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André Santini relaxé dans l’affaire de la Fondation Hamon
Le député et maire d’Issy-les-Moulineaux avait été condamné en première instance dans cette affaire de détournement de fonds.
Le député UDI André Santini, en janvier 2013. BERTRAND GUAY / AFP La cour d’appel de Versailles a décidé, mercredi 23 septembre, de relaxer André Santini, député et maire (UDI) d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) dans l’affaire de la Fondation Hamon, qui devait donner naissance à un musée d’art contemporain. L’ancien ministre était poursuivi pour détournement de fonds public, recel de faux et prise illégale d’intérêts. En première instance, il avait été condamné à deux ans d’emprisonnement avec sursis, à 200 000 euros d’amende et à cinq ans d’inéligibilité. Une peine que l’avocat général de la cour d’appel avait à nouveau requise à l’audience. Charles Pasqua, également condamné en première instance, mais mort avant que la décision en appel ne soit rendue, « aurait été relaxé », a précisé le président de la cour d’appel de Versailles. L’affaire remonte à novembre 2000. Le conseil général des Hauts-de-Seine, alors présidé par Charles Pasqua, et la ville d’Issy-les-Moulineaux, dirigée par André Santini, créent le syndicat mixte de l’île Saint-Germain (SMISG). La structure était censée recevoir près de 200 cents œuvres d’art contemporain, d’une valeur estimée à plus de 7 millions d’euros, de la part du promoteur immobilier et mécène Jean Hamon. En échange, le syndicat mixte s’engageait à stocker et à entretenir les œuvres dans la propriété du donateur, à Bullion (Yvelines), le temps de construire un musée. Mais le musée n’a jamais vu le jour, le permis de construire ayant été annulé par la justice en 2004 après un recours d’associations écologistes. En 2003, une enquête a été ouverte sur des mouvements de fonds entre le SMISG et différentes sociétés gérées par Jean Hamon et ses proches. La justice reprochait aux protagonistes de ce dossier des surfacturations, ainsi que l’émission de fausses factures.
"2015-09-23T00:00:00"
police-justice
https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2015/09/23/andre-santini-relaxe-dans-l-affaire-de-la-fondation-hamon_4768566_1653578.html
Marine Le Pen ou l'argument de la candidature unique de Nicolas Sarkozy
En plaçant Marine Le Pen en tête des intentions de vote, les sondages contestés de Harris Interactive donnent un argument massue à ceux qui prônent une candidature unique au sein de la majorité.
Nicolas Sarkozy, en déplacement à Beignon (Morbihan), le 8 mars 2011. AFP/ERIC FEFERBERG C'est l'un des effets des sondages contestés de Harris Interactive, qui défraient la chronique depuis le début du week-end. En plaçant Marine Le Pen en tête des intentions de vote, ils donnent un argument massue à ceux qui prônent, suivant la volonté de Nicolas Sarkozy, une candidature unique au sein de la majorité. "Si l'on regarde les sondages jusqu'au bout" et "si vous cumulez les scores de M. Sarkozy et de M. de Villepin, vous arrivez grosso modo à des scores qui peuvent aller jusqu'à 28 %, 29 %, 30 %, alors que le Parti socialiste, lui, dans tous les cas de figure, dans cette hypothèse serait troisième", a ainsi affirmé Jean-François Copé, le patron de l'UMP, mardi 8 mars, sur France Info. Un proche de l'Elysée affirme de son côté : "Ce sondage a tué l'hypothèse d'une candidature de Jean-Louis Borloo." Cela fait plusieurs mois que M. Sarkozy a fait de l'union de la majorité un objectif prioritaire. Il invite régulièrement à l'Elysée Jean-Louis Borloo, qui souhaite refonder un grand parti centriste sur les cendres de l'UDF, et, pourquoi pas, porter sa voix à la présidentielle. Le patron du parti radical a encore été reçu la semaine passée. LA PETITE VICTOIRE DE JEAN-LOUIS BORLOO Le chef de l'Etat vient aussi de renouer le lien avec Dominique de Villepin, pour combler le fossé créé par l'affaire Clearstream, à moins de deux mois du procès en appel. Il y a dix jours, l'ancien premier ministre avait été invité pour parler du G20. Lundi 7 mars, il a de nouveau été reçu, officiellement pour évoquer le sommet européen prévu à Bruxelles sur la situation en Libye en fin de semaine. Le président multiplie les signaux. Mais les destinataires font mine de ne pas s'en soucier. M. de Villepin a convié une conférence de presse, lundi, en fin d'après-midi, pour mettre les choses au clair. "Il n'y a aucune ambiguïté entre le président et moi-même", a-t-il affirmé. "Il est clair que le président, et je lui ai dit, sait la volonté qui est la mienne de proposer une alternative à la politique qui est aujourd'hui menée", a ajouté M. de Villepin, qui exclut de "s'effacer". En déplacement à Mulhouse et à Strasbourg, M. Borloo n'a pas plus montré son intention de couper court à son aventure centriste. Estimant que l'UMP a réduit son expression à un discours "droitier", il argue qu'une expression centriste permettrait "d'augmenter l'offre", au bénéfice final de la majorité. Le sondage plaçant Marine Le Pen en tête des intentions de vote intervient au moment où le patron du parti radical a décidé d'orchestrer son retour sur scène, en multipliant les déplacements en province, et en soutenant un amendement déposé par une "centaine de députés" à l'Assemblée nationale, mardi, contre l'extension de la déchéance de la nationalité aux assassins de policiers dans le cadre du projet de loi sur l'immigration. Cet amendement a été déposé sous la toute nouvelle étiquette de la "confédération du centre". L'exécutif a plié et a renoncé à étendre la déchéance de la nationalité, ce qui constitue une victoire pour Jean-Louis Borloo. LA CANDIDATURE D'HERVÉ MORIN Hervé Morin, qui a aussi manifesté sa volonté d'incarner une candidature centriste, mais dont les ambitions sont pour l'heure barrées par M. Borloo, n'a pas plus l'intention d'infléchir son discours. A propos du débat sur la laïcité et la place de l'islam en France, il estime que "Nicolas Sarkozy joue le même scénario que celui de la campagne de 2007, alors qu'il est au pouvoir depuis quatre ans. C'est à coup sûr l'expression de son propre échec". Pour lui, il n'y a pas de raison de renoncer à promouvoir une candidature centriste en 2012. "Il y a de toute façon des gens qui ne voteront ni pour Nicolas Sarkozy, ni pour le Front national. Et la nature a horreur du vide", estime-t-il. Les opposants, à droite, de Nicolas Sarkozy, n'hésitent pas, pour certains, à lui renvoyer la responsabilité d'une part de l'augmentation, dans les sondages, de Marine Le Pen. "La droitisation de la droite (…) fait grimper le Front national", a ainsi affirmé Jean-Marie Bockel, le patron de la Gauche moderne, lundi, à Mulhouse, au côté de M. Borloo. Pour M. Bockel, le débat sur la laïcité n'a pas été bien mené. "Sur ce sujet, comme sur plein d'autres, il faut faire attention à la manière dont on lance les sujets. (…) On ne peut pas agir de manière désordonnée et politicienne sur des questions aussi importantes", a-t-il piqué, en direction de l'UMP. Pierre Jaxel-Truer
"2011-08-03T00:00:00"
politique
https://www.lemonde.fr/politique/article/2011/03/08/marine-le-pen-ou-l-argument-de-la-candidature-unique-de-nicolas-sarkozy_1490215_823448.html
« Barber Show », la web-série qui cartonne
Plongée, au cœur d’un quartier populaire de Paris, dans l’univers d’un salon de coiffure « afro » où tous les mots sont permis.
Babs (au centre) et Gaye (à gauche) dans le salon Lucky Coiffure du Xe arrondissement de Paris, où le réalisateur-photographe Hugues Lawson-Body capte sur le vif les débats animés des clients pour sa mini-série le "Barber Show". DR Du postérieur de Nicki Minaj à l’ascension mode de Kanye West, en passant par de réels débats de société sur le féminisme ou le racisme : on parle de rien mais surtout de tout dans le Barber Show, une mini-série sur Internet qui a pour ambition de décloisonner, par le biais de l’humour, les communautés. Réalisé par Hugues Lawson-Body, ce concept original diffusé depuis décembre 2015 sur le web propulse dans l’ambiance d’un salon de coiffure « afro » du quartier parisien de Strasbourg-Saint-Denis. Immersion dans cet univers, où le temps d’une coupe, les conversations les plus pimentées sont prises sur le vif. Situé au 94, rue René-Boulanger dans le Xe arrondissement de Paris, l’enseigne Lucky Coiffure ne déroge pas à la règle d’or des salons de coiffure « afro » : ne pas se prendre au sérieux. Accueilli par Babs, coiffeur d’origine ghanéo-nigériane de 48 ans au visage juvénile, impossible de ne pas se laisser contaminer par la bonne humeur. A la remarque « Black don’t crack », il répond du tac au tac : « Ouais, mais y en a qui sont craqués ! » C’est évident, le Barber Show est l’endroit où il faut être en on comme en off. « Bande flamboyante » En chef d’orchestre charismatique du salon, Babs anime la plupart des conversations de ce haut lieu de la coquetterie masculine. Une atmosphère survoltée et une tchach qui n’ont pas échappé au regard affûté du photographe Hugues Lawson-Body, venu là par hasard quatre ans plus tôt pour se faire couper les cheveux. Babs devient vite son « coiffeur attitré » et, au fur à mesure de ses passages, le photographe se prend à imaginer d’y filmer un programme court « autour de cette bande flamboyante, drôle et stylée ». Avocats, stylistes, médecins, bouchers ou chauffeurs, des hommes de la rue, et parfois aussi quelques femmes, se retrouvent à cette adresse pour s’épancher sans langue de bois sur tous les petits et grands sujets du quotidien. Les épisodes « Jay Z vs Kanye West », « Maintenant le mariage, c’est swag », « Lorsqu’un homme se déshabille, est-ce que c’est une pute ? », « Les vrais marabouts marchent là où les gens sont jaloux » et « Das Racist » reflètent la variété des thèmes abordés. Gaye et Babs, les deux amis du salon Lucky Coiffure, plus vrais que nature dans la mini-série le "Barber Show". DR Cigare posé sur la table, Gaye, 38 ans, est l’autre personnalité forte du programme. Ami de toujours de Babs, ce salarié du groupe hôtelier Costes se bagarre avec gouaille pour défendre ses idées. Le premier épisode donne le ton en tentant de répondre à la question fashion et cruciale « T’es plutôt Jay Z ou Kanye West ? » Gaye argumente, tenace, dans un argot afro-anglo-titi parisien étonnant. La gestuelle est hyper expressive, les looks sont stylés et transgressifs. Les répliques cinglantes rythment la série dans des échanges parfois difficiles à suivre, où se mélangent tous les accents de l’Afrique et de la rue. Pas de complexes : les sous-titres sont là pour rattraper l’oreille du spectateur. L’objectif est de « faire comprendre au plus grand nombre que ces mecs-là, au-delà des clichés qu’on attend d’eux, pensent exactement comme le reste de la population française », explique Hugues Lawson-Body. « L’identité française » Né au Togo, ce Parisien dans l’âme de 38 ans immortalise depuis une vingtaine d’années des personnalités et des anonymes avec la même aisance : le réalisateur militant Spike Lee, le tennisman Jo-Wilfried Tsonga, le rappeur français Booba installé à Miami ou l’un des politiques les plus controversés de sa génération, Jean-Marie Le Pen, sont passés devant son objectif. En 2010, Hugues Lawson-Body ressent « l’envie de réaliser des documentaires », un « processus naturel », dit-il, qui découle de son travail photographique. Combinant avec efficacité les codes de la comédie afro-américaine, les répliques saccadées du théâtre africain et la truculence de caractères solidement ancrés dans le paysage parisien, le Barber Show offre un point de vue unique sur la « culture black » en France. Il est porté par la magie de ces personnages du quotidien qui ont l’intuition de leur propre mise en scène et se plaisent à jouer littéralement leur propre rôle. Le montage fait le reste. « Les gens que je filme sont sensibles, intelligents et rigolos. La série a ce côté “Strip-Tease” où l’on dévoile une communauté », explique le créateur. Hugues Lawson-Body avait déjà exploré ce thème et celui de « l’identité française » avec son livre Jeunes Parisiens, publié en 2010, qui montre les visages d’une jeunesse mixte, hétéroclite, ultra stylée et décomplexée. « On a une diaspora différente de celle des Américains et du coup, on en est fier », analyse Hugues, dont l’adolescence a été bercée par le film Un Prince à New York. « Le Barber Show est une fête sans tomber dans le cliché : l’Afrique, c’est sympa, tout le monde sourit et tout le monde danse. Mais c’est parce que ces gens sont conscients de la fragilité de nos petites vies éphémères qu’ils aiment la vie et en profitent encore plus aujourd’hui qu’hier », clarifie-t-il. « Cosmopolite », « branché » et surtout « léger », le Barber Show tombe à pic. Dans le climat tendu de l’après Charlie et du 13-Novembre, les acolytes du salon Lucky Coiffure sont les stars d’un rendez-vous hebdomadaire tourné vers la mixité. Des tranches de vie qui ont tapé dans l’œil « pop » de Konbini, un média producteur de contenus originaux. Comptabilisant plus de 300 000 vues par épisode, la première saison du Barber Show cartonne et consolide son ancrage dans la réalité française contemporaine.
"2016-01-28T00:00:00"
afrique
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/01/29/barber-show-la-web-serie-qui-cartonne_4855963_3212.html
Shell devrait remplacer BP dans l'Arctique russe
Les groupes pétroliers reprennent le chemin de la Russie, qui a besoin de leurs technologies pour la production offshore
En Russie, un géant pétrolier chasse l'autre dans l'Arctique, et ces grandes manoeuvres se font comme toujours sous l'ombre tutélaire du chef du gouvernement, Vladimir Poutine. Son vice-premier ministre chargé de l'énergie, Igor Setchine, a engagé, mercredi 25 mai, une négociation avec l'anglo-néerlandais Royal Dutch Shell après l'échec de l'alliance du groupe public russe Rosneft avec le britannique BP. Ces négociations seraient même exclusives, selon le quotidien économique Vedomosti. "Les négociations ont porté sur la perspective d'une coopération à long terme dans l'exploration et la mise en exploitation de réserves gazières et pétrolières dans l'Arctique et la mer Noire", a indiqué le gouvernement à l'issue de la rencontre à Moscou, mercredi, entre M. Setchine - ex-président de Rosneft - et le PDG de Shell, Peter Voser. Rien n'est encore conclu, mais la première compagnie pétrolière russe n'envisage pas, pour l'heure, de discuter avec d'autres majors occidentales. Rosneft s'est dit prêt à des partenariats avec le groupe britannique, mais leur accord d'exploration conjointe en mer de Kara et d'échange de participations de 11 milliards d'euros, où BP prenait 9,5 % de Rosneft et ce dernier 5 % de BP, est enterré (Le Monde du 18 mai), même si un rebondissement est toujours possible dans un pays où les négociations dans le gaz et le pétrole sont complexes et à "haute teneur" en politique. Si l'accord Rosneft-Shell est conclu, il ne comportera pas de participations croisées, a indiqué Shell, qui s'est refusé à dire s'il avait ouvert ces discussions avant même l'échec de l'accord BP-Rosneft. Mais la rapidité de sa réaction prouve qu'il était en embuscade. On comprend l'intérêt du groupe : cette zone de 125 000 km2 - aussi étendue que la mer du Nord britannique et prise dans les glaces 250 jours par an - recèlerait 5 milliards de tonnes de pétrole et 3 000 milliards de m3 de gaz. Shell produit en Russie, avec Gazprom, sur le gisement offshore de Sakhaline-2 (Extrême-Orient). Sans savoir-faire dans l'exploration et la production de pétrole en mer, les Russes ont besoin de la technologie des majors pétrolières occidentales. L'accord de Rosneft avec Shell prévoirait un apport technologique, le groupe anglo-néerlandais étant un des grands de l'offshore. Pour se développer en Australie, ses dirigeants viennent de donner leur feu vert à la construction d'une usine flottante permettant d'extraire et de liquéfier du gaz à partir de champs offshore. Avec ses 500 mètres de longueur, il s'agira de la plus grande plate-forme de ce type jamais construite. Elle sera capable de "changer la donne dans tout le secteur de l'énergie", assurent les dirigeants de Shell, puisqu'elle permettra l'exploitation d'hydrocarbures "autrement considérés comme trop coûteux ou difficiles à exploiter".
"2011-05-27T00:00:00"
economie
https://www.lemonde.fr/economie/article/2011/05/27/shell-devrait-remplacer-bp-dans-l-arctique-russe_1528283_3234.html
Coupes d’Europe de football : supporteurs sous surveillance
L’OM accueille l’Eintracht Francfort ce jeudi en Ligue Europa. Dans un stade vide, après les sanctions prises par l’UEFA à l’encontre du club phocéen.
Lors de la finale de la Ligue Europa remportée par l’Atlético Madrid face à l’OM, le 16 mai, au Parc OL, à Décines (Rhône). Christian Hartmann / REUTERS Stade désespérément vide, ambiance de fin du monde… C’est ce qui attend l’Olympique de Marseille (OM) et l’Olympique lyonnais (OL) pour leur entrée dans les compétitions européennes. Jeudi 20 septembre, en début de soirée (18 h 55), il n’y a aucun spectateur dans le stade Vélodrome pour le match de la Ligue Europa de football opposant les Marseillais aux Allemands de l’Eintracht Francfort. Le 2 octobre, à son tour, le stade de l’OL sonnera tristement creux lors de la réception des Ukrainiens du Shaktar Donetsk pour le compte de la deuxième journée de Ligue des champions. Pour les deux clubs français, ces huis clos ont valeur d’avertissements. Car leur avenir sur la scène continentale se construira certes d’abord – c’est une évidence – sur les terrains. Mais il pourrait aussi dépendre de qu’il se passera… dans les tribunes. Le comportement de leurs supporteurs sera étroitement surveillé, durant les prochaines semaines, par les instances européennes du football. Et toute incartade pourrait être lourde de conséquences. En l’occurrence, en ce début de campagne européenne, les deux clubs paient les débordements de leurs supporteurs la saison passée dans ces mêmes compétitions. L’OM a écopé d’un match à huis clos total et de deux rencontres à huis clos partiels (fermeture des virages nord et sud) qu’il purgera face aux Italiens de la Lazio de Rome, le 25 octobre, et face aux Chypriotes de l’Apollon Limassol, le 13 décembre. L’OL, de son côté, a été sanctionné par l’UEFA de deux matchs à huis clos, dont un ferme. Dans le cas du club phocéen, ce sont les fumigènes allumés en marge des matchs contre Leipzig en quart de finale à domicile, Salzbourg en demi-finale (aller et retour), ainsi que les dégradations du Groupama Stadium de Lyon lors de la finale perdue contre l’Atlético Madrid d’Antoine Griezmann, en mai, qui ont conduit à ces sanctions. Pour Lyon, c’est le « comportement raciste » de certains de ses supporteurs lors de la rencontre disputée face au CSKA Moscou, le 15 mars, qui est en cause. Des dirigeants pris en étau Les dirigeants du club phocéen, qui ont dénoncé dans un communiqué des sanctions qu’ils jugent « extrêmement sévères », sont pris en étau par l’intransigeance et la politique de plus en plus répressive menée par l’UEFA, mais également par la Ligue de football professionnel au niveau national. D’un côté, ils défendent les intérêts de leurs supporteurs, qui assurent la popularité et le rayonnement du club, estimant qu’« il est toujours difficile, voire injuste de priver la totalité de son public de venir soutenir son équipe », et rappelant que « la passion est un élément historique du football qui doit absolument conserver son enracinement populaire ».
"2018-09-19T00:00:00"
football
https://www.lemonde.fr/football/article/2018/09/19/coupes-d-europe-de-football-supporteurs-sous-surveillance_5357180_1616938.html
Finance solidaire : vers une mesure d’impact à la française
Prouver aux investisseurs leur valeur ajoutée sur le plan social et environnemental est devenu un enjeu pour les structures de l’économie sociale et solidaire. Plusieurs outils sont en gestation.
Gillian Blease/Ikon Images / Photononstop Auparavant, les entreprises nous donnaient de l’argent et nous faisaient confiance pour bien l’utiliser. Aujourd’hui, elles nous demandent de démontrer l’efficacité de nos actions, chiffres à l’appui », explique le fondateur d’une association œuvrant dans le logement très social. De nombreux acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESS) sont confrontés à la même problématique : ils doivent évaluer l’impact social et environnemental de leurs activités. Encore nouvelle en Europe continentale, l’« impact investing » – la mesure de l’efficacité des projets – est une pratique courante aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne. Dans ces pays, la méthode SROI (Social Return on ­Investment, ou retour social sur investissement) a le vent en poupe. « C’est une approche globale de la valeur ajoutée d’un projet, qui ne se limite pas à la dimension financière, mais inclut les coûts et les bénéfices à la fois sociaux, environnementaux et économiques. On examine toutes les retombées pour la société », explique ­Jérôme Saddier, président de l’Avise, une agence créée par la Caisse des dépôts pour aider les acteurs de l’économie sociale et solidaire à se développer. En France, plusieurs projets visant à mettre au point des indicateurs pertinents sont en gestation. Le plus avancé est l’œuvre de Nicolas Hazard, président du fonds d’investissement Inco, qui organise chaque année en mars l’événement Impact², le « Davos de l’entrepreneuriat social », à Paris. « Nous élaborons un outil de ­mesure et de suivi baptisé ­Mesis à destination des acteurs de l’ESS, en espérant qu’il devienne une norme de place », explique M. Hazard. Un fonds pour développer des indicateurs Pour chaque entreprise analysée, une grille de 300 critères financiers et de 300 critères ­extra-financiers est remplie. Cette démarche vise à mesurer les « externalités » des entreprises, qu’elles soient positives ou négatives : création d’emplois, émissions de CO 2 , coût sociétal ou environnemental… Mesis propose des outils d’évaluation spécifiques pour chacun des 15 secteurs d’activité répertoriés. Lire aussi Finance solidaire : cinq lauréats et une loi Un autre projet, tout aussi ambitieux, est porté par Christophe Itier, haut-commissaire à l’économie sociale et solidaire et à l’innovation sociale, qui va créer prochainement un fonds de 1 million d’euros pour développer des indicateurs, en espérant attirer des capitaux privés par effet boule de neige. « Des outils et des méthodologies seront mis à disposition des acteurs de chaque filière. Notre objectif est de démontrer l’efficacité d’un investissement dans l’ESS afin de changer les regards sur cette économie », insiste M. Itier. Le travail d’accompagnement, souvent décisif Dans certains secteurs d’activité, mesurer l’impact d’un projet est relativement simple. Par exemple lorsqu’il s’agit d’évaluer le nombre d’emplois créés. Sur le plan environnemental, d’énormes progrès ont été faits depuis dix ans dans la mesure des émissions de CO 2 , mais mesurer toutes les externalités d’une activité industrielle reste un casse-tête. De nombreux acteurs de l’ESS militent pour la création d’une mesure d’impact « à la française », qui tiendrait davantage compte des critères qualitatifs. Hélas, les données ne sont pas toujours disponibles. Par respect de la vie privée, les spécialistes de l’insertion de personnes exclues du marché du travail ne « pistent » pas ceux qui sont passés chez eux. Difficile donc d’évaluer avec précision le taux de retour à l’emploi de ces personnes plusieurs années après leur prise en charge. Et même lorsqu’ils sont disponibles, il arrive que les chiffres traduisent imparfaitement la valeur ajoutée d’une structure solidaire. Par exemple, dans le logement très social, considérer uniquement le nombre de personnes hébergées est insuffisant, car cela ne dit rien de la qualité de l’hébergement, de sa localisation… De plus, considérer uniquement les chiffres revient souvent à omettre le travail d’accompagnement réalisé par les associations sur le terrain, souvent décisif lorsqu’il s’agit d’insertion. De nombreux acteurs de l’ESS militent pour la création d’une mesure d’impact « à la française », qui tiendrait davantage compte des critères qualitatifs. « Nous combinons des éléments d’appréciation à la fois quantitatifs et qualitatifs. D’abord parce qu’il n’existe pas toujours d’indicateurs quantitatifs suffisamment fiables ou universels pour mesurer cet impact social, mais surtout parce qu’il nous apparaît fréquemment que la mesure d’impact social ne peut se réduire à une succession de chiffres », explique un responsable de la banque privée Lombard Odier. Une opinion partagée par M. Hazard : « Plus on considère un horizon lointain, plus les indicateurs qualitatifs sont nécessaires pour traduire la réalité. »
"2018-12-11T00:00:00"
argent
https://www.lemonde.fr/argent/article/2018/11/12/finance-solidaire-vers-une-mesure-d-impact-a-la-francaise_5382164_1657007.html
« L'aide médicale à mourir » adoptée au Québec
Le Québec a adopté jeudi un projet de loi sur « les soins de fin de vie » comprenant les soins palliatifs et « l'aide médicale à mourir » dans certains cas exceptionnels, devenant la première province canadienne à le faire.
Le Québec a adopté jeudi 5 juin un projet de loi sur « les soins de fin de vie » comprenant les soins palliatifs et « l'aide médicale à mourir » dans certains cas exceptionnels, devenant la première province canadienne à le faire. Selon le texte adopté, « l'aide médicale à mourir » sera strictement balisée. Elle restera réservée à des cas de souffrances exceptionnelles de patients atteints de maladies incurables. En outre, les médecins devront estimer que la douleur est telle qu'elle ne peut être soulagée par des médicaments. La loi « permettra à chaque personne en fin de vie d'être accompagnée d'une manière qui répond à ses propres besoins, dans le respect de ses volontés et de son intégrité », a déclaré la député du Parti québécois (opposition), Véronique Hivon, coauteure du projet adopté. LE GOUVERNEMENT FÉDÉRAL EST CONTRE Le texte, qui pourrait faire l'objet d'une contestation judiciaire du gouvernement canadien, a finalement été adopté par 94 députés contre 22 lors d'un vote à l'Assemblée nationale du Québec. Son adoption marque l'aboutissement d'une démarche entreprise en 2009 par la mise en place d'une commission spéciale de l'assemblée « sur la question de mourir dans la dignité ». Le nouveau premier ministre du Québec, Philippe Couillard, avait défendu cette proposition de loi, fruit d'un long débat de société et d'un vaste consensus dans la province francophone, affirmant qu'il s'agissait d'un projet « sur le continuum des soins » et « pas de l'euthanasie ». Sans attendre son adoption, le gouvernement conservateur canadien avait en retour désapprouvé ce projet, l'associant au « suicide assisté » et à « l'euthanasie », interdits par le code pénal du pays.
"2014-06-06T00:00:00"
ameriques
https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2014/06/06/l-aide-medicale-a-mourir-adoptee-au-quebec_4433210_3222.html
Sang contaminé : Bayer et Baxter indemnisent des hémophiles
Les plaignants accusaient les laboratoires d'avoir sciemment écoulé des produits sanguins qui leur auraient inoculé le virus du sida, principalement entre 1978 et 1985, alors que des procédés pour décontaminer ces produits existaient.
Les hommes homosexuels britanniques, à condition d'avoir observé un an d'abstinence sexuelle, sont autorisés à donner leur sang. AFP/JOËL ROBINE Le groupe allemand Bayer et l'américain Baxter et deux autres laboratoires vont verser plusieurs dizaines de millions d'euros à des hémophiles les accusant d'avoir vendu des produits sanguins contaminés par le VIH. "L'accord avec les firmes est entré en vigueur en 2010", après son acceptation par 90 % des plaignants concernés, ce qui représente "environ 2 000 personnes dans le monde", a déclaré cette source, souhaitant rester anonyme car les deux parties se sont entendues pour que les modalités de l'accord restent secrètes. Les plaignants accusaient les laboratoires pharmaceutiques d'avoir sciemment écoulé des produits sanguins qui leur auraient inoculé le virus du sida, principalement entre 1978 et 1985, alors que des procédés pour décontaminer ces produits existaient selon eux. "Le groupe Bayer confirme que l'accord juridique trouvé avec les avocats américains représentant une vaste majorité des plaignants [aux Etats-Unis] est entré en vigueur", selon une déclaration transmise par une porte-parole. Elle n'a pas souhaité commenter le montant avancé des indemnisations, ni le nombre de personnes concernées. "Avec d'autres fournisseurs de thérapies à base de dérivés de plasma qui faisaient partie de la défense dans cette affaire, Bayer a accepté un accord pour se rapprocher d'un terme et pour dépasser les regrettables événements qui se sont produits il y a plus de 20 ans", ajoute Bayer. Pour autant, "l'entreprise ne reconnaît aucune responsabilité" dans cette affaire, et "continue d'affirmer qu'il a toujours agi de façon responsable et éthique", a-t-il ajouté. "Il est particulièrement tragique que le VIH ait été transmis tout spécialement par les traitements [destinés aux hémophiles] à une époque où l'on ne savait pas que [ce virus] avait contaminé l'approvisionnement en sang", a-t-il ajouté. "Je peux confirmer qu'un accord a été trouvé" avec les compagnies pharmaceutiques, a déclaré à Stefano Bertone, avocat d'un groupe d'hémophiles italiens contaminés. Une procédure criminelle contre les responsables des laboratoires à l'époque est encore en cours en Italie et devrait aboutir bientôt, a-t-il ajouté, et "nous allons certainement porter des cas en justice, aux Etats-Unis et en Italie" En 1997, Bayer avait déjà versé 300 millions d'euros à un fonds d'indemnisation pour hémophiles contaminés par le virus du sida après traitement par des produits sanguins.
"2011-01-25T00:00:00"
societe
https://www.lemonde.fr/societe/article/2011/01/25/sang-contamine-bayer-et-baxter-indemnisent-des-hemophiles_1470184_3224.html
« Devoirs faits », une mise en œuvre qui peine à convaincre
La mesure d’accompagnement scolaire des collégiens mise en place par le gouvernement suscite de nombreux doutes chez les professeurs, notamment sur la compétence des intervenants et la lourdeur des emplois du temps qu’elle implique.
Des élèves font leurs devoirs de classe au collège Robert-Desnos d’Orly (Val-de-Marne). JOËL SAGET / AFP Au pays de la course au diplôme, où le business du soutien scolaire est florissant, on pourrait s’attendre à ce qu’une offre nationale d’aide aux devoirs, gratuite, soit accueillie favorablement. Et pourtant, le dispositif des « devoirs faits », que le gouvernement a lancé officiellement mardi 7 novembre – à l’occasion d’un déplacement du premier ministre, Edouard Philippe, et de son ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer, dans un collège de Nanterre (Hauts-de-Seine) –, suscite des réserves au sein de la communauté éducative. De la Rue de Grenelle au « terrain » des écoles, collèges et lycées, un constat est pourtant partagé : les devoirs restent un facteur d’inégalités sociales et scolaires. Ce sont ces inégalités que M. Blanquer entend réduire en ciblant en priorité les collèges. « Il s’agit d’aider [en premier lieu] les élèves qui ne bénéficient pas de circonstances familiales leur permettant de bien travailler à la maison », a-t-il expliqué par voie de presse. Sans convaincre tout à fait les représentants du monde scolaire, pour qui la méthode employée pose question. Lire aussi Du soutien scolaire gratuit dans les collèges à partir de lundi Concrètement, pour que les collégiens rentrent chez eux les « devoirs faits », comme s’y était engagé le candidat Macron durant la campagne, le gouvernement a promis de mettre sur la table 220 millions d’euros. L’objectif : proposer une heure d’accompagnement par jour – quatre heures par semaine –, à raison d’un accompagnant pour quinze élèves environ. Parmi ces accompagnants, des professeurs volontaires payés en heures supplémentaires et des assistants d’éducation, mais aussi des associatifs et des milliers de jeunes en service civique, dont nombre d’enseignants redoutent le manque de qualifications. Une pléiade de dispositifs déjà existants Compétence des intervenants, lourdeur des emplois du temps, mise en œuvre précipitée… sur les réseaux sociaux, les critiques fusent de la part de professeurs lassés des « excès de com’ » et de la « valse des annonces ». Du « déjà-vu », disent les spécialistes, en rappelant l’empilement de dispositifs existants – études dirigées, accompagnement éducatif, etc. – au point qu’on ne sait plus évaluer, aujourd’hui, ni ce qu’il en reste ni leur utilité. Une « externalisation » de la difficulté scolaire, avancent bon nombre d’enseignants, pour qui la lutte contre l’échec doit d’abord être menée en classe, avec l’appui de personnels formés. Du côté des parents d’élèves, si la fédération PEEP a salué la mesure, la FCPE redoute une application différente d’un territoire à l’autre, sans prise en compte du rythme des élèves. Selon les estimations communiquées par le ministère de l’éducation nationale mardi, les 5 300 collèges publics ont mis en place le dispositif en cette rentrée des vacances de la Toussaint. Environ 25 % des élèves ont exprimé leur souhait d’en bénéficier. Un gros tiers des heures d’aide aux devoirs ont lieu en fin de journée, un quart durant la pause méridienne, le reste en cours de journée. En 2018, à écouter M. Blanquer, c’est l’école primaire qui pourrait être concernée. Un niveau de la scolarité où les devoirs, en tout cas à l’écrit, sont en principe proscrits, lui rappellent déjà les professeurs des écoles.
"2017-07-11T00:00:00"
education
https://www.lemonde.fr/education/article/2017/11/07/devoirs-faits-une-mise-en-uvre-qui-peine-a-convaincre_5211484_1473685.html
L'effervescence politique dessert-elle Heuliez ?
Les interventions du gouvernement et de la présidente de région, Ségolène Royal, ne parviennent pas à sortir l'équipementier de la faillite.
Des politiques, entre autres, se mobilisent pour sauver JDM, dont La présidente (PS) de la région Poitou-Charentes, Ségolène Royal. En mars 2009, Mme Royal était déjà mobilisée pour les salariés d'Heuliez, la "grande soeur" de JDM, à Cerizay (Deux-Sèvres). AFP/ALAIN JOCARD Les mois et les années passent et le cauchemar de la faillite hante toujours les six cents salariés du constructeur et équipementier automobile Heuliez. Malgré les multiples promesses et engagements de personnalités politiques de droite comme de gauche, la société installée à Cerizay, en Poitou-Charentes, a été placée vendredi 21 mai en redressement judiciaire. Christian Estrosi, ministre de l'industrie, n'a pas tardé à évoquer une nouvelle hypothèse de reprise : "Il y a des repreneurs sérieux", a-t-il affirmé dimanche 23 mai. "Deux d'entre eux ont décidé de se révéler eux-mêmes", a-t-il précisé, citant le groupe familial français Baelen Gaillard Industries (BGI) et l'entreprise malaisienne Delamore & Owl Group of Companies. Des investisseurs potentiels, Heuliez en a eu plus que son lot. Frappée en 2006 par la baisse brutale de la production de l'Opel Tigra Twin Top et par la fin de vie de la 206 CC, l'entreprise se retrouve, en 2007, placée en procédure de sauvegarde. Elle espère alors se relancer grâce à une recapitalisation financée, en grande partie, par le groupe indien Argentum Motors ; celui-ci lui fait faux bond quelques mois plus tard, en septembre 2008. BKC, "UN BONIMENTEUR PLUS QU'UN SAUVEUR" En juin 2009, la société Bernard Krief Consulting (BKC) dépose un dossier de recapitalisation d'Heuliez à 51 millions d'euros avec l'appui du gouvernement. La région Poitou-Charentes, où est implanté le constructeur, doit participer à hauteur de 5 millions et l'Etat prévoit d'injecter 10 millions via le Fonds stratégique d'investissement. Des investisseurs chinois se disent prêts à mettre au pot entre 15 et 20 millions, et BKC, plus de 15 millions. Les Heuliez s'espèrent sauvés. Mais les mois passent et l'argent frais de BKC se fait toujours attendre. Parallèlement, la situation financière de l'entreprise est de plus en plus tendue. En décembre, Bercy se veut rassurant sur les apports de BKC. "L'avenir est dégagé", ose même Christian Estrosi le 22 décembre, à l'issue d'une réunion avec Louis Petiet, patron de BKC. Deux mois plus tard, Bernard Krief Consulting n'a toujours pas tenu ses engagement et se retire. "C'est plus un bonimenteur qu'un sauveur", peste un syndicaliste. Au micro d'Europe 1, le ministre de l'industrie change son fusil d'épaule et affirme ne plus miser sur BKC : "Je n'y ai pas beaucoup cru." Christian Estrosi est ainsi un habitué de l'exercice consistant à sortir de sa manche une "solution" susceptible d'assurer la pérennité d'Heuliez. Plus récemment, le 16 mars, quelques heures avant de recevoir les représentants du personnel, le ministre de l'industrie annonce la signature d'un "protocole d'accord pour le rachat" de la société par le fonds d'investissement Brightwell. Quelques jours plus tard, il s'avère qu'Alphan Manas, le patron de Brightwell, n'a pas l'intention de racheter plus de 15 % du capital de l'entreprise et prévoit de délocaliser une partie des activités en Turquie : une offre jugée insuffisante par l'Etat comme par les syndicats. "C'EST L'UN DES PLUS BEAUX MOMENTS DE MA VIE POLITIQUE" Les membres du gouvernement ne sont pas les seuls à s'être laissé berner par des solutions miracle. En décembre 2009, réagissant aux promesses du président de BKC, Louis Petiet, Ségolène Royal, présidente de la région Poitou-Charentes, déclare : "C'est un grand jour pour l'industrie française, c'est l'un des plus beaux moments de ma vie politique." Deux mois plus tard, la campagne régionale bat son plein, la présidente sortante de Poitou-Charentes se doit d'occuper le terrain politique et économique. BKC étant désormais hors-jeu, Mme Royal déclare le 21 février qu'une "grande entreprise mutualiste de Niort [l'assureur Macif] a l'intention d'entrer au capital d'Heuliez." La déclaration ne tiendra pas deux jours : le 23 février, l'assureur renonce au rachat. L'intense activité politique autour d'Heuliez est-elle un avantage ou un inconvénient pour l'équipementier automobile ? La rivalité entre une présidente de région aux ambitions présidentielles et des ministres sarkozystes omniprésents dans le dossier ne facilite pas l'avancée des discussions. "On a des difficultés à travailler de manière sereine et positive", reconnaissait dans Le Monde en mars 2009 Bernard Tomasini, préfet de région, par ailleurs proche de Nicolas Sarkozy. Heuliez dispose de moins de deux mois pour mettre la main sur un nouveau repreneur..."sérieux" cette fois-ci. Eric Nunès
"2010-05-25T00:00:00"
economie
https://www.lemonde.fr/economie/article/2010/05/25/l-effervescence-politique-dessert-elle-heuliez_1362442_3234.html
Des députés s’attaquent au sport payant à la télévision
Une trentaine d’élus souhaitent que l’intégralité des compétitions internationales organisées en France soit diffusée par des chaînes gratuites.
Canal+ et BeIN Sports se disputent les droits télévisuels des compétitions sportives depuis 2012. FRANCK FIFE / AFP Vous êtes fan de foot et vous voulez regarder l’intégralité de l’Euro ? Il vous faudra alors débourser 13 euros. C’est le prix d’un abonnement à la chaîne BeIN Sports, qui diffusera toute la compétition, laquelle se déroule en France, du 10 juin au 10 juillet. Aucune chaîne gratuite n’a pu rivaliser avec le groupe qatari pour acheter l’ensemble des droits. TF1 et M6 se sont partagé les 33 plus gros matchs, dont la finale – remportée par l’ancienne « petite chaîne qui monte » – et les matchs des Bleus. En tout, BeIN Sports retransmettra 18 matchs en exclusivité. Lire aussi Euro 2016 : M6 chipe la finale à TF1 Pour qu’une telle situation ne se reproduise pas, un amendement doit être discuté à l’Assemblée, mardi 8 mars. Déposé par Valérie Corre, députée socialiste du Loiret, il propose que l’intégralité des compétitions organisées en France soit retransmise gratuitement. Cet amendement, si toutefois il venait à être adopté, ne concernera pas l’Euro 2016. A investissement public, retransmission gratuite ? Soutenue par une trentaine de députés PS, Valérie Corre souhaite « entamer le débat ». La députée du Loiret espère attirer l’attention du ministère des sports. « Si on ne commence pas en parler, personne ne le fera jamais », estime l’élue. Selon elle, les compétitions organisées par la France, grâce à de l’investissement public, doivent être retransmises gratuitement : « Ce sont des événements populaires, il ne faudrait pas que ces grandes compétitions deviennent confidentielles. On parle de divertissement grand public, mais avec la diffusion payante, les plus pauvres ne peuvent pas accéder à ces compétitions. » A titre d’exemple, l’organisation de l’Euro 2016 coûterait environ 1,7 milliard d’euros, dont plus de 600 millions à la charge de l’Etat et des collectivités territoriales. Le partage des droits télévisuels des événements internationaux entre chaînes gratuites et payantes existe depuis 1996 et les Jeux olympiques d’Atlanta. Il y a vingt ans, les JO étaient codiffusés par France Télévisions, TF1 et Canal+. En football, depuis la Coupe de Monde 1998, toutes les éditions ont été partagées entre diffuseurs publics et privés. Depuis 2014, BeIN Sports a obtenu l’intégralité de la diffusion du Mondial tandis que TF1 diffuse les rencontres les plus importantes, dont celles de l’équipe de France. De nombreuses compétitions organisées en France à venir L’amendement lancé par Valérie Corre vise à être ajouté à un décret de 2004 qui impose la retransmission gratuite de 21 événements sportifs définis (Tour de France, Tournoi des six nations, finale du Top 14, finale de la Ligue des champions, les Jeux olympiques d’été et d’hiver, Roland Garros, etc). Si elle n’est « pas très optimiste » sur l’issue du débat parlementaire, Mme Corre espère peser sur les retransmissions de compétitions prochainement organisées en France, comme le Mondial de handball en janvier 2017. A ce jour, l’intégralité de la compétition est prévue sur BeIN Sports, et TF1 diffusera les demi-finales et la finale, seulement en cas de présence de la France à ce stade. En 2018, la Ryder Cup, la coupe du monde de golf, est organisée en France, mais les droits de retransmission n’ont pas encore été négociés. De même pour les championnats du monde de hockey sur glace (2017) et ceux de canoë-kayak (2017).
"2016-07-03T00:00:00"
sport-et-societe
https://www.lemonde.fr/sport-et-societe/article/2016/03/08/des-deputes-s-attaquent-au-sport-payant-a-la-television_4878625_1616888.html
Les candidats s'illustrent
Selon le principe du "J'y étais", les prétendants à l'Elysée publient sur les réseaux sociaux des photos amateurs de leur campagne, prises sur le vif
Cela fait penser aux albums illustrés de la série "Martine" : Martine à la mer, Martine fait ses courses, Martine découvre la musique... Dans chaque volume, la petite fille modèle fait ses preuves dans une activité du quotidien. Pour les candidats à la présidentielle, c'est la même chose. François, Nicolas, Jean-Luc, Marine et les autres sont en campagne... Chaque jour, voire plusieurs fois dans la journée, leurs déplacements, meetings et rencontres sont illustrés par des photos prises sur le vif. Elles sont légendées comme dans un album de famille ou un roman-photo - et souvent, le candidat raconte à la première personne. Elles sont publiées dans la foulée sur les réseaux sociaux par leurs équipes de campagne. Réalisés avec un téléphone portable, ces instantanés se distinguent de ceux des photographes de presse. Le cadrage est hasardeux, l'image parfois floue, trop claire ou trop sombre, le sujet un peu niais. Ainsi, le 12 mars, l'équipe de François Hollande poste sur le compte Twitter du candidat une image réunissant tous les ingrédients d'une photo ratée : sept personnes assises autour d'une table basse, dont le candidat. Qui n'est ni au premier plan ni au centre, mais dans un coin, souriant. La légende indique : "Je reçois les six personnes qui se sont inscrites sur mon site pour boire un café dans mon bureau !" François Hollande invite régulièrement des internautes sympathisants à venir discuter avec lui à son QG de campagne. Sur le compte Twitter de Nicolas Sarkozy, une photo répond à un dispositif semblable : une table basse, un candidat souriant entouré d'inconnus. Prise le 9 mars, elle est, comme toutes les autres publiées sur le compte de M. Sarkozy, précédée de la mention "Instantané de campagne". Légende : "Moment d'échange avec une famille de rapatriés d'Algérie à La Trinité." A quoi servent ces photos ? A rien, sinon à illustrer les tweets en 140 caractères que les candidats multiplient à l'envi. Mais aussi, et c'est novateur, à prouver que le candidat multiplie les activités de proximité, s'immerge parmi les "vraies gens". Cela fait penser au fan de basket qui tombe sur Tony Parker dans un bar et se fait tirer le portrait à côté de la vedette adulée.
"2012-05-04T00:00:00"
culture
https://www.lemonde.fr/culture/article/2012/04/05/les-candidats-s-illustrent_1681210_3246.html
« Hamilton » ou la révolution américaine en rap et en slam
Cette comédie musicale historique, qui connaît un énorme succès aux Etats-Unis, suscite néanmoins la polémique. Sur l’esclavage notamment, à peine abordé dans le spectacle.
Hillary Clinton fut parmi les premières à apprécier le spectacle. Pour ne pas être en reste, Bernie Sanders, son adversaire dans la course à l’investiture démocrate, a fait une pause en pleine campagne pour y assister un soir d’avril. Les Obama, eux, ont vu le show en famille. Sur scène, les mots claquent, les phrases virevoltent, les corps chaloupent ; sur un tempo saccadé, il est question de réforme bancaire, de manœuvres politiques, d’amour, de trahison et de duels au pistolet. En costumes fin XVIIIe, dans un décor classique et durant trois heures, les personnages racontent un pan de l’histoire américaine au fil de « rap battles », de slam scandé, de morceaux de hip-hop et de quelques mélodies plus familières aux oreilles des fans de comédies musicales. Ceux qui ont vu le spectacle reconnaissent qu’il faut bien quelques minutes pour se faire à l’idée que Thomas Jefferson et le marquis de La Fayette sont incarnés par le même rappeur métisse, George Washington par un acteur noir tandis qu’Alexander Hamilton est joué par un slameur d’origine portoricaine et son épouse, par une chanteuse sino-américaine. Aucune place avant janvier 2017 Bienvenue dans le monde d’Hamilton, le spectacle en passe de battre tous les records de fréquentation et de récompenses. Un show qui, outre ses qualités artistiques, suscite des débats politico-historiques sur les Pères fondateurs, la révolution américaine, l’esclavage… Et les vertus de l’immigration. Rien, pourtant ne laissait présager un tel engouement. Lorsque, en 2009, le rappeur Lin-Manuel Miranda, acteur vedette et compositeur de la pièce, convié à une « journée slam » à la Maison Blanche, présente aux Obama son projet de comédie musicale consacrée à Alexander Hamilton, le couple présidentiel toussote. « Hum, intéressant », se souvient avoir balbutié Michelle Obama, apparemment peu convaincue par le potentiel de divertissement de la vie du premier secrétaire au Trésor des Etats-Unis. Intéressant ? Le mot, aujourd’hui, paraît bien faible. La First Lady, qui a raconté cette scène en mars en accueillant à Washington une partie de la troupe, a depuis jugé qu’« Hamilton était la meilleure production artistique qu’elle ait vue de toute sa vie ». Le couple Obama a reçu une partie de la troupe à la Maison Blanche, en mars. ZACH GIBSON/NYT-REDUX-REA Sept ans après la promesse de Miranda – à qui il a fallu cinq années pour achever le livret –, Hamilton défie tous les pronostics. Impossible de trouver une place avant… janvier 2017. Au marché noir, le ticket se négocie de 500 à plus de 3 000 dollars (contre 70 à près de 500 dans le circuit officiel). En septembre, Chicago accueillera la première des sept compagnies, qui à travers le pays, puis à Londres et en Australie vont démultiplier les représentations.
"2016-05-18T00:00:00"
m-le-mag
https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2016/05/20/hamilton-ou-la-revolution-americaine-en-rap-et-en-slam_4923303_4500055.html
Batman fait sa révolution
Frank Miller, le créateur du mythique « The Dark Knight Returns », clôturera en novembre sa trilogie qui dépeint un héros âgé.
La couverture de "Dark Knight. The Master Race", dont la sortie est prévue en novembre. DC COMICS Dans le monde des comics, il y a eu un avant et un après The Dark Knight Returns. En 1986, lorsque Frank Miller publie le premier épisode de cette série dépeignant un Bruce Wayne quinquagénaire et aigri, qui revêt de nouveau le costume de Batman, c’est une petite révolution. Avec les Watchmen, d’Alan Moore, The Dark Knight Returns marquait l’arrivée d’une nouvelle vague de comics plus sombres, plus adultes, porteurs d’une réflexion sur la place du superhéros dans la société. Lire aussi : un entretien avec Frank Miller Conçu comme une trilogie, The Dark Knight Returns attendra cependant sa suite durant quinze ans – The Dark Knight Strikes Again est en cours de publication quand surviennent les attentats du 11-Septembre, qui marquent durablement Frank Miller. Et quatorze ans s’écouleront encore avant la sortie de The Master Race, « la race supérieure », dont la publication est annoncée pour novembre. Un titre choc, alors que Miller est accusé depuis plusieurs années d’une lente dérive vers l’extrême droite, après un Holy Terror ! (2011) décrié dans lequel un superhéros affrontait Al-Qaida, un 300 accusé d’opérer une relecture raciste de l’histoire, et de multiples passages jugés sexistes dans Sin City. Des critiques qui amusent l’auteur, de passage à Paris à l’occasion de la Comic Con, convention du milieu du comics et du manga. « Je ne ferais pas bien mon travail si je n’étais pas provoquant. Mon rôle est de faire réagir les gens. Je veux des réactions de colère ; plus les critiques seront furieux, et plus je serai content », affirme-t-il, un sourire en coin. Le chapitre final de Dark Knight ne fera cependant pas l’apologie d’une quelconque « race supérieure », assure-t-il, mais mettra en scène le combat de Batman et Superman pour contenir l’invasion de la Terre par les survivants de la planète Krypton qui veulent asservir l’humanité... Anarchisme et maturité Coutumier des déclarations chocs – il avait, en 2001, qualifié les participants du mouvement Occupy Wall Street de « voyous » –, Frank Miller reconnaît cependant des erreurs. Dans l’approche suivie pour The Dark Knight Strikes Again, critiqué par une partie des fans. Ou encore dans la manière dont il décrivait l’influence de la télévision dans The Dark Knight Returns, dépeinte comme une machine à donner la parole aux idiots. Une vision qui « était immature », juge-t-il avec le recul. Une forme de sagesse venue avec le temps ? L’idée du Dark Knight est venue à Frank Miller alors qu’il allait dépasser en âge l’éternellement jeune Bruce Wayne. Aujourd’hui plus âgé que le Batman retraité conçu au début des années 1980, il affirme que sa vision du chevalier noir est entrée dans une nouvelle phase. Le Batman qu’il a découvert à l’âge de 5 ans, cette figure du « père sévère », est toujours présente dans son esprit. Mais elle a laissé graduellement la place à un Batman défenseur de l’ordre, une « figure d’autorité qui, sous ma plume, est devenue un anarchiste ».
"2015-10-27T00:00:00"
pixels
https://www.lemonde.fr/pixels/article/2015/10/28/batman-fait-sa-revolution_4798146_4408996.html
Paris réaffirme sa volonté d'obtenir une résolution ferme contre Damas
Le texte sur le démantèlement de l'arsenal chimique syrien devrait dominer les débats lors de l'assemblée générale des Nations unies, qui s'ouvre mardi à New York.
Le ministre des affaires étrangères français, Laurent Fabius, et son homologue russe, Sergueï Lavrov. REUTERS/MAXIM SHEMETOV Quelle place pour François Hollande lors de l'assemblée générale des Nations unies qui s'ouvre, mardi 24 septembre, à New York ? Après le retournement diplomatique subi sur le dossier syrien, le chef de l'Etat, qui ambitionne de positionner la France comme un "pays qui a un message à délivrer au monde, des valeurs, des principes et une influence internationale", sera-t-il en mesure d'y faire entendre sa voix ? A l'approche du sommet, ce n'est pourtant pas lui, mais bien le président iranien, Hassan Rohani, qui semble devoir en être la vedette. Ces derniers jours, ce religieux que l'on dit modéré, élu en juin, a mené une véritable offensive de charme en laissant entendre que Téhéran serait enclin à des concessions sur les deux dossiers qui dominent l'agenda diplomatique international : la Syrie, dont l'Iran est un fidèle allié, et le volet militaire de son programme nucléaire. Les spéculations n'ont cessé d'enfler sur une possible poignée de main, en marge de l'assemblée, entre MM. Rohani et Obama. Un geste qui marquerait un profond tournant, après plus de trente ans de tensions entre la République islamique et les Etats-Unis. Seule certitude pour l'instant, le président iranien s'exprimera à la tribune des Nations unies, mardi, le même jour que Barack Obama et François Hollande. Le chef de l'Etat français rencontrera ensuite M. Rohani. A l'Elysée, on demeure cependant prudent quant aux retombées à attendre de ce tête-à-tête, dont on a d'emblée pris soin de souligner qu'il avait été sollicité par la République islamique. "Le président Rohani a fait preuve d'une relative ouverture", remarque un conseiller, qui souligne néanmoins que M. Hollande entend aborder le "rôle négatif" joué par l'Iran en Syrie, au Liban et en Afghanistan. QUEL "DEGRÉ DE CONTRAINTE" SUR LA SYRIE ? La même prudence est de mise sur la crise syrienne, qui dominera l'ordre du jour de cette assemblée générale. Toute l'attention, pendant la semaine, va se porter sur les laborieuses négociations engagées au Conseil de sécurité sur les termes d'une résolution destinée à encadrer le démantèlement de l'arsenal chimique du régime de Bachar Al-Assad. Au centre des discussions, le "degré de contrainte" exercé sur la Syrie, qui, selon l'Elysée, "doit être maximal ". Un glissement du débat qui illustre à quel point la donne diplomatique a été chamboulée en l'espace de quelques semaines. Et combien la France en a été écartée. Pourtant, après l'attaque chimique du 21 août dans les faubourgs de Damas, des frappes franco-américaines sur la Syrie semblaient imminentes. Mais la proposition russe de mise sous tutelle internationale des armes chimiques syriennes, formulée à la surprise générale le 9 septembre, a affaibli la justification d'une intervention militaire. Autant décontenancées que secrètement soulagées par cette initiative qui éloignait la perspective d'une guerre impopulaire dans les opinions européenne et américaine, les chancelleries occidentales sont prises de court. Laurent Fabius, le ministre français des affaires étrangères, contre-attaque aussitôt en déposant à l'ONU, dès le 10 septembre, un projet de résolution offensif. Paris demande non seulement un cadre contraignant pour contrôler le dispositif chimique syrien, placé sous le chapitre VII de la Charte des Nations unies qui autorise un recours à la force en cas de manquements aux engagements, mais aussi des sanctions contre les commanditaires de l'attaque du 21 août, passibles de la Cour pénale internationale (CPI). A l'Elysée, on se félicite du rôle moteur joué par la France : "La menace de frappes a contraint le régime syrien et son protecteur russe à bouger." La précipitation avec laquelle Moscou a mis son plan sur la table "prouve à quel point la diplomatie russe était en panique", observe Camille Grand, le directeur de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). Mais Washington, qui n'a pas été consulté sur la teneur de cette résolution française, n'est visiblement pas sur la même longueur d'onde. LA FRANCE SEMBLE SOUDAINEMENT HORS JEU Quatre jours plus tard, le 14 septembre, les chefs de la diplomatie américaine et russe, John Kerry et Sergueï Lavrov, concluent à Genève un accord sur la destruction des armes chimiques syriennes. Le texte ne fait aucune mention de la CPI et le recours au chapitre VII ne devient plus automatique. Selon l'accord, le pilotage de l'opération est confié à l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), basée aux Pays-Bas, seule habilitée à constater les entraves à l'accord et à demander, le cas échéant, une nouvelle saisine du Conseil de sécurité. Instance au sein de laquelle la Russie dispose d'un droit de veto... Saisissant retournement : la Russie, qui risquait d'être marginalisée en cas de frappes contre son allié syrien, a spectaculairement repris la main sur le calendrier des négociations et sur les modalités de règlement de la crise chimique. La France, encore en pointe quelques jours plus tôt, semble soudainement hors jeu. "Le président a demandé à la défense de mettre en place une capacité d'intervention, maintient le ministre de la défense, Jean-Yves le Drian. S'il en décide, nous sommes prêts." Mais plus les négociations durent, plus la perspective d'une sanction militaire contre Damas s'éloigne. "L'étirement du calendrier réduit la possibilité de recourir à des frappes", concède-t-on au Quai d'Orsay. A la veille de l'assemblée générale de l'ONU, John Kerry a incité le Conseil de sécurité à obtenir une décision "rapide" sur la mise en oeuvre de l'accord russo-américain. Seule avancée : la Syrie a fourni une première liste d'armes chimiques à l'OIAC. Pour le reste, les tractations sont au point mort. "On finirait par oublier, parce qu'il y a eu un accord, le rapport des inspecteurs et le fait qu'il y a eu utilisation des armes chimiques. Il faut traiter ce fait pour ce qu'il est", proclame un proche du président Hollande. Le plus probable demeure pourtant que la future résolution, si résolution il y a, sera très éloignée de celle initialement proposée par la France. A l'Elysée, on le concède à demi-mot : "On peut avoir du chapitre VII sans que cela soit écrit, souligne un conseiller. Ce qui compte, c'est la robustesse des mesures pour sanctionner le régime syrien s'il contrevient à ses obligations." La partie est loin d'être terminée. Lire aussi : Syrie : la Russie pourrait changer de position
"2013-09-23T00:00:00"
proche-orient
https://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/09/23/paris-reaffirme-sa-volonte-d-obtenir-une-resolution-ferme-contre-damas_3482910_3218.html
« Tourisme social » : les juges européens contre les populismes
Editorial du Monde. Contrairement à ce que s’est empressé d’affirmer le Front national, la Cour de justice européenne ne légitime en aucune manière une quelconque « préférence nationale ».
Il est rare de se réjouir d’une décision qui ne change rien. S’il ne fait que confirmer les lois européennes existantes, et leur transposition nationale, l’arrêt adopté mercredi 12 novembre au Luxembourg par la Cour de justice européenne contre le « tourisme social » revêt une grande importance politique dans une Europe confrontée à la montée des populismes et des extrêmes. Il tombe à pic dans la bagarre suscitée par ce thème sensible, comme si les juges avaient voulu donner leur lecture des textes déjà en vigueur pour canaliser les fantasmes. L’affaire concerne une jeune femme roumaine de 35 ans, qui s’est vu refuser les prestations sociales de base versées en Allemagne. Les juges européens ont constaté que cette ressortissante européenne, qui vivait depuis quatre ans à Leipzig, ne disposait pas de ressources suffisantes pour vivre et qu’elle n’avait jamais cherché de travail. Au regard des règles européennes fixées par une directive de 2004, elle n’avait donc pas droit de séjourner en Allemagne. Et ne devait donc pas recevoir l’aide sociale (la santé n’est pas concernée). Depuis des mois, les populistes – Front national en France et UKIP en Grande-Bretagne – dénoncent les flux intra-européens qui verraient les ressortissants de pays pauvres de l’Union européenne se précipiter à l’Ouest pour vivre sur le dos des Etats-providence. Les Etats déjà armés pour combattre les abus Dix ans après l’élargissement, le phénomène aurait même pris des proportions de nature à ébranler les modèles sociaux : David Cameron, le premier ministre conservateur britannique, en a fait l’un de ses chevaux de bataille pour critiquer une Europe au sein de laquelle il ne veut pas rester « à n’importe quel prix ». Il ne s’agit pas de nier ces mouvements de populations d’un Etat à l’autre de l’Union, même si ceux-ci restent, au final, assez modestes. Globalement, les immigrés européens contribuent plus aux systèmes sociaux qu’ils n’en bénéficient. Surtout, les législations communautaires et nationales disposent déjà, rappellent les juges, d’outils qui permettent d’endiguer le prétendu « tourisme social ». Pour la Cour de justice européenne, tout Etat membre « a la possibilité de refuser l’octroi de prestations sociales à des citoyens de l’UE inactifs qui exercent leur liberté de circulation dans le seul but de bénéficier de l’aide sociale d’un autre Etat membre, alors qu’ils ne disposent pas de ressourcessuffisantes pour prétendre à un droit de séjour ». Il ne s’agit pas d’un arrêt « anti-Roms », les juges ayant précisé que les décisions devraient être prises au cas par cas. Mais il confirme que les Etats sont légitimes à combattre les abus. Surtout, l’arrêt confirme en creux la totale liberté de circulation des travailleurs en Europe.
"2014-11-14T00:00:00"
idees
https://www.lemonde.fr/idees/article/2014/11/14/tourisme-social-les-juges-europeens-contre-les-populismes_4523773_3232.html
Le Danemark veut confisquer les biens des demandeurs d’asile
Le gouvernement danois, tributaire de l’extrême droite, compte durcir sa politique d’accueil des réfugiés, déjà parmi les plus dures d’Europe.
Un camp de réfugiés à Vordingborg, au sud de la capitale Copenhague, le 26 novembre 2015. Per Rasmussen / AP Le gouvernement danois n’en finit plus de durcir sa politique à l’égard des réfugiés. La dernière initiative, insérée dans un projet de loi qui doit être débattu en janvier, prévoit de confisquer les bijoux des demandeurs d’asile pour financer leurs aides. Le gouvernement libéral minoritaire de Lars Lokke ­Rasmussen propose que la police soit capable de fouiller les bagages des demandeurs d’asile et de ­saisir les objets de valeur – pas les ­alliances de mariage, a finalement concédé le gouvernement – ainsi que les sommes d’argent ­dépassant 3 000 couronnes (400 euros). Cette mesure a provoqué une vague d’indignation, notamment à l’étranger. Le Washington Post a comparé la mesure à la spoliation des juifs pendant la seconde guerre mondiale. Mais la police danoise, censée être en première ligne pour évaluer la valeur des bijoux, a également fait part de ses craintes sur l’organisation concrète de ces contrôles. « J’estime que l’on doit être capable de faire la différence entre un bracelet qui coûte 1 000 ou 20 000 couronnes », a rétorqué la ministre de l’intégration, Inger Stojberg. Interrogés par le quotidien Politiken, mercredi 23 décembre, des juristes ont également rejeté l’argument du gouvernement qui prétendait que cette mesure n’était pas différente de celles qui s’appliquent aux Danois. Selon eux, jamais on ne pourrait confisquer les bijoux de Danois bénéficiant de l’aide sociale. Si cette disposition a fait scandale, ce n’est pourtant qu’une mesure sur la longue liste des règles drastiques auxquelles doivent se soumettre les étrangers dans le pays. Le cas d’un étudiant camerounais, médiatisé ces derniers jours, a également créé la polémique. Elève à l’université d’Aarhus, Marius Youbi s’est vu retirer son permis de séjour et signifier qu’il devait quitter le Danemark d’ici au 8 janvier pour avoir dépassé d’une heure et demie le quota de quinze heures hebdomadaires autorisées pour un travail à temps partiel en tant qu’étudiant international. Choquée, l’université a autorisé l’étudiant ingénieur à passer ses examens en avance avant son expulsion. Il a obtenu les meilleures notes possibles. « C’est une punition disproportionnée pour quelqu’un dont le tort est d’avoir trop travaillé », s’est indigné Per Lysgaard, de l’université d’Aarhus. Rhétorique anti-immigrés Depuis les années 2000, le Danemark n’a cessé de durcir sa position contre les étrangers, sous l’influence du Parti du peuple danois (DF, extrême droite). Ce mouvement, qui a obtenu 21,1 % des voix aux législatives en juin, est le principal soutien du gouvernement actuel. Le parti du premier ministre, Lars Lokke Rasmussen, gouverne en effet après n’avoir obtenu que 19,5 % des voix et est contraint de chercher des majorités en fonction des textes. Ironie de l’histoire, son projet de loi sur les demandeurs d’asile est soutenu par les autres petites formations de droite et les sociaux-démocrates, mais pas par DF. Le parti estime en effet que le texte n’est pas assez dur. Il voudrait que le Danemark mette en place des villages d’accueil isolés pour les réfugiés afin de soulager les communes, chargées jusqu’ici de l’hébergement. L’extrême droite estime en effet que cela permet aux réfugiés de passer devant les Danois en attente de logement. Jusqu’ici, DF a toujours refusé de participer au gouvernement, préférant rester à l’extérieur pour mieux l’influencer, avec un succès indéniable. Depuis son entrée au Parlement en 1998, l’extrême droite est parvenue à faire de la question des étrangers un point central du débat danois, à laquelle la plupart des autres partis ont choisi de s’adapter. Entre 2001 et 2011, le gouvernement minoritaire libéral-conservateur était déjà resté au pouvoir grâce au soutien négocié de DF au Parlement, ce qui avait progressivement conduit le Danemark à adopter la législation sur les étrangers la plus stricte d’Europe. Au fil des ans, même les sociaux-démocrates, puis plus tard leur ­allié plus à gauche, le Parti populaire socialiste (SF), se sont mis à adopter la même rhétorique sur les réfugiés et les musulmans, banalisant ainsi les idées de l’extrême droite. Le 3 décembre, les Danois ont voté contre un renforcement de la participation du pays à la politique européenne de sécurité et de justice. DF, qui avait dirigé le camp du « non » contre le reste des principaux partis, avait fait campagne en assurant qu’un « oui » se traduirait à terme par une perte de contrôle du Danemark sur sa politique migratoire. A 53,1 %, les Danois ont voté « non ». Lire aussi Les Danois votent contre une coopération policière renforcée avec l’UE
"2015-12-24T00:00:00"
international
https://www.lemonde.fr/international/article/2015/12/24/le-danemark-veut-confisquer-les-biens-des-demandeurs-d-asile_4837642_3210.html
David Cameron se dit prêt à « faire davantage » pour faire face à la crise des migrants
Le premier ministre britannique plaide pour un travail « étroit » avec les Français alors que des milliers de migrants tentent de traverser la Manche.
Des migrants tentent de monter dans un camion pour traverser la Manche, le 24 juin. Thibault Camus / AP Au lendemain de « scènes de chaos totalement inacceptables », selon les mots de David Cameron, le premier ministre britannique a insisté, mercredi 24 juin, sur la nécessité de travailler de façon plus étroite avec la France sur la question des migrants qui cherchent à traverser la Manche. Mardi, des migrants ont profité d’une action des marins de MyFerryLink, filiale d’Eurotunnel, en grève, qui a provoqué une suspension du trafic dans le tunnel sous la Manche, pour tenter de monter dans des camions à l’arrêt. Ces images ont circulé en boucle sur les écrans de télévision britanniques. Devant la Chambre des communes, M. Cameron a tenté d’apaiser les tensions entre la France et la Grande-Bretagne. « Nous devons travailler de façon très étroite avec les Français, a déclaré le premier ministre. Il est vain de tenter de se rejeter la faute l’un sur l’autre. C’est un partenariat solide et nous devrions le conserver en l’état. » Lire aussi Grève des marins de MyFerryLink : le trafic des Eurostar de nouveau normal Environ 3 000 migrants se trouvent à Calais, en France, dans l’espoir de réussir à gagner l’Angleterre, selon le dernier décompte de la préfecture du Pas-de-Calais. Natacha Bouchart, sénatrice-maire (Les Républicains) de Calais, a jugé insuffisante la contribution de la Grande-Bretagne à la sécurité du port et prône une réforme de la politique sociale du pays, qui en fait un pôle d’attraction pour les migrants. Davantage de personnel et de clôtures M. Cameron a rappelé que Londres a déjà investi 12 millions de livres (17 millions d’euros) dans le renforcement des mesures de sécurité frontalières, et assuré qu’il était prêt à « faire davantage ». Le gouvernement britannique envisage notamment de déployer plus de personnel ainsi que des équipes cynophiles du côté français de la frontière. Une réflexion est également en cours sur la mise en place de clôtures autour du port de Calais, de l’Eurostar et de l’entrée du tunnel. En outre, M. Cameron a insisté sur la nécessité de s’attaquer aux sources de l’immigration clandestine. Pour ce faire, le gouvernement britannique a annoncé la mise en place d’un groupe de travail composé d’environ 90 fonctionnaires, issus entre autres de la police des frontières et de la magistrature, pour lutter contre les réseaux criminels de passeurs de migrants en mer Méditerranée. Ce groupe sera en partie sis en Sicile et à La Haye avec Europol, l’agence européenne de lutte contre la criminalité organisée, et des effectifs présents au Royaume-Uni pourront être déployés en fonction des besoins. Cette force aura notamment pour mission de réunir des « renseignements » pour combattre les passeurs et identifier les « flux financiers » qui nourrissent le trafic, a précisé le secrétaire d’Etat à l’immigration. Lire aussi Un radeau de la Méduse contemporain
"2015-06-24T00:00:00"
immigration-et-diversite
https://www.lemonde.fr/immigration-et-diversite/article/2015/06/24/david-cameron-se-dit-pret-a-faire-davantage-pour-faire-face-a-la-crise-des-migrants_4660937_1654200.html
Tournoi des six nations : le XV de France ne fait plus recette, et pas seulement contre l’Italie
Le Stade-Vélodrome ne fera pas le plein ce soir pour la réception de l’Italie lors de la troisième journée du Tournoi des six nations.
Les Français lors du match face à l’Irlande, le 3 février. REGIS DUVIGNAU / REUTERS Le XV de France comptait sur la passion du Stade-Vélodrome. Celle-ci aussi semble quelque peu émoussée. L’affluence attendue à Marseille devrait être mince. La Fédération française de rugby (FFR) espère à peine dépasser le cap de 50 000 spectateurs pour le match contre l’Italie, troisième rendez-vous du Tournoi des six nations 2018, vendredi 23 février (à partir de 21 heures). C’est peu, pour un stade qui peut contenir jusqu’à 67 000 personnes. C’est très peu, même, si l’on considère seulement les places vendues. Par la voix de son trésorier, Alexandre Martinez, la FFR explique avoir distribué gratis « 4 000 places en fin de semaine dernière ». Selon nos informations, le nombre d’invitations réellement offertes correspond plutôt au double. Des places surtout destinées aux jeunes rugbymen du comité de Provence. Toujours pratique pour sauver un peu les apparences et garnir les gradins. « Ça me fait toujours de la peine, un stade qui n’est pas rempli » C’est très peu, aussi, quand on sait que la FFR entendait justement capitaliser sur l’engouement local pour ce tout premier match du Tournoi des six nations accueilli loin de la région parisienne. « Ça me fait toujours de la peine, un stade qui n’est pas rempli », concède Alexandre Martinez. L’élu fédéral explique en partie la faible affluence de ce soir par un créneau « un peu particulier » (21 heures un vendredi) qui dépend des organisateurs du Tournoi des six nations. A sa décharge, la FFR pourrait aussi rappeler que la perspective de voir jouer l’Italie a rarement déchaîné les foules. Lire aussi Rugby : le Tournoi des 4 nations peut commencer Le précédent France-Italie à domicile avait attiré à peine 64 000 spectateurs, dans un Stade de France qui pouvait pourtant en accueillir plus de 78 000. Une faible affluence à relativiser, cependant, vu le contexte anxiogène de l’époque : ce jour-là se tenait le premier match dans l’enceinte de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) après les attentats du 13 novembre 2015. Le mal est trop profond pour se borner à l’Italie. Il y a plus étonnant, plus alarmant encore. En novembre 2017, la défaite en test-match contre l’Afrique du Sud au Stade de France enregistrait une affluence historiquement basse : un peu plus de 55 000 spectateurs… dont près de 18 000 invitations, précisent nos sources. Un taux record, à plus forte raison pour une réception des « Springboks » sud-africains. Des invitations à foison Côté FFR, Alexandre Martinez évoque plutôt le nombre – déjà considérable – de « 12 000 invitations » pour ce match. Sans inclure dans ses calculs les places offertes en dédommagement par la FFR aux spectateurs qui avaient acheté un billet pour le match France-Japon prévu à Lille, mais finalement organisé à Nanterre (Hauts-de-Seine). France-Japon (23-23), justement, fut également un four. Pour le premier match de rugby joué sur la pelouse synthétique de la U Arena, 25 000 billets ont été édités, selon le site Internet de la FFR. Le stade avait pourtant la capacité d’accueillir 32 000 spectateurs. Précision utile : en tribunes, 10 000 personnes ont là encore fait le déplacement sur une gracieuse invitation de la « fédé »… De telles invitations ont toujours fait partie du jeu. Mais leur nombre varie sensiblement selon l’adversaire des Bleus et, par voie de conséquence, selon les recettes escomptées de la billetterie. Au cours de ce même mois de novembre 2017, le prestige de la Nouvelle-Zélande a permis à la FFR de jouer deux matchs à guichets fermés ou presque. Raison pour laquelle la « fédé » a retrouvé des standards plus habituels, et donc moins généreux : un moins de 3 000 invitations pour le premier match contre les « All Blacks », au Stade de France, puis environ 2 000 pour le second, à Lyon. Les tribunes désertées contre l’Afrique du Sud et le Japon s’expliquent aussi par une faille logistique. Les billets pour la tournée automnale ont seulement été mis à la vente durant l’été 2017, le temps d’attendre que la FFR renouvelle sa convention avec le consortium du Stade de France. Les années précédentes, les billets pour les tournées d’automne avaient été commercialisés dès le mois de mars, sitôt achevé le Tournoi des six nations. Désamour du public Les explications vont plus loin qu’une simple question de calendrier. Le désamour du public pour le XV de France tient autant à une disette sportive qu’à une crise extrasportive. Toujours pas la moindre victoire des Bleus depuis onze mois : huit défaites et un match nul. Triste passif pour une sélection qui disputera dans un an seulement la Coupe du monde au Japon, après avoir déjà sombré contre les Néo-Zélandais en quarts de finale de l’édition 2015. Au-delà des terrains, la situation du rugby fait également peu envie dans les coulisses. Le parquet national financier enquête toujours sur des soupçons de favoritisme visant Bernard Laporte. Elu président de la « fédé » en décembre 2016, le dirigeant est soupçonné d’avoir aidé en championnat le club de Montpellier, propriété du dirigeant Mohed Altrad, avec lequel il avait signé un contrat personnel. En l’espace d’un an, selon une étude de l’institut de sondage Odoxa publiée en février pour RTL*, la popularité du XV de France a dégringolé de 29 points auprès de la population française. L’enquête attribue cette mauvaise opinion aux déboires sportifs (60 %), mais aussi à ce climat d’affaires hors du terrain (40 %). Une mauvaise opinion que le récent déplacement des Bleus en Ecosse a accentuée, il y a deux semaines, sur fond de troisième mi-temps terminée pour certains d’entre eux par une audition dans les locaux de la police écossaise comme témoins potentiels à la suite du signalement d’une agression sexuelle. *Sondage mené les 13 et 14 février sur Internet auprès d’un échantillon de 988 personnes âgées d’au moins 18 ans, selon la méthode des quotas.
"2018-02-23T00:00:00"
tournoi-des-6-nations
https://www.lemonde.fr/tournoi-des-6-nations/article/2018/02/23/tournoi-des-six-nations-le-xv-de-france-ne-fait-plus-recette-et-pas-seulement-contre-l-italie_5261603_1616892.html
Emmanuel Macron présente ses « projets-clés » pour relancer l’Union européenne
Le chef de l’Etat va proposer mardi une série de propositions et une méthode pour élaborer une feuille de route de l’Union européenne sur dix ans.
Emmanuel Macron à l’Elysée le 25 septembre. LUDOVIC MARIN / AFP Emmanuel Macron présente mardi 26 septembre ses propositions pour refonder l’Europe, avec des « mesures emblématiques » et des chantiers de réforme qui devront entraîner l’adhésion de ses partenaires européens, au premier chef Angela Merkel, certainement plus difficile à persuader après sa difficile réélection. C’est dans le grand amphithéâtre de l’université de la Sorbonne, à Paris, que le président français annoncera à 15 heures ces propositions attendues depuis des semaines. Il devra aussi convaincre un public d’étudiants, qui pourront lui poser des questions. L’Union des étudiants de France (UNEF) en a profité pour appeler à un rassemblement devant la Sorbonne pour l’interpeller sur les conditions d’études et l’accès à l’université. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Un budget de l’eurozone, pour quoi faire ? Relancer la machine Le chef de l’Etat espère relancer la machine européenne, dépourvue selon lui de vision de long terme depuis des années, affaiblie par une ouverture frénétique à la mondialisation et enlisée dans la bureaucratie, la surréglementation et des décisions à l’unanimité, freinées notamment par le Royaume-Uni. Mais le Brexit et la montée des populismes antieuropéens et, surtout, sa propre élection sur un programme proeuropéen lui font dire que le moment est venu de refonder l’Europe sur de nouvelles bases et que les Etats membres peuvent s’y rallier. Il détaillera une méthode de travail pour avancer sur cinq chantiers-clés : le numérique, le climat, la sécurité et la défense, la question migratoire et les questions économiques et commerciales, sans rechercher ni unanimité ni « plus petit commun dénominateur ». Pays pionniers Paris veut au contraire que les pays les plus volontaires sur chaque dossier aillent beaucoup plus loin dans l’intégration, explique l’Elysée. Les « pionniers » pourront ensuite être rejoints par d’autres, comme pour les accords de Schengen. Et « les pays qui ne voudraient pas ne pourraient pas empêcher les autres d’avancer ». Ainsi, espère Paris, peuvent se constituer des « Europes à plusieurs formats », au cas par cas. Par exemple la Pologne, opposée à une réforme de la directive sur le travail détaché, veut avancer sur l’Europe de la défense. Objectif d’Emmanuel Macron : une feuille de route globale vers l’été 2018. Et à long terme, vers 2024 selon l’Elysée, une Europe plus intégrée, souveraine, dépositaire d’une partie de la souveraineté de la France, et qui protège face au monde extérieur. Pour préparer le terrain, le chef de l’Etat a, depuis son élection, réussi à voir en tête à tête 22 des 27 dirigeants de l’Union européenne. Ministre et budget pour la zone euro M. Macron va aussi dévoiler des « mesures emblématiques », « concrètes », capables de faire adhérer les citoyens à l’Europe, comme un Erasmus élargi ou encore une Agence européenne de l’innovation. Au programme également, un système de taxation des grandes entreprises du numérique, qui sera au menu vendredi d’un sommet européen sur le numérique à Tallinn, la capitale de l’Estonie. Emmanuel Macron plaide aussi pour un ministre des finances et un budget spécifique pour les 19 pays de la zone euro, contrôlé par un « Parlement de la zone euro », émanation restreinte du Parlement européen. Il a tenu à attendre le résultat des élections allemandes de dimanche pour présenter son projet, la France ne pouvant réformer l’Europe sans l’appui du plus puissant pays de l’Union. Quid de l’Allemagne ? Mais le vote allemand risque de freiner ses ambitions : la victoire de la chancelière, plus courte que prévu, pourrait l’obliger à s’allier aux libéraux du FDP, hostiles aux propositions françaises. « Nous ne voulons pas de nouveaux budgets pour des transferts financiers en Europe », a prévenu leur président, Christian Lindner, ni « un budget de la zone euro (…) où l’argent atterrirait en France pour les dépenses publiques ou en Italie pour réparer les erreurs de Berlusconi », qualifié de « ligne rouge ». Mme Merkel a semblé récemment plus prudente face aux propositions du président français. « Ce n’est pas le vocabulaire à lui seul – ministre européen des finances, budget de la zone euro – qui est important, mais aussi ce qui se cache derrière. Et sur ce point, je suis en discussion avec le président français (…) mais le moment n’est pas venu de dire ceci va ou ceci ne va pas », a-t-elle répété lundi. Autre sonnette d’alarme, le parti d’extrême droite AfD, hostile à l’euro, a obtenu un historique 12,6 %. Le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, s’est d’ailleurs inquiété des conséquences de « la victoire amère » de Mme Merkel, ternie par la montée d’une extrême droite « très violente, très dure, très radicale ».
"2017-09-26T00:00:00"
politique
https://www.lemonde.fr/politique/article/2017/09/26/europe-macron-presente-ses-projets_5191330_823448.html
La France brandit l'arme fiscale contre les géants de l'Internet
Nicolas Sarkozy est prêt à étudier l'idée d'une "taxe Google" sur les revenus de la publicité en ligne Le groupe californien peut-il être accusé de position dominante ? L'Autorité de la concurrence va être saisie
Pour Google, c'est un nouveau revers important en France. Mi-décembre, le géant américain de l'Internet perdait un procès contre la maison d'édition La Martinière. Il était reconnu coupable par le tribunal de grande instance de Paris de non-respect des droits d'auteur en matière de numérisation de livres - il a fait appel de cette décision. C'est maintenant l'Elysée qui lui cherche des noises. Jeudi 7 janvier, lors de ses voeux aux représentants du monde culturel, le président de la République, Nicolas Sarkozy, a retenu, parmi les propositions du rapport Zelnik pour soutenir l'industrie culturelle face à la révolution numérique (document dû à l'éditeur Patrick Zelnik et remis la veille au ministère de la culture), deux suggestions visant expressément à corriger des pratiques du géant américain de l'Internet. D'une part, il a accueilli favorablement la demande de saisine pour avis de l'Autorité de la concurrence sur d'éventuels dysfonctionnements du marché publicitaire sur le Web. Sans reprendre expressément à son compte l'idée d'une "taxe Google" suggérée par le rapport Zelnik, M. Sarkozy a, d'autre part, invité le ministère des finances à "lancer au plus vite une expertise pour appréhender fiscalement les activités publicitaires des grands portails et moteurs de recherche internationaux présents en France". "Pour l'instant, ces entreprises sont taxées dans leur pays siège, alors qu'elles ponctionnent une part importante de notre marché publicitaire", a-t-il expliqué, ajoutant : "Cette fuite de matière fiscale est particulièrement dommageable." Google, qui édite le moteur de recherche homonyme le plus populaire du Web, est directement visé, parce qu'il est de loin le plus gros vendeur d'espaces publicitaires en ligne du monde. Et parce qu'il lui est reproché d'encaisser son chiffre d'affaires réalisé effectivement en France (et évalué à 800 millions d'euros) en Irlande, son siège comptable européen. La filiale française ne touche que des commissions, évaluées à 39,8 millions d'euros en 2008. Du coup, dans l'Hexagone, Google ne paierait pas les charges correspondant à son activité réelle. L'attaque de l'Elysée devrait satisfaire les acteurs français des médias et de la culture, qui reprochent de plus en plus à Google sa position archi-dominante. Ils accusent le géant américain des services en ligne de gagner énormément d'argent grâce à leurs contenus, sans les rémunérer à leur juste valeur. Mais, jusqu'à présent, ils hésitaient à prendre de front le groupe américain, par peur d'éventuelles représailles : ne plus être référencé par le moteur de recherche de Google condamne aujourd'hui à l'anonymat sur Internet. Au-delà de la portée symbolique des déclarations de l'Elysée, le mastodonte Google, 21,8 milliards de dollars (15,2 milliards d'euros) de chiffre d'affaires et 4,2 milliards de profits en 2008, est-il vraiment menacé ? La saisine pour avis de l'Autorité de la concurrence est prise au sérieux par le groupe américain. L'Autorité pourrait conclure au fait que le marché français de la publicité sur Internet ne souffre d'aucune distorsion de concurrence. Et que Google n'enfreint aucune règle. Mais dans le cas contraire, si elle décidait d'ouvrir une procédure contentieuse, l'affaire pourrait mal tourner pour le groupe américain, s'il s'avérait qu'il se livre à des pratiques concurrentielles répréhensibles. Outre le risque d'une lourde amende, il s'exposerait à des mesures correctives pouvant, éventuellement, limiter sa suprématie sur la publicité en ligne. L'affaire pourrait se corser si d'autres autorités de la concurrence en Europe, voire si Bruxelles, s'en mêlaient. L'Autorité de la concurrence italienne enquête déjà sur le sujet depuis août 2009, sur demande des éditeurs de presse. Certes, la Commission européenne a déjà examiné la position de Google sur le marché publicitaire en ligne en 2007, lors de l'acquisition de la régie Internet DoubleClick par le moteur de recherche. Et à l'époque, elle n'avait rien trouvé à redire. Mais depuis, la part de marché de Google dans les moteurs de recherche en ligne n'a cessé de progresser : elle était à 67,5 % au niveau mondial en novembre 2009, selon l'institut ComScore. Et, relève le rapport Zelnik, des éditeurs français de contenus culturels et de presse déplorent aujourd'hui la diminution du prix des espaces publicitaires qu'ils vendent sur leurs sites, revenus censés constituer une part importante de leurs ressources. Ils se demandent si cette baisse ne serait pas le résultat d'éventuels abus de position dominante de la part de Google. Que peut craindre Google d'une révision à la hausse de l'impôt qu'il paie en France, voire d'une éventuelle taxe sur les revenus publicitaires en ligne ? Problèmes de droit Concernant l'impôt payé par Google en France, et le fait qu'il soit calculé sur la base d'un chiffre d'affaires bien moindre que celui réellement réalisé dans l'Hexagone, Google serait difficilement attaquable, expliquent les fiscalistes. En effet, la pratique consistant à réaliser des revenus avec des clients français mais à ne pas payer les impôts correspondants en France est une pratique d'"optimisation" fiscale, courante et légale. Pour les éviter, certains Etats tentent de mettre en place ce que les spécialistes appellent "la retenue à la source" : les entreprises sont contraintes de payer des impôts sur les revenus réalisés avec les clients résidant dans ces Etats. "Mais dans le cas de l'Irlande et de Google, la retenue à la source ne sera pas applicable, car elle ne l'est qu'avec des pays considérés comme "non coopératifs", ce qui n'est pas le cas de l'Irlande", explique Stéphane Gelin, avocat associé du cabinet CMS Bureau Francis Lefebvre. Quant à une éventuelle taxe, sa mise en oeuvre pourrait aussi se révéler compliquée et soulever de sérieux problèmes de droit. Les auteurs du rapport Zelnik, qui la suggèrent dans le but de financer ses autres propositions de soutien à la création sur Internet, le reconnaissent eux-mêmes. Il faudra qu'elle soit compatible avec le droit communautaire ; ils proposent pour cela de s'inspirer des règles de territorialité s'appliquant à la taxe sur les conventions d'assurance... Le but des rapporteurs étant de taxer avant tout Google, mais aussi, dans une moindre mesure, ses concurrents Microsoft, Yahoo ! et Facebook, autres géants des services en ligne, il a aussi été prévu d'exclure de la taxe les petits éditeurs de contenu, qui engrangent de faibles volumes publicitaires. "Il pourrait y avoir des problèmes d'égalité face à l'impôt", soulève Yann Colin, avocat des éditions La Martinière. Chez Yahoo !, on ne cache pas son mécontentement : "Contrairement à d'autres, tous les contenus que nous proposons sur notre portail font l'objet d'accords avec les éditeurs de contenu. Nous ne pouvons pas laisser dire que nous nous enrichissons aux dépens des industries du contenu !" Même son de cloche chez Microsoft : "Nous avons toujours fait le pari des partenariats avec les ayants droit", explique Marc Mossé, le directeur juridique du groupe en France. La mission Zelnik ne cache pas, enfin, que pour que son projet ait une chance d'aboutir, il faudrait qu'il trouve un relais au niveau européen. Sans compter que le montant de la taxe resterait probablement modeste. Le rapport Zelnik suggère de le limiter à 1 % ou 2 % des recettes publicitaires, soit pas plus de 10 à 20 millions d'euros de recettes fiscales supplémentaires par an en tout pour l'Etat français. Pas de quoi ébranler la santé financière de Google ! Cécile Ducourtieux, Laurence Girard et Nathaniel Herzberg
"2010-08-01T00:00:00"
a-la-une
https://www.lemonde.fr/a-la-une/article/2010/01/08/la-france-brandit-l-arme-fiscale-contre-les-geants-de-l-internet_1289077_3208.html
Mondiaux en salle : après les affaires, l’athlétisme reprend ses droits
Ebranlé par les scandales de dopage et de corruption, les athlètes tenteront de remettre le sport au centre du jeu jusqu’au 20 mars à Portland, lieu des 16e championnats du monde en salle.
Renaud Lavillenie dispute les Mondiaux en salle. La finale du saut à la perche a lieu le 17 mars à Portland. THIERRY ZOCCOLAN / AFP Exclusion des athlètes russes des prochains Jeux olympiques, enquête sur le dopage au Kenya et dans d’autres pays, soupçons de corruption à l’IAAF, l’athlétisme traîne de multiples casseroles bien encombrantes. Les dirigeants de la Fédération internationale doivent accueillir avec soulagement le retour de la compétition pour espérer faire parler de leur sport autrement que par le prisme des scandales. Les Mondiaux en salle, qui se déroulent à Portland (Etats-Unis) jusqu’à dimanche 20 mars, sont ainsi une belle occasion de se donner un peu d’air. En cette année olympique, si certaines vedettes ont fait traditionnellement l’impasse sur la saison en salle, comme Usain Bolt, Justin Gatlin ou Mo Farah, les championnats du monde ne manqueront pas d’intérêt. Asafa Powell remportera-t-il son premier titre mondial en individuel ? Les records du monde de saut à la perche sont-ils en mesure d’être battus par Renaud Lavillenie et Jennifer Suhr ? Focus sur les six enjeux des 16e championnats du monde en salle, qui se dérouleront sans les athlètes russes et qui débutent aujourd’hui par les finales de la perche masculine et féminine (23 h 5). Des records au saut à la perche pour Lavillenie et Suhr ? Renaud Lavillenie et Jennifer Suhr arrivent à Portland avec le statut de favoris. Le perchiste français et la perchiste américaine dominent les bilans mondiaux, avec une marge plus confortable pour la championne olympique de Londres. Quand Lavillenie espère remporter son deuxième titre mondial en salle, après celui de 2012 à Istanbul, Suhr vise son premier titre mondial, en salle ou en plein air. Si Renaud Lavillenie a pris l’ascendant sur son bourreau de l’an passé lors des Mondiaux de Pékin en réalisant deux sauts à 6,02 m et 6,03 m, le Canadien Shawnacy Barber reste un redoutable concurrent. Le champion du monde en plein air a d’ailleurs réussi à entrer dans le cercle des perchistes à 6 m en janvier dernier. Avec 5,03 m en janvier, Jennifer Suhr possède, elle, quelques centimètres d’avance sur son immédiate poursuivante. Sa compatriote Sandi Morris, qui sera l’une de ses neuf concurrentes en finale ce soir, a sauté une barre à 4,95 m le 12 mars. Lire aussi Renaud Lavillenie, maudits mondiaux Mais l’enjeu des concours de saut à la perche pourrait être encore plus important. S’ils confirment leur forme, les deux perchistes peuvent rêver au record du monde. Jennifer Suhr, ancienne détentrice du record, n’est qu’à 3 cm de l’actuel record du monde, détenu par la Russe Yelena Isinbayeva (5,06 m). Quant à Lavillenie, il est sur la pente ascendante après une année 2015 délicate. Une chose est certaine : les records du monde des championnats en salle sont en danger : 6,01 m chez les hommes, et 4,86 m pour les femmes. Premier titre en individuel pour Asafa Powell ? Le double champion du monde et champion olympique du 4 × 100 m n’a jamais remporté la moindre médaille d’or mondiale ou olympique en individuel. Le Jamaïcain, ancien détenteur du record du monde du 100 m, possède à Portland le meilleur temps des engagés sur 60 m (6 s 49). Il devance de 2 centièmes des adversaires comme Kim Collins (Saint-Kits-et-Niévès) ou les Américains Marvin Bracy et Trayvon Bromell. A 33 ans, Asafa Powell n’a en tout cas jamais couru aussi vite en salle avec ce chrono de 6 s 49 réalisé à Houston le 12 février. En retrait sur 100 m par rapport aux cadors du sprint que sont Usain Bolt, Justin Gatlin et Tyson Gay et qui font l’impasse sur la saison en salle, il doit absolument saisir sa chance vendredi lors de la finale du 60 m. Duel français au 60 m en salle ? A Prague, il y a tout juste un an, les coureurs de haires tricolores avaient été la grande satisfaction de la délégation française. Pascal Martinot-Lagarde, Dimitri Bascou et Wilhem Belocian avaient tout bonnement réussi le triplé lors des championnats d’Europe en salle. Cette année à Portland, à l’échelon supérieur, si le jeune Belocian a fait l’impasse sur la saison en salle, ses deux aînés sont en mesure de monter sur un podium dimanche lors de l’avant-dernière finale de ces Mondiaux. Bascou est même en tête des bilans avec un chrono impressionnant de 7 s 41 réalisé le 13 février. Martinot-Lagarde a, lui, couru en 7 s 47, soit 1 centième de moins que le principal adversaire des deux Français à Portland, le Jamaïcain Omar McLeod. En dehors de l’inévitable Renaud Lavillenie, le 60 m haies constitue donc l’une des principales chances de médaille(s) d’une délégation française réduite à seulement à dix athlètes. Heptathlon : la passe de six pour Ashton Eaton ? Qui peut empêcher le spécialiste américain des épreuves combinées de remporter une sixième grande compétition internationale d’affilée ? Depuis son premier titre mondial lors de l’heptathlon des Mondiaux en salle en 2012 à Istanbul, Ashton Eaton a triomphé lors du décathlon des Jeux de Londres (2012), lors du décathlon des Mondiaux en plein air de Moscou (2013), lors de l’heptathlon des Mondiaux en salle de Sopot (2014) et l’an passé, lors du décathlon des Mondiaux en plein air de Pékin. Mieux, il a battu de six points son propre record du monde en Chine en réalisant 9 045 points. Même s’il n’a disputé aucun heptathlon cette saison, le champion américain est en mesure de battre également son record du monde de la spécialité qu’il avait établi lors des Mondiaux en salle d’Istanbul en 2012 : 6 645 points. Le 60 m haies sera l’une des épreuves à suivre pour la délégation française à Portland. Elaine Thompson / AP L’omniprésente Dibaba en vedette du 3 000 m Genzebe Dibaba est l’actuelle détentrice des records du monde du 1 500, du 3 000 et du 5 000 m en salle. L’Ethiopienne détient également le record du monde du 1 500 m en plein air. Autant dire que la fondeuse de 25 ans sera l’écrasante favorite du 3 000 m des Mondiaux en salle de Portland. Elle visera un troisième titre mondial en salle, après ceux obtenus en 2012 sur 1 500 m et en 2014 sur 3 000 m. Dibaba représentera un athlétisme éthiopien empêtré dans la tourmente du dopage qui n’épargne guère les meilleures nations mondiales. Neuf coureurs du pays, dont cinq athlètes de très haut niveau, sont en effet sous le coup d’une enquête pour dopage. C’est le secrétaire général de l’Agence antidopage éthiopienne qui l’a annoncé en personne il y a quelques semaines. Lire aussi : 1 500 m dames : Genzebe Dibaba enlève un record du monde imprenable Lancer du poids : le retour de Valerie Adams Deux titres olympiques, quatre titres mondiaux en plein air et trois en salle, auxquels il faut ajouter trois Ligue de diamant et trois titres aux Jeux du Commonwealth, voilà l’impressionnant palmarès de la lanceuse de poids Valerie Adams. Celle qui a presque tout gagné depuis ses premiers titres mondiaux à Osaka et à Valence en 2007, à l’exception d’une médaille d’argent lors des Mondiaux en salle de Doha en 2010, revient après une saison blanche. La Néo-Zélandaise de 31 ans n’a pas participé aux Mondiaux de Pékin, handicapée par des opérations au coude et à l’épaule. A Portland, elle tentera de remporter un quatrième titre en salle, soit l’équivalent de géants de l’athlétisme tels que Sergueï Bubka (perche), Javier Sotomayor (saut en hauteur), Haile Gebreselassie (3 000 m et 1 500 m) ou Stefan Holm (saut en hauteur).
"2016-03-17T00:00:00"
athletisme
https://www.lemonde.fr/athletisme/article/2016/03/17/mondiaux-en-salle-apres-les-affaires-l-athletisme-reprend-ses-droits_4885183_1616661.html
Emmanuelle Riva sur le rivage de Savannah Bay
L'actrice, qui avait interprété en 1959 « Hiroshima mon amour », retrouve Marguerite Duras au Théâtre de l'Atelier.
Emmanuelle Riva, le 5 février, à Paris. SERGE PICARD POUR "LE MONDE" C'est dans un théâtre qui pourrait être un décor de Marguerite Duras, ses rouges, ses ors théâtralissimes. Au loin, on entend des notes de piano, comme en écho à celles de Carlos d'Alessio, le compositeur des musiques des films de Duras. A l'Atelier, à Paris, où flottent encore les mânes de Charles Dullin, Emmanuelle Riva est sur le rivage de Savannah Bay. Après le triomphe international d'Amour, le film de Michael Haneke, elle s'apprête à jouer le rôle mythique créé par Madeleine Renaud en 1983. A son côté, Anne Consigny reprend celui de la jeune fille, jouée alors par Bulle Ogier. Lire la critique Lire aussi la critique Cheveux courts, gris, lunettes cerclées de métal, la Riva est dans la rigueur du travail et de la parole. On cherche, à chaque instant, les sens profonds du texte, et la vie, la vraie vie. La pièce est tellement mystérieuse… elle entremêle des plans purement mentaux, et différents niveaux de réalité. Il y a en elle des vents très violents, des plages de grande douceur, de grand amour, et cette manière qu'avait Duras de penser la mort en même temps que la vie… Qu'est-ce qu'une actrice durassienne ? Emmanuelle Riva – comme Anne Consigny – arrive dans le ressac de tout une mythologie, qui s'est cristallisée surtout autour de Madeleine Renaud, de Bulle Ogier et de Delphine Seyrig, installant l'image – devenue un cliché – d'un jeu flottant et éthéré. Emmanuelle Riva fut pourtant, dans cette « famille », la toute première ou presque (il y avait eu, en 1957, Ketty Albertini dans Le Square) quand, en 1959, Alain Resnais lui confia le rôle principal d'Hiroshima mon amour, sur un scénario de Marguerite Duras. Anne Consigny et Emmanuelle Riva dans "Savannah Bay", sur une mise en scène de Didier Bezace. PHOTO : NATHALIE HERVIEUX ELLE AVAIT TRAVAILLÉ LE RÔLE AVEC DURAS Emmanuelle Riva avait 32 ans, elle venait du théâtre. Elle fut, dans le film, une femme libre, nette, moderne, imprévisible – très différente des héroïnes en apesanteur qui lui succéderont. Elle avait travaillé le rôle avec Duras elle-même, qui avait écrit, pour les deux protagonistes principaux, de vrais petits romans biographiques, destinés à nourrir les personnages. « Resnais lui avait demandé de me faire répéter mon texte. Je n'avais pas besoin de répétitrice [rire], mais j'allais rue Saint-Benoît [domicile parisien de l'écrivain], et nous parlions, de tout et de rien. Elle m'a plu tout de suite. Elle est tout entière dans son écriture : c'était une personne très surprenante, toujours inattendue, très impérative, péremptoire, et très comique, aussi, on l'oublie trop souvent aujourd'hui… »
"2014-12-02T00:00:00"
culture
https://www.lemonde.fr/culture/article/2014/02/12/emmanuelle-riva-sur-le-rivage-de-savannah-bay_4364689_3246.html
Mettre des mots sur les maux du corps
Du livre "Un métier idéal", le comédien Nicolas Bouchaud et le metteur en scène Eric Didry ont tiré un spectacle qui, pour être simple, n'en est pas moins drôle et profond.
Au mitan des années 1960, l'écrivain et critique d'art John Berger se rend dans une des régions les plus reculées et déshéritées d'Angleterre, pour suivre la vie d'un médecin de campagne, le docteur John Sassall. Le photographe Jean Mohr l'accompagne. Les deux hommes tirent de cette plongée dans une communauté rurale un livre inclassable et passionnant Un métier idéal (Ed. de l'Olivier, 2009), qui mêle enquête, portraits, photographies et réflexions théoriques – sur la médecine, la maladie, le temps, la valeur de la vie humaine, et ce que peut être une vocation. De cette matière a priori peu théâtrale, le comédien Nicolas Bouchaud, qui est à l'origine du projet, et le metteur en scène Eric Didry ont tiré un spectacle qui, pour être simple, n'en est pas moins drôle et profond, dans la lignée de ce que les deux hommes avaient déjà réussi avec La Loi du marcheur, autour de la figure du critique de cinéma Serge Daney. SOULAGER LA SOUFFRANCE HUMAINE Il ne s'agissait pas pour Nicolas Bouchaud d'incarner le docteur Sassall, mais de se livrer à un jeu poétique qui rendrait vivantes et sensibles les questions soulevées par le livre, et qui touchent évidemment à des choses essentielles. Inscrite dans le paysage de la campagne anglaise, par le biais de photos agrandies de Jean Mohr, la haute silhouette de l'acteur endosse tour à tour le rôle du médecin, celui du narrateur ou celui d'une sorte de conférencier qui inviterait à méditer sur cette aventure particulière qui consiste à tenter de comprendre et de soulager la souffrance humaine. C'est captivant, d'abord parce que la figure du docteur Sassall l'est, dans son désir quasi faustien de savoir de quoi la maladie est le nom, chez ses patients. Nicolas Bouchaud n'a pas son pareil pour faire du théâtre un espace où le temps acquiert une valeur et une intensité un peu particulières, dans une forme unique de partage avec les spectateurs – qui, sans que cela soit dit, figurent ici les malades, titillés sur un certain nombre de questions intimes. DU PARTICULIER À L'UNIVERSEL Bouchaud a surtout une liberté, une façon de se promener du particulier à l'universel qui font d'Un métier idéal une expérience en laquelle chacun peut se reconnaître. Qu'est-ce qui se joue pour nous dans la maladie ou la blessure ?
"2013-11-22T00:00:00"
culture
https://www.lemonde.fr/culture/article/2013/11/22/mettre-des-mots-sur-les-maux-du-corps_3518548_3246.html
Comment raviver l'antiracisme
Ni la judiciarisation ni l'action des associations n'ont réussi à endiguer les agressions et insultes raciales. L'éducation a un rôle à jouer, estime l'historien Emmanuel Debono.
Poser la question du racisme des Français est aussi problématique dans les années 1930 que de nos jours. Aujourd'hui comme hier, une brume épaisse continue d'envelopper le sujet. Les indicateurs existants, à l'instar de ceux fournis par le rapport annuel de la Commission nationale consultative des droits de l'homme, ne sont pas à même de fournir de réponse définitive à une question dont la pertinence reste à prouver. Que l'actualité conduise à se demander si la France est un pays raciste témoigne à l'évidence de la prégnance du phénomène. Lire le décryptage Le racisme progresse-t-il en France ? A ce questionnement hasardeux et récurrent, la présidente du Front national a choisi de répondre de manière catégorique, le 10 novembre, sur la chaîne France 24 : « La France est le pays le moins raciste du monde. » Derrière la volonté affichée de déculpabiliser les Français prédomine certes celle de laver ses électeurs de tout soupçon. Mais la France entière se trouve du coup absoute. L'introspection, mécanisme sain et indispensable au bon fonctionnement d'un pays démocratique, perçue ici comme une pensée culpabilisante probablement inspirée par la culture de la repentance, est tout simplement balayée. Il faut dire que la réflexion serait pareillement évacuée par la défense de la thèse contraire d'une France prétendument raciste. Lorsque Kofi Yamgnane, ancien secrétaire d'Etat des gouvernements Cresson et Bérégovoy, affirme, le 13 novembre sur France Info, que « la France a toujours été raciste » et que le journaliste Harry Roselmack explique que « la France raciste est de retour », n'alimentent-ils pas le maelström bassement politique et réducteur qu'ils entendent dénoncer ? On suit en revanche davantage le second lorsqu'il parle d'un « fond de racisme qui résiste au temps et aux mots d'ordre ». DÉCOMPLEXION ASSUMÉE Que 12 % des sondés d'une enquête du CSA effectuée fin 2012 auprès de 1 029 personnes (soit 123 personnes) estiment que les « Français » sont les principales victimes du racisme en France n'inverse pas le sens dominant des agressions mais renseigne sur la volonté de renverser la charge de la responsabilité et de la culpabilité. Une décomplexion assumée et revendiquée accompagne le mouvement, comme s'il y avait un enjeu majeur, presque jubilatoire, dans le fait de mettre à bas le leitmotiv antiraciste du « vivre ensemble », perçu par ses adversaires comme l'acmé du politiquement correct et de la bien-pensance. Lire aussi Evitons les pièges du "racisme anti-Blancs" Signe des temps, les groupuscules radicaux, tels que les identitaires, sont revenus au devant de la scène au cours des dernières années. Ils demeurent certes minoritaires, mais l'on sait comme leurs excès contribuent à rendre acceptables des formes de rejet plus policées, et, de fait, plus insidieuses. Dans les années 1930, la prise de distance avec les groupements antijuifs est hautement compatible avec une critique « raisonnée » des juifs. Aujourd'hui, condamner fermement la « une » scabreuse du journal Minute permet de s'octroyer à peu de frais un brevet d'antiracisme, tout en tolérant des attitudes d'hostilité moins visibles. Lire aussi Nouvelle provocation et "beau coup de pub" pour "Minute" A ce type de brouillage s'ajoute un processus de diversification des formes de racisme qui se manifestent sur un mode plus ambigu. A côté des manifestations franches et décomplexées, le citoyen est aujourd'hui appelé à démêler l'antisémitisme de l'antisionisme, à s'interroger sur la notion controversée de « racisme anti-Blancs », à jauger l'antiracisme déclaré des mouvances nationalistes et identitaires, à prendre acte de la poussée communautariste dont les tendances différentialistes se mâtinent à leur tour d'attitudes exclusives… En janvier, au congrès national de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra), Robert Badinter avait pointé ce qu'il percevait comme un nouveau défi lancé à l'antiracisme : affronter l'antisémitisme de populations musulmanes, pourtant désignées comme les victimes traditionnelles du racisme. L'ancien garde des sceaux n'avait en revanche pas validé la notion de « racisme anti-Blancs » au moment même où la Licra se portait partie civile dans un procès où l'agresseur avait traité sa victime de « sale Blanc » et de « sale Français ». Comment, dès lors, se retrouver dans ce jeu quasi permanent d'accusations et de récusations ? La porte semble en tout cas largement ouverte aujourd'hui à tous ceux qui entreprennent de lancer des ballons d'essai pour observer jusqu'où la République antiraciste peut encaisser les coups portés à ses valeurs fondamentales. Lire le point de vue de l'écrivain Philippe Besson Face au racisme, un sursaut est nécessaire A cet égard, les attaques portées contre la ministre de la justice ont révélé une nette faiblesse institutionnelle car la tétanisation devant l'infâme ne peut seule expliquer la venue tardive des marques de soutien. En matière de racisme, il n'est pas de pire indicateur que l'effacement des pouvoirs publics. La riposte immédiate et hautement symbolique qui devait être opposée aux ennemis de l'égalité citoyenne s'est muée en signal positif pour tous ceux qui se délectent des provocations et des transgressions, et jouent à s'immiscer dans les failles du système. Les faits illustrent ainsi un mécanisme classique de la propagation du racisme en la faiblesse de la réponse de la puissance publique. Cette posture de clarté et de fermeté du gouvernement actuel, cet antiracisme érigé en règle de gouvernance, étaient d'autant plus attendus qu'il importait de marquer une nette rupture avec le quinquennat précédent. La libération actuelle du phénomène est d'autant plus remarquable qu'elle prend place dans un pays qui s'est doté d'un solide arsenal pénal pour en sanctionner les manifestations. Le processus de banalisation actuel du racisme fait en outre suite à des décennies d'éducation antiraciste dont on pouvait escompter des fruits un peu plus éclatants. On ne peut donc être que frappé par ce double constat : ni la judiciarisation de l'antiracisme ni son action éducative par le biais de son institutionnalisation n'ont pu fondamentalement prévenir contre le retour des agressions liées aux préjugés raciaux. Il n'est de fait pas surprenant que l'antiracisme, incarné par quelques organisations militantes, soit devenu la cible privilégiée, bien sûr de ceux qui entendent calomnier en paix, mais aussi de ceux qui, partisans de la cause, ont fini par prendre leurs distances et en critiquer les méthodes et les fins. LE PAYSAGE MORCELÉ DES ASSOCIATIONS ANTIRACISTES Là également, on ne peut pas dire que le paysage soit d'une grande lisibilité. Depuis 1945, les relations entre les associations antiracistes elles-mêmes ont été troubles, souvent concurrentielles et conflictuelles. Les officines se sont multipliées pour arriver à un paysage aujourd'hui morcelé et peu lisible. La Ligue des droits de l'homme, la Licra, le MRAP et SOS-Racisme ont lancé ensemble un appel contre la haine, le 25 octobre. Mais l'histoire enseigne que les alliances sont fragiles et que le fait antiraciste militant, soumis aux aléas de la conjoncture, est à géométrie variable. Sans parler du parti des Indigènes et l'association les Indivisibles qui entendent bousculer les vieilles centrales. Les histoires respectives de ces formations se sont inscrites sur des arrière-plans idéologiques qui ne les ont pas épargnées. L'évolution actuelle n'a rien d'irrésistible. Il n'est pas dit que la culture du buzz, à l'origine de tant de dérives médiatiques, doive se substituer à l'analyse de fond. Il n'est pas dit non plus que le traitement d'un phénomène pluriel dont on a souligné la complexité, doive épouser le rythme et la logique propre des déclarations politiques. Une approche exigeante des racismes et une réflexion sur les moyens de la lutte ne sauraient ignorer les acquis scientifiques des dernières décennies. Les outils d'analyse et de conceptualisation ne manquent pas, tels ceux fournis par le Dictionnaire historique et critique du racisme sous la direction de Pierre-André Taguieff (PUF, 2 016 p., 49 €). L'Etat doit, quant à lui, se faire entendre sur un créneau où se jouent la cohésion sociale et la pérennité des valeurs républicaines. Les grands principes ne sont pas des valeurs refuges à ne mobiliser qu'en cas de gros temps ou devant les monuments commémoratifs. Ils doivent être incarnés quotidiennement. L'éducation est à même d'être le creuset d'un antiracisme renouvelé dans ses exigences et dans ses moyens. La chose semble entendue, mais l'enseignant n'en demeure pas moins fréquemment dérouté par le fait que peuvent cohabiter chez l'élève rejet théorique du racisme, mais aussi préjugés et stéréotypes. La question des racismes qui irrigue les programmes d'histoire, d'éducation civique ou encore de lettres, de la traite des esclaves à la déportation en passant par le génocide des Arméniens, le nazisme ou la colonisation, pourrait légitimement faire l'objet d'un traitement spécifique. L'expérience montre que, en dépit des multiples occasions d'évoquer le sujet, l'élève reste souvent prisonnier de représentations simplistes qui limitent la portée de la valeur de cet enseignement. La lutte contre le racisme requiert du temps, de l'innovation et de l'audace. C'est le moins que l'on puisse investir pour éclairer la nuit et en finir avec le brouillard.
"2013-11-17T00:00:00"
idees
https://www.lemonde.fr/idees/article/2013/11/17/comment-raviver-l-antiracisme_3515214_3232.html
"La Gazette de Nouvelle-Zélande - France : ""Lorsqu'il s'agit des Français : méfiez-vous"""
Samedi, le XV de France affronte les All Blacks avec en jeu la première place du groupe A.
La Nouvelle-Zélande, le 6 novembre 2010 à Twickenham. AP/Sang Tan Samedi, le XV de France affronte les All Blacks avec, en jeu, la première place du groupe A. Les Néo-Zélandais gardent en souvenir les échecs cuisants de 1999 et 2007 et promettent une issue bien différente à cette rencontre. Côté français, on souhaite l'exploit, car battre les Blacks en est toujours un. DU CÔTÉ DES BLACKS Le demi de mêlée néo-zélandais du Stade Français, Byron Kelleher, a appelé jeudi les All Blacks à "défendre [leur] terre" pour vaincre leur chat noir, les Français. "Je crois bien que je vais regarder ce match ! La France, c'est notre chat noir en Coupe du monde. Ce week-end, ce n'est pas une affaire de rugby pour les Blacks, mais une question de 'défendre notre terre', a souligné l'ancien international de 34 ans à l'issue de son entraînement avec le club parisien. La Nouvelle-Zélande a buté deux fois sur le XV de France en Coupe du monde : en quarts de finale en 2007 au pays de Galles et en demi-finales en 1999 en Angleterre. Kelleher a vécu les deux défaites. "En Nouvelle-Zélande, l'essentiel, c'est la terre. C'est dans l'esprit des All Blacks, c'est la culture maorie. C'est là qu'ils vont puiser leur motivation, mais aussi dans le tremblement de terre de Christchurch, par respect pour ceux qui sont morts dans notre pays", a-t-il dit. Les All Blacks paraissent tendus avant ce choc. Le centre néo-zélandais Conrad Smith a ainsi comparé les qualités de son équipe à celles des Français. "Nous pouvons être enthousiastes. (...) Les Français sont beaucoup plus extravertis dans leur façon de le montrer." Pour Brad Thorn, le deuxième-ligne de 1,96 m passé par le rugby à XIII, les batailles livrées contre la France ont une saveur particulière. "Tout ce que je sais, c'est que, me concernant, j'aime beaucoup jouer contre eux, a-t-il dit d'une voix proche du murmure. Je les ai rencontrés pour la première fois en 2003, et, à chaque fois, j'apprécie la confrontation." Les All Blacks ont longuement disserté cette semaine sur le respect à accorder aux Français, et, s'ils ont été nerveux, l'attitude ouvertement détendue de l'encardement est parvenue à le masquer. "Nous sommes excités, pas surexcités, il y a une grande différence", a confié mercredi Steve Hansen, le sélectionneur adjoint des All Blacks. Colin Meads, l'un des glorieux anciens All Blacks, a résumé dans la presse le sentiment des Néo-Zélandais : "Lorsqu'il s'agit des Français : méfiez-vous". DU CÔTÉ DU XV DE FRANCE L'entraîneur du XV de France Marc Lièvremont estime que "cela reste toujours un exploit" de battre la Nouvelle-Zélande et réaffirme qu"'il n'a jamais été question de galvauder ce match ou de penser le perdre". Interrogé sur les articles critiques dans la presse néo-zélandaise, Lièvremont s'est montré imperturbable. "Je commence à être vacciné. Si je devais me piquer à chaque fois que je vois un article dans la presse française ou néo-zélandaise... Ce n'est pas le cas. Je peux comprendre. Puisque certains ont parlé d'un scandale, j'en profite pour rassurer les supporteurs néo-zélandais qui vont assister à ce match, leur dire que dans ma composition d'équipe et dans l'investissement des joueurs, il n'a jamais été question de galvauder ce match ou de penser le perdre." Si le XV de France possède quelques antécédents positifs face aux All Blacks en Coupe du monde, l'entraîneur français considère que chaque victoire face à ce prestigieux adversaire relève de l'exploit. "On sait que par le passé, les Français ont réussi à se sublimer lors de ce type d'évènements. Maintenant, malgré tout, les statistiques restent largement en faveur de la Nouvelle-Zélande. Cela reste toujours un exploit des les battre, cela le reste dans le contexte actuel et cela le reste si l'on considère les deux premiers matches des deux équipes qui seront opposées samedi", a-t-il déclaré. C'EST TOUT VU Paul le poulpe version néo-zélandaise a-t-il le bon pronostic ? AFP/PETER PARKS Feu Paul le poulpe a laissé de nombreux héritiers depuis sa campagne de prédiction infaillible lors du Mondial 2010 de football. Et le Mondial 2011 de rugby ne fait pas exception à la règle. Le mouton Sonny Wool a lui prédit la victoire des All Blacks face au XV de France en se dirigeant d'un pas assuré vers le drapeau kiwi. Aura-t-il autant de réussite que Paul ? C'EST DANS LA PRESSE Place au jeu. Après avoir accusé Marc Lièvremont d'aligner une équipe B face aux All Blacks, la presse néo-zélandaise se recentre sur les enjeux d'un match pas comme les autres. Le site néo-zélandais Stuff and co revient ainsi sur la différence de culture rugbystique entre les deux nations. "Qui va l'emporter ? Le pragmatisme ou la passion ? Les All Blacks ou la France ? Ce choc des des cultures et des mentalités donnera la meilleure indication sur le jeu qu'il faudra déployer pour remporter la Coupe du monde". Le site prédit que les Bleus voudront gâcher "la fête de Richie McCaw", qui s'apprête à honorer sa 100e sélection. Le capitaine des Kiwis ne s'attend d'ailleurs à aucun cadeau de la part des Français : "Les gars qui seront alignés sont tous des joueurs de très haut niveau, et ils auront à coeur de livrer une grande partie". Le capitaine néo-zélandais Richie McCaw honorera sa centième sélection face à la France. AP/Ross Land La presse australienne s'attarde quant à elle sur les conséquences... d'une victoire. Après la défaite de l'Australie face à l'Irlande, la première place du groupe A n'est désormais pas la plus confortable. Pour l'ancienne gloire néo-zélandaise Zinzan Brooke, une défaite des All Blacks serait loin d'être catastrophique. Bien au contraire : "C'est dur pour moi de dire ça, mais je veux que les Blacks perdent. Il est préférable d'éviter l'Australie en demi-finale". Un discours qui sonne comme une "C'est dur pour moi de dire ça, mais je veux que les Blacks perdent. Il est préférable d'éviter l'Australie en demi-finale". juge The Sidney Morning Herald. Le quotidien britannique The Telegraph revient sur ce classique du rugby mondial et estime que "C'est dur pour moi de dire ça, mais je veux que les Blacks perdent. Il est préférable d'éviter l'Australie en demi-finale". . Et de rappeler que si les affrontements entre les deux équipes tournent largement en faveur des Néo-Zélandais, il en va autrement en Coupe du monde. "C'est dur pour moi de dire ça, mais je veux que les Blacks perdent. Il est préférable d'éviter l'Australie en demi-finale". , s'interroge le quotidien. Des motifs d'espoir pour le XV tricolore.
"2011-09-23T00:00:00"
sport
https://www.lemonde.fr/sport/article/2011/09/23/la-gazette-de-nouvelle-zelande-france-lorsqu-il-s-agit-des-francais-mefiez-vous_1576654_3242.html
L'aspirine, future arme anticancer ?
Des études récentes ont montré son efficacité contre certains cancers, et ses bénéfices chez les patients qui ont un risque cardio-vasculaire élevé sont indiscutables. Ce qui donne une nouvelle vie à cette molécule ancienne.
SCIENCE. ASPIRINE. CHRISTOPHE MAOUT POUR LE MONDE Incroyable aspirine. Dans la pharmacopée mondiale, elle tient une place unique. Quel autre remède antique, né il y a trois mille cinq cents ans de la feuille et de l'écorce du saule blanc, deviendra, en 1899, un médicament : l'acide acétylsalicylique ? Quelle autre molécule connaîtra un tel succès comme anti-inflammatoire et antidouleur, jusqu'en 1950, avant de subir une telle chute ? Quelle autre renaîtra, plus vivace que jamais, comme arme de prévention des risques cardio-vasculaire ? Et quelle autre pourrait nous surprendre encore, après plus de cent dix ans d'évaluation chez l'homme ? > Les formidables métamorphoses de la feuille de saule L'aspirine embarrasse pourtant la communauté médicale. Ses effets dans la prévention de cancers digestifs semblent aujourd'hui admis. Mais alors que des recommandations internationales devraient être bientôt publiées, les experts s'interrogent encore : les "promesses anticancer" de l'aspirine surpassent-elles le risque de saignement lié à ce médicament ? Et, si oui, dans quels groupes de personnes ? "LES PREUVES DOIVENT VENIR DES ESSAIS CLINIQUES RANDOMISÉS" Cela fait vingt-cinq ans que sont apparus les premiers indices des vertus anticancer potentielles de l'aspirine. "Depuis, plus de 150 études de cas-témoins et environ 50 études de cohortes ont montré de façon constante une association entre la prise régulière d'aspirine et une réduction substantielle du risque de cancers du côlon, de l'oesophage et de l'estomac", résume le professeur Peter Rothwell dans un éditorial publié, le 17 juillet, par la revue Annals of Internal Medicine. Mais, ajoute-t-il, "les preuves doivent venir des essais cliniques randomisés" : essais plus rigoureux, car ils suivent des groupes de patients tirés au sort pour être traités soit par un placebo, soit par le médicament étudié. Peter Rothwell a fondé l'Unité de recherche sur la prévention des accidents vasculaires cérébraux, à l'université d'Oxford (Royaume-Uni). Il est surtout l'auteur de nombreuses études marquantes sur l'aspirine dans la prévention des cancers. En mars 2012, deux d'entre elles ont fait date.
"2013-10-21T00:00:00"
sciences
https://www.lemonde.fr/sciences/article/2013/10/21/l-aspirine-future-arme-anticancer_3500389_1650684.html
Conservation des données : l'avocat général de la Cour de justice européenne épingle une directive
L'avocat général de la Cour de justice de l'Union européenne estime qu'une directive votée en 2006 est incompatible avec la Charte des droits fondamentaux.
Utiles ou malfaisants, les « non-humains » qui surfent sur le Web dominent le trafic sur la Toile. Le secteur de la publicité, dont les tarifs dépendent des audiences, prend conscience des effets pervers de cette fréquentation artificielle. AFP/JONATHAN NACKSTRAND La directive européenne sur la conservation des données est incompatible dans son ensemble avec la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne, estime l'avocat général de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE). Cette directive 2006/24/CE sur la conservation des données, votée en mars 2006 et souvent contestée depuis, oblige les fournisseurs de services de communications téléphoniques ou électroniques ou de réseaux publics de communications à conserver des données de leurs clients à des fins de recherche et de poursuites d'infractions graves. Cette « directive [loi européenne] constitue une ingérence caractérisée dans le droit fondamental des citoyens au respect de la vie privée », a estimé, jeudi 12 décembre, Cruz Villalon, avocat général de la CJUE. La Haute Cour irlandaise et la Cour constitutionnelle autrichienne avaient saisi la CJUE afin de savoir si la directive sur la conservation des données viole, ou non, les droits fondamentaux protégés par les traités de l'Union européenne et la Charte des droits fondamentaux. Les conclusions de l'avocat général sont une orientation donnée à la Cour qui doit rendre sa décision à une date non précisée. Lire (édition abonnés) : Les géants du Net font un lobbying intense à Bruxelles Parmi les points litigieux relevés par M. Villalon figure l'obligation pour les fournisseurs de services de communications téléphoniques ou électroniques de collecter et de conserver les données de trafic et de localisation des communications de leurs clients. « L'exploitation de ces données peut permettre l'établissement d'une cartographie aussi fidèle qu'exhaustive d'une fraction importante des comportements d'une personne relevant strictement de sa vie privée, voire d'un portrait complet et précis de son identité privée », a mis en garde l'avocat général. M. Villalon a par ailleurs fait remarquer qu'il existe « un risque accru » que les données conservées puissent être utilisées « à des fins illicites, potentiellement attentatoires à la vie privée ou, plus largement, frauduleuses, voire malveillantes ». En effet, les données ne sont pas conservées par les autorités publiques, ni même sous leur contrôle direct, mais par les fournisseurs de services de communications électroniques eux-mêmes. De plus, la directive ne prévoit pas que les données doivent être conservées sur le territoire d'un Etat membre. Ces données peuvent, par conséquent, être accumulées dans des lieux indéterminés du cyberespace. Dans ses conclusions, M. Villalon invite les Etats de l'Union européenne à prendre « les mesures nécessaires » pour remédier « à l'invalidité constatée » de cette loi. Les mesures pour corriger le tir doivent intervenir « dans un délai raisonnable », a-t-il insisté. Lire aussi la tribune : Cinq cents auteurs refusent la société de surveillance
"2013-12-12T00:00:00"
technologies
https://www.lemonde.fr/technologies/article/2013/12/12/la-cjue-epingle-la-directive-europeenne-sur-la-conservation-des-donnees_4333170_651865.html
L'ancien chef de la police sud-africaine jugé coupable de corruption
Jackie Selebi, par ailleur ex-président d'Interpol, était accusé d'avoir reçu 100 000 euros d'un homme d'affaires condamné pour trafic de drogue.
Jackie Selebi a en revanche été acquitté des charges d'entrave à la justice. AFP/ALEXANDER JOE L'ancien chef de la police sud-africaine et ex-président d'Interpol, Jackie Selebi, a été jugé coupable, jeudi 1er juillet, de corruption pour avoir reçu de l'argent et des cadeaux d'un trafiquant de drogue mais il a été acquitté des charges d'entrave à la justice. "Au regard de la qualité des preuves, les démentis de l'accusé, qui assure ne pas avoir reçu de paiements, ne peuvent raisonnablement être vrais", a déclaré le juge Meyer Joffe devant un tribunal de Johannesburg. "En tant que chef de la police nationale (...), il a manifesté une faible conscience morale et ne s'est pas montré digne de confiance", a-t-il estimé en lisant son jugement. Le juge Joffe a en revanche acquitté Jackie Selebi des charges d'entrave à la justice qui pesaient contre lui. Cette décision intervient après un procès-fleuve, entamé en octobre 2009 et ralenti par plusieurs querelles de procédure. La peine sera prononcée ultérieurement. CHAUSSURES VUITTON ET SAC GUCCI Les audiences ont tourné autour de l'affrontement entre l'accusé, qui plaidait non coupable, et le principal témoin à charge Glen Agliotti, un homme dont il disait autrefois : "C'est mon ami, point final !" Condamné pour trafic de drogue en 2007 et en attente de procès pour meurtre, cet homme d'affaires a passé un accord avec l'Etat pour obtenir une peine allégée en échange de sa collaboration dans d'autres affaires. A la barre, il a assuré avoir versé plus d'un millions de rands (environ 100 000 euros) au chef de la police, sous forme de paiements ou de petits cadeaux – dont des chaussures Louis Vuitton ou un sac à main Gucci pour son épouse. En échange, a-t-il dit, Selebi lui a donné "des tuyaux" sur les enquêtes le concernant. Jackie Selebi, 60 ans, avait été inculpé de corruption et entrave à la justice en janvier 2008, alors qu'il dirigeait la police sud-africaine et présidait l'organisation internationale de police criminelle Interpol. Cet ancien militant anti-apartheid avait alors démissionné d'Interpol et avait été suspendu de son poste de chef de la police, d'où il n'a été formellement renvoyé qu'un an et demi plus tard.
"2010-02-07T00:00:00"
afrique
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2010/07/02/l-ancien-chef-de-la-police-sud-africaine-juge-coupable-de-corruption_1382280_3212.html
Un marcheur japonais s'empare du record du monde de Yohann Diniz
Le record du monde du 20 km marche du Français Yohann Diniz n'a tenu qu'une semaine : il a été battu dimanche de 26 secondes par le Japonais Suzuki.
Le Japonais Suzuki est le nouveau recordman du monde du 20 km marche, dimanche 15 mars 2015. REUTERS/KYODO Le record du monde du 20 kilomètres marche du Français Yohann Diniz n'a tenu qu'une semaine : il a été battu de 26 secondes par le Japonais Yusuke Suzuki, dimanche 15 mars dans sa ville natale de Nomi. Le Japonais a porté la nouvelle marque à 1 h 16 min 36 s aux Championnats d'Asie de marche. Le précédent record du monde avait été établi par Diniz en 1 h 17 min 2 s, dimanche 8 mars aux Championnats de France, à Arles. Quelques heures après la performance du Japonais, Diniz s'est à son tour aligné sur un 20 kilomètres, à Lugano (Suisse). Mais il n'a pas réussi à récupérer son record, puisqu'il a bouclé la distance en 1 h 17 min 22 s. « Le record de Diniz était si récent qu'il n'avait même pas encore été ratifié », a précisé la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) dans un communiqué. Départ rapide de Suzuki Ces records successifs promettent un beau duel entre les deux hommes en août aux Mondiaux d'athlétisme de Pékin. Diniz, détenteur du record du monde du 50 kilomètres (3 h 32 min 33 s) depuis l'an dernier, espère en effet réaliser le doublé 20-50 km à Pékin, où les deux épreuves sont programmées à une semaine d'intervalle, les 23 et 30 août. A Nomi, Suzuki, qui remporte son troisième titre de champion d'Asie, après 2010 et 2013, a bénéficié d'un temps clément, avec une température de 15 °C. Réputé pour prendre des départs rapides, le Japonais a couvert les six premiers kilomètres en 22 min 53 s. La petite baisse de régime qu'il a connue sur la fin du parcours (1 h 1 min 7 s au bout de 16 kilomètres) ne l'a pas pénalisé. Si une petite semaine seulement s'est écoulée entre les deux derniers records du monde, le précédent avait duré nettement plus longtemps : il remontait en effet à septembre 2007 (1 h 17 min 16 s, par le Russe Vladimir Kanaykine).
"2015-03-15T00:00:00"
sport
https://www.lemonde.fr/sport/article/2015/03/15/un-marcheur-japonais-s-empare-du-record-du-monde-de-yohann-diniz_4593848_3242.html
Les priorités du nouveau gouvernement Fillon
S'exprimant mardi à l'Assemblée nationale, le premier ministre a défini comme "priorité absolue" la "lutte contre les déficits et la réduction de la dépense publique".
François Fillon et Nicolas Sarkozy en 2008. AFP/GERARD CERLES S'exprimant mardi à l'Assemblée nationale, pour la première séance des questions posées par les députés au nouveau gouvernement, François Fillon a défini comme "priorité absolue" plusieurs grands thèmes économiques, parmi lesquels la "lutte contre les déficits et la réduction de la dépense publique, (...), l'endettement" et "le chômage". Le président de la République devrait détailler, mardi soir à la télévision, la feuille de route du nouveau gouvernement. Cette intervention télévisuelle précédera la déclaration de politique générale du premier ministre devant les députés, prévue une semaine plus tard, le 24 novembre. L'emploi, priorité numéro un. Le nouveau ministre du travail, Xavier Bertrand, a estimé, à peine entré en fonction, que l'emploi des Français serait le dossier le plus important du prochain gouvernement. "Pour nos concitoyens, c'est la sortie de crise qui importe. Et le baromètre de cette sortie de crise, c'est bien sûr l'emploi", a dit M. Bertrand. Le gouvernement a "une obligation de résultat" dans ce domaine, a-t-il ajouté, en promettant d'utiliser tous les outils pour faire baisser durablement le chômage. Le mouvement contre la réforme de retraites devrait pousser le gouvernement à travailler sur l'emploi des seniors et l'emploi des jeunes. Le gouvernement table sur des pistes comme l'alternance et le tutorat. Le ministère de Nadine Morano, dédié à l'apprentissage et à la formation professionnelle, devrait également jouer un rôle. Surtout, le ministre du travail devra relever le défi de renouer les fils du dialogue social avec les syndicats, vent debout contre la réforme des retraites et contre la méthode employée par le gouvernement. Que faire du bouclier fiscal ? Nicolas Sarkozy a promis une refonte en 2011 de la fiscalité du patrimoine et envisage une loi, peut-être dès juin. Il semble pencher pour un aménagement du bouclier fiscal et de l'ISF alors qu'une centaine de députés de la majorité souhaitaient la suppression des deux dispositifs. La réforme se ferait "officiellement" au nom de la convergence fiscale avec l'Allemagne, qui ne connaît ni bouclier, ni ISF. A la demande de l'Elysée, la Cour des comptes a mis en place un groupe de travail sur les fiscalités allemande et française. Elle rendra un rapport au premier trimestre 2011. Le débat sur la TVA sociale, qui ne fait pas l'unanimité à l'UMP, devrait aussi être relancé. Le dossier doit logiquement échoir à Christine Lagarde, ministre des finances. Mais François Baroin, chargé du budget, pourrait également mettre son grain de sel. (Lire sur le blog Contes publics : La réforme fiscale, l'un des gros chantiers pour le gouvernement). Repenser la garde à vue. Le gouvernement n'a pas le choix, il faut qu'il avance sur la question de la garde à vue. Suite à un arrêt de la Cour de cassation, il doit amender son texte pour prévoir la présence de l'avocat, non seulement durant les gardes à vue de droit commun, mais également dans celles liées à des affaires de terrorisme, de stupéfiants et de crime organisé. Le projet de réforme de la procédure pénale, qui prévoit la suppression controversée du juge d'instruction, a, lui, peu de chances d'être débattu d'ici la fin de la législature. La mise en œuvre de cette réforme "obligatoire" devra être assurée par Michel Mercier, nouveau ministre de la justice. Il lui faudra s'imposer tant auprès du monde de la justice que des parlementaires UMP. Il devra également gérer le difficile débat sur l'introduction de jurés populaires auprès des magistrats dans les tribunaux correctionnels. Roselyne Bachelot, qui hérite du ministère de la solidarité, devra gérer la réforme de la dépendance. AFP/BORIS HORVAT Le chantier de la dépendance. En pleine affaire Woerth-Bettencourt, en juillet, Nicolas Sarkozy avait promis de s'attaquer, sitôt la réforme des retraites adoptée, à celle de la dépendance, qui touche plus d'un million de personnes âgées. L'objectif est d'alléger le coût de l'hébergement et du maintien à domicile des personnes dépendantes. Le débat devrait être lancé prochainement pour une réforme en 2011. Une promesse datant de 2007, sur lequel le président de la République s'était fortement engagé. Roselyne Bachelot, qui a hérité du ministère des solidarités, devra faire des propositions, tout en disposant d'une marge de manœuvre assez faible. Le président veut voir aboutir cette réforme, évaluée à près de 20 milliards d'euros, avant l'été. Parmi les pistes envisagées, la mise en place d'une assurance obligatoire pour les plus de 50 ans. Mettre en œuvre le "Grenelle". Tâche difficile pour Nathalie Kosciusko-Morizet, nouvelle ministre de l'environnement. En perdant le titre de ministre d'Etat et en laissant échapper l'énergie, "NKM" doit assurer la mise en œuvre d'un Grenelle de l'environnement qui n'est plus la priorité ni de Nicolas Sarkozy, ni de la majorité parlementaire. L'un des objectif centraux reste de diviser par quatre les émissions françaises de gaz à effet de serre d'ici 2050, ce qui passe par des politiques dans le bâtiment, les transports et l'énergie. (Lire l'éclairage : NKM, une écolo à la tête d'un "ministère fantoche") La lutte contre "l'insécurité",également mise en avant par François Fillon mardi devant les députés. Brice Hortefeux, qui récupère les dossiers liés à l'immigration avec la suppression du ministère de l'identité nationale, devrait maintenir la politique sécuritaire voulue par Nicolas Sarkozy. Il devra assurer le déploiement de 24 brigades spécialisées de terrain sur les 26 déjà annoncées, et la mise en œuvre des politiques jugées prioritaires : lutte contre les cambriolages, contre les stupéfiants et contre les violences aux personnes. Surtout, il devra convaincre que Nicolas Sarkozy a réussi sur l'un de ses thèmes de prédilection : la lutte contre l'insécurité. En mettant en scène, après le discours de Grenoble du mois d'août, la politique sécuritaire, le ministre de l'intérieur est condamné à réussir. En 2012, l'UMP sera en partie jugée par les électeurs sur ce thème.
"2010-11-16T00:00:00"
politique
https://www.lemonde.fr/politique/article/2010/11/16/les-priorites-du-nouveau-gouvernement-fillon_1440421_823448.html
La Chine s’attaque aux banquiers corrompus
La purge que mène le président chinois Xi Jinping fait désormais des victimes dans la finance. Une manière pour l’exécutif de reprendre la main dans ce secteur
L’ancien vice-président de la Banque agricole de Chine, Yang Kun (à droite), a été condamné à la réclusion à perpétuité pour avoir engranger l’équivalent de plus de quatre millions d’euros de pots-de-vin en dollars. MIKE CLARKE / AFP La campagne contre la corruption que mènent le président chinois Xi Jinping et ses alliés politiques passe désormais par le secteur financier. La multiplication des annonces d’enquêtes visant les dirigeants de grandes banques chinoises ces derniers jours en atteste. Une cour de justice de Nankin (Jiangsu, Est) a annoncé, mercredi 4 février, la condamnation à la réclusion à perpétuité de Yang Kun, l’ancien vice-président de la Banque agricole de Chine. Il était accusé d’avoir abusé de son pouvoir pour engranger l’équivalent de plus de quatre millions d’euros de pots-de-vin en dollars de Hongkong ou des Etats-Unis, mais aussi en peintures, lingots d’or et meubles en palissandre, entre son accession à la tête de la troisième institution financière du pays et son arrestation en 2012. Son procès s’était ouvert en juin 2014 et la cour n’a pas expliqué pourquoi elle a attendu cette semaine pour faire état de ce verdict. Elle fait preuve d’un sens aigu du calendrier politique. Car la chute d’un autre banquier a été annoncée lundi soir : celle du directeur du conseil d’administration de la Banque de Pékin, Lu Haijun, suspecté de « graves violations de la discipline », formule synonyme de corruption. Surtout, l’éviction d’un troisième financier de haut vol, Mao Xiaofeng, avait été annoncée deux jours plus tôt, le 31 janvier. Il s’agit là de l’affaire la plus suivie, du fait du profil du personnage. Il était président depuis août 2014 de la banque Minsheng, première banque d’ampleur nationale, dont l’actionnariat est majoritairement privé. Etoile montante, parfois surnommé « président Mao », car originaire de la province du Hunan comme le fondateur de la République populaire, 42 ans, bosseur mais aussi tombeur dont les histoires de cœur faisaient jaser, Mao Xiaofeng avait rejoint la banque dès 2002, d’abord à un rang de sous-directeur. Il a officiellement démissionné pour « raisons personnelles ». En réalité, M. Mao a été emmené par les agents du « Jiwei », la commission disciplinaire du Parti communiste chinois (PCC), le 25 janvier, dans le cadre des enquêtes sur les réseaux de Ling Jihua, directeur, de 2007 à 2012, de l’Office général du PCC – l’équivalent d’un secrétaire de l’Elysée – sous la présidence de Hu Jintao. L’ouverture d’une enquête sur l’ex-bras droit de Hu Jintao avait été annoncée le 22 décembre 2014, là encore pour « graves violations de la discipline ». Elle constitue une deuxième phase dans la « chasse aux tigres » menée par Xi Jinping pour renforcer ses propres réseaux en même temps que pour lutter contre la gangrène du parti unique, après avoir obtenu la chute de l’ancien « tsar » de l’appareil sécuritaire, Zhou Yongkang, et d’un nombre important de ses acolytes dans l’industrie pétrolière.
"2015-05-02T00:00:00"
economie
https://www.lemonde.fr/economie/article/2015/02/05/la-chine-s-attaque-aux-banquiers-corrompus_4570597_3234.html
Incidents, fraudes, insultes... les dérapages du premier tour
Dénonciation de fraudes à Marseille, des électeurs radiés sans raison à Nice... Voici la liste des incidents de ce 1er tour.
Entre meetings chahutés et sorties graveleuses, vexations politiques et accusations de fraudes, le premier tour du scrutin municipal n'est pas allé sans accrocs, dimanche 23 mars. Sélection. Heurts dans les QG de NKM et Hidalgo Des chômeurs et des intermittents du spectacle ont voulu profiter de la couverture médiatique de l'élection municipale à Paris pour faire passer leur message de protestation. Devant le QG de la candidate socialiste, Anne Hidalgo, les équipes de sécurité ont utilisé dimanche soir du gaz poivré pour disperser des intermittents du spectacle venus manifester violemment devant le QG de la candidate PS, selon un journaliste de BFMTV qui a assisté à la scène. « Une petite vingtaine d'intermittents, de précaires et de chômeurs sont venus manifester devant le QG d'Hidalgo en fin de soirée. Ils ont tenté de s'en prendre à son porte-parole Bruno Julliard, contraignant les équipes d'Anne Hidalgo à utiliser du gaz au poivre », a raconté le journaliste à l'AFP. « Les CRS sont arrivés ensuite alors que le calme était revenu. Ils n'ont arrêté personne à ma connaissance », a-t-il poursuivi. Du côté de la droite, pendant que la candidate UMP à la Mairie de Paris, Nathalie Kosciusco-Morizet, entamait son discours, des militants ont fait irruption sur la scène. Une bousculade a commencé et certains élus ont crié : « Ils ont blessé Marielle [de Sarnez, ndlr] », rapporte Metronews. Le maire du 15e arrondissement de Paris, Philippe Goujon, et Jean-François Lamour, ancien champion olympique d'escrime, ont sorti des lieux, par la force, plusieurs manifestants, avant que le service d'ordre les évacue. « On est un collectif de chômeurs, de précaires. On n'a pas encore de nom. On va bientôt se faire connaître », ont déclaré certains d'entre eux avant de quitter les lieux. Énorme bousculade avec invasion de la scène par des "chômeurs précaires" pic.twitter.com/mivMTzNlsw — Cerise OnTheCake (@ceriseonthecake) 23 Mars 2014 Des intermittents du spectacle, mais aussi des intérimaires, des personnes précaires et des chômeurs occupent, depuis le 21 mars, le Carreau du Temple, situé à deux pas de la mairie du 3e arrondissement, et à cinq minutes de la place de la République. Ils ne décolèrent pas contre l'accord sur l'assurance-chômage, scellé vers minuit, le 21 mars, entre les partenaires sociaux, qu'ils estiment être une « véritable régression ». Lire le reportage : Intermittents et précaires entendent rester sur le Carreau du Temple Pierre Lellouche accusé de sexisme La candidate et tête de liste écologiste dans le 8e arrondissement parisien, Claire Carré, accuse le député UMP, Pierre Lellouche, de lui avoir tenu des propos sexistes : « Les écolos, vous êtes trop belles et bonnes de toute façon. Et puis, [Barbara] Pompili… Oh la la la ! », lui aurait-il dit « droit dans les yeux ». Lellouche qui me dit droit dans les yeux : "les écolos, vous êtes trop belles et bonnes de toute façon. Et puis, Pompili... Olalala !" OMG ! — Claire Carré (@clairecarre) 23 Mars 2014 Interrogé par Le Lab d'Europe 1, M. Lellouche se défend : « J'ai dit que ça comptait dans la vie d'avoir un bon physique. On a voulu la féliciter, voilà tout. On ne peut plus rien dire dans ce pays. Il n'y avait aucune agression. C'est du grand n'importe quoi. » La colère de Jean-Luc Mélenchon Après avoir écouté les déclarations d'Anne Hidalgo, Jean-Luc Mélenchon a lancé, avant de quitter le plateau de TF1 : « Comme elle n'a pas besoin de nous, dit-elle, (…) elle a proposé aux écologistes et pas au Front de gauche [de discuter d'une alliance avant le second tour]. Et j'en déduis que mes amis pourront se passer de les aider là où ils seront en difficulté. » Avant cet épisode, il évoquait le « désaveu » pour la gauche au premier tour des municipales : « Il y a désaveu, on ne va pas raconter d'histoires, ce soir la gauche subit une défaite. [Il y a une] claire volonté, dans les milieux de gauche, de sanctionner la politique du gouvernement. » « Mais ne perdons pas de vue que tout ça, c'est d'abord de la grosse colère du peuple français », a-t-il encore commenté. Frictions à Nice sur la gestion du scrutin Des candidats d'opposition aux élections municipales de Nice s'interrogeaient dimanche sur des radiations, selon eux erronées, d'électeurs des listes, semant un parfum de suspicion relativisé par le service de la ville chargé du scrutin. Le candidat socialiste Patrick Allemand a évoqué la radiation « d'une électrice centenaire qui n'a pas changé d'adresse depuis plusieurs décennies » ainsi que de certains « militants socialistes ». « Nous exigeons des explications devant ce qu'on est bien obligés de qualifier en l'état de grand n'importe quoi », a-t-il ajouté dans un communiqué. Jacques Peyrat, ex-maire de Nice (1995-2008) et candidat d'opposition proche du FN, s'est également ému « de plusieurs exemples de couples » dont l'un des époux s'est retrouvé radié des listes. Olivier Bettati et Marc Concas, co-candidats à la mairie de Nice, ont dénoncé, dimanche soir, la gestion du scrutin par le maire Christian Estrosi, explique Nice Matin. Selon ces deux dissidents, l'un du PS, l'autre de l'UMP, « il y aurait eu plus de 2 800 radiations. Certaines sont surréalistes. (…) C'est d'autant plus scandaleux que Christian Estrosi lui-même aurait dû être radié ! » Pour Marc Concas, Christian Estrosi est inscrit à une adresse « totalement fictive », ce qui serait, selon le candidat, une « cause d'invalidation » du scrutin. Il a annoncé qu'il saisirait le tribunal administratif dès le lendemain du second tour. A Marseille, Pape Diouf dénonce des « faits de fraude » Pape Diouf, candidat à la mairie de Marseille et ancien président de l'OM, a dénoncé dimanche soir des « faits de fraude inacceptables » lors du premier tour, se réservant le droit de déposer un recours. « Une liste d'émargement déjà signée à 8 heures du matin, avant même l'entrée du premier électeur, combien d'autres, ailleurs ? », s'insurge M. Diouf dans un communiqué. Parmi d'autres observations de son équipe dans quatre des huit secteurs de la ville, il cite la distribution d'enveloppes déjà remplies d'un bulletin, « des électeurs intimidés s'ils ne votent pas pour le candidat désigné », ou encore « un président de comité de quartier assis à proximité des bulletins et qui brandit une pancarte en carton au nom, inscrit en grosses lettres, de l'une des têtes de liste ». Ces irrégularités « ont été consignées sur procès-verbal et sont susceptibles d'un recours », a indiqué à l'AFP son directeur de campagne, Pierre-Alain Cardona. A Cagnes-sur-Mer, une électrice FN force une urne Une habitante de Cagnes voulait partager haut et fort son choix, au mépris du secret du vote. Après avoir pris un seul bulletin, elle a refusé de suivre les consignes de la présidente du bureau de vote, a sauté sur l'urne, actionné la manette et fait entrer elle-même son bulletin tout en criant : « Vous ne m'empêcherez pas de voter FN ! Si tout le monde votait comme moi ça se passerait mieux dans le pays. Vive le FN ! » A Cholet, Gilles Bourdouleix évacue des journalistes Le maire de Cholet, connu pour avoir tenu des propos polémiques sur les Roms, a fait évacuer de l'hôtel de ville des journalistes de France 3 Pays de la Loire. « Je ne parle jamais à France 3 », a-t-il lancé.
"2014-03-24T00:00:00"
municipales
https://www.lemonde.fr/municipales/article/2014/03/24/incidents-fraudes-insultes-les-derapages-du-premier-tour_4388516_1828682.html
Syrie : les raids aériens sur Alep ont fait au moins 517 morts
L'armée de l'air syrienne largue des « barils d'explosifs » depuis deux semaines sur cette métropole du nord de la Syrie et sur sa province.
Alep, le 23 décembre. Un bilan provisoire de l'Observatoire syrien des droits de l'homme a établi que plus de 517 personnes avaient trouvé la mort dans les bombardements des derniers jours. REUTERS/SAAD ABOBRAHIM Au moins 517 personnes, dont 151 enfants, ont péri dans les raids aériens de l'armée syrienne sur les zones rebelles à Alep et sa province depuis le 15 décembre, selon un bilan publié dimanche 29 décembre par l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Au moins 46 combattants — 34 rebelles et 12 djihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL)— et 46 femmes figurent parmi les victimes, tuées dans ces raids quotidiens de l'armée de l'air syrienne qui largue des « barils d'explosifs » depuis deux semaines sur cette métropole du nord de la Syrie et sur sa province, d'après l'ONG. Alep, un des principaux fronts du conflit qui ravage le pays depuis plus de deux ans et demi, est divisée depuis l'été 2012 entre secteurs rebelles et zones tenues par le régime. D'après l'OSDH, le régime tente d'avancer sur les quartiers rebelles, situés en majorité dans l'est d'Alep, en ayant recours à des tactiques déjà utilisées pour reprendre d'autres localités. « L'OSDH considère que tous ceux qui sont restés silencieux au sein de la communauté internationale sont complices de ces massacres commis et que continue de commettre le régime syrien, affirme l'ONG. Il s'agit d'un feu vert pour qu'il continue de larguer ses barils de haine sur les enfants, les femmes et les hommes âgés d'Alep et sa province. » Les bombardements aériens de l'ex-capitale économique de Syrie ont été condamnés par des pays occidentaux et des organisations humanitaires internationales. Le régime a expliqué viser des « terroristes » installés parmi les civils. Le président syrien Bachar Al-Assad a fait parvenir, samedi 28 décembre, un message au pape François par l'intermédiaire d'une délégation syrienne reçue à Rome par le numéro 2 du Saint-Siège, Pietro Parolin. Le président Assad remercie dans cette lettre le pape pour sa position sur la Syrie « confrontée à une agression », et affirme que toute solution au conflit doit passer par « un dialogue national entre les Syriens, sans interférences étrangères, car le peuple syrien est seul maître de son destin, et il est le seul à choisir sa direction ».
"2013-12-29T00:00:00"
proche-orient
https://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/12/29/syrie-les-raids-aeriens-sur-alep-ont-fait-au-moins-517-morts_4341111_3218.html
Evasion fiscale : la Suisse traduit en justice le lanceur d'alerte de HSBC
Hervé Falciani, ex-informaticien de la banque, est mis en accusation pour « espionnage économique » et « violation du secret bancaire ».
L'ancien informaticien de la banque HSBC Hervé Falciani, en juillet 2013 à l'Assemblée nationale. AFP/KENZO TRIBOUILLARD La justice suisse a annoncé, jeudi 11 décembre, la mise en accusation pour espionnage économique et violation du secret bancaire d'Hervé Falciani, l'ex-informaticien de la banque HSBC qui a transmis à la France et à l'Espagne des fichiers relatifs à plusieurs milliers de comptes bancaires. La date de son procès devant un tribunal suisse – qui peut se tenir en son absence – n'est pas encore connue. Dans une interview à RTS, l'ex-informaticien de la banque a assumé son acte, appelé à une loi suisse protégeant les lanceurs d'alertes et déclaré : « Je n'ai pas enfreint la loi suisse pour mon intérêt mais pour révéler ce qui mérite d'être connu. » Hervé Falciani a expliqué avoir transmis ces données pour aider les gouvernements à traquer les fraudeurs qui se servent de comptes en Suisse pour se soustraire au fisc. Mais le Ministère public de la Confédération helvétique (MPC) affirme qu'il a « rassemblé des informations tant personnelles que financières sur la clientèle de la banque, qui lui ont permis d'établir des profils complets de clients qu'il a – selon les constatations du MPC – monnayés du moins durant la première phase de son activité au Liban ». « HÉROS À L'ÉTRANGER » « Ce ressortissant franco-italien, présenté parfois comme un héros à l'étranger, est désormais appelé à répondre devant un tribunal suisse des faits qui lui sont reprochés, le droit suisse n'excluant pas une procédure par défaut lorsque l'accusé est absent », poursuit le parquet dans un communiqué. Hervé Falciani, qui a la double citoyenneté française et italienne, a travaillé au service informatique de HSBC entre 2006 et 2008. Arrêté en Espagne durant l'été 2012, il a été remis en liberté, et la justice espagnole a rejeté une demande d'extradition vers la Suisse. Il vit aujourd'hui en France. L'affaire Falciani a provoqué une crise entre Berne et Paris lorsqu'il est apparu que les données transmises par l'ex-informaticien avaient été utilisées par le fisc français. VOLET GREC Dans la même affaire, l'ancien ministre des finances grec Georges Papaconstantinou a été renvoyé jeudi devant la justice, accusé d'avoir falsifié, en retirant les noms de membres de sa famille, le document contenant la liste d'environ deux mille Grecs détenant des comptes en Suisse. L'ex-ministre socialiste, âgé de 53 ans, ministre dans le gouvernement de Georges Papandréou d'octobre 2009 à juin 2011, devra comparaître d'ici à deux mois devant une cour spéciale de justice habilitée à juger les infractions imputées à des ministres dans l'exercice de leurs fonctions, selon la décision rendue par les juges de la Cour suprême grecque.
"2014-11-12T00:00:00"
evasion-fiscale
https://www.lemonde.fr/evasion-fiscale/article/2014/12/11/liste-lagarde-la-suisse-traduit-en-justice-le-lanceur-d-alerte-de-hsbc_4539092_4862750.html
Ebola : l'Union africaine contre la fermeture des frontières
A l'ordre du jour de cette réunion, lundi, figure la définition d'une stratégie commune pour faire face à la propagation du virus.
L'Organisation des Nations unies appelle à débloquer 1 milliard de dollars pour enrayer Ebola. DOMINIQUE FAGET/AFP Le conseil exécutif de l'Union africaine (UA) tenait lundi 8 septembre une réunion d'urgence à Addis-Abeba pour déterminer un plan d'action continental face à la propagation d'Ebola. Très attendue sur le sujet, l'institution a appelé les pays africains à lever toutes les restrictions aux voyage, « afin que les gens puissent se déplacer entre pays et faire du commerce et afin de favoriser les activités économiques », a déclaré la présidente de la Commission de l'UA, Nkosazana Dlamini-Zuma. « Des mécanismes de surveillance adéquats devront être mis en place, aux points de départ des citoyens et aux points d'entrée », a-t-elle cependant précisé. Cet avis était particulièrement attendu par les ONG tentant de lutter contre le virus, qui craignent un isolement dangereux des malades et une difficulté accrue de leur prodiguer des soins. « Nous devons faire attention à ne pas mettre en place des mesures qui auraient un impact social et économique supérieur à celui de la maladie elle-même », a ainsi expliqué durant la réunion la présidente de la Commission de l'UA. Mais la recommandation de l'UA ne sera pas nécessairement suivie par les Etats du continent africain. Aucune mesure n'a en effet été prise pour contraindre les États membres à appliquer cette décision, ni sur les délais pour sa mise en œuvre. Le Sénégal avait ainsi annoncé lundi après-midi qu'il maintiendrait ses frontières fermées, mais s'engageait à ouvrir « très prochainement » des « couloirs humanitaires » pour laisser passer les organisations humanitaires. Un compromis pour lequel avait déjà opté la Côte d'Ivoire. LE LIBERIA INQUIÈTE Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), près de 4 000 personnes ont été infectées depuis le début de l'année, et plus de 2 000 ont succombé. En Sierra Leone, où le bilan frôle les 500 morts, les autorités ont annoncé le confinement de la population à domicile du 19 au 21 septembre. L'objectif de cette mesure critiquée est de détecter plus facilement les cas de fièvre hémorragique. Mais c'est surtout le cas du Liberia qui inquiète l'OMS. Dans un rapport publié lundi, l'institution prévient que plusieurs milliers de nouveaux cas de fièvre hémorragique sont à craindre dans les trois prochaines semaines dans le pays. Le rapport demande ainsi à tous les acteurs sanitaires de se préparer à une « croissance exponentielle » dans ce pays, qui compte déjà le plus grand nombre de cas et de morts depuis que l'épidémie a éclaté, en mars. A la date du 8 septembre, on y a dénombré près de 2 000 cas et plus de 1 000 morts, avec un taux de mortalité de 58 %, le plus élevé des trois pays les plus touchés. Sur le volet financier, L'Union africaine a simplement indiqué que des pays avaient accepté de fournir des fonds ou du personnel, mais elle n'a évoqué aucun chiffre. L'ONU estime que 600 millions de dollars sont nécessaires immédiatement pour faire face à l'épidémie la plus grave depuis la découverte du virus en 1976, mais que la communauté internationale est accusée d'avoir considérablement traîné à prendre au sérieux. Fin août, l'OMS a annoncé un plan de 100 millions de dollars et la Commission européenne s'est engagée vendredi à débloquer 140 millions d'euros. Les Etats-Unis ont pour leur part annoncé des moyens militaires, dont des unités de mise en quarantaine. Mustapha Kaloko, commissaire de l'UA aux affaires sociales, a annoncé la mise sur pied d'une mission africaine d'aide contre l'épidémie en Afrique de l'Ouest. « Elle sera composée de 100 membres du personnel médical », qui effectueront des rotations d'un mois par groupes d'une vingtaine de personnes.
"2014-08-09T00:00:00"
planete
https://www.lemonde.fr/planete/article/2014/09/08/ebola-reunion-d-urgence-de-l-union-africaine_4483369_3244.html
Centenaire du 11-Novembre : Macron réhabilite l’usage des symboles en politique
Le chef de l’Etat puise dans l’imaginaire collectif pour tenter de redonner une grandeur à la fonction présidentielle.
Depuis son arrivée à l’Elysée, Emmanuel Macron s’attache, par petites touches, à construire un « univers de symboles ». L’« itinérance mémorielle » à laquelle doit se livrer le chef de l’Etat, pour commémorer le centenaire de la fin de la première guerre mondiale, a également été pensée dans cette optique. « Le premier symbole de cette itinérance, c’est le poilu », avance-t-on à l’Elysée. Pendant sa campagne, le candidat à la présidence avait déjà théorisé cette figure du « héros du quotidien » qu’il conviendrait, juge-t-il, de réhabiliter. « La République, expliquait-il à Challenges le 16 octobre 2016, s’est aussi structurée grâce à des figures comme celles de l’instituteur, du soignant, du chercheur, dont la valeur et la force symbolique ne sont hélas plus guère célébrées. » La figure du soldat de la première guerre mondiale s’inscrit dans cette volonté du chef de l’Etat de voir les Français se réapproprier leur histoire et de retrouver une mémoire commune. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Centenaire du 11-Novembre : Emmanuel Macron sur les traces de la Grande Guerre « Emmanuel Macron s’intéresse beaucoup aux symboles. Il a beaucoup réfléchi à la part d’apparence qu’implique le pouvoir. Ce sera à cet égard très intéressant de regarder cette itinérance mémorielle », juge ainsi l’historien Jean-Noël Jeanneney, qui analyse au regard de l’histoire la rupture qu’a constituée l’élection du jeune président en 2017 (Le Moment Macron, Seuil). « La symbolique répond à un besoin d’incarnation, poursuit-il. Elle permet aussi à ce président qui se veut maître des horloges de s’inscrire dans l’histoire et donc dans la durée. Par ailleurs, elle a quelque chose à voir avec la grandeur du pays. » Symbolique « lié aux lieux » A cet égard, la cérémonie du Louvre, le 7 mai 2017, est emblématique. Seul, d’un pas lent, « comme pour saluer la longue durée de la nation », commente Jean-Noël Jeanneney, Emmanuel Macron, qui vient d’être élu président de la République, avance devant l’ancien palais royal, transformé en musée après la Révolution. Dans une scénographie rappelant l’investiture de François Mitterrand, qui avait choisi de se rendre au Panthéon le 21 mai 1981, il traverse la cour Napoléon, avant de prononcer un discours devant la Pyramide de Pei, autre hommage au premier président socialiste de la Ve République. L’arc de triomphe du Carrousel, qui évoque la victoire d’Austerlitz, n’est pas loin. L’ancien ministère des finances de la rue de Rivoli non plus. C’est là que Valéry Giscard d’Estaing avait appris sa victoire, comme on le voit dans le documentaire de Raymond Depardon 1974, une partie de campagne ; il avait ensuite regardé l’esplanade depuis le promenoir qui la surplombe. En choisissant le Louvre, Emmanuel Macron entend donner à ses premiers pas présidentiels une profondeur historique, au-delà du symbole immédiat.
"2018-04-11T00:00:00"
politique
https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/11/04/centenaire-du-11-novembre-macron-rehabilite-l-usage-des-symboles-en-politique_5378660_823448.html
RSF épingle les « ennemis d'Internet »
Reporters sans frontières épingle particulièrement les organismes occidentaux comme la NSA et le GCHQ britannique qui donnent des arguments aux pays autoritaires.
L'Agence de sécurité nationale américaine (NSA) collecte depuis de nombreuses années beaucoup plus de données que ce que la loi l'autorise à faire. AP/Patrick Semansky Dans un rapport publié mercredi 12 mars à l'occasion de la Journée mondiale contre la cybercensure (12mars.rsf.org), Reporters sans frontières a désigné 31 institutions « ennemies d'Internet » pour leur rôle au cœur des systèmes de surveillance ou de censure des Etats. Parmi les organismes épinglés, certains appartiennent à des pays démocratiques, notamment la NSA américaine et le GCHQ, le service de renseignement électronique britannique. Ces deux agences gouvernementales ont « espionné les communications de plusieurs millions de citoyens, dont de nombreux journalistes, introduit sciemment des failles de sécurité dans les matériels servant à acheminer les requêtes sur Internet et piraté le cœur même du réseau dans le cadre des programmes Quantum Insert pour la NSA et Tempora pour le GCHQ », écrit RSF. Elles ont transformé Internet, « un bien commun », en une « arme au service d'intérêts particuliers, bafouant au passage la liberté d'information, la liberté d'expression et le droit à la vie privée », estime RSF. Lire aussi : Les Etats-Unis promettent la fin des écoutes des dirigeants alliés DES ARGUMENTS POUR LES PAYS AUTORITAIRES Ces pratiques de surveillance, dont certaines ont été révélées par le lanceur d'alerte Edward Snowden, sont « d'autant plus intolérables qu'elles seront – et sont déjà – utilisées comme argument par des pays autoritaires tels que l'Iran, la Chine, le Turkménistan, l'Arabie saoudite ou Bahreïn pour justifier leurs propres atteintes à la liberté de l'information », déplore RSF. Manifestation contre la surveillance de masse à Washington, en janvier 2014. AFP/WIN MCNAMEE Outre les agences de sécurité nationales ou les ministères de l'information de certains pays autoritaires, la liste des « ennemis d'Internet » 2014 épingle également les « dealers de la surveillance que sont les trois salons de l'armement ISS World, Technology Against Crime et Milipol », parfois accueillis en France. Pour l'organisme de défense de la liberté de la presse, la censure et la surveillance d'Internet ne seraient pas possible sans ces salons de l'armement qui mettent en relation des « sociétés spécialisées dans l'interception des communications ou le blocage de contenus en ligne avec des officiels et des représentants des gouvernements iranien, chinois, bahreïni... ». L'INSTRUMENTALISATION DE LA SÉCURITÉ NATIONALE Autre dérive inquiétante, pour Reporters sans frontières, certaines agences de protection du territoire, comme la NSA, le GCHQ, et leurs homologues en Ethiopie (INSA), en Arabie saoudite (ISU), en Biélorussie (OAC), en Russie (FSB) ou au Soudan (NISS), ont « largement outrepassé leur mission originelle pour espionner ou censurer les acteurs de l'information ». « Cette tendance à instrumentaliser la sécurité nationale pour justifier des atteintes aux libertés fondamentales se retrouve dans d'autres institutions que celles épinglées dans ce rapport », selon RSF qui met en avant plusieurs exemples. Parmi eux, l'article 20 de la loi de programmation militaire, récemment adoptée par le parlement français « malgré les protestations de nombreuses organisations de défense de droits de l'homme », qui « autorise la surveillance des communications téléphoniques et Internet en temps réel, sans intervention d'un juge ». « Les motifs invoqués sont larges et évasifs et vont de la 'recherche de renseignements intéressant la sécurité nationale' à 'la sauvegarde des éléments essentiels du potentiel économique de la France' en passant par 'la prévention du terrorisme, de la criminalité et de la délinquance organisées et de la reconstitution ou du maintien de groupements dissous' », souligne le rapport.
"2014-12-03T00:00:00"
technologies
https://www.lemonde.fr/technologies/article/2014/03/12/rsf-epingle-les-ennemis-d-internet_4381350_651865.html
Champigny : Edouard Philippe souhaite une « grande sévérité judiciaire et pénale »
Plusieurs rassemblements de policiers se sont déroulés mardi soir après l’agression filmée de deux policiers le soir du Nouvel An dans le Val-de-Marne.
Des membres du syndicat Alliance réuni mardi 2 janvier à Champigny-sur-Marne, dans le Val-de-Marne. THOMAS SAMSON / AFP Deux jours après l’agression de deux policiers en marge du réveillon du Nouvel An à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne), dimanche 31 décembre, Edouard Philippe a prôné mercredi 3 janvier sur France 2 « une grande sévérité judiciaire et pénale » pour les auteurs. Dans la lignée des déclarations politiques qui se sont succédé depuis cette agression, le premier ministre s’est dit « horrifié » par « le comportement évidemment criminel » des auteurs de cette agression et « frappé aussi par ceux qui ne faisaient rien, qui filmaient ». Il a dit souhaiter « beaucoup plus de policiers sur le terrain » et expliqué se « méfier » des « réactions qui passeraient par un élément législatif », au sujet d’un éventuel rétablissement des peines planchers réclamé par des policiers. 🗨️ @EPhilippePM "Il faut faire preuve d'une sévérité sans faille pour ceux qui attaquent les forces de l'ordre ! Je… https://t.co/vhosapA7HB — GuillaumeDaret (@Guillaume Daret) Rassemblements de policiers L’agression filmée, et largement diffusée sur les réseaux sociaux, de deux policiers le soir du Nouvel An à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne) a déclenché mardi de la colère au sein de la police. « Ce n’est pas normal que des policiers se fassent passer à tabac comme ça », a dénoncé Alain, 55 ans, devant le commissariat de Champigny, où une centaine de policiers se sont rassemblés à l’appel du syndicat Alliance. Dans la soirée, quelque 70 personnes se sont retrouvées au Trocadéro, à Paris, cette fois à l’appel de l’association Femmes des forces de l’ordre en colère. « On veut interpeller les politiques sur le mal grandissant de la police et cette haine de l’uniforme », a déclaré à l’AFP Perrine Sallé, porte-parole de l’association. Des rassemblements de quelques dizaines de policiers se sont aussi tenus à Lille, Saint-Etienne, Grenoble, Toulouse, Carcassonne et Bordeaux. Le débat sur les peines planchers relancé Les policiers sont encore marqués par l’attaque aux cocktails Molotov de deux des leurs en octobre 2016 à Viry-Châtillon (Essonne), qui avait entraîné des manifestations inédites de « policiers en colère » et de leurs compagnes. Après l’agression de Champigny, Alliance a exigé des peines planchers pour les agresseurs de forces de l’ordre, alors que l’enquête s’annonce longue. « Nous souhaitons être reçus au plus haut niveau de l’Etat, comme l’avait fait le président François Hollande », a réclamé de son côté Patrice Ribeiro, du syndicat Synergie-Officiers, qui attend qu’Emmanuel Macron « prenne des mesures ». Pour obtenir des « sanctions exemplaires » et « une prise de conscience générale », SGP-FO a annoncé des rassemblements le 9 janvier devant tous les commissariats de France. « Un de nos problèmes à Champigny, c’est que les effectifs ne sont pas toujours au rendez-vous », a déploré de son côté le député (Les Républicains) du Val-de-Marne Gilles Carrez. A ses yeux, les peines planchers, supprimées sous le quinquennat précédent, « sont une bonne réponse à ce type de délinquance ».
"2018-03-01T00:00:00"
police-justice
https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2018/01/03/agression-de-champigny-edouard-philippe-souhaite-une-grande-severite-judiciaire-et-penale_5237026_1653578.html
Les vies de Jésus
Etait-il zélote, pharisien, révolutionnaire ? La figure de Jésus et son rôle dans l’avènement du christianismesont l’objet de multiples hypothèses. A l’approche de Pâques, le point sur les études historiques et théologiques.
Même à l’heure où les églises se vident, Jésus reste une figure familière, voire intime, y compris pour les non-croyants. Il est aussi une icône à laquelle plasticiens ou publicitaires adorent encore s'attaquer, parfois au grand dam des fidèles. Pourtant, si l'image du Christ se modifie en profondeur, c'est moins à coups de polémiques, de films sanglants ou d'affiches déchirées que par le lent travail de la science historique. Il y a près de trois siècles que la vie de Jésus est passée au crible de la « méthode historico-critique » : érudits, philologues et archéologues cherchent à replacer les textes saints dans leur contexte, à les dater, à revoir leur composition. Mais il aura fallu attendre la sombre année 1943 pour que Pie XII, par l’Encyclique Divino afflante spiritu (sous l’inspiration de l’Esprit Saint), autorise les catholiques à recourir aux acquis des études bibliques. Comme toute révolution théologique, ce tournant aura mis du temps à produire ses effets. Nul doute pourtant qu’aujourd’hui, les figures de l’Ancien comme du Nouveau Testament, en ont été profondément transformées. Son existence « historiquement certaine » Un certain consensus règne parmi les spécialistes pour estimer « historiquement certaine » l’existence de Jésus. Bien plus que celle d'autres fondateurs ou réformateurs religieux. Toutefois, la vie et la mort du Christ ont laissé bien peu de traces, hors les Evangiles. Du reste, leur rédaction – celui de Marc étant désormais considéré comme le plus ancien – ne commence qu’aux alentours de l’an 70 de notre ère, soit une quarantaine d’années après la crucifixion. Dès le premier siècle, deux historiens de l’Antiquité évoquent toutefois brièvement la vie du Christ : le Juif hellénisant Flavius Josèphe et le Romain Tacite, l’un en parlant de la lapidation de Jacques, le frère de Jésus, l’autre à propos des persécutions des premiers chrétiens par Néron. Pour Thomas Römer, spécialiste de la Bible, « les Evangiles sont postérieurs aux écrits de Paul (qui datent des années 50). Ils donc sont rédigés par des gens qui appartiennent à la deuxième ou troisième génération de chrétiens, entre 70 et 100. On peut certes reconstruire après-coup le processus et postuler l’existence des Logia ou de la “Source Q” [un recueil des paroles de Jésus qui aurait circulé oralement], mais personne n’en a encore établi concrètement l’existence. » Cependant, ajoute ce professeur au Collège de France, auteur de L’Invention de Dieu (Seuil, 348 p., 21 euros) et de La Bible quelles histoires ! (Bayard, 294 p., 19,90 euros) « une littérature comme celle de l’Evangile ne s’invente pas non plus à partir de rien ». La plus récente synthèse de ce qu'un croyant peut assumer d'histoire a été fournie par le pape Benoît XVI, alias Joseph Ratzinger. Savant et théologien à la fois, le pontife rend hommage, dans Jésus de Nazareth (Flammarion, 2007), à « l’interprétation historico-critique » quand elle « cherche à retrouver le sens initial, précis des mots tels qu’on les entendait sur place et en leur temps » (pour ce qui est du Christ, dans la Galilée et la Judée du Ier siècle). Mais, ajoute-t-il, « toute parole d’homme d’un certain poids recèle d’emblée beaucoup plus que ce qui a pu parvenir à la conscience de l’auteur ». Bref, la dimension historique n’épuise pas, selon lui, le personnage de Jésus. Le Jésus de l’histoire Hans Küng, le remuant théologien suisse, catholique critique de la hiérarchie et auteur lui-même d’un Jésus qui vient de paraître au Seuil, juge sévèrement l’entreprise de Joseph Ratzinger : « Tout en reconnaissant du bout des lèvres son acceptation de la méthode historico-critique », Benoît XVI-Joseph Ratzinger « laisse de côté tous les résultats gênants pour la dogmatique catholique » ou les contourne, objecte-t-il. Pour Hans Küng, c’est justement le Jésus de l’histoire qui interpelle les hommes, et c'est à travers lui que s’appréhende le message spécifique du christianisme. La question de savoir ce qu’on peut connaître de Jésus est donc urgente. Si, du point de vue des théologiens, c'est en réimplantant Jésus dans son terreau judéen qu'on en prend la mesure, la compréhension des tensions entre les partis et les sectes qui déchiraient la Judée de ce temps devient essentielle. On en obtient, quitte à faire grincer les dents des intégristes, un Jésus bien plus « juif » que par le passé. Ce Jésus en phase avec l’Ancien Testament, rompt avec une certaine théologie libérale, surtout protestante, illustrée par l’Allemand Adolf von Harnack (1851-1930), qui jugeait nécessaire d’arracher le Christ aux sources juives. De leur côté, les penseurs proches du nazisme rêveront d’un « Christ aryen »… Plus généralement, pour Antoine Guggenheim, prêtre et directeur du pôle de recherche au Collège des Bernardins, « le catholicisme était malade d’une christologie abstraite et dogmatique autant qu’intemporelle. Pour en faire entendre la voix, il faut revenir à une christologie d’en bas, c’est-à-dire attentive à la connaissance des sources juives. Une connaissance de Jésus ne doit pas être une connaissance de Jésus par les Grecs ». Dès lors, certains mettent l'accent sur le fait que Jésus n’a pas cherché à inventer une nouvelle foi, dont l'apôtre Paul serait le véritable initiateur. Le premier à émettre cette idée a été le philosophe allemand Hermann Samuel Reimarus (1694-1768). Selon lui, les disciples de Jésus avaient mis en scène sa résurrection en subtilisant son corps, alors que Jésus lui-même, tout en contestant certaines options du judaïsme de l’époque, n’avait jamais prétendu inventer une religion. Judéité « retrouvée » Le dialogue judéo-chrétien qui accompagne Vatican II depuis les années 1960, tout comme les recherches sur Jésus ou sur le christianisme dues à des historiens juifs ou israéliens, vont dans le sens de cette judéité « retrouvée » de Jésus. Dans leurs prolongements les plus pointus et les plus controversés, certains avancent la thèse selon laquelle judaïsme et christianisme seraient bien plus proches qu’on ne le pensait et que chacun le prétendait. La « séparation des voies » aurait été seulement consommée avec la christianisation de l’Empire romain, au IVe siècle. « Jésus ne combattait ni contre les Juifs ni contre le judaïsme, mais il polémiquait avec certains Juifs pour défendre ce qu’il pensait être la juste conception du judaïsme », écrit l’Américain Daniel Boyarin dans son Christ juif (Cerf, 2013). Plus question, en tout cas, pour Thomas Römer comme pour Antoine Guggenheim, d’étudier le « Nouveau Testament seul ». Après l’exhumation spectaculaire, en 1947 à Qumran, près de la mer Morte, de manuscrits bibliques et autres, émanant d’une secte qui modelait sa vie selon une règle monacale avant l’heure, on a voulu faire de Jésus un Essénien (nom donné à ce groupe de marginaux). Aujourd’hui, la mode est plutôt à la réhabilitation du Pharisien, personnage pourtant bien malmené par les Evangiles, tenant d’un moralisme juif rigoureux, mais partisan de la résurrection. Renouveler son actualité Un autre courant politique du Ier siècle, les zélotes en révolte contre Rome, attendait passionnément le messie rédempteur qui libérerait la Judée du joug des oppresseurs. Rares sont ceux qui, à l'instar du psychanalyste junguien Robert Eisler (1882-1949), ou de l’écrivain américain et musulman Reza Aslan (Le Zélote, les Arènes, 360 p., 22,90 €), ont fait de Jésus un zélote. Mais, sur ce point aussi, replacer Jésus dans son contexte historique contribue paradoxalement à renouveler son actualité. C'est ce que montre l'usage de la figure de Jésus dans la « théologie de la libération », ce christianisme révolutionnaire, voire marxiste, né au début des années 1970 en Amérique latine autour de Leonardo Boff ou de dominicains comme Gustavo Gutierez ou Frei Betto. Un mouvement condamné en 1984 comme « erreur » (mais non comme hérésie) par Joseph Ratzinger, alors préfet de la Congrégation pour la propagation de la foi sous le pontificat de Jean-Paul II. Avec l’avènement du pape François, la théologie de la libération paraît pouvoir jouir, à l’intérieur de l’Eglise au moins, d’une tolérance retrouvée, comme au temps de Paul VI (1897-1978). Le philosophe marxiste franco-brésilien Michael Löwy en est un des meilleurs connaisseurs en France. Pour lui, « dans la théologie de la libération, la place de Jésus-Christ “libérateur” est centrale. Jésus apporte un message de libération, à la fois moral, éthique, religieux et politique. » Théologie de la libération Une des idées-forces de la théologie de la libération, est qu’il faut « penser le Christ selon le “monisme hébraïque” ou biblique, ce qui veut dire que l’Ancien Testament ne conçoit pas le divin, l’humain, le séculier et le religieux comme des entités séparées. Cela a été perdu dans le christianisme à cause de l’influence grecque qui sépare l’esprit de la matière. » Le Jésus en révolte a certes aussi une généalogie européenne, depuis Reimarus, en passant par l’idéologue du marxisme Karl Kautsky — dans Les Origines du christianisme, de 1908, Jésus est dépeint comme un réformateur social. Pourtant, la tradition anticléricale de la gauche française et l’étiolement du christianisme de gauche puissant dans les années 1950 (il est à l’origine du PSU ou de la CFDT) rendent quasi nul l'investissement actuel de Jésus à gauche. En revanche, « en Amérique latine, toutes les forces de la gauche ont une composante chrétienne très importante, le Parti des travailleurs au Brésil, le Front sandiniste [au Nicaragua] et Chavez [au Venezuela] se réfèrent constamment au Christ », affirme M. Löwy. Cette christologie-là se concentre évidemment sur l’aspect humain de Jésus : « le Christ est le frère en souffrance des pauvres, des opprimés et des humiliés. Frei Betto met en avant le Christ prisonnier politique. Le message d'émancipation, c’est cela qui importe le plus dans la théologie de la libération : le pauvre prend son destin en main et n’est plus objet de charité, de compassion, etc. On se réfère au Christ, mais aussi à l’Exode des Hébreux, relu comme l’histoire d’un peuple qui se libère de l’esclavage », ajoute-t-il. Ce « christianisme de la libération » a évolué pour aller à la rencontre du Christ noir (Black theology), de la part féminine de Jésus ou du Christ comme protecteur de la création dans une lecture écologique. « Dans l’époque que nous vivons, il y a un grand avenir pour le Jésus révolutionnaire, concède Antoine Guggenheim, mais cette révolution-là est culturelle et non fondamentalement politique, comme à l’époque du christianisme de gauche, ni non plus purement mystique comme au temps des piétistes ou des sulpiciens. » Même si cela peut paraître insolite dans la France de La Manif pour tous ou du « printemps français », on n'en aurait pas fini avec le « prolétaire de Nazareth ».
"2014-12-05T00:00:00"
culture
https://www.lemonde.fr/culture/article/2014/04/17/les-vies-de-jesus_4403544_3246.html
Viol collectif en Inde : le cinquième suspect arrêté
La famille de la photographe violée a demandé au pays, y compris aux médias, de continuer à se battre pour la justice de "toutes ces victimes et leurs familles" qui ont vécu "le même enfer que nous".
Le quartier Lower Parel de Bombay, qui abritait de nombreuses usines textiles, aujourd'hui dominé par les boutiques et restaurants de luxe. Satish Krishnamurthy / CC-BY-SA 2.0 La police a arrêté dimanche 25 août à New Delhi un homme, accusé d'être le cinquième et dernier membre du groupe accusé du viol collectif d'une photographe à Bombay. La police avait déjà annoncé en début de journée l'arrestation d'un quatrième homme, qui serait le plus âgé du groupe et aurait violé la victime à deux reprises. Cette dernière arrestation a été annoncée alors que la famille de la photographe demandait au pays, y compris aux médias, de continuer à se battre pour la justice de "toutes ces victimes et leurs familles" qui ont vécu "le même enfer que nous". Ce viol en réunion dans une ville réputée plus sûre pour les femmes que New Delhi a déclenché une vague d'indignation sur les réseaux sociaux, au Parlement et parmi les journalistes, qui ont organisé une manifestation. LÉGISLATION RENFORCÉE La famille s'est dite "optimiste" sur le fait que l'affaire sera rapidement élucidée et que "la plus sévère des sanctions" sera infligée aux responsables, le Parlement indien ayant récemment renforcé la législation punissant les crimes sexuels. Lire nos explications sur la politique pénale en Inde Les sanctions contre le viol renforcées au Parlement Les cinq hommes arrêtés sont accusés d'avoir violé, jeudi, dans un quartier chic de Bombay, la jeune femme de 23 ans qui prenait des photos pour un magazine, en compagnie d'un collègue. Les agresseurs ont roué l'homme de coups, l'ont attaché et ont violé la femme, dans un endroit isolé de ce quartier de Bombay, capitale économique et financière de l'Inde. "SÉVÈREMENT PUNIS" La jeune femme a ensuite été admise dans un hôpital de Bombay pour de multiples blessures, mais son état de santé était en voie d'amélioration, selon l'équipe médicale. "Elle mange normalement et son état est sous contrôle", indique l'hôpital dans un communiqué. "La vie ne s'arrête pas après un viol", a assuré de son côté la journaliste, apparemment stagiaire au magazine pour lequel elle prenait des photos. "Je veux que mes agresseurs soient sévèrement punis et je veux reprendre mon travail le plus tôt possible", a-t-elle dit à des membres d'une association féminine venus la voir à l'hôpital, selon l'agence Press Trust of India (PTI). En décembre dernier, une étudiante de 23 ans avait été sauvagement agressée, battue, violée à bord d'un autobus avant d'être jetée sur le trottoir par cinq hommes, à New Delhi. Son compagnon avait été frappé. Elle était morte quelques jours plus tard à l'hôpital, des suites de ses blessures. Cette affaire avait soulevé une vague de protestations dans le pays, où la population n'accepte plus le laxisme dont la justice et les autorités font preuve dans le traitement des violences faites aux femmes. Lire la tribune de Radha Kapoor-Sharma, professeure de littérature et de civilisation françaises à New Delhi L'Inde doit rompre avec l'impunité du viol
"2013-08-25T00:00:00"
asie-pacifique
https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2013/08/25/viol-collectif-en-inde-le-cinquieme-suspect-arrete_3466176_3216.html
Le nord du Burkina Faso de nouveau frappé par une attaque contre un poste militaire
Le détachement d’Intangom, à la frontière malienne, a été la cible d’un raid. Le bilan fait état de deux civils et de quatre militaires tués.
Un soldat sénégalais lors d’exercices de défense contre le terrorisme conjoint à plusieurs armées africaines, en février 2016, au Sénégal. SEYLLOU/AFP La scène a un air de déjà-vu. Le 31 mai, trois policiers avaient été tués dans l’attaque, non revendiquée, du poste de police d’Intangom. Mercredi 12 octobre, ce village sahélien situé à 5 km du Mali et à 20 km du Niger a de nouveau été frappé. Vers 5 heures du matin, un groupe composé d’au moins six individus « non identifiés et lourdement armés » a pris d’assaut le détachement militaire d’Intangom. Quatre militaires et deux civils ont été tués. Depuis l’attaque du 31 mai, un renfort de l’armée composé d’une vingtaine d’hommes avait été dépêché à Intangom. Mais l’envoi de cette force supplémentaire n’a rien empêché. Si, lors des cinq autres attaques menées dans le nord du Burkina Faso en un an, les assaillants avaient tiré avant de prendre la fuite, l’affrontement a cette fois-ci été plus long. Plusieurs sources locales ont déclaré que des tirs résonnaient encore vers 8 heures du matin. Selon nos informations, les attaquants auraient commencé par lancer une roquette sur le poste pour contraindre les hommes au repos à sortir précipitamment. A découvert et non vêtus de leur tenue complète de combat, les militaires auraient alors essuyé des tirs, entraînant la mort de trois d’entre eux. Dans la débandade, plusieurs hommes prennent alors la fuite. L’un d’entre eux est officiellement porté disparu. Son corps sera retrouvé « en état de putréfaction dans les environs d’Intangom » trois jours plus tard, précise une source militaire. « Cibles faciles » Du renfort venu de Markoye et de Tin-Akoff, deux localités situées à une vingtaine de kilomètres d’Intangom, arrive sur place dans la matinée. Mais il est déjà trop tard. Les assaillants, qui n’ont à l’heure actuelle pas été identifiés par les autorités burkinabées, ont déjà pris la fuite. « Il y a eu des failles, dénonce un militaire sous couvert d’anonymat. Les renforts sont arrivés tardivement. Pourtant, il existe des moyens de communication entre les postes. » La configuration du poste avancé est aussi la cible de critiques. Pas de mirador, pas assez d’hommes. « Mettre seulement une vingtaine d’hommes là-bas, c’est les envoyer à la boucherie. » Comme à l’accoutumée, les assaillants ne repartent pas les mains vides. Selon plusieurs sources, un pick-up, une arme lourde, un lance-roquettes ainsi que quelques armes légères sont emportés. Pour tenter de retrouver les attaquants, une opération de ratissage démarre. L’état-major général des armées se rend sur place et ne peut que constater les dégâts. Quatre morts et trois blessés côté militaire et deux civils : un conseiller du village et son fils, morts dans des circonstances qui restent à élucider. Qui des assaillants ou des militaires les ont tués ? Le doute persiste. « L’enquête est en cours. Ce que nous pouvons dire, c’est que les assaillants cherchaient du matériel pour alimenter leurs mouvements, explique une source sécuritaire. Ils repèrent avant de frapper, adaptent leur mode opératoire et tapent des cibles faciles. » Bordant une frontière malienne réputée pour sa porosité, Intangom est le poste de sécurité le plus au nord du Burkina Faso. Une configuration qui permet aux attaquants – qualifiés par plusieurs militaires comme étant « probablement » des terroristes – de prendre rapidement la fuite vers le Mali, dont la zone frontalière est connue pour être un no man’s land. Selon nos informations, les autorités burkinabées s’attendaient à une frappe dans la zone. Mais ils craignaient davantage que la cible ne soit l’un des deux camps de réfugiés maliens, Goudoubo ou Mentao, respectivement situés à environ 250 km et 50 km de la frontière malienne. Une crainte présente depuis le raid mené le 6 octobre dans le camp de réfugiés de Tazalit, au Niger voisin, où 22 soldats avaient été exécutés.
"2016-10-18T00:00:00"
afrique
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/10/18/le-nord-du-burkina-faso-de-nouveau-frappe-par-une-attaque-contre-un-poste-militaire_5015592_3212.html
Entre Bastille et République, Mélenchon réussit son pari
Le candidat de La France insoumise a réuni plusieurs dizaines de milliers de personnes, samedi à Paris, pour une VIe République.
« On l’a fait ! » A la tribune, Charlotte Girard, l’une des proches de Jean-Luc Mélenchon, annonce que 130 000 personnes ont répondu à l’appel du candidat de La France insoumise à venir défiler, samedi 18 mars à Paris, pour une VIe République. Dans la foule massée face à elle, un souffle de plaisir traverse les rangs, et les applaudissements fusent. Le leader de la gauche radicale, lui aussi, savoure le moment. A la peine dans les sondages et peu audible ces dernières semaines, Jean-Luc Mélenchon a réussi son pari. Et à l’heure où Benoît Hamon réunit ses partisans, dimanche 19 mars à Bercy, le député européen a donné à voir une démonstration de force. Devant la Bastille deux jeunes militants s'embrassent. LAURENCE GEAI POUR LE MONDE Dans le cortège qui le mène de la place de la Bastille à celle de République, il sait déjà que sa marche est un succès, comparable à celle qu’il avait convoquée il y a cinq ans sur le même mot d’ordre et qui avait constitué un tournant dans sa campagne. En 2012, celui qui était alors le candidat du Front de gauche avait revendiqué 120 000 personnes. « Cela témoigne de la permanence d’une force. Tout ça ne sort pas de l’œuf. C’est cinq ans de travail », confie-t-il au Monde. « Une force propulsive pour la suite » A ses côtés, plusieurs personnalités : la philosophe belge Chantal Mouffe, l’ancien leader CGT des Continental Xavier Mathieu, le communiste Pierre Laurent, la porte-parole d’Ensemble, Clémentine Autain, ou encore le député Europe Ecologie-Les Verts Sergio Coronado. Et bien sûr son premier cercle : Alexis Corbière, son porte-parole ; Manuel Bompard, son directeur de campagne ; ou encore Eric Coquerel, qui lui a succédé à la tête du Parti de gauche. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Chantal Mouffe, la philosophe qui inspire Mélenchon « Comme en 2012, on va en faire le plus gros rassemblement de la campagne, c’est une force propulsive pour la suite », assure le conseiller régional d’Ile-de-France. « C’est de nature à donner un élan à la candidature. Prendre la rue, c’est quelque chose de positif, de populaire », ajoute Mme Autain. Le carré VIP est parti en retard, a perdu la tête de cortège et finira par renoncer à rattraper les premiers manifestants. Parmi les dizaines de milliers de personnes présentes, chacun est venu avec sa pancarte où est inscrit un point du programme du candidat de La France insoumise : « Droit de vote à 16 ans » ; « Suppression du Sénat » ; « Fin du contrôle au faciès » ; « Inéligibilité des corrompus » Des militants pendant le discours de Jean-Luc Mélenchon, place de la République. LAURENCE GEAI POUR LE MONDE Des bonnets phrygiens, rouges et frappés de la cocarde tricolore, ont également refait leur apparition. Et n’en déplaise à l’ex-socialiste qui avait appelé les militants des partis politiques à défiler en queue de cortège, des drapeaux du Parti communiste, du Parti de gauche, d’Ensemble se sont mêlés aux drapeaux français, particulièrement nombreux. Appel à abolir « la monarchie présidentielle » Quand Jean-Luc Mélenchon parvient enfin à rallier la place de la République, il est déjà largement en retard sur le déroulement prévu. Le candidat de La France insoumise s’avance sur scène en rendant hommage au lion qui trône au pied de la Marianne et dont « l’auteur a voulu qu’il symbolise le suffrage universel ». Et que dire de cette statue de bronze qui le domine et qui « porte fièrement le bonnet des affranchis, celui de la liberté retrouvée et de la servitude rompue » ? « Nous la faisons nôtre ! », s’exclame le tribun de la gauche radicale. Pendant plus d’une heure, le député européen a prononcé un discours centré autour de cette VIe République qu’il veut mettre en place, souhaitant abolir « la monarchie présidentielle » et cette Ve République, mise en place par l’homme néanmoins « exceptionnel » qu’était le général de Gaulle. Les organisateurs affirment que 130 000 personnes ont fait le déplacement. LAURENCE GEAI POUR LE MONDE M. Mélenchon a mis en garde les Français contre les « pouvoirs incroyables » de l’actuelle Constitution et les a appelés à ne pas les déléguer à « des apprentis sorciers ». S’il n’a pas cité les noms de Marine Le Pen, François Fillon ou Emmanuel Macron, ses adversaires étaient clairement désignés. « Ne confiez pas, fût-ce pour une période transitoire, de tels pouvoirs à des gens déterminés à en faire l’usage (…) quand ils se prosternent devant l’ethnie ou devant l’argent », a lancé l’ex-socialiste, qui propose une « issue positive » avec le bulletin de vote à son nom. « Notre marche prouve que nous sommes capables de diriger le pays », a-t-il assuré. « La Marseillaise », puis « L’Internationale » Dans la nouvelle Constitution qu’il appelle de ses vœux, le candidat souhaite voir figurer plusieurs mesures : le droit de révoquer des élus en cours de mandat, le droit à l’avortement et au suicide assisté, la « règle verte » – ne pas prendre plus à la nature qu’elle ne peut reconstituer –, l’interdiction du brevetage du vivant ou encore un référendum obligatoire pour ratifier tout nouveau traité européen. « Il faut que les bulletins de vote donnent le coup de balai qui efface tout sans exception », clame-t-il avant d’ajouter : « Dégagez ! » Et la foule de reprendre : « Dégagez ! Dégagez ! » Jean-Luc Mélenchon quitte la scène à la fin de son discours. LAURENCE GEAI POUR LE MONDE La Marseillaise est entonnée a capella par un chanteur lyrique, et quand les derniers couplets ont fini de retentir, M. Mélenchon s’avance de nouveau sur scène pour appeler ses partisans à chanter L’Internationale. Cela fait bien longtemps qu’il ne l’avait pas fait mais, en ce jour anniversaire de la Commune de Paris, il y a des symboles qu’on n’efface pas si facilement. Article réservé à nos abonnés Lire aussi La longue marche de Jean-Luc Mélenchon
"2017-03-18T00:00:00"
politique
https://www.lemonde.fr/politique/article/2017/03/18/entre-bastille-et-republique-melenchon-reussit-son-pari_5096932_823448.html
Eramet - Glencore : attention, sortie de mineurs
Les groupes miniers français et britannique sont parvenus à se redresser et à enregistrer des résultats prometteurs. Au prix toutefois de lourds sacrifices.
Depuis quatre ans, la baisse d’appétit chinoise pour les matériaux de construction a fortement pénalisé le monde des matières premières. La fin du cauchemar semble proche. AP/Vadim Ghirda Quand on a passé du temps au fond de la mine, cela fait du bien de revoir la lumière du soleil, même si elle n’est pas éblouissante. Depuis quatre ans, l’ascenseur était plutôt bloqué dans le sens de la descente, avec une accélération à partir de la mi-2014. La baisse d’appétit chinoise pour l’acier, le cuivre et autres matériaux de construction a plongé le monde des matières premières dans un marasme historique comparable à celui subi par le pétrole. La fin du cauchemar est enfin en vue. Cette semaine, les grandes sociétés minières ont publié des résultats prometteurs, et parfois spectaculaires. Au bord de la faillite en 2015 avec des pertes de 5 milliards de dollars (4,7 milliards d’euros), le britannique Glencore a publié, jeudi 23 février, un bénéfice net de 1,4 milliard. Renversement de tendance similaire pour ses concurrents Anglo American et BHP Billiton. Article réservé à nos abonnés Lire aussi BHP Billiton - Glencore - Rio Tinto : les revenants de la mine Même le représentant français du secteur, Eramet, sort la tête de l’eau. Célèbre pour exploiter le nickel calédonien, enjeu d’une bataille politique incessante entre nationalistes et indépendantistes, le groupe est sorti du rouge en opérationnel. La recette a été la même que celle de ses grands rivaux anglo-saxons : réduction des coûts, des investissements et vente d’actifs. Sauvagerie des méthodes Mais il l’a fait à la française. Quand Glencore réussit en trois ans à faire passer sa dette de 35 milliards à 15 milliards de dollars en cédant des pans entiers de son empire, Eramet a stoppé ses investissements, a cédé quelques activités, a fait appel à l’Etat et a réduit sa dette nette de 878 à 836 millions d’euros. La sauvagerie des méthodes du négociant anglo-suisse devenu mineur a peu d’équivalent. Pour faire saliver ses actionnaires, le convalescent Glencore s’est même payé le luxe d’affirmer qu’il avait les moyens, en théorie, de leur payer un dividende de 20 milliards de dollars. Pas le genre de la famille Duval, propriétaire de 37 % d’Eramet, ni de l’Etat français qui en détient 26 %. C’est aussi ce qui en fait sa limite dans ce métier de chien de la mine, dont la brutalité n’a d’égal que la violence des à-coups de la conjoncture. La société SLN, qui exploite le nickel de Nouvelle-Calédonie et justifie la présence de l’Etat à son capital, représente 20 % du chiffre d’affaires d’Eramet, mais 80 % de ses problèmes. Tout mouvement trop brusque en matière d’emploi et d’investissement est susceptible d’embraser le caillou calédonien, jamais remis des émeutes de 1988 et qui doit voter en 2018 pour ou contre son indépendance.
"2017-02-24T00:00:00"
economie
https://www.lemonde.fr/economie/article/2017/02/24/eramet-glencore-attention-sortie-de-mineurs_5084917_3234.html
Le Chili dépénalise partiellement l’avortement après vingt-huit ans d’interdiction totale
L’opposition de droite a annoncé qu’elle saisirait le Tribunal constitutionnel pour faire en sorte de continuer à empêcher les femmes d’avoir recours à l’IVG.
Manifestation pour le droit à l’avortement à Santiago (Chili), le 25 juillet. MARTIN BERNETTI / AFP C’est une journée historique pour les féministes chiliennes. Après vingt-huit ans de lutte, le Parlement a voté une loi, mercredi 2 août, dépénalisant partiellement l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Désormais, les femmes pourront avorter en cas de risque pour la vie de la femme enceinte, de non-viabilité du fœtus et de viol. Jusque-là, le Chili était l’un des rares pays à interdire totalement le recours à l’avortement, même si la grossesse mettait la femme en danger de mort. Les peines allaient de trois à cinq ans de prison. Cependant, les parlementaires de droite, dans l’opposition, ont immédiatement saisi le Tribunal constitutionnel (TC), car ils estiment que le texte porte atteinte au principe du droit à la vie qui figure dans la Constitution. Le TC devrait décider de la recevabilité du recours le mardi 8 août. Une course contre la montre pour les défenseurs du droit des femmes à décider : le futur président du TC, Ivan Arostica, un conservateur opposé à la légalisation de l’IVG et dont la voix pourrait être essentielle, devant prendre ses fonctions le 30 août. La Chambre des députés avait déjà voté le texte en mars 2016, mais il avait dû passer par plusieurs commissions et faire plusieurs allers-retours entre les chambres. Contre toute attente, les députés avaient repoussé, le 20 juillet, les amendements apportés par le Sénat. Mercredi, celui-ci a finalement approuvé par 22 voix contre 13 un texte établi par une commission mixte chargée d’établir une version acceptable par les deux chambres. Bien que ne s’appliquant qu’à trois cas de figure exceptionnels et précis, cette loi constitue une avancée dans la protection des droits des femmes au Chili. En l’absence de chiffres officiels, on estime qu’au moins 120 000 avortements sont pratiqués tous les ans au Chili, dans la clandestinité. La dépénalisation de l’IVG a été l’un des grands combats de la présidente socialiste Michelle Bachelet (2006-2010, et depuis 2014), pédiatre de formation et ministre de la santé de 2000 à 2002. C’est de justesse qu’elle a remporté cette victoire, quelques mois avant la fin de son mandat, en mars 2018, alors que la droite est donnée favorite dans les sondages en vue de la présidentielle du 19 novembre. Elle a réagi dans un Tweet mercredi soir : « Aujourd’hui, nous, les femmes, avons récupéré un droit essentiel que nous n’aurions jamais dû perdre : celui de prendre des décisions lorsque nous vivons des moments de douleur. » La sénatrice socialiste Isabel Allende a dit espérer que le TC « ne sera[it] pas capable de faire marche arrière sur une législation aussi importante pour les droits humains des femmes ». Hoy las mujeres recuperamos un derecho básico que nunca debimos perder: decidir cuando vivimos momentos de dolor. #YoApoyo3Causales — mbachelet (@Michelle Bachelet) Débats houleux « Les trois circonstances [dans lesquelles une femme peut désormais avorter] qui étaient au cœur de la lutte ont été approuvées (…), ce qui représente une grande contribution à l’histoire du Chili », a déclaré Claudia Dides, présidente de Miles, une ONG qui défend les droits sexuels et reproductifs. Pour des mouvements plus radicaux, comme le Collectif féministe autonome, qui réclame « le droit de choisir et l’avortement légal pour toutes les femmes » sur simple demande, comme en France, il s’agit certes d’« une avancée historique », mais « insuffisante », puisque « cette loi ne concerne que 3 % des femmes qui avortent ». 71 % des Chiliens sont favorables à la loi, mais seuls 15 % le sont à une libéralisation totale de l’IVG Plusieurs mois de débats houleux ont été nécessaires, souvent interrompus par des insultes proférées par des activistes religieux et des groupes conservateurs, qui considèrent l’avortement comme un assassinat, et qui ont été expulsés par la police. Selon une enquête récente, 71 % des Chiliens sont favorables à la loi. Mais seulement 15 % sont favorables à une libéralisation totale de l’IVG. « Les trois circonstances sont l’objet d’un consensus social ample et transversal, a tweeté la présidente Bachelet jeudi. J’espère que le TC reconnaîtra la voix de la majorité. » Un Tweet qui a soulevé l’indignation de la sénatrice de droite Jacqueline van Rysselberghe : « La présidente ne peut pas demander aux institutions républicaines de se placer au-dessus des lois. » Paradoxalement, l’avortement thérapeutique a existé durant un demi-siècle au Chili, à partir de 1931, avant même que les femmes chiliennes n’aient le droit de vote (1949), dans les cas où le fœtus ne pouvait pas survivre hors de l’utérus et en cas de danger pour la vie de la femme. Mais il a été totalement interdit, en 1989, à la fin de la dictature militaire (1973-1990), par le général Augusto Pinochet. Lire aussi Les droits des femmes dans le monde : de très fortes disparités entre Nord et Sud Depuis vingt-huit ans, les gouvernements démocratiques qui se sont succédé au pouvoir ne s’étaient guère préoccupés de traiter le sujet face à l’opposition farouche de la puissante Eglise catholique chilienne et au machisme, encore très prégnant dans les esprits. L’Eglise s’était déjà opposée aux lois permettant le divorce (2004), la distribution de la pilule du lendemain (2010) ou le mariage homosexuel (2015). C’était, en revanche, une promesse de campagne de Michelle Bachelet, une femme divorcée, qui a élevé seule ses enfants et se dit agnostique.
"2017-03-08T00:00:00"
ameriques
https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2017/08/03/le-chili-depenalise-partiellement-l-avortement-apres-vingt-huit-ans-d-interdiction-totale_5168217_3222.html
Utiliser le Web pour faire fructifier ses liquidités
Les super-livrets affichent des taux survitaminés sur des périodes limitées. Jongler entre les différentes promotions n'est pas si simple
50 000 ex-travailleurs frontaliers sont concernés par un changement de règles de l'autre côté du Rhin. AFP/OFF Sur Internet, les promotions des livrets bancaires fleurissent. Pour attirer de nouveaux clients, les banques en ligne proposent régulièrement des taux "boostés". Actuellement, RCI banque permet, par exemple, de rémunérer ses liquidités à 5,5 % pendant trois mois. BforBank et Axa Banque offrent du 5 % sur la même période. Attention, toutefois, de ne pas se laisser éblouir par ces taux. Tout d'abord ces rendements sont bruts de fiscalité. C'est-à-dire que les intérêts accumulés sur un super-livret sont soumis, chaque année, au prélèvement forfaitaire libératoire de 24 %, ou intégrés aux revenus et taxés comme tels. Quelle que soit l'option choisie, le particulier devra acquitter en sus les 15,5 % de prélèvements sociaux. Ensuite, et c'est le propre des promotions, cette rémunération attrayante est limitée dans le temps. Enfin, ces taux sont affichés en valeur annuelle. Pour évaluer la véritable rémunération sur la durée promotionnelle, il faut effectuer un petit calcul : un livret, qui offre un taux de 5 % pendant trois mois, correspond à un rendement annuel de 1,25 %. Un placement d'appoint En fait, ces livrets sont utiles pour placer temporairement une somme d'argent, après la vente d'un appartement, par exemple, ou à la suite d'une succession. Avant d'en ouvrir un, il convient déjà de remplir au maximum son Livret A et son LDD (Livret de développement durable, ex-Codevi), dont les plafonds de versements sont relevés le 1er octobre, respectivement à 19 125 euros (contre 15 300 euros auparavant) et à 12 000 euros (contre 6 000 euros). Ces nouvelles règles permettent donc à chaque particulier de placer jusqu'à 31 125 euros sur des produits sans risque bénéficiant de l'un des taux les plus attrayants du marché : 2,25 % net de tout frais et fiscalité. Comme les livrets réglementés, les super-livrets bancaires sont parfaitement liquides. Vous pouvez donc placer ou retirer de l'argent dessus à tout moment. Ils sont aussi rémunérés selon la même règle : les intérêts sont calculés par quinzaine. Pour optimiser le montant de vos gains, il faut donc éviter d'effectuer vos dépôts et retraits la même quinzaine, sinon l'épargne investie ne vous rapportera rien. Mieux vaut donc réaliser vos versements le 15 ou le 30 du mois, et vos retraits le 1er ou le 16, de façon à engranger une quinzaine d'intérêts supplémentaires à chaque fois. Autre conseil pour maximiser votre placement : laissez vos fonds investis uniquement pendant la période promotionnelle et ne dépassez pas son plafond de versement. Sinon ? Les taux chutent fortement (voir tableau ci-contre). Chez Axa Banque, par exemple, le taux hors promotion tombe entre 1,15 % et 1,50 % brut, selon le montant placé. Si vous disposez d'une somme très importante à investir, la solution consiste à panacher votre épargne sur plusieurs super-livrets afin de profiter de différents taux bonifiés en même temps. A vous ensuite de surveiller régulièrement les offres des autres établissements afin de jongler d'une promotion à l'autre. Marie Pellefigue
"2012-09-25T00:00:00"
economie
https://www.lemonde.fr/economie/article/2012/09/25/utiliser-le-web-pour-faire-fructifier-ses-liquidites_1765193_3234.html
La carte du ciel pour les Nuits des étoiles
Pour ce week-end consacré à l’observation du ciel, téléchargez une carte du firmament pour repérer planètes, étoiles, Voie lactée et constellations, et éteignez vos lampes.
Téléchargez et imprimez la carte du ciel visible en début de nuit les 5, 6 et 7 août aux latitudes européennes. Que vous vous rendiez sur l’un des nombreux sites d’observation ouverts librement au public à l’occasion de la 26e édition des Nuits des étoiles – la liste des sites est disponible ici – ou que vous observiez le ciel dans un petit coin de campagne protégé des éclairages nocturnes, vous aurez besoin d’une carte pour repérer les planètes, les étoiles les plus brillantes, la Voie lactée et les constellations. Je vous propose donc de cliquer sur l’image ci-dessous pour télécharger et imprimer la carte du ciel visible à la fin du crépuscule à la latitude de la France métropolitaine. Elle est en noir et blanc pour faciliter son impression et sa lecture avec une lampe de poche. Cette carte peut être utilisée en France métropolitaine et plus largement en Europe et dans le monde à l’intérieur d’une bande s’étendant de 38° à 52° de latitude nord. Si vous êtes à plus de 45° nord, l’étoile Polaire sera plus haut dans votre ciel et, le soir, l’étoile Véga de la Lyre sera d’autant plus proche de l’horizon sud. Si vous êtes à moins de 45° nord, l’étoile Polaire sera plus proche de l’horizon nord et Véga sera plus éloignée de l’horizon sud. Attention, cette carte n’est pas à l’envers ! Elle représente simplement les astres qui sont situés au-dessus de nos têtes. Si vous vous allongiez avec la tête vers le nord et les pieds vers le sud, l’Est serait bien à votre gauche et l’Ouest à votre droite. Utilisez votre carte en la faisant tourner de telle sorte que le nom de la direction dans laquelle vous observez soit écrit à l’endroit. Les constellations et les étoiles que vous retrouverez dans la portion du ciel qui vous fait face sont toutes celles dont le nom est lisible sans trop pencher la tête. Les noms des constellations et de leurs principales étoiles sont indiqués, ainsi que le tracé des constellations les plus importantes ; ce tracé est parfois incomplet lorsque la figure est en partie cachée sous l’horizon. La partie la plus dense de la Voie lactée est représentée, mais vous ne distinguerez cette bande irrégulière et fantomatique que dans un ciel suffisamment protégé de la pollution lumineuse. En ville ou en milieu périurbain, seuls les astres les plus brillants de cette carte parviendront à s’imposer. Le vendredi 5 août, le petit croissant lunaire est déjà couché à l’heure de la carte et, le samedi 6 et le dimanche 7, il est juste au-dessus de l’horizon ouest, sur la gauche de Jupiter. Jupiter se couche en tout début de nuit, mais les planètes Mars et Saturne sont visibles jusqu’au milieu de la nuit, non loin de l’étoile principale du Scorpion, Antarès, qui brille d’un éclat rouge orangé spectaculaire. Les flèches indiquent comment retrouver quelques étoiles importantes en utilisant les étoiles de la constellation de la Grande Ourse qui dessinent la fameuse « Casserole ». En reportant 5 fois la distance entre les étoiles Mérak et Dubhé en sortant de la Casserole, on trouve l’étoile Polaire, qui indique le pôle Nord céleste, l’endroit où la prolongation de l’axe de rotation de la Terre « touche » la sphère céleste. Il est facile d’utiliser la courbure du manche de la Casserole, formé par les étoiles Alioth, Alcor et Alkaïd, pour atteindre les étoiles très brillantes Arcturus du Bouvier et Spica de la Vierge. Juste sous le zénith, Véga, Deneb et Altaïr, les trois étoiles principales des constellations de la Lyre, du Cygne et de l’Aigle, délimitent une vaste figure que les observateurs surnomment le « Triangle de l’été ». La Voie lactée passe en travers du Triangle de l’été et descend vers le sud, vers les constellations du Sagittaire et du Scorpion. Enfin, même s’il y aura sûrement plus d’étoiles filantes visibles au cours des nuits du 11 au 13 août, vous verrez certainement quelques flèches d’argent traverser les nuits des étoiles. Elles proviennent de l’essaim des Perséides et semblent rayonner autour de la constellation de Persée, qui commence à se lever au nord-est à l’heure de cette carte. Guillaume Cannat (pour être informé de la parution de chaque nouvel article, suivez-moi sur Twitter, sur Facebook ou sur Google+)
"2016-05-08T00:00:00"
blog
http://autourduciel.blog.lemonde.fr/2016/08/04/la-carte-du-ciel-pour-les-nuits-des-etoiles/
Les proches collaborateurs de M. Sarkozy sont tous des hommes
Le chef de l'Etat, qui vantait la beauté de ses femmes ministres, n'en compte que cinq sur vingt.
Des femmes, oui, mais seulement lorsque c'est indispensable. Et surtout pour la photo. Si Nicolas Sarkozy a mis en avant des femmes politiques au début de son mandat, ses proches collaborateurs ne sont que des hommes, le plus souvent âgés. Après son élection, M. Sarkozy a promu des femmes ministres, qui alliaient élégance et diversité. En novembre 2007, il avait voulu arriver à la Maison Blanche en compagnie de Christine Lagarde, Rama Yade et Rachida Dati, qui faisait alors la une des magazines people. La photo n'avait pu être prise pour des raisons de protocole et de sécurité. Le chef de l'Etat avait alors trouvé ses ministres "très belles". Plus récemment, M. Sarkozy a mis sa patte dans le quatuor ministériel, aujourd'hui désaccordé, qui mène la campagne de l'UMP pour les élections régionales en Ile-de-France : la tête de liste, Valérie Pécresse, (Yvelines) est alliée à Chantal Jouanno (Paris) Nathalie Kosciusko-Morizet (Essonne) et Rama Yade (Hauts-de-Seine). Derrière cette vitrine féminine de la galaxie Sarkozy, se cache en fait un univers d'hommes. L'équipe resserrée du président est composée du secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant (65 ans), qui travaille avec Raymond Soubie (69 ans, conseiller social), Xavier Musca, (49 ans, conseiller économique) et Jean-David Levitte (63 ans, conseiller diplomatique) tandis qu'Henri Guaino, 52 ans, reste la "plume" du président. A la réunion des principaux conseillers de l'Elysée qui se tient chaque matin à 8 h 30, la seule participante est l'ex-journaliste du Point Catherine Pégard. Elle est seule depuis qu'Emmanuelle Mignon, rédactrice du programme électoral présidentiel de 2007, est retournée au Conseil d'Etat, début janvier, faute de pouvoir s'entendre avec M. Guéant. Parmi les cinquante personnes qui forment le cabinet officiel du président ne figurent que six femmes. L'univers élyséen n'aurait donc guère changé depuis l'époque du général de Gaulle, qui avait théorisé l'absence de femmes. "Le général de Gaulle pensait que les femmes étaient une source de complications, écrit Bernard Tricot, l'un des collaborateurs de Charles de Gaulle, qu'elles font intervenir des éléments sentimentaux, des facteurs passionnels, des préférences ou des animosités personnelles qui risquaient de perturber les relations entre les collaborateurs. D'altérer, par conséquent, l'objectivité, l'impartialité, la froideur même, avec lesquelles il souhaitait que les affaires soient traitées." Concernant les nominations. M. Sarkozy préfère l'ouverture à gauche à la féminisation. Il a ainsi choisi le socialiste Didier Migaud pour succéder à Philippe Séguin à la présidence de la Cour des comptes, plutôt que de promouvoir la candidature interne de la magistrate Claire Bazy-Malaurie. Le Conseil constitutionnel ne compte plus qu'une seule femme, la juriste Jacqueline de Guillenchmidt. Les trois nouveaux entrants, choisis par les présidents de la République, de l'Assemblée nationale et du Sénat, sont des hommes, vétérans de la politique. Le mitterrandien Michel Charasse, 69 ans, l'ancien commissaire européen Jacques Barrot, 73 ans et le sénateur Hubert Haenel, 67 ans. Tous ont été préférés à des femmes. Les candidatures évoquées des juristes Marie-Laure Denis et Anne Levade n'ont pas été retenues. Officiellement, c'était pour la bonne cause : après le départ de Pierre Joxe, M. Sarkozy tenait absolument à nommer une personnalité de gauche. Mais il existait un moyen de concilier cette contrainte en choisissant l'ancienne garde des sceaux socialiste Elisabeth Guigou. M. Sarkozy n'en a pas voulu. Enfin, dans les entreprises publiques, la présidente de la SNCF, Anne-Marie Idrac n'a pas été renouvelée tandis que la patronne d'Areva, Anne Lauvergeon, est sur la sellette. La situation est meilleure au gouvernement, mais le chef de l'Etat n'a pas tenu ses engagements de campagne. Il avait alors promis un gouvernement paritaire composé de quinze ministres. L'équipe de François Fillon compte vingt ministres mais seulement un quart de femmes : Michelle Alliot-Marie (justice), Christine Lagarde (économie), Valérie Pécresse (recherche et enseignement supérieur), Roselyne Bachelot (santé) et Marie-Luce Penchard (outre-mer). Si l'on prend en compte les secrétaires d'Etat, on arrive à treize femmes sur trente-neuf, soit un tiers. Pour les régionales, la droite a choisi une femme tête de liste dans six régions métropolitaines sur vingt-deux, contre trois seulement au Parti socialiste Arnaud Leparmentier
"2010-06-03T00:00:00"
societe
https://www.lemonde.fr/societe/article/2010/03/06/les-proches-collaborateurs-de-m-sarkozy-sont-tous-des-hommes_1315339_3224.html
Cuba et Castro, une histoire d’espoir et de désespérance
Editorial. Que restera-t-il de l’héritage de « Fidel », mort dans la nuit du vendredi 25 novembre ? Une révolution qui a, cruellement, mangé ses enfants, sans sortir le peuple de la misère ou la résistance à l’impérialisme américain ?
Fidel Castro et le président bolivien Evo Morales en août 2015. HO / AFP Editorial du « Monde ». D’abord, Fidel Castro, mort dans la nuit du vendredi 25 novembre, a représenté l’espoir. Un immense espoir. On ne peut pas – plus – comprendre le retentissement de la révolution castriste sur cette petite île des Caraïbes si on ne la resitue dans son époque. En cette année 1959, quand les « barbudos » de la guérilla menée par « Fidel » contre la dictature de Fulgencio Batista prennent le pouvoir à La Havane, le socialisme tel qu’incarné par l’URSS est figé dans une tyrannie bureaucratique. Lire aussi Fidel Castro est mort, Cuba survit Voilà qu’une révolution menée par des jeunes gens qui font le coup de fusil dans la montagne renverse un tyran corrompu. Batista a confié son pays à la mafia nord-américaine, laquelle en a fait une sorte de casino pour touristes en mal d’exotisme. Tout y est : romantisme, rumba et treillis de maquisard. Telle est la légende – et aussi une part de la vérité. Car les débuts de la révolution sont marqués par l’ambiguïté. « La révolution cubaine est une démocratie humaniste », dit Castro. Deux ans durant, il hésite avant de se jeter dans les bras de Moscou. Les historiens discutent encore : est-ce la faute de l’agressivité de Washington ou « Fidel » était-il déjà décidé à instaurer un régime communiste à Cuba ? Une légende planétaire En 1961, le choix est fait, Castro se proclame « marxiste-léniniste », il instaure une dictature de fer, fait fusiller ou embastille la moindre opposition. Les libertés publiques sont anéanties, l’économie étatisée. Contraint ou délibérément, il enferme la révolution cubaine dans le camp soviétique. Mais pour tous les déçus du communisme, peu importe. En Afrique, en Asie, ailleurs en Amérique latine, le modèle castriste fascine et, bien au-delà du bassin des Caraïbes, anime nombre de guérillas révolutionnaires. La légende de « Fidel » est planétaire. Sur place, la guerre froide fait son œuvre. Washington veut la fin de l’expérience castriste. La crise des fusées – celles qu’installe le Kremlin à Cuba – se solde par une défaite pour Moscou, mais elle contribue au durcissement d’un régime dont la CIA a juré la fin. Les Etats-Unis instaurent un embargo économique total, l’URSS soutient l’île à bout de bras. Castro joue avec succès d’un sentiment « anti-yankee » qu’exacerbent, dans toute la région, les menées des Etats-Unis en Amérique latine. Aveugle à l’impitoyable répression intérieure, la gauche européenne reste longtemps séduite par le mythe castriste. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Ces intellectuels subjugués par le mythe Castro La fin de la guerre froide et l’autodissolution de l’URSS en 1991 portent un coup de plus à l’économie de l’île. L’embargo américain n’a en rien assoupli le régime. Au contraire. Alors que le Lider, vieillissant, plus secret et mystérieux que jamais, s’est retiré au profit de son frère Raul, en 2008, le président américain Barack Obama va ouvrir la porte à la normalisation entre les deux pays. Le mouvement est en cours, Donald Trump devrait le poursuivre. Que restera-t-il de l’héritage de « Fidel » ? Une révolution qui a, cruellement, mangé ses enfants, sans sortir le peuple de la misère ? Un homme qui a incarné la résistance à l’impérialisme américain dans la région ? L’image d’un dictateur cynique vivant dans le luxe avec une nomenklatura de privilégiés sous la protection d’une impitoyable police secrète ? Un homme qui aura été l’un des pions de l’URSS, en Afrique notamment, dans la guerre froide ? L’histoire retiendra tout cela à la fois, sans tomber dans les pièges du lyrisme et de l’exotisme. Lire aussi la nécrologie : Fidel Castro, l’intransigeant père de la révolution cubaine, meurt à 90 ans Le Monde
"2016-11-26T00:00:00"
idees
https://www.lemonde.fr/idees/article/2016/11/26/cuba-et-castro-une-histoire-d-espoir-et-de-desesperance_5038587_3232.html
Allemagne-Suisse 1938 : le Parc des princes contre l’équipe du IIIe Reich
Le 9 juin 1938 à Paris, l’équipe réunissant Allemands et Autrichiens après l’Anschluss manque de cohésion et s’incline face aux Suisses, devant un public tout sauf neutre.
L’équipe allemande effectue le salut nazi avant la rencontre au Parc des princes. STAFF / AFP Jeudi 9 juin. 18 heures. Un ardent soleil tape sur les tribunes ouvertes du Parc des princes pour la deuxième manche de ce huitième de finale de Coupe du monde entre Suisses et Allemands. Quatre jours plus tôt, au même endroit, les deux équipes n’avaient pas réussi à se départager (1-1) lors d’un match d’une rare violence. Cette fois, le vélodrome du Parc, rénové six ans auparavant, n’a pas fait le plein. Ils sont un peu plus de 20 000 spectateurs dans l’enceinte de 30 000 places. Les deux équipes entrent sur le terrain et s’alignent devant la tribune officielle. Comme à son habitude, l’équipe au maillot blanc frappé de l’aigle surmonté d’une croix gammée salue la foule le bras tendu. Les Suisses, en gris, ont la faveur du public, qui leur réserve une belle ovation. La Nati, finaliste olympique en 1924, a des arguments à faire valoir et une source de motivation toute trouvée face à une équipe chargée aussi de faire la promotion de l’idéologie fasciste. « Soixante millions d’Allemands joueront à Paris ! », claironne le quotidien nazi Völkischer Beobachter. Qui oublie 6,7 millions d’Autrichiens : la Nationalmannschaft, facilement qualifiée, reçoit en effet un renfort de poids, celui des internationaux autrichiens. C’est l’Anschluss appliqué au foot. Sur le papier, c’est une aubaine car la « Wunderteam » voisine est l’une des nations majeures du foot. Avant d’être envahie, elle s’est brillamment qualifiée pour ce troisième Mondial. L’Anschluss la contraint à déclarer forfait, et pas moins de sept joueurs autrichiens sont intégrés à l’équipe allemande. Pas l’attaquant vedette de l’Austria de Vienne (43 sélections) et héros du dernier Mondial en Italie, Matthias Sindelar. Le géant blond de 35 ans, officiellement trop vieux, refuse surtout de porter le maillot du Reich. Sa rébellion lui vaudra de vivre caché avec sa compagne juive italienne, Camilla Castagnola. Tous deux seront retrouvés morts dans leur appartement le 23 janvier 1939, victimes officiellement d’une intoxication au monoxyde de carbone. Les deux demi-finalistes de l’édition de 1934 ne font donc plus qu’un. Et, forcément, ils ont la faveur des pronostics. Le match aller n’a été qu’un festival d’occasions ratées et de bagarres répétées. Pas au goût de l’entraîneur, qui effectue six changements pour ce qui doit être une revanche et une démonstration de cette nouvelle puissance allemande. Le verrou suisse C’est d’ailleurs le cas, très vite. La Suisse, comme à son habitude, est arc-boutée sur sa défense : le fameux verrou suisse, ancêtre du catenaccio italien. La trouvaille est de Karl Rappan, l’entraîneur autrichien (encore un) des Helvètes. Il a l’idée de renforcer sa défense avec un joueur supplémentaire placé derrière les trois autres. Un libero avant l’heure. La tactique a fonctionné trois jours plus tôt mais, cette fois, le « verrou » va très vite céder. A la 8e minute. Léopold Neumer déborde et adresse un centre en retrait précis sur Wilhelm Hahnemann qui, du point de penalty, trompe le gardien suisse Willy Huber (1-0). Un but 100 % autrichien !
"2018-06-15T00:00:00"
mondial-2018
https://www.lemonde.fr/mondial-2018/article/2018/06/15/allemagne-suisse-1938-le-parc-des-princes-contre-l-equipe-du-iiie-reich_5315659_5193650.html
Le Parti socialiste à la dérive
Analyse. Pour présider à la refondation d’un PS inaudible qui doit se réinventer une identité, au moins cinq candidats vont briguer les suffrages des adhérents appelés à élire, fin mars, leur nouveau premier secrétaire.
Jean-Christophe Cambadelis (premier secrétaire du Parti socialiste d’avril 2014 à septembre 2017), en mai 2014, au siège parisien de la rue de Solférino, à Paris, que le PS a vendu et qu’il doit quitter fin septembre. JOEL SAGET / AFP Analyse. Mercredi 10 janvier, pour la dernière fois à son siège parisien de la rue de Solférino – qu’il a vendu et doit quitter fin septembre –, le Parti socialiste présentait ses vœux à la presse. Un rituel qui attire d’habitude une foule de journalistes. Cette année, ils n’étaient qu’une petite quarantaine, entassés dans une salle étriquée pour écouter le discours de Rachid Temal. Ni flonflons ni bulles de champagne. Le coordinateur de la direction collégiale de vingt-huit membres du PS a réussi, maniant en virtuose la langue de bois, à ne pas commenter les candidatures au poste de premier secrétaire. Un climat crépusculaire qui reflète l’état d’un parti exsangue, inaudible, à la dérive, à trois mois du congrès qui va se tenir, les 7 et 8 avril, dans la commune communiste d’Aubervilliers. En vue de cette échéance, destinée à donner le coup d’envoi à la refondation d’un PS en ruine, il y a pour l’heure cinq candidats décidés à briguer les suffrages, le 29 mars, des 90 000 adhérents revendiqués – le corps électoral risquant d’être réduit à moins de 40 000 : les députés Luc Carvounas, 46 ans, Stéphane Le Foll, 57 ans, ainsi qu’Olivier Faure, 49 ans, le député européen Emmanuel Maurel, 44 ans, et la députée Delphine Batho, 44 ans, qui s’est déclarée lundi 15 janvier. Ecuries présidentielles Les trois premiers sont issus de la même motion, arrivée largement en tête au congrès de Poitiers, en juin 2015, avec 60,04 % des voix. Le benjamin, disciple de Jean Poperen, incarne l’aile gauche, qui, en 2015, avec le renfort des « frondeurs », laminés depuis aux élections législatives, avait obtenu 28,46 %. La majorité a volé en éclats et M. Maurel prétend aller pêcher au-delà de son pré carré, en prônant une « synthèse nouvelle » rassemblant des socialistes avec lesquels il s’est « parfois affronté ». Les courants, en voie d’extinction depuis le début des années 2000, appartiennent à l’histoire du monde d’hier. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Rachid Temal, le mal-aimé du Parti socialiste Pendant plus d’un siècle, les courants ont rythmé l’histoire socialiste. En 1905, à sa fondation, la SFIO, sous la houlette de Jean Jaurès et de Jules Guesde, réunit toutes les familles socialistes. En 1907, elle officialise le système des courants : les instances dirigeantes seront composées à la représentation proportionnelle, selon le vote des motions défendues par les différentes sensibilités. En 1971, au congrès d’Epinay, ce fonctionnement est pérennisé, la structuration en « tendances » étant proscrite. La confrontation idéologique s’enflamme, avec comme point d’orgue le congrès de Metz, en 1979, où la première gauche de François Mitterrand l’emporte sur la deuxième gauche de Michel Rocard.
"2018-01-15T00:00:00"
idees
https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/01/15/le-parti-socialiste-a-la-derive_5241780_3232.html
De la crise, et des moyens d'en sortir
Trois livres proposent un nouveau cadre de pensée et d'action à une social-démocratie française en panne d'idée, séduite par le libéralisme et paniquée par les soupçons de "gauchisme".
Un New Deal pour l'Europe, de Michel Aglietta et Thomas Brand. Odile Jacob, 300 pages, 24,90 euros. DR Comment l'Europe peut-elle guérir de sa langueur actuelle et bâtir une économie nouvelle qui assurerait la transition industrielle et énergétique ? Trois livres ne se contentent pas d'un diagnostic de la situation présente, mais esquissent des pistes et encouragent à agir. Où l'on voit que, dans le domaine des idées au moins, il y a encore du grain à moudre… UN "NEW DEAL" POUR L'EUROPE Construire un "New Deal" qui redonnera sa chance à l'Europe, telle est l'idée force du livre de Michel Aglietta, conseiller scientifique au Centre d'études prospectives et d'informations internationales, et Thomas Brand, chargé de mission au Centre d'analyse stratégique. L'Union européenne est le résultat d'un "étrange compromis" entre la France et l'Allemagne, rappellent les deux économistes, qui reviennent sur la genèse de l'ordo-libéralisme allemand. Et sur les malentendus franco-allemands. Ce compromis peut-il évoluer ? Comment sortir de la "quadrature européenne" actuelle, que les auteurs formulent ainsi : "Trouver des procédures de transfert des droits souverains au niveau supranational qui laissent intactes les procédures démocratiques nationales" ? Si les raisons de l'échec actuel de la zone euro se trouvent dans "l'incomplétude" de l'euro, rappellent MM. Aglietta et Brand, une "nouvelle donne institutionnelle" est nécessaire. "Il s'agit de refonder un contrat social" qui ne soit pas seulement un contrat de redistribution, mais un contrat de participation des citoyens et de développement durable qui relance l'innovation. Les auteurs prônent des mesures radicales : redéfinir le mandat de la Banque centrale européenne, oser l'union bancaire, instituer l'union budgétaire. Mais il faut aussi, affirment-ils, des politiques industrielles et régionales communes. Le livre se veut un "plaidoyer pour le courage politique" au plan européen (Un New Deal pour l'Europe, de Michel Aglietta et Thomas Brand. Odile Jacob, 300 pages, 24,90 euros). CINQ CRISES, ONZE NOUVELLES QUESTIONS D'ÉCONOMIE CONTEMPORAINE
"2013-08-05T00:00:00"
economie
https://www.lemonde.fr/economie/article/2013/05/08/de-la-crise-et-des-moyens-d-en-sortir_3173540_3234.html
Leyla Bouzid : « Je voulais qu’on voie le regard d’une jeune femme sur le corps d’un homme »
Leyla Bouzid et Baya Medhaffar, réalisatrice et actrice d’« A peine j’ouvre les yeux », évoquent la société tunisienne.
La réalisatrice tunisienne Leyla Bouzid. PHILIPPE QUAISSE/PASCO Venise, Carthage, Abou Dhabi : partout où il a été présenté, A peine j’ouvre les yeux, premier long-métrage de la Tunisienne Leyla Bouzid, 31 ans, a glané des prix. A la veille de sa sortie en France, à un mois de celle en Tunisie, nous avons rencontré la cinéaste et sa jeune interprète Baya Medhaffar, qui incarne ­Farah, l’héroïne du film. Article réservé à nos abonnés Lire aussi « A peine j’ouvre les yeux » : un bourgeon rock dans le « printemps arabe » « A peine j’ouvre les yeux » a remporté le grand prix du festival d’Abou Dhabi. Dans quelles conditions y a-t-il été projeté ? Leyla Bouzid : Tel quel, mais avec une interdiction aux moins de 18 ans, pour « violence », « nudité masculine », « drogue », « bisous ». Ils ont mis tout le catalogue. Quand il sortira dans les pays arabes, en Egypte, au Liban, dans les Emirats, on enlèvera les 26 images de nudité du garçon, soit une seconde et deux images. On ne veut pas empêcher que le film soit vu. Pourquoi cette scène ? L.B. : Je ne voulais pas de nu féminin. Mais je voulais qu’on voie le regard d’une jeune femme sur un corps masculin. C’est tout à fait absent du cinéma arabe. Au montage, on aurait pu le passer hors champ. Lors de la projection à Tunis [aux Journées cinématographiques de Carthage, fin novembre], l’acteur n’était pas présent. Sa mère l’a appelé pour lui reprocher de s’être montré en public. Comment s’est passée cette projection ? L.B. : La grande salle du Colisée, qui compte 1 600 places, était complète et réagissait en permanence. J’ai eu l’impression que les jeunes s’appropriaient le film. Quand, ensuite, je l’ai présenté au Kef [dans le nord-ouest de la Tunisie], ça s’est moins bien passé. Le public s’est focalisé sur la nudité du garçon, sur les jurons, alors qu’il y en a six ou sept dans le film. Il y avait des lycéens et quelques profs. Les élèves me chuchotaient qu’ils reconnaissaient leur vie, mais les enseignants leur expliquaient que l’héroïne est une ratée, car elle n’a pas voulu faire médecine. Le 13 janvier, en Tunisie, on essaiera de faire une vraie sortie nationale. Il n’y a plus de salles de cinéma en dehors de Tunis, mais on va organiser des projections dans des centres culturels, dans des cafés, dans des prisons, dans des lycées. On fera une vidéo personnalisée pour chaque ville. Quel est le sujet premier du film ? L.B. : Le processus de destruction de l’énergie de la jeunesse. Il s’articule en trois actes : la famille, la société et le système d’un pays. On voit Farah gagner les deux premiers combats, on ne sait pas si elle gagne le troisième.
"2015-12-21T00:00:00"
cinema
https://www.lemonde.fr/cinema/article/2015/12/22/je-voulais-qu-on-voie-le-regard-d-une-jeune-femme-sur-le-corps-d-un-homme_4836353_3476.html
Nouvel avertissement de l'armée contre les pro-Morsi
Le ministère de l'intérieur accuse les manifestants de commettre "de nombreux crimes", et cite le blocage de la circulation, "l'enlèvement de journalistes et la confiscation de leur équipement".
Les pro-Morsi continuent à se mobiliser tous les vendredis pour demander le retour du président destitué par l'armée. Ici, le 13 septembre au Caire. AP/Lefteris Pitarakis Le ministère de l'intérieur a lancé samedi 14 septembre un nouvel avertissement aux manifestants islamistes, prévenant que la police interviendrait s'ils tentaient de bloquer les routes et d'entraver la circulation. Cette mise en garde survient au lendemain de manifestations auxquelles ont participé plusieurs milliers de personnes au Caire contre la destitution et l'arrestation le 3 juillet par l'armée de Mohamed Morsi, premier président du pays élu démocratiquement. Le ministère accuse dans un communiqué les manifestants de commettre "de nombreux crimes", et cite le blocage de la circulation, "l'enlèvement de journalistes et la confiscation de leur équipement". Il affirme qu'il "fera face d'une manière décisive" à ces pratiques et à toute "menace à la sécurité des citoyens", selon le texte. LES PRO-MORSI CONTINUENT À SE MOBILISER Le 14 août, les forces de sécurité avaient brutalement démantelé des campements de pro-Morsi au Caire, faisant des centaines de morts, en grande majorité des manifestants. Des heurts meurtriers ont suivi pendant plusieurs jours entre des pro-Morsi et policiers lors de manifestations réclamant le retour du président islamiste. Plusieurs attaques ont visé aussi l'armée et la police, faisant des victimes dans leurs rangs. Les nouvelles autorités installées par les militaires ont, en outre, mené une vague sans précédent d'arrestations parmi les membres des Frères musulmans, la confrérie de M. Morsi. La quasi-totalité des dirigeants du mouvement ont été arrêtés et sont sous le coup de procès pour meurtre ou incitation au meurtre. Les islamistes, même s'ils ne parviennent pas à mobiliser comme auparavant, ont continué d'appeler à manifester tous les vendredis en affirmant que leurs marches sont pacifiques. Samedi, environ 200 personnes ont manifesté au Caire près de la place Rabaa Al-Adawiya où l'un des campements pro-Morsi avait été violemment démantelé le 14 août. Hommes, femmes et enfants scandaient "Rabaa, Rabaa !", en référence à la place Rabaa Al-Adawiya, le second campement des pro-Morsi brutalement dispersé le 14 août. "Nous tenons une marche symbolique pour montrer qu'un mois après le massacre de Rabaa nous n'avons pas abandonné notre mouvement. Il va se poursuivre", a expliqué à l'AFP Ahmed Chamseddine, un médecin, parmi les manifestants. Le même jour, le procès en appel du prédécesseur de M. Morsi, Hosni Moubarak a repris samedi au Caire, l'ex-chef de l'Etat encourant la peine de mort pour "complicité de meurtres" de centaines de manifestants lors de la révolte populaire qui l'a renversé en 2011. Le tribunal va convoquer d'ex-responsables pour témoigner à partir du 19 octobre aux prochaines audiences du procès.
"2013-09-15T00:00:00"
afrique
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2013/09/15/nouvel-avertissement-de-l-armee-contre-les-pro-morsi_3477814_3212.html
Egypte : la justice annule le rétablissement du Parlement
La Haute Cour constitutionnelle a suspendu l'application du décret du président égyptien, qui avait ordonné le rétablissement du Parlement.
Le président égyptien, Mohamed Morsi, entouré par deux militaires, mardi 10 juillet. AP/Fady Fares La Haute Cour constitutionnelle égyptienne a décidé de suspendre, mardi 10 juillet, l'application du décret du président égyptien, Mohamed Morsi, qui avait ordonné le rétablissement du Parlement, invalidé mi-juin par cette même cour. "La Cour a décidé de suspendre la décision du président de convoquer le Parlement", a résumé le juge Maher El-Beheiry. L'Assemblée du peuple égyptienne, dominée par les Frères musulmans, s'était réunie mardi après le décret du président Morsi, défiant ainsi l'armée et la justice sur fond de crise politique et judiciaire. Huit jours après sa prise de fonction, M. Morsi, issu des Frères musulmans, a annulé par décret la décision de justice qui avait invalidé le Parlement, dominé par les islamistes, en raison d'un vice dans la loi électorale. BRAS DE FER La Haute Cour, réunie d'urgence lundi, avait pourtant déclaré qu'elle n'était pas habilitée à revenir sur le décret du chef de l'Etat, tout en faisant savoir qu'elle examinerait les recours contestant la constitutionnalité de la décision. Les militaires du Conseil suprême des forces armées (CSFA) s'étaient dits "confiants dans le fait que toutes les institutions de l'Etat respecter[aient] ce qui a été dit dans les déclarations constitutionnelles". Beaucoup craignaient que la décision de Mohamed Morsi ne mette le feu aux poudres, alors que le pouvoir islamiste et l'armée sont engagés dans un bras de fer depuis plusieurs mois. La décision de la justice égyptienne, qui vient contrecarrer les plans de la présidence, y contribue encore plus. A lire : Egypte : soixante ans de lutte entre islamistes et militaires
"2012-10-07T00:00:00"
afrique
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2012/07/10/egypte-la-justice-annule-le-retablissement-du-parlement_1731877_3212.html
En 40 ans, une dizaine d'avions civils ont été abattus en vol
Abattus par erreur ou sciemment visés, en quarante ans, une dizaine d'avions de ligne se sont écrasés, victimes de tirs militaires.
Le Boeing de la Malaysia Airlines, victime d'un tir de missile jeudi 17 juillet dans l'est de l'Ukraine, est loin d'être le premier avion de ligne abattu dans le ciel. Une dizaine de vols commerciaux se sont écrasés dans des circonstances similaires lors des quarante dernières années. Les catastrophes les plus meurtrières ont eu lieu en 1988 et 1983. 1988, la marine américaine abat par erreur un avion iranien : 290 morts Le 3 juillet 1988, le vol 655 de la compagnie Iran Air décolle de Bandar Abbas en direction de Dubaï, aux Emirats arabe unis. Le vol doit être très court, les villes ne sont distantes que d'un peu plus de 200 kilomètres. Quelques minutes après le décollage, l'appareil est abattu au-dessus du golfe Persique par un navire américain qui patrouille dans le détroit d'Ormuz. Les 16 membres d'équipages et les 274 passagers, dont 66 enfants, périssent. 3 juillet 1988 : un Airbus A300 d'Iranair venant de Bandar Abbas à destination de Dubaï est abattu "par erreur" au-dessus du Golfe par la frégate USS "Vincennes", tuant 290 passagers et membres d'équipage. AFP/NORBERT SCHILLER Dans un contexte tendu de guerre entre l'Irak et l'Iran, l'équipage américain de l'USS Vincennes dit avoir confondu l'airbus A-300 avec un chasseur iranien. Les Etats-Unis, officiellement pro-irakiens, mettent plusieurs jours à reconnaître la bavure, entraînant un regain de tensions avec Téhéran. Le président, Ronald Reagan, et le vice-président, George Bush, entérinent un temps la version du commandant du croiseur américain, qui affirme que le vol est sorti de son couloir aérien, avant d'admettre que l'équipage a été trompé par la basse altitude de l'avion. En 1996, Téhéran obtient plus de 100 millions de dollars de dédommagement de Washington. 1983, l'armée soviétique confond un vol sud-coréen avec un vol espion : 269 morts Dans la nuit du 31 août au 1er septembre 1983, un Boeing 747 de la compagnie Korean Air Line (KAL), assurant la liaison entre New-York et Séoul, est abattu par un chasseur de l'Union soviétique au-dessus de l'île de Sakhaline, non loin du Japon. Il n'y a aucun survivant parmi les 269 personnes à bord. Le député démocrate américain Larry McDonald fait partie des victimes. Un Boeing 747 de la Korean Air Line identique à celui abattu par l'aviation soviétique en 1983. AFP Pour des raisons qui n'ont pas été entièrement éclaircies, le Boeing sud-coréen s'est écarté deux fois de sa route pénétrant ainsi dans l'espace aérien soviétique. En pleine guerre froide, l'armée considère l'appareil comme un avion espion et tire. Une longue polémique s'installe entre Washington et Moscou. Les Américains accusent les Soviétiques d'avoir délibérément abattu un appareil civil sous le seul prétexte qu'il a violé leur espace aérien. Les Soviétiques accusent pour leur part les services de renseignements des Etats-Unis d'avoir chargé le Boeing d'une mission d'espionnage, faisant courir un risque délibéré aux passagers et à l'équipage. Moscou ne reconnait sa responsabilité que cinq jours plus tard sous la pression internationale et après la condamnation du Conseil de sécurité des Nations unies. A la suite de cette catastrophe, un amendement à la convention de Chicago, relative à l'aviation civile internationale, interdit l'utilisation de la force contre un aéronef civil. Une dizaine d'autres avions abattus en quarante ans L'histoire de l'aviation civile a également été entachée par des rebelles visant sciemment des vols commerciaux. Le 23 mars 2007, un Illiouchine d'une compagnie biélorusse est abattu par une roquette peu après son décollage de la capitale somalienne, Mogadiscio, alors en proie à une guerre civile. Le crash de l'appareil, qui transportait des ingénieurs et des techniciens biélorusses venus réparer un avion touché par un missile deux semaines plus tôt, fait onze morts. Une colonne de fumée noire est visible au nord de Mogadiscio, où un avion a été abattu par un tir de roquette, vendredi 23 mars 2007. AFP/LIONEL HEALING En octobre 2001, c'est par erreur que l'armée ukrainienne abat un Tupolev-154 de la compagnie russe Sibir. L'appareil, qui assurait la liaison entre Tel-Aviv et Novossibirsk (Sibérie occidentale), explose en plein vol au dessus de la mer Noire à moins de 300 kilomètres des côtes de Crimée. Au total, 76 personnes, en grande partie des Israéliens, trouvent la mort. Une semaine plus tard, Kiev reconnait que la catastrophe est due au tir accidentel d'un missile ukrainien. Le 10 octobre 1998, des rebelles de l'est de la RDC abattent un jet de la compagnie Congo Airlines transportant 40 passagers. L'avion s'écrase dans une zone forestière aux abords de la ville de Kindu, située à 1 000 kilomètres à l'est de Kinshasa. Le 22 septembre 1993, des rebelles d'Abkhazie, région séparatiste de la Géorgie, prennent pour cible un avion de ligne de la compagnie Transair Georgia et tuent 80 passagers. La veille, ces mêmes rebelles avaient abattu un Tupolev-134 russe qui s'était abimé en mer Noire, faisant 28 victimes. Le 20 avril 1978, c'est un avion sud-coréen assurant la liaison Paris-Séoul transportant 110 personnes qui dévie de sa trajectoire et pénètre sans autorisation dans l'espace aérien russe. Touché par l'aviation soviétique, l'appareil est contraint d'atterrir en urgence sur un lac gelé près de Mourmansk, en Russie. La manœuvre coûte la vie à deux passagers. Le 3 septembre 1978, l'armée révolutionnaire du Zimbabwe (Zipra) tire un missile sur un appareil de la compagnie Air Rhodesia. Sur les 56 passagers, 18 survivent à l'atterrissage d'urgence, mais 10 sont abattus par la Zipra. Cinq mois plus tard, les rebelles frappent un autre vol de la même compagnie tuant les 59 passagers qui voyageaient à bord. Le 21 février 1973, un avion de ligne libyen, reliant Tripoli au Caire, rate l'aéroport de la capitale égyptienne à cause d'une mauvaise météo et d'un radar en panne. L'appareil dépasse le canal de Suez et entre au-dessus du désert du Sinaï alors occupé par Israël, violant l'espace aérien de l'Etat hébreu. La chasse israélienne fait feu. L'équipage perd le contrôle. Il n'y a que 5 survivants parmi les 113 personnes à bord. Camille Drouet
"2014-07-18T00:00:00"
international
https://www.lemonde.fr/international/article/2014/07/18/en-40-ans-une-dizaine-d-avions-civils-ont-ete-abattus-en-vol_4459433_3210.html
Impôt : un « audit » sur la mise en place du prélèvement à la source mené en juin
Voté par le Parlement avec le projet de budget pour 2017, le prélèvement à la source devait entrer en vigueur au 1er janvier 2018. Mais M. Macron souhaite repousser la réforme.
Le porte-parole d’En marche !, Benjamin Griveaux, a annoncé vendredi 12 mai la réalisation d’un « audit au mois de juin » sur le prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu, qui aboutira ou non au « report » de l’expérimentation souhaitée par Emmanuel Macron. « D’abord, il y a un audit qui va être remis au mois de juin », a expliqué M. Griveaux, sur le plateau de LCI. « On va regarder cet audit, et si l’expérimentation peut être lancée dans de bonnes conditions, elle sera lancée, et si ce n’est pas cas, il y aura un report », a développé le candidat aux élections législatives à Paris. « Vous dire que tout ça va être généralisé avant d’avoir le résultat de l’audit et de l’expérimentation, c’est mettre la charrue avant les bœufs », a-t-il encore affirmé, promettant néanmoins que la réforme ne serait pas « mise à la poubelle ». M. Griveaux a précisé que « l’objectif est que ce soit hyper efficace, que ça ne pose pas de difficultés notamment aux très petites et petites entreprises, et il y a certaines administrations dont on nous dit qu’elles ne sont pas tout à fait prêtes ». Lire aussi Confusion autour du prélèvement de l’impôt à la source Entrée en vigueur supposée en janvier 2018 Voté par le Parlement avec le projet de budget pour 2017, le prélèvement à la source devait entrer en vigueur au 1er janvier 2018. Une date qu’Emmanuel Macron avait écartée « en toute hypothèse » entre les deux tours de la présidentielle. Le prélèvement à la source consiste à collecter l’impôt sur le revenu lors du versement du salaire et non plus un an après comme c’est le cas actuellement. Le gouvernement a publié mercredi au Journal officiel un décret et deux arrêtés précisant notamment les informations que devront envoyer les tiers collecteurs (entreprises, caisses de retraites, etc.) à l’administration fiscale et les conditions dans lesquelles le fisc leur transmettra le taux de prélèvement qu’ils devront appliquer aux contribuables, ce qui a été interprété par certains comme une volonté de rendre plus difficile le report de la mesure. La semaine dernière, le secrétaire d’Etat au budget, Christian Eckert, a violemment critiqué sur son blog cette volonté, jugeant que de la sorte M. Macron « méprisait » le vote du Parlement intervenu fin décembre, « l’intelligence » des Français, ainsi que le professionnalisme du ministère des finances. « Comme si les services de Bercy, les cabinets et les ministres ne s’étaient pas préoccupés des modalités techniques, des systèmes informatiques, des cas particuliers, des expérimentations à conduire ! », écrivait M. Eckert, dont les relations avec M. Macron sont notoirement mauvaises.
"2017-12-05T00:00:00"
election-presidentielle-2017
https://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2017/article/2017/05/12/impot-un-audit-sur-la-mise-en-place-du-prelevement-a-la-source-mene-en-juin_5126730_4854003.html
Le Conseil national du numérique installé mercredi
Une vingtaine de représentants du numérique en France devraient siéger au sein du Conseil national du numérique. Mais certains critiquent la composition de ce conseil.
Le Conseil national du numérique (CNN) a été installé, mercredi 27 avril, par le président Nicolas Sarkozy. Cet organisme a pour objectif affiché d'éviter à l'avenir les ratés dans la gestion de certains dossiers liés à Internet par le gouvernement, grâce à un dialogue avec le secteur. Pendant son discours, le président de la République s'est dit prêt à une remise à plat de la loi Hadopi sur le piratage sur Internet, reconnaissant une part d'erreur du gouvernement dans la genèse de ce dispositif. "On me dit : 'Est-ce que vous êtes prêt à un Hadopi 3 ?' Bien sûr que j'y suis prêt", a déclaré M. Sarkozy. "Je prends d'ailleurs ma part de l'erreur. (...) L'intuition que j'avais, c'est qu'on ne pouvait pas (abandonner) les créateurs. Peut-être que la maladresse a été de donner le sentiment que vous étiez attaqués", a-t-il poursuivi. Dix-huit personnalités devraient siéger au sein du Conseil national du numérique, selon le quotidien La Tribune. Il s'agit principalement de représentants des opérateurs télécoms, de l'e-commerce, des éditeurs de logiciels et de sociétés comme Deezer, Pages Jaunes ou aufeminin.com. Le CNN, qui devrait rencontrer directement le président de la République trois à quatre fois par an, se réunira pour la première fois mercredi, notamment pour élire son président. "La genèse de ce conseil, c'est sans doute tous les textes de loi qui ont touché le numérique ces dernières années" comme Hadopi, censé lutter contre le téléchargement illégal, a expliqué à l'Agence France-Presse Giuseppe de Martino, directeur juridique de Dailymotion, qui va siéger au CNN. UNE COMPOSITION CRITIQUÉE Le dernier désaccord entre le secteur du numérique et les autorités s'est cristallisé autour d'une taxe sur la publicité sur le Web votée par le Parlement à l'automne dernier. Cette "taxe Google" avait ensuite été suspendue in extremis par le gouvernement après avoir provoqué une levée de boucliers chez les acteurs de l'Internet français. Ceux-ci s'étaient indignés du fait qu'elle s'appliquait seulement aux sites et régies publicitaires en ligne français, et ratait donc complètement sa cible proclamée, à savoir des géants mondiaux du Web comme Google et Facebook, fiscalement implantés à l'étranger et qui ne paient donc pas d'impôts dans l'Hexagone. Certains opposants à ce conseil l'ont déjà surnommé "le Medef du numérique". "Malgré l'enjeu (émettre des avis sur la neutralité du Net, la protection de la vie privée, les contenus illicites…), la société civile est exclue de cette instance", commente Alain Bazot, président de l'UFC-Que choisir. Le Syndicat de la presse indépendante d'information en ligne (SPIIL) souligne également que "cette composition du CNN, si elle devait être confirmée, est très éloignée des préconisations du rapport réalisé par Pierre Kosciusko-Morizet à la demande même du gouvernement". Celui-ci "avait conseillé une assemblée ouverte, composée de personnes élues et non désignées. Il préconisait aussi d'inclure des membres du Parlement", rappelle le SPIIL. "Le président et ses gouvernements se sont systématiquement assis sur nos libertés, avec la Hadopi, la Loppsi ou les appels à l'interdiction de WikiLeaks. Ils n'ont pour seule vision que l'Internet 'civilisé', contrôlé par les grandes entreprises et l'Etat sécuritaire. Ce 'machin' de plus, où les citoyens ne sont même pas représentés, ne pourra jamais être légitime", déclare aussi Jérémie Zimmermann, porte-parole de l'association La Quadrature du Net, dans un communiqué.
"2011-04-27T00:00:00"
technologies
https://www.lemonde.fr/technologies/article/2011/04/27/le-conseil-national-du-numerique-installe-mercredi_1513360_651865.html
Attentat de Londres : la police dévoile l’identité de deux des trois assaillants
Les enquêteurs ont divulgué le nom de deux des trois assaillants qui ont mené l’attaque qui a coûté la vie à sept personnes samedi.
Lundi matin, la vie reprend sur le London Bridge. Alastair Grant / AP Alors que l’enquête se poursuit, deux jours après l’attentat qui a frappé Londres samedi 3 juin dans la soirée, les enquêteurs ont dévoilé lundi soir le nom de deux des trois assaillants. Il s’agit de Khuram Shazad Butt, 27 ans, un citoyen britannique né au Pakistan, et de Rachid Redouane, 30 ans, qui se présentait comme étant de nationalités marocaine et libyenne. Qualifiant d’« attaque contre le monde libre » l’attentat, la première ministre britannique Theresa May a déclaré lundi maintenir le niveau d’alerte terroriste à « sévère ». De nouvelles perquisitions ont eu lieu dans le pays dès l’aube, ainsi que « plusieurs arrestations ». L’attaque au cœur de Londres a fait au moins sept morts, dont un Français, et 48 blessés. A cinq jours d’élections législatives cruciales pour le pays, il s’agit du troisième attentat qui frappe le Royaume-Uni en trois mois. Comment s’est déroulée l’attaque ? Infographie "Le Monde" Les policiers ont été appelés à 21 h 58, heure locale, à la suite de témoignages faisant état d’une camionnette fonçant dans la foule sur le London Bridge. Holly Jones, une journaliste de la BBC présente sur le pont lors des faits, assure que le véhicule se déplaçait à « près de 80 kilomètres [50 miles] à l’heure » et « a heurté environ cinq ou six personnes ». Le véhicule est ensuite reparti vers le marché couvert voisin du Borough Market, et s’est immobilisé à la fin du pont, à quelques centaines de mètres de ce lieu de vie nocturne. Là, les trois assaillants ont quitté le véhicule, armés de couteaux, et se sont précipités dans des bars proches, particulièrement bondés en cette soirée de finale de Ligue des champions, qui était diffusée dans les pubs. Ils ont poignardé de nombreux passants. Deux témoins ont affirmé à la BBC avoir entendu les assaillants crier : « C’est pour Allah ! » Les agresseurs, qui portaient de fausses ceintures explosives, ont été tués dans les huit minutes suivant le premier appel à la police, a précisé Scotland Yard. Au total, huit policiers ont tiré au total une cinquantaine de balles pour les neutraliser, un nombre « sans précédent » s’expliquant par le fait que les trois assaillants portaient « ce qui ressemblait à des vestes explosives, qui se sont révélées fausses ». Un passant a été blessé par des balles des policiers, mais ses jours ne sont pas en danger. Que sait-on des auteurs de l’attentat ? L’attentat — qualifié de terroriste dans la soirée par la police londonienne — a été revendiqué par l’organisation Etat islamique dimanche soir. Khuram Shazad Butt est né le 20 avril 1990 au Pakistan, et Rachid Redouane, le 31 juillet 1986. Ce dernier utilisait aussi l’identité de Rachid Elkhdar, avec une date de naissance différente au 31 juillet 1991. Mark Rowley, chef de l’unité antiterroriste de Londres, a déclaré que Khuram Shazad Butt avait fait l’objet d’une enquête des services britanniques et que sa radicalisation avait été signalée aux services de renseignement. Mais rien ne laissait présager un prochain passage à l’acte. En revanche, Rachid Redouane était inconnu des services. L’enquête se poursuit pour déterminer l’identité du troisième assaillant, a précisé la police dans un communiqué, appelant toute personne ayant des informations pouvant les aider à se faire connaître. Khuram Shazad Butt et Rachid Redouane venaient de Barking, un quartier multiethnique de l’est de Londres, où la police a procédé à douze arrestations dimanche – sept femmes et cinq hommes âgés de 19 à 60 ans. Tous ont été relâchés. De nouvelles perquisitions se sont déroulées lundi à l’aube, notamment dans les quartiers de Newham et de Barking, dans l’est, donnant lieu à plusieurs arrestations. Sept morts, dont un Français, 48 blessés dont 21 dans un état « grave » Sept personnes ont été tuées, dont une Canadienne de 30 ans et un Français. Trente-six victimes restaient hospitalisées lundi, dont 18 dans un état « critique », d’après le service de santé NHS. Un policier intervenu alors qu’il n’était pas en service et un membre de la police des transports britannique accouru sur les lieux figurent parmi les blessés graves. Scotland Yard a également précisé que quatre policiers faisaient partie des blessés. Interrogé sur les victimes françaises, le ministre des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a fait savoir lundi soir depuis Londres – où il doit rencontrer les victimes de l’attentat et leurs proches – que deux Français étaient portés disparus, huit ont été blessés dont quatre grièvement et un a été tué. La seule victime officiellement identifiée lundi était Christine Archibald, une Canadienne. Dans un communiqué, sa famille a appelé chacun à honorer sa mémoire en « faisant de sa communauté un meilleur endroit ». La première ministre évoque une attaque « contre le monde libre » Au terme d’une réunion de crise lundi matin, la première ministre, Theresa May, a annoncé que le niveau d’alerte à la sécurité allait être maintenu à « sévère », soit celui d’un attentat « hautement probable ». Cela correspond au deuxième plus haut niveau d’alerte, après celui de « critique », qui avait été momentanément activé après l’attentat commis à la sortie d’un concert à Manchester le 22 mai. Depuis l’attentat de samedi, des mesures supplémentaires ont été mises en place, notamment sur plusieurs ponts de Londres, a précisé Theresa May. Evoquant « une attaque contre Londres et le Royaume-Uni, mais aussi une attaque contre le monde libre », Mme May a estimé que « la probabilité d’un nouvel attentat terroriste [restait] élevée ». Les élections législatives britanniques se dérouleront comme prévu jeudi 8 juin et la campagne électorale reprendra de façon normale lundi, avait annoncé dimanche Mme May. La cheffe du gouvernement se trouve au cœur d’une polémique à la suite de la parution de données dans la presse britannique faisant état des baisses d’effectifs de policiers ces dernières années, alors qu’elle était secrétaire d’Etat à l’intérieur dans le gouvernement Cameron. Le leader du Labour, Jeremy Corbyn, a appelé à sa démission. La troisième attaque en trois mois au Royaume-Uni Chronologie des attentats au Royaume-Uni depuis 2005 Cet attentat est le troisième en moins de trois mois en Grande-Bretagne. Le 22 mars, à Londres, un homme avait aussi foncé dans la foule sur le pont de Westminster, tuant quatre personnes avant de poignarder à mort un policier. L’assaillant, Khalid Masood, un Britannique converti à l’islam, avait été tué. Deux mois plus tard, un attentat a fait vingt-deux morts et plus de cent blessés le 22 mai à Manchester, lorsqu’un jeune Britannique d’origine libyenne s’est fait exploser à la sortie d’un concert de la chanteuse américaine Ariana Grande. L’attentat de Manchester a été revendiqué par l’organisation djihadiste Etat islamique. La police a annoncé dans la nuit que « des policiers supplémentaires [seraient] déployés dans la capitale anglaise dans les prochains jours ». Les Londoniens devaient s’attendre à voir davantage de policiers, armés et non armés, patrouiller dans les rues de la capitale. Comme pour chaque attentat, Facebook a activé son système de safety check, qui permet aux personnes qui se trouvent dans la zone touchée de se signaler comme étant en sécurité. Les réactions internationales n’ont également pas tardé à affluer. Enquête ouverte en France La section antiterroriste du parquet de Paris a ouvert une enquête pour « tentatives d’assassinat en lien avec une entreprise terroriste », une procédure habituelle quand des Français sont victimes d’un acte terroriste à l’étranger. Lors d’un entretien téléphonique, Emmanuel Macron et Theresa May « ont fait le point sur la situation des victimes et les premiers éléments de l’enquête » et Mme May s’est engagée à « donner toutes les informations sur les victimes [françaises] et à assurer la sécurité » des Français résidant à Londres, qui votaient ce dimanche pour les élections législatives en France.
"2017-05-06T00:00:00"
europe
https://www.lemonde.fr/europe/article/2017/06/05/attentat-de-londres-la-police-procede-a-de-nouvelles-perquisitions-et-arrestations_5138876_3214.html
Ecotaxe : « Parler d'écologie punitive, c'est de la démagogie pour justifier l'inaction »
Le président de la commission du développement durable de l'Assemblée nationale, Jean-Paul Chanteguet (PS) préconise le maintien du dispositif écotaxe initial avec l'introduction d'une franchise.
Ségolène Royal, ministre de l'écologie, et Jean-Paul Chanteguet, président de la commission du développement durable de l’Assemblée nationale, le 30 avril, au Palais-Bourbon. AFP/MARTIN BUREAU Le président de la commission du développement durable de l'Assemblée nationale, Jean-Paul Chanteguet (PS), a présenté les conclusions du rapport de la mission parlementaire sur l'écotaxe, mercredi 14 mai. Il préconise le maintien du dispositif initial avec l'introduction d'une franchise. Faut-il faire une croix, comme le souhaite Ségolène Royal, ministre de l'écologie, sur l'écotaxe ? Jean-Paul Chanteguet : Je ne le pense pas, même si je préfère l'appeler « écoredevance poids lourds ». Celle-ci n'est pas une taxe supplémentaire qui relèverait de l'écologie punitive, mais d'un choix de société qui doit permettre de financer une politique de transports durables. Un choix qui résulte d'un consensus politique entre la majorité précédente, qui en est à l'origine avec le Grenelle de l'environnement en 2007, et le gouvernement actuel qui était engagé dans sa mise en œuvre avant d'en décider la suspension. Parler d'écologie punitive, c'est de la démagogie. Ce n'est qu'un slogan qui vise à repousser la prise en compte des enjeux environnementaux et à justifier l'inaction. Le transport routier contribue au réchauffement climatique et à la pollution. Il est aujourd'hui sous-taxé par rapport au rail ou à la voie d'eau. L'écotaxe doit permettre de corriger cette situation. Mme Royal propose d'agir autrement, en créant, par exemple, une vignette pour les poids lourds étrangers… C'est mal connaître la législation européenne qui interdit en la matière toute discrimination de traitement entre les ressortissants étrangers et nationaux. Que proposez-vous alors pour rendre l'écotaxe acceptable ? La création d'une franchise car le dispositif initial est pénalisant pour les petits transporteurs, les petits trajets, en bref pour l'économie de proximité. Une franchise de 400 kilomètres en moyenne par mois – soit 52 euros pour une redevance kilométrique de 13 centimes comme cela était prévu – doit permettre de dépasser cette difficulté. Je suis prêt à discuter de ce seuil, mais en introduisant un barème selon le poids et les émissions polluantes nous parvenons à un système incitatif. Les camions les moins polluants pourront faire 844 kilomètres avant d'être taxés. Les plus sales seront pénalisés à partir de 281 kilomètres. Nous proposons aussi de créer un fonds de modernisation pour permettre aux transporteurs d'acquérir de nouveaux véhicules. Le contrat signé avec la société Ecomouv pour gérer le dispositif doit donc être maintenu ? Rien ne permet aujourd'hui à l'Etat de dire que ce système est défaillant, et, s'il dénonçait ce contrat, il devrait verser au minimum 800 millions d'euros. En a-t-il les moyens ? Je veux surtout me faire le défenseur de la signature de l'Etat. Trop d'engagements ont été pris : auprès de la société Ecomouv, qui a déjà investi 600 millions d'euros et embauché 159 salariés, auprès des conseils généraux puisqu'une partie des sommes collectées devait servir à entretenir leurs routes, auprès de l'Agence de financement des infrastructures de transport de France, et à l'égard aussi des 300 fonctionnaires recrutés par l'Etat. Vos propositions sont-elles suffisantes pour calmer les « bonnets rouges » bretons ? La Bretagne, comme cela était prévu dans le projet initial, bénéficiera d'un régime dérogatoire tenant compte de sa situation périphérique et des faibles possibilités de report du transport de marchandises sur le rail. L'impact de la franchise sera ainsi multiplié par deux. Je ne peux affirmer que cela permettra d'éliminer tous les effets qui pourraient être jugés discriminants. Seule une période de test de plusieurs mois, qui devra d'ailleurs être menée dans toutes les régions, permettra d'ajuster le dispositif. Vous évaluez l'impact financier de la franchise à 300 millions d'euros – sur 1,2 milliard par an que devait rapporter l'écotaxe –, comment le compensez-vous ? Si l'introduction de l'écotaxe conduit à un report du trafic routier sur les autoroutes et donc à plus de recettes pour les péages, il faudra envisager que l'Etat en prenne sa part. Le débat actuel a montré que le moment est certainement venu de redéfinir la place des sociétés d'autoroute. Je suis favorable à ce que l'Etat dénonce de façon anticipée les contrats de concession privée pour motif d'intérêt général. La rente autoroutière serait un bon moyen de financer des infrastructures de transports durables.
"2014-05-14T00:00:00"
planete
https://www.lemonde.fr/planete/article/2014/05/14/parler-d-ecologie-punitive-c-est-de-la-demagogie-pour-justifier-l-inaction_4416608_3244.html
The Beatles : « Let It Be », la messe est dite
« Le Monde » propose une collection de 25 albums et DVD du groupe anglais. Cette semaine, l'album d'une séparation annoncée.
Janvier 1969. Le groupe clôt l'enregistrement de "Let It Be" par un concert improvisé sur le toit de l'immeuble des studios Apple. APPLE CORPS LTD. Le Monde propose une collection de 25 albums et DVD du groupe anglais. Cette semaine, l'album d'une séparation annoncée. Avec son liséré noir et son titre en forme de formule liturgique, la pochette de Let It Be ressemble à un faire-part de décès. Le 8 mai 1970, date de la mise en vente de l'album, la nouvelle était éventée. Un mois plus tôt, Paul McCartney avait annoncé qu'il quittait le groupe. Associé au deuil qui frappa alors des millions de fans, renié par trois des Beatles furieux que John Lennon ait confié sans leur consentement la post-production du disque à Phil Spector, Let It Be croule sous les reproches. Ce n'est même pas le dernier album des Fab Four. A une exception près, tous les titres avaient été enregistrés début 1969, avant que le groupe ne mette en boîte Abbey Road. Paul McCartney espérait alors remettre les Beatles en état de marche en répétant et en enregistrant en direct, comme à leurs débuts. Ce retour aux sources devait être immortalisé sur pellicule par les caméras de Michael Lindsay Hogg, qui se retrouva dans la situation inconfortable du témoin de l'accident. Les sessions furent interrompues plusieurs semaines durant après une violente dispute entre George Harrison et Paul McCartney. Après une réconciliation qui relevait de la pose de rustine, le groupe termina l'enregistrement par un concert improvisé sur le toit de l'immeuble d'Apple, interrompu par l'intervention de la police londonienne. Il n'est pas besoin de savoir tout de cette histoire pour entendre le malheur qui sourd d'une bonne moitié des chansons du plus triste album des Beatles : la lassitude résignée de The Long And Winding Road, l'une des plus belles mélodies de McCartney, l'examen de conscience impitoyable de I Me Mine, de Harrison (le seul titre enregistré en 1970, sans Lennon) et le gospel angoissé de Let It Be. Comme antidote à ce blues, on trouvera One After 909, l'une des premières chansons composées par Lennon et McCartney, le shuffle irrésistible de Get Back et les délicates harmonies de Two of Us, deux autres titres du futur partenaire de Kanye West. Car à part quelques jolies interventions à la guitare, la contribution de Lennon est réduite au minimum. Il avait quitté Les Beatles bien avant que Paul McCartney ait le courage (pour deux) d'en annoncer la fin.
"2015-12-02T00:00:00"
culture
https://www.lemonde.fr/culture/article/2015/02/12/the-beatles-let-it-be-la-messe-est-dite_4575011_3246.html
"Arthuis prône une ""muraille de Chine"", Jospin dénonce des ""relations incestueuses"""
Marine Le Pen a demandé, elle, jeudi que la "justice se saisisse" du volet de l'affaire Bettencourt dans laquelle Eric Woerth est mis en cause pour conflit d'intérêts, en doutant de l'indépendance de l'enquête de l'Inspection générale des finances.
L'affaire Woerth-Bettencourt n'en finit pas de susciter des réactions dans la classe politique française. Il faut construire une "muraille de Chine" entre fonction ministérielle et celle de trésorier d'un parti, a ainsi estimé jeudi le président centriste de la commission des finances du Sénat, Jean Arthuis, à propos des accusations de conflit d'intérêts visant Eric Woerth dans l'affaire Bettencourt. "Nous sommes là au cœur de la gouvernance éthique et je pense qu'en effet ce serait de la bonne gouvernance éthique de mettre une muraille de Chine entre une fonction ministérielle et la fonction de trésorier d'un parti politique, surtout lorsque ce parti est le parti majoritaire", a déclaré sur LCI l'ancien ministre des finances. M. Woerth avait utilisé l'expression "muraille de Chine" pour rejeter ces accusations : "J'ai toujours fait une muraille de Chine entre nos deux métiers", avait-il notamment déclaré la semaine dernière à propos de son travail et de celui de sa femme. Face à la polémique qui n'a cessé d'enfler, le ministre du budget, François Baroin, a annoncé mercredi qu'il allait saisir l'Inspection générale des finances, qui mènera une enquête sur cette affaire, tandis que l'opposition demande une commission d'enquête parlementaire. "Je suis réservé sur cette commission d'enquête parce qu'on est ici dans le secret fiscal, si on transgresse cette règle du secret fiscal, alors je ne sais plus où ça s'arrête", a commenté le sénateur. "RELATIONS INCESTUEUSES" De son côté, Lionel Jospin a dénoncé jeudi les relations "presque incestueuses" de l'exécutif avec les milieux d'affaires et rejeté tout parallèle avec les pratiques passées des socialistes. L'ex-premier ministre PS est sorti de sa réserve pour contrer les arguments de l'UMP qui cherche selon lui à créer un "effet d'équivalence" entre les dérives actuelles de la droite et celles de la gauche. "Il y a entre les dirigeants de l'UMP, le président de la République et les membres du gouvernement une proximité trop grande entre le pouvoir politique et les milieux d'argent", a-t-il dit sur Europe 1. "Je suis venu pour faire une mise au point, pour dire 'tous ne se sont pas comportés de la même façon'", a-t-il ajouté. Lionel Jospin, qui a été premier ministre de 1997 à 2002, a reproché en particulier au ministre de l'industrie, Christian Estrosi, d'avoir voulu "créer une idée d'équivalence". Il a ainsi affirmé qu'il n'y avait jamais eu au Parti socialiste de cumul entre des fonctions gouvernementales et la direction du parti. "Jamais un trésorier du PS n'a été en même temps membre du gouvernement", a-t-il ajouté. Interrogé sur la cas précis d'Eric Woerth, Lionel Jospin a estimé qu'il était "clair qu'un ministre du budget ne doit pas souhaiter que sa femme soit dans la société de gestion du patrimoine" de la première fortune de France. "L'INSPECTION PAS SUFFISANTE" La vice-présidente du Front national, Marine Le Pen, a demandé, elle, jeudi que la "justice se saisisse" du volet de l'affaire Bettencourt dans laquelle Eric Woerth est mis en cause pour conflit d'intérêts, en doutant de l'indépendance de l'enquête de l'Inspection générale des finances (IGF) annoncée mercredi. Environ 70 inspecteurs composent l'IGF, qui est placée sous la tutelle des ministres de l'économie et du budget. "J'aimerais que la justice se saisisse de cette affaire, ça me paraîtrait quand même plus logique, ça éviterait la suspicion de juge et partie, les soupçons de pressions politiques", a déclaré Marine Le Pen sur France Info. "L'inspection de l'administration fiscale n'est pas suffisante", a-t-elle ajouté.
"2010-01-07T00:00:00"
societe
https://www.lemonde.fr/societe/article/2010/07/01/arthuis-prone-une-muraille-de-chine-jospin-denonce-des-relations-incestueuses_1381388_3224.html
Tour de France 2018 : Sagan en jaune, Chavanel en mimosa, Astana et Trek dans le rouge
Victoire au sprint et maillot jaune pour Sagan à La Roche-sur-Yon, au bout d’une étape marquée par de nombreuses chutes. Nos leçons de la seconde étape.
Peter Sagan au moment où il comprend qu’il s’est imposé. BENOIT TESSIER / REUTERS Sylvain Chavanel a passé plus 150 kilomètres à l’avant de la course, d’abord avec deux collègues puis en solo, mais dans une étape comme celle qui reliait Mouilleron-Saint-Germain (Vendée) à la Roche-sur-Yon (Vendée aussi) dimanche, ce sont les 150 derniers mètres qui comptent. Peter Sagan y a bâti sa neuvième victoire d’étape dans le Tour, et chipe le maillot jaune à Fernando Gaviria, pris dans une des nombreuses chutes du jour, dont certaines seront lourdes de conséquences. 📊 First stage podium for Colbrelli. 📊 Premier podium sur une étape pour Colbrelli. #TDF2018 https://t.co/PczQIrXh3J — LeTour (@Le Tour de France) Peter Sagan n’est pas fétichiste So here is the new GC top 10! 📊💛 Et voici donc le nouveau top 10 au classement général ! 📊💛 #TDF2018 https://t.co/z8fRxcKyuE — LeTour (@Le Tour de France) Peter Sagan a endossé dimanche le quatrième maillot jaune de sa carrière et très franchement, il s’en fout comme de sa première liquette de champion de Slovaquie (il en compte huit). Ne lui demandez pas ce qu’il a fait de ses trois premiers, déjà parce qu’il ne se souvient pas l’avoir porté trois fois (les statisticiens sont pourtant formels), ensuite parce qu’il ne sait plus trop. « Il y en a un que j’ai gardé pour mon musée, et peut-être un que j’ai déjà donné, je ne sais pas. » Notez donc qu’un jour, on pourra visiter le musée Peter Sagan. Qu’y trouvera-t-on ? Des enregistrements de son rire d’enfant farceur ? Le masque de VTT de son sponsor, qu’il se plaît à porter sur le podium pour un bon coup de publicité, comme la vedette tchèque des Jeux olympiques d’hiver de Pyeongchang, Ester Ledecka ? Ou encore la lettre de l’Union cycliste internationale (UCI) l’innocentant de son grand écart lors du sprint de Vittel, l’an dernier, qui avait abouti à son exclusion et à l’abandon de Mark Cavendish sur chute ? Le Tour l’avait laissé sur le bord de la route un peu triste, à l’heure où le cyclisme est en mal de champions charismatiques. Sagan était furieux, estimait n’être pour rien dans la partie de bowling et avait attaqué l’UCI devant le Tribunal arbitral du sport. Cinq mois plus tard, en tapinois pendant l’hiver, la fédération internationale l’avait réhabilité par communiqué, contre la promesse que Sagan abandonne ses poursuites. Son président, David Lappartient, n’avait pas caché que l’affaire aurait pu coûter cher. Ce qui permet au Slovaque de dire aujourd’hui : « Je pense que ce n’était pas ma faute et l’UCI l’a dit aussi. Si tu es au clair avec ta conscience, c’est l’essentiel. » Toute ressemblance avec des faits récents ne serait que pure et fortuite coïncidence. Learn how Peter Sagan made his way to the stage win. 🚀🌈 Appréciez comment Peter Sagan a sû s'imposer aujourd'hui. 🚀… https://t.co/w9lLnaKsU1 — LeTour (@Le Tour de France) Chavanel, bientôt 1 an, maillot du meilleur vieux Sylvain Chavanel avait 22 ans lors de son premier Tour de France, qui était le dernier à avoir lieu sous le septennat de Jacques Chirac, en 2001. Il en a 39 aujourd’hui – le doyen du Tour en a 40 –, et n’a pas raté une édition depuis : 18 fois (de suite), le baroudeur s’est retrouvé au départ de la Grande Boucle, record du monde. La 18e, à Noirmoutier, aura été la dernière, Chavanel avait annoncé qu’il s’arrêterait là. Sylvain Chavanel, à l’époque où il imaginait peut-être qu’il allait s’imposer. JEFF PACHOUD / AFP Ce dimanche était son 350e jour de course sur le Tour. En arrivant au Col du Portet au bout de la 17e étape, le 25 juillet, il aura donc passé 365 jours, un an de son existence, à arpenter les routes de l’Hexagone, un anniversaire étonnant : « On est dans une bulle, ça passe extrêmement vite. C’est en voyant ce genre de statistique qu’on se rend compte qu’on a fait un bout de chemin », disait-il dimanche soir, à l’arrivée de la seconde étape à La Roche-sur-Yon. On célébrait un autre anniversaire ce dimanche, celui du patron de son équipe, Jean-René Bernaudeau. Alors pour ces deux occasions – même si ce n’était pas prévu ce matin au départ –, Chavanel a traversé la Vendée en solitaire à l’avant, et fait une sacrée pub à son équipe, la régionale de l’étape. « On peut dire que j’ai fait mon jubilé aujourd’hui, hahaha ! » Pas de 4e victoire d’étape à son palmarès du Tour (dont il fut Maillot jaune deux jours en 2010) : repris à 13 bornes de l’arrivée, après en avoir passé plus de 160 échappé, le Châtelleraudais a dû se contenter d’un trophée pas très joli faisant office de prix de la combativité. En Danseuse réclame l’instauration, vu les circonstances, d’un nouveau maillot distinctif : il existe déjà celui de meilleur jeune, blanc, pour les coureurs de moins de 25 ans. A quand un maillot du meilleur vieux, pour ceux de plus de 35 ans ? Il serait couleur mimosa, puisque ce fut le surnom - il ne l’aimait pas - de celui qui le porterait ce soir sur ses épaules (Chavanel est 5e au général), devançant Gilbert (36 ans, 6e), Greipel (35, 13e) et Valverde (38, 21e) à ce classement des vétérans. 2️⃣0️⃣0️⃣1️⃣ VS 2️⃣0️⃣1️⃣8️⃣ @chava_sylvain Almost 2️⃣0️⃣ years of combativity and success. Presque 2️⃣0️⃣ de comba… https://t.co/uU3ROLi9Tb — LeTour (@Le Tour de France) A huit, les chutes coûtent plus cher Ce Tour a deux jours et déjà, on raye des noms comme les chiffres au Loto des anciens de Mouilleron Saint-Germain (Vendée). Des crampes abdominales, et au revoir l’Ethiopien Tsgabu Grmay, le seul coureur d’Afrique noire au départ cette année. Une mauvaise chute, et au revoir Luis Leon Sanchez, le seul ancien client du docteur Michele Ferrari au départ cette année (l’Espagnol dit n’avoir pas reçu de conseils en matière de dopage et n’a jamais été suspendu). Deux des victimes du jour. JEFF PACHOUD / AFP La Trek-Segafredo et Astana sont donc réduites à sept, puisque le nombre de coureurs par équipe était déjà réduit à huit. Sept pour trois semaines de course, c’est peu. « C’est clair que maintenant, ça descend très vite. Imagine : encore un abandon et on est six, calcule sans trop de mal Alain Gallopin, directeur sportif de la Trek-Segafredo. Au Dauphiné, j’ai eu un abandon et une chute dès le premier jour, on a dû faire le contre-la-montre par équipes à cinq. » Pour le leader d’Astana Jakob Fuglsang, prétendant aux premières places à Paris, le départ de Luis Leon Sanchez est « un gros coup dur », surtout en prévision du contre-la-montre par équipes de Cholet, lundi. Solider rouleur, Sanchez devait être la locomotive de l’équipe : « Ca va nous coûter à tous, puisqu’on va se partager le travail qu’il aurait dû faire et on va se reposer moins souvent. » D’autres ont payé le prix des chutes. AG2R-La Mondiale, l’équipe de Romain Bardet, n’est pas la moindre : le Suisse Silvan Dillier, recruté expressément dans l’optique des 35 kilomètres de lundi, est tombé lourdement. Il souffre de contusions multiples au coude, au genou, à la main, même si ses plaies sont superficielles. « Il sera un peu courbaturé demain, prévoit le docteur Eric Bouvat. Quand les coureurs repartent le matin après une chute, ils sont complètement vermoulus. Ce ne sera pas aussi fluide qu’on aurait pu l’espérer pour le contre-la-montre. » Comme Tony Gallopin, l’autre gros rouleur de l’équipe, n’est pas non plus à 100% après une chute lors du championnat de France, AG2R aura peut-être du mal à viser la première moitié du classement qu’elle espérait autour de Cholet. Avant la blessure de Dillier, Vincent Lavenu, manager de l’équipe, estimait qu’une perte d’une minute sur le vainqueur de l’étape serait une bonne opération.
"2018-08-07T00:00:00"
blog-du-tour-de-france
https://www.lemonde.fr/blog-du-tour-de-france/article/2018/07/08/tour-de-france-2018-sagan-en-jaune-chavanel-en-mimosa-astana-et-trek-dans-le-rouge_5328101_5326505.html
"Des usagers de la SNCF en ""grève"" contre la dégradation du service"
Des abonnés de la ligne SNCF Angers-Le Mans-Paris observent une "grève" de présentation de leurs titres de transport pour protester contre la dégradation du service.
Des abonnés de la ligne SNCF Angers-Le Mans-Paris observent une "grève" de présentation de leurs titres de transport pour protester contre la dégradation du service, tandis qu'une pétition réunit des milliers de signatures, indique, vendredi, un porte-parole. "De 160 à 200 abonnés qui effectuent une navette quotidienne sur Paris se regroupent dans les voitures-bars de leurs trains avec des badges "Abonnés en grève" et refusent de présenter leurs titres de transport", a indiqué Pascal Mignot, un porte-parole de ce mouvement, en précisant que les contrôleurs se montraient "très compréhensifs". "On observe une très nette dégradation du service, pour lequel nous payons très cher, avec des retards à répétition très préjudiciables professionnellement", a-t-il souligné. Les pétitionnaires, qui dénoncent également la dégradation du service, exigent notamment des compensations pour les retards des TER, le respect des horaires et un gel de la hausse de tarifs. "Les usagers en ont marre d'être des vaches à lait", souligne l'Avuc dans un communiqué. Ce mouvement, qui n'est pas encore constitué en association, exige également un dédommagement pour les jours de transport perdus lors des grèves de l'automne et a adressé un "courrier de doléances" à la SNCF. "Nous souhaitons étendre le mouvement mardi aux lignes Lille-Paris, Tours-Paris, Reims-Paris et Lyon-Paris", a indiqué M. Mignot. Un rendez-vous avec la direction régionale des Pays de la Loire est prévu vendredi après-midi, a-t-on appris auprès de M. Mignot et de la SNCF. Parallèlement, une pétition nationale initiée au Mans début janvier par l'Association des voyageurs usagers des chemins de fer de la région Ouest (Avuc) compterait vendredi "plus de 7 500 signataires", selon un porte-parole, Willy Colin. "Cette mobilisation est à la hauteur du mécontentement des usagers, tant du TGV que des TER", précise M. Colin, qui estime que l'objectif des 10 000 signatures devait être rapidement atteint.
"2011-01-14T00:00:00"
societe
https://www.lemonde.fr/societe/article/2011/01/14/des-usagers-de-la-sncf-en-greve-contre-la-degradation-du-service_1465474_3224.html
Pour une refondation profonde de l’Union européenne
A l’occasion de la journée de l’Europe, le 9 mai, Jean-Christophe Cambadélis, Bruno Le Roux, Didier Guillaume, Pervenche Berès lancent un appel à ceux qui veulent aussi refonder l’Europe
Par Jean-Christophe Cambadélis, Bruno Le Roux, Didier Guillaume, Pervenche Berès L’Europe se désagrège sous nos yeux : les citoyens européens ne pensent plus qu’elle les protège, qu’elle soit un espace de démocratie. Ils s’en détournent, quand ils ne se sentent pas trahis par elle. Pour les parlementaires que nous sommes, l’Europe se détricote parce qu’elle est inachevée et que ses lacunes d’origines sont devenues intenables. Réfugiés, euro, fraude fiscale, chômage, terrorisme,… L’Europe n’a pas su se donner les outils pour répondre aux crises de grande ampleur qu’elle a traversées ces derniers temps. Force est de constater que l’Europe des petits pas ne marche plus : Maastricht n’a pas produit de politique économique européenne pas plus que Schengen de politique commune d’asile, d’immigration ou de frontières extérieures. Quelles que soient les avancées accomplies, bien des blocages de l’Union sont le résultat d’une politique du « chacun pour soi » de la part des gouvernements des États membres, prompts à condamner chez eux les solutions qu’ils ont négociées et acceptées à Bruxelles. Seuls, nous ne pourrons rien pour l’harmonisation fiscale, la convergence économique et sociale, contre la fraude fiscale, la menace djihadiste ou la piraterie, le réchauffement climatique, pour la protection de l’environnement et des mers, la préservation des ressources non renouvelables, la sécurité alimentaire… De la même manière, la résistance à la politique commerciale agressive de la Chine n’aurait aucune efficacité au niveau des nations européennes ; les menaces de représailles commerciales seraient telles qu’aucune capitale nationale n’y résisterait. Ceux qui répondent à la crise par des solutions nationales font fausse route et ne font qu’attiser le nationalisme en Europe. L’Union n’est ni omnipotente ni responsable de toutes les crises mais elle est aujourd’hui incomprise. Alors que le Royaume Uni veut la réduire à un marché intérieur ou la quitter, nous devons saisir ce moment pour reprendre l’initiative. C’est donc une œuvre de refondation profonde que nous proposons, un nouveau contrat pour les Européens, pour une Europe des projets plutôt qu’une Europe de la sanction. En ce sens, nous proposons aux citoyens européens un décalogue de priorités. L’Europe doit se doter d’une stratégie massive d’investissements. Grâce à un socle commun de droits sociaux et à un budget à la hauteur de ses ambitions, l’Union devra faire de l’emploi sa priorité absolue. La convergence sociale permettra de lutter pour le pouvoir d’achat, contre le dumping social et salarial, pour le salaire minimum et l’encadrement du détachement des travailleurs. Ensuite nous demandons un impôt européen sur les multinationales et une harmonisation fiscale permettant la lutte contre la délinquance en col blanc (la corruption, la fraude, l’évasion et l’optimisation fiscale). Nous plaidons pour une politique migratoire globale et responsable, comprenant une meilleure gestion des frontières extérieures appuyée sur un Code Schengen précisé. Le système commun d’asile doit s’appuyer sur un Règlement Dublin III profondément modifié, qui suppose un guichet unique d’instruction des demandes d’asile et sur une harmonisation plus étroite des procédures ainsi que des droits des personnes qui obtiennent le statut de réfugié. Nous voulons doter la zone euro des moyens d’intervention et d’un budget digne d’un espace de cette importance. Un gouvernement de la zone euro devra impulser la politique économique européenne, gérer le budget et ainsi assurer un contrepoids politique et démocratique aux décisions de la BCE. Il devra être démocratiquement contrôlé par un parlement de la zone euro. Les parlementaires, européens comme nationaux, auraient ici un rôle essentiel dans ce processus de contrôle. Nous proposons de faire du succès de la Conférence de Paris sur le climat le fil conducteur d’un nouveau modèle de croissance. Toutes les conséquences doivent en être tirées au plan européen à travers une stratégie massive d’investissements public et privé, y compris par la relance des prêts bancaires aux PME, bien au-delà du Plan Juncker, pour favoriser la transition énergétique, rattraper le retard de notre continent dans le domaine numérique et favoriser la création d’emploi de qualité, soutenir les jeunes entreprises. Les règles du pacte de stabilité devront en parallèle être réexaminées afin de favoriser l’investissement. L’union bancaire devra être parachevée. Le chantier majeur de la relance de la demande intérieure doit pouvoir s’appuyer sur des instruments puissants ; nous souhaitons aussi l’élaboration d’un Buy European Act, qui donne la préférence aux entreprises européennes dans les marchés publics. Cette stratégie interdit de conclure le TTIP. Elle nécessite la mise en œuvre du principe du juste échange qui garantit les normes de santé, sociales et environnementales de l’Union. Elle porte une exigence démocratique et la procédure d’autorisation parlementaire de ratification devra être exemplaire. L’Europe, touchée en plein cœur par des attentats, doit rapidement et considérablement accélérer sa lutte contre le terrorisme. Les services de renseignement des Etats membres doivent renforcer leur coopération ainsi que leurs échanges d’informations. Entité régionale confrontée à l’instabilité du Moyen-Orient, à la montée du terrorisme djihadiste et à l’instabilité de son voisinage à l’Est, l’Europe doit repenser ses relations stratégiques avec ses grands partenaires sur la scène internationale à travers une diplomatie européenne cohérente qui doit pouvoir s’appuyer sur une véritable politique commune de défense. Nous voulons aussi mettre en place un pacte pour la démocratie, l’état de droit et les droits fondamentaux alors que les nationalistes proposent la fin de l’Union, et les libéraux le seul marché. C’est à telle refondation que nous conditionnons un changement de traité. Les citoyens aspirent à la fois à une refondation européenne et, pour une grande majorité, à rester dans l’Union ; c’est dans cet espace que nous souhaitons porter la négociation. Oui, l’Europe est l’outil indispensable pour reconquérir notre souveraineté et faire face aux défis et menaces du XXIe siècle. L’urgence ne nous laisse pas d’autre choix que d’innover en avançant, y compris avec une intégration renforcée autour de la zone euro pour rester fidèle à l’idéal de progrès, de paix et de prospérité que portent les socio-démocrates européens. L’Europe se doit de reprendre le chemin qui fait sa force à l’échelle du monde, celui de la démocratie. Seule une nouvelle refondation politique, basée sur un contrat avec les Européens, permettra de sauver l’Union européenne et de garantir la pérennité de ses valeurs. « Une certaine Europe est morte, vive notre Europe ». Jean-Christophe Cambadélis est premier secrétaire du Parti socialiste ; Bruno Le Roux est président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale ; Didier Guillaume est président du groupe socialiste au Sénat ; Pervenche Berès est présidente de la Délégation Socialiste Française au Parlement européen et les parlementaires membres des groupes qu’ils président.
"2016-09-05T00:00:00"
idees
https://www.lemonde.fr/idees/article/2016/05/09/pour-une-refondation-profonde-de-l-union-europeenne_4915966_3232.html
Inégalités économiques : « Un danger de capture des leviers de pouvoir par les plus riches »
Entretien croisé entre les économistes Patrick Artus et Pierre Cahuc, lors du Club de l’économie du « Monde », mercredi.
Patrick Artus, chef économiste de la banque Natixis, et Pierre Cahuc, professeur à Polytechnique et à l’ENSAE, ont débattu des mutations du travail et de la nécessité des réformes en France, lors du Club de l’économie du Monde, mercredi 25 avril. Morceaux choisis. La mutation du marché du travail Patrick Artus. « Le monde des salariés est agressé. Prenons les normes de rémunération du capital. Aux Etats-Unis, le rendement du capital est de 15 %, quand l’Etat se finance à 3 %. Cette prime de risque de 12 % ne se justifie pas. La rémunération des actionnaires est trop élevée, peu cyclique et peu risquée. Pour la garantir, on assiste à une déformation du partage des revenus au détriment des salaires. Parallèlement apparaît une “bipolarisation” du marché du travail, avec une disparition des emplois intermédiaires. Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Qui profite de la reprise économique ? » En France, cette distorsion pousse les jeunes diplômés à prendre des postes qui ne correspondent pas à leurs qualifications, ce qui conduit les non-diplômés à être évincés du marché l’emploi. » La réforme en France Pierre Cahuc. « Le paritarisme fonctionne assez mal. L’assurance-chômage et la formation professionnelle sont des systèmes très inefficaces. Les tentatives de réforme ont jusqu’à présent toutes échoué. C’est la première fois qu’on a une équipe gouvernementale qui a un plan clair et cohérent. Que cela suscite des résistances, c’est un fait. Mais il y a un consensus en France sur cet échec du paritarisme, d’où l’absence de mobilisation massive contre sa remise en cause. » La formation Patrick Artus.« L’énorme problème, ce sont les compétences de la population active. Nous sommes tous très positifs sur la réforme de la formation professionnelle, mais en faisons-nous assez ? Est-ce à la hauteur du problème, alors que la France est en queue de peloton dans ce domaine ? A ce stade, on n’en sait pas grand-chose. » Pierre Cahuc. « S’appuyer sur la formation professionnelle est une bonne chose, mais les résultats prendront du temps. Le meilleur moyen de faire entrer les moins qualifiés sur le marché du travail, c’est de baisser le coût de ce dernier. C’est ce qu’a fait l’Allemagne en 2005, en facilitant la flexibilité des salaires et en taillant dans les aides sociales. Cela a été ­violent, mais cela a créé des incitations à travailler avec des mini-jobs qui ne sont pas soumis à l’impôt sur le revenu. Rapidement, on a vu l’emploi augmenter, essentiellement pour des personnes peu qualifiées. En France, il faut se poser la question de savoir comment stimuler cette entrée dans le marché du travail de personnes peu qualifiées, en ayant plus de flexibilité sur les salaires et en complétant les revenus par un revenu universel, un RSA qui serait plus généreux, alors que, sur les vingt dernières années, celui-ci a moins augmenté que le smic. L’enjeu, aujourd’hui, c’est la réduction du chômage des jeunes. » Le salaire minimum Pierre Cahuc. « Le salaire minimum n’est pas un bon instrument de redistribution comparé à la fiscalité et aux transferts sociaux. Quand on relève le smic, on augmente le revenu de ménages dont 40 % appartiennent aux cinq déciles les plus hauts de la distribution des revenus, parce qu’il s’agit de couples où il y a deux personnes qui travaillent. Les pauvres en France, ce sont les femmes seules avec enfants qui ont de faibles revenus. Pour les cibler, augmenter le smic est très inefficace. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Après la crise de 2007, les économistes (re)découvrirent les inégalités En France, le salaire minimal est élevé, à 60 % du salaire médian contre 40 % en Allemagne. Ce n’est pas favorable à l’emploi et à l’insertion des jeunes. On peut redistribuer plus, plus efficacement, avec d’autres outils, comme la prime d’activité. Dire que le smic est un problème ne signifie pas qu’on veut plus d’inégalités. Au contraire, cela veut dire qu’on veut les réduire de manière plus efficace. » Inégalités et capitalisme Pierre Cahuc. « Le développement des inégalités représente un danger de capture des leviers de pouvoir par les très riches. C’est ce qui se passe aux Etats-Unis, ce qui conduit à l’appauvrissement des salariés. Du fait de la mondialisation, on a observé cette déformation de la distribution des revenus, qui pose un problème structurel de gouvernance au niveau des Etats. La problématique est mondiale : on voit que ceux-ci ont du mal à se coordonner sur la taxation des multinationales qui génèrent beaucoup de profits. » Patrick Artus. « Aux Etats-Unis, des entreprises ont réussi à générer des positions dominantes. Elles paient extraordinairement bien leurs dirigeants et leurs cadres stratégiques. Les inégalités ne seraient pas le reflet de l’innovation (ce qui était la thèse optimiste), mais résultent du fait que les innovations permettent d’obtenir des rentes de monopole. Article réservé à nos abonnés Lire aussi En matière d’inégalités, les Etats-Unis perdent le match face à l’Europe Il est nécessaire de faire émerger un modèle différent du modèle anglo-saxon, un capitalisme européen qui n’a pas la même gouvernance, qui regarde le long terme, qui ne demande pas 15 % de rendement, qui s’intéresse à l’environnement, aux inégalités. Certains gérants d’actifs commencent à avoir des positions radicales sur ces sujets. Evidemment, tant que nos entreprises seront la propriété des fonds anglo-saxons, il ne se passera rien. Il faut qu’à gauche on comprenne qu’il est nécessaire que les Européens achètent des actions et qu’on doit se doter de fonds de pension. Les actions ne représentent que 5 % des actifs gérés par les assureurs européens contre 50 % aux Etats-Unis. La première étape, c’est de reprendre la propriété capitalistique de nos entreprises. »
"2018-04-26T00:00:00"
economie
https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/04/26/inegalites-economiques-un-danger-de-capture-des-leviers-de-pouvoir-par-les-plus-riches_5291008_3234.html
Pour ou contre Trump ? Comment les « midterms » sont devenus un scrutin en forme de référendum
Les Américains sont appelés à voter, mardi, aux élections de mi-mandat, et les démocrates pourraient reprendre le contrôle de la Chambre.
Donald Trump s’adresse à la presse, à la Maison Blanche, avant son départ pour une série de meetings, le 4 novembre. ANDREW HARNIK / AP Donald Trump a raison de dire que son nom, sans y apparaître en toutes lettres, figure sur les bulletins de vote des élections de mi-mandat du 6 novembre, qui doivent renouveler 35 sièges de sénateurs et la totalité de ceux de la Chambre des représentants. Cette échéance s’est en effet transformée, de par sa propre volonté, encore plus que par le passé, en un référendum sur un bilan flatteur pour ce qui est de l’économie et sur un style non conventionnel qui lui vaut au contraire des accusations récurrentes de « diviseur en chef ». Lors de la présidentielle de 2016, il avait pu bénéficier de deux atouts : la nouveauté et la répulsion inspirée par son adversaire démocrate, Hillary Clinton. Les passions politiques qu’il a alimentées depuis son arrivée à la Maison Blanche ont au moins une vertu. Tout indique que la participation à ces élections sera l’une des plus élevées de ces dernières années. Cette hausse tient autant à la discipline traditionnelle des électeurs républicains qu’à une forte mobilisation démocrate. Une mobilisation illustrée tout au long de l’année par un nombre élevé de candidats et notamment de candidates, y compris dans des circonscriptions républicaines jugées imprenables ; par des versements records de dons individuels ; et enfin par des intentions de vote restées pendant toute la campagne nettement supérieures à celles exprimées au profit des républicains. Le précédent de 2016 Cet écart au niveau national n’est cependant pas la garantie d’une « vague bleue » démocrate, espérée avant l’été. Dans beaucoup de circonscriptions, qui décideront de la majorité à la Chambre des représentants, la lutte apparaît serrée, tout comme dans la poignée d’Etats qui sont le théâtre d’élections sénatoriales particulièrement disputées. Le précédent de la présidentielle de 2016 invite également à la prudence. Le résultat final avait bien été conforme aux intentions de vote mesurées par les principaux instituts de sondage au niveau national, avec une avance de plus de 2,5 millions de voix pour la démocrate Hillary Clinton. Néanmoins, l’avantage pris par Donald Trump dans une poignée d’Etats-clés lui a permis de l’emporter dans le corps électoral des grands électeurs. Le président, qui avait hérité d’une solide économie en 2016, contrairement à son prédécesseur, est à nouveau chanceux deux ans plus tard. Le renouvellement partiel du Sénat est en effet très favorable aux républicains. Les démocrates, qui défendent une dizaine de sièges dans des Etats largement remportés par Donald Trump en 2016, sont en difficulté dans la moitié d’entre eux. Leur siège dans le Dakota du Nord, remporté de justesse en 2012, est plus que menacé, tout comme ceux de l’Indiana, du Missouri et de la Floride, voire du Montana.
"2018-05-11T00:00:00"
elections-americaines-mi-mandat-2018
https://www.lemonde.fr/elections-americaines-mi-mandat-2018/article/2018/11/05/midterms-le-bilan-de-trump-a-l-epreuve-des-urnes_5378991_5353298.html
« La bonne gouvernance est d’abord une question d’institutions solides »
Aicha Bah Diallo a été choisie par l’homme d’affaires soudanais Mo Ibrahim pour faire partie de l’équipe de sa fondation, qui vient de publier son rapport annuel sur le leadership et la gouvernance en Afrique.
Aicha Bah Diallo, le 6 août 2014 à Washington. Pete Marovich / AFP Aicha Bah Diallo est une passionnée. Le développement social en Afrique est le cheval de bataille de cette ancienne ministre de l’éducation en Guinée de 1990 à 1996. Elle a occupé de hautes fonctions à l’Unesco avant de fonder le Forum des éducatrices africaines (FAWE). C’est à ce titre qu’elle a été choisie par l’homme d’affaires soudanais Mo Ibrahim pour faire partie de l’équipe de sa fondation, laquelle se concentre depuis 2006 sur le leadership et la gouvernance en Afrique. Lundi 5 octobre à Londres, la Fondation Mo Ibrahim a publié son indice annuel. Selon cet indice, la qualité de la gouvernance s’est détériorée dans 21 pays africains sur 54. 10 seulement ont connu quelques avancées. Et le reste est en stagnation en matière d’Etat de droit ou de développement humain. Quelle est l’efficacité de l’indice Ibrahim pour la gouvernance en Afrique ? La question est valable pour tous les types de classements qui sont faits sur le plan international. Il revient aux gouvernants eux-mêmes, mais surtout aux organisations de la société civile et à l’opposition d’en faire quelque chose d’utile. Il doit pouvoir servir au débat public dans chacun des 54 pays africains. Depuis plusieurs années, l’indice Ibrahim est utilisé comme un instrument indirect de pression sur les gouvernements afin d’obtenir des avancées en matière de droits de l’homme, de mise en place d’institutions solides, de lutte contre la corruption ou d’accès à des droits essentiels comme la santé et l’éducation. Si cet indice est utile, qu’est-ce qui explique le recul observé ces quatre dernières années? La gouvernance en Afrique n’a pas faibli. Elle n’a simplement pas augmenté aussi vite que cela aurait pu se faire. Cette stagnation est le résultat d’une moyenne pour tout le continent. Mais en observant pays par pays, l’on peut se rendre compte que plusieurs d’entre eux ont des résultats très encourageants. C’est le cas de la Côte d’Ivoire, du Maroc ou du Rwanda et même du Zimbabwe où l’on a noté des avancées à la fois en matière de sécurité, de développement économique et durable, de développement humain et d’Etat de droit. Ce sont des progrès, cela ne veut pas dire que tout est parfait dans ces pays. D’un autre côté, beaucoup de pays, notamment en Afrique sont en situation de conflit ou de post-conflit, comme la République centrafricaine. Il est impossible d’avoir des institutions solides dans un tel contexte. Or la bonne gouvernance, c’est d’abord une question d’institutions fortes et de leadership. L’indice a-t-il vocation à être contraignant ? La Fondation Mo Ibrahim n’a pas vocation à exercer une quelconque contrainte sur les gouvernements. Mais l’on pourrait imaginer qu’au niveau de chaque pays, les différentes forces décident de manière consensuelle de faire de l’indice Ibrahim un instrument contraignant. Ce qu’il est important de noter est qu’il s’agit de l’indice le plus complet disponible sur la situation de l’Afrique dans tous les domaines. La démarche consiste à informer les Africains sur la manière dont ils sont gouvernés. L’objectif est de permettre que la démocratie avance au même rythme que les performances économiques et sociales.
"2015-06-10T00:00:00"
afrique
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2015/10/06/la-bonne-gouvernance-est-d-abord-une-question-d-institutions-solides_4783457_3212.html
Deux ans après, l’assassinat d’un Français de l’ONU en Somalie reste un mystère
Clément Gorrissen avait été tué par balles avec un collègue britannique, le 7 avril 2014, dans le Putland, la base arrière des pirates.
C’était il y a deux ans tout juste. Le 7 avril 2014, Clément Gorrissen, un Français travaillant en Autriche comme consultant pour le bureau crimes et drogue de l’ONU, atterrit en mission officielle avec son collègue britannique Simon Davis à l’aéroport de Galkayo, dans la région du Putland somalien (nord-est), base arrière des pirates qui sévissent dans tout l’océan Indien. Il a un mauvais pressentiment. Non pas que lui et son collègue débarquent en terre inconnue : spécialiste de la piraterie maritime, ce jeune homme de 28 ans et son mentor plus âgé multipliaient les déplacements dans la Corne de l’Afrique depuis trois ans. Cette fois, ils revenaient notamment inaugurer une prison gérée par les Nations unies. Mais la Somalie, destination des plus dangereuses, il voulait arrêter. Quitter les Nations unies pour boucler un doctorat. L’avion qui devait l’emmener de la ville d’Hargeisa (nord-ouest) à Galkayo avait vingt-quatre heures de retard. Personne ne donnait d’explication. Son guide local, payé par l’ONU, n’était pas armé. Dans le dernier mail envoyé à sa petite amie, il écrivait qu’il se sentait surveillé. Article réservé à nos abonnés Lire aussi La Jordanie s’engage en Syrie, en Libye et en Somalie Et puis, avant d’arriver en Somalie, il enquêtait à Dubaï sur des filières bancaires qu’il soupçonnait de financer le terrorisme. Avec Simon Davis, il sera tué par balles à l’aéroport de Galkayo par un agent de sécurité criant : « Allahou akbar ! » Depuis, même le secrétaire d’Etat américain John Kerry a envoyé une lettre à la famille de Clément Gorrissen pour souligner l’importance de son travail. Sciences Po Lille, où il a étudié, a créé une bourse à son nom. Et pour assister à ses obsèques, plusieurs personnalités somaliennes se sont rendues jusqu’en Alsace. « Des étrangers arrivent, laissez faire » Malgré cette pluie d’hommages, l’enquête ouverte par la France n’aurait pas encore abouti. De son côté, l’ONU affirme avoir tiré ses conclusions mais n’en communique pas les résultats. Londres, qui a dépêché sa propre mission sur place, pencherait pour un assassinat prémédité. « Pour les Anglais, il y a eu commanditaire et contrat », affirme Sabine Bajard, la mère de Clément Gorrissen, qui a été reçue en 2015 à Scotland Yard. Les djihadistes somaliens chababs ne seraient pas impliqués. « Un autre agent de sécurité de l’aéroport a obtenu une somme d’argent dont il n’a pas su justifier l’origine. Dans son portable, on a trouvé un SMS qui disait : “Des étrangers arrivent, laissez faire.” » Pour savoir qui a ordonné de tuer son fils, Sabine Bajard a écrit une lettre au tireur. Il n’avait rien à lui dire. Les Nations unies auraient bien transmis sa missive : il croupirait dans la prison où devaient se rendre ses victimes.
"2016-04-04T00:00:00"
afrique
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/04/06/deux-ans-apres-l-assassinat-d-un-francais-de-l-onu-en-somalie-reste-un-mystere_4896952_3212.html
Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France, quitte « définitivement » Les Républicains
Au lendemain de la victoire de Laurent Wauquiez à la tête des Républicains, Xavier Bertrand a annoncé son départ du parti, lundi, sur France 2.
Xavier Bertrand, en mars 2011. AFP/PHILIPPE HUGUEN C’est la première secousse après l’élection de Laurent Wauquiez à la tête des Républicains (LR). Le président de la région des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, a annoncé sur France 2, lundi 11 décembre, qu’il quittait le parti de droite. « Je ne reconnais plus ma famille politique, donc j’ai décidé de la quitter », a-t-il annoncé. « Je m’étais déjà mis en retrait [de LR] depuis le soir du premier tour de la présidentielle, quand ma famille n’a pas dit clairement qu’il fallait faire barrage à l’extrême droite. […] Tout mon engagement politique a été contre le FN, contre l’extrême droite. Jamais Nicolas Sarkozy, jamais Alain Juppé n’auraient permis une telle dérive. » M. Bertrand a ensuite fait savoir qu’il n’a pas « l’intention de rejoindre un parti politique ou d’en créer un. Mon parti c’est la région des Hauts-de-France ». Dans la foulée, sur le plateau de TF1, Laurent Wauquiez a réagi à cette annonce : « Il considère qu’il n’a pas sa place, c’est son choix, je le respecte et j’avance. Ce que je veux, c’est faire émerger une nouvelle génération, cette droite renouvelée qui assume ses idées. » « Extrême droite » Ces derniers mois, M. Bertrand n’a pas caché son animosité envers la ligne droitière de Laurent Wauquiez. Dans une interview au Journal du dimanche, en juin, M. Bertrand avait regretté que M. Wauquiez « cour[e] après l’extrême droite ». « Il le dit lui-même et même Marion Maréchal-Le Pen se dit prête à travailler avec lui ! Mais il n’y a pas que ça : il est le candidat de Sens commun. J’ai du respect pour chacun, mais la laïcité dans les partis politiques aussi, ça ferait du bien. » Article réservé à nos abonnés Lire aussi Comment Laurent Wauquiez est devenu le chantre de la « droite décomplexée » Mais M. Bertrand avait toutefois refusé d’être candidat à la présidence des Républicains, préférant rester à la tête des Hauts-de-France. « Même si j’ai conscience que je peux l’emporter, je ne serai pas le responsable d’une nouvelle guerre des chefs », avait expliqué M. Bertrand, qui incarnait une ligne centriste dans son ex-parti.
"2017-11-12T00:00:00"
politique
https://www.lemonde.fr/politique/article/2017/12/11/xavier-bertrand-president-de-la-region-hauts-de-france-quitte-definitivement-les-republicains_5228196_823448.html
La réalité scénarisée est-elle une fiction ? La télévision se divise
Le Conseil supérieur de l'audiovisuel va organiser des auditions pour déterminer si ce format inédit peut entrer dans les quotas de fictions françaises que doivent diffuser les chaînes.
"Si près de chez vous" sur France 3, produit par 909 Productions, a fait travailler une trentaine d'auteurs et 700 comédiens pour sa première saison. France3 C'est un nouveau filon pour les chaînes de télévision et les instances de réglementation ont décidé de sérieusement s'y intéresser : la "scripted reality" ou réalité scénarisée, un format d'un genre inédit, qui mélange les codes de la fiction et de la téléréalité, envahit depuis quelques mois les écrans télévisés. Pas moins de six programmes sont à l'antenne en cette rentrée sur TF1, France 2, France 3, M6 et NRJ12. Deux autres sont attendus sur NT1 et W9. Mais ces ovnis télévisuels, produits à peu de frais et parfois à la limite de la vulgarité, divisent les professionnels du secteur. Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) va donc organiser dans la deuxième quinzaine de novembre une série d'auditions avec les producteurs, les sociétés d'auteurs, et les télévisions pour se pencher sur ce genre à la mode. Une question se pose : dans quelle catégorie juridique faut-il classer la "scripted reality" ? "Le jour où tout a basculé" sur France 2 ou"Mon histoire vraie" sur TF1 sont-elles des œuvres de fiction ? "Il n'y aura pas de réponse univoque, précise Francine Mariani-Ducray au CSA. Nous regarderons programme par programme." Une telle qualification serait une aubaine pour les chaînes de télévision, soumises à des obligations de diffusion et de production de fiction française. Et pour cause : la "réalité scénarisée" est un format hyper rentable. CASES DE FIN DE MATINÉE OU DE L'APRÈS-MIDI Décors sommaires, comédiens inconnus et scénarios inspirés de faits divers. Voilà la recette de ces feuilletons à bas coûts, importés d'Allemagne, qui traitent de la vie de monsieur et madame tout-le-monde en brouillant les frontières entre magazine et fiction. Ils ont opportunément rempli les cases de fin de matinée ou de l'après-midi auparavant dévolus à la rediffusion de vieilles séries européennes ou de programmes un peu éculés. "Les avantages sont nombreux, explique Estelle Boutière du cabinet NPA Conseil. On est dans un genre low cost, produit en quantité industrielle et qui se rediffuse facilement." Ainsi, selon les données de NPA, 26 minutes d'un programme de "scripted" pour les chaînes historiques reviennent à quelque 40 000 euros. Contre près de 100 000 euros pour la célèbre série de France 3 "Plus belle la vie". Produits dans des volumes très importants, ces programmes sont conçus pour être multirediffusés. De quoi diviser d'autant le coût réel d'un épisode. Surtout, ces feuilletons font le plein d'audience auprès d'un public prisé par les annonceurs : la fameuse ménagère de moins de 50 ans. TF1 a fait décoller ses matinées avec son programme "Au nom de la vérité", à l'antenne depuis fin mai. Il est désormais régulièrement numéro 1 sur cette cible avec une part d'audience moyenne de 17,5 %. ENJEUX ÉCONOMIQUES Certains producteurs s'inquiète de l'ampleur prise par le phénomène. Dans un communiqué du 23 octobre, le syndicat des producteurs indépendants (SPI) dénonce un format "tabloïd". En amont des auditions du CSA, le SPI appelle à "ne pas vider de son sens la notion même de patrimoine culturel". Chez France Télévisions, on fait remarquer qu'"il ne faut pas prendre le sujet par le seul biais artistique". Le service public se plait à souligner l'enjeu économique de ce type de programmes qu'il a été le premier à proposer dès l'été 2011. "Si près de chez vous" sur France 3, produit par 909 Productions, a ainsi fait travailler une trentaine d'auteurs et 700 comédiens pour sa première saison. Ce que ne permettait évidemment pas l'indestructible "Derrick", qui lui a cédé la place sur cette case... France Télévisions indique ne pas inclure la "scripted reality" dans les quotas de fiction française qu'il est tenu de remplir. Du moins pour l'instant. Il n'hésitera pas à revoir sa copie "dès lors que les instances réglementaires détermineraient qu'il s'agit d'oeuvres éligibles", précise le groupe. Marie de Vergès
"2012-10-25T00:00:00"
actualite-medias
https://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2012/10/25/la-realite-scenarisee-est-elle-une-fiction-that-is-the-question_1781061_3236.html
"Syrie : ""une décision à prendre"" après le vote du Congrès et le rapport de l'ONU"
Washington et Paris comptent leurs soutiens et continuent à faire pression sur leurs opinions publiques, hostiles à une intervention militaire.
François Hollande, le 6 septembre. AFP/ERIC FEFERBERG Parallèlement à la séquence diplomatique qui vient de s'achever, avec le G20 et la rencontre des ministres des affaires étrangères de l'UE à Vilnius, Washington et Paris continuent à faire pression sur leurs opinions publiques, hostiles à un engagement militaire. François Hollande a promis, samedi 7 septembre, de s'adresser aux Français après le vote du Congrès américain et la remise du "rapport des inspecteurs" de l'ONU, sans doute en fin de semaine prochaine. Ce rapport représente une étape essentielle aux yeux de la plupart des Européens, car il est susceptible de confirmer de manière indépendante les accusations d'attaques aux gaz toxiques. "Il y aura une décision à prendre, y compris après une éventuelle saisine des Nations unies", a déclaré le président français, qui a aussi tenu à rappeler qu'une intervention contre Damas servirait à"punir le régime", et"en aucune façon à porter le conflit au-delà"de la Syrie. LES IMAGES CHOC DE CNN"" Du côté des Etats-Unis, Barack Obama a déclaré, à la radio, que son pays"ne peut pas rester aveugle devant les images de Syrie que nous avons vues". Ce week-end, la chaîne américaine CNN a diffusé en boucle des vidéos de corps frappés de convulsions ou d'enfants et d'adultes morts, qui seraient victimes des attaques à l'arme chimique du 21 août. Selon CNN, nombre de ces vidéos avaient déjà été diffusées sur Internet, mais elles semblent être aujourd'hui authentifiées par des responsables du renseignement. La chaîne ne garantit pas leur authenticité de source indépendante. Des vidéos du même genre avaient été diffusées en début de semaine par les autorités françaises. RALLIEMENT ET SOUTIENS François Hollande s'est par ailleurs félicité du ralliement de l'Allemagne à la déclaration émise à Vilnius, qui affirme qu'il existe de "fortes présomptions" sur la responsabilité du régime de Bachar Al-Assad dans la mort de centaines de civils syriens le 21 août, sans toutefois prévoir d'intervention militaire : "Je constate que nos positions avancent, je vois que les Européens se sont également réunis pour appuyer une solution qui est celle de la condamnation des armes chimiques et le texte [de Vilnius] soutient que tous les éléments les plus forts vont dans le sens de la responsabilité du régime de Damas. L'Allemagne [...] s'y est ralliée et a contribué à ce que l'Europe puisse être unie." Dans le même temps, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, qui recevait à Paris, samedi, le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, dément tout isolement de la France : "Désormais, sept des huit pays du G8 partagent notre analyse sur une réaction forte", tout comme "12 pays du G20", a-t-il assuré, en évoquant aussi le soutien de l'Union européenne et celui du Conseil de coopération du Golfe. Ce dernier, qui regroupe Bahreïn, le Koweït, Oman, les Emirats arabes unis, le Qatar et l'Arabie saoudite, a exhorté la communauté internationale à intervenir immédiatement en Syrie pour "délivrer" le peuple de la "tyrannie" de son gouvernement. "NOTRE MUNICH À NOUS" "Nous avons plus de pays préparés à agir militairement que ce qu'il nous faudrait pour l'action militaire en projet", a précisé, de son côté, John Kerry, qui a évoqué la Syrie "comme notre Munich à nous", faisant référence à un précédent historique lourd de sens pour signifier l'inaction de la communauté internationale. Les "accords de Munich", signés en 1938, symbolisent en effet l'abdication de l'Occident face à la montée du nazisme en Europe. Reste que la plupart des pays de l'UE sont toujours réticents face à la perspective de cette opération armée, qui se ferait sans l'aval de l'ONU. La Suède et la Pologne ont notamment mis en garde, samedi, contre les réactions impulsives au conflit syrien, tout effort international demandant un engagement "pour les décennies à venir". Si une action armée "courte et ciblée", selon les termes de Paris et Washington, était menée, elle prendrait la forme, selon les experts, de tirs de missiles de croisière. Peu de pays, hors des Etats-Unis et de la France, ont cette capacité militaire. Regarder la carte interactive : Intervention en Syrie : le tour du monde des divisions Carte des positions internationales sur la Syrie. DR
"2013-07-09T00:00:00"
proche-orient
https://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/09/07/syrie-francois-hollande-s-adressera-aux-francais-en-fin-de-semaine-prochaine_3472988_3218.html
La vente de gilets jaunes en Egypte contrôlée par la police
Par crainte de manifestations non autorisées et de débordements, les autorités égyptiennes ont restreint la vente du gilet fluorescent, devenu le symbole du mouvement social en France.
En Egypte, la vente de gilets jaunes est soumise au contrôle de la police. Philippe Turpin / Photononstop Les autorités égyptiennes ont restreint la vente des gilets jaunes – ce gilet fluorescent que doit posséder chaque automobiliste, devenu, en France, le symbole du mouvement social qui dure depuis trois semaines, selon plusieurs commerçants. Cinq détaillants cairotes ont affirmé à l’Agence France-Presse (AFP) que la vente de ces gilets était désormais soumise au contrôle de la police. Selon l’un des vendeurs, « pour vendre des gilets jaunes, il faut le feu vert du commissariat de police » du quartier. Le propriétaire d’un autre petit commerce accepte de vendre discrètement un gilet jaune, tout en lançant : « Vendre ces vestes devient plus dangereux que de vendre de la drogue ! » « Des responsables de la sécurité nationale sont venus et nous ont demandé de ne pas vendre de gilets jaunes, affirme un troisième commerçant. Ils ont peur de la contagion après les manifestations en France. » Anniversaire de la révolution de janvier 2011 Par ailleurs, selon un importateur contacté par l’AFP, qui a requis l’anonymat, l’ordre a été donné aux entreprises importatrices « la semaine dernière » de fournir uniquement les compagnies et non plus les détaillants qui vendent aux particuliers. Les restrictions concernant la vente des gilets jaunes interviennent à quelques semaines du huitième anniversaire de la révolution de janvier 2011, qui a renversé le régime du président Hosni Moubarak après des manifestations de masse. A cette occasion, les autorités égyptiennes craignent des manifestations non autorisées et des débordements. Ces mêmes autorités ont lancé une campagne de répression contre les Frères musulmans après le renversement, en juillet 2013, du président Mohamed Morsi, issu de cette confrérie déclarée « organisation terroriste » en Egypte. La répression s’est ensuite étendue aux militants politiques de toutes tendances, faisant taire tous les dissidents. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Les « gilets jaunes », récit d’un mouvement hors norme né sur Facebook
"2018-11-12T00:00:00"
international
https://www.lemonde.fr/international/article/2018/12/11/la-vente-de-gilets-jaunes-en-egypte-controlee-par-la-police_5395883_3210.html
Premier revers pour le projet de loi britannique sur la surveillance électronique
La commission science et technologies du Parlement juge le texte trop imprécis et appelle à la réécriture de plusieurs dispositions-clés.
C’était l’une des promesses de campagne de David Cameron, et un engagement de la ministre de l’intérieur Theresa May : faire adopter, aussi vite que possible, une loi dotant la police et les services de lutte contre le terrorisme de nouvelles capacités de surveillance. Mais les députés de la commission science et technologies du Parlement du Royaume-Uni ont fait part, lundi 1er février, de vives critiques sur le texte, qu’ils jugent trop imprécis et dangereux. Déposé à peine une semaine après la nomination du gouvernement Cameron, l’Investigatory Powers Bill prévoit un large éventail de mesures : la légalisation de la collecte de métadonnées par les services de renseignement, une obligation pour les entreprises du secteur technologique à fournir des moyens de « contourner les technologies de chiffrement » qu’elles utilisent, ou encore l’obligation pour les fournisseurs d’accès à Internet de conserver les historiques de navigation de leurs clients durant un an. Lire aussi La police britannique veut accéder à l’historique de navigation des internautes Failles de sécurité C’est notamment contre ce dernier point que la commission parlementaire a dirigé ses critiques, estimant que la manière dont « l’historique de navigation » est défini dans le projet de loi est trop sujette à interprétation. De même, le rapport du comité souligne que le texte est trop vague sur la question du chiffrement – notamment concernant les cas où seul l’utilisateur détient la clé de déchiffrement. La question est délicate, alors qu’au Royaume-Uni et aux Etats-Unis certains responsables politiques veulent imposer aux entreprises d’intégrer à dessein des failles de sécurité dans leurs logiciels – une approche unanimement dénoncée comme dangereuse par les spécialistes de la sécurité informatique. De manière plus générale, les députés notent que le texte, qui concerne des domaines techniquement complexes, se prête peu à la procédure d’urgence décidée par le gouvernement. Pas tant pour des questions de protection des libertés individuelles que pour des questions économiques : « Il est vital que nous trouvions le bon équilibre entre notre sécurité et la santé de notre économie. Il faut que nos services de sécurité aient les moyens de faire leur travail et d’empêcher le terrorisme, mais en tant que législateur nous devons prendre garde à ne pas handicaper accidentellement la croissance rapide du secteur des nouvelles technologies », note la conservatrice Nicola Blackwood, la présidente de la commission.
"2016-01-02T00:00:00"
pixels
https://www.lemonde.fr/pixels/article/2016/02/01/premier-revers-pour-le-projet-de-loi-britannique-sur-la-surveillance-electronique_4856987_4408996.html
Google lance son premier test de jeu vidéo « dans le cloud » avec Ubisoft
A partir de vendredi 5 octobre, il sera possible pour quelques heureux élus de jouer à « Assassin’s Creed Odyssey » depuis une simple fenêtre du navigateur Chrome.
« Assassin’s Creed Odyssey » d’Ubisoft sort le vendredi 5 octobre. Ubisoft Jouer à Assassin’s Creed Odyssey depuis un simple navigateur Web, sans console ni même ordinateur de jeu : ce sera possible dès vendredi 5 octobre, à condition de faire partie des heureux élus choisis pour tester la technologie de streaming de Google. Lundi, Google a, en effet, esquissé ses plans concernant le streaming, non plus simplement de vidéo comme sur Youtube, mais carrément de jeux vidéo. Si, à terme, la technologie déployée par Google devrait permettre de jouer à n’importe quel titre depuis Chrome, le premier test grandeur nature, baptisé « Project Streaming », ne portera que sur le jeu Assassin’s Creed Odyssey, édité par le français Ubisoft. « Pour ce test, nous allons repousser les limites avec l’une des applications qui demandent le plus de ressources : un jeu vidéo à gros budget », expliquait, lundi, Catherine Hsiao, product manager chez Google. Pour espérer pouvoir y participer, il faut être âgé d’au moins 17 ans, vivre sur le territoire américain et posséder une connexion Internet d’au moins 25 Mb par seconde. Démonstration du rendu attendu lors du test de vendredi D’autres services existent Nvidia, Blade, Sony, Blacknut, et bientôt Microsoft ou Electronic Arts… Ils sont déjà plusieurs à proposer des services de jeu « dans le cloud », c’est-à-dire de jeux vidéo installés sur de lointains et puissants ordinateurs, s’affichant directement sur l’écran de l’utilisateur. Plus besoin dès lors d’une machine puissante ou d’une console pour jouer : il suffit généralement d’un écran, d’une connexion Internet… et de payer un abonnement. Blacknut permet par exemple d’accéder à un catalogue de deux cents jeux PC indépendants pour 15 euros par mois. Pour le même prix, le PlayStation Now de Sony propose, lui, de jouer à 500 jeux sortis sur PS2, PS3 et PS4. La technologie GeForce Now de Nvidia est pour l’heure gratuite, mais elle n’est pour le moment réservée qu’à quelques testeurs. Elle ne donne, en outre, pas directement accès à un catalogue de jeux, qu’il convient d’acheter séparément. Idem chez Blade, dont la technologie Shadow. Pour 30 euros par mois, Shadow permet d’accéder depuis n’importe quel écran à un PC complet sous Windows : dessus, il est possible de jouer à n’importe quel jeu – à condition de l’avoir préalablement acheté.
"2018-02-10T00:00:00"
pixels
https://www.lemonde.fr/pixels/article/2018/10/02/google-lance-son-premier-test-de-jeu-video-dans-le-cloud-avec-ubisoft_5363540_4408996.html
Crash du vol Lion Air en Indonésie : un avion s’abîme en mer avec 189 personnes à bord
Le Boeing 737 de la compagnie indonésienne Lion Air est tombé en mer peu après son décollage de Jakarta. Aucun survivant n’a encore été trouvé.
Une nappe d’huile à l’endroit où l’avion de la compagnie Lion Air se serait abîmé, au large de l’île de Java, le 29 octobre. HANDOUT / AFP Le Boeing 737 de Lion Air, porté disparu avec 189 personnes à bord, s’est abîmé, lundi 29 octobre, au large des côtes indonésiennes peu après son décollage de Djakarta, a annoncé l’agence indonésienne chargée des recherches. Sindu Rahayu, directeur général de l’aviation civile au ministère des transports, a annoncé dans un autre communiqué que l’avion transportait 178 passagers adultes, trois enfants, dont deux bébés, ainsi que deux pilotes et six personnels de cabine. « L’avion avait demandé à revenir à sa base avant de finalement disparaître des radars », a-t-il ajouté. Cette demande avait été exprimée peu avant que le contact soit rompu avec le contrôle aérien vers 6 h 30 (0 h 30, heure de Paris). Le contact a été perdu avec l’avion treize minutes après le décollage, selon une porte-parole de l’Agence indonésienne de recherche et de sauvetage. L’avion était à destination de Pangkal Pinang, une ville de l’île de Bangka, au large de Sumatra. « L’avion s’est écrasé dans l’eau », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) le porte-parole des sauveteurs. Le directeur opérationnel des services de secours indonésiens a estimé que les 189 personnes qui se trouvaient à bord de l’appareil étaient « probablement mortes ». Il a ajouté que les sauveteurs avaient retrouvé « des restes humains qui n’étaient plus intacts. » L’avion qui s’est abîmé avait subi récemment des réparations à la suite d’un problème technique, selon le PDG de la compagnie aérienne indonésienne, Edward Sirait. L’appareil « a été réparé à Denpasar », sur l’île de Bali, « puis a volé vers Djakarta ». « Les techniciens à Djakarta ont reçu des notes et ont fait une autre réparation avant qu’il reparte vers Pangkal Pinang », la destination qu’il devait rejoindre lundi, a précisé le responsable interrogé par l’AFP, tout en expliquant qu’il s’agissait « d’une procédure normale ». Des accidents fréquents « C’est vrai que nous avons perdu le contact du vol Lion Air JT 610. Nous avons transmis l’information aux équipes de sauveteurs », a déclaré Yohanes Harry Douglas, porte-parole d’AirNav Indonesia dans un communiqué, au sujet de ce vol de moins d’une heure. Le site de suivi des vols Flightradar montre sur une carte la trajectoire de l’appareil, un Boeing 737 Max 8, qui après son décollage sur un cap sud-ouest vire largement par le sud sur 180 degrés avant de mettre le cap au nord-est. Le tracé s’interrompt soudainement au-dessus de la mer de Java, non loin de la côte. L’Indonésie, un archipel d’Asie du Sud-Est de 17 000 îles et îlots, est très dépendante des liaisons aériennes, et les accidents sont fréquents. En décembre 2016, 13 personnes avaient péri dans l’accident d’un avion militaire près de Timika, autre région montagneuse de Papouasie. Lion Air, une compagnie à bas coût, avait elle-même été impliquée dans plusieurs incidents. En août 2017, un Boeing de la compagnie avait heurté peu après son atterrissage à l’aéroport international de Kualanamu, à Medan, troisième ville du pays dans le nord de l’île de Sumatra, une aile d’un ATR-72 de la compagnie Wings Air, elle aussi indonésienne, qui attendait son décollage. La collision n’avait fait aucun blessé.
"2018-10-29T00:00:00"
asie-pacifique
https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2018/10/29/indonesie-un-avion-de-la-compagnie-lion-air-porte-disparu_5375891_3216.html
Le Maroc et la France travaillent à leur rapprochement
Mohammed VI pourrait se rendre à Paris ce week-end, pour tenter de surmonter une année de brouille diplomatique avec le gouvernement français. Les deux pays veulent relancer leur coopération judiciaire, entre autres pour mieux lutter contre le terrorisme.
François Hollande a rendu visite à Mohammed VI à Casablanca au Maroc en avril 2013. BERTRAND LANGLOIS / AFP La brouille entre la France et le Maroc va-t-elle bientôt prendre fin ? Après une année de tensions, et plusieurs semaines de ratés diplomatiques, les déclarations sont à l’apaisement. Vendredi 30 janvier, des sources marocaines indiquaient qu’un déplacement du roi Mohammed VI à Paris pourrait intervenir dès ce week-end. Une « visite privée », précisait-on toutefois. Les ministres français et marocain de la justice se sont longuement rencontrés jeudi et vendredi à Paris afin de préparer la reprise d’une coopération judiciaire entre les deux pays. « De nombreuses incompréhensions » Le traditionnel « partenariat d’exception » entre les deux pays a été mis à mal depuis plus d’un an maintenant en raison de poursuites engagées en France contre un haut responsable marocain. Le 20 février 2014, des policiers français s’étaient rendus à la résidence de l’ambassadeur du Maroc, à Neuilly, afin d’y remettre une convocation du chef du renseignement du royaume, Abdellatif Hammouchi, visé par une plainte pour complicité de torture déposée devant la justice française, qui se trouvait alors en France. Dénoncé comme inamical par Rabat, l’épisode avait provoqué la suspension de l’accord de coopération judiciaire existant entre la France et le Maroc. Plusieurs incidents diplomatiques, parmi lesquels le contrôle injustifié en mars 2014 à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle du ministre des affaires étrangères, Salaheddine Mezouar, ont ensuite nourri tout au long de l’année l’agacement marocain. Jusqu’à l’annulation subite par le chef de la diplomatie marocaine de sa visite à Paris prévue le 23 janvier 2015. Après cet ultime raté, Paris avait une nouvelle fois répété l’urgence de trouver une solution. « La France est l’amie du Maroc, le Maroc est l’ami de la France. Il nous faut dépasser cet épisode basé, me semble-t-il, sur de nombreuses incompréhensions », a déclaré, mercredi à l’Assemblée nationale, le premier ministre, Manuel Valls, expliquant que la France faisait « de nombreuses propositions pour renouer rapidement des liens étroits avec les autorités marocaines ». Dans ce contexte se sont rencontrés jeudi à Paris le ministre marocain de la justice, Mustapha Ramid, et son homologue française, Christiane Taubira, avec l’objectif affiché de relancer la coopération judiciaire. Les discussions se sont poursuivies toute la journée de vendredi et ont été qualifiées de « fructueuses » par Rabat. Celles-ci se déroulent dans un climat « positif », indiquait vendredi au Monde le porte-parole du gouvernement Mustapha El Khalfi, ajoutant qu’il y a des deux côtés « la volonté de faire avancer le recadrage des relations », de « trouver une solution », « c’est l’essentiel ». Des déclarations tranchant avec celles du ministre des affaires étrangères, M. Mezouar, qui avait, en début de mois, dans un entretien au journal Jeune Afrique, douté de la volonté politique de Paris de sortir de cette crise.
"2015-01-31T00:00:00"
afrique
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2015/01/31/le-maroc-et-la-france-travaillent-a-leur-rapprochement_4567272_3212.html
A Bagdad, démonstration de force des chiites
Les Saraya Al-Salam, force annoncée par le chef chiite Moqtada Al-Sadr, ont défilé dans les rues de la capitale irakienne.
Défilé des Saraya al-Salam (brigades de la paix) la nouvelle force annoncée par le chef chiite Moqtada al-Sadr à Bagdad le 21 juin 2014. AP/Khalid Mohammed Démonstration de force en Irak, après l'appel du grand ayatollah Ali Al-Sistani, principal chef religieux chiite d'Irak, à chasser rapidement les insurgés sunnites du pays. Des milliers d'Irakiens se sont portés volontaires pour combattre les insurgés, qui se sont déjà emparés de larges pans du territoire dans le Nord et dans l'Est. Ils ont défilé dans les rues de Bagdad pour montrer leur détermination. Parallèlement, dans la capitale, des combattants fidèles au puissant chef chiite Moqtada al-Sadr ont défilé également. Baptisés les Saraya al-Salam (brigades de la paix, en arabe), cette nouvelle force créée par Al-Sadr devrait inclure des membres de son Armée du Mahdi officiellement dissoute en 2008. Vêtus de tenues de camouflage et pour certains de noir, ils ont défilé en rang, kalachnikovs, fusils d'assaut et lances roquettes à la main. Certains ont paradé aux cris de « Mahdi », le nom du douzième prophète pour les chiites. Certains portaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Nous nous sacrifions pour toi, Irak », « Non, non au terrorisme » ou encore « Non, non à l'Amérique ». D'autres défilés ont eu lieu dans des bastions chiites, comme Bassora. NOUVELLE AVANCÉE DES DJIHADISTES Mais malgré cette mobilisation chiite, les djihadistes continuent de gagner du terrain. Dans la nuit de vendredi à samedi, des insurgés sunnites ont pris le contrôle du poste-frontière d'Al Kaïm, à la frontière irako-syrienne. Les djihadistes avaient d'abord pénétré dans la ville voisine, Al Kaïm, en chassant les forces de sécurité. La prise du poste-frontière est une prise de taille car elle leur permettra désormais de faire passer du matériel militaire des territoires qu'ils contrôlent en Syrie vers l'Irak. Les djihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) et leurs alliés de tribus sunnites se sont emparés depuis deux semaines de villes, comme Mossoul, et d'une bonne partie du nord-ouest de l'Irak, à la faveur d'une offensive éclair et de la débandade de l'armée régulière irakienne. Mais les premiers signes de faiblesse commencent à apparaître dans la stratégie des insurgés. Des heurts ont ainsi éclaté entre deux groupes de la coalition, composée notamment d'anciens officiers de l'armée de Saddam Hussein, des groupes salafistes et des éléments tribaux. Ces combats, dans la nuit, entre des hommes de l'EIIL et des combattants de l'Armée des adeptes de Nakshabandia (JRTN) à Hawija, dans la province de Kirkouk, ont fait 17 morts. Lire aussi notre éclairage : Ces alliances hétéroclites qui renforcent l'EIIL en Irak S'ils ont un ennemi commun – le gouvernement dominé par les chiites – les intérêts des différents groupes insurgés ne sont pas nécessairement les mêmes. L'EIIL épouse ainsi une interprétation extrémiste de l'islam, et souhaite installer un Etat islamique dans une zone à cheval sur la frontière irako-syrienne, tandis que les autres groupes ont surtout des désaccords politiques avec le pouvoir central de Bagdad. APPEL À UN GOUVERNEMENT D'UNITÉ NATIONALE Face au chaos dans lequel est plongé l'Irak, Barack Obama a promis d'envoyer des conseillers militaires pour aider l'armée à faire face à la vaste offensive lancée le 9 juin par des insurgés sunnites, et son chef de la diplomatie, John Kerry, est attendu au Moyen-Orient et en Europe pour des consultations sur la crise irakienne. Les présidents français et américain ont appelé vendredi soir à l'instauration d'un gouvernement d'unité nationale, alors que l'Irak n'a toujours pas de cabinet : le bloc du premier ministre Nouri al-Maliki, un chiite au pouvoir depuis 2006, est arrivé en tête des législatives d'avril mais ne parvient pas à former un gouvernement tant les divisions sont profondes. Les appels à la démission du premier ministre irakien, accusé d'avoir accentué les divisions communautaires dans le pays, se sont multipliés ces derniers jours.
"2014-06-21T00:00:00"
proche-orient
https://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2014/06/21/a-bagdad-les-volontaires-defilent-contre-les-djihadistes_4442851_3218.html
Nigeria : selon Amnesty International, l'armée était prévenue de l'enlèvement des lycéennes
Selon Amnesty International, l'armée nigériane avait été prévenue de l'attaque de Boko Haram mais n'a pris aucune mesure immédiate pour l'empêcher.
Des manifestants demandent la libération des jeunes nigérianes à Londres de vendredi 9 mai. AP/Kirsty Wigglesworth L'armée nigériane avait été prévenue de l'attaque du groupe islamiste Boko Haram, qui a mené, à la mi-avril, à l'enlèvement de plus de deux cents lycéennes, mais elle n'a pris aucune mesure immédiate pour l'empêcher, a déclaré Amnesty International vendredi. Un « ramassis de rumeurs », s'est défendu le porte-parole des armées, le général Chris Olukolade. « Des témoignages accablants recueillis par Amnesty International révèlent que les forces de l'ordre nigérianes n'ont pas réagi aux avertissements qu'elles ont reçus à propos d'une possible attaque armée de Boko Haram contre le pensionnat du lycée public de Chibok, qui a mené à cet enlèvement », a déclaré l'organisation dans un communiqué. Amesty International dit tenir ses informations de « sources crédibles ». « Amnesty International a eu la confirmation (...) que le quartier général de l'armée à Maiduguri avait été prévenu d'une attaque imminente peu après 19 heures (18 heures GMT) le 14 avril, soit près de quatre heures avant que Boko Haram ne lance son attaque » dans la ville de Chibok, dans l'Etat de Borno (Nord-Est), dit le communiqué. DIX-SEPT SOLDATS DÉPASSÉS PAR LES ASSAILLANTS Mais l'armée n'a pas pu rassembler les troupes nécessaires pour stopper cette attaque, « à cause des faibles ressources dont elle dispose et de peur d'affronter les groupes armés (islamistes) souvent mieux équipés », selon Amnesty International. Les dix-sept soldats cantonnés à Chibok ont été dépassés par les assaillants et ont dû battre en retraite, selon l'organisation de défense des droits humains, dont le siège est à Londres. « Le fait que les forces de l'ordre nigérianes aient été au courant de l'attaque imminente de Boko Haram, mais qu'elles n'aient pas été en mesure de réagir immédiatement pour l'empêcher d'agir ne va faire qu'amplifier l'indignation nationale et internationale face à ce crime odieux », a déclaré Netsanet Belay, responsable de la section Afrique d'Amnesty International. Lire l'éditorial du Monde : Urgence au Nigeria : #BringBackOurGirls Voir la vidéo : Au Nigeria, les proches des lycéennes enlevées manifestent Un émissaire de l'ONU dépêché sur place
"2014-09-05T00:00:00"
afrique
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2014/05/09/nigeria-selon-amnesty-international-l-armee-etait-prevenue-de-l-enlevement-des-lyceennes_4414358_3212.html
Anne Lauvergeon assigne Areva en justice
L'ancienne patronne d'Areva a assigné en référé le groupe nucléaire et la société APIC, chargée du premier rapport sur l'achat d'Uramin, a-t-on appris auprès de ses avocats.
L'ancienne patronne d'Areva, Anne Lauvergeon, a assigné en référé le groupe nucléaire et la société APIC, chargée du premier rapport sur l'achat d'Uramin, a-t-on appris auprès de ses avocats, confirmant une information de L'Express.fr. L'audience du référé a été fixée au mercredi 8 février à 9 h 30 au tribunal de grande instance de Paris. Le rapport incriminé avait déclenché l'enquête confiée, en mars 2011, à la société suisse Alp Service qui avait visé le mari de Mme Lauvergeon, Olivier Fric, "cherchant, en vain, à impliquer ce dernier dans une éventuelle malversation relative à l'achat d'Uramin", selon l'assignation. "Atomic Anne", évincée de la tête d'Areva en juin 2011, et son mari ont porté plainte contre X en décembre 2011 pour écoutes illégales après avoir reçu anonymement le rapport d'enquête d'Alp Service. Commanditaire supposé de l'enquête, Sebastien de Montessus, membre du directoire d'Areva, s'est défendu à plusieurs reprises d'avoir demandé une enquête sur M. Fric. Or, dans le compte-rendu de ses activités, l'enquêteur d'Alp Service note plusieurs rendez-vous avec M. Montessus. "Il est le seul membre important d'Areva qu'il voit à 12 reprises", a assuré Me Versini-Campinchi à l'AFP. "UN RAPPORT INDIGENT" Le rapport de 2010 de la société APIC "sert de référence documentaire à Areva et à certains médias pour accréditer et diffuser la thèse selon laquelle l'acquisition d'Uramin révélerait une opération d'escroquerie au préjudice d'Areva", écrivent les avocats de Mme Lauvergeon, Jean-Pierre Versini-Campinchi et Alexandre Merveille, dans le texte de l'assignation consulté par l'AFP. Or, "sous cet angle, Mme Lauvergeon ne peut qu'être perçue au mieux comme incompétente, au pire impliquée dans une escroquerie", dénoncent-ils en demandant au juge des référés la désignation d'un expert pour analyser les conditions dans lesquelles le rapport qu'ils estiment "indigent" a été commandité par Areva à APIC. Le recours à cette société s'est fait "en violation des règles internes à Areva", écrivent les avocats, qui contestent également les compétences d'APIC, une société à l'activité réduite et dont les "équipes sont réduites au strict minimum", à savoir un gérant et de sa femme. "Sur le fond comme sur la forme, le rapport est d'une consternante pauvreté" et "ne peut être un élément fiable ni montrable", selon les avocats.
"2012-02-02T00:00:00"
economie
https://www.lemonde.fr/economie/article/2012/02/02/anne-lauvergeon-assigne-areva-en-justice_1638296_3234.html
Le nouveau décret anti-immigration de Trump est plus radical mais sera plus difficile à contester
Le décret interdit d’entrée les ressortissants du Yémen, de la Syrie, de la Libye, de l’Iran, de la Somalie. La Corée du Nord et le Tchad ont été ajoutés, alors que le Soudan a été retiré. Six pays sur sept sont musulmans.
Manifestation contre le décret anti-immigration le 29 juin à New York. EDUARDO MUNOZ ALVAREZ / AFP De nouvelles batailles judiciaires se profilent aux Etats-Unis autour du dernier décret anti-immigration de Donald Trump, accusé lundi 25 septembre de continuer de cibler de façon discriminatoire les musulmans. Nettement plus radical, le nouveau texte présenté dimanche soir par la Maison Blanche interdit de façon permanente le franchissement des frontières américaines aux ressortissants de sept pays, pour des raisons de sécurité nationale. Lire aussi Le Tchad visé par les restrictions migratoires américaines Sont concernés le Yémen, la Syrie, la Libye, l’Iran, la Somalie, plus la Corée du Nord et le Tchad, ajoutés à la liste précédente, de laquelle en revanche a été retiré le Soudan. De façon strictement punitive, le nouveau décret suspend également l’entrée aux Etats-Unis de responsables gouvernementaux vénézuéliens, accusés de ne pas collaborer suffisamment dans la procédure d’attribution des visas. Discriminant Pour l’American Civil Liberties Union (ACLU – « Union américaine pour les libertés civiles »), l’esprit discriminatoire du précédent décret est toujours bien présent dans la nouvelle mouture. « Six des pays visés par le président Trump sont musulmans. Le fait que Trump ait ajouté la Corée du Nord – qui envoie très peu de visiteurs aux Etats-Unis – et quelques responsables gouvernementaux du Venezuela n’efface pas la réalité que ce décret de l’administration prolonge une interdiction des musulmans », a réagi, lundi, Anthony Romero, le directeur de l’ACLU. Pour le National Immigration Law Center, une association défendant les immigrés, l’intention de porter tort aux musulmans reste évidente. « L’ajout du Venezuela à la liste des pays visés n’enlève pas le caractère odieux et xénophobe de la politique de Trump », a-t-il commenté. « Cela reste une exclusion des musulmans », a également déclaré Becca Heller, responsable de l’International Refugee Assistance Project (IRAP), qui défend les réfugiés. Antimusulman « dans l’intention » Les experts sont toutefois plus circonspects, car la Maison Blanche a pris soin cette fois d’expliquer abondamment ses décisions, adaptées sur mesure à chaque pays visé. « Le gouvernement pourrait faire valoir que la durée et l’attention qu’il porte à ses procédures de contrôle des pays à l’entrée aux frontières, ainsi que le fait que ses mesures sont soi-disant davantage ciblées, montre que les Etats-Unis n’imposent pas l’exclusion d’une religion », a expliqué Carl Tobias, professeur de droit à l’université de Richmond. Le président américain avait soutenu au début de 2017 avoir besoin d’une période de quatre-vingt-dix jours d’interdiction d’arrivée des ressortissants de six pays musulmans afin de mettre en place des nouveaux filtres d’admission. La durée d’application de ce décret s’est achevée ce week-end. Le précédent décret migratoire a suscité un âpre combat devant les tribunaux, jalonné de revers pour Donald Trump, jusqu’à une victoire incomplète sur la forme devant la Cour suprême à Washington. Imbroglio judiciaire aggravé La Haute Cour devait examiner le 10 octobre le dossier sur le fond, après avoir été saisie sur la validité du décret… qui a expiré dimanche. Dans ces conditions le nouveau décret a compliqué l’imbroglio judiciaire. De fait, la Cour suprême a annoncé lundi annuler l’audience du 10 octobre. Lire aussi Trump impose de nouvelles sanctions à la Corée du Nord La Cour suprême a ordonné aux parties – le gouvernement américain d’un côté ; des Etats démocrates et des associations, dont l’ACLU, de l’autre – de revoir leurs argumentaires en prenant en compte les changements introduits par le nouveau texte. Une nouvelle audience sera fixée par la suite, à moins que les enjeux de l’affaire ne soient considérés dépassés. « Il se peut que les juges [de la Cour suprême] refusent de mettre les pieds dans ce bourbier », avait avancé plus tôt le professeur Stephen Yale-Loehr, spécialiste des sujets d’immigration, en précisant que le nouveau décret « pourrait leur offrir une échappatoire facile ». Quant aux juridictions inférieures, a-t-il ajouté, « il y a davantage de chances qu’elles valident cette version du décret ».
"2017-09-26T00:00:00"
ameriques
https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2017/09/26/immigration-un-trump-ban-encore-plus-radical_5191309_3222.html
Rugby : le club de Montpellier dédouané de tout dépassement de son plafond salarial
La commission d’appel de la Fédération française de rugby a confirmé que le club héraultais n’avait pas dépassé le « salary cap » mais l’a condamné pour manquements dans la communication de documents.
Le joueur du club de Montpellier, Ruan Pienaar, le 23 septembre 2018. SYLVAIN THOMAS / AFP Le club de rugby de Montpellier (Top 14) a été dédouané jeudi 27 septembre par la commission d’appel de la Fédération française de rugby (FFR) de tout dépassement de son plafond salarial (« salary cap ») lors de la saison 2016-2017, selon son avocat, Me Antoine Vey. Le club héraultais, propriété de Mohed Altrad, dont le groupe est le partenaire maillot du XV de France, a en revanche été condamné à une amende de 50 000 euros dont 30 000 avec sursis pour des manquements dans la communication de documents auprès du « salary cap manager » de la Ligue nationale de rugby (LNR). Celui-ci avait renvoyé Montpellier en mars devant le gendarme financier de la LNR, lequel n’avait pas sanctionné le club en juin, une décision dont la Ligue avait fait appel. Contactée par l’AFP, la LNR n’a souhaité faire aucun commentaire. Le vice-champion de France avait été signalé par le salary cap manager pour un dépassement du plafond salarial entre 350 000 et 400 000 euros lors de la saison 2016-2017. Il risquait une amende pouvant aller jusqu’à dix fois le montant de ce dépassement. Une procédure que le président de Montpellier, Mohed Altrad, avait alors qualifié d’« inacceptable », ciblant « l’amateurisme » de la LNR. Enquête du parquet national financier Avant de devenir le premier sponsor maillot du XV de France en janvier pour « au moins 35 millions d’euros » selon la FFR, Mohed Altrad avait signé un contrat privé avec son président, Bernard Laporte, d’un montant de 150 000 euros pour des prestations d’image. Face à la polémique, celui-ci y avait ensuite renoncé. Le parquet national financier a ensuite ouvert une enquête sur des pressions supposées de Bernard Laporte sur la commission d’appel fédérale — celle-là même qui a été saisie mardi, mais dont la composition a été changée — pour réduire une précédente sanction touchant Montpellier. Dans le cadre de cette première affaire, des perquisitions ont depuis eu lieu en janvier au domicile de Mohed Altrad et au siège de la FFR, à Marcoussis. L’enquête est toujours en cours. Lire aussi Affaire Laporte : la fédération française de rugby temporise face au ministère des sports
"2018-09-27T00:00:00"
rugby
https://www.lemonde.fr/rugby/article/2018/09/27/rugby-le-club-de-montpellier-dedouane-de-tout-depassement-de-son-plafond-salarial_5361223_1616937.html
Les patrons chinois priés de serrer les rangs derrière le pouvoir
Le magnat de Hongkong, Li Ka-shing, se retrouve sous le feu des critiques pour avoir sorti de Chine une partie de sa fortune.
Li Ka-Shing, patron du conglomérat CK Hutchison, le 26 février 2015, à Hongkong. BOBBY YIP / REUTERS Sous Xi Jinping, les hommes d’affaires doivent serrer les rangs derrière le pouvoir chinois. Puisqu’il faut toujours un condamné pour l’exemple, le glaive frappe Li Ka-shing, première fortune de Hongkong, détenteur de gratte-ciel et de réseaux mobiles et premier opérateur de terminaux portuaires de la planète. En septembre, l’attaque est d’abord venue d’un centre de recherche gouvernemental, l’institut Liaowang, qui a accusé M. Li de se séparer de ses actifs chinois à un moment sensible et de « propager le sentiment pessimiste ». Puis, ce fut au tour du très officiel Quotidien du peuple de poursuivre l’offensive, le 21 septembre : « Aux yeux des gens ordinaires, nous avons partagé le confort et la prospérité ensemble dans les bons moments et lorsque les temps se font durs il nous abandonne, cela a vraiment laissé certains sans voix. » Li Ka-Shing, « Superman » des affaires En cause, la stratégie de diversification de M. Li, consistant à sortir une partie de sa fortune de l’immobilier de Chine continentale, en ralentissement, pour se tourner vers l’Europe. Au mois de juin, son conglomérat CK Hutchison a mis en vente un complexe composé de deux tours de bureaux et d’un centre commercial en construction à Lujiazui, le quartier financier de Shanghaï. En 2013, « Superman », le surnom que lui vaut son sens des affaires, s’était déjà séparé pour un peu plus de 100 millions d’euros du Centre financier oriental, un gratte-ciel situé dans le même district d’affaires. En mars 2015, il n’a par contre pas hésité à mettre la main à la poche pour se saisir de l’opérateur mobile britannique O2. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Télécoms : Hutchison négocie le rachat de O2 Pour sa défense, Li Ka-shing a rétorqué que le chef de l’Etat en personne appelle à se développer à l’étranger. « Le président Xi encourage les entreprises à accroître leurs investissements hors de Chine », a fait valoir l’empire CK Hutchison dans un communiqué. M Li reconnaît être « plus prudent » sur l’immobilier mais se targue d’avoir, en revanche, augmenté de 77 % en vingt-quatre mois le nombre de ses commerces sur le territoire chinois, passé à 2 300, des supermarchés aux cosmétiques en passant par la parapharmacie. La politique n’étant jamais trop éloignée des affaires, particulièrement dans le contexte chinois, il ne peut être exclu que Li Ka-shing paye aujourd’hui sa proximité historique avec Jiang Zemin, ex-secrétaire du Parti communiste demeuré influent en coulisses sous son prédécesseur, Hu Jintao, mais dont Xi Jinping neutralise progressivement les réseaux. M. Li a ainsi investi dans Boyu Capital, le fonds d’investissement bâti par Alvin Jiang, petit-fils de l’ancien homme fort du PCC.
"2015-10-19T00:00:00"
economie
https://www.lemonde.fr/economie/article/2015/10/19/les-patrons-chinois-pries-de-serrer-les-rangs-derriere-le-pouvoir_4792296_3234.html
Les prévisions de Météo France dans la tourmente budgétaire
La réorganisation de l’établissement, avec la réduction des effectifs et la suppression de la moitié des centres départementaux, met à mal sa réactivité.
Un orage au-dessus de Nice, le 30 novembre. Depuis la mi-septembre, le sud-est de la France a été touché par dix épisodes de pluies intenses ainsi que des inondations meurtrières. La lassitude et la colère ont gagné des villages, dévastés à plusieurs reprises, entraînant parfois des accusations contre l’imprécision de Météo France ou la lenteur de la réponse des autorités. VALÉRY HACHE/AFP Les événements météorologiques extrêmes des dernières semaines font de 2014 une année exceptionnelle. Depuis la mi-septembre, le sud-est de la France a été touché par dix épisodes de pluies intenses ainsi que des inondations meurtrières. La lassitude et la colère ont gagné des villages, dévastés à plusieurs reprises, entraînant parfois des accusations contre l’imprécision de Météo France ou la lenteur de la réponse des autorités. L’établissement public, responsable de la prévision et de la vigilance météorologiques, a-t-il failli ? Pour les syndicats de Météo France, la réorganisation de l’établissement, avec la réduction des effectifs et la suppression de nombreux centres départementaux, a entraîné une baisse de qualité dans la prévision. De fait, le conseil d’administration de Météo France a décidé, en novembre 2008, de « faire évoluer l’organisation territoriale de l’établissement en passant de 108 à 55 implantations en métropole à l’horizon 2017, afin de faire face aux nouveaux enjeux et aux contraintes économiques ». « Nous avons également perdu 600 postes [sur quelque 3 700 salariés en 2008] en raison de non-remplacement des départs à la retraite, ajoute José Chevalier, secrétaire général du syndicat Solidaires Météo France. Tout cela a des conséquences importantes. » « Il faut une grande réactivité » Au lendemain des inondations à La Londe-les-Maures, dans le Var, qui ont causé la mort de quatre personnes, le 27 novembre, la fermeture du centre de Toulon et la suppression du poste de prévisionniste local ont été pointées du doigt. La surveillance de l’ensemble de la région se fait actuellement à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), à la suite de la disparition d’autres antennes telles que Carpentras (Vaucluse) ou Saint-Auban (Alpes-Maritimes). Ces fermetures affaiblissent-elles les capacités de Météo France ? « Quand un phénomène imprévu intervient, il faut une grande réactivité. Or, plus on est loin du terrain et de l’observation fine, ou plus on doit surveiller de zones à la fois, plus la vigilance s’affaiblit », assure Noël Mas, prévisionniste à Montpellier, délégué syndical Solidaires. La direction de Météo France refuse ce lien de cause à effets. « Nos capacités de vigilance n’ont pas changé, nous avons des outils plus performants et des calculateurs de plus en plus puissants », insiste Jean-Marie Carrière, directeur de la prévision. Outre les informations obtenues grâce aux satellites et aux radars, l’établissement s’appuie sur quelque 500 stations en « temps réel ». « Outils plus performants » Mais la prévision d’un risque et de sa gravité ne permet pas de déterminer avec finesse quelles en seront les manifestations et, plus encore, les conséquences à l’échelle d’une commune. « D’autant que, pour les conséquences hydrologiques, sur les cours d’eau par exemple, c’est au Service central d’hydrométéorologie et d’appui à la prévision des inondations de décider des alertes crues », prévient M. Carrière. « En centralisant l’expertise, on s’est privé de prévisionnistes locaux qui connaissaient bien leur département, qui savaient ce que tel ou tel phénomène pouvait donner, qui avaient la mémoire des événements et disposaient aussi d’un réseau d’informateurs », argumente José Chevalier. Prévisionniste à Rennes, il évoque la fermeture de centres locaux comme celui de Saint-Brieuc. « Nous avons aussi plus de problèmes pour l’entretien des stations météo : quand un pluviomètre est en panne, qu’il est à 200 km du centre interrégional, il peut se passer un bout de temps avant qu’il soit réparé. » M. Carrière rejette l’idée d’une perte de qualité dans la prévision mais concède que la centralisation du réseau possède des inconvénients. « Elle pose la question, en cas de crise, de qui va décrocher le téléphone et communiquer avec les autorités locales ou participer aux réunions, reconnaît le directeur. La présence de nos prévisionnistes dans les départements permettait de répondre plus facilement aux sollicitations, par exemple d’un préfet. » Si Météo France déclenche les niveaux de vigilance – vert, jaune, orange et rouge –, c’est aux autorités, préfets, maires, etc., de décider du dispositif d’alerte et des mesures à prendre comme l’évacuation ou la mise à l’abri des populations. En cas de crise, la concertation est alors essentielle.
"2014-12-14T00:00:00"
planete
https://www.lemonde.fr/planete/article/2014/12/15/les-previsions-de-meteo-france-dans-la-tourmente-budgetaire_4540743_3244.html
La France se livre à un difficile exercice de rattrapage dans la relation bilatérale
Les dégâts causés par le gros ratage de la diplomatie française face à la révolution tunisienne ne sont pas effacés.
Encore une occasion manquée ? Samedi 14 janvier, pour les cérémonies marquant le premier anniversaire de la révolution tunisienne, la France sera représentée non pas par un ministre ou un poids lourd de la politique, mais par Renaud Muselier, le président de l'Institut du monde arabe qui a son siège à Paris. Ce choix de cette personnalité de second rang a pu décontenancer. Il est vrai que le ministre des affaires étrangères, Alain Juppé, qui s'est rendu récemment à Tunis, devait de son côté s'envoler pour la Birmanie. Un an après la fuite de Zine El-Abidine Ben Ali, les responsables français restent engagés dans un difficile effort de rattrapage dans la relation bilatérale avec la nouvelle Tunisie. Derrière le discours officiel, on sait bien, à Paris, que les dégâts causés par le gros ratage de janvier 2011 ne sont pas effacés. La France avait alors été incapable de trouver les gestes et les mots pour être au rendez-vous de l'Histoire. Le jour de la fuite de M. Ben Ali, l'Elysée se contentait de "prendre note", alors que Barack Obama avait salué les aspirations des Tunisiens à la démocratie. L'offre française de "savoir-faire " policier, formulée pendant la répression, continue d'avoir un énorme coût auprès des opinions arabes. RETOUR STRATÉGIQUE La guerre de Libye, au-delà du sauvetage de Benghazi au nom du discours universaliste, fut un spectaculaire effort pour tenter d'opérer un retour stratégique de la France dans la région. A l'automne 2011, Nicolas Sarkozy glissait ainsi ce commentaire, en petit comité : "Sur la Tunisie, je me suis vraiment bien encalminé. J'ai pas vu la révolution tunisienne. Je me suis tu sur la révolution égyptienne. (...) "Sur la Tunisie, je me suis vraiment bien encalminé. J'ai pas vu la révolution tunisienne. Je me suis tu sur la révolution égyptienne. (Kadhafi), c'est pas rien !" L'état de la relation entre Paris et Tunis est scruté par des partenaires de la France comme un baromètre de son poids au Maghreb. Les Etats-Unis ont doublé les effectifs de leur ambassade à Tunis. La Pologne, pendant ses six mois de présidence du Conseil européen, a cherché à s'emparer de la politique de voisinage vers le Sud. "La nouvelle élite dirigeante tunisienne n'est pas prête de passer l'éponge sur le "benalisme" longtemps affiché par la France", commente un expert du Moyen-Orient, diplomate d'un grand pays occidental allié. "Mais les liens organiques restent forts : une bonne partie des membres du gouvernement tunisien a fait des études en France."
"2012-01-14T00:00:00"
afrique
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2012/01/14/la-france-se-livre-a-un-difficile-exercice-de-rattrapage-dans-la-relation-bilaterale_1629719_3212.html
"Rio+20 : ""Qu'ils nettoient devant leur porte avant de parler de la planète !"""
Cinq cents mètres séparent Rio Centro, QG de la négociation mondiale sur le développement durable, et la favela de Vila Autodromo. Pour ses habitants, cette réunion "pour les riches" semble bien loin.
La favela de Vila Autodromo, à Rio de Janeiro. © Dario de Domenicis / Agencia pour Le Monde Elle prépare le thé avec les pétales des roses qu'elle a cueillies dans le jardin de sa maison. D'un ton calme, Inalva Mendes Brito évoque les souvenirs de ce passé heureux, ces années 1980, lorsqu'elle est venue ici, à Vila Autodromo, une petite favela située au bord du lac Jacarepagua, à l'ouest de Rio de Janeiro, construire sa maison avec une bande d'amis. Epoque ancienne où, pendant plusieurs années, elle a réussi à vivre de la pêche et du troc de fruits et de légumes. "Depuis, tout a été ravagé par la pollution, les eaux infestées par les industries chimiques alentour, les poissons exterminés", souffle-t-elle. A 65 ans, cette professeure de portugais est devenue l'une des voix de la communauté, une de celles qui montent au front contre les promoteurs immobiliers et industriels peu scrupuleux de l'environnement. "Alors imaginez, dit-elle, avec une pointe d'ironie, nous avons là, aujourd'hui, en face de chez nous, le Sommet Rio+20 qui prétend débattre sur le développement durable." Quelque 500 mètres séparent Vila Autodromo du complexe moderne de Rio Centro, pôle principal de la conférence onusienne. Deux mondes si proches et si éloignés, séparés par la voie rapide Salvador-Allende et le bras fétide d'une rivière blanchâtre qui se jette dans le lac. Avec cette odeur pestilentielle qu'Inalva, comme Robson, a fini par ne plus discerner. Vendeur dans un supermarché à 600 reals (231 euros) par mois et jardinier occasionnel, ce jeune homme de 29 ans dit vouloir contribuer à l'amélioration de l'environnement. "Mais je n'en ai pas les moyens", glisse-t-il. Vivant seul avec sa mère, Robson ne dispose pas de fosse sceptique, seulement d'un raccordement bringuebalant aux conduites des eaux municipales pour le robinet et la douche. "Le développement durable est une belle idée, mais elle me paraît être que pour les riches. A leurs yeux, nous ne sommes qu'un obstacle à leur développement économique. L'écologie n'est qu'un prétexte." SPÉCULATION IMMOBILIÈRE A Vila Autodromo, comme dans la majorité des communautés, les revendications sont défendues par l'association des habitants. Depuis les années 1990, celle-ci lutte pour éviter les tentatives d'expulsion devenues de plus en plus pressantes en raison de la spéculation immobilière. La pression monte d'un cran, car Rio accueillera les Jeux olympiques en 2016. Les autorités ont prévu la création du parc olympique à la place de l'ancien circuit du Grand Prix automobile situé en bordure de la favela. "Ils ont prétexté que nous ne respections pas les normes environnementales ou encore qu'il fallait un espace de sécurité pour les personnalités sportives… Tous les arguments y sont passés, alors que la moitié des sept cents familles de la communauté possède des titres d'habitation", souligne Inalva. Mosaïque de petites habitations en brique et tôle ondulée, mais aussi de logements en dur, le long du lac, où des classes moyennes ont fini par s'installer, Vila Autodromo compte près de 4 000 habitants. Ils ont fait connaître leur combat par Internet, diffusant des vidéos de leurs rencontres tendues avec les autorités. Soutenus par des associations, des avocats et des professeurs d'université, ils ont plusieurs fois fait appel auprès des instances judiciaires afin de bloquer les procédures d'éviction. En vain, pour le moment. Un contre-projet rendu public en décembre 2011, dessiné par des urbanistes et prévoyant un système d'assainissement des eaux, est resté sans suite. "Comment voulez-vous que Rio+20 nous interpelle ? Ce qui compte, c'est un toit et survivre", lâche Leonardo, 25 ans et sans emploi. Ailda, assise devant l'entrée d'une des sept églises évangéliques du cru, opine de la tête : "Ils feraient mieux de nettoyer devant leur porte avant de parler de la planète." DISPARITION TOTALE DES POISSONS Plus loin, près de l'entrée du quartier où les murs chantaient la gloire du Parti des travailleurs (PT), au pouvoir depuis 2003, Altair Guimares, le président de l'association des habitants, n'en finit plus de rassembler les dossiers dans son bureau en pleine décomposition. "Comment parler de développement durable quand on n'a même pas ici, dans la région, de réseaux sanitaires ? Même les constructions récentes, ces condominiums géants installés autour du lac ne respectent pas les nouvelles réglementations environnementales." Derrière, le terrain de foot grillagé est désespérément vide. A cette heure tardive de l'après-midi, les plus jeunes préfèrent jouer sur les ordinateurs posés dehors, face au lac. Seule la petite boulangerie du quartier s'anime avec un groupe de chauffeurs de Rio+20 venus s'acheter de quoi manger à moindre frais. Au coin, Josefa Oliveira, la cinquantaine, veille sur ses deux clients. Cette ancienne pêcheuse, fille de pêcheur, reconvertie en patronne de café, fait remonter à une dizaine d'années la disparition totale des poissons du lac. Une période, selon elle, lors de laquelle les pêcheurs sont tous tombés malades du foie ou de l'estomac. "Je n'ai jamais eu le temps ni le courage de m'engager contre les pollueurs, admet-elle. Aux dirigeants de faire le travail !" Mercredi 20 juin, une marche de soutien devait avoir lieu à Vila Autodromo. Josefa Oliveira hésitait à s'y rendre. Elle se sent fatiguée. A voir aussi, le portfolio sur la favela Vila Autodromo Nicolas Bourcier et Nicolas Bourcier (Rio de Janeiro, correspondant)
"2012-06-19T00:00:00"
planete
https://www.lemonde.fr/planete/article/2012/06/19/rio-20-qu-ils-nettoient-devant-leur-porte-avant-de-parler-de-la-planete_1721084_3244.html
"Le ""descenseur social"" des classes moyennes"
Une étude de la Fondation Jean-Jaurès révèle l'inquiétude de Français estimant être "dans une situation de dégradation qui les tire vers le bas".
Illustration Aurel L'image est autant frappante qu'inquiétante. "En 2006, pour les milieux populaires, l'ascenseur social s'était mis à descendre. C'était très problématique mais cela supposait qu'il y avait un ascenseur et, de ce fait, un immeuble. Aujourd'hui, après cinq années de crise, la crainte n'est pas tant de voir descendre l'ascenseur que de voir l'immeuble s'écrouler", explique le sociologue Alain Mergier, créateur il y a sept ans du concept de "descenseur social" et coauteur de l'enquête réalisée par la Fondation Jean-Jaurès sur "le grand malaise des classes moyennes". Cette étude menée par la Fondation Jean-Jaurès, proche du Parti socialiste, révèle une évolution spectaculaire du tissu social français sur une période récente, "les Français estimant qu'ils sont dans une situation de forte dégradation qui les tire vers le bas", selon M. Mergier. Ce glissement général, fortement accentué dans les enquêtes d'opinion depuis le début de la crise économique en 2008, se traduit par un double phénomène : "Une fragilisation à la fois des classes moyennes mais également des catégories plus favorisées qui ressentent très clairement un alourdissement de la fiscalité les concernant", précise Jérôme Fourquet, directeur de l'institut IFOP, partenaire de l'enquête et auteur d'une autre étude sur les classes moyennes en 2010. > Lire aussi l'entretien : "Le déclassement profite aux partis populistes en France et en Europe" Un double signal particulièrement alarmant pour François Hollande, élu au terme d'une campagne présidentielle durant laquelle les questions sociales et fiscales avaient été largement abordées, et qui peine toujours, à l'heure où la France est officiellement entrée en récession, à convaincre que sa politique peut conduire à davantage de "justice sociale". En quelque six courtes années, le "descenseur social" semble donc avoir gagné en puissance, et ce ne sont plus uniquement les milieux populaires qui en seraient les victimes mais également les classes moyennes. En 2006, un Français sur deux (52 %) se classait de lui-même dans cette catégorie sociale. Sept ans plus tard, ils ne sont plus que 48 %, alors que dans le même temps les Français disant appartenir aux milieux "modestes" et "défavorisés" sont passés respectivement de 29 % à 33 % et de 4 % à 6 % – les milieux "aisés" restant stables à 2 %. Cette érosion de l'"autopositionnement" parmi les classes moyennes touche majoritairement les professions intermédiaires (salariés, commerçants, artisans, etc.) et se révèle particulièrement inquiétante en ce qui concerne les classes moyennes dites "inférieures", qui ont augmenté de 24 % à 28 % en trois ans. Au final, entre 2010 et 2013, le bloc agrégeant les catégories "modestes", "défavorisées" et les classes moyennes "inférieures" a grimpé de 57 % à 67 %, alors que celui additionnant les classes moyennes supérieures et les catégories "aisées" ou "favorisées" a chuté de 43 % à 33 %. "FRAGILISATION ACCÉLÉRÉE" "Une pente négative est amorcée" sur laquelle "les classes moyennes inférieures apparaissent comme le maillon faible en voie de fragilisation accélérée", estime M. Fourquet. En trois ans, le nombre de Français, qui ont le sentiment de se situer juste au-dessus du filet protecteur du modèle social et d'y contribuer fortement par l'impôt sans en percevoir les bénéfices, a littéralement explosé, passant de 47 % à 59 %. Pas de bonne nouvelle à attendre non plus des classes favorisées qui se disent, elles aussi, inquiètes pour leur avenir : 59 % d'entre elles pensent qu'elles vivront moins bien dans dix ans qu'actuellement. Le paysage social est donc des plus noir et ce ne seront pas les politiques de réduction des dépenses publiques ni une éventuelle future réforme des retraites qui pourraient l'éclaircir. Selon la Fondation Jean-Jaurès, ce mouvement négatif d'ensemble se nourrit à la fois de la dégradation économique liée à la crise, mais aussi de la dégradation sociale à travers le thème de la sécurité dans la vie quotidienne, et de "l'abandon de l'Etat au travers des services publics". Depuis 2008, "une rupture culturelle française" s'est opérée dans l'opinion selon M. Mergier, avec, pour point d'ancrage, le rapport des Français à la mondialisation. "La mondialisation a changé de nature aux yeux du public. Jusque-là, elle était présente comme une réalité extérieure à l'Etat- nation. A partir de 2008, elle est devenue interne à l'Etat", explique le sociologue. Avec une question centrale : qui a le pouvoir réel entre les Etats et les marchés financiers ? "Pour le public aujourd'hui, le rapport de force va à l'avantage de la finance mondialisée", estime M. Mergier. Celle-là même que François Hollande avait désignée comme son "principal adversaire" pendant la campagne.
"2013-05-16T00:00:00"
politique
https://www.lemonde.fr/politique/article/2013/05/16/le-descenseur-social-des-classes-moyennes_3260084_823448.html
La lycéenne marocaine Najlae Lhimer, expulsée en février, de retour en France
La jeune marocaine sans papiers expulsée en février de la France vers le Maroc et autorisée à revenir par le président Nicolas Sarkozy, est arrivée samedi matin à l'aéroport d'Orly.
Najlae Lhimer, lycéenne marocaine sans papiers expulsée en février de la France vers le Maroc et autorisée à revenir par le président Nicolas Sarkozy, a quitté samedi matin Casablanca. Son avion s'est posé à l'aéroport parisien d'Orly Sud un peu après 11 heures 15. Peu avant l'embarquement, Najlae Lhimer s'est déclarée "ravie de retourner à Paris". "C'est un rêve qui se réalise, c'est hallucinant, a-t-elle ajouté, très souriante. Une fois ma situation régularisée, je reviendrai en été au Maroc pour voir tous les gens qui m'ont aidée". Une cérémonie d'accueil a eu lieu à son arrivée dans les salons d'honneur de l'aéroport d'Orly-Sud, suivie d'une conférence de presse. Elle a été immédiatement assaillie par les journalistes, tandis que ses amies venaient la serrer dans leurs bras. "Je ne m'attendais pas à autant de monde", a-t-elle déclaré. Elle d'est réjopui que leur présence ait "fait bouger les choses". Mercredi, la jeune Marocaine avait obtenu un visa, délivré par le consulat de France à Rabat après que Nicolas Sarkozy est intervenu en sa faveur. Lundi, journée de la femme, le président s'était dit "prêt à l'accueillir en France si elle le souhaite". Le 20 février, Najlae Lhimer s'était rendue à la gendarmerie de Château-Renard (centre de la France) pour porter plainte pour maltraitance contre son frère, mais elle avait été placée en garde à vue et immédiatement expulsée de France car elle faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français remontant au 24 novembre 2009. Selon le Réseau Education sans frontières (RESF), qui défend les sans papiers scolarisés et expulsés, Najlae Lhimer vivait en France depuis 2005 pour échapper à un mariage forcé dans son pays, mais était régulièrement battue par son frère. Son expulsion avait soulevé l'indignation des associations de défense des droits de l'Homme, qui avaient exigé son retour immédiat en France.
"2010-03-13T00:00:00"
societe
https://www.lemonde.fr/societe/article/2010/03/13/la-lyceenne-marocaine-najlae-lhimer-expulsee-en-fevrier-de-retour-en-france_1318588_3224.html
A Galata, village du Niger, où la malnutrition infantile recule doucement
Un combat pour la vie (22). Petit à petit, les mères et leurs enfants bénéficient du travail de sensibilisation sur la nutrition effectué sans relâche par les humanitaires.
Dans l’Ouest nigérien, alors que les travaux des champs sont achevés, les hommes s’exilent pour continuer à faire vivre leurs familles restées au village. Gataraoua est une île en plein désert. Un village abandonné des hommes lorsque le ciel leur tombe sur la tête, une fois par année. Chaque hivernage, la saison des pluies se précipite en torrents, gonfle la terre argileuse et noie les champs formant des marécages qui enclavent ce confetti perdu de l’Ouest nigérien. Toutes les routes qui mènent à cette butte de 1 134 âmes sont coupées. Dans le village, il ne reste presque que les femmes et leurs enfants. Elles doivent se nourrir, se soigner, survivre, sans l’aide des hommes, partis travailler durant plusieurs mois comme débardeurs, cantonniers ou bouchers sous des climats moins hostiles. Dans de belles venelles ensablées, les enfants rieurs se réfugient derrière des murets en bonko, ce pisé local qui matérialise toutes les habitations. Dans leur poing serré, on aperçoit parfois une fronde en bois. Elle leur sert à chasser les passereaux sur les branches, seule nourriture abondante que donnent ici les arbres. Il n’y a presque pas de fruits dans ce paysage pelé, contrit, peu disposé aux générosités de la nature. Alors ceux que l’on parvient à disputer aux oiseaux, il faut savoir en faire bon usage. C’est ce qu’enseigne aujourd’hui Hadiza Abibou à ses voisines. Mangue, banane, arachide, carotte, épinard, courge et œuf sont les ingrédients de base qu’elle utilise pour ses recettes nourrissantes qui protègent enfants et mères de la malnutrition. Relais communautaires Hadiza est une jeune femme de 27 ans formée par l’ONG irlandaise Concern et l’Unicef pour être relais communautaire dans son village. Ce qui signifie qu’elle s’occupe d’un groupe de seize femmes, ses voisines, à qui elle transmet des connaissances de base en nutrition et en santé. Ce matin, elle les a réunies dans la cour de sa maison pour leur montrer comment cuisiner les ressources alimentaires à la disposition du village. Il faut s’assurer qu’en cas d’isolement prolongé, personne ne meurt de faim. La recette du jour n’est pas très compliquée. Une bouillie de mil qui servira aux enfants sevrés à changer d’alimentation après six mois d’allaitement. Allongées sur des nattes, les pieds décorés de tatouages au henné, les femmes haoussa écoutent attentivement ses conseils. Elles savent qu’ils pourront leur éviter une catastrophe semblable à celle survenue en 2005. Cette année-là, le Niger avait connu une grave crise alimentaire. Des nuées de sauterelles avaient dévoré l’intégralité des maigres cultures qu’une saison des pluies trop courte avait fournies : 3,3 millions de personnes furent touchées, dont 800 000 enfants de moins de 5 ans. A Gataraoua, près des trois quarts des enfants souffrirent de malnutrition. Chaque semaine, cinq d’entre eux décédaient. « C’est la raison qui m’a donné envie d’aider ma communauté », raconte Hadiza. Seule femme du voisinage ayant reçu une éducation, Hadiza a été désignée pas les autres pour devenir leur relais. Dans le village, il y en a douze comme elle, afin de couvrir toute la population. Chaque semaine, elles organisent des réunions de sensibilisation à l’hygiène alimentaire et se tiennent disponibles pour soigner les mères ou leurs enfants malades.
"2016-04-11T00:00:00"
afrique
https://www.lemonde.fr/afrique/visuel/2016/11/04/a-galata-village-du-niger-ou-la-malnutrition-infantile-recule-doucement_5025572_3212.html
Six start-up au service de l'intelligence électrique
Créés pour encourager les innovations fondées sur le formidable potentiel de l'électricité, les prix EDF Pulse distinguent trois start-up qui contribuent aux progrès scientifiques, médicaux et domestiques.
Six start-up au service de l'intelligence électrique . Créés pour encourager, soutenir et diffuser les innovations fondées sur le formidable potentiel de l'électricité, les prix EDF Pulse distinguent trois start-up parmi les six finalistes qui contribuent aux progrès scientifiques, médicaux et domestiques. Découvrez les six finalistes. Catégorie Science VOSS, volant de stockage solaire « Notre volant, c'est le soleil de minuit ». Anne Gennesseaux d'EnergiestroL'entreprise française Energiestro, développe un stockage d'énergie par volant en béton, solution ultra économique qui permettra d'utiliser l'énergie solaire de façon massive. Dénommé VOSS, ce nouveau volant de stockage solaire sera au même prix que les batteries les moins chères, mais avec une durée de vie illimitée. Il deviendra alors possible d'augmenter massivement la production des énergies renouvelables intermittentes. Découvrez le projet en vidéo REVERSIBLE ELECTROLYSIS, le stockage sous forme chimique « Nous sommes vraiment les premiers» Nils Aldag de SunfireAvec sa solution Reversible Electrolysis de rétention chimique de l'électricité, la société allemande Sunfire répond aux enjeux de stockage et de réutilisation de la surproduction des énergies renouvelables dites intermittentes. Les deux dispositifs peuvent fonctionner sans limite de temps ni de capacité de stockage, car le système est connecté aux réseaux de gaz et d'électricité. Ce système réversible convertit l'électricité en carburant propre (hydrogène) et produit de l'énergie à partir de celui-ci. Découvrez le projet en vidéo Catégorie Santé NEURONAUTE, le vêtement qui diagnostique l'épilepsie « La solution existe, et elle marche », Pierre Frouin de BioserenityAujourd'hui, un diagnostic de l'épilepsie peut prendre 2 à 3 ans.Pour mettre fin à ces nombreux protocoles d'observation, une start-up française, Bioserenity, a créé la tenue Neuronaute. Constitués d'un bonnet et d'un T-shirt, ces vêtements intelligents et connectés permettent d'effectuer les tests électro-physiologiques en temps réel, de réaliser des mesures en collectant les paramètres physiologiques, de les enregistrer dans le cloud, via un smartphone et de les transmettre au médecin traitant. Le diagnostic peut donc être réalisé en 2 à 3 semaines. Découvrez le projet en vidéo DAMAE MEDICAL, le diagnostic dans la peau « Le patient économise une douleur inutile et du temps », Anaïs Barut de Damae Medical DAMAE Medical développe un dispositif permettant aux dermatologues d'évaluer de manière précoce et précise la malignité d'une tumeur par simple contact avec la surface de la peau. Pour réduire le temps d'attente et les désagréments liés aux biopsies traditionnelles, cette technique d'imagerie remplace de façon non-intrusive les traditionnelles méthodes de dépistage. Découvrez le projet en vidéo Catégorie Smart living ENERBEE, l'énergie sans faux mouvement « Dès que vous ferez un mouvement, vous générerez de l'énergie ». Jérôme Delamare d'EnerBee Avec le micro-générateur EnerBee créé par une entreprise grenobloise, chaque mouvement fournit de l'énergie. Une solution respectueuse de l'environnement qui remplace les piles et les batteries, et permet l'autonomie en énergie de nos montres, télécommandes et autres objets connectés grand public. Grâce à l'association unique du magnétisme et de la piezoélectricité, cette innovation permet de générer de l'énergie électrique à partir des mouvements détectés, quel que soit leur amplitude. Découvrez le projet en vidéo TWIDO, la consommation d'eau chaude sur mesure « Il est temps de réinventer l'eau chaude » Olivier Cocheteux d'2&Go Twido Inventé par la société 2&GO, est un chauffe-eau modulaire et connecté qui permet de repenser l'intégration du chauffe-eau dans les logements, de réduire les gaspillages énergétiques et de proposer une consommation en eau chaude sur mesure. Cet appareil est équipé d'une connexion wifi et d'une informatique embarquée qui permet de transmettre et recevoir des données via une application web dédiée.Twido est fabriqué avec des matériaux verts et recyclables. Découvrez le projet en vidéo RDV dès le 4 juin au soir sur le site pulse.edf.com pour découvrir les lauréats !
"2015-08-06T00:00:00"
festival
https://www.lemonde.fr/festival/article/2015/06/08/six-start-up-au-service-de-l-intelligence-electrique_4648357_4415198.html
Des règles sur le port du voile au travail
Question de droit social. La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) et la Cour de cassation viennent, dans une réponse en deux temps, de donner un véritable mode d’emploi aux entreprises concernées par ce problème.
Une ingénieure informatique va travailler voilée chez un important client, qui se plaint auprès de son employeur. Demande de retrait du voile par la société SSII, refus suivi d’un licenciement pour faute. Le conseil des prud’hommes puis la cour d’appel de Paris donnent raison à l’employeur. Pourvoi en cassation. Un peu échaudée par le feuilleton Baby-Loup (cinq juges successifs, cinq décisions différentes), la chambre sociale de la Cour de cassation pose donc, le 9 avril 2015, une question préjudicielle à la Cour de justice de l’Union européenne au Luxembourg (CJUE). En résumé : au sens de la directive sur la non-discrimination du 27 novembre 2000, le souhait d’un client de ne plus voir des prestations assurées par une ingénieure portant un foulard islamique constitue-t-il « une exigence professionnelle essentielle et déterminante », autorisant une exception au principe ? Réponse en deux temps Ce n’est pas à un client de faire la loi, lui répond en substance la CJUE le 14 mars 2017, naturellement suivie par la Cour de cassation le 22 novembre dans une réponse en deux temps. 1. Cassation de l’arrêt de Paris, en reprenant la formulation de la CJUE : « La volonté d’un employeur de tenir compte des souhaits d’un client de ne plus voir ses services assurés par une travailleuse portant un foulard islamique ne saurait être considérée comme une exigence professionnelle essentielle et déterminante. » 2. Mais face à la montée des communautarismes, la chambre sociale évoque aussi la nécessaire cohésion de la communauté de travail : « Investi de la mission de faire respecter au sein de la communauté de travail l’ensemble des libertés et droits fondamentaux de chaque salarié, l’employeur peut prévoir dans le règlement intérieur (…) une clause de neutralité interdisant le port visible de tout signe politique, philosophique ou religieux sur le lieu de travail, dès lors que cette clause générale et indifférenciée n’est appliquée qu’aux salariés se trouvant en contact avec les clients. » C’est donc un véritable mode d’emploi qui est donné aux entreprises concernées par ce problème. Si la laïcité visant la puissance publique ne peut être invoquée par une entreprise privée, une règle générale de neutralité politique, philosophique ou religieuse, justifiée « par les nécessités du bon fonctionnement de l’entreprise » et proportionnée au but recherché (donc limitée aux collaborateurs en contact avec la clientèle), peut faire l’objet d’un avenant au règlement intérieur, autorisant des sanctions. « La volonté d’afficher, dans les relations avec les clients, une politique de neutralité doit être considérée comme légitime », précisait la CJUE le 14 mars.
"2017-11-29T00:00:00"
emploi
https://www.lemonde.fr/emploi/article/2017/11/29/des-regles-sur-le-port-du-voile-au-travail_5221982_1698637.html
L’histoire de deux corps, de l’attraction cosmique au trou noir
Aux Rencontres chorégraphiques de Seine-Saint-Denis, le spectacle « Lâche », de Mélanie Perrier, met en scène un duo de rupture au féminin.
"Lâche", une chorégraphie de Mélanie Perrier. MÉLANIE PERRIER/CIE 2MINIMUM Une sieste érotique en intro, une séparation en conclusion. Le 5 mai, la chorégraphe Perrine Valli lançait les Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis avec Une femme au soleil, puzzle de corps au pouvoir graphique emballant. Vendredi 12 et samedi 13 juin, Mélanie Perrier clôture le festival avec Lâche, un duo de rupture au féminin tout aussi abstrait, tout aussi charnel, où l’emprise physique vaut tous les discours amoureux. Ces deux spectacles soulignent la ligne de cœur d’une manifestation cosmopolite, qui soutient les femmes en mettant régulièrement en avant le corps et l’intime. Qu’il s’agisse de Cindy Van Acker et de ses travaux de surexposition anatomique, ou de Lisbeth Gruwez, pure bombe de plaisir sur des chansons de Bob Dylan, les filles n’y vont pas par quatre chemins. « Leur place est importante depuis toujours dans le festival, affirme Anita Mathieu, la directrice de la manifestation. Je pense que, sans exclure les hommes, elles s’emparent avec force de leur imaginaire. Elles osent mettre en scène des rapports entre les corps qui sont très libres et vont plus loin, en étant nourris de leurs luttes personnelles. Le rôle qu’elles attribuent à l’art pour articuler ce dialogue avec l’intime me semble essentiel. » Cocon Attraction cosmique ou histoire d’amour pot-de-colle, Lâche, troisième partie d’un triptyque sur le désir, s’applique à détacher des corps qui ne veulent pas s’éloigner l’un de l’autre. Serrées-collées comme deux cellules jumelles, les interprètes, torse nu, en slip noir et passées à la peinture brune – ce qui crée parfois un trouble sur leur identité –, s’étreignent, se fondent, se crispent et desserrent la prise peu à peu. Le talent de Mélanie Perrier est de faire de cette séparation une guerre des muscles, où la masse travaille lentement, en profondeur, à détendre l’étreinte. Dans cette entreprise difficile, dont le suspense tisse un cocon autour des interprètes, le duo trouve un troisième partenaire dans les lumières signées par Jan Fedinger. Elles plongent dans le trou noir du plateau, balayent, découpent et exacerbent la plasticité ténébreuse du spectacle. Sur les beats électro galopants et intenses du groupe Yes Sœur ! en direct à la régie, elles élargissent aussi le territoire de la rencontre en renvoyant les interprètes redevenues solitaires dans une obscurité intersidérale. Ne reste plus des deux corps en fusion qu’un espace vide sans quasiment aucune trace de leur rencontre.
"2015-11-06T00:00:00"
scenes
https://www.lemonde.fr/scenes/article/2015/06/12/l-histoire-de-deux-corps-de-l-attraction-cosmique-au-trou-noir_4652615_1654999.html
La chute des cours du pétrole met à mal les finances saoudiennes
Les recettes liées aux ventes d’hydrocarbures s’effondrent, contraignant Riyad à envisager plusieurs mesures d’austérité, dont la création de taxes.
Le roi d'Arabie saoudite Salmane lors du sommet Amérique du Sud-pays arabes à Riyad, le 10 novembre. FAISAL AL NASSER / REUTERS Des impôts au pays des Séoud ? Il y a quelques années, quand les coffres du royaume débordaient de pétrodollars, pareille suggestion aurait fait sourire. La seule taxe à laquelle ses sujets et ses entreprises ont jamais été assujettis est la zakat, l’aumône islamique. Mais la dégringolade du cours de l’or noir incite les dirigeants saoudiens à s’adapter. Selon une feuille de route gouvernementale, transmise au quotidien britannique The Telegraph, une série – toute relative – de mesures d’austérité sont envisagées, comme des coupes dans les subventions, l’imposition de taxes et le recours à l’emprunt. Une petite révolution dans un pays habitué depuis plus de dix ans à dégager d’énormes surplus. L’effrondrement du prix du pétrole d’environ 50 % depuis juillet 2014 a frappé de plein fouet le budget saoudien, qui est financé à plus de 80 % par la vente d’hydrocarbures. Les économistes s’attendent à ce que ces revenus chutent de plus de 80 milliards de dollars en 2015 (75 milliards d’euros). L’impact de ce retournement de tendance a été accentué par une hausse exceptionnelle des dépenses publiques, lié à l’effort de guerre au Yémen et aux généreux bonus distribués à tous les fonctionnaires, soit 42 % de la population active, lors de l’avènement au pouvoir du roi Salman, en janvier. Une largesse équivalente à 4 % du produit intérieur brut (PIB), selon Pascal Devaux, analyste financier chez BNP Paribas. En conséquence, le Fonds monétaire international pronostique pour 2015 une très nette augmentation du déficit budgétaire, à 19,5 % du PIB, contre seulement 1,9 % en 2014. « Poches profondes » « Riyad paie le prix de l’échec de sa stratégie pétrolière, analyse un investisseur étranger, sous réserve d’anonymat. Ses responsables ont tout fait pour maintenir les cours à un prix faible, dans l’espoir d’asphyxier l’industrie du gaz de schiste aux Etats-Unis. Mais cela n’a pas marché. Ils n’ont pas anticipé la baisse du coût des techniques d’extraction et le rachat des petits producteurs par de grosses sociétés. Maintenant que les cours ne remontent pas, ils sont très embêtés. » Pour combler son déficit et continuer à financer sa croisssance, l’Arabie saoudite a rapatrié ces derniers mois environ 70 milliards de dollars, placés à l’étranger. Le royaume conserve un matelas de réserves extrêmement confortable, estimé à 650 milliards de dollars, ce qui exclut toute crise de liquidités à court terme. Le gouvernement a aussi émis de la dette, en passant non seulement par les fonds d’investissement paragouvernementaux, mais aussi par les banques commerciales, en profitant du fait que son faible taux d’endettement lui permet d’emprunter à des conditions favorables. « Les Saoudiens ont de la marge, assure un diplomate basé à Riyad. Ils ont toujours géré leurs finances de façon prudente. En dépit de la baisse des cours, leurs poches restent profondes. Ils n’ont puisé que 11 % de leurs réserves. »
"2015-11-17T00:00:00"
economie
https://www.lemonde.fr/economie/article/2015/11/19/la-chute-des-cours-du-petrole-met-a-mal-les-finances-saoudiennes_4813516_3234.html
Luxe : le Qatar pourrait ouvrir un hôtel Harrods à Paris
Le projet serait d'ouvrir des hôtels Harrods dans des villes clefs, comme Kuala Lumpur, New York et Paris, ainsi que la Chine.
Les grands magasins Harrods avaient été rachetés en mai 2010 à l'Egyptien Mohamed Al-Fayed. REUTERS/PAUL HACKETT Qatar Holding (QH), société d'investissement du Qatar et propriétaire de Harrods, entend construire des hôtels portant la marque de ce temple du luxe dans plusieurs grandes villes du monde. "La préférence sera donnée à la construction sur des sites qui appartiennenent déjà à Qatar Holding, comme par exemple les Chelsea Barracks, à Londres, ou la Costa Smeralda, en Sardaigne", a déclaré le vice-président de QH, Hussain Ali Al-Abdulla, dans un entretien au quotidien malaisien The Star, mercredi 4 juillet. "Le projet est d'ouvrir des hôtels Harrods dans des villes clefs, comme Kuala Lumpur, New York et Paris, ainsi qu'en Chine", a-t-il ajouté. A Kuala Lumpur, l'hôtel Harrods sera ouvert dans le "triangle du luxe", situé dans le quartier de Bukit Bintang, pour un coût de 636 millions de dollars (505 millions d'euros). Selon The Star, le chantier doit être ouvert l'an prochain et l'hôtel devrait comprendre au maximum trois cents chambres. "TOUT POUR TOUT LE MONDE, PARTOUT" Les grands magasins Harrods avaient été rachetés en mai 2010 à l'Egyptien Mohamed Al-Fayed. Fondé au milieu du XIXe siècle, Harrods cumule les superlatifs : avec une surface de vente de 90 000 m2 – la plus grande de tout Londres –, le magasin compte vendre "Omnia Omnibus Ubique" ("Tout pour tout le monde, partout"), comme le dit fièrement son slogan. L'enseigne, qui est également une banque et une agence immobilière, se targue également de pouvoir satisfaire n'importe quelle commande, comme construire des yachts ou expédier des harengs frais à Alfred Hitchcock à Hollywood. N'importe qui peut y commander une statue en cire à son effigie, faite sur mesure pour la bagatelle de 250 000 livres (311 000 euros). Dans ses trois cent trente départements, il compte tout ce que le luxe peut offrir, des meilleurs caviars beluga à la "haute parfumerie", en passant par trois cent cinquante sortes de fromages. Chaque année, 15 millions de personnes s'y rendent. L'émirat du Golfe possède déjà plusieurs hôtels de luxe dans la capitale française. Cette stratégie d'investissement a commencé en 2008 avec l'achat, pour 400 millions d'euros, du centre de conférences internationales, avenue Kléber, qu'il transforme actuellement en palace. Autre palace détenu par le fonds qatari, le Royal Monceau, qui a été entièrement refait. Enfin, la famille régnante de ce micro-Etat dispose aussi d'un hôtel particulier, l'hôtel d'Evreux, place Vendôme.
"2012-04-07T00:00:00"
immobilier
https://www.lemonde.fr/immobilier/article/2012/07/04/luxe-le-qatar-pourrait-ouvrir-un-hotel-harrods-a-paris_1728789_1306281.html
La SNCF face à la crispation grandissante des usagers
Des mesures d'urgence ont été annoncées pour calmer les multiples contestations de ces derniers mois. Mais elles n'effacent pas les difficultés importantes du réseau.
Vendredi 21 janvier, la SNCF a rencontré les associations de voyageurs abonnés en grève, et a présenté des concessions destinées à calmer les abonnés grévistes sur les revendications. Les mesures annoncées (un forfait qui n'augmentera pas en 2011 et une ristourne de 200 euros pour compenser les retards) ont fait leur effet et ont convaincu les associations. Une opération pour panser les plaies mais qui s'inscrit dans une phase difficile pour le chemin de fer français. Une mauvais passe médiatique L'hiver a été rude pour les utilisateurs du train. La vague de froid de décembre a forcé TGV et TER à circuler moins vite pour éviter les dégâts potentiels causés par le gel. Des causes pouvant être compréhensibles pour les voyageurs, mais qui n'ont pas empêché une pagaille durable, entre annulations et retards répétés. Au point d'en arriver à des dysfonctionnements à l'ampleur inédite : fin décembre, plus de 600 passagers du train reliant Port-Bou à Strasbourg sont victimes d'un retard de 15 heures, tandis que peu après, deux rames de TGV pour Rennes et Nantes sont inversées. La SNCF devra donc payer une amende de 48,2 millions d'euros, au lieu de 60,9 millions d'euros. CLAUDE PARIS/AP L'embarras de Guillaume Pepy Face à ces événements, Guillaume Pepy, directeur de la SNCF, reste étonnamment discret. Il ne prend la parole que pour présenter brièvement ses excuses aux voyageurs entre Strasbourg et Port-Bou, et laisse un rapport SNCF publié après l'incident donner les explications nécessaires. Invité le 9 janvier au "Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI", tout en promettant "du changement", il attaque SUD-Rail et les syndicats qui ont lancé des mouvements de grèves sporadiques pendant les fêtes de fin d'année : "Ces grèves, pour être légales, sont extrêmement choquantes." En interne, rapportent Les Echos, le directeur s'étonne que les médias ne parlent pas de "la mobilisation exemplaire [des agents SNCF] pendant l'épisode neigeux". Le remède : s'occuper des douze lignes "malades" Toutefois, c'est également au "Grand Jury" que Guillaume Pepy reconnaît plusieurs problèmes structurels requérant des investissements ciblés, et évoque le traitement rapide destiné à soigner "douze lignes malades" qui ont été présentées à la presse jeudi. Selon Les Echos, M. Pepy promet "une action décentralisée au niveau des lignes et au plus près de la perception et des attentes des clients". Ces douze lignes mêlent à la fois les lignes d'Ile-de-France (RER A, D et trains de banlieue de la ligne N à Paris,), les TER de l'étoile de Lyon, les lignes régionales Paris-Chartres-Le Mans, Nîmes-Perpignan, Paris-Clermont, Paris-Orléans-Tours, Paris-Caen-Cherbourg, Paris-Amiens, les trains de nuit Lunéa et le TGV entre Paris, Le Mans et Tours. En tout, le programme doit coûter "plusieurs dizaines de millions d'euros" puisés dans les "bénéfices" du groupe, qui sont "entièrement réinvestis", précise Guillaume Pepy à l'AFP. "C'est une réponse d'urgence, devant donner une réponse, en moins de deux ans, à des situations d'urgence légitimes", explique Réseau ferré de France (RFF, s'occupant de la gestion des voies) au Monde.fr. Le président de la SNCF, Guillaume Pepy, en février 2010. AFP/LIONEL BONAVENTURE Une cure loin d'être suffisante Mais ces mesures, décidées dans la précipitation alors que la grève des abonnés fait déborder le vase, font office de pansement par rapport à des problèmes de fond qui ressurgissent en cette période de trouble. "Il y a eu, et aura sans doute encore, de longues années de chaos et de turpitudes avant qu'on ait un réseau digne de ce nom", renchérit Jean-Pierre Audoux, délégué général de la Fédération des industries ferroviaires (FIF), dénonçant "un manque d'investissements depuis des décennies". Dans une enquête publiée le 20 janvier, le magazine L'Usine nouvelle évoque des besoins chiffrés à 40 milliards d'euros pour remettre les trains et les 32 000 kilomètres de rails "en ordre de marche". Ce qui n'est pas loin de correspondre aux ordres de grandeur en 2010 de la dette de RFF (28 milliards d'euros) et de la SNCF (9 milliards) cumulés. Ces 40 milliards, confirmés au Monde.fr par RFF et la FIF, se répartissent les 20 milliards nécessaires à la rénovation du "matériel roulant" (à la charge de la SNCF, de l'Etat et des régions), tandis que les 20 autres milliards doivent servir à "stopper le vieillissement des lignes", indique Jean-Pierre Audoux de la FIF. Des manques de moyens criants Réseau ferré de France indique dépenser 6,5 milliards d'euros par an pour moderniser et entretenir les voies, tandis que ses recettes (entre les droits de péages payés par la SNCF et l'argent de l'Etat) s'établissent à 5,5 milliards d'euros annuels. Un employé de la SNCF et de Réseau Ferré de France (RFF) examine les voies, durant l'été 2010. AFP/PHILIPPE HUGUEN Côté SNCF, le besoin d'argent est également criant (et incite à réclamer une augmentation "raisonnable" de 5 % du prix des billets, finalement revue à 3 %). Au point que, en 2010, un vaste programme de remplacement de centaines de rames TGV d'ici à 2014 a été changé en plan de "rénovation partiel d'une partie du parc actuel", selon Jean-Pierre Audoux de la FIF, pour qui "l'équation économique et politique est pratiquement insoluble. Le fret et la modernisation des trains régionaux sont également touchés par l'absence de croissance et le manque d'investissements de la part de tous les acteurs, en premier lieu l'Etat." Un faisceau de circonstances qui éclaire le sens de la métaphore filée par Guillaume Pepy, vendredi, devant les journalistes : "C'est comme si c'était une rivière qui vous entraîne, et qu'avec vos petits bras, il vous faut remonter avec le canoë ou le kayak pour éviter la dégradation, stopper la dégradation, et éventuellement remonter la rivière. (...) Il faut absolument que tout le monde se mobilise pour remettre la rivière dans le lit."
"2011-01-22T00:00:00"
economie
https://www.lemonde.fr/economie/article/2011/01/22/la-sncf-face-a-la-crispation-grandissante-des-usagers_1468886_3234.html
Le scandale de l'UIMM sera jugé devant le tribunal
Le juge Roger Le Loire a renvoyé devant le tribunal correctionnel onze personnes poursuivies dans l'affaire de la "caisse noire" de l'organisation patronale.
A l'encontre de l' ancien patron de l'UIMM, Denis Gautier-Sauvagnac, le parquet a requis deux ans de prison avec sursis et 250 000 euros d'amende. AFP Le scandale de la "caisse noire" de la branche la plus puissante du Medef, l'UIMM (l'Union des industries et des métiers de la métallurgie), trouvera son épilogue devant le tribunal de Paris. Vendredi 24 août, le juge Roger Le Loire a ordonné le renvoi en correctionnelle des dix personnes poursuivies dans la procédure, ainsi que de l'UIMM elle-même, qui comparaîtra en tant que personne morale. Si le magistrat et les policiers de la brigade financière n'ont pas ménagé leur peine, multipliant auditions, perquisitions et confrontations, ils ne sont pas parvenus à identifier les destinataires finaux d'une grande partie des fonds détournés. Et pour cause : ils se sont heurtés à une véritable omerta. Lire aussi : "Je ne veux pas être le responsable de ce grand déballage" L'affaire avait éclaté fin 2007, lorsqu'il était apparu, à la suite d'une enquête de Tracfin (le service antiblanchiment de Bercy) que la puissante fédération de la métallurgie avait été le théâtre, des années durant, de retraits de fonds en liquide éminemment suspects. Son homme fort de l'époque, Denis Gautier-Sauvagnac (vice-président et délégué général de 1995 à 2006, puis PDG jusqu'en 2007), aurait ainsi détourné 16,5 millions d'euros entre 2000 et novembre 2007, comme le rappelle l'ordonnance de renvoi dont Le Monde a pu prendre connaissance. "J'AVAIS PRIS LE RYTHME DE SORTIR À CHAQUE FOIS 200 000 EUROS" De ce fait, M. Gautier-Sauvagnac comparaîtra pour "abus de confiance" mais aussi pour "travail dissimulé" (pour avoir versé à des salariés de l'UIMM, en liquide, des compléments de rémunérations). Le juge rappelle, s'agissant de "DGS", qu'il se faisait "remettre de manière confidentielle les sommes en espèces par Dominique Renaud, responsable du service comptable de l'UIMM, sans que ces versements apparaissent en comptabilité, puis en faisant détruire, annuellement, toute trace des retraits d'espèces ainsi intervenus".
"2012-08-29T00:00:00"
societe
https://www.lemonde.fr/societe/article/2012/08/29/le-scandale-de-l-uimm-sera-juge-devant-le-tribunal_1752614_3224.html
Mondial de volley : les Bleus veulent « viser encore plus haut »
Qualifiée pour la première fois depuis 2002 en demi-finales du Mondial, la France affrontera samedi, sans pression, le Brésil, triple tenant du titre.
Earvin Ngapeth et Jenia Grebennikov, à la réception face à l'Iran lors du Mondial de volley, le 18 septembre. REUTERS/AGENCJA GAZETA Les volleyeurs français ont obtenu leur qualification pour les demi-finales du Mondial de volley-ball en Pologne en l'emportant face à l'Iran, jeudi 18 septembre, lors de leur dernier match du troisième tour (3-2). N'ayant besoin que d'un set après leur victoire sur l'Allemagne (3-0), les Bleus accèdent au dernier carré et marchent ainsi sur les traces de la génération des Antiga, Henno et Granvorka, médaillés de bronze en 2002. Pour la deuxième fois de son histoire, la sélection française atteint donc ce stade de la compétition, où elle retrouvera samedi le Brésil, tenant du titre depuis 2002. Dans l'autre rencontre, le pays organisateur affrontera l'Allemagne après sa victoire sur la Russie (3-2), pourtant championne olympique et d'Europe. « ON EST SUPER FIERS » Avant le tournoi, peu s'attendaient à une telle épopée des Tricolores qui avaient hérité de la poule la plus relevée dès le premier tour. Grâce à une génération talentueuse, une formidable combativité et une cohésion infaillible, la bande de Benjamin Toniutti et Earvin Ngapeth est montée progressivement en puissance, signant neuf victoires en onze matchs. Jeudi soir à la Spodek Arena, les Français partaient favoris contre une équipe iranienne qu'ils avaient déjà dominée au premier tour (3-1). Ils ne sont pas laissé envahir par la tension et se sont rapidement mis à l'abri en remportant haut la main ce premier set libérateur. « On est super fiers, hyper contents. On avait déjà un pied en demi-finales en battant l'Allemagne mardi, maintenant on a les deux, c'est super, a déclaré Jenia Grebennikov, libéro de l'équipe de France, qui se projette désormais sur la prochaine échéance. J'ai hâte de jouer cette demi-finale. On visait une médaille depuis le début, mais je ne pensais pas qu'on aurait un tel parcours. Contre le Brésil, tout peut arriver. Notre motivation sera à 100 %, voire plus. On ne lâchera rien. » Ce parcours parfait est le résultat de la pugnacité du sélectionneur Laurent Tillie, qui a réussi à hisser la France parmi le gratin du volley en seulement deux ans. Nommé après le traumatisme de la non-qualification aux Jeux olympiques de Londres en 2012, le troisième joueur français le plus capé de l'histoire (406 sélections) a reconstruit un groupe ambitieux qui a déjoué les pronostics en renversant quasiment tout sur son passage. « ON PEUT VISER ENCORE PLUS HAUT » Cyrille Boulongne-Evtouchenko, directeur technique national du volley-ball français, a loué une équipe à la cohésion « infaillible depuis le début du tournoi ». Si la rencontre face aux Brésiliens sera ardue, tous les joueurs français savent qu'un exploit est possible, les Auriverde ayant été battus dans la phase de groupes par les Polonais. « J'aurais préféré la Pologne, parce que je la trouve moins forte et on a failli la battre au troisième tour, a déclaré Antonin Rouzier, le pointu du Piemonte Volley. Le Brésil a des joueurs expérimentés qui savent comment faire un match important. Mais on n'a peur de personne et on va essayer de développer notre jeu comme on l'a fait jusqu'à présent. » Un jeu où la force collective est le point fort des Bleus. « C'est ce qui a fait la différence sur l'ensemble du tournoi, a estimé Franck Laffite, central des Bleus. Nous n'avons pas vraiment de grosses individualités. Tous les joueurs sont importants. » A un match d'une finale historique, la perspective de faire l'histoire est dans toutes les têtes. « L'objectif au départ était de faire une médaille dans une compétition avant les Jeux olympiques 2016, a rappelé le directeur technique national à la sortie du match. Au vu du parcours et du niveau jusqu'ici lors de ce Mondial, on peut viser encore plus haut. »
"2014-09-19T00:00:00"
sport
https://www.lemonde.fr/sport/article/2014/09/19/mondial-de-volley-les-bleus-veulent-viser-encore-plus-haut_4490563_3242.html
Des émeutes éclatent en Ouganda entre police et manifestants
Ces violences interviennent au lendemain de l'arrestation, pour la quatrième fois en moins d'un mois, du leader de l'opposition Kizza Besigye.
La police ougandaise a interpellé, pour la quatrième fois en moins d'un mois, le leader de l'opposition, Kizza Besigye, jeudi 28 avril. REUTERS/STR Au moins deux manifestants ont été tués par balle, vendredi 29 avril, à Kampala, la capitale ougandaise, et 120 personnes ont été hospitalisées, dont onze blessées par balle, selon le bilan de la Croix-Rouge ougandaise. Ces manifestations visaient à protester contre l'arrestation, la veille, du chef de l'opposition, Kizza Besigye, qui mène un mouvement de protestation contre la cherté de la vie. Le ministre des affaires intérieures, Kirunda Kivejinja, a annoncé l'interpellation de 360 manifestants par les forces de l'ordre, qui n'auraient fait que "disperser la foule" et "rétablir l'ordre", et mis fin aux émeutes ayant éclaté dans la matinée. Le ministre a cependant refusé de s'exprimer sur l'usage d'armes à feu par les forces de l'ordre, affirmant ne pas disposer d'informations suffisantes. "Nous devrons enquêter sur ce point", a-t-il assuré. Les protestataires ont érigé des barricades sur plusieurs avenues du centre-ville et brûlé des pneus, tandis que les policiers, déployés pour disperser les manifestants et dégager les rues, faisaient usage de grenades lacrymogènes pour les disperser. Selon l'agence Reuters, la police a aussi ouvert le feu contre la foule. Deux personnes sont mortes de leurs blessures par balle, et cent vingt blessés ont été hospitalisés, a indiqué une porte-parole de la Croix-Rouge ougandaise. QUATRIÈME ARRESTATION DU CHEF DE L'OPPOSITION Ces violences interviennent au lendemain de l'arrestation, pour la quatrième fois en moins d'un mois de Kizza Besigye. La police a interpellé et gardé le leader de l'opposition pendant plusieurs heures, après avoir brisé les vitres de sa voiture et l'avoir aspergé de gaz lacrymogènes. Il a été libéré dans l'après-midi mais reste sous le coup de plusieurs inculpations, notamment d'incitation à la violence et de participation à un rassemblement illégal. Interrogés vendredi par l'AFP, de nombreux manifestants ont confirmé protester contre les conditions de cette arrestation, dont les images ont été diffusées sur toutes les télévisions locales. "Nous manifestons parce que Besigye a été arrêté si violemment", a expliqué un taxi-moto. "Comment peut-on traiter un être humain de cette façon ? Nous devions passer à l'action", a-t-il lancé. M. Besigye est à la tête d'un mouvement contre la cherté de la vie amorcé le 11 avril, près de deux mois après sa troisième défaite à l'élection présidentielle face au chef de l'Etat sortant Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986. Ayant renoncé, après cet échec, à porter devant la justice ses allégations de fraude électorale massive, l'opposition a opté pour une nouvelle tactique consistant à appeler la population à se rendre au travail à pied pour marquer sa colère face à l'inflation.
"2011-04-29T00:00:00"
afrique
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2011/04/29/des-emeutes-eclatent-en-ouganda-entre-police-et-manifestants_1514503_3212.html
"La Tunisie salue le ""triomphe"" de la démocratie"
Les Tunisiens se sont massivement rendus aux urnes dimanche pour élire les membres de leur future Assemblée constituante. Le taux de participation a dépassé les 90 %.
Début du dépouillement dans un bureau de vote de Tunis, dimanche soir 23 octobre. REUTERS/LOUAFI LARBI Lundi 24 octobre au matin, la presse tunisienne était unanime à saluer le "triomphe" de la démocratie, au lendemain d'un scrutin historique, où la participation massive a fait du premier scrutin clé du "printemps arabe" une "fête électorale". "Ils sont venus, ils ont vu, ils ont voté", "maturité confirmée", "le peuple tunisien a exigé une élection, il a eu une fête électorale". Les journaux rendaient d'abord hommage aux millions de Tunisiens qui ont participé au vote pour l'Assemblée constituante, dimanche 23 octobre, sans se risquer au moindre pronostic sur les résultats d'un scrutin dont les islamistes d'Ennahda sont les grands favoris. "Le rêve se réalise", titrait à la "une" le quotidien arabophone Al-Chourouk, qui annonce un "grand vainqueur : la Tunisie". "Elections pluralistes ? A Tunis ? Sans Ben Ali ? Oui !", affichait, presque incrédule, le quotidien francophone La Presse. Une "journée particulière" pour la Tunisie et un "exemple" pour le monde arabe : "C'est la première fois que se déroule dans cette vaste région autocratique une consultation populaire qui respecte les règles et les critères suivis dans les pays ayant une longue tradition démocratique", affirmait le quotidien dans son éditorial. "Le printemps de Tunis qui s'est propagé comme un feu de brousse" à travers le monde arabe "investit la Tunisie d'une lourde responsabilité morale", pour Tunis-Hebdo (francophone), qui appelle les deux cent dix-sept membres de la nouvelle assemblée à la "responsabilité" pour le "bien commun". Forte participation. Dix mois après la révolution tunisienne qui a chassé du pouvoir l'ancien président Zine El-Abidine Ben Ali, les Tunisiens étaient appelés à élire les deux cent dix-sept membres de leur future Assemblée constituante. L'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) avait indiqué, dans la soirée de dimanche, que le taux de participation à ce scrutin historique – il s'agit des premières élections libres organisées dans ce pays – dépassait les 90 % des inscrits volontaires. L'ISIE a souligné que l'affluence avait été forte, mais sans pouvoir donner un chiffre pour l'ensemble du corps électoral. "Le taux de participation concerne les inscrits volontaires", a précisé Larbi Chouikha, membre de la commission électorale. Le corps électoral est estimé à 7,2 millions de Tunisiens, mais seuls 4,15 millions s'étaient inscrits volontairement sur les nouvelles listes électorales à l'issue d'un processus d'enregistrement cet été. Les trois autres millions d'électeurs potentiels pouvaient voter sur présentation de leur carte d'identité. "Pour ces derniers, il faut attendre la fin des votes car pour nous, c'est encore du virtuel. Une fois que ces personnes non inscrites sur les listes électorales auront été comptabilisées, on pourra extraire le taux de participation total", noteM. Chouikha. "La participation est phénoménale. Partout dans les villes comme dans les campagnes, les Tunisiens ont massivement voté, a constaté Isabelle Mandraud, envoyée spéciale du Monde en Tunisie.Tous les partis, sans exception, ont mobilisé leur électorat" (lire son reportage). Les résultats attendus mardi. Les résultats "officiels" du vote "seront annoncés mardi", a indiqué la commission électorale tunisienne dimanche soir, un peu moins de deux heures avant la fermeture des bureaux de vote. L'ISIE avait initialement prévu de donner des résultats lundi après-midi, mais l'affluence des électeurs explique en partie ce report. Larbi Chouikha a aussi justifié ce retard par le fait que chaque bureau doit communiquer le résultat du dépouillement des bulletins à un centre régional, au niveau de sa circonscription ; puis les centres régionaux sont chargés de transférer ces résultats aux instances nationales ; la commission électorale s'attend ainsi à ne recevoir l'ensemble des résultats que lundi en fin de journée au plus tôt. En revanche, les représentants de liste et de parti seront à même de connaître les résultats du dépouillement des bulletins dans les bureaux de vote où ils y auront assisté. Les islamistes du parti Ennahda, grands favoris de ce scrutin. Le parti islamiste s'attend à obtenir "environ 40 % des voix", a déclaré lundi Samir Dilou, membre du bureau politique du parti. "On n'est pas très loin des 40 %, ça peut être un peu plus un peu moins, mais on est sûr de l'emporter dans vingt-quatre (des vingt-sept) circonscriptions" du pays, a déclaré M. Dilou, citant "les propres sources" de son parti.La radio publique a rapporté que, selon des résultats partiels à Sfax et au Kef, le parti islamiste arrivait en tête dans ces deux grandes villes de province. Deux formations laïques arriveraient en deuxième position, le Congrès pour la république à Sfax, et Ettakatol au Kef. Les islamistes d'Ennahda ne devraient toutefois pas remporter de majorité et risquent de se heurter à un front de formations laïques. La question des alliances entre les partis pourrait être déterminante. Certaines irrégularités. Dimanche, en fin d'après-midi, ni l'ISIE ni les observateurs internationaux n'avaient constaté de dysfonctionnement majeur. "Aucune irrégularité majeure, mais des retards dus à la difficulté pour certains électeurs de trouver leur bureau de vote", a déclaré Michael Gaelher, le chef de la mission d'observation de l'Union européenne. Le président de la commission électorale a noté, pour sa part, certaines "irrégularités" dans le déroulement du scrutin. "Certains partis continuent leur campagne et n'ont pas respecté le silence électoral" en vigueur depuis vendredi minuit, a-t-il déclaré. Il a notamment cité des "pressions sur les électeurs analphabètes" (lire la note de blog d'Isabelle Mandraud "Tu signes ici") et des "SMS envoyés pour influencer le vote", sans citer aucun parti. Premières réactions de l'étranger. Le premier chef d'Etat à réagir dimanche a été le président américain, Barack Obama. Il a félicité "les millions de Tunisiens qui ont voté pour la première élection démocratique du pays qui a changé le cours de l'Histoire et lancé le printemps arabe. […] Aujourd'hui, moins d'un an après avoir inspiré le monde, le peuple tunisien a effectué un important pas en avant". Lundi, le secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon, a félicité la Tunisie "pour la façon pacifique et ordonnée dont l'élection historique d'une Assemblée constituante s'est déroulée le 23 octobre". "pour la façon pacifique et ordonnée dont l'élection historique d'une Assemblée constituante s'est déroulée le 23 octobre", précise un communiqué publié par son porte-parole. M. Ban Ki-moon relève encore que la "pour la façon pacifique et ordonnée dont l'élection historique d'une Assemblée constituante s'est déroulée le 23 octobre".
"2011-10-24T00:00:00"
tunisie
https://www.lemonde.fr/tunisie/article/2011/10/24/tunisie-les-resultats-officiels-attendus-mardi_1592736_1466522.html
Tennis : Gaël Monfils en demi-finales à Monte-Carlo
Après Federer en huitième, le Français a tranquillement battu Dimitrov en quart de finale (6-1, 6-3) et se hisse dans le dernier carré du tournoi, où il affrontera Berdych.
Gaël Monfils, le 16 avril, après sa victoire sur Roger Federer en huitièmes de finale du tournoi de Monte-Carlo. REUTERS/© Eric Gaillard / Reuters Est-ce sa tenue « camouflage » qui pique les yeux des joueurs face à lui ? Gaël Monfils étincelle à Monte-Carlo, où ses adversaires continuent de ne pas voir le jour. Après sa belle victoire face à Roger Federer, n°2 mondial, en huitième de finale la veille (6-4, 7-6), le Français a mis moins d'une heure pour se débarrasser du Bulgare Grigor Dimitrov (n°11) en quart, vendredi (6-1, 6-3, en 58 minutes). Le voici qualifié pour les demi-finales du tournoi, où il sera opposé, samedi, au Tchèque Tomas Berdych (n°8), vainqueur du Canadien Milos Raonic sur abandon alors qu'il menait 5-2. Les deux hommes se sont affrontés à six reprises, et le Français ne l'a emporté qu'une fois, en 2013, au premier tour de Roland-Garros. Nadal-Djokovic dans la deuxième demie « La Monf' » n'avait jamais été si loin à Monte-Carlo, où sa meilleure performance était un huitième de finale (2008, 2011). C'est d'ailleurs la première fois depuis 2010, année de sa finale perdue à Bercy face à Söderling, qu'il atteint le dernier carré dans un tournoi estampillé « Masters 1000 », la catégorie juste en dessous des tournoi du Grands Chelem. De bon augure, à un gros mois de Roland-Garros (24 mai - 7 juin), où le 18e joueur mondial, s'il ne se blesse pas d'ici là, fera partie des sérieux outsiders. A Paris, Novak Djokovic sera au moins autant favori que Rafael Nadal. Dans le troisième quart de finale du jour, le n°1 mondial a laminé (6-0, 6-3) Marin Cilic, n°10 mondial, vainqueur du dernier US Open, et tombeur de Jo-Wilfried Tsonga au tour précédent. Dans une demi-finale de feu, le Serbe retrouvera demain Rafael Nadal (n°5), à qui il a fallu trois sets (6-4, 5-7, 6-2) pour sortir son compatriote David Ferrer (n°7). Ce sera la 43e confrontation entre les deux joueurs (23-19 pour Nadal, 14-4 sur terre battue).
"2015-04-17T00:00:00"
sport
https://www.lemonde.fr/sport/article/2015/04/17/tennis-gael-monfils-en-demi-finales-a-monte-carlo_4618126_3242.html