 40 km navigables jusqu'à Louhans, et la partie inférieure du Doubs. Tous trois sont en cul-de-sac.
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+ Du fait de son passé de commerce fluvial, Auxonne fait aménager en 2011, le port royal, un port de plaisance de tourisme fluvial de 150 places, pour des bateaux de 6 à 38 m, à un important carrefour de voies navigables : à la conjoncture géographique des Petite Saône (partie navigable de la Saône), Doubs, Seille, Canal du Rhône au Rhin, Canal entre Champagne et Bourgogne, Canal du Centre, Canal de Bourgogne de Saint-Jean-de-Losne, Canal de l'Est (canal des Vosges).
53
+ Plus en aval sur la Saône, situé à la jonction des canaux de Bourgogne, du Rhône et du Rhin, le port fluvial de Saint-Jean de Losne a été créé au XIXe siècle. Entre 1840 et 1848, la ville aménage un port en creusant une gare d'eau. Animé longtemps par les activités de batellerie, le port reprend vigueur grâce au tourisme fluvial dans les années 1980 et est devenu le premier port de tourisme fluvial français.
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+ Les crues n'ont pas les mêmes particularités sur le linéaire. Ainsi, une très forte crue en débit sur l'amont pourra très bien s'atténuer dans la plaine bressane et être assez ordinaire à Mâcon, surtout si elle charrie des volumes d'eau modérés. Au contraire, une crue moyenne sur la petite Saône peut se transformer en crue importante sur l'aval, pour peu que le Doubs apporte une contribution égale et quasi simultanée. À noter que, contrairement à une idée répandue, les barrages de navigation sur la Saône n'ont aucune fonction de régulation des crues[14], et la plupart des digues agricoles qui bordent la rivière (casiers) sont submergées pour les crues faibles (entre 5 et 6 m à Mâcon). De fait, aucun ouvrage ne permet de modifier significativement l'écoulement des grandes crues.
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+ Une plaque de la crue de 1840 à Quincieux.
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+ Inondations historiques depuis 1950 à Écuelles au nord de la Saône-et-Loire.
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+ Indication du niveau des crues historiques de la Saône sur l'église Notre-Dame de Belleville.
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+ La Saône gèle rarement à Lyon. Ceci est dû à l'importance du volume de cette rivière, à son mouvement, et au fait que la température à Lyon reste rarement suffisamment négative[19]. La température moyenne de la rivière en janvier est de 2,1 °C alors que celle de l'air est de −1,5 °C sur la même période. À noter que la température moyenne du Rhône à Lyon en janvier est de 4,2 °C. Cette différence est due au fait que ce fleuve est alimenté par le lac Léman qui régule plus sa température. Il faut 5 degrés en dessous de zéro pendant quelques jours pour que la Saône gèle (il faut −14 °C pour que ce soit le Rhône qui gèle, ce qui est arrivé 22 fois entre les années 822 et 1850). Au XIXe siècle, avant les travaux de drague des hauts-fonds (moindre épaisseur d'eau)[20] et en l'absence de rejets domestiques et industriels, la Saône était réputée non navigable pendant une dizaine de jours par hiver à cause du gel.
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+ Du 1er septembre 2004 au 31 août 2009, un contrat de rivière spécifique à la vallée inondable de la Saône a été mis en œuvre par l'Établissement Public Territorial du Bassin (EPTB) Saône et Doubs[21], en partenariat avec l'ensemble des acteurs de l'eau du territoire : Agence de l'Eau Rhône, Méditerranée et Corse, Collectivités régionales et départementales, Chambres d'agriculture, Voies Navigables de France, Fédérations de pêches, associations... Le Contrat de vallée inondable de la Saône, mis en œuvre sur cinq ans, a ainsi permis d'engager d'importantes actions en faveur de l'amélioration de la qualité des eaux, de la préservation et de la réhabilitation de milieux aquatiques et naturels, de la gestion du risque d'inondation et de l'entretien de la rivière et de ses berges. Une nouvelle démarche contractuelle est en cours d'élaboration pour les cinq prochaines années.
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+ Un Programme d'Action de Prévention des Inondations de la Saône[22] a été mis en place depuis 2004. De nombreuses actions de prévention ont été menées depuis (cartographie de tous les types de crue, sensibilisation des populations, salon PREVIRISQ[23], recensement et pose de repères de crues[24], étude des possibilités de protection locales, travaux de protection à Saint-Marcel, télé-alerte, diagnostics de bâtiments...).
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+ « P62-3 Mais en prenant pour terme la manière dont on utilise ce cours, l’Administration des Ponts-et Chaussées divise la Saône, entre Port-sur-Saone et Lyon, en Haute, Petite et Grande Saône. »
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+ La Saône [soːn][3] est une rivière de l'Est de la France, principal affluent de la rive droite du Rhône.
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+ Avec une longueur de près de 480 kilomètres[1], c'est le neuvième cours d'eau le plus long de France.
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+ La Saône doit son nom à la tribu celte des Séquanes et à la déesse tutellaire Souconna ou Sauc-Onna[réf. nécessaire]. De ses 3 noms, Brigoulus, Souconna et Arar, finalement, Souconna lui est resté, que les moines copistes ont progressivement renommé saoconna, d'où elle tire son nom de Saône.
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+ Son ancien nom avant le monde romain était Arar. Il est le doublement de la racine indo-européenne ar = eau, car, s'écoulant lentement, il est difficile parfois de deviner son sens (selon César, dans La Guerre des Gaules). Son nom actuel vient d'une source sacrée, Sauc-Onna, située à Chalon, dont le nom fut donné à l'ensemble de la rivière par les légionnaires romains[note 1].
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+ La Saône prend sa source à Vioménil au pied du Ménamont, au sud du Seuil de Lorraine (département des Vosges), à 405 m d'altitude. Elle conflue avec le Rhône à Lyon, à l'altitude de 163 mètres.
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+ C'est une rivière de 480 km de longueur[4], dont le Doubs est le principal affluent.
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+ La Saône est divisée en trois sections : Haute, Petite et Grande Saône[5].
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+ Avant la confluence située à Verdun-sur-le-Doubs en Saône-et-Loire, la Saône est appelée Petite Saône, ce qui montre bien la forte contribution de la rivière franc-comtoise, dont le débit moyen est légèrement plus fort (175 contre 160 m3/s) : certains en concluront que la Saône se jette dans le Doubs et non l'inverse. Par sa taille de bassin versant, la Saône domine avec 11 500 km2 contre 7 500 pour le Doubs. La Saône est d'ailleurs la première rivière de France par la taille de son bassin versant avec 30 000 km2 à Lyon (soit 1/18 du territoire métropolitain).
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+ Depuis 3 000 ans, des bateaux naviguent sur la Saône[6]. Une pirogue datant de l'âge du bronze a été découverte à Saint-Marcel. Datant de l'âge du fer une pirogue a été découverte à Thorey. La Saône a joué le rôle de frontière naturelle par le passé. Notamment, son franchissement par les Helvètes en -58 marque l'un des éléments déclencheurs de la Guerre des Gaules. À Chalon-sur-Saône, deux épaves de l'époque romaine ont été découvertes[7].
20
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21
+ Sur la Saône, la navigation s'effectuait essentiellement à la descente. Dirigés à l'aide de grands rame-gouvernails, les bateaux chargés profitaient d'une pointe d'eau pour se laisser glisser sur la rivière. La remonte, ordinairement à vide, s'effectuait en convois halés par deux ou quatre chevaux[8].
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+ Vers 1826 apparurent sur la Grande-Saône les premiers bateaux à vapeur destinés au transport des voyageurs[9].
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+ Le transport de passagers sur la Grande-Saône connut un âge d'or au début des années 1850. C'est en effet en juin 1851 que fut mis en service le chemin de fer entre Paris et Chalon-sur-Saône, avec correspondance à Chalon avec les bateaux à vapeur transportant les voyageurs jusqu'à Lyon (la portion de ligne Chalon-Lyon ne devant être ouverte à la circulation, quant à elle, que trois ans plus tard, en 1854)[10].
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+ La petite Saône a un régime pluvial (parfois influencé par la neige) avec une très forte influence océanique. Les sols, peu propices à l'infiltration, sont vite saturés et favorisent le ruissellement. Très vite le débit gonfle, et dès après avoir reçu les eaux de la Lanterne, la Saône est devenue une puissante rivière.
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+ Le module de la Saône est observé depuis 44 ans (1964-2007) à la station hydrologique de Ray-sur-Saône, localité située une trentaine de kilomètres après le confluent de la Lanterne, entre Port-sur-Saône et Gray.
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+ Il est de 59,7 m3/s pour une surface de bassin de 3 740 km2 (bassin supérieur de la petite Saône), avec un maximum annuel de 64,5 m3/s et un minimum de 54,8 m3/s.
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+ La rivière y présente des fluctuations saisonnières de débit, avec des crues hivernales de 84 à 108 m3/s de décembre à mars inclus, et des maigres d'été, en juillet-août-septembre, avec une chute du débit moyen mensuel jusqu'à 16,9 m3/s au mois d'août[11].
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+ La lame d'eau écoulée dans le bassin supérieur de la petite Saône est de 505 millimètres annuellement (contre 687 pour la seule Lanterne), ce qui est élevé et résulte d'une pluviosité très abondante sur la partie vosgienne de son bassin. Le débit spécifique (Qsp) se monte à 16,0 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.
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+ Le débit instantané maximal enregistré a été de 930 m3/s le 19 décembre 1982.
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+ La grande Saône est formée par l'union du Doubs et de la Saône à Verdun-sur-le-Doubs. Le Doubs y apporte un débit moyen interannuel de 175 m3/s et la Saône 160 m3/s.
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+ La grande Saône ne reçoit plus que de modestes affluents qui modifient peu le régime hydrologique et notamment les crues. La grande Saône s'écoule dans une vaste et large plaine (jusqu'à 3 km de large) jusqu'à l'entrée de Lyon, dans la cuvette de l'ancien lac bressan. La pente est très faible et sans les aménagements hydrauliques visant à garantir jusqu'au nord de Chalon un chenal de navigation profond, les débordements seraient plus fréquents.
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+ À la station hydrologique de Couzon-au-Mont-d'Or à l'entrée de l'agglomération lyonnaise, les observations effectuées de 1969 à 1986 ont montré un débit moyen interannuel de 473 m3/s, avec un débit de crue centennale de 3 180 m3/s[12]. La lame d'eau écoulée pour la totalité du bassin versant de la rivière est de 501 millimètres et le débit spécifique ou Qsp monte à 15,8 litres par seconde et par kilomètre carré du bassin.
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+ Au total, le débit moyen à Lyon est de 475 m3/s avec un minimum en août de 153 m3/s et un maximum en février de 954 m3/s[2].
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+ La Saône est classée navigable depuis Corre au nord de la Haute-Saône, au débouché du Côney, jusqu'à son confluent avec le Rhône à La Mulatière et à Lyon, soit sur 365 km. La partie de la Saône classée à grand gabarit[13] va de Saint-Symphorien-sur-Saône (P.K. 219) à la confluence avec le Rhône (P.K. 0). L'arrêté inter-préfectoral fixe, entre autres, la dimension des bateaux,convois et matériels flottants admis à naviguer, ainsi que la vitesse maximale autorisée.
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+ Elle est reliée à la Loire par le Canal du Centre, à l'Yonne par le Canal de Bourgogne, à la Marne par le Canal de la Marne à la Saône renommé Canal entre Champagne et Bourgogne, à la Meuse par le Canal de l'Est, branche sud renommée Canal des Vosges, et au Rhin par le Canal du Rhône au Rhin. Tous ces canaux sont au gabarit Freycinet.
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+ Navigables eux aussi, se raccordent à elle le petit Canal de Pont-de-Vaux (3 km), la Seille, 40 km navigables jusqu'à Louhans, et la partie inférieure du Doubs. Tous trois sont en cul-de-sac.
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+ Du fait de son passé de commerce fluvial, Auxonne fait aménager en 2011, le port royal, un port de plaisance de tourisme fluvial de 150 places, pour des bateaux de 6 à 38 m, à un important carrefour de voies navigables : à la conjoncture géographique des Petite Saône (partie navigable de la Saône), Doubs, Seille, Canal du Rhône au Rhin, Canal entre Champagne et Bourgogne, Canal du Centre, Canal de Bourgogne de Saint-Jean-de-Losne, Canal de l'Est (canal des Vosges).
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+ Plus en aval sur la Saône, situé à la jonction des canaux de Bourgogne, du Rhône et du Rhin, le port fluvial de Saint-Jean de Losne a été créé au XIXe siècle. Entre 1840 et 1848, la ville aménage un port en creusant une gare d'eau. Animé longtemps par les activités de batellerie, le port reprend vigueur grâce au tourisme fluvial dans les années 1980 et est devenu le premier port de tourisme fluvial français.
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+ Les crues n'ont pas les mêmes particularités sur le linéaire. Ainsi, une très forte crue en débit sur l'amont pourra très bien s'atténuer dans la plaine bressane et être assez ordinaire à Mâcon, surtout si elle charrie des volumes d'eau modérés. Au contraire, une crue moyenne sur la petite Saône peut se transformer en crue importante sur l'aval, pour peu que le Doubs apporte une contribution égale et quasi simultanée. À noter que, contrairement à une idée répandue, les barrages de navigation sur la Saône n'ont aucune fonction de régulation des crues[14], et la plupart des digues agricoles qui bordent la rivière (casiers) sont submergées pour les crues faibles (entre 5 et 6 m à Mâcon). De fait, aucun ouvrage ne permet de modifier significativement l'écoulement des grandes crues.
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+ Une plaque de la crue de 1840 à Quincieux.
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+ La Saône gèle rarement à Lyon. Ceci est dû à l'importance du volume de cette rivière, à son mouvement, et au fait que la température à Lyon reste rarement suffisamment négative[19]. La température moyenne de la rivière en janvier est de 2,1 °C alors que celle de l'air est de −1,5 °C sur la même période. À noter que la température moyenne du Rhône à Lyon en janvier est de 4,2 °C. Cette différence est due au fait que ce fleuve est alimenté par le lac Léman qui régule plus sa température. Il faut 5 degrés en dessous de zéro pendant quelques jours pour que la Saône gèle (il faut −14 °C pour que ce soit le Rhône qui gèle, ce qui est arrivé 22 fois entre les années 822 et 1850). Au XIXe siècle, avant les travaux de drague des hauts-fonds (moindre épaisseur d'eau)[20] et en l'absence de rejets domestiques et industriels, la Saône était réputée non navigable pendant une dizaine de jours par hiver à cause du gel.
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+ Du 1er septembre 2004 au 31 août 2009, un contrat de rivière spécifique à la vallée inondable de la Saône a été mis en œuvre par l'Établissement Public Territorial du Bassin (EPTB) Saône et Doubs[21], en partenariat avec l'ensemble des acteurs de l'eau du territoire : Agence de l'Eau Rhône, Méditerranée et Corse, Collectivités régionales et départementales, Chambres d'agriculture, Voies Navigables de France, Fédérations de pêches, associations... Le Contrat de vallée inondable de la Saône, mis en œuvre sur cinq ans, a ainsi permis d'engager d'importantes actions en faveur de l'amélioration de la qualité des eaux, de la préservation et de la réhabilitation de milieux aquatiques et naturels, de la gestion du risque d'inondation et de l'entretien de la rivière et de ses berges. Une nouvelle démarche contractuelle est en cours d'élaboration pour les cinq prochaines années.
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+ Un Programme d'Action de Prévention des Inondations de la Saône[22] a été mis en place depuis 2004. De nombreuses actions de prévention ont été menées depuis (cartographie de tous les types de crue, sensibilisation des populations, salon PREVIRISQ[23], recensement et pose de repères de crues[24], étude des possibilités de protection locales, travaux de protection à Saint-Marcel, télé-alerte, diagnostics de bâtiments...).
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+ São Tomé, ou Saint-Thomas, est le nom de la capitale de la république démocratique de Sao Tomé-et-Principe située sur l'île de São Tomé. Elle est la plus grande ville du pays avec ses 71 800 habitants en 2015[2] et est en outre le chef-lieu du district d'Água Grande.
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+ Parmi les lieux de culte, il y a principalement des églises et des temples chrétiens : Diocèse de Sao Tomé-et-Principe (Église catholique), Église universelle du royaume de Dieu, Assemblées de Dieu [4].
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+ São Tomé est également un port, mais la faible profondeur de ses eaux l'empêche de recevoir des bateaux de fort tonnage. En attendant la réalisation d'un port en eaux profondes, un système de barges permet alors de récupérer les conteneurs au large.
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+ On y pratique la pêche au gros (espadons et marlins) et au filet, celle des poissons volants ou exocets.
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+ modifier - modifier le code - modifier Wikidata
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+
3
+ Un pompier est une personne principalement entraînée à combattre le feu, mais qui est aussi apte à offrir une gamme de secours de diverses natures (inondations, accidents, sauvetages, secours et assistance à personnes, etc.). Sa mission principale est de protéger les personnes, les biens et l'environnement.
4
+
5
+ Sapeur-pompier et plus rarement marin-pompier sont des métiers de la sécurité civile. Les services ou corps auxquels ils appartiennent ont des noms variables selon les pays : zones de secours (ZS) en Belgique, Service départemental d'incendie et de secours (SDIS) en France, Corps grand-ducal d'incendie et de secours (CGDIS) au Luxembourg, Service de défense incendie et secours (SDIS) en Suisse, etc. mais le nom le plus courant et relativement universel reste « les pompiers » au pluriel.
6
+
7
+ Le terme « pompier » désigne initialement le mécanicien spécialisé dans le fonctionnement des pompes[1]. Les pompes à bras d'extinction des incendies ne sont alors qu'un cas particulier de pompe à bras (avant l'arrivée des pompes à vapeur, puis à moteur à combustion interne). Pompier désigne donc l'escouade préposée au fonctionnement de la pompe à incendie.
8
+
9
+ Le pompier désigne par la suite la personne préposée à l'extinction des feux, oblitérant son sens premier.
10
+
11
+ Le terme « sapeur », utilisé par exemple en France dans l'expression « sapeurs-pompiers », vient de plusieurs sources. Notamment du fait que les premiers pompiers, au Moyen Âge, n'avaient souvent pas d'autres choix pour sauver le quartier où une maison brûlait, que d'abattre (saper, abattre un mur par sous-œuvre, par le pied[2]) les maisons alentour pour stopper l'avancée du feu (faire la « part du feu »). Plus tard lors de la création de corps de pompiers militaires, cette affectation fut confiée au génie militaire qui utilise le grade de sapeur avec une spécialité apposée.
12
+
13
+ Le terme devint alors « sapeur-pompier », et remplaça celui de « garde pompe » terme utilisé jusqu'en 1811[3].
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+ L'expression « soldat du feu » consacre le rôle de lutte contre les incendies ; elle est aperçue dans les mots fireman (anglais : « homme du feu »), firefighter (anglais : « combattant du feu ») et Feuerwehr (allemand : « défense (contre le) feu »). Cependant, la part de la lutte contre l'incendie dans les activités des pompiers modernes est en régression, en raison de l'amélioration des normes de construction, des règlements de sécurité et de la sensibilisation des populations, pour ne plus représenter en France qu'environ 15 % des interventions.
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+ L'histoire de la lutte organisée contre les incendies commence au temps de l'Égypte et de la Grèce anciennes, où des gardes et rondes de nuit étaient effectuées et où des pompes manuelles auraient été employées pour éteindre des incendies. Cependant, de telles tentatives étaient d'une ampleur limitée lorsqu'elles sont comparées aux grandes organisations qui se sont développées ensuite à Rome et dans de nombreuses autres villes. La première brigade de pompiers romains (les vigiles urbani) a été fondée avec pour mission de combattre le feu au moyen de seaux et de pompes pour transporter l'eau, mais également de divers outillages incluant les siphonnes (pompes perfectionnées par Ctésibios vers -130, ancêtres de la pompe à bras) jusqu'aux catapultes permettant de détruire les maisons avant l'arrivée des flammes afin de contenir le foyer de l'incendie. Les cohortes urbaines sous l'empereur Auguste sont chargées de la prévention et de la surveillance.
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+ Rome a subi de nombreux incendies d'une ampleur importante, notamment le plus connu qui commença aux abords du Circus Maximus le 19 juillet 64 et détruisit plus des deux tiers de la ville de Rome. Le peuple qui cherchait un responsable pour ce désastre se tourna vers l'empereur Néron qui était suspecté de vouloir immortaliser son nom en renommant Rome Neropolis. Celui-ci rejeta finalement la responsabilité sur une petite communauté orientale, celle des chrétiens. On[Qui ?] raconte à propos de cet incendie qu'un Romain serait devenu très riche en achetant des propriétés lors de l'avancée des flammes et utilisant des équipes d'esclaves pour lutter contre l'incendie afin de préserver ses nouvelles acquisitions des flammes.
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+ Il n'est pas connu de système de lutte contre l'incendie en Gaule[4].
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+ On peut tout de même mentionner la découverte d'une pompe hydraulique à piston en bois à Périgueux, ainsi que la mention fréquente d'artisans regroupés en collège, appelés centonarii, qui étaient soit fabricants de toile, ou qui participaient à l'extinction des feux à l'aide de celles-ci. (Nice, Vaison, Lyon etc)
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+ En Europe, la lutte contre l'incendie était à la charge des habitants eux-mêmes ou bien des corps non spécialisés (moines et religieux puis artisans et marchands et enfin corporation du bâtiment), Clotaire II rendant un édit au VIe siècle réglementant le service des gardes de nuit, Charlemagne créant un service obligatoire de veilleurs de nuit, mettant à l'amende ceux qui ne le remplissent pas[4]. En France, cette tâche fut confiée successivement au guet royal, au guet bourgeois, aux magistrats communaux. Des ordonnances de police imposaient aux propriétaires d'avoir en permanence un muid d'eau près de leur porte, mais ne donnaient aucune indication quant aux dispositions à adopter en cas d'incendie.
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+ Une cité de grande taille qui connut un tel besoin d'organisation pour lutter contre les incendies est la ville de Londres, qui connut d'importants incendies en 798, 982 et 989 ainsi que le grand incendie de Londres en 1666. Cet incendie, qui commença dans la boutique d'un boulanger consuma une surface d'environ 5 km2 de la ville, laissant dix mille personnes sans habitations.
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+
29
+ Les premiers tuyaux d'incendie furent mis au point par l'inventeur néerlandais Jan Van der Heiden en 1672. Ils étaient fabriqués en cuir souple et assemblés tous les 15 mètres à l'aide de raccords en laiton. La longueur et les raccords ont donné naissance aux normes actuelles.
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+
31
+ À la même époque, aux États-Unis, la ville de Jamestown, en Virginie, a été complètement détruite par un incendie au mois de janvier 1608. Un système de « surveillants » des incendies fut mis en place dans la ville de New York en 1648. Les surveillants avaient pour mission de patrouiller à travers la ville en inspectant les cheminées des bâtiments. Les tours de garde étaient réalisés par huit personnes, qui réveillaient les habitants pour combattre l'incendie, si nécessaire avec de simples seaux d'eau. À Boston, les importants incendies qui eurent lieu en 1653 et 1676 ont incité la ville à prendre d'importantes mesures pour lutter contre les incendies.
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+ À la fin du XVIIe siècle apparaît la pompe à bras hippo-attelée ou tirée par plusieurs pompiers, les habitants devant organiser une chaîne humaine pour alimenter la pompe depuis un point d'eau (rivière, fontaine, puits).
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35
+ C'est Louis XVI qui en 1776 créa le premier corps des pompiers. Il autorisa l’installation de pompes à feu pour approvisionner Paris en eau de manière régulière[5].
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+ La pompe à incendie fut développée par le londonien Richard Newsham en 1725. Amenées telles des chariots jusqu'au lieu de l'incendie, ces pompes manuelles étaient servies par des équipes de plusieurs hommes et pouvaient délivrer jusqu'à 12 litres d'eau par seconde et ce jusqu'à une hauteur de 40 mètres.
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+ Benjamin Franklin créa en 1736 à Philadelphie la Union Fire Company, première compagnie de volontaires en Amérique. Il n'y eut pas de pompiers salariés à plein temps en Amérique avant les années 1850. Même après la formation de compagnies de pompiers professionnels aux États-Unis, les problèmes de désaccords et de maîtrise de la répartition des territoires existaient encore. Les compagnies de New York furent réputées pour envoyer des coureurs portant de grands tonneaux permettant de recouvrir les bouches d'incendie avant l'arrivée des pompes à incendies. Des combats éclataient couramment entre les coureurs et les compagnies de pompiers correspondantes, afin d'avoir le droit de combattre le feu et, ainsi, d'obtenir l'argent qui était donné à la compagnie qui avait combattu l'incendie.
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41
+ À la suite de l'incendie de l'ambassade d'Autriche à Paris de 1810, où périt Pauline von Schwarzenberg, la belle-sœur de l'ambassadeur[7], Napoléon Ier créa le premier corps professionnel de sapeurs-pompiers. Il organisa les pompiers de Paris sous la forme d'un corps militaire par le décret du 18 septembre 1811. C'est depuis ce décret que le terme sapeur-pompier est utilisé officiellement.
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+ Au Royaume-Uni, la première compagnie organisée de pompiers fut créée à Édimbourg, Écosse[8], lors de la fondation des établissements Edinburgh Fire Engine Establishment en 1824 par James Braidwood. Londres suivit en 1832 avec les établissements London Fire Engine Establishment.
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+ Le premier camion à vapeur hippomobile pour le combat contre le feu a été inventé en 1829, mais il ne fut pas accepté dans la lutte contre les incendies avant l'année 1860, puis il fut encore oublié pendant deux autres années. Les pompes à incendie à moteur à combustion interne arrivèrent en 1907. Construites aux États-Unis, elles menèrent au déclin et à la disparition des moteurs à vapeur vers 1925.
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+
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+ En France, en 1976, l'autorisation pour les femmes d’intégrer les corps de sapeurs-pompiers est prononcée.
48
+ Actuellement, le combat contre le feu demeure l'attribution des sapeurs-pompiers, qu'ils soient militaires, professionnels, volontaires ou employés par des firmes privées. Typiquement, les services du feu des secteurs ruraux ou à faible densité de population se composent essentiellement de volontaires tandis que les pompiers professionnels dominent dans les villes et les secteurs urbains, avec parfois des exceptions locales.
49
+
50
+ Les pompiers effectuent différents types de missions dont la plus connue reste la lutte contre l'incendie (mais qui ne représente néanmoins qu'environ 8 % des interventions en France). Globalement, on peut dresser la liste suivante de missions qui incombent aux pompiers, bien que celle-ci puisse varier selon les pays :
51
+
52
+ Certaines missions très spécifiques sont déléguées à des spécialistes. C'est le cas par exemple des groupes de reconnaissance et d'intervention en milieu périlleux (GRIMP) spécialement formés pour intervenir dans des milieux (généralement verticalement) difficiles d'accès.
53
+
54
+ Vue la diversité de la nature des missions, les pompiers sont parfois appelés « techniciens du risque »[réf. souhaitée].
55
+
56
+ Les services des pompiers sont disponibles 24 h sur 24, 7 jours sur 7. Les hommes du feu entreposent leur matériel dans des casernes. Celles-ci se composent soit de professionnels, soit de volontaires, soit les deux. Elles peuvent être habitées ou non par les agents.
57
+
58
+ Les sapeurs-pompiers ont adopté le système de grades, souvent sur le modèle militaire. On distingue quasiment dans tous les pays le même schéma calqué donc sur celui des armées : hommes du rang, sous-officiers et officiers.
59
+
60
+ Le pompier est généralement un employé salarié d'une municipalité ou d'une ville.
61
+
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+ Pour avoir le droit d'exercer ce métier, il faut posséder au minimum la formation « Pompier I » de l'École nationale des pompiers du Québec (ENPQ)[9] (villes de 5 000 à 25 000 habitants) ou « Pompier II » (villes de 25 000 à 200 000 habitants).
63
+
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+ Pour pouvoir travailler dans une ville de plus de 200 000 habitants, il existe des formations académiques[9] :
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+
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+
67
+
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+ Plus de 400 aspirants finissent leurs études pour une centaine de postes dans des municipalités offrant un emploi temps plein.
69
+
70
+ En France, les pompiers sont principalement des volontaires (78 %)[12]. Les pompiers professionnels sont généralement des fonctionnaires, employés par l'État ou les collectivités territoriales (municipalités, départements, régions…), mais dans certains endroits, ce service public est délégué à des entreprises privées[13].
71
+ Deux villes de France sont protégées par des pompiers militaires : Paris par la brigade de sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) et Marseille par le bataillon de marins-pompiers de Marseille (BMPM).
72
+
73
+ Certaines entreprises possèdent également du personnel de lutte contre l'incendie, notamment pour les activités à risque (usines chimiques, installations nucléaires). Ce personnel peut être volontaire ou professionnel.
74
+
75
+ Les pompiers ont le devoir d’assurer un service minimum au nom de la continuité du service public et ne peuvent donc mener de grèves impliquant une cessation du travail. Ils réduisent en conséquence leurs moyens d’action à des banderoles devant leur caserne, des slogans peints sur leurs véhicules ou en portant un brassard sur lequel apparait le mot « gréviste »[14].
76
+
77
+ Au Luxembourg, les pompiers sont majoritairement volontaires, à l'exception de ceux de la ville de Luxembourg et de l'aéroport de Luxembourg-Findel. Ils sont tous regroupés depuis 2018 au sein du Corps grand-ducal d'incendie et de secours, qui inclut aussi la protection civile.
78
+
79
+ Dans le tableau ci-dessous, en effectifs totaux. Pour la distinction entre professionnels à plein temps et volontaires à temps partiel, le pourcentage de l'effectif total est indiqué entre parenthèses.
80
+
81
+ Le tableau ci-dessous présente les effectifs ramenés à la population des pays, exprimés en nombre de pompiers pour 100 000 habitants. Ces statistiques permettent de comparer les organisations mais ne doivent pas servir à comparer les corps tels quels. Ainsi, un nombre élevé de pompiers par habitant ne signifie pas qu'ils sont peu efficaces, mais par exemple que la densité de population est faible (il faut des casernes pour intervenir rapidement mais le secteur couvre peu d'habitations), ou encore un fort taux de pompiers volontaires peut marquer une forte implication de la population dans la sécurité civile (entraide et solidarité).
82
+
83
+ Les cancers d’origine professionnelle chez les pompiers constituent une source importante de préoccupation pour tous ceux qui œuvrent en santé et en sécurité du travail. Chaque année, ces lésions occasionnent des coûts humains et financiers importants pour les travailleurs et les employeurs. Il est délicat, en l’absence d’études épidémiologiques de long terme, d’établir un lien entre l’apparition d’un cancer et les caractéristiques de l’emploi, mais de récentes revues critiques de littérature épidémiologique reliée à la question des risques de cancer chez les pompiers ont été publiées[19].
84
+
85
+ Des études moyennement robustes en termes de puissance statistique semblent également confirmer une fréquence fortement accrue de problèmes de santé respiratoire chez les pompiers professionnels. Par exemple[18], chez 101 hommes pompiers professionnels de Bâle (Suisse), comparés à 735 sujets-contrôle, hommes, pris dans la population générale, et suivis par une étude suisse sur la pollution atmosphérique et les maladies respiratoires des adultes, les données d'un questionnaire standardisé, de la spirométrie, de tests cutanés et de tests de provocation bronchique à la méthacholine concluent à une fréquence très supérieure de symptômes respiratoires au travail (yeux brûlants (21 contre 3 %), nez qui coule (19 contre 2 %), irritation de la gorge (26 contre 3 %), toux (28 contre 3 %), dyspnée (7 contre 2 %) et céphalées (25 contre 3 %). L'atopie était présente chez 51 % des pompiers, pour 32 % dans le groupe témoin (alors que les pompiers étaient moins nombreux à être fumeurs ou anciens fumeurs, et que lorsqu'ils étaient fumeurs, ils fumaient moins de cigarettes par jour)[18]. Une hyperréactivité à la métacholine était plus de deux fois plus fréquente que dans le groupe de contrôle, sans qu'aucun lien avec une exposition aiguë ou la durée de l'emploi n'ait été montré. Il est impossible de savoir si ces résultats étaient présents au moment du recrutement ou développés après l'adhésion à la main-d'œuvre, précisent les auteurs de l'étude[18].
86
+
87
+ Enfin, les tissus modernes, les plastiques, les mousses de meubles et literies, et les matériels électriques et électroniques qui brûlent libèrent dans l'air (et dans l'environnement via les eaux d'extinction) outre de nombreux composés toxiques, des quantités significatives d'agents ignifugeants. Une étude suédoise a mesuré les taux de PBDE dans l'organisme de différentes catégories de travailleurs, montrant que les recycleurs de déchets électriques et électroniques étaient particulièrement touchés[20]. Certains de ces agents ignifuges bromés sont des perturbateurs endocriniens avérés, agissant à très faible dose.
88
+
89
+ Les risques de l'activité rendent indispensable l'utilisation d'équipements de protection individuelle. Les tenues les plus modernes se composent de vêtements proches du corps (chemise et pantalon) ignifugés, et d'une veste de protection textile (parfois encore en cuir) et d'un surpantalon particulièrement résistants. La présence d'une couche d'air entre les vêtements et les survêtements est importante pour ralentir la progression de la chaleur (effet isolant).
90
+
91
+ Le surpantalon, la veste de protection, le casque, les bottes et les gants doivent protéger contre les dangers suivants :
92
+
93
+ Le casque doit en outre protéger contre les chocs. Les pompiers portent également un appareil respiratoire isolant (ARI) se composant d'un masque facial transparent couvrant tout le visage et relié à une bouteille d'air comprimé avec détendeur.
94
+
95
+ Les bottes doivent maintenir la cheville (pour éviter les entorses), avoir des semelles antidérapantes, anti-acide et anti-perforation, ainsi qu'une coque anti-écrasement.
96
+
97
+ Pour les interventions spéciales, une tenue adaptée est d'application :
98
+
99
+ Fourgon pompe-tonne en France (aussi appelé autopompe ailleurs).
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+
101
+ Véhicule léger des pompiers de Nueva Cajamarca, San Martin, Pérou.
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+
103
+ Grande échelle, en Suisse.
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105
+ Ambulance du CFD à Chicago, aux États-Unis.
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107
+ Véhicule tout usage en France.
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109
+ Camion citerne de 14 000 litres des pompiers belges.
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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+ Les avertisseurs spéciaux des véhicules sont sonores et lumineux. Ils comportent des gyrophares bleus tournant sur le toit ainsi que des feux de pénétration entre les feux de croisement (toujours allumés lors des interventions de jour comme de nuit) à l'avant du véhicule. Ces derniers ne s'allument que lorsque le frein à main est retiré et les gyrophares en fonction. L'avertisseur sonore appelé deux tons est utilisé pour avertir les usagers de la route qu'il faut laisser passer le véhicule de secours car il y a un départ en intervention. les véhicules sont également munis à l'arrière de feux clignotants orange (feux de protection) au-dessus des portes lorsque le véhicule est à l'arrêt frein à main enclenché dans le sens de circulation.
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+ Merci de l'améliorer ou d'en discuter sur sa page de discussion ! Vous pouvez préciser les sections à internationaliser en utilisant {{section à internationaliser}}.
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3
+ L'expression presse écrite désigne, d'une manière générale, l'ensemble des moyens de diffusion de l’information écrite, ce qui englobe notamment les journaux quotidiens, les publications périodiques et les organismes professionnels liés à la diffusion de l'information.
4
+
5
+ Le mot « presse » tire son origine de l'utilisation d'une presse d'imprimerie sur laquelle étaient pressées les feuilles de papier pour être imprimées. Parler de « presse écrite » est un pléonasme, mais cette expression est aujourd'hui largement utilisée car elle sert désormais à différencier la presse des autres médias que sont la radio, la télévision et la presse en ligne.
6
+
7
+ La presse écrite est d'abord apparue sous différentes formes : les nouvelles qui étaient manuscrites, les occasionnels dès le XVe siècle[1], les libelles, les placards, les almanachs. Souvent, il s'agissait de simples feuilles volantes. Cette presse plus ou moins clandestine était vendue en librairie et par colportage. Dès la Renaissance et aux XVIIe et XVIIIe siècles, une partie de l'information écrite se faisait par voie manuscrite, plus particulièrement dans le domaine de la presse clandestine, mais non exclusivement. Ces ateliers de copistes, dont l'exemple parisien le plus célèbre reste la paroisse Doublet, produisaient des journaux que l'on nommait « nouvelles à la main ».
8
+
9
+ Le premier périodique imprimé au monde, un hebdomadaire de quatre pages, titré Relation (titre complet : Relation aller Fürnemmen und gedenckwürdigen Historien), fut lancé à Strasbourg en décembre 1605 par Johann Carolus[2].
10
+
11
+ Les évolutions techniques (l'invention de l'imprimerie date des années 1450) et la Révolution française ne permirent pas un réel développement de la presse en raison des mesures politiques qui furent prises pour en bloquer sa liberté. Il faudra attendre le milieu du XIXe siècle, la Révolution industrielle et les mesures favorisant l'instruction pour que ce développement soit effectif.
12
+
13
+ La presse écrite a connu une véritable explosion comme vecteur d'information à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Elle occupa une position de monopole de fait, avant que la radio et la télévision ne s'imposent, à leur tour, sur le marché des médias. En France, la loi sur la liberté de la presse est promulguée le 29 juillet 1881.
14
+
15
+ La presse écrite tend à reculer à la fin du XXe siècle et au début du XXIe siècle, malgré le lancement de nouvelles formes (la presse gratuite, les magazines destinés à des segments de population ciblés) face à la fois à d'autres médias de masse, mais aussi aux médias citoyens. Selon l'OJD, organisme de référence sur la diffusion de la presse, la diffusion des quotidiens et des magazines a perdu 2 % en 2003. Sur dix ans, la diminution est de 8 %. Mais cela cache des disparités profondes : la presse magazine progresse lentement tandis que la presse masculine, ou celle liée au spectacle, concurrencée par le Web, perd des lecteurs.
16
+
17
+ Pour le contexte nord américain, une étude de 2006 du chercheur Robert G. Picard a établi : « La diffusion des quotidiens était de 53,829 millions d’exemplaires vendus chaque jour en 1950, contre 54,626 millions en 2004, alors que la population totale a augmenté de 131,2 millions dans la même période ! On est ainsi passé de 353 exemplaires vendus pour 1 000 habitants à 183 pour 1 000 à peine, soit une chute de 48,1 %[3]. ». Les difficultés touchent l'ensemble de la presse, même la presse régionale ou la presse gratuite, qui avaient un temps pu faire penser qu'elles s'en sortiraient un peu mieux que la presse nationale[4].
18
+
19
+ En 2018, dans le 32e baromètre de la confiance des Français dans les médias réalisé pour La Croix, seul 6 % des personnes interrogées indique la presse écrite comme principale source d'information[5].
20
+
21
+ La presse écrite regroupe différentes catégories de publications qui peuvent être classées en fonction :
22
+
23
+ On distingue la presse quotidienne (les quotidiens) et assimilée (comme les hebdomadaires)[6], imprimée sur papier souvent bon marché, de la presse magazine (publications périodiques), plus luxueuse et plus illustrée. Cette dernière a connu une grande diversification qui lui permet d'être plus ciblée, de favoriser la fidélisation de ses lecteurs et de mieux résister à la concurrence des autres médias (dont les médias électroniques).
24
+
25
+ Parmi les quotidiens, il convient de distinguer :
26
+
27
+ Cette distinction est importante, car les enjeux de ces types de presse écrite ne sont pas les mêmes.
28
+
29
+ Pour les magazines, plusieurs distinctions s'imposent. La première est celle de la périodicité : leur parution est hebdomadaire (chaque semaine), bimensuelle (deux fois par mois), mensuelle (chaque mois), trimestrielle (chaque trimestre), etc.
30
+
31
+ Les magazines, dont le traitement de l'actualité est moins pressant que pour les quotidiens, peuvent consacrer davantage de place à des sujets d'enquête (journalisme d'enquête), à des dossiers sur un thème, à des chroniques spécialisées ou à des billets d'humeur. Certains titres sont nettement ciblés pour s'adresser à un public particulier. C'est le cas des magazines féminins, des magazines consacrés à la télévision, à la mode, aux vedettes « people », au sport, à la décoration, à la photographie, au cinéma, à la chasse, au nautisme, aux spectacles, aux voyages, voire aux ordinateurs, aux échecs, au sudoku, etc. Il existe également des mensuels (régionaux, comme le Ravi en PACA, Carnets comtois en Franche-Comté, ou Racines, spécifiquement destinés aux « seniors » de Vendée), ou des hebdomadaires (plus généralement sur un département, comme le Patriote, dans les Alpes-Maritimes, ou La Tribune, en Drôme Ardèche), qui s'intéressent plus spécifiquement à l'actualité d'un territoire donné.
32
+
33
+ Certains titres de presse périodiques ont pour vocation de faire rire et de dénoncer : il s'agit de la presse satirique.
34
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35
+ D'autres publications s'adressent plus particulièrement à un public professionnel. La presse professionnelle est riche de 1 500 titres dans des domaines très variés de la presse médicale à la presse agricole en passant par le commerce et l'artisanat. On peut citer des titres comme Les actualités juridiques, Le Moniteur des Travaux publics, L'Agriculture drômoise, L'Usine nouvelle, etc.
36
+
37
+ Les magazines d'information, par leur tirage et leur influence, jouent un grand rôle dans la vie politique et économique, comme les hebdomadaires Paris Match, L'Express, Le Point, L'Obs, Marianne, VSD, etc.
38
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39
+ Enfin, certains titres, sans contenir d'informations rédactionnelles, sont malgré tout assimilés à de la presse, c'est notamment le cas des journaux de petites annonces comme De particulier à particulier pour l'immobilier, La centrale pour les voitures, Bureaux et Commerces pour les transactions commerciales.
40
+
41
+ Les éditeurs disposent de deux moyens de commercialisation pour toucher leurs lecteurs: la vente au numéro qui est assurée par un réseau de plus de 28 000 points de vente de proximité et l'abonnement, ce dernier pouvant être acheminé par postage ou par portage.
42
+
43
+ Le système de la vente de la presse au numéro est organisé par la loi du 16 avril 1947 dite « loi Bichet », sur une base coopérative destinée à en assurer la neutralité.
44
+
45
+ Il existe principalement deux entreprises de messageries, dites de « niveau I » :
46
+
47
+ Ces sociétés servent un réseau de dépositaires (dits de « niveau II ») qui alimentent eux-mêmes les diffuseurs (maisons de la presse, marchands de journaux et kiosques, ou de « niveau III »).
48
+
49
+ La presse quotidienne régionale et départementale dispose de son propre système de distribution qui, pour l'essentiel, alimente directement le niveau III.
50
+
51
+ L'ensemble du système de distribution de la presse est placé sous la surveillance du Conseil supérieur des messageries de presse, organisme professionnel créé par la loi Bichet.
52
+
53
+ L'OJD est l’organisme de référence pour la certification des chiffres de tirage, de diffusion et de distribution de la presse française.
54
+
55
+ Par rapport à des médias audiovisuels, la presse écrite donne souvent davantage de détails dans les informations, du fait de sa forme écrite elle permet surtout au lecteur de rester actif dans sa recherche d'information donc de lui laisser un certain recul critique sur les évènements.
56
+
57
+ Comme pour les autres médias, on assiste à un recul de la presse écrite, notamment généraliste, compensé partiellement par un essor des publications spécialisées permettant une segmentation par rapport aux centres d'intérêt de chaque catégorie de lecteur.
58
+
59
+ Internet, média où cette spécialisation et multiplication des sources sont maximales, est souvent désigné comme un gros concurrent de la presse écrite depuis les années 2000, ou bien comme une chance pour celle-ci. Il s'agit de distinguer, de fait, deux aspects d'Internet :
60
+
61
+ Un regain relatif de la presse écrite, depuis quelques années, échappe toutefois à celle dite traditionnelle : il s'agit des journaux gratuits, allant désormais bien au-delà des feuilles gratuites de petites annonces de création déjà anciennes, en se lançant cette fois dans l'information générale. En France, on peut citer Métro et 20 minutes, ainsi que Direct Matin, des gratuits édités par des quotidiens locaux. Cette irruption fait peur aux quotidiens payants, qui perdent là des parts du gâteau publicitaire. Les grands quotidiens tentent de lutter contre ce phénomène, mais leur coût élevé ne leur permet pas de réellement rivaliser à terme. Des tentatives de mise en ligne de la presse en format numérique ont vu le jour en 2007. La société Relay de Lagardère Services (Lagardère SCA), la société LeKiosk, via ses applications mobiles et son site web ou encore le site Monkiosque de la société Toutabo propose aux internautes la possibilité de lire en ligne ou en téléchargement des magazines. De même, la société Info-Presse en partenariat avec Numérikiosque, propose en plus des abonnements classiques, des abonnements numériques, ainsi que des formules papier + numérique pour la presse grand public et professionnelle.
62
+
63
+ Si elle s'adresse en priorité aux lecteurs, la presse écrite est également un support pour la publicité qui lui procure une part importante de ses recettes (en France 39 % en 1985 contre plus de 60 % pour les États-Unis, l'Allemagne et la Grande-Bretagne). Les éditeurs sont donc tenus de trouver un juste équilibre dans leurs réponses aux attentes, parfois contradictoires, des lecteurs et des annonceurs. La presse écrite, comme d'autres formes de presse, peut être influencée par ces derniers.
64
+
65
+ Les droits à la libre expression et à l'information sont des droits fondamentaux, auxquels on oppose parfois la mondialisation et la mise en place de groupes de presse internationaux très puissants, capable de nuire à la liberté de la presse et au pluralisme auxquels les démocraties sont attachées en pratiquant le dumping.
66
+
67
+ En France, la focalisation de la presse sur certains cas d'insécurité durant la campagne électorale de 2002 a été évoquée pour expliquer la percée de l'extrême droite. Dans le domaine de la justice, les affaires de Carpentras et d'Outreau ont été citées comme des exemples où les prises de position de la presse ont influencé autant les pouvoirs exécutifs et judiciaires que l'opinion française.
68
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+ Ce quatrième pouvoir n'est cependant pas, à la différence de l'exécutif et du législatif, contrôlé sous la base du principe « une personne, une voix » : ce sont en effet davantage les annonceurs (et donc le pouvoir d'achat estimé des lecteurs) qui contribuent à la prospérité d'un journal que ses abonnés.
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+ Dans ses Essais sceptiques, le philosophe et parlementaire britannique Bertrand Russell dénonce la mainmise d'intérêts privés sur les moyens d'information comme menace réelle pour l'avenir des démocraties. Cependant, la technologie d'Internet – inexistante quand il écrivait ces lignes – est décrite par deux de ses grandes figures (Richard Stallman ou Eric Raymond) comme un contre-pouvoir efficace.
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+ Cette dépendance de fait aux annonceurs ou aux propriétaires des titres, entravant l'exercice du métier de journaliste est à l'origine du développement de médias indépendants comme : Le Canard enchaîné, Le Monde diplomatique, Charlie Hebdo, Siné Hebdo, La Décroissance, autrefois aussi Hara-Kiri et l'ancienne ligne de Mad Magazine. Certains comme Mediapart refusent les soutiens à la fois de structures privées et publiques qui constituent également un frein à leur liberté[7]
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+ ,[8].
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+ Tout journaliste professionnel écrivant en presse écrite, électronique ou papier, est couvert par la Convention collective nationale de travail des journalistes et le statut de journaliste professionnel, qui accorde au moins un mois de salaire par année d'ancienneté en cas de licenciement et une clause de cession (démission avec les mêmes indemnités) en cas de changement d'actionnaire, en vertu de la loi Brachard, inspirée du Rapport Brachard de 1935. La loi Cressard a donné en 1974 les mêmes droits aux journalistes pigistes, rémunérés au prorata de la longueur des articles.
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+ Qu'il soit mensualisé ou pigiste, le journaliste est salarié en contrat à durée indéterminée, comme le précise la loi Cressard. Si le journalisme lui apporte la majorité de ses revenus, il a droit à la carte de presse, attribuée, après une année probatoire, par la CCIJP, réunissant des professionnels élus, employeurs et salariés. Quatre autres grandes commissions travaillent à la cogestion de la profession de journaliste, en vertu du paritarisme et de la Convention collective nationale de travail des journalistes:
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+ Afin de respecter les lecteurs et de permettre un minimum de pluralisme dans la circulation des idées, la loi française fixe des limites aux concentrations dans la presse écrite. Pour éviter que des groupes de presse ne rachètent différents titres et copient les articles de l'un à l'autre, les journalistes font valoir leurs droits d'auteur, en demandant une rémunération dissuasive en cas de seconde utilisation en dehors du titre pour lequel ils travaillent. Cette seconde utilisation doit être cadrée par un accord d'entreprise. Si les négociations tardent à en signer un, la Commission des droits d'auteur des journalistes est chargée d'y inciter.
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+ La presse, de par ses choix éditoriaux, de citations[9] et de contenu[10] présente de nombreux biais informationnels et de genre[11], voulus ou non, évitables ou non. On sait que la presse écrite est parfois au service du pouvoir et une source de propagande, mais parfois aussi un contre-pouvoir, et dans certains domaines elle a aussi joué un grand rôle dans la diffusion de contre-cultures[12].
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+ Depuis longtemps des personnalités du monde politique et financier ou des médias achètent des journaux, investissent dans les NITC (dont on devinait dès la fin du XXe siècle, qu'elles allaient rapidement restructurer le monde des médias, presse écrite y compris, via l'Internet[13]) ou cherchent à les contrôler. La presse est un outil d'information reconnu, mais aussi un support majeur pour la publicité (apparue aux XVIIe et XVIIIe siècles sous forme de placards[14], les annonceurs devenant peu à peu le principal financeur du journal[15]), et la presse écrite a été durant les guerres un important outil de propagande. Elle peut aussi influer sur les jugements judiciaires comme l'a démontré l'affaire Dreyfus et bien d'autres[16],[17]. Il est cependant difficile de mesurer l'effet réel des articles de presse sur l'opinion des gens ou leur choix dans l'isoloir. Quelques expériences récentes à grande échelle ont cependant montré aux États-Unis que la presse y a un réel pouvoir d'influence.
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+ Les économistes Alan S. Gerber, Dean Karlan et Daniel Bergan ont organisé une expérience à grande échelle pour étudier l'effet de la presse sur le comportement électoral. Peu avant l'élection du gouverneur de Virginie en 2005, ils ont aléatoirement abonné certaines personnes au Washington Post ou au Washington Times. Ils ont également constitué un groupe de contrôle qui n'a été abonné à aucun journal. Ils ne trouvent pas d'effet sur la connaissance politique ou sur la participation électorale. En revanche, les électeurs abonnés à l'un des deux journaux ont voté plus souvent que les autres pour les démocrates[18].
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+ Une étude publiée en 2017 a été préparée durant 5 ans par des sociologues dirigés par Gary King de l'université Harvard avec 48 organisations de presse américaines volontaires. Elle a conclu qu'aux États-Unis les médias - même modestes - influencent significativement le débat public. Quand ils ont expérimentalement publié quelques articles sur des sujets politiquement controversés tels que la qualité de l'eau, le dérèglement climatique, l'origine ethnique, l'immigration. Ils ont effectivement stimulé les conversations publiques sur ces sujets et souvent « considérablement ».
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+ Cette étude n'a pas simplement analysé l'effet de ce que les médias publiaient mais elle a utilisé la méthode développée dans le cadre d'essais cliniques pour évaluer les effets de nouveaux médicaments (dont effet placebo). L'expérience a manipulé le choix des sujets de reportage, et en accord avec les organes de presse participant a assigné une semaine de « publication » de sujets controversés, et une semaine « contrôle » sans publications sur ces thèmes. Ainsi les chercheurs pouvaient mieux mesurer d'éventuels effets sur la discussion publique. Et après 35 répétitions de l'expérience, les auteurs ont conclu qu'au vu du contenu et du nombre des tweets émis dans les 5 jours suivant la publication des articles, l'effet était marquant : + 63 % en moyenne dans ces 5 jours, même dans de petits points de vente de presse (moins de 200 000 pages vues par mois). Selon les auteurs de l'étude, la presse américaine semble donc dans une certaine mesure modifier l'opinion ou les croyances de certains de ses lecteurs (2,3 % des lecteurs (hommes, femmes, d'orientations politiques diverses, dans toutes les régions du pays) changent d'opinion en allant dans le sens du contenu idéologique des articles d'opinion). Un commentaire de la revue Science signale que si les chercheurs avaient recruté de grands médias traditionnels, l'effet aurait pu être bien plus important car les articles du New York Times sur des sujets peu abordés (ex. : effets de l'hydrofracturation et de l'exploitation du gaz de schiste sur la qualité de l'eau potable, a fait augmenter les tweets généraux évoquant la qualité de l'eau de 300 % dans la journée même. Le pilote de l'étude estime les tweets représentatifs, car émanant souvent de personnes souhaitant prendre la parole, dont pour influencer la politique ; il aimerait prolonger l'étude pour voir si des enquêtes collaboratives (ex : « Panama Papers » récompensé par le prix Pulitzer) ont un impact différent sur le débat public. L'économiste Matthew Gentzkow de l'université de Stanford, rappelle cependant que seuls 20 % des Américains utilisent Twitter ; selon lui d'autres relais d'opinion pourraient donner des résultats différents.
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+ Le sapin de Noël est une tradition (souvent associée aux cadeaux de Noël et à la crèche de Noël), apparue au Moyen Âge dans les pays germaniques et généralisée à partir du XIXe siècle. Sous la reine Victoria : le prince Albert a introduit sur le sol britannique cette tradition provenant de sa Saxe natale[1] tandis qu'en France, elle sera diffusée par les optants Alsaciens et Lorrains[2]. Les sapins de Noël sont de nos jours traditionnellement décorés de boules de Noël en verre ou en plastique, de guirlandes traditionnelles ou éclairées par des LED, de bougies, petits objets décoratifs, étoiles (dont souvent une au sommet), etc.
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+ Les sapins de Noël peuvent être vendus coupés ou en pot, ce qui permet dans ce dernier cas de le replanter à la fin des festivités. Le sapin replanté peut lui-même servir de sapin de Noël d'extérieur : la généralisation de guirlandes électriques « tous temps » permet aux particuliers de décorer un arbre de leur jardin, souvent visible de la rue, ainsi que la façade de leur maison.
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+ L'usage de sapin artificiel en plastique, souvent pliable, réutilisable, est une alternative à celle du sapin naturel. Certains de ces sapins sont vendus « enneigés » (les feuilles sont en plastique blanc ou elles sont recouvertes d'une poudre blanche) ou même décorés (boules et guirlandes pré-accrochées) voire parfumés. Ce traitement peut aussi être fait sur des sapins naturels. L'image auprès du public d'un sapin en plastique est moins positive que celle d'un sapin naturel, mais c'est souvent le moyen le plus économique (à long terme), le moins salissant et le plus aisé (pas d'élimination du sapin à prévoir) pour qui habite en ville. De plus, la variété des tailles permet de choisir un sapin correspondant à la place disponible dans l'habitation[3]. Toutefois, bien qu'il soit réutilisable plusieurs années, ce type de sapin n'est pas écologique pour autant de par son impact environnemental beaucoup plus important que celui d'un sapin naturel.
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+ S'il est clair que la coutume du sapin de Noël moderne remonte à la Renaissance dans les pays germaniques (attestation au XVe siècle dans les cérémonies de fin d'année des guildes germaniques et livoniennes), Riga prétend officiellement qu'a été érigé et décoré le premier arbre de Noël dans sa cité en 1510[4]. Il existe un certain nombre de théories qui spéculent quant à son origine plus lointaine[5].
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+ L'une des anciennes mentions d'un arbre à Noël se trouve dans un livre de comptes de la ville de Sélestat (Bas-Rhin), en 1521, conservé aux Archives municipales de la cité (et non pas à la Bibliothèque Humaniste comme on l'indique trop souvent). En fait, il en existe 6 mentions dans les livres de comptes de la cité.
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+ « Comment on dresse les mais (sapins) – De même le soir de Noël les gardes forestiers apportent les mais. La nuit les messagers, les courriers et les sergents aident l'échanson à le dresser et à le décorer avec des pommes et des hosties. Ce que l'échanson dépense pour l'achat de pommes et autres, on le lui rembourse à la douane. Le cuisinier lui donnera une bouteille de vin, six livres de pain et des lumières. Jusqu'au début de la messe, ils se rendent aux domiciles des membres du Magistrat munis de lampes à poix et de torches et ils les accompagnent pour l'aller et le retour de la messe. »
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15
+ Un sapin, dressé et décoré, restera dans la salle de la Herrenstübe jusqu'à la fête de l'Épiphanie, où est consommée une galette contenant une fève servant à désigner le roi de la fête. Après cela les enfants des magistrats, des conseillers de la ville et des employés sont convoqués pour secouer les arbres de Noël et les dépouiller de leurs décorations et gourmandises.
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+ C'est le premier texte où la décoration du sapin est ainsi évoquée.
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+ L'image de l'arbre comme symbole de renouveau de la vie est un thème traditionnel païen qui se retrouve dans le monde antique et médiéval (voir notamment le culte idolâtrique et les nombreuses mythologies liées à l'Arbre du Monde) avant que ce symbole soit assimilé par le christianisme. Le sapin et l'épicéa, conifères à feuilles persistantes, rappellent depuis longtemps ce symbolisme de la renaissance lors du solstice d'hiver, comme en attestent les gravures rupestres dans les régions scandinaves[6].
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+ Selon l’Encyclopædia Britannica, l'utilisation d'arbres à feuilles persistantes, de couronnes et de guirlandes pour symboliser la vie éternelle est une coutume antique chez les Égyptiens, Chinois et Hébreux. Lors des Saturnales, les Romains décoraient leurs maisons de branches de laurier, de buis ou d'olivier et laissaient des lampes allumées pour éloigner les démons[7]. Le culte des arbres est courant dans l'Europe païenne et survit à sa conversion au christianisme dans les coutumes scandinaves, où persiste la tradition lors des fêtes d'hiver de Yule de décorer la maison et la grange avec des conifères auxquels on attache des torches et des rubans de couleur, ou de suspendre des branches de sapin dans la maison pour chasser les mauvais esprits[8].
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+ D'autres légendes lui attribuent une origine chrétienne en Gaule, aucun des documents médiévaux ne faisant mention de cette origine[9]. La coutume du sapin décoré remonterait au missionnaire saint Colomban qui fonde en 590 le monastère de Luxeuil au pied des Vosges. Un soir de Noël, il aurait emmené avec lui quelques-uns de ses religieux jusqu’au sommet de la montagne où présidait un antique sapin, objet de culte païen. Les moines accrochent à l’arbre leurs lanternes et leurs torches et dessinent une croix lumineuse au sommet. Cet acte syncrétique permet à saint Colomban de raconter les merveilles de la naissance de Jésus aux paysans accourus voir ce spectacle et d'en convertir plusieurs, lançant la coutume d’installer chaque année des sapins illuminés[10]. Une autre légende du VIIIe siècle est l'histoire du chêne de Thor de Boniface de Mayence qui illustre bien la confrontation entre le chêne païen et le sapin chrétien. La forme conique du sapin permet à l'« apôtre de l'Allemagne » d'enseigner la notion de Trinité[4].
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+ Cette influence chrétienne se retrouve au Moyen Âge dans les mystères qui ont notamment pour décor un arbre de Noël (symbolisant l'arbre du paradis qui fait pour les chrétiens référence à la croix du Christ qui, par son incarnation, sauve l'humanité[11]) garni de pommes rouges (elles représentent le fruit défendu ; devant la difficulté à trouver un pommier en hiver on aurait alors opté pour le sapin[11]). L'arbre pouvait également être garni d'oublies (ils représentent les hosties de l'Eucharistie) et au sommet l'Étoile de Bethléem à partir du XIVe siècle. Dès le XVe siècle, cet arbre du paradis est dressé dans les sièges des corporations et les hôpitaux en Allemagne[12] puis est installé dans les foyers des familles bourgeoises protestantes (les familles catholiques se différenciant quant à elles avec leur crèche de Noël), les pommes étant remplacées par des objets ronds comme des boules rouges brillantes[13].
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+ Cette tradition protestante scandinave et germanique se répand dans les villes comme dans les campagnes (les bougies en cire décorant alors les sapins étant encore onéreuses), au XVIIe siècle avec le décor des hosties et de la pomme de Noël remplacé par des papillotes en forme de roses et autres fleurs en papier multicolore, mais surtout au XVIIIe siècle avec la multiplication des décorations[14]. Elle est néanmoins mentionnée pour la première fois sur l'actuel territoire français en Alsace (mais à l'époque partie du saint Empire romain germanique) à Strasbourg en 1492, l’Œuvre Notre-Dame achète neuf sapins pour les neuf paroisses de la ville pour « accueillir la nouvelle année ». Le sapin est alors davantage lié au nouvel an qu'à Noël mais les arbres étaient probablement déjà en place dans les églises lors des fêtes de Noël. Ces neuf sapins coûtent à l’œuvre deux Florins[15]. Une seconde mention à Sélestat, le 21 décembre 1521, dans un livre de compte de la ville[16] fait mention d'une rémunération versée aux gardes forestiers pour la surveillance de la coupe des sapins, un édit municipal protégeant la forêt d'un abattage excessif en autorisant uniquement la coupe de petits arbres[17] ; la décoration des maisons se fait alors non pas avec le sapin entier mais avec des branches coupées 3 jours avant Noël[10]. En France, cette tradition se limite alors dans l'Alsace protestante qui utilise le sapin entier en décor à partir du XVIIe siècle. Les Alsaciens apportent la tradition du sapin de Noël dans l'hexagone en s’expatriant après la guerre de 1870[18]. Notons cependant que cette tradition fait de quelques apparitions dans la capitale française. Marie Leszczynska, fille du Duc de Lorraine Stanislas et épouse polonaise de Louis XV, aurait fait installer un sapin à Versailles en 1738. Un siècle plus tard en 1837, la belle-fille de Louis-Philippe, Hélène de Mecklembourg-Schwerin, fait décorer un sapin aux Tuileries[19].
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+ L'arbre de Noël devient une tradition profondément enracinée en Allemagne qu'à partir du XIXe siècle (aussi bien dans les familles protestantes que catholiques), des colons allemands l'ayant exporté en Amérique du Nord au début du XVIIe siècle[8]. Il est à la même période progressivement adopté par la noblesse européenne : la princesse Henriette de Nassau-Weilbourg introduit l'arbre de Noël à la Cour de Vienne en 1816 ; la duchesse d'Orléans d'origine allemande, bru du roi Louis-Philippe[20] puis princesse princesse Hélène de Mecklembourg-Schwerin, l'aurait introduit à la Cour de France en 1837 et popularisé cette coutume germanique dans la bourgeoisie française à la mode, qui redécouvrait dans le même temps les vertus du « cercle de famille »[21].
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+ Traditionnellement, l'arbre de Noël ne doit pas être érigé avant la veille de Noël, c'est-à-dire le 24 décembre et doit être enlevé douze nuits après, pour l'Épiphanie[22]. Dans les faits, les décorations des rues démarrent nettement plus tôt et il n'est donc pas rare qu'un sapin survive jusqu'à la Chandeleur peu de jours avant le début du Carême[source insuffisante].
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+ Le sapin étant devenu un objet de grande consommation pour le mois de décembre, des plantations uniquement destinées à fournir la demande sont réalisées afin de limiter les coupes dans les bois. En France, le « sapin » de Noël est non pas un sapin blanc (Abies alba, sapin le plus répandu mais trop sensible au gel de printemps et aux rameaux moins fournis) mais un épicéa commun (Picea abies), arbre moins cher, parfumé et à croissance plus rapide, mais qui garde ses aiguilles moins longtemps que le sapin de Nordmann (Abies nordmanniana), apparu plus récemment sur le marché et qui est en constante progression (beau vert luisant, aiguilles souples qui ne piquent pas) malgré son prix plus élevé et son parfum résineux nettement plus discret : en 2016, les Nordmanns représentent les trois quarts des achats[23]. Ce sapin a été découvert par le botaniste finlandais Alexander von Nordmann [24]
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+ Le port majestueux, le parfum balsamique et la robustesse des aiguilles vert-bleuté du sapin noble font de lui un compromis entre l'épicéa et le Nordmann[25].
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+ Au Canada, la tradition veut que l'on utilise le sapin baumier (Abies balsamea) qui a la propriété de dégager un parfum fort apprécié. Une autre essence est aussi utilisée au Canada, le sapin Fraser (Abies fraseri) qui conserve mieux ses aiguilles que le sapin baumier.
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+ A La Réunion, c'est le pin de Norfolk, un conifère tropical, qui est utilisé pour les sapins de Noël.
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+ Le sapin de Noël se caractérise aussi par les décorations qu'il porte. Celles-ci sont de plusieurs types :
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+ Le sapin de Noël est par ailleurs souvent associé à une Crèche de Noël et à d'autres accessoires festifs.
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+ En 2011, les deux tiers des sapins de Noël artificiels vendus dans le monde entier viendraient du sud de la Chine et en particulier du Yiwu, situé dans la province du Zhejiang[27].
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+ En Belgique, la production est en 2009 presque exclusivement issue des forêts ardennaises wallonnes, principalement en province de Luxembourg, Liège et Namur.
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+ En un demi-siècle, la production a été quadruplée pour atteindre 4 millions d’arbres. Quatre arbres de Noël sur cinq partent pour l’exportation, essentiellement dans les pays voisins et en Italie. Un sapin ardennais parcourt, en moyenne, un millier de kilomètres[28][source insuffisante].
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+ Au Canada, où la production du sapin de Noël est concentrée, 2 381 fermes ont cultivé des arbres de Noël en 2011[29]. Selon Statistique Canada, en 2011, cette production a généré des recettes évaluées à 51,3 millions de dollars canadiens, dont 28,2 millions à l'exportation (25,8 millions vers les États-Unis, soit près de 1,6 million d’arbres)[29].
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+ En 2011, 96 % des sapins de Noël artificiels importés aux États-Unis étaient produits en République populaire de Chine[27]. La Chine a également exporté pour 46 millions de dollars canadiens de sapins artificiels vers le Canada en 2011[29].
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+ Le Danemark est le plus important exportateur au monde de sapins de Noël. Les 4 000 exploitants forestiers danois exportent 10 millions d'arbres, qui sont à 95 % de l'espèce Nordmann. Ce commerce rapporte annuellement près de 150 millions d’euros[Quand ?].
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+ La coupe commence le 15 novembre et dure quatre semaines dans d'énormes plantations. Chaque bûcheron coupe jusqu'à mille sapins de Noël par jour ; il est payé trente centimes d'euro par arbre coupé. Il faut entre six et huit ans pour qu'un nordmann soit à la taille d'un sapin de Noël. Il existe trois catégories : la première avec des branches bien réparties et une belle flèche en haut du sapin (33 % de la production), la deuxième catégorie plus moyenne et la troisième catégorie de qualité médiocre.
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+ Le quart des sapins produits en France viennent du Morvan en Bourgogne, première région productrice[30]. On distingue principalement deux espèces :
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+ Le sapin pectiné est parfois encore utilisé dans les régions où il pousse de façon spontanée, de même que certains pins dans le sud du pays. Depuis quelques années[Quand ?], on commercialise aussi le sapin noble (Abies procera) à l'odeur de résine marquée. En Corse, c'est l'arbousier qui prend place dans les foyers et est décoré de la même façon que le sapin traditionnel continental.
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+ Afin de permettre aux particuliers de bénéficier de sapins de Noël de qualité supérieure, un signe de qualité sous la forme d'un Label rouge a été créé par l'association "Excellence végétale".
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+ En outre, depuis quelques années on trouve quelques producteurs de sapin français certifiés bio ( agriculture biologique). Les sapins bio ne reçoivent aucun traitement chimique contrairement à leurs homologues dans le conventionnel ( fongicides, insecticides, hormones de croissance, produits phytosanitaires).
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+ Dans l'hémisphère sud, Noël ne tombe pas en période hivernale et froide, mais au contraire en été.
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+ En Nouvelle-Calédonie, où Noël tombe en plein été, on utilise parfois de petits pins colonaires (parfois, la cime d'un pin adulte) en guise de sapin de Noël. Cette solution n'est pas toujours des plus appropriées, sachant que les branches sont souvent très espacées et que les aiguilles tombent rapidement. Toutefois, cela permet de disposer d'un véritable arbre dans une région où il n'existe aucune variété de sapins.
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+ Dans l'hémisphère sud, Noël est en plein été et l'arbre de Noël est quelque peu différent. En Nouvelle-Zélande, par exemple, c'est le pohutukawa, dont les fleurs rouges éclosent lors des fêtes de fin d'année[32].
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+ Le sapin de Noël naturel est un choix écologique. Il constitue également le choix éthique puisqu'il génère des emplois locaux, soutenant l'économie locale, étant cultivé localement.
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+ Une étude professionnelle portant sur l'analyse du cycle de vie des sapins de Noël révèle qu'un arbre de Noël artificiel devra être utilisé pendant au moins 20 ans afin d'avoir aussi peu d'impact sur l'environnement que le sapin de Noël naturel[33]. L'étude révèle également qu'un arbre de Noël naturel génère environ 3 kg de gaz à effet de serre tandis qu'un arbre artificiel en émet environ 8 kg par année[Note 1].
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+ Le mode de production intensif des sapins naturels destinés à une utilisation festive est assez critiqué[34] : bien que ne contribuant pas à la déforestation, puisqu'ils sont essentiellement cultivés dans des plantations spécialement aménagées, la réduction de la diversité biologique liée à la monoculture dans ces zones en perturbe l'écosystème. Pour avoir une belle couronne (branches du bas) il faut que la plantation soit bien propre, l'utilisation de certain désherbants peut être préjudiciable, certains produits sont d'ailleurs supprimés de la vente.
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+ Les premiers sapins artificiels sont apparus en Allemagne au XIXe siècle ; de petite taille, ils utilisaient des plumes d'oie teintées en vert[35],[36]. Le premier sapin en plume d'oie arrive aux États-Unis en 1913[35]. Dans les années 1930, la société américaine Addis Brush Company commence à produire des arbres avec des poils d'animaux eux aussi teintés en vert, puis, à la fin des années 1950 des entreprises développent des arbres fait d'aluminium non teinté, qui seront très populaires jusqu'au milieu des années 1960[35].
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+ Les sapins artificiels actuels sont principalement fabriqués en PVC et sont majoritairement importés de Chine. On trouve aussi des sapins de plus petite taille en fibre optique, en carton, en verre, en céramique, etc.
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+ Les arbres artificiels sont très populaires, entre autres, aux États-Unis, où on les considère comme plus pratiques et, s'ils sont réutilisés plusieurs années de suite, moins chers que de vrais arbres. Certains conservent l'arbre entier, encore décoré, dans de grands sacs prêts à l'emploi pour l'année suivante. En 2002, les foyers américains ont acheté 7 millions de sapins artificiels contre 22,3 millions « vrais » sapins de Noël, mais parce que de nombreux foyers disposaient déjà d'arbres artificiels, 70 % des sapins installés étaient artificiels[36]. Les guirlandes électriques ont remplacé les bougies dans la plupart des foyers et il existe des systèmes de diffusion de parfums tentant de recréer l'odeur du sapin naturel.
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+ Les arbres artificiels ont l'avantage de présenter moins de risques d'incendie et peuvent s'avérer indispensables pour ceux qui présentent des allergies aux conifères.
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+ L'arbre peut aussi être remplacé par des illuminations en forme de sapin, comme l'arbre de Noël du mont Ingino en Italie[37].
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+ Sapin de Noël sous la neige à Pontarlier dans le Haut-Doubs.
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+ Sapin de Noël aux Galeries Lafayette à Paris.
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+ Sapin de Noël dans un centre commercial de Stockholm.
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+ Sapin de Noël floqué.
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+ Support métallique pour sapin de Vienne.
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+ Une boule de Noël en verre transparent.
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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+ (fr)Comment choisir son sapin de Noël sur www.sapins-noel.org
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ : source utilisée pour la rédaction de l'article
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+ Le sapin de Noël est une tradition (souvent associée aux cadeaux de Noël et à la crèche de Noël), apparue au Moyen Âge dans les pays germaniques et généralisée à partir du XIXe siècle. Sous la reine Victoria : le prince Albert a introduit sur le sol britannique cette tradition provenant de sa Saxe natale[1] tandis qu'en France, elle sera diffusée par les optants Alsaciens et Lorrains[2]. Les sapins de Noël sont de nos jours traditionnellement décorés de boules de Noël en verre ou en plastique, de guirlandes traditionnelles ou éclairées par des LED, de bougies, petits objets décoratifs, étoiles (dont souvent une au sommet), etc.
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+ Les sapins de Noël peuvent être vendus coupés ou en pot, ce qui permet dans ce dernier cas de le replanter à la fin des festivités. Le sapin replanté peut lui-même servir de sapin de Noël d'extérieur : la généralisation de guirlandes électriques « tous temps » permet aux particuliers de décorer un arbre de leur jardin, souvent visible de la rue, ainsi que la façade de leur maison.
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+ L'usage de sapin artificiel en plastique, souvent pliable, réutilisable, est une alternative à celle du sapin naturel. Certains de ces sapins sont vendus « enneigés » (les feuilles sont en plastique blanc ou elles sont recouvertes d'une poudre blanche) ou même décorés (boules et guirlandes pré-accrochées) voire parfumés. Ce traitement peut aussi être fait sur des sapins naturels. L'image auprès du public d'un sapin en plastique est moins positive que celle d'un sapin naturel, mais c'est souvent le moyen le plus économique (à long terme), le moins salissant et le plus aisé (pas d'élimination du sapin à prévoir) pour qui habite en ville. De plus, la variété des tailles permet de choisir un sapin correspondant à la place disponible dans l'habitation[3]. Toutefois, bien qu'il soit réutilisable plusieurs années, ce type de sapin n'est pas écologique pour autant de par son impact environnemental beaucoup plus important que celui d'un sapin naturel.
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9
+ S'il est clair que la coutume du sapin de Noël moderne remonte à la Renaissance dans les pays germaniques (attestation au XVe siècle dans les cérémonies de fin d'année des guildes germaniques et livoniennes), Riga prétend officiellement qu'a été érigé et décoré le premier arbre de Noël dans sa cité en 1510[4]. Il existe un certain nombre de théories qui spéculent quant à son origine plus lointaine[5].
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+ L'une des anciennes mentions d'un arbre à Noël se trouve dans un livre de comptes de la ville de Sélestat (Bas-Rhin), en 1521, conservé aux Archives municipales de la cité (et non pas à la Bibliothèque Humaniste comme on l'indique trop souvent). En fait, il en existe 6 mentions dans les livres de comptes de la cité.
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+ « Comment on dresse les mais (sapins) – De même le soir de Noël les gardes forestiers apportent les mais. La nuit les messagers, les courriers et les sergents aident l'échanson à le dresser et à le décorer avec des pommes et des hosties. Ce que l'échanson dépense pour l'achat de pommes et autres, on le lui rembourse à la douane. Le cuisinier lui donnera une bouteille de vin, six livres de pain et des lumières. Jusqu'au début de la messe, ils se rendent aux domiciles des membres du Magistrat munis de lampes à poix et de torches et ils les accompagnent pour l'aller et le retour de la messe. »
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+ Un sapin, dressé et décoré, restera dans la salle de la Herrenstübe jusqu'à la fête de l'Épiphanie, où est consommée une galette contenant une fève servant à désigner le roi de la fête. Après cela les enfants des magistrats, des conseillers de la ville et des employés sont convoqués pour secouer les arbres de Noël et les dépouiller de leurs décorations et gourmandises.
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+ C'est le premier texte où la décoration du sapin est ainsi évoquée.
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+ L'image de l'arbre comme symbole de renouveau de la vie est un thème traditionnel païen qui se retrouve dans le monde antique et médiéval (voir notamment le culte idolâtrique et les nombreuses mythologies liées à l'Arbre du Monde) avant que ce symbole soit assimilé par le christianisme. Le sapin et l'épicéa, conifères à feuilles persistantes, rappellent depuis longtemps ce symbolisme de la renaissance lors du solstice d'hiver, comme en attestent les gravures rupestres dans les régions scandinaves[6].
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+ Selon l’Encyclopædia Britannica, l'utilisation d'arbres à feuilles persistantes, de couronnes et de guirlandes pour symboliser la vie éternelle est une coutume antique chez les Égyptiens, Chinois et Hébreux. Lors des Saturnales, les Romains décoraient leurs maisons de branches de laurier, de buis ou d'olivier et laissaient des lampes allumées pour éloigner les démons[7]. Le culte des arbres est courant dans l'Europe païenne et survit à sa conversion au christianisme dans les coutumes scandinaves, où persiste la tradition lors des fêtes d'hiver de Yule de décorer la maison et la grange avec des conifères auxquels on attache des torches et des rubans de couleur, ou de suspendre des branches de sapin dans la maison pour chasser les mauvais esprits[8].
22
+
23
+ D'autres légendes lui attribuent une origine chrétienne en Gaule, aucun des documents médiévaux ne faisant mention de cette origine[9]. La coutume du sapin décoré remonterait au missionnaire saint Colomban qui fonde en 590 le monastère de Luxeuil au pied des Vosges. Un soir de Noël, il aurait emmené avec lui quelques-uns de ses religieux jusqu’au sommet de la montagne où présidait un antique sapin, objet de culte païen. Les moines accrochent à l’arbre leurs lanternes et leurs torches et dessinent une croix lumineuse au sommet. Cet acte syncrétique permet à saint Colomban de raconter les merveilles de la naissance de Jésus aux paysans accourus voir ce spectacle et d'en convertir plusieurs, lançant la coutume d’installer chaque année des sapins illuminés[10]. Une autre légende du VIIIe siècle est l'histoire du chêne de Thor de Boniface de Mayence qui illustre bien la confrontation entre le chêne païen et le sapin chrétien. La forme conique du sapin permet à l'« apôtre de l'Allemagne » d'enseigner la notion de Trinité[4].
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25
+ Cette influence chrétienne se retrouve au Moyen Âge dans les mystères qui ont notamment pour décor un arbre de Noël (symbolisant l'arbre du paradis qui fait pour les chrétiens référence à la croix du Christ qui, par son incarnation, sauve l'humanité[11]) garni de pommes rouges (elles représentent le fruit défendu ; devant la difficulté à trouver un pommier en hiver on aurait alors opté pour le sapin[11]). L'arbre pouvait également être garni d'oublies (ils représentent les hosties de l'Eucharistie) et au sommet l'Étoile de Bethléem à partir du XIVe siècle. Dès le XVe siècle, cet arbre du paradis est dressé dans les sièges des corporations et les hôpitaux en Allemagne[12] puis est installé dans les foyers des familles bourgeoises protestantes (les familles catholiques se différenciant quant à elles avec leur crèche de Noël), les pommes étant remplacées par des objets ronds comme des boules rouges brillantes[13].
26
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27
+ Cette tradition protestante scandinave et germanique se répand dans les villes comme dans les campagnes (les bougies en cire décorant alors les sapins étant encore onéreuses), au XVIIe siècle avec le décor des hosties et de la pomme de Noël remplacé par des papillotes en forme de roses et autres fleurs en papier multicolore, mais surtout au XVIIIe siècle avec la multiplication des décorations[14]. Elle est néanmoins mentionnée pour la première fois sur l'actuel territoire français en Alsace (mais à l'époque partie du saint Empire romain germanique) à Strasbourg en 1492, l’Œuvre Notre-Dame achète neuf sapins pour les neuf paroisses de la ville pour « accueillir la nouvelle année ». Le sapin est alors davantage lié au nouvel an qu'à Noël mais les arbres étaient probablement déjà en place dans les églises lors des fêtes de Noël. Ces neuf sapins coûtent à l’œuvre deux Florins[15]. Une seconde mention à Sélestat, le 21 décembre 1521, dans un livre de compte de la ville[16] fait mention d'une rémunération versée aux gardes forestiers pour la surveillance de la coupe des sapins, un édit municipal protégeant la forêt d'un abattage excessif en autorisant uniquement la coupe de petits arbres[17] ; la décoration des maisons se fait alors non pas avec le sapin entier mais avec des branches coupées 3 jours avant Noël[10]. En France, cette tradition se limite alors dans l'Alsace protestante qui utilise le sapin entier en décor à partir du XVIIe siècle. Les Alsaciens apportent la tradition du sapin de Noël dans l'hexagone en s’expatriant après la guerre de 1870[18]. Notons cependant que cette tradition fait de quelques apparitions dans la capitale française. Marie Leszczynska, fille du Duc de Lorraine Stanislas et épouse polonaise de Louis XV, aurait fait installer un sapin à Versailles en 1738. Un siècle plus tard en 1837, la belle-fille de Louis-Philippe, Hélène de Mecklembourg-Schwerin, fait décorer un sapin aux Tuileries[19].
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29
+ L'arbre de Noël devient une tradition profondément enracinée en Allemagne qu'à partir du XIXe siècle (aussi bien dans les familles protestantes que catholiques), des colons allemands l'ayant exporté en Amérique du Nord au début du XVIIe siècle[8]. Il est à la même période progressivement adopté par la noblesse européenne : la princesse Henriette de Nassau-Weilbourg introduit l'arbre de Noël à la Cour de Vienne en 1816 ; la duchesse d'Orléans d'origine allemande, bru du roi Louis-Philippe[20] puis princesse princesse Hélène de Mecklembourg-Schwerin, l'aurait introduit à la Cour de France en 1837 et popularisé cette coutume germanique dans la bourgeoisie française à la mode, qui redécouvrait dans le même temps les vertus du « cercle de famille »[21].
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+ Traditionnellement, l'arbre de Noël ne doit pas être érigé avant la veille de Noël, c'est-à-dire le 24 décembre et doit être enlevé douze nuits après, pour l'Épiphanie[22]. Dans les faits, les décorations des rues démarrent nettement plus tôt et il n'est donc pas rare qu'un sapin survive jusqu'à la Chandeleur peu de jours avant le début du Carême[source insuffisante].
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33
+ Le sapin étant devenu un objet de grande consommation pour le mois de décembre, des plantations uniquement destinées à fournir la demande sont réalisées afin de limiter les coupes dans les bois. En France, le « sapin » de Noël est non pas un sapin blanc (Abies alba, sapin le plus répandu mais trop sensible au gel de printemps et aux rameaux moins fournis) mais un épicéa commun (Picea abies), arbre moins cher, parfumé et à croissance plus rapide, mais qui garde ses aiguilles moins longtemps que le sapin de Nordmann (Abies nordmanniana), apparu plus récemment sur le marché et qui est en constante progression (beau vert luisant, aiguilles souples qui ne piquent pas) malgré son prix plus élevé et son parfum résineux nettement plus discret : en 2016, les Nordmanns représentent les trois quarts des achats[23]. Ce sapin a été découvert par le botaniste finlandais Alexander von Nordmann [24]
34
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+ Le port majestueux, le parfum balsamique et la robustesse des aiguilles vert-bleuté du sapin noble font de lui un compromis entre l'épicéa et le Nordmann[25].
36
+
37
+ Au Canada, la tradition veut que l'on utilise le sapin baumier (Abies balsamea) qui a la propriété de dégager un parfum fort apprécié. Une autre essence est aussi utilisée au Canada, le sapin Fraser (Abies fraseri) qui conserve mieux ses aiguilles que le sapin baumier.
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39
+ A La Réunion, c'est le pin de Norfolk, un conifère tropical, qui est utilisé pour les sapins de Noël.
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41
+ Le sapin de Noël se caractérise aussi par les décorations qu'il porte. Celles-ci sont de plusieurs types :
42
+
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+ Le sapin de Noël est par ailleurs souvent associé à une Crèche de Noël et à d'autres accessoires festifs.
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+ En 2011, les deux tiers des sapins de Noël artificiels vendus dans le monde entier viendraient du sud de la Chine et en particulier du Yiwu, situé dans la province du Zhejiang[27].
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+
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+ En Belgique, la production est en 2009 presque exclusivement issue des forêts ardennaises wallonnes, principalement en province de Luxembourg, Liège et Namur.
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+ En un demi-siècle, la production a été quadruplée pour atteindre 4 millions d’arbres. Quatre arbres de Noël sur cinq partent pour l’exportation, essentiellement dans les pays voisins et en Italie. Un sapin ardennais parcourt, en moyenne, un millier de kilomètres[28][source insuffisante].
50
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51
+ Au Canada, où la production du sapin de Noël est concentrée, 2 381 fermes ont cultivé des arbres de Noël en 2011[29]. Selon Statistique Canada, en 2011, cette production a généré des recettes évaluées à 51,3 millions de dollars canadiens, dont 28,2 millions à l'exportation (25,8 millions vers les États-Unis, soit près de 1,6 million d’arbres)[29].
52
+
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+ En 2011, 96 % des sapins de Noël artificiels importés aux États-Unis étaient produits en République populaire de Chine[27]. La Chine a également exporté pour 46 millions de dollars canadiens de sapins artificiels vers le Canada en 2011[29].
54
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+ Le Danemark est le plus important exportateur au monde de sapins de Noël. Les 4 000 exploitants forestiers danois exportent 10 millions d'arbres, qui sont à 95 % de l'espèce Nordmann. Ce commerce rapporte annuellement près de 150 millions d’euros[Quand ?].
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+ La coupe commence le 15 novembre et dure quatre semaines dans d'énormes plantations. Chaque bûcheron coupe jusqu'à mille sapins de Noël par jour ; il est payé trente centimes d'euro par arbre coupé. Il faut entre six et huit ans pour qu'un nordmann soit à la taille d'un sapin de Noël. Il existe trois catégories : la première avec des branches bien réparties et une belle flèche en haut du sapin (33 % de la production), la deuxième catégorie plus moyenne et la troisième catégorie de qualité médiocre.
58
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59
+ Le quart des sapins produits en France viennent du Morvan en Bourgogne, première région productrice[30]. On distingue principalement deux espèces :
60
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61
+ Le sapin pectiné est parfois encore utilisé dans les régions où il pousse de façon spontanée, de même que certains pins dans le sud du pays. Depuis quelques années[Quand ?], on commercialise aussi le sapin noble (Abies procera) à l'odeur de résine marquée. En Corse, c'est l'arbousier qui prend place dans les foyers et est décoré de la même façon que le sapin traditionnel continental.
62
+
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+ Afin de permettre aux particuliers de bénéficier de sapins de Noël de qualité supérieure, un signe de qualité sous la forme d'un Label rouge a été créé par l'association "Excellence végétale".
64
+
65
+ En outre, depuis quelques années on trouve quelques producteurs de sapin français certifiés bio ( agriculture biologique). Les sapins bio ne reçoivent aucun traitement chimique contrairement à leurs homologues dans le conventionnel ( fongicides, insecticides, hormones de croissance, produits phytosanitaires).
66
+
67
+ Dans l'hémisphère sud, Noël ne tombe pas en période hivernale et froide, mais au contraire en été.
68
+
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+ En Nouvelle-Calédonie, où Noël tombe en plein été, on utilise parfois de petits pins colonaires (parfois, la cime d'un pin adulte) en guise de sapin de Noël. Cette solution n'est pas toujours des plus appropriées, sachant que les branches sont souvent très espacées et que les aiguilles tombent rapidement. Toutefois, cela permet de disposer d'un véritable arbre dans une région où il n'existe aucune variété de sapins.
70
+
71
+ Dans l'hémisphère sud, Noël est en plein été et l'arbre de Noël est quelque peu différent. En Nouvelle-Zélande, par exemple, c'est le pohutukawa, dont les fleurs rouges éclosent lors des fêtes de fin d'année[32].
72
+
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+ Le sapin de Noël naturel est un choix écologique. Il constitue également le choix éthique puisqu'il génère des emplois locaux, soutenant l'économie locale, étant cultivé localement.
74
+ Une étude professionnelle portant sur l'analyse du cycle de vie des sapins de Noël révèle qu'un arbre de Noël artificiel devra être utilisé pendant au moins 20 ans afin d'avoir aussi peu d'impact sur l'environnement que le sapin de Noël naturel[33]. L'étude révèle également qu'un arbre de Noël naturel génère environ 3 kg de gaz à effet de serre tandis qu'un arbre artificiel en émet environ 8 kg par année[Note 1].
75
+
76
+ Le mode de production intensif des sapins naturels destinés à une utilisation festive est assez critiqué[34] : bien que ne contribuant pas à la déforestation, puisqu'ils sont essentiellement cultivés dans des plantations spécialement aménagées, la réduction de la diversité biologique liée à la monoculture dans ces zones en perturbe l'écosystème. Pour avoir une belle couronne (branches du bas) il faut que la plantation soit bien propre, l'utilisation de certain désherbants peut être préjudiciable, certains produits sont d'ailleurs supprimés de la vente.
77
+
78
+ Les premiers sapins artificiels sont apparus en Allemagne au XIXe siècle ; de petite taille, ils utilisaient des plumes d'oie teintées en vert[35],[36]. Le premier sapin en plume d'oie arrive aux États-Unis en 1913[35]. Dans les années 1930, la société américaine Addis Brush Company commence à produire des arbres avec des poils d'animaux eux aussi teintés en vert, puis, à la fin des années 1950 des entreprises développent des arbres fait d'aluminium non teinté, qui seront très populaires jusqu'au milieu des années 1960[35].
79
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80
+ Les sapins artificiels actuels sont principalement fabriqués en PVC et sont majoritairement importés de Chine. On trouve aussi des sapins de plus petite taille en fibre optique, en carton, en verre, en céramique, etc.
81
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82
+ Les arbres artificiels sont très populaires, entre autres, aux États-Unis, où on les considère comme plus pratiques et, s'ils sont réutilisés plusieurs années de suite, moins chers que de vrais arbres. Certains conservent l'arbre entier, encore décoré, dans de grands sacs prêts à l'emploi pour l'année suivante. En 2002, les foyers américains ont acheté 7 millions de sapins artificiels contre 22,3 millions « vrais » sapins de Noël, mais parce que de nombreux foyers disposaient déjà d'arbres artificiels, 70 % des sapins installés étaient artificiels[36]. Les guirlandes électriques ont remplacé les bougies dans la plupart des foyers et il existe des systèmes de diffusion de parfums tentant de recréer l'odeur du sapin naturel.
83
+
84
+ Les arbres artificiels ont l'avantage de présenter moins de risques d'incendie et peuvent s'avérer indispensables pour ceux qui présentent des allergies aux conifères.
85
+
86
+ L'arbre peut aussi être remplacé par des illuminations en forme de sapin, comme l'arbre de Noël du mont Ingino en Italie[37].
87
+
88
+ Sapin de Noël sous la neige à Pontarlier dans le Haut-Doubs.
89
+
90
+ Sapin de Noël aux Galeries Lafayette à Paris.
91
+
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+ Sapin de Noël dans un centre commercial de Stockholm.
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+
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+ Sapin de Noël floqué.
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+ Support métallique pour sapin de Vienne.
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+ Une boule de Noël en verre transparent.
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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+ (fr)Comment choisir son sapin de Noël sur www.sapins-noel.org
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ : source utilisée pour la rédaction de l'article
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+ Sarah Bernhardt est une actrice française née entre les 22 et 25 octobre 1844[1],[a] à Paris 5e et morte le 26 mars 1923 à Paris 17e[2]. Elle est considérée comme une des plus importantes actrices françaises du XIXe siècle et du début du XXe siècle.
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+ Appelée par Victor Hugo « la Voix d'or », mais aussi par d'autres « la Divine » ou encore « l'Impératrice du théâtre », elle est considérée comme une des plus grandes tragédiennes françaises du XIXe siècle. Première « star » internationale, elle est la première comédienne à avoir fait des tournées triomphales sur les cinq continents, Jean Cocteau inventant pour elle l'expression de « monstre sacré ».
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+ La mère de Sarah, Judith-Julie Bernardt[b] (1821-1876), modiste sans le sou et fille d'un marchand de spectacles néerlandais itinérant, était une courtisane parisienne connue sous le nom de « Youle »[3],[4]. On ignore qui était son père[5], Sarah ayant toujours gardé le silence sur son identité. Les noms d'Édouard Bernhardt[1] ou de Paul Morel, officier de marine, sont les plus couramment proposés[6].
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+ Du fait de la destruction des archives de l'état civil lors de la répression de la Commune de Paris, la date de naissance de Sarah Bernhardt est incertaine et débattue[7]. Si ses biographes donnent habituellement les dates 22 ou 23 octobre 1844[8], certains proposent juillet ou septembre 1844[7], voire 1843 ou même 1841[7].
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+ En outre, pour faciliter les démarches d'obtention de la Légion d'honneur et prouver la nationalité française de l'actrice, un acte de naissance rétrospectif est établi par décision de justice le 23 janvier 1914[1]., sur base d'un certificat de baptême produit par Sarah Bernhardt, bien que la falsification de celui-ci n'ait trompé personne, y compris les magistrats[9]. Le document[10] est ainsi daté du 25 septembre 1844 et affecté aux registres du 15e arrondissement[9]. Elle s'y déclare fille de Judith van Hard et d'Édouard Bernhardt, un père qui, selon ses différentes versions, appartenait à une riche famille d'armateurs du Havre ou y était un étudiant en droit.
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+
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+ De même, le lieu de sa naissance n'est pas plus sûrement établi : une plaque mentionnant sa naissance (le 25 octobre 1844) est apposée au no 5 de la rue de l'École-de-Médecine (anc. 11e), on évoque également la rue Saint-Honoré — au 32 ou au 265 — ou encore le 22 de la rue de La Michodière (2e)[7].
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+ Ses prénoms — Sara-Marie-Henriette selon l'état civil reconstitué — sont également parfois présentés dans un ordre différent selon les sources, certaines indiquant « Henriette-Marie-Sarah » ou encore « Henriette-Rosine (Bernard) », suivant le nom qu'elle avait donné lors de son inscription au Conservatoire, « Rosine (dite Sarah) »[c].
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+ Une certaine inclination de l'actrice à l’affabulation concernant sa vie n'a pas aidé à démêler l'écheveau[7].
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+
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+ Sarah Bernhardt eut au moins trois sœurs et souffrit en particulier longtemps de la préférence de sa mère pour sa jeune sœur Jeanne-Rosine, également comédienne. Délaissée par Youle qui choisit la vie mondaine à Paris, elle passe une petite enfance solitaire chez une nourrice à Quimperlé où elle ne parle que le breton. Le duc de Morny, l'amant de sa tante, pourvoit à son éducation en l'inscrivant dans l’institution de Mlle Fressard puis en 1853 au couvent des Grand-Champs à Versailles[réf. nécessaire]. Elle y devient mystique catholique[11]. Elle y joue son premier rôle, un ange dans un spectacle religieux[12]. Elle reçoit le baptême chrétien en 1857 et envisage de devenir religieuse[d].
22
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23
+ C'est alors que son nom aurait été francisé en « Bernard »[réf. nécessaire] et qu'elle quitte vers quatorze ans la vie monacale et passe le concours du Conservatoire où elle est reçue. « Tout le monde m'avait donné des conseils. Personne ne m'avait donné un conseil. On n'avait pas songé à me prendre un professeur pour me préparer[13] ».
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+ Elle prend aussi des leçons d'escrime, dont elle tirera profit dans ses rôles masculins comme Hamlet[14].
26
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+ Elle entre en 1859 au Conservatoire d'Art dramatique de Paris sur la recommandation du duc de Morny dans la classe de Jean-Baptiste Provost[15]. Sortie en 1862 avec un second prix de comédie, elle entre à la Comédie-Française mais en est renvoyée en 1866 pour avoir giflé une sociétaire, Mlle Nathalie, celle-ci ayant elle-même violemment bousculé sa sœur qui avait marché sur sa traîne[16].
28
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29
+ À cette époque, la police des mœurs compte Sarah parmi 415 « dames galantes » soupçonnées de prostitution clandestine[17].
30
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31
+ Elle signe un contrat avec l'Odéon[18]. Elle y est révélée en jouant Le Passant de François Coppée en 1869. En 1870, pendant le siège de Paris, elle transforme le théâtre en hôpital militaire et y soigne le futur maréchal Foch qu'elle retrouvera quarante-cinq ans plus tard sur le front de la Meuse, pendant la Première Guerre mondiale[19]. Elle triomphe dans le rôle de la Reine de Ruy Blas en 1872, ce qui la fait surnommer la « Voix d'or » par l'auteur de la pièce, Victor Hugo, à l'occasion d'un banquet organisé pour la centième représentation[20]. Ce succès lui vaut d'être rappelée par la Comédie-Française où elle joue dans Phèdre en 1874 et dans Hernani en 1877[21].
32
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+ Avec le succès, les surnoms élogieux se multiplieront : « la Divine »[22], l'« Impératrice du théâtre »[23]…
34
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35
+ En 1880, elle démissionne avec éclat du « Français », devant lui payer cent mille francs-or en dommages et intérêts pour rupture abusive de contrat. Elle crée sa propre compagnie avec laquelle elle part jouer et faire fortune à l'étranger jusqu'en 1917. Première « star » internationale, elle est la première comédienne à avoir fait des tournées triomphales sur les cinq continents, Jean Cocteau inventant pour elle l'expression de « monstre sacré »[23]. Dès 1881, à l'occasion d'une tournée de Bernhardt en Russie, Anton Tchekhov, alors chroniqueur au journal moscovite Le Spectateur[24] décrit malicieusement « celle qui a visité les deux pôles, qui de sa traîne a balayé de long en large les cinq continents, qui a traversé les océans, qui plus d'une fois s'est élevée jusqu'aux cieux »[25], brocarde l'hystérie des journalistes « qui ne boivent plus, ne mangent plus mais courent » après celle qui est devenue « une idée fixe (sic) »[26].
36
+
37
+ Elle interprète à plusieurs reprises des rôles d'homme (Hamlet, Pelléas), inspirant à Edmond Rostand sa pièce L'Aiglon en 1900. Elle se produit à Londres, à Copenhague, aux États-Unis (1880-1881) où elle affrète un train Pullman pour sa troupe et ses 8 tonnes de malles, et en Russie, notamment au théâtre Michel de Saint-Pétersbourg (en 1881, 1892 et 1908). Son lyrisme et sa diction emphatique enthousiasment tous les publics. Afin de promouvoir son spectacle, elle rencontre Thomas Edison à New York et y enregistre sur cylindre une lecture de Phèdre[21]. Elle devient l'un des très rares artistes français à avoir son étoile sur le Hollywood Walk of Fame à Los Angeles.
38
+
39
+ Invitée en Australie en février 1891, elle se produit à Melbourne notamment, fait la connaissance d'Adrien Loir, neveu de Pasteur, avec lequel elle a sans doute une liaison[réf. nécessaire][27].
40
+
41
+ Proche d'Oscar Wilde, elle lui commande la pièce Salomé, dont elle interprète le rôle-titre, en 1892. À partir de 1893, elle prend la direction du théâtre de la Renaissance où elle remonte quelques-uns de ses plus grands succès (Phèdre, La Dame aux camélias) mais crée aussi de nombreuses pièces comme Gismonda de Victorien Sardou, La Princesse lointaine d'Edmond Rostand, Les Amants de Maurice Donnay, La Ville morte de Gabriele D'Annunzio et Lorenzaccio d'Alfred de Musset (inédit à la scène), puis, en 1899, du théâtre des Nations qu'elle rebaptise « théâtre Sarah-Bernhardt » et où elle crée entre autres L'Aiglon de Rostand et reprend La Tosca de Sardou. En opposition à son fils, elle apporte son soutien à Émile Zola au moment de l’affaire Dreyfus[28], elle soutient Louise Michel et prend position contre la peine de mort.
42
+
43
+ Le 9 décembre 1896, une « journée Sarah Bernhardt » est organisée à la gloire de l'actrice par Catulle Mendès et d'autres sommités de l'art : Edmond Rostand, Antonio de La Gandara qui fit d'elle plusieurs portraits, Jean Dara, José-Maria de Heredia, Carolus-Duran. Le Tout-Paris s'y presse : un repas de cinq-cents convives au Grand Hôtel précède un gala au théâtre de la Renaissance — qu'elle dirige alors — où l'actrice se rend accompagnée de deux cents coupés et où l'on peut entendre entre autres hommages un Hymne à Sarah composé par Gabriel Pierné sur des paroles d'Armand Silvestre et interprété par l'orchestre Colonne[29].
44
+
45
+ Ayant compris l'importance de la réclame, elle met en scène chaque minute de sa vie et n'hésite pas à associer son nom à la promotion des produits de consommation. Son style et sa silhouette inspirent la mode, les arts décoratifs mais aussi l’esthétique de l’Art nouveau. Elle fait elle-même appel au peintre Alfons Mucha pour dessiner ses affiches à partir de décembre 1894. Ces six années de collaboration donnent un second souffle à sa carrière. Tuberculeuse comme sa sœur Régina qui en meurt en 1874, elle développe une certaine morbidité en se reposant régulièrement dans un cercueil capitonné qui trône chez elle. Devant le scandale suscité, elle s'y fait photographier par un opérateur du studio Melandri pour en vendre des photos et cartes postales[30].
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+
47
+ En 1905, lors d'une tournée au Canada, le Premier ministre Wilfrid Laurier l'accueille à Québec ; mais l’archevêque Louis-Nazaire Bégin, détestant le théâtre et reprochant à l'actrice un jeu du corps nouveau pouvant être qualifié d'érotique, demande à ses paroissiens de boycotter la représentation et l’actrice, habituée aux foules, se produit devant une salle en partie vide[31].
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+ Après avoir joué dans plus de 120 spectacles, Sarah Bernhardt devient actrice de cinéma. Son premier film est Le Duel d'Hamlet réalisé en 1900. C'est un des premiers essais de cinéma parlant avec le procédé du Phono-Cinéma-Théâtre, où un phonographe à cylindre synchronisait plus ou moins la voix de l'actrice aux images projetées[32]. Elle tournera d'autres films — muets — dont deux œuvres autobiographiques, la dernière étant Sarah Bernhardt à Belle-Île en 1912, qui décrit sa vie quotidienne[33].
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+
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+ En 1914, le ministre René Viviani lui remet la croix de chevalier de la Légion d'honneur, pour avoir, en tant que comédienne, « répandu la langue française dans le monde entier » et pour ses services d'infirmière pendant la guerre franco-prussienne de 1870-1871[34].
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+ Sarah Bernhardt est amputée de la jambe droite en 1915[35], à l'âge de 70 ans, en raison d'une tuberculose osseuse du genou. Les premiers symptômes remontent à 1887, lorsqu’elle se blesse au genou sur le pont d'un bateau qui la ramène d'une tournée aux Amériques[35]. Cette première luxation, non soignée, s’aggrave en 1887, lors des sauts répétés du parapet dans le final de La Tosca, la comédienne ayant chuté à de nombreuses reprises sur les genoux[36], puis en 1890 à la suite d'une nouvelle blessure contractée lors d'une représentation du Procès de Jeanne d'Arc au théâtre de la Porte-Saint-Martin[réf. nécessaire]. En 1902, lors d’une tournée, un professeur de Berlin diagnostique une tuberculose ostéo-articulaire et prescrit une immobilisation de six mois que l’actrice ne peut se résoudre à suivre[37]. Elle se contente de séances d'infiltrations et, en 1914, d'une cure à Dax, d'ailleurs sans effet[38].
54
+
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+ En septembre 1914, craignant que Sarah Bernhardt ne soit prise en otage, lors d’une éventuelle avancée allemande sur Paris, le ministère de la Guerre conseille à l’actrice de s’éloigner de la capitale. Henri Cain, un de ses proches dont la femme, Julia Guiraudon, est fille d’un ostréiculteur de Biganos, lui recommande de séjourner sur le Bassin d’Arcachon, où lui et son épouse louent une villa à Andernos-les-Bains[35]. Elle arrête son choix sur la villa « Eurêka », où elle s'installe de septembre 1914 à octobre 1915[e].
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+
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+ Plâtré durant six mois, son genou développe une gangrène[39]. Son médecin et ancien amant, Samuel Pozzi, que Sarah surnomme « Docteur Dieu »[40], ne peut se résoudre à pratiquer lui-même l'opération et sollicite le concours du professeur Jean-Henri Maurice Denucé, désormais chirurgien à Bordeaux[41]. L'actrice est amputée au-dessus du genou le 22 février 1915 à la clinique Saint-Augustin de Bordeaux[f]. Sarah revient en convalescence à Andernos en mars 1915[42]. Elle participe à une manifestation patriotique le 10 août 1915 où elle lit deux poèmes puis quitte définitivement Andernos en octobre 1915[35]. Elle va à Reims, « la ville où il faut être vu », le 9 septembre 1916[43] et joue le rôle d'une infirmière devant la cathédrale martyre[44].
58
+
59
+ Cela ne l'empêche pas de continuer à jouer assise (elle refuse de porter une jambe en bois ou une prothèse en celluloïd), ni de rendre visite aux poilus au front en chaise à porteurs, lui valant le surnom de « Mère La Chaise »[45]. Elle ne s'épanche jamais sur son infirmité, sauf pour rire : « Je fais la pintade ! »[46]. Son refus des faux-semblants n'a pas été jusqu'à lui faire négliger la chirurgie esthétique. En 1912, elle demande au chirurgien américain Charles Miller un lifting, technique alors débutante, dont les résultats seront corrigés par Suzanne Noël[47].
60
+
61
+ Alors qu'elle est en train de tourner un film pour Sacha Guitry, La Voyante, elle meurt « d'une insuffisance rénale aiguë »[48] le 26 mars 1923[49], au 56 boulevard Pereire (17e arr.), en présence de son fils. Le gouvernement lui organise des obsèques nationales, faisant d'elle la première femme à recevoir un tel honneur en France. Elle est enterrée à Paris au cimetière du Père-Lachaise (division 44).
62
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+ La performance théâtrale de Sarah Bernhardt, que ses contemporains acclamèrent à l'égale de celle de Mounet-Sully, est, comme cette dernière, emphatique tant dans la pantomime que dans la déclamation. Les modulations de la voix s'éloignent délibérément du naturel[50] ; les émotions sont rendues, tant par le geste que par l'intonation, plus grand que nature[51]. Ce style hérité de la déclamation baroque se démode avant la fin de sa carrière ; Alfred Kerr remarque « tout ce qui sort de sa bouche est faux ; sinon, tout est parfait[52] ». Les critiques modernes qui écoutent ses enregistrements de Phèdre chez Thomas Edison en 1903 sont souvent déçus[53].
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+ Vers 1874, alors qu'elle est une comédienne au talent reconnu, mais manquant d'emplois qui l'intéressent, Sarah Bernhardt apprend le modelage[54], puis la peinture. Elle fréquente l'académie Julian et présente au Salon de 1880 La Jeune Fille et la Mort, reçu « moins comme un résultat qu'une promesse[55] ».
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+ Elle réalise également quelques bronzes[56], dont un buste d'Émile de Girardin et un de Louise Abbéma exposés aujourd'hui au musée d'Orsay.
68
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+ Un autoportrait est exposé dans une des salles consacrées à la peinture moderne de la Fondation Bemberg à Toulouse.
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+ Les détails de la vie privée de Sarah Bernhardt sont souvent incertains ; quand elle expliquait : « Je suis si mince, si maigre, que quand il pleut je passe entre les gouttes », Alexandre Dumas fils — qui la détestait — ajoutait dans une discussion avec le journaliste Louis Ganderax : « Elle est si menteuse qu’elle est peut-être grasse[57]. »
72
+
73
+ La vie privée de Sarah Bernhardt fut assez mouvementée. À l'âge de vingt ans, elle donne naissance à son seul enfant qui deviendra écrivain, Maurice Bernhardt, fruit d'une liaison avec un prince belge, Henri de Ligne (1824-1871), fils aîné d'Eugène, 8e prince de Ligne[58]. Elle a par la suite plusieurs amants, dont Charles Haas, mondain très populaire à qui elle vouait une véritable passion alors qu'il la traitait en femme légère et la trompait sans états d'âme. Après leur rupture, ils demeurèrent cependant amis jusqu'à la mort de Haas. On compte également des artistes tels que Gustave Doré et Georges Jules Victor Clairin et des acteurs tels que Mounet-Sully, Lucien Guitry et Lou Tellegen ou encore son « Docteur Dieu » Samuel Pozzi. On parle également de Victor Hugo[59] et du prince de Galles[60]. Certaines sources lui prêtent également des liaisons homosexuelles, notamment avec la peintre Louise Abbéma[61] qui fit d'elle plusieurs portraits[g]. Elle est également portraiturée par Gustave Doré,
74
+ Giovanni Boldini et Jules Bastien-Lepage
75
+
76
+ En 1874-1875, elle entretient des rapports intimes moyennant rétribution avec plusieurs députés dont Léon Gambetta, Henri Ducasse et le comte de Rémusat[17].
77
+
78
+ En 1882, elle se marie à Londres avec un acteur d'origine grecque, Aristides Damala (en), mais celui-ci est dépendant de la morphine et leur relation ne dure guère. Elle restera cependant son épouse légitime jusqu'à la mort de l'acteur, en 1889 à l'âge de 34 ans.
79
+
80
+ Elle était amie du poète Robert de Montesquiou qui lui avait dédié un poème (inédit). Ce poème manuscrit faisait partie de sa bibliothèque vendue en 1923[62].
81
+
82
+ Sarah Bernhardt a séjourné plusieurs années avec ses commensaux — qu'elle appelait « sa ménagerie » — dans un fortin militaire désaffecté qu'elle avait acquis en 1894 au lieudit « La pointe des Poulains », à Belle-Île-en-Mer (île que lui avait fait découvrir son portraitiste attitré Georges Clairin)[63]. À côté de ce fortin elle avait fait bâtir, décorer et meubler la villa Lysiane (le prénom de sa petite-fille) et la villa Les Cinq Parties du monde, travaux importants qui lui coûtèrent plus d'un million de francs-or, somme considérable pour l'époque. Elle s'installa quant à elle dans le manoir de Penhoët, un manoir de briques rouges, disparu lors des bombardements de la Seconde Guerre mondiale ; qu'elle avait acheté, car elle le jugeait trop proche de son fortin, et aussi plus confortable. En 1922, infirme et malade, elle vend ces propriétés, où un musée lui est consacré depuis 2007[64]. Le musée Sarah Bernhardt de Belle-Île-en-Mer peut se visiter au cœur de la citadelle Vauban dominant le port de Le Palais. Le fort à la pointe des Poulains et ses abords ont été aménagés pour faciliter les visites.
83
+
84
+ Elle était la marraine de l'actrice franco-américaine Suzanne Caubet[65].
85
+
86
+ Sa devise était « Quand même » en référence à son audace et à son mépris des conventions. Alors qu'elle est attaquée par des détracteurs sur ses origines, après la défaite de 1871, elle déclare : « Si j'ai de l'accent, Monsieur (et je le regrette beaucoup), mon accent est cosmopolite, et non tudesque. Je suis une fille de la grande race juive, et mon langage un peu rude se ressent de nos pérégrinations forcées »[66].
87
+
88
+ Elle a en partie inspiré à Marcel Proust — sans doute avec les comédiennes Rachel et Réjane — le personnage de l'actrice « la Berma » dans À la recherche du temps perdu[67]. Proust la désignait parfois dans sa correspondance par « Haras », son prénom à l'envers[68].
89
+
90
+ Sacha Guitry, dans ses Mémoires, l'évoque ainsi :
91
+
92
+ « Madame Sarah jouait un grand rôle dans notre existence. Après notre père et notre mère, c'était assurément la personne la plus importante du monde à nos yeux. […] Que l'on décrive avec exactitude et drôlerie — ainsi que Jules Renard l'a fait dans son admirable Journal — sa maison, ses repas, ses accueils surprenants, ses lubies, ses excentricités, ses injustices, ses mensonges extraordinaires, certes […] mais qu'on veuille la comparer à d'autres actrices, qu'on la discute ou qu'on la blâme, cela ne m'est pas seulement odieux : il m'est impossible de le supporter. […] Ils croient qu'elle était une actrice de son époque. […] Ils ne devinent donc pas que si elle revenait, elle serait de leur époque »
93
+
94
+ — Sacha Guitry, Si j'ai bonne mémoire[69]
95
+
96
+ On lui attribue aussi ces mots :
97
+
98
+ « Il faut haïr très peu, car c'est très fatigant. Il faut mépriser beaucoup, pardonner souvent, mais ne jamais oublier[70]. »
99
+
100
+ « Sarah Bernhardt, à qui une jeune comédienne a déclaré qu'elle avait déjà joué plusieurs fois et qu'elle n'avait même plus de trac, aurait alors répondu : « Ne vous en faites pas, le trac, cela viendra avec le talent ». »
101
+
102
+ — Maurice Thévenet, Les Talents[71]
103
+
104
+ Le musée Carnavalet conserve une médaille en or à l'effigie de Victor Hugo, exécutée par le graveur Jules-Clément Chaplain et qui fut offerte à Sarah Bernhardt en 1911 pour la centième représentation de Lucrèce Borgia (ND 1080).
105
+
106
+ À la pointe des Poulains (Belle-Île-en-Mer), le fort, la villa Lysiane et la villa Les Cinq Parties du monde sont désormais accessibles au public comme Espace muséographique Sarah-Bernhardt. Les demeures de la tragédienne sont réaménagées dans leur décor du début du XXe siècle.
107
+
108
+ Dans Du côté de chez Swann de Marcel Proust, le narrateur, jeune, classe « par ordre de talent les [actrices] plus illustres : Sarah Bernhardt, la Berma, Bartet, Madeleine Brohan, Jeanne Samary »[75].
109
+
110
+ Pour son centenaire, un timbre a été émis, avec retard, le 16 mai 1945[77],[78]. Elle est alors en France la première actrice honorée de la sorte[79]. Existent aussi un timbre de Cuba (1989) et un (du sesquicentenaire) de Monaco (1994).
111
+
112
+ Le personnage de Sarah Bernhardt apparaît dans de nombreuses œuvres de fiction de la culture populaire contemporaine :
113
+
114
+ Par Nadar, 1864.
115
+
116
+ Par Nadar, s. d.
117
+
118
+ Par Paul Nadar, 1878.
119
+
120
+ Par Napoléon Sarony, 1880.
121
+
122
+ Sarah Bernard en tenniswoman, 1905.
123
+
124
+ Par Henry Walter Barnett (en), 1910.
125
+
126
+ Par Gustave Doré, 1870.
127
+
128
+ Par Jules Bastien-Lepage, 1879.
129
+
130
+ Par Giovanni Boldini, v. 1880.
131
+
132
+ Par Alfred Stevens, v. 1882.
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134
+ Illustration d'un article de Sarah Bernhardt paru dans Harper's Bazaar, 1918.
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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+ Sarajevo (en bosnien cyrillique, Сарајево ; anciennement Bosna-Seraï ; en turc, Saraybosna), prononcé [saʁajɛvo], est la capitale et la plus grande ville de Bosnie-Herzégovine. Traversée par la rivière Miljacka, la ville fait partie du canton de Sarajevo, l'un des dix de Bosnie-et-Herzégovine.
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5
+ Sarajevo est le centre politique, financier, social et culturel de la Bosnie-Herzégovine avec une influence régionale dans le divertissement, les médias, la mode et les arts.
6
+
7
+ En raison de sa longue histoire de diversité religieuse et culturelle, Sarajevo est parfois appelée la « Jérusalem de l'Europe » car les quatre grandes religions vivent ensemble, en harmonie dans un rayon de 150 mètres.
8
+
9
+ C'est l'une des seules grandes villes européennes à avoir une mosquée, une église catholique, une église orthodoxe et une synagogue dans le même quartier.
10
+
11
+ La ville est considérée comme l'une des plus importantes villes des Balkans et son histoire est particulièrement riche depuis sa création par les Ottomans en 1461. La ville a été le théâtre de l'assassinat par Gavrilo Princip de l'archiduc François-Ferdinand d'Autriche, qui marqua le début de la Première Guerre mondiale.
12
+
13
+ Plus récemment, elle accueillit les Jeux olympiques d'hiver de 1984 et fut assiégée durant la guerre de Bosnie-Herzégovine dans les années 1990. Dans la ville, la guerre a laissé de nombreuses traces visibles sur toutes les façades d'immeuble qui portent des traces d'impacts et de réparations de fortune. Les marques des obus dans les chaussées, sont quant à elles précieusement conservées. Le siège reste lui aussi omniprésent dans les conversations. Entre 1992 et 1996, la capitale de Bosnie-Herzégovine a subi un siège de plus de mille jours qui a fait plus de 11 000 morts.
14
+
15
+ Avant la guerre, le dernier recensement de 1991 avait évalué la population à 429 672 habitants. En 2013, selon le site officiel de Sarajevo, la population de la ville proprement dite est estimée à 405 930 habitants[1].
16
+
17
+ Sarajevo a subi une reconstruction après la guerre et est la ville à la croissance la plus rapide de Bosnie-Herzégovine.
18
+
19
+ La série de guides de voyage Lonely Planet a nommé Sarajevo comme la 43e meilleure ville du monde [2] et, en décembre 2009, Sarajevo figurait parmi les dix premières villes à visiter en 2010[3].
20
+
21
+ En octobre 2019, Sarajevo a été désignée ville créative de l'UNESCO pour placer la culture au centre de ses stratégies de développement [4] et est l'une des dix-huit villes du cinéma au monde.
22
+
23
+ La ville est très polluée pendant l'hiver. La pollution de l’air est à l’origine de près d’un décès sur cinq[5].
24
+
25
+ Sarajevo est situé à proximité du centre géométrique du triangle que forme la Bosnie-Herzégovine, dans les Alpes dinariques et dans la région de Bosnie. La ville s'est développée dans la vallée éponyme de Sarajevo, principalement urbanisée après la Seconde Guerre mondiale. Elle est entourée de collines densément boisées et de cinq sommets, dont les plus élevés sont le mont Treskavica qui atteint une altitude de 2 088 m, la Bjelašnica (2 067 m), la Jahorina (1 913 m), le mont Trebević (1 627 m) et le mont Igman (1 502 m). En moyenne, la région de Sarajevo se situe à 500 m au-dessus du niveau de la mer.
26
+
27
+ La rivière Miljacka traverse la ville d'est en ouest, avant de se jeter dans la rivière Bosna. La Miljacka, parfois appelée la « rivière de Sarajevo », prend sa source près de la ville de Pale, à quelques kilomètres à l'est de la ville. La source de la Bosna (en bosnien : Vrelo Bosne), près d'Ilidža, à l'ouest de Sarajevo, constitue un des principaux pôles d'attraction pour les Sarajéviens et les touristes. Plusieurs autres rivières ou ruisseaux traversent la ville et ses environs.
28
+
29
+ Le climat de la capitale bosnienne est mesuré par deux stations météorologiques. La station de Sarajevo-Bjelave a été créée en 1888 et est située à 630 m d'altitude (43° 52′ 00″ N, 18° 26′ 00″ E)[6] ; celle d'Ilidža-Butimir a été établie en 1894 et se trouve à une altitude de 495 m (43° 50′ 00″ N, 18° 19′ 00″ E)[7].
30
+
31
+ Sarajevo est située au contact des zones climatiques de l'Europe centrale et de la Mer Méditerranée ; son climat est de type continental modéré, avec des étés chauds et des hivers froids. Les mois les plus chauds sont les mois de juillet et d'août, avec des températures moyennes respectivement de 19,1 °C et 18,8 °C. Le mois le plus froid de l'année est janvier, avec une température moyenne de −1,3 °C. La température moyenne annuelle est 9,5 °C[8]. La température la plus basse jamais enregistrée à la station de Sarajevo-Bjelave a été de −26,4 °C le 24 janvier 1942 et la plus élevée a été de 40,0 °C le 9 août 1946[6]. À celle d'Ilidža-Butimir, la température a été de 39,9 °C le 23 août 2007 et de −30,2 °C le 17 février 1956[7].
32
+
33
+ Sarajevo reçoit en moyenne 825 mm de précipitations par an. Le mois le plus pluvieux est septembre, avec 113,4 mm. Le mois de mars est le mois le plus sec avec 36,7 mm de précipitations[9]. Selon les enregistrements de la station de Sarajevo-Bjelave, le mois le plus pluvieux a été octobre 2003, avec 118,5 mm[6] et, selon ceux de la station de Butimir, août 1989, avec 98,9 mm[7].
34
+
35
+ La région de Sarajevo, particulièrement riche en silex, est habitée depuis le Néolithique. En 1893, lors de la construction de la Faculté d'agriculture de l'Université de Sarajevo, les vestiges d'un village ont été découverts à Butmir, dans l'actuel faubourg d'Ilidža. En raison de l'originalité des céramiques et des poteries mises au jour, présentant des motifs en spirale et des figures humaines et animales, les archéologues ont donné à cette culture le nom de culture de Butmir[10]. Des vestiges remontant à l'âge du bronze ont également été découverts à Zlatište et à Debelo Brdo.
36
+
37
+ Debelo Brdo atteste aussi de la présence des Illyriens dans la région à l'époque historique[10], ainsi que d'autres sites de la région situés près de la rivière Miljacka et dans la vallée de Sarajevo. Ces Illyriens appartenaient à la tribu des Daesitiates, qui résista à la conquête romaine jusqu'au moment où le futur empereur Tibère les défit en 9 avant Jésus Christ. Une colonie romaine du nom de Aquae Sulphurae exista à l'emplacement de l'actuelle Ilidža ; ainsi nommée à cause de ses eaux sulfureuses[10], elle fut la seule localité importante du secteur à l'époque romaine et ses ruines font aujourd'hui l'objet d'une protection officielle[11].
38
+
39
+ Les Slaves s'installèrent en Bosnie au VIIe siècle. Une localité du nom de Kratera, située dans la région de Sarajevo et de Kotorac est citée dans le De administrando Imperio, un ouvrage de l'historien et empereur byzantin Constantin VII, mais son emplacement n'est pas établi avec certitude[réf. nécessaire]. Selon un document signé par le roi Béla IV de Hongrie le 20 avril 1244, la région de Sarajevo faisait partie de la župa de Vrhbosna, district dans lequel se trouvait la cathédrale Saint-Pierre, construite en 1239 et qui constituait le siège d'un diocèse catholique ; cette église se trouvait probablement près de l'emplacement de l'actuelle mosquée de Brdo[10]. Une localité du nom de Vrhbosna fut fondée vers 1270 mais elle n'est attestée dans des documents qu'en 1379 ; elle se trouvait sans doute à l'emplacement de l'actuelle Bijela tabija, la « Forteresse blanche »[10]. De ce passé médiéval témoignent encore de nombreuses tombes monumentales appelées stećci (au singulier : stećak), dont celles du village de Hreša, aujourd'hui conservées au Musée national de Bosnie-Herzégovine[12].
40
+
41
+ Les Ottomans s'emparèrent de la forteresse de Vrhbosna en 1429. L'année communément admise pour la création de la ville est 1461, quand le premier gouverneur ottoman de Bosnie, Isa-beg Išaković, choisit le petit village de Brodac pour en faire le point de départ d'une nouvelle ville. Il y fit construire une mosquée, un marché couvert (bezistan), un bain public (hammam), un pont, une auberge et le palais du gouverneur, Saray, qui donna son nom actuel à la ville. La mosquée, construite en 1462, fut appelée Careva džamija, la « Mosquée de l'empereur », en l'honneur du sultan Mehmed II le Conquérant[13]. La ville se développa et devint l'une des plus importantes de la région, avec une colonie de marchands de Raguse. De nombreux chrétiens catholiques se convertirent à l'islam, mais la ville accueillit également pour la première fois une importante communauté orthodoxe qui y édifia une église. Au début du XVIe siècle, des Juifs séfarades fuyant l'Andalousie vinrent s'y installer, apportant avec eux une Haggadah rédigée au XIVe siècle et connue sous le nom de Haggadah de Sarajevo[14]. Sarajevo devint la ville de quatre religions, ce qui lui valut le surnom de Jérusalem européenne ou de Jérusalem des Balkans[15].
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+ Au XVIe siècle, la ville connut un important développement, notamment sous l'impulsion de donateurs comme Gazi Husrev-beg qui y fit construire l'essentiel de la vieille ville actuelle, connue sous le nom de Baščaršija, ainsi qu'une Sahat-kula, une « tour de l'horloge », construction typique des Balkans ottomans, et tout un complexe comprenant une mosquée (Gazi Husrev-begova džamija), une médersa (école coranique), une bibliothèque et une école de derviches[16],[17]. De son vivant, Gazi Husrev-beg fit construire son propre turbe (tombeau), ainsi qu'un autre plus petit, à côté du sien, pour Murat-beg Tardić, un prisonnier de guerre qu'il libéra parce qu'il avait embrassé l'islam[16]. Sarajevo posséda également son propre système d'alimentation en eau. Grâce à ses fontaines et ses écoles, la ville eut la réputation d'être l'une des plus évoluées d'Europe[réf. nécessaire]. Pendant tout le XVIIe siècle, Sarajevo resta une ville prospère et, en 1660, sa population était estimée à plus de 80 000 habitants, ce qui en faisait la seconde ville de l'Empire ottoman après Constantinople[réf. nécessaire].
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+ La fin du XVIIe siècle constitua une période difficile pour l'Empire ottoman, notamment après sa défaite lors de la bataille de Vienne en 1683. En 1697, après la défaite de la Bataille de Zenta ,dans une attaque conduite contre l'Empire par le prince Eugène de Savoie, Sarajevo fut brûlée. La ville fut reconstruite en partie par la suite, mais la capitale de la Bosnie fut transférée à Travnik. Jamais la ville ne retrouva sa puissance d'autrefois, le XVIIIe siècle reste marqué par une importante vie intellectuelle, avec des écrivains comme Mehmed Mejlija Guranij et Mula Mustafa Bašeskija. Des bibliothèques, des écoles et mosquées furent construites, mais aussi de nouvelles fortifications. En 1785, une épidémie de peste éclata à Sarajevo et, en 1788, un incendie ravagea la ville.
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+ Au début du XIXe siècle, avec l'autonomie de la Serbie vis-à-vis de la Sublime Porte, des mouvements nationalistes se développèrent en Bosnie, ce qui conduisit à la révolte de Husein Gradaščević définitivement matée par les Ottomans dans la plaine de Sarajevo en 1832.
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+ Après la défaite de l'Empire ottoman dans la guerre russo-turque de 1877-1878 et à la suite du congrès de Berlin, la Bosnie et l'Herzégovine sont placées sous le contrôle de la monarchie austro-hongroise, ces régions restant officiellement intégrées à l'Empire ottoman ; cette décision provoque la formation d'un gouvernement provisoire à Sarajevo et de nombreux mouvements de résistance[18]. Mais, dès la fin d'octobre 1878, les Autrichiens se rendent maîtres de la Bosnie et son territoire est réorganisé. Cette période est marquée par d'importants changements dans la ville qui s'industrialise et s'occidentalise. Un bureau de poste militaire avec station télégraphique est ouvert, identifié par les chiffres romains XXXII[19].
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+ Sur le plan architectural, de nombreux bâtiments publics changent le visage de la ville, comme le bâtiment du gouvernement de Bosnie, construit en 1884 et 1885 sur des plans de l'architecte Josip Vancaš, l'hôtel de ville, construit par Alexander Wittek à partir de 1892, le théâtre national, conçu par Karel Pařík en 1897-1899, la poste centrale, construite par l'architecte Josip Vancaš entre 1907 et 1909 ou les bâtiments actuels du musée national, conçus par Karel Pařík et inaugurés en 1912[10]. Parmi les édifices religieux, s'élèvent la cathédrale du Cœur-de-Jésus, siège de l'archidiocèse de Vrhbosna, construite entre 1884 et 1889 par l'architecte Josip Vancaš[20]. En 1910, Sarajevo compte un peu moins de 52 000 habitants[réf. nécessaire].
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+ Le 28 juin 1914, le double assassinat à Sarajevo de l’archiduc François-Ferdinand, héritier du trône d’Autriche-Hongrie, et de son épouse Sophie Chotek, duchesse de Hohenberg, par Gavrilo Princip, devient l’événement déclencheur de la Première Guerre mondiale. Les organisateurs de l’attentat sont de jeunes nationalistes « yougoslaves », des Serbes de Bosnie et des Musulmans bosniaques[21], qui effectuent leurs études à Belgrade[22].
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+ Après la Première Guerre mondiale et la défaite de l'Autriche-Hongrie, à partir d'octobre 1918, Sarajevo, comme le reste des territoires slaves anciennement contrôlés par la double monarchie, fait partie de l'éphémère État des Slovènes, Croates et Serbes, puis, à partir du 1er décembre, du Royaume des Serbes, Croates et Slovènes, gouverné par la dynastie serbe des Karađorđević, avec comme capitale Belgrade[23]. Le 3 octobre 1929, le royaume prend le nom de Yougoslavie et de nouvelles divisions administratives sont mises en place[24]. Sarajevo devient le centre administratif de la banovine de la Drina nouvellement créée. Pendant la Seconde Guerre mondiale, en 1941, les puissances de l'Axe occupent la banovine qui est supprimée et son territoire partagé entre l'État indépendant de Croatie, dont la ville de Sarajevo, et la Serbie occupée par les troupes allemandes.
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+ Après la Seconde Guerre mondiale, Sarajevo devient la capitale d'une République populaire puis, en 1963, socialiste de Bosnie-Herzégovine, au sein de la République fédérale populaire, puis, en 1963, socialiste de Yougoslavie. Elle retrouve rapidement de l'importance et devient un important centre industriel. Des quartiers modernes sont construits à l'est de la vieille ville. Sarajevo atteint sa taille maximale au début des années 1980, notamment lors des Jeux olympiques d'hiver de 1984.
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+ En 1990, la ville devient le centre du nouveau pouvoir issu des premières élections libres marquant la fin du régime communiste. Le 6 avril 1992, Sarajevo est encerclée par les forces serbes. Le siège de la ville dure jusqu'en octobre 1995, période durant laquelle elle subit de nombreuses destructions et une importante baisse de sa population. Pendant toute la guerre, l'avenue centrale de la ville est jalonnée de tireurs embusqués, visant quiconque tente de la traverser pour rallier l'autre côté de la ville. Les accords de Dayton, signés en décembre 1995, mettent fin au conflit et au siège et permettent le rétablissement de l'électricité et du gaz.
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+ La reconstruction de Sarajevo débute dès la fin de la guerre et en 2003, la majeure partie de la ville a été reconstruite : il reste seulement quelques ruines visibles dans le centre ville et des traces d'impacts de balles dans les banlieues pauvres. Des immeubles modernes ont depuis été construits à travers toute la ville.
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+ Sarajevo est à la fois la capitale de la Bosnie-Herzégovine, de la Fédération de Bosnie-et-Herzégovine et du canton de Sarajevo. Parallèlement, elle constitue une des sept villes officielles de Bosnie-Herzégovine (en bosnien et au singulier : grad, au pluriel : gradovi ; en bosnien cyrillique : град/градови), ce qui la dote d'institutions particulières et lui confère au sein de la Fédération un niveau administratif intermédiaire supplémentaire, entre la municipalité (en bosnien : općina ; en bosnien cyrillique : општина) et le canton (en bosnien : kanton)[25].
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+ La Ville de Sarajevo, Grad Sarajevo, est composée de quatre municipalités. D'est en ouest, ces quatre municipalités sont Novi Grad, Novo Sarajevo, Centar et Stari Grad. Toutes sont intégrées au canton de Sarajevo et sont administrées par l'équivalent d'un maire ; le territoire de chacune, situé dans la Fédération de Bosnie-et-Herzégovine, comprend une partie de la ville de Sarajevo proprement dite, ainsi que quelques localités périurbaines. Ces municipalités sont elles-mêmes composées d'unités administratives plus restreintes qui portent le nom de communautés locales (en bosnien : mjesna zajednica). En plus des municipalités qui forment la capitale bosnienne, le canton de Sarajevo englobe les municipalités de Hadžići, Ilidža, Ilijaš, Trnovo et Vogošća.
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+ Après la guerre de Bosnie-Herzégovine et à la suite des accords de Dayton, la ville d'Istočno Sarajevo, « Sarajevo est », a été créée sur le territoire d'anciennes municipalités sarajéviennes d'avant-guerre. Capitale de jure de la République serbe de Bosnie, elle compte sept municipalités : Istočna Ilidža, Istočno Novo Sarajevo, Istočni Stari Grad, Pale, Sokolac et Trnovo (République serbe de Bosnie).
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+ Chaque niveau administratif (communauté locale, municipalité, canton) dispose d'un président et d'une assemblée élus tous les quatre ans au suffrage universel.
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+ Le maire (gradonačelnik), qui représente le chef du pouvoir exécutif dans la ville, assure également des fonctions de représentation[26]. Il est assisté par des adjoints, par un cabinet, ainsi que par diverses institutions comme le service municipal pour l'administration générale (gradska služba za opću upravu), le service municipal des finances (gradska služba finansija), le service municipal pour le développement local (gradska služba za lokalno poslovanje)[27] etc. Depuis mars 2013, le maire de Sarajevo est Ivo Komšić, docteur en philosophie et sociologie et membre de l'Union sociale-démocrate de Bosnie-Herzégovine[28].
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+
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+ La principale entité législative de la ville est le conseil municipal (gradsko vijeće). Les conseillers municipaux sont élus dans les municipalités en proportion de leur population, la municipalité de Novi Grad ayant le plus de siège au conseil municipal et celle de Stari Grad le moins de siège. Le conseil municipal est composé de 28 membres. À la suite des élections municipales de 2008, le conseil était composé de la manière suivante[29] :
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+ Marin Ivanišević, du SDP, est l'actuel président du conseil municipal et Tatjana Ljujić-Mijatović, elle aussi membre du SDP, en est la vice-présidente[29].
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+ En tant que capitale de la Bosnie-Herzégovine, Sarajevo abrite un grand nombre d'institutions nationales bosniennes. Le siège de la Présidence de la Bosnie-Herzégovine est situé dans la ville[30], ainsi que le Konak de Bistrik, l'ancienne résidence des gouverneurs ottomans, qui accueille des réceptions et sert de résidence aux invités de la présidence[31] ; on y trouve aussi le siège du Conseil des ministres et les deux chambres du Parlement de la Bosnie-Herzégovine. Sur le plan judiciaire, la Cour constitutionnelle de Bosnie-Herzégovine est située à Sarajevo, ainsi que la cour du canton de Sarajevo. Sarajevo accueille également les ambassades des pays étrangers[32].
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+ La ville se compose d'un ancien quartier turc, la vieille ville appelée Baščaršija, datant du XVe siècle ; d'une ville nouvelle du XIXe siècle, regroupant les administrations ; et de quartiers contemporains industriels.
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+ Aucun recensement général n'a été effectué en Bosnie-Herzégovine depuis 1991. De ce fait, ni la population de la ville de Sarajevo ni celle du canton dont elle est le centre n'est connue exactement. Le recensement comportait la structure ethnique de la population mais, par la volonté de Tito aucune catégorie ne représentait les populations actuellement déclarées comme bosniaques de la ville ou de l'agglomération ; la majorité d'entre elles était comptabilisée sous la catégorie Musulmans.
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+ Selon des données du recensement de 1991, l'agglomération de Sarajevo comptait 527 049 habitants[33] et la ville de Sarajevo intra muros 416 497[34]. La dernière estimation réalisée par le gouvernement du canton de Sarajevo, datant du 30 juin 2008, faisait état d'une population de 421 389 habitants dans l'ensemble du secteur cantonal[35]. En 2009, selon le site officiel de Sarajevo, la population de la ville proprement dite est estimée à 297 416 habitants[1].
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+ Dans l'agglomération de Sarajevo (1991) et dans l'actuel canton de Sarejevo (2008), la population était répartie de la manière suivante :
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+ Selon les statistiques officielles du gouvernement, la densité de la population de Sarajevo est de 2 470,1 habitants par km2. La partie la plus densément peuplée est la municipalité de Novo Sarajevo (7524,5 hab km²), et la moins densément peuplée est la municipalité de Stari Grad (742,5 hab. km²)[réf. nécessaire].
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+ Selon les estimations de 2008 et dans l'ensemble du canton, sur un total estimé de 421 389, on comptait 70 141 habitants âgés de 0 à 14 ans (16,64 %), 282 407 de 15 à 64 ans (67,02 %) et 68 841 de plus de 65 ans (16,34 %)[35]. Pour l'ensemble de la Fédération de Bosnie-et-Herzégovine chacune de ces catégories représentait respectivement (18,06 %), (67,88 %) et (14,06 %)[35].
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+ Avant la guerre de Bosnie-Herzégovine, Sarajevo était une ville multiculturelle brassant des populations serbes orthodoxes, croates catholiques et musulmanes, plus encore avant la Seconde guerre mondiale où figuraient également des Juifs, pour la plupart massacrés au camp de concentration de Jasenovac. En 1991, les 527 049 habitants recensés dans l'agglomération se répartissaient de la manière suivante[33] :
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+ Toutes les municipalités comptaient une majorité absolue ou relative de Musulmans (Bosniaques), à l'exception de celle de Pale qui était à majorité serbe (68,99 %)[33].
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+ Dans la ville elle-même, les 416 497 habitants se répartissaient de la manière suivante[34] :
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+ Pendant la guerre de Bosnie-Herzégovine et après les accords de Dayton, de nombreux mouvements de population ont eu lieu, entraînant d'importants changements dans la structure de la population. La guerre a fait environ 10 000 morts et provoqué le départ de la ville de nombreux Serbes[37]. Des secteurs à majorité serbe, dont la municipalité de Pale, ont été rattachés à la République serbe de Bosnie. De ce fait, en 1998, la ville de Sarajevo comptait désormais 78,3 % de Bosniaques (les anciens Musulmans du recensement de 1991) sur une population évaluée à l'époque à 274 526 habitants[38]. Après la guerre, sur les 157 000 Serbes que comptait Sarajevo, il n'en restait plus qu'environ 10 000[37]. Sous l'impulsion de l'Office du Haut représentant international en Bosnie-Herzégovine, la Déclaration de Sarajevo a été signée le 3 février 1998, avec comme but de faire de la capitale bosnienne « un modèle de coexistence et de tolérance pour le reste du pays »[39]. Cet accord, notamment signé par les membres de la Présidence de la Bosnie-Herzégovine[39], prévoyait pour 1998 20 000 retours minoritaires ; on en a officiellement enregistré 4 934[37].
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+ La ville foisonne de mosquées, d'églises catholiques, orthodoxes et quelques synagogues car ces dernières ont été pour la plupart détruites ou reconverties après la disparition presque totale de la communauté juive.
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+ La mosquée d'Ali-pacha
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+ La cathédrale catholique du Cœur-de-Jésus
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+ La nouvelle église orthodoxe serbe
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+ Synagogue de Sarajevo
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+ Cliquez sur une vignette pour l’agrandir.
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+ Sarajevo accueille chaque année de nombreux événements culturels comme les Nuits de Bašćaršija (Baščaršijske noći), un festival qui, pendant tout le mois de juillet, propose des animations et des spectacles culturels divers[40] ; il doit son nom au quartier ancien de Baščaršija dans lequel il se déroule. La capitale bosnienne est également le lieu d'un festival de cinéma appelé le Festival d'hiver[41] et d'un Festival du film[42], ainsi que d'un Festival de jazz[43]. Un Festival international de folklore (Međunarodni festival folklora) est également organisé en juillet[44].
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+ Parmi les écrivains du XXe siècle originaires de la ville, on peut aussi citer Momo Kapor, Aleksandar Hemon, Miljenko Jergović et Abdulah Sidran, qui a écrit des scénarios pour le réalisateur Emir Kusturica.
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+ Le "Musée de Littérature et de théâtre" présente une exposition de nombreuses affiches de théâtre à Sarajevo, dont la première représentation (au sens moderne) aurait eu lieu en 1870. Il détient également divers éléments pour une histoire de l'art des marionnettes en Bosnie-Herzégovine.
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+ L'Académie des Arts de Performance de Sarajevo (en) (bosnien : Akademija scenskih umjetnosti Sarajevo / Академија сценских умјетности Сарајево), de l'université de Sarajevo, est le principal organisme public de formation (du pays) pour les diverses formes de théâtre, danse, et cinéma.
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+ La ville possède de nombreux théâtres, dont le plus important est le Théâtre national de Sarajevo (1899, 600 places)[45]. Le Mess des officiers à Sarajevo (1881, Dom Armije u Sarajevu) offre également une salle de concert/conférence, et une salle de projection/conférence.
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+ Les compagnies de théâtre importantes de la ville sont :
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+ En musique, Sarajevo possède son Orchestre philharmonique de Sarajevo (en) (Sarajevska filharmonija), officiellement créé en juillet 1923[50].
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+ La ville accueille également le Festival International de Guitare de Sarajevo (en)[51].
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+ L'Académie de Musique de Sarajevo (en) est particulièrement active : Majske Muzičke Svečanosti (Cérémonies musicales de Mai), Sonemus Fest[52] (Samostalna Organizacija NovE MUzike Sarajevo, Society Of NEw MUsic Sarajevo, Société de Musique Nouvelle de Sarajevo), Orchestre à cordes (Gudački orkestar), Orchestre symphonique (Simfonijski orkestar), Chœur mixte et féminin (Mješoviti i Ženski hor), Ensemble ethno-académique (Ansambl Etnoakademik).
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+ L'Institut de Musique Contemporaine et des Arts Associés (INSAM Sarajevo) (en)[53], fondé en janvier 2015, bosnien et international, développe une approche de recherche interdisciplinaire et transdisciplinaire, dans et pour la musique, en association avec les nouveaux paradigmes artistiques.
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+ Dans la seconde moitié du XXe siècle, la ville a été un des centres des musiques pop et rock en Yougoslavie, avec des groupes issus de l'école de pop rock de Sarajevo. Parmi ces groupes, on peut signaler Bijelo dugme qui, créé par Goran Bregović, avait comme chanteur fétiche Željko Bebek, ces deux musiciens étant nés à Sarajevo ou encore le groupe Indeksi. Dans leur continuité, on peut citer des groupes comme Crvena Jabuka, Plavi Orkestar ou Zabranjeno pušenje et des chanteurs comme Kemal Monteno et Dino Merlin ; l'un des titres de Monteno, Sarajevo Ljubavi Moja (« Sarajevo, mon amour », a remporté un vif succès. D'autres chanteurs ou musiciens comme Đorđe Novković et son fils Boris, Davorin Popović, Zdravko Čolić ou Jadranka Stojaković sont originaires de la capitale bosnienne.
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+ La ville abrite de nombreux clubs et bars à jazz (et blues) de qualité.
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+ Depuis 2015, la ville accueille le "Festival International de la Danse et de l'Amitié"[54].
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+ Pour le cinéma, Sarajevo est la ville natale du réalisateur bosnien Emir Kusturica, mais aussi celle d'autres réalisateurs comme Ademir Kenović, Benjamin Filipović, Pjer Žalica, Danis Tanović et Jasmila Žbanić. La capitale, qui possède un certain nombre de salles de cinéma[55], est aussi connue pour ses sociétés de production cinématographiques, parmi lesquelles figurent Sutjeska film et Bosna film[56].
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+ Après la guerre de Bosnie-Herzégovine, Sarajevo a inspiré la culture populaire internationale. Le film Bienvenue à Sarajevo a été tourné en 1997 par le réalisateur britannique Michael Winterbottom[57]. Le groupe de rock irlandais U2 a remporté un vif succès avec Miss Sarajevo et, en 1995, le groupe de metal progressif Savatage' a évoqué des Roméo et Juliette sarajéviens dans son album-concept Dead Winter Dead. Sarajevo est également le nom d'un groupe de East Windsor, dans le New Jersey. Le poète Semezdin Mehmedinović a écrit son ouvrage Sarajevo Blues pendant le siège de Sarajevo en 1992.
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+ Sarajevo possède de nombreuses institutions culturelles importantes comme les Archives historiques de la ville (Historijski arhiv Sarajevo), qui abritent environ 14 000 documents remontant à la période ottomane, defters (registres), sidžils (comptes rendus judiciaires), salnamas (almanachs), takvims (calendriers), ainsi que des manuscrits, des livres imprimés etc. ; elles conservent également des documents plus tardifs et, notamment, une collection de photographies[59].
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+ À l'époque ottomane, la Bibliothèque Gazi Husrev-beg (Gazi Husrev-begova biblioteka), fondée en 1537, fut, à l'époque de sa création, une des plus importantes des Balkans ; elle consiste en un fonds originel de 10 000 manuscrits en arabe, turc et persan, auxquels sont venus s'ajouter de nombreux livres, soit en tout environ 60 000 volumes ; un nouveau bâtiment est en cours de construction pour accueillir toute cette collection[60]. La Bibliothèque nationale et universitaire de Bosnie-Herzégovine, quant à elle, a été créée en 1945[61].
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147
+ Le musée le plus important de la ville est le Musée national de Bosnie-Herzégovine (Zemaljski Muzej Bosne i Hercegovine), créé en 1888 et installé dans ses locaux actuels en 1913[62]. Ses activités se répartissent en quatre unités principales (archéologie, ethnologie, science naturelles, bibliothèque), autour desquelles se sont développés d'autres ensembles comme l'Institut d'études orientales, l'Institut d'études balkaniques ou l'Institut de biologie ; il abrite également la Galerie d'art de Bosnie-Herzégovine[63]. Une des pièces maîtresses du musée est la Haggadah de Sarajevo, une Haggadah rédigée à Barcelone vers 1350 et ornée d'enluminures[14].
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149
+ Le Musée historique de Bosnie-Herzégovine a été créé en 1945 et il rassemble environ 300 000 objets[64], couvrant toute l'histoire de la Bosnie-Herzégovine[65]. Il présente une exposition permanente, « Sarajevo, ville assiégée ».
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+ Sarajevo abrite également le Musée de littérature et d'art dramatique de Bosnie-Herzégovine, créé en 1961 et membre de la SIBMAS (Société Internationale des Bibliothèques et des Musées des Arts du Spectacle)[66].
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+ Le Musée de Sarajevo (Muzej Sarajeva), créé en 1949, se compose de cinq ensembles[67],[68] : le bezistan de Brusa, un marché couvert d'un dôme et construit en 1551[69], la Svrzina kuća, une maison construite aux XVIIIe et XIXe siècles[70], la maison Despić, dont les parties les plus anciennes remontent au XVIIe siècle[71], le Musée de Sarajevo 1878-1918, qui rassemble des collections sur la période austro-hongroise de la ville et sur l'attentat de Sarajevo[72], et le Musée juif de Bosnie-Herzégovine (Muzej jevreja Bosne i Hercegovine), installé dans la plus ancienne synagogue de la ville[73].
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+ Le musée Ars Aevi (en), musée d'art contemporain de la capitale bosnienne[74], devrait bientôt aménager dans de tout nouveaux locaux[75].
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+ Le Musée des Illusions d'Optique de Sarajevo, "MOI (Sarajevo)"[76], 28 rue Skenderija, sur le modèle du Musée des illusions de Belgrade[77],[78] est ouvert depuis février 2020[79].
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+ Le "Muzej Valter brani Sarajevo" (Dženetića Čikma 12, 71000 Sarajevo) rend hommage au héros "Valter" (de la libération de Sarajevo en 1945) et au film qui en a été réalisé : Walter défend Sarajevo (1972).
160
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+ Sarajevo possède aussi de nombreux centres culturels comme l'Institut bosniaque de Sarajevo (en)-Fondation Adil Zulfikarpašić[80], le Bosanski kulturni centar[81], le Sarajevo art, qui organise de nombreuses manifestations comme les Nuits de Bašćaršija et le Festival international de folklore[82] ou encore le "Obala Art centar".
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+ Fonctionnent aussi des institutions culturelles étrangères :
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+ Sarajevo conserve un important patrimoine architectural datant de la période ottomane de son histoire, notamment au centre ville dans le quartier de Baščaršija, une čaršija caractéristique de l'urbanisme turc, regroupant autour d'une fontaine des édifices religieux et de petits commerces.
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+ Construit pour l'essentiel au XVIe siècle, ce quartier abrite aussi des konaks (vastes résidences), des hans (caravansérails) et des bezistans (marchés couverts).
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+ La mosquée de Baščaršija (Baščaršijska džamija) a été construite vers 1528 ; à l'origine, elle était surmontée d'un dôme en bois, incendié en 1697, lors de l'attaque de la ville par Eugène de Savoie ; le dôme en pierre actuel a été édifié après la Seconde Guerre mondiale[87] ; la mosquée possède un minaret en pierre haut d'environ 35 m[88]. La mosquée de Gazi Husrev-bey (Gazi Husrev-begova džamija) a été édifiée en 1530-1531 sur l'ordre de Gazi Husrev-bey ; elle est l'œuvre de l'architecte Sinan, qui, entre autres, a réalisé la mosquée Selimiye d'Edirne, en Turquie ; la salle de prière est surmontée d'un dôme de 26 m de haut et la mosquée possède un minaret qui s'élève à 45 m[87]. Cette mosquée est le centre d'un vaste ensemble architectural incluant la tour de l'Horloge de Sarajevo (Sarajevska sahat-kula), construite à la fin du XVIe siècle et mentionnée pour la première fois au XVIIe siècle par le géographe ottoman Katip Çelebi[89], la médersa de Gazi Husrev-bey, construite en 1537 et les vestiges d'un khanqah[90], ainsi que le bezistan de Gazi Husrev-bey (Gazi Husrev-begov bezistan), construit dans les années 1537-1547[91].
170
+
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+ Toujours dans le quartier de Baščaršija, l'église orthodoxe Saint-Michel-et-Saint-Gabriel est mentionnée pour la première fois en 1539[92]. Situé à environ 3 km à l'est de Sarajevo, le Pont des chèvres (Kozija ćuprija), qui franchit d'une seule arche la rivière Miljacka, date de la première moitié du XVIe siècle[93].
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+
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+ La seconde moitié du XVIe siècle est également riche en monuments. La Bijela tabija, la « Forteresse blanche », dans l'actuelle municipalité de Stari Grad, a été construite vers 1550 sur un site défensif plus ancien et plusieurs fois remaniée depuis cette époque. Dans le quartier de Baščaršija, le bezistan de Brusa (Brusa bezistan), ainsi nommé en référence à la ville turque de Bursa (Brouse), a été construit en 1551 sur l'ordre de Rustem-paša Opuković (1500-1561), originaire de Sarajevo et grand vizir de Soliman le Magnifique ; il était notamment consacré au commerce de la soie[94]. De cette époque date également le han de Morića, un caravansérail construit en 1551[87].
174
+
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+ Parmi les nombreuses mosquées de la seconde moitié du XVIe siècle, on peut citer la mosquée d'Ali-pacha (Alipašina džamija), qui date de 1560-1561[95], la mosquée Ferhadija, construite sur l'ordre de Fehrad-bey Vuković-Desisalić en 1561-1562[87],[96] et, surtout, la mosquée impériale (Careva džamija), construite une première fois en 1462 par Isa-beg Išaković, détruite par le despote serbe Vuk Grgurević et totalement reconstruite sous sa forme actuelle en 1566 sur l'ordre de Soliman le Magnifique[97].
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+ De cette période date également la Vieille synagogue, construite en 1580-1581[98], qui accueille aujourd'hui les collections du Musée juif de Bosnie-Herzégovine.
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+
179
+ De la fin de la période ottomane datent des édifices comme la fontaine Sebilj, érigée au centre du quartier de Baščaršija en 1754, le pont latin (Latinska ćuprija), dont le nom est associé à l'attentat de Sarajevo en 1914, mais aussi le turbe des sept frères (Turbe sedam braće) (1815). La cathédrale orthodoxe de la Nativité-de-la-Sainte-Mère-de-Dieu (en serbe : Саборна Црква Рођења Пресвете Богородице et Saborna Crkva Rođenja Presvete Bogorodice) a été construite de 1863 à 1868 par l'architecte Andreja Damjanov[99].
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+ De riches demeures particulières attestent encore de la vitalité architecturale de cette période, comme la Svrzina kuća, dans le quartier de Ćurčića Brijeg, construite aux XVIIIe et XIXe siècles et aujourd'hui transformée en musée[70],[100], ou le konak de Bistrik, souvent familièrement appelé le Konak, construit entre 1867 et 1869, qui accueille aujourd'hui des réceptions et sert de résidence aux invités de la Présidence de la Bosnie-Herzégovine[31],[101]
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+ L'année 1878, qui voit la Bosnie et l'Herzégovine placées sous protectorat autrichien, marque un tournant dans l'architecture de la ville, avec la construction d'édifices à l'occidentale. Parmi les architectes importants de cette période compte Josip Vancaš à qui Sarajevo doit trois églises catholiques : la Cathédrale catholique du Cœur-de-Jésus, connue également sous le nom de Cathédrale de Sarajevo, construite entre 1883 et 1889 et caractéristique du style néogothique[102], l'église de la Sainte-Trinité, construite en 1906 dans un style néoroman[103] et l'église du monastère franciscain de Sarajevo, dédicacée à Saint Antoine de Padoue et construite en 1914 dans un style néogothique[104]. Vancaš a également dessiné des bâtiments publics comme le bâtiment du Gouvernement de Bosnie-Herzégovine, construit en 1884-1885 dans un style néorenaissance, un édifice qui accueille aujourd'hui la Présidence de la Bosnie-Herzégovine[105], ou encore celui de la Poste centrale ; il est aussi l'auteur d'immeubles de bureau ou d'habitation, comme l'immeuble du 17 rue Veliki Alifakovac, construit en 1910, ou encore l'Hôtel Continental, construit en 1909, ces deux immeubles étant considérés comme typiques de la Sécession bosnienne[106],[107].
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+ L'architecte Karlo Paržik (1857-1942) a également laissé son empreinte dans la ville[108]. On lui doit des bâtiments importants comme ceux du Théâtre national, construit en 1897-1898[109], de l'église évangélique, construite en 1898-1899 dans un style néobyzantin, qui abrite aujourd'hui l'Académie des beaux-arts[87],[110], ou ceux de l'actuel Musée national de Bosnie-Herzégovine, construits de 1908 à 1910 dans un style néoclassique[111]. Il a également dessiné les plans du Premier lycée (Prva gimnazija), construit en 1890-1891 dans un style néo-Renaissance[112], de la Synagogue de Sarajevo (ashkénaze) (Aškenaška sinagoga), construite en 1902 dans un style néo-mauresque[113] ou du Palais de justice (Pravosudna palata), réalisé entre 1912 et 1914, lui aussi dans un style néorenaissance[114]. Paržik a poursuivi sa carrière après la période austro-hongroise, notamment avec l'église catholique Saint-Joseph, construite en 1940 dans un style néoroman[115]. L'architecte Aleksandar Wittek, quant à lui, est l'auteur de deux monuments emblématiques de la capitale bosnienne, la fontaine de Sebilj, une fontaine publique du quartier de Baščaršija, édifiée dans un style néo-mauresque en 1891[116], et, surtout, il a dessiné les premières esquisses de l'Hôtel de ville, achevées par Ćiril Iveković (1864-1933) ; le bâtiment est lui aussi caractéristique du style néo-mauresque[117].
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+ La période austro-hongroise se caractérise également par la construction de riches demeures privées. L'architecte Josef Gramer[118] a construit la maison du docteur Paul Orešković en 1914, dans un style typique de l'Art nouveau[119]. La maison Despić, dont l'origine remonte au XVIIIe siècle, construite dans un style traditionnel ottoman, a pris son aspect actuel en 1881 ; elle abrite aujourd'hui un département du Musée de Sarajevo[71],[120].
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+ L'architecture au XXe siècle dépend beaucoup de l'urbanisme, au niveau du canton, particulièrement dans la construction de logements sociaux.
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+ La construction d'immeubles de prestige relève également d'une idéologie d'État très interventionniste.
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+ Depuis 1996 et la fin des conflits, une part importante des investissements porte sur la reconstruction et/ou la rénovation des bâtiments, publics et privés.
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+ Parmi les réalisations importantes depuis 120 ans :
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+ Le tourisme est l'une des principales activités économiques de Sarajevo, et est en forte croissance depuis la fin de la guerre.
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+ La chaîne des montagnes et les infrastructures issues des Jeux olympiques en font une destination idéale pour les sports d'hiver : Bjelašnica, Igman, Jahorina (station de ski) (en), Trebević, Treskavica.
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+ Sa riche histoire de 600 ans est aussi une raison du nombre élevé de touristes : sites d'intérêt touristique à Sarajevo (en).
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+ Le centre ville désormais est à peu près piéton dans la ville austro-hongroise du 19ème siècle, et totalement dans la ville ottomane.
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+ Sarajevo a accueilli les Jeux olympiques d'hiver en 1984. Cependant le sport a toujours joué un rôle important dans la vie de la cité. Un des sports préférés des Sarajeviens est le football. La ville compte deux clubs de football, FK Sarajevo et NK Željezničar Sarajevo, tous les deux ayant une longue tradition des rencontres européennes et internationales. Le stade de l'équipe nationale est le Kosevo stadium.
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+
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+ Le deuxième sport préféré est le basket-ball, dont le club de la ville, Bosna Sarajevo, remporta l'Euroligue en 1979. Le club d'échecs Bosna est aussi particulièrement réputé.
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+ Sarajevo est une des régions les plus importantes économiquement de Bosnie-Herzégovine. Son économie repose largement sur l'activité industrielle ainsi que le tourisme. En tant que centre des différents niveaux politiques, de nombreux habitants de Sarajevo travaillent pour le gouvernement. De nombreuses entreprises nationales et internationales sont aussi présentes et contribuent à sa bonne santé économique.
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+
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+ L'activité industrielle de Sarajevo comprend les boissons, le textile, l'automobile, la sidérurgie, la pharmacologie ainsi que l'alcool et les cigarettes.
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+ Une variété d'institutions économiques se trouve à Sarajevo. La banque centrale de Bosnie-Herzégovine a son siège dans la ville, comme de nombreuses banques privées. Au total, 19 banques ont leur siège à Sarajevo. La ville accueille aussi la bourse (Sarajevo Exchange of securities), l'institut de comptabilité et d'audit de la Fédération de Bosnie-et-Herzégovine.
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+ Parmi les entreprises implantées dans la ville, on peut noter Air Bosna, BH Telecom, Bosmal, Bosnalijek, CBS Bank, Dnevni Avaz, Energopetrol, Oslobodenje, Fabrika Duhana Sarajevo, Sarajevska Pivara, et Unioninvest.
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+ Après les guerres de Yougoslavie, le groupe Volkswagen a rouvert en 1997 son usine, active depuis 1972, pour y assembler en SKD en nombre modeste des modèles Volkswagen, Škoda Auto, Audi, ainsi que des composants, et envisage d'y monter des véhicules utilitaires électriques[121].
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+ En tant que capitale et plus grande ville de Bosnie-Herzégovine, Sarajevo concentre les principaux médias du pays. La plupart des chaînes de télévisions ont leur siège dans la ville, comme les journaux et magazines les plus populaires.
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+ La presse écrite est la forme la plus populaire de média. Les deux journaux de «références» sont Oslobodenje et Dnevni Avaz. Le siège de ces deux journaux est situé dans la municipalité de Novi Grad, côte-à-côte.
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+ La télévision est très populaire à Sarajevo, même si le nombre de chaînes dont dispose la plupart des Sarajeviens est limité, entre autres Pink, TVSA… Federalna televizija est la chaîne de télévision de la Fédération de Bosnie-et-Herzégovine. Il existe aussi une chaîne de télévision et de radio publique au niveau national, BHT 1.
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+ De nombreuses radios indépendantes existent, bien que l'audience soit concentrée sur quelques radios, Radio M, Radio Grad, eFM Student Radio et Radio Stari Grad. Radio Stari Grad est la radio la plus écoutée. Radio Liberté peut toujours être écoutée, et de nombreuses stations américaines et européennes sont disponibles dans la ville.
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+
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+ Depuis le 11 novembre 2011, la chaîne Al Jazeera Balkans émet depuis Sarajevo une version en serbo-croate à destination des pays de l'ancienne Yougoslavie ; elle émet depuis le BBI Centar[122].
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+ La première université à Sarajevo est une école soufiste fondée en 1531 par Gazi Husrev-beg. Au fil des ans, de nombreuses écoles religieuses voient le jour. La bibliothèque de Sarajevo, à son apogée, est aussi réputée que la madrassa de Bayezid II.
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+ L'annexion de la Bosnie par l'empire austro-hongrois introduit le mode d'éducation occidentale dans la ville. Le premier lycée est établi en 1887.
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+ En 2020, Sarajevo compte 46 écoles élémentaires et 33 lycées (classes 10 à 13).
232
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233
+ L'université de Sarajevo comprend les facultés de médecine, droit, agriculture, philosophie et économie.
234
+ L'offre universitaire publique consiste également en une Faculté de Sciences politiques deSarajevo (en), Académie de Musique de Sarajevo (en),Académie des Arts de la Performance à Sarajevo (en).
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236
+ L'offre universitaire privée consiste en : Sarajevo School of Science and Technology (en) (SSST), International University of Sarajevo (en) (IUS), American University in Bosnia and Herzegovina (en) (AUiBH), Sarajevo Graduate School of Business (en) (SGSB), International Burch University (en) (IBU).
237
+ Mais aussi l'École de droit d'été de Sarajevo (en) (ELSA).
238
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239
+ De plus, il existe plusieurs écoles internationales à Sarajevo, dont l'École Internationale de Sarajevo (en) et l'École Française de Sarajevo[123], créée en 1998, devenue le Collège international français de Sarajevo.
240
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241
+ Les facteurs géographiques et historiques ont contribué à la faible extension de la ville au regard de sa population. Il est ainsi difficile de trouver des places de parking, notamment durant la période estivale quand la population de la ville s'accroît avec l'arrivée des touristes. Les Sarajeviens utilisent largement les transports en commun. Les principaux modes de transport sont le tramway, le trolleybus et les autobus. Sarajevo compte sept lignes de tramway qui traversent la ville d'est en ouest, quatre lignes de trolleybus et neuf lignes de bus. La plupart vont d'est en ouest, et sont situées sur la rive nord de Miljacka. Un projet de métro a été finalement abandonné. Une carte en ligne, à jour, est accessible[124].
242
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243
+ La bicyclette et la bicyclette électrique, tout comme la trottinette et la trottinette électrique, sont encore rares, même en terrain plat, en raison en particulier des fortes pentes.
244
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245
+ Les premières lignes de tramway européennes furent construites à Sarajevo à la fin du XIXe siècle (1885) par le gouvernement d'Autriche-Hongrie. De nos jours, le réseau de tramway s'étend sur 16 kilomètres de long, rive droite.
246
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247
+ Le trolleybus de Sarajevo (de) est l'unique système de trolleybus du pays, sur le modèle de celui de Belgrade (1947). Il est géré par l'entreprise communale "Javno Komunalno Preduzeće - Gradski Saobraćaj Sarajevo" (JKP GRAS Sarajevo), et date de 1984, juste à temps pour les Jeux Olympiques d'Hiver de Sarajevo. Il consiste en cinq lignes, rive gauche (101, 102, 103, 107, 108) desservant une trentaine d'arrêts, dont un terminus en République serbe de Bosnie.
248
+
249
+ Le chemin de fer a toujours été très développé à Sarajevo.
250
+ La gare principale de Sarajevo (en) ou "Glavna željeznička stanica u Sarajevu", située un peu au nord du centre-ville, date de 1882, mais a été reconstruite en 1949, puis après 1995.
251
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252
+ L'aéroport international de Sarajevo (Code AITA SJJ) est situé à quelques kilomètres au sud-ouest de la ville. Durant la guerre, l'aéroport fut utilisé par les avions des Nations unies et des organisations humanitaires. Depuis les accords de Dayton signés en 1996, l'aéroport a connu un essor grandissant.
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254
+ Les deux grandes artères de la ville sont Titova et Zmaj od Bosne.
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256
+ L'autoroute reliant la capitale à Budapest est en cours de modernisation. Les trente premiers kilomètres, jusqu'à Visoko au nord sont assurés.
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+ L'autoroute à péage vers le sud, via Mostar, est en construction. Les trente premiers kilomètres sont de qualité européenne actuelle.
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+ Parmi les ponts notables sur la rivière Miljacka :
261
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262
+ On peut également consulter la liste de ponts de Bosnie-Herzégovine.
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264
+ Sarajevo a signé des accords de partenariat avec les villes suivantes[125] :
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266
+ Les villes suivantes sont considérées comme des villes sœurs[126] :
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+ « Gérard, qui avait été transporté par notre reportage, me contacta dès mon retour à Paris : « Ma prochaine histoire se passera à Sarajevo ! ». Et il m'emprunta toutes mes cartes d'état-major de la ville et de la région. Son ouvrage, Mission Sarajevo, le numéro 109 de la collection des SAS, demeure un livre de référence sur l'ambiance de la capitale bosniaque au début de son siège. »
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+ La Saskatchewan (prononcé en français : /saskatʃewan/, prononcé en anglais : /səˈskætʃəwən/) est une province de l'Ouest du Canada, située dans la région des prairies, entourée à l'ouest par l'Alberta, au nord par les Territoires du Nord-Ouest et à l'est par le Manitoba. La Saskatchewan comporte également une frontière au sud avec les États américains du Montana et du Dakota du Nord. Elle s'étend sur une superficie de 651 900 km2 et compte une population de 1 098 352 habitants en 2016[1]. La plus grande ville est Saskatoon et la capitale Regina.
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+ Avant que les Européens ne l'explorent en 1690 et ne s'y installent en 1774, le territoire a d'abord été habité par de nombreuses communautés amérindiennes. Créée depuis les Territoires du Nord-Ouest, elle devient la 9e province du Canada en 1905.
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+ L'économie de la Saskatchewan se repose principalement sur l'agriculture et l'industrie forestière. Les autres activités sont l'industrie minière, ainsi que la production de gaz naturel et de pétrole, ce qui fait de la Saskatchewan la deuxième province la plus productrice après l'Alberta.
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9
+ Son nom vient de la rivière Saskatchewan, dont le nom en langue crie signifie « (rivière) rapide » (kisiskatchewan).
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+ Dans le français parlé au Canada, comme dans l'usage officiel des gouvernements fédéral du Canada, du Québec, et de la Saskatchewan, le nom Saskatchewan est exclusivement féminin, qu'il désigne la province ou la rivière éponyme. Ailleurs, il peut y avoir flottement : un usage observé en France[3] est de faire de Saskatchewan un nom masculin quand il désigne la province et féminin quand il désigne la rivière.
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13
+ La Saskatchewan est située dans l'Ouest canadien. La superficie de la province atteint 651 036 km2, dont 591 670 km2 de terres et 59 366 km2 d'eaux, ce qui en fait la 7e entité subnationale du Canada en superficie, et la 5e province.
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+ La province prend la forme d'un trapèze, ses frontières suivant essentiellement des méridiens et des parallèles. L'ouest de la Saskatchewan borde l'Alberta et est délimité par la longitude 110° O ; la frontière entre les deux provinces mesure 1 225 km. Au nord, les Territoires du Nord-Ouest en sont séparés par le 60e parallèle ; au sud, la frontière avec les États-Unis est située sur le 49e parallèle. La frontière orientale avec le Manitoba n'est pas un simple arc de méridien, mais une succession de segments de méridiens à l'ouest de 101°30', reliés par de courts arcs de parallèles. La Saskatchewan est la seule province du Canada dont aucune frontière ne correspond à une particularité géographique tangible (bassin versant, cours d'eau, etc.).
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17
+ La Saskatchewan est constituée de deux principales régions naturelles : le bouclier canadien au nord et les plaines intérieures au sud. La montagne de Cyprès, au sud-ouest, est une région qui est demeurée libre de glaces lors de la dernière glaciation. Le point culminant de la province, à 1 468 m d'altitude, est situé dans les montagnes des Cyprès ; il s'agit du plus haut point du Canada entre les montagnes Rocheuses et le Québec. Le point le plus bas est situé sur les bords du lac Athabasca, à 213 m d'altitude.
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+ La géologie de la Saskatchewan peut être divisée en deux régions, le bouclier canadien datant du Cambrien ou du Précambrien et le bassin sédimentaire de l'Ouest canadien datant du Phanérozoïque. Le bouclier canadien contient en outre le bassin sédimentaire de l'Athabasca. Les processus géologiques les plus récents datent du quaternaire, lorsque les prairies furent touchées par des épisodes glaciaires[4].
20
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21
+ Plusieurs impacts météoriques ont altéré les processus géologiques terrestres. Les impacts de Carswell, Deep Bay et Gow Lake se sont produits sur le bouclier canadien au nord. Ceux de Viewfield, Elbow et Maple Creek dans les plaines du sud[5]. Le cratère de Carswell est le plus grand astroblème de la province, avec 35 km de diamètre[6].
22
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23
+ La province de la Saskatchewan possède plus de 100 000 lacs et rivières[7].
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25
+ Les eaux douces recouvrent 59 366 km2 de la Saskatchewan, soit 6,5 % de la superficie totale[8]. La province regroupe 14 principaux bassins versants[9], se déversant dans l'océan Arctique, la baie d'Hudson et le golfe du Mexique. Les deux principaux bassins, ceux du Nelson et du Churchill, se déversent dans la baie d'Hudson. Outre le Churchill, les principaux cours d'eau sont la Qu'Appelle, l'Assiniboine, la Souris, la Saskatchewan Nord et la Saskatchewan Sud (dont la confluence forme la Saskatchewan), qui font toutes partie du bassin du Nelson. La Frenchman, au sud de la province, fait partie du bassin du Mississippi et s'écoule donc vers le golfe du Mexique. Au nord, le bassin du Mackenzie rejoint l'océan Arctique.
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27
+ La Saskatchewan comprend plus de 10 000 lacs, principalement dans la région au nord de la limite des arbres sur le bouclier canadien[10]. Le plus grand est le lac Athabasca, à cheval sur la Saskatchewan et l'Alberta. Le deuxième est le lac Reindeer, à cheval sur la Saskatchewan et le Manitoba. Parmi les autres lacs, on trouve le lac Wollaston, le lac Cree, le lac Frobisher et le lac la Ronge. Le point le plus profond, 220 m de profondeur, est situé dans le lac des Rennes, dans le cratère de Deep Bay, un astroblème de 13 km de diamètre[11].
28
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29
+ La Saskatchewan contient également des zones humides[12], des tourbières et des lacs salés, comme les lacs Quill (en).
30
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31
+ La Saskatchewan repose loin de toute étendue d'eau de taille significative. Avec sa situation septentrionale, la province possède un climat continental tempéré dans le centre et l'est, s'asséchant en climat de steppe semi-aride dans le sud et le sud-ouest. Au nord, à partir de La Ronge, le climat est subarctique. Les étés sont chauds, avec des températures pouvant dépasser 30 °C. Les hivers sont très froids. L'amplitude thermique entre l'été et l'hiver peut dépasser 65 °C[13]. L'été, les rafales descendantes, les orages supercellulaires ou les tornades sont des événements possibles.
32
+
33
+ La Saskatchewan est la province la plus ensoleillée du Canada (2 206 heures par an), la deuxième recevant le moins de neige par an (145 cm) et dont l'été est le plus chaud (22 °C), et la quatrième recevant le moins de précipitations à l'année (428 mm)[14]. En moyenne, la Saskatchewan connaît 272 jours de gel dans le nord (à Prince Albert), 241 jours dans le sud (à Estevan)[15].
34
+
35
+ La majorité de la population de la Saskatchewan est située dans le tiers sud de la province, au sud du 53e parallèle.
36
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37
+ Saskatoon (202 000 habitants) est la plus grande ville de la province. Regina (180 000 habitants), la capitale, est la deuxième. Parmi les autres villes figurent Estevan, Flin Flon, Humboldt, Lloydminster, Melfort, Melville, Moose Jaw, North Battleford, Prince Albert, Swift Current, Weyburn et Yorkton.
38
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39
+ Avant l'arrivée des Européens, la Saskatchewan est peuplée par les Athabaskans, les Algonquiens et les Sioux. Le premier Européen en Saskatchewan est Henry Kelsey en 1690, qui descend la rivière Saskatchewan, cherchant une traite de fourrure avec les autochtones. Le premier établissement européen est un comptoir de la Compagnie de la Baie d'Hudson à Cumberland House, fondé par Samuel Hearne en 1774. Le peuplement de la région, qui fait alors partie des Territoires du Nord-Ouest, s'accélère pendant les années 1870 grâce à la construction du Canadien Pacifique et à la concession de terres gratuites aux colons volontaires. La Police montée du Nord-ouest établit plusieurs postes à travers la Saskatchewan moderne.
40
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41
+ On déplace les autochtones par la force vers des réserves et les métis qui s'y sont établis, dirigés par Louis Riel, mènent la Rébellion du Nord-Ouest afin de former leur propre gouvernement indépendant du Canada. Riel se rend deux mois plus tard et est reconnu coupable de trahison.
42
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43
+ Le peuplement de la Saskatchewan continue par le biais du chemin de fer ; avec la croissance de sa population, elle devient une province en 1905. Mis à part les Canadiens-français qui viennent du pays, plusieurs peuples d’Europe contribuent au peuplement de la Saskatchewan. Aujourd'hui, la majorité de la population est composée des descendants d’Allemands, d’Anglais, d’Écossais, d’Irlandais, d’Ukrainiens, de Norvégiens, de Polonais, de Néerlandais, de Suédois, etc. qui s'établissent dans la région à l’époque de la colonisation.
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45
+ En 2016, la population de la Saskatchewan est estimée à 1 098 352 habitants[17].
46
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+ Selon le recensement fédéral de 2001, les principales origines ethniques de la Saskatchewan sont[19] :
48
+
49
+ 18,1 % des personnes s'identifient cependant comme Canadiens.
50
+
51
+ Selon le recensement fédéral de 2001, les principales affiliations religieuses des Territoires sont[20] :
52
+
53
+ 148 535 personnes (15 %) se considèrent comme sans religion.
54
+
55
+ La Saskatchewan ne possède aucune langue officielle. L'anglais joue cependant de facto ce rôle.
56
+
57
+ Les chaînes principales de télévision en Saskatchewan sont[22] :
58
+
59
+ L'économie saskatchewanaise repose sur l'agriculture. Le produit majeur et le plus familier est le blé mais on produit aussi du colza, du lin, du seigle, de l'avoine et de l'orge. On y cultive aussi des légumineuses (pois chiche, lentilles, pois secs)[23] : 40 % de la production mondiale de lentilles en 2018[24]. Dans la partie nord de la province, l'industrie forestière est importante.
60
+
61
+ L'industrie minière est aussi importante ; la Saskatchewan est le plus important exportateur au monde[25],[26] de potasse et un important exportateur d'uranium : elle possède en effet McArthur River, la plus importante mine du monde, avec laquelle elle pourvoit la plupart des pays occidentaux. L'industrie d'uranium est gérée de près par le gouvernement provincial, ce qui lui permet une grande latitude dans l'établissement des prix mondiaux de l'uranium. On y produit également en grande quantité du pétrole et du gaz naturel (la province est la seconde productrice après l'Alberta). Des mines importantes de radium et d'antimoine ont été découvertes.
62
+
63
+ La Saskatchewan possède la même sorte de gouvernement que les autres provinces, basé sur le système de Westminster, avec un premier ministre, un parlement monocaméral (l'Assemblée législative de la Saskatchewan) et un lieutenant-gouverneur.
64
+
65
+ La Saskatchewan s'est orientée vers la gauche pendant plusieurs années. En 1944, elle élut le Parti social démocratique du Canada et son chef Tommy Douglas, le premier gouvernement socialiste en Amérique du Nord. Son gouvernement fit de la Saskatchewan la première province avec l'assurance-santé socialisée.
66
+
67
+ Le Nouveau Parti démocratique, successeur du CCF, domine la politique provinciale depuis la Seconde Guerre mondiale. Le Parti libéral devint insignifiant d'abord, puis les progressistes-conservateurs s'effondrèrent à la suite des scandales du gouvernement de Grant Devine. Aujourd'hui, après un règne de seize ans des néo-démocrates, le chef du Parti saskatchewanais, Brad Wall, a été élu lors du suffrage du 7 novembre 2007. En novembre 2011, le Parti saskatchewanais a été réélu à la tête de la province, en portant au pouvoir 49 députés sur une possibilité de 58. Le 4 avril 2016, malgré une économie fragilisée, la population accorde à nouveau sa confiance à Brad Wall en élisant 51 députés de son parti sur 61. À l'instar de la plupart des provinces canadiennes, la Saskatchewan tient ses élections à date fixe[27].
68
+
69
+ Depuis le 2 février 2018, le Premier ministre est Scott Moe, du Parti saskatchewanais, qui a succédé à Brad Wall, démissionnaire[28].
70
+
71
+ Le premier lieutenant-gouverneur de la province a été de 1891 à 1893 l'honorable Joseph Royal[29]. Lieutenant-gouverneur depuis le 21 mars 2018[30], Thomas Molloy s'est retiré de ses fonctions pour raison de santé le 7 mai 2019 et est décédé le 2 juillet suivant. Robert Richards, juge en chef de la province, assure l'intérim.
72
+
73
+ L'Assemblée législative de la Saskatchewan est composée de 61 membres. Elle constitue un forum où les députés élus par la population viennent débattre des questions publiques et exercer leurs différents rôles[31].
74
+
75
+ La première réunion de l'Assemblée législative de la Saskatchewan a eu lieu le 29 mars 1906[32].
76
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77
+ La Saskatchewan possède 14 députés élus pour la représenter au sein du Parlement du Canada[33].
78
+
79
+ De plus, la province de la Saskatchewan est également représentée au Sénat du Canada par six sénateurs[34].
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+
81
+ En 2015, Budweiser a rendu hommage à la Saskatchewan pour son abondance de joueurs de hockey en sculptant un monument de glace de 12 pieds (3,66 mètres) représentant un joueur de hockey, dans la capitale de la Saskatchewan, Regina. L’entreprise a filmé ce monument de glace pour une publicité à la télévision nationale, afin de remercier la province d’avoir créé un si grand nombre de compteurs de buts dans toute l’histoire du hockey. Budweiser a aussi remis à la « province des joueurs de hockey » un trophée en bouleau blanc — l’arbre emblématique de la Saskatchewan — portant le nom de chaque joueur professionnel de l’histoire. Au sommet du trophée se trouve une Lumière de but Budweiser dorée, synchronisée avec tous les joueurs professionnels actifs de la Saskatchewan. Ce trophée peut présentement être vu au Victoria Bar, à Regina. Cependant, contrairement à toutes les autres provinces du Canada, le curling est le sport le plus populaire, et l'équipe de la Saskatchewan obtient souvent de bons résultats aux championnats canadiens.
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+ Parmi les premiers colons en Saskatchewan, beaucoup venaient d'Europe. C'est pourquoi, la gastronomie saskatchewanaise comprend des plats de saucisses et de pierogis[35]. On trouve aussi des steaks, du poulet, du porc, des hamburgers, des saucisses, du pain fait localement, et des fruits de mer d'eau douce[36]. Les pâtisseries et les fruits font également partie de la culture gastronomique de la province[35].
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+ L'auteure belge Amélie Nothomb a utilisé le nom de cette province comme patronyme d'une protagoniste canadienne de sa nouvelle, Électre[réf. souhaitée].
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+ Satan (hébreu : שָׂטָן śāṭān, « ennemi » ; grec ancien : Σατανᾶς Satanâs ; araméen : ܣܛܢܐ sāṭānā’ ; arabe : ﺷﻴﻄﺎﻥ šayṭān) désigne un être apparaissant dans le judaïsme, le christianisme et l'islam.
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+ Il incarne le mal et la tentation. Créature céleste, il est à l'origine l'« accusateur » ou l'« adversaire » avant de devenir le Diable, prince des démons.
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+ Le nom « satan » apparaît d'abord dans la Bible hébraïque, en hébreu שָׂטָן (śāṭān). Il est manifestement relié au verbe śāṭan mais la signification exacte de ce verbe est problématique car la racine ŚṬN n'a pas d'équivalent dans les langues sémitiques antérieures ou contemporaines de l'hébreu biblique.
6
+
7
+ La signification de la racine ŚṬN ne peut être déterminée qu'à partir de ses occurrences dans le texte biblique. Son sens semble être « être un adversaire » ou « accuser », avec la nuance de « diffamer ». Des tentatives ont été faites pour la rapprocher de racines connues en supposant que la lettre finale noun ne faisait pas partie de la racine. Ces tentatives proposent de relier śāṭān à des racines sémitiques ayant une lettre faible telle que ŚṬH (« dévier, trahir ») ou SWṬ (« s'écarter »)[1].
8
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+ Dans la Bible, la racine śāṭan apparaît à la fois sous forme de nom et verbe. Sous la forme de verbe, śāṭan apparaît 6 fois dans le texte massorétique de la Bible hébraïque, principalement dans le livre des Psaumes (Psaumes 38, 71 et 109). En dehors des Psaumes, le verbe n'est attesté que dans le livre de Zacharie (3:1)[2]. Le texte grec de la Septante rend le verbe par endieballon[3].
10
+
11
+ Sous forme de nom, le terme śāṭān n'existe presque exclusivement qu'en tant que nom commun, désignant une fonction qui peut s'appliquer à des êtres humains, des créatures célestes ou une allégorie. Le roi David est par exemple qualifié de śāṭān par les Philistins, c'est-à-dire d'adversaire militaire[4]. Lui-même qualifie Abishaï, un membre de sa cour, de śāṭān pour avoir proposé de condamner à mort un ancien opposant au roi[5]. Dans sa lettre à Hiram de Tyr, on voit le roi Salomon utiliser le terme śāṭān pour signifier qu'il n'a plus d'ennemi qui menace son royaume[6]. Plus tard, lorsque Hadad d'Édom et Rezin de Syrie s'attaquent à son royaume, ils sont qualifiés de śāṭān[3].
12
+
13
+ Dans quatre passages de la Bible, le nom śāṭan est utilisé pour désigner des créatures célestes : livre des Nombres 22:22 et 22:32, Premier livre des Chroniques 21.1, livre de Zacharie 3.1 et livre de Job, chapitre 1 et 2. Dans les Nombres et les Chroniques, śāṭān apparaît à la forme indéfinie (« un satan »). Dans les Nombres, il désigne un ange de Yahweh placé sur le chemin du prophète Balaam pour empêcher son ânesse d'avancer. Il est l'envoyé de Yahweh et n'a rien en commun avec Satan tel qu'on le concevra plus tard. Dans les deux premiers chapitres du livre de Job, où le terme revient 14 fois, il apparaît toujours à la forme définie (haśśāṭān « le satan »)[7]. Il ne s'agit donc pas d'un nom propre. Le satan a une fonction judiciaire, celle d'accusateur. Il assiste Yahweh dans le jugement de Job mais il n'est pas autonome. Même s'il s'en prend à Job, il est soumis à Yahweh et n'agit qu'avec sa permission. Certains chercheurs ont proposé de voir dans cette fonction d'accusateur le reflet d'une pratique du système légal dans l'Israël antique ou à l'époque perse. Même dans ce cas, il ne s'agit pas nécessairement d'une fonction officielle pour un accusateur professionnel, il peut s'agir d'un statut légal donné temporairement dans des circonstances appropriées[1]. La forme définie utilisée dans le livre de Job est généralement comprise comme un exemple de détermination imparfaite où l'article n'insiste pas sur l'identité précise d'un personnage mais sur ce qui le caractérise dans les circonstances particulières du récit[8].
14
+
15
+ Le satan apparaît également comme une figure allégorique dans le troisième chapitre du livre de Zacharie. Dans la quatrième vision de Zacharie, le grand prêtre Josué se tient devant l'ange de Yahweh avec le satan pour l'accuser. L'ange réprimande le satan et donne de nouveaux vêtements au grand prêtre. Cette vision peut être comprise comme le symbole d'une communauté juive nouvellement restaurée au retour de l'exil à Babylone à la fin du VIe siècle av. J.-C. et à qui Yahweh a pardonné ses péchés. Elle peut aussi être comprise comme une allégorie politique qui symbolise la lutte entre Néhémie (l'ange) et Sanballat le Horonite (le satan) pour l'influence sur le sacerdoce du petit-fils de Josué, Eliashiv[9]. La communauté juive est alors profondément divisée sur les questions cultuelles et sur la grande prêtrise. L'intervention du satan contre le grand prêtre peut symboliser les divisions internes de la communauté[1].
16
+
17
+ Dans le premier livre des Chroniques[10], le mot śāṭān apparaît à la forme indéfinie et c'est le seul endroit dans la Bible hébraïque où cette forme désigne peut-être un nom propre (« Satan ») et pas un nom commun (« un satan »). Ce passage indique que c'est Satan qui a incité David à recenser le peuple. Dans le passage parallèle du second livre de Samuel[11], c'est pourtant Yahweh qui est à l'origine de ce recensement. Différentes explications ont été proposées pour expliquer ce transfert de responsabilité de Yahweh à Satan. Lorsque l'auteur des Chroniques retravaille le livre de Samuel, il a pu vouloir exonérer Yahweh d'un acte manifestement condamnable. Une autre explication y voit une réflexion sur l'origine du mal dans la littérature biblique tardive. La littérature ancienne, dont Samuel, ne connaît qu'une seule cause dans l'histoire humaine : Yahweh. Le Chroniste semble proposer un nouveau développement en introduisant une cause secondaire, Satan[3].
18
+
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+ Les Sages de la Mishna mentionnent rarement Satan. Il y apparaît comme une force du mal impersonnelle. Chez les Amoraïm, Satan occupe une place plus importante. Il développe une identité propre. Il est identifié au yetser hara qui désigne le mauvais penchant, la tentation. Il est responsable de tous les péchés décrits dans la Bible[13]. Les sources rabbiniques identifient Satan au serpent du Jardin d’Éden (Sanhédrin 29a). Elles le tiennent pour responsable de la faute du Veau d'or (Shabbat 89a) et de celle de David avec Bethsabée (Sanhédrin 107a). Une des fonctions du shofar pendant la célébration du Roch Hachana est de couvrir les accusations portées par Satan contre les Enfants d'Israël (Roch Hachana 16b). Satan est d'ailleurs sans pouvoir contre eux le jour du Yom Kippour (Yoma 20a)[3].
20
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21
+ Tel que l'enseigne la Torah d'Israël, l'autorité divine ne se partage pas et en ce sens le « diable » n'existe pas : il existe une instance appelée « le satan », avec l'article défini parce que ce n'est pas un nom propre mais une fonction, dont l'objet est d'éprouver toute réussite afin de l'authentifier comme dans le livre de Job où le satan participe à l'assemblée des anges. Après la destruction du Second Temple en 70, et la révolte de Bar-Kokhba en 132, le judaïsme rabbinique a rejoint le point de vue strictement monothéiste de la Bible hébraïque. Par exemple, Tryphon le juif critiquait les idées de Justin le Martyr concernant les Nephilim du Genèse ch.6 comme blasphématoire[14], mais, en fait, les croyances de Justin trouvent leur source dans les mythes juifs, comme le Livre d'Hénoch[15].
22
+
23
+ Dans le Coran, le principal tentateur est un Djinn' 'Iblis (qui est le Satan/Sheitan), qui, contrairement aux anges, refusa par orgueil de se prosterner devant Adam, lorsqu'Allah le lui ordonna (sourate 2, verset 34 ; sourate 7, verset 11 ; sourate 15, verset 31 ; sourate 17, verset 61 ; sourate 18, verset 50 ; sourate 20, verset 116 ; sourate 38, verset 74). Étant chassé des cieux, il promit à Dieu de détourner l'Humain de sa foi. Le diable a plusieurs autres dénominations dans l'islam.[réf. nécessaire]
24
+
25
+ D'après les Témoins de Jéhovah, Satan le Diable est un être spirituel bien réel. Il fut un ange créé parfait par Jéhovah, mais voulant dominer les humains à sa place, Satan s'est rebellé contre lui en mentant à Ève au jardin d’Éden, afin qu'elle pèche contre Dieu. (Évangile de Jean 8:44) C'est Satan qui domine le monde actuellement (2 Corinthiens 4:4 ; I Jean 5:19) et qui est le chef des démons.[réf. nécessaire]
26
+
27
+ Les Saints des Derniers Jours croient que le Diable est un fils spirituel de Dieu qui s'est rebellé contre lui, tandis que Jésus Christ est le fils spirituel aîné et le seul Fils engendré dans la chair[30].
28
+
29
+ Les christadelphes sont un groupe parmi les chrétiens qui énonce comme article de foi que Satan n'existe pas en tant qu'entité surnaturelle et spirituelle à part entière[31] ; le mouvement religieux rejette l'idée d'anges déchus[32],[33]. Les christadelphes considèrent que le mot « satan » se rapporte simplement, dans la Bible, à n'importe quel adversaire et, au sens figuré, à la nature humaine corrompue et sujette à la tentation.[réf. nécessaire]
30
+
31
+ La croyance en un ange déchu tentateur et responsable du mal qui est répandu sur la terre est, selon eux, le produit d'une influence païenne, perse notamment[34], et si cette croyance est tellement répandue, c'est du fait d'une tendance naturelle de la nature humaine à rejeter sa culpabilité sur autrui, tendance à l'œuvre dès le moment où le péché originel est perpétré (Genèse 3:12-13)[35]. Les christadelphes estiment que la tentation du Christ dans le désert est tout simplement l'allégorie d'une période de préparation, de même que les trois tentations qui se trouvent dans l'Évangile de Jean[36].
32
+
33
+ Selon l'anthroposophie il existe trois principes démoniaques qui s'opposent à l'évolution de l'humanité, mais qui la rendent aussi possible, Lucifer, Ahriman[37] et Drakamire. Rudolf Steiner identifie Ahriman à Satan, lequel est bien distinct de Lucifer. Il est l'être qui fait de l'homme un être terrestre assujetti à la matière, alors que Lucifer et les forces lucifériennes tendent à l'en détacher. Drakamire serait une incarnation moderne de la fille de Satan. C'est aussi un être démoniaque capable de prendre forme humaine et de se fondre parmi les Hommes.
34
+
35
+ La figure de Satan a inspiré de nombreux écrivains.
36
+
37
+ « Les deux premiers pécheurs adoptèrent la même excuse : “Je ne suis pas complètement coupable, car quelqu'un d'autre m'a tenté !” (...) Il est réconfortant de se défendre ainsi. (...) Mais c'est une consolation fausse. La Bible montre qu'aucun être surnaturel ne nous tente.
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+ Selon la Bible, chaque pécheur est seul responsable de ses propres péchés. Voilà le vrai diable : le cœur humain. »
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+ Saturne est la sixième planète du Système solaire par ordre de distance au Soleil et la deuxième après Jupiter tant par sa taille que par sa masse[1],[2],[3].
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5
+ Saturne est une planète géante, au même titre que Jupiter, Uranus et Neptune, et plus précisément une géante gazeuse[4],[5] de type Jupiter froid comme Jupiter[a]. D'un diamètre d'environ neuf fois et demi celui de la Terre, elle est majoritairement composée d'hydrogène et d'hélium. Sa masse vaut 95 fois celle de la Terre[6] et son volume 900 fois celui de notre planète[1]. Sa période de révolution est d'environ 29 ans. Elle était au périhélie le 26 juillet 2003[7] et à l'aphélie le 17 avril 2018[8].
6
+
7
+ Saturne a un éclat bien plus faible que celui des autres planètes observables à l’œil nu. Sa magnitude apparente peut atteindre lors de l'opposition un maximum de 0,43[9], tandis que son diamètre apparent varie de 14,5 à 20,5 secondes d'arc et que sa distance à la Terre varie de 1,66 à 1,20 milliard de kilomètres[9].
8
+
9
+ Saturne possède un système d'anneaux, composés principalement de particules de glace et de poussière. Saturne possède de nombreux satellites, dont quatre-vingt-deux ont été confirmés parmi lesquels cinquante-trois ont été nommés. Titan est le plus grand satellite de Saturne et la deuxième plus grande lune du Système solaire après Ganymède autour de Jupiter. Titan est plus grand que la planète Mercure et est la seule lune du Système solaire à posséder une atmosphère significative.
10
+
11
+ Plus lointaine des planètes du Système solaire observables à l'œil nu dans le ciel nocturne depuis la Terre[10], elle est connue depuis la Préhistoire[11].
12
+
13
+ Saturne a la forme d'un sphéroïde aplati : la planète est aplatie aux pôles et renflée à l'équateur. Ses diamètres équatoriaux et polaires diffèrent de près de 10 % (120 536 km pour le premier, 110 449 km pour le second, soit un diamètre moyen volumétrique de 116 464 km), conséquence de sa rapide rotation sur elle-même et d'une composition interne extrêmement fluide. Les autres géantes gazeuses du Système solaire (Jupiter, Uranus et Neptune) sont également aplaties, mais de façon moins marquée.
14
+
15
+ Saturne est la deuxième planète la plus massive du Système solaire, 3,3 fois moins que Jupiter, mais 5,5 fois plus que Neptune et 6,5 fois plus qu'Uranus. En comparaison avec la Terre, Saturne est 95 fois plus massive. Son diamètre étant environ 9,5 fois plus grand que celui de la Terre, son volume est 900 fois supérieur.
16
+
17
+ Saturne est la seule planète du Système solaire dont la masse volumique moyenne est inférieure à celle de l'eau : 0,687 3 g/cm3. Cela vient à dire que si on trouvait un océan assez grand pour la contenir (et que sa cohésion soit maintenue, ce qui n'est donc que pure spéculation), elle flotterait[12],[b]. Ce chiffre masque d'énormes disparités dans la répartition de la masse à l'intérieur de la planète : si son atmosphère, essentiellement composée d'hydrogène (le gaz le plus léger), est moins dense que l'eau, son noyau l'est considérablement plus.
18
+
19
+ La haute atmosphère de Saturne est constituée à 93,20 % d'hydrogène et à 6,7 % d'hélium en termes de molécules de gaz (96,5 % d'hydrogène et 3,5 % d'hélium en termes d'atomes). Des traces de méthane CH4, d'éthane C2H6, d'ammoniac NH3, d'acétylène C2H2 et de phosphine PH3 ont également été détectées[13]. Les nuages les plus en altitude sont composés de cristaux d'ammoniac, tandis que les nuages plus bas semblent être constitués soit d'hydrosulfure d'ammonium NH4SH soit d'eau H2O[14]. Par rapport à l'abondance des éléments du Soleil, l'atmosphère de Saturne est sensiblement plus pauvre en hélium.
20
+
21
+ La quantité d'éléments plus lourds que l'hélium n'est pas encore connue avec précision, mais on suppose que leurs proportions correspondent aux abondances initiales lors de la formation du Système solaire. La masse totale de ces éléments est estimée à 19 à 31 fois celle de la Terre, une fraction significative étant située dans la région du noyau de Saturne[15].
22
+
23
+ La structure interne de Saturne serait similaire à celle de Jupiter, avec un noyau rocheux de silicates et de fer, entouré d'une couche d'hydrogène métallique, puis d'hydrogène liquide, puis enfin d'hydrogène gazeux. Des traces de glaces diverses seraient également présentes. Les transitions entre ces différentes couches seraient progressives et la planète ne comporterait pas de surface à proprement parler. La région du noyau posséderait entre 9 et 22 fois la masse de la Terre[16].
24
+
25
+ Saturne a une température interne très élevée, atteignant probablement 12 000 K dans le noyau, et dégage, à l'instar de Jupiter, plus d'énergie qu'elle n'en reçoit du Soleil. La majeure partie de cette énergie provient d'un effet de compression gravitationnelle (mécanisme de Kelvin-Helmholtz), mais cet effet ne suffit pas à lui seul à expliquer la production thermique. Une explication proposée serait une « pluie » de gouttelettes d'hélium dans les profondeurs de Saturne, dégageant de la chaleur par friction en tombant dans une mer d'hydrogène plus léger[réf. nécessaire].
26
+
27
+ Bien que Saturne soit composée majoritairement d’hydrogène et d’hélium, les gaz ne représentent qu’une faible partie de sa masse car l’hydrogène devient liquide lorsque la densité dépasse 0,01 g/cm3. Cette frontière est atteinte sur une sphère correspondant à 99,9 % de la masse de Saturne. En s’approchant du cœur de la planète, la densité continue de croître jusqu’à transformer l’hydrogène en métal[17].
28
+
29
+ Le noyau rocheux est comparable à celui de la Terre si ce n’est qu’il est plus dense. En 2004, la masse de ce noyau a été estimée entre 9 et 22 fois la masse de la Terre par une équipe d’astronomes français[18]. Cette estimation a été effectuée à partir du champ gravitationnel et des modèles géophysiques des planètes gazeuses. De plus, on estime que le diamètre du noyau est de 25 000 km. Ce noyau est entouré d’un épais manteau d’hydrogène liquide puis, à mesure que l’on s’écarte du centre, d’hélium liquide saturé en hydrogène avant que l’hydrogène et l’hélium deviennent gazeux sur environ 1 000 km[19].
30
+
31
+ Saturne, bien que calme en apparence, possède un climat violent. Au pôle sud de la planète se trouve un ouragan dont la taille est supérieure à celle des États-Unis avec près de 8 000 km de large. À la différence de la Grande tache rouge de Jupiter, cet ouragan possède un œil qui le rend proche des ouragans terrestres.
32
+
33
+ La vitesse du vent sur Saturne peut atteindre 1 800 kilomètres par heure, une valeur supérieure à celles relevées sur Jupiter mais moindre que sur Neptune[20].
34
+
35
+ La composition des nuages de Saturne varie avec l’altitude. Dans les régions les plus hautes, où les températures évoluent entre 100 et 160 K et la pression entre 0,5 et 2 bars, les nuages se composent de glace d’ammoniac. Entre 2,5 et 9 bars se trouve de la glace d’eau à des températures de 185 à 270 K. Ces nuages s’entremêlent à des nuages de glace d’hydrosulfure d’ammonium à partir de 3 bars. Ces derniers se maintiennent jusqu’à 6 bars. La dernière couche contient des gouttes d’ammoniaque (ammoniac en solution aqueuse) pour des pressions de 10 à 20 bars entre 270 et 330 K[21].
36
+
37
+ De manière similaire à Jupiter, l'atmosphère de Saturne est organisée en bandes parallèles, même si ces bandes sont moins visibles et plus larges près de l'équateur. En fait, le système nuageux de Saturne ne fut observé pour la première fois que lors des missions Voyager. Depuis, les télescopes terrestres ont fait suffisamment de progrès pour pouvoir suivre l'atmosphère saturnienne et les caractéristiques courantes chez Jupiter (comme les orages ovales à longue durée de vie) ont été retrouvées chez Saturne. En 1990, le télescope spatial Hubble a observé un énorme nuage blanc près de l'équateur de Saturne qui n'était pas présent lors du passage des sondes Voyager. En 1994, un autre orage de taille plus modeste a été observé.
38
+
39
+ Le nuage de 1990 est un exemple de grande tache blanche, un phénomène saturnien éphémère qui se reproduit environ tous les 30 ans (c'est-à-dire environ chaque année saturnienne). Des grandes taches blanches ont été observées en 1876, 1903, 1933 et 1960. Si la périodicité se maintient, une autre tempête devrait se produire vers 2020[22].
40
+
41
+ Dans les images transmises par la sonde Cassini, l'atmosphère de l'hémisphère nord apparaît bleue, de façon similaire à celle d'Uranus. Cette couleur est probablement causée par diffusion Rayleigh.
42
+
43
+ L'imagerie infrarouge a montré que Saturne possède un vortex polaire chaud, le seul phénomène de ce type connu dans le Système solaire.
44
+
45
+ Un système ondulatoire hexagonal existe autour du pôle nord, vers 78° de latitude. Il a été remarqué pour la première fois lors du passage des sondes Voyager[23],[24]. Les bords de l'hexagone mesurent environ 13 800 km. La structure tourne sur elle-même avec une période de 10 h 39 min 24 s. Le système ne se décale pas en longitude comme les autres structures nuageuses de l'atmosphère visible. Son origine n'est pas connue. La plupart des astronomes semblent penser qu'il s'agit d'un ensemble d'ondes stationnaires. Parmi les autres théories, il pourrait s'agir d'un type inconnu d'aurore polaire[25]. Des formes polygonales ont été reproduites en laboratoire à l'intérieur de seaux de fluides en rotation[26].
46
+
47
+ Les images prises par le télescope spatial Hubble indiquent la présence au pôle sud d'un courant-jet, mais pas d'un vortex polaire ou d'un système hexagonal analogue[27]. Cependant, la NASA a signalé en novembre 2006 que Cassini a observé une tempête analogue à un ouragan, stationnant au pôle sud, et qui possède un œil clairement défini[28]. Il s'agit du seul œil jamais observé sur une autre planète que la Terre[29].
48
+
49
+ De 2004 à 2009, la sonde Cassini a également pu observer la formation, le développement et la fin de 9 violents orages. Les orages de Saturne sont particulièrement longs. Un orage s'étala de novembre 2007 à juillet 2008. De même, un très violent orage débuta en janvier 2009 et dura plus de 8 mois. Ce sont les plus longs orages observés jusque-là dans le Système solaire. Ils peuvent s'étendre sur plus de 3 000 km de diamètre autour de la région appelée « Allée des tempêtes » située à 35° au Sud de l'équateur.
50
+ Les décharges électriques provoquées par les orages de Saturne émettent des ondes radio dix mille fois plus fortes que celles des orages terrestres.
51
+
52
+ La magnétosphère de Saturne est une cavité créée dans le vent solaire par le champ magnétique de la planète. Découverte en 1979 par la sonde Pioneer 11, la magnétosphère de Saturne est la deuxième plus vaste au sein du système solaire, après celle de Jupiter. La magnétopause, frontière entre la magnétosphère de Saturne et le vent solaire, se trouve à environ vingt fois le rayon de Saturne depuis le centre de la planète, tandis que la queue magnétique s'étire derrière sur des centaines de fois le rayon de la planète.
53
+
54
+ La magnétosphère de Saturne est rempli de plasma originaire de la planète et de ses satellites, notamment Encelade qui éjecte jusqu’à 600 kg/s de vapeur d’eau par ses geysers au pôle sud. Le champ magnétique se charge ainsi de 100 kg d’ions par seconde. Ce plasma se déplace de l’intérieur du champ vers la magnéto-queue.
55
+
56
+ L’interaction de la magnétosphère et des vents solaires crée des aurores polaires sur les pôles de la planète dans le domaine du visible, de l’infrarouge et de l’ultraviolet.
57
+
58
+ À l’intérieur de la magnétosphère se trouve une ceinture de radiation qui contient des particules d’énergie pouvant atteindre la dizaine de mégaélectronvolts. Ces particules ont alors une forte influence sur la surface des lunes glacées de Saturne.
59
+
60
+ Saturne génère un champ magnétique bipolaire et symétrique de 0,2 gauss (20 µT) à l’équateur, ce qui est légèrement plus faible que le champ magnétique terrestre[30].
61
+
62
+ Le rayon de la magnétosphère est 19 fois plus grand que celui de Saturne, soit 1 100 000 km, d’après Voyager 2[31]. L’origine de cette magnétosphère est probablement l’effet dynamo des courants d’hydrogène métallique liquide[32]. C’est la magnétosphère qui rejette les particules des vents solaires.
63
+
64
+ Le champ magnétique de Saturne est plus faible que celui de Jupiter et sa magnétosphère est plus petite[33].
65
+
66
+ L'atmosphère de Saturne subissant une rotation différentielle, plusieurs systèmes ont été définis, avec des périodes de rotation propres (un cas similaire à celui de Jupiter) :
67
+
68
+ Ce dernier système, mesuré lors du passage des sondes Voyager, était celui généralement utilisé pour parler de la rotation de la planète. Cependant, lors de son approche de Saturne en 2004, la sonde Cassini mesura que la période de rotation radio s'était légèrement accrue, atteignant 10 h 45 min 45 s (± 36 s)[34]. La cause exacte du changement n'est pas connue.
69
+
70
+ En mars 2007, il a été annoncé que la rotation des émissions radio ne rend pas compte de la rotation de la planète, mais est causée par des mouvements de convection du disque de plasma entourant Saturne, lesquels sont indépendants de la rotation. Les variations de période pourraient être causées par les geysers de la lune Encelade. La vapeur d'eau émise en orbite saturnienne se chargerait électriquement et pèserait sur le champ magnétique de la planète, ralentissant sa rotation par rapport à celle de Saturne. Si ce point est vérifié on ne connaît aucune méthode fiable pour déterminer la période de rotation réelle du noyau de Saturne[35],[36],[37],[38].
71
+
72
+ Étant donnée sa distance au Soleil, Saturne est une planète très froide en surface : sa température maximale est de 134 K (-139 °C), sa température moyenne atteint 93 K (-180 °C) et sa température minimale est de l'ordre de 72 K (-201 °C).[réf. nécessaire]
73
+
74
+ Les anneaux de Saturne sont les anneaux planétaires les plus importants du Système solaire. Bien qu'ils semblent continus vus depuis la Terre, ils sont en fait constitués d'innombrables particules de glace (95 à 99 % de glace d'eau pure selon les analyses spectroscopiques) et de poussière dont la taille varie de quelques micromètres à quelques centaines de mètres ; ils ont chacun une orbite différente. Les anneaux forment un disque dont le diamètre est de 360 000 km (les anneaux principaux s'étendent de 7 000 à 72 000 km) comportant plusieurs divisions de largeurs variées et dont l'épaisseur va de 2 à 10 mètres.
75
+
76
+ À la différence de ceux des autres géantes gazeuses, ils sont extrêmement brillants (albédo de 0,2 à 0,6) et peuvent être vus depuis la Terre à l'aide de simples jumelles.
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+
78
+ Ils ont été aperçus en 1610 par le savant italien Galilée grâce à une lunette astronomique de sa conception. Celui-ci interpréta ce qu'il voyait comme de mystérieux appendices. Bénéficiant d'une meilleure lunette que Galilée, le néerlandais Christian Huygens va découvrir qu'il s'agit en fait d'un anneau entourant Saturne.
79
+
80
+ Il y règne une agitation permanente : vagues, collisions et accumulations de matières.
81
+
82
+ (RS désigne le rayon équatorial de Saturne (60 268 km), pris ici comme unité de longueur.)
83
+
84
+ En 2009, un anneau a été mis en évidence par le satellite Spitzer en infrarouge. Ce nouvel anneau, très peu dense, a été trouvé à l'endroit même où évolue un des satellites de Saturne, Phœbé, qui en serait peut-être à l'origine.
85
+
86
+ Saturne possède un grand nombre de satellites naturels. Il est difficile de dire combien, dans la mesure où tout morceau de glace des anneaux est techniquement un satellite et qu'il n'est pas possible de faire la distinction entre une grande particule et une petite lune.
87
+
88
+ De nouveaux satellites sont régulièrement découverts. En 2019, 82[39] satellites ont été identifiés.
89
+
90
+ La plupart des lunes connues sont petites : 13 mesurent moins de 50 km de diamètre et 31 autres moins de 10 km[40]. Seules sept sont suffisamment massives pour avoir pu prendre une forme sphéroïdale sous leur propre gravité. Titan, la plus grande d'entre elles, plus grande que Mercure ou Pluton, est le seul satellite du Système solaire à posséder une atmosphère dense.
91
+
92
+ Tous les satellites pour lesquels la période de rotation est connue, à l'exception de Phœbé et d'Hypérion, sont synchrones. Les orbites des trois paires Mimas-Téthys, Encelade-Dioné et Titan-Hypérion sont en résonance : Mimas et Téthys sont en résonance 1:2 (la période de révolution de Mimas est exactement la moitié de celle de Téthys) ; Encelade et Dioné sont également en résonance 1:2 ; Titan et Hypérion sont en résonance 3:4.
93
+
94
+ Traditionnellement, la plupart des lunes de Saturne ont été nommées d'après des Titans de la mythologie grecque.
95
+
96
+ En octobre 2019, une équipe d'astronomes du Carnegie Institution for Science observent 20 nouveaux satellites, ce qui fait de Saturne la planète du Système Solaire avec le plus de satellites connus[41],[42].
97
+
98
+ Saturne, comme les autres planètes géantes gazeuses du système solaire, se serait formée au-delà de la ligne des glaces. Cette ligne désigne la zone au-delà de l’orbite de Mars, où la matière est suffisamment froide pour que ses composés de glace volatile restent à l'état solide. Les glaces qui formèrent les géantes gazeuses étaient plus abondantes que les métaux et les silicates qui formaient les planètes telluriques. Ceci permit aux géantes de devenir suffisamment massives pour capturer l'hydrogène et l'hélium, les plus légers mais aussi les plus abondants des éléments de l'univers[43]. Les planétésimaux formés par-delà la ligne des glaces accumulèrent jusqu'à plus de quatre masses terrestres sur une période de 3 millions d'années[44]. La masse significativement plus réduite de Saturne par rapport à Jupiter s'expliquerait par le fait qu'elle se serait formée quelques millions d'années après Jupiter, alors qu'il y avait moins de gaz disponible dans son environnement[44].
99
+
100
+ Le nom de Saturne correspond à Cronos (Κρόνος (Kronos)) dans l'astronomie grecque, à Zohal (زُحَل) dans l'astronomie arabe ainsi qu'à Tǔxīng (土星 / « étoile de la terre ») dans l'astronomie chinoise.
101
+
102
+ Elle est ainsi désignée[10], à la suite d'un usage antique[c], d'après Saturne, un dieu de la mythologie romaine, assimilé au titan Cronos de la mythologie grecque. Son symbole « ♄ », d'origine ancienne[46] représenterait la faucille du dieu Saturne[47] ou serait dérivé de la lettre grecque kappa minuscule, initiale du grec ancien Κρόνος (Krónos)[48]. Néanmoins, l'Union astronomique internationale recommande de substituer au symbole « ♄ » l'abréviation « S », correspondant à la lettre latine S majuscule, initiale de l'anglais Saturn[49].
103
+
104
+ Saturne est la plus lointaine des cinq planètes visibles à l'œil nu la nuit, des observations étant attestées depuis la préhistoire[50].
105
+
106
+ En 1610, Galilée, en braquant son télescope vers Saturne, en observe les anneaux mais ne comprend pas ce qu'il en est, décrivant que la planète aurait des « oreilles ». En 1612, la Terre passant dans le plan des anneaux, ceux-ci disparaissent. En 1613, ils réapparaissent sans que Galilée puisse émettre une hypothèse quant à ce qu'il observe[51].
107
+
108
+ En 1655, Christian Huygens, découvre près de Saturne un astre qui sera nommé plus tard Titan.
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+ En 1656, Christian Huygens, en utilisant un télescope bien plus puissant, comprend que la planète est en réalité entourée d'un anneau, qu'il pense être solide.
111
+
112
+ En 1675, Jean-Dominique Cassini détermine que l'anneau est composé de plusieurs petits anneaux, séparés par des divisions ; la plus large d'entre elles sera plus tard appelée la division de Cassini.
113
+
114
+ En 1859, James Clerk Maxwell démontre que les anneaux ne peuvent pas être solides. Il ��met l'hypothèse qu'ils sont constitués d'un grand nombre de petites particules, toutes orbitant autour de Saturne indépendamment[52]. La théorie de Maxwell fut prouvée correcte en 1895 par des études spectroscopiques menées par James Keeler à l'observatoire Lick.
115
+
116
+ Dans le dernier quart du XXe siècle, Saturne fut visitée par plusieurs sondes spatiales : Pioneer 11 en 1979, Voyager 1 en 1980 et Voyager 2 en 1981[5],[53].
117
+
118
+ Pioneer 11 passa à 22 000 km des nuages de Saturne en septembre 1979. La sonde prit des photographies en basse résolution de la planète et de quelques-uns de ses satellites, lesquelles n'étaient pas assez bonnes pour distinguer les caractéristiques de leur surface. Elle étudia l'étalement des anneaux, découvrit l'anneau F et le fait que les divisions ne sont pas vides de matériaux. Pioneer 11 mesura également la température de Titan.
119
+
120
+ En novembre 1980, Voyager 1 visita le système saturnien. La sonde renvoya les premières images en haute résolution de la planète, de ses anneaux et de ses satellites. Les surfaces de plusieurs lunes furent vues pour la première fois. Voyager 1 effectua un survol de Titan, accroissant les connaissances sur l'atmosphère de cette lune. Cependant, elle prouva également que cette atmosphère était imperméable aux longueurs d'onde de la lumière visible. Le survol éjecta la sonde hors du plan du Système solaire.
121
+
122
+ En août 1981, Voyager 2 continua l'étude de Saturne. Elle prit plus de gros plans des lunes et apporta des preuves d'évolution de l'atmosphère et des anneaux. Malheureusement, pendant le survol, la plateforme de caméra orientable resta coincée pendant deux jours et certaines photographies ne purent être prises selon l'angle prévu. La gravité de Saturne fut utilisée pour diriger la sonde vers Uranus (voir cette planète) qui, à son tour, la dirigea vers Neptune.
123
+
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+ Les sondes découvrirent et confirmèrent plusieurs satellites orbitant près ou à l'intérieur des anneaux de Saturne. Elles découvrirent également la division de Maxwell et la division de Keeler.
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+ La sonde Cassini-Huygens s'est placée en orbite autour de Saturne le 1er juillet 2004 afin d'étudier le système saturnien, avec une attention particulière pour Titan. En juin 2004, elle effectue un survol de Phœbé.
127
+
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+ L'orbiteur réalise deux survols de Titan et largue le 25 décembre 2004, le module atterrisseur Huygens. Celui-ci se pose sur Titan le 14 janvier 2005, transmettant un flot de photographies et de données pendant la descente et après l'atterrissage. Pendant l'année 2005, Cassini effectue plusieurs autres survols de Titan et d'autres satellites.
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+
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+ Le 10 mars 2006, la NASA annonce que Cassini a mis en évidence sur Encelade des réservoirs d'eau liquide s'échappant en geyser[54].
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+ Le 20 septembre 2006, Cassini photographie un anneau planétaire non encore découvert, en dehors des anneaux principaux et situé à l'intérieur des anneaux E et G[55].
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+ En juillet 2006, Cassini détecte la première preuve de lacs d'hydrocarbures près du pôle nord de Titan, ce qui sera confirmé en janvier 2007. En mars 2007, de nouvelles images du pôle mettent en évidence des mers d'hydrocarbures, la plus grande ayant presque la taille de la mer Caspienne[56].
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+
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+ La mission de la sonde devait en principe s'achever en 2008, après 74 orbites autour de Saturne, elle est dépendante de la réserve de carburant nécessaire à moduler chaque orbite ; mais début 2008, au vu des réserves encore existantes, elle a été prolongée de 2 ans.
137
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+ En avril 2013, Cassini enregistre les images d'un vaste ouragan frappant le pôle nord de Saturne dont l'œil, de 2 000 kilomètres de diamètre, est 20 fois plus large que celui des ouragans terrestres, avec des vents supérieurs à 530 km/h. Il se peut qu'il soit là depuis plusieurs années[57].
139
+
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+ Le 15 septembre 2017, après 15 ans de services, la sonde Cassini, à court de carburant, est désintégrée volontairement dans l'atmosphère de Saturne pour éviter le risque d'un écrasement sur Titan (et donc d'une possible contamination par des composés chimiques et micro-organismes terrestres).
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+ La NASA a transformé en fichier audio et diffusé en 2018 les ondes captées par son instrument Radio Plasma Wave Science (RPWS) lors de sa plongée entre les anneaux de Saturne[58].
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+ Salix
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+ Genre
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+ Classification APG III (2009)
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+ Le saule (Salix) est un genre d'arbres, d'arbustes, d'arbrisseaux de la famille des Salicacées (Salicaceae). Il comprend 360 espèces environ, réparties à travers le monde, principalement dans les zones fraîches et humides des régions tempérées et froides de l'hémisphère nord.
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+
9
+ Le terme français saule est issu du vieux bas francique *salha (cf. vieil anglais salh, vieux haut allemand salaha), héritier du germanique *salχaz[2],[3]. Le français saule, le germanique salχaz et l'anglais willow sont issus de la même racine indo-européenne wel signifiant « rouler, tourner », allusion à la flexibilité du bois et l'utilisation des pousses et des branches pour tisser des paniers, fabriquer des clôtures[4].
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+
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+ Si la racine est la même (*sal-), il ne continue donc pas le latin salix, accusatif salĭcem, lequel est en revanche à l'origine des formes d'ancien français saus et sausse (conservés dans certains dialectes) et de saussaie (qui vient de salicetu) « endroit planté de saules, saulaie » (en toponymie Saussay, Saussaye, Sauchay, Saulchoy, etc.).
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+
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+ Les feuilles sont caduques, alternes, ovales ou lancéolées. Les fleurs sont réunies en chatons dressés, mâles ou femelles, portés par des pieds différents (plantes dioïques). Chaque fleur est portée par un nectaire, qui correspond au périanthe, et protégée par une bractée ciliée.
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+ La fleur mâle, minuscule, comporte deux à cinq étamines, et les fleurs mâles sont les seules qui aussi portent du pollen.
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+ La fleur femelle ne comprend qu'un seul ovaire, uniloculaire mais à deux carpelles. Les fleurs femelles fécondées forment des capsules à deux valves, qui libèrent des graines cotonneuses. Les saules peuvent être anémochores (pollinisés par le vent) ou entomochores (pollinisés par les insectes).
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+ Les nombreux hybrides rendent souvent la détermination difficile.
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+
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+ La plupart des saules se couvrent à l'automne d'une cire blanche qui les protège pendant l'hiver. Comme toutes les cires, celle-ci est hydrophobe, c'est-à-dire qu'elle ne laisse pas passer l'eau. Cette propriété protège l'arbre de la déshydratation pendant l'hiver mais rend aussi la respiration plus difficile. Pour résoudre ce problème, l'arbre est équipé de lenticelles.
22
+
23
+ Saules et bouleaux sont les premiers arbres à coloniser les friches, surtout les berges de rivières. En effet, le saule a besoin d'un terrain nu et de beaucoup de lumière ; l'eau est un caractère important pour son développement. Il est plutôt acidicline et s'installe sur des sols à pH allant de 5,5 à 7,5. Il préfère les sols légers et humides tels que les alluvions des bords de cours d'eau.
24
+
25
+ « Mes chers amis, quand je mourrai, Plantez un saule au cimetière. J’aime son feuillage éploré ; La pâleur m’en est douce et chère, Et son ombre sera légère À la terre où je dormirai »
26
+
27
+ « Sur les bords des fleuves de Babylone, nous étions assis et nous pleurions, en nous souvenant de Sion. Aux saules de la contrée nous avions suspendu nos harpes. »
28
+
29
+ Dans le jeu de cartes traditionnel japonais Hanafuda, des branches de saule sont représentéss sur la série des 4 cartes du mois de novembre (décembre dans la version coréenne).
30
+
31
+ Les chenilles des papillons de nuit (hétérocères) suivants (classés par famille) se nourrissent de saule :
32
+
33
+ (Voir aussi ces papillons sur le Wiktionnaire)
34
+
35
+ Phellinus trivialis est un champigon parasite qui se développe sur le tronc des saules.
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+ Le ballet est un genre dramatique dont l'action est figurée par des pantomimes et des danses. Ses origines remontent à la Renaissance italienne (XVe siècle). Primitivement développé dans les cours d'Italie, le ballet a reçu ses lettres de noblesse en France, puis en Russie, en tant que danse-spectacle.
2
+
3
+ Au XVIIe siècle, le développement important qu'a connu le ballet à la cour de Louis XIV explique l'origine française de la plupart des termes de vocabulaire de la danse.
4
+
5
+ Selon les époques, les pays et les courants, le spectacle chorégraphique peut intégrer de la musique, du chant, du texte, des décors, voire des machineries.
6
+
7
+ Comme l'opéra, le ballet peut, être, organisé de deux manières :
8
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9
+ La structure du ballet « à entrées » est la plus ancienne : des danses s'enchaînent les unes après les autres comme autant d'épisodes distincts.
10
+
11
+ Le mot français « ballet » dérive de l'italien « balletto », un diminutif de « ballo » (« danse »), venant lui-même du latin « ballo », « ballare » signifiant « danser », dérivé du grec « βαλλίζω » (ballizo) signifiant également « danser, sauter ». L'orthographe française « ballet » est également utilisée à l'identique en anglais, où le mot a été importé vers 1630.
12
+
13
+ Le balletto a vu le jour à la cour italienne de la Renaissance où les mariages étaient somptueusement célébrés. Musiciens et danseurs faisaient de leur mieux pour distraire les invités. Lorsque Catherine de Médicis, intéressée par les arts, épouse Henri II (1533), héritier du trône de France, elle apporte son enthousiasme pour la danse et son soutien financier. Le balletto est présenté à la cour du Roi de France où on lui adjoint paroles, versets, chants, décors et costumes pour en faire un grand spectacle d'apparat, qui deviendra le ballet. Domenico da Piacenza était l'un des premiers maîtres à danser. Avec ses élèves Antonio Cornazzano et Guglielmo Ebreo, il était formé à l'art de la danse et chargé de son enseignement.
14
+
15
+ Le Ballet comique de la reine, chorégraphié par Balthazar de Beaujoyeulx, est monté et présenté à Paris en 1581 l'année même où paraissait en Italie Il Ballarino, un traité de technique sur la danse à la cour par Fabritio Caroso. Bien que le Ballet comique de la reine ne soit pas le premier ballet du genre, sa représentation coïncidait avec la parution du traité établi en Italie alors centre du développement technique du ballet.
16
+
17
+ Le ballet de cour français, à la fois instrumental et vocal, est contemporain des premiers essais de monodie dramatique à Florence (les « intermèdes », à la fin du XVIe siècle). C'est de la tradition du ballet de cour que sont issus les opéras-ballets et les comédies-ballets de Lully et Molière.
18
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19
+ En France, le ballet a conquis ses lettres de noblesse en tant qu'art à part entière à la cour du roi Louis XIV qui était passionné par la danse et déterminé à inverser le déclin de cet art, commencé au cours du XVIIe siècle. Louis XIV crée l'Académie royale de danse en 1661, puis en 1669, l'Académie Royale de Musique. Ce sera la naissance de la prestigieuse compagnie aujourd'hui connue sous le nom de Ballet de l'Opéra national de Paris. En 1681 dans Le Triomphe de l'Amour de Jean-Baptiste Lully, Mademoiselle de La Fontaine y est la première danseuse professionnelle. Pierre Beauchamp, danseur et chorégraphe à la cour, codifie les cinq positions classiques et met au point un système de notation de la danse.
20
+
21
+ Le XVIIIe siècle voit une profonde évolution dans les standards et technique du ballet et se positionne comme une forme de spectacle artistique aux côtés de l'opéra. Le travail de Jean-Georges Noverre et ses Lettres sur la danse (1760) ne sont pas étrangers à l'évolution vers le ballet d'action (ou ballet-pantomime), dans lequel les mouvements du danseur expriment les sentiments du personnage qu'il est censé représenter et aide à la compréhension du récit. Le tout premier ballet d'action du répertoire sera le Don Juan (1761) de Gluck, écrit selon les indications de Noverre. Cette œuvre majeure est l'ancêtre direct des grands ballets des XIXe et XXe siècles.
22
+
23
+ À cette époque, les femmes, encombrées qu'elles étaient par les paniers, corsets, perruques et autres talons hauts, ne jouaient qu'un rôle secondaire (alors qu'elles prédominent de nos jours).
24
+
25
+ Le ballet intercalaire, inséré dans un opéra, devient ensuite une spécificité de l'art lyrique français. On peut le voir en assistant à des représentations des tragédies lyriques de Lully et Rameau. La réforme de Noverre (ballet d'action) et celle de Gluck conservent également cette pratique.
26
+
27
+ Le ballet moderne comprend une succession d'épisodes qui s'enchaînent de manière continue. Ce type de ballet se développe au début du XIXe siècle dans un cadre autonome. Et les conceptions wagnériennes, illustrées par sa représentation de Tannhäuser en 1861 à l'Opéra de Paris, rendront caduque la pratique du ballet intercalaire dans le Grand opéra.
28
+
29
+ Héritière de la « belle danse » pratiquée en Europe occidentale depuis le XVIIe siècle, la danse classique a pour principes fondateurs l'« en dehors », les cinq positions de références, l'aplomb, la rigueur et la netteté. Sa technicité n'a cessé de se développer depuis l'Académie royale de danse et son vocabulaire s'est enrichi sans cesse, toujours en français.
30
+
31
+ En 1832, Marie Taglioni danse à l'Opéra de Paris le ballet La Sylphide chorégraphié par son père Filippo Taglioni, où apparaissent à la fois le tutu romantique et la technique des pointes.
32
+ C'est à cette époque que le tutu fait son apparition et découvre entièrement la jambe de la ballerine.
33
+ Avec La Sylphide, un grand tournant s'opère : l'idéal romantique submerge la scène et la danse devient aérienne, précise, élaborée, et essentiellement féminine. Cette impression de légèreté vient de l'utilisation des chaussons de danse nommés « pointes » (utilisés pour la première fois en 1801) et dont le bout renforcé permet à la danseuse de se tenir sur ses pointes de pieds. Elle est alors au centre de tous les ballets romantiques, les partenaires masculins servant davantage de « faire-valoir » et de « porteurs » à la ballerine. L'aplomb, le pas de deux et l'élévation en symbolisent les nouvelles qualités techniques, ainsi que la qualité et la rigueur d'un corps de ballet qui supportent les solistes.
34
+
35
+ Après 1850, l'enthousiasme pour le ballet commence à faiblir à Paris mais trouve son épanouissement au Danemark et en Russie grâce à des maîtres de ballet et chorégraphes comme Auguste Bournonville, Jules Perrot, Arthur Saint-Léon, Enrico Cecchetti et Marius Petipa. L'orientalisme devient à la mode vers la fin du XIXe siècle.
36
+
37
+ Alors que la France contribue à l'essor du ballet à ses débuts, d'autres pays, en particulier la Russie, adoptent cette nouvelle forme de l'art. C'est Marius Petipa, un Français qui passa l'essentiel de son existence en Russie, qui est l'un des grands explorateurs de la technique classique. Petipa est surtout célèbre par ses chorégraphies de ballets et nous a laissé de nombreux chefs-d'œuvre tels que Le Lac des cygnes, issus du folklore européen sur une musique de Piotr Ilitch Tchaïkovski, Don Quichotte, La Belle au bois dormant ou Casse-Noisette, qui sont le fondement et la base de la danse classique telle qu'on l'entend aujourd'hui. Le mot « classique » fait son apparition avec les Ballets russes (1910) et ne quittera plus la danse. Marius Petipa fait appel à l'engouement populaire en montant aussi La Fille du pharaon en 1862 puis La Bayadère (1877) et Le Talisman (1889). Le colonialisme apporte alors une connaissance des cultures asiatiques et africaines, mais la dénature par une désinformation et beaucoup de fantaisie. L'orient est alors perçu comme décadent. C'est néanmoins l'époque de la constitution de grandes collections privées occidentales concernant ces cultures.
38
+
39
+ Serge de Diaghilev ravive l'intérêt du public pour le ballet lorsqu'il fonde sa compagnie des Ballets russes. Elle est constituée de danseurs issus de la communauté des Russes exilés à Paris après la Révolution de 1917. Diaghilev et Stravinsky ont uni leurs talents pour faire vivre le folklore russe à travers L'Oiseau de feu et Petrouchka. Une polémique est née pour Le Sacre du printemps, qui a heurté les Américains.Ce paragraphe nécessite une référence[réf. nécessaire]
40
+
41
+ Michel Fokine commence sa carrière de danseur et chorégraphe à Saint-Pétersbourg alors que celle de Petipa décline. Fokine quitte la Russie pour Paris où il travaille avec Diaghilev et ses Ballets russes.
42
+ En France, avec Serge Lifar, et aux États-Unis, avec George Balanchine, créateur du New York City Ballet et fondateur de la Méthode Balanchine, le ballet se renouvelle en donnant lieu au style néo-classique.
43
+
44
+ Les Ballets russes poursuivent leur développement sous le régime soviétique. Il restait peu de talents après la Révolution mais suffisamment pour former une nouvelle génération de danseurs et de chorégraphes qui apparaîtront sur la scène vers le milieu des années 1930. Perfection technique et précision sont exigées par Agrippina Vaganova[1] directrice de l'école de danse du Théâtre Mariinsky.
45
+
46
+ Le ballet était et reste très populaire en Russie. Les compagnies du Kirov (actuellement Théâtre Mariinski) et celle du Théâtre Bolchoï sont très appréciées. L'idéologie de l'époque a contraint les deux compagnies à programmer des pièces empreintes de réalisme socialiste soviétique dont la plupart ont été peu appréciées et retirées du répertoire ultérieurement. Néanmoins, certains ballets sont remarquables comme le Roméo et Juliette de Sergueï Prokofiev. Flammes de Paris (1932) utilise largement le corps de ballet et nécessite une virtuosité étonnante dans son exécution. La Fontaine de Bakhtchisaraï (1933), version dansée du poème d'Alexandre Pouchkine chorégraphiée par Rostislav Zakharov sur une musique de Boris Assafiev, est un succès indéniable et a été interprété pour la première fois aux États-Unis par le Kirov lors de sa tournée de 1999. Cendrillon est également une production des ballets soviétiques. Ces pièces ont été peu connues en Occident avant l'effondrement de l'URSS.
47
+
48
+ Depuis la fin du XVIIe siècle, le ballet est organisé de façon hiérarchique, eu égard à la qualité technique et à l'ancienneté du danseur dans la troupe. Chacun y tient un rang déterminé, une fonction particulière. La hiérarchie qui suit est celle adoptée par le Ballet de l'Opéra de Paris ; elle n'est pas universelle, bien qu'appliquée dans d'autres compagnies de ballet.
49
+
50
+ La technique du ballet vise à acquérir une souplesse anatomique des articulations qui permet d'exécuter les différents mouvements du vocabulaire de la danse. L'essentiel de la technique du ballet subit peu de différences en fonction des pays. Le ballet en général et plus particulièrement le ballet romantique met l'accent sur la méthode et l'accomplissement des mouvements[2] qui diffère physiquement et esthétiquement en fonction de la méthode d'enseignement.
51
+
52
+ Les principes fondamentaux de la technique du ballet restent les mêmes : attitude générale du corps, position adéquate, alignement de la tête et des épaules dans une verticale, silhouette longiligne, quantité et qualité des rotations jambe dirigée vers l'extérieur du corps (en dehors), danse sur les pointes et souplesse. Le but à atteindre est le parfait travail du pied, le port gracieux des bras et de la tête et une position esthétiquement correcte des différents angles.
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+
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+ L'école de danse est, avant tout, l'école de la rigueur et de la discipline[a]. Les exercices développent force musculaire, équilibre, souplesse et grâce. Les futures ballerines acquièrent la force du pied et des chevilles nécessaire à la technique sur les pointes. Il est fermement conseillé aux jeunes danseurs d'acquérir de bonnes habitudes et de protéger la santé de leurs os, muscles et articulations.
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+
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+ Les méthodes d'enseignement de la danse du ballet sont appelées selon le nom de leur concepteur. Il existe sept méthodes d'enseignement de la danse de ballet. Par ordre de notoriété décroissante :
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+ Ces techniques, fondées sur celles du ballet romantique, sont le support de bien d'autres styles de danse : hip-hop, danse moderne et contemporaine.
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+ Bien que subissant de légères variations selon les pays, les règles et le vocabulaire de la danse classique sont les mêmes dans le monde entier. Les différentes méthodes d'enseignement de la danse de ballet visent toutes à l'esthétique du danseur. Ceci est particulièrement vrai pour les extensions et le dynamisme des rotations de l'école russe alors que l'école italienne privilégie le travail de fond et les mouvements rapides des pieds. On pense que la Tarentelle, danse traditionnelle italienne, n'est pas étrangère à l'orientation du ballet italien.
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+
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+ Les vêtements de danse sont parfaitement codifiés et très stricts; leur but est de permettre la liberté des mouvements, de ne pas entraver le danseur au cours des rotations et de permettre au maître de juger l'alignement et la technique de son élève.
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+ Pour les femmes, le vêtement traditionnel est constitué d'un justaucorps ou un maillot de corps, d'un collant de danse et, éventuellement, d'une jupette. Le tutu est réservé aux représentations.
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+ Pendant les cours et les périodes de pauses durant les spectacles, elles peuvent porter des guêtres, afin d'éviter le refroidissement des muscles. Les pieds de la danseuse sont chaussés de chaussons techniques habituellement roses ou beiges, et peuvent être en toile ou en cuir. Au cours des leçons et des exhibitions de ballets romantiques, la ballerine est tenue de coiffer ses cheveux en un chignon afin de dégager le cou, pour que le spectateur ou le maître à danser puissent juger du maintien de la danseuse.
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+ Leur enseignement vise à renforcer surtout la musculature de leurs pieds et de leurs chevilles afin de les préparer à la danse sur les pointes. Il ne faut pas perdre de vue qu'une danse sur les pointes commencée trop jeune ou avec un apprentissage insuffisant peut conduire à des accidents ou des blessures qui peuvent apparaître ultérieurement et handicaperont la ballerine définitivement.
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+ Les hommes portent habituellement un collant gris et un tee-shirt blanc. Les jeunes danseurs portent volontiers un académique. Les danseurs maintiennent leurs organes génitaux dans une coquille portée sous leurs vêtements de danse. Leurs pieds sont chaussés de chaussons techniques souples noirs ou gris. Leur enseignement développe leur musculature dans sa totalité et leur apprend les portés, sauts et rotations.
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+ Afin de réaliser les numéros de danse les plus exigeants, le danseur se doit de sembler défier les lois de la pesanteur. Un haut niveau de forme physique est exigé dans ce but. Par exemple, au cours du grand jeté, le danseur (ou la danseuse) peut paraître planer. Physiquement son centre de gravité décrit une parabole comme le ferait un projectile. La capacité d'un observateur à estimer le centre de gravité lorsqu'un projectile change de trajectoire est limité. Pour donner cette illusion de flotter, le danseur allonge bras et jambes au maximum ce qui masque sa chute et donne au spectateur l'illusion qu'il vole[3],[4],[5]. Le saut de chat donne également l'impression que le/ danseur est suspendu dans les airs. Le contact avec le sol doit être parfaitement programmé. Le danseur plie les genoux et touche le sol sur la pointe des pieds. Il déroule alors son extrémité en direction du talon. Cette technique doit impérativement être enseignée par un maître expérimenté pour des raisons artistiques aussi bien que par mesure de sécurité[6],[7],[8].
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+ Le « parachutisme ou la chute libre » est une activité consistant à chuter d'une hauteur allant d'une centaine de mètres à plusieurs milliers (en sortant généralement d'un avion, mais tout autre aéronef peut être utilisé) pour ensuite retourner sur terre avec l'aide d'un parachute. Si la personne s'élance d'un point fixe (pont, falaise, etc), on parle alors plutôt de saut de base (base jump).
2
+
3
+ Après la sortie, le parachutiste est en chute libre pour une durée plus ou moins longue selon la discipline pratiquée, la hauteur à laquelle il a été largué et l'altitude relative d'ouverture. Il peut effectuer seul (voltige, free-fly) ou avec d'autres parachutistes (vol relatif) des figures durant la chute, et/ou sous voile (voile-contact), avant de rejoindre le sol en pilotant son parachute de manière à se poser au lieu prévu.
4
+
5
+ L'amélioration des équipements a permis aux militaires dans un premier temps d'utiliser cette pratique pour larguer des hommes et du matériel sur une zone rapidement, puis cette activité est devenue un loisir puis un sport encadré durant la seconde moitié du XXe siècle.
6
+
7
+ Le premier saut en parachute de pleine atmosphère est réalisé le 22 octobre 1797 par André-Jacques Garnerin[1],[2] : celui-ci atterrit dans le parc Monceau à Paris[3],[4] depuis son ballon à (di)hydrogène[2]. Le 12 octobre 1799[5], son élève et future épouse[5], Jeanne Labrosse, devient la première femme parachutiste[6], la première personne à sauter avec un parachute percé en son centre[5] ainsi que la première femme pilote de ballon[6]. Le 11 octobre 1802, elle dépose, au nom de son mari, le brevet no 195 sur l'appareil dit parachute, destiné à ralentir la chute de la nacelle d'un ballon après l'explosion de celui-ci[5],[7].
8
+
9
+ Le développement de l'avion au début du XXe siècle offre aux parachutistes un nouveau moyen de sauter comme le démontrent les pionniers Albert Berry et Grant Morton vers 1911-1912 (les dates ne sont pas bien définies). Puis en 1919, Leslie Irvin réalise le premier saut avec ouverture manuelle du parachute durant la chute.
10
+
11
+ Les militaires y voient alors un intérêt comme moyen de sauvegarde des ballons d'observation durant la Première Guerre mondiale. Son développement initial se fait donc chez les militaires, sous l'impulsion du capitaine Frédéric Geille, qui le développent et finissent par s'en servir également pour larguer du matériel, puis des hommes.
12
+
13
+ Cet usage est largement fait durant la Seconde Guerre mondiale avec les grandes opérations aéroportées telles que la conquête de la Crète, celles précédant immédiatement le débarquement de Normandie et l'opération Market Garden.
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+ Il est toujours régulièrement utilisé pour les opérations utilitaires militaires, de secourisme ou de soutien de nos jours, et lors de stages de commandos.
16
+
17
+ Durant la seconde moitié du XXe siècle, cette activité devient un loisir et plusieurs aventuriers défrichent le terrain tels que Léo Valentin (qui développe l'ancêtre de la Wingsuit et du deltaplane), Jean-Louis Potron et Jacques Chalon qui réalisent en 1956 le premier vol relatif en se passant un témoin durant une chute à plat face-sol, les sauts se font à trois (Jean Chasac, Gil Delamare et Colette Duval[8]), à cinq (Jacques Chalon, Jacques Déforges, Pierre Lard, Pierre Pero et Michel Sauerbach[8]) puis à neuf (Jacques Billard, Jacques Breton, Max Cros, Christian Ladouet, Jacques Lecland, Claude Michaud, GilbertPupin, Michel Perissinotto et Raymond Young[8]) et Colette Duval avec un saut à plus de 10 000 mètres en 1958.
18
+
19
+ Lors des meetings aériens, des démonstrations de parachutistes sont parfois organisées avec des hommes tels que Salvatore Cannarozzo qui réalisent des ouvertures basses, chose particulièrement dangereuse et qui a depuis été interdite.
20
+
21
+ En 1971, Steve Snyder commercialise, aux États-Unis, la première voile à caissons sous le nom de Paraplane[9] et c'est en 1972 que l'on trouve la première voile de ce type aux Championnats de France de Parachutisme. À la fin des années 1970 il n'y aura plus que ce type de voile à ces Championnats.
22
+
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+ Le parachute rectangulaire (aile) est amélioré. Pilotable et avec un atterrissage doux, il remplace alors le parachute hémisphérique utilisé par les militaires ou les sportifs.
24
+
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+ À partir des années 1980, toujours grâce à l'amélioration de l'équipement, le parachutisme s'est ouvert aux non-parachutistes via des sauts en tandem, où une personne est attachée à un moniteur tandem qui assure l'intégralité du saut. L'amélioration des caméras a également permis la création du rôle de vidéoman.
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+ Toujours à cette époque, des hommes tels que Patrick de Gayardon innovent et popularisent plusieurs domaines de la chute libre tels que le freestyle, le base jump et le skysurf.
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+
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+ Les premiers sauts de vol 3D (Vallaud et O.J.B.) : «Ils ont ouvert la voie, et quelle voie !» Gs.
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+ Olav Zipser était un pionnier du parachutisme moderne.
32
+
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+ Un parachute civil sportif et de loisir, possède une voilure rectangulaire bombée ayant remplacé les voiles hémisphériques d'autrefois, utilisées encore rarement dans le domaine militaire, permettant un atterrissage en douceur et non en roulé-boulé, mais plus petite que celle d'un parapente, étant adapté à la descente.
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+
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+ L'ensemble comprend principalement :
36
+
37
+ Replié, il est environ de la taille et du poids d'un sac à dos bien rempli, moyen pour un individuel (environ 8 kg), plus grand pour un tandem (environ 25 kg).
38
+
39
+ Il est relié à un harnais que le parachutiste seul ou le moniteur enfile par les deux jambes et les épaules. Un passager tandem enfile un simple harnais et le moniteur l'attachera à lui par 4 crochets, deux aux épaules et deux au niveau des hanches en cours de montée de l'avion.
40
+
41
+ (À compléter et améliorer)
42
+
43
+ La météo est importante pour décider de sauter, les sauts pouvant par sécurité être reportés ou en attente, voire annulés pour la journée en cas de pluie, orage, brume importante ou forte couverture nuageuse.
44
+
45
+ La décision de lancer une séance de saut est décidée conjointement par le responsable de la zone (le directeur technique sur les centres fédéraux) et le pilote.
46
+
47
+ La montée s'effectue souvent dans un avion mais tout aéronef est utilisable pour sauter (montgolfière, ULM, hélicoptère...).
48
+
49
+ Les parachutistes se préparent (combinaison de saut, parachute, casque, lunettes de saut, altimètre initialisé à 0) et se vérifient les uns les autres (bonne mise en place du parachute, éléments sécurisés, etc.) puis se réunissent au point d'embarquement où l'avion vient se positionner pour l'embarquement et le départ.
50
+
51
+ Les parachutistes embarquent alors un par un dans l'ordre inverse des départs (le premier à sauter est le dernier à embarquer) en s'installant conformément à l'équipement de l'avion (serrés côte à côte sur une banquette, assis au sol les jambes enchevêtrées, etc.).
52
+
53
+ La montée jusqu'à environ 4000-4200 mètres dure au moins 15 minutes (selon le type d'avion et sa puissance), et se fait selon une trajectoire circulaire autour de la zone de saut, de telle sorte à rester proche du terrain d'arrivée et permettre ainsi aux parachutistes de se poser sur l'aérodrome ou à sa proximité immédiate.
54
+
55
+ Quelques minutes avant d'atteindre l'altitude maximale (soit vers 3 000 mètres pour un saut à 4 000 mètres), chacun re-vérifie son équipement (bonne position des poignées, bonne fermeture des sangles), termine de s'équiper (vêtements contre le froid et le vent si nécessaire, mise en place du casque et des lunettes, etc.) et salue les autres parachutistes d'un "check" de la main et d'un shaka.
56
+
57
+ Arrivé à l'altitude de largage, l'avion se place sur la trajectoire qui lui a été indiquée et ralentit. Sur indication du pilote, les parachutistes ouvrent alors la porte de l'avion et commencent à sauter soit immédiatement, soit sur une nouvelle indication du pilote (selon le type d'avion).
58
+
59
+ Entre chaque départ de parachutiste ou de groupe de parachutistes, un délai de quelques secondes est mis en place afin d'assurer une séparation horizontale d'environ 300 mètres.
60
+
61
+ C'est la phase la plus palpitante, forte source d'adrénaline souvent recherchée par les parachutistes, notamment due aux sensations importantes procurées à la fois par l'accélération du départ, la vitesse de chute, les sensations de l'air à cette vitesse (il devient possible de "s'appuyer" sur l'air pour se déplacer, tourner, etc.) et la hauteur impressionnante.
62
+
63
+ Une chute traditionnelle s'effectue depuis une hauteur située entre 3 000 mètres et 4 200 mètres, et dure généralement entre quarante et soixante secondes avant l'ouverture du parachute principal aux alentours de 1 200 mètres (plus ou moins haut selon l'expérience du parachutiste. 1 500 mètres en tandem. 1 000 mètres pour la plupart des parachutistes, 850 mètres minimum exigé par la fédération).
64
+
65
+ Dès le départ depuis l'avion jusqu'à l'ouverture du parachute, la vitesse du flux d'air est très importante, au départ due à la vitesse horizontale de l'avion avançant lui-même à environ 140 km/h (plus ou moins vite selon le type d'avion), remplacée progressivement par celle de la vitesse verticale (jusqu'à environ 200 km/h), créant un souffle sur les oreilles semblable à celui que l'on entend en ouvrant les vitres d'une voiture sur l'autoroute, et tout cri éventuel de surprise des novices, ou toute parole, est noyé dans ce bruit du vent durant toute la chute. Les groupes de parachutistes doivent alors bien mettre leurs figures au point durant la chute afin que chacun sache bien ce qu'il a à faire. Un moniteur avec son élève communique par gestes.
66
+
67
+ Des études graphiques ont été réalisées donnant la vitesse du parachutiste en fonction du temps. La courbe est une exponentielle de tangente la vitesse maximale[11].
68
+
69
+ Voir aussi : Physique du parachutisme
70
+
71
+ La vue est magnifique par beau temps, mais aussi dans le cas de certaines couvertures nuageuses (la vue "du dessus" des nuages peut être splendide) ainsi que le sentiment de liberté totale, de voler dans les airs, de pouvoir se mouvoir dans les trois dimensions (en cherchant à ralentir ou accélérer sa chute, on peut ainsi faire des figures avec d'autres parachutistes en passant dessus ou dessous), en dominant le paysage.
72
+
73
+ Il arrive de sauter et/ou ouvrir le parachute au-dessus et dans des nuages, occasionnant des sensations encore un peu différentes de surprise.
74
+
75
+ L'ouverture du parachute principal s'effectue par une poignée manuellement. Le parachutiste sent tout d'abord une courte décélération l'amenant en position droite, puis forte vers le haut, donnant la sensation illusoire de remonter, l'ouverture de la voile ralentissant en quelques secondes sa vitesse de descente de 200 km/h à 14 km/h.
76
+
77
+ Le bruit de l'air à vitesse modérée devient négligeable et un moniteur tandem et son passager peuvent cette fois facilement se parler.
78
+
79
+ Les virages, s'accompagnant d'une accélération vers le bas lorsqu'ils sont effectués fortement, s'effectuent en tirant sur la poignée de commande correspondante (gauche ou droite). Il est ainsi possible d'effectuer des rotations complètes à 360°. Le fait de tirer sur les deux commandes à la fois réduit par contre la vitesse horizontale et, dans un premier temps, la vitesse de descente.
80
+
81
+ La phase de descente sous voile depuis 1 500 mètres dure environ 5 minutes.
82
+
83
+ Par le biais des deux poignées de commande, les parachutistes peuvent facilement manœuvrer pour rejoindre leur aire de destination. À l'aide de la manœuvre dite "d'arrondi", l'arrivée au sol peut s'effectuer en douceur et même debout en marchant rapidement de quelques pas. Les parachutistes ramassent alors proprement leur parachute et retournent sur la zone de pliage (souvent un hangar).
84
+
85
+ La sensation de la phase de chute en particulier, procure une euphorie telle que notamment à l'arrivée après un premier saut, le désir est grand de remonter pour renouveler l'expérience.
86
+
87
+ Le pilote de l'avion après largage, redescend très vite en semi-piqué, arrivant parfois au point d'embarquement pour un nouveau départ avant les derniers parachutistes précédents.
88
+
89
+ Le repliage du parachute s'effectue généralement dans le hangar de l'aérodrome.
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+
91
+ La voile principale est facile à plier. Les élèves l'apprennent dès le 1er saut. Un plieur confirmé réalisera l'action en moins de 5 minutes.
92
+
93
+ La voile de secours, elle, est conditionnée par un spécialiste, que l’on appelle le gréeur, qui va mettre jusqu'à 3 ou 4 heures à le faire minutieusement. Ce temps s'explique à la fois par la minutie du pliage et par le fait que le plieur va également vérifier l'état du parachute.
94
+
95
+ L'âge minimum pour commencer à sauter est de 15 ans (pour les centres membres de la Fédération Française de Parachutisme) si la personne satisfait aux critères médicaux.
96
+
97
+ Le saut en tandem consiste à sauter en étant accroché à un moniteur déjà expérimenté.
98
+
99
+ Il permet à toute personne de 15 ans ou plus de bonne condition physique, même novice, de découvrir les sensations de plaisir unique de la chute libre durant une minute, puis de voguer sous voile, sans nécessiter de technique particulière d'apprentissage, ni d'entrainement, excepté un court briefing préalable d'une dizaine de minutes au sol.
100
+
101
+ Les personnes handicapées peuvent également sauter, et pour ces dernières, en France le moniteur tandem doit être habilité et utiliser un harnais qui peut être spécifique selon le handicap.
102
+
103
+ Un simple certificat médical de non contre-indication datant de moins de six mois (absence de problème cardiaque, de colonne vertébrale, de déboîtement d'épaule, de sur-poids ou enceinte) du médecin généraliste suffit bien souvent.
104
+
105
+ Le saut se déroule à une altitude minimale de 3 000 mètres, souvent à plus de 4 000 mètres, pour une chute libre d'environ 30 secondes à 1 minute.
106
+
107
+ L'ouverture du parachute est déclenchée à 1 500 m d'altitude. Il est généralement possible de faire filmer son saut par un autre moniteur expérimenté chutant simultanément filmant en face des sauteurs en tandem.
108
+
109
+ Comme pour tout saut extrême, il arrive rarement que le passager débutant soit trop impressionné et apeuré par la hauteur pour se décider à sauter. Le pilote est alors contraint de le redescendre un peu moins rapidement que seul. Il renouvelle souvent sa tentative ultérieurement, se décidant à sauter la seconde fois, encouragé par le moniteur accompagnant[réf. nécessaire].
110
+
111
+ Le saut en tandem peut aussi être effectué par des parachutistes professionnels de l'aviation civile, auquel cas le certificat médical est facultatif et la limite d'âge de 15 ans aussi.
112
+
113
+ Le saut en tandem est l'objet d'une opposition récurrente entre les deux cadres juridiques d'exercice du parachutisme, celui de l'aéronautique, plus ancien, qui chapeaute toute l'activité parachutiste et toute l'activité aéronautique et celui du sport qui a délégation du ministère de la jeunesse et des sports pour la partie compétitive de l'activité.
114
+
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+ Les parachutistes professionnels réalisent essentiellement des sauts de découverte du parachutisme alors que les centres de parachutisme sportif enseignent aussi la pratique du parachutisme et encadrent son aspect compétitif.
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+ Le saut en tandem étant le revenu principal des structures de parachutisme il est l'objet régulier de lobbying par les protagonistes pour modifier ou adapter son cadre réglementaire et technique.
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+ Plusieurs adeptes d'adrénaline hésitent pour un premier saut entre celui d'un saut en parachute en tandem ou un saut à l'élastique.
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+ Les sensations du parachutisme sont pour beaucoup les plus intenses pendant la chute libre durant toute une minute depuis un avion en passant de 4 200 mètres à 1 500 mètres d'altitude, ajouté à l'adrénaline au préalable dans l'avion durant la montée et même ensuite l'ouverture et la descente sous voile, comparé à un saut à l'élastique beaucoup plus court de quelques secondes, surtout depuis une grue, bien qu'un premier saut en tandem coûte entre 200 et 250 €, éventuellement 150 € pour les suivants.
122
+
123
+ Cependant d'autres personnes considèrent que la notion de référence de hauteur du sol étant moins importante à très grande altitude qu'un saut à l'élastique auquel s'ajoutent les oscillations successives, peut être moins impressionnant. La position difficile cambrée, bien que facilitée par le moniteur en tandem, n'est pas nécessaire pour un saut à l'élastique.
124
+
125
+ Plusieurs simulateurs ont été récemment construits, où la personne évolue durant une session de 2 minutes ou 2 minutes 30 dans un grand tube en plexiglass à la base duquel se situe une forte soufflerie permettant le maintien de la personne dans les airs, éventuellement accompagnée d'un ou deux moniteurs la guidant, en position cambrée à l'analogue de celle de la chute libre. L'une de ses soufflerie est gérée par la société Aérokart, à Argenteuil. D'autres souffleries existent en France ou sont en construction : Wembii à Lille, IFly à Paris La-Villette, etc. Il existe aussi une soufflerie un Suisse à Sion : Realfly.
126
+
127
+ Les sensations d'accélérations ne sont pas présentes, exceptées les légères montées et descentes successives dans le tube, mais peuvent constituer une première expérience.
128
+
129
+ Ces souffleries permettent aussi aux équipes de s'entraîner et de s'améliorer beaucoup plus facilement qu'en enchainant les chutes libres : il est plus facile de rentrer et sortir de la soufflerie pour effectuer les débriefing, il n'y a pas de temps de montée, et le coût à la minute est généralement moins élevée et divisible par le nombre de participants volant simultanément (ce qui n'est pas le cas des places d'avion)
130
+
131
+ Il existe deux méthodes d'apprentissage pour être autonome en chute : la progression accompagnée en chute (PAC) et l'apprentissage traditionnel commençant par l'étape du saut en ouverture automatique (OA)
132
+
133
+ Quelle que soit la méthode, l'élève doit assurer lui-même son atterrissage. Une assistance radio est très souvent assurée par un moniteur au sol qui guide l'élève pour faire son circuit d'approche et lui indiquer le moment pour commencer la manœuvre d'atterrissage (appelée « arrondi »).
134
+
135
+ Dans les deux cas, il faut un certain nombre de sauts « en chute » pour obtenir le premier brevet (qui est de 15 sauts en France). Les sauts en ouverture automatique (OA) ne sont pas comptabilisés car la chute libre est considérée comme trop courte.
136
+
137
+ Chaque méthode a ses partisans, mais le résultat final reste bien entendu le même : parvenir à l'autonomie en chute libre.
138
+
139
+ La formation PAC est beaucoup plus rapide et permet de découvrir dès le premier saut les sensations de la chute libre.
140
+
141
+ Pour un stage PAC (de même que pour une formation en ouverture automatique), un certificat médical du médecin traitant est obligatoire.
142
+
143
+ Le stage de formation dure au moins cinq jours, mais peut être réparti par exemple sur plusieurs week-ends.
144
+
145
+ L'élève saute seul en chute libre dès le début, depuis 4 000 mètres de hauteur. Pour son premier saut, il est accompagné de deux moniteurs qui le tiennent, corrigent sa position en communiquant par signes avec lui, voire ouvrent son parachute en cas d'oubli ou de difficulté à atteindre la poignée d'ouverture. S'il n'y a pas de problème, la personne déclenche elle-même son parachute vers les 1 500 mètres de hauteur. Les cinq sauts suivant se feront avec un seul moniteur.
146
+
147
+ Selon la réussite de sa progression, le moniteur le laisse de plus en plus autonome, jusqu'à ce qu'il juge l'élève apte à sauter seul. Cela arrive le plus souvent dès le 7e saut.
148
+
149
+ Selon les pays, le programme des sauts suivants est soit très encadré, soit à l'appréciation du moniteur en fonction des résultats de l'élève (ce qui est le cas de la France). En France, la PAC est une adaptation de la formation américaine, l'Accelerated freefall (AFF) et il faut au minimum six sauts avec moniteur pour pouvoir sauter seul.
150
+
151
+ Cette méthode traditionnelle est la plus ancienne : très progressive, elle commence par des sauts à une hauteur de 1 200 mètres.
152
+
153
+ Le parachute est accroché dans l'avion par une longue sangle se dépliant. L'ouverture s'effectue ainsi automatiquement par tension de la sangle directement environ 3 à 4 secondes environ après la sortie de l'avion.
154
+
155
+ Durant la courte phase de chute, l'élève doit garder une position face au vent relatif produit par le déplacement de l'avion et simuler si possible les gestes d'ouverture du parachute (aussi appelés « poignées témoin »).
156
+
157
+ L'altitude et le temps avant ouverture augmente progressivement à chaque validation des exercices à réaliser, jusqu'à atteindre la hauteur de 4 000 mètres et ouvrir soi-même le parachute.
158
+
159
+ Les sauts effectués en formation traditionnelle sont moins chers, dus aux sauts moins hauts que la PAC, et au fait que le moniteur s'occupe de plusieurs élèves, mais un plus grand nombre est nécessaire pour atteindre son autonomie. Cette formation demande davantage d'engagement de l'élève qui quittera l'avion seul dès le 1er saut. Sur le plan financier, elle s'avère souvent plus intéressante qu'une PAC.
160
+
161
+ Les différentes phases d'apprentissage sont :
162
+
163
+ Après un stage réussi, les personnes peuvent sauter seules régulièrement, pour une somme qui ne comprend que la place d'avion et la location du matériel (les jeunes parachutistes investissant rarement dans un parachute personnel), ce qui représente environ 30 à 40 euros par saut (les parachutistes possédant leur propre matériel, parachute inclus, ne payant que la place d'avion soit environ 25 à 30 euros).
164
+
165
+ Brevets officiels de la Fédération française de parachutisme.
166
+
167
+ Prérequis : 15 sauts en chute minimum (les sauts effectués en "ouverture automatique" ne comptent pas, la durée de la "chute" étant limitée à la longueur de la sangle et donc trop courte - 3 secondes environ -)
168
+
169
+ Aptitude à maîtriser la chute libre à plat et à évoluer en sécurité sous voile. Sanctionne globalement l'aptitude de l'élève à se comporter en sécurité au sein d'une école de parachutisme.
170
+
171
+ Avec ce brevet, il est possible de faire des sauts individuels sans assistance de moniteurs, mais la pratique au sein d'une école agréée est obligatoire et un parachutiste titulaire du brevet C doit être présent dans l'avion pour autoriser le départ de l'élève.
172
+
173
+ C'est le brevet qui constitue une première étape vers l'autonomie.
174
+
175
+ Prérequis : 30 sauts en chute minimum, brevet A.
176
+
177
+ Aptitude à la chute libre.
178
+
179
+ Son obtention nécessite :
180
+
181
+ Le brevet B donne ensuite accès aux qualifications correspondant aux principales disciplines :
182
+
183
+ (B = "Brevet" ; Bi = "Brevet intermédiaire")
184
+
185
+ Prérequis : 100 sauts minimum, un des brevets B.
186
+
187
+ C'est le brevet de parachutiste autonome. Il s'obtient après avoir satisfait, à la suite d'un cours théorique, à un examen écrit (QCM) similaire à celui du brevet B
188
+
189
+ Il sanctionne la fin de la phase "école" et l'aptitude du parachutiste à s'intégrer dans un "stick". Outre la réussite du QCM, le parachutiste doit être capable :
190
+
191
+ Il est ainsi possible d'avoir un avion constitué uniquement de parachutistes BPA (en revanche, si un seul d'entre eux n'a que le brevet A ou B, un autre doit obligatoirement être titulaire du brevet C)
192
+
193
+ Il permet l'accès aux brevets C et D et l'emport d'une caméra.
194
+
195
+ Prérequis : 200 sauts minimum, un des brevets B.
196
+
197
+ L'obtention du brevet C nécessite :
198
+
199
+ Le brevet C confirme la capacité à encadrer les séances de sauts (pliage, embarquement, largage des élèves qui n'ont plus besoin d'être accompagnés par un moniteur) afin d'en assurer la sécurité. Il donne accès au rôle de "chef d'avion" (responsable de la sécurité à bord, avec le pilote)
200
+
201
+ Le brevet C donne accès (depuis 2011) à une qualification :
202
+
203
+ En tant que brevet d'encadrement, le brevet C donne également accès à des responsabilités au sein de sa zone de saut (après accord et validation du directeur technique) tel que vérificateur (pour vérifier le pliage convenable des élèves non titulaires de la qualification "auto-vérificateur"), plieur, etc.
204
+
205
+ Aptitude aux sauts hors centre d'activité : sauts de démonstration, de manifestation aérienne... ; et aux sauts spéciaux (montgolfière, etc).
206
+
207
+ Dans le cas d'un saut hors centre d'activité, le pratiquant doit pouvoir justifier d'un minimum de 300 sauts dont 50 au cours des douze derniers mois.
208
+
209
+ Le brevet et la licence de parachutisme professionnel (brevet et licence officiels de la direction générale de l'Aviation civile) sont historiquement les premiers diplômes civils liés au parachutisme et marquent la transition du parachutisme militaire au parachutisme civil dans les années 1950 bien avant la création des brevets d'États d'éducateur sportif de parachutisme[12]. Aujourd'hui ce brevet est la clé de voûte d'une activité de parachutisme dévolue à la découverte par le biais de sauts en parachute biplace. Les détenteurs de cette licence exercent dans un cadre différent de celui de l'enseignement et représentent avec leurs entreprises plus de 50 000 sauts de découverte réalisés chaque année partout en France et sont les acteurs majeurs de la démocratisation des sauts en parachute biplace sur le territoire français.
210
+
211
+ Des organismes de formation professionnelle permettent à une majorité des parachutistes issue des corps militaire du parachutisme de trouver ainsi une voie de reconversion en fin de carrière. Le syndicat des parachutistes professionnels participe à la réglementation de la pratique professionnelle. La licence de parachutisme professionnelle est aussi le titre réglementaire obligatoire pour effectuer des sauts de démonstration rémunérés dans le cadre de meeting aériens ou de cascades aériennes. La qualification « essai et réception » de cette licence permet aux parachutistes du centre d'essais en vol de tester les parachutes devant être autorisés en France par la direction générale de l'Aviation civile.
212
+
213
+ Plus ancienne discipline du parachutisme, la PA reste la discipline la plus visuelle pour le public. Épreuve d’adresse, la technique de pilotage de la voile est une condition essentielle à la réalisation de la performance. La capacité d’analyse des conditions météorologiques et les prises de décisions qui en découlent donnent une dimension tactique singulière à chaque saut. La particularité des voiles de PA est essentiellement caractérisée par l’épaisseur de leur profil qui assure des conditions de stabilité et de précision de pilotage étonnantes. La cible électronique à atteindre est à peine plus grande qu’une pièce de deux euros.
214
+
215
+ L'objectif est de poser un pied sur un plot de 2 cm de diamètre situé au centre d'une cible électronique placée sur un réceptacle en mousse. En compétition, à chaque saut, les juges mesurent l'écart entre le centre de la cible et le premier endroit que le parachutiste a touché. Pour le score des concurrents, on effectue la somme des distances obtenues aux différents sauts, l'objectif étant bien évidemment d'avoir le score le plus faible possible.
216
+
217
+ Lorsque le parachutiste pose son pied en plein cœur de la cible, on appelle cela un « carreau ». Les sauts s'effectuent depuis une altitude de 1 000 mètres environ. Pratiquée individuellement ou par équipe, la précision d’atterrissage bénéficie du circuit de compétitions nationales et internationales le plus étoffé, toutes disciplines du parachutisme sportif confondues.
218
+
219
+ En 2006, ce n’est pas moins de quatre épreuves de Coupe de France et un championnat de France ouvert à toutes les catégories d’âges, plus d’une dizaine de compétitions de clubs, régionales ou inter-ligues, un circuit international avec cinq étapes de Coupe d’Europe où participent près de quarante équipes à chaque étape, de nombreux trophées internationaux organisés en Europe et sur les autres continents, un Championnat du Monde junior, un championnat du monde militaire, un championnat du Monde.
220
+
221
+ Le brevet correspondant est B1.
222
+
223
+ Discipline de glisse par excellence, cette épreuve où la vitesse d’exécution prédomine garantit des sensations extrêmes. Après avoir atteint plus de 200 km/h[13] en quelques secondes de chute libre, la réalisation d’un enchaînement de six figures imposées fait appel à toutes les qualités physiques d’équilibre, de coordination, et d’explosivité. Chronométrée au centième de seconde, la prestation est également évaluée au regard de la qualité d’exécution de l’enchaînement des figures, comme dans de nombreuses disciplines artistiques.
224
+
225
+ Les figures à réaliser sont deux tours alternés, un salto arrière, à nouveau deux tours alternés et un deuxième salto arrière. Les juges mesurent le temps passé à faire ces six figures en « rajoutant » des secondes de pénalité au concurrent si elles ne sont pas réalisés proprement (les figures sont faites face à un axe de référence et sur un plan horizontal, tout écart de ces axes entraîne une pénalité).
226
+
227
+ Les sauts s'effectuent depuis une altitude de 2 300 mètres environ. Les Français excellent dans cette discipline où ils détiennent le record du monde (voir à: Franck Bernachot).
228
+
229
+ Combinaison « slick » (comme celle utilisée pour le kilomètre lancé en ski), casque et parachute profilé, le voltigeur de haut niveau est équipé d’un matériel de saut issu des dernières technologies. La voltige est la seule discipline individuelle pratiquée en compétition de parachutisme. Elle est associée à celle de la précision d’atterrissage dans le cadre des championnats du monde, et un classement « combiné » couronne les meilleurs athlètes dans les deux disciplines.
230
+
231
+ le brevet correspondant est B1.
232
+
233
+ Chaque équipe de quatre ou huit parachutistes doit réaliser un maximum de fois une série de figures imposées tirées au sort avant chaque compétition. Le temps limite pour réaliser ces figures est de 35 secondes pour les équipes de quatre, et de 50 secondes pour les équipes de huit.
234
+
235
+ Afin de permettre aux juges de comptabiliser le nombre de figures effectuées, chaque équipe possède un « videoman », qui emporte sur son casque une caméra numérique. Cet équipier vient s'ajouter aux quatre ou huit « performers », et fait partie intégrante de l'équipe : la qualité du film qu'il réalise est donc prise en compte dans la notation.
236
+
237
+ Si les juges ne peuvent pas voir correctement les figures sur la vidéo, l'équipe est pénalisée, le point en question étant comptabilisé comme « NJ » (non jugeable). Chaque figure simple (libre), rapporte un point, chaque figure complexe (bloc) rapporte 2 points, les NJ ne rapportent pas de points.
238
+
239
+ Les figures peuvent être fixes (libre) ou mobiles en binôme, trinôme, ou quadrinôme (blocks). Toutes les équipes doivent réaliser le même programme de figures, et l'équipe gagnante sera celle qui en a réalisé le plus, dans le temps imparti.
240
+
241
+ Aux derniers championnats du monde, à Prostejov (2014), l'équipe Belge HAYABUSA DEFENSE termine à la 1re place avec une moyenne de 26.4 points[14].
242
+
243
+ En VR 4 Open et en VR 8, le titre de champion du monde est matérialisé par une épée, l'« Excalibur », sur laquelle figurent les noms de tous les vainqueurs. Ce trophée est donc remis en jeu tous les deux ans, lors des championnats du monde.
244
+
245
+ Le Vol Relatif est la discipline la plus pratiquée dans le monde du parachutisme. Elle ne peut être pratiquée qu'après l'obtention du brevet B2, permettant la pratique de la chute libre à plusieurs.
246
+
247
+ Le circuit français est organisé en deux divisions (Nationale 1 et Nationale 2), et chaque année se tiennent les championnats de France, ainsi que deux à trois coupes de France, en VR 4 et en VR 8.
248
+
249
+ Le brevet correspondant est B2.
250
+
251
+ Cette discipline est le pendant du vol relatif, mais avec le parachute ouvert. Les parachutistes, largués à 2 000 mètres, ouvrent leurs voiles et construisent des figures, en s'accrochant par les pieds aux voiles des coéquipiers.
252
+
253
+ Le Voile Contact comporte des épreuves de :
254
+
255
+ Le revet correspondant est 'B3.
256
+
257
+ Inventé par Dominique Jacquet et Jean-Pascal Oron en 1986 sur la plate-forme de Corbas dans le Rhône.- J-P Oron se tuera accidentellement pendant la mise au point de ce nouveau sport - Laurent Bouquet développera le concept et tournera les premières images diffusée de ce sport. Popularisé par Patrick de Gayardon dans les années 1990, le sky surf se pratique à l'aide d'un surf spécial. Cette planche est fixée aux pieds du parachutiste, équipée d'une poignée de libération (dispositif permettant de se libérer du surf en cas de problème ou tout simplement pour atterrir). Les skysurfers se livrent à une forme de glissade qui leur permet d'évoluer sur l'air. Le sky surf se pratique aussi en compétition. Le rôle du coéquipier « videoman » est prépondérant, de fait ils créent à deux une chorégraphie dont les images filmées sont regardées par les juges, et de là, la note du saut.
258
+
259
+ Les équipes de France se sont particulièrement distinguées dans le cadre des rencontres internationales, et ce depuis sa création. Pour en citer quelques-uns :
260
+
261
+ L'équipe : Éric Fradet (S), Alessandro Iodice (V), a remporté :
262
+
263
+ Très populaire à la fin des années 1990, le sky surf est aujourd'hui devenu une discipline moins plébiscitée. Elle n'a d'ailleurs plus été prévu au programme de la coupe du monde à partir de l'année 2010.
264
+
265
+ Véritable « danse du ciel », le freestyle est un enchaînement de figures artistiques issues de gymnastique et du trampoline. Basée sur des figures imposées telles que le salto tendu ou sur des figures libres, la chorégraphie du saut laisse place à la créativité du parachutiste. En compétition, une équipe de freestyle est composée de deux parachutistes : un « performers » et un « videoman » .
266
+
267
+ Cette pratique de loisir consiste à réaliser des figures autres qu'à plat (tête en haut, tête en bas, dans l'angle, etc). Elle est de plus en plus prisée par les pratiquants à la recherche de nouvelles sensations et de nouveaux repères dans les trois dimensions. On distingue plusieurs types de sauts, parmi lesquels :
268
+
269
+ Les Brevets correspondants : B4 et un brevet intermédiaire, le Bi4 (modules tête en haut et track)
270
+
271
+ Le freefly, officiellement reconnu à la Fédération aéronautique Internationale depuis 2000, est une discipline officielle représentée à chaque championnat du monde. En compétition, une équipe de freefly est composée de trois parachutistes : deux « performers » et un « videoman » .
272
+
273
+ Le videoman, aussi bien en Freestyle qu'en Freefly est chargé de filmer les évolutions des autres performers, tout en participant lui-même à la chorégraphie aérienne. C'est sa vidéo qui est remise aux juges qui attribuent une note finale à chaque saut, composée d'une note technique et une note artistique. Chaque équipe devra réaliser 7 sauts : cinq sauts du même programme libre et deux sauts de programmes imposés:
274
+
275
+ - Le programme « libre » est un saut inventé par l'équipe. Il dure 42 secondes et doit être rythmé, technique, fluide tout en offrant un spectacle visuel original.
276
+
277
+ - Le programme « imposé » regroupe 4 figures à réaliser le mieux possible. Ce sont les mêmes figures pour toutes les équipes et il y a 2 sauts de ce type à réaliser pour présenter les 8 figures officielles reconnues par la FAI.
278
+
279
+ Pour les experts de la discipline, il existe aussi une autre pratique du freefly : le vol en grande formation, appelé aux états-unis par les précurseurs de cette discipline « BIG WAY ». Des records ont été établis et des tentatives pour battre le record de france sont organisées tous les deux ou trois ans. (Le record de freefly officiel actuel en france est un record de vol en position tête en bas à 48 parachutistes réalisée en août 2014 au centre de Pujaut, près d'Avignon). Chaque Fédération est responsable d'autoriser et reconnaitre ces records nationaux. Il existe également les records du monde de freefly réglementés par la FAI. On observe que sur ces records mondiaux, la france est représentée à hauteur d'environ 10%.
280
+
281
+ Dernière née, cette pratique à la croisée du vol relatif et du Free Fly, consiste à réaliser des figures en formation de type VR non plus à plat mais dans la verticale. Le VRV étant créé par les Américains, les premiers Français se sont rendus aux États-Unis afin d'apprendre la discipline et les différentes figures.
282
+
283
+ Le VRV est apparu pour la première fois aux championnats du monde en 2010. Comble de l'histoire, l'équipe de France, Team4Speed a fini 1re devant les États-Unis !
284
+ En 2011, à la coupe du Monde à Saarlouis, les 2 équipes de France (Team4Speed et FullPatate) finissent sur le podium, à la première et seconde place.
285
+
286
+ Imaginée et réalisée par Patrick de Gayardon, cette discipline de glisse en plein essor a pour but de passer d'un mouvement de chute à un mouvement de vol.
287
+
288
+ Pour cela, les parachutistes utilisent des combinaisons souples, en forme d'aile, pour transformer leur corps en une sorte d'aile d'avion. Ces combinaisons se gonflent d'air dès que le parachutiste sort de l'avion, générant alors une portance permettant au parachutiste de réduire sa vitesse de chute, en la convertissant en vitesse horizontale.
289
+
290
+ Loïc Jean Albert est une figure incontournable de cette discipline. Grâce à son travail de développement et à son talent, il a permis à cette discipline de progresser énormément, et surtout de se populariser, tout comme l'avait fait Patrick de Gayardon à son époque. Loïc est ainsi parvenu, grâce au prototype qu'il développe, à survoler une pente enneigée à moins de 3 mètres de hauteur près de Verbier en Suisse.
291
+
292
+ Les derniers prototypes permettent d'atteindre une finesse de 3 (3 km horizontaux pour 1 km vertical de parcouru).
293
+
294
+ La pratique de la wingsuit nécessite l'obtention de brevets (3 niveaux existants selon la surface de la combinaison : WS1, WS2, WS3) dont le pré-requis est de pouvoir justifier d'au minimum 150 sauts et d'être titulaire du BPA
295
+
296
+ Discipline très récente, une fois la voile (parachute) ouverte, le « Canopy Piloting » ou « swooping » (« flare ») consiste à prendre une vitesse verticale très importante sous son parachute au moyen d'un virage commencé entre 100 m et 600 m, et à la transformer en vitesse horizontale pour glisser sur le sol (herbe, sable mais surtout plans d'eau). Très spectaculaire, cette discipline nécessite une parfaite connaissance des caractéristiques de la voile pour éviter l'impact avec le sol.
297
+
298
+ Cette discipline connaît un grand succès et possède déjà son circuit de compétition.
299
+
300
+ En France, elle commence en 2011 à être encadrée par la Fédération française de parachutisme (FFP) avec la création d'un brevet spécifique qui sera nécessaire pour la participation aux compétitions nationales. Les premières formations pour les initiateurs de ce nouveau brevet sont organisées en 2012[16]
301
+
302
+ Les brevets correspondant sont le Bi5 (brevet intermédiaire) et B5.
303
+
304
+ « BASE » est un acronyme des termes anglais pour quatre catégories de points fixes « Buildings, Antennas, Spans, Earth ». Il consiste à sauter en parachute depuis des objets fixes, comme un immeuble, une antenne, un pont ou une falaise. Considéré comme un sport extrême, cette discipline n'est pas reconnue par la Fédération française de parachutisme et est à elle seule une discipline à part entière. Elle est cependant reconnue par la Fédération française des clubs alpins et de montagne sous la forme du paralpinisme.
305
+
306
+ A priori, la législation n'empêche pas le saut d'aéronef avec des objets quelconques, et dès lors que les prérequis (les brevets) sont acquis, il est récurrent que les parachutistes effectuent des sauts en emportant toute sorte d'objet. Ils veilleront toutefois à éviter les objets dangereux qui pourraient à de telles vitesses représenter un danger pour les parachutistes mais aussi pour les infrastructures au sol. À titre d'exemple, en mars 2013, deux parachutistes sautent à bord d'un bateau. pneumatique[21]. On mentionnera également différents types de défis inédits qui ont été entrepris en plein vol, comme résoudre un Rubik Cube, ou encore faire une bataille avec des pistolets à eau[22].
307
+
308
+ Le 11 septembre 2014, au-dessus de Lille-Bondues, 104 parachutistes réussissent à former ensemble durant leur chute libre dans le ciel une figure géométrique, battant le record de vol relatif, sautant à partir de 6 avions, détrônant le précédent de 35 parachutistes[23],[24].
309
+
310
+ Le nombre de sauts effectués par les moniteurs expérimentés, soit seuls, soit accompagnateurs en tandem, est très important, pouvant aller de 2 000 jusqu'à 20 000 sauts, effectuant parfois jusqu'à 15 sauts dans la journée en prenant plusieurs tandems successifs.
311
+
312
+ Le plaisir des sauts en chute libre procure une adrénaline régulière conduisant pour beaucoup de parachutistes à une certaine addiction.
313
+
314
+ Chaque année, la pratique du parachutisme provoque des dizaines de morts, mais le taux de mortalité est relativement faible et moins élevé que d'autres activités, et plus faible notamment en proportion que ceux dus aux accidents de la route. Aux États-Unis, Il y a 0,784 mort pour 100 000 sauts, selon les rapports IPC de la FAI[réf. nécessaire] de 2004 à 2011. En France 0,623 pour 100 000 sauts (calculé sur 6 ans de 2004 à 2007 et de 2010 à 2011). En Suisse 1,033 mort pour 100 000 sauts (de 2004 à 2011).
315
+
316
+ En France, l'accidentologie révèle que 85 % des accidents arrivent à l'atterrissage et 67 % sont imputables à une mauvaise conduite sous voile[25]. L'étude du profil des parachutistes accidentés révèle que la moitié est constituée de débutants ayant moins de 10 sauts[25]. L'étude de ces chiffres se confirme de 2003 à 2012 pour les périodes correspondant à une saison de parachutisme (de mars à novembre).
317
+ Ces statistiques montrent que les accidents les plus fréquents sont principalement dus à l'imprudence et très souvent à la panique (procédure de secours effectuée trop près du sol)[26] ou de façon incomplète (absence de libération de la voile principale ou libération partielle notamment). Les accidents imputables au matériel sont rarissimes. Le parachute rond en torche ne concerne plus le parachutisme sportif.
318
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+ Sur les autres projets Wikimedia :
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+ La savane est une formation végétale propre aux régions chaudes à longue saison sèche et dominée par les plantes herbacées de la famille des Poacées (Graminées)[1]. Elle est plus ou moins parsemée d'arbres ou d'arbustes. Selon la densité (dans l'ordre croissant) des espèces, on parle de « savane herbeuse », de « savane arbustive », de « savane arborée », de « savane boisée », puis de forêt claire, la transition se faisant en général de manière progressive.
2
+
3
+ Le terme français « savane » est emprunté (1529) à l'espagnol « çavana », « zabana » ou « sabana », lui-même pris au taïno « zavana » ou « zabana »[2]. Il aurait été employé en premier lieu par Oviedo pour décrire les llanos vénézuéliens :
4
+
5
+ « Les savanes sont les plaines de l'Amérique du Sud septentrionale et des Antilles couvertes d'herbes plus ou moins xérophiles et de buissons avec quelques arbres ou arbustes. »
6
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7
+ — Gonzalo Fernández de Oviedo, Historia General y natural de las Indias[3]
8
+
9
+ L’appellation a par la suite été étendue à la végétation d'Afrique tropicale qui comporte de nombreuses similitudes avec celle de l'Amérique centrale. Un congrès de spécialistes en phytogéographie réuni à Yangambi en 1956 en a donné la définition la plus usitée aujourd'hui[4] :
10
+
11
+ « Formation herbeuse comportant un tapis de grandes herbes graminéennes mesurant, en fin de saison de végétation, au moins 80 cm de hauteur, avec des feuilles planes disposées à la base ou sur les chaumes, des herbes et plantes herbacées de moindre taille. Ces herbes sont ordinairement brûlées chaque année ; sur ce tapis graminéen, se rencontrent en général arbres et arbustes, qui dessinent une savane boisée (arbres et arbustes formant un couvert clair laissant largement passer la lumière), une savane arborée (arbres et arbustes disséminés sur le tapis graminéen), une savane arbustive (arbustes uniquement, sur le tapis graminéen), une savane herbeuse (arbres et arbustes absents, uniquement tapis graminéen). »
12
+
13
+ Elle varie en fonction des auteurs et des définitions retenues, mais elle prédomine surtout dans les zones soumises au climat tropical de savane, principalement en Afrique orientale, en Amérique du Sud et aux Caraïbes (les llanos du Venezuela et le cerrado du Brésil sont considérés comme des types locaux de savane), ainsi que dans le Nord de l'Australie.
14
+
15
+ Le taux et la répartition des zones herbeuses et arborées est contrôlé par le climat et les microclimats, par les incendies plus ou moins réguliers, mais aussi par les dynamiques de populations d'herbivores, elles mêmes contrôlées par les grands prédateurs. Ces derniers, là où ils sont abondants « rendent les communautés d'arbres de la savane moins épineuse »[5].
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