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https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire%20%C3%A9conomique%20de%20l%27Arabie%20saoudite
Histoire économique de l'Arabie saoudite
L'économie de l'Arabie saoudite a connu une longue période de pauvreté "stable" jusqu'à ce que la découverte du pétrole en 1938 provoque un bouleversement littéralement fabuleux. Avant 1938, le royaume reculé et assez pauvre d'Arabie saoudite trouvait des moyens précaires de subsistance dans un pastoralisme à portée limitée, une agriculture d'oasis et les profits des pèlerinages à La Mecque dont vivait un petit commerce à l'état embryonnaire. L'exploitation des puits de pétrole par les compagnies occidentales, modeste mais en constante progression de 1945 aux années 1960, préfigura l'avenir du pays, lui faisant entrevoir ses possibilités de développement ; enfin, les années 1970 (les chocs pétroliers) virent l'explosion des revenus pétroliers et provoquèrent ce qui est probablement un exemple unique dans l'histoire : la transformation complète et radicale, tant économiquement que socialement, d'un si grand pays en un si petit laps de temps. L'esclavage a été supprimé dans le royaume en 1962 mais la situation des sept millions d'immigrés (pour une population totale estimée à 23 millions en 2004) n'est guère enviable, et les femmes ont en outre un statut inférieur à celui des hommes Entre 1977 et 1981, le revenu national provenant directement des revenus du pétrole dépasse à lui seul les 300 millions de dollars par jour, nourrissant de milliards de dollars la « machine à développer » conçue par les Al Saud. Concevant et menant à bien des milliers de projets, les architectes, les ingénieurs, les entrepreneurs, les éducateurs et les ouvriers venus de l'Europe de l'Ouest, d'Amérique du Nord, du Moyen-Orient, d'Asie du Sud-Est aident l'Arabie saoudite à construire de toutes pièces une nation développée au milieu du désert, depuis les infrastructures les plus élémentaires aux campus universitaires les plus sophistiqués, en passant par des complexes d'habitation à l'américaine avec leurs magasins de fast-food. Les investissements privés ont suivi l'impulsion forte et continue donnée par le gouvernement, et ont contribué pour une large part au développement des surfaces de vente et de nombreuses industries, et à une bonne part de l'expansion agricole. Néanmoins, la majeure partie du développement s'est faite sous l'égide de plans quinquennaux, par l'intermédiaire de l'attribution de budgets d'État, culminant lors du second plan couvrant la période 1975-1980, où 195 milliards de dollars furent attribués et permirent la construction de 28 barrages, 4 ports, nouvelles maisons, de routes et l'aéroport de Jeddah qui fut le plus grand du monde jusqu'à l'ouverture de l'aéroport de Riyad. Avant et après cette période, des centaines de projets liés à la maîtrise de l'eau, servant au développement industriel ou à celui de l'infrastructure (comme la route d'un milliard de dollars desservant Bahreïn) furent menés à bien. Le quatrième plan - 1985-1990 - a vu son budget sérieusement réduit en raison de la récession qui suivit la baisse subite des revenus pétroliers à la suite du second choc de 1982. Les ventes de pétrole saoudien chutèrent de 9,6 millions de barils en 1980 à 3,3 millions en 1985 ; quant au prix du baril, il s'effondra de §35-40 en 1980 à §10-12 en 1986, ces deux événements se produisant à un moment où la valeur du dollar baissait elle aussi, en accentuant les effets. Ce triple choc réduisit les revenus pétroliers de 90 % et malgré une certaine diversification de l'économie, le Produit National Brut chuta de 75 % entre 1981 et 1988. Le cinquième plan quinquennal - 1990-1995 - prévoyait moins de 100 milliards de dollars en dépenses de développement, mais si la production de pétrole poursuivait sa lente reprise, ce montant était susceptible d'augmenter. Tous ces plans ont en commun un programme de diversification de l'économie, conçu pour limiter la dépendance du royaume vis-à-vis des revenus du pétrole, de sorte qu'il soit moins à la merci d'un retournement de conjoncture en ce qui concerne les prix et les quantités consommées, et de manière qu'à long terme, l'épuisement des ressources pétrolifères ne lui soit pas fatal. Les premiers plans privilégiaient des opérations coûteuses en énergie et en capital, le royaume possédant des réserves énormes de pétrole et les revenus de leur exploitation, mais manquant cruellement de main-d'œuvre à tous les niveaux. L'Arabie saoudite, en effet, avait une population inférieure à celle de Londres pour une surface équivalente à un quart des États-Unis. Une fois la main-d'œuvre attirée et fidélisée par des salaires attrayants et les investisseurs gagnés par la confiance, les priorités des plans ont été légèrement modifiées : le développement met désormais l'accent sur l'expansion et la diversification de l'industrie, en particulier en direction des secteurs non-pétrolifères et de ceux jusqu'à présent soumis à la loi de l'importation. L'agriculture est aujourd'hui également prioritaire, au même titre que la « saoudisation » de la main-d'œuvre et que l'éducation, la santé et l'ensemble des services publics. Entre 1973 et 2002, la famille Al Saoud a reçu quelque 2000 milliards de dollars de revenus pétroliers. Les investissements dans l'industrie font défaut et le pays vit majoritairement de la rente pétrolière. Voir aussi Industrie pétrolière de l'Arabie saoudite Pic pétrolier Notes et références Économie en Arabie saoudite
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Politique%20en%20Arabie%20saoudite
Politique en Arabie saoudite
L’Arabie saoudite est une monarchie absolue, où le roi est à la fois chef de l'État et chef du gouvernement. La loi fondamentale adoptée en 1992 définit le pays comme une monarchie gouvernée selon la charia par les descendants du roi Abdelaziz et dont la constitution est le Coran. Pouvoir exécutif Règle de succession au trône Le roi Abdelaziz ou Ibn Saoud, issu de la dynastie saoudienne et fondateur en 1932 du royaume d'Arabie saoudite, choisit pour lui succéder l'aîné de ses fils, Saoud. La règle de succession prévoit la transmission du pouvoir parmi les frères ou demi-frères du roi, par rang d'âge, l'héritier étant confirmé lors d'un conseil de famille. Cependant cette loi a l'inconvénient majeur de mettre en place rapidement une gérontocratie, ce qui peut être un frein majeur aux évolutions nécessaires d'un pays moderne. Ainsi, le roi Fahd (né en 1921) est monté sur le trône en 1982 à l'âge de 61 ans, et il est mort en 2005 à l'âge de 83 ans. Le prince héritier désigné Abdallah, né en 1921, accède au trône à l'âge de 82 ans, et à sa mort le , son demi-frère Salmane accède au trône à l'âge de 79 ans. En 1992, le roi Fahd, conscient du problème, avait fait apporter une modification de la loi, dans le but de permettre le transfert du pouvoir au « plus apte » des petits-fils du roi Abdelaziz, c'est-à-dire à ses enfants ou à ceux de ses frères. L'avantage avancé était la désignation d'un roi plus jeune. L'inconvénient étant que ce mode de désignation allait monter les clans, issus des différentes épouses, les uns contre les autres. Considéré de par le nombre de ses princes, de par les postes clés qu'ils occupent, et de par la puissance de ses soutiens, le clan des princes issus de Hassa bint Ahmed Al Soudayri du puissant clan des Soudayri, semble le plus à même de remporter la mise, avec comme challengers, les princes issus de Fahda bint Assi Al Churaym du non moins puissant clan des Chammar, et comportant dans ses rangs, un atout majeur : le roi Abdallah, qui dirigeait déjà de facto le royaume saoudien depuis l'accident cérébral de son demi-frère le roi Fahd. Le , le roi Abdallah fonde le Conseil d'allégeance, comité de princes chargé après sa mort de choisir les futurs princes héritiers. Le prince Moukrine, nommé prince héritier en , est à l'âge de 69 ans le plus jeune des fils encore vivants d'Ibn Saoud. En il est remplacé par son neveu Mohammed ben Nayef, 55 ans et premier de la génération des petits-fils à accéder à ce titre. Mais le , le roi Salmane parvient à évincer Mohammed ben Nayef au profit d'un de ses propres fils, Mohammed ben Salmane, préfigurant ainsi une succession directe de père en fils. Alors seulement âgé de 31 ans, contre 81 ans pour son père, le nouveau prince héritier pourrait être roi beaucoup plus jeune que ses prédécesseurs et régner pendant un demi-siècle. Pouvoir royal Le roi nomme les membres du conseil des ministres, chargés de le conseiller sur les lignes directrices de la politique du royaume. Selon l’article 19 de la loi fondamentale : « Le pouvoir exécutif appartient au conseil des ministres» qui a pour tâche principale de déterminer les orientations de la « politique intérieure, extérieure, financière, économique, éducative et défensive de l’État », et suivant l’article 56 de la loi fondamentale le roi est également premier ministre. L’absence de tel poste fait clairement apparaître que le chef d’état, et lui seul, détient l’exercice effectif du pouvoir exécutif. Il cumule à ce titre les pouvoirs de chef d’État et de chef de gouvernement, disposant à sa guise de l’administration, de l’armée et de l’ensemble des organismes publics. En effet, le roi nomme, pour une durée de quatre ans sauf exceptions (loi fondamentale) les membres du cabinet, le premier ministre et les ministres chargés de le conseiller sur les lignes directrices de la politique du royaume. Il faut préciser que les postes clé du gouvernement saoudien tels que la défense, l’intérieur, le ministère des affaires étrangères ne sont pas sortis des mains de la famille royale. Il nomme les hauts fonctionnaires civils et militaires, des forces armées, de la garde nationale, de l'administration provinciale. Limite de ce pouvoir Le pouvoir du roi est limité par le cadre de la charia et des traditions saoudiennes. Il doit également recueillir un consensus au sein de la famille royale et parmi les chefs religieux, les oulémas. Ces derniers influencent le choix du prince héritier de la couronne et ils interviennent quand le roi se départ des principes de l'Islam. Le roi est ainsi confronté à des contraintes pesant sur sa politique et ses décisions ponctuelles, en ce qui concerne la modernisation par exemple. Pourtant les pressions en faveur de la libéralisation à la fin des années 1980 et à partir de 1990 ont poussé le gouvernement à l'action dans ce domaine. Pouvoir législatif En , le gouvernement du roi Fahd a annoncé une nouvelle constitution qui compte fonder une Assemblée consultative de 60 membres qui peut présenter des projets de lois et contrôler les politiques mises en œuvre, la rédaction d'une Déclaration des Droits calquée sur le Bill of Rights britannique, et la pratique d'une approche plus libérale des relations politiques. Celle-ci a été créée en 1993. Ce nombre passe à 90 en juillet 1997, à 120 en mai 2001 puis à 150 en 2005. Ses membres sont nommés pour quatre ans par le roi. Comme son nom l’indique, son rôle est essentiellement consultatif et son pouvoir est extrêmement restreint. Le , pour la première fois, des femmes saoudiennes ont été nommées membres de l'Assemblée consultative. 20 % des sièges leur seront désormais réservés, selon deux décrets royaux. Les femmes nommées sont des princesses, des universitaires et des militantes, mais leur conseil est limité aux domaines « féminins », tels la famille et les enfants. Thuraya Obaïd, qui a été secrétaire générale adjointe aux Nations unies, se trouve parmi ces femmes. Partis politiques et élections Les partis politiques et les syndicats ne sont pas autorisés. Pendant les années 1990, le Parti socialiste arabe d'action et le Parti communiste d'Arabie saoudite furent dissous et leurs membres libérés de prisons après leur engagement à ne pas poursuivre leurs activités politiques. Le Parti vert d'Arabie saoudite est la seule formation politique active dans le royaume, mais son existence n’est pas reconnue légalement. Les premières élections, au niveau municipal uniquement, eurent lieu en 2005, et il est important de noter que deux femmes furent élues au Conseil de Jeddah. Une première dans le royaume. Le , le roi Abdallah accorde le droit de vote aux femmes à la suite des mouvements populaires qui ont eu lieu dans le cadre du Printemps arabe, avec une première mise en application lors des élections municipales de décembre 2015. Notes et références Voir aussi Bibliographie Joseph A. Kéchichian, Legal and political reforms in Sa'udi Arabia, Routledge, London, New York, 2013, 346 p. René Naba, L'Arabie saoudite, un royaume des ténèbres : l'islam otage du wahhabisme, Golias, Villeurbanne, 2013, 275 p. Marc C. Thompson, Saudi Arabia and the path to political change : national dialogue and civil society, I.B. Tauris, London, New York, 2014, 387 p. Sarah Yizraeli, Politics and society in Saudi Arabia : the crucial years of development, 1960-1982, C. Hurst & Co., London, 2012, 336 p. Articles connexes Géopolitique du pétrole Politique au Moyen-Orient Liens externes La structure du pouvoir en Arabie Saoudite
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste%20de%20sigles%20en%20t%C3%A9l%C3%A9communications
Liste de sigles en télécommunications
Cette page présente quelques sigles utilisés couramment en télécommunication. Liste ADSL : Asymetric bit rate Digital Subscriber Line - ligne numérique asymétrique d'abonné ARCEP : Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (France - anciennement ART) CDMA : Code Division Multiple Access CPE : Customer Premises Equipment CSD : Circuit Switched Data, l'équivalent du modem RTC sur téléphone mobile DCS : Digital Cellular System DECT : Digital Enhanced Cordless Telephone EDGE : Enhanced Data rate for GSM Evolution FDMA : Frequency Division Multiple Access FR : Frame Relay FT : France Télécom GPRS : General Packet Radio Service GSM : Global System for Mobile Communications (anciennement Groupe Spécial Mobiles) HSCSD : High Speed Circuit Switched Data, pareil à CSD en vitesse plus élevée HSDPA : HighSpeed Downlink Packet Access IMSI : International Mobile Subscriber Identity ISDN : Integrated Services Digital Network (i.e. Réseau numérique à intégration de services, RNIS) MMS : Multimedia Messaging Service (voir également SMS) RNIS : Réseau Numérique à Intégration de Service RTC : Réseau téléphonique commuté SCP : Service control point SDH : Synchronous Digital Hierarchy - Hiérarchie Numérique Synchrone SMS : Short Message Service SIP : Session Initiation Protocol TCAP : Transaction Capabilities Application Part - Protocole d'information applicatif SS7 non-orienté circuit TDMA : Time Division Multiple Access UIT : Union Internationale des Télécommunications UMTS : Universal Mobile Telecommunications System WAP : Wireless Application Protocol - protocole d'applications sans-fil WDM : Wavelength Division Multiplexing - Multiplexage en longueur d'onde Wi-Fi : Wireless Fidelity Voir aussi Articles connexes Télécommunications Liste des sigles de la téléphonie mobile Liens externes http://dbloud.free.fr/osiglo.htm http://www.teaser.fr/~spineau/acrodict/ Télécommunications Telecommunications
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Blender
Blender
Blender est un logiciel libre de modélisation, d’animation par ordinateur et de rendu en 3D, créé en 1998. Il est actuellement développé par la Fondation Blender. Depuis 2019 le logiciel Blender est de plus en plus reconnu par les entreprises du secteur de l'animation 3D, comme Epic Games, Ubisoft et NVIDIA. Il propose des fonctions avancées de modélisation (dont la sculpture 3D, le texturage et dépliage UV, etc), d’animation 3D (rigging, blend shapes), et de rendu (sur GPU comme sur CPU). Il gère aussi le montage vidéo non linéaire, la composition, la création nodale de matériaux, ainsi que diverses simulations physiques telles que les particules, les corps rigides, les corps souples et les fluides. Ses capacités sont par ailleurs très extensibles, grâce à un système de greffons (addons). Historique Origine et développement Produit à l’origine par le studio d'animation néerlandais NeoGeo BV, fondé en 1988 par Ton Roosendaal et Frank van Beek, la toute première version de Blender est inspirée du logiciel de lancer de rayon Traces, programmé par Ton Roosendaal sur Amiga en 1989. À cette époque, le studio se sert de , sorti en 1987, comme modeleur. Le nom de Blender n’arrive que plus tard, inspiré de l’album Baby du groupe Yello, lorsqu'il devient une suite d’animation 3D complète. La première version aboutie de Blender date de janvier 1994, date de la première sauvegarde du logiciel sur la station de travail Indigo2 Silicon Graphics utilisée par Ton Roosendaal. Mais ce n'est qu'en janvier 1998 que le logiciel est publié publiquement comme logiciel gratuit, d'abord pour Unix, puisque développé sur station Silicon Graphics, puis quelques mois plus tard pour Linux et FreeBSD. La société néerlandaise Not a Number Technologies (NaN) est fondée en juin 1998 pour développer et distribuer le logiciel en tant que partagiciel, dont certaines fonctionnalités n’étaient accessibles que par l’intermédiaire d’une licence payante. Plus tard, son auteur Ton Roosendaal trouvera des investisseurs pour l’aider à développer son produit et en faire un logiciel gratuit. Au début de l’année 2002, étant donné le peu de gains qu’ils en retiraient, les investisseurs décident de retirer leur soutien à Ton Roosendaal, ce qui a pour effet immédiat la faillite de la société NaN et la fermeture du site Internet de Blender. Néanmoins, la communauté d’utilisateurs de Blender se reforme rapidement au sein du forum de discussion du site Elysiun (devenu aujourd’hui BlenderArtists). Le , Ton Roosendaal parvint à négocier le rachat des droits d’auteur de Blender contre , en vue de la création d’une fondation Blender et de la diffusion du logiciel sous la licence libre GPL. En moins d’une semaine, la communauté des utilisateurs a déjà rassemblé près de la moitié de la somme. Le 7 septembre est annoncée l’ouverture du code de Blender, supervisé par la Fondation Blender. C'est en fin de compte le que Blender est diffusé sous licence libre GPL. La fondation commence alors à rendre plus modulaire le code pour faciliter son évolution. On sépare Blender en plusieurs bibliothèques afin d'ouvrir ses fonctionnalités à d’autres logiciels. Blender devient alors le composant standard d'un écosystème qui va en faire une référence. Le sort la première version libre (2.26). La version suivante (2.27) marque le début de l’internationalisation, permettant ainsi aux non anglophones de découvrir ce logiciel. Blender dispose de nombreuses fonctionnalités et d’une gestion souple des fenêtres. Il pèse de 200 à selon les versions. Son interface basée sur OpenGL s'écarte des habitudes de Windows, MATE ou KDE, ce qui lui a valu (comme à GIMP) une réputation d’apprentissage long et difficile. Cette interface, autorisant beaucoup de raccourcis clavier pour rendre le travail de production plus rapide, rend son utilisation moins intuitive que des cycles d'essais et d'erreurs sur des menus standards. Depuis son passage à l’open source, le logiciel a été amélioré notamment en ergonomie, par une réorganisation et l'ajout de quelques menus contextuels. L'interface revue et corrigée est intégrée à la version 2.50. Après quatre ans de développement, la Fondation Blender a sorti une version stable de Blender 2.5x en avril 2011 : Blender 2.57. En octobre 2011 sort la version 2.60, qui marque l'aboutissement et la fin de développement de la série 2.5x. En juin 2015, la version 2.74 devient celle de référence, la 2.75 étant déjà annoncée avec le statut de Release Candidate. Blender aujourd’hui Depuis 2019 le logiciel Blender est de plus en plus reconnu par les entreprises du secteur de l'animation 3D, comme Epic Games, Ubisoft et NVIDIA. En 2020, la version 2.8 sort avec une révision de l'interface rendant Blender plus facile d'utilisation pour les débutants, et l'ajout d'un moteur de rendu temps réel nommé Eevee. La libération du code source a donné un élan important au développement du logiciel. Les équipes de développeurs y apportent parfois des fonctionnalités nouvelles (utilisables d'abord dans les versions expérimentales). Les amateurs de Blender peuvent suivre son évolution sur les différentes versions. Selon certains professionnels, sa modularité permet à Blender de rivaliser avec les autres logiciels commerciaux professionnels. De très nombreux tutoriels en anglais sont disponibles sur le Blender Cloud, certains gratuitement et d'autres disponibles avec un abonnement. Les fonds récoltés servent à financer le développement de Blender et des films libres de l'institut Blender. De nombreux tutoriels sont également disponibles sur les sites de partage de vidéo comme YouTube. Historique des versions Suzanne Suzanne est la mascotte de Blender et le plus courant des « modèles d’essai » (comme la théière dans beaucoup de logiciels 3D). C’est un modèle composé de 507 sommets, arêtes et 500 faces. Suzanne est souvent utilisée pour tester les matériaux, les textures ou encore les réglages de l’éclairage. Le plus grand concours de Blender décerne le Prix Suzanne (sous la forme d’une statuette de Suzanne). Fonctionnalités Disponible dans de nombreuses langues, Blender est également disponible sur plusieurs plates-formes telles que Microsoft Windows 8.1 et 10, MacOS, GNU/Linux, IRIX, Solaris, FreeBSD, SkyOS, MorphOS et Pocket PC. De plus, c’est un programme extensible (ajout de scripts) à l’aide du langage Python. Gestion de plusieurs techniques de modélisation, comme polygonale, subdivision de surface, courbes de Bézier, surfaces NURBS, metaballs et . Différents moteurs de rendu compatibles avec le logiciel dont l'exporteur pour POV-Ray inclus de base, ainsi que la possibilité d’exportation pour de nombreux moteurs tels que Indigo, Kerkythea, Thea ainsi que Vray. Voir la liste des moteurs compatibles. Gestion avancée d’animations incluant un système d’armaturage, animation linéaire (par courbes IPO) et non linéaire (par actions), cinématique inverse, déformations par courbes et lattices, Keys Shape (Morphage), contraintes, vertex weighting, corps souples et corps rigides avec gestion des collisions, système de particules (utilisation du moteur physique Bullet). Composition vidéo (séquenceur et timeline gérant les plugins), à laquelle s’ajoute la bande son qui peut être synchronisée en interne. Compositeur nodal d’image, pleinement intégré au flux du rendu. Création avancée de matériaux intégrant un système nodal. Système de développement UV très avancé. Traitement des éclairages avancés par occlusion ambiante et radiosité (cette dernière, n’étant pas liée au ray-tracing, fonctionne aussi en scanline « ligne à ligne »). Langage de script embarqué basé sur le python permettant d’accéder à la plupart des fonctions. Simulation de fluides réalistes, bien que largement en dessous de Simulateur de fumée et de feu. Disparu depuis la version 2.80, le moteur 3D temps réel permettait le développement de jeux vidéo ou d'applications à l’aide de briques logiques, pouvant être enrichies par des scripts python, dont l’exportation était possible en VRML 1.0 et 2.0, avec la gestion des shaders GLSL pour le « normal mapping ». Moteurs de rendu Blender a longtemps été basé sur le moteur de rendu 3D . Depuis la version 2.61, Blender offre le moteur de rendu photoréaliste Cycles, de type path tracing. Cycles peut être calculé sur CPU mais également accéléré par l'utilisation de GPU Nvidia (mode CUDA) ou AMD (mode OpenCL). Il offre depuis la version 2.81 une accélération supplémentaire en exploitant les circuits de ray-tracing des cartes Nvidia RTX (technologie OptiX). À partir de la version 2.67, Freestyle est intégré dans Blender pour étendre les possibilités du moteur Blender Internal. Il s'agit d'un moteur de rendu non photo-réaliste dont la fonction est de générer des lignes en 2D sur un dessin 3D (contour des objets par exemple), proche d'un aspect dessin. Depuis la version 2.80, le moteur de rendu temps réel Eevee, complémentaire à Cycles, est disponible. Beaucoup plus rapide que Cycles, c'est un bon compromis comme moteur d'affichage pour la modélisation, ou pour calculer rapidement les images d'une animation. Blender est également compatible avec divers moteurs de rendu externes : YafaRay : un moteur de rendu de type raytracing, libre et open source. Vray LuxRender et Smallux POV-Ray Indigo Kerkythea Mitsuba Nox Octane Render 3Delight : Exporter non officiel, moteur de rendu basé sur la norme RenderMan RenderMan: Rendu officiel de renderman (Pixar) officiel depuis 2015 (Add-Ons PrMan). Configuration matérielle Blender ne demande pas pour son apprentissage une configuration minimale très puissante, contrairement à d'autres applications 3D. Seuls des effets avancés et des modèles comportant beaucoup de polygones demanderont un ordinateur puissant. La configuration minimale est : un processeur 64 bits cadencé à avec deux cœurs et SSE2 ; de RAM ; un écran de résolution 1280×768 ; une souris, un pavé tactile ou un ensemble stylo+tablette graphique ; une carte graphique compatible OpenGL 3.3 avec de RAM. Pour des utilisateurs avancés, le matériel suivant est recommandé : un processeur 64 bits quatre cœurs ; de RAM ; un écran Full HD ; une souris à trois boutons et une molette ou stylo+une tablette graphique, par exemple une molette cliquable ; une carte graphique compatible OpenGL avec de RAM . Pour les versions 2.80 de Blender, une refonte totale de l'interface a été développée. Un nouveau moteur de rendu est installé : Eevee, qui exige au minimum, une carte graphique compatible OpenGL 3.3 ou supérieure pour plus de performance et de fluidité dans le rendu 3D. Les recommandations actuelles pour une performance optimale sont : un processeur 64 bits avec 8 cœurs ; de RAM ; une carte graphique avec de RAM ou plus ; les écrans Full HD ; une souris à trois boutons et une molette ou stylo+une tablette graphique, par exemple une molette cliquable. Code Blender accepte des extensions en Python, mais n'est pas majoritairement programmé lui-même dans ce langage pour des raisons de performance. Python est utile pour réaliser des travaux d'enchaînement qu'on ne veut plus faire à la main, à la manière d'un langage de script. L'affichage au lancement du message « Compiled with python version 2.6.2 » signifie juste que cette version inclut la version 2.6.2 de l’interpréteur Python. Le code est presque entièrement écrit en C/C++ et compilé à l’aide d’un compilateur classique comme gcc. En 2004, Blender comporte plus de trois cent mille lignes de code dont (69,49 %) lignes en C, (29,30 %) lignes en C++ et 3303 (1,01 %) lignes en Python (autres : 673 (0,20 %)) . Principaux plug-ins La relation de longue date avec le langage Python a permis de constituer une importante base de greffons (plugins) qui ont fait de Blender un véritable logiciel de conversion de formats. Ces outils ont été écrits par des auteurs aussi enthousiastes que bénévoles. Bon nombre d'entre eux, couverts par la licence GPL ou la Blender Artistic Licence, sont regroupés et distribués dans un paquet qui accompagne le logiciel. Ces scripts sont variés (création d'arbres, de coquillages, etc.). Formats d'export supportés Certains de ces formats, cependant nécessitent des plugins développés par des développeurs tiers qui doivent généralement être renouvelés régulièrement car le dialecte du Python utilisé évolue et les nouvelles versions ne sont pas toujours compatibles avec les versions antérieures. La liste des formats supportés par défaut, elle, varie selon les versions de Blender. Le format md2, par exemple, n'est plus supporté par défaut depuis la version 2.5. Communauté Blender et licences Blender possède une grande communauté qui a donné naissance à un nombre considérable de productions : didacticiels, plugins, images statiques, courts métrages, bibliothèques de modèles 3D. De fait, une licence spéciale a été créée, la Blender Artistic License. Elle vise les didacticiels, les fichiers .blend d’exemple ainsi que les images et animations. Elle est plus limitative que la Blender Documentation License, mais est pensée pour protéger les droits des auteurs sur leurs didacticiels. Les auteurs peuvent choisir la Blender Documentation License, moins limitative, mais aucune autre que ces deux licences ne sera acceptée pour les didacticiels sur le site de la Fondation Blender. Projets libres de la Fondation Blender Depuis 2005, la Fondation Blender propose régulièrement des projets de films d'animation pour développer l'innovation du logiciel et en démontrer certaines nouvelles fonctions. C'est à la suite du succès du premier de ces films d'animations, Elephants Dream, qu'est fondé en 2007 l'Institut Blender, premier studio de production de films et de jeux vidéo libres. Le projet Orange (Elephants Dream) En septembre 2005, des artistes et développeurs de Blender commencent à travailler sur un court métrage – Elephants Dream – en utilisant quasi exclusivement des logiciels libres. Cette initiative, connue sous le nom de Orange Movie Project, a alors pour but d'évaluer les capacités de Blender dans le milieu du cinéma professionnel. Le résultat de ce travail, Elephant Dreams, est diffusé le en avant-première, puis distribué aux contributeurs financiers sous forme de DVD comprenant non seulement le film en haute-définition, mais également l'intégralité des sources : scènes, textures, etc. Plumíferos Plumíferos est un projet de film commercial argentin entièrement créé sous Blender, de la société Manos Digitales Animation Studio. Il est actuellement disponible sur le site officiel et des bandes-annonces ont été présentées aux Blender Conferences de 2005 et 2006. Le film a été fini en 2009 et est sorti sur les écrans argentins le . Le projet Peach (Big Buck Bunny) Big Buck Bunny est un court métrage créé également par la Fondation Blender, laquelle, pour gérer ce projet et les suivants, a fondé l'Institut Blender. Ce court métrage est en production depuis le et s'inscrit dans la même logique que Elephants Dream. Connu durant sa conception sous le nom de Projet Pêche, ce projet a vu son nom officiel rendu public le . Ce nouveau volet part sur un concept complètement différent du premier, en abandonnant le côté mystique pour aller vers du « drôle et doux » (funny and furry selon l'expression anglaise). Il est disponible en téléchargement depuis le . Le projet Durian (Sintel) Sintel (projet Durian) est un court métrage produit par la Fondation Blender et sorti en 2010. Il a été annoncé en mai 2009. Le but de ce court métrage est de montrer les nouvelles fonctionnalités de Blender (la sortie de Blender 2.5). Il est disponible sur le site officiel du projet depuis le . Durant toute la période de création, il a été possible de suivre le développement de l'ensemble du projet en temps réel sur le blog Durian. Le projet Mango (Tears of Steel) Tears of Steel (produit sous le nom de Projet Mango) est réalisé par l'américain Ian Hubert. Il se focalise sur la réalisation d'effets spéciaux pour le cinéma, comme des outils pour la capture de mouvement ou un éclairage plus réaliste par exemple. L'action du film se déroule à Amsterdam et est de type science-fiction. Il est officiellement sorti le , il est disponible (avec sous-titrage en français) sur le site officiel du projet. Le projet Gooseberry (Cosmos Laundromat) Cosmos Laundromat est un court métrage libre sorti en 2015. Il est réalisé par le français Mathieu Auvray qui a dirigé pour cela 12 studios à travers le monde soit une équipe de 70 à 80 personnes en tout (développeurs compris). La campagne de financement a débuté le avec pour objectif de rassembler abonnés au Blender Cloud. La campagne a été étendue le avec des objectifs revus à la baisse et s'est terminée le . Le projet Spring Spring est un court métrage créé par la fondation blender et sorti en avril 2019. Dans le cadre du développement de la version 2.8, la fondation Blender annonce le , le démarrage d'un projet de court métrage appelé Spring. Le projet, à l'instar de Sintel pour la version 2.5, permet de valider les concepts de la version 2.8 avant la publication de la version définitive. Le film, d'une longueur de 7 minutes, met en scène un esprit de la forêt et son petit chien. Il est réalisé par Andy Goralczyk. Le projet Sprite Fright Sprite Frightest un court-métrage libre créé par le Blender Studio sorti le 30 octobre 2021. Le projet débute début 2021, avec en tant que réalisateur. Le film de 10 minutes met en scène un groupe de cinq adolescents découvrant une communauté de paisibles créatures champignons, qui s'avèrent finalement particulièrement rancunières lorsque l'on touche à la forêt. Dans l’industrie cinématographique Le premier film dans lequel Blender a été utilisé était Spider-Man 2, où il a été essentiellement utilisé pour la création des animations et des aperçus lors de l’élaboration de la maquette du film (ce qui ne constitue pas les effets spéciaux principaux du film). Vendredi ou un autre jour est le premier long métrage utilisant Blender pour tous ses effets spéciaux. Blender a été utilisé pour plusieurs autres effets spéciaux de films comme Le Masque de la Mort Rouge, Home, Oscar et la Dame rose, Brendan et le Secret de Kells et Mr. Nobody (beaucoup de ces effets spéciaux ont été réalisés par l'entreprise belge Digital Graphics). La websérie Le Visiteur du futur utilise également Blender pour ses effets spéciaux. Le film d'animation Nouvelle Génération (Next Gen), produit par Netflix en 2018 est aussi entièrement réalisé avec Blender3d. Blender dans l'industrie vidéoludique Jusqu'à sa version 2.80, grâce à un moteur de jeu intégré nommé « Blender Game Engine » (BGE), Blender pouvait être utilisé comme moteur de jeu et moteur 3D gérant le rendu, la logique du jeu, la simulation des interactions physiques et l'audio. La logique de l'application était contrôlée par des scripts Python et un système de briques graphique permettant de connecter ensemble des briques Capteurs, des briques Raisonnement et des briques Effecteurs. La simulation physique reposait sur le moteur physique Bullet, apparu dans la version 2.42. La NASA a développé une application web interactive appelé "Experience Curiosity" pour célébrer le de l'atterrissage du rover Curiosity sur Mars. Il s'agissait d'une application basée sur Blend4Web, permettant de contrôler le rover, ses caméras, son bras articulé et de reproduire les événements importants de la mission Mars Science Laboratory. L'application avait été présentée au début de la section WebGL au SIGGRAPH 2015. Le projet Apricot (Yo Frankie!) Deuxième projet de l'Institut Blender, Yo Frankie! est un jeu vidéo libre en 3D, sous licence Creative Commons. Le projet a débuté le et est sorti en DVD le et en téléchargement le . Les personnages principaux du jeu sont basés sur ceux du projet de film d'animation Big Buck Bunny. Il s'agit d'un jeu multiplate-forme tournant sous les systèmes GNU/Linux, MacOS et Microsoft Windows utilisant Blender pour la modélisation et l'animation, ainsi que le kit de développement Crystal Space et le langage de programmation Python. L'objectif du projet a été de parvenir à réaliser un jeu libre d'un niveau équivalent aux meilleures productions commerciales non libres. Le projet Apricot a stimulé le développement et l'optimisation du moteur de jeu de Blender. Le moteur de jeu a été supprimé du code de Blender à partir de la version 2.80. Les forks et versions alternatives de Blender De par sa nature opensource, des projets secondaires se basent sur blender. On pourra évoquer : mechanicalblender, une version dédiée à la CAD upbge un fork du Blender Game Engine blendervelvets, une version dédiée au montage vidéo bforartists est un fork qui vise à fournir une interface plus conviviale Notes et références Notes Références Annexes Bibliographie Articles connexes Logiciel de modélisation tridimensionnelle Fondation Blender Institut Blender BlenderSwap Blend4Web Agent 327 Liens externes Portail principal de la Fondation Blender regroupant les activités autour du logiciel Manuel Blender français Actualité de Blender Livre libre en français sur Blender pour l'impression 3D (Floss Manuals Fr) Livre libre en français sur le moteur de jeu de Blender (Floss Manuals Fr) Formation-Blender.org Description détaillée des menus de Blender Logiciel de modélisation 3D Logiciel d'animation 2D Logiciel d'animation 3D Solution 3D Logiciel propriétaire devenu libre Logiciel pour Windows Logiciel pour Unix Logiciel libre sous licence GPL Produit lancé en 1995
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Biologie%20mol%C3%A9culaire
Biologie moléculaire
La biologie moléculaire (parfois abrégée bio. mol.) est une discipline scientifique de la vie au croisement de la génétique, de la biochimie métabolique et de la physique, dont l'objet est la compréhension des mécanismes de fonctionnement de la cellule au niveau moléculaire. Le terme « biologie moléculaire », utilisé la première fois en 1938 par Warren Weaver, désigne également l'ensemble des techniques de manipulation d'acides nucléiques (ADN, ARN), appelées aussi techniques de génie génétique. La biologie moléculaire est apparue au , à la suite de l'élaboration des lois de la génomique, transcriptomique, protéomique, métabolomique) de la biologie moléculaire pour étudier plus spécifiquement les cellules des micro-organismes. Histoire La biologie moléculaire est apparue dans les années 1930, le terme n'ayant cependant été inventé qu'en 1938 par Warren Weaver. Warren Weaver était à l'époque directeur des Sciences Naturelles pour la Fondation Rockefeller et pensait que la biologie était sur le point de vivre une période de changements significatifs étant donné les avancées récentes dans les domaines tels que la diffractométrie de rayons X. Il a donc investi des sommes importantes provenant de l'Institut Rockefeller dans les domaines biologiques.Après la découverte de la structure en double hélice de l'ADN en 1953 par James Watson (1928-), Francis Crick (1916-2004), Maurice Wilkins (1916-2004) et Rosalind Franklin (1920-1958), la biologie moléculaire a connu d'importants développements pour devenir un outil incontournable de la biologie moderne à partir des années 1970. Relation avec les autres sciences biologiques « à l'échelle moléculaire » Les chercheurs en biologie moléculaire utilisent des techniques spécifiques pour la biologie moléculaire (voir plus loin Techniques de biologie moléculaire), mais les combinent de plus en plus avec les techniques et les idées provenant de la génétique et de la biochimie. Il n'y a pas de frontière bien définie entre ces disciplines, bien qu'il y en ait eu à une certaine époque. La figure ci-contre illustre une vue possible de la relation entre les domaines : la biochimie est l'étude des substances chimiques et des processus vitaux qui se produisent dans les organismes vivants ; la génétique est l'étude des effets des différences génétiques entre les organismes. Souvent cela peut être déduit par l'absence d'un composant normal (par exemple un gène). L'étude des « mutants » — organismes dont il manque un ou plusieurs composants fonctionnels par rapport au soi-disant « type naturel » ou au phénotype normal. Les interactions génétiques telles que les épistasies mettent souvent en défaut les interprétations simples de ces études par « élimination » ; la biologie moléculaire est l'étude des processus de réplication, de transcription et de traduction du matériel génétique. Le dogme central de la biologie moléculaire où le matériel génétique est transcrit en ARN, puis traduit en protéines, bien qu'il soit une image très simpliste et sans fondement de la biologie moléculaire, fournit encore un bon point de départ pour comprendre ce domaine. Cette image, cependant, doit être révisée à la lumière des nouveaux rôles qu'on découvre à l'ARN. L'essentiel du travail en biologie moléculaire est quantitatif, et récemment beaucoup de travaux ont été faits à l'intersection de la biologie moléculaire et de l'informatique, dans la bio-informatique et dans la biologie calculatoire. Depuis les années 2000, l'étude de la structure et de la fonction des gènes, la génétique moléculaire, fait partie des sous-domaines les plus saillants de la biologie moléculaire. De plus en plus d'autres domaines de la biologie se concentrent sur les molécules, soit directement, en étudiant leurs interactions propres comme en biologie cellulaire et en biologie du développement, soit indirectement, quand les techniques de la biologie moléculaire sont utilisées pour déduire les attributs historiques des populations ou des espèces, comme dans les domaines de la biologie de l'évolution telles que la génétique des populations et la phylogénie. Il y a également une longue tradition d'étude des biomolécules « à partir du bas » en biophysique. Techniques de biologie moléculaire Depuis la fin des années 1950 et le début des années 1960, les biologistes moléculaires ont appris à caractériser, isoler et manipuler les composants moléculaires des cellules et des organismes. Ces composants incluent l'ADN, support de l'information génétique, l'ARN, proche de l'ADN dont les fonctions vont de la copie provisoire d'ADN jusqu'aux réelles fonctions structurelles et enzymatiques et qui est une partie fonctionnelle et structurelle de l'appareil traductionnel, et les protéines, molécules structurelles et enzymatiques les plus importantes des cellules. Clonage d'expressions Une des techniques les plus élémentaires en biologie moléculaire pour étudier le rôle des protéines est le clonage d'expressions. Dans cette technique, l'ADN codant la protéine qui nous intéresse est cloné en utilisant la réaction en chaîne par polymérase (PCR en anglais pour Polymerase Chain Reaction) et/ou des enzymes de restriction dans un plasmide (qu'on appelle vecteur d'expression). Ce plasmide peut avoir des éléments de séquences promotrices spéciales pour diriger la production de la protéine en question et peut aussi avoir des marqueurs de résistance antibiotique pour aider à suivre le plasmide.Ce plasmide peut être inséré dans des cellules, soit de bactérie, soit d'animal. Introduire de l'ADN dans des cellules bactériennes est appelé transformation, et cela peut être complété de plusieurs manières : électroporation, micro-injection, consommation passive et conjugaison. Introduire de l'ADN dans des cellules d'eucaryotes, telles que des cellules animales, est appelé transfection. Plusieurs techniques différentes de transfection sont disponibles : transfection calcium phosphate, transfection de liposomes ou lipofection, électroporation ou encore par réactifs de transfection propriétaires tels que le Fugene ou le Genecellin. L'ADN peut alors être introduit dans les cellules en utilisant des virus ou des bactéries pathogènes comme transporteurs. Dans de tels cas, la technique est appelée transduction virale/bactérienne, et les cellules sont dites transduites. Dans les deux cas, le codage ADN pour la protéine qui nous intéresse est maintenant à l'intérieur d'une cellule, et la protéine peut maintenant s'exprimer. Une variété de systèmes, tels que des promoteurs inductibles et des facteurs spécifiques signalant les cellules, sont disponibles pour aider la protéine qui nous intéresse à s'exprimer à haut niveau. De grandes quantités de protéines peuvent alors être extraites de la cellule bactérienne ou eucaryote. La protéine peut être testée pour connaître son activité enzymatique dans une variété de situations, elle peut être cristallisée pour qu'on puisse étudier sa structure tertiaire, ou, dans l'industrie pharmaceutique, on peut étudier l'activité de nouveaux médicaments sur la protéine en question. Réaction en chaîne par polymérase La réaction en chaîne par polymérase (PCR en anglais, pour Polymerase Chain Reaction) est une technique extrêmement flexible de copie d'ADN. En gros, la PCR permet à une simple séquence d'ADN d'être copiée des millions de fois, ou d'être altérée par des moyens prédéterminés. Par exemple, la PCR peut être utilisée pour introduire des sites d'enzymes de restriction, ou pour muter (changer) des bases particulières de l'ADN. La PCR peut aussi être utilisée pour déterminer si un fragment particulier d'ADN se trouve dans une bibliothèque d'ADN complémentaires. La PCR a de nombreuses variations, comme la PCR à transcription inversée (RT-PCR en anglais pour Reverse Transcription Polymerase Chain Reaction) pour l'amplification de l'ARN, et, plus récemment, la PCR temps réel (qPCR) qui permet des mesures quantitatives de molécules d'ADN et d'ARN. Électrophorèse L'électrophorèse est un des principaux outils de biologie moléculaire. Le principe de base est que l'ADN, l'ARN et les protéines peuvent être séparées par des champs électriques. Dans l'électrophorèse en gel d'agarose, l'ADN et l'ARN peuvent être séparés en fonction de leur taille en faisant circuler l'ADN à travers un gel d'agarose. Les protéines peuvent être séparées en fonction de leur poids en utilisant un gel SDS-PAGE. Les protéines peuvent aussi être séparées par leur charge électrique, en utilisant ce qu'on appelle un gel isoélectrique. Southern blot Nommé ainsi d'après le nom de son inventeur, le biologiste Edwin Southern, le Southern blot est une méthode pour sonder la présence d'une séquence précise d'ADN à l'intérieur d'un échantillon d'ADN. Des échantillons d'ADN avant ou après digestion par une enzyme de restriction sont séparés par électrophorèse et transférés sur une membrane par marquage via action capillaire. La membrane peut alors être testée en utilisant une sonde ADN marquée avec un complément de la séquence en question. À l'origine, la plupart des protocoles utilisaient des marqueurs radioactifs ; cependant, maintenant, il existe des possibilités de marquages non radioactifs. Le Southern blot est utilisé moins souvent dans les laboratoires, du fait que la PCR permet déjà de détecter des séquences ADN spécifiques à partir d'échantillons d'ADN. Cependant, ces marquages sont encore utilisés pour certaines applications, telles que la mesure du nombre de copies transgéniques dans les souris transgéniques, ou dans l'ingénierie de lignes de cellules souches embryonnaires à gènes invalidés. Northern blot Le northern blot est utilisé pour étudier les modèles d'expression d'un type spécifique de molécule d'ARN en comparaison relative avec un ensemble de différents échantillons d'ARN. C'est essentiellement une combinaison d'une dénaturation d'électrophorèse d'ARN, et d'un blot. Dans ce processus, l'ARN est séparé en fonction de la taille, puis est transféré sur une membrane qui est alors sondée avec un complément marqué pour la séquence intéressante. Les résultats peuvent être visualisés d'une variété de façons selon le marquage utilisé ; cependant, la plupart conduisent à une révélation de bandes représentant la taille de l'ARN détecté dans l'échantillon. L'intensité de ces bandes est liée à la quantité d'ARN ciblé dans les échantillons analysés. Le procédé est utilisé généralement pour étudier quand et combien d'expressions de gènes se produisent en mesurant la quantité de cet ARN présent dans les différents échantillons. C'est un des outils les plus fondamentaux pour déterminer quand certains gènes s'expriment dans les tissus vivants. Western blot Séparation des protéines par électrophorèse SDS-PAGE uniquement en fonction de leur poids (le SDS, ou sodium dodécylsulfate, dénature les structures tertiaire et quaternaire des protéines et les charge toutes négativement), puis transfert des protéines séparées sur membrane pour les rendre accessibles à divers marquages immunologiques ou autres.Les anticorps pour la plupart des protéines peuvent être créés par injection de petites quantités de protéine cible dans les animaux tels que la souris, le lapin, le mouton ou l'âne (anticorps polyclonaux) ou produits dans une culture de cellules (anticorps monoclonaux). Ces anticorps peuvent être utilisés dans une variété de techniques analytiques et préparatives. Dans le western blot (immunobuvardage), les protéines sont d'abord séparées en fonction de leur poids, dans un gel fin pris entre deux plaques de verre par une technique qu'on appelle SDS-PAGE (pour Sodium Dodecyl Sulphate Poly-Acrylamide Gel Electrophoresis). Les protéines dans le gel sont alors transférées sur un PVDF, nitrocellulose, nylon ou autre membrane de support. Cette membrane peut alors être sondée avec des solutions d'anticorps. Les anticorps qui s'attachent spécifiquement à la protéine en question peuvent alors être visualisés selon une variété de techniques, dont la colorimétrie, la chimiluminescence ou l'autoradiographie. Des méthodes analogues de western blot peuvent aussi être utilisées pour marquer directement des protéines spécifiques dans des cellules et des sections de tissus. Cependant, ces méthodes de marquages immunologiques sont plutôt associées à la biologie cellulaire qu'à la biologie moléculaire. Les termes western et northern sont des jeux de mots : les premiers blots étaient sur l'ADN, et comme ils ont été faits par Edwin Southern, ils ont pris le nom de Southern (southern veut dire « du sud » en anglais ; tandis que western signifie « de l'ouest » et northern, « du nord »). Il est peu probable que Patricia Thomas, inventrice du blot ARN, qui est devenu le northern blot, utilise vraiment ce terme. Pour pousser la plaisanterie plus loin, on peut trouver, dans la littérature , des références vers des south-westerns (« du sud-ouest ») (interactions protéine-ADN) et des far-westerns (du « far-ouest ») (interactions protéine-protéine). Puce à ADN Une puce à ADN, aussi appelée microarray, est une collection de milliers de puits microscopiques sur un support solide tel qu'une lame de microscope; chaque puits contient un grand nombre de fragments d'ADN identiques qui permet de mesurer l'expression d'un gène particulier par complémentarité de séquence avec ARN correspondant. Les puces permettent ainsi de connaître le transcriptome, c'est-à-dire l'ensemble des gènes transcrit à un moment donné dans un groupe de cellules données.Il y a plusieurs manières différentes de fabriquer des puces à ADN ; les plus courantes sont les puces à silicium, lames de microscope dont les taches ont 100 microns de diamètre, les puces qu'on peut adapter à ses besoins, et celles avec des taches plus grosses sur des membranes poreuses (macropuces). Les puces peuvent aussi être fabriquées pour des molécules autres que l'ADN. Par exemple, une puce à anticorps peut être utilisée pour déterminer quelle protéine ou bactérie est présente dans un échantillon de sang.Les puces à ADN sont ensuite lues à l'aide d'un scanner de micraorrays qui permettent d'acquérir le niveau de fluorescence de chaque spot présent sur la lame afin d'en analyser les données. Technologie abandonnée Au fur et à mesure que de nouvelles procédures et de nouvelles technologies sont devenues disponibles, les anciennes sont rapidement abandonnées. Des exemples typiques sont les méthodes pour déterminer la taille des molécules d'ADN. Avant l'électrophorèse, avec agarose et polyacrylamide, on calculait la taille de l'ADN par sédimentation dans des gradients sucrés, une technologie lente et laborieuse nécessitant une instrumentation coûteuse ; et avant les gradients sucrés, on utilisait la viscométrie. Liste de quelques biologistes moléculaires connus Notes et références Voir aussi Bibliographie Michel Morange, Histoire de la biologie moléculaire, Éditions La Découverte, 2003. Christophe Ronsin, L'histoire de la biologie moléculaire (Pionniers & héros), De Boeck Université, 2005. Articles connexes ADN - ARN - Protéine ADN recombinant Code génétique Histoire de la génétique et de la biologie moléculaire Théorie fondamentale de la biologie moléculaire Liens externes « Il était une fois ... l'ADN » : site éducatif sur les bases de la génétique classique et moléculaire École de l'ADN, Nîmes (France) Introduction à la biologie moléculaire et cellulaire, BTS biochimie (France)
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Belgique
Belgique
La Belgique ( ; ; ), en forme longue le royaume de Belgique, est un pays d’Europe de l'Ouest, bordé par la France, les Pays-Bas, l’Allemagne, le Luxembourg et la mer du Nord. Politiquement, il s'agit d’une monarchie constitutionnelle fédérale à régime parlementaire. Elle est l’un des six pays fondateurs de l’Union européenne et accueille, dans sa capitale Bruxelles, le Conseil de l'Union européenne, la Commission européenne, les Commissions parlementaires et six sessions plénières additionnelles du Parlement européen, ainsi que d’autres organisations internationales comme l’OTAN. Le pays accueille également, à Mons, le Grand Quartier général des puissances alliées en Europe (SHAPE). La Belgique couvre une superficie de avec une population de au , soit une densité de . Située à mi-chemin entre l’Europe germanique et l’Europe romane, la Belgique abrite principalement deux groupes linguistiques : les francophones, membres de la Communauté française et les néerlandophones, membres de la Communauté flamande. Elle comprend également une minorité germanophone représentant environ 1 % de la population et constituant la Communauté germanophone de Belgique. Les régions administratives de Belgique sont des entités fédérées comprenant : la Région de Bruxelles-Capitale au centre, une zone officiellement bilingue mais très majoritairement francophone, la Région flamande néerlandophone, au nord, et la Région wallonne francophone, au sud. C'est dans l'est de la région wallonne que réside la Communauté germanophone, dans les cantons d'Eupen et Malmedy, frontaliers avec l'Allemagne. La diversité linguistique de la Belgique et ses conflits politiques connexes sont reflétés dans son histoire politique et dans son système de gouvernement complexe. Historiquement, la Belgique, le royaume des Pays-Bas et le grand-duché de Luxembourg étaient connus, aux , sous le nom de Pays-Bas, région qui correspondait à un territoire un peu plus vaste que l’actuel Benelux, puisque les régions de Lille, Arras, Douai, Valenciennes, Montmédy, ou encore Thionville en faisaient partie. La région qui couvrait donc une partie de la Belgique ainsi que du nord et de l'est de la France était qualifiée de « Belgica » dans les documents rédigés en latin, ce qui était le nom qui avait été repris pour désigner les deux provinces romaines entre lesquelles la Gallia Belgica, conquise par Jules César et créée province romaine par Auguste, fut divisée en 297 sous Dioclétien, l'une, la Belgica prima ayant pour capitale Trèves et l'autre, le Belgica secunda ayant pour capitale Reims. De la fin du Moyen Âge jusqu’au , le territoire correspondant à la Belgique est un centre commercial et culturel prospère et relativement cosmopolite dans ses principales villes. Du jusqu’à la Révolution belge en 1830, quand la Belgique fait sécession des Pays-Bas, le territoire belge fut le théâtre de nombreuses batailles entre différentes puissances européennes, ce qui l’amène à être qualifié de , une réputation qui fut renforcée par les Guerres mondiales. Depuis son indépendance, la Belgique participa à la révolution industrielle en ayant été notamment la deuxième puissance industrielle du monde pendant près d'un siècle et, durant le cours du , elle posséda plusieurs colonies en Afrique. La deuxième moitié du a été marquée par des tensions entre les Flamands et les Wallons en raison des différences de langues et du développement économique inégal des deux régions. Ce conflit a mené à plusieurs réformes de grande envergure, dont une transition d’un État unitaire à un État fédéral. Toponymie La première mention de la est apparue dans les Commentaires sur la guerre des Gaules, relatant la conquête du territoire par Jules César. Ces termes disparaissent presque complètement après les grandes invasions, en ne subsistant que sous la plume de quelques ecclésiastiques. Ils ne réapparaissent qu'à la seconde moitié du après la scission de l'empire de Charlemagne avec la création de la Lotharingie. Les clercs de l'époque utilisent le terme pour désigner le royaume de situé entre la de Charles le Chauve et la de Louis le Germanique. Les dénominations , , disparaissent de nouveau au après la disparition de la Lotharingie. « Ses habitants sont appelés . Aux yeux des clercs se piquant de purisme antique, le mot Lotharingia n'est qu'un monstrueux barbarisme. est beaucoup plus noble : ce nom a une véritable sonorité antique. Après le morcellement de la Lotharingie, à la fin du , l'emploi des termes , , dans leur acception « lotharingienne » disparaît complètement du vocabulaire politique. » Ils réapparaîtront sous les ducs de Bourgogne. Aux , les différents territoires se retrouvent peu à peu sous la même autorité. Le terme réapparaît avec les humanistes de la Renaissance mais son utilisation reste limitée dans les cercles intellectuels mais répond à un besoin car on cherche des dénominateurs communs pour ces principautés. Sous Philippe le Bon, duc de Bourgogne unificateur des provinces de ce que l'on appelle d'un nom très général les « Pays-Bas bourguignons », apparaît la dénomination Leo Belgicus, signifiant Lion belgique, ce qui se traduit sur les cartes par un lion dressé dont la silhouette recouvre plus ou moins la forme géographique des possessions bourguignonnes. Un autre terme apparaît : , . À cette époque, la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg et le Nord de la France actuels étaient connus comme les Pays-Bas ou les Provinces belgiques, qui couvraient plus ou moins le territoire des Dix-sept Provinces, sans la principauté de Liège qui a toujours été une enclave. Plus tard, après les soulèvements populaires contre la politique oppressive du successeur de Charles Quint, la division des dix-sept provinces des Pays-Bas bourguignons donne naissance à deux noms propres pour désigner les deux pays, pour les Pays-Bas du Nord, pour ceux du Sud, ces derniers occupant, sur la carte de l'Europe occidentale, la place de ce qui sera plus tard celle de la Belgique moderne. Aux , le mot Belgique redevient donc un terme administratif et également le nom d'une allégorie représentant la « nymphe des Pays-Bas ». Sa portée sémantique se réduit cependant après la division des Dix-sept provinces qui résulte de la guerre de Quatre-Vingts Ans : il est de plus en plus utilisé pour ne parler que des provinces méridionales et ses habitants mais reste un synonyme de néerlandais y compris en néerlandais. Les États belgiques unis (Belgique étant alors un qualificatif) est la dénomination officielle de la nation éphémère née de la Révolution brabançonne de 1789. Cela se dit en néerlandais lors de l'annexion par la France, ainsi que la réunion de la Principauté de Liège à la République française. Le terme belge est alors courant pour désigner les habitants des régions de l'actuel royaume de Belgique. En 1830, le mot Belgique devient un substantif et le mot belge le remplace comme qualificatif. Symboles nationaux Selon la constitution, la Belgique possède plusieurs emblèmes, l’hymne national est la Brabançonne, la devise est en français, en néerlandais et en allemand. Géographie physique Situation Le royaume de Belgique se situe dans l’hémisphère nord et à l’est du méridien de Greenwich (latitude nord et longitude est). Le territoire du pays s’étend en latitude sur deux degrés, de Meerle au nord (30′) à Torgny au sud (30′), et compte moins de quatre degrés en longitude, de La Panne comme point le plus à l’ouest (33′) à Manderfeld à l’est (24′). Son centre géographique se situe à Nil-Saint-Vincent, dans le Brabant wallon, à 38′ de latitude nord et 40′ de longitude est. Il s’étire sur une longueur maximale de entre La Panne et Arlon. La Belgique partage ses frontières avec la France () au sud, les Pays-Bas () au nord, l’Allemagne () et le Luxembourg () à l’est et possède de frontières maritimes le long de la Mer du Nord. La superficie du pays est de ; et de en ajoutant les eaux territoriales. Contrairement à ses voisins français et néerlandais, le royaume de Belgique n'a aucun territoire ultramarin. Relief et climat Son relief est peu élevé : il s’étage graduellement de la côte vers le sud-est du pays, pour culminer à au signal de Botrange. Trois zones géographiques peuvent être distinguées : la Basse Belgique (moins de d’altitude), la moyenne Belgique (de ) et la Haute Belgique (de 200 à plus de ). La Basse Belgique commence après le littoral, une bande de plages de sable et de dunes, par des polders (c’est uniquement cette partie du pays que l’on appelle le plat pays) pour s’enfoncer à l’intérieur des terres avec la plaine flamande et la Campine. La moyenne Belgique s’élève progressivement vers les vallées de la Sambre et de la Meuse, c’est une zone qui se compose de bas plateaux limoneux fertiles avec à l’ouest le plateau hennuyer-brabançon et à l’est la Hesbaye. Au sud du sillon Sambre-et-Meuse commence la Haute Belgique, la région la moins peuplée et la plus boisée du pays, avec le plateau du Condroz et les vallées de la Meuse et de l’Ourthe. Il y a aussi le pays de Herve qui s’étend à l’est entre la Meuse et la Vesdre, puis la région de la Fagne-Famenne au sud du Condroz, et ensuite encore plus au sud l’Ardenne et à l’est les Hautes Fagnes qui culminent à au signal de Botrange. Il y a également la Gaume, ou Lorraine belge, qui jouit d’un climat plus clément, surtout au flanc de la troisième cuesta où l’on cultive aussi la vigne. Le climat est océanique tempéré avec des précipitations régulières, deux cents jours de pluie par an en moyenne et fréquentes sur toute l’année (Cfb dans la classification de Köppen). Les vents dominants soufflent du secteur sud-ouest. Le risque sismique est localement significatif. Mer et hydrographie À cause de sa densité de population élevée, la Belgique fait face à de sérieux problèmes environnementaux. Un rapport de 2003 suggère que la qualité des eaux de surface de Belgique est la pire des étudiés. Dans l’étude de 2008 sur l’indice de performance écologique, la Belgique a obtenu un score total de 78,4 % et est classée antépénultième des pays de l’Union européenne, bien qu’elle soit sur . Le littoral marin est long d’environ , ouvrant sur un de , (0,5 % de toute la mer du Nord) avec une colonne d’eau de 20 à de profondeur. Les terres de Flandre sont en partie gagnées sur la mer et menacées par l’érosion du littoral et la montée des océans. Le pays gère donc aussi un patrimoine maritime et portuaire. L’environnement marin est encore riche en biodiversité mais ses ressources halieutiques ont été dégradées par la surpêche, le chalutage, les rejets de boues de dragage ainsi que par des séquelles de guerre (munitions immergées du banc du Paardenmarkt et nombreuses épaves de guerre). S’ajoutent les effets chroniques ou accidentels de la pollution terrigène et celle libérée par le trafic maritime (particulièrement intense entre le pas de Calais, l’Angleterre et les grands ports belgo-néerlandais). Dans le cadre de la stratégie marine européenne, le gouvernement belge a développé une planification spatialisée d’exploitation et de gestion plus durable des ressources de la mer du Nord, qui inclut des zones où l’extraction de sable et gravier sera autorisée, et deux zones dédiées à la construction de deux (l’un au large de Zeebruges sur le Wenduinebank, et l’autre, beaucoup plus grand à hauteur de Blankenberge-De Haan) et des couloirs dédiés aux câbles sous-marins qui transporteront notamment le courant produit par les énergies marines et l’atoll énergétique, sans toucher aux zones naturelles classées. La zone autorisée à la petite pêche artisanale passe de à , et les éoliennes pourraient être utilisées comme support à l’aquaculture durable en mer ( interdites). Du fait d'une mauvaise gestion climatique, le niveau de la mer risque d'augmenter et de recouvrir la majorité de la côte belge d'ici 2050 En effet, selon le GIEC, la ville de Bruges, ainsi qu'une partie des provinces de Flandre-Orientale et d'Anvers sont menacées. Le Nord du pays a déjà débloqué un budget de d'euros en 2011 pour faire face à la montée des eaux. Paysages et nature Un certain nombre d'espèces animales et végétales ont reçu l'épithète spécifique , ou en l'honneur de la Belgique, et un genre d'insectes diptères est nommé Belgica. Préservation de l'environnement Le jour du dépassement (date de l’année à partir de laquelle l’humanité est supposée avoir consommé l’ensemble des ressources que la planète est capable de régénérer en un an) de la Belgique est le 6 avril. La Belgique est l'un des pays les plus fortement atteints par la pollution de l'air. Réseau européen Natura 2000 Le réseau Natura 2000 rassemble des sites naturels ou semi-naturels de l'Union européenne ayant une grande valeur patrimoniale, par la faune et la flore exceptionnelles qu'ils contiennent. En décembre 2018, la Belgique comptait 310 sites dont : 255 zones de protection spéciale (ZPS) pour les oiseaux sur une superficie de , 281 zones spéciales de conservation (ZSC) (dont les pSIC, SIC) pour les habitats et les espèces sur une superficie de . La superficie totale est de , ce qui représente 12,7 % de la surface terrestre et marine du territoire de la Belgique. Géographie humaine Langues Le pays, lieu de rencontre des cultures germanique et romane, comprend différentes communautés linguistiques et culturelles. Les trois langues officielles sont le néerlandais, le français et l’allemand. Elles sont placées sur un pied d’égalité au niveau fédéral. Parmi les différentes régions, seule la Région de Bruxelles-Capitale (habitée par un peu plus de 10 % de la population) est officiellement bilingue (français et néerlandais). La Région flamande (habitée par près de 58 % de la population), située dans le Nord, est officiellement unilingue néerlandophone. La Région wallonne (habitée par près de 32 % de la population), située dans le Sud et le Sud-Est, est officiellement unilingue francophone, à l’exception de la région de la Communauté germanophone de Belgique, laquelle comprend environ , soit moins d'1 % de la population belge. Des minorités linguistiques sont présentes dans les régions unilingues, leurs importances respectives ne peuvent être qu’estimées, les recensements linguistiques étant interdits par la loi en Belgique. Les néerlandophones représenteraient 57 % à 60 % de la population belge, et les francophones 40 % à 43 %. En même temps que les langues officielles, sont parlées des langues régionales endogènes ou des dialectes. Il s’agit du brabançon, du champenois, du flamand occidental, flamand oriental, du francique ripuaire, du limbourgeois, du lorrain, du luxembourgeois, du picard et du wallon. La diversité linguistique provoque souvent des conflits politiques, liés à d’autres enjeux (la position arithmétiquement minoritaire des francophones, celle, plus socioculturelle de la langue néerlandaise au départ, la francisation de Bruxelles, la politique étrangère de l’entre-deux-guerres, les problèmes économiques wallons, surtout à partir des ), qui ont engendré un système de gouvernance complexe. Démographie Au , la Belgique comptait . Parmi eux étaient nés à l’étranger, ce qui représente 12,9 % de la population totale dont (6,5 %) nés dans un pays de l’Union européenne (UE) et (6,4 %) nés hors de l’UE. D’après une estimation publiée début 2012 par le sociologue Jan Hertogen, dont les méthodes de calculs sont contestées par certains de ses pairs, sont d’origine étrangère. Ceux-ci représentent 22 % de la population totale, 56 % () sont d’origine de l’UE 27 (Italie, Portugal, France, Pays-Bas), et 44 % () sont d’origine non UE 27 (Maroc, Turquie, Algérie, République démocratique du Congo et autres). Selon des chiffres publiés par le SPF Intérieur, au , vivaient en Belgique. en Région wallonne (31,73 %), en Région flamande (57,72 %), en Région de Bruxelles-Capitale (10,55 %). Le pays est au classement mondial par population totale. Évolution de la population Le graphique suivant reprend sa population résidente au janvier de chaque année (x 1.000) Chiffres divers Densité : (2019)En 2019, la densité de population était la troisième plus importante de l’Union européenne, après celle de Malte et des Pays-Bas et avant le Royaume-Uni et l’Allemagne. Tranches d’âge : : 17,17% ; : 64,06 % ; + : 18,76 % (2018) Espérance de vie des hommes : (en 2019) Espérance de vie des femmes : (en 2019) Taux de croissance de la population : 0,54 % (en 2019) Taux de natalité : (en 2016) Taux de mortalité : (en 2018) Taux de mortalité infantile : (en 2016) Taux de fécondité : /femme (en 2018) Taux de migration : (en 2007) Taille moyenne des hommes : (en 2016) Histoire Habitée dès le Mésolithique (stations dans la vallée de la Meuse), la Belgique connut une occupation humaine ininterrompue pendant la Préhistoire (nombreux sites néolithiques) puis la protohistoire (nombreux sites de l’âge du bronze et de l’âge du fer). Dans les temps anciens, cette partie de l’Europe accueillait l’homme de Néandertal, puis l’Homo sapiens, comme en attestent divers restes dont l’homme de Spy, l’homme d’Engis et homme de Flavion. L’arrivée de tribus celtes à l’âge du fer (-800) suivie de la conquête romaine, autour de 57 avant notre ère, marque le début de l’entrée de la Belgique dans l’histoire lorsque Jules César la désigne sous le nom de province Belgica, composante du nord de la Gaule. Après quatre siècles durant lesquels la conquête romaine façonna la géographie politique du pays, celui-ci fut le théâtre des invasions germaniques et de nouveaux pouvoirs s’installent. Ceux-ci donnèrent naissance à la féodalité qui allait s’épanouir dans toute l’Europe durant près d’un millénaire. C’est ce que les historiens appellent le Moyen Âge qui commence avec Clovis en 476. Clovis hérita de son père, , d’un petit royaume franc qui allait de l’Aisne au Rhin. Il se fit sacrer roi de tous les Francs à Reims et agrandit son royaume jusqu’à la Méditerranée. Après les Mérovingiens, les Carolingiens en 731 prennent le pouvoir et Charlemagne agrandit son royaume en Empire européen en conquérant l’Allemagne, l’Autriche, l’Italie. Le traité de Verdun en 843 partagea son Empire en trois États entre ses petits-fils. Le territoire fut partagé entre l’influence carolingienne, Francie occidentale (France) et Lotharingie (Pays-Bas à l’Italie) et Francie orientale (Germanie). La quasi-totalité de son territoire (à l’exception des principautés de Liège et de Stavelot-Malmedy) fut réunie par les ducs de Bourgogne au pour former un tout, les Dix-Sept Provinces. De la fin du Moyen Âge jusqu’à la révolution politico-religieuse du , ce territoire est un centre commercial et culturel prospère mais ne forme pas encore le pays actuel. Sa quasi-totalité (à l’exception de la Principauté de Liège) fait partie des Dix-sept Provinces réunies par les ducs de Bourgogne au , que l’on dénomme, dans les atlas du temps, ou selon les époques. Suivant les règles du droit féodal, la dynastie bourguignonne a hérité légitimement des territoires des ducs de Brabant et d’autres féodaux, ce qui permet à Philippe le Bon d’arrondir encore les possessions bourguignonnes par des alliances et des achats. Il peut ainsi espérer devenir assez puissant pour s’affranchir de la tutelle du royaume de France et du Saint-Empire romain germanique auxquels appartiennent ses possessions. Des cartes représentent les possessions bourguignonnes du nom de Leo Belgicus, Lion belgique. Cette dénomination allie le vieux nom de Belgique, venu de l’Antiquité à travers la relation par Jules César de la guerre des Gaules, avec le nom de l’animal qui a impressionné les croisés en Orient et dont ils ont fait un symbole de force et de beauté que l’on trouve dans l’héraldique de nombreux pays européens. Ce nom apparaît sur des cartes qui utilisent la forme générale des grands Pays-Bas pour y superposer la forme d’un lion dressé. La défaite à la guerre et la mort du fils de Philippe le Bon, Charles le Téméraire mettent fin au rêve d’une monarchie bourguignonne. Mais, à l’avènement de Charles Quint, descendant des Bourguignons, né à Gand, considéré comme un enfant du pays et accepté par la population et les États généraux comme souverain légitime, les Dix-Sept Provinces s’inscrivent dans un vaste ensemble européen, ce qui les protège des entreprises d’annexion des rois de France, leur garantissant une indépendance de fait. Car Charles Quint respecte en principe les privilèges que sont les droits locaux arrachés au cours des siècles par les villes et principautés dans leurs luttes contre la féodalité. Il promulgue la Pragmatique sanction qui constitue ce territoire en un tout indissociable, la Généralité, ancêtre des futurs royaumes de Belgique et des Pays-Bas. Mais les tentatives des cités, comme Gand, d’imposer un accroissement de leurs libertés au détriment du pouvoir du souverain engendrent cependant la répression de celui qui est aussi roi d’Espagne, titre obtenu par héritage, et empereur d’Allemagne. Cette dignité, il l’a obtenue en se ralliant les votes de la Diète germanique. Au , Charles Quint, le descendant des ducs de Bourgogne (et autres fiefs) né à Gand est roi dans les Dix-Sept Provinces, mais aussi empereur du Saint-Empire romain germanique. Installé à Bruxelles dans le palais qui fut celui des ducs de Brabant, puis de Bourgogne, il préside les États généraux des Pays-Bas (dix-sept provinces) et octroie à celles-ci une autonomie par rapport au Saint-Empire Germanique et à l’Espagne. C’est la Pragmatique Sanction de 1549. En vertu de ses titres d’empereur germanique et des titres dont il a hérité dans les dix-sept-provinces, ainsi que de son titre de roi d’Espagne, Charles-Quint est un roi très chrétien investi par le pape. Il se sent chargé de la mission de lutter contre le protestantisme. Sous le règne de son fils , roi d’Espagne qui dirige le pays depuis Madrid, la répression continue et une révolte éclate dans la population de la Généralité soutenue par une partie de la noblesse locale. Le conflit est motivé par les empiétements du pouvoir espagnol sur les libertés locales, la lutte contre le protestantisme servant de prétexte pour appesantir l’autorité de Madrid par l’intermédiaire de gouverneurs dont le duc d’Albe. Celui-ci fait mettre à mort les principaux chefs rebelles, les comtes d’Egmont et de Hornes. Il s’ensuit la guerre de Quatre-Vingts Ans qui est ponctuée de nombreuses batailles entre les troupes espagnoles et celles des États-Généraux, mais aussi d’intrusions guerrières venues d’Allemagne et de France. À l’issue de ce conflit, les Dix-Sept Provinces et le nord sont scindés. La devient indépendante, tandis que la retombe sous l’autorité espagnole. L’apparition du protestantisme engendre une répression, déjà sous Charles-Quint, qui sera amplifiée sous le règne de , fils de Charles-Quint. Philippe, qui réside en Espagne, n’est pas ressenti comme souverain local contrairement à son père Charles-Quint. Il ne fait d’ailleurs rien pour cela. Au contraire et il en résultera une véritable révolution anti-espagnole dont les mobiles mêlent la revendication de la liberté religieuse au refus de taxations de plus en plus lourdes. Mais, finalement, c’est seulement la partie nord des Pays-Bas qui devient indépendante, portant d’abord le nom de (« Belgiques Fédérées »), le futur , tandis que le Sud, (« Belgiques royales »), représentant la future Belgique reste sous la domination des Espagnols. Ceux-ci, essentiellement l’armée et certains nobles locaux acquis aux Espagnols, composent de mauvais gré avec les États généraux des Pays-Bas du sud représentant la noblesse, l’Église et la bourgeoisie. La scission d’avec les Pays-Bas du nord engendre d’ailleurs des guerres avec ceux-ci, jalonnées, en plus, de soulèvements au sud. D’autre part, les tentatives de conquête française entraînent des batailles et des pillages qui achèvent de faire du , un « siècle de malheur ». Les puissances européennes veulent s’approprier le pays. La France et l’Espagne s’affrontent militairement durant les . Même l’Angleterre intervient lors des campagnes du duc de Marlborough. Vient alors la transmission du pouvoir des Habsbourgs d’Espagne à ceux d’Autriche-Hongrie en 1713-1714. Le régime installé par l’empereur d’Autriche s’engage, par traité, à respecter que les États généraux, la bourgeoisie et la noblesse n’ont cessé de défendre. D’autant plus que la découverte, à Bruxelles, de chartes et traités remontant à des siècles, et qui avaient été dissimulés au moment les pires de la domination espagnole, ravive un esprit national dans les Pays-Bas du sud. À Vienne est installé un bureau belge et, à Bruxelles, siège un gouverneur. En Belgique existe, chez les intellectuels, deux camps, l’un est partisan du retour intégral aux traditions, l’autre, influencé par les idées des Lumières prône des idées démocratiques comme celles défendues par les encyclopédistes. Une tentative de réforme de l’empereur prétend introduire des réformes, comme la suppression de plusieurs congrégations religieuses et la diminution du nombre de jours chômés. En réaction, l’opinion publique se soulève. C’est la révolution brabançonne. Les États généraux lèvent une armée sous le commandement du général Jean-André van der Mersch et l’armée autrichienne est battue à la bataille de Turnhout en 1789. Les vainqueurs installent alors un régime d’indépendance sous le nom d’États belgiques unis. Mais les luttes intestines entre les conservateurs groupés derrière l’avocat van der Noot et les progressistes de l’avocat Vonck minent le nouveau régime et affaiblissent sa défense, d’autant plus que van der Meersch, le chef emblématique de l’armée, est emprisonné par le camp conservateur qui a pris le dessus. Les Autrichiens en profitent pour revenir en force et battre les troupes nationales. La restauration autrichienne ne dure pas, car les armées de la Révolution française envahissent une première fois le territoire en 1792 avec la bataille de Jemappes, mais celui-ci repasse sous le contrôle de l'empereur à l'issue de la bataille de Neerwinden (18 mars 1793). Au lendemain de la bataille de Fleurus, les coalisés abandonnent la Belgique et battent en retraite dans le Saint-Empire romain germanique. Les Impériaux perdent définitivement le contrôle de cette région. Les Français prennent Bruxelles (10 juillet) et Anvers (27 juillet) alors que le corps expéditionnaire anglais est rembarqué. Le territoire devient français à la suite du Traité de Campo Formio. Il s'en suit d'abord les nombreuses destructions et aliénations de bien patrimoniaux (ventes comme Bien national) et plus tard, les levées militaires de conscrits entraînées par les guerres de Napoléon . À la chute de l’Empire français, les grandes puissances décident, lors du traité de Vienne, de réunir la Belgique avec les anciennes Provinces-Unies pour reformer l’ancien Leo Belgicus du temps des ducs de Bourgogne. C’est la création du Royaume uni des Pays-Bas dont le roi appartient à la famille d’Orange-Nassau qui descend d’un des initiateurs, au de la révolution contre l’Espagne. L’amalgame des provinces belges et néerlandaises maintient les deux capitales, la Haye dans le Nord et Bruxelles dans le Sud. Mais, en fait, le pouvoir est à la Haye. Mais, en deux siècles, de telles différences sont apparues entre les deux parties des grands Pays-Bas reconstitués que la partie méridionale se soulève contre le Nord et cette nouvelle révolution aboutit à l’indépendance. Les Belges s’unissent, de la gauche libérale à la droite cléricale. C’est l’unionisme qui se dresse contre la domination, dans la politique et l’armée, des populations du Nord contre celle de la Belgique. Alors que cette dernière est la plus peuplée, son influence est minorée. La Révolution belge, qui éclate à Bruxelles en 1830, met fin à l’amalgame avec les Pays-Bas, les Belges rejetant définitivement la prédominance économique et linguistique imposée par la dynastie de la Haye. Après des combats qui embrasent tout le pays et l’intervention des grandes puissances qui contraignent le roi de Hollande à renoncer à ses prétentions, la partie méridionale du royaume des Pays-Bas devient, en 1831, une monarchie constitutionnelle sous le nom de « royaume de Belgique ». Le trône en est d'abord offert au duc de Nemours (fils du roi des Français Louis-Philippe Ier), lequel décline l'offre, craignant l'hostilité des grandes puissances européennes à un retour de l'influence française en Belgique à peine quinze ans après la chute de Napoléon, qui avait inclus la Belgique dans l'empire français à la suite de la conquête par la République française. Finalement, le , c'est le prince allemand Léopold de Saxe-Cobourg-Gotha, oncle de la reine Victoria, qui devient , premier roi des Belges. L’histoire de la Belgique indépendante est marquée par une industrialisation précoce, par la colonisation du Congo, par les deux guerres mondiales et par l’émergence de conflits politiques entre les deux principales communautés linguistiques du pays, les Flamands, d’expression néerlandaise, et les Wallons, francophones. À partir de 1970, le pays s’oriente progressivement vers le fédéralisme, ce qui aboutit à la création de six entités fédérées : trois communautés (flamande, française et germanophone) et trois régions (flamande, wallonne et de Bruxelles-Capitale). Celles-ci sont dotées d’une autonomie législative. Le caractère fédéral de l’État est reconnu officiellement depuis 1993. Les Archives générales du Royaume conservent les archives des institutions centrales des Pays-Bas bourguignons, espagnols et autrichiens jusqu’en 1795, des organismes publics centraux de la période française (1795-1815) et de celle du royaume des Pays-Bas (1815-1830). Elles conservent également les archives des institutions centrales du gouvernement national, puis fédéral, de la fondation de la Belgique (1830) à nos jours, à l’exception des ministères de la Défense et des Affaires étrangères. Avant et Préhistoire Dès le Crétacé supérieur, on a découvert que des iguanodons vivaient en Europe. En effet, l’iguanodon a été découvert au dans les mines de charbon à Bernissart avec un troupeau de plus d’une trentaine de squelettes fossiles, pour la plupart presque complets. Ces fossiles sont actuellement exposés au Muséum des sciences naturelles à Bruxelles et au Musée de l’Iguanodon à Bernissart. Les plus anciennes traces humaines en Belgique ont été trouvées au site de la Belle-Roche à Sprimont, et témoignent d’une occupation ancienne d’environ . Il s’en fallut de peu pour que l’homme de Neandertal, découvert en 1856, ne porte le nom de la localité belge de Spy. C’est là qu’en 1886 les restes de deux squelettes humains furent identifiés comme étant contemporains de ceux de Neandertal : l’homme de Spy. Dès 1830, des restes humains sont retrouvés à Engis, mais ils ne furent pas directement reconnus comme appartenant à un homme fossile. Au cours du , de nombreuses stations paléolithiques et mésolithiques ont été découvertes dans la vallée de la Meuse, principalement dans des abris sous roches et des cavernes naturelles (Hastière, Han-sur-Lesse, Sclayn) mais aussi en terrain découvert (Namur). Au Néolithique (vers –4000 en Belgique), la population humaine gagne les plateaux d’Ardenne, du Condroz, ainsi que les plaines de Flandre et de Hesbaye : de nombreux sites d’occupation ont été étudiés. Protohistoire Outre de nombreux éperons barrés dans la vallée de la Semois, plusieurs centaines de tombelles de l’âge des métaux ont été identifiées à travers tout le pays. Le territoire se trouvait en effet dans la zone d’influence de la civilisation celte. Antiquité La conquête romaine intervient en Gaule autour de 57 avant notre ère. Conquise par Jules César sur les Celtes, la province romaine de Gallia Belgica réunit les territoires compris entre la Seine et le Rhin. La plus vieille utilisation des termes et qui nous est parvenue est dans les Commentaires sur la guerre des Gaules de Jules César. Il divise la Gaule qu’il a conquise en trois parties : les Gaulois proprement dits, les Aquitains et les Belges. Ces derniers sont séparés des Gaulois par la Seine et la Marne. Sous Auguste, la Gaule est divisée par Marcus Agrippa en trois provinces et l’une d’entre elles porte le nom de . Cette dernière sera réorganisée sous Domitien qui la divise en trois nouvelles provinces, Gaule belgique, Germanie inférieure et Germanie supérieure. En 297, la est encore divisée en , et . La Belgique actuelle est un reste de ces provinces romaines. Moyen Âge Une arrivée graduelle de tribus germaniques franques à partir du début du et durant le profite de la lente désagrégation du pouvoir romain en Gaule ; le territoire passe aux mains des Mérovingiens, unifiés sous l’autorité de Clovis. Il meurt en 511. Renversés en 731 à la faveur d’un coup d’État, les derniers rois mérovingiens cèdent le pouvoir aux Carolingiens Charles Martel. En 843, lors du traité de Verdun, l’empire est partagé entre les petits-fils de Charlemagne. Le territoire de l’actuelle Belgique passe aux mains de Lothaire, avant d’être partagé entre le royaume de France et ce qui deviendra l’empire germanique. Peu à peu, des entités politiques plus ou moins indépendantes se constituent sur le territoire de la future Belgique : comté de Flandre, duché de Brabant, principauté de Liège. À la fin du Moyen Âge, par le jeu des alliances et des mariages, l’essentiel du territoire de la Belgique passe entre les mains des ducs de Bourgogne. Le troisième duc de Bourgogne, Philippe le Bon, le grand unificateur, unira le pays sous le nom de Leo Belgicus, comme en témoigne une carte officielle de l’époque. Après la chute de son fils, Charles le Téméraire et parce que celui-ci n’avait qu’une fille, Marie de Bourgogne, le pays, par son mariage, passera sous l’autorité des Habsbourg, laquelle culminera sous le règne de Charles-Quint (petit-fils de Marie de Bourgogne). C’est de l’époque du Moyen Âge et surtout de la dynastie bourguignonne, que date un découpage du territoire préfigurant, plus ou moins, les futures provinces. C’est aussi l’âge où les cités arrachent aux seigneurs féodaux des droits que l’on appelle les « privilèges ». Les ducs de Bourgogne ont cherché à les remettre en cause, mais ils se sont heurtés à divers soulèvements populaires et ont dû se résoudre à s’adresser aux états généraux pour obtenir des contributions financières et militaires. Temps Modernes En 1500, le futur empereur Charles Quint, descendant des ducs de Bourgogne, nait à Gand. Il est considéré comme un enfant du pays et est élevé à Malines par sa tante Marguerite d’Autriche avant de prêter serment à Bruxelles pour devenir roi. Son héritage comprend l’Espagne et les Dix Sept Provinces et il parvient à se faire élire par la diète germanique empereur du Saint-Empire romain germanique. Par la Pragmatique Sanction de 1549, il acte définitivement l’union juridique des Dix-Sept Provinces sous un même souverain tout en appesantissant son pouvoir sur la principauté de Liège qui conserve une indépendance interne sous ses princes-évêques. C’est l’époque où la région profite de l’essor d’Anvers, première place boursière mondiale, qui relie l’Inde à l’Amérique. Mais l’unité des Pays-Bas sera brève dès lors que les guerres de Religion et les appétits politiques la feront voler en éclats. La guerre de Quatre-Vingts Ans, de 1568 à 1648, finira par diviser le territoire en deux : une république fédérale dans le Nord, les Provinces-Unies (), protestantes, et, dans le Sud, les Pays-Bas méridionaux (), catholiques, toujours dirigés par la couronne des Habsbourg espagnols. Sous Charles-Quint, le pouvoir reste dévolu à ce que l’on peut considérer comme un gouvernement local hérité de l’époque des ducs de Bourgogne et qui s’appelle le Conseil d’État. Il est composé de seigneurs et présidé par des gouverneurs, dont, notamment, la « gouvernante » Marie de Hongrie. La défense des droits locaux face à l’autorité étrangère était une des principales préoccupations d’une partie de la noblesse qui, en cela, rencontrait l’approbation du peuple qui avait lui-même bénéficié, au long des siècles, de la conquête des droits arrachés par les cités contre les pouvoirs féodaux et défendus par les États généraux. La manifestation la plus importante en fut le « compromis des Nobles » qui dressa la noblesse des Pays-Bas du Nord et du Sud contre les abus du fils de Charles-Quint, . Celui-ci, après avoir assisté à Bruxelles à l’abdication de son père, résida toute sa vie en Espagne, s’efforçant de réduire les droits de ces sujets du nord. Il en résulta des persécutions, dont l’exécution sur la Grand-Place de Bruxelles des comtes d’Egmont et de Hornes, les principaux meneurs du Compromis des Nobles dans la défense de ce que l’on appelait les « privilèges », le mot recouvrant les divers droits qui avaient été conquis au long des siècles contre les abus du pouvoir. À cela se mêlait une guerre de religion entre les catholiques et les protestants. La persécution des Espagnols catholiques contre les protestants et leurs abus de pouvoir contre tout le monde entraînèrent des alliances de circonstance entre protestants et catholiques contre l’Espagne. Il en résulta une longue suite de ravages et d’exécutions dus à une longue guerre contre le pouvoir espagnol sous l’autorité du prince Guillaume d’Orange-Nassau, dit le Taciturne, un catholique qui avait été un des proches de Charles-Quint, mais qui finit par passer dans le camp protestant lorsqu’il dut se résigner à se retirer dans les Pays-Bas du Nord (). Les Pays-Bas du Nord parvinrent finalement à l’indépendance après ce que l’on a appelé « le siècle de malheur », ceux du Sud représentant la future Belgique restant sous l’autorité espagnole. Cette partie comprend à peu près tout le territoire de la Belgique moderne, à l’exception de la Principauté de Liège, mais en incluant le Nord de la France pas encore conquis mais convoité par la monarchie française. En plus des luttes contre l'autorité des souverains étrangers qui affirmaient, de longue date, avoir des droits sur le pays hérités de l'époque féodale, il fallait compter avec les souverains français, et notamment qui affirmait des prétentions sur la possession des Pays-Bas (ancien territoire des Francs Saliens). Le pays fut donc le théâtre de beaucoup de batailles des guerres franco-espagnoles et franco-autrichiennes auxquelles étaient mêlées les populations comme victimes ou acteurs, de nombreux généraux étant issus de la noblesse locale, tels Bernard de Fontane ou Tilly (qui gagna, en Europe centrale, la bataille de la Montagne Blanche). Venant après les malheurs du , ceux du valurent au pays de porter le surnom de « champ de bataille de l'Europe » (une réputation qui sera renforcée par les deux guerres mondiales). En 1713, les Pays-Bas méridionaux, après avoir fait partie des Pays-Bas espagnols, sont rattachés à la Maison de Habsbourg et deviennent les Pays-Bas autrichiens sous la gouverne de Charles VI (1685-1740). La Pragmatique Sanction, que ce dernier signe en 1713, permettra à sa fille aînée Marie-Thérèse (1717-1780) d'hériter de l'empire. Celle-ci fait plusieurs réformes et crée notamment l'Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts (1772), qui sera surnommée «la Thérésienne». Son fils Joseph II (1741-1790) est un despote éclairé qui veut réformer en profondeur l'administration du pays. À cette fin, il prend une imposante série de mesures qui lui attirent les foudres de la noblesse ainsi que du clergé catholique, dont il brise le monopole par son Édit de tolérance, proclamé en 1781. Révolutions de 1789 et annexion française La Révolution liégeoise débute en 1789 en l'absence du prince-évêque, les mouvements révolutionnaires éclatent alors presque simultanément à Paris et à Liège. En 1789 éclate à Bruxelles une nouvelle révolution qui couvait depuis 1787, cette fois contre les abus de l'absolutisme autrichien. C'est la Révolution brabançonne. L'armée autrichienne est battue à Turnhout et les révolutionnaires proclament les États belgiques unis. Les chefs de Bruxelles et de Liège tentent de s'entendre, mais aucune des deux révolutions ne peut se maintenir longtemps du fait des luttes intestines à Bruxelles entre statistes (les conservateurs) et vonckistes (les libéraux) et par le retour à Liège du prince-évêque appuyé par la Prusse. La force armée autrichienne revient alors en force à Liège et à Bruxelles. Elle se heurte aux forces françaises commandées par le général Dumouriez. Celui-ci remporte la victoire, mais réprime violemment, le , une manifestation à Bruxelles pour l'indépendance de la Belgique. En France, l'abolition de la royauté est proclamée en septembre 1792 aboutissant à la naissance de la Première République française. Les citoyens de Liège votent le rattachement à la République française en 1793 dans l'élan de la Révolution liégeoise. Après les campagnes militaires de 1794 de la Révolution française, les Pays-Bas autrichiens sont annexés par la Première République française le 1er octobre 1795. Les États généraux des Provinces-Unies, qui avaient assuré le rôle de corps souverain suprême des institutions tant sous le régime espagnol que sous le régime autrichien, sont abolis. La Révolution liégeoise, progressiste et influencée par la philosophie des Lumières se distingue alors de la Révolution brabançonne plutôt conservatrice et qui est même parfois appelée « contre-révolution ». Cette distinction se remarque également dans l'attitude vis-à-vis de la République française. Ainsi, dans le cas de Liège, le rattachement à la France, préparé par les autorités françaises installées sur place, est largement plébiscité par la population. Par contre, le rattachement à la France des Pays-Bas autrichiens est marqué par une très forte abstention. Le régime français s'installe pour longtemps, entraînant une conscription militaire de plus en plus lourde. Il en résulte une opposition qui finit par aboutir à une guerre des Paysans, surtout dans la partie wallonne et, notamment dans l'Ardenne, contrée forestière accidentée propice à une guérilla dans laquelle s'activent les chefs Magonette et Géna. En 1814, l'Empire français est vaincu et renversé par la Sixième Coalition, puis en 1815, après le retour éphémère de Napoléon, par la Septième Coalition. Après la chute définitive de Napoléon, les grandes puissances victorieuses, qui décident de démembrer l'empire français, réunifient d'autorité, au Congrès de Vienne, les anciens Pays-Bas de l'époque de Charles Quint dans le but d'en faire un État tampon. Cette construction politique, le royaume uni des Pays-Bas, ne durera pas et aboutira à la Révolution belge de 1830. et Révolution belge de 1830 La réunification ne tient pas. Sous le pouvoir jugé trop « napoléonien » de , la restriction des libertés politiques et religieuses, la sous-représentation politique et l'« exploitation fiscale » des provinces méridionales font naître une opposition catholique et libérale qui aboutit à une alliance entre ces deux grands courants d'opinion du Sud du pays. Cet unionisme devient « spécifiquement belge et énonce des griefs spécifiquement belges ». L'autorité du régime périclite alors dans le Sud, un climat pré-révolutionnaire règne, le roi ne pouvant se maintenir en Belgique que par l'usage de la force. À sa création en 1830, la Belgique était peuplée en majorité de néerlandophones mais était dirigée par des francophones, dont de nombreux Flamands : en effet, toute la bourgeoisie et toute la noblesse flamandes parlaient français. La Cour, la classe politique, la magistrature, les milieux d'affaires s'exprimaient en français. Plus tard, les Flamands ont lutté pour voir reconnaître officiellement leur langue. Cette lutte fut longue : ce n'est qu'en 1898 avec l'adoption de la loi Coremans-De Vriendt dite « Loi d'Égalité », que le néerlandais deviendra une langue officielle. La révolution belge de 1830 entraîne la défaite de l'armée hollandaise. Malgré une courte tentative de retour offensif, les Hollandais doivent renoncer à la Belgique avec l'accord des grandes puissances qui veulent éteindre au plus vite un foyer de sédition comme l'était Bruxelles, où grouillaient des réfugiés politiques de toute l'Europe : nostalgiques de la République et de l'Empire français, intrigants appartenant à des sectes politiques comme la Charbonnerie, les derniers partisans de Babeuf, ainsi que Buonarroti et des Polonais rescapés de la répression tsariste et même des exilés sud-américains. Dans son ouvrage Talleyrand le prince immobile, l'historien Emmanuel de Waresquiel consacre un chapitre entier, intitulé «La Belgique et la paix», au rôle très important joué par Talleyrand - ambassadeur de France auprès du Royaume-Uni depuis l'accession au trône de Louis-Philippe -, dans le processus conduisant à la reconnaissance de l'indépendance belge par les Puissances européennes signataires des traités qui, en 1815, ont incorporé les provinces belges au Royaume des Pays-Bas. Le soulèvement belge éveillait la perspective de voir les événements belges contaminer d'autres pays, alors que les suites du soulèvement polonais contre les Russes et leurs échos en Allemagne ne sont pas éteints. Dans l'esprit des représentants des Puissances, en particulier du Royaume-Uni, au congrès de Vienne, durant lequel Talleyrand représentait déjà la France - jusqu'au retour de Napoléon lors des Cent-Jours -, le Royaume des Pays-Bas devait être un Etat tampon destiné à bloquer les visées expansionnistes françaises. «Toute la politique anglaise va donc consister à se prémunir contre la France en faisant construire le long de la frontière des Pays-Bas une ligne de forteresses destinées à surveiller et contenir son vieil ennemi » Il s'agissait pour les Anglais de préserver leur commerce international en gardant le contrôle sur l'Escaut et le port d'Anvers. Talleyrand va s'efforcer de réduire cet antagonisme partagé par les autres Puissances, en particulier la Prusse, en participant activement aux « conférences sur le règlement de la crise belge (qui) s'ouvrent à Londres le 4 novembre 1830» et vont se prolonger jusqu'en janvier 1832. Il va défendre avec opiniâtreté l'idée de l'indépendance et de la neutralité de la Belgique, tout en essayant - sans succès - d'obtenir quelques concessions territoriales au profit de son pays. « Au-delà des résultats, ces deux années de marathon diplomatique constituent à elles seules une performance pour un homme de presque quatre-vingts ans.» Cette seconde indépendance belge en moins de cinquante ans aboutit à la reconnaissance par les Puissances d'un État neutre, dans un premier temps sous l'autorité d'un gouvernement provisoire et d'un congrès national. Avec l'installation de Léopold de Saxe-Cobourg-Gotha comme premier roi des Belges, la Belgique devient une monarchie constitutionnelle et une démocratie parlementaire. L'unionisme entre catholiques et libéraux, scellé en 1827-1828, est consacré par un compromis en 1830 : la construction d'un État libéral où il n'y a pas de politique anticléricale et où le catholicisme est reconnu comme religion de la majorité, le tout fondé sur une constitution intouchable à leurs yeux, qui garantit un nombre élevé de libertés comparé aux autres lois fondamentales de l'époque. Cet unionisme se transforme après l'indépendance en « une coalition électorale et gouvernementale permanente, constituée de membres modérés des deux partis qui n'ont pas oublié les leçons de la Révolution brabançonne ». Le pays est alors dirigé par une oligarchie élue au suffrage censitaire et capacitaire à représentation majoritaire, dont la langue est le français. L'unionisme persistera tant que la peur d'une annexion néerlandaise ou française sera forte. Les libéraux créent ensuite leur parti et il s'ensuivra une période avec un système bipolaire entre tendances libérales et catholiques. L'apparition d'un parti catholique organisé en 1869 voit les conservateurs en 1884 s'installer au pouvoir pendant trente ans, et les socialistes créent le parti ouvrier en 1885. Le pays connaît le vote plural à représentation proportionnelle le et – plus tardivement et par étapes – le suffrage universel ainsi que les premières avancées en matière de droits linguistiques comme la loi Coremans-De Vriendt en 1898. Il faut toutefois attendre le pour voir une version complète en néerlandais de la Constitution officiellement reconnue, et 1991 pour la version en allemand. Grâce à une industrialisation précoce dès les débuts de la révolution industrielle au , favorisée par des territoires dotés de charbon et densément peuplés, la Belgique connaît une forte expansion économique et devient une puissance industrielle importante. Par l'interventionnisme de l'État, le pays se dote rapidement du premier réseau ferroviaire du continent européen, qui restera le plus dense. Au cours des cinq années suivant la Révolution belge, la Société générale de Belgique investit dans une quarantaine d'entreprises belges, dont quinze aciéries et sept grandes mines de charbon, introduites en Bourse de Bruxelles, qui vit alors l'essor le plus rapide de l'Histoire des bourses de valeurs. La forte croissance économique mondiale des années 1830 fait doubler la production de charbon belge. La Belgique est le berceau d'avancées technologiques dans de nombreux domaines comme la chimie avec la découverte d'un procédé de fabrication industrielle de la soude par Ernest Solvay. Par l'initiative de son deuxième roi, , qui a reçu l'État indépendant du Congo à titre privé après la Conférence de Berlin en 1884-1885 afin d'éviter un conflit ouvert entre les grandes puissances, la Belgique devient un empire colonial en 1908 après que le roi a légué l'administration de son domaine à l'État belge pour faire face à ses dettes liées à ses nombreuses réalisations en Belgique. La reprise par l'État de l'administration du Congo ( la superficie de la Belgique actuelle) s'impose à la fin de 1905 après notamment le rapport d'une commission d'enquête déplorant l'exploitation des populations congolaises et les abus subis sous l'occupation de , particulièrement pour la récolte du caoutchouc naturel. En 1955, le roi Baudouin, au cours d'un voyage au Congo, instruira l'administration locale de ne plus verser aux créanciers de les fonds récoltés. Le Congo avait remboursé quatre fois les sommes dues aux puissances occidentales qui avaient parrainé dans sa mission d'exploitation des matières premières. Cinq ans plus tard, le Congo accédera à la souveraineté internationale sous l'instigation, entre autres, des États-Unis d'Amérique. Première Guerre mondiale En 1914, la Première Guerre mondiale éclate. L'Empire allemand ignore la neutralité de la Belgique et l'envahit en appliquant le Plan Schlieffen pour prendre à revers les armées françaises. Après la Bataille de Liège, bataille d'arrêt livrée du 5 au 16 août par l'armée belge appuyée sur les forts de la ceinture fortifiée établie en avant de la ville, c'est la victoire de Haelen contre les Uhlans appuyé par de l'infanterie, puis le siège d'Anvers qui commence le 25 août par des sorties de l'armée de campagne surgissant de la ceinture fortifiée édifiée à plus ou moins vingt kilomètres de la ville. Repoussés trois fois les Allemands parviennent en vue de la deuxième ceinture de forts le 26 septembre et commencent le siège proprement dit avec leur grosse artillerie. Le 5 octobre, la troisième ceinture, qui est constituée de forts du , est écrasée et l'armée belge doit se retirer le 8 octobre. Ainsi, en agissant sur les arrières de l'armée allemande, l'armée belge a contribué à soulager l'armée française attaquée au nord-est de la France. Les soldats belges sont d'autant plus motivés que l'ennemi se livre à de nombreuses atrocités contre la population en invoquant que des francs-tireurs civils combattent en guérilla. Ce sont surtout les combats devant Liège et à Haelen qui, en retenant allemands, privèrent l'état-major allemand de disposer de tous ses effectifs lors de la bataille de la Marne, ce qui explique le vide laissé entre les armées allemandes à un moment crucial de la bataille, ce dont le général Joffre sut tirer parti en y lançant ses troupes. Aussi, la presse française ne tarit-elle pas d'éloges sur la résistance de la Belgique. Comme l'écrit L'Écho de Paris : écrit encore le quotidien français Le journal. Malgré tout, la Belgique sera finalement presque entièrement occupée. Finalement, pour préserver un dernier morceau de territoire national commence alors, du 20 octobre au 17 novembre, une très dure bataille entre les belgo-franco-britanniques retranchés derrière le fleuve Yser et l'armée allemande qui lance des assauts répétés qui lui coûtent beaucoup de pertes. Des inondations de la basse plaine renforcent encore la défense alliée et, finalement, l'empereur d'Allemagne venu assister à ce qu'il croit devoir être un triomphe, doit repartir. Pour l'Empire allemand, l'espoir est perdu de foncer à travers les plaines maritimes en contournant les alliés, surtout les Français. Le gouvernement belge, installé à Sainte-Adresse en France, y restera durant toute la guerre, mais le roi reste au commandement de l'armée qui combat pendant quatre ans sur les rives de l'Yser défendant le dernier morceau de territoire resté libre. En Belgique occupée, l'occupant allemand installera, dès 1915, une Flamenpolitik destinée à diviser la Belgique en deux États satellites de l'Allemagne, la Flandre et la Wallonie. En Afrique, l'armée du Congo belge, épaule les forces britanniques et remporte plusieurs victoires contre les forces de l'Afrique orientale allemande, jusqu'à la prise de Tabora le . Mais c'est dans le cadre d'une concertation très générale avec les Britanniques. Aussi, faudra-t-il beaucoup d'efforts pour que l'Empire britannique – qui compte s'approprier la totalité de la colonie allemande – concède l'établissement d'une base militaire à Kisumu puis à Mwanza afin de permettre l'approvisionnement des troupes via la ligne de chemin de fer reliant ces villes au port de Mombasa. Après la guerre, la quatrième partie du traité de Versailles de 1919, appelée « Accords Orts-Milner » donne à la Belgique les territoires du Ruanda-Urundi . Le traité donne aussi, à l'est de la Belgique, la circonscription prussienne d'Eupen-Malmedy, rattachement sanctionné par un plébiscite controversé. Historiquement, le territoire d'Eupen avait appartenu jusqu'en 1815 au duché du Brabant (les Pays d'Outre-Meuse et le duché de Limbourg), Sankt-Vith faisait partie du duché de Luxembourg et Malmedy de la principauté abbatiale indépendante de Stavelot-Malmedy. Le vote n'est pas à bulletin secret, ce qui fait craindre aux électeurs des représailles : seuls 271 sur déclarent leur attachement à la Prusse. La libération est également l'occasion pour le roi d'instaurer le suffrage universel masculin, grâce à une « petite entorse » au droit constitutionnel belge. Entre-deux-guerres Durant l'entre-deux-guerres, l'histoire de la Belgique est similaire au reste de l'Europe occidentale : une reconstruction énergique durant les années folles, une crise économique entre 1931 et 1935, l'émergence de partis fascistes avec la flambée rexiste de 1936-1937 autour de Léon Degrelle et le VNV flamand de Staf Declercq. Les mouvements wallons et flamands connaissent aussi une radicalisation et un raffermissement après la période de patriotisme belge à la fin de la guerre. En 1934, le roi décède inopinément et son fils lui succède. Mais, l'instabilité ministérielle et les divisions nationales s'aggravent, suscitant l'apparition, dans une partie de l'opinion publique, d'un courant de pensée politique autoritaire prônant un ordre fort dont on dit qu'il ne laisse pas le roi indifférent. Malgré ce qui semble avoir été une tentative de putsch menée en amateur par Léon Degrelle, chef du parti REX, partisan de Mussolini et tenté par l'exemple d'Hitler, la démocratie est protégée, le roi ne faisant rien pour favoriser une dérive anti-démocratique. En 1936, sous son impulsion et avec l'appui du parlement et du gouvernement, la Belgique dénonce l'alliance de 1920 avec les Franco-britanniques et se replie dans une stricte neutralité, affirmant refuser toute coopération avec les états-majors alliés, alors même que la menace hitlérienne s'affirme aux frontières. Il s'agit de ne pas provoquer l'Allemagne, vu l'état d'insuffisance de la défense belge. C'est aussi l'insuffisance des anciens alliés français et britannique, tant sur le plan militaire que politique, qui motive la politique de neutralité accompagnée d'un imposant programme de réarmement. Le sacrifice de la Tchécoslovaquie abandonnée par les puissances à l'appétit d'Hitler, lors du traité de Munich, donne tout à craindre de futures revendications allemandes sur la Belgique si les puissances européennes abandonnent celle-ci comme elles ont abandonné la Tchécoslovaquie. Le roi, qui a des contacts dans l'aristocratie britannique, sait par ceux-ci que le gouvernement britannique a cru pouvoir apaiser les appétits de conquête de Hitler en lui offrant le Congo, quitte à obliger par la force la Belgique à accepter. Hitler, surtout intéressé par ses visées d'expansion à l'est, ne s'intéresse pas à ce projet, d'autant plus que l'Allemagne n'a pas les moyens militaires d'intervenir en Afrique. Mais il est clair que la Belgique doit pouvoir se défendre contre les tentatives de l'assujettir dans une combinaison reprenant le marchandage de Munich conclu sur le dos de la Tchécoslovaquie. Mais l'ennemi reste avant tout l'Allemagne. La Belgique doit pouvoir se défendre seule, dans la crainte que les Britanniques, et peut-être même les Français ne garantissent pas de la secourir. C'est le sens du régime de la neutralité armée voté par le parlement, une solution qui pourrait, espère-t-on, éviter d'être entraîné dans un conflit entre l'Allemagne et les Franco-britanniques. Dès 1938, il apparaît clairement que la Belgique et la France sont visées par l'impérialisme allemand. Alors que la Belgique est en plein réarmement sous les apparences de la neutralité, des informations sont communiquées secrètement à la France révélant que les services de renseignement ont acquis la conviction que l'attaque allemande se ferait par le Sud de l'Ardenne belge. En atteste le général en chef français Maurice Gamelin qui révèle dans son livre de mémoires – Servir – qu'il avait avec le roi des Belges en personne, , une communication directe grâce aux attachés militaires. Mais ce général n'en tire aucun profit pour organiser sa stratégie, préférant s'en remettre à l'avis du maréchal Pétain qui avait déclaré l'Ardenne impraticable pour une armée moderne. Or, c'est bien par là que se manifestera l'offensive principale de la Wehrmacht. Seconde Guerre mondiale En , la Belgique est de nouveau envahie par l'Allemagne. Commence alors la campagne des . Tandis que l'armée des Pays-Bas reflue précipitamment vers la Zélande devant la Blitzkrieg allemande, l'armée française est percée à Sedan, comme prévu dans les plans allemands dont les Français n'avaient pas voulu tenir compte malgré les renseignements de l'espionnage français et belge et les avertissements du roi Léopold au général en chef français Gamelin qui était en relation directe avec le roi, comme il l'a reconnu dans son livre de mémoires Servir. L'état-major français avait donc eu le temps de parer cette offensive entre l'entrée de la Wehrmacht en Ardenne, le 10 mai, et son attaque sur les positions françaises. Un délai dû à la résistance des chasseurs ardennais, une troupe d'élite de l'armée belge, qui retardèrent les Allemands pendant deux jours puisque ceux-ci ne commencèrent à franchir la Meuse que le 12. Ce recul français à Sedan, menaçait l'armée belge sur sa droite, alors qu'elle était tournée sur sa gauche à la suite de la défection des Hollandais (qui allaient se rendre quatre jours plus tard) et qu'elle était elle-même percée en son centre, sur le canal Albert par la prise du fort d'Eben-Emael réduit à l'impuissance au bout de vingt-quatre heures par l'utilisation d'un nouveau type d'explosif allemand. L'armée ne cessera, dès lors, de devoir reculer en même temps que les Français et les Britanniques, sans que ceux-ci et les Belges puissent rétablir un front face aux pointes profondes des attaques allemandes qui menacent sans cesse de réaliser l'encerclement des alliés. C'est d'abord la bataille de la Dendre, puis la bataille de la Lys, seule bataille d'arrêt de toute la campagne, où l'armée belge résiste cinq jours, abandonnée par l'armée britannique qui se retire à Dunkerque pour y rembarquer sans que rien soit préparé pour évacuer les Belges. Le roi se résigne, le 28 mai 1940, au terme d'une campagne de dix-huit jours qui laisse l'armée à bout de forces et de munitions, à envisager une reddition. Il est prouvé qu'il avait prévenu le général en chef de l'armée française du Nord, comme en attestaient des captations des communications militaires hertziennes franco-belges. Attestation en est faite par un gaulliste de la première heure, le colonel Rémy. Le roi prévient aussi l'attaché militaire britannique qui en attestera dans un livre de mémoires. Aussi, le conflit qui éclate entre le roi et les ministres porte-t-il moins sur la reddition que sur la date de celle-ci et sur la question de savoir si le gouvernement doit s'exiler en emmenant le roi avec lui. Le roi refuse, estimant que son statut de chef de l'armée lui fait obligation, de par la constitution, de rester avec celle-ci, à faute d'être considéré comme déserteur. Le roi tombe alors aux mains des allemands comme « prisonnier de guerre » et le gouvernement belge, qui veut continuer la guerre, même sans le chef de l'État, déclare celui-ci « dans l'impossibilité de régner » (du fait de la constitution qui fait un devoir au gouvernement d'assumer seul ses responsabilités et collégialement, sans le blanc seing royal lorsque le roi n'a plus sa liberté d'action). Le gouvernement du premier ministre Hubert Pierlot, en exil, se réfugie à Londres (après toute une odyssée en France achevée en ce qui concerne Hubert Pierlot et Paul-Henri Spaak, ministre des affaires étrangères, par une traversée clandestine de l'Espagne aux mains d'un gouvernement pro-allemand). Le gouvernement belge pleinement légal et disposant du Congo va alors mettre les forces de la colonie, ses productions agricoles et minérales – notamment l'uranium – à la disposition des alliés. En même temps, il organise la reconstitution d'une infanterie militaire belge et la participation de trois escadrilles belges dans la Royal Air Force, ainsi que l'effort de la marine marchande au service des alliés et la campagne victorieuse des troupes belges d'Abyssinie qui remportent la victoire de Saïo contre les Italiens. En Belgique, se développe une résistance armée soutenue par des parachutages d'armes et des émissions de propagande par la radio belge de Londres. Le roi, lui, reste silencieux durant toute l'occupation et ne donne aucun signe apparent d'appui à la résistance, au gouvernement de Londres et à la cause alliée. Des révélations publiées longtemps après la guerre révèlent cependant qu'il a écrit par deux fois à Hitler pour protester contre des déportations, mais sans autre effet que la menace d'être déporté lui-même avec sa famille, ce qui finira d'ailleurs par être exécuté par les nazis. Il y a aussi eu un échange de communications entre le roi et le gouvernement en exil à Londres, à l'initiative de celui-ci qui tentait un rapprochement dans le but d'apaiser le conflit né en mai 1940. Le propre beau-frère du premier ministre Pierlot se dévoua pour quitter l'Angleterre afin de rentrer clandestinement en Belgique pour apporter au roi une communication du gouvernement en exil. Arrêté par les Allemands alors qu'il tentait de quitter le pays pour porter en Angleterre la réponse du roi, il sera exécuté et l'on ne saura peut-être jamais ce que l'entrevue avait pu donner. En mai 1940, des millions de Belges ont pris le chemin de l'exil vers la France, « craignant, comme le confirme l'historien , de subir les mêmes atrocités que durant la Grande Guerre ». Accueillis pour leur grande majorité dans le Midi de la France, ils rentrent pour la plupart en septembre-octobre 1940. « Les Allemands vont faciliter et encourager leur retour afin de remettre en marche le bassin sidérurgique belge qui participera à l'effort de guerre de l'occupant ». Les Belges vivent sous l'occupation jusqu'à la Libération par les forces alliées en septembre 1944. Les quatre années passées sous l'administration militaire allemande, dirigée par le général Alexander von Falkenhausen, voient notamment la déportation sans retour de du pays vers Auschwitz-Birkenau, avec la collaboration parfois des autorités. La municipalité d'Anvers envoie sa police collaborer aux rafles allemandes, celle de Liège livre à l'occupant des listes de Juifs, mais celle de Bruxelles s'y refuse et son bourgmestre, le docteur « Jef » Van de Meulebrouck est arrêté. Le collège des secrétaires généraux de ministères se contente de gérer le pays comme il le peut, confronté aux exigences et aux réquisitions allemandes. Certains secrétaires généraux seront limogés et remplacés par des collaborateurs des Allemands. Aidé des collaborationnistes, l'occupant traque les résistants qui sont arrêtés par milliers, souvent torturés et déportés en camps de concentration depuis le fort de Breendonk. À la suite d'attentats de la résistance, près de trois cents otages sont également fusillés en représailles. Livré au pillage, à la faim et au marché noir, le pays voit aussi plusieurs centaines de milliers des siens envoyés travailler de force dans les usines de guerre nazies outre-Rhin. La sympathie de certains milieux flamands pour l'occupant, qui ne va pas hésiter à attiser la division des Flamands et des Wallons pour mieux régner, contribuera à nourrir de nouvelles rancœurs inter-communautaires après la libération. La collaboration économique a été forte dans l'ensemble du pays. Le fasciste wallon Léon Degrelle, d'origine française par ses parents et partisan avant la guerre des théories de Charles Maurras (extrême droite française), s'est reconverti en pro-nazi et a déclaré, en 1941, le « caractère germanique » de la Wallonie. Des « volontaires » flamands et wallons vont combattre en Russie aux côtés de la Wehrmacht. Après la libération de 1944 par les Britanniques accompagnés des forces belges du général Piron, une dernière offensive allemande oppose la Wehrmacht et des troupes spéciales de SS aux GI américains. C'est la bataille des Ardennes avec son cortège d'atrocités perpétrées par des SS contre la population. Mais, à la fin de décembre 1944, les derniers soldats allemands sont chassés de Belgique. Après la Guerre La Libération est mouvementée. Les mouvements de résistance rechignent à rendre leurs armes et à se dissoudre. Le plan de reconstitution de l'armée prévoit l'engagement de volontaires autour de la brigade Piron qui a collaboré à la libération du territoire et cela servira d'exutoire au mécontentement des milieux résistants. Mais l'exaltation nationale, qui peut faire penser à celle que l'on avait constatée en 1918, est modérée par les séquelles de l'incivisme et de la collaboration, beaucoup plus qu'après la Première Guerre mondiale. Le contexte est passionné par une opposition entre wallons et flamands, les premiers soulignant la collaboration pro-nazie de cercles flamands héritiers du VNV d'avant-guerre. Mais les francophones ont eu aussi leurs collaborateurs autour du wallon d'origine française Léon Degrelle. Un certain nombre de personnes sont condamnées judiciairement tandis que l'épuration civique se fait aussi de manière extra-judiciaire, notamment par des sanctions administratives. Cette politique de répression donne lieu à des dérapages qui conduisent à la démission de plusieurs ministres de la Justice. Cela, plus une différence de climat sensible en Flandre fait émerger une nouvelle revendication dans le mouvement flamand : l'amnistie. En plus de la répression et des demandes d'amnistie, la question royale pèse lourdement sur la vie politique du pays : le roi , transféré dans le Reich en , ne peut rentrer au pays après sa libération en mai 1945, car son « testament politique » rédigé au printemps 1944, peu amène pour les Alliés et le gouvernement en exil et ignorant la résistance, a montré son décalage avec le gouvernement Pierlot, l'opinion publique et l'évolution générale du monde. Pour suppléer à l'absence du roi, le parlement appelle son frère, le prince Charles, à prêter le serment constitutionnel qui fait de lui le prince-régent de Belgique habilité à participer au pouvoir exécutif au même titre que le roi. Remise en question du régime La question du retour du roi se cristallise autour d'un clivage politique et communautaire : les sociaux-chrétiens et la forte majorité des Flamands y sont favorables, les autres partis et la majorité des Wallons hostiles. Cette question royale conduira à l'abdication de et à l'intronisation de son fils Baudouin en juillet 1951. Les partis politiques s'affrontent également dans une nouvelle guerre scolaire dans les années 1950 avec comme épilogue le Pacte scolaire de 1958, avec un rapport de force différent selon la région, présageant la prochaine importance du clivage linguistique et des problèmes communautaires. Les Flamands ont demandé la fin de l'État unitaire. Ils l'obtinrent le avec une nouvelle Constitution dont l'article premier spécifie que « la Belgique est un État fédéral ». Colonies La présence coloniale belge en Afrique s'arrête en 1960 avec la souveraineté du Congo et en 1962 avec l'indépendance du Burundi et du Rwanda dont la Belgique est, depuis l’issue de la Première Guerre mondiale, le pays mandataire par la Société des Nations après la défaite allemande. Les deux guerres ont mis le Congo à contribution avec les levées de soldats congolais et les victimes qui en résultèrent. D'abord, de 1914 à 1918, lors des deux campagnes qui chassèrent les Allemands de l'Afrique Orientale Allemande. Ensuite, en 1941 et 1942, lors des victoires contre les troupes italiennes d'Éthiopie achevées par la victoire d'Asosa. Outre les morts et les blessés, une importante participation civile fut organisée par les Belges, durant les deux guerres, avec l'organisation de colonnes d'approvisionnement, tandis que l'agriculture et les richesses minérales du Congo étaient exploitées pour appuyer l'effort de guerre. C'est surtout pendant la seconde guerre mondiale que les richesses minières du Congo furent utilisées pour conforter le rôle de la Belgique dans le camp allié, notamment par l'exploitation de l'étain, du cuivre et de l'uranium. Cet apport du Congo permit à la Belgique de sortir de la guerre sans dette. Au terme de première guerre mondiale, la Société des Nations (SDN) a confié un mandat à la Belgique sur une partie de l'ancienne colonie allemande d'Afrique orientale (à savoir le Ruanda-Urundi). C'était dans des conditions qui voulaient se fonder sur ce qu'une commission de la SDN considérait être les traditions ethniques locales qu'il était impératif, pour les Belges, de respecter. Il s'agissait de conserver la politique de clivage social des colonisateurs allemands. Longtemps après, lors du génocide rwandais, en 1994, il en résultera d'âpres polémiques, avec la découverte des conséquences de cette politique coloniale belge qui avait continué la politique des anciens colonisateurs allemands de clivage entre les communautés hutu et tutsi à la suite de pressions de la Société des Nations. Cependant, dans les dernières années de la présence belge, on avait voulu mettre fin aux séquelles de cette situation qui avait imposé la mention de l'ethnie sur les cartes d'identité. Mais une tradition de près d'un siècle, implantée dans la conscience populaire, ne pouvait s'effacer. Une élite dominante se substitua aux Belges pour renforcer encore une opposition qui finit par dégénérer en un conflit meurtrier. Soutenus par la politique britannique qui reprenait son idéologie d'expansion dans le bassin du Congo, des immigrés parvinrent à mettre fin à la guerre civile en imposant leur loi et la langue anglaise, au point que le pays, qui faisait partie des états francophones depuis la colonisation belge, demanda et obtint son entrée dans le britannique en 2007. Après 1960 En 1960, la Belgique est également secouée par une crise politique. Pour faire face aux difficultés dues à la fin de la présence belge au Congo et les nouvelles conditions de compétition économique en Europe, la coalition socio-chrétienne et libérale élabore un programme de relance économique et d'austérité – la loi unique – qui entraîne durant l'hiver 1960-1961 la plus grande grève générale que la Belgique ait connue. Celle-ci est initiée par la partie wallonne de la FGTB et est bien plus suivie en Wallonie où elle s'accompagne de la menace de scinder le pays de la part des militants wallons. Ces événements marquent le début de la cristallisation du clivage linguistique qui entraîne de nouvelles législations linguistiques dont la fixation de la frontière linguistique, la scission de l'université de Louvain, et surtout marque la fin de l'État unitaire belge par la création des Communautés en 1970 et des Régions en 1980 par une suite de révisions de la constitution. Les années 1980 sont marquées par le passage à un État fédéral qui est officiellement reconnu par la constitution de 1993. La Belgique connaît à partir des années 1960 ses premières vagues importantes d'immigration extra-européenne, venant principalement de la région du Rif marocain pour travailler dans les houillères de Wallonie puis vers la Flandre quand celles-ci cesseront progressivement leur activité. Les années 1960 et 1970 ont vu la Flandre devenir la région la plus productive et puis la plus riche du pays, et l'anglais parfois remplacer le français comme première langue étrangère en Flandre. Le déclin wallon a résulté d'un désinvestissement relatif des grands holdings du secteur privé. Mais dans les années 1990, la réforme du Système de retraite en Belgique a amené les industriels, l'État et les syndicats à rechercher une plus forte croissance économique en remédiant aux problèmes des préretraites et du faible taux d'emploi des seniors en Wallonie. Relations européennes et internationales La Belgique a participé à la naissance de l'Union européenne avec la création du Benelux le , la création de la Communauté européenne du charbon et de l'acier le et du Traité de Rome le . Auparavant, la Belgique a signé le traité de Bruxelles en 1948 et le OTAN le . Comme membre de l'OTAN, la Belgique a participé à l'effort de défense commun des pays signataires jusqu'à la fin de la guerre froide. Depuis, comme dans d'autres pays occidentaux, l'effort militaire s'est relâché, la zone d'occupation du « créneau » belge en Allemagne a été abandonnée et le service militaire a été supprimé. La défense est réduite à un corps d'armée professionnel qui conserve les composantes fondamentales de la force terrestre, navale et aérienne, mais un effort de modernisation des armements est consenti qui n'est contesté par aucun parti. Aussi, des troupes belges terrestres et aériennes ont-elles été envoyées en Afghanistan, après la participation aérienne aux opérations de l'OTAN en Yougoslavie. En 2011, le gouvernement belge en affaires courantes, appuyé par le parlement fédéral, a décidé une participation militaire aux opérations contre la Jamahiriya arabe libyenne. De concert avec les forces aériennes des États-Unis, de la France et d'autres pays européens, la force aérienne belge a envoyé six chasseurs bombardiers F-16 participer aux opérations d'exclusion aérienne du ciel libyen décidées par le Conseil de Sécurité de l'ONU pour empêcher l'aviation libyenne de bombarder les populations révoltées contre le régime de Kadhafi. Des victimes civiles de cette opération de l'OTAN ont été relevées au sein de ces mêmes populations. Politique La Belgique est une monarchie constitutionnelle et parlementaire, dont le roi actuel est Philippe de Belgique, septième roi des Belges, depuis le . État fédéral La Belgique est un État fédéral depuis 1993 composé de différentes entités fédérées. La Constitution décrit la Belgique de la façon suivante : Titre 1 1 La Belgique est un État fédéral qui se compose des communautés et des régions. 2 La Belgique comprend trois communautés : la Communauté française, la Communauté flamande et la Communauté germanophone. 3 La Belgique comprend trois régions : la Région wallonne, la Région flamande et la Région bruxelloise, 4 La Belgique comprend quatre régions linguistiques : la région de langue française, la région de langue néerlandaise, la région bilingue de Bruxelles-Capitale et la région de langue allemande. […] La population belge est répartie comme suit : d’habitants vivent en région bruxelloise (10,55 %), en région flamande (57,72 %) et en région wallonne (31,73 %). La Belgique a trois langues officielles : l’allemand, le français et le néerlandais. Organisation politique L'organisation politique de la Belgique est réglée principalement par la Constitution belge et par des lois à majorité spéciales prises en exécution de celle-ci. Gouvernement fédéral Au niveau fédéral, le pouvoir législatif se compose de la Chambre des représentants (), élue tous les cinq ans, et du Sénat (, 50 issus des entités fédérées et 10 cooptés), désigné tous les cinq ans. Le pouvoir législatif fédéral rédige les lois et contrôle le pouvoir exécutif. Il est ainsi exercé par le Parlement et dans une moindre mesure par le roi qui sanctionne et promulgue les lois. Le pouvoir exécutif est composé du roi, des ministres et des secrétaires d'État (le Premier ministre étant un ). Le pouvoir exécutif dirige le pays en ce qui concerne les matières nationales (armées, affaires intérieures et étrangères, finances). Il fait en sorte que les lois soient appliquées de manière concrète et qu’elles soient respectées. Depuis le , le Premier ministre belge est Alexander De Croo. Le pouvoir judiciaire est, quant à lui, exercé par les cours et les tribunaux. Il se prononce en matière de litiges. Il contrôle également la légalité des actes du pouvoir exécutif. Commission commune de Bruxelles Les domaines communautaires de Bruxelles, région bilingue, sont gérés soit conjointement par les francophones et les néerlandophones, au sein de la CoCCom (Commission communautaire commune), soit séparément et en fonction de l'appartenance au groupe linguistique des citoyens concernés, au sein de la CoCoF (Commission communautaire française) ou de la VGC (). Ordres et décorations Ordre de Léopold Ordre de la Couronne Ordre de L’ordre de préséance en Belgique comporte . La liste est officieuse et est gérée par le ministère de l'Intérieur. Partis politiques Tous les grands partis sont, depuis la fédéralisation du pays en 1970, les représentants de leur communauté linguistique. Deux exceptions, les écologistes, flamands et wallons Écolo, qui forment un groupe politique uni au parlement fédéral ainsi que les communistes du PTB/PVDA qui se revendiquent ouvertement unitaires . Mais les partis socialistes, ex sociaux-chrétiens et libéraux se répartissent entre francophones et flamands qui concluent occasionnellement des accords sur la base qui les rapproche, celle de la doctrine socialiste, libérale ou humaniste pour les anciens sociaux-chrétiens. On parle, dans ce cas, de « familles » politiques, l'Open VLD pour la région flamande avec le MR pour la région wallonne, les partis socialistes, PS francophone et sp.a flamand, les deux partis chrétiens démocrates de Flandre et de Bruxelles-Wallonie CD en V et CDH. La création de formations « mineures » est régulièrement tentée et n'est d'ailleurs pas un phénomène nouveau. On a connu, dans les années soixante et ultérieures, des formations anti-fiscales, ainsi que, plus tard, la naissance de formations indépendantistes. Seules les formations , devenu , et, en 2010, la N-VA flamande ont connu un relatif succès pouvant aller jusqu'à représenter 27 % des voix, mais en Flandre seulement. Cela ne représente que 16 % des voix sur le plan général des électeurs belges. Crise politique Après les élections fédérales du , les partis libéraux et sociaux-chrétiens tentèrent en vain de former un gouvernement fédéral. Cette grave crise de plusieurs mois, sur un fond de profond désaccord communautaire, constitua un fait sans précédent dans l’histoire politique du pays. Un accord obtenu plus de six mois après les élections, en décembre 2007, a mis un terme (provisoire) à cette crise par la mise en place d’un gouvernement dirigé par le premier ministre sortant Guy Verhofstadt. Le , après neuf mois de négociations, Yves Leterme devient premier ministre et le nouveau gouvernement est installé. Cependant la démission du Premier ministre Yves Leterme le (bien que non acceptée par le roi des Belges ) replonge le pays dans l’incertitude d’une crise politique en ne permettant la prolongation du gouvernement actuel que sous une forme de plus en plus tronquée et reportant les sujets brûlants à des dates ultérieures, relançant le débat sur l’opportunité de voter anticipativement en 2009, lors du scrutin régional, et, ainsi, d’unifier à nouveau les élections régionales et législatives. Il propose la démission de son gouvernement les 19 et , et le roi accepte finalement la seconde proposition de démission. Le gouvernement Van Rompuy prête serment devant le roi le 30 décembre 2008 et remplace le gouvernement Leterme. Un sondage réalisé par les quotidiens La Voix du Nord et Le Soir début juillet 2008 a révélé que 49 % des Wallons interrogés favorisent, parmi plusieurs options théoriques, un rattachement à la France en cas de scission de la Belgique, alors qu'ils n’étaient que 29 % en janvier de la même année. Mais les élections n’accordent que 1,5 à 0,5 % des voix aux listes de petits partis prônant le rattachement à la France. Cette disparité entre les opinions et les votes semble courante en Belgique, car de telles différences s’étaient déjà révélées dans un passé proche. À la suite de la nomination d'Herman Van Rompuy au poste de président du Conseil européen, Yves Leterme redevient Premier ministre le et forme un nouveau gouvernement. Le , la Belgique s'enfonce dans une nouvelle crise politique avec la demande de démission du gouvernement à la suite du conflit entre francophones et néerlandophones sur des questions linguistiques concernant l’arrondissement judiciaire et circonscription électorale de Bruxelles-Hal-Vilvorde, ce à deux mois de la présidence du Conseil de l’Union européenne que doit assumer le pays à partir du . Le , le roi , après une tentative de médiation, accepte de fait la démission du gouvernement, mais l'arrêté royal entérinant celle-ci ne paraît pas dans le journal officiel le Moniteur Belge. Le gouvernement se restreint pourtant à ne s’occuper, dès lors, que des affaires courantes sur la base de crédits budgétaires votés par le parlement, dits douzièmes provisoires, qui représentent le budget nécessaire pour faire fonctionner la Belgique de mois en mois. Il faut savoir que la notion d’affaires courantes est variable et peut aller loin si l'on sait que le gouvernement en affaires courantes, entériné par le roi à l'époque, avait signé le traité de Lisbonne et put le faire approuver par un parlement sans avoir une majorité stable. De nouvelles élections ont lieu le et voient la percée de la , le parti indépendantiste flamand présidé par Bart De Wever. Comme trois ans plus tôt, les partis éprouvent des difficultés à former un gouvernement. Le , cette nouvelle crise devient la plus longue de l’histoire politique belge avec sans gouvernement de plein exercice, le gouvernement sortant se bornant à exercer les affaires courantes, ce qui, en Belgique, a un sens large tel que le pays peut continuer à fonctionner. Alors que le roi continue à consulter les hommes politiques en tentant de les accorder sur un programme gouvernemental, le , le record d'Europe sans gouvernement est battu ( sans gouvernement). Le gouvernement mis en place par Yves Leterme gère les affaires courantes. Le sens à donner à celles-ci est cependant large, au point que le pays fonctionne sans que les citoyens constatent une différence par rapport à une période normale ! L'essentiel, dans cette situation, est que le gouvernement dispose toujours des votes mensuels des chambres pour pouvoir disposer d'un budget (les douzièmes provisoires). La marge de manœuvre d'un gouvernement dans cette situation est telle qu'il a pu envoyer six chasseurs bombardiers F 16 participer aux opérations de Libye. Le , le record du monde est battu avec sans gouvernement de plein exercice et, le , la Belgique passe le cap d'une année sans gouvernement de plein exercice. Enfin, après sans gouvernement, sur la base d'un accord de réforme constitutionnelle approfondissant la décentralisation, Elio Di Rupo est enfin nommé Premier ministre par le roi le . Il devient le premier socialiste francophone à diriger le gouvernement belge depuis Edmond Leburton. Il nomme, le lendemain, un gouvernement de douze ministres, dont six vice-premiers ministres. Malgré ces débats politiques animés, certains observateurs extérieurs estiment que le pays garde une réelle cohérence et de nombreux points communs entre ses différentes communautés. Tel que le déclare notamment en 2013 l'ambassadeur des États-Unis en Belgique de 2009 à 2013, Howard Gutman : . Politique étrangère La Belgique est membre fondateur de l'Union européenne et de l'OTAN. Son territoire abrite les principales institutions de ces deux organisations internationales. La Belgique est aussi un membre ou est affiliée à de nombreuses organisations internationales : ACCT, AEN, AID, AIE, AIEA, BAfD, BAsD, BEI, Benelux, BERD, BID, BIRD, BRI, CCC, CE, CERN, CIO, CNUCED, Comité Zangger, CPA, CPEA, CPI, ESA, FAO, FIDA, FISCR, FMI, Groupe d'Australie, GFN, G-10, Inmarsat, Interpol, ISO, MICR, MINUK, MONUC (observateurs), OACI, OCDE, OEA (observateur), OEB OTAN, OHI, OIAC, OIM, OIT, OMC, OMD, OMI, OMM, OMPI, OMS, ONU, ONUDI, ONUST, OSCE, SFI, UE, UEM, UEO, UIT, UNECE, UNESCO, UNHCR, UNMOGIP, UNRWA, UPU. La Belgique est aussi membre de l'Organisation internationale de la francophonie et de l'Assemblée parlementaire de la francophonie. Politique environnementale La Belgique était en 2014 la cinquième empreinte écologique mondiale par habitant. Avec une densité humaine parmi les plus importantes au monde, elle présente un bilan carbone élevé, un déficit agricole, une surconsommation de bois. La congestion automobile entraîne la pollution de l'air, et il existe également une pollution de l'eau. La gestion des déchets semble en revanche bonne. Protocole de Kyoto Signé le 29 avril 1998 et approuvé le 21 mai 2002 par l’ensemble des membres de l'UE, dont il est désormais une condition à l’adhésion, le Protocole de Kyoto est entré en vigueur le 16 février 2005. En vertu du protocole, la Belgique doit réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 7,5 % par rapport aux émissions enregistrées en 1990. Elle a dès lors réparti son engagement de réduction entre les Régions et le fédéral de la façon suivante : région wallonne : -7,5 % ; région flamande : -5,2 % ; région bruxelloise : +3,475 % ; le fédéral comblera la différence par l’achat d’unités de réduction liées aux mécanismes de flexibilité du Protocole de Kyoto (plus ou moins de tonnes de par an). Comme la compétence est très transversale entre les régions et le fédéral, deux institutions ont été créées : la Commission Nationale Climat (concertation sur les dossiers intrabelge) ; le Groupe à effet de serre (concertation sur les dossiers internationaux). Organisation de l’État fédéral La Belgique est une monarchie constitutionnelle, particratique et parlementaire. Le chef de l’État est le roi Philippe mais le pouvoir est exercé par un Parlement bicaméral élu tous les cinq ans et un gouvernement. Reflet des répartitions linguistiques de la population, le pays est divisé depuis 1970 en trois communautés linguistiques et trois régions territoriales. La Constitution fut amendée en 1993 pour adopter un système fédéral afin d'éviter la rupture entre néerlandophones et francophones. Malgré cela, les tensions politiques, culturelles, linguistiques et économiques existent entre les deux communautés. Deux partis politiques flamands, le et la N-VA, prônent ainsi l'indépendance de la Flandre à court terme tandis qu'un parti francophone très minoritaire, le RWF, souhaite le rattachement de la Wallonie et de Bruxelles à la France. Ces deux mouvements sont d'obédience républicaine par nature. Le fédéralisme belge, qui contient des traits de confédéralisme, est bâti sur le concept d’équipollence des normes, c’est-à-dire que le niveau de pouvoir fédéral n'a aucune préséance par rapport aux entités fédérées. Un décret voté au Parlement wallon ne peut ainsi pas être contredit par une loi belge. De plus, comme les entités fédérées ont, pour l’essentiel, des compétences exclusives (y compris sur la scène internationale), une même compétence ne peut pas être détenue à la fois par les entités fédérées et par l'État belge. En 1980 lors de la création des Régions, les Flamands ont immédiatement transféré toutes leurs compétences régionales à la Communauté flamande, comme l'autorise la Constitution. Les six députés du Parlement flamand provenant de la Région de Bruxelles-Capitale ne votent pas les décrets concernant les matières régionales. Le pouvoir fédéral est entre les mains du Premier ministre et de son gouvernement. Depuis les élections de les démocrates-chrétiens (communauté flamande) et les libéraux francophones (communauté française) disposent ensemble de la majorité à la Chambre des représentants (81 des ). L'État fédéral est compétent dans tous les domaines d'intérêt national, tels que la défense et les affaires internationales, toute la sécurité sociale, 95 % de la fiscalité, l’économie, la justice, les télécommunications et d’importantes compétences semi-fédéralisées, comme dans le domaine de la recherche scientifique, et dans l'enseignement (âge de l’obligation scolaire, diplômes…). Les Communautés – française, flamande, germanophone – sont responsables de la culture et de l’éducation (écoles, bibliothèques, théâtres, audiovisuel…), ainsi que de l'aide aux personnes (santé, affaires sociales…). Les Régions – flamande, wallonne, Bruxelles-Capitale – s'occupent des problèmes territoriaux et économiques (transports, plan d'aménagement du territoire, logement, environnement, emploi, commerce extérieur, etc., et du tourisme, à l'exception de la Communauté germanophone) pour la région qui les concerne. Communautés et Régions maîtrisent, en outre, les relations internationales relevant des matières de leur compétence, à l'exception de l'aide au tiers-monde dans ces mêmes domaines. Chaque province et chaque commune appartient à une Région, et est soumise à sa tutelle. Entités fédérées et subdivisions spécifiques Régions Les Régions (Région wallonne, Région flamande et Région de Bruxelles-Capitale) sont les entités fédérées principalement compétentes en matière d'économie régionale. Le pouvoir législatif se compose d'un parlement élu par les régions, dont le mandat est renouvelé tous les cinq ans ; l'échéance est la même pour les trois régions du pays (la prochaine est fixée au mois de mai 2019). Le parlement régional adopte des décrets ayant force de loi dans les compétences régionales (infrastructures, transports, tourisme, budget) et contrôle l'exécutif régional. La Région de Bruxelles-Capitale, contrairement aux deux autres, adopte des ordonnances. Les ordonnances ont force de loi au même titre que les décrets et les lois fédérales, à seule exception que le fédéral peut intervenir dans certains cas très spécifiques, lorsqu'une ordonnance est considérée comme susceptible de menacer le rôle international de Bruxelles. Le pouvoir exécutif est désigné parmi les membres élus du Parlement, il veille à l'application des lois fédérales et des décrets régionaux. Il n'y a pas de pouvoir judiciaire régional ; la justice est une compétence fédérale . Communautés Les Communautés (Communauté française, Communauté flamande et Communauté germanophone) sont les entités fédérées qui sont compétentes en matière culturelle et gèrent les matières dites personnalisables. Les communautés sont subsidiées par l’État fédéral. Le pouvoir législatif se compose d'un parlement élu selon des dispositions spécifiques à chaque communauté, dont le mandat est renouvelé tous les cinq ans ; l'échéance est la même que pour les trois régions du pays (la prochaine est fixée au mois de mai 2019). Le parlement communautaire rédige des décrets ayant force de loi dans les compétences qui lui sont assignées (enseignement, usage des langues reconnues, petite enfance et aide à la jeunesse). Le pouvoir exécutif des communautés est exercé par les ministres élus parmi les membres élus du Parlement de la Communauté. Les membres des gouvernements des trois communautés peuvent siéger également dans un Gouvernement régional. Le 27 septembre 2011, la Communauté française a été rebaptisée Fédération Wallonie-Bruxelles. Provinces et chefs-lieux La Région flamande et la Région wallonne sont divisées chacune en cinq provinces. Tandis que la Région de Bruxelles-Capitale n'en comporte aucune. Provinces flamandes (avec chefs-lieux entre parenthèses, en français et en néerlandais) : Anvers (Anvers-Antwerpen) ; Brabant flamand (Louvain-Leuven) ; Flandre-Occidentale (Bruges-Brugge) ; Flandre-Orientale (Gand-Gent) ; Limbourg (Hasselt-Hasselt). Provinces wallonnes (avec chefs-lieux entre parenthèses) : Brabant wallon (Wavre) ; Hainaut (Mons) ; Liège (Liège) ; Luxembourg (Arlon) ; Namur (Namur). Francophonie Les villes de Bruxelles, Liège, Namur, Charleroi, Mons, de même que l'Union des villes et communes de Wallonie font partie de l'Association internationale des maires francophones (AIMF). De plus, la région de Wallonie est membre de l'Association internationale des régions francophones (AIRF). Culture Religion La liberté de religion est inscrite dans la Constitution. C'est un pays de tradition catholique romaine, mais l'influence de l'Église et de la religion catholique sur la société belge a connu un déclin marqué. De fait, le nombre de fidèles dans les églises diminue depuis les années cinquante. La religion catholique reste cependant la plus répandue. D'autres, telles que l’islam, le protestantisme, le judaïsme et christianisme orthodoxe sont pratiquées en Belgique. La Belgique subventionne les églises et les organisations philosophiques non confessionnelles reconnues sur son territoire. Cette particularité est inscrite dans l' de la Constitution belge : À ce titre, l'État belge a dépensé en 2003 : culte catholique romain : d'euros ; laïcité organisée : d'euros ; culte islamique : d'euros ; culte protestant évangélique : d'euros ; culte israélite : d'euros ; culte orthodoxe : d'euros ; culte anglican : d'euros. Un septième culte pourrait être reconnu : le bouddhisme. Celui-ci est fort de . Il existe également les Témoins de Jéhovah avec plus de en 2010. La Belgique compte environ en 2010, ce qui représente 5,8 % de la population totale. Arts Dès le Moyen Âge, la région correspondant aujourd'hui à la Belgique a été le berceau de mouvements artistiques majeurs qui ont eu une influence très importante sur l’art européen. L'art mosan, la peinture flamande (terme global englobent l'ensemble du territoire belge), de la Renaissance, la peinture baroque, les architectures romane, gothique, Renaissance, baroque et Art nouveau ainsi que la musique classique de la Renaissance sont des éléments majeurs de l'histoire de l’art. Le genre des Primitifs flamands, auquel sont attribuées quelques-unes des plus importantes œuvres de l'histoire de l'art, apparut à Bruges au et devint très important dans d'autres grandes villes belges par la suite. La Peinture baroque flamande apparut et se développa à Anvers et devint une veritable industrie grâce à sa popularité auprès de la noblesse européenne du . Les surréalistes sont largement représentés en Belgique avec des artistes comme René Magritte ou encore James Ensor, on dit même que le surréalisme, c'est l'âme belge. La Belgique compte de nombreux peintres célèbres dont Jan van Eyck, Rogier van der Weyden, Dirk Bouts, Jérôme Bosch, Pieter Brueghel l'Ancien, son fils et son petit-fils, Antoine van Dyck, Pierre Paul Rubens, Fernand Khnopff, Paul Delvaux, Félicien Rops, Léon Spilliaert, James Ensor, Constant Permeke, Gustave van de Woestijne, René Magritte et Rik Wouters. La Belgique est connue pour sa contribution à la bande dessinée, qui y est un art à part entière. Le portail BALaT de l'Institut royal du patrimoine artistique permet de consulter sur l'art belge, dont sont gratuitement téléchargeables. Vie culturelle La vie culturelle belge concernant essentiellement le théâtre et la littérature a eu tendance à se développer dans chaque communauté. Ces éléments précisés, la Belgique en tant que telle est culturellement connue pour son art raffiné et son architecture. Il y a lieu de remarquer que l'Internet est aussi un élément de fracture communautaire dans la mesure où les deux communautés ne participent pratiquement à aucune communication en ligne commune que ce soit sur le plan culturel, scientifique, technique ou même les loisirs, les francophones fréquentant plutôt les cercles français et les néerlandophones s'organisant entre eux. Fêtes et jours fériés Cuisine belge La cuisine belge est variée et connaît des variations régionales significatives. Elle est aussi influencée par les cuisines traditionnelles des pays voisins proches que sont l'Allemagne, la France et les Pays-Bas. Hors du pays, la Belgique est principalement connue pour le chocolat, les gaufres (de Bruxelles et de Liège), les frites et la bière. Enseignement Système éducatif en Belgique Écoles secondaires en Belgique Académies de musique et des Arts en Belgique Universités en Belgique Hautes écoles francophones en Belgique Études supérieures en Belgique Conservatoire royal École royale militaire Écoles belges de 1946 à 2003 au sein des Forces belges en Allemagne (FBA) Sport Économie Le PIB belge est de d'euros, plaçant le pays au neuvième rang parmi les pays de l'Union européenne (en 2009). La dette publique s'élevait à d'euros ou 101,5 % du PIB en 2010. En 2018, plus de 20 % de la population belge est menacée de pauvreté selon l'office statistique européen (Eurostat). Transports Routes : (en 2006) réparties comme suit : Région de Bruxelles-Capitale : Région wallonne : Région flamande : Voies ferrées : (en 2005) Voies navigables : Air : Principaux aéroports : aéroport de Bruxelles-National, aéroport de Charleroi-Bruxelles-Sud, aéroport de Liège, aéroport d'Ostende-Bruges, aéroport d'Anvers. Nombre d'aéroports : 43 (dont 25 avec des pistes goudronnées) (en 2006) Ports : Ports maritimes : Port d'Anvers, Port de Bruxelles, Port de Bruges-Zeebruges, Port de Gand, Port d'Ostende Ports fluviaux : Port de Genk, Port de Liège, Port de Namur Télécommunications Lignes de téléphone fixe : soit 44,9 pour (en 2006) ; source INS (statbel.fgov.be) Téléphones mobiles : soit 98,9 pour (en 2012) ; source INS (statbel.fgov.be) Postes de radio : (en 1997) Postes de télévision : (en 2001) ; source INS (statbel.fgov.be) Utilisateurs d'Internet : (en 2012) soit 77,6 % de la population ; source INS (statbel.fgov.be) Nombre de fournisseurs d'accès Internet : 10 (en 2007) ; source (www.astel.be) Justice Armée L'Armée belge compte, en 2019, , soit dans l'armée de terre, dans l'aviation, dans la marine et au service médical. Le recrutement y est essentiellement fondé sur le volontariat de carrière depuis la suspension du service militaire (le ). À cela s'ajoutent les principes de réserve volontaire (militaire de carrière ou civil ayant signé un engagement) et obligatoire, uniquement pour les membres du cadre et ce, pendant une durée déterminée. Leur chef est, depuis 1831, le Roi des Belges. Forces de Police Sécurité civile La sécurité civile belge se scinde en deux parties : d'une part, les services régionaux d'incendie, qui assurent les missions traditionnelles de secours aux personnes, y compris l'aide médicale urgente ; d'autre part, la protection civile, qui a pour but l'appui des sapeurs-pompiers en matériel et en hommes pour les missions lourdes ou techniques. Une réforme est en cours afin de regrouper les services régionaux d'incendie en zones de secours, à l'instar des zones de police et de réunir les deux entités (pompiers et protection civile) sous une même direction : la direction générale de la sécurité civile. Le numéro d'appel d'urgence belge est le 112 (numéro d'urgence européen). Personnalités belges Codes La Belgique a pour codes : Code indicatif belge : 32 ; B, selon la liste des codes internationaux des plaques minéralogiques ; BE, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-2 ; BE, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-2 ; BEL, selon la liste des codes pays du CIO ; BEL, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-3 ; BEL, selon la norme ISO 3166-1 alpha-3 (liste des codes pays) ; OO, selon la liste des préfixes OACI d'immatriculation des aéronefs ; .be, selon la liste des Internet ccTLD (country code Top-Level Domain). Notes et références Notes Références Voir aussi Bibliographie . Articles connexes Constitution de la Belgique Politique en Belgique Histoire de la Belgique Région wallonne Région flamande Région de Bruxelles-Capitale Communauté française de Belgique Communauté flamande Communauté germanophone de Belgique Liens externes Éponyme d'une épithète spécifique
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Bruxelles
Bruxelles
Bruxelles ( ; , ; ), parfois aussi appelé aire urbaine de Bruxelles ou Grand Bruxelles, est une ville et une agglomération de Belgique qui s'étend au-delà des limites administratives de la Région de Bruxelles-Capitale pour englober des parties du Brabant flamand et du Brabant wallon, et au centre de laquelle se trouve la commune de Bruxelles proprement dite, dont le nom utilisé par la constitution belge est ville de Bruxelles. La plupart des institutions de l'Union européenne, ainsi que de nombreuses organisations internationales entre autres lobbyistes, dont l'OTAN, ont leur siège en Région de Bruxelles-Capitale. Par extension, on dit donc pour désigner, en général et par métonymie, les institutions européennes (le plus souvent, la Commission européenne). L'initiative de la Brussels Metropolitan ou zone métropolitaine de Bruxelles, lancée en 2008, vise à mieux coordonner la ville et son arrière-pays pour valoriser le Grand Bruxelles en tant que métropole économique attrayante au cœur de l'Europe, lui donner plus de poids sur le plan mondial et y stimuler la croissance et la création d'emplois. Cette plateforme de coopération implique la participation de quatre organisations patronales - la FEB, BECI, le Voka et l'UWE. Composition de l'agglomération morphologique L'agglomération morphologique - en tenant compte de la continuité du bâti - s'étend sur les trois Régions belges : l'ensemble de Région de Bruxelles-Capitale, et des parties de la Région flamande et la Région wallonne. La zone résidentielle urbaine de Bruxelles selon Statbel comprend les 19 communes de la Région de Bruxelles-Capitale (Anderlecht, Auderghem, Berchem-Sainte-Agathe, Bruxelles, Etterbeek, Evere, Forest, Ganshoren, Ixelles, Jette, Koekelberg, Molenbeek-Saint-Jean, Saint-Gilles, Saint-Josse-ten-Noode, Schaerbeek, Uccle, Watermael-Boitsfort, Woluwe-Saint-Lambert et Woluwe-Saint-Pierre), les six communes à facilités (Kraainem, Drogenbos, Linkebeek, Rhode-Saint-Genèse, Wemmel et Wezembeek-Oppem) et onze autres communes de la périphérie bruxelloise, neuf communes du Brabant flamand (Zaventem, Beersel, Dilbeek, Grimbergen, Hal, Machelen, Leeuw-Saint-Pierre, Tervuren et Vilvorde), et deux du Brabant wallon (Waterloo et Braine-l'Alleud). Ce qui fait un total de 36 communes. L'agglomération morphologique couvre également des parties des communes de Braine-le-Château, Lasne, Asse, Meise et Steenokkerzeel. Étant donné que moins de la moitié de la population de ces communes vit dans la zone résidentielle centrale, elles ne sont en général pas considérées comme des communes de l'agglomération. Bien sûr cette liste de communes peut varier selon la définition choisie faisant varier le nombre de communes en 2001 entre 31 et 41. Banlieue L'agglomération se prolonge par la banlieue de Bruxelles. Cette dernière contient la totalité de la ceinture verte de Bruxelles mais se prolonge au-delà sur six des dix provinces belges. Toponymie Prononciation Son nom se prononce (le « x » se prononce (« ss »), comme dans soixante). En effet, si le x graphique notait bien à l'origine le groupe /ks/ (voir formes anciennes ci-dessous) et ce, jusqu'au , par la suite le c s'est amuï et assimilé au s suivant, d'où le double ss dans la forme néerlandaise, alors que dans la forme française plus conservatrice, le x graphique s'est maintenu. La prononciation du français ne date que du , sans que cette modification n'affecte l’usage bruxellois traditionnel. Il existe d’autres exemples dans lesquels x note , tels que soixante ou Auxerre (prononcé Ausserre en Bourgogne-Franche-Comté), bien que les causes en soient complètement différentes. En France on entend souvent la prononciation ou , ce qui est plutôt rare en Belgique et considéré par le Larousse comme impropre. Attestations anciennes On possède 79 attestations du nom de la localité sous diverses formes jusqu'en 1219, dont : Bruocsella en 966 (copie du , Maastricht) ; Bruocesll[a] au , Brucselle (génitif) en 1047 ; Brvsela en 1062 ; Brosele en 1088 ; Brucsellam (accusatif) en 1095, Brucsella en 1117 / 1129 / 1130 ; Bruxellę (génitif) en 1125 ; Brussella vers 1125, en 1146 / 1179 / 1183 / 1194 / 1195 / 1198 / 1216 ; Brucselle (gén.) en 1134 / 1138 / 1156 ; Brucsella en 1175 et 1208 ; Brusellia en 1213 ; Bruxelle en 1219. Étymologie Les toponymistes attribuent tous une origine germanique au nom de Bruxelles, cependant des divergences s'expriment sur la nature exacte des éléments germaniques de base. Maurits Gysseling considère que l'élément Brus- (Bruc-) représente le germanique brōka- « marais ». Le second élément -sel (-selles) est l'appellatif germanique sali- « habitation d'une seule pièce » (cf. français salle, de même origine). Le x résulte d'une francisation de la graphie pour noter ks à l'origine, elle apparaît pour la première fois au . Jean-Jacques Jespers s'appuie sur les travaux d’Auguste Vincent et d’Albert Carnoy pour estimer que Bruxelles est issu du moyen néerlandais Bruksele, formé à partir du germanique *sali « habitation d'une seule pièce » (devenu sale, sael en moyen néerlandais et sæl, sele en vieil anglais) et de « marais », Marianne Mulon évoque plutôt le moyen néerlandais et . Geert van Istendael pense que le toponyme initial a été formé plus précisément dans la langue thioise, ou ancien néerlandais, c'est-à-dire d'un type initial ou signifiant en ancien néerlandais « habitation, château » () « des marais » (). Le germanique *sali- s'est perpétué sous la forme d'un appellatif toponymique commun dans les Flandres -zeele (Hauts-de-France : Herzeele ; Hersele 1195), -zele (Flandre orientale : Herzele) ou -selle(s) (Hauts-de-France : Audresselles francisation du flamand Oderzele). Bruxelles a la même origine que les noms de la commune française de Broxeele (Hauts-de-France, Brocsela en 1072) appelée en flamand Broksele et de la ville allemande de Bruchsal (Bade-Wurtemberg, Bruhosella inter paludes en 976, cacographie probable pour *Bruohsella ; inter paludes signifie « dans les marais », puis Bruohsele, Bruohsela, Brochsale, Broxole, etc.). Tous les spécialistes s'accordent donc pour voir dans Bruxelles « une habitation des marais » ou « un château des marais », sens conforté par la topographie : jusqu’au voûtement de la Senne en 1871, Bruxelles était marécageuse et sujette à des inondations périodiques accompagnées d'épidémies de choléra. Les autres hypothèses sur l'étymologie de Bruxelles sont trop anciennes ou mal étayées et n'ont pas été formulées par des toponymistes. Selon le sociolinguiste Michel de Coster, le nom de Bruxelles serait composé d’une part, du mot celte ou signifiant un endroit broussailleux et marécageux, et, d’autre part, du terme latin signifiant le temple, l'existence d'un temple romain et de sanctuaires chrétiens étant attestée sur le site de la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule. Cependant, si celtique il y a, il ne peut s'agir que de gaulois, langue mal connue ou de belge, langue encore moins bien attestée et confondue par la plupart des spécialistes avec le gaulois. Or, il n'existe aucun mot *bruoc ou *bruco (non attestés), mais un mot gaulois tardif bruca « bruyère » (gallo-roman, d'où brucaria> bruyère) qui remonte au gaulois uroica « bruyère » et qui ne se confond pas avec le gaulois braco « lieu humide » qui a donné l'ancien français bray « lieu humide, boueux » et le français brai. Quant à son association avec le mot latin cella, c'est tout autant conjecturel. Certes, si l'élément -sele (avec un seul l) n'apparaît qu’à deux reprises avant le , en revanche aucune forme ancienne ne fait état de -cella ou -celle, contrairement aux nombreux la Selle qui comportent tous des attestations du type Cella avec un c. Quant à l'élément -selles ou -celle(s) des toponymes comme ou Maisoncelle, il représente en réalité le suffixe bas latin -icella. En fin de compte, si l'élément -selle de Brucselle possède deux l dans les attestations anciennes, c'est qu'il a été romanisé. Pour des historiens anciens comme Henschenius ou Erycius Puteanus, ce mot pourrait tout comme Bruges être d'origine scandinave et désigner un petit pont ou un embarcadère (Brygsele), établi par les Vikings, ce qui expliquerait que la plus vieille monnaie sortie de l'atelier monétaire bruxellois () ait comme « blason » un pont. Cependant, on voit mal comment le scandinave bryggja « pont » aurait pu évoluer phonétiquement en Bruoc- attesté à la même époque, alors que Bruoc- reflète parfaitement la diphtongaison de brōk- cité par Maurits Gysseling et qui ne s'est que plus tardivement monophtonguée en Bruc-. Quant à -sele> -sel (-selle), il ne peut pas s'expliquer par l'ancien scandinave puisque cette langue ne connaît que salr, forme non fléchie du germanique *sali-, la forme fléchie seli> sele étant typique du germanique occidental. En outre, il n'y a pas de toponyme scandinave formellement identifié en Belgique, Bruges remonte lui aussi vraisemblablement au néerlandais. Les Scandinaves ont adapté pour leur usage personnel, les noms des comptoirs avec lesquels ils commerçaient ou encore ceux où ils s'étaient établis plus durablement, mais cela ne signifie nullement que l'étymologie est scandinave, comme en témoignent de nombreux toponymes en Irlande, en Grande-Bretagne et même en France, ainsi par exemple, les Vikings appelaient Dublin, Dyflinn, alors que l'étymologie est clairement gaélique de même qu'il nommait Rouen, Ruðu ou Ruðuborg, adaptation de la forme médiévale Rothom, toponyme d'origine gallo-romane. Étant donné la proximité linguistique entre l'ancien néerlandais et l'ancien scandinave, les rapprochements analogiques ont davantage été favorisés. Histoire Fondation Bruxelles, dont l'histoire mouvementée participe à celle de l'Europe occidentale, a fêté son millénaire officiel en 1979. On relève cependant des vestiges et toponymes relatifs à la civilisation des mégalithes, dolmens et pierres levées (, place du Tomberg). Des vestiges de villas romaines sont mis au jour dans des communes bruxelloises jouxtant le centre de la ville (Anderlecht, Jette et Saint-Josse-ten-Noode), ainsi qu'une voie romaine. D'autres vestiges romains sont découverts à proximité du centre-ville durant l'été 2015, sur le site dit de Tour et Taxis, le long d'un ancien lit de la rivière Senne, sous la forme de quais révélant une activité portuaire (céramiques, tuiles). La première mention de la ville apparaît au : une chronique révèle qu'en 695, Vindicien d'Arras, évêque de Cambrai, est mort de fièvre à Brosella. Par déduction, il devait y avoir là un établissement humain suffisamment développé et sécurisé pour y accueillir un dignitaire ecclésiastique. Cette thèse n'est pas contradictoire avec celle de l'existence d'un lieu d'échanges, comme pouvait l'être un pont sur la Senne, et aussi avec l'existence de l'île Saint-Géry sur laquelle pouvait se trouver un lieu protégé, comme un enclos fortifié. En 979, Charles de Basse-Lotharingie vint installer le siège de son duché dans cette île de la Senne. Cela a servi de référence pour la date de naissance de Bruxelles, même si la construction du et la présence de Charles de France à Bruxelles est mise en doute par de nombreux historiens universitaires. Moyen Âge Bruxelles a grandi sur trois sites : dans le haut Moyen Âge le port de la Senne et les deux collines voisines. D'une part, un quartier commerçant et artisanal s’étendit autour d’une église consacrée à Saint-Géry, sur une île de la Senne, et d'autre part, la colline dite du Mont froid hébergea le château-fort des comtes de Louvain, futurs ducs de Brabant. Le développement de Bruxelles est stimulé dès le XII siècle par le passage des marchands sur la route commerciale Bruges-Cologne, laquelle passe là où la Senne devient navigable pour des barques et donc permet le transport de marchandises. Les échanges, tant par voie fluviale que terrestre, donnent un élan à l'économie de Bruxelles. Au , des moulins s'installent sur le cours aménagé de la Senne. D’anciens marécages sont asséchés, sous la future Grand-Place, alors réservée au marché. Au début du , la ville se dote d'un rempart d’environ de long. Il relie l'île Saint-Géry, le port, la place du marché, le chapitre de Sainte-Gudule et le château du Coudenberg sur le Mont froid. En 1229, le duc de Brabant octroie la première charte garantissant à cette ville de une certaine autonomie. Dans la seconde moitié du , la richesse de l’industrie du drap nécessite un nouveau rempart, long d’environ . Le siècle suivant voit les Ducs de Bourgogne hériter, ou obtenir par cession, le pouvoir sur diverses régions en sus de leurs possessions françaises. Ils règnent ainsi sur l'ensemble des Pays-Bas du nord et du sud, dont les Flandres et le Brabant. Bruxelles devient la capitale où l'autorité ducale s'exerce depuis le palais du Coudenberg. La ville est embellie et complétée par la construction de l’hôtel de ville (1401-1455). Philippe le Bon, héritier du Brabant en sus des autres régions, autorise l'élargissement de la Senne, pour faciliter le commerce vers Anvers. Cependant, en 1488 Bruxelles connaît une cruelle guerre civile et puis, à l'été de 1489, une épidémie de peste. Époque moderne Marguerite de Bourgogne, qui tient son nom d'être la tante de Charles Quint héritier des ducs, est titrée Marguerite d'Autriche, princesse de Bourgogne née à Bruxelles. En 1507, elle est nommée gouvernante des Pays-Bas et s'installe à Malines, où elle élève son neveu, le futur empereur Charles Quint. Sous le règne de celui-ci, la population de Bruxelles passera à environ . Le développement commercial qui en résultera aboutira au creusement d'un canal jusqu'à Willebroeck permettant une liaison, dès 1561, avec le port d’Anvers. À l'aube des guerres de Religion, Bruxelles est secouée par le conflit qui oppose la noblesse des Pays-Bas (Hollande et Belgique) et les États généraux, d'une part, au roi d'Espagne Philippe II, fils de Charles-Quint, de l'autre. Il est reproché à Philippe II de ne pas respecter les libertés des divers états qui avaient été octroyées, au fil des siècles, par les ducs de Brabant et leurs successeurs de Bourgogne. S'y ajoute le conflit né de l'expansion du protestantisme auquel s'oppose Philippe II. L'exécution capitale à Bruxelles des chefs de l'opposition, les comtes d'Egmont et de Hornes, ainsi que de nombreux opposants, déclenche un soulèvement qui s'étend à tous les Pays-Bas jusqu'au nord de la Hollande. C'est la guerre de Quatre-Vingts Ans au cours de laquelle Bruxelles devient même une ville dominée par les protestants et subit un siège d'un an. La victoire des Espagnols sur la ville insurgée inaugure la Contre-Réforme catholique qui multiplie les édifices religieux de style baroque. Au , la ville est capitale de l'industrie de la dentelle. En 1695, durant la guerre de Neuf Ans, l'armée de Louis XIV assiège Bruxelles et bombarde sa partie centrale. L'hôtel de ville gothique échappe à la destruction, mais le centre-ville doit être entièrement reconstruit. Par le Traité d'Utrecht de 1713, le roi d'Espagne, de la branche espagnole des Habsbourg et descendant de Charles-Quint, transfère la Belgique à la branche autrichienne des Habsbourg en vertu des règles féodales toujours en cours à cette époque. Mais l'empereur d'Autriche doit, dans toutes les provinces, prêter serment de respecter les libertés locales nées grâce aux luttes populaires et dont la défense avait entraîné la longue guerre contre le pouvoir espagnol. Cependant, l'empereur d'Autriche Joseph II va tenter des réformes qui vont, de plus en plus, mécontenter la population et un soulèvement finit par éclater à Bruxelles. Celui-ci se propage et les troupes autrichiennes sont battues en divers endroits dont à Turnhout. C'est la Révolution brabançonne de 1789-1790. Entre-temps, la ville est une nouvelle fois assiégée par Louis XV entre janvier et pendant la guerre de Succession d'Autriche. Jusqu'en 1790, la ville était restée le siège du Conseil d'État, ou gouvernement de la Belgique (provinces des Pays-Bas du Sud) et des États-Généraux qui remplissaient le rôle de Parlement. Ces deux pouvoirs étaient entrés en conflit à plusieurs reprises avec les pouvoirs ducaux et royaux émanant des féodalités qui se partageaient l'Europe et régnaient sur les anciens Pays-Bas. Une fois de plus dressés contre les empiétements du pouvoir supérieur, les États-Généraux se réunissent à Bruxelles, le , et proclament l'indépendance des États belgiques unis après la défaite de l'armée autrichienne à la Bataille de Turnhout. Mais un retour offensif autrichien met fin à la nouvelle indépendance. Le banquier Walckiers, qui avait financé l'armée révolutionnaire, fonde la « Ligue du bien public », inspirée des clubs parisiens, première étape vers le futur soulèvement de 1830. Peu après, la Révolution française chasse les Autrichiens et annexe la Belgique. Bruxelles en sort fort diminuée. Privée de son aire politique et économique du quartier de Brabant en 1795, elle devient un simple chef-lieu de département français, avant que la chute de Napoléon ne l'abandonne au royaume des Pays-Bas, dont Bruxelles et La Haye se partagent le rôle de capitale pendant une quinzaine d'années, jusqu'à la Révolution belge de 1830. Capitale de la Belgique En 1830, des dissensions d'ordre économique, linguistique et politique entre Belges et Hollandais traînaient depuis des années, entraînant des rancœurs parmi les Belges. Le roi des Pays-Bas a placé une majorité de fonctionnaires, officiers et ministres néerlandais à la direction du pays. De plus, en 1828, il impose aussi le néerlandais, langue officielle des Pays-Bas, à l'ensemble du royaume formé avec le sud, la Belgique. L'hostilité des Belges dégénère alors en un soulèvement populaire qui éclate à Bruxelles et s'étend dans le reste du pays. L'intervention de l'armée hollandaise se heurte à la résistance d'une nouvelle armée de volontaires et de déserteurs de l'armée des Pays-Bas. Des barricades surgissent à Bruxelles au cours des « journées de septembre » durant lesquelles se déroulent des combats sanglants qui provoquent une retraite hollandaise. Pendant ce temps, s'installent un gouvernement et un parlement qui édicte une constitution, alors même que l'ennemi est encore retranché à Anvers et bombarde la ville. En 1831, une tentative de retour offensif de l'armée hollandaise se heurte à la nouvelle armée belge à la bataille de Louvain qui tourne d'abord à l'avantage des Hollandais. Elle tourne court lorsque leurs lignes de communication sont menacées par l'arrivée de volontaires belges du Limbourg et aussi sous la menace d'une armée française entrée en Belgique à l'intervention des puissances européennes : Angleterre, France et Prusse. Le roi de Hollande devra accepter la reddition d'Anvers dans laquelle son armée s'est retranchée pour éviter un affrontement direct avec les Français. Ensuite, une période d'hostilités larvées va durer jusqu'au traité des XXIV articles en 1839, aux termes duquel la Belgique devra céder la moitié de sa province du Luxembourg, devenant la propriété des 'Orangistes' et qui devint le Grand-Duché de Luxembourg. La Belgique indépendante garantie par les grandes puissances (France, Angleterre, Prusse) est alors définitivement installée. Sa capitale est Bruxelles. Grâce à l'indépendance acquise en 1830, commence la révolution industrielle et financière belge. Dès le , le premier chemin de fer pour voyageurs construit hors de l'Angleterre reliait Bruxelles (Allée verte) avec Malines. Sous le régime politique de monarchie constitutionnelle, la population belge augmente considérablement. En cinquante ans, celle de Bruxelles passe au d'environ à plus de pour la ville et ses environs, avec la multiplication de maisons et d'immeubles de style éclectique d'abord, puis, en fin de siècle, Art nouveau puis Art déco au . L'édifice imposant de la Bourse de Bruxelles, achevé en 1873, l'immense Palais de justice de Bruxelles, achevé en 1881, des églises comme l'église royale Sainte-Marie s’inscrivent dans le programme d’embellissement de la ville, avec le voûtement de la Senne et la création des boulevards du centre bordés d'immeubles à appartements de style hausmannien. Parallèlement au développement de l'économie boursière dans le monde occidental, Bruxelles acquiert un statut de place financière grâce aux dizaines de sociétés mises sur orbite par la Société générale de Belgique, qui a joué un rôle clé dans la forte croissance économique des années 1830, juste après la Révolution belge. Au , le secteur tertiaire prend le relais par de grands chantiers urbains : jonction ferroviaire entre les gares du Nord et du Midi, voies rapides automobiles aux multiples tunnels, nouvelles installations portuaires accessibles aux bateaux de mer de moyen tonnage (des bateaux de mer de petit tonnage étaient déjà accueillis depuis le ). Des quartiers de bureaux en style moderniste apparaissent sous l'impulsion de la croissance économique et les premiers immeubles tours se dressent. On modernise l'aéroport qui devient Bruxelles-National situé en Flandre, à quelques kilomètres de la limite nord-est de la ville. La compagnie nationale belge Sabena fondée en 1923, aujourd'hui Brussels Airlines, s'y développe, reliant la ville au monde entier concurremment aux principales compagnies mondiales. En 1958, l’Exposition universelle dote la ville d'un monument original devenu emblématique de Bruxelles, l'Atomium, et elle accueille les institutions européennes qui feront sa renommée dans le monde entier. C'est la cause d'une nouvelle explosion urbanistique dans la partie est de la ville lors de la construction du quartier européen avec le siège de la Commission européenne, le Berlaymont, suivi d'un des sites du Parlement européen. Il en résulte des expropriations qui provoquent des déplacements d'habitants. En même temps, dans le quartier de la gare du nord proche du centre-ville apparaît un quartier d'affaires avec les sept tours du World Trade Center de Bruxelles et plusieurs tours de bureaux autour d'un nouveau boulevard au nom d'Albert II qui relie le nouveau quartier au centre-ville. Par sa proximité avec le centre historique, ce quartier est dans une situation unique pour un quartier de tours vouées aux affaires et à l'administration, alors que les quartiers similaires d'autres villes sont érigés en périphérie (comme le quartier de la Défense, près de Paris), là où des terrains sous-urbanisés sont disponibles. À Bruxelles, par contre, l'ensemble a nécessité de raser des hectares de quartier populaire en pleine ville. Une vingtaine d'autres tours poussent dans divers quartiers. Pour quatre d'entre elles, le long des boulevards de petite ceinture qui entourent le centre-ville, et pour trois autres à l'avenue Louise, on a veillé à une communication avec des stations de métro ou de trams en site protégé. En sus de ce développement bureaucratique, dans la commune bruxelloise d'Evere, non loin de l'aéroport de Bruxelles National, s'élève, en 1967, le siège international de l'OTAN, reconstruit en 2012. Cependant, malgré les expropriations dans quelques secteurs, la population augmente et, au début du , elle dépasse un million cent mille habitants à l'intérieur des limites urbaines. Pour répondre aux exigences d'une telle place forte financière et bureaucratique, Bruxelles développe un réseau de chemin de fer souterrain, le métro, parallèlement à un réseau de tramways roulant en surface, en partie en site protégé, et d'autobus. Cependant, la Société nationale des chemins de fer belges (SNCB), modernise son réseau intérieur bruxellois, avec ses dizaines de stations urbaines. Celles-ci accueilleront les prolongements des voies du RER (Réseau Express Régional), interconnecté au réseau de métro intérieur, pour constituer, dans la perspective de 2020, un système propre à accueillir les centaines de milliers de voyageurs Bruxellois prenant les transports en commun, en plus des quelque trois cent vingt mille navetteurs quotidiens venant travailler à Bruxelles. Géographie Bruxelles, capitale belge, est situé à peu près au centre de la Belgique. Climat Le climat de la région de Bruxelles est un climat tempéré océanique comme pour l’ensemble de la Belgique d'ailleurs, cela grâce à la proximité de l’océan Atlantique et du qui régule le temps grâce à l’inertie calorifique de ses eaux. Le climat est le plus souvent influencé par des masses d'air humides en provenance de l’océan (douces en hiver et fraîches en été), mais aussi (plus rarement) par des masses d'air sèches (chaudes en été et froides en hiver) en provenance de l’intérieur du continent européen. En moyenne (moyenne faite sur une période couvrant les trente dernières années), on observe environ deux cents jours de précipitations par an dans la région de Bruxelles. Ce qui en fait, après Dublin, la capitale la plus pluvieuse (en nombre de jours) d'Europe. Normalement, on observe chaque année de la neige à Bruxelles. Il peut y neiger de fin octobre à avril. En par exemple, on a observé vingt-deux jours de neige (ce qui est exceptionnel). Question ensoleillement, Bruxelles avec à peine un peu plus de 1500 heures de soleil en moyenne par an, fait à peu près jeu égal avec Londres et Dublin. Parmi les capitales en Europe, seule la ville de Reykjavik en reçoit encore moins avec un peu plus de 1250 heures seulement... Uccle située dans le sud de Bruxelles a un climat de type Cfb (Océanique) avec comme record de chaleur le et comme record de froid le . La température moyenne annuelle est de . Quartiers Le terme Bruxelles est le plus souvent utilisé pour désigner la Région de Bruxelles-Capitale, administrée par un gouvernement dénommé « gouvernement de Bruxelles-Capitale ». La Région est divisée en 19 communes, à l’instar de Londres divisée en districts, mais qui sont soumises à l’autorité du gouvernement et du parlement de la région. La commune centrale, qui conserve son nom séculaire de « Ville de Bruxelles » (communément appelée « Bruxelles-ville ») est un ensemble composite comprenant le centre historique (le Pentagone) et une série d’extensions urbaines : le quartier Léopold, où se concentrent notamment les institutions européennes, les anciennes communes de Laeken, Neder-Over-Heembeek et Haren, le quartier maritime ainsi que la très bourgeoise avenue Louise au sud, le Bois de la Cambre. Les 18 autres communes, représentant une centaine de quartiers distincts, s’agglomèrent autour de cette commune centrale pour former une région de 19 communes. En effet, toutes les communes ont un statut d'égalité sous un gouvernement et un parlement bruxellois qui ont été créés à l'occasion de la fédéralisation de la Belgique. Bruxelles, dont le statut de région inclut 19 communes, sous le nom de Région de Bruxelles-Capitale, compte habitants en 2019 sur une superficie de carrés soit une densité de population de habitants au km². La région présente un schéma radio-concentrique composé de trois zones : le cœur de ville appelé Pentagone, délimité par une première ceinture de boulevards, la Petite ceinture, équivalent des Grands boulevards parisiens ou du londonien mais aménagé au nord et à l’est en autoroutes urbaines ; une série de quartiers concentriques historiques denses délimités par une seconde ceinture, la Grande ceinture, faisant office de périphérique (équivalent des boulevards des Maréchaux à Paris ou de la à Londres) ; une banlieue au profil plus résidentiel, délimité par une ceinture autoroutière, le (équivalent à la Francilienne à Paris ou la M25 à Londres). Bruxelles et sa périphérie, en tenant compte de la zone d’emplois (zone RER) compte de l’ordre de d’habitants et s’étend sur une grande partie des deux provinces de Brabant (Brabant flamand et Brabant wallon). Bruxelles fait également partie d’une large conurbation qui s’étend en triangle entre Bruxelles, Anvers et Gand et qui rassemble environ d’habitants. Autour de la région de Bruxelles-Capitale composée de dix-neuf communes et possédant ses propres gouvernement et parlement, se développe une agglomération destinée, dans les plans politiques, à former une métropole étendue dans les régions voisines et gérée conjointement par celles-ci et Bruxelles-Capitale dans les domaines de l'urbanisme, de la circulation (métro, tram-bus, trains, voirie), et de la sécurité (police, pompiers). À l'intérieur des limites de la région se trouvent: La commune d'origine appelée Ville de Bruxelles, qui comprend les anciennes communes de Laeken, Haren et Neder-Over-Heembeek fusionnées avec la ville au début du . Cette commune centrale ne présente aucune différence de statut par rapport aux 18 autres communes de Bruxelles-Capitale qui l'entourent. La tradition de l'appeler Bruxelles-ville ne lui confère aucun privilège : ce titre remonte à une époque où les autres communes étaient encore rurales et ne pouvaient donc porter le titre de ville. Mais, en Belgique, le titre de ville, qui remonte à des époques anciennes, est devenu simplement honorifique. Tandis que, depuis la croissance des , l'ensemble des communes formant l'arrondissement de Bruxelles-Capitale forme une ville unique sous le nom officiel de Bruxelles-Capitale. Outre la commune centrale, les autres communes de la région sont : Anderlecht, Auderghem, Berchem-Sainte-Agathe, Etterbeek, Evere, Forest, Ganshoren, Ixelles, Jette, Koekelberg, Molenbeek-Saint-Jean, Saint-Gilles, Saint-Josse-ten-Noode, Schaerbeek, Uccle, Watermael-Boitsfort, Woluwe-Saint-Pierre, Woluwe-Saint-Lambert. À l'extérieur de la région, dans la périphérie bruxelloise immédiatement proche, se trouvent des communes en symbiose étroite avec Bruxelles dont six communes dites « à facilités », parce qu'elles jouissent d'un statut spécial sur le plan linguistique. En effet, elles offrent à leurs habitants francophones, dans leurs rapports avec l'administration, des facilités de communication en langue française. La périphérie plus éloignée, dont les habitants vivent et travaillent sous l'emprise du pôle bruxellois, fait l'objet d'un projet de création d'une zone administrative métropolitaine destinée à harmoniser la gestion de l'ensemble. Cette zone s'étend sur les deux provinces limitrophes du Brabant flamand, au nord, et du Brabant wallon, au sud, soit approximativement et en plus des de Bruxelles proprement dite. Cette zone fait partie d'une région encore plus vaste, définie, dans la géographie européenne, comme un ensemble dont les pointes sont Bruxelles, Anvers et Gand. S'y croisent les voies de chemin de fer, notamment les T.G.V., et les autoroutes qui relient le sud de l'Europe avec le nord et le nord-est du continent. Elle est située à égale distance des conurbations du Randstad néerlandais et du Grand Paris, au centre de la banane bleue. L'influence économique de la zone métropolitaine de Bruxelles comprend le port de mer d'Anvers, le quatrième du monde relié au port maritime de Bruxelles, le port de mer de Gand et, à la lisière sud de la zone, l'aéroport de Charleroi Bruxelles-Sud complétant l'aéroport de Bruxelles National. La zone comprend un dense réseau routier et autoroutier d'accès gratuit, ainsi qu'un réseau ferroviaire urbain, régional et international. Ces équipements ont favorisé, de longue date, le développement d'industries automobile, électro mécanique et chimique. En outre, la présence, dans le centre urbain bruxellois, d'une importante activité politique et administrative belge, européenne et multinationale achève de faire que Bruxelles est considérée comme une ville mondiale par le Groupe d'Étude sur la Globalisation et les Villes Mondiales de l'université de Loughborough (Royaume-Uni), au même titre que Madrid, Milan, Moscou, Toronto, Bombay, Buenos Aires et Kuala-Lumpur. Bruxelles est membre de l’Organisation des villes du patrimoine mondial et fait partie des Villes mondiales. Enfin, Bruxelles partage avec Washington le titre de ville comptant le plus de journalistes accrédités. Urbanisme et architecture à Bruxelles Bruxelles est une ville étendue, carrés. L’espace disponible par habitant y dépasse la moyenne des autres capitales européennes. Une part importante du bâti, y compris dans les quartiers centraux, est composée de maisons anciennes de trois étages en moyenne, dotées, parfois d'un rez-de-chaussée surélevé au-dessus de cuisines caves habitables donnant, vers la rue, par des fenêtres en soupirail. Ce type d'immeuble, dit , est aujourd'hui souvent divisé, aux étages, en appartements distincts voués à la location. La largeur en est, le plus souvent, de sept mètres, mais la profondeur peut aller jusqu'à quinze mètres prolongés par des jardins étroits entre de hauts murs. Les parcelles de cet habitat forment des îlots fermés selon une configuration fréquente, depuis le , dans toutes les villes belges et dans le nord-ouest de la France. Dans certains quartiers il existe aussi de nombreux hôtels de maître représentant souvent l'équivalent de plusieurs parcelles. Ils sont parfois encore habités par de , mais aussi souvent convertis en habitat multiple ou en sièges sociaux La capitale compte également de nombreux édifices publics multi séculaires tels que la cathédrale Saints-Michel et Gudule en style gothique brabançon, les églises gothiques Notre-Dame du Sablon et Notre-Dame-de-la-Chapelle et des églises en style baroque, classique et néo byzantin comme Sainte-Marie et l'énorme basilique du Sacré-Cœur. Le cyclopéen Palais de Justice est considéré par les spécialistes du monde entier comme référence de l'architecture éclectique (encore qu'il se limite à mêler les styles gréco-romains antiques de plusieurs époques). Le style néoclassique du est représenté par le quartier des Palais (Palais royal, Palais de la Nation, place Royale). S'y ajoutent des édifices d'inspiration néoclassique du , comme le Palais des Congrès nommé Square Bruxelles Meeting Center et la Bibliothèque royale. À la fin du et au début du sont apparues des habitations particulières en style Art nouveau, aux formes inspirées du règne végétal, dont il subsiste un certain nombre. La ville présente donc de nombreux centres d'intérêt architecturaux, dont le bas de la ville, historiquement le plus populaire mais en voie de gentrification, et le haut de la ville, plus bourgeois. L'un et l'autre présentent de nombreux sujets d'intérêt. En particulier, quant au style Art nouveau, dont Bruxelles fut et reste l’une des capitales, qui offre aux amateurs du genre un sujet de visite grâce aux œuvres de nombreux architectes : Victor Horta, Paul Hankar et Henry Van de Velde (les plus célèbres), Paul Saintenoy, Paul Cauchie, Gustave Strauven, Ernest Blerot, Josef Hoffmann (Palais Stoclet), Léon Delune, Paul Hamesse et bien d’autres. Après la Première Guerre mondiale, les destructions ainsi que la forte croissance démographique due à l’afflux de nouveaux habitants venus des autres régions du pays provoquent une crise du logement et une extension rapide des surfaces construites. C’est le début des constructions de logements sociaux et de cités-jardins en périphérie de l’agglomération d’alors. Plus tard, l'évolution internationale s'est traduite dans des édifices publics de style Art déco, comme le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles ancêtre, dès sa conception polyvalente (musique, théâtre, expositions) des maisons de la culture. Avec l'européanisation et la spéculation immobilière sont apparues les tours de bureaux modernes (tour du Midi, tour Madou, tour Dexia entre autres, mais aussi les tours Belgacom, la tour des Finances, le World Trade Center, etc.), soit une trentaine de tours dont la majorité est concentrée dans le principal quartier d’affaires de la ville : le Quartier Nord avec ses tours dressées devant la gare du Nord (et surnommé le « petit Manhattan »). Celui-ci offre cette caractéristique d'avoir été installé – au prix de la démolition de quartiers anciens – au cœur de la ville, à côté du centre historique, au contraire des quartiers identiques d'autres villes installés hors ville sur une dalle en surhaussement, comme le quartier de la Défense près de Paris. Dans le quartier européen se dresse le Berlaymont, siège de la Commission européenne et le siège du Conseil des Ministres européens, dans un bâtiment de forme ovoïde enfermée dans un cube translucide, ainsi que le site bruxellois du Parlement européen. L'ensemble des sièges européens sont reliés au réseau de métro et de chemin de fer par des stations et des gares souterraines assurant la communication avec l'aéroport et le réseau belge et international de chemin de fer. En surface et en tunnel, un réseau de voiries permet la liaison avec le centre de la ville et avec les boulevards de la deuxième ceinture, le grand périphérique appelé le Ring et l'aéroport. En général, c'est surtout dans le quartier nord et dans le quartier européen que des immeubles d'habitation et d'anciens siège administratifs de sociétés ont été remplacés par des constructions de style moderniste international. Mais cette expansion a entraîné un phénomène similaire, quoique moins concentré, dans d'autres quartiers avec l'essaimage de tours. L'inflation bureaucratique immobilière a cependant épargné les nombreux parcs et squares qui parsèment la ville. Le bois de la Cambre du prolonge la forêt de Soignes dont les s'étendent en partie dans la ville et abritent une faune protégée de cerfs, renards, écureuils, lapins, belettes, chauve-souris, une population d'oiseaux des plus variées et, depuis la fin du , des sangliers ont refait leur apparition. La proportion d’espaces verts publics est donc importante à Bruxelles, bien qu’inégalement répartie, et la forêt de Soignes y tient une place notoire. De plus, les jardins privés en intérieur d’îlot sont nombreux. Invisibles depuis la rue, ils jouent un rôle important dans l'assainissement de l'air. Influence de l'évolution sociale sur l'urbanisme Bruxelles a connu, depuis l’après-guerre jusqu’aux années 1990, une désaffection du centre-ville engendré par le départ des habitants vers la zone périphérique interne de la région et, même, vers l'extérieur de celle-ci. Cette périurbanisation semblable à celle des villes anglo-américaines se révèle contraire aux mouvements de population des autres grandes villes européennes. En effet, à Bruxelles, les classes moyennes et « supérieures » ont eu tendance à quitter les communes centrales pour s'installer dans la couronne de communes entourant le centre et même dans les communes périurbaines du Brabant où elles ont édifié un habitat de « standing ». Dès lors, les communes du centre ont eu tendance à se taudifier en accueillant des émigrés de la première génération. Mais, vers la fin du , un retour d'une certaine catégorie de population aisée s'est manifesté dans le centre-ville. Concurremment, les nombreuses spéculations immobilières apparues sous l'influence de la constitution à Bruxelles du pôle bureaucratique international, notamment de l'Union européenne, ont entraîné l'apparition d'immeubles de bureaux, dont les tours de style international au nombre d'une trentaine qui parsèment la ville, presque chaque commune en ayant au moins une : tour Astro, tour Madou, Pacific tower à Saint-Josse, tour du Bastion à Ixelles, tour Hilton, tour du Midi, tour Brusilia, tour Albert, les tours jumelles Albert et Léopold, tour Bleue, tour ITT, tour résidence de la Cambre (dans un style de type New-Yorkais des années trente), tour Floreal etc. Il faut citer à part la dizaine de tours du quartier Nord, nouveau quartier des affaires et des administrations. Ce quartier proche du centre-ville historique remplace un quartier ancien délabré et exproprié dans les années 1960. Il était prévu d'y ériger des tours sur une dalle selon un concept hérité des États-Unis. Mais le plan qui, dès l'origine, était conçu pour être celui du nouveau quartier administratif et des affaires de Bruxelles, a tenu compte de la proximité immédiate du centre historique de Bruxelles. Situation inverse de celle des quartiers similaires d'autres villes installés à l'extérieur (comme le quartier de la Défense près de Paris). Aussi, pour éviter l'isolement par rapport à la proximité d'un habitat traditionnel, a-t-on renoncé à la dalle au profit d'une voirie traditionnelle. Les tours du quartier Nord se dressent donc de part et d'autre de deux boulevards plantés d'arbres, le boulevard Simon Bolivar et le boulevard du Roi Albert II qui se croisent devant l'ancienne gare du Nord préservée de la démolition de l'ancien quartier et agrandie pour devenir le Centre de Communication Nord avec son nœud souterrain de transports en commun rail-route. Le boulevard du Roi Albert II, la principale artère du quartier, prolonge la voirie ancienne débouchant du centre-ville tout proche et relie de la sorte le nouveau quartier des affaires au centre même de Bruxelles avec son quartier historique. Celui-ci a échappé, en bonne partie, à la transformation urbanistique grâce non seulement à l'existence de monuments historiques de qualité que l'on n'a pas osé détruire, mais aussi, dans les années 1990 et surtout 2000, à cause d'un mouvement de retour de population vers le centre-ville. Après la première transformation sociale du centre par l'arrivée d'habitants défavorisés, comme les immigrés de la première génération, une nouvelle mutation est intervenue à la fin du par une gentrification engendrant des restaurations architecturales inspirées par le goût du pittoresque à l'ancienne, en réaction au fonctionnalisme de la fin du . On installe des logements de standing à la place de l'habitat ancien que la hausse des loyers a vidé de ses habitants, les petits magasins de quartier cédant la place à des commerces de luxe. La présence de l'Union européenne à Bruxelles n'est pas étrangère à ces divers mouvements de population qui sont engendrés non seulement par l'installation de milliers de fonctionnaires et de leurs familles, mais aussi par l'implantation de milliers de lobbyistes attirés par le centre de décision d'importance mondiale qu'est devenue Bruxelles. Les uns et les autres amènent à Bruxelles des habitudes nouvelles qui influencent la vie bruxelloise dans un sens qui donne à la ville un visage de plus en plus éloigné de celui de ses origines de ville brabançonne. L'évolution de l'urbanisme s'en ressent de plus en plus avec les aménagements successifs du quartier européen et, notamment de la rue de la Loi et de ses environs. Environnement Bruxelles est une des capitales les plus vertes d’Europe. Elle totalise en effet d’espaces verts, c’est-à-dire la moitié de la surface de la Région. Elle est aussi l’une des villes les plus cosmopolites du monde, ainsi que l’une des villes les plus riches d’Europe en PIB par habitant avec un score de 221 SPA en 2007) et s’impose comme la capitale économique et financière du pays. Selon le cadastre, la Région est bâtie à 44,5 %. Seuls 6 % du territoire est constitué de terres agricoles, pâtures, prés, vergers, les eaux ne couvrant que 1,5 % du territoire. Le reste de la superficie est constituée par des parcs, jardins et zones en friches à reconvertir, ainsi que par la forêt de Soignes, la plus grande hêtraie en site urbain avec ses répartis sur trois régions, dont à Bruxelles constitués en réserve naturelle abritant une faune protégée de daims, cerfs, renards, écureuils, lapins, belettes, diverses espèces de chauve-souris et une grande variété d'oiseaux. Les taux de couverture végétale et d’espaces naturels sont plus importants en périphérie où ils ont limité la périurbanisation de la capitale, mais ils diminuent fortement vers le centre de Bruxelles : 10 % du pentagone central, 30 % des communes de la première couronne et 71 % des communes de la deuxième couronne sont occupés par des espaces verts. La Région, la Ville et l’IBGE (Institut Bruxellois de Gestion de l'Environnement) veulent rendre plus facile et plus équitable l’accès aux services liés à l’Environnement (déchèteries, assainissement) et aux espaces verts. Un des moyens utilisés est le « Maillage vert et bleu » qui vise à augmenter le nombre et l’interconnexion des espaces verts. En 2016, une nouvelle espèce d'insecte a été découverte à Bruxelles dans le Jardin botanique Jean Massart. Il s'agit d'une espèce de mouche qui porte depuis le nom de la ville, puisqu'elle a été nommée Drapetis bruscellensis. Enfin, partie importante de la gestion de l'environnement, le réseau d'égouts qui s'étend sur fait l'objet d'un plan d'assainissement et même de renouvellement des parties les plus anciennes remontant à plus d'un siècle et dont l'état délabré a entraîné plusieurs fuites entraînant des effondrements de la voirie. Il s'agit d'une entreprise de plusieurs années décidée par le gouvernement de Bruxelles-Capitale. Démographie Population La région de Bruxelles-Capitale compte plus d’un million d’habitants et connait une remarquable augmentation de sa population. Bruxelles est la ville qui croît le plus vite en Belgique. Au premier , elle a passé le cap du million d’habitants après un creux d’une dizaine d’années. Bruxelles et sa périphérie, en tenant compte de la zone d’emplois (zone RER), comptent environ d’habitants et s’étendent sur une grande partie des deux provinces de Brabant. Bruxelles fait aussi partie d’une plus large conurbation en triangle avec Gand et Anvers qui compte environ d’habitants (un peu plus de 40 % de la population totale de la Belgique) et rassemble l’essentiel de l’activité économique de la Belgique. Bruxelles-Capitale, selon sa dénomination dans la constitution belge, est une des régions de Belgique. Elle est constituée de 19 communes peuplées, au total, en 2019, de sur , soit une densité de . Cette région urbaine est dotée de son propre gouvernement et de son propre parlement. En son centre, la commune d'origine qui porte le nom de Ville de Bruxelles, dénomination officielle et par tradition, qui est peuplée, au , de ( et ) sur , soit une densité de . Elle est entourée, dans un bâti unique, par les dix-huit autres communes étroitement imbriquées entre elles de l'une des trois régions de Belgique, la région de Bruxelles-Capitale. À l'extérieur des dix-neuf communes de la région urbaine, une zone d'influence compte, en sus de la population des dix-neuf communes, dans des limites qui ne sont pas formellement établies. Cette zone, définie comme fournissant une forte proportion de travailleurs qui migrent quotidiennement vers la capitale, s'étend en majorité au nord, à l'est et à l'ouest sur la province du Brabant flamand et comprend donc deux régions (Bruxelles-Capitale et la région flamande) et englobe deux communautés, la française et la flamande. Au sud, une partie de la province du Brabant wallon est, de fait, englobée dans la zone d'influence bruxelloise avec les communes de Waterloo et de Braine-l'Alleud qui fournissent un fort contingent de travailleurs migrants à destination de Bruxelles. De plus, en 2001, Bruxelles ne comptait pas moins de quarante-cinq nationalités différentes représentées par au moins mille habitants. Cette mixité d’origine s’est encore beaucoup accentuée depuis. Langues Les deux langues officielles de la Région de Bruxelles-Capitale sont le français et le néerlandais, le français étant majoritaire. Les communes de l'agglomération de Bruxelles situées sur le territoire de la Région flamande sont, elles, officiellement néerlandophones, bien qu'il existe des majorités ou de fortes minorités de personnes parlant le français dans ces communes. Certaines d'entre elles sont des « communes à facilités ». Cette dénomination signifie que la loi y accorde à la minorité francophone (qui est parfois en réalité majoritaire) un certain nombre de facilités administratives pour lui permettre de communiquer en français avec l'administration. En plus, vu la position centrale de Bruxelles et le nombre d'institutions internationales qu'elle abrite, l'anglais est de plus en plus utilisé comme langue véhiculaire. Religion Église orthodoxe Saint Job à Uccle Politique et administration Au niveau national Désignée la capitale de la Belgique selon l'article 194 de la Constitution belge, elle est le siège du pouvoir exécutif constitué par la monarchie belge et le gouvernement fédéral de la Belgique, du pouvoir législatif constitué par la Chambre des députés et le Sénat, et du pouvoir judiciaire. Elle est aussi la résidence des ambassades et consulats étrangers. Elle est le siège des gouvernements et parlements de plusieurs des entités fédérées qui composent la Belgique : deux des trois régions fédérées : la Région de Bruxelles-Capitale et la Région flamande. deux des trois Communautés : La Communauté française de Belgique, qui a modifié sa dénomination en Fédération Wallonie-Bruxelles en , forme un pouvoir unique installé à Bruxelles pour gérer les matières communes à Bruxelles et à la Wallonie, la culture française au sens large (enseignement, beaux-arts, cinéma, télévision et maisons de la culture, échanges culturels internationaux). La Communauté flamande, qui gère la culture des Flamands de Flandre et de la minorité flamande de Bruxelles, a également élu Bruxelles comme siège. Un projet gouvernemental de création d'une zone dont la population et les limites doivent être définies avec précision a été déposé en 2010 sous le nom de « Métropole de Bruxelles ». Au niveau international De nombreuses institutions de l'Union européenne ont leur siège ou une grande partie de leurs activités à Bruxelles, telles que : Le Conseil de l'Union européenne ; La Commission européenne ; Le Parlement européen, (pour ses travaux de commissions et ses sessions additionnelles, le siège de cette institution étant à Strasbourg) ; Le Comité des régions ; Le Comité économique et social. C’est également à Bruxelles que se situe le siège d'Organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne (Eurocontrol) du Conseil des communes et régions d'Europe et de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN). Les principales confédérations syndicales internationales y ont leurs sièges : la Confédération européenne des syndicats (CES), la Confédération internationale des syndicats libres (CISL) et la Confédération mondiale du travail (CMT). Enfin, la ville accueille 120 institutions internationales, () et plus de , faisant de Bruxelles le deuxième centre de relations diplomatiques au monde (après New York). Enfin, Bruxelles compte plus de . Le statut de (partagé, et même parfois contesté par Luxembourg et surtout Strasbourg qui, outre le siège du Parlement européen, accueille aussi celui du Conseil de l'Europe) reste cependant officieux, l'Union européenne n'ayant pas officiellement de capitale. Évolution historique Au cours des âges, Bruxelles qui était une des principales villes du Brabant dès le , connaît une première expansion sous le duc Jean de Brabant dont les possessions s'étendent jusqu'en Limbourg. Par succession féodale, la ville devient le siège du pouvoir des ducs de Bourgogne. Sous Philippe le Bon, qui y installe sa résidence, ayant acquis le Brabant et d'autres territoires des Pays-Bas par voie d'héritage, la ville agrandit le palais ducal afin d'y retenir le duc. C'est là qu'il installe son exceptionnelle bibliothèque de 900 volumes. Le duc développe une politique d'unification et de prestige qui le fait surnommer le Grand Duc d'Occident, et aussi Conditor Imperii Belgici. Le nom Belgique, présent dans la tradition des cartographes du Moyen Âge, accompagnera d'ailleurs celui de Bruxelles à travers l'histoire sous les dénominations de Leo Belgicus qui, au désigne l'ensemble géographique dominé, au nord, par la dynastie de Bourgogne, mais aussi Belgica Regia et Belgica Foederata. Sous Philippe le Bon, dès le , apparaît une monnaie unique, le Vierlanders, ainsi nommée car elle remplace les monnaies de quatre des principaux pays du territoire des grands Pays-Bas. Il s'agit de supprimer les taux de change sans cesse variables entre les monnaies locales afin d'améliorer les transactions commerciales tout en facilitant la perception des impôts. En 1430, il crée le Grand conseil et le Conseil ordinaire, l'un chargé de la justice, l'autre de la politique générale. En 1464, il réunit les États généraux des Pays de par-decà, depuis le nord de la Hollande jusqu'à Boulogne, Belgique incluse, avec ses possessions de Bourgogne, les Pays de par-delà. Il s'agit d'une assemblée législative représentant les trois états, la noblesse, la bourgeoisie et l'Église et dont émane un gouvernement dénommé le Conseil d'État. Ce système reste soumis au souverain et s'affirmera, dans la Belgique d'Ancien régime, avec des fortunes diverses, malgré des monarchies hostiles imposées par des conquêtes étrangères, et ce jusqu'à la fin du . À Bruxelles, le règne de Philippe le Bon ne se manifeste pas seulement par les séances des États généraux et par le va-et-vient des ambassadeurs. Des écoles sont ouvertes dans la ville et les pauvres sont soignés gratuitement, comme dans plusieurs cités des États bourguignons. Des fêtes ponctuent les activités politiques pour des raisons de prestige et les états généraux sont fréquemment sollicités pour les financer. Il en résulte que les métiers d'art se développent dont les tapisseries de Bruxelles. En outre, le grand-duc caresse le projet d'une croisade vers la Terre sainte. Parallèlement à cette action intérieure, Philippe le Bon développe une politique extérieure destinée à lui créer des alliés contre la politique du roi Louis XI de France inquiet du renforcement bourguignon autour de son royaume. C'est ainsi que, en 1430, le duc fonde l'ordre de la Toison d'or au sein duquel il initie des nobles de ses possessions tout en attirant des personnalités étrangères de premier plan, tels que le roi Alphonse V d'Aragon et de Naples, et en 1468, Édouard IV d'Angleterre. Enfin, par le traité d'Arras, signé le , Philippe le Bon obtient du roi Charles VII de France le droit d'occuper Boulogne-sur-Mer et les villes de la Somme plus divers territoires. En plus, et surtout, Philippe le Bon obtient à titre personnel la suppression de son statut de vassal à l'égard du roi de France. Par ce traité, le pouvoir bourguignon devient autonome comme l'autorité installée à Bruxelles ne l'avait plus été depuis les ducs de Brabant. Toutefois, il subsiste des liens féodaux entre des seigneurs et des cités avec le Saint-Empire germanique. Les pays sous l'autorité du duc voient s'ouvrir une perspective d'indépendance que la complexité du régime féodal modère cependant de par les allégeances de familles nobles à l'égard de l'empire allemand. Aussi, Charles le Téméraire, fils de Philippe le Bon, continuant la politique de son père, tente-t-il de renforcer son autorité sur les territoires dont il a hérité en voulant évincer tout autre pouvoir que le sien. C'est dans ce but qu'il croit pouvoir obtenir le titre de roi que lui conférerait l'empereur germanique. Mais il n'obtient pas ce titre par suite des intrigues du roi Louis XI de France pour qui les visées bourguignonnes constituent une menace. Entre-temps, Charles doit affronter la fronde de certains nobles et la rébellion des villes. Le , à Bruxelles, dans son palais du Coudenberg, il organise une cérémonie de pardon des Gantois qui s'étaient soulevés. C'est l'occasion de déployer un faste qui doit pouvoir rivaliser avec celui dont Philippe le Bon était coutumier. Le duc est assis dans un fauteuil recouvert d'un drap d'or et des tapisseries ornent les rues de Bruxelles par où passent les ambassadeurs de France, d'Angleterre, de Naples, de Milan, d'Aragon et de Sicile, d'Autriche, de Prusse, du Danemark, de Norvège, de Hongrie, de Bohème, de Pologne et de Russie. Si l'autorité du duc de Bourgogne paraît bien assise à l'intérieur, à l'extérieur elle doit affronter l'hostilité du roi de France et aussi la méfiance de l'empereur d'Allemagne. Celui-ci, après avoir promis au duc de lui accorder le titre de roi, se rétracte. Cette nouvelle dignité aurait donné à Charles le pouvoir de faire jeu égal avec le roi de France. Après l'échec de la cérémonie d'investiture royale, alors que les souverains d'Europe, et surtout le roi de France, s'attendaient à devoir composer avec un nouveau roi, le duc de Bourgogne se sent poussé à la guerre pour affirmer sa puissance. Celui que l'on nomme Charles le Téméraire tente donc de réunir par la force ses possessions bourguignonnes de France avec celles des grands Pays-Bas. Ceux-ci sont, à l'époque, nommés le Leo Belgicus. Mais les campagnes guerrières du Téméraire se heurtent sans cesse au roi de France qui entretient l'hostilité des Alsaciens et des Suisses dont les territoires séparent les parties nord et sud de la « Grande Bourgogne » rêvée par Charles le Téméraire. Finalement, le duc meurt au combat à Nancy. Dès l'époque bourguignonne, la langue française a droit de cité à Bruxelles en tant que langue du pouvoir. Après la mort du Téméraire, Bruxelles reste aux mains des Bourguignons et finit par échoir dans l'héritage de celui qui allait devenir, à sa majorité, Charles Quint. Né à Gand, héritier des ducs de Brabant à travers l'hérédité des ducs de Bourgogne, Charles hérite donc des Pays-Bas bourguignons, mais aussi de l'Espagne et de ses colonies d'Amérique. Il va alors réaliser le rêve déçu de Charles le Téméraire lorsqu'il devient par élection de la Diète d'Empire, empereur du Saint-Empire romain germanique. En effet, en obtenant cette charge, il émancipe, les grands Pays-Bas de la tutelle étrangère qu'était celle du Saint-Empire, puisque, par un renversement historique, c'est, à partir de ce moment-là, le souverain des Pays-Bas qui exerce le pouvoir sur l'Empire. Né à Gand, élevé en Brabant, Charles Quint avait été, dès sa naissance, considéré par la population comme un enfant du pays. Mais son entourage flamando, franco espagnol, puis allemand, en fait un polyglotte, parlant le néerlandais, le français, l'espagnol et l'allemand. Cependant, à la cour de Bruxelles, le français est la langue véhiculaire. C'est durant son séjour à Bruxelles, 1515-1516, qu'Érasme, le prince des humanistes, rédige en français son traité de l'éducation d'un prince destiné à guider l'éducation de Charles qu'il remet personnellement au futur empereur qu'il appelle "Princeps Burgundiunum". C'est au palais du Coudenberg que Charles Quint réside le plus souvent, en dehors de ses campagnes militaires et de deux brefs séjours en Espagne. La première fois, c'est pour aller faire connaissance de ses sujets espagnols, la deuxième fois, c'est alors qu'il est empêché de traverser la France pour rentrer à Bruxelles, étant en guerre avec ce pays et alors qu'il retient prisonnier le roi de France François vaincu à la bataille de Pavie. Malgré les absences de Charles, chaque fois pour cause de guerre, le français est donc, à Bruxelles, la lingua franca, langue utilisée comme langue d'usage par les seigneurs de la Cour. C'est aussi une langue pratiquée par les Wallons installés à Bruxelles (une place publique indiquée sur les plans les plus anciens s'appelle place des Wallons). Lorsque Charles Quint, en 1548, par la transaction d'Augsbourg, érige les Dix-Sept Provinces en Cercle de Bourgogne affranchi de la juridiction impériale, il apporte au pays une véritable indépendance. Ce qui est confirmé, en 1549, par la Pragmatique Sanction qui confirme l'indissociabilité de ce que l'on nomme aussi la Généralité des Pays-Bas qui englobe la Hollande et ses extensions du nord, la Belgique, le nord de la France et la Franche-Comté. Philippe II d'Espagne, fils de Charles Quint, est destiné à en être le souverain, mais dans le respect des franchises et des privilèges locaux, ce qui confère aux gouverneurs installés à Bruxelles leur autonomie politique au sein d'un vaste ensemble multi-national comprenant l'Espagne et ses colonies. Aussi, quand Charles abdique à Bruxelles de tous ses pouvoirs sur la généralité du Leo Belgicus, sur la Bourgogne, sur le Saint-Empire romain germanique, et sur l'Espagne avec ses colonies, l'héritage qu'il laisse ne paraît pas menacer la ville dans son statut politique de ville de pouvoir en Europe du Nord. Mais le choix que son fils, Philippe II, fait de Madrid pour y résider va créer un antagonisme entre Bruxelles et l'ensemble des Pays-Bas envers l'Espagne. D'autant plus que, depuis Madrid, Philippe II intensifie la lutte de son père contre le protestantisme. Celle-ci s'était déjà traduite à Bruxelles, comme dans ses autres villes et États, par la publication de placards, des affiches condamnant les ennemis de l'église catholique romaine avec des peines allant jusqu'à celle de la mort. Après Charles Quint, le français continue, au cours des siècles, à être utilisé par l'aristocratie et une partie de la bourgeoisie, particulièrement dans les affaires de politique extérieure. Le brabançon, variante dialectale du néerlandais, demeure la langue véhiculaire de la grande majorité de la population. Le soulèvement contre l'autoritarisme du successeur de Charles Quint, son fils Philippe II, entraîne, après des répressions sanglantes dans le cadre des guerres de religion, la scission des Pays-Bas bourguignons. C'est la naissance des futurs Pays-Bas du nord (que les Français appellent la Hollande), un État majoritairement protestant. Le conflit commence par l'arrivée à Bruxelles de troupes espagnoles qui occupent la ville et par l'exécution sur la Grand-Place de deux chefs rebelles, les comtes d'Egmont et de Horne. La répression touche aussi de nombreux tenants des droits et franchises locaux menacés par Philippe II d'Espagne. De ce fait, le prince d'Orange, dit Guillaume le Taciturne, d'origine allemande, mais élevé en français à la cour de Bruxelles (il parle aussi l'allemand et le néerlandais), qui avait été proche de Charles Quint, devient l'emblème et le chef de la guerre contre l'Espagne. Au cours d'une longue guerre, le prince, qui a fui Bruxelles pour prendre la tête de ce qui devient une révolution reviendra brièvement dans Bruxelles reconquise. Les contemporains décrivent son retour aux côtés de l'ambassadeur d'Angleterre comme un véritable triomphe. C'est l'occasion pour les Bruxellois d'assister au premier feu d'artifice exécuté en Europe occidentale. Mais les vicissitudes des combats entraînent le prince loin de Bruxelles, aux côtés des protestants, jusqu'à se convertir à la Réforme. Acharné dans son combat pour la défense des droits et l'émancipation des populations, Guillaume d'Orange va jusqu'à appeler une de ses filles Catherine-Belgique d'Orange-Nassau. Mais, finalement, incapable de libérer le sud de l'emprise espagnole, réfugié dans les Pays-Bas du Nord, Guillaume d'Orange leur a légué sa devise, par laquelle s'affirme sa persévérance, devise qui sera celle de la dynastie d'Orange-Nassau, qui règne encore au sur les Pays-Bas et qui est toujours en français : « Je maintiendrai ». Durant toute la durée du conflit, Bruxelles s'est plusieurs fois opposée directement aux gouverneurs espagnols, tant pour des raisons religieuses que fiscales, notamment par l'Union de Bruxelles qui entérine la Pacification de Gand qui proclame l'unité des populations des grands Pays-Bas du nord au sud. Succès éphémère, la ville deviendra même une république calviniste, subissant un siège d'un an avant de retomber sous le pouvoir du roi d'Espagne. Durant les quatre-vingts ans que devait durer la guerre, Bruxelles connait un répit de dix ans sous les archiducs Albert et Isabelle installés dans le vieux palais bruxellois des ducs de Brabant et des ducs de Bourgogne sous un régime de neutralité équivalant à une quasi-indépendance. Sous leur règne, en 1579, Bruxelles perd toute emprise sur les provinces du nord par le traité d'Utrecht par lequel l'Espagne reconnaît l'indépendance du nord. C'est la naissance des Pays-Bas du nord, principalement la Hollande, séparés de la Belgique. Celle-ci est encore appelée, à l'époque, les Pays-Bas méridionaux. Durant ces événements, Bruxelles reste une ville brabançonne dont le thiois, version brabançonne de la langue flamande, est la langue de l'administration et des chambres de rhétorique, et demeure la langue véhiculaire. Mais, sous les archiducs, la politique intérieure du Conseil d'État (gouvernement) se fait en français. Si les relations avec les gouverneurs représentant l'Espagne continuent en langue française, moins souvent en langue espagnole, la vie culturelle est toujours marquée par l'emploi de la langue néerlandaise. Même après le bombardement sauvage de la ville par l'armée française du maréchal de Villeroy, au , la présence de la langue française à Bruxelles n'est pas menacée. Pourtant, la politique française de conquête provoque une hostilité populaire qui entraîne une union de fait entre les Pays-Bas du Sud et la politique de l'Espagne dans une entente ambigüe qui marie une hostilité populaire envers les troupes d'occupation espagnoles avec l'engagement de nobles locaux et d'aventuriers qui s'en vont jouer un rôle surtout militaire au service de l'Espagne, tels Jean t'Serclaes, comte de Tilly et Jean de Werth. L'Espagne n'en est pas moins ressentie par la population comme une puissance occupante, surtout du fait des impôts. Mais la Belgique constitue une source de revenus fiscaux et un poste d'observation et de défense en Europe du Nord dont la cour de Madrid ne veut pas se passer. Aussi, pour maintenir leur influence sur la Belgique, appelée les Pays-Bas méridionaux, les rois d'Espagne doivent-ils passer par l'accord des états généraux et du Conseil d'état (gouvernement) siégeant à Bruxelles pour de nombreuses décisions relatives à la politique et aux guerres de l'Espagne qui entraînent des impositions fiscales mal accueillies par la population. Cela fait de Bruxelles une capitale dont il faut respecter les droits et franchises, comme il le faut pour les lois locales des autres composantes des Pays-Bas méridionaux. Ce qui ne va pas sans heurts et conflits depuis le jusqu'au début du , la noblesse locale, le peuple et les pouvoirs urbains ne cessant de revendiquer et d'entrer en rébellion avec la monarchie espagnole. Malgré les intérêts que l'Espagne possède aux Pays-Bas espagnols, elle finit par se lasser de l'incessante opposition qu'elle rencontre et lègue le pays, au , par dévolution de la dynastie espagnole des Habsbourg, aux Habsbourg d'Autriche, et ce en vertu du droit féodal qui, encore à cette époque, régit les pouvoirs qui se partagent l'Europe. Le français étant la langue de culture de toute l'aristocratie européenne et des classes possédantes de l'Ancien Régime, c'est cette langue qui est utilisée dans les affaires politiques. La situation linguistique à Bruxelles continue donc à se caractériser par une dualité de culture, d'une part la langue populaire, le thiois, et, d'autre part, la langue de l'élite. C'est à cette époque que la francisation de la ville se développe sous le gouverneur Charles de Lorraine représentant le pouvoir autrichien. Mais les embellissements de Bruxelles auxquels présida ce gouverneur par la création du quartier royal et la faveur publique qui lui était accordée pour sa bonhomie ne suffirent pas, sous son successeur, à empêcher une hostilité publique motivée par les réformes autoritaires de l'empereur d'Autriche Joseph II et, comme sous le régime du roi d'Espagne, par les impôts. À Vienne existe un bureau belge. L’immixtion autrichienne dans les affaires belges apparaît moins lourde, au début, que celle de l'Espagne. Le régime est celui d'un protectorat. Bruxelles est le poste avancé de l'Autriche en Europe de l'Ouest et, à ce titre, le gouverneur représentant l'empereur d'Autriche y reçoit les plénipotentiaires de puissances étrangères. Mais la volonté de l'empereur d'Autriche est de réglementer l'exercice des professions au mépris des droits acquis par les vieilles chartes. Un chef de corporation, François Anneessens, est exécuté sur la Grand-Place de Bruxelles, d'autres défenseurs des droits locaux doivent s'enfuir. La décision de l'empereur de supprimer des congrégations religieuses qu'il considère comme inutiles, pour une partie d'entre elles, achève de soulever la population de Bruxelles et d'autres villes. Après la victoire militaire à la bataille de Turnhout de l'armée levée par les États généraux représentant les diverses provinces belges, c'est en français qu'est proclamée l'indépendance des États belgiques unis. Mais les querelles entre partisans d'un retour aux anciennes coutumes et les tenants des idées du siècle des Lumières minent la capacité de résistance du pays. Il en résulte un retour en force des Autrichiens. Mais cela n'enraye pas la montée du français à Bruxelles puisque, dès 1793, la victoire des armées de la Révolution française entraîne l'annexion à la France de l'ensemble du pays, avec pour conséquence l'imposition de la langue française dans toute la Belgique. Par décision française, la ville est ramenée à ses limites du Moyen Âge représentées par une enceinte du qui est d'ailleurs démantelée sur ordre de Napoléon Bonaparte. L'autorité qu'exerçait l'Amman de Bruxelles sur la population de la vallée environnante, nommée la cuve, est supprimée. Cette décision arbitraire ramène la population à et perturbe la vie économique. La ville est ramenée au rang de chef-lieu du département de la Dyle, nouveau nom du Brabant. Le préfet Doulcet de Pontecoulant plaidera auprès de Napoléon le retour aux anciennes limites. Mais la chute de l'empire français empêchera ce projet d'aboutir. Sous la République française et l'Empire, le français s'est installé partout comme langue officielle. C'est notamment le cas à Bruxelles. Et malgré une éphémère annexion par le Royaume des Pays-Bas, décidée par les puissances du congrès de Vienne, qui fait de Bruxelles une des deux capitales des Pays-Bas, de 1815 à 1830, c'est le français qui devient la langue des classes supérieures. C'est au point que la tentative d'imposer la langue néerlandaise fut une des causes de la révolution belge de 1830, en plus des mesures discriminatoires d'ordre politique favorisant les Hollandais dans l'administration et dans l'armée, alors qu'ils étaient moins nombreux que les Belges. Des combats sanglants éclatent à Bruxelles en septembre 1830 et se propagent dans tout le pays. Après le bombardement d'Anvers par l'armée hollandaise réfugiée dans la citadelle de cette ville, l'indépendance de la Belgique est acquise avec l'accord du Royaume-Uni et de la France. En 1831, l'armée française intervint pour prévenir un retour en force des Hollandais qui se retirent dans Anvers, mais sans affrontement direct. À cette occasion apparaît un nom qui fera son chemin dans l'histoire de Belgique, surtout de Bruxelles, celui de Charles de Brouckère qui, en menaçant l'armée hollandaise sur ses arrières avec ses volontaires du Limbourg, fut un des artisans de leur repli sur Anvers. Mais les noms des principaux chefs de la révolution sont Louis De Potter, Charles Rogier, Alexandre Gendebien et Jean-Baptiste Nothomb. Ils formèrent un gouvernement provisoire installé dans l'hôtel de ville de Bruxelles alors même que les combats éclataient sur les barricades. Agrandi par l'entrée de diverses personnalités, ce gouvernement patronna la création par un Congrès national de la constitution réputée, à l'époque, la plus libérale du monde. C'est à ce titre qu'elle servit d'ailleurs de référence à plusieurs pays. Cependant, bien que d'inspiration très libérale, cette constitution se voulut monarchique pour ne pas susciter l'hostilité des souverains européens qui voulaient bien d'une Belgique indépendante, mais pas d'une république. C'est à Bruxelles que, le , a lieu en français la prestation de serment de Léopold un noble allemand lié à la monarchie britannique. Une tentative militaire du roi de Hollande ayant été brisée par l'hostilité des grandes puissances et l'entrée en Belgique d'une armée française appelée par le nouveau roi, un traité de paix sera signé en 1839 entre la Belgique et les Pays-Bas. Commence alors le développement industriel de la Belgique qui va devenir une puissance industrielle de premier plan. C'est au cours de cette période qui s'étend sur les , que Bruxelles connaît une expansion qui va décupler sa population tout en débordant des limites auxquelles l'avaient ramenée les Français durant l'annexion. Parallèlement la ville s’est transformée d’une ville largement néerlandophone dans la classe populaire en une ville bilingue, voire multilingue, avec le français pour langue majoritaire et , c’est-à-dire langue franche au sens de langue libre, ce qui veut dire appartenant à tous, ce qui en fait la langue de communication entre les habitants, même d’une autre langue maternelle Bien que historiquement Bruxelles fût une cité dont les habitants parlèrent le néerlandais — communément appelé dialecte flamand — la situation linguistique bruxelloise change radicalement au cours des deux derniers siècles. À côté d’une immigration française et wallonne, cette progression du français s’explique avant tout par la conversion linguistique de la population néerlandophone au cours des générations. La raison en est le manque de considération dont jouissait le néerlandais en tant que langue de culture au sein des classes dominantes belges, renforcé par l’attrait que représentait à l’époque le français comme langue de haute culture et des échanges internationaux. Cette transformation avait démarré graduellement au mais prit toute son ampleur lorsque la Belgique devint indépendante et que Bruxelles déborda au-delà de ses murs. La francisation réelle et massive de la population urbaine ne commence cependant que dans la seconde moitié du . À partir de 1880, on constate que les néerlandophones se virent de plus en plus forcés de devenir bilingues. Le néerlandais ne se transmettait plus à la génération suivante, ce qui a eu pour effet une augmentation considérable du nombre des francophones unilingues après 1910. À partir des années 1960, à la suite de la fixation de la frontière linguistique et de l’essor socio-économique de la Région flamande, la francisation des néerlandophones a paru stagner. Durant la seconde partie du , Bruxelles devient progressivement une ville d’échanges internationaux, ce qui contribue à un afflux d’immigrants qui favorisent l’augmentation de l'usage du français ainsi que de l'émergence d'autres langues, aux dépens du néerlandais. Simultanément, à la suite de l’urbanisation, un nombre supplémentaire de communes précédemment néerlandophones de la Périphérie bruxelloise sont devenues majoritairement francophones. Ce phénomène, connu en Flandre comme la « tache d’huile francophone », constitue, en même temps que la question du statut de Bruxelles, un des principaux sujets de contentieux de la politique belge. La ville, devenue ville-région au , constitue un ensemble urbanistique uni et officiellement bilingue de 19 communes autour du noyau de la cité centrale du haut Moyen Âge. Par ce statut de région, la constitution belge installe Bruxelles dans une position identique à celle des autres régions de Belgique tout en lui rendant une forme et une superficie proches de ses anciennes limites, situation adaptée au statut de capitale qu'elle avait acquis en accueillant la résidence des ducs de Bourgogne Philippe le Bon et Charles le Téméraire. La juridiction bruxelloise plus étendue exercée autrefois dans ce que l'on appelait le quartier de Brabant, qui représentait une partie de cette province, n'a toutefois pas été restaurée. Cette position, Bruxelles l'avait pourtant conservée pendant des siècles, d'abord sous les ducs de Brabant, puis sous les ducs de Bourgogne, et encore sous Charles Quint, quand celui-ci avait constitué les grands Pays-Bas en une généralité incessible par l'acte dit de La Pragmatique Sanction. Par la suite, les guerres de religion et l'absolutisme espagnol ne purent enlever à Bruxelles ni l'étendue de sa juridiction ni son statut politique puisqu'elle resta le siège du Conseil d'État (gouvernement) de ce que l'on appela la Belgica Regia (Pays-Bas espagnols) après la rupture avec le nord. Il s'agissait bel et bien d'un gouvernement, même sous le protectorat des Habsbourg d'Espagne. Plus tard, la révolution brabançonne qui amena la création des États belgiques unis, malgré les Habsbourg d'Autriche, ne fit que confirmer le statut de Bruxelles. Il fallut l'annexion de la Belgique, décidée à Paris, pour ramener la ville à ses dimensions du Haut Moyen Âge. Près de deux siècles plus tard, la ville a donc retrouvé un état conforme à son histoire et à la réalité socio-politique moderne. Déjà, après la révolution belge de 1830, s'amorça un mouvement d'extension progressive à travers le et, surtout, au avec la reconnaissance de l'agglomération de Bruxelles de 19 communes constituées en une entité unique présidée d'abord par un conseil. Enfin, en 1990, fut consacrée la création constitutionnelle de la ville région de Bruxelles-Capitale. Celle-ci possède son propre gouvernement et sa propre assemblée parlementaire sous le nom officiel de . La population recensée représente un peu plus d’un million cent mille habitants, les prévisions laissant augurer une augmentation de 20 % pour 2030 selon le bureau du plan. La région est une des trois régions fédérées de Belgique, les deux autres étant la Région wallonne et la Région flamande. Une comparaison avec d’autres communes belges est possible dans la liste des communes belges les plus peuplées, où Bruxelles n’apparaît pas d’un seul tenant, mais à travers sa division communale. Situation actuelle Les bruxelloises constituent ensemble la seule partie officiellement bilingue de la Belgique La création de la Région de Bruxelles-Capitale a été longtemps retardée du fait des visions différentes sur le fédéralisme en Belgique. Dans un premier temps les partis flamands demandaient des compétences essentiellement culturelles, tandis que les francophones voulaient l’autonomie économique. Les Flamands craignaient aussi d’être placés en minorité devant deux régions francophones et ils voyaient dans la création de la Région bruxelloise une coupure définitive entre Bruxelles et la Flandre, et une concession à la francisation. En 1989, la Région de Bruxelles-Capitale a tout de même fini par être créée officiellement. C'était un retour à la situation de la fin du , lorsque la ville avait autorité de justice sur plusieurs communes voisines, situation multiséculaire qui fut supprimée par les Français lors de l'annexion par la première république. Mais, au , c'est une autorité politique générale et pas seulement judiciaire qui réunit la commune de Bruxelles et les dix-huit communes qui l'entourent dans un ensemble où toutes les communes sont égales. La commune centrale conserve, par tradition, le titre multiséculaire de Bruxelles-ville sans que cela lui confère un droit supplémentaire par rapport aux autres communes. C'est la naissance d'une région qui a son propre parlement régional, avec une représentation minimale garantie pour les Flamands (17 des , environ un cinquième), et un gouvernement régional paritaire (à l’exception du Ministre-Président et des secrétaires d’État). Bruxelles n’a toutefois pas une Communauté propre, en vertu de quoi la Communauté flamande aussi bien que la Communauté française y exercent leur compétence qui est de nature linguistique englobant notamment l'enseignement. Ces communautés possèdent aussi la compétence linguistique sur la Flandre du côté néerlandophone et sur la Wallonie du côté francophone. Mais, pour Bruxelles, les deux communautés sont représentées par des commissions spécifiquement bruxelloises qui gèrent les intérêts linguistiques des Bruxellois flamands et des Bruxellois francophones. Du côté néerlandophone a été créée une Commission communautaire flamande spécifique pour s'occuper des Bruxellois flamands (VGC, qui a succédé à une instance nommée d'abord la Commission culturelle néerlandaise) et, du côté francophone, la Commission communautaire française (COCOF) qui s'occupe des Bruxellois francophones. Des moyens financiers sont attribués par la Région bruxelloise à chaque communauté dans une proportion de 80-20 respectivement à la COCOF et à la VGC. Ces deux institutions, qui fonctionnent parallèlement au gouvernement de la région, ont les mêmes compétences, à Bruxelles, que les communautés, en Flandre et en Wallonie, c'est-à-dire la gestion des aspects culturels et linguistiques concernant les citoyens de l’une et l’autre des deux communautés linguistiques reconnues à Bruxelles. Cette compétence concerne les réseaux d’enseignement et le respect des prescriptions légales uniquement en matière d’emploi des langues en matière administrative. Ainsi, chaque habitant de Bruxelles peut être traité dans la langue de son choix lors de ses rapports avec les réseaux scolaires et dans les administrations. Dans les hôpitaux publics qui dépendent des centres publics d'aide sociale, le bilinguisme des services est obligatoire; il n'est pas requis dans les hôpitaux privés ni les hôpitaux universitaires. Économie Bruxelles offre la vision d'une ville prospère. De nombreux commerces la parsèment, cafés, restaurants, traiteurs, chocolatiers, grands magasins tels Inno-BM et sa galerie de la rue Neuve, une des artères les plus commerçantes d'Europe, mais aussi les grandes enseignes tels les grands magasins Colruyt, Delhaize ou encore Carrefour. Ces commerces sont ouverts jusqu'à 20 heures tous les jours et 21 heures le vendredi. Ils sont fermés un jour par semaine qui est laissé au choix et qui est, le plus souvent, le dimanche. Mais ils sont ouverts le dimanche dans le centre-ville touristique délimité par les boulevards de la petite ceinture intérieure. Cette apparente prospérité s'explique par la présence d'une population aisée, voire riche, formée par la bourgeoisie locale ainsi que les nombreux cadres des institutions internationales et leur cortège de lobbys. Cependant, Bruxelles est une ville où s'accroissent les phénomènes de dualisation et de paupérisation, le chômage y compte unités (à la fin de ), majoritairement des immigrés de première ou deuxième génération sans qualification ou dont les qualifications ne correspondent pas au exigences de plus en plus élevées sur le marché de l'emploi bruxellois sous l'influence de la nécessité d'emplois tertiaires très qualifiés (finance et administration avec des exigences linguistiques: bilinguisme et même trilinguisme). Le taux de chômage se stabilise à 20,8 % avec 111.597 demandeurs d’emploi inoccupés en 2013, le taux de pauvreté étant de 26 % qui est le plus élevé du pays. Cette situation est la conséquence de l'évolution de Bruxelles vers un statut de fait qui l'a imposée, depuis la fin des années cinquante, comme une des principales villes d’affaires et de décisions d’Europe. Elle le doit à sa position géographique au centre le plus dynamique de l’Europe représenté par le Benelux et la Banane bleue, ce qui lui a conféré son statut de grand centre urbain d'autant plus qu'il en est résulté le développement d'un très dense nœud international de liaisons aéroportuaires, ferroviaires et routières. L'aéroport de Bruxelles National à Zaventem est connecté, au nord-est de la ville, au réseau ferroviaire de tout le pays et au réseau autoroutier. Bruxelles-Charleroi South Airport, au sud-est, est connecté au réseau autoroutier. Les ports de mer d'Anvers, de Gand et la zone industrielle de Charleroi délimitent un triangle économique au centre duquel le port Bruxelles, accessibles aux navires de mer de et aux gros convois poussés de péniches, assure la liaison avec l'Euregio industrielle d'Anvers et de Liège vers la Ruhr et aussi vers la France. Avec ses fonctions de capitale multiple de la Belgique, de l’Europe et de l’OTAN (organisation du traité de l’Atlantique Nord), la ville est un centre politique d’importance nationale et internationale de première grandeur, ce qui, joint à sa position dans la partie la plus riche de l'Europe, explique qu'elle soit le siège de nombreuses sociétés, le tout constituant un réservoir d’emplois très qualifiés dominés par les activités tertiaires de pointe et, notamment, dans un dense réseau bancaire mondial. Ainsi, Bruxelles est reconnue ville mondiale dans de nombreux classements internationaux, entre autres celui du "Groupe d'Étude des Villes Mondiales" de l'université de Loughborough. Sécurité sociale et santé Les spécialistes constatent que des difficultés se poseront dans les domaines du social et de l'éducation et tout indique que la région, en grande difficulté financière, fiscalement exsangue et géographiquement étouffée par le cadre institutionnel belge, ne pourra s'en sortir seule. Pour les Bruxellois comme pour les Belges de tout le pays, il existe un système de sécurité sociale. Les Belges ainsi que les résidents européens et les étrangers d'autres parties de l'Europe titulaires d'une carte de séjour en bénéficient, de même que toute personne en séjour ou de passage en Belgique. Un important réseau d'hôpitaux quadrille Bruxelles. Nés au cours des siècles d'initiatives publiques ou privées, les hôpitaux sont accessibles sur la base des tarifs de mutuelle avec des suppléments librement négociés selon les cas. Ce sont les hôpitaux universitaires, Saint-Luc dans la partie est de la ville, l'hôpital Érasme au sud-ouest, l'hôpital Brugmann, l'hôpital Paul Brien et l'A.Z.-V.U.B. au nord, l'hôpital Saint-Pierre, le plus ancien et installé dans le centre depuis des siècles, il jouxte l'Institut Bordet réputé internationalement pour sa compétence en cancérologie. L'hôpital d'Ixelles-Etterbeek, la clinique Baron Lambert la clinique Paul Brien, l'hôpital Joseph Bracops, la clinique Molière sont, à l'origine, communaux. Ces hôpitaux sont associés en plusieurs réseaux. L'hôpital militaire Reine Astrid n'appartient, lui, pas à un réseau, étant dépendant du ministère de la défense nationale. On n'y traite pas seulement les militaires, cet hôpital s'étant fait une spécialité du traitement des grands brûlés. On compte encore plusieurs institutions d'origine mutuelliste telles que la clinique Saint-Jean et la clinique César de Paepe. D'autres établissements sont privés comme la clinique de l'Europe, la clinique du parc Léopold, le Centre Hospitalier Edith Cavell, la clinique Antoine Depage, la polyclinique du Parnasse, et d'autres encore. La totalité de ces établissements ont été adaptés ou reconstruits dans le courant du ou vers la fin de celui-ci pour les adapter à l'évolution médicale. Cette liste n'est pas exhaustive, car il existe aussi de nombreuses polycliniques fondées par des médecins libéraux et des maisons médicales qui, dans certains quartiers, pratiquent tout type de soins, sauf la chirurgie, pour le tarif le plus bas. Bruxelles est une importante ville d’expositions et de salons, avec ses Grands Palais du Heysel, mais aussi une ville de congrès par son Palais des Congrès et d’autres lieux conçus pour y tenir des séances, ainsi que des salles ouvertes à des réunions dans de grands hôtels, qui gravitent autour des institutions politiques dont la Commission européenne et le Conseil de l’Union européenne ainsi que le Parlement européen, institutions qui comportent de nombreux services administratifs. À noter que, par accord amiable, de nombreuses réunions de travail et quelques séances plénières se tiennent dans le complexe de bâtiments du parlement européen de Bruxelles, bien que le siège officiel du Parlement européen se situe à Strasbourg où ont lieu les séances plénières. Enseignement Les trois universités les plus importantes de Bruxelles sont l'université libre de Bruxelles ( à Bruxelles), () et l'Université Saint-Louis - Bruxelles (). La ville comporte également diverses implantations d'autres universités : l'UCLouvain y a ses facultés de médecine, de pharmacie et d'architecture ( à Bruxelles) ; et de même son penchant néerlandophone y a aussi trois campus, ainsi que la . La population estudiantine de Bruxelles-Capitale est estimée à . En incluant les étudiants de la zone métropolitaine autour de Bruxelles, la population estudiantine générée par la capitale est estimée à plus ou moins . Transports Transports en commun Le Thalys relie Bruxelles à Paris, Lille, Amsterdam et Cologne, tandis que le TGV « classique » relie les villes françaises (Montpellier, Lyon, Marseille, Strasbourg, Lille, etc.). L’Eurostar relie Bruxelles à Londres. Depuis le , une ligne spéciale relie le centre de Bruxelles à l’aéroport de Bruxelles National. Lors de son inauguration, à l'Air Terminus voisin de la gare centrale, c'était la première fois qu'une ligne de chemin de fer reliait un centre-ville à un aéroport. Le réseau ferroviaire de la SNCB s'étend à toute la Belgique et dessert, dans Bruxelles, plusieurs gares et points d'arrêt. Les plus importantes pour le trafic voyageurs se trouvent sur la jonction Nord-Midi qui traverse le centre de la ville dans un tunnel à six voies ; tous les trains voyageurs nationaux à partir de Bruxelles s’y arrêtent : ces gares et stations sont au nombre de 31 à l'intérieur des limites urbaines, sans compter quelques arrêts en plus dans la périphérie proche. Gare du Midi (principale gare internationale, desservie par le TGV Bruxelles-France, l’Eurostar, le Thalys, l’ICE) Gare de Bruxelles-Central Gare du Nord la jonction Nord-Midi comporte encore deux autres gares, d’importance mineure : Gare de Bruxelles-Chapelle Gare de Bruxelles-Congrès (près de la Cité administrative) les autres gares importantes se trouvent dans le quartier des institutions européennes, les trains en direction de Namur et Luxembourg s’y arrêtent : Gare de Bruxelles-Luxembourg (anciennement Quartier Léopold), en communication avec le siège bruxellois du Parlement européen Gare de Bruxelles-Schuman sous le Berlaymont, siège principal de l'administration européenne et aussi, dans diverses communes bruxelloises : Gare d’Etterbeek Gare de Boitsfort Gare de Boondael (à Ixelles) Gare de Watermael Gare de Schaerbeek Gare de Jette Gare de Bockstael (à Laeken, en correspondance avec le métro) Gare de Berchem-Sainte-Agathe Gare de Haren-Sud Gare de Haren Gare de Bordet Gare d’Evere Gare de Meiser Gare de Mérode (à proximité du Cinquantenaire, en correspondance avec le métro) Gare de Delta (à Auderghem, à proximité de l’Université libre de Bruxelles, en correspondance avec le métro) Gare de Saint-Job (à Uccle) Gare de Moensberg (à Uccle) Gare du Vivier d’Oie (à Uccle) Gare d’Uccle-Stalle Gare d’Uccle-Calevoet Gare de Forest-Midi (près des usines AUDI) Gare de Forest-Est (près de la salle de concert de Forest-National) Gare de l’Ouest (à Anderlecht) Gare Simonis (à Koekelberg) Un RER de la SNCB est en cours de réalisation afin d’apporter une réponse aux gros problèmes de mobilité rencontrés dans la ville en raison du grand nombre de travailleurs migrants qui viennent de l'extérieur de Bruxelles pour y travailler. Ces navettes matinales et vespérales les ont fait surnommer les navetteurs. Le projet de RER est d'utiliser les lignes existantes de banlieue et de grande banlieue, en y ajoutant une ou deux voies supplémentaires. Cela implique de nouveaux points d’arrêt, une trentaine en théorie par la création et la transformation de gares et de points d'arrêt du réseau ferré existant dans la ville même. Ce réseau ferré intérieur a été créé dans les années 1860-1890 et a subsisté depuis, étant souvent réduit au trafic de marchandises avant d'être reconquis par le trafic de voyageurs dans le projet de RER. Parmi les arrêts du RER prévus à l'intérieur de Bruxelles-Capitale, la gare de l’Ouest en correspondance avec le métro une halte Simonis en correspondance avec le métro la halte de Germoir à Etterbeek la halte des Arcades à Watermael une halte à hauteur du CERIA à Anderlecht d’autres arrêts devraient voir le jour pendant et après la mise en place du RER qui devrait être terminé pour 2018. Les lignes de tramways de la STIB composent un réseau dense de surface, souvent en site spécial et parfois en souterrain et sont interconnectées, en certains points, avec les lignes de chemin de fer et de métro. Le métro de la S.T.I.B. roule principalement en souterrain. Il est interconnecté en certains points de correspondance avec le réseau ferroviaire de la S.N.C.B. Le métro comporte quatre lignes, 1, 2, 5 et 6 et deux lignes devant être prolongées, les 3 et 4, dont les tronçons achevés accueillent de longs convois de tramways de type Cityrunner sous le nom de « prémétro » En 2015, le réseau métropolitain à l'intérieur de la région compte . Elles sont incluses dans un ensemble de de métro et gares et stations de chemin de fer utilisables pour circuler dans Bruxelles et sa proche banlieue en y incluant la vingtaine de haltes situées dans les communes immédiatement limitrophes de la région. C'est cet ensemble que des travaux de génie civil doivent, petit à petit, transformer en un réseau intégré de R.E.R. Les lignes d'autobus de la STIB complètent ce réseau, dans Bruxelles même et en prolongement hors de l'espace urbain pour quelques-unes d'entre elles. Des lignes nocturnes fonctionnent les vendredis et samedis et aussi lors des fêtes importantes. Des autobus des sociétés T.E.C. et De Lijn venus des autres régions de Belgique pénètrent en ville. Certaines de ces lignes sont exploitées en lignes rapides vers des villes de province, notamment Hasselt et Charleroi. Les sociétés de transports urbains et régionaux offrent un abonnement gratuit aux personnes de plus de disposant d'un revenu limité ou inférieur au minimum légal ; il est valable un an et renouvelable sur les réseaux de trams, bus et métros dans toute la Belgique. La SNCB, quant à elle, offre un tarif réduit à la même catégorie des plus de , soit 6 Euros pour un aller et retour à partir de 9 heures du matin dans la même journée entre deux gares de n'importe quelle partie du territoire belge. Transports routiers La ville est entourée de trois grands axes périphériques concentriques : Le : autoroute périphérique contournant les bruxelloises ; La grande ceinture : boulevards (interrompue au sud au Bois de la Cambre) ; La petite ceinture : une série de huit tunnels et de voies rapides encerclant totalement le centre-ville, suivant le tracé d’une muraille médiévale des qu’on ne traversait qu’aux huit portes restées célèbres : portes de Namur, Hal, Anderlecht, Flandre, Rivage, Laeken, Schaerbeek et Louvain. Les huit tunnels (avec le nombre moyen de véhicules par jour sur base annuelle) sont le tunnel Rogier (), le tunnel Botanique (), le tunnel Madou (), le tunnel Arts-Loi (), le tunnel Trône (), le tunnel Porte de Namur (), le tunnel Louise () et le tunnel Porte de Hal (). La vitesse est en bonne partie limitée à en raison du scandale provoqué par un chauffard de vingt ans qui a tué un ou une jeune journaliste dans la zone Schaerbeek. Transports aériens L’aéroport de Bruxelles () ou Zaventem ; plusieurs trains et bus par heure le relient à Bruxelles ; L’aéroport de Charleroi Bruxelles-Sud (), spécialisé dans les compagnies à bas prix ; l’aéroport est relié à Bruxelles par des navettes routières. L'aéroport de Bruxelles - Melsbroek, qui est surtout un aéroport à composante militaire, qui est utilisé de manière minoritaire pour les voyageurs civils. Transports fluviaux Deux canaux reliés entre eux passent à Bruxelles dont le port est le deuxième port intérieur belge assurant une communication du nord au sud de la Belgique, ainsi qu'avec les pays limitrophes pour les transports en vrac, pétrole, matériaux de construction pour lesquels la voie d'eau est la plus économique. Le port assure directement ou indirectement le travail de . Grâce au trafic fluvial, le port permet d'éviter le trafic routier de par an, ce qui, outre une réduction importante des embarras de circulation, permet une économie de dont l'estimation peut aller jusqu'à par an . Le port de Bruxelles est le lieu de jonction de deux canaux de première importance : Le Canal maritime de Bruxelles à l'Escaut, communément appelé Canal de Bruxelles ou Canal de Willebroeck, construit au et agrandi plusieurs fois, est adapté aux techniques de poussage des grands trains de péniches pouvant atteindre ainsi qu'aux navires de mer jusqu'à remontant l'Escaut depuis Anvers jusqu'au port de Bruxelles par le canal, directement et sans rupture de charge, que ce soit jusqu'à la réception du fret à Bruxelles ou pour l'expédition. D'où, pour les entreprises utilisant le canal, une compression des coûts résultant de la suppression des transbordements, ce qui offre un avantage concurrentiel. Le Canal Bruxelles-Charleroi, construit au , et depuis, agrandi trois fois. Relié au canal maritime de Willebroeck, il assure le trait d'union entre les zones économiques d'Anvers et de Charleroi via Bruxelles, mettant la zone économique de la capitale en communication avec la Flandre au nord, ainsi qu'avec le sud wallon et le nord de la France grâce aux ouvrages d'art du plan incliné de Ronquières et des ascenseurs pour bateaux de Strépy-Thieu accessibles aux trains de péniches mus par poussage. Culture Culture et loisirs Outre ses nombreux monuments anciens et modernes Bruxelles offre des centres d’intérêts innombrables. La ville est un centre culturel important avec un opéra multi séculaire, une trentaine de théâtres, de nombreux cinémas et complexes multi-salles, des studios de prises de vues et de sonorisation, ainsi que les onze chaînes belges de télévision des deux langues représentées par des sociétés publiques et privées. En plus des chaînes de radios publiques et de radios libres. Outre Forest National et le voués au rock et à la chanson moderne, le Palais des beaux-arts se révèle être, à Bruxelles, un centre polyvalent de théâtre, cinéma, musique, littérature et expositions d’art plastique. Il s’y tient chaque année le concours Reine Élisabeth réputé dans le monde entier et consacré, d'année en année, tour à tour au violon, au piano, au chant et à la composition pour orchestre. En plus existent divers autres centres culturels (voir la liste), de grands musées comme les musées royaux d’art et d’histoire avec des sections consacrées à de nombreux pays, le Musée royal de l’Armée et d’histoire militaire avec ses armures, ses armements de plusieurs époques et son grand hall de l'aviation où sont suspendus de nombreux appareils militaires civils dont une Caravelle, l' qui présente toute l'histoire de l'automobile à travers des centaines de véhicules. Le Musée royal des Beaux-arts (musées d’art ancien et moderne), dont le musée Magritte inauguré en 2009, qui voisinent le musée des instruments de musique, réputé un des plus beaux au monde, le muséum des sciences naturelles avec son exceptionnelle collection de dinosaures et de baleines. De nombreux autres musées, petits et grands, sont encore consacrés aux sujets les plus divers (folklore, costumes, dentelles). On citera encore le Musée des chemins de fer et ses locomotives et wagons depuis les origines. Wolubilis Ancienne Belgique Théâtre royal de Toone (marionnettes folkloriques) Théâtre le Peruchet (marionnettes) Le Botanique Le Cirque Royal Forest National () () (salle de concert dans l'ancienne maison de la radio devenue centre multi media) Salles de cinéma Avenue (multi salles) Acropole (multi salles) Vendôme Galeries Aventure Salles UGC Toison d'Or (multi salles) Salles UGC de Brouckère (multi salles) Kinepolis (multi salles) Le Flagey Le Musée du cinéma Salles disparues Capitole Arenberg Aventure L'Étoile Crosly Nord Crosly Cameo Scala Colisée Cineac Nord L'Aiglon Le Chaplin Le Styx Orly Midi Studio Midi Cinéma, télévision Une activité cinématographique soutenue de nature documentaire caractérise le cinéma belge depuis ses débuts, principalement à Bruxelles. On parle à ce sujet de « l'école documentaire belge ». La ville abrite des studios de prises de vues et de montage. Elle est aussi le siège de la radio-télévision publique belge de langue française, la RTBF avec trois chaînes, de la radio-télévision publique belge de la langue néerlandaise VRT avec trois chaînes, des deux chaînes régionales BX1 et , de la chaîne cryptée Be TV et des chaînes privées TVI et VTM qui offrent également trois chaînes chacune. Comme toute la Belgique, l'ensemble des de la ville est câblé et permet de recevoir, outre les chaînes belges, plusieurs dizaines de chaînes de l'Europe et du monde. La Cinémathèque royale de Belgique fondée en 1938, possède des collections très importantes. Au fil du temps, l'activité cinématographique et télévisuelle s'est développée jusqu'à englober le secteur du cinéma d'animation et de fiction qui ont adopté les techniques numériques au début du . Plusieurs coproductions internationales sont tournées en Belgique auxquelles les studios bruxellois indépendants apportent leur savoir-faire. L'école de cinéma INSAS (en néerlandais R.I.T.C.S.) contribue à offrir à la production audio-visuelle belge et internationale des techniciens qualifiés dans toutes les spécialités. Depuis 2014, existe un cours de comédie musicale dénommé « Broadway » en référence à la capitale de ce genre, d'abord théâtral, puis cinématographique qui a supplanté l'opérette. Musées Archives et Musée de la Littérature Musée du transport urbain bruxellois Train World en gare de Schaerbeek Musée Magritte Musée du jouet Musée du cinéma Musée des instruments de musique Musée Victor Horta Centre belge de la bande dessinée (CBBD) Musée bruxellois de l'industrie et du travail Archives et musée de la vie flamande Musée Alice et David van Buuren Musée Charlier Musée communal des beaux-arts d'Ixelles Musée d'art spontané Musées royaux du Cinquantenaire : Musée de l’armée Musées royaux d’art et d’histoire Autoworld, musée de l’automobile Museum de l'Institut royal des sciences naturelles Musées royaux des beaux-arts de Belgique Musée Oldmasters, ancien Musée royal d'art ancien Musée royal d’art moderne (définitivement fermé) Musée Wiertz Musée Meunier Musée BELvue Musée bruxellois de la gueuze Wiels, centre d’art contemporain Musée d'Érasme Musée juif de Belgique Musée royal de l'Afrique centrale, à Tervuren, hors ville, réputé dans le monde entier CLA (collection de livre d'artiste) Lieux touristiques et monuments La Grand-Place, l’hôtel de ville et les maisons des corporations, L’Îlot Sacré, quartier protégé au nord de la Grand-Place, Le Manneken-pis et Jeanneke-Pis, son homologue féminine, moins visitée, Le parc de Bruxelles, appelé parfois parc Royal, entre le Parlement et le Palais royal qui se visite durant la saison touristique. La place Royale, à proximité du Palais royal. Le palais royal en style classique des (dont la restauration s'achève en 1903) avec ses salles somptueuses qui se visitent gratuitement pendant la saison touristique. Le quartier du centre-ville : de la place Rogier à la Bourse et à la place Anneessens avec les bouquinistes ; la rue Neuve, une des artères les plus achalandées d'Europe avec ses commerces de luxe, grands magasins et la galerie City 2, L’avenue Louise, l'avenue de la Toison d'Or et la porte de Namur : cinémas, commerces de luxe et le pittoresque quartier congolais de Matongé, Le monumental Palais de Justice, le plus grand du monde, de style éclectique inspiré de l'antique et le panorama du centre-ville depuis la place Poelaert, Le quartier des Marolles et son marché aux puces, sur la place du Jeu de Balle. Le quartier est dominé par le bâtiment imposant du Palais de Justice auquel il est relié par un ascenseur panoramique moderne, Les Galeries royales Saint-Hubert, les plus anciennes galeries marchandes couvertes d’Europe qui abritent des commerces de luxe et une célèbre librairie, La Galerie Agora, véritable souk moderne, La Galerie Bortier et ses bouquinistes, Le Passage du Nord, Le plateau du Heysel, où ont eu lieu les expositions universelles de 1935 et de 1958, où se situent : Les Grands Palais voués aux salons, comme le salon de l'auto, L'Atomium se dresse dans la perspective des Grands Palais, représentant une molécule de fer gigantesquement agrandie et composée de neuf sphères représentant les atomes, la sphère supérieure contenant un restaurant et les autres des salles d'exposition et de réunions, Dans le parc des expositions on trouve aussi le "Trade mart", complexe commercial réservé aux transactions des professionnels, surtout dans l'import export, Bruparck, qui comprend : Mini-Europe, parc qui expose des maquettes de monuments de toute l'Europe, Un complexe cinématographique multisalles, Le stade Roi Baudouin, anciennement Heysel, Le planétarium et ses spectacles de la voûte céleste (géré par l'Observatoire royal de Belgique), Le quartier Léopold, où se situent la majorité des Institutions européennes et le parc Léopold, Le Sablon, quartier des antiquaires Le Mont des Arts avec la Bibliothèque royale de Belgique et le Palais des congrès, Le Palais des beaux-arts, le Bozar, conçu en 1923, construit en style "Art déco" par le grand architecte Victor Horta et inauguré en 1929 comme l'ancêtre de toutes les maisons de la culture avec ses salles d'exposition, son théâtre, le musée du cinéma et la grande salle à l'acoustique exceptionnelle dans laquelle se donne, chaque année, le Concours Reine Élisabeth de Belgique avec ses compétitions internationales réunissant, tour à tour, les grands solistes du violon et du piano, les virtuoses du chant classique et de la direction d'orchestre. La place des Martyrs, Le quartier Sainte-Catherine et son marché, L'église Sainte-Catherine, La basilique du Sacré-Cœur à Koekelberg, une des plus vastes églises du monde, avec le panorama à 360 ° que l'on découvre depuis le dôme, L'église du Béguinage, L'église des Minimes, La cathédrale Saints-Michel-et-Gudule, L'église Notre-Dame du Finistère, L'église Notre-Dame de Bon Secours, L'église des Riches Claires, L’église Notre-Dame du Sablon, L'église de la Chapelle où se trouve le tombeau du peintre Pierre Brueghel l'ancien, L’église Saint-Guidon, elle est située sur la commune d'Anderlecht L'église Saint-Joseph, La porte de Hal, ancienne tour fortifiée du Moyen Âge et son musée, La Maison de la Bellone, Le musée des beaux-arts avec ses collections de peinture et de sculpture anciennes et contemporaines parmi lesquelles les œuvres du peintre surréaliste bruxellois Paul Delvaux. Le Musée Fin de siècle Le musée Magritte exclusivement consacré au grand peintre surréaliste bruxellois. Le Musée des instruments de musique (MIM), le plus riche des musées d'instruments de musique, Le palais des Académies en style néo classique (qui ne se visite pas) Les maisons « Art nouveau » (square Ambiorix, avenue Palmerston, avenue Louis Bertrand…), Le parc du Cinquantenaire, où se situent La grande mosquée de Bruxelles, Autoworld, musée de l’automobile, Les musées royaux d’art et d’histoire, Le musée royal de l'armée et de l'histoire militaire surnommé par les connaisseurs américains The biggest gun museum in the world. Le Muséum des sciences naturelles de Belgique avec sa collection de dinosaures dont un troupeau d'iguanodons unique au monde, Le parc de Laeken, domaine de regroupant : Le château de Laeken du , demeure des souverains belges, Les serres royales ouvertes une fois par an en mai, La tour japonaise, musée d'Extrême-Orient, Le pavillon chinois, musée d'Extrême-Orient, Statue de l’Europe Unité dans la paix : œuvre monumentale, dédiée à l’Europe, commandée par la Commission européenne au sculpteur français Bernard Romain et placée au cœur du quartier européen (square Van Maerlant) à Etterbeek. Musique classique L’Orchestre national de Belgique est en résidence au Palais des beaux-arts de Bruxelles. Le Brussels Philharmonic est en résidence à la Maison de la Radio du Flagey. Au Palais des beaux-arts se tient annuellement le Concours musical international Reine-Élisabeth recherché par les musicologues et les artistes de haut niveau du monde entier, est consacré, d'une année à l'autre, successivement au violon, au piano, au chant classique et depuis 2017 le violoncelle et à la composition musicale dont est issue l'œuvre imposée. Le jury international du concours a compté, parmi les jurés, d'anciens lauréats, comme David Oïstrakh et Marcel Poot. Musiq'3 Festival est un festival de musique classique qui a lieu sur la place Flagey fin mai/début juin Évènements culturels et folkloriques Se tiennent régulièrement les évènements suivants : La Fête de l'iris, fête de la Région Bruxelles-Capitale, chaque année au printemps ; La plantation du Meyboom le , la plus ancienne tradition folklorique de Bruxelles célébrant l'arbre de mai, en réalité, mauvaise traduction du néerlandais, arbre de joie ; L'Ommegang, cortège folklorique rejouant depuis 1930 l'Ommegang qui eut lieu en 1549 lors de la présentation de Philippe II par Charles Quint à Bruxelles; La Zinneke Parade, cortège déguisé à travers la ville ayant lieu tous les depuis l'an 2000 ; (anciennement Eu'ritmix), festival de musiques d’horizons variés ; Le KunstenFESTIVALdesArts, festival d’art contemporain international ; Festival Couleur Café, festival de musiques du monde et urbaines ; , cortège de gigantesques ballons organisé en 2009 à l'occasion de l'année touristique ; La Saint-Verhaegen, cortège folklorique étudiant à l'occasion de l'anniversaire de la fondation de l'ULB ; Les grandes productions internationales de Forest National et du Palais 12, chanteurs, groupes rock, tournées de spectacles ; Festival du film scientifique de Bruxelles ; Festival international du film fantastique de Bruxelles ou "BIFFF" lors des vacances de Pâques ; Festival pink screens (Festival qui a lieu en novembre au cinéma Nova proposant film, expo et soiré Queer/LGBTI+) Fête de la BD. Théâtres et salles de spectacle Salles de cinéma Cafés célèbres de Bruxelles À La Bécasse, rue de Tabora 11, café-restaurant dans un cadre authentique datant de la fin du . À la Mort Subite, rue Montagne-aux-Herbes Potagères 7, café classé typiquement bruxellois qui à l'origine brassait la bière du même nom. Le Cirio, rue de la Bourse 18-20, décor en style Art nouveau fin (1909), classé. L'Espérance, rue du Finistère 1-3, décor de style Art déco (1930) de Léon Govaerts. Le Falstaff, rue Henri Maus 17-23, réalisé entre 1903 et 1916 en style Art nouveau, enseigne Art déco (vers 1930). L'établissement ferme ses portes le avant de rouvrir en . La Fleur en Papier Doré, rue des Alexiens 55, décoration éclectique d'œuvres d'artistes surréalistes et point de ralliement de ceux-ci. Le , rue des Chartreux 5-7, date de 1916, jadis fréquenté par les joueurs d'échecs, dont René Magritte. La Porte noire, dans les caves d'un bâtiment multi-centenaire. , rue de Savoie, plus de d'existence depuis son site original, au bois de la Cambre, sur le chemin de Waterloo. Les pèlerins anglais de la bataille y faisaient un relais assoiffé, dont Lord Byron et Walter Scott. Au , certains Français venus à Bruxelles en avaient fait une référence pittoresque et délicieuse avec la « Lambic », bière typiquement et exclusivement bruxelloise que sirotèrent Sacha Guitry, Alfred Jarry et Gilbert Bécaud (entre autres). Café Le Roy d'Espagne. Le bâtiment, construit en 1697 fut à l'origine la maison de la corporation des Boulangers. Comme le rappelle le panneau signalétique, il doit son nom au buste de qui orne la façade au . Dégradé durant la révolution française, la maison a été remise en état d'origine en 1902 sous l'impulsion du bourgmestre Charles Buls. Après avoir été un café et une quincaillerie, dont il reste la galerie au premier étage, elle a retrouvé sa vocation de café en 1954. La restauration de la façade a été réalisée par la ville en 2014. Au vieux , café à Uccle, établi depuis plusieurs siècles, en fait l'un des plus vieux cafés bruxellois. La brasserie Ploegmans. Disparus La Taverne royale. Les Mille Colonnes. Le . L'Horloge. Le Café de la Paix. L'Élite. L'. Le Vallado. L'Enfer. Le . Jumelages Personnalités liées à Bruxelles Voir aussi Bibliographie Louis Hymans, Bruxelles à travers les Âges, () Claire Billen et Jean-Marie Duvosquel (dir.), Bruxelles (coll. L’Esprit des villes d’Europe), Anvers, Fonds Mercator, 2000, 301 Roel Jacobs, Une Histoire de Bruxelles, Bruxelles : Racine, 2004 Thierry Demey, Bruxelles. Chronique d’une capitale en chantier, , Bruxelles, Paul Legrain et CFC Éditions, 1990. Georges Lebouc, Histoire insolite des rues de Bruxelles, Bruxelles : Racine, 2007, 206 Georges Lebouc, Des rues et des hommes à Bruxelles, Bruxelles : Racine, 2008, 206 Pierre Laconte, Carola Hein, , Bruxelles : Aliter, 2007. Pierre Laconte (dir.), Bruxelles, La Belgique et l’Europe. Un urbanisme cosmopolite, Lyon : Éditions du Certu, 2007. Christian Dessouroux, Espaces partagés, espaces disputés. Bruxelles, une capitale et ses habitants, Ministère de la Région de Bruxelles-Capitale, 2008. Paul de Saint-Hilaire, Bruxelles Mystérieux, Bruxelles, Rossel, 1976, 159 Marc Meganck, Le patrimoine rural, Direction des Monuments et des Sites, Bruxelles, 2009. Marc Meganck, Bruxelles par-delà les murs (photos de Xavier Claes), Aparté, Bruxelles, 2006. Marc Meganck, Bruxelles de tour en tour (photos de Xavier Claes), Aparté, Bruxelles, 2004. Marc Meganck, Les escaliers de Bruxelles (avec Stéphanie Masuy), Bernard Gilson, Bruxelles, 2002. Romans se déroulant à Bruxelles Nathalie Stalmans, Finis terrae, Sous les pavés, l'enfer, Bruxelles Terre de Brume, 2014. Ce roman se déroule au dans la maison de la rue Neuve, maison aujourd'hui classée. Finis Terrae a été nominé pour le Prix des Lycéens 2017. Nathalie Stalmans, Le Vent du boulet, Genèse édition, 2018. Roman sur le à Bruxelles. La maison de la rue Neuve sert à nouveau de cadre à ce roman. Il s'agit de la suite du précédent, même si les deux romans peuvent se lire indépendamment. Éric-Emmanuel Schmitt, Les Deux Messieurs de Bruxelles, Albin Michel 2012, situe son histoire qui commence dans les années 1950 et finit en 2010 entre le quartier populaire des Marolles et le quartier bourgeois d'Ixelles. Éric-Emmanuel Schmitt, Les Perroquets de la place d'Arezzo, Albin Michel, 2013. Roman choral situé à la place Guy d'Arezzo d'Uccle. Jacqueline Harpman, Le Bonheur dans le crime, Stock, 1993 (réed. Espace Nord, 2012). Roman situé à la Maison Delune, sise Avenue Franklin Roosevelt. Muriel Monton, L'antiquaire des Marolles, 2015. Roman policier se déroulant dans le quartier des Marolles, quartier du centre. Articles connexes Bruxellisation Histoire de Bruxelles Lignages de Bruxelles Art nouveau à Bruxelles le métro de Bruxelles le Sablon Les Serres royales de Laeken Bruxelles (Union européenne) Mégalopole européenne Pentagone (villes européennes) Liste des agglomérations d'Europe Aire urbaine Liens externes Site officiel de la ville et Wikibru, le wiki de la ville ( "wiki communal" de Belgique) Visitbrussels - Bureau de tourisme et des congrès de la Région bruxelloise [www.belgique-tourisme.be|Wallonie Bruxelles Tourisme, site officiel de promotion du tourisme de la COCOF et de la Région wallonne] Institut Bruxellois de Statistique et d'Analyse - Données quantitatives sur la Région bruxelloise Inventaire du patrimoine architectural de Bruxelles Monitoring des Quartiers - Outil interactif de suivi des quartiers bruxellois ArchivIris - le site du patrimoine archivistique des administrations locales en région de Bruxelles-Capitale Notes et références Notes Références
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Forme%20de%20Backus-Naur
Forme de Backus-Naur
La forme de Backus-Naur (souvent abrégée en BNF, de l'anglais ) est une notation qui permet d'écrire les règles des langages informatiques (notamment des langages de programmation). C’est donc un métalangage employé pour définir inductivement un langage. Elle est utilisée dans certains livres pour décrire le langage étudié, mais également par de nombreux logiciels d’analyse syntaxique pour travailler sur des fichiers sources de plusieurs langages différents. Elle est une notation pour des grammaires formelles de type hors-contexte (car on définit les termes hors de leur contexte, pour replacer ensuite la définition desdits termes dans ce contexte). Cette syntaxe a été conçue par John Backus et Peter Naur lors de la création de la grammaire du langage Algol 60. Initialement appelée Backus normal form (« forme normale de Backus »), elle est devenue la « forme de Backus-Naur » à la suggestion de Donald Knuth. Le grammairien Panini est un précurseur de Backus et Naur. BNF et apprentissage Bien que la prise de connaissance d’un langage demande une connaissance des rudiments de sa syntaxe, la BNF n'est pas nécessairement adaptée à l'apprentissage d'un langage. En effet, si la BNF a pour rôle de fixer des règles à des compilateurs et permet aussi à des informaticiens ayant les bases d'un langage d'en approfondir la logique fine, l'apprentissage initial de ce langage ne nécessite pas un tel degré de précision au départ, où on cherche à maîtriser la sémantique bien plus que la syntaxe (dont le compilateur signalera de toute façon les erreurs). Celui-ci peut même constituer un handicap par sa profusion de détails et de degrés d'abstraction imbriqués inutiles au simple utilisateur d'un langage. Des expériences tentées vers 1967-1972 dans trois écoles des mines, par exemple, ont montré que cette forme axiomatique générale se mémorisait moins bien qu'une série d'exemples particuliers que l'élève généralisait ensuite de lui-même. Cela n'enlève rien à l'intérêt du métalangage dans le domaine pour lequel il a été conçu, qui n'est pas l'enseignement. Cette forme de description est par exemple parfaitement appropriée à l’écriture de compilateurs. Syntaxe En BNF, on distingue les méta-symboles, les terminaux et les non-terminaux. Les méta-symboles sont tout simplement les symboles de BNF. Les symboles non-terminaux sont les noms des catégories que l’on définit, tandis que les terminaux sont des symboles du langage décrit. Prenons un exemple définissant la structure if du langage C : <structure_if> ::= if "(" <condition> ")" "{" <instructions> "}" <structure_if>, <condition> et <instructions> sont des non-terminaux. ::= est un méta-symbole signifiant « est défini par ». if, "(", ")", "{" et "}" sont des terminaux. Lorsque les terminaux ne font qu’un caractère, qu’ils contiennent des caractères non alphanumériques ou qu’ils peuvent être confondus avec des méta-symboles, on les met entre guillemets. Il arrive souvent qu’un non-terminal puisse se définir de plusieurs façons. Dans ce cas, on utilise le méta-symbole |. <categorie> ::= <un> | <deux> | ... On utilise parfois également des parenthèses : <categorie> ::= ( <un> | <deux> ) <trois> qui équivaut à : <categorie> ::= <un> <trois> | <deux> <trois> Extensions Différentes extensions (voir en particulier l'Extended Backus-Naur Form) ont été proposées afin de faciliter la rédaction et la lecture d’un document BNF. Les crochets ([ et ]) entourent les éléments optionnels : <structure_if> ::= if "(" <condition> ")" "{"<instructions>"}" [ else "{" <instructions>"}" ] Les accolades ({ et }) entourent les éléments à répéter un nombre indéfini de fois, ou ils sont suivis d'une astérisque (*). Un élément qui apparaît une ou plusieurs fois est suivi d'un signe plus (+) Avec cela, nous allons tenter une meilleure définition de if… else : <ifelse> ::= <if> [ { else <if> } ] [ else ( <instruction> ";" | "{" { <instruction> ";" } "}" ) ] <if> ::= if "(" <condition> ")" ( <instruction> ";" | "{" { <instruction> ";" } "}" ) Évidemment, il manque à cette définition les définitions des non terminaux <instruction> et <condition>. Entorses BNF est parfois utilisé par des logiciels de vérification syntaxique. Cependant, afin de faciliter la rédaction et la lecture de ce type de documents, de nombreux auteurs créent des BNF, non destinés à être utilisés dans un tel cadre, en réalisant quelques petites entorses, qui bien souvent sont très faciles à comprendre : Il arrive que les auteurs ne définissent pas certaines règles ou les définissent avec une phrase : <caractere> ::= .. n’importe quel caractère ASCII .. Il est également courant, dans une liste, de n’indiquer que le premier et le dernier élément : <alpha> ::= 'a' .. 'z' | 'A' .. 'Z' ou <alpha> ::= 'a'-'z' | 'A'-'Z' Enfin, dans certains livres, pour des raisons de lisibilité, on supprime les < et > pour les non terminaux et on met en gras les terminaux : ifelse ::= if [ { else if } ] [ else (instruction ; | { { instruction ; } }) ] if ::= if ( condition ) (instruction ; | { { instruction ; } }) Notes et références Voir aussi Extended Backus-Naur Form Augmented Backus-Naur Form Liens externes BNF Web Club propose les BNF de plusieurs langages (SQL, ADA, JAVA, MODULA2, SQL, SPARQL, PL/SQL, IDL, LISP, LAZY, M5…) sous forme de diagrammes syntaxiques. Langage formel
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Bourgogne%20%28ancienne%20r%C3%A9gion%20administrative%29
Bourgogne (ancienne région administrative)
La Bourgogne est une ancienne région administrative française constituée de quatre départements : l'Yonne, la Côte-d'Or, la Nièvre et la Saône-et-Loire. Elle correspond à une partie de la province historique et culturelle située au centre-est de la France. La région administrative, et avant elle la province, doivent leur nom aux Burgondes du temps d'avant les Mérovingiens, qui créèrent le royaume de Burgondie, devenu royaume de Bourgogne puis des Deux-Bourgognes à l'époque carolingienne. Par la suite on distinguera le comté de Bourgogne (ou Franche-Comté de Bourgogne), qui correspond à l'actuelle Franche-Comté, du duché de Bourgogne qui correspond à peu près à l'actuelle région de Bourgogne avec Dijon pour capitale. Ses habitants sont appelés les Bourguignons. Dans le cadre de la réforme territoriale, la région Bourgogne a fusionné avec la Franche-Comté le pour former la région Bourgogne-Franche-Comté. Histoire Le nom de Bourgogne a désigné des territoires assez différents suivant les époques. Elle doit son nom à la peuplade des Burgondes qui créèrent le royaume de Burgondie. Ce dernier devint royaume de Bourgogne puis des Deux-Bourgogne à l'époque carolingienne. Au Moyen Âge, il convient de distinguer le comté de Bourgogne du duché de Bourgogne. Le premier (maintenant la Franche-Comté) était terre d'Empire, le second constitué des comtés de Mâcon, Chalon, Sens, Auxerre, Tonnerre, Nevers, Autun appartenait au royaume de France. Aux , l'État bourguignon, vassal du royaume de France mais quasi indépendant en fait, a recouvert des parties de la France, des Pays-Bas, de la Belgique et du Luxembourg actuels. Les ducs de Bourgogne étaient vassaux du roi de France pour le duché de Bourgogne, l'Artois et la Flandre, et vassaux de l'Empereur pour le comté de Bourgogne, la Gueldre, le Hainaut, le Brabant et d'autres terres. Après la mort de Charles le Téméraire en 1477 et la guerre de succession de Bourgogne, le duché de Bourgogne est rattaché au royaume de France et devient un gouvernement général, le gouvernement de Bourgogne. En 1542, apparaît la généralité de Bourgogne, une des 17 recettes générales créées par le roi Henri II. Outre l'ancien duché, elle inclut à partir de 1601 la plupart des provinces savoyardes de la rive droite du Rhône et par la suite la souveraineté de Dombes, qui lui est rattachée en 1781. Ces dernières acquisitions constituent en 1790 le département de l'Ain. La Bourgogne conserve jusqu'à la Révolution française une certaine forme d'autonomie avec les états de Bourgogne et le Parlement de Dijon. Après une régionalisation manquée sous le régime de Vichy de 1940 à 1944, le nom historique est repris pour désigner une région française de la Cinquième République créée en 1960. En 2016, avec la loi de réforme des régions, elle fusionne avec la Franche-Comté dans la nouvelle région Bourgogne-Franche-Comté. La région se nomme Bregogne en bourguignon-morvandiau et Borgogne en arpitan. Administration Identité visuelle Anciens logos de la région : Géographie Nord Est Centre Sud Transports Ferroviaire TER TGV Routier Réseau autoroutier Le siège d'Autoroutes Paris-Rhin-Rhône est situé à Saint-Apollinaire, dans la banlieue de Dijon. l'A6 traverse la Bourgogne du nord au sud ; l'A38 relie Dijon à l'A6 ; l'A31 (vers le Luxembourg) traverse la Bourgogne pour se lier à l'A6 à Beaune ; l'A36 part de l'autoroute A31 (entre Dijon et Beaune) vers l'Allemagne ; l'A39 Dijon - Dole - Bourg-en-Bresse ; l'A77 relie l'A6 au sud de Nevers dans la Nièvre ; l'A406 relie la Route Centre-Europe Atlantique à l'A40 à Mâcon vers Genève. Fluvial Principales voies navigables en Bourgogne : l'Ouche ; la Seine ; la Saône, avec particulièrement le port de plaisance de Mâcon ; l'Yonne ; la Nièvre ; le canal de Bourgogne ; le canal du Centre ou « canal du Charolais » ; le canal du Nivernais ; le canal latéral de Roanne à Digoin ; la rigole de l'Arroux ; la Loire. Économie L'agriculture bourguignonne est dynamique, puissante et très spécialisée : céréales (blé et orge dans l'Yonne et la Côte-d'Or), oléagineux, élevage bovin (Charolais, Morvan, Nivernais), viticulture (Côtes de Beaune, Nuits, Hautes-Côtes, Côte Chalonnaise, Mâconnais, Beaujolais, Chablisien). L'agriculture emploie 5 % d'actifs. La surface agricole utile (SAU) représente près de 60 % de la superficie de la Bourgogne. Deuxième région productrice de bovins, derrière l'Auvergne, le territoire est surtout spécialisé dans les céréales, les oléagineux et bien sûr le vin, qui occupe près de hectares, essentiellement plantés de pinot noir et de chardonnay. La Bourgogne a créé la Super Cocotte SEB, les avions Jodel et les collants Dim dans les années 1950. Désormais, elle fabrique le cœur des centrales nucléaires, les bogies du TGV, les pansements Urgo et les cosmétiques des laboratoires Vendôme. Démographie Le peuplement de la Bourgogne est peu dense et inégalement réparti. La population se concentre sur les axes de communication alors que le Morvan se vide. La Bourgogne est actuellement moins peuplée qu'elle ne l'était en 1851. La région comptait habitants en 2008. Depuis 1990, le déséquilibre démographique s'est accentué entre la Bourgogne et les régions dominantes qui l'encadrent (Île-de-France et Rhône-Alpes). À ces deux fortes croissances, la Bourgogne n'oppose qu'une stagnation. Le solde migratoire annuel n'est passé que de –0,03 % à –0,04 % entre les deux derniers recensements mais l'excédent naturel annuel est tombé de 0,13 à 0,04 %. Cela se traduit par un vieillissement de la population, la région attire en effet davantage les retraités que les jeunes ménages. Seule Dijon, la capitale de la Bourgogne et son agglomération, ainsi que la vallée de la Saône (de Chalon-sur-Saône à Mâcon) tirent leur épingle du jeu. Après Dijon, les plus grandes villes de la région sont Chalon-sur-Saône, Nevers, Auxerre, Mâcon, Sens, Le Creusot, Beaune, Montceau-les-Mines et Autun. Culture et tourisme Région réputée pour sa gastronomie, la Bourgogne est également riche de son patrimoine naturel mais aussi bâti, des châteaux forts aux cadoles, en passant par les abbayes et les cathédrales. Il y est possible de visiter le site d'Alésia et son MuséoParc Alésia, où Vercingétorix tint un siège contre les armées de Jules César en 52 , ainsi que le site de Cluny où les bénédictins firent de leur abbaye au le plus grand foyer spirituel et intellectuel d'Europe. La Bourgogne est une terre riche de sites culturels, certains uniques parmi lesquels le palais des ducs de Bourgogne à Dijon, les Hospices de Beaune, l'abbaye Saint-Philibert de Tournus, l'abbaye de Cîteaux, l'abbaye de Fontenay, l'abbaye de Pontigny, l'abbaye Saint-Germain d'Auxerre, la cathédrale Saint-Étienne de Sens, la cathédrale Saint-Lazare d'Autun, la cathédrale Saint-Cyr-et-Sainte-Julitte de Nevers, la cathédrale Saint-Étienne d'Auxerre, la basilique Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay, la basilique du Sacré-Coeur de Paray-le-Monial, l'église Notre-Dame de La Charité-sur-Loire, les châteaux de Guédelon, de Pierreclos, de Tanlay, de Bussy-Rabutin, de Cormatin, d'Ancy-le-Franc et de Bazoches, l'arboretum de Pézanin, qui rendent ce territoire attractif et à fort potentiel touristique. Grâce à Nicéphore Niépce (1765-1833) qui inventa la photographie, la Bourgogne a ainsi développé à Chalon-sur-Saône le musée de la photographie et un pôle image et son. Le musée des Beaux-Arts de Dijon est également important. Cinéma . En Côte-d'Or (21) Aisy-sous-Thil Jeannette Bourgogne (1938) de Jean Gourguet Alise-Sainte-Reine Le Grand Escogriffe (1976) de Claude Pinoteau Beaune Roman de gare (2007) de Claude Lelouch Les Frères Gravet (1994) de René Féret Le Cri du cœur (1974) de Claude Lallemand Les Valseuses (1974) de Bertrand Blier La Grande Vadrouille (1966) de Gérard Oury Ils sont dans les vignes (1952) de Robert Vernay Jeannette Bourgogne (1938) de Jean Gourguet Bèze L'Insoutenable Légèreté de l'être (1987) de Philip Kaufman Bligny-sur-Ouche Les Amants (1958) de Louis Malle Braux Ni vu, ni connu (1958) de Yves Robert Bussy-le-Grand La Marquise des ombres (2010) d'Édouard Niermans La Reine et le Cardinal (2009) de Marc Rivière Châteauneuf-en-Auxois Jeanne la Pucelle (1994) de Jacques Rivette Dames galantes (1990) de Jean-Charles Tacchella Partir, revenir (1985) de Claude Lelouch Les bidasses s'en vont en guerre (1974) de Claude Zidi Châtillon-sur-Seine Le Bon et les Méchants (1976) de Claude Lelouch Cheuge La Veuve Couderc (1971) de Pierre Granier-Deferre Chorey-lès-Beaune Le Cri du cœur (1974) de Claude Lallemand Couchey Cuisine américaine (1998) de Jean-Yves Pitoun Courcelles-lès-Semur Les Trois Mousquetaires : la Vengeance de Milady (1961) de Bernard Borderie Crimolois Jeannette Bourgogne (1938) de Jean Gourguet Crugey Dames galantes (1990) de Jean-Charles Tacchella Dijon Cuisine américaine (1998) de Jean-Yves Pitoun Cyrano de Bergerac (1990) de Jean-Paul Rappeneau L'Étudiante (1988) de Claude Pinoteau Vaudeville (1986) de Jean Marbœuf La Carapate (1978) de Gérard Oury Les bidasses s'en vont en guerre (1974) de Claude Zidi Le Cri du cœur (1974) de Claude Lallemand Clérambard (1969) de Yves Robert Tout peut arriver (1969) de Philippe Labro La Seconde Vérité (1966) de Christian-Jaque Le Repos du guerrier (1962) de Roger Vadim Les Amants (1958) de Louis Malle Jeannette Bourgogne (1938) de Jean Gourguet Époisses Jeanne la Pucelle (1994) de Jacques Rivette Le Mal d'aimer (1986) de Giorgio Treves Flavigny-sur-Ozerain Le Chocolat (2000) de Lasse Hallström Gevrey-Chambertin Cuisine américaine (1998) de Jean-Yves Pitoun La Grande Vadrouille (1966) de Gérard Oury Gomméville Le Bon et les Méchants (1976) de Claude Lelouch Grosbois-en-Montagne Jeanne la Pucelle (1994) de Jacques Rivette La Bussière-sur-Ouche Calmos (1976) de Bertrand Blier Lucenay-le-Duc Le Dernier des fous (2006) de Laurent Achard Lusigny-sur-Ouche Les Amants (1958) de Louis Malle Magny-Saint-Médard L'Insoutenable Légèreté de l'être (1987) de Philip Kaufman Marigny-le-Cahouët Clérambard (1969) de Yves Robert Angélique et le Roy (1966) de Bernard Borderie Merveilleuse Angélique (1965) de Bernard Borderie Angélique, Marquise des anges (1964) de Bernard Borderie Les Trois Mousquetaires : la Vengeance de Milady (1961) de Bernard Borderie Ni vu, ni connu (1958) de Yves Robert Marmagne Les Aventures de Philibert, capitaine puceau (2011) de Sylvain Fusée La Marquise des ombres (2010) d'Édouard Niermans L'Année de l'éveil (1991) de Gérard Corbiau Cyrano de Bergerac (1990) de Jean-Paul Rappeneau Angélique et le Roy (1966) de Bernard Borderie Merveilleuse Angélique (1965) de Bernard Borderie Angélique, Marquise des anges (1964) de Bernard Borderie Les Trois Mousquetaires : les Ferrets de la reine (1961) de Bernard Borderie Les Trois Mousquetaires : la Vengeance de Milady (1961) de Bernard Borderie La Messe en Si (1978) de Klaus Kirschner Meursault La Grande Vadrouille (1966) de Gérard Oury Molesme Montbard Montberthault Nolay Pagny-le-Château Poncey-sur-l'Ignon Pont-d'Ouche Les Valseuses (1974) de Bertrand Blier Pouilly-en-Auxois Précy-sous-Thil Recey-sur-Ource Saint-Seine-sur-Vingeanne Saulieu Savigny-lès-Beaune Semur-en-Auxois Clérambard (1969) de Yves Robert Les Trois Mousquetaires : les Ferrets de la reine (1961) de Bernard Borderie Les Trois Mousquetaires : la Vengeance de Milady (1961) de Bernard Borderie Ni vu, ni connu (1958) de Yves Robert Seurre Veuvey-sur-Ouche Villers-la-Faye Vougeot Dans la Nièvre (58) Chitry-les-Mines Clamecy Corbigny Corvol-l'Orgueilleux Fourchambault La Charité-sur-Loire Lormes Nevers Conte d'hiver (1992) d'Éric Rohmer Hiroshima mon amour (1959) d'Alain Resnais Pouilly-sur-Loire There's A Girl In My Soup (1970) de Roy Boulting Saint-Aubin-des-Chaumes Saint-Honoré-les-Bains Urzy En Saône-et-Loire (71) Autun Bon voyage (2003) de Jean-Paul Rappeneau Brienne Chalon-sur-Saône Trois huit (2001) de Philippe Le Guay La Bataille du rail (1946) de René Clément Charolles Cluny Cormatin Cuisery Lucie Aubrac (1997) de Claude Berri Grandvaux Mâcon Milly-Lamartine Sur les chemins de Lamartine (1941) de Jean Tedesco Pierreclos Saint-Loup-de-Varennes Savigny-sur-Seille Mado (1976) de Claude Sautet Tournus Lucie Aubrac (1997) de Claude Berri Dans l'Yonne (89) Accolay Ancy-le-Franc Armeau Auxerre Avallon Chastellux-sur-Cure Cruzy-le-Châtel Égleny Bienvenue à Bellefontaine (1991), téléfilm de Gérard Louvin Joux-la-Ville L'Isle-sur-Serein Lucy-sur-Yonne Menades Merry-sur-Yonne Noyers-sur-Serein Plusieurs épisodes de la série télévisée Une famille formidable Molière (2007) de Laurent Tirard Stardust, le mystère de l'étoile (2007) de Matthew Vaughn L'Enfant des loups (1990), téléfilm de Philippe Monnier Le Chevalier de Pardaillan (1988), téléfilm à épisodes de Josée Dayan Le Mal d'aimer (1986) de Giorgio Treves La Grande Vadrouille (1966) de Gérard Oury Amours, Délices et Orgues (1946) d'André Berthomieu Pierre-Perthuis Pisy Série télévisée La Commanderie (2009) Jeanne la Pucelle (1994) de Jacques Rivette Le Mal d'aimer (1986) de Giorgio Treves Prunoy Mort d'un pourri (1977) de Georges Lautner Saint-Aubin-sur-Yonne Saint-Aubin-Château-Neuf Saint-Fargeau Toucy Une femme d'honneur (2001) Tanlay Treigny Vault-de-Lugny Vézelay Les Aventures de Rabbi Jacob (1973) de Gérard Oury La Grande Vadrouille (1966) de Gérard Oury Personnalités Arts et lettres Raymond Rochette Alphonse de Lamartine Charles de Brosses Carlo Maiolini Henri Vincenot Jacques-Bénigne Bossuet Jean-Philippe Rameau Alexis Piron François Rude Adam Billaut dit Maître Adam Victor Gautron du Coudray Henri Virlogeux Raoul Follereau Claude Lévêque Dominique Vivant Denon Marcel Aymé Pierre Larousse Colette Lucette Desvignes Chanson Florent Pagny Da Silva Joseph d'Anvers Romain Gallant Damien Saez Élodie Frégé Yves Jamait Philosophie Maurice Blondel Politique et historique Jean sans Peur Philippe le Hardi Philippe le Bon Charles le Téméraire Félix Kir Robert Poujade Louise-Marie de Gonzague Marie Casimire Louise de La Grange d'Arquien Louis-Jules Mancini-Mazarini Lazare Carnot Patrice de Mac Mahon Claude Guyot Charles Gravier de Vergennes Sciences Nicéphore Niépce Gaspard Monge Henry Darcy Gustave Eiffel Hippolyte Fontaine Pierre Marie Jérôme Trésaguet Jean-Claude Flamen d'Assigny Louis Vicat Émile Chénon Sports Bernard Thévenet Bruno Martini Miguel Martinez Philippe Correia Frédéric Demontfaucon Anthony da Silva Sébastien Grax Julien Doreau Sandrine Brétigny Steeve Guénot Bacary Sagna Florian Fritz Antoine Griezmann Cinéma, spectacle et monde TV Yann Moix Christophe Alévêque Jean-Pierre Marielle Robin Renucci Marlène Jobert Carlo Maiolini Emblèmes traditionnels de la Bourgogne En 2010, une pièce de en argent, gravée par Joaquin Jimenez, a été mise en circulation en Bourgogne. Elle représente la carte et le drapeau armorié de la région. Elle a cours légal dans toute la France. Sciences Gastronomie et vins Gastronomie La gastronomie bourguignonne se décline également par ses grands noms régionaux : Il existe plusieurs congrégations gastronomiques comme celles de l'Escargot, de la Truffe, du Pain d'épice, du Cassis ou de la Moutarde de Dijon. Vins La Bourgogne est réputée dans le monde entier pour ses vignobles, notamment la côte de Nuits, la côte de Beaune, la côte chalonnaise, le mâconnais, le beaujolais et le chablisien. Les « Climats du vignoble de Bourgogne » sont inscrits par l’UNESCO au patrimoine mondial de l'humanité depuis 2015. C'est parce que leur vin ne se vendait plus après la crise de 1929 que les Bourguignons ont eu l'idée de créer la confrérie des chevaliers du tastevin, à Nuits-Saint-Georges en 1934. Notes et références Voir aussi Bibliographie Jean-Robert Pitte, Dictionnaire amoureux de la Bourgogne, Paris, Plon, 2015 Yves Baticle, Robert Chapuis, Jean-Bernard Charrier, Jean Chiffre, Danièle Legras et Pierre Levêque, La Bourgogne, Espace et société, civilisations populaires régionales, éd. Horvath, 1987 Edme Béguillet, Histoire des guerres des deux Bourgognes sous les règnes de Louis XIII et Louis XIV, 1772 Articles connexes Bourgogne-Franche-Comté Chartes bourguignonnes Chronologie de la Bourgogne Conseil régional de Bourgogne Liens externes . . . Division administrative fondée en 1956 Division administrative disparue en 2015
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Bas-Rhin
Le Bas-Rhin () est un département français. C'est une circonscription administrative, territoire de compétence de services de l’État, dont la préfecture est située à Strasbourg. Le Bas-Rhin était également une collectivité territoriale, à savoir une personne morale de droit public différente de l'État, investie d'une mission d'intérêt général concernant le département, compris en tant que territoire. Le , cette collectivité a fusionné avec le Haut-Rhin pour former la collectivité européenne d'Alsace. Ses habitants sont appelés les Bas-Rhinois. L'Insee et la Poste lui attribuent le . Le département est frontalier avec l'Allemagne avec laquelle des liens de longues date et une histoire commune se sont établis. Dénomination Il s'agit du dernier département français à avoir conservé le terme « bas » dans son nom. Les autres départements qui étaient concernés ont préféré changer de dénomination, jugeant ce qualificatif peu valorisant. Exemples : les Basses-Pyrénées devenues en 1969 les Pyrénées-Atlantiques ou les Basses-Alpes, devenues en 1970 le département des Alpes-de-Haute-Provence. Le même phénomène a été observé pour les départements « inférieurs » (Charente-Inférieure, Seine-Inférieure ou Loire-Inférieure). Histoire Le département a été créé à la Révolution française. Le , l'Assemblée nationale constituante décréta : « — Que l'Alsace sera divisée en deux départements dont Strasbourg et Colmar ser[o]nt les chefs-lieux ; — Que le département de Strasbourg sera subdivisé en trois districts […] ; — Que les terres des princes allemands, possédées en souveraineté par la France, seront comprises dans la division des districts ; — Que Landau, enclavé dans le Palatinat, aura une justice particulière […] ». Le en application de la loi du , à partir de la moitié nord de la province d'Alsace (Basse-Alsace). Les limites du Bas-Rhin furent modifiées à de nombreuses reprises : en 1793, il absorba les territoires suivants, nouvellement annexés par la France : le comté de Sarrewerden (Bouquenom et Sarrewerden étaient rattachés à la Moselle de 1790 à 1793), le comté de Drulingen, la seigneurie de Diemeringen, la seigneurie d'Asswiller, domaine de la famille de Steinkallenfels, plusieurs communes du Palatinat ; en 1795, la région de Schirmeck - qui ne parlait pas l'alsacien - lui fut retirée (district de Sélestat) et rattachée aux Vosges (district de Senones) ; en 1808, des territoires à l'est du Rhin lui furent rattachés, en particulier la ville de Kehl ; en 1814, à la suite du premier traité de Paris, il gagna des territoires au nord de la Lauter, provenant de l'ancien département du Mont-Tonnerre, notamment la ville de Landau, mais il perdit tous les territoires à l'est du Rhin ; en 1815, à la suite du second traité de Paris, il perdit tous les territoires au nord de la Lauter et le département est occupé par les troupes badoises et saxonnes de juin 1815 à novembre 1818 (voir occupation de la France à la fin du Premier Empire) ; Obersteinbach était une commune de Moselle en 1793, puis fut transférée au Bas-Rhin en 1833 ; en 1871, il fut annexé par l'Empire allemand (par le traité de Francfort) et devint alors le district de Basse-Alsace au sein de l'Alsace-Lorraine ; en 1919, il redevint français (traité de Versailles) et garda les territoires que l'Allemagne avait pris au département des Vosges en 1871 (canton de Schirmeck et canton de Saales) ; de 1940 à 1944, le district de Basse-Alsace est rétabli pendant l'occupation allemande ; en 1944, Kehl lui est de nouveau rattachée avant d'être rétrocédée à la République fédérale d'Allemagne en 1953 ; en 1956, le département est inclus dans la région Alsace nouvellement créée ; le , à la suite d'un référendum, rejet de la création d'une collectivité territoriale unique en Alsace par fusion de la région Alsace et des deux départements du Haut-Rhin et du Bas-Rhin ; janvier 2021 : le Bas-Rhin et le Haut-Rhin fusionnent au sein de la collectivité européenne d'Alsace. Les deux circonscriptions administratives et leurs préfectures sont néanmoins maintenues. Héraldique Géographie Le département du Bas-Rhin est situé dans le quart nord-est de la France et au sud-ouest de l'Allemagne. Il est limitrophe des départements du Haut-Rhin au sud, des Vosges et de Meurthe-et-Moselle au sud-ouest, de la Moselle à l'ouest, ainsi que des Länder du Bade-Wurtemberg et de Rhénanie-Palatinat à l'est le long du Rhin et au nord. Climat Économie Démographie Les habitants du Bas-Rhin sont les Bas-Rhinois. En 2013, le Bas-Rhin compte quelque 243 000 personnes de 60 ans et plus et 88 000 personnes de 75 et plus. Communes les plus peuplées Les résidences secondaires Selon le recensement général de la population du janvier 2008, 2,3 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires. Ce tableau indique les principales communes du département du Bas-Rhin dont les résidences secondaires et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux. Sources : Source INSEE, chiffres au 01/01/2008. Politique et administration Les personnalités exerçant une fonction élective dont le mandat est en cours et en lien direct avec le territoire du département du Bas-Rhin sont les suivantes : Représentation parlementaire Le Bas-Rhin est représenté au Parlement par 5 sénateurs ainsi que par 9 députés, élus dans les 9 circonscriptions législatives. Administration régionale Le département est représenté au conseil régional du Grand Est par 36 conseillers régionaux, élus au suffrage universel direct. Administration départementale d'État Le Bas-Rhin, placé sous l'autorité d'un préfet de département, qui se trouve être à la fois celui du Bas-Rhin et celui du Grand Est, siégeant à l'Hôtel de préfecture du Bas-Rhin à Strasbourg, est subdivisé en cinq arrondissements d'Haguenau-Wissembourg, de Molsheim, de Saverne, de Sélestat-Erstein et de Strasbourg, chacun placé sous l'autorité d'un sous-préfet, siégeant au chef-lieu. Administration locale Le département comprend en outre 23 cantons et 516 communes en 2018. Ces dernières, ayant à leur tête un maire, sont regroupées dans des intercommunalités et/ou dans des pays, ayant à leur tête un président. Droit Les deux départements alsaciens et la Moselle relèvent, dans certains domaines, d'un droit local particulier, principalement issu du droit allemand. En effet, à la suite de la défaite française de 1871, ces territoires ont été annexés par l'Empire allemand de 1871 à 1919. Enseignement supérieur Que ce soit par ses établissements d’enseignements secondaires ou supérieurs, l’Alsace est une région d’étudiants très importante et très tournée vers l’international. Strasbourg accueille à elle seule 75 % d’étudiants au sein de son université. Depuis la fusion des trois facultés et des IUT d’Illkirch et de Schiltigheim, c’est même devenue l’une des plus grandes universités de France. On trouve par ailleurs des établissements de grande renommée tels que l'Institut d'Etudes Politiques de Strasbourg (Sciences Po Strasbourg), l'École nationale d'administration (ENA), l'Institut national des études territoriales (INET), l’Institut supérieur européen de gestion ou encore Télécom physique Strasbourg. Tourisme Le Bas-Rhin possède une agence de promotion du tourisme, l'ADT67. Le château du Haut-Koenigsbourg : construit au , il domine la plaine d’Alsace à plus de d’altitude. Détruit lors de la guerre de Trente Ans, il est restauré de 1900 à 1908 par l’empereur allemand Guillaume II. Il accueille une importante collection d’armes et de meubles de l’époque. Le château du Fleckenstein : du début du , érigé par la famille impériale des Hohenstaufen, ce château fort fut habité et transformé en forteresse imprenable par les Fleckenstein. De nombreuses activités sont proposées telle que le « Château des défis ». Il s’agit d’un immense parcours de vingt jeux à travers la forêt et dans les pièces secrètes du château afin de découvrir la vie au Moyen Âge. De quoi passer une bonne journée en famille et de mêler plaisir et pédagogie. Le château de Lichtenberg : érigé au début du , sur une colline qui domine le village, le site intègre un espace contemporain lié à des activités culturelles. Avec plus de vingt-sept millions de touristes, le Bas-Rhin est le cinquième département français en nombre de nuitées. Autres sites d'intérêt : château de la Petite-Pierre ; château du Haut-Barr ; château de Diedendorf ; château d'Andlau ; château de Kintzheim. Château de Guirbaden Monuments religieux La cathédrale Notre-Dame de Strasbourg, chef-d'œuvre de l’art gothique. Mesurant de haut, du parvis au sommet du clocher, elle est considérée comme la deuxième plus grande cathédrale de France, après celle de Rouen. Son horloge astronomique d’époque Renaissance et dont le mécanisme date de 1482 est un chef-d’œuvre en soi. Le mont Sainte-Odile, haut lieu spirituel toujours vivant. Culminant à , cette montagne vosgienne est surmontée par un couvent fondé par sainte Odile, patronne de l'Alsace. Il est un site touristique et lieu de pèlerinage apprécié. Musées Musées de Strasbourg Le Musée alsacien : musée d’art et traditions populaires. On y découvre une importante collection d’objets utilitaires, décoratifs ainsi que des costumes qui retracent la vie quotidienne en Alsace des . Le Musée d'art moderne et contemporain : situé en plein cœur de la ville de Strasbourg, le musée d’Art Moderne et Contemporain abrite près de dix-huit mille œuvres, réparties en trois départements : art plastique, art graphique et photographique, de quelques-uns des plus grands novateurs du . Le musée Tomi-Ungerer : on peut y découvrir une importante collection de dessins, archives, jouets et revues donnés à sa ville natale par le dessinateur français Tomi Ungerer. Il accueille également des expositions temporaires. Le Musée du palais du Rohan : le Palais du Rohan fut construit entre 1731 et 1742 à la demande d’Armand de Rohan-Soubise, Cardinal et évêque de Strasbourg qui en fit sa résidence principale au cœur historique de la ville. Il accueille entre autres le Musée des arts décoratifs, Musée d'archéologie ainsi que le Musée des beaux-arts. Musée de Wingen-sur-Moder Musée Lalique. Culture Langue Au commencement du , le bureau des annales de statistique de Paris mentionne que l'alsacien est encore l'idiome des habitants du département, à l'exception de dix à douze communes, qui elles parlent le , considéré à l'époque comme une . En 1802, le français était parlé par plus d'un tiers de la population bas-rhinoise et la moitié de celle-ci comprenait cette langue. L'écrivain Champfleury indique en 1860 que le dialecte alsacien du Bas-Rhin est moins dur que celui du Haut-Rhin, mais que tous deux ne sont pas toujours compris par les Allemands d'Allemagne. Quant à Aufschlager, il indique en 1826 que les habitants des cantons méridionaux du département ont un langage presque aussi rude que ceux du Haut-Rhin, que celui-ci devient plus doux dans les cantons du milieu. Enfin, il mentionne que le langage alsacien présente une quantité d'idiotismes qui varient de village en village, que la ville de Strasbourg a son dialecte particulier et que les gens instruits parlent aussi l'allemand standard. Traditions populaires Qu'elles soient anciennes ou vivaces, les traditions calendaires ou festives font toujours sens et émerveillent plus que jamais. La cigogne La cigogne blanche est l’oiseau emblématique de l’Alsace. Selon la légende, elle apporte les nouveau-nés en les portant dans un linge serré dans son bec. Autrefois disparue, elle est désormais protégée et fait partie intégrante du paysage. On peut l'apercevoir la plupart du temps, sur les toits des édifices publics et de plus en plus sur les habitations. Le costume traditionnel Le costume traditionnel alsacien est l’un des symboles de la région. Même s'il reste composé le plus souvent d’une coiffe noire et d’une jupe rouge, symboles de l’Alsace, il existe une multitude d’autres tenues qui varient selon les villages mais aussi selon le statut social de la personne. Pratiquement disparu au , on peut encore le voir dans certains villages lors de diverses manifestations et grâce aux groupes folkloriques. Les manifestations Nombre de traditions puisent leur origine dans une quête du sens de la vie ou dans les rites de protection… Les fêtes chrétiennes rythment encore au la vie des villages de la région. Les quatre saisons de l’année proposent chacune son lot de célébrations : moissons, vendanges, fête patronale, artisanat, vide-greniers, produits du terroir… Énergie Notes et références Notes Références Voir aussi Bibliographie L'Alsace ancienne et moderne : ou Dictionnaire topographique, historique et statistique du Haut et du Bas-Rhin, Salomon, 1865 Jean Geoffroy Schweighaeuser, Antiquités d'Alsace - Département du Bas-Rhin, édition augmentée et annotée, Éditions JALON, 2020. Articles connexes Haut-Rhin Alsace Liste des communes du Bas-Rhin Liste des intercommunalités du Bas-Rhin Liste de films tournés dans le Bas-Rhin Volontaires nationaux du Bas-Rhin pendant la Révolution Liens externes Préfecture Conseil départemental du Bas-Rhin
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Bouches-du-Rhône
Le département français des Bouches-du-Rhône () est situé en région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Ses habitants sont appelés les Bucco-Rhodaniens. L'Insee et la Poste lui attribuent le . Sa préfecture est Marseille, qui est aussi le chef-lieu de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Avec , le département des Bouches-du-Rhône est le troisième département le plus peuplé de France. Histoire Les Bouches-du-Rhône sont créées à la Révolution française, le en application de la loi du , à partir d’une partie de la province de Provence et de quelques principautés (Orange, Martigues, Lambesc). Le chef-lieu du nouveau département est alors Aix, ville qui abritait précédemment le parlement de Provence. En 1793, le département perd toute la partie de son territoire située au nord de la Durance lors de la création du département du Vaucluse, qui regroupe, en plus d'Avignon et du Comtat Venaissin, Orange et Apt. Les Bouches-du-Rhône sont tout de suite très favorables à la Révolution et très actives : on compte dans le département fin 1794 et 50 % des prêtres y acceptent de prêter serment à la constitution civile du clergé. En 1800, le chef-lieu du département est déplacé d'Aix à Marseille. Après la victoire des coalisés à la bataille de Waterloo (18 juin 1815), le département est occupé par les troupes autrichiennes de juin 1815 à novembre 1818. Géographie Les Bouches-du-Rhône font partie de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur et sont frontalières des départements du Gard, de Vaucluse et du Var. Le département est délimité par le Rhône à l'ouest et la Durance au nord. Le Rhône se divise en Grand-Rhône et Petit-Rhône en aval d'Arles, formant le delta du Rhône qui abrite la Camargue. Celle-ci est une des zones humides du département (on y trouve notamment l'étang de Vaccarès et les salines de Salin-de-Giraud), parmi lesquelles également l'étang de Berre et ses annexes les étangs de Vïne et de Bolmon, l'étang des Aulnes et le Grand Plan du Bourg dans la Crau et l'étang de Lavalduc entre Fos-sur-Mer et Istres. Les principaux massifs montagneux du département sont le massif de la Sainte-Baume (), la montagne Sainte-Victoire (), le massif de l'Étoile (), le massif du Garlaban () et le massif des Alpilles (). Les Bouches-du-Rhône sont découpés en quatre zones sismiques : zone II (« sismicité moyenne ») : les cantons de Lambesc, Peyrolles-en-Provence et Salon-de-Provence ; zone Ib (« sismicité faible ») : les cantons d'Aix-en-Provence, Trets, Eyguières, Orgon, Berre-l'Etang, Istres-Nord et Istres-Sud ; zone Ia (« sismicité très faible ») : les autres cantons de l'Arrondissement d’Aix-en-Provence, les cantons d'Arles-Est, Châteaurenard, Saint-Rémy-de-Provence, Marignane, Martigues-Est, Martigues-Ouest, Roquevaire ; zone 0 (« sismicité négligeable ») : le reste du département. Climat Le département des Bouches-du-Rhône est soumis à un climat méditerranéen dans son ensemble : des températures contrastées, avec une amplitude annuelle d'environ ; des précipitations irrégulières : il y a moins de de pluie supérieures à par an et ces pluies tombent sous forme d'averses brutales, avec en moyenne /an ; l'été est très chaud et sec, l'hiver est doux, il y a des pluies violentes au printemps et à l'automne ; des vents violents, notamment le mistral qui souffle près de par an avec des pointes à plus de . On peut cependant distinguer plusieurs microclimats dans le département. Ainsi, si sur l'ensemble des côtes l'amplitude annuelle est moins forte et que la Côte Bleue, les Calanques de Marseille et la baie de la Ciotat sont moins arrosées que le reste du département (environ par an) – certaines zones étant même les plus arides de France avec seulement – les reliefs au-dessus de bénéficient de précipitations plus importantes (/an) et de températures un peu moins élevées, notamment le massif de la Sainte-Baume et la partie septentrionale de la montagne Sainte-Victoire, ainsi que certaines vallées de ces secteurs. À l'intérieur des terres, une grande partie de vallée de l'Arc subit de fortes amplitudes journalières, surtout en hiver, avec de fortes gelées la nuit. Faune et flore du département La végétation est principalement constituée de garrigues, maquis, forêts clairsemées et pinèdes, très fragilisées par les incendies, en particulier en période de sécheresse et de mistral. Politique et administration Collectivités En tant que département, les Bouches-du-Rhône sont une collectivité territoriale administrée par un conseil départemental composé de 58 sièges. Martine Vassal (LR) en est la présidente depuis 2018. Le département compte 119 communes regroupées en quatre intercommunalités dont la métropole d'Aix-Marseille-Provence qui regroupe , soit 93 % de la population du département. Administration de l'État L'État est représenté dans les Bouches-du-Rhône par un préfet (également préfet de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, préfet de la zone de défense et de sécurité Sud) ainsi que, depuis 2012, préfet de police. Il s'agit, avec le préfet de police de Paris, du seul préfet de police de plein exercice en France. Le département est également doté d'un préfet délégué pour l’égalité des chances. Contexte politique Étant l'un des départements français les plus peuplés et les plus divers, les Bouches-du-Rhône ont constitué de longue date un lieu d'affrontements politiques particulièrement vifs. Le développement du port de Marseille, par la relation entretenue entre la France et son Empire colonial, celui de l'industrie autour de l'exploitation du charbon des houillères de Provence, l'importante immigration, venue notamment d'Italie, dès la fin du et plus encore durant la période de l’entre-deux-guerres, sont autant d'éléments qui ont conduit à l'émergence d'une classe ouvrière importante et combative. Dès la fin du , le courant socialiste gagne en influence, comme en témoigne, en 1881, l'élection du premier député socialiste de France, Clovis Hugues. En milieu rural et notamment dans le pays d'Aix, le maintien de relations sociales imprégnées des enjeux de la propriété foncière, ont plutôt favorisé l'influence des partis de droite, et notamment catholiques et monarchistes aux débuts de la Troisième République. L’entre-deux-guerres et l'époque du Front populaire marquent le début de la prédominance de la gauche dans le département, d'abord avec la SFIO puis également le PCF à compter de 1936. Après la Seconde Guerre mondiale, la droite marseillaise, liée à la pègre et ayant versé dans la Collaboration, est largement discréditée. La gauche domine très largement à la Libération et Marseille voit même l'élection, en 1945, d'un maire communiste, Jean Cristofol. À compter de 1947, la SFIO mène un jeu d'alliance avec la droite et le centre pour contrer les communistes, permettant notamment le début du règne de Gaston Defferre à la mairie de Marseille. La position dominante des socialistes est toutefois progressivement remise en question avec la désindustrialisation et l'évolution sociologique, économique et politique du département. La conquête par la droite de la ville de Marseille en 1995 par Jean-Claude Gaudin en constitue un symbole alors que les bastions communistes de la Ciotat et Port-Saint-Louis-du-Rhône basculent à droite. Les années 1990 voient la progression du Front national, avec notamment sa victoire aux élections municipales de Vitrolles et Marignane. Aujourd'hui, Marseille et Aix-en-Provence, les deux plus grande villes du département, ainsi que Salon-de-Provence, Aubagne Tarascon et Châteaurenard sont dirigées par des maires UMP ou divers droite, le PS ou des divers gauche dirigent les villes d'Istres, Vitrolles et Port-Saint-Louis-du-Rhône et le PCF est toujours à la tête d'Arles, Gardanne et Martigues. Signe du glissement progressif de l'électorat vers la droite et le centre, à l'issue des élections départementales de mars 2015, le conseil départemental bascule à droite pour la première fois de son histoire et élit comme présidente Martine Vassal à la tête de l'exécutif. À l'issue des élections législatives de juin 2017, le département ne compte plus aucun député socialiste. Sur les 16 sièges de députés que comptent les Bouches-du-Rhône, LREM et le Modem en gagnent 9,LR en conservent 5, le PCF 1 et FI 1 avec l'élection de Jean-Luc Mélenchon dans la circonscription (Marseille). Démographie Évolution démographique La population des Bouches-du-Rhône est de en ce qui en fait le troisième département le plus peuplé, derrière le Nord et Paris et devant les Hauts-de-Seine. Plus de 80 % de la population est dans l'aire urbaine de Marseille et plus de 42 % dans la ville de Marseille même. Entre 1999 et 2006, le nombre d'habitants a augmenté de près de , soit + 0,8 % par an. La densité des Bouches-du-Rhône est également très élevée, trois fois et demie supérieure à la moyenne nationale. La population est principalement urbaine. En 2016, 28 communes dépassaient les . Communes les plus peuplées Résidences secondaires Selon le recensement de 2008, 3,5 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires et occasionnelles. Source Insee, chiffres au 01/01/2012. Économie Agriculture Chèvre des Alpilles Foin de Crau Mérinos d'Arles Huile d'olive de Provence taureau de Camargue Riz de Camargue Saint-rémois Tourisme Le département accueille chaque année près de de touristes avec une capacité d'hébergement de et marchands (hôtels, gîtes, campings, etc.) en 2015. Les trois principaux sites touristiques sont Marseille, Aix-en-Provence et Arles. Transports Réseau routier Le département des Bouches-du-Rhône est traversé par un réseau routier et autoroutier très dense, notamment sur le triangle Aix-Marseille-Salon, qui souffre d'une importante congestion quotidienne. Le réseau comprend par ailleurs de nombreuses nationales sur le pourtour de l'étang de Berre et de grandes voies rapides départementales (D9 entre Aix-en-Provence et Vitrolles via la gare d'Aix-en-Provence TGV, D6 entre Bouc-Bel-Air (A51) et Fuveau via Gardanne) Réseau ferroviaire Le réseau ferroviaire départemental est exploité par la SNCF pour le compte du Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur. Il est organisé en étoile autour de la gare de Marseille Saint-Charles, qui compte plus de 400 arrêts par jour et des correspondances vers le reste de la France et de l'Europe par TGV. Près de circulent chaque jour dans le département avec entre Aix et Marseille, entre Marseille et Aubagne (300 en 2014), 30 sur la Côte Bleue et 70 par l'aéroport. sont desservies dans le département au service 2015 par TER, 9 par Intervilles, 2 par Intercités, 4 par TGV, 2 par Lyria, 2 par AVE, 2 par Thalys, 2 par Alleo, 1 par EuroCity et 1 par Eurostar. Réseau aérien L'aéroport de Marseille Provence, basé à Marignane, est desservi par les vols intérieurs et internationaux. Avec un trafic de de passagers, c'est le troisième aéroport de province et celui avec la plus grande augmentation de trafic malgré la crise. Depuis 2008, il est accessible en train depuis la gare de Vitrolles aéroport Marseille-Provence. C'est le premier aéroport de France à avoir dédié un terminal pour les vols low cost. L'aérodrome d'Aix - Les Milles est situé à du centre d'Aix-en-Provence et est réservé au trafic affaires. Ces deux aéroports sont gérés par la Chambre de commerce et d'industrie de Marseille-Provence. Le département est aussi doté de deux bases aériennes, Salon-de-Provence (siège de la Patrouille de France) et Istres - Le Tubé servant de base militaire et de lieu d'atterrissage d'urgence pour les navettes spatiales de la NASA. Le territoire possède un autre aérodrome à Berre-La Fare. Transports en commun Les bus Cartreize desservent quotidiennement le territoire du département. La plus fréquentée, la ligne 50, relie Aix et Marseille en suivant la circulation et fonctionne de à minuit avec une fréquence pouvant augmenter jusqu'à un bus toutes les cinq minutes. Il s'agit de la ligne interurbaine la plus fréquentée de France, elle est équipée du wifi. Le réseau Cartreize est géré jusqu'en 2017 par le département via la Régie départementale des transports des Bouches-du-Rhône puis les lignes situées dans le périmètre de la Métropole d'Aix-Marseille-Provence reviendront à cette dernière. Les gares routières du réseau sont situées à Marseille-Saint-Charles, Marseille-Castellane, Aix-en-Provence, Aubagne, Salon-de-Provence et à l'aéroport Marseille-Provence. De nombreux réseaux de transports urbains desservent par ailleurs les villes du département dont les principaux sont : la RTM dessert (Marseille, Plan de Cuques, Allauch, Septèmes-les-Vallons) avec de métro, de tramway, de bus à haut niveau de service, maritimes et plus de de bus ; Aix en Bus dessert Aix en Provence et les communes périphériques avec de bus ; les Lignes de l'Agglo desservent la communauté d'agglomération d'Aubagne et de l'Étoile avec de bus et une ligne de tramway. Le réseau est gratuit depuis 2009. Le réseau pénètre sur la commune de Marseille par ; Salon Etang Côte Bleue dessert les communes de l'est de l'étang de Berre et de la côte bleue avec plus de ; Ulysse dessert les communes de l'Ouest Provence et du pays de Martigues avec de bus ; Ciotabus (filiale du groupe RTM) dessert La Ciotat et Ceyreste avec de bus ; Libébus dessert l'ensemble des communes de l'Agglopole Provence avec de bus ; le réseau Envia dessert les communes du pays d'Arles avec de bus. Services de secours Le département des Bouches-du-Rhône fait figure d'exception en ce qui concerne les pompiers : deux corps existent dans le département : le SDIS des Bouches-du-Rhône, qui compte civils (sapeurs pompiers professionnels, volontaires et personnels administratifs) intervient dans le département, sauf à Marseille ; le bataillon de marins-pompiers de Marseille, unité militaire de , est compétent dans la ville de Marseille où il jouit des mêmes prérogatives qu'un SDIS. Enseignement supérieur et recherche Les Bouches-du-Rhône abritent Aix-Marseille Université, la plus grande de France (et la plus grande université francophone au monde) en nombre d'étudiants, classée parmi les 200 premières universités mondiales ; ainsi que plusieurs grandes écoles (École centrale de Marseille, École Nationale Supérieure d'Architecture de Luminy, Euromed Management, École supérieure d'art d'Aix-en-Provence, ENSAM). Un Institut d'Études politiques est installé à Aix-en-Provence. Marseille abrite le deuxième centre de recherche de France (CNES). L'AP-HM et l'ARS provoquent chaque année de grandes avancées dans la recherche médicale grâce à des infrastructures performantes. Médias et communication Les principaux journaux sont La Provence et La Marseillaise. Parmi les radios locales : France Bleu Provence (basée à Aix-en-Provence) émet sur tout le département des Bouches-du-Rhône ; Maritima (basée à Martigues) émet sur les régions de Marseille, Aix-en-Provence, Martigues, Sausset-les-Pins et de l'étang de Berre ; Radio 3DFM (basée à Arles) émet sur Arles ; Radio Dialogue (basée à Marseille) émet sur les régions de Marseille, Aix-en-Provence, Aubagne et de l'étang de Berre ; Radio Galère (basée à Marseille) émet sur les régions de Marseille et d'Aix-en-Provence ; Radio Gazelle (basée à Marseille) émet sur les régions de Marseille et d'Aix-en-Provence ; Radio Grenouille (basée à Marseille) émet sur les régions de Marseille et d'Aix-en-Provence ; Radio JM (basée à Marseille) émet sur les régions de Marseille et d'Aix-en-Provence ; Radio Star(basée à Marseille) émet sur les régions de Marseille, Aix-en-Provence, Aubagne et de l'étang de Berre. On compte parmi les télévisions locales : OM TV (la chaîne de l'Olympique de Marseille) ; Maritima (la chaîne du pourtour de l'étang de Berre, couplée à une radio du même nom et le magazine Reflets). La chaîne TV Sud Provence (basée à Marseille), anciennement LCM (La chaîne Marseille), a cessé sa diffusion en mai 2016 dû à sa liquidation judiciaire. Elle émettait sur les régions de Marseille, d'Aix-en-Provence, d'Aubagne, La Ciotat, Arles et l'étang de Berre. Héraldique Culture Le patrimoine du département des Bouches-du-Rhône est particulièrement riche et diversifié : Patrimoine mondial de l’humanité à Arles : Monuments romains et romans d'Arles Monuments historiques protégés au titre de la loi du 31 décembre 1913 sur les monuments historiques, au 31-12-2007 (Sources MCC/DAPA/DEPS) : Monuments historiques classés : 276 (dont plus de la moitié sur la seule ville d'Aix-en-Provence) Monuments historiques inscrits sur l’inventaire supplémentaire : 352 Les études réalisées par les services régionaux du patrimoine (conservations régionales des monuments historiques, de l’inventaire et de l’archéologie : Thématiques) démontrent que tous les types de patrimoine sont particulièrement bien représentés dans le département des Bouches-du-Rhône : Patrimoine antique : à Arles (arènes, théâtre antique…), Saint-Rémy-de-Provence (site de Glanum)… Patrimoine militaire Secteurs sauvegardés : Aix-en-Provence et Arles Patrimoine labellisé Patrimoine astronomique Le patrimoine naturel Sites classés et inscrits : Les Calanques, La Ciotat… Parcs naturels : le Parc national des Calanques, le Parc naturel régional de Camargue et le Parc naturel régional des Alpilles ; Réserves naturelles nationales : Camargue, Coussouls de Crau, Marais du Vigueirat, Sainte-Victoire ; Réserves naturelles régionales : L'Ilon, Poitevine-Regarde-Venir, Tour du Valat ; Arbres remarquables du Grand site Sainte-Victoire. Personnalités nées dans ce département Personnalités politiques Adolphe Thiers, homme politique Maurice Rouvier, homme politique Journalistes Karim Bennani, animateur et journaliste Jean-Pierre Foucault, présentateur TV Jean-Marc Morandini, animateur TV et journaliste Artistes Clara Luciani, chanteuse Jul, rappeur Marina Kaye, chanteuse Clara Morgane, chanteuse et ancienne actrice pornographique Paul Cézanne, peintre Nostradamus, écrivain et apothicaire Frédéric Mistral, écrivain Jean-Baptiste van Loo, peintre Louis Frégier, peintre Marcel Pagnol, écrivain et cinéaste Fernandel, acteur et chanteur Vincent Scotto, chansonnier Sya Styles, DJ/producteur Soprano, rappeur Alonzo, rappeur Le Rat Luciano, rappeur L'Algérino, rappeur Akhenaton, rappeur Shurik'n, rappeur Alex Métayer, comique Élie Kakou, comique Patrick Bosso, comique Youssef Hajdi, acteur Chico Bouchikhi, musicien et guitariste Patrick Fiori, chanteur Léa Castel, chanteuse Sonia Lacen, chanteuse Serge Scotto, écrivain À ce jour, quinze académiciens français sont nés dans les Bouches-du-Rhône : Joseph Autran (1868) Jean-Jacques Barthélemy (1789) Henri Bremond (1923) Marcel Brion (1964) Alfred Capus (1914) François-Urbain Domergue (1803) Marc Fumaroli (1995) Edmond Jaloux (1936) Camille Jullian (1924) Charles Maurras (1938) Émile Ollivier (1870) Marcel Pagnol (1946) Jean-François Revel (1997) Edmond Rostand (1901) André Roussin (1911-1987) Sportifs Zinédine Zidane, footballeur André-pierre Gignac, footballeur Djibril Cissé, footballeur Samir Nasri, footballeur Adel Taarabt, footballeur Rod Fanni, footballeur Foued Kadir, footballeur Nabil Ghilas, footballeur Abdoulay Konko, footballeur Zinédine Machach, footballeur Boubacar Kamara, footballeur Larry Azouni, footballeur Christophe Pignol Gaël Givet, footballeur Jérémy Gavanon Louisa Necib, footballeuse Sakina Karchaoui, footballeuse Caroline Pizzala, footballeuse Alain Bernard, nageur Virginie Dedieu, nageuse Sébastien Grosjean, tennisman Arnaud Clément, tennisman Yves Demaria, triple champion du monde de motocross Frédéric Bolley, double champion du monde de motocross Lamine Gassama, footballeur Romain Alessandrini, footballeur Juan Bautista, matador Mehdi Savalli, matador Nicolas Minassian, pilote automobile Divers Roxane Mesquida Notes et références Voir aussi Bibliographie Articles connexes Conseil général des Bouches-du-Rhône Liste des communes des Bouches-du-Rhône | Anciennes communes des Bouches-du-Rhône Liste des préfets des Bouches-du-Rhône Liste des sénateurs des Bouches-du-Rhône | Liste des députés des Bouches-du-Rhône | Liste des conseillers généraux des Bouches-du-Rhône Arrondissements des Bouches-du-Rhône | Cantons des Bouches-du-Rhône Liste de ponts des Bouches-du-Rhône Liste de films tournés dans les Bouches-du-Rhône Volontaires nationaux des Bouches-du-Rhône pendant la Révolution Liste des évêques de Marseille Camargue Grand Site Sainte-Victoire Liens externes Préfecture des Bouches-du-Rhône Conseil départemental des Bouches-du-Rhône
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Biologie
La biologie (du grec bios « la vie » et logos, « discours ») est la science du vivant. Elle recouvre une partie des sciences de la nature et de l'histoire naturelle des êtres vivants. La vie se présentant sous de nombreuses formes et à des échelles très différentes, la biologie s'étend du niveau moléculaire, à celui de la cellule, puis de l'organisme, jusqu'au niveau de la population et de l'écosystème. Étymologie Le terme biologie est formé par la composition des deux mots grecs bios (βιος), en français « vie », et logos (λογος), qui signifie « discours, parole ». Ce néologisme est créé à la fin du et au début du et de façon indépendante : en allemand par Theodor Georg August Roose en 1797, Karl Friedrich Burdach en 1800 et Gottfried Reinhold Treviranus dans son ouvrage , publié à Göttingen en 1804 ; en français par le naturaliste français Jean-Baptiste de Lamarck dans ses Recherches sur l’organisation des corps vivants en 1802 : Tout ce qui est généralement commun aux végétaux et aux animaux comme toutes les facultés qui sont propres à chacun de ces êtres sans exception, doit constituer l'unique et vaste objet d'une science particulière qui n'est pas encore fondée, qui n'a même pas de nom, et à laquelle je donnerai le nom de biologie. Chez Lamarck on trouve, pour la première fois, une conception de l'être vivant qui reconnaît son originalité, comparativement aux objets inanimés sans pour autant la faire déroger aux lois de la physique, contrairement à ce qu'avaient tendance à faire les vitalistes et les fixistes. Le même Lamarck, bien avant de donner des cours de biologie en 1819, sépare dans son ouvrage Hydrogéologie, paru également en 1802, la physique terrestre en trois parties : la météorologie (étude de l'atmosphère) ; l'hydrogéologie (étude de la croûte minérale) ; la biologie (étude des corps vivants). Les savants allemands, à l'appel de Treviranus, lancent les méticuleux inventaires de la flore et de la faune, réalisés par ceux qui, respectivement, se nommeront botanistes et zoologistes. Vers le milieu du , un intérêt pour les fonctions du vivant oriente la recherche biologique vers la physiologie. Histoire Principes fondateurs Définition de l'objet L'objet de la biologie est l'être vivant et la vie, dans son ensemble et son fonctionnement. Mais qu'est-ce qu'un être vivant ? En quoi se différencie-t-il des objets inanimés et des machines ? Et qu'est-ce que la vie ? À ces questions, les biologistes n'ont actuellement pas de réponse précise, qui fasse l'unanimité dans la communauté scientifique. Certains d'entre eux pensent même que ces questions sont sans objet. Ainsi Claude Bernard, dans la première des Leçons sur les phénomènes de la vie communs aux animaux et aux végétaux (1878), déclare explicitement que l'on n'a pas à définir a priori la notion de vie, car la biologie doit être une science expérimentale ; ce serait là une définition a priori et . En conséquence, et . La biologie semble être restée fidèle à cette conception, puisqu'elle continue à ne pas précisément définir la notion de vie pour se limiter à l'analyse de « choses naturelles » ou parfois en partie créées par l'humain (via la sélection puis le génie génétique) que le sens commun lui désigne comme vivants. Cette analyse permet de mettre en évidence un certain nombre de caractères communs à ces objets d'étude, et ainsi d'appliquer ce qualificatif de vivant à d'autres objets présentant les mêmes caractères. Cette méthode, exclusivement analytique et expérimentale, a considérablement renforcé l'efficacité et la scientificité du travail du biologiste, comparativement aux conceptions souvent spéculatives d'avant Claude Bernard. Elle a cependant amené une « physicalisation » telle que l'on a parfois l'impression que, pour rendre scientifique la biologie, il a fallu nier toute spécificité à son objet. De fait, certains biologistes en viennent à déclarer que , ou plus exactement qu'elle serait un processus physico-chimique parmi d'autres. Le premier d’entre eux est probablement Albert Szent-Györgyi, prix Nobel de médecine en 1937, qui a déclaré : Le plus connu est François Jacob : Plus récemment, c'est aussi la position d'Henri Atlan : Cette dernière citation illustre la confusion entre l'étude de la vie et celle de la matière des êtres vivants, où transparaît la tentation de réduire la biologie à la seule biologie moléculaire en niant au vivant, grâce au nivellement que permet la chimie, toute spécificité qui ne soit pas une simple différence physico-chimique. Autrement dit, il est tentant, en réduisant la biologie à la biologie moléculaire, de ne différencier le vivant de l'inanimé que par les critères par lesquels la biologie moléculaire se différencie du reste de la chimie. Cette négation de la spécificité du vivant vient d'une conception où l'on n'admet aucune discontinuité entre vivant et inanimé pour conserver un univers cohérent et unifié. On y admet donc une gradation progressive entre l'inanimé et le vivant, tant dans les formes actuelles (les virus, censés être à la limite du vivant et de l'inanimé) que dans l'apparition de la vie sur Terre (cette apparition y est comprise comme une phase prébiotique progressive sans discontinuité marquée). En fait, cette négation de la spécificité du vivant, qui se veut matérialiste, confond simplement le matérialisme épistémologique et les sciences de la matière. Les sciences, y compris la biologie, se doivent d'être matérialistes, personne ne dira le contraire. Mais doivent-elles pour autant n'être que des sciences de la matière ? La physique est depuis longtemps la science modèle pour toutes les autres, à tel point qu'on a fini par la confondre avec l'idéal du matérialisme épistémologique. Parler de la notion de vie, de la spécificité de l'être vivant, c'est, en biologie, s'exposer à se voir qualifier de vitaliste, voire d'animiste, car qui s'écarte un peu de la physico-chimie est censé sortir du matérialisme épistémologique. Si bien qu'aujourd'hui on a l'impression que ce que vise la biologie n'est pas tant l'étude de la vie (ou de l'être vivant dans ce qu'il a de spécifique relativement à l'objet inanimé) que sa pure et simple négation, le nivellement et l'unification de l'univers par la physico-chimie. Comme si, pour unifier, il valait mieux nier les solutions de continuité que les comprendre. Une autre approche est plus systémique ainsi résumée par Jacob (1970) : ; c'est une des bases de l'écologie scientifique et de son « approche écosystémique ». Le problème de la spécificité de l'être vivant n'est donc pas encore réglé par la biologie moderne qui ainsi n'a donc aucune définition claire et explicite de son objet. Ce problème est seulement occulté de diverses manières, qui toutes tendent à ramener, faute de mieux, la conception de Descartes de l'être vivant comme plus ou moins semblable à une machine très complexe. Rares sont les biologistes qui s'inscrivent en faux contre cette approximation en avançant une conception du vivant plus précise et proche de la réalité. Un certain nombre de travaux en biologie théorique visent cependant à dépasser ces limitations, tels que ceux de Francisco Varela, Robert Rosen ou Stuart Kauffman. L'enjeu est alors souvent la différence entre biologie et physique. Évolution La première théorie de l'évolution du vivant a été avancée par Jean-Baptiste Lamarck dans son ouvrage Philosophie Zoologique en 1809. Comme son titre l'indique, elle se présente sous la forme d'un système philosophique, bien qu'elle pose les bases essentielles pour la compréhension des êtres vivants et de leur évolution. Cinquante ans plus tard, en 1859, avec la parution de L'Origine des espèces, Charles Darwin propose une explication scientifique de l'évolution, sous la forme d'un mécanisme simple, avec le principe de sélection naturelle. Avec le temps, la théorie originelle de Darwin a été affinée avec les résultats des expériences et observations que les biologistes ont effectuées. La théorie faisant actuellement consensus est celle de la théorie synthétique de l'évolution, appelée aussi néodarwinisme. Le caractère évolutionniste de la vie a pendant très longtemps été discuté et est même encore mis en doute par certaines personnes en dehors de la communauté scientifique, mais aucune de ces objections à la théorie de l'évolution n'est scientifiquement fondée. La communauté scientifique a depuis très largement admis l'évolutionnisme de la vie comme un fait démontré par l'expérience et l'observation à maintes reprises notamment par : l'examen des fossiles en paléontologie qui montre l'évolution des formes de vie à travers le temps ; l'anatomie comparée qui met en évidence les similitudes morphologiques entre des animaux pourtant différents ; l'hérédité qui explique les variations génétiques d'une génération à une autre ; l'étude comparée du génome de plusieurs organismes qui montre l'éloignement plus ou moins important dans l'arbre phylogénétique, permettant ainsi de retracer l'évolution et l'éloignement des différentes formes de vie ; la culture sélective des plantes et la domestication des animaux sont la mise en application par les humains du principe de sélection naturelle. Diversité Si la biologie est si vaste, c'est en raison de l'extrême diversité du vivant qui se présente sous tellement de formes que l'on peut avoir du mal à discerner des points communs. Une hiérarchisation du vivant a tout de même été réalisée, qui est le domaine de la systématique et de la taxinomie. Tous les êtres vivants sont classés en trois domaines : les bactéries ; les archées ; les eucaryotes. Universalité Bien qu'étant différentes, toutes les formes de vie partagent des caractères communs. Ce qui porte à croire que la vie sur Terre a pour origine une seule et même forme de vie, désignée sous l'acronyme de LUCA (pour l'), qui serait apparue sur Terre il y a au moins d'années. Les principaux caractères universels du vivant sont : le carbone qui, par ses caractéristiques physiques, sert de « squelette » à tous les composés organiques ; l'ADN et l'ARN, qui servent de support au génome et assurent la transmission de ce dernier à la descendance lors de la reproduction ; la cellule qui est la plus petite unité vivante. Ce dernier point est discuté au sein de la communauté scientifique, car les virus sont considérés comme vivants par certains biologistes, alors qu'ils ne sont pas faits de cellules. Domaines d'études En raison du caractère extrêmement vaste du sujet, l'étude de la biologie nécessite un morcellement en domaines d'études. Une approche un peu « réductrice » mais ayant l'avantage de clarifier les thèmes consiste à définir des niveaux d'organisation. Dans un souci de parvenir à une compréhension plus globale de la biologie, des ponts se sont naturellement créés entre les différentes disciplines. Permet l'exploration de différents sujets originaux comme la biologie moléculaire, la biotechnologie, la toxicologie, la science biomédicale, etc. Structure du vivant Les domaines étudiant la structure du vivant sont à l'échelle de l'atome pour la biologie moléculaire et de la cellule pour la biologie cellulaire. Le domaine de la biologie moléculaire étudie les composés de bases du vivant, comme l'ADN et les protéines. Pendant longtemps, on a cru que les lois de la chimie régissant le vivant étaient différentes de celles pour la matière inanimée. Mais depuis la synthèse de nombreux composés organiques, il est clairement admis que les lois chimiques sont les mêmes que pour la matière inorganique. Aucune force vitale n'insuffle la vie à la matière comme on le pensait avant avec la théorie vitaliste. La mise au point du microscope avec lequel Robert Hooke a découvert les cellules en 1665 a marqué la naissance de la biologie cellulaire et celle d'un monde alors insoupçonné. Cette découverte et les nombreuses qui ont suivi ont permis d'expliquer certains phénomènes comme ce que l'on qualifiait à l'époque de génération spontanée. C'est à cette échelle que l'on rencontre les premiers organismes vivants. Anatomie et physiologie Prise au sens structurelle et fonctionnelle, la biologie recouvre également l'ensemble des disciplines, classiques et modernes, qui étudient des structures comme les tissus avec l'histologie ou les organes avec l'anatomie. La physiologie quant à elle étudie les principes mécaniques, physiques et biochimiques des organismes vivants et est séparée en deux branches : la physiologie végétale et la physiologie animale. Diversité et évolution L'extrême diversité du vivant n'empêche en rien le groupement en entités ou taxons (Taxinomie), leurs relations les uns par rapport aux autres et leur classement (systématique). Interactions Les interactions des êtres vivants entre eux et les liens les unissant avec leur environnement est le domaine de l'écologie. L'éthologie quant à elle étudie le comportement animal dans le milieu naturel. Niveaux d'observation et disciplines Les Sciences de la Vie comprennent de nombreuses disciplines et sous-disciplines plus ou moins reliées entre elles et parfois imbriquées. Ces disciplines sont organisées soit par niveau d'observation, soit par approche méthodologique, soit par type d'organisme étudié. Applications Les applications des découvertes en biologie sont nombreuses et très présentes dans le quotidien de l'être humain. Les avancées importantes de ces dernières décennies en médecine ont principalement pour origine les découvertes sur le fonctionnement du corps humain. Le domaine pharmaceutique profite également des avancées en chimie organique. Plus récemment, la découverte de la structure de l'ADN et une meilleure compréhension de l'hérédité ont permis de modifier finement les êtres vivants, par notamment les techniques de génie génétique, et trouvent des applications dans les domaines agricole et agro-alimentaire. La biologie peut également avoir des applications en criminologie. Dans la Revue française de criminologie et de droit pénal, Laurent Lemasson présente trois corrélations entre biologie et criminalité mises en évidence par différents chercheurs: la présence des gènes MAOA et HTR2B chez une part importante de criminels ; un fonctionnement anormal des régions frontales et temporales du cerveau ; enfin un état de sous-excitation physiologique chez les criminels multirécidivistes. Impacts sur la société Depuis le développement de la biologie moléculaire et de la physiologie cellulaire dans la seconde partie du , les progrès de la biologie sont devenus quotidiens et ont un impact énorme sur la société : compréhension des mécanismes moléculaires de plusieurs centaines de maladies, amélioration des traitements contre le cancer, compréhension des mécanismes neurologiques, amélioration des traitements des maladies mentales et dépistage de tares génétiques in utero. Une meilleure compréhension de l'évolution moléculaire, substrat physique à l'évolution des espèces, permet de transposer aux humains les découvertes faites sur les animaux, y compris des vers comme C. elegans ou la mouche drosophile, dont on a montré que les mécanismes moléculaires de segmentation du corps au cours de l'embryogenèse sont identiques à ceux de l'humain, et, de manière générale, à tout le vivant métazoaire. Toutefois, les progrès très rapides de la biologie suscitent parfois des interrogations philosophiques, de vives inquiétudes, voire une forte opposition de certaines associations ou organisations non gouvernementales (ONG). On peut citer notamment : le clonage, les organismes génétiquement modifiés (OGM), le séquençage, et les problèmes de propriété intellectuelle qui en découlent. Notes et références Voir aussi Articles connexes Histoire de la biologie Biologistes célèbres Biologie numérique Biosystémique Naissance du vivant Vie sur d'autres planètes Bibliographie Introduction à la biologie : dictionnaire, traité, présentation générale, réflexion Neil A. Campbell et Jane B. Reece, Biologie, , adaptation de l'édition en anglais et révision scientifique de René Lachaîne et Michel Bosset, Pearson Education, 2007. Jacques Berthet, en collaboration avec Alain Amar-Costesec, Dictionnaire de Biologie, De Boeck & Larcier, Bruxelles, 2006, 1034 Préface de Christian de Duve Jean-Louis Morère, Raymond Pujol, Dictionnaire raisonné de biologie, éditions Frison-Roche, Paris, 2003, 1222 Préface de Jean Dorst et Yves Coppens William K. Purves, Gordon H. Orians, H. Craig Heller, Traité de Biologie, Sciences Flammarion, Paris, 1994, 1224 Traduction par Jacqueline London de , 1992 , , 1992, 656 Translation of Allgemeine Mikrobiologie, Georg Thieme Verlag, Stuttgart, 1969-1992, by Margot Kogut Boyce Rensberger, Au cœur de la vie, au royaume de la cellule vivante, De Boeck Université, 1999, Bruxelles, 348 Traduction de , Oxford University Press, 1996 Günther Vogel, Hartmunt Angermann, Atlas de la biologie, Encyclopédie d’aujourd’hui, La Pochothèque, Le livre de poche, 1994, 641 Adaptation du , 1984, sous la direction de Georges Carric. La première adaptation scientifique de l’édition 1970 est dirigée par le biologiste généticien Matthieu Ricard avec Michel Stephan, Élisabeth Loubet, Jean-Pierre Bobillot, Dominique Marie, Alain Saint-Dizier et la traduction de Anne Sebisch, Michel Brottier et Claude Sebisch Le livre de la vie, sous la direction de Stephen Jay Gould, textes de Peter Andrews, Michael Benton, Christine Janis, J. John Sepkoski, Christopher Stringer, dessins de John Barber, Marianne Collins, Ely Kish, Akio Morishima, Jean-Paul Tibbles, , Seuil, Paris, 1993, 256 Traduit de l’anglais par Marcel Blanc Guillaume Lecointre (dir.), Guide critique de l’évolution, Belin, Paris, 2009, 504 Guillaume Lecointre, Hervé Le Guyader, Classification phylogénétique du vivant, revue et augmentée après de 2001, Belin, 2006, 560 Pierre-Paul Grassé, L’évolution du vivant, , Édition Albin Michel, Paris, 1973. Jacques Ruffié, Traité du vivant, , Librairie Arthème Fayard, Paris, 1983, 796 François Jacob, La logique du vivant, une histoire de l’hérédité, , , 1970, éditions Gallimard, Paris, 1987, 356 Louis de Bonis, Évolution et extinction dans le règne animal, Les grands problèmes de l’évolution, Masson, 1991, 192 Edward O. Wilson, La diversité de la vie, édition Odile Jacob Sciences, 1993, 496 Traduction par Marcel Blanc de , 1992 Christian de Duve, À l’écoute du vivant, Odile Jacob sciences, Paris, 2002, 402 Patrick Tort, Dictionnaire du darwinisme et de l’évolution (dir.), Paris, PUF, 1996, 3 vol., 5000 p. Ouvrage couronné par l’Académie des sciences. Botanique Frederik Liubenstein, Dictionnaire de la Botanique Européenne () Brême, 1862 Gaston Bonnier, Les noms de fleurs trouvés par la méthode simple, Librairie générale de l’enseignement, Paris, 1971, 338 Dietmar Aichelé, Quelle est donc cette fleur ?, éditions Fernand Nathan, Paris, 1975, 400 Illustrations de Marianne Golte-Bechtle. Traduction par Thomas Althaus de , 1973. Bernard Boullard, Dictionnaire de Botanique, Ellipses, 1990. Aline Raynal-Roques, La botanique redécouverte, Belin/INRA éditions, 1994, 512 Brian Capon, La botanique pour jardinier, Belin, 2005, 256 Traduction par Georges Ducreux de Botany Gardeners, édition de 1990 révisée en 2005 Paul Mazliak, Traité de physiologie végétale, Hermann Marcel Bournérias, Christian Bock, Le Génie végétal, Nathan, Paris, 1992, 232 Christine Bourquin-Mignot, Jacques-Elie Brochier, Lucie Chabal, Stéphane Crozat, Laurent Fabre, Frédéric Guibal, Philippe Marinval, Hervé Richard, Jean-Frédéric Terral, Isabelle Théry-Parizot, La Botanique, sous la direction d’Alain Ferdière, éditions Errance, Paris, 1999, 208 Suzanne Amigues, Études de botanique antique, préface de Pierre Quézel. Paris, de Boccard, 2002, -501 Espèces animales Henri Tachet (dir.), Philippe Richoux, Michel Bournand, Philippe Usseglio-Polatera, Invertébrés d’eaux douces, systématique, biologie, écologie, CNRS Éditions, Paris, 588 René Jeannel, « Introduction à l’entomologie » in Nouvel atlas d’entomologie, éditions N. Boubée & , 1960. Michel Lamy, Les insectes et les hommes, , Albin Michel Sciences, Paris, 1997, 416 Lars Svensson, Peter J. Grant pour les textes, Dan Zetterström, Kilian Mullarney pour les illustrations, Le guide ornitho, les 848 espèces d’Europe en , , Delachaux et niestlé, Paris, 2000, 400 Traduction de l’ouvrage suédois , Albert Bonniers, Förlag, Stockholm, 1999 par Jean-Louis Parmentier avec adaptation et supervision scientifique de Guilhem Lesaffre Louis Chaix, Patrice Méniel, Archéozoologie, les animaux et l’archéologie, , éditions Errance, Paris, 2001, 240 Jared Diamond, Le troisième chimpanzé, essai sur l’évolution et l’avenir de l’animal humain, Gallimard, Paris, 2000. 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https://fr.wikipedia.org/wiki/Br%C3%A9sil
Brésil
Le Brésil (en ), en forme longue la république fédérative du Brésil ( ), est le plus grand État d’Amérique latine. Le Brésil désigné comme pays-continent, est le cinquième plus grand pays de la planète, derrière la Russie, le Canada, les États-Unis et la Chine. Avec une superficie de , le pays couvre près de la moitié du territoire de l'Amérique du Sud (47,3 %), partageant des frontières avec l'Uruguay et l'Argentine au sud, le Paraguay au sud-sud-ouest, la Bolivie à l'ouest-sud-ouest, le Pérou à l'ouest, la Colombie à l'ouest-nord-ouest, le Venezuela au nord-ouest, le Guyana au nord-nord-ouest, le Suriname et la France au nord (par la Guyane), soit la plupart des pays du continent sauf le Chili et l'Équateur. Le pays compte une population de d'habitants. Ancienne colonie portugaise, le Brésil a pour langue officielle le portugais alors que la plupart des pays d'Amérique latine ont pour langue officielle l'espagnol. En 2017, selon le FMI, le PIB du Brésil s'élève à de dollars américains, ce qui en fait la huitième puissance économique mondiale. Considéré comme une grande puissance émergente, le pays est notamment membre de l'Organisation des Nations unies, du Mercosul, du G20 et des BRICS. Sur le plan militaire, les forces armées brésiliennes sont classées parmi les vingt premières puissances militaires et demeurent les plus importantes du continent américain, derrière celle des États-Unis. En dépit de la taille de son économie, le Brésil reste l'un des pays où les inégalités sociales et économiques sont parmi les plus élevées du monde. En 2017, le Brésil est le troisième pays d'Amérique latine pour l'inégalité sociale après le Honduras et la Colombie. Avec la Chine, l'Inde ou la Russie, le Brésil est considéré comme un des rares pays à présenter le potentiel pour devenir un jour une superpuissance mondiale. La population brésilienne se caractérise par une importante diversité ethnique et culturelle : selon l'Institut brésilien de géographie et de statistiques (IBGE), il y a au Brésil 47,7 % de Blancs, 43,1 % de Métis, 7,6 % de Noirs et environ 2 % d'Asiatiques et d'Amérindiens. Un grand nombre de Brésiliens ont des ancêtres issus de pays européens, principalement du Portugal, puis d'Italie, d'Allemagne ou d'Espagne. La majorité des Brésiliens noirs, quant à eux, sont originaires d'Afrique subsaharienne, principalement d'Angola. À l'instar de ses voisins, le Brésil est un pays à majorité chrétienne (89 %). Avec de fidèles, il s'agit de la deuxième nation chrétienne du monde (derrière les États-Unis, dont la majorité de la population est protestante) et de la première nation catholique. Riche en ressources naturelles, le Brésil a été identifié comme étant une nouvelle puissance pétrolière. D'immenses gisements pétroliers pré-salifères ont été découverts dans les bassins de Santos et de Campos, au large de Rio de Janeiro. Les réserves récupérables n'ont cessé d'être réestimées à la hausse : en 2013, elles sont évaluées à de barils selon l'AIE, « soit plus de réserves découvertes au Brésil que dans n'importe quel autre pays » souligne l'AIE. Étymologie Les racines étymologiques du terme « Brésil » remontent au Moyen Âge. Le Brésil est, au , le nom d'un colorant rouge extrait d'un arbre indien et souvent utilisé dans la peinture européenne pour réaliser des glacis roses et rouges. En 1500, le navigateur portugais Pedro Álvares Cabral découvre le Brésil et, pensant avoir découvert une île, le nomme « Ilha de Vera Cruz ». L’île se révélant faire partie d'un continent (l'Amérique du Sud), il est plus tard baptisé « Terra de Santa Cruz », qui signifie « Terre de la Sainte Croix ». La théorie la plus communément admise est que le mot « Brésil » tire son origine du bois de Brésil ou pernambouc, très apprécié dès le Moyen Âge pour ses propriétés tinctoriales, dont les Portugais reconnurent la présence en quantité lors de leur première exploration du pays. Avant d'arriver à la désignation actuelle, le Brésil a été désigné sous plusieurs formes : Monte Pascoal, l'Île de Vera Cruz, Terra de Santa Cruz, Nova Lusitânia, Cabralia, Empire du Brésil, États-Unis du Brésil et enfin, la dénomination actuelle officielle : république fédérative du Brésil. Les habitants du Brésil sont appelés Brésiliens depuis 1706 (à l'origine, le terme désignait uniquement les nobles qui commerçaient le pau-brasil). Histoire Le blason de la république portait, à l'origine, le nom adopté par le pays après l'abolition de la monarchie : Estados Unidos do Brasil (États-Unis du Brésil). La version actuelle, établie par la loi , du , reflète son changement en República Federativa do Brasil (république fédérative du Brésil). Le drapeau brésilien présente un losange jaune sur fond vert, ce qui symbolise l'union impériale à la naissance de la maison royale brésilienne : le vert de la maison royale de Bragance à laquelle appartenait (), premier empereur brésilien, le jaune de la maison royale autrichienne de Habsbourg, lignée de Marie-Léopoldine d'Autriche, son épouse. Au centre du losange, où trônait le blason de l'empire du Brésil, un disque bleu représente le ciel de Rio de Janeiro le à , date du coup d'État qui installa la république. Les vingt-sept étoiles placées sur ce fond représentent les vingt-six États fédérés et la capitale. On retrouve au centre la bannière portant la devise nationale « Ordem e Progresso » (« ordre et progrès ») venue d’Auguste Comte. Période précoloniale Avant sa découverte par les Portugais en 1500, on estime que le territoire actuel du Brésil (la côte orientale de l'Amérique du Sud), a été habité par environ deux millions d'Amérindiens, répartis au nord et au sud. La population amérindienne a été divisée en grandes nations autochtones composées de différents groupes ethniques parmi lesquels se distinguent les principales familles linguistiques : tupi-guarani, macro-jê et arawak. Les Amérindiens étaient répartis dans d'innombrables tribus, dont les Tupiniquims, les Guaranis et les Tupinambas. La tribu des Tupis fut la première en contact avec les Portugais, et celle dont l'héritage culturel est le plus important. En effet, en raison de l'assimilation des Tupis aux colons, des traces de l'ancienne culture amérindienne subsistent encore de nos jours, que ce soit dans la culture, la grammaire ou le vocabulaire. Divisés en sept « clans », les Tupis s'étendaient du Rio Grande do Sul au Rio Grande do Norte. Les clans amérindiens établissaient leurs frontières respectives en faisant la guerre aux autres clans, soit pour protéger leur territoire, soit pour en conquérir de nouveaux. Certaines de ces tribus étaient particulièrement bien organisées, même si aucune d'elles ne l'était autant que d'autres populations amérindiennes des pays voisins, comme les Mayas ou les Aztèques, qui eux avaient façonné de grands empires et bâti des civilisations très avancées. Les guerres entre Amérindiens s'inscrivaient dans des campagnes militaires de grandes envergures à la fois sur terre et sur mer, et il arrivait qu'au cours de ces guerres, certaines tribus s'adonnent à des rituels cannibales sur les prisonniers de guerre. Colonisation portugaise En 1500, Pedro Álvares Cabral découvre les côtes brésiliennes et, revenant au Portugal, annonça avoir découvert de nouveaux territoires. On estime qu'avant 1500, la côte orientale de l'Amérique du Sud était habitée par environ d'Amérindiens. Selon le traité de Tordesillas, signé en 1494, sous l'égide du pape , toutes les terres nouvellement découvertes situées à plus de 370 lieues à l'ouest du Cap Vert allaient à l'Espagne, les autres étaient attribuées au Portugal. La pointe orientale du continent sud-américain (le Brésil) revenait ainsi au Portugal. Des navigateurs retournèrent plus tard au Brésil et en rapportèrent le bois de Brésil, bois de couleur braise qu'ils achetaient aux Indiens, et auquel le Brésil doit son nom actuel. Toutefois, l'entreprise de colonisation ne débuta réellement que dans les années 1530, lorsque divisa le territoire en douze capitaineries héréditaires. Cependant, à la suite de nombreux problèmes liés à ce système, le roi du Portugal, , décida de nommer le un gouverneur général, Tomé de Sousa, chargé d'administrer la colonie entière. Vers le milieu du , le sucre est devenu la principale richesse commerciale du Brésil, ce qui amena les Portugais à développer la traite des esclaves africains afin d'augmenter la production et répondre à la demande internationale croissante. À la suite d'expéditions secrètes menées par le Français Nicolas Durand de Villegagnon, la France parvint à récolter suffisamment d'informations en vue d'établir une colonie dans la baie de Guanabara. Ce fut le début de la France antarctique, nom donné à l'éphémère colonie française, qui occupa la baie de Rio de Janeiro, de 1555 à 1567, et fut finalement éliminée par l'arrivée de renforts portugais. Les Portugais parvinrent ainsi, à l'issue du conflit avec les Français, à élargir leur territoire au sud-est (prise de Rio en 1567) et au nord-ouest (prise de São Luís en 1615). Le Brésil commença à se développer économiquement et l'exploitation de la population indienne locale n'étant plus suffisante pour la production sucrière, les premiers esclaves furent importés d'Afrique en 1550. La traite négrière dura jusqu'au milieu du : le Brésil est le pays d'Amérique du Sud qui a reçu le plus d'esclaves noirs, avec environ d'Africains (majoritairement de l'Afrique de l'Ouest) déportés du aux années 1850, soit 40 % du total. Les esclaves furent principalement importés par des trafiquants britanniques et français, notamment bordelais et nantais. Les esclaves arrivaient sur le continent américain au moyen d'échanges intercontinentaux basés sur le système du commerce triangulaire. En 1630, les Néerlandais de la compagnie néerlandaise des Indes occidentales (West-Indische Compagnie ou WIC) enlèvent aux Portugais les villes de Recife, Natal et Salvador afin de s’assurer une partie de la production sucrière. Recife devient la capitale de la colonie sous le nom de Mauritsstaad. Les populations locales se révoltent (Insurreição Pernambucana ou « Insurrection de Pernambouc ») contre leur présence à la faveur de la Première guerre anglo-néerlandaise (1652-1654) et à l’issue de celle-ci le Portugal récupère ces territoires. En , avec la signature du traité de La Haye, les derniers territoires de Nouvelle-Hollande sont officiellement cédés aux Portugais. À la fin du , les exportations de sucre commencèrent à baisser mais en 1693, la découverte de gisements d'or dans la région qui allait devenir le Minas Gerais sauva la colonie de l’effondrement économique imminent. Cette découverte a également permis l'essor de l'activité minière dans la région. Vice-royaume du Portugal À la fin de l'année 1807, après l'invasion du Portugal par les armées françaises de Napoléon, le prince régent est contraint, pour échapper à la menace des armées napoléoniennes, de transférer la cour royale de Lisbonne vers le Brésil. La famille royale entreprend alors de développer les institutions brésiliennes : cette période coïncide avec l'émergence des premières places financières locales, la création d'une banque nationale, la fin du monopole commercial que le Portugal avait sur le Brésil et l'ouverture du commerce à l'échelle internationale. En 1809, en guise de représailles contre la France qui l'a forcé à l'auto-exil, le prince régent ordonne l'invasion de la Guyane française par l'armée portugaise. Avec la fin de la guerre espagnole en 1814, les tribunaux européens exigent le retour du prince régent et de sa mère, la reine Marie, car ils jugent inapproprié que les représentants d'une monarchie européenne résident dans une colonie. En 1815, désireux de retourner au Brésil, ou la cour royale avait prospéré au cours des six dernières années, le Portugal élève le Brésil au rang de Vice-Royaume et en fait la capitale de son empire. Ainsi, la famille royale pouvait séjourner au Brésil sans avoir à fournir de justifications. Le Brésil devient alors une Vice-Royauté, sous le nom de royaume-Uni de Portugal, du Brésil et des Algarves. Toutefois, cela ne suffit pas à calmer les exigences des instances européennes, qui réclament toujours le retour de la famille royale à Lisbonne. En 1821, les pressions deviennent de plus en plus fortes et n'a pas d'autre choix que de retourner à Lisbonne, où il est contraint de prêter serment à la nouvelle constitution, laissant son fils, le jeune prince Pedro de Alcântara au Brésil en tant que régent du Vice-Royaume. Celui-ci deviendra plus tard le premier empereur du Brésil sous le nom de . Indépendance à l'égard du Portugal et empire En 1821, après le départ de son père le roi pour le Portugal, Dom Pedro devient donc le nouveau prince régent du Brésil. Mais les Cortes portugaises désirent mettre un terme à l’autonomie du Brésil et veulent ramener le pays au rang de simple colonie. Les Cortes décident de dissoudre le gouvernement central établi à Rio de Janeiro et ordonnent au prince régent de rentrer à Lisbonne. Les proches des Cortes n'hésitent pas à provoquer le prince en se moquant ouvertement de lui ou en lui manquant publiquement de respect à plusieurs reprises. La lutte entre le prince et les Cortes continue de s'intensifier. La population brésilienne soutient vivement Dom Pedro, si bien que le , celui-ci reçoit une pétition contenant pas moins de le priant de ne pas repartir au Portugal. Devant le soutien de la population, Pierre refuse les ordres des Cortes et déclare le même jour : « Si c'est pour le bien de tous et le bonheur général de la Nation, je suis prêt ! Dites au peuple que je reste ». À partir de là, Pierre entre en conflit direct avec les Portugais. portugais, conduits par le général Jorge Avilez, se soulèvent alors pour punir le prince d’avoir défié les Cortes. Ils se rendent sur le mont Castelo, mais sont bientôt entourés par armés, venus prêter main-forte à leur souverain. Commence ainsi en 1821 une guerre d'indépendance qui voit la toute nouvelle armée brésilienne s'opposer aux troupes coloniales portugaises encore présentes dans certaines régions du pays. Le , Pierre se tourne vers ses compagnons, jette son brassard aux couleurs du Portugal, et déclare : « Mes amis, les Cortes veulent nous rendre en esclavage et nous poursuivre. [...] Plus aucun lien ne nous unit désormais. Retirez vos brassards, soldats. Saluez l’indépendance, la liberté et la sécession du Brésil ! » Il dégaine ensuite son épée et lance : « Par mon sang, par mon honneur et par Dieu, je jure de donner sa liberté au Brésil » et crie : « L’indépendance ou la mort ! ». Le conflit durera trois ans et se terminera en 1824 avec la victoire des troupes brésiliennes et la signature du traité de Rio de Janeiro en 1825. La première constitution brésilienne a été promulguée le . Le , l'Empire du Brésil est officiellement proclamé. Dom Pedro est proclamé Empereur sous le nom de . Le , épuisé par les années d'exercice du pouvoir impérial, période au cours de laquelle il doit faire face à une tentative républicaine de sécession, mécontent de l’intransigeance de ses adversaires politiques, et devant l'usurpation par Miguel du trône portugais, abdique finalement et retourne en Europe pour restaurer , sa fille et reine légitime, sur le trône. De retour au Portugal, Pierre envahit le Portugal depuis les Açores avec une armée de partisans et déclare la guerre aux troupes de Miguel. Le , Pierre et ses armées entrent dans Lisbonne et chassent Miguel du trône. Après le départ de son père, devient à cinq ans seulement le nouvel empereur du Brésil (bien qu'il ne puisse prendre officiellement ses fonctions qu'a sa majorité.) Avant de quitter le Brésil, avait laissé à son messager une lettre dans laquelle il écrivait : « Vous avez ici mon acte d’abdication, je retourne en Europe et je laisse un pays que j’ai beaucoup aimé et que j’aime toujours. » Régence (1831-1840) À la suite du départ puis de la mort de son père, hérite d'un empire au bord de la désintégration. Tandis que les dernières années du règne de avaient été très critiquées (l’empereur avait notamment été accusé par les médias et l'opposition de ne pas s’impliquer assez dans le gouvernement du Brésil, en plus de devoir faire face à un scandale conjugal et d’être régulièrement accusé par les journaux de vouloir rétablir l'ancien royaume luso-portugais), la situation de crise prend de l'ampleur durant les douze années suivantes. En effet, l’Empire est confronté à l'absence de véritable exécutif car, en vertu de la constitution, ne peut pas gouverner avant sa majorité, le . Dans l'attente de cette date, le pouvoir est confié à une régence élue mais celle-ci se révèle incapable de redresser la situation, allant même jusqu’à l'empirer. Dans l'après-midi du , est finalement acclamé, couronné et sacré empereur à (deux ans avant sa majorité). Ce sacre avant l'heure s'explique par la volonté des politiques d'aider le jeune souverain à prendre ses fonctions au plus vite dans l'espoir qu'il puisse remédier à l’extrême situation de crise qui sévit alors au Brésil. L'historien Roderick J. Barman déclare qu'. Âge d'or sous D'abord influençable en raison de son jeune âge, parvient à consolider le pouvoir et assoit petit à petit son autorité sur le gouvernement. Pierre doit faire face à plusieurs crises mineures ou majeures entre 1848 et 1852. Une révolte éclate dans la province du Pernambouc le , mais l'empereur parvient à la réprimer. Plus tard, un conflit éclate avec la Confédération argentine. conclut alors une alliance avec l'Uruguay et les opposants argentins au régime, ce qui conduit à la guerre de 1851, qui se termine avec la chute du régime argentin en . Sous , le Brésil jouira d'une stabilité intérieure et d'une grande prospérité économique. Le commerce international du Brésil atteint les entre 1886 et 1887, soit un taux de croissance annuel de 3,88 % depuis 1839. En 1850, les exportations placent le Brésil en tête de l'Amérique latine et représentent le triple de celles réalisées par sa rivale, l'Argentine. En 1858, le Brésil devient la huitième puissance économique mondiale. Sa croissance est alors comparable à celle des États-Unis et des puissances européennes. Le Brésil connaît également un développement massif sous le règne de . En 1850, le pays ne possède qu'une cinquantaine d'usines dont la valeur cumulée est supérieure à sept milliards de reis. À la fin de l'empire, le Brésil comporte 636 usines (ce qui représente une croissance annuelle de 6,74 % depuis 1850) dont la valeur est estimée à plus de quatre cents milliards de reis (ce qui représente une croissance annuelle de 10,94 % entre 1850 et 1889.) Des constructions ferroviaires, des installations téléphoniques et des systèmes de traitement des eaux usées sont installés dans tout le pays. En termes de constructions ferroviaires, seuls huit pays au monde ont créé plus de voies que le Brésil au cours de la décennie 1880. La première ligne de chemin de fer est inaugurée à une époque où de nombreux pays européens n'ont encore aucun service ferroviaire. Le Brésil entre dans l'ère moderne et devient un des pionniers dans l'installation du téléphone, en plus d'être le cinquième pays au monde à installer des égouts et le troisième à avoir un traitement des eaux usées. De même, l'armée du Brésil, et notamment la marine, est une des plus importantes et puissantes du monde. En 1889, le pays possède la sixième plus grande marine de guerre de la planète, ainsi que les navires les plus puissants de l'hémisphère ouest. Pendant plusieurs décennies, les riches latifundiaires s’opposent avec succès à l’interdiction de la traite d’esclaves. Le Royaume-Uni émet certaines pressions pour son abolition. Le « commerce illicite » trouble les échanges commerciaux anglo-brésiliens et gêne la pénétration économique et politique de l’Europe en Afrique. Par la suite, les milieux financiers britanniques soutiennent les porte-parole des planteurs lorsque ceux-ci affirment que la libération des esclaves ruinerait l’économie brésilienne et rendrait insolvable l’État auquel des prêts considérables avaient été consentis. Le commerce européen limitait son contrôle aux magasins de café des ports brésiliens, sans se préoccuper des conditions de travail dans les plantations Années de guerres (1860-1870) Pendant les premières années de la décennie 1860, le Brésil doit faire face à deux conflits d'envergure : le premier est militaire et commence avec une guerre civile qui éclate en Uruguay (alors une province du Brésil). Ce conflit interne s'accompagne de l'assassinat de plusieurs Brésiliens par les rebelles et du pillage de leurs biens dans tout le pays. Cependant, l'armée brésilienne est envoyée en Uruguay, ou elle réprime rapidement la rébellion, rétablit le calme et pacifie la région. La campagne militaire se termine par une victoire du Brésil en 1865. Toutefois, le vrai danger survient quand l'armée paraguayenne, profitant de la situation en Uruguay, envahit la province brésilienne du Mato Grosso et, quatre mois plus tard, envahit l'Argentine avant d'attaquer à nouveau le Brésil, signant le début de la guerre du Paraguay. Ce qui s’annonce comme une guerre brève conduit en fait à un conflit à grande échelle qui embrase tout le sud de l'Amérique latine et mobilise plusieurs puissances militaires de la région : l'Argentine et le Brésil alliés avec l'Uruguay contre les troupes paraguayennes. Devant l'incapacité de ses généraux à repousser l'armée paraguayenne, décide de monter au front en personne, accompagné par un petit groupe de Brésiliens volontaires, groupe qui est connu au Brésil comme les « Volontaires Patriotes ». La guerre se terminera finalement par une victoire totale du Brésil et de ses alliés. Lopez, un des principaux commandants paraguayens, est tué au combat le . La seconde crise a lieu entre l'Empire du Brésil et l'Empire britannique. William Christie Dougal, le consul britannique à Rio de Janeiro, envoie au Brésil un ultimatum abusif après deux incidents mineurs en 1861 et en 1862. Le gouvernement brésilien refuse de céder : Christie ordonne alors aux navires britanniques de capturer des navires marchands brésiliens. Là encore, refuse de se plier à la volonté des Britanniques et, au lieu de se soumettre comme l'espère Christie, il ordonne à la marine de guerre brésilienne de se déployer pour faire barrage aux Britanniques. Surpris par cette réponse, Christie change de comportement et préfère opter pour un règlement pacifique entre les deux nations. Plus tard, reçoit l'ambassadeur britannique Edward Thornton, qui lui présente publiquement des excuses au nom de la reine Victoria et du gouvernement britannique. L'empereur vient alors de remporter une victoire diplomatique sur la nation la plus puissante du monde. À son retour à Rio de Janeiro, fort de ses deux victoires face au Paraguay et au Royaume-Uni, est reçu en héros. est aussi un abolitionniste : il déclare ainsi que l'esclavage est « une honte nationale ». Pierre est d'ailleurs un des rares nobles à ne posséder aucun esclave. Après avoir conduit le Brésil à son apogée, son règne prend fin le à la suite d'un coup d'État. Premières républiques oligarchiques et période nationaliste En 1889, l'armée renverse l'empereur et la République est proclamée. Le pays ne devient pas une démocratie : il est dirigé par une oligarchie de riches propriétaires et d'élus locaux, les coronels, jusqu'à la crise de 1929. Les hommes d'affaires (barons du café, magnats de la finance et du commerce, oligarchie industrielle urbaine, etc) prennent en grande partie possession de l’État. Pour empêcher l'effondrement des prix du café en raison de la constante augmentation de la production, l’État achète le surplus et le met en stock. Il recourt pour ce faire à l'emprunt : de livres sterling sont empruntés entre 1906 et 1930 pour cette politique de valorisation du café. Les garanties et conditions de ces emprunts sont souvent draconiennes ; l'emprunt Rothschild de de livres sterling est assorti du contrôle des douanes comme gage et de la promesse qu'aucun nouvel emprunt ne serait sollicité par le Brésil sans l'assentiment de la banque Rothschild. Au niveau local, les coroneis contrôlent les élections afin de maintenir une législation favorable aux intérêts des hommes d'affaires. Au contraire, la classe ouvrière ne bénéficie que très peu des affaires réalisées par les entreprises En 1922, de jeunes officiers issus des classes moyennes réagissent : c'est le mouvement tenentismo (du mot teniente qui signifie lieutenant). Le premier soulèvement a lieu le à la forteresse d'Igrejinha. Bien que réprimé après une solide résistance, le mouvement du est d'une grande importance politique. Il marque le début de l'assaut contre la « vieille république oligarchique » et de son affaiblissement jusqu'à sa disparition en 1930. Deux ans plus tard, en , une révolte de militaires éclate à São Paulo ; les insurgés parviennent même à occuper la ville pendant trois semaines. Une troisième révolte a lieu dans l’État de Rio Grande do Sul en 1925, et une dernière se produit en 1926. Les objectifs des militaires rebelles sont essentiellement ceux des classes moyennes, insatisfaites par la situation économique et politique du Brésil, aucun changement démocratique n'étant envisageable du fait d'un système politique bouché par le « règne des gouverneurs » selon un système en vertu duquel les gros propriétaires et la grande bourgeoisie dictent les conditions dans les États. Les revendications formulées par le mouvement concernent notamment le vote secret, la liberté de presse et d'association, le respect des résultats électoraux, l'alphabétisation et la nationalisation de certains intérêts économiques étrangers. C'est aussi dans ce contexte que se produit la marche de la colonne Prestes. Luís Carlos Prestes est un ingénieur militaire, futur secrétaire général du Parti communiste du Brésil et commandant de l'état-major du chef de la révolte de São Paulo, Miguel Costa. À la tête d'une colonne de quelques centaines de soldats, il entreprend de diffuser les idées révolutionnaires à travers tout le pays. Après une marche d' à , constamment poursuivie par l'armée fédérale sans jamais être vaincue, la colonne demande l'asile à la Bolivie. Le , Getúlio Vargas devient président après un coup d'État. En 1942, à la suite d'attaques par des sous-marins allemands, le pays s'engage dans la Seconde Guerre mondiale au côté des Alliés (cf. la Déclaration des Nations unies). Au lendemain de la guerre, en 1945, Vargas doit démissionner. Le Brésil connaît alors une vingtaine d'années de relative démocratie pendant sa deuxième république, et le pays ne décolle pas encore économiquement. Cependant, la nouvelle capitale du pays, Brasilia, est construite en moins de trois ans et les institutions fédérales, qui ne parvenaient pas à se décider entre les deux grandes métropoles de Rio de Janeiro et São Paulo, s'y installent en 1960. C'est le début de l'ère de conquête du territoire par les grands chantiers, mais il s'enfonce progressivement dans les problèmes politiques intérieurs et de conflits d'intérêts entre les régions, les grands propriétaires et surtout avec les forces de sécurité intérieure et l'armée pas encore fidélisées au régime républicain, dans un pays où les inégalités sociales sont encore exacerbées. Le contexte politique et sécuritaire (également troublé dans les pays voisins) et la corruption intérieure finiront par mettre en péril la stabilité des institutions. Dictature militaire (1964-1985) À partir de 1964, le Brésil connut, comme d'autres pays d'Amérique latine, une dictature militaire de droite. La junte militaire qui prit le pouvoir lors d'un coup d'État en 1964, et qui s'y maintint de manière parfois autoritaire, voire brutale, pendant deux décennies, força le pays à adopter un nouveau type d'économie. Le régime renoua les relations du Brésil avec les institutions financières internationales, qui étaient gelées depuis la décision du président Juscelino Kubitschek, en 1958, de refuser les conditions imposées par les États-Unis et le Fonds monétaire international (FMI), pour l'obtention d'un prêt de de dollars. Les mesures économiques critiquées par les États-Unis et le FMI sont supprimées. Les grèves sont interdites, les syndicats réprimés et les salaires réels chutent, le PIB baissant de 7 % en 1965. Au cours de cette même année, le Brésil signe un Stand-By Arrangement avec le FMI, reçoit de nouveaux crédits et voit sa dette extérieure restructurée par les États-Unis, plusieurs pays créanciers d’Europe et le Japon. Les prêts annuels passent, à partir du coup d’État, de zéro à une moyenne de de dollars pour le reste des années 1960, puis à près de de dollars par an au milieu des années 1970. La politique économique du régime militaire est saluée par les institutions financières internationales. Dans les années 1970, le gouvernement brésilien participa à l'opération Condor, vaste plan de coordination entre les dictatures militaires latino-américaines, piloté par la CIA, avec comme but de lutter dans tout le continent contre les opposants aux régimes. On compte un grand nombre de groupes révolutionnaires qui, dès 1964, ont organisé la résistance contre le pouvoir militaire. La plupart d'entre eux ont pris forme dans les milieux d'étudiants, dont le MR-8, plutôt basé à Rio de Janeiro, ou l'ALN (Action de libération nationale), basée à São Paulo. C'est finalement la crise financière qui mine la plupart des pays d'Amérique du Sud, le développement de la pauvreté et de l'insécurité dans les immenses favelas, ainsi que la ruineuse corruption des militaires et les mouvements syndicaux qui feront perdre les derniers soutiens économiques du régime militaire. Restauration de la démocratie En 1985, Tancredo Neves fut élu à la présidence, mais décéda avant son entrée en fonction. C'est alors le vice-président José Sarney qui devint président. La démocratie s'installa dans un contexte économique et financier difficile. Le Congrès national établit une nouvelle constitution adoptée le . Le , l'ancien syndicaliste Luiz Inácio Lula da Silva remporta l'élection présidentielle. Il fut réélu le . Il est le premier président du Brésil issu du Parti des travailleurs. Le pays sort du marasme économique, accède au statut de puissant pays émergent, grâce au développement accordé à la classe moyenne qui soutient massivement les réformes démocratiques du président, et la création d'un grand marché intérieur qui attire les capitaux étrangers et les industries d'exportation à la suite du retour de la confiance des banques et la stabilisation de la monnaie du pays. En réussissant en la plus grande augmentation de capital de l'histoire, le géant pétrolier Petrobras devient le symbole de cette forte croissance. De 2003 à 2010, près de de Brésiliens (sur une population de ) sont sortis de la pauvreté. La malnutrition infantile a régressé de 46 %. Dilma Rousseff, elle aussi membre du Parti des travailleurs, est élue le pour succéder à Luiz Inácio Lula da Silva et lui succède le , devenant la première femme présidente du Brésil. Elle est réélue en . Le Brésil organise à l'été 2014 la de la Coupe du Monde de football, gagnée par l'Allemagne. Rio de Janeiro accueille ensuite la des Jeux Olympiques d'été en . En débute l'opération Lava Jato, une enquête judiciaire anti-corruption de grande ampleur visant de nombreuses personnalités politiques de droite comme de gauche liées à l'entreprise Petrobras puis à l'entreprise Odebrecht. Le discrédit de la classe politique et la crise économique que subit le Brésil de à provoquent des contestations populaires. Dilma Rousseff est visée par un impeachment pour avoir dissimulé l'ampleur du déficit public brésilien et elle est destituée par un vote du Sénat le . Son vice-président Michel Temer, membre du Parti du mouvement démocratique brésilien, lui succède et adopte une politique libérale. Impopulaire dès le début de sa présidence, il est accusé de corruption dans le cadre de Lava Jato en , de même que Luiz Inácio Lula da Silva qui est condamné à neuf ans de prison. L'élection présidentielle de 2018 oppose le député d'extrême-droite Jair Bolsonaro au candidat du Parti des travailleurs Fernando Haddad, Luiz Inácio Lula da Silva ayant été empêché de se présenter par la justice. Jair Bolsonaro est élu le et devient président le . L'année est marquée par une vague d'incendies en Amazonie, et l'année par la pandémie de Covid-19 lors de laquelle le Brésil est le deuxième pays le plus touché au monde après les États-Unis. Gouvernement et politique Système politique Le Brésil est une république fédérative présidentielle sans Premier Ministre, composée de vingt-six États et d'un district fédéral. Sa Constitution a été adoptée le . Le président est élu pour un mandat de quatre ans, et peut être réélu une fois. Le président actuel est Jair Bolsonaro, né le , officiellement investi le . Il a succédé à Michel Temer. Le vote est obligatoire pour les citoyens alphabétisés âgés de 18 à ; il est facultatif pour les analphabètes et ceux âgés de 16 à ainsi que pour les plus de . Le pouvoir législatif est exercé par la Chambre des députés, composée de , et le Sénat qui compte . Les Églises exercent une forte influence dans la politique brésilienne. Elles interviennent dans les débats des campagnes électorales. Plusieurs partis politiques ont un nom qui évoque une religion : Parti social-chrétien, Parti social-démocrate chrétien ou encore Parti travailliste chrétien. Au Parlement brésilien, le (, officiellement , Front parlementaire évangélique) comprend 195 députés en 2020, soit 38 % des sièges. Deux autres groupes sont très puissants au parlement : le (, officiellement , Front parlementaire agricole) et le lobby des armes à feu (, groupe de la balle), qui comprennent une centaine de députés chacun. Les trois groupes, appelés ensemble les (Bible, Balle, Bœuf) ont en commun de soutenir le président Jair Bolsonaro. Au Brésil, il existe également le groupe des partis communistes, qui sont membres du Forum de São Paulo : PSB, PSOL, PT, PDT, PC do B, PCB, Cidadania et PPL. Les campagnes électorales réclament généralement deux millions d'euros pour être élu député. En conséquence, environ 80 % des membres du Congrès sont des hommes d'affaires et représentent en particulier les intérêts des entreprises. Dix-neuf grandes entreprises ont fourni la moitié des sommes dépensées pour les élections générales de 2014. Ces investissements peuvent leur permettre d'obtenir des contrats publics. L’institut Kellogg Brasil a calculé que chaque réal investi en rapportait environ 8,5 en contrats publics. Au contraire des entreprises, les syndicats ne sont pas autorisés à financer les campagnes électorales. Le pays compte plus de 40 partis politiques actifs. Sept partis se considèrent de gauche (le PSOL, le PCO, le PSTU, le PCB, le PC do B, le PT et l') et cinq de centre-gauche (le PSB, le PV, le PDT, le PMN et Cidadania) ; Solidariedade se déclare et . Dix partis se considèrent centristes (le MDB, le PL, le PSD, le PTC, la DC, le PROS, Avante, Patriota, Podemos et le ) et cinq se positionnent au centre-droit (le PTB, Progressistas, le PSC, le PRTB et les Républicains). Le PSDB, les Démocrates et Novo se déclarent libéraux. Le PSL de Jair Bolsonaro est le seul parti à se réclamer de droite. Organisation des pouvoirs La République fédérative du Brésil est formée par l'union indissoluble de trois entités politiques distinctes : les États, les municipalités et le District fédéral. La Fédération est régie par cinq principes fondamentaux : souveraineté, citoyenneté, libre entreprise, pluralisme, valeurs sociales du travail et dignité de la personne. Les fédéraux sont autonomes pour élaborer leurs propres constitutions d’États et leurs propres lois, mais leur compétence législative est limitée par les principes de la Constitution fédérale. Les pouvoirs établis par la Constitution sont les suivants : exécutif, législatif, et judiciaire. Le chef de l'exécutif est le président de la république, élu par suffrage universel, cumulant tant les attributions de chef de l’État que celles de chef du gouvernement. Le président est également chargé de nommer les ministres qui siégeront au gouvernement. L'exécutif et le législatif sont organisés indépendamment dans les trois sphères de gouvernement, tandis que le pouvoir judiciaire fonctionne aux échelons fédéral et étatique. Le Congrès national est composé de la Chambre des députés et du Sénat fédéral, tous deux composés de représentants élus par vote populaire. Les juges et autres fonctionnaires de justice sont nommés après avoir passé un examen d'entrée. La composition du Pouvoir judiciaire fédéral est la suivante : le Tribunal suprême fédéral (STF), la Cour supérieure de justice (STJ), les Tribunaux régionaux fédéraux (TRF) et la justice fédérale. Il compte, en outre, des tribunaux spécialisés qui s'occupent des questions du travail, électorales et militaires. Vingt-quatre partis politiques sont représentés au Congrès national. Dans la mesure où il arrive fréquemment qu'une personnalité politique change de parti, la proportion de sièges parlementaires occupés par un parti change régulièrement. En 2020, les principaux partis politiques en nombre de députés sont le PT, le PSL (parti de Jair Bolsonaro), le PL, les Progressistes, le MDB, le PSD, les Républicains, le PSDB, le PSB, les Démocrates et le PDT, avec chacun entre à la Chambre des députés. Relations internationales Sur le continent latino-américain, le Brésil est une puissance, voire une superpuissance régionale : il exerce un leadership dans presque tous les domaines : économique, militaire, diplomatique, scientifique, culturel, démographique, etc. Le Brésil est à la fois le pays le plus riche, le plus grand et le mieux armé du continent sud-américain. Au niveau international, il s'agit de la économique mondiale et son armée est la importante de la planète. Sur le plan économique, le Brésil est toutefois talonné par le Mexique : en effet, le Mexique est également une grande puissance économique (la grande du monde), en plus d’être un pays à forte croissance. D'après une étude réalisée par la PricewaterhouseCoopers, le Brésil deviendra en 2050 le le plus riche du monde sur la base du PIB à parité de pouvoir d'achat. À cette date, le Mexique aura atteint la . Le rapport de force entre les deux géants latino-américains sera alors moins déséquilibré. Les deux rivaux majeurs du Brésil (l'Argentine et le Mexique) se sont déclarés opposés à l'idée que le Brésil obtienne une place permanente au Conseil de sécurité des Nations unies en tant que représentant de la région. La politique étrangère brésilienne actuelle est basée sur la position dominante du Brésil en Amérique latine, sa position en tant que meneur des pays émergents et son statut de grande puissance émergente à l'échelle mondiale. Le Brésil adopte une politique de résolution pacifique des conflits et de non-intervention dans les affaires d'autres pays. Le Brésil n'est en conflit militaire ou frontalier avec aucun pays voisin. C'est une puissance diplomatique représentée à travers tous les continents : en effet, le Brésil possède une ambassade ou un consulat dans à travers le monde. À travers son appartenance au BRICS, le Brésil entretient également des relations étroites avec la Russie, l'Inde et la Chine, trois pays qui, comme lui, sont appelés à devenir (ou sont déjà pour certains) des puissances de premier plan dans les décennies à venir. L'aide étrangère est devenue un outil de plus en plus important pour la politique étrangère du Brésil. Plus de la moitié de l'aide brésilienne est fournie en Afrique, alors que l'Amérique latine reçoit environ 20 % de l'aide brésilienne. La part de l'aide allouée au continent asiatique est faible. En Afrique, plus de 80 % de l'aide brésilienne est reçue par les pays de langue portugaise. Le Brésil concentre son aide pour les pays de langue portugaise dans le secteur de l'éducation, spécialement dans l'enseignement secondaire et postsecondaire, mais il est plus engagé dans le développement agricole dans d'autres pays. L'aide tend à consister en une aide technique et une expertise, parallèlement à une diplomatie pacifique et non conflictuelle avec les résultats du développement. Certaines études ont suggéré que, en aidant, le Brésil pourrait essayer d'avoir accès aux ressources minérales et énergétiques. Géographie Le Brésil a une superficie totale de , il s'étend de l'équateur au tropique du Capricorne. Le pays occupe une vaste zone le long de la côte orientale de l'Amérique du Sud et comprend une grande partie de l'intérieur du continent. Le pays est de loin le plus grand d'Amérique latine, couvrant près de la moitié de la surface du continent sud-américain. Il partage des frontières terrestres avec l'Uruguay et l'Argentine au sud, le Paraguay au sud-sud-ouest, la Bolivie à l'ouest-sud-ouest, le Pérou à l'ouest, la Colombie à l'ouest-nord-ouest, le Venezuela au nord-ouest, le Guyana au nord-nord-ouest, enfin le Suriname et la Guyane au nord. Par sa taille, le Brésil partage une frontière commune avec tous les pays d'Amérique du Sud, à l'exception de l'Équateur et du Chili. Le territoire brésilien comprend également un certain nombre d'îles ou d’îlots, comme Fernando de Noronha, Atoll das Rocas, les îles de Saint Pierre et Saint Paul ainsi que l'archipel de Trindade et Martin Vaz. Sa taille, son relief, son climat et ses ressources naturelles font du Brésil un pays géographiquement diversifié. Le Brésil est le cinquième pays du monde en superficie, après la Russie, le Canada, les États-Unis et la Chine, ainsi que le troisième d'Amérique, derrière le Canada et les États-Unis. Sa superficie totale s'étend sur , dont d'eau. Grandes régions On distingue cinq grandes régions : Sud États : Paraná, Santa Catarina et Rio Grande do Sul. Bien qu'il s'agisse de la plus petite des cinq régions du Brésil, sa superficie s'étend sur 576 (6,76 % du territoire brésilien), ce qui correspond à la moitié de la surface de la Bolivie et presque à l'ensemble de la surface de l'Uruguay et du Paraguay réunis. Sa population est de . La région Sud possède de bons indicateurs sociaux : elle est la première région du Brésil en termes d'IDH, celle qui dispose du deuxième plus important PIB par habitant (derrière la région Sud-Est) et celle qui possède le plus haut taux d'alphabétisation du Brésil (94,8 %). En outre, le Sud jouit du plus faible taux de mortalité infantile et du meilleur taux de longévité. La région du Sud est celle qui est la plus marquée par la présence culturelle européenne. En effet, c'est dans le sud que la plupart des migrants européens ont décidé de s'installer, et ce, dès le . On estime que les principales origines ethniques de la population dans le Sud du Brésil sont : italienne, portugaise, allemande et polonaise. À partir de 1824 et jusque dans les années 1960, plus de sont venus s’installer dans cette partie du Brésil. En 1898, d'origine italienne s'installèrent dans le Rio Grande Do Sul, à Santa Catarina et à Paraná. D'un point de vue climatique, la région Sud est la seule du Brésil à ne pas être chaude toute l'année (climat subtropical humide aux hivers doux et aux étés moites). En 2013, il a neigé pour la première fois depuis à Florianópolis, capitale de l'État de Santa Catarina. Le Sud est la région où la neige est la plus fréquente, il neige chaque année dans les hautes régions montagneuses de Santa Catarina, aux villes comme São Joaquim. Sud-Est États : Espírito Santo, Minas Gerais, Rio de Janeiro et São Paulo C’est la région la plus urbanisée et la plus industrialisée, avec trois villes très importantes : Rio de Janeiro, Belo Horizonte et São Paulo. Rio de Janeiro est l’ancienne capitale fédérale, et la capitale de l'État de Rio de Janeiro. Elle est située dans une des plus belles baies du monde, dominée par le Pain de Sucre, et la statue du Cristo Redentor (Corcovado), perchée à une altitude de sept cents mètres. Son carnaval et ses écoles de samba l’ont rendue célèbre, ainsi que ses plages, comme Copacabana, Ipanema, Leblon et Barra da Tijuca. Capitale culturelle du pays, elle est la ville la plus importante sur le plan artistique, avec l'Academia Brasileira de Letras, la plus grande bibliothèque du pays, le , le et le Théâtre Municipal, bâtiment inspiré de l'opéra de Paris. Le Maracanã, le troisième stade du monde par les dimensions, est aussi à Rio. Il y a aussi de magnifiques plages autour de Rio : Angra dos Reis, Cabo Frio et Búzios. Dans le sud de l'État se trouve la petite ville de Paraty qui offre de splendides façades baroques, de couleur bleue, ocre ou vert, qui se reflètent dans les eaux calmes de sa rade. Dans la Serra do Mar se trouve la ville de Petrópolis, fondée par l'empereur , et l'on peut encore y voir son palace d'été, une très grande attraction touristique. Située au carrefour des routes de l'État du Minas Gerais, « mines générales » en français, où eut lieu, au , l'une des plus grandes ruées vers l'or, Belo Horizonte s’étend sur plus de vingt kilomètres. São Paulo, fondée par les Jésuites en 1554, est en 2016 la ville la plus peuplée du Brésil. On y croise une population d'origine européenne ou japonaise qui a fait de cette ville la capitale mondiale du café, culture dont l'histoire a été dominée par le Brésil, un des plus grands centres d'affaires de la planète, et la première ville économique du Brésil. São Paulo est aussi la ville la plus riche du pays. Nord-Est États : Alagoas, Bahia, Ceará, Maranhão, Paraíba, Pernambouc, Piauí, Rio Grande do Norte et Sergipe. Englobant neuf États, le Nord-Est, ou « Nordeste », a connu, au , son heure de gloire avec la culture de la canne à sucre. Par leur précieux héritage d’architecture coloniale et la beauté de leurs façades décorées d’azulejos (faïences bleues), les villes de Salvador, la plus « africaine », São Luís do Maranhão, fondée par des Français en 1612 sous le nom de « Saint-Louis de Maragnan », Recife, « la Venise du Nordeste », ou Olinda, « la hollandaise », témoignent de ce passé fastueux. En 2010, la région comptait d'habitants. Elle connaît d'importantes difficultés socio-économiques dues à l'immobilisme des structures économiques et sociales. La région est la plus pauvre du Brésil. Les sécheresses qui frappent le sertão, zone soumise à des précipitations irrégulières de l'intérieur du Nordeste, participent à l'émigration de la population du Nord-Est vers les villes du littoral. Centre-Ouest États : Mato Grosso, Mato Grosso do Sul, Goiás et Brasilia. Cette région reste peu peuplée, et comprend, à l'extrême est, Brasilia, la capitale du pays depuis 1960, et à l'ouest, l'État du Mato Grosso couvrant la majorité de sa superficie. L'activité agricole y est en expansion et cause une importante déforestation. C'est dans cette région que se trouve la partie brésilienne du Pantanal, la plus grande terre inondée de la planète, et l'une des régions du monde présentant la plus grande biodiversité. Nord États : Acre, Amapá, Amazonas, Pará, Rondônia, Roraima et Tocantins. Le Nord est en grande partie couvert par la forêt amazonienne. La densité humaine y est très faible : un peu plus de dans l'État du Pará, dans l'ouest, et deux fois plus dans celui d'Amazonas. Les deux principales villes de la région Nord, Manaus dans l'Amazonas et Belém dans le Pará, se sont développées sur des affluents du fleuve : le long du rio Negro pour Manaus et sur les rives de la pour Belém. L'Amazonie qui constitue la plus grande réserve biologique, compte environ un dixième des espèces vivantes mondiales. Au cours des années 1970-1980, les différents projets de développement et les migrations intérieures ont entraîné un déboisement préoccupant, et des conflits entre les posseiros, propriétaires des terres, souvent illégitimement, et les Amérindiens. Actuellement, la protection de la forêt, ainsi que le respect des terres amérindiennes, sont négligées par le gouvernement brésilien, comme le prouve la construction du barrage de Belo Monte. Le poids de la richesse de l'Amazonie dans la biodiversité mondiale est variable suivant les groupes zoologiques : 2 % des arachnides mondiaux se trouvent en Amérique, 3 % des myriapodes, 28 % des ricinules, 9 % des schizomides et des scolopendromorphes, 7 % des pauropodes. Ces chiffres peuvent être délicats à interpréter car les inventaires sont encore très incomplets. Une autre façon de comprendre la richesse de cette zone (similaire à l’ensemble des forêts tropicales humides) est de signaler que des inventaires ont découvert de fourmis différentes sur un seul arbre alors que vivent dans l’ensemble de l'Allemagne. Découpage administratif Capitale Le Brésil a connu trois capitales : Salvador de 1549 à 1763, Rio de Janeiro de 1763 à 1960 puis Brasilia depuis 1960. Frontières terrestres Les frontières terrestres du Brésil s'étendent sur un total de . avec la Bolivie avec le Venezuela avec la Colombie avec le Pérou avec le Paraguay avec l'Argentine avec le Guyana avec l'Uruguay avec la France (Guyane française) avec le Suriname Seuls deux pays d'Amérique du Sud n'ont pas de frontière avec le Brésil : le Chili et l'Équateur. Les frontières du Brésil sont le résultat d'une active conquête de l'ouest, entamée dès le par les bandeirantes mais non terminée. La frontière franco-brésilienne (entre la Guyane française et l'État de l'Amapá) est la plus grande frontière terrestre française. Géologie La s'inscrit dans la plaque tectonique sud-américaine qui comprend deux grands domaines continentaux, la région andine et la plateforme sud-américaine. Le Brésil est une partie de cette plate-forme dont le socle métamorphique et granitique se compose de boucliers archéens soudés (craton amazonien formé du bouclier guyanais, du craton du Guaporé, du craton de São Luís et du craton de Río Apa ; formé du craton de Rio de la Plata, du craton de São Francisco et du craton de Luis Alves) séparés par des bassins sédimentaires (bassin amazonien, bassin du Paraíba et bassin du Paraná). Paysages et environnement Climat Le climat du Brésil comprend un large éventail de conditions météorologiques diverses, pouvant varier radicalement d'un État à l'autre. Néanmoins, la plupart du pays est considéré comme tropical. En se basant sur le système de classification de Köppen, le plus précis dans le domaine, on estime que le Brésil ne possède pas moins de cinq principaux types climatiques : tropical, équatorial, semi-aride, tempéré et subtropical. La grande variété des conditions climatiques produit des environnements sensiblement différents en fonction des régions : ces environnements vont des forêts équatoriales situées dans le nord aux déserts semi-arides du nord-est, en passant par les savanes tropicales au centre et les forêts à climat tempéré au sud. Au nord du Brésil, où se trouve l'Amazonie, le climat est de type équatorial. Dans ces régions, et notamment dans la jungle amazonienne, la plus vaste forêt du monde, les saisons sont généralement pluvieuses. Les températures oscillent entre et . Quand arrive la saison des grandes pluies, période de l'année allant de novembre à mars, les pluies tombent de manière torrentielle sur la forêt presque sans interruption. À la saison sèche, qui dure de juillet à septembre/novembre, les températures s'échelonnent plutôt entre 26 et . Les averses subsistent mais durent en général moins longtemps. Le centre et l'est du Brésil bénéficient d'un climat tropical de savane. Cette région est aussi vaste que le bassin amazonien, mais possède un climat très différent étant donné qu'elle se situe plus au sud et à une altitude plus élevée. Les températures subissent peu de changements au cours des saisons ; ainsi, les températures se situent entre en septembre et en juillet. Dans la région du Pantanal, située entre le Mato Grosso et le Mato Grosso do Sul, la diversité géographique et son étendue font que le climat varie considérablement. Au Nord, à Cuiabá, où le climat est chaud et humide toute l'année, la ville est connue pour être une des plus chaudes du Brésil. Dans le Mato Grosso do Sul, de brusques chutes de température peuvent survenir en hiver. De décembre à mai, l'ensemble du Pantanal connaît une forte saison des pluies. Pendant cette période, les rivières débordent et inondent les grandes plaines du Pantanal avec, dans certains cas, jusqu'à près de d'eau. Les animaux se réfugient alors dans les îlots de terre sèche (cordilheiras). Au mois de mars, les jaguars sortent et se regroupent pour chercher de nouveaux territoires non inondés. Dans le nord-est du Brésil, le climat varie de 22 à sur l'année. Le climat est semi-aride, chaud et sec à tendance continentale ou océanique, avec de courtes saisons pluvieuses. Plus on descend vers le Sud, plus le climat se fait tempéré. Passé le tropique du Capricorne, les quatre saisons sont plus marquées et, alors que la côte a un climat de type subtropical (avec des hivers doux et étés chauds), l'extrême sud a des hivers froids avec des températures parfois inférieures à . Au cœur de l'hiver, en juillet-août, les températures varient entre 13 et dans les États du Rio Grande do Sul, de Santa Catarina, du Paraná et de São Paulo. Dans certaines villes, il peut même y avoir d'occasionnelles chutes de neige, mais elles sont rares. À São Joaquim, considérée comme la ville la plus froide du Brésil, cinq à sept jours de neige sont courants chaque année, les mois les plus favorables étant juillet et août. Le long du littoral, l'été est très chaud. Faune et flore Recouvert en partie par l'Amazonie, le plus grand bassin forestier de la planète, le Brésil fait partie des dix-sept pays les plus riches du monde par sa biodiversité. Le vaste territoire du Brésil comprend différents écosystèmes, tel que la forêt amazonienne, réputée pour être la plus grande forêt tropicale de la planète et celle qui renferme le plus grand réservoir de biodiversité. En plus de la forêt amazonienne, le Brésil possède également d'autres importants écosystèmes, comme la forêt atlantique, la savane du Cerrado et la forêt de la Caatinga. Deux de ces forêts s'étendent sur une superficie au moins égale, voire supérieure à celle de la France. Ainsi, la Caatinga, avec une superficie de près de , est plus grande que la France (). Il en est de même pour la savane du Cerrado (approximativement ). Mais la forêt atlantique, à cause de l'importante déforestation qu'elle a dû subir, s'est grandement réduite, atteignant une superficie de , contre près de avant l'arrivée de l'activité humaine (soit seulement un dixième de sa superficie encore intacte). La riche faune du Brésil reflète la variété des habitats naturels : forêts tropicales de plaines, de montagnes et subtropicales, savanes, pampas, marais, côtes, etc. Les scientifiques estiment que le nombre total d'espèces végétales et animales au Brésil est d'environ quatre millions. Plus de six cents espèces de mammifères sont présentes au Brésil, dont plusieurs de la famille des félins, comme le jaguar, le puma et l'ocelot. Parmi les autres mammifères, on trouve des paresseux, des antas (Tapirus terrestris), des tatous, des dauphins marins, des renards, des capybaras (grands rongeurs aquatiques dont certains peuvent peser jusqu'à ), et environ trente espèces de singes. Le Brésil, avec ses connues, possède la plus grande variété d'oiseaux au monde, après la Colombie et le Pérou, dont deux cent trente endémiques, parmi lesquels nandous, hoccos, rapaces, perroquets, toucans, pics, coq-de-roche, cotingas, tyrans, etc. (voir liste) Il y a au moins quarante espèces de tortues au Brésil, cent vingt espèces de lézards, deux cent trente espèces de serpents, cinq espèces d'alligators, trois cent trente espèces d'amphibiens et de poissons d'eau douce. Les naturalistes ont répertorié plus de invertébrés, dont plus de insectes. La forêt amazonienne renferme la plus grande concentration d'organismes biologiques, et bien que personne n'en connaisse le nombre exact, les scientifiques estiment qu'elles constituent entre 15 et 30 % de l'ensemble des espèces connues dans le monde. Un tiers des espèces d'insectes recensées au Brésil est en risque d’extinction Déforestation et menace sur la biodiversité Mais le patrimoine naturel du Brésil est gravement menacé par l'activité humaine : élevage et agriculture illégaux, déforestation, exploitation minière, anthropisation des milieux naturels, extraction de pétrole et de gaz, pêche excessive, braconnage, commerce illégal d'espèces protégées, construction d'infrastructures polluantes ou inadaptées à l'environnement, contamination de l'eau, feux de forêts, etc. Dans de nombreuses régions du pays, l'environnement naturel et certaines ethnies sont menacés par le développement urbain. La construction de nouvelles routes au cœur de la végétation, comme la BR-230 ou la BR-163, a ouvert des zones précédemment isolées (et donc partiellement protégées) à l'agriculture massive et au commerce excessif. De plus, les barrages ont inondé les vallées et les habitats sauvages, tandis que les mines construites ont pollué le paysage. Certaines tribus isolées sont menacées si leurs terres ne sont pas reconnues et protégées par les autorités brésiliennes. Le Brésil contient une partie du plus grand biome de forêt tropicale humide au monde, l’Amazonie. Cette région abrite plus de d’habitants et contient 1/5 des réserves d’eau douce du monde avec le fleuve Amazone. C'est aussi son importante biodiversité qui lui donne sa valeur. On y retrouve une multitude d'espèces de flore et de faune et nombreuses sont celles encore à découvrir. Cependant, la forêt amazonienne connaît un taux de déforestation extrêmement rapide qui menace cet écosystème. Les principales causes en sont l’élevage bovin (80 % de la surface déboisée), la coupe de bois destiné à la construction, et l’agriculture dont la culture de café, de canne à sucre et de soja. Déjà 17 % de la forêt a été rasée à ces fins et la destruction continue à une vitesse alarmante. La déforestation cause la fragmentation ou la disparition complète d'habitats et beaucoup d'espèces y sont sensibles. De plus, la forêt tropicale entrepose une quantité importante de carbone. La destruction rapide de ces forêts contribue significativement aux changements climatiques, étant donné qu'une grande partie du dioxyde de carbone est évacuée lorsque la biomasse de ces forêts est brûlée pour la fertilisation des sols. En effet, ceci favorise l’agriculture ou la croissance d'herbacées pour les bovins, mais pour une courte durée ; ce type d’utilisation des terres entraîne inévitablement la désertification à terme, rendant la terre peu productive et inutilisable. Étant donné la sensibilité d’un grand nombre d’espèces à la déforestation, de grands corridors et des zones protégées doivent être aménagés pour permettre les déplacements de la faune, la dispersion des graines des végétaux et la diversité génétique des espèces de la forêt tropicale de l’Amazonie. En 2006, un moratoire visant à protéger l'Amazonie brésilienne exclu tous les fournisseurs déboisant des parcelles pour la culture du soja. Le code forestier brésilien de 2012 oblige toute propriété agricole amazonienne à conserver 80 % de sa végétation initiale, cette descend toutefois à 20 % pour la région du Cerrado. La déforestation connaît une régression à partir de 2004 mais repart à la hausse après la destitution de la présidente Rousseff en 2016 Un « Bloc ruraliste » très influent, dédié à la défense des intérêts d’agrobusiness, rassemble des personnalités politiques issues de différents partis politiques et contrôle en 2017 40 % des sièges au Parlement. Il dispose également de plusieurs ministères dans le gouvernement de Michel Temer dont ceux de l'Agriculture et de la Justice. Son influence aurait notamment conduit le gouvernement à prendre des décisions très défavorables à l’environnement, selon l'Institut national de recherche en Amazonie : « Avec la récession, les forces politiques conservatrices s’alignent pour démanteler des protections environnementales et sociales vitales qui pourraient exposer le pays et une grande partie de l’Amazonie à de graves dangers ». Quatre millions d’hectares de forêt amazonienne perdent en leur statut de réserve naturelle et sont proposés à des entreprises privées pour leur exploitation. La déforestation s’accélère encore avec l'arrivée au pouvoir du président d'extrême droite Jair Bolsonaro, climatosceptique affirmé : en , six mois après sa prise de fonctions, la surface de forêt disparue a triplé par rapport à l'année précédente. Son gouvernement décide d’accélérer la mise en vente de nouveaux pesticides afin de répondre aux demandes de l'agrobusiness, alors que le pays en est déjà le premier consommateur au monde, avec 18 % de la consommation mondiale. Au cours de ses trois premiers mois d'exercice, il approuve la mise sur le marché de 121 nouveaux pesticides, chiffre qui s'élève à 239 en juillet. Depuis le mois d'août, l'Amazonie est en proie à de gigantesques incendies incontrôlables provoqués, selon les organisations caritatives, par l'augmentation significative de la déforestation et de la sécheresse. Le 20 août, l'INPE a signalé la détection de depuis janvier, soit 77 % de plus que sur la même période l'an dernier. Le jour du dépassement (date de l’année à partir de laquelle l’humanité est supposée avoir consommé l’ensemble des ressources que la planète est capable de régénérer en un an) du Brésil est le . Infrastructures Éducation Le système éducatif au Brésil est régi par la Loi des Directives et des Bases de l'Éducation Nationale (LDB). Elle stipule que le gouvernement fédéral, les États, les municipalités et le district fédéral du pays doivent gérer et organiser leurs systèmes éducatifs respectifs. La Constitution réserve 25 % du budget de l'État et 18 % des impôts fédéraux à l'éducation, Selon les données de la Pesquisa Nacional por Amostra de Domicílios (Enquête nationale par sondage auprès des ménages) conservées par l'IBGE (Institut brésilien de géographie et statistiques), l'analphabétisme touchait encore 8,3 % de la population en 2013 (soit de personnes.) Cependant, ce taux est en baisse puisqu'en 1989, le Brésil comptait 25 % d'analphabètes. , 17,8 % des Brésiliens sont classés comme des analphabètes « fonctionnels » (moins de quatre ans de scolarisation) contre 27 % en 2012, d'après les données de lInstitut Monténégro Paulo, une branche de l'IBOPE (Instituto Brasileiro de Opinião Pública e Estatística). Ces taux varient grandement entre les différents États. Ainsi, le taux d'analphabétisme est bien plus élevé dans les États du nord que dans ceux du sud. Dans le programme PISA (« Program for International Student Assessment » en anglais, et « Programme international pour le suivi des acquis des élèves » en français), le pays a été classé en en lecture, en mathématiques et en sciences parmi les évalués par l'enquête. Dans les dernières décennies, la situation éducationnelle brésilienne s'est améliorée significativement. En 2000, 97 % des enfants et adolescents de bénéficient de l'accès universel à l'enseignement primaire et il y a eu une diminution du taux d’analphabétisme, de 20,1 % à 11,8 %. En 2011, la durée moyenne de la scolarité des personnes âgées de plus de était de . Actuellement, le Brésil se fixe comme objectif d'améliorer la qualité de l'éducation à l'échelle nationale. Les pressions exercées par toutes les parties sur le ministère de l'éducation et son ministre Fernando Haddad commencent (selon les dernière statistiques) à porter leurs fruits. Enseignement supérieur Dans l'enseignement supérieur, il y a actuellement environ et 200 universités au Brésil. Selon les données du ministère, ce nombre est en progression. La formation universitaire se divise en : graduação (licenciatura et bacharelado) et pós-graduação (master, doctorat, cours de spécialisation, de perfectionnement et d'''extensão universitária). Les cours de graduação sont ouverts aux étudiants ayant conclu l'enseignement secondaire (ensino médio) et ayant été admis au concours d'entrée à l'université (vestibular). Les cours de pós-graduação sont ouverts aux étudiants possédant une licence ou un baccalauréat (bacharelado). L'année universitaire comprend au moins deux cents jours de travail effectif en dehors de la période réservée aux examens. Les institutions publiques sont tenues d'offrir des cours de graduação le soir dans les mêmes conditions de qualité et d’exigences que ceux dispensés pendant la journée. L'enseignement supérieur relève de l'autorité du pouvoir fédéral. L'enseignement supérieur offre des options de spécialisations dans les différentes carrières académiques. Selon l'école, les étudiants peuvent améliorer leur formation universitaire avec des cours de troisième cycle pour les élèves diplômés du baccalauréat (stricto sensu ou lato sensu). Toute personne le désirant peut fréquenter un établissement d'enseignement supérieur, à condition d'avoir le niveau requis. L'étudiant doit également montrer qu'il ne souffre d'aucun handicap, qu'il soit mental, physique, visuel ou auditif. Pour pouvoir refuser l'entrée d'un étudiant, le handicap doit être lourd (suffisamment pour l'empêcher d'étudier en altérant ses capacités intellectuelles - mémorisation, compréhension, etc - moteurs, chroniques, sensorielles ou auditives). L'étudiant voulant accéder à l'enseignement supérieur doit également avoir réalisé une bonne performance lors de l'examen de l’ENEM (Exame Nacional do Ensino Médio), un des plus importants de l'enseignement supérieur au Brésil. Ce test est effectué par le ministère de l'Éducation et permet à la fois de mesurer le niveau des étudiants tout en faisant office d'examen d'admission pour l'inscription aux universités. L'ENEM est le plus grand examen du pays et le deuxième plus grand du monde, juste derrière le Gaokao (Concours national d'entrée d'éducation supérieur) en Chine. La première école d'ingénieurs créée au Brésil fut la Real Academia de Artilharia, Fortificação e Desenho (Académie royale d’artillerie, de fortification et de conception), en 1792. En 1810, elle a été transformée en Academia Real Militar (Académie militaire royale), suivie par la création de l'Escola Militar (1839), l'Escola Central (1858, devenue Escola Politécnica do Rio de Janeiro en 1874) puis par l'Escola de Minas de Ouro Preto (1876). Chacune de ces institutions avait sa propre organisation, les trois premières s'intéressant essentiellement aux techniques militaires et à la stratégie, les suivantes consacrant leurs cours aux sciences appliquées à l'aménagement du territoire, à l'administration de l'État et à l’industrie naissante. LEscola Politécnica do Rio de Janeiro a été l'école d'ingénieurs la plus prestigieuse du Brésil à cette époque. La Real Academia de Artilharia, Fortificação e Desenho est l'ancêtre de l'Université fédérale de Rio de Janeiro (1920). Finalement, la première université créée au Brésil fut l'Université fédérale du Paraná (1912). Santé Le système brésilien de santé publique est administré par tous les niveaux du gouvernement et il s'agit du plus grand système de ce type au monde. Les systèmes de santé privés, eux, jouent un rôle complémentaire au sein du système de santé brésilien. Les services de santé publique sont universels et accessibles gratuitement à tous les citoyens du pays. La construction et l'entretien des centres de santé et des hôpitaux sont financés par les impôts, et le budget alloué aux dépenses de la santé représente 9 % du PIB. En 2009, le Brésil possédait 1,72 médecins et 2,4 lits d'hôpital pour . Malgré les nombreux progrès réalisés depuis la mise en place du système de santé universel en 1988, il y a encore plusieurs problèmes de santé publique au Brésil. En 2006, les principaux points à résoudre sont les taux élevés de mortalité infantile, de mortalité maternelle et de mortalité provoquée par des causes externes(accidents de voitures, violence, suicide, etc.). En 2000, le système de santé brésilien a été classé parmi les évalués par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). La Hospital das Clínicas da Faculdade de Medicina da Universidade de São Paulo, le plus important centre médical du Brésil, a été fondé le . Occupant une superficie totale de carrés et un total de (le tout réparti entre ses six instituts spécialisés), il s'agit du plus grand complexe hospitalier d'Amérique Latine. Selon l'Enquête nationale sur la santé de 2013, quatre Brésiliens sur dix perdent toutes leurs dents après l'âge de . Les Brésiliens les plus pauvres sont particulièrement exposés, et beaucoup commencent à perdre leurs dents dès l’adolescence. Bien que l'accès aux soins dentaires se soit nettement amélioré dans les années 2000, en raison notamment de la création du programme social « Brésil souriant » par le gouvernement de Luiz Inácio Lula da Silva, des millions de personnes pratiquent encore des méthodes jugées pour gérer la douleur. En 2020, de Brésiliens n’ont pas accès à l’eau potable et 49 % de la population ne dispose pas de collecte des eaux usées selon le Système national d’information sur l’assainissement. Le mauvais état du système de santé suscite des inquiétudes face à la pandémie de Covid-19 : « le président Michel Temer et ses alliés ont adopté un amendement constitutionnel qui a gelé les dépenses de santé publique pendant . Ensuite, Jair Bolsonaro a chassé du pays pour des raisons idéologiques, laissant les zones rurales et les bidonvilles du pays sans médecins. Bolsonaro a également réduit le budget de la santé de de dollars. En conséquence, le Brésil est terriblement mal préparé pour faire face à cette crise », estime le rédacteur en chef du site web Brasil Wire. Science et technologie Le Brésil a donné au monde un grand nombre de personnalités scientifiques notables. Parmi les inventeurs les plus célèbres du Brésil, on peut citer notamment le prêtre Bartolomeu Lourenço de Gusmão, Roberto Landell de Moura, Francisco Azevedo, Alberto Santos-Dumont, Evaristo Engelberg, Manuel Dias, Andreas Pavel, ou encore Nélio José Nicolai. La science brésilienne est représentée par des noms comme César Lattes (physicien nucléaire, fondateur du Centre brésilien des recherches physiques, connu pour ses recherches sur la particule Pion), Mário Schenberg (considéré comme le plus grand physicien du Brésil), José Leite Lopes (physicien titulaire du prix scientifique UNESCO), Artur Ávila (premier latino-américain lauréat de la médaille Fields, la plus prestigieuse récompense en mathématiques), et Fritz Müller (un biologiste germano-brésilien qui prouva en 1864 que la théorie de l'évolution de Charles Darwin était juste.) Plusieurs chercheurs et scientifiques brésiliens se sont illustrés dans le domaine de la médecine, comme Ivo Pitanguy, Mayana Zatz, Adib Jatene, Adolpho Lutz, Emílio Ribas, Vital Brazil, Carlos Chagas, Oswaldo Cruz, Henrique da Rocha Lima, Mauricio Rocha Silva et Euryclides Zerbini. La recherche scientifique brésilienne a commencé dans les premières décennies du , lorsque la famille royale et la noblesse portugaise, dirigées par le prince régent Dom João de la maison Bragance (qui plus tard est devenu roi sous le nom de Dom ), sont arrivées à Rio de Janeiro pour échapper à l'invasion armée du Portugal par les troupes de Napoléon Bonaparte en 1807. Avant cette date, le Brésil était encore une colonie portugaise peu développée dans le domaine, contrairement aux anciennes colonies voisines de l'Empire espagnol, qui, elles, jouissaient déjà d'un nombre considérable d'universités scientifiques depuis le . , la situation s'est inversée puisque le Brésil a développé le programme spatial le plus avancé de toute l'Amérique latine. Alors qu'elle était, jusqu'à la décennie 2000, encore sous-équipée dans le domaine, l'Amérique latine est devenue un des nouveaux terrains de jeu commerciaux pour tous les constructeurs de satellites d'observation du monde entier. Bien que ce soit le Chili qui a été le précurseur dans le domaine (en lançant le programme SSOT, un programme de nouvelle génération beaucoup plus performant que ceux qui existaient auparavant dans la région), le Brésil et le Mexique, les deux géants du continent, n'ont pas tardé à suivre la dynamique. Le Brésil a ainsi déclaré vouloir faire l'acquisition de deux satellites optiques (programme Carponis) et un satellite radar (Lessonia). Le programme spatial brésilien possède d'importantes capacités dans le lancement et la production de satellites. Le , l'agence spatiale brésilienne a signé un accord avec la NASA pour la livraison d'une importante quantité de pièces depuis la Station spatiale internationale. Le , le colonel Marcos Pontes a été sélectionné pour être le premier astronaute brésilien : à bord du Soyouz, il est ainsi devenu le premier brésilien, le premier lusophone et le troisième latino-américain en orbite autour de notre planète. Les centaines de tonnes d'uranium enrichi contenues dans la Nuclear Fuel Factory (FCN), située a Rio de Janeiro, répondent aux besoins énergétiques du gigantesque pays. En outre, le Brésil fait partie des trois seuls pays d'Amérique latine à posséder un ou plusieurs accélérateurs de particules, ainsi qu'un outil de recherche pour la physique, la chimie, la science des matériaux et la biologie. Selon une étude effectuée en 2010 par le Forum économique mondial, le Brésil compte également parmi les cent plus grands () développeurs mondiaux dans les technologies de l'information. Transport Avec un réseau routier s'étendant sur 1,8 million de kilomètres, dont de routes revêtues, les routes sont les principales voies de transport de passagers et de cargaison. Le pays compte environ d'autoroutes, dont dans le seul État de São Paulo. Il est actuellement possible de voyager de Rio Grande, à l'extrême sud du pays, à Brasilia () ou Casimiro de Abreu, dans l'État de Rio de Janeiro (), uniquement sur des autoroutes divisées. Les premiers investissements dans l'infrastructure routière ont eu lieu dans les années 1920, sous la présidence de Washington Luís, et se sont poursuivis sous Getúlio Vargas et Gaspar Dutra. Le président Juscelino Kubitschek (1956-1961), qui est à l'origine de la fondation de Brasilia, la capitale, est responsable de l’installation de grands constructeurs automobiles dans le pays (Volkswagen, Ford et General Motors se sont implantés au Brésil au cours de son mandat). À partir des années 1990, le pays a reçu d'importants investissements étrangers sur son territoire pour permettre l'installation d'autres grands constructeurs, tels que Iveco, Renault, Peugeot, Citroën, Honda, Mitsubishi, Mercedes-Benz, BMW, Hyundai, Toyota, . Le Brésil détient à présent la septième plus importante industrie automobile du monde en termes de production. Il y a environ et aérodromes de toutes tailles au Brésil : parmi ce chiffre, on compte (comprenant 721 pistes d'atterrissage au total), ce qui fait du Brésil le deuxième pays au monde avec le plus d'aéroports, derrière les États-Unis. L'aéroport international de São Paulo/Guarulhos, situé dans la région métropolitaine de São Paulo, est le plus grand, le plus important et le plus fréquenté du Brésil avec près de de passagers annuels. L'importante fréquentation de l'aéroport São Paulo-Guarulhos s'explique par sa position géographique avantageuse, ainsi que par le fait qu'il s'agit du lieu ou transite la majorité du trafic commercial national. En effet, le São Paulo-Guarulhos permet de relier São Paulo à pratiquement toutes les grandes villes du monde. Outre le São Paulo-Guarulhos, le Brésil dispose de 34 aéroports internationaux et régionaux. Le pays possède également un vaste réseau ferroviaire de de voies ferrées, le dixième plus grand de la planète. Le gouvernement brésilien cherche à encourager ce mode de transport, d'où le projet de construction d'un nouveau train à grande vitesse, le TAV Rio-São Paulo (Trem de Alta Velocidade Rio-São Paulo en portugais, train à grande vitesse Rio-São Paulo en français), qui reliera les deux plus importantes métropoles du pays. Ce projet, une fois terminé, marquera l'entrée du Brésil dans le cercle restreint des pays ayant ce type de transport. Le Brésil compte un grand nombre de ports ; parmi les 37 principaux, le plus important est celui de Santos. Le pays dispose également de de voies navigables. Médias et communication 293 quotidiens de presse écrite. Les plus vendus sont Folha de S. Paulo, O Globo, Jornal do Brasil et O Estado de São Paulo ; 19 chaînes de télévision publiques, 218 chaînes privées ; 1 radio publique, indépendantes. La presse brésilienne a vu le jour en 1808 avec l'arrivée de la famille royale portugaise au Brésil. Le premier organe de presse est né à Rio de Janeiro le , avec la création de l'imprimerie royale sous la régence du prince Dom João. La Gazette de Rio de Janeiro, le premier journal publié sur le territoire national, est diffusé dans le pays à partir du . La presse écrite s'est imposée comme un des plus importants moyens de communication au Brésil : elle a produit plusieurs journaux, dont certains figurent maintenant parmi les plus importants du monde, comme la Folha de S. Paulo, O Globo ou encore Estado de S. Paulo. Les premiers médias radio-visuels sont apparus le lors de la diffusion d'un discours de Epitácio Pessoa, le président de l'époque. Cependant, l'installation de la radio n'a officiellement eu lieu que le avec le lancement de la Rádio Sociedade do Rio de Janeiro. Dans les années 1930, la radio s'est développée et est également devenu un outil commercial d'envergure pour la promotion des artistes brésiliens. Mais le véritable « âge d'or » de la radio brésilienne a eu lieu dans les années 1940 : à cette époque, la radio avait une influence et un rayonnement sur la société semblable à celui qu'a la télévision. Lorsque vient la création de la télévision, la radio passe par toute une série de transformations et se diversifie en programmant de nouvelles émissions basées sur la critique, l'analyse et le débat. Ainsi, avec les années, elle est de moins en moins axée sur l'information pure et s'ouvre à de nouvelles perspectives. L'avènement de la radio FM survient dans les années 1960, date où la diffusion de la musique prend une importance capitale au sein de l'audimat La télévision au Brésil commence officiellement le grâce à Assis Chateaubriand, lequel fonde la première chaîne de télévision du pays, la Tupi TV. Dès lors, la télévision n'a eu de cesse de gagner en importance dans le pays avec la création de grands réseaux tels que Rede Record, SBT, Bandeirantes et surtout Globo, véritable empire médiatique. La télévision tient une grande place dans la société brésilienne moderne. La télévision numérique terrestre (TNT) a été lancée le à . , l'ensemble des capitales d'État du Brésil sont couvertes par la TNT, soit une population estimée à d'habitants. « Empire Globo » Le réseau Globo est de loin le premier du pays. C'est l'un des groupes médiatiques les plus puissants au monde, représentant 80 % de ce qui est lu, vu ou écouté au Brésil. L'influence autant que les profits du groupe sont immenses : pour l'année 2009, les profits déclarés s'élevaient à de réaux ( d'euros). À titre de comparaison, au , le chiffre d'affaires consolidé du groupe TF1, le plus important en France, était de d'euros. Géré par la famille Marinho, le réseau Globo (la Rede Globo en portugais) est également un géant de production. Ses studios – le Projac – installés à Rio de Janeiro, dans le quartier de Jacarepaguá, s'étendent sur près de 1,65 million de mètres carrés et produisent 85 % des films et l’ensemble des telenovelas ; les feuilletons tant prisés par les Brésiliens. Détenant cinq stations de télévision à Rio de Janeiro, São Paulo, Belo Horizonte, Brasília et Olinda, et plus de cent stations affiliées, le réseau couvre l'ensemble des États du Brésil. Globo est le deuxième plus important réseau de télévision commerciale du monde, derrière la chaîne américaine ABC Television Network. Il s'agit également du plus gros producteur mondial de telenovelas. Globo est l'une des plus grandes entreprises médiatiques de la planète, produisant environ de divertissement et de journalisme par an au Brésil. Grâce à son vaste réseau, le diffuseur couvre 98,6 % du territoire brésilien, atteignant 99,5 % de la population. Les opérations internationales de Globo comprennent également une division de production et de distribution internationale qui distribue les sports brésiliens et du contenu de divertissement à plus de à travers le monde. Globo est également présent sur internet depuis peu : le domaine Globo.com a attiré près de 1,8 million de visiteurs par an depuis 2008, d'après une étude de la Compete.com, et se classe le plus consulté dans le monde selon Alexa. Forces armées brésiliennes L'Armée brésilienne fait partie des dix armées les plus puissantes au monde ( en 2021). et est la première force militaire en Amérique Latine. En Amérique (nord et sud confondus), il s'agit de la seconde armée du continent (derrière les États-Unis). Les forces armées brésiliennes se composent de l'Armée de terre (Exército), la marine brésilienne (Marinha) dont l'infanterie et l'aviation ainsi que la force aérienne brésilienne (Força Aérea Brasileira, FAB). Les forces armées se composent de actifs. L'armée de terre brésilienne forte de et femmes peut mettre en œuvre 470 chars d'assaut, blindés, 726 véhicules blindés lourds, 604 véhicules blindés légers, 913 véhicules et blindés à roues, non blindés et environ d'artillerie. En termes d'effectif, l'armée brésilienne, avec un total de actifs et une réserve de plus de , se classe à la des armées les plus vastes du monde. En prenant en compte le nombre de militaires permanents, elle se situe juste après la France mais devant des pays comme la Syrie, l'Italie, l'Allemagne ou encore le Japon. À titre de comparaison, la France, elle, possède un total de actifs pour . À l'inverse, la Chine, première armée du monde par le nombre de soldats, dispose de actifs ainsi que . En revanche, en regroupant l'ensemble des soldats, que ce soit les permanents, les réservistes ou ceux des autres corps militaires, les forces armées du Brésil totalisent plus de , ce qui les placent loin devant n'importe quelle nation européenne. Ainsi, au nombre total de militaires engagés, l'armée du pays sud-américain fait partie des dix plus grandes de la planète (avec la Chine, la Corée du Nord, la Corée du Sud, le Pakistan, l'Iran, le Viêt Nam, la Russie et les États-Unis). Avec de dollars dépensés en 2010, le Brésil se classe à la de la liste des pays par dépenses militaires. Le géant d'Amérique latine est devancé par la France (qui occupe la ), le Royaume-Uni () et la Russie (). A contrario, il est devant l'Espagne (), Israël (), l'Iran () et la Corée du Nord (). Que ce soit en termes d'effectif ou de dépenses militaires, le Brésil demeure la première puissance militaire sur le continent latino-américain, devant la Colombie ( en nombre de soldats) et le Mexique (). La course aux armements qui a lieu depuis quelques années dans la région (les investissements militaires de l'Amérique du Sud ont augmenté de 50 % en une décennie) a quelque peu changé la donne ; la Colombie a conclu un accord avec les États-Unis qui autorise l'armée américaine à utiliser sept bases colombiennes, le Venezuela a acheté à la Russie un nombre important de nouveaux engins de combat (dont 24 chasseurs Su-30MK2V, des systèmes antiaériens SA-15 Tor-M1, 31 hélicoptères Mi-17 et AK-103), et le ministère de la Défense de l'Argentine a annoncé une augmentation du budget de la défense à en 2016. Le Chili, lui, dispose des puissants avions de modèle F-16, l'avion de chasse le plus utilisé dans le monde en 2013. Toutefois, cela n'a pas remis en question la suprématie militaire du Brésil, étant donné que le pays a lui aussi engagé un programme de réarmement et de modernisation de son armée en 2008. Dès l'âge de , il existe, pour les hommes, une obligation d'effectuer le service militaire de base qui dure de . Le budget de la Défense en 2005 s'élevait à de dollars américains soit environ 1,3 % du produit intérieur brut, une valeur plutôt inférieure à la moyenne mondiale (celui de l'Allemagne est d'environ 1,6 %). Réarmement et renforcement des armées Depuis quelques années, au vu de l'importance grandissante de son rôle sur la scène internationale (le Brésil est devenu en 2011 la économique mondiale devant le Royaume-Uni), le pays s'est lancé dans une nouvelle stratégie nationale de défense avec pour objectif de devenir une puissance militaire à la hauteur de son rôle mondial. C'est dans ce contexte que le Brésil a signé en 2009 un important partenariat militaire de plus de d'euros avec la France. La Marine brésilienne s'est ainsi lancée dans la construction d'un sous-marin d'attaque à propulsion nucléaire (l'un des premiers du genre en Amérique latine) et de quatre autres sous-marins de nouvelle génération à propulsion classique (diesel) de type Scorpène. Le Brésil s'est également doté d'un autre Scorpène à propulsion conventionnelle fabriqué par le groupe DCNS-Thales. La technologie de ce dernier permettra au géant sud-américain de construire le prototype d'un sous-marin nucléaire. Dans le cadre de l'alliance militaire entre les deux pays, la France aidera le Brésil à fabriquer 51 Super Cougar à Itajuba, dans l'État de Minas Gerais, où le constructeur brésilien Helibras est installé depuis trente ans. Ces appareils sont destinés à équiper les armées de terre, de l'air et de la marine. Le pays sud-américain a aussi acheté 50 hélicoptères de transport EC-725 français qui seront assemblés au Brésil et 24 hélicoptères de combat Mi-35M russes. Toutefois, la France n'est pas le seul pays à avoir signé un contrat militaire avec le Brésil puisqu'en juin, ce dernier a signé avec l'Italie un accord portant sur vingt ans pour fabriquer sur le sol brésilien plus de de troupes blindés. En plus de cela, les forces aériennes disposent de plus de 700 avions dont des Mirage 2000, les fameux Embraer EMB 312 et Embraer EMB 314, les Lockheed C-130 Hercules et les AMX International AMX. Le transport du président du Brésil est aussi assuré par les forces aériennes. En 2001, le ministère de la défense de la République française a vendu son porte-avion Foch aux Brésiliens. Il a été rebaptisé São Paulo lors de la transaction. Néanmoins, à cause d'une partie de la flotte aérienne jugée obsolète, le Brésil s'est vu dans l'obligation de renouveler d'ici à 2023 ses équipements dans ce domaine. Ce processus de modernisation est symbolisé par la volonté du Brésil d'acheter 36 avions de chasse de dernière génération pour venir compléter les 130 que le pays possède déjà. Là encore, la France fait partie des partenaires stratégiques du gouvernement brésilien : en effet, le , l'armée de l'air, qui était alors en négociation avec plusieurs pays pour l'acquisition de nouveaux engins aériens, a annoncé que son choix se portait sur trois avions de toute dernière génération : le F-18 Super Hornet de Boeing, le Gripen de Saab ou le Rafale français de Dassault. Le contrat pour 36 appareils JAS 39E est signé le pour un montant de de couronnes suédoises (environ de dollars) De son côté, l'avionneur brésilien Embraer a développé l'avion de transport Embraer KC-390, destiné à remplacer l'Hercule C-130 américain. Le troisième constructeur aéronautique mondial prévoit de vendre 700 appareils de ce type, dont une centaine en Amérique du Sud et au Brésil. Armée de terre En 2008, l'Armée de terre dispose d'un effectif de , d'un budget de de réaux brésiliens, d'un total de blindés, non blindés et de d'artillerie. Force aérienne Avec et plus de 700 aéronefs dont une centaine d'avions de combat, la Força Aéra Brasileira (Force aérienne brésilienne) est la plus importante force aérienne d'Amérique latine. Dans un processus de modernisation et de renforcement de ses forces aériennes, le Brésil a décidé de lancer un plan de renouvellement de l'armée d'ici 2023. 36 avions de chasse JAS 39 Gripen E devraient donc venir compléter à partir de 2021 les 130 avions de combat déjà en service. Conformément à cette nouvelle stratégie de défense adoptée par le gouvernement, et pour remplacer ses engins obsolètes ou défectueux, le pays sud-américain a déjà acheté près de 50 hélicoptères de transport français et des hélicoptères de combat de type Mi-35M russes. Les forces aériennes brésiliennes possèdent aussi plus de 700 avions dont des Mirage 2000 en service entre 2006 et 2013, les fameux Embraer EMB 312 et Embraer EMB 314, les Lockheed C-130 Hercules et les AMX International. Le contrôle aérien civil est sous la responsabilité des forces aéronautiques, ainsi que l'Infraero (organisme qui gère les aéroports), et le Centre de lancement d'Alcântara. Marine nationale La Marine brésilienne (en portugais : Marinha do Brasil) est la branche navale des forces armées brésiliennes. Avec et femmes (dont ), elle met en œuvre en 2007 environ 90 bateaux. La marine brésilienne dispose d'une force aéronavale qui est constituée de , organisée alors autour du NAe São Paulo en service de 2000 à 2017 et utilisant des Douglas A-4 Skyhawk. Elle dispose également d'un corps de Marine d'environ . En 2000, le gouvernement brésilien a racheté le porte-avions Foch qui appartenait anciennement au ministère de la défense de la République française. En 2009, cette force a un effectif maximum autorisé selon la loi 9519/97 de , en tenant compte des en formation et des appelés. Le nombre maximum des officiers est de dont 6 amiraux d'escadre, 23 vice-amiraux, 51 contre-amiraux, supérieurs, intermédiaires et subalternes, sans tenir compte des effectifs des aspirants de l'École navale et les élèves du Collège naval qui atteignent . En octobre 2009, le parlement brésilien étudie le projet de loi 5916/09, proposé par le pouvoir exécutif, qui autorise la marine brésilienne à augmenter ses effectifs sur une période de vingt ans de 36 % soit à , et ne tient plus compte des marins en formation et des appelés dans le calcul des effectifs. Selon le projet, qui restructure également les grades, les marins de plus haut grade, les amiraux d'escadre, seraient désormais appelés généraux. Le nombre d'officiers passe à dont 87 officiers généraux et supérieurs, intermédiaires et subalternes. Rôle des militaires Les militaires sont aussi utilisés en temps de paix à la protection contre les catastrophes et au service de sauvetages, ainsi que pour des services scientifiques (sur la base antarctique Comandante Ferraz). Le , la Minustah (Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti), une mission de maintien de la paix de l'Organisation des Nations unies en Haïti, est formée par le Conseil de sécurité de l'ONU pour faciliter le retour rapide des autorités haïtiennes légitimes, maintenir la sécurité et la stabilité dans le pays et promouvoir l'état de droit. Le Brésil joue un rôle majeur dans cette mission puisque c'est l'Armée de terre brésilienne qui est chargée d'en assurer le commandement. Enfin, l'armée brésilienne n'est pas à confondre avec la police militaire (Polícia Militar), une force paramilitaire de la police brésilienne chargée du maintien de l'ordre public au sein des États (et du district fédéral). Contrairement aux troupes de l'armée, les polices militaires font partie de la sécurité publique et sociale brésilienne et interviennent directement sur le territoire. L'armée est capable d'influencer le fonctionnement de l'administration et de l'économie. L’École supérieure de guerre constitue son principal outil d'influence. Le centre a formé entre 1949 et 2019, dont une moitié de civils. Parmi ces derniers, quatre présidents de la République, des ministres d’État et de nombreuses personnalités importantes du champ politique. Jair Bolsonaro, investi président en , nomme des militaires à certains des postes les plus importants de son gouvernement : à la Vice-présidence, à la Défense, aux Sciences, à la Technologie et aux télécommunications, aux Mines et à l’énergie, et au Secrétariat à la présidence. Économie Le Brésil est la plus grande économie d'Amérique latine (et la deuxième d'Amérique, après les États-Unis), la sixième économie au taux de change du marché et la septième en parité de pouvoir d’achat (PPA), selon le Fonds monétaire international et la Banque mondiale. Son PIB (PPA) par habitant est de US $, selon les données de la Banque mondiale. Les principaux produits d'exportation comprennent l'aéronaval, l'équipement électrique, l'automobile, l'éthanol, le textile, la chaussure, le minerai de fer, l'acier, le café, le jus d'orange, le soja et la viande. Le pays fabrique des avions, des sous-marins, en plus d'être impliqué dans la recherche spatiale, ayant un centre de lancement pour les véhicules légers et d'être le seul pays de l'hémisphère sud à intégrer l'équipe de construction de la Station spatiale internationale (ISS). C'est un pionnier dans la recherche de pétrole en eaux profondes, qui représentent 73 % de ses réserves, et est le premier pays capitaliste à rassembler sur son territoire les dix plus grands constructeurs automobiles. Le pays est membre du G20, G8+5, BRICS, MERCOSUR. Dans le secteur minier, le Brésil se démarque dans l'extraction du minerai de fer (où il est le deuxième exportateur mondial), cuivre, or, bauxite (l'un des 5 plus gros producteurs mondiaux), manganèse (l'un des 5 plus grands producteurs mondiaux), étain (l'un des plus grands producteurs mondiaux), niobium (concentre 98 % des réserves de niobium connues dans le monde) et le nickel. À propos des pierres précieuses, le Brésil est le plus grand producteur mondial d'améthyste, de topaze, d'agate et un grand producteur de tourmaline, d'émeraude, d'aigue-marine et de grenat. Le secteur industriel a longtemps été faible au Brésil. Les politiques volontaristes de « substitution aux importations » avec l’adoption de mesures protectionnistes sous la présidence de Gétulio Vargas puis, bien plus tard, de Dilma Rousseff, ont favorisé l'essor et la diversification de l’industrie. Le Brésil est le leader industriel en Amérique latine. Dans l'industrie agroalimentaire, en 2019, le Brésil était le deuxième exportateur d'aliments transformés au monde. En 2016, le pays était le de cellulose au monde et le de papier. Dans l'industrie de la chaussure, en 2019, le Brésil occupait la parmi les producteurs mondiaux. En 2019, le pays était le de véhicules et le d'acier au monde. En 2018, l'industrie chimique brésilienne était la au monde. Dans l'industrie textile, le Brésil, bien qu'il soit parmi les 5 plus grands producteurs mondiaux en 2013, est très peu intégré dans le commerce mondial. La représentativité du secteur tertiaire (commerce et services) était de 75,8 % du PIB du pays en 2018, selon l'IBGE. Le secteur des services était responsable de 60 % du PIB et le commerce de 13 %. Il couvre un large éventail d'activités : commerce, hébergement et restauration, transports, communications, services financiers, activités immobilières et services fournis aux entreprises, administration publique (nettoyage urbain, assainissement, etc.) et autres services tels que l'éducation, les services sociaux et de santé, recherche et développement, activités sportives, etc., car il se compose d'activités complémentaires à d'autres secteurs. Les micro et petites entreprises représentent 30 % du PIB du pays. Dans le secteur commercial, elles représentent 53 % du PIB au sein des activités du secteur. En 2017, le nombre de personnes employées dans les activités commerciales au Brésil était de (74,3 % dans le commerce de détail, 17 % dans le commerce de gros et 8,7 % dans le commerce de véhicules, pièces et motos). Le nombre d'entreprises commerciales était de 1,5 million et le nombre de magasins de 1,7 million. L'activité commerciale dans le pays a généré 3,4 billions de réaux de revenu d'exploitation net (revenu brut moins les déductions, telles que les annulations, remises et taxes) et de réaux en valeur ajoutée brute. La marge commerciale (définie par la différence entre le résultat net de la revente et le coût des biens vendus) a atteint de réaux en 2017. Sur ce total, le commerce de détail était responsable de 56,4 %, le commerce de gros de 36 % et le commerce de véhicules, pièces détachées et motos de 7,6 %. Dans le résultat opérationnel net de 2017, le commerce de détail représentait 45,5 %, le commerce de gros 44,6 % et le secteur automobile 9,9 %. Parmi les groupes d'activités commerciales, les Hypermarchés et Supermarchés ont 12,5 %; le commerce de gros de carburants et lubrifiants représentait 11,3 %; le commerce de détail et de gros de produits alimentaires, de boissons et de tabac représentait respectivement 4,8 % et 8,4 %; le commerce de véhicules automobiles 6,1 %; le commerce de gros de machines, appareils et équipements, y compris les technologies de l'information et de la communication 3,7 %. Agriculture Le système agraire brésilien est fondé sur la concentration de la propriété et est tourné vers les exportations. En 2017, 0,8 % des propriétaires terriens (environ ) détiennent 42 % de la surface cultivable tandis que 40 % d’entre eux (environ ) s’en partageaient 1,4 %. Les conflits liés à la possession de la terre peuvent être violents. Entre 1985 et 2017, 1 722 militants du Mouvement des sans-terre ou autres organisations sociales ont été assassinés. Sous les gouvernements issus du Parti des travailleurs (2003-2016), il y a eu beaucoup de conflits mais également des compromis pour limiter l’avancée du lobby agroalimentaire sans le remettre en question. L'agriculture ne représente qu'environ 5 % du PIB. Le secteur agroalimentaire représente 20 % du PIB. En 2019, le Brésil était le premier producteur mondial de canne à sucre, de soja, de café et d'orange, le de papaye, le de maïs, tabac et ananas, le de coton et manioc, le de coco et citron, le de cacao et avocat, le de riz, le de tomate et le de raisin et de pomme. Le pays est aussi un très grand producteur de bananes mais presque toute la production est destinée à la consommation nationale en raison de plusieurs facteurs (faibles exigences du marché local, coûts de production élevés, prix élevés sur le marché intérieur). Le Brésil produit également de grandes quantités de haricot, arachide, pomme de terre, carotte, noix de cajou, mandarine, kaki, fraise, guarana, goyave, açaí, noix du Brésil, yerba mate, entre autres. Le Brésil est aussi l'un des plus grands producteurs de viande. En 2019, le pays était le premier exportateur mondial de viande de poulet. C'était également le deuxième producteur de bœuf, le troisième producteur mondial de lait, le quatrième producteur de porc au monde et le septième producteur d'œufs dans le monde. Le Brésil est le premier consommateur de pesticides au monde, avec plus de par an. En 2017, le pays représentait 18 % du marché mondial des pesticides. Un Brésilien meurt presque tous les deux jours intoxiqué par les pesticides (principalement des ouvriers agricoles). Énergie Le secteur énergétique du Brésil est dominé par le pétrole (45,3 % de la production d'énergie primaire et 40,4 % de la consommation d'énergie primaire du pays en 2011) et la biomasse (31,5 % de la production et 28,9 % de la consommation), originalité du Brésil qui a été pionnier dans les agrocarburants, en particulier à base de canne à sucre ; l'hydroélectricité couvre 13,6 % de la consommation ; le Brésil était le mondial d'électricité en 2011, dont il était également le mondial et le mondial d'hydroélectricité en 2011; les centrales hydroélectriques produisaient 80,6 % de l'électricité du pays en 2011 ( parmi les producteurs mondiaux). Il était également en 2011 le et mondial de produits pétroliers. La consommation d'énergie primaire du Brésil : en 2011 est nettement inférieure à la moyenne mondiale : ., mais légèrement au-dessus de celle de l'Amérique latine : . Ses émissions de CO2 liées à l'énergie : de CO2 par habitant en 2011, sont largement inférieures à la moyenne mondiale : /hab et un peu au-dessous de celle de l'Amérique latine : /hab. Le gouvernement brésilien a entrepris un programme ambitieux pour réduire la dépendance vis-à-vis du pétrole importé, au fil des décennies. Les importations représentaient auparavant plus de 70 % des besoins pétroliers du pays, mais le Brésil est devenu autosuffisant en pétrole en 2006–2007. Le Brésil était le mondial de pétrole en 2019, avec de barils/jour. La production parvient à répondre à la demande du pays. Début 2020, dans la production de pétrole et de gaz naturel, le pays dépassait pour la première fois de barils équivalent pétrole par jour. En janvier de cette année, de barils de pétrole ont été extraits par jour et de mètres cubes de gaz naturel. En 2019, Rio de Janeiro était le premier producteur de pétrole et de gaz naturel du Brésil, avec 71 % du volume total produit. São Paulo se classe deuxième, avec une part de 11,5 % dans la production totale. Le Brésil est l'un des principaux producteurs mondiaux d'hydroélectricité. En 2019, le Brésil comptait 217 centrales hydroélectriques en exploitation, d'une capacité installée de , soit 60,16 % de la production d'énergie du pays. Dans la production totale d'électricité, en 2019, le Brésil a atteint de capacité installée, plus de 75 % à partir de sources renouvelables (la majorité, hydroélectrique). Le Brésil est l'un des 5 plus grands producteurs d'énergie hydroélectrique au monde (deuxième place en 2017). En 2013, la Région Sud-Est a utilisé environ 50 % de la charge du Système national intégré (SIN), étant la principale région consommatrice d'énergie du pays. La capacité de production d'électricité installée de la région s'élevait à près de , ce qui représentait environ un tiers de la capacité de production du Brésil. La production hydroélectrique représentait 58 % de la capacité installée de la région, les 42 % restants correspondant essentiellement à la production thermoélectrique. São Paulo représentait 40 % de cette capacité ; Minas Gerais environ 25 %; Rio de Janeiro 13,3 %, et Espírito Santo représentait le reste. La Région Sud est propriétaire du Barrage d'Itaipu, qui était la plus grande centrale hydroélectrique du monde pendant plusieurs années, jusqu'à l'inauguration du barrage des Trois-Gorges en Chine. Elle reste la deuxième plus grande centrale hydroélectrique en activité au monde. Le Brésil est copropriétaire de l'usine d'Itaipú avec le Paraguay: le barrage est situé sur le Rio Paraná, situé à la frontière entre les pays. Il dispose d'une capacité de production installée de pour 20 unités de production de chacune. La Région Nord possède de grandes centrales hydroélectriques, telles que le Barrage de Belo Monte et le Barrage de Tucuruí, qui produisent une grande partie de l'énergie nationale . Le potentiel hydroélectrique du Brésil n'a pas encore été pleinement exploité, de sorte que le pays a toujours la capacité de construire plusieurs centrales d'énergie renouvelable sur son territoire. Le potentiel éolien du Brésil est évalué, en 2019, à (ceci, uniquement à terre), suffisamment d'énergie pour répondre à trois fois la demande actuelle du pays; il est surtout localisé dans le nord-est et le sud. En juillet 2021, selon l'ONS, la capacité totale installée était de , avec un facteur de capacité moyen de 58 %. Alors que le facteur de capacité de production éolienne moyenne mondiale est de 24,7 %, il existe des zones dans le nord du Brésil, en particulier dans l'État de Bahia, où certains parcs éoliens enregistrent des facteurs de capacité moyens supérieurs à 60 % ; le facteur de capacité moyen dans la région du Nord-Est est de 45 % sur la côte et de 49 % à l'intérieur. En 2019, l'énergie éolienne représentait 9 % de l'énergie produite dans le pays. Le Brésil est l'un des 10 plus grands producteurs d'énergie éolienne au monde (huitième en 2019, avec 2,4 % de la production mondiale). Le pays développe aussi une filière complète dans le domaine de l'électricité nucléaire, qui fournit actuellement 4,3 % de l'énergie produite dans le pays. Il dispose pour cela d'importantes réserves d'uranium et a mis au point une technique d'enrichissement de l'uranium qui serait très compétitive. En , selon l'ONS, la capacité totale installée du solaire photovoltaïque était de , avec un facteur de capacité moyen de 23 %. Certains des États brésiliens les plus irradiés sont Minas Gerais, Bahia et Goiás, qui ont en effet des records mondiaux d'irradiation. En 2019, l'énergie solaire représentait 1,27 % de l'énergie produite dans le pays. Dette En 2009, les les plus riches du Brésil détenaient 80 % de la dette publique du pays, au remboursement de laquelle le gouvernement fédéral consacrait 30 % de son budget. Coopération régionale Depuis 1991, le Brésil fait partie du Mercosur (en portugais « Mercosul »), marché commun du « cône sud » de l'Amérique latine incluant l'Argentine, le Paraguay, l'Uruguay et depuis 2005 le Venezuela. C'est un marché commun, tout comme l'Union européenne ou l'ALENA. Le Brésil, par son poids économique, y occupe de facto une position dominante. Le , l'Argentine et le Brésil signent, après près de trois ans de négociations, un accord qui doit permettre de protéger les secteurs de production qui pourraient être trop durement affectés par la compétition du pays voisin. Le « Mécanisme d'adaptation compétitive » (MAC) permet de fixer des droits de douane sur les produits « trop compétitifs » du pays voisin pour une période de trois ans, renouvelable. Pauvreté La crise économique, l'absence de politiques publiques et la corruption génèrent en 2017 une augmentation de la pauvreté. De nombreux fonctionnaires retraités ne reçoivent plus leurs retraites dans les temps et certains deviennent sans-abris, faute de pouvoir payer leurs loyers. D'après les données de l'Institut brésilien de géographie et de statistiques, l’extrême pauvreté s'est accrue de 11 % au cours de l'année 2017. La réduction du nombre de bénéficiaires de la Bolsa Família, décidée par le gouvernement, en est la cause principale selon l'étude. La pauvreté progresse à nouveau en 2018, passant de 25,7 % à 26,5 %, et l'extrême pauvreté de 6,6 % à 7,7 % selon les données officielles. Inégalités En 2017, le Brésil est le troisième pays le plus inégalitaire d'Amérique latine après le Honduras et la Colombie. Les 5 % de Brésiliens les plus riches détiennent autant de richesses que les 95 % restant. Six milliardaires sont à eux seuls plus riches que les cent millions de Brésiliens les plus pauvres Les inégalités s'accentuent entre 2016 et 2017 (l'indice de Gini passant de 0,555 à 0,567). Ces inégalités sont notamment engendrées par un système fiscal régressif qui exonère les revenus du capital (notamment les dividendes) et taxe faiblement l’héritage et par un marché du crédit à la consommation pratiquant des taux d’intérêt usuriers captant en moyenne 10 % du revenu des ménages. Sécurité intérieure et forces de police Police militaire Le Brésil dispose de deux types de police militaire : la police militaire d'État et la police militaire de l'armée. La première fait à la fois partie de la sécurité publique et sociale brésilienne et du système national de défense, ou ses effectifs sont engagés comme troupes de réserve de l'Armée de terre. La seconde appartient a l'armée brésilienne, dont chacune des trois composantes (armée de terre, marine et force aérienne) possède sa propre police militaire. Police militaire d'État, Polícia Militar : chaque État du pays dispose de sa police militaire. Les polices militaires se présentent sous la forme de forces de gendarmerie qui ont pour but le maintien de l'ordre public au sein des États. Elles sont organisées en plusieurs bataillons, structures, unités, compagnies et pelotons. Certaines unités d'élite, dont les missions présentent des risques, disposent d'équipements plus puissants que ceux de la police classique. C'est le cas du BOPE, le groupe d'intervention d'élite de la police militaire. Les missions du BOPE sont principalement axées sur la répression des gangs de narcotrafiquants en milieu urbain. Cette unité d'élite possède également des véhicules blindés lourdement armés : les Pacificador (ou Caveirão). Ils sont équipés de IMBEL MD-2, de fusil FAL en version brésilienne, d'HK G3 et de mitrailleuses de calibre 50. Les unités civiles peuvent aussi compter sur une importante flotte d'automobiles (berlines et utilitaires). La police militaire effectue certaines missions avec des blindés légers ou des hélicoptères lorsque la situation le nécessite. La police militaire de l'armée : Chacune des composantes des Forces armées brésiliennes possède une police militaire : Polícia do Exército (PE) pour l'Armée de terre Polícia da Marinha (SP) pour la Marine Polícia da Aeronaútica (PA) pour la Force aérienne Criminalité En 2000, São Paulo comptait plus de pour . En 2007, le taux d'homicide était de 13, et même 11 si l'on considère l'État de São Paulo et non plus la ville. Il s'approcherait en 2008, pour l'ensemble du pays, de 15 alors qu'il était de 23,3 en 2000. Pour l'Office des Nations unies contre les drogues et le crime (UNODC), celui-ci serait, en 2007 et pour l'ensemble du pays, de 22,4 pour . En 2012, avec recensés, ce taux remonte à 29 pour . À titre de comparaison, le taux d'homicide de la France est de 1,3 et il est de 5,7 pour les États-Unis. À l'inverse, il avoisine les 100 au Honduras et atteint les 60 en Côte d'Ivoire. Entre 2000 et 2012, c'est environ qui ont été tués par homicides. Un chiffre plutôt élevé, même s'il faut prendre en compte le fait que la population brésilienne est l'une des plus importantes du monde (près de d'habitants). Des milices parapolicières opèrent dans certains quartiers des grandes villes. Héritières des « escadrons de la mort » qui ont existé sous la dictature militaire, ces milices se présentent comme des groupes d’autodéfense communautaires mais se sont muées en organisations paramilitaires de type « mafieux », pratiquant de nombreuses d’activités criminelles : extorsion (levée de l’impôt de sécurité sur le modèle de la mafia sicilienne), accaparement des terres (accaparement illégal de terrains publics), trafic de déchets et de biens de première nécessité (gaz et électricité), contrôle des transports en périphérie, exécutions extrajudiciaires, voire location de tueurs à gages. Ces milices sont liées à de nombreuses personnalités politiques, qui usent de leur influence pour couvrir leurs activités. Elles manipulent parfois les votes en période électorale. D'après Le Monde du , homicides en moyenne, dont par arme à feu, sont commis au Brésil chaque année, ce qui le place au troisième rang mondial derrière la Colombie et la Russie. d'armes à feu circulent dans le pays. Le dimanche , un référendum proposa aux Brésiliens d'interdire la vente d'armes, mais il fut rejeté par les citoyens à une grande majorité. Les zones les plus touchées par la délinquance sont aussi les plus pauvres, et bien souvent celles où les trafics en tout genre sont les plus courants. Les règlements de compte semblent bien être la principale cause d'assassinat puisque les statistiques montrent que plus de 70 % des victimes d'homicide ont déjà fait de la prison, ce qui explique en partie le fait que la violence soit concentrée dans certains quartiers. Selon Vasco Furtado, chercheur de l'université de Fortaleza, ces données pourraient être en partie erronées car, d'après lui, . En 2007, on comptait environ dans le pays. Entre janvier et septembre 2007, la police a tué rien que dans l'État de Rio, soit une augmentation de 60 %. Chaque jour, trois jeunes de sont assassinés. Une automobile est volée à Rio de Janeiro toutes les douze minutes. Le magazine Veja de São Paulo a publié en 2008 un classement des quartiers en fonction du nombre d'homicides. Ces statistiques montrent que la violence au Brésil est disparate, et que le risque n'est pas le même dans tout le pays. Ainsi, il en ressort qu'à eux seuls, les cinq quartiers les plus violents ont comptabilisé 246 homicides. À l'inverse, cinq des plus sûrs ont dénombré moins de 7 homicides sur l'année. Ces quartiers, incluant entre autres la Vila Mariana, Jardins et Mooca, affichent un taux de sécurité encore meilleur que celui de la France. La violence est ainsi très localisée, en fonction des régions, des villes et des quartiers. La capitale fédérale la plus touchée est Brasilia avec un taux d'homicide plus important que dans la plupart des autres villes du pays. Cependant, l'amélioration de la situation du Brésil est indéniable dans certaines régions et elle est même spectaculaire à São Paulo, où le nombre d'homicides a baissé de 79 % en . Rio de Janeiro vit la même situation : alors qu'en 2000 la ville affichait , en 2010, ce chiffre était passé à moins de (sur plus de d'habitants), soit une diminution de 42,9 %. En 2014, le taux d'homicide à Rio (un chiffre globalement en baisse depuis dix ans) tend à passer sous la barre de la moyenne nationale. À Rio de Janeiro, durant les mois de janvier et février 2019, 305 homicides « dus à l’intervention d’un agent de l’État » – policier ou militaire – sont recensés par l’Institut de sécurité publique (ISP), ce qui représente une augmentation de 18 % par rapport à la même période l'année précédente. Les policiers et militaires sont responsables d'un quart des homicides perpétrés dans la ville. Depuis 2017, les militaires n'ont pas à rendre des comptes devant la justice civile. Néanmoins, comme dans toutes les grandes villes du monde, les risques restent réels et ne doivent pas être écartés. À l'approche des grands évènements sportifs mondiaux prévus pour 2014 (Coupe du monde) et 2016 (Jeux olympiques), le gouvernement brésilien a mis en place une nouvelle politique de sécurité intérieure, basée sur la pacification des régions à risques du pays. La criminalité touche sévèrement les adolescents. Ainsi en 2013, de mineurs ont été enregistrés. Ces homicides touchent davantage la population noire avec un taux près de quatre fois supérieur à celui de la population blanche : 36,9 contre pour . En 2016, au moins ont été assassinées au Brésil en défendant l’environnement contre des entreprises ou des propriétaires terriens. En 2017, ce nombre est porté à 57, faisant du Brésil le pays le plus dangereux au monde pour les militants écologistes. Dans les régions rurales, des groupes paramilitaires souvent constitués d'anciens policiers sont utilisés par des hommes d'affaires pour accaparer des terres. Les enquêtes montrent que les différentes factions criminelles agissent de manière similaire : des hommes d'affaires financent des projets illégaux, en particulier l'accaparement de terres, s'allient à la police, qui est responsable de menaces, d'extorsions et même de meurtres. Des fonctionnaires et des notaires sont soudoyés pour régulariser les expropriations organisées par les miliciens, avec l'utilisation de faux documents. Politique de pacification En 2008, à l'approche des grands évènements sportifs qui s'annonçaient (la Coupe du monde en 2014 puis les Jeux olympiques en 2016), le Brésil s'est lancé dans un vaste programme de pacification visant à sécuriser les zones à risques du pays. Le gouvernement brésilien a ainsi déployé d'importants moyens militaires dans le but de lutter contre le crime dans les favelas, moyens dont l'objectif à terme est la reconquête d'un nombre maximum de favelas. C'est dans cette optique que le gouvernement a mis sur pied les UPP, Unidade de Policía Pacificadora, de nouvelles unités de polices spécialement investies pour lutter contre les narcotrafiquants. La première favela a bénéficier de l'opération de pacification est Dona Marta, ou le nombre de vols de voiture a baissé de 44 %. Les UPP ont ensuite poursuivi leur reconquête en prenant notamment la Cidade de Deus, une des plus célèbres favelas de Rio, ou les résultats se sont la aussi avérés concluants : après le passage des UPP, la Cidade a enregistré une baisse de 82 % de son nombre d'homicides. En 2015, 264 favelas ont été pacifiées à Rio de Janeiro, ce qui correspond à un déploiement de 38 UPP (un chiffre proche des objectifs du gouvernement brésilien, qui prévoyait l'installation de 40 UPP avant 2016). Le , à la suite d'une importante opération combinant moyens policiers et militaires, les forces de sécurité envahissent la favela de Rocinha, la plus grande du Brésil, et en expulsent les trafiquants. Cette opération a marqué le retour de l'État dans un lieu auparavant totalement abandonné des services publics. Les moyens mis en œuvre pour chasser les trafiquants sont des brigades d'intervention rapide organisées et formées à ce genre d'opération, des unités d'élites surentraînées, spécialisées dans le « combat urbain ». Parmi elles, l'une des plus réputées est sans doute le BOPE, un groupe d'intervention militaire très célèbre au Brésil. La plupart des opérations fonctionnent selon le même schéma, à la manière d'une démonstration de force : un nombre important de militaires « envahissent » les favelas après en avoir prévenu les habitants - et donc également les narcotrafiquants -, ce qui permet à ces derniers de fuir avant l'arrivée en masse des policiers. De cette façon, les militaires évitent l'affrontement direct et le risque que cela pourrait représenter sur les populations civiles. Les criminels se retranchent ensuite dans la banlieue de la ville, dans d'autres favelas, avant que celles-ci ne fassent à leur tour l'objet d'opérations policières. De cette façon, en choisissant de sécuriser une palette de favelas soigneusement désignées au préalable, les militaires repoussent petit à petit les narcotrafiquants et les éloignent des zones touristiques. Une fois les favelas pacifiées, il ne reste plus qu'aux UPP à s'implanter durablement dans la zone - à la manière d'un commissariat local - afin d’empêcher le retour des trafiquants. Résultats Les statistiques ont montré une chute spectaculaire du nombre de crimes violents dans la majorité des favelas ayant été désignées par les opérations de pacification. La disparition des narcotrafiquants s'est accompagnée d'une baisse des chiffres de la criminalité, d'une hausse du prix des loyers et du retour des investisseurs immobiliers. Selon une étude publiée en 2012 par le Laboratoire d'analyse de la violence, les morts violentes auraient baissé de 70 % dans les quartiers ayant déjà fait l'objet de ces opérations. Un ensemble de mesures sociales, de structures publiques et de services sociaux a été mis en œuvre dans certains quartiers, permettant le développement des politiques publiques : aide à la scolarité, développement de micro-crèches, structures de microcrédit pour développer des activités, etc. Mais la politique de pacification a aussi montré certaines limites. S'il est effectivement clair qu'elle a permis une baisse drastique des chiffres de la criminalité dans les zones désormais tenues par les unités de polices pacificatrices, cela a également coïncidé avec la « migration » des criminels vers d'autres zones, sans UPP. Des critiques quant à l'attitude des policiers vis-à-vis des populations des favelas se sont également faites entendre : ainsi, certains ont reproché un simple « changement de patron », les trafiquants ayant cédé la place à la police et les armes et le pouvoir ayant simplement changé de mains. Un rapport publié en 2012 par Ignacio Cano, du Laboratoire d’analyse de la violence, montre que, bien qu’incomplet et imparfait, le dispositif offre des résultats incontestables en matière de sécurité. « Dans les treize premières favelas pacifiées de Rio, le nombre de morts violentes a baissé de 70 % et celui des décès dus à des interventions policières est désormais proche de zéro ». Le rapport fait aussi état de bavures policières ainsi que de « choix stratégiques douteux » : « Il aurait été bien plus judicieux de pacifier d’abord les favelas les plus violentes. Mais le choix s’est fait en fonction des grands événements sportifs, pas de la réalité de la criminalité. » En 2015, le retour en force des trafiquants dans certaines favelas pacifiées a conduit les autorités à annoncer un renforcement des effectifs policiers. Le major Marcelo Cobrage, chef de l'UPP, a ainsi annoncé « un effectif minimum de 100 policiers par UPP » et « jusqu'à plus de 400, selon les besoins. » Démographie Lors du recensement de 2010, la population du Brésil était de plus de de personnes. En 2021, elle s'élève à , ce qui place le Brésil au rang du septième pays le plus peuplé du monde. La densité de population est faible, (un chiffre comparable aux autres pays d'Amérique du Sud) pour un taux d'urbanisation de 84,90 % de la population En 2010, le taux de fécondité était estimé à 1,81 enfant par femme, ce qui est inférieur au seuil de renouvellement des générations. La population du Brésil a augmenté de manière significative entre 1940 et 1970 en raison d'une baisse du taux de mortalité, tandis que le taux de natalité a également montré une légère baisse sur la même période. Dans les années 1940, le taux de croissance de la population était de 2,4 % par an, passant à 3 % en 1950 avant de se stabiliser à 2,9 % en 1960. Dans le même temps, l'espérance de vie est passée de et jusqu'à dans les années 2010. Le taux de croissance de la population a tendance à diminuer depuis 1960, passant de 3,04 % en 1950-1960 à 1,13 % en 2011. En 2050, on estime que le taux sera à une valeur de -0,29, complétant ainsi la transition démographique. La chute spectaculaire du taux de fécondité procède des choix faits par les femmes et non d'une politique gouvernementale. Pas de politique de l'enfant unique comme en Chine (aujourd’hui abolie), pas de campagne de stérilisation forcée des populations comme en Inde. Le Brésil possède l'une des populations les plus diversifiées au monde sur le plan ethnique. Groupes ethniques La population brésilienne se répartit de la façon suivante : Blancs : 47,3 % () ; Métis : 43,1 % () ; Noirs : 7,6 % () ; Asiatiques : 2,1 % () ; Amérindiens : 0,3 % (). L'arrivée des fondateurs portugais a donné lieu à un important métissage avec les populations amérindiennes autochtones, métissage qui s'est poursuivi avec l'arrivée, plus tard, d'un grand nombre d'Européens (autres que des Portugais) et celle des esclaves importés depuis le continent africain. La grande majorité des études génétiques menées sur la population brésilienne révèle que le patrimoine génétique des Brésiliens est composé principalement par l'apport de trois groupes principaux (européen, amérindien et africain), avec toutefois une nette domination de l'ascendance européenne (majoritaire de 65 % à 77 %), et ce quelles que soient les régions du pays. Les immigrés japonais sont arrivés en masse dans les années 1920 pour travailler dans les champs de café de São Paulo. Ils ont subi des années durant insultes, moqueries et discriminations d’État. Les Brésiliens d'origine japonaise sont au moins 1,5 million de nos jours. Une étude effectuée en 2013, sur la base de plus de provenant de toutes les régions du Brésil a démontré que les métissages entre Amérindiens, Européens et Africains ne présentent pas tous le même degré et la même importance en fonction des régions concernées. Selon cette étude, l'ascendance européenne est la plus répandue (allant jusqu'à 74 %) dans toutes les populations urbaines. Les populations du Nord présentent un héritage génétique à contribution amérindienne deux fois plus importante que la contribution africaine. En revanche, dans le Nord-Est, Centre-Ouest et Sud-Est, l'ascendance africaine est la deuxième plus répandue (derrière l'ascendance européenne). De même, une autre étude basée sur venant de tout le pays, a confirmé une ascendance européenne majoritaire, suivie par une contribution amérindienne et africaine plus ou moins importante. L'étude mentionne que « dans toutes les régions étudiées, l'ascendance européenne était prédominante, avec des proportions allant de 60,6 % dans le Nord à 77,7 % dans le Sud ». Une autre étude menée avec des échantillons provenant des cinq régions du pays a indiqué que, en moyenne, les ancêtres européens sont contributeurs à 80 % du patrimoine génétique de la population. L'ascendance européenne est majoritaire dans toutes les régions (entre 60 et 70 %) et présente peu de variabilité, à l'exception du Sud, où elle peut atteindre jusqu'à 90 %. Selon une autre étude réalisée en 2008 par l'université de Brasilia, l'ascendance européenne domine dans l'ensemble du Brésil (dans toutes les régions), ce qui représente 65,9 % du patrimoine de la population, suivie par la contribution africaine (24,8 %) et la contribution amérindienne (9,3 %). Dans l'État de São Paulo, l'ascendance amérindienne s'élève à 11 %. Le gène européen, lui, représente 79 % du patrimoine de la population de São Paulo. Les peuples indigènes du Brésil (Amérindiens) comprennent un grand nombre de groupes ethniques qui habitaient la région avant l'arrivée des Européens. Ils représentent environ 0,3 % de la population et certaines tribus isolées comme les Kawahiva sont souvent menacées par des envahisseurs qui spolient leurs terres et leurs ressources, ou par des maladies telles que la grippe ou la rougeole contre lesquelles ils n’ont aucune immunité. Afro-Brésiliens De 1550 à 1850, le Brésil a absorbé près de 40 % de la traite atlantique. Les premiers colons portugais mettent les Amérindiens en esclavage pour exploiter la canne à sucre ou le bois précieux. Mais les Amérindiens déjà peu nombreux fuient à l’intérieur des terres ou préfèrent se suicider plutôt que d’être esclaves. C’est alors que les Portugais ont recours à des esclaves noirs d’Afrique. Les premiers esclaves africains sont déportés au Brésil en 1532. Environ 73 % des Africains déportés arrivaient d'Angola, 17 % du Mozambique et 10 % de l'Afrique de l'Ouest. Jusqu'en 1888, année de l'abolition de l'esclavage au Brésil, le pays aura importé plus de huit générations d’esclaves africains. Le Brésil est le premier pays d'Amérique à avoir reçu le plus d'esclaves noirs, avec environ d'Africains déportés de 1500 à 1850. Des millions de Brésiliens possèdent à des degrés divers des origines d'Afrique. Les Africains au Brésil ont réussi à préserver un patrimoine culturel maigre. Cependant, malgré sa petite taille, ce patrimoine africain a légué au Brésil un profil culturel unique. Parmi les influences africaines, on peut citer les arts (la samba, la capoeira), la nourriture (l'acarajé, le vatapá) ou la langue elle-même : le portugais parlé au Brésil aurait ainsi été influencé par des langues africaines, comme le kimbundu angolais. Immigration européenne Les premiers Européens à arriver au Brésil étaient les Portugais en 1500. Entre 1500 et 1760, environ ont émigré au Brésil. La plupart d'entre eux étaient des hommes et beaucoup se sont mariés avec les femmes autochtones et africaines, conduisant à une population extrêmement hétérogène. De la fin du au milieu du , le Brésil a accueilli des immigrants du monde entier, principalement d'Europe. Les premiers européens à immigrer à cette époque sont des Suisses et des Allemands. Les Allemands s'installent principalement dans les trois grands États du Rio Grande do Sul, de Santa Catarina et du Paraná. L'influence culturelle allemande a eu un grand impact sur la société brésilienne, ce qui se démontre à travers des villes comme Novo Hamburgo dans le Rio Grande do Sul ou Blumenau dans l'État de Santa Catarina qui conservent une forte personnalité culturelle allemande. Cependant, c'est dans les années 1870 qu'a lieu l'explosion du nombre d'immigrants européens à destination du Brésil. Cette période est appelée la « Grande Immigration ». Avant 1872, on comptait environ d'Européens par an au Brésil, chiffre qui passe à près de par an dans les années 1880. Durant cette période, les quatre principaux groupes d'immigrants sont les Portugais (31 %), les Italiens (25 %), les Allemands (8 %) et les Espagnols (2 %). Au , c'est l'immigration italienne qui prédomine, en particulier dans l'État de São Paulo. De plus, les Italiens dépassent les Portugais et deviennent, avec une écrasante majorité (61 % de tous les arrivants), le premier groupe de nationalité à s'installer au Brésil. Les données du ministère des Affaires étrangères stipulent que plus de 1,4 million d'Italiens ont accosté au Brésil entre 1884 et 1973, contre de Portugais, et plus de . Outre les Italiens, Portugais, Espagnols et Allemands, d'autres nationalités sont également arrivées : des Polonais, des Hongrois, des Ukrainiens, des Scandinaves, des Slaves, des Grecs… Il y a également un nombre non négligeable de Russes ; en effet, pas moins de se sont installés au Brésil, ce qui fait des Russes l'un des principaux groupes de nationalité à débarquer sur le sol brésilien. Cette arrivée massive d'Européens a eu une répercussion significative sur la composition ethnique du pays. Le nombre d'Européens n'a cessé d'augmenter pendant plus d'un siècle, de entre 1808 et 1883, près de entre 1884 et 1893, puis a dépassé le million en 1913. L'apport de l'immigration européenne au patrimoine ethnique brésilien se vérifie dans le nombre de Brésiliens blancs, qui passe de 38,1 % en 1872 a 44 % en 1890. , on compte de Brésiliens caucasiens (47 % de la population totale) ce qui représente le premier groupe ethnique du pays, devant les métis () et les afro-brésiliens (). Les Allemands et les Italiens notamment ont considérablement influencé le paysage ethnique du Brésil : on estime que près de de Brésiliens descendent des Italiens et que de brésiliens ont des origines allemandes. Le Brésil accueille de grandes diasporas : Italie : Environ de descendants d'immigrés italiens vivent au Brésil, ce qui représente 15 % de la population, la moitié d'entre eux à São Paulo. Cette population fait du Brésil le second pays au monde avec le plus d'Italiens, derrière l'Italie. Luiz Felipe Scolari, l'ancien entraîneur de l'équipe de football du Brésil, est d'origine italienne. Liban et Syrie : Selon l'enquête de 2008 (IBGE), 0,9 % des Brésiliens avaient des origines (proches ou éloignées) du Moyen-Orient, soit environ de personnes. La plupart d'entre eux sont des descendants de chrétiens libanais et syriens qui ont immigré au Brésil dans le début du et vivent principalement à São Paulo, Minas Gerais et Rio de Janeiro. Parmi les notables brésiliens d'origine libanaise, on peut citer le nom de Geraldo Alckmin, actuel gouverneur de São Paulo ou Michel Temer, ancien Président du Brésil. Allemagne : En 2000, il a été estimé qu'au moins avaient au moins un ancêtre allemand. C'est dans le sud particulièrement que l'on trouve des lieux d'immigration de populations germanophones. Ainsi, la ville de Blumenau, réputée pour sa forte personnalité culturelle allemande, que ce soit dans le folklore, l'architecture ou le paysage, compte une population d'origine allemande de 40 %. Le Brésil abrite la troisième plus grande communauté d'origine allemande au monde, derrière l'Allemagne et les États-Unis. Parmi les Brésiliens d'origine allemande célèbres, on peut nommer Gisele Bündchen, une des mannequins les plus célèbres du monde, Oscar Niemeyer, le fondateur de la ville de Brasilia, Eike Batista, la plus riche du monde en 2012, ou Dunga, l'ancien entraîneur de l'équipe de football du Brésil. Juifs : Près de sont de confession juive, faisant ainsi du Brésil le huitième foyer diasporique juif (après les États-Unis, Israël, la France, la Russie, l'Ukraine, le Canada, le Royaume-Uni et l'Argentine). Eduardo Saverin, cofondateur avec Mark Zuckerberg du célèbre réseau social Facebook, est un Brésilien d'origine juive. Japon : La plus grande communauté d'origine japonaise du monde (hors Japon) est aussi présente à São Paulo, avec de personnes. On les appelle les Nippo-Brésiliens. Sabrina Sato, une actrice et mannequin particulièrement connue au Brésil, est d'origine japonaise et européenne (Suisse). Quoique dans une moindre mesure, il existe également un nombre non négligeable de descendants de Français au Brésil. Entre 1850 et 1965, près de ont immigré au Brésil. C'est le pays qui a reçu le deuxième plus grand nombre d'immigrants français en Amérique du Sud après l'Argentine (). On estime à environ le nombre de Brésiliens ayant des ascendants français. Hercule Florence, un franco-brésilien, a été un des pionniers de la photographie au Brésil. Religions D'après le recensement de l'année 2010 par l'Institut brésilien de géographie et de statistiques, la répartition religieuse de la population est la suivante : Le Brésil est un pays laïc, l'Église est officiellement séparée de l'État et la Constitution prévoit la liberté religieuse. Malgré la baisse du nombre de catholiques (de 73,6 % en 2000 à 64,6 % en 2010), la religion catholique demeure la plus importante du pays. Si le catholicisme est en baisse, la religion chrétienne dans son ensemble demeure stable puisque la baisse du nombre de catholiques est nuancée par la hausse croissante du nombre de protestants évangéliques. Le recensement de 2010 stipule que la plus forte proportion de catholiques se trouve dans l'État de Piauí (85,1 %) et la plus faible dans l'État de Rio de Janeiro (45,8 %.) À l'inverse, l'État qui compte le plus grand nombre de protestants évangéliques est Rondônia (33 %) et celui qui en compte le moins est Piauí (9,7 %). D'après le dernier recensement de 2010, 64,6 % de la population est catholique, 22,2 % est protestante, 2,7 % est d'une autre confession chrétienne, 2 % est spirite et 0,4 % est d'une confession non-chrétienne (incluant l'Islam, le judaïsme, le bouddhisme, les religions amérindiennes ou encore les religions afro-brésiliennes, etc). Enfin, 8 % se déclare sans religion. Après les États-Unis, le Brésil est le pays avec la plus grande population de chrétiens du monde. C'est également le pays catholique le plus peuplé (les habitants des États-Unis étant majoritairement protestants). La Convention baptiste brésilienne a été officiellement fondée en 1907. En 2015, elle comptait et . La Convention générale des Assemblées de Dieu au Brésil a été officiellement fondée en 1930. En 2013, elle comptait et de membres. Culture Le noyau de la culture du Brésil est le résultat du mélange entre les traditions et les coutumes des trois groupes qui ont contribué à façonner l'identité nationale du pays : les fondateurs portugais, les Amérindiens et les immigrants qui sont venus au Brésil au cours des siècles (Européens, Africains, Orientaux, Slaves, Scandinaves, etc.). L'influence de la culture européenne sur le Brésil se retrouve dans la langue (portugais), la religion (catholicisme) et l'architecture. La culture brésilienne tient également des cultures africaines, amérindiennes et des pays européens (autres que le Portugal). Plusieurs aspects de la culture brésilienne ont été fortement influencés par l'arrivée des immigrants italiens, allemands et espagnols (trois des principaux groupes en provenance d'Europe) qui se sont installés en grand nombre dans les régions du Sud et du Sud-Est du Brésil. Les Amérindiens, eux, ont influencé la langue (plusieurs mots du portugais brésilien sont dérivés des anciennes langues indigènes), tandis que les Africains ont laissé leur empreinte sur la musique, la cuisine et la danse (notamment en donnant naissance à la capoeira, un art martial inventé par les esclaves venus d'Afrique). L'art brésilien a été développé depuis le dans des styles différents qui vont du style baroque (le style dominant au Brésil jusqu'au début du ) à l'art abstrait, en passant par le romantisme, le modernisme, l'expressionnisme, le cubisme, le surréalisme. Le cinéma brésilien remonte à la fin du et a gagné au cours des dernières années une nouvelle reconnaissance internationale, avec l'avènement de films connus au-delà des frontières nationales, comme la Cité de Dieu, qui a reçu de nombreux prix internationaux, quatre nominations aux oscars et a été élu parmi les films de tous les temps par le Time magazine. Société Le Brésil fait partie des pays émergents. Les inégalités économiques sont parmi les plus élevées au monde. Les ségrégations sociale et raciale existent de facto entre les pauvres des bidonvilles et les familles les plus riches, qui se retranchent dans des quasi-bunkers pour se protéger de la délinquance, notamment des rapts à Rio de Janeiro et São Paulo. En 2017, les 5 % de Brésiliens les plus riches détiennent autant de richesses que les 95 % restant. Six milliardaires sont à eux seuls plus riches que les cent millions de Brésiliens les plus pauvres. Les États du sud du Brésil, malgré un taux de développement humain plus élevé, ont également un taux de chômage plus élevé dans le pays. Même si l'antiracisme et le métissage font partie du nationalisme brésilien, de nombreux préjugés raciaux subsistent. Le Brésil compte la deuxième plus grande population noire ou métisse au monde après le Nigeria. 49,5 % de la population se dit noire ou métisse selon des sondages IBGE de 2006 (43,7 % métis et 7,6 % noirs). Élu en 2002 sur un programme de réduction des inégalités sociales, le président Lula a lancé le le programme « Faim zéro » afin d'éliminer la faim au Brésil. Dans ce programme s'inscrit la bolsa família, qui lie le versement d'une somme d'argent aux familles pauvres à la scolarisation de leurs enfants. Ce programme est entré progressivement en vigueur et touche en 2006 près de 30 % de la population. Il aurait contribué de manière significative à une baisse récente de la pauvreté au Brésil d'après un rapport de la Banque mondiale. Le mariage entre personnes de même sexe est autorisé depuis une décision du Conseil national de justice du . Selon une étude réalisée en 2018 par une agence gouvernementale, près du quart (23 %) des jeunes Brésiliens âgés de n’ont pas de travail et ne sont pas non plus scolarisés. Langue Le portugais est la langue officielle du Brésil depuis la Constitution de 1988 (article 13). Cette langue est parlée par une très grande majorité de la population et est celle qui est utilisée dans les documents administratifs et dans les médias (journaux, radios, télévisions, etc.). La plupart des municipalités officient en portugais mais il existe néanmoins quelques exceptions (détaillées plus bas). Le nheengatu, le tucano et le baniwa de l'Içana, des langues amérindiennes, ont obtenu le statut co-officiel avec le portugais, à São Gabriel da Cachoeira. Le portugais brésilien diffère quelque peu du portugais européen, ce qui s'explique par la rencontre entre les colons portugais et les peuples amérindiens. L'influence que les langues autochtones ont eu sur le portugais originel (tel qu'il a été apporté par les colons) a en effet été relativement significatif : William Schurz, un diplomate, a écrit en 1961 que près de des langues amérindiennes ont été absorbés par le portugais, dont les plus célèbres (tabac, manioc, jaguar, tapioca, hamac, etc.) appartiennent également au vocabulaire français et anglais. L'espagnol, l'allemand et l'italien sont également très répandus au Brésil. Les migrants italiens et allemands ayant été nombreux au Brésil, beaucoup de régions, particulièrement au sud, ont l'allemand ou l'italien comme langue co-officielle. En ce qui concerne l'espagnol, il s'agit de la deuxième langue la plus parlée dans le pays. Portugais brésilien et portugais européen Le portugais a été apporté au Brésil par les fondateurs portugais en 1500. Le portugais brésilien s'est ensuite développé sous l'influence des peuples autochtones amérindiens, puis, plus tard, avec l'arrivée de nombreuses populations depuis le monde entier. Ainsi, les populations européennes (autres que portugaises) ont également contribué à influencer le paysage linguistique du Brésil, ce qui se démontre par la présence dans le pays d'un grand nombre de dialectes dérivés des langues européennes, principalement italienne et allemande. Les Africains venus pendant la période de l'esclavage ont aussi apporté des éléments de leurs langues maternelles. Par conséquent, le portugais brésilien est quelque peu différent, en particulier dans la phonologie, du portugais européen. Néanmoins, le portugais tel qu'il est parlé demeure relativement proche du portugais utilisé au Portugal. On estime en effet que les différences entre les deux langues sont de nature comparable à celles qui existent entre l'anglais américain et l'anglais britannique. Que ce soit dans la partie Nord ou dans la partie Sud, le Brésil est le seul pays de langue portugaise du continent américain, ce qui fait de la langue une part importante de l'identité nationale brésilienne et contribue à lui forger une culture nationale distincte de celle de ses voisins hispanophones. Le poids du Brésil en Amérique du Sud (de par sa taille, il recouvre à lui seul près de la moitié de la région) fait que le portugais possède cependant une influence non négligeable sur les autres pays du continent. Ainsi, le portugais a un statut quasi obligatoire dans les écoles des pays voisins, comme en Uruguay, par exemple, ou la pratique du portugais est enseignée comme une matière obligatoire dès la . Allemand et italien Plusieurs municipalités, en raison de l'importante présence culturelle allemande et italienne, possèdent l'italien ou l'allemand comme langue co-officielle, avec le portugais. Par exemple, Santa Maria de Jetibá (Espírito Santo) et Pomerode (Santa Catarina), officient en allemand et en talien (un dialecte du vénitien proche de l'italien). Les États de Santa Catarina et Rio Grande do Sul ont le talien dans leur patrimoine linguistique officiel, tandis que l'État d'Espírito Santo, depuis , inclut dans sa constitution, le poméranien oriental, et l'allemand comme patrimoine culturel. Il y a également d'importantes communautés de locuteurs de ce qu'on appelle le Hunsrückisch (un dialecte dérivé de l'allemand) dans le sud du pays. L'italien et l'allemand, dont sont dérivés le hunsrückisch et le talien, ont été apportés au Brésil par les migrants germaniques et italiens qui arrivèrent vers le . Français L'État brésilien de l'Amapá a rendu en 1999 obligatoire l'enseignement du français dans les écoles publiques, à la suite d'une loi fédérale de 1998 obligeant les écoles publiques du pays à enseigner au moins une langue étrangère. Le choix de l'Amapá pour le français s'explique par une volonté de rapprochement avec la Guyane française, limitrophe, voire d'une volonté de désenclavement, vu l'isolement pour des raisons géographiques de cet État par rapport au reste du Brésil. Un créole à grande base lexicale française est parlé en Amapá : le karipuna, ou louço-francés (ou luso-français, car ce créole comporte du vocabulaire lusophone). La ville d'Ouro Preto est membre de l'Association internationale des maires francophones. On estime que plusieurs centaines de milliers de Brésiliens parlent français (en incluant ceux qui l'étudient spécifiquement et les autres francophones). L'Alliance française possède au Brésil son plus vaste réseau dans le monde, avec et quelque . Gastronomie Sport Le sport le plus populaire au Brésil est le football. Au classement mondial de la FIFA, l'équipe nationale (connue aussi comme la Seleção) a été tout au long de son histoire classée parmi les meilleures équipes au monde. Le football brésilien est réputé dans le monde entier : la Seleção a remporté à cinq reprises la Coupe du monde de football (1958, 1962, 1970, 1994 et 2002), soit plus que n'importe quel autre pays. Le Brésil est aussi connu pour être la seule sélection à n'avoir jamais manqué aucune phase finale de Coupe du monde. Des Brésiliens se sont illustrés dans d'autres sports au niveau international : César Cielo, Ricardo Prado, Gustavo Borges, Ana Marcela Cunha à la natation ; Maria Bueno, Gustavo Kuerten (surnommé « Guga »), Marcelo Melo et Bruno Soares au tennis ; Ayrton Senna, Emerson Fittipaldi, Rubens Barrichello, Nelson Piquet et Felipe Massa en Formule 1 ; Oscar Schmidt et Hortência Marcari en basket-ball ; Torben Grael et Robert Scheidt pour la voile ; Arthur Zanetti en gymnastique artistique ; Éder Jofre et Acelino Freitas en boxe ; Adhemar da Silva, Joaquim Cruz, Maurren Maggi en athlétisme ; Rodrigo Pessoa en équitation ; Aurélio Miguel, Sarah Menezes et Rogério Sampaio en judo ; Isaquias Queiroz en céiste ; Bob Burnquist et Sandro Dias en skateboard ; Falcão en futsal ; Gabriel Medina en surf ; Sandra Pires, Jackie Silva, Emanuel Rego, Ricardo Santos, Bruno Oscar Schmidt, Alison Cerutti en beach-volley ; Anderson Silva, José Aldo, Rodrigo Minotauro, Vitor Belfort, Lyoto Machida, Royce Gracie, Amanda Nunes en MMA. Le Brésil compte une multitude de footballeurs mondialement reconnus à travers le monde, comme Pelé, seul joueur de l'histoire à avoir gagné la Coupe du monde trois fois (entre 1958 et 1970), et généralement considéré, de l'avis unanime, comme le ou l'un des plus grands joueurs de tous les temps. De grands noms du football brésilien se sont illustrés à travers les époques : on peut citer, parmi les plus célèbres, Ronaldo, Ronaldinho, Roberto Carlos, Rivaldo, Romário, Garrincha, Zico, Cláudio Taffarel, Cafu et Paulo Roberto Falcão. Un grand nombre de joueurs brésiliens continuent à évoluer au plus haut niveau et dans les plus grands clubs du monde. Ainsi, parmi les joueurs brésiliens actuels, les plus réputés sont (notamment) : Oscar, évoluant dans le club de Shanghai SIPG après avoir joué quatre ans à Chelsea, Marcelo du Real Madrid, Daniel Alves au São Paulo Futebol Clube, David Luiz, considéré comme un des meilleurs défenseurs du monde, Thiago Silva, qui fait partie des 20 meilleurs défenseurs de la planète, et surtout Neymar, qui évolue au Paris Saint-Germain et fait partie, à , des meilleurs joueurs du monde aux côtés des célèbres Cristiano Ronaldo et Lionel Messi. Par ailleurs, Diego Costa, l'international espagnol de l'Atlético Madrid, est né au Brésil et possède également la nationalité brésilienne. Le volleyball, le basketball, la Formule 1 et les arts martiaux attirent également un large public. À titre d'exemple, l'équipe nationale du Brésil de volleyball masculine, est, avec la Russie, l'équipe la plus titrée de la Ligue mondiale de volleyball tandis que l'équipe féminine détient le titre de championne de la World Grand Champions Cup. De plus, l'équipe nationale de volleyball a détenu successivement de 2002 à 2010 le titre de champion du monde (trois fois de suite). La pratique des arts martiaux, en particulier le jiu-jitsu brésilien (ou Gracie jiu-jitsu) est actuellement très développée au Brésil. En plus du jiu-jitsu brésilien, les Brésiliens ont développé la célèbre capoeira et le Vale Tudo. En ce qui concerne le domaine de la course automobile, le Brésil est là aussi particulièrement bien représenté : en effet, trois pilotes brésiliens ont remporté le championnat du monde de Formule 1 à huit reprises. En outre, Ayrton Senna, véritable idole au Brésil, est considéré comme l'un des plus grands pilotes de l'histoire de la Formule 1. Football Le football est le sport le plus populaire au Brésil. La Seleção (l'équipe nationale de football du Brésil), fait partie des huit nations à avoir remporté la Coupe du monde et est celle qui a gagné le plus de fois le trophée mondial (en 1958, 1962, 1970, 1994 et 2002). Seul pays à avoir disputé toutes les phases finales de la compétition, le Brésil est par ailleurs l'unique détenteur du Trophée Jules Rimet, mis en jeu à partir de 1930 et qu'il a définitivement conservé à l'issue de sa . Le Brésil a donné au monde une multitude de joueurs mondialement reconnus, dont un grand nombre est considéré comme faisant partie des légendes de l'histoire du football. Le plus connu d'entre tous est très certainement Pelé, considéré comme une figure majeure du football et fréquemment nommé comme le meilleur joueur de tous les temps. Pelé est le seul footballeur à avoir été champion du monde à trois reprises, en 1958, 1962 et 1970. Il possède un palmarès exceptionnel, dont la Coupe intercontinentale, la Copa Libertadores, le championnat des États-Unis, le championnat de São Paulo (à onze reprises) ainsi que plusieurs récompenses individuelles, comme le prix d'athlète du siècle par le CIO, le prix du joueur du décerné par la FIFA ou encore le ballon d'or d'honneur, qu'il a reçu le . Il fait partie de l'équipe mondiale du . Le Brésil a accueilli la coupe du monde deux fois, en 1950 et en 2014, devenant ainsi le seul pays d'Amérique du Sud à avoir accueilli deux coupes du monde. Que ce soit en 1950 ou en 2014, le Brésil a été considéré avant le début de la compétition comme étant le favori pour décrocher le titre mondial. Cependant, malgré cela, il a connu deux désillusions : en 1950 en s'inclinant en finale contre l'Uruguay et en 2014 après avoir subi une défaite historique contre l'Allemagne en demi-finale (1-7). Ces deux défaites ont été vécues comme des drames nationaux. Tous les grands noms du football brésilien ont joué un rôle actif dans l'histoire du football. Beaucoup des joueurs de la Seleção ont été élevés au rang de super-stars, atteignant le statut de célébrités planétaires dont la notoriété dépasse largement les frontières nationales. Ainsi, des noms comme Pelé, Garrincha, Cafu, Ronaldo, Roberto Carlos, Romário, Ronaldinho, Kaká, Zico, Rivaldo, Gilberto Silva, Luís Fabiano, etc., sont, pour la plupart, connus bien au-delà du monde du football. En 2016, la sélection olympique remporte le titre aux Jeux olympiques d'été de 2016 à Rio de Janeiro, emmené par leur capitaine Neymar, devant leur public. En 2018, le Brésil échoue aux quarts de finale de la Coupe du Monde en Russie contre la Belgique (2-1) Capoeira La capoeira est un art martial afro-brésilien développé à l'époque coloniale par les esclaves africains. Au , les colons portugais ont séparé et mélangé différentes tribus africaines pour diminuer les risques de révoltes, ce qui a fait que plusieurs populations se sont retrouvées en contact. De ce regroupement hétéroclite serait alors née la première forme de capoeira, art mélangeant habilement la danse et les techniques de combat. Les premiers capoeiristes s'entraînaient à lutter en cachant leur art martial sous l'apparence d'un jeu ; ainsi, quand les maîtres approchaient, le caractère martial était déguisé par la musique et les chants, le combat se transformant promptement en une sorte de danse en forme de jeu agile qui trompait leur méfiance et les empêchaient de voir le caractère belliqueux de la capoeira. Les esclaves pouvaient ainsi s'entraîner au combat sans éveiller les soupçons des colons, lesquels pensaient qu'il ne s'agissait que d'une autre « brincadeira » d'esclave (jeu ou divertissement en portugais). La capoeira aurait été aussi conçue et pratiquée dans les « quilombos », refuges secrets d'esclaves en fuite créés dans des endroits peu accessibles dans le but d'échapper et résister à leurs tortionnaires. Le plus connu, « O Quilombo dos Palmares'' » a tenu plus d'un siècle et a fait l'objet de nombreux chants et son représentant le plus célèbre, Zumbi dos Palmares, est une des figures de la résistance des esclaves africains. Ce sport est reconnu comme d'une grande importance culturelle et est pratiqué dans le monde entier. Volantin La pratique du volantin cerf-volant est un jeu très populaire au Brésil, en particulier dans les quartiers défavorisés car il ne nécessite pas de gros moyens et procure beaucoup d'amusement. Du fait du peu de place dans les favelas, il remplace parfois le football qui est pourtant le jeu national. Dans la région de Rio, environ de ces cerfs-volants sont vendus chaque année. Volleyball L'équipe nationale de volleyball du Brésil est l'une des meilleures au monde. Que ce soit avec l'équipe masculine ou féminine, le Brésil est actuellement la nation dominante dans ce sport. L'équipe nationale de volleyball masculine du Brésil se classe numéro un dans le classement mondial de la FIVB. Voici une liste des titres et trophées détenus par la sélection nationale masculine de volleyball : 3 médailles d'or olympiques (1992, 2004 et 2016) et trois médailles d'argent (1984, 2008 et 2012) ; 3 médailles d'or aux championnats du monde (2002, 2006 et 2010) ; 2 médailles d'or en Coupe du monde (2003 et 2007) ; 9 fois champions de la Ligue mondiale de volley-ball (1993, 2001, 2003, 2004, 2005, 2006, 2007, 2009 et 2010). L'équipe nationale de volleyball féminine est classée numéro deux dans le classement mondial. Voici une liste des titres et trophées détenus par la sélection nationale féminine de volleyball : 2 médailles d'or olympiques (2008 et 2012) et deux médailles de bronze (1996 et 2000) ; 2 médailles d'argent aux championnats du monde (2006 et 2010) ; 10 fois championne du Grand Prix mondial de volleyball (1994, 1996, 1998, 2004, 2005, 2006, 2008, 2009, 2013 et 2014) ; 2 fois championne de la World Grand Champions Cup féminine (2005 et 2013). De plus, les équipes juniors détiennent le même taux de succès que les équipes seniors. Le , le classement mondial de la FIVB classe l'équipe junior féminine du Brésil au premier rang mondial du championnat du monde U20 femmes et l'équipe junior masculine au premier rang mondial du championnat du monde U21 hommes. Le beach-volley est également un sport très populaire au Brésil. Formule 1 Dans le domaine de la course automobile, le Brésil compte trois champions du monde de Formule 1 : Emerson Fittipaldi (1972 et 1974), Nelson Piquet (1981, 1983 et 1987), et le plus célèbre : Ayrton Senna (1988, 1990 et 1991). Au total, le Brésil compte à son palmarès pas moins de 101 courses de Formule 1 remportées (dont le Grand Prix d'Italie en 2009), réparties entre 41 pour Senna, 23 pour Piquet, 14 pour Fittipaldi, 11 pour Felipe Massa, 11 pour Rubens Barrichello et 1 pour José Carlos Pace. En 1994, le Brésil a annoncé trois jours de deuil national après la mort du triple champion du monde Ayrton Senna, mort pendant le Grand Prix de Saint-Marin 1994. Ayrton Senna est reconnu dans le monde entier comme l'une des légendes de l'histoire de la Formule 1 et un héros national. Le Grand Prix du Brésil est inscrit depuis 1972 dans le calendrier de la Formule 1. Les deux circuits hôtes de la course sont le circuit de Jacarepaguá et celui d'Interlagos. Le premier, situé à Rio de Janeiro, a accueilli la course à dix reprises, mais n'existe plus. Il a été baptisé en l'honneur du pilote brésilien Nelson Piquet, triple champion du monde (1981, 1983, 1987). Le second, connu également comme l'Autodromo José Carlos Pace, tient son nom de l'ancien pilote de F1 José Carlos Pace, mort en 1977. Depuis 1990, le Grand Prix du Brésil se déroule sur le circuit d'Interlagos, à São Paulo. Le Brésil possède également une écurie de Formule 1 fondée en 1975, la Fittipaldi Automotive. Les Brésiliens ont remporté six fois les 500 miles d'Indianapolis : en 1989 et en 1993 grâce à Emerson Fittipaldi, en 2001, 2002 et 2009 grâce à Hélio Castroneves et en 2003 grâce à Gil de Ferran. En ce qui concerne les courses de voitures de sport, le pilote brésilien Raul Boesel a remporté en 1987 le Championnat du monde et a terminé deuxième en 1991 aux 24 Heures du Mans. Ricardo Zonta, un autre pilote brésilien, a remporté en 1998 le championnat FIA GT. Depuis la création en 1987 du championnat d'Amérique du Sud de Formule 3, la très grande majorité des vainqueurs ont été brésiliens. Dans le domaine des courses de moto, le coureur brésilien le plus important est Alex Barros qui est également le coureur le plus expérimenté de tous les temps dans la catégorie MotoGP, avec 276 départs de course et sept victoires à son actif. Natation La natation est un sport populaire au Brésil. Étant un sport généralement recommandé pour les enfants et adapté à un pays au climat tropical comme le Brésil, la natation s'est développée et a commencé à produire des icônes sportives importantes. Bien que le pays ait eu un certain succès avec des nageurs comme Piedade Coutinho, Tetsuo Okamoto, Manuel dos Santos et José Fiolo, le sport a commencé à devenir plus populaire avec Djan Madruga, Rômulo Arantes et Ricardo Prado dans les années 1970 et 1980 ; en passant par Gustavo Borges et Fernando Scherer dans les années 1990, la natation brésilienne fabrique aujourd'hui successivement de grands talents. Aujourd'hui, le Brésil a l'un des meilleurs nageurs du monde, César Cielo, qui est champion olympique, champion du monde et détenteur du record du monde ; et des nageurs comme Thiago Pereira, Felipe França et Kaio de Almeida qui ont réussi à battre des records du monde dans leurs épreuves, ainsi que des médaillés aux championnats du monde, comme Bruno Fratus , Nicholas Santos, João Gomes Júnior et Felipe Lima. Même la natation féminine a développé et créé des athlètes comme Etiene Medeiros et Ana Marcela Cunha. Avec la multiplication de l'émergence des talents, la natation se démarque et conquiert son espace. Athlétisme L'athlétisme est un sport traditionnel au Brésil, remportant des médailles olympiques pour le pays. En athlétisme, les athlètes les plus connus sont Adhemar da Silva, João Carlos de Oliveira, Joaquim Cruz, Robson da Silva, Maurren Maggi et Fabiana Murer. D'autres athlètes importants dans l'histoire du Brésil sont : Thiago Braz da Silva, Nelson Prudêncio, Jadel Gregório, José Luíz Barbosa, Sanderlei Parrela, Claudinei da Silva, Vicente Lenílson de Lima, André Domingos, Édson Ribeiro, Vanderlei de Lima, Caio Bonfim, Rosângela Santos et Darlan Romani. Au Brésil, l'athlétisme a tendance à perdre de nombreux pratiquants au profit du football, qui accorde de meilleurs salaires aux athlètes. C'est l'une des raisons pour lesquelles le pays a moins d'importance mondiale dans des événements tels que le 100 mètres. Le sport est généralement concentré dans certains clubs spécialisés dans l'athlétisme et bénéficie également de l'attention et du soutien des forces armées du pays. Le Brésil a une tradition dans les épreuves telles que le triple saut et accueille d'importantes épreuves de course longue distance, telles que la Corrida de la Saint-Sylvestre. Judo Le judo est un autre sport généralement recommandé pour les enfants au Brésil et est donc largement pratiqué. Le pays a une tradition internationale croissante dans le sport, remportant constamment des médailles et des titres. Le sport a été introduit et développé par sa grande communauté japonaise. Les plus grands représentants du sport jusqu'à aujourd'hui étaient Aurélio Miguel, Sarah Menezes et Rogério Sampaio, champions olympiques. Le Brésil comptait également plusieurs autres athlètes de judo importants, tels que les finalistes olympiques Douglas Vieira, Tiago Camilo, Carlos Honorato et les médaillés olympiques de bronze Chiaki Ishii, Luiz Onmura, Walter Carmona, Henrique Guimarães, Leandro Guilheiro, Flávio Canto, Ketleyn Quadros, Felipe Kitadai, Mayra Aguiar et Rafael Silva. Handball Le handball est un sport importé par les immigrants allemands, très populaire dans les écoles du monde entier. C'est le deuxième sport le plus pratiqué dans les écoles au Brésil, juste derrière le football / futsal. L'équipe nationale masculine de handball du Brésil est considérée comme la meilleure d'Amérique du Sud, et le sport gagne en couverture médiatique. L'équipe nationale féminine de handball du Brésil a été couronnée championne du monde pour la première fois au Championnat du monde de handball féminin 2013. Boxe La boxe est un autre sport populaire, en particulier dans le nord-est du Brésil ; c'est considéré comme un sport de la classe ouvrière. Éder Jofre et Acelino Freitas sont d'anciens champions du monde. Aux Jeux Olympiques, le Brésil a remporté la médaille d'or dans la catégorie jusqu'à avec le combattant Robson Conceição, la première médaille d'or olympique en boxe brésilienne. Les autres médaillés olympiques au Brésil étaient Servílio de Oliveira, Yamaguchi Falcão, Esquiva Falcão et Adriana Araújo. Un autre boxeur célèbre au Brésil était Maguila, un poids lourd qui a affronté Evander Holyfield et George Foreman. Le Brésil aux Jeux olympiques Jusqu'aux Jeux Olympiques de 2016, le Brésil a remporté 129 médailles dans l'histoire des Jeux Olympiques, toutes lors des éditions d'été. Il y a 30 médailles d'or, 36 d'argent et 63 de bronze, ce qui en fait le pays d'Amérique du Sud avec le meilleur bilan de l'histoire des Jeux olympiques de l'ère moderne et le plus grand gagnant des Amériques derrière seulement les États-Unis, le Canada et Cuba, respectivement. . C'est aussi l'un des rares pays à avoir un athlète qui a reçu la médaille Pierre de Coubertin: Vanderlei de Lima. Il a déjà remporté des médailles d'or olympiques dans 11 sports différents : voile, athlétisme, volley-ball, judo, beach-volley, football, natation, tir, gymnastique, boxe et équitation. Codes Le Brésil a pour codes : BR, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-2 ; BR, selon la liste des codes internationaux des plaques minéralogiques ; .br, selon la liste des Internet TLD (Top level domain) ; BR, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-2 ; BRA, selon la norme ISO 3166-1 alpha-3 (liste des codes pays) ; BRA, selon la liste des codes pays du CIO ; BRA, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-3 ; PP, PR, PT et PU, selon la liste des préfixes OACI d'immatriculation des aéronefs ; SB, selon la liste des codes OACI des aéroports. Notes et références Ouvrages Autres références Voir aussi Bibliographie Ouvrages utilisés pour la rédaction de l'article Pour aller plus loin . . Articles connexes Brésil (philatélie) Mouvement des sans-terre Tropicalisme Relations entre le Brésil et l'Union européenne Liens externes Portail du gouvernement fédéral brésilien UE-Emergents : Brésil, quels échanges économiques ? Par Pierre Verluise Présentation du Brésil Sur diplomatie.gouv Le Brésil comme puissance : portée et paradoxes France-Brésil : un pont géopolitique sur l’Oyapock Par Herve Thery Partitions de musique brésilienne et biographies sur le portail Musica Brasilis
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Bangladesh
Bangladesh
Le Bangladesh ( ;   , littéralement « le pays du Bengale »), en forme longue la république populaire du Bangladesh (en bengali , ), est un pays du sous-continent indien. Situé au nord du golfe du Bengale, quasiment enclavé dans l'Inde, il a une petite frontière commune avec la Birmanie. Les frontières de la région qui constitue aujourd'hui le Bangladesh résultent de la partition des Indes en 1947, quand le pays devint la partie orientale du Dominion du Pakistan, devenu en 1956 la république islamique du Pakistan. Le lien entre les deux parties du Pakistan, fondé sur leur religion majoritaire commune, l'islam, s'est révélé fragile face aux qui les séparaient. Soumis à une discrimination politique et linguistique — l'ourdou étant proclamé langue officielle du Pakistan — ainsi qu'à une négligence économique de la part du pouvoir aux mains du Pakistan occidental, les Bengalis du Pakistan oriental déclarent l'indépendance en 1971, appuyés par l'Inde et l'URSS. Un conflit d'une rare violence s'ensuit, faisant près de trois millions de morts, dix millions de réfugiés et avérés. Malgré sa libération, le Bangladesh voit son développement marqué par des troubles politiques, avec quatorze chefs de gouvernement et au moins quatre coups d'État dans les années qui suivent. Avec plus de en 2016, le Bangladesh est l'un des pays du monde dont la population est la plus dense. Géographiquement, l'essentiel du Bangladesh est occupé par le delta du Gange avec une superficie totale de . C'est une plaine fertile mais sujette aux cyclones tropicaux et inondations des moussons. Le gouvernement est une démocratie parlementaire. Il est membre du Commonwealth depuis 1972, de l'ASACR, du BIMSTEC, de l'OCI, et du D-8. Géographie Le Bangladesh est situé dans le delta plat et bas formé par la confluence du Gange et du Brahmapoutre. Ce dernier est appelé Jamuna dès son entrée en territoire bangladais, et le premier devient la Padma dès qu'il rencontre la Jamuna peu avant Dacca. La Meghna, quant à elle, rejoint la Padma en aval de la capitale du pays. Les alluvions déposées par ces fleuves créent des plaines comptées parmi les plus fertiles du monde. Le Bangladesh a 58 cours d'eau de part et d'autre de ses frontières internationales, ce qui cause des problèmes politiques liés à l'eau particulièrement difficiles à résoudre ; il partage également des zones ripariennes avec l'Inde. La plus grande partie du Bangladesh est à moins de au-dessus du niveau de la mer et environ 10 % du territoire est situé en dessous du niveau de la mer. 80 % des précipitations tombent pendant les cinq mois de la mousson (de juin à octobre), alors que 20 % seulement des terres sont protégées des inondations et équipées de drainage et d'irrigation. Seulement quatre étendues sont situées en dehors du delta : les collines de Sylhet, la région montagneuse de Madhupur, la région vallonnée des Chittagong Hill Tracts et la zone de Barind. Il est estimé qu'environ 50 % de la superficie du pays serait inondée si le niveau de la mer augmentait d'un mètre. L'endroit le plus élevé du pays - mètres - est dans la chaîne des monts Mowdok, dans les Chittagong Hill Tracts du sud-est du pays. La plus grande partie de la côte maritime est constituée de jungle marécageuse, les Sundarbans, la plus grande forêt de mangrove du monde, abritant de nombreuses et diverses espèces de faune et flore, notamment le tigre du Bengale. En 1997 cette région est déclarée en danger. Cox's Bazar, au sud de la ville de Chittagong dans l'extrême sud-est du pays, possède une plage ininterrompue de de long, la plus longue du monde. Situé de part et d'autre du tropique du Cancer, le Bangladesh a un climat de type tropical avec un hiver doux d'octobre à mars, un été chaud et humide de mars à juin, et des moussons de juin à octobre. Les catastrophes naturelles, telles que les inondations, les cyclones tropicaux, les tornades, et les raz de marée touchent le pays pratiquement tous les ans. Le phénomène d'inondation est accentué par la déforestation des pentes de l'Himalaya, par la forme en entonnoir du golfe du Bengale, par le relief de plaine du pays, par l'hydrographie du pays (plus de 90 % du pays est occupé par un delta) et par le réchauffement climatique. À cela s'ajoutent les effets de la déforestation, la dégradation des sols et l'érosion. En 1970, le cyclone de Bhola fait . En , sur le seul îlot vaseux d'Urir Char, quatre mille des cinq mille habitants ont été tués par un violent raz de marée. En 1991, un cyclone a tué plus de . En 1998, le Bangladesh a connu de graves inondations. Mille personnes sont mortes et se sont retrouvées sans abri, animaux d'élevage sont morts, de terre furent détruits et de routes sévèrement endommagées ou complètement détruites. 66 % du pays était sous l'eau. L'inondation fut particulièrement dévastatrice cette année-là à cause des moussons particulièrement intenses et d'un dégel particulièrement abondant dans les Himalayas. Le , le cyclone Sidr a provoqué la mort de et de dollars de dégâts. En raison du réchauffement climatique, le Bangladesh pourrait perdre 20 % de son territoire sous l'effet de la montée des eaux. En 2050, les « réfugiés climatiques » pourraient être dans le pays. Histoire Il existe des vestiges d'une civilisation datant d'il y a quatre mille ans dans la région du Bengale, alors peuplée de Dravidiens, Tibéto-Birmans et Austro-Asiatiques. L'origine exacte du mot « Bangla » ou « Bengal » est inconnue, quoiqu'on les pense dérivés de « Bang », le nom d'une tribu parlant le dravidien et installée dans la région aux environs de -1000. Le royaume de est formé au plus tôt au , après l'arrivée des Indo-Aryens ; ce royaume s'unira avec le Bihar sous les empires Magadha et Maurya. Le Bengale devient plus tard partie de l'empire Gupta des au siècles. Après sa dissolution un Bengali appelé fonde un empire riche mais de courte vie ; il est considéré comme le premier roi indépendant de l'histoire du Bangladesh. Après une période d'anarchie la dynastie bouddhiste Pala règne sur la région pendant quatre siècles, suivis d'un règne plus court de la dynastie Sena hindoue. L'islam est introduit au Bengale au par des missionnaires soufis ; d'amples conquêtes musulmanes contribuent à le propager dans la région. Un général turc, Bakhtiyar Khalji, bat Lakshman Sen de la dynastie Sen et conquiert de grandes étendues du Bengale. La région est dominée par des dynasties de sultans et des seigneurs féodaux pendant plusieurs siècles. Au l'Empire moghol contrôle le Bengale et Dacca devient un centre provincial important de l'administration moghole. Les commerçants européens arrivent vers la fin du , leur influence grandissant peu à peu jusqu'à ce que la Compagnie britannique des Indes orientales arrive à contrôler le Bengale à la suite de la bataille de Plassey en 1757. Peu après démarre la terrible famine au Bengale de 1770, dans la zone où combat la compagnie anglaise, ce qui déclenche une grave crise financière et provoque une série de faillites en Europe. La rébellion sanglante de 1857, connue sous le nom de révolte des cipayes, aboutit à un transfert du pouvoir à la Couronne, avec un vice-roi à la tête de l'administration. Pendant la période coloniale la famine est récurrente dans tout le sous-continent indien ; la Grande famine bengale de 1943 fera jusqu'à de morts. Entre 1905 et 1911, il y eut une tentative avortée de diviser la province du Bengale en deux zones, avec Dhaka capitale de la zone orientale. Quand l'Inde est divisée en 1947, le Bengale est également divisé pour des raisons religieuses ; la partie occidentale est donnée à l'Inde et la partie orientale devient une province du Pakistan appelée Bengale oriental (plus tard renommée Pakistan oriental), avec sa capitale à Dhaka. En 1950, les réformes territoriales aboutissent à l'abolition du système féodal zamindari. Toutefois, malgré le poids économique et démographique de l'est, le gouvernement et les forces militaires pakistanaises furent largement dominés par la haute société de l'ouest. Le Mouvement pour la Langue de 1952 est le premier signe de tension entre les deux parties du Pakistan. L'insatisfaction à l'égard du gouvernement sur les problèmes économiques et culturels augmente dans la décennie qui suit, pendant laquelle la Ligue Awami émerge comme voix politique de la population bengalophone. Elle agit pour l'autonomie dans les années 1960. En 1966 son président, Sheikh Mujibur Rahman, est emprisonné ; il est libéré en 1969 après une insurrection populaire. En 1970, un énorme cyclone appelé Bhola dévaste la côte du Pakistan oriental ; le gouvernement réagit lentement. La colère de la population bengalie grandit quand Sheikh Mujibur Rahman, dont la Ligue Awami avait obtenu la majorité au Parlement aux élections de la même année, est empêché d'entrer en fonction. Après avoir mis en scène des pourparlers avec Mujibur, le président Muhammad Yahya Khan le fait arrêter la nuit du 25 mars 1971 et lance l'Opération Searchlight, une attaque militaire soutenue sur le Pakistan oriental. Les méthodes employées furent très sanglantes ; la violence de la guerre provoqua la mort de nombreux civils. Parmi les cibles les plus importantes on trouve des intellectuels et des hindous ; environ dix millions de réfugiés s'enfuient en Inde. Les estimations du nombre de morts vont jusqu'à de personnes. La plupart des dirigeants de la Ligue Awami quittent le pays et installent un gouvernement en exil à Calcutta, en Inde. La guerre de libération du Bangladesh dure neuf mois. La guérilla menée par les Mukti Bahini (Freedom Fighters) et les troupes bengalies sont finalement aidés par les Forces armées indiennes en décembre 1971 lors de la Troisième guerre indo-pakistanaise. Sous le commandement du lieutenant général , l'armée de terre indienne remporte une victoire décisive sur les Pakistanais le 16 décembre, prenant plus de prisonniers de guerre. Après son indépendance, le Bangladesh devient une démocratie parlementaire avec Mujibur comme Premier ministre. Aux élections parlementaires de 1973 la Ligue Awami remporte la majorité absolue. Une famine touche le pays en 1973 et 1974. Début 1975 se met en place un gouvernement socialiste à parti unique dirigé par Mujibur et le . Le 15 août 1975 Mujibur et sa famille sont assassinés par des officiers militaires. Pendant la guerre se produisent des violences sexuelles à très grande échelle. Une série de coups d'État et contre-coups-d'État dans les trois mois suivants culmine avec l'arrivée au pouvoir du général Ziaur Rahman (« Zia »), qui réinstalle le système politique précédent, avec plusieurs partis, et fonde le Parti nationaliste du Bangladesh (BNP). Zia est assassiné en 1981 par des militaires. Le chef d'État important suivant est le général Hossain Mohammad Ershad, qui accède au pouvoir par un coup d'État sanglant en 1982 et y reste jusqu'en 1990 quand il est forcé de démissionner sous la pression de donateurs occidentaux à la suite d'un changement majeur en politique internationale après la fin de la Guerre froide et des dictateurs communistes. Depuis lors, le Bangladesh est à nouveau une démocratie parlementaire. La veuve de Zia, Khaleda Zia, mène le BNP à une victoire parlementaire aux élections générales de 1991 et devient la première femme Premier ministre dans l'histoire du pays. Toutefois, la Ligue Awami, dirigée par Sheikh Hasina, l'une des filles de Mujib ayant survécu à l'assassinat, prend le pouvoir aux élections suivantes en 1996. Elle perd en faveur du BNP en 2001. Le 11 janvier 2007, à la suite de graves violences, un gouvernement par intérim est mis en place pour organiser les élections. Le pays souffre d'une corruption intense, du désordre et de la violence politique. Supprimer la corruption à tous les niveaux de l'État est la priorité du nouveau gouvernement. Ainsi, beaucoup de personnalités politiques, de fonctionnaires et de membres des partis politiques ont été arrêtés pour corruption. À partir de 2015, le pays voit surgir une recrudescence de crimes et d'attentats islamistes. Pour essayer d'y mettre un terme, le premier ministre Sheikh Hasina a demandé à la cour suprême de mettre à l'examen la constitutionnalité du statut de religion officielle octroyé à l'islam en 1988. Politique Gouvernement Le Bangladesh est une démocratie parlementaire ayant l'islam comme religion d'État. Les élections sont ouvertes à tout citoyen au-dessus de et sont tenues tous les cinq ans pour le parlement monocaméral de élus de circonscriptions électorales à un membre ainsi que réservés aux femmes répartis à la proportionnelle. Le Premier ministre, en tant que chef du gouvernement, choisit son cabinet. Le Premier ministre est formellement choisi par le président, mais doit également être un membre du Parlement doté de la confiance d'une majorité des autres membres. Le président est le chef d'État, un poste largement honorifique, et est élu par le Parlement. Le bâtiment du Parlement, situé à Dacca, est appelé Jatiya Sangsad et fut créé par l'architecte Louis Kahn. Les pouvoirs du président ont toutefois été élargis pendant le gouvernement intérimaire : il est responsable des élections et du transfert du pouvoir. Les membres de ce gouvernement se doivent d'être non-partisans et ont trois mois pour faire leur travail. Cette situation transitoire est une innovation du Bangladesh, introduite lors des élections de 1991 puis institutionnalisée en 1996 par le treizième amendement à la constitution. La Constitution du Bangladesh fut rédigée en 1972 et a eu quatorze amendements, la cinquième a été jugée illégale en 2005 car contraire à la laïcité et la suspension de ce verdict a pris fin le 3 janvier 2010. L'organisation judiciaire la plus importante est la Cour suprême, dont les juges sont choisis par le président. Les institutions judiciaires et policières sont faibles. La séparation des pouvoirs, judiciaire et exécutif, est finalement mise en œuvre le novembre 2007. Les lois sont basées en partie sur le common law anglais, mais les lois sur la famille, dont le mariage et l'héritage, sont régies par des documents religieux et diffèrent donc selon la communauté religieuse. Les deux principaux partis politiques sont le Parti nationaliste du Bangladesh (BNP), la Ligue Awami (AL). Le BNP est dirigé par Khaleda Zia et trouve des alliés parmi des partis islamistes, dont Bangladesh Jamaat-e-Islami et Islami Okiya Jot, tandis que la Ligue Awami de Sheikh Hasina est alignée sur les partis de gauche et sécularistes. Hasina et Zia sont des rivales de longue date ayant dominé la vie politique bangladaise depuis plus de vingt ans ; les deux sont femmes et parentes d'un chef du mouvement d'indépendance. Un autre parti politique d'importance est le Parti Jatiya (JP), avec à sa tête l'ancien chef militaire Ershad. La rivalité BNP-AL a été et reste vive et ponctuée de manifestations, protestations, violences et assassinats. La politique en milieu étudiant est particulièrement forte dans le pays, legs de l'époque du mouvement de libération. Presque tous les partis ont des branches universitaires très actives, et des étudiants ont été élus au Parlement. Deux partis radicaux islamistes, Jagrata Muslim Janata Bangladesh (JMJB) et Jama'atul Mujahideen Bangladesh (JMB), furent bannis en février 2005. Des attentats à la bombe survenus depuis 1999 ont été attribués à ces groupes, et des centaines de leurs membres soupçonnés ont été détenus lors de plusieurs opérations de sécurité, y compris les deux chefs de parti en 2006. Le premier cas d'attentat-suicide au Bangladesh eut lieu en novembre 2005. Les élections prévues en 2006 ont été reportées sine die et la loi martiale instaurée en janvier 2007. Le gouvernement intérimaire de Fakhruddin Ahmed veut réviser la liste des votants et agir contre la corruption. Il pense tenir de nouvelles élections en 2008, mais un manque de coordination entre la commission électorale et le gouvernement, ainsi que leurs activités récentes, ont créé une incertitude autour des élections. Les deux candidates principales, Khaleda Zia et Sheikh Hasina Wajed, sont inculpées de crimes concernant la corruption. Les forces militaires du Bangladesh manifestent également l'intention d'exercer une action politique dans le pays, essayant de changer la constitution pour permettre une participation des militaires à la vie politique. Elles aident le gouvernement intérimaire dans la lutte contre la corruption. Elles imposent également une censure sur les médias nationaux, obligeant à fermer ou empêchant de travailler les chaînes de télévision privées. Le Bangladesh est membre du Commonwealth depuis son indépendance. Il a été admis aux Nations unies en 1974. Le Bangladesh est aussi membre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Relations internationales et forces militaires Le Bangladesh suit une politique modérée de relations internationales mettant l'accent sur la diplomatie multinationale, particulièrement au sein des Nations unies. Le pays a rejoint le Commonwealth et l'ONU en 1972, et a depuis servi deux fois au Conseil de sécurité (en 1978-1979 et 2000-2001). Dans les années 1980 le Bangladesh a tenu un rôle important dans la fondation de l'Association sud-asiatique pour la coopération régionale (ASACR), pour développer ses liens avec d'autres pays du sous-continent indien. Depuis la fondation de l'association en 1985 un Bangladais a occupé le poste de secrétaire général deux fois. Ses relations internationales les plus importantes et complexes sont celles avec l'Inde et le Pakistan. Ces relations sont influencées par les liens historiques et culturels partagés et forment une composante importante du discours politique intérieur actuel. Il commence également à développer ses liens avec la Chine, économiquement et militairement. Ses relations avec l'Inde commencèrent positivement du fait de l'aide apportée par ce pays dans la guerre d'indépendance et pendant la reconstruction. Au fil des années les relations entre les deux pays ont changé pour plusieurs raisons. Une source majeure de tensions est le barrage de Farakka, construit par l'Inde en 1975 à de la frontière avec le Bangladesh ; ce barrage dévie beaucoup de l'eau nécessaire aux Bangladais et a un impact négatif sur l'écosystème de la région. L'Inde a exprimé son inquiétude pour les séparatistes hostiles à l'Inde et les militants extrémistes islamistes qui se cacheraient le long de la frontière indo-bangladaise de , ainsi que les immigrants clandestins ; l'Inde est en train de construire une barrière le long de presque toute la frontière. Toutefois, lors de la réunion annuelle de 2007 de l'ASACR les deux pays se sont engagés à coopérer sur des problèmes de sécurité, d'économie et ceux liés à leur frontière commune. L'armée de terre compte environ , l'armée de l'air et la marine . En plus de leur rôle traditionnel de défense, les forces militaires sont appelées à rendre service aux autorités civiles lors de catastrophes naturelles, ainsi que pendant des périodes d'instabilité politique. En outre, une force paramilitaire composée d'environ , les Bangladesh Rifles, assure le contrôle des frontières. Le Bangladesh n'est pas en guerre mais a contribué à la coalition combattant dans la première Guerre du Golfe en apportant , et est l'un des premiers pays participant aux forces de maintien de paix de l'ONU partout dans le monde. En mai 2007, le Bangladesh avait des forces déployées en République démocratique du Congo, au Liberia, au Soudan, au Timor oriental et en Côte d'Ivoire. Subdivisions Le Bangladesh est organisé en divisions (bibhags, বিভাগ), districts (zila ou jela, জেলা), upazila ou thana (les gouvernements successifs renomment les unités par l'un ou l'autre terme), parishad et villages. Les huit divisions sont, du nord au sud, Rangpur, Mymensingh, Rajshahi, Sylhet, Dhaka, Khulna, Barisal et Chittagong, chacune nommée d'après leur capitale. Il existe 64 districts et 482 upazilas. Les divisions sont subdivisées en districts (zila) ; il y en a 64, chacun subdivisé en upazila (sous-districts) ou thana (commissariats). La région de chaque thana, sauf celles en ville, est divisée en plusieurs unions, dont chacune représente plusieurs villages. En ville, les thana sont divisées en wards, elles-mêmes divisées en mahallas. Il n'y a pas d'élus au niveau des divisions, des districts ou des upazila ; l'administration est assurée par des fonctionnaires. Des élections directes sont organisées pour chaque union ou ward pour élire un président et quelques membres. En 1997, un acte parlementaire réserve trois sièges sur douze aux candidats femmes. Dacca est la capitale du pays et la plus grande ville, les autres grandes villes sont Chittagong, Khulnâ, Râjshâhî et Barisal. Ces métropoles ont des maires élus, alors que les autres villes ont à leur tête des présidents. Les maires et les présidents sont élus pour une durée de cinq ans. Économie Son RNB par habitant en 2007 était de (en parité de pouvoir d'achat), comparé à la moyenne mondiale d'environ . Mais le pays a toutefois fait des progrès dans les domaines de l'alphabétisation, de la disparité entre les sexes à l'école, et de la réduction de l'expansion démographique. Le jute fut la base de l'économie du Bangladesh pendant longtemps. Sa part dans l'exportation du produit vit son apogée lors de la Seconde Guerre mondiale et la fin des années 1940, oscillant autour de 80 % du marché ; encore dans les années 1970 le jute comptait pour environ 70 % des exportations du pays. La popularité croissante des produits en polypropylène a réduit l'importance du jute dans l'économie du Bangladesh. Au début du on cultive énormément de riz (chal), de thé (cha), et de moutarde. Les deux-tiers des Bangladais sont agriculteurs, mais plus des trois-quarts des exportations du Bangladesh viennent de l'industrie textile, qui commence à susciter l'intérêt d'investisseurs étrangers dans les années 1980 dû à la main-d'œuvre bon marché et au bas coût de la conversion de devises. Avec qui génèrent de dollars par an, ce qui représente 80 % des exportations du pays et en fait en 2012 le deuxième exportateur mondial de vêtements derrière la Chine, le Bangladesh emploie dans le secteur du textile environ quatre millions de personnes, dont 85 % de femmes, parfois mineures. Une grande partie des gains en devises étrangères provient des versements d'expatriés. L'agriculture, quant à elle, occupe environ 67 % du territoire, le riz étant la culture principale, occupant 75 % des terres agricoles. Parmi les obstacles à la croissance on trouve les cyclones et inondations fréquents, l'inefficacité des entreprises d'État, la mauvaise gestion des installations portuaires, l'augmentation de la main-d'œuvre dépassant le nombre d'emplois, l'usage inefficace des ressources d'énergie (dont le gaz naturel), l'insuffisance de l'alimentation électrique, la lenteur de la mise en œuvre des réformes économiques, les conflits politiques et la corruption. Selon la Banque mondiale, « parmi les obstacles les plus importants à la croissance on trouve la mauvaise gouvernance et la faiblesse des institutions publiques ». Malgré ces obstacles le pays connaît une croissance annuelle moyenne de 5 % depuis 1990. Il a vu une expansion de sa classe moyenne, et son secteur des services est également en train de se développer. En décembre 2005, quatre ans après son reportage sur les économies BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine), Goldman Sachs cite le Bangladesh comme l'un des Onze prochains (littéralement « onze prochains »), avec l'Égypte, l'Indonésie, le Pakistan et sept autres pays. Le Bangladesh a connu une croissance en investissement direct à l'étranger. Plusieurs multinationales, dont Tata Group et Unocal Corporation, y ont beaucoup investi, dans le secteur du gaz naturel en priorité. En décembre 2005 la Banque du Bangladesh prévoit une croissance du PIB de 6,5 %. Un contributeur significatif au développement de l'économie est la propagation massive du microcrédit de Muhammad Yunus (qui se vit décerner le prix Nobel de la paix en 2006 pour cette idée), à travers le Grameen Bank. À la fin des années 1990 la banque en question avait de membres, et il y avait de membres d'organisations similaires. Pour améliorer la croissance économique le gouvernement a instauré plusieurs zones de traitement d'exportations pour attirer les investissements étrangers. Ils sont gérés par le Bangladesh Export Processing Zone Authority. Le Bangladesh possède le plus grand centre commercial de l'Asie du Sud-est, Bashundhara City, qui se trouve à Dhaka. Créé le 6 août 2004, il contient , dont 2 souterrains, pour , le dernier étage étant occupé par une centaine de cafétérias, un parc à thème et cinq salles de cinéma. Une partie importante de l'économie repose sur l'industrie textile. De nombreuses multinationales occidentales font appel à de la mains d’œuvre au Bangladesh, celle-ci étant l'une des moins chères au monde : par mois contre 150 ou 200 en Chine. Quatre jours suffisent au PDG de l'une des cinq premières marques mondiales du secteur du textile pour gagner ce qu'une ouvrière de la confection bangladaise gagnera au cours de sa vie. Les accidents mortels sont nombreux. Le plus important, en avril 2013, provoque la mort d'au moins lors de l'effondrement de leur usine. La Confédération syndicale internationale cite en 2018 le Bangladesh parmi les pays où les droits des travailleurs sont les moins respectés. Elle indique que . Des licenciements massifs de travailleurs grévistes se produisent aussi. Démographie En 2020, la population est estimée à . Selon le dernier recensement effectué en 2011, la population du Bangladesh est estimée à , dont sont des hommes et , des femmes. En 2013, la population est d'environ 156 595 000. Il s'agit du huitième pays le plus peuplé au monde et l'un des plus denses. Hormis les très petites villes-État tels que Singapour, Bahreïn ou Monaco, le Bangladesh est le pays le plus densément peuplé au monde. Le pays, avec plus de au km, peut être comparé à l'île indonésienne de Java ou à l'État indien du Bihar, qui ont une densité de population similaire. Avec 67% du territoire du pays qui est occupé par l'agriculture, la densité peut monter jusqu'à 3 340 habitants au km2. Le taux de croissance démographique de la population bangladaise a été l'un des plus élevés au monde dans les années 1960 et 1970 et a ainsi entraîné un triplement de la population entre 1960 et 2000. En 1961, le Bangladesh comptait un peu plus de d'habitants, et en 1981, un peu moins de . Dans les années 1980-1985, la promotion du contrôle des naissances permit de ralentir le taux de croissance. Le taux de fécondité est de par femme en 2012, alors qu'il était de 6,6 dans les années 1970. 34,6 % des Bangladais ont moins de , 61,4 % entre 15 et et 4 % ou plus. L'espérance de vie est de pour les hommes et de pour les femmes. La quasi-totalité des habitants du Bangladesh sont des Bengalis (98 % de la population). Les minorités sont des peuples à majorité musulmane non bengalis venus d'Inde (principalement du Bihar). Il y a treize tribus habitant les Chittagong Hill Tracts, dont les Chakmas sont les plus nombreux. La région est source de tensions interethniques depuis la fondation du pays. Les autres groupes ethniques les plus importants en dehors des Hill Tracts sont les Santals et Garos. On trouve également des Kaibartta, Mundas, Oraons et Zomis. Le trafic d'êtres humains est un problème récurrent au Bangladesh et l'immigration clandestine reste une cause de tension entre le Bangladesh, la Birmanie et l'Inde. La grande majorité de la population parle le bengali – langue officielle du pays, langue indo-aryenne d'origine sanskrite avec son propre alphabet. L'anglais est toutefois accepté dans les tâches administratives et dans le système éducatif et utilisé comme seconde langue parmi les membres des classes haute et moyenne. Les niveaux de santé et d'éducation se sont récemment améliorés, le taux de pauvreté diminuant un peu. La plus grande partie des Bangladais sont ruraux, pratiquant l'agriculture de subsistance. Les problèmes de santé abondent, allant de la contamination de l'eau à la présence d'arsenic dans les eaux souterraines et les maladies telles que le paludisme, la leptospirose, et la dengue. Le taux d'alphabétisation est d'environ 41 %. Il y a une disparité entre les sexes : 50 % des hommes savent lire, contre 31 % des femmes. Ce taux a augmenté depuis le lancement de plusieurs programmes d'alphabétisation ; parmi les plus performants on trouve (FFE) et un programme de bourses pour femmes aux niveaux primaire et secondaire. Pour désigner la population totale du Bangladesh, à savoir les Bengalis et les autres, on parle de Bangladais. Culture Nouvel État pour une nation ancienne, le Bangladesh a une culture comprenant des éléments nouveaux et anciens. La langue bengalie possède un riche héritage littéraire que le Bangladesh partage avec l'État indien du Bengale-Occidental. Le texte littéraire le plus ancien connu en bengali est la , du . La littérature bengalie au Moyen Âge était constituée soit de textes religieux (les ), soit d'adaptations d'autres langues (Alaol) ; elle ne commencera à se développer qu'au . Parmi ses maîtres on trouve les poètes Rabindranath Tagore et Kazi Nazrul Islam. Le Bangladesh a également une longue tradition de littérature folklorique, dont des œuvres comme la Maimansingha Gitika, la Thakurmar Jhuli ou les contes ayant trait au Gopal Bhar. La musique traditionnelle est basée sur la voix (Baniprodhan), avec peu d'accompagnement instrumental. La tradition Bâul est un héritage unique. Il existe des traditions régionales, dont les gombhira, et bhawaiya sont les plus connues. La musique folklorique du pays est souvent accompagnée de l'ektara, un instrument à une seule corde. On trouve également parmi les instruments de musique la dotâr, le dohol, la flûte et la tabla. Il y a aussi des influences de la musique classique hindoustani. La danse puise aussi dans les traditions folkloriques, particulièrement tribales, ainsi que la tradition indienne plus large. Le Bangladesh produit environ 80 films par an. On publie environ 200 journaux quotidiens au Bangladesh, ainsi que . Le nombre de lecteurs est toutefois assez bas, environ 15 % de la population. Les Bangladais écoutent une grande variété de programmes radio locaux et nationaux de Bangladesh Betar, ainsi que le service en bengali de la BBC et de Voice of America. Il y a une chaîne de télévision d'État et ces dernières années on voit une augmentation du nombre de chaînes privées. La tradition culinaire du Bangladesh a des liens très forts avec la cuisine de l'Inde et du Moyen-Orient. Le riz et le curry sont les ingrédients de base, et les Bangladais font des friandises de produits laitiers (parmi les plus connues on trouve les rôshogolla, chômchôm et kalojam). Le sari est le vêtement le plus commun du pays parmi la population féminine. Le salwar kameez est également très répandu spécialement chez les jeunes femmes, et dans les grandes villes on voit également des femmes vêtues à l'occidentale. Les vêtements occidentaux sont mieux acceptés chez les hommes. Ceux-ci peuvent également porter la kurta et le pajama ensemble, souvent pour des occasions religieuses. Le lungi est lui aussi prisé. Le cricket et le football sont les sports les plus populaires du pays. En 2000, l'équipe du Bangladesh de cricket obtient le statut de test cricket et peut alors jouer des matchs contre les autres équipes les plus importantes du Conseil international du cricket. Parmi les autres sports les plus pratiqués on trouve le football, le hockey sur gazon, le tennis, le badminton, le handball, le volley-ball, le jeu d'échecs, le carrom et le kabaddi. Le Bangladesh Sports Control Board régit vingt-neuf associations sportives. Langues Le nombre de langues correspond approximativement aux ethnies présentes répertoriées sur le territoire (Groupes ethniques au Bangladesh ou plutôt ) et aux langues importées. Religions Selon les estimations officielles, de personnes sont musulmanes, soit 89,7 % de la population nationale. Environ 96 % sont sunnites, un peu plus de 3 % chiites (les Biharis sont en majorité chiites) et le reste ahmadis. Contrairement au Pakistan, qui ne considère pas les ahmadis comme des Musulmans, les ahmadis ne sont pas persécutés au Bangladesh, et dans les statistiques, ils figurent comme un groupe apparentés aux Musulmans, avec les Baha'is. Le Bangladesh a la troisième plus grande majorité musulmane du monde après l'Indonésie et le Pakistan. En , le général Ershad a imposé l'islam comme religion d'État. Un jugement de la Haute cour de 2010 a réintroduit l'interdiction des partis politiques religieux qui figurait dans la Constitution d'origine de 1971. L'hindouisme est la deuxième religion majeure représentant 9,2 % de la population. Cependant, les Hindous du Bangladesh se déclarent souvent sous-évalués dans les chiffres officiels communiqués par l'état Bangladais, et souvent, ils revendiquent entre 11 % et 15 % d'Hindous dans la population. Le folklore et les traditions, ainsi que nombre de monuments architecturaux sont un héritage de la religion hindoue, qui était majoritaire avant 1600. Les bouddhistes, chrétiens (ces derniers étant surtout catholiques avec huit diocèses) et les animistes constituent le reste de la population. En 1947, la population non musulmane constituait environ 30 % de la population du Pakistan oriental (futur Bangladesh). Les bouddhistes seraient au Bangladesh en 2018 (environ 0,5 % de la population). On retrouve surtout les Bouddhistes dans la région de Chittagong. Ils se considèrent souvent sous-évalués et revendiquent environ d'adeptes dans le pays, soit 0,9 % de la population. Le Bangladesh compte onze jours fériés répartis sur les calendriers grégorien, musulman et bengali. Les deux aïd, Aïd el-Fitr et Aïd al-Adha, sont les fêtes islamiques les plus grandes de l'année. Le jour précédant Aïd el-Fitr est appelé Châd Rat (« la nuit de la lune »), et est fêté avec pétards et feux d'artifice. Le Bangladesh étant un pays à majorité musulmane, les autres fêtes de cette religion sont également très importantes. Parmi les fêtes hindoues principales on trouve le Durgā pūjā et la Sarasvati puja. Le Vesak, marquant la naissance de Siddhartha Gautama, est l'une des fêtes bouddhistes les plus populaires. Les chrétiens du pays fêtent Noël (appelé Bôŗodin, ou « grand jour » en bengali). Les fêtes profanes les plus importantes sont Pohela Baishakh, le Jour de l'an bengali, marquant le début du calendrier bengali, le Nobanno, le festival de Poush, et les fêtes nationales telles que Shohid Dibosh. Classements internationaux Classements politiques et économiques Freedom in the World 2007 : partiellement libre en politique et libertés publiques Liberté de la presse 2007 : PIB par personne 2010 : Indice de développement humain 2007/2008 : Égalité de revenus : inconnu Alphabétisation 2015 : 61,5 % Chômage 2007 : 2,5 % Global Peace Index : (2,219) Corruption 2007 : (score de 2,0), ex-aequo avec le Cambodge, la République centrafricaine, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Turkménistan, et le Venezuela Liberté économique : Autre Émissions de dioxyde de carbone par habitant 2004 : par personne Consommation d'électricité 2005 : Utilisateurs d'internet 2006 : Indice de performance environnementale : inconnu Global Prosperity Index : Égalité des sexes 2007/2008 : Codes Le Bangladesh a pour codes : BAN, selon la liste des codes pays du CIO ; BD, selon la liste des codes internationaux des plaques minéralogiques ; BD, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-2 ; .bd, selon la liste des domaines de premier niveau ; BG, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-2 ; BGD, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-3 ; BGD, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-3 ; S2 et S3, selon la liste des préfixes OACI d'immatriculation des aéronefs ; VG, selon la liste des préfixes des codes OACI des aéroports. Notes et références Voir aussi Articles connexes Ponts remarquables du Bangladesh Liens externes Banglapedia: Encyclopédie sur le Bangladesh
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Boys%20band
Boys band
Une boys band (forme française grammaticalement incorrecte du terme anglais ), littéralement , est un groupe musical composé de jeunes gens au physique souvent avantageux. Nombreux dans les années 1990, il s'agit en général de groupes montés de toutes pièces par les producteurs, le plus souvent à des fins commerciales. Les membres ne prennent généralement pas – ou très peu – part au processus de composition et de création musicale des chansons. Ils sont en général seulement tenus de chanter et d'effectuer un certain nombre de chorégraphies pré-établies. Les visent essentiellement un public jeune. Histoire Des groupes de musique composés de garçons ont vu le jour depuis la Seconde Guerre mondiale comme les Monkees aux États-Unis dans les années 1960. Dans les années 1970, le groupe Jackson Five connaît un succès mondial. La première vague de boy bands à proprement parler date de la fin des années 1980 avec principalement les groupes New Edition, Bros, Big Fun, New Kids on the Block ou . Une deuxième vague de boy bands arrive dans la première moitié des années 1990 avec notamment East 17 et Take That. Puis à partir de 1996, de nombreux groupes s'illustrent comme Worlds Apart, 3T, Boyzone, MN8, Boyz II Men,Backstreet Boys, *NSYNC. Dans les années 2000, de moins en moins de nouveaux boy bands apparaissent dans l'industrie musicale et les anciens disparaissent lentement. Cependant, les groupes historiques tels que Backstreet Boys, New Kids on the Block,Westlife, Boyz II Men, Boyzone et Take That sont toujours en activité. Les boy bands sud-coréens connaissent dans les années 2010 un succès énorme en Asie, tels que B.A.P, Super Junior, SHINee, TVXQ, EXO, BIGBANG, U-Kiss, 2PM, 2AM, Beast, BTS, GOT7 et aussi les boy bands japonais Arashi et NEWS. Depuis les années 2010, de nouveaux groupes très en vogue font de nouveaux adeptes du genre tels que One Direction, The Wanted, CD9 et Big Time Rush. Le phénomène des boy bands est aussi connu pour les destins parfois tragiques qu'ont rencontré certains de leurs protagonistes. En effet, après quelques années de gloire, ce phénomène s'est vite achevé et beaucoup de ceux qui avaient goûté à un succès sont rapidement tombés dans l'oubli ou n'ont plus retrouvé par la suite de carrières aussi glorieuses. Plusieurs membres de groupes célèbres sont ainsi décédés prématurément alors qu'ils n'avaient que la trentaine, tels Filip Nikolic (2Be3), Stephen Gately (Boyzone) ou encore Quentin Elias (Alliage). Les boy bands en France Le terme boy band prend une ampleur à partir de 1996 lors de la naissance et de la promotion de plusieurs groupes dont les plus populaires furent G-Squad, Alliage et Poetic Lover. Les caractéristiques demeurent les mêmes, notamment vis-à-vis de la plastique avantageuse mise en avant par les vêtements moulants et ouverts des chanteurs dévoilant leur musculature, les chorégraphies et les paroles simples évoquant essentiellement l'amour ou des valeurs positives comme l'amitié, ainsi qu'une médiatisation élevée, dédié essentiellement à la vente de disques et de merchandising à un public essentiellement féminin et jeune (adolescent ou jeune adulte). Le , le terme apparaît pour la première fois dans la presse nationale française dans un article du quotidien Le Parisien signé du reporter et critique musical Yves Berton présentant le phénomène via 2Be3 et G-Squad. D'abord neutre, le terme devient rapidement péjoratif et évoque immédiatement le côté commercial qui prime sur la qualité de la musique et son caractère éphémère. Contrairement à certaines idées reçues, le groupe 2Be3 n'est pas à proprement parler un boy band, puisque ces amis d'enfance sont un groupe qui n'a pas été formé par un producteur. Le déclin arrive rapidement en 2000 puisqu'on n'entend plus le terme, alors que les différents groupes les plus représentatifs sont dissous, bien que d'autres initiatives apparaissent, dont Linkup par le biais de l'émission Popstars. Parodies Plusieurs groupes d'humoristes ont parodié les boy bands dont Nous Ç Nous et Charly et Lulu sous couvert du groupe Top Boys. Ces parodies amplifient, parfois par ironie, les caractéristiques commerciales des boy bands, dont la qualité de leur musique, les paroles ( ou ) et les chorégraphies. Paradoxalement, le duo de Charly et Lulu présentait à la même époque des émissions qui faisaient la promotion des boy bands tels que le Hit machine et ont presque annoncé la mort des boy bands en France avec le titre Tous nos amis dans lequel le duo énumère ironiquement les qualités des groupes et les différents artistes qui seront sur le déclin. Dans une autre mesure, les Minikeums ont également parodié en faisant le morceau Ma Mélissa uniquement avec les personnages masculins, toujours sur le thème de l'amour. Sur d'autres styles, Akhenaton fait également référence aux boy bands dans un des couplets et dans le clip J'ai pas de face ; Noir Désir exécute une chorégraphie de boy bands dans le clip de L'Homme pressé qui évoque le capitalisme et la commercialisation à outrance. Notes et références Articles connexes Liste de boys bands Girl group K-pop Phénomène de mode des années 1990
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Baguettes%20%28couverts%20asiatiques%29
Baguettes (couverts asiatiques)
Les baguettes sont des couverts de table permettant de saisir les aliments ; elles sont surtout utilisées en Asie et leur usage est traditionnel, en Chine, en Corée, au Japon et au Viêt Nam. Histoire L'historien de la dynastie Han Sima Qian dit que les baguettes étaient connues avant la dynastie Shang (1766-1122 avant notre ère). Mais il n'existe aucune preuve textuelle ou archéologique à l'appui de cette affirmation. La preuve la plus ancienne découverte jusqu'à présent consiste en six baguettes en bronze, longues de et larges de à , excavées dans le site Yin Xu près d'Anyang (Henan). Elles sont datées approximativement de . On suppose qu'elles étaient utilisées pour cuisiner<ref>{{Ouvrage|langue=zh|titre=嚴志斌 洪梅编著 『殷墟青銅器︰青銅時代的中國文明』 上海大学出版社, 2008-08|page=48|isbn=7811180979|url=http://www.worldcat.org/title/yinxu-qing-tong-qi-qing-tong-shi-dai-de-zhongguo-wen-ming/oclc/309392963 309392963}}</ref>. La plus ancienne référence textuelle connue à l'utilisation de baguettes provient du Han Feizi, un texte philosophique écrit par Han Fei (vers 280-233 avant J.-C.) au siècle avant J.-C.. Comme ustensiles de cuisine Les premières baguettes étaient utilisées pour cuisiner, remuer le feu, servir ou saisir des morceaux de nourriture, et non comme ustensiles. L'une des raisons en est qu'avant la dynastie Han, le millet était prédominant en Chine du Nord, en Corée et dans certaines régions du Japon. Les sont des baguettes de cuisine japonaises utilisées dans la cuisine japonaise. Elles sont utilisées pour la préparation des aliments japonais, et ne sont pas conçues pour saisir les aliments que l'on veut manger. Ces baguettes permettent de manipuler les aliments chauds d'une seule main et s'utilisent comme des baguettes ordinaires. Ces baguettes ont une longueur de ou plus et peuvent être reliées par une ficelle au sommet. Elles sont généralement fabriquées en bambou. Toutefois, pour la friture, il est préférable d'utiliser des baguettes en métal avec un manche en bambou, car les extrémités des baguettes en bambou ordinaires se décolorent et deviennent grasses après un usage répété dans l'huile chaude. Les manches en bambou protègent de la chaleur. De même, les cuisiniers vietnamiens utilisent des đũa cả (𥮊奇) ou « grandes baguettes » surdimensionnées pour cuisiner et pour servir le riz dans la marmite. Comme ustensiles de repas Les baguettes ont commencé à être utilisées comme ustensiles de cuisine au cours de la dynastie Han, lorsque la consommation de riz a augmenté. Au cours de cette période, les cuillères ont continué à être utilisées aux côtés des baguettes comme ustensiles de repas. Ce n'est qu'à partir de la dynastie Ming que les baguettes ont été utilisées exclusivement pour servir et manger. Elles acquièrent alors le nom de kuaizi et la forme actuelle. Popularisation dans le monde L'utilisation des baguettes comme ustensiles de cuisine et de repas s'est répandue dans toute l'Asie de l'Est au fil du temps. Des spécialistes tels que Isshiki Hachiro et Lynn White ont noté que le monde était divisé en trois coutumes alimentaires, ou sphères culturelles alimentaires. Il y a ceux qui mangent avec les doigts, et ceux qui utilisent des fourchettes et des couteaux. Puis il y a la « sphère culturelle des baguettes », composée de la Chine, du Japon, de la Corée, de Taïwan et du Viêt Nam. Au fur et à mesure de l'émigration des Chinois de souche, l'utilisation de baguettes comme ustensiles de table pour certains aliments ethniques s'est imposée dans les pays d'Asie du Sud et du Sud-Est tels que le Cambodge, le Laos, le Népal, la Malaisie, la Birmanie, Singapour et la Thaïlande. À Singapour et en Malaisie, les Chinois de souche consomment traditionnellement tous les aliments avec des baguettes, tandis que les Indiens et les Malais de souche (surtout à Singapour) utilisent des baguettes uniquement pour consommer des plats de nouilles. Dans l'ensemble, l'utilisation d'une cuillère ou d'une fourchette est plus courante dans ces régions. Au Laos, à la Birmanie, en Thaïlande et au Népal, les baguettes ne sont généralement utilisées que pour consommer des nouilles. De même, les baguettes sont davantage acceptées en relation avec la nourriture asiatique à Hawaï, sur la côte ouest de l'Amérique du Nord, et dans les villes comptant des communautés asiatiques d'outre-mer tout autour du globe. La première référence européenne aux baguettes se trouve dans le Suma Oriental portugais de Tomé Pires, qui écrit en 1515 à Malacca : « Ils [les Chinois] mangent avec deux baguettes et le bol en terre cuite ou en porcelaine dans la main gauche près de la bouche, avec les deux baguettes pour aspirer. C'est la manière chinoise ». Nommage d'après différents pays Dans l'ancien chinois écrit, les baguettes étaient appelées zhu (箸). Bien qu'il ait pu être largement utilisé dans l'ancien chinois parlé, son usage a finalement été remplacé par la prononciation du caractère kuài (快), qui signifie « rapide ». Le caractère original, bien que toujours utilisé à l'écrit, est rarement utilisé dans le chinois parlé moderne. Il est cependant préservé dans les dialectes chinois tels que le Hokkien et le Teochew, car les langues chinoises Min descendent directement du vieux chinois plutôt que du chinois moyen. Le terme chinois standard pour désigner les baguettes est kuàizi (筷子). Le premier caractère (筷) est un composé sémantico-phonétique créé avec une partie phonétique signifiant « rapide » (快), et une partie sémantique signifiant « bambou » (竹), en utilisant le radical (⺮). Le mot anglais chopstick pourrait être dérivé de l'anglais pidgin chinois, dans lequel chop chop signifiait « rapidement » Typologie Il existe plusieurs sortes de baguettes : Les chinoises (), longues, à bout cylindrique, généralement en bois de bambou ou plastique. La Chine fabriquait – et jetait – un grand nombre de baguettes en bambou, consommant ainsi des centaines de milliers de tonnes de ce bois très prisé. Elle a donc préconisé d'utiliser des baguettes en plastique réutilisables ; Les coréennes (, ), courtes, à bout plat, généralement en métal, accompagnées le plus souvent d'une cuillère assortie ; Les japonaises ( / , ), courtes, à bout pointu, généralement en bois ; Les vietnamiennes () longues, traditionnellement en bois, aujourd'hui également en plastique. Il existe également des baguettes larges et plates (), utilisées pour servir le riz. Seules les baguettes coréennes sont métalliques. La raison de cette singularité vient du Moyen-Âge, où l’on eut l’idée de baguettes en argent, d’abord destinées au roi. Une des propriétés chimique de l’argent étant qu’il change de couleur au contact de certaines substances, l’utilisation de baguettes en argent permettait de détecter la présence de poison dans les aliments ; les complots et autres trahisons étant monnaie courante à cette époque. Pour faire la cuisine, on utilise souvent des baguettes spécifiques, plus longues et plus solides, qui permettent par exemple de saisir des aliments très chauds ou d'atteindre le fond d'une casserole. Les habitants de ces pays utilisent aussi une cuillère pour se nourrir, quant aux couteaux, en Asie, les plats sont prédécoupés avant d’être servi. Les habitants de Malaisie et Brunei utilisent en plus des couverts et leurs doigts. Technique Bien utiliser les baguettes demande une certaine pratique. Il existe plusieurs techniques, dont la plus simple consiste à : poser l'une des baguettes sur la dernière phalange de l'annulaire, coincée dans le creux situé entre le pouce et l'index à l'arrière et elle reste fixe lors de son utilisation. puis saisir la seconde comme un stylo, entre l'index et le majeur (mobiles) et le pouce (quasiment ou complètement immobile) ; c'est cette baguette qui sera mobile. Impact environnemental Un Japonais moyen utilise environ 400 baguettes jetables par an. En 2007, 90 % de ces baguettes sont faites de bambou et 10 % de tremble importé de Chine. Certaines sont vernies ou laquées avec des produits ne favorisant pas leur recyclage. Ces baguettes à usage unique correspondent à de bois par an. La mode des baguettes jetables (dans les restaurants, puis dans les familles), encouragée par les arguments hygiénistes des fabricants, a croisé l'augmentation rapide de la population en Asie. Ces deux facteurs combinés font que ce sont en 2009 environ de baguettes jetables qui sont utilisées chaque seconde dans le monde (70 milliards de baguettes par an, soit 1,7 million de mètres cubes de bois ou bambou par an, non compris les déchets de fabrication). En Chine, une écotaxe de 5 % sur les baguettes jetables en bois est depuis peu destinée à freiner le gaspillage, mais le jetable'' est souvent préféré par les consommateurs chinois. Au Japon, le ministère de l'Agriculture a proposé d'installer des boîtes de récupération des baguettes usagées dans les restaurants et les magasins pour les valoriser en bioéthanol, mais l'écobilan de ce « biocarburant » resterait très mauvais. Les baguettes jetables contribuent ainsi à accroître la part de l'alimentation dans l'empreinte écologique (individuelle et collective) alors que des baguettes en bambou, et plus encore en métal, ou en porcelaine peuvent être facilement réutilisées. Notes et références Voir aussi Lien externe Les baguettes chinoises Gastronomie chinoise Gastronomie japonaise Gastronomie vietnamienne Gastronomie coréenne Couvert de table Ustensile de cuisine japonais Tradition en Asie de l'Est
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Bahamas
Bahamas
Les Bahamas, en forme longue le Commonwealth des Bahamas ( et ), sont un pays anglophone et Royaume du Commonwealth situé au nord de la mer des Caraïbes. L'archipel des Bahamas occupe environ et îlots des îles Lucayes situées dans l'océan Atlantique, à l'est-sud-est de la Floride, au nord-est de Cuba, au nord-ouest d'Hispaniola et des îles Turques-et-Caïques, ces dernières étant sous dépendance britannique. Sa capitale est Nassau, située sur l'île de New Providence. Ses habitants sont les Bahamiens. Son IDH et son PIB en font un des pays les plus développés des Caraïbes. Géographie Les Bahamas comptent plus de et îlots disséminés sur environ et faisant partie des îles Lucayes, le reste de cet archipel étant occupé par le territoire britannique d'outre-mer des îles Turques-et-Caïques. Seules une vingtaine de ces îles sont habitées en permanence. L'île la plus proche des États-Unis, Bimini Sud, n'est qu'à à l'est de Miami Beach, sur la côte sud-est de la Floride. L'île la plus au sud, Great Inagua, se situe pour sa part à au nord-est de la punta Azules, à l'extrémité orientale de Cuba. La plus grande île des Bahamas est Andros, à l'ouest. L'île de New Providence, à l'est d'Andros, est le site de la capitale, Nassau et représente les deux tiers de la population totale. Les autres îles importantes sont Grand Bahama au nord et Inagua au sud. La plupart des îles sont relativement plates, avec quelques collines basses, dont la plus haute est le Mont Alvernia, sur Cat Island, à . Le climat est tropical, modéré par les eaux chaudes du Gulf Stream, mais est régulièrement frappé par des ouragans ou des tempêtes tropicales. Parcs nationaux Près de marins et terrestres sont aujourd'hui protégés par le . Grand Bahama Rand Nature Centre, création : 1992 - superficie : . Permet l'observation d'oiseaux comme la rare paruline de Kirtland, qui vient y hiverner. Peterson Cay National Park, création : 1968 - superficie : . Un des lieux de prédilection des oiseaux marins pour la nidification. Parc national Lucayen, création : 1982 - superficie : . Possède des grottes sous-marines et une mangrove, où vit notamment le mérou rayé, une espèce en danger. Abaco Abaco National Park, création : 1994 - superficie : . Site d'observation du très rare perroquet des Bahamas. Pelican Cays Land and Sea Park, création : 1972 - superficie : . Possède plusieurs récifs corailliens. Tilloo Cay Reserve, création : 1990 - superficie : . Refuge où viennent nidifier les oiseaux marins. Walkers Cay National Park, création : 2002 - superficie : . Possède des récifs corailiens protégés. Black Sound Cay Reserve, création : 1988 - superficie : . Grande concentration de gibiers d'eau qui viennent y hiverner. Andros Blue Holes National Park, création : 2002 - superficie : . Possède la plus grande concentration de trous bleus du monde. Northern & Southern Marine Parks, création : 2002 - superficie : . La troisième barrière de corail au monde par sa longueur. Crab Replenishment National Park, création : 2002 - superficie : . Abrite des crabes de terre. West Side National Park, création : 2002 - superficie : . Abrite des conques, homards, bonefish et flamants roses. New Providence Harrold and Wilson Ponds National Park, création : 2002 - superficie : . Abrite une centaine d'espèces d'oiseaux (hérons, aigrettes, ibis…). The Retreat, création : 1985 - superficie : . Feuillus, palmiers et d'autres essences exotiques rares. Bonefish Pond National Park, création : 2002 - superficie : . Écosystème de mangrove. Primeval Forest National Park, création : 2002 - superficie : . Forêt primaire est truffée de grottes calcaires . Îles Exumas Parc national terrestre et marin des Îles Exumas, création : 1958 - superficie : Moriah Harbour Cay National Park, création: 2002 - superficie : . Un concentré de ce que les Bahamas peuvent offrir en matière de biodiversité : palétuviers gris, graminées côtières, sternes, engoulevents, pluviers, huîtriers et balbuzards, sans oublier écrevisses, conques, vivaneaux et mérous… Conception Conception Island National Park, création : 1964 - superficie : . Abrite des oiseaux marins, des tortues de mer et un récif corailien. Crooked Island Great Hope House & Marine Farm, création : 2002 - superficie : . Patrimoine bâti par les Loyalistes au . Little Inagua Little Inagua National Park, création : 2002 - superficie : . La plus grande île inhabitée des Caraïbes. Ses eaux, qui vont jusque de profondeur, sont une zone vitale de reconstitution des ressources marines. Great Inagua Union Creek Reserve, création : 1965 - superficie : . Les tortues vertes de mer y font l'objet de toutes les attentions scientifiques. Inagua National Park, création : 1965 - superficie : . Districts Depuis 1999, les Bahamas comprennent . Acklins Îles Berry Îles Bimini Black Point Cat Island Central Abaco Central Andros Central Eleuthera Freeport Crooked Island East Grand Bahama Exuma Grand Cay Harbour Island Hope Town Inagua Long Island Mangrove Cay Mayaguana Moore's Island New Providence North Abaco North Andros North Eleuthera Ragged Island Rum Cay San Salvador South Abaco South Andros South Eleuthera Spanish Wells West Grand Bahama Histoire Bahamas est un dérivé de l'espagnol « baja mar » (marée basse). Les premiers pas de Christophe Colomb dans le Nouveau Monde le ont été accomplis sur l'île de San Salvador, située aux Bahamas. Il la nomma ainsi pour remercier le Christ de l'avoir guidé jusque-là. Il y a rencontré des Arawaks, aussi connus comme Lucayens qui ont donné son premier nom à l'archipel (les îles Lucayes) avec lesquels il a échangé des présents. Ces Amérindiens vivaient aussi en Jamaïque. Au , on comptait l'île de la Nouvelle-Providence ainsi que sa voisine Eleuthera, au centre de l'Archipel des Bahamas, parmi les repaires de corsaires, pirates et flibustiers, qui avaient auparavant aussi occupé l'île de la Providence, plus au sud, près du Nicaragua. Les deux îles avaient été habitées dès 1648 par des puritains anglais ayant fui l'archipel des Bermudes, parmi lesquels le futur fondateur de la banque d'Angleterre et du projet Darién, sir William Paterson. Les Espagnols qui, depuis Colomb, estimaient avoir des droits sur l'archipel, y firent de fréquentes incursions et l'occupèrent par intermittence. Les îles sont données à huit lords anglais qui avaient aidé Charles Stuart lors de la Restauration. À la mort de ce dernier en 1685, l'accession au trône de son frère, le duc d'York, devenu Jacques , allait changer le statut des Bahamas. Le nouveau roi exigea l'annulation de la charte de 1663 et de ses additifs. Les expulsés négocièrent avec profit la cession à la Couronne d'Angleterre de leurs droits sur des lieux qu'ils ne connaissaient que par récits et cartes. Quand, en 1714, l'électeur de Hanovre, arrière-petit-fils de Jacques d'Angleterre, accéda au trône d'Angleterre, d'Écosse et d'Irlande sous le nom de George , son premier geste fut de remplacer le représentant des anciens propriétaires par un gouverneur royal des Bahamas. Il choisit le capitaine Woodes Rogers, dont la devise en latin de sacristie annonça aussitôt les intentions : « Expulsis piratis, restituta commercia ». Woodes Rogers, officier de marine, dont on connaissait les exploits pendant la guerre de Succession d'Espagne, était écrivain à ses heures. Woodes Rogers avait publié, en 1712, l'histoire d'un marin, Alexandre Selkirk, qu'il avait recueilli, en 1709, sur l'île déserte de Mas a Tierra dans l'archipel Juan Fernández, au large du Chili. Ce récit allait inspirer, en 1719, à Daniel Defoe un des romans les plus lus dans toutes les langues : « La Vie et les Aventures surprenantes de Robinson Crusoé ». Dans la seconde partie du siècle, le Coton Sea island, variété performante, commence son expansion dans l'Archipel avant d'être transplanté en Georgie, Floride et Caroline. Le nouveau gouverneur usa plus souvent de son épée que de sa plume. Il mit un terme au règne des pirates, fit pendre Jack Rackham et quelques douzaines d'autres. Les pirates pendus ou expulsés, la Grande-Bretagne dut, en effet, défendre sa colonie contre les Américains, engagés depuis dans la guerre d'Indépendance conduite par George Washington. G. Washington envoya, entre et , plusieurs expéditions pour occuper New Providence, où trouvaient refuge et appui ceux que les fédéralistes qualifiaient de rebelles et que les Anglais tenaient pour loyalistes. Pourvue d'un gouvernement, d'assemblées législative et délibérative, de tribunaux, de services publics, les Bahamas devinrent accueillantes aux nouveaux colons. En , les Espagnols — à qui Louis XV avait offert, vingt ans plus tôt, la Louisiane pour les dédommager de la perte de la Floride — attaquèrent New Providence. L'île capitale ne comptait alors que mille quatre cents défenseurs. Une flotte, commandée par le gouverneur de Cuba, , et appuyée par des vaisseaux américains, s'empara de Nassau. Il fallut l'intervention d'une petite armée, recrutée en Caroline par un loyaliste, le colonel , pour chasser les occupants et assurer à l'archipel une paix durable. En , quand éclata aux États-Unis la guerre entre les États du nord et du sud de l'Union, les Bahamas devinrent, pour les Sudistes, un arsenal transitoire. La victoire du Nord, en , et les pénitences imposées au Sud provoquèrent un nouvel afflux de réfugiés, planteurs ruinés par l'abolition de l'esclavage. Venus avec leurs esclaves, ils furent déçus d'apprendre que, depuis le , tous les Noirs débarquant aux Bahamas devenaient libres, jouissant comme l'exigeait l'Emancipation Act, des mêmes droits que les Blancs. Malgré la loi subsista longtemps une ségrégation raciale ; ainsi, en , à Harbour Island, cinq Noirs furent condamnés à vingt shillings d'amende pour avoir emprunté la porte réservée aux Blancs afin d'entrer dans l'église méthodiste qu'ils avaient contribué à construire. L'indépendance est accordée par la Grande-Bretagne le . Le pays fait partie du Commonwealth. Début , les Îles Abacos et Grand Bahama au nord du pays sont dévastées par l'ouragan Dorian, le plus fort jamais observé sur le pays, détruisant plus de et faisant au moins Le ministre de la santé des Bahamas, Duane Sands, annonce un bilan final de l'ouragan Dorian probablement , du fait de milliers de disparus. Démographie Selon l'ONU, la population est estimée à en 2019 et devrait se stabiliser autour de vers 2050 . La population bahaméenne est à 85 % d'origine africaine, à 12 % d'origine européenne et environ 2 % de Chinois. Les villes principales sont la capitale, Nassau ( en 2012) et Freeport (). Langues La langue officielle des Bahamas est l'anglais. De nombreuses personnes y parlent un créole à base lexicale anglaise appelé (ou tout simplement ). Le créole haïtien, un créole à base lexicale française est parlé par les immigrés haïtiens ainsi que leurs descendants, qui constituent environ 25 % de la population totale. Il est généralement désigné comme pour le différencier de l'anglais des Bahamas. Religions Selon le Pew Research Center, en 2010, 96 % des habitants des Bahamas sont chrétiens. Les protestants représentent 80 % de la population, les catholiques 14,5 %. La Convention baptiste nationale missionnaire et éducative des Bahamas a été officiellement fondée en 1935 . En 2017, elle comptait et . Culture Éducation Pour l'heure, un seul établissement d'enseignement supérieur public existe aux Bahamas : il s'agit du collège des Bahamas. Il a été créé en 1974 en délivrant tout d'abord uniquement des diplômes de niveau bac+2, puis des diplômes de niveau bac+4. Il a trois campus répartis sur l'archipel des Bahamas. Cet établissement est amené à être transformé en université des Bahamas au cours des dix prochaines années. Il sera constitué de cinq facultés : faculté d’économie (), faculté des sciences de l’éducation, faculté des sciences humaines et sociales, faculté de sciences fondamentales et appliquées () et faculté d'arts culinaires et de l'hospitalité (). Le collège des Bahamas compte actuellement environ . Musées Quelques Musées aux Bahamas sont notoires mais deux d’entre eux sont à souligner particulièrement. Le San Damon Museum qui est situé à Nassau est consacré exclusivement aux œuvres de l’artiste. Ses œuvres photographiques, sculpturales, littéraires et poétiques, ses dessins et sa musique y sont présents dans une immense demeure ultra-moderne plantée au milieu d’un parc privé, face à la mer des Caraïbes. Un restaurant, un art shop sont au rez-de-chaussée et ouvre sur l’immense galerie. La Dream Room est une pièce dont les œuvres de l’artiste sont incorporées dans le verre des fenêtres et peuvent passer de l’opacité à la presque transparence via un dimmer. On notera aussi une pièce intitulée « Le Cercle S », où le visiteur-spectateur qui, assit sur un siège, peut via une télécommande faire tourner la pièce sur elle-même et voir les œuvres défiler. Il se situe dans le quartier résidentiel et branché de la ville, bien connu être celui des stars hollywoodiennes. La National Art Gallery of The Bahamas est un musée d’état classique. Le musée est situé dans le quartier West Hill et a pour but de préserver et historiser le récit de la nation souveraine indépendante. Quelques œuvres notables sont mises en valeur dans cette demeure bâtie en 1860. Elle se situe à quelques pas du centre-ville de Nassau. Cinéma Musique Économie L'économie dépend fortement du tourisme ainsi que des banques extraterritoriales. Le tourisme compte à lui seul pour 60 % du produit intérieur brut et emploie directement ou indirectement la moitié des personnes en âge de travailler de l'archipel. Les Bahamas reçoivent surtout des visiteurs venus des États-Unis. La plus proche des qui composent l'archipel n'est située qu'à à l'est de Miami. Une augmentation permanente de la capacité d'accueil et un décollage des constructions de nouveaux hôtels, de centres de vacances et de résidences ont permis l'augmentation du PIB. Les Bahamas font partie des pavillons de complaisance. L'industrie (peu développée) et l'agriculture réunies contribuent à un dixième du PIB et ne progressent que faiblement, malgré les incitations gouvernementales dans ces secteurs pour pallier la dépendance au tourisme provenant des États-Unis : transbordement, raffinage du pétrole ; production pharmaceutique, de sel et de rhum ; pêche. En 1998, le produit national brut atteignait de dollars, soit par habitant. L'économie des Bahamas est concentrée sur les services touristiques et financiers. Le tourisme représente 60 % du produit intérieur brut du pays. Les Bahamas ont un trafic annuel de de visiteurs. En deuxième position, l'industrie bancaire et financière représente un cinquième du produit intérieur brut des Bahamas. À noter que depuis 2014 la TVA a été introduite aux Bahamas, son taux est de 7,5 %. Un rapport de l'OCDE paru en 2017 indique que la TVA bahamienne est la plus rentable pour l'économie du pays en comparaison aux autres économies de la zone caraïbe. La population haïtienne vivant aux Bahamas ne dispose que de très peu de ressources. Transports Les Bahamas disposent de de routes. La conduite automobile s'y fait à gauche. Il existe 61 aéroports, dont les principaux sont l'Aéroport international Lynden Pindling, l'Aéroport de Marsh Harbour, et l'Aéroport international de Grand Bahama. Paradis fiscal Nombre de grandes banques internationales sont installées dans le paradis fiscal que sont les Bahamas. Depuis 2000, les financières enregistrées dans le pays font l'objet d'une surveillance renforcée. Le blanchiment d'argent sale en est la cause. En 2018, le pays est retiré de la liste noire des paradis fiscaux de l'Union européenne. Tourisme Le tourisme et ses activités induites représentent, selon les chiffres officiels bahaméens, 60 % des de dollars du PIB des Bahamas. Le gouvernement, dirigé depuis les élections de mai 2007 par le Premier ministre conservateur Hubert Ingraham, multiplie les efforts pour attirer des touristes venus d'Europe, de Russie ou d'Asie. Les avantages sont qu'ils séjournent plus longtemps que les croisiéristes américains, avec davantage de retombées pour l'économie locale. Ainsi, l'ouverture de la nouvelle ligne aérienne directe Paris-Nassau d'XL Airways France, en décembre 2008, vise à atténuer l'effet du reflux nord-américain. Îles à louer ou à vendre Certaines de ces îles sont privées, parfois à louer ou à vendre. Ainsi, , une des Îles Exumas, est vendue à de dollars. La minuscule , près d'Andros, à 7 millions de dollars. Il s'agit de baux emphytéotiques de . Politique Le chef de l'État est la reine , les Bahamas étant un royaume du Commonwealth. Elle est représentée aux Bahamas par un gouverneur général, nommé par la reine elle-même. Le chef du gouvernement est le Premier ministre (Philip Davis depuis le ), habituellement le chef du parti gagnant aux élections du parlement. Le Parlement des Bahamas consiste en deux chambres : le Sénat qui compte nommés par le gouverneur général, et l'Assemblée des Bahamas qui compte élus au suffrage universel direct tous les . Forces militaires Relations étrangères Patrimoine Institutions Patrimoine civil Le musée des Pirates. La bibliothèque publique de Nassau, située dans une ancienne prison octogonale. Atlantis, parc aquatique Le Fort Fincastle Le Fort Charlotte Le Fort Montagu Patrimoine religieux La cathédrale catholique Saint-François-Xavier, inaugurée en 1886. La cathédrale anglicane du Christ, datant du . Liste du Patrimoine mondial Le programme Patrimoine mondial (UNESCO, 1971) a inscrit dans sa liste du Patrimoine mondial (au ) : 2015 : les historiques (liste indicative) ; 2015 : parc national Inagua (liste indicative). Registre international Mémoire du monde Le programme Mémoire du monde (UNESCO, 1992) a inscrit dans son registre international Mémoire du monde (au ) : 2009 : journal de Farquharson ; 2009 : registres des esclaves des Antilles britanniques 1817-1834 (Bahamas, Belize, Bermuda, Dominique, Jamaïque, St Kitts, Trinité-et-Tobago, Royaume-Uni). Codes Les Bahamas ont pour codes : BAH, selon la liste des codes pays du CIO ; BF, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-2 ; BHS, selon la norme ISO 3166-1 alpha- 3 (liste des codes pays) ; BHS, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-3 ; BS, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-2 ; BS, selon la liste des codes internationaux des plaques minéralogiques ; C6, selon la liste des préfixes OACI d'immatriculation des aéronefs ; MY, selon la liste des préfixes des codes OACI des aéroports. Références Voir aussi Articles connexes Liste des villes des Bahamas Cinéma caribéen Liste de films caribéens Liens externes La constitution bahaméenne
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https://fr.wikipedia.org/wiki/B%C3%A9nin
Bénin
Le Bénin (), en forme longue la république du Bénin (en yoruba : et en gun-gbe : ), est un État d'Afrique de l'Ouest, qui couvre une superficie de et s'étend sur , du fleuve Niger au nord à la côte atlantique au sud. Le Bénin comptait en 2016. Le pays fait partie de la CEDEAO et a comme voisins le Togo à l'ouest, le Nigeria à l'est, le Niger au nord-nord-est et le Burkina Faso au nord-nord-ouest. Le Bénin a accédé à l'indépendance complète le , sous la dénomination de république du Dahomey. Les pouvoirs furent transmis au président Hubert Maga par le ministre d'État français Louis Jacquinot. En 1972, l'officier Mathieu Kérékou prend le pouvoir : il adopte en 1974 le marxisme-léninisme comme idéologie officielle du gouvernement et, en 1975, rebaptise le pays république populaire du Bénin. À la fin des années 1980, de graves difficultés économiques conduisent à la fin du régime : le Bénin entame un processus de transition démocratique et, en 1990, adopte une nouvelle Constitution. La transition démocratique est assurée par Nicéphore Soglo, ancien directeur Afrique de la Banque mondiale. Le nom de Bénin est conservé, le pays devenant simplement la république du Bénin. Mathieu Kérékou, battu aux élections par Nicéphore Soglo, abandonne le pouvoir. Il y revient démocratiquement par les urnes en 1996 et ne rétablit pas la dictature. Il gouverne le pays jusqu'en 2006. La capitale officielle est Porto-Novo (nommée Hogbonou par les Goun et Adjatchè par les Yorubas), Cotonou étant la capitale économique. Le Bénin a comme langue officielle le français et comme monnaie le franc CFA. Le régime politique du Bénin est de type présidentiel et l'actuel président de la République est l’homme d’affaires Patrice Talon, qui a succédé à Boni Yayi lors des élections du : la passation de pouvoir s'est tenue le au palais de la Marina à Cotonou. Le Bénin fait partie de plusieurs organisations internationales, dont l'Organisation internationale de la francophonie et l'Organisation de la coopération islamique. Le Bénin, lors de la présidence de Patrice Talon, devient un régime autoritaire ; selon les experts internationaux cette nation d'Afrique peut être considérée comme la plus stable en raison de ses institutions constitutionnelles et politiques. On peut s'interroger sur la teneur de cette stabilité au regard de plusieurs facteurs inquiétants : l'exil des opposants politiques et l'emprisonnement d'une opposante. Géographie Localisation et frontières Le Bénin partage de frontières terrestres avec quatre pays : le Burkina Faso (), le Niger (), le Nigeria () et le Togo (). La Cour internationale de justice des Nations unies a défini le la frontière actuelle entre le Bénin et le Niger, après un différend au sujet des îles dans le lit des fleuves Niger et Mékrou : neuf îles ont été attribuées au Bénin et seize, dont celle de Lété, au Niger. La ligne côtière, sur le golfe (ou baie) du Bénin s'étend sur . Le territoire, formé d'une étroite bande de terre orientée perpendiculairement à la côte, s'étend du nord au sud sur une longueur d'environ . Il atteint une largeur de en son point le plus large dans sa partie septentrionale. Relief De forme étirée entre le fleuve Niger au nord et la plaine côtière dans le sud, le relief de l'ensemble du pays est peu accidenté. Le nord du pays est principalement constitué de savanes et de montagnes semi-arides, telles que la chaîne de l'Atacora, qui se prolonge au Togo et au Ghana d'une part et au Niger d'autre part. Le point culminant du pays est le mont Sokbaro (ou Sagbarao) (). Le sud du pays est constitué d'une plaine côtière basse parsemée de marécages, lacs et lagunes, notamment la basse vallée de l'Ouémé, la lagune de Porto-Novo et le lac Nokoué, une vaste zone humide de reconnue d'importance internationale par la convention de Ramsar. La majeure partie de la population vit dans les plaines côtières méridionales, dont l'altitude ne dépasse nulle part . C'est là que les plus grandes villes du Bénin sont concentrées, notamment Porto-Novo, la capitale officielle, et Cotonou, la capitale économique et politique. Climat Le climat du pays, situé dans une zone intertropicale, est globalement chaud et humide, avec des nuances saisonnières et géographiques liées à la latitude, au relief et à l'alternance des saisons. Il oppose deux zones séparées par le parallèle : au sud, un régime subéquatorial tempéré ; au nord, climat plus chaud et sec. Il tombe entre 900 et d'eau par an, les régions les plus arrosées sont situées au sud-est, de Cotonou à Porto-Novo, l'Atacora entre Natitingou et Djougou, les régions de Dassa-Zoumè et de N'Dali au nord de Parakou. Les maximums des précipitations sont au sud (climat équatorial), de la mi-mars à la mi-juillet, et plus faiblement en novembre et décembre. La mousson, océanique et chargée d'humidité, souffle d'avril à novembre, du sud-ouest. L'harmattan continental et sec, souffle dans le sens inverse de la mousson (il vient du nord, du Sahel), de novembre à mai, apportant une poussière ocre orange. Le taux d'humidité, toujours important, se situe entre 65 et 95 %. La moyenne des températures est comprise entre , avril et mai étant les mois les plus chauds, juste après que l'harmattan a soufflé durant six mois, avant que la mousson n'apporte ses pluies. Environnement Au Bénin, l'environnement est un droit constitutionnel selon l'article 27 de la constitution du 11 décembre 1990 : La loi-cadre du 12 février 1999 issue de cette constitution en précise les règles et objectifs du gouvernement. Mais depuis quelques années, le Bénin fait face à des défis environnementaux. Le nord du pays avec ses paysages de savane est touché par la désertification et le sud, par la déforestation. En 2014, 44 % de la population vivait dans les villes, alors que l’environnement urbain est vulnérable, pollué et dégradé. La politique du pays semble néanmoins se soucier de plus en plus des problèmes environnementaux. Sur le site du gouvernement, la rubrique consacrée à l'environnement est régulièrement mise à jour. En 2015, le président Thomas Boni Yayi s'était beaucoup investi dans la préparation de la Cop21. En vue des préparatifs, l'ambassade de France au Bénin avait réuni les membres du gouvernement béninois et de la communauté scientifique pour une exposition sur le thème « Océan et climat ». En dépit des attentats du 13 novembre, le président se positionnait en faveur du maintien de la conférence. La délégation béninoise y comptait plus d'une centaine de personnes. Histoire Peuplement Le pays est constitué de deux aires géographiques : le nord (aujourd'hui frontalier du Niger et du Burkina Faso), qui a connu le destin des peuples de la savane ; le sud et le centre du pays qui sont marqués par l'histoire des peuples du golfe de Guinée. On retrouve cette différence dans les qualifications d'« Afrique des greniers » et d'« Afrique des paniers ». La première fait référence aux greniers de maïs ou de mil que l'on trouve dans le domaine des savanes africaines, comme au Mali, au Niger ou au Burkina Faso. La seconde se situe autour de l'équateur et correspond, en Afrique occidentale, au sud de tous les pays littoraux du Golfe de Guinée. Dans ces derniers, en raison du climat équatorial favorable à l'agriculture, rien ne sert d'entreposer, il suffit juste de « porter ». Jusqu'au , de nombreux peuples de la savane s'installent au nord : Bariba ou Baatombu Dendi Zarmas Groussi Haoussa Mossi Paragourma Peuls ou Fulbe Somba Alors que des populations littorales s'installent au sud et au centre : Goun Mahi Fon et Aja ou Adja Ewé Gen Ayizo-gbe Mina Yoruba Missinhoun Organisation sociale ancienne Les communautés anciennes se structurent sur la base de lignages. Vivant sur des territoires restreints, ces populations n'ont pas besoin d'organisation politique. Leur organisation sociale se base sur le respect des coutumes et des ancêtres morts. L'autorité s'y exerce oralement par le partage de ces traditions. On trouve toujours de telles populations dans le nord-ouest du pays : Berbas, Kabyés ou Tanéka. Lorsque plusieurs lignées se regroupent, elles se structurent en chefferies. Le chef peut être un représentant d'une famille ancienne ou un prêtre. Il s'entoure de dignitaires, chargés chacun d'une activité collective et formant un conseil. À partir du , la structure sociale se complexifie et des royaumes apparaissent. Il s'en est dégagé trois grandes aires culturelles : Bariba au nord, Yoruba et Aja-Ewé au sud. Royaumes Bariba Le nord du pays a connu plusieurs royaumes bariba (ou baatombu) et notamment le royaume de Nikki. C'est à partir de ce village du nord-est qu'une dynastie, créée au par Sunon Séro, étendit sa domination sur la région. Son empereur, Séro Kpéra, meurt en 1831 en combattant aux côtés des Yorubas d'Oyo (Nigeria) les attaques des Peuls. Le royaume est désorganisé quand les armées coloniales l'envahissent à la fin du . D'autres royaumes bariba comme celle de Bouê (Gamia), Kika, Kouandé avec les Bagana, Kandi avec les Saka, et Parakou avec les Kobourou, ont été aussi assez célèbres. Leurs sociétés sont structurées en classes sociales strictes : nobles guerriers (tel Bio Guéra), griots, agriculteurs roturiers, artisans et esclaves. Les Bariba se retrouvent autour de la fête de la Gaani. C'est une fête culturelle et identitaire célébrée chaque année dans tout le royaume bariba autour du Sina Boko de Nikki. Royaumes Yoruba L'aire d'influence des Yoruba couvre l'est du pays et se distingue en deux royaumes : le royaume de Shabê-Okpa et le royaume de Kétou. Ces deux royaumes furent créés par deux frères descendants du roi de Ife Okandi (en même temps que les royaumes d'Owu, Popo, Benin, Ila Orangun et Oyo). À côté de ces deux royaumes, on retrouve une population yoruba d'émigration plus ancienne : les Idaatsha et les Ifè et les Isha. On doit ajouter à ce groupe ancien les Manigri et les Mokolé plus au Nord dans la commune de Kandi. Royaumes Aja-Ewé Selon d'anciennes traditions orales et écrites, les Aja-Ewé émigrent à partir du de la ville de Tado, située sur les rives du fleuve Mono au Togo. Ils établissent dans le sud deux royaumes : à Sahè ou Savi, et à Davié correspondant à l'actuelle ville d'Allada. Vers 1620, les héritiers du royaume d'Allada se disputent le trône. De leur scission découle la formation de deux royaumes supplémentaires. Au sud-est, Zozérigbé crée le royaume d'Hoogbonu dans la localité d'Ajashe, future Porto-Novo. Et au nord, Hwegbaja (1645-1689) institue le royaume du Dahomey, à partir de sa capitale Abomey. Au , une série de conquêtes se fait sous l'autorité de douze rois traditionnels, à commencer par Gangnihessou. En 1724, Agadja (1708-1732), roi du Danhomey, s'empare du royaume d'Allada. Puis, en 1727, il soumet celui de Savi. En 1741, c'est au tour de Ouidah de tomber sous le joug de son successeur Tegbessou. Le pays dispose désormais d'une large fenêtre sur la mer. Le royaume a pris l'habitude d'échanger, commercialement et politiquement, avec les Portugais et les Néerlandais, arrivés à la fin du . Le Dahomey devient une entité politique organisée, très originale dans la région. Le royaume en est une puissance dominante. Le roi Hwegbaja a même à sa disposition un contingent de femmes amazones, anciennes chasseresses d'éléphants. C'est une société complexe, raffinée, efficace mais aussi violente et sanglante, notamment lors des funérailles royales qui s'accompagnaient de sacrifices humains. Dès le , ces royaumes, qui se structurent autour des villes d'Allada, Hoogbonu et Abomey, prospèrent avec le développement du commerce local. Néerlandais, Portugais, Danois, Anglais et Français installent le long de la « côte des Esclaves » des comptoirs commerciaux. 1650 : construction d'un fort anglais à Ouidah 1664 : installation de missionnaires capucins bretons à Ouidah 1704 : construction d'un fort français à Ouidah 1752 : installation des Portugais à Xogbonou qu'ils rebaptisent Porto-Novo en 1782 Dans la première moitié du , le roi Ghézo du Dahomey développe la culture du palmier à huile et introduit de nouvelles cultures (maïs, tomate, arachide, tabac). Des villages réguliers et propres, et des cultures bien ordonnées couvrent le pays. Colonisation Dès 1851, la France signe un traité commercial et d'amitié avec le roi de Xogbonou (Porto-Novo) le roi Toffa , vassal du roi Glélé du Dahomey, qui régna de 1858 à 1889. Par les traités de 1868 et de 1878, la région de Cotonou, située entre Ouidah, comptoir portugais, et Porto-Novo, est cédée à la France. En 1883, le roi de Xogbonou (Porto-Novo), souhaitant se protéger des visées expansionnistes du Dahomey, signe un traité de protectorat avec la France. L'un des rois les plus mythiques du royaume du Dahomey, le très noble roi Béhanzin (ayant pour emblème le requin) attaque en 1890 les Français à Cotonou, garde pendant des otages français, puis assiège d'autres villages porto-noviens protégés des Français. Il déclare même aux Français de le laisser tranquille, défiant fièrement : Détrôné, en fuite, Béhanzin se rend de son propre chef indiquant à ses derniers fidèles Il est captif en , puis déporté en Martinique. Les établissements français sont alors regroupés au sein de la colonie du Dahomey. Dans le Nord, le royaume bariba de Nikki, qui avait atteint son apogée au avant de se heurter à l'expansionnisme du royaume nigérian d'Ilorin, oppose une vive résistance à la colonisation française. En 1899, la colonie du Dahomey intégra l'Afrique-Occidentale française (AOF) au sein de l'Empire colonial français. Les frontières furent établies d'un commun accord avec le Royaume-Uni (fixé alors au Nigeria) et avec l'Allemagne (présente alors au Togo). Après la Première Guerre mondiale, la scolarisation prend beaucoup d'importance, notamment grâce aux missions religieuses, et se développe surtout dans le sud, qui devient un des principaux foyers politiques et intellectuels de l'AOF. Sont fondés à cette époque de nombreux partis politiques, en même temps que se développe une presse d'opposition au système colonial. Rallié à la France libre durant la Seconde Guerre mondiale, le Dahomey devient en 1958 un État autonome au sein de la Communauté française. Le pays accède à l'indépendance le et entre, le mois suivant, aux Nations unies, sous le nom de république du Dahomey. Indépendance Depuis l'indépendance, le Bénin a connu une histoire politique mouvementée. Les douze premières années furent marquées par une instabilité chronique, les anciennes élites coloniales, pour la plupart originaires du Sud, se disputèrent le pouvoir. En 1963, le nord du pays veut sa revanche, tandis que les élites et la nouvelle bourgeoisie semblent peu préoccupées par les nombreux défis du sous-développement. C'est à cette période qu'un certain colonel Christophe Soglo (l'oncle de Nicéphore Soglo) arrive sur la scène politique du pays, en forçant Hubert Maga, premier président de la république du Dahomey indépendant, à démissionner. En six ans, on enregistra quatre coups d'État et régimes militaires, venant abréger d'éphémères périodes civiles qui voient se succéder Sourou Migan Apithy, Justin Ahomadegbé et Émile Derlin Zinsou au pouvoir. En 1970, un Conseil présidentiel constitué de trois membres, Maga, Apithy et Ahomadegbé (une présidence tournante à trois) prend le pouvoir et suspend la constitution. La ronde des présidents n'a pu se faire. En effet, seul Maga a pu passer les deux ans retenus à la tête du Dahomey. À peine Ahomadegbé a-t-il entamé son tour de direction en 1972 que l'armée, sous la direction du capitaine Mathieu Kérékou, décide de reprendre en main le gouvernement, destitue le Conseil présidentiel, et Mathieu Kérékou devient le nouveau chef de l'État dahoméen. Il est rapidement nommé commandant. Mais les militaires se trouvent désemparés, sans programme et sans idées. Leur pouvoir est vide et c'est dans ce vide que vont s'engouffrer les idées des jeunes militaires et des étudiants qui ont vécu en France la période de mai 68. République populaire du Bénin (1974-1990) En novembre 1974, Mathieu Kérékou impose le marxisme-léninisme comme idéologie officielle de l'État. En 1975, pour réduire le poids politique du Sud, le nom de Dahomey est symboliquement abandonné pour celui de Bénin, du nom du royaume qui s'était autrefois épanoui au Nigeria voisin. Le pays prend le nom officiel de république populaire du Bénin. Le régime de la République populaire du Bénin connut des transformations importantes au cours de son existence : une brève période nationaliste (1972-1974) ; une phase socialiste (1974-1982) ; et une phase comportant une ouverture vers les pays occidentaux et le libéralisme économique (1982-1990). De vastes programmes de développement économique et social sont mis en place, mais les résultats sont mitigés. En 1974, sous l'influence de jeunes révolutionnaires – les « Ligueurs » – le gouvernement engagea un programme de nature socialiste : nationalisation des secteurs stratégiques de l'économie, réforme du système éducatif, mise en place de coopératives agricoles et de nouvelles structures d'administration locale, lancement d'une campagne d'éradication des « forces féodales » dont notamment le tribalisme. Le régime interdit les activités de l'opposition. Élu président par l'Assemblée nationale révolutionnaire en 1980, réélu en 1984, Mathieu Kérékou échappe à trois tentatives de coup d'État en 1988. Dans les années 1980, la situation économique du Bénin est de plus en plus critique. Le pays connait des taux de croissance économique élevés (15,6 % en 1982, 4,6 % en 1983 et 8,2 % en 1984) mais la fermeture par le Nigeria de sa frontière avec le Bénin entraine une chute brutale des revenus douaniers et fiscaux. L'État n'est plus en mesure de payer les salaires des fonctionnaires. En 1987, les plans du FMI imposent des mesures économiques draconiennes : prélèvements supplémentaires de 10 % sur les salaires, gel des embauches, mises à la retraite d'office. En 1989, un nouvel accord avec le FMI sur un programme d'ajustements des structures économiques déclenche une grève massive des étudiants et des fonctionnaires. Le Bénin, avec l'appui décisif de la France à laquelle le président Kérékou a décidé de faire confiance, entame une transition démocratique parfaitement réussie conjointement avec le processus de réformes économiques. Après la conférence des forces vives de la nation dirigée par le Prélat catholique Isidore De Souza, un gouvernement de transition, mis en place en 1990, ouvre la voie au retour de la démocratie et du multipartisme. Le Premier ministre, Nicéphore Soglo, bat Mathieu Kérékou à l'élection présidentielle du 24 mars 1991. Premières années du renouveau démocratique (1990-2006) Nicéphore Soglo, le premier président élu de l'ère du renouveau démocratique, devrait remettre le pays sur les pistes de l'économie de marché en créant les conditions favorables à la croissance économique. À la faveur du renouveau du système de gouvernement, le président Soglo redorera le blason des religions endogènes en se conciliant les pouvoirs traditionnels et fait du 10 janvier de chaque année la Journée nationale du vaudou. Cependant, le poids des contraintes sociales à la croissance économique ainsi que les ajustements structurels qui visaient, entre autres, la compression des dépenses publiques recommandées par le FMI viennent raviver le mécontentement général de la population. De plus, les trafics traditionnels s'épanouissent au grand jour (whisky, essence, ciment, voitures). Après avoir perdu sa majorité au sein de l'Assemblée législative, le président Nicéphore Soglo, accusé de népotisme par ses adversaires, est battu par Mathieu Kérékou à la présidentielle du . C'est un choc pour Nicéphore Soglo qui, après avoir crié au complot, envoie ses félicitations à Mathieu Kérékou et s'en va méditer plus de quatre mois, hors d'Afrique, les raisons de ses erreurs fatales. Démocratiquement, Mathieu Kérékou est de retour sur la scène politique béninoise, après avoir dirigé le pays pendant dix-sept années (de 1972 à 1990) dans le fiasco politique et économique de la désormais ancienne république populaire du Bénin. Les élections législatives de donnent de justesse la victoire à la Renaissance du Bénin (RB), le mouvement de l'opposition dirigé par Rosine Soglo, épouse de l'ancien président Nicéphore Soglo. Ces élections marquent l'échec du Mouvement africain pour la démocratie et le progrès (MADEP), le parti d'un des proches du président Kérékou, l'homme d'affaires Séfou Fagbohoun. Cependant, en , Mathieu Kérékou est réélu président de la République avec 84.06 % des voix. Arrivé en tête au premier tour, face à son prédécesseur Nicéphore Soglo, il sera confronté au désistement de ce dernier ainsi qu'à celui d'Adrien Houngbédji arrivé en troisième position. Ces deux candidats démissionnaires ont qualifié le scrutin de « mascarade ». Terni par des soupçons de fraudes électorales et âgé de soixante-sept ans, Mathieu Kérékou entame donc un second mandat consécutif dans des conditions économiques fragiles. Présidence de Boni Yayi (2006-2016) Depuis 2001, le Bénin est plongé dans de graves difficultés économiques, en raison de la situation difficile du port autonome de Cotonou, du choc pétrolier, de la crise du secteur du coton, de la contrebande très étendue, des effectifs pléthoriques de l'administration ou encore des sérieux problèmes d'approvisionnement en électricité créés par les sécheresses. Le Bénin est dans une période économique difficile que seule l'agriculture, relativement diversifiée parvient à maintenir compétitif face à ses voisins. C'est ainsi que lors des élections de mars 2006, les Béninois ont décidé d'exprimer leur « ras-le bol » et que le novice en politique, l'ancien président de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), le docteur Boni Yayi succède à la surprise générale à Mathieu Kérékou avec 75 % des suffrages (notons un taux de participation fort de 76 %). Mathieu Kérékou qui avait refusé de changer la constitution n'a pas pu se représenter. Il n'en était pas moins opposé à Boni Yayi, trop novice à son goût. En effet, à quelques jours des résultats l'ancien président, surnommé « le caméléon », a plongé le pays dans le doute, en affirmant publiquement que lors du déroulement de l'élection il y avait eu des dysfonctionnements dans l'organisation, avec des problèmes de listes électorales et de cartes d'électeur. Malgré cela, la coordination des observateurs internationaux indépendants s'est félicitée au cours d'une conférence de presse à Cotonou, du déroulement du second tour de l'élection présidentielle au Bénin, jugeant qu'il avait été de « très bonne tenue ». Présidence de Patrice Talon (depuis 2016) Patrice Talon remporte l’élection du 20 mars 2016 avec 65,39 % des voix face à Lionel Zinsou (34,61 %) des suffrages. En avril 2017 et en juillet 2018, le parlement béninois rejette une réforme constitutionnelle. Le gouvernement annonce dans la foulée la tenue d’un référendum sur cette réforme avant de se rétracter en août de la même année. Le ministre de la Défense, Candide Azannai, a présenté sa démission dès le mois de mars 2017 pour marquer son opposition à ce projet de réforme. Présenté par la presse comme l’un de ses plus proches soutien politique, c’est un coup dur pour Patrice Talon. En 2018, une nouvelle cour de justice est créée. La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) apparaît pour l’opposition politique au président Talon comme une institution inféodée au pouvoir de ce dernier. Selon le journaliste Ariel Gbaguidi, la CRIET est « érigée comme une justice superpuissante prête à neutraliser toute voix opposée à celle du chef de l'État et à empêcher toute compétition politique ». Depuis la création de la CRIET, le Réseau Ouest Africain pour l’Edification de la Paix (WANEP-Bénin) affirme qu’il existe des « risques de vassalisation du pouvoir judiciaire ». En février 2018, dans la perspective des élections législatives d’avril 2019, des formations politiques soutenant l’action de Patrice Talon se rassemblent au sein de l’Union progressiste. En mars 2019, la Commission électorale nationale autonome ne valide que deux listes sur 7 présentées, toutes deux favorables au président Patrice Talon, pour les élections du 28 avril 2019. L’opposition se retrouve exclue de facto des élections. Le 29 mars la Cour africaine des droits de l’homme réunie à Arusha dénonce des dérives éloignant le pays de l’État de droit. Jean-Baptiste Elias, dirigeant du Front des Organisations Nationales contre la corruption, affirme en avril 2019 que «la démocratie risque de tourner en dictature» au Bénin. Dans le contexte d’élections législatives controversées et sans opposition, l’ONG Social Watch Bénin décide de ne pas participer au processus contrairement à la séquence électorale de 2015. Quelques mois après les élections, en mai 2019, une intrusion djihadiste est constatée avec l'enlèvement de deux Français dans le parc national de la Pendjari. Cet événement, même si les otages sont libérés par une intervention de forces françaises, confirme la possibilité de voir les groupes djihadistes descendre vers le golfe de Guinée au fur et à mesure de la déstabilisation du Burkina Faso, et du centre du Mali. Cela contrarie également un des objectifs économiques du président béninois, Patrice Talon, de développer le tourisme dans son pays. Politique et administration Le , le nouveau président de la république du Bénin, , est officiellement installé dans ses villas à Cotonou. Le nouveau président qui prône une « république coopérative et solidaire », a énuméré les quatre priorités de son mandat que sont les ressources humaines, une gouvernance concertée, le développement de l'esprit d'entreprise, la construction de nouvelles infrastructures. L'ancien président de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) est élu président de la République à l'issue du deuxième tour de scrutin le , rassemblant 74.51 % des suffrages, contre 25.49 % pour Adrien Houngbédji, qui a présenté ses félicitations au nouvel élu. Candidat indépendant, Thomas Boni Yayi a su rallier les ténors de la politique béninoise que sont Albert Tévoédjrè, Émile Derlin Zinsou et une vingtaine de députés à l'Assemblée nationale, avant de bénéficier des consignes de vote de presque tous ses concurrents du premier tour, à l'issue duquel il totalisait un peu plus de 35 %, contre 24 % pour son poursuivant Adrien Houngbédji. Apparemment, les consignes de vote ont été suivies. Toutefois, certains observateurs estiment qu'avec ou sans consignes, le « candidat du changement » serait passé. Aux yeux des électeurs et plus particulièrement des jeunes et des milieux d'affaires, Boni Yayi (économiste) incarne l'espoir d'une reprise économique, l'amoindrissement du chômage, la lutte contre la corruption, la bonne gouvernance. Le successeur de Mathieu Kérékou a promis un taux de croissance à deux chiffres (environ 5 % actuellement) et le positionnement du Bénin en tête des producteurs du coton ouest-africains à partir de la campagne agricole 2006-2007. Quoique entouré de toute la classe politique, Boni Yayi se refuse à faire de la politique politicienne. « Nous sommes venus pour produire de la richesse », dit-il, refusant de constituer un « gouvernement de remerciement ». Cependant, des sources bien informées indiquent qu'il a demandé aux partis politiques de lui proposer des cadres pour la formation du gouvernement. Les élections législatives du donnent la majorité à la Force Cauris pour un Bénin émergent (FCBE). Le président Boni Yayi a été réélu pour un second mandat lors des élections présidentielles de mars 2011. Obtenant plus de 55 % des voix, contre 35 % pour son principal concurrent Adrien Houngbédji, Boni Yayi a été élu dès le premier tour. Il s'est engagé, dès sa prise de fonction, à ne pas modifier la constitution dans le but de briguer un troisième mandat et quitte donc ses fonctions en mars 2016, à l'issue des prochaines élections présidentielles. Lui succède Patrice Talon, candidat indépendant et ancien homme d'affaires. Découpage territorial Départements Le Bénin est divisé en douze départements : Communes Après la réforme de 1999, les sous-préfectures et les circonscriptions urbaines ont été remplacées par 77 communes. Une nouvelle fixation des chefs-lieux des départements est en vigueur depuis le 22 juin 2016 Villages Depuis l'amendement de la Liste des unités administratives locales en 2013, le Bénin compte villages et quartiers de ville. Économie Le Bénin est membre de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Sa monnaie est le franc CFA. Il appartient au groupe des pays les moins avancés. En termes d’indice de développement humain (IDH), il se classe au 163 rang sur 189 du rapport PNUD 2017, reculant de deux places par rapport à 2016. Pour 2020, il se situe au 149 rang sur 190 du rapport Doing business, qui calcule l'indice de la facilité de faire des affaires, contre 153 l'année précédente. Pourtant le taux de croissance, tombé à 2.5 % en 2010 (le plus bas de l’Afrique de l’Ouest), est depuis 2011 légèrement supérieur à 5 %. Mais la croissance, la baisse de l'inflation et le développement des infrastructures ne suffisent pas pour réduire la pauvreté globale, du fait de l'absence de redistribution, de la pression démographique et de la présence d’un secteur informel très important, en forte progression depuis les années 1980. Le port autonome de Cotonou (PAC) constitue l'un des pivots de l'économie béninoise. Cependant, 80 % des marchandises importées sont réexportées vers le Nigeria, ce qui rend le pays très dépendant de son puissant voisin. L'autre source de richesses est le coton, culture qui a réussi d'excellentes récoltes, même si sur le marché mondial, le cours de la livre de la fibre était en 2015 autour de , relativement bas comparé au pic des la livre qu’il avait atteint en 2011. Le Bénin était à la quatrième place du palmarès des sept premiers producteurs africains de coton au milieu des années 2010. Les principales cultures sont surtout vivrières : igname, manioc, maïs, sorgho, riz paddy, fruits et légumes. L'élevage concerne principalement le cheptel bovin qui comptait têtes, des ovins (), des caprins (1 ), des porcins () et des volailles () selon les données de la Direction de l’Elevage (2012). Le cheptel national des porcs est constamment sous la menace de la peste porcine africaine (PPA) qui sévit sous une forme enzootique. L’élevage non conventionnel prend de l’ampleur avec un nombre de plus en plus important d’éleveurs de poules pondeuses, de lapins, d’escargots, de poulets chair et d’abeilles. L’agribusiness se développe avec un engouement des jeunes agripreneurs qui développent plusieurs initiatives en se basant sur les technologies de l’information et de la communication. Des sites internet (le blog de Louis Agbokou par exemple), des plateformes de ventes en ligne de produits agricoles (la plateforme BenAgri par exemple), des magazines spécialisés (La Voix Rurale par exemple), des groupes WhatsApp et Facebook sont créés entre acteurs du secteur agricole. Ces types d’acteurs principalement les jeunes discutent entre eux des préoccupations afférentes à leurs activités et contribuent au développement du secteur agricole. La pêche reste souvent artisanale, elle est concurrencée par les bateaux étrangers. On note également le développement de la pisciculture avec pour espèces élevées le Clarias et le Tilapia. Le tourisme représente 2.5 % du PIB du pays, qui occupe la cinquième place des destinations en Afrique de l'Ouest. En 2013 il a accueilli étrangers contre en 2012. Ses principaux atouts sont les plages et les cités lacustres du sud (Ganvié), les parcs animaliers au nord (Pendjari et W), Abomey et ses palais royaux, Ouidah, lieu de mémoire de l'esclavage et berceau du culte vaudou. Aménagement du territoire Le pays est encore très en retard au niveau de l'aménagement du territoire. Il manque notamment d'une véritable infrastructure de transport, ce qui empêche ou ralentit grandement le développement du pays. La politique d'urbanisme est elle aussi balbutiante. À Cotonou et dans les autres grandes villes, les services de voirie n'ont permis de bitumer qu'une petite partie des rues mais la majorité des voies de circulation reste faite de terre souvent bosselée et se remplissant d'eau à la moindre pluie. L’électrification encore insuffisante dans le pays met un frein au développement économique et connait des interruptions régulières quand elle est présente. Environ 70 % de la population béninoise a accès à de l’eau potable salubre, et 46 % seulement à des services d’assainissement. Pour aider à son développement, le Bénin bénéficie depuis 2010 d'une subvention importante mise à la disposition du Bénin par le peuple des États-Unis à travers le Millennium Challenge Account dans le cadre d’un accord de don signé entre les deux pays. Le deuxième accord de don, d’un montant de de dollars, a été signé en juillet 2015 pour la mise en œuvre de son prochain programme (2016-2021) axé essentiellement sur la reconstruction du sous-secteur de l’énergie électrique. Ce programme couvre quatre domaines : la production, la distribution, les réformes institutionnelles et l’énergie décentralisée. Le premier accord (2006-2011), d’un montant de de dollars avait porté sur quatre projets : le foncier, la justice, les services financiers et le port de Cotonou. D'autres pays ont aussi des programmes d'aide au développement du Bénin comme la France au travers de l'agence française de développement. Immédiatement après son entrée au pouvoir en 2016, le président Talon a commencé à rénover les rues des grandes villes et à gérer l'évacuation des ordures. La route des Pêches par exemple, qui sort de Cotonou en direction de Ouidah, est devenue une artère à six pistes éclairée par de l'énergie solaire. Transport ferroviaire Après la fermeture de plusieurs lignes de chemin de fer, la ligne de 438 km entre Cotonou et Parakou est encore en service. Toutefois, il semblerait qu'elle ne transporte plus de personnes, mais uniquement du fret. Population et société Démographie Succédant au Recensement général de la population et de l'habitat de 2002 (RGPH3), un quatrième recensement (RGPH4) s'est déroulé en 2013. Ses résultats définitifs ont été publiés en juin 2015, mais des estimations sont calculées plus fréquemment. L'effectif de la population a évolué à un rythme soutenu. Le pays comptait en 1910 et en 1950. Après l'indépendance, on en compte en 1961, puis en 1979 et en 1992. Le recensement de 2002 dénombre . Selon une estimation de juillet 2020, le Bénin compte à cette date et se classe au mondial. La population béninoise est jeune et à dominance féminine, majoritairement rurale, mais les citadins représentent 49 % en 2020 et le taux annuel d'urbanisation était de 3,89 % entre 2015 et 2020. Le Bénin est constitué d'un grand nombre d'ethnies, d'importance numérique variable et de répartition géographique inégale. Selon le recensement de 2002 (qui inclut les populations apparentées), les Fon sont les plus nombreux (39,2 %), fortement localisés dans les départements du sud. Les Adja (15,2 %) sont concentrés dans le Mono et le Couffo. Les Yoruba (12,3 %) sont très présents dans les départements des Collines et du Plateau. Les Bariba (9,2 %), les Batammariba (6,1 %), les Yoms (5,5 %) et les Peuls (4 %) vivent plutôt dans le nord. Le Bénin abritait plusieurs milliers de réfugiés, notamment en provenance du Togo, mais ce nombre a considérablement diminué depuis la mise en œuvre, avec l'appui du HCR, d'une nouvelle stratégie d'intégration en 2013. Langues La langue officielle du Bénin est le français. Le prestige de cette langue, comme langue des médias, de l'administration et des communications interethniques, pousse à son apprentissage, notamment en milieu urbain. Une variété de français dénommée « français d'Afrique » s'est développée dans les rues et marchés de Cotonou. Il s'agit d'un parler presque argotique. Selon le rapport 2014 de l’OLF, le Bénin compte 35 % de francophones dans sa population. Le Bénin est membre de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) et de l'Assemblée parlementaire de la francophonie (APF). Une cinquantaine de langues africaines sont parlées sur le territoire béninois. Parmi elles, une vingtaine seulement dépassent un cercle restreint. La plus répandue est le fon, suivi par le yoruba, le gun-gbe, le mina, l’adja et le bariba. L’anglais est utilisé dans le monde des affaires, notamment pour les échanges avec le Nigeria voisin. Religions La Constitution de 1990 proclame la laïcité de l'État et la liberté de pensée, d'expression et de pratiques religieuses. Le Bénin est un pays membre de l'Organisation de la coopération islamique. D'après le recensement de 2013 (RGPH4), 27,7 % des habitants sont musulmans, 25,5 % catholiques, 11,6 % sont praticiens du vaudou, 6,7 % appartiennent à l’Église du christianisme céleste. Il existe d'autres communautés rassemblant moins de 5 % de la population, telles que les méthodistes, les adeptes de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours (mormons), les Témoins de Jéhovah, les bahaïs, les baptistes, les pentecôtistes, les membres de l’Église de l'Unification (Moon) et les eckankars. 5,8 % de la population se déclare sans affiliation religieuse. Les statistiques ne reflètent pas la place réelle du vaudou au Bénin, son berceau historique au . En effet de nombreux Béninois associent sa pratique à celles d'autres religions. D'abord diabolisé par les voyageurs, combattu par les missionnaires, interdit dans les années 1970 sous le régime marxiste de Kérékou, le culte du vaudou est l’objet, depuis 1993, d’une fête nationale, célébrée le 10 janvier et de plus en plus populaire. Éducation Au Bénin, le système éducatif doit faire face à une pression démographique soutenue, avec une augmentation probable de 25 % de la population scolarisable entre 2010 et 2020, donc des dépenses en éducation. Malgré un environnement macroéconomique peu favorable au cours des dernières années, le secteur de l'éducation conserve une priorité budgétaire plus forte que dans les autres pays d’Afrique subsaharienne. Les secteurs public et privé se sont développés conjointement, la couverture scolaire s'est accrue à tous les niveaux d'enseignement, mais, en ce qui concerne l'enseignement primaire, il reste à en améliorer l'accès et à réduire les abandons en cours de cycle. En effet, le travail des enfants reste un problème au Bénin car le pays se trouve être celui ayant le plus d’enfants de qui travaillent, parmi les pays pour lesquels les données sont disponibles (2008). Le pourcentage est de 76 % pour les filles et de 72.8 % pour les garçons. Le pays dispose de deux universités publiques, l'Université d'Abomey-Calavi (UAC) et l'Université de Parakou (UP), créées en septembre 2001 en remplacement de l'université du Dahomey, fondée en 1970 et devenue l'université nationale du Bénin en 1975. Il existe d'autres établissements publics, tels que l'École du Patrimoine Africain (EPA), l'École nationale d'administration et de magistrature (ENAM), l'Institut national de la jeunesse de l'éducation physique et du sport (INJEPS) ou le Centre béninois de la recherche scientifique et technique (CBRST) et de nombreux établissements privés, tels que l'Université des sciences et technologies du Bénin (USTB). Médias La constitution du Bénin, adoptée en 1990, garantit et protège la liberté d'expression, y compris la liberté de la presse, dans ses articles 23 et 24. L'article 23 affirme que « Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience, de religion, de culte, d’opinion et d’expression dans le respect de l’ordre public établi par la loi et les règlements ». L’article 24 dispose que « la liberté de la presse est reconnue et garantie par l’État. Elle est protégée par la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) dans les conditions fixées par une loi organique ». Le Bénin a longtemps été considéré comme l'un des exemples de démocratie moderne en l’Afrique de l’Ouest, bénéficiant d'une liberté de la presse satisfaisante, malgré la pauvreté. Cependant la situation se dégrade peu à peu, particulièrement après l'élection présidentielle de 2006 : difficultés d’accès aux sources d'information, conditions de vie et de travail difficiles des journalistes, financements occultes, manque de professionnalisme. En 2013, le Bénin se situe au du classement mondial de la liberté de la presse établi chaque année par Reporters sans frontières. En 2015, il est rétrogradé à la , sur . Depuis 2016 et l'accès à la présidence de Patrice Talon, les médias sont sous surveillance de l'Etat, et plusieurs journalistes et journaux ont été poursuivis en justice après l'adoption en 2018 de la loi portant Code du numérique. L'HAAC a publié le 7 juillet 2020 un communiqué demandant aux “médias en ligne de mettre fin à toutes publications sous peine de se voir appliquer la rigueur de la loi”.En 2021, le Bénin est perd une place de plus au classement mondial de la liberté de la presse de RSF ; il se situe au rang, il a donc perdu 36 places à ce classement depuis 2016. L'Office de radiodiffusion et télévision du Bénin (ORTB) est la société nationale de radio-télévision publique du Bénin. Sport Le football est le sport le plus populaire au Bénin. Créée en 1962, la Fédération béninoise de football est membre de la FIFA et de la CAF. L'équipe du Bénin de football est surnommée « les Écureuils ». De nombreux joueurs béninois sont recrutés à l'échelon international. Le handball et l'athlétisme sont également très appréciés, des filles comme des garçons. La pétanque et le roller sport sont deux disciplines sportives qui enregistrent la régulière participation du Bénin aux compétitions internationales. Outre ces sports importés à l'origine par la colonisation, des activités plus traditionnelles sont également pratiquées, telles que la lutte ou le sharro, une sorte d'affrontement viril à l'aide de longs bâtons, auquel se livrent les jeunes nomades peuls. Culture Patrimoine architectural Les palais royaux d'Abomey sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial depuis 1985. D'autres sites culturels figurent sur la liste indicative : l'habitat vernaculaire du nord Bénin, les quartiers anciens et le palais royal de Porto-Novo, les quartiers anciens et la route de l'Esclave d'Ouidah, le site lacustre de Ganvié, le village souterrain d'Agongointo-Zoungoudo. Arts visuels Arts anciens Abomey, l'ancienne capitale du royaume précolonial du Danhomè, a produit un art de cour florissant, dont témoignent les bas-reliefs, portes, sièges, trônes et poteaux sculptés, les statues en bois ou en métal, les récades ciselées, les tentures à motifs appliqués. Au sud d'Abomey-Calavi, le Petit Musée de la Récade, situé au Centre, présente une collection de quarante-et-une récades traditionnelles. Art contemporain Fondée à Cotonou en 2005, la fondation Zinsou est la première structure béninoise consacrée à l'art contemporain. En 2013, elle ouvre un musée à Ouidah, qui présente une partie de sa collection. Les plasticiens Cyprien Tokoudagba, Romuald Hazoumè, Emo de Medeiros, Charly d'Almeida , Dominique Zinkpè, Ishola Akpo, Remi Samuz ou Cyr-Raoul X, sont quelques-uns des grands noms de l'art contemporains. Inauguré le 6 février 2015, Le Centre est un espace artistique pluridisciplinaire installé dans le quartier de Lobozounkpa, à Abomey-Calavi, à quelques kilomètres de Cotonou. Dévolu à la création artistique contemporaine, il est placé sous la direction de l'artiste plasticien Dominique Zinkpè. Doté du Petit Musée de la Récade, de salles d'exposition, du Jardin à sculptures, de résidences, d'ateliers de créations, d'un espace scénique et d'un café, ce lieu est un espace de création et d'échanges dont l'objectif est de contribuer au rayonnement de la scène artistique contemporaine béninoise. Photographie L'un des pionniers de la photographie au Bénin, est Joseph Moïse Agbojelou (1912-2000), président de l'Association des photographes professionnels du Dahomey, qui ne comptait qu'une dizaine de membres en 1950. Mayeul Akpovi filme d'abord les grandes villes françaises avant de revenir à Cotonou où il prend quelque pour créer une vidéo, . Cinéma Plusieurs cinéastes béninois vivent en France de longue date, comme Sylvestre Amoussou ou Jean Odoutan, fondateur du Festival international du film de Ouidah (Quintessence) en 2003 et de l'institut cinématographique de Ouidah (ICO) en 2006. L'acteur Djimon Hounsou tente aussi sa chance en France, mais fait carrière aux États-Unis, à travers des films d'action tels que Gladiator, Blood Diamond, Amistad, Never Back Down, Forces spéciales et Les Gardiens de la Galaxie. Le cinéma numérique ambulant est présent au Bénin. Théâtre Depuis 1991, le Festival international de théâtre du Bénin (FITHEB) réunit pendant une semaine une centaine de troupes dans les grandes villes du pays : Cotonou, Porto-Novo, Ouidah, Abomey et Parakou. Littérature C'est une littérature essentiellement de langue française, née dans l'entre-deux-guerres, dans l'ancienne colonie du Dahomey. Les différents genres littéraires apparaissent dans l'ordre suivant : le roman, avec L'Esclave (1929) de Félix Couchoro, le théâtre (1933-1937), le conte et la légende (1941-1946) et enfin la poésie (1954). Paul Hazoumé est l'auteur du premier roman historique africain (Doguicimi, 1938), mais, comme Couchoro, il ne dénonce pas l'emprise coloniale. Les premiers regards critiques sur la société apparaissent dans les années 1960, avec Olympe Bhêly-Quenum ou Jean Pliya au théâtre. Les années 1980 voient le développement de la bande dessinée béninoise. La littérature féminine émerge. La parution en 2018, sous la direction de Gisèle Ayaba Totin, de Dix femmes écrivaines du Bénin l'atteste. Sophie Adonon, Harmonie Byll Catarya, Eliane Chegnimonhan, Lhys Degla, Adélaïde Fassinou, Myrtille Akofa Haho, Elena Miro K, Carmen Fifame Toudonou, sœur Henriette Goussikinde et Anaïs Aho participent à ce recueil. Musique La musique béninoise est moins connue à l'étranger que d'autres musiques africaines, cependant quelques-uns de ses artistes sont de grandes stars internationales comme Angélique Kidjo, ou encore feu Gnonnas Pedro. Certains artistes béninois sont aussi très reconnus à l'étranger comme Sagbohan Danialou, Stan Tohon, l'Orchestre Poly-Rythmo ou Ricos Campos, pour la nouvelle génération on peut citer Trio Teriba ou Dibi Dobo… Même s'il y a des rythmes et des courants musicaux propres au pays (Tchinck, Soyoyo, Zekede, Noudjiou…), il est vrai qu'à l'international ils ne sont pas très repris. N'oublions cependant pas que de grands courants musicaux comme différents types de salsa par exemple prennent leurs racines dans les rythmes animistes et de cérémonies vodoun et orishas du Bénin. Ces rythmes sont donc encore très présents aux Antilles (Cuba, Haïti, Porto Rico, Jamaïque) et en Amérique du Sud. Il faut également noter que le mouvement hip-hop est assez présent au Bénin depuis quelques années auprès de la jeunesse : le mélange francophone, anglophone et traditionnel donne d'ailleurs des styles assez remarquables. Les intemporels : Angélique Kidjo, Laurent Hounsavi, Gnonnas Pedro, le Orchestre Poly-Rythmo, Stan Tohon, Sagbohan Danialou, Gbessi, Janvier Dénagan, G. G. Vikey, Sophie Edia, El Rego, José Elmah (qui au-delà d'être chanteur, écrit pour nombre d'artistes béninois de la nouvelle génération des chansons à succès). La génération de la Dance Funk Decade : Jesse Franklin (William Gomez), avec une expérience entièrement reconnue sur toutes les ondes radios européennes, américaines, australiennes et japonaises (sur de grands labels comme Carrère, DiscAZ, Ricordi, arista, Geffen, BMG, A&M records). Les populaires, tradi et modernes : laurent Hounsavi, Vivi l'Internationale, Isbath Madou, Jean Adagbenon, Gangbé Brass Band, Les Frères Guedehoungue, Robinson Sipa, Fannick Marie Verge, Nel Oliver, Bless Antonio, Zeynab, Affo Love, Richard Flash, Ricos Campos, Ras Bawa, Alévi, Alèkpéhanhou, Gbézé, Jospinto, Bel monde Z, Pélagie la vibreuse, Willy Mignon, Franco Mama, Kèmi, Nydal Khelly, Kiinzah, Don Metok, G.G Lapino, Petit Miguelito, Rabbi Slo, Afafa, Laurent Hounsavi, Fafa Ruffino, Kona, Fanny, Nelly, Anna Téko, Sèssimè, Norbeka, Zomadokokpon, Trio Teriba, Zouley Sangaré, Pépé Oléka, Nila, Kuamy Mensah, Isdeen, Prince K-Sim, Giovanni, Wilf Enighma, Oluwa Kêmy Les éclectiques : John Arcadius, Lionel Loueke, Wally Badarou, Mina Agossi… Le mouvement hip-hop / rap (et son histoire) : Les artistes s'expriment principalement en français mais aussi dans les langues locales comme le fon, le yoruba, le bariba, le mina Les précurseurs du mouvement à la fin des années 1990 sont Ishack, Sakpata Boys, H2O Assouka, Radama Z, Jonquet Zoo, Tatu Clan, Gérard Ayi, Eric Harlem, Polo Orisha et bien sûr les légendaires Kaysee Montejàno et Ardiess Posse qui ouvrent vraiment les portes du rap au pays. Ardiess Posse organisera pendant de nombreuses années le célèbre festival « Hip Hop Kankpe » ou des artistes internationaux viennent se mêler aux locaux. Les années 2000, que l'on peut appeler « l'âge d'or du rap béninois », voient l’émergence de groupes ou artistes emblématiques comme Diamant Noir et Blaazfem, mais aussi Dhalai-K, Esprit Neg, Apouké, Private Club, Taka Crew, Duce, BMG Yari, Secteur Tréma, Monarchie, X Kalibur, Darkness, Fool Faya… Puis vient le temps des labels et collectifs qui se constituent pour avoir plus de chance d'être actifs et médiatisés (Ardiess Prod, Reflex Enten2ments, Cotonou City Crew, Afropop, Self Made Men, We Magic, Witch, Meko Prod, CKS, Carpe Diem, 4 Season, Afrika Media Group). Le rap s'est aussi conjugué au féminin au Bénin, mais trop timidement, quelques noms ont eu leurs petites heures de gloire : Moona, MC MCA, Kouadja, Kissmath, Beezy Baby. Beaucoup d’émissions radios ont contribué à travers les années à développer le mouvement et à le médiatiser avec passion, on peut retenir Ghetto Blaster de Freddy Shark sur Golf FM, Big Tempo de Sergent Markus sur Radio Tokpa, Rap Altitude de Gérardo sur Océan FM ou 360° Hip Hop de Nick sur Atlantic FM. Par la suite, des artistes de poids comme Dibi Dobo ou Mister Blaaz essayent de faire connaitre avec plus ou moins de succès le Bénin hors de ses frontières. On peut citer aussi plusieurs noms qui auront marqué leur époque comme Nasty Nesta, Jay Killah, Sam, Mutant, Adinon, Nicoteen, Sewedo (ADN), Kemtaan, Demos, Sam Seed, Cyanogêne, WP, Mamba Noir, D-Flex, K-Libr Volcanik, DRBX, Roccah, DJ Highfa, le regretté Rim'K… Une scène urbaine de Slam conscient est elle aussi très active depuis des années avec des artistes comme K-Mal Radji, Sergent Markus, Rodoutan le Silencieux, Le Yov, Sêminvo… L'avènement d'Internet a aussi permis au rap béninois d'être plus médiatisé, ouvert sur le monde et accessible à la diaspora éparpillée, de 2005 à nos jours des forums et sites comme Zangbeto, Béninzik, Rapdubled, Voluncorp, UrbenHits ont relayé les hits et clips à travers la toile. Depuis quelques années, le rap béninois cherche son identité tiraillée entre influences américaines, nigérianes, françaises et plus traditionnelles. Le manque de structures, de managements professionnels, d'investissements culturels de l'état et le copinage médiatique freine le développement de cette musique. Depuis 2014, les nouveaux talents urbains les plus populaires sont Fanicko, Tyaf, Hypnoz, Zef, Vano Baby, Nikanor, Sam-T… Le zouk : Richard Flash, Martin Hod, Miss Espoir. Musique religieuse et gospel : Plusieurs chorales catholiques (Chorale Sainte Monique, Les Maîtrises des cathédrales du pays…) et évangéliques du pays. Plusieurs chœurs confessionnels et synodaux. On peut y compter la brillante Anna Téko International, Émile Zola… Dans cette lignée, depuis quelques décennies, plusieurs prêtres catholiques font usage de la musique gospel, comme une véritable arme de la nouvelle évangélisation (Les Abbés Frédéric Viadénou, Damien Bokossa, Honoré Koudohin, Bienvenu Koukpo...). Gastronomie Les habitudes alimentaires des Béninois varient selon la zone géographique, le climat, la végétation et le sol. La cuisine est riche et mélange volontiers les traditions ancestrales locales, celles du Brésil, des pays arabes, d'autres pays africains et d'Europe. Les produits de base sont le maïs, le mil, le sorgho, le riz, le gari (ou farine de manioc) et l'igname. La majorité des préparations emploient du piment, du sel, de l'oignon, de la tomate, du gombo, de l'huile de palme ou d'arachide. De nombreux plats du terroir sont vendus dans la rue, par des marchandes ambulantes, dans des maquis, ou sur les marchés. Si, au Sud, la boisson traditionnelle béninoise est le sodabi, une liqueur obtenue après distillation du vin de palme, au Nord, on retrouve le Tchoukoutou qui est une bière artisanale à base de céréales. Fêtes et jours fériés (*) Date variable estimée : les célébrations islamiques sont déterminées en fonction de l'état de la lune et fixées peu avant. Santé Indicateurs statistiques Au Bénin, selon une estimation de 2020, le taux de natalité est de et le taux de mortalité de . La mortalité néonatale, infantile et infanto-juvénile restent élevées. Le niveau de l’espérance de vie à la naissance est faible, mais il a progressé pour atteindre en 2020. Le taux de fécondité demeure important, avec naissances vivantes par femme. On compte maternels pour vivantes. Épidémiologie Les maladies transmissibles constituent encore les principales causes de morbidité et de mortalité. Le paludisme et les infections respiratoires aiguës sont les deux premières causes de consultation soit respectivement 39.6 % et 14.9 % des cas en 2008. Viennent ensuite les autres affections gastro-intestinales (6.8 %), les traumatismes (5.8 %) et les maladies diarrhéiques (3.5 %). L’incidence des trois maladies prioritaires que sont le paludisme, les IST/VIH/sida et la tuberculose demeure inquiétante. Pour les touristes, une vaccination contre la fièvre jaune est obligatoire. On observe également l'émergence de maladies non transmissibles (MNT), telles que l'hypertension artérielle, le diabète ou l’obésité. Ces pathologies sont liées principalement à une alimentation déséquilibrée, à l’inactivité physique, au tabagisme et à la consommation nocive d’alcool. Malnutrition Selon l'UNICEF, . Au niveau national, c'est un enfant béninois sur trois qui souffre encore de malnutrition. En 2015, quatre agences du système des Nations unies, à savoir l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Programme alimentaire mondial (PAM), le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) et l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) ont accordé au Bénin un appui financier de plus de de dollars US, sur une période de trois ans, en vue de lutter contre la malnutrition chronique dans les communes rurales de Malanville et Karimama, au nord du pays, les plus affectées et les plus vulnérables sur le plan nutritionnel au Bénin avec un taux de malnutrition deux fois supérieur à la moyenne nationale. Codes Le Bénin a pour codes : BEN, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-3 ; BEN, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-3 ; BEN, selon la liste des codes pays du CIO ; BJ, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-2 ; .bj, selon la liste des Internet TLD (domaine de premier niveau) ; BN, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-2 ; DB, selon la liste des préfixes des codes OACI des aéroports ; RB, selon la liste des codes internationaux des plaques minéralogiques ; TY, selon la liste des préfixes OACI d'immatriculation des aéronefs. Notes et références Voir aussi Bibliographie . Articles connexes Biennale Bénin Colonie du Dahomey et république du Dahomey Culture du Bénin Politique au Bénin République populaire du Bénin Droits LGBT au Bénin Ministère des Affaires sociales et de la microfinance Béninois/Béninoise(es) Liens externes Afrique de l'Ouest État fondé en 1960
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Bulgarie
Bulgarie
La Bulgarie, en forme longue la république de Bulgarie (en et , translittération : et ), est un pays d’Europe du Sud-Est situé dans les Balkans. Elle est bordée par la mer Noire à l'est, au sud par la Grèce et la Turquie, au nord par le Danube et la Roumanie, à l’ouest par la Serbie et la Macédoine du Nord. Sa capitale est Sofia. La Bulgarie couvre approximativement la Thrace antique. Les premiers vestiges de civilisation sur son territoire datent de la fin du chalcolithique vers 4600 av. J. C. Les slaves s'y installent au et adoptent le christianisme de rite grec. Les Proto-Bulgares fondent en 680-681 la « Khanat bulgare du Danube », l'un des États successeurs de la Grande Bulgarie. Tengristes, ils adoptent eux aussi le christianisme en 864. Le « Premier Empire » ainsi fondé doit son nom aux Proto-Bulgares et sa foi aux Grecs : sur ces bases, il réalise au Moyen Âge la première et plus ancienne civilisation et fait adopter sa langue aux autres peuples slaves et grâce à son influence et grâce à l'écriture cyrillique son influence est renforcée et il est l'un des héritages. De 1018 à 1185 le pays devient une partie de l'Empire byzantin, mais renaît ensuite de ses cendres, plus brillant et plus étendu encore puisqu'il englobe au les actuelles Bulgarie, Macédoine du Nord, Macédoine-Occidentale, Serbie orientale, Valachie et Moldavie (territoires qui garderont jusqu'au la liturgie et leur langue. Après 1371, ce « Second Empire » se morcelle en plusieurs principautés (tzarats de Vidin et de Tarnovo, despotat de Dobroudja, principauté de Valachie, principautés slavo-macédoniennes), qui tombent sous la domination turque ottomane à la fin du siècle. Après une série de révoltes durant le , un grand État de Bulgarie est défini au traité de San Stefano en 1878, mais le Congrès de Berlin met fin à ce rêve en créant deux petites principautés bulgares qui, malgré les réticences des puissances occidentales, parviennent à s'unir en 1885 en un royaume qui fait reconnaître son indépendance en 1908. Pour tenter de retrouver ses frontières de San Stefano, la Bulgarie s'allie à l'Allemagne durant les deux guerres mondiales. En 1946, elle est intégrée dans le « bloc de l'Est » qui se disloque en 1990. Elle est membre de l'Organisation mondiale du commerce depuis 1996, de l'OTAN depuis 2004, de l'Union européenne depuis 2007 et elle est présidée, depuis 2017, par un président euro-sceptique pro-russe. La Bulgarie est une république parlementaire et démocratique affichant un haut Indice de développement humain (0,782). Étymologie Il est possible que la dénomination slavonne блъгаринъ blŭgarinŭ transcrive l'ancien turc bŭlgar (signifiant « agité, énergique, dérangeant »). La langue turque actuelle la plus proche du proto-bulgare est le tchouvache (). Le nom bŭlgar désignait les Proto-Bulgares, peuple cavalier venu de la steppe pontique et dont les origines sont, semble-t-il, multiples, en partie iraniennes avec des composantes alanes, mais surtout turques avec des composantes koutrigoures, outigoures, saragoures, khazares, petchénègues et coumanes. Géographie La Bulgarie se trouve dans le Sud-Est de l'Europe, avec de frontières terrestres (Roumanie ; Grèce ; Serbie ; Turquie ; Macédoine du Nord ). La longueur du littoral est de et l'altitude s'élève de (la côte de la Mer Noire) à (le mont Mousala). La principale caractéristique du pays est sa division en bandes de montagnes et de plaines orientées est-ouest. Du nord au sud se succèdent le plateau Danubien, le massif des Balkans (Stara planina), la Thrace du Nord, le massif du Rila et le massif des Rhodopes. La partie est, près de la mer Noire, est constituée de collines qui gagnent progressivement en hauteur en allant vers l'ouest. La partie ouest du pays est constituée uniquement de montagnes. Plus des deux tiers du pays, constitués de plaines, plateaux et collines, se situent à une altitude inférieure à . Les plaines (moins de d'altitude) représentent 31 % de la surface du pays, les plateaux (entre 200 et ) 41 % de la surface, les montagnes de faible élévation (entre 600 et ) 10 %, les montagnes moyennes (entre et ) 10 % et les montagnes élevées (plus de ) 3 %. L'altitude moyenne de la Bulgarie est de . Des montagnes relativement hautes occupent la zone située entre le bassin de Sofia, la plaine de Thrace et la frontière avec la Grèce au sud : les monts de Vitocha au sud de Sofia, le massif de Rila plus loin vers le sud et le massif de Pirin dans le Sud-Ouest de la Bulgarie. Ces montagnes constituent les paysages les plus saisissants de la Bulgarie et de toute la péninsule des Balkans. Le massif de Rila culmine au mont Mousala, plus haut sommet des pays Balkans. Une douzaine d'autres sommets dans le même massif culminent à plus de . Les plus hautes montagnes se caractérisent par des sommets rocheux et des lacs situés au-dessus de la limite arbustive. Les sommets moins élevés sont couverts de prairies alpestres qui donnent à la chaîne une image de paysage verdoyant. La chaîne de Pirin est caractérisée par des sommets et des pentes rocheuses. Son plus haut sommet est le mont Vihren, la deuxième plus haute montagne de Bulgarie. Plus à l'est se trouve le vaste massif des Rhodopes. Trois massifs montagneux : le Grand Balkan, le Rila et les Rhodopes, atteignent une altitude moyenne de et commandent un réseau de vallées dont la plus connue est la vallée des Roses. Les plaines qui s'étendent dans le Nord sont irriguées par les affluents du Danube tandis que celle du Sud est le centre du bassin hydrographique de la Maritsa. La Bulgarie a un réseau de 540 rivières, dont la plupart sont plutôt courtes. Le Danube reçoit environ 4 % de ses eaux des affluents de Bulgarie, tous issus du massif des Balkans, à part l'Iskar qui prend sa source dans le massif de Rila et coule vers le nord en passant par la banlieue est de Sofia, puis en longeant un canyon perpendiculaire aux Balkans pour finalement rejoindre le Danube. Le cours du Danube le long de la frontière entre la Bulgarie et la Roumanie est large de 1,6 à . La période des hautes eaux se situe en juin. Le fleuve est gelé en moyenne durant par an. Préservation de l'environnement Le pays a signé et ratifié le protocole de Kyoto. En 2010, la Bulgarie a atteint son objectif de réduire ses émissions de par 30 % en comparaison avec les niveaux de 1990. Malgré ce progrès, les grandes régions urbaines souffrent de la pollution de l'air gravement causée par des usines obsolètes et des centrales électriques à charbon. L'environnement est affecté aussi par l'utilisation de pesticides et la production énorme de métaux lourds à l'époque communiste. Pour améliorer la situation écologique, le pays a initié quelques programmes pour préserver l'environnement. Plus de 35 % du territoire de la Bulgarie est couvert par des forêts. La Bulgarie est condamnée par la cour de justice européenne en 2017 pour « non-respect systématique et persistant, depuis l’année 2007 jusqu’à l’année 2013 incluse au moins des valeurs limites journalières et annuelles applicables aux concentrations de particules en suspension ». La pollution diminue l'espérance de vie des Bulgares de selon l'Organisation mondiale de la santé. Le jour du dépassement (date de l’année, calculée par l'ONG américaine Global Footprint Network, à partir de laquelle l’humanité est supposée avoir consommé l’ensemble des ressources que la planète est capable de régénérer en un an) de la Bulgarie est le 22 juin (pour l'année 2019). Réseau européen Natura 2000 Le réseau Natura 2000 rassemble des sites naturels ou semi-naturels de l'Union européenne ayant une grande valeur patrimoniale, par la faune et la flore exceptionnelles qu'ils contiennent. En décembre 2018, la Bulgarie comptait 339 sites dont : 119 zones de protection spéciale (ZPS) pour les oiseaux sur une superficie de , 233 zones spéciales de conservation (ZSC) (dont les pSIC, SIC) pour les habitats et les espèces sur une superficie de . La superficie totale est de , ce qui représente 34,5 % de la surface terrestre et marine du territoire de la Bulgarie. Subdivisions Depuis 1999, la Bulgarie est subdivisée en 28 oblasti (en bulgare : = oblast, au singulier, et = oblasti, au pluriel). Ce terme peut être traduit, au choix, par « région », « district » ou « province ». Chacune des 28 régions porte le nom de la ville qui en est le chef-lieu, et où siège un « gouverneur régional » (en bulgare = oblasten oupravitel), dont le rôle est plus ou moins comparable à celui d'un préfet de département en France. Les gouverneurs régionaux sont nommés par le Conseil des ministres national, prévoyant un État fortement centralisé. Les municipalités sont dirigées par des maires, qui sont élus pour quatre ans, et par les conseils municipaux, qui sont élus au suffrage direct des organes législatifs. Les juridictions subnationales sont fortement dépendantes du gouvernement central pour le financement. En dehors de cet échelon régional existe un échelon local, celui des « communes » (en bulgare : – obchtina – au singulier, – obchtini – au pluriel), au sein desquelles chaque ville et village conserve une personnalité propre, même si une intercommunalité semble avoir existé dès le milieu du . Climat Le climat de la Bulgarie est de type continental et méditerranéen (climat pontique). À l'ouest et au nord du pays, le climat est nettement continental, avec des hivers froid et des étés chauds avec des températures comprises entre et l'hiver et à l'été. Sur la côte de la mer Noire au sud-est du pays, c'est l'influence du climat méditerranéen avec des températures entre et à l'hiver et à l'été. Le centre du pays est sujet à un climat de transition entre l'est et le sud (doux), l'ouest et le nord (plus froid). L'ensoleillement est élevé, surtout dans le sud et sur la côte au printemps, en été et jusqu'au début de l'automne. La pluie est fréquente en automne mais rare l'été, hormis quelques orages nocturnes. La neige est fréquente, surtout dans l'intérieur du pays et sur les massifs. Histoire Antiquité En 4600 avant l'ère chrétienne, une civilisation agricole se développe autour des limans voisins de la mer Noire, autour de l'actuelle ville de Varna. Cette culture de Varna, datant de la fin du chalcolithique, connaît un développement culturel et technologique sans précédent pour l'époque avec d'admirables poteries, des idoles en os et en pierre, des outils de cuivre et une nécropole contenant les objets d'or, découverte en 1972 (la plupart des pièces sont en électrum, alliage naturel d'or et d'argent pouvant contenir entre 15 et 40 % d'argent). La ville actuelle de Solnitsata (« saline ») est une des plus anciennes salines d'Europe. Entre et avant notre ère, l'orfèvrerie avait débuté sur les rives de la mer Noire dans ce qui est aujourd'hui l'Est de la Bulgarie et de la Roumanie. Les plus riches tombes renferment des diadèmes et des sceptres en or, des haches et des pointes de javelot à fort taux de cuivre, des parures raffinées, des céramiques finement décorées. L'étude des quelque de la nécropole de Varna démontre, à l'âge du cuivre, l'existence d'une société fortement hiérarchisée. Pendant l'antiquité, la Thrace doit son nom aux Thraces, peuple de langue paléo-balkanique, donc indo-européenne, qui occupait cette région. Leur existence est évoquée par Homère dans lIliade, au chant X. Ils auraient occupé, pendant l'Antiquité, le territoire de l'actuelle Bulgarie. Ils pratiquaient l'orphisme et d'autres cultes à mystères. Ceux du littoral ainsi que l'élite étaient hellénisés comme en témoigne l'antique cité d'Odessos, aujourd'hui Varna, fondée autour de 570 av. J.-C. par des colons venus de Milet. Les Thraces se répartissent en diverses tribus, jusqu'à ce que le roi Térès les réunisse, vers 500 avant notre ère, en un royaume des Odryses qui atteint son apogée sous le règne des rois Sitalcès et Cotys (383-359 ). Ce royaume est envahi et annexé par la Macédoine de , le père d'Alexandre, puis s'émancipe et connaît un renouveau sous Seuthès III en -341. En 46 de notre ère, la Thrace est définitivement intégrée dans l'Empire romain qui, petit à petit, romanise les populations au nord d'une ligne nommée Jirecek (du nom de l'historien tchèque du qui l'identifia), tandis qu'au sud de cette ligne, les Thraces étaient hellénisés. Moyen Âge À partir du arrivent, le plus souvent pacifiquement, des Slaves qui s'installent parmi les populations thraces romanisées ou hellénisées. Les Slaves deviennent progressivement majoritaires et s'organisent en petits duchés, les Sklavinies. La plupart adoptent le christianisme de rite grec. À partir du arrivent les Proto-Bulgares, une confédération tengriste de peuples et tribus de la steppe pontique et du bassin du Don (où se trouvait la Grande Bulgarie originelle, dont certains sont (proches des actuels Tchouvaches de l'Oural et Balkars du Caucase), d'autres iranophones (proches des Alains, et des actuels Ossètes du Caucase).Les slaves finiront par être assimilés au sein d'une population très majoritairement bulgare dont ils adoptent la langue et, en 864, la religion, mais à laquelle ils donnent le nom de Bulgares. La carte génétique montre clairement l'origine européenne de la plupart des Bulgares actuels. De cette osmose naît une civilisation originale à laquelle l'on doit, entre autres, les alphabets glagolithique et cyrillique. Au , les Bulgares du Don se séparent en deux fractions : l'une remonte vers le nord, et fonde la Bulgarie de la Volga (ultérieurement convertie à l'islam, et assimilée par les Tatars); l'autre moitié, menée par le khan Asparoukh, migre vers l'ouest, et fonde en 681 la « Bulgarie du Danube », un vaste état qui s'étendait sur les territoires des actuelles Bulgarie, Macédoine du Nord, Serbie orientale, Hongrie orientale, Roumanie et Moldavie. Selon des thèses récentes et bien fondées, telle que celle de l'académicien Bojidar Dimitrov, ce premier État bulgare était la continuation directe de l'État de Koubrat le Grand, le père d'Asparoukh, dont l'empire s'étendait aussi sur l'actuelle Ukraine. La Bulgarie danubienne va accroître sa puissance avec chacun des monarques qui vont se succéder. Leur capitale sera Pliska, de 681 à 893. En 717 le khan Tervel a été surnommé par ses contemporains « le Sauveur de l'Europe », après avoir, avec l'armée bulgare, protégé Byzance des assauts arabes. Kroum (803-814) institue le premier code de lois bulgare dont on ait connaissance, ce pourrait être un premier exemple en Europe de politique sociale étatique, assurant aux mendiants des subsides, et aux pauvres la protection de l'État, ainsi qu'à tous les Bulgares. En 864, Boris Ier de Bulgarie abolit le tengrisme, et embrasse la foi chrétienne orthodoxe. Il fait adopter le slavon alias le vieux bulgare comme langue usuelle et officielle. En restant dans l'influence de Byzance, transmise par Constantin Cyrille et Méthode, les Slaves et Bulgares ont pu évoluer vers une culture d'expression slave qui a d'ailleurs été aussi celle des principautés danubiennes jusqu'à l'époque phanariote, au . Le khanat, devenu par conversion tzarat de Bulgarie, devient rapidement une dangereuse menace pour l'Empire byzantin. Il atteint son apogée culturel et sa plus grande extension territoriale sous , fils de , le « Charlemagne bulgare ». En 893, ce dernier crée sa nouvelle capitale : Preslav. En 913, il sera reconnu par Constantinople comme « tsar » (un titre nouveau, déformation de « César », emprunté aux anciens empereurs romains, car avant cette époque, les monarques bulgares se titraient encore comme khans), et en 926 par le Pape de Rome. Son royaume atteint une extension considérable : de la mer Adriatique à la mer Noire, et du nord de la Roumanie actuelle à la Thessalie. Dans ce royaume multi-ethnique cohabitent des Grecs le long des côtes et dans les villes, organisés en « céphalies (κεφαλίες, кефалии), des Slaves majoritaires au long des rivières internes, organisés en « sklavinies » (Σκλαβινίαι, Склавинии), des Albanais (dans l'ouest) et des Thraces latinisés connus dans l'histoire sous le nom de « Roumains » autour des principaux massifs montagneux, des lacs macédoniens et au nord du Danube, organisés en « valachies » (Βλαχίες, Влахии). Les fastes de la cour bulgare et de l'Église contrastent alors avec le sort misérable des paysans, sous régime féodal. Les nombreuses guerres, le poids des impôts et le mécontentement populaire affaiblissent le premier empire bulgare. Au , en 969, l'empereur byzantin Basile II (surnommé « Bulgaroctone » : le « Tueur de Bulgares »), allié à la Rus' de Kiev, attaque la Bulgarie. En 971, il prend Preslav, la capitale, et en 1018 il met fin au premier Tzarat, en réincorporant les anciens territoires de la Bulgarie dans l'Empire romain d'Orient. En 1180, la révolte des Bulgares et des Valaques, menée par les frères Petar et Assen, va aboutir au Second Empire Bulgare. Durant le règne de Jean Kaloyan (1197-1207, dit « Joanisse, roi de Blaquie et de Bougrie » par Geoffroi de Villehardouin) la Quatrième croisade détruit la puissance byzantine en 1204 : Constantinople devient le siège d'un Empire latin d'orient. Baudouin VI de Hainaut qui avait été proclamé empereur à Constantinople tente de conquérir le royaume, mais Kalojan l'écrasa et le fit prisonnier à Andrinople en avril 1205. La rançon n'étant pas payée, Baudouin mourut en captivité. Kalojan mourut assassiné en 1207 par un mercenaire couman alors qu'il assiégeait Thessalonique tombée entre les mains des Croisés. Plus tard, sous le règne de Ivan Assen (1218-1241), le royaume parvint à son apogée. Les arts et la culture connaissent un grand essor, comme en témoignent, entre autres, les fresques du monastère de Boiana près de Sofia, de nombreuses églises, ainsi que le palais de Tarnovo sur la colline de Tsarevets. À cette époque le royaume possédait l'accès à trois mers : la mer Noire, la mer Égée et la mer Adriatique. Sur le plan économique, Ivan Asen encouragea le commerce, accorda des privilèges à la république de Dubrovnik (vers 1230) et frappa monnaie en or et en bronze. Ivan Assen mourut en 1241. Une conjuration de boyards assassina son fils mineur ainsi que son frère Mihail Assen. En 1242, les raids tatars et mongols frappèrent durement le royaume des Assénides, au retour de leur grande invasion en Occident, et obligent cet État à payer tribut à la Horde d'or dirigée par Djötchi. La dynastie des Assénides régnera encore une quarantaine d'années, avant d'être remplacée par la dynastie des Terter. Bien qu'affaibli par la domination tatare, le royaume connaîtra une dernière période brillante sous le long règne (1331-1371) de tsar Ivan Aleksandre Asen. La première période de son règne (1331-1364) est une réussite avec la reconquête des territoires qui avaient été perdus en Thrace, le long de la Mer Noire et dans les Rhodopes. La seconde période (1365-1371) est marquée par les défaites contre Amédée VI de Savoie qui se dirige vers la Mer Noire (1366-1367), contre le Royaume de Hongrie qui envahit la région de Vidin (1365-1369). Le royaume est partagé entre les fils d'Ivan Alexandre, l'un ayant le royaume de Vidin, l'autre le royaume de Tărnovo, alors que le Despotat de Dobroudja était devenu indépendant au fil du règne d'Ivan Alexandre. Trop faibles pour opposer une résistance réelle, les deux royaumes de Tarnovo (1393) et de Vidin (1396) allaient tomber l'un après l'autre sous la domination de l'Empire ottoman à la fin du . Période ottomane La Bulgarie est entièrement conquise en 1396. La position géographique de la Bulgarie, l'importance relative de sa population ainsi que le peu d'intérêt que lui portaient les puissances occidentales en ont fait une province de l'Empire ottoman pendant près de cinq siècles, de 1396 à 1878. La Bulgarie, annexée à l'Empire ottoman, n'est alors qu'une province administrée par les sultans d'Istanbul sous la tutelle religieuse du Patriarcat de Constantinople. Le pays perd son indépendance mais aussi son nom et sa capitale : les Ottomans n'emploient que le mot Roumélie pour désigner l'ensemble de leurs possessions balkaniques (en turc Rumeli signifiait « pays des [Gréco]orthodoxes », le terme (> gr. Ρωμιός > gr. class.Ῥωμαῖος) étant devenu progressivement depuis la survie de l'Empire Romain exclusivement en Orient (celui dont la capitale était transférée de Rome à Byzance /renommé Constantinople, /=Istanbul de nos jours/) l'éthnonyme de tous les sujets de l'Empire et l'administration ottomane ne distinguait pas la population que sur le principe confessionnel, c'est-à-dire les Bulgares étaient égalés aux Grecs et les autres nationalités chrétiennes orthodoxes d'Orient). Un système féodal strict y fut établi, afin de contrôler de près cette région proche d'Istanbul et donc stratégiquement essentielle. Les Bulgares n'étaient pas juridiquement égaux avec les musulmans ottomans et devaient payer des impôts beaucoup plus élevés (dhimmitude). Mosquées et minarets se multiplient au fil de la colonisation ottomane et de l'islamisation d'une partie des Slaves (Pomaques). Sur les côtes, les Grecs demeurent à Nessebar, Obzor et Varna. Quelques églises sont rasées et c'est autour de la religion chrétienne, dans les montagnes, que la résistance s'organise, le plus souvent grâce aux monastères qui vivaient repliés sur eux-mêmes pour éviter les représailles, mais qui entretenaient le culte de la nation bulgare. La période ottomane permet aussi l'accès à l'indépendance de l'Église Bulgare. Échappant à la tutelle du Patriarcat œcuménique de Constantinople, dominé par les Grecs, les religieux orthodoxes bulgares instaurent l'exarchat Bulgare en 1870 avec le consentement de la Sublime Porte et sous les pressions russes. Vers la deuxième moitié du , avec le développement de l'économie et le commerce et le déclin de la force militaire turco-ottomane, une nouvelle génération de Bulgares surgit. Les plus éminents personnages de cette véritable Renaissance tardive sont le moine Païssii de Hilendar, Petar Beron, Kolyo Ficheto (le plus grand architecte de l'époque), Georgi Rakovski, le poète Khristo Botev (tué en 1876), Georgi Benkovski, Liuben Karavelov et Stefan Stambolov. Isolés dans leurs montagnes, les monastères deviennent de vrais foyers de résistance contre les Ottomans. De nombreux nationalistes y trouveront refuge. Parmi eux, le plus célèbre des héros révolutionnaires, Vasil Levski, sera pendu à Sofia. La domination ottomane ne prend effectivement fin qu'à la suite de l'insurrection d'avril 1876, qui entraîne la guerre russo-turque de 1877 et le traité de San Stefano du , par lequel la Bulgarie acquiert une indépendance relative en tant que principauté autonome. Restauration de l'État bulgare La création de ce grand État slave dans les Balkans et le renforcement de l’influence russe dans la région provoquent le bouleversement des intérêts politico-stratégiques des Grandes Puissances. Aussi, devant leurs protestations, le tsar Alexandre accepte la réunion du Congrès de Berlin en 1878. Ce dernier se clôt par le Traité de Berlin qui supprime la Bulgarie ethnique du traité de San Stefano qui faisait suite au conflit russo-ottoman, et divise en deux la nouvelle principauté bulgare. Ces nouvelles frontières refusent aux Bulgares l'unité réclamée par les nationalistes. Plusieurs conflits régionaux démarrent. En 1879, la Bulgarie se dote de la « Constitution de Tarnovo » instaurant une monarchie constitutionnelle où le souverain (Knèze) possède certaines prérogatives d'intervention définies dans la constitution. Le pouvoir législatif relève de l’Assemblée nationale. Le même jour le prince germanophone Alexandre de Battenberg (1879-1886) est élu chef de la principauté par l’Assemblée constituante. Mais le prince entre rapidement en conflit avec les libéraux alors au pouvoir et parvient grâce à un coup d'État, en 1881, à suspendre la constitution et à s’octroyer les pleins pouvoirs. En 1883, le prince rétablit le régime constitutionnel. En septembre 1885, un soulèvement permet aux Bulgares d’unir enfin la principauté de Bulgarie et la Roumélie orientale en un seul État. Un mois plus tard, la Serbie tente vainement d’envahir la Bulgarie. À partir de 1903, le prince Ferdinand de Saxe-Cobourg-Gotha (1887-1918) fait valoir ses prérogatives constitutionnelles en ayant lui-même le dernier mot lorsqu'il s'agit de désigner des premiers ministres. Cela conduit certains à parler d'un régime princier censé personnel. Continuant de se moderniser, la Bulgarie devient même une puissance militaire dans la région des Balkans, appelée « la Prusse des Balkans ». Néanmoins, ce n’est qu’en 1908 que le prince proclame l’indépendance de la Bulgarie, profitant de la prise du pouvoir par le parti Jeunes-Turcs à Constantinople. Il s'octroie le titre de tsar. Le pays est profondément impliqué en 1912 et 1913 dans les guerres balkaniques, série de conflits avec ses voisins. Pendant la première guerre balkanique, la Bulgarie conduit la Ligue balkanique contre l'Empire ottoman et a vaincu, mais une querelle relative au contrôle de Macédoine provoque une seconde guerre entre les pays de la Ligue. La Bulgarie, attaquée simultanément par ses voisins, a perdu face aux armées de l'Empire ottoman, la Serbie, la Grèce et la Roumanie. Cette perte a conduit à une « catastrophe nationale », avec la perte de territoires et une crise économique. Pendant les deux guerres mondiales, la Bulgarie se retrouve dans le camp des perdants. La perte de la Première Guerre mondiale provoque la seconde catastrophe nationale et dénote l'échec des efforts pour réunir tous les Bulgares dans un État-nation. Une période d'instabilité politique a suivi. Le coup d'État du 9 juin 1923 supprime l'ancien gouvernement agrarien et installe un régime pro-fasciste d'Alexandre Tsankov. En septembre la même année, une insurrection ouvrière visant à renverser le gouvernement de Tsankov a échoué. Pendant l'entre-deux guerres et en prenant exemple sur l'Allemagne nazie, le tsar contourne une à une les clauses du Traité de Neuilly, de façon indirecte tout d'abord, puis ouvertement à partir des années 1930. C'est ainsi qu'il parvient à fonder à nouveau une armée de l'air dès 1935. Dans le même temps, il soumet la Bulgarie à un régime fortement autoritaire. En 1935, le tsar Boris installe une dictature personnelle pour éviter la crise politique. La Bulgarie continuera néanmoins à renforcer son armée à la fin des années 1930. Le 7 septembre 1940, l'Allemagne aide la Bulgarie à se faire restituer la Dobroudja du Sud par la Roumanie (traité de Craiova). Cette aide allemande avait comme but certain de voir la Bulgarie se ranger du côté des pays de l'Axe, ce qui fut fait le mars 1941 lorsque le tsar Boris signa le pacte tripartite. La Bulgarie entra en guerre aux côtés de l'Allemagne contre la Yougoslavie et la Grèce (opération Maritsa), ce qui lui permit de récupérer également la Macédoine et le débouché sur la mer Égée. À la suite du décès du tsar Boris le 28 août 1943, les alliés tentèrent de faire pression sur le jeu des alliances bulgares en bombardant directement la Bulgarie. Malgré une position de neutralité préservée durant toute la guerre vis-à-vis de l'Union soviétique, l'Armée rouge approche de la frontière bulgare puis déclare la guerre à la Bulgarie le 5 septembre 1944. C'est la « guerre d'un jour », car le lendemain, une insurrection menée par la coalition du Front de la Patrie (communistes bulgares et Zveno) renverse le gouvernement et instaure un régime favorable à l'URSS. Sort des juifs bulgares En , un vaste mouvement d'opinion, en Bulgarie et des figures comme Dimitar Pechev convainquent le tsar Boris de refuser de livrer les juifs nationaux aux nazis malgré la présence de la Wehrmacht sur le sol de son allié. Seuls les juifs grecs (des territoires de l'Égée pris à la Grèce) et juifs bulgares sont sacrifiés ; le reste de la communauté juive de Bulgarie vivant à l'intérieur des frontières définies par le traité de Neuilly échappe à la déportation. Les juifs de Thrace et de Macédoine, territoires « libérés par l’armée bulgare » en 1941, sont déportés en 1943. État communiste Après la Seconde Guerre mondiale, la Bulgarie entre dans la sphère d'influence de l'URSS (avec l'entrée de l'armée rouge le ) et devient elle-même en 1946 une « démocratie populaire » incluse dans le bloc de l'Est et gouvernée de manière dictatoriale : la République populaire de Bulgarie. En 1947, le Parti communiste bulgare commence à imposer un contrôle total sur l'économie, s'empare de tous les capitaux des entreprises privées (environ 6100) et effectue une nationalisation intégrale. Georgi Dimitrov guide l'élaboration de la constitution de 1947 sur le modèle de la constitution de 1936 de l'URSS stalinienne, la plus démocratique et la moins appliquée des constitutions connues, dont les clauses principales sont l'égalité devant la loi, un système universel de protection sociale, la liberté d'expression, la presse et de réunion et l'inviolabilité de la personne, du domicile, de la correspondance : tout ce que le NKVD violait systématiquement en URSS, suivi en Bulgarie par son équivalent le КДС (KDS) ou CSS, entre autres dans le camp de concentration de Béléné, sous prétexte de défendre la « révolution nationale » du 9 septembre 1944. L'URSS a une telle confiance dans le régime communiste bulgare, qu'à l'exception des deux petites stations d'écoute et de surveillance aérienne et navale des caps Kaliakra et , l'Armée rouge n'entretient aucune troupe sur le sol de la Bulgarie, tout en lui livrant son pétrole à des tarifs préférentiels en échange de produits agricoles et de l'industrie légère. Les relations avec Moscou sont tellement proches qu'il fut très sérieusement envisagé des années après que la Bulgarie devienne la seizième république soviétique. La stalinisation de la société est totale, avec la formation de combinats industriels géants et la collectivisation des terres. De 1950 à 1956 le stalinien Valko Tchervenkov démantèle les derniers vestiges de l'activité économique privée et de société civile autonome : alors que la pénurie sévit, nécessitant un système de coupons de rationnement, les statistiques officielles annoncent triomphalement que le niveau de vie aurait augmenté de 75 %. L'agriculture vivrière bulgare est sacrifiée à la constitution rapide d'une infrastructure industrielle tandis que Tchervenkov effectue des purges politiques, une censure stricte, une politique isolationniste et impose le culte de sa propre personnalité. Avec la mort de Staline en 1953 et la déstalinisation, Tchervenkov est écarté du pouvoir, Todor Jivkov devient premier secrétaire du parti communiste bulgare (PCB) en 1954, puis président en 1962. L'ambitieux programme industriel de Tchervenkov est revu à la baisse, l'agriculture redevient prioritaire et les coupons de rationnement disparaissent. S'ouvre alors une ère de plus de trente-cinq ans de domination d'un seul homme qui ne sera chassé du pouvoir qu'en 1989, à l'âge de . Mais le régime autocratique de Jivkov est aussi une ère de stabilité politique et économique sans équivalent dans le bloc de l'Est. Dans les années 1980, un certain nombre de problèmes politiques (vieillissement de la nomenklatura), économiques (inflation due à l'économie parallèle) et sociales (la question turque) déstabilisent le régime. En 1989, l'État bulgare a entrepris le plus grand programme de nettoyage ethnique de la guerre froide en Europe, depuis l'après-guerre et l'expulsion des Allemands d'Europe de l'Est. Dans une tentative de renforcer sa propre légitimité alors que le communisme s'effondrait dans tout le bloc de l'Est, le régime de Jivkov a eu recours au nationalisme bulgare. Il décide d'expulser tous ceux Turcs de Bulgarie jugés « non bulgarisables ». Entre le 30 mai et le 22 août 1989, entre et 322 000 Turcs bulgares ont été expulsés vers la Turquie. Avec d'autres expulsés plus tôt et des membres de la famille qui ont émigré pour rejoindre les expulsés ou qui ont émigré après l'effondrement de l'État communiste le 10 novembre 1989, environ , voire , des Bulgares turcs ont quitté la Bulgarie pour la Turquie. La campagne de changement de nom a été imposée par les forces armées bulgares. Entre 800 et ont été tuées, en l'espace de trois mois. Au camp de concentration de Béléné, les certificats de décès étaient régulièrement falsifiés pour indiquer que les détenus étaient morts de maladie plutôt que de mauvais traitements et de punitions extrajudiciaires. À titre de comparaison, 122 ont été tués pendant l'état de siège en Pologne de 1981 à 1983 et 3500 ont été tués au cours des décennies de conflit nord-irlandais. Le 29 décembre 1989, le PCB a abandonné sa politique d'assimilation forcée envers les Turcs ethniques, craignant que les restants n'émigrent également et n'accélèrent l'effondrement de l'économie. La campagne de nettoyage ethnique était sans précédent dans la mesure où les politiques ont finalement été inversées et, à la fin de 1990, environ 40 % des expulsés sont retournés en Bulgarie. Bien qu'environ rapatriés aient été rendus sans abri par la confiscation de leurs biens, une loi adoptée en juillet 1992 a restitué les biens saisis. Contrairement aux campagnes de nettoyage ethnique ultérieures des guerres yougoslaves, la campagne de nettoyage ethnique bulgare n'a pas été causée par une guerre ou un effondrement de l'État et n'a entraîné aucune guerre. Les premières remises en question de l'économie « socialiste » planifiée en Bulgarie et de son alignement sur l'URSS apparurent bien avant la perestroïka : en 1984, la décision des Russes d'appliquer les tarifs internationaux à leur pétrole, conjuguée à une forte sécheresse qui eut pour résultat de faire baisser le niveau des cours d'eau alimentant les barrages hydroélectriques, suscitent un fort mécontentement. Mais c'est la situation écologique désastreuse du pays qui déclenche les premières protestations ouvertes et la formation de groupes dissidents comme le club pour le soutien de la perestroïka et de la glasnost puis, en 1989, Podkrepa et Ekoglasnost. Les mouvements de protestation entraînent la chute de Jivkov le 10 novembre 1989 ainsi que l'unification de tous les groupes dissidents et libéraux au sein du SDS (Union des forces démocratiques) alors qu'un grand enthousiasme s'empare du pays. La domination du parti communiste s'achève en 1990, quand ont lieu les premières élections multipartites. Époque contemporaine Après la chute des régimes communistes en Europe et l’ouverture du rideau de fer, l’intégration de la Bulgarie au monde démocratique a été plus longue que pour d’autres pays du pacte de Varsovie. L’instauration d’un régime parlementaire fort par la nouvelle constitution a eu pour effet une forte instabilité gouvernementale : sept gouvernements se sont succédé en sept ans entre 1991 et 1997. Une coalition de droite, dominée par le SDS, arriva au pouvoir en 1997. Ces années de transition ont apporté l’expérience de l’alternance politique mais surtout l’enracinement croissant de l’État de droit, malgré des lacunes importantes, essentiellement dues à la corruption et à la puissance économique des mafias héritées du régime communiste, dans lequel leur efficacité était supérieure à celle des services de l’État et s’y substituait. En décembre 2000, la levée de l’obligation de visa pour les Bulgares souhaitant voyager dans les pays de l’Union européenne a représenté un premier pas concret vers son intégration. La crise du Kosovo, au cours de laquelle la Bulgarie a joué un grand rôle dans l’accueil et le transit des troupes de l’OTAN, a marqué un tournant dans les relations politiques entre les alliés occidentaux et Sofia, même si l’opinion bulgare était spontanément portée à une certaine solidarité avec les Serbes, eux aussi slaves et orthodoxes. La stabilisation économique et politique du pays est désormais possible. La Bulgarie a rejoint l’OTAN en 2004 et l’Union européenne en janvier 2007, mais en septembre 2012 elle renonce à son projet d’entrer dans la zone euro. Politique La Constitution date de juillet 1991. Elle instaure une république multipartite à régime parlementaire, où le président de la république de Bulgarie est chef d'État et le Premier ministre chef du gouvernement. Le pouvoir exécutif est exercé par le gouvernement tandis que le pouvoir législatif est partagé entre le gouvernement et l'Assemblée nationale. Le pouvoir judiciaire est indépendant des deux premiers. Présidence de la République Le président de la république de Bulgarie est élu au suffrage direct pour un mandat de cinq ans, renouvelable une fois. Il est le chef de l'État et le commandant en chef des forces armées. Il est également à la tête du Conseil consultatif pour la sécurité nationale. Il peut s'opposer en premier ressort à la promulgation d'une loi. Pour contourner ce veto, le parlement vote à nouveau le texte. Il nomme le Premier ministre. L'actuel président de la République est Roumen Radev. Le président de la république de Bulgarie est assisté dans ses fonctions par un vice-président de la République élu simultanément sur le même bulletin que lui. Assemblée nationale Le pouvoir législatif en Bulgarie est monocaméral, il ne comprend donc qu'une seule chambre, l'Assemblée nationale (Narodno Sabranie), constituée de élus au suffrage universel direct pour une durée de quatre ans. Les électeurs votent pour un candidat ainsi que pour un parti politique ou pour une liste de coalition dans chacune des vingt-huit divisions administratives du pays. Un parti ou une coalition doit obtenir au minimum 4 % des suffrages pour obtenir des députés. Le Parlement vote les lois et le budget, prend les décisions relatives à : l'organisation des élections présidentielles ; la nomination et de la révocation du Premier ministre et des autres membres du gouvernement ; la déclaration de guerre, au déploiement de troupes armées hors de la Bulgarie ; la ratification des accords et des traités internationaux. La Constitution institue également une Cour constitutionnelle chargée de contrôler la constitutionnalité des lois ainsi que celle des traités internationaux. Elle peut être saisie par le président de la République, le Premier ministre, l'Assemblée nationale et par la Cour suprême de cassation et par la cour suprême administrative (il n'y a pas de recours direct des citoyens devant la Cour constitutionnelle). Élections Lors des élections législatives du , le Parti socialiste bulgare de Sergueï Stanichev est arrivé en tête des suffrages avec 30 % des voix devant le Mouvement national Siméon du Premier ministre Simeon Sakskoburggotski (l'ex-roi Siméon II), le parti de la minorité turque (le Mouvement des droits et des libertés) et le parti nationaliste Ataka (Attaque). Le , après une première tentative avortée de formation de coalition, le nouveau gouvernement proposé par Sergueï Stanichev est accepté par le Parlement par pour et . C'est un gouvernement de coalition avec les deux partis arrivés en deuxième et troisième positions aux élections législatives deux mois auparavant, dirigés respectivement par Simeon Sakskoburggotski et par Ahmed Dogan. Le dimanche , les Bulgares ont élu les dix-huit députés européens pour la première fois au suffrage universel direct. La participation a été très faible (28,6 %), manifestant le désintérêt des Bulgares pour les affaires européennes. De plus, discrédité par de nombreuses affaires de corruption, le Parti socialiste bulgare est en net recul : le nouveau parti de centre-droit Citoyens pour le développement européen de la Bulgarie (GERB), dirigé par le maire de Sofia, Boïko Borissov, arrive ainsi en tête avec 21,69 % des voix, et obtient cinq sièges. Ont également obtenus cinq sièges : le Parti socialiste bulgare (21,41 %) et le Mouvement des droits et des libertés des turcophones (20,26 %). Le parti nationaliste Ataka se voit attribuer deux sièges (14,22 % des voix) tandis que le dernier siège revient au Mouvement national pour la stabilité et le progrès (6,26 %), parti centriste héritier du Mouvement national Simeon . Le , le GERB, nouveau parti politique se réclamant de droite, gagne les élections législatives avec une majorité relative de 39,71 % des suffrages et Boïko Borissov devient Premier ministre le 27 juillet. Armée L'armée bulgare (en bulgare Българска армия, translittération internationale Bălgarska armija) a engagé une réforme en profondeur en 1997 afin d'atteindre les standards de l'OTAN à laquelle la Bulgarie a adhéré en avril 2004. Le budget de la Défense bulgare s'élevait en 2005 à de leva soit d'euros ; en 2003 il était de de dollars américains (1,9 % du produit national brut) ; en 2008 de dollars ; en 2010 de dollars (1,44 %). Ses effectifs qui s'élevaient en 1988 à alors que le pays était membre du pacte de Varsovie sont descendus à en 2005 et devraient atteindre en 2011. La Bulgarie a décidé d’abolir le service militaire obligatoire (dont la durée était de six à neuf mois) à partir du . En juin 2011, plus de bulgares sont déployés dans d'autres pays. Après une réduction du matériel obsolète entre 2000 et 2008, l'Armée de Terre exploite actuellement T-72 et blindés lourds ; d'artillerie de plus de de calibre. Les forces aériennes ont Su-25, MiG-21 et MiG-29 et et hélicoptères. La Bulgarie possède aussi des systèmes de missiles précis comme les S-300 et SS-21. Économie La Bulgarie possède une économie de marché libérale, qui est intégrée à l'Économie de l'Union européenne depuis 2007. La monnaie nationale est le lev bulgare, qui est lié à l'euro au taux de 1,95583 pour un euro. La Bulgarie est un pays industrialisé et la plupart de l'économie est dans le secteur privé. Le pays a connu une grave crise économique en 1996-1997 et est passé sous la tutelle du Fonds monétaire international qui lui a imposé de sévères restrictions et de nombreuses privatisations. Les principales sources de revenus et de croissances économiques sont le secteur de l'énergie, l'exploitation minière, l'industrie légère et le tourisme. Selon l'Institut national de statistique (INS) de Bulgarie, le PIB en 2009 était de de dollars (environ à PPA). En 2010 le montant des exportations était de de dollars, dont les principaux produits étaient l'acier, les machineries, les combustibles raffinés et les textiles. Durant la décennie 2000, le pays a connu une croissance économique importante dans l'optique de son adhésion à l'Union européenne. De 2004 à 2008, la croissance du produit intérieur brut était de 6 % en moyenne. Le chômage est tombé de 18 % (2003) à 9,1 % (2010). La main-d'œuvre est estimée à de personnes. 2008 aura été marquée par une forte croissance, 6,5 % du PIB, et de grands projets énergétiques comme le gazoduc South Stream et la centrale nucléaire Belene. Mais l'année est également marquée par la sanction de Bruxelles contre l'utilisation frauduleuse des fonds d'aide européens et les premières conséquences sur l'économie réelle de la crise financière internationale avec un éclatement de la bulle immobilière qui s'est traduit par une chute des investissements directs étrangers de 25 % en huit mois. La Bulgarie reste encore à ce jour le pays le plus pauvre de l'UE. PIB nominal par région La Bulgarie fait état de six régions de planification, selon la nomenclature des unités territoriales statistiques. Selon Eurostat (2016). Énergie et industrie Même si elle manque de ressources stratégiques comme le gaz naturel et le pétrole, la Bulgarie possède un réseau énergétique puissant qui joue un rôle important dans la région et en Europe. La source principale d'électricité est l'énergie nucléaire. La seule centrale nucléaire du pays satisfait 34 % des besoins énergétiques du pays. Une deuxième centrale avec deux réacteurs de mille mégawatts est en cours de construction pas loin de Béléné. La construction de deux réacteurs supplémentaires à Kozlodouï est également envisagée. Après 2005 le pays a aussi concentré ses efforts sur les projets d'énergies renouvelables, en particulier des parcs éoliens. La Bulgarie a actuellement l'un des marchés à plus forte croissance de l'énergie éolienne dans le monde. Les autres sources d'électricité sont hydroélectriques et plusieurs vastes centrales thermiques. Malgré l'énorme ralentissement économique après la chute du communisme, la Bulgarie possède encore une capacité industrielle considérable. Le pays est un producteur à grande échelle de cuivre, de zinc, de charbon et de tabac (classé respectivement seconde, quatrième, sixième et troisième dans l'Union européenne). Le pays produit également de tonnes d'acier brute par an. La production de métaux et d'alliages a lieu dans quelques grands complexes miniers et métallurgiques, comme Elatsite ( de tonnes de cuivre par an), Stomana ( de tonnes de fer et acier par an) et KTsM ( de plomb et de zinc par an). L'industrie lourde inclut aussi le raffinement des carburants, la production et la réparation de wagons, d'automobiles (à Lovetch), de matériel de communication, de matériel électronique et de matériel militaire. Transport et infrastructure Située dans le carrefour entre l'Europe et l'Orient, la Bulgarie possède une position stratégique. Le réseau routier a de longueur, dont une partie considérable est en mauvais état. Le réseau ferroviaire est bien développé, cependant les lignes les moins fréquentées disposent de trains plutôt vétustes. La ligne Sofia-Plovdiv est la mieux desservie du pays. Il n'existe pas de trains à grande vitesse en Bulgarie, mais la première ligne de ce type est prévue d'être complète en 2017. Le programme de modernisation à un coût de est en progression. Le métro de Sofia est le seul système de transport urbain souterrain en Bulgarie. Le métro est prolongé pour avec en très bon état. Dans le début des années 2000, la Bulgarie avait de routes, dont presque toutes ont été asphaltées, mais près de la moitié () est tombé dans le plus mauvais classement international pour les routes asphaltées. Le réseau routier en 2011 est constitué de de routes, dont sont de terre, sont bitumées et sont des autoroutes. La stratégie nationale de développement de l'infrastructure intégrée envisage la construction de de nouvelles autoroutes jusqu'à 2015. La Bulgarie était le premier pays de l'Europe de l'Est avec une industrie des technologies de l'information. Le réseau de communication comprend une gamme complète de services téléphoniques et Internet à la disposition de la majorité de la population. Le nombre total de lignes téléphoniques fixes s'élève à , et le nombre de téléphones cellulaires en usage est estimé à plus de . La Bulgarie a connu une augmentation rapide du nombre d'utilisateurs d'Internet . Investissements étrangers directs À partir de la fin des années 1990, les investissements de l'Occident et la Russie ont largement contribué à la récupération de la crise économique de 1996-1997, mais le taux d'investissement est resté inférieur à celui d'autres pays d'Europe orientale. En 2003, les principales sources nationales de l'investissement étranger direct, étaient, par ordre d'importance, l'Autriche, la Grèce, l'Allemagne, l'Italie et les Pays-Bas. Un certain nombre d'entreprises étrangères ont investi dans l'engrais chimique et les industries agro-alimentaires. Dans les années 2000, la Chine a investi dans l'industrie électronique bulgare. Certains accords de coopération ont été signés entre les deux pays pour la fabrication de composants de véhicules. En 2012, le constructeur chinois Great Wall Motors inaugure, via la société , sa première usine d'assemblage en Europe, Eurocopter, ceci conformément à un protocole bilatéral impliquant une variété de machines, logiciels et autres produits industriels. Démographie Avec une population de en 2011, la Bulgarie est le le plus peuplé dans l'Union européenne. La majorité d'entre eux (environ 83 %) sont bulgares, et les autres grands groupes ethniques sont les Turcs (environ 9 %) et les Roms (environ 5 %). Le taux d'urbanisation est de 73 %. La plus grande ville est la capitale Sofia avec ses , qui représentent 17 % de la population totale du pays. Les autres grandes villes sont Plovdiv (), Varna (), Bourgas () et Roussé (). Selon une étude publiée par l'ONU à l'été 2007, la Bulgarie se classe à la mondiale par le taux de croissance des personnes âgées, à la par la part de la population âgée de ou plus (22,9 %, contre 11 % en moyenne dans le monde) et à la par l'âge moyen de ses habitants ( contre 28 en moyenne dans le monde). Aujourd'hui le pays se trouve en une crise démographique grave, avec un des plus bas taux de natalité dans le monde (9,32/, ) et un des plus hauts taux de mortalité (14,32/, dans le monde). L'écart résultant donne à la Bulgarie le plus faible taux de croissance démographique de toute nation souveraine dans le monde (-0,78 %). Ceci souligne la crise démographique que connaît le pays depuis le milieu des années 1980 et qui s'est accélérée après la chute du régime communiste en 1989. Cette situation s'explique par plusieurs facteurs : la faiblesse du niveau de vie et l'insécurité socio-économique n'incitent pas à faire des enfants ; le souhait de consacrer le maximum de moyens à l'éducation des enfants afin qu'ils puissent faire des études longues et de niveau élevé ; l'arrivée à l'âge de la retraite de la génération du baby-boom ; le départ vers l'Europe occidentale, l'Amérique du Nord et l'Australie de nombreux jeunes, surtout parmi ceux qui ont fait des études supérieures si bien que la population a considérablement chuté depuis 1989 ; un des taux d'avortement les plus élevés au monde (75 pour ) malgré l'usage très largement répandu de moyens de contraception modernes. Le vieillissement de la population a, d'ores et déjà, des conséquences négatives sur la situation économique et sociale : hausse des pensions de retraite, hausse des dépenses médicales, baisse de la consommation, de l'épargne et de l'investissement, baisse des recettes du régime de sécurité sociale et, par voie de conséquence, déficits croissants du système de protection sociale auxquels la croissance économique en recul ne pourra pas remédier. Selon les experts, cette tendance ne pourra s'inverser, en Bulgarie (comme dans les autres pays européens), ni à court, ni à moyen terme. La population de la Bulgarie a chuté de 11 % entre 2011 et 2021. Langues La langue officielle de la Bulgarie est le bulgare, une langue slave méridionale appartenant à la famille des langues indo-européennes. Il est également parlé dans les pays voisins, tels que l'Ukraine (dans la région du Boudjak), la Moldavie, la Macédoine du Nord, la Roumanie, la Grèce et la Turquie, et aussi dans la périphérie est de la Serbie (dialecte Torlakian). Le bulgare s'écrit avec l'alphabet cyrillique avec quelques différences par rapport au russe. Il ne comporte en effet que 30 lettres et les prononciations peuvent ne pas être identiques. Le macédonien est fermement considéré en Bulgarie comme un parler bulgare, bien que revendiqué comme une langue à part entière par la Macédoine du Nord. Cela a parfois provoqué des problèmes entre les deux pays lors de l'écriture de documents officiels communs. Religions Selon le recensement de 2011, les orthodoxes bulgares représentaient 59,4 % de la population et les musulmans 7,9 %, et les autres chrétiens 0,9 %, majoritairement affiliés à l'Église catholique. L'Église grecque-catholique bulgare compte (2005). Il existe une petite communauté juive d'environ en Bulgarie. Selon l'Eurobaromètre spécial Social values, science and technology en 2005, 40 % des Bulgares croyaient en un dieu, et autant en des forces vitales ou spirituelles, alors que 13 % ne croyaient en rien de tel. Alévisme bektachisme Éducation et sciences La politique d'éducation en Bulgarie est supervisée par le Ministère de l'Éducation, la jeunesse et la science. À partir de , l'inscription à l’école élémentaire est obligatoire. L'État assure l'éducation gratuite dans ses écoles, sauf pour les établissements d'enseignement supérieur, les collèges et les universités. Le programme se concentre sur les huit principaux domaines disciplinaires : langue et littérature bulgares, langues étrangères, mathématiques, technologies de l'information, sciences humaines et sociales, sciences naturelles et écologie, musique et art, éducation physique et sportive. Selon les estimations du gouvernement de 2003, le taux d'alphabétisation est de 98,6 %, environ le même pour les deux sexes. La Bulgarie a toujours eu des hauts standards d'éducation. Les études primaires durent et se divisent en 8 niveaux (classes) pour chaque année. Les études secondaires s'effectuent aux lycées et les technicum. La formation aux premières dure , et ils peuvent faire partie d'une école des études moyennes qui unit l'éducation primaire et secondaire, ou ils peuvent être des lycées élites, orientés principalement vers les études d'une langue, ou des sciences. Par exemple, il existe des lycées de langue français, anglais, allemand, espagnol et même japonais, aussi des lycées mathématiques et économiques. Les technicum sont des écoles plus spécialisées, orientées vers les technologies. La formation à celles-ci dure aussi . L'éducation supérieure s'effectue dans les universités. Il existe plus de 40 universités en Bulgarie, qui peuvent être générales (université Saint-Clément-d'Ohrid de Sofia, université de Veliko Tarnovo) ou spécialisées (Académie nationale des arts, , Université technique de Sofia). L'échelle d'évaluation individuelle, même dans les universités, les écoles primaires et les lycées, est de 2 (faible) à 6 (excellent). L’Académie bulgare des sciences (ABS) est une organisation publique autonome consacrée à la recherche scientifique. Créée en 1869, elle a un budget annuel de de leva, ou d'euros, et regroupe plus de 70 départements et instituts scientifiques, parmi lesquels l’Institut de recherches spatiales et Soleil-Terre (IRSST), Observatoire astronomique national de Rožen et l’Institut de mathématique et d’informatique (IMI). L’IRSST dirige le programme spatial de Bulgarie, et dans les années 1970 et 1980 préparait des instruments de recherche cosmique et les cosmonautes bulgares. Le premier bulgare à voyager dans l’espace est Georgi Ivanov, qui effectue sa mission en 1979 à bord de Soyouz 33. En 1981, la Bulgarie envoie dans l’espace son premier satellite artificiel, Balgariya-1300, qui est encore en service et fait des recherches sur les régions polaires de la Terre. Il participe au programme d’exploration polaire de l’ABS, qui inclut également une base antarctique, située sur les îles Shetland du Sud. Culture et société La culture bulgare est un syncrétisme d'influences successivement thraces, grecques, celtiques, romaines, slaves, proto-Bulgares et ottomanes. Pendant le Moyen Âge, la Bulgarie était le noyau culturel des peuples slaves avec des réalisations culturelles notables, par exemple l'alphabet cyrillique et les compositions musicales complexes de Joan Cucuzel. Entre 1396 et 1878, la Bulgarie était une partie de l'Empire ottoman. La théocratie islamique, que les ottomans avaient installée, a persécuté la culture bulgare médiévale et cherché à isoler les Bulgares des courants progressistes de l'Europe. Littérature Pendant le Moyen Âge la Bulgarie a exercé une influence significative sur l'Europe de l'Est, particulièrement les peuples slaves. La Bulgarie possédait certains des meilleurs instituts en Europe, notamment les écoles littéraires d'Ohrid et Preslav, où l'alphabet cyrillique a été développé, et l'école artistique de Tarnovo. Après la conquête ottomane de Bulgarie à la fin du , ces instituts cessent d'exister. La Renaissance bulgare est une période d'essor culturel, qui commence avec l'écriture dIstoriya Slavyanobolgarskaya par Païsius de Hilendar en 1762, sous l'influence des Lumières. La « Renaissance bulgare » est principalement associée avec la progression de la conscience nationale et l'émergence d'un nationalisme romantique, qui donne lieu au rétablissement de l'indépendance du Patriarcat de Bulgarie en 1870, l'insurrection d'avril en 1876 et la restauration de l'État bulgare en 1878. Les années 1880 à 1945 se distinguent par la prospérité de la littérature. La modernisation du pays et le besoin de compenser les siècles sans liberté sous la théocratie musulmane incitent à une adoption des courants littéraires d'Europe, comme le symbolisme (Peyo Yavorov, Pencho Slaveykov, ), l'expressionnisme (Geo Milev) et le réalisme (Yordan Yovkov, Yordan Raditchkov). Après 1945, le réalisme socialiste soviétique et la science-fiction sont devenus les genres dominants dans la littérature. Ivan Vazov est considéré comme le plus grand poète bulgare, célébré non seulement dans son pays ou dans la région, mais dans toute l’Europe. Elias Canetti, écrivain britannique, juif d'origine bulgare, recevra le prix Nobel de littérature (1981). Patrimoine Une grande quantité de sites archéologiques de toutes les époques est disséminée dans tout le pays. La Bulgarie a le plus grand nombre de sites archéologiques découverts en Europe après l'Italie et la Grèce, et beaucoup d'entre eux sont d'origine thrace. Un objet historique d'importance majeure est le plus ancien trésor d'or dans le monde, datant de 5000 , provenant du site de la nécropole de Varna. Il y a aussi neuf sites du patrimoine mondial de l'UNESCO : le Cavalier de Madara, les tombeaux thraces dans Svechtari et Kazanlak, l'église de Boyana, le monastère de Rila, les églises rupestres d'Ivanovo, Parc national de Pirin, Sreburna réserve naturelle et l'ancienne ville de Nessebar. Cinéma Dans le domaine du cinéma, la Bulgarie est notée pour ses films artistiques dont certains tels que Midi torride (1965) et Eastern Plays (2009) ont été projetés au Festival de Cannes. Médias Les médias en Bulgarie ont une tradition d'objectivité. La presse n'a pas de restrictions légales et la publication des médias imprimés est complètement libre La plupart des journaux quotidiens sont en un format hybride, qui contient des éléments à la fois de presse de qualité et des tabloïds. Les médias électroniques sont les plus populaires dans le pays, mais à cause du manque de législation spécifique, ils sont sensibles à un certain nombre de tendances négatives, telles que la dégradation générale des produits médiatiques, l'autocensure et des pressions politiques ou économiques. Les médias Internet gagnent en popularité à cause de la teneur en large éventail d'opinions et de points de vue disponibles, l'absence de censure et des contenus diversifiés. Musique La Bulgarie a une grande tradition de chant choral. L'instrument national bulgare est la cornemuse « gaida », ainsi que la flûte longitudinale en trois parties de « kaval ». Dans la plupart des régions du pays, le Gaïa Thracien (Djura Gaida) est joué, principalement pour la danse, tandis que dans les Rhodopes, le Kaba Gaïa aigu est utilisé pour accompagner les ballades pour la plupart des bals. Figurent parmi les compositeurs bulgares Dobri Khristov (1875-1941) et Petko Staynov (1896–1977). Tourisme Chaque année, la Bulgarie accueille de touristes, principalement de Russie, de Roumanie, d'Allemagne, du Royaume-Uni et de la Scandinavie. Les types de tourisme principaux sont le tourisme de masse, de culture et de vin. Depuis 1995, le tourisme balnéaire s'est fortement développé le long de la mer Noire, notamment à Slantchev Briag, à Albena ou aux Sables d'or (Zlatni Pyasatsi), près de Varna. Certains sites historiques sont également d'intérêt : on citera notamment Veliko Tarnovo, dont la citadelle est parfois l'objet d'un spectacle son et lumière retraçant l'histoire de la Bulgarie à travers les siècles, et le monastère de Rila. Les principales stations de ski de Bulgarie sont Bansko (massif du Pirin), Borovets (massif du Rila) qui est la station historique de Bulgarie et Pamporovo située dans les monts Rhodopes, non loin de la frontière avec la Grèce. Elles attirent aussi leur lot de touristes étrangers (anglais, russes) et nationaux. Curiosités Bouzloudja est un lieu-dit de Bulgarie, situé à quelques kilomètres au sud de Gabrovo, à proximité du mémorial de Chipka. Bouzloudja est aussi et surtout connu pour l'ancienne salle de congrès communiste, aujourd'hui abandonnée, à la forme particulière, celle d'un OVNI. Bien que le bâtiment ne se visite pas, de nombreux curieux y pénètrent pour admirer les fresques en forme de mosaïque ou l'ancien auditorium aujourd'hui délabré. Sports Les sports les plus populaires en Bulgarie sont le volley-ball, le football, l'athlétisme, la boxe et la gymnastique. Football : sport le plus populaire en Bulgarie, il fut introduit en 1893-1894 par des professeurs de gymnastique invités dans le pays qui organisèrent le premier match national dans le collège de Varna en 1894. À la Coupe du monde 1994, les Bulgares se classèrent . Volley-ball : en 2012, la Bulgarie a organisé la ligue mondiale de volley-ball à Sofia. En 2015, la Bulgarie et l'Italie ont organisé conjointement le Championnat d'Europe masculin de volley-ball. Tennis : Grigor Dimitrov et Tsvetana Pironkova sont deux joueurs classés parmi les meilleurs au monde. Lutte : certains lutteurs bulgares embrassent une carrière au Japon dans le sumo, tel Kaloyan Stefanov Mahlyanov (Katsunori Kotoôshû). Rallye : en 2010, la Bulgarie accueille pour la première fois une manche du championnat du monde des rallyes, le rallye de Bulgarie. Formule 1 : un Grand Prix de Formule 1 de Bulgarie devait voir le jour en 2011 ou 2012 mais les organisateurs abandonnent le projet en 2009 à cause de difficultés financières. Fêtes et jours fériés Notes et références Notes Références Bibliographie Revue internationale d'histoire militaire. , CIHM, 1984, 324 pages. (Recueil thématique sur l'histoire militaire bulgare, 1876-1955) Codes La Bulgarie a pour codes : BG, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-2, BG, selon la liste des codes internationaux des plaques minéralogiques, BGR, selon la norme ISO 3166-1 code alpha-3 (liste des codes pays), BGR, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-3, BU, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-2, BUL, selon la liste des codes pays du CIO, LZ, selon la liste des préfixes OACI d'immatriculation des aéronefs Voir aussi Articles connexes Géographie de l'Europe Balkans Manifestations de 2020-2021 en Bulgarie Liens externes Site du gouvernement Site de la présidence Assemblée nationale Site officiel du tourisme Étienne de Poncins, ambassadeur de France, De la Bulgarie
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Bouddhisme
Le bouddhisme est une religion et une philosophie dont les origines se situent en Inde aux à la suite de l'éveil de Siddhartha Gautama à Bodhgaya et de la diffusion de son enseignement. En 2018, on compte (mais le chiffre doit être pris avec prudence) quelque 623 millions de bouddhistes dans le monde, ce qui fait du bouddhisme la quatrième religion mondiale, derrière (par ordre décroissant) le christianisme, l'islam et l'hindouisme. L'historien des religions Odon Vallet relève que c'est , en raison, notamment, des persécutions menées contre le bouddhisme par les régimes communistes en Chine et en Indochine. Le bouddhisme, à travers ses différentes écoles, présente un ensemble ramifié de pratiques méditatives, de rituels religieux (prières, offrandes), de pratiques éthiques, de théories psychologiques, philosophiques, cosmogoniques et cosmologiques, abordées dans la perspective de la bodhi, « l'éveil ». À l'instar du jaïnisme, le bouddhisme est à l'origine une tradition shramana, et non brahmanique comme l'est l'hindouisme. Les notions de dieu et de divinité dans le bouddhisme sont particulières : bien que le bouddhisme soit souvent perçu comme une religion sans dieu créateur, cette notion étant absente de la plupart des formes du bouddhisme, la vénération et le culte du Bouddha historique Siddhartha Gautama en tant que bhagavat jouent un rôle important dans le Theravāda tout comme dans le Mahāyāna, qui voient en ce personnage un être éveillé doté d’un triple corps. Origines du bouddhisme Le bouddhisme est né en Inde à peu près à la même époque que Mahâvîra, qui rendit plus populaire le jaïnisme, courant avec lequel le bouddhisme partage une certaine tendance à la remise en cause de l'hindouisme (en particulier de la caste sacerdotale des brahmanes) tel que ce dernier était pratiqué à l'époque (). Le bouddhisme a repris et aménagé beaucoup de concepts philosophiques de l'environnement religieux de l'époque (tels que dharma et karma, par exemple). Bouddha historique Le bouddhisme est issu des enseignements de Siddhartha Gautama (« l'éveillé »), considéré comme le Bouddha historique. Les années de la naissance et de la mort de Siddhārtha Gautama ne sont pas sûres ; il aurait vécu au à peu près quatre-vingts ans, mais les traditions ne s'accordent pas à ce sujet. La plus ancienne le fait naître en 623 et mourir en 543 Les Thaïlandais font débuter le calendrier bouddhique en 543 , il y a 543 ans de différences avec le calendrier thaï (exemple: 2021 - 2564). Les spécialistes occidentaux de l'histoire de l'Inde ancienne, quant à eux, s'accordent pour situer la vie du Bouddha plutôt vers 420 jusqu'en 380 Né selon la tradition, à Lumbinî dans l’actuel Teraï népalais de Māyādevī et Śuddhodana, souverain des Śākyas (ou Shakya), il avait pour nom Gautama. Il appartenait au clan Shakya de la caste des kshatriya (nobles-guerriers), d’où son surnom de Shakyamuni, « le sage des Śākya ». C'est le nom principal que la tradition du Mahāyāna lui donne et par lequel on le distingue des autres Bouddhas. Il est aussi appelé Siddhārtha Gautama (pāḷi : Siddhattha Gotama) car Siddhārtha est donné comme son prénom dans certaines sources ; Gautama signifie en sanskrit « le plus bovin des sages ». La vie du Bouddha a été enrichie de légendes décrivant des miracles et des apparitions divines. Mais c'est seulement trois cents ans après sa mort qu'elle commence à être connue par des textes, en même temps que ses enseignements, grâce à l'empereur Ashoka qui en fait la promotion sur toute l'étendue de son domaine et envoie des missions à l'étranger. Vie du Bouddha Le bouddhisme est une religion indienne basée sur les enseignements d'un professeur mendiant et spirituel appelé « Bouddha » (« L'éveillé », du ). Les textes anciens disent que le nom de Bouddha serait « Gautama » (en Pāli : Gotama). Les détails de la vie du Bouddha sont mentionnés dans de nombreux textes bouddhistes anciens mais sont incohérents et son milieu social ainsi que les détails de sa vie sont difficiles à prouver, les dates précises incertaines. Les témoignages des textes anciens suggèrent que Siddhārta Gautama est né à Lumbini et a grandi à Kapilavastu,une ville dans la plaine du Gange, près de la frontière actuelle entre le Népal et l'Inde, et qu'il a passé sa vie dans ce qui est à présent le Bihar et l'Uttar Pradesh modernes. Certaines légendes hagiographiques indiquent que son père était un roi nommé Suddhodana, sa mère était Reine Maya, et il est né à Lumbini. Cependant, des savants tels que Richard Gombrich considèrent qu'il s'agit d'une revendication douteuse car une combinaison de témoignages suggère qu'il est né dans la communauté Śākya, qui était gouvernée par une petite oligarchie ou un conseil pseudo-républicain où il n'y avait pas de rang mais où l'ancienneté importait plutôt. Certaines histoires à propos de Bouddha, sa vie, ses enseignements et ses revendications à propos de la société dans laquelle il a grandi peuvent avoir été inventés et interpolés plus tard dans les textes bouddhistes. D'après les textes anciens tels que l’Ariyapariyesanā-sutta (« Le discours sur la quête noble », MN 26) et son analogue chinois au MĀ 204, Gautama a été touché par la souffrance (Duḥkha) de la vie et de la mort, et sa répétition sans fin due à sa renaissance (Punarbhava). Il a donc conçu une quête afin de trouver la libération à cette souffrance (aussi connue sous le nom de « Nirvāṇa »). D’anciens textes et biographies déclarent que Gautama a premièrement étudié avec deux professeurs de méditation, à savoir Arada Kalama et Uddaka Rāmaputta, apprenant la méditation et la philosophie, et particulièrement la connaissance méditative de « la sphère du Néant » avec le premier et de « la sphère sans perception ni non-perception » en compagnie du dernier (Arūpaloka). Trouvant ces enseignements insuffisants pour atteindre son but, il se tourna vers la pratique d’un ascétisme extrême, qui incluait un régime strict avec du jeûne et diverses formes de contrôle de la respiration (Prāṇayāma). Cela ne fut pas suffisamment à la hauteur de ses espérances et il se tourna donc vers une pratique méditative du Dhyāna. Il s’assit alors en méditation sous un Ficus religiosa, maintenant appelé « Arbre de la Bodhi » dans la ville de Bodhgaya et atteignit « L’Éveil » (Bodhi). Selon différents textes anciens comme le Mahāsaccaka-sutta et le Samaññaphala Sutta, en éveil, le Bouddha acquit un aperçu du travail du karma et de ses premières vies, ainsi que l’extinction de la profanation mentale (Āsavas), de la souffrance et du cycle des renaissances du Saṃsāra. Cet évènement exposa aussi la certitude de la Voie Médiane, comme étant celle de la pratique spirituelle visant la fin de la souffrance. C’est comme un « Bouddha complètement éveillé » (Buddhatva), qu’il attira des disciples et fonda le Saṅgha (communauté). Il passa le reste de sa vie à enseigner le Dharma qu’il avait découvert et mourut atteignant le « Parinirvāṇa » à l’âge de 80 ans à Kushinagar en Inde. Les enseignements de Bouddha se sont propagés grâce à ses disciples et devinrent, durant les derniers centenaires av. J.C., diverses écoles de pensée bouddhiste, chacune avec ses propres ensembles de textes contenant différentes interprétations et des enseignements authentiques de Bouddha. Au fil du temps, ils évoluèrent en de nombreuses traditions parmi lesquelles les bouddhismes Theravāda, Mahāyāna et Vajrayāna sont les plus connus et étendus à l’ère moderne. Éveil ou bodhi Le bouddhisme est une voie individuelle dont le but est l'éveil, par l'extinction du désir égotique et de l'illusion, causes de la souffrance de l'homme. L'éveil est une base à l'action altruiste. Définition de l'éveil dans le bouddhisme theravâda Pour les theravādins, l'éveil est la compréhension parfaite et la réalisation des quatre nobles vérités (voir plus bas) ; il s'agit de se réveiller du cauchemar des renaissances successives (saṃsāra). L'homme éveillé atteint le nirvāṇa (l'illumination), et échappe complètement à la souffrance lors de sa mort (appelée parinirvâna, dissolution complète des cinq agrégats). Le cycle des renaissances et des morts est donc brisé. Définition de l'éveil dans le mahāyāna Pour les adeptes du Mahāyāna en revanche, l'éveil est la sagesse personnelle et est utilisée pour venir en aide à autrui, par le biais du transfert de mérites et la prise de conscience de sa propre nature de Bouddha (la nature essentielle de tout être possédant une conscience, de tout être vivant). Il en convient que, le mahāyāna laisse aux bodhisattvas (ceux qui sont éveillés) la possibilité de se maintenir dans le monde sans toutefois produire de karma, par compassion pour les êtres vivants, qu'ils vont alors guider à leur tour vers l'éveil. Doctrine Le terme , d'invention occidentale, est communément utilisé pour désigner, sous la forme d'une traduction quelque peu approximative, le , en chinois, bukkyō en japonais, nang pa sangs rgyas pa'i chos en tibétain, buddhadharma en sanskrit, buddhaśāsana en pali. Dharma Le Dharma ou la Loi est l'ensemble des enseignements donnés par le Bouddha qui forment le Canon pali. Mais la définition du terme peut changer en fonction du contexte et peut signifier « ce qui est établi », « la loi naturelle », « la loi juridique », « le devoir », « l'enseignement » voire « l'essence de toute chose » ou « l'ensemble des normes et lois, sociales, politiques, familiales, personnelles, naturelles ou cosmiques. ». « La mise en mouvement de la roue de la Loi », le Dharmacakra Pravartana Sūtra, est le premier sermon du Bouddha, donné après son atteinte de l'éveil. Trois joyaux Dans le bouddhisme, « prendre refuge dans les trois joyaux », le Bouddha, le Dharma (l'ensemble des enseignements) et le Sangha (l'ensemble des pratiquants, voir plus bas), est une cérémonie par laquelle on devient bouddhiste. Quatre nobles vérités Les quatre nobles vérités indiquent ce qu'il est essentiel de savoir pour un bouddhiste. Elles énoncent le problème de l'existence, son diagnostic et le traitement jugé adéquat : La vérité de la souffrance (duhkha): toute vie implique la souffrance, l'insatisfaction ; La vérité de l'origine de la souffrance : elle repose dans la soif (tṛṣṇā) : le désir, les attachements ; La vérité de la cessation de la souffrance : la fin de la souffrance est possible ; La vérité du chemin : le chemin menant à la fin de la souffrance est la voie médiane, qui suit le Noble Chemin octuple. Trois caractéristiques de l'existence Les trois caractéristiques ou marques de l'existence, trilakshana (du sanskrit : lakṣaṇa ; pali : lakkhaṇa ; ) sont : Anātman (absence de soi, impersonnalité) : il n'y a rien dans le monde qui ait une existence indépendante et réelle en soi, donc aucune âme (ātman), aucun soi, mais une simple agrégation de phénomènes conditionnés. Anitya (impermanence) : tout est constamment changeant dans les phénomènes, on ne peut absolument rien y trouver de permanent. Duḥkha (souffrance) : aucun phénomène ne peut nous satisfaire de manière ultime et définitive. Ces trois caractéristiques de l'existence conditionnée se retrouvent dans les quatre sceaux de la philosophie bouddhiste. Elles sont valides en tout temps et en tout lieux, et peuvent appréhendées par une vision directe de la réalité. Le nirvāṇa, n'étant pas conditionné, échappe aux caractéristiques de souffrance et d'impermanence (il est cependant impersonnel, il n'y a donc « personne » en nirvāṇa). Trois poisons Le bouddhisme considère qu'il existe trois poisons pour l'esprit : tṛṣṇā : la soif ou l'avidité ; dveṣa : la colère ou l'aversion ; moha : l'ignorance. Certaines écoles en ajoutent deux : la jalousie et l'orgueil. Selon le Bouddha, les causes de la souffrance humaine peuvent être trouvées dans l'incapacité à voir correctement la réalité. Cette ignorance, et les illusions qu'elle entraîne, conduisent à l'avidité, au désir de posséder davantage que les autres, à l'attachement et à la haine pour des personnes ou des choses. Sa philosophie affirme que la souffrance naît du désir ou de l'envie. C'est en s'en libérant qu'il serait parvenu au nirvāṇa. Renaissances À cause des trois poisons et de l'interdépendance, les hommes sont assujettis au Saṃsāra (le cycle des renaissances). Le « monde » (Loka) dans lequel ils renaîtront après leur mort dépendra de leur karma, c'est-à-dire de leurs actions passées. Cette renaissance ne fait donc que prolonger indéfiniment la souffrance (« la fatigue de remplir les cimetières » dit l'Assu Sutta). Conformément à la philosophie bouddhiste, ce n'est ni le même, ni un autre qui renaît. Ce n'est donc pas, comme dans le principe de la réincarnation, une âme immortelle qui se « réincarne ». En effet, la notion de réincarnation implique l’existence d’une âme immortelle qui entre et sort d’un corps et entre à nouveau dans un autre, mais, selon la croyance bouddhiste, il n’existe rien de tel. Le Bouddha propose de se réveiller de ce cauchemar, de chasser la confusion et l'illusion pour être illuminé par la réalité. Ainsi, la souffrance et le cycle karmique seraient brisés. Il définit le « but ultime » de son enseignement comme étant « la délivrance », le « dénouement », « la libération de la souffrance » ou nirvāṇa. Douze liens interdépendants Les douze liens interdépendants décomposent le cycle des renaissances selon des liens conditionnés dépendant l'un de l'autre. L’ignorance (avidyā) : L’ignorance de la loi de cause à effet et de la vacuité. L'ignorance produit le karma. Le karma (les saṃskāras) : Somme des actions (conditionnées) du corps, de la parole, et de l'esprit, qui produisent la conscience. La conscience (vijñāna) : La conscience produit le nom et la forme. Le nom et la forme (nāmarūpa) : Le nom et la forme produisent les six sens. Les six sens (ṣaḍāyatana) : Les six sens (toucher, odorat, vue, ouïe, goût, mental) permettent l'apparition du contact. Le contact : Des six sortes de contacts (tactile, odorant, visuel, auditif, gustatif, mental) découlent les 6 sensations. La sensation (vedanā) : Les sensations agréables produisent l'attachement (désir ou soif). La soif (tṛṣna) : Le désir d'obtenir des sensations agréables produit la saisie, l'attachement. La saisie (upādāna) : Appropriation des objets désirables qui produit le devenir. Le devenir (bhava) : L'appropriation par la saisie produit la force du devenir, qui conduit à la (re-) naissance. La naissance (jāti) : La naissance est la condition qui produit vieillesse et mort. La vieillesse et la mort (jarāmaraṇa) : La vieillesse et la mort sans pratique de libération n'éliminent pas l'ignorance. Noble Chemin Octuple Les huit membres du noble sentier octuple (ariyāṭṭaṅgika magga) sont : la compréhension juste (Sammā diṭṭhi), la pensée juste (Samnā saṅkappa), la parole juste (Sammā vācā), l'action juste (Sammā kammanta), le mode de vie juste (Sammā ājiva), l'effort juste (Sammā vāyāma), l'attention juste (Sammā sati), la concentration juste (Sammā samādhi). Au lieu de « juste » on lit parfois « complet » ou « total ». Quatre incommensurables Les quatre conduites ou sentiments pieux (brahmavihāra en sanskrit et pali) sont aussi appelés les Quatre Incommensurables car ils pourraient être développés indéfiniment. Cultivées sans l'intention de mener tous les êtres à la libération ultime, ces quatre intentions conduisent à une renaissance dans le monde céleste de Brahmā ; développées avec le désir de mener tous les êtres à la libération ultime, les quatre conduites deviennent alors « incommensurables » et conduisent à « l'éveil parfait ». Il existe plusieurs méditations (bhāvanā) pouvant développer ces quatre : La bienveillance ou fraternité (mettā en pali, maitrī en sanskrit), développée par la pratique de méditation appelée mettā bhāvanā ; La compassion (karunā), née de la rencontre de la bienveillance et de la souffrance d'autrui, développée par la méditation appelée karunā bhāvanā ; La joie sympathique ou altruiste (muditā), qui consiste à se réjouir du bonheur d'autrui (muditā bhāvanā) ; L'équanimité (uppekkhā en pali, upekṣā en sanskrit) ou tranquillité, qui va au-delà de la compassion et de la joie sympathique, est un état de paix face à toute circonstance, heureuse, triste ou indifférente (uppekkhā bhāvanā). Vacuité Dans le Theravāda, la vacuité (Śūnyatā) signifie qu'aucune chose n'a d'existence propre (elles n'existent que par interdépendance). Durant la méditation, la pratique de vipassanā est la contemplation de cette vacuité. Mais le concept de vacuité, exposé par la littérature dite de la prajnaparamita, et Nāgārjuna, prend un autre sens avec le Madhyamaka. Le Madhyamaka reconnaît l'enseignement de l'interdépendance mais il considère cette roue de la vie elle-même comme vacuité. Trois corps (kāyas) de Bouddha Le Canon pāli désigne trois corps de Gautama Bouddha : son corps formel fait des quatre éléments (pāli caturmahābhūtikāya), soit le corps historique de Gautama. le corps mental (pāli manomayakāya) par lequel Gautama se rendait dans les différents mondes ou royaumes pour y puiser la sagesse. le corps de la doctrine (pāli dhammakāya), l'ensemble des enseignements qui peuvent demeurer un certain temps après la mort de Gautama. Le concept prend de l'importance dans l'école Sarvāstivādin. Mais il acquiert par la suite une signification fort différente. En effet, dans le Mahāyāna, les trois corps, manifestations d'un bouddha, ne sont pas des entités séparées mais des expressions de l'ainsité (tathatā) qui est une. Ils y sont respectivement : le Nirmāṇakāya, corps de manifestation, d'émanation. Le corps physique source d’actions bienveillantes pour sauver les êtres. le Sambhogakāya, corps de félicité, ou de jouissance. Les paroles de sagesse pour enseigner et guider quiconque. le Dharmakāya, corps du Réel, ou ultime. La Loi qui éveille le cœur et l’esprit. Éthique bouddhiste et préceptes Dans le bouddhisme, l’éthique est basée sur le fait que les actions du corps, de la parole et de l’esprit ont des conséquences pour nous-mêmes et pour ce qui nous entoure, les autres comme notre environnement. Il existe deux sortes d’actions : les actions kusala (mot pali signifiant sain, habile, favorable, positif) et les actions akusala (malsain, malhabile, défavorable, négatif). L’éthique bouddhiste propose donc à l'être humain de prendre conscience des états d’esprit dans lesquels il se trouve et à partir desquels il agit, parle, pense et à devenir ainsi responsable tant de ses états d’esprit que des conséquences de ses actions. La pratique de l'éthique est donc une purification du corps, de la parole et de l'esprit. Elle se décline sous forme de préceptes (pali : sīla) qui ne sont pas des règles absolues mais des principes, des guides de comportement éthique. L'application de certains d'entre eux varie selon les personnes mais aussi selon les traditions. Ces préceptes sont le plus souvent présentés sous une forme négative en tant qu'entraînement à ne pas faire quelque chose, mais les textes canoniques font aussi référence à leur formulation positive en tant qu'entraînement à faire le contraire. Cinq préceptes Les cinq préceptes, communs à tous les bouddhistes (laïcs et moines) de toutes les traditions, sont : S'efforcer de ne pas nuire aux êtres vivants ni prendre la vie (le principe d'ahiṃsā, « non-violence ») ; S'efforcer de ne pas prendre ce qui n'est pas donné ; S'efforcer de ne pas avoir une conduite sexuelle incorrecte ; S'efforcer de ne pas user de paroles fausses ou mensongères ; S'efforcer de s'abstenir d'alcool et de tous les intoxicants. Huit préceptes Dix préceptes Les dix préceptes se retrouvent dans plusieurs textes canoniques (par exemple le Kûtadana Sutta, dans le Dīgha Nikāya). Au Japon, ils peuvent être dénommés jujukai. La formulation de ces dix préceptes peut prendre différentes formes : S'efforcer de ne pas nuire aux êtres vivants, ni retirer la vie, S'efforcer de ne pas prendre ce qui n'est pas donné, S'efforcer de ne pas avoir une conduite sexuelle incorrecte , S'efforcer de ne pas user de paroles fausses ou mensongères, S'efforcer de ne pas user de paroles dures ou blessantes, S'efforcer de ne pas user de paroles inutiles, S'efforcer de ne pas user de paroles calomnieuses, S'efforcer de ne pas avoir de convoitise, S'efforcer de ne pas user d'animosité, S'efforcer de ne pas avoir de vues fausses. Sous leur forme positive, ce sont : Avec des actions bienveillantes, je purifie mon corps, Avec une générosité sans réserve, je purifie mon corps, Avec calme, simplicité et contentement, je purifie mon corps, Avec une communication véritable, je purifie ma parole, Avec des paroles utiles et harmonieuses, je purifie ma parole, Avec des mots bienveillants et gracieux, je purifie ma parole, Abandonnant la convoitise pour la tranquillité, je purifie mon esprit, Changeant la haine en compassion, je purifie mon esprit, Transformant l’ignorance en sagesse, je purifie mon esprit. (Dans cette formulation positive, les et « négatifs » sont regroupés en un seul). Dans la tradition du Zen, les 10 préceptes ont été interprétés par Dogen de la façon suivante : Ne pas tuer, Ne pas voler, Ne pas être avide, s'abstenir de sexualité sans amour, Ne pas mentir, Ne pas vendre ni acheter de boissons alcoolisées, ne pas s'intoxiquer, Ne pas propager les erreurs, ni les défauts des autres, Ne pas faire son propre éloge, ni diffamer les autres, Ne pas manquer de générosité tant spirituelle que matérielle, Ne pas se mettre en colère sans raison, Ne pas calomnier les trois trésors : Bouddha, Dharma, Sangha. Ces dix préceptes ne sont pas à confondre avec une autre liste de dix préceptes, plus particulièrement destinée aux moines dans les traditions du petit véhicule (d'où sa description dans le Vinaya Pitaka et non dans les suttas), et qui correspond aux cinq préceptes plus les suivants : S'abstenir de consommer de la nourriture solide entre midi et l'aube, S'abstenir de chant, de danse et d'assister aux spectacles, S'abstenir de parfums, de cosmétiques et d'ornements, S'abstenir d'une haute ou luxueuse literie, S'abstenir d'accepter de l'or ou de l'argent. Contrairement aux autres préceptes, ces cinq derniers préceptes sont plus des règles de vie que des principes éthiques. Sangha : communauté des adeptes Le Saṅgha est la communauté de ceux qui suivent l'enseignement du Bouddha. C'est un des trois lieux de refuge. On distingue le « Noble Saṅgha » (sanskrit Arya Saṅgha) constitué des êtres ayant atteint un haut niveau de libération et le Saṅgha ordinaire, comportant tous les êtres suivant la voie du Bouddha. Le terme est communément utilisé pour désigner des réunions bouddhistes. Méditation bouddhiste Toutes les méditations bouddhistes ont pour but le développement de la « conscience éveillée » ou « conscience sans ego », en utilisant la concentration comme un outil. Mais le bouddhisme comprend de nombreuses voies différentes, qui peuvent toutes être rattachées à ses trois principales branches : le bouddhisme theravada (majoritaire en Thaïlande et en Asie du Sud-Est), issu du bouddhisme ancien, dont le cœur de la pratique est la méditation vipassana (observation des sensations et de l'attention) le Zen, branche d'origine chinoise (Chan) puis japonaise (Zen) du bouddhisme mahāyāna. Dans le Zen, l'aspect religieux est plutôt moins important que dans les autres traditions bouddhistes. Il est constitué de deux voies principales : Sōtō (basé sur la méditation assise silencieuse) et Rinzai (utilisation centrale des koan) le bouddhisme tibétain (dit aussi tantrique ou vajrayana); c'est la forme la plus religieuse et sa pratique est axée sur la méditation mais aussi sur des rituels et une dévotion au maître ainsi qu'à sa lignée. est une pratique, commune à plusieurs écoles, prenant le Bouddha comme objet de méditation. Différentes écoles Écoles du bouddhisme ancien Le bouddhisme ancien, appelé parfois bouddhisme hīnayāna (terme sanskrit signifiant « petit véhicule ») par des tenants du grand véhicule, regroupe plusieurs écoles, dont une seule a survécu jusqu'à nos jours, le bouddhisme theravãda. Si plusieurs classifications sont débattues, bouddhistes et chercheurs s'accordent grosso modo à reconnaître dans le bouddhisme dix-huit écoles anciennes. Bouddhisme theravāda Le bouddhisme theravāda (en pāli « doctrine des Anciens », sanskrit sthaviravāda) est la forme de bouddhisme dominante en Asie du Sud et du Sud-Est (Sri Lanka, Thaïlande, Cambodge, Birmanie, Laos, parties du Viêt Nam), parmi les Chinois d’Indonésie et de Malaisie ainsi que chez certaines ethnies du sud-ouest de la Chine. Son implantation en Occident est plus récente que celle des courants zen ou vajrayāna. Comme son nom l’indique, il se veut l’héritier de la doctrine originelle du Bouddha. À cet égard, il est apparenté aux courants définis comme hīnayāna (« petit véhicule ») par le bouddhisme mahāyāna apparu au début de l’ère chrétienne. Hinayāna et theravāda sont des termes souvent employés l’un pour l’autre, malgré les objections de nombreux pratiquants du theravāda. La « doctrine des Anciens » s'appuie sur un canon rédigé en pāli nommé Triple corbeille ou Tipitaka, comprenant de nombreux textes basés sur les paroles du Bouddha, recueillies par ses contemporains mais retranscrites bien plus tard. Bouddhisme mahāyāna Mahāyāna est un terme sanskrit (महायान) signifiant « grand véhicule ». Le bouddhisme mahāyāna apparaît vers le début de l’ère chrétienne dans l'Empire kouchan et dans le nord de l’Inde, d’où il se répand rapidement au Tarim et en Chine, avant de se diffuser dans le reste de l’Extrême-Orient. Le Madhyamaka, Chittamatra, Chán (Son en Corée, Zen au Japon), la Terre pure, et le bouddhisme de Nichiren sont des écoles du bouddhisme mahāyāna. Bouddhisme vajrayāna Le vajrayāna est une forme de bouddhisme, nommée aussi bouddhisme tantrique, dont la compréhension peut se faire de façon intuitive ou bien nécessite la maîtrise du mahāyāna et du hīnayāna. Il contient des éléments qui l'apparentent à l'hindouisme et particulièrement au shivaïsme cachemirien. Au Tibet, le vajrayāna et le bön, religion locale, se sont influencés réciproquement. Son nom sanskrit signifie « véhicule », yāna, de vajra, c'est-à-dire de « diamant » (indestructible et brillant comme l'ultime réalité), et de « foudre » (destructrice de l’ignorance et rapidité fulgurante). On appelle aussi ce véhicule mantrayāna et tantrayāna, puisqu’il fait appel aux mantras et tantras; on trouve aussi le nom guhyayāna « véhicule secret », donc ésotérique (en chinois mìzōng 密宗 et en japonais mikkyō). Il est surtout pratiqué de nos jours dans la région himalayenne (Tibet, Népal, Sikkim, Bhoutan, aux confins ouest et au nord de la Chine, au nord de l’Inde) et aussi au Japon depuis le à travers les écoles du Shugendo, du Shingon et du Tendai. C'est la forme de bouddhisme qui caractérise le plus le bouddhisme tibétain. On le trouve aussi en Mongolie et dans quelques régions de la Fédération de Russie (Oblasts d’Amour et de Tchita, Républiques de Touva, de Bouriatie et de Kalmoukie, Kraï de Khabarovsk), ainsi qu'au Japon (Shingon et Tendai, voir Bouddhisme au Japon). Bien que différent d'origine, le Bön tibétain est presque à tous égards un vajrayāna non-bouddhiste. Bouddhisme tibétain L'expression bouddhisme tibétain renvoie au bouddhisme vajrayāna qui s'est développé au Tibet. Il y a actuellement quatre écoles principales : Nyingmapa, Kagyüpa, Sakyapa, Gelugpa. Cette dernière est la plus connue en Occident, car le dalaï-lama en est un membre éminent. Bouddhisme et philosophie occidentale Plusieurs penseurs européens comme Arthur Schopenhauer et Friedrich Nietzsche ont été inspirés par la pensée bouddhiste (et hindoue, par les Upanishad), de même que le philosophe écossais David Hume et aussi Emmanuel Kant parmi les plus célèbres. Funérailles Au Tibet Critiques du bouddhisme Critique par le jaïnisme Les jaïns, dont la religion est basée sur l'existence de l'âme ou atman, considèrent que le bouddhisme ne respecte pas la non-violence (ahimsa) : en effet, un fidèle bouddhiste ne doit pas commettre de violence lui-même mais peut, par exemple, manger de la chair d'un animal tué par un autre ; cette attitude est condamnée par le jaïnisme, qui promeut une non-violence obligatoire pour ses disciples, exigeant de s'abstenir de la violence de neuf façons : par la pensée, par la parole et par le corps et, à chaque fois, soit personnellement (krita), soit en le commandant à d'autres (kârita), soit en consentant à son exécution par d'autres (anumodita). Critique par l'hindouisme Si les différentes branches du bouddhisme et de l'hindouisme considèrent que la compassion (karuna) est une vertu cardinale (commune autant aux gens vivant dans la société qu'à ceux qui ont renoncé au monde), il n'en reste pas moins qu'il y a des divergences métaphysiques entre le « bouddhisme » et l'« hindouisme » (différences qui n'étaient pas originellement si prononcées) ; ainsi, le bouddhisme s'est vu critiqué par les philosophies hindoues Vaisheshika et Nyâya : « Le Vaisheshika-sutra semble s'opposer radicalement au bouddhisme par sa conception réaliste et substantialiste du cosmos et de l'homme », et la philosophie Nyâya considère la notion bouddhiste d'anatman (non-Soi) comme étant illogique (par exemple, se remémorer d'un objet est impossible s'il n'y a pas un âtman (Soi connaisseur) permanent) et que la Totalité est une réalité alors que le bouddhisme affirme l'inverse : Akshapâda Pakshilasvâmin, dans son Nyâya-Bhâshya, a réfuté les thèses de la vacuité (Śūnyatā), de l'impermanence (Anitya) et du non-Soi (Anātman). Critique scientifique Dans son ouvrage L'infini dans la paume de la main, l'astrophysicien Trinh Xuan Thuan évoque deux points de discorde entre la vision bouddhiste et la vision scientifique du monde. Il explique que l'univers décrit par le bouddhisme est un univers cyclique qui n'a ni commencement ni fin et serait donc traversé d'une série sans fin de big bang et big crunch. Or l'avènement d'un big crunch n'est pas confirmé par les données actuelles de la science qui établissent que l'univers ne contient pas assez de matière pour le générer. Le modèle actuel est au contraire celui d'une expansion infinie de l'univers ce qui est en contradiction avec la conception d'un univers cyclique. Dans ce même ouvrage il évoque le concept bouddhiste de flots de consciences coexistants avec l'univers matériel de tout temps. Il explique que pour beaucoup de neurobiologistes la conscience est une propriété émergente de la matière vivante qui aurait passé un certain seuil de complexité. Le fait que la conscience ait pu préexister à la matière ou en dehors de celle-ci n'est pas prouvé. Répartition mondiale Au Japon Le zen naît au Japon par l'héritage du chan chinois et du son coréen et s'implante par Bodhidharma patriarche descendant de Bouddha et ce notamment en corrélation de temples ou dojo voués à la pratique des arts martiaux. Après un voyage d’étude en Chine Eisai (1141-1215) va apporter au Japon la pratique du chan, bouddhisme zen issu de l'école Rinzai. En 1191, il revient au Japon. Dès lors il se heurte aux écoles du bouddhisme japonais apparues aux au sein de l’aristocratie japonaise (tel l’école Tendai, Shingon ou encore celle de la terre pure). En 1199 il quitte donc Kyoto pour la ville de Kamakura où le Shogun et les membres de sa caste de samuraïs accueillent avec enthousiasme ses enseignements zen orientés vers les arts-martiaux. Hôjô Masako, la veuve du Shogun Minamoto no Yoritomo donne à Eisai une autorisation pour construire le premier centre zen à Kamakura le temple Jufuku-ji. Dès lors Bodhidharma (達磨) appelé Daruma (だるま) (qui vient de Dharma) s'inscrit au cœur de la caste bushido. Ainsi dès les débuts de la période Edo et des 250 ans de paix mis en place par le Shogunat Tokugawa, la voie du sabre suivie par les castes de samouraïs s’est forgée plus encore vers le bouddhisme issu du Daruma. Takuan Soho (1573-1645) prélat de la secte Rinzai (auteur notamment de l’Esprit Indomptable, Écrits d’un maître zen à un maître de sabre) côtoya et influença considérablement Yagyu Munenori (Heiho kadensho) et Miyamoto Musashi (Traité des cinq anneaux) le plus célèbre samouraï du Japon aujourd’hui appartenant au trésor national japonais, artiste et philosophe qui représenta à plusieurs reprises le Daruma. Ainsi le Traité des cinq roues apparenté au cinq éléments, godai ((五大) terre, eau, air, feu, vide ou éther) qui jalonnent le bouddhisme est rappelé sur tout le territoire japonais par le gorintō (« stūpa à cinq anneaux »). En France Depuis les années 1970, comme dans d'autres pays, le bouddhisme s'est développé en France de façon spectaculaire. Plusieurs maîtres de diverses traditions y ont fondé des centres : Ryotan Tokuda, Taisen Deshimaru ou encore Thich Nhat Hanh pour le Zen et Kalou Rinpoché, Guendune Rinpoché, Dilgo Khyentse Rinpoché, Vén. Tharchin Rinpoché pour le bouddhisme tibétain. Arnaud Desjardins a également contribué à faire connaître les enseignements du bouddhisme en France. Plusieurs organisations bouddhistes sont reconnues comme congrégations religieuses par le Bureau central des cultes qui dépend du Ministère de l'Intérieur, selon la loi du relative à la séparation des Églises et de l'État. À l'instar des religions établies en France depuis plus longtemps, le bouddhisme a également aujourd'hui ses émissions à la télévision. Selon l'Union bouddhiste de France, il y avait en 1986 environ bouddhistes en France dont les trois-quarts seraient d'origine asiatique. Une enquête plus récente, publiée par TNS Sofres, en avril 2007, avance un chiffre de adeptes du bouddhisme (âgés de plus de 15 ans), représentant 1 % de la population française de cette tranche d'âge. En 1999, le sociologue Frédéric Lenoir avait estimé à cinq millions « les sympathisants » bouddhistes français. Notes et références Notes Références Voir aussi Bibliographie Grands textes du bouddhisme Articles introductifs Ouvrages introductifs sur le bouddhisme Études spécialisées sur le bouddhisme / Réédition abrégée, Gallimard, coll. « Tel », 2008, 574 p. . Histoire Anthologies (L'original en anglais est toujours disponible: The Buddha Speaks - A book of guidance from Buddhist scriptures, Shambala Editions, 2000). Art . . Encyclopédies et dictionnaires (2 tomes) Filmographie Articles connexes Bouddhisme et non-violence Bouddhisme séculier Foi dans le bouddhisme Panthéon bouddhiste japonais Philosophie bouddhiste Végétarisme bouddhique Violence dans le bouddhisme (1883), livre de Alfred Percy Sinnett (Théosophie) Liens externes Siddhartha Gautama Philosophe japonais Philosophe bouddhiste
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https://fr.wikipedia.org/wiki/BEL20
BEL20
BEL20 est l'acronyme du principal indice d'actions de la bourse de Bruxelles en Belgique. Il regroupe les 20 sociétés cotées sur Euronext Bruxelles dont la capitalisation boursière flottante (les titres effectivement en circulation) est la plus importante. Histoire Les premiers indices de la bourse de Bruxelles remontent au début du 20e siècle et leur méthodologie était bien différente de celle du BEL20. En particulier, la forme actuelle de l'indice est liée à l'apparition des produits dérivés sur indice qui implique une méthodologie spécifique. C'est pourquoi l'indice BEL20 est lancé avec le marché des dérivés (alors appelé Belfox), le sur base d'une valeur de référence de au . L'indice clôture sa première journée d'existence à (+ 18 % par rapport au ). Le 18 mars 2021, l'indice BEL20 célèbre ses 30 années d'existence. Présentation L'indice BEL20 est géré par le groupe NYSE Euronext. Il est le principal indice boursier national de la Bourse de Bruxelles. C'est un indice à panier (c’est-à-dire calculé par pondération des actions qui le composent) qui est diffusé en temps réel par la société Euronext Bruxelles, même si chacune des 20 sociétés dont les actions composent l’indice BEL20 n’a pas la Bourse de Bruxelles pour place financière de référence (par exemple, en 2010, GDF-Suez, dont la place financière de référence est Euronext Paris). Les actions de l’indice BEL20 sont les titres les plus liquides du marché Euronext Bruxelles, et ceux des 20 sociétés cotées dont la capitalisation boursière flottante (les titres effectivement en circulation) est la plus importante. Des produits financiers dérivés, par exemple le tracker « BEL 20 Master Unit » sont adossés à l’indice et font l’objet de transactions sur Euronext Bruxelles. A noter que le nombre de composants de l'indice (20) est inférieur au minimum communément admis de 30 observations nécessaires afin d'obtenir une signification statistique. Son code mnémonique est ^BFX, son code ISIN BE0389555039. Mise à jour La composition de l'indice est revue chaque année au mois de mars, le troisième vendredi du mois . Les sociétés qui ne satisfont plus aux critères quittent l'indice et sont remplacées par de nouvelles valeurs. Les compagnies sélectionnées doivent être « représentatives du marché belge », et avoir au moins 15 % de capital flottant. En outre, ce capital flottant doit excéder le prix de l'indice (évalué au dernier jour de l'année précédente) d'un facteur d'au moins . Si, lors d'une revue annuelle, ce facteur passe en dessous de , alors le titre en question ne peut plus rester dans l'indice. Une société qui n'a plus la bourse de Bruxelles comme marché de référence peut rester dans l'indice pour autant son personnel employé en Belgique réprésente au moins 15% du personnel total consolidé au niveau du groupe. Quand une compagnie intègre l'indice, sa pondération - calculée sur base du capital flottant - ne peut excéder 12 % de la composition de l'indice. Ultérieurement, lors des revues annuelles, cette pondération ne peut pas aller au-delà de 15 %. La vélocité du capital flottant doit atteindre 35 %, ce qui signifie qu'au moins 35 % des actions doivent avoir changé de mains dans l'exercice annuel précédent. Pour les actions déjà présentes dans l'indice, cette limite passe à 30 % La fréquence de mise à jour du niveau de l'indice est de 15 secondes. En mars 2021, les sociétés Barco et ING quittent l'indice et sont remplacées par Elia et Melexis Composition de l'indice Composition de poids indiciel au . Autres indices et autres bourses Autres indices Outre le BEL20, il existe pour la Belgique le BEL Mid, BEL Small, BEL Next 150, BEL Technology, BEL Continous, Bel All shares. Le BEL20 a son équivalent dans les pays limitropes: AEX (Pays-Bas), CAC 40 (France), DAX (Allemagne), LuxX (Luxembourg), ainsi que dans la plupart des pays industrialsiés. Corrélation avec les autres bourses Les performances annuelles du BEL20 se sont rapprochées de celles du Dow Jones, du DAX, du CAC 40 et du Footsie, les grands marchés boursiers étant de plus en plus dépendants les uns des autres depuis une quinzaine d'années. Notes et références Voir aussi Articles connexes Histoire des bourses de valeurs Euronext New York Stock Exchange (NYSE) NYSE Euronext Sigles financiers Lien externe BEL 20 sur le site d'Euronext Indice boursier Économie en Belgique
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Blanquette%20de%20veau
Blanquette de veau
La blanquette, ou blanquette de veau ou blanquette de veau à l'ancienne, est une recette de cuisine traditionnelle de cuisine française, à base de viande de veau cuite dans un bouillon avec carotte, poireau, oignon et bouquet garni, liée en sauce blanche à la crème et au beurre et aux champignons de Paris. Étymologie Le terme « blanquette » vient de la couleur blanche de la sauce blanche à la crème et au beurre. Toutes les viandes blanches (dinde, poulet, volaille, lapin, porc), mais aussi agneau, ou poisson (lotte, daurade), peuvent se préparer « en blanquette » bien que celle de veau reste une des références culinaires de la gastronomie française. Préparation La pièce de veau de lait choisie pour la blanquette est généralement du tendron, collier, poitrine, ou de l'épaule désossée. La viande découpée en morceaux est cuite à l'eau avec carotte, céleri, poireau pour former un bouillon-fond blanc de veau. La sauce est obtenue en pratiquant la liaison avec un ou plusieurs jaunes d'œufs avec le bouillon-fond blanc obtenu, et en y ajoutant de la crème fraîche. Ce plat peut être accompagné de riz, de pâtes, ou de pommes de terre. La viande, les carottes et l'accompagnement sont servis chauds, avec du persil. Elle peut être relevée par un jus de citron. La blanquette passe pour faire partie des plats mijotés meilleurs réchauffés. Dans la littérature Le commissaire Maigret (œuvre de l'écrivain Georges Simenon) est connu pour être un grand amateur de blanquette préparée par madame Maigret (son épouse), ainsi que le commissaire San-Antonio (œuvre de l'écrivain Frédéric Dard) qui raffole de celle préparée par sa mère. Musique 2002 : Tes parents, chanson de Vincent Delerm, où il fait allusion à la blanquette des parents de Chloé, dont ils rapportent les restes en rentrant le dimanche soir à la porte de Champerret. Notes et références Voir aussi Bibliographie Jean-Louis Flandrin, La Blanquette de veau. Histoire d’un plat bourgeois, préface et annotations de Patrick Rambourg, Paris, Jean-Paul Rocher Éditeur, 2002, 78 . Articles connexes Histoire de l'art culinaire Histoire de la cuisine française Liste de mets à base de viande Liste de mets à base de viande de bœuf Repas gastronomique des Français Vin et cuisine Liens externes . . Cuisine française Spécialité à base de viande bovine Spécialité à base de crème Vin et cuisine
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Bret%C3%A8che
Bretèche
Une bretèche, orthographiée aussi bretêche et appelée en ancien français bretesse ou bretesche (du bas latin brittisca, « [fortification] britannique », puis « parapet » au ), est un petit avant-corps rectangulaire ou à pans coupés, plaqué en encorbellement sur un mur fortifié au Moyen Âge (mur de château fort, forteresse, ville, ferme, manoir ou église fortifiés), défendant par un flanquement vertical la base de la muraille (« bretèche de façade » ou « bretèche de chemin de ronde »), une ouverture dans ce mur (porte, poterne) ou un angle (« bretèche d'angle »). Les bretèches deviennent fréquentes au sauf aux angles où elles sont plutôt garnies de tours en bonne et due forme ou d'échauguettes, sorte de bretèches d'angle qui prennent la forme d'une loge de volume plus important, carrée ou cylindrique (guérite ou tourelle cylindrique), contenant une petite pièce. Les bretèches de façade sont également peu fréquentes, constituant un pis-aller destiné à remplacer les mâchicoulis, voire les paliers lorsqu'ils manquaient. Avec le déclin des éléments défensifs de l'architecture militaire au Moyen Âge au , la bretèche prend une fonction décorative (« fausse bretèche »). Cette menue guérite généralement de forme parallélépipédique en encorbellement sur une enceinte militaire (muraille, courtine, etc.) ou, plus souvent, au-dessus du portail principal. De très longue date, ce type d'ouvrage à titre défensif est pourvu d'un plancher ajouré qui protège le pied du mur et conjure l'approche ennemie au premier plan, par jets de projectiles aussi insolites soient-ils, à l'image de l'eau chaude. En bois ab ovo et bien que très en proie aux flammes ennemies, les premières ébauches n'étaient, paraît-il, qu'une simple potence, charpente sommaire équarrée où le soldat pouvait d'ailleurs se tenir à cheval avec les projectiles à pleines mains et paré au lancement. En l'occurrence, ce n'est que plus tard que les bretèches en bois, y compris le hourd, sorte de galerie, sont remplacées par celles en pierres, véritable passage couvert, contournant désormais la forteresse en entier et, le plus important, à l'épreuve des flammes. Évolution historique Élément à fonction défensive D'abord ouvrage en charpente de bois au apparu dans les fortifications byzantines puis arabes à la fin du , ensuite dans les châteaux des croisés en Terre sainte, la bretèche est construite sur des corbeaux ou des consoles, supports en bois puis en pierre ; l'ouvrage est par la suite construit dans son entier en pierre pour se prémunir des flèches enflammées (bretèche à hourd puis bretèche à mâchicoulis) : le mâchicoulis continu peut être vu comme la transposition des bretèches discontinues qui ceinturent toute la muraille. La bretèche, devenue un dispositif prépondérant en matière de flanquement à partir du , s'ouvre sur la partie inférieure par des jours (ouvertures carrées ou larges rainures) permettant l'utilisation de merlon à couvert pour le tir fichant ou le jet de quartiers de roche, boulets de pierre, pièces de bois, matières brûlantes (sable chauffé à blanc, chaux vive liquide, soufre et salpêtre). Les topos hérités de l'historiographie du et repris dans les films de guerre se déroulant au Moyen Âge évoquent des jets de poix fondue (résine de pin et de sapin), d'eau bouillante, de saumure bouillante ou d'huile bouillante mais ces ressources étaient trop rares ou précieuses pour être gaspillées. Les temps de chauffe, l'absence de cheminée sur les courtines en général et la présence fréquente d'un talus à la base des murailles ne plaident pas pour un tel usage. Généralement garnie latéralement et sur le front de créneaux et merlons pouvant être couverts par un volet en bois pivotant sur un montant à tourillon, la bretèche est le plus souvent construite sur un parement vertical permettant à un homme de se tenir au revers. Son couvrement est réalisé par une dalle de pierre en pente ou, lorsque son épaisseur est importante, par un toit en appentis ou à pans. Elle est le plus souvent placée sur les courtines intérieures (elle permet alors de contrôler les courtines extérieures) ou au-dessus de l'accès d'un château-fort, munie d'archères ou de meurtrières, ces derniers permettant de défendre la porte située en dessous par un tir plongeant. On disait, dès le , bretescher pour fortifier, garnir de créneaux de bois, ou de hourds. Une bretèche peut être parfois confondue avec des latrines, mais ces dernières, sans usage défensif, sont en encorbellement sur un mur, dépourvues d'ouverture et sont plus étroites : elles reposent généralement sur deux corbeaux au lieu de trois ou quatre pour une bretèche. Néanmoins, il arrive que la bretèche serve aussi de latrines. Autres fonctions Avec la disparition de cette logette comme élément de défense au , le terme subsiste dans les toponymes (exemple : Saint-Nom-la-Bretèche) et anthroponymes (exemple : ) puis a pris un sens : architectural : balcon ajouré en saillie sur la façade d'une mairie, d'où l'officier municipal, échevin ou crieur public proclamait les décisions municipales (mariages, actes publics, condamnations), les loggias sans encorbellement des palais italiens étant une transposition de ce type de balcon ; hune fortifiée d'un bateau de guerre ; héraldique (bretesse) : rangée de créneaux sur une fasce, bande ou pal, ou sur les côtés d'un blason de plate figure. Notes et références Voir aussi Bibliographie Articles connexes Architecture médiévale Assommoir Baie (architecture) Château fort Échauguette Fenêtre arquée Fenêtre en baie Hourd Élément d'architecture médiévale Architecture militaire du Moyen Âge Histoire militaire du Moyen Âge Glossaire militaire Élément d'architecture en saillie
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Barbacane
Dans la construction, le terme de barbacane recouvre plusieurs significations. Dans le domaine de la fortification militaire Le terme « barbacane » désignait pendant le Moyen Âge un petit ouvrage de fortification avancé, le plus souvent de plan circulaire, qui protégeait un passage, une porte ou poterne, et qui permettait à la garnison d'une forteresse de se réunir sur un point saillant à couvert, pour effectuer des sorties, pour protéger une retraite ou l'introduction d'un corps de secours. Il ne faut pas confondre la barbacane avec la bastille, ouvrage défensif de grande dimension formant un réduit indépendant et disposant donc de sa propre garnison. Les armées qui campaient avaient le soin d'élever devant les entrées des camps de vastes barbacanes, qui permettaient aux troupes de combiner leurs mouvements d'attaque, de retraite ou de défense. Au moment d'un siège, en dehors des murs des forteresses, on élevait souvent des barbacanes, qui n'étaient que des ouvrages temporaires, et dans lesquels on logeait un surcroît de garnison. Mais, le plus souvent, les barbacanes étaient des ouvrages à demeure autour des forteresses bien munies. Parmi les barbacanes temporaires, une des plus célèbres est celle que le roi saint Louis fit faire pour protéger la retraite de son corps d'armée et passer un bras du Nil, après la bataille de Mansourah. Le sire de Joinville parle de cet ouvrage en ces termes : Cette barbacane n'était évidemment qu'un ouvrage en palissades, puisque les hommes à cheval pouvaient voir par-dessus. Dans la situation où se trouvait l'armée de saint Louis à ce moment, ayant perdu une grande partie de ses approvisionnements de bois, campée sur un terrain dans lequel des terrassements de quelque importance ne pouvaient être entrepris, c'était tout ce qu'on avait pu faire que d'élever une palissade servant de tête de pont, pouvant arrêter l'armée ennemie et permettre au corps d'armée en retraite de filer en ordre avec son matériel. Du sens d'« ouvrage extérieur de fortification en maçonnerie ou en bois, percé de meurtrières », on en est venu métonymiquement (la partie pour le tout) à la meurtrière elle-même. Ainsi, au Moyen Âge, la barbacane désignait une sorte de fenêtre, presque toujours ébrasée à l'intérieur qui, pratiquée verticalement dans un mur, facilitait le tir sur l'ennemi. En architecture civile Des barbacanes sont pratiquées dans les murs pour éclairer les rez-de-chaussée, les cryptes, les tours, les clochers, ainsi que les bâtiments agricoles (granges, celliers, écuries, étables). Dans le soutènement de terres Une barbacane est également une étroite fente verticale pratiquée dans un mur de soutènement pour faciliter l'écoulement des eaux d'infiltration provenant de la masse de terre soutenue (l'eau piégée derrière un mur accentue la poussée des terres). Dans cette acception, le terme est alors synonyme de « chantepleure ». En menuiserie En menuiserie, une barbacane désigne une ouverture longue et étroite ménagée dans le panneau d'une porte de cave pour favoriser le renouvellement de l'air et apporter de la lumière. En broderie Pour les brodeurs, les barbacanes étaient des ornements d'apparat décorant les caparaçons des chevaux de tournois et cortèges et les parements de lits et de sièges. Notes et références Annexes Bibliographie Articles connexes Demi-lune Fortification médiévale Histoire militaire du Moyen Âge Architecture militaire du Moyen Âge Glossaire militaire
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Bastet
Bastet (de l'égyptien Bast) est la déesse égyptienne de la joie du foyer, de la chaleur du soleil, de la maternité et aussi la déesse protectrice des femmes enceintes et des enfants. Cependant, elle prend l'aspect d'une lionne guerrière inspirée des déesses dangereuses et elle est associée à l'instrument de vengeance du Dieu du Soleil. Bastet est à la fois douce et sauvage. C'est une déesse aux traits félins dont le centre religieux se trouvait dans la ville de Bubastis (Égypte). Étymologie Le nom que lui donnaient les Égyptiens était vraisemblablement Bast. La confusion vient du fait qu’un hiéroglyphe était souvent ajouté après le mot pour préciser la prononciation du son final. Les premiers égyptologues ne l’avaient pas interprété en tant que tel, conduisant à la translittération en Bastet. Dans la mythologie grecque, elle était connue sous le nom d'Αἴλουρος (Aílouros, Aelurus), qui est le terme signifiant « chat » en grec ancien. Culte Bastet est l’une des déesses les plus discrètes du panthéon égyptien, et n’est jamais représentée, sinon dans son temple à Bubastis, qui, selon Hérodote, aurait été, à son époque, le plus beau temple du pays, avec le plus de fidèles. On peut encore visiter les restes du temple qui lui était dédié à Tell Basta (Bubastis en grec, et Per Bast en égyptien, « La maison de Bastet »). D’abord divinité locale de la ville de Bubastis, le culte de Bastet se propage progressivement à tout le pays. Vénérée dès la , sous le règne de , on l’imagine comme le pendant d’Hathor de Dendérah. Un culte de Bastet s’installe à la Basse époque à Saqqarah non loin du complexe funéraire de Téti, dont la ferveur est attestée par les innombrables ex-voto dédiés à la déesse chatte retrouvés sur place ainsi qu’aux nécropoles d’animaux toutes proches qui abritent encore des milliers de momies félines témoignages des dévots antiques. Fête de Bubastis Les fêtes annuelles de la ville de Bubastis, en honneur de la déesse Bastet, étaient des événements très attendus en Égypte. Hérodote en fait une description haute en couleur que l’on tint longtemps pour une invention de l’historien, jusqu’à ce que des archéologues modernes découvrent des preuves de l’existence de ces fêtes mémorables. Vers la Basse époque, la fête de Bastet était l’une des plus populaires du calendrier égyptien. En cette occasion, la cité de Bubastis (à au nord-est du Caire) ne pouvait être rejointe que par les voies fluviales. Hérodote raconte : Ils arrivent en bateau, hommes et femmes ensemble, en grand nombre sur chaque embarcation ; en chemin, des femmes font de la musique avec des claquettes, et certains hommes jouent de la flûte, tandis que les autres chantent et frappent dans leurs mains. Lorsqu’ils rencontrent une cité le long du fleuve, ils tirent l’embarcation à terre, et certaines femmes continuent leur jeu, comme je l’ai dit plus haut, tandis que d’autres lancent des insultes aux femmes du lieu et entament des danses en agitant leurs robes en tous sens. À leur arrivée, ils célèbrent la fête par des sacrifices et l’on consomme à cette occasion plus de vin que durant le reste de l’année. Hérodote parle d’au moins « hormis les enfants » se pressant pour honorer l’occupante du temple de granit rouge, la déesse Bastet. Hérodote encore : Les chats trépassés sont apportés à Boubastis où ils sont embaumés et enterrés dans des urnes sacrées. Des milliers de ces créatures furent enterrées dans des galeries souterraines de la ville et des environs afin qu’ils puissent porter le message de leur maître jusqu’au royaume des dieux. L’importance de la fête de Bastet ainsi décrite parut absolument invraisemblable aux égyptologues de la fin du , mais, en 1887, un archéologue, Henri Édouard Naville, met au jour le site et démontre qu’Hérodote n’avait pas menti. Il fouille les sites du temple principal de Boubastis, les catacombes aux momies de chats et un certain nombre de chapelles pharaoniques, prouvant que cet évènement religieux considérable attirait toutes les couches de la société égyptienne. Bastet est assimilée à la déesse grecque Artémis. Symbolique Fille du dieu soleil Rê, Bastet est cependant parfois considérée comme la fille d’Amon. Elle est une déesse à double visage : sous sa forme de chatte ou de déesse à tête de chat, elle est la déesse bienveillante protectrice de l’humanité, également déesse musicienne de la joie et déesse de l’accouchement. On la représente ainsi parfois souriante. Elle est également réputée pour ses terribles colères. En revanche, sous les traits d’une déesse à tête de lionne, elle s’identifie alors à la redoutable déesse de la guerre, Sekhmet. La séduisante déesse à tête de chat, sacrée, protectrice des femmes et des enfants, détient le pouvoir magique qui stimule l’amour et l’« énergie charnelle ». Un atout qui lui valait un culte tout particulier de la part des Égyptiens. Bastet est une déesse aux caractères antagonistes, douce et cruelle, elle est aussi attirante que dangereuse. Bastet est aussi le symbole de la féminité, la protectrice du foyer et la déesse de la maternité. Mais toujours en elle, sommeille le félin, et c’est ainsi que Bastet lutte contre le serpent Apophis chargé de contrecarrer la course de l’astre solaire. Elle porte souvent un sistre dans sa main. Selon certaines traditions, Bastet serait l’épouse d’Atoum et elle aurait enfanté le lion Miysis (Mihos en grec). D’après une tombe de la vallée des Reines où elle porte des couteaux pour protéger le fils du roi, elle aurait aussi enfanté et allaité Pharaon dont elle serait la déesse protectrice. Attributs Les attributs qui lui sont associés sont la couronne-Atef, la couronne-Hedjet, le disque solaire, l’égide, le panier, le sistre et l’uræus. Références modernes Bastet est le nom de la chatte narratrice du roman Demain les chats de Bernard Werber (2016). Dans le roman, Bastet apprend avec ravissement d'un autre chat, Pythagore, que son nom est en fait celui d'une divinité féline vénérée par les Égyptiens de l'Antiquité. Elle est aussi présente dans la saga Kane Chronicles de Rick Riordan, en tant que protectrice des deux personnages principaux. Notes et références Bibliographie N. E. Scott, The cat of Bastet, BMMA 17/1 (1958), . L. Delvaux et E. Warmembol, Les divins chats d’Égypte : un air subtil, un dangereux parfum, Louvain, 1991 Voir aussi Liens externes Fiche biographique sur la déesse Bastet Divinité égyptienne Index égyptologique Divinité des animaux Chat dans l'Égypte antique Divinité de la fertilité Félin légendaire Éponyme d'un objet céleste Divinité thérianthrope
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Bernard Lang
Bernard Lang, né en , est directeur de recherche à l'INRIA. Fervent défenseur de la philosophie du logiciel libre, il a cofondé l'AFUL. Biographie Après une formation d'ingénieur en télécommunications à Télécom Paris (1968), à SupAéro (1969), et à l'université Harvard (1970-1972), il rejoint Bouygues Telecom puis l'INRIA. Il est administrateur de l'Isoc France, vice-président de l'AFUL, administrateur de l'ADULLACT, administrateur de la FFII chapitre France. À la fin des années 1970, Bernard Lang travaille sur le projet « Mentor », puis sur le projet « Centaur » relatif à l'édition structurée de programmes informatiques, élément déterminant pour l'élaboration des premiers systèmes d'édition interactive de documents structurés. Il est alors à l'avant-garde de la recherche sur HTML et XML. Petit à petit, il prend parti en faveur des logiciels libres et contre les brevets de logiciels, notamment au sein de l'AFUL. Il accorde de nombreux entretiens à des journaux, où il défend ses opinions. Nommé représentant du logiciel libre au Conseil supérieur de la propriété littéraire et artistique (CSPLA) le . Notes et références Voir aussi Liens externes Page personnelle sur le site de l’INRIA. Interview le 23 mars 2002, par Le Monde Personnalité française liée au logiciel libre Naissance en mars 1945
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Beaufort
Patronyme maison de Beaufort, branche légitimée de la maison de Lancastre ; famille de Beaufort, maison féodale du Faucigny ; Anne-Marie de Beaufort d'Hautpoul ; Carel Godin de Beaufort (1934-1964), pilote automobile néerlandais ; Charles Marie Napoléon de Beaufort d'Hautpoul, général d'Empire ; Claire-Élisabeth Beaufort (1976-), journaliste française ; Duc de Beaufort, titre porté à la fois dans la noblesse française et dans la noblesse anglaise ; titre porté également dans la noblesse belge ; Édouard Brandoin de Ballaguier, Marquis de Beaufort d'Hautpoul, colonel du génie ; Sir Francis Beaufort (1774-1857), amiral britannique ; Hadelin de Liedekerke-Beaufort, président de la FIA ; Jacques-Antoine Beaufort (1721-1784), peintre français ; Louis de Beaufort (1703-1795), historien français. Toponyme Afrique du Sud Beaufort West, une ville d'Afrique du Sud. Antarctique île Beaufort, une île de l'archipel de Ross, en Antarctique. Arctique mer de Beaufort, une partie de l'océan Arctique. plateau de Beaufort, une formation géologique sous-marine située dans cette mer. Australie Beaufort, un village du Victoria en Australie. Belgique Beaufort, les ruines du château de Beaufort près de Huy, en Région wallonne, en Belgique. États-Unis Beaufort, une commune de Caroline du Nord aux États-Unis ; Comté de Beaufort, en Caroline du Nord ; District historique de Beaufort ; Beaufort, une commune de Caroline du Sud aux États-Unis ; Comté de Beaufort, en Caroline du Sud. France Beaufort, une commune française du département de la Haute-Garonne, en région Occitanie ; Beaufort, une commune française du département de l'Hérault, en région Occitanie ; Beaufort, une commune française du département de l'Isère, en région Auvergne-Rhône-Alpes ; Beaufort, une commune française du département du Jura, en région Bourgogne-Franche-Comté ; Canton de Beaufort ; Beaufort, une commune française du département du Nord, en région Hauts-de-France ; Beaufort, appelé aussi Beaufort-sur-Doron, une commune française du département de la Savoie, en région Auvergne-Rhône-Alpes ; Canton de Beaufort-sur-Doron, ancien canton français ; Beaufort-Blavincourt, une commune française du département du Pas-de-Calais, en région Hauts-de-France ; Beaufort-en-Argonne, une commune française du département de la Meuse, en région Grand Est ; Beaufort-en-Santerre, une commune française du département de la Somme, en région Hauts-de-France ; Beaufort-en-Vallée, une commune française du département de Maine-et-Loire, en région Pays de la Loire ; Canton de Beaufort-en-Vallée, canton français ; Communauté de communes de Beaufort-en-Anjou ; Beaufort-sur-Gervanne, une commune française du département de la Drôme, en région Auvergne-Rhône-Alpes ; Montmorency-Beaufort, une commune française du département de l'Aube, en région Grand Est ; Chapdes-Beaufort, une commune française du département du Puy-de-Dôme, en région Auvergne-Rhône-Alpes. Liban Beaufort, un château fort du Liban, ayant appartenu aux croisés. Luxembourg Beaufort, une commune luxembourgeoise. Malaisie Beaufort, une ville malaisienne située sur l'île de Bornéo. Royaume-Uni Beaufort's Dyke, une fosse marine séparant l'Irlande du Royaume-Uni. Hydronyme Doron de Beaufort, une rivière française de la Savoie. Autres Beaufort, une triennale le long de la côte belge Beaufort, en France, une appellation d'origine pour un fromage au lait cru de vache Beaufort, une bière brassée aux Brasseries du Cameroun Beaufort, un film israélien de Joseph Cedar, sorti en 2007 Chiffre de Beaufort, une variante du chiffre de Vigenère Échelle de Beaufort, utilisée pour mesurer la vitesse du vent Bristol Beaufort, un bombardier-torpilleur britannique de la Seconde Guerre mondiale Homonymie de communes et d'anciennes communes en France Homonymie de patronyme Homonymie de localités américaines
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Beaujolais
Le Beaujolais est une région naturelle française située au nord de Lyon en France, qui s'étend dans le nord du département du Rhône, dans le sud de la Saône-et-Loire et dans le nord-est de la Loire. C'est une ancienne province française dont la capitale historique est Beaujeu et la capitale actuelle est Villefranche-sur-Saône (chef-lieu d'arrondissement du Rhône). Toponymie Le Beaujolais tire son nom de Beaujou (de la forme dialectale jou « mont, colline »), et non de Beaujeu. Géographie Situation Le Beaujolais est un ensemble collinaire situé au nord-est du Massif central, bordé à l'est par la vallée de la Saône et à l'ouest par la vallée de la Loire. Les monts du Beaujolais, comme on appelle parfois cet ensemble, sont contigus au nord aux monts du Mâconnais, et au-delà au Morvan, et au sud aux monts du Lyonnais, et au-delà au massif du Pilat. La plus grande partie du Beaujolais, et la majorité de sa population, se situent sur le versant est du massif. Deux voies de communication naturelles marquent le Beaujolais au nord et au sud du massif montagneux : au sud, le passage de Tarare (col des Sauvages, ) entre la vallée de la Turdine et celle du Rhins, affluent de la Loire ; le passage de Beaujeu au nord, dû à la remontée de l'érosion jusqu'à l'intérieur du massif, qui fait communiquer Belleville avec Pouilly-sous-Charlieu par le col des Écharmeaux. Point culminant Le point culminant des monts du Beaujolais est le mont Saint-Rigaud, à d'altitude. Le sommet est accompagné par le mont Monet à , la roche d'Ajoux à et le mont Tourvéon à . Hydrographie Le Beaujolais est partagé entre le bassin du Rhône, à l'est, et le bassin de la Loire, à l'ouest. Une série de cols (col des Sauvages, col des Écharmeaux ...) marque la ligne de partage des eaux. La Saône longe le Beaujolais du nord (Mâcon) au sud (Anse), du côté est. L'Ardières, d'orientation ouest-est, arrose Beaujeu et se jette dans la Saône à Belleville-sur-Saône L'Azergues descend du col des Écharmeaux en direction du sud puis contourne la pointe sud-est du massif pour se jeter dans la Saône à Anse. La Turdine, au sud-ouest du Beaujolais, se jette à l'Arbresle dans la Brévenne, affluent de l'Azergues. Le Rhins quitte les monts du Beaujolais vers l'ouest et se jette dans la Loire à Roanne. Climat . Histoire En 1898, Claudius Savoye, instituteur en Beaujolais, écrit un ouvrage qui fait référence sur le Beaujolais préhistorique. Le Beaujolais fut d'abord une baronnie qui était possédée au par Guillaume de Forez, comte du Lyonnais et du Forez, mort en 900. À sa mort, la baronnie échut à son fils Bérard qui le premier porta le titre de sire de Beaujeu. Cette première maison s'éteignit en 1265, en la personne de Guichard V. Isabeau, son héritière, épousa Renaud, comte du Forez, qui devint chef d'une nouvelle maison de sires de Beaujeu, parmi lesquels on remarque Édouard I, maréchal de France. La baronnie de Beaujeu passa, vers 1400, dans la maison de Bourbon, par la cession qu'en fit Édouard II à Louis II de Bourbon, son oncle. Un des descendants de celui-ci, Pierre II de Bourbon, sire de Beaujeu, épousa Anne de France, fille de Louis XI, connue sous le nom de Dame de Beaujeu. En 1522, le Beaujolais, confisqué au connétable de Bourbon, fut donné à Louise de Savoie, mère de François I. Réuni à la couronne en 1531, il fut rendu en 1560 par François II, à Louis III de Montpensier, héritier du Connétable. Marie de Montpensier le porta en dot, en 1626 à Gaston d'Orléans, dont la fille, la célèbre Grande Mademoiselle, le légua à Philippe d'Orléans, frère de Louis XIV. Le Beaujolais, érigé en comté, resta depuis dans la maison d'Orléans. Le dernier prince qui ait porté le titre de comte du Beaujolais fut Louis Charles d'Orléans, le troisième frère du roi Louis-Philippe I, né à Paris en 1779 et mort à Malte en 1808. C'est du Beaujolais que démarrent les premières déprédations commises par la bête du Lyonnais, qui fera une trentaine de victimes entre 1754 et 1756. Activité L'économie du Beaujolais repose sur la viticulture, l'industrie et les activités de services liées à la présence de la population. Toutefois, un tiers des travailleurs qui résident dans le Beaujolais travaillent dans l'agglomération de Lyon. Le Beaujolais comprend trois zones géographiques bien différenciées : le val de Saône, où passent d'importantes voies de communication (route, autoroute, voie ferrées, Saône canalisée), et où se trouvent des activités industrielles diversifiées ; les coteaux du Beaujolais, qui portent le vignoble ; le Beaujolais Vert : une activité agricole dominée par l'élevage, une filière sylvicole porteuse d'une identité naturelle et économique forte, une économie traditionnelle en phase de diversification (depuis le textile vers la métallurgie, le plastique et l'agroalimentaire), une activité touristique en fort développement. Viticulture C'est une région viticole, connue pour ses vins typiques, vins rouges issus à 97 % du cépage Gamay. Le vignoble du Beaujolais s'étend sur les coteaux à la base des contreforts orientaux du massif, le long de la Saône. La production moyenne s'élève à 1 million d'hectolitres par campagne réparti en douze AOC : Beaujolais, Beaujolais Villages et dix crus (morgon, régnié, moulin-à-vent, côte-de-brouilly, brouilly, juliénas, saint-amour, chénas, chiroubles et fleurie). Seules les appellations génériques (les deux premières) peuvent prétendre à une commercialisation en primeur. Celui-là même qui est attendu dans le monde entier chaque année le troisième jeudi de novembre lors de la traditionnelle dégustation du « Beaujolais nouveau ». Sylviculture Les hauteurs du Beaujolais ont de nombreuses parcelles plantées de conifères, notamment le Douglas. Textile De nombreuses usines de tissage sont actives dans la région. Elles furent à l'origine d'une importante activité économique jusqu'au début de la mondialisation. Culture populaire Littérature Le beaujolais nouveau est arrivé, roman de René Fallet, 1975. Le vignoble du Diable, roman de Philippe Bouin, Presses de la Cité 2013 Filmographie Le Beaujolais nouveau est arrivé, de Jean-Luc Voulfow, 1978 (adapté du roman homonyme) ; Après lui, de Gaël Morel, 2007. Annexes Articles connexes Vignoble du Beaujolais Château de la Chaize Mont Brouilly Beaujolais nouveau Massif central Lac des Sapins Poire à la beaujolaise Concours International du Gamay Château des Jacques Bibliographie Claudius Savoye, Le Beaujolais préhistorique, Dédale Éditions, Lyon, 1899 Jacques-Guillaume Trolieur de la Vaupierre, Histoire du Beaujolais, manuscrits inédits des publiés par Léon Galle et Georges Guigue, Lyon, 1920, Société des bibliophiles lyonnais, t.1 476 p. ; t.2 Mémoires de Louvet, 506 p. Mathieu Méras, Le Beaujolais au Moyen Age, Lyon, 1956 Liens externes Notes et références
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Baal
Baal ou Ba'al (hébreu : בָּעַל, Báʿal, qui signifie supérieur, suprême, arabe : بعل, Ba'al, akkadien : Bēl), est un dieu sémitique, cananéen puis phénicien. Sous les dynasties des , il est assimilé dans la mythologie égyptienne à Seth et à Montou. Origines Le terme Baal n'est pas à l'origine religieux : cet appellatif répandu dans de nombreuses langues sémitiques dénote un être supérieur aux autres, respectable, le « seigneur », le « maître », le « propriétaire » et aussi l'époux. Ce titre est particulièrement appliqué à une divinité de l'orage et de la fertilité proche-orientale, nommée Melqart en Phénicie ou Hadad en Syrie. De nombreux noms de rois sont également précédés de cette particule. Le mot n'était d'ailleurs pas utilisé uniquement à des fins honorifiques ; l'exemple ba‘lāh hāri’šôn (l'ex-mari, le veuf) démontre la portée très large de ce mot. Un rabbin particulièrement reconnu était appelé Baal Shem Tov. Baal est une appellation générique d'un dieu, accompagnée d'un qualificatif qui révèle quel aspect est adoré : Baal Marcodés, dieu des danses sacrées ; Baal Shamen, dieu du ciel ; Baal Bek, le Baal solaire ; le dieu sémite Belzébuth ; et surtout, Baal Hammon, le terrible dieu des Carthaginois. Ainsi, chaque région avait son dieu, son Baal local. Dans la version du panthéon cananéen, Baal est le fils du roi des dieux, El, et de la déesse de la mer, Achéra. Il était pour les cananéens le dieu du soleil et de l'orage ainsi que celui de la fertilité (en rapport avec la pluie de l'orage et le soleil, tous deux nécessaires dans la croissance des plantes). Baal est devenu l'appellation punique de nombreux dieux d'origine sémite dont le culte a été célébré depuis le jusqu'à l'époque romaine. Bealiah (plus justement bə‘’alyâ), est Baal . Il s'agit, du point de vue de la religion hébraïque, d'un blasphème car remettant en cause l'unicité de Dieu, puisque la Bible considère les « Baal » étrangers comme de faux dieux. Son nom se retrouve partout dans le Moyen-Orient, depuis les zones peuplées par les sémites jusqu'aux colonies phéniciennes, dont Carthage. Il est invariablement accompagné d'une divinité féminine (Astarté, Ishtar, Tanit), même s'il est hermaphrodite. La forme féminine du nom est Ba’alah (בַּעֲלָה, Baʿalāh). Culte Les textes bibliques témoignent de la « lutte acharnée » qui prend place à partir du contre la vénération des divinités qu'incarne Baal qui concurrencent YHWH, divinité d'Israël en voie de « monothéisation ». C'est de loin la divinité vétéro-testamentaire la plus mentionnée après YHWH (Jah, le Seigneur) ou Elohim, avec près de 90 occurrences. Le Coran en fait mention dans la sourate 37. Il y a aussi lieu de rapprocher Baal de Houbal, idole de pierres semi-précieuses qui était perchée sur le toit de la Kaaba jusqu'à l'instauration de l'Islam, et qui était censée représenter une des divinités suprêmes du polythéisme arabe préislamique. On le décrit comme le culte du veau d'or dans le livre d'Osée. Dans la Bible, il n'a aucune identité précise, mais rassemble toutes les divinités qui pourraient détourner le peuple de Dieu du droit chemin. C'est pourquoi dans le Livre des Juges, chaque histoire commence par : « Le peuple de Dieu se détourna du Seigneur et adora les Baals et les Astartés. » De la même façon, « Astartés » rassemble les divinités se référant à Ishtar, la déesse de Babylone. Paradoxalement, certains passages bibliques attribuent à Dieu des spécificités « baaliques » : à l'instar de Baal, Dieu habite sur une montagne, il amène la pluie, la fertilité et les récoltes ou est qualifié de « chevaucheur des nuées ». À ce culte est associé la prêtrise, et des sanctuaires sur chaque colline, appelés hauts lieux. À l'intérieur se trouvaient des icônes et statues de Baal, et à l'extérieur des colonnes de pierre (probablement les symboles phalliques de Baal), des poteaux sacrés qui représentaient Ishtar, et des autels à encens. Ce culte était associé aussi dans l'esprit à certains corps célestes (soleil, étoiles). Selon la Bible, des prostitués, mâles et femelles, servaient sexuellement sur les hauts lieux et certains passages bibliques rapportent parmi les rituels chaldéens des sacrifices d'enfants pour obtenir les faveurs de la divinité, dans le livre de Jérémie (19:5 ) : . Néanmoins, les liens entre de tels sacrifices et les cultes de Baal ne sont pas nombreux dans les textes bibliques et les sources extra-bibliques ne sont pas probantes sur de tels liens. En phénicien Hanni-baal est un nom théophore signifiant « qui a la faveur de Baal », et qui a été porté par Hannibal, le célèbre général carthaginois qui attaqua Rome. Le culte de Baal était également célébré dans la ville phénicienne florissante de Baalbek probablement depuis sa fondation au millénaire av. J.-C., avant que celle-ci ne devienne Heliopolis quand les divinités phénicienne auront été ramenées à un culte du soleil. Dans la culture Les récits et représentations antiques et bibliques à charge contre Baal ont été repris par plusieurs médias, notamment en l'associant avec Moloch, comme certains commentaires du texte hébraïque Tanakh le font. Le film Cabiria, premier grand péplum (1914), de Giovanni Pastrone, présente les carthaginois sacrifiant des enfants précipités dans le torse-brasier de la statue du dieu Moloch. La série de bande dessinée Alix, de Jacques Martin, met notamment en scène les sacrifices d'enfants projetés dans les gueules des idoles représentant Moloch-Baal ou Baal-Amon (L'Île maudite, Le Tombeau étrusque, Le Spectre de Carthage, La Conjuration de Baal). En dehors des récits bibliques, Martin s'inspire beaucoup de l'histoire de Salammbô, de Gustave Flaubert, et fait le lien entre les filles de Loth et le culte du feu, devenant le culte d'Ammon-Moloch et faisant tache d'huile dans les pays du Proche-Orient. La célèbre série télévisée Stargate-SG1 met en scène Ba'al comme un antagoniste : un Goa'uld , il en est d'ailleurs l'un des hauts représentants. Sa première apparition a lieu dans l'épisode 15 de la saison 5, où il participait à une réunion du Conseil des Grands Maîtres. Il est d'ailleurs considéré comme le plus rusé et le plus puissant des Goa'uld. Baal apparaît aussi dans la saison 2 de "Ash vs Evil Dead" Dans le jeu Genshin Impact Baal est le nom de l’archon électro Le cinquième épisode de la saison 1 de American Horror Stories (BA'AL) raconte comment une femme désireuse de tomber enceinte emploie pour y parvenir une idole de Baal. Ce dernier est présenté comme le dieu de la fertilité chez les Phéniciens et les Sumériens. Notes et références Annexes Bibliographie Dany Nocquet, Le "livret noir de Baal" : la polémique contre le dieu Baal dans la Bible, éd. Labor et Fides, 2004, extraits en ligne Articles connexes Temple de Baal Astarté, Athtart El · Adad · Yahvé (Yhwh) Jupiter Dolichenus Baal Hammon · Baal Shamîm · Béelzébuth · Bēl · Melqart · Moloch · Belphégor Cycle de Baal (Ougarit) Koush Ba'al dans la série télévisée Stargate SG-1 Les Compagnons de Baal série télévisée ORTF (1968) Liens externes Baal, par W. Robertson Smith et George F. Moore – http://www.cwru.edu/univlib/preserve/Etana/encyl_biblica_a-d/baal-baca.pdf. American Heritage Dictionary, Bartleby – http://www.bartleby.com/61/roots/S41.html. L’iconographie de Baal, Université de Zürich – http://www.religionswissenschaft.unizh.ch/idd/prepublications/e_idd_baal.pdf. Ougarit Divinité phénicienne Divinité du Proche-Orient ancien Divinité de la fertilité Divinité liée aux orages
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Baba
Baba
Personnages mythologiques ou imaginaires Baba, génie de la fertilité représenté par un singe ou un chien roux, dans la mythologie égyptienne. Ali Baba, héros du conte des Mille et une nuits. Baba la voyante, personnage du manga et de l'anime Dragon Ball. Baba Yaga, figure de la mythologie slave apparaissant dans de nombreux contes russes et polonais. Baba, déesse bulgare très proche de Baba Yaga. Baba Dochia, la « vieille Doquia » qui dans la mythologie roumaine, personnifie l'impatience du monde pour le retour du printemps. Baba Marta, la « vieille Marta » qui dans la mythologie bulgare, personnifie l'impatience du monde pour le retour du printemps. Baba, déesse sumérienne. Personnalités Pseudonyme Baba (1975-), auteur français de bande dessinée ; Baba, surnom du footballeur marocain Ahmed Makrouh ; Baba, surnom de l'animateur de télévision française Cyril Hanouna. Sidonie Baba (1905-1973), chanteuse et poète française. Manuş Baba , chanteur turc Patronyme Ahmed Baba (1556-1627), savant et homme de lettres malien ; Ikuzo Baba (1965-), bassiste japonais ; Kikutarô Baba (1905-2001), malacologiste japonais ; Nobuharu Baba (1514 ou 1515-1575), samouraï japonais ; Meher Baba né Merwan Sheriar Irani (1884-1969), gurû indien aux origines perses ; Naoto Baba (1996-), fondeur japonais ; Noriko Baba (1977-), footballeuse japonaise ; Sathya Sai Baba (1926-), gourou indien né à Puttaparti ; Prénoms Baaba Maal (1953- ), chanteur guitariste sénégalais ; Baba Kiénou, griot musicien du Burkina Faso, chanteur et conteur ; Baba Ilyas, sectaire turc qui tenta vers 1240 de renverser la doctrine de Mahomet Baba Ishak, prédicateur charismatique qui mena un soulèvement des Turkmènes de l'Anatolie contre le sultanat seldjoukide (1239) Baba Rahman (1994- ), footballeur professionnel ghanéen Autres significations Baba, terme respectueux en Inde. Baba, chef religieux sunnite ou alévie Toponyme au Cameroun : Baba I, village du département du Ngo-Ketunjia et la Région du Nord-Ouest ; Baba II, village du département du Mezam et la Région du Nord-Ouest ; Baba Ekombe, village du département du Ndian et la Région du Sud-Ouest. en Équateur : Baba, canton de la province de Los Ríos. au Japon : Baba, autre nom du quartier de Takadanobaba, à Tokyo, au Japon. en Pologne : Baba, village du powiat de Mogilno, dans la voïvodie de Couïavie-Poméranie ; Baba, village du powiat de Rypin, dans la voïvodie de Couïavie-Poméranie ; Baba, village de la voïvodie de Mazovie ; Baba, village de la voïvodie de Grande-Pologne. au Sénégal : Baba Garage, ville ; Communauté rurale de Baba Garage ; Arrondissement de Baba Garage. en Turquie : Cap Baba, cap de l'Anatolie. autres : Ahmad Baba, cratère à la surface de la plnète Mercure. Ethnologie Baba-Nyonya, descendants des Chinois installés en péninsule Malaise et qui ont adopté les coutumes locales. Clan Baba, clan du Japon médiéval qui est originaire de la province de Kai. Il descend de Minamoto no Yorimitsu. Baba-cool, terme devenu synonyme de hippie en français. Cuisine Baba au rhum, cake au rhum Baba, gâteau polonais aussi nommé babka Cinéma Baba, film de Shuo Wang, sorti en 2000. Baba Yaga, film franco-italien réalisé par Corrado Farina en 1973. Musique Baba O'Riley, chanson du groupe britannique The Who. Bande dessinée Baba, personnage de la série de BD Astérix, pirate qui ne prononce pas les « r ». Autres B.a.-ba le baba, langue des Grassfields au Cameroun Baba House, musée de Singapour sur les Baba-Nyonya ou Chinois des détroits. Homonymie de titre Patronyme arabe Homonymie de prénom Prénom arabe Prénom masculin Surnom
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Baba%C3%AF
Babaï
Babaï, « la grande Dévoreuse », est un animal chimérique à la tête de crocodile, à la crinière de lion, aux pattes postérieures d'hippopotame et antérieures de hyène, qui lors de la pesée du cœur dévore les ka de ceux qui ont été jugés indignes de continuer leur vie dans l'au-delà. Elle est associée à Ammout. Index égyptologique Créature fantastique de la mythologie égyptienne Chimère (créature imaginaire) Crocodilien dans la culture Lion imaginaire
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Bat%20%28d%C3%A9esse%29
Bat (déesse)
Bat est une déesse de la mythologie égyptienne du , assimilée, sur la palette de Narmer, à Hathor. Son emblème figure un visage féminin de face, parfois double, affublé d'oreilles de vache et surmonté par deux cornes stylisées. C'est une déesse-vache d'époque prédynastique, antérieure à Hathor qui lui succéda progressivement à partir de la (Ancien Empire), dont le nom peut être traduit par esprit féminin ou puissance féminine. Son nome était aussi appelé Nome de la Bat, au sud d'Abydos. Les sistres utilisés lors de son culte servaient à apaiser Sekhmet, la déesse lionne, pour qu'elle devienne Bastet Culte Le culte de Bat remonte aux premiers temps de l'Egypte archaïque, puisqu'on la trouve représentée sur certaines palettes à fard de la culture de Nagada II, antérieure donc à l'unification du pays. Il s'agit probablement au départ d'une divinité d'origine pastorale. Elle était principalement vénérée à Seshesh, également connue sous le nom de Diospolis Parva. Attributs et représentations Bibliographie ; . Liens externes La déesse Bat sur egyptianmyths.net La déesse Bat sur philae.nu La déesse Bat sur touregypt.net Notes et références Index égyptologique Divinité égyptienne
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https://fr.wikipedia.org/wiki/B%C3%A8s
Bès
Bès est dans la mythologie égyptienne le dieu du foyer mais a également d'autres attributs secondaires. C'est un dieu qui ne prend de l'intérêt dans le quotidien des Égyptiens qu'au Nouvel Empire. Bès est un dieu originaire du Soudan qui s'est implanté en Égypte sous la . En dépit de son physique peu engageant, il acquiert une grande popularité grâce à sa jovialité. Ce dieu est généralement associé au dieu guerrier Aha et est souvent associé à la déesse Hathor. Les amulettes à son effigie ont une fonction apotropaïque. Aspect Bès est presque toujours représenté sous la forme d’un nain doté de longs bras, de jambes courtes et d’une queue. Son visage rappelle le lion, il est marqué par une barbe hirsute et des sourcils imposants qui accentuent son aspect peu amical. Sa petite taille est peut-être à mettre en relation avec sa naissance prématurée. Bès porte souvent, à partir du Nouvel Empire, une peau de lion ou de léopard et est parfois doté de deux petites cornes. Sous cette peau de léopard se cacherait selon les légendes, un pénis impressionnant. Aux yeux des Égyptiens, ce cadeau de la nature dote celui qui en bénéficie d’un gros appétit sexuel, lequel ne peut qu’aller de pair avec la joie de vivre. Cet attribut remarquable a beaucoup contribué à sa cote de popularité. La plupart des représentations de Bès sont réalisées le montrant de face, ce qui est exceptionnel dans l’iconographie égyptienne. Cela révèle les liens que Bès a avec le soleil, dont il est vraisemblablement un avatar. Aussi, Bès est un dieu hilare ce qui explique qu’il est souvent représenté avec des instruments de musique à la main. Il est parfois accompagné de son épouse, un serpent surnommé Beset, mais on le considère le plus souvent comme l’époux de Taouret. Attribut De manière générale, le rôle de Bès était de veiller sur les humains dans leur vie quotidienne, ce qui le rend très populaire et proche des Égyptiens. Cet attribut explique pourquoi il est souvent armé ; en effet, il peut ainsi égorger ses ennemis et ceux de ses adorateurs. C'est d'ailleurs pour cela qu'on le surnomme « Le Combattant ». Il protège les hommes contre les forces néfastes, les esprits malfaisants, les animaux dangereux comme les reptiles, les crocodiles du Nil, les scorpions, les insectes et les fauves du désert. Bès fait fuir, par ses danses grotesques et ses grimaces affreuses, toutes les forces du mal mais il apporte également la joie, le divertissement et la bonne humeur en jouant de la harpe et de la lyre dans les foyers. Il est aussi connu pour sa protection du sommeil, il garantit aux humains des nuits calmes et un sommeil paisible en écartant toutes les puissances hostiles. Ce dieu est aussi le protecteur des femmes en couche sur lesquelles il veille également pendant leur grossesse. Son image orne tout lieu et toute scène réclamant sa puissance de dissuasion à l’égard des esprits maléfiques qui pourraient mettre en péril l’issue de la grossesse, il met en fuite les mauvais génies de l’accouchement. Souvent, on le représente en train de danser ou de jouer du tambourin autour du lit du nouveau-né pour éloigner les esprits malins. Bès est aussi considéré comme le dieu qui apporte le bonheur dans les foyers, ce qui explique qu’il est très aimé. Représentation Longtemps, les danseuses égyptiennes ont considéré Bès comme leur patron car il était assimilé à la bonne humeur, la fête et la danse. C'est pourquoi, pour lui témoigner leur affection et invoquer sa protection, la plupart d’entre elles se font tatouer son effigie sur la cuisse. Celle-ci est aussi fréquemment présente sur les têtes ou les pieds de lit car Bès veille sur les cauchemars des hommes et leur évite même les « pannes » sexuelles. Ce dieu présidant à la toilette des femmes, on le représente donc souvent sur des objets tels que des vases à parfums, des boites à fard mais ce sont surtout sur des miroirs qu'est apposé le dieu nain. On le représente enfin sur des coussins que l’on glissait sous la tête des momies auxquelles il était censé apporter la paix. Lieu de culte Une statue du dieu Bès a été retrouvée dans la ville oubliée qu'Akhenaton avait fait bâtir à Tell Amarna, Akhetaton. Cette trouvaille prouve que les Égyptiens qui vivaient dans cette ville, dans laquelle tout lieu de culte consacré à un autre dieu qu'Aton était interdit par le pharaon lui-même, vénéraient quand même leurs dieux. De récents travaux archéologiques viennent aussi de découvrir un temple qui pourrait avoir été un lieu de culte en l'honneur de Bès, situé dans l'oasis de Bahariya. Notes et références Bibliographie Isabelle Franco, Nouveau dictionnaire de mythologie égyptienne, Paris, 1999, Collection Pygmalion N. Guilhou, La mythologie égyptienne, Paris, Hachette Livre, 2005, Collection Marabout R. Laffont, Sous le signe d’Isis et Osiris, Turin, 1985, Collection Les grands mythes de l’homme Mythologies classiques, Larousse, Paris, 1963 R. Willis, Mythologies du monde entier, Londres, 1995, Collection Bordas « Bes et Beset », in Mythologica en ligne (page consultée le ). A. Abbara, Bès, le dieu égyptien, protecteur du foyer familial, de la femme, des accouchements, de l'enfance et gardien du sommeil, en ligne. (page consultée le ). Le Sabre de Bès, Christelle Morize, auteur auto édité, roman de Science-fiction/Thriller, 2013 détails du livre Liens externes Une statue de Bès, site du Musée du Louvre Bès Bès, en ligne Index égyptologique Divinité égyptienne Divinité de l'amour et du désir Divinité de la fertilité Divinité du foyer
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https://fr.wikipedia.org/wiki/PCI%20%28informatique%29
PCI (informatique)
L'interface PCI (de l'anglais ) est un standard de bus local (interne) permettant de connecter des cartes d'extension sur la carte mère d'un ordinateur. L'un des intérêts du bus PCI est que deux cartes PCI peuvent dialoguer entre elles sans passer par le processeur. Historique La spécification de ce bus est initialement due à Intel, qui a commencé à y travailler vers 1990 à cause d'un problème de bande passante sur les PC de l'époque et d'autres problèmes inhérents aux différents bus alors présents. À la sortie du 386 (le premier x86 32 bits), IBM avait décidé de créer un nouveau bus propriétaire pour les PC ; le bus MCA. Pour avoir une carte mère avec un bus , il fallait payer des redevances à IBM. Les fabricants de compatible-PC décidèrent de ne pas suivre IBM et restèrent temporairement avec le bus ISA qui lui était libre de droits, mais ne permettait de communiquer qu'en . PCI 1.0 La version 1.0 du PCI est présentée le et la 2.0 le . La première implémentation date de 1994 sur des cartes mères pour processeur Intel 80486. À partir de là, le bus PCI remplace rapidement les autres bus 32 bits déjà présents, comme le bus EISA ou encore le VLB. PCI 2.1 La révision 2.1, incluant les spécifications pour les bus à , sort en 1995. Depuis, l'évolution des spécifications du bus PCI, ainsi que celles du bus AGP et du PCI Express sont gérées par un groupe d'intérêt, le (PCI-SIG), ouvert aux industriels. Depuis 2004, pour les périphériques rapides (tel que les cartes graphiques), le bus PCI (ainsi que l'AGP) est remplacé par une version plus petite et plus rapide : le PCI Express. Spécification La spécification du bus PCI décrit la taille du bus (dont l'espacement des conducteurs), les caractéristiques électriques, les chronogrammes du bus et les protocoles. Il existe plusieurs variantes de ce bus : PCI 1.0 ; PCI 2.3 qui existe en deux versions : bus à (soit une bande passante maxi de ) (la plus répandue), bus à (soit une bande passante maxi de ), utilisé sur certaines cartes mères professionnelles ou sur des serveurs (elles font deux fois la longueur du PCI 2.2 à bus ) ; PCI-X : bus à (soit une bande passante maxi de ), utilisée principalement dans les machines professionnelles ; PCI-X 2.0 : (soit une bande passante maxi de ) ; PCI Express : norme dérivée du PCI, destinée à le remplacer dans les ordinateurs personnels. Bien que destiné à remplacer le bus AGP (mais aussi le PCI), le PCI Express n'est pas limité au seul branchement de carte vidéo ; Mini PCI : dérivé du PCI 2.2 destiné à être intégré dans les ordinateurs portables. PCI Express 3.0 : 8 GT/s, apparu en 2004. PCI Express 4.0 : 16 GT/s, annoncé en 2017 et disponible sur IBM Power 9. PCI Express 5.0 : 32 GT/s, les spécifications sont dévoilées en 2019. Ce standard ne devrait pas arriver avant 2021. Dans sa version purement PCI la bande passante est partagée entre tous les éléments connectés sur le bus, contrairement à ce qui se passe pour la version PCI Express où elle est dédiée pour chaque périphérique. Cette dernière est donc préférable si on veut utiliser simultanément des cartes haut débit (carte réseau gigabits, contrôleur de disque, carte graphique…). Comme pour les processeurs, certaines cartes mères permettent de surcadencer un bus PCI à , en augmentant la fréquence du bus jusqu'à voire . Malgré l'écart à la norme de nombreuses cartes PCI fonctionnent encore parfaitement (et plus vite) à ces fréquences. Utilisations Le PCI est généralement utilisé dans les ordinateurs personnels. Voici une liste non exhaustive de cartes d'extension généralement connectées à ce port : carte son ; carte graphique - seules les anciennes cartes ou les cartes d'entrée de gamme utilisent ce bus de nos jours, le PCI-Express offrant de bien meilleures performances pour les cartes modernes ; carte réseau ; carte contrôleur : USB, RS-232, Parallèle, Sata, IDE, IEE1394 Certains composants internes à la carte mère (le son, le réseau) sont généralement présents et utilisables sur le bus PCI. C'est le cas par exemple de contrôleurs intégrés au Northbridge, au Southbridge (cas actuels les plus fréquents : son, réseau) ou des puces dédiées, soudés directement sur la carte mère (autrefois pour le son ou bien des contrôleurs RAID supplémentaires). Notes et références Voir aussi Articles connexes Liens externes Site officiel du PCI-SIG Le bus PCI Bus informatique Connectique Carte mère
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Bruno%20M%C3%A9gret
Bruno Mégret
Bruno Mégret, né le à Paris, est un haut fonctionnaire et homme politique français. Après avoir été membre du Rassemblement pour la République (RPR), puis présidé son propre mouvement, les Comités d'action républicaine (CAR), il rejoint dans les années 1980 le Front national (FN), dont il devient l'un des principaux dirigeants. Après sa rupture avec Jean-Marie Le Pen en 1998, il fonde le Mouvement national républicain (MNR), parti classé à l'extrême droite et qui se réclame de la . Situation personnelle Bruno Mégret est le fils du haut fonctionnaire Jacques Mégret et de Colette Constantinides. Il est l'aîné d'une famille de quatre enfants dont il est le seul garçon. À Bruxelles, où son père est en poste aux Communautés européennes, Bruno Mégret est scolarisé à l'école européenne. De retour à Paris, il est pensionnaire à l'Institut catholique Bossuet et inscrit en seconde au lycée Louis-le-Grand avant d'y être admis en classe préparatoire. Reçu à l'École polytechnique en 1969, il en sort dans la et intègre le corps des Ponts et Chaussées. Diplômé de l'Institut des hautes études de Défense nationale, capitaine de réserve de l'Arme blindée de cavalerie, il a été élève officier de réserve de l'École de cavalerie de Saumur (incluant un stage commando à Quélern, puis deux mois en garnison en Allemagne à Offenbourg). Il a ensuite passé huit mois à Laon comme sous-lieutenant au de cuirassiers. En 1974, ses études en France terminées, il part, muni d'une bourse, pour les États-Unis où il passe une année à l'université de Californie à Berkeley. Il en revient avec un diplôme de . Chargé de mission au Commissariat général du Plan en 1975 et 1976, il est affecté à l'aménagement du territoire lors de la préparation du plan. Nommé à la direction départementale de l'équipement de l'Essonne en 1977, il est ensuite conseiller technique au cabinet du ministre de la Coopération de 1979 à 1981, puis directeur adjoint des infrastructures et des transports à la préfecture de la région Île-de-France jusqu'en 1986. Mis en disponibilité, il rejoint son corps d'origine deux ans plus tard, après sa défaite aux élections législatives. Jusqu'en , où il est élu député européen, il est chargé de mission au conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD). Parcours politique Rassemblement pour la République (1975-1982) Dès 1975, il adhère au Club de l'horloge, un cercle de réflexion créé par de hauts fonctionnaires qui entendent élaborer une riposte intellectuelle au socialisme. Il adhère ensuite au Rassemblement pour la République (RPR) via les réseaux de Charles Pasqua et devient presque immédiatement membre du comité central du RPR. En 1981, lorsque François Mitterrand est élu, il se présente aux élections législatives au nom du RPR dans les Yvelines contre Michel Rocard qu'il met en ballottage. Comités d'action républicaine (1982-1988) Après l'élection présidentielle de 1981, la droite crée des cercles et associations afin de comprendre son échec ; les Comités d'action républicaine (CAR) sont conçus par Yvan Blot et Pierre-Marie Guastavino, et créés officiellement par Bruno Mégret, « Jean Bousignac », Jean-Claude Bardet et Claude Waddington en . Le symbole choisi est la feuille de chêne. Mégret entame la rédaction de Lettres d'orientation, et plusieurs campagnes sont lancées par les comités, notamment celle « Pour l'école républicaine, non aux manuels scolaires marxistes » en . Lors des élections municipales de 1983, les comités ont environ 250 élus, parmi lesquels le journaliste Dominique Jamet. Quelques conseillers municipaux parviennent à être élus maires, comme Pierre Bernard, Jean-Paul Hugot, Nelly Rodi ou Francisque Collomb. Les CAR revendiquent adhérents pour un total de 120 comités en France. En 1984, Mégret cherche à constituer une liste pour les élections européennes. Il approche Jean-Maxime Lévêque, Francine Gomez, François Léotard, sans succès. Il se rapproche alors du Front national. Beaucoup d'adhérents sont opposés à ce ralliement. Des comités locaux se sabordent, et nombre d'adhérents rejoignent le RPR, le CNI ou l'UDF. Bruno Mégret reste le président jusqu'en 1988. Jean-Jacques Mourreau lui succède, jusqu'à sa propre démission et la mise en sommeil du mouvement en 1990. Cadre du Front national (1987-1998) Délégué général du Front national En 1986, profitant du scrutin à la proportionnelle, Jean-Marie Le Pen, président du Front national, décide de créer le Rassemblement national afin d'ouvrir son parti à d'autres mouvements. Bruno Mégret et les Comités d'action républicaine s'allient à cette occasion au Front national. Il est alors élu député de l'Isère et deviendra député européen en 1989. Poussé par Patrick Buisson et Jean-Yves Le Gallou, il adhère au Front national en 1987, et Jean-Marie Le Pen le nomme directeur de sa campagne présidentielle pour l'année suivante. En 1988, Bruno Mégret se présente dans la des Bouches-du-Rhône (Gardanne), où il obtient 26 % des suffrages au premier tour et 44 % au second. Son influence ne cesse de grandir au sein du FN où il révèle ses talents d'organisateur et de stratège, devenant ainsi un rival pour Jean-Pierre Stirbois, le secrétaire général. Ce dernier meurt dans un accident de voiture et sera remplacé par Carl Lang, puis par Bruno Gollnisch. En , il est nommé délégué général du Front national par Jean-Marie Le Pen. Il est chargé de la formation, de la communication, des études, et des manifestations du Mouvement national. En , il est élu au Parlement européen où il est membre de la Commission politique et de la Commission économie. Depuis , il est, de surcroît, le leader du Front national dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. C'est lui qui conduit la liste aux élections régionales dans les Bouches-du-Rhône et, en , il est élu conseiller régional de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Bruno Mégret s'impose comme numéro deux du Front national et forge son image. Ainsi, il fonde en 1989 la revue Identité qui va organiser et mettre en forme le corpus idéologique de l'extrême droite française. Il s'attaque aussi à la question de l'immigration et propose qui provoqueront beaucoup d'émoi dans les médias et au sein de la classe politique. Les années 1990 voient un affrontement interne entre Jean-Marie Le Pen et Bruno Mégret , que Pascal Perrineau fait débuter lors du du FN de . À cette occasion, Bruno Mégret affiche l'objectif de et propose, pour y arriver, . Candidat aux élections législatives de mars 1993 dans la douzième circonscription des Bouches-du-Rhône (qui comprend Marignane), il frôle l'élection avec 49,5 % des voix au second tour, soit le même score qu'au premier tour. D'après l'historienne Valérie Igounet, qui décide de maintenir l'ensemble de ses candidats, contre l'avis de Bruno Mégret. Le président du FN impose notamment le maintien de Damien Bariller, directeur de cabinet de Bruno Mégret et candidat dans la dixième circonscription des Bouches-du-Rhône face à Bernard Tapie, répondant ainsi favorablement au souhait que ce dernier lui aurait formulé lors d'une rencontre après le premier tour. C'est en qu'il choisit Vitrolles comme point de chute. Pour les élections européennes de , il est placé en deuxième position sur la liste conduite par Jean-Marie Le Pen et réélu au Parlement de Strasbourg. En , candidat à l'élection municipale de Vitrolles dans les Bouches-du-Rhône, il obtient 43 % des suffrages au premier tour, le score record du Front national dans les villes de plus de . Mais il échoue de justesse au second tour devant la liste conduite par Jean-Jacques Anglade. C'est Catherine Rascovschi, son épouse depuis 1992, qui le remplace comme candidate à la mairie de Vitrolles car il est frappé d'inéligibilité pour un an pour non-respect des dispositions de financement de la campagne. Elle est élue le avec 46,70 % des voix au et 52,48 % au second. En 1996, il publie L'Alternative nationale, ouvrage dans lequel il tente de démontrer qu'une véritable autre politique est possible en France où, selon lui, le sentiment national ne cesse de gagner du terrain. L'année suivante, il fait paraître la Troisième voie, un ouvrage dans lequel il définit les principes d'une autre politique économique et sociale combinant les impératifs de la liberté et de la régulation pour redynamiser l'économie tout en maîtrisant la mondialisation dans le cadre d'un patriotisme économique européen. En , dans le cadre d'un colloque du conseil scientifique du FN consacré à l'information, il est l'un des premiers à utiliser le terme , qu'il appelle de ses vœux afin de . Bruno Mégret déclare, le , au cours d'une émission télévisée sur France 2, . Il est pour cela condamné, le , à verser de dommages-intérêts à l'Union des étudiants juifs de France (UEJF), qui s'était portée partie civile. En 1998, il fait paraître un sixième ouvrage, La Nouvelle Europe. Hostile à la construction bruxelloise mais favorable à une Europe indépendante et puissante, il plaide pour une Europe des nations qui permettrait aux États qui la composent, et à la France en particulier, de revenir sur la scène de l'histoire. Scission avec le Front national Bruno Mégret, devenu le numéro deux du Front national depuis 1988, ne veut plus cantonner son parti à un rôle de contestation mais au contraire le transformer en . Enclin à acquérir une respectabilité en contractant des alliances avec la droite parlementaire, sa stratégie implique une euphémisation du discours frontiste et diverge de plus en plus de celle de Jean-Marie Le Pen, ce dernier choisissant de surenchérir dans l'orthodoxie frontiste et multiplier les déclarations . Considéré désormais comme un rival embarrassant par la direction du Front national, Bruno Mégret va faire l'objet d'attaques de plus en plus vives. Le conflit se cristallise autour de la préparation des élections européennes de 1999. Condamné à deux ans d'inégilibilité pour avoir agressé la candidate socialiste Annette Peulvast-Bergeal, Jean-Marie Le Pen confie en la direction de la liste du parti à sa femme Jany et non à son numéro deux pourtant au zénith de son influence. Bruno Mégret, humilié, dévoile alors ses ambitions et déclare publiquement, à l'occasion de l'université d'été de Toulon le , que la candidature de Jany Le Pen . La crise atteint son paroxysme le lors du conseil national qui réunit les 300 responsables les plus importants du parti à la Maison de la Chimie pour préparer la campagne des européennes. Ce jour-là, les mégrétistes se saisissent de la suspension de deux d'entre eux, Nathalie Debaille et Hubert Fayard (suspension déguisée en licenciement économique) par le président frontiste, pour faire éclater la contestation au grand jour et conspuer Jean-Marie Le Pen. Son implication dans cette opération provoque la révocation de Mégret de la délégation générale du parti le puis son exclusion le . Ces événements font perdre au Front national une majorité de cadres et d'élus (60 % des cadres, soit 140 conseillers régionaux sur 275 et 62 secrétaires départementaux) qui décident de suivre Mégret, que Le Pen surnomme désormais Brutus. Scissionnistes par force ou par raison, ils créent, lors d'un congrès à Marignane, les et , le Front national-Mouvement national et portent Bruno Mégret à sa présidence. À la suite d'une action judiciaire de Jean-Marie Le Pen, au mois de mai, le parti est rebaptisé Mouvement national puis se transforme formellement en Mouvement national républicain (MNR) au mois de septembre à l'occasion du conseil national de La Baule. Mouvement national républicain (1999-2008) Aux élections européennes qui ont lieu la même année, la liste conduite par Bruno Mégret sous l'étiquette Mouvement national obtient 3,28 % des voix et n'a donc aucun député puisque son score est inférieur à la barre des 5 % exigée pour avoir des élus. De son côté, la liste conduite par Jean-Marie Le Pen franchit cette barre avec 5,69 %, obtenant cinq sièges. Lors de la campagne présidentielle de 2002, il se présente comme , déclarant : . Le , il recueille 2,34 % des suffrages exprimés ( voix), terminant en douzième position sur seize candidats. En vue du second tour, il appelle à voter pour Jean-Marie Le Pen. Il voit ses comptes de campagne invalidés pour avoir utilisé illégalement les services de la mairie de Vitrolles pendant sa campagne et son parti va connaître de graves difficultés. Bruno Mégret comparaît en aux côtés de son épouse devant le tribunal correctionnel de Marseille. En effet, Catherine Mégret avait effectué, en qualité de maire de Vitrolles, à des collègues maires de France pour parrainer la candidature de son époux à l'élection présidentielle de 2002. Selon Bruno Mégret, le financement de cet envoi a été pris en charge par erreur par la mairie et spontanément remboursé par lui. Les juges ont considéré que cet envoi était et ont donc condamné Bruno Mégret en première instance et en appel. Un nouvel ouvrage de Bruno Mégret est publié à l'automne 2006 sous le titre L'Autre Scénario. Affirmant que la construction européenne actuelle n'apporte rien aux Européens, sinon, d'après lui, un surcroît de réglementations tatillonnes et stériles, il prône une Europe puissante qui placerait les peuples européens au premier rang dans la compétition mondiale et dans laquelle la France pourrait jouer un rôle majeur. Le , Mégret annonce qu'il ne se présentera pas à la présidentielle 2007, mais soutiendra Jean-Marie Le Pen, lors d'une conférence de presse commune avec celui-ci. Ce soutien s'inscrit dans le cadre de l'Union patriotique proposée par le président du Front national. Au premier tour des élections législatives de 2007, Bruno Mégret obtient 2,03 % des voix dans la douzième circonscription des Bouches-du-Rhône. Le MNR fait un score très faible au niveau national et ne franchit pas le seuil permettant d'accéder au financement public des partis. Le MNR n'a plus d'élus nationaux. Il possède toutefois encore des conseillers municipaux. Le , il se met de la vie politique, et part travailler en Australie pendant les deux années suivantes, pour le compte du groupe Bouygues. Durant ces deux ans à l'étranger, Bruno Mégret continue de donner son avis sur l'évolution du MNR, tout en laissant la place à une direction collégiale. En retrait de la vie politique En 2010, il est de retour en France, en tant que chargé de mission au Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD), et affirme qu'il souhaite à nouveau revenir sur le devant de la scène politique. Lors de la campagne présidentielle de 2017, le MNR appelle à voter pour François Fillon au premier tour, considérant que Marine Le Pen est déjà et qu'il convient d' Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon. À partir de 2018, il anime le laboratoire d'idées (Think tank) la « Ligne droite ». En , il annonce qu'il apporte son soutien à la candidature d’Éric Zemmour en vue de l'élection présidentielle pour faire gagner « la vraie droite ». Détail des mandats et fonctions – : député de l'Isère – : député européen – 2002 : conseiller régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur – : conseiller municipal de Marseille Ouvrages Notes et références Notes Références Annexes Bibliographie Les Dossiers du Canard enchaîné, Mégret, facho devant !, 1998 . . Liens externes Naissance dans le département de la Seine Naissance à Paris Naissance en avril 1949 Personnalité du Front national Personnalité du Rassemblement pour la République Député européen membre du Rassemblement national Personnalité du Mouvement national républicain Élève de l'École polytechnique Élève du lycée Louis-le-Grand Membre du Carrefour de l'horloge Ingénieur du corps des ponts et chaussées Député de l'Isère (Cinquième République) Député européen élu en France 1989-1994 Député européen élu en France 1994-1999 Candidat à une élection présidentielle en France (Cinquième République) Député de la VIIIe législature de la Ve République Essayiste français du XXe siècle Essayiste français du XXIe siècle Conseiller municipal de Marseille Conjoint de personnalité politique
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Billy Wilder
Samuel Wilder, dit Billy Wilder, est un réalisateur, producteur et scénariste américain de films noirs et de comédies, né le à Sucha (actuelle Pologne, à l'époque possession de l'empire austro-hongrois en Galicie) et mort le à Beverly Hills en Californie aux États-Unis. Billy Wilder est l'une des figures les plus importantes du cinéma américain du , notamment des années 1950 et 1960. Quatre de ses films sont présents dans le Top 100 de l'American Film Institute, tout comme pour Alfred Hitchcock et Stanley Kubrick. Il a dirigé quatorze acteurs différents ayant été nommés pour leur performance aux Oscars. Dans le classement du magazine Sight & Sound, il figure à la septième place des plus grands réalisateurs. Billy Wilder a obtenu l'AFI Life Achievement Award en 1986, prix remis par l'American Film Institute une fois par an à un acteur ou un réalisateur ayant accompli une carrière remarquable. Le maître incontesté de la comédie américaine des années 1950 et 1960 a su imposer son style de dessinateur moraliste et caustique. Wilder a invoqué des thèmes polémiques dans ses films comiques et a tenté de défier l'opinion dominante et le puritanisme anglo-saxon. Son talent ne se limite pas à la comédie, il excelle également dans les films noirs et films de costumes. Biographie Premières années Issu d'une famille juive autrichienne, Samuel Wilder, du prénom de son grand-père maternel, naît dans une petite ville de l'empire austro-hongrois qui appartient aujourd'hui à la Pologne. Il est tout jeune lorsque la famille s'installe à Vienne, où lui et son frère Wilhelm font leurs études primaires et secondaires. Son père rêve de le voir devenir avocat ou médecin mais il quitte rapidement l'université et opte pour une carrière de journaliste. Sa mère a fait un séjour aux États-Unis et était fascinée par Billy the Kid ou les Buffalo Bill Wild West Shows, ce qui explique le surnom familial de Billy qu'il adopte ensuite à la place de son prénom officiel, Samuel. Débuts professionnels Billy Wilder travaille pour un journal viennois, où il est chargé d'articles sur le sport, de faits-divers, et commence également à rédiger des critiques sur les spectacles, notamment le cinéma. En 1926, il s'établit à Berlin où il survit un temps en jouant le gigolo ou le danseur mondain à l'hôtel Eden, tout en commençant à écrire des récits et des ébauches d'histoires. Il collabore à un journal allemand local, Berliner Zeitung am Mittag, puis un tabloïd pour lesquels il rédige des articles mais aussi des nouvelles et des romans-feuilleton à succès, généralement policiers ou burlesques. Ses enquêtes le mettent en contact avec des milieux et des personnes variés et l'amènent à se familiariser avec une diversité de décors et de personnages que l'on retrouve plus tard dans ses films. C'est l'époque du cinéma muet. Il travaille, souvent comme nègre pour des scénaristes à succès et collabore avec d'autres professionnels du cinéma, notamment Fred Zinnemann, alors opérateur, et Robert Siodmak. Le succès d'une de ces œuvres, Les Hommes le dimanche (1930) lui vaut de signer un contrat avec l'Universum Film AG en 1929. Il gagne bien sa vie et commence à collectionner des œuvres d'art contemporain, notamment des meubles signés Mies van der Rohe. Exil Son frère, Wilhelm, s'installe aux États-Unis dans le courant des années 1920. L'arrivée d'Adolf Hitler au pouvoir le contraint à son tour à l'exil. Billy Wilder séjourne d'abord à Paris, à l'hôtel Ansonia, rue de Saïgon (où vécurent de nombreux exilés allemands et autrichiens), où il vit chichement et fréquente un milieu d'expatriés allemands qui compte Franz Waxman, Friedrich Hollaender ou Peter Lorre. Il co-réalise avec Alexandre Esway un film avec Danielle Darrieux (dont c'est déjà, à 17 ans, le huitième film), et Pierre Mingand : Mauvaise Graine. Joe May, un metteur en scène allemand, emporte un de ses scénarios à Hollywood et réussit à le placer en studio. Il contacte alors Wilder et lui demande de le rejoindre. Celui-ci obtient un visa de tourisme et s'embarque pour les États-Unis où la perspective d'une guerre le persuade de s'établir. Carrière hollywoodienne Billy Wilder sait à peine parler l'anglais et part. Néanmoins, il assimile la langue rapidement. Il écrit beaucoup de nouvelles qu'il fait traduire de l'allemand et réussit à en vendre aux studios de cinéma. Grâce à cette activité et ses contacts (dont Peter Lorre avec qui il partage un temps un appartement), il réussit à percer à Hollywood et signe un contrat avec la Paramount Pictures. Il travaille cinq jours et demi par semaine, rédige des scénarios originaux ou retravaille les textes d'autres scénaristes. En 1938, il entame avec Charles Brackett un partenariat prolifique qui débouche sur plusieurs classiques de la comédie américaine, dont La Huitième Femme de Barbe-Bleue (1938) et Ninotchka (1939) d'Ernst Lubitsch, autre immigré allemand qu'il considère toute sa vie comme son « seul Dieu ». Lorsque la Paramount fait appel à Gary Cooper pour donner la réplique à Ingrid Bergman dans Pour qui sonne le glas, Wilder et Brackett servent de monnaie d'échange et se retrouvent au service du producteur Samuel Goldwyn. Ils écrivent alors le scénario de Boule de feu (1941) et son remake Si bémol et Fa dièse de Howard Hawks. Wilder retourne ensuite travailler au sein de la Paramount. Il rêve de passer à la mise en scène mais la répartition du travail dans l'industrie du cinéma américain et le poids des syndicats professionnels empêchent les scénaristes de réaliser leurs propres scripts. Wilder se retrouve alors dans une situation similaire à celle de Preston Sturges et Joseph L. Mankiewicz. Après une âpre négociation avec la Paramount et le producteur Arthur Hornblow Jr., il est autorisé à mettre en scène Uniformes et jupons courts (1942), suivi des Cinq Secrets du désert (1943). Avec la double casquette de réalisateur et de scénariste qu'il garde désormais de manière définitive, il signe un troisième long métrage coécrit avec Raymond Chandler : Assurance sur la mort (1944), adapté de James M. Cain, qui est sa première grande réussite et un modèle de film noir. À partir de 1942, Charles Brackett produit plusieurs de ses films : Les Cinq Secrets du désert, Le Poison (1945), récompensé par quatre Oscars dont ceux du meilleur film, du meilleur réalisateur et du meilleur scénario adapté, qui traite de l'alcoolisme et Boulevard du crépuscule (1950) Oscar du meilleur scénario original avec Gloria Swanson star du cinéma muet. Ce film scelle la fin de la collaboration de Wilder avec Brackett. Dès lors, Wilder devient producteur de la plupart de ses œuvres. Le cinéma de Billy Wilder devient plus caustique et cynique : il tourne notamment Le Gouffre aux chimères (1951), son film préféré. En 1957, il entame une collaboration prolifique avec le scénariste I.A.L. Diamond et leur entente est telle que les deux hommes travaillent ensemble sur une dizaine de films et livrent au passage quelques classiques parmi lesquels Certains l'aiment chaud (1959) et La Garçonnière (1960), couronné par cinq Oscars dont ceux du meilleur film, du meilleur réalisateur et meilleur scénario original. Il dirige également Marilyn Monroe dans Sept Ans de réflexion (1955) et dans Certains l'aiment chaud où elle a pour partenaires Jack Lemmon et Tony Curtis. Billy Wilder tourne ses derniers films en Europe, comme Alfred Hitchcock, et prend sa retraite en 1981. Acteur fétiche De 1959 à 1981 Billy Wilder réalisa 7 films avec son acteur fétiche Jack Lemmon : Certains l'aiment chaud, La Garçonnière, Irma la Douce, La Grande Combine, Avanti!, Spéciale Première, Victor la gaffe. Mort Billy Wilder est mort d'une pneumonie le à Beverly Hills en Californie aux États-Unis. Style Maître incontesté de la comédie américaine dans les années 1950 et 1960, le cinéaste a su imposer son style de moraliste et de caricaturiste corrosif, grâce à des scénarios d'une efficacité redoutable marqués par l'empreinte d'Ernst Lubitsch et illustrés par des mises en scène soignées et fluides, qui opèrent une véritable « radiographie de la société » de son temps. Wilder a évoqué, dans ses films comiques, des sujets polémiques et cherchait à aller à l'encontre des discours dominants et du puritanisme anglo-saxons : l'adultère et ses tentations (Sept ans de réflexion, Avanti!), le travestissement (Uniformes et jupons courts, Certains l'aiment chaud, Un, deux, trois), l'amour à trois et la prédation masculine (Sabrina, Ariane), la prostitution et la fidélité (Embrasse-moi, idiot) dans lequel il pourfend le Code Hays, l'humiliation en entreprise (La Garçonnière) ou encore le marché noir et la corruption des militaires américains dans l'Allemagne d'après 1945 (La Scandaleuse de Berlin). Derrière une tonalité légère, ses personnages sont souvent sombres, manipulateurs et cyniques. Il soigne particulièrement la chute de ses films, et certaines sont devenues célèbres : , , dans le film du même nom. Son talent ne se limite pas à la comédie, il excelle également dans le film noir ou encore dans le film à costume. Même si une partie de la critique le jugeait meilleur scénariste que metteur en scène et voyait en ses réalisations l'antithèse des audaces visuelles ou narratives et des prouesses techniques d'un Alfred Hitchcock et d'un Orson Welles, il semble que certains de ses films comme Assurance sur la mort et Boulevard du crépuscule () le réhabilitent aujourd'hui comme un créateur d'images hors pair. Le succès de ses films auprès d’un large public lui a permis de rester l’un des rares cinéastes véritablement indépendants à Hollywood où il se plaisait à apporter sa touche européenne, affirmant : Enfin, parmi ses acteurs fétiches, outre Jack Lemmon, on peut citer William Holden (4 films), Walter Matthau (3 films) ou encore Marilyn Monroe, Audrey Hepburn et Shirley MacLaine (2 films). Filmographie Réalisateur Scénariste Producteur assistant-réalisateur 1929 : Les Hommes le dimanche (Menschen am Sonntag) de Robert Siodmak (+ co-scénariste) Récompenses et nominations Notes et références Voir aussi Bibliographie En anglais Charlotte Chandler, Nobody's Perfect. Billy Wilder. A Personal Biography (New York: Schuster & Schuster, 2002) Daniel Hermsdorf, Billy Wilder. Filme - Motive - Kontroverses (Bochum: Paragon-Verlag, 2006) Glenn Hopp & Paul Duncan, Billy Wilder (Köln / New York: Taschen, 2003) Ed Sikov, On Sunset Boulevard. The Life and Times of Billy Wilder (New York: Hyperion, 1999) Maurice Zolotow, Billy Wilder in Hollywood (Pompton Plains: Limelight Editions, 2004) En français Gilles Colpart, Billy Wilder (Paris, Edilig, 1983) Jérôme Jacobs, Billy Wilder (Paris, Rivages Cinéma, 2006) Fiction Jonathan Coe, Billy Wilder et moi, traduit par Marguerite Capelle, Paris, Gallimard, , 2021 Liens externes Billy Wilder sur CinéMémorial.com Réalisateur américain Producteur américain Scénariste américain de cinéma Oscar de la meilleure réalisation Oscar du meilleur scénario original Oscar du meilleur scénario adapté Golden Globe de la meilleure réalisation Golden Globe du meilleur scénario Ours d'or d'honneur Réalisateur lauréat de la Palme d'or Hollywood Walk of Fame Naissance en juin 1906 Naissance en Autriche-Hongrie Naissance dans la voïvodie de Petite-Pologne Décès en mars 2002 Décès à 95 ans Décès à Beverly Hills Mort d'une pneumonie Personnalité inhumée au Westwood Village Memorial Park
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Bille August
Bille August \bɪl ɔɡyst\ est un réalisateur et scénariste danois, né le à Brede (Danemark). Il fait partie des rares à avoir été récompensé à deux reprises par la Palme d'or au Festival de Cannes, en 1988 pour Pelle le Conquérant et en 1992 pour Les Meilleures Intentions. Biographie Le Danois Bille August fait ses études en Suède et fréquente l'École du Film Documentaire de Stockholm. À partir de 1971, il se lance dans la réalisation de nombreux courts métrages, films publicitaires et téléfilms. Il réalise son premier long métrage In My Life (Honning måne) en 1978. Il adapte au cinéma plusieurs romans danois, dont Smilla et l'amour de la neige de Peter Høeg et Pelle le Conquérant, inspiré du livre de l'écrivain Martin Andersen Nexø. Avec le second long métrage, il obtient la Palme d'or au Festival de Cannes en 1988 puis le Golden Globe et l'Oscar du meilleur film étranger l'année suivante. Les Meilleures Intentions, portrait de jeunesse des parents d'Ingmar Bergman (écrit par le cinéaste lui-même) lui vaut une seconde Palme d'or cannoise en 1992. En 1993, il réalise son premier film hollywoodien La Maison aux esprits (The House of the Spirits). Absent des écrans de 1998 à 2007, il revient avec Goodbye Bafana, drame sur la relation entre Nelson Mandela et son geôlier. En 2002, il est membre du jury de David Lynch lors du Festival de Cannes. En 2016 il préside le jury des longs métrages du Festival de Saint-Sébastien. En décembre de la même année il fait partie du jury de Béla Tarr lors du Festival de Marrakech. En il préside le jury du Festival international du film du Caire. Vie privée Il a été marié à la comédienne Pernilla August entre 1991 et 1997 avec qui il a eu une fille, Alba, née le , également actrice. Filmographie 1978 : Honning måne 1983 : Zappa 1984 : Buster's World (Busters verden) 1984 : Twist and Shout (Tro, håb og kærlighed) 1987 : Pelle le Conquérant (Pelle erobreren) 1992 : Les Meilleures Intentions (Den goda viljan) 1994 : La Maison aux esprits (The House of the Spirits) 1996 : Jerusalem 1997 : Smilla (Smilla's Sense of Snow) 1998 : Les Misérables 2001 : A Song for Martin (En Sång för Martin) 2004 : Return to Sender 2007 : Goodbye Bafana 2012 : Marie Krøyer 2013 : Un train de nuit pour Lisbonne (Night Train to Lisbon) 2014 : Stille hjerte 2017 : The Lost Soldier (The Chinese Widow) 2017 : 55 Steps 2018 : Un homme chanceux (Lykke-Per) Distinctions Bodil du meilleur film danois 1979 pour Honning måne Robert du meilleur scénario 1985 pour Twist and Shout (Tro, håb og kærlighed) Robert du meilleur film danois 1987, Palme d'or au festival de Cannes 1988, Golden Globe 1989 et Oscar du meilleur film étranger 1989 pour Pelle le Conquérant (Pelle erobreren) Palme d'or au festival de Cannes 1992 pour Les Meilleures Intentions (Den goda viljan) Robert du meilleur film et du meilleur scénario 1994 pour La Maison aux esprits (The House of the Spirits) Prix Tiantan du meilleur film 2019 au Festival international du film de Beijing pour Un homme chanceux (Lykke-Per) Notes et références Liens externes Réalisateur danois Scénariste danois de cinéma Réalisateur lauréat de la Palme d'or Naissance en novembre 1948 Naissance au Danemark
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Blues
Le blues (de l'anglais :) est un genre musical, vocal et instrumental dérivé des chants de travail des populations afro-américaines subissant la ségrégation raciale aux États-Unis. Le blues est apparu dans le sud des États-Unis au cours du . C'est un style où le chanteur exprime sa tristesse et ses déboires. Étymologie Le terme « blues » vient de l'abréviation de l'expression anglaise « blue devils » ( « diables bleus »), qui signifie « idées noires ». Le terme « blue », d'où le blues, dérive de l'ancien français et signifie « histoire personnelle » (il reste dans la langue française actuelle le terme « bluette », qui est, pour tous les bluesmen , la signification du blues, à savoir une chanson à la première personne du singulier). Technique Les « blue notes » (notes bleues), caractéristiques du style et accentuant l'effet de lamentation, apportent une confusion entre les modes majeur et mineur. Voici les trois « blue notes » que l'on rencontre dans le blues : la tierce, qui est souvent mineure dans un blues majeur. Un procédé courant est de passer de la tierce mineure à la tierce à majeure par glissement d'un demi-ton vers l'aigu (bend à la guitare, glissando aux cuivres, etc.) ; la quarte augmentée / quinte diminuée, qui crée une tension et avec laquelle on retrouve le même procédé que pour la tierce (+1/2 ton vers l'aigu de la quarte augmentée à la quinte) ; la septième mineure qui, employée en mode majeur, contribue également à l’ambiguïté des modes et au son dissonant du blues. L'utilisation de la gamme pentatonique mineure (voire mineure mélodique, qui augmente la tension) est très courante et on retrouve des plans et phrases typiques construits autour d'elle. Origines Le blues provient de nombreuses influences folkloriques (africaines, asiatiques via les Amérindiens, irlandaises). L'utilisation de l'expression dans la musique noire américaine remonte au début du dans le Music Hall Américain (vaudeville) et était couramment employée dès le dans les pièces de théâtre qui mettaient en scène des Noirs du Sud des États-Unis (cf dans Americana, chez Fayard). W.C. Handy l'a en quelque sorte officialisée dans son Memphis Blues en 1912. Histoire Trente ans après l'abolition de l'esclavage, les negro-spirituals et les chants de travail se fondent dans ses douze mesures. Dans le Mississippi, en Géorgie, au Texas, la musique bat au rythme des récoltes, dans l'ombre des nuits de danse. La célébrité des as de l'harmonica ou de la guitare se cantonne encore à la plantation. Au même moment, à la Nouvelle-Orléans ou à Memphis apparaissent les minstrel shows, spectacle itinérants qui regroupent des chanteurs, des chanteuses, des musiciens et des acteurs noirs. Les plus anciennes formes de blues proviennent du Sud des États-Unis, à la fin du et au début du . Ces formes étaient le plus souvent orales, accompagnées parfois par un rythme donné par des instruments rudimentaires. C'est principalement dans les champs de coton de la région dite du Delta, qui n'est pas le delta du Mississippi mais la région entre le fleuve et son affluent la rivière Yazoo qui va de Vicksburg au sud à Senatobia et Clarksdale au nord que ces formes prennent des tours plus complexes. L'une des formes antérieures au blues est le Fife and drums joué dans la région des collines du Mississippi, dite "Hill country". Il s'agit d'un ensemble de percussions guidé par un fifre en bambou, instrument que jouait le maître en la matière, Othar Turner). Il y eut d'autres formes de blues avec des instruments rudimentaires, tels le diddley bow (une corde fixée sur une planche), le jug (un cruchon en terre dans lequel on soufflait), le washboard (une planche à laver sur laquelle on jouait des percussions), etc. Puis le blues a évolué avec des instruments simples, tels que la guitare acoustique, le piano et l'harmonica. La légende raconte que l'un des guitaristes bluesmen, Robert Johnson, aurait signé un pacte avec le diable qui lui aurait permis de devenir un virtuose du blues. Le blues était alors dit gouverné par des blue devils et devoir être fuit et rejeté car maléfique. Robert Johnson ne serait pas le premier à propos de qui cette histoire a été racontée. Un autre bluesman,Tommy Johnson, la chante également dans Canned heat, titre repris comme nom de baptême par un célèbre groupe de Los Angeles à la fin des années 1960. W. C. Handy fut l'un des premiers musiciens à reprendre des airs de blues, à les arranger et les faire interpréter par des chanteurs avec orchestres. Il fut également l'auteur de morceaux parmi les plus célèbres, tel le fameux Saint Louis Blues. Du point de vue des textes, les premiers blues consistaient souvent à répéter un même vers quatre fois ou plus. Au début du , la structure s'est standardisée sous sa forme la plus commune : "E/A/B" (Mi/La/Si). Dans cette structure, un vers est chanté sur les quatre premières mesures "E"(Mi), puis répété sur les quatre suivantes "A"(La), enfin, un second vers est chanté sur les quatre dernières mesures "B"(Si), comme dans l'exemple suivant : . Les premiers enregistrements Les années 1920 et 1930 virent l'apparition de l'industrie du disque, et donc l'accroissement de la popularité de chanteurs et guitaristes tels que Blind Lemon Jefferson et Blind Blake qui enregistrèrent chez Paramount Records, ou Lonnie Johnson chez Okeh Records. Le premier disque blues afro-américain à être commercialisé fut celui d'une femme, Mamie Smith, en 1920. Mais les années 1920 connurent également d'autres chanteuses de classic blues extrêmement populaires, telles que Gertrude « Ma » Rainey, Bessie Smith, Ida Cox et Victoria Spivey. La plupart des enregistrements de l'époque furent connus sous le terme de race records (musique raciale), car ils étaient destinés exclusivement au public afro-américain. Blues urbain d'après-guerre Après la Seconde Guerre mondiale (1939-1945), l'urbanisation croissante et l'utilisation des amplificateurs pour la guitare et l'harmonica menèrent à un blues plus électrique tel que le Chicago blues, avec des artistes comme Howlin' Wolf et Muddy Waters qui influencèrent le célèbre Jack Mawell quand il écrivit Black days. C'est ce blues électrique qui influencera, plus tard, une partie du rock 'n' roll. Le blues urbain se développera dans le cabaret et les cafés bruyants, où l'on rencontrera une clientèle de plus en plus nombreuse. Vers la fin des années 1940 et pendant les années 1950, les Noirs américains ont migré du Sud vers les villes industrialisées du Nord comme Chicago et Détroit, pour y trouver du travail. Dans les villes comme Chicago, Détroit et Kansas City, un nouveau style de blues « électrique » apparut. Il utilisait la voix, la guitare électrique, la basse électrique, la batterie et l'harmonica amplifié avec un micro et une amplification. J.T. Brown, qui jouait avec les groupes d'Elmore James et J.B. Lenoir a également utilisé le saxophone, mais plutôt comme instrument d'accompagnement qu'instrument soliste. Le style de blues urbain de Chicago, ou Chicago blues, fut ainsi influencé par le blues du Mississippi d'où étaient venus des musiciens comme Howlin' Wolf, Muddy Waters, Willie Dixon, et Jimmy Reed. Les harmonicistes comme Little Walter et Sonny Boy Williamson II (Rice Miller), originaires du Sud, étaient les plus connus dans les clubs de blues de Chicago et exerçaient leur influence. D'autres joueurs d'harmonica, comme Big Walter Horton, Snooky Pryor et John Lee Sonny Boy Williamson I, avaient aussi beaucoup d'influence. Muddy Waters, Elmore James et Homesick James jouaient de la guitare électrique avec un « slide » ou « bottle neck » ; l'exercice consiste à jouer les notes sur le manche en posant un bout de métal ou un goulot de bouteille sur les cordes. B. B. King et Freddie King de leur côté n'utilisaient pas le « slide » mais inaugurèrent l'usage de la guitare comme instrument solo. Les chanteurs Howlin' Wolf et Muddy Waters marquèrent le Chicago blues de leurs voix rauques et fortes. Enfin, le contrebassiste, compositeur prolifique, et découvreur de talents Willie Dixon eut un grand impact sur le Chicago blues. Des chansons comme Hoochie Coochie Man, I Just Want to Make Love to You (écrites toutes deux pour Muddy Waters), Wang Dang Doodle (écrite pour Koko Taylor), ou Back Door Man (écrite pour Howlin' Wolf) sont devenus des « standards » de blues. Nombres d'artistes de Blues enregistrèrent leurs disques sur les labels de Chicago Chess Records, Checker Records, ou d'autres labels locaux tels Vee Jay et Cobra Records. Ce style de blues urbain du Chicago des années 1950 eut finalement un grand impact sur la musique plus populaire de musiciens comme Bo Diddley ou Chuck Berry, - dont le style s'éloigna de la mélancolie du blues du Sud et s'apparenta au Rock'n'roll -, aussi bien que sur d'autres styles comme celui de la Louisiane nommé zydeco, représenté entre autres par Clifton Chenier. Du côté des musiciens noirs américains, le style West Side Blues naît à Chicago au milieu des années 1960 par des artistes comme Buddy Guy, Junior Wells, Magic Sam, Magic Slim, Earl Hooker, Otis Rush, Freddie King, Luther Allison, etc., caractérisé par des guitares électriques suramplifiées et des soli particulièrement expressifs. Sa naissance est contemporaine de celle du South Side Blues. Sur la côte Ouest, des musiciens comme T-Bone Walker (originaire de Dallas) créent le West coast blues en Californie, style qui dérive du Texas Blues (dont un éminent representant est Lightnin' Hopkins), plus policé et plus sophistiqué que le Chicago blues, dont Charles Brown et les Johnny Moore's Three Blazers sont le combo qui illustre le mieux cette tendance au milieu des années 1940. Les styles d'artistes comme John Lee Hooker, interprétés seuls ou avec de plus petites formations que le style de Chicago blues, donnent naissance, à la fin des années 1950, au style Guitar boogie. Le jump blues est un autre développement du blues de cette période qui a influencé la musique populaire. Le jump blues était un hybride populaire du swing et du blues, mettant en vedette des chansons up-tempo orchestrées pour des big bands. Le musicien de ce genre qui a le plus influencé la musique populaire est Big Joe Turner, qui a enregistré la version originale de Shake, Rattle, and Roll. Il y eut aussi à Tiny Grimes, Ruth Brown, et LaVern Baker (Tweedle Dee). Autre style, le swamp blues se développe en Louisiane, dans les années 1950, autour de Bâton-Rouge avec des artistes comme Lightnin' Slim, Slim Harpo, Lazy Lester, Sam Myers et Jerry McCain. Influencé par le style de Jimmy Reed, le swamp blues est plus lent, avec un style d'harmonica moins complexe que dans le Chicago Blues. Les chansons du style les plus connues sont Scratch my Back, She's Tough et King Bee. Le Texas Blues. Années 1960 et 1970 Pendant les années 1960, de nouveaux genres de musique créés par des musiciens noirs américains, comme le rhythm and blues et la musique soul, ou par des musiciens blancs comme le rock'n'roll deviennent populaires auprès du public blanc américain après que des musiciens blancs, américains et européens, aient popularisé les styles plus anciens des noirs américains aux États-Unis, - John Hammond est le plus éminent de ceux-ci -, et au Royaume-Uni, - Chris Barber et Cyril Davies en étant deux des plus influents. Le Rock'n'roll des années 1950 mélange de musiques noires et blanches, - bien que ce mélange remonte aux années 1930 pendant lesquelles il a donné naissance à la musique country, au western swing, au country boogie, etc -, a également grandement aidé à cette diffusion. Une génération d'enthousiastes du blues apparaît donc en Europe, en particulier en Angleterre à la fin des années 1960. Les principaux acteurs de ce que l'on appelle alors le British blues boom sont Alexis Korner, les Bluesbreakers, menés par John Mayall, Fleetwood Mac ( avec Peter Green), Chicken Shack, Savoy Brown, The Animals, The Yardbirds, The Rolling Stones, The Pretty Things, Taste, etc et incluent de nombreuses stars anglaises de la pop et du rock à venir, dont Jimmy Page, Eric Clapton ou Jeff Beck (tous trois membres successivement des Yardbirds), Rory Gallagher, etc qui intègrent à leur musique des influences psychédéliques et pop. Enfin, l'ère des combats pour les droits civiques des noirs du Sud des années 1950 et 1960 rend un auditoire, noir puis blanc, au blues acoustique traditionnel, et des festivals tels que le Newport Folk Festival programment des prestations de « grands » du blues des débuts comme Son House, Mississippi John Hurt, Skip James, Big Joe Williams ou le Reverend Gary Davis, pendant que d'autres, plus jeunes, comme J.B. Lenoir enregistrent des chansons qui touchent aux thèmes du racisme et de la guerre du Viêt Nam. De nombreux artistes et groupes américains blancs comme Michael Bloomfield, le Paul Butterfield Blues Band, Elvin Bishop, Janis Joplin, Canned Heat, Hot Tuna, Roy Buchanan, et aussi des monstres sacrés comme Bob Dylan (reference nécessaire) ou Jimi Hendrix, tous influencés à la fois par le blues traditionnel et le blues électrique, font découvrir cette musique au jeune public blanc de l'époque. L'interprétation que les artistes de cette génération donnent du blues a une influence très forte sur le développement de la musique rock proprement dite. Depuis les années 1980 Pendant les années 1980 et jusqu'à nos jours le blues a continué d'évoluer aux États-Unis à travers le travail et les succès, dans d'anciens styles aussi bien d'« anciens » artistes que de « nouveaux » artistes qui révolutionna le style dans les années 1980 -, son frère Jimmie Vaughan, - cofondateur avec l'harmoniciste Kim Wilson de The Fabulous Thunderbirds -, Duke Robillard, Robben Ford, Kid Ramos, etc, les harmonicistes James Harman et Hollywood Fats, etc - et dans de nouveaux styles, dont le Soul Blues, rendu populaire par les succès de Little Milton, Z.Z. Hil, etc Le style Texas blues rock blanc, fortement influencé par les Blues-Rockers anglais (comme John Mayall) apparu dans les années 1970, qui utilise guitares solo et d'accompagnement en même temps, continue à évoluer depuis cette époque. Parmi les artistes et groupes importants de ce style: Johnny Winter, The Allman Brothers Band, ZZ Top, Point Blank, Derek Trucks, etc. Pendant les années 1990, de nombreux anciens retrouvent une popularité ; noirs comme par exemple John Lee Hooker grâce à son album The Healer dans lequel il collabore avec Carlos Santana, et blancs comme par exemple Eric Clapton, ancien des Bluesbreakers et du groupe Cream, qui redevient populaire avec son album pour MTV Unplugged, dans lequel il joue quelques chansons traditionnelles sur une guitare acoustique. C'est le début pour lui d'un retour au blues tant acoustique qu'électrique, ce en quoi il est suivi par des artistes et groupes comme Gary Moore, Leslie West, The Blues Band (composé d'anciens de Manfred Mann) et jusqu'à Peter Frampton Le blues connaît ainsi un regain de popularité et, pendant ces années 1990, des revues de blues sont créées partout aux États-Unis, au Canada, et en Europe. Le succès de ces publications s'accompagne de la création de sociétés de blues, de festivals de blues, et de salles où est joué du blues. Depuis le début des années 2000, ce sont, à nouveau, à la fois des anciens et une nouvelle génération de musiciens qui continuent de faire vivre et évoluer le blues. Entre autres, les succès de grands anciens méconnus comme, R. L. Burnside, Junior Kimbrough, etc ravivent le style "North Mississippi Hill Country Blues". De nouveaux artistes émergent dont les plus connus en France sont Ben Harper, Popa Chubby, Joe Bonamassa, John Mayer, Tab Benoit, Samantha Fish, Joanna Connor, Larkin Poe, etc Caractéristiques D'un point de vue technique, le blues repose sur trois éléments : un rythme souvent ternaire syncopé, l'harmonie en I-IV-V (c'est-à-dire les degrés principaux dans l'harmonie tonale), et la mélodie qui utilise la gamme blues et les notes bleues. Le blues a eu une influence sur une très large variété de styles musicaux, qui intégrèrent dans des proportions variables l'un ou plusieurs de ces éléments. Si l'on ne peut alors plus parler de blues on utilise fréquemment le qualificatif bluesy (en anglais : rythmique) pour indiquer cette coloration particulière. Au-delà de stricts canons techniques, le blues se caractérise souvent - mais pas toujours - par une humeur teintée d'une certaine langueur ou mélancolie. Rythme Le rythme le plus employé du blues repose sur une division ternaire de chaque temps appelée Shuffle où chaque temps est divisé en trois croches dont on ne marque que la première et la troisième. Pour des raisons pratiques, la métrique est donc le 12/8 la plupart du temps. (8 étant le symbole de la mesure à la croche, et le 12 le nombre de croches par mesure). C'est une mesure ternaire, chaque temps ayant une valeur de noire pointée, donc de trois croches. On crée ainsi une impression de décalage quant à l'emplacement "naturel" des notes. Les temps forts, comme dans la majorité des musiques issues du blues, sont le "2" et le "4", contrairement à la musique traditionnelle européenne. Le terme de shuffle est souvent employé pour désigner ce rythme quand il est joué à un tempo rapide. Le blues est plutôt synonyme de tempo medium voire lent. Harmonie Initialement assez libre, la structure harmonique du blues se fixe progressivement pour aboutir à une forme de base articulée autour de trois accords, généralement sur 8, 12 ou 16 mesures. La forme en douze mesures est la plus commune ; on parle de « twelve bar Blues » (Blues de douze mesures). Ces trois accords, désignés par les chiffres romains I-IV-V, représentant les premier, quatrième et cinquième degrés (c.-à-d. tonique, sous-dominante et dominante) de la gamme majeure correspondant à la tonalité du morceau. Do/Fa/Sol ("Blues en Do"), Fa/Si bémol/Do ("Blues en Fa"), Mi bémol/La bémol/Si bémol ("Blues en Mi bémol"), etc. Les accords de base comportent le plus souvent la septième (mineure). Dans les formes plus élaborées, les musiciens recourent fréquemment à des accords de neuvième, ainsi qu'à différentes altérations. Dans le jazz, à partir des années 1940 (bebop), des musiciens comme Charlie Parker ont poussé la sophistication harmonique et mélodique de la forme blues à un degré élevé, qui contraste avec les enchaînements rudimentaires du blues originel ("early blues"). Dans Blues for Alice, Charlie Parker multiplie les accords de passage et altérations au point que, malgré les 12 mesures caractéristiques, il est parfois difficile pour des oreilles novices de détecter la forme harmonique du blues. Mélodie Les mélodies blues classiques sont fréquemment basées sur la gamme pentatonique mineure à laquelle on a ajouté une note. C'est cette dernière (la quarte augmentée), ajoutée à la superposition d'une gamme mineure sur la grille d'accords majeurs, qui donne partie la couleur blues au morceau, d'où son nom de blue note (note bleue). Elle n'est pas systématiquement utilisée, et parfois seulement comme note de passage, ou bien, à la guitare par un tiré de corde d'un demi-ton au lieu d'un ton au-dessus de la quarte, ce qui produit une tension. Certains auteurs, notamment LeRoi Jones dans son livre Le Peuple Blues, avancent la théorie que ce serait là une tentative d'adaptation d'une gamme propre à la musique traditionnelle africaine. D'autres relient cela aux musiques amérindiennes, notamment Cherokees, qui proviennent très largement des musiques de l'Asie du Sud Est. Ainsi, la plupart des Blues sont basés sur une grille d'accords majeurs (accords septième de dominante) pour l'accompagnement alors que la mélodie est chantée sur la gamme pentatonique mineure avec -souvent, mais pas toujours- la note bleue. L'autre gamme fréquemment utilisée en Blues est la diatonique majeure (très utilisée par exemple par BB King), qui produit des mélodies plus enjouées. Il existe également de fameux Blues "mineurs" par exemple : As the Years Go Passing By par Albert King, dont la grille est similaire à celle du blues "classique", mais utilisant des accords mineurs (le I IV V devenant un i iv v ; par exemple, en La : Lam7, Rém7, Mim7, le turnaround devant parfois Fa7/Mi79+). Cette variété a donné lieu à moins de créations, en particulier car elle ouvre à moins de possibilités mélodiques. Il faut enfin noter que toutes ces caractéristiques techniques sont essentiellement une base de composition, mais pas nécessairement applicables à l'ensemble des blues joués dans l'histoire. Et il faut encore souligner qu'aucun des grands créateurs du blues, lorsqu'on a pu les interviewer, n'a jamais défini le blues comme un ensemble de notations musicologiques (il est vrai le plus souvent simpliste et donc réducteur). À la question "Qu'est le blues ?", la réponse était le plus souvent du genre : "The blues ain't nothing but a good man feelin' bad". Timbre Au sens large, le timbre est la « couleur » du son : même s'ils jouent les mêmes notes, une guitare ou un saxophone se distinguent par leur timbre. Cela est également vrai d'un être humain à l'autre. On a coutume de dire que les chanteurs classiques essaient d'imiter les instruments, alors que les instruments de blues essaient d'imiter la voix humaine (ou parfois celle de Donald Duck, d'un bombardier ou d'une mitraillette). Les bluesmen ont beaucoup exploré le timbre : ils ont notamment été les premiers, pendant les 1950, à employer des amplificateurs pour la guitare et l'harmonica. Les voix fortes et graves de chanteurs comme Howlin' Wolf et Muddy Waters jouent également beaucoup sur le timbre. La technologie et les effets de mode ont plus tard ajouté d'autres éléments au son blues, comme les guitares dirty et saturées des Rolling Stones ou d'Eric Clapton ou les effets psychédéliques employés, entre autres, par Jimi Hendrix : le feedback (effet Larsen contrôlé), la distorsion style « Fuzz », la pédale Wha-Wha et des effets plus étranges encore comme « l'effet Leslie ou UniVibe », constitué d'un haut-parleur en rotation. Vibrato Le vibrato est un effet appliqué à une note de musique. Très employé notamment par les musiciens de blues, cet effet consiste à provoquer une variation rapide de la hauteur de la note. Comme tous les effets de nuance, le vibrato apporte une expressivité particulière selon la façon dont il est effectué : vite ou lentement, de façon fluide ou saccadée. Le vibrato est un élément essentiel du son blues, que cela soit pour les voix ou sur des instruments tels que la guitare ou l'harmonica. Pour cette dernière, divers moyens ont été utilisés depuis B. B. King, surtout les moyens mécaniques qui modifient légèrement la longueur de la corde vibrante. Plusieurs techniques existent donc, qui donnent chacune des effets sonores légèrement différents : faire vibrer les doigts de la main gauche, ou le manche de la guitare lui-même, ou encore grâce aux différents systèmes de cordier vibrato. Plus récemment, les musiciens de blues ont commencé à utiliser des techniques numériques pour créer du vibrato, comme les boîtiers programmables équipés de processeurs de traitement du signal, qui permettent de paramétrer aussi bien le timbre que l'attaque ou le vibrato. Les instruments principaux sont les instruments à cordes (la basse, la guitare, steel guitare, la contrebasse, le violoncelle, l'alto, le violon) mais également le saxophone, l'harmonica, la batterie, lap steel, le bottleneck et le piano. Instruments Bien que le blues puisse être interprété sur tout type d'instrument, certains sont traditionnellement plus utilisés que d'autres : la guitare : guitare acoustique pour le blues traditionnel ou, à partir des années 1930 guitare à résonateur et guitare électrique, branchée à un amplificateur qui ajoute des caractéristiques tonales comme la distorsion (à partir des années 1950). Pour la guitare électrique, l'utilisation d'un amplificateur à lampes est de loin la plus répandue, depuis les premiers amplificateurs, car les lampes apportent une chaleur supplémentaire et un grain au son de la guitare, caractéristique que le transistor n'a point. l'harmonica - diatonique principalement - joué acoustique ou utilisé avec un microphone et un amplificateur. le piano et autres instruments à clavier comme l'orgue Hammond (dès les années 1960 et 1970) ou le piano électrique (à partir des années 1970). la batterie, dont le rythme doit être lent et précis. la (planche à laver), utilisée comme instrument de percussion, frappée par les doigts coiffés de dés à coudre. Utilisée telle quelle ou agrémentée d'une cymbale, d'un , d'une cloche, etc. ; parfois remplacée par une tôle finement ondulée portée en plastron. Aspects culturel et social À l'origine les bluesmen étaient des métayers noirs perdus au fin fond du « delta du Mississippi », plaine cotonnière qui n'est pas le vrai delta mais se situe plus au nord. Ils chantaient souvent pendant des événements locaux tels que la crue du Mississippi (High Waters Blues), la construction des digues (Levee), l'incendie d'une ferme de coton. À la rigueur on parle d'une grande ville pas trop éloignée comme La Nouvelle-Orléans, Memphis, Saint Louis. Mais il y a fatalement des incursions ou des espoirs de voyages dans d'autres villes des États-Unis, que ce soit pour trouver du travail, faire le service militaire ou participer aux luttes d'émancipation. Un bluesman peut donc être amené à parler de l'actualité nationale. Une anecdote montre le second degré des bluesmen et l'utilisation d'un langage propre. Dans Sweet home, Chicago, Robert Johnson rêvait d'aller ; en 1980, les Blues Brothers corrigeront cette erreur croyant que Johnson avait fait une erreur géographique. En fait la Californie dans l'imaginaire blues signifie pays de richesse, de la ruée vers l'or, ce que représentait Chicago à l'époque pour les bluesmen pauvres du Mississippi. Enfin l'horizon ne manquera pas de s'élargir au globe avec la participation de certains appelés à la Seconde Guerre mondiale, au mur de Berlin, à la guerre du Viêt Nam. On retrouve tout ceci dans des blues comme ceux de J.B. Lenoir. Mais avant tout, le blues est le moyen d'expression musical le plus direct concernant la détresse de l'âme, ainsi, le thème de la dépression (Hard Time Killing Floor Blues, de Skip James), ou bien encore ce thème qui revient souvent dans les standards, celui de la femme quittant son homme (How long, How long Blues, de Leroy Carr & Scrappy Blackwell). Un aspect à ne pas négliger est la dimension politique, revendicative, anti-ségrégationniste (dans les années 1960), de certains textes. De nombreux titres sont à double sens: un sens littéral, fréquemment connoté sexuellement, et un deuxième niveau, clairement politique. Ainsi un titre aussi célèbre que I'm a man a deux niveaux : je suis un homme, classique chanson plus ou moins d'amour, et je suis un homme, non pas un demi homme, je veux ma place dans la société Le thème de la dépression dans les années 1930 ou de la crise depuis des années est naturellement politique. Cet aspect est bien entendu amoindri lorsque les titres sont chantés par des Britanniques ou des Américains blancs. Notons toutefois que le thème de l'amour, amour bien entendu perdu, est nettement plus fréquent, même si on pourrait se hasarder à faire une métaphore de la femme perdue : femme = dignité, honneur… Enfin les allusions sexuelles, voire salaces, les calembours, sont fréquents : un des exemples typiques pourrait être Dust my broom dont le début est : je me lève le matin et je nettoie (j'épousette) mon balai… la métaphore est claire. Influence Musique classique On peut voir l'influence des blues dans la musique de Maurice Ravel (en particulier dans sa Sonate pour violon et piano), George Gershwin (son Rhapsody in Blue, le Concerto en fa majeur, et Porgy and Bess) dans la musique d'Arthur Honegger (Pacific 231). ainsi que dans certaines pièces d'Erwin Schulhoff (Cinq pièces de jazz). Country Plus qu'une influence du blues sur la musique country, réelle, il faut parler plutôt d'interinfluence tant ces deux genres qui représentent les deux facettes (pauvres blancs, pauvres noirs) du sous-prolétariat sudiste sont à la fois issus des mêmes racines (musique des plantations, des migrants en Amérique) et se sont fécondées l'une l'autre tout au long de leur histoire. Une forme de Hillbilly blues (comme l'a finement baptisé l'auteur anglais Tony Russell) a existé dès les années 1920, véritable premier blues blanc (Jimmie Rodgers, Cliff Carlisle, Gene Autry, Jimmie Davis…). Le blues en tant que tel est resté alors un élément important de toute la Country Music, particulièrement avec le Western Swing puis le Honky Tonk, personnalisé par Hank Williams. Rock Le blues est d'abord l'élément principal du avec la musique country qui a donné naissance au rock 'n' roll, aux États-Unis, au milieu des années 1950. Ensuite, on retrouve facilement des racines blues dans nombre de groupe britanniques de rock et de hard rock : les débuts des Rolling Stones, des Beatles de Uriah Heep, ou même la chanson Smoke On The Water de Deep Purple, doivent beaucoup au blues. Même un groupe progressif comme Pink Floyd (dont le nom lui-même vient de l'association des prénoms des bluesmen Pink Anderson et Floyd Council), a fait appel à plusieurs reprises à la forme blues, non seulement à ses débuts avec Syd Barrett, grand admirateur de Bo Diddley, mais également par la suite, au milieu de morceaux plus psychédéliques (Biding My Time, Seamus, Money, Dogs Of War sont des blues plus ou moins camouflés). Des artistes comme Chris Rea, Snowy White et Gary Moore ou un groupe comme The Doors revendiquent l'influence que le blues a sur leur création. En fait, il n'est guère de groupes ou d'artistes pop rock qui, un jour ou l'autre, ne se soit pas inspiré du blues, allant jusqu'à générer une prise de conscience musicale en Angleterre pendant la deuxième partie des années 1960, avec le British blues boom, représenté notamment par Alexis Korner puis par John Mayall, Eric Clapton, Cream, Fleetwood Mac, Chicken Shack, Savoy Brown et Rory Gallagher (Irlande). Aux États-Unis, plusieurs artistes blancs ont également bâti l'essentiel de leur œuvre sur le blues, tels The Allman Brothers Band, Mike Bloomfield, le Blues Project, Paul Butterfield, Roy Buchanan, Canned Heat, The Doors, Jeff Healey (Canada), John Hammond, Janis Joplin, Charlie Musselwhite ou encore Johnny Winter. En France En France, des artistes comme Alain Giroux, Benoit Blue Boy, Patrick Verbeke, Bill Deraime, ou Paul Personne incarnent une vision francophone du blues, mais très influencée par la musique américaine. Côté instrumental, l'harmoniciste Jean-Jacques Milteau est un musicien de session et un performer internationalement apprécié depuis les années 1970, ayant enregistré plusieurs albums qui font référence. Plus récemment, d'autres harmonicistes, Nico Wayne Toussaint, Vincent Bucher et Greg Zlap ne sont pas en reste et tournent inlassablement dans les meilleurs festivals. Depuis les années 1980 de nombreuses individualités ou formations continuent de faire vivre le blues hexagonal, comme en témoigne régulièrement les revues Soul Bag, Blues Magazine, Blues & Co et BCR La Revue (toutes trimestrielles). En parallèle, l'augmentation très significative des émissions de radios spécialisées a contribué à offrir une nouvelle vitrine au blues hexagonal. Le Collectif des radios blues (CRB), créé en 2003, réunit de nombreux animateurs en France, Belgique, Québec. Il réalise chaque mois le PowerBlues, classement des meilleurs sorties CD blues et l'Airplay, regroupement des albums les plus diffusés par les radios. Enfin le Collectif délivre chaque année son label « Sélection du CRBl » à quelques-unes des meilleures sorties CD. Le Tremplin Blues sur Seine, créé en 2000, a révélé la plupart des nouveaux artistes français de ce style musical (Roland Tchakounté, Charles Pasi, Nina Attal, Stringers in the night, Shake Your Hips!, Olivier Gotti, etc) En , plusieurs membres de la communauté blues française ont créé l'association France Blues. Elle vise à promouvoir le blues français et leurs acteurs, notamment à l'échelle internationale. La chanteuse Nina Van Horn, qui raconte depuis quelques années les histoires des femmes du Blues sur W3 Blues Radio, a été à l'origine d'une trilogie sur ces femmes qui contribuèrent si fort au blues tout en traitant de sujets d'actualité (drogue, sexe, prohibition, ségrégation et droits des femmes). Elle leur a d'abord rendu hommage sur CD, puis a écrit un livre Hell of a Woman (Société des écrivains) décrivant leurs incroyables vies ; elle vient de sortir un double album (CD/DVD) d'une de ses tournées en Inde. Elle voyage inlassablement depuis 2011 pour contribuer à faire connaître « ses » pionnières du blues dans plus de dix-huit pays. Dans le cinéma Le blues a également influencé le cinéma, surtout aux États-Unis. Le film Crossroads (Walter Hill) (1986) montre le mythe sulfureux du pacte avec le diable. Bande son de Ry Cooder et duel mythique entre le héros du film Ralph Macchio et Steve Vai en personne. Le pacte de Tommy Johnson (plus tard repris et rendu célèbre par Robert Johnson) est évoqué dans le film O'Brother, de Joel Coen. Les deux films de John Landis, The Blues Brothers (1980) et Blues Brothers 2000 (1998), qui dressent un panorama de différents styles et mettant en scène une pléthore de vedettes, ont eu une importante influence sur l'image du blues. En 2003, déclarée « année du blues » aux États-Unis, Martin Scorsese produit une série de sept films documentaires sur le blues intitulée The Blues, a Musical Journey : The Soul of a Man, de Wim Wenders, à propos de Skip James, Blind Willie Johnson et J.B. Lenoir, La Route de Memphis (The Road to Memphis), de Richard Pearce, qui traite plus particulièrement de B. B. King (titre français La Route de Memphis), Du Mali au Mississippi (Feel Like Going Home), de Martin Scorsese, sur les origines africaines du blues (titre français Du Mali au Mississippi), Devil's Fire (Warming by the Devil's Fire), de Charles Burnett, une fiction sur le conflit du blues et du gospel, Red, White and Blues, de Mike Figgis, sur le blues britannique (Tom Jones, Van Morrison), Godfathers and Sons, de Marc Levin, sur le Chicago Blues et le hip hop, Piano Blues, de Clint Eastwood, sur les pianistes de blues (Ray Charles, Dr. John). Le film 24 mesures, de Jalil Lespert, avec Archie Shepp, est librement inspiré des mélodies du blues et du free jazz. En littérature Le blues a influencé des écrivains, parmi lesquels Langston Hughes (The Weary Blues). Principaux artistes Musiciens : Voir la catégorie musicien de blues et la Liste de musiciens de blues par style. Chanteuses : Voir la catégorie chanteuse de blues. Chanteurs : Voir la catégorie chanteur de blues. Notes et références Annexes Bibliographie Stéphane Kœchlin, Le Blues, fleur africaine? éd. Hachette, coll. Qui, quand, quoi?, 1996 Films You See Me Laughin, documentaire sur les bluesmen Junior Kimbrough, RL Burnside, etc. Celebration of Blues, réalisé par Antoine Fuqua et produit par Martin Scorsese. Filmé au Radio City Music Hall à New York le . Black Snake Moan (2006) réalisé par Craig Brewer. Avec Samuel L. Jackson, Christina Ricci et Justin Timberlake Cadillac Records réalisé par Darnell Martin, sorti en 2008, avec Beyoncé Knowles, Mos Def, Cedric the Entertainer et Adrien Brody. Crossroads, Crossroads, la route du Blues (gratuit (domaine public)) ; en anglais, sous-titré en français sur https://archive.org). Stoned raconte la vie de Brian Jones le membre fondateur des Rolling Stones mais aussi bluesman. (sous titré en francais sur youtube.) (1992), de Robert Mugge et Robert Palmer The Blues (films) (2003), série de films sur le blues, produite par Martin Scorsese Articles connexes Blues traditionnel Delta blues British blues boom Blues français Forme blues Chronologie du blues Liste de festivals de blues Liste de musiciens de blues par style Liste de standards de blues Genres dérivés Boogie-woogie Rock'n'Roll Liens externes Musique afro-américaine
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Bio%C3%A9thique
Bioéthique
La bioéthique ou éthique médicale est l'étude des problèmes éthiques posés par les avancées en matière de biologie et de médecine. C'est une partie de l'éthique qui est apparue en tant que « discipline » nouvelle dans le courant des années 1960, et lors d'interrogations au sujet du développement de la biomédecine et des technosciences. Historique et développement Depuis 2015 sont précisément répertoriés les programmes universitaires spécialisés en bioéthique partout dans le monde, principalement aux États-Unis et dans les pays anglophones (voir programmes de maîtrise et de doctorat), mais aussi dans la francophonie et les pays latins. Si les interrogations éthiques concernant la médecine ne sont pas nouvelles, la bioéthique se distingue de la déontologie médicale classique, car cette dernière constitue surtout un code éthique fondé par les médecins pour les médecins. Alors que la bioéthique, au contraire, fait intervenir une pluralité d'acteurs et de disciplines (outre les médecins, biologistes et généticiens, les philosophes, juristes, sociologues, théologiens). On peut distinguer deux orientations principales de la bioéthique : l'une, davantage descriptive, s'appuie sur la philosophie morale, vise à éclaircir les choix éthiques et les valeurs présupposées par ceux-ci, en écartant les arguments contradictoires ; l'autre est davantage prescriptive : elle recherche les normes morales qui sont applicables aux sciences du vivant, y compris la médecine ; elle propose certaines règles et certaines postures face à d'éventuels dilemmes. Éthique et déontologie médicales L'éthique médicale, qui remonte au serment d'Hippocrate, fait partie intégrante de l'exercice de la médecine. Toutefois, elle est formulée par les corporations, s'incarnant parfois dans des codes déontologiques quasi juridiques ; dès lors, elle relaie nécessairement les valeurs inhérentes à la recherche médicale elle-même. Au , la déontologie médicale a pris en compte l'importance croissante des droits de l'homme, les organisations internationales comme l'Association médicale mondiale (AMM) ou l'Organisation mondiale de la santé (OMS) se situant ainsi au confluent de ces deux traditions. Cette convergence s'est concrétisée dans le Code de Nuremberg de 1947, rédigé à la suite des expérimentations perpétrées par les nazis sur des cobayes humains. Elle conduit à légitimer l'opposition et la résistance des médecins envers des pratiques autoritaires ou des États non démocratiques, par exemple dans la Déclaration de Hawaii de 1977 de l'Association mondiale de psychiatrie en matière d'internement psychiatrique pour des motifs politiques. Émergence de la bioéthique vers les années 1960 Mais la bioéthique, en tant que domaine non réservé aux médecins, s'est développée davantage dans les années 1960–70, en conjonction avec les avancées du progrès scientifique et les questions que celui-ci posait. Le néologisme de « bioéthique » lui-même a été forgé par Van Rensselaer Potter dans Bioethics: Bridge to the Future (1971). Les années 1960 ont vu émerger dans les pays industrialisés un certain nombre de revendications tenant aux droits et à l'autonomie de la personne, conduisant à des changements sociaux importants comme : la dépénalisation du suicide, de l'avortement, de l'homosexualité ; plus généralement la libération sexuelle ; la légalisation du divorce, de la contraception. Certains penseurs, dont les théologiens Joseph Fletcher et Paul Ramsey par exemple, ont critiqué le paternalisme des médecins ; d'autres, tel le scientifique Henry K. Beecher, les manquements éthiques à l'égard des sujets d'expériences médicales. Ces critiques ont été progressivement développées dans les années 1970 par les philosophes D. Callahan et D. Clouzer, la sociologue Renee Fox, ou encore le mouvement anti-psychiatrie. En 1969, le psychiatre Willard Gaylin et le philosophe catholique Daniel Callahan fondent l' Institute of Society, Ethics and the Life Sciences, qui deviendra The Hastings Center (Article en anglais). Dès 1973, Callahan présente, dans The Hastings Center Report, la bioéthique en tant que discipline. Un deuxième centre, le Joseph and Rose Kennedy Institute for the Study of Human Reproduction and Bioethics, qui compte un Center for Bioethics, est créé en 1971. Celui-ci publie à partir de 1977 l’Encyclopedia of Bioethics, puis à partir de 1991 le Kennedy Institute of Ethics Journal. Pour ce journal, la bioéthique concerne non seulement l'ensemble des problèmes liés ou non aux thérapies, mais aussi les dimensions sociopolitiques des progrès biomédicaux comme la possibilité d'utiliser les techniques à des fins autres que strictement thérapeutiques. Par exemple : la sélection du sexe par diagnostic prénatal ; la PMA chez la femme ménopausée Cela englobe l'ensemble du règne animal et végétal. En 1979 est publié le rapport Belmont. 3 approches de la discipline Marie-Hélène Parizeau, professeur de philosophie à l'Université Laval, distingue trois approches principales en bioéthique : le « principisme » de Tom Beauchamp et James Childress, exposé dans Principles of Biomedical Ethics (1979), qui formalise quatre principes formels (principe d'autonomie, de bienfaisance, de non-malfaisance et de justice, ou fair opportunity), l'arbitrage entre ceux-ci étant laissé aux acteurs eux-mêmes ; l'approche de Tristram Engelhardt, qui penche pour une « éthique pluraliste et séculière », refuse de donner priorité à quelque approche morale que ce soit (qu'elle soit fondée sur la raison, l'intuition ou la religion) pour laisser place à une négociation entre la pluralité des acteurs (il convient de noter que cette pensée s'exprime avant tout dans la première édition de ses Fondations of Bioethics -1986- ; la seconde, publiée après sa conversion à l'orthodoxie en 1996 prend ses distances vis-à-vis de la première édition) ; enfin le modèle casuistique et « contextualiste » développé par Albert R. Jonsen et Stephen Toulmin. Outre ces modèles principaux, M.-H. Parizeau note aussi les approches de David Thomasma, celle des narrative ethics et enfin celle, féministe, de l'éthique de la sollicitude. La présence plus faible de la bioéthique en tant que philosophie conduit, en France, à laisser le champ libre à d'autres discours normatifs, tels que le discours médical et scientifique, le discours religieux et le discours juridique. Domaines Biotechnologies appliquées à l'homme La bioéthique est devenue un sujet d'actualité, à la suite des manipulations génétiques effectuées sur les plantes alimentaires, au clonage et à l'utilisation d'embryons humains. Historiquement, elle est apparue au moment où le pouvoir fourni par la médecine est devenu plus important (maîtrise de la fécondité par les femmes grâce à la pilule contraceptive, apparition des premiers services de soins intensifs avec la possibilité, inconnue jusqu'alors, de l'acharnement thérapeutique et la difficulté inédite qu'il y avait à prendre la décision d'arrêter un traitement devenu futile). De même, l'évolution de l'attitude à l'égard de la science faisait qu'elle ne bénéficiait plus d'une aura systématiquement positive (Bombe atomique, expériences des médecins nazis). Enfin, Harry Beecher, dans un article qui fait date dans l'histoire de la bioéthique, avait dénoncé des expériences médicales moralement inacceptables. Bioethics International publie un indicateur sur le niveau d’éthique des essais cliniques des compagnies pharmaceutiques. Procréation humaine Parmi les questions préoccupant les éthiciens pour leurs enjeux nouveaux dans ce domaine, de manière non exhaustive, on peut citer : l'assistance médicale à la procréation a été l'un des premiers objets de réflexion de la bioéthique, pour son potentiel eugéniste. Ainsi, en France, le Comité consultatif national d'éthique pour les sciences de la vie et de la santé (CCNE) a été créé en 1983 après la première naissance par Fivete en 1982 ; la contraception ; l'avortement ; le don et l'usage d'éléments et produits ou sous-produits du corps humain (don de gamètes ou d’embryons ; don de sperme, don d'ovules dans le champ de la reproduction) ; la privatisation de banques d'organes ou de greffons (de sang de cordon par exemple) ; l'hypothèse d'une gestation de l’embryon humain par des espèces non humaines ; les questions de clonage humain (thérapeutique ou non) ; le diagnostic prénatal ou préimplantatoire ; la connaissance de caractères génétiques et la thérapies géniques ; l'eugénisme (stérilisation de handicapés mentaux et de personnes à risque génétique…) ; le statut juridique de l'embryon et du fœtus (lié en droit français à la « dignité de la personne humaine ») ; la recherche sur l'embryon et l'utilisation d'embryons surnuméraires ; les cellules-souches. La recherche sur les cellules-souches humaines est autorisée, en France, à titre exceptionnel, et uniquement à partir des embryons surnuméraires. les neurosciences, dont les progrès permettent peu à peu de lire, voire de modifier l'activité du cerveau ; les nanobiotechnologies. Génie génétique Si la transgénèse pose le problème de la bioéthique, les réactions les plus fréquentes face au génie génétique sont largement fonction de l'objectif final, plus que de l'organisme concerné, tout du moins lorsque cet organisme n'est pas d'origine humaine. En 1975, la conférence d'Asilomar avait déclaré un moratoire sur ces recherches, le temps de la réflexion, qui a été levé par la suite. Ainsi, le génie génétique ayant des buts médicaux et pharmaceutiques (fabrication de vaccins, thérapie génique, diagnostic prénatal) est-il mieux perçu que les manipulations ayant des buts alimentaires ou ludiques (OGM, clonage d'animaux familiers) qui soulèvent beaucoup plus de problèmes. Les manipulations humaines (profil génétique, clonage reproductif, amélioration) sont de plus en plus débattues par la communauté scientifique. Brevetage du vivant Le problème du brevetage du vivant consiste à savoir si une séquence de gènes est brevetable et si les applications de sa découverte, médicaments, tests le sont également. C'est un enjeu de première importance pour les entreprises qui ont investi des sommes d'argent considérables dans le décodage du génome humain, mais également pour les éventuels progrès de la connaissance induits par la découverte de ces gènes. En outre, la question des brevets de médicaments pose le problème de l'accès au soin pour les plus pauvres. Une législation mal adaptée pourrait conduire à la biopiraterie. Selon une déclaration de l'Unesco du 11 novembre 1997, le génome humain est un patrimoine de l'humanité et il ne peut faire l'objet de commercialisation. Le décodage du génome ne peut être breveté ; mais à partir de ce décodage, les applications thérapeutiques peuvent l'être. Outre les problèmes relatifs au brevetage des gènes, de nombreuses autres affaires ont été soulevées devant les juges ( en 1990, la Cour suprême de Californie ayant admis la possibilité pour les médecins de breveter une lignée cellulaire, similaire à la lignée cellulaire HeLa, créée à partir des cellules d'un patient, sans son consentement. En France, le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) a examiné ce problème dans son avis (2006) sur la « commercialisation des cellules souches humaines et autres lignées cellulaires ». Interventions sur le corps humain Le premier code d’éthique sur l’expérimentation humaine est attribué au chirurgien américain William Beaumont en 1833 et la première réglementation de l’histoire encadrant l’expérimentation sur des êtres humains émane de la Prusse en 1900 à la suite du scandale de l'affaire Albert Neisser. prélèvements d'organes et de tissus : la vente d'organe étant interdite dans la plupart des pays (seul l'Iran a légalisé la pratique en 1988), les législateurs ont dû définir comment la pénurie d'organes devait être gérée. En France, a été créé en 1992 un registre des refus, qui consigne tous les refus au don d'organe. Le don de cellules souches et le clonage thérapeutique sont également sujets à controverses. prothèses ; gestion des banques d'organes ; neurochirurgie : en Russie, par exemple, il était légal d'opérer (même sur des mineurs) le cerveau de personnes, afin de limiter leurs comportements violents jusqu'en 1950; utilisation des psychotropes… Vieillir et mourir acharnement thérapeutique (à partir de quel moment faut-il considérer que le traitement devient trop lourd ?) ; euthanasie ; aide médicale au suicide ; Limitations ou arrêt des thérapeutiques actives (LATA) en réanimation soins palliatifs ; contrôle de la sénescence (personnes atteintes de la maladie de Parkinson…). tri des malades en situation de catastrophe sanitaire. Expérimentation expérimentation à visée thérapeutique ou de recherche quelles sont les personnes admises (volontaires, prisonniers, personnes saines, malades, handicapés mentaux…) ; en France, elle est interdite sur les personnes en état végétatif chronique, ainsi que sur les personnes en état de mort cérébrale, sauf, dans ce dernier cas, si la personne a fait don de son corps à la science ; embryons surnuméraires utilisés pour la recherche (voir en France la décision du Conseil constitutionnel du concernant la loi relative au respect du corps humain et la loi relative au don et à l'utilisation des éléments et produits du corps humain, à l'assistance médicale à la procréation et au diagnostic prénatal) ; l'utilisation des données de santé à caractère personnel dans la recherche… Interventions sur les êtres et les milieux non humains Le concept de bioéthique est, dans la pratique, souvent limité à la bioéthique humaine, alors qu'étymologiquement le terme s'applique bien à toutes formes du vivant, animaux et plantes compris. Selon ce sens plus général, on est amené à s'intéresser notamment aux domaines suivants : expérimentation sur les animaux ; droits des animaux et utilisations diverses des animaux par l'homme ; préservation des espèces (animales ou végétales), question de la biodiversité : des études récentes démontrent que la biodiversité des milieux aquatiques aide à la reconstitution plus rapide des stocks de poissons ; incidences de la société industrielle sur la biosphère (nouveaux produits mutagènes, organismes génétiquement modifiés…) ; armes biologiques ; clonage sur les plantes (depuis plus d'un millénaire en Chine) ou les animaux ; transgénèse… Nourriture issue d'animaux clonés En 2020, la viande issue d'animaux ayant été clonés est de plus en plus fréquente, elle est légale dans certains pays comme les États-Unis, où la Food and Drug Administration (l'Agence américaine du médicament et de l'alimentation) a déclaré que la consommation de lait et viande produites par des animaux clonés était sans risque. Le Brésil et le Canada autorisent également la consommation de ce genre de produits. En Europe, certes aucune demande d'autorisation de vente de viande ou lait de clones n'a été faite mais il n'est pas impossible que nous ayons déjà mangé quelques-uns de leur descendants car jusqu'en 2015 les clones ne faisaient pas l'objet d'une législation, et la viande a pu aussi être importée d'Amérique. L'Agence européenne de sécurité des aliments n'a cependant pas d'inquiétudes, en 2017, pour la santé humaine. Rien n’interdit non plus l’importation directe de viande ou de lait issus des enfants de ces clones, nés à l’étranger. Plusieurs rapports provenant d’agences de sécurité et en particulier de l’AFSSA, de l’AESA (Agence Européenne de Sécurité Alimentaire) et la FDA tentent d’établir des règles permettant de déterminer si les produits issus des clones sont sains ou non pour les consommateurs. Selon ces rapports, après six mois, un clone ne se distingue presque en rien qui soit mesurable des animaux contrôlés. Un vétérinaire appliquant les règles classiques permettant de déterminer si la carcasse d’un animal peut être introduite dans les circuits de consommation, donnerait apparemment sans hésiter son autorisation pour la consommation des carcasses des clones de plus de six mois. Cependant certains vétérinaires et scientifiques suggèrent que les clones ont une sensibilité un peu augmentée vis-à-vis de certaines maladies infectieuses, mais surtout qu’ils ne doivent pas être totalement sains étant donné leurs débuts souvent difficiles dans la vie. Jean-Louis Peyraud, chercheur à l'Institut national de recherche agronomique a déclaré : «Des cas de veaux à trois pattes ou d'animaux à deux têtes ont été rapportés». Toutes ces observations ont conduit la FDA et l’AESA à publier, en 2008, chacune un rapport sur les risques alimentaires de la consommation des produits issus des clones, après avoir pris en compte les avis des représentants de la société civile. Les deux organisations ont alors conclu que rien ne pouvait faire supposer que la consommation de produits issus du clonage comporte un risque alimentaire, mais que cependant cette observation ne reposait pas sur assez de données et qu'il serait souhaitable d'augmenter les études sur le clonage. Bioéthique et nature Le concept de nature a été utilisé par certains, parfois de façon arbitraire, comme critère du Bien. Aujourd'hui, l'homme aurait acquis le pouvoir technique de créer du nouveau dans la nature et dans l'espèce humaine. Il faut cependant nuancer cette position puisque la sélection par l'homme des caractéristiques génétiques qui lui convenaient sur les plantes et les animaux remonte à plusieurs millénaires (plantes greffées, création de races d'animaux…). Ce pouvoir direct des individus sur le génome, pour satisfaire leurs intérêts, nous fait porter un nouveau regard sur l'évolution de la vie telle que nous la connaissons (théories de l'évolution). La question des bénéfices et des risques impliqués se pose. De nombreuses personnes redoutent une appropriation de la nature par l'homme et réclament la (re)définition des règles morales actuelles. La vision la plus traditionaliste demeure assez anthropocentriste et pose comme exigence la minimisation de l'impact de l'homme sur son environnement, de façon à pouvoir le conserver intact et propre à la vie humaine (vie des générations futures). Cette vision est celle couramment suivie en France. Une approche différente cherche à replacer l'homme au sein de la biosphère. Elle repose sur le concept d'écologie profonde et soutient que l'homme n'a pas plus de droits que les autres espèces vivantes et doit respecter la nature, fût-ce à ses dépens. Il est à noter cependant, que les activités du vivant contribuent à modifier son environnement, comme l'ont fait par exemple, les premières plantes qui ont colonisé la planète, en modifiant la composition de l'atmosphère terrestre par leurs rejets d'oxygène et de dioxyde de carbone. Critique de l'anthropocentrisme par la bioéthique utilitariste Le courant utilitariste anglo-saxon, principalement développé par les anglophones Jeremy Bentham et John Stuart Mill, redéfinit les personnes qui sont le sujet de la bioéthique ; c'est la définition actualiste des personnes. Selon eux, les personnes sont définies par certaines caractéristiques, en particulier : la capacité de souffrir, la conscience de soi, la capacité de communiquer, la possession d'intérêts, de projets, d'une rationalité… Les êtres humains qui n’actualiseraient pas ces conditions ne sont donc pas considérées comme des personnes, par exemple : les embryons, les nouveau-nés, les déments, les comateux À l'inverse, il y a des personnes qui ne sont pas des êtres humains, comme certains animaux supérieurs (grands singes anthropoïdes…), auxquels certains attribuent justement les caractéristiques de la personne sans pourtant pouvoir utiliser ce terme. En philosophie de l'esprit, H.G. Frankfurt définit précisément ce qui constitue une personne. Suivant cette position, un type d'entité ne peut être considéré comme une personne que s'il possède des volitions de second degrés. Autrement dit, si cette entité désire désirer faire X et si son désir de « désirer faire X » forme sa volonté, alors c'est une personne. L’enjeu de la bioéthique n’est alors plus ni obligations ni devoirs, ni valeurs en soi, mais la satisfaction des intérêts des différents êtres, humains ou animaux. C'est l'« éthique des intérêts ». Tous les intérêts se valent et doivent être pris en considération d'égale manière ; ils ne sont pas jugés en eux-mêmes. Le principe directeur de cette éthique est ainsi le principe de justice distributive : il faut satisfaire le plus possible d’intérêts du plus grand nombre de personnes, quels qu'ils soient. Les deux principaux intérêts sont la recherche du bonheur et éviter la souffrance ; la moralité d'une action est une réalité qui peut être démontrée et mesurée, à partir de ces motivations élémentaires des êtres vivants sensibles. Dans ce but, la bioéthique utilitariste introduit la notion de bilan éthique. Ainsi, une vie peut être sauvée aux dépens d'une autre si la qualité de la vie sauvée dépasse celle de la vie sacrifiée. Par exemple, un porc (espèce biologiquement très proche de l'homme et de taille similaire, donc potentiellement intéressante pour des greffes d'organes) est généralement jugé avoir une vie moins riche, moins épanouie, et donc de moindre qualité que celle d'un humain. Le sacrifice du porc pour sauver l'humain serait donc moralement défendable. Toutefois, les utilitaristes indiquent également que certaines vies humaines peuvent être si dégradées (personnes « légumes », comas profonds irréversibles, personnes dont les souffrances sont extrêmes et incurables) que leur qualité est inférieure à la qualité de vie de certains animaux. Ainsi, pour être cohérent, il ne faudrait pas seulement permettre l'utilisation de xénogreffes, mais également ne pas rejeter a priori l'utilisation des organes de certains humains grabataires. La démarche utilitariste est une démarche rationnelle qui consiste à mettre en balance le positif et le négatif d'une action eu égard à ses conséquences globales. Autrement dit, une action est moralement acceptable à partir du moment où elle est jugée plus utile que nuisible, non pas du seul point de vue de la personne qui agit mais du point de vue du bien commun de l'ensemble des personnes que cette action affecte. Tout le questionnement éthique réside alors dans l'évaluation du bilan d'une action, et de nombreux débats et polémiques naissent de la difficulté de cette évaluation. Néanmoins, ce courant fait l'objet de beaucoup de critiques, en particulier parce qu'il ouvre la voie à de nombreuses dérives. Ainsi, par exemple que l'euthanasie des personnes âgées serait globalement utile, car d'un côté elle ferait faire de substantielles économies profitant à tout le monde, et de l'autre côté elle ne serait selon eux que peu préjudiciable aux personnes concernées qui ne perdraient que quelques années d'une vie de déchéance et de souffrance. De plus, en droit, tout être humain est détenteur de droits (droits de l'homme) ; il est théoriquement impossible de les enfreindre. Il faut nuancer cette position, cependant, puisqu'elle revient en partie à reporter le débat sur la qualification au sens scientifique de ce qu'est l'être humain. On pourrait ainsi, par exemple, dire que les embryons ne seraient pas des êtres humains. Droit et bioéthique Le Code de Nuremberg (1947) est un code déontologique composé de dix règles sur l'expérimentation humaine. La première de ces règles est le des personnes ; l'expérimentation doit être nécessaire ; on doit évaluer la proportionnalité entre les risques pour le patient et le bénéfice pour la science ; le but de l'expérimentation doit être scientifique. C'est à ce titre que les médecins nazis ont été condamnés, le tribunal jugeant qu'en vertu de la dignité de la personne, le principe de non-rétroactivité de la loi ne s'appliquait pas. L'assemblée de l'Association médicale mondiale à Helsinki en 1964, puis la conférence internationale de Manille de 1981, s'inspirant des travaux de Nuremberg, ont émis des déclarations internationales sur l'expérimentation. À la suite de Nuremberg et Manille, les pays vont peu à peu encadrer les expérimentations. Droit français En France, il faut attendre la loi du 20 décembre 1988 pour que soit réglementée l'expérimentation humaine, qui se limite à celle effectuée sur des consentants. La loi pose le principe général de la non-rémunération des expérimentations. Par la suite, la loi du sur le corps humain, le don et l'utilisation des éléments et produits du corps humain, a posé les bases du droit actuel en matière de bioéthique, en particulier le principe de la non-patrimonialité du corps humain, qui interdit par exemple la vente d'organes, n'autorisant que le don. Avec la loi du modifiant celle de 1994, le terme de « bioéthique » apparaîtra pour la première fois en droit positif français. Ces 2 lois traitent de deux thèmes majeurs : la question du clonage de l'embryon et des prélèvements d'organes. L'article 40 de la loi prévoyait une révision en 2009. Elle fut repoussée à 2010, et s'appuyait sur un rapport, qui contient 95 propositions dont le maintien de l'interdiction de gestation pour autrui, de la recherche embryonnaire, sauf dérogation (limitée à 5 ans comme c'était déjà le cas). Le rapport proposait aussi de maintenir l'interdiction de transfert d'embryon post-mortem, sauf pour des femmes concernées par un projet parental engagé et interrompu par la mort du conjoint. Une notion de don croisé (échange anonyme d'organe compatible entre 2 familles) était proposée. Les conditions de l'aide à la procréation pourraient être assouplies : il fallait 2 ans de vie commune pour les personnes pacsées (et il devait s'agir d'un homme et d'une femme), avec priorité aux personnes ayant un problème médical. La trisomie pourrait être systématiquement recherchée lors du diagnostic préimplantatoire comme le demandait le CCNE en octobre 2009. Ce rapport de 2010 qui comprend un bilan de l'application des trois lois du et et de celle du , définit les enjeux éthiques et juridiques posés par les évolutions scientifiques, pour éclairer les discussions préparatoires à la loi du . Les grandes questions listées par le rapport au cours des auditions sont : l'assistance médicale à la procréation ; le diagnostic prénatal ; les droits de la personne ; les caractéristiques génétiques ; le don et l'usage d'éléments et produits ou sous-produits du corps humain ; la recherche sur l'embryon, les cellules souches, le clonage thérapeutique ; et des questions émergentes posées par les neurosciences et les nanobiotechnologies. Apparition du débat sur le clonage La loi française de 1975 garantissait déjà « le respect de tout être humain dès le commencement de la vie » et la possibilité de porter atteinte à ce principe en cas de nécessité. Mais à la suite de la naissance de Dolly, le premier animal cloné, l'OMS, l'Unesco, et le parlement européen partagent leur souhait de traiter le clonage plus sérieusement. Cela conduit également la France à revisiter les lois de 1994 encadrant sa pratique. Ainsi un avant-projet est déposé en 2000 et voté en 2004. De cette réforme naît l'Agence de la biomédecine qui remplace l'Établissement Français des Greffes et aboutit à l'interdiction du clonage en France, et à d'autres réformes juridiques. Puis en 2011, il y a une avant-réforme éthique, suivie d'un débat public sous forme d'états généraux organisés par le Comité Consultatif National d'éthique. Ses débats sont ouverts au public depuis janvier 2018 afin de répondre à la problématique "Que voulons-nous pour demain?", et sont accompagnés d'une consultation citoyenne. En juin 2018 la nouvelle version de la loi bioéthique repose sur les principes de la dignité, la liberté et de la solidarité. En 2019, les lois relatives à la bioéthique sont articulées autour de sept titres structurants. Apparition du débat sur la PMA En 1982, est né le premier enfant d'une fécondation in-vitro. En 1983 est créé le Comité Consultatif National d’Éthique pour les sciences de la vie et de la santé, le CCNE ayant pour but de soulever les problèmes éthiques et les questions sociales liées aux avancées médicales. Les conditions pour avoir le droit à une fécondation in-vitro sont fixées par les lois bioéthiques de juillet 1994. En 2011, la congélation d'ovocytes ultrarapide est autorisée augmentant le droit à la PMA (procréation médicalement assistée) pour les couples présentant une infertilité biologique ou pouvant transmettre une maladie grave à leur enfant. Après l'autorisation du mariage homosexuel en France en 2013, les nouvelles lois jugent des adultes du même sexe capables d'être parents, en ayant, par exemple recours à l'adoption. Les personnes désirant alors un enfant biologique mais interdits à la PMA, comme les femmes seules ou couples lesbiens ont eu recours à l'intervention en d'autres pays comme l'Espagne ou la Belgique. En 2015, le Haut Conseil à l'égalité entre les hommes et les femmes propose un avis au gouvernement afin d'étendre l'accès à la PMA. Lors de l'ouverture des état généraux de la bioéthique en mai 2018, l'ouverture de la PMA pour toutes les femmes était un des neuf thèmes à l'ordre du jour. En septembre de cette année, la CCNE se déclare favorable au projet afin de pallier la souffrance des personnes concernées en considérant leurs infertilités résultant d'orientations personnelles. En juillet 2019, la ministre française de la solidarité et la ministre de la justice ont présenté au conseil des ministres le projet de loi bioéthique visant à supprimer l’exigence d'une infertilité biologique pour recourir à la PMA, et cela entièrement pris en charge par l'État français. En 2020, le Sénat vote pour autoriser la PMA pour tous mais sans prendre en charge le coût de l'intervention pour les couples lesbiens ou femmes célibataires. Droit européen Convention d'Oviedo Conseil « Directive 89/381/CEE du Conseil du 14 juin 1989 élargissant le champ d'application des directives 65/65/CEE et 75/319/CEE concernant le rapprochement des dispositions législatives, réglementaires et administratives relatives aux spécialités pharmaceutiques, et prévoyant des dispositions spéciales pour les médicaments dérivés du sang ou du plasma humains », Journal officiel du 28 juin 1989 , qui qualifie le sang et le plasma humain de « matières premières », pouvant être mises sur le marché. CEE « Directive 93/41/CEE du Conseil du 14 juin 1993 abrogeant la directive 87/22/CEE portant rapprochement des mesures nationales relatives à la mise sur le marché des médicaments de haute technologie, notamment ceux issus de la biotechnologie », Journal officiel du 24 août 1993 (version html). Parlement européen « Directive 2001/20/CE du Parlement européen et du Conseil du 4 avril 2001 concernant le rapprochement des dispositions législatives, réglementaires et administratives des États membres relatives à l'application de bonnes pratiques cliniques dans la conduite d'essais cliniques de médicaments à usage humain ». Journal officiel du mai 2001, . (version html) Parlement européen et Conseil de l’UE « Directive 2004/23/CE du Parlement européen et du Conseil du 31 mars 2004 relative à l'établissement de normes de qualité et de sécurité pour le don, l'obtention, le contrôle, la transformation, la conservation, le stockage et la distribution des tissus et cellules humains », Journal officiel du 7 avril 2004, (version html) sur le don de gamètes et l'assistance médicale à la procréation (dont la transposition en droit français a été complétée par le décret () du ; permet l'implantation d'embryon sur tout le territoire de l'UE. L'Europe fait plus reposer la bioéthique sur la recherche d'un sens incarné, indépendant de la situation actuelle (la personne n'est pas propriétaire de son corps). Morale dans la science Question philosophique du respect de la personne et du vivant en général On ne peut aborder la question philosophique du respect de l’être vivant sans invoquer l’impératif catégorique kantien : « agis de telle façon que tu traites l’humanité, aussi bien dans ta personne que dans tout autres, toujours en même temps comme fin, jamais simplement comme moyen ». Cette maxime constituerait pour certains le fondement même de la bioéthique : le principe de respect de la dignité humaine comme « principe matriciel » de la bioéthique. Kant développe le principe de dignité comme « valeur intérieure absolue » qui exprime une exigence de non-instrumentalisation de l’être humain (en matière d’expérimentation biomédicale ou de transplantation d’organes par exemple). On peut néanmoins douter de la pertinence de l’application quasi systématique de cette référence à l’ensemble des questions que traite la bioéthique. D’une part le principe de dignité de l'humain occulte la question philosophique relative aux autres êtres vivants. D’autre part, ce principe érigé en valeur absolue risque d’entrer en conflit avec d’autres principes telle que la liberté par exemple. Les êtres vivants représentent, dans le langage courant, à la fois les êtres humains, les animaux et les végétaux. . La Charte de l’environnement insérée depuis 2005 dans le préambule de la Constitution française, ainsi que la « déclaration universelle sur la bioéthique et les droits de l’homme », adoptée la même année par l’Unesco, sont des exemples pertinents de ce « recentrage » de la bioéthique et des textes dans lesquels elle s’exprime. Pour ce qui est des conflits de valeur que peut entraîner la promotion unilatérale du principe de respect de la dignité humaine, on peut citer, par exemple, le débat actuel sur l’euthanasie entre ceux qui revendiquent sa légalisation au nom du droit de mourir dans la dignité et ceux qui militent contre cette pratique au nom de ce même principe interprété différemment. D'un côté, la dignité de la personne est comprise comme le respect du droit de la personne à choisir sa mort et à ne pas « perdre » sa dignité dans la maladie ; de l’autre, cette dignité est une valeur absolue sur laquelle l’homme individuel n’a aucun pouvoir puisqu'elle appartient à l’humanité dans son ensemble et le respect de cette dignité est compris comme l’accompagnement du malade jusqu'à sa mort sans autre forme d’assistance portant directement atteinte à la vie. Si la référence à la philosophie kantienne est très utilisée à l’appui des réflexions de bioéthique, on peut néanmoins remarquer qu’avec la révolution biotechnologique, la philosophie morale traditionnelle n’apparaît plus suffisante pour répondre à toutes les nouvelles questions éthiques posées. Depuis le siècle des Lumières, la réflexion philosophique s’était plutôt concentrée sur l’humain en tant que citoyen, individu libre, raisonné et raisonnable. Cette réflexion s’est traduite concrètement par la promotion des droits de l’homme au moment de la Révolution française. Or le défi que posent les progrès actuels des sciences et des techniques à la philosophie contemporaine est de réfléchir aux valeurs propres à l’humain et à son rapport au corps, voire au vivant en général (animaux, environnement). Pour certains, le débat bioéthique ferait naître une nouvelle génération de droits de l’homme (après les droits civils et politiques, économiques et sociaux, collectifs) voire serait en rupture avec la conception traditionnelle des droits de l’homme. « Les droits de l’homme ainsi revisités ne perdent-ils pas en effet leur essence politique libérale pour asseoir des valeurs morales et contraindre la science ? ». Le débat entre la primauté de la dignité humaine versus la liberté individuelle est de nouveau mis en exergue au sein même des textes fondateurs de la bioéthique. En effet, la plupart de ces conventions font référence à un nouveau système de valeurs. La promotion du principe de « dignité de la personne » diffère considérablement de celui de liberté et d’autonomie proclamé par la philosophie des droits de l’homme. Le choix moral, juridique ou politique d’accorder la primauté à la dignité au détriment de la liberté dans certains contextes (comme en matière de fin de vie ou de procréation assistée, par exemple) est révélateur d’une conception renouvelée de la société. Ce changement de valeurs de référence fait suite à la prise de conscience du pouvoir démesuré que la science offre aujourd'hui à l’homme sur son propre destin. Finalement, les réflexions philosophiques contemporaines concernant cette révolution biotechnologique se situent principalement entre deux extrêmes : la « technophobie » représentée par Hans Jonas et son heuristique de la peur et la « technophilie » représentée par Engelhardt. Mais la plupart des philosophes proposent un juste milieu entre ces deux extrêmes qui vise à ne pas rejeter les progrès scientifiques en se laissant aller au catastrophisme ambiant tout en régulant les pratiques et définissant des valeurs pour la société. La primauté de la dignité humaine dans certains cas ne serait alors pas contraire à la liberté mais en fixerait les limites afin d’assurer la nécessaire cohésion sociale et la survie de l'espèce humaine. Militance et droit du handicap Historiquement, la bioéthique et le handicap ont eu une relation étroite mais conflictuelle. Malgré un intérêt commun à faciliter les bons soins médicaux et les choix individuels, les militants des droits des personnes handicapées et les bioéthiciens ont souvent des approches très différentes. D'un point de vue bioéthique général, prévenir ou guérir les déficiences est une chose morale. Le handicap étant perçu comme un écart par rapport à une norme de santé, la restauration d'un fonctionnement et d'une santé normaux pour les corps et les esprits déficients, ou idéalement la prévention d'une telle situation, est valorisée de manière positive. Toutefois, du point de vue des droits des personnes handicapées, le handicap fait partie du continuum de l'expérience humaine. La question n'est pas de prévenir ou de guérir les déficiences, mais de savoir comment faire en sorte que toutes les personnes handicapées jouissent des mêmes droits et des mêmes possibilités que les autres. Les arguments liés à l'éthique du rationnement des soins de santé peuvent devenir très philosophiques, et il existe une longue histoire de frictions entre le mouvement des droits des personnes handicapées et le domaine de la bioéthique. Par exemple, en 2003, l'éminente militante des droits des personnes handicapées et avocate Harriet McBryde Johnson a publié un article dans le New York Times Magazine sur son récit à la première personne de rencontres professionnelles avec le bioéthicien renommé Peter Singer. Johnson a contesté les vues de Singer selon lesquelles les nouveau-nés handicapés ne devraient pas recevoir de traitement susceptible de leur sauver la vie et qu'il est éthiquement admissible de les euthanasier. Il existe un écart entre les déclarations des personnes handicapées sur leur qualité de vie et les estimations des prestataires de soins de santé, connu sous le nom de « paradoxe du handicap » (par exemple, Ubel, Loewenstein, Schwarz et Smith, 2005). Enjeu politique La bioéthique, née des interrogations éthiques posées par l’usage des « nouvelles » technologies médicales et aux enjeux de pouvoir qu’elles mettent en avant, est, sous cet angle, un domaine de réflexion relativement récent qui se trouve au carrefour de trois disciplines anciennes et ancrées dans la société que sont la morale (philosophique ou religieuse), la science et le politique. Néanmoins, si le politique, la morale et la science entre autres se réunissent pour dialoguer au sein des institutions de bioéthique nationales et internationales, leurs différences majeures de point de vue constituent souvent un frein à la prise de décision. Le monde de la bioéthique est essentiellement un monde discursif, de débats alors que la politique et la science se situent plutôt au niveau de l’action. Mais cet accent mis sur le dialogue n’est-il pas aussi révélateur d’un nouveau mode de gouvernement qui cherche à dialoguer, faire participer plutôt qu’à surveiller et punir ? Il n’est pas anodin que ces dernières années, les néologisme « biopolitique » et « biopouvoir » inventés par Michel Foucault, pour décrire cette nouvelle forme de pouvoir qui s’intéresse aux rapports intimes des sujets à leur corps, se soient formés sur la même base que celui de « bioéthique ». Quel est donc ce « bio » qui est au cœur de nos sociétés contemporaines ? Est-ce le vivant saisi par la science avec les révolutions en matière de procréation, de fin de vie, de génétique, etc ? Sont-ce les sciences humaines et sociales qui cherchent à comprendre la vie ? Est-ce le politique voulant avoir une emprise sur les corps ? L’évolution actuelle de la bioéthique et la place de plus en plus importante que prend cette réflexion au sein du monde politique, des médias et de la société témoigne que l’enjeu est de taille et que les questions auxquelles la bioéthique cherche à répondre sont essentielles pour l’avenir de nos sociétés. Ces réponses faites par les acteurs publics constituent des choix de société fondateurs au sens où ils portent sur les valeurs que la société se donne pour fonctionner et vise à la création de normes sociales. « Dès lors que les politiques en matière de recherche et de santé publique deviennent un des points clés du lien social, nous sommes inévitablement conduits à nous interroger sur la capacité de nos institutions politiques à nous permettre d’en conserver la maîtrise et de dresser des perspectives à leur développement ». On assiste ainsi à une multiplication des instances de bioéthique. En France, le Comité consultatif national d'éthique a été créé en 1983. Il a pour mission de rendre des avis sur les problèmes éthiques que pose le progrès des sciences et des techniques. Pour la première fois, une instance pluridisciplinaire se voyait confier le rôle d’animer un débat public sur les problèmes soulevés par l’évolution des sciences et des techniques. Mais cette instance, comme son nom l’indique, n’est que consultative, et laisse le soin aux autorités compétentes de fixer les règles. Est-ce cette difficulté à conjuguer de concert l’éthique et le droit qui conduit, après 25 ans de fonctionnement, à une réflexion, voire une volonté politique, de modifier l’organisation du comité ? Il est vrai qu’existe désormais dans le paysage normatif de la bioéthique une Agence de la biomédecine dont les attributions normatives s’étendent également à la réflexion éthique. Au niveau international, le Comité directeur pour la bioéthique (CDBI) du Conseil de l’Europe ou les comités international et intergouvernemental de bioéthique de l’Unesco ont une activité importante et une influence certaine sur les grandes thématiques de la réflexion bioéthique. Parallèlement, le « biodroit » se développe et l’activité législative se veut dynamique avec l’adoption en France depuis 1994 de lois dites de bioéthique (révisées une première fois en 2004, une deuxième révision devant être mise en œuvre à partir de 2009). Finalement, la volonté exprimée du président de la République laisse penser que les principes et valeurs issus des réflexions bioéthiques pourraient bientôt être inscrits au préambule de la Constitution de la , preuve que la bioéthique, déjà présente dans la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne, est bien un enjeu politique. Point de vue religieux Pour les principales questions éthiques touchant à la vie, l'Église rappelle la valeur incomparable de la personne (Dignitas Personae, 2008). Dès l'origine du christianisme, la prédication apostolique a toujours enseigné aux chrétiens d'obéir aux pouvoirs publics légitimement constitués, mais elle a donné en même temps le ferme avertissement qu'« il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes » (Ac 5, 29). À ce titre, Michel Aupetit, archevêque de Paris, explique que l'Église n'agit pas comme « un lobby » sur les sujets éthiques mais que prendre la parole est « un devoir de conscience ». Il est ainsi des pratiques, comme l'avortement, l'euthanasie..., que l'Église considère comme des crimes qu'aucune loi humaine ne peut prétendre légitimer : « Des lois de cette nature, non seulement ne créent aucune obligation pour la conscience, mais elles entraînent une obligation grave et précise de s'y opposer par l'objection de conscience ». En France, Bruno Saintôt, , expert en bioéthique auprès de la Conférence des Évêques de France, relève trois types d'enjeux pour les États généraux de la bioéthique de 2018 : des enjeux généraux de méthode, des enjeux sur la manière de considérer les valeurs et les normes relatives à la personne, des enjeux sur la manière de faire société et de se décider collectivement. En France, Pierre d'Ornellas, responsable du groupe de travail bioéthique de la Conférence des Évêques de France, propose une réflexion au moment des débats relatifs au projet de loi relative à la bioéthique de 2019. En janvier 2020, il publie une lettre ouverte au Premier ministre Édouard Philippe, lui rappelant que sa responsabilité est grande, et que le débat démocratique est vital pour l'aider à l'assumer. Conflit d'intérêts Selon Trudo Lemmens, bioéthicien au Centre conjoint de bioéthique de l'Université de Toronto, un conflit d'intérêts se produit lorsque le jugement professionnel quant à un intérêt premier, comme une recherche ou les soins aux patients, peut être indûment influencé par un intérêt secondaire, comme un gain financier ou le prestige personnel. Les stratégies pour faire face à ces situations incluent la divulgation du conflit, l'établissement d'un système d'examen et d'autorisation, et l'interdiction des activités qui conduisent au conflit. Cette question du conflit d’intérêts rappelle que la bioéthique est avant tout une branche de l’éthique. Deux affaires récentes témoignent du fait qu’il n’en va pas forcément ainsi, du moins dans l’esprit des dirigeants politiques: Au cours de la célèbre affaire Hwang Woo-suk, une responsable coréenne pour la bioéthique était cosignataire d’un des articles dont les données avaient été falsifiées. Elle expliqua à la revue Nature qu’elle n’avait pas contribué expérimentalement au travail et que son rôle s’était borné à donner un avis de bioéthique. Tout en acceptant l’idée qu’elle ne pouvait soupçonner la fraude, il est évident que la notion de conflit d’intérêts comme problème d’éthique lui avait échappé. On peut citer également Axel Kahn (qui fut membre du Comité consultatif national d'éthique) : en tant que président de la Commission du génie biomoléculaire, il avait émis un avis favorable à la culture des organismes génétiquement modifiés en France (et ce contre l’avis de treize des ministres de l’environnement de la Communauté européenne). N'ayant obtenu en 1997 que l'autorisation d'importer des OGM mais pas de les cultiver, il était parti de la Commission. Quelques mois plus tard, cependant, il fut employé par Rhône-Poulenc, alors même que cette société était intéressée par son avis favorable aux OGM, puisqu'elle était impliquée dans la création d’OGM depuis dix ans (elle a été par la suite condamnée aux États-Unis à retirer de la vente son maïs transgénique pour pollution aux herbicides). Rôle des institutions En Algérie Le conseil national de l’éthique des sciences de la santé en Algérie CNESS qui a été créé, le 31 juillet 1990 et installé par le ministre de la santé et de la population, en date du 13 octobre 1996 chargé d'orienter et d'émettre des avis et des recommandations sur le prélèvement de tissus ou d'organes et leur transplantation, l'expérimentation, ainsi que sur toutes les méthodes thérapeutiques requises par le développement technique médical et la recherche scientifique. Tout en veillant au respect de la vie de la personne humaine et à la protection de son intégrité corporelle et de sa dignité, et en tenant compte de l'opportunité de l'acte médical à pratiquer ou de la valeur scientifique du projet d'essai ou d'expérimentation. La composition, l'organisation et le fonctionnement de ce conseil sont fixés par décret. En France L'Académie nationale de médecine peut s'autosaisir dans les domaines de la santé, mais plus volontiers sur les questions de santé publique et d’éthique médicale. Des dispositifs de réflexion éthique régionaux ont été créés dans le cadre de la loi relative à la bioéthique (Loi n°2004-800 du 6 août 2004). En tant que premier lieu de diffusion, de réflexion et de formation aux questions éthiques et sociétales de la santé, du soin, de l’accompagnement, l'Espace de réflexion éthique de la région Île-de-France a été repris en 2004 comme modèle pour la création de ces dispositifs. En 2010, l’Espace éthique s’est vu confier le développement de l’Espace national de réflexion éthique sur la maladie d’Alzheimer (EREMA) dans le cadre de la mesure 38 du Plan Alzheimer 2008-2012. En 2014, l’EREMA a été désigné pour ouvrir son champ de compétences aux maladies neurologiques dégénératives dans le cadre du Plan national MND 2014-2019. Au Maroc Plusieurs lois marocaines réglementent les aspects éthiques de la santé. La loi de 1999 porte sur les dons, les prélèvements et à les transplantationes d’organes et de tissus humains. L'éthique médicale en débat Dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, le Pr. Didier Raoult fustige la « dictature morale » des « méthodologistes » et de leurs « réflexions purement mathématiques » dans le domaine de l’éthique médicale. « Mais le médecin peut et doit réfléchir comme un médecin, et non pas comme un méthodologiste ». Le professeur Raoult dit appliquer le « serment d'Hippocrate » avec la méthode de Tom, c'est-à-dire traiter le malade comme s'il était son propre fils. Bioéthique dans la fiction Hubert Haddad, Corps désirable (2015) Notes et références Bibliographie Ouvrages généraux . . . . . . . . . . . . . . Dominique Lecourt (dir.), Dictionnaire de la pensée médicale, Paris, PUF, 2004, « Quadrige ». . Jean-François Mattei (dir.), Questions d'éthique biomédicale, Flammarion, 2008. . . René Piedelièvre, Étienne Fournier, Morale, Médecine et biologie, Paris, Baillière, 1959. . . . . . . Sources antiques Hippocrate, L'Art de la médecine, Paris, GF Flammarion, 1999, 362 p. . Voir aussi Filmographie Bienvenue à Gattaca, film de science-fiction ayant pour thèmes l'éthique, l'identité personnelle et la génétique, d'Andrew Niccol, 1997. La vie en question, documentaire de Caroline Puig-Grenetier, KTO, 2009. Articles connexes Liens externes Liens généraux Section Bioéthique de l'UNESCO Sites officiels français Le Comité consultatif national d'éthique pour les sciences de la vie et de la santé Le dossier « Lois de bioéthique » de l'Assemblée nationale L'Académie de médecine Les états généraux de la bioéthique Bioethique.com au service des soignants Sites officiels belges (en français) Comité consultatif de Bioéthique de Belgique: structure, fonctionnement, avis. Sites officiels suisses (en français) Commission nationale d'éthique dans le domaine de la médecine humaine Commission fédérale d'éthique pour la biotechnologie dans le domaine non humain Directives médico-éthiques de l'Académie Suisse des Sciences Médicales Sites de l'Église catholique Site du Vatican : Instruction approuvée par Benoît XVI Dignitas Personae sur certaines questions de bioéthique du 8 septembre 2008 Site d'échange sur la bioéthique proposé par l'Église catholique en France Ressources audio-visuelles La bioéthique. Des raisons de son apparition à ses enjeux actuels, intervention de Marie-Geneviève Pinsart dans un cycle de conférences consacré à l'éthique appliquée. Discipline de la biologie Bioethique Éthique Santé publique Hans Jonas
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Brive-la-Gaillarde
Brive-la-Gaillarde
Brive-la-Gaillarde, couramment appelée simplement Brive, est une commune du Sud-Ouest de la France, sous-préfecture de la Corrèze, en région Nouvelle-Aquitaine. C'est la ville la plus peuplée du département. Les habitants de Brive sont appelés les Brivistes. Géographie Située dans le sud-ouest du département sur la Corrèze, Brive-la-Gaillarde en est la principale ville et l'une des deux sous-préfectures ainsi que le centre de l'aire urbaine de Brive et de son unité urbaine. Un pont en bois enjambait la Corrèze, dit le pont du Buis. Au , un pont de pierre à traversait les marais (guierles : îles marécageuses) plus proches de la cité — Au le maire « perpétuel » de Brive, Joseph Dubois, grand voyer de France au château de Versailles, frère du cardinal Dubois, fit assécher les de la Corrèze, détruire le pont à et reconstruire un pont à trois arches dit le pont Cardinal, légèrement plus éloigné du centre-ville mais toujours sur la voie d'entrée Paris-Brive. Communes limitrophes Relief et géologie Le bassin de Brive est situé entre le Massif central et le Bassin aquitain (Causse corrézien). Ce bassin sédimentaire est constitué de grès, calcaires, granites et schistes qui par leur diversité enrichissent le patrimoine agricole. Hydrographie Brive est traversée par la Corrèze qui finit son voyage au sortir de Brive en se jetant dans la Vézère au pont autoroutier de Granges (19) laquelle ira confluer plus loin avec la Dordogne à Limeuil (24). Corrèze veut dire celle qui court, en effet elle prend sa source, avec la Vézère et sept autres rivières, dans le plateau de Millevaches (la partie la plus haute de la Corrèze autour de ), alors que Brive se trouve dans la partie la plus basse environ au-dessus du niveau de la mer. Le ruisseau de Planchetorte rejoint la Corrèze en rive gauche à Brive, le long de l'autoroute A20. Distance des plus grandes villes françaises Climat Données climatiques et températures La ville de Brive-la-Gaillarde est soumise à un climat de type Cfb (tempéré maritime tiède) selon la classification de Köppen-Geiger. Les étés sont chauds et les hivers assez doux, malgré des gelées (voire fortes gelées) matinales fréquentes, avec en moyenne par an de température minimale inférieure à . La pluviométrie est importante toute l'année, les précipitations annuelles moyennes s'élevant à environ . Malgré cela, la ville bénéficie d'un fort ensoleillement. Les épisodes neigeux sont relativement rares ; le dernier épisode important date de 2006, avec plus de relevés en ville. Ont été relevés à l'ombre en , puis en et le . La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et mise en service en 1987 permet de connaître en continu l'évolution des indicateurs météorologiques. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après. Voies de communication et transports Voies routières Brive-la-Gaillarde est desservie par l'A20 (reliant Vierzon à Montauban sur le grand axe Paris-Toulouse), avec 3 sorties : 49, Brive-est ; 50, Brive-centre et 51, Brive-ouest (dans le sens Paris-Toulouse), et par l'A89 (reliant Bordeaux à Lyon). Les routes départementales D1089, permettant de se rendre à Ussel, et D6089, permettant d'aller à Périgueux, desservent Brive. Elles représentent l'ancienne route nationale 89, déclassée en 2005. Un contournement nord, en partie en 2×2 voies, a été aménagé, entre la sortie 49 de l'A20 et l'est de l'agglomération. Transports en commun Avion L'aéroport de Brive-Vallée de la Dordogne, qui a pris la relève de celui de Brive-Laroche (code AITA : BVE), est opérationnel depuis juin 2010. Il permet de desservir Paris-Orly, Londres Stansted, Aéroport de Porto-Francisco Sá-Carneiro et Ajaccio. De nombreux vols charters (vols vacances) sont également opérés chaque année (Andalousie, Crête, Italie, Monténégro, Malte…). L’objectif de l’aéroport est de passer à en 2022. Train La gare de Brive-la-Gaillarde assure des liaisons : régionales : Brive-Tulle-Ussel, Brive-Uzerche-Limoges, Brive-Saint-Yrieix-Limoges ; interrégionales vers : Périgueux-Bordeaux, Montauban-Toulouse-Cerbère, Aurillac, Clermont-Ferrand, Rodez ; nationales : ligne Paris-Toulouse, ligne Bordeaux-Lyon (jusqu'en 2005 et après des travaux pour 2008). La gare de Brive est la plus importante du département et la deuxième du Limousin derrière celle de Limoges. Le projet très controversé de LGV Poitiers - Limoges, définitivement abandonné en 2017, devait mettre théoriquement Brive à moins de de Paris-Montparnasse. Bus Le réseau de transport en commun Libéo fonctionne toute l'année. Il est géré et exploité par la société Transdev Brive (faisant partie du groupe Transdev). Il comporte plusieurs lignes urbaines desservant Brive, Ussac () : 11 lignes en semaine ; 1 navette gratuite de la Communauté d'agglomération pour relier L'espace des Trois Provinces / Cinéma au centre-ville. Réseau cyclable Brive-la-Gaillarde possède un réseau cyclable en extension, comprenant quelques pistes cyclables séparées de la route, la majeure partie du réseau restant des bandes cyclables sur voirie (dans le sens et en contresens de la circulation). Une assez grande partie de la ville a adopté la zone limitée à 30 km/h, garantissant une circulation cycliste à double sens même dans les rues à sens unique. Une Voie verte, dont le dernier tronçon en ville a été achevé en 2020, permet de traverser l’agglomération selon un axe est-ouest. Cette Voie verte relie ainsi Gare d’Aubazine (à l’est) à Saint Pantaléon de Larche (à l’ouest). La commune de Brive s’est engagée à suivre un plan vélo établi en 2019, et la mairie est régulièrement en relation avec l’association Brive Ville Cyclable. Urbanisme Typologie Brive-la-Gaillarde est une commune urbaine. Elle fait en effet partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee. Elle appartient à l'unité urbaine de Brive-la-Gaillarde, une agglomération inter-départementale regroupant et en 2017, dont elle est ville-centre. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Brive-la-Gaillarde, dont elle est la commune-centre. Cette aire, qui regroupe , est catégorisée dans les aires de à moins de . Occupation des sols L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (45,5 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (39,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (31,8 %), forêts (26 %), prairies (17,1 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (11,6 %), zones agricoles hétérogènes (11,4 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (2,1 %). L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui). Quartiers La commune est découpée en 16 quartiers (de Q1 à Q16). On distingue souvent 5 secteurs : - Rocher Coupé, Breuil, Malecroix : au sud de la ville, secteur résidentiel peu peuplé et comprenant de nombreux espaces verts. - Centre-ville, Champanatier, Pont Cardinal : au cœur historique de la ville, secteur assez peuplé et prisé, bien végétalisé avec de nombreux parcs publics et privés. - Chapélies, Garenne Verte, Lacan, Migoule : au nord de la ville, assez densément peuplé. On y retrouve le centre hospitalier. - Pont de la Bouvie, Gaubre, Estavel, Tujac : très peuplé, dans la partie ouest de la ville, secteur composé de pavillons résidentiels comme de logements sociaux. On y retrouve la Gare SNCF, le Parc des Perrières et l’IUT. - Bouquet : au sud ouest de la ville, quartier calme et verdoyant. Toponymie Attestations anciennes Le nom Brive est attesté sous la forme Briva Curretia au , dès le sous la forme latinisée Brivæ. Étymologie Il est issu du terme briva (autrement noté brīuā) et signifie « pont » en langue gauloise. En effet, la voie romaine Lyon-Bordeaux franchissait ici la Corrèze (Curretia). Hormis les nombreux toponymes, le terme est attesté sous une forme dérivée dans l'inscription gauloise de Naintré : briuatiom « habitant [près] du pont » et sous une forme altérée dans le glossaire de Vienne brio et traduit ponte en latin. Il existe de nombreux Brive et en France, ainsi que Brèves. On note également de nombreux composés, dont les plus connus sont Samarobriva « pont sur la Somme », ancien nom d'Amiens et Briva Isaræ () ancien nom de Pontoise. Le nom de la ville en occitan est Briva la Galharda. Brive est dite « gaillarde » parce que fortifiée (Galia désignant la force en gaulois) et ce, au moins depuis le . Gentilé Autrefois les Brivistes étaient appelés Brivois. Les Brivistes étaient alors ces Brivois qui « montaient » à la capitale ou plus communément les Brivois établis hors de Brive. Petit à petit la dénomination « briviste » a pris le dessus pour devenir officielle. Les Brivistes sont surnommés par un sobriquet, les Coujous, mot occitan désignant une citrouille, dénomination taquine. Ce surnom est un peu tombé en désuétude. Il aurait deux origines possibles : le clocher de la première collégiale romane aurait été couvert d'un bulbe (à la façon des églises orthodoxes) en tuiles rouges, lui donnant l'apparence d'une citrouille. La deuxième origine proposée est que les habitants de la ville auraient jeté des citrouilles du haut des remparts pour se défendre d'une attaque. . Histoire Préhistoire La vallée de Planchetorte, un site inscrit au sud de Brive, est un haut-lieu de la Préhistoire comparable au site des Eyzies ; aucune autre région triasique n'offre une concentration d'habitats préhistoriques aussi importante. Elle comprend entre autres la grotte de Font-Robert et la grotte de Font-Yves qui ont chacune donné leurs noms à deux types de pointe. D'autres grottes y ont été découvertes seulement récemment, comme la grotte Bouyssonie en 2005. La grotte de Bassaler est l'un des 23 sites à burins du Raysse connus en 2011, dont 5 se trouvent dans la vallée ou alentours proches : le Raysse, les Morts, Pré-Aubert et Bouyssonie. La grotte de Chanlat, découverte en 1924 par l'abbé Bardon a livré deux couches d'Aurignacien et des pierres gravées aurignaciennes types : ours gravé sur une face et mammouth sur l'autre, et « une plaquette de schiste présentant les traces de la silhouette d'un ours ou d'un rhinocéros ». Noter aussi, dans la vallée de la Courolle au sud-ouest de Brive, la grotte du Bos del Ser et la grotte Dufour. Antiquité Brive fut d'abord un point de franchissement de la Corrèze, comme l'atteste son toponyme gaulois Briva (ou Briua) « pont ». Le pont primitif fut ensuite remplacé par un pont romain (pont du Bouy) conçu pour un itinéraire allant de Lugdunum (Lyon) à Burdigala (Bordeaux) par la vallée de la Corrèze. Cet itinéraire croisait un axe nord-sud qui reliait Limonum (Poitiers) à Divona Cadurcorum (Cahors). Une modeste bourgade, un vicus émergea, attestée par les vestiges d'ateliers de potiers très actifs. Haut Moyen Âge La localité fut christianisée au par Martin dit l'Espagnol, martyrisé en 407, sur la tombe duquel , évêque de Limoges, construisit une basilique à la fin du . Au , elle fut le théâtre d'une révolte des notables d'Aquitaine qui, refusant de tomber sous la coupe du roi d'Austrasie aidé par son oncle Gontran, roi de Bourgogne, se réunirent à Brive et portèrent sur le pavois Gondovald, un bâtard de Clotaire, lui-même fils de Clovis, en 584. Mais ce « roi de Brive » fut assassiné en 585 à Saint-Bertrand-de-Comminges. La basilique fut incendiée en 584 par l'armée de Gontran Boson et le Limousin, rattaché à l'Austrasie. Saint Ferréol, évêque de Limoges, fit reconstruire la basilique et s'appuya sur une communauté de chanoines pour la diffusion de l'Évangile. Vers l'an mil, Brive était devenue un bourg canonial avec la collégiale Saint-Martin et doté de plusieurs lieux de culte : église Saint-Pierre, église Saint-Sernin Moyen Âge central Au , Brive, située à la jonction des vicomtés de Limoges, de Comborn et de Turenne, avait pour seigneur l'évêque de Limoges. Les barons de Malemort possédaient des droits justiciers à Brive. Les chanoines de la collégiale Saint-Martin adoptèrent la règle de saint Augustin au et reconstruisirent la collégiale Saint-Martin. Un de ses prieurs, Hélie de Malemort, fut archevêque de Bordeaux entre 1188 et 1207. La ville qui s'étendait sur trois hectares, était protégée par une enceinte percée de quatre portes. À partir du , se développèrent des faubourgs hors des murs, de part et d'autre des voies d'accès. Mais la ville ne comportait pas de château car sa protection était assurée par les seigneurs de Malemort et les vicomtes de Turenne. En 1183 ; la ville résiste à un siège mené par des bandes mercenaires payées par le vicomte de Limoges et le vicomte de Turenne. Cette protection et la complexité du partage des droits seigneuriaux se sont avérés pesantes ; les bourgeois, entraînés par la vague d'émancipation urbaine générale, obtinrent le consulat, que confirma en 1225. Vers 1226, les cordeliers s'installent à Brive après Limoges, en 1223. Leur implantation a été aidée par les vicomtes de Turenne qui s'y font enterrer depuis 1275. Ils sont suivis par les dominicains qui s'établissent à Brive en 1261. Leur couvent est construit à partir de 1265, et l'église est terminée en 1275. Leur installation a été aidée par les barons de Malemort. En 1341, pour respecter l'ordre du roi, les quatre consuls de Brive entreprirent la construction d'une grande enceinte qui quintupla l'espace enclos ; l'ampleur des travaux valut à la cité le surnom de « gaillarde ». Par le traité de Brétigny du 8 mai 1360, Brive, qui appartient à l'Aquitaine, devint anglaise et le demeura jusqu'à la rupture du traité et la reprise de la guerre, neuf ans après. Pour payer la solde de ses troupes, le roi imposa au Limousin un fouage de un franc par feu pendant cinq ans. Seigneurs et bourgeois envoyèrent une députation auprès du roi , qui accepta les hommages. En mai 1369, le roi de France envoya une armée en Limousin commandée par son oncle Jean de Berry. La cité de Limoges ouvrit ses portes. L'armée anglaise commandée par Robert Knott dans le Nord de la France obligea Jean de Berry à quitter le Limousin. Le Prince Noir décida de reprendre Limoges. Il le fit en massacrant , femmes et enfants. Quand, en 1374, une armée française commandée par le duc d'Anjou se présenta devant Brive, le souvenir de ce massacre entraîna la ville à ne pas accepter de lui accorder de secours en prétextant qu'elle était sujette du roi d'Angleterre. Peu de temps après une armée anglaise de commandée par Jean de Gand, duc de Lancastre, se présenta devant Brive. Sur le conseil du consul Baudran, la ville lui ouvrit ses portes le . Bas Moyen Âge Le 22 juillet 1374, c'est une armée française commandée par Louis d'Anjou avec le duc de Bourbon qui se présenta devant les murs de Brive. La ville qui avait refusé d'ouvrir ses portes fut attaquée et prise. Brive fut privée de son consulat et de tous ses privilèges et immunités. finit par lui accorder sa grâce, et la ville resta désormais fidèle à la couronne. En 1463, fut accueilli dans la liesse. Au , la ville est entourée d’une enceinte hérissée de tours. On entre alors en ville d’un côté par une porte, de l’autre par un pont. Le pont fournit le nom de « Brive » (briva — autrement noté brīuā — et signifie « pont » en langue gauloise) et l'aspect fortifié avec enceinte hérissée de tours celui de « Gaillarde » (Galia désignant la force en latin). Époque moderne Guerres de religion Au la ville de Brive est une co-seigneurie des barons de Malemort, vassaux des évêques de Limoges, et des vicomtes de Turenne. Les barons de Malemort possèdent une partie de Brive depuis le . En 1581, Jean de Saint-Chamans-Longueval, veuf d'Anne de Malemort, vend la baronnie de Malemort pour à François de Noailles, tuteur de son neveu Henri de Noailles. Les Noailles sont des vassaux des vicomtes de Turenne et vont chercher à sortir de cette dépendance en se rapprochant du roi et en achetant plusieurs seigneuries autour de Brive. Le vicomte de Turenne est alors Henri de La Tour d'Auvergne. Il s'est enfui de la cour en 1573, en même temps que le duc d'Alençon et les malcontents. Ayant gagné sa vicomté, il la trouve tenue par des bourgeois protestants. Il se convertit au protestantisme en 1575. Cependant, bien que second d'Henri de Navarre depuis 1576 avec Condé, il ne participe pas à la prise de Brive par Geoffroy de Vivans en septembre 1577. Le couvent des Cordeliers est alors incendié. Les dominicains quittent leur couvent qui se trouvait en dehors de la ville après son démantèlement et s'installent près de la chapelle Saint-Libéral. La ville est menacée en 1585. Les pierres du couvent des Cordeliers servent pour renforcer les remparts. Brive est au contact de la vicomté de Turenne tenue par les protestants et avec les terres tenues par les Noailles, catholiques. En 1587, Edme de Hautefort, gouverneur du Limousin, ligueur ami des Guise, et le consul de Brive Jean Maillard combattent les protestants occupant les bourgs proches de Brive. À la fin de l'année 1587, le pays autour de Brive est infecté par la peste. Le , Edme de Hautefort fait prêter un serment de fidélité à la Sainte Ligue par les habitants de Brive. Brive apprend le l'assassinat du roi . Brive se débarrasse d'Edme de Hautefort et reçoit , comte de La Voulte, comte puis duc de Ventadour, gouverneur du Limousin en 1571 avant d'être nommé en 1578 gouverneur du Lyonnais, Forez et Beaujolais (son fils Anne de Lévis a été nommé gouverneur du haut et bas Limousin après la mort de son père, en 1591). Une conférence est organisée pour le repos public dans le Bas-Limousin. En 1590, Brive reçoit Henri de La Tour d'Auvergne. Le , des ligueurs attaquent trois portes de la ville mais ils sont repoussés. Ce sera le dernier épisode des guerres de Religion à Brive. La ville est restée catholique au sein d'une région acquise à la Réforme. La cité est récompensée de sa fidélité au roi en obtenant en 1551 le siège d'un présidial. et siècles Aux , la ville connut une grande prospérité, à laquelle contribua le Briviste Guillaume Dubois, précepteur de Philippe d'Orléans, puis Premier ministre. Son frère Joseph, maire perpétuel de Brive, devenu directeur général des ponts et chaussées de France entre 1723 et 1736, fit construire le pont Neuf (l'actuel pont Cardinal) et de nouveaux hôtels particuliers, aménagea des boulevards et les faubourgs, assainit les marécages de la Guierle, détruisit les remparts. Son fils restaura la collégiale. Après les guerres de Religion, les dominicains reconstruisent leur église avec les pierres de l'église Saint-Barthélemy-du-Buys qui leur ont été données par le prieur du Buys, Jean de Fieux. Au , il n'y a plus que 3 ou 4 religieux dans le couvent. En 1607, les ursulines sont installées à Brive par Antoine de Lestang (1541-1617), second président du parlement de Toulouse puis conseiller d'État en 1600. Les ursulines vont assurer l'éducation de nombreux élèves. En 1613, l'évêque de Limoges Raymond de La Marthonie (1618-1627) pose la première pierre de l'église des Récollets. La famille de Noailles devient le patron du couvent. Charles de Noailles, évêque de Saint-Flour, et son frère François, duc de Noailles, traitent avec Germain Chauveron, gardien des récollets. Ils obtiennent le droit de mettre leur tombeau dans le chœur ou la nef. Antoine de Fieux, syndic des récollets, reconnaît en 1704 que les Noailles sont les patrons et les fondateurs du couvent. En 1724, ils obtiennent un terrain qui longe le rempart. La générosité d'Antoine de Lestang est à l'origine de la fondation du collège des Doctrinaires, tenu par les prêtres de la doctrine chrétienne, qui fonctionna de 1619 à 1790. Les bâtiments du collège ont été construits entre 1659 et 1671. L'aile gauche est agrandie en 1674 après l'achat d'une maison. Le collège a été une pépinière d'hommes illustres, comme le cardinal Dubois, le jurisconsulte Jean-Baptiste Treilhard ou le médecin Georges Cabanis. Il est devenu un collège de garçons de 1803 à 1887, puis de filles de 1888 à 1947. L'ancien collège des Doctrinaires est transformé en hôtel de ville de Brive en 1974. Le couvent des Cordeliers est reconstruit au milieu du . En 1674, l'hospice Dubois, ou hospice général, est construit à la sortie sud de la ville, près de la porte des Frères. Néanmoins, malgré cet essor, la ville, très peu industrialisée, ne comptait à la veille de la Révolution qu'une seule fabrique de tissu, la manufacture Le Clère, qui occupait quelque deux cents ouvriers. Époque contemporaine La Compagnie du chemin de fer Grand-Central de France a obtenu en 1853 la réalisation des lignes de chemin de fer traversant le Massif central, et en particulier la liaison entre Lyon et Bordeaux. Le Grand Central doit construire la ligne reliant Périgueux et le Lot, à Capdenac. Le marché de construction de la ligne est passé le avec l'entreprise des frères Hunebelle. Le tronçon de entre Périgueux et Brive est inauguré le . Entretemps, par le traité du 11 avril 1857, cette partie du réseau du Grand Central est devenue une ligne de la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans. Le tronçon de entre Brive et Capdenac est inauguré le 10 novembre 1862. Brive est alors en relation avec Paris depuis l'ouverture de la ligne Limoges-Périgueux le , et avec Toulouse avec l'inauguration de la ligne Montauban-Capdenac, le . Modeste chef-lieu d'arrondissement au début du , Brive se développa à partir de 1860, grâce à l'arrivée du chemin de fer. Son site, préféré à celui de Tulle pour des raisons topographiques et économiques, devint le centre ferroviaire d'une étoile à six branches. Le train arriva à point nommé, après le phylloxera qui avait détruit le vignoble régional. Il entraîna la spécialisation du bassin de Brive dans la production légumière et fruitière. Cet essor agricole induisit la création d'autres établissements : conserveries, confitureries, fabriques de liqueurs et, pour le conditionnement, vanneries, papeteries et fabriques de bois. Après l'arrivée du chemin de fer, la municipalité de Brive commence à être prise d'une activité urbanistique pour améliorer la circulation à l'intérieur de la ville en ouvrant de larges routes droites en détruisant les vieilleries sous le prétexte de salubrité publique et d'hygiénisme. Depuis 1907, Brive abrite le d’infanterie dit le régiment des « bisons ». Capitale régionale de la Résistance en tant que siège des principaux mouvements (Armée secrète et Mouvements unis de la Résistance) et réseaux (S.R. Alliance, Special Operations Executive…), Brive-la-Gaillarde est la première ville de la France occupée à se libérer par ses propres moyens le 15 . Elle recevra à ce titre la croix de guerre 1939-1945. C'est à Brive également que dès le , Edmond Michelet distribue un tract appelant à la résistance contre l'envahisseur nazi. Signe d'une influence communiste importante dans la région, l'actuelle avenue de Paris, artère principale remontant du pont Cardinal jusqu'au bas de la rue Toulzac, dans le prolongement de la collégiale Saint-Martin, a un temps porté le nom d'avenue du Maréchal Staline. Le parti communiste se réorganise, dès juillet-août 1940. Germain Auboiroux, Gaby Lhomond-Goudoux et Robert Delord impulsent sa reconstitution. Dès 1941, Roger Lescure, arrive avec sa famille au Verdanson à Brive. Il va prendre des responsabilités à la demande de Germain Auboiroux et Paul Peyraud. Son hôtel-restaurant devient une base de la clandestinité. C’est la diffusion décisive de la presse clandestine, le travail unitaire fructueux avec Combat (journal) en 1942 sous l’impulsion de Maurice Bourdelle, des frères Henri et Édouard Valéry et d’autres résistants qui débouche, le 11 novembre, sur la manifestation considérable face à l’arrivée des troupes allemandes. Politique et administration Tendances politiques et résultats Les personnalités exerçant une fonction élective dont le mandat est en cours et en lien direct avec le territoire de Brive-la-Gaillarde sont les suivantes : Récapitulatif de résultats électoraux récents Administration municipale La population de la commune étant comprise entre et au recensement de 2014, quarente-trois conseillers municipaux ont été élus en 2014. Liste des maires Frédéric Soulier (LR) est le maire de Brive-la-Gaillarde depuis 2014, il est réélu le 26 mai 2020 par le conseil municipal. Il succède à Philippe Nauche (PS). Politique de développement durable La ville a engagé une politique de développement durable en lançant une démarche d'Agenda 21 en 2010. Découpage administratif De 1790 à 1951, la commune était intégralement incluse dans le canton de Brive, devenu canton de Brive-la-Gaillarde. De 1951 à 1982, la commune a été scindée entre le canton de Brive-la-Gaillarde-Nord et le canton de Brive-la-Gaillarde-Sud. De 1982 à 2015, Brive-la-Gaillarde est chef-lieu de cinq cantons qui divisent son territoire communal : le canton de Brive-la-Gaillarde-Centre ; le canton de Brive-la-Gaillarde-Nord-Est ; le canton de Brive-la-Gaillarde-Nord-Ouest ; le canton de Brive-la-Gaillarde-Sud-Est ; le canton de Brive-la-Gaillarde-Sud-Ouest. À la suite du redécoupage cantonal de 2014 en France, ces cinq cantons disparaissent en 2015 et la ville est divisée en quatre nouveaux cantons : le canton de Brive-la-Gaillarde-1 ; le canton de Brive-la-Gaillarde-2 ; le canton de Brive-la-Gaillarde-3 ; le canton de Brive-la-Gaillarde-4. Instances judiciaires et administratives Sous-préfecture La sous-préfecture de Brive-la-Gaillarde est située boulevard Jules-Ferry. Justice Tribunal de Grande Instance, au Palais de justice, boulevard du Maréchal-Lyautey ; Tribunal d'Instance, 6, rue Saint-Bernard ; Conseil des prud'hommes de Brive-la-Gaillarde, 6, rue Saint-Bernard. Jumelages Au 15 novembre 2012, Brive-la-Gaillarde est jumelée avec : ; ; ; ; , capitale européenne de la culture en 2012. Par ailleurs, depuis 1998, la commune a signé plusieurs contrats de partenariat avec la commune de Sikasso au Mali. Politique environnementale Dans son palmarès 2020, le Conseil national de villes et villages fleuris a attribué trois fleurs à la commune. Population et société Démographie Enseignement Collèges Établissements publics collège Jean-Lurçat ; collège Jean-Moulin ; collège d'Arsonval ; collège Georges-Cabanis ; collège Maurice-Rollinat ; SEGPA (section enseignement général professionnel adapté). Établissements privés école et collège Bossuet ; école Jeanne-d'Arc ; école et collège Jean-Baptiste-de-La-Salle. école Notre-Dame. Lycées Établissements publics lycée d'Arsonval, bâti entre 1884 et 1886 ; lycée général, technologique et professionnel Georges-Cabanis ; lycée général, technologique et professionnel Simone-Veil ; lycée technique Lavoisier. Établissements privés lycée Bossuet ; lycée technique Bahuet. Enseignement supérieur L'université de Limoges dispose d'un campus à Brive-la-Gaillarde : IUT génie électrique et informatique industrielle ; IUT gestion des entreprises et des administrations ; faculté des sciences et techniques des activités physiques et sportives STAPS : département sciences du sport ; Centre juridique de Brive de l'université de Limoges : capacité et licence de droit ; école de gestion et de commerce de la Chambre de commerce ; Institut briviste supérieur d'administration et de commerce (IBSAC) pour les formations niveau BTS ; XLIM institut de recherche de l'université de Limoges au pôle universitaire ; école de soins infirmiers ; formations post-bac dans les lycées Georges-Cabanis, Danton et Marguerite-Bahuet. Vie culturelle Conservatoires Conservatoire de Brive-la-Gaillarde : conservatoire municipal de musique, danse et théâtre ; Centre municipal d'arts plastiques : centre pour l'apprentissage, la découverte et la pratique du graphisme, du modelage. Le centre possède une section particulière pour préparer le concours d'entrée des écoles nationales d'enseignement artistique. Médiathèque La ville de Brive-la-Gaillarde a créé une médiathèque dans l'ancien hôtel de ville, place Charles-de-Gaulle, et développé un réseau de lecture publique. Archives Le service des archives conserve les documents concernant l'histoire de Brive et son bassin de 1207 à nos jours. Installé depuis 2006 dans l'ancien logis des clarisses, le service accueille scolaires et grand public dans la découverte du patrimoine de Brive. Manifestations et festivités la Foire du livre, est l'une des manifestations culturelles les plus importantes de l'année, le second évènement littéraire français après le Salon du livre de Paris selon la mairie. La Foire est l'occasion de la remise du prix de la langue française. Elle réunit chaque année des centaines d'auteurs touchant à tous les genres littéraires. Jean d'Ormesson était le président lors de la première manifestation, en 1982. En 2008, c'est Frédéric Beigbeder qui était aux commandes, marquant la volonté municipale de renouvellement et de rajeunissement de cet évènement majeur de la rentrée littéraire. Chaque année, la Foire est ponctuée de spectacles, rencontres, lectures et autres expositions qui ont attiré quelque et en 2005. Antoine Gallimard était le président pour la Foire 2011, Erik Orsenna en 2012 et l'édition 2013 fut présidée par Alain Mabanckou. prix 12/17 Brive-Montréal ; les Orchestrades universelles sont organisées chaque année, au mois d'août. Environ du monde entier âgés de et adeptes de tous les types de musique, se retrouvent et organisent pour l'occasion une soixantaine de concerts gratuits dans de grands lieux historiques, rues et autres salles de spectacles de Brive et de l'agglomération. Les Orchestrades sont provisoirement interrompues. La ville est rentrée dans le Livre des records en 1993 avec un concert qui a regroupé plus de et chanteurs lors des Orchestrades universelles. Depuis le record d'un orchestre de musiciens amateurs a été battu par le Canada au début des années 2000 avec plus de ; le Festival de la Vézère est un festival de musique classique qui se déroule chaque été, pendant les mois de juillet et août, à Brive et sur tout le département de la Corrèze depuis . Il réunit plus de et accueille des artistes de renommée internationale : Barbara Hendricks, Philippe Jaroussky, Chœur Accentus, Yuri Bashmet, Teresa Berganza, Abdel Rahman El Bacha, Hélène Grimaud, Patricia Petibon, Vivica Genaux, Simone Kermès, Valer Sabadus, Concerto Köln… Le Festival a animé depuis 1981 plus de depuis et s’ouvre régulièrement vers de nouveaux lieux du patrimoine ; la ville organise, en partenariat avec la Société des réalisateurs de films, le Festival du cinéma de Brive - Rencontres du moyen métrage au cinéma Rex à l'issue duquel sont remis le grand prix du festival, le prix du jury, deux mentions et un prix du public ; en été « Brive Festival », aujourd'hui propriété du groupe Vivendi, est devenu un vrai festival, grâce à des musiciens très divers (jazz, rock…) et des danseurs ethniques venant de toutes cultures ; « Les Cafés de l'été », tout l'été, des groupes connus ou moins connus, de toutes sortes de musique, font leur spectacle dans les bars de Brive et des environs ; le Festival de l'élevage se propose d'importer « la campagne » au cœur de la ville et de renouer avec la tradition des vraies foires d'autrefois. Le Festival de l'élevage est ainsi la seconde manifestation agricole de France après le Salon de l'agriculture à Paris ; 4 Foires Grasses en hiver (foires où sont primées foies gras et truffes) les samedis de décembre, janvier, février, mars et foire aux chapons le de décembre ; en 2006, la ville de Brive a obtenu le label « Ville amie des enfants » décerné par l'UNICEF, grâce à l'initiative de son conseil municipal des jeunes ; Festival du Cinéma de Brive : rencontres européennes du moyen métrage qui ont lieu en avril. Musées musée Labenche ; Centre et musée Edmond-Michelet. Centre d'art contemporain Le Garage, inauguré 6 décembre 2013 et fermé le 15 janvier 2017. Société savante Société scientifique, historique et archéologique de la Corrèze fondée en 1878. Danse La ville de la Compagnie Hervé-Koubi. Théâtre théâtre municipal, 1, avenue de Paris ; théâtre de la Grange, 12, rue René Glangeaud. Musique Brive est la ville d'attache de la Camerata vocale de Brive, ensemble vocal dirigé par Jean-Michel Hasler et constitué d'un chœur professionnel, l'Ensemble Chronochromie, d'un chœur amateur et du Jeune Chœur du Limousin, et proposant de nombreuses activités pédagogiques en lien avec le conservatoire à rayonnement départemental de la ville. La Camerata vocale de Brive possède une discographie importante et s'est produite avec ses trois composantes dans les plus grands festivals français et européens. Son directeur a en outre reçu le prix de l'Académie des beaux-arts en 1992. L'ensemble vocal de Brive, dirigé par le compositeur et chef de chœur Christophe Loiseleur des Longchamps, est le chœur le plus ancien de cette ville. Fondé en 1965 par Henriette Cassaing (1942-2017), il produit chaque année un programme avec orchestre sur les messes, requiems ou oratorios du répertoire occidental. Il est constitué, selon les années, de 50 à 80 choristes et travaille avec des solistes invités de réputation nationale ou internationale. La commune a mis en place des studios, permettant aux musiciens de pouvoir jouer et créer dans des conditions quasi professionnelles. Le Festival de la Vézère, festival de musique classique, se déroule chaque été à Brive et sur tout le département de la Corrèze depuis . Il réunit plus de et accueille des artistes de renommée internationale : Barbara Hendricks, Philippe Jaroussky, Chœur Accentus, Yuri Bashmet, Teresa Berganza, Abdel Rahman El Bacha, Hélène Grimaud, Patricia Petibon, Vivica Genaux, Simone Kermes, Valer Sabadus, Concerto Köln... Chanson Georges Brassens a écrit une chanson humoristique dont l'action se déroule au marché de Brive-la-Gaillarde (Hécatombe). Pour rendre hommage à l'artiste, la halle centrale de Brive, place de la Guierle, porte son nom. Cinémas Méga CGR Brive : composé de neuf salles équipées numérique et 3D et inauguré le , il remplace les deux anciens cinémas CGR Rex et CGR Splendid ; Le Rex : composé de trois salles, il est labellisé Art et Essai et cinéma de Recherche. Le bâtiment, construit dans les années 1930 dans le style paquebot, est classé à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques. Gastronomie la moutarde violette de Brive, faite à base de moût de raisin ; l'origine de cette moutarde remonte au moins au lorsque le pape corrézien Clément , frère du vicomte de Turenne, fit venir en Avignon, le moutardier de Turenne près de Brive ; les divers cafés torréfiés par la Maison Bogota ; la liqueur de noix, le pays de Brive étant à d'altitude c'est une région de noyers. Les distilleries de Brive se font livrer les noix des environs bénéficiant de l'AOC « noix du Périgord ». Les noix sont ramassées vertes, « en lait ». Elles sont ensuite pressées, donnant un jus vert astringent que l'on additionne de sirop de sucre ; le vignoble du pays de Brive a été détruit par le phylloxéra à la fin du ; le foie gras : tous les ans en hiver ont lieu quatre Foires grasses, où sont primés les plus beaux foies, les plus belles oies et une foire aux chapons. Cependant, on trouve ces produits sur le marché de Brive, sous la halle Brassens, tous les samedis matin en hiver. Avant de gaver les oies au maïs, on les gavait au blé et aux figues. Aujourd'hui il est courant de trouver sur les marchés des figues farcies au foie gras ; la truffe : dès que l'on quitte Brive vers le sud, on arrive sur un sol calcaire propice à la récolte de la truffe, en particulier en hiver, la Truffe noire Tuber Melanosporum. la maison Denoix, fondée en 1839, produisant le « Quinquinoix », la « Suprême Denoix » et la « Moutarde Violette de Brive », a reçu en 2007 le label d'État « Entreprise du Patrimoine Vivant ». voir aussi : Cuisine limousine Sports Ville la plus sportive de France en 1989 (L'Équipe). Clubs Parmi les clubs sportifs de la ville, il faut distinguer le CA Brive, club omnisports disposant d'une section rugby à XV, devenue championne d'Europe en 1997, notamment sous l'impulsion de son président Patrick Sébastien. La section Volley joua le championnat de PRO B pour la saison 2008-2009. Le principal club de football de la ville est l'ESA Brive, parvenu en quart de finale de la coupe de France en 2004. Le lac du Causse, qui dépend de la ville de Brive, a accueilli le du monde universitaire d’aviron (sport) en septembre 2004 et a été désigné par le congrès de la Fédération internationale des sociétés d’aviron pour organiser le championnat du monde junior d’aviron en 2009, préféré à celui des Jeux olympiques d’Atlanta de 1996. L'équipe féminine du club de Brive Triathlon évolue en de la discipline. En 2005, Juliette Bénédicto, sociétaire de ce club, est devenue championne du monde juniors à Madère. Le Handball Brive Corrèze est un club de handball français qui a évolué en championnat de France garçons de moins de 18 ans pendant les saisons 2007-2008, 2008-2009 et 2009-2010. Les seniors masculins ont accédé à la Nationale 3 en 2011-2012. Les seniors filles ont joué en championnat de France N2 pendant la saison 2000-2001. Brive a participé en 2009 à Intervilles. L'équipe briviste composée de 15 gaillardes et gaillards a rencontré Valenciennes à Amnéville le 28 juin 2009 et l'émission a été diffusée le 12 août sur France 3. Stades stade Amédée-Domenech ; stade d'athlétisme Georges-Lapeyre ; stade André-Pestourie, avenue du 18-Juin ; stade Gaëtan-Devaud, rue Léonce-Bourliaguet ; stade nautique de la ville de Brive ; base nautique ; golf municipal de Brive Planchetorte. Garnisons Unités militaires ayant été en garnison à Brive : d'infanterie, 1906 ; d'infanterie, depuis 1907. Médias Presse locale La Montagne Brive ; Brive mag, magazine municipal d'information. Radios locales Plusieurs radios locales sont proposées à Brive : Virgin Radio Limousin (88.1 FM) : programme local de Virgin Radio réalisé depuis Brive. Elle propose des flashs d'informations locales et des programmes locaux ; RCF Corrèze (91.4 FM) : radio locale du Diocèse de Tulle. Il y a aussi un studio dans Brive ; Chérie FM canal 19 (92.1 FM) : antenne locale de Chérie FM dans la Corrèze à la suite du rachat de Canal 19 ; Radio Grand Brive (94.3 FM) : radio associative basée à Objat. Avant janvier 2012, elle s'appelait « Canal Bleu » ; Bréniges FM (95.6 FM) : radio associative historiquement Malemortoise basée à Brive se trouvant 8 Rue Fernand Delmas ; RFM Corrèze (96.2 FM) : antenne locale de RFM pour Brive et Tulle (96.3 FM). Elle a commencé à émettre récemment dans le Lot ; Sud Radio a une fréquence sur Brive, le 97.8 FM ; France Bleu Limousin est présente à Brive grâce au 100.9 FM ; Totem, une des principales radios commerciales de la région Occitanie émet à Brive sur 102.4 FM avec un bureau local au 65, boulevard Henri-de-Jouvenel. Télévision locale La chaîne publique France 3 Limousin, antenne locale de France 3 Nouvelle-Aquitaine, est présente à Brive grâce au site TDF de Lissac-sur-Couze et au site Towercast de l'impasse du Tilleul. Elle a un bureau local à Brive, au 18 rue Marcellin Roche. La chaîne privée Télim TV émettait à Brive depuis les mêmes émetteurs que France 3 Limousin et les autres chaînes de la TNT. Le 25 novembre 2016, elle cesse d'émettre à la suite d'une liquidation judiciaire. Cultes Églises catholiques Collégiale Saint-Martin. Église Saint-Sernin. Église Saint-Thérèse des Chapélies. Église Saint-Paul de Rivet. Église du Sacré-Cœur des Rosiers. Église Notre-Dame-de-Lourdes d'Estavel. Sanctuaire des grottes de saint Antoine, église, monastère, pèlerinage, hôtellerie. Chapelle Saint-Libéral. Chapelle de l'ancienne école Bossuet. Chapelle de l'ancien collège des Doctrinaires. Chapelle de l'ensemble scolaire Jeanne d'Arc. Chapelle de la Providence. Chapelle Notre-Dame-de-la-Paix de Marcillac. Chapelle de l'ancien orphelinat Dumyrat. Églises protestantes Temple de l'Église réformée de France. Église évangélique Souffle de Vie. Église évangélique baptiste. Islam Mosquée El Fath. Témoins de jéhovah Salle du royaume. Santé centre hospitalier de Brive-la-Gaillarde, 3, boulevard Docteur-Verlhac ; clinique Saint-Germain ; clinique des Cèdres ; plusieurs maisons de repos. Économie Brive-la-Gaillarde est la première ville économique de la Corrèze et la dixième ville de la région Nouvelle-Aquitaine. À une trentaine de kilomètres de Tulle, l'Agglomération du Bassin de Brive compte 107 000 habitants et selon l'INSEE. Brive et son Agglomération se caractérisent par la présence d’entreprises diversifiées ayant montré au fil des années une forme de résilience particulière face à la crise économique. Le territoire se compose de filiales de grands groupes et de nombreuses PME-PMI familiales et performantes. Il offre un tissu économique très varié autour : Des grandes filières industrielles de l’agroalimentaire, la mécanique, l’électronique, la cosmétique, le bois, le BTP et l’environnement ; d’un secteur tertiaire dynamique avec le transport et la logistique, l’informatique, le numérique, l’impression, l’intérim, la santé et les services à la personne ; d’activités commerciales et touristiques développées. Histoire du développement économique de Brive Avant l’arrivée de Jean Charbonnel à la mairie de Brive en 1966, la ville de Brive était considérée comme une cité marchande. Les ruraux des villages alentour venaient en ville pour se rendre à l'hôpital de Brive ou réaliser leurs achats, surtout les jours de foire et notamment les foires grasses. Entre 1966 et 1995, Jean Charbonnel transforme la ville sur le plan économique. Il œuvre pour dynamiser la ville et ouvre le foncier à l’ouest pour l’implantation de nouvelles entreprises. La zone de Beauregard, puis la zone du Teinchurier sont les deux premières grandes zones industrielles de la ville. Entre 1972 et 1974, Jean Charbonnel est aussi ministre du Développement industriel et scientifique. À Brive, il met en place une politique d’accueil des entreprises très compétitive avec un prix du foncier très attractif. Il s’appuie par exemple sur les richesses agricoles du territoire pour inciter Blédina, dénommé à l’époque Diépal, à venir s’installer à Brive en 1972. Aujourd’hui, la ville est toujours le grand centre commercial d’un territoire attirant les habitants du Périgord en Dordogne et des Causses du Quercy dans le Lot. Sa zone de chalandise avoisine les . À leur tour, les différents maires ont réussi à modeler l’équilibre économique du territoire de Brive autour des sphères primaire, secondaire et tertiaire. En 2000, la Communauté d’Agglomération de Brive, qui compte au départ 16 communes, est créée. Le développement économique est la première compétence obligatoire de l’Agglomération. Pour l’exercer, l’agglomération est dotée d’une société d'économie mixte appelée « Brive Énergies » qui est chargée du développement économique de la ville. Il poursuit l’aménagement et le développement de grandes zones d’activités à l’ouest comme le Parc Economique de Brive Ouest (PEBO) sur 95 hectares. Brive Énergie se charge essentiellement de la commercialisation de ces espaces fonciers. Durant cette période, beaucoup d’efforts sont également concentrés sur le développement touristique du territoire. L’Office de Tourisme de Brive crée la marque "100 % Gaillard" et met en place une stratégie de marketing touristique grâce notamment au Brive Festival. Depuis une dizaine d’années, Brive et ses alentours sont devenus une destination touristique reconnue. Cette reconnaissance est marquée en 2016 par l’édition d’un guide du routard Brive-la-Gaillarde et son pays. Les projets de développement d’immobilier d’entreprise sont portés conjointement par l’Agglomération du Bassin de Brive et la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Corrèze. Sur la commune de Saint-Viance, la pépinière Novapole accueille ses premiers créateurs d’entreprise à partir de 2007. Ils sont spécialisés dans le service ou la production agroalimentaire et bio-industrie. En 2009, Startech, la seconde pépinière et hôtel d’entreprises est créée sur la zone d’activité commerciale du Mazaud à Brive. Elle est consacrée au secteur de l’électronique, des nouvelles technologies et des services aux entreprises. En 2014, l’Agglo du Bassin de Brive décide de confier la compétence économique à la SPL de Brive et son Agglomération. Au janvier 2016, le territoire de l’Agglo du Bassin de Brive s'agrandit pour passer de 16 à 48 communes. L’ouverture du foncier pour les entreprises se poursuit vers l’ouest de la ville. L’aménagement de la zone d’activité de Brive-Laroche sur l’emprise de l’ancien aéroport de Brive agrandit les surfaces destinées aux activités de 40 hectares. Pour mutualiser leurs forces, la CCI de la Corrèze et l’Agglomération du Bassin de Brive inventent en 2015 Brive Entreprendre. Répartition du nombre d’établissements par secteurs d’activités Source : INSEE - dossier complet CA du Bassin de Brive - Répertoire des entreprises et des établissements SIRENE 01/01/2017 Mécanique, électronique, Mécatronique Il existe une forte représentation de PME-PMI industrielles. Elles ont accumulé des savoir-faire reconnus dans les domaines de la mécanique et de l’électronique, et de leur combinaison (mécatronique) mais également de la sous-traitance aéronautique-spatial-automobile, avec une spécialisation en électronique - Optique et en mécanique industrielle-métallurgie bénéficiant de l'influence de la Mecanic vallée'''. Entreprises de mécanique générale, mécanique de précision, maintenance industrielle, machines spéciales forment un ensemble diversifié de sociétés de toutes tailles. Les fleurons de la filière mécanique - électronique implantés à Brive sont Photonis, Thalès, AD Industrie, Précision Mécanique de Brive,  Brown Europe, GMD Eurocast Euclide. Ils sont entourés de TPE-PME comme ACTI Metal Industrie, Deshors Moulage, CAMCI Metal, SIRMET SAS, Mecalim, Mécalliance AMGP et innovantes comme M-Tecks EAC, I3D Concept, Concept Soudage, PRANA R&D, etc.   Agroalimentaire Autour de la production et la transformation de viande, des fruits, des légumes et des plantes, se sont développées de grandes entreprises de taille variée : Blédina/Danone, Intermarché/Delvert, la Maison Lepetit, Bovetti, le Gourmet Corrézien, Gelpass/Francep, Fruinov, Pagès-Vedrenne, La Distillerie des Terres Rouges/Renaud-Cointrau, Krill, et bientôt l’arrivée de Fipso. Non loin de Brive, Andros est installé à Biars-sur-Cère dans le Lot. Employant , cette société est un acteur incontournable de la filière agroalimentaire du bassin de Brive et est partenaire du Club de Rugby de Brive, le CABCL. À 5 minutes des axes autoroutiers, la zone de la Nau implantée sur la commune de Saint-Viance est consacrée au développement des activités des secteurs de l’agroalimentaire et des biotechnologies. Depuis 2007, la pépinière Novapole accompagne l’implantation de jeunes entreprises de l’agroalimentaire innovantes comme Alter Nutrition, ou Vegesen. En 2018, l’implantation d’un relais local du pôle de compétitivité Agri Sud Ouest est l’une des preuves du dynamisme de la filière agroalimentaire du bassin de Brive. Agri Sud-Ouest se positionne au cœur du tissu local pour créer des réseaux entre les entreprises et les différents acteurs du monde agricole, de l’agroalimentaire et de l’agro-industrie. Bois, ameublement et papier À Brive, le bois représente une filière industrielle complète. Les entreprises œuvrant dans ce secteur sont proches de la ressource naturelle. De la forêt aux technologies avancées, TPE et groupes nationaux maillent le paysage et travaillent davantage sur la transformation du bois : industrie du papier carton, scieries, fabricants de parquet, emballages en bois, palettes, tonnellerie, entreprises d’ameublement et commerces de gros. Les entreprises reconnues de ce secteur sont pour la tonnellerie (Foudrerie François, Brive Tonneliers et Tonnellerie Saury), pour la scierie (Arbos, Valade et Fils, Soulier Philippe), pour l’emballage bois, papier et carton (Brj emballage, Arbopal, Allard Emballage du groupe Valois, Soflog Tellis, Emballage Industriel du Limousin), pour l’agencement :  Sud Ouest Étalage du Groupe Lindera, Lamellux. Cosmétique et biotechnologie Cette filière s’est construite autour de deux grandes entreprises : Sothys et Silab. Sothys est une entreprise familiale créée en 1946 par la famille Mas. Son siège se situe à Brive. Elle développe, produit et distribue des produits de beauté haut de gamme auprès des professionnels. Ses produits sont distribués dans le monde entier. Silab, plus jeune, créée en 1984, est devenu leader sur son marché, celui des actifs biologiques. Elle développe, fabrique et commercialise ses produits auprès de grands noms de l’industrie cosmétique. Elle emploie 290 collaborateurs dont 90 chercheurs. Bâtiment Travaux Publics La filière BTP est structurée autour de grands groupes nationaux et d’entreprises anciennes familiales qui sont transmises de génération en génération. Eurovia, Colas, Siorat/groupe NGE, Devaud TP, Miane et Vinatier, Corrèze fermetures, Coudert construction, Allez et Cie, Parouteau Industrie, Lacoste et fils, Hervé thermique ou SEBTP sont autant d’entreprises qui font vivre cette filière sur le territoire. Ce secteur compte plus de 460 entreprises et représente . Transport et logistique Brive est située au carrefour des axes Paris-Toulouse et Bordeaux-Lyon, portés par les autoroutes  A20 et A89, à 2h de Bordeaux et de Toulouse. De cette situation géographique privilégiée pour une ville moyenne, le territoire de Brive a su accueillir des implantations multiples de transporteurs logisticiens nationaux et internationaux. L’ouest de la ville jusqu’à la zone de la Gare développée le long de l’A20 sur la commune d’Ussac est le centre névralgique des échanges logistiques où se côtoient grands groupes et entreprises familiales : Géodis Bernis, Schenker-Joyau, Veyres-Perié, transport Froidefond, Transport Verlhac, Chronopost, Viapost, Colissimo, Transport Madrias, STEF, XPO Logistics Europe, agence TNT ou encore Mondial Relay. Ce secteur regroupe près de 90 entreprises et plus de . Informatique et numérique L’accès à la fibre optique ou au très haut débit (THD) est un critère très important pour les entreprises. Grâce au déploiement du THD sur son territoire, la filière numérique naissante et performante poursuit sa construction autour d’entreprises des secteurs de la communication, des infrastructures et du matériel informatique, du conseil et accompagnement en stratégie digitale, des applications et logiciels informatiques. Il s’agit d’une filière d’opportunités et d’emplois en constante évolution soutenue par des représentants de la filière. L’ALIPTIC (Association Limousine des professionnels des technologies de l’information et de la communication) a pour mission de développer l’appui des TIC aux filières stratégiques du territoire et de valoriser son image. Le 400 est un tiers lieu, un lieu de partage (partage d’espaces de travail, de compétences et de matériel) créé à Brive en 2017 destiné au numérique, au co-working, aux médias et à l’image. Elles portent des initiatives et des événements innovants visant à promouvoir le développement de la filière comme la Start Up Battle et les 48 h du numérique à Brive. Commerce Brive et sa région représentent un marché local de plus de . Dans le triangle Corrèze, Lot et Dordogne, entre Cahors et Périgueux, Brive est la ville moyenne la mieux de ce secteur géographique. Des franchises et des commerces indépendants s’implantent autant en centre-ville qu’en zones commerciales. Dans les années 2000, Brive-la-Gaillarde fut utilisée comme « laboratoire grandeur nature » pour tester de nouveaux produits de grande consommation. Les habitants de Brive sont jugés représentatifs de la population française par TNS Sofres, car isolés du reste de la région. Ainsi, les nouveaux produits sont testés dans les super et hypermarchés partenaires de TNS Sofres. Dans les rues du centre-ville de Brive, se mêlent près de 500 commerces, répartis entre commerces indépendants et enseignes nationales. L’offre commerciale du centre-ville de Brive est étendue par celle proposée en zones commerciales à l’est comme à l’ouest de Brive. Santé et services à la personne Le Centre Hospitalier de Brive est le premier employeur de la commune après la Mairie avec . La Maternité des Trois provinces, un regroupement novateur entre la maternité de l’hôpital et celle de la clinique Saint-Germain atteint par an. La Clinique des Cèdres vient compléter l’offre de soin avec une spécialité en chirurgie orthopédique. La population de Brive est plus âgée que la moyenne nationale. Selon l’INSEE, environ 28 % des habitants du Bassin de Brive ont plus de 60 ans contre 22,6 % en France. De ce fait, le marché des seniors et des services à la personne est en pleine expansion sur le territoire de Brive et sa région. Le secteur de la santé, sanitaire et social représente environ 15 % des emplois sur l’Agglo de Brive. Depuis 10 ans, l’offre privée dans les services à la personne s’organise et poursuit son essor. En Corrèze, une dizaine d’entreprises de Services à la personne se sont fédérées autour du Groupement des Entreprises de Services à la Personne (GESAP 19) pour mener des actions collectives de promotion et de valorisation du secteur. L’idée première est de développer la lisibilité de l’offre privée dans ce secteur, porté au départ par les collectivités au travers d’associations d’utilité publique.   Tourisme Brive est une destination touristique de premier plan pour les vacances (longs et courts séjours) et les séminaires d’entreprise. Elle bénéficie de l’influence majeure de la Vallée de la Dordogne. En 2017, Brive Tourisme a enregistré sur la saison. Pour les longs séjours, les visiteurs français viennent principalement d’Île-de-France, de l’Ouest Atlantique et du Nord. En week-end et pour les courts séjours, ils arrivent de Bordeaux, Clermont-Ferrand, Saint-Etienne et Lyon. Les visiteurs étrangers viennent de Grande-Bretagne, des Pays-Bas, de la Belgique et de l’Allemagne. En venant à Brive, les visiteurs recherchent davantage la nature et le soleil, une destination paisible pour pratiquer des excursions et des balades en VTT, trouver la fraîcheur des lacs et des grottes et goûter à la gastronomie locale. Emploi Le Bassin de Brive concentre 59 % de l'emploi salarié du département. Répartition de l'emploi par secteur d'activité Source : INSEE, fichier Clap au 01/01/2015 et DIRECCTE Culture locale et patrimoine Le patrimoine historique de Brive est riche et varié et recèle entre autres dix-sept monuments historiques classés ou inscrits à l'inventaire supplémentaire au seul registre de l'architecture. Monuments religieux La collégiale Saint-Martin (les bâtiments les plus anciens sont du ) a été classée monument historique en 1862. Un premier édifice paléochrétien, dont il reste quelques murs dans la crypte, fut édifié sur ce lieu inaccessible par les eaux de la Corrèze. Sur ce lieu fut lapidé saint Martin de Brive, dit « l'Espagnol », en 407. L'actuelle église est une collégiale. Elle abrite entre autres un baptistère monolithe du et un bel ensemble de chapiteaux historiés du dans le chœur et les bras du transept. L'ensemble du bâti a été maintes fois repris tout au long des siècles ; couvent des Clarisses (), maison Cavaignac. Ce fut le logis de l'abbesse du couvent des Clarisse au . Ce bâtiment était relié à l'actuelle école de musique par un cloître. Cet ensemble fut détruit lors de l'ouverture de la rue au . Ce bâtiment, qui abrite aujourd'hui les archives, fut le premier musée de la ville fondé par l'érudit briviste Ernest Rupin. Dans le jardin Renaissance se trouve Sisyphe, un élément du fond Rupin ; La chapelle Saint-Libéral () : elle est dédiée à un saint local, libéral, évêque d'Embrun. Cette chapelle, du , aujourd'hui lieu d'expositions, possède un portail de style roman limousin ; L'église Saint-Sernin () ; Église du Sacré-Cœur des Rosiers (moderne). Église Saint-Antoine du monastère des Franciscains de Brive-la-Gaillarde. Église Sainte-Thérèse des Chapélies. Église Notre-Dame-de-Lourdes d'Estavel. Église Saint-Paul de Rivet. Ancienne église Saint-Sernin de Brive-la-Gaillarde. Elle est inscrite à l'Inventaire général du patrimoine culturel. Monuments civils La tour des Échevins ou maison à tourelles des classée en 1889. Cette tour de la première Renaissance est adossée à une maison noble. Le heurtoir est en forme de salamandre, symbole de François ; le collège des Doctrinaires du ) qui est l'actuel hôtel de ville a été partiellement inscrit en 1926 et partiellement classé en 1943. Ce bâtiment du possède une belle colonnade à chapiteaux, en grès de Gramont. La cour d'honneur est bordée de trois bâtiments à deux étages mansardés, surmontés de coquilles ornées de trois boules que l'on retrouve dans beaucoup de constructions nobles du pays de Brive au . Ce collège fut fondé par M. de Lestang de Brive, président au Mortier au Parlement de Toulouse. Y firent leurs humanités : le général historien d'Espagnac, l’archevêque diplomate Daniel de Cosnac, le cardinal Dubois, précepteur du régent Philippe d'Orléans puis ministre de , le juriste consulte Treilhard et le médecin philosophe Cabanis, tous deux enterrés au Panthéon, l'entomologiste André Latreille, le maréchal Brune et l'abbé de Feletz, membre de l'Académie française. À côté du collège se trouve sa chapelle dont le portail est décoré d'un fronton coupé porté par quatre colonnes torses, contre une façade à bossages portant un fronton cintré ; le musée Labenche (). Magnifique bâtiment Renaissance, l'hôtel noble de Labenche fut la demeure du garde des Sceaux du Bas-Limousin de François . C'est actuellement le musée d'art et d'histoire de la ville de Brive. Il abrite les tapisseries du de la manufacture anglaise de Mortlake, les accordéons Dedenis, d'accordéons de la Corrèze au , un incunable, de très jolies cheminées ; hôtel Desbrülys ou Desbruslys () ; hôtel Salès de Marqueyssac () ; maison Lalande () ; maison Treilhard (-). Cette maison ancienne présente sur sa façade rue des Prêcheurs une fenêtre triple pouvant remonter à la fin du . Sur la rue Basse, la maison présente une belle tour d'escalier flanquée dans sa partie supérieure d'une tourelle en poivrière. C'est dans cette maison qu'est né Jean-Baptiste Treilhard (1742-1810) ; maison des Chanoines (), 23 rue Charles-Teyssier, face au collège des Doctrinaires ; maison Leygonie () et partiellement classé en 1943 ; hôtel Maillard () Cette maison de la rue Traversière est recouverte en façade côté place Charles-de-Gaulle d'un parement afin de la mettre en harmonie avec la place rénovée au ; hôtel Quinhart de Maillard () aussi appelé tours de Saint-Martin. Ce bâtiment en retour d'équerre possède trois tourelles, deux escaliers à vis en pierre et gargouilles. M. de Maillard est à l'origine d'un livre de raison continué par deux générations consultable aux archives. La rançon des fils de François fut votée dans ce bâtiment, en 1529 ; château d'eau de Brive () : haut de , il fut construit en 1834 afin d'alimenter en eaux les fontaines environnantes. L'architecte en fut M. Limousin. L'édifice construit en forme de phare se tient sur une place gagnée sur les marécages au . C'est aujourd'hui le siège de l'office de tourisme ; château de Puymèges ; maison Grivel () ; hôtel d'Enval () ; théâtre de Brive (anciennement le cinéma Splendid) (). La de construction se résumait à un bâtiment à un seul niveau, qui fut plus tard rehaussé d'un autre niveau ; palais de justice () ; pont Cardinal sur la Corrèze, construit en 1734, élargi en 1770 et 1929. Sa construction a été entreprise par Jean Dubois, frère du cardinal Dubois, maire perpétuel de Brive alors qu'il était directeur général des ponts et chaussées de France. Héraldique, devise et logotype Héraldique Devise « Briva Lemovicii inferioris caput » : Brive capitale du Bas Limousin. Personnalités liées à la commune Natifs Gondovald, se prétendant fils du roi Clotaire Ier, mais généralement considéré comme un usurpateur, fut proclamé roi à Brive en 584. Christophe de Lestang ou de L'Estang, né à Brive en 1560, mort à Carcassonne le 16 août 1621, prélat français, évêque de Lodève puis de Carcassonne. Guillaume Dubois (1656-1723), cardinal, homme politique. Jean-Baptiste Treilhard (1742-1810), juriste et homme politique. Jean-Baptiste Joseph de Sahuguet d'Amarzit d'Espagnac (1713-1783), général français. Marc René Marie de Sahuguet d'Amarzit d'Espagnac (1752-1794), spéculateur financier. Gabriel Malès (1755-1837), député au Conseil des Cinq-Cents. Jean Joseph François de Sahuguet d'Amarzit de Laroche (1756-1802), général des armées de la République française. Nicolas Ernault de Rignac des Bruslys (1757-1809), général de la Révolution française. Pierre-André Latreille (1762-1833), entomologiste, membre de l’Académie des sciences. Maréchal Brune (1763-1815), maréchal d’Empire. Antoine Louis Popon, baron de Maucune (1772-1824), général des armées de la République et de l'Empire y est né. Alexandre d'Alton (1776-1859), général des armées de la République et de l’Empire. Jean-Baptiste Grivel (1778-1869), vice-amiral français. Hector d'Ussel (1785-1811), héros de l’épopée napoléonienne. Amédée Bouyssonie, Paul Bouyssonie et Jean Bouyssonie, découvreurs de la sépulture néandertalienne de l'homme de la Chapelle-aux-Saints. Charles Bertrand d'Entraygues (1850-1929), peintre. Albéric Cahuet (1877-1942), journaliste et écrivain. Noël Bas (1877-1960), vice-champion olympique de gymnastique au concours général, en 1900. François Labrousse (1878-1951), homme politique. Blanche Selva (1884-1942), pianiste et pédagogue. Louis Chadourne (1890-1925), écrivain (frère de Marc). Jean Vérines (1894-1943), chef d'escadron à la Garde républicaine, déporté. Marc Chadourne (1895-1975), écrivain (frère de Louis). Maurice Gleize (1898-1974), réalisateur. Robert Margerit (1910-1988), écrivain. Michel Peyramaure (né en 1922), écrivain. Frédéric Vidalens (1925-2004), peintre. Claude Michelet (né en 1938), écrivain. Robert Joudoux (1939-2016), historien et homme de lettres. Jean-Paul Escande (né en 1939), médecin et universitaire. Michel Testut (né en 1943), romancier, poète et nouvelliste. Norbert Aujoulat (1946-2011), préhistorien. Jean Bourdelle (1947-2006), écrivain et journaliste. Patrick Maugein (1947-2006), homme d’affaires. Pierre Lagier (né en 1949), journaliste et écrivain. Pierre Bergounioux (né en 1949), écrivain. Jean-Paul Malaval (né en 1949), écrivain. Patrick Sébastien (né en 1953), imitateur, acteur, chanteur, animateur de télévision. Dominique Bousquet (né en 1953), homme politique français. Michel Doneda (né en 1954), saxophoniste. Benoît Rivière (né en 1954), évêque d'Autun, Chalon et Mâcon. Alain Galan (né en 1954), journaliste et écrivain. Xavier Patier (né en 1958), écrivain. Pierre-André Valade (né en 1959), chef d’orchestre. Salah Aougrout (né en 1961), acteur, animateur de télévision et de radio et scénariste algérien. Bernard Thomasson (né en 1962), journaliste et écrivain. Stéphane Béchy (né en 1963), claveciniste et organiste. Pierre Gaffié (né en 1964), réalisateur et journaliste. Nicole Couderc (née vers 1960), écrivaine française. Fabienne Eymard, chef cuisinière française. Corinne Champougny (née en 1966), écrivain. Frédérick Raynal (né en 1966), concepteur de jeux vidéo. Alain Roche (né en 1967), footballeur. André Heyboer (né en 1971), baryton lyrique. Cédric Villani (né en 1973), mathématicien, récipiendaire de la médaille Fields et homme politique français, député pour le mouvement La République en marche ! dans la cinquième circonscription de l'Essonne. Cédric Heymans (né en 1978), joueur de rugby à XV. Dimitri Yachvili (né en 1980), joueur de rugby à XV. Marine Serre (née en 1991), styliste française. Autres Charles-Marie de Feletz (1767-1850), académicien ayant fait ses études à Brive. Alceste De Ambris (né le à Licciana Nardi, et mort le à Brive-la-Gaillarde), homme politique et syndicaliste révolutionnaire italien. Francis Poulenc (1899-1963) a séjourné au 4, place Krüger (actuelle place Latreille) en 1960. Adrien Faure (1905, Ussel-1981, Brive), résistant membre du mouvement Combat pendant la Seconde Guerre mondiale, déporté en 1944. David Feuerwerker (1912-1980), membre du mouvement Combat en Limousin, aux côtés d’Edmond Michelet, rabbin de Brive durant l'Occupation. Antoinette Feuerwerker (1912-2003), juriste et éducatrice française, épouse de David Feuerwerker ; membre du mouvement Combat en Limousin aux côtés d’Edmond Michelet. Edmond Michelet (1899-1970), homme politique, chef du mouvement Combat en Limousin ; arrêté par la Gestapo à Brive en février 1943 ; mort au village de Marcillac, sur la commune de Brive. Édouard Valéry (1924-2010), résistant. Il était ouvrier peintre à Brive avant 1939. Raymond Faro (1909-1944), en 1939, il est capitaine au 126 régiment d'infanterie à Brive. Maurice Rouel (1910-1987) homme politique français, est décédé à Brive. Louis Néel (1904-2000), physicien, lauréat du prix Nobel. Claude Morini (pseudonyme de Claude Bourgeau) (1939-1982), artiste peintre et graveur français a fait son service militaire à Brive. Rose Warfman (1916, Zurich-), infirmière et assistante-sociale suisse membre du mouvement Combat en Limousin aux côtés d’Edmond Michelet, arrêtée à Brive, déportée à Auschwitz. Pierre Lefranc (1922-2012), résistant qui fut conseiller municipal de Brive. Jacques Poirier (SOE) (1922-2005), il fut l'un des acteurs de la libération de Brive-la-Gaillarde, intervenue le 15 août 1944. Martial Brigouleix (1903-1943), en septembre 1939, il commande la compagnie du 126 RI de Brive. Pierre Mondy (1925-2012), acteur Jean-Joseph Sanfourche, (1929-2010), peintre, poète, dessinateur et sculpteur français, vécu à Brive un temps. Amédée Domenech (1933-2003), joueur international de rugby à XV, mort à Brive Joan-Pau Verdier, (1947-2020), chanteur français, mort à Brive. Liste des joueurs de rugby du Club athlétique Brive Corrèze Limousin. Tarik (Ademo) et Nabil (N.O.S) Andrieu, membres du groupe de rap PNL, ayant passé leur adolescence à Brive. Jean-Michel Valade (1953 - ), historien. Dans la culture populaire La chanson Hécatombe de Georges Brassens, datant de 1952, se passe à Brive. En voici le premier couplet : Au marché de Brive-la-Gaillarde À propos de bottes d'oignons Quelques douzaines de gaillardes Se crêpaient un jour le chignon. À pied, à cheval, en voiture, Des gendarmes mal inspirés Vinrent pour tenter l'aventure D'interrompre l'échauffourée. C'est en référence à cette chanson que la halle des producteurs de Brive s'appelle aujourd'hui halle Georges Brassens. Voir aussi Bibliographie Max Boissière, Ces Brivistes du coin de la rue, Brive-la-Gaillarde : les 3 épis, 2004, 388, . . Cet ouvrage recense divers noms de rues de Brive-la-Gaillarde avec notices biographiques des personnages éponymes. Jean Charbonnel (ouvrage collectif sous sa direction), Histoire de Brive et de sa région, Privat, Toulouse, 1991, 320. Henri Delsol, Le Consulat de Brive-la-Gaillarde. Essai sur l'histoire politique et administrative de la ville avant 1789, Brive, 1936, réédition Les Monédières, 1982, avec une préface de Marie-Rose Guillot. Frédéric Le Hech et Jean-Michel Valade, Une histoire de Brive-la-Gaillarde'', Les Ardents Éditeurs, Limoges, 2007, 156 . Articles connexes Communes de la Corrèze Club athlétique Brive Corrèze Limousin Liste des monuments historiques de la Corrèze Histoire de la Corrèze Liens externes Site de la mairie. Office du Tourisme du Pays de Brive. Site de la Communauté d'agglomération de Brive. Site des Archives municipales de Brive. Notes et références Notes et cartes Notes Cartes Références Commune en Corrèze
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Burdigala
Burdigala
Burdigala est le nom antique de la ville de Bordeaux, fondée au par l'Empire romain. Étymologie « Burdigala » serait composé de deux racines aquitaniques burd- qui signifie « boueux » et de cal- qui voudrait dire « abri, crique » et signifierait à peu près « abri dans les marais ». Ce nom a évolué en Bordigala, puis Bordale en basque, Bordèu en gascon et « Bordeaux » en français. Une rivière appelée Eau Bourde passant au sud de la ville conserve aussi ce sens de « marais ». Histoire Peuplements antérieurs Le premier emplacement habité est situé à l'embouchure de la Devèze, un affluent de la Garonne, proche de la Gironde. La naissance de Bordeaux n'est pas liée aux qualités du site, car, ville d'embouchure située sur une avancée du plateau landais, elle a longtemps été cernée de marais pestilentiels. La conquête romaine S'il existe des traces antérieures de peuplements humains, la ville de Burdigala n'est vraiment fondée qu'au , quand l'Empire romain déplace et installe sur ce site les Bituriges Vivisques (littéralement « Bituriges déplacés »). Pendant la guerre des Gaules, un lieutenant de Jules César, Publius Crassus, est accueilli à Burdigala en 56 av. J.-C.. En 52 av. J.-C., le cardo et le decumanus (aujourd'hui rue Sainte-Catherine et rues Porte Dijeaux et Saint Rémi) sont tracés de long de l'îlot Saint-Christoly qui englobe l'espace situé entre les rivières Devèze et Peugue et la Place Pey-Berland. La ville devient le chef-lieu de la civitas des Vivisques, administrée par un collège de magistrats, avec le statut de cité pérégrine stipendiaire, le moins avantageux dans l'Empire romain. Ce carrefour routier est porté sur la table de Peutinger. Le Haut Empire Sous l'Empire romain, Burdigala se développe et devient une des villes les plus opulentes de la Gaule. Les premiers plants de vigne à l'origine du vignoble bordelais sont implantés entre 40 et 60 sur les coteaux nord de la rive gauche de la Garonne. En 70, l'empereur Vespasien en fait la capitale administrative de la province romaine d’Aquitaine (des Pyrénées à la Loire) à la place de Mediolanum Santonum (Saintes). Il semble que sous le règne de cet empereur, la ville ait reçu le statut de municipe de droit latin. La ville est particulièrement prospère sous la dynastie des Sévères (193-235). Elle englobe alors le mont Judaïque (actuel quartier Saint-Seurin). De cet âge d'or datent des monuments illustres dont le forum (Piliers de Tutelle) et le Palais Gallien (amphithéâtre pouvant contenir sur ses gradins en bois). La période des troubles La ville est victime de la révolte de Tetricus, « empereur des Gaules » (271-273/274), puis des troubles des Bagaudes. Durement frappée par les invasions barbares de 276 (la ville est pillée et incendiée), la cité décide de construire des remparts qui sont achevés en 286 (selon le tracé actuel des cours d'Alsace-Lorraine, de la rue des Remparts et des cours du Chapeau Rouge et de l'Intendance). Il s'agit d'une enceinte de sur dont les murs ont une hauteur de dix mètres et une largeur de cinq mètres. On reconstruit également le port intérieur dans lequel s'écoule la Devèze par vingt-six bouches de bronze. La ville continue à briller pendant près d'un siècle, grâce au commerce de suif, de cire, de poix et de papyrus. Elle s'illustre par ses poètes chrétiens (Ausone, 309-394) et ses saints (Paulin de Nole (353-431), Sulpice-Sévère (363-410)). En 333, l'Anonyme de Bordeaux en fit l'origine de son pèlerinage vers Jérusalem. Il nota Civitas Burdigala attestant ainsi du statut de la ville. Civitas Burdugala, ubi est fluvius Garonna per quem facit mare Oceanum accessa et recessa, per leuga plus minus centum. La ville de Bordeaux, où est le fleuve Garonne dans lequel les flux et reflux de l'océan (marées) se font sur plus ou moins cent lieues. Son itinéraire et sa description des lieux saints sont le plus ancien témoignage écrit d'un pèlerinage vers Jérusalem. Personnalités liées à Burdigala Ausone (309-394), poète et professeur. Saint Paulin de Nole (353-431), poète et un ecclésiastique. Saint Sulpice-Sévère (363-410), chroniqueur et ecclésiastique. Saint Delphin, premier évêque de Bordeaux dont on soit certain. Saint Amand, évêque de Bordeaux. Saint Seurin, évêque de Bordeaux. Monuments antiques L'amphithéâtre L'amphithéâtre de Bordeaux, traditionnellement appelé « Palais Gallien », est construit au . L'arène intérieure mesurait sur , le pourtour de l'édifice était de sur , une hauteur de , ce qui en faisait un amphithéâtre de bonne taille. D'après sa dimension, on estime sa capacité à . Les Piliers de Tutelle Bordeaux a conservé, jusqu'en 1675, un important monument gallo-romain, appelé « Piliers de Tutelle ». Ce bâtiment du , unique dans la France du , avait comporté surmontées d'une architrave, rehaussées d'un couronnement à arcades orné de cariatides de trois mètres de hauteur. L'architecte Claude Perrault (1613-1688), qui dessina ce qu'il en restait en 1669 (dix-sept colonnes), indique qu'il ne s'agissait ni d'un temple, ni d'une basilique, puisque l'on n'y voyait nulle trace de charpente. Or des fouilles de 2003, permirent de découvrir un péribole, ce qui atteste qu'il s'agit bien d'un temple. Cette ruine presque intacte fut détruite en 1675 sur ordre de Louis XIV, afin de permettre la réalisation du glacis du Château Trompette alors rebâti sur les plans de Vauban. Burdigala dans la bande dessinée Dans l'album de bande dessinée, Le Tour de Gaule d'Astérix, René Goscinny et Albert Uderzo, les deux héros, Astérix et Obélix, font étape à Burdigala. Le glaive de Burdigala, bande-dessinée augmentée, réalisée en partenariat avec le Musée d’Aquitaine et l’Université de Pau. Hommages En 1894, l'astronome bordelais Fernand Courty découvre depuis l'observatoire de Bordeaux une "planète", en réalité un astéroïde, à qui il donne le nom de Burdigala. Notes et références Voir aussi Bibliographie . . Article connexe Liste des noms latins des villes françaises Cité gallo-romaine Ancienne agglomération romaine en France Ville ou oppidum celtique en France Histoire de Bordeaux Antiquité en Gironde Station de la table de Peutinger
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Bouliac
Bouliac
Bouliac est une commune du Sud-Ouest de la France, située dans le département de la Gironde, en région Nouvelle-Aquitaine. Géographie Localisation Située dans l'Entre-deux-Mers, sur la rive droite de la Garonne, au sud-est de Bordeaux, dans son aire et son unité urbaine, Bouliac présente un excellent point de vue sur l'agglomération bordelaise, depuis les hauteurs de l'esplanade de l'église Saint-Siméon. Aux alentours Les communes les plus proches sont Floirac (), Carignan-de-Bordeaux (), Latresne (), Bègles (), Cenon (), Tresses (), Artigues-près-Bordeaux (), Cénac (), Fargues-Saint-Hilaire () et Villenave-d'Ornon (). Géographie physique La commune s'étend sur plus de (), avec une partie basse à l'ouest délimitée par la Garonne. L'altitude varie de 4 à . Son territoire se trouve sur l'unité paysagère de la campagne résidentielle de l'Entre-Deux-Mers. Quelques vignes y sont encore cultivées sous l'appellation premières-côtes-de-bordeaux. Mais de plus en plus, elles font place à des lotissements d'habitation toujours plus nombreux. Voies de communication et transports Voies de communication Transports en commun Le réseau Transports Bordeaux Métropole (TBM) dessert la commune à travers les lignes de bus : 10, 32 et 45, remplacée en heures creuses par le service à la demande Resago Bouliac et remplacés le week-end par le Flexo 38. En soirée, en plus de la ligne 10, la commune est desservie par le Flexo 52. Les lignes TransGironde 403 à 405 et 501 relient la station de tram Stalingrad à Camblanes-et-Meynac, Créon, Saint-Léon, Sauveterre-de-Guyenne, Carignan-de-Bordeaux, Saint-Caprais-de-Bordeaux, Tabanac, Cambes, Cadillac et Langon. Climat Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat méditerranéen altéré », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février. Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après. Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat complétée par des études régionales prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Villenave d'ornon-Inra », sur la commune de Villenave-d'Ornon, mise en service en 1924 et qui se trouve à à vol d'oiseau, où la température moyenne annuelle est de et la hauteur de précipitations de pour la période 1981-2010. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Bordeaux-Mérignac », sur la commune de Mérignac, mise en service en 1920 et à , la température moyenne annuelle évolue de pour la période 1971-2000, à pour 1981-2010, puis à pour 1991-2020. Urbanisme Typologie Bouliac est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee. Elle appartient à l'unité urbaine de Bordeaux, une agglomération intra-départementale regroupant et en 2018, dont elle est une commune de la banlieue. L'agglomération de Bordeaux est la sixième plus importante de la France en termes de population, derrière celles de Paris, Lyon, Marseille-Aix-en-Provence, Lille (partie française) et Toulouse. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Bordeaux, dont elle est une commune de la couronne. Cette aire, qui regroupe , est catégorisée dans les aires de ou plus (hors Paris). Le territoire de Bouliac est directement au contact de l'agglomération bordelaise et subit une forte pression urbaine. Jusqu'en 1965, la population et les activités bouliacaises étaient essentiellement rurales. De 1965 à 1975, l'urbanisation pavillonnaire a provoqué un fort accroissement démographique, comme cela s'était passé pour les communes voisines de Floirac, Cenon et Lormont. La population a doublé en dix ans. Pour faire face à leur demande, la municipalité de l'époque a augmenté les impôts locaux et mis en place les équipements (culturels, sportifs notamment) et les infrastructures nécessaires. En 2007, on trouvait à Bouliac. 97 % étaient des résidences principales, dont 65 % construites entre les années 1946 et 1990. En 2012, on y trouvait , dont 97 % étaient des résidences principales, pour une moyenne sur le département de 85 %, et dont 67 % des ménages en étaient propriétaires. Occupation des sols L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (41,8 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (20,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (33,3 %), prairies (25,3 %), forêts (15 %), zones agricoles hétérogènes (13,3 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (8,5 %), eaux continentales (4,6 %). L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui). Toponymie Le toponyme est documenté dès le (Grégoire de Tours) sous la forme in vico Vodollacensi (au village Bouliacais). Le nom de la commune a par la suite connu diverses formes au fil du temps, allant de Boliac (119-1201) à Bouliac en passant entre autres par Bolhyac ou Bouilliac. Il s’agit d’un nom de domaine gallo-roman en -ac basé sur le nom du propriétaire. La forme de Grégoire de Tours incite à postuler un nom d’homme *Bodollus. Par ailleurs, le nom Bodlius, attesté en Dalmatie, s’accorde bien avec l’évolution phonétique vers Bouliac. En graphie occitane, le nom de la commune s'écrit Boliac (de même prononciation [buˈljak]). Les habitants sont appelés les Bouliacais. Histoire À l'époque de Grégoire de Tours (539-594) le site aurait correspondu au vicus Vodollacensis, d'après l'érudit bordelais Camille Jullian. En dehors de plusieurs trésors monétaires gallo-romains, les découvertes archéologiques proviennent du site de l'église Saint-Siméon et de son cimetière et font remonter l'époque du sanctuaire à la période mérovingienne. Pey Berland fut curé de Bouliac de 1413 à 1427 : le chapitre de Saint-André de Bordeaux était titulaire de la cure de Bouliac et Pey Berland y fut nommé alors qu'il était chanoine de la cathédrale. L'abbé Baurein, qui avait consulté le Livre de raison, rapporte que sa famille possédait un bien au pied des collines de Bouliac et qu'il acheta un bourdieu avec des vignes à côté de l'église : « ...j'ai acheté à amanieu de Broglio un bourdieu avec son vignoble dans cette paroisse de Bouliac, près de l'église, dans un lieu appelé à Casau Johan, pour fonder une messe, le lundi, dans l'église de Bouliac ». Au Moyen Âge, les pâturages dans les palus de Bouliac sont recherchés des bouchers bordelais qui y font paître leur bétail ; à partir de la fin du Moyen Âge, la vogue des bourdieus appartenant aux notables bordelais est source d'implantations lucratives et pas simplement ostentatoires, zones pionnières pour la recherche de qualité du vignoble bordelais. Le zonage archéologique par arrêté préfectoral de la région Aquitaine, en date du 26 juin 2009, signale cinq zones sensibles présentant un risque patrimonial : Godefroy et la Saide : port et maison noble ; l'église : occupation depuis le paléolithique ; Macanan ; la maison de Loc Boue ; la maison forte du château du Pian ; le moulin médiéval du Pian. Ce dernier est attesté depuis 1522 mais pourrait dater du début du . Un système hydraulique a été aménagé en amont sur environ afin d'accroître le débit de l'eau. Ce système incluait un bassin de rétention ainsi qu'une série de chutes d'eau. L'ensemble, bien que réduit à l'état de ruines au milieu des bois est toujours visible actuellement. Politique et administration Administration municipale La commune a été érigée en municipalité en 1793. |- |colspan="5" align="center" bgcolor="#f3fff3" | Tendances politiques et résultats Rattachements administratifs et électoraux La commune de Bouliac appartient à l'arrondissement de Bordeaux. À la suite du découpage territorial de 2014 entré en vigueur à l'occasion des élections départementales de 2015, la commune est transférée du canton de Floirac supprimé au canton de Cenon modifié. Instances judiciaires Il n'y a pas d'administration judiciaire sur la commune. Le Tribunal d'instance, le Tribunal de grande instance, le Tribunal pour enfants, le Tribunal de commerce, le Conseil des prud'hommes et le Tribunal paritaire des baux ruraux se trouvent à Bordeaux, de même que la Cour d'appel, la Cour d'assises, le Tribunal administratif et la Cour administrative d'appel. Autres administrations La caserne de gendarmerie du quartier Béteille comprend l'escadron EGM 26/2 de gendarmerie mobile, placé sous l'autorité du groupement II/2 de gendarmerie mobile, la section de recherches de Bordeaux et la compagnie de gendarmerie de Bordeaux-Bastide se trouve sur le territoire de la commune de Bouliac. Jumelages Jumelage avec la commune de Bouliac : . Population et société Démographie Enseignement Située dans l'académie de Bordeaux, l'enseignement primaire est assuré sur la commune de Bouliac par le groupe scolaire André Peynaud constitué d'une école maternelle, avenue de la Belle Étoile, et d'une école élémentaire publique, parc de Vialle. On y trouve aussi deux établissements péri-scolaires, une crèche et un relais d'assistantes maternelles (RAM), ainsi que des services annexes comme un transport scolaire dédié. L'établissement de premier cycle du second degré dont dépend la commune est le collège Nelson Mandela de Floirac. Manifestations culturelles et festivités Depuis 1999, l'association Amanieu organise une manifestation historico-culturelle Les médiévales de Bouliac, généralement au mois de septembre, dont la s'est déroulée en septembre 2015. La manifestation reconstitue la vie du village au Moyen Âge, autour de banquets, spectacles et reconstitutions historiques. Une Nocturne pédestre est organisée tous les mois de juin. Celle de juin 2015 en a été la . Sports On trouve plusieurs installations sportives sur la commune : deux salles omnisports, quatre courts de tennis, un dojo, une salle de gymnastique, deux terrains de football, un skatepark et un boulodrome. Économie Revenus de la population et fiscalité La médiane du revenu disponible par unité de consommation était en 2012 de , pour sur le département (la moyenne nationale est de ). 81 % des foyers fiscaux étaient imposables, pour 65 % sur le département. Emploi En 2012, la population âgée de 15 à 64 ans s'élevait à , parmi lesquelles on comptait 73 % d'actifs dont 69 % ayant un emploi et 4 % de chômeurs. Au 2013, le taux de chômage dans la zone d'emploi de Bordeaux à laquelle appartient Bouliac était de 10,5 %. Tissu économique Les activités économiques sur le territoire de Bouliac sont principalement issues du secteur tertiaire. Sur 319 établissements présents sur la commune à fin 2013, 1 % relevaient du secteur de l'agriculture (pour une moyenne de 6 % sur le département), 4 % du secteur de l'industrie, 10 % du secteur de la construction, 76 % de celui du commerce et des services (pour 64 % sur le département) et 9 % du secteur de l'administration et de la santé. La commune se trouve dans la zone de plusieurs appellations. Viticulture : Bordeaux blanc, AOC AOP Bordeaux blanc avec sucres, AOC AOP Bordeaux clairet, AOC AOP Bordeaux claret, AOC AOP Bordeaux rosé, AOC AOP Bordeaux rouge ou claret, AOC AOP Bordeaux supérieur blanc, AOC AOP Bordeaux supérieur rouge, AOC AOP Côtes de Bordeaux, AOC AOP Côtes de Bordeaux Cadillac, AOC AOP Crémant de Bordeaux blanc, AOC AOP Crémant de Bordeaux rosé, AOC AOP Premières Côtes de Bordeaux, ainsi que Atlantique blanc, IGP Atlantique primeur ou nouveau blanc, Atlantique primeur ou nouveau rosé, Atlantique primeur ou nouveau rouge, Atlantique rosé, Atlantique rouge ; Produits agricoles d'élevage : IGP agneau de Pauillac, IGP bœuf de Bazas, canard à foie gras du Sud-Ouest (Chalosse, Gascogne, Gers, Landes, Périgord, Quercy) ; Spécialité : IGP jambon de Bayonne. On trouve plusieurs activités commerciales sur la commune : immobilier, aménagements extérieurs, tâches domestiques, restauration, dont le restaurant étoilé Le Saint James, des commerces de distribution, dont la zone commerciale Auchan-Bouliac, un opérateur du réseau de fibre optique de la métropole bordelaise, la société Inolia, ou encore l'émetteur de Bouliac, émetteur hertzien de TDF le plus haut de la Gironde avec . Culture locale et patrimoine Lieux et monuments Anciens lieux-dits Le tracé de certains chemins est repérable sur les anciennes cartes, par exemple celles de Cassini et de Belleyme, dont les relevés datent du . Le siècle suivant a laissé des séries de documents précieux, notamment pour s'informer sur l'évolution de l'exploitation agricole et économique du territoire : le cadastre napoléonien en 1824 : tableau d'assemblage, le bourg et La Palus sur le site des Archives départementales ; la carte d'État-Major sur Geoportail ; et la carte départementale éditée par le conseil général de la Gironde en 1875. Patrimoine architectural L'église Saint-Siméon, construite au , est protégée au titre des Monuments historiques depuis 1862. L'hôtel Saint-James où officia le cuisinier étoilé Jean-Marie Amat est l'œuvre de l'architecte Jean Nouvel. Bouliac au début du Le château de l'Ange est l'ancien château de Bouliac. Réquisitionné par la Marine allemande pendant la Seconde Guerre mondiale, il a été détruit lors du départ des troupes de Bordeaux, très certainement le 25 août 1944. Ses ruines se trouvent maintenant dans l'enceinte du quartier Béteille. Le château Lavergne et une partie de son ancien parc. Le domaine de Macanan et ses trois terrasses aménagées sur le coteau de la vallée du ruisseau du Pian, soutenues par d’énormes murs et renforcées par trois bastions. Le domaine viticole de Freychaud (Montjouan). Le château Montjouan et son domaine viticole. Le château de Terrefort, sur la première terrasse naturelle de la vallée de la Garonne, bâti sur une terrasse artificielle maçonnée. L'ancienne maison du régisseur ainsi que l'ancien vivier ont été préservés. Le château de Vialle, reconstruit par cet architecte bordelais en 1756. La Maison Vettiner en centre-ville. La mairie et son escalier commun pour les classes des filles et des garçons. Le quartier du marais qui se trouvait à la croisée d'anciens chemins commerciaux. L'ancienne gare, à la limite des communes de Latresne et de Bouliac, sur le chemin de Matte. Le domaine de Fourney situé sur une petite terrasse dominant le vallon du ruisseau de Fournets. Le château de Kermorvan, au bord du coteau qui domine la vallée de la Garonne. Le parc a été inscrit à l'Inventaire des Sites le 5 novembre 1943. Le château Malakoff qui a remplacé l'ancien bourdieu en 1865. Il est implanté sur le plateau qui domine la vallée du ruisseau du Pian et entouré d’un parc et de prairies. L'orangerie n'a pas été conservée. Le château du Pian, dont la construction date de 1873, qui a remplacé les monuments qui se sont succédé depuis la maison forte du . Personnalités liées à la commune Rémi Lajus, fondateur du groupe Les Ignobles du Bordelais Jean Nouvel, architecte de l'hôtel Saint-James de Bouliac. Philippe Petit, musicien-guitariste de Jazz qui a vécu à Bouliac. Héraldique Voir aussi Bibliographie Christian Block, Histoire de l'occupation du sol et du peuplement de la paroisse de Bouliac entre la préhistoire et le milieu du XVIe siècle, T.E.R présenté sous la direction du professeur J.B. Marquette, Université Bordeaux III, Novembre 1996. , lien signalé par l'auteur que nous remercions. Articles connexes Liste des communes de la Gironde Liste des communes de l'Entre-deux-Mers Liens externes Site de la mairie de Bouliac Site : histoires de Bouliac Notes et références Notes et cartes Notes Cartes Références Commune en Gironde Commune dans l'arrondissement de Bordeaux Commune dans la métropole de Bordeaux Métropole Unité urbaine de Bordeaux Aire urbaine de Bordeaux
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Bible
La Bible est un ensemble de textes sacrés pour les juifs et les chrétiens. Les diverses confessions peuvent inclure des livres différents dans leurs canons, dans un ordre différent. Les textes eux-mêmes ne sont pas toujours identiques d'une religion à l'autre. La Bible rassemble une collection d’écrits très variés (récits des origines, textes législatifs, récits historiques, textes sapientiaux, prophétiques, poétiques, hagiographies, épîtres) dont la rédaction s’est échelonnée entre le et le pour l'Ancien Testament, et la deuxième moitié du , voire le début du pour le Nouveau Testament. La Bible hébraïque se nomme en hébreu « TaNaKh » (תנ״ך), acronyme formé à partir des titres de ses trois parties constitutives : la Torah (la Loi), les Nevi'im (les Prophètes) et les Ketouvim (les Écrits). Elle est traduite en grec ancien à Alexandrie. Cette version est utilisée au tournant du par Jérôme de Stridon pour compléter sa traduction latine de la Bible à partir de l'hébreu puis, au , par les « apôtres des Slaves » Cyrille et Méthode pour traduire la Bible en vieux-slave. La Bible chrétienne, qui connaît plusieurs canons selon les époques et les confessions, se compose de deux parties : l'Ancien Testament, qui reprend le Tanakh tel quel ou augmenté d'un certain nombre de livres et le Nouveau Testament commun à la plupart des Églises chrétiennes et regroupant les écrits relatifs à Jésus-Christ et à ses disciples. Il s'agit des quatre Évangiles canoniques, des Actes des Apôtres, des Épîtres et de l'Apocalypse. Étymologie Le mot « bible » vient du grec ancien biblos ou biblion correspondant à l'hébreu sépher — « livre » — qui a donné , un substantif au pluriel qui signifie « les livres », soulignant son caractère multiple, qui est traité par les auteurs médiévaux en latin comme un féminin singulier, biblia, avec pour pluriel bibliae, par lequel il passe dans la langue française. Le mot « Testament », traduit du latin testamentum, correspond lui au mot grec , diathêkê, qui signifie « convention » ou « disposition écrite » avant de recouvrir une acception littéraire spécifique au sens de « testament philosophique », un sens que retient la Septante pour traduire le terme hébreu berith, « alliance », qui correspond pourtant davantage au grec sunthêkê. Le déplacement sémantique du terme en tant que « testament » littéraire s'opère chez les auteurs chrétiens dès le , traduit alors par le terme juridique latin testamentum qui est repris ensuite dans toutes les langues. Canons bibliques Le corpus biblique réunit plusieurs livres d'origines diverses d'où le pluriel originel du mot « Bible ». Dès le début de sa formation, il existe plusieurs collections canoniques concurrentes de la Bible, chacune étant défendue par une communauté religieuse différente. Le mot canon (en grec ancien, signifie règle) est utilisé dès le pour désigner la liste des livres reconnus par une communauté (ou Église). Les « canons » primitifs les plus importants sont sans doute ceux de la Bible hébraïque (canon massorétique) qui est reconnu par le judaïsme (rabbinique et karaite), et celui de la Bible grecque (Septante) qui est, quant à lui, reconnu par la plupart des Églises d'Orient et d'Occident. La Bible hébraïque, appelée Tanakh, se compose de trois parties : la Loi (Torah), les Prophètes (Nevi'im) et les Écrits (Ketouvim). La Bible grecque se compose quant à elle de quatre parties : le Pentateuque, les Livres historiques, les Hagiographes et les Prophètes. À partir du milieu du , les chrétiens ont nommé cette dernière liste de livres l'Ancien Testament pour la distinguer de leur propre collection : le Nouveau Testament. La Septante diffère de la Bible hébraïque non seulement par la langue utilisée, mais aussi par le fait qu'elle incorpore des livres supplémentaires, dits « deutérocanoniques », et que le texte des livres « canoniques » diverge parfois. De plus, l'ordre et l'importance des livres ne sont pas les mêmes dans les deux canons. Les trois différentes parties de la Bible hébraïque sont canonisées et leur texte est relativement stabilisé en plusieurs étapes : d'abord la Torah (), puis les Nevi'im (), et enfin les Ketouvim (). Le texte « protomassorétique » (précurseur du texte massorétique) est définitivement stabilisé à la fin du . Les textes du Nouveau Testament, quant à eux, sont rédigés entre le milieu du , mais leur canonisation n'a lieu qu'au cours des . Canon de la Bible hébraïque La Bible hébraïque est écrite en hébreu avec quelques passages en araméen. Ce canon, fixé par les massorètes, se compose des parties suivantes (entre parenthèses, l'appellation chrétienne dans l'Ancien Testament d'après le regroupement adopté par la TOB) : La Torah ou Loi (Le Pentateuque) : Bereshit (Genèse), Shemot (Exode), Vayiqra (Lévitique), Bamidbar (Nombres) et Devarim (Deutéronome). Les Nevi'im ou « Prophètes » (Les livres prophétiques) : Prophètes « antérieurs » (Les « Livres historiques ») : Josué, Juges, I-II Samuel et I-II Rois ; Prophètes « postérieurs » (Les « Prophètes ») : Isaïe, Jérémie et Ézéchiel ; Les « douze petits prophètes » ou XII (idem) : Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Habacuc, Sophonie, Aggée, Zacharie et Malachie. Les Ketouvim (Les autres Écrits) : Les livres poétiques : Psaumes, Proverbes, Job ; Les cinq rouleaux : Cantique des Cantiques, Ruth, Lamentations, Ecclésiaste, Esther ; Prophétie : Daniel ; Histoire : Esdras, Néhémie, I-II Chroniques. Canon de la Septante Le Pentateuque (recueil des cinq livres de la Torah) fut traduit en grec à Alexandrie au Selon une légende rapportée par la Lettre d'Aristée et amplifiée depuis, la traduction en grec de la Torah, dite « des Septante » ou « alexandrine », serait l'œuvre de soixante-douze savants juifs, six par tribu, qui, à la demande des autorités grecques d'Égypte (et isolés pendant soixante-douze jours, selon certaines versions), aboutirent à un texte commun. Cette traduction devait être reçue comme ayant autant de valeur que l'œuvre originale, malgré certaines critiques. Cette version fut conservée à la bibliothèque d'Alexandrie avec les « Lois » : à cette époque, elle ne relève pas de la religion, mais du droit coutumier du peuple juif. Toujours est-il que le nom de « Septante » est resté à cette traduction commencée au , et à toute la Bible grecque par extrapolation. Les autres livres de la Bible hébraïque ont été traduits en grec au fil des siècles suivants. Certains livres ou passages ont été écrits directement en grec. Ce corpus, largement répandu dans la diaspora juive hellénophone du , sera adopté tel quel par les apôtres et par les premiers chrétiens, et constitue l'Ancien Testament de l'époque. Lors de l’instauration du judaïsme rabbinique, pour se démarquer du christianisme naissant, le texte grec est abandonné dans le monde juif au profit du texte hébreu, pour des raisons à la fois linguistiques et religieuses. Après avoir été la version la plus répandue dans le monde juif hellénistique, la Septante devient l'Ancien Testament des chrétiens. Dès lors, le judaïsme la rejette de plus en plus à partir de la fin du . Dans le monde chrétien occidental, en revanche, la Septante continue d'être la référence et connaît plusieurs traductions en latin. Elle n'est remplacée par la Vulgate que tardivement, au . Dans les Églises d'Orient, pour lesquelles la langue sacerdotale est le grec, la Septante est restée le texte de référence pour les traductions. Le canon de la Septante accepté par les chrétiens se compose de quatre parties : Le Pentateuque (les « cinq livres de Moïse ») : Genèse, Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome ; Les « Livres historiques » : Josué, Juges, Ruth, I-II Samuel (I-II Règnes), I-II Rois (III-IV Règnes), I-II Chroniques (I-II Paralipomènes), Esdras, Néhémie, Esther#, Tobit*, Judith*, I-II Maccabées* ; Les « Hagiographes » : Job, Psaumes, Proverbes, Ecclésiaste, Cantique des Cantiques, Sagesse de Salomon*, Siracide* ; Les Prophètes : Isaïe, Jérémie, Lamentations, Baruch*, Ézéchiel, Daniel#, Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Habacuc, Sophonie, Aggée, Zacharie et Malachie. Les livres présents dans le canon de la Septante et absents du canon massorétique sont appelés deutérocanoniques, et sont signalés ici par *. Les livres dont le texte a été complété par des ajouts grecs significatifs par rapport au texte massorétique sont signalés ici par #. Canon chrétien Deutérocanoniques et apocryphes Les livres deutérocanoniques sont des textes rédigés avant l'ère chrétienne qui ont été incorporés dans le canon de la Septante. Les confessions chrétiennes dites « traditionnelles », c'est-à-dire existant avant la Réforme (catholicisme et orthodoxie), les considèrent comme faisant partie de la Bible. Mais ces écrits n'ont pas été acceptés dans le canon par Luther, car il se fonde sur le texte massorétique de la Bible hébraïque, qui les exclut. Luther les juge néanmoins utiles. Il les nomme Antilegomena et les classe dans les dernières pages de sa Bible. Ces livres de l'Ancien Testament sont rédigés en grec, comme l'ensemble des livres du Nouveau Testament. Ils sont « apocryphes » (du grec ἀπόκρυφος, apokruphos, « caché ») par les protestants et par des Pères de l'Église comme Augustin ou Jérôme. Les catholiques les nomment « deutérocanoniques », c’est-à-dire « secondaires dans le canon » (du grec δεύτερος, deuteros, « deuxième »), ce qui est définitivement confirmé au concile de Trente en 1546. Certains des livres de la Septante ne sont pas deutérocanoniques. Ils ne sont reconnus par aucune Église et sont appelés « apocryphes » ou « pseudépigraphes » (écrits sous une fausse signature). Ils forment avec d'autres les « écrits intertestamentaires ». Il s'agit par exemple du Pasteur d'Hermas, d'abord présent dans le Nouveau Testament, puis retiré du canon biblique au . L'Épître de Barnabé fut elle aussi présente dans le Nouveau Testament avant d'être retirée par décision conciliaire. Nouveau Testament Le Nouveau Testament se divise en plusieurs groupes de livres : les évangiles synoptiques (Matthieu, Marc, Luc), ainsi que les Actes des Apôtres, ce dernier texte étant une suite de l’évangile selon Luc ; la littérature paulinienne, qui comprend les épîtres de Paul lui-même (Romains, 1 Corinthiens et 2 Corinthiens, Galates, Philippiens, 1 Thessaloniciens, Philémon), les épîtres deutéro-pauliniennes qui sont dues à ses disciples (2 Thessaloniciens, Éphésiens et Colossiens), les épîtres pastorales, dues à une tradition paulinienne plus tardive (1 Timothée et 2 Timothée, Tite), et l’épître aux Hébreux, qui n'est plus attribuée à Paul ni à ses disciples ; le corpus johannique (évangile selon Jean, épîtres 1 Jean, 2 Jean, 3 Jean et Apocalypse) ; et les « épîtres catholiques » (Jacques, 1 Pierre et 2 Pierre, et Jude). Ces livres sont généralement présentés selon l'ordre du canon occidental : les quatre évangiles canoniques (Matthieu, Marc, Luc, Jean) ; les Actes des Apôtres ; quatorze épîtres, dont sept sont de Paul de Tarse ; des « épîtres catholiques » attribuées à d'autres disciples : Pierre, Jacques le Juste, Jean et Jude ; l’Apocalypse. Versions anciennes La Vulgate À l'origine, la Bible chrétienne est écrite en grec, la Septante et le Nouveau Testament étant tous deux rédigés dans cette langue. Les chrétiens du monde latin ont cependant très tôt utilisé des traductions latines de ces livres. Ces traductions sont appelées Vetus Latina. Au , Jérôme de Stridon critique les imperfections de la Vetus Latina et entreprend une nouvelle traduction en latin, commanditée selon ses dires par l'évêque de Rome Damase dont Jérôme, qui a été ordonné par un évêque schismatique, a été un collaborateur occasionnel. Il entame la traduction du Nouveau Testament en 382, trois ans avant celle de l'Ancien Testament pour proposer un texte connu depuis sous le nom de « Vulgate » et qu'il achève en 405. Pour ce faire, il choisit tout d'abord de s'appuyer sur les Hexaples d'Origène, puis commence sa traduction à partir du texte hébreu, le seul inspiré d'après lui. Pour les Évangiles, la Vulgate utilise les manuscrits grecs. La traduction latine des textes qui constituent la fin du Nouveau Testament, y compris les épîtres pauliniennes ou du moins leur correction, sont attribuées essentiellement à un disciple de Jérôme prénommé Rufin, le plus souvent identifié à Rufin le Syrien. Le travail de Jérôme, dont les pratiques ascétiques et les approches théologiques se situent en dehors des courants dominants de la Grande Église de l'époque, est rejeté par ses contemporains, religieux comme laïcs, qui vont jusqu'à questionner son orthodoxie. Ainsi, l'usage de la Vulgate ne se généralise pas avant le tandis que les copies de la Vetus Latina restent répandues parmi les clercs érudits jusqu'au . La Bible samaritaine Les Samaritains (en hébreu moderne : Shomronim - שומרונים, c'est-à-dire « de Shomron », la Samarie ; ou « Israélites-Samaritains ») sont un peuple peu nombreux se définissant comme descendant des anciens Israélites, et vivant en Israël et en Cisjordanie. On appelle parfois leur religion le « samaritanisme ». À l'inverse, les Juifs orthodoxes les considèrent comme des descendants de populations étrangères (des colons assyriens de l'Antiquité) ayant adopté une version illégitime de la religion hébraïque. Leur religion repose sur une version particulière du Pentateuque : la Bible samaritaine. Ils n'adoptent pas les autres livres de la Bible hébraïque, et sont donc des « observants » de la seule Torah. Leur Pentateuque est très proche de celui des Juifs, mais il s'écrit en hébreu samaritain avec l'alphabet samaritain, une variante de l'ancien alphabet paléo-hébraïque abandonné par les Juifs. Il diffère de la Torah hébraïque par des différences de fond. Les plus importantes portent sur le statut du mont Garizim comme principal lieu saint en lieu et place de Jérusalem. Les Dix Commandements de la Torah samaritaine intègrent ainsi en dixième commandement le respect du mont Garizim comme centre du culte. Les deux versions des dix commandements existants dans le Tanakh juif (celle du Livre de l'Exode et celle du Deutéronome) ont été également uniformisées. Afin de conserver les commandements au nombre de dix, le premier commandement hébraïque (« Je suis l'Éternel (YHWH), ton Dieu, qui t'ai fait sortir du pays d'Égypte, de la maison de servitude ») est considéré comme une simple présentation, le premier commandement samaritain devenant le deuxième commandement hébraïque : « Tu n'auras pas d'autres dieux devant ma face. » Pour les Samaritains, « les sages juifs ont fait de la présentation un commandement pour maintenir le nombre de ceux-ci à dix (le nombre de commandements est mentionné dans l'Exode, 34:28), après qu'ils ont corrigé leur version en retirant le dixième » relatif au mont Garizim. Outre ces divergences fondamentales, il existe des variantes sur des détails de rédaction. Exception faite des désaccords sur le mont Garizim, ces différences rendent le Pentateuque samaritain plus proche de la version des Septante que du texte massorétique. Composition La Bible est une compilation de plusieurs textes rédigés à différentes époques de l'histoire par divers auteurs, compilateurs et rédacteurs. La forme finale d'un livre est appelée en théologie forme canonique. Bible hébraïque (Ancien Testament) Souvent citée, l'hypothèse documentaire défend l'idée que la Bible hébraïque est le résultat de trois ou quatre sources indépendantes. Dans les années 1960, on a considéré ces sources comme ayant été rédigées entre le et le et compilées ensuite. Cette hypothèse n'est aujourd'hui plus dominante. La recherche actuelle penche en faveur d'une datation plutôt « basse » de la rédaction de la Bible. On identifie en général deux phases importantes d'écriture, entrecoupées de phases moins prolifiques. Ces phases s'articulent autour de l'exil à Babylone. La première débute juste après l'alphabétisation de Juda, c'est-à-dire entre la fin du et le début du . La seconde, qui fait suite à une situation difficile pour la Palestine, se situe durant la période hellénistique, c'est-à-dire autour du . L'hypothèse d'une édition du Pentateuque à l'époque du rétablissement du judaïsme en Judée sous la domination perse (538 av. EC - 332 av. EC) est largement répandue dans l'exégèse germanophone, en cohérence avec la documentation de l'attitude de l'Empire perse (pratique perse dite de l'« autorisation impériale », qui incitait les peuples soumis à rassembler leurs traditions légales dans un seul document qui formait alors la source du droit pour la province en question). Cela expliquerait pourquoi l'Ancien Testament semble être une sorte de « document de compromis », où se trouvent rassemblés les grands courants théologiques du judaïsme post-exilique. Rédaction du Nouveau Testament La période de rédaction est très brève, approximativement entre les années 50 et 110. La théorie dominante aujourd'hui sur l'écriture et la datation des Évangiles est celle dite « des deux sources ». Elle suppose que l'Évangile selon Marc (vers 60-70) est le plus ancien des trois synoptiques, et que Matthieu et Luc s'en sont inspirés quinze ou vingt ans plus tard, tout en utilisant une deuxième source : un recueil de paroles (logia) de Jésus. L'Évangile selon Jean, rédigé une vingtaine d'années après Matthieu et Luc, semble dû à une « école » indépendante, la « communauté johannique », qui aurait aussi produit les épîtres attribuées à Jean et l'Apocalypse. Les Actes des Apôtres forment la suite directe de l'Évangile selon Luc et sont du même auteur. Les épîtres pauliniennes reconnues comme étant de Paul sont au nombre de sept. Rédigées dans les années 50, elles constituent les textes les plus anciens du Nouveau Testament, et, partant, du christianisme. Les autres épîtres attribuées à Paul sont l'œuvre de ses disciples. L'Épître aux Hébreux date du dernier tiers du et l'identité de son auteur n'est pas connue avec certitude. Subdivisions La Bible est découpée en chapitres et en versets. Le découpage en chapitres date du , tandis que celui en versets, établi par les massorètes au , ne se répand qu'à partir du . En 1227, Étienne Langton, professeur à l'université de Paris puis archevêque de Cantorbéry, divise la Bible en chapitres ; auparavant, la taille du parchemin commandait la division. En 1250, le cardinal Hugues de Saint-Cher reprend cette division. Les versets sont créés par Robert Estienne en 1539, à l'occasion de l'impression de la Bible d'Olivétan, . En 1555, paraît l'édition de la Vulgate latine par Robert Estienne ; il s'agit de . Ce système permet de faire correspondre les versions hébraïque, grecque, latine et autres (pour autant qu'elles aient le même texte). Dans les éditions récentes de la Bible, un petit nombre de versets de la division établie par Robert Estienne ont été supprimés ou remplacés par un point d'interrogation. Les manuscrits les plus anciens ne contenant pas ces versets (c'est également vrai pour certains mots), ils ont été écartés des textes admis comme fiables par les spécialistes. L'édition de référence pour le Nouveau Testament est le Novum Testamentum Graece de Nestle-Aland. Exégèse biblique Historicité de la Bible Pour ce qui concerne les premiers livres de la Bible, de Genèse à Juges, les fouilles des lieux qui sont cités dans la Bible ne corroborent pas les faits qu'elle décrit. Par exemple, l'Exode, le séjour au désert pendant quarante ans et la conquête du pays de Canaan ne sont corroborés ni par l'archéologie ni par l'histoire. Plus on s’approche de la période de l’Exil (), et plus le texte biblique s’accorde avec l’histoire bien attestée de la région du Levant. Ainsi, la Bible fait référence à la destruction du royaume d’Israël en -722, à la mort du roi Josias en -609, à la destruction du premier temple de Jérusalem en -587, puis à sa reconstruction vers -515. Les découvertes scientifiques en géologie au sur l'âge de la Terre, puis en biologie aux sur le transformisme et la théorie de l'évolution sont entrées en contradiction avec l'interprétation littérale du livre de la Genèse qui était la règle à cette époque. Exégèse dans le judaïsme Suivant Jean-Christophe Attias, « tout juif croyant d'aujourd'hui comme d'hier tient en principe que le texte biblique actuellement entre nos mains est d'une intégrité sans faille ». Marc-Alain Ouaknin explique que pour ces croyants « la plupart des livres bibliques ont d'abord été transmis oralement, de génération en génération, jusqu'à ce qu'ils soient mis par écrit à une époque bien plus tardive […] Ce sont les hommes de la Grande Assemblée créée par Ezra qui, au mirent en forme le texte définitif de la Bible hébraïque. Ils recueillirent les textes existants et écrivirent aussi de nombreux livres. » Exégèse dans le christianisme La Bible chrétienne se compose de l'Ancien Testament et du Nouveau Testament. Sa lecture peut différer entre les diverses branches du christianisme. C'est pourquoi les études bibliques comportent une branche, l'herméneutique, qui s'attache à l'interprétation des Écritures, pendant que l'exégèse historico-critique est en constant développement depuis le , d'abord dans le protestantisme, puis dans le catholicisme à partir du . Catholicisme L'Écriture parvient aux catholiques par deux canaux qui se rattachent au témoignage apostolique : les Écritures et les Traditions non écrites, transmises et conservées dans la continuité de la vie de l'Église. Le rôle du magistère de l'Église est de conserver cette tradition. Le concile de Trente insiste sur cette double source de la foi. Pour le philosophe et théologien catholique Xavier Tilliette, « la Bible est un ouvrage complexe et même scellé. Le Livre des livres est un livre de livres. Il est donc susceptible d'interprétation, il ne va pas sans une herméneutique. La Parole de Dieu […] s'est faite parole humaine, astreinte à la compréhension. Il n'y a pas d'acheminement direct à la Bible, il faut toujours une médiation au moins implicite : traduction, exégèse, histoire, genres littéraires, étude des styles, typologie, connaissance de la Tradition, lectio divina »… Le document de référence du magistère romain sur l'exégèse biblique est L'Interprétation de la Bible dans l'Église, texte publié en 1993 par la Commission biblique pontificale qui présente diverses méthodes d'analyse. La première est l'approche historico-critique, jugée indispensable à tout travail scientifique. S'ensuit une étude de douze types d'approches recommandées, avec une évaluation de l'intérêt et des limites de chacune. La lecture fondamentaliste de la Bible est définie comme contraire à toute méthode scientifique, enracinée dans une idéologie non biblique, et même dangereuse. L'acceptation puis la recommandation de l'exégèse scientifique ne se sont pas faites sans difficulté chez les catholiques. Au , les avancées de la critique historique de la Bible ont été froidement accueillies. Conscient du retard des catholiques dans ce domaine, le dominicain Marie-Joseph Lagrange réagit en fondant l'École biblique de Jérusalem en 1890. Parallèlement, l'encyclique Providentissimus Deus de Léon XIII exhorte les fidèles à prendre part aux recherches exégétiques. Toutefois, il en limite de beaucoup la portée en réaffirmant la doctrine de l'inerrance biblique et en refusant aux rédacteurs de la Bible le statut d'auteurs à part entière. L'exégèse catholique commence cependant à sortir de sa torpeur, jusqu'au moment où l'École biblique de Jérusalem est jugée trop « moderniste ». Avec le décret Lamentabili Sane Exitu et l'encyclique Pascendi Dominici gregis qui condamnent le modernisme dans l'Église catholique, le pontificat de Pie X fige durablement l’exégèse catholique. Dès lors plongés dans la « crise moderniste », les débats se concentrent sur les déclarations d'Alfred Loisy qui se voit excommunié en 1908. Rome interdit également de publication les travaux du père Lagrange. Après une période d'intenses conflits avec le magistère romain, et sous l'influence de ceux qui ont eu part à ces débats, le monde catholique prend à nouveau conscience de son retard en matière d'exégèse biblique. En 1943, le pape Pie XII a réaffirmé l'importance de l'exégèse avec l'encyclique Divino Afflante Spiritu. Jusqu'au concile Vatican II, la grande majorité des fidèles connaît la Bible surtout par des citations dans des ouvrages de piété tels que L'Imitation de Jésus-Christ, comme c'est le cas pour Thérèse de Lisieux. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, la diffusion de traductions annotées et commentées de la Bible encourage les fidèles à lire la Bible en tenant compte des connaissances historiques sur le texte et sur le milieu biblique. En français, la première initiative de ce genre est due au cardinal Achille Liénart, avec la publication en 1951 de la Bible dite « du cardinal Liénart ». Cette traduction est rapidement éclipsée par celle de l'École biblique de Jérusalem, appelée Bible de Jérusalem, dont la première édition en un volume paraît en 1956. La constitution dogmatique Dei Verbum de Vatican II met fin aux querelles sur l'exégèse dans le monde catholique, tandis que les méthodes historico-critiques sont progressivement encouragées, jusqu'à être déclarées indispensables par le magistère romain. Protestantisme Tous les protestants se reconnaissent dans, voire se définissent par la , expression latine signifiant « par l'Écriture seule » et affirmant que la Bible est l'autorité ultime et unique à laquelle les chrétiens et l'Église doivent se soumettre, pour leur foi et dans leur vie chrétiennes. À l'époque de Luther, il s'agissait surtout de s'opposer aux décrets parfois abusifs provenant des prélats, des conciles ou du pape. Aujourd'hui, la lecture de la Bible éclairée par le Saint Esprit, reste pour les protestants la seule source de la Révélation, position qui s'oppose au dogme catholique d'une Révélation continue de Dieu à son Église guidée par l'Esprit, comme à la croyance orthodoxe d'une vérité issue du consensus des fidèles guidés par le même Esprit. Même s'il figure en tête des professions de foi de plusieurs dénominations issues de la Réforme, le principe de la Sola scriptura n'empêche pas que des divergences importantes se soient fait jour parmi les protestants quant à l'interprétation plus ou moins littérale de la Bible. De par l'importance qu'il confère au texte biblique, le protestantisme est à l'origine de nombreuses nouvelles traductions de la Bible en langue vulgaire, pour rendre accessible le message évangélique, à commencer par la Bible d'Olivétan et par la Bible de Luther, mais il est aussi, dès le , à l'origine du renouveau de l'exégèse biblique, notamment au XIXe siècle, de méthodes d'analyse historico-critique et de nombreuses études des textes originaux. Depuis la Réforme, chaque pasteur protestant étudie le grec ancien et l'hébreu biblique. Le protestantisme a de ce fait constitué une importante incitation à l'apprentissage de la lecture de la Bible. Traductions et diffusion Traductions La Vulgate de Jérôme de Stridon, réalisée au tournant du et du , se répand dans le christianisme occidental tout en restant en concurrence avec la Vetus Latina jusqu'au . Cependant, le latin est de moins en moins compris par les populations du Moyen Âge, tandis que l'on continue de lire la Bible dans cette langue lors des messes. Des traductions partielles en langues vernaculaires apparaissent vers le , mais elles sont le fait de courants chrétiens dissidents comme les vaudois ou les cathares. Le pape Innocent III s'oppose à ces traductions. Plusieurs conciles ultérieurs confirment cette décision, notamment le concile de Toulouse (1229). Néanmoins, les rois de France disposent souvent de versions en français à partir du . L'une de ces premières traductions est la Bible historiale de Guyart des Moulins en 1297. Il faut attendre la Renaissance aux pour que les traductions se multiplient. Le premier livre qui soit sorti des presses de Gutenberg est la Vulgate, en 1455. La plus ancienne traduction complète de la Bible en français à partir du latin est celle de Lefèvre d'Étaples en 1523 et 1528. La Bible de Dietenberger est la première Bible catholique en allemand, imprimée à Mayence en 1534. Les Bibles de la Réforme protestante suivent de peu l'invention de l'imprimerie. Contrairement à la tradition catholique, elles ne partent pas de la Vulgate : elles traduisent directement les textes d'origine, rédigés en hébreu pour l'Ancien Testament et en grec pour le Nouveau Testament. La Bible de Luther paraît en 1522 pour le Nouveau Testament et en 1534 pour l'Ancien Testament. En raison de son caractère novateur sur le plan linguistique et de sa forte diffusion, elle est considérée comme fondatrice de la langue allemande moderne. Les autres versions protestantes sont, en français, la Bible d'Olivétan (1535) et, en anglais, la Bible Tyndale à partir de 1525. Cependant, l'Église d'Angleterre publie en 1568 sa Bible des Évêques. Mais ces versions anglophones sont bientôt supplantées par la King James (1611), qui va demeurer pendant plusieurs siècles la principale référence de l'anglicanisme. La Vulgate latine est « canonisée » comme version « authentique » de la Bible par l'Église catholique lors du concile de Trente (1545-1563), en réaction aux critiques des philologues depuis Lorenzo Valla et aux versions issues de la Réforme. La première traduction en espagnol date de 1569, et celle en italien de 1607 (par Giovanni Diodati). Tant les catholiques que les protestants réalisent ensuite de nombreuses traductions en langues vernaculaires. Le livre le plus diffusé au monde Selon des estimations de 2006, environ 25 millions d'exemplaires de la Bible seraient vendus chaque année. De nombreux chiffres, colportés par les livres et magazines mais manquant de fiabilité, donnent une autre estimation : de 2,5 à de Bibles ont été distribuées (le chiffre bas estimant le nombre d'exemplaires imprimés tandis que le chiffre haut prenant en compte les exemplaires donnés). Aucun ouvrage à travers le monde n'a jamais eu un tirage aussi important et constant au fil des siècles, la Bible dépassant le Petit Livre rouge (plus d'un milliard d'exemplaires) de Mao et le Coran (800 millions d'exemplaires). D’après une étude de 2008, 75 % des Américains, 38 % des Polonais et 21 % des Français déclarent avoir lu au moins un passage de la Bible au cours de l’année passée. La déchristianisation, inégale selon les régions, se traduit par des attitudes différentes à l'égard de la Bible : plus de la moitié des Français ne possèdent pas de Bible chez eux, contre 15 % des Polonais et 7 % des Américains. En 2020, selon l'Alliance biblique universelle, la Bible intégrale a été traduite en parlées au total par 5,7 milliards de personnes. Notes et références Notes Références Annexes Bibliographie Jean-Pierre Prévost (dir.), Nouveau vocabulaire biblique, Montrouge, Bayard, 2004 Gilles Dorival, Marguerite Harl, Olivier Munnich, La Bible grecque des Septante Éd. du Cerf, 1988 Marie-Françoise Baslez, Bible et histoire, Folio histoire, Gallimard, 2003 Pierre Bordreuil, Françoise Briquel Chatonnet, Le Temps de la Bible, Folio histoire, Gallimard, 2003 Eric Denimal, La Bible pour les nuls, First Éditions, 2004 Jaroslav Pelikan : À qui appartient la Bible ?, La Table ronde, 2005 Marc-Alain Ouaknin : Mystères de la Bible, Assouline, 2008 Jean-Christophe Attias, Les Juifs et la Bible, Fayard, 2012 La Bible dans les littératures du monde, Sylvie Parizet dir., Paris, Éd. du Cerf, 2016, 2500 p. Commission biblique pontificale, L'interprétation de la Bible dans l'Église, Cerf, 1994, 158 p. Marie-Hélène Delval, Marie Bertherat, La Bible racontée par les peintres, Bayard Jeunesse, 2019, 96 p. Articles connexes Textes juifs Bible chrétienne Recherches historiques et exégétiques Liens externes Traductions Lexilogos, les traductions de la Bible en français (répertoire) La Bible sur Wikisource La Bible audio sur wordproject Éditions juives Sefarim.fr La Bible hébraïque en hébreu, traduite verset par verset en français (Rabbinat), en anglais (King James), avec moteur de recherches en caractères latins ou hébreux. La Bible Chouraqui Traduction originale de l'hébreu par André Chouraqui (contient aussi le Nouveau Testament, traduit du grec). Éditions chrétiennes Bible du Semeur en ligne, sur OperaBiblica.com Bible de la liturgie (traduction destinée à l'utilisation liturgique) Cinq traductions modernes ou révisées dont la TOB (Traduction Œcuménique de la Bible) de 2010, moteur de recherche La Bible multilingue La Bible traduit par Louis Segond en 1910 Littérature religieuse Texte sacré Texte fondateur Loi religieuse
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Banque%20du%20Japon
Banque du Japon
La est la banque centrale du Japon. On rencontre souvent l'abréviation BoJ qui provient de l'anglais Bank of Japan. Présentation La Banque du Japon est chargée d'émettre les pièces et billets de yens, de diriger la politique monétaire japonaise, et d'assurer la stabilité financière du système financier japonais. Elle fait partie des grandes banques centrales du monde avec la Réserve fédérale des États-Unis et la Banque centrale européenne. La BOJ est possédée à 55% par le gouvernement japonais, et 45% de manière privée. Ses actions sont échangées sur le marché financier japonais. Les actions privées sont des actions sans droit de vote. À la date du , le taux de refinancement (principal taux directeur) est à 0,5 %. Histoire La Banque du Japon est fondée sous l'ère Meiji, le , par le ministre du Trésor Matsukata Masayoshi. La banque est depuis lors chargée d'émettre le papier monnaie au nom du gouvernement. Cette institution permet de remplacer les monnaies locales (hansatsu) que les seigneurs féodaux avaient mis en place. Dès 1883, la banque reçoit l'interdiction de financer de manière directe (sur le marché primaire, via une politique de financement monétaire) l’État japonais. L'interdiction est levée en 1932, et conduit à une augmentation de l'inflation et une chute de la valeur du yen face au dollar. La banque a officiellement acquis son indépendance vis-à-vis du gouvernement japonais par la loi du , bien qu'elle ait déjà agi de manière indépendante durant les décennies passées. La banque centrale japonaise met en place le premier programme d'assouplissement quantitatif moderne. Il est particulièrement massif dans les années 2010. Si la banque détient en septembre 2010 7,9 % des emprunts d'État du Japon, la proportion passe à 12% en 2012. Fin 2013, 20% de la dette publique était détenue par la banque centrale. Sa politique de quantitative easing fait gonfler son bilan et fin 2018, la BOJ détient 45% de la dette publique japonaise. Les gouverneurs Le gouverneur de la banque centrale se nomme, en japonais, sōsai (総裁). Eikichi Araki (-) Hisato Ichimada (-) Eikichi Araki (-) Masamichi Yamagiwa (-) Makoto Usami (-) (-) Teiichiro Morinaga (-) Haruo Mayekawa (-) Satoshi Sumita (-) Yasushi Mieno (-) Yasuo Matsushita (-) Masaru Hayami (-) Toshihiko Fukui (-) Masaaki Shirakawa (-) Haruhiko Kuroda (depuis le ) Notes et références Voir aussi Articles connexes Banque centrale Budget de l'État japonais Économie du Japon Zero interest rate policy Endaka Liens externes Site officiel Japon Économie au Japon Organisme fondé en 1882
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste%20de%20biologistes
Liste de biologistes
Biologistes par ordre chronologique de naissance Nés avant ou durant le premier millénaire Aristote, (-384 - -322), philosophe et savant grec Théophraste (-371 - -288), philosophe et botaniste grec Pline l'Ancien, (23 - 79), initiateur des sciences naturelles descriptives Claude Galien, (131 - 201), médecin et anatomiste Nés au André Vésale, (1514 - 1564), médecin et anatomiste belge, fossoyeur du galénisme et fondateur de l'anatomie moderne René Descartes, (1596 - 1650), philosophe, mathématicien et physicien français Nés au Francesco Redi (1626-1697), parasitologiste italien Marcello Malpighi, (1628 - 1694), médecin italien, fondateur de l'histologie Antoni van Leeuwenhoek (1632-1723), pionnier néerlandais de la microscopie Robert Hooke (1635-1703), pionnier anglais de la micrographie Jan Swammerdam (1637-1680), pionnier néerlandais de la microscopie Nehemiah Grew (1641-1712), pionnier anglais de la microscopie René-Antoine Ferchault de Réaumur (1683-1757), savant et naturaliste français Nés au Buffon, (1707 - 1788), auteur de l’Histoire Naturelle Carl von Linné, (1707 - 1778), botaniste suédois, concepteur du système général de classification naturelle Pierre Lyonnet (1708-1789), naturaliste néerlandais Abraham Trembley (1710-1784), naturaliste genevois Denis Diderot, (1713 - 1784), rédacteur de l’Encyclopédie Charles Bonnet (1720-1793), naturaliste genevois Lazzaro Spallanzani (1729-1799), naturaliste italien Peter Simon Pallas (1741-1811), naturaliste allemand Jean-Baptiste Lamarck, (1744 - 1829), fondateur des bases des théories de l'évolution Georges Cuvier, (1769 - 1832), inventeur de l'anatomie comparée Étienne Geoffroy Saint-Hilaire (1772-1844), naturaliste français Karl Ernst von Baer (1792-1876), embryologiste russe Nés au Leopold Fitzinger, (1802 - 1884), zoologiste autrichien Matthias Jakob Schleiden (1804-1881), botaniste allemand, cofondateur de la théorie cellulaire Charles Darwin, (1809 - 1882), naturaliste britannique, inventeur de la théorie de la sélection naturelle Theodor Schwann (1810-1882), cytologiste allemand, cofondateur de la théorie cellulaire Claude Bernard, (1813 - 1878), développeur de la méthodologie expérimentale Rudolf Virchow (1821-1902), cytologiste allemand Johann Gregor Mendel, (1822 - 1884), moine et botaniste autrichien Louis Pasteur, (1822 - 1895), découvreur de l'existence des micro-organismes Johann Friedrich Theodor Fritz Müller (1822-1897), naturaliste allemand Alfred Russel Wallace (1823-1913), naturaliste britannique, inventeur de la théorie de la sélection naturelle Jean-Henri Fabre, (1823 - 1915), entomologiste français, père de l'éthologie Marcellin Berthelot, (1827-1907) biologiste et chimiste français, philosophe et historien Ernst Haeckel (1834-1919), biologiste allemand George John Romanes (1848-1894), naturaliste britannique Laurent Chabry, (1855 - 1894), découvreur du mécanisme de double équilibre chez les coléoptères Adrien Dollfus, (1858 - 1921), zoologiste français D'Arcy Thompson (1860-1948), biomathématicien écossais Thomas Hunt Morgan, (1866 - 1945), généticien américain Jules Bordet, (1870 - 1961), microbiologiste et immunologue belge Félix d'Hérelle, (1873 - 1949), bactériologiste, découvreur du bactériophage Édouard Chatton (1883-1947), biologiste français Ludwik Hirszfeld, (1884 - 1954), microbiologiste et sérologiste polonais, codécouvreur du système ABO Karl von Frisch (1886-1982), biologiste autrichien, lauréat en 1973 du Prix Nobel de physiologie ou médecine Jean Rostand, (1894 - 1977), biologiste, humaniste et historien des sciences français Pierre-Paul Grassé (1895-1985), biologiste français André Boivin (1895-1949), biologiste français Cornelis B. Van Niel (1897-1985), microbiologiste néerlandais Nés au Herbert Copeland (1902-1968), biologiste américain André Lwoff (1902-1994), microbiologiste français, lauréat en 1965 du Prix Nobel de physiologie ou médecine Théodore Monod (1902-2000), biologiste et naturaliste français Konrad Lorenz, (1903-1989), biologiste autrichien, zoologiste et considéré comme le fondateur de l'éthologie, lauréat en 1973 du Prix Nobel de physiologie ou médecine. Étienne Wolff (1904-1996), embryologiste français Ernst Mayr, (1904-2005), biologiste américain, zoologiste et spécialiste de l'évolution Maurice Fontaine (1904-2009), biologiste français Nikolaas Tinbergen (1907-1988), biologiste néerlandais, lauréat en 1973 du Prix Nobel de physiologie ou médecine Andrée Tétry (1907-1992), biologiste française Jacques Monod, (1910-1976), biologiste et biochimiste français, lauréat en 1965 du Prix Nobel de physiologie ou médecine Salvador Luria (1912-1981), microbiologiste américain, lauréat en 1969 du Prix Nobel de physiologie ou médecine Henri Laborit, (1914-1995), biologiste et philosophe du comportement animal et humain Jonas Salk, (1914-1995), médecin américain, découvreur du vaccin contre la polio Manfred Gabe (1916-1973), histologiste français Roger Stanier (1916-1982), microbiologiste canadien Francis Crick, (1916-2004), biologiste moléculaire britannique, codécouvreur de la structure de l'ADN, lauréat en 1962 du Prix Nobel de physiologie ou médecine Maurice Wilkins (1916-2004), biologiste moléculaire néo-zélandais, lauréat en 1962 du Prix Nobel de physiologie ou médecine Denham Harman, (1916-2014), père de la théorie du vieillissement par le stress oxydatif Christian de Duve (1917-2013), biologiste belge, lauréat en 1974 du Prix Nobel de physiologie ou médecine Rosalind Elsie Franklin, (1920-1958), biologiste moléculaire britannique, première diffraction au rayon X de l'ADN ayant permis la découverte de sa structure Robert H. Whittaker (1920-1980), écologue américain François Jacob, (1920-2013), biologiste français, récompensé en 1965 du Prix Nobel de physiologie ou médecine pour ses travaux en génétique John O. Corliss (1922-2014), microbiologiste américain Carl Woese (1928-2012), microbiologiste américain James Dewey Watson, (1928-), biologiste moléculaire américain, codécouvreur de la structure de l'ADN, lauréat en 1962 du Prix Nobel de physiologie ou médecine Edward Osborne Wilson, (1929-), entomologiste et biologiste américain Nicole Le Douarin (1930-), embryologiste française Dian Fossey, (1932-1985), primatologue américaine Jane Goodall (1934-), primatologue britannique Sylvia Earle (1935-), biologiste marine et aquanaute américaine. Lynn Margulis (1938-2011), microbiologiste américaine Stephen Jay Gould, (1941-2002), paléontologue américain Richard Dawkins, (1941-), évolutionniste et éthologiste anglais Marcus Pembrey (1943-), généticien britannique George E. Fox (1945-), microbiologiste américain Dominique Costagliola (1954-), biomathématicienne française William Newsome, (1961-), neuroscientifique américain Elisabeth Bik (1966-), microbiologiste néerlandaise Claire Rougeulle, généticienne française, médaille d'argent du CNRS (2019) Christian Drosten (1972-), virologue allemand, co-découvreur du SARS-CoV Voir aussi Biologie Women in Botany
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Boulier
Boulier
Le boulier est un abaque (outil servant à calculer) formé d’un cadre rectangulaire muni de tiges sur lesquelles coulissent des boules. Catégories Le boulier est lié au système de numération décimale, mais il existe deux grandes catégories de bouliers. Les bouliers en base 10, pour lesquels chaque boule représente, selon la tige sur laquelle elle se trouve, une unité, une dizaine, une centaine… Ces bouliers se rencontrent essentiellement en Europe occidentale et de l'Est. Les décimales peuvent aussi être représentées sur la première tige. Et les bouliers en base alternée (5, 2) pour lesquels chaque tige comprend deux parties : une partie supérieure sur laquelle les boules valent 5 unités (ou 5 dizaines, 5 centaines… selon la position de la tige) et une partie inférieure sur laquelle les boules valent 1 unité (ou 1 dizaine, 1 centaine… selon la position de la tige). Ces bouliers se rencontrent essentiellement en Asie. Fonctions Les bouliers permettent d'effectuer les quatre opérations : additions, soustractions, multiplications et divisions ainsi que l'extraction de racine carrée en utilisant la méthode des soustractions successives des nombres impairs, l'extraction de racine cubique et la conversion entre différentes bases. Historique En conséquence la datation des découvertes reste aléatoire. Le boulier est sans doute un des plus anciens instruments d'aide au calcul de l’histoire de l’humanité. Les Grecs utilisaient des tablettes recouvertes de sable ou de poussière, les « abaques » (du grec abaks - akos tablette servant à calculerou de l'hébreu אבק, signifiant poussière). Les Romains utilisaient un boulier en base décimale dont le fonctionnement était assez semblable au soroban japonais. Le boulier chinois ou suan pan (). Il semble dater du voire plus tôt (on en trouve une illustration probable sur un ouvrage datant du ) mais sa véritable diffusion date du . Sa ressemblance avec le boulier romain peut laisser penser qu'il dérive de celui-ci mais il est plus probablement dérivé de l'ancien système de calcul chinois avec baguettes. Sur chaque tige, on trouve cinq boules représentant une unité et deux boules représentant cinq unités, séparées par une barre centrale. Le boulier japonais ou soroban. Il a progressivement perdu, par rapport au boulier chinois, deux boules (une boule de valeur 1 et une boule de valeur 5). Le boulier dit russe ou Stchoty (Счёты), utilisé également en Iran sous le nom de Tchortkeh et en Turquie sous le nom de coulba, est formé de tiges portant dix boules de valeur 1. Le boulier-compteur ou d'école a été utilisé dans des écoles enfantines françaises jusqu’au , variante probable de l’instrument russe. Dans le monde entier, les bouliers ont été utilisés dans les écoles maternelles et primaires comme une aide à l'enseignement de l'arithmétique. Dans les pays occidentaux, un cadre de perles semblables au boulier de Russie, avec un cadre vertical (voir image du boulier d'école). Il est constitué de dix perles de bois sur dix tiges. Ce type de boulier est utilisé pour représenter des nombres sans utiliser la valeur de position. Chaque perle et chaque tige horizontale a la même valeur, et utilisées de cette façon, il peut représenter des nombres entiers de 0 à 100. En utilisant les valeurs de position comme montré dans l'image, il peut aussi représenter des nombres entiers de 0 à , ou bien des nombres avec trois décimales après la virgule, de 0 à . Utilisation contemporaine Même si la calculatrice électronique est très puissante, le boulier est courant dans toute l’Asie. Par exemple, des commerçants russes, iraniens et asiatiques utilisent une calculatrice, puis vérifient le résultat à l’aide du boulier. En 1945, un match opposant un comptable japonais muni d’un soroban et un opérateur de calculatrice électrique a été gagné par le Japonais par un score de 4 à 1. Lecture d’un nombre Chaque colonne représente en partant de la droite, les unités, les dizaines, les centaines, etc. Les cinq boules en dessous de la barre valent chacune un, et les deux boules situées au-dessus de la barre valent chacune cinq. On ne prend en compte dans le calcul du nombre représenté que les boules activées, c'est-à-dire déplacées près de la barre centrale horizontale. Exemple : Ici on peut lire le nombre en comptant la valeur représentée par les boules dans chaque colonne. Remarque : On fait du calcul avec des nombres décimaux en attribuant aux colonnes la représentation des décimales. Notes et références Voir aussi Bibliographie Armand Giet, Les abaques ou nomogrammes, éditions Dunod, 1965 J.L Delfosse, Les abaques, EME, 1965 Walter William Rouse Ball, A short account of the history of mathematics, section Abacus, réédition (2001), Dover Publications, Jean Cumin et Jean Hossenlopp, Le boulier : initiation , éditions Chiron, 1994, Articles connexes Abaque Anzan Calcul mental Soroban Stchoty Suanpan Marque à jouer Liens externes Boulier en ligne boulier chinois virtuel, visualisation du nombre inscrit, on peut également déplacer la tige de l'unité pour faire des décimales (jusqu'à 11 chiffres avant la virgule). Le boulier chinois (histoire et techniques de calcul, ainsi qu'une galerie de photos) Le boulier chinois : une ode au calcul sur le site de l'IREM (sur le boulier chinois) Histoire des mathématiques
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Bakufu
Le ou shogunat (de shogun) est un gouvernement militaire ayant eu cours au Japon de la fin du à la révolution de l’ère Meiji (1868). Les Bakufu Le Japon a connu trois bakufu. Bakufu de Kamakura Le ou shogunat de Kamakura (1192-1333), composé de trois organes : le mandokoro, bureau des affaires administratives, qui s’occupe des finances et de la politique étrangère ; le samurai-dokoro, qui s’occupe des affaires militaires et de la police ; le monchūjo, haute cour de justice qui s’occupe de toutes les affaires juridiques. Bakufu de Muromachi Le ou shogunat Ashikaga (1338-1573). Bakufu d’Edo Le ou shogunat Tokugawa (1603-1867) est composé de différents organes qui le dirigent : le ou « grand ancien » ; le conseil des ou « conseil des anciens » ; le conseil des ou « conseil des jeunes anciens » ; le ou « censorat » ; les ou « gouverneurs civils ». Il a aussi mis sur pied une unité militaire d’élite, le denshūtai, qui a combattu durant la guerre de Boshin (1868-1869). Annexes Articles connexes Empire du Japon (1868-1945) Jiwari-bugyō Histoire du Japon par période Politique au Japon
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Butane
Le butane est un hydrocarbure saturé de la famille des alcanes et de formule brute . Il existe sous deux formes isomères, le et l'isobutane ou . Utilisation Le butane est un gaz principalement utilisé comme combustible à usage domestique (gazinière, chauffe-eau) et également d'appoint, notamment pour le chauffage (radiateur à gaz pour l'intérieur des locaux d'habitation, commerces et ateliers ainsi que pour le plein air). Il est généralement conditionné en bouteille de 13 kg. Il est également utilisé comme carburant dans les briquets à gaz. Pour un usage en extérieur, le propane est plus indiqué en raison de sa température d'ébullition plus basse. Au niveau industriel, le butane est un réactif pour la synthèse de l'éthylène et propylène via le vapocraquage, du butadiène au moyen de la déhydrogénation catalytique et de l'anhydride maléique par le procédé de DuPont. L'oxydation non-catalytique du butane est utilisée pour la synthèse de l'acide acétique et l'isomérisation par catalyse acide permet de convertir le n-butane en isobutane. Comme de nombreux hydrocarbures, le butane réagit avec le chlore pour former du 1-chloro- et du 2-chlorobutane, mais aussi d'autres composés plus substitués. Les taux de chloration peuvent partiellement s'expliquer par les différentes énergies de dissociation, 425 et 411 kJ/mole pour les 2 types de liaisons C-H (les 2 carbones centraux ont des liaisons C-H plus faibles). Propriétés physico-chimiques Il est soluble dans l'alcool et l'éther, mais peu dans l'eau. Peu réactif, il nécessite un catalyseur pour participer à des réactions chimiques, sauf bien sûr pour la réaction de combustion avec le dioxygène. Pression de vapeur saturante : Production et synthèse Le n-butane est obtenu par distillation sous pression du G.P.L (gaz de pétrole liquéfié) ainsi que par la purification du gaz naturel. Notes et références Voir aussi Liens externes NIST Chemistry WebBook Comité français butane propane Alcane linéaire Produit pétrolier Gaz combustible Gaz organique Réfrigérant Gaz naturel
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Brahmane
Un brahmane ( ; en sanskrit : , « lié au sacré ») est un membre d'une des quatre castes () définies par l'hindouisme, regroupant notamment les prêtres, les sacrificateurs, les professeurs et les hommes de loi (du moins, tous ceux qui ont fait vœu d'Ahimsâ). Le brahmane a pour devoir principal d'incarner le dharma, de le défendre, et de le faire respecter par les autres castes sacrées, afin de maintenir le bon ordre cosmique. La caste des brahmanes représente environ 6 % de la population de l'Inde. La vie du brahmane se divise en quatre stades (ashrama). Lors de son enfance, il reçoit une initiation (upanayana) qui représente une deuxième naissance, il devient alors dvija, (cette seconde naissance concerne aussi, en théorie, le kshatriya et le vaishya). Il n'y a jamais eu de tentation politique pour les brahmanes. Néanmoins, en tant qu'hommes de lettres, et donc d'idéologues, les chefs « historiques » du communisme indien ainsi que les dirigeants socialistes sont, en grande majorité, des brâhmanes ; en effet, selon la tradition hindoue, un brâhmane doit thésauriser au minimum, et tout honnête homme doit donner un tiers de sa richesse au dharma, un second tiers étant pour la croissance de son bien et le dernier tiers pour ses plaisirs « bons et sains » . Plus généralement, un brahmane est un homme de lettres disposant de connaissances importantes sur le monde ; il peut ainsi être appelé Pandit, qui est le titre le plus glorieux que peut avoir un brahmane du fait de sa large connaissance philosophique, scientifique ou artistique. On trouve notamment les brahmanes nambutiri au Kerala en Inde, dont les pratiques varient de celles des autres branches Brahmanes. Hypothèses historiques Selon Michel Angot : Néanmoins, le pôle de l'orthodoxie brahmanique se situe, encore aujourd'hui, dans le Sud de l'Inde, et la brahmanité est beaucoup plus rigoureuse dans le Tamil Nadu, par exemple, que dans les États du Nord de l'Inde, orthodoxie brahmanique de l'Inde méridionale allant bien au-delà d'une observance scrupuleuse du végétarisme hindou et de connaissances de mantras, comme c'est le cas dans le Nord de l'Inde, mais d'une discipline de vie où chaque acte doit être sacralisant et lié au Karma Yoga . Époque védique Originellement, le brahmane est un officiant du sacrifice védique. Il surveille en silence le déroulement du sacrifice alors que l’udgātar est le chanteur et que l’adhvaryu est l'officiant manuel, tous trois représentants la pensée (silencieuse), la parole (chantée) et l'action (matérielle). Leur nom dérive du mot brahman « la parole ». Upanishad Les Upanishad, le Rig-Veda (X, 125, 5), indiquent que le pouvoir de la Parole védique peut transformer n'importe qui en brahmane : un « brahmane » de naissance, qui est né dans une famille de brahmanes sans y conformer sa conduite, est ainsi appelé un brahmabandu, tandis qu'un « connaisseur de Brahman » est appelé un brahmavit (familiarisé avec le sens du Véda et qui y conforme sa conduite, issu ou non d'une famille de brahmanes). La Chandogya Upanishad (IV, 4, 9) affirme à ce titre : Ainsi, dans l'Antiquité, il existe deux façons de devenir brahmane, par hérédité à la suite d’une initiation, ou par adoption. Le brahmane pouvant conférer l’initiation brahmanique à un esprit qu'il jugeait apte. Lois de Manu Le brahmane est garant du bon ordre (dharma). Or l'épouse de Dharma personnifié est Ahimsâ, la non-violence, qui est selon les Lois de Manu, le devoir premier de toutes les castes hindoues. Il appartient à la classe sacerdotale de se maintenir en tant que telle uniquement par la science sacrée : Un brahmane, ne connaissant qu'une seule prière védique, mais qui s'évertue au contrôle de soi et à la purification intérieure, est supérieur à un brahmane connaissant tous les Véda mais qui n'est ni compatissant, ni végétarien, ni honnête. La pratique purificatrice, basée sur une science védique même ténue, est plus importante qu'un savoir védique complet mentalement appris mais qu'on est incapable d'incarner : Hiérarchie au sein du corps des Brâhmanes Par ordre d'importance dans le domaine du sacré, les Brâhmanes incarnent différentes fonctions (séparées ou réunies), qui sont, de la moins à la plus prestigieuses pour les Hindous : Poudjari/ministre du culte (dans un temple, etc.), astrologue ; Juge, ministre d'un chef d'État (d'un roi, etc.) ; Artiste (peintre, sculpteur, musicien, acteur, etc., mais ayant une éthique basée sur l'Ahimsâ et une connaissance védique) ; Pandit, savant (philosophe védique, grammairien du sanskrit, etc.) ; Kavi, poète (Rishi, etc.) ; Sannyaçin, ascète itinérant (fonction sacrée suprême réservée en théorie au seuls brâhmanes, et qui sont déjà grand-père : ce faisant, un sannyaçin est forcément un brâhmane, mais un brâhmane n'est pas forcément un sannyaçin, un pèlerin renonçant). De manière générale, et jusqu'à une époque récente où l'analphabétisme était largement partagé en Inde, un brâhmane était une figure honorifique du village, car il était avant tout un domestique du culte, mais lettré (et végétarien) ; l'hindouisme étant une tradition d'abord orale, les brâhmanes furent en premier lieu les transmetteurs des connaissances védiques apprises par cœur en sanskrit (sans forcément en connaître le sens littéral), tout en véhiculant une « brahmanitude » consistant à s'affirmer en tant que connaisseurs des sciences sacrées et profanes, liés à des rituels et à une morale voulus immémoriaux, sans que cette brahmanitude soit organisée par une Église, mais plutôt de « bouche à oreille », car chapeautée par les corps d'ascètes itinérants eux-mêmes gardiens de l'interprétation du savoir védique et représentants vivants de l'ascèse qui attend le brâhmane grand-père, lorsque celui-ci est prêt à renoncer à ses rituels de maître de maison pour se consacrer à l'errance mendiante et à la méditation yoguique, sommets de l'existence censés conduire au moksha, à l'union libératrice avec le Brahman . Brahmanes et bouddhistes Entre le et le , le bouddhisme disparaît au nord de l'Inde, alors que se maintient la position des brahmanes. Selon Gerhard J. Bellinger, le bouddhisme serait disparu d'Inde du fait de l'enrichissement des monastères bouddhistes qui perdirent ainsi le message d'une vie de pauvreté du Bouddha et de la sorte virent la population indienne préférer soutenir le mode de vie des sadhu itinérants et des brahmanes, ces derniers considérant Bouddha comme étant un Avatar du dieu Vishnou combattant les rituels sanglants. Une querelle conceptuelle oppose les brahmanes et les bouddhistes : Dans Hindouisme et bouddhisme, Ananda Coomaraswamy conteste cette opposition entre bouddhistes et brahmanes et entre doctrine du Soi des brahmanes et du non-Soi des bouddhistes, et écrit à ce propos : Brahmanité et pauvreté Si le statut de brâhmane est celui du « savant » cultivé dans les sciences sacrées, et par là même celui de l'homme le plus élevé dans la hiérarchie sociale selon l'hindouisme, il n'en reste pas moins que la population brahmanique est généralement pauvre : ne rien thésauriser pour son propre profit, vivre au jour le jour de dons, et en faire la charité avec le surplus, est l'idéal de vie brahmanique ; d'autant plus que c'est surtout le brâhmane qui est chargé, après la naissance de son petit-fils, de devenir sadhu, ascète (ou yogi) en pèlerinage permanent sans possession ou demeure aucune. L'aisance socio-économique, et le fait d'appartenir à une caste élevée, n'ont par conséquent aucun lien : vivre sans nul luxe et chichement est une caractéristique brahmanique, et on peut très bien être riche matériellement et extrêmement bas dans la hiérarchie sociale hindoue, du fait de pratiques impures et de l'absence de connaissance sacrée liée à l'hindouisme : tel était le cas des empereurs musulmans moghols, richissimes mais ne respectant ou ne cultivant aucune valeur brahmanique et, de ce fait, considérés (par les hindous) comme étant des Chandala (« mangeurs de chiens » ou hors caste). Ainsi, l'ouvrage de J. Radhakrishna Brahmins of India révèle que tous les purohits (brahmanes officiants) vivent en dessous du seuil de pauvreté en Inde. L'étude de D. Narayana, Perception, poverty and health : a contribution, démontre que 53,9 % de la population de caste supérieure vit en dessous du seuil de pauvreté. Néanmoins, ils ne bénéficient d'aucune aide de l'État indien, dont la constitution oblige d'aider socialement les communautés indiennes répertoriées (dites « intouchables »), et non des individus selon leur pauvreté effective. Personnalités liées Nidhi Razdan (1978-), journaliste et une célébrité de la télévision. Références Notes Voir aussi Bibliographie Articles connexes Hindouisme#La société brahmanique — Les quatre varnas Système de castes en Inde (Varna) Kshatriya Vaishya Shudra Brahmanisme Les quatre stades de la vie du brahmane Chef religieux Système de castes en Inde
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Bloodlust
Bloodlust
Bloodlust est un jeu de rôle médiéval-fantastique publié par Asmodée Éditions en 1991, créé par Croc, le couple G.E. Ranne et Stéphane Bura, et illustré par Alberto Varanda. Les couvertures de presque tous les volumes de la série utilisent des peintures de Frank Frazetta. Dans ce jeu, on incarne des armes-dieux vivantes et dotées de pouvoirs magiques, et leurs porteurs humains. En effet, outre Conan le Barbare de Robert E. Howard, la principale inspiration du jeu est le Cycle d'Elric de Michael Moorcock qui raconte la saga du prince Elric et de son arme démon. Stormbringer, le jeu officiel tiré de ces romans, avait à l'époque rencontré un grand succès. Cependant, Bloodlust est plus qu'un simple plagiat car les thèmes qu'il aborde, notamment les intrigues politiques entre les peuples et les guildes d'influence, sont particulièrement bien pensés. Une autre source d'inspiration est la trilogie Helliconia de Brian Aldiss, qui dota le monde de Bloodlust de plusieurs lunes qui en fonction de leur phase influencent les passions des humains. Histoire éditoriale Le jeu paraît de 1991 à 1997 chez Asmodée Éditions. En 2001, le jeu est traduit en allemand et paraît sous le titre chez Truant. Le projet Bloodlust — Édition Métal, nouvelle version entièrement retravaillée, prévoit initialement une parution courant 2010 chez John Doe. Il est mené par Rafael Colombeau, François Lalande, John Grümph et Pierrick « Akhad » May. Le projet est différé à courant 2011 en coédition chez John Doe/Éditions Sans-Détour. Il s'agit d'une refonte, modifiant l'univers de jeu tout en reprenant les bases et les thèmes de la première édition. Il est finalement publié en juillet 2012. Le continent de Tanaephis L'action de Bloodlust prend place sur le continent de Tanaephis. Ce continent, dont la géographie physique est inspirée par celle de l'Antarctique, est partagé entre plusieurs peuples. Autrefois, des orques, des elfes et des nains vivaient sur Tanaephis mais ils se sont tous éteints au profit des humains. Les différents peuples de Tanaephis sont clairement inspirés par des peuples terriens et leurs noms viennent du jeu de société Freedom in the Galaxy. Alwegs Les Alwegs ne sont pas un peuple mais un terme péjoratif qui regroupe tous les parias et sang-mêlés des autres peuples. Chaque peuple a une définition différente de ce qu'est un Alweg. Les Alwegs sont généralement maltraités et considérés comme des citoyens de seconde zone. Beaucoup deviennent mercenaires. Batranobans Les Batranobans, qui ressemblent beaucoup aux Arabes, avaient autrefois formé le premier empire humain et le premier alphabet de Tanaephis. Ils vivent dans un désert parsemé de grandes cités de pierre blanche au sud-ouest du continent. Leur société est basée sur le commerce, en particulier le commerce d'épices aux effets surnaturels ; ce dernier aspect les rapproche des Fremen du cycle de Dune de Frank Herbert. Dérigions Les Dérigions sont un peuple décadent proche de la Grèce ou de la Rome antique. Ils se sont formés dans l'alliance de trois tribus locales et ont autrefois dominé presque tout le continent. Mais la rébellion des Vorozions et des Batranobans, les raids de Piorads et de Sekekers et surtout la décadence politique et culturelle des Dérigions ont mené à la perte de l'empire. Désormais, il ne s'étend plus que sur leur gigantesque capitale, Pôle, bâtie sur les vestiges d'une ancienne cité elfe, et sur quelques villages proches. Pôle est la plus grande ville de Tanaephis, bâtie par les nains pour la civilisation elfe à l'époque de l'apogée de leurs civilisations. L'empire Dérigion est maintenant décadent et ravagé par la corruption et les défaites militaires, mais Pôle reste une grande ville commerçante où vivent la majorité des artistes et des étudiants de Tanaephis. Gadhars Les Gadhars sont des hommes à la peau noire qui partagent leurs jungles du sud-est de Tanaephis avec des monstres et des dinosaures. La jungle fait qu'ils restent peu connus. Ils possèdent une mémoire génétique limitée qui leur permet de ressentir des bribes d'un passé oublié. C'est également le seul peuple dont quelques rares membres possèdent de faibles pouvoirs magiques, la magie de Tanaephis ne se manifestant normalement que par les épices et les armes-dieux. Hysnatons Les Hysnatons, comme les Alwegs, ne sont pas vraiment un peuple. Ce terme désigne tous les humains qui manifestent des caractéristiques d'un peuple éteint : elfes, orques et nains. Le mot Hysnaton veut en réalité dire surhomme : un intellectuel hysnaton l'avait inventé pour ironiser sur les discriminations dont les Hysnatons étaient les victimes. Les Hysnatons sont donc victimes de racisme de la part des autres peuples, mais leurs capacités et caractéristiques peuvent les rendre plus efficaces que des humains normaux dans certains domaines : par exemple, de nombreux Hysnatons qui ont du sang elfe deviennent des prostitués prisés. Au contraire, des unités mercenaires spéciales, les scories, ne rassemblent que des Hysnatons particulièrement hideux. Piorads Les Piorads sont un peuple inspiré des Vikings et des Cimmériens : des barbares venus d'un autre continent qui ont abandonné leurs navires pour guerroyer sur terre et s'imposer comme d'excellents cavaliers. Parfois un Piorad naît avec des yeux rouges : c'est un œil-de-braise, destiné à intégrer une unité d'élite. Les guerriers piorads chevauchent des chevaux carnivores appelés chagars et se battent brutalement. Sekekers Les Sekekers sont des pillardes sauvages, fondées autrefois par des femmes opprimées par les Batranobans. Inspirées des Amazones, elles détestent les hommes et les seuls mâles tolérés dans les tribus sont des esclaves castrés. Peu nombreuses, elles occupent des plaines au centre de Tanaephis, d'où elles mènent des raids contre les peuples voisins et contre la cité de Pôle. Elles ne se reproduisent pas et doivent enlever des bébés et petites filles étrangers. Les Sekekers se mutilent par infibulation et ablation des seins pour rejeter leur féminité. Seules les plus jolies des jeunes filles ne sont pas mutilées : elles forment une unité d'élite, les chrysalides, qui se battent à moitié nues. Les Sekekers chrysalides ont un effet ravageur sur le moral des troupes masculines ennemies. Thunks Les Thunks sont un peuple inspiré des Inuits et des Mongols : ce sont des nomades montés sur des poneys qui vivent dans les montagnes glaciales du nord de Tanaephis. Ils sont généralement pacifiques, désorganisés et sexuellement libérés, mais ils se défendent farouchement contre leurs ennemis jurés, les Piorads. Ils se battent principalement avec des arcs en tendant des embuscades et en évitant le corps à corps. Vorozions Les Vorozions sont un peuple en plein âge d'or : ils se sont rebellés contre l'ancien empire dérigion et ont conquis la majeure partie de celui-ci. Opposés à l'esclavage pratiqué par les Dérigions, ils se posent en libérateurs des peuples opprimés. Leur empire n'en est pas moins dominé par une bureaucratie rigide. Ils sont d'excellents artisans, et le seul peuple de Tanaephis à savoir forger des armures de plates. Les Vorozions dominent les terres cultivées de l'est de Tanaephis, entre les terres piorads, les jungles gadhars, les plaines sekekers et Pôle. Les armes-dieux Les armes-dieux sont la principale spécificité de Bloodlust par rapport à d'autres jeux de rôle médiévaux-fantastiques. Ce sont des armes de contact ou des boucliers dans lesquels s'est incarné un dieu. Elles possèdent donc un esprit, une mémoire, une intelligence et des passions, ainsi que des pouvoirs magiques que leur porteur peut utiliser. Ces armes sont maniées par des humains (et parfois d'autres créatures) avec lesquels elles ont une relation symbiotique. L'arme fournit des pouvoirs magiques à son porteur en échange des sensations qu'il ressent. Sans le porteur, l'arme serait inerte. Sans l'arme, le porteur n'aurait ni la puissance ni le statut social d'un être d'exception. Il est proposé aux personnages-joueurs de Bloodlust d'incarner des porteurs d'arme, les armes-dieux elles-mêmes ou encore de jouer les deux en même temps. Une dernière option est que la moitié des PJ incarne des armes et l'autre moitié incarne leurs porteurs. Comme souvent dans les jeux de rôle, les armes-dieux progressent en puissance grâce à un système d'expérience. Mais les armes-dieux gagnent de l'expérience en assouvissant leurs désirs de prestige, sexe, richesse, violence et réputation. Ces points d'expérience leur permettent de monter en puissance et d'acquérir de nouveaux pouvoirs, tout en pouvant plus facilement contrôler leurs porteurs. Une arme-dieu de grande puissance peut parvenir à fusionner avec son porteur. L'arme disparaît mais le porteur en récupère les pouvoirs et l'immortalité. Il peut arriver plusieurs choses aux esprits de l'arme et du porteur : ils peuvent fusionner, coexister ou bien l'un peut détruire l'autre. Dans tous les cas, les pouvoirs se manifestent sur le corps du porteur ; la créature résultante est appelée un fusionné ou un possédé. Système de jeu Le système de jeu est relativement simple : chaque personnage a six caractéristiques notées sur 20 et des compétences notées sur 100, et doit faire moins que son trait avec un dé à cent faces pour réussir une action. Le résultat du dé des unités détermine l'ampleur d'une réussite ou d'un échec. Dans un combat, chaque protagoniste choisit à chaque tour une action parmi six (attaque brutale, feinte, esquive…), qui permettent différentes tactiques. Les combats sont généralement brefs et sanglants. Un système de combat de masse est inclus dans les règles de base. Réception À sa sortie en 1991, la boîte de jeu de Bloodlust a été un des plus gros succès du jeu de rôle français. Aucun supplément de Bloodlust n'a été publié depuis 1997 et l'extension Vengeance est considérée par beaucoup comme tellement mauvaise qu'elle contribua à l'arrêt du jeu. Le jeu est aujourd'hui épuisé et n'a pas été réimprimé malgré l'existence persistante d'une communauté de fans. On trouve aussi des versions numérisées du jeu en PDF sur les réseaux de Poste à poste, avec, chose rare, l'accord de l'éditeur qui ne s'oppose pas à sa distribution gratuite du fait de son indisponibilité. Récompenses Bloodlust a reçu le prix Grog d'Argent 2013, décerné par le Guide du Rôliste Galactique. Parutions Prospectus Prospectus en couleur pour annoncer le jeu (1991) Règles Bloodlust, (1991) : version en trois livrets dans une boîte avec une carte du continent de Tanaephis. Bloodlust, (1995) : version en livre à couverture cartonnée. Les règles ne sont pas changées par rapport à l'impression de 1991 (même édition). Bloodlust Métal Bloodlust Métal (2012) : version en livre à couverture plastifiée. Refonte des premières éditions. Suppléments Écran de la première édition (1992) avec un scénario, le Spectacle continue. Flocons de sang (1992) : cette extension décrit les Piorads, les Thunks et leurs terres. Elle propose des règles optionnelles au système de jeu. Elle contient les deux premiers scénarios de la campagne Éclat de lune. Poussière d'ange (1992) : cette extension décrit les Batranobans, les Gadhars et leurs terres. Elle décrit également les épices cultivées par les Batranobans. Elle continue la campagne Éclat de lune avec deux scénarios. L'Enclume et le Marteau (1992) : cette extension décrit les Dérigions, les Vorozions et leurs terres. Elle continue la campagne Éclat de lune avec deux scénarios. Souvenirs de guerre (1992) : cette extension décrit les Alwegs, les Hysnatons et les Sekekers. Elle continue la campagne Éclat de lune avec deux scénarios. Les Joyaux de Pôle (1993) : cette extension décrit Pôle, la plus grande cité de Tanaephis. Elle continue la campagne Éclat de lune avec deux scénarios. Contes et Légendes (1993) : cette extension est surtout composée de nouvelles et d'éléments de background sur le passé de Tanaephis, avec des conseils pour jouer à différentes époques. Les Frères de la nuit (1994) : cette extension développe les différentes guildes (qui rassemblent des humains) et sociétés secrètes (qui rassemblent des armes-dieux) de Tanaephis. Elle fait également avancer la storyline de quinze ans après les événements de la campagne Éclat de lune et du scénario l'Éveil paru dans un hors-série de la revue Casus Belli. Écran de la deuxième impression (1995) Les Voiles du destin (1995) : cette extension décrit Sulustan, une île voisine de Tanaephis, elle mentionne l'existence de Vaeriel, un autre continent plus lointain, et dévoile l'origine des armes-dieux. Des scénarios sont fournis pour exploiter ces nouvelles terres. Les Voiles du destin diffère nettement des suppléments précédents par le fait qu'on quitte Tanaephis, qu'on joue des personnages nettement plus puissants, et que l'ambiance générale de Sulustan et de Vaeriel est très différente de celle de Tanaephis. Pour suivre la montée en puissance des armes-dieux, les règles sur les fusionnés y sont développées. Ce supplément a été écrit en grande partie par des auteurs qui n'avaient pas contribué auparavant au jeu ; Croc a regretté ensuite ce supplément. Chroniques sanglantes (1996) : ce supplément contient quatre scénarios indépendants. C'est l'un des deux seuls suppléments à ne pas avoir de couverture de Frank Frazetta. Vengeance ! (1997) : la dernière extension officielle de Bloodlust, entièrement écrite par Croc, décrit plus profondément le continent de Vaeriel, ébauché dans les Voiles du destin. Plusieurs critiques le dénoncent comme le plus mauvais supplément de la gamme. Comme le précédent, sa couverture n'est pas de Frazetta. Bloodlust Métal Le Mois des Conquêtes 01 (2013) : cette extension pour Bloodlust Édition Métal inclut un écran en 4 volets et un livret de 108 pages comprenant plusieurs aides de jeu et un scénario, Ballade digestive dans la Neige. Le Mois des Conquêtes 02 (2016) : cette extension pour Bloodlust Édition Métal regroupe quatre scénarios, L'édenwynn rouge, Sans yeux, pas de larmes, Escale à Mathana et Tant d'eau pour si peu d'or, chacun d'entre eux étant suivi par une aide de jeu en rapport avec celui-ci. Aventures Plusieurs scénarios officiels sont parus dans les revues Plasma et Casus Belli. Des scénarios officieux et une courte campagne (Étoile rouge) sont disponibles sur le site Le Mois des conquêtes. Notes et références Liens externes Le Mois des conquêtes Jeu de rôle français Jeu de rôle médiéval-fantastique Jeu de rôle paru dans les années 1990
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Basic (langage)
Basic ou basic (de l'acronyme anglais BASIC pour , littéralement « code d'instruction symbolique multi-usages du débutant »), est une famille de langages de programmation de haut niveau ayant pour caractéristique leur facilité d'utilisation. Buts Le langage Basic a été conçu en 1964 par John George Kemeny (1926-1993) et Thomas Eugene Kurtz (1928-) au « Dartmouth College » pour permettre aux étudiants des filières non scientifiques d'utiliser des ordinateurs. Le langage a été implémenté par une douzaine d'étudiants, parmi lesquels Mary Kenneth Keller, une des premières personnes et la première femme à obtenir un doctorat en informatique aux États-Unis. À cette époque, les langages de programmation étaient plus adaptés aux cartes perforées qu'aux terminaux interactifs. Même le Fortran II, peu évolué bien que déjà complexe, était inadapté aux calculs matriciels dont on faisait déjà usage en sciences humaines. Non interactifs, ces langages exigeaient qu'un programme soit exempt de toute erreur de syntaxe pour être exécuté. Le Basic se voulait interactif et simple : ses sept instructions devaient pouvoir être enseignées en une demi-journée, des opérations matricielles devaient être exécutables en mode calcul de bureau, un programme devait pouvoir s'exécuter au moins jusqu'à ce que soit rencontrée une première erreur, facilitant ainsi l'apprentissage du langage. L'acronyme BASIC est lié au titre d'un article de Kurtz non publié et n'a pas de rapport avec les séries intitulées « Anglais basic » de Charles Kay Ogden. Les concepteurs du langage le destinaient au domaine public, ce qui favorisa sa diffusion, et l'écriture d'un interpréteur de Basic faisait partie des projets classiques donnés aux étudiants en informatique dans le monde entier. Le Basic équipa dès le milieu des années 1970 presque tous les micro-ordinateurs du moment (Olivetti P6060, Tektronix 4051, IBM 5100, Commodore PET, etc.). Dans les années 1980, la plupart des micro-ordinateurs étaient fournis avec un interprète Basic, parfois stocké en mémoire morte (ROM) : ROM BASIC. Le premier IBM PC pouvait démarrer sans disquette et exécutait cette version du Basic rudimentaire. Les huit principes de conception du Basic étaient : être facile à apprendre pour un débutant ; être généraliste, donc traiter aussi bien les matrices de nombres que les chaînes de caractères ; autoriser l'ajout de fonctionnalités pour les experts (tout en gardant le langage simple pour les débutants) ; être interactif, et entre autres permettre d'interrompre un programme pour examiner ses variables, en modifier quelques instructions, et reprendre ensuite son exécution ; fournir des messages d'erreur clairs et conviviaux ; avoir un délai de réaction faible pour les petits programmes ; ne pas nécessiter de connaissances sur le matériel de l'ordinateur ; isoler l'utilisateur du système d'exploitation s'il y en avait un. Histoire Le Basic est peut-être le langage de programmation le plus connu. La forme originelle du langage s'inspire du Fortran, avec des ajouts pour le rendre interactif et capable de traiter en mode calcul de bureau des opérations matricielles, notamment multiplication et inversion. Le Basic est souvent interprété, mais rien ne l'empêche d'être compilé là où l'interactivité avec le programmeur n'était plus nécessaire, par exemple packages de gestion. Malgré sa normalisation, plusieurs dialectes sont apparus au cours des années, partis de la même base, et proposant des améliorations diverses, par exemple dans le domaine des interfaces graphiques ou de l'orienté objet. La référence sur PC (MS-DOS) a été le GW-Basic puis quelque temps le QuickBasic. La première version du Basic a été développée sur un ordinateur central temps réel appelé GE-265 (General Electric), qui était un GE-225 avec une GE DataNet-30. Cet ordinateur 20 bits, conçu en 1959 au sein du département d'informatique industrielle de la société General Electric par Arnold Spielberg, père de Steven Spielberg, occupait une pièce entière, embarquait transistors et . Les données étaient conservées sur des bandes magnétiques enroulées sur des bobines, des cartes perforées ou des bandes de papier. Vendu à l’époque, le GE-225 a été un succès commercial, malgré la désapprobation du directeur général de la société qui le produisait. Le Basic était le premier langage spécialement conçu pour être utilisé sur des systèmes interactifs. Les premières versions de Basic étaient utilisées sur des ordinateurs en temps partagé. L’interprétation était plus commode que la compilation, car les modifications ne portaient souvent que sur quelques lignes entre deux passages successifs. Les constructeurs des premiers ordinateurs individuels avec clavier ont eu besoin d'inclure un outil permettant aux utilisateurs d'écrire des logiciels pour leur matériel. L'un des premiers, TRW, avait créé son propre langage pour ses terminaux programmables Datapoint, mais l'abondance d'étudiants connaissant le Basic le conduisit à porter ce langage sur des machines comme son 2200. Une version interprétée pouvait sans difficulté tenir en mémoire morte (ROM) ou vive (RAM). Le Basic avait en 1970 un concurrent, le langage FOCAL, mais celui-ci était propre à DEC et fut vite marginalisé, comme le sera le HPL de Hewlett-Packard six ans plus tard. Le Basic offrait aussi quelques commandes comme old, new, list et quelques autres déjà définies à l'intérieur même du langage, lui conférant ses capacités interactives. Les instructions scalaires commençaient par LET (LET A=3) et les matricielles par MAT (MAT C = A+B). Très vite, le LET deviendra facultatif pour alléger l'écriture des programmes. Chaque instruction était précédée d'un nombre, en général attribué de 10 en 10, qui permettait de remplacer une instruction ou d'en intercaler d'autres sans avoir à maîtriser un complexe éditeur de texte en mode machine à écrire. Les premiers ordinateurs individuels possédaient presque tous un interpréteur Basic en mémoire morte (TI-99/4A, Commodore 64, TRS-80, Apple II, etc.). Hewlett-Packard laissait le choix sur son HP 9825 entre un Basic standard et son langage maison HPL plus puissant, mais moins standard. Ces langages étaient sur cartouche ROM amovible. En 1968, un article d'Edsger Dijkstra devenu très populaire avait insisté sur la nocivité de l'instruction « goto » en matière de qualité du code, et donc la productivité du programmeur. Cette critique s'appliquait alors à la plupart des langages, dont les dialectes du Basic. Dix ans plus tard, presque tous les langages avaient pris cette critique en compte, y compris le Basic. La popularité du Basic, langage de programmation grand public par excellence, fit dire à certains que ce langage a donné naissance à plus de mauvais programmes qu'aucun autre langage. Olivier Lecarme, professeur à l'Université Laval, affirmait à l'AFCET : . De fait, privilégiant l'action plutôt que la méthode, ce langage aux contrôles sommaires ne convient qu'à la « petite programmation » (moins de 500 lignes). Les versions les plus répandues ont été les interpréteurs conçus par Microsoft, qui pratiquait une politique de prix modérés et avait fini par s'imposer comme la référence : quelles que fussent les machines source et cible, on savait qu'un programme écrit en Basic Microsoft tournerait sur un autre Basic Microsoft. En 1977 Microsoft avait sorti l'Altair Basic (adaptation du Basic par Bill Gates et Paul Allen) pour l'Altair 8800 du constructeur MITS. C'était son premier logiciel. En 1979 Microsoft obtient d'IBM la commercialisation de son interprète Basic avec les futurs IBM PC et compatible PC. Cette version était incluse dans la puce ROM des PC, et se lançait au démarrage en l'absence de système d'exploitation. Plus tard, Microsoft a vendu différentes versions du Basic pour DOS, dont Basica, GW-Basic, QuickBasic et Visual Basic pour MS-DOS. Microsoft Windows 95 et Windows 98 incluaient un interpréteur QBasic à installer à partir du CD-ROM et Windows 98 incluait un interprète VBScript. Visual Basic for Applications a été ajouté dans les produits Microsoft Office en 1997. À la même époque, le Basic sur Apple II ne connaissait que les nombres entiers ; il fallut attendre l'Apple II+ en juin 1979 pour exploiter le traitement des réels. Le compilateur Waterloo Basic fut l'un des premiers logiciels commercialisés par Watcom : il avait été programmé entre 1978 et 1979 pour l’, un système 16 bits. En 1979, le compilateur a été porté pour VM/CMS tournant sur les IBM 370, 3030 et 4300, et un accord avec IBM a permis sa mise sur le marché. Il y eut plusieurs mises à jour de 1980 à 1983 ainsi qu'une version portée sur l’interpréteur de commandes MVS/TSO et sur VM/CMS. Borland a publié son compilateur Turbo Basic 1.0 en 1985. Les versions suivantes sont encore vendues sous le nom de PowerBasic par une autre compagnie. Il existe toujours une version pour MS-DOS. La nécessité d'enseigner un langage de programmation davantage structuré avait donné naissance au langage Pascal en 1972. Ce langage, en particulier grâce au compilateur Turbo Pascal de la société Borland, bien plus rapide que n'importe quel interprète Basic de l'époque, remporta un énorme succès au cours des années 1980, et marqua un début de déclin de la popularité du Basic dans le grand public. Syntaxe La syntaxe vraiment minimale du Basic est seulement composée de l'instruction d'affectation par le signe "=" (devant autrefois être précédée du mot-clé LET), PRINT (affichage à l'écran), IF-THEN-ELSE (exécution conditionnelle) et GOTO (saut vers une zone du programme). Un interprète qui exécute des programmes avec cette syntaxe minimale n'a pas besoin d'une pile. Nombre des premières implémentations sur micro-ordinateur n'eurent que ces instructions, les programmes n'étaient donc pas structurés. Si on ajoute une pile, l'instruction GOSUB (saut vers une séquence servant de sous-programme et terminée par RETURN) fut rapidement ajoutée. Interprètes à numéro de ligne Les premiers interprètes Basic exigeaient une numérotation des lignes à mémoriser. Une ligne non numérotée était simplement exécutée immédiatement. On ne pouvait avoir qu'un seul programme à la fois en mémoire. Le typage était implicite : par exemple, les variables dont l'identifiant se termine par $ sont destinées à contenir des chaines de caractères alpha-numériques et ne peuvent donc pas effectuer d'opérations arithmétiques. L'usage était de numéroter les lignes de 10 en 10, afin de pouvoir éventuellement insérer des lignes supplémentaires. Les boucles à compteur FOR...NEXT constituaient la seule forme itérative. Avec certains interprètes il fut possible, à partir des années 1980, de mettre plusieurs commandes sur une même ligne. Toutefois, il n'était pas possible de regrouper un ensemble de commandes s'exécutant ensemble, comme après une condition IF-THEN. Il fallait recourir à des sauts de ligne GOTO n° de ligne, ou à des appels de sous-programmes ouverts, non paramétrés, par GOSUB n° de ligne L'ambition croissante des programmeurs, le besoin d'une programmation plus structurée amenèrent plusieurs évolutions : le développement de formes IF à deux branches, la multiplication des formes itératives, et l'obligation d'expliciter les étiquettes pour les branchements résiduels ; l'introduction de fonctions paramétrables, d'abord d'une ligne, puis de plusieurs lignes, puis récursives. Puis les Basic durent s'adapter aux environnements graphiques et au multi fenêtrage. Interprètes modernes Les dialectes Basic modernes n'emploient plus nécessairement les numéros de lignes (qui restent possibles, mais qui n'ont plus qu'un rôle éditorial) et ont une richesse de commandes et une construction des déclarations de données identiques à d'autres langages comme le langage Pascal. Les récentes variantes comme le Visual Basic ont introduit une orientation objet avec gestion de l'implémentation d'interfaces et, dans Visual Basic .NET, l'héritage (simple). Cependant la gestion des erreurs nécessite généralement l'utilisation de GOTO, ce qui casse la structuration des programmes. Visual Basic .NET permet l'utilisation de blocs Try/Catch, mais conserve néanmoins la possibilité d'utiliser des On Error GoTo, pour conserver une certaine compatibilité avec des versions antérieures de Visual Basic. La richesse des variantes est synonyme de non-standardisation. Cela montre comme ce langage est « organique » et comme il est plutôt une sous-culture qui traite la programmation d'ordinateur comme un ensemble fixe de règles de syntaxe. Mais la même chose s'applique tout autant aux autres « vieux » langages de programmation comme le Cobol et le Fortran. Cependant le mouvement du Basic est de loin le plus important et une société comme Niakwa vécut jusqu'au milieu des années 1990 très largement de son Basic sur Unix. Procédures Le Basic n'a généralement pas de bibliothèque externe standard comme d'autres langages, le langage C par exemple. Au lieu de cela, l'interprète ou le compilateur contiennent une bibliothèque intégrée étendue de procédures intrinsèques. Ces procédures incluent plus d'outils que ce dont le programmeur a besoin pour apprendre la programmation et écrire de simples applications, dont des fonctions mathématiques, des fonctions de traitement des chaînes de caractères, d'entrée-sortie console, de graphisme et de manipulation de fichiers. Le QuickBasic permet d'inclure des bibliothèques écrites dans ce langage (QLB) ou en d'autres langages (LIB). Certains dialectes Basic ne permettent pas aux programmeurs d'écrire leurs propres procédures. À cause de cela, les programmeurs sont obligés d'écrire leurs programmes avec une importante utilisation de goto et de gosub : cela fait qu'il est très difficile de suivre un tel code source, appelé couramment un « code spaghetti ». Beaucoup de versions du Basic comme le QuickBasic de Microsoft ont ajouté un support des sous-routines et des fonctions (avec support de la récursivité). Il fait la distinction entre une procédure qui ne retourne jamais de valeur (appelée sous-routine ou sub) et une procédure qui en renvoie (appelée fonction). Certains langages ne font pas cette distinction et considèrent tout comme une fonction dont certaines renvoient une valeur « vide ». Le Basic est bien connu pour ses fonctions de manipulations de chaînes de caractères. Les premiers dialectes avaient déjà un ensemble de fonctions basiques (left$, mid$, right$) pour les traiter simplement. Comme elles sont souvent utilisées dans les applications de tous les jours, cela est un avantage considérable. Types de données Chaque dialecte Basic de base gère les données de type entier et chaîne de caractères. Normalement, ils n'ont pas besoin de les déclarer comme telles, mais les dialectes modernes ont l'option de forcer le type (typiquement en utilisant une directive appelée « Option Explicit »). Les types de données modernes supportés par le Basic incluent : booléens, entiers signés sur , entiers signés sur , chaînes de caractères, nombres décimaux. Certains dialectes comme Visual Basic ont plus de types de données intrinsèques. De plus, certains dialectes permettent à l'utilisateur de définir ses propres types, appelés types définis par l'utilisateur, et qui sont en fait des structures, c'est-à-dire une simple variable contenant plusieurs champs. Disponibilité et variantes Le Basic est disponible pour toutes les plates-formes récentes. Une version interprétée libre qui est conforme aux standards et hautement multiplateforme est le Bywater BASIC. L'interprète est écrit en langage C, sous licence GPL. Il ne permet pas de faire des interfaces utilisateur graphiques (GUI). Une version libre, similaire au Visual Basic et tournant sous Windows et GNU/Linux, et permettant donc de faire des environnements graphiques (GUI), existe et s'appelle le Phoenix Object Basic. Il en existe deux autres plus récentes : Gambas et K-Basic utilisant la performante et multiplateforme bibliothèque Qt. La plus connue des versions compilées est le QuickBasic de Microsoft et le QBasic, une version qui ne permet pas de générer des programmes autonomes. Les dernières versions de Visual Basic sont aussi compilées, bien que Microsoft ait changé le Visual Basic en un langage compatible d'une façon minimale avec les premières versions du Dartmouth Basic. D'autres versions, dont le True BASIC et le PowerBasic, sont compatibles avec le standard ANSI Basic. True Basic Inc. a été fondée par les créateurs originaux du Basic, tout en lui adjoignant de nombreuses fonctionnalités. PowerBasic Inc, fondée par le concepteur de Turbo Basic, propose toujours son PowerBasic en version 16 bits pour MSDos, mais aussi en versions 32 bits pour Console (PBCC) et pour Windows (PBWin). Pour ce dernier un outil graphique (PowerBasic Forms) facilite la création graphique d'interfaces utilisateurs basés sur des objets Windows. Son compilateur produit des exécutables compacts, rapides et stables de qualité industrielle. RealBasic est une variante disponible pour les Apple Macintosh qui génère aussi des exécutables pour Microsoft Windows et GNU/Linux. Une variante d'un dialecte Basic simple pour la machine virtuelle Parrot montre comment un interprète Basic est mis en application dans un langage de type assembleur. Le PureBasic est une variante avec une syntaxe simple mais avec une production rapide et des fichiers exécutables petits, pour Windows, GNU/Linux, AmigaOS et Mac OS. Il peut aussi compiler et contenir des instructions en assembleur en-ligne. Le wxBasic est une variante, écrite en C et C++, pour Windows, GNU/Linux et peut-être bientôt sous Mac OS. Il est gratuit et peut être utilisé en compilé ou en interprété. Le BlitzBasic et le DarkBasic sont des variantes spécialisées dans la création de jeux vidéo avec un accès simplifié aux interfaces de programmation (API) multimédias tels OpenGL et DirectX. Le compilateur est payant dans les deux cas. Cette variante est optimisée. On peut avoir des bons résultats rapidement pour des débutants. Liberty Basic est spécialisé dans l'élaboration facile d'interface graphique, il est reconnu comme le successeur de QBasic. Le SmallBasic est un dialecte qui fonctionne sur un grand nombre de plates-formes (Win32, MS-DOS, GNU/Linux et Palm OS) et est placé sous une licence GNU. FreeBASIC, développé par une communauté QBasic en déclin, est un compilateur 32-bits distribué sous licence GPL. Il est multiplateforme et, bien qu'encore en version bêta, très prometteur. Sa syntaxe est calquée sur celle du QBasic de Microsoft mais il supporte les pointeurs, l'assembleur inline et prochainement une branche orientée objet devrait être incorporée. Il existe également une version de Basic pour OpenOffice, appelée OOoBasic (c'est le même langage utilisé pour StarOffice, même si son nom, StarBasic, change). Le TI-Basic est le langage de programmation utilisé sur certaines calculatrices Texas Instruments, de même que le Basic Casio, utilisé sur les calculatrices graphiques Casio. Sur les TI-99, le TI-Basic est différent de celui que l'on peut trouver sur les calculatrices de la marque. Il existe également un TI-Basic étendu plus perfectionné permettant l'accès à l'extension mémoire, les commandes CALL PEEK et CALL POKE, l'amélioration de la gestion des couleurs, l'apparition des sprites, petites images auxquelles on peut donner une vitesse et un sens de déplacement. Au nombre des modèles de matériels populaires qui utilisèrent le langage Basic figurent : la série CPC de Amstrad ; la série MO et TO de la marque Thomson ; Oric 1 et Oric Atmos de Tangerine Computer Systems ; les ordinateurs au standard MSX (1, 2, 2+, Turbo R) utilisaient un Basic dérivé du GW-Basic, la gestion de la couleur et des sprites s'apparentait à celle des TI-99, le processeur graphique utilisé sur ces différentes machines était le TMS9929, un processeur Texas Instruments ; les modèles de la marque Commodore ; le DAI Imagination machine ; les Apple I, II, III et variantes utilisaient un Basic maison mais pouvaient aussi, sur les modèles équipés d'une carte CP/M utiliser la version Basic du CP/M proche du GW-Basic ; le TI-99/4A de Texas Instruments ; certaines calculatrices Casio et Texas Instruments ; les Sinclair ZX-81 et ZX-Spectrum ; le Tektronix 4051 (Basic graphique sur écran rémanent) ; l'Olivetti P6060 mais aussi M30 et M40 (partie intégrante de l'OS appelé ESE) ; l'Olivetti M10 (ordinateur ayant 24 Ko ou 32 Ko de RAM non volatile avec un Basic en ROM, et pas de disque dur ni de disquettes) ; Exelvision avec l'EXL 100 et le module ExelBasic ; le Basic de l'EXL100 était un dérivé de l'Extended Basic du TI-99, les concepteurs de cette machine étant des transfuges de Texas Instruments ; l'IBM PC et Compatible PC dont les premiers modèles avaient un Basic limité en ROM. Le Basic était fourni sur les disquettes système MS-DOS ou PC-DOS versions 1.0 à 4.0. Pour les IBM PC, le Basic s'appelait Basica alors que sur les compatibles PC il se nommait GW-Basic. Exemples Exemple 1 : Basic original non structuré 10 INPUT "Quel est votre nom ? "; NOM$ 20 PRINT "Bonjour "; NOM$ 30 INPUT "Combien d'étoiles voulez-vous ? "; NOMBRE 40 LET ETOILE$ = "" 50 FOR I = 1 TO NOMBRE 60 LET ETOILE$ = ETOILE$ + "*" 70 NEXT I 80 PRINT ETOILE$ 90 INPUT "Voulez-vous plus d'étoiles ? "; ETOILE$ 100 IF LEN(ETOILE$) = 0 THEN GOTO 90 110 LET ETOILE$ = LEFT$(ETOILE$, 1) 120 IF (ETOILE$ = "O") OR (ETOILE$ = "o") THEN GOTO 30 130 PRINT "Au revoir "; 140 FOR I = 1 TO 200 150 PRINT NOM$; " "; 160 NEXT I 170 LPRINT Commentaires : En général, l'interpréteur est insensible à la casse ; les instructions étaient tapées en majuscules sur les machines faisant la distinction entre majuscules et minuscules. Un nom de variable suivi d'un signe dollar indique qu'il s'agit d'une chaîne de caractères (NOM$, ETOILE$, S$) ; une variable sans signe dollar indique un entier ou un nombre décimal (S, I). INPUT permet l'affichage d'un texte et une saisie du clavier ; PRINT permet un affichage à l'écran. Parfois l'instruction LET est optionnelle, ainsi, LET ETOILE$ = ETOILE$ + "*" peut s'écrire simplement ETOILE$ = ETOILE$ + "*" (le signe égal sert à la fois aux affectations de variables et aux tests d'égalité). FOR-NEXT est une boucle. IF-THEN est une instruction conditionnelle ; OR est l'opérateur logique « Ou ». LEN est une fonction renvoyant la longueur de la chaîne de caractères, LEFT$(ETOILE$, n) est une fonction renvoyant une sous-chaîne composée de n caractères situés à gauche de la chaîne ETOILE$ ; + est l'opérateur de concaténation (c'est aussi l'opérateur de l'addition). Exemple 2 : Basic moderne structuré 'Voici un petit code fait en BASIC moderne INPUT "Quel est votre nom"; UserName$ 'On demande le nom de l'utilisateur PRINT "Bonjour "; UserName$ DO INPUT "Combien d'étoiles voulez-vous"; NumStars 'On demande le nombre d'étoiles de l'utilisateur Stars$ = "" Stars$ = REPEAT$("*", NumStars) '<-ANSI BASIC 'Stars$ = STRING$(NumStars, "*") '<-MS BASIC PRINT Stars$ DO INPUT "Voulez-vous plus d'étoiles"; Answer$ LOOP UNTIL Answer$ <> "" LOOP WHILE UCASE$(LEFT$(Answer$, 1)) = "O" PRINT "Au revoir "; FOR A = 1 TO 200 PRINT UserName$; " "; NEXT A PRINT Documents définissant le Basic Le manuel du Basic conçu au Dartmouth College ANSI Standard for Minimal Basic (ANSI X3.60-1978 "FOR MINIMAL BASIC") ISO Standard for Minimal Basic (ISO/CEI 6373:1984 "DATA PROCESSING - PROGRAMMING LANGUAGES - MINIMAL BASIC") ANSI X3.113-1987 Programming Languages - Full BASIC ANSI X3.113a-1989 Programming Languages - Modules and Individual Character Input for Full BASIC ISO Standard for Full Basic (ISO/CEI 10279:1991 "INFORMATION TECHNOLOGY - PROGRAMMING LANGUAGES - FULL BASIC") ANSI Addendum Defining Modules (X3.113 INTERPRETATIONS-1992 "BASIC TECHNICAL INFORMATION BULLETIN # 1 INTERPRETATIONS OF ANSI 03.113-1987") ISO Addendum Defining Modules (ISO/CEI 10279:1991/ Amd 1:1994 "MODULES AND SINGLE CHARACTER INPUT ENHANCEMENT") Standard ECMA-55, Minimal BASIC (janvier 1978) Standard ECMA-116, BASIC (juin 1986) Notes et références Le présent article est basé sur un article originellement écrit sur Nupedia par Peter Fedorow, et modifié sur la version anglaise de Wikipédia, puis traduit en français. Voir aussi Articles connexes National Science Foundation Liste des dialectes Basic Liens externes Didacticiel sur le Basic Centre de développement Visual Basic sur MSDN France BASIC Norme ISO
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Bernard Werber
Bernard Werber (), né le à Toulouse, est un écrivain français. Il est notamment connu pour sa trilogie des Fourmis. Son œuvre, traduite dans une trentaine de langues, fait se rencontrer spiritualité, science-fiction, polar, biologie, mythologie L'auteur qualifie parfois son style de « philosophie-fiction ». Biographie Bernard Werber est né à Toulouse le . Très tôt Bernard Werber s'intéresse au dessin, mais c'est à l'écriture qu'il excelle. Élève moyen du fait de sa myopie, il a des difficultés en piano et en sport. Après douze ans de travail et des dizaines de refus auprès des maisons d'édition, son premier roman Les Fourmis est édité en . En 1993, le Jour des fourmis obtient le prix des lectrices du magazine Elle. Bernard Werber souhaite approfondir le thème de la vie après la mort, en rédigeant Les Thanatonautes (inspiré du Livre des morts tibétains et du livre des morts égyptien). Son livre sort en . En sort La Révolution des fourmis. En , il sort son roman Le Père de nos pères et le jeu vidéo des fourmis est édité par Microids. La BD EXIT est également publiée ; Planète BD estime que la trilogie est décevante. Après deux ans d’écriture, Bernard Werber rédige L'Empire des anges qui est la suite directe des Thanatonautes. L'Empire des anges se classe des ventes dès . L'année 2001 est consacrée à la rédaction de L'Ultime Secret. À la suite de la publication de L'Arbre des possibles, il lance le site Web du même nom, un . En 2002 en Corée, L'arbre des possibles reste pendant trois mois. : sortie de la pièce de théâtre Nos amis les humains qui sera jouée pendant un an à la Comédie Bastille. Bernard Werber écrit un nouveau roman : Nous les Dieux. Le livre sort en . En 2010, il publie Le Rire du cyclope. Il commence à réfléchir à une saga de qui s'intituleraient Troisième Humanité. Le premier tome éponyme parait en 2012. Le second les Micro-Humains sort l'année suivante. Finalement, le troisième volet La Voix de la Terre sort en 2014 et met un terme à la saga. En 2016, le roman Demain les chats est publié, premier d'une trilogie. En 2017, Bernard Werber rédige Depuis L’au-delà sous l’influence de deux médiums : Monique Parent Baccan et de Patricia Darré. L'année suivante en 2018, il écrit La Boîte de Pandore, en romançant ses expériences d'exploration des vies antérieures sous hypnose régressive. En 2019, un second roman Sa Majesté des chats est édité, suivi de près par L'Encyclopédie du savoir relatif et absolu des chats. En 2020, le dernier tome de la trilogie des chats La Planète des chats est publié. En 2021, il publie La Prophétie des abeilles, suite directe de La Boîte de Pandore. Ses œuvres ont été traduites en trente-cinq langues. Avec d’exemplaires vendus dans le monde, Bernard Werber est, avec Marc Levy, l'un des auteurs français contemporains les plus lus au monde. Il est même considéré comme une star en Corée du Sud, pays où il vend davantage qu'en France, et a reçu un accueil très enthousiaste en Russie. En , Bernard Werber a mis en place un spectacle d'hypnose régressive baptisé « voyage intérieur » qu'il joue tous les mois au théâtre Les Trois Baudets à Paris. Écriture Son style d’écriture mêle différents genres, notamment la saga d’aventure, la science-fiction, de l’entre-deux-guerres et le conte philosophique. Dans la plupart de ses romans, Bernard Werber utilise la même forme de construction, alternant des articles informatifs d’encyclopédie et deux ou trois fils narratifs. Les articles précisent ou élargissent les intrigues, ces deux dernières se recoupant épisodiquement. De plus, toutes ses productions, comme ses romans et ses nouvelles, s’entrecroisent. On retrouve ainsi des personnages comme Edmond Wells à la fois dans la trilogie des Fourmis et dans L'Empire des anges, mais également des thèmes récurrents, comme « l’Arbre des possibles » d’Isidore Katzenberg, ou encore le roman Nous les dieux, reprenant des éléments de la nouvelle L’École des jeunes dieux. Dans deux romans, Bernard Werber décrit des auteurs de littérature. Ainsi sont présentés des auteurs qui, à la fin de leur vie, écrivent un dernier livre qui donne un sens à l’œuvre entière de Werber. En ayant préalablement noté une certaine similitude des personnages, des thèmes et du style de son œuvre, on peut en conclure qu'il essaye de donner une certaine cohérence aux idées qu’il développe. Depuis 1996, Bernard Werber a décidé de sortir un livre par an, chaque début d'octobre, avec à ce jour deux exceptions : 1999 et 2011, où ne sont sorties que des bandes dessinées. Après la rentrée littéraire, l’objectif est de « proposer au public autre chose que de possibles prix Goncourt ». Bernard Werber est membre d'honneur de l'Institut de recherche sur les expériences extraordinaires (INREES), une association ayant pour vocation la sensibilisation des professionnels en santé mentale, des médecins et des soignants en général, aux expériences extraordinaires ou inhabituelles. Cette approche se reflète dans le contenu de ses romans, tels que par exemple Les Thanatonautes qui propose une version spiritualiste des expériences de mort imminente, ou encore Nos amis les humains (une pièce de théâtre) qui raconte un récit d’enlèvements par les extraterrestres. La science, le paranormal et la spiritualité influencent ainsi nombre de ses romans. Accueil critique Bernard Werber est l'un des auteurs français les plus lus dans le monde. Il est particulièrement populaire en Corée du Sud où un sondage l'a placé en deuxième position des auteurs étrangers les plus appréciés. L'Écho républicain dit de lui qu'il est un . Néanmoins, son œuvre est peu commentée par la critique. Il lui est reproché, selon L'Express, . En particulier, certains critiques reprochent à ses romans de science-fiction de présenter certains concepts d'apparence scientifique comme des certitudes alors que ce n'est pas le cas. L'Ultime Secret illustre bien cette tendance, on peut y lire sur la quatrième de couverture la phrase suivante : . D'autres critiques assimilent la futurologie à de la pseudo-science, l’œuvre intitulée L'Arbre des possibles y étant définie comme un recueil de nouvelles de science-fiction. Fin , il parraine l'édition 2020 de la fête de la science. Il appelle à la mesure au sujet du Covid-19 : . En raison de son rapport à la spiritualité, le sociologue Gérald Bronner estime toutefois que . Certaines critiques dépassent le simple scepticisme. La petite revue spécialisée en littératures de l'imaginaire Bifrost est ainsi particulièrement négative. D'autres critiques sont au contraire très laudatifs : François Busnel, dans sa chronique du dans L'Express, qualifie ainsi Bernard Werber de . Aujourd'hui en France le qualifie de dans son dossier Dans l'intimité de Werber du . Symbolique Bernard Werber utilise diverses symboliques dans ses livres. Les animaux comme les dauphins, les rats ou les fourmis sont représentés comme des animaux intelligents. La symbolique des chiffres tient également une grande place et, selon la façon dont ils sont expliqués, ils reflètent « le stade de l’évolution de l’âme ». C'est notamment durant la lecture du cycle des Dieux, dans lequel les apprentis-dieux vont se retrouver chargés de guider un groupe d'humains qui vont se choisir un animal-totem, que l'on se rend compte à quel point Bernard Werber donne une signification implicite aux animaux. Œuvres Livres Romans Cycle des Fourmis Les Fourmis, 1991, prix des lecteurs de Sciences et Avenir. Ce livre est son grand succès : il s’est vendu à plus de d’exemplaires et a été traduit dans plus de trente langues. Le Jour des fourmis, 1992, Grand prix des lectrices de Elle. La Révolution des fourmis, 1996. Pentalogie du ciel : Cycle des anges Les Thanatonautes, 1994. L'Empire des anges, 2000. Pentalogie du ciel : Cycle des dieux Cette trilogie fait directement suite au Cycle des anges. Nous les dieux, . Le Souffle des dieux, . Le Mystère des dieux, . Cycle Aventuriers de la science Le Père de nos pères, 1998. L'Ultime Secret, 2001. Le Rire du cyclope, 2010. Cycle Troisième Humanité Troisième Humanité, . Les Micro-Humains, . La Voix de la Terre, . Cycle des chats Demain les chats, . Sa Majesté des chats, . La Planète des chats, . Cycle de Pandore La Boîte de Pandore, . La Prophétie des abeilles, . Romans indépendants Le Papillon des étoiles, . Le Miroir de Cassandre, . Le Sixième Sommeil, . Depuis l'au-delà, . Nouvelles Leçon de choses, 1992. Chaque jour est un nouveau combat, 1996. Le Conte à rebours, 1998. Le Bouffon du , 2000. L'Ami silencieux, 2001. L'Arbre des possibles, 2002, recueil. Le Trésor de l'île des visionnaires, 2004. Souvenirs d'un monde merveilleux, 2007. Le Crépuscule des libraires, 2008. Paradis sur mesure, 2008, recueil. C'était mieux avant, 2010. La Montre karmique, 2011. Les Robots se cachent pour mourir, 2014. Langouste blues, 2014. Jumeaux trop jumeaux, 2016. La cité de tous les avenirs, 2018. Livres expérimentaux L'Encyclopédie du savoir relatif et absolu, 1993. Le Livre du voyage, 1997, prix des lecteurs du « Livre de Poche ». Le Livre secret des fourmis, 2003. Nos amis les Terriens, petit guide de découverte, 2007, album d'après le long métrage Nos amis les Terriens. Nouvelle Encyclopédie du savoir relatif et absolu, 2009. Voyage au cœur du vivant, 2011, album. L'Encyclopédie du savoir relatif et absolu : à et suppléments (Albin Michel, 2018). L'Encyclopédie du savoir relatif et absolu des chats (Albin Michel, 2019). Bandes dessinées Les Fourmis, avec Patrice Serres (dessin), 1994, "l'Écho des savanes" : Albin Michel Exit 1. Contact, avec Alain Mounier (dessin) et Walter Pezzali (couleurs), 1999, Glénat 2. Le Deuxième Cercle, avec Alain Mounier (dessin) et Sophie Dumas (couleurs), 2000, Glénat 3. Jusqu'au dernier souffle, avec Eric Puech (dessin) et Sophie Dumas (couleurs), 2002, Glénat Les Enfants d'Ève 1. Genèse, avec Éric Puech (dessin, couleurs), 2005, Albin Michel Les Thanatonautes, adaptation du roman par Corbeyran (adaptation du scénario) et Pierre Taranzano (dessin) 1. Le Temps des bricoleurs, 2011, Glénat 2. Le Temps des pionniers, 2012, Glénat 3. Le Temps des professionnels, 2014, Glénat Demain les chats, adaptation du roman par PoG (adaptation du scénario) et Naïs Quin (dessin et couleurs), 2021, Albin Michel CD Bernard Werber, le conteur du futur (un CD), 2010. L'Éveilleur (deux CD audio), 2010. Films La Reine de nacre (court métrage, ), 2001. Les Humains (court métrage, ), 2003. Nos amis les Terriens, long métrage produit par Claude Lelouch, sorti le . À dormir debout (court métrage), 2016. Pièces de théâtre Nos amis les humains, 2003 mise en scène en 2004 par Jean-Christophe Barc et interprétée par Audrey Dana et Jean-Christophe Barc. La captation a été effectuée le mercredi à Annonay. Bienvenue au paradis, publication le , mise en scène en 2011 par Jean-Christophe Barc interprétée par Thierry Liagre. La captation a été effectuée le jeudi à Bordeaux. Peintures Bernard Werber a peint quelques tableaux, présentés sur son site officiel. Et si on s'arrêtait là pour dormir ?, . Accouchement sans douleur, . En avant pour de nouvelles aventures, . Ouro Boros, l'infini guette les villes, . Le Dieu poisson fait des vagues, . , . Un lapin ambitieux, . La réalité, . Derrière les apparences, . Envol de nuit, . Préfaces L'Homme végétal — Pour une autonomie du vivant de Gérard Nissim Amzallag, Albin Michel, 2003. Gaïa — Carnets secrets de la planète bleue d'Alan Simon, Éditions du Seuil, 2003. L'Habit bleu du doute — Dictionnaire de pensées drôlement utiles ! de Gustave Parking, Éditions Altal, 2006. La Poulpe attitude — Et si vous utilisiez votre intuition pour prendre les bonnes décisions ? de Christophe Haag, Michel Lafon, 2011. De flic à médium - Mon quotidien avec les esprits, de Virginie Lefebvre et Viviane Perret, Michel Lafon, 2018. Pour une poignée de Koumalks, de Sellig. L'outre-Blanc, d'Oksana et Gil Prou. Philippe K. Dick l'homme qui changea le futur, Anthony Peak. Les secrets des mentalistes, Pascal Le Guern et Tibor le mentaliste. Autres Idée originale du court métrage Tueurs de petits poissons réalisé par Alexandre Gavras en 1998. Réalisation du clip Pour les âmes pour les Hommes de Maurane en 2000. Second rôle dans le court métrage Le Lion volatil réalisé par Agnès Varda en 2003. Coécriture de la chanson La Saga des gnous en 2005, sur l’album Longtemps de Louis Bertignac, ancien membre de Téléphone. Apparition dans le documentaire de 2007 sur Canal+. Apparition dans Roman de gare, long métrage produit par Claude Lelouch sorti le , dans son propre rôle lors de l'émission littéraire fictive Tournez la page. Apparition dans La dernière série avant la fin du monde en 2012 au sixième épisode. Apparition dans Sciences/Fiction, documentaire Cinéma (52 min) de Jacinto Carvalho et Jérémy Fauchoux en 2016. Sociétaire des Grosses Têtes sur RTL les 15, 16 et . Sur son œuvre Jeu PC : Les Fourmis, par Microïds (2000, : Les Fourmis : Les Guerres de l'Ouest). Étude sur Les Fourmis : . Biographie : . Roman : . Biographie : . Notes et références Notes Références Annexes Liens externes Naissance à Toulouse Naissance en septembre 1961 Écrivain français du XXe siècle Écrivain français du XXIe siècle Écrivain français de science-fiction Nouvelliste français du XXe siècle Réalisateur français Personnalité liée à Toulouse Personnalité liée à la région Occitanie Élève de l'École supérieure de journalisme de Paris Nouvelliste français du XXIe siècle Sociétaire des Grosses Têtes
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Beffroi
Beffroi
Un beffroi est une tour à usage séculier, en Europe, le plus souvent communale, hébergeant originellement des cloches, mais ensuite aussi carillons, horloges ou même un phare aéronautique. Les beffrois peuvent être indépendants ou adjoints à un bâtiment public, tel un hôtel de ville. Au Moyen Âge, les beffrois symbolisent les libertés communales concédées par un suzerain qui peut le faire détruire en cas de punition. Rythmant la vie civile, ou servant à alerter la population, les beffrois ont ensuite continué à contribuer au rayonnement politique ou commercial des villes. Étymologie Le mot « beffroi » est attesté à partir de 1155 sous la forme berfroi, au sens de « tour de bois mobile servant à approcher des remparts lors d'un siège » (Wace, Brut, Éditions I. Arnold, 5532 : « Dunc firent arbelastiers traire, Berfreiz lever, perrieres faire »), puis au au sens de « tour d'une ville contenant une cloche d'alarme » (Aymeri de Narbonne, Éditions L. Demaison, 315, dans T.-L. : « Ne les garra ne haut mur ne berfroi ») ; par extension, beffroy désigne la cloche elle-même (Villon, Testament, 1905, dans Œuvres, Éditions Longnon et Foulet : « Item, je vueil qu'on sonne a bransle le gros beffroy ») ; beiffroy signifie aussi au « charpente de moulin » (Arch. Nord, B 31, fol. 82, rodans IGLF Litt. : « On a entencion de faire faire ung nouvel beiffroy et autres ouvraiges de machonnerie au molin a blé a la Gorgue »). Beffroi est peut-être issu d'un mot gallo-roman *BERFREDU, lui-même du vieux bas francique *bergfriþu, non attesté, restitué d'après le moyen néerlandais, berchvrede et le moyen haut allemand, bërcvrit / bërvrit, « tour de défense » (> allemand Bergfried, « donjon »). Ils remontent de manière ultime à l'étymon proto-germanique *bergafriþuz. L'hypothèse d'un emprunt direct au moyen haut allemand ferait difficulté sur le plan phonétique, c'est pourquoi une autre étymologie par un hypothétique *bis-fridare composé du préfixe péjoratif bes-, ber-, sur le modèle de ex-fridare (« effrayer »), d'où *berfreer, d'où berfroi littéralement « effroi, cloche servant à donner l'alarme », bien qu'aucune source ne fasse état d'un tel verbe. Historique Dans les villes du Moyen Âge, le beffroi est le symbole des libertés communales obtenues du suzerain. Sa tour abrite la cloche du ban ou « bancloque », symbole de pouvoir destiné à appeler le peuple aux délibérations communales, aux exécutions capitales ou à signaler l'approche d'un ennemi. Les chartes communales, qui confirment par écrit l'étendue des libertés et l'engagement du suzerain à les respecter, y sont conservées en lieu sûr. À partir du , les communes libres font élever des beffrois. Après l'obtention de leurs seigneurs du droit de s'administrer elles-mêmes par des chartes, l'érection de tels monuments marque leur autonomie et leur puissance. De plus, une horloge sonnant les heures symbolise un changement dans le découpage du temps. Auparavant, la journée était rythmée par les huit heures canoniales sonnées par les clochers des églises et des monastères : matines, nones, vêpres, etc. Le temps que marquaient ces sonneries était un temps divin. Avec l'avènement de la bourgeoisie urbaine, la construction d'un beffroi sonnant les heures marque le passage à un temps profane, consacré au commerce ou à l'annonce d'un danger ou d'une alerte à destination des habitants de la commune. Construction des beffrois Construits entre le , leur style architectural est roman, gothique, Renaissance et baroque. Le plus ancien beffroi de France est celui de Millau, construit au , mais il n'a eu un rôle communal qu'au . Celui de Poitiers a été construit en 1199, suivi par le beffroi d'Abbeville construit en 1209, à l'initiative du comte de Ponthieu. Les villes de Belgique et du nord de la France sont célèbres pour leurs beffrois. Le plus ancien de Belgique est le beffroi de Tournai, lui aussi construit au . Dans le nord de la France et en Belgique, les beffrois continueront d'être construits du Moyen Âge jusqu'au . Patrimoine culturel Dans certaines villes, des victuailles ou des objets sont lancés du beffroi à la foule massée à son pied lors d'une fête. Il s'agit souvent de traditions anciennes, interrompues puis remises à l'honneur. À Comines, la foule se dispute de grosses cuillers en bois nommées « louches ». À Armentières, les spectateurs attrapent de petits biscuits appelés « nieulles ». À Tournai, ce sont de petites pâtisseries en forme de bonshommes appelées « pichous ». Au carnaval de Dunkerque, on jette des harengs fumés. À Ypres, si la tradition voulait jadis qu'on lance des chats vivants, actuellement on se contente de lancer des chats en peluche. Les beffrois de Belgique et de France ont été inscrits sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO en 1999 et 2005. Notes et références Voir aussi Bibliographie . . . . . Articles connexes Beffroi de charpente, l'ouvrage de charpente qui héberge les cloches au sein d'une tour (de clocher d'église ou de beffroi). Beffroi, engin de siège Clocher républicain Eugène Viollet-le-Duc Liens externes . . . Histoire urbaine Architecture militaire du Moyen Âge Édifice vertical Clocher Architecture dans les Hauts-de-France
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Base%20de%20donn%C3%A9es
Base de données
Une base de données permet de stocker et de retrouver des données structurées, semi-structurées ou des données brutes ou de l'information, souvent en rapport avec un thème ou une activité ; celles-ci peuvent être de natures différentes et plus ou moins reliées entre elles. Leurs données peuvent être stockées sous une forme très structurée (base de données relationnelles par exemple), ou bien sous la forme de données brutes peu structurées (avec les bases de données NoSQL par exemple). Une base de données peut être localisée dans un même lieu et sur un même support informatisé, ou répartie sur plusieurs machines à plusieurs endroits. La base de données est au centre des dispositifs informatiques de collecte, mise en forme, stockage et utilisation d'informations. Le dispositif comporte un système de gestion de base de données (abréviation : SGBD) : un logiciel moteur qui manipule la base de données et dirige l'accès à son contenu. De tels dispositifs comportent également des logiciels applicatifs, et un ensemble de règles relatives à l'accès et l'utilisation des informations. La manipulation de données est une des utilisations les plus courantes des ordinateurs. Les bases de données sont par exemple utilisées dans les secteurs de la finance, des assurances, des écoles, de l'épidémiologie, de l'administration publique (notamment les statistiques) et des médias. Lorsque plusieurs objets nommés « bases de données » sont constitués sous forme de collection, on parle alors d'une banque de données. Description Une base de données est un « conteneur » stockant des données telles que des chiffres, des dates ou des mots, pouvant être retraités par des moyens informatiques pour produire une information ; par exemple, des chiffres et des noms assemblés et triés pour former un annuaire. Les retraitements sont typiquement une combinaison d'opérations de recherches, de choix, de tri, de regroupement, et de concaténation. C'est la pièce centrale d'un système d'information ou d'un système de base de données (ou base de données tout court), qui régit la collecte, le stockage, le retraitement et l'utilisation de données. Ce dispositif comporte souvent un logiciel moteur (cf. paragraphe suivant), des logiciels applicatifs, et un ensemble de règles relatives à l'accès et l'utilisation des informations. Le système de gestion de base de données est une suite de programmes qui manipule la structure de la base de données et dirige l'accès aux données qui y sont stockées. Une base de données est composée d'une collection de fichiers ; on y accède par le SGBD qui reçoit des demandes de manipulation du contenu et effectue les opérations nécessaires sur les fichiers. Il cache la complexité des opérations et offre une vue synthétique sur le contenu. Le SGBD permet à plusieurs usagers de manipuler simultanément le contenu, et peut offrir différentes vues sur un même ensemble de données. Le recours aux bases de données est une alternative au procédé classique de stockage de données, par lequel une application place des données dans des fichiers manipulés par l'application. Il facilite le partage des informations, permet le contrôle automatique de la cohérence et de la redondance des informations, la limitation de l'accès aux informations et la production plus aisée des informations synthétiques à partir des renseignements bruts. La base de données a de plus un effet fédérateur : dans une collectivité utilisant une base de données, une personne unique organise le contenu de la base d'une manière bénéfique à l'ensemble de la collectivité, ce qui peut éviter des conflits dus à des intérêts divergents entre les membres de la collectivité. Une base de données nécessite généralement plus d'espace disque, le large éventail de fonctions offertes par les SGBD rend les manipulations plus complexes, et les pannes ont un impact plus large et sont plus difficiles à rattraper. Terminologie modèle de données Le schéma ou modèle de données, est la description de l'organisation des données. Il se trouve à l'intérieur de la base de données, et renseigne sur les caractéristiques de chaque type de donnée et les relations entre les différentes données qui se trouvent dans la base de données. Il existe plusieurs types de modèles de données (relationnel, entité-association, objet, hiérarchique et réseau). modèle de données logique et physique Le modèle de données logique est la description des données telles qu'elles sont dans la pratique, tandis que le modèle de données physique est un modèle dérivé du modèle logique qui décrit comment les données seront techniquement stockées dans la base de données. entité Une entité est un sujet, une notion en rapport avec le domaine d'activité pour lequel la base de données est utilisée, et concernant lequel des données sont enregistrées (exemple : des personnes, des produits, des commandes, des réservations…). attribut Un attribut est une caractéristique d'une entité susceptible d'être enregistrée dans la base de données. Par exemple, une personne (entité), son nom et son adresse (des attributs). Les attributs sont également appelés des champs ou des colonnes. Dans le schéma les entités sont décrites comme un lot d'attributs en rapport avec un sujet. enregistrement Un enregistrement est une donnée composite qui comporte plusieurs champs dans chacun desquels est enregistrée une donnée. Cette notion a été introduite par le stockage dans des fichiers dans les années 1960. association Les associations désignent les liens qui existent entre différentes entités, par exemple, entre un vendeur, un client et un magasin. cardinalité La cardinalité d'une association est le nombre de A pour lesquelles il existe un B et inversement. Celle-ci peut être un-à-un, un-à-plusieurs ou plusieurs-à-plusieurs. Par exemple, un compte bancaire appartient à un seul client, et un client peut avoir plusieurs comptes bancaires (cardinalité un-à-plusieurs). modèle de données relationnel C'est le type de modèle de données le plus couramment utilisé pour la réalisation d'une base de données. Selon ce type de modèle, la base de données est composée d'un ensemble de tables (les relations) dans lesquelles sont placées les données ainsi que les liens. Chaque ligne d'une table est un enregistrement. Ces modèles sont simples à mettre en œuvre, fondés sur les mathématiques (la théorie des ensembles), ils sont très populaires et fortement normalisés. base de données relationnelle Base de données organisée selon un modèle de données de type relationnel, à l'aide d'un SGBD permettant ce type de modèle. modèle de données entité-association Ce type de modèle est le plus couramment utilisé pour la conception de modèles de données logiques. Selon ce type de modèle, une base de données est un lot d'entités et d'associations. Une entité est un sujet concret, un objet, une idée, pour laquelle il existe des informations. Un attribut est un renseignement concernant ce sujet . À chaque attribut correspond un domaine : un ensemble de valeurs possibles. Une association désigne un lien entre deux entités . modèle de données objet Ce type de modèle est fondé sur la notion d'objet de la programmation orientée objet. Selon ce type de modèle, une base de données est un lot d´objets de différentes classes. Chaque objet possède des propriétés , et des méthodes qui sont des opérations en rapport avec l'objet. Une classe est une catégorie d'objets et reflète typiquement un sujet concret. modèle de données hiérarchique Ce type de modèle de données a été créé dans les années 1960 ; c'est le plus ancien modèle de données. Selon ce type de modèle, les informations sont groupées dans des enregistrements, chaque enregistrement comporte des champs. Les enregistrements sont reliés entre eux de manière hiérarchique : à chaque enregistrement correspond un enregistrement parent. modèle de données réseau Ce type de modèle de données est semblable au modèle hiérarchique. Les informations sont groupées dans des enregistrements, chaque enregistrement possède des champs. Les enregistrements sont reliés entre eux par des pointeurs. Contrairement aux modèles hiérarchiques, l'organisation des liens n'est pas obligatoirement hiérarchique, ce qui rend ces modèles plus polyvalents. nul Dans les modèles de données relationnels, un attribut peut avoir une valeur nulle, indiquant que la donnée est absente, non disponible ou inapplicable. clé primaire Dans les modèles de données relationnels, la clé primaire est un attribut dont le contenu est différent pour chaque enregistrement de la table, ce qui permet de retrouver un et un seul enregistrement clé étrangère Dans les modèles de données relationnels, une clé étrangère est un attribut qui contient une référence à une donnée connexe - dans les faits la valeur de la clé primaire de la donnée connexe. intégrité référentielle Dans les modèles de données relationnels, il y a situation d´intégrité référentielle lorsque toutes les données référencées par les clés étrangères sont présentes dans la base de données. bancarisation La bancarisation de données est l'opération consistant à réunir des données dans une banque de donnée. Dans la plupart des pays, elle est encadrée par la loi, au moins dans le cas de données environnementales, publiques ou personnelles. Typologie L'usage qui est fait des données diffère d'une base de données à l'autre. Les bases de données peuvent être classifiées en fonction du nombre d'usagers, du type de contenu, notamment s'il est faiblement ou fortement structuré, ainsi que selon l'usage qui est fait de la base de données, notamment l'utilisation opérationnelle ou à des fins d'analyse : Les bases de données peuvent être classifiées en fonction du nombre d'usagers . Une base de données de bureau est installée sur un ordinateur personnel au service d'un seul usager. Tandis qu'une base de données d’entreprise est installée sur un ordinateur puissant au service de centaines d'utilisateurs. Une base de données centralisée est installée dans un emplacement unique, tandis qu'une « base de données distribuée » est répartie entre plusieurs emplacements. La manière la plus populaire de classer les bases de données est selon l'usage qui en est fait, et l'aspect temporel du contenu : bases opérationnelles ou OLTP (de l'anglais online transaction processing) sont destinées à assister des usagers à tenir l'état d'activités quotidiennes. Elles permettent en particulier de stocker sur le champ les informations relatives à chaque opération effectuée dans le cadre de l'activité : achats, ventes, réservations, paiements. Dans de telles applications l'accent est mis sur la vitesse de réponse et la capacité de traiter plusieurs opérations simultanément. bases d'analyse dites aussi OLAP (de l'anglais online analytical processing) sont composées d'informations historiques telles que des mesures sur lesquelles sont effectuées des opérations massives en vue d'obtenir des statistiques et des prévisions. Les bases de données sont souvent des entrepôts de données (anglais datawarehouse) : des bases de données utilisées pour collecter des énormes quantités de données historiques de manière quotidienne depuis une base de données opérationnelle. Le contenu de la base de données est utilisé pour effectuer des analyses d'évolution temporelle et des statistiques telles que celles utilisées en management. Dans de telles applications l'accent est mis sur la capacité d'effectuer des traitements très complexes et le logiciel moteur (le SGBD) est essentiellement un moteur d'analyse. Les bases de données sont également parfois classifiées selon les caractéristiques du contenu : des données non structurées sont stockées à l'état brut, et nécessitent d'être retraitées en vue de produire de l'information - de la connaissance. Des données structurées sont formatées en fonction de l'usage qui va en être fait, en vue de faciliter le stockage, l'utilisation et la production d'information finie. Par exemple, un ensemble de factures peuvent être stockées brutes sous forme d'images bitmap, ce qui ne permettra pas de calculer des totaux et des moyennes, ou alors chaque facture peut être décomposée sous forme d'un tableau de chiffres sur lesquels il est alors possible d'effectuer des calculs. Histoire Les disques durs, mémoire de masse de grande capacité, ont été inventés en 1956. L'invention du disque dur a permis d'utiliser les ordinateurs pour collecter, classer et stocker de grandes quantités d'informations de façon plus souple et plus performante que le support antérieur : la bande magnétique. Le terme (base de données) est apparu en 1964 pour désigner une collection d'informations partagées par différents utilisateurs d'un système d'informations militaire. Les premières bases de données hiérarchiques sont apparues au début des années 1960. Les informations étaient découpées en deux niveaux de hiérarchie : un niveau contenait les informations qui sont identiques sur plusieurs enregistrements de la base de données. Le découpage a ensuite été étendu pour prendre la forme d'un diagramme en arbre. En 1965, Charles Bachman conçoit l'architecture Ansi/Sparc encore utilisée de nos jours. En 1969, il créa le modèle de données réseau au sein du consortium CODASYL pour des applications informatiques pour lesquelles le modèle hiérarchique ne convient pas. Charles Bachman a reçu le prix Turing en 1973 pour ses « contributions exceptionnelles à la technologie des bases de données ». En 1968, Dick Pick crée Pick, un système d'exploitation contenant un système de gestion de base de données « multivaluée » (SGBDR MV). En 1970, Edgar F. Codd note dans sa thèse mathématiques sur l'algèbre relationnelle qu'un ensemble d'entités est comparable à une famille définissant une relation en mathématiques et que les jointures sont des produits cartésiens. Cette thèse est à l'origine des bases de données relationnelles. Edgar F. Codd a reçu le prix Turing en 1981. Le modèle entité-association a été inventé par Peter Chen en 1975 ; il est destiné à clarifier l'organisation des données dans les bases de données relationnelles. En 1990, la banque de données juridique LEADERS, avec mises à jour mensuelles sur ordinateur des clients, par disquettes dans un premier temps, CD-ROM par la suite (responsable René Janray), a été lancée en Belgique. Elle a été cédée en 2000 à la société Kluwer. Entretemps elle avait rassemblé près de dont les commerces et entreprises les plus importants. Un mémoire de fin d'étude à l'ISAT portait essentiellement sur ce produit et était intitulé La banque de données Leaders : une percée dans le monde des éditions juridiques électroniques. En 1998, dans un ouvrage consacré aux banques de données, l'éditeur MARABOUT a consacré tout un chapitre à la banque de données LEADERS. Dans le modèle relationnel, la relation désigne l'ensemble des informations d'une table, tandis que l'association, du modèle entité-association, désigne le lien logique qui existe entre deux tables contenant des informations connexes. Les premières bases de données étaient calquées sur la présentation des cartes perforées : réparties en lignes et colonnes de largeur fixe. Une telle répartition permet difficilement de stocker des objets de programmation ; en particulier, elles ne permettent pas l'héritage entre les entités, caractéristique de la programmation orientée objet. Apparues dans les années 1990, les bases de données objet-relationnel utilisent un modèle de données relationnel tout en permettant le stockage des objets. Dans ces bases de données les associations d'héritage des objets s'ajoutent aux associations entre les entités du modèle relationnel. Construction Les étapes clefs du cycle de vie d'une base de données sont la conception et la mise en service. Avant la conception, les utilisateurs et les producteurs des informations sont interviewés en vue de prendre connaissance des caractéristiques des informations, des relations entre les informations, ainsi que les caractéristiques du système informatique qui accueillera la base de données. L'objectif de cette étape est de recueillir les caractéristiques des informations dans la pratique, et les besoins des usagers, et de les formuler d'une manière simple, compréhensible autant par les usagers que les administrateurs de base de données. Puis, sera créé un schéma d'ensemble du réseau d'informations et de relations, sous forme de diagramme comportant des entités, des attributs et des relations. Il existe différentes méthodes de modélisation des données, la plus connue étant le MCD (modèle conceptuel des données). Celui-ci permet notamment d'établir un schéma structuré de l'ensemble des données d'un système d'informations, compréhensible par tous ses acteurs (chef de produit, développeur, client s'il est averti…). Ce plan est ensuite transformé en instructions formulées dans le langage de commande du SGBD et les instructions sont exécutées en vue de créer la structure de la base de données et la rendre opérationnelle. La définition de l'organisation interne d'une base de données est l'étape finale de sa construction. Cette opération consiste tout d'abord à définir des enregistrements correspondant au modèle de données logique. Les enregistrements sont stockés dans des fichiers, et chaque fichier contient typiquement un lot d'enregistrements similaires. Lors de cette étape diverses techniques sont utilisées en vue d'obtenir un modèle qui aboutit à une vitesse adéquate de manipulation de données, tout en garantissant l'intégrité des données. La qualité du modèle de données physique a un impact majeur sur la vitesse des opérations sur la base de données. Une simple amélioration peut rendre les opérations sur les données 50 fois plus rapides, différence d'autant plus sensible qu'il y a une grande quantité de données. Au début des années 2000, il existe des bases de données contenant plusieurs téraoctets (10) de données et des ingénieurs indépendants dont l'activité consiste uniquement à aider des clients à accélérer leurs bases de données. Une fois opérationnelle, des opérations de surveillance permettent de déceler des problèmes susceptibles de nécessiter des modifications du schéma. Des modifications peuvent également être apportées en cas de changement des besoins des utilisateurs. Organisation interne L'organisation interne d'une base de données comporte des enregistrements correspondant au modèle de données logique, des pointeurs et des balises utilisées par le SGBD pour retrouver et manipuler les données. Les enregistrements sont stockés dans des fichiers, et chaque fichier contient typiquement un lot d'enregistrements similaires. L'organisation interne utilise diverses techniques visant à obtenir une vitesse adéquate de manipulation de données, tout en garantissant l'intégrité des données. L'organisation logique des données est indépendante de leur organisation physique. Ce qui signifie que la position des données dans les fichiers peut être entièrement modifiée sans que leur organisation sous forme d'enregistrements dans des tables ne soit touchée. Le SGBD organise les fichiers d'une manière qui accélère les opérations et qui diffère selon le matériel et le système d'exploitation pour lequel le système de gestion de base de données est conçu. Les enregistrements sont typiquement regroupés en grappes (anglais cluster), dont la taille est alignée sur une taille optimale pour le matériel (disques durs). Les principales techniques utilisées dans le modèle de données physique sont les index, les vues matérialisées et le partitionnement. Le stockage des données se fait souvent par des dispositifs RAID et le SGBD utilise des techniques telles que les tables de hachage, les arbres B, les bitmaps ou les fichiers ISAM : Index Un index est un lot de données destiné à accélérer les opérations de recherche de données. La structure de l'index comporte des valeurs associées à des pointeurs où chaque pointeur permet de retrouver la donnée qui a cette valeur. Vue matérialisée Dans une vue matérialisée, le résultat d'une recherche / agrégation est enregistré dans la base de données, ce qui permet de l'utiliser plusieurs fois et d'économiser du temps. Cette technique est utilisée notamment dans les bases de données analytiques et les applications OLAP. Partitionnement Dans la technique du partitionnement, le SGBD répartit les données entre plusieurs disques durs, ce qui accélère les opérations en diminuant la quantité de travail effectuée par chaque disque dur. RAID (de l'anglais ) Dans la technique RAID, un dispositif matériel répartit les données entre plusieurs disques durs, ce qui accélère les opérations et évite la perte d'informations en cas de panne. Ce dispositif matériel est utilisé par le logiciel comme un disque dur ordinaire ; Table de hachage (en anglais ) Dans cette organisation, une fonction de hachage est utilisée pour transformer, par calcul arithmétique, une valeur quelconque en un nombre entier. Le nombre obtenu est utilisé pour déterminer l'emplacement exact où sera enregistrée la donnée de cette valeur. Arbre B L'arbre B est une structure en arbre où toutes les branches ont la même longueur, et chaque nœud comporte entre N/2 et N branches. C'est une structure très souvent utilisée pour les index. Bitmap Les index en bitmap sont souvent utilisés pour des données où il n'existe que peu de valeurs possibles (exemple : genre M/F, jour de la semaine…). Pour chacune des valeurs possibles de la donnée l'index comporte un tableau de bits où le Nième bit est à « 1 » si la Nième donnée a la valeur en question. ISAM (de l'anglais Indexed sequential access method) Dans cette organisation les enregistrements sont stockés triés selon la clé primaire, dans une structure découpée en cylindres et pistes de taille fixe. Chaque piste comporte un espace de réserve pour permettre l'insertion de nouveaux enregistrements. Une structure en arbre contient la valeur de la clé et un pointeur vers le premier enregistrement de chaque piste. Journal Un journal contient la liste des dernières opérations effectuées sur la base de données. Ce journal est utilisé par le moteur de base de données pour annuler les opérations, par exemple en cas de crash informatique, ou si les opérations comportent une erreur. Voir aussi Transaction informatique. Système de gestion de bases de données Un système de gestion de base de données est un ensemble de logiciels qui manipulent le contenu des bases de données. Il sert à effectuer les opérations ordinaires telles que rechercher, ajouter ou supprimer des enregistrements (, , , abrégé ), manipuler les index, créer ou copier des bases de données). Les mécanismes du système de gestion de base de données visent à assurer la cohérence, la confidentialité et la pérennité du contenu des bases de données. Le logiciel refusera qu'un usager modifie ou supprime une information s'il n'y a pas été préalablement autorisé ; il refusera qu'un usager ajoute une information si celle-ci existe dans la base de données et fait l'objet d'une règle d'unicité ; il refusera également de stocker une information qui n'est pas conforme aux règles de cohérence telles que les règles d'intégrité référentielle dans les bases de données relationnelles. Le système de gestion de base de données adapte automatiquement les index lors de chaque changement effectué sur une base de données et chaque opération est inscrite dans un journal contenu dans la base de données, ce qui permet d'annuler ou de terminer l'opération même en cas de crash informatique et ainsi garantir la cohérence du contenu de la base de données. En 2009, IBM DB2, Oracle Database, MySQL, PostgreSQL et Microsoft SQL Server sont les principaux systèmes de gestion de base de données sur le marché. Mise à disposition Les bases de données sont de plus en plus souvent mises à disposition de leurs utilisateurs sur des serveurs, via l'internet ou sur des serveurs locaux pour une sécurité plus optimale. Les accès y sont plus ou moins sécurisés. Certains producteurs de données (collectivités surtout) mettent certaines de leurs bases de données à disposition de tous et chacun, de manière libre. Les données dont ils sont légalement propriétaires ou dépositaires avec autorisation de diffusion (des photos par exemple) peuvent être dans ce cas accessibles en licence libre (ex CC-BY-SA), ou parfois l'ensemble de la base elle-même peut être accessible en licence libre (ODBL par exemple). Ces licences permettent de conserver la propriété intellectuelle sur les contenus, tout en autorisant le ré-usage et la transformation, en citant la source. De nombreuses autres licences différentes, plus ou moins contraignantes existent. Utilisations La manipulation de données est une des utilisations les plus courantes des ordinateurs. Les secteurs de la finance, des assurances, des écoles, de l'administration publique et les médias, secteurs majeurs de la société de l'information, qui offrent des services fondés sur des informations, utilisent des bases de données. Parmi les domaines d'utilisation pratiques, il y a les inventaires (stocks, magasins, bibliothèques), les outils de réservation (vols en avion, cinéma…), l'octroi de permis (de conduire, de chasse, de propriétaire de chien…), les ressources humaines, les salaires, la production industrielle (les machines de production sont souvent informatiques), ainsi que la comptabilité et la facturation. Quelques exemples Les applications informatiques de collecte de renseignements administratifs tels que dossiers médicaux, fiscaux, ou des permis de port d'arme font usage des bases de données. Dans une application informatique de billetterie informatisée, les billets de voyage ou de concert sont enregistrés dans une base de données. Dans un logiciel de comptabilité ou de trésorerie, les écritures ainsi que le plan comptable sont enregistrés dans une base de données ; le bilan est un rapport obtenu par synthèse automatique du contenu de la base de données. De même, dans une application informatique de gestion de la production assistée par ordinateur (abr. GPAO), l'état des stocks, les disponibilités du personnel et les délais sont enregistrés dans une base de données, et servent de base pour un rapport de planification. Dans un logiciel d'aide au diagnostic médical, un ensemble de pathologies et de diagnostics est enregistré dans une base de données. Un moteur de recherche extrait les diagnostics qui correspondent le mieux aux pathologies choisies par l'utilisateur. Le Système d'information Schengen est une application de base de données utilisée par les services de police et des douanes de l'Espace Schengen, en Europe pour collecter et s'échanger des renseignements judiciaires (mandat d'arrêts, empreintes digitales, interdictions de séjour…). ITIS est une application informatique qui contient un catalogue de taxinomie des espèces vivantes (végétaux, animaux, champignons, microorganismes…). La CIA, agence de renseignements aux États-Unis possède une des plus grandes banques de données au monde. Le catalogue de la librairie en ligne amazon.com est une des plus grandes bases de données au monde avec plus de 250 millions d'ouvrages catalogués. La société Amazon.com est également propriétaire de la banque de données filmographique IMDb. Les bibliothèques, notamment universitaires, mettent à disposition de leurs publics des accès à des bases de données. Il s'agit en général de bases de données contenant des livres numériques et/ou des articles de la presse généraliste ou spécialisée, fournies par des prestataires extérieurs. Par exemple, la bibliothèque de l'École nationale supérieure des sciences de l'information et des bibliothèques (enssib) propose un accès à 76 bases de données à ses usagers, dont A to Z (presse), Cairn (presse et e-books), Dawsonera (e-books), Électre (base de données bibliographique), etc. Certaines sont en accès libre et gratuit, d'autres en accès sur place uniquement, et d'autres en accès réservé sur place et à distance. Par ailleurs l'école (enssib) produit et met en ligne ses propres bases de données pour mieux desservir la communauté des professionnels des sciences de l'information et des bibliothèques : base de constructions de bibliothèques françaises depuis 1992, Service offres de stages et emplois de l'enssib, Base Maguelone : base de données d’ornements typographiques. Dans les systèmes d'information géographique les informations de cartographie sont enregistrées dans une base de données. Des informations de cartographie du ciel sont disponibles dans les catalogues d'étoiles. Dans les logiciels de forums ou de messagerie électronique, les messages sont souvent enregistrés dans une base de données. Les logiciels antivirus utilisent souvent une base de données dans laquelle sont enregistrées les empreintes laissées par les virus informatiques. La base de registre est une base de données qui contient les paramètres de configuration des systèmes d'exploitation Windows. Le Object Data Manager est une base de données similaire des systèmes d'exploitation AIX. Dans un logiciel de gestion électronique de documents, des documents électroniques sont enregistrés dans une base de données. Dans un système de gestion de contenu ce sont des morceaux de page web qui sont enregistrés dans une base de données et dans un logiciel de commerce en ligne ce sont les annonces, ainsi que les annonceurs. Dans une plate-forme d'apprentissage en ligne, les exercices, les examens, les cursus, ainsi que l'annuaire des enseignants et des apprenants sont enregistrés dans une base de données. Un progiciel de gestion intégré tel que SAP ERP (de la société SAP AG) comporte un ensemble de logiciels qui utilisent tous la même base de données. Les différents logiciels de ce type de produit concernent des activités ordinaires des entreprises telles que la facturation, la comptabilité, les salaires, le suivi des commandes et des stocks. Types d'utilisations Un moteur de recherche est un logiciel qui permet de retrouver des ressources (fichiers, documents, pages web) associées à des mots quelconques. La liste des mots et des ressources associées sont stockés dans une base de données. Une banque de données est une application informatique qui sert à collecter et permettre la publication d'un ensemble d'informations librement consultables et relatives à un domaine de connaissances. Par exemple des renseignements de bibliographie, de linguistique de justice, de chimie, d'architecture, de cinématographie, de biologie, d'astronomie, de géographie, de médecine ou de jeu. Les renseignements sont souvent stockés dans des bases de données et la banque de données équipée d'un moteur de recherche. Un système d'informations est une application informatique qui sert à collecter, classer, regrouper et modifier un ensemble d'informations relatives à une activité. Les systèmes d'informations sont d'usage courant dans les entreprises et les institutions telles que les douanes, les hôpitaux, la marine, les transports ou l'armée. Un « enterprise resource planning » (ERP) est un système d'informations qui sert à la collecte et la maintenance des informations concernant l'activité d'une entreprise (ventes, achats, salaires…). Un système d'information géographique est un système d'informations qui permet de collecter, manipuler des renseignements de cartographie (coordonnées de routes, de forêts, de plans d'eau). Ces informations sont utilisées par le système d'informations géographique pour créer des cartes géographiques. Un entrepôt de données est une base de données qui est utilisée pour collecter et stocker définitivement des informations historiques qui seront utilisées pour des statistiques et des analyses. Les informations sont souvent collectées à intervalle régulier depuis un système d'informations. L'informatique de gestion est un domaine d'activité et de connaissances orientées vers la manipulation de masse de grandes quantités d'informations (gestion de données), un secteur qui utilise des bases de données. Les L4G sont des environnements de développement des applications de base de données souvent utilisés en informatique de gestion. Ils sont composés d'un système de gestion de base de données et d'un langage de programmation. Notes et références Annexes Articles connexes Notions techniques Notions juridiques Protection juridique des bases de données Liens externes
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Bit
Bit
Le bit est l'unité la plus simple dans un système de numération, ne pouvant prendre que deux valeurs, désignées le plus souvent par les chiffres 0 et 1. Un bit peut représenter aussi bien une alternative logique, exprimée par faux et vrai, qu'un « chiffre binaire », en anglais, dont le mot , qui signifie « morceau », est aussi l'abréviation. Dans la théorie de l'information, un bit est la quantité minimale d'information transmise par un message, et constitue à ce titre l'unité de mesure de base de l'information en informatique. La quantité d'information effectivement transmise s'exprime en shannons, et ne peut dépasser la taille du message en bits. Les systèmes numériques traitent exclusivement des informations réduites en bits, en général associés dans des groupes de taille fixe appelés bytes (/bait/). Usages Le mot « bit » est la contraction des mots anglais binary digit, qui signifient « chiffre binaire », avec un jeu de mot sur bit, « petit morceau ». On en doit la popularisation à Claude Shannon, qui en attribue l'invention à John Tukey. Élément binaire Le bit ou élément binaire est l'élément constitutif du système de numération binaire. Ce système, le plus analytique de tous les systèmes de numération, puisqu'il décompose les nombres en éléments indivisibles, est à la base de presque tous les systèmes informatiques. Un bit ne peut prendre que deux valeurs. En logique (algèbre de Boole), ces valeurs sont faux et vrai, ou quelquefois non et oui. En arithmétique, ce sont 0 et 1. De nombreux moyens techniques permettent de coder une information binaire. La polarisation magnétique, la charge électrique servent au stockage, le courant ou la tension électriques, l'intensité lumineuse sont couramment utilisés pour la transmission. L'essentiel est de distinguer avec une très bonne fiabilité les deux états de manière à limiter les erreurs. La correspondance entre chacun des deux états et une valeur du bit correspondant est affaire de convention. Un Interrupteur peut être soit ouvert, soit fermé pour coder 0 ou 1 ; l'autre état code l'autre valeur. Il en va de même pour la tension ou le courant électriques, la polarisation magnétique, la lumière allumée ou éteinte. Unité d'information Selon la théorie mathématique de l'information de Shannon, lorsque l'on reçoit l'information correspondant à l'occurrence d'un évènement ayant 1 chance sur 2 de se produire, on reçoit un bit d'information. Le nom de l'unité élémentaire d'information est le shannon, symbole Sh. Dans un encodage idéal de l'information, tout bit (élément binaire) porterait un shannon d'information. Ce n'est pas le cas, parce que les informations environnant un bit dans un flux peuvent affecter sa probabilité d'avoir l'une ou l'autre valeur. L'information contenue dans un flux de n bits est au maximum de n shannons. Elle est en général moindre, parce que toutes les combinaisons ne correspondent pas à des messages valides de probabilité égale. Outre ces redondances volontaires, introduites dans le but de corriger les erreurs de transmission, les encodages contiennent une part de répétition que l'on conserve parce qu'elles facilitent le traitement des données numériques. En outre, les communications humaines contiennent une part involontaire de répétition, qui peut être partiellement réduite par l'analyse statistique. La compression de données vise à rapprocher le nombre de bits d'un message de la quantité d'information qu'il transmet, élevant ainsi le nombre de shannons par bit. Lorsqu'on ne se préoccupe pas de l'efficacité de l'encodage, un bit et un shannon sont pratiquement équivalents. Si on souhaite renoncer à cette correspondance éventuellement trompeuse entre l'unité de codage et celle d'information, on peut exprimer la quantité d'information en nats, basés sur le logarithme naturel et non comme le bit sur le logarithme en base 2. Un nat est égal à un shannon multiplié par le logarithme naturel de 2, soit environ 0,7. Ensembles ordonnés de bits Il ne faut pas confondre un bit avec un byte, mot anglais qui se prononce /bait/ et se traduit par multiplet, suite de bits. En informatique, le byte est généralement une suite de 8 bits, ce qui dans ce cas fait un octet. Quand le nombre d'éléments binaires qui le compose est différent, cela est normalement précisé. On peut ainsi trouver les formes « doublet », « triplet », et plus généralement, « n-uplet ». Abréviation et symbole Il n'y a pas de norme universellement acceptée au sujet des abréviations de bit et byte. bit Dans l', la Commission électrotechnique internationale définit bit comme étant le symbole de l'unité binaire (par exemple, kbit pour kilobit). Le standard harmonisé ISO/IEC IEC 80000-13:2008 annule et remplace les articles 3.8 et 3.9 de la norme IEC 60027-2:2005 (relatifs à la théorie de l'information et aux préfixes binaires). b L'IEEE donne dans b comme symbole d'unité pour bit. Cette convention est fréquemment utilisée en informatique, mais le Système international d'unités, dont le bit ne fait pas partie, utilise b est déjà utilisé pour une autre unité, le barn, dans un domaine spécialisé différent. D'autre part, bit est déjà l'abréviation de binary digit il y a peu de raison de l'abréger encore. B Les textes cités de la CIE et de l'IEEE donnent B comme abréviation pour le byte. La CIE, comme l'Union internationale des télécommunications acceptent o pour octet au lieu de byte. Le terme octet est plus précis, ne dépend pas d'une base matérielle, et est plus courant dans les pays francophones. Dans le Système international d'unités, le symbole d'une unité s'écrit en minuscules sauf si son nom provient de celui d'une personne ont un symbole abrégé en majuscule. Hors Système international d'unités, B désigne le bel ; mais on n'utilise que son sous-multiple le décibel (dB), qu'il est peu probable de confondre avec un décibyte, puisqu'on n'emploie que des multiples du byte en télécommunications et en informatique. Voir aussi Articles connexes Débit binaire Préfixe binaire Système binaire Octet Byte Algèbre de Boole (logique) Notes et références Théorie de l'information Unité de mesure informatique
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https://fr.wikipedia.org/wiki/B%C3%A9n%C3%A9factif
Bénéfactif
En linguistique, le bénéfactif est un trait grammatical exprimant le rôle sémantique dévolu à une entité bénéficiaire d'un procès, c'est-à-dire affectée de manière avantageuse pour elle par une action ou une situation. Le bénéfactif peut s'exprimer grammaticalement de diverses manières dans les langues : par une marque de cas, une adposition (préposition ou postposition) ou une voix verbale spécifique. Exemples dans diverses langues Cas grammatical Certaines langues possèdent une marque spécifique pour le cas bénéfactif. En basque, le nom au bénéfactif prend la marque -entzat. En quechua, le nom au bénéfactif prend la marque -paq. En tangkhul naga, (une langue de la famille tibéto-birmane) le nom au bénéfactif prend la marque -wiʋaŋ. Mais dans de nombreuses langues, le sens bénéfactif est sémantiquement inclus dans un cas de portée plus générale. Il s'agit souvent du datif, qui exprime en premier lieu l'attribution (le complément d'objet second en grammaire française). C'est par exemple le cas en latin, pour lequel on désigne alors traditionnellement un tel datif sous le nom de dativus commodi. Exemple : Servus agros colit domino. « L'esclave cultive les champs pour le maître. » En finnois, le sens bénéfactif est porté par l'allatif : Vanhempi piirsi lapselle hevosen. « Un parent a dessiné un cheval pour l'enfant. » Adposition En français, le bénéfactif se forme souvent avec la préposition pour : Je le fais pour toi. En anglais, il se forme avec la préposition for : She opened the door for Tom. « Elle ouvrit la porte pour Tom » Voix verbale En oubykh, le bénéfactif se forme avec un préfixe verbal. En nahuatl le nom au bénéfactif prend l'accusatif et le verbe prend la voix oblique. Autobénéfactif On parle d'autobénéfactif quand l'agent et le bénéficiaire sont une seule et même personne. C'est un des sens possibles de la voix moyenne en grec ancien et en sanskrit. Bibliographie Voir aussi Voix moyenne Applicatif (grammaire) Maléfactif, trait grammatical de sens contraire Cas grammatical Diathèse
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Basket-ball
Basket-ball
Le basket-ball ou basketball, fréquemment désigné en français par son abréviation basket, est un sport collectif de balle opposant deux équipes de cinq joueurs sur un terrain rectangulaire. L'objectif de chaque équipe est de faire passer un ballon au sein d'un arceau de de diamètre, fixé à un panneau et placé à du sol : le panier. Chaque panier inscrit rapporte deux points à son équipe, à l'exception des tirs effectués au-delà de la ligne des trois points (qui rapportent trois points) et des lancers francs accordés à la suite d'une faute (qui rapportent un point). L'équipe avec le nombre de points le plus important remporte la partie. Le basket-ball se pratique exclusivement à la main, et les joueurs peuvent se déplacer balle en main en dribblant sur le sol ou en effectuant deux pas maximum sans dribbler. L'équipe en possession du ballon (les attaquants) tente d'inscrire des points en réalisant des tirs, des double-pas ou des dunks, tandis que l'équipe en défense essaie de les en empêcher en réalisant des interceptions de balle ou des contres. Si le tir échoue, les joueurs des deux équipes tentent d'attraper la balle au rebond. James Naismith, un professeur d'éducation sportive, invente le basket-ball en 1891 dans l'État du Massachusetts (États-Unis) pour maintenir la condition physique de ses élèves durant l'hiver. Le sport devient rapidement populaire et se développe dans les universités et écoles secondaires en Amérique du Nord au début du siècle. La Fédération internationale de basket-ball (FIBA) est créée en 1932 et le sport est inscrit au programme des Jeux olympiques en 1936. La principale ligue professionnelle masculine des États-Unis, la National Basketball Association (NBA), est fondée en 1946 et voit émerger de grands joueurs qui contribuent à l'accroissement de la popularité du basket-ball : Wilt Chamberlain et Bill Russell dans les années 1960, puis Kareem Abdul-Jabbar, Moses Malone, Larry Bird, Magic Johnson, et surtout Michael Jordan, fréquemment considéré comme le plus grand basketteur de l'histoire, puis Kobe Bryant et LeBron James. Le basket-ball est aujourd'hui l'un des sports les plus pratiqués au monde, avec plus de de pratiquants en 2013. De nombreux championnats ont été créés sur les cinq continents, notamment en Europe et en Asie, où le sport est en plein essor depuis les années 2000. Les femmes représentent une bonne partie des pratiquants, malgré une plus faible exposition médiatique du basket-ball féminin. De nombreuses variantes du basket-ball se sont développées, comme le basket-ball en fauteuil roulant, le streetball () ou le basket-ball à trois contre trois. Enfin, une culture s’est peu à peu développée autour du sport et a pris forme dans la musique, la littérature, le cinéma et le jeu vidéo. Histoire Création Le basket-ball est inventé en décembre 1891 par James Naismith, professeur d'éducation physique canado-américain au Springfield College, dans l'État du Massachusetts (États-Unis). Lors d'une journée de pluie, Naismith tente d'assurer malgré tout son cours de sport, et essaie de développer un sport d'intérieur pour maintenir la condition physique de ses élèves entre les saisons de football américain et de baseball, pendant les longs hivers de la Nouvelle-Angleterre. Il souhaite leur trouver une activité où les contacts physiques sont restreints, afin d'éviter les risques de blessure. Après avoir écarté certains jeux trop violents ou peu appropriés à une pratique en salle, il reprend l'idée d'un ancien jeu de balle maya (le Pok-ta-pok) et place deux caisses de pêches sur les rampes du gymnase, à de hauteur (dix pieds). Le but du jeu est de faire pénétrer un ballon dans ces caisses en bois pour marquer un . Contrairement aux paniers actuels, la caisse de pêches dispose d'un fond : la balle devait donc être récupérée manuellement après chaque inscrit. Afin d'éviter d'avoir à rechercher systématiquement la balle, le fond du panier est évidé pour pouvoir l'extraire avec une longue perche. Naismith établit rapidement treize règles principales (les Treize règles originelles) pour rendre le jeu praticable ; la majorité sont encore en vigueur. Ces règles comportent notamment l'interdiction de courir en tenant la balle (marcher) et de l'adversaire. Elles définissent en outre la durée d'une partie : quatre quarts-temps de quinze minutes, avec une pause de cinq minutes entre elles. Ce sport est baptisé basket-ball, ce qui signifie littéralement en anglais « ballon panier ». Il est d'abord pratiqué avec un ballon de football, puis avec des balles de couleur brune. Le tout premier match public de basket-ball est joué le entre des élèves d'une classe d'étudiants de la et leurs enseignants. Les étudiants gagnent 5-1 ; le seul panier marqué par les enseignants est celui du célèbre entraîneur de football américain Amos Alonzo Stagg. La même année, le jeu est adapté pour être joué par des femmes. Le premier match féminin se déroule en 1893 au Smith College de Northampton, dans le Massachusetts. Dès 1897-1898, le nombre de joueurs par équipe est fixé à cinq. À l'occasion d'une démonstration au Y.M.C.A. de New York en avril 1892, la discipline gagne une première mention dans The New York Times. Il est présenté comme . Les premiers articles sur ce sport en France datent de 1897. Dans ce dernier pays, il est d'abord plutôt considéré comme un sport féminin et se fait encore appeler « balle au panier ». En 1906, les caisses en bois sont finalement remplacées par des anneaux en métal fixés à des panneaux. La balle passe ainsi à travers un arceau et retombe au sol lorsqu'un panier est inscrit. Le panneau sert quant à lui à éviter que la balle n'atterrisse dans les tribunes, et permet d'effectuer des tirs avec rebond. Dans son journal, découvert en 2006 par sa petite-fille, James Naismith fait part de ses appréhensions quant au jeu qu'il a inventé, et indique qu'il y a introduit certaines règles d'un jeu enfantin médiéval, le Duck on a Rock. Au début de son histoire, le basket-ball est surtout porté sur le jeu offensif et la défense est reléguée au second plan. La défense est alors la phase passive du basket-ball, où les joueurs attendent l'échec de l'adversaire ; elle a depuis acquis un rôle comparable à celui de l'attaque. Par ailleurs, la passe et le tir étaient les seules manières de déplacer la balle vers le panier. En effet, le dribble n'existait pas dans le basket-ball originel, hormis lors d'une éventuelle passe à un coéquipier avec rebond au sol : il était rendu difficile par la forme asymétrique des premiers ballons. Il est devenu essentiel dans le jeu à partir des années 1950, lorsque les ballons manufacturés eurent une forme régulière et les qualités de rebond nécessaires. Le sport prend diverses appellations en fonction des pays. En espagnol, il est nommé baloncesto (Espagne) ou básquetbol (Argentine) ; en italien pallacanestro ; et en tchèque košíková. Développement aux États-Unis et au Canada La Young Men's Christian Association (YMCA) joue un grand rôle dans la diffusion du basketball à travers les États-Unis et le Canada, mais aussi dans le reste du monde. Le premier match européen est disputé en 1893 à Paris, dans le quartier de Montmartre. À la même époque, des matchs sont organisés à Tianjin (Chine), en Inde, au Japon et en Perse. Dès 1895, le sport est pratiqué dans plusieurs lycées de jeunes filles. Toutefois, la YMCA ne parvient pas à préserver l'esprit originel du basketball, qui devient de plus en plus violent et est pratiqué par des bandes de jeunes bagarreurs. Pour permettre le respect des règles de jeu, la première ligue professionnelle, la National Basketball League, est fondée aux États-Unis en 1898 avec six équipes. Les premiers champions sont les Trenton Nationals, suivis des New York Wanderers, des Bristol Pile Drivers et des Camden Electrics. La ligue est dissoute en 1904. De nombreux championnats sont alors organisés. Au tout début du , le basketball devient peu à peu une activité courante dans de nombreuses universités américaines, notamment grâce à l'action de James Naismith. Le premier match interuniversitaire est disputé le entre l'université Hamline et l'école d'agriculture de l'université du Minnesota ; cette dernière remporte le match sur le score de 9 points à 3. La première équipe universitaire est fondée en 1896 au Geneva College de Pittsburgh. Naismith lui-même entraîne pendant six ans l'équipe de l'université du Kansas, avant de laisser la place à Phog Allen. Amos Alonzo Stagg introduit le basketball à l'université de Chicago tandis qu'Adolph Rupp, un ancien élève de Naismith, connaît le succès en tant qu'entraîneur de l'université du Kentucky. Dès 1897, l'Amateur Athletic Union prend le contrôle de la gestion du basketball à la YMCA. En 1901, de nombreuses universités commencent à financer des matchs, dont l'université de Chicago, Columbia, le Dartmouth College, l'université du Minnesota, l'Académie navale d'Annapolis, l'université du Colorado et Yale. Le premier match universitaire au Canada a lieu le et oppose l'université McGill à l'université Queen's. En avril 1905, des représentants de quinze universités créent le () afin de superviser le basket-ball universitaire. La même année, sur la suggestion du président Theodore Roosevelt qui estimait que les blessures étaient trop fréquentes dans le football américain, se forme l’Intercollegiate Athletic Association. Elle absorbe le comité en 1909, et devient en 1910 la NCAA - la principale fédération américaine de sport universitaire actuelle. Peu avant le début de la Première Guerre mondiale, la NCAA et l’ se disputent ainsi le contrôle des règles du jeu. Après l'entrée en guerre des États-Unis en 1917, les forces armées américaines contribuent à la diffusion du basket-ball sur le continent européen : plusieurs entraîneurs sportifs étaient présents aux côtés des troupes. Naismith a lui-même passé deux ans en France avec la YMCA à cette époque. Diffusion internationale et professionnalisation Création des premières ligues professionnelles américaines La , fondée en 1898 et dissoute en 1904, est le précurseur des nombreuses ligues professionnelles créées aux États-Unis et dans le reste du monde tout au long du siècle. Hormis la , fondée en 1909, les principales ligues professionnelles sont créées au début des années 1920 : la (1921) et l (1925). En 1922 est créée l'équipe des Rens de Dayton (également appelée New York Renaissance), composée uniquement d'Afro-Américains. Leurs principaux rivaux étaient les Original Celtics, considérés comme les et présentés comme les champions du monde de la discipline. À l'image des Harlem Globetrotters, fondés en 1926, ceux-ci organisaient des tournées dans le pays à la manière d'un cirque. Les Celtics dominent le basketball américain de 1922 à 1928, année de leur dissolution. Le est créée la Basketball Association of America (BAA) : son premier match oppose les Huskies de Toronto, à domicile, aux Knickerbockers de New York. Après trois saisons, en 1949, la ligue fusionne avec la pour former la National Basketball Association (NBA). Dès les années 1950 apparaissent les premières stars du basketball, dont le pivot George Mikan et le meneur Bob Cousy. Les Lakers de Minneapolis (qui s'installent à Los Angeles en 1960) et les Celtics de Boston assoient leur domination sur la NBA en remportant seize titres à eux deux de 1949 à 1970. Les deux équipes s'opposent alors dans une rivalité qui les voit s'affronter à dix reprises en finales entre 1959 et 1987. Les années 1960 voient éclore plusieurs joueurs aujourd'hui légendaires : l'arrière des Lakers Jerry West ; le meneur Oscar Robertson ; le pivot des Celtics Bill Russell, onze fois champion NBA et qui révolutionna la manière de pratiquer la défense ; et Wilt Chamberlain, qui détient encore aujourd'hui de nombreux records de statistiques. Le , il inscrit lors d'un match entre les Warriors de Philadelphie et les Knicks de New York. En 1967, l'''American Basketball Association (ABA) est lancée pour tenter de rivaliser avec la NBA, qui connaît un pic de popularité. Celle-ci suscite l'intérêt du public en proposant un nouveau style de jeu et des règles différentes. La balle est tricolore (rouge, blanc, bleu), le jeu est plus agressif et spectaculaire, et le tir à trois points est créé. Julius Erving est alors le joueur le plus célèbre de cette ligue, grâce à un style aérien où le saut et le jeu au-dessus du panier sont aussi importants que le tir. Toutefois, les faibles recettes et le succès déclinant de la ligue la contraignent à être absorbée par la NBA : ses quatre meilleures équipes (les Nets de New York, les Nuggets de Denver, les Pacers de l'Indiana et les Spurs de San Antonio) y sont incorporées, et certains éléments sont conservés, comme le tir à trois points. Après 1970, la NBA est sans conteste la ligue de basketball la plus importante, tant en termes de popularité que de budget ou de niveau de jeu. Implantation en Europe et compétitions internationales Peu après sa création, le basket-ball s'étend progressivement en dehors des États-Unis et du Canada et atteint l'Europe, où il se développe rapidement. En 1909 se tient le premier match international de basketball, opposant le Mayak Saint-Pétersbourg (à domicile) à une équipe de YMCA américaine. Le premier grand évènement européen se déroule en 1919 à Joinville-le-Pont durant les Jeux interalliés : les États-Unis, emmenés par Marty Friedman, l'emportent contre la France en finale. Le jeu gagne en popularité dans ces deux pays. Le , la Fédération internationale de basket-ball amateur (FIBA) est fondée à Genève par l'Argentine, la Tchécoslovaquie, la Grèce, l'Italie, la Lettonie, le Portugal, la Roumanie et la Suisse. À l'origine, cette fédération ne supervise que les équipes d'amateurs. Elle joue un rôle fondamental dans l'inscription du basketball au programme des Jeux olympiques d'été de 1936 à Berlin. Les matchs y sont disputés en extérieur, sur un terrain en terre battue. Le premier titre olympique est remporté par l'équipe nationale américaine, avec entre autres Sam Balter, Ralph Bishop et Francis Johnson, contre l'équipe du Canada. Le , à Berlin-Ouest, une rencontre est disputée devant plus de , ce qui en ferait la plus importante fréquentation pour un match de basket-ball. Le premier championnat du monde de basket-ball est organisé en Argentine en 1950, et trois ans plus tard a lieu le premier championnat du monde de basket-ball féminin à Santiago du Chili. L'épreuve féminine ne devient olympique qu'en 1976, lors des Jeux olympiques de Montréal, grâce notamment à l'action du secrétaire général de la FIBA Renato William Jones. Depuis les années 1970 Achèvement de la professionnalisation La NBA gagne en visibilité et est diffusée dans un nombre croissant de pays, dont la France à partir de 1985. De nouveaux talents émergent dans les années 1970, comme Kareem Abdul-Jabbar (meilleur marqueur de l'histoire de la NBA), Elvin Hayes, Moses Malone, Robert Parish ou Bernard King, ainsi que dans les années 1980 où débutent entre autres Hakeem Olajuwon, John Stockton, Karl Malone, Dominique Wilkins et Patrick Ewing. Toutefois, trois joueurs dominent la décennie et contribuent à accroître la popularité du basketball dans le monde : Larry Bird, Magic Johnson et surtout Michael Jordan, considéré comme le plus grand joueur de l'histoire. À partir des années 1990, quelques équipes parviennent à remettre en cause la domination des Lakers de Los Angeles et des Celtics de Boston sur le basketball américain, comme les Bulls de Chicago emmenés par Jordan (six titres entre 1991 et 1998) et les Spurs de San Antonio (cinq titres de 1999 à 2014). De nouvelles stars font leur apparition : David Robinson, Gary Payton, Jason Kidd, Steve Nash, Dirk Nowitzki, Tim Duncan, Kobe Bryant ou encore Shaquille O'Neal, connu pour son physique impressionnant et ses facéties sur le terrain. La professionnalisation du basket-ball se poursuit dans les années 1970 et ne s'achève véritablement qu'en 1990. En 1989, la FIBA cesse d'exclure les joueurs professionnels de ses compétitions, et des joueurs professionnels sont pour la première fois admis aux Jeux olympiques de 1992. Néanmoins, la pratique amateur continue de se développer : en 2012, vingt-six millions d'Américains pratiquent le basketball (dont quinze millions de manière occasionnelle). En juin 2015, la Fédération française de basket-ball annonce une progression importante du nombre de licenciés, avec un record de plus de , dont 36 % de femmes. Au début des années 2010, le basket-ball est l'un des sports les plus pratiqués au monde, avec plus de de licenciés et plus de de pratiquants occasionnels. Mondialisation et contestation de la domination américaine Depuis la création du sport, les États-Unis ont dominé les compétitions internationales masculines et féminines, quoique concurrencés par les équipes de Yougoslavie (puis de Serbie) et d'Union soviétique. L'équipe américaine a notamment remporté l'or olympique à quatorze reprises, sur dix-huit olympiades où le basketball figure au programme. La première Dream Team (« Équipe de rêve ») américaine, composée notamment de Michael Jordan, Magic Johnson, Charles Barkley et Scottie Pippen, entre en compétition lors des Jeux olympiques de Barcelone et remporte le titre avec un écart moyen de 42 points sur ses adversaires. Elle est ainsi considérée comme la meilleure équipe de l'histoire. Toutefois, avec la popularité croissante du basket-ball dans le monde, de nouvelles équipes nationales gagnent en niveau et parviennent à contester la suprématie américaine. L'équipe américaine, bien que composée intégralement de joueurs évoluant en NBA, finit sixième lors des championnats du monde en 2002 derrière la Yougoslavie, l'Argentine, l'Allemagne, la Nouvelle-Zélande et l'Espagne. Lors des Jeux olympiques de 2004 à Athènes, les États-Unis n'obtiennent que la médaille de bronze, après des défaites contre Porto Rico, la Lituanie et l'Argentine. Ils perdent également contre la Grèce en demi-finales des championnats du monde en 2006. Selon le classement établi par la FIBA en date du , l'équipe américaine demeure la meilleure au monde, suivie par l'Espagne, la Lituanie, l'Argentine, la France, la Serbie, la Russie, la Turquie, le Brésil et la Grèce. Depuis les années 1990, une « globalisation » du basket-ball semble se mettre en place, avec la création de nombreux championnats et ligues à travers le monde. Aux championnats les plus anciens, créés avant les années 1970 (Pro A, Lega Basket, ESAKE, TBL, BBL, Liga ACB) s'ajoutent de nouvelles ligues professionnelles, essentiellement en Asie où le sport est en plein essor. La première ligue professionnelle d'Asie, la Philippine Basketball Association (PBA), organise son premier match le à Quezon City, dans la banlieue de Manille. La National Basketball League est fondée en 1979 regroupe sept équipes australiennes et une équipe néo-zélandaise ; une ligue féminine est créée en 1981. Des ligues sont créées partout dans le monde dans les années 2000, comme la Bj League au Japon (2005), la NBB au Brésil (2008) et la VTB United League en Russie et Europe de l'Est (2008). Toutefois, c'est la Chinese Basketball Association qui connaît le plus fort développement et attire même d'anciens joueurs NBA, comme Metta World Peace, Stephon Marbury ou Tracy McGrady. Au Canada, bien que le hockey sur glace demeure le sport le plus pratiqué et médiatisé, le nombre de licenciés et de matchs diffusés ne cesse de croître depuis une dizaine d'années.Face au développement international du basketball, la NBA s'est peu à peu ouverte aux meilleurs joueurs étrangers non formés aux États-Unis. Parmi les premiers figurent des Yougoslaves comme Dražen Petrović, Toni Kukoč et Vlade Divac, ou des Lituaniens (Arvydas Sabonis, Šarūnas Marčiulionis). Une vingtaine de joueurs français a foulé les parquets de la ligue américaine : Tariq Abdul-Wahad fut le premier, en 1997, suivi par d'autres comme Nicolas Batum, Joakim Noah, Mickaël Piétrus, Kevin Séraphin, Johan Petro, Boris Diaw ou encore Tony Parker, quatre fois champion NBA avec les Spurs de San Antonio. La ligue recrute aussi plusieurs joueurs africains : Manute Bol, Michael Olowokandi, DeSagana Diop, Luc Mbah a Moute, Hasheem Thabeet ou Bismack Biyombo. Des joueurs russes (Timofeï Mozgov, Andreï Kirilenko), espagnols (les frères Pau et Marc Gasol), allemands (Dirk Nowitzki, Detlef Schrempf), italiens (Andrea Bargnani, Marco Belinelli), suisses (Thabo Sefolosha, Clint Capela), argentins (Manu Ginóbili, Andrés Nocioni) et brésiliens (Anderson Varejão et Nenê) font également leur apparition. Quelques Australiens (Luc Longley, Andrew Bogut) sont aussi parvenus à intégrer un club américain. Enfin, depuis les années 2000 et le gain de popularité du basketball en Asie, la NBA a accueilli quelques joueurs chinois ou d'origine chinoise : Yi Jianlian, Wang Zhizhi, Jeremy Lin et surtout le géant Yao Ming, figure de proue de l'expansion du basket-ball en Chine, où le basket-ball est devenu le deuxième sport le plus pratiqué après le tennis de table. Pratique féminine du basket-ball L'histoire du basket-ball féminin débute en 1892 au Smith College (Massachusetts), lorsque la professeure d'éducation physique Senda Berenson Abbott adapte les règles du jeu pour les femmes. Ainsi, elle interdit d'arracher le ballon à l'adversaire ou de dribbler au sol plus de trois fois, afin de ne pas . Peu après avoir été embauchée, elle rencontre Naismith afin d'en apprendre davantage sur le basket-ball. Convaincue de l'intérêt de ce sport et des valeurs qu'il peut véhiculer, elle organise le premier match universitaire féminin au Smith College le : les élèves en première année () jouent contre les deuxièmes années (). Le sport s'implante dans plusieurs universités pour femmes, dont Wellesley, Vassar et Collège Bryn Mawr. Le , l'équipe de Stanford affronte celle de Berkeley dans un match à neuf contre neuf, qui voit la victoire de Stanford par 2–1. En 1895, Clara Gregory Baer publie le premier recueil des règles du basket-ball féminin, alors appelé basquette. Les règles de Berenson sont publiées pour la première fois en 1899, et celle-ci réalise la première édition du d'Albert Spalding en 1901. La pratique féminine est alors très mal considérée : devant le développement du sport dans les lycées, de nombreuses études tentent de prouver les effets du basket-ball sur la moralité des jeunes filles et prônent son interdiction. Les joueuses portent le corset ainsi que de longues robes, qui les font fréquemment trébucher. Le tir devait être effectué à une seule main : tirer à deux mains était jugé disgracieux car il mettait la poitrine en avant. Les joueuses des , une équipe canadienne qui réalise des tournées entre 1915 et 1940, n'étaient pas payées et devaient impérativement rester célibataires. De premières stars féminines émergent aux États-Unis, comme Mildred Didrickson des Golden Cyclones et l'équipe des All American Red Heads. Cette dernière se produit en spectacle à la manière des Globetrotters de Harlem et joue parfois contre des équipes masculines, avec les règles destinées aux hommes. Elles ont cependant pour obligation de se maquiller et de soigner leur apparence. Dès 1924, la Fédération sportive féminine internationale organise une compétition de basket-ball. Les dominent le basket-ball féminin jusqu'aux années 1940 : elles jouent contre toutes les équipes qui acceptent de les défier et remportent pour seulement vingt défaites. Elles remportent également le tournoi de démonstration du basket-ball féminin aux Jeux olympiques de 1924, 1928, 1932 et 1936. Le basket-ball féminin accède à plus de reconnaissance dans la seconde moitié du , avec notamment la création du championnat du monde féminin en 1953 et du championnat d'Afrique en 1966. Le sport prend son essor aux États-Unis après l'adoption du Titre IX, qui interdit toute discrimination sur la base du sexe dans les programmes d'éducation soutenus par l’État, et permet la constitution de nombreuses équipes universitaires : un championnat NCAA féminin est créé en 1982. En 1976, le basket-ball devient un sport olympique féminin. L'équipe des États-Unis (9) et celle d'URSS/Russie (3) se partagent les titres, avec une domination américaine ininterrompue depuis 1996. En 1985, Senda Berenson, Bertha Teague et Margaret Wade deviennent les premières femmes à être intronisées au Basketball Hall of Fame. La professionnalisation du basket-ball féminin se renforce en 1997 avec la création de la Women's National Basketball Association (WNBA), sur le modèle de la NBA. Elle voit rapidement émerger des joueuses vedettes telles que Lisa Leslie, Tina Thompson, Sue Bird, Diana Taurasi ou Candace Parker. Les matchs de la ligue sont diffusés à la télévision depuis 2009 et participent au développement de la popularité du basket-ball féminin. Équipement Matériel Le basket-ball se joue généralement dans un endroit couvert, comme un gymnase, mais peut aussi être pratiqué sur des aires de jeu en tant que loisir, sous sa variante la plus populaire : le streetball (« basket-ball de rue »). Le terrain est doublement symétrique, en longueur et en largeur. Ses dimensions varient, selon les pays ou les normes internationales, de de long sur de large. Les terrains en extérieur (playgrounds) peuvent être goudronnés ou en terre battue. Les terrains couverts sont généralement réalisés en parquet, avec des lattes d'érable disposées dans le sens de la longueur. Le nom et le logo de l'équipe résidente sont souvent peints sur le cercle central. Les salles accueillant des matchs en compétition possèdent des équipements supplémentaires comme l'horloge des 24 secondes, une table de marque (sur le côté), des tableaux d'affichage et des compteurs. Aux États-Unis, la plupart comprennent également des écrans suspendus au plafond. Aux deux extrémités du terrain se trouve un panier, formé par un anneau (ou arceau) métallique situé à du sol, en dessous duquel est attaché un filet ouvert en son centre. L'arceau est fixé à un panneau rectangulaire vertical (la ) sur lequel la balle peut rebondir lors d'un tir. Certains arceaux peuvent s'incliner lorsqu'un joueur effectue un dunk puis revenir en position horizontale (les anneaux inclinables). Toutefois, par extension, le terme de panier désigne la structure entière : le mât, le panneau, et le panier stricto sensu. Sous chaque panier se trouve une zone rectangulaire (trapézoïdale avant octobre 2010) appelée la raquette (ou zone restrictive). Un arc de cercle situé à ( depuis 2010 pour les championnats de Pro A, Pro B, N1 français et basket-ball féminin ; en NBA) de chaque panier représente la ligne de tirs à trois points. Sous l'anneau est tracé un arc de cercle d'un rayon de dans lequel aucun passage en force d'un attaquant ne sera sifflé par l'arbitre. Le ballon de basket-ball standard est de forme sphérique, et a une masse de et un diamètre de . Sa pression intérieure est de 0,55 atm. Initialement, le basket-ball se pratiquait avec un ballon de football, puis des ballons spécifiques de couleur marron. Ce n'est qu'à la fin des années 1950 que Tony Hinkle, désireux de créer une balle plus visible des joueurs et des spectateurs, développe la balle de couleur orange encore utilisée aujourd'hui. Constituée de huit pièces de cuir cousues autour d'une chambre à air, il existe en plusieurs tailles : 7 pour les hommes, 6 pour les femmes, et de 5 à 3 pour les jeunes joueurs. Le ballon officiel de la NBA est fabriqué par Spalding, et celui de la FIBA par l'équipementier japonais Molten. Vêtements et accessoires Au tout début du siècle, les joueurs portaient des maillots en tricot de laine et des pantalons en étoffe. La dureté du jeu et le mauvais état des terrains imposait en outre le port de protections aux genoux, aux coudes et aux tibias. Dès les années 1910, le port du maillot se développe et les pantalons en étoffe sont remplacés par des shorts. Dans les années 1960, l'habillement des joueurs évolue : les maillots deviennent plus légers et sont progressivement réalisés en fibres synthétiques. À l'initiative notamment de Michael Jordan, les shorts sont allongés et les maillots rendus plus larges. En outre, certains joueurs portent des gaines au bras effectuant les tirs, ou plus rarement aux doigts : les sleeves. D'autres comme Slick Watts ou Bill Walton ont rendu populaires les bandeaux, portés autour de la tête ou au poignet. Fabriqués en nylon et élasthanne extensibles, ils sont destinés à garder les muscles chauds ou éponger la sueur, mais sont aussi utilisés comme un accessoire de style. Les chaussures de basket-ball ont également changé au fil du temps. Au début du siècle, la plupart des joueurs portaient des chaussures de cuir peu confortables. En 1903, l'équipementier sportif Spalding met en vente un modèle spécialement conçu pour le basket-ball, avec un système de ventouses pour éviter de glisser. Des modèles en toile et en caoutchouc ont ensuite été créés, parfois sur les conseils de joueurs comme Chuck Taylor, qui contribua au développement des Converse. Les Chuck Taylor All Star et les Keds sont les chaussures les plus utilisées dans les années 1960 et 1970. À partir des années 1980 apparaît la forme actuelle des chaussures de basket-ball, avec une forme montante cachant la malléole médiale afin d'éviter les risques de torsion de la cheville : Nike et Adidas dominent alors le marché. Les plus grands joueurs sont sponsorisés par des fabricants de baskets, tel Michael Jordan avec Nike: ce dernier a d'ailleurs développé sa propre collection de baskets nommée Air Jordan. Si les chaussures de basket-ball se sont imposées en compétition et sont par exemple obligatoires lors des Jeux olympiques, il est cependant possible de pratiquer le sport en loisir avec de simples baskets. Dans les matchs officiels, chaque joueur porte un maillot numéroté. La règle FIBA impose les numéros de 4 à 15 lors des compétitions internationales, soit douze numéros (autant qu'il y a de joueurs dans une équipe). Toutefois, en NBA, les joueurs peuvent choisir n'importe quel numéro de 0 à 99 compris (le 00 existe aussi). Ainsi, en général et dans la mesure du possible, les joueurs de NBA conservent le même numéro durant toute leur carrière, même en changeant d'équipe, sauf quand un joueur le possède déjà ou quand celui-ci est retiré. Lorsque certains joueurs marquent l'histoire de leur franchise, il arrive que celle-ci décide de retirer leur numéro pour leur rendre hommage. Ainsi, le célèbre porté par Michael Jordan aux Bulls de Chicago a été rendu indisponible dans cette franchise après son départ. Règlement Les durées de jeu et les dimensions des lignes du terrain varient souvent en fonction et des championnats et des ligues organisatrices : le règlement présenté ci-dessous comprend les normes internationales (FIBA) et nord-américaines (NBA). La FIBA a toutefois annoncé son intention de se rapprocher progressivement des normes américaines. L'objectif du jeu est de marquer davantage de points que ses adversaires, en inscrivant des paniers tout en empêchant l'autre équipe de le faire. Un panier inscrit vaut deux points, ou trois s'il résulte d'un tir effectué derrière la ligne des trois points ( d'après la FIBA ; en NBA). Le lancer franc, accordé par l'arbitre après certaines fautes, n'accorde qu'un seul point. Règles du jeu Un match se déroule en quatre périodes (appelées « quarts-temps ») de dix minutes selon les règles FIBA, et quatre périodes de douze minutes selon les règles NBA. Le championnat universitaire américain (NCAA) utilise quant à lui deux périodes de vingt minutes. Une pause de quinze minutes est accordée à la mi-temps dans les trois règlements, et les équipes changent de panier pour la seconde partie du jeu. Le chronomètre est arrêté à chaque coup de sifflet de l'arbitre (en cas de faute ou de sortie par exemple) : la durée réelle du match excède donc beaucoup le temps de jeu règlementaire et atteint généralement deux heures. Le temps de jeu étant effectif, il n'y a pas de temps additionnel comme au football ; une sonnerie retentit au moment où la dernière seconde de chaque période s'est écoulée, mais un tir réussi après la sonnerie peut être accordé si le joueur a lâché le ballon avant que la sonnerie ne retentisse (buzzer beater). Seuls cinq joueurs de chaque équipe peuvent être présents simultanément sur le terrain. Chaque équipe peut remplacer un ou plusieurs joueurs pendant les arrêts de jeu et les temps morts. Un nombre limité de temps morts est autorisé, à la demande de l'entraîneur. Leur durée est comprise entre vingt et cent secondes (en NBA). L'entraîneur se trouve au bord du terrain et donne des instructions stratégiques à ses joueurs. Le banc accueille les joueurs remplaçants, ainsi que les entraîneurs assistants et d'autres membres du personnel de l'équipe. Au début du match, l'engagement est effectué par l'arbitre sous la forme d'un entre-deux. Pour cela, un joueur de chaque équipe (généralement le plus grand, celui qui saute le plus haut ou un compromis des deux) se place face à son adversaire, derrière la ligne du milieu de terrain, en direction du panier où il doit attaquer. L'arbitre lance alors la balle au-dessus des deux joueurs et ceux-ci doivent pousser le ballon avec la main pour qu'un de leurs équipiers l'attrape. C'est à ce moment-là que le match commence. À l'issue de la rencontre, l'équipe ayant inscrit le plus de points remporte le match. En cas d'égalité, on joue alors cinq minutes de prolongation pour départager les deux équipes, et ce quelle que soit la compétition en cours. S'il y a à nouveau égalité au terme de la prolongation, on rejoue une autre prolongation. Il n'y a ainsi jamais de match nul au basket-ball (sauf en cas de phase finale aller/retour, où il peut y avoir match nul au match aller ou retour, le vainqueur se décidant au cumul des points sur les deux matchs). Arbitres et officiels de la rencontre Les rencontres professionnelles de basket-ball sont supervisées par trois arbitres. En NBA, l'arbitrage est effectué par un arbitre présent sur le terrain (nommé ) et deux arbitres de touche. La FIBA utilise une organisation différente avec un arbitre dit (le plus proche du centre du terrain), un dit (sous le panier) et un troisième dit (entre ses deux collègues). Les officiels de la table de marque sont chargés de compter les points inscrits, de gérer le chronomètre de jeu, de noter les fautes individuelles et d'équipe commises ainsi que les remplacements effectués. Ils gèrent également la flèche de possession alternée et le chronomètre des tirs (ou horloge des 24 secondes) ainsi que les drapeaux signalant que la prochaine faute d'une équipe entraînera deux lancers francs. Violations Les joueurs doivent manipuler le ballon avec les mains exclusivement. Celui-ci peut être déplacé en étant lancé, passé entre deux joueurs, roulé au sol ou dévié par la main. En revanche, il est interdit de le toucher avec une partie quelconque de la jambe de manière délibérée ou de le frapper du poing : cela constitue une violation qui entraîne la perte de possession du ballon. Lorsqu'un joueur est en possession du ballon, il doit dribbler, c'est-à-dire faire constamment rebondir le ballon sur le sol avec une main, pour pouvoir se déplacer avec. Si le joueur qui possède le ballon prend plus de deux appuis sans dribbler, ou s'il fait un saut complet en conservant le ballon à la retombée, il est alors sanctionné par un marcher (en anglais : ), et le ballon est rendu à l'équipe adverse par une remise en jeu. Lorsqu'un joueur reprend son dribble après l'avoir arrêté, ou récupère le ballon après l'avoir lâché sans que celui-ci n'ait rien touché, il est sanctionné par une reprise de dribble ( en anglais). De même, un joueur qui a le ballon n'a pas le droit de poser sa main sous le ballon au cours de son dribble, ce qui constitue un porter de ballon (). La main doit en effet toujours être en contact avec l'hémisphère supérieur du ballon. Dans les deux cas, la balle est rendue à l'adversaire. Le ballon est hors-jeu dès qu’il rebondit sur ou en dehors des limites du terrain (les lignes de touche ne font pas partie du terrain), ou lorsqu'il est touché par un joueur qui mord ou dépasse les limites du terrain. Contrairement au football, ce n’est pas la position absolue du joueur ou du ballon qui compte, mais le rebond ou l'appui : un joueur peut ainsi plonger en dehors du terrain et sauver la balle, du moment qu'il saute depuis l'intérieur du terrain et qu'il la lâche avant de toucher le sol en dehors du terrain. Si une équipe se trouve en zone avant (moitié de terrain adverse) avec le ballon, et que ce dernier vient à revenir en zone arrière sans toucher un adversaire (par une passe ou un appui dans sa propre moitié de terrain), l'arbitre siffle un retour en zone (). Le ballon est rendu à l'adversaire à l'endroit le plus proche de la violation, en dehors des limites du terrain. Pour être considéré en zone avant il faut que le ballon et les deux appuis du joueur qui contrôle la balle aient traversé la ligne médiane. Afin de favoriser un jeu offensif, des règles de temps de possession du ballon ont progressivement été imposées. Les joueurs disposent de (NBA, FIBA) ou (NCAA) pour franchir leur moitié de terrain en attaque. Les attaquants doivent en outre effectuer un tir avant , mesurées par l'horloge des , depuis 1954 pour la NBA. La règle est adaptée à par la FIBA, qui passe aussi à en 1999. La NCAA choisit avant de passer à 30 pour la saison 2015-2016. Un joueur en attaque ne peut rester plus de trois secondes d'affilée dans la raquette à partir du moment ou son équipe dépasse le milieu de terrain. Les ne sont plus comptabilisées dès qu'un joueur tente un tir au panier. Lors d'une remise en jeu, l’équipe attaquante dispose de pour effectuer celle-ci. Un joueur qui possède le ballon et qui arrête de dribbler dispose de pour s'en débarrasser (par une passe, un tir, ou en la faisant habilement toucher par un adversaire) si le joueur adverse le soumet à une pression défensive (action de défense individuelle rapprochée). Les règles connaissent régulièrement des évolutions importantes comme avec l’introduction la règle des 24 secondes (1954 en NBA, 1956 par la FIBA d'abord avec 30 secondes), du panier à trois points en 1984, puis en 2010 un nouveau tracé du terrain faisant notamment passer la ligne des tirs primés à . Les règles changent au fil du temps, parfois en réaction à l'influence d'un joueur. Ainsi le goaltending – changer la trajectoire de la balle lorsque celle-ci se trouve dans la zone cylindrique située au-dessus de l’arceau – n’est sanctionné qu'à partir de 1956 que parce que Bill Russell l'utilisait trop facilement en NCAA. La même année, il est définitivement interdit de franchir la ligne des lancers francs avant le tir car Wilt Chamberlain détournait l'exercice en prenant trois pas d’élan pour transformer son tir en lay-up. À partir du et jusqu'en 1976, la NCAA bannit le dunk pour minorer la domination de Lew Alcindor. Enfin, l' () est une violation du règlement qui se manifeste dans plusieurs cas : si un joueur touche la balle alors qu'elle est sur le cercle, par-dessus ou par-dessous le panier ; qu'elle a touché la planche mais pas le cercle ; qu'elle décrit une trajectoire descendante vers le panier ; ou si un joueur abaisse volontairement l'arceau pour empêcher le tir de rentrer. Si l'équipe en attaque commet la faute, le panier est annulé, mais il est accordé si l'équipe défensive commet la faute même si le ballon ne pénètre pas dans le panier. Fautes Au basket-ball, les contacts avec le porteur de balle sont généralement proscrits. Toute tentative de désavantager l'adversaire par un contact physique constitue une violation des règles du jeu et est sanctionnée par une faute personnelle. En cas de choc, c'est généralement le défenseur qui est sanctionné, sauf lorsque ce dernier est immobile et que le joueur attaquant le percute au niveau du torse, auquel cas l'attaquant est sanctionné par un passage en force ; la balle est alors rendue à l'autre équipe. En cas de faute du défenseur sur dribble (contact avec le bras, obstruction), la balle est remise à l’équipe attaquante au niveau où la faute a été commise, en dehors des limites du terrain. Lorsqu'un joueur a commis cinq fautes personnelles (six en NBA et WNBA) au cours du match, il est alors remplacé et n'a plus le droit de rejouer jusqu'à la fin du match. Quand une faute personnelle est commise sur un joueur qui tire ou a l'intention de tirer, ce joueur doit alors tirer le nombre de lancers francs correspondant à la valeur du tir : deux ou trois s'il s'agit d'un tir à trois points. Il n'en tire qu'un seul lorsque le panier est réussi et accordé. Si un joueur doit tirer plusieurs lancers francs, les autres joueurs ne pourront tenter d'attraper le rebond qu'à l'issue du dernier lancer. Le tir est à refaire si un défenseur rentre dans la raquette avant que le ballon ne quitte les mains du tireur ou il est annulé lorsque le tireur « mord » (touche) la ligne des lancers francs avec son pied. À chaque quart-temps, lorsqu’une équipe totalise quatre fautes (NBA, FIBA), l’équipe adverse tire alors automatiquement des lancers francs à chaque nouvelle faute défensive adverse : elle se trouve alors dans une situation de . Une faute commise par un attaquant, appelée , ne donne jamais lieu à des lancers-francs. Un contact physique violent, rugueux ou non nécessaire est appelé faute flagrante (en NBA) ou . Dans ce cas, l'équipe qui a subi la faute tire un lancer franc puis effectue une remise en jeu au milieu de terrain. Les fautes techniques peuvent être prononcées par l'arbitre pour des comportements d'anti-jeu (mais sans contact physique, ce qui correspondrait à une faute antisportive), des insultes ou un manque de fair-play. L'entraineur peut également en recevoir s'il n'a pas inscrit le nom d'un joueur sur la feuille de match, s'il a lui-même un comportement irrespectueux ou si un joueur situé sur son banc en fait de même. Elles donnent lieu à un lancer, qui peut être tiré par n'importe quel joueur de l'équipe présent sur le terrain. Dans les championnats sous l'égide de la FIBA, une faute qui entraîne l'exclusion du joueur est appelé faute disqualifiante. Elle peut être directement attribuée à un joueur pour un comportement extrême, en cas de bagarre, ou si un joueur remplaçant pénètre dans le terrain de jeu pendant une bagarre. Nouvelles règles FIBA (2014) À partir du , la FIBA modifie six règles : dans le demi-cercle juste sous le panier, une ligne augmente la protection de l'attaquant ; nouveau tracé de ligne à trois points et zone restrictive (raquette) au format NBA ; dans les deux dernières minutes, chaque équipe ne peut prendre qu'un maximum de deux temps-morts ; sur un rebond offensif, l'horloge des 24 secondes reprend à 14 secondes ; en cas de faute défensive alors qu'il reste moins de 14 secondes de possession pour l'équipe adverse, le chronomètre des tirs est aussi remis à 14 secondes ; après une faute technique, un seul lancer franc est accordé, plus la remise en jeu au milieu du terrain par l'équipe non-sanctionnée ; la seconde faute technique est disqualifiante. Règles spécifiques en NCAA À compter de la saison 2015-2016, la NCAA féminine se rapproche des règles FIBA en passant aux quarts-temps de au lieu de deux mi-temps de , avec quatre temps-morts médias au lieu de huit. La pénalité (deux lancers-francs, au lieu d'un lancer-franc et un second si le premier est réussi) s'applique après la cinquième faute d’équipe dans chaque période. La règle des pour amener la balle en zone avant s'applique strictement au lieu de repartir à zéro en cas d'arrêt du jeu. Enfin, après un temps-mort décidé par l'équipe ayant la possession de la balle, notamment après un panier encaissé, la remise en jeu est effectuée au milieu du terrain, ce qui favorise l'équipe offensive. Toutefois, l'équipe attaquante a toujours au plus 35 secondes pour tenter un tir. Quelques semaines plus tard, la NCAA masculine décide d'abandonner la règle des pour passer à 30 dès la saison 2015-2016. Règles spécifiques en NBA Les rencontres NBA se disputent en quatre périodes de douze minutes au lieu de dix dans les règles FIBA et l'élimination des joueurs est effective à la sixième faute. Les règles diffèrent d'avec la FIBA sur des points secondaires, comme l' () pour laquelle il est interdit de toucher la balle alors qu'elle est sur le cercle, contrairement aux dispositions de la FIBA. La règle des trois secondes en défense interdit à un joueur de rester plus de trois secondes dans la raquette sans défendre directement sur un attaquant, ce qui limite la défense de zone. La dimension des terrains NBA est de contre pour la FIBA. Les joueurs et les joueuses Taille À un niveau professionnel, la plupart des joueurs ont une taille supérieure à , et pour les joueuses. Les meneurs, pour qui la coordination psychomotrice et le maniement de balle sont primordiaux, sont généralement les joueurs les plus petits. Les arrières et les ailiers dépassent souvent , tandis que les intérieurs (ailier fort et pivot) font plus de . Selon un sondage réalisé auprès des équipes de NBA, la taille moyenne des joueurs est de et le poids moyen de . Les joueurs les plus grands à avoir évolué en NBA sont le Soudanais Manute Bol et le Roumain Gheorghe Mureșan, qui mesurent chacun . Yao Ming fut durant plusieurs années le plus grand joueur en NBA avec ses . Avec une taille de , Małgorzata Dydek est la plus grande joueuse de l'histoire de la WNBA. Le plus petit joueur à avoir évolué en NBA est Muggsy Bogues, qui ne mesurait que . Spud Webb ne mesurait mais avait une détente sèche de , ce qui lui permit de parvenir à dunker et même de remporter le concours de dunks du NBA All-Star Game 1986. De même, Nate Robinson () est parvenu à remporter ce concours à trois reprises et réalisa même des contres sur plusieurs pivots de très grande taille. Si le fait d'avoir une petite taille présente des inconvénients dans certains aspects du jeu, tels que les contacts physiques ou la défense, il permet de prendre les grands joueurs de vitesse et de réaliser des interceptions. Positions des joueurs Les cinq joueurs de chaque équipe qui débutent un match font partie du cinq majeur. Que ce soit en attaque ou en défense, chaque joueur joue à un poste précis, désigné par un numéro. Il existe de nombreuses variantes et possibilités, selon la stratégie adoptée par l'entraîneur, mais le schéma de base fonctionne avec cinq postes : Le meneur () est chargé de distribuer la balle et d'organiser le jeu en attaque. Il monte la balle depuis son propre camp et annonce les tactiques à mettre en place. En plus de bonnes capacités au dribble, il doit avoir une excellente vision du jeu pour pouvoir distribuer le ballon à ses coéquipiers. Les meneurs sont généralement les joueurs les plus petits de l'équipe, ce qui leur permet de pénétrer rapidement dans la raquette pour effectuer des lay-ups et de réaliser des interceptions. Bob Cousy, Oscar Robertson, Magic Johnson, John Stockton, Antoine Rigaudeau, Tony Parker, Stephen Curry, Sue Bird, Russell Westbrook. L’arrière () est un joueur endurant, rapide, agile et doté de bonnes capacités athlétiques. Son rôle principal est de marquer des paniers à trois points : il doit donc avoir une bonne capacité au tir. Il effectue également quelques pénétrations dans la raquette pour des lay-ups ou des dunks, et effectue un marquage serré des attaquants adverses. Michael Jordan, George Gervin, Kobe Bryant, Ray Allen, James Harden, Juan Carlos Navarro, Manu Ginóbili, Diana Taurasi. L'ailier (), également appelé ailier shooteur ou petit ailier, est un joueur polyvalent capable aussi bien de tirer à trois points que de jouer dans la raquette, en aidant par exemple les intérieurs au rebond. Son jeu est généralement un compromis entre l'agilité et la rapidité d'un meneur, et la taille et la puissance d'un pivot. Le poste mêle ainsi une dimension offensive et une dimension défensive. La plupart des ailiers professionnels mesure environ deux mètres. Larry Bird, James Worthy, Bernard King, Scottie Pippen, LeBron James, Kevin Durant, Carmelo Anthony, Candace Parker, Maya Moore. L'ailier fort () joue un rôle similaire à celui du pivot et forme avec lui le secteur dit . Son rôle est principalement défensif : il doit empêcher les attaquants adverses d'approcher du panier, capter des rebonds défensifs et contrer les tirs des adversaires. Plus petit que le pivot, il peut évoluer plus loin du panier. Il peut également réaliser des tirs intérieurs en attaque. Karl Malone, Kevin Garnett, Tim Duncan, Dirk Nowitzki, Chris Bosh, DeLisha Milton-Jones, LaMarcus Aldridge. Le pivot () est généralement le joueur le plus grand (souvent autour de deux mètres dix) et le plus fort physiquement. Il est ainsi fréquemment surnommé . Son rôle est de protéger la raquette en utilisant sa taille et sa corpulence, pour empêcher les adversaires de tirer ou de dunker en les contrant. Leur taille leur permet également de capter de nombreux rebonds et de dunker facilement. Ce sont toutefois des joueurs lents et parfois malhabiles, ayant souvent des difficultés au tir intérieur et aux lancers francs. Les pivots étaient les joueurs-clés de l'équipe jusqu'aux années 1990 et les plus convoités lors des drafts. Kareem Abdul-Jabbar, Wilt Chamberlain, Bill Russell, Hakeem Olajuwon, Moses Malone, Shaquille O'Neal, Yao Ming, Dwight Howard, Rudy Gobert, Lisa Leslie. Toutefois, certains joueurs combinent les attributions de deux postes. Ainsi, un joueur capable de passer du poste de meneur à celui d'arrière en fonction de la situation de jeu est qualifié de combo guard. De même, le terme de swingman ou « arrière-ailier », utilisé pour la première fois à l'encontre de John Havlicek, désigne un basketteur possédant des attributs propres à l'arrière et à l'ailier. Les postes qu'occupent les joueurs peuvent varier, même si les joueurs de grande taille sont généralement cantonnés à des postes d'intérieurs. Certains d'entre eux, réputés pour leur polyvalence (tels Magic Johnson ou Boris Diaw), ont pu jouer aux cinq postes durant leur carrière, au gré des besoins de leur équipe. Parfois, les équipes utilisent une structure simplifiée : deux intérieurs placés aux abords de la raquette, pour défendre l'accès au panier et capter des rebonds ; deux ailiers placés au niveau de la ligne des trois points ; et un meneur chargé de déterminer la stratégie d'attaque. Techniques et stratégies Les principales techniques de jeu utilisées au basket-ball ont évolué au fil du temps, en fonction des changements de règles et des apports réalisés par certains joueurs. Des basketteurs mythiques comme George Mikan, Bill Russell ou Wilt Chamberlain ont ainsi mis au point plusieurs mouvements défensifs ou offensifs réutilisés par la suite. Les joueurs des Globetrotters de Harlem revendiquent également la paternité de nombreuses variantes du dunk, du dribble et du tir. L'usage des statistiques sur le jeu s’approfondit au fil des années. Le dribble Le dribble est le fait de faire rebondir en permanence la balle au sol avec une main. Pour avancer sur le terrain, le joueur doit impérativement dribbler sous peine d'être sanctionné par un marcher. Afin de garder un bon contrôle de balle, il est recommandé de pousser la balle au sol avec le bout des doigts plutôt qu'avec la paume, et de la faire rebondir légèrement de côté (et non devant soi). Lorsque l'on dribble à proximité d'un défenseur, il est préférable de dribbler avec la main la plus éloignée de l'adversaire afin que celui-ci soit plus loin de la balle. Ceci implique d'être aussi agile de la main gauche que de la main droite. En outre, il faut tant que possible dribbler sans regarder la balle, en utilisant la vision périphérique ou ses sensations pour savoir où elle se trouve. En évitant de regarder le ballon, le joueur peut regarder ses coéquipiers et se consacrer à la vision de jeu. De plus, il peut mieux surveiller les défenseurs et éviter les interceptions. Les bons dribbleurs font rebondir la balle le plus près possible du sol, afin de réduire la distance qu'elle parcourt depuis la main, ce qui rend les interceptions plus difficiles. Marques Haynes, leader des Globetrotters de Harlem, pouvait faire rebondir la balle au sol jusqu'à six fois par seconde. Les meilleurs joueurs dribblent également entre leurs jambes, derrière leur dos, et changent brutalement de direction tout en passant la balle dans la main opposée afin de prendre les défenseurs de vitesse. Cette technique appelée crossover est très fréquente en streetball. Certains joueurs en ont fait leur spécialité, comme Tim Hardaway, Kyrie Irving ou encore Allen Iverson, qui réalisait des cross-overs si rapides qu'ils faisaient perdre leurs appuis aux défenseurs (). L'euro step est un mouvement dans lequel un joueur offensif prend son dribble, fait un pas dans une direction, puis fait rapidement un autre dans une autre direction. L'attaque Les stratégies offensives sont très variées et nécessitent généralement un jeu de passes ainsi qu'un déplacement des joueurs sans la balle. Les plus célèbres sont l'attaque en triangle, qui consiste à positionner les joueurs de manière à former un triangle au sein duquel les joueurs font circuler le ballon, et le run and gun, qui se base sur des contre-attaques et des tirs rapides. Chaque équipe varie ses stratégies au cours de la partie afin de surprendre les adversaires. Le meneur est généralement celui qui annonce la technique à mettre en place. Tous les postes de jeu sont généralement amenés à inscrire des paniers, même si la manière de les inscrire diffère. Les meneurs et les arrières ont tendance à marquer davantage par des tirs ou des pénétrations dans la raquette pour des double-pas, tandis que les intérieurs ont plutôt tendance à réaliser des dunks ou des bras roulés. L'équipe en attaque dispose de huit secondes pour franchir sa moitié de terrain appelée zone arrière. Elle a en tout pour tenter un tir. Jusqu'en 2010, l'horloge des 24 secondes était réinitialisée dès qu’un tir touchait l'anneau, ou dès qu'un joueur adverse contrôlait le ballon sur le terrain ou commettait une faute. En cas de contre ou si un tir est tenté et que la balle ne touche pas l'anneau, l’horloge continue. Depuis septembre 2010, si une équipe subit une faute en attaque alors que le temps de possession restant est inférieur à , l'horloge n'est réinitialisée qu'à . Les tirs Le tir consiste à envoyer le ballon vers l'arceau dans le but d'inscrire un panier. La technique la plus utilisée est le tir en suspension (). Généralement, le joueur est placé les deux pieds face au panier, le pied droit légèrement en avant (pour un droitier). Il saisit la balle dans sa main droite et la maintient avec le bout de ses doigts, laissant un petit espace entre la balle et la paume. La main gauche, placée sur le côté gauche de la balle, sert uniquement à stabiliser le tir. Le joueur élève ensuite la balle légèrement au-dessus de sa tête, son bras formant un angle à 90 degrés. Il étend enfin le bras tout en effectuant un fouetté du poignet pour réaliser le tir. Il est recommandé de demeurer quelques instants le poignet baissé afin de suivre le mouvement de la balle (). Certains joueurs essaient de mettre de l'effet dans la balle pour absorber en partie un éventuel impact avec l'arceau. Afin de maximiser les chances de faire entrer la balle dans le panier, il est recommandé de donner au tir une trajectoire en forme d'arc : plus la balle tombe à la verticale vers l'arceau, plus elle a de chances d'y pénétrer. Si le ballon passe complètement à travers l'arceau, le panier est validé et rapporte deux points, ou trois s'il s'agit d'un tir effectué derrière la ligne des trois points. Pour que les trois points soient comptabilisés, le tireur doit prendre ses deux appuis à l'extérieur de la ligne des trois points (sans mordre sur la ligne), mais il est autorisé qu'il soit en suspension et retombe en deçà de la ligne. Le tireur peut utiliser le rebond du panneau pour marquer un panier. Si le ballon rentre dans le panier sans toucher l'arceau, on parle d'un . Quand le tir est très imprécis et touche uniquement le panneau, il est familièrement appelé . Si le ballon ne rentre pas dans le panier, et ne touche ni le panier ni la planche, on dit qu'il s'agit d'un air ball. Il existe également des variantes du tir en suspension. Le fadeaway consiste à tirer au panier en effectuant un saut vers l'arrière. Le tir est plus difficile à contrer mais l'attaquant doit avoir une bonne précision et effectuer le geste rapidement. Le bras roulé (), popularisé par Kareem Abdul-Jabbar, consiste à se placer de profil par rapport au panier, et réaliser un mouvement d'arc avec le bras manipulant la balle pour marquer d'une seule main. L'autre bras sert à se protéger du défenseur et éviter les contres. La technique est difficile à réaliser et est moins précise que le tir à deux mains. Le lancer franc est un tir tenté sans opposition, et accordé en réparation d'une faute. Il compte pour un point. Dans les années 2010, le panier à trois points prend une place de plus en plus importante, illustrée par les succès des Warriors de Golden State en NBA et de leur meneur Stephen Curry ainsi que des Rockets de Houston. En effet, la réussite à trois points est relativement proche de celle d'un tir à mi-distance tout en rapportant un point de plus. Des statistiques avancées évaluent précisément les zones de tirs des joueurs de façon à augmenter leur efficacité alors que la stratégie des équipes consiste à limiter la part des tirs à mi-distance. Le double-pas et le dunk Le double-pas est le fait d'inscrire un panier en pleine course, après deux pas sans dribbler. Si le joueur utilise le rebond du panneau, on parle alors de lay-up. Il est souvent considéré comme le moyen le plus simple d'inscrire un panier et fait ainsi partie des premiers enseignements aux débutants. Il est généralement effectué avec une seule main (la même que le côté du terrain par lequel le joueur arrive au panier), la main libre pouvant permettre de se protéger des éventuels contres. Toutefois, il est également possible de porter la balle à deux mains jusqu'au moment de tirer, ce qui réduit les risques d'interception par l'adversaire. Si le joueur fait rouler la balle sur le bout de ses doigts en l'amenant au panier, on parle de finger roll. Le geste aurait été inventé par Wilt Chamberlain, et fut popularisé par George Gervin dans les années 1970. Le dunk consiste à marquer un panier en projetant le ballon dans l'arceau, à une ou deux mains. Inventée par George Mikan, cette technique très spectaculaire est difficile à réaliser car elle nécessite une grande taille ou une bonne détente sèche. Elle est essentiellement réalisée lors d'une contre-attaque après une interception, car les défenseurs n'ont souvent pas le temps de revenir sur le porteur du ballon, qui a donc le champ libre pour dunker. Si l'action est réalisée en présence de défenseurs, elle présente un caractère humiliant pour l'équipe adverse. On parle de pour désigner un dunk réalisé sur un adversaire. Lorsqu'un joueur attrape une passe en l'air puis réalise un dunk, on parle de alley-oop. Lorsqu'un joueur attrape un rebond offensif et qu'il dunke sans avoir touché le sol entre la réception de balle et le dunk, on parle alors de « claquette dunk » en français ou alors de « putback dunk » en anglais. Particulièrement apprécié du public, le dunk donne lieu à des concours où les participants rivalisent d'inventivité pour créer les techniques les plus spectaculaires. Outre Michael Jordan, resté célèbre pour ses dunks réalisés depuis la ligne des lancers francs (free throw line dunk), des joueurs en ont fait leur spécialité : Julius Erving, qui popularisa le geste, Dominique Wilkins, Nate Robinson ou encore Dwight Howard, qui réalisa un dunk vêtu d'un costume de Superman lors du Slam Dunk Contest en 2008. Moins courants dans le basket-ball féminin, des dunks ont cependant été réalisés par des joueuses américaines telles que Lisa Leslie, Candace Parker ou Brittney Griner. La passe Lorsque le destinataire d'une passe marque un panier sans dribbler plus de deux fois ou garder la balle plus de quatre secondes, on parle de passe décisive (). Les meilleurs passeurs disposent d'une excellente vision de jeu et d'un bon maniement de balle. Les plus prolifiques sont le plus souvent des meneurs : John Stockton, Jason Kidd, Steve Nash, Chris Paul, Oscar Robertson ou Magic Johnson en NBA, et Pablo Prigioni, Dimítris Diamantídis, Theódoros Papaloukás ou Laurent Sciarra en Europe. Les écrans et le pick and roll Une technique courante, nommée écran, consiste à venir se placer devant le joueur défendant sur le porteur de balle () pour laisser le champ libre à son coéquipier. Celui-ci peut alors tirer, courir vers le panier ou passer la balle au joueur ayant placé l'écran. Cette dernière technique est nommée pick and roll : un joueur pose un écran sur un défenseur, puis passe derrière lui pour courir vers le panier et obtenir une passe d'un de ses coéquipiers. Il en existe plusieurs variantes : le pick and pop, où le joueur qui place l'écran se place dans une zone libre de marquage pour tenter un tir à mi-distance ; ou encore le give and go, où un joueur fait la passe à l'autre puis lui la redonne instantanément (à la manière d'un au football). Ces combinaisons sont fréquemment à la base de nombreux systèmes d'attaque et constituent un aspect fondamental du basketball moderne. De nombreux duos de joueurs se sont illustrés dans l'usage du pick and roll : Oscar Robertson et Jerry West dans les années 1960, puis Kobe Bryant et Pau Gasol, ou encore Kevin Garnett et Paul Pierce. La défense La défense a longtemps été la phase passive du basket-ball : les défenseurs attendaient l'échec des attaquants. À partir des années 1960 et l'introduction de la règle du marcher, les défenseurs deviennent plus agressifs et tentent de reconquérir la balle (turnover). Bill Russell, pivot des Celtics de Boston, a donné ses lettres de noblesse à la défense et a développé de nombreuses techniques. Tout comme en attaque, il existe plusieurs systèmes de base : La défense spontanée (ou intuitive) : les joueurs courent dans tous les sens, et tentent de gêner la progression de l'adversaire ou de lui prendre le ballon. Cette défense est notamment pratiquée par les jeunes joueurs et les débutants. La défense individuelle (dite aussi ) est le premier type de défense organisée : chaque joueur prend en charge un adversaire et s'occupe de rester près de lui tout au long de la partie. Elle permet de mettre en difficulté une équipe de niveau comparable mais a ses limites lorsque l'attaquant est plus fort. La défense de zone : créée dans les années 1960, elle consiste à couvrir une zone déterminée par l'entraîneur plutôt que de marquer un joueur individuellement. Elle implique des choix tactiques car certaines zones ne seront pas couvertes par les défenseurs : elle cible un ou deux joueurs dominants mais libère de l'espace pour des tirs faciles. Jusqu'en 2001, ce type de défense était interdit en NBA. Ces systèmes ne sont jamais appliqués de manière stricte et il existe de nombreuses variantes mêlant ces deux tactiques défensives. La plus courante est la , qui permet de réaliser beaucoup d'interceptions et de marquer des paniers faciles mais est exigeante physiquement. À partir de la fin des années 1990 s'est développée la technique dite du « hack-a-player », également connue sous le nom « hack-a-Shaq ». Mise au point par Don Nelson, elle consiste à commettre intentionnellement une faute sur un joueur choisi pour sa faible réussite au lancer franc, afin d'empêcher l'équipe de marquer deux, voire trois points et de pouvoir récupérer la balle au rebond après son probable échec au lancer franc. Cette stratégie est fréquemment utilisée en NBA et s'applique essentiellement à des intérieurs réputés pour leur maladresse. En février 2016, la NBA décide de l'élaboration future d'une règlementation du hack-a-player, devant l'explosion de l'utilisation de cette pratique. Comme pour l'attaque, tous les postes de jeu sont sollicités lors des phases défensives, bien que le rôle des intérieurs (ailiers et pivot) soit primordial. Le plus souvent, un joueur est chargé de marquer un joueur adverse de taille comparable. Les extérieurs sont chargés d'entraver la progression des extérieurs adverses et de les gêner lorsqu'ils tentent de tirer. Les intérieurs, quant à eux, défendent au sein de la raquette et tentent d'empêcher les adversaires d'approcher de leur panier. L'interception L'interception () désigne le fait de prendre le ballon à l'adversaire en le lui enlevant des mains (sans commettre de faute) ou en attrapant une passe de l'équipe adverse. Cette technique demande de l'agilité et de la rapidité, ainsi que des qualités d'anticipation : par conséquent, les meilleurs intercepteurs sont généralement les plus petits joueurs (meneurs, arrières). John Stockton, Jason Kidd et Michael Jordan (NBA), ainsi que Theódoros Papaloukás et Dimítris Diamantídis (Euroligue) comptent ainsi le plus grand nombre d'interceptions en carrière. Le contre Le contre ( ou familièrement ) désigne le fait de dévier le tir d'un joueur adverse sans commettre de faute. Les défenseurs ont le droit de contrer la balle tant que celle-ci est en phase ascendante vers le panier. Un contre effectué en phase descendante (goaltending) est illicite. Si un joueur rate son contre et touche la planche avec ses mains, le panier est automatiquement accordé. Les joueurs les plus susceptibles de réaliser des contres en match sont les ailiers forts et les pivots, en raison de leur grande taille et de leur proximité du panier en situation défensive. Toutefois, un sens aigu de l'anticipation peut pallier la différence de taille. Très spectaculaire, le contre fait partie des actions les plus appréciées du public et comporte un caractère humiliant pour l'adversaire. L'un des premiers joueurs à utiliser le contre comme arme d'intimidation défensive fut Bill Russell, dans les années 1960. Shaquille O'Neal, Hakeem Olajuwon, Alonzo Mourning ou Dikembe Mutombo en ont par la suite fait leur spécialité. Ce dernier est resté célèbre pour sa phrase prononcée à l'encontre de chaque joueur contré : (). Le rebond Le rebond désigne le fait de prendre la balle après un tir manqué, et ce avant qu'elle ne touche le sol. Il existe deux catégories de rebonds, en fonction du joueur qui parvient à le capter : le rebond défensif, lorsque l'attaquant manque son tir et qu'un défenseur récupère la balle. Celui-ci peut ainsi la passer à des coéquipiers pour aller tenter de marquer dans le panier opposé. le rebond offensif, lorsqu'un attaquant récupère la balle à la suite d'un tir manqué d'un partenaire ou de lui-même. Si le joueur capte un rebond offensif en suspension et tente directement de marquer, on parle familièrement de . Il est possible de prendre son propre rebond, sauf si l'on effectue un air ball, auquel cas la balle est rendue à l'adversaire. Comme pour le contre, les meilleurs rebondeurs sont généralement les intérieurs, plus grands et plus proches du panier. Wilt Chamberlain, Bill Russell et Moses Malone en ont réalisé plusieurs milliers au cours de leur carrière. Dennis Rodman décida même de se concentrer sur le rebond et en fit sa spécialité quasi-exclusive. Compétitions internationales Compétitions mondiales Championnats du monde Le championnat du monde est organisé tous les quatre ans par la FIBA, en alternance avec les Jeux olympiques d'été. Le vainqueur du tournoi remporte le Trophée Naismith. Il comportait jusqu’en 2002, sauf en 1986 où vingt-quatre équipes étaient en compétition. En 2006, le nombre de participants a été élargi à puis porté à 32 dès 2019. En 2014, la compétition est renommée Coupe du monde de basket-ball FIBA () et son édition 2018 est reportée à 2019, afin d'être décalée d'un an de la Coupe du monde de football. Le tournoi sera qualificatif pour les Jeux olympiques. La première édition masculine se déroule en 1950 en Argentine. À domicile, l'équipe d'Argentine gagne la compétition, invaincue avec six victoires pour aucune défaite. Les États-Unis remportent leur première médaille d'or lors de l'édition suivante, en 1954. Finaliste malheureux, le Brésil devient à son tour champion du monde en 1959 puis conserve son titre en 1963. À partir de cette date, l'URSS, la Yougoslavie et les États-Unis se partagent tous les titres jusqu'en 2002 avec cinq titres pour l'équipe yougoslave, trois pour l'équipe soviétique et deux pour l'équipe américaine. En 2006, la hiérarchie mondiale est bousculée avec la victoire de l'Espagne devant la Grèce. Les États-Unis remportent cependant le tournoi en 2010 et 2014. Le championnat féminin est créé en 1953 et a lieu les mêmes années que le championnat masculin. Les États-Unis (neuf titres) et l'URSS (six titres) ont remporté la quasi-totalité des éditions, hormis en 1994 et en 2006, respectivement remportées par l'Australie et le Brésil. Jeux olympiques Le basket-ball apparaît comme sport de démonstration lors des Jeux olympiques d'été de 1904 à Saint-Louis. Le tournoi oppose trois équipes de New York. Ce n'est qu'en 1936 que le basket-ball devient sport olympique pour les hommes, et en 1976 pour les femmes. Historiquement, les compétitions masculine et féminine sont largement dominées par les équipes des États-Unis, qui ont remporté la majorité des titres mis en jeu. L'histoire du basket-ball aux Jeux olympiques est notamment marquée par la domination écrasante de la Dream Team lors des Jeux olympiques de Barcelone en 1992. Compétitions continentales Les compétitions continentales sont organisées par les différentes branches de la FIBA : FIBA Afrique, FIBA Amériques, FIBA Asie, FIBA Europe et FIBA Océanie. Afrique : Championnat d'Afrique masculin de basket-ball Championnat d'Afrique féminin de basket-ball Amérique : Championnat des Amériques de basket-ball Coupe des Amériques féminine de basket-ball Asie : Coupe d'Asie masculine de basket-ball Coupe d'Asie féminine de basket-ball Europe : Championnat d'Europe masculin de basket-ball Championnat d'Europe féminin de basket-ball Océanie : Championnat d'Océanie de basket-ball Championnat d'Océanie féminin de basket-ball Clubs et franchises À l'image d'autres sports d'origine nord-américaine, comme le hockey sur glace ou le baseball, on retrouve la distinction entre les ligues professionnelles avec un système de franchises, et les championnats. En Amérique du Nord, le système de franchise est privilégié : les équipes achètent des droits de participation et sont ainsi admises à concourir dans une ligue fermée. Dans le reste du monde, la plupart des ligues fonctionnent avec un système de promotion-relégation, où les équipes les plus faibles descendent dans la division inférieure tandis que les meilleures de la division inférieure sont promues. Amérique du Nord Le championnat le plus connu dans le monde est la National Basketball Association (NBA), qui comprend des équipes américaines et canadiennes. Comme beaucoup de ligues américaines de basket-ball, cette compétition édite ses propres règles, qui diffèrent en de nombreux points de celles de la FIBA. Ces différences ont souvent pour but de favoriser une certaine égalité entre les équipes et un jeu porté sur le spectacle et le divertissement, mettant en valeur le talent individuel plus que le jeu d'équipe. Ne comprenant initialement que des Nord-Américains, cette ligue concentre depuis les années 1970 l'élite du basket-ball mondial et a peu à peu accueilli les meilleurs joueurs de diverses nations, dont les ex-Yougoslaves Dražen Petrović et Vlade Divac furent les pionniers. En 2001, la NBA crée la NBA Development League (NBDL ou D-League), une ligue mineure composée de qui permet aux joueurs et aux entraîneurs d'évoluer dans un cadre similaire à la ligue majeure et de se mettre en valeur aux yeux des recruteurs. En 2015, plus d'un quart des joueurs de NBA ont évolué en NBDL. En 2017, la ligue est rebaptisée G League à la suite du parrainage de Gatorade. En outre, une ligue professionnelle féminine d'été, la Women's National Basketball Association (WNBA), a été créée le sur le modèle de la NBA. Quatre équipes ont remporté au moins trois titres de champion : les Comets de Houston, le Shock de Détroit, le Mercury de Phoenix et le Lynx du Minnesota. La WNBA a vu émerger les plus grandes joueuses de basket-ball des vingt dernières années : Lisa Leslie, Sheryl Swoopes, Rebecca Lobo, Diana Taurasi ou encore Sue Bird. Le Canada, pays natal de James Naismith, accueille pour la première fois le NBA All-Star Game en février 2016, à Toronto, ville où fut disputé le premier match NBA en 1946. Après les Américains, les Canadiens sont la nationalité la plus représentée en NBA. Les ligues canadiennes restent dans l'ombre de la NBA, qui compte un club en Ontario, les Raptors de Toronto. La National Basketball League n'existe que le temps d'une saison (1993-1994), tout comme la Canadian National Basketball League (2003-2004). La Ligue nationale de basketball du Canada (LNB), fondée en 2011, parvient toutefois à s'imposer et est dominée par le Lightning de London, qui remporte les deux premiers titres en 2012 et 2013. Amérique du Sud En Amérique du Sud, les deux principaux championnats sont la Liga Nacional de Básquet (LNB) en Argentine et le Novo Basquete Brasil (NBB) au Brésil. Une compétition binationale oppose les meilleurs clubs des deux championnats, dont l'UniCEUB Brasilia et le Peñarol Mar del Plata. Oscar Schmidt, avec sa carrière longue de près de trente ans (1974-2003) et inscrits, est l'une des figures majeures du basket-ball sud-américain. Il existe également d'autres tournois opposant les meilleures équipes des championnats nationaux. En 1946 est créée la première compétition continentale, la Coupe d'Amérique du Sud des clubs champions de basket-ball, dont s'inspirera son homologue européenne, la Coupe des Clubs Champions. Parmi les clubs vainqueurs de la compétition-reine d'Amérique du Sud, le club brésilien du Sírio São Paulo se distingue avec huit titres remportés entre 1961 et 1984. L'apparition de la Liga Sudamericana en 1996, puis en 2007 de la FIBA Americas League relègue le Championnat sud-américain des Clubs Champions au troisième rang, jusqu'à sa disparition en 2008. Europe En Europe, le système est basé sur le principe du championnat, comme dans la plupart des autres sports. Seul le Royaume-Uni a opté pour un système de franchises avec la British Basketball League. Toutefois, à l'inverse du football, la ligue gérant l'élite professionnelle (l'ensemble du championnat étant propriété de la fédération) a davantage de poids et impose plus facilement ses choix à la fédération nationale. Ceci a été renforcé par la création de l'Union des ligues européennes de basket-ball (ULEB), une structure privée qui ambitionne de fonder une ligue fermée. Plusieurs compétitions européennes sont organisées, soit par la FIBA Europe, soit par l'ULEB. La plus prestigieuse est l'Euroligue, créée en 1958 et organisée par l'ULEB, qui regroupe les vingt-quatre meilleurs clubs européens. Les équipes les plus titrées sont le Real Madrid (neuf titres), le Maccabi Tel-Aviv, le CSKA Moscou et le Panathinaïkós Athènes avec six titres, et le Pallacanestro Varese avec cinq titres. Depuis les années 1990, l'Olympiakos Le Pirée et le FC Barcelone contestent leur suprématie en remportant respectivement trois et deux titres. L'EuroCoupe (ULEB), créée par la fusion de la Coupe Korać et de la Coupe Saporta, et la Coupe d'Europe FIBA (ex-EuroChallenge), moins médiatisées, sont les deux autres compétitions européennes. Depuis 2016, les compétitions européennes comptent quatre niveaux. Les deux premiers (Euroligue et EuroCoupe) sont organisés par l'ULEB, les deux autres (Ligue des champions et Coupe d'Europe FIBA) par la FIBA Europe, à la suite du conflit FIBA-Euroligue depuis 2015. Les championnats nationaux les plus relevés sont disputés en Espagne (Liga ACB), en Grèce (ESAKE), en Italie (Lega Basket) et en Russie (Championnat de Russie de basket-ball) chez les hommes. Chez les femmes, après la disparition de l'URSS, les années 1990 sont dominées par la France (Ligue féminine de basket), l'Espagne et Italie avant que la Russie et la Turquie ne prennent le relais dans les années 2000. Asie En Asie, les championnats sont de création récente et s'inspirent du système nord-américain. Ainsi, en Chine (Chinese Basketball Association), au Japon (Bj League) et aux Philippines (Philippine Basketball Association), les ligues et les franchises portent des noms en anglais. La présence de joueurs asiatiques en NBA (Yao Ming, Yuta Tabuse…) a favorisé un engouement pour le basket-ball dans ces pays. Au Moyen-Orient, les pays où le sport est le mieux implanté sont l'Iran et le Liban, qui figurent régulièrement sur le podium du championnat d'Asie. Les ligues y fonctionnent sur le principe du championnat. En Asie du Sud-Est, les championnats nationaux étant relativement de faible niveau, certains clubs se regroupent au sein de ligues fermées comme l'ASEAN Basketball League. La Coupe d'Asie regroupe également les clubs champions des pays d'Asie au sein d'une unique compétition continentale. Afrique En Afrique, le système est le même qu'en Europe, mis à part le fait que les fédérations nationales ont encore le monopole sur leur propre championnat. La compétition phare est la Coupe des clubs champions, qui oppose les clubs vainqueurs de leur championnat national. Le club angolais Primeiro de Agosto domine la compétition avec huit titres depuis 2002. Ses principaux rivaux sont deux autres clubs angolais, le Desportivo Libolo et le Petro Luanda, ainsi que l'Abidjan Basket Club et l'Étoile sportive du Sahel. Au cours des années 2010, l'équipe nationale nigériane assoit sa domination sur le basket-ball africain. Sans qu'il n'existe forcément de compétition très structurée dans ces pays, plusieurs joueurs africains ont connu une carrière continentale (Jean-Jacques Conceição) ou en NBA, souvent après avoir intégré des universités américaines comme le Nigérian Hakeem Olajuwon, le Congolais Dikembe Mutombo ou le Soudanais Manute Bol. La Malienne Hamchétou Maïga-Ba et la Congolaise Mwadi Mabika ont connu également le succès en WNBA, tout comme Djéné Diawara, Mame-Marie Sy-Diop et Aya Traoré en Europe. En 2020, NBA et FIBA doivent lancer la première édition de la Ligue africaine de basket-ball. Océanie En Océanie, l'Australie et la Nouvelle-Zélande ont adopté le principe anglo-saxon avec leur respective. La NBL australienne bénéficie d'une plus grande exposition médiatique que son homologue néo-zélandaise. Elle accueille en outre une équipe néo-zélandaise, les New Zealand Breakers, et comprenait même une équipe singapourienne, les Singapore Slingers. La ligue australienne WNBL est active depuis 1990. L'équipe nationale australienne est parmi les meilleures au monde, grâce à des joueuses comme Lauren Jackson. Le basket-ball dans la culture populaire Culture du basket-ball Comme de nombreux sports populaires, le basket-ball possède une exposition culturelle et médiatique très forte. Au cinéma, un grand nombre de films traitent de basket-ball, tels que Coach Carter, Les blancs ne savent pas sauter, Space Jam, Above the Rim ou encore Magic Baskets. D'autres ont une action qui se déroule sur fond de basket-ball (He Got Game, le court métrage Fierrot le Pou de Mathieu Kassovitz). Le basket-ball a en outre donné lieu à plusieurs comédies comme À la gloire des Celtics, Basket Academy ou Shaolin Basket. Le Grand Défi (Hoosiers), avec Gene Hackman et Dennis Hopper, est considéré comme le quatrième meilleur film de sport de l'histoire par la chaîne ESPN. Il est en outre présent dans la plupart des longs-métrages de Spike Lee, grand amateur de basket-ball. Enfin, des joueurs ont parfois accepté de petits rôles au cinéma, comme Shaquille O'Neal et Bob Cousy dans Blue Chips. Le basket-ball est également très présent dans l'univers musical. Après-guerre, il est fréquemment associé au jazz. , déclara le légendaire pivot Kareem Abdul-Jabbar. Après une fructueuse carrière en NBA, Wayman Tisdale est devenu un bassiste de jazz renommé. Aujourd'hui, le sport est cependant plutôt associé à la culture hip-hop. Plusieurs joueurs se sont ainsi essayés au rap, avec plus ou moins de succès : Kobe Bryant, Shaquille O'Neal, Ron Artest, Tony Parker ou encore Allen Iverson ont chacun sorti des singles ou des albums. Le rappeur Kurtis Blow est le premier à avoir lié basket-ball et hip-hop dans son morceau Basketball sorti en 1984. Depuis, un grand nombre de rappeurs évoquent l'univers de la balle orange dans leurs chansons : Lil Bow Wow, Jay-Z ou encore Romeo, qui a effectué une carrière universitaire. Hors du hip hop, le groupe de rock Red Hot Chili Peppers a sorti en 1989 une chanson intitulée Magic Johnson, en hommage au célèbre meneur des Lakers de Los Angeles. Le basket-ball est également présent dans la littérature. Dans son autobiographie , publiée en 1978, l'auteur américain Jim Carroll décrit la décadence d'un brillant joueur de basket-ball dans le New York des années 1960. L'ouvrage a par la suite été adapté au cinéma avec Leonardo DiCaprio dans le rôle-titre. Ancien joueur universitaire de bon niveau, John Edgar Wideman évoque également le sport dans ses œuvres. Lauréat de nombreux prix littéraires, il publie en 2001 , ses mémoires où il raconte l'origine de sa passion pour le basket. L'ouvrage Sous le cul de la grenouille (1992) du romancier anglais Tibor Fischer met en scène deux basketteurs hongrois des années 1950 qui se servent de leur sport pour échapper à la rigueur du régime communiste. Le récit est inspiré de la vie de l'auteur puisque ses parents, basketteurs professionnels, ont fui la Hongrie en 1956. Le basket-ball se décline aussi en bande dessinées, parmi lesquelles la série française Basket Dunk, ou les mangas Slam Dunk et Kuroko's Basket. À la télévision, le basket-ball est aussi présent dans la série d'animation française Kangoo et sa suite Kangoo Juniors. De nombreux jeux vidéo sont consacrés au basket-ball. Le premier sort en 1979 sur la console Atari 2600. En 1989 sort le jeu Lakers vs. Celtics sur PC et Sega MegaDrive. La série NBA Live est lancée en 1995 sur Super Nintendo et MegaDrive, et se poursuit aujourd'hui au rythme d'une édition annuelle. Les séries éditées par 2K Sports et Electronic Arts sont les plus populaires et sont disponibles sur tous les supports : NBA 2K, NBA Street ou NBA Jam. Hormis les consoles de salon, le basket-ball a donné lieu à des jeux d'arcade, dont l'un des plus populaires est un simulateur de lancers francs. Aux États-Unis, les ligues fantasy, simulations sur Internet où les participants tiennent le rôle de managers, sont un phénomène social de grande ampleur puisque près de 33,5 millions de personnes y jouent en 2013, tous sports confondus. Les jeux liés à la NBA sont très nombreux et populaires, et la ligue a d'ailleurs crée sa propre plate-forme de fantasy. En Europe et en France, le phénomène est plus récent mais en croissance : la LNB a elle aussi créé un site de ligues fantasy. Le fantasy challenge de l'Euroligue réunit chaque année plusieurs milliers de joueurs des quatre coins du continent ( enregistrées en 2008). Supporters et pratiquants célèbres Parmi la masse considérable de supporters et de pratiquants du monde entier, le président américain Barack Obama est sans doute le plus célèbre d'entre tous. Bon joueur au lycée, il n'a jamais cessé de pratiquer, y compris durant sa campagne électorale. Depuis son élection, il joue régulièrement sur le terrain de la Maison-Blanche, construit en 1991 puis rénové en 2006. Il suit également avec attention les championnats NBA, WNBA, et NCAA (universitaire), pour lequel il livre chaque année son pronostic devant les caméras d'ESPN. En août 2010, il assiste à une rencontre WNBA, puis fête quelques jours plus tard ses en organisant un match avec plusieurs joueurs professionnels, dont LeBron James, Dwyane Wade, Joakim Noah et Derrick Rose. Le boxeur Manny Pacquiao est également joueur et entraîneur de basketball dans la ligue philippine. Le rappeur Jay-Z fut quant à lui actionnaire minoritaire de la franchise des Nets de Brooklyn. En France, le frère du rappeur Oxmo Puccino, Mamoutou Diarra, est joueur professionnel. Le chanteur Benjamin Biolay revendique sa passion pour le basket-ball américain et a d'ailleurs écrit quelques chroniques pour l'hebdomadaire spécialisé Basket News en 2005. Le chanteur Philippe Katerine est un ancien joueur de basket-ball dans sa jeunesse et se met en scène jouant au basket-ball dans le clip de son titre La Liberté. L'ancien Premier ministre français Lionel Jospin a également pratiqué le basket-ball durant plus de vingt ans, au lycée, à l'université puis dans le club de l'ASA Sceaux. Comme pour la plupart des sports, les supporters se regroupent parfois en clubs et entonnent des chants en l'honneur de leur équipe. Lors des phases finales (playoffs), tout le public est généralement grimé aux couleurs de l'équipe résidente, notamment dans le basket-ball universitaire américain. En outre, les plus grandes équipes de la NBA comptent de nombreuses célébrités parmi leurs supporters. Woody Allen, Tom Hanks ou Ben Stiller sont connus pour être des fans des Knicks de New York, tandis que Jack Nicholson, Leonardo DiCaprio et Will Ferrell supportent les Lakers de Los Angeles. Selon l'ancien basketteur Dennis Rodman, qui est devenu ami avec le dictateur nord-coréen Kim Jong-un, ce dernier est un grand fan de basket-ball et tout particulièrement des Bulls de Chicago. Basket-ball et médias Presse écrite Le basket-ball apparaît dans la presse écrite américaine peu après son invention, à la fin du . Le premier article consacré au sport est intitulé Un nouveau jeu (A New Game) et date de 1892 : son auteur, Dennis Horkenbach, est le rédacteur en chef du Triangle, le journal de l'université de Springfield (où le sport a été inventé quelques mois auparavant). En démonstration dès les Jeux olympiques d'été de 1904, à Saint-Louis (Missouri), le basket-ball gagne rapidement sa place dans les quotidiens américains, qui publient les résumés des principaux matchs des ligues américaines. Le sport est aujourd'hui très largement couvert par les titres les plus prestigieux, tels que le New York Times, le Washington Post, le Boston Globe ou le Chicago Tribune. Le basket-ball est en outre traité de manière extensive dans les pages de l'influent hebdomadaire sportif Sports Illustrated, qui publie depuis quelques années une version chinoise de son magazine. En août 2006, Yao Ming figure sur la couverture du premier numéro. Il existe aussi une presse spécialisée aux États-Unis, à l'image du mensuel SLAM. En Europe, le basket-ball a une présence dans la presse écrite moindre que d'autres sports comme le football ou le tennis. À la fin des années 1950, le quotidien français L'Équipe est l'initiateur de l'idée d'une compétition européenne des clubs. C'est ainsi que voit le jour en 1957 la coupe d'Europe des clubs champions. Le journal fournit le trophée pour la première édition, dont la finale se déroule en 1958. Une presse spécialisée, hebdomadaire ou mensuelle, existe aujourd'hui dans la plupart des pays européens : Gigantes del basket en Espagne, Superbasket en Italie, Five en Allemagne... Le site Eurobasket.com, décliné en plusieurs versions consacrées chacune à un continent différent, couvre la plus grande partie des championnats professionnels du monde. En France, la Fédération française édite depuis octobre 1933 le mensuel Basket-ball. En 1982, Maxi-Basket devient le premier mensuel entièrement consacré au basket. Au début des années 1990, avec l'« effet Dream Team », le magazine est rejoint par plusieurs autres titres, comme Mondial Basket, Cinq Majeur ou Sport Action Basket. L'hebdomadaire spécialisé Basket Hebdo voit le jour en 1996, puis devient Basket News en 2000. En octobre 2015, le site du journal L'Équipe devient le site officiel de la NBA en France. Médias audiovisuels À la télévision, c'est le qu'est diffusé en direct le premier match de basket-ball par une chaîne new-yorkaise expérimentale du nom de W2XBS. La rencontre, qui oppose l'université Fordham à l'université de Pittsburgh, se déroule au Madison Square Garden. L'action est alors filmée par une seule caméra. Le match le plus suivi de l'histoire est celui qui a opposé les États-Unis à la Chine le lors des Jeux olympiques, avec une audience estimée à un milliard de téléspectateurs. Le chiffre est toutefois sujet à caution. Selon la FIBA, le Mondial 2010 qui s'est déroulé en Turquie a été suivi par un total d'un milliard de téléspectateurs, dans , soit une audience deux fois plus importante que pour l'édition 2006 au Japon. La NBA est de loin la ligue professionnelle qui bénéficie de la diffusion télévisuelle internationale la plus importante. Les Finales NBA 2010 entre les Lakers de Los Angeles et les Celtics de Boston ont été diffusées dans et territoires, en . Les matchs sont diffusés en direct par plusieurs chaînes de télévision américaines, dont ESPN, Fox Sports et TNT. La NBA finance également son propre réseau de télévision, NBA TV, qui diffuse certains matchs ainsi que des émissions et des reportages. Au Canada, la chaîne NBA TV Canada est consacrée à l'actualité de la ligue américaine, et notamment de l'équipe des Raptors de Toronto. En France, les matchs de la NBA étaient diffusés sur Canal+ du milieu des années 1980 à 2012 ; l'ancien basketteur franco-américain George Eddy a été le commentateur officiel de la chaîne à partir de 1985. La chaîne produit une émission consacrée à la Pro A, Lundi Basket, mais a dû arrêter la diffusion de son émission Canal NBA en 2012, après le rachat des droits de diffusion exclusifs pour quatre ans par la chaîne BeIN Sports. Cette dernière produit désormais sa propre émission, NBA Extra. Bien que sa notoriété soit inférieure, l'Euroligue développe rapidement son rayonnement télévisuel : le Final Four 2010 a ainsi été diffusé dans 194 pays. Variantes et sports dérivés du basket-ball À partir des règles du basket-ball, de nombreuses variantes ont été développées et sont aujourd'hui pratiquées à travers le monde. De même, il existe des sports proches du basket-ball, ayant généralement pour objectif commun de consister à faire passer une balle au sein d'un arceau. Handisports Le basket-ball en fauteuil roulant, également appélé handibasket ou basket fauteuil, où les joueurs sont équipés d'un fauteuil roulant conçu spécialement pour le basket-ball. Créé à la fin de la Seconde Guerre mondiale et aujourd'hui pratiqué partout dans le monde, il est l'un des plus anciens handisports et constitue l'une des épreuves-phares des Jeux paralympiques. Règlementé par lInternational Wheelchair Basketball Federation, il se joue sur un terrain aux normes FIBA et suit la plupart des règles appliquées aux valides. Par exemple, le joueur doit dribbler la balle au sol toutes les deux poussées de fauteuil afin de respecter la règle du marcher. Amputée d'une jambe dans un accident de car de son équipe en 2013, la Serbe Nataša Kovačević devient en 2015 la première joueuse européenne handicapée a évoluer au niveau professionnel avec les valides grâce à une prothèse. Adapté aux joueurs atteints de surdité, le basket-ball des sourds, ou basket sourd, utilise la langue des signes pour l'arbitrage et la communication entre les joueurs. Régi par la Fédération internationale de basket-ball des sourds, ce handisport figure au programme des Deaflympics (Jeux olympiques des sourds). Il existe également le basket-ball adapté, pratiqué par des joueurs atteints de handicap mental. Il leur est réservé mais applique les mêmes règles que le basket-ball en cinq contre cinq. Variantes Le basketball à trois contre trois, qui oppose deux équipes de trois joueurs sur un demi-terrain, connaît un développement de plus en plus important. Pratiqué depuis longtemps de manière informelle, le basketball 3×3 obtient une reconnaissance internationale avec l'organisation des premiers championnats du monde masculins, féminins et mixtes en 2012. Les règles diffèrent du basket-ball classique. Un tir réussi vaut un seul point, ou deux s'il est tiré au-delà de la ligne des trois points. Lorsque l'équipe en défense récupère la balle, elle doit sortir de l'intérieur de la ligne des trois points avant d'attaquer. Enfin, une équipe dispose d'un maximum de douze secondes pour tenter un tir. Le sport sera en démonstration lors des Jeux olympiques de Rio en 2016. Le streetball, ou basket-ball de rue, est une variante du basketball pratiquée en extérieur, sur des terrains goudronnés dénommés playgrounds. Il privilégie les actions spectaculaires (cross-over, alley-oop) et le un-contre-un, avec une certaine tolérance envers certaines fautes comme le marcher. De nombreuses techniques ('') utilisées dans le basket-ball classique proviennent du streetball, et certains joueurs ont un style inspiré par le jeu de rue, comme Carmelo Anthony, Rafer Alston, Stephon Marbury et Allen Iverson. Cette variante a fortement imprégné la culture du basket-ball et est l'une des composantes majeures de la culture afro-américaine. Sports dérivés Le netball, créé à la fin du , était censé devenir la version féminine du basket-ball féminin. Joué par des équipes de sept, sans contacts entre les joueuses, il est pratiqué principalement dans les pays du Commonwealth en Océanie et demeure l'un des sports féminins les plus populaires avec vingt millions de pratiquants. Il partage des points communs avec le basket-ball, mais le dribble au sol est en revanche interdit. Disposant d'un championnat du monde depuis 1978, le korfbal est une variante néerlandaise du ringboll suédois créée vers 1902. Il est présent principalement aux Pays-Bas et en Belgique, et a été présenté à deux reprises aux Jeux olympiques. Il se pratique avec un ballon de football, que les pratiquants doivent lancer dans un arceau placé à du sol. Les autres variantes ont une importance moindre : le beach basket-ball est une version pratiquée sur la plage, populaire en Allemagne. Le terrain est de forme circulaire et le dribble est rendu très difficile par la nature sableuse du sol ; le water basket-ball mêle les règles du basket-ball et du water-polo. Pratiqué par équipe de six dans une piscine, il consiste à placer une balle dans un filet flottant ; le slamball est un sport dérivé du basket-ball et du football américain. Les joueurs peuvent marquer à l'aide de quatre trampolines placés sur le terrain, ce qui permet de réaliser de nombreux dunks et rend le jeu très spectaculaire. En outre, contrairement au basket-ball, les contacts physiques entre joueurs sont autorisés, sauf en l'air ; le mono-basket est une variante où les joueurs se déplacent à monocycle. Les règles ont été adaptées au déplacement à monocycle mais demeurent proches du basket-ball traditionnel. Notes et références Annexes Articles connexes Basketball Hall of Fame Chronologie du basket-ball Liste de jeux vidéo de basket-ball Bibliographie Liens externes Fédération internationale de basket-ball (FIBA) National Basketball Association (NBA) Women National Basketball Association (WNBA) Basketball Hall of Fame Basketball sur le site des Jeux olympiques Règlement du jeu (2014)
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Blonde%20Redhead
Blonde Redhead
Blonde Redhead est un groupe de rock américain fondé en 1993, originaire de New York. Biographie Débuts (1993–1997) Les trois membres de ce groupe se sont rencontrés par hasard dans un restaurant italien à Manhattan au début des années 1990. Amedeo et Simone Pace sont nés à Milan, en Italie, et ont grandi à Saint-Léonard, à Montréal, au Canada. Au début le trio était un quatuor, la bassiste Maki Takahashi est ensuite remplacée par Toko Yasuda (de The Van Pelt, The Lapse et Enon) tout en restant dans le groupe jusqu'en 1995. La composition du groupe se stabilise ensuite sous la forme du trio formé par la japonaise Kazu Makino et les frères jumeaux Amedeo et Simone Pace. Le nom du groupe provient de la chanson Blonde Redhead du groupe new-yorkais DNA avec Arto Lindsay. Leurs deux premiers albums Blonde Redhead et La Mia Vita Violenta sont sortis en 1994 et 1995 sur Smells Like Records, le label de Steve Shelley, batteur de Sonic Youth. Fake Can Be Just as Good est publié en 1997 sur le label Touch and Go Records. Nouveaux albums (1998–2006) Le quatrième album In an Expression of the Inexpressible, publié en 1998, possède quelques chansons à la production très propre (Distilled, Futurism vs Passéism part 2) qui contrastent avec le reste de l'album. On note également des clins d'œil à Serge Gainsbourg, sur la chanson Missile ++ (à la fin du morceau, le batteur reproduit à l'identique le rythme de Requiem pour un con, ou encore avec la reprise de Slogan). Côté collaborations, Guy Picciotto (producteur de plusieurs albums du groupe et membre de Fugazi) a participé au morceau Futurism vs Passéism part 2. Jusqu'ici, la comparaison avec Sonic Youth se justifie pleinement. Cependant, Blonde Redhead possède une fibre plus pop qui va prendre le pas dès leur cinquième album, Melody of Certain Damaged Lemons, moins axé musique bruitiste. Le sixième album, Misery is a Butterfly, sorti sur le label 4AD, confirme ce changement. Cet album est conçu près de quatre ans après Melody of Certain Damaged Lemons, Kazu Makino ayant été accidentée par une chute de cheval : la chanson Equus et l'artwork du disque y font clairement allusion, les orchestrations et arrangements (clavecins, orgues et cordes) font de ce sixième album une expérience auditive quasi cinématographie, à l'image de ce que Jean-Claude Vannier propose pour L'histoire de Melody Nelson de Serge Gainsbourg. Il est le dernier album produit par Picciotto pour le groupe. 23 et Penny Sparkle (2007–2010) Leur septième album, 23, sorti en 2007, également sur le label 4AD est produit par Alan Moulder (Nine Inch Nails, U2, Smashing Pumpkins). Mike Mills réalisera quelques vidéoclips illustrant Silently, The Dress, My Impure Hair, ou encore Top Ranking. Avec cet album et une longue tournée internationale, le groupe gagne en notoriété.   Leur huitième album Penny Sparkle, le dernier qui sortira sous le label 4AD, est produit par Van Rivers and the Subliminal Kid et mixé par Alan Moulder. Cet album aux nappes synthétiques confirme le nouveau tournant pris par le groupe depuis 23, le groupe s'éloignant encore plus du style rock qui avait fait sa réputation. Il est accueilli plutôt fraîchement par la presse spécialisée. L'album est sorti en septembre 2010, accompagné d'une nouvelle tournée européenne. Barragán (depuis 2011) En 2011, le groupe compose la bande sonore de The Dungeon Masters, cette même année sortira une compilation dont les fonds seront versés aux victimes du séisme et tsunami survenu au Japon en 2011. En juin 2014, le groupe annonce la sortie d'un nouvel album baptisé Barragán (hommage à Luis Barragán (architecte mexicain) qui sort le 2 septembre 2014. Le mixage final de l'album est confié à Drew Brown (Beck, Radiohead, The Books). Comme d'accoutumée, cette sortie est accompagnée d'une tournée internationale. L'album est précédé par le single No More Honey en juin. Il est lui-même suivi par un second single, Dripping, qui comprend aussi un clip. Le groupe contribue aussi à la bande son du film The Commentator. En 2016, sort un album de remixes de Barragán, baptisé Freedom of Expression on Barragán par des artistes tels que Chris Bear, Deerhoof, Van Rivers, Nosaj Thing, Slumberman, Clara-Nova X3a Gus Seyffert, et Connan Mockasin. C'est également l'année de la sortie du coffret "Masculin Féminin", rassemblant les deux premiers albums de Blonde Redhead accompagnés d'enregistrements radio, outtakes, face B et dinédits. En 2017, c'est un nouvel EP de 4 titres qui voit le jour portant le nom de 3 O'CLOCK, Cette sortie est accompagnée d'une nouvelle tournée. Membres Kazu Makino - chant, guitare, claviers Simone Pace - batterie, percussions Amedeo Pace - guitare, chant Discographie Albums studio 1994 : Blonde Redhead (Smells Like Records) 1995 : La Mia Vita Violenta (Smells Like Records) 1997 : Fake Can Be Just as Good (Touch and Go Records) 1998 : In an Expression of the Inexpressible (Touch and Go Records) 2000 : Melody of Certain Damaged Lemons (Touch and Go Records) 2004 : Misery is a Butterfly (4AD) 2007 : 23 (4AD) 2010 : Penny Sparkle (4AD) 2014 : Barragán (Kobalt Music Group) Singles et EP 1993 : Big Song / Amescream (7" - OXO Records)1994 : Vague/Jet Star (7" - Smells Like Records)1995 : 10 Feet High/Valentine (7" - Smells Like Records)1995 : Flying Douglas/Harmony (7" - Rough Trade)1995 : Split 7" w/ Sammy (7" - Nipple Hardness Factor Zine)1995 : Symphony of Treble / Kazuality (7" - Touch and Go Records)1997 : Slogan / Limited Conversation (7" - Touch and Go Records)2001 : Mélodie Citronique (EP/CD - Touch and Go Records)2017 : 3 O'CLOCK (Ponderosa Music & Art)'' Notes et références Liens externes Groupe de rock indépendant de New York Groupe de shoegazing Groupe musical américain des années 1990 Groupe musical américain des années 2000 Groupe musical formé en 1993 Artiste de 4AD Artiste de Touch and Go Records Trio musical américain
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Benoît Mandelbrot
Benoît Mandelbrot, né le à Varsovie (Pologne) et mort le à Cambridge (États-Unis), est un mathématicien polono-franco-américain. Il est le découvreur des fractales, nouvelle classe d'objets mathématiques, dont fait partie l'ensemble de Mandelbrot. Il a également travaillé sur des applications originales de la théorie de l'information, telles que la démonstration de la loi de Zipf, et sur des modèles statistiques financiers. Jugeant le modèle Black-Scholes trop simpliste — il est fondé sur une distribution normale aux variations modérées — et tenant son application pour partie responsable de la crise bancaire et financière de l'automne 2008, il propose un modèle fondé sur les lois stables de Lévy, puis sur une approche fractale. Biographie Cadre familial Les Mandelbrot, originaires de Lituanie, habitent dans le quartier juif de Varsovie. Le père, Calel Mandelbrot, a suivi des cours à l'École de commerce, mais n'a pu poursuivre ses études universitaires à la suite de la naissance de son frère cadet, Szolem dont il s'occupe après la mort de leur mère. Il ouvre plusieurs ateliers de confection et magasins de tissus, mais doit fermer boutique en raison de la Grande Guerre et de la Grande Dépression. On ne sait pas s'il aurait pu devenir un prodige des mathématiques comme son jeune frère Szolem, mais de l'aveu de Benoît, il était exceptionnellement doué pour les chiffres. Les machines le passionnent et il vénère un célèbre mathématicien et ingénieur allemand de l'époque, Charles Proteus Steinmetz. La famille maternelle de Benoît partage la même conception intellectuelle de la vie que sa famille paternelle et toutes deux l'inculquent à leurs enfants. Bertha, la mère de Benoît achève ses études secondaires et parvient à vaincre le système des quotas imposé aux Juifs par la faculté de médecine de l'Université impériale de Varsovie, sortant même en tête de sa promotion. Elle choisit comme spécialité l'odontologie, en raison de l'absence de gardes de nuit. Elle parle à la perfection le yiddish, le polonais, l'allemand et le russe, et maîtrise le français. Le père de Benoît Mandelbrot fait la connaissance de Bertha, celle qui deviendra son épouse, pendant son enfance, car le frère aîné de celle-ci est un de ses camarades de classe. Enfance et études Benoît naît à Varsovie le . Ses parents avaient déjà assisté à la mort, d'une méningite, de leur premier enfant. Cette perte prématurée marque l'enfance de Benoît et de son frère Léon, né quinze mois après lui. C'est l'époux d'une des sœurs de son père, l'oncle Loterman, qui se charge de son éducation à la maison. L'oncle, un homme très cultivé et d'une grande intelligence, n'a aucune expérience en matière d'enseignement ; cela le conduit à utiliser une pédagogie de son cru qui ressemble à bien des égards à . Il impose à son neveu de très nombreuses lectures, le tout ponctué de grandes discussions sur l'actualité politique, sociale et économique. Les conversations sur l'histoire ancienne, l'étude des cartes et les longues et fréquentes parties d'échecs libèrent l'esprit de Benoît de la moindre rigidité conventionnelle, loin des résultats qu'aurait pu produire une éducation à base de cours magistraux et de mémorisation. Une autre grande référence émotionnelle et académique dans la vie de Mandelbrot est son oncle paternel Szolem (qui écrit son nom de famille Mandelbrojt), brillant mathématicien qui aura une influence déterminante sur son neveu. À Varsovie, vers 1930, la situation économique de la famille Mandelbrot se détériore et ils doivent arrêter l'éducation à domicile de Benoît, qui fait donc sa rentrée à l'école primaire en troisième année. En 1931, Mandelbrot père, poussé par son frère Szolem, décide de s'installer en France où il se lance à nouveau dans la vente de vêtements. L'éducation primaire de Benoît terminée, la question se pose de son entrée au collège, mais le système de quotas en vigueur et la situation politique fait que ce n'est pas une mince affaire. Mandelbrot père s'étant déjà installé en France pour préparer la venue des siens, Bertha émigre avec ses deux fils en 1936. Cette difficile décision sauve à n'en pas douter la vie de Benoît et des siens. À son arrivée à Paris, le français, appris avec l'oncle Loterman, et son don pour les langues lui permettent d'entrer en dernière année de l'école primaire et d'obtenir son certificat d'études primaires, qui lui ouvre les portes du lycée Rollin où il bénéficie d'un excellent enseignement dispensé par des professeurs fort compétents qui n'avaient pas trouvé de poste à l'université. Mais l'ombre de la guerre suit les Mandelbrot. L’invasion allemande force la famille à se réfugier ensuite à Brive-la-Gaillarde où Benoît est aidé, pour la continuation de ses études, par le rabbin David Feuerwerker. Une nouvelle fois, Szolem parvient à transférer la famille de son frère à Tulle où elle est considérée comme réfugiée parisienne. Benoît est inscrit au lycée Edmond-Perrier où il décroche son baccalauréat avec la meilleure note de toute l'histoire du lycée. Les portes de l'enseignement supérieur lui sont ouvertes, mais il ne veut pas attirer l'attention sur lui. Le , les Allemands envahissent la zone libre et les changements intervenus dans le gouvernement de Vichy privent les Mandelbrot d'un important protecteur, Henri Queuille. À l'automne 1943, quand Léon a lui aussi passé son baccalauréat, la famille décide de se diviser en deux pour améliorer ses chances. Sous une fausse identité, Benoît et Léon deviennent apprentis dans une usine d'outillage. Grâce aux contacts de la famille, en , ils peuvent s'inscrire en classes préparatoires au lycée du Parc de Lyon, en tant qu'internes, pour préparer les concours d'entrée aux grandes écoles. À la suite du débarquement de Normandie, le lycée du Parc ferme ses portes en . Benoît et Léon se réfugient à la campagne, chez des paysans, pour échapper aux rafles. Benoît se retrouve ainsi garçon d'étable chez un éleveur de chevaux du côté de Pommiers-en-Forez et est bientôt accueilli sous le toit du propriétaire. Après la libération de Paris au mois d'août, la famille est à nouveau réunie et retourne dans la capitale. Tout est alors mis en œuvre pour permettre à Benoît de présenter les concours de l'École normale supérieure et de Polytechnique en vue desquels il s'était préparé à Lyon. Il obtient les meilleures notes aux deux concours : après une journée passée à l'École normale supérieure, il choisit Polytechnique. De 1945 à 1947, Mandelbrot suit les cours de Polytechnique où il a deux professeurs de mathématiques pures, Gaston Julia et Paul Lévy, qui auront chacun une grande influence sur la suite de sa carrière Quand il a terminé ses études à Polytechnique en 1947, tout le pousse à fuir les mathématiques pures et la physique théorique pour introduire de l'ordre dans des disciplines en manque de rigueur et d'outils mathématiques. Ainsi, il s’intéresse à la théorie de l'information, les idées de Claude Shannon étant alors en plein essor Acquisition des compétences Son professeur de mathématiques appliquées lui suggère de faire sa thèse avec une des sommités de la mécanique des fluides, l'ingénieur et physicien Theodore von Kármán qui enseigne au California Institute of Technology (Caltech) à Pasadena. Mandelbrot quitte alors la France pour la Californie, mais Caltech s'avère ne pas être le bon endroit pour sa thèse : Karman étant absent, les professeurs remplaçants n'ont pas la carrure requise. L'enseignement prodigué à Caltech est cependant de grande qualité et Mandelbrot peut se familiariser avec des domaines pour lesquels une approche mathématique peut s'avérer utile. Après deux années passées à Caltech, Mandelbrot finit par rentrer à Paris en 1949, sans avoir choisi un sujet de thèse. Agacé par les atermoiements de son neveu, l'oncle Szolem lui présente le compte rendu d'un ouvrage, lui disant . Il s'agit d'un ouvrage intitulé Human Behavior and the Principle of Least Effort du linguiste et philologue nord-américain George Kingsley Zipf. Mandelbrot lit l'article, s'enthousiasme et en fait l'objet de sa thèse. Intrigué par la loi de Zipf, empirique et contestée, il la pose en termes de minimisation des coûts de stockage et d’utilisation des mots par l’esprit. Par élimination de la variable de coût entre les deux équations, se révèle une loi qui n’a, cette fois-ci, plus rien d’empirique : c’est la loi de Mandelbrot, dont celle de Zipf n’est qu’un cas particulier, et qui répond mieux qu’elle aux observations - expliquant, en particulier, le « coude » toujours observé dans les distributions, et non expliqué par la loi de Zipf. La soutenance de sa thèse a lieu le , le titre en est . Ce travail lui vaut une notoriété immédiate, en particulier grâce à un ouvrage de Léon Brillouin : Science et théorie de l’information, qui aura d’ailleurs un succès bien plus grand dans sa traduction anglaise : . N'ayant pas réussi à obtenir en France un poste universitaire à l'issue de son doctorat, Mandelbrot accepte un poste de professeur invité au Massachusetts Institute of Technology (MIT) à Cambridge (États-Unis). Il y retrouve Norbert Wiener, l'inventeur de la cybernétique , qui l'intéresse à l'étude du mouvement brownien. Après une année fructueuse passée au MIT, c'est John von Neumann qui l'invite à le rejoindre en tant que chercheur post-doctoral à l'Institut d'études avancées (IAS) de Princeton. Mandelbrot s'y familiarise avec la théorie des jeux, créée par von Neumann, qui servira de fondement mathématique à l'économie, domaine auquel Benoît s'intéresse de plus en plus. Il y rencontre aussi le mathématicien américain Henry McKean qui l'initie à la dimension de Hausdorff-Besicovitch. En 1955, ayant pu bénéficier d'une bourse de la Fondation Rockefeller, il réussit à obtenir un poste de chercheur au CNRS et revient en France où il épouse Aliette Kagan le . Ils s'installent à Genève où leur premier enfant, Laurent, voit bientôt le jour. Du point de vue scientifique, les deux années qu'il passe au CNRS ne sont pas très fructueuses. Sur un plan plus personnel, en revanche, il est en contact avec son ancien professeur de Polytechnique, Paul Lévy, ainsi qu'avec le grand mathématicien Andreï Kolmogorov, auteur de la formulation de la théorie des probabilités. En 1957, il obtient un poste de professeur de mathématiques à l'université de Lille. Les Mandelbrot reviennent donc s'installer à Paris, où Benoît pourrait également assurer des cours à Polytechnique. Il trouve qu'enseigner prend une part trop importante de son temps, ce qui l'empêche de poursuivre librement ses recherches dans les différents domaines qui l'intéressent. Quand IBM l'invite en 1958 à passer l'été dans ses laboratoires de recherche, il retourne à nouveau aux États-Unis d’Amérique. L'âge d'or de l'entreprise ne fait que commencer, et ce qui ne devait être au départ qu'une collaboration ponctuelle devient une position que Mandelbrot occupera jusqu'à sa retraite. IBM vient de se lancer dans un projet de traduction automatique, et ses premiers pas chez eux le conduisent à travailler sur la transmission optimale dans les milieux bruités et la modélisation des variations de prix des matières premières. La curiosité hétérodoxe de Mandelbrot ne peut mieux se déployer qu'en tant que fellow chez IBM. Il peut mener ses recherches comme il l'entend, sans devoir s'inscrire dans les contraintes d'un projet précis. Mieux encore, il peut aussi jouir d'importantes périodes de disponibilité, ce qui lui permet de mener de multiples collaborations dans de nombreuses autres institutions. En 1962, il est invité par l'université Harvard en tant que professeur d'économie. L'année suivante, il y est nommé à un poste de professeur de mathématiques appliquées, correspondant parfaitement à son profil. Une constante dans sa vie et son œuvre est de donner de la valeur et des applications pratiques à des travaux anciens, sur lesquels il tombe le plus souvent par hasard, et que la communauté scientifique a négligés. Il poursuit son travail sur des objets étranges jusque-là assez négligés par les mathématiciens : les objets à complexité récursivement définie, comme la courbe de von Koch, auxquels il pressent une utilité. Le mathématicien Felix Hausdorff a d’ailleurs préparé le terrain en définissant pour ces objets une dimension non entière, la dimension de Hausdorff. Quant au mathématicien Gaston Julia, il a défini des objets qui ont un air de famille avec le tout. Découverte des fractales : un nouveau paradigme En 1967, en embrayant sur les travaux de Lewis Fry Richardson, il fait paraître dans la revue Science son célèbre article , « quelle longueur a la côte de la Grande-Bretagne », qui dépend de l’échelle à laquelle on la mesure, et qui possède une dimension de Hausdorff non entière, comprise : elle ne constitue à proprement parler ni un objet à une dimension, ni un objet à deux dimensions, et c’est en acceptant l’idée de dimension non entière qu'on va pouvoir attaquer ces objets qui ont toujours échappé à l'étude : la théorie fractale est, dès cet article, officieusement lancée. Mandelbrot commence alors à avoir de la notoriété dans le monde scientifique ; sa production scientifique, stimulée par les disciplines variées auxquelles il s'intéresse, s'accroît de nombreux articles et communications dans des revues et des congrès. À l'été 1971, il prend un congé sabbatique chez IBM et revient en France avec sa famille. Le , il prononce une conférence au Collège de France, qui est le prélude de sa consécration en tant qu'inventeur d'une nouvelle discipline. La même année, il est pressenti pour occuper la chaire libérée par François Perroux au Collège de France, mais il décline la proposition et ne fait jamais acte de candidature. Il signe en 1973 dans une revue d’économie l’article Formes nouvelles du hasard dans les sciences. Cet article critique le manque d’intérêt des chercheurs de nombreuses disciplines pour les fluctuations aléatoires, se cantonnant trop à étudier les moyennes à long terme. Il cite des exemples pris dans son domaine à IBM, la transmission du signal, mais également dans des domaines inattendus : les crues du Nil, la forme des nuages, celle des fleuves. Il arrive à la conclusion qu’il n’y a pas une forme de hasard, qui conduirait toujours à une égalisation par la loi des grands nombres. Il s’agit là d’une illusion due au fait que nous n’étudions que ces exemples en nous détournant des autres comme mal conditionnés, comme les mathématiciens se sont détournés du flocon de Koch qu’ils considéraient comme un objet monstrueux : les sphères ou les triangles sont considérés comme des objets acceptables par les mathématiciens de l’époque, mais pas les nuages ni les arbres (du moins en tant qu’objets géométriques). Les mathématiques de cette époque restent . Pas étonnant, dans ces conditions, que les mathématiques existantes soient considérées comme ayant un immense pouvoir d’explication des phénomènes scientifiques, . Or, ajoute Mandelbrot, . Les principes en seront publiés avec une très grande quantité d’exemples : modélisation du relief terrestre et lunaire, hydrologie, structure du poumon, granulation des bétons, paradoxe d’Olbers, turbulences en mécanique des fluides, urbanisme des villes, distribution des galaxies et même trous de l’Appenzeller, dans un ouvrage qui fait, depuis, référence : Les Objets fractals - Forme, hasard et dimension en 1975. Il y présente au lecteur des objets jusqu’alors peu connus : flocon de Koch, éponge de Sierpinski (ou éponge de Menger, ou de Sierpinski-Menger), que les mathématiciens gardaient pudiquement dans leurs tiroirs. Tous ces exemples ont en commun ce que l’auteur nomme une homothétie d’échelle et qu’il désignera, quelques années plus tard, sous le nom d’autosimilarité (). Le caractère novateur du livre (paru d'abord en France) en fait un succès immédiat, mondial et qui touche, cette fois-ci, le grand public. Les exemples de la première édition de cet ouvrage étaient tous en noir et blanc pour des raisons d’économie et de technologie des écrans. Deux ans après la première édition, une version en anglais, révisée et augmentée, voit le jour en 1977. Mandelbrot fait paraître fin 1980 un article sur une famille de fractales , définies par la relation de récurrence zn+1 = zn2 + c, c étant un nombre complexe quelconque. Lors de son premier cours sur les fractales à l'université Harvard, l'auditoire est très varié. L'assistance assiste, ébahie, à la naissance d'une théorie racontée par son inventeur. Cette période, ponctuée de conférences, conduit Mandelbrot à préparer une deuxième révision des Objets fractals, qui se transforme bientôt en un nouvel ouvrage, La Géométrie fractale de la nature qui paraît en . Le livre abonde de nouveaux exemples de fractales, il dépasse les six cents pages, soit trois fois Les Objets fractals. La modélisation statistique en finance Benoît Mandelbrot s'intéresse dès 1961 à la modélisation statistique de l’évolution des cours de la Bourse, sujet qui l'intéresse durant toute sa carrière. Puisant dans ses idées sur la recherche d'autosimilarités et la géométrie fractale, Mandelbrot prend le contre-pied des théories de Louis Bachelier et Harry Markowitz, qui représentent l'évolution des prix boursiers comme une évolution continue régie par la loi normale et propose une représentation des aléas boursiers par un caractérisé par la discontinuité et la concentration du risque dans le temps. Dans une célèbre étude sur les prix des matières premières, écrite en 1963, il propose notamment de remplacer la loi normale par les lois stables de Lévy. Cette théorie financière a l’avantage de mieux prendre en compte la survenue des variations extrêmes. D’abord reconnue pertinente, elle a été ensuite mise de côté pour cause de complexité, avant d’être réutilisée depuis la fin des , riches en turbulences financières. En 1997, Mandelbrot propose un nouveau modèle plus riche qui tient compte des multiples échelles de temps présents dans les marchés financiers et intègre l’effet de mémoire des fluctuations boursières. Il introduit un pour décrire les alternances de périodes calmes et agitées observées sur les marchés financiers : l’amplitude des variations peut rester indépendante d’un jour à l’autre tout en étant corrélée sur de très longues périodes de temps En 2004, il publie Une approche fractale des marchés dans lequel il dénonce les outils mathématiques de la finance parce qu’il les juge inadaptés. Cette même année, il demande, sans succès, que les banques et les grandes institutions financières consacrent une petite partie de leur budget à la recherche fondamentale. Benoît Mandelbrot est en particulier très critique sur la théorie de Merton, Black et Scholes utilisée par les banques, parce que, selon lui, elle représente les risques financiers par un aléa gaussien « modéré » et que l'on peut dompter, par opposition au hasard « sauvage » des marchés financiers, faussant ainsi la perception des risques financiers par les acteurs de marché. Dernières années En 1987, l'impact de son œuvre ne fait que croître au moment où l'université Yale (New Haven, Connecticut) le recrute pour occuper la chaire Abraham Robinson de sciences mathématiques. Le contrat est prévu pour cinq ans ; il finira par en durer dix-sept. Le poste de Yale est complété par ses fonctions chez IBM, dont il prendra sa retraite en 1993. Mais la vieille relation de trente-cinq ans ne prend pas fin immédiatement, on accorde à Mandelbrot le titre de Fellow Emeritus qui s'accompagne de certains privilèges, comme celui de pouvoir continuer à occuper son bureau de Yorktown. Cette situation se prolonge jusqu'en 2006, lorsqu'il décide de prendre sa retraite de Yale, d'abandonner son bureau chez IBM et de s'installer à Boston (Massachusetts). Entouré de sa famille, il meurt d'un cancer du pancréas le à Cambridge, aux États-Unis dans l'État du Massachusetts. Honneurs et distinctions Son travail sur les fractales en tant que mathématicien à IBM lui a valu un au laboratoire de recherche . Ses travaux y ont été repris par son collaborateur, Richard Voss. Médaille Barnard, en 1985, attribuée tous les cinq ans par l'université Columbia et l'Académie nationale des sciences américaine Médaille Franklin, en 1986, attribuée par l'Institut Franklin de Philadelphie Médaille Steinmetz, en 1988, en l'honneur de l'inventeur Charles Proteus Steinmetz Prix Science for Art du groupe LVMH Prix Harvey, en 1989 Prix Wolf de physique, en 1993 Professeur invité au Conservatoire national des arts et métiers (1994, 2000) Médaille Vermeil de la ville de Paris, en 1995 Prix japonais pour les sciences et les technologies, en 2003 Prix Wacław Sierpiński, en 2005, accordé par l'université de Varsovie et la Société polonaise de mathématiques Le , il est fait chevalier de la Légion d’honneur, et est promu officier le , distinction qui lui est remise le par son camarade de promotion à l’École polytechnique, le sénateur Pierre Laffitte. Le , Google, pour le de sa naissance, lui dédie un Doodle. Publications , , 4ème ed. 1995 avec Richard Hudson, Notes et références Notes Références Voir aussi Bibliographie Benoît Mandelbrot, père de la géométrie fractale, Gazette des mathématiciens, avril 2013, Numéro spécial sous la direction de Stéphane Jaffard et Stéphane Seuret. Liz Ziemska. . Tom Doherty Associates, 2017. , Articles connexes Ensemble de Mandelbrot Compression fractale Loi de Zipf-Mandelbrot Effet Lindy Liens externes Page de B. Mandelbrot à l’université Yale (vidéo) , anglais sous-titré français, . Cérémonie IgNobel 2008 Mathématicien américain du XXe siècle Mathématicien français du XXe siècle Mathématicien français du XXIe siècle Pataphysicien Personnalité d'IBM Élève du lycée Edmond-Perrier Élève du lycée du Parc Élève de l'École polytechnique Docteur ès sciences de la Faculté des sciences de Paris Étudiant du California Institute of Technology Professeur à l'université Yale Mathématiques financières Docteur honoris causa de l'université de St Andrews Docteur honoris causa de l'université de Tel Aviv Médaille John-Scott Lauréat de la médaille Franklin Lauréat du prix japonais Membre de l'Académie nationale des sciences Membre de l'Académie norvégienne des sciences et des lettres Membre de l'Union américaine de géophysique Membre de la Société américaine de physique Membre de la Société américaine de statistique Officier de la Légion d'honneur Naissance en novembre 1924 Naissance à Varsovie Décès en octobre 2010 Décès à Cambridge (Massachusetts) Décès à 85 ans Mort d'un cancer aux États-Unis Lauréat du prix Harvey (Technion) Mathématicien américain du XXIe siècle Lauréat du prix Wolf de physique Mort d'un cancer du pancréas Chercheur au CNRS
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Brian%20Kernighan
Brian Kernighan
Brian Kernighan (né le à Toronto, Canada) est un informaticien connu pour avoir coécrit le premier livre sur le langage de programmation C (avec Dennis Ritchie). Il est aussi le cocréateur des langages Awk, avec Alfred Aho et Peter Weinberger, et AMPL. En 1969, il obtient un doctorat d'électrotechnique à l'université de Princeton, où en 2004, il occupe un poste de professeur. En collaboration avec Lin Shen, il imagina les heuristiques bien connues pour deux problèmes d'optimisation NP-complet : partitionnement de graphe et le problème du voyageur de commerce (le premier est habituellement appelé algorithme de Kernighan-Lin, et le second est Lin-Kernighan). Kernighan est également connu comme à l'origine de l'expression « What you see is all you get » (WYSIAYG), une variante ironique de « What you see is what you get » (WYSIWYG). L'expression de Kernighan met en évidence que Il a révélé à l'occasion, que c'est son propre jeu de mots qui a conduit à l'utilisation du nom « Unix » (initialement Unics') pour le système d'exploitation de Ken Thompson et Dennis Ritchie. Résumé des réalisations Hello, world, (Bonjour, monde), un programme initialement écrit par Brian Kernighan de Bell Labs dans Un tutoriel d'introduction au B awk, avec Alfred Aho et Peter Weinberger, et son livre The AWK Programming Language Le langage de programmation AMPL The Elements of Programming Style, avec RatFor, avec P. J. Plauger Software Tools in Pascal un livre et un ensemble d'outils pour Pascal, avec P. J. Plauger Unix Programming Environment, un livre tutoriel avec Rob Pike The C Programming Language, le premier livre sur le C avec Dennis Ritchie, son créateur Le langage de composition pic pour troff Le langage de composition eqn pour troff avec Lorinda Cherry La pratique de la programmation, avec Rob Pike Why Pascal is Not My Favorite Programming Language (Pourquoi le Pascal n'est pas mon langage de programmation favori), une critique populaire de Pascal, le langage de programmation de Niklaus Wirth. Certaines parties de la critique sont obsolètes depuis le ISO 7185 (langages de programmation - Pascal), la critique a été écrite avant que l'ISO 7185 ait été créé. ditroff, ou « device independent troff » qui a permis à troff d'être utilisé avec n'importe quel appareil Le langage de traitement de macros M4, avec Dennis Ritchie Livres Software Tools (1976 avec PJ Plauger) Software Tools in Pascal (1981 avec PJ Plauger) The C Programming Language ('K&R') (1978, 1988 avec Dennis Ritchie) The Elements of Programming Style (1974, 1978 avec PJ Plauger) The Unix Programming Environment (1984 avec Rob Pike) The AWK Programming Language (1988 avec Alfred Aho et Peter Weinberger) The Practice of Programming (1999 avec Rob Pike) AMPL: A Modeling Language for Mathematical Programming, éd. (2003 avec Robert Fourer et David Gay) The Go Programming Language (2016 avec Alan A. A. Donovan) UNIX: A History and a Memoir, (octobre 2019) Voir aussi Référence Liens externes Page professionnelle Home page de Brian Kernighan à Bell Labs Why Pascal is Not My Favorite Programming Language - Par Brian Kernighan, AT & T Bell Labs, le Une entrevue avec Brian Kernighan – Mihai Budiu, PC Report Romania'', Transcription d'un entretien avec Brian Kernighan – Interview by Michael S. Mahoney Video - TechNetCast At Bell Labs: Dennis Ritchie and Brian Kernighan (1999-05-14) Video (Princeton University, 7 septembre 2003) - "Assembly for the Class of 2007: 'D is for Digital and Why It Matters'" Une descente dans limbo par Brian Kernighan Photos de Brian Kernighan Bibliographie Il est le coauteur d'un livre de référence sur la programmation en C (que l'on nomme « le Kernighan and Ritchie » souvent abrégé K&R) Étudiant de l'Université de Toronto Personnalité canadienne en informatique Personnalité en langages de programmation Naissance en janvier 1942 Scientifique des laboratoires Bell Étudiant de l'université de Princeton Naissance à Toronto
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Buffy%20contre%20les%20vampires
Buffy contre les vampires
Buffy contre les vampires () est une série télévisée américaine de 144 épisodes d'environ 43 minutes du genre fantasy urbaine créée par Joss Whedon et diffusée du au sur le réseau The WB, puis du au sur le réseau UPN. Elle raconte l'histoire de Buffy Summers (interprétée par Sarah Michelle Gellar), une Tueuse de vampires issue d'une longue lignée d'Élues luttant contre les forces du mal, et notamment les vampires et les démons. À l'instar des précédentes Tueuses, elle bénéficie des enseignements de son Observateur, chargé de la guider et de l'entraîner, mais, a contrario des autres, est entourée par un cercle d'amis et une sœur qui combat à ses côtés. La première diffusion des épisodes de la série attira en moyenne entre 4 et 6 millions de téléspectateurs aux États-Unis, ce qui constitua un succès pour le relativement jeune et modeste réseau de diffusion The WB. Recevant des critiques généralement positives, la série a notamment été classée dans plusieurs listes établies par des magazines spécialisés. Elle a été plusieurs fois nommée aux Emmy Awards et aux Golden Globes, remportant au total trois Emmy Awards et son succès a entraîné la création de nombreux produits dérivés, dont des comics, des romans et des jeux vidéo. Une large communauté de fans s'est constituée autour de la série, qui a attiré l'attention des milieux académiques et a influencé d'autres séries télévisées. Synopsis Buffy Summers, la Tueuse de vampires en activité, vient d'emménager à Sunnydale avec sa mère et rencontre son nouvel Observateur, Rupert Giles, le bibliothécaire du lycée. Cet établissement est situé sur la Bouche de l'Enfer, ce qui attire en ville toutes sortes de créatures démoniaques (des vampires, des hyènes, Moloch (un démon), une marionnette psychopathe, un ogre monstrueux, une sociopathe invisible, une momie inca, des démons reptiliens, un croquemitaine tueur d'enfants, des hommes-poissons, les fantômes du lycée, des chiens de l'Enfer, etc.) et différents phénomènes paranormaux. Buffy se lie d'amitié avec deux autres lycéens, Willow Rosenberg et Alexander Harris, et ensemble ils engagent la lutte contre le Maître, un très vieux et puissant vampire qui tente d'ouvrir la Bouche de l'Enfer. Ils sont aidés par le mystérieux Angel, qui se révèle plus tard être un vampire doté d'une âme, et Buffy finit par éliminer le Maître, non sans avoir elle-même été cliniquement morte durant quelques secondes. Les saisons suivantes montrent la lutte de Buffy et du Scooby-Gang contre le maléfique Angelus (lors de l'épisode 13 de la saison 2, Angel perd son âme), un démon nommé le Juge, les vampires Spike et Drusilla, le Maire, Faith (une Tueuse rebelle qui fut une alliée du Scooby-Gang puis se rallie au Maire à la fin de la saison 3), Adam (un cyborg mi-humain, mi-démon), Gloria (une Déesse) et ses sbires, le Trio (Jonathan, Andrew et Warren), Dark Willow (Willow absorbe tous les recueils de Magie Noire à la fin de la saison 6, lorsque sa petite amie Tara est mortellement touchée par une balle perdue tirée par Warren), et enfin la Force, Caleb (un Prêtre qui se révèle être le bras droit de la Force) et les Bringers, dans la septième et dernière saison de la série. La fin de la saison 3 marque le départ de Cordelia pour Los Angeles (on la retrouve dans la série Angel). Les saisons suivantes marquent les apparitions d'Anya, Tara et Dawn Summers au sein du Scooby-Gang. Bien que Riley Finn soit présent dans toute la saison 4, il quitte Sunnydale à la moitié de la saison 5, appelé par les Militaires pour une mission dans la jungle, mais revient le temps d'un épisode de la saison 6, où sa femme et lui traquent un démon. La fin de la saison 5 marque aussi la disparition de Joyce Summers, décédée d'une rupture d'anévrisme à la suite de son opération d'une tumeur au cerveau. Sunnydale est finalement détruite à la fin du dernier épisode de la série, Spike s'étant sacrifié pour sauver le monde et ayant par la même occasion définitivement fermé la Bouche de l'Enfer. Distribution Buffy Summers, jouée par Sarah Michelle Gellar, est la Tueuse de vampires, membre d'une longue lignée de jeunes femmes choisies par le destin pour combattre les forces du mal. La Tueuse est dotée d'une force surhumaine, ainsi que d'une grande agilité, d'une guérison accélérée, d'une intuition très forte et de clairvoyance (sous forme de rêves prophétiques). Buffy est guidée, entraînée et assistée par son Observateur, Rupert Giles (Anthony Stewart Head). Son rôle est aussi de rechercher la nature des créatures surnaturelles que Buffy affronte et ainsi lui fournir des moyens de les vaincre. Buffy est en outre aidée par les amis qu'elle a rencontrés au lycée de Sunnydale : Willow Rosenberg (Alyson Hannigan) et Alexander Harris (Nicholas Brendon). Willow est au début une intellectuelle réservée ; elle contraste avec la personnalité avenante de Buffy. À mesure que la série progresse, Willow gagne en assurance, devenant une sorcière puissante et affirmant son lesbianisme, qu'elle a découvert au cours de la série. Alex, quant à lui, n'a aucun pouvoir surnaturel (sauf à considérer sa formation militaire de soldat américain par magie lors de l'épisode Halloween qu'il garde : il sait manier un lance-roquette, des fusils, diriger les lycéens de Sunnydale lors de l'ascension du Maire, bien qu'il n'ait jamais pris de cours militaire) sert de faire-valoir et apporte ainsi l'élément comique et un point de vue terre à terre. Les autres personnages à avoir été présents au générique de la série sont Cordelia Chase (Charisma Carpenter), la garce pom-pom girl stéréotypée du lycée, Angel (David Boreanaz), un vampire doté d'une âme et premier grand amour de Buffy, Oz (Seth Green), un loup-garou guitariste et petit ami de Willow pendant un temps, Spike (James Marsters), vampire rebelle longtemps ennemi mortel de Buffy avant d'en tomber amoureux, Riley Finn (Marc Blucas), soldat de l'organisation militaire l'Initiative qui a une relation romantique avec Buffy, Anya Jenkins (Emma Caulfield), une ancienne démone vengeresse qui connaît une relation tumultueuse avec Alex, Dawn Summers (Michelle Trachtenberg), la petite sœur de Buffy qui apparaît mystérieusement au début de la saison 5, et Tara Maclay (Amber Benson), une sorcière dont Willow tombe progressivement amoureuse. À plusieurs reprises, Whedon s'amuse avec le statut de personnage principal. Il aurait par exemple souhaité inclure l'acteur Eric Balfour dans le générique, afin de choquer les spectateurs lors de la mort de son personnage mais la série n'avait pas un assez gros budget pour cela. Le vœu de Whedon fut finalement exaucé lors de l'épisode Rouge passion avec le personnage d'Amber Benson, Tara Maclay, créditée pour la première fois au générique depuis trois saisons et dont le personnage meurt dans les dernières minutes. Enfin le générique de Superstar, s'il ne crédite pas le personnage de Jonathan Levinson, est truffé d'images de lui. On peut ainsi penser qu'il est le véritable héros, ce qui est le principe de l'épisode. Acteurs principaux Sarah Michelle Gellar (VF : Claire Guyot) : Buffy Summers Nicholas Brendon (VF : Mark Lesser) : Alexander Harris Alyson Hannigan (VF : Virginie Ledieu) : Willow Rosenberg Charisma Carpenter (VF : Malvina Germain) : Cordelia Chase (saisons 1 à 3) Anthony Stewart Head (VF : Nicolas Marié) : Rupert Giles (saisons 1 à 5, récurrent saisons 6 et 7) David Boreanaz (VF : Patrick Borg) : Angel (saisons 2 et 3, récurrent saison 1, invité saisons 4, 5 et 7) Seth Green (VF : Franck Capillery / Serge Faliu) : Daniel « Oz » Osbourne (saisons 3 et 4, récurrent saison 2) James Marsters (VF : Serge Faliu) : Spike (saisons 4 à 7, récurrent saison 2, invité saison 3) Marc Blucas (VF : Bruno Raina) : Riley Finn (saisons 4 et 5, invité saison 6) Emma Caulfield (VF : Marine Boiron) : Anya Jenkins (saisons 5 à 7, récurrente saisons 3 et 4) Michelle Trachtenberg (VF : Chantal Macé) : Dawn Summers (saisons 5 à 7) Amber Benson (VF : Laurence Crouzet) : Tara Maclay (saison 6, récurrente saisons 4 et 5, invitée saison 7) De nombreux personnages ont des rôles récurrents tout au long de la série, que ce soit en tant qu'alliés ou qu'antagonistes de Buffy. Ainsi, Joyce Summers (Kristine Sutherland), est la mère de Buffy, qui ancre les vies des personnages dans la normalité. C'est le personnage qui apparaît dans le plus grand nombre d'épisodes sans jamais avoir été présent au générique. Jenny Calendar (Robia LaMorte), professeur d'informatique au lycée de Sunnydale, Faith Lehane (Eliza Dushku), une autre tueuse de vampires, Wesley Wyndam-Pryce (Alexis Denisof), un observateur maniéré et timoré, le proviseur du lycée Robin Wood (D. B. Woodside) et la tueuse potentielle Kennedy (Iyari Limon) font également partie de l'entourage de Buffy durant des périodes diverses. Acteurs récurrents Introduit lors de la saison 1 Kristine Sutherland (VF : Danièle Douet) : Joyce Summers (saisons 1 à 5, invitée saisons 6 et 7) Mark Metcalf (VF : Hervé Bellon) : Le Maître (saison 1, invité saisons 2, 3 et 7) Julie Benz (VF : Catherine Privat) : Darla (saison 1, invitée saisons 2 et 5) Robia LaMorte (VF : Sophie Arthuys) : Jenny Calendar (saisons 1 et 2, invitée saison 3) Armin Shimerman (VF : Michel Paulin) : Principal R. Snyder (saisons 1 à 3, invité saison 4) : Collin / Le Juste des Justes (saisons 1 et 2) Introduit lors de la saison 2 Juliet Landau (VF : Dorothée Jemma) : Drusilla (saison 2, invitée saisons 5 et 7) Bianca Lawson (VF : Magali Barney) : Kendra Young Danny Strong (VF : Sébastien Desjours) : Jonathan Levinson (saisons 2, 3 et 6, invité saisons 1, 4 et 7) Introduit lors de la saison 3 Eliza Dushku (VF : Séverine Morisot / Sophie Riffont) : Faith Lehane (saisons 3 et 7, invitée saison 4) Harry Groener (VF : Joseph Falcucci) : Richard Wilkins (saison 3, invité saisons 4 et 7) Alexis Denisof (VF : Éric Legrand) : Wesley Wyndam-Pryce K. Todd Freeman (VF : Bernard Métraux) : Mr. Trick Fab Filippo : Scott Hope Larry Bagby : Larry Blaisdell (saison 3, invité saison 2) Introduit lors de la saison 4 Leonard Roberts (VF : Bertrand Liebert) : Forrest Gates George Hertzberg (VF : Pascal Renwick) : Adam (saison 4, invité saison 7) Lindsay Crouse (VF : Emmanuèle Bondeville) : Maggie Walsh Mercedes McNab (VF : Valérie Siclay) : Harmony Kendall (saisons 4 et 5, invitée saisons 1 à 3) Phina Oruche : (épisode 22 de la saison 4 seulement) : Olivia Adam Kaufman (VF : Fabrice Josso) : Parker Abrams Bailey Chase (VF : Denis Laustriat) : Graham Miller (saisons 4 et 5) Paige Moss : : Veruca Introduit lors de la saison 5 Clare Kramer (VF : Laëtitia Godès) : Gloria (saison 5, invitée saison 7) Charlie Weber (VF : Mathias Casartelli) : Ben Joel Grey (VF : Jean Lescot) : Doc Introduit lors de la saison 6 Adam Busch (VF : Marc Saez) : Warren Mears (saison 6, invité saisons 5 et 7) Tom Lenk (VF : Laurent Morteau) : Andrew Wells (saisons 6 et 7), Homme de main d'Harmony (saison 4) Elizabeth Anne Allen (VF : Laura Préjean) : Amy Madison (saison 6, invitée saisons 1 à 4 et 7) Kali Rocha (VF : Véronique Alycia) : Halfrek (saison 6, invitée saisons 5 et 7) (VF : Philippe Colin) : Clem (saisons 6 et 7) Introduit lors de la saison 7 D. B. Woodside (VF : Thierry Desroses) : Robin Wood Iyari Limon (VF : Alexandra Garijo) : Kennedy Nathan Fillion (VF : Tanguy Goasdoué) : Caleb Sarah Hagan (VF : Fily Keita) : Amanda Clara Bryant (VF : Véronique Piccioto) : Molly Indigo (VF : Barbara Beretta) : Rona Felicia Day (VF : Catherine Desplaces) : Vi Dania Ramirez (VF : Caroline Lallau) : Caridad Kristy Wu : Chao-Ahn Production Développement Le créateur Joss Whedon a déclaré que . Cette idée s'est développée pour devenir l'inversion de la formule hollywoodienne de . Whedon voulait « subvertir ce cliché et créer quelqu'un qui serait un héros ». Il explique que . Le concept a d'abord été exploité dans le film scénarisé par Joss Whedon, et sorti le , Buffy, tueuse de vampires, avec Kristy Swanson dans le rôle-titre. La réalisatrice, Fran Rubel Kuzui, décrit le film comme . Whedon n'est pas d'accord . Le script reçut les éloges du milieu cinématographique, contrairement au film. En 1996, Gail Berman, une cadre de la Fox, contacte Whedon afin qu'il développe le concept de Buffy dans une série télévisée. Whedon explique qu'il a pensé au . Les éléments surnaturels de la série servent ainsi de métaphore aux angoisses associées à l'adolescence et au début de l'âge adulte. Whedon a alors écrit un pilote non diffusé de 25 minutes qui est montré aux chaînes de télévision. La NBC, ne croyant pas dans le succès d'une série qui serait à la fois comique, horrifique et féministe et dont le personnage principal était une adolescente dotée de super-pouvoirs, décline le concept, ainsi que la Fox, qui accepte de produire la série mais pas de la diffuser. C'est finalement The WB, une chaîne récente désireuse d'attirer un public jeune, qui signe le contrat de diffusion avec Joss Whedon et qui assure la promotion de la série avec des clips sur l'Histoire de la Tueuse. Le premier épisode est diffusé le . Attribution des rôles Le rôle-titre a été dévolu à Sarah Michelle Gellar, qui en 1995, à l'âge de 18 ans, avait gagné l'Emmy Award de la meilleure jeune actrice de série dramatique. Elle auditionna à l'origine pour le personnage de Cordelia Chase mais décida ensuite de tenter sa chance pour le rôle de Buffy et le décrocha après plusieurs auditions. Julie Benz, Charisma Carpenter, Elizabeth Anne Allen, Julia Lee et Mercedes McNab auditionnèrent également pour ce rôle mais en obtinrent finalement d'autres. Anthony Stewart Head avait déjà eu une carrière prolifique, à la fois en tant qu'acteur et chanteur mais était surtout connu aux États-Unis pour une série de publicités pour la marque Nescafé avant d'accepter le rôle de Rupert Giles. Contrairement aux autres acteurs réguliers de Buffy, Nicholas Brendon n'était pas un acteur expérimenté lorsqu'il a commencé la série. Il avait enchaîné les petits boulots, tels qu'assistant de production ou serveur. Il obtient le rôle d'Alexander Harris après quatre jours d'auditions. En 1996, le rôle de Willow Rosenberg avait été initialement donné à l'actrice Riff Regan lors de l'épisode pilote non diffusé mais Alyson Hannigan auditionna pour le rôle dans la série finale. Elle raconte qu'elle devait jouer la conversation où Willow raconte à Buffy qu'on lui avait volé sa Barbie quand elle était enfant et qu'elle en avait récupéré « la majorité ». Alyson Hannigan a décidé d'en faire un événement heureux et cela lui a permis de définir le personnage. Cette approche inattendue lui a permis de décrocher le rôle. Tournage La série a été tournée en grande partie dans un des hangars de la ville de Santa Monica, près de Los Angeles, mais les scènes se passant au lycée de Sunnydale sont tournées à la Torrance High School, dans la ville de Torrance où ont également été filmés les extérieurs de la maison des Summers. Les scènes en extérieur se déroulant à l'université de Sunnydale ont quant à elles été tournées à UCLA alors que les nombreuses scènes se déroulant dans un cimetière ont été filmées dans un cimetière fabriqué de toutes pièces sur un parking des studios de Santa Monica ou dans l'Angelus-Rosedale Cemetery, au sud de Los Angeles. Producteurs délégués Joss Whedon était crédité en tant que producteur délégué tout au long de la série. Il était également show runner pendant les cinq premières saisons, c'est-à-dire scénariste en chef et responsable de toute la production. Marti Noxon lui a succédé pour les saisons 6 et 7, car Whedon, en plus de s'investir dans l'écriture et la réalisation de Buffy, s'occupait aussi d’Angel, Fray et Firefly. Fran Rubel Kuzui et son mari Kaz Kuzui ont aussi été crédités en tant que producteurs délégués, mais n'ont pas participé à la série. Leurs droits et les royalties qu'ils touchent sont dus à leur investissement, ainsi que leur travail de production et de réalisation, sur le film Buffy, tueuse de vampires. Scénaristes Mutant Enemy, une entreprise de production créée par Whedon en 1997, s'occupait de l'écriture des scénarios. Les scénaristes les plus crédités sont Joss Whedon (26 épisodes), Marti Noxon (23 épisodes), Jane Espenson (23 épisodes), David Fury (17 épisodes), Doug Petrie (17 épisodes), David Greenwalt (8 épisodes), Rebecca Rand Kirshner (8 épisodes), Drew Z. Greenberg (6 épisodes), Rob Des Hotel et Dean Batali (5 épisodes en collaboration), Steven S. DeKnight (5 épisodes) et Drew Goddard (5 épisodes). Jane Espenson a expliqué le processus créatif en œuvre lors de l'écriture d'une saison de Buffy. Joss Whedon écrit d'abord l'arc narratif, puis les scénaristes écrivent les épisodes individuels. Chaque script est annoté par Whedon et ensuite corrigé pour être à nouveau annoté, jusqu'à ce que le produit final soit jugé satisfaisant. Pour écrire un épisode particulier, les scénaristes partent des situations émotionnelles auxquelles Buffy devra faire face et comment cela interagira avec sa lutte contre les forces surnaturelles. Ensuite, l'épisode est découpé en actes et scènes. À partir de cette découpe, le scénariste crédité pour l'épisode écrit la première version du script, qui est relue par Whedon ou Noxon. Une deuxième version est alors écrite et, après une brève réécriture effectuée par le showrunner, la version définitive est utilisée pour le tournage. Diffusion et arrêt de la série Aux États-Unis, la série a été diffusée du au sur le réseau The WB puis UPN. The WB diffusa les cinq premières saisons de la série, qui apporta beaucoup de recettes, notamment publicitaires, à la chaîne, mais un conflit sur la négociation des salaires du casting et de l'équipe conduisit à un non-renouvellement du contrat de diffusion, et c'est alors la chaîne UPN qui fit une offre et signa avec Joss Whedon un contrat de deux ans. Cette nouvelle chaîne permit aux scénaristes d'aller plus loin et de porter à l'écran des idées plus osées sans crainte de se faire censurer, mais, durant la saison 7, Sarah Michelle Gellar annonça qu'elle ne prolongerait pas son contrat, préférant partir pendant que la série était encore au sommet. Après avoir brièvement envisagé un changement d'actrice principale, Joss Whedon et UPN décidèrent alors d'arrêter la série. En France, la série a été diffusée du au sur la chaîne câblé Série Club et en clair du au sur M6, d'abord diffusée le vendredi puis le samedi dans le cadre de La Trilogie du samedi. Depuis la fin de sa diffusion, la série a été multi-rediffusée sur les chaînes du groupe M6, notamment sur Téva et W9. La version remastérisée en HD de la série a été diffusée pour la première fois à partir du sur 6ter. Au Québec, la série a été diffusée à partir du sur VRAK.TV pour les cinq premières saisons, puis à partir du sur Ztélé. En Belgique, la série a été diffusée sur La Deux, puis en 2009, elle a été rediffusée sur Club RTL. Générique La musique du générique est composée et interprétée par le groupe Nerf Herder. Le groupe a été choisi par Whedon sur la suggestion d'Alyson Hannigan. Pour Janet Halfyard, dans son essai Music, Gender, and Identity in Buffy the Vampire Slayer and Angel, . Puis le thème change : . Le générique est ainsi une déviation post-moderne de l'horreur. Deux épisodes ont eu un générique spécial : Que le spectacle commence, dont le générique respecte les codes des comédies musicales, et Superstar où de nombreuses séquences avec le personnage Jonathan Levinson sont intégrées, comme s'il était le personnage principal de la série. Musique La bande-son de la série est composée d'un mélange de musique indépendante, rock et pop. Les compositeurs mettent environ une semaine à enregistrer entre 14 et 30 minutes de musique pour chaque épisode. Christophe Beck a affirmé que l'équipe utilisait des ordinateurs et des synthétiseurs et ne pouvaient enregistrer qu'un ou deux « vrais » morceaux. Malgré cela, leur but était de produire une orchestration dynamique qui répondrait aux standards de la musique de films. Au fur et à mesure de la progression de la série, de plus en plus d'épisodes contiennent de la musique rock indépendante, généralement jouée quand les personnages se rendent au Bronze. John King, le responsable de la musique, explique qu'ils . Par exemple, le groupe fictif des Dingoes Ate My Baby était joué par les Four Star Mary. Bien que rarement mis en avant, des artistes célèbres, tels que Sarah McLachlan, Blink-182, Third Eye Blind et The Dandy Warhols, ont pu être entendus dans la série, et certains, comme Aimee Mann, Angie Hart, Cibo Matto, Michelle Branch et K's Choice, sont même apparus à l'écran jouant sur la scène du Bronze. La popularité de la musique dans la série a permis la sortie de plusieurs albums : Buffy The Vampire Slayer : The Album, Radio Sunnydale, la bande originale de Que le spectacle commence, Buffy the Vampire Slayer: The Score, qui contient une sélection d'épisodes mis en musique par Christophe Beck, et Buffy the Vampire Slayer Collection, coffret de 4 cd paru en 2018, limité à 3 000 exemplaires, et regroupant une large sélection des musiques originales des saisons 2 à 7. Format L'histoire de Buffy est racontée sous forme de feuilleton télévisé ; chaque épisode raconte une histoire originale tout en contribuant à l'avancement d'un arc narratif plus grand. L'arc est découpé en saisons, marquées par la montée en puissance puis la défaite d'un puissant antagoniste. La série mélange plusieurs genres : horreur, action, fantasy urbaine, drame, comédie romantique, mélodrame, farce, comédie loufoque et même comédie musicale. Si les deux premières saisons marquent un clivage entre les épisodes indépendants et les épisodes liés à l'intrigue générale de la saison, à partir de la saison 3, la série devient de plus en plus feuilletonnante. La narration est centrée sur Buffy et son groupe d'amis, surnommés collectivement le Scooby-gang, qui tentent de concilier leur lutte contre les Forces du Mal avec leurs vies sociales compliquées. Chaque saison met en place un arc narratif complexe, dominé par une menace qui se dévoile progressivement. Ce dispositif laisse aussi de la place à des épisodes typiques présentant un méchant vaincu à la fin de l'épisode. Chaque saison, à l'exception de la quatrième, se termine par contre la menace, combat souvent douloureux. Cela fait de Buffy une épopée, qui se démarque cependant du genre par un grand souci d'authenticité et de réalisme psychologique. Chaque saison, à l'exception de la sixième, se termine sur une fin ouverte, et non pas un cliffhanger, ceci afin de ne pas frustrer les téléspectateurs en cas de non-renouvellement de la série, et leur offrir une fin. La série ayant été renouvelée de façon certaine à la fin de la saison 6, l'équipe de production se permit toutefois à cette occasion une entorse à la règle. Lors des premières saisons, les principaux adversaires de Buffy et de ses amis sont des vampires mais, au fur et à mesure de l'avancement de la série, les antagonistes sont de plus en plus diversifiés. Les enquêtes de détective, les combats (à mains nues ou à l'arme blanche) et l'utilisation de la magie sont des éléments récurrents des épisodes de la série. Inspiration Durant la première saison de la série, le créateur Joss Whedon l'a décrit comme étant , soit un mélange des angoisses de l'adolescence et de surnaturel. Il a également cité le film La Nuit de la comète comme une influence majeure et reconnu que deux personnages de l'univers des X-Men avaient influencé celui de Buffy Summers : Kitty Pryde et Cyclope, alias Scott Summers (ce qui explique son patronyme). De manière générale, il a toujours voulu se servir du cliché des films d'épouvante, où la jeune fille blonde se fait assassiner par une créature, afin de l'inverser, pour que ce soit la jeune fille blonde qui règle son compte au monstre. La série parodie de nombreux éléments utilisés dans les films et les romans d'horreur et les clins d'œil au folklore et à la mythologie propres à ce cinéma et à cette littérature y sont fréquents. Épisodes La première saison compte douze épisodes, alors que les saisons 2 à 7 en comptent vingt-deux chacune. La série comporte donc au total 144 épisodes d'une durée d'environ 40 minutes (excepté l'épisode Que le spectacle commence qui dure presque 50 minutes). Thèmes et analyses Un parcours initiatique Enfants, adolescents, adultes Buffy contre les vampires peut être lu comme la métaphore du passage de l'adolescence à l'âge adulte et des conflits qu'il suscite. Le romancier et essayiste Martin Winckler, auteur de nombreuses analyses sur les séries télévisées, présente Buffy comme . Joss Whedon a expliqué qu'un des thèmes majeurs de sa série était l'incompréhension des adultes à l'égard des adolescents. Il s'appuie notamment sur un passage de l'épisode Bienvenue à Sunnydale 2/2, où Joyce, la mère de Buffy interdit à sa fille de sortir le soir, pensant que l'adolescente veut s'amuser. L'adulte, persuadée d'incarner la raison et la responsabilité, prétend savoir ce que pense Buffy : . Selon Whedon, cette phrase est prononcée par Joyce sur un mode ironique, mais il s'avère que c'est ce que pensent réellement les adolescents. Pour lui, ce dialogue incompris des adultes. Toujours selon Whedon, la fin de la scène, où Buffy cherche son matériel de Tueuse, caché dans le fond secret d'un coffre, sous ses affaires et jouets d'enfance, est une de ce qu'on ressent quand on est jeune. La métaphore est un moyen souvent utilisé dans la série pour évoquer les divers problèmes que peuvent rencontrer les adolescents ou les jeunes adultes. Dans la série, ces problèmes prennent l'apparence du surnaturel : une mère trop possessive qui veut régenter la vie de sa fille (Sortilèges), un beau-père dont l'apparence débonnaire cache en réalité un monstre sans cœur (Le Fiancé), une jeune lesbienne craignant d'être rejetée à cause de son orientation sexuelle (Les Liens du sang), un petit ami qui devient une tout autre personne après la première relation sexuelle (Innocence), la drogue (Dépendance). Pour Robert Bianco, journaliste à USA Today, les monstres de la série sont la métaphore des problèmes que chaque être humain rencontre dans la vie, ces problèmes prennent à nos yeux une apparence monstrueuse et nous voyons ceux qui en sont la cause comme des monstres. Responsabilités et engagement Buffy doit lutter constamment entre son devoir de tueuse de vampires et toutes les contraintes et les sacrifices que cela implique, notamment au niveau de sa vie sociale. Pour le professeur de philosophie Sandra Laugier, son obstination à mettre son devoir au-dessus de tout la place dans une morale kantienne. Pour Scott Stroud, Buffy est continuellement déchirée entre son devoir et ses désirs. Le point culminant de cette déchirure est atteint lorsqu'elle accepte de sacrifier sa vie à la place de sa sœur pour sauver le monde. Cependant, ce n'est que lors de la saison suivante qu'elle fait totalement face à ses responsabilités envers ses proches et la communauté, en continuant ses activités de Tueuse malgré son manque de motivation et en accomplissant à côté un travail ingrat afin de pourvoir aux besoins de son foyer. Buffy passe son temps à répéter qu'elle voudrait une vie normale et que ce « job » de tueuse ne lui apporte que des ennuis. Pendant très longtemps, Buffy voit sa mission comme une corvée dont elle se passerait volontiers, bien que Kendra (la tueuse activée après la brève mort de Buffy) tente de lui expliquer qu'être tueuse c'est bien plus qu'un travail, cela fait partie de leur identité. Buffy va aussi découvrir au fil du temps que même si elle est aidée et épaulée par ses amis, les choix finaux lui reviennent toujours et qu'elle a le sort du monde entre ses mains. Elle découvre aussi qu'en elle il y a deux facettes : la tueuse et l'être humain et que parfois elle est obligée de se couper de la partie « humaine » pour parvenir à faire les bons choix (elle l'explique à Alex et Willow lorsque la question de tuer Anya, redevenue un démon vengeur, se pose). Kendra voit sa mission de tueuse comme une mission sacrée à accomplir pour le bien du monde. Elle refoule ses émotions pensant qu'elles ne peuvent que l'empêcher de bien accomplir sa destinée. C'est en voyant Buffy se battre pour sauver ceux qu'elle aime qu'elle découvre qu'être une tueuse est plus qu'un honneur, une mission sacrée ou un travail, cela fait partie de leur identité profonde et elle essaie de le faire comprendre à Buffy (Kendra, partie 2). Faith voit sa mission comme un jeu, une grande aventure qui lui donne tous les droits. Elle sauve le monde, elle peut donc se permettre d'être au-dessus de la masse, au-dessus des lois. Sa philosophie de vie (), qu'elle applique aussi bien à sa vie de tous les jours qu'à sa vie de tueuse, tente Buffy, qui finit par se rendre compte avant Faith qu'une tueuse est censée se montrer garante d'un certain ordre moral, même si sa mission primaire est de tuer. Homosexualité Les scénaristes et producteurs de la série ont pris le parti, avec Tara et Willow puis Kennedy, de mettre en scène un couple homosexuel sans en faire un sujet particulier. En effet ce fut le premier assumé à la télévision sans volonté de créer une émulation chez le spectateur. Le sujet est abordé de manière simple sans en faire un tabou brisé ou un acte de marketing. Une série féministe Lutte contre des figures patriarcales La série est placée sous le signe de la lutte contre ce qui est couramment appelé par les féministes et les chercheurs en sciences humaines le système patriarcal ; ainsi de par la puissance accordée aux femmes certains hommes y ont même vu de la misandrie à cause du portrait assez peu flatteur que l'on accorde aux hommes dans la série. Dans la série, Buffy ou ses amis rejettent à un moment ou un autre les figures d'autorité les entourant, que ce soit les principaux du lycée (le Principal Flutie, le Principal Snyder), les Observateurs (Rupert Giles, Wesley Wyndam-Pryce), le Maire Richard Wilkins III, le beau-père Ted, la mère de Buffy Joyce Summers ou les parents en général. Toutes ces figures d'autorité se retrouvent rejetées, font l'objet d'un affrontement. Si Buffy présente aussi l'histoire d'adolescents qui s'apprêtent à devenir adultes, cette étape passe par l’opposition aux figures patriarcales, et donc par l'émancipation, l'affranchissement vis-à-vis de toute autorité. Le pouvoir féminin Le pouvoir féminin est exprimé par le fait que l'habituelle blonde est ici l'héroïne de la série, Buffy, avec une force hors du commun et un instinct très fort. Cette force physique est complétée par sa force morale qui lui permet de combattre les antagonistes qui deviennent de plus en plus forts, au fur et à mesure des saisons. C'est surtout une évolution des personnages principaux qui est importante dans cette série : Buffy Summers est l'héroïne de la série, la tueuse de vampires. Elle n'est pas infaillible, elle apprend de ses erreurs et c'est ainsi qu'elle arrive à vaincre ses démons. Cela fait aussi partie du pouvoir féminin, c'est une force morale qui permet de dépasser les échecs pour en faire une force. Cordelia Chase a un physique très attractif et une personnalité forte. Au début de la première saison, elle se soucie beaucoup de l'avis d'autrui et de son apparence. Sans changer son apparence, elle apprend à avoir plus confiance en elle et à son propre jugement ; elle s'affirme en tant que femme. Willow Rosenberg est, dans la première saison, considérée comme une intellectuelle ringarde, qu'on pourrait notifier de geek, elle est timide et se laisse « marcher dessus ». Grâce à l'aide de ses amis Buffy et Alex, par la suite Oz et Tara et le combat des démons, elle va avoir de plus en plus confiance en elle. Il y a aussi le fait qu'elle devienne une sorcière très puissante, en apprenant et en puisant dans sa force intérieure. Ces pouvoirs de sorcellerie peuvent être une métaphore du fait qu'elle a réussi à puiser sa force intérieure féminine. Tara Maclay apparaît à partir de la quatrième saison. Au début, c'est une incarnation de la féminité par son physique, son attitude, mais aussi son côté fragile. Elle évolue aussi au long des saisons pour devenir une femme plus forte et s'émancipe des valeurs patriarcales familiales. Elle assume aussi sa sexualité et son amour. Anya Jenkins est présentée comme la féministe brute qui souhaite uniquement faire souffrir les hommes qui font du mal aux femmes. Elle pense que les femmes sont supérieures aux hommes et a du mal avec les relations « humaines » (en sachant que c'était un démon vengeur pendant plusieurs années). Sa rencontre avec Alex lui apprend le pouvoir de l'amour, ce qui l'adoucit. Joyce Summers, la mère de Buffy, élève ses filles seule après avoir divorcé. Le père n'apparait que quatre fois dans la série, et n'est qu'un fantasme lors de sa dernière apparition (saison 6, épisode 17). Joyce n'est pas un personnage féministe à proprement parler, mais le poids des charges qui lui incombent en tant que mêre célibataire est révélé après sa mort, lorsque Buffy doit faire face aux difficultés qu'impliquent la prise en charge d'un foyer et la responsabilité de sa sœur cadette. Le pouvoir féminin exprimé dans la série est donc la force d'évolution, de combat face aux stéréotypes et de trouver sa voie. Cela n'est pas très différent du pouvoir masculin, mais c'était l'une des premières séries diffusées à l'international qui montrait ces évolutions et la liberté totale de la femme. Pour le romancier Tristan Garcia, qui assume pleinement sa féminité. Pour Matt Roush, de TV Guide, la série tout entière est une allégorie du féminisme. Féminité et masculinité Le rôle traditionnel de l'homme en tant que guerrier et celui de la femme en tant que celle qui doit assurer ses arrières est inversé dans cette série, au nom d'une certaine conception de l'égalité des sexes, la femme y devient le sexe fort et l'homme le sexe faible. C'est cette inversion des rôles qui fascine les adolescents, ce qui explique le succès de la série auprès d'eux ; la virilité est ici féminine, la femme y est toute-puissante, elle tue, échafaude des plans retors pour prendre le pouvoir, tandis qu'une partie des personnages masculins sont maladroits, timides et émotifs, fascinés par la puissance de ces femmes, et comptent sur le courage de ces guerrières pour s'en sortir. Néanmoins, Vivian Sobchak, doyenne de l'UCLA School of Theater, Film and Television, n'est pas d'accord avec ce point, trouvant que la série, même si elle traite principalement de la condition actuelle de la femme, porte également un regard positif sur les hommes, les représentant dans toute leur diversité, avec leurs forces et leurs faiblesses, ce qui permet aux téléspectateurs de s'identifier à eux. Les premières minutes de la série montrent que l'homme peut être la victime, alors que la jeune femme blonde en apparence fragile, que tout spectateur pense vulnérable, est le prédateur. Le dernier épisode de la série est une réponse à cette première scène. En effet la tirade de Buffy aux Tueuses potentielles explique que le pouvoir qui lui a été accordé vient du bon vouloir d'hommes, ce qui renvoie à l'idée que les hommes ont volé ou se sont approprié un pouvoir qui ne leur appartenait qu'en partie. Buffy pousse les Tueuses potentielles à se révolter et à reprendre ce pouvoir qui leur revient. La rédemption Le thème de la rédemption est un thème régulièrement exploité au cours de la série, à tel point que le premier épisode de la dernière saison porte ce titre en version française. Dans les religions, la rédemption est le rachat des pêchés pour la purification de l'âme. En revanche, dans Buffy, ce thème exploite plutôt les remords et la culpabilité des personnages face aux mauvaises actions qu'ils ont commises dans leur passé et les moyens qu'ils mettent en œuvre pour se faire pardonner. Les trois principaux exemples de rédemption à travers la série sont celles respectivement d'Angel, Spike et Willow Rosenberg. Angel est en effet un vampire doté d'une âme à la suite d'une malédiction, afin d'expier par le remords les crimes qu'il a commis en tant que « méchant » vampire. Dans Buffy, Angel apparaît pour la première fois après avoir effectué sa rédemption. Malheureusement, il redevient Angelus, le versant maléfique d'Angel, après sa première nuit d'amour avec la Tueuse (saison 2). Le vampire récupère son âme et décide de quitter Buffy (saison 3). Ce thème est par la suite encore plus exploité dans la série dérivée Angel dont il est le héros. Spike est présenté au cours de la saison 2 comme un vampire aux idées maléfiques pour qui la rédemption n'a aucun intérêt. Cependant, au cours de la saison 4, une puce, implantée dans son cerveau par l'Initiative l'empêche de faire du mal à un être humain. Dès lors, sa rédemption commence et se déroule sur les trois dernières saisons de la série, puis également dans Angel, la série dérivée, lors de sa dernière saison. C'est son amour pour Buffy qui lui permet de se repentir une première fois. Mais les deux amants rompent et, désespéré, il quitte Sunnydale pour récupérer son âme (saison 6). Sur l'ensemble de la saison 7, son repentir apparaît comme complet, après être passé notamment par la folie et s'être confronté à Robin Wood, le fils d'une des deux tueuses qu'il a tuées. Dans le dernier épisode de Buffy, Spike se sacrifie pour sauver le monde, achevant ainsi son parcours de rédemption, avant d'être ressuscité dans la série Angel. L'évolution de Willow est bien plus complète et se conclut par une rédemption moins complexe que celles des deux vampires. Au cours de la saison 6, la jeune femme tombe en effet dans l'enfer de la dépendance à la magie, comparaison avec la drogue dans le monde réel. Sa guérison débute après que Tara a rompu avec elle et que son attitude irresponsable a failli tuer Dawn. Elle est longue et délicate et Willow doit dire adieu à son amie Amy. La sorcière parvient finalement à redevenir une jeune femme normale qui n'abuse pas de la magie. Néanmoins, elle fait une rechute lors de l'assassinat de Tara et devient l'espace de quelques épisodes Dark Willow. Durant ce laps de temps, elle tue Warren et tente de provoquer la fin du monde. Alex la ramène à la raison juste à temps, mais Willow a du mal à se remettre du meurtre qu'elle a commis. Sa rédemption passe par la culpabilité, l'exil en Angleterre, en compagnie de Giles, par la peur d'affronter ses amis, puis par un retour à la vie normale. Lors de son premier baiser avec Kennedy, la culpabilité de trahir la mémoire de Tara reprend néanmoins le dessus. Là encore c'est l'amour qui permet la rédemption de ce personnage tourmenté. Mais Willow reste à jamais fragile à cause de la magie. En conclusion, la rédemption est un thème abordé sous trois aspects différents tout au long de la série. Compliquée pour les personnages, cette rédemption est toujours facilitée par la présence de l'amour dans la vie des différents protagonistes en quête du pardon. L'Autre Dans l'imaginaire américain, le vampire est souvent une représentation des minorités ethniques, de l'Autre, mais pour Rhonda Wilcox, spécialiste universitaire de la série, Buffy nous démontre que l'Autre c'est nous-mêmes, l'héroïne de la série étant par ailleurs la première à entretenir des relations amoureuses avec des vampires malgré son rôle de Tueuse. La série démontre aussi comment la présence de l'Autre peut être essentielle dans la vie. Jusqu'à présent, les Tueuses étaient toujours solitaires et n'avaient que des relations professionnelles avec leurs Observateurs. Cela les menait souvent à une mort prématurée. Buffy a des amis, une famille, un Observateur avec qui elle entretient une relation père/fille, des petits amis. Des gens qui souvent lui apportent l'aide physique ou intellectuelle qui pourrait lui manquer pour vaincre. Son entourage est aussi une raison perpétuelle de lutter sans baisser les bras, elle ne se bat pas que pour sauver des inconnus, elle se bat aussi pour permettre à des gens qu'elle aime, qu'elle connaît, de continuer à vivre dans un monde qu'elle voudrait plus paisible. Ses amis sont sa raison de se battre, de survivre. Comme parfait contre-exemple de cela, il y a les personnages de Kendra et Faith, autres Tueuses apparues dans la série, qui constituent des sortes de miroirs mettant en avant à quel point Buffy est une Tueuse s'éloignant de la figure traditionnelle de ces personnages. Kendra et Faith accentuent la spécificité, le côté unique de Buffy, en forçant le trait sous deux aspects différents, à travers deux figures opposées : si Kendra représente une Tueuse soumise à une autorité et des règles très strictes, au point même, peut-être d'étouffer sa personnalité, Faith représente le rejet de toute forme d'autorité et de toute règle, soit une Tueuse ingérable et incontrôlable, faisant peu de cas de l'autorité ou des ordres des Observateurs. Elles représentent ce que Buffy aurait pu être sans son entourage. Cela prouve donc que finalement, la solitude rituelle qui caractérise les tueuses depuis la nuit des temps peut se révéler être leur plus grande faiblesse. Mythes californiens Boy Tonkin, dans le chapitre de Reading the Vampire Slayer, souligne le parallèle entre le sous-sol californien, théâtre de la subduction de la plaque pacifique sous la plaque nord-américaine et la plaque Juan de Fuca, et la Bouche de l'Enfer située sous la bibliothèque du lycée, portail entre les mondes humain et démoniaque. De même, il note le lien entre la Moisson évoquée dans l'épisode du même nom, censée se produire et les inondations majeures en Californie, qui se produisent elles aussi tous les cent ans. Enfin, Tonkin remarque le rapport entre les attaques d'ours, cougars et meutes de coyotes et les attaques de loup-garous ainsi que la meute dévorant le principal Flutie dans l'épisode Les Hyènes de la série. DVD et produits dérivés Buffy contre les vampires a été commercialisée en DVD et a donné naissance à une large gamme de produits, officiels ou non, et notamment une série dérivée, des romans, des comics et des jeux vidéo. Le succès de la série a entraîné la création du terme Buffyverse pour désigner l'univers fictif dans lequel les histoires relatives à Buffy prennent place. DVD Série dérivée et projets abandonnés Après la saison 3 de Buffy contre les vampires, les personnages d'Angel, Cordelia et Wesley quittent Sunnydale pour Los Angeles. La série Angel, créée par Joss Whedon et David Greenwalt, raconte leur histoire. Lors de la cinquième et dernière saison de cette série, les personnages de Spike et Harmony rejoignent également le générique et plusieurs des personnages principaux de la série Buffy font de brèves apparitions dans Angel, notamment Buffy elle-même, Willow, Faith, Oz et Andrew. De son côté, le personnage d'Angel continue lui aussi à apparaître occasionnellement dans Buffy. Pour pallier la fin de la série principale, plusieurs productions furent envisagées pour poursuivre l'exploitation du Buffyverse, l'univers établi dans la série télévisée. On envisagea par exemple un téléfilm sur le personnage de Spike, l'un des personnages les plus populaires de la série. On pensa également à lancer une série ou un téléfilm focalisé sur le personnage de Rupert Giles, qui se serait appelé Ripper (soit le surnom de Giles utilisé dans ses jeunes années, et qui fait référence au côté sombre du personnage). Enfin, on envisagea de lancer éventuellement un spin-off autour du personnage de Dawn, projet écarté faute à un personnage peu apprécié des fans, ou un spin-off autour du personnage de Faith. Mais dans ce cas précis, c'est l'actrice Eliza Dushku elle-même qui refusa cette idée, préférant se lancer dans d'autres séries et d'autres rôles. Aucun de ces projets, quel que soit leur état d'avancement, n'aboutit sur quelque chose de concret et furent abandonnés les uns après les autres. Joss Whedon, interrogé à ce sujet lors d'un panel au Comic-Con de San Diego en 2011, a indiqué ne plus vouloir y faire référence ou en parler. Le 21 juillet 2018, Fox 21 Television Studios annonce qu'un spin-off de Buffy contre les vampires est en développement. La nouvelle tueuse de vampires sera interprétée par une actrice afro-américaine. Il sera écrit en partie par Monica Owusu-Breen et sera basé sur les aventures d'une nouvelle tueuse. Comics Parmi les comics de Buffy contre les vampires, certains sont des réécritures des épisodes de la série ; d'autres approfondissent l'histoire de personnages ; enfin, Buffy contre les vampires, Saison huit et les quatre saisons suivantes sont dans la continuité de la série télévisée, tout comme Angel: After the Fall est dans la continuité d’Angel. Toujours dans cette même continuité, Willow, Spike et Faith sont également mis à l'honneur dans Willow : Wonderland, Spike : Un sombre refuge et Angel & Faith. Le comic Fray présente les aventures d'une Tueuse du futur. Ce comics exploite le même univers fictionnel dans un contexte futuriste, et une des armes apparues dans cette série, la Faux, réapparaît dans la saison 7 de Buffy. Chez Dark Horse Comics 2007-2011 : Buffy contre les vampires, Saison huit 2011-2013 : Buffy contre les vampires, Saison neuf 2011-2013 : Angel & Faith 2012-2013 : Spike: A Dark Place 2012-2013 : Willow: Wonderland 2014-2016 : Buffy contre les vampires, Saison dix 2014-2016 : Angel & Faith 2016-2018 : Buffy contre les vampires, Saison onze 2017 : Angel Season Eleven 2018 : Giles Season Eleven 2018 : Buffy contre les vampires, Saison douze Chez BOOM! Studios dès 2019 : Buffy contre les vampires Reboot La série est transposée en 2019, avec les mêmes personnages. Les différences les plus notables sont qu'Anya tient la boutique de magie de la ville ; Jenny Calendar est déjà en couple avec Rupert Giles et possède des pouvoirs magiques de sorcellerie ; Willow a déjà conscience d'être lesbienne et l'assume totalement ; et Joyce Summers partage sa vie avec un certain "Eric". Parution Américaine : Buffy the vampire Slayer et Angel Buffy the Vampire Slayer, Vol.1 "High school is hell" 28 mai 2019 Angel, Vol.1 "Being Human" 8 octobre 2019 Buffy the Vampire Slayer, Vol. 2 "Once bitten" 25 février 2020 Buffy the Vampire Slayer, Vol. 3 "From beneath you" 23 juin 2020 Angel, Vol.2 "City of demons" 30 juin 2020 Buffy the Vampire Slayer/Angel, Vol.1 "Hellmouth" 21 juillet 2020 Buffy the Vampire Slayer, Vol. 4 "Ring of fire" 12 novembre 2020 Buffy the Vampire Slayer, Vol. 5 "The biggest bad" 6 avril 2021 Parution Française : Buffy contre les vampires Buffy contre les vampires, Vol.1 "L'enfer du lycée" 15 janvier 2020 Buffy contre les vampires, Vol.2 "Vampire un jour…" 12 août 2020 Buffy contre les vampires, Vol.3 "En dessous de toi" 17 février 2021 Legacy Edition BOOM! Studios annonce la sortie d'une nouvelle collection, qui regroupe et réédite d'anciens comics Buffy qui ne sont plus disponibles, ou difficilement trouvables. La collection est Buffy The Vampire Slayer: Legacy Edition. Romans Parmi les romans et nouvelles de Buffy contre les vampires, on peut noter des novellisations d'épisodes ainsi que des histoires écrites par des personnes non membres de l'équipe de création de la série. Ces histoires ne sont généralement pas considérées comme canoniques et sont supposées se passer dans un monde alternatif, sur le principe des fanfictions. Projet particulier En octobre 2007, la femme de lettres Chloé Delaume publie La nuit je suis Buffy Summers, expérimentation littéraire et tentative de livre-jeu créé à partir de l'univers de la série Buffy contre les vampires. Jeux vidéo Six jeux vidéo reprennent l'univers de Buffy contre les vampires. Bien que la plupart des acteurs leur aient prêté leurs voix, ces jeux ne sont pas considérés comme faisant partie du canon. Buffy contre les vampires développé par GameBrains, édité par Fox Interactive et distribué par THQ sur Game Boy Color en 2000. Buffy contre les vampires développé par The Collective, édité par Fox Interactive et distribué par Electronic Arts sur Xbox en 2002. Buffy contre les vampires : La Colère de Darkhul développé par Natsume, édité par Fox Interactive et distribué par THQ sur Game Boy Advance en 2003. Buffy contre les vampires : Chaos Bleeds développé par Eurocom, édité par Fox Interactive et distribué par Vivendi Universal Games sur GameCube, PlayStation 2 et Xbox en 2003. Buffy contre les vampires : The Quest for Oz développé par Indiagames et édité par Fox Interactive sur téléphone portable en 2004. Buffy contre les vampires : Sacrifice développé par Beast Studios et édité par 505 Games sur Nintendo DS en 2009. Jeux de rôle Un jeu de rôle basé sur la série est sorti en 2002. C'est à cette occasion que Joss Whedon a révélé le nom de famille de Faith, Lehane. Jeu de société Buffy the Vampire Slayer - The Game est un jeu de plateau édité par Hasbro et MB en 2000. Buffy contre les vampires - Menace sur Sunnydale est jeu de plateau édité par Tilsit en 2001. Buffy the Vampire Slayer - Chess Set est un jeu d’échecs édité par Trademark Toys Ltd en 2001. Buffy contre les vampires - Action Quizz est un jeu de plateau édité par Tilsit en 2003. Top Trumps - Buffy the Vampire Slayer est un jeu de cartes édité par Winning Moves en 2003. Buffy the Vampire Slayer - The Board Game est un jeu de plateau édité par Jasco Games en 2016. Legendary - Buffy the Vampire Slayer est un jeu de plateau édité par Upper Deck en 2017. Buffy the Vampire Slayer - The Board Game: Friends & Frenemies est une extension pour le jeu de plateau éditée par Jasco Games en 2018. Jeux de cartes à collectionner Le jeu de cartes à jouer Buffy contre les vampires est sorti en 2001. En janvier 2004, Score Entertainment a annoncé qu'il ne possédait plus les droits d'exploitation et donc qu'aucune extension ne verrait le jour. Accueil Audiences Récompenses La série a gagné de nombreuses récompenses, notamment les Saturn Awards de la meilleure série télévisée en 1998, 2001 et 2002 et de la meilleure actrice de télévision pour Sarah Michelle Gellar en 1999, l'Emmy Award de la meilleure musique originale en 1998 pour les compositions de Christophe Beck, et les SFX Awards de la meilleure série télévisée en 2004 et des meilleurs acteur et actrice de télévision pour les interprétations de James Marsters et Sarah Michelle Gellar en 2002 et 2004. Impact Monde universitaire Buffy a attiré l'intérêt de spécialistes universitaires de la culture populaire dans le cadre de leurs études sur ce sujet et la série a été incluse comme sujet d'étude littéraire et d'analyse. La National Public Radio a décrit Buffy comme étant Bien que n'étant pas pleinement reconnue comme une discipline distincte, le terme de Buffy Studies est communément utilisé parmi les spécialistes universitaires de travaux sur la série. Mais ces études ont également leurs détracteurs comme l'a noté Jes Battis, auteur de travaux sur la série, remarquant que les études sur Buffy rencontrent . En dépit de cela, la série a entraîné la publication d'une vingtaine de livres et de centaines d'articles étudiant ses thèmes à travers différentes perspectives, et notamment la sociologie, le langage, la psychologie, la philosophie et les études sur le féminisme. En 2012, le webzine Slate a estimé que Buffy était la série télévisée qui avait engendré le plus d'études académiques à son sujet. Fandom La popularité de Buffy a conduit à la création de nombreux sites web de fans, de forums de discussions sur la série, de nombreuses fanfictions et même de conventions organisées par des fans et dans lesquelles sont invités des membres du casting et de l'équipe. Pendant toute sa diffusion, la série a été la plus populaire des chaînes The WB et UPN avec une audience constituée en majorité d'adolescents et de 20-29 ans mais incluant également un pourcentage non négligeable de téléspectateurs de 30 ans et plus. La popularité de la série a donné naissance à toute une industrie de produits dérivés, à la création d'objets à l'effigie de la série et à un magazine spécialisé. L'activité sur les sites web consacrés à la série a été intense sur toute la période de sa diffusion, la série étant par exemple celle ayant généré le plus de trafic Internet et de buzz en 1999, et perdure encore plusieurs années après son arrêt. Culture populaire La série se réfère à de nombreux éléments propres au cinéma et à la littérature d'horreur mais fait aussi de nombreux emprunts aux contes de fées et à la science-fiction. Les dialogues entre les personnages comportent souvent des clins d'œil à la culture populaire, la plupart du temps sur un mode humoristique. La culture geek forme même le cœur des dialogues du Trio. La série est par ailleurs créditée pour avoir créé son propre argot, le , constitué de mot-valises dont une partie fait parfois référence à un élément de la culture populaire. La plupart du temps, le est toutefois un simple mélange ou une association entre deux mots pour en créer un troisième, voire une expression créée de toutes pièces. À la suite de son succès, la série est à son tour devenue le sujet de parodies et de clins d'œil, notamment dans des émissions télévisées et d'autres séries télévisées, mais aussi dans quelques films, jeux vidéo ou comics<ref>{{Imdb titre|id=0118276|sous-page=trivia|titre=Buffy the Vampire Slayer Connections}}</ref>. Elle est par exemple parodiée dans un épisode de la série Le Loup-garou du campus intitulé Muffy contre les loups-garous (), et un clin d’œil discret dans la même série est fait à l'épisode La Soirée de Sadie Hawkins (une soirée du même nom étant également organisée dans le lycée du protagoniste dont la mère, Sally Dawkins, possède un nom paronymique). Télévision Buffy a marqué la télévision par sa mythologie complexe et le travail d'écriture fourni par l'équipe de scénaristes au niveau des arcs narratifs. Elle est ainsi devenue une référence culturelle et d'autres séries citent le nom de la Tueuse de Vampire, notamment Farscape et True Blood. Les créateurs des séries Dead Like Me et Doctor Who ont, entre autres, reconnu l'influence de Buffy sur leur travail. Ainsi, Bryan Fuller, créateur de Dead Like Me, a dit que Russell T Davies, producteur de Doctor Who, a quant à lui affirmé que . Buffy a également la série Supernatural, ainsi que les séries Roswell, Smallville et Charmed. Pour Matt Roush, du magazine TV Guide, la série a élargi le champ narratif habituel grâce à sa mythologie très dense qui oblige le téléspectateur à s'y plonger entièrement pour pouvoir la saisir dans son ensemble, et a en cela inspiré des séries telles que Alias et 24 heures chrono. Et Stephanie Zacharek, du Village Voice, compare la série aux pièces de Shakespeare pour sa et estime qu'elle a été le . Le magazine Empire place la série en de son classement des 50 meilleures séries télévisées de tous les temps alors que le magazine Entertainment Weekly la place en de son classement des 100 meilleures séries télévisées de tous les temps établi en 2013. La série est également présente dans la liste des 50 meilleures émissions télévisées de tous les temps du magazine TV Guide ainsi que dans celle des 100 meilleures émissions télévisées de tous les temps du Time Magazine. D'autre part, de nombreux scénaristes de Buffy ont par la suite travaillé sur d'autres séries télévisées. David Fury a ainsi participé à Lost et 24 heures chrono, Steven S. DeKnight a participé à Smallville et Daredevil et a créé Spartacus, Jane Espenson a participé à Battlestar Galactica et à Once Upon a Time, Drew Goddard à Alias et Lost, Doug Petrie aux Experts et à Daredevil, et Marti Noxon à Grey's Anatomy et à Mad Men. Notes et références Notes Références Voir aussi Liens externes Bibliographie Denys Corel, Antoine de Froberville et Ronan Toulet, « Buffy the Vampire Slayer » et « Comment on dénature les séries en France : le sort de Buffy », in Les Miroirs Obscurs : Grandes séries américaines d'aujourd'hui, coll., Martin Winckler (dir), Au Diable Vauvert, 2005, et , Isabelle Casta, Les Nouvelles Mythologies de la Mort'', Honoré Champion, Collection « Bibliothèque de littérature générale et comparée », Paris, 2007, , 240 p. Isabelle-Rachel Casta dir., "Buffy, toutes les fables de ta vie", Revue Pardaillan n8, édition La Taupe médite, Luce Roudier ed;, automne 2020, 163 pages, Teen drama Série télévisée créée en 1997 Série télévisée disparue en 2003 Série télévisée américaine des années 1990 Série télévisée américaine des années 2000 Série télévisée de The WB Série télévisée de UPN Série télévisée de 20th Television Série télévisée fantastique américaine Série télévisée d'action Série télévisée d'horreur Série télévisée dramatique Série télévisée féministe Série télévisée sur le vampirisme Série télévisée sur l'adolescence Lycanthrope dans l'art et la culture Série télévisée se déroulant en Californie Série télévisée se déroulant dans une ville fictive aux États-Unis Adaptation d'un film à la télévision LGBT à la télévision aux États-Unis Lesbianisme à la télévision Buffy contre les vampires Série télévisée sur la fin du monde Série télévisée sur la Sorcellerie Série télévisée en anglais américain
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste%20des%20%C3%A9pisodes%20de%20Buffy%20contre%20les%20vampires
Liste des épisodes de Buffy contre les vampires
Cette page présente la liste des épisodes de la série télévisée Buffy contre les vampires. Panorama des saisons Liste des épisodes Origine et pilote (film) Buffy, tueuse de vampires (Buffy the Vampire Slayer) alias Bichette la terreur Pilote non diffusé (alias The Unaired Buffy pilot)- 30 minutes Première saison (1997) Bienvenue à Sunnydale, partie 1 (Welcome to the Hellmouth) Bienvenue à Sunnydale, partie 2 (The Harvest) Sortilèges (Witch) Le Chouchou du prof (Teacher's Pet) Un premier rendez-vous manqué (Never Kill a Boy on the First Date) Les Hyènes (the pack) Alias Angelus (Angel) Moloch (I Robot, You Jane) La Marionnette (The Puppet Show) Billy (Nightmares) Portée disparue (Out of Mind, Out of Sight) Le Manuscrit (Prophecy Girl) Deuxième saison (1997-1998) La Métamorphose de Buffy (When She Was Bad) Le Puzzle (Some Assembly Required) Attaque à Sunnydale (School Hard) La Momie inca (Inca Mummy Girl) Dévotion (Reptile Boy) Halloween (Halloween) Mensonge (Lie to Me) La Face cachée (The Dark Age) Kendra, partie 1 (What's My Line? - Part 1) Kendra, partie 2 (What's My Line? - Part 2) Le Fiancé (Ted) Œufs surprises (Bad Eggs) Innocence, partie 1 (Surprise) Innocence, partie 2 (Innocence) Pleine lune (Phases) Un charme déroutant (Bewitched, Bothered and Bewildered) La Boule de Thésulah (Passion) Réminiscences (Killed By Death) La Soirée de Sadie Hawkins (I Only Have Eyes for You) Les Hommes-Poissons (Go Fish) Acathla, partie 1 (Becoming - Part 1) Acathla, partie 2 (Becoming - Part 2 Troisième saison (1998-1999) Anne (Anne) Le Masque de Cordolfo (Dead Man's Party) La Nouvelle Petite Sœur (Faith, Hope & Trick) Les Belles et les Bêtes (Beauty and the Beasts) Le Bal de fin d'année (Homecoming) Effet chocolat (Band Candy) Révélations (Revelations) Amours contrariés (Lover's Walk) Meilleurs Vœux de Cordelia (The Wish) Le Soleil de Noël (Amends) Intolérance (Gingerbread) Sans défense (Helpless) Le Zéro pointé (The Zeppo) El Eliminati (Bad Girls) Au-dessus des lois (Consequences) Les Deux Visages (Doppelgangland) Trahison (Enemies) Voix intérieures (Earshot) La Boîte de Gavrock (Choices) Les Chiens de l'enfer (The Prom) La Cérémonie, partie 1 (Graduation Day - Part 1) La Cérémonie, partie 2 (Graduation Day - Part 2) Quatrième saison (1999-2000) Disparitions sur le campus (The Freshman) Cohabitation difficile (Living Conditions) Désillusions (The Harsh Light of Day) Le Démon d'Halloween (Fear, Itself) Breuvage du diable (Beer Bad) Cœur de loup-garou (Wild at Heart) Intrigues en sous-sol (The Initiative) L'Esprit vengeur (Pangs) Le Mariage de Buffy (Something Blue) Un silence de mort (Hush) La Fin du monde (Doomed) 314 (A New Man) Piégée (The I in Team) Stress (Goodbye Iowa) Une revenante, partie 1 (This Year's Girl) Une revenante, partie 2 (Who Are You?) Superstar (Superstar) La Maison hantée (Where the Wild Things Are) Un amour de pleine lune (New Moon Rising) Facteur Yoko (The Yoko Factor) Phase finale (Primeval) Cauchemar (Restless) Cinquième saison (2000-2001) Buffy contre Dracula (Buffy vs Dracula) Jalousies (Real Me) Le Double (The Replacement) Quand Spike s'en mêle (Out of My Mind) Sœurs ennemies (No Place Like Home) Les Liens du sang (Family) La Faille (Fool for Love) Incantation (Shadow) Météorite (Listening to Fear) Par amour (Into the Woods) Triangle (Triangle) L'Inspection (Checkpoint) La Clé (Blood Ties) La Déclaration (Crush) Chagrin d'amour (I Was Made to Love You) Orphelines (The Body) Pour toujours (Forever) La Quête (Intervention) Magie noire (Tough Love) La Spirale (Spiral) Sans espoir (The Weight of the World) L'Apocalypse (The Gift) Sixième saison (2001-2002) Chaos, partie 1 (Bargaining - Part 1) Chaos, partie 2 (Bargaining - Part 2) Résurrection (Afterlife) La Tête sous l'eau (Flooded) Tous contre Buffy (Life Serial) Baiser mortel (All The Way) Que le spectacle commence ! (Once More, With Feeling) Tabula rasa (Tabula Rasa) Écarts de conduite (Smashed) Dépendance (Wrecked) La Femme invisible (Gone) Fast Food (DoubleMeat Palace) Esclave des sens (Dead Things) Sans issue (Older and Far Away) La roue tourne (As You Were) La Corde au cou (Hell's Bells) À la dérive (Normal Again) Entropie (Entropy) Rouge passion (Seeing Red) Les Foudres de la vengeance (Villains) Toute la peine du monde, partie 1 (Two To Go) Toute la peine du monde, partie 2 (Grave) Septième saison (2002-2003) Rédemption (Lessons) Démons intérieurs (Beneath You) Vice versa (Same Time, Same Place) La Prédiction (Help) Crise d'identité (Selfless) Folles de lui (Him) Connivences (Conversations with Dead People) Ça a commencé (Sleeper) Le Sceau de Danzalthar (Never Leave Me) L'Aube du dernier jour (Bring On The Night) Exercice de style (Showtime) La Relève (Potential) Duel (The Killer In Me) Rendez-vous dangereux (First Date) Retour aux sources (Get It Done) Sous influence (Storyteller) Un lourd passé (Lies My Parents Told Me) L'Armée des ombres (Dirty Girls) La Fronde (Empty Places) Contre-attaque (Touched) La Fin des temps, partie 1 (End Of Days) La Fin des temps, partie 2 (Chosen) Liste des épisodes en comics Huitième saison (2007-2011) Parution Américaine Numéro #1 : Un long retour au bercail, Partie 1, écrit par Joss Whedon, illustré par Georges Jeanty, 14 mars 2007 Numéro #2 : Un long retour au bercail, Partie 2 écrit par Joss Whedon, illustré par Georges Jeanty, 4 avril 2007 Numéro #3 : Un long retour au bercail, Partie 3 écrit par Joss Whedon, illustré par Georges Jeanty, 2 mai 2007 Numéro #4 : Un long retour au bercail, Partie 4 écrit par Joss Whedon, illustré par Georges Jeanty, 6 juin 2007 Numéro #5 : The Chain écrit par Joss Whedon, illustré par Paul Lee, 1 août 2007 Numéro #6 : No Future For You, Part 1 écrit par Brian K. Vaughan, illustré par Georges Jeanty, 8 septembre 2007 Numéro #7 : No Future For You, Part 2 écrit par Brian K. Vaughan, illustré par Georges Jeanty, 3 octobre 2007 Numéro #8 : No Future For You, Part 3 écrit par Brian K. Vaughan, illustré par Georges Jeanty, 7 novembre 2007 Numéro #9 : No Future For You, Part 4 écrit par Brian K. Vaughan, illustré par Georges Jeanty, 5 décembre 2007 Numéro #10 : Anywhere but Here écrit par Joss Whedon, illustré par Cliff Richards, 2 janvier 2008 Numéro #11 : A Beautiful Sunset écrit par Joss Whedon, illustré par Georges Jeanty, 6 février 2008 Numéro #12 : Wolves at the Gate, Part 1 écrit par Drew Goddard, illustré par Georges Jeanty, 5 mars 2008 Numéro #13 : Wolves at the Gate, Part 2 écrit par Drew Goddard, illustré par Georges Jeanty, 2 avril 2008 Numéro #14 : Wolves at the Gate, Part 3 écrit par Drew Goddard, illustré par Georges Jeanty, 7 mai 2008 Numéro #15 : Wolves at the Gate, Part 4 écrit par Drew Goddard, illustré par Georges Jeanty, 4 juin 2008 Numéro #16 : Time of your Life, Part 1 écrit par Joss Whedon, illustré par Karl Moline, 2 juillet 2008 Numéro #17 : Time of your Life, Part 2 écrit par Joss Whedon, illustré par Karl Moline, 6 août 2008 Numéro #18 : Time of your Life, Part 3 écrit par Joss Whedon, illustré par Karl Moline, 3 septembre 2008 Numéro #19 : Time of your Life, Part 4 écrit par Joss Whedon, illustré par Karl Moline, 26 novembre 2008 Numéro #20 : After These Messages... We'll Be Right Back! écrit par Joss Whedon, illustré par Georges Jeanty et Eric Wight, 17 décembre 2008 Numéro #21 : Harmonic Divergence écrit par Jane Espenson, illustré par Georges Jeanty, 7 janvier 2009 Numéro #22 : Swell écrit par Steven S. Deknight, illustré par Georges Jeanty, 4 février 2009 Numéro #23 : Predators and Prey écrit par Drew Z. Greenberg, illustré par Georges Jeanty, 4 mars 2009 Numéro #24 : Safe écrit par Jim Krueger, illustré par Cliff Richards, avril 2009 Numéro #25 : Living doll écrit par Doug Petrie, illustré par Georges Jeanty, 6 mai 2009 Hors-Série : Tales of the Vampires écrit par Becky Cloonan, illustré par Vasilis Lolos, 3 juin 2009 Numéro #26 : Retreat, Part 1 écrit par Jane Espenson, illustré par Georges Jeanty, juillet 2009 Numéro #27 : Retreat, Part 2 écrit par Jane Espenson, illustré par Georges Jeanty, 5 août 2009 Numéro #28 : Retreat, Part 3 écrit par Jane Espenson, illustré par Georges Jeanty, 2 septembre 2009 Numéro #29 : Retreat, Part 4 écrit par Jane Espenson, illustré par Georges Jeanty, 7 octobre 2009 Numéro #30 : Retreat, Part 5 écrit par Jane Espenson, illustré par Georges Jeanty, 4 novembre 2009 Hors-Série : Willow écrit par Joss Whedon, illustré par Karl Moline, 23 décembre 2009 Numéro #31 : Turbulence écrit par Joss Whedon, illustré par Georges Jeanty, 13 janvier 2010 Numéro #32 : Twilight, Part 1 écrit par Brad Meltzer, illustré par Georges Jeanty, 3 février 2010 Numéro #33 : Twilight, Part 2 écrit par Brad Meltzer, illustré par Georges Jeanty, 3 mars 2010 Numéro #34 : Twilight, Part 3 écrit par Brad Meltzer, illustré par Georges Jeanty, 7 avril 2010 Numéro #35 : Twilight, Part 4 écrit par Brad Meltzer, illustré par Georges Jeanty, 5 mai 2010 Hors-Série : Riley écrit par Jane Espenson, illustré par Karl Moline, 18 août 2010 Numéro #36 : Last Gleaming, Part 1 écrit par Joss Whedon, illustré par Georges Jeanty, septembre 2010 Numéro #37 : Last Gleaming, Part 2 écrit par Joss Whedon, illustré par Georges Jeanty, octobre 2010 Numéro #38 : Last Gleaming, Part 3 écrit par Joss Whedon, illustré par Georges Jeanty, novembre 2010 Numéro #39 : Last Gleaming, Part 4 écrit par Joss Whedon, illustré par Georges Jeanty, décembre 2010 Numéro #40 : Last Gleaming, Part 5 écrit par Joss Whedon, illustré par Georges Jeanty, janvier 2011 Parution française Tome #1 : Un long retour au bercail 9 juillet 2008 (contient les numéros 1 à 5) Tome #2 : Pas d'avenir pour toi ! 24 septembre 2008 (contient les numéros 6 à 10) Tome #3 : Les loups sont à nos portes 18 février 2009 (contient les numéros 11 à 15) Tome #4 : Autre temps, autre tueuse 24 juin 2009 (contient les numéros 16 à 20) Tome #5 : Les Prédateurs 18 novembre 2009 (contient les numéros 21 à 25) Tome #6 : Retraite 9 juin 2010 (contient les numéros 26 à 30) Tome #7 : Crépuscule 10 novembre 2010 (contient les numéros 31 à 35) Tome #8 : La Dernière Lueur 18 mai 2011 (contient les numéros 36 à 40) Neuvième saison (2011-2013) Parution Américaine Numéro #1 : Freefall, Part 1 : 14 septembre 2011 Numéro #2 : Freefall, Part 2 : 12 octobre 2011 Numéro #3 : Freefall, Part 3 : 9 novembre 2011 Numéro #4 : Freefall, Part 4 : 14 décembre 2011 Numéro #5 : Slayer, Interrupted : 11 janvier 2012 Numéro #6 : On Your Own, Part 1 : 8 février 2012 Numéro #7 : On Your Own, Part 2 : 14 mars 2012 Numéro #8 : Apart Of Me, Part 1 : 11 avril 2012 Numéro #9 : Apart Of Me, Part 2 : 9 mai 2012 Numéro #10 : Apart Of Me, Part 3 : 13 juin 2012 Numéro #11 : Guarded, Part 1 : 11 juillet 2012 Numéro #12 : Guarded, Part 2 : 8 août 2012 Numéro #13 : Guarded, Part 3 : 12 septembre 2012 Numéro #14 : Billy the Vampire Slayer, Part 1 : 10 octobre 2012 Numéro #15 : Billy the Vampire Slayer, Part 2 : 14 novembre 2012 Numéro #16 : Welcome To The Team, Part 1 : 12 décembre 2012 Numéro #17 : Welcome To The Team, Part 2 : 9 janvier 2013 Numéro #18 : Welcome To The Team, Part 3 : 13 février 2013 Numéro #19 : Welcome To The Team, Part 4 : 13 mars 2013 Numéro #20 : The Watcher : 10 avril 2013 Numéro #21 : The Core, Part 1 : 8 mai 2013 Numéro #22 : The Core, Part 2 : 12 juin 2013 Numéro #23 : The Core, Part 3 : 10 juillet 2013 Numéro #24 : The Core, Part 4 : août 2013 Numéro #25 : The Core, Part 5 : septembre 2013 Parution française Tome #1 : ''Chute libre 9 mai 2012 (contient les numéros 1 à 5) Tome #2 : Toute seule 5 décembre 2012 (contient les numéros 6 à 10) Tome #3 : Protection 5 juin 2013 (contient les numéros 11 à 15) Tome #4 : Bienvenue dans l'équipe 6 novembre 2013 (contient les numéros 16 à 20) Tome #5 : Le Noyau 4 juin 2014 (contient les numéros 21 à 25) Dixième saison (2014-2016) La saison 10 débute en , se déroulant 6 mois après les événements de la saison 9. Parution américaine Numéro #1 : New Rules, Part 1 : mars 2014 Numéro #2 : New Rules, Part 2 : avril 2014 Numéro #3 : New Rules, Part 3 : mai 2014 Numéro #4 : New Rules, Part 4 : avril 2014 Numéro #5 : New Rules, Part 5 : juillet 2014 Numéro #6 : I Wish, Part 1 : août 2014 Numéro #7 : I Wish, Part 2 : septembre 2014 Numéro #8 : Return To Sunnydale, Part 1 : octobre 2014 Numéro #9 : Return To Sunnydale, Part 2 : novembre 2014 Numéro #10 : Day Off/Harmony In My Head : décembre 2014 Numéro #11 : Loves Dares You, Part 1 : janvier 2015 Numéro #12 : Loves Dares You, Part 2 : février 2015 Numéro #13 : Loves Dares You, Part 3 : mars 2015 Numéro #14 : Relationship Status: Complicated, Part 1 : avril 2015 Numéro #15 : Relationship Status: Complicated, Conclusion : mai 2015 Numéro #16 : Old Demons, Part 1 : juin 2015 Numéro #17 : Old Demons, Part 2 : juillet 2015 Numéro #18 : Old Demons, Part 3 : août 2015 Numéro #19 : Freaky Giles Day : septembre 2015 Numéro #20 : Triggers : octobre 2015 Numéro #21 : Pieces on the Ground, Part 1 : novembre 2015 Numéro #22 : Pieces on the Ground, Part 2 : décembre 2015 Numéro #23 : Pieces on the Ground, Part 3 : janvier 2016 Numéro #24 : Pieces on the Ground, Part 4 : février 2016 Numéro #25 : Pieces on the Ground, Part 5 : mars 2016 Numéro #26 : Own It, Part 1 : avril 2016 Numéro #27 : Own It, Part 2 : mai 2016 Numéro #28 : Own It, Part 3 : juin 2016 Numéro #29 : Own It, Part 4 : juillet 2016 Numéro #30 : Own It, Part 5 : août 2016 Parution française Tome #1 : Nouvelle règles 7 janvier 2015 (contient les numéros 1 à 5) Tome #2 : Le prix des souhaits 9 juin 2015 (contient les numéros 6 à 10) Tome #3 : Quand l'amour vous met au défi 24 février 2016 (contient les numéros 11 à 15) Tome #4 : Vieux Démons : 6 juillet 2016 (contient les numéros 16 à 20) Tome #5 : Repose en pièces : 15 mars 2017 (contient les numéros 21 à 25) Tome #6 : Savoir se prendre en main : 23 août 2017 (contient les numéros 26 à 30) Onzième saison (2016-2017) Parution Américaine Numéro #1 : The Spread of their Evil : novembre 2016 Numéro #2 : In Time of Crisis : décembre 2016 Numéro #3 : A House Divided : janvier 2017 Numéro #4 : Desperate Times : février 2017 Numéro #5 : Desperate Measures : mars 2017 Numéro #6 : Back to the Wall : avril 2017 Numéro #7 : Disempowered : mai 2017 Numéro #8 : Ordinary People : juin 2017 Numéro #9 : The Great Escape : juillet 2017 Numéro #10 : Crimes Against Nature : août 2017 Numéro #11 : Revelations : septembre 2017 Numéro #12 : One girl in all the World : octobre 2017 Parution française Aucune date prévue à ce jour Douzième saison (2018) Cette saison est la dernière et se concentre sur le futur avec le retour notamment de la Tueuse du futur : Fray. Parution américaine Numéro #1 : The Reckoning, Part 1 : juin 2018 Voir aussi Articles connexes Buffy contre les vampires'' Personnages de Buffy contre les vampires Chronologie de la série Buffy contre les vampires Liste des épisodes d'Angel Lien externe Résumé des épisodes de Buffy contre les vampires Notes et références Notes Références Buffy Buffy contre les vampires
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Bengali
Bengali
Le bengali ou bangla () est une langue indo-iranienne (sous-branche indo-aryenne) de la famille des langues indo-européennes. Avec l'assamais, il s'agit de la plus orientale des langues indo-européennes. Originaire de la région du Bengale à l’Est du sous-continent indien, première langue parlée au Bangladesh (en 2011, 76 % de la population l'ayant comme langue maternelle), soit 106 millions de locuteurs ainsi que 13,8 % en tant que seconde langue, soit 19 millions de locuteurs, pour un total de 126 millions de locuteurs) et parlée en Inde, environ 94 millions de locuteurs langue maternelle, soit environ 200 millions de locuteurs langue maternelle dans le monde en 2011, le bengali est la langue nationale du Bangladesh et langue officielle dans les États indiens du Bengale-Occidental, Tripura et certains districts d’Assam. En outre, il est parlé par d'importantes communautés en Amérique du Nord, Europe, Moyen-Orient, Sud-Est asiatique. C'est la langue maternelle d’environ 200 millions de locuteurs ( ou rang au niveau mondial). La langue bengalie dérive du prakrit magadhi, une forme vernaculaire de l’ancien sanskrit, comme d'autres langues dont les plus proches sont l’assamais et l’oriya. Le bengali s’est développé en 1000-1200 ap. J.-C. Une grande partie de son vocabulaire a été empruntée au sanskrit, tout en recevant un apport lexical arabo-persan important. Il a influencé un grand nombre de langues tibéto-birmanes du nord-est de l'Inde, en particulier le metei qui lui a emprunté son écriture. Il est noté dans un semi-syllabaire qui lui est propre, dérivé de la brahmi et très proche de la devanagari, dont il respecte les principes généraux ; son tracé est cependant plus anguleux. Le bengali par sa grande diversité de variantes régionales constitue un continuum linguistique. Le 21 février 1952, plusieurs personnes furent tuées lors d'une manifestation pour la langue bengalie. Pour cette raison en 1999, l’UNESCO décide de commémorer tous les 21 février comme Journée internationale de la langue maternelle. Les représentants les plus connus du bengali sont le lauréat du prix Nobel de littérature Rabindranath Tagore et l'écrivain cinéaste Satyajit Ray. Famille et origine Comme les autres langues indo-aryennes, sous-groupe langues indiques orientales, le bengali résulte des langues indiques moyennes de l’Est du sous-continent indien. avant 500 ap. J.-C. : attestées de la région : prakrit magadhi maïthili en 500 ap. J.-C.:Elles évoluèrent avec la langue de Buddha enardhamagadhi (« semi-magadhi »). juste avant 1000 ap. J.-C. :l’ardhamagadhi, comme pour tous les autres prakrit au Nord du sous-continent indien, commença à fonder ce qui était appelé le groupe apabhramsa. Le groupe de langues apabhramsa locales de l’est du sous continent, apabhramsa abahatta aussi appelé : purvi, avahatta, s’est subdivisé en variantes régionales à l’époque, qui furent à leur tour à l’origine de 3 groupes aujourd’hui : le groupe bihari, le groupe oriya, et le groupe bengali-assamais.Certains arguent que les points de divergences ont eu lieu beaucoup plus tôt—même avant 500- mais la langue n’était pas stable et fixée : différentes variétés coexistaient et les auteurs écrivaient souvent dans plusieurs de ces langues. Par exemple, il semble que le prakrit magadhi ait évolué en apabhramsa abahatta autour du , en concurrence avec le bengali pendant un certain temps. Subdivisions historiques L’histoire du bengali est généralement subdivisée en 3 périodes : Vieux bengali (900/1000_1400) — textes : Charyapada, plus vieux texte littéraire, donc preuve écrite du bengali, recueil de 47 chants religieux d’auteurs divers, qui étaient déjà écrits en 1000 ap. J.-C.;émergence des pronoms : Ami, tumi, etc.; flexions verbales : -ila, -iba, etc. Groupe oriya juste avant cette période (800_1300). Bengali moyen (1400–1800) — textes principaux de cette période, œuvres littéraires aux thèmes religieux: Srikrishnakirtan de Chandidas;élision du mot-final son ô ; développement des verbes composés; influence du perse.Plusieurs universitaires subdivisent cette période plus en détail en période moyenne précoce et en période moyenne tardive. Nouveau bengali (depuis 1800) — raccourcissement des verbes et des pronoms, parmi les autres modifications(par ex. tahar → tar "son"/"sa"; koriyachhilô → korechhilo il/elle a fait). Histoire Durement touchée par l'invasion musulmane (fin du ), la culture sanskrite du Bengale se réfugie dans le nord du Bihar, à Mithila, non loin de la frontière du Népal. C'est ici que fleurit dans un milieu de brahmanes la poésie en langue bengalie, représentée par , le premier grand poète en langue bengalie. Moyenne période et début de la nouvelle période Historiquement proche du pâli, le bengali était de plus en plus influencé par le sanskrit durant l’époque du bengali moyen (ère Chaitanya 1486 - 1534), et aussi durant la Renaissance du Bengale 1775- 1941, commencement du nouveau bengali. Parmi les langues indo-européennes sur le sous-continent indien, le bengali et le marathi maintiennent une large base de vocabulaire sanskrit tandis- que l’hindi et les autres langues telles que panjabi, sindhi et gujarati sont plus influencées par l’arabe et le persan. , le siècle des grammaires Jusqu’au , personne n’avait encore essayé de documenter la grammaire du bengali. Le premier dictionnaire/grammaire bengali écrit Vocabolario em idioma Bengalla, e Portuguez dividido em duas partesé, le fut par le missionnaire portugais Manoel da Assumpção entre 1734 et 1742 durant son service au Bhawal. Nathaniel Brassey Halhed, un grammairien britannique, écrivit une grammaire moderne du bengali (A Grammar of the Bengal Language, 1778) qui utilisait une typographie bengali d’impression pour la première fois. , le siècle des réformes et de la systématisation Au la langue fut généralement systématisée par : Raja Ram Mohan Roy, le grand réformateur du bengali, qui écrivit aussi une grammaire, Grammar of the Bengali Language (1832). Ishwar Chandra Vidyasagar, qui écrivit le Sadhu Bangla, où fut découvert tardivement Barna-Parichaya, un texte qui encore aujourd’hui joue un grand rôle dans l’enseignement du bengali aux écoliers. Durant cette période, la forme Choltibhasha, utilisant des flexions simplifiées et d'autres modifications, émergea du Shadhubhasha (ancienne forme) comme la forme de choix pour le bengali écrit. Époque contemporaine Avec une longue et riche tradition littéraire, le bengali unit une région culturellement multiple. En 1951–52, au Pakistan oriental (aujourd’hui le Bangladesh) , naît le Mouvement pour la Langue Bengali (Bhasha Andolon) au sein de la population animée, par la forte conscience d’appartenance linguistique. Bien que le bengali fût parlé par la majorité des populations de ce Pakistan oriental, l’ourdou avait été décrété comme la seule langue nationale . Le , protestataires étudiants et militants manifestaient pour maintenir l’écriture du bengali dans son alpha-syllabaire propre et pour obtenir sa reconnaissance comme langue d’État, lorsque police et militaires ouvrirent le feu à l’université de Dhaka. Trois jeunes étudiants et plusieurs autres personnes furent tués. Ce jour est depuis resté Journée du Mouvement pour la Langue au Bangladesh, puis plus tard en 1999, l’UNESCO décide de commémorer tous les 21 février comme Journée internationale de la langue maternelle. Distribution géographique Le bengali est originaire de la région orientale du sous-continent indien connu sous l’appellation Bengale, qui comprend le Bangladesh, l’Inde pour partie avec les états suivants : Bengale-Occidental, partiellement le Tripura, et 3 districts de celui d’Assam, formant ce qui est communément appelé la vallée de Barak : Cachar Karimganj Hailakandi Il est encore minoritairement parlé dans les États indiens Jharkhand et sur les îles Andaman-et-Nicobar.En outre il est parlé par d'importantes communautés aux Sud-Est asiatique : Malaisie, Népal, Singapour, Australie, Birmanie ; Moyen-Orient : Arabie saoudite, Émirats arabes unis ; Europe : Royaume-Uni, France ; Amérique du Nord : États-Unis. Statut officiel Le bengali est la langue officielle et nationale du Bangladesh et l’une des 23 langues officielles reconnues par l'Inde. C’est la langue officielle des États : Bengale-Occidental, et Tripura. Cette langue couvre une aire de carrés, dans le golfe du Bengale et périphérie. C’est aussi une langue coofficielles pour l’État d’Assam C’est une langue majeure dans le territoire de l’Union indienne Îles Andaman-et-Nicobar. Les hymnes nationaux de l’Inde et du Bangladesh furent tous deux écrits par le prix Nobel bengali Rabindranath Tagore. Depuis 1987 et la loi Bangla Bhasha Procholon Ain, tous les dossiers et correspondances, lois, procédures judiciaires et autres actions en justice doivent être rédigés en bengali dans tous les tribunaux, bureaux gouvernementaux ou semi-gouvernementaux et institutions autonomes du Bangladesh. En 2009, les représentants élus du Bangladesh et du Bengale-Occidental ont demandé ensemble que la langue bengalie devienne une langue officielle de l’Organisation des Nations unies. Écrit, parlé et variantes régionales Le bengali parlé présente une grande variété de variantes régionales, constituant un continuum linguistique, à l’origine d’une diglossie entre la langue écrite et la langue parlée. La majorité des Bengalis est capable de communiquer dans plus d’une variété—bien souvent, les locuteurs parlent couramment le cholitobhasha (bengali parlé standard) et une ou plusieurs autres variantes régionales. Ainsi l’assamais standard, l’oriya et le bengali, qui sont considérés comme quasi mutuellement intelligible, possèdent chacun des variantes régionales qui conservent une ressemblance impressionnante avec une ou plusieurs variantes régionales de l’une des deux autres langues. Les principales différences du bengali proviennent des causes suivantes. Continuum linguistique et diglossie Du continuum linguistique ont émergé 2 types de langues écrites, impliquant des syntaxes et des vocabulaires différents et formant une diglossie: Shadhubhasha (সাধু shadhu = 'chaste' ou 'sage'; ভাষা bhasha = 'langue') était la langue écrite avec des flexions verbales longues et un vocabulaire (তৎসম tôtshôm) plus proche du Sanskrit. Des chants tels que l’hymne national indien Jana Gana Mana (de Rabindranath Tagore) ou le chant national Vande Mataram (de Bankim Chandra Chattopadhyay) ont été composés en Shadhubhasha. Cependant, l’utilisation du Shadhubhasha dans la langue écrite moderne est négligeable, sauf intention délibérée d’obtenir certains effets. Choltibhasha (চলতিভাষা) ou Cholitobhasha (চলিত cholito = courant), connu par les linguistes comme Manno Cholit Bangla (bengali parlé standard), est un bengali écrit présentant une prépondérance d’idiomes familiers et de formes verbales courtes. Standard pour le bengali écrit, il sert maintenant à la plupart des écrits. Il est devenu à la mode au tournant du , lancé par les écrits Peary Chand Mitra (Alaler Gharer Dulal, 1857), Pramatha Chowdhury (Sabujpatra, 1914) et par les derniers écrits de Rabindranath Tagore. Il est formé par une base de variantes régionales du sud ouest (Rarh), notamment par la variante régionale parlée de la région de Shantipur. Elle se situe dans le district indien, de Nadia, Bengale-Occidental à la frontière du Bangladesh et non loin de la ville de Kolkata (ensuite nommée Calcutta par les Britanniques), centre culturel du Bengale durant la standardisation du bengali à la fin du .Il est souvent fait référence à cette forme de bengali sous les appellations « standard de Nadia » ou Shantipuri bangla. C’est ce bengali parlé standard : choltibhasha (চলতিভাষা) ou cholitobhasha, qui est aujourd’hui accepté comme une forme standard aussi bien au Bengale-Occidental qu’au Bangladesh. Le Sud-Est du Bengale-Occidental, Kolkata inclus, parle le bengali parlé standard, au contraire des autres zones, où est parlé le « bengali ». Comme le bengali est un continuum linguistique, les variations des variantes régionales du bengali seront mineures ou très différentes, voire pas compréhensibles. La majorité au Bangladesh parle des variantes notablement différentes du bengali parlé standard. Différence d’usage Dans certains cas, des locuteurs du bengali standard au Bengale-Occidental utiliseront un mot différent de ceux parlant bengali standard au Bangladesh, même si chacun de ces mots provient du bengali. Par exemple, (sel) à l’ouest correspond à à l’est. Différence de tradition culturelles et religieuses Même dans le bengali parlé standard, les musulmans et les hindous utilisent des mots différents. Du fait de traditions culturelles et religieuses, les hindous et les musulmans utilisent respectivement des mots dérivés du sanskrit et du lexique arabo-persan Quelques exemples : bonjour : nômoshkar (S) correspond à assalamualaikum/slamalikum (A) invitation : nimontron/nimontonno (S) correspond à daoat (A) eau : jol (S) correspond à pani (S) père : baba (P) correspond à abbu/abba (A) (S = dérivé du sanskrit, P= dérivé du persan, A = dérivé de l’arabe) Système d’écriture Le système d’écriture du bengali n’est pas un système d’écriture alphabétique (comme l’alphabet latin), mais un abugida ou un alphasyllabaire, c'est-à-dire que ses graphèmes représentent une syllabe de base, formée d'une consonne et d'une voyelle inhérente. C’est une variante de l’écriture Nagari orientale utilisée à travers le Bangladesh et l’Est indien (Assam, Bengale-Occidental et le Mithila région du Bihar). L’écriture Nagari orientale semble avoir évolué d’une écriture Brahmique modifiée autour de 1000 ap. J.-C. et est similaire à l’alphasyllabaire devanagari utilisé pour le sanskrit et plusieurs autres langues modernes indiques (par ex. hindi, marâthî et nepâlî). L’écriture bengalie est très proche historiquement de l’écriture assamaise, l’écriture oriya (bien que cette proximité ne soit pas très évidente en apparence) et du mithilakshar (l’écriture originelle de la langue maïthili). L’écriture bengali est une écriture cursive. Il n’y a pas de distinction bicamérale, c'est-à-dire entre des majuscules et des minuscules, il n'y a qu'une seule forme de lettre et non deux, c’est donc une écriture monocamérale. On écrit de gauche à droite. Les mots sont séparés par des espaces. Comme pour le devanagari, l’écriture bengalie a une barre horizontale continue qui lie chaque caractère entre eux par leurs sommets. La voyelle par défaut de l'abugida ou de l'alphasyllabaire bengali est généralement une voyelle postérieure : soit par exemple মত "opinion" soit ), par exemple মন "esprit". variante possible comme une voyelle plus ouverte, la voyelle postérieure . Pour représenter emphatiquement une consonne sans sa voyelle par défaut, un diacritique spécial, appelé hôshonto (্) (cf. langue arabe sukūn), peut être ajouté en dessous du graphème consonantique de base (par exemple ম্ ). Ce diacritique n’est pas communément employé cependant, et sert principalement comme guide de prononciation. La nature alphasyllabaire du bengali n’est pas régulière. Souvent les syllabes consonantiques finale, qui ne portent pas de voyelle par défaut ne sont pas marquées par le hôshonto (par exemple le final ন dans মন ou le median ম dans গামলা ). La représentation des autres voyelles associées que la voyelle par défaut peut être réalisée par une grande variété de voyelles diacritiques allographes au- dessus, en- dessous, avant, après, ou même autour du graphème de base, afin de former ces syllabes omniprésentes, appelées ligatures. Ces allographes dépendants sont appelés kars (matras en hindi). Par exemple, le graphème মি représente la syllabe /mi/, constituée de la consonne et de la voyelle , où est représenté comme l’allographe diacritique ি (appelé i-kar), qui est placé au début du graphème. Ainsi en est-il des graphèmes মা , মী , মু , মূ , মৃ , মে /, মৈ , মো and মৌ représentant la consonne combinée avec les sept autres voyelles et les deux diphtongues. Ainsi l’écriture bengalie permet de représenter : neuf voyelles et deux diphthongues et autres modificateurs. Comme l’écriture bengalie est un abugida ou un alphasyllabaire, il existe deux possibilités de représenter les voyelles en bengali : la forme indépendante, qui fait partie de la base même de l’écriture, afin de représenter une voyelle isolée la forme dépendante, forme abrégée, dite allographe (cf explications ci-dessus). Afin de représenter une voyelle isolée, par exemple en début de mot devant une ou plusieurs consonnes ou dans certains cas après certaines consonnes, on utilisera la forme indépendante. Par exemple, dans মই « échelle » et dans ইলিশ « poisson Hilsa », la forme indépendante de la voyelle ই est utilisée (cf. la forme dépendante ি). En plus du hôshonto, trois autres diacritiques sont habituellement utilisés en bengali. Ce sont les diacritiques superposés chôndrobindu (ঁ) : une unité suprasegmentale pour la nasalisation des voyelles (comme dans চাঁদ "lune") l’onushshôr postérieur (ং) indiquant la consonne occlusive nasale vélaire voisée (comme dans বাংলা "Bengali") le bishôrgo postérieur (ঃ) indiquant la consonne fricative glottale sourde (comme dans উঃ! "aïe!") ou la gémination des consonnes consécutives (comme dans দুঃখ "peine, chagrin"). Les consonnes combinées bengalies (যুক্তব্যঞ্জন juktobênjon en bengali) sont habituellement réalisées par des ligatures (যুক্তাক্ষর juktakkhor), où la première consonne est mise au-dessus ou à gauche de celle qui la suit immédiatement. Dans ces ligatures, la forme des consonnes est souvent simplifiée et parfois même déformée au-delà de toute reconnaissance. Dans l’écriture bengalie, il y a environ de ce type notant des consonnes combinées. Bien qu’il existe quelques formules visuelles pour construire certaines de ces ligatures, la plupart d’entre elles doivent être apprises. Récemment, afin de faciliter l’apprentissage des jeunes écoliers, des efforts ont été faits par les institutions scolaires dans les deux régions principales bengalophones (Bengale-Occidental et Bangladesh) pour amoindrir la nature opaque de nombreuses consonnes combinées, et il en résulte que les textes en bengali moderne commencent à contenir de plus en plus de forme graphiques « transparentes » pour les consonnes groupées, au sein desquelles la consonne constituante est apparente à la lecture dans la forme graphique. Cependant, puisque ce changement n’est pas étendu à toute la zone bengalophone et n’est pas suivi uniformément par le reste de la littérature imprimée bengalie, aujourd’hui les écoliers devraient apprendre à reconnaître les deux formes : les nouvelles « transparentes » et les anciennes « opaques ». Les marques de ponctuation du bengali, à l’exception de la barre verticale daŗi (|), l’équivalent bengali d’un point, ont été adoptées de celles des écritures occidentales pour un usage similaire. Tandis que dans les écritures occidentales (latine, cyrillique, etc.) les lettres sont alignées sur une ligne inférieure invisible, les lettres bengalis s’accrochent à une barre horizontale visible appelée matra (à ne pas confondre avec sa signification matra en hindi, qui signifie la forme dépendante des voyelles hindis). La présence et l’absence de matra peut être importante. Par exemple, la lettre ত et le chiffre ৩ « 3 » ne sont différenciables que par la présence ou respectivement l’absence de matra, comme pour les consonnes groupées ত্র et la voyelle indépendante এ . L’écriture se base aussi sur les concepts de largeur et de hauteur des caractères (l’espace vertical entre matra visible et ligne inférieure invisible). Il n’y a pas encore de norme uniforme de classement des graphèmes bengalis. Des experts, en Inde, comme au Bangladesh, travaillent actuellement afin de résoudre ce problème. Transparence orthographique L’écriture bengalie a en général une orthographe transparente, c'est-à-dire dans la plupart des cas, le bengali s’écrit comme il se prononce, il y a correspondance entre les sons (phonèmes) et les lettres (graphèmes) du bengali. Cependant des inconsistances graphème-phonème apparaissent dans certains cas. Les principales sont les suivantes (Pour une liste détaillée de ces inconsistances, voir l’article Alphasyllabaire bengali.). Plusieurs lettres pour transcrire le même son Malgré quelques modifications au , le système orthographique bengali reste fondé sur celui du sanskrit, ce qui ne rend pas compte des sons émergeant du langage parlé. Par exemple, il y a trois graphèmes de base (শ, ষ et স) pour la consonne fricative post-alvéolaire sourde . Identiquement, il existe deux graphèmes (জ et য) pour la consonne affriquée post-alvéolaire voisée . De plus, le graphème qui était prononcé et écrit comme la consonne nasale rétroflexe ণ est prononcée maintenant comme une consonne alvéolaire sans que l’orthographe ne reflète ce changement. Consonnes combinées De nombreuses consonnes combinées transcrivent des sons différents de leurs combinaisons de consonnes. Par exemple, la combinaison des consonnes ক্ et ষ est réalisée graphiquement par ক্ষ et est prononcée , , ou même . Exemples : রুক্ষ "rude", ক্ষতি "perte" ou ক্ষমতা "pouvoir"), selon la position de la combinaison dans le mot. Voyelle inhérente Une consonne qui n’est pas accompagnée d’une voyelle dépendante est suivie de la voyelle inhérente qui se prononce, selon les cas, [o] ou [ɔ] ou n’est pas prononcée. Bien que quelques règles permettent parfois de deviner quelle prononciation est la bonne (par exemple, c’est [o] pour la voyelle inhérente d’une consonne conjointe en fin de mot), il faut généralement l’apprendre par cœur. En outre, la voyelle ও se prononce également [o], ce qui fait que ce son peut être représenté soit par ও, soit par la voyelle inhérente. De plus, deux consonnes consécutives à l’oral peuvent être représentées par une combinaison de consonnes ou deux consonnes l’une après l’autre (et dans ce cas, la première n’a pas de voyelle inhérente). Cependant, dans ce cas, la morphologie permet parfois de savoir qu’il ne faut pas utiliser de consonne conjointe. Autres utilisations L’écriture bengalie, avec quelques petites modifications, est utilisée aussi pour écrire l’assamais. Le meitei, une langue tibéto-birmane utilisée dans l’État indien Manipur, est écrite dans l’alphasylalbaire bengali depuis des siècles, malgré la récente résurgence de l’écriture Meitei Mayek (un abugida meitei). L’écriture bengalie a été adoptée pour écrire le sylheti, remplaçant la vieille écriture sylheti Nagori. Romanisation Plusieurs conventions existent pour romaniser les langues indiques, dont le bengali. Celles-ci utilisent l’"Alphabet International pour la Translittération du Sanskrit " ou IAST (basé sur les diacritiques), "Translittération des langues indiennes" ou ITRANS (alphabets de majuscules d'utilisations convenus pour les claviers ASCII), et le Système de romanisation de la bibliothèque nationale de Calcutta. Pour la romanisation du bangla, il faut distinguer la translittération de la transcription. La translittération est orthographique (l’orthographe originelle peut être retrouvée), tandis que la transcription est phonétique (la prononciation peut être reproduite). Ainsi pour le bangla, la translittération et la transcription seront différente, comme l’anglais ne possédait pas les sons du bangla et que la prononciation ne reflète pas complètement l’orthographe. Phonologie Pour chaque phonème, la prononciation (API), le caractère bengali et la romanisation (ISO 15919) sont indiqués. Voyelles Voyelles nasalisées Consonnes Numération La numération bengalie est un système de numération décimal. Notes et références Voir aussi Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Articles connexes linguistique liste de langues langues par famille langues indo-européennes langues indo-iraniennes langues indo-aryennes langues par zone géographique langues en Inde Écritures indiennes et informatique Liens externes La langue bengalie (données linguistiques et bibliographie) Dictionnaire gratuit bengali-français-bengali (Auteur Patrick Jouannès) Inventaire de langues Langue officielle Langue ayant des voyelles nasales Langue au Bangladesh Langue en Inde
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Boris%20Karloff
Boris Karloff
William Henry Pratt, dit Boris Karloff, est un acteur britannique né à Dulwich près de Londres le et mort le à Midhurst (Sussex). Il est principalement connu pour avoir été la plus célèbre incarnation du monstre de Frankenstein dans le cinéma fantastique américain. Biographie Boris Karloff était le petit-neveu d’Anna Leonowens, préceptrice des enfants du roi de Siam. Boris Karloff, de son vrai nom William Henry Pratt, est le dernier-né de ses parents, après 7 garçons et une fille. Son père travaillait à l'administration consulaire de l'Inde anglaise. Ses parents moururent lorsqu'il était enfant et il fut élevé par ses frères et sa sœur. Carrière Emigré au canada, comme ouvrier agricole, Boris Karloff met du temps à percer à l'écran. A partir de 1916, il commence à faire de la figuration et entame finalement sa carrière à partir de 1919. En 1931, il finit par se faire remarquer en jouant dans "The Criminal Code" de Howard Hawks. C'est cette même année que James Whale et le maquilleur Jack Pierce invente le masque de Frankenstein qui collera à Karloff toute sa vie. Karloff devint ainsi le célèbre acteur de films d'épouvante et fantastiques américains. Il joua dans de nombreux films, et c'est donc le rôle de la créature de Frankenstein qui le rend célèbre en 1931, dans le film du même nom réalisé par James Whale et dans lequel il n'est pourtant mentionné au générique que par un point d'interrogation. Qu'importe : le public adore. Acteur définitivement marqué par ce personnage hors normes auquel un visage anguleux et sévère convenait parfaitement, presque toute sa carrière sera consacrée aux personnages inquiétants, parfois dotés de pouvoirs surnaturels ou maléfiques. Dans cette perspective, il interprétera un nombre impressionnant de docteurs et professeurs aux pratiques bien peu conventionnelles. Il incarna le monstre de Frankenstein dans deux suites, La Fiancée de Frankenstein (1935) et Le Fils de Frankenstein (1939) et retourna à plusieurs reprises au thème de Frankenstein, d'abord dans La Maison de Frankenstein (1944) où il interpréta un rôle de savant fou tout en donnant la réplique à Glenn Strange qui avait repris le rôle de la créature et, plus tard, dans la série B Frankenstein contre l'Homme Invisible (1958) où il joue cette fois le personnage du docteur Frankenstein. Il se fit aussi remarquer par ses talents d'acteur dramatique, notamment au théâtre dans la pièce Arsenic et vieilles dentelles de Joseph Kesselring. Il retrouve dans les années 1950 un certain succès avec le rôle du colonel March, sur le grand écran puis à la télévision. Un de ses derniers rôles, en 1966, fut celui d'une grand-mère excentrique (Mother Muffin) dans la série Annie, agent très spécial aux côtés de Robert Vaughn (Napoléon Solo) et Stefanie Powers. Cette même année, il joua également le rôle du Maharadjah de Karapur (Mr Singh) dans l'épisode 2 de la deuxième saison des Mystères de l'Ouest (La Nuit du Cobra d'Or). Il tourna dans environ 166 films qui, à l'en croire, ne lui ont apporté que peu de satisfactions en tant que comédien. Son étoile se trouve au Walk of Fame au numéro 1735 sur Vine street et pour la télévision au 6664 Hollywood Boulevard. Vie privée Boris Karloff s'est marié cinq fois : en 1912 avec Olive de Wilton (actrice), en 1920 avec Montana Laurena Williams (musicienne), en 1924 avec Helene Vivian Soulee (danseuse), en 1930 avec Dorothy Stein (libraire) et en 1946 avec Evelyn Hope Helmore (éditrice de scénarios). Filmographie Année 1919 Années 1920 Années 1930 Années 1940 Cinéma Années 1950 Cinéma Télévision 1951 : Tales of Tomorrow (série) 1954-1956 : Les Aventures du Colonel March : Colonel Perceval March (série, 21 épisodes) 1955 : A Connecticut Yankee : Roi Arthur Théâtre 1950 : Peter Pan, comédie musicale, musique Léonard Bernstein avec Jean Arthur Années 1960 Cinéma Télévision Années 1970 Filmographie posthume Hommage (101383) Karloff, astéroïde nommé en son nom Notes et références Liens externes Nom de scène Acteur anglais Naissance à Dulwich Acteur ayant incarné la créature de Frankenstein Acteur ayant incarné le docteur Frankenstein Acteur ayant incarné le docteur Jekyll et M. Hyde Acteur ayant incarné le Grinch Acteur ayant incarné le Roi Arthur Acteur ayant incarné Raspoutine Naissance en novembre 1887 Naissance à Londres Décès en février 1969 Décès dans le Sussex de l'Ouest Décès à 81 ans Personnalité britannique incinérée Personnalité inhumée au Royaume-Uni Étudiant du King's College de Londres Hollywood Walk of Fame
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Bembidion
Bembidion
est un genre d'insectes coléoptères prédateurs de la famille des carabidés, dont les adultes ont pour proies principalement des pucerons, des diptères et des larves de coléoptères sur les grandes cultures et les cultures légumières. Espèces rencontrées en Europe Bembidion crassicorne Putzeys, 1872 Bembidion decorum Bembidion humerale Sturm, 1825 Bembidion quadrimaculatum (Linnaeus, 1761) Bembidion quadripustulatum Audinet-Serville, 1821 Liens externes Notes et références Genre de Coléoptères (nom scientifique) Carabidae Taxon décrit en 1802
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Bahre%C3%AFn
Bahreïn
, en forme longue , est un petit État insulaire d'Arabie, situé près de la côte ouest du golfe Persique, au Moyen-Orient. L'île de Bahreïn, qui est reliée à l'Arabie saoudite par la chaussée du roi Fahd vers l'ouest, constitue l'essentiel de son territoire. L'Iran se situe à environ au nord et le golfe de Bahreïn sépare l'île de la péninsule du Qatar au sud-est. En 2010, la population bahreïnienne est estimée à , dont plus de expatriés (soit 54 % de la population). Bahreïn a été l'un des lieux emblématiques de la civilisation antique de Dilmun, avant de tomber sous les dominations successives des empires parthe et sassanide. La région est convertie à l'islam en 628, ce qui en fait l'un des premiers pays musulmans. Après une période de domination par les Arabes, Bahreïn est occupé par les Portugais en 1521, avant d'être conquise par le Chah Abbas de l'Empire perse des Séfévides en 1602. En 1783, la tribu arabe Bani Utbah, venue du centre de la péninsule Arabique, s'empare de l'île et le pays est depuis dirigé par la famille royale Al Khalifa. À la fin des années 1800, Bahreïn devient un protectorat britannique, et ce n'est qu'en 1971, à la suite du retrait britannique de la région à la fin des années 1960, que Bahreïn déclare son indépendance. Le pays se constitue en royaume sous l'impulsion de l'émir Hamed ben Issa al-Khalifa, qui devient le roi Hamed II. Le système politique est une monarchie. À partir du début de l'année 2011, le pays a connu des manifestations soutenues et répétées inspirées par les mouvements du Printemps arabe, principalement menées par la population de confession chiite (plus de 65 % de la population) et très vite rejointes par toutes les couches de la population : sunnites, riches, pauvres, hommes, femmes, adolescents. Mais l'enfermement du régime dans une répression de plus en plus sévère entraîne une escalade dans la violence de part et d'autre, avec le développement de groupes armés à l'action de plus en plus élaborée d'un côté, et une fermeture des options démocratiques toujours plus grande de l'autre. En 2012, le pays a un indice de développement humain élevé (alors classé du monde) et est reconnu par la Banque mondiale pour son économie à haut revenu (). Bahreïn est membre de l'Organisation des Nations unies, de l'Organisation mondiale du commerce, de la Ligue arabe, du Mouvement des non-alignés, de l'Organisation de la coopération islamique et est l'un des membres-fondateurs du Conseil de coopération du Golfe. Le pétrole a été découvert à Bahreïn en 1932, pour la première fois sur la côte ouest du golfe. Depuis la fin du , le pays cherche à diversifier son économie, en investissant dans les secteurs bancaires et touristiques. La capitale, Manama, accueille de nombreuses structures financières, comme le Bahrain World Trade Center et le Bahrain Financial Harbour. Le Qal'at al-Bahreïn (site de l'ancienne capitale de la civilisation antique de Dilmun) et le patrimoine perlier de Bahreïn ont été classés parmi les sites du patrimoine mondial de l'UNESCO en 2005 et 2012 respectivement. Le Grand Prix automobile de Bahreïn se déroule sur le circuit international de Sakhir, dans le centre du pays. Étymologie En arabe, est la forme double de (« mer ») ; ainsi, signifie « les deux mers », bien que les deux mers dont il est question sont encore à ce jour sujettes à controverse. Le terme apparaît cinq fois dans le Coran, mais il ne fait pas référence à l'île actuelle (à l'origine connue des Arabes sous le nom d’) : il désigne plutôt les oasis d'Al-Qatif et de Hadjar, en actuelle Arabie saoudite. L'époque de l'utilisation de ce terme pour parler des îles d’ reste incertaine, mais ce serait probablement après le . Aujourd'hui, les « deux mers » de Bahreïn peuvent faire référence : aux baies situées à l'est et à l'ouest de l'île ; aux mers du Nord et du Sud de l'île ; à l'eau salée de la mer et à l'eau douce des sources souterraines du territoire. En plus des puits dispersés dans le pays, la mer du nord compte de quelques endroits où l'eau douce émerge sur les plages d'eau salée, phénomène remarqué par les visiteurs du pays depuis l'Antiquité. Jusqu'à la fin du Moyen Âge, « Bahreïn » ( en anglais) faisait référence à une région historique beaucoup plus importante que le territoire national actuel, incluant Al-Ahsa, Al-Qatif (aujourd'hui rattachées à la province orientale de l'Arabie saoudite) et les îles d’ (Bahreïn actuel). La région s'étirait depuis Bassorah en Irak, jusqu'au détroit d'Ormuz à Oman et s'appelait alors province de Bahreïn (). Géographie Bahreïn est un archipel de trente-trois îles, généralement plat et aride du golfe Persique, situé à l'est de l'Arabie saoudite. Il consiste en une large plaine désertique qui compte en son centre le point le plus élevé du pays, culminant à : ( ; littéralement « la montagne de fumée »). Le pays totalise , mais en raison d'une volonté humaine d'expansion sur la mer (toujours en développement), le territoire compte aujourd'hui un peu plus de . L'archipel est composé de trente-trois îles, mais le programme intensif visant à créer des terre-pleins habitables sur la mer a considérablement modifié le nombre originel d'îles : en 2008, le pays en comptait plus de 84. Bahreïn n'a comme frontière terrestre qu'une île artificielle non nommée, qui est partagée avec l’Arabie Saoudite. L’État possède une côte littorale de . Il revendique également les eaux territoriales sur () ainsi que () de zone contigüe. L'île principale est reliée au continent arabique (Arabie saoudite) par la chaussée du roi Fahd (). Un autre pont reliant le pays au Qatar est en cours de construction sous le nom pont de l'Amitié (). Les îles les plus importantes de Bahreïn sont l'île de Bahreïn, l'île de Muharraq, Umm an Nasan et Sitra. Le pays bénéficie d'hivers doux, mais subit des étés très chauds et particulièrement humides. Les ressources naturelles de Bahreïn sont principalement énergétiques avec le pétrole et le gaz naturel, mais la pêche est également une activité majeure, ainsi que la récolte des perles. Le désert représente 92 % du territoire, et les terres arables sont en voie de disparition avec moins de 2,8 %. La désertification est un enjeu environnemental majeur à Bahreïn en raison de la dégradation des zones cultivables déjà limitées et des zones côtières (urbanisation des littoraux, dégâts sur les récifs de coraux, pollution de la flore aquatique et nombreux rejets pétroliers). Le pays est également touché par des périodes de sécheresse ainsi que des tempêtes de sable et doit faire face au problème de la salinisation de l'eau de source du territoire due à l'utilisation de techniques agricoles intensives. Climat Bahreïn possède un climat aride et enregistre deux saisons : un été extrêmement chaud, et un hiver relativement doux. Pendant les mois d'été, d'avril à octobre, les températures avoisinent en moyenne l'après-midi ; l'hiver, de novembre à mars, elles descendent entre 10 et . Les mers autour de Bahreïn sont peu profondes et chauffent rapidement en été, produisant une grande humidité, principalement la nuit. Les températures estivales peuvent parfois atteindre , et l'humidité ambiante rend la saison très inconfortable sans climatisation. De plus, un vent chaud et sec venu du sud, appelé , souffle périodiquement à travers le Sud du pays jusqu'à Manama en été. Les pluies sont rares et se produisent l'hiver, avec un maximum enregistré à , et, en présence de pluie ou non, l'humidité dépasse souvent les 90 %. Le () est un vent hivernal venu du nord-ouest amenant de l'air humide sur les îles. Quelle que soit la saison, les températures sont globalement uniformes sur l'ensemble de l'archipel. Histoire Le protectorat britannique du à 1971 Les Britanniques sont présents à Bahreïn et dans le reste du golfe dès le . Mais des rivalités importantes existent entre les différentes tribus du golfe (notamment entre celles de Mascate, de Bahreïn et du Koweït, et l’expansion des Wahhabites). Ces tensions poussent les Britanniques à intervenir pour maintenir la paix et la sécurité de la route des Indes. C'est ce contexte que les Britanniques mettent en place divers traités de paix pour pacifier la région. Ainsi, nous retrouvons deux traités majeurs, celui de 1820 et celui de paix perpétuelle, qui est signé en 1853. Mais le cheikh de Bahreïn ne signe pas ce traité de paix perpétuelle avec les Britanniques et conclut un traité avec la Perse en 1860, pour asseoir son pouvoir sur les autres tribus. La Grande-Bretagne voit dans cet agissement une contrainte à ses intérêts et intervient militairement à Bahreïn pour forcer le cheikh de Bahreïn à signer un traité de paix perpétuelle avec elle en mai 1861. En plus de ce nouveau traité, plusieurs conditions sont posées au cheikh : celui-ci doit reconnaître les traités déjà signés entre la Grande-Bretagne et ses prédécesseurs, il peut recevoir l’aide militaire de la Grande-Bretagne, en échange de quoi il s’engage à ne pas faire la guerre, et enfin la Grande-Bretagne bénéficiera de liens commerciaux particuliers avec Bahreïn. Ce traité est complété par un autre en 1880, dans lequel il est indiqué que les cheikhs de Bahreïn (celui présent et ceux à venir) ne peuvent nouer de liens avec d’autres États, sans l’accord de la Grande-Bretagne. En plus des rivalités avec les pays alentour et les conditions posées par la Grande-Bretagne, Bahreïn doit également régler des conflits de pouvoir internes à la famille Al Khalifa. Cette dynastie a été fondée par le cheikh Ahmad Ibn Muhammad Al-Khalifa en 1783, après avoir chassé les Perses présents sur son territoire du . Un système avec un double souverain est alors mis en place et dure jusqu'en 1869, ce qui renforce les querelles familiales. Entre-temps, les Al Khalifa occupent le Qatar de 1766 à 1867, ce qui provoque des ripostes entre les Qataris et les Barheïniens. En 1869, les Britanniques nomment le cheikh Isa Ibn Ali al-Khalifa au pouvoir, afin de mettre un terme aux discordes familiales et également pour rétablir l'ordre avec le Qatar. Celui-ci s’appuie sur les Britanniques pour garantir son autorité face aux Perses et aux Ottomans. Un nouveau traité est signé en 1880, pour asseoir davantage la mainmise de la Grande-Bretagne sur la politique internationale de Bahreïn. En 1956, à la suite de la guerre du Golfe, les Britanniques renforcent leurs forces armées dans le Golfe, et notamment à Bahreïn. Mais prétextant des difficultés économiques, ils choisissent finalement de se retirer en 1971. Le 15 août 1971, Bahreïn proclame son indépendance. La proclamation de l’indépendance de Bahreïn entraîne l’abolition des traités signés avec la Grande-Bretagne, mais les liens d’amitié subsistent entre les deux États. Politique Monarchie Bahreïn est une monarchie constitutionnelle, dirigée par le roi Hamed ben Issa Al Khalifa. L'« émirat » de Bahreïn a modifié son nom en « royaume » en 2002, mais sans changement concret. L'Assemblée nationale est composée de deux chambres, celle du Conseil des représentants (Majlis Al-Nuwab), la chambre basse, et celle du Conseil consultatif (Majlis Al-Shura), la chambre haute, dotées de chacune, depuis la proclamation de la nouvelle Constitution par le roi Hamad Al Khalifa le . La découverte du pétrole dans l'Entre-deux-guerres apporta la modernisation à Bahreïn et augmenta son influence politique mondiale, doublant l'intérêt qu'avait la Grande-Bretagne pour l'île. En 1973, l'émir Sheikh Issa ben Salmane Al Khalifa () fonde ses réformes sur une constitution. Celle-ci soulignait le caractère héréditaire de la domination du clan et créait une assemblée nationale de , dont 30 étaient élus et 14 nommés. Cette assemblée fut dissoute en 1975, après qu’un décret relatif à la sécurité nationale et violant les droits individuels fut la source d’intenses débats. Cette assemblée fut restaurée quand Hamed ben Issa Al Khalifa prit le pouvoir après son père. Droits de l'homme Les réformes politiques et les progrès sur les questions des droits de l'homme représentaient une avancée prudente pour le royaume de Bahreïn. Ceux-ci sont matérialisés par l'adoption d'une « charte nationale », en février 2001, prévoyant la restauration des institutions et en particulier, celle du Parlement. En outre, le 14 février 2002, un décret royal concrétise la création du parlement, qui est désormais bicaméral, grâce à un amendement de la constitution ; et permet dans le même temps, d'accorder le droit de vote et d'éligibilité aux femmes. Cependant, Amnesty International a visité le pays fin octobre 2010 et entrepris des recherches sur place dans le but de . La délégation a rencontré des représentants du gouvernement ainsi que des détenus, leurs familles et leurs avocats. Après des troubles en partie violents, en août et septembre 2010, des centaines de personnes ont été emprisonnées. Parmi ces individus, 23 partisans de l’opposition politique ont été retenus dans une prison secrète et affirment avoir été torturés. Bien que les prisonniers aient déposé plainte pour torture devant la justice, les autorités n’ont mené aucune enquête sur ces allégations. Les informations à ce sujet ont été restreintes, l’accès aux prévenus ainsi qu’à leurs avocats a été rendu difficile. Les sites web, les lettres d'infos et autres médias d’opposition ont été interdits. Le droit de réunion a été limité et les organisations des droits de l’homme ont été muselées. Amnesty International exige du gouvernement de Bahreïn de mettre un terme immédiat à la torture et de ne faire recours en aucun cas à la force et à la violence à l’encontre des protestations pacifiques. En 2014, les députés avaient condamné toutes les violations des droits de l'homme et ont appelé à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les prisonniers de conscience, des militants politiques, des journalistes, des défenseurs des droits de l'homme et des manifestants pacifiques. Le Parlement avait exprimé sa profonde préoccupation au traitement donné par les autorités bahreïniennes à Nabil Rajab et à d'autres défenseurs des droits de l'homme. En 2017, les arrestations arbitraires, harcèlements et tortures se sont multipliés à Bahreïn selon un rapport d’Amnesty international. Le 13 septembre 2020, Kameel Juma Hasan a été condamné à cinq ans de prison dans un procès de 39 accusés, qui, tous citoyens chiites, reflétaient une discrimination dans le système de justice pénale du gouvernement sunnite. En janvier 2020, Amnesty International avait reçu des informations crédibles dans lesquelles Kameel avait été contraint de signer des «aveux» préparés par les interrogateurs après avoir été battu et contraint de se tenir debout pendant longtemps. Récemment, il a occupé le centre de réforme et de réadaptation pour mineurs de Dry Dock. Il a été accusé de plus de 20 poursuites distinctes fondées sur des manifestations contre la monarchie bahreïnite. Il semblait avoir été pris pour cible parce que sa mère Najah Ahmed Yusuf, qui a été arbitrairement détenue de 2017 à 2019, a parlé de ses abus dans le centre de détention. Le , trois prisonniers politiques bahreïnis avaient fait appel à Lewis Hamilton pour qu'il l'aide à dénoncer les violations présumées des droits de l'homme à Bahreïn. Selon le rapport d'enquête d'Amnesty International, un religieux chiite Cheikh Zuhair Jasim Abbas a été arrêté et s'est vu refuser tout contact avec sa famille depuis fin . En outre, il a souffert de torture et d'autres mauvais traitements au cours des cinq derniers mois. Il n'a reçu de l'eau que deux fois par jour et battu avec des tuyaux. Le , Lewis Hamilton a attiré l’attention sur le problème des droits de l'homme à Bahreïn : cet État détourne l’attention de ce problème grâce (entre autres) à des événements sportifs de ce genre. Le , cent soixante-six prisonniers ont été libérés de la prison de Jaw. Les détenus poursuivraient leurs peines sous surveillance électronique. Cependant, trois personnes ont été infectées dans la prison. Des dizaines de prisonniers seraient contaminés et blâmeraient la surpopulation carcérale. Le 30 juillet 2021, seize organisations internationales de défense des droits de l'homme, inclus Amnesty International et l'Institut des droits et de la démocratie bahreïnienne (BIRD) ont appelé Bahreïn à la libération immédiate d'Abdeljalil Al-Singace, qui est en détention depuis dix ans et le 8 juillet 2021, il a poursuivi la grève de la faim. En outre, il souffrait de maladies chroniques et a été soumis à une «négligence médicale prolongée». Il a été arrêté conspirer contre le régime après avoir participé à des manifestations antigouvernementales en 2011. Le 4 août 2021, Justine Bénin, député de la Guadeloupe, a interrogé le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, sur son engagement à assurer le respect de la dignité humaine et de la liberté politique à Bahreïn. Elle a attiré l'attention sur le manque croissant de respect des droits de l'homme à Bahreïn et la répression par les autorités de tous les chiffres de l'opposition. En outre, plusieurs parlementaires européens ont exprimé leur profonde préoccupation concernant la situation à Bahreïn et ont appelé au gouvernement à protéger les droits humains de ses citoyens. Selon le EuroMed Droits, l’approche des autorités de la Bahreïnienne d'élimination de la citoyenneté des opposants et de les déporter arbitrairement a créé une nouvelle difficulté car leurs enfants ne sont pas en mesure d'obtenir des droits de citoyenneté. Entre 2011 et 2019, les autorités de Bahreïnien ont utilisé des arrêts judiciaires et des ordonnances royales et ministérielles de révoquer la citoyenneté d'environ 985 adversaires et de militants. Les autorités ont rétabli la citoyenneté à 551 d'entre eux au fil du temps, mais les 434 restants sont encore apatrides. Certaines de ces personnes servent des peines de prison allant de 15 ans à la vie, tandis que d'autres ont été déportées après avoir purgé leur temps. Selon de nouvelles données, 607 enfants ont été soumis à diverses formes d'abus physique tout en détention dans des prisons de Bahreïni au cours des dix dernières années. Pendant les interrogatoires, ils ont été intimidés et torturés physiquement. Après avoir initialement nié tout acte répréhensible, un certain nombre de déclarations fabriquées par des mineurs ont été modifiées pour accepter les accusations nivelées contre eux, des revendications corroborantes d'être torturées verbalement et physiquement par des fonctionnaires afin de contraindre les aveux par la force. En outre, entre 2011 et 2021, au moins 193 enfants ont été condamnés à une prison. Certaines personnes ont reçu des peines de vie. Bahreïn, un pays principalement chiite dirigé par une monarchie sunnite, est bien connu pour les violations des droits de l'homme. Depuis 2011, le petit archipel du golfe a craqué la dissidence lorsqu'il déposait des manifestations avec le soutien de l'Arabie saoudite. En octobre 2021, un projet de loi publié par le comité des crédits du Sénat, qui a abordé les violations des droits de l'homme en cours à Bahreïn par le gouvernement de Bahreïn. Le Comité était préoccupé par l'utilisation généralisée de la détention arbitraire, de la torture, des violations de la procédure régulière et des procès inéquitables à Bahreïn. Ils ont également appelé à la libération immédiate et inconditionnelle d'individus emprisonnés pour une expression pacifique, y compris des membres des partis d'opposition, des militants de la société civile et des journalistes indépendants. Le 25 novembre 2021, ADHRB a révélé que Husain Ali Matar a été arrêté sans mandat après avoir été convoqué par un agent ministère de l'Intérieur (MOI) par téléphone quand il était étudiant de 16 ans. Après cela, il a été torturé physiquement et psychologiquement avant d'être obligé d'avouer. Récemment, il purge son mandat à la prison New Dry Dock, Bahreïn. L'ADHRB a exhorté le gouvernement de Bahreïn à inverser le procès d'Husain, qui a été marqué par des violations du droit à un procès équitable et a également exhorté les autorités de Bahreïn à examiner les allégations de torture et des mauvais traitements afin de poursuivre les tortionnaires. Printemps arabe Depuis le 14 février 2011, le pouvoir en place fait face à des manifestations populaires et politiques dans la lignée du Printemps arabe. Le royaume a alors décidé de recourir à la violence en usant de la torture, des assassinats et des arrestations arbitraires à l'encontre des manifestants. L'Arabie saoudite envahit Bahreïn avec des troupes du Conseil de coopération du Golfe en mars 2011 pour écraser la révolte démocratique et ses demandes de monarchie constitutionnelle, causant la mort de nombreuses personnes. Il est à noter que le pays a toujours eu des forces de protections étrangères sur son sol, notamment saoudiennes et américaines. En 2013, des manifestations de moindre ampleur contre le régime continueraient. Après deux ans de répression, le bilan s'établit à plus de , dont . La détention et le procès d'Ayat Al-Qurmezi, font de la poétesse et étudiante, une des figures du printemps arabe bahreïnien. Politique étrangère La monarchie est alignée ainsi sur ses deux voisins, protecteurs et donneurs d’ordres, saoudien et émirati. Ses rapports avec l'Arabie saoudite se sont toutefois momentanément détériorés en 2004 à la suite de la signature par Bahreïn d'un traité de libre-échange avec les États-Unis sans consultation préalable du Conseil de coopération du Golfe (CGG), qui regroupe les six monarchies de la péninsule arabe et qui est censé gérer ce type de traité. En représailles, l'Arabie saoudite a suspendu pendant plusieurs mois le versement des revenus issus du gisement pétrolier d'Abou Safah, que se partagent les deux pays. Bahreïn se joint en 2015 à la coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite au Yémen et en 2017 au blocus contre le Qatar. Bahreïn bénéficie de rapports étroits avec le Royaume-Uni, son ancienne puissance coloniale. Celui-ci détient une base navale sur l'archipel, entretient une coopération sécuritaire et le soutient sur le plan diplomatique, célébrant rituellement depuis des décennies ses « progrès en matière de droits de l'homme ». Bahreïn et Israël concluent en 2020, sous l'égide des États-Unis, un accord de normalisation de leurs relations. Bahreïn est ainsi le quatrième pays arabe — après l’Égypte, la Jordanie et les Émirats arabes unis — à conclure un accord de ce type avec l’État juif. Cet accord a été considéré comme un « coup de poignard dans le dos » par l'Autorité palestinienne. Le chef du Mossad israélien rencontre par la suite de hauts responsables bahreïniens afin de renforcer leurs relations dans les domaines de la sécurité et du renseignement. Ce rapprochement a été dans l’ensemble rejeté par la population et condamné par les partis d'opposition au régime. Bahreïn accueille la Cinquième flotte des États-Unis. Subdivisions Les premières élections « municipales » à Bahreïn se sont tenues en juillet 1919 ; les membres de la municipalité étaient alors élus annuellement. Partant d'une seule « commune » en 1919, le nombre passe à quatre en 1960 (Manama, Hidd, Muharraq et Riffa), pour atteindre douze communes dans les années 1990. Toutes ces communes étaient administrées depuis Manama sous le couvert d'un conseil municipal central, dont les membres étaient désignés par le roi. Les premières élections municipales après l'indépendance en 1971 se sont tenues en 2002, avec une refonte des subdivisions communales pour créer cinq gouvernorats, chacun d'entre-eux étant administré par un gouverneur. Depuis septembre 2010 il n'y a plus que quatre gouvernorats. Économie L’économie de Bahreïn est fortement tributaire du pétrole qui représente 60 % des exportations du pays, 70 % des revenus du gouvernement et 30 % du PIB. Bahreïn est le troisième pays du golfe Persique à avoir foré du pétrole en 1932 (après l'Iran et l'Irak) mais est également le premier à avoir asséché ses réserves de pétrole, l’Arabie saoudite lui venant en aide en lui cédant les revenus du champ pétrolier off-shore d'Abou Safa à cheval sur les deux territoires. Le pays a également des richesses agricoles et perlières de par sa situation géographique. La santé économique du pays fluctue avec la variation du prix de l’or noir : ainsi, pendant et après la guerre du Golfe, une grande part des exportations se compose de produits pétroliers transformés à partir de brut importé. Avec des équipements de communication et de transport fortement développés, Bahreïn accueille de nombreuses multinationales ayant des activités dans la région, développant notamment les services financiers, Bahreïn possédant la réglementation fiscale la plus basse du golfe Persique. Le secteur du bâtiment, avec de nombreux projets, est un autre moteur de l’activité. Néanmoins le chômage, particulièrement chez les jeunes, et l'épuisement des réserves de pétrole et d’eau souterraine sont des problèmes économiques à long terme. Le pays dispose d'une large liberté économique et d'une grande stabilité juridique, le Index of Economic Freedom de 2013 classe le pays en liberté économique. Selon le ministère des Finances de Bahreïn, le produit intérieur brut réel du royaume a diminué de 6,9% par an au troisième trimestre de 2020. Cependant, au cours de la même période, l'économie a progressé de 1,4% en rythme trimestriel. L'économie bahreïnite avait été affectée par la pandémie de Covid-19, qui a poussé le gouvernement à approuver un plan financier de de dinars ( de dollars), alloué en priorité pour aider l'économie à faire face. La dette du pays s'élève en 2020 à 44,5 milliards de dollars, soit 130 % du PIB. Elle devrait grimper à 155 % du PIB en 2026 selon les estimations du FMI. Les dépenses militaires expliquent principalement cette hausse de la dette. Infrastructures Bahreïn possède un aéroport : l'aéroport international de Bahreïn (Muharraq International), dont le code AITA est BAH. Une des plus hautes tours se nomme la Trust Tower. Télécommunications Le secteur des télécommunications à Bahreïn a officiellement débuté en 1981 avec la création de la première entreprise, , qui détient le monopole jusqu'en 2004. En 1981, le pays compte et en 1999, Batelco annonce plus de . En 2002, sous la pression des organismes internationaux, Bahreïn met en place des lois sur les télécommunications, ce qui implique la création d'un groupe indépendant de régulation : la (). En 2004, Zain (une branche de Vodafone) commence ses opérations à Bahreïn et en 2010, VIVA (détenu par STC Group) devient la troisième entreprise à proposer ses services de téléphone mobile. En 2012, le pays compte et plus de soit près d'un million de plus que le nombre d'habitants. Bahreïn est connecté à Internet depuis 1995 avec le suffixe de domaine « .bh ». La connectivité du pays (une statistique mesurant à la fois l'accès à Internet et aux lignes de téléphone mobile) est de 210,4 % par personne, soit largement plus que la moyenne des pays du golfe (135,37 %), soit un taux de pénétration de 77 % de la population. Compte tenu de la population totale, Bahreïn possède l'une des meilleures couverture réseau de tout le Moyen-Orient, avec un grand nombre de fournisseurs d'accès à Internet (22 en 2012). Le nombre de connectés à internet est exponentiel, passé de en 2000 à en 2008 puis à en 2012. Cependant, Bahreïn est classé en 2012 par Reporters sans frontières comme l'un des ennemis d'Internet en raison de la censure et de la surveillance organisée par le gouvernement (le FAI Batelco est géré par la famille royale). RSF demande également la libération des journalistes et des cyber-activistes emprisonnés. Les chaînes de radio et de télévision nationales sont gérées par le gouvernement. Démographie Population Un recensement officiel en 2010 fait état de , dont et . Les résultats d'un recensement équivalent en 2001 ne comptabilisaient que , dont et , ce qui représente une augmentation de près de 90 % en une décennie. Le pays passe la barre d'un million d'habitants en 2007. La proportion d'expatriés s'est également inversée, passant de 38 à 54 %. Si la population locale est d'origine arabe, un grand nombre de non-nationaux sont originaires d'Asie du Sud (Philippines, Inde, Pakistan, Sri Lanka) ou d'Iran. Les Indiens forment la plus grande communauté expatriée à Bahreïn, avec plus de en 2008. La plupart des non-nationaux ayant immigré à Bahreïn sont des hommes. Bahreïn est le quatrième État souverain le plus densément peuplé du monde (sans compter les cités-États), avec une densité de en 2010. La majorité de la population est concentrée au nord du pays, le Gouvernorat du Sud étant le moins peuplé de Bahreïn. Le nord du pays est tellement urbanisé qu'il est parfois considéré comme une seule et même aire urbaine. Religion La religion d'État est l'islam et la plupart des Bahreïniens sont musulmans. Selon le recensement national officiel de 2001 81,2 % de la population est musulmane. Les chrétiens issus de l'immigration totalisent 9 % des habitants. Les 9,8 % restants se répartissent entre hindouistes et bouddhistes. Entre trente et cinquante juifs vivent également dans le pays (une synagogue existe dans la capitale), ainsi qu'une petite communauté de foi bahá’íe. Parmi les musulmans, la proportion de chiites dépasse les 65 %, probablement un héritage de deux siècles de domination perse, mais il n'existe pas de statistiques officielles sur ces chiffres. Les chiites sont de courant jafarite, les autres musulmans sont sunnites. Parmi les sunnites, la famille régnante Al Khalifa suit l'école malékite, comme certaines tribus qui la soutiennent. En raison de l'influx massif d'immigrants venus de pays non-musulmans, comme l'Inde, les Philippines ou le Sri Lanka, le pourcentage de musulmans dans le pays a diminué ces dernières années. D'après le recensement de 2010, le pourcentage de musulmans est de 70,2 % (l'étude ne différenciait pas les autres religions entre elles). Éducation Le taux d'alphabétisation est de 88,80 % (2007). Santé Langues L'arabe est la langue officielle de Bahreïn, bien que l'anglais soit très largement utilisé. L'arabe bahreïnien est le dialecte le plus parlé à Bahreïn parmi les multiples dialectes de la langue arabe. Parmi la population non-bahreïnienne, de nombreuses personnes parlent persan, la langue officielle de l'Iran, ou ourdou, celle du Pakistan. Les langues indiennes, le malayalam et l'hindi principalement, sont également largement parlées par la communauté expatriée. La plupart des entreprises et institutions commerciales, ainsi que les panneaux de signalisations, sont bilingues et proposent des indications à la fois en arabe et en anglais. Culture Arts L'île de Bahreïn pourrait être la Dilmun antique, un pays insulaire que l'on retrouve mentionné durant toute l'histoire de la Mésopotamie ancienne, depuis le jusqu'au milieu du , bien que l'île de Failaka au Koweït et, à un moindre titre, l’île de Tarout, sur les territoires côtiers du nord-est de la péninsule d'Arabie, soient également candidats. Dilmun pourvoyait les royaumes mésopotamiens en bois, en pierres précieuses et en cuivre mais ces produits venaient en fait d'autres régions, comme Magan (Oman) pour le cuivre ou Meluhha (la vallée de l'Indus), et ne faisaient que transiter par l'île. Dilmun est mentionnée dans de nombreux textes mythologiques mésopotamiens, en particulier dans Enki et Ninhursag qui attribue la création de Dilmun au dieu sumérien Enki (qui en fit sa résidence et un Jardin d'Abondance présentant des similitudes avec le paradis terrestre ou le jardin d'Éden où Dieu aurait créé l'Homme), dans le récit sumérien de la Création Enuma elish (ce récit apparaît comme le texte inspirateur de la Genèse. En effet, selon l'archéologue israélien Israël Finkelstein (La Bible Dévoilée 2001), le récit de la Genèse ainsi que les autres textes de l'Ancien Testament auraient été rédigés à l'époque du roi Josias ( roi de Juda de -639 à -609 BC). Cette datation officielle basée sur de longues années d'étude archéologiques, place de fait les textes sumériens (fin du millénaire, début du millénaire) comme historiquement bien antérieurs à ceux qui ont servi à composer l'Ancien Testament). Dans le Poème du Supersage où est décrit le mythe mésopotamien de la Création des hommes (créés, sur proposition du dieu Ea / Enki, à l’image des dieux, et façonnés dans de l’argile, argile auquel la déesse-mère Ninmah insuffla la vie), et dans le passage de l’Épopée de Gilgamesh où est décrit le Déluge : on y voit le héros de l'Arche, appelé Ziusudra / Atrahasis / Uta-Napishtim (qui deviendra Noé sous le règne de Josias), aller s'établir dans le Jardin de Dilmun en compagnie d’Ea, après qu’Enlil le dieu suprême lui eut accordé l’immortalité. Bahreïn est l'un des pays les plus actifs dans le domaine de l'art contemporain. Il compte 3 associations nationales pour les arts plastiques et un certain nombre de galeries. Le Centre d'art Riwaq est fondé en 1998 par Bayan Kanoo. Cet espace qui a commencé avec la structure d'une galerie présente la génération des jeunes artistes du pays (Waheeda Malullah, Anas Al-Cheikh). Un certain nombre d'entre eux ont participé à la Biennale de Charjah. Sport Depuis 2004, le royaume accueille chaque année le Grand Prix automobile de Bahreïn de Formule 1. La course se déroule sur le circuit international de Sakhir. L'édition 2011 fut annulée à la suite des émeutes populaires qui ont secoué le pays. Depuis l'édition de 2014, la course a la particularité de se dérouler de nuit, alors qu'auparavant, elle se déroulait de jour. En août 2020, le royaume de Bahreïn a acheté une participation mineure dans le Paris Football Club. Le but, selon les propriétaires de L'Équipe, étant d'attirer des touristes dans le royaume, ce qui pourrait aider à maintenir les dommages à la réputation causés au pays pendant le Printemps arabe. Les antécédents de Bahreïn en matière de droits de l'homme sont entachés d'abus, où les dissidents ont longtemps été écrasés pour avoir dénoncé le régime. Un rapport de l'Institut de Bahreïn pour les droits et la démocratie en 2020 a déclaré que le pays reste intolérant envers les manifestations politiques, les voix critiques et les critiques en ligne. En 2019, plus de ont été condamnées lors de procès de masse, où la justice a négligé les preuves physiques des pratiques de torture dans les centres de détention de Bahreïn, tout en s'appuyant sur des aveux. Fêtes et jours fériés Le , Bahreïn a modifié les dates de ses weekends, anciennement les jeudis et vendredis pour les vendredis et samedis, afin d'avoir un jour en commun avec les weekends des autres pays du monde. Codes Bahreïn a pour codes : A9C, selon la liste des préfixes OACI d'immatriculation des aéronefs ; BA, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-2 ; BH, selon la liste des codes pays ISO 3166-1 alpha-2 ; BHR, selon la liste des codes pays ISO 3166-1 alpha-3 ; BHR, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-3 ; BRN, selon la liste des codes pays du CIO ; BRN, selon la liste des codes internationaux des plaques minéralogiques ; OB, selon la liste des préfixes des codes OACI des aéroports. Notes et références Notes Références Voir aussi Bibliographie Collectif, Chronique du Bahreïn, Mediatoon Publishing, 2012. Rémy Leveau, Frédéric Charillon (dir.), Monarchies du Golfe, la Documentation française, 2005. . Gholam-Reza Tadjbakhche, La question des Iles Bahreïn, Pedone, 1960. . . . . . . « Bérose », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, , 1878. « Xisuthre », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, , 1878. (Olympiques, IX, 42-53). Épicharme, Pyrrha (papyrus d'Oxyrhynque, XXV, 2427, 1 et 27). (I, 163-312). (I, 7, 2 ; III, 14, 5). Filmographie Stéphanie Lamorré, « Bahreïn, plongée dans un pays interdit », film documentaire, 2012, 52 min, Arte, France. Articles connexes Soulèvement bahreïnien Bombardement du Bahreïn pendant la Seconde Guerre mondiale Place de la Perle (Manama) Dilmun Manama Liste de journaux à Bahreïn Liste des souverains de Bahreïn Circuit international de Sakhir Gouvernorat (Bahreïn) Aéroport international de Bahreïn Liste des îles de Bahreïn Forces armées bahreïnies Ports antiques du Golfe persique Liens externes Archipel dans le golfe Persique
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Belize
Belize
Le Bélize, ou le Belize ( ; ), est un royaume du Commonwealth (monarchie constitutionnelle unitaire dotée d'un régime parlementaire à tendance ministérielle), dont le territoire est situé en Amérique centrale, à l'est-sud-est du Mexique et au nord-est du Guatemala. Le pays a pour capitale Belmopan. Sa devise est (« Je fleuris à l'ombre ») et son drapeau est constitué de trois bandes horizontales respectivement rouge, bleue et rouge, avec au centre les armoiries du Belize. Son hymne est Land of the Free et sa monnaie est le dollar bélizien. La fête nationale se célèbre le 21 septembre, pour commémorer l'indépendance du pays, vis-à-vis du Royaume-Uni, en 1981. Sa langue officielle est l'anglais, mais l'espagnol, le kriol (créole), le maya et le garifuna sont également parlées. 58 % de la population bélizienne est de confession catholique et 34 % est de confession protestante. En 2021 et depuis plus d'une décennie, le Belize est un paradis fiscal figurant chaque année dans la liste des « principales juridictions de blanchiment d'argent » dans le monde et il est apparu très fréquemment dans les Pandora Papers. Toponymie Le Bélize se nommait le Honduras britannique avant son indépendance. La dénomination actuelle provient du nom de l’ancienne capitale — Bélize — et du fleuve du même nom. Civilisation maya Cette civilisation amérindienne a occupé le Belize, comme les territoires proches du Yucatán (Mexique) et Guatemala. Se visitent notamment : la cité de Xunantunich qui prospéra entre 600 et 900 ap. J.-C. Les touristes peuvent observer la canopée depuis le sommet de la pyramide d' ; Caracol et ses au ; Lubaantun, dont les temples ont été dynamités par les conquistadors à la recherche d'or. Histoire - : expansion de la civilisation maya depuis le Nord de la péninsule du Yucatán Au , on comptait parmi les repaires de corsaires, pirates et flibustiers, huguenots ou puritains, la côte de Belize. 1588 : victoire britannique sur l'Armada espagnole. 1763 : les Britanniques exportent le bois, et en échange ils protègent les Espagnols contre la piraterie. 1765 : adoption de la première constitution de Belize, le Burnaby's code. 1783 : les Britanniques quittent la côte des Mosquitos (au Nicaragua). 1798 : bataille de St George's Caye : lors des guerres de la Révolution française, une expédition navale montée par les Espagnols, alliés de la France, est repoussée le . 1802 : immigration du peuple garifuna depuis l'île Saint-Vincent. 1862 : la colonie est baptisée « Honduras britannique ». Depuis 1854, les habitants les plus riches élisaient au suffrage censitaire une Assemblée de notables qui est remplacée par un Conseil législatif désigné par la monarchie britannique. 1919 : la population noire se soulève pour contester la suprématie blanche. 1934 : important mouvement social contre la crise économique et le chômage. 1935 : les élections sont rétablies, mais seul 1,8 % de la population est en droit de voter 1954 : les femmes obtiennent le droit de vote 1981 : indépendance du Belize, en qualité de royaume du Commonwealth. 1983 : tentative d'annexion de la moitié sud du pays par le Guatemala. 1994 : le Guatemala réclame un accès élargi à la mer des Caraïbes. 2000 : l'ouragan Keith dévaste le pays. 2002 : accord bilatéral avec Cuba pour promouvoir le tourisme. 2003 : Said Wilbert Musa entame son second mandat de Premier ministre après la victoire de son parti du PUP (parti uni du peuple). 2008 : victoire de l'UDP aux élections générales après deux mandats successifs du PUP. 2008 : en , le Belize et le Guatemala ont signé un accord visant à soumettre les différends territoriaux à la Cour internationale de justice, après des référendums dans les deux pays (qui n’ont eu lieu qu’en 2018 au Guatemala et 2019 au Belize). Le Guatemala et le Belize participent aux mesures de confiance approuvées par l’OEA (Organisation des États américains), notamment le projet d’échange linguistique entre le Guatemala et le Belize. 2019 : le référendum bélizien de 2019 au sujet des revendications territoriales du Guatemala (60% du pays, au sud du fleuve Sibun) donne un résultat favorable à la médiation de la Cour internationale de justice. Géographie Le Belize occupe une surface de , il possède de frontière avec le Mexique au nord, avec le Guatemala au sud et à l'ouest et une façade maritime donnant sur la mer des Caraïbes comprenant de côtes. Le Nord du Belize consiste principalement en des plaines côtières plates et marécageuses, aux lieux fortement forestiers. Au sud se trouve un registre de basse montagne des monts Maya, dont le point le plus élevé au Belize est la crête de Victoria culminant à . Le Belize est situé entre les fleuves Hondo et Sarstoon, avec le fleuve Belize s'écoulant au centre du pays. Tout le long des côtes de la mer des Caraïbes se trouve une barrière de corail de . Émergeant des haut-fonds, on dénombre environ 450 îles et îlots appelés cayes. En mer, le trou bleu dit Great Blue Hole, avec ses de profondeur, est célèbre depuis les plongées du commandant Cousteau en 1971. Le climat local est tropical et est généralement très chaud et humide. La saison des pluies se déroule de mai à novembre avec des risques habituels mais fréquents comme les ouragans et les inondations. Politique Le Belize est une démocratie parlementaire et membre du Commonwealth. Le chef d'État est actuellement la reine , représentée dans le pays par un gouverneur général, qui doit avoir la nationalité bélizienne. L'organe exécutif primaire du gouvernement est le conseil des ministres, mené par le Premier ministre qui est chef du gouvernement. Les ministres du conseil sont des membres du parti politique majoritaire au parlement et tiennent habituellement des sièges d'élus en même temps que leurs positions de ministre. Le parlement du Belize est bicaméral, c’est l'Assemblée nationale, laquelle se compose d'une Chambre des représentants et d'un Sénat. Les de la Chambre des représentants sont élus pour cinq ans au suffrage populaire. Les membres du Sénat sont au nombre de treize, six sont choisis par le Premier ministre, trois par le chef de l'opposition, un sur recommandation du Conseil des Églises du Belize et de l'Association évangélique des Églises, un sur recommandation de la Chambre de commerce et d'industrie du Belize et du Conseil des entreprises du Belize, un sur recommandation du Congrès national des syndicats du Belize et du Comité de direction de la société civile et un par les organisations non gouvernementales (ONG) en règle. Le Sénat est dirigé par un président, qui est un membre abstentionniste désigné par la partie régissant. Le Belize est un membre actif de la Communauté caribéenne (Caricom). L'homosexualité était illégale et pouvait conduire à d'emprisonnement. Districts Le Belize est divisé en 6 districts : district de Belize ; district de Cayo ; district de Corozal ; district d'Orange Walk ; district de Stann Creek ; district de Toledo. Économie Le Belize est considéré comme un paradis fiscal d'après The Guardian (2016). Jusqu'en 2019, il figure sur la liste noire de l'Union européenne des pays jugés non coopératifs. Le , des mouvements populaires assez violents ont eu lieu lors de la mise en place de nouvelles taxes. Criminalité En 2015, le Bélize affiche le taux de 44,7 homicides pour , l'un des plus élevés au monde. Démographie Peuplé de au , le Belize connaît une croissance économique positive et comporte un indice de développement humain élevé. Groupes ethniques La plupart des Béliziens sont d'origine multiraciale : la moitié de la population est d'ascendance amérindienne et européenne (Mestizos), un quart d'ascendance africaine et européenne (Créoles) et environ 6 % d'ascendance africaine et amérindienne (Garifunas). Le reste de la population est composé de Mayas, de Blancs, dont une importante population mennonite, et des personnes d'ascendance asiatique. Langues L'anglais est la langue officielle du Belize, ainsi que la langue la plus parlée. Toutefois, selon le recensement de 2010, 63 % des Béliziens sont capables de tenir une conversation en anglais. 56,6 % des habitants sont par ailleurs capables de tenir une conversation en espagnol et 44,6 % peuvent le faire en kriol. L'anglais et le kriol prédominent le long de la côte, ainsi que dans le centre et le Sud du pays. Dans l'Ouest et le Nord, l'espagnol est plus répandu. Les divers groupes mayas parlent une langue maya, ainsi qu'un dialecte du créole anglais, similaire aux dialectes créoles des îles anglophones des Caraïbes. Des communautés du sud du pays parlent surtout le Garifuna. Religions Culture Patrimoine Musées et autres institutions Liste du patrimoine mondial Le programme Patrimoine mondial (UNESCO, 1971) a inscrit dans sa liste du patrimoine mondial (au ) : Liste du patrimoine mondial au Belize. Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité Le programme Patrimoine culturel immatériel (UNESCO, 2003) a inscrit dans sa liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité (au ) : 2008 : la langue, la danse et la musique des Garifunas. Registre international Mémoire du monde Le programme Mémoire du monde (UNESCO, 1992) a inscrit dans son registre international Mémoire du monde (au ) : 2009 : registres des esclaves des Antilles britanniques 1817-1834 (Bahamas, Belize, Bermuda, Dominique, Jamaïque, St Kitts, Trinité-et-Tobago, Royaume-Uni). Fêtes et jours fériés Communications Lignes de téléphone : () ( en 1997). Téléphones portables : () ( en 1997). Utilisateurs d'Internet : () ( en 2000). Nombre de fournisseurs d'accès Internet : 6 (en 2007). Postes de radio : (en 1997). Postes de télévision : (en 1997). Transports Routes : (dont goudronnés) (en 2011). Voies navigables : (en 2011). Nombre d'aéroports : 47 (dont 6 avec des pistes goudronnées) (en 2013). Codes Le Belize a pour codes : BH (ancien code), selon la liste des codes internationaux des plaques minéralogiques ; BH selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-2 ; BIZ, selon la liste des codes pays du CIO ; BLZ, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-3 ; BLZ, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-3 ; BZ, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-2 ; BZ (nouveau code), selon la liste des codes internationaux des plaques minéralogiques ; MZ, selon la liste des préfixes des codes OACI des aéroports ; V3, selon la liste des préfixes OACI d'immatriculation des aéronefs. Cinéma La Province oubliée, film documentaire d'Oliver Dickinson, 2009. Voir aussi Articles connexes Frontière entre le Belize et le Guatemala Référendum guatémaltèque de 2018 Liens externes Notes et références
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Bhoutan
Bhoutan
Le Bhoutan ( ; en dzongkha : , , translittération Wylie : ʼbrug-yul, ), en forme longue le royaume du Bhoutan, est un pays d’Asie du Sud, sans accès à la mer. Il est situé dans l’Est de la chaîne de l’Himalaya, enclavé entre l’Inde au sud, à l’est et à l’ouest-sud-ouest, avec laquelle il partage de frontières terrestres, et la Chine (région autonome du Tibet) au nord et à l'ouest-nord-ouest, avec de frontières. Plus à l'ouest, il est séparé du Népal par l'État indien du Sikkim, et plus au sud il est séparé du Bangladesh par les États indiens d'Assam et du Bengale-Occidental. Sa capitale et sa plus grande ville est Thimphou. Le Bhoutan est un ensemble de fiefs mineurs en guerre, jusqu'au début du , quand le lama et chef militaire Shabdrung Ngawang Namgyal, fuyant la persécution religieuse au Tibet, unifie la région et cultive une identité bhoutanaise distincte. À la fin du , le Bhoutan entre en contact avec l'Empire britannique. Il en devient ensuite un protectorat. Le Bhoutan continue de maintenir des relations bilatérales fortes avec l'Inde, de laquelle il se détache en 1949. La géographie du Bhoutan varie des plaines subtropicales dans le sud aux montagnes de l'Himalaya au nord, où certains sommets excèdent . Sa superficie est de et le pays mesure environ dans sa plus grande longueur est-ouest, et dans le sens nord-sud. La religion d'État du Bhoutan est le bouddhisme vajrayāna (bouddhisme tibétain). Le bouddhisme est majoritaire parmi la population. L'hindouisme est la seconde religion la plus pratiquée dans le pays. La population y est estimée à en 2020. À partir de 1985, le gouvernement bhoutanais décide de ne plus considérer comme bhoutanaise la population d'origine népalaise, ce qui entraîne l'exil, plus ou moins contraint, de ces Bhoutanais d'origine népalaise, privés de leur citoyenneté. Nombre d'entre eux vivent désormais au Népal dans des camps de réfugiés sous l'égide du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). En 2008, le Bhoutan passe d'une monarchie absolue à une monarchie constitutionnelle et organise ses premières élections générales. Il est membre des Nations unies, ainsi que de l'Association sud-asiatique pour la coopération régionale (ASACR), dont il a accueilli le seizième sommet en avril 2010. Étymologie L'étymologie précise de Bhoutan est inconnue, mais il est probable que le nom dérive de l'endonyme tibétain Bod, utilisé pour le Grand Tibet. Bod passe traditionnellement pour être une transcription du sanscrit Bhoṭa-anta (भोट-अन्त, « extrémité du Tibet »), allusion à la position du Bhoutan à l'extrémité sud du plateau tibétain et sa culture. Des noms similaires à Bhoutan, comme Bottanthis, Bottan et Bottanter, . Dans la Relação (lettre) du jésuite portugais Estevao Cacella, écrite en octobre 1627, le Bhoutan est appelé Cambirasi (« parmi les Cooch Beharis »), Potente et Mon (un endonyme pour le sud du Tibet). La première fois qu'un royaume distinct du Bhoutan apparaît sur une carte occidentale, il est désigné sous son nom local, Broukpa. L'orthographe Boutan (sans le h) apparaît pour la première fois dans Six voyages du Français Jean-Baptiste Tavernier, publié en 1676. Toutefois, tous ces usages renvoient non au Bhoutan tel qu'on le connaît aujourd'hui, mais au royaume du Tibet. La distinction moderne entre ces deux entités ne se fait qu'à partir de la fin de l'expédition de 1774 de George Bogle. Celui-ci apprend à discerner les différences entre les deux régions, cultures et États. Dans son rapport final à la Compagnie britannique des Indes orientales, il propose d'appeler officiellement le royaume de Boutan (selon l'orthographe française), et celui du panchen-lama Tibet. Le géomètre-expert James Rennell anglicise le nom du premier en Bootan, avant de populariser la distinction entre celui-ci et le grand Tibet. Sur place, le Bhoutan a beaucoup de noms différents. Le nom local du pays est Brug-yul, souvent transcrit Druk Yul, il signifie « terre du dragon ». Il est aussi nommé Druk Tsendhen (« terre du dragon tonnerre »), le tonnerre étant interprété comme étant les grognements de dragons. D'autres noms recensés sont Lho Mon (« terres sombres du sud »), Lho Tsendenjong (« terres du sud du cyprès »), Lhomen Khazhi (« terres du sud des quatre chemins »), et Lho Men Jong (« terres du sud des plantes médicinales »). Histoire Des outils en différents matériaux, des armes, des ivoires et des ossements d'éléphants, et des ruines de constructions en pierre témoignent de la présence humaine vers 2000 , mais il n'existe pas de documents écrits. Le Bhoutan aurait été peuplé entre 500 et 600 par l'ethnie Monba, pratiquant la tradition animiste du bön. Cette culture aurait existé dans l'État de Lho Mon (« terres sombres du sud ») ou Mon Yul (« terres sombres »). Le bouddhisme y prend racine au de notre ère. Le roi tibétain Songtsen Gampo (régnant de 627 à 649), se convertit au bouddhisme et étend l'empire tibétain jusqu'en Sikkim et au Bhoutan : il ordonne la construction de deux temples bouddhistes, l'un à Jakar et l'autre à Kyichu (près de Paro, dans la vallée du Paro). Le bouddhisme se propage véritablement dès 746, sous le roi Sindhu Raja (aussi appelé Künjom, Sendha Gyab, ou Chakhar Gyalpo), un roi indien exilé. Il établit un gouvernement au palais de Chakhar Gutho, dans le district de Bumthang. Le maître et saint indien Padmasambhava (aussi appelé Gourou Rinpoche), arrive en 747. La plus grande partie de l'histoire bhoutanaise n'est pas très bien connue car en 1827 un incendie a ravagé l'ancienne capitale, Punakha, détruisant les archives. Au , le développement politique du Bhoutan est très fortement influencé par la religion. Plusieurs variantes du bouddhisme y émergent, soutenues par divers chefs de guerre mongols. À la suite du déclin de la dynastie Yuan au , ces ordres religieux luttent entre eux pour dominer la région politiquement et religieusement. Ceci mène à la victoire de l'ordre Drukpa au . Au , le territoire est occupé par des forces militaires tibéto-mongoles. Jusqu'au début du , il n'est qu'une mosaïque de petits fiefs guerriers que va unifier le lama et chef militaire tibétain Shabdrung Ngawang Namgyal en créant un réseau de forteresses (dzong) à codirection administrative (penlop) et spirituelle (lama). Il promulgue la Tsa Yig, un code législatif qui aide à unifier les chefs locaux. Beaucoup de ces dzong existent toujours, et jouent encore un rôle spirituel et administratif. Les jésuites portugais Estevao Cacella et João Cabral sont les premiers Européens dont on peut attester la présence au Bhoutan. Ils le traversent, en route pour Shigatsé, au Tibet. Ils y sont fort courtoisement reçus. Après presque huit mois dans la région, Cacella écrit une longue lettre décrivant ses voyages. Elle contient une des rares références contemporaines au Shabdrung. La mort de Ngawang Namgyal en 1592 reste secrète pendant . Après une période de consolidation, le Bhoutan est à nouveau le théâtre de conflits armés internes. En 1711 commence une guerre contre l'empire moghol et ses subedars, qui restaurent Cooch Behar dans le sud. Dans le chaos qui s'ensuit, les Tibétains cherchent à reprendre le Bhoutan en 1714, sans succès. Au , les Bhoutanais envahissent et occupent le royaume de Cooch Behar au sud. En 1772, Cooch Behar fait appel à la Compagnie britannique des Indes orientales, qui l'aide à expulser les Bhoutanais et à attaquer le Bhoutan lui-même en 1774. Un traité de paix est signé et le Bhoutan se replie sur ses frontières de 1730. La paix est fragile : les escarmouches avec les Britanniques continuent pendant encore un siècle. Ces escarmouches mènent à la guerre du Bhoutan (1864-1865) pour le contrôle des Duars. Après sa défaite, le Bhoutan signe le traité de Sinchula avec l'Inde britannique. L'indemnité de guerre inclut la cession des Duars au Royaume-Uni en échange d'une rente de . Dans les années 1870, une guerre civile entre les gouverneurs (penlop) des vallées rivales du Paro et du Tongsa débouche sur la victoire d'Ugyen Wangchuck qui, soutenu par les Britanniques, instaure en 1907 la dynastie royale des Wangchuck. De sa base au centre du Bhoutan, Ugyen Wangchuck met en échec ses rivaux politiques et unifie le pays après plusieurs guerres civiles et rébellions de 1882 à 1885. Le 17 décembre 1907 (la fête nationale célébrée le 17 décembre commémore cet événement), Ugyen Wangchuck est unanimement élu roi héréditaire du pays par une assemblée de lamas, des penlops et des chefs de clans (nobles). Le gouvernement britannique reconnaît aussitôt la monarchie. En 1910, le Bhoutan signe le traité de Punakha, qui le place sous protectorat britannique : les Britanniques s'occupent des relations internationales mais s’abstiennent de s’immiscer dans les affaires intérieures du Bhoutan. Ce traité n’affecte pas les relations du Bhoutan avec le Tibet, indépendant de facto à ce moment. Lors de l'indépendance de l'Inde le 15 août 1947, le Bhoutan devient l'un des premiers pays à reconnaître le nouveau pays. Le 8 août 1949, un traité similaire à celui de 1910 est signé avec l'Inde. Le nouveau roi Jigme Dorji Wangchuck entend réformer et moderniser le pays. En 1953, il fonde la législature du pays (une assemblée nationale de , appelée Tshogdu), afin de promouvoir un système de gouvernement moins autocratique. En 1956 il abolit le servage et l'esclavage et opère une réforme agraire. En 1965, il fonde le Conseil consultatif royal, et en 1968 le conseil des ministres. Le Bhoutan devient membre des Nations unies en 1971 après avoir été membre observateur pendant trois ans. Le couronnement du quatrième roi, Jigme Singye Wangchuck, en 1974, est l'occasion pour le royaume de s'ouvrir davantage sur le monde. Il introduit de nouvelles réformes politiques significatives. Il transfère la plus grande partie de ses pouvoirs administratifs au conseil des ministres, et permet la motion de censure du roi par une majorité de deux tiers de l'Assemblée nationale. Mais il cherche aussi à unifier le pays en imposant la langue bhoutanaise dzongkha et la culture bhoutanaise à tous les habitants, assimilant ainsi de force les minorités issues de l'immigration : en 1985, une loi prive de leur citoyenneté les Lhotshampas, population d'origine népalaise vivant dans les plaines du Sud ; leur langue est interdite, ils doivent porter la tenue vestimentaire drukpa. En septembre 1990, des manifestations contre la politique du gouvernement visant à éradiquer les cultures, les langues, les religions et les tenues vestimentaires non-drukpa, sont réprimées et se soldent par . Des violences (vols, agressions, viols et meurtres) visant des citoyens bhoutanais d'origine népalaise, répandent un climat de peur et d'insécurité qui déclenche, à partir de 1992, un exode des Lhotshampa vers l'Assam ou le Bengale-Occidental en Inde et vers le Népal. d'entre eux fuient la répression. Toutefois, pour Françoise Pommaret, directeur de recherche spécialiste du Bhoutan, si certains expulsés le furent de façon illégitime, la majorité d'entre eux n'étaient pas originaires du Bhoutan, où ils sont arrivés ces dernières décennies, à la recherche de terres et de services sociaux inexistants au Népal. En raison de leur tradition de castes, ils méprisaient les autres communautés et la plupart refusaient de parler le dzongkha, ce qui était mal perçu par les ethnies bouddhistes. Contestant les chiffres, les autorités bhoutanaises affirment que nombre de réfugiés ayant rejoint les camps ne viennent pas du Bhoutan, mais de l'Inde ou du Népal, pour bénéficier de l'aide internationale. En 1999, le gouvernement lève l'interdiction sur la télévision et internet. Le Bhoutan devient ainsi l'un des derniers pays du monde à avoir accédé à la télévision. Dans un discours, le roi annonce que la télévision est un pas critique en avant pour la modernisation du Bhoutan, et qu'elle contribuera au bonheur national brut. Toutefois, il met en garde contre « l'usage abusif » de la télévision, qui pourrait effacer certaines valeurs traditionnelles bhoutanaises. Une nouvelle constitution est présentée en 2005. Le , Jigme Singye Wangchuck abdique en faveur de son fils aîné, Jigme Khesar Namgyel Wangchuck. Celui-ci est couronné le . Les premières élections parlementaires ont lieu en décembre 2007 et mars 2008. Politique Le système politique du Bhoutan a récemment changé d'une monarchie absolue à une monarchie constitutionnelle. En 1999, le du Bhoutan crée le Lhengye Zhungtshog (le Conseil des ministres). Le Druk Gyalpo (roi de Druk Yul) est le chef d'État. Le pouvoir exécutif est exercé par le Lhengye Zhungtshog, et le pouvoir législatif par le gouvernement et l'Assemblée nationale. Le , le roi du Bhoutan, Jigme Singye Wangchuck, annonça que le royaume se transformerait en une démocratie parlementaire en 2008 et qu’il abdiquerait à cette date en faveur du prince héritier Dasho Jigme Khesar Namgyel Wangchuck, son fils aîné, âgé de vingt-cinq ans en 2005. Il abdique le et délègue ses pouvoirs à son fils. Le Jigme Khesar Namgyel Wangchuck est officiellement couronné cinquième roi du Bhoutan, et devient ainsi, à vingt-huit ans, le plus jeune roi de l'histoire du Bhoutan. Le , il épouse une roturière, Jetsun Pema. Le projet de Constitution, en préparation depuis 2001, prévoit la création d’un Parlement bicaméral, composé d’une Assemblée nationale de et d’un Conseil national de . Le chef de l’État demeure le roi, mais il pourrait être destitué par un vote réunissant les voix des deux tiers des membres du Parlement. Les élections pour la chambre haute (le Conseil national) ont lieu le et le , et celles pour la chambre basse (l'Assemblée nationale) le et le . Le , lors des premières élections législatives, le Parti vertueux du Bhoutan, dirigé par Jigme Thinley, âgé de et formé aux États-Unis, remporte sur 47 de la chambre basse du Parlement, contre le Parti démocratique populaire. Jigme Thinley devient Premier ministre le 9 avril. Dans les élections de 2013, le Parti démocratique populaire gagne avec 54,88 % des suffrages. Forces militaires et affaires étrangères L'Armée royale du Bhoutan est la force militaire du pays. Elle inclut la Garde royale et la Police royale. Le service militaire est volontaire, l'âge minimum étant fixé à . L'armée compte membres et est formée par l'armée de terre de l'Inde. Son budget annuel est d'environ de dollars, soit 1,8 % du PIB du pays. N'ayant pas accès à la mer, le Bhoutan n'a pas de marine. Il n'a pas de forces aériennes : son armée de terre dépend du Commandement de l'Est de la Force aérienne indienne pour les actions aériennes. Le Bhoutan maintient des relations économiques, stratégiques et militaires étroites avec l'Inde voisine. Le , le Bhoutan et l'Inde signent un nouveau traité clarifiant le contrôle du Bhoutan sur ses propres relations internationales. Ce traité remplace celui signé en 1949. Le traité de 1949 est encore parfois interprété comme permettant à l'Inde de contrôler les affaires étrangères du Bhoutan, mais c'est le gouvernement du Bhoutan qui se charge de toutes les affaires étrangères du pays, y compris les sujets intéressant le gouvernement indien, comme la frontière entre le Bhoutan et la Chine. Le Bhoutan maintient des relations diplomatiques avec et l'Union européenne. Il a des ambassades ou consulats en Inde, au Bangladesh, en Thaïlande et au Koweït, ainsi que deux missions aux Nations unies (l'une à New York et l'autre à Genève). Thimphou abrite deux ambassades, celles de l'Inde et du Bangladesh, ainsi qu'un consulat, celui de Thaïlande. D'autres pays maintiennent un contact diplomatique informel via leurs ambassades à New Delhi. Il existe des consulats bhoutanais honoraires à Londres et à Washington. Un accord de longue date permet aux citoyens de l'Inde et du Bhoutan de voyager dans le pays voisin sans passeport ni visa, mais avec leurs documents d'identité. Les Bhoutanais peuvent également travailler en Inde sans restriction aucune. Le Bhoutan ne maintient pas de relations diplomatiques formelles avec son voisin au nord, la Chine, mais en ces dernières années il y a eu une hausse significative de réunions bilatérales. Le premier accord bilatéral entre la Chine et le Bhoutan est signé en 1998, et le Bhoutan a des consulats honoraires à Macao et à Hong Kong. La frontière avec la Chine est en grande partie non délimitée, et donc contestée à certains endroits. Environ restent contestés entre les deux pays. Le , des soldats chinois pénètrent les territoires contestés entre la Chine et le Bhoutan, et commencent à y construire des routes et des ponts. Le ministre bhoutanais des affaires étrangères, Khandu Wangchuk, parle du problème avec les autorités chinoises après une discussion à ce sujet au Parlement bhoutanais. Qin Gang, porte-parole de la Chine, répond que la frontière reste contestée et que les deux parties continuent à travailler afin de trouver une solution pour le conflit. Un officier du service de renseignement indien dit que la délégation chinoise au Bhoutan accuse les Bhoutanais de « dramatiser ». Le journal bhoutanais Kuensel dit que la Chine pourrait utiliser les routes construites pour promouvoir la possession chinoise de la région contestée. Bonheur national brut L’une des particularités du Bhoutan est sa recherche du bonheur à travers l’amélioration de ce qu'il appelle le « bonheur national brut » ou BNB. Là où la majorité des gouvernements se basent sur la valeur du produit national brut (PNB) pour mesurer le niveau de richesse des citoyens, le Bhoutan a substitué le BNB pour mesurer le niveau de bonheur de ses habitants. Cet indice, instauré par le roi Jigme Singye Wangchuck en 1972, se base sur quatre principes fondamentaux, piliers du développement durable, à savoir : la croissance et le développement économiques responsables ; la conservation et la promotion de la culture bhoutanaise ; la sauvegarde de l'environnement et la promotion du développement durable ; la bonne gouvernance responsable. Une première rencontre internationale sur la définition de la prospérité a eu lieu en 2004 à l’Université Saint-Francis-Xavier, au Canada. Sur les quatre cents personnes venant de plus de dix pays différents, plus d’une trentaine étaient bhoutanaises, dont des enseignants, des moines et des responsables politiques. Elle a été suivie de rencontres en 2007 (en Thaïlande), en 2008 (au Bhoutan) et en 2011 (à l'ONU). Le discours sur le Bonheur national brut est remis en cause par le Premier ministre nommé en juillet 2013, Tshering Tobgay, qui explique que le gouvernement précédent a passé beaucoup plus de temps à en parler qu'à agir, et relève que le pays est confronté à quatre grands défis : l'endettement, la monnaie, le chômage (dont celui des jeunes), et la perception d'une corruption croissante. Subdivisions Szongkhag Le Bhoutan est divisé en 20 dzongkhag : Le gewog Un gewog (en dzongkha « bloc ») est un groupe de villages formant une unité administrative géographique intermédiaire entre le village et le dzongkhag. Le pays comprend , qui couvrent chacun en moyenne une région de . Depuis la fin des années 1980, le roi du Bhoutan, Jigme Singye Wangchuck, poursuit un programme à long terme de décentralisation. En 1991, les gewog sont devenus des unités administratives officielles, chacun d'entre eux étant dirigé par un gup (« chef »). Géographie La superficie du Bhoutan est de . L’Himalaya domine le paysage du Nord du pays et de nombreux sommets dépassent les d’altitude. Le Kula Kangri est généralement considéré comme le point culminant du Bhoutan, à , mais la Chine le revendique. La forêt couvre 70 % du territoire national. La plus grande partie de la population est concentrée sur les hauts plateaux et dans les vallées de l’ouest. Frontières terrestres : (Inde ; Chine ) Littoral : Altitude : minimale + ; maximale + Le climat du Bhoutan est un climat de montagne qui varie beaucoup d'une région à l'autre. Le climat bhoutanais varie au vu de sa diversité géographique et de ses différents degrés d'altitude. Le sud du Bhoutan est marqué par un climat tropical avec des périodes de mousson (pluies venues du golfe du Bengale). Le centre du pays est marqué par un climat semi-tropical tandis que le nord du pays (autour de Thimphou, Paro et Ha) est caractérisé par un climat rude et très froid, avec des chutes de neige en hiver qui peuvent bloquer certains cols. Économie L'économie du Bhoutan est une des moins développées au monde ; elle est fondée sur l’agriculture, l'élevage, l’exploitation forestière, la vente à l’Inde d’électricité d’origine hydraulique, et le tourisme. Au nord du pays, au-delà de d'altitude (région du Grand Himalaya), l'élevage du yack prédomine mais perd en rentabilité pour les éleveurs. Cette activité, en 2010, ne représente plus que 3 % de la production du beurre, du fromage et de la viande du pays. Elle a, par contre, l'avantage d'être utilisée pour les fêtes traditionnelles et surtout d'être un attrait touristique. Caractéristiques L'agriculture est en grande partie vivrière et pratique l'élevage. Les montagnes dominent le territoire et rendent la construction de routes et de toute autre infrastructure difficile et chère. L'économie est étroitement alignée sur celle de l'Inde par de forts liens commerciaux et monétaires et dépend fortement de l'aide financière de ce pays. Le secteur, très délaissé, de la technologie industrielle n'est pas une priorité et la plupart des productions proviennent d'ateliers familiaux. La majorité des projets de développement, tels que la construction de routes, est tributaire de la main-d'œuvre saisonnière indienne. Le potentiel de production hydro-électrique et l'activité touristique sont les ressources principales en capitaux du pays. Les programmes modèle sociaux, d'éducation et d'environnement en cours se font avec l'appui d'organismes multilatéraux de développement. Chaque programme économique doit tenir compte de la politique gouvernementale de protection de l'environnement et des traditions culturelles du pays. Les contrôles poussés et les politiques dans les domaines de l'industrie, du commerce, du travail et des finances constituent une maîtrise de l'investissement étranger. Le pays ne s'est ouvert aux touristes qu'en 1974. Cette ouverture reste très mesurée et exclut le tourisme de masse par le prix élevé des séjours organisés, culturels et de randonnée. Le tourisme en 2002 fournissait un cinquième des ressources du pays. Monnaie La monnaie est le ngultrum, code BTN, qui est lié à la roupie indienne selon une parité fixe de 1/1. Émission de timbres Dans les années 1970 et 1980, le gouvernement royal du Bhoutan a émis des timbres-poste aux formes et dans des matières originales afin d’obtenir de nouveaux revenus. Ces timbres sont aujourd’hui très recherchés par les philatélistes. Le promoteur de cette production philatélique, l’Américain Burt Todd, en a fait commencer la production en 1962. Des timbres destinés à la poste aérienne ont été diffusés avant même que le pays soit doté d’un aéroport, en 1992. De manière générale, le courrier est très marginal au Bhoutan, pays de tradition bouddhiste où les familles vivent très rapprochées. Les timbres visent surtout à rapporter des devises. Santé Systèmes de santé Le système de santé est totalement gratuit pour tout le monde quel que soit le traitement. Tous les villages sont dotés d'une école et d'une antenne locale de santé. Maladies Le pays est régulièrement touché par le paludisme surtout dans la zone méridionale. Les autres maladies présentes au Bhoutan sont la polio, la diphtérie, la méningite et la rougeole. Démographie Selon le de la CIA, la population s'élève à . Selon une estimation de 2005 la population serait mais le gouvernement ne recense que . Ceci provient du fait que 40 % de la population vivant au Bhoutan, appelés Lhotshampas, est d’origine népalaise et de religion hindoue et que le gouvernement bhoutanais ne les reconnaît plus comme citoyens depuis 1988. Depuis cette date, l'enseignement du népalais est interdit à l'école et la langue tibétaine dzongkha est obligatoire. Les Lhotshampa subissent une discrimination culturelle et ethnique au point que certaines professions leur sont interdites (administration, enseignement, etc.). Quelques statistiques démographiques : population par tranche d'âge : 0- : 26,76 % ; 15- : 67,11 % ; + : 6,12 % ; espérance de vie : ; Taux de croissance de la population : 1,11 % ; taux de natalité : ; taux de mortalité : ; taux de mortalité infantile : 35,91 pour ; taux de fécondité : par femme ; taux de migration : inconnu ; densité : . Langues La langue officielle du Bhoutan est le dzongkha, un dialecte du tibétain. Les autres langues couramment pratiquées sont le tshangla et le népalais. Transports Le pays possède quatre aéroports : l'aéroport international de Paro qui est le principal aéroport du pays, et trois aéroports régionaux, les aéroports de Bathpalathang, Gelephu et Yongphulla. La compagnie nationale bhoutanaise Druk Air, équipée d'Airbus 319-115, utilise l'aéroport de Paro comme plate-forme de correspondance. Il existe aussi une autre compagnie aérienne, privée, Bhutan Airlines. Le réseau routier, très sommaire, suit les anciens chemins caravaniers. On compte très peu de ponts ou de tunnels. Mettre huit heures de voiture pour parcourir deux cents kilomètres est la norme en raison de l'étroitesse des routes, dont l'entretien est difficile. En 2014, le Bhoutan passe un accord avec Renault-Nissan pour l'achat d'une centaine de voitures électriques. L'objectif fixé par le premier ministre Tshering Tobgay est d'atteindre à terme le « zéro émission ». Religions La religion principale (et religion d'État) du pays est le bouddhisme vajrayāna, le bouddhisme tibétain dans sa forme tantrique, appelé aussi lamaïsme, pratiqué par 75 % de la population. Le Bhoutan est actuellement le seul royaume au monde où le bouddhisme tantrique est religion d'État. Le reste de la population (25 %) a pour religion l'hindouisme indien (et à influence népalaise). Selon des ONG d'obédience chrétienne, les chrétiens y sont peu nombreux en raison d'entraves à la foi chrétienne dans ce royaume. D'après le site « Aide à l'Église en détresse », en 2008 les chrétiens seraient au nombre de , dont catholiques baptisés. Ils ne représentent que 0,5 % de la population contre 74 % pour les bouddhistes, 20,5 % pour les Hindous, 3,8 % pour les animistes et 1,2 % pour ceux n'entrant pas dans ces catégories. Culture La loi bhoutanaise incite la population à porter les vêtements traditionnels que sont le gho (pour les hommes) et la kira (pour les femmes). La musique bhoutanaise est proche des musiques tibétaine et indienne en raison de son passé colonial et sa culture bouddhiste. Du fait de la fermeture politique du pays, cette culture a été préservée jusqu'à très récemment. Il existe encore une nette délimitation entre musique religieuse et musique profane, la première ayant une large prééminence et s'associant volontiers aux danses. Le dzong du Bhoutan est un monastère-forteresse bouddhiste. Il servait autrefois de centre religieux, militaire, administratif et social du district qu'il commandait. Il pouvait abriter une garnison si nécessaire ainsi qu'une armurerie. Il accueillait les structures administratives du district ainsi que les moines. C'était aussi un lieu d'échanges et souvent le site d'un tséchu ou festival religieux annuel. Les premiers dzongs furent construits dans le pays dès le , mais leur âge d'or fut la première moitié du , qui vit le renforcement défensif du pays par le shabdrung ou grand lama Ngawang Namgyal (1594-1651), l'unificateur du Bhoutan moderne. Du côté sportif, le tir à l'arc est considéré comme la discipline sportive traditionnelle du pays. La joaillerie et l'argenterie sont au cœur de l'artisanat local. Parmi les objets les plus populaires figurent les récipients à alcool en bois sertis et décorés avec de l'argent martelé. La bijouterie est relativement peu développée mais comporte cependant un important savoir-faire : les boucles d'oreilles en or et turquoise, les bracelets et les ceintures en argent ou encore les colliers en perles baroques rendent l'artisanat bhoutanais singulier. Médias Le Bhoutan est le dernier pays du monde à avoir reçu la télévision, en 1999. 48 chaînes peuvent être reçues par satellite. Le 2 juin 1999, à l'occasion du du couronnement du roi Jigme Singye Wangchuck, le pays se dote de sa première chaîne de télévision nationale (BBS TV) et de son premier accès Internet. Lorsque la télévision arriva au Bhoutan en 1999, les évènements sportifs sur Ten Sports causèrent des bagarres dans les cours de récréation ; en regardant la chaîne sud-coréenne Arirang TV, des adolescentes se sont mises à se décolorer les cheveux en blond et des bandes se sont formées pour la première fois dans la capitale. Voyageurs et Magiciens (Chang hup the gi tril nung) de Khyentse Norbu (2003) est le premier long métrage entièrement produit et réalisé au Bhoutan. Tourisme Le tourisme est volontairement limité dans la volonté de préserver l'environnement et la culture du pays. Le Bhoutan accueille principalement un tourisme de luxe. L'accès est néanmoins plus facile depuis la privatisation de l'industrie en 1991. La plupart des dzong, qui abritent toujours à la fois les services administratifs de la région et des locaux à usage religieux, sont ouverts aux étrangers. L'anglais est appris à l'école et la presque totalité des documents officiels (dont les affiches électorales) est publiée également en anglais. En 2005, on estimait à le nombre de touristes (hommes d'affaires compris) au Bhoutan. On estime que 24 % de ces touristes viennent des États-Unis, 17 % du Japon, 11 % du Royaume-Uni et 48 % d'autres pays. Chaque touriste doit s'affranchir d'un forfait de par jour, lequel comprend hôtel, repas, voiture avec chauffeur et guide. Codes Le Bhoutan a pour codes : A5, selon la liste des préfixes OACI d'immatriculation des aéronefs ; BT, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-2 ; BHT, selon la liste des codes internationaux des plaques minéralogiques ; BHU, selon la liste des codes pays du CIO ; BT, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-2 ; BTN, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-3 ; BTN, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-3 ; VQ, selon la liste des préfixes des codes OACI des aéroports. Références Voir aussi Bibliographie . Articles connexes Bonheur national brut du Bhoutan Dzong du Bhoutan Taktshang Armée royale du Bhoutan Drapeau du Bhoutan Relations entre le Bhoutan et la Russie Liens externes Beaucoup d'informations sur le Bhoutan, sur le site maisondeshimalayas.org Les peuples du Bhoutan Le Bhoutan, sur l'Encyclopédie de l'Agora PIB, statistiques sur le Bhoutan
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Bosnie-Herz%C3%A9govine
Bosnie-Herzégovine
La Bosnie-Herzégovine, ou Bosnie-et-Herzégovine ( ; en serbe (cyrillique) : ; , ), est un État d'Europe du Sud appartenant à la région des Balkans. Elle est entourée par la Croatie au nord, à l'ouest et au sud, la Serbie à l'est et le Monténégro au sud. Elle dispose d'une ouverture large d'une vingtaine de kilomètres sur la mer Adriatique. La Bosnie-Herzégovine est une république fédérale de près de d'habitants, désignés comme Bosniens, divisés en trois principaux groupes ethniques qui parlent la même langue slave méridionale : le chtokavien, un parler de ce que les linguistes nomment « diasystème slave du centre-sud », jadis appelé « serbo-croate » et aujourd'hui « BCMS » d'après ses trois noms officiels actuels, bosnien pour les Bosniaques, croate pour les Croates et serbe pour les Serbes, désignés comme « peuples constitutifs » par la constitution, et définis d'après leur histoire et leurs traditions culturelles (musulmane sunnite pour les Bosniaques, chrétienne catholique pour les Croates et chrétienne orthodoxe pour les Serbes). Le pays est administré par deux entités autonomes : la fédération de Bosnie-et-Herzégovine et la république serbe de Bosnie. En 1999, a été créé le district de Brčko, à partir de terres des deux entités. Il appartient officiellement aux deux, mais n'est régi par aucune des deux, et fonctionne sous un système décentralisé de gouvernement local. La capitale et la ville la plus peuplée est Sarajevo. Les autres villes importantes sont Banja Luka, Tuzla, Mostar, Zenica, Bihać, Travnik, Srebrenica, Goražde, Foča, Trebinje, Neum, Jajce et Sanski Most. La monnaie nationale est le mark convertible. Les premiers établissements humains permanents sur le territoire de l'actuelle Bosnie-Herzégovine remontent au Néolithique. Au cours des millénaires suivants, le pays est successivement peuplé par diverses civilisations illyriennes puis celtiques, avant d'être romanisé sous la domination romaine puis colonisé par des peuples slaves entre le . À cette même époque, le pays est christianisé et au la forme paulicienne du christianisme, dite « bogomile », est adoptée par une partie des habitants, tandis que les autres se partagent entre l'influence de Rome ou de Constantinople. Le banat de Bosnie, État vassal du royaume de Hongrie, est établi en 1154, avant de prendre son indépendance est de devenir le royaume de Bosnie en 1377. Après un bref âge d'or sous le règne de , la Bosnie indépendante s'efface progressivement jusqu'à son annexion par l'Empire ottoman en 1463. Commence alors une longue époque de domination turque qui va durer quatre siècles et durant laquelle les Ottomans convertissent progressivement à l'islam environ la moitié des habitants, modifiant durablement la société et la culture locale. En 1878 les troupes austro-hongroises s'emparent de la Bosnie conformément aux dispositions du Congrès de Berlin. La période austro-hongroise se prolonge jusqu'en 1918 lorsque la Bosnie-Herzégovine intègre le royaume des Serbes, Croates et Slovènes, devenu Yougoslavie en 1929. Rattachée à l'État satellite croate mis en place par l'Allemagne nazie et l'Italie fasciste durant la Seconde Guerre mondiale, la Bosnie-Herzégovine devient une des républiques socialistes fédérées de la Yougoslavie communiste de l'après-guerre. Au cours du processus de dislocation de la Yougoslavie, le pays proclame son indépendance en 1992 et s'enfonce dans la sanglante guerre de Bosnie, laquelle prend fin avec les accords de Dayton le . La Bosnie-Herzégovine possède un haut niveau d'alphabétisation, d'espérance de vie et d'éducation et le secteur du tourisme y est important ; il représente 10 % du PIB du pays en 2018, avec une croissance moyenne du nombre de touristes de 24 % par an entre 1995 et 2020. Le pays est réputé pour son environnement naturel, son riche héritage culturel, sa cuisine, ses sports d'hiver, sa musique, son architecture et ses festivals, dont certains comptent comme les plus importants du sud-est de l'Europe. La Bosnie-Herzégovine a déposé sa candidature (pas encore reconnue) à l'adhésion à l'Union européenne en 2016 et est un candidat potentiel à l'Organisation du traité de l'Atlantique nord depuis . Dénominations Bien qu'en français on dise couramment « Bosnie-Herzégovine », la traduction littérale du bosnien est « Bosnie-et-Herzégovine » (que l'on retrouve dans la plupart des autres langues). Le pays unit ainsi deux régions historiques, sans rapport avec les entités autonomes actuelles, et n'est pas réductible à une Bosnie à laquelle on accolerait un adjectif. Les habitants de la Bosnie sont les « Bosniens ». On appelle « Bosniaques » les habitants de ce pays qui sont de tradition musulmane, qui nomment « bosnien » leur parler chtokavien. La première mention largement reconnue et conservée d'une forme du nom "Bosnie" se trouve dans De Administrando Imperio, un manuel politico-géographique écrit par l'empereur byzantin au milieu du (entre 948 et 952) décrivant la "petite terre " (χωρίον en grec) de "Bosona" (Βοσώνα). On pense que le nom dérive de l'hydronyme de la rivière Bosna qui traverse le cœur de la Bosnie. Selon le philologue Anton Mayer, le nom Bosna vient de l'illyrien *"Bass-an-as", qui à son tour pourrait dériver du proto-indo-Racine européenne "bos" ou "bogh", signifiant "l'eau courante". Certaines sources romaines mentionnent également Flumen Bathinus comme nom pour "Bosona", ce qui signifierait « eau courante ». Le nom Herzégovine signifie « la terres du Herzog », ou "terres du duc". Il tire son origine du titre de noble bosnien du Stefan Vukčić Kosača, qui après la mort de est devenu "Herceg Humski i primorski". Hum (anciennement appelé Zachlumie) était une principauté du début du Moyen Âge qui avait été conquise par le Banat de Bosnie dans la première moitié du . Après la chute du royaume de Bosnie et la conquête ottomane, Hum devint connue sous le nom de "sandjak d'Herzégovine", et fut incluse dans le vilayet de Bosnie. Histoire Tout au long de son existence la Bosnie a eu sa propre histoire, et sa propre culture, et cette culture a été partagée par des personnes de toutes ses confessions religieuses. La région historique de Bosnie-Herzégovine a été successivement illyrienne, romaine, hongroise, ottomane, austro-hongroise et yougoslave (voir article détaillé). Avant la venue des Slaves sur le territoire, la population a été successivement illyrienne, grecque et dalmate. Actuellement ses populations sont presque exclusivement des Slaves du Sud qui sont, du point de vue religieux, musulmanes (sunnites) ou chrétiennes (catholiques et orthodoxes). Jadis, il y avait aussi des bogomiles d'inspiration paulicienne (Église bosnienne) et les musulmans affirment que ce sont leurs ancêtres. En , à la fin de la domination ottomane, une insurrection cristallise l'identité bosniaque, mais des forces centrifuges existent aussi, instrumentalisées par l'impérialisme austro-hongrois et le panslavisme russe : les orthodoxes s'appuient sur la Serbie elle-même soutenue par la Russie, tandis que les musulmans et les catholiques misent sur l'Autriche-Hongrie qui occupe le pays en 1878 (et l'annexe en 1908 en tant que condominium de Bosnie-Herzégovine). Histoire ancienne La Bosnie est habitée par des humains depuis le paléolithique, car l'une des plus anciennes peintures rupestres a été découverte dans la grotte de Badanj. Les principales cultures néolithiques telles que le culture de Butmir et le Kakanj étaient présentes le long de la rivière Bosna datant de - . Les Illyriens ont été parmi les premiers des Balkans à former des royaumes à partir de tribus, y compris ceux qui habitaient l'actuelle Bosnie-Herzégovine. Les plus célèbres d'entre eux étaient les Ardiens et les Daors, qui frappaient même leur propre monnaie. Les vestiges de l'ancienne ville de Daors, connue sous le nom de Daorson, sont encore visibles à Ošanić près de Stolac. La culture illyrienne du bronze en tant que forme d'art particulière a été remplacée par le fer à partir du septième siècle avant notre ère. Certaines parties de la Bosnie centrale étaient habitées par la tribu Daesitiates, le plus souvent associée au groupe culturel bosnien central. La culture de Glasinac est une culture archéologique le plus prononcé des âges du bronze et du fer dans les Balkans centraux et occidentaux. Comme le plateau de Glasinac (Bosnie) était la première et la plus importante zone d'où provenait la plupart des matériaux archéologiques trouvés jusqu'à présent, toute la culture s'appelle la culture de Glasinac. C'était l'époque des Illyriens, ou communauté ethnique les Autariates se démarquaient. Le conflit entre les Illyriens et les Romains a commencé en 229 , mais Rome n'a achevé l'annexion de la région qu'en 9 , lorsque la plupart de ces tribus ont été romanisées, et Illyrie divisé en Dalmatie et Pannonie. Avec l'arrivée des Slaves au septième siècle dans les Balkans, le territoire de la Bosnie est habité par diverses tribus slaves du sud. Moyen Âge La Bosnie est mentionnée pour la première fois comme une terre "Bosona" au milieu du . Indépendante du , la Bosnie est devenue le Royaume de Bosnie en 1377, date à laquelle ses frontières avaient été établies, coïncidant à peu près avec celles de la république moderne. Au cours de cette période, les circonstances politiques ont conduit à des conflits sur ces zones entre le Royaume de Hongrie et l'Empire byzantin. Suite à un changement de pouvoir entre les deux au début du , la Bosnie s'est retrouvée hors du contrôle des deux et a émergé comme le Banat de Bosnie (sous le règne des bans locaux). Le premier dirigeant bosniaque était ban (prince) Borić(1154-1163), le second Kulin (ban) (1180-1204) dont le gouvernement marqua le début de conflits religieux, liés à une Église bosnienne, souvent considérée comme hérétique par les catholiques romains et les byzantins orthodoxes, et plus tard associée au bogomilisme.En 1232, le ban Ninoslav fait du bogomilisme (ou « patarinisme ») la religion d'État. Après la chute du Royaume de Bosnie, les Bosniaques de l'Église bosniaque schismatique, se convertiront progressivement à l'islam. En réponse aux tentatives hongroises d'utiliser la politique de l'Église concernant la question de l'hérésie comme moyen de regagner la souveraineté sur la Bosnie, Kulin (ban) a tenu un conseil des dirigeants de l'église locale pour renoncer à l'hérésie et a embrassé le catholicisme. Malgré cela, les ambitions hongroises sont restées inchangées longtemps après la mort de Kulin en 1204, ne diminuant qu'après une invasion infructueuse en 1254. La Serbie et la Croatie se considéraient souvent comme ayant droit à des parties de la Bosnie pour des raisons ethniques, cependant, à plusieurs reprises lorsque ces voisins étaient des États indépendants ou des provinces de royaumes plus grands, ils ne détenaient que des parties de la Bosnie, et seulement brièvement. Pendant ce temps, la population s'appelait Dobri Bošnjani ("Bons Bosniaques"). Les noms serbe et croate, bien qu'apparaissant occasionnellement dans les zones périphériques, n'étaient pas utilisés en Bosnie proprement dite. L'histoire de la Bosnie jusqu'au début du a été marquée par une lutte de pouvoir entre les familles Šubić et Kotromanić. Ce conflit a pris fin en 1322, lorsque Kotromanić est devenu ban . Au moment de sa mort en 1353, il réussit à annexer des territoires au nord et à l'ouest, ainsi que Zachlumie et certaines parties de la Dalmatie. Il a été remplacé par son neveu ambitieux Tvrtko qui, après une lutte prolongée avec la noblesse et les conflits interfamiliaux, a pris le contrôle total du pays en 1367. En 1377, la Bosnie a été élevée au rang de royaume avec le couronnement de comme premier Roi de Bosnie à Mile près de Visoko au cœur de la Bosnie. C'était le royaume féodal le plus puissant de la région. Cependant, après sa mort en 1391, la puissance et l'influence de la Bosnie déclinèrent lentement. Epuisée par des conflits internes et livrée à elle-même, sous le règne du dernier roi Stjepan Tomašević, la Bosnie perd son indépendance en 1463. Au siècle suivant, l'ensemble du territoire de l'actuelle Bosnie-Herzégovine fait partie de l'Empire ottoman et est devenue sa province la plus à l'ouest. Empire ottoman La conquête ottomane de la Bosnie a marqué une nouvelle ère dans l'histoire du pays et introduit des changements drastiques dans le paysage politique et culturel.En 1580, la Pachalik de Bosnie a été fondée, qui comprenait la zone de l'ensemble de l'État actuel de Bosnie-Herzégovine, des parties de la Croatie, du Monténégro et du Sandjak de Novipazar de la Serbie, qui a finalement abouti à la Vilayet de Bosnie vers 1867. Lors de l'expansion de l'Empire ottoman en Europe centrale, la Bosnie a été épargnée en tant que province frontalière et a connu une longue période de prospérité et de progrès. De nombreuses villes (telles que Sarajevo et Mostar) ont été établies et sont devenues d'importants centres régionaux de commerce et de culture civique. La construction de nombreux bâtiments importants de l'architecture islamique a été financée, tels que le vieux pont de Mostar, la Mosquée de Gazi Husrev-bey à Sarajevo et le Pont Mehmed Pacha Sokolović de Višegrad. La règne a duré quatre siècles et a entraîné des changements notables, y compris l'émergence d'une communauté musulmane qui est devenue majoritaire également pour des avantages sociaux, économiques et politiques, bien que les orthodoxes et les catholiques aient été protégés par décret impérial. Les nouveaux maîtres ottomans feront venir des Valaques de religion orthodoxe comme force de travail ainsi que pour repeupler les territoires désertés à cause de la guerre ou de divers fléaux. C'est à partir de ce moment que s'implante plus sérieusement le courant chrétien orthodoxe en Bosnie alors qu'il n'était que très peu présent auparavant. L'instabilité et les troubles dans le pays ont provoqué un soulèvement en Bosnie-Herzégovine. Le soulèvement s'est propagé rapidement et a été rejoint par plusieurs autres États et grandes puissances, forçant l'Empire ottoman à céder le contrôle de la Bosnie-Herzégovine à la monarchie austro-hongroise, selon le Congrès de Berlin. Empire austro-hongrois Au Congrès de Berlin, l'Autriche-Hongrie obtient l'administration de la Bosnie-Herzégovine. Profitant des troubles dans l'Empire ottoman, la diplomatie austro-hongroise tente d'obtenir l'approbation provisoire de la Russie pour modifier le statut de la Bosnie-Herzégovine et publie la proclamation d'annexion en 1908. Malgré les objections internationales, la Russie et la Serbie, l'annexion austro-hongroise de la Bosnie-Herzégovine a été acceptée en . Le règne de Habsbourg avait plusieurs préoccupations clés en Bosnie. Il a tenté de dissiper le nationalisme sud-slave en contestant les revendications antérieures des Serbes et des Croates sur la Bosnie. Bien que relativement réussie sur le plan économique, la politique austro-hongroise qui reposait sur la promotion de l'idée d'une seule nation bosniaque multiconfessionnelle n'a pas réussi à freiner la croissance nationalisme. Lors de la période de l'éveil des nationalismes au , les catholiques de Bosnie commencent à s'identifier comme Croates alors que les orthodoxes s'identifient comme Serbes. Ces entreprises de et de la population chrétienne, menées par les intellectuels et missionnaires des pays voisins, seront alors décriées par le frère franciscain , lui-même catholique mais s'identifiant comme Bosniaque, et partisan d'un nationalisme bosniaque multiconfessionnel. Avec le temps, ce sont surtout les musulmans qui gardent un sentiment d'appartenance envers la Bosnie ; ils s'identifient comme « Bosniaques », tandis que le terme « Bosniens » désigne tous les habitants de la Bosnie-Herzégovine sans distinction de religion, conformément aux principes de la laïcité et du droit du sol. Le règne de Habsburg a essayé aussi de prévoir la modernisation en codifiant des lois, en introduisant de nouvelles institutions politiques, en établissant et en développant des industries. Les tensions politiques entre Belgrade et Vienne culminèrent le , lorsque le jeune nationaliste serbe Gavrilo Princip assassina l'héritier du trône austro-hongrois François-Ferdinand d'Autriche à Sarajevo. Cet acte est considéré comme le déclencheur de la Première Guerre mondiale. Royaume de Yougoslavie Après la Première Guerre mondiale, la Bosnie-Herzégovine a rejoint le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes. La vie politique en Bosnie à cette époque était marquée par les troubles sociaux et économiques liés à la redistribution de la propriété et la formation de plusieurs partis politiques qui changeaient fréquemment de coalitions et d'alliances avec des partis d'autres régions yougoslaves. Le conflit idéologique dominant de l'État yougoslave, entre le régionalisme croate et la centralisation serbe, était abordé différemment par les principaux groupes ethniques de Bosnie et dépendait de l'atmosphère politique générale. Les réformes politiques apportées dans le royaume yougoslave nouvellement établi ont vu peu d'avantages pour les Bosniaques; selon le recensement final de la propriété foncière et de la population selon l'appartenance religieuse de 1910 effectué en Autriche-Hongrie, les musulmans (bosniaques) possédaient 91,1 %, les serbes orthodoxes 6,0 %, les catholiques croates 2,6 % et les autres 0,3 % de la propriété. Suite aux réformes, les musulmans bosniaques ont été dépossédés d'un total de de terres agricoles et forestières. La création du Royaume de Yougoslavie en 1929 a entraîné le redécoupage des régions administratives en banates ou banovinas qui évitaient délibérément toutes les lignes historiques et ethniques, supprimant toute trace d'une entité bosniaque. L' Accord Cvetković-Maček qui a créé le banat croate en 1939 a encouragé ce qui était essentiellement une partition de la Bosnie entre la Croatie et la Serbie. Cependant, la menace croissante de l'Allemagne nazie d'Adolf Hitler a forcé les politiciens yougoslaves à déplacer leur attention. Après une période marquée par des tentatives d'apaisement, la signature du traité tripartite et un coup d'État, la Yougoslavie est finalement envahie par l'Allemagne le . Seconde Guerre mondiale Pendant la Seconde Guerre mondiale, après l'invasion de la Yougoslavie, le territoire de la Bosnie-Herzégovine est cédé en 1941 à l'état indépendant de Croatie allié du Troisième Reich. Certains Croates et Bosniaques s'y rallient ou s'y soumettent ; d'autres s'y opposent dans la guerre de résistance qui suit l'invasion. De nombreux Serbes rejoignent le mouvement, fidèle au gouvernement yougoslave en exil à Londres, des Tchetniks, un mouvement nationaliste serbe dans le but d'établir un État Grande Serbie. Un autre mouvement de résistance, multiethnique, se constitue : celui des partisans communistes. Un grand nombre de Bosniaques, Croates et Serbes, mais également des Slovènes, Macédoniens, Monténégrins ou Albanais s'y engagent. Une guerre à cinq commence alors : s'affrontent d'un côté les Allemands et les Oustachis Croates d'Ante Pavelić, d'un autre côté les Tchetniks du Serbe Draža Mihailović, et, à partir de l'été 1941 les partisans de Tito, qui affrontent aussi les Tchetniks à partir de 1943, poussant certains groupes à s'allier aux Oustachis, ou aux Italiens qui de leur côté, rejoignent les Alliés à l'automne 1943.Certains musulmans bosniaques étaient avec les Oustachi et un petit groupe est devenu membre de l'unité SS nazie, mais de nombreux musulmans bosniaques ont combattu aux côtés de partisans, qui ont promis à la Bosnie leur propre république et aux musulmans un statut spécial dans son sein. Les dirigeants de la NDH se sont lancés dans une campagne d'extermination des Serbes, des Juifs, des Roms ainsi que des Croates dissidents et, plus tard, des partisans de Josip Broz Tito. On estime que , soit 16,9 % de sa population en Bosnie, ont été tués pendant la guerre. Les Tchetniks, à leur tour, ont poursuivi une campagne génocidaire contre les musulmans et les Croates de souche, ainsi que la persécution d'un grand nombre de Serbes communistes et d'autres sympathisants communistes. Les populations musulmanes de Bosnie-Herzégovine et du Sandžak étant une cible principale. Sur les qui ont perdu la vie en Bosnie-Herzégovine pendant la guerre,environ (principalement des civils) ont été tués par les Chetniks. Les massacres contre les Croates étaient de moindre ampleur mais similaires en action. Entre et de Bosnie ont été tués entre et . Parmi ceux-ci, environ ont été tués par les Tchetniks. De ces affrontements et changements d'alliances sortent largement vainqueurs les partisans de Tito d'autant que les « cinq de Cambridge » ont réussi à convaincre Winston Churchill de miser sur Tito et de réserver à ses partisans l'essentiel de la logistique Alliée. Dans ce contexte se forme, le à Jajce, le Conseil antifasciste de libération nationale de Yougoslavie au cours de laquelle il a été décidé d'établir une Yougoslavie en tant que fédération avec six républiques, dont l'une serait la Bosnie-Herzégovine à l'intérieur de ses frontières à partir de la période Autriche-Hongrie. La fin de la guerre et la victoire des Partisans sont, conformément à ce programme, suivies de la proclamation de la république fédérative socialiste de Yougoslavie, dont la république socialiste de Bosnie-Herzégovine devient une entité fédérée. République fédérative socialiste de Yougoslavie Après la Seconde Guerre mondiale, avec la fondation de la République fédérative socialiste de Yougoslavie, un État fédéral avec les six républiques socialiste de Slovénie, Croatie, Bosnie-Herzégovine, Monténégro, Macédoine et Serbie avec les provinces autonomes du Kosovo et de la Voïvodine a émergé. Entre 1945 et le début des années 1990, la République socialiste de Bosnie-Herzégovine a connu une industrialisation, une modernisation et une urbanisation accélérées, et en même temps les institutions du pays ont été établies, soulignant son statut d'État et son indépendance institutionnelle. En raison de sa position géographique centrale au sein de la fédération yougoslave, la Bosnie a été choisie comme base pour le développement de l'industrie de la défense militaire. Cela a contribué à une grande concentration d'armes et de personnel militaire en Bosnie; un facteur important dans la guerre qui a suivi la dislocation de la Yougoslavie dans les années 1990. Cependant, l'existence de la Bosnie au sein de la Yougoslavie, pour l'essentiel, était relativement pacifique et très prospère, avec un taux d'emploi élevé, une économie industrielle et tournée vers l'exportation, un bon système éducatif et une sécurité sociale et médicale pour chaque citoyen de Bosnie-Herzégovine. Dans les années 1970, une forte élite politique bosnien est apparue, alimentée en partie par le leadership de Josip Broz Tito dans le Mouvement des non-alignés et les bosniens servant dans le corps diplomatique yougoslave. Tout en travaillant au sein du système socialiste, des politiciens tels que Džemal Bijedić, Branko Mikulić et Hamdija Pozderac ont renforcé et protégé la souveraineté de la Bosnie-Herzégovine. À cette époque, des institutions éducatives, scientifiques et culturelles ont été créées, telles que l'Académie des sciences et des arts de Bosnie-Herzégovine, les universités de Sarajevo, Banja Luka , Mostar et Tuzla, et la Radio-Televizija Bosne i Hercegovine. En 1971, les Musulmans (avec M pour distinguer la religion musulmane) ont été reconnus comme le sixième peuple du pays qui, avec les Serbes et les Croates, est l'un des peuples constitutifs de de la République fédérative socialiste de Yougoslavie. En 1984, la capitale de la république, Sarajevo, a accueilli les Jeux olympiques d'hiver de 1984, qui ont rehaussé la réputation de la ville et de l'État à l'étranger. Au cours des années 1980, Sarajevo et la Bosnie-Herzégovine étaient le centre d'une sorte de culture pop en Yougoslavie. Ici, ils créent certains des cinéastes nationaux les plus populaires ( Kusturica, Kenović), et les groupes pop et rock sont parmi les plus importants du pays. Au cours de cette période, la riche tradition littéraire se poursuit là où se trouvaient autrefois les auteurs bosniens les plus importants, tels que Ivo Andrić et Meša Selimović. Avec la mort de Tito, la chute du communisme et le début de la désintégration de la Yougoslavie, la doctrine de la tolérance a commencé à perdre de sa force, créant une opportunité pour les éléments nationalistes de la société d'étendre leur influence. Indépendance À la suite des déclarations d'indépendance de la Slovénie et de la Croatie vis-à-vis de la Yougoslavie, une scission importante s'est développée parmi les résidents de Bosnie-Herzégovine sur la question de savoir s'il fallait rester en Yougoslavie (très majoritairement favorisée par les Serbes) ou rechercher l'indépendance (très majoritairement favorisée par les Bosniaques et les Croates). Après la suppression de l'autonomie de la Voïvodine et du Kosovo, et l'indépendance de la Slovénie et de la Croatie, quatre des huit membres de la Présidence de la Yougoslavie étaient des personnes fidèles à Milošević, de sorte que la Serbie prend le pouvoir en Yougoslavie et peut décider de toutes les questions importantes. N'acceptant pas de rester dans une Yougoslavie tronquée dominée par la Serbie, la souveraineté de la Bosnie-Herzégovine est proclamée le . Les députés serbes, ont abandonné le parlement central de Sarajevo et ont formé l'Assemblée du peuple serbe de Bosnie-Herzégovine le , ce qui a marqué la fin de la coalition tripartite qui gouvernée après les élections de 1990. Cette Assemblée a autoproclamée la République serbe de Bosnie sur une partie du territoire de la Bosnie-Herzégovine le . Le , l'Union démocratique croate (HDZ) en Bosnie-Herzégovine a créé la Communauté croate d'Herceg-Bosna sur un territoire majoritairement habité par des Croates de Bosnie, et elle se transforme en République croate d'Herceg-Bosna le mais sans proclamer son indépendance vis-à-vis de la Bosnie-Herzégovine. Ces républiques autoproclamées n'ont pas été reconnues par le gouvernement de Bosnie-Herzégovine, qui les a déclarées illégales. Leur formation est conforme aux accords entre le dirigeant serbe Slobodan Milošević et le dirigeant croate Franjo Tuđman sur la partition de la Bosnie, dans le but d'établir une Grande Serbie et une Grande Croatie. La déclaration de souveraineté du de la Bosnie-Herzégovine est suivie d'un rapport de la commission Badinter. Selon ce rapport, la Bosnie-Herzégovine ne peut être reconnue comme État indépendant par la communauté internationale que si un référendum national réclame cette reconnaissance. Ce référendum a lieu le , conformément à la constitution yougoslave et aux exigences de la commission Badinter. La question référendaire était : "Êtes-vous en faveur d'une Bosnie-Herzégovine souveraine et indépendante, un État de citoyens égaux et de nations musulmanes, serbes, croates et autres qui y vivent ?" Le taux de participation au référendum sur l'indépendance était de 63,4 %, et 99,7 % des électeurs ont voté pour l'indépendance. Il a été boycotté par la majorité des Serbes de Bosnie. Refusant les résultats de ce référendum, JNA et les milices serbes organisées par Radovan Karadžić, chef du parti nationaliste serbe SDS encerclent la ville de Sarajevo. Karadzić organise une conférence de presse où il déclare : une guerre interethnique et religieuse est inévitable, alors qu' Alija Izetbegović, élu président de la Bosnie, annonce qu'il n'y aura pas de guerre en Bosnie, ni interne ni importée. Le , le chef d'état major de l'armée yougoslave (JNA), le général Blagoje Adžić, déclare : La sécession de la Bosnie-Herzégovine est inacceptable et l'armée fédérale est prête à y intervenir pour défendre le peuple serbe menacé par une agression ouverte. Guerre de Bosnie-Herzégovine La Bosnie-Herzégovine a déclaré son indépendance le . La Communauté européenne et les États-Unis reconnaissent l'indépendance de la Bosnie-Herzégovine, le , et son adhésion dans l'Organisation des Nations unies a lieu le , en même temps que celles de la Croatie et de la Slovénie. Dès 1991, l’Armée populaire yougoslave (JNA), devenue armée serbe, utilise la Bosnie comme base pour des opérations de guerre en Croatie. À l'époque, il mobilisait et armait les Serbes de Bosnie, occupait des positions stratégiques et préparait le siège des grandes villes. Suite à la déclaration d'indépendance de la Bosnie-Herzégovine, JNA et les milices serbes de Bosnie se sont mobilisées dans différentes parties du pays. Les forces gouvernementales étaient mal équipées et non préparées pour la guerre. La reconnaissance internationale de la Bosnie-Herzégovine a accru la pression diplomatique pour que l'Armée populaire yougoslave (JNA) se retire du territoire de la république, ce qu'elle a officiellement fait en . Les membres serbes de Bosnie de la JNA ont simplement changé d'insigne, formé l’Armée de la république serbe de Bosnie( VRS), et a continué les combats. Armée et équipée à partir des stocks de la JNA en Bosnie, soutenue par des volontaires et diverses forces paramilitaires de Serbie, et bénéficiant d'un important soutien humanitaire, logistique et financier de la République fédérale de Yougoslavie (Serbie et Monténégro), les offensives serbes en 1992 ont réussi à placer une grande partie du pays sous son contrôle. Bijeljina est la première ville bosniaque à être investie par l'armée yougoslave et par les milices serbes sous les ordres d'Arkan. « Nous avions l'ordre de tuer le plus de musulmans possible », confesse Goran Jelisić, un jeune mécanicien serbe recruté à Bijeljina par Arkan pour participer au nettoyage ethnique de Brčko dans le Nord de la Bosnie. Le , Zvornik a été attaqué par les Serbes. , du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, responsable pour l'ex-Yougoslavie, parvient à franchir le pont Mehmed Pacha Sokolović sur la Drina et à longer Zvornik avant d'être arrêté par un groupe de miliciens. Lorsqu'il eut quitté ses fonctions, il décrivit la scène suivante : Dans un virage, avant d'être interceptée, ma voiture a patiné sur du sang, j'ai croisé des camions remplis de cadavres. Dès la fin de 1991, l’Armée populaire yougoslave (JNA), a déployé de l'artillerie sur les collines autour de Sarajevo, préparant le siège de la ville. Ainsi, immédiatement après la déclaration d'indépendance de la Bosnie, le siège de Sarajevo a commencé et a duré quatre ans. Incapables de conquérir la ville, ils coupent l'eau, le chauffage et l'électricité de la ville isolée, et épuisent la population civile torturée par des bombardements aveugles quotidiens. Après le , les troupes de la JNA en Bosnie ont changé leur nom en Armée de la république serbe de Bosnie (VRS) et, avec les forces paramilitaires serbes, ont continué à bombarder la ville à partir des mêmes positions. Les forces serbes se sont concentrées en particulier sur la destruction des archives de la coexistence ethnique en Bosnie, comme le largage de bombes incendiaires sur la Bibliothèque nationale et universitaire de Sarajevo, brûlant la majeure partie de son contenu avec des milliers de textes irremplaçables. Des immeubles résidentiels, des hôpitaux, des boulangeries et d'autres installations non militaires ont été systématiquement bombardés. Près de ont été tuées, dont plus de , et ont été blessées et près de . Pendant le siège, la ville a été touchée par une moyenne d'environ par jour, culminant à le . Afin d'arrêter les massacres de civils, en , après des avertissements infructueux, l'OTAN a bombardé les positions serbes autour de Sarajevo. Suite à cela, les forces serbes de Bosnie ont pris en otage plus de deux cents casques bleus et observateurs de l'ONU pour empêcher de nouvelles frappes aériennes. Le nettoyage ethnique de Prijedor a commencé fin , suite à l'occupation de la zone par des unités paramilitaires et la JNA. Des milliers de non-Serbes ont été tués dans les villages et la ville de Prijedor, et leurs maisons incendiées. Plus de , femmes et enfants ont transité par les camps de concentration d' Omarska, Keraterm et Trnopolje, où massacres, tortures, viols et conditions de vie épouvantables ont rapidement décimé le nombre de prisonniers. Des dirigeants non serbes ont été éliminés, des fonctionnaires, des intellectuels, des dirigeants politiques et des hommes d'affaires emprisonnés ou déportés, et toutes les traces importantes de la culture et de la religion musulmanes et croates, y compris les mosquées et les églises catholiques, ont été détruites. Le nombre total de personnes tuées et déportées en 1993 était de 52 811. Aucune convention de guerre n'est appliquée et la barbarie se déchaîne (viols, tortures, assassinats, formation de camps de concentration). L'avancée des Serbes de Bosnie, a été accompagnée avec le nettoyage ethnique des Bosniaques et des Croates de Bosnie de toute la zone contrôlée par la VRS. Des dizaines de camps de concentration ont été établis dans lesquels les détenus ont été soumis à la violence et aux abus, y compris le Viol. En 1993, le Conseil de sécurité des Nations unies a créé le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie pour juger les personnes accusées de crimes de guerre, de crimes contre l'humanité et de génocide. Le nettoyage ethnique a culminé avec le massacre de Srebrenica de plus de en , qui a été qualifié de génocide par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY). Les forces croates de Bosnie et bosniaques ont également commis des crimes de guerre contre des civils de différents groupes ethniques, mais à plus petite échelle. La violence se déchaîne aussi entre Croates et Musulmans (combats de Mostar et dynamitage de son pont, sac de Stolac et dynamitage de sa mosquée…). Le conflit bosno-croate a pris fin en , avec la signature de l' accord de Washington, conduisant à la création d'une Fédération de Bosnie-et-Herzégovine, qui a fusionné le territoire détenu par le HVO avec celui détenu par l'Armée de la République de Bosnie-Herzégovine(ARBiH). Les populations croato-bosniaques ont alors obtenu une aide logistique accrue de la part de la communauté internationale, qui isola la République fédérale de Yougoslavie (Serbie et Monténégro) officiellement définie comme agresseur (même si les Serbes continuaient de dire qu'il s'agissait d'une guerre légitime pour permettre le maintien dans la Yougoslavie des populations désirant y rester). L'offensive conjointe en Croatie, en 1995, des forces croates de Croatie et de Bosnie, et des forces bosniaques, permit la conquête de tous les territoires serbes de Croatie.La population serbe de ces territoires a été expulsée vers la République serbe de Bosnie, où elle a repeuplé des territoires ethniquement nettoyés des non-Serbes, et une partie est allée en Serbie. Les efforts de la communauté internationale pour tenter de faire cesser le conflit et éviter les pertes humaines parmi la population eurent peu d'effets concrets malgré l'envoi de plus de sous le drapeau de l'ONU. La Forpronu perdit et compta plus de . Le , les Accords de Dayton ont été signés à Paris, mettant fin à la guerre et confirmant l'existence et la continuité juridique de l'État de Bosnie-Herzégovine à l'intérieur de ses frontières actuelles. Elle sera composée de deux entités : la Fédération de Bosnie-et-Herzégovine (51 % du territoire et 70 % de la population) et la République serbe de Bosnie (49 % du territoire et 25 % de la population), chacune pouvant établir des "relations parallèles" avec les pays voisins. Comme l'a dit Florence Hartmann: «À Dayton, les grandes puissances ont récompensé ceux qui, quelques semaines plus tôt, avaient systématiquement déporté et tué la population musulmane de l’enclave en leur attribuant les champs de la mort et en leur permettant ensuite de les repeupler à leur guise afin d’en modifier à jamais la structure ethnique ». En 1995-1996, une force internationale de maintien de la paix (IFOR) dirigée par l'OTAN, comprenant , intervint en Bosnie afin de mettre en place et de surveiller les aspects militaires de l'accord. À l'IFOR succéda une force de stabilisation (Sfor) plus réduite ( en 2003) dont la mission était d'empêcher la reprise des hostilités. À cette Sfor, a succédé en l'Eufor, une force militaire de l'Union européenne de environ. La force de police internationale de l'ONU en Bosnie-Herzégovine a été remplacée fin 2002 par la Mission de police de l'Union européenne (MPUE), premier exemple pour l'Union européenne d'une telle force de police, ayant des missions de surveillance et d'entraînement. Les principaux dirigeants politiques et militaires de la République serbe de Bosnie sont reconnus coupables et condamnés pour crimes de guerre. Le président de la République serbe de Bosnie Radovan Karadžić et le chef de l'armée Ratko Mladić ont été reconnus coupables de génocide à Srebrenica et condamnés à la réclusion à perpétuité.Le président Serbie Slobodan Milošević, accusé de génocide et de crimes contre l'humanité au Kosovo, en Croatie et en Bosnie-Herzégovine, est décédé en prison avant la fin du procès. La guerre a causé la mort de « et militaires bosniaques, serbes et croates ; 1,8 million de personnes furent déplacées, tous groupes ethniques confondus. L'analyse ethnique de la population du territoire de la République serbe de Bosnie, d'après le recensement de la population de l'année 1991 en comparaison avec après-guerre en l'an 1997 (source : IMG, sur la base du recensement de la population de l'année 1991 et des estimations de l'UNHCR pour l'année 1997) montre la quasi-disparition des Bosniaques de ce territoire : 1991 : Serbes 54,30 % ; Bosniaques 28,77 % ; Croates 9,39 % ; autres 7,53 % 1997 : Serbes 96,79 % ; Bosniaques 2,19 % ; Croates 1,02 % ; autres 0,0 % Géographie La Bosnie-Herzégovine se trouve dans les Balkans occidentaux, au sud-est de l'Europe. Elle borde la Croatie () au nord, au nord-ouest et au sud, la Serbie à l'est () et le Monténégro au sud-est (). À l'extrême sud, dans la commune de Neum, elle débouche dans la Mer Adriatique sur environ . Les frontières de la Bosnie-Herzégovine sont pour la plupart d'origine naturelle et sont majoritairement composées des rivières Drina, Sava et Una, et de montagnes, comme la Dinara au sud-ouest. La Bosnie-Herzégovine se compose de deux unités géographiques et historiques: la plus grande partie Bosnie au nord () montagneuse et couverte de forêts épaisses, et la plus petite partie Herzégovine au sud, constituée de collines rocheuses et de terres agricoles plates. Topographie Le pays est principalement montagneux, englobant les Alpes dinariques centrales. Les parties nord-est atteignent la Plaine de Pannonie, tandis qu'au sud, elle borde la Mer Adriatique. Les Alpes dinariques s'étendent généralement dans une direction sud-est-nord-ouest et s'élèvent vers le sud. Le point culminant du pays est le pic de Maglić à , à la frontière du Monténégro. La Bosnie centrale est la partie la plus montagneuse de la Bosnie avec les montagnes importantes Vlašić, Čvrsnica et Prenj. D'autres montagnes plus grandes sont Volujak, Vranica, Vran, Lelija, Zelengora et Velež. La Bosnie orientale comprend également des montagnes comme Trebević, Jahorina, Igman, Bjelašnica et Treskavica. C'est ici que les Jeux olympiques d'hiver de 1984 ont eu lieu. Vers le nord-ouest, les montagnes dinariques sont un peu plus basses (Cincar, Dinara, Šator, Grmeč), et sont séparées par des champs karstiques (poljes): poljé de Livno, poljé de Duvno, Kupreško polje et Glamočko polje. La composition géologique de la chaîne de montagnes dinariques en Bosnie se compose principalement de calcaire, avec des gisements de fer, de charbon, de zinc, de manganèse, de bauxite, d’antimoine, de plomb et de sel présents dans certaines régions, en particulier dans le centre et le nord de la Bosnie. Dans l'ensemble, près de 42,8 % de la Bosnie-Herzégovine est boisée. La plupart des zones forestières se trouvent dans les parties centrale, orientale et occidentale de la Bosnie. Les terres agricoles représentent 42,2 %, les terres fertiles 13,6% de la superficie de la Bosnie-Herzégovine et seulement 2,96 % des terres sont utilisées pour l'agriculture. Le nord de la Bosnie contient des terres agricoles très fertiles le long de la rivière Sava et la zone correspondante est fortement exploitée. La partie sud du pays, Herzégovine, se compose principalement de collines rocheuses et de terres arables plates avec un climat méditerranéen, ce qui permet d'importantes activités agricoles. Hydrographie L'eau peut être considérée comme la plus grande ressource naturelle de Bosnie-Herzégovine. Tous les fleuves appartiennent aux bassins de la mer Noire et de la mer Adriatique. Le réseau fluvial est très dense, ce qui fait surtout référence au bassin versant de la mer Noire, qui couvre la majeure partie du territoire. Il y a sept grands fleuves en Bosnie-Herzégovine : La Sava est le plus long fleuve et forme une partie importante de la frontière nord avec la Croatie. La rivière Una coule le long de la frontière nord-ouest de la Bosnie avec la Croatie. Elle est populaire pour le rafting et les sports d'aventure. La rivière Bosna a donné son nom au pays. Elle s'étend à travers la Bosnie centrale, depuis sa source près de Sarajevo jusqu'à Sava au nord. La Drina traverse l'est de la Bosnie et marque la frontière naturelle avec la Serbie. La Sana et la Vrbas qui coule au nord, sont des affluents droits de la Sava et appartient au bassin de la mer Noire La Neretva est le principal fleuve d'Herzégovine qui appartient au bassin de la mer Adriatique. C'est la seule rivière entièrement de surface, dans cette région qui contient un grand nombre de rivières souterraines. Une particularité des eaux de la Bosnie-Herzégovine est la présence d'un grand nombre de chutes d'eau abondantes qui ornent le paysage de la Bosnie-Herzégovine. Parmi les plus belles et les plus grandes figurent: Štrbački buk sur la rivière Una à Martin Brod, les chutes d'eau sur la Pliva à Jajce, et Kravica sur la rivière Trebižat. La Bosnie-Herzégovine est également riche en sources naturelles, dont beaucoup sont exploitées pour l'eau minérale en bouteille ou pour les stations thermales populaires. Une petite partie de la côte adriatique, longue d'environ , autour de la ville de Neum, au sud du delta de la Neretva, appartient à la Bosnie-Herzégovine. Il existe un grand nombre de lacs naturels et artificiels en Bosnie-Herzégovine. Dans le groupe des lacs naturels, généralement de petite superficie, les lacs de montagne, comme Boračko, Šatorsko et Kotlaničko, dominent numériquement. Les lacs artificiels sont plus grands et principalement conçus pour les besoins de la production d'électricité. Avec une superficie de le plus grand lac est Buško, qui se trouve à la frontière des municipalités de Livno, à une altitude de . L'accumulation du lac est de et est donc l'un des plus grands lacs d'Europe. Les autres grands lacs sont Ramsko, Jablaničko, Modračko, et lac de Blidinje.Il existe de nombreux lacs de montagne, pour la plupart d'origine glaciaire, qui ont un potentiel touristique important, et les plus célèbres sont Prokoško (sur Vranica), Boračko, Orlovačko, Štirinsko, et le lac Kladopolje (sur Zelengora). Paysage et environnement La Bosnie offre un large choix de paysages, avec des chaînes de montagnes boisées, des forêts intactes, des lacs, des rivières luxuriantes et des cascades. Environ les deux cinquièmes du pays sont boisés de pins, de hêtres et de chênes. Ce fait place la Bosnie-Herzégovine dans un groupe de pays européens possédant la plus grande richesse forestière. Toutes les caractéristiques géographiques expliquées précédemment ont influencé la formation de caractéristiques biogéographiques spécifiques de la Bosnie-Herzégovine, qui se reflètent dans la grande biodiversité. Au total, sont enregistrées, ainsi que plusieurs centaines d'autres plantes et champignons. Certains d'entre eux sont endémiques, comme le fameux Lilium bosniacum et Picea omorika. Une biodiversité élevée s'applique également au monde animal, mais ils sont considérablement réduits au fil du temps. Cette diversité de paysages et d'écosystèmes est menacée et nécessite une protection urgente. Il existe quatre parcs nationaux et huit parcs naturels en Bosnie-Herzégovine. La superficie totale de l'aire protégée ne représente que 1,13 % de son territoire total. La Bosnie-Herzégovine connaît un certain nombre de problèmes environnementaux. Cela comprend la pollution de l'air provenant des usines métallurgiques et des centrales électriques au charbon. Le manque de sensibilisation à l'environnement, la déforestation intensive et l'exploitation forestière illégale intensifient ce problème. Les décharges municipales sont limitées et les installations de traitement des eaux usées et de gestion des inondations sont inadéquates. Les mines terrestres laissées par la guerre civile de 1992-1995 constituent toujours une menace dans certaines régions. Le climat de la Bosnie-Herzégovine varie du continental tempéré dans la partie nord de la plaine pannonienne le long de la rivière Sava, au climat alpin dans les régions montagneuses et au climat méditerranéen dans la zone côtière et la région d'Herzégovine au sud et au sud-est. Politique Le haut représentant international en Bosnie-Herzégovine, Christian Schmidt, est nommé par le Conseil de mise en œuvre des Accords de Paix. Il est la plus haute autorité du pays et dispose de pouvoirs exécutifs tels que l'annulation de décisions de l'exécutif et du parlement de Bosnie-Herzégovine contraires à l'esprit des accords de Dayton, dont il est l'autorité finale pour toute interprétation. Il rend compte de son action chaque semestre au Conseil de sécurité des Nations unies. La déclaration d'indépendance a eu lieu en 1992. Des élections générales ont eu lieu le . Les électeurs de Bosnie-Herzégovine ont élu la présidence et le parlement de Bosnie-Herzégovine. Les électeurs de la fédération de Bosnie-et-Herzégovine ont élu un nouveau parlement pour l'entité et les électeurs de la république serbe de Bosnie ont choisi un président, un vice-président et un parlement. Le président du Conseil des ministres, Nikola Špirić, a été confirmé par le Parlement le . Le , Dragan Čović, président collégial de la Bosnie-Herzégovine, dépose la demande d'adhésion du pays à l'Union européenne. Présidence collégiale Trois présidents devant représenter respectivement les communautés Serbes, Croates et Bosniaques sont élus simultanément au scrutin uninominal majoritaire à un tour. L'un des candidats serbes est élu par les seuls électeurs de la République serbe de Bosnie tandis que les électeurs croates et bosniaques de la Fédération de Bosnie-et-Herzégovine votent pour l'un ou l'autre des candidats croates et bosniaques. Les habitants du district de Brčko, qui ne fait partie d'aucune des deux entités, doivent se faire enregistrer sur les listes électorales de l'une ou l'autre. Les trois présidents alternent à tour de rôle à la tête de la présidence collégiale, pour des périodes de huit mois. Élections municipales de 2008 En , les , ont eu lieu en Bosnie, et les clivages entre Musulmans, Serbes et Croates se sont retrouvés dans les résultats ; 55 % des d'électeurs se sont abstenus, ce qui représente le plus faible taux de participation des 4 élections depuis les accords de Dayton. Selon les premiers résultats partiels fournis par la Commission électorale centrale (CEC), l'Union des sociaux-démocrates indépendants (SNSD, serbe) a remporté de maires, le Parti de l'Action démocratique (SDA, musulman) 28, et la Communauté démocratique croate (HDZ) 15, dans les régions où chaque communauté est respectivement majoritaire. Divisions internes et suppression des entités La Bosnie-et-Herzégovine est une république, sujet de droit international reconnu par l'organisation des Nations unies, membre du Conseil de l'Europe depuis et membre fondateur de l'Union pour la Méditerranée. Depuis les accords de Dayton-Paris du , elle comprend deux entités autonomes et un district commun : la fédération de Bosnie-et-Herzégovine (Federacija Bosne i Hercegovine), dont la capitale est Sarajevo, qui n'est pas une fédération au sens du droit international public entre la région historique de Bosnie et celle d'Herzégovine, et est elle-même constituée de deux sous-collectivités, croate et bosniaque, avec quelques communes mixtes ; la république serbe de Bosnie (Република Српска/Republika Srpska, dénomination utilisée de facto en français), dont la capitale est Banja Luka, qui déclara son indépendance en 1992 et fut reconnue par les accords de Dayton, mais comme collectivité territoriale autonome et non comme république constitutive de l'État bosnien ; le district de Brčko, situé entre les deux premières, dans le nord du pays, qui n'est pas un district administratif de la Bosnie-Herzégovine, mais un territoire de statut neutre et autonome, géré en partie par un superviseur international mandaté par l'ONU. La république de Bosnie-et-Herzégovine connaît, sur le plan interne, un imbroglio juridique dû au fait que ses deux collectivités territoriales autonomes de facto issues des accords de Dayton-Paris ne se reconnaissent pas mutuellement de jure, ni statutairement, ni territorialement. La république serbe de Bosnie s'est autoproclamée comme entité de l'ancienne Yougoslavie en 1992 en opposition à la proclamation d'indépendance de la Bosnie-Herzégovine, alors que la constitution yougoslave admettait l'indépendance des six républiques fédérées, mais non l'établissement de nouvelles frontières telles que celles de la république serbe de Bosnie ou du Kosovo. La constitution de la Bosnie-Herzégovine et les exigences de la non plus n'admettaient pas l'autonomie de la République serbe de Bosnie, qui, de ce fait, n'a pas été reconnue de jure par la communauté internationale. En 1996, les accords de Dayton lui reconnaissent seulement la qualité de collectivité territoriale autonome au même titre que la « fédération croato-musulmane », renommée par la suite fédération de Bosnie-et-Herzégovine (qu'il ne faut pas confondre avec la République de Bosnie-Herzégovine, qui est le seul État souverain reconnu). Depuis 1991, il y a entre quatre et cinq fois moins de Serbes qui vivent à Sarajevo et dans le reste de la fédération de Bosnie-Herzégovine, ils sont tous en République serbe de Bosnie. Il en est de même pour les Croates et les Bosniaques qui vivent en majorité en Bosnie centrale et à Sarajevo pour les Bosniaques, et dans le sud du pays, surtout dans l'ouest de l'Herzégovine, pour les Croates. Concrètement, la Bosnie-Herzégovine est divisée d'un point de vue ethnico-religieux. Le mouvement indépendantiste serbe se trouve renforcé dans sa volonté d'organiser un référendum au sujet de l'indépendance depuis l'annonce du soutien de l'indépendance du Kosovo par l'Union européenne et les États-Unis. Fin 2007, l'institut de sondage Partner qui est basé à Banja Luka a révélé que 77 % des Serbes de Bosnie étaient favorables à une sécession de la République serbe de Bosnie dans l'hypothèse où les Albanais du Kosovo se déclareraient indépendants de la Serbie. L'ancien ambassadeur des États-Unis à Belgrade, , soutient une division de la Bosnie, ainsi que du Kosovo. Les autorités de l'entité République serbe continuent de mener une politique déstabilisatrice et conflictuelle en Bosnie-Herzégovine. La poursuite des déclarations du président de la République serbe Milorad Dodik, niant le statut d’État de la Bosnie-Herzégovine, tout en prônant la sécession de la République serbe et son union avec la Serbie, est une attaque contre l'intégrité territoriale de Bosnie-Herzégovine. Il faut rappeler que les entités ne sont en aucun cas fondées à faire sécession, et la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Bosnie-Herzégovine sont garanties par les accords de Dayton. En 2017, les États-Unis ont sanctionné le président de l'entité République serbe, Milorad Dodik, pour ses propos sécessionnistes. En faisant obstacle aux accords de Dayton, Milorad Dodik constitue une menace importante pour la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Bosnie-Herzégovine. La sanction signifie que toute propriété ou intérêt dans la propriété de Dodik sous juridiction américaine est bloqué, et est toujours valable. La Commission de Venise a constaté que les pouvoirs de l'État central de Bosnie-Herzégovine, sont trop faibles et propose une révision constitutionnelle qui permettrait d'adapter le texte à la réalité politique par : Le transfert de responsabilités des Entités vers l'État central ; Une définition plus stricte du veto au nom des intérêts vitaux, afin que ce veto ne soit pas un simple pouvoir de blocage au nom d'intérêts partisans; Simplifier l'organisation territoriale par suppression des Entités, ou passer d'un État fondé sur l'égalité de trois peuples constituants à un État fondé sur l'égalité des citoyens. Les États-Unis souhaitent voir disparaître la République serbe, considérée comme le seul résultat tangible de la politique menée par les nationalistes serbes. En 2019, Le Conseil de sécurité des Nations unies a exprimé son ferme appui au plein respect de la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de la Bosnie-Herzégovine. Indépendantisme de la communauté croate au sein de la Fédération Le parti nationaliste croate de Bosnie appelle régulièrement à la création d'une entité autonome croate, séparée de la communauté bosniaque. Les Croates (chrétiens catholiques) justifient cette demande par la crainte d’être mis en minorité par les Bosniaques (musulmans) qui détiennent la majorité de quatre cinquièmes au sein des institutions fédérales. Décisions constitutionnelles précisant le statut de Bosnie-Herzégovine et de ses deux entités : « Contrairement aux assertions des représentants de l’Assemblée populaire de la Republika Srpska, la Constitution de la Bosnie-Herzégovine n’envisage pas de préserver la souveraineté des Entités, ni n’envisage un droit à l’auto-organisation basée sur l’idée de la séparation territoriale. De la même manière, d’après l’article III/3 (a) de la Constitution de la Bosnie-Herzégovine, les « fonctions gouvernementales » sont attribuées aux institutions de la Bosnie-Herzégovine ou aux Entités, de façon que les compétences des Entités ne soient d’aucune manière l’expression de leur qualité d’État, mais résultent de cette allocation de compétences prévue par la Constitution de Bosnie-Herzégovine… toutes les dispositions du Préambule de la Constitution de la République Serbe faisant référence à la souveraineté, à l’indépendance de l’État, à la création d’un État et à la réunion complète et étroite de la Republika Srpska avec d’autres États, constituent une violation de l’article I/1, au regard des articles I/3, III/2 (a) et 5 de la Constitution de BH, qui garantissent la souveraineté, l’intégrité territoriale, l’indépendance politique et la personnalité internationale de Bosnie-Herzégovine » (Cour constitutionnelle de la Bosnie-Herzégovine, affaire U 5/98). : La cour constitutionnelle de Bosnie-Herzégovine précise qu'aucun signe, drapeau ou hymne, autre que celui de l'État de Bosnie-Herzégovine ne saurait être admis publiquement sur le territoire de la Bosnie-Herzégovine. Cette décision étant rendue à la suite de la demande de la fédération de Bosnie-Herzégovine et de la république serbe de Bosnie-Herzégovine, en vue de porter des signes particuliers les distinguant de l'État de Bosnie-Herzégovine auquel ils appartiennent. La décision s'inscrit dans une jurisprudence constante de la Cour et de la communauté internationale. Selon cette jurisprudence, les deux entités n'ont aucune qualité d'État, car elles sont uniquement des entités de l'État de Bosnie-Herzégovine. Subdivisions territoriales La Bosnie-Herzégovine présente deux organisations parallèles de subdivisions territoriales du fait de l'existence de deux entités constitutives de la fédération bosnienne : la fédération de Bosnie-et-Herzégovine (), la république serbe de Bosnie (), auxquelles on ajoutera une troisième entité, le district de Brčko situé entre les deux premières, au nord du pays, possédant un statut neutre et autonome, géré en partie par un superviseur international mandaté par l'ONU. Démographie La population, d'après le recensement effectué en 2013, est de . Pour des raisons économiques, plus de d'habitants de ce pays, vivent et travaillent à l'étranger (Allemagne, Autriche, pays de la Scandinavie, Canada, France...) Population À l'époque de la Yougoslavie, les Bosniaques étaient majoritairement appelés « Musulmans », les trois peuples composant le pays étant les Musulmans, qui avaient la majorité relative, les Bosno-Croates et les Bosno-Serbes. La composition de la population a varié et surtout a changé de répartition géographique à la suite des diverses opérations de nettoyage ethnique, et les gentilés ont été changés afin d'éviter toute confusion entre le peuple musulman et la religion musulmane et pour répondre à la volonté de reconnaissance des Bosniaques en tant que nation, nommés ainsi jusque l'invasion austro-hongroise. Ainsi les habitants du pays sont désormais officiellement appelés « Bosniens », les trois « nationalités » majoritaires étant les Bosniaques, les Croates et les Serbes. Par « nationalité » il ne faut pas entendre ici la citoyenneté bosnienne ni la langue BCMS que tous partagent, mais l'appartenance à une communauté confessionnelle et historique définie par la religion musulmane sunnite pour les Bosniaques, chrétienne catholique pour les Croates et chrétienne orthodoxe pour les Serbes, appartenances qui changent aussi le nom de la langue (respectivement bosnien, croate et serbe ; dans ce dernier cas, la langue s'écrit majoritairement en caractères cyrilliques, ces derniers étant admis en bosnien). La nationalité yougoslave n'a pas pour autant disparu, et correspond à la population continuant à se déclarer Yougoslave, et non de l'une des « nationalités » bosniaque, croate ou serbe : il s'agit en majorité de couples mixtes. Cette nationalité disparaît à partir du recensement de 2013. Traditionnellement, la population bosniaque vit davantage dans et autour des centres urbains, la population serbe occupant de plus vastes zones rurales. Ceci explique en partie la répartition géographique des différents groupes ethniques. Un recensement de la population est effectué en 1991. Par la suite, aucune donnée fiable n'est produite, car les principales forces politiques de Bosnie-Herzégovine considèrent les statistiques démographiques comme une poursuite de la guerre et une tentative d'officialiser les résultats du nettoyage ethnique. En , du Parti d'action démocratique annonce qu'un accord est conclu pour qu'un recensement ait lieu en 2013. Groupes ethniques Résultats finaux publiés le incluant les statistiques sur les groupes ethniques en Bosnie-Herzégovine. Langues Même si les linguistes utilisent les termes de serbo-croate (ancien), ou de diasystème slave du centre-sud (moderne) pour définir la langue parlée en Croatie, en Bosnie-Herzégovine, en Serbie et au Monténégro, le remplacement du communisme yougoslave par les nationalismes de chaque ethnie dans les années 1990 a eu raison des définitions linguistiques, de sorte qu'officiellement le serbo-croate n'existe plus, chaque pays nommant sa langue « croate », « bosnien », « serbe » ou « monténégrin ». Il n'y a pas d'isoglosse entre ces langues (les locuteurs se comprennent spontanément, sans traducteur) : leur définition est donc historique et politique. En revanche, il y a d'une région à l'autre des différences partielles de lexique (certains mots, certaines conjugaisons ou déclinaisons varient) et surtout une différence d'alphabet : il est exclusivement latin en Croatie et dans la Fédération croato-bosniaque de Bosnie-Herzégovine, alors que les Serbes utilisent les deux alphabets : alphabet cyrillique serbe en Serbie, au Monténégro et dans la République serbe de Bosnie, mais aussi l'alphabet latin serbe en Serbie et au Monténégro, mais pas en Bosnie. Des éléments de la langue turque se retrouvent dans le bosnien. La constitution de la Bosnie-Herzégovine ne mentionne aucune langue officielle, mais reconnaît trois « peuples constitutifs », chacun avec sa propre dénomination pour la langue commune. 98 % de la population se comprend en parlant sa langue, sans passer par une langue étrangère, car le Bosniaque, le Serbe, et le Croate sont pratiquement la même langue, et avant l'éclatement de la Yougoslavie, en 1991, on appelait le Serbo-Croate cette langue commune. Au temps où la Bosnie-Herzégovine était un territoire ottoman (officiellement jusqu'en 1908, mais sous occupation austro-hongroise depuis 1878), le territoire était administré en langue turque. Lorsque la Bosnie-Herzégovine devint un condominium austro-hongrois (1908 à 1918), le territoire fut administré en langue allemande. Aujourd'hui, l'anglais est très parlé, surtout parmi les plus jeunes, et est une langue universitaire. Il est souvent utilisé dans l'administration, et est très utile pour communiquer avec les casques bleus de l'ONU présents sur le territoire. Une forte diaspora bosniaque existe aux États-Unis, au Canada, et en Australie, tout comme en Grande-Bretagne. L'allemand est également répandu, un grand nombre de Bosniaques vivant et travaillant dans des pays de langue allemande, l'Allemagne, l'Autriche ou la Suisse. Enfin, le turc, langue de culture en Bosnie-Herzégovine qui fut partie intégrante de l'Empire ottoman jusqu'en 1878, reste encore pratiqué. La Bosnie-Herzégovine est un pays observateur au sein de l'Organisation internationale de la francophonie. Les de Bosnie-Herzégovine sont bilingues, mais en plus du Bosniaque, Serbe, et Croate, certains parlent le Yiddish, et l'Allemand. Religions Article détaillé : Islam en Bosnie-Herzegovine La répartition religieuse du pays s'établit ainsi : les musulmans constituent 51 % de la population, les chrétiens orthodoxes constituent 31 % tandis que les chrétiens catholiques constituent 15 %, et 1,2 % pour les autres groupes religieux (y compris les juifs et les protestants). Il y a aussi 0,8 % d'athées et 0,3 % d'agnostiques. En 1914, il y avait environ en Bosnie-Herzégovine, mais entre 1941 et 1945, pendant l'occupation Allemande, de nombreux Juifs furent tués par les milices Oustachis, et les Nazis Allemands. Enfin, de nombreux Juifs partirent en Israël à partir de 1948, et de nos jours, les Juifs sont entre et en Bosnie-Herzégovine, concentrés surtout à Sarajevo. Le taux de pratique religieuse est relativement faible parmi les groupes religieux traditionnels, mais la tradition religieuse jouant un rôle identitaire majeur, très peu de Bosniens se définissent comme incroyants. Certaines communautés sont plus pratiquantes que d'autres, comme les Croates catholiques d'Herzégovine ou les musulmans de Bosnie centrale. En outre, la religion sert de lien social lors des rites significatifs de passage comme la naissance, le mariage et la mort. À l'époque du communisme yougoslave, il y avait beaucoup d'athées et d'agnostiques parmi les Bosniaques, puis les religions ont connu un fort regain de pratique à la suite de la guerre de 1992-1995, expression de l'identification accrue de chacun avec son héritage ethnique et culturel. Durant les années 2010, la presse pointe néanmoins du doigt un radicalisme religieux salafiste dans une partie de la communauté musulmane. Les combattants étrangers, venus dans le pays lors de la guerre (1992-1995), seraient à l’origine de ce nouvel intégrisme. Quelque 300 Bosniens se trouvent ainsi, en 2015, à faire le djihad en Syrie, ce qui ramené au nombre d’habitants forme le taux de départ pour le jihad le plus élevé d’Europe. Le pape a alerté sur la situation des catholiques de Bosnie, dont beaucoup des jeunes se sont enfuis lors de la guerre, mais ne peuvent pas revenir. Il leur est également impossible de construire une église ou une école. Culture Cinéma No Man's Land, Danis Tanović, Oscar du meilleur film étranger en 2002 Mort à Sarajevo, réalisé par Danis Tanović, sorti en 2016 Au pays du sang et du miel, réalisé par Angelina Jolie, sorti en 2011 Le Cercle parfait, réalisé par Ademir Kenović, sorti en 1997 Sarajevo, mon amour, réalisé et écrit par Jasmila Žbanić, sorti en 2006 Les Femmes de Visegrad, réalisé par Jasmila Žbanić, sorti en 2013 Premières Neiges, réalisé par Aida Begić, sorti en 2008 Bosna !, film de Bernard-Henri Lévy, sorti en 1994 Quo vadis, Aida ? (La Voix d'Aïda), réalisé par Jasmila Žbanić, sorti en 2020 Fêtes et jours fériés Économie La Bosnie-Herzégovine est un pays en voie de développement. La monnaie est le mark convertible. Transport Tourisme Liste du patrimoine mondial en Bosnie-Herzégovine Sport Les Jeux olympiques d'hiver se sont déroulés à Sarajevo en 1984, le pays faisant alors partie de la Yougoslavie. Avant que n'éclate la Yougoslavie, tous les clubs jouaient sous une même fédération, la Fédération de Yougoslavie de football, Fédération yougoslave de basket-ball ou la Fédération yougoslave de handball. En handball, le RK Borac Banja Luka de la ville de Banja Luka remporte la Coupe des clubs champions européens en 1976, un an après avoir échoué en finale, et la coupe EHF en 1991. En 1979, le KK Bosna, club de basket-ball de Sarajevo remporte la Coupe d'Europe des clubs champions chez les hommes, et le Jedinstvo Aida, de Tuzla, remporte la Coupe d'Europe des clubs champions en 1989 chez les femmes. Les clubs de football comme le FK Sarajevo, le FK Željezničar Sarajevo et le FK Velež Mostar sont parmi les clubs les plus connus du pays. La Bosnie-Herzégovine se qualifie pour la première coupe du monde de football de son histoire en 2014. Un an plus tard, le , l'équipe nationale de handball se qualifie pour la première fois de son histoire à une compétition majeure, le Championnat du monde 2015 disputé au Qatar. Sportifs célèbres Basket-ball : Kenan Bajramović, Edin Bavčić, Mirza Delibašić, Henry Domercant, Nenad Marković, Mirza Teletović, Jusuf Nurkić Football : Sergej Barbarez, Mécha Baždarević, Asmir Begović, Edin Džeko, Asim Ferhatović, Vahid Halilhodžić, Vedad Ibišević, Zvjezdan Misimović, Ivan Osim, Miralem Pjanić, Hasan Salihamidžić, Sejad Salihović, Emir Spahić, Safet Sušić Handball : Danijel Šarić, Edin Bašić, Nebojša Grahovac, Mirsad Terzić, Muhamed Toromanović Rugby : Džoni Mandić, Kenan Mutapčić Tennis : Amer Delić, Damir Džumhur Volley-ball : Rusmir Halilović Codes La Bosnie-Herzégovine a pour codes : BA, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-2, BIH, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), BIH, selon la liste des codes pays du CIO, BIH, selon la liste des codes internationaux des plaques minéralogiques, BIH, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-3, BK, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-2, LQ, selon la liste des préfixes des codes OACI des aéroports, E7 (précédemment T9), selon la liste des préfixes OACI d'immatriculation des aéronefs et de l'Union internationale des télécommunications Voir aussi Bibliographie Articles connexes Liste de Tracheophyta de Bosnie-Herzégovine Liste des villes jumelées de Bosnie-Herzégovine (à comparer avec la liste anglophone) Droits LGBT en Bosnie-Herzégovine Liens externes Site d'informations touristiques Notes et références
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Botswana
Le Botswana, terme tswana signifiant « pays des Tswanas » du nom de l'ethnie principale, en forme longue la république du Botswana, en tswana , est un pays d'Afrique australe sans accès à la mer, entouré de l'Afrique du Sud au sud et sud-est, de la Namibie à l'ouest, de la Zambie au nord et du Zimbabwe au nord-est. Les habitants s'appellent les Botswanais. Autrefois, le protectorat britannique était appelé Bechuanaland. Le Botswana adopta son nom après son indépendance à l'intérieur du Commonwealth le . Sa capitale est Gaborone. Son économie, majoritairement liée à son voisin sud-africain, est dominée par les services (43 % en part du PNB en 1999), les mines (48 %), les industries (4 %) et l'agriculture (5 %). Son taux de transparence est de 6,1 en 2011 (5,4 en 2007) sur une échelle de 10, faisant du Botswana le pays le moins corrompu du continent africain. Le pays est régulièrement placé au premier rang des pays africains en matière de gouvernance et de transparence ( sur selon l’Indice 2012 de la perception de la corruption de Transparency International). Ce pays est surnommé « le miracle africain », « l’exception du continent » ou encore « la Suisse de l’Afrique ». Histoire À la fin du , les hostilités éclatent entre les Tswanas, habitant le Botswana, et les tribus Ndebele migrant sur ce territoire depuis le désert du Kalahari. Les tensions montent également d'un cran avec les colons Boers venant du Transvaal. Après les demandes d'assistance lancées par les dirigeants botswanais Khama III, Bathoen et Sebele, le gouvernement britannique met le Bechuanaland sous sa protection le . La partie nord de ce territoire passe sous administration directe en tant que protectorat du Bechuanaland, formant le Botswana actuel. La partie sud du territoire est intégrée à la colonie du Cap, et fait maintenant partie de la province nord-ouest de l'Afrique du Sud. La majorité des personnes parlant setswana vivent aujourd'hui en Afrique du Sud. Lorsque l'Union de l'Afrique du Sud est formée en 1910, englobant les principales colonies britanniques de la région, le protectorat du Bechuanaland, le Basutoland (actuel Lesotho) et le Swaziland (actuel Eswatini) - les High Commission Territories - ne sont pas inclus, mais leur incorporation ultérieure est prévue. Toutefois, l'Empire britannique s'engage vaguement à consulter au préalable les habitants de ces territoires. Bien que les gouvernements successifs d'Afrique du Sud cherchent plusieurs fois à intégrer ces territoires, le Royaume-Uni ne cesse de retarder sa décision, et cette intégration n'a finalement jamais eu lieu. En 1948, le National Party est élu au gouvernement, et il institue l'apartheid en Afrique du Sud. Il se retire de la communauté du Commonwealth en 1961, mettant ainsi fin à toute perspective d'intégration de ces territoires dans l'Afrique du Sud. Une expansion de l'autorité centrale britannique et l'évolution du gouvernement tribal aboutissent à la création en 1920 de deux conseils consultatifs représentant les Africains et les Européens. Les proclamations de 1934 régularisent les lois et pouvoirs des tribus. Un conseil consultatif euro-africain est formé en 1951, et la constitution de 1961 crée un conseil consultatif législatif. En , le Royaume-Uni accepte les propositions de création d'un gouvernement autonome élu démocratiquement au Botswana. En 1965, le siège du gouvernement est transféré depuis Mafikeng en Afrique du Sud, vers Gaborone nouvellement créée. La constitution de 1965 mène aux premières élections générales et à l'indépendance, le . Seretse Khama, un chef de file du mouvement pour l'indépendance, est élu premier président de la République du Botswana. Réélu à deux reprises, il meurt en fonction en 1980. La présidence est transmise au vice-président, Quett Masire, qui est élu en son nom propre en 1984 et réélu en 1989 et 1994. Masire prend sa retraite de son poste en 1998. La présidence est transmise au vice-président, Festus Mogae, qui remporte ensuite l'élection de 1999 et est réélu en 2004. Le président suivant est le lieutenant-général Ian Khama qui entre en fonction 2008, en prévision des élections de 2009. Il est le fils du premier président du Botswana, et un ancien chef de l'armée du Botswana (BDF). Élu formellement en 2009 et réélu en 2014, il demeure en fonction jusqu'en 2018, date à laquelle il démissionne pour laisser la place au vice-président Mokgweetsi Masisi qui lui succède. Politique La politique du Botswana s'effectue dans le cadre d'une république, alliant un régime présidentiel à une démocratie représentative, dans lequel le président du Botswana est à la fois le chef de l'État et le chef du gouvernement. Le pouvoir exécutif est exercé par le gouvernement. Le pouvoir législatif est exercé par le gouvernement et le parlement du Botswana, mais le pouvoir judiciaire est indépendant de l'exécutif et du législatif. C'est également un système multipartite, dominé depuis l'indépendance par le Parti démocratique du Botswana. D'après le tableau d'indice de démocratie, le Botswana est le pays ayant le régime démocratique qui se rapproche le plus d'une démocratie complète en Afrique. Défense Au moment de l'indépendance, le Botswana n'a pas de force armée. À la suite de conflits avec la Rhodésie (actuel Zimbabwe), le Botswana se dote d'une force armée, la (BDF), en 1977. Le président du Botswana en est le commandant en chef, et il désigne un conseil de défense. La BDF compte aujourd'hui près de . À la suite de l'évolution de la situation politique en Afrique du Sud et dans la région, les missions de la BDF sont de plus en plus centrées sur les activités de lutte anti-braconnage, la préparation aux catastrophes, et des opérations de maintien de la paix à l'étranger. Les États-Unis sont le plus gros contributeur étranger au développement de la BDF, et une grande partie de son corps des officiers a reçu une formation américaine. Relations internationales Le Botswana met l'accent sur son intégration économique et politique en Afrique australe. Il cherche à faire de la Communauté de développement d'Afrique australe un outil de développement économique, et encourage les efforts permettant à la région d'assurer elle-même sa propre diplomatie préventive, de résoudre localement les conflits et assurer une bonne gouvernance. Le Botswana a accepté amicalement l'Afrique du Sud post-apartheid comme partenaire dans ces efforts. Le Botswana s'associe généralement au consensus africain sur la plupart des grandes questions internationales et est membre d'organisations internationales telles que les Nations unies, le Commonwealth et l'Union africaine (UA). Le Botswana est également membre de la Cour pénale internationale, avec un accord bilatéral d'immunité pour l'armée américaine (couvert par l'article 98 du Statut de Rome). Subdivisions Le Botswana est partagé en 10 districts : Central Ghanzi Kgalagadi Kgatleng Kweneng Nord-Est Nord-Ouest Sud-Est Sud Chobe Les principales villes sont Gaborone et Francistown, mais d'autres agglomérations de taille plus réduites existent : (dans l'ordre décroissant de population) Molepolole Selebi-Phikwe Maun Serowe Kanye Mahalapye Mochudi Mogoditshane Gabane Tutume Lobatse Molapowabojang Palapye Tlokweng Ramotswa Thamaga Moshupa Tonota Jwaneng Orapa Letlhakane Bobonong Orapa Shashe/Semotswane Géographie Le Botswana est majoritairement plat, formant un plateau vallonné. Le désert du Kalahari est situé dans le sud-ouest du pays. Il constitue un ensemble hostile de collines rocailleuses, de marais salants asséchés et de buissons épineux. Le bassin du fleuve Limpopo est le principal relief de l'ensemble de l'Afrique australe, et notamment du Botswana. Avec , le Botswana est par la superficie, au mondial (juste après l'Ukraine). À titre de comparaison, il est d'une taille équivalente à celle de Madagascar. Le Botswana est dominé par le désert du Kalahari, qui couvre pratiquement 70 % de la superficie du pays. Le delta de l'Okavango, dans le nord-ouest du pays, est le second plus grand delta intérieur du monde avec une superficie de . Le pan de Makgadikgadi, un grand désert de sel, est situé dans le nord. Le Botswana possède divers types d'habitat pour la faune sauvage, dont le delta de l'Okavango, le désert du Kalahari, la prairie et la savane. La population humaine occupe, et vit sur seulement moins de 2 % du territoire, surtout dans l'est, et le sud-est (Gaborone) du pays . Économie Le Botswana pourrait facilement passer pour un modèle de réussite économique sur le continent africain. Il a bâti son avenir sur une administration démocratique, stable, compétente et peu corrompue (Transparency International le classe régulièrement comme le pays le moins corrompu d'Afrique), une gestion prudente et un sous-sol riche en diamants (dont il est le troisième producteur mondial) et en minéraux (cuivre, nickel), mais aussi en charbon et pétrole. Ce pays, qui lors de son indépendance en 1966 était l'un des vingt-cinq plus pauvres du monde, se classe désormais parmi les plus prospères du continent. Il s'agit du seul pays au monde qui a pu afficher, lors de la période 1970-2000, une croissance annuelle moyenne de près de 9 % ; il est en outre le seul pays avec le Cap-Vert en 2007, les Maldives en 2011 et les Samoa en 2014 à être sorti du groupe des pays les moins avancés, en 1994. Cette richesse théorique est cependant menacée par une trop grande dépendance de l'économie vis-à-vis du secteur minier, ainsi que par l'épidémie de SIDA qui sévit dans toutes les couches de la population (près d'un adulte sur trois serait infecté). Depuis avril 2012, le pays figure sur la liste française des paradis fiscaux. Le gouvernement de Mokgweetsi Masisi lève en 2019 l'interdiction de la chasse à l'éléphant et propose dans des ventes aux enchères auprès d'entreprises des permis de chasse. Ces entreprises les revendent par la suite, avec une marge, aux chasseurs de trophées. L'Afrique australe est devenue le théâtre d'un tourisme de chasse, en provenance majoritaire des États-Unis. Démographie La population du Botswana est estimée à en 2016 par le The World Factbook, et était de d'après le recensement de 2011. 32,4 % de la population était âgée de , 63,5 % âgée entre et 4,1 % de ou plus. Le pays connait une croissance de sa population de 1,19 % par an en 2016, avec un taux de natalité de , un taux de mortalité de , un taux de mortalité infantile de , une fécondité de par femme et un taux de migration de . Avec seulement 3,8 /km, le Botswana est l'un des pays les moins densément peuplés du monde. À peu près 20 % de la population est touché par le VIH. L'espérance de vie est en 2013 de pour les hommes et de pour les femmes. Religions Environ 79 % de la population est chrétienne, 15 % n'a pas de religion. Langues La langue officielle du Botswana est l'anglais. Cependant, 90 % de population parle le tswana. Cette langue est la plus répandue dans le pays. L'afrikaans y est aussi parlé par de petites communautés. Le français est la seule langue étrangère proposée dans le système éducatif. Culture Artisanat Dans la partie nord du Botswana, les femmes des villages de Etsha et Gumare sont connues pour leur aptitude à l'élaboration de paniers tressés à partir de la fibre de palmier Mokola (Hyphaene petersiana) et de colorants locaux. Les paniers sont généralement de trois types : de grands paniers avec couvercles utilisés pour le stockage, de grands paniers ouverts pour transporter des objets sur la tête ou pour vanner du grain battu, et de petites plaques de vannage pour grains pilés. Dans la partie sud-est du Botswana, l'artisanat local s'exprime aussi au travers de la poterie de Thamaga et des tissages du village d'Oodi. Dans le désert du Kalahari, les plus anciennes peintures de cette région de l'Afrique furent l'œuvre des Khoisan (Kung San! / San) il y a environ vingt mille ans, et dépeignent la chasse, des animaux et des figures humaines. Littérature Les paysages du Botswana ont inspiré de nombreux romans, et quelques écrivains l'habitant développèrent la littérature de ce pays. Bessie Head (1937-1986) est une célèbre écrivaine du Botswana. Elle a fui le régime de l'apartheid en Afrique du Sud pour vivre et écrire sur le Botswana. Elle y a vécu de 1964 (quand il était encore le protectorat du Bechuanaland) jusqu'à sa mort, à l'âge de , en 1986. Elle a vécu à Serowe, et ses plus célèbres ouvrages, When Rain Clouds Gather (1968), Maru (1971) et A Question of Power (1973) y sont exposés. Le Botswana sert de décor à une série de romans populaires et mystérieux d'Alexander McCall Smith. Le personnage principal, Precious Ramotswe, vit à Gaborone. Le premier roman de la série, The No. 1 Ladies' Detective Agency, est publié en 1998 au Royaume-Uni (et en 2001 aux États-Unis). Ces romans sont appréciés pour leur intérêt humain et leur couleur locale. Un film a été tourné en Kgalewood, au pied du Mont Kgale, au Botswana. Norman Rush, qui a servi en tant que directeur du Corps de la paix au Botswana de 1978 à 1983, utilise ce pays comme décor pour l'ensemble de ses livres publiés, qui mettent généralement l'accent sur la communauté expatriée. Unity Dow (née en 1959), magistrate, militante des droits de l'homme, et écrivaine. Elle vient d'un milieu rural qui tend vers des valeurs traditionnelles africaines de la nature. Sa mère ne savait pas lire l'anglais, et la plupart des décisions sont prises par les hommes. Elle devint avocate et une grande partie de son enseignement se fait en Occident. Son éducation occidentale lui a valu un mélange de respect et de suspicion. En tant qu'avocate, elle est principalement connue pour ses positions sur les droits des femmes. Elle s'est portée partie civile dans une affaire qui a permis aux enfants dont seule la mère est de nationalité Botswana d'obtenir également cette nationalité. La tradition et la loi avant cette affaire indiquaient que seuls les descendants de père Botswana obtenaient la nationalité. Plus tard, elle devint la première femme Botswana juge de la Haute Cour. En tant que romancière, elle écrivit trois livres. Ces livres concernent le plus souvent les questions relatives à la lutte entre les valeurs traditionnelles et occidentales, et marquent également son intérêt pour les questions de genre et la pauvreté du pays. L'auteur et historienne britannique Susan Williams écrivit un livre, Colour Bar: The Triumph of Seretse Khama and His Nation, qui raconte l'histoire du mariage et des luttes de Sir Seretse Khama et Lady Ruth Williams Khama. Parmi les autres écrivains botswanais notables, citons Moteane Melamu et Andrew Sesinyi. Sport L'équipe du Botswana de football porte le surnom de Zebras (les zèbres en anglais). Au 10 février 2022, elle est classée au classement de la Fifa. Les Zebras se sont qualifiés pour la première fois de leur histoire à une coupe internationale de football en se qualifiant pour la Coupe d'Afrique des Nations, qui s'est déroulée au Gabon et en Guinée équatoriale du 21 janvier au 12 février 2012. Le Botswana a remporté sa première médaille olympique lors des Jeux Olympiques de Londres en 2012 grâce à la médaille d'argent obtenue par Nijel Amos sur 800 mètres. Il décroche ensuite la deuxième médaille de son histoire aux Jeux Olympiques de Tokyo en 2021 avec l'équipe masculine du relais 4 x 400 m (composée de Isaac Makwala, Baboloki Thebe, Zibane Ngozi et Bayapo Ndori) qui prend la troisième place de la finale derrière les Etats-Unis et les Pays-Bas. Par ailleurs, l'athlète paralympique Tshotlego Morama remporte une médaille d'or en 400m T46 lors des Jeux de 2004. Le Botswana participe également aux Jeux du Commonwealth depuis les Jeux de 1974 à Christchurch, en Nouvelle-Zélande. Il est l'un des rares États africains à ne pas boycotter les Jeux de 1986 à Édimbourg. Les Botswanais ont remporté à ce jour dix-sept médailles, dont cinq en or (toutes en athlétisme) : dix en athlétisme, six en boxe, et une en boulingrin (la médaille de bronze de Flora Anderson en simple femmes en 1986). Médias Le Botswana possède cinq chaînes de télévision, dont l'une est publique (Botswana TV) et 4 sont privées : Now TV, Khuduga HD, Maru TV et EBotswana. Il existe cinq stations de radio locales : RB1, RB2, Duma FM, Gabz FM et Yarona FM. Il y a treize journaux : Mmegi, Sunday Standard, The Telegraph, Business Weekly, The Botswana Gazette, The Voice, The Guardian, Echo, Botswana People's Daily, DailyNews, Tswana Times, Weekend Post et The Monitor qui publient régulièrement. Miss Univers 1999 Mpule Kwelagobe a été élue à Chaguaramas au Trinité-et-Tobago Miss Univers 1999 dans la nuit du devant plus d'un milliard de téléspectateurs. Ce fait a contribué à populariser le Botswana. Jours fériés Le premier lundi suivant Noël est également férié. Éducation L'éducation moderne a longtemps été assurée par les seuls ordres missionnaires catholiques. Le Botswana a fait de grands progrès dans le développement de l'éducation depuis l'indépendance en 1966. À cette époque, il y avait très peu de diplômés dans le pays, et seul un très faible pourcentage de la population parvenait jusqu'à l'école secondaire. Avec la découverte de filons de diamants et l'augmentation du budget du gouvernement qui s'est ensuivi, le Botswana a acquis les moyens financiers pour développer le domaine de l'éducation. Tous les étudiants sont garantis de bénéficier de dix ans d'éducation de base, conduisant à un certificat de qualification junior. Environ la moitié de la population scolaire participe à deux autres années de l'enseignement secondaire menant à l'attribution du Botswana General Certificate of Education (BGCSE). Après avoir quitté l'école, les élèves peuvent s'inscrire dans l'un des six collèges techniques du pays, ou de suivre un cours de formation professionnelle pour l'enseignement ou pour devenir infirmier, par exemple. Les meilleurs élèves entrent à l'université du Botswana de Gaborone, une université moderne et bien équipée, avec une population étudiante dépassant les dix mille inscrits. Les gains quantitatifs n'ont pas toujours été récompensés par un gain qualitatif. Les écoles primaires en particulier, manquent encore de ressources, et les enseignants sont moins bien rémunérés que leurs collègues du secondaire. Le gouvernement du Botswana espère qu'en investissant une large part de recettes nationales dans l'éducation, l'économie du pays deviendra moins dépendante des revenus du diamant, mais également moins dépendante des expatriés pour alimenter son marché du travail en travailleurs qualifiés. En janvier 2006, le Botswana annonce la réintroduction des frais de scolarité après deux décennies d'éducation exclusivement financée par l'État. Néanmoins, le gouvernement prévoit toujours d'accorder des bourses à tout étudiant de l'université du Botswana ou si la formation n'est pas assurée localement, comme les études de médecine, lorsqu'il doit étudier à l'étranger. Codes Le Botswana a pour codes : A2, selon la liste des préfixes OACI d'immatriculation des aéronefs, BC, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-2, BOT, selon la liste des codes pays du CIO, BW, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-2, .bw, selon la liste des noms de domaine internet (country code top level domain : ccTLD), BWA, selon la norme ISO 3166-1 code alpha-3 (liste des codes pays), BWA, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-3, FB, selon la liste des préfixes des codes OACI des aéroports, BW, selon la liste des codes internationaux des plaques minéralogiques, Notes et références Voir aussi Articles connexes Droits LGBT au Botswana Bibliographie Liens externes
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Brunei
Brunei, ou Brunéi, en forme longue Brunei Darussalam (), est un micro-État situé dans le nord de l’île de Bornéo, en Asie du Sud-Est. Il partage l'île avec la Malaisie et l’Indonésie. Son territoire, coupé en deux parties, est bordé par la mer de Chine méridionale et totalement enclavé dans l'État malaisien de Sarawak. Depuis 1968, il est dirigé par le sultan Hassanal Bolkiah. Ancien protectorat britannique, il est l'un des cinq membres du Commonwealth (avec l'Eswatini, le Lesotho, la Malaisie et les Tonga) qui possède sa propre monarchie. Étymologie Depuis l'époque des dynasties du Sud (420-589), les textes chinois mentionnent un lieu nommé tour à tour « Boni », « Funi », « Polo », « Poli », « Wenlai », vraisemblablement situé dans la partie Nord-Ouest de Bornéo. Selon l'historien Robert Nicholl, la plus ancienne mention de ce lieu se trouve dans le Manshu (蠻書) ou Document sur les barbares de Fan Chuo (樊綽, mort à la fin du ), publié vers 860 de notre ère. Pour Johannes L. Kurz, la plus ancienne mention de « Boni » (渤泥) se trouve dans la Taiping huanyuji (太平環宇記) ou Géographie universelle de l'ère de la Grande paix de Yue Shi (樂史, 930‐1007). On ne connaît pas exactement les origines du nom « Brunei ». Une étymologie proposée est le nom de Varuna (devanāgarī वरुण [ʋəruɳə]), le dieu de l'océan dans l'hindouisme, qui au aurait donné « Barunai ». Brunei a donné son nom à l'île de Bornéo. Cette confusion entre l’île et un des États qui s’y trouvait vient des Portugais de Malacca (conquise en 1511), qui parlent de « Burney », de « Burneo » ou de « Burne ». Le nom officiel du pays, « Negara Brunei Darussalam », semble avoir pour origine une expression que l'auteur chinois Huang Sheng-ts'eng traduit dans son Hsi-yang-chao-kunglien-lu (1520) par Chang-ning-chen, c'est-à-dire Marché de la Paix perpétuelle, pour désigner un des quartiers de Boni. En effet Darussalam (بروني دارالسلام) signifie en arabe « demeure de la paix », tandis que negara signifie « État » en malais. Ce dernier terme vient lui-même du sanscrit Nagara (नगर) qui signifie « ville ». Géographie Brunei a une superficie de . Il possède des frontières terrestres de avec la Malaisie, dont une bande de territoire coupant le pays en deux. Son littoral a une longueur de . Le point le plus élevé du pays est à une altitude de . Faune Brunei regorge de singes nasiques, de civettes-loutres, de chat à tête plate, d'ours des cocotiers, de pygargue blagre, d’écureuils géants, de chats marbrés, de cigognes de storm, de chat bai, de varan malais, de calaos, de gibbons, de pangolins, de panthères nébuleuses, de serpents verts… Autant d'espèces en voie de disparition dans les pays voisins. Il existe plus de de papillons. Conscientes de ce patrimoine exceptionnel, les autorités songent à multiplier les réserves ou les parcs nationaux. Histoire Le sultanat de Brunei est un royaume vieux de plus d'un millénaire. Il était alors un grand port de commerce, ayant des relations commerciales tant avec l'Inde qu'avec la Chine, et cela dès 977. On sait que cette année-là, Brunei envoya une ambassade dans l'Empire du milieu. On a trouvé à Brunei une tombe chinoise musulmane. Datée de 1264, elle est celle d'un « Maître Pu » et porte la plus ancienne tombe musulmane de Brunei. En 1363, Awang Lak Betatar devient le premier souverain musulman de Brunei. Il est fondateur de la dynastie royale des Bolkiah. Le nom de Brunei est attesté dès le . Le Nagarakertagama, un poème épique écrit en 1365 dans le royaume javanais de Majapahit, mentionne en effet « Buruneng » parmi les quelque cent « contrées tributaires » du royaume. En réalité, le territoire contrôlé par Majapahit ne s'étendait que sur une partie de l'est et du centre de Java. Les contrées tributaires étaient en fait des comptoirs formant un réseau commercial dont Majapahit était le centre. Majapahit y envoyait des dignitaires dont le rôle était de s'assurer que ces comptoirs ne s'adonnaient pas à un commerce privé qui échapperait au royaume. Le royaume de Brunei se développe rapidement après la chute de Majapahit, s'étendant à Bornéo et dans l'archipel philippin. C'est à cette période de son apogée historique, dans les années 1520, que le royaume de Brunei, islamisé, devient un sultanat. Il s'affaiblit ensuite peu à peu alors que les régions voisines sont colonisées par les grandes puissances occidentales (Portugal, Royaume-Uni et Espagne) qui y établissent également des comptoirs commerciaux. Le pays perd peu à peu ses possessions, puis devient en 1906 un protectorat britannique. Du pétrole y est découvert en 1903 et commence à être exploité en 1929, le premier puits de pétrole est installé à Séria. À l'époque de la décolonisation (deuxième moitié du ), le pays change de nombreuses fois de statut. En 1959, toujours sous protectorat britannique, il accède à l'autonomie interne. Un mouvement nationaliste et démocratique se développe à cette période : il aboutit en 1962 à une violente rébellion, rapidement écrasée par les Britanniques. C'est alors que l'état d'urgence est décrété, et la Constitution abolie : depuis, le sultan gouverne seul et par décret. Conformément à un accord avec le Royaume-Uni, le sultanat accède à l'indépendance le . Le sultan actuel est Hassanal Bolkiah. La doctrine Melayu Islam Beraja (MIB) qui définit l'identité brunéienne comme « malaise, musulmane et monarchique », est érigée en idéologie d'État. Politique Brunei est un sultanat. Le sultanat a vécu sous protectorat britannique du jusqu'en 1984. Le pays est une monarchie islamique, le sultan est le chef religieux et joue par sa fonction monarchique le rôle de chef d’État et de chef du gouvernement, cumulant les statuts de Premier ministre, ministre de la Défense, ministre des Finances, recteur de l'université, chef de la police, chef suprême des forces armées et commandeur des croyants, depuis l'abolition de la Constitution en 1962. La dernière élection législative, en 1962, avait provoqué une rébellion, poussant l'ancien sultan, , à déclarer l'état d'urgence, toujours en vigueur. Depuis, le sultanat surveille tout, notamment les médias. Les autorités peuvent ainsi fermer sans raison les organes de presse et mettre en prison les journalistes accusés d'articles « faux et malveillants ». Il reçoit des conseils en matière législative d'un corps de non élus. Le seul parti autorisé, le Parti national solidarité, est sous les ordres du sultan et n'a aucune existence réelle. Le pays est membre de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN), du Commonwealth depuis son indépendance, après avoir été longtemps sous protectorat britannique. En 2009, Hayati Salleh était la première femme à devenir procureur général. Et, en 2011, deux anciennes boursières parties à l'étranger, Salbiah Binti Sulaiman et Zatia binti Sirin, étaient nommées au Conseil législatif de Brunei. En , avec une mise en application progressive au cours des six mois suivants et après d'efforts du sultan en ce sens (depuis 1996), Brunei a instauré la charia (également appelée loi ou code pénal islamique) qui ne s'applique qu'aux musulmans, les deux tiers de la population de ce pays qui compte environ (les bouddhistes représentent 13 % de la population, les chrétiens 10 %). Ce nouveau code prévoit notamment la flagellation comme punition à la consommation d'alcool (également requise pour l'avortement), l'amputation des membres pour les voleurs et la lapidation en cas d’adultère. L'homosexualité, jusque-là punie de de prison, est désormais passible de mort par lapidation. Le sultan a déclaré à cette occasion que les Brunéiens remplissaient ainsi leur devoir envers Allah. Brunei devient le premier et jusqu'à présent le seul État d'Asie du Sud-Est à introduire la charia sur l'ensemble de son territoire. Ce qui n'est pas le cas pour l'Indonésie, pays musulman voisin, sauf pour la seule province autonome d'Aceh, sur l'île de Sumatra, qui avait déjà adopté cette loi. Jusqu'en 2013, dans ce sultanat où l'Islam est la religion officielle, dont la pratique était déjà connue comme plus conservatrice qu'en Indonésie et en Malaisie (autre pays musulman limitrophe), il existait deux systèmes législatifs, l'un civil et l'autre islamique. Mais ce dernier se limitait alors à la gestion de litiges mineurs comme les différends matrimoniaux. En 2019, plusieurs ONG qui s'appuient sur des documents gouvernementaux, pointent du doigt un nouveau durcissement de loi avec la mise en place dans le code pénal de la peine de mort pour les musulmans reconnus coupables de relations homosexuelles, d'adultère ou de sodomie, peine exécutée au moyen du fouet ou de la lapidation. Certains habitants de Brunei voient une contradiction entre la mise en application de la charia et l'ouverture du sultanat au monde moderne. Dans son discours du , le sultan a estimé que la charia n'entamait en rien la politique du pays en tant que membre de la famille des Nations. L'Organisation de Défense des Droits de l'Homme, Human Rights Watch (pour l'Asie), représentée par Phil Robertson, directeur adjoint, pense que . Il qualifie cette loi islamique . En mai 2014, plusieurs personnalités, dont Richard Branson, propriétaire de la marque Virgin, ont déclaré qu'elles boycotteraient les hôtels appartenant au sultanat de Brunei, à la suite de l'instauration de la charia. L'entrepreneur britannique a indiqué sur Twitter qu'il demandait à son personnel de ne pas séjourner dans les hôtels de la chaîne Dorchester Collection qui inclut le Dorchester à Londres, l'Hôtel Bel-Air et le à Los Angeles. Le , l'humoriste et animatrice Ellen DeGeneres appelle également au boycott des hôtels après la promulgation par le sultanat d'une peine de lapidation à mort pour les personnes accusés d'homosexualité. Par la suite, dès la mise en place effective de la charia, une autre interdiction a été décidée par le sultan, celle de fêter Noël. Seule la population musulmane est concernée. Les autres habitants peuvent célébrer cette fête mais en privé uniquement et sans en faire la promotion. Les décorations et les chapeaux de Père Noël sont formellement interdits. Les contrevenants s'exposent à une peine de de prison et d'amende. Cette mesure a été motivée par la pensée selon laquelle fêter Noël consiste à imiter une autre religion. Sur Facebook, sous le hashtag #MyTreedom, des chrétiens vivant dans les pays où les personnalités de cette confession sont opprimées, en majorité des pays musulmans (pas seulement Brunei mais aussi l’Irak, l’Iran, le Pakistan), publièrent des photos de sapins et de décorations de Noël. Critiquer le gouvernement est passible d’une amende, voire d'une peine de prison. Relations étrangères Organisations internationales et régionales C’est en 1984 que le tournant diplomatique du sultanat de Brunei s’opère sur la scène internationale. En effet, cette même année le pays intègre successivement les Nations Unies (auxquelles il fait don d’un million de dollars américains le jour de son adhésion) : « En septembre 1984, lors de son entrée aux Nations Unies, il a fait don d'un million de dollars américains à l'Organisation des Nations Unies ». Par la suite cette même année, le pays rejoint également l’ASEAN, le Commonwealth et, de surcroît, le Forum de Coopération économique Asie-Pacifique (APEC) Il est également membre du Dialogue Asie Europe depuis sa création en 1998, dont il est d’ailleurs un des membres fondateurs. Le sultanat de Brunei a rejoint l’ASEAN au lendemain de son indépendance en 1984. Brunéi a, selon l’ASEAN, fortement contribué aux développement des relations diplomatiques entre l’association et la Chine. D’une part, le sultanat a mené un travail d’amélioration et d’augmentation des relations diplomatiques entre les dirigeants chinois et les responsables de l’ASEAN. De l’autre, il a également joué un rôle central dans les négociations concernant le conflit toujours présent, en mer de chine méridionale. En 2013, un sommet a été organisé au Brunéi, avec les membres du gouvernement chinois et les principaux responsables de l’ASEAN dans le but de discuter du conflit. À l’issue de ce sommet,  la Chine a accepté d’entrer en consultation avec l’ASEAN concernant la mise en place d’un code de conduite concernant cet enjeu maritime.   Le janvier 2018, le diplomate de Brunéi est nommé quatorzième secrétaire général de l'ASEAN. Relations bilatérales Japon Le Japon est l’un des pays avec lequel Brunei échange le plus, économiquement parlant. En effet, en 2012 le pays est le premier partenaire économique du sultanat. 44 % du total des exportations sont à destination du Japon, dont 87 % sont représentés par la vente de gaz naturel. Ceci n’est pas un phénomène récent. Depuis plus de trente ans, les deux pays commercent ensemble dans la vente du gaz naturel. Depuis 1972, les deux pays ont signé des conventions bilatérales concernant les exportations de gaz naturel, renouvelées à quatre reprises. La dernière convention a été ratifiée en 2013 pour une durée de dix ans. Cependant, les relations diplomatiques entre les deux États ne se limitent pas seulement à la coopération économique énergétique. Depuis des années, le Japon se montre coopératif dans le partage du savoir faire technologique avec Brunei dans leurs efforts de diversification économique, notamment, en matière d’énergie renouvelable. En 2011, aux alentours de Séria, l’entreprise automobile Nippone Mitsubishi a financé la construction de champs de panneaux photovoltaïques. Brunei possède une ambassade à Tokyo et le Japon en possède également une à Bandar Seri Begawan. États-Unis Les relations diplomatiques entre les États-Unis et le sultanat de Brunei relèvent dans un premier temps du champ des alliances stratégiques et sécuritaires. Lors de la période la Guerre Froide, la position géographique de Brunei suscitait un intérêt particulier pour les États-Unis. En effet, Brunei se situait sur la route qui connectait les bases militaires américaines aux Philippines, à Singapour, en Thaïlande et en Australie. Depuis 2010, avec la nouvelle diplomatie américaine mise en place par l'administration Obama envers le sud est asiatique « Pivot to Asia », les États-Unis investissent et développent de plus en plus de relations bilatérales avec les États du sud est asiatique. De fait, Brunei est désormais un partenaire économique et diplomatique des États-Unis. En effet, les États-Unis et le sultanat de Brunei ont ainsi développé la mise en place et l'application de deux programmes bilatéraux : Le « ». Ce programme vise a renforcer la présence et la bonne utilisation de l’anglais au sein de l’ASEAN à travers des formations linguistiques dispensées par des experts de Brunei et des États-Unis. Ces formations sont ainsi majoritairement suivies par les membres du gouvernement de Brunei et ou les membres de l’ASEAN. Le « US-Asia Pacific Comprehensive Energy Partnership ». Ce programme inclut également la participation de l’Indonésie. Il vise à développer l’accès aux énergies pour les populations des régions d’Asie Pacifique. Chine La Chine et Brunei ont une relation diplomatique vieille de plus de remontant à la dynastie des Han. Jusque dans les années 1500, les deux pays commerçaient régulièrement. À la suite du protectorat britannique, ces relations se sont peu à peu éclipsées. Ce n’est que lors de la période de la Guerre Froide que les relations diplomatiques entre les deux pays se sont progressivement rétablies. En 1991, les deux pays ratifient des accords de relations diplomatiques. En termes de géopolitique, les deux États ont des rivalités communes. En effet, Brunei et la Chine ont tous les deux des revendications quant à la souveraineté territoriale de la mer de Chine méridionale. Les deux pays ont cependant signé des accords d’explorations communes sur la zone du litige. Contrairement aux autres États revendiquant aussi le territoire, les deux États n’ont pas mené de bataille frontale et physique. À l’instar de ce à quoi on a pu assister entre la Chine et les Philippines ou la Chine et le Vietnam. Par ailleurs, Brunei n'insiste pas non plus de manière formelle sur sa revendication envers le récif Luisa, qui fait pourtant partie de sa zone économique exclusive, comme notifié au sens de la Convention des Nations Unies régissant le droit de la mer. La gestion non conflictuelle et peu médiatisée du différend territorial entre Brunei et la Chine illustre la stratégie diplomatique de base de Brunei en matière de gestion des litiges à l’international. Australie En 1984, l’Australie est devenue l’un des premiers pays à établir des relations diplomatiques avec le sultanat de Brunei. Les deux pays entretiennent des relations bilatérales animées par un passé historique commun ; les militaires australiens ayant libéré Brunei de l'occupation japonaise en juin 1945. Au Brunei, sur la plage de Muara, à Bandar Seri Begawan, un monument commémorant cet événement fut érigé et est désormais le lieu ou se déroule une cérémonie annuelle. Celle ci est la journée de l’ANZAC (corps d'armée australien et néo-zélandais) célébré annuellement en Australie, en Nouvelle-Zélande, au Samoa, aux Tonga, aux îles Cook, à Niue, en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française, et dorénavant au Brunei. Les deux pays participent également aux négociations et à l'Accord de partenariat transpacifique. Brunei dispose d’un haut-commissariat dans la capitale australienne Canberra et l'Australie possède un bureau à Bandar Seri Begawan. Les deux pays sont membres du Commonwealth. Bangladesh Le Bangladesh et Brunei ont des relations diplomatiques très fournies. Ils sont tous deux membres de l'Organisation de la coopération islamique, du Commonwealth et du Mouvement des pays non alignés et partagent des points de vue communs sur des questions régionales et internationales. Brunei a rapidement reconnu le Bangladesh et d’autres pays d’Asie du Sud-Est. Le Bangladesh dispose d'un haut-commissariat à Bandar Seri Begawan. Brunei a un haut-commissariat à Dhaka. France La France dispose d’une ambassade à Bandar Seri Begawan. Depuis 2014, elle partage ses locaux avec l’Ambassade d’Allemagne à Brunei. La France est un des trois pays européens à disposer d’une ambassade à Brunei. Brunei a, quant à lui, ouvert un point de représentation diplomatique à Paris en juillet 1989. Un ambassadeur y siège depuis 1991. La première visite diplomatique de Brunei en France date de 1996. En 2006, le prince héritier, Al-Muhtadee Billah, s’est rendu à Paris dans le cadre d’une visite de travail. Il s’est par la suite entretenu avec le Président de la République de l’époque, Jacques Chirac. La France et Brunei échangent commercialement à hauteur de d’euros (selon les chiffres du gouvernement français) en 2016. Les deux principaux secteurs d’échanges commerciaux sont l’aviation (en majorité l’entreprise Airbus, qui a vendu sept avions au sultanat en 2014) et la banque. En effet, Brunéi, cherchant à diversifier son économie encore largement dépendante de la rente pétrolière, a établi, à l’image de ce qui s’est fait avec le Japon, des partenariats de coopération économique. De plus, le sultan de Brunei possède deux palaces emblématiques de la capitale française, Le Meurice et le Plaza Athénée. Cet élément a cependant déclenché une vive polémique au sein de la société française. En effet, à l’annonce de cette acquisition, de nombreux médias et associations françaises ont alors appelé au boycottage des deux palaces. Quelques jours plus tard, le phénomène prend une ampleur mondiale. Le motif invoqué est le suivant : l’application de la loi islamique au sein du sultanat de Brunei. Depuis 2013, le pays applique la Charia. Celle-ci implique notamment la lapidation des homosexuels et des femmes ayant des relations extra-conjugales (adultère), l’amputation de la main en cas de vol, la pénalisation de la consommation d’alcool et de l’avortement, l'embrigadement des enfants Ces éléments ont suscité une indignation de la part d’une grande partie de la population française, et de surcroît, de la communauté internationale. De nombreuses personnalités étant habituées de ces deux palaces, ont ainsi exprimé le fait que, par souci d’éthique et de conscience, elles ne pouvaient plus séjourner dans les établissements concernés. L’Organisation non gouvernementale Human Rights Campaign a ainsi relayé la parole de plusieurs de ces personnalités, notamment la rédactrice en chef de l’édition américaine du magazine Vogue Anna Wintour. Cette dernière a ainsi déclaré à propos de l’hôtel Meurice ne plus pouvoir y séjourner, ainsi que toute son équipe, en bon état de conscience. Le patron du groupe Kering, François-Henri Pinault, a également déclaré, par le biais de sa fondation Kering For Women, dans un tweet du 9 mai 2014 « Je condamne fermement la décision du Sultan de Brunei et boycotte ses hôtels ». Depuis, le sujet est encore polémique. Enfin, la France mène une politique culturelle abondante à Brunei. En effet, en 1986 se crée l’Alliance française de Brunei. Cette dernière met en place de nombreux événements promotionnels tel que la semaine de la francophonie, ou encore des bourses d’études en coopération entre les deux pays. Singapour Brunéi entretient des relations diplomatiques importantes avec Singapour et cela dès 1984. Brunei possède un haut commissariat à Singapour et Singapour en possède également un à Bandar Seri Begawan. Les deux pays collaborent activement économiquement. Tout comme avec les Philippines, de nombreux accords de coopération bilatérales ont été signés. De plus, les deux pays ont établi un accord monétaire d’interchangeabilité. En effet, le dollar de Singapour peut être utilisé au Brunéi et inversement. Militairement, les deux pays coopèrent activement. Ainsi, les forces armées de Singapour ont formé des soldats de Brunei. Dès 1994, les deux pays organisent des exercices militaires communs, le plus connu étant l’exercice Pélican. entre les deux armées navales. Un des buts de cet exercice est notamment de s’entraîner à exercer une défense rapide dans le cadre du conflit en mer de Chine méridionale. Les exercices concernent les forces aériennes et navales. En 2017, les deux pays mettent en place une politique bilatérale de défense. Depuis 2012, les deux pays ont mis en place un programme annuel institutionnalisé appelé Young Leaders Program. Celui-ci a été lancé afin de renforcer les liens entre les deux pays par le biais de la jeunesse. Philippines Depuis l’Indépendance de Brunei en 1984, les deux pays ont commencé a établir des relations diplomatiques. Les Philippines ont même établi un consulat général en 1983, l’année précédant l’indépendance de Brunei, à Bandar Seri Begawan. Brunéi s’est quant à lui établi la même année dans la ville de Makati (située dans la périphérie de Manille), avec une ambassade. Au regard de l’étude des relations entre les deux pays depuis les trente dernières années, l’Islam apparaît comme un point essentiel liant les deux nations. En effet, le sultanat de Brunei a financièrement soutenu de nombreux projets d’édifications de mosquées au sein du pays. En 2011, la mosquée Haji Hassanal Bolkiah a vu le jour dans la ville de Cotabo. La construction a entièrement été financée par le sultan de Brunei Haji Hassanal Bolkiah lui-même, dans l’optique de promouvoir et étendre la pratique de la religion musulmane dans le sud des Philippines. Le coût total de la construction s’étend à de dollars américains. Depuis le milieu des années 2000, la coopération économique s’est accélérée entre les deux pays. En effet, en 2009, Brunei et les Philippines ont signé un protocole d’entente bilatérale où la composante majeure concerne la coopération dans le secteur agricole. Celui-ci regroupe les biotechnologies, l’agriculture, la gestion de l’eau et l’industrie Halal. En 2019, plus de vingt-et-un mille travailleurs philippins sont répertoriés à Brunei. Indonésie Les deux pays disposent de relations diplomatiques anciennes, antérieures à l’ère coloniale européenne. Elles datent ainsi du quatorzième siècle. Pendant la période coloniale européenne, l'Indonésie était administrée par les Pays-Bas tandis que Brunéi était lui sous l’égide britannique, ce qui a peu à peu effacé la diplomatie entre les deux états. Au lendemain de son indépendance en 1984, Brunéi rétablit les relations diplomatiques avec l’Indonésie. Brunei a ouvert une ambassade à Jakarta. L’Indonésie, quant à elle, a une ambassade à Bandar Seri Begawan. Le sultanat et la province indonésienne de Bornéo sont tous deux situés sur la même île. Ce qui constitue ainsi une frontière terrestre entre les deux états. Les deux pays disposent d’un référentiel commun concernant leur histoire et leur culture, du notamment au passé colonial. Les deux pays ont une majorité de leur population qui pratiquent l’Islam. Les deux états sont de fait, membres de l’Organisation de la coopération islamique. En 2012, travaillent à Brunéi. Malaisie Brunei et la Malaisie jouissent d’une culture et d’un passé commun dû à l’appartenance de l’Est du pays à l'Empire de Brunei (1368-1888), qui favorisent ainsi la mise en place d’une diplomatie bilatérale. De plus, la proximité géographique des deux États, tous deux situés sur l’île de Bornéo, facilitent ces processus. Les deux pays ont établi des institutions les représentant. Brunei possède un haut commissariat à Kuala Lumpur ainsi que deux consulats généraux à Kota Kinabalu et Kuching. La Malaisie possède un haut commissariat à Bandar Seri Begawan. Les deux États sont membres de l’ASEAN et du Commonwealth. La frontière entre les deux États fut l’objet de conflits ; les deux pays revendiquant l’appartenance de la ville et région de Limbang (actuellement en Malaisie dans le nord du Sarawak). . Ainsi, Brunei et la Malaisie durent conjointement cesser leurs explorations de ressources en hydrocarbures. En 2009, un accord officieux est passé entre les deux pays. Depuis, la région est toujours source de tensions. Les deux pays ont des revendications de souveraineté territoriale en mer de Chine méridionale. Cependant, ils ont tous deux décidé de suivre une diplomatie en adéquation avec les principes plus pacifistes et non frontaux de la ligne diplomatique de l'ASEAN. De plus, en novembre 2002, l'ASEAN ratifie la déclaration sur la conduite des parties en mer de Chine méridionale. Brunei et la Malaisie, à l'instar d'autres États revendiquant des intérêts en mer de Chine méridionale, suivent cette déclaration. Subdivisions Actuellement, le sultanat de Brunei, d'une superficie de , est séparé en quatre districts, ayant chacun un chef-lieu : Belait, d'une superficie de , a pour chef-lieu la ville de Kuala Belait ; Brunei-Muara, district de la capitale Bandar Seri Begawan qui en est le chef-lieu, d'une superficie de ; Temburong, d'une superficie de , a pour chef-lieu Bangar ; Tutong, d'une superficie de , a pour chef-lieu Tutong. Économie L'économie de Brunei est fondée essentiellement sur une seule ressource : les hydrocarbures, et principalement le pétrole, exploité dans ce pays à partir de 1929. La commercialisation de cette ressource permet au pays d'atteindre une croissance annuelle importante (4,1 % en 2001), ce qui se répercute sur le développement humain du pays : Brunei, qui a un IDH de 0,865, est au rang mondial (sur ) en 2010. Il affiche un PIB par habitant de , un taux de chômage insignifiant. Brunei est, selon la Banque mondiale, l'un des pays d'Asie où l'on vit le mieux. Sa dette en 2015 est de 3,17 %. Bien que Brunei dispose sans doute du meilleur système social de la région (logements subventionnés voire gratuits, gratuité des soins hospitaliers, de l'éducation et de l'université, impôts inexistants), sa société demeure plus disparate qu'il n'y paraît. En effet, près de 20 % des Brunéiens vivent en dessous du seuil de pauvreté. Ces dernières années, la présence des étrangers et le dynamisme économique ont permis d'améliorer la condition des femmes sur le territoire. Seules 20 % d'entre elles travaillaient en 1971, elles sont 57 % en 2012, dont 28 % de cadres supérieures. Le sultanat de Brunei fait partie de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (APEC) depuis 1989. Brunei est signataire de l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT) en 1992 et fait donc partie de l'OMC depuis 1995. En , le pays figure sur la liste française des paradis fiscaux. L'État brunéien a lancé une politique facilitant l'installation d'entreprises étrangères : zones franches, exonération d'impôts… En dix ans, une cinquantaine de sociétés se sont déjà implantées à Brunei. Depuis 2007, Brunei tente aussi de développer le tourisme vert. Contrairement à ses voisins (Malaisie, Indonésie), le sultanat n'a jamais encouragé le commerce du bois. Résultat : 75 % du territoire est encore occupé par la jungle. Démographie Selon le recensement de 2011, la population de Brunei est de , contre en 2001. En 2012, cette population était composée de manière estimée à 25 % de moins de , à 71,3 % de personnes entre 15 et et à 3,7 % de personnes de ou plus. La densité de population est à cette date de 71,7 /km. Le pays connait une espérance de vie de en 2013. Le taux de croissance de la population de 1,6 % en 2012, avec un taux de natalité de , un taux de mortalité de , un taux de mortalité infantile de , un taux de fécondité de 1,99 enfants/femme et un taux de migration de . Langues La langue des habitants de Brunei est le malais du Brunei (Melayu Brunei), une forme de malais qui est classée dans le sous-groupe dit malais local des langues malaïques de la branche malayo-polynésienne des langues austronésiennes. Ancien protectorat britannique, le sultanat a au moins 50 % de sa population qui parle anglais (), qui de plus, est la langue commerciale, avec le mandarin. L'arabe est une langue de culture, et religieuse, connue surtout par des religieux ou des étudiants en madrasas islamique : il serait parlé parfaitement par environ 10 % de la population du royaume. De nombreux autres musulmans de Brunei ont des connaissances partielles, ou limitées de l'arabe. Hajah Norsiah binti Haji Abdul Gapar est une femme écrivain brunéienne célèbre. Religions La population de Brunei comprend 78,8 % de musulmans. Les habitants figurent parmi les musulmans les plus pratiquants et conservateurs d'Asie : obligation d'assister à la prière collective du vendredi (avec fermeture de tous les commerces conformément au de la soixante-deuxième sourate, Al-Jumua, du Qorʾān), enseignement obligatoire du Coran à l'école publique et vente d'alcool interdite sur le territoire. Si 78,8 % de la population est musulmane, 8,7 % est chrétienne, 7,8 % est bouddhiste, et 4,7 % autre, dont une part d'animistes. . En , les Hindous ne sont plus que quelques centaines dans le pays. En mai 2014, Brunei instaure la charia ; rubrique « Politique ». Culture On fête également à Brunei le nouvel An chinois et les fêtes religieuses du calendrier musulman. De nos jours, il est interdit de fêter Noël dans le sultanat de Brunei. Communication Transports Routes : (dont goudronnés) (en 1996) Voies ferrées : Voies navigables : Nombre d'aéroports: deux (dont un avec des pistes goudronnées) (en 2000) Télécommunication On compte en 2012, de source gouvernementale, utilisateurs d'Internet dans le pays. Lignes de téléphone : (en 2011) Téléphones portables : (en 1996) Postes de radio : (en 1998) Postes de télévision : (en 1998) Nombre de fournisseurs d'accès Internet: 2 (en 2000) Codes Le sultanat de Brunei a pour codes : BN, selon la norme ISO 3166-1, code alpha-2 (liste des codes pays) ; BRN, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-3 ; BRU, selon la liste des codes pays du CIO ; BRU, selon la liste des codes internationaux des plaques minéralogiques ; BX, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-2 ; BRN, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-3 ; V8, selon la liste des préfixes OACI d'immatriculation des aéronefs ; WB, selon la liste des préfixes des codes OACI des aéroports ; .bn, selon la liste des domaines Internet de premier niveau. Notes et références Voir aussi Bibliographie . Articles connexes Écrivains brunéiens Forces armées brunéiennes Liens externes
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Burkina%20Faso
Burkina Faso
Le Burkina Faso (prononciation : ), littéralement « Pays des Hommes intègres », couramment appelé Burkina, est un pays d'Afrique de l'Ouest sans accès à la mer, anciennement république de Haute-Volta. Il est entouré par six pays : le Mali au nord-ouest, le Niger au nord-est, le Bénin au sud-est, le Togo au sud-est, le Ghana au sud et la Côte d'Ivoire au sud-ouest. La capitale Ouagadougou est située au centre du pays. Le Burkina Faso est membre de l'Union africaine (UA), de l'Organisation pour l'harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA) et de l'Organisation de la coopération islamique. Il est membre de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) jusqu'au 28 janvier 2022, date où il est suspendu après le coup d'État de 2022. C'est l'un des dix pays les moins développés du monde, avec un indice de développement humain de 0,402 en 2015. Étymologie Ancienne colonie française, la Haute-Volta obtient l'indépendance le . Le nom actuel du pays, Burkina Faso, date du , sous la présidence du révolutionnaire Thomas Sankara. Combinaison de deux mots dans deux langues principales du pays, il signifie « la patrie des hommes intègres » — Burkina se traduisant par « intégrité, honneur » en moré et Faso se traduisant par « territoire, terre ou patrie » en dioula. La Constitution nationale nomme les habitants du Burkina Faso les Burkinabè (mot invariable en genre et en nombre), où le suffixe bè se traduit par « habitant » (homme ou femme) en peul. Le choix de ce mélange de langues (fondé sur trois idiomes ayant le statut de langues nationales — mooré, dioula (malinké) et le peul — avec le français) dans la dénomination du pays et de ses habitants, traduit la volonté d'unification d'une société multi-ethnique (plus de soixante ethnies). Dans la francophonie, les habitants du Burkina peuvent être désignés comme Burkinabés. On utilise les termes Burkina, Faso ou Burkina Faso dans les usages courants, et Burkina Faso dans les usages officiels. D'après la Constitution du Burkina Faso, « le Faso est la forme républicaine de l'État ». Le terme « Faso » remplace donc le terme « république » : « république du Burkina Faso » ou « république du Burkina » ne sont pas employés à l'intérieur du pays. De même on utilise officiellement « président du Faso » au lieu de « président de la République ». Histoire Période préhistorique Comme pour tout l'ouest de l'Afrique, le Burkina Faso a connu un peuplement très précoce, avec notamment des chasseurs-cueilleurs dans la partie nord-ouest du pays ( à avant l'ère chrétienne), et dont des outils (grattoirs, burins et pointes) ont été découverts en 1973. La sédentarisation est apparue entre et avant l'ère chrétienne avec des agriculteurs, dont les traces des constructions ont laissé envisager une installation relativement pérenne. L'emploi du fer, de la céramique et de la pierre polie s'est développé entre et avant l'ère chrétienne, ainsi que l'apparition de préoccupations spirituelles, comme en témoignent les restes d'inhumation découverts. Des vestiges attribués aux Dogons ont été découverts dans la région du Centre-Nord, du Nord et du Nord-Ouest. Or ceux-ci ont quitté le secteur entre le pour s'installer dans la falaise de Bandiagara. Par ailleurs, des restes de murailles sont localisés dans le Sud-Ouest du Burkina Faso (ainsi qu'en Côte d'Ivoire), mais leurs constructeurs n'ont à ce jour pas pu être identifiés avec certitude. Les ruines de Loropéni, situées près des frontières de la Côte d'Ivoire et du Ghana, sont aujourd'hui reconnues site du Patrimoine mondial. Période précoloniale Avant la colonisation, le territoire actuel du Burkina Faso était partagé entre différents royaumes ou chefferies : le Gurma, pays des Gurmantchés et des Bembas ; le Mossi, pays des Mossis ; le Gwiriko, pays des Bobo-Dioulas ; le Bissa, pays des Bisa ; le Liptako, pays des Peuls, des Haoussas et des Bellas. On oublie souvent la période des Amoravides et Ibn Tachfine ; il y a des récits historiques qui détaillent les conquêtes berbéres islamiques ayant fait allégeance au califat de Bagdad (Abbaside) qui étendirent le royaume almoravide jusqu'aux portes du Nord du Congo. On trouve peu de témoignages sur cette époque au Burkina Faso. Toutefois, une chronologie des royaumes mossis existe. Les Européens ont eu peu de contacts avec le Mossi, ainsi que l'on désignait ce territoire, et ils se sont produits peu avant la colonisation. Le compte rendu Du Niger au Golfe de Guinée du voyage de Louis-Gustave Binger (1856-1936) relate son séjour, en juin 1888, chez Boukary, le frère du Moro Naaba Sanem de Ouagadougou. Lequel Boukary devait devenir le Moro Naaba Wobgho qui résista aux Français, avec des moyens bien limités devant leurs armes modernes. Binger décrit un royaume organisé suivant un système féodal. Période coloniale En 1896, le royaume mossi de Ouagadougou devient un protectorat français. En 1898, la majeure partie de la région correspondant à l'actuel Burkina Faso est conquise. En 1904, ces territoires sont intégrés à l'Afrique-Occidentale française au sein de la colonie du Haut-Sénégal et Niger. De nombreux habitants participèrent à la Première Guerre mondiale au sein des bataillons de tirailleurs sénégalais. En 1915 et 1916 a lieu la guerre du Bani-Volta pour protester contre les recrutements forcés. Près de trente mille personnes furent tuées par les troupes de l'Afrique-Occidentale française. Le , Édouard Hesling devient le premier gouverneur de la nouvelle colonie de Haute-Volta. Celle-ci est démembrée le et le territoire est partagé entre la Côte d'Ivoire, le Mali et le Niger. La population indigène est fortement discriminée. Par exemple, les enfants africains n'ont pas le droit d'utiliser une bicyclette ou de cueillir des fruits aux arbres, réservés aux enfants des colons. Contrevenir à ces règlements pouvait mener les parents en prison. Le , la Haute-Volta est reconstituée dans ses limites de 1932. Le , elle devient la république de Haute-Volta, une république membre de la Communauté française, et elle accède à l'indépendance le . Le nom Burkina Faso est adopté le . Après l'indépendance 1960-1987 Le premier président de la république de Haute-Volta est Maurice Yaméogo. Le , le lieutenant-colonel Sangoulé Lamizana le remplace au pouvoir après un soulèvement populaire. Au début des années 1980, la Haute-Volta est l'un des pays les plus pauvres du monde : un taux de mortalité infantile estimé à 180 pour 1000, une espérance de vie se limitant à , un taux d’analphabétisme allant jusqu’à 98 % et un produit intérieur brut par personne de CFA (soit ). Le , un coup d'État militaire porte le colonel Saye Zerbo au pouvoir. Celui-ci est renversé en 1982 par un autre coup d'État militaire qui place le médecin commandant Jean-Baptiste Ouédraogo à la tête de l'État et le capitaine Thomas Sankara à la tête du gouvernement. Ce premier entre en conflit avec Sankara et le limoge de son poste de Premier ministre en mai 1983. Trois mois plus tard, le , Thomas Sankara effectue un nouveau putsch et instaure le Conseil national de la révolution (CNR) d'orientation marxiste. Le , le président Sankara rebaptise son pays Burkina Faso. Le décret présidentiel est confirmé le 4 août par l'Assemblée nationale. Son gouvernement défend la transformation de l’administration, la redistribution des richesses, la libération de la femme, la mobilisation de la jeunesse et des paysans dans les luttes politiques, la lutte contre la corruption Thomas Sankara retire aux chefs traditionnels les pouvoirs féodaux qu'ils continuaient d'exercer. Il crée les CDR (Comités de défense de la révolution), qui sont chargés localement d'exercer le pouvoir, gérant la sécurité, la formation politique, l'assainissement des quartiers, la production et la consommation de produits locaux ou encore le contrôle budgétaire des ministères. Cette politique visait à réduire la malnutrition, la soif (avec la construction massive par les CDR de puits et retenues d'eau), la diffusion des maladies (grâce aux politiques de « vaccinations commandos », notamment des enfants, burkinabé ou non) et l'analphabétisme (grâce aux « opérations alpha », l'analphabétisme est passé pour les hommes de 95 % à 80 %, mais seulement de 99 % à 98 % pour les femmes). Des projets de développement sont également portés par les CDR, comme l'aménagement de la « Vallée de la Sourou » destiné à irriguer . Les dépenses de fonctionnement diminuent pour renforcer l'investissement. Les salaires sont ponctionnés de 5 à 12 % mais les loyers sont déclarés gratuits pendant un an. En 1986, le Burkina Faso atteint son objectif de deux repas et de dix litres d'eau par jour et par personne. Soucieux d'environnement, Sankara dénonce des responsabilités humaines dans l'avancée du désert. En avril 1985, le CNR lance ainsi les « trois luttes » : fin des coupe de bois abusives et campagne de sensibilisation concernant l'utilisation du gaz, fin des feux de brousse et fin de la divagation des animaux. Le gouvernement mène des projets de barrages alors que des paysans construisent parfois eux-mêmes des retenues d'eau. Thomas Sankara critique également le manque d'aide de la France, dont les entreprises bénéficient pourtant en majorité des marchés liés aux grands travaux. Symboliquement, une journée du marché au masculin est instaurée pour sensibiliser au partage des taches ménagères. Sankara avance aussi l'idée d'un « salaire vital », prélevé à la source d'une partie du salaire de l'époux pour le reverser à l’épouse. En décembre 1985, une courte guerre frontalière, la guerre de la Bande d'Agacher, oppose le Burkina Faso au Mali. Elle s'achève grâce à la médiation du Nigeria et de la Libye : la bande de territoire contestée est partagée entre les deux États, en décembre 1986, par un jugement de la Cour internationale de justice. Blaise Compaoré (1987-2014) Le capitaine Blaise Compaoré prend le pouvoir lors d'un putsch le . Au cours de ces évènements, il aurait fait assassiner son prédécesseur Thomas Sankara. La mort de ce dernier est sujette à controverses. La période suivant le coup d'État est baptisée « Rectification » par Blaise Compaoré. Une nouvelle constitution est adoptée par référendum et le , Blaise Compaoré est élu président de la République (taux d'abstention : 74 %). Il est réélu en 1998, 2005 et en 2010. Les violences policières et les meurtres d'opposants au président Blaise Compaoré scandent les décennies 1990 et 2000 : Dabo Boukary en 1990 ; deux étudiants en 1995 ; Flavien Nébié () en 2000. Tous étaient militants ou manifestants. Le Burkina Faso connaît aussi des mouvements d'émeutes : en 1998 après l'assassinat du journaliste Norbert Zongo, en 2006 avec l'arrestation de certains étudiants à la suite d'une conférence de presse à l'université de Ouagadougou, en 2007-2008 contre le coût élevé de la vie. En juin 2008, l'université de Ouagadougou connaît une grève massive, qui se solde par une reprise en main brutale de l'université par le pouvoir : suppression de toutes les prestations sociales étudiantes (bourses, restauration, résidences universitaires vidées en deux jours) après tirs à balles réelles sur les étudiants. La révolte de 2011 secoue le pays en même temps que le Printemps arabe. En 1999, à la suite de la loi ivoirienne de 1998 sur le domaine foncier rural, un conflit foncier a lieu à Tabou, en Côte d'Ivoire, entre Burkinabés et Ivoiriens. d'entre eux fuient au Burkina Faso. En septembre 2000, de nouveau, un conflit foncier, à San-Pédro cette fois, provoque l'évacuation d'un millier de Burkinabés. Enfin, en 2001, à la suite de l'élection de Laurent Gbagbo, des émeutes se multiplient. rentrent au Burkina Faso. Le , Blaise Compaoré fait face à un soulèvement populaire contre son projet de modification de l'article 37 de la loi fondamentale limitant le nombre de mandats présidentiels, afin de se représenter en 2015. À la suite des émeutes, Blaise Compaoré quitte le pouvoir. Depuis 2014 Le chef d'état-major des armées Honoré Traoré annonce le 31 octobre la création d'un « organe de transition », chargé des pouvoirs exécutif et législatif, dont l'objectif est un retour à l'ordre constitutionnel « dans un délai de douze mois ». Le , l'armée publie un communiqué qui affirme son soutien à Isaac Zida comme président de transition. Honoré Traoré en est un des signataires, ce qui implique son renoncement au pouvoir. Le , le diplomate Michel Kafando est nommé président de transition. Il nomme Isaac Zida Premier ministre. Le , des militaires du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) retiennent en otage le président et le Premier ministre et annoncent la dissolution du gouvernement transitoire. Gilbert Diendéré, ancien chef d'état-major particulier de l'ancien président Blaise Compaoré, se proclame chef d'État, dans un climat de tensions importantes au sein du pays. Le coup d'État entraîne la suspension du Burkina Faso parmi les membres de l'Union africaine. Le , l'armée entre à Ouagadougou pour exiger la reddition des putschistes. Le jour même, le chef des putschistes annonce que le président de la transition sera « remis en selle » après que la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest a demandé à son régiment de déposer les armes. Le , le président de la transition, à travers une allocution à la Nation annonce la fin du coup d'État et reprend son poste. Le Burkina Faso est réintégré comme membre de l'Union africaine fin septembre. Le , à la suite des élections présidentielle et législatives, Roch Marc Christian Kaboré (MPP) est élu au premier tour, président du Burkina Faso avec 53,49 % des voix devant Zéphirin Diabré (UPC), qui récolte 29,65 % des voix, les candidats se partageant le reste. Il est le deuxième président civil depuis l'accès à l'indépendance du Burkina Faso après Maurice Yaméogo. Le nouveau président doit rapidement faire face à des attaques djihadistes, dans le nord du pays, à la frontière avec le Mali. Et la politique intérieure est marquée par un marasme et une contestation montante du président élu en 2015. Le pays enregistre sa première grande attaque terroriste dans la nuit du 15 au . Bilan : une trentaine de morts et une centaine de blessés. Dans la nuit du 3 au 4 février 2019, un groupe terroriste attaque la ville de Kaïn dans le département du même nom, au nord de la province du Yatenga. Le bilan est de civils. L'armée réagit rapidement, avec des actions contre les groupes terroristes dans le nord-ouest du pays, déclarant avoir alors 146 terroristes. À la veille du début de l'année de la présidence par le pays du G5 Sahel, l'attaque terroriste porte à près de 300 le nombre d'habitants assassinés par ces groupes depuis 2015. Le jour inaugural du G5 Sahel, mardi 5 février, un détachement de la gendarmerie est attaqué à Oursi, cinq militaires meurent, contre selon l'armée, 21 assaillants tués lors de l'attaque. L'insécurité croissante a entrainé la multiplication des milices. En 2020, le pays compterait près de de koglweogo, mobilisant entre . Pour faire face au crime organisé (attaques à main armée dans les lieux de travail et habitations, vols d'animaux et autres formes de violences ciblant notamment les populations rurales et périurbaines), des groupes d'autodéfense se sont constitués au sein de certaines communautés. Dénommés « koglwéogo », ils sont indépendants vis-à-vis de l'État, ne rendent comptes à personne. Ils agissent hors de tout cadre légal. Ils ont localement fait reculer la délinquance, mais des exactions commises par certains de leurs membres créent une nouvelle source d'insécurité et de péril pour les droits humains, et affaiblissent encore le système judiciaire légal (déjà critiqué pour son inefficacité par la population et les médias). Au sein de koglwéogo qui, sous prétexte d'une réponse citoyenne à la crise sécuritaire, , de graves violences (torture notamment) sont observées. , bafouant les droits humains via une justice expéditive. Selon Amnesty international, « les Koglwéogo ont commis des exactions, telles que des passages à tabac et des enlèvements, poussant ainsi des organisations de la société civile à reprocher à l’État de ne pas agir suffisamment pour empêcher ces violences et y remédier ; une levée de boucliers qui avait amené l'Etat à condamner en septembre 2016 4 Koglwéogo à 6 mois d'emprisonnement, et 26 autres à des peines allant de 10 à 12 mois de prison avec sursis. Les 29 et 30 mai 2020, plusieurs attaques djihadistes ont fait une cinquantaine de morts à Kompienga. Dans la nuit du 4 au 5 juin 2021, une nouvelle attaque djihadiste tue plus de dont « une vingtaine d'enfants » à Solhan, un village situé au nord-est du pays. C'est l'attaque la plus meurtrière enregistrée au Burkina Faso depuis le début des assauts djihadistes, en 2015. En six ans, les violences ont déjà fait plusieurs milliers de morts, plus particulièrement dans les zones proches des frontières avec le Mali et le Niger. Coup d'État du 23 janvier 2022 Le 23 janvier 2022 a lieu un coup d'État. Les putschistes, rassemblés sous la bannière du « Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration » et menés par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, annoncent la fermeture des frontières terrestres et aériennes à partir de minuit, la dissolution du gouvernement et de l’Assemblée nationale ainsi que la « suspension » de la Constitution. Le 24 janvier 2022, certains médias locaux et internationaux relaient une information selon laquelle le président de Faso serait détenu par des soldats mutins. D'autres médias assurent que c'est une information erronée. Géographie Reliefs Deux grands types de paysages existent au Burkina : la plus grande partie du pays est couverte par une pénéplaine. Elle forme un relief très légèrement vallonné avec par endroits quelques collines isolées, ultimes vestiges d'un massif du Précambrien. C'est un paysage assez uniforme, avec un sol le plus souvent coloré en ocre par la latérite. Il a un relief plat qui ne retient pas de grandes quantités d'eau d'où l'insuffisance hydrique dans certaines régions ; la partie sud-ouest du pays forme un massif gréseux. Le point culminant du pays s'y trouve : le Tenakourou (). Le massif est limité par des falaises très escarpées atteignant de haut : falaise de Banfora, pics de Sindou, cavernes de Douna L'altitude moyenne est de et le différentiel entre les deux points extrêmes ne dépasse pas . Le Burkina Faso est donc un pays plutôt plat, avec quelques accidents de terrain localisés. Hydrographie Quoique peu élevé et relativement peu arrosé, le Burkina a un réseau hydrographique assez important, surtout dans sa partie méridionale. Les cours d'eau se rattachent à trois bassins principaux : les bassins de la Volta, de la Comoé et du Niger. Le pays devait son ancien nom de Haute-Volta aux trois cours d'eau qui le traversent : le Mouhoun (anciennement Volta Noire), le Nakambé (Volta Blanche) et le Nazinon (Volta Rouge). Le Mouhoun est le seul cours d'eau permanent du pays avec la Comoé qui coule au sud-ouest. Bassin de la Volta Le plus important, il s'étend au centre et à l'ouest du pays sur une superficie de . Il est constitué par trois sous-bassins majeurs : ceux du Mouhoun, du Nakambé et du Nazinon. Les eaux de ces bassins se rejoignent au centre du Ghana, où elles forment le lac Volta. Mouhoun (Volta noire) Seul cours d'eau permanent avec un bassin versant de , il prend sa source sur le versant nord du massif gréseux de la falaise de Banfora, dans une région où les précipitations dépassent par an. Il coule d'abord vers le nord-est puis s'infléchit brusquement vers le sud. Au confluent du Sourou, le bassin versant du Mouhoun et ses principaux affluents (Plandi, Kou, Voun Hou) fournissent un débit moyen de . Ce débit est cependant très irrégulier. Le principal affluent du Mouhoun est le Sourou, rivière à pente peu accusée, qui draine l'ancienne plaine lacustre du Gondo dont le bassin versant est de . Ce bassin, presque totalement sahélien ne produit que de faibles écoulements. À l'état naturel, lors des décrues, le Sourou alimentait le Mouhoun. Depuis 1984, les ouvrages de dérivation et de contrôle installés en amont de la confluence avec le Mouhoun permettent le stockage de dérivés des crues d'hivernage et de restituer le surplus dans le cours aval du Mouhoun pendant la saison sèche. Changeant brusquement de direction après la boucle du Sourou, le Mouhoun coule vers le sud-est puis plein sud, formant frontière avec le Ghana. Il parcourt le pays sur une distance d'environ . Nakambé (Volta blanche) Il prend sa source à l'est de Ouahigouya, dans une région qui reçoit 500 à d'eau par an. Il draine un bassin versant de . Il draine toute la partie centrale et le nord du plateau central et ne coule que pendant la saison des pluies. Les premiers écoulements intermittents peuvent se produire en mai, mais ce n'est qu'en juillet/août que les débits deviennent permanents à la station de Wayen et se renforcent vers l'aval pour atteindre à Bagré un débit moyen de en août. Nazinon (Volta rouge) Lui et son principal affluent, la Sissili, drainent la partie sud-ouest du plateau central avec un bassin versant de . Leur régime hydrologique est très voisin de celui du Nakambé. Pendjari Il forme la frontière sud-est du Burkina avec le Bénin, reçoit en rive droite trois affluents (le Doudodo, le Singou et la Konpienga) dont les bassins versants totalisent . Ces affluents apportent moins de 30 % du débit moyen de la Pendjari qui elle-même tarit complètement une année sur deux en avril à Porga au Bénin. Bassin de la Comoé La Comoé draine l'extrémité sud-ouest du pays sur un bassin versant de comprenant de nombreux affluents. Elle prend sa source dans les falaises autour de Banfora, notamment dans le village de Takalédougou-Koko. Son cours, coupé par des rapides et des chutes, communique avec des mares permanentes situées au pied de la falaise de Banfora, comme le lac de Tengréla. Les écoulements sont permanents. La pluviométrie relativement abondante de ces régions confère aux rivières qui s'y trouvent un régime nettement soudanien avec une augmentation des débits dès le mois de juin et les débits de crue en août/septembre pouvant atteindre . Bassin du Niger Le bassin du Niger draine le nord-est et l'est du pays. Son bassin versant a une superficie de . Les affluents burkinabés du Niger les plus septentrionaux sont en grande partie endoréiques (le Béli, le Gorouol, le Goudébo et le Dargol) et sont à l'origine de crues importantes. Par contre, les affluents soudano-sahéliens (la Faga, la Sirba, la Bonsoaga, le Diamangou et la Tapoa) ont des régimes un peu moins irréguliers et contribuent à la crise dite soudanienne du Niger qui se produit en septembre. Ces cours d'eau de faible débit ne forment souvent qu'un chapelet de mares. Toutes les rivières du Burkina excepté le Mouhoun et celles du sud-ouest (bassin de la Comoé) sont temporaires : ne coulant que de juillet à octobre. En dehors du réseau hydrographique, il existe des bassins fermés qui alimentent de nombreuses grandes mares ou lacs naturels, sans écoulement permanent ou temporaire, qui occupent les bas-fonds ou les espaces interdunaires : les lac de Tingrela, de Bam et de Dem, les mares d'Oursi, de Béli, de Yomboli et de Markoye. Les observations effectuées sur la mare d'Oursi et le lac de Bam laissent penser que le fond de ces lacs se colmate par des dépôts argileux. Le manque d'eau est souvent problématique, surtout au nord du pays. Climat Le Burkina Faso possède un climat tropical de type soudano-sahélien (caractérisé par des variations pluviométriques considérables allant d'une moyenne de au nord à plus de au sud-ouest) avec deux saisons très contrastées : la saison des pluies avec des précipitations comprises entre et et la saison sèche durant laquelle souffle l'harmattan, un vent chaud et sec, originaire du Sahara. La saison des pluies dure environ , entre mai-juin et septembre, sa durée est plus courte au nord du pays. On peut donc distinguer trois grandes zones climatiques : zone sahélienne au nord du pays : moins de de pluviométrie par an et amplitudes thermiques élevées (15 à ) ; zone soudano-sahélienne entre 11° 3' et 13° 5' de latitude Nord. C'est une zone intermédiaire pour les températures et les précipitations ; zone soudano-guinéenne au sud du pays : plus de de pluie par an et des températures moyennes relativement basses. On distingue deux saisons inégales : une saison d'hivernage très courte de 3 à (juin à septembre) ; une saison sèche de 8 à (octobre à juin). La rareté et la mauvaise répartition des pluies provoquent des migrations de plus en plus fortes des populations principalement du Nord et du Centre vers les villes, le sud-ouest du Burkina Faso et les pays de côte. La température varie de 16 à ; l'évaporation moyenne annuelle est estimée à et la recharge annuelle de la nappe souterraine à . Environnement La Savane soudanienne occidentale couvre la grande majorité du pays, à l'exception de la pointe nord. Dans les années 1980, alors que la conscience écologique est encore très peu développée, le président du Burkina Faso Thomas Sankara est l'un des rares dirigeants africains à considérer la protection de l’environnement comme une priorité. Il s’engage dans trois combats majeurs : contre les feux de brousse « qui seront considérés comme des crimes et seront punis comme tel » ; contre la divagation du bétail « qui porte atteinte au droit des peuples car les animaux non surveillés détruisent la nature » ; et contre la coupe anarchique du bois de chauffe « dont il va falloir organiser et règlementer la profession ». Dans le cadre d’un programme de développement associant une grande partie de la population, dix millions d’arbres en quinze mois ont été plantés au Burkina Faso pendant la « révolution ». Pour faire face à l’avancée du désert et aux sècheresses récurrentes, Thomas Sankara propose également la plantation de bandes boisées d’une cinquantaine de kilomètres, traversant le pays d’est en ouest. Il songe ensuite à étendre cette ceinture végétale à d’autres pays. La production de céréales, proche de 1,1 milliard de tonnes avant 1983, va grimper à 1,6 milliard de tonnes en 1987. Jean Ziegler, ancien rapporteur spécial pour le droit à l’alimentation de l’ONU, souligne alors que le pays « est devenu alimentairement autosuffisant ». Démographie Population : (en 2018). 0- : 45,04 % ; 15- : 52,52 % ; + : 2,44 % Densité : Taux de croissance de la pop. : 3,01 % (en 2016) Taux de migration : - (en 2001) Groupes ethniques Les Mossi sont l'ethnie majoritaire du Burkina Faso, constituant plus de 56 % de la population, soient de personnes et se situent principalement au centre du Burkina Faso dans les villages des bassins des rivières Nazinon et Nakambé. Les Mossis parlent le moré. Les Peuls au Burkina Faso ont pour principale zone d'implantation le Nord, à savoir les provinces du Soum, du Seno, du Yagha et partiellement celle de l'Oudalan. Les Touaregs, un peuple Amazigh d’Afrique du Nord, est aussi présent au Burkina Faso dans la région de Seno et en général dans la Région du Sahel, située dans la zone Sahelienne de l’Afrique, à la frontière avec le Mali et le Niger. On distingue les Peuls du Djelgodji venus chercher refuge en Côte d’Ivoire après avoir perdu leurs troupeaux pendant la sècheresse de 1983-1984. Les Gourounsis, les Touaregs, les Sénoufos, les Lobis, les Bobos et les Samos sont aussi des ethnies du Burkina Faso. Données sur la santé Taux de mortalité : (en 2014) Taux de mortalité infantile : (en 2014) Espérance de vie des hommes : (en 2014) Espérance de vie des femmes : (en 2014) En 1996, une loi fait entrer l'interdiction de l'excision dans le Code pénal, bien qu'elle continue malgré tout à être pratiquée, en particulier dans les zones rurales. En 2003, 65 % des Burkinabés entre ont été excisées, ce chiffre tombant à 57,6 % en 2010. Depuis les années 1990, 45 comités provinciaux de lutte contre la pratique de l'excision (CPLPE) sont chargés de parcourir le pays afin de convaincre les familles et les chefs coutumiers de ne pas faire exciser les jeunes filles. Situation des femmes Taux de natalité : (en 2014) Taux de fécondité : (en 2014) Les mutilations génitales féminines sont interdites depuis 1996, mais pratiquées fréquemment. Il y a une sous-représentation des femmes dans l'enseignement secondaire et supérieur, mais elles sont de plus en plus présentes. Le Burkina Faso a ratifié la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes en 1984. Il y a une soumission des femmes à l'autorité masculine (père, mari, frère...). Le niveau d'analphabétisme des femmes est élevé. La polygamie est encore très présente. Les mariages précoces sont fréquents. Le mariage forcé est illégal dans le pays, mais la loi s'applique seulement aux mariages enregistrés à l'État. Le Burkina Faso a l'un des taux de mariage forcé dans le monde les plus élevés. Les filles qui accouchent peuvent souffrir de problèmes tels que la fistule obstétricale. Un numéro vert pour dénoncer les violences faites aux femmes est mis en place en 2021. Cécile Thiombiano, juriste et activiste pour les droits des femmes, lutte avec Médecins du Monde pour aider les femmes de son pays contre les grossesses non désirées. Elle soutient les victimes d'abus sexuels et lutte globalement contre les violences faites aux femmes et contre le mariage d'enfants au Burkina Faso. Langues Le français est la principale langue des institutions, des instances administratives, politiques et juridiques, des services publics, des textes et des communiqués de l'État, de la presse écrite et des écrivains. Il s'agit de la seule langue à l'écrit des lois, de l'administration et des tribunaux. De plus, le Burkina Faso est membre de l'Organisation internationale de la francophonie de même que de l'Assemblée parlementaire de la francophonie. Selon une estimation de la CIA de 2003, seule 21,8 % de la population de et plus sait lire et écrire , de plus le taux net (c'est-à-dire sur une classe d'âge donnée) de scolarisation, malgré une hausse constante depuis plusieurs années, n'est que de 47,70 % pour l'année scolaire 2005-2006 d'où le fait que le français ne soit compris que par environ 15 % de la population, dont seulement 5 % de francophones réels selon la Délégation générale à la langue française et aux langues de France. Malgré la supériorité numérique des langues nationales, le statut de langue officielle et celui de langue internationale font en sorte que le français pèse progressivement de plus en plus dans la vie sociale et économique du pays. Le français jouit, sur le plan social, d'un statut de prestige associé à une participation au monde moderne. Il s'agit de la langue de la promotion sociale. Selon le dernier rapport de l'OIF, le français devient de plus en plus la langue première des Burkinabés : ainsi, seules déclaraient le français comme première langue couramment parlée en 1985 (soit 0,42 % de la population du pays), en 1996 (0,75 %), puis en 2006 (1,66 %), dont à Ouagadougou (soit 9,54 % des Ouagalais). Selon André Magord et Rodrigue Landry, Cette variété de français endogène qui résulte d'une hybridation linguistique est un pidgin en voie de créolisation. Ainsi comme dans le pays voisin la Côte d'Ivoire est apparu un français populaire au Burkina Faso. Dans ce français appelé parfois et qui reste essentiellement une langue orale, s'est créé un certain nombre d'interférences entre le français standard et le français populaire du Burkina du fait de l'influence des langues africaines dans la pratique locale du français. On assiste de plus en plus à des mariages mixtes constituant des familles dont la langue première est le français. Enfin, l'Association des municipalités du Burkina Faso-AMBF de même que les villes de Bobo-Dioulasso, Koudougou, Ouagadougou, Tenkodogo, Banfora, Dédougou, Manga, Ouahigouya et Yako sont membres de l'Association internationale des maires francophones. Il existe plus de 60 langues dont les principales sont : le moré langue parlée par les Mossis, le san parlé par les Samos, le peul parlé par les Peuls, le gourmantché parlé par les Gourmantchés dans l'Est du Burkina Faso, le dagara parlé par les Dagaras, le dioula qui est une langue commune à plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest (la Côte d'Ivoire, le Mali, la Guinée…) parlé par les Dioulas, le lobiri parlée par les Lobis, le marka ou soninké parlé par les Markas (Soninkés) communément appelés « Dafing », le bobo, le bwamu parlé par les Bwabas, le Touareg qui est un dialecte Berbère parlé par les Touaregs dans le Sahel au Nord du pays, le sénoufo parlé par les Sénoufos, le toussian parlé par les Toussians, le kassena et le lyélé parlées par les Gourounsis et le bissa parlé par les Bissas. Religion Estimation Encylopedia Britannica Selon les estimations de l'Encyclopædia Britannica (2010), le Burkina Faso compte 61,6% de musulmans ; 23,2% de catholiques ; 7,3% d'animistes et de croyances traditionnelles ; 6,7% de protestants ainsi qu'1,2% d'autres confessions ou de sans religion. Recensement de 2006 Le quatrième recensement général de la population et de l'habitation du Burkina Faso a été réalisé sur le terrain au mois de décembre 2006. Il a recensé 60,5 % de musulmans, 23,2 % de chrétiens (19 % de catholiques et 4,2 % de protestants), 15,3 % d'animistes, 0,6 % d'autres religions et 0,4 % de sans religion. Les mariages entre personnes de religions différentes sont nombreux au Burkina Faso. Selon le journaliste Rémi Carayol du Monde diplomatique, il est fréquent qu'une personne change de religion sans que cela ne scandalise son entourage. Le Burkina Faso est un État membre de l'Organisation de la coopération islamique. Politique et administration Institutions La langue officielle est le français. De nombreuses langues nationales sont parlées dont les plus courantes sont le moré, le dioula, le gourmantché et le foulfouldé (peul) (voir la section « Langues »). Depuis son indépendance en août 1960, le Burkina Faso a connu plusieurs régimes politiques : État de droit et État d'exception. À partir de 1991, le pays a officiellement opté pour un système politique démocratique en adoptant une constitution par voie référendaire et en organisant des élections présidentielles et législatives. Aujourd'hui, des institutions républicaines sont mises en place : Les élections du premier et du deuxième président de la respectivement en 1991, 1998, 2005, 2010 et 2015 ; Les élections législatives en 1992, 1997, 2002, 2007, 2012 et 2015 ; La mise en place de l'appareil judiciaire ; Il s'agit donc d'un État démocratique à trois pouvoirs qui sont : le pouvoir exécutif assuré par le gouvernement, le pouvoir législatif constitué de l'Assemblée nationale, le pouvoir judiciaire. En outre, d'autres institutions viennent consolider l'État de droit. Ce sont notamment : Le Conseil constitutionnel ; Le Médiateur du Faso ; Le Conseil économique et social (CES) ; Le Conseil supérieur de la communication ; (CSC) L'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) ; La Commission nationale de la décentralisation (CND). La commission nationale des droits humains (CNDH) Le Haut conseil pour la réconciliation et l'unité nationale (HCRUN) Politique La Constitution du , approuvée par référendum, a instauré un régime semi-présidentiel à deux chambres ouvert au multipartisme : le président du Faso « (Faso » remplace le mot « république »), élu par le peuple pour cinq ans lors d'un scrutin à deux tours. Il est réélu qu'une seule fois ; l'Assemblée nationale est la seule instance législative du pays. Elle peut être dissoute par le président du Faso après consultation du Premier ministre et du Président de l'Assemblée nationale ; la chambre des représentants qui avait un rôle consultatif se renouvelait tous les trois ans et a été dissoute le . Mais la révision constitutionnelle du a réintroduit une seconde chambre, le Sénat, qui n'a pas pu fonctionner. Le Sénat a été supprimé le 5 novembre 2015 par le Conseil national de la Transition (Assemblée nationale issue de l'insurrection populaire des 30-31 octobre 2014) Il faut noter que depuis son adoption le , la constitution du Burkina Faso a été révisée à trois reprises respectivement en janvier 1997 pour lever le verrou de la limitation du mandat présidentiel, avril 2000 pour non seulement ramener la durée du mandat présidentiel de 7 à et aussi pour introduire à nouveau sa limitation à renouvelable une fois, janvier 2002. Il existe également un conseil constitutionnel composé de dix membres et un conseil économique et social dont le rôle est purement consultatif. Subdivisions et administrations régionales et locales Le territoire du Burkina Faso est divisé en et subdivisé en , , de plein exercice dirigées par des maires élus et environ. Le Burkina Faso est divisé 13 régions administratives regroupant 45 provinces (qui étaient les anciennes subdivisions principales du pays mais ne sont plus des collectivités territoriales depuis le ). Les régions sont dirigées administrativement par un gouverneur représentant l'État auprès du conseil régional et qui est lui-même représenté dans les provinces par des hauts-commissaires. Les conseils régionaux réunissent les représentants des départements qui autrefois se réunissaient dans les conseils de province. Il n'y a plus, depuis 2011, d'assemblée consultative dans les provinces qui sont de simples intermédiaires administratifs entre les régions et les départements, les anciens conseils de province où étaient représentés les communes ayant été regroupés dans les conseils régionaux. De plus les départements ont pour la plupart été érigés en municipalités de plein droit, et donc des collectivités territoriales, avec à leur tête un maire devant un conseil municipal. Selon le cas, les départements ont soit le statut de « commune urbaine », soit celui de « commune rurale ». Parmi les communes urbaines, les plus peuplées ont aussi le statut de « ville ». Toutefois légalement ces différents statuts sont tous des départements. Le département est la circonscription électorale de base pour toutes les institutions nationales et celles des collectivités territoriales. Enfin de nombreuses fusions de communes ont eu lieu (avant ou après la création des départements, qui aujourd'hui presque partout ne comptent plus qu'une seule municipalité). Toutefois les communes urbaines les plus peuplées sont divisées en « arrondissements municipaux » (à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso), eux-mêmes divisés en « secteurs » administratifs. Les autres communes urbaines de plus de peuvent être aussi divisées en secteurs. Toutes les autres communes (urbaines ou rurales) sont ensuite divisées en « villages ». Ni les arrondissements, ni les secteurs urbains, ni les villages ne sont des collectivités territoriales : ils servent essentiellement comme outils de planification et de développement et d'unités territoriales statistiques (celles-ci étant basées sur des sous-ensembles de population d'environ , selon l'Institut national de la statistique et de la démographie qui établit la nomenclature officielle de toutes les collectivités territoriales, des provinces et des autres plus petites unités territoriales statistiques). Ainsi les « villages » concernent des territoires essentiellement ruraux à l'intérieur des communes, et qui peuvent rassembler de nombreux hameaux autour d'une petite agglomération rurale. Le Burkina Faso compte ainsi plusieurs milliers de villages ou secteurs urbains, dans lesquels peuvent subsister d'encore plus nombreux hameaux (à la population très changeante du fait des fortes migrations vers de plus grandes villes, ou de la croissance de la périphérie de ces villes sur d'anciens territoires ruraux, lesquelles absorbent alors leurs anciens hameaux voire des villages entiers). Les arrondissements, secteurs ou villages peuvent aussi avoir localement des conseils consultatifs (conseils de quartier, conseils de villages traditionnels, etc.), qui ne sont pas des collectivités territoriales mais des associations (de droit privé, ou paritaire), qui peuvent parfois recevoir des subventions et d'autres moyens de la part des départements ou des régions pour certaines missions développées en partenariat, ou des financements privés de la part de leurs membres (certaines collectivités territoriales adhèrent à ces structures de coopération locale). Ces associations peuvent aussi avoir compétence couvrant d'autres territoires voisins (y compris faisant partie d'autres arrondissements ou départements). En 2016, la frontière avec le Niger va être modifiée. Le Burkina Faso va gagner . Autorités traditionnelles Le Burkina Faso compte sept rois supérieurs : le Moro Naaba, empereur des Mossi le Naaba Kiba, roi du Yatenga, le Naaba Sonré, roi de Boussouma l'émir du Liptako le roi de Tenkodogo le Kupiendiéli, roi du Gulmu le chef suprême des Bobo Mandarè Économie Le Burkina Faso est un pays en voie de développement, où l'agriculture représente 32 % du produit intérieur brut et occupe 80 % de la population active. Il s'agit principalement d'élevage mais également, surtout dans le sud et le sud-ouest, de cultures de sorgo, de mil, de maïs, d'arachides, de riz. Il a été le deuxième producteur africain de coton derrière l'Égypte, malgré l'aridité des sols. La filière coton, dans beaucoup de pays producteurs a pris de la vigueur, avec d'excellentes récoltes, même si sur le marché mondial, le cours de la livre de fibre était en 2015 autour de , relativement bas comparé au pic des la livre qu’il avait atteint en 2011. Le pays était à la première place du palmarès des sept premiers producteurs africains de coton au milieu des années 2010. En 2015, près de pratiquaient l’agriculture biologique. En 2017, le Burkina est classé par le programme Doing business en ce qui concerne les affaires et est le où il fait le plus bon vivre (2017). Le Burkina Faso compte une très forte diaspora : par exemple, trois millions de Burkinabés vivent au Ghana, trois millions également vivent en Côte d'Ivoire et 1.5 million au Soudan. Selon la banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest, ces migrants rapatrient chaque année des dizaines de milliards de francs CFA au Burkina Faso. Depuis les expulsions du Ghana en 1967, cette situation provoque également des tensions avec les pays d'accueil. La dernière crise remonte aux évènements de 2003 en Côte d'Ivoire, qui ont entraîné le retour ponctuel de . Le tiers de la population du pays vit en dessous du seuil de pauvreté. Il convient par ailleurs de citer quelques productions minières : cuivre, fer, zinc et surtout or (le pays vient d'ouvrir sa cinquième mine). À la fin des années 1990, les « compagnies juniors » canadiennes, investies dans plus de minières, dans plus de , pour la plupart encore à l'état de projet multiplient les contrats avec des pays africains. Au Burkina, elles ont pour nom Axmin, Orezone Resources, Goldcrest Resources ou Etruscan Resources, et sont souvent présentes dans des pays voisins car le Burkina est un prolongement géologique de la riche zone aurifère du Ghana. Le Burkina Faso est membre de l'Union économique et monétaire ouest-africaine et de l'Autorité de Liptako-Gourma, qui est chargée de prévenir les crises alimentaires et les sècheresses par la coopération de chaque pays membre. Quelques données économiques : PIB : $ en 2015 ; PIB par habitant : en 2015 ; PIB en parité de pouvoir d'achat (PPA) : (2007, Québec, Institut de la Statistique) ; Taux de croissance réelle : 5,2 % en 2016 ; Taux d'inflation (indice des prix à la consommation) : 6,40 % (2006) ; Exportations : de dollars en 2011 ; Importations : de dollars en 2011. Éducation L'analphabétisme est majoritaire au Burkina Faso. C'est plus fréquent parmi les femmes. La majorité des élèves sont des garçons. Selon la loi 13-2007/AN portant loi d'orientation de l'éducation, le système éducatif burkinabé est structuré de la façon suivante : Éducation de base Elle comprend l'éducation de base formelle et l'éducation de base non formelle. Elle est obligatoire pour tous les enfants de . L'éducation de base formelle comporte trois niveaux : le premier niveau est l'éducation préscolaire de . Ce niveau comprend trois sections. La petite section pour les enfants de trois à quatre ans, la moyenne section pour ceux de quatre à cinq ans et la grande section pour ceux de ; le deuxième niveau est l'enseignement primaire de . Il est sanctionné par le Certificat d'études primaires (CEP). Le taux de scolarisation au niveau primaire pour la période de 2007 à 2009 était de 64 % selon les données statistique de l'UNICEF. Le taux brut de scolarisation est passé à 77,6 % en 2011 puis à 79,6 % en 2012. Malgré ces progrès, un important nombre d'enfants n'ont pas toujours accès à l'éducation. En 2011/ 2012, de sont hors du système scolaire ; Le troisième niveau est l'enseignement post-primaire de et est sanctionné par le Brevet d'études du premier cycle (BEPC). Quant à l'éducation de base non formelle, elle comprend : l'alphabétisation et la formation pour le développement pour les personnes de plus de qui apprennent à lire et à compter dans une des principales langues nationales ; l'éducation de base non formelle des jeunes et adolescents et les formules alternatives d'éducation de base non formelle. Elle prend en charge des enfants de déscolarisés ou non scolarisés en leur donnant accès à un cycle complet d'éducation de base à dominante pratique et professionnelle en langues nationales articulées avec l'apprentissage du français d'une durée qui peut atteindre . Enseignement secondaire L'enseignement secondaire est sanctionné par le baccalauréat et comprend trois voies : la voie générale : elle constitue un cycle unique de trois ans et permet d'obtenir le diplôme de baccalauréat de l'une des séries : A, C , D , E et F ; la voie technologique: elle est également un cycle unique de trois ans et débouche sur le diplôme de baccalauréat des séries E, F, G, H ; la voie professionnelle, encore appelé enseignement secondaire technique et professionnel (ESTP). Elle constitue le volet de formation professionnelle du système éducatif au secondaire et comporte trois (3) cycles à finalité d'insertion professionnelle. Elle comprend le cycle CAP (CEP + ), le cycle BEP (BEPC ou CAP + ) et le cycle Baccalauréat professionnel (BEP + ). Enseignement supérieur Il comprend les universités, les instituts et les grandes écoles. Le Burkina Faso compte quatre universités publiques : l'université de Ouagadougou, la doyenne des universités, créée en 1974 ; l'université Nazi Boni, créée en 1997 ; l'université Norbert-Zongo créée en 2005, rebaptisé université Norbert Zongo le 30 novembre 2017 par le représentant du chef de l'État Chériff Sy ; l'université Thomas Sankara, créée en 2007. Trois centres universitaires créés à l'intérieur du pays viennent en appui des quatre universités. Il s'agit de celui de Fada N'Gourma qui forme dans le domaine des mines, de celui de Ouahigouya qui forme dans le domaine du tertiaire et de la santé et de celui de Dédougou qui forme dans le domaine de l'agriculture. Culture Fêtes et jours fériés Festivals Le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), le plus grand festival de cinéma africain sur le continent a lieu tous les deux ans à Ouagadougou (février, années impaires). Les Récréatrales, manifestation bisannuelle, constituent depuis 2002 un évènement théâtral culturel majeur du Burkina Faso, avec le Festival international de théâtre et de développement (FITD). Étienne Minoungou en est l'initiateur. Le Salon International de l'Artisanat de Ouagadougou (SIAO), a lieu lui aussi tous les deux ans, principalement les années paires (fin octobre - début novembre). C'est le plus grand salon de promotion de l'artisanat africain. La Semaine nationale de la culture (SNC) a lieu également tous les deux ans à Bobo-Dioulasso durant une semaine. Elle constitue tremplin de la culture nationale ou régionale et de celle de la diaspora. Le Festival Ciné Droits Libres pour les droits de l'homme et la liberté de la presse ; le Festival international des cultures urbaines Waga Hip Hop qui se déroulent chaque année depuis 2000 ; le Festival international de théâtre et de marionnettes (FITMO) du professeur Jean Pierre Guingané ; le Festival Jazz à Ouaga ; les Nuits atypiques de Koudougou (NAK) ; le Festival international de théâtre pour le développement (FITD) ; le Festival Dilembu au Gulmu (FESDIG), etc. Littérature Les débuts de la littérature burkinabée sont datés de 1962, avec Crépuscule des temps anciens, de Nazi Boni. La production ultérieure se répartit à parts égales entre romans et poésie, complétés de nouvelles, contes et pièces de théâtre. Cinéma Le cinéma numérique ambulant est présent au Burkina Faso. Depuis 2003, le cinéma numérique ambulant a réalisé en Afrique plus de pour des millions de spectateurs. Presse culturelle La presse culturelle tient une place de choix. On peut citer L'Observateur dimanche, Sidwaya Mag Plus, Africa star et Évasion. Depuis deux ans, une association de jeunes journalistes culturels du nom de Planète Culture couvre les principaux festivals du pays. Musées Le secteur muséal est en pleine évolution. On peut signaler principalement les musées suivants : à Ouagadougou : le musée de la musique, qui expose des instruments traditionnels de musique, le musée national, le musée des forces armées, le musée de l'eau, dans les environs de la ville, le musée de Manéga, à de Ouagadougou, à Bobo-Dioulasso : le musée Sôgôssira Sanou, le musée de la musique d'hier et d'aujourd'hui, le centre culturel Sénoufo, à Gaoua : le musée des civilisations du Sud-Ouest, à Kaya : le musée de Kaya. Sport Au Burkina Faso la vie sportive est dominée par le football qui est pratiqué par la majorité des jeunes. Le championnat national, le Fasofoot, est organisé chaque année et regroupe . Il y a aussi la coupe du Faso et la Supercoupe du Faso qui rythment la vie footballistique du pays. L'équipe nationale, les Étalons, est sacrée vice-championne d'Afrique lors de la de la Coupe d'Afrique des nations de football, en 2013. Nouvelles technologies Des structures technologiques sont présentes pour promouvoir ou réguler les technologies de l'information et de la communication (TIC) au Burkina Faso. L'ANPTIC (Agence nationale de promotion des TIC) au Burkina Faso a pour but d'être un incubateur d'entreprises technologiques de pointe et d'aider à la valorisation et à la diffusion des systèmes et produits conçus et réalisés localement tout en mettant des spécialistes à disposition des établissements publics et privés de formation en informatique afin de promouvoir des formations d'excellence. L'ARCEP (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) a pour but de mettre en place un système de formalisation et de régulation dans le domaine des nouvelles technologies. Des incubateurs technologiques tels que BeogoLab, OuagaLab devenu WakatLab, Jokolabs, SiraLab, des entreprises technologies comme Softnet Burkina, CFAO Technologie ont été mis en place pour développer les TIC. Infrastructures et transports Réseau routier Le réseau routier inventorié du Burkina Faso a une longueur totale de dont sont classés. Le réseau classé a fait l'objet d'une classification administrative et d'une classification technique. Cependant la majeure partie n'est pas bitumée mais en terre (souvent en latérite qui soulève beaucoup de poussière rouge au passage des véhicules). Le réseau non classé est constitué de pistes rurales. Voies ferrées Le Burkina Faso dispose d'un seul corridor ferroviaire qui le relie au port d'Abidjan en Côte d'Ivoire, c'est la liaison Kaya – Abidjan, longue de et répartie quasiment à longueur égale dans les deux pays. Pour la partie au Burkina Faso, la ligne Kaya – Niangoloko (à la frontière de la Côte d'Ivoire : ) est elle-même divisée en deux sections : Ouagadougou – Bobo-Dioulasso – Toussiana – Banfora – Niangoloko : ; Ouagadougou – Kaya : . Cette ligne ferroviaire est à écartement métrique et en voie unique sur la presque totalité de sa longueur. La charge maximum à l'essieu est de et la vitesse d'exploitation est de pour les trains de passagers et de pour les trains de transport de marchandises. Aéroports Le pays compte 2 aéroports et des aérodromes, dont seulement un aéroport international, l'aéroport international de Ouagadougou (qui est un des deux seuls, avec l'aéroport de Bobo-Dioulasso depuis 2007, possédant des pistes goudronnées). Le futur aéroport international - Donsin- en construction depuis début 2010 est situé à 35 kilomètres de Ouagadougou. Il aura une capacité d'accueils de près d'un million de passagers. L'aérogare sera opérationnel d'ici 2024. Codification et nomenclatures Le Burkina Faso a pour codes : BF, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-2 ; BF, selon la liste des codes internationaux des plaques minéralogiques ; BFA, selon la norme ISO 3166-1 alpha-3 (liste des codes pays) ; BFA, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-3 ; BUR, selon la liste des codes pays du CIO ; UV, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-2 ; XT, selon la liste des préfixes OACI d'immatriculation des aéronefs. Notes et références Voir aussi Bibliographie Populations . Histoire . . . . . . . . . Géographie . Articles connexes Histoire du Burkina Faso Politique au Burkina Faso Culture du Burkina Faso Forces armées du Burkina Faso Alfred Ki-Zerbo Droits LGBT au Burkina Faso Liens externes . . .. . . Afrique de l'Ouest État fondé en 1960
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Bob Black
Bob Black, né à Détroit le , est un anarchiste américain, principalement connu pour son livre L'Abolition du travail. Brève biographie Diplômé en sciences sociales et en droit, Bob Black formera, de 1977 à 1983, à peu près seul, la « Dernière Internationale », consacrée à la production d'affiches à tendance anarchiste/situationniste/absurdiste. Œuvre Bob Black a écrit des articles et des essais dans des centaines de petits périodiques, mais aussi dans le Wall Street Journal, le Village Voice, Semiotext(e), Re-Search. Il collabore régulièrement au journal américain Anarchy, a Journal, a Desire Armed. Son livre, L'Abolition du travail (ou Travailler, moi ? Jamais !), de 1985, a été traduit dans sept langues, en particulier pour la première fois en français dans la revue Interrogations en 1990. Il y définit en quoi le travail est un crime contre l’humanité en lui-même ou à travers ses conséquences. Pour l’abolir, il propose une révolution ludique : « Les employés, enrégimentés toute leur vie, happés par le travail au sortir de l’école et mis entre parenthèses par leur famille à l’âge préscolaire puis à celui de l’hospice, sont accoutumés à la hiérarchie et psychologiquement réduits en esclavage. Leur aptitude à l’autonomie est si atrophiée que leur peur de la liberté est la moins irrationnelle de leurs nombreuses phobies. » Il a participé aussi à l'édition de deux anthologies, l'une de (1989), l'autre de diatribes contre le travail (1990). Il a publié, en 2002, Anarchy after Leftism. Ouvrages originaux en anglais . . . . Ouvrages traduits en français . . Notes et références Voir aussi Liens externes Bob Black textes. D'autres textes en anglais de Black. Bob Black, L'anarchisme et autres entraves à l'anarchie. Anarchiste américain Naissance à Détroit (Michigan) Naissance en janvier 1951 Écrivain américain du XXe siècle Écrivain américain du XXIe siècle Écrivain libertaire
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Breton
Le breton (en breton : brezhoneg, souvent prononcé : ou dans les dialectes majoritaires (KLT), dans certains parlers vannetais, mais dans la plupart des parlers vannetais on dit breton prononcé ou autres variantes) est une langue celtique parlée par en Bretagne (en 2018). Ses locuteurs sont des brittophones ou bretonnants. Elle appartient au groupe des langues celtiques brittoniques. Elle est apparentée au cornique et au gallois, langues pratiquées au Royaume-Uni, bien que plus proche de la première. Le breton est reconnu comme langue régionale ou minoritaire de France et comme langue de la région Bretagne, aux côtés du français et du gallo. Il est classé comme « langue sérieusement en danger » selon l'Unesco. Sa pratique traditionnelle est majoritairement concentrée dans l'ouest de la péninsule, au-delà d'une ligne allant environ de Plouha (au nord) au pays de Muzillac (au sud) en 1886. Cependant au , le breton était parlé à environ de Rennes. Cette région dans l'ouest de la péninsule est appelée la Basse-Bretagne. Cette distinction tend toutefois à s'estomper depuis les années 1950. Selon le sondage TMO pour la région Bretagne réalisé en 2018, il y aurait environ actifs de plus de 15 ans dans les cinq départements de la Bretagne historique (dont 51 % dans le Finistère), ce qui représente 5,5 % de la population bretonne. Le breton est, après le français, la première langue parlée dans la région de la Bretagne, devant le gallo, qui a sept fois moins de locuteurs. Depuis les années 1980, il n'est plus attesté de brittophone monolingue. La langue bretonne, qui avait décliné au , connaît depuis les années 2000 un certain regain sous sa forme unifiée. Ya d'ar brezhoneg (Oui à la langue bretonne), une campagne de promotion et de revitalisation de la langue, a été créée par l'Office public de la langue bretonne en 2001. Le breton est de plus en plus présent dans toute la Bretagne, notamment dans la signalisation des rues et des municipalités, mais aussi dans la télévision et l'enseignement. En effet, les écoles associatives comme Diwan, qui dispensent des cours en breton, ont permis cet essor en accueillant en 2016. Au sein des écoles publiques, les classes bilingues breton-français existent depuis la rentrée 1982, et accueillent 9 583 élèves en 2020. La prononciation, le vocabulaire, comme d'autres points en rapport avec la forme sous laquelle la langue devrait être conservée dans le monde contemporain, sont des objets de controverses. Il y a des partisans d'un breton « populaire » et les partisans d'une langue « purifiée », n’utilisant pas ou très peu d’emprunts aux langues romanes (le gallo, voire plus récemment le français). De plus, ces controverses portent aussi sur l’écriture de la langue et l'intégration de la diversité dialectale du breton. L'orthographe officielle, de facto, est le (« tout à fait unifié »). Il existe un Office public de la langue bretonne (, en breton) qui a pour charge de promouvoir la langue et de traiter de toutes les questions y ayant trait. Histoire Le breton est une langue celtique de la branche brittonique, en cela proche du gallois et plus encore du cornique. Son histoire en Bretagne « continentale » commence à la fin de l’Antiquité et la langue s’y implante autour du à la faveur des migrations de populations bretonnes vers la péninsule armoricaine. Le breton est généralement scindé en trois phases historiques : le vieux breton, du au ; le moyen breton, du au ; le breton moderne, du à nos jours. Cette langue est traditionnellement parlée dans la partie occidentale de la Bretagne (ou Basse-Bretagne) à partir d'une ligne allant de Saint-Brieuc (au nord) au pays de Guérande (au sud). Antiquité Sous l'Empire romain, le brittonique dont est issu le breton, était parlé dans la province romaine de Britannia, soit à l'ouest des Pennines environ jusqu'à la Clyde (rivière de Glasgow), le latin n'ayant pas remplacé la langue vernaculaire. C'est dans ce breton qu’écrivent les poètes Aneurin et Taliesin dans les royaumes bretons du sud de l'Écosse actuelle. Au en France, on commence à appeler cette langue le brittonique pour le distinguer du breton armoricain. Ce terme désigne aussi la langue bretonne avant le . Avec le déclin de l'Empire romain d'Occident, des communautés entières de Britto-Romains émigrent dans une partie de l'Armorique depuis les régions de l’ouest de la Bretagne insulaire (aujourd’hui appelée « Grande-Bretagne »), surtout depuis le Devon et la Cornouailles. Ces émigrants apportent avec eux leur culture, leur organisation et leur langue et se mélangent à la population gallo-romaine d'Armorique. Certains historiens, comme Léon Fleuriot dans son ouvrage Les Origines de la Bretagne : l'émigration (1980), se fondant sur César et Tacite, ont proposé une proximité du breton avec le gaulois. Dans les années 1950, le chanoine Falc'hun avança que le breton aurait bénéficié d’un apport du gaulois. Pour lui, ceci expliquerait la principale différence du vannetais avec les autres dialectes bretons, à savoir l'accent sur la finale des mots et non la pénultième. Son premier argument consistait en la persistance du gaulois chez les Arvernes jusqu'à une époque tardive, ce qui lui faisait supposer qu’il devait en être de même en Armorique. Cette hypothèse a été contestée entre autres par Kenneth Jackson dans son ouvrage sur l’histoire de la langue bretonne en 1969, et elle est aujourd’hui rejetée par les spécialistes. Ce dernier a par ailleurs utilisé lAtlas linguistique de basse-Bretagne, de Pierre Le Roux, afin de mettre en évidence le rôle des routes dans la diffusion des influences depuis le centre-Bretagne. On sait aujourd’hui que : le KLT (voir l’article ou les explications plus bas) comme le gallois sont accentués sur la pénultième ; le vieil irlandais était accentué sur la première syllabe ; le gaulois était accentué sur l’antépénultième, l’initiale ou la finale. Cette diversité de la position de l’accent tonique dans les langues celtiques interdirait toute supposition sur la place de l’accent en vieux celtique et ne permettrait pas d’expliquer par un substrat gaulois les spécificités du vannetais. Par contre, la romanisation semble avoir été bien plus avancée dans le vannetais, où les vestiges gallo-romains sont bien plus nombreux que dans le reste de la Bretagne. Les Vénètes armoricains constituaient un peuple gaulois, qui au résidait dans l'actuel département du Morbihan et a donné son nom à la ville de Vannes (Gwened en breton). Il est essentiellement connu à travers les mentions de Jules César dans ses Commentaires sur la Guerre des Gaules. De plus, la palatalisation de /k/ et /g/ est un phénomène inhérent au bas-latin des , donc avant les premières immigrations bretonnes. Enfin, le vannetais et le bas-cornouaillais ont effectué plus d’emprunts au roman que les autres dialectes, surtout le long de la route Vannes-Quimper. L'accentuation du vannetais aurait été celle du vieux-breton dans son ensemble. Son maintien ne peut cependant être dû en tout à l’influence romane, puisque les langues romanes privilégient les paroxytons, c’est-à-dire les mots accentués sur l’avant-dernière syllabe Haut Moyen Âge À la suite de la bataille de Jengland (851), la Bretagne s'agrège les Marches de Bretagne, comprenant notamment Nantes et Rennes. Ces villes romanes exerceront une influence notable dans le recul du breton parmi l’élite bretonne : dès le haut Moyen Âge, le roman de l'Ouest (ancêtre du gallo actuel) tend à remplacer le breton dans l’administration ducale et le dernier duc de Bretagne à parler breton est supposé être Alain IV Fergent (mort en 1119). Les archives sont muettes sur l'usage ou non de cette langue par les ducs suivants. Moyen Âge C’est à cette époque que le breton est devenu une langue propre à la Bretagne armoricaine. Il a été étudié par Léon Fleuriot dans sa grammaire et son dictionnaire du vieux-breton. On distingue : le vieux breton, du au . le moyen breton, de la fin du à la fin du . De la littérature de cette époque nous est parvenue, principalement de la poésie et du théâtre, pour la plus grande part d’inspiration religieuse. Des termes et des noms propres en breton apparaissent dans les textes de la matière de Bretagne et les lais bretons de Marie de France. Vers l’an 1000, en suivant la frontière des toponymes signifiant monastère : Mouster, Monter, Montoir (établis dans une localité à l’époque bretonnante) qui s’opposent au toponyme moutiers (établis dans une localité à l’époque de langue romane), on s’aperçoit que le breton était usité dans à peu près les trois départements du Morbihan, du Finistère, Côtes-d'Armor, une petite partie de celui d'Ille-et-Vilaine et le pays Guérandais dans la Loire-Atlantique. Au , le breton était parlé à l’est de Loudéac, à Plémet (en 1350 à l’occasion du jugement de canonisation de saint Yves, un interprète était originaire de cette paroisse). En 1499, le chevalier allemand Arnold von Harff met par écrit quelques phrases de breton entendues à Nantes. Jusqu’au , il resta le parler des élites de l’État breton, il ne fut ensuite plus que celui du peuple de Bretagne occidentale ou Basse-Bretagne (en breton ) quand successivement la noblesse, puis la bourgeoisie, bretonnes se francisèrent en passant du latin au français. Pour l’écrit, le duché de Bretagne employa le latin puis le français au . Voir aussi : langue en Loire-Atlantique et breton de Batz-sur-Mer Politique linguistique des ducs de Bretagne Dès la fin du et bien avant la réunion du duché de Bretagne au royaume de France, l'administration ducale abandonna le latin au profit du français, sans passer par le breton. Jusqu'au , les actes administratifs et juridiques sont rédigés en latin, puis le français concurrence le latin dans les actes de la chancellerie, avant de le remplacer définitivement. L'historien Jean Kerhervé affirme n'avoir jamais retrouvé au cours de ses dépouillements d'archives un quelconque document financier en breton. Par ailleurs, aucun des derniers ducs de Bretagne ne s'exprima officiellement en breton, et leur effort de centralisation s'appuyait exclusivement sur l'utilisation du français. Ainsi, Charles de Blois (1341-1364) devait-il recourir aux services d'un interprète lorsqu'il devait s'adresser à ses sujets de Basse-Bretagne. Mais il est vrai que ce prince français devenu duc par mariage était né a Blois. Si la diplomatique bretonne était rédigée en langues romanes, on ne sait rien des langues pratiquées par les ducs et princes bretons dans la sphère privée. Ceux qui avaient longtemps résidé dans des villes bretonnantes (Guingamp, Hennebont, Vannes...) pouvaient-ils ignorer la langue vernaculaire ? Terminé en 1464, le Catholicon de Jehan Lagadeuc, dictionnaire trilingue breton-français-latin, est à la fois le premier dictionnaire breton, le premier dictionnaire français et le premier dictionnaire trilingue. Politique linguistique des rois de France Après l'union du duché à la France, l’Ancien Régime, faisant peu de cas des langues locales, accepta le breton comme il était : essentiellement une langue vernaculaire et utilisée pour le culte. Cependant l'usage du français fut imposé dans l’administration, suivant l’ordonnance de Villers-Cotterêts, qui prescrivait l’emploi du français dans les cours de justice et les actes officiels. Mais cette imposition fut de portée symbolique, car le duché de Bretagne avait abandonné le latin pour le français comme langue administrative plus d’un siècle avant le royaume de France. Politique linguistique pendant la Révolution En 1790, l’Assemblée nationale commence par faire traduire dans toutes les langues régionales les lois et décrets, avant d’abandonner cet effort trop coûteux. En 1794, Barère effectue une présentation au Comité de salut public de son « rapport sur les idiomes », dans lequel il déclarait que (Le fédéralisme étant présenté par ce Comité comme ennemi de la « République une et indivisible »). Cet usage imposé de la langue française, principalement dans l'enseignement, est présenté aussi par ses promoteurs comme visant à élever le niveau de connaissance de la population par l'instruction ainsi que par la diffusion d'une langue commune. Pour les révolutionnaires, laisser les citoyens ignorants de la langue nationale est un obstacle à la démocratie et aux débats démocratiques, c'est les laisser à la merci de l'arbitraire, mais c'est également un obstacle à la diffusion des idées révolutionnaires : « La monarchie avait des raisons de ressembler à la tour de Babel ; dans la démocratie, laisser les citoyens ignorants de la langue nationale, incapables de contrôler le pouvoir, c'est trahir la patrie […] Nous devons aux citoyens « l'instrument de la pensée publique, l'agent le plus sûr de la Révolution », le même langage ». De l'idée de « langue commune », on passe rapidement à l'idée de « langue unique » demandant l'éradication des autres langues. L’abbé Grégoire déclare en 1793 devant de Comité de l'instruction publique : « il est plus important qu'on ne pense, en politique, d'extirper cette diversité d'idiomes grossiers, qui prolongent l'enfance de la raison et la vieillesse des préjugés. », et l'année suivante il rend son « Rapport sur la nécessité et les moyens d'anéantir les patois et d'universaliser l'usage de la langue française. ». Le , une loi institue des écoles primaires d’État où les élèves apprennent le français. Le 26 octobre, par décret, la Convention décide que . Le , un décret ordonne la nomination, dans chaque commune où on ne parle pas français, d’un instituteur francophone. Mais, vu le peu d'établissements scolaires, ces mesures ne furent pas suivies d'effets immédiats, l'instruction publique et obligatoire n'étant mise en place que sous la Troisième République. Période romantique : renouveau de la langue bretonne En 1805, l’Académie Celtique est fondée par Napoléon . C’est la première association étudiant la langue et la culture bretonne. Le président est Théophile-Malo de La Tour d'Auvergne-Corret. Mais cette académie n'échappe pas aux dérives de la celtomanie, qui prétendait démontrer que la langue bretonne était à l'origine de toutes les autres langues, théorie jugée farfelue par certains et défendue par d'autres hommes tels que Jacques Le Brigant et Jean-François Le Gonidec. En 1807, Jean-François Le Gonidec publie une Grammaire celto-bretonne, dans laquelle il réforme l’orthographe du breton, puis en 1821 un Dictionnaire celto-breton, en s'employant à retrouver une pureté de la langue. Mais, trop intellectuelle et trop à contresens des idées dominantes, son œuvre resta théorique. Ce sont les jeunes bretonnants depuis le début du qui se sont réapproprié leur langue et mis en application l'enseignement de Le Gonidec, ce qui continue aujourd’hui. D'après Abel Hugo, vers 1835 le langage « brezounecq » , vulgairement nommé bas-breton, était la langue maternelle de plus de habitants sur les qui composaient la population des départements du Morbihan, du Finistère et des Côtes-du-Nord. En 1839, Villemarqué publie le Barzaz Breiz, recueil de chants traditionnels en breton, présentant une «histoire poétique de la Bretagne ». On sait aujourd’hui que certains des textes collectés ont été revus et modifiés par l’auteur, comme le faisaient les auteurs de contes populaires tels Charles Perrault et Grimm, et certains autres textes ont été entièrement composés par lui, mais Donatien Laurent a montré dans sa thèse soutenue en 1974 que ces arrangements ne représentent qu'une part minime du recueil. C’est de son œuvre que date le renouveau littéraire breton. D'autres recueils comme ceux de l'abbé Augustin Conq contenant notamment la chanson Breiz-Izel paraissent en 1937. En 1864, Charles de Gaulle, oncle du futur Général de Gaulle, lance son Appel aux Celtes pour la renaissance littéraire et linguistique de la Bretagne et des pays celtes frères. Politique linguistique sous la République La lutte contre l'utilisation du breton dans les églises La circulaire Dumay du énonce qu'« en principe le budget de l'État n'a pour but que de rétribuer des services accomplis dans la langue nationale et dans l'intérêt français ». Elle vise donc directement les membres du clergé qui, en Basse Bretagne et ailleurs, font usage d'une autre langue que le français pour la prédication et l'instruction religieuse, notamment le catéchisme. Mais cette circulaire ne fut pas appliquée. Par contre la circulaire du , signée par Émile Combes, alors président du conseil, mais aussi ministre de l'intérieur et des cultes, fut appliquée : les maires devaient signer chaque trimestre en vertu du Concordat un certificat de résidence attestant de la présence des curés, desservants et vicaires dans leur commune afin qu'ils puissent recevoir leur traitement ; ce certificat de résidence "modèle 5" fut modifié en fonction de la circulaire, un rajout indiquant pour chaque prêtre « et a fait au cours du trimestre qui vient de s'écouler les instructions religieuses, y compris le catéchisme, en français ». Plusieurs maires refusèrent de signer un tel document, d'autres rayant ce rajout sur le certificat de résidence. En conséquence, 87 prêtres furent, dans le seul département du Finistère, frappés en 1903-1904 par des suspensions de traitement pour « usage abusif de la langue bretonne dans l'enseignement du catéchisme et la prédication » (d'autres l'étant aussi dans les parties bretonnantes des Côtes-du-Nord et du Morbihan, 127 prêtres bretons furent en tout concernés, même si la suspension de traitement ne fut pas appliquée à tous les prêtres qui auraient pu être concernés). Selon une déclaration faite par Émile Combes à la Chambre des députés le , dans trois communes du Finistère seulement, le catéchisme était alors enseigné uniquement en français : Brest, Saint-Pierre-Quilbignon et Le Relecq-Kerhuon. La lutte contre l'utilisation du breton dans les écoles Sous la République, les pouvoirs publics désirent assurer l’unité française et faciliter la promotion sociale au sein de la nation. Pour ces raisons, les responsables de l’enseignement public commencent à proscrire l’usage de tous patois ou parlers régionaux à l’école. À partir du milieu du , le breton est appelé yezh ar moc'h, « la langue des oies et des cochons » En 1902, le ministère Combes promulgue par décret l’interdiction de « l’usage abusif du breton. » Les écoles religieuses suivent rapidement et le breton n’est plus enseigné à partir du début du mais continue à être transmis de génération en génération par voie orale. Il faut noter quelques initiatives particulières tendant à promouvoir un certain enseignement de la langue bretonne dans les écoles chrétiennes, depuis celle du frère Constantius au début du siècle, au pays de Léon principalement, jusqu’à celle du frère Seité, après la dernière guerre. Au milieu du , selon François Vallée, il existait des écoles privées chrétiennes qui, entre autres choses, apprenaient à lire en breton et en latin, et enseignaient quelques rudiments de français littéraire. Un certain nombre d’évêques, également au , en Basse-Bretagne, l'évêque de Quimper Joseph-Marie Graveran en particulier, ont essayé d’organiser un enseignement du breton et de l’histoire de la Bretagne, parfois en breton, comme le montre l’histoire de Bretagne en breton rédigée par , religieuse de la congrégation du Saint-Esprit. La politique scolaire contre le breton date de la fin du . Elle utilise alors deux méthodes : d’une part, le breton n’est plus enseigné à l’école, car on fait fermer les écoles en breton ; d’autre part, le français doit être la seule langue utilisée dans les écoles républicaines, y compris dans les cours de récréation. Comme les autres locuteurs des langues parlées en France et dans les possessions françaises d’Outre-Mer, les élèves bretonnants subissent des persécutions officielles au moyen notamment de pratiques humiliantes. Ainsi se répand la pratique du symbole, petit objet qui passe au cou d’élève à élève pendant la récréation à chaque fois que l’un d’entre eux parle breton, avec une punition pour le dernier élève à l’avoir. Certains pensent que la politique française vise à imposer pour des motifs idéologiques la langue française comme langue unique de la République. Pour illustrer la vigueur de cette politique, ils s’appuient notamment sur une phrase qui aurait été longtemps affichée dans certaines écoles primaires : , phrase qui associe deux interdictions de nature différente, une liée à l’hygiène et une à l’emploi de la langue, censé illustrer la politique d’amalgame et de dévalorisation employée pour parvenir à éradiquer le breton en Bretagne. Or à ce jour aucune affiche de ce type n'a été mise au jour et les exemplaires étudiés se sont révélés être des montages récents. Ainsi, récemment il a été affirmé que le Musée rural de l’éducation de Bothoa à Saint-Nicolas-du-Pélem dans les Côtes-d'Armor possédait une telle affiche, or après enquête ce musée ne possède aucune affiche portant une telle mention. Fañch Broudig qui a mené une étude sur le sujet a conclu à un faux pour un autre cas impliquant le Musée de l'école rurale de Trégarvan: Toutefois, il convient de noter que le ministère de l’Éducation chercha à proscrire le breton dans les écoles via plusieurs directives. Le même auteur cite, en outre, le Règlement pour les écoles primaires élémentaires de l’arrondissement de Lorient, adopté et arrêté par le Comité supérieur de l’arrondissement en 1836 et approuvé par le recteur d'académie en 1842, qui dispose : S’exprimer en breton et parler « grossièrement » font l’objet de la même prohibition. Cette action de l'État contre la langue a été « essentiel[le], et, […] déterminant[e] » pour son recul, selon Fañch Broudig, même s'il admet que la disparition du breton se passa dans l'indifférence des Bretons qui adoptèrent librement le français après-guerre afin d'accéder à d'autres connaissances et opportunités. L'accusation d'une « culture humiliée » par l'État est née au et a été développée ensuite par le Mouvement breton. Entre-deux-guerres et Occupation Avant la Première Guerre mondiale, la moitié de la population de Basse-Bretagne ne connaissait que le breton, l’autre moitié étant bilingue breton-français. Régulièrement, des voix s’élèveront en faveur de l'enseignement du breton, mais elles resteront minoritaires. En particulier, de grandes pétitions ( dans les années 1930, la grande pétition populaire d’Emgleo Breiz en 1967) et des manifestations régulières demanderont l’enseignement du breton. À partir de 1925, grâce à Roparz Hemon la revue Gwalarn vit le jour. Au cours de ses dix-neuf années d’existence, elle tenta d’élever cette langue au niveau des autres grandes langues « internationales » en créant des œuvres originales couvrant tous les genres et en proposant des traductions du patrimoine littéraire de l’humanité. Cependant, l’œuvre d’Hémon suscitera de nombreuses controverses politiques à la suite de sa collaboration pendant l'Occupation. Pourtant, une première partie des bretonnants passera au français dans les années 1930 pour plusieurs raisons : profitant du fait que le breton soit une langue orale et très peu écrite (les enfants partant bien souvent en mer avec les aînés), l'État impose le français comme langue de communication formelle ; c’était le moyen de communiquer avec le reste de la Bretagne et de la France, à la suite du brassage national accéléré par la Première Guerre mondiale et par l'amélioration des voies de communication ; l'éducation nationale interdisait et réprimandait toujours l'usage du breton. le français était également perçu par les Bretons comme la langue du progrès, permettant de grimper dans l'échelle sociale, face au breton qui restait yezh ar vezh, la langue de la honte, et parler des "ploucs". l'expatriation de nombreux Bretons, qui partent chercher du travail en dehors de Bretagne, et dont les enfants seront élevés en français. Fin mars 1941, Joseph Barthélemy, ministre de la Justice du gouvernement de Vichy déclare : . Pourtant, le régime de Vichy, influencé par le traditionalisme maurassien et barressien, se montre conciliant à l'égard des langues régionales : les premières lois en faveur de l'enseignement de ces langues sont dues au ministre vichyssois Jérôme Carcopino. L'objectif de la Révolution nationale, l'idéologie officielle du Régime de Vichy, est de vivifier le nationalisme français chez les enfants en développant chez eux l'attachement au sol natal notamment par l’arrêté du qui autorise l’enseignement facultatif des « parlers locaux » dans les écoles primaires. Le régionalisme pétainiste prétend unir la grande et la petite patrie présentée comme une communauté réelle par opposition aux « abstractions » administratives issues de la Révolution française et de la République. Ces lois comme l’ensemble des mesures prises par le gouvernement de Vichy, seront abrogées à la Libération. Yann Kerlann crée la première école en breton (cinq élèves issus de familles du mouvement breton) à Plestin-les-Grèves en novembre 1942, non loin de Lannion, définitivement interrompue en 1944. Cette école est dirigée par Yann Kerlann qui après la mort de Yann Sohier a été le responsable d’Ar Falz, mouvement qui regroupait les instituteurs publics partisans de l’enseignement du breton. Paradoxe de l'Après-guerre Alors que des mesures viennent favoriser l'enseignement des langues régionales, l'abandon du breton par les classes populaires s'intensifie. Le reste des bretonnants, après la Seconde Guerre mondiale, passera au français pour plusieurs raisons : l’idée que les opportunités de travail et la promotion sociale (par exemple pour les emplois administratifs et militaires) passent par la maîtrise du français ; le chemin de fer a considérablement augmenté les brassages de population (venue de touristes, exode rural vers les villes) ; avec la généralisation des congés payés, on assiste, notamment en été, au retour des émigrés de deuxième génération (nés hors de Bretagne) qui ne parlent plus breton ou le parlent mal ; la reconstruction faisant suite aux bombardements anglais et américains durant la guerre a nécessité des travailleurs mieux formés, donc des élèves mieux éduqués. Ceci n'était possible que par l'intermédiaire des écoles publiques de la République française dans lesquelles la langue bretonne reste prohibée. En , le Conseil de la faculté des lettres de Rennes émet un vœu en faveur de l’admission du breton à l’oral du baccalauréat : . En 1945, Ar Falz propose de reprendre aux laïques de Bretagne la pétition interrompue par la guerre, en faveur de l’enseignement de la langue bretonne. C'est dans les années 1950 que l'abandon du breton s'est réellement développé en Basse-Bretagne, pour des motifs que Fañch Broudic analyse comme suit : Selon l'auteur, c'est en définitive le désir de modernité et de changements économiques qui a conduit à l'adoption volontaire du français. Ce remplacement de langue sur quelques décennies, en favorisant les échanges, a eu pour effet de stimuler l'économie de la Bretagne et a profondément changé la société. Peu de bretonnants s’en inquiètent, persuadés que le breton n’est pas l’avenir pour leurs enfants ou, au mieux, que ceux-ci l’apprendront par le fait de vivre dans un milieu bretonnant. Mais dans les années 1950-1970, les enfants exclusivement bretonnants se sont raréfiés, ils sont soit bilingues français-breton soit monolingues français. Puis le bilinguisme s’est progressivement éteint chez les enfants, et au début des années 1980, le pourcentage d’élèves parlant breton au début de leur scolarisation est marginal. Le breton est alors quasi exclusivement parlé par des adultes qui très rarement savent l’écrire. En 1946, ce fut Al Liamm qui prit la suite de Gwalarn. D’autres revues existent et font de la langue bretonne une langue à littérature plutôt fournie pour une langue minoritaire. Skol Vreizh, Emgleo Breiz, Al Lanv, Ar Skol Vrezoneg, Mouladurioù Hor Yezh, An Here, Evit ar brezhoneg et d’autres encore. En 1951, est votée la loi Deixonne autorisant l’organisation de cours facultatifs pour quatre langues « locales », dont le breton. Mais l’impact en est réduit, non seulement en raison des dispositions limitées de la loi elle-même et de l’absence de décrets d’application (qui ne paraîtront que trente ans plus tard), mais également à cause de l’application restrictive qui en est faite. De fait, même si l’enseignement était autorisé dans certaines conditions, il n’était possible presque nulle part. Et aucun enseignant n’étant formé, aucun diplôme n’existant, quasiment personne ne pouvait en assurer l’enseignement. L’abbé Armand Le Calvez (revue d’étude pédagogique intitulée ) est le fondateur et le directeur de la première école entièrement en breton, une école catholique, (école Saint-Yves), qui dura trois années, entre 1958 et 1961, à Plouezec, entre Saint-Brieuc et Paimpol. L’abbé dut renoncer à son entreprise à la suite des nouvelles lois qui réglaient les rapports des écoles privées et de l’État à partir de 1962 : ces lois ne lui laissaient plus la liberté de choisir son programme d’enseignement. Recul de la langue bretonne à travers les siècles L'existence de deux Bretagnes linguistiquement distinctes est attestée de bonne heure. Au , la chancellerie pontificale, qui demandait au clergé de parler la langue de ses ouailles, distingue la Brittania gallicana et la Brittannia britonizans. Cette limite linguistique qui définit toujours la frontière entre basse et haute-Bretagne a fluctué depuis l'émigration bretonne en Armorique au profit du gallo, puis du français. Francis Gourvil situe cette frontière le long d'une ligne allant de Plouha (Côtes-du-Nord, à l'époque) à l'embouchure de la rivière de Pénerf (Morbihan). Cette frontière linguistique distinguait historiquement deux régions : la Haute-Bretagne et la Basse-Bretagne. Situation actuelle de la langue Locuteurs Le nombre de locuteurs actifs de la langue sur le territoire de la Bretagne historique s'élevait à en 2009 (données officielles présentées par l'Office public de la langue bretonne et établies selon les enquêtes de Fañch Broudig. En 2007, 13 % des habitants de Basse Bretagne et 1 % de ceux de Haute Bretagne affirment parler « très bien » ou « assez bien » le breton. Par ailleurs, 22 % des habitants de Basse Bretagne et 2 % de ceux de Haute Bretagne affirment comprendre le breton (12 % très bien, et 10 % assez bien). En 1950, il n'y avait plus que bretons, leur nombre est quasi nul depuis les années 1980. Aujourd'hui, le breton est encore parlé et compris par , selon les estimations les plus basses et selon les estimations les plus hautes, essentiellement des personnes âgées (64 % des locuteurs ont plus de 60 ans). L’Unesco classe le breton parmi les langues « sérieusement en danger ». Dans son livre et enquête Qui parle breton aujourd'hui ?, Fañch Broudic analyse l’enquête de TMO réalisée en 1997 ; à cette date, il y avait très précisément 0,2 % de jeunes de 15 à 19 ans capables de parler breton, soit moins de 500 personnes. En 2007, la part des jeunes de 15-19 capables de s'exprimer en breton est passée à 4 %. En 1999, 27 % des parents bretonnants transmettaient leur langue à leurs enfants (Insee, Le Boëtté), ils sont en 2007 entre 35 et 40 % (F. Broudic). Fañch Broudic et l'équipe de TMO renouvellent leur sondage en 2009 et évaluent le nombre total de locuteurs à minimum , dont 60 % sont retraités. La pratique occasionnelle reste prédominante : seulement parlent le breton quotidiennement. En 2018, un nouveau sondage a été effectué par TMO à la demande de la région Bretagne ; plus de ayant été interrogées, il a été possible d'avoir des données par pays. Certains poètes, linguistes et écrivains d’expression bretonne possèdent maintenant une renommée internationale, tels Yann-Ber Kalloc'h, Anjela Duval, Pierre-Jakez Hélias. Ces trois écrivains sont quelques-uns des écrivains bretonnants du à avoir eu le breton comme langue maternelle. Difficultés administratives et législatives La langue bretonne est aujourd’hui la seule langue celtique à ne disposer d’aucun statut car la République française n’a pas ratifié la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires et a instauré la loi relative à l’emploi de la langue française dite « loi Toubon ». Chaque année, des rassemblements de plusieurs milliers de personnes demandent l’abrogation de cette loi unique en Europe et la ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires. Actuellement il est encore très difficile de mettre en place ou développer l’enseignement du breton. Selon les partisans de nouvelles classes bilingues, dans les écoles publiques, les difficultés d’assurer la continuité de l’enseignement du breton dans les collèges ou lycées, ou d’assurer l’enseignement du breton comme deuxième langue vivante (légalement possible, pratiquement inexistante) ou comme troisième langue sont dues à : l’interdiction aux élèves étudiant le breton de choisir certaines options (langues ou sciences économiques et sociales, filière S) dans certains établissements, comme le lycée Émile-Zola à Rennes ; les propositions répétées de regroupement des classes de breton en un seul établissement ; la mutation des professeurs de breton malgré la signature d’un accord l’interdisant ; le remplacement de professeurs par des cours par visioconférence, à l’efficacité douteuse ; la diminution du nombre de postes ouverts au concours du CAPES (concours d’enseignement) de breton. Diwan et le changement des années 1980 C’est au vu de cette situation qui rendait difficile l’enseignement du breton que sont créées en 1977, les écoles Diwan (le germe), qui pratiquent la méthode par immersion pour l’apprentissage du breton. (Voir encore l’article Controverses sur le breton). En 1982, la circulaire Savary ouvre la possibilité d’une filière de classes bilingues dans l’enseignement. Se mettent alors en place des classes bilingues breton/français dans l’enseignement public à partir de 1983, et dans l’enseignement catholique à partir de 1990. Les parents de ces élèves bilingues sont regroupés dans deux associations : Div Yezh (deux langues) créée en 1979 pour les écoles publiques, et Dihun (éveil) pour les écoles catholiques (1990 : Dihun-56 ; 1993 : Dihun Penn-ar-Bed et Dihun-Breizh). À la rentrée scolaire 2008, les effectifs affichés par ces écoles (chiffre du rectorat de Bretagne administrative), tous niveaux confondus, sont de au total : le premier degré des écoles Diwan rassemble , le second degré 887, soit un total de ; le premier degré des écoles publiques (Div Yezh) rassemble , le second degré 541, soit un total de ; le premier degré des écoles catholiques (Dihun) rassemble , le second degré 498, soit un total de . Pour la rentrée 2015, les chiffres globaux (Bretagne historique) donnés par l'Office public de la langue bretonne donnent des effectifs affichés par ces écoles, tous niveaux confondus, de au total : dans les écoles Diwan ; dans les classes bilingues des écoles publiques (Div Yezh) ; dans les classes bilingues des écoles catholiques (Dihun) La rentrée scolaire 2016 enregistre à nouveau une forte progression avec inscrits en filière bilingue ou immersive. dans les écoles Diwan ; dans les écoles publiques (Div Yezh) ; dans les écoles catholiques (Dihun) En nombre, la progression est de 679 élèves en septembre 2016, soit une augmentation de 4,4 % des effectifs par rapport à la rentrée 2015. Entre les rentrées 2014 et 2015 les effectifs avaient crû de 505 élèves (+ 3,2 %). La rentrée de septembre 2019/2020 voit de nouveau les effectifs croître de 3 % avec inscrits. dans les écoles Diwan dans les écoles publiques (Div Yezh) dans les écoles catholiques (Dihun) La rentrée de septembre 2020/2021 voit les effectifs croître de 1,5 % seulement avec inscrits. dans les écoles Diwan, en fort recul (- 248 élèves) dans les écoles publiques (Div Yezh) dans les écoles catholiques (Dihun) Promotion du breton En 1999 est fondé l'Office de la langue bretonne (Ofis ar Brezhoneg en breton), association chargée de promouvoir le breton dans tous les domaines de la vie sociale et publique. Une de ses activités consiste à proposer et diffuser les terminologies bretonnes adaptées à la vie contemporaine. L'OLB coordonne le développement de la signalisation routières sur les axes départementaus et communaux ainsi qu'à l'intérieur des agglomérations. Il est à l'origine de la création du logo « spilhennig » et de la charte « Ya d’ar brezhoneg » (Oui au breton) qui vise à promouvoir l'emploi du breton dans les organismes, entreprises et communes de la Bretagne historique. Stumdi est un centre de formation crée pour apprendre le breton à un public néophyte ou souhaitant s'améliorer (trois-cent cinquante personnes formées chaque année). En 2010, l'Office de la langue bretonne (OLB) est devenue un établissement public sous le nom de Ofis publik ar brezhoneg - Office public de la langue bretonne. Le , le conseil régional de Bretagne reconnaît officiellement et à l’unanimité le breton et le gallo comme . Par ce vote, la région . La région envisage la formation de 150 enseignants par an, et espère atteindre dans les filières bilingues en 2010. Elle demande de nouveau à la France de ratifier la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires. Médias Aujourd’hui, les médias jouent un rôle important dans la diffusion de la langue bretonne. En tout cas, il s’agit, comme il est mentionné sur la page web www.kervarker.org « des émissions de radio et de télévision en breton », car « il n’y a toujours pas de chaînes émettant en breton, comme en gallois au pays de Galles par exemple. » Radio En ce qui concerne la radio, les stations locales diffusent plusieurs heures d’émissions en breton par semaine. Il faut quand même mentionner que jusqu’en 2011 aucune radio bretonne n’était diffusée sur l’ensemble du territoire de la Bretagne. Au fil du , on rencontre des émissions en langue bretonne. Les premières avaient lieu pendant la deuxième guerre mondiale dans la Radio Rennes Bretagne. La radio Quimerch (Kimerc’h) a débuté en 1946 avec des émissions de sketches et pièces de théâtre des auteurs Pierre Trépos et Pierre-Jakez Hélias. En 1969 la radio Quimerch est devenue Radio Armorique et de 1977 à 1982, des émissions en breton ont été diffusées 5 heures 30 minutes chaque semaine, en accord avec la « Charte culturelle bretonne ». La Charte culturelle Bretonne a été signée en 1977 entre l’État français d’une part et l’Établissement public régional de Bretagne, les conseils généraux des Côtes-du-Nord (aujourd’hui des Côtes-d'Armor), du Finistère, d'Ille-et-Vilaine, du Morbihan et de la Loire-Atlantique d’autre part. En citant la charte, il s’agit d’un acte « de reconnaissance de la personnalité culturelle de la Bretagne et l’engagement d’en garantir le libre épanouissement. »La charte a trois points fondamentaux, l’enseignement du breton et de la culture bretonne, la diffusion de la langue et de la culture bretonnes dans la radio et la télévision et finalement elle traite le patrimoine et les activités culturelles. Radio France a créé une nouvelle station consacrée au breton – Radio France Bretagne Ouest, en 1982. C’était seulement en Basse-Bretagne où les bretonnants peuvent la capter. En 2000 cette radio a changé de nom pour France Bleu Breizh Izel et 12 heures d’émissions en breton par semaine ont été ajoutées, ensemble avec 21 heures de plus pour les émissions français-breton. L’année 1983 a apporté deux nouvelles radios indépendantes. Il s'agissait de Radio Bro Gwened et Radio Kreiz Breizh. Les deux radios sont toujours diffusées aujourd'hui dans certaines zones de Bretagne. Radio Bro Gwened dispose de son propre site web, et Radio Kreiz Breizh d'une page dédiée sur le site de l'association Radio Stalig où on peut trouver les objectifs de cette radio : Promouvoir la langue bretonne en lui donnant le plus d’importance possible dans les diverses émissions radiophoniques. Informer la population du Centre Bretagne et du Trégor en lui faisant entendre, connaître et comprendre les réalités de ce pays. Donner la parole aux représentants de la vie associative, aux responsables politiques, socio-économiques et à l’ensemble des citoyens. Être un outil de diffusion culturelle ouvert à toutes les musiques, à toutes les formes d’expression artistique et plus particulièrement des artistes locaux. Produire et diffuser des créations musicales et orales. En 1992, le réseau Radio chrétienne de France a lancé une nouvelle Radio-Rivages qui a proposé aussi des émissions en langue bretonne. Les radios entièrement bretonnantes, Radio Kerne et Arvorig FM, sont nées en 1998. Le conseil général du Finistère a accordé une aide financière à l’association An Tour Tan, qui a commencé en 2001 à « retransmettre en différé sur Internet certains des émissions en breton de ces dernières (sauf celles de Radio Bro Gwened, qui n’est pas dans le département) ». Les premières émissions écoutées en direct sur l’internet ont été lancées en 2003 par la Radio Kerne. Depuis 2005, l’association Stalig assure la diffusion par internet de Radio Kerne, Arvorig FM, Radio Bro Gwened et Radio Kreiz Breizh. En 2008 est officialisé « Brudañ ha Skignañ », un réseau de radios associatives en langue bretonne. Il regroupe Radio Kreiz Breizh, Radio Bro Gwened, Radio Kerne et Arvorig FM. Ce réseau est soutenu par le Conseil régional de Bretagne, et les conseils départementaux du Finistère, du Morbihan et des Côtes-d'Armor. Il permet aux radios associatives de produire un journal d'information quotidien en langue bretonne basé sur la mise en commun du travail des journalistes des différentes rédactions. Télévision En 2006 fut créé Brezhoweb, la première chaîne de télé intégralement en langue bretonne. Cette chaîne de télé conventionnée par le CSA est diffusée sur le web. Les autres chaînes télévisées présentent aussi des émissions en langue bretonne, telles que France 3 Bretagne qui diffuse des émissions en breton depuis 1971, TV Breizh (groupe TF1) qui a été créée en 2000 a diffusé des programmes en breton jusqu'en 2011, ou encore les chaînes locales comme Tébéo, TébéSud et TV Rennes lancée en 2005. ont un sentiment négatif envers la télévision et ses émissions : À la télévision moins d’une heure hebdomadaire, régulièrement diminuée à l’occasion d’événements sportifs, est loin de satisfaire le public bretonnant. Il n’existe pas d’émissions pour enfants ni pour les personnes apprenant la langue. À noter que FR3 touche en plus de la redevance des subventions du conseil général du Finistère ainsi que du conseil régional pour le développement de ces émissions. Résultats : aucun. Où va l’argent? Presse Actuellement le champ de la presse en langue bretonne s'élargit continuellement. Les actualités régionales ou internationales en breton sont disponibles sur papier, telles les revues Bremañ (mensuel) et Ya (hebdomadaire), ou en version électronique sur Internet, comme Bremaik. Parmi les représentants de la presse bretonne se trouvent des revues littéraires, linguistiques et culturelles : Aber, Al Lanv, Al Liamm, Brud Nevez, Hor Yezh, Kannadig Imbourc'h, Nidiad. Elles fonctionnent sur la base du bénévolat, aucun rédacteur n'étant payé. Il est intéressant de mentionner les articles écrits en langue bretonne et paraissant dans la presse régionale française. Ils ne sont pas nombreux, mais on peut trouver des exemples dans le travail d’Annaig Renault, les articles de Lionel Buannic dans Le Télégramme et l'édition d'une page en breton le jeudi Spered ar yezh. Quelques journaux locaux publient régulièrement des articles en breton. On trouve, ainsi des articles en breton dans des revues à faible tirage avec souvent une couleur politique, telles que An Dasson, Le Huchoèr, Le Peuple breton, Minihi Levenez, Tudjentil Breizh ou War Raok !. Ou dans des journaux apolitiques comme l'hebdomadaire Le Trégor. Vie publique En ce qui concerne la vie publique, le breton ne dispose d’aucun statut officiel. En outre, les gouvernements français ont jusqu’à ce moment toujours refusé l’idée de négocier le statut des langues régionales. La constitution de la République dit en 1992 que « la langue de la République est le français » et ajoute en 2008 que « les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France ». C’est tout en ce qui concerne le cas du breton. Cette situation est décrite par Texier, Kerrain, Sav-Heol Roazhon (maison d’édition) sur la page web du site Kervarker : La langue bretonne serait donc un anachronisme de l’Ancien Régime, et l’on se souviendra du discours de Barrère à la Convention : « la superstition parle bas-breton ». Le français bénéficie donc, contrairement au breton qui n’existe pas légalement, de la protection de la constitution et des lois, car si tous les citoyens sont égaux, une seule langue est plus égale que les autres. Influence catholique Nombre de catholiques bretons prirent la défense de la langue et l’illustrèrent de leurs œuvres. L’Église n’a pas toujours été indifférente à la spécificité linguistique bretonne. Elle n’a tenté à aucun moment, dans les siècles passés, de faire adopter la langue française officielle aux Bretons qui parlaient leur langue et restaient attachés à leurs traditions. Ce n'est qu'après la Seconde Guerre mondiale que l’Église a largement abandonné le breton dans ses œuvres, langue qu'elle réserve aujourd’hui à quelques prières lors de pardons ou à de rares messes en breton. Usage de la langue bretonne dans l’Église Le breton était le véhicule privilégié de l'évangélisation et de l'apostolat en Basse-Bretagne. Ainsi en fut-il au Moyen Âge où l'ensemble des prêtres parlaient cette langue, en plus du latin, et mirent en place la première orthographe unifiée du breton (caractérisée par la notation de la nasalisation en « -ff ») que l'on retrouve dans les textes en vieux-breton. L'apostolat en langue bretonne a perduré jusqu'au début du comme l'atteste l'édition de catéchismes en langue bretonne et le succès d’œuvres religieuses telles que Buhez ar sent (« vie des saints » en langue bretonne, 1907). À partir des réformes orthographiques du père Maunoir, particulièrement aux , l’Église a publié quantité d’ouvrages religieux en langue bretonne, ou même de divertissement honnête, destinés à la population des campagnes. Nombre de ces œuvres alliaient édification religieuse et divertissement telles Ar Basion (1532), Melezour ar galonou de Julien Maunoir () ou An nouelou ancient ha devot du père Tanguy Gueguen (1650) ; le genre du mystère — pièce de théâtre d'origine religieuse — était répandu dans les campagnes bretonnantes et était l'objet de fêtes populaires. La tradition de ce théâtre breton d'origine religieuse a perduré jusqu'au début du avec les pièces vannetaises de l'abbé Joseph Le Bayon (Nikolazig, Santéz Noluen, Pasion Gonéri…) ou les pièces léonardes de l'abbé Jean-Marie Perrot (Dragon sant Paol…). Les premiers efforts pour fixer la langue bretonne et rédiger des études linguistiques furent fournis par des hommes d'Église qui publièrent les premiers dictionnaires de langue bretonne tels que Jehan Lagadeuc avec son Catholicon (1464) ou les grammaires et lexiques de dom Grégoire de Rostrenen (). Ceci s'explique par le fait que, dans la société bretonne traditionnelle, seuls les prêtres avaient accès à l'écriture et aux bibliothèques, et par un amour certain de la langue qui était l'objet d'études au cours des années passées au séminaire. C'est aussi au clergé de Bretagne que l'on doit les premières méthodes d'apprentissage du breton que sont les colloques, calqués sur la méthode d'apprentissage du latin, tels que les Colloques françois et bretons du père Guicquer (1753) ou les Colloques français et bretons du père Jean Hingant (1800). Aujourd'hui, en dehors des publications de la maison d'édition Minihi Levenez qui est liée au diocèse de Quimper et Léon ou de celles de la maison d'édition Imbourc'h, qui publie Kannadig Imbourc'h, organe de l’organisation de laïcs catholiques bretonnants Emglev An Tiegezhioù (L'Entente des familles), le breton est très peu l'objet de créations dans l’Église. Le Diocèse de Saint-Brieuc et Tréguier organise cependant régulièrement des messes en breton, appréciées du public brittophone encore très présent. Position de l’Église vis-à-vis du breton au Au moment du conflit entre l’Église et l’État sous la Troisième République (début du ), le clergé de l’évêché de Quimper, auquel les autorités avaient interdit de prêcher et de faire le catéchisme en breton, a mené pendant un certain temps un véritable combat pour la langue bretonne. Dans un port de pêche faisant à cette époque figure de petite ville, alors que le catéchisme dans cette localité se faisait en breton et en français, le catéchisme en français étant réservé aux familles bourgeoises, les prêtres de la paroisse passaient dans les familles populaires pour demander aux parents d’envoyer leurs enfants au catéchisme en breton, la tendance des couches populaires étant de s’intégrer culturellement à la classe bourgeoise dominante ; et donc d’envoyer leurs enfants au catéchisme français. Après la seconde guerre mondiale, l'apostolat et le catéchisme se font rarement en breton. On tient cela du fait que l’Église avait affaire à des fidèles qui comprenaient de moins en moins le breton, et qui réclamaient souvent que la prédication et le catéchisme se fassent en français ; dans un article publié en 1957 par la revue Les Cahiers du Bleun-Brug, peu de temps avant sa nomination comme évêque auxiliaire de Quimper, le chanoine Visant Favé s’inquiète de l’abandon de la langue bretonne par ses concitoyens, et observe qu’une « langue qu’on ne parle plus aux petits enfants au foyer est une langue condamnée à disparaître comme langue vivante ». À ces impératifs pratiques, il faut aussi ajouter que l’Église, acceptant l’État français tel qu'il est et vivant en concorde avec celui-ci, accepta de développer des catéchismes et une liturgie en langue française, en adéquation avec les politiques de francisation de la population bretonne, et en dépit de la langue bretonne. Mais l'explosion de l'enseignement bilingue, notamment dans les écoles catholiques, et l'engouement nouveau pour la langue bretonne à partir des années 1970 puis 2000, amènent l’Église à reconsidérer peu à peu la prise en compte de la langue bretonne. Mouvements et publications d’inspiration chrétienne avant-guerre À la suite du conflit entre l’Église et l’État, pour réagir, il fallait mettre en place tout un système d’enseignement du breton. Il y eut quelques initiatives vers 1900-1914 dont le Bleun Brug créé en 1905 par l’abbé Perrot. Tandis que l'évêque Adolphe Duparc facilitait l'apprentissage du breton dans les écoles catholiques du diocèse de Quimper et Léon, puis y rendait obligatoire l'enseignement du breton en 1942, avant que la mesure ne soit rapportée quelques années plus tard. De nombreux mouvements d’inspiration chrétienne de défense de la langue bretonne, se sont fait jour en Bretagne occidentale : Dans le Finistère, le mensuel Feiz ha Breiz, relancé en 1900, est entièrement rédigé en breton ; il fera peu à peu office d'organe de l'association catholique bretonnante Bleun-Brug ; Dans le Trégor, par exemple, sont parus pendant longtemps des hebdomadaires populaires entièrement rédigés en breton et inspirés par l’Église, plus ou moins directement : Kroaz ar Vretoned, dirigé par François Vallée (Abherve), né en 1860, et qui fut publié jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale ; Breiz, dont les rédacteurs furent Erwan Ar Moal (Dir-Na-Dor) et Aogust Bôcher (Ar Yeodet) (journal hebdomadaire catholique qui fut imprimé jusqu’au début de la Seconde Guerre mondiale). Au pays de Vannes, l’évêché, bien qu’il y ait eu des publications chrétiennes en breton publiées par la librairie Galles-Lafolye (dont la revue Brediah er Fé), n’était pas intervenu pour créer ou soutenir un mouvement bretonnant d’inspiration catholique au début du siècle dernier, les manifestations bretonnes dans cette région étant organisées sous la responsabilité du « Bleun-Brug » du diocèse de Quimper. Cependant, la revue mensuelle rédigée entièrement en breton vannetais, « Dihunamb », fondée au début du siècle par Loeiz Herrieu et André Mellac, qui parut jusqu’en 1944, bien qu’étant parfaitement indépendante, peut être considérée comme une revue catholique. Il faut citer aussi les ouvrages catholiques en langue bretonne et destinés aux fidèles. Ainsi les nombreux livres de cantiques et missels qui ont permis la conservation de cantiques anciens. Un des exemples les plus célèbres fut le livre (La Vie des saints) écrit par le chanoine Morvan à la fin du , qui décrit en breton et parfois de manière très romancée la vie des saints en suivant le calendrier catholique. Écrit en breton cornouaillais, ce livre était lu chaque jour dans toute la Bretagne bretonnante. Mouvements et revues d’inspiration chrétienne après-guerre À la fin de la Seconde Guerre mondiale, les revues catholiques populaires en breton répandues en Léon, Cornouaille et Trégor disparurent : Feiz ha Breiz, dirigé par l’abbé Perrot de 1911 à 1943 ; , fondée par les Capucins de Roscoff. Lesquelles furent remplacées pendant un certain temps par : Kroaz Breiz, devenue Bleun-Brug en 1951. Cette dernière revue subsista comme revue d’étude bilingue, dirigée par le chanoine François Mevellec, jusqu’en 1984 ; diverses revues d’étude dirigées surtout par l’abbé Loeiz Ar Floc'h, la revue de l’abbé Marsel Klerg : Barr-Heol, qui parut de 1954 à 1977, la revue d’étude pédagogique intitulée Skol, entièrement rédigée en breton, de l’abbé Armand Le Calvez, qu’il fit paraître pendant une dizaine d’années. Dans les années 1960-70, seront publiées : une revue d’inspiration chrétienne pour les enfants Wanig ha Wenig, au début sous la responsabilité de l’abbé Armand Le Calvez et de l’abbé Youenn Troal. la revue Ar Cʼhrist d'an Indianed, (Le Christ aux Indiens), inspirée surtout par l’expérience missionnaire de l’abbé Youenn Troal sous l’égide du « Fidei Donum » au Pérou ; cette revue parut au cours des années 1960. La revue Imbourc'h publia le journal de son second séjour parmi les Amérindiens à la fin des années 1980. À son retour, il fut recteur de Plounéour-Ménez, dans la région de Morlaix, et fit paraître à cette époque des textes d’inspiration religieuse dans la revue Ar Fulenn (L’Étincelle) dirigée par lui. la revue Kaierou Kenvreuriez ar Brezoneg eskopti Kemper ha Leon, dirigée par l'abbé Pèr-Yann Nédélec de 1969 à 1971, puis par l'abbé Job Seité jusqu'en 1979. la revue d’étude mensuelle Imbourc'h, liée à une initiative laïque, qui paraît régulièrement depuis 1969, et qui a publié un grand nombre d’œuvres religieuses, comme la traduction des Confessions de saint Augustin ou des écrits autobiographiques de sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, ainsi qu’une version en breton du Bréviaire romain, en une dizaine de volumes. Actuellement, depuis les années 1990, subsistent principalement trois associations : Minihi Levenez, installée à Tréflévénez, qui, en plus de ses activités directement religieuses (messes et récollections, pèlerinages et jusqu'au début des années 2010, catéchèse et aumônerie), est également devenu une maison d'édition publiant des ouvrages liturgiques et catéchétiques en breton pour le diocèse de Quimper-et-Léon dans l'écriture dite "universitaire" ; Emglev An Tiegezhioù qui regroupe des laïcs et des prêtres qui s'occupent des éditions Imbourc'h et cherchent à maintenir une sensibilité catholique au sein de l'Emsav politique et culturel actuel ; et Tiegezh Santez Anna, installée à Roudouallec, qui allie une vie spirituelle ascétique en breton (Liturgie des Heures faite quotidiennement en langue bretonne) et la défense des traditions bretonnes, notamment les pardons et costumes bretons. Ouvrages liturgiques en breton Plusieurs religieux bretons étaient en contact avec l’École biblique et archéologique française de Jérusalem et en avaient suivi les cours, avaient appris l’hébreu et formeront des groupes de travail bibliques. Ces prêtres se feront remarquer par des travaux de recherches et de traduction de la Bible qu’ils traduiront directement en breton à partir du texte original en hébreu ou du grec en breton pour le Nouveau Testament. La personnalité la plus éminente de ces groupes de travail était l’abbé Loeiz Ar Floc'h. Il faut citer aussi l’abbé Guilherm Dubourg, l’abbé Job Lec'hvien, l’abbé . Ces deux derniers fondèrent les Éditions An Tour Tan à Kergrist-Moëlou. Parmi les activités inspirées par la foi et s’exprimant en breton, il faut signaler : les retraites prêchées par l’abbé Ar Floc'h, ainsi les « carêmes » qui furent également prêchés plusieurs fois de suite en breton au cours des années 1960-1970, dans une des paroisses de la ville de Brest. la « Kenvreuriez ar Brezoneg » (« Confrérie du Breton »), association fondée au séminaire de Quimper en 1894 et refondée en 1942 avec les encouragements d'Adolphe Duparc comme association de prêtres chargée de « maintenir et de propager la langue bretonne dans le diocèse ». Après une période de sommeil après la Seconde Guerre mondiale, la « Kenvreuriez ar Brezoneg » fut relancée après le concile Vatican II. Sous la direction de Vincent Favé, entre 1965 et 1997, elle assurera la traduction en breton de l'Ordo Missae, du lectionnaire des dimanches et des rituels des sacrements, destinés plus spécialement au diocèse de Quimper ; elle publiera une traduction des quatre évangiles en 1982 : Aviel Jezuz-Krist, puis des autres livres du Nouveau Testament en 1988. La « Kenvreuriez ar Brezoneg » avait ainsi une sorte d’existence officielle au diocèse de Quimper. À cela s'ajoutent des événements religieux régulièrement tenus en breton (pardons, messes), depuis des cérémonies entièrement en breton, jusqu'à celles contenant quelques prières ou cantiques en breton. Les chrétiens rassemblés au pardon de Sainte-Anne-d'Auray pour la visite du pape Jean-Paul II le 20 septembre 1996 se souviennent des quelques mots qu'il a prononcé en breton (première visite d'un pape en Bretagne, et première fois qu'un pape s'exprime publiquement en breton). Jusque récemment, il n’existait aucune œuvre bretonnante soutenue officiellement par aucun des évêchés bretons, sauf le centre de rencontre bretonnant de Minihi Levenez, dirigé par l’abbé Job Irien, qui publie une revue bimestrielle ainsi que des traductions de textes liturgiques, particulièrement une partie de la Prière du Temps Présent (Pedenn an deiz, 1988), un missel des fidèles (Leor an overenn hag ar zakramanchou, 1997) et une nouvelle traduction du Nouveau Testament en 2002 (An Testamant Nevez. Kelou Mad Jezuz, or Zalver). Cependant l’ensemble des activités des bretonnants catholiques du diocèse de Quimper, même soutenues par la hiérarchie, se situe actuellement au niveau d’une élite. Le 6 octobre 1995, Lucien Fruchaud, évêque de Saint-Brieuc et Tréguier crée officiellement une commission « foi et culture bretonne » préparée en mai 1995 au Guiaudet en Lanrivain, pour « se mettre à la disposition des recteurs et de tous ceux qui souhaiteraient réfléchir afin que la population bretonnante prenne conscience de sa richesse culturelle, de son patrimoine religieux et vive sa foi sans renier son identité ». « Nous ne pourrions pas prétendre être attentif à la vie des hommes sans tenir compte des racines culturelles de chacun et plus particulièrement de celles qui ont été entretenues par l'appui d'une langue particulière ». « Il se trouve qu'une grande partie du diocèse s'exprime en langue bretonne...etc ». Cette commission élaborera une charte concernant la foi et la culture bretonne que Fruchaud signera le 31 mars 2002 ; elle sera actualisée et complétée le 16 mai 2010. Le 2 février 2001, à la demande de son conseil presbytéral, Clément Guillon, évêque de Quimper et de Léon, institue une commission diocésaine « langue et culture bretonnes » « pour promouvoir l'utilisation de la langue bretonne dans la vie de notre Église diocésaine là où c'est possible et souhaitable, par exemple dans les domaines de la liturgie et de la catéchèse, et plus largement, de prendre en compte tout ce qui touche à la culture bretonne et à ses rapports avec l'Église ». En septembre 2003, François-Mathurin Gourvès, évêque de Vannes et bretonnant de naissance, publie une lettre pastorale intitulée « Le renouveau de la culture bretonne : un défi pour l'Église » où il rappelle l'importance de la langue bretonne comme référence culturelle et religieuse. D'autre part, depuis l’année 2000 et à l'initiative de l'évêché de Saint-Brieuc et Tréguier, il existe une commission interdiocésaine mise en place par les trois évêchés de la Bretagne occidentale pour établir de nouveaux textes liturgiques et un missel à l’usage de ces trois évêchés ; les évêques de la Bretagne occidentale répondent ainsi à la demande formulée par Rome de présenter une version unique du missel pour les trois évêchés, la version antérieure ayant été établie uniquement pour le diocèse de Quimper. Ce travail pour un missel romain a reçu l'imprimatur du Vatican en 2013. Histoire du recensement lexical breton Le premier dictionnaire breton, le Catholicon, se trouve être aussi le premier dictionnaire du français. Il a été rédigé par Jehan Lagadec en 1464 et publié en 1499 ou avant. C’est un ouvrage trilingue breton-français-latin. Les recensements suivants eurent lieu deux siècles plus tard par : R. P. Julien Maunoir (1659) ; Pierre de Chalons (1723) ; Grégoire de Rostrenen (1732) ; Claude Cillart de Kerampoul, dit l'Armerye (1744) ; Dom Louis Le Pelletier (1752). Édition d’un dictionnaire latin-breton par Alain Dumoulin en 1800. Une date importante a été celle du Dictionnaire celto-breton de Le Gonidec (1821), augmenté par La Villemarqué vers 1847 : pour la première fois, certains mots se rapprochant du français sont systématiquement écartés, et des mots gallois, ou de vieux breton, sont incorporés au lexique sans plus de précision (cf. Controverses sur le breton). Le colonel Troude sera plus réaliste, en 1886, en ne retenant que des mots entendus réellement (ou sinon en indiquant que le terme n’est plus en usage). Par contre, le bannissement du lexique breton d’origine latine continue. Il faut cependant remarquer que cela résulte d’un état d’esprit de l’époque, dans lequel le breton est une langue secondaire dans la Basse-Bretagne, complémentaire au français : ces dictionnaires ne prétendent pas présenter une langue universelle, mais surtout recueillir des mots originaux. Ce « purisme celtique », expression utilisée par les détracteurs de cette attitude, sera plus ou moins général jusqu’aux années 1990, à l’exception notable du dictionnaire que Émile Ernault constitue pour le vannetais en 1904. Vocabulaire breton-français d’Émile Ernault, 1927 Côté KLT mais incorporant de nombreux termes vannetais, le Grand dictionnaire français-breton de François Vallée, aidé de René Le Roux (Meven Mordiern) et Émile Ernault, en 1931, incorpore de nombreux néologismes en première publication. L’entreprise de François Vallée, ayant tout un réseau d’informateurs à travers la Bretagne, permettra de recueillir en outre dans les dialectes de nombreux mots et expressions inédits. Il s’agit du premier exemple d’un travail d’équipe en lexicographie bretonne, et reste, à ce jour le plus important et le plus riche dictionnaire français-breton, avec celui de René Le Gléau. Parallèlement, Pierre Le Roux travaille à un Atlas linguistique de la Basse Bretagne, paraissant à partir 1924, mais ne se focalisant que sur les variantes des vocables les plus communs. L’après-Seconde Guerre mondiale est une période douloureuse pour la culture bretonne : le mouvement nationaliste breton, pour avoir collaboré avec les occupants, se trouve discrédité aussi bien en Bretagne que dans le reste de la France. Paraîtront depuis cette époque, entre autres : Les Nouveau dictionnaire Français-Breton, puis Breton-Français de Roparz Hemon, 1970, Dictionnaire historique du breton de Roparz Hemon, 36 tomes et . Donne la première occurrence lexicale dans le contexte, Le Dictionnaire breton des Éditions Garnier, sous la direction de Pierre-Jakez Hélias, 1986, Dictionnaire classique français-breton de René Le Gléau, 1983-1994, 10 tomes et , surtout fondé sur la production écrite entre 1850 et 1950, avec, en outre, des mots recueillis dans sa région natale de Saint-Renan, ou à l’écoute de la radio. Enfin, à partir de 1992 paraît le (Dictionnaire du breton contemporain) de Francis Favereau aux éditions Skol Vreizh, sous forme papier et CD-ROM. Cet ouvrage ne rejette pas systématiquement les mots rares ou sortis de l’usage, mais les signale par un signe « - », ou les néologismes, signalés par des guillemets ; il reprend un bon nombre des termes issus des dictionnaires précédents, ainsi les mots d’origine française du Catholicon par exemple ou issus d’autres ouvrages, et les emprunts populaires (ce sont quelquefois les mêmes). Ce dictionnaire est le fruit de vingt ans de travail et de collectage dans le Poher et autour de Poullaouen particulièrement, aire où portait la thèse de l’auteur, soutenue avant qu’il ne se décide à publier son dictionnaire. Francis Favereau a produit l'un des dictionnaires bretons les plus complets jamais créés, avec pas moins de et le double de mots composés. Malgré le manque de soutien financier pour sa création, le dictionnaire s’est tout de même bien vendu et a eu plusieurs réimpressions. Une réédition est en vue, et son contenu devrait augmenter de 25 % par rapport à l’édition actuelle. Aujourd’hui, d’autres dictionnaires bilingues anglais / breton, allemand / breton, espagnol / breton… montrent bien la volonté de la nouvelle génération de bretonnants d’inscrire la langue dans le paysage linguistique international. Tous ces travaux se font quasiment de façon bénévole. Chose nouvelle pour la langue bretonne, l'éditeur An Here a publié deux dictionnaires unilingues : le Geriadur brezhoneg () paru en 1995 sous la direction de Jean-Yves Lagadeg et Martial Ménard et le Geriadur Brezhoneg An Here () paru en 2002 sous la direction de Martial Ménard et Iwan Kadoret. Ils visent à extraire des textes littéraires reflétant ou non un langage populaire, les termes de la langue écrite et orale contemporaine. Ce dictionnaire sera l’objet d’une polémique connue sous le nom de l'« affaire du dictionnaire breton » menée par le journal Le Canard enchaîné. Ils incluent un certain nombre de néologismes (parfois empruntés au gallois mais le plus souvent créés à partir des racines du vieux-breton, voir Controverses sur le breton). De même, l'Office public de la langue bretonne et des éditeurs (Preder, Ti embann ar skolioù) publient des dictionnaires plurilingues spécialisés par domaine : psychanalyse, économie Les mots proposés sont en général des néologismes dont c’est la première apparition sur papier, ou des mots qui ne sont connus que d’une centaine de locuteurs ; là réside leur intérêt : faire découvrir des néologismes et étendre le champ lexical du breton à des domaines où il est traditionnellement peu présent. Depuis 1985, l'association scientifique Kreizenn ar Geriaouiñ élabore un dictionnaire des sciences et techniques (brezhoneg21.com) correspondant au vocabulaire utilisé dans la scolarité jusqu'au niveau universitaire. Ce travail a permis de lancer et de conforter l'enseignement des sciences dans le réseau Diwan avant de s'élargir à d'autres applications (astronomie, terminologie de la botanique, nom de papillons, d'anodontes, de plantes sauvages...). Par ailleurs les éditions Sav-Heol ont publié en 2004 un lexique bilingue de locutions et tournures populaires sous le titre . En 2001 et 2005 paraîtront successivement une Initiation au breton familier et argotique puis une nouvelle collecte lexicale nommée Tammoù Gwaskin Au cœur du breton légitime par Jean-Yves Plourin, aux éditions Armeline, qui fait découvrir au lecteur pas moins de mots inédits collectés au nord-ouest et au sud-est du centre du domaine bretonnant et plus de acceptions ainsi que des notes grammaticales et phonologiques inédites. La collection « Teñzor ar brezhoneg » (Trésor de la langue bretonne) chez An Alarc'h a édité des vocabulaires de domaines lexicographiques jusque-là délaissés, comme un vocabulaire des argots bretons (« argot » au sens strict du terme) (2003), ou celui du breton enfantin et des tout-petits (2005). Frontière linguistique L’Est de la Bretagne n'est traditionnellement pas bretonnante, mais on y parle traditionnellement gallo et français. La limite est ancienne et trace grosso modo une ligne partant de Saint-Brieuc, au nord, allant vers Guérande, au sud. Avec l'apparition de familles bretonnantes à Saint-Brieuc, Rennes ou Nantes, venues de Basse-Bretagne ou ayant appris le breton sur place - et élevant leurs enfants en breton pour certains d'entre eux (de nombreuses personnalités de l'Emsav tels Alan Louarn ou Youenn Olier ont élevé leurs enfants en breton à Rennes, par exemple) - et le recul de la pratique du gallo, cette délimitation tend à devenir obsolète. Au , on parlait régulièrement breton jusqu'à Dol-de-Bretagne, Montfort-sur-Meu, Blain et Donges. Au , la frontière linguistique semble déjà stabilisée entre Haute et Basse-Bretagne et ne reculera que très progressivement : en 1588, l'historien d'Argentré fait partir la frontière des environs de Binic au nord pour rejoindre Guérande au sud avec Loudéac, Josselin et Malestroit pour frontière occidentale. En 1806, Napoléon avait ordonné une enquête sur ce sujet qui fut menée par Charles Coquebert de Montbret. La limite linguistique était alors plus à l’ouest : on parlait breton à Saint-Caradec, Questembert, Pénestin, Férel, Péaule, Bourg-de-Batz (Batz-sur-Mer) et dans une partie non définie de la presqu’île de Guérande à partir des « salines d’Herbignac », soit probablement dans la partie occidentale des communes d’Assérac et de Saint-Molf (l’étude ne portait pas sur le département de Loire-Inférieure). En 1866, Paul Sébillot trace une ligne relativement identique partant de Plouha pour atteindre Batz-sur-Mer, reculant ainsi de quelques kilomètres seulement depuis les données d'Argenté. C'est la limite actuelle du territoire du breton et la limite entre Haute et Basse-Bretagne. Des groupes sporadiques de bretonnants existent également dans toutes les grandes villes de France, notamment à Paris où la communauté brittophone est relativement importante, ainsi qu’au Royaume-Uni et en Amérique du Nord. Par ailleurs, des grandes villes comme Rennes, Saint-Brieuc, Nantes, Vannes, Brest ou Quimper connaissaient les deux langues (par exemple, en 1636, la ville de Saint-Brieuc est indiquée comme bilingue par un voyageur.) et, avec le développement des écoles bilingues, ainsi que la réappropriation de la culture bretonne, des communautés bretonnantes réapparaissent dans ces villes. En 2004, on estimait à 12 % le nombre de personnes connaissant le breton en Basse-Bretagne (pourcentage en perpétuelle diminution depuis les années 1950) et à 2 % ceux qui le connaissent en Haute-Bretagne (pourcentage en augmentation depuis les années 1970). Un équilibre tend à advenir sur l’ensemble de la Bretagne historique et la frontière linguistique est, de ce fait, de plus en plus caduque. Dialectes Comme la majorité des langues, la langue bretonne varie d’un endroit à l’autre. En breton, ces différences dialectales touchent avant tout la prononciation et une faible partie du vocabulaire. Certains dialectes présentent aussi une syntaxe un peu différente. Les différences sont généralement faibles de proche en proche, mais plus on s’éloigne d’un point, plus le breton est différent. En règle générale, il n’y a pas de frontière nette entre dialectes, mais un changement progressif. Traditionnellement, on liste les dialectes bretons en fonction des anciens évêchés, bien que du point de vue linguistique ces limites se révèlent souvent arbitraires : Le cornouaillais, parlé dans : les deux tiers sud du Finistère (Carhaix, Quimper, Pont-Aven, Quimperlé, Douarnenez, Pont-l'Abbé, Sein, Châteaulin, Plougastel-Daoulas…), dans le sud-ouest des Côtes d’Armor (Rostrenen, Saint-Nicolas-du-Pélem…) ainsi que dans une petite partie du Morbihan (Gourin, Langonnet, Le Faouet…) à Belle-Île-en-Mer. Le léonard est considéré comme le plus proche du breton littéraire. Parlé dans le tiers nord du département du Finistère (Brest, jusqu’à Morlaix, Plouguerneau, Landerneau, Saint-Pol-de-Léon, Landivisiau, Ouessant…) Le trégorrois, parlé dans le nord-est du Finistère (à partir de Morlaix), et dans le nord-ouest des Côtes-d’Armor (Guingamp, Lannion, Tréguier…) Le breton du Goëlo, parlé dans la région de Paimpol, souvent considéré comme inclus dans le trégorrois (Ses différences les plus notables concernent la prononciation /v/ des terminaisons -v là ou les autres dialectes prononcent /o/, /w/, la position de l’accent tonique (souvent placé sur le radical), ainsi que certaines nuances de conjugaison et de vocabulaire…). Le vannetais, parlé dans : toute la zone bretonnante du département du Morbihan (à l’exception de Belle-Île et des régions autour du Faouët et de Gourin) : Vannes, Pontivy, Lorient, Plouay, Guémené-sur-Scorff, Baud, Auray, Quiberon, Sarzeau, Arzon… la canton finistérien d'Arzano. Le breton de la Loire-Atlantique, dans la région de Guérande, dont les derniers locuteurs natifs sont décédés dans les années 1960-70, et que l’on commence à redécouvrir (cf. le breton de Batz-sur-Mer). Le vannetais est bien différencié des autres dialectes, à de nombreux points de vue, et on peut le distinguer d’un ensemble KLT (abréviation de : Cornouaille, Léon, Trégor). Le découpage du breton en quatre groupes dialectaux, une division religieuse et politique jusqu’à la Révolution, est contesté du point de vue linguistique. Certains linguistes, comme Jean-Yves Plourin (cf. Tammoù Gwaskin éd. Armeline) considèrent que le breton se présente sous deux formes parlées principales, celle du Nord-Ouest et celle du Sud-Est, séparées selon le système d’accentuation et la palatalisation. D’autres, comme Erwan Vallerie proposent une différenciation Est/Ouest. D’autres, enfin, présentent la dialectisation selon une opposition zones archaïsantes et zone innovante. Les premières seraient constituées de deux centres de prestige (Saint-Pol-de-Léon et le vannetais), et une troisième zone autour de Quimperlé, et d’autre part une vaste zone centrale où un breton « moyen » s’est formé et où se sont opérés la très grande majorité des innovations linguistiques. Il est probable que ce sont les carrefours de route et les échanges économiques qui ont conduit à cette évolution. Ce breton est parfois appelé « breton de Carhaix ». Ce breton moyen s’est progressivement étendu, isolant le breton du Goëlo (qui par certains traits est proche des archaïsmes léonais), mordant dans le domaine du vannetais en s’infiltrant par les routes. Ce breton tend à acquérir une identité chez les bretonnants : dans le sondage sur la langue bretonne réalisé par Fañch Broudic en 2009, à la question « quel breton parlez-vous ? », certains sondés ont répondu spontanément « le breton de Centre Bretagne ». Conventions orthographiques Le breton s’écrit avec l’alphabet latin. Il n’utilise plus la lettre c mais y ajoute le digramme ch, le trigramme cʼh, des lettres accentuées ñ, ù, é, â, ê, à, ü ainsi que l’apostrophe. Autrefois, d’autres lettres étaient utilisées, comme le digraphe ʼf qui dénotait un son intermédiaire entre f et v (ce digraphe est encore employé en écriture universitaire). De même, au fut utilisée la lettre Ꝃ (« K barré ») afin d’abréger le préfixe Ker- (correspondant au substantif kêr, signifiant « ville ») des noms de famille et des toponymes, cette dernière étant fréquente dans ces types de noms. L'usage de cette lettre dans les documents officiels fut interdit afin de lutter contre la confusion chez les clercs d’état civil hors de Bretagne. Histoire Ce n’est qu’à partir du début du que des linguistes, grammairiens et écrivains ont essayé de normaliser l’écriture du breton. Plusieurs graphies ont été successivement mises au point dans ce but, dont trois sont encore utilisées : la première orthographe moderne, celle du père Julien Maunoir au , les réformes de Jean-François Le Gonidec au début du , de 1908 à 1938, l’unifiée (), adoptée en 1941-42, en 1953, l’universitaire (), en 1975, l’interdialectale (). L’orthographe est la plus employée aujourd’hui. La graphie « unifiée », ou littéralement « tout à fait unifiée » (), dite aussi KLTG (pour Kerne, Leon, Treger, Gwened, c’est-à-dire des parlers bretons en Cornouaille, Léon, Trégor et Vannetais), a été créée dans le but de faire une synthèse de ces quatre parlers. Elle est devenue largement majoritaire. La graphie dite « universitaire » () est fondée sur la phonologie ; elle regroupe le KLT d’un côté et possède une variante pour le parler vannetais. Enfin, la graphie « interdialectale » (), fondée sur l’étymologie, a pour but, de la même façon que l’écriture dite unifiée, de faire une synthèse des parlers KLTG dans un système orthographique cohérent. Malgré des controverses importantes sur la norme orthographique à adopter, les querelles entre partisans des différentes graphies se sont beaucoup atténuées depuis quelques années. Valeur des graphèmes La prononciation des lettres varie selon le contexte (notamment celle des consonnes initiales qui subissent de fréquentes mutations dont certaines, mais pas toutes, sont orthographiques). Le trigramme cʼh, notamment, a une prononciation qui varie depuis le simple h aspiré jusqu’au son de la jota espagnole. Il se distingue du digramme ch dont la prononciation est la même que le son ch dans le mot français chien. Ces polygrammes ont parfois été écrits avec des lettres uniques, comme cela a pu être aussi le cas pour d’autres langues celtiques. La lettre n est utilisée pour noter la nasalisation des voyelles par un digramme, de façon toutefois encore plus systématique qu’en français et en marquant explicitement celle-ci d’un tilde (ñ) dans les orthographes modernes (dans ce cas, seule la voyelle nasale se prononce, mais pas la consonne de base n elle-même). Usages Le digramme zh La graphie zh est utilisée dans des mots où la prononciation est différente entre vannetais d’une part et KLT d’autre part. La prononciation est [h], [ɣ] ou [x] en vannetais, [z] ou [s] sinon. En vérité, il a deux interprétations : en peurunvan, il indique que la lettre était « z » dans la graphie KLT, et « h » dans la graphie vannetaise, en interdialectal, il indique que la lettre provient d’un ancien « th » (/θ/) sauf quand il provient d'une mutation. Les deux systèmes se suivent, sauf dans quelques mots. L’apostrophe L’apostrophe est utilisée à trois fins : Comme lettre modificative dans le trigramme cʼh. On utilise dans ce cas . Pour noter la contraction, par exemple : → , en utilisant la ponctuation apostrophe unifiée avec . Pour noter l’ellipse (absence d’un mot) dans le registre parlé, par exemple : → , avec le même caractère que le précédent. En typographie informatique simplifiée, on admet couramment dans tous les cas l’usage de telle qu’elle se trouve sur les claviers hérités. Les diacritiques Le breton utilise plusieurs diacritiques en chef (suscrits) : Le tréma indique que la voyelle qui précède doit être prononcée séparément et ne fait pas partie d'un digramme (par exemple : , heureux). L’accent circonflexe et l’accent grave sont également utilisés pour distinguer des homonymies (par exemple : /troad-t/ (circuit, virée) de /trwad-t/ (pied). Le tilde se trouve dans la graphie ñ, utilisée pour indiquer que la voyelle qui précède est parfois nasalisée. Ex. Avec « an » et « añ » : sans tilde, « an » se prononce « an-n » : , /é-rouan-n/ avec tilde, « an » se prononce comme en français : , /a-man/ Caractéristiques grammaticales notables Structure de la phrase En breton, l'ordre des éléments dans une phrase n'est pas seulement grammatical mais aussi sémantique : l'élément le plus important d'une phrase est toujours en tête, quelle que soit sa fonction (sujet, verbe ou complément). Cette première position a pour effet de le mettre en valeur. La phrase en français « Je parle breton » pourra ainsi être traduite (le élément de la phrase est entre crochets) : « Komz a ran brezhoneg », litt. « [Parler] je fais breton » : je sais parler breton, ou je parle habituellement breton ; « Komz brezhoneg a ran », litt. « [Parler breton] je fais » : ce que vous entendez là, c'est du breton ; « Me a gomz brezhoneg », litt. « [Je] parle breton » : c'est moi ici qui parle breton ; « Emaon o komz brezhoneg », litt. « [Je suis] parlant breton » : en ce moment particulier, je suis en train de parler breton ; « Brezhoneg 'vez komzet ganin », litt. « [Du breton] est parlé avec moi » : c'est (habituellement) en breton que je parle. Le verbe conjugué est toujours en position sauf quand il est lui-même l'élément mis en avant (il passe alors en place). Souvent, les autres éléments de la phrase sont rangés aussi par ordre d'importance décroissante. Cette souplesse dans la structure donne à la phrase bretonne une expressivité difficile à rendre en français. En Bretagne, on entend des bretonnismes, formulations de phrase en français influencées par cette structure grammaticale : « Du café tu auras ? » (tu veux du café) « De l'argent j'ai assez pour payer » Expression du nombre Pluriel Les substantifs forment leur pluriel par l'addition d'une terminaison spécifique. Il y a quelques règles simples pour les déterminer, mais elles souffrent de nombreuses exceptions. Par contre, les adjectifs restent invariables en nombre, quelle que soit leur fonction (épithètes ou attributs). La terminaison la plus courante est en où / ioù yezh → yezhoù « langues » levr → levrioù « livres » Pour les êtres animés, le pluriel est souvent en ed Kelt → Kelted « Celtes » al loened « les animaux » Le pluriel des métiers et activités est en ien ou ion (simple différence régionale) kemener → kemenerien « tailleurs » soner → sonerien « musiciens » On trouve aussi des pluriels irréguliers ki « chien » → ar chas « les chiens » (le pluriel kon est vieilli et régional) dant « dent » → dent « dents » (inflexion) karr « voiture, charette » → kirri « voitures » (inflexion + suffixation) Certains mots ont plusieurs pluriels park « champ » → parkoù « champs » (quelques-uns), parkeier « les champs » (au sens général) Contrairement à la majorité des langues européennes, le breton n'exprime qu'une fois le nombre dans le groupe nominal ainsi que dans le groupe verbal. Ainsi, on dira : Avec le nom au pluriel : = « des livres ». Mais le nom reste au singulier avec un nombre : = « deux livres ». Formes duelles et collectives Le breton connaît le duel, qui n’est pas un pluriel lagad « œil » → daoulagad « les deux yeux d’une personne » Les noms collectifs sont courants. Cette forme sera souvent traduite par un pluriel en français al logod « les souris (en général) » krampouezh « des crêpes » Pour parler d’un élément en particulier, on utilisera une désinence en -enn appelée singulatif logod → logodenn « une souris » krampouezh → krampouezhenn « une crêpe » Ces désinences peuvent elles-mêmes être portées au pluriel quand on se situe dans un contexte précis logodennoù « plusieurs souris (dans un contexte précis) » Le breton distingue plus fréquemment que le français le contenu et le contenant ur sac’h « un sac » → ur sac’had « le contenu d’un sac » ur werenn « un verre (l’ustensile) » → ur werennad « un verre (le contenu d’un verre) » Formes verbales Conjugaison Quand le sujet est explicite, le verbe est invariable, ne prenant que la marque du temps : = « Je, tu, il, nous, vous, ils dit des mensonges » Quand le sujet est élidé, le verbe se conjugue en personne et en nombre : = « Je dis, tu dis, il dit, nous disons, vous dites, ils disent des mensonges » Aspect progressif / itératif Comme en gaélique ou en anglais, il existe en breton deux formes par temps verbal, qui se distinguent par l’aspect selon que l’action est itérative ou non. Ainsi au présent distingue-t-on la forme itérative de la forme progressive : (« moi, je suis en train de parler avec mon voisin »). (« je suis en train de parler avec mon voisin. ») (« moi, je parle avec mon voisin (tous les matins) »). Le verbe « être » (et sa périphrase qui rend le sens de « avoir ») en revanche présente deux formes distinctes avec ou sans périphrase « verbe être + o/é + nom verbal »: (« je suis fatigué aujourd’hui »). (« je suis fatigué le vendredi »). (« j’ai faim ce soir »). (« j’ai faim tous les soirs »). (« tous les matins je suis en train de parler avec mon voisin »). Prépositions conjuguées Comme dans les autres langues celtiques modernes, le breton conjugue les prépositions selon la personne (prépositions fléchies), tout comme les verbes. Souvent les pronoms fusionnent avec la préposition qui les précède. Si l’on regarde rapidement les pronoms, on peut comparer avec les prépositions. Par exemple, le breton conjugue la préposition gant selon le même paradigme que celui des verbes, avec l'aide (ou non) du pronom personnel correspondant (forme plus ou moins emphatique), sauf aux 3es personnes du singulier et du pluriel, où le pronom est devenu la désinence : (mot à mot « un livre est avec-moi »), , (anciennement gant-hañ), (anciennement gant-hi), , , (anciennement gant-he). le cornique procède de la même manière avec la préposition gans : (vy) (mot à mot « est livre avec-moi »), (mot à mot « est livre avec-toi »), (mot à mot « est livre avec-lui »), (mot à mot « est livre avec-elle »), (mot à mot « est livre avec-nous »), (mot à mot « est livre avec-vous »), (mot à mot « est livre avec-eux/elles »), le gallois fait exactement de même avec la préposition gan: (mot à mot « des enfants sont avec-moi »), (« Tu as des enfants »…), (« Il… »), (« Elle… »), , , . On retrouve le même phénomène en irlandais : (« j’ai un livre » ; mot à mot « est livre à-moi »), (« tu as une boisson »), (« il a un ordinateur »), (« elle a un enfant »), (« nous avons une voiture »), (« vous avez une maison »), (« ils ont de l’argent »). Mutations consonantiques Comme toutes les langues celtiques modernes, le breton connaît le phénomène de la mutation consonantique, c’est-à-dire la modification de la première lettre du mot selon le contexte. C'est un des éléments les plus complexes de cette langue. Quelques exemples : (père) → (mon père), (voiture) → (la voiture), (vieux) → (Grand-mère). Accent tonique Quelques mots bretons Emprunts lexicaux bretons en français Mots francisés baragouin, baragouiner, « parler de façon inaudible ou peu compréhensible », probablement de (pain) et (vin), en référence, dit l’étymologie populaire, au parler incompréhensible des Bretons pour les Francophones, qui ne retenaient que ces mots ; bernique ou bernicle, qui désigne le coquillage, est issu du breton brennig ; bijou, de « doigt », dont le pluriel, , signifie « anneau » ; binioù, la cornemuse bretonne, a été emprunté tel quel par le français ; en breton, ce mot est une des formes au pluriel de benveg, instrument (de musique ou autre). cohue, de « Halle » ; cotriade, de kaoteriad, contenu d’un chaudron, d’une marmite ; darne « grosse tranche de poisson », de darn, en gallois darn, « morceau, partie », mais le mot peut être gaulois ; goéland du breton (« pleurer »), en gallois gwylan (> anglais gull, seagull); goémon du breton , en gallois gwymon ; mine « aspect », de « museau, visage », à moins que ce mot soit issu d'un terme gaulois semblable ; plouc est un mot qui n’existe pas en breton. Ce terme méprisant est construit à partir des nombreux noms de lieux de Bretagne qui commencent par Plou-, il désigne un Breton à partir de la fin du . Le mot est construit sur la racine plou, du latin plebs « plébéïens, bas peuple » ; elle désigne étymologiquement en breton une paroisse primitive. Aujourd'hui, le mot sert à désigner les campagnards en général ou toute personne considérée comme particulièrement ringarde; sonneur, de , joueur de biniou ou de bombarde : le mot est d’abord passé du français au breton avec le sens de joueur d’instrument de musique, puis est tombé en désuétude en français ; il est resté vivace en breton et revient en français en raison de la popularité de la musique bretonne ; on parle également en français de penn sonneur pour désigner le premier sonneur d’une marche (de tête), sur le même mode que le penn danseur d’une danse traditionnelle bretonne ; dolmen a été introduit par Théophile Malo Corret de la Tour d'Auvergne au a été récolté en Loire-Atlantique où les mutations se font beaucoup moins, mais la forme est fautive en breton littéraire. Les formes taol-vaen et maen-hir « menhir » (maen → vaen « pierre ») existent bien en breton, en toponymie par exemple, et ceci bien avant La Tour d’Auvergne. Mais le terme le plus utilisé en breton est peulven ou peulvan (littéralement, « pieu de pierre ») ; troménie, dérivée de (tour) et (qui désigne un lieu où habite un moine, au Haut-Moyen Âge). minihi est un sanctuaire monastique au Moyen Âge, et qui a aussi donné des noms propres. pote : du breton paotr (garçon) lui-même proche du sanskrit पुत्र putra « fils » est discuté. Il provient plus sûrement du français (voir plus bas la partie « Les mots qui ne viennent pas du breton »). Il est également à noter que de nombreux prénoms en breton sont passés dans l’usage sous une forme francisée dans la plupart des pays francophones. Quelques exemples non exhaustifs : Loïc (de l'hypocoristique de Gwilhoù = Guillaume), Yannick (, l’hypocoristique de Yann), Pierrick (, hypocoristique de Pierre), (de ), Ronan, , Gwénaël(le) (de ), ( en breton), Gwenola, Annick (de , petite Anne), Arthur, Corentin, Soizick (de , petite Françoise), Judikael, (de ), Nolwenn, Rozenn (Rose en breton), Tristan, etc. Yoann n’est pas d’origine bretonne. Mots conservés dans leur forme initiale Aber, délaissé pour le galicien ria, ce mot reste d’usage local ; il reste dans la toponymie : l'Aber-Wrac'h (Bretagne), Aberdeen (Écosse), Aberystwyth (Pays de Galles) Ankou, personnification de la mort ; à rapprocher de angau, « la mort » en gallois bagad, troupe ou meute, est passé en français pour désigner un ensemble musical de binious, de bombardes et de percussions, proche du « pipe band » écossais ; à noter qu’en français, on peut trouver ce mot au pluriel dans la forme correcte du breton, ; chouchen ou chouchenn, nom local de l’hydromel. Autre nom : chufere, mélange de chouchenn et de cidre, ou chupites ; fest-noz, littéralement « fête de nuit » ; kabig, veste à capuchon en laine imperméable ; néologisme provenant du breton (cape) ; korrigan, sur la racine , nain, est une sorte de lutin ; corgi, mot gallois, en breton , chien nain, est une race de chien prisée dans une cour royale d’outre-Manche ; kouign-amann, gâteau fait à base d’une pâte feuilletée, de beurre et de sucre ; kig-ha-farz, pot-au-feu d’origine léonarde, littéralement viande-et-far ; Morbihan du breton , petite mer, qui désigne initialement différentes mers intérieures de la côte sud, notamment le golfe du Morbihan ; petra, « quoi », attesté dans les anciens dictionnaires est un sobriquet dont on affuble les Bas-Bretons ; pillig (ar billig), large plateau métallique circulaire sur lequel on fait cuire les crêpes et les galettes. kenavo parfois utilisé sur le même mode que le ciao italien. Il signifie « au revoir » et ne doit être employé qu'en se quittant. pennti qui désigne une petite maison en Bretagne. À noter que le français parlé en Basse-Bretagne emprunte au moins des centaines de mots au breton : pour moucherons, patates pour pommes de terre sautées, pour morose, le pour le petit chemin, pour miettes, pour de travers, le pour la veste, des pour des remèdes, des médicaments, en pour « en goguette » Les mots qui ne viennent pas du breton cromlech signifie en gallois « pierre courbe » ou « cercle de pierres » (même sens en français). L’expression que dalle (« rien »), d’origine obscure, est parfois rapprochée du mot breton (« aveugle ») dans l’expression « n’y voir que dalle » ; Florian Vernet y voit une origine occitane, la locution que d’ala étant attestée en argot marseillais depuis 1881 et signifiant, littéralement, « que de l’aile », c’est-à-dire pas grand-chose à manger. De même, dail est attesté dans l’argot parisien depuis le début du au moins. boëtte ou bouette, terme de pêche pour « appât » et proche du breton (nourriture), mouette et varech sont issus du normand, l'un d'origine anglo-saxonne ou noroise, l'autre d'origine noroise. granit : de l'italien granito, « grenu ». pingouin a une sonorité qu’on serait tenté de rapprocher de (tête) et (blanc), mais c’est une erreur (les pingouins ont la tête noire) ; ce mot viendrait du néerlandais, lui-même d’origine inconnue ; cependant cette étymologie est discutée et l'existence du mot serait attestée dans d'autres langues britanniques à la même époque. On note cependant que le grand pingouin, disparu au , possédait des taches blanches sur le front. pote : une étymologie fait venir ce mot de , « garçon », volontiers employé amicalement en breton ; il provient plus sûrement de l’abréviation de « poteau », « ami sur lequel on peut s’appuyer », usage attesté dès le Moyen Âge. kermesse : on pourrait attribuer à tort ce mot à la langue bretonne par analogie avec les nombreux noms toponymiques qu’on trouve principalement dans l’ouest de la Bretagne. En effet, (lieu habité) est un mot que l’on retrouve dans beaucoup de noms de lieux, suivi d’un nom ou d’une caractéristique : Keranna, Kervaria (Maria), Kerhuon (Huon), Kersaoz (la maison de l’Anglais, francisé en Kersauce), Kervilin (milin c’est-à-dire moulin). Kermesse est en réalité un mot d’origine néerlandaise, kerkmisse c’est-à-dire « foire d’église, fête patronale ». triskell : du grec triskélès qui signifie à « trois jambes ». Les prénoms Yves et Yvon (ancien cas régime) passent souvent à tort, semble-t-il, pour des prénoms bretons, or le prénom Yves fait d'abord référence à un évêque de Chartres du : Yves de Chartres, antérieur de deux siècles à Yves Hélory de Kermartin, dont la popularité explique la fréquence du prénom en Bretagne de nos jours. Saint Yves de Chartres était originaire de Beauvais en Picardie et son nom est considéré comme étant d'origine germanique Ivo. En outre, le patronyme Yvon était surtout fréquent dans le département de la Sarthe avant la Grande Guerre, quant au patronyme Yves, il n'était bien représenté en Bretagne que dans le département d'Ille-et-Vilaine. En toponymie, il est essentiellement attesté en Normandie : Yvetot, Yvetot-Bocage, Yvecrique, Boisyvon, La Chapelle-Yvon Ce prénom est en réalité rendu par les prénoms bretons , Youenn ou Eozen pour des raisons mal éclaircies. « Yves » a aussi été adapté au breton sous sa forme diminutive (petit Yves). Mots courants en breton Voir aussi Nombres dans le monde. Notes et références Voir aussi Bibliographie Histoire de la langue (sélection) : Fañch Broudic, Histoire de la langue bretonne, Éditions Ouest-France, 1999, 64 p. Suivre le lien pour une présentation détaillée. Hervé Abalain, Histoire de la langue bretonne, Éditions Gisserot, 2000. Serge Plénier, La Langue bretonne des origines à nos jours, Éditions Ouest-France, 2010 . / Elmar Ternes (dir.), Brythonic Celtic – Britannisches Keltisch: From medieval British to modern Breton, Brême, Hempen Verlag, 2011. Étude sociologique de la langue (sélection) : Qui parle breton aujourd’hui ? Qui le parlera demain ?, Fañch Broudic, éd. Brud Nevez, Brest, 1999, 153 p. Étude réalisée à partir du sondage effectué en 1997 par l'Institut TMO-Régions, . Suivre le lien pour le sommaire. Francis Favereau, Babel et Baragouin – Le breton dans la mondialisation, Skol Vreizh, Morlaix, 2006 . Linguistique (sélection) : MADEG Mikael, Kentelioù distagadur brezhoneg Bro-Leon [Leçons de prononciation du breton du Léon], Nadoz-Vor Embannadurioù, Brest, 2020. Articles connexes linguistique liste de langues langues par famille langues indo-européennes langues celtiques langues celtiques insulaires langues brittoniques Histoire linguistique de la France Tableau lexical comparatif des langues britonniques Liste Swadesh du breton, lexique français-breton du vocabulaire de base essentiel à toute langue Liste d'écrivains bretons Office public de la langue bretonne Langues en Loire-Atlantique Liens externes Histoire de la langue bretonne Langue-bretonne.com Étude Euromosaic Le breton en France, site de la Commission européenne ARBRES, grammaire wiki en ligne de la langue bretonne. La télévision publique en breton Langue classée en danger par l'UNESCO Inventaire de langues Langue en Bretagne Langue en France Langue à Saint-Pierre-et-Miquelon Langue ayant des voyelles nasales
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Barbade
Barbade
La Barbade ( ; ) est un micro-État insulaire situé en mer des Caraïbes à proximité de la limite de celle-ci avec l'océan Atlantique. Située à environ 13° nord de l'équateur et 59° ouest du méridien de Greenwich, la Barbade fait partie des Petites Antilles. Les îles les plus proches sont les îles de Saint-Vincent-et-les-Grenadines et Sainte-Lucie, à l'ouest. Au sud, se trouve Trinité-et-Tobago et la côte sud-américaine. La superficie totale de la Barbade est d'environ carrés ; sa densité est la plus élevée d'Amérique ( mondial). Son altitude est assez basse, les pics les plus élevés étant à l'intérieur du pays. Le point le plus élevé de la Barbade est le mont Hillaby dans la commune de Saint Andrew. La structure géologique de la Barbade n'est pas d'origine volcanique. C'est principalement un calcaire corallien né de la subduction de la plaque sud-américaine en collision avec la plaque caraïbe. L'île a un climat tropical, avec des alizés de l'océan Atlantique maintenant des températures douces. Certaines parties moins développées de ce pays grand comme trois fois Marie-Galante abritent des forêts tropicales et des mangroves. D'autres parties de l'intérieur du pays connaissent une mise en œuvre agricole destinée à la production de cannes à sucre. Ce pays vit principalement du tourisme. Pendant plus de trois siècles, la Barbade a été sous domination britannique. Elle obtient son indépendance le en qualité de royaume du Commonwealth, avec pour monarque la reine . Le , la gouverneure générale, Dame Sandra Mason, annonce la prochaine proclamation de la république, à l'occasion du d'indépendance de l'île, précisant qu', lors d'un discours écrit par la Première ministre Mia Mottley. Le , la Barbade devient officiellement une république, tout en restant membre du Commonwealth. Élue le 20 octobre, Dame Sandra Mason devient la première présidente de la Barbade. L'Église anglicane était religion d'État, jusqu'à ce que le Parlement barbadien, après l'indépendance, prononce sa séparation vis-à-vis de l'État. Géographie La Barbade est une île relativement plate d'une superficie de , se relevant doucement dans la région centrale montagneuse, le point le plus élevé est le mont Hillaby à . Son littoral a une longueur de . L'île a une position plus excentrée vers l'océan Atlantique que les autres îles des Petites Antilles. Elle se trouve à à l'est-sud-est de l'île Sainte-Lucie et à à l'est de l'île Saint-Vincent. Le climat est tropical, avec une saison des pluies à partir de juin jusqu'à octobre. La capitale est Bridgetown. D'autres villes à signaler sont Holetown et Speightstown. Géologie La Barbade est la partie émergée d'un prisme d'accrétion, en effet la partie océanique de la plaque nord-américaine se trouvant sous l'Atlantique est en subduction sous la plaque caraïbe, ce qui entraîne au niveau de la fosse océanique l'obduction des sédiments océaniques. Ceux-ci s'accumulent et atteignent parfois la surface de l'eau : c'est ce qui s'est passé à Barbade. Elle est donc une île constituée de roches sédimentaires contrairement à la majorité des îles des Antilles qui ont pris naissance grâce au volcanisme de subduction. Cette structure géologique se manifeste également par le promontoire rocheux de l'île connu sous le nom de Pico Teneriffe. Celui-ci tire son nom d'une croyance de la population locale selon laquelle l'île de Tenerife, en Espagne, serait la première terre rencontrée vers l'est depuis le territoire de la Barbade. Faune Subdivisions La Barbade est divisée en : Christ Church ; Saint Andrew ; Saint George ; Saint James ; Saint John ; Saint Joseph ; Saint Lucy ; Saint Michael ; Saint Peter ; Saint Philip ; Saint Thomas. Histoire Le nom de Barbade vient de l'explorateur portugais Pedro A. Campos qui nomma l'île en 1536 Os Barbudos (). Il la nomma ainsi en voyant les longues racines aériennes de certains ficus qui lui faisaient penser à des . En 1819, une révolte d'esclaves éclate le jour de Pâques. La révolte est matée dans le sang, les têtes sont exposées sur des piquets. Néanmoins, la brutalité de la répression choque jusqu’en Angleterre et renforce le mouvement abolitionniste. Le , la monarchie est abolie et la Barbade devient une république, tout en restant dans le Commonwealth. La gouverneure générale Sandra Mason devient la première présidente de la Barbade, mettant fin au règne d’Élisabeth II. Politique Indépendante depuis le , la Barbade est jusqu'en 2021 une monarchie parlementaire multipartite et un royaume du Commonwealth. La reine est le chef d'État, elle est représentée sur place par un gouverneur général. Le Premier ministre est le chef du gouvernement, et exerce le pouvoir exécutif, le rôle du chef de l'État étant essentiellement symbolique. Le Parlement, composé de deux chambres, le Sénat et l'Assemblée, exerce le pouvoir législatif. Le pouvoir judiciaire est indépendant de l’exécutif et du législatif. En , Freundel Stuart, alors Premier ministre de la Barbade, annonce qu'un projet de loi est en cours d'adoption au Parlement afin que l’État devienne une république (république du Commonwealth). Cette réforme sera finalement annoncée le pour devenir effective au , sous l'impulsion de Mia Mottley. À partir de cette date, la reine cesse d'être reine de la Barbade et est remplacée par un président élu. Le , Dame Sandra Mason est élue première présidente de la Barbade par le parlement. La République est proclamée le 30 novembre 2021. Politique étrangère La Barbade est membre de la Communauté caribéenne, un regroupement d'États principalement anglophones des Caraïbes qui intervient politiquement et économiquement afin de favoriser le développement du territoire sous sa juridiction. Démographie La Barbade est peuplée d'environ (2016), avec une croissance démographique de (estimations mi-2005), soit le le plus densément peuplé en Amérique (le mondialement) et le en termes de pays insulaire le plus peuplé dans sa région (le mondialement). L’espérance de vie y est de quel que soit le sexe ; comme au Japon, le territoire héberge un nombre élevé de centenaires. La population est composée à 21,68 % de personnes de 0 à , à 69,44 % de personnes de 15 à et à 8,88 % de personnes de ou plus. La densité de population est de . Environ 90 % des Barbadiens sont descendants de peuples africains. Le reste de la population est issu d'Europe (essentiellement Grande-Bretagne et Irlande), de Chine, d’Inde, des États-Unis, du Canada. Langues La langue officielle est l’anglais, qui est utilisée en communication, dans l’administration et tous les services publics de l’île. Dans la vie de tous les jours, cet anglais standard britannique laisse place à une de ses variantes locales, appelée , sous l'influence des autres langues caribéennes. Religion Selon le Pew Research Center, en 2010, 95,2 % des habitants de la Barbade sont chrétiens (protestants 88 %, catholiques 4,3 %), la population musulmane est de 1 % et chaque autre religion (bouddhisme, hindouisme, judaïsme) moins de 1 %. L’Église anglicane était la religion d’État, avant d’être détachée par le Parlement barbadien après l’indépendance. Économie Culture Cinéma caribéen Liste de films caribéens Principales fêtes en Barbade Les principales fêtes de la Barbade sont : fête de l'Indépendance () : fête nationale ; Marathon de la Barbade () : événement sportif ; Noël () : beaucoup de lumières de Noël. Le poinsettia, une fleur locale, est à l'honneur à Noël. Le repas de Noël comprend principalement du jambon, de la dinde et du porc. Patrimoine Patrimoine civil Patrimoine religieux Catholicisme La cathédrale Saint-Patrick à Bridgetown, édifiée au . Anglicanisme La cathédrale Saint-Michel-et-Tous-les-Anges, à Bridgetown édifiée au . Personnalités barbadiennes Codes La Barbade a pour codes : BAR, selon la liste des codes pays du CIO ; BB, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-2 ; BB, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-2 ; BDS, selon la liste des codes internationaux des plaques minéralogiques ; BRB, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-3 ; BRB, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-3. Notes et références Voir aussi Bibliographie Articles connexes Chronologie de l'esclavage Barbados Defence Force Cinéma caribéen Liste de films caribéens Liens externes Site officiel du gouvernement Site de l'office du tourisme Barbade Prisme d'accrétion
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Bokken
Bokken
Le ou est un sabre japonais en bois imitant la forme du katana. Il peut être utilisé avec la garde (tsuba) qui protège les mains, ou sans la garde. Il est employé dans l'aïkido, le iaido, le jōdō, le kendo, le kenjutsu et le ninjutsu. Il est également utilisé comme arme pour l'entrainement au chanbara. Utilisé à l'origine pour l'entraînement, il est aussi devenu une arme de combat. Le samouraï Miyamoto Musashi est réputé pour ses combats au bokken, notamment lors de son duel contre Sasaki Kojirō. Il est l'arme par excellence du kenjutsu dans la plupart des koryū. Comme les katana, les bokken ont suivi leur époque, et chaque école traditionnelle historique possède des caractéristiques physiques, poids, courbure, longueur, pointe, épaisseur, adaptée à la technique de cette école. Il existe aujourd’hui plus d’une centaine de modèles, dont environ la moitié est toujours utilisée. Dénomination Au Japon, le terme le plus usité pour désigner un sabre de bois est , le terme étant un synonyme plus rare. C'est cependant ce dernier terme qui est le plus utilisé hors du Japon. En japonais, le caractère s'emploie de préférence au début d'un mot pour les termes ayant un rapport avec l'escrime, comme dans ou . Le caractère est plutôt utilisé comme un suffixe, comme dans et . Provenance, matériaux et fabrication La plupart des bokken sont fabriqués en Chine populaire, à Taïwan et au Japon. Les premiers représentent la majorité des bokken vendus comme jouets ou comme souvenirs, tandis que les bokken taïwanais ou japonais sont plutôt destinés à la pratique des arts martiaux. Il existe également une production de bokken destinés à la pratique des arts martiaux en France. Parmi les bokken de fabrication japonaise, 90 % sont issus de l'île de Kyūshū, en particulier de la ville de Miyakonojō. De nombreuses essences de bois sont utilisées dans la fabrication des bokken : le chêne du Japon (blanc, plus dense, ou rouge, plus léger), le buna (Fagus crenata), le néflier (en japonais biwa), le yuzu (ou isu no ki, dont on utilise le cœur, sunuke), et différents types d'ébènes. Le chêne fournit un bois dur aux fibres serrées, résistant aux impacts. Le néflier et le sunuke donnent un bois au grain très fin, donc des bokken à la surface douce. Les bokken en ébène sont beaucoup plus lourds, au grain encore plus fin. Les chênes servant à la fabrication des bokken sont âgés d'au moins 70 ou 80 ans, tandis que les autres arbres doivent avoir au moins 200 ans pour disposer de troncs suffisamment importants. Dans la fabrication d'un bokken, le tronc est d'abord coupé en tranches longitudinales, puis mis à sécher à l'air libre pendant un an. Certains fabricants emploient des procédés de séchage mécaniques, qui raccourcissent ce délai à quinze jours, au prix d'une plus grande rétraction des fibres du bois, produisant des bokken plus sensibles à l'humidité et plus cassants. Un patron permet ensuite de découper la silhouette du bokken dans la tranche de bois, de tailler la pointe et le tranchant (ha). Une fois la forme dégrossie, le bokken est taillé à la main par rabotage successif à l'aide d'une vingtaine de modèles de rabots d'angle et de courbure différents. La finition se fait au papier de verre fin. Les différences entre fabricants se jouent d'abord au niveau de la qualité du bois employé, puis dans le type du cintre des bokken produits, qui diffèrent par l'amplitude de leur courbure et la position du foyer de la courbure (sori, proche de la poignée, au milieu ou proche de la pointe). Qualités mécaniques et esthétiques En tant qu'arme d'entraînement, le type de qualité attendues d'un bokken dépend du type de travail recherché. Dans le cadre d'un travail de katas seuls ou de travail de coupe, il s'agit de se rapprocher des sensations du sabre. Le bokken employé doit alors avoir un équilibre et un cintre proches de ceux d'un katana. Pour le renforcement musculaire, il existe des bokken (suburito, « sabres pour la coupe ») à la lame épaissie, reproduisant le poids (mais pas l'équilibre) d'un sabre. Dans le cadre d'un travail à deux partenaires armés (chacun d'un bokken, ou d'un jō dans le cas du jōdō et de l'aïkido, la résistance aux chocs devient un paramètre important. Le bois du bokken doit se tasser face à un impact, sans produire d'échardes ou d'angles vifs risquant de blesser les deux protagonistes. Pour ce faire, les bokken de qualité sont taillés dans la longueur du tronc, afin que les fibres aillent d'un bout à l'autre du bokken. La partie du bokken représentant la lame (dite ha) est taillée en fonction de l'usage qui doit en être fait. Dans le cas des arts reposant sur la confrontation armée, la lame est lisse, se terminant en angle aigu, afin de reproduire le même type de contact que les lames en acier des sabres. Dans le cas de l'aïkido, où un des partenaires peut être à mains nues, la lame est éventuellement arrondie et la pointe aplatie afin de limiter les risques de blessure et de garantir une meilleure résistance aux chocs. De même, la position du foyer de courbure, qui détermine le centre de gravité de l'arme, est choisie en fonction d'un arbitrage entre maniabilité et puissance de l'arme. Bien que moins dangereux qu'un vrai sabre, le bokken n'en est pas moins une arme pouvant être mortelle. Pour cette raison, il est assez peu utilisé en combat sportif, notamment en kendo où on utilise plutôt le shinai. Utilisation Le bokken est utilisé dans la majorité des arts martiaux japonais comme substitut du katana. Dans certaines koryu, il est étudié pour ses qualités intrinsèques (en tant qu'arme à part entière). Koryu Les koryu sont nées avant l'ère Meiji. Ce sont des écoles anciennes qui dispensent l'art du combat des samouraïs. Elles enseignent les kobudō, budō anciens. Les koryu utilisent le bokken pour leur pratique du kenjutsu. Elles l'utilisent dans des katas avec bokken contre bokken, bokken contre deux bokken (un grand et un petit), bokken contre naginata, bokken contre kusarigama et même bokken contre flèches. D'après Iwami Toshio Harukatsu, sōke de la Hyoho Niten Ichi Ryu, le choix exclusif du bokken par rapport au katana relève d'une optique spirituelle de Miyamoto Musashi qui avait renoncé à tuer. Il précise aussi que l'usage des bokken permet de développer le ki (« énergie ») de la pratique du sabre sans dommages corporels. Gendai budō Les gendai budō sont les budō modernes nés après 1868. Aïkido et aïkibudo Dans l'aïkido et l’aïkibudo, il est employé à la fois pour matérialiser des directions de coupe employées dans les techniques à mains nues, dans le cadre de techniques de désarmement et dans le cadre d'exercices où les deux pratiquants sont armés (il s'agit alors de l’aikiken) ou encore dans un travail proche du jōdō, bokken contre jō. Iaidō En iaidō, le bokken est utilisé pour travailler les katas, pour les illustrer, pour l'échauffement, pour travailler les katas à plusieurs partenaires. Il est le pendant du iaito. Il existe des bokken avec saya (fourreau) afin de se rapprocher de la pratique du katana. Judo En judo, le bokken est utilisé dans le kime-no-kata. Kendo En kendo, le bokken est utilisé pour les katas. Wadō-ryū En wadō-ryū, le bokken est utilisé pour les tachi dori. Shintō musō-ryū En shintō musō-ryū, le bokken est utilisé par tori (celui qui exécute l'exercice) pour ces attaques contre uke (celui qui subit l'exercice) qui contre avec un jō. Variantes Il existe des variantes du bokken, soit destinées à des types de travail technique spécifique, soit représentant des lames de longueur différente de celle du katana. Parmi les plus répandues, on trouve : le suburi bokken ou suburitō, pour reproduire le poids du katana dans le cadre d'un travail de la frappe droite (shomen), le suburitō présente une lame plus épaisse. Ce type de travail permet de développer la musculature, mais peut être à l'origine de tendinites. L'équilibre du suburitō est différent de celui d'un katana ou d'un bokken ; le shoto, un wakizashi en bois. Il est employé dans les katas des koryu sous le terme de kodachi. Il est aussi utilisé dans la pratique des deux sabres, présente dans plusieurs koryu (Hyoho Niten Ichi Ryu, Suio Ryu, Tenshin Shōden Katori Shintō-ryū) et dans l'école d'aïkido de Mitsugi Saotome senseï ; en aïkido, on emploie des tantō (poignards) en bois fabriqués de la même manière que les bokken. Notes et références Références . . (Research and Field Notes The Site of Miyakonojo Bokuto (Miyakonojo City's Wooden Swords): The Case of the Aramaki (travail de recherche en langue japonaise, université de Tsukuba, Tokyo. lire en ligne) [Interview] Aramaki Yasuo - Fabrication de Bokken - Artisan 3e Generation: Interview du descendant du créateur du bokken moderne. Notes Kenjutsu Arme militaire fabriquée au Japon
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https://fr.wikipedia.org/wiki/BCE%20%28homonymie%29
BCE (homonymie)
BCE est un sigle qui peut faire référence à : Banque-Carrefour des Entreprises, un registre central des entreprises en Belgique ; Banque centrale européenne ; Before Common Era, (en français, avant l'ère commune), un suffixe indiquant des dates antérieures à l'année zéro ; Béji Caïd Essebsi (1926-2019), président de la République tunisienne du au ; Bell Canada Entreprises, un groupe de télécommunications canadien ; Banque commune d'épreuves, un concours de l'enseignement supérieur français ; Base centrale des établissements, un répertoire national des établissements d'enseignement, maintenu par le Ministère de l'Éducation nationale, en France ; Banco Central del Ecuador, la banque centrale de l'Équateur; Boundary-Control-Entity (en français, Entité-Contrôle-Frontière) un patron d'architecture dans le domaine du génie logiciel. BCE est un code qui peut faire référence à : , dans l'Utah aux États-Unis.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Bact%C3%A9rie%20chimiotrophe
Bactérie chimiotrophe
Les bactéries chimiotrophes sont des organismes unicellulaires (essentiellement procaryotes) qui utilisent l'énergie de l'oxydation de composés chimiques comme source initiale d'énergie chimique. On les distingue des bactéries phototrophes, lesquelles utilisent l'énergie lumineuse. Ces bactéries utilisent des composés chimiques, par oxydoréduction pour élaborer leurs propres constituants organiques. Selon la nature du composé utilisé, minéral ou organique, on en distingue deux grands types : les bactéries chimiolithotrophes utilisent des composés minéraux les bactéries chimioorganotrophes utilisent des composés organiques. Elles constituent l'immense majorité des eubactéries chimiotrophes. Voir aussi Règnes du vivant Eubactéries Bactériologie
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Bl%C3%A9%20Norin%2010
Blé Norin 10
Le est une variété cultivée (cultivar) semi-naine de blé tendre (Triticum aestivum L.) à très gros épis, qui a été sélectionnée dans les années 1930 par Gonjiro Inazuka à la station expérimentale agricole d'Iwate, Japon. Les allèles de nanisme du blé 'Norin 10' étaient présents dès 1993 dans plus de la moitié des variétés mondiale de blé tendre. En conférant aux blés à paille courte une bonne résistance à la verse, ils ont permis une augmentation sensible des rendements. C'est grâce à des variétés semi-naines plus productives dérivées de 'Norin 10' que l'Inde qui fut longtemps déficitaire en blé est devenue un exportateur net. Le terme « Norin » est un acronyme composé de la première lettre, en caractères latins, de chaque mot de l'expression japonaise désignant la station d'expérimentation agricole d'Iwate. Caractéristiques La stature semi-naine du cultivar 'Norin 10' est contrôlée par les gènes du nanisme Rht1 (Rht-B1b) et Rht2 (Rht-D1b). Ces gènes diminuent la sensibilité des tissus reproducteurs et somatiques à la gibbérelline endogène, ce qui entraîne une diminution de la longueur des entre-nœuds et donc des tiges. Ils réduisent la hauteur des plantes et leur confèrent une résistance élevée à la verse. Cela améliore la réponse des plantes à la fertilisation azotée, contribuant ainsi à l'amélioration du rendement. Les gènes Rht ont été largement utilisés au cours des 60 dernières années pour développer des variétés de blé à haut rendement. Leur nom, « Rht », est un acronyme de l'expression anglaise « reduced height genes ». Le biologiste Salomon a fait parvenir des semences de ce blé à aux États-Unis. C'est cette variété que Norman Borlaug et ses collaborateurs croisèrent avec des variétés traditionnelles mexicaines. Ils obtinrent les variétés à haut rendement qui furent testées en Inde (notamment 'Lerma Rojo 64' et 'Sonora 64'). Le blé Norin 10 a aidé les pays en développement comme l'Inde et le Pakistan à augmenter la productivité de leurs cultures de blé d'environ 60 % pendant la révolution verte. Origine génétique L'ascendance génétique du 'Norin 10' remonte à une variété indigène japonaise à paille courte appelée 'Daruma'. Celle-ci a été croisée successivement avec deux variétés traditionnelles américaines, d'abord en 1917 avec 'Glassy Fulz' (blé tendre dérivé de la variété 'Fulz' importée au Japon en 1892), puis l'hybride obtenu a été croisé en 1924 avec 'Turkey Red' (blé dur d'origine ukrainienne). Histoire 'Norin 10' est issu d'un croisement artificiel entre deux variétés, 'Turkey Red' x 'Fultz -Daruma', réalisé au Japon dans la station expérimentale agricole du ministère de l'Agriculture et du Commerce à Kōnosu en 1925. Des semences de la génération F4, ont été attribuées à la station expérimentale agricole de la préfecture d'Iwate. Là, après diverses opérations de sélection et de purification sous la direction de Gonjiro Inazuka, responsable du programme de sélection des blés de 1930 à 1935, on a obtenu une souche, dénommée 'Norin 10', enregistrée en octobre 1935. A l'époque, la sélection visait à obtenir par croisements des variétés résistantes à la rouille, naines et précoces. Cet objectif a été presque atteint par l'obtention de 'Norin 10', cultivar remarquablement nain mais un peu tardif en maturité. A cette époque, la sélection a porté sur deux lignées sœurs, issues du même croisement, à tiges courtes ou longues, nommées respectivement 'Norin 10' et 'Norin 14', et enregistrées en même temps. Les chercheurs supposaient que l'expression du nanisme récessif de ces lignées résultait de combinaisons de 3 gènes et ont tenté de déterminer la longueur de tige correspondant à chacune des combinaisons. Samuel Cecil Salmon, spécialiste de la sélection du blé au Département de l'Agriculture des États-Unis (USDA), a visité, après le Seconde Guerre mondiale, la station de recherche agricole de Marioka à Honshū (Japon) en tant que conseiller de l'armée d'occupation. Il a rapporté aux États-Unis, des échantillons de blé parmi lesquels figurait le 'Norin 10' qu'il adressa pour expérimentation au projet conjoint USDA/Washington State University à Pullman (Washington). En 1952, Orville Alvin Vogel, agronome de l'USDA à l'université d'État de Washington à Pullman, a croisé 'Norin 10' avec 'Brevor', variété populaire à l'époque dans l'État de Washington, et obtint entre autres une nouvelle variété appelée 'Gaines'. Celle-ci, qui permettait des rendements supérieurs à 130 hl/ha, a dominé la production de blé tendre dans la région pacifique Nord-Ouest à la fin des années 1960. Par la suite, la variété 'Norin 10' et ses dérivés ont été transférés au Centre international d'amélioration du maïs et du blé (CIMMYT) au Mexique. Au CIMMYT, Norman Borlaug, agronome américain, mandaté en 1959 par la Fondation Rockefeller, œuvrait pour la sélection de variétés de blé pour les milieux tropicaux. Il obtint en 1968 de nouvelles variétés de blé naines, dérivées de 'Norin 10' et de variétés traditionnelles mexicaines, notamment 'Lerma Rojo 64' et 'Sonora 64'. Ces variétés, porteuses de gènes du nanisme Rht (principalement Rht1 et Rht2) et insensibles à la photopériode, ont permis de tripler le rendement de cette céréale au Mexique. Norman Borlaug fut récompensé par le prix Nobel de la paix en 1970. Le CIMMYT a ensuite introduit en Inde des semences de plusieurs variétés, dont 'Sonara 63', 'Sonara 64', 'Mayo 64' et 'Lerma Rojo 64' ainsi que 613 lignées de ségrégation, qui ont permis la sélection et la commercialisation de cinq variétés commerciales semi-naines ('PV 18', 'Kalyan Sona', 'Sonalika', 'Choti Lerma' et 'Safed Lerma'). Grâce à ces variétés à haut rendement, qui ont conduit à la Révolution verte en Inde, la production de blé dans ce pays est passée de 11 à 94 Mt entre 1961 et 2016. Notes et références Voir aussi Articles connexes Biodiversité Révolution verte Bibliographie . . . . Liens externes . . Norin 10 Histoire de la culture des céréales
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Biosph%C3%A8re
Biosphère
La biosphère est l'ensemble des organismes vivants et leurs milieux de vie, donc la totalité des écosystèmes présents que ce soit dans la lithosphère, l'hydrosphère et l'atmosphère. La biosphère a fait l'objet d'un colloque important à l'Unesco du 4 au 13 septembre 1968, « Utilisation et conservation de la biosphère ». En 1971, l'Unesco a créé officiellement le Programme sur l'homme et la biosphère (MAB, en anglais Man and Biosphere). Histoire du terme Le mot « biosphère » aurait été créé par le géologue Eduard Suess en 1875. Il intègre ainsi aux sciences de la Terre et notamment à la géologie les éléments de la révolution darwinienne. Les aspects biogéologique et écologique du concept de biosphère ont été développés dans les années 1920 par Vladimir Vernadsky, avant qu'Arthur George Tansley ne développe la notion d'écosystème en 1935. Le concept holistique et interdisciplinaire de biosphère a peu à peu été associé à l'astronomie, la géophysique, la météorologie, la biogéographie, la biologie évolutive, la géologie, la géochimie, l'écologie et d'une façon générale toutes les sciences de la Terre et du vivant. Les géochimistes donnent aussi au terme biosphère le sens de somme totale des organismes vivants (en d'autres termes, ce qui est couramment nommé biomasse ou biote par les biologistes et les écologues). Selon cette définition, la biosphère est un des quatre constituants du modèle géochimique (avec la lithosphère, l'hydrosphère et l'atmosphère). Certains estiment que le flou sémantique et conceptuel entourant le terme de biosphère se retrouve dans les débats actuels portant sur la biodiversité, le développement durable… Selon eux, l'utilisation du terme biosphère issu du vocabulaire des géochimistes serait une conséquence de l'organisation très spécialisée de la science actuelle. Certains préfèrent désormais le terme d'écosphère, qui date des années 1960-70, époque à laquelle est apparue la notion de crise écologique pouvant menacer jusqu'à la biosphère entière. James Lovelock a également proposé le nom de « symbiosphère » pour souligner l'interdépendance entre les espèces et le tout qu'elles constituent. Vernadsky a défini l'écologie comme étant la science de la biosphère en 1926. Pour les tenants de la géophysiologie La Biosphère est le système écologique global, auto-entretenu (« autocatalytique »), qui intègre tous les êtres vivants et les relations qu'ils tissent entre eux et avec les compartiments que sont la lithosphère (les roches), l'hydrosphère (l'eau), et l'atmosphère (air), dans un métabolisme qui transforme sans cesse la surface de la Terre en recyclant ou stockant les éléments et en créant de la complexité et néguentropie là où sans la vie, il n'y aurait que de l'entropie. Le concept de « biosphère » a - dans un contexte religieux - intéressé Teilhard de Chardin, lequel a aussi utilisé celui de noosphère (comme étant constituée par le phénomène humain, au-dessus de la biosphère). Au-delà des croyances, la compréhension des concepts de l'écologie scientifique moderne a popularisé l'appellation et a développé la perception de l'environnement de la planète Terre, hôte de la biosphère. « Biosphère profonde » C'est la partie profonde et sous-marine de la biosphère et probablement la moins connue. Elle est essentiellement constituée de bactéries et d'archées et de virus marins adaptés à la vie en condition extrêmes. Un programme international de recherche, soutenu par l'Union européenne, dénommé DARCLIFE (pour Deep subsurface Archaea : carbon cycle, life strategies, and role in sedimentary ecosystems) vise - à partir d'avril 2010 à mieux l'étudier, ce qui demande des moyens s'apparentant plus à l'exploration spatiale qu'à l'océanographie développée sur le plateau continental ou dans les couches supérieures de la mer. Expérience Biosphère II À deux reprises, on a tenté, en vain, de faire vivre en autarcie un petit groupe humain dans une sphère vitrée sans communication avec l'extérieur. L'équipe devait produire sa propre nourriture et recycler ses déchets sans autre appoint que l'énergie du soleil. Notes et références Notes Références Voir aussi Bibliographie Vladimir I. Vernadsky (1863-1945), Biosfera, Leningrad, Nauchno-techn. Izd., 1926. 146p. ( éd. en français revue et augmentée, La Biosphère, Paris, Librairie Félix Alcan, 1929, 323 p. Rééd. par Jean-Paul Deléage, Paris, Seuil, coll. Points/Science, 2002.) Robert Barbault (1943-2013), Écologie générale : Structure et fonctionnement de la biosphère, Paris, Dunod, 1983, 224p. (, 2000, 326 p.) Jacques Grinevald, "Introduction: The invisibility of the Vernadskian revolution", in Vladimir I. Vernadsky, The Biospere, Foreword by Lynn Margulis and colleagues, translated by David Langmuir, edited and annoted by Mark McMenamin, New-York, Copernicus, Springer-Verlag, 1998, 192 p. Jacques Grinevald, La Biosphère de l'anthropocène, Genève, Georg éditeurs, collection Stratégies énergétiques, Biospère & Société, 2007. 24 cm, 292 p., ill. UNESCO, Utilisation et conservation de la biosphère, Paris, Unesco, « recherches sur les ressources naturelles », X, 1970, 305p. (Actes de la “Conférence de la Biosphère” à l’Unesco en 1968.) Articles Jacques Grinevald, « La Biosphère : un concept holistique fondamental », in Michel Bassand et al., eds., Transformations techniques et Sociétés, Bern, Peter Lang, 1992, . Articles connexes Biodiversité Biome Théories Gaïa Réserve de biosphère Programme sur l'homme et la biosphère (MAB, Man and Biosphere) (programme de l'UNESCO) Éco-évolution Michel Lamy Risques d'effondrements environnementaux et sociétaux Liens externes La pollution de la biosphère traitée dans le cadre d'un TPE Écologie Géochimie Paléontologie Écosystème he:אקולוגיה#הביוספרה
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Skinhead%20n%C3%A9onazi
Skinhead néonazi
Les skinheads néonazis, plus simplement skinheads nazis ou encore NS (« Nazi Skins »), forment un mouvement d'extrême droite imprégné d'idéologie néonazie, néofasciste et de racisme suprémaciste blanc. D'origine britannique, le mouvement a essaimé en Europe continentale, et dans le monde anglo-saxon de l'Amérique du Nord à l'Asie, en Australie et à l'Afrique du Sud. Ces skinheads d'extrême droite valorisent le nationalisme, le néofascisme, le néonazisme, ainsi que la ratonnade, l'antisémitisme, l'homophobie, le racisme, la discrimination, l'anticommunisme de manière , allant de l'action de rue à la lutte armée. Le mouvement reflète l'ensemble de la mouvance skinheads. Certains membres apolitiques et une minorité d'extrême gauche considèrent cette position contraire aux racines musicales et culturelles pluriethniques de la mouvance, et qualifient péjorativement ces skinheads de boneheads (sic) alors qu'à l'inverse, les skinheads ne considèrent pas les SHARP comme de vrais skins car selon eux, ces-derniers nient le paki-bashing et le patriotisme fort des premiers skinheads et leur donnent le nom de poseur. Le port de lacets blancs signifie parfois « White Power » et les bretelles rouges National-Socialist (nazi) ; en Angleterre, mais aussi en France, les skinheads avaient coutume de porter des lacets rouges (bande du KLAN) avant que ceux-ci soient vus dans l'imagerie collective adoptés par les redskins. Les lacets blancs sont également arborés par des skins apolitiques ou SHARP en référence au damier noir et blanc du label de musique ska anti-raciste 2 Tone. Il arrive fréquemment que les skinheads nazis s'habillent tout en noir ou en paramilitaire et aient le crâne rasé à blanc, mais une partie conserve un look se rapprochant de celui des autres skinheads. Ils sont par ailleurs considérés comme un mouvement repoussoir dans l'extrême droite dont la plupart des partis et organisations refusent leur présence en leur sein. Historique La radicalisation de la majorité des skinheads à l'extrême droite a été amorcée par la dérive du groupe britannique Skrewdriver, au départ apolitique avant sa refondation par son leader Ian Stuart. Au tournant des années 1970-1980, le rôle du parti d'extrême droite anglais National Front (avec, dans une plus faible mesure, le British Movement) a été très important dans la transformation d'une partie de la mouvance skinhead en bras armé des néonazis anglais. Le virage d'une partie importante des skinheads vers l'extrême-droite est à la fois une réaction violente face à la crise qui dévaste l'emploi industriel en Grande-Bretagne et le rejet de la politique travailliste inopérante face au chômage et à la misère galopante, et une radicalisation du nationalisme dans ce contexte, à partir d'un patriotisme très présent en Angleterre, comme chez tous les insulaires en général, et notamment chez les jeunes. Le port de l'Union Jack se retrouve d'ailleurs aussi chez les skinheads apolitiques et des punks. Le changement est à l'image du groupe Skrewdriver qui se reforme en 1979 sous forme politisée nationaliste, dans lequel le chanteur Ian Stuart montre son admiration pour Adolf Hitler. Dans son sillage, un certain nombre de groupes musicaux à la motivation principalement politique (, Skullhead, Battlezone, Squadron, English Rose, Razors Edge...) s'éloignent de plus en plus de la matrice Oi! originelle pour former le « White Noise » (« Bruit blanc », musique raciste et suprématiste blanche) qui donnera naissance au RAC (Rock Against Communism, rock anticommuniste) et à Blood & Honour (« Sang et Honneur », devise des Jeunesses hitlériennes), sorte d'internationale des skinheads néo-nazis rassemblant leurs activités d'agitation politique et d'organisation de concerts, édition et distribution musicale et de propagande, vente par correspondance... En Italie, les skinheads d'extrême droite sont aussi proche du courant de la Musique alternative de droite, un courant identitaire. Activités Ils sont connus pour leurs agressions physiques, surtout contre les immigrés pakistanais dans la lignée de leurs prédécesseurs (le « paki bashing », lynchage de Pakistanais), et contre des hippies, homosexuels, juifs, musulmans, ainsi que des militants d'extrême gauche (communistes en particulier), mais ont aussi pris pour cible les skinheads antiracistes () et les skinheads RASH. C'est en réaction à cette politisation brutale et à l'extrême-droite qu'apparait Skinheads Against the Nazis, label affilié à l'Anti-Nazi League, elle-même propulsée par le SWP (Socialist Workers Party - trotskiste) pour tenter d'organiser ses sympathisants skinheads autour d'un label circonstancié plutôt que dans un groupe militant effectif mais qui ouvrira la porte aux divers courants "redskins" (Red Action Skinhead, skinheads qui ont suivi en 1981 la scission de Red action, petit groupe exclu du SWP pour son radicalisme sur la question de l'auto-défense et de la violence anti-fascistes ; Red & Anarchist skinheads, fondé au début des années 1990 aux États-Unis pour organiser les skinheads de gauche et d'extrême-gauche) et autres mouvances skinheads anti-racistes, comme le SHARP (Skinheads Against Racial Prejudice - Skinheads contre les préjugés raciaux) fondé au milieu des années 1980 aux États-Unis dans la ville de Cincinnati et importé en Europe vers 1989 par le chanteur du groupe de Oi! gallois The Oppressed, Roddy Moreno. États-Unis Dans les années 1980, des Skinheads américains dérivent vers l'extrême droite et se rapprochent du Ku Klux Klan et des néo-nazis américains, afin de les différencier des autres Skinheads cette mouvance de skinheads néo-nazis est appelée White power skinhead. Ils commencent à se faire connaitre à partir de 1988 par une série de crimes : agressions contre des Vietnamiens, des Afro-Américains, des Coréens, des homosexuels en vandalisant des églises et des maisons et en défilant régulièrement en criant . Deux groupes ou gangs se font particulièrement remarquer la Hammerskin Nation et le . Certains skinheads d'extrême droite ont été impliqués dans des meurtres dont les victimes étaient des antifascistes, des juifs, des communistes et même des skinheads antiracistes.C'est le cas de Lin Newborn et de Daniel Shersty, deux skinheads antiracistes américains assassinés par des skinheads suprémacistes blancs dans le désert du Mojave, au Texas. Italie D'autres actions visent à intimider leurs opposants. Ainsi, en novembre 2017, des membres du groupuscule italien Veneto Fronte Skinheads rentrent dans un local appartenant à une association pro-réfugiés, accusant les membres de cette association de faire le jeu du capitalisme. Symbolique La croix celtique écourtée (White Power) : symbole solaire européen par excellence, représentant la course du temps, les saisons, le cycle de la vie jusqu'à la mort, l'héritage des peuples européens apparenté à la roue solaire, symbole païen millénaire détourné ; La rune d'Odal : symbole nordique d'honneur et de fidélité à l'héritage des ancêtres ; elle est ici dite « pattée », les pattes étant les deux branches remontant à ses extrémités. La rune d'Odal pattée était, sous le Reich, le symbole des Jeunesses hitlériennes ; Le poing blanc : symbole du combat des peuples indo-européens pour leur survie ; La croix de fer avec croix gammée, à ne pas confondre avec la croix de Malte ; La Sieg Rune (« rune de la victoire »), symbole de la SS : symbole du soleil, de la victoire et du feu, repris par les nazis ; La Totenkopf (« tête de mort ») : l'insigne que portaient les SS. Ce sont les symboles les plus affichés par les nazi-skinheads. Il en existe d'autres, moins portés ou déjà connus tels que la croix gammée. Leurs symboles font aussi parfois référence à la culture celte ou germanique. Ils s'inspirent surtout de la mouvance néopaïenne. La symbolique reprise n'est pas cautionnée et parfois même condamnée par des néopaïens. On retrouve également des symboles codés tels que « 88 », le 8 pour la huitième lettre de l'alphabet qui est le H, ce qui donne « HH » pour Heil Hitler, ou le S, si on prend l'alphabet à l'envers, ce qui veut alors dire « SS ». On trouve aussi fréquemment le « 18 » pour Adolf Hitler, repris par des groupes néonazis, qu'ils soient musicaux ou militants comme C18 (Combat 18). Le nombre 14 fait quant à lui référence aux Fourteen Words du suprémaciste blanc américain David Lane : « We must secure the existence of our people and a future for white children » (« Nous devons garantir l'existence de notre peuple et l'avenir des enfants blancs »). Le nombre 84, toujours basé sur l'ordre des lettres dans l'alphabet, est également parfois utilisé, celui-ci signifiant alors Heil Deutschland. Néanmoins ce nombre est aussi utilisé par des groupes patriotiques allemands et anglais qui, bien qu'étant proches du RAC (Rock Against Communism - Rock contre le communisme, d'inspiration raciste et fasciste plus qu'anti-communiste à proprement parler), ne se définissent pas comme nationaux-socialistes. À propos de la Totenkopf (Tête de mort), il est à noter que celle-ci est couramment utilisée comme symbole par des groupes de supporters d'équipes de football dits « ultras », qui n'ont parfois rien à voir avec quelconque engagement néonazi. Le plus connu est celui des supporters Brigate Rossonere du Milan AC qui arborent une Totenkopf depuis 1975. Organisations de skinheads d'extrême droite Les organisations ci-dessous n'ont pas toutes la même idéologie, même si elles prônent toutes un nationalisme de droite : Hammerskins - (organisation de skinheads suprémacistes blancs présente dans tous les pays à majorité blanche) - (skinheads néofascistes italiens de Vénétie) Blood and Honour - Bloed, Bodem, Eer en Trouw - Combat 18 (groupe armé) Samouraï Spirit Skinhead - (skinheads japonais prônant le nationalisme japonais) Yellowside 28 - (similaire à B&H au Japon) Carecas do ABC - (groupe nationaliste brésilien, accepte des Afro-Brésiliens) Orgullo Skinhead - (groupe d'extrême droite en Uruguay) Nomad 88 - (organisation armée en France) - (skinheads suprémacistes blancs canadien) Dans la culture Dans la culture de masse, des films et jeux vidéo prennent pour sujet les skinheads. Quelques films documentaires vont à leur rencontre. Films Made in Britain (1982) Romper Stomper (1992) (1993) Fièvre à Columbus University (1995) The Infiltrator (1995) Nattbuss 807 (1997) Tic Tac (1997) American History X (1998) (1998) Danny Balint (2001) Manhunt (2003) Skinhead Attitude (2003) White Terror (2005) This Is England (2006) (2006) (2009) titre original : Šisanje (2010) Guerriere (Kriegerin en v.o.) (2012) Un Français (2015) Imperium (2016) Skin (2018) Jeux vidéo Ethnic Cleansing (2002) : Le joueur peut incarner un skinhead néonazi ou un membre du Ku-Klux-Klan, son objectif est de tuer des hispaniques, des noirs et des juifs. Angry Goy 2 (2018) : Un jeu vidéo néo-nazi, dans lequel on doit tuer des Redskins, des homosexuels, des noirs, des musulmans, des membres de Fake news et des juifs, afin de porter secours à Donald Trump. Jesus Strikes Back: Judgment Day (2019) : un jeu vidéo raciste par ou on incarne Adolf Hitler. https://www.francesoir.fr/culture-medias/jesus-strikes-back-judgment-day-le-jeu-video-raciste-pour-supremacistes-blancs Notes et références Annexes Articles connexes Lien externe Explications et représentations des symboles de haine Skinhead Racisme Néonazisme Terrorisme d'extrême droite Crime de haine Antisémitisme Suprémacisme blanc Attentat aux États-Unis Homophobie Xénophobie Ku Klux Klan
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Blue%20beat
Blue beat
Le blue beat (ou bluebeat) est un terme générique pour décrire tous les styles de musique pop jamaïcaine ancienne. Son nom vient de la maison de disques anglaise Blue Beat Records, label qui popularise la musique jamaïcaine de style blues (rhythm and blues ou shuffle), ska, rocksteady et reggae dans les années 1960 et les décennies suivantes au Royaume-Uni. Le terme est généralisé à des artistes qui ne sont pas associés au label originel. Historique Melodisc Records, label fondé à Londres en 1947, se spécialise dans la diffusion de calypso et de mento et de la musique de jazz américaine importée. Il appartient à Emil E. Shalit, qui crée Blue Beat Records en 1960 à Londres. Ce label est lancé à la suite du succès pour Melodisc du titre Lonesome Lover de Laurel Aitken, un chanteur jamaïcain né à Cuba, surnommé le Godfather of Ska (« le parrain du ska »). Blue Beat Records publie dans les années 1960 et les décennies suivantes, plusieurs centaines de 45 tours, principalement au Royaume-Uni autour du style blues jamaïcain et le R&B sous influence américaine, qui évoluent plus tard vers le ska, puis le rocksteady. Un des titres les plus connus du label est Al Capone de Prince Buster. Sigimund "Siggy" Jackson est nommé responsable du label par Emil Shalit. C'est lui qui choisi le nom Blue Beat qui, selon lui, est une adaptation de ou « Blues Beat », qui serait un terme générique pour la musique blues jamaïcaine à l'époque. Le mouvement blue beat est associé à la sous-culture mod. Notes et références Voir aussi Articles connexes Laurel Aitken Prince Buster Style de ska Label de reggae Label de ska
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Bertrand%20Delano%C3%AB
Bertrand Delanoë
Bertrand Delanoë, né le à Tunis (Tunisie, sous protectorat français), est un homme politique français. Membre du Parti socialiste (PS), il est conseiller de Paris à partir de 1977, député de 1981 à 1986, sénateur de 1995 à 2001, puis maire de Paris de 2001 à 2014. Biographie Origines familiales, enfance et vie privée Bertrand Delanoë naît le à Tunis, en Tunisie (alors protectorat français), d'un père géomètre athée et d'une mère infirmière catholique. Ses arrière-grands-parents paternels quittent la baie de Saint-Malo, d'où ils sont originaires, pour s'installer à Saint-Pierre-et-Miquelon, où son grand-père paternel, Auguste, naît et passe son enfance. Puis, la famille revient s'installer dans la région de Saint-Malo et Auguste part alors en Tunisie pour devenir capitaine du port de La Goulette. Il y épouse Anita, une Italienne. La mère de Bertrand Delanoë est, elle, d'origine périgourdine par son père et britannique par sa mère. Son père, Auguste Delanoë, et sa mère, Yvonne Delord, sont tous deux nés à Carthage. Bertrand Delanoë grandit à Bizerte. Il est présent, à l'âge de onze ans, lors de la crise de Bizerte. À l'âge de treize ans, ses parents divorcent au moment de la fermeture de la base de Bizerte. Sa mère vient s'installer à Rodez (Aveyron) avec son fils. Bertrand Delanoë y fait ses études secondaires à l'Institution Sainte-Marie. Il part ensuite pour Toulouse pour y faire des études en droit. Diplômé de sciences économiques de l'université de Toulouse, il rejoint le groupe Robert & Partners de Daniel Robert en 1986, puis établit sa société de médiatraining Vecteurs 7. Le , dans l'émission Zone interdite de la chaîne M6, il fait son coming out, devenant ainsi l'une des rares personnalités politiques à parler de son homosexualité. Parcours politique Avant la mairie de Paris Il adhère au Parti socialiste (PS) en 1971. Il fait ses premiers pas en politique à l'âge de 23 ans, à Rodez, en tant que secrétaire de la fédération socialiste de l'Aveyron. Il est remarqué pour ses talents d'orateur par François Mitterrand, alors Premier secrétaire du PS, qui le fait monter à Paris au début des années 1970. Aux élections municipales de 1977, il est élu au Conseil de Paris en compagnie de Lionel Jospin, Claude Estier et Daniel Vaillant, sur la liste de gauche emmenée par le député communiste Louis Baillot. Aux élections municipales de 1983 et de 1989, il est candidat sur la liste du de Paris conduite cette fois par Lionel Jospin, toujours aux côtés de Claude Estier et Daniel Vaillant ; mais la « bande du » est battue, en 1983 comme en 1989, par le RPR Alain Juppé (la droite réalisant d'ailleurs le « » sur la capitale à chacun de ces deux scrutins). Les membres de ce groupe trouvent plus tard leur apogée : en 2001, Bertrand Delanoë devient maire de Paris, Lionel Jospin est Premier ministre, Daniel Vaillant ministre de l'Intérieur et Claude Estier président du groupe socialiste au Sénat. Il est élu député (PS) de Paris en 1981 dans la circonscription de Montmartre (), emportant le scrutin avec 53,6 % des voix contre son adversaire politique et néanmoins ami Joël Le Tac, Compagnon de la Libération, sortant et réélu sans discontinuité depuis la première législature de la Cinquième République. Il devient alors porte-parole du PS, soit numéro trois national. À l'occasion des élections législatives de 1986 qui ont lieu à la proportionnelle départementale, il tente de quitter Paris pour s'implanter électoralement en Avignon, mais son parachutage est refusé par les militants locaux. Il s'investit alors davantage dans ses activités professionnelles de conseil en communication, tout en conservant sa place au Conseil de Paris. En 1988, il est candidat aux élections législatives dans la de Paris. Il est alors battu par le candidat RPR Alain Juppé, conseiller du , adjoint au maire de Paris et ancien ministre du Budget (1986-1988). En 1993, il succède à Georges Sarre (démissionnaire à la suite de son départ pour le Mouvement des citoyens de Jean-Pierre Chevènement), comme président du groupe socialiste au Conseil de Paris, devenant ainsi le chef du principal groupe de l'opposition municipale. En 1995, il mène la campagne municipale de la gauche parisienne contre Jean Tiberi, candidat RPR à la succession de l'ancien maire Jacques Chirac, élu président de la République. Les listes de gauche remportent alors six arrondissements (3, 10, 11, 18, 19 et ) sur les vingt que détenait la droite depuis 1983 (monopole alors surnommé le « grand chelem »). En , il est élu sénateur (PS) de Paris et devient secrétaire de la Commission des Affaires étrangères et de la Défense. Au moment des débats sur le PACS, il défend ce dispositif mais s'oppose à toute idée de mariage entre personnes de même sexe, au nom de la lutte contre le communautarisme. Il changera d'avis, une fois élu maire de Paris, lorsqu'il participera à la première marche des fiertés de son mandat, demandant l'instauration du mariage entre personnes de même sexe. Élection à la mairie de Paris La droite se présente divisée aux élections municipales de mars 2001, avec deux candidats : Jean Tiberi, maire RPR dissident et sortant et Philippe Séguin, ancien député RPR des Vosges, ancien ministre, ancien président de l'Assemblée nationale et ancien président du RPR, allié à l'UDF et DL. De leur côté, les socialistes organisent des primaires entre Jack Lang, alors maire de Blois, et Bertrand Delanoë, chef de l'opposition municipale depuis 1993, mais peu connu du grand public. Contre toute attente, Jack Lang abandonne la compétition pour devenir ministre de l'Éducation nationale dans le gouvernement de Lionel Jospin, permettant à Bertrand Delanoë de remporter l'investiture avec pour mission de rassembler la gauche. Au soir du second tour, le , les listes d'union de la gauche et des Verts obtiennent 49,63 % des voix, contre 50,37 % à la droite divisée (32,32 % pour les listes Seguin, 15,20 % pour les listes Tiberi et 2,85 % pour des listes divers droite). Minoritaire d'environ mais majoritaire en nombre de conseillers de Paris (163 élus en tout, à la fois conseillers municipaux et conseillers généraux, Paris étant à la fois Ville et département), la gauche gagne douze arrondissements sur vingt. La géographie électorale confirme la traditionnelle fracture géographique droite/gauche de Paris : tous les arrondissements gagnés par la gauche se situent à l'est et au centre-est. Le , Bertrand Delanoë est élu maire de Paris. Il succède à Jacques Chirac, dont le mandat aura duré 18 ans (1977-1995), et à Jean Tiberi (six années, 1995-2001). C'est la première fois depuis 1871 — lors de la Commune de Paris — que la gauche (grâce à son alliance avec les écologistes) prend, hors contexte révolutionnaire, la tête du conseil municipal (il n'y a pas eu de maire de Paris de 1871 à 1977, année d'élection de Chirac, mais le conseil municipal avait toujours été dominé par la droite). À la suite de son élection à la mairie, Bertrand Delanoë démissionne du mandat de sénateur qu'il occupe depuis 1995. La victoire de la gauche et des Verts aux élections municipales de 2001 a été notamment expliquée par les divisions exacerbées au sein de la droite parisienne qui l'ont conduite à présenter deux listes concurrentes dans chaque arrondissement. Ce serait donc grâce à cette conjoncture exceptionnelle d'une droite fracturée et d'une gauche unie et alliée avec les écologistes au second tour que Delanoë aurait gagné. L'image négative véhiculée par des affaires politico-financières, auxquelles Jean Tiberi et plusieurs autres membres de la majorité municipale étaient alors soupçonnés d'avoir participé, aurait également profité aux listes de gauche. Plusieurs journaux (L'Express, Le Figaro, Le Point, Le Monde, Le Nouvel Observateur) ont en outre partiellement expliqué la victoire de Delanoë par le vote d'une nouvelle catégorie sociale surnommée « bobos » (bourgeois-bohème), qui aurait fait la différence en faisant basculer à gauche certains arrondissements « traditionnellement » de droite (, , et ). Agression Le , Bertrand Delanoë est poignardé pendant les festivités de la première Nuit blanche en plein hôtel de ville. Pour expliquer son geste, son agresseur, Azedine Berkane, a déclaré à la police détester « les politiciens, particulièrement les homosexuels ». Le , la justice rend un non-lieu en sa faveur, déclarant que « son état mental le rendait irresponsable pénalement », et le fait interner en hôpital psychiatrique. Réélection à la mairie de Paris Bertrand Delanoë annonce, le dans un entretien au journal Le Parisien, sa candidature pour un second (et dernier) mandat aux élections municipales de 2008. Il présente au début de l'année 2008 ses têtes de listes. Le maire sortant de Paris a, face à lui, l'UMP Françoise de Panafieu. Il se présente en sur la liste PS du conduite par Daniel Vaillant. Il vient soutenir sa tête de liste dans le , Lyne Cohen-Solal, contre le maire sortant UMP depuis 1983, Jean Tiberi (sauf la parenthèse 1995-2001 durant laquelle celui-ci fut maire de l'ensemble de la ville). Bertrand Delanoë se fixe en effet pour objectif de faire basculer plusieurs arrondissements de droite, le considéré comme le plus susceptible de tomber dans son escarcelle, mais aussi le 1 et le 15. Le , au soir du premier tour, les listes « Un temps d'avance » soutenues par Bertrand Delanoë arrivent largement en tête avec 41,6 % des voix. Le 16 mars suivant, les listes de gauche sortent victorieuses du second tour (57,7 %) : le groupe PS-PRG-MRC gagne 21 sièges au Conseil de Paris, alors que Les Verts n'obtiennent que 9 élus, contre 23 lors de la précédente mandature. Pourtant, malgré cette victoire, aucun arrondissement ne bascule à gauche comme le souhaitait le maire de Paris. Congrès de Reims : « libéral et socialiste » En , Bertrand Delanoë annonce sa candidature au poste de premier secrétaire du Parti socialiste en vue du congrès de Reims, prévu en novembre de la même année. À cette occasion, il publie un livre d'entretiens avec Laurent Joffrin, intitulé De l'audace et dans lequel il s'affirme « libéral et socialiste », faisant allusion aux thèses défendues depuis quelques années par Monique Canto-Sperber et à des propos de Vincent Peillon. Cette affirmation lui vaut de s'attirer l'ire de sa principale concurrente dans cette compétition, Ségolène Royal, qui déclare alors que « le libéralisme est une valeur défendue par [les] adversaires [du Parti socialiste] ». Elle suscite également des polémiques au sein du Parti socialiste avec les oppositions de Julien Dray, de Benoît Hamon ou de Jean-Marc Ayrault. Alors qu'il était donné favori par les sondages, la motion qu'il signe recueille 25,24 % des voix le , et se place en deuxième position après celle signée par Ségolène Royal. Après ce résultat, il renonce à déposer sa candidature pour le poste de premier secrétaire du PS et apporte son soutien à Martine Aubry, dont la motion est arrivée en troisième position. Il se tient dès lors en retrait de la vie politique nationale. Retrait de la vie politique Il ne se représente pas à la mairie de Paris lors des élections municipales de 2014. Retiré de la vie politique, Bertrand Delanoë décline, en mai 2014, la proposition d'être nommé Défenseur des droits. Ralliement à Emmanuel Macron Le , Bertrand Delanoë, jusqu'alors peu présent sur la scène politique électorale, prend position en faveur du candidat d'En marche, Emmanuel Macron, plutôt que pour le candidat socialiste, Benoît Hamon, déclarant : . Prises de position Cumul et durée des mandats Bertrand Delanoë est favorable au raccourcissement de tous les mandats électifs à cinq ans, à l'interdiction d'enchaîner un troisième et même mandat consécutif, à la limitation stricte du cumul de mandats (partisan d'un mandat exécutif ou parlementaire renouvelé une seule fois). Dès son élection, s'interdisant tout cumul de mandat et voulant être « maire à temps plein », il démissionne de son mandat de sénateur de Paris. Il choisit en 2001 de ne nommer aucun maire d'arrondissement parmi ses 33 adjoints, leur préférant des élus issus de la plupart des arrondissements, y compris des arrondissements où la droite est restée majoritaire (ainsi Anne Hidalgo est élue première adjointe, Jean-Yves Mano devient adjoint chargé du Logement, Lyne Cohen-Solal s'occupe du Commerce de l'Artisanat des Métiers d'Art & Professions libérales et la jeune féministe médiatique Clémentine Autain – apparentée PCF – à la Jeunesse). L'accord passé avec les Verts au soir du premier tour de l'élection de 2001 imposait, tant au niveau de la mairie centrale que des conseils d'arrondissement, un nombre d'élus et d'adjoints Verts proportionnel au résultat des écologistes par rapport à ceux de la gauche, c'est ainsi que certaines des plus importantes délégations furent données à des Verts dont Yves Contassot et Denis Baupin. Homosexualité Alors sénateur et conseiller de Paris, Bertrand Delanoë évoque publiquement son homosexualité en 1998 et s'engage sur les questions LGBT en participant régulièrement à la Marche des fiertés et en soutenant des actions et revendications des associations homosexuelles pour l'égalité des droits. Il augmente les subventions municipales de celles-ci (Centre LGBT Paris-Île-de-France, SOS Homophobie, Festival gay et lesbien de Paris...) et des organisations de lutte contre le sida (Sol En Si, Solidarité sida, Centre régional d'information et de prévention du sida, Act-Up, Ikambéré...). Après s'y être opposé en exprimant des réserves au nom de la lutte contre le communautarisme, il se prononce finalement en faveur du mariage homosexuel et soutiendra sans réserves le projet de loi instaurant le « Mariage pour tous » le 17 mai 2013. Union européenne En 2004, Bertrand Delanoë se prononce, comme la majorité du Parti socialiste, en faveur du « oui » au référendum sur le traité établissant une constitution pour l'Europe. Le , alors que la France rejette le traité constitutionnel, le « oui » obtient un score de 65 % à Paris. La coupure géographique et sociologique est visible dans la capitale, les catégories les plus aisées se prononçant très largement en faveur du « oui ». Il appelle en 2007 les socialistes à ratifier le traité de Lisbonne, négocié par Nicolas Sarkozy au lendemain de son élection à la présidence de la République, afin de sortir l'Union européenne de l'« impasse » provoqué par les « non » français et néerlandais au traité établissant une Constitution pour l'Europe. Droit de vote des étrangers Bertrand Delanoë est favorable au droit de vote des étrangers aux élections locales. Parti socialiste En juillet 2006, il soutient la décision du bureau national du PS d'imposer la candidature de George Pau-Langevin (avocate et ancienne présidente du MRAP) sur la de Paris au détriment de Sophia Chikirou, proche assistante du député PS sortant Michel Charzat. Le , Bertrand Delanoë annonce sa candidature pour un second mandat à la mairie de Paris dans un entretien accordé au journal Le Parisien. Il annonce ensuite qu'il s'appuiera sur Patrick Bloche, député de la de Paris et premier secrétaire de la fédération parisienne du PS, qui est nommé directeur de campagne. Les deux porte-parole de la campagne qui a pour slogan « Un temps d'avance » seront Anne Hidalgo, sa première adjointe, et Annick Lepetit, députée de la de Paris. Il présente ses listes en décembre 2007 comprenant notamment en position éligibles de nouvelles têtes issues de la société civile comme le sociologue Jean-Louis Missika, le comédien Philippe Torreton, l'actrice Firmine Richard, la réalisatrice Yamina Benguigui, l'ex-président de l'UNEF, Bruno Julliard, ou l'avocat Patrick Klugman. Le , un an après la défaite de la gauche à l'élection présidentielle, il est le premier signataire d'un texte intitulé Clarté, courage, créativité : pour un grand congrès socialiste dans la perspective du Congrès de Reims du Parti socialiste en novembre 2008. Divers Il fut un membre actif, comme parlementaire, de la Ligue des droits de l'homme (LDH). Il a aussi consacré plusieurs interventions (discours, chapitre de livre…) à défendre le droit à l'eau potable dans le monde, et a fait en sorte que la société Eau de Paris (SAGEP) finance des projets concrets d'accès à l'eau dans des pays pauvres. Il se déclare favorable à l'euthanasie. Il est membre du Comité d'honneur de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité. Depuis des décennies, il se déclare très vigilant contre l'antisémitisme, contre tous les racismes et le sexisme, invoquant son enfance à Bizerte, en Tunisie, où musulmans, juifs et catholiques vivaient plutôt en bonne entente. En juin 2006, comme d'autres conseils généraux de tous bords et avec le soutien de l'Association des départements de France (ADF), il réclame à l'État le remboursement « à l'euro près » de 52 millions d'euros dus pour 2005 au titre du RMI, dorénavant géré et versé par les conseils généraux, les nouvelles lois de décentralisation introduites dans la Constitution prévoyant que l'État rembourse ces sommes aux collectivités. Le , Bertrand Delanoë inaugure la place Theodor Herzl, dans le , à l'intersection des rues Turbigo et Réaumur. Le , le parvis de la cathédrale Notre-Dame est rebaptisé « Parvis Notre-Dame-Place Jean Paul II, 1920-2005, pape (1978-2005) » par Bertrand Delanoë, sur proposition du groupe UMP de la municipalité de Paris en dépit de l'opposition d'une partie des élus verts. Le , il signe, avec 16 autres personnalités politiques de tous bords, l'« Appel du 14 février » pour une vigilance républicaine lancé par l'hebdomadaire Marianne. En 2010, il prend position en signant une pétition contre le boycott d'Israël. Actions à la mairie de Paris Projets phares Réduction de la circulation automobile et de la pollution Poursuite de la mise en œuvre et de la finalisation du projet de tramway lancé en décembre 2000 et finalement construit sur les boulevards des Maréchaux (, , ) intégré en tant que « T3 » au réseau, doublant la capacité du tronçon du bus PC. Après onze ans d'études et trois ans de travaux, il est inauguré en décembre 2006. Mise en œuvre d'une nouvelle étude au côté du STIF et de la RATP pour étendre ce tramway entre la porte d'Ivry et la porte de la Chapelle voire jusqu'à la porte d'Asnières. Augmentation du nombre de pistes cyclables, de couloirs protégés (« en site propre », selon le terme légal) pour les bus, vélos, taxis et véhicules d'urgence (pompiers, police, ambulances, Samu). Création en 2007 du Vélib', système de location de vélos en libre-service sur le modèle utilisé dans plusieurs villes de provinces comme Lyon ou La Rochelle. Selon Le Canard enchaîné du , Extension aux jours fériés et à un mois pendant l'été (à l'occasion de Paris Plages) de l'interdiction temporaire de la circulation sur certaines portions des voies sur berges (effective tous les dimanches depuis 1995), suppression de plusieurs axes rouges. Stationnement : de nouveaux tarifs résidentiels (à par jour) ont été instaurés en 2001 pour inciter les résidents à moins se déplacer en voiture. Depuis 2006, plus de de parkings souterrains non utilisées de l'OPAC sont proposées à la location aux riverains, à des tarifs préférentiels. Dans le même temps, de nombreuses places de stationnement de surface ont été supprimées, rendant la recherche d'une place de stationnement plus difficile et plus coûteuse. Si le taux de diminution de la pollution automobile à Paris est constant depuis 1998, en raison des progrès de l'industrie automobile notamment, une étude de l'organisme scientifique Airparif (organisme francilien chargé de mesurer la qualité de l'air) sur l'impact de la politique des transports sur la qualité de l'air faisait état en décembre 2006 d'une baisse de 32 % de la pollution de l'air en 5 ans (période de 2002 à 2007) dans la capitale, liée à la fois à l'amélioration technologique des véhicules (carburants plus propres, moteurs moins polluants) mais aussi à la maîtrise des flux automobiles (6 %). Toutefois, selon une étude d'un doctorant et de deux professeurs d'Université, la politique engagée par la Mairie, en réduisant la vitesse de circulation et en augmentant les embouteillages, « a eu pour effet d'augmenter sensiblement la pollution à Paris ». D'autre part, la polémique lancée en 2014 par Anne Hidalgo sur l'achat de bus au diesel par la mairie de Paris a montré que, pendant les mandats de Bertrand Delanoë, l'effort nécessaire en matière de transport en commun propres n'a pas été fait. Adoption en octobre 2007 d'un plan climat territorial élaboré par l'adjoint Vert Yves Contassot prévoyant de réduire en 2020 de 30 % les émissions globales de gaz à effet de serre et la consommation énergétique par rapport à 2004. Il promeut Autolib', un service public d'autopartage de voitures électriques en libre-service disponible dans l'agglomération parisienne. Ce projet « automobiles en libre-service » (ALS) est relancé au début de 2008, quelques mois avant les élections municipales. Le service, présenté par Bertrand Delanoë comme « une révolution urbaine » et devant dégager 56 millions d'euros par an de bénéfices, est « lancé en fanfare » en 2011. Logements sociaux et espaces verts Bertrand Delanoë exprime dès son entrée en fonction la volonté d'amener l'équité et la transparence dans l'attribution des logements sociaux. Il met ainsi en place des commissions composées d'élus et de représentants d'associations impliquées dans le logement chargées d'attribuer les logements disponibles en fonction de critères prioritaires. Selon un article de Valeurs actuelles du , des failles demeurent cependant dans l'attribution ou l'occupation des logements sociaux citant les cas de Patrick Dupond ou encore de Valérie Lang, fille de Jack Lang, ce que confirme le chef de cabinet de Jean-Yves Mano, l'adjoint au logement de la mairie de Paris tout en assurant n'y être pour rien. Mise en place d'un nouveau plan local d'urbanisme (PLU) prévoyant l'aménagement d'un nombre minimum de logements sociaux (25 %) dans les nouveaux programmes immobiliers de plus de . Rachats par préemption, ou par négociation avec les propriétaires privés, d'immeubles entiers dans les quartiers de l'ouest et du centre parisien afin de tenter de diminuer le déséquilibre géographique de logement social avec l'est de la capitale. En juin 2006, dans le cadre du vote du plan local d'urbanisme (PLU), Bertrand Delanoë proposa de déclasser une partie d'un espace vert protégé, le parc Sainte-Périne dans le , afin de faire construire, sur environ 6 % de sa superficie (correspondant à la partie boisée autour du parc dans l'enceinte de l'hôpital Sainte-Périne), un ensemble immobilier de 210 logements déclarés « à vocation sociale » dont la moitié aurait été destinée au personnel de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris. Ce projet suscita la mobilisation des commerces, des riverains, des écoles proches, du conseil de quartier et de celui d'arrondissement ainsi que de la Ligue de protection des oiseaux. Cette opération de promotion immobilière est finalement mise en échec par la conjonction d'un vote de l'UMP, de l'UDF et des Verts parisiens. Le , le représentant du maire de Paris au Conseil de l'AP-HP fait adopter un nouveau vœu (un vœu pour soi-même) afin de demander à la mairie de Paris d'annuler le vote du 12 juin et de rendre constructible cet espace vert protégé. La polémique rebondit lors de la campagne des élections municipales de 2008 après les déclarations de Bertrand Delanoë dans les journaux du matin de Canal+ et LCI le où il qualifiait d'aberration le vote des élus parisiens à propos du parc et annonçait qu'il ne signerait un accord de gestion avec les Verts parisiens que si ces derniers renonçaient à leur blocage des constructions de 210 logements à la place de cet espace vert parisien. Le candidat vert Denis Baupin prend néanmoins ostensiblement de nouveau la défense du parc au côté des habitants et des élus du quartier, dénonçant alors un « maire bétonneur » en la personne de Bertrand Delanoë. Inscription dans le budget d'un financement de sociaux à construire ou aménager dans Paris durant la mandature 2008-2014. Selon le bilan (contesté) de la mairie à fin 2005, un total de en 5 années aurait été financé comprenant la réfection de logements anciens. Priorité donnée dans le budget de 2008 au financement de la construction de sociaux sur l'année (ce qui serait une progression de 28 % par rapport à l'année précédente). À 3 mois des élections municipales de mars 2008, cette mesure est considérée comme un gage accordé aux Verts et au Parti communiste qui réclamaient la construction de plus de 9 000 logements sociaux par an. Cession d'immeubles notamment en 2002 à l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) dans le arrondissement (22 rue Wilhem) afin de loger son personnel (à charge pour cette dernière de ne pas renouveler les baux à leur terme, de rompre ceux indûment renouvelés par l'ancien bailleur ou de proposer le rachat de leur appartement aux anciens locataires). Opposition au projet de construction du nouveau tribunal de grande instance (considéré par Bertrand Delanoë comme étant à l'étroit sur l'île de la Cité), à Tolbiac (), la mairie préférant Masséna ( aussi), afin de préserver le nombre de futurs logements et la taille d'un espace vert d'un seul tenant. Immeubles insalubres : engagement du maire de Paris de faire disparaître tous les immeubles insalubres de la ville d'ici à la fin de l'année 2007, dont au moins immeubles catalogués comme taudis (en 2005, 136 étaient en voie de réhabilitation et six réhabilités). Durant l'été 2005, après que deux immeubles ont brûlé dans Paris, causant la mort de nombreuses personnes, sa politique du logement est remise en cause. Bertrand Delanoë réplique en accusant l'État qu'il juge responsable des délais légaux imposés pour prendre en main les immeubles insalubres privés, et dont il critique le manque d'engagement sur cette question. En septembre 2005, une crise politique au sein de la majorité municipale éclate à propos des solutions d'urgence à mobiliser contre l'insalubrité à la suite de l'adoption de cinq vœux et amendements du PC et des Verts obtenus par le soutien des votes de l'UMP. Christophe Girard, initiateur de la Nuit Blanche et adjoint à la Culture, quitte alors les Verts pour rejoindre le PS jugeant que les « votes convergents avec l'UMP » signaient, pour les Verts parisiens, la rupture de leur « engagement majoritaire ». Le débat est clos par la décision donnant raison aux Verts d'augmenter le nombre de logements dévolus aux personnes habitant des immeubles insalubres, et par le reclassement de 500 logements de la ville actuellement classés en logement intermédiaire. En janvier 2008, le groupe socialiste fait repousser un vœu des Verts parisiens demandant que les logements indûment occupés récupérés par la RIVP soient intégrés au parc social, préférant les mettre en vente au prix du marché. Petite enfance En janvier 2002, dans un discours intitulé « L'enfant dans la ville », Bertrand Delanoë remarquait qu'un enfant de moins de trois ans sur trois à Paris ne bénéficiait d'aucune solution de garde financée par les pouvoirs publics (tous modes de garde confondus, que ce soit en crèche, en halte-garderie, à domicile, en milieu scolaire ou auprès d'une assistante maternelle). Plusieurs mesures furent alors prises dans le domaine de la petite enfance. Aménagement d'une crèche au sein même de l'hôtel de ville dans l'ancien appartement privé du maire de Paris (doté d'un jardin privatif), de , Bertrand Delanoë continuant à occuper son logement personnel. Engagement de livrer nouvelles places de crèche et de halte-garderie à Paris pour mars 2008 ( ont été créées à fin mars 2006). Cependant, les effectifs du personnel sont jugés insuffisants par les représentants syndicaux CFTC, CGT, FO, UNSA du personnel de la petite enfance, qui réclament en 2006 la création de postes alors que la mairie affirme avoir généré supplémentaires depuis 2001. Un rapport de la Chambre régionale des comptes, en décembre 2006, observe que les effectifs réels consacrés à la petite enfance sont inférieurs aux effectifs budgétaires, significatif d'une pénurie d'agents qualifiés pour accueillir les jeunes enfants, même si les effectifs municipaux semblent permettre le respect des normes d'encadrement dans les établissements. Le même rapport observe que la : notamment le fait pour la Ville de Paris d'accorder à ses agents des tarifs privilégiés pour l'accueil de leurs propres enfants dans les établissements municipaux, constituant ainsi une pratique illégale méconnaissant le principe d'égalité devant le service public. Cet avantage (tarif dit « préférentiel », à 50 %), qui était aussi octroyé aux fonctionnaires de police, aux pompiers et à d'autres catégories de professionnels, a été supprimé depuis. Création d'une allocation municipale d'aide aux familles monoparentales n'étant pas titulaires de l'allocation de parent isolé (API). Suppression en de l'Allocation Paris Petite Enfance (APPE), allocation universelle (sans condition de ressources) qui était destinée aux ménages ou aux familles monoparentales, quels que soient leurs revenus, ayant recours à une nourrice à domicile, faute de place en crèche. Elle est finalement remplacée en par une nouvelle mouture appelée PAPADO (Paris petit à domicile), soumise à condition de ressources et excluant les enfants gardés par une assistante maternelle agréée. Cette nouvelle disposition basée sur des critères de revenu global, réduisant ainsi le nombre de bénéficiaires, permet à la ville, selon l'APEGE (Association de parents employeurs de garde d'enfants), de diminuer substantiellement sa participation financière par rapport à l'APPE. Augmentation des aides au logement (dorénavant accessibles dès le et non plus le ) et création d'aides au paiement des factures d'électricité et de gaz, accordées sous conditions de revenus . Refus d'organiser un service minimum de garde des enfants dans les écoles en cas de grève des enseignants, comme le propose en 2008 le ministre de l'éducation nationale Xavier Darcos, estimant que les fonctionnaires de Paris seraient des casseurs de grèves des fonctionnaires nationaux. Le rapport de la chambre régionale des comptes d'Île-de-France observe en décembre 2006 que la proportion d'enfants gardés par un employé à domicile était plus élevée à Paris qu'au niveau national, mais qu'entre 2001 et 2005, en se basant sur les chiffres fournis par la ville de Paris, le taux de service public en termes d'accueil de la petite enfance était passée de 65,27 % en 2001 à 64,67 % en 2005 et était estimé pour l'année 2006 à 67,10 %. Culture et événements festifs Instauration en décembre 2001 de la gratuité pour les collections permanentes de ses 15 musées municipaux (Petit Palais, Musée d'art moderne de la ville de Paris, Musée Carnavalet, Musée Cernuschi, Musée de la vie romantique, Maison de Victor Hugo, etc.). Lancement de la construction de deux médiathèques dans Paris (Marguerite Yourcenar rue d'Alleray dans le et Marguerite Duras rue de Bagnolet dans le ). Nouvelles manifestations festives comme la mise en place d'une plage géante sur les bords de la Seine (Paris Plages), événement populaire mais dont le coût réel est trois fois supérieur à celui annoncé par la Ville de Paris ou la Nuit Blanche consacrée à l'art contemporain. Aménagement des anciennes pompes funèbres, au 104 rue d'Aubervilliers (), en centre culturel le Centquatre-Paris, inauguré fin 2008. Le lieu est consacré à des artistes et créateurs du monde entier, en résidence au minimum trois mois. Se trouve aussi sur place la « Maison des Petits » pour les jeunes enfants, aménagée par la designer Matali Crasset. En dépit d'une importante subvention de 8 millions par an, sur un budget de 12 millions de la part de la ville de Paris, le Cent Quatre se révèle rapidement incapable de trouver son public, suscitant diverses polémiques, la presse épinglant une « vision naïve et coûteuse de la culture ». Aménagement du théâtre de la Gaîté (), consacré aux arts numériques et musiques électroniques, d'un coût de 85 millions d'euros et avec une subvention de fonctionnement de 5,45 millions d'euros pour un budget global de 9,5 millions en 2010. Création de l'Institut des cultures d'Islam en 2006 pour un coût de construction des bâtiments de 22 millions. Création de la Maison du Geste et de l'Image, dotée d'une subvention de , et qui permet à plus de dix jeunes défavorisés de s'initier aux arts plastiques visuels et de l'expression corporelle, sous la supervision d'artistes à même de les faire profiter de leur parcours multiculturel. Plan annuel de restauration d'églises appartenant à la ville. Cofinancement des travaux de l'église Saint-Sulpice et de la tour Saint-Jacques en partenariat avec le Ministère de la Culture pour moitié chacun (projet de restauration déposé en 2000 par l'architecte en chef des bâtiments historiques de France mais acté en 2006). Création en janvier 2002 d'une Mission Cinéma pour préserver l'exception culturelle parisienne en ce domaine et relancer une politique de soutien en faveur du cinéma, dans le cadre d'une concertation entre la Ville de Paris et l'État (Direction régionale des affaires culturelles d'Île-de-France et le Centre national de la cinématographie), autour des salles indépendantes, de l'éducation au cinéma, des événements festifs, du forum des images et des tournages à Paris. Dans ce cadre, le réaménagement du Forum des images (fondé dans les années 1960) et l'installation de la bibliothèque François-Truffaut au Forum des Halles s'inscrit dans le projet de « rue du Cinéma » que devrait former le nouvel ensemble Forum des Images, bibliothèque et complexe UGC Ciné Cité. Désengagement du « Festival du film de Paris » (dirigé par Louisa Maurin via sa société LM Festivals, celle-ci avait été félicitée pour son travail et sa bonne gestion par Bertrand Delanoë en avril 2001) et mise en place d'un nouveau festival du cinéma intitulé « Paris Cinéma » après avoir échoué à acquérir le label « festival du film de Paris ». Inauguration du Centre musical Fleury Goutte d'Or-Barbara en janvier 2008. Rachat en mars 2001 de la Maison des Métallos (ancien siège de la CGT) dans le 11e arrondissement, pour en faire un lieu consacré au spectacle vivant, dirigé par Gérard Paquet, Malgré le financement à 75 % par des subventions municipales, l'établissement demeure déficitaire. Création de la « Cité de la Mode et du Design » dans les anciens bâtiments des Magasins Généraux (13e arrondissement), appelés « Docks en Seine ». Cofinancement de la « Maison du hip-hop » dans le 10e arrondissement. Instauration dès 2001 d'une enveloppe de par an, par arrondissement et par habitant (proportionnelle à la population de l'arrondissement) pour des actions culturelles locales (expositions, festivals, projections…). Autres réalisations et projets Citoyens d'honneur de Paris : En 2002, au nom d'une certaine conception de la lutte contre la peine de mort et contre la discrimination raciale, la majorité municipale de la Ville de Paris fait citoyen d'honneur Mumia Abu-Jamal, condamné à mort en 1982 aux États-Unis pour le meurtre d'un policier. La franco-colombienne Íngrid Betancourt, ex-otage de la guérilla d'extrême-gauche des FARC, a aussi été faite citoyenne d'honneur de Paris. En 2011, le Chef Raoni, défenseur de la forêt amazonienne, devient le Citoyen d'honneur de la ville de Paris. Wi-Fi : En avril 2006, Bertrand Delanoë a confirmé depuis San Francisco sa volonté de doter Paris d'un réseau Wi-Fi gratuit sur plus de 400 bornes reparties sur 260 sites municipaux (jardins, bibliothèques, Maisons des associations, etc.). Le réseau Paris Wi-Fi a été inauguré en septembre 2007 et est en service depuis. Il a également signé avec Gavin Newsom la convention dite des « Villes Numériques Sœurs » qui comprend déjà San Francisco, Toronto, Singapour, Prague, Mexico et Madras. Réseau Internet à très haut débit : En janvier 2006, Bertrand Delanoë a aussi souhaité équiper Paris en très haut débit (jusqu'à 100 fois plus rapide que le réseau haut débit ADSL qui couvre alors déjà 100 % de la capitale). Il présente à l'été un plan pour réaliser ce projet : comme impulsion clef, la ville baisse dès lors fortement les droits de passage dans son réseau d'égouts, ce qui évite de creuser des tranchées dans toutes les rues, par exemple pour déployer de la fibre optique. Plusieurs opérateurs, dès 2006, annoncent qu'ils commencent le déploiement de ce réseau, avec des zones tests dans plusieurs arrondissements la même année. Politique internationale de la capitale : En mai 2006, il propose au président socialiste de la Bolivie, Evo Morales, d'accroître l'aide de la capitale française au pays, notamment par une aide d'urgence destinée à favoriser l'accès à l'eau potable dans la région de Cochabamba. Bertrand Delanoë travaille aussi sur l'importance des collectivités locales à l'échelle mondiale. Comme maire de Paris il préside l'Association internationale des maires francophones (AIMF), principalement active pour la coopération (subventions, aides techniques sur l'urbanisme, les transports, l'eau potable, etc.) et les échanges avec des villes d'Afrique et d'Asie. De à , il est coprésident puis président de Cités et Gouvernements locaux unis (CGLU), organisation qui a pour objet la coopération internationale grâce à l'échelon administratif local et la reconnaissance par l'ONU du rôle des collectivités locales. Candidature de Paris aux Jeux olympiques de 2012 : En 2005, Bertrand Delanoë soutient la candidature de Paris pour l'organisation des Jeux olympiques de 2012. Lorsque Londres est finalement choisie, le , Bertrand Delanoë accuse publiquement Tony Blair et la direction du comité de candidature de Londres de ne pas avoir respecté trois des règles édictées par le Comité olympique international (CIO), et ce dernier d'« avoir franchi la ligne jaune ». Gestion de la mairie Emplois municipaux : Recrutement de nouveaux agents portant à le nombre de fonctionnaires de la mairie (et du département) -notamment pour appliquer la loi sur la RTT que la Ville ne prenait pas en compte jusqu'en 2001- répartis en plus de 120 métiers et vingt-deux directions administratives. La majorité des nouveaux emplois créés sont affectés aux nouveaux équipements municipaux (petite enfance, sports, culture…) et aux services de la propreté. En décembre 2007, Bertrand Delanoë annonce refuser d'appliquer le décret relatif au rachat des jours de RTT au personnel de l'hôtel de ville de Paris, décret qu'il estime injuste socialement, annonçant un dispositif significatif en faveur du pouvoir d'achat du personnel parisien qu'il présentera au vote lors du prochain Conseil de Paris. Un rapport de la Chambre régionale des comptes d'Île-de-France dévoilé en septembre 2010 pointe plusieurs « anomalies » dans le recrutement de la Mairie de Paris, parmi lesquelles des emplois abusifs et le versement d'importantes primes, dont le montant global est passé de 5 millions d'euros en 2002 à 13 millions en 2009. Impôts et finances : Comme son prédécesseur, Jean Tiberi, il obtiendra pour la ville la meilleure note financière de l'agence Standard & Poors (AAA), qui juge de la capacité de la Ville à rembourser ses emprunts et qui lui permet entre autres d'emprunter aux meilleurs taux. Si le recours à l'emprunt a doublé la dette par habitant pour financer 1 milliard d'euros de dépenses (450 millions les années précédentes), Paris est restée l'une des villes les moins endettées de France, grâce notamment à la richesse de son tissu économique et à son important potentiel fiscal. En dépit d'un niveau de dépenses d'équipement élevé, en partie financé par l'emprunt, et de marges de manœuvre modestes sur les dépenses de gestion, la non-augmentation des impôts locaux durant le premier mandat et une augmentation limitée au début du second ont pu se réaliser grâce aux rentrées exceptionnelles engrangées par le boom de l'immobilier. En 2006, les droits de mutation atteignaient 870 millions d'euros (deux fois plus qu'au début de la mandature), soit 15 % des recettes de fonctionnement. En octobre 2006 puis au cours de la campagne municipale de mars 2008, Bertrand Delanoë annonce clairement la possibilité d'augmenter de manière « mesurée », pendant deux années de suite en début de mandature (2009 et 2010), les impôts locaux dans l'hypothèse d'un second mandat afin de financer l'augmentation des dépenses sociales (plus de 70 % depuis 2001) et les dépenses d'investissement. En novembre 2008, conformément à ses promesses de campagne, il annonce pour l'année 2009 une augmentation de 9 % des impôts locaux, à laquelle il ajoute une nouvelle taxe foncière départementale portant cette augmentation fiscale à 12 % pour les propriétaires fonciers à Paris (). En septembre 2010, la Chambre régionale des comptes d'Île-de-France relève des hausses des impôts locaux plus fortes que prévu : alors que Bertrand Delanoë s'était engagé à les augmenter de 10 % au maximum, les augmentations sont souvent de l'ordre de 30 %. Quelques semaines après son élection, Anne Hidalgo annonce qu'il manquera 400 millions d'euros en 2015 pour boucler le budget de la ville, un déficit, selon le mensuel Capital, « comme jamais Paris n'en avait enregistré dans son histoire », dû notamment à la baisse des dotations de l'État (200 millions d'euros) et aux 500 millions d'euros qui devraient être prélevés au titre de la péréquation. Comptes rendus de mandat : Ces réunions, tenues chaque année dans tous les arrondissements de Paris, permettent au maire de présenter les actions de la municipalité, mais aussi aux habitants de le questionner sur des problèmes locaux et sur les différents aspects de la politique municipale. Certains de ces comptes rendus sont parfois chahutés. Polémiques En 2003, Abu-Jamal, condamné à mort pour le meurtre d'un policier à Philadelphie, est fait citoyen d'honneur de la Ville de Paris par Bertrand Delanoë. En outre, en 2006, la ville de Saint-Denis a donné son nom à une rue. Pour ces motifs, en , la ville de Philadelphie dépose une plainte au pénal contre Paris et Saint-Denis pour apologie de crime. Cette plainte fait suite à une première protestation de parlementaires du Congrès des États-Unis. Le porte-parole du maire de Paris répond que . François Devoucoux du Buysson, fondateur du site internet satirique Le Perroquet Libéré, reproche à Bertrand Delanoë d'avoir privilégié les « paillettes » plus que les réformes de fond, faisant référence à la manifestation festive Paris Plages. Cette critique est amplement reprise, depuis la fermeture du Perroquet, par Serge Federbusch, conseiller du et fondateur du site d'opposition Delanopolis. Une critique récurrente adressée à la majorité municipale est d'avoir détérioré les conditions de circulation en voiture dans la ville (notamment dues, d'après ces critiques, à l'élargissement des couloirs de bus), tout en n'ayant pas fait baisser le taux de pollution de manière significative. Ses détracteurs, qu'ils soient issus de sa propre majorité comme Europe Écologie Les Verts ou de son opposition comme l'UMP ou l'Union des démocrates et indépendants, en parlant de « ville des aisés et des aidés », accusent également Bertrand Delanoë de ne pas avoir enrayé la fracture sociale à Paris, voire de l'avoir accentuée.Si les derniers recensements Insee ont montré que, pour la première fois depuis 40 ans, la population de Paris a légèrement augmenté (+ depuis 2000), certains dénoncent le fait que le fossé entre classes sociales s'est, lui, accentué. Ils reprochent ainsi au maire de ne pas avoir réussi à lutter contre la hausse des prix de l'immobilier à Paris. Comme le montrent les études de la Chambre des Notaires, cette hausse n'est pas exclusive à Paris, même si elle est comme chaque année supérieure à celle de l'ensemble du pays, s'élevant au second trimestre 2007 sur toute la région à 2,4 % (2,7 % à Paris) dans une conjoncture de ralentissement de la hausse immobilière. Ils pointent encore le manque de logements accessibles aux ménages de la classe moyenne, qui sont de plus en plus souvent contraints de quitter Paris pour la petite voire la grande couronne. Jean-François Lamour déplore en 2010 que Bertrand Delanoë reste moins de deux heures dans l'hémicycle du Conseil de Paris alors qu'il dure deux jours, et que Nicolas Revel, directeur de cabinet de mars 2008 à mai 2012, « pilote tout ». À la suite d'une succession d'échecs et polémiques (congrès de Reims, accord dans l'affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris, interdiction de l'exposition de Larry Clark aux mineurs, réaménagement du Forum des Halles), le maire de Paris est alors dépeint par Le Point comme « démotivé », fonctionnant « pour l'essentiel par notes » et s'appuyant « surtout sur deux ou trois collaborateurs ». Dans un livre intitulé Comptes et légendes de Paris, Bilan de la gestion Delanoë (2011), le journaliste Dominique Foing critique, sur la base des rapports de l'Inspection générale de la ville de Paris et de la Chambre régionale des comptes d'Île-de-France, la gestion des années 2001-2011 de la ville de Paris, notamment la hausse des dépenses municipales et l'absentéisme des fonctionnaires municipaux. Les détracteurs de Bertrand Delanoë, notamment Nathalie Kosciusko-Morizet, lui reprochent régulièrement une politique clientéliste aggravée par rapport à ses prédécesseurs, reconnaissant implicitement qu'une telle pratique était préalablement le fait des élus de la droite parisienne. Détail des mandats et fonctions Au Parlement Député de la de Paris (de 1981 à 1986). Sénateur de Paris (de 1995 à 2001). Au niveau local Conseiller de Paris (de 1977 à 2014). Vice-président du groupe socialiste au Conseil de Paris (de 1979 à 1983). Président du groupe socialiste au Conseil de Paris (de 1993 à 2001). Maire de Paris (de 2001 à 2014). Au sein du PS Secrétaire adjoint de la fédération socialiste de l'Aveyron (de 1973 à 1979). Membre du comité directeur du PS (de 1979 à 1983). Délégué général à la coordination auprès de Lionel Jospin, alors secrétaire général du PS (de 1979 à 1984). Secrétaire national adjoint chargé de la presse, porte-parole du Parti socialiste (de 1981 à 1983). Secrétaire national du PS, chargé des fédérations, de l'organisation et du contentieux (de 1983 à 1985). Membre du bureau exécutif du PS (de 1983 à 1987). Membre du conseil national du PS (depuis ). Membre du bureau national du PS (de 1997 à 2008 et de 2009 à 2012). Autres fonctions Président de l'Association internationale des maires francophones (depuis 2001). Président de l'organisation mondiale des villes « Cités et Gouvernements locaux unis » (depuis le ). Distinctions Docteur honoris causa de l'université du Québec à Montréal (Canada) en . Citoyen d'honneur de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso dans le cadre des relations de coopération et de partenariat (délibération du conseil municipal du ). Prix « Doha capitale culturelle arabe » de décerné par l'ambassade du Qatar en France. Docteur honoris causa de l'université du Québec à Montréal (Canada) en . Décorations Commandeur de l'ordre national du Mérite (Tunisie, 2016) . le . Ouvrages Pour l'honneur de Paris, éd. Calmann-Lévy, 1999. . . Notes et références Voir aussi Bibliographie Clémentine Autain (& Mikaël Garnier-Lavalley), Salauds de Jeunes, éd. Robert Laffont, avril 2006 . Frédéric Charpier, Bertrand Delanoë: une irrésistible ambition : document, Presses de la Cité, 2008 Sophie Coignard, Le Marchand de sable, éd. Albin Michel, 2006 . François Devoucoux du Buysson, Pariscide : Les gâchis de l'ère Delanoë, éd. La Table Ronde 2005 . Dominique Foing, Comptes et légendes de Paris. Bilan de la gestion Delanoë, Denoël, 2011, . Anne Hidalgo et Jean-Bernard Senon, Une femme dans l'arène, éd. du Rocher, juin 2006 . Essobal Lenoir, Le Mariage de Bertrand, Éditions À POIL, 2010 : Nouvelle satirique de politique fiction pratiquant le name dropping, dans laquelle est imaginé un mariage de Bertrand Delanoë avec une vedette du show-biz, sur le modèle du mariage Sarkozy-Bruni. Philippe Martinat, Bertrand Delanoë : Qui c'est ce garçon ?, éd. Belfond, 2004 . Laurent Pfaadt, Bertrand Delanoë, d'ombre et de lumière, City Éditions, 2009 . Pascale Sauvage et Florent Leclercq, Paris à tout prix. Histoires secrètes d'une élection, Seuil, coll. « L'épreuve des faits », 2001 . Pascale Sauvage, Delanoë en son royaume. L'héritage Chirac, Hachette, coll. « La Vie quotidienne », 2002 . Laurent Villate, Socialistes à Paris : 1905-2005, Créaphis, 2005 . Articles connexes Élections municipales de 2008 à Paris Liste des maires de Paris Liste des députés de Paris Liste des sénateurs de Paris Liens externes Sénateur de la Cinquième République française Sénateur de Paris Député de Paris Député de la VIIe législature de la Ve République Maire membre du Parti socialiste (France) Maire de Paris Conseiller de Paris Personnalité du Parti socialiste (France) Personnalité ayant fait son coming out Personnalité pied-noire Officier de l'Ordre national du Québec Récipiendaire de l'ordre du Mérite (Tunisie) Étudiant de l'université Toulouse-I-Capitole Naissance à Tunis Naissance en mai 1950 Victime d'une tentative de meurtre
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Buzz%20Aldrin
Buzz Aldrin
Buzz Aldrin, né Edwin Eugene Aldrin Jr., le à Glen Ridge dans le New Jersey aux États-Unis, est un militaire, pilote d'essai, astronaute et ingénieur américain. Il effectue trois sorties dans l'espace en tant que pilote de la mission Gemini 12 de 1966 et, en tant que pilote du module lunaire Apollo de la mission Apollo 11 de 1969, il est, avec le commandant de la mission Neil Armstrong, l'un des deux premiers humains à marcher sur la Lune. Aldrin est issu de la promotion 1951 de l'Académie militaire de West Point avec un diplôme en génie mécanique. Il est affecté à l'armée de l'air américaine et devient pilote de chasseur à réaction pendant la guerre de Corée. Il effectue au total de combat et abat deux MiG-15. Après avoir obtenu un doctorat en astronautique du Massachusetts Institute of Technology (MIT), Aldrin est choisi pour faire partie du groupe d'astronautes 3 recruté par la National Aeronautics and Space Administration (NASA). Sa thèse de doctorat portant sur les techniques de rendez-vous orbitaux avec équipage, il reçoit le surnom de « Dr. Rendezvous » de la part de ses collègues astronautes. Sa première mission spatiale est la dernière mission du programme Gemini. Elle a lieu en 1966 à bord de Gemini 12 et il réalise plus de cinq heures en sortie extravéhiculaire. Trois ans plus tard, Aldrin pose le pied sur la Lune le , quelques minutes après Armstrong, tandis que le pilote du module de commande Michael Collins reste en orbite lunaire. À son départ de la NASA en 1971, il devient commandant de l'école des pilotes d'essai de l'United States Air Force. Il prend sa retraite de l'armée de l'air en 1972, après de service, et entame une difficile reconversion à la vie civile. Ses principales autobiographies, Return to Earth (1973) et Magnificent Desolation (2009), relatent ses problèmes de dépression et d'alcoolisme au cours des années qui suivent son départ de la NASA. Il continue à plaider en faveur de l'exploration spatiale, en particulier d'une mission habitée sur Mars, et développe une trajectoire particulière pour un vaisseau spatial qui rend le voyage vers cette planète plus rapide et économe en énergie. Il reçoit de nombreux honneurs, dont la médaille présidentielle de la Liberté en 1969, et fait partie de plusieurs temples de la renommée. Il est le dernier membre encore vivant de l'équipage d'Apollo 11 depuis le décès de Neil Armstrong le 25 août 2012 et celui de Michael Collins le 28 avril 2021. Biographie Enfance et formation Edwin Eugene Aldrin Jr. naît le au de Glen Ridge dans le New Jersey. Ses parents, Edwin Eugene Aldrin Sr. et Marion Aldrin (née Moon), vivent dans la ville voisine de Montclair. Ils sont d'origine écossaise et suédoise. Son père est aviateur de l'armée pendant la Première Guerre mondiale et commandant adjoint de l'école de pilotes d'essai de l'armée à McCook Field dans l'Ohio de 1919 à 1922. Quittant l'armée en 1928, il devient cadre à la Standard Oil. Sa mère est la fille d'un aumônier militaire. Buzz Aldrin a deux sœurs : Madeleine, qui a quatre ans de plus, et Fay Ann, qui a un an et demi de plus. Son surnom, qui est devenu son prénom légal en 1988, provient de la déformation du mot (« frère » en anglais) par sa sœur Fay qui le prononce , et qui a ensuite été abrégé en « Buzz ». Il est donc connu de tous par ce surnom. Pratiquant le scoutisme, Aldrin atteint le rang « » (« pied-tendre »). Lorsqu'en 1942 les États-Unis décident de s'engager dans la Seconde Guerre mondiale, son père, rappelé, est affecté loin de sa famille et ne fait plus que de courts séjours au domicile. Sa mère, dont le nom de jeune fille signifie « Lune » en anglais, devient dépressive et a des problèmes d'alcoolisme. Malgré cela, Aldrin réussit bien à l'école, en maintenant « A » de moyenne. Il joue au football américain dans l'équipe de la Montclair High School. En 1946, il est le centre titulaire de cette équipe, invaincue et championne de l'État de cette année. Son père voulant qu'il aille à l'Académie navale d'Annapolis dans le Maryland, l'inscrit à la Severn School, une école préparatoire située à proximité d'Annapolis. Il obtient même un rendez-vous avec Albert W. Hawkes, l'un des sénateurs du New Jersey. Aldrin fréquente la Severn School en 1946, mais il a d'autres souhaits pour sa future carrière car il a le mal de mer et considère peu les navires face aux avions. Il demande à son père de solliciter Hawkes pour modifier sa candidature pour l'Académie militaire de West Point, dans l'État de New York. Aldrin entre à West Point en 1947. Il réussit bien sur le plan académique, terminant premier de sa classe de première année. Il est membre de l'équipe d'athlétisme de l'académie. En 1950, il voyage avec un groupe d'élèves de West Point au Japon et aux Philippines pour étudier les politiques du gouvernement militaire de Douglas MacArthur. Au cours de son voyage, la guerre de Corée éclate. Le , il obtient une licence en génie mécanique et finit troisième de la promotion de 1951. Carrière militaire Comme il est l'un des premiers de sa promotion, Aldrin a le choix de son affectation. Il choisit l'United States Air Force (USAF), qui est devenue une arme distincte de l'armée américaine depuis 1947, mais ne dispose pas encore de son académie. Il reçoit le grade de sous-lieutenant et suit une formation de base en vol sur T-6 Texan à la base aérienne de Bartow (futur aéroport municipal de Bartow) en Floride. Parmi ses camarades de classe figure Sam Johnson, qui devient plus tard un prisonnier de guerre notable au Viêt Nam et avec lequel il se lie d'amitié. Lors de sa formation, Aldrin évite de peu un accident mortel lorsqu'il subit un voile gris dans une tentative de double immelmann sur T-28 Trojan. Il récupère à temps à une soixantaine de mètres du sol. Lorsqu'il décide quel type d'appareil il souhaite piloter, son père lui conseille de choisir des bombardiers, car le commandement d'un équipage de bombardiers est une occasion d'apprendre et de perfectionner ses compétences en commandement, ce qui offre généralement de meilleures perspectives professionnelles. Aldrin choisit plutôt de piloter des chasseurs. Il emménage à la base aérienne Nellis de Las Vegas, où il apprend à piloter le P-80 Shooting Star et le F-86 Sabre. Comme la plupart des pilotes de chasse à réaction de l'époque, il préfère ce dernier. En , Aldrin est affecté au (futur ), qui fait alors partie de la 51st Fighter Wing. À l'époque, son escadron est affecté à la base aérienne de Suwon, à environ au sud de Séoul, et participe à des opérations de combat dans le cadre de la guerre de Corée. Au cours d'un vol d'acclimatation, son système principal de carburant gèle, ce qui épuise à terme tout son carburant. Il contre manuellement cet effet mais cela nécessite de maintenir un bouton enfoncé, rendant par ricochet impossible l'utilisation de sa radio. Il peine à revenir à la base tout en subissant un silence radio imposé. Lors de la guerre, il effectue finalement de combat sur F-86 Sabre et abat deux avions MiG-15. Il abat un premier MiG-15 le . Aldrin vole alors à environ huit kilomètres au sud du fleuve Yalu quand il aperçoit deux chasseurs MiG-15 en dessous de lui. Il ouvre le feu sur l'un d'eux, dont le pilote ne l'a peut-être pas vu arriver. Les photographies prises par la caméra de son avion lors de cette victoire montre le pilote en train de s'éjecter de son avion endommagé. Ces dernières sont publiées dans le magazine Life car il s'agit de la première éjection filmée en combat. Il obtient sa seconde victoire aérienne le lorsqu'il accompagne un avion du (futur ) lors d'une attaque contre une base aérienne en Corée du Nord. Cet avion, récent, est plus rapide que le sien et il a du mal à le suivre. Il repère un MiG approchant à plus haute altitude. Aldrin et son adversaire effectuent une série de ciseaux, chacun essayant de passer derrière l'autre. Aldrin est le premier à réussir, mais sa visée d'arme à feu se révèle défaillante. Il doit alors viser et tirer manuellement. Les deux avions se retrouvent finalement trop près du sol pour que le combat aérien se poursuive. Aldrin a le temps de voir la canopée du MiG s'ouvrir et le pilote s'éjecter, bien qu'il n'ait pas su s'il lui restait suffisamment de temps pour ouvrir son parachute. Pour son service en Corée, Aldrin reçoit deux Distinguished Flying Cross et trois Air Medal. Les combats en Corée prenant fin, Aldrin quitte le pays en . Il est affecté en tant qu'instructeur de tir aérien à la base aérienne de Nellis. En , il devient aide de camp du brigadier général Don Z. Zimmerman, doyen de la faculté de l'école de l'armée de l'air inaugurée en 1955. La même année, il obtient son diplôme de la Squadron Officer School (SOS) de la base aérienne Maxwell en Alabama. De 1956 à 1959, il pilote des F-100 Super Sabre équipés d'armes nucléaires en tant que commandant de vol du 22nd Fighter Squadron (36th Wing) stationné à la base aérienne de Bitburg en Allemagne de l'Ouest. Le futur astronaute Edward White, qui appartient à la promotion suivant celle d'Aldrin à West Point, fait partie de ses collègues d'escadron. Après que White quitte l'Allemagne pour étudier le génie aéronautique à l'université du Michigan, il écrit à Aldrin pour l'encourager à faire de même. Par l'intermédiaire de l'Air Force Institute of Technology (AFIT), Aldrin s'inscrit en tant qu'étudiant au Massachusetts Institute of Technology (MIT) en 1959 dans l'intention de passer une maîtrise. Son cours d'astrodynamique est enseigné par Richard Battin, qui va diriger plus tard la conception de l'Apollo Guidance Computer. David Scott et Edgar Mitchell, deux autres officiers de l'armée de l'air devenus ultérieurement astronautes, suivent ce cours à peu près à la même époque, tandis qu'un autre, Charles Duke, prépare sa maîtrise en 1964 au MIT sous la direction de Laurence R. Young. Aldrin apprécie le travail scolaire et décide rapidement de poursuivre un doctorat. En , il obtient un doctorat en sciences en astronautique. Sa thèse de doctorat s'intitule (« Techniques de rendez-vous orbital à vue entre vaisseaux avec équipage ») et elle mentionne notamment le message : « Dans l'espoir que ce travail puisse contribuer d'une certaine manière à l'exploration de l'espace, il est dédié aux membres d'équipage des programmes spatiaux habités actuels et futurs de ce pays. Si seulement je pouvais les rejoindre dans leurs efforts passionnants ! » En effet, Aldrin achève sa thèse dans l'espoir que cela l'aidera à être sélectionné comme astronaute, même s'il sait que la formation de pilote d'essai est une condition préalable à l'époque pour être retenu pour le programme de formation des astronautes. À la fin de son doctorat, retournant à la vie militaire, Aldrin est affecté au de la division des systèmes spatiaux de la force aérienne à Los Angeles, travaillant avec la Lockheed Aircraft Corporation à l'amélioration des capacités de manœuvre du véhicule cible Agena qui doit être utilisé par le programme Gemini de la National Aeronautics and Space Administration (NASA). Il est ensuite affecté au bureau externe de la division des systèmes spatiaux au (futur centre spatial Lyndon B. Johnson) de la NASA à Houston, où il participe à l'intégration d'expériences du département de la Défense aux vols du programme Gemini. Carrière d'astronaute Sélection La demande initiale d'Aldrin de rejoindre le corps des astronautes remonte à la période de sélection du groupe d'astronautes 2 de la NASA en 1962, mais celle-ci est rejetée au motif qu'il n'est pas pilote d'essai. Au courant de cette exigence, il a demandé à ce que celle-ci soit levée, sans succès. Le , la NASA annonce une nouvelle série de sélections, cette fois en exigeant que les candidats possèdent soit une expérience de pilote d'essai, soit de vol à bord d'un avion à réaction. Aldrin totalise alors plus de de vol, dont dans des jets. Sa sélection comme l'un des quatorze membres du groupe d'astronautes 3 de la NASA est annoncée le . Cela fait de lui le premier astronaute avec un doctorat, ce qui, combiné à son expertise en mécanique orbitale, lui vaut le surnom de « Dr. Rendezvous » de la part de ses collègues astronautes.. Aldrin est cependant conscient que ce n'est pas toujours utilisé comme un compliment. Programme Gemini et Gemini 12 De même que quelques autres de ses collègues, Aldrin est affecté au programme Gemini, qui se déroule en 1965 et 1966 et dont l'objectif est de maîtriser les techniques nécessaires pour les missions du programme Apollo, notamment celles du rendez-vous spatial et des sorties extravéhiculaires. À la fin d'une formation initiale, chaque astronaute se voit attribuer des domaines d'expertises et, dans le cas d'Aldrin, il s'agit de la planification de mission, de l'analyse de trajectoire et des plans de vol pour lesquels ses connaissances en mécanique spatiale sont utiles. En , Aldrin assure la liaison radio avec l'équipage de Gemini 5. James Lovell et lui sont sélectionnés comme membres de l'équipage de réserve de Gemini 10, respectivement comme commandant et pilote. L'équipage de réserve d'une mission étant généralement, selon la rotation prévue, l'équipage principal de la troisième mission suivante, cela n'est pas le cas pour Lovell et Aldrin car la dernière mission prévue dans le programme Gemini est Gemini 12. Les morts d'Elliot See et de Charles Bassett, membres de l'équipage principal de Gemini 9, survenues le dans un accident d'avion, avancent Lovell et Aldrin d'une mission en tant que réservistes pour Gemini 9, et donc, comme principaux pour Gemini 12. Ils sont officialisés comme équipage principal le , avec Gordon Cooper et Eugene Cernan comme réservistes. Initialement, les objectifs de la mission de Gemini 12 sont incertains. En tant que dernière mission programmée, elle vise principalement à mener à bien des tâches qui n'ont pas été exécutées avec succès ou complétées lors des missions précédentes. Alors que la NASA réussit à réaliser un rendez-vous spatial lors du programme Gemini, l'essai de stabilisation par gradient de gravité de Gemini 11 est un échec. La NASA s'inquiète également des sorties extravéhiculaires après le constat qu'il est difficile de se mouvoir dans une combinaison spatiale. La fatigue prononcée d'Eugene Cernan (Gemini 9) et de Richard Gordon (Gemini 11) lors de l'exécution de tâches extravéhiculaires et la réussite de Michael Collins (Gemini 10) par la suite suggère que l'ordre dans lequel elles sont exécutées est un facteur important. Aldrin doit donc compléter les objectifs de Gemini en termes de sorties extravéhiculaires. La NASA forme un comité pour lui donner une meilleure chance de réussir. Ce comité prend la décision de laisser de côté l'essai de l'unité de manœuvre des astronautes (AMU) de l'armée de l'air qui avait posé problème à Gordon sur Gemini 11 afin qu'Aldrin puisse se concentrer sur les sorties extravéhiculaires. La NASA réorganise son programme d'entraînement en optant pour un entraînement sous-marin en piscine au lieu d'un vol parabolique. En effet, les aéronefs effectuant une trajectoire parabolique procurent aux astronautes une expérience d'apesanteur en entraînement, mais il existe un délai entre chaque parabole qui donne aux astronautes plusieurs minutes de repos. Cela encourage également l'exécution rapide des tâches, alors que dans l'espace, elles doivent être effectuées lentement et délibérément. La formation dans un fluide permet une meilleure simulation. La NASA place également des poignées supplémentaires sur la capsule, qui sont passées de neuf sur Gemini 9 à 44 sur Gemini 12, et permettent des positions de travail plus nombreuses où il est aussi possible d'ancrer ses pieds. Les objectifs principaux de Gemini 12 sont de réaliser un rendez-vous spatial avec un véhicule cible Agena, de piloter l'engin spatial et le véhicule cible ensemble en utilisant une stabilisation par gradient de gravité, d'effectuer des manœuvres conjointes en utilisant le système de propulsion Agena pour changer d'orbite, d'effectuer un exercice de maintien à l'arrêt et trois sorties extravéhiculaires et, enfin, de démontrer la possibilité d'une rentrée automatique. Gemini 12 comporte également quatorze expériences scientifiques, médicales et technologiques. Ce n'est pas une mission réalisant des actions nouvelles : des rendez-vous spatiaux avaient déjà été réalisés avec succès par Gemini 9, et l'exercice de véhicule amarré, par Gemini 11. Même une stabilisation par gradient de gravité avait été tentée par Gemini 11, bien que sans succès. Gemini 12 est lancée à partir du complexe de lancement 19 de cap Canaveral le . Le véhicule cible Agena l'avait été environ une heure et demie auparavant. Le premier objectif majeur de la mission est de rencontrer ce véhicule cible. À mesure que la cible et le vaisseau Gemini se rapprochent, le contact radar entre les deux engins se détériore jusqu'à devenir inutilisable, forçant l'équipage à se rendre manuellement au rendez-vous. Aldrin utilise un sextant et des cartes qu'il a contribués à créer pour donner à Lovell les informations appropriées afin que le vaisseau spatial soit en mesure de s'amarrer avec le véhicule cible. Gemini 12 réalise alors le quatrième amarrage avec un véhicule cible Agena. La tâche suivante consiste à pratiquer le désarrimage et de renouveler la procédure d'amarrage. Lors de cette dernière, l'un des trois verrous se bloque et Lovell doit utiliser les propulseurs du Gemini pour libérer le vaisseau spatial. Aldrin s'amarre ensuite avec succès quelques minutes plus tard. Le plan de vol prévoit alors le démarrage du moteur principal de l'Agena afin de placer l'engin spatial couplé sur une orbite plus haute. Comme l'Agena avait subi une perte de pression huit minutes après son lancement dans une partie du moteur, les directeurs de mission et de vol décident de ne pas risquer l'allumage du moteur principal. Il s'agit du seul objectif de mission qui n'est pas atteint. Au lieu de cela, le système de propulsion secondaire de l'Agena est utilisé pour permettre au vaisseau spatial de voir l'éclipse solaire du 12 novembre 1966 en Amérique du Sud, que Lovell et Aldrin photographient à travers les fenêtres du vaisseau spatial. Aldrin réalise trois sorties extravéhiculaires. La première est une sortie debout le , dans lequel la porte du vaisseau spatial est ouverte et Aldrin doit se lever sans quitter le vaisseau spatial. Cette sortie debout imite certaines des actions qu'il effectuera pendant sa prochaine sortie libre, afin de pouvoir comparer l'effort déployé entre les deux. Il établit un record de sorties extravéhiculaires de deux heures et vingt minutes. Le lendemain, l'astronaute effectue sa sortie libre et, relié par un cordon de neuf mètres, il avance grâce aux poignées nouvellement installées jusqu'à l'Agena pour y installer un câble nécessaire à l'expérience de stabilisation par gradient de gravité. Aldrin effectue de nombreuses tâches, notamment l'installation de connecteurs électriques et d'outils de test nécessaires au programme Apollo. Une douzaine de périodes de repos de deux minutes l'empêchent de se fatiguer et sa deuxième sortie se termine après deux heures et six minutes. Une troisième sortie, non prévue, de est réalisée le . Au cours de celle-ci, Aldrin prend des photographies, mène des expériences et met au rebut certains articles inutiles pour alléger le vaisseau. Le , l'équipage active le système de rentrée automatique et amerrit dans l'océan Atlantique. Il est récupéré par un hélicoptère qui emmène Lovell et Aldrin au porte-avions en attente à proximité. Après la mission, la femme d'Aldrin réalise qu'il est dépressif, chose qu'elle n'avait jamais constatée auparavant. Programme Apollo et Apollo 11 Lorsque le programme Gemini s'achève, la NASA choisit le groupe des astronautes à partir desquels seront constitués les équipages des prochaines missions du programme Apollo, celui-ci fonctionnant avec des équipages de trois hommes. Au début du programme, en , un incendie lors d'une répétition au sol coûte la vie à l'équipage d'Apollo 1 (Virgil Grissom, Edward White et Roger B. Chaffee) et le groupe est de nouveau modifié. Lovell et Aldrin se retrouvent associés avec Neil Armstrong. Ce dernier l'est en tant que commandant, Lovell en tant que pilote du module de commande et de service et Aldrin en tant que pilote du module lunaire. L'équipage Armstrong-Lovell-Aldrin est d'abord affecté comme équipage de réserve de la mission Apollo 9 le . Finalement, Fred Haise remplace Lovell car ce dernier prend la place dans l'équipage principal de Michael Collins, qui souffre de la colonne vertébrale. En raison de retards dans la conception et la fabrication du module lunaire, les équipages principaux et de réserve d'Apollo 8 et d'Apollo 9 s'échangent. Aldrin se retrouve donc réserviste d'Apollo 8, qui, en , sera la toute première mission humaine à orbiter autour de la Lune. Après un nouveau remplacement avec l'arrivée de Collins, rétabli, à la place de Haise comme pilote du module de commande et de service, le , l'équipage Armstrong-Collins-Aldrin est finalement affecté à la mission Apollo 11 dans le cadre de la rotation normale sur trois missions. Apollo 11 est la deuxième mission spatiale américaine entièrement composée d'astronautes qui disposent déjà d'une expérience dans l'espace, la première étant Apollo 10. La prochaine ne le sera qu'en 1988 avec la STS-26. Deke Slayton, responsable des missions de vol des astronautes, donne à Armstrong la possibilité de remplacer Aldrin par Lovell. Bien que de personnalités différentes, Armstrong décline la proposition, déclarant qu'il n'a aucun problème à travailler avec Aldrin et estimant que Lovell mérite son propre commandement. Les premières versions de la planification d'une sortie extravéhiculaire sur la Lune mentionnent que le pilote du module lunaire est le premier à poser son pied sur la surface lunaire. Quand Aldrin apprend que cela pourrait être modifié, il fait pression au sein de la NASA pour que la procédure initiale soit suivie. Plusieurs facteurs contribuent à la décision finale, notamment le positionnement physique des astronautes dans le module lunaire très compact ou l'habitude et l'expérience de l'utilisation de certains tableaux de bord. C'est pour ces raisons qu'Armstrong est le premier à pouvoir quitter le vaisseau spatial. De plus, les points de vue d'Aldrin sont peu soutenus par les astronautes expérimentés qui commandent les missions Apollo ultérieures. Collins commente qu'il pense qu'Aldrin « [avait du ressentiment] de ne pas être le premier sur la Lune plus qu'il appréciait être le deuxième ». Aldrin et Armstrong n'ont pas le temps d'effectuer beaucoup de formation en géologie. Le premier alunissage se concentrant davantage sur la possibilité de réaliser cette action et de prévoir le retour sur Terre en toute sécurité que sur les aspects scientifiques purs. Le duo est néanmoins formé par les géologues de la NASA et de l'Institut d'études géologiques des États-Unis (USGS). Ils font une excursion géologique dans l'ouest du Texas. La présence de la presse et d'un hélicoptère rend les activités difficiles pour Aldrin, Armstrong et leurs instructeurs. Le matin du , environ un million de spectateurs assistent au lancement d'Apollo 11 depuis les autoroutes et les plages situées à proximité de la base de lancement de Cap Canaveral, en Floride. Ce lancement est diffusé en direct à la télévision dans , avec environ de téléspectateurs rien qu'aux États-Unis. Des millions d'autres personnes écoutent le lancement à la radio. Propulsé par une fusée Saturn V, Apollo 11 décolle du complexe de lancement 39 au centre spatial Kennedy à UTC et entre en orbite terrestre douze minutes plus tard. Après une orbite et demie, le moteur du troisième étage S-IVB pousse l'engin spatial sur sa trajectoire en direction de la Lune. Environ trente minutes plus tard, les manœuvres de transposition, d'amarrage et d'extraction sont effectuées : il s'agit de séparer le module de commande et de service Columbia de l'étage S-IVB, de faire demi-tour avec et de s'amarrer avec le module lunaire Eagle. Après l'extraction du module lunaire du S-IVB, le vaisseau combiné se dirige vers la Lune, tandis que l'étage de la fusée vole sur une trajectoire au-delà du satellite naturel de la Terre. Le à UTC, Apollo 11 passe derrière la Lune et démarre son moteur de propulsion de service pour entrer en orbite lunaire. Dans les trente orbites qui suivent, l'équipage examine le site d'alunissage dans le sud de la mer de la Tranquillité à environ au sud-ouest du cratère Sabine D (futur cratère Collins). Le à UTC, Aldrin et Armstrong entrent dans le module lunaire Eagle et commencent les derniers préparatifs en vue de la descente lunaire. À UTC, Eagle est séparé du module de commande et de service Columbia. Collins, seul à bord de Columbia, inspecte Eagle lors du retournement de ce dernier afin de s'assurer que le module n'est pas endommagé et que le train d'atterrissage s'est correctement déployé. Tout au long de la descente vers la Lune, Aldrin renseigne Armstrong sur les données de navigation car il est occupé à piloter le module lunaire. Cinq minutes après le début de la descente et à d'altitude, le calculateur de guidage Apollo Guidance Computer (AGC) du module lunaire distrait l'équipage en lançant successivement plusieurs alarmes inattendues indiquant qu'il ne pourrait pas mener à bien toutes ses tâches en temps réel et doit en repousser une partie, ce qui complique l'approche finale. Eagle atterri à UTC le de justesse avec environ de carburant restant. Dans le module lunaire, en tant que diacre presbytérien, Aldrin est le premier à organiser une cérémonie religieuse sur la Lune. Il envoie un message radio à la Terre : « Je voudrais saisir cette occasion pour demander à toutes les personnes qui écoutent, peu importe le lieu et l'endroit où elles se trouvent, de faire une pause un instant pour contempler les événements des dernières heures et remercier tout le monde. À sa manière ». À l'aide d'une trousse que lui a donnée son pasteur, il prend communion ainsi que le pain et le vin. Enfin, il lit les paroles de Jésus-Christ extraites du Nouveau Testament (Jean, 15:5) : « Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire ». Cependant, cette cérémonie est gardée secrète et n'est pas diffusée par la NASA par crainte de recours judiciaires ; un procès étant en cours sur la lecture de la Génèse lors de la mission . En 1970, il déclare : « Il [est] intéressant de penser que le tout premier liquide jamais versé sur la Lune et le premier aliment mangé [dessus sont] des éléments de communion ». Dans son livre de 2009, Aldrin ajoute : « Peut-être, si je devais recommencer, je ne choisirais pas de célébrer la communion, bien que ce fût pour moi une expérience profondément significative, mais il s'agissait d'un sacrement chrétien et nous étions venus sur la Lune au nom de l'humanité tout entière, [qu'elle soit chrétienne, juive, musulmane, animiste, agnostique ou athée]. Mais à l'époque, je ne pouvais penser à un meilleur moyen de reconnaître l'énormité de l'expérience d'Apollo 11 qu'en rendant grâce à Dieu ». Aldrin cite également quelque chose de plus universel en diffusant publiquement sa lecture du psaume 8:3–4 de l'Ancien Testament : « Quand je contemple les cieux, ouvrage de tes mains, la Lune et les étoiles que tu as créées : qu'est-ce que l'homme, pour que tu te souviennes de lui ? » Des photographies de ces documents révèlent le développement complexe de l'expression de la foi d'Aldrin. Les préparatifs de la sortie extravéhiculaire commencent à UTC. Une fois qu'Armstrong et Aldrin sont prêts à sortir, Eagle est dépressurisé et la trappe est ouverte à le . Aldrin pose le pied sur la Lune à , dix-neuf minutes après le premier pas d'Armstrong. Armstrong et Aldrin deviennent respectivement la première et la deuxième personne à marcher sur la Lune. Les premiers mots d'Aldrin après son arrivée sur la Lune sont « Magnifique vue », ce à quoi Armstrong réplique : « N'est-ce pas quelque chose [de fort] ? Une vue magnifique ici ». Aldrin répond à son tour : « Magnifique désolation ». Les deux astronautes peinent à monter le Lunar Flag Assembly, assemblage télescopique qui permet de former puis de planter le drapeau des États-Unis sur le sol lunaire, mais y parviennent finalement. Aldrin salue le drapeau et Armstrong prend une photo emblématique de la scène. Aldrin se positionne devant la caméra et commence à expérimenter différentes méthodes de locomotion pour se déplacer sur la surface lunaire afin de rapporter ses expériences aux futurs marcheurs lunaires. Au cours de leurs expériences, le président des États-Unis Richard Nixon appelle les deux hommes pour les féliciter pour la réussite de l'alunissage. Nixon conclut en disant : « Merci beaucoup, et nous avons tous hâte de vous voir jeudi sur [l'USS] Hornet ». Aldrin répond alors : « J'attends cela avec impatience, monsieur ». Puis Aldrin inspecte le module lunaire en vue du vol retour et le photographie pour alimenter les équipes au sol en informations pour les misions suivantes. Aldrin et Armstrong installent ensuite un sismomètre pour analyser la structure interne de la Lune et un réflecteur laser qui permettra de mesurer la distance Terre-Lune avec une meilleure précision. Alors qu'Armstrong inspecte un cratère, Aldrin commence à prélever un échantillon du sol lunaire mais la tâche est difficile, le régolithe devenant particulièrement dur à quelques centimètres de profondeur. La plupart des photographies emblématiques d'astronautes d'Apollo 11 sur la Lune montrent Aldrin. Armstrong n'apparaissait que dans seulement deux photographies en couleur. Aldrin explique : « Au fur et à mesure que la séquence des opérations lunaires évoluait, Neil avait la plupart du temps un appareil photographique, et la majorité des photos prises sur la Lune, y compris [celles avec] un astronaute [me mettent en scène] ». L'examen des photographies révèle qu'il n'existe, en effet, que peu d'images de Neil Arsmtrong : « C'est peut-être ma faute, mais nous ne l'avions jamais simulé pendant notre formation ». Les deux astronautes ne s'éloignent guère du module lunaire. Aldrin réintègre lEagle en premier, mais, avant de gravir l'échelle, il raconte amusé qu'il a dû « soulager un besoin naturel dans [sa] poche à urine ». « À chacun sa première sur la Lune » s'explique-t-il. Avec difficulté, Armstrong et Aldrin récupèrent le film photographique Hasselblad et hissent les boîtes d'échantillons contenant de sol lunaire vers la trappe du module lunaire à l'aide d'un dispositif à poulie à câble plat. Armstrong rappelle à Aldrin qu'un sac contenant des objets commémoratifs se trouve dans la poche de sa manche et Aldrin jette le sac au sol. Il contient un bout de tissu avec l'emblème de la mission Apollo 1 (où trois astronautes ont trouvé la mort dans un incendie), des médaillons commémorant Youri Gagarine (le premier homme dans l'espace), une photo de Vladimir Komarov (le premier homme à mourir lors d'un vol spatial) et un disque de silicium gravé de messages de bonne volonté émanant de . Aldrin, qui conserve sur lui l'autobiographie du pionnier de l'astronautique Robert Goddard, hésite à la laisser également sur place, avant de se raviser. Après être entrés dans le module lunaire, les deux hommes amorcent la procédure permettant la phase d'ascension pour le retour en orbite lunaire en jetant les équipements qui ne leur sont plus utiles. La porte est refermée à , ils repressurisent le module lunaire et s'endorment après de sortie extravéhiculaire. À UTC, l'étage d'ascension de lEagle décolle pour rejoindre Collins à bord du module de commande et de service Columbia resté en orbite lunaire. Après un rendez-vous spatial avec ce dernier et un transfert des deux astronautes dans le celui-ci, l'étage d'ascension est largué dans l'espace et le retour sur Terre est mis en œuvre. La capsule amerrit dans l'océan Pacifique le à à l'est de l'atoll de Wake à UTC . La durée totale de la mission est de , et . Pour parer à la transmission d'agents pathogènes lunaire sur la Terre, les hommes-grenouilles dépêchés par les hélicoptères de récupération fournissent des vêtements d'isolation biologique aux astronautes et les aident à monter dans le bateau pneumatique. Les trois hommes sont hélitreuillés à bord de l’Helicopter 66 à destination du porte-avions , où ils commencent dans la mobile quarantine facility une quarantaine de . Le , les trois astronautes participent à des parades en leur honneur à New York et à Chicago, auxquels assistent environ six millions de personnes. Un dîner officiel est organisé ce soir-là à Los Angeles pour célébrer l'exploit. Le président des États-Unis Richard Nixon remet à chacun d'entre eux le prix civil américain le plus prestigieux, la médaille présidentielle de la Liberté. Le , les astronautes prennent la parole devant une session conjointe du Congrès des États-Unis où ils remercient les représentants pour leur soutien antérieur et les engagent à continuer à financer l'effort spatial. Les astronautes entreprennent une tournée mondiale de le , les amenant dans et comprenant des rencontres avec les dirigeants de nombreux pays. L'équipage revient aux États-Unis le . Après Apollo 11, Aldrin, moins réservé qu'Armstrong, fait de nombreuses conférences et apparitions publiques. En , il rejoint les cosmonautes soviétiques Andrian Nikolaïev et Vitali Sevastianov lors de leur tournée des centres spatiaux de la NASA. Il participe également à la conception de la navette spatiale américaine. À la fin du programme Apollo, Aldrin, alors colonel, a peu de perspectives à la NASA et décide de retourner dans l'armée de l'air le . Au cours de sa carrière à la NASA, il a passé et dans l'espace, dont et en sortie extravéhiculaire, un record pour l'époque. Carrière postérieure Aerospace Research Pilot School Aldrin espère devenir commandant des cadets à l'United States Air Force Academy (USAFA), mais ce poste revient à son camarade de classe de West Point, Hoyt S. Vandenberg Jr.. Aldrin est nommé commandant de l' (ARPS) à la base aérienne Edwards, en Californie. Il n'a aucune expérience de pilote expérimental ni de gestionnaire, mais un tiers du programme de formation est consacré à la formation des astronautes et les étudiants volent sur un avion d'entraînement supersonique Lockheed NF-104A jusqu'à la limite de l'espace. Alan Bean, astronaute et marcheur lunaire issu du groupe d'astronautes 3, le considère suffisamment qualifié pour le poste. Aldrin ne s'entend pas bien avec son supérieur, le brigadier général Robert Michael White qui a gagné son badge d'astronaute en tant que pilote du North American X-15. La célébrité d'Aldrin amène à s'en remettre davantage à lui qu'au général de haut rang, ce qui pose problème parce que la chaîne de commandement est ignorée. Pendant qu'Aldrin y travaille, la base d'Edwards est le théâtre de deux accidents : les écrasements d'un LTV A-7 Corsair II et d'un Lockheed T-33 Silver Star. Personne n'a perdu la vie même si les avions sont détruits. Les accidents sont attribués à une supervision insuffisante, accusation portée contre Aldrin. Ce qu'il espérait être un travail agréable est devenu une importante source de stress. Aldrin a consulté le médecin-chirurgien de la base. En plus des signes de dépression, il ressent des douleurs au cou et aux épaules et pense à un lien de cause à effet. Il est hospitalisé pour dépression au centre médical militaire de Wilford Hall pendant quatre semaines. Sa mère s'est suicidée en et il est convaincu que sa renommée après Gemini 12 a contribué à ce drame. Son grand-père maternel s'est également suicidé et il pense avoir « hérité » de la dépression. À l'époque, la stigmatisation liée aux maladies mentales est importante et il est conscient que cela peut non seulement mettre fin à sa carrière, mais également entraîner son ostracisme social. En , le général George S. Brown rend visite à la base d'Edwards et informe Aldrin que la formation des astronautes est abandonnée. Avec la fin du programme Apollo et la réduction des budgets de la force aérienne, l'intérêt de celle-ci pour l'espace diminue. Aldrin choisit de prendre sa retraite de colonel le après de service. Son père et le général James H. Doolittle, un ami proche de son père, assistent à la cérémonie de départ à la retraite. Retraite de l'armée Écriture, dépression et alcoolisme Le père d'Aldrin meurt le des complications d'une crise cardiaque. Les deux principales autobiographies d'Aldrin, (1973) et (2009), relatent ses problèmes de dépression et d'alcoolisme au cours des années qui ont suivi son départ de la NASA. Encouragé par un thérapeute à occuper un emploi régulier, Aldrin travaille dans la vente de voitures d'occasion, pour laquelle il estime n'avoir aucun talent. Les périodes d'hospitalisation et de sobriété alternent avec des épisodes de forte consommation d'alcool. Finalement, il est arrêté pour «  », puis en , il cesse définitivement de boire. Aldrin tente d'aider d'autres personnes ayant des problèmes d'alcool, notamment l'acteur William Holden. La petite amie de Holden, Stefanie Powers, avait interprété Marianne, une femme avec laquelle Aldrin avait une liaison, dans la version télévisée de Return to Earth (1976). Aldrin est attristé par la mort de Holden en 1981, mort liée à l'alcool. Aldrin publie principalement cinq ouvrages, rédigés en collaboration et tous centrés sur l'aventure spatiale. Trois sont écrits sous l'angle autobiographique : (1973), (1989) et (2009) et deux sont des romans de science-fiction, écrits avec John Barnes : (1996) et (2000). Plaidoyer pour l'exploration spatiale et Mars Après avoir quitté la NASA, Aldrin continue à plaider en faveur de la poursuite et du développement de l'exploration spatiale. En 1985, il rejoint la John D. Odegard School of Aerospace Sciences de l'université du Dakota du Nord (UND) à l'invitation de John D. Odegard, le doyen de l'école. Aldrin contribue à l'élaboration du programme d'études spatiales de l'UND et invite David C. Webb de la NASA à présider la première chaire universitaire de l'école. Pour promouvoir davantage l'exploration spatiale et commémorer le anniversaire du premier alunissage, Aldrin s'associe à Snoop Dogg, Quincy Jones, Talib Kweli et Soulja Boy pour créer le single de rap et le clip vidéo , afin de générer des fonds à ShareSpace, une fondation à but non lucratif créée par Aldrin. En 1985, Aldrin propose une trajectoire particulière pour un vaisseau spatial qui rend le voyage spatial plus rapide en termes de temps et d'économie en énergie et elle est maintenant connue sous le nom de « ». Cette théorie, qui peut être répétée en cycles, est notamment pertinente pour Mars qui est la prochaine « frontière ». Il poursuit ses recherches sur ce concept avec des ingénieurs de l'université Purdue. En 1996, Aldrin fonde Starcraft Boosters, Inc. (SBI) pour concevoir des lanceurs réutilisables. Membre de la National Space Society, il est aussi très actif sur les réseaux sociaux. En , Aldrin publie dans le New York Times un article d'opinion critiquant les objectifs de la NASA. Dans ce document, il s'inquiète du développement par la NASA de l'Orion, un engin spatial limité au transport de quatre astronautes à la fois, avec peu ou pas de capacité de transport de cargaison, et juge négativement le choix de renvoyer des astronautes sur la Lune car pour lui, c'est plus facile d'atteindre la gloire passée plutôt que de lutter pour de nouveaux triomphes. Dans un article d'opinion publié dans le New York Times en , Aldrin soutient une mission habitée vers Mars et considère la Lune non pas comme une destination, mais comme un point de départ, un chemin qui positionne l'humanité sur la trajectoire de Mars. En , en association avec l'Institut technologique de Floride, il présente un plan directeur à la NASA pour étude, dans lequel des astronautes chargés d'une mission de dix ans établissent une colonie sur Mars dans les années 2040. Accrochage avec Bart Sibrel Le , Aldrin est pris à partie dans un hôtel de Beverly Hills par Bart Sibrel, un fervent partisan des théories conspirationnistes sur le programme Apollo. Ce dernier lui demande devant une équipe de tournage de jurer sur une Bible que les alunissages sur la Lune sont vrais. Aldrin lui demande de le laisser tranquille, mais Sibrel est particulièrement insistant et traite alors Aldrin de lâche et de menteur. Malgré ses et la grande taille de Sibrel, Aldrin lui assène un direct à la mâchoire. Aucune plainte n'est retenue par la police de Beverly Hills après que l'enregistrement révèle qu'Aldrin a été injurié. Discussions sur un supposé OVNI En 2005, alors qu'il est interviewé pour le documentaire de la chaîne scientifique Science Channel, Aldrin déclare qu'il a vu un objet volant non identifié (OVNI) mais qu'il s'agissait probablement de l'un des quatre grands panneaux adaptateurs situés entre le module de commande et le troisième étage de la fusée Saturn V, panneaux chargés de protéger le module lunaire Apollo et détachés du vaisseau spatial lors de l'injection trans-lunaire. Ces panneaux, largués avant la manœuvre de séparation, se trouvent sur la même trajectoire que le véhicule spatial jusqu'à la première correction à mi-parcours. Ce fait avait été également rapporté dans les mêmes termes par Neil Armstrong lors d'une interview pour la télévision française en 1979. Or, les documentaristes de Science Channel omettent les explications détaillées d'Aldrin et ne diffusent que la brève introduction relative à un OVNI. Aldrin demande à Science Channel d'apporter une correction, mais sa demande est refusée. Ultérieurement, dans The Howard Stern Show le , Aldrin dit que ses propos sur l'observation supposée d'un OVNI ont été sortis de leur contexte et confirme qu'aucune observation jugée extraterrestre n'avait été observée et qu'il était sûr que l'objet concerné était un panneau détaché. Visite en Antarctique En , par l'intermédiaire d'une entreprise de tourisme privée, il fait partie d'un groupe de touristes qui visitent la base antarctique Amundsen-Scott. Âgé alors de , il obtient ainsi le record de la personne la plus âgée à avoir atteint le pôle Sud. Mais en raison de sa santé fragile et des rudes conditions locales, il doit être évacué vers la base antarctique McMurdo sur l'île de Ross, puis vers Christchurch en Nouvelle-Zélande . Il s'était rendu au pôle Nord en 1998. Vie privée et apparitions publiques Aldrin s'est marié trois fois. Son premier mariage a lieu le avec Joan Ann Archer, une ancienne élève de l'université Rutgers et de l'université Columbia. Ils ont trois enfants, James, Janice et Andrew. Ils demandent le divorce en 1974. Son deuxième mariage est celui avec Beverly Van Zile, qu'il épouse le et divorce en 1978. Il épouse ensuite Lois Driggs Cannon le . Leur divorce est officialisé en . La presse s'est déjà fait écho, en 2018, d'une procédure judiciaire entre Aldrin et deux de ses enfants et son ancienne représentante, réglée après quelques mois. Il a résidé principalement dans la région de Los Angeles, comme Beverly Hills, Laguna Beach, Emerald Bay ou encore Westwood. En 2018, il vit à Satellite Beach en Floride. En 1988, il a légalement changé son nom en Buzz Aldrin. Lors de ses apparitions publiques, il est réputé pour ses tenues excentriques et patriotiques. Aldrin est un partisan actif du Parti républicain. Il organise des collectes de fonds pour ses membres du Congrès et soutient ses candidats. Il a par exemple participé à un rassemblement pour George W. Bush en 2004 et a fait campagne pour Nick Lampson au Texas en 2006, Paul Rancatore en Floride en 2008, Mark Treadwell en Alaska en 2014 et Dan Crenshaw au Texas en 2018. Il est apparu au discours sur l'état de l'Union en 2019 en tant qu'invité du président Donald Trump. Avec l'équipage d'Apollo 11, il est régulièrement invité officiellement pour des commémorations. Distinctions, hommages et postérité Distinctions et hommages Aldrin reçoit l'Air Force Distinguished Service Medal en 1969 pour son rôle de pilote du module lunaire sur Apollo 11. En 1972, des feuilles de chêne y sont ajoutés au lieu d'une seconde médaille pour son rôle dans la guerre de Corée et dans le programme spatial des États-Unis, ainsi que de la Legion of Merit pour ses rôles dans les programmes Gemini et Apollo. Lors d'une cérémonie marquant la fin du programme Gemini en 1966, Aldrin reçoit la médaille du service exceptionnel de la NASA décernée par le président des États-Unis Lyndon B. Johnson. Il est récipiendaire de la médaille du service distingué de la NASA en 1970 pour la mission Apollo 11. Aldrin est l'un des dix astronautes Gemini intronisés à l' du musée de l'histoire spatiale du Nouveau-Mexique en 1982. Il est également intronisé au United States Astronaut Hall of Fame du Centre spatial Kennedy en 1993, au National Aviation Hall of Fame en 2000 et au New Jersey Hall of Fame en 2008. En 1999, alors qu'il célèbre le anniversaire de l'alunissage, le vice-président des États-Unis Al Gore, également vice-chancelier du conseil de supervision de la Smithsonian Institution, remet à l'équipage d'Apollo 11 la médaille d'or Langley pour l'aviation de la Smithsonian Institution. Après la cérémonie, l'équipage se rend à la Maison-Blanche et présente au président Bill Clinton un rocher lunaire dans un présentoir. L'équipage d'Apollo 11 reçoit la médaille d'or du Congrès (New Frontier) dans la rotonde du Capitole des États-Unis en 2011. Lors de la cérémonie, l'administrateur de la NASA, Charles F. Bolden, déclare : Ceux d'entre nous qui ont eu le privilège de voler dans l'espace ont suivi la piste qu'ils ont tracée. L'équipage d'Apollo 11 est distingué du trophée Collier en 1969. Le président de la National Aeronautic Association (NAA) remet un trophée en double à Collins et Aldrin lors d'une cérémonie. L'équipage reçoit le trophée de l'espace du général Thomas D. White en 1969. Le désigne l'équipage vainqueur du trophée commémoratif du Robert H. Goddard pour les réalisations spatiales de 1970, décerné chaque année pour la plus grande réussite dans le domaine des vols spatiaux. Les astronautes d'Apollo 11 reçoivent le trophée Harmon pour les aviateurs en 1970, conférés par le vice-président des États-Unis Spiro Agnew en 1971. Agnew leur présente également la médaille Hubbard de la National Geographic Society (NGS) en 1970 en disant : Vous avez gagné une place aux côtés de Christophe Colomb dans l'histoire américaine. En 1970, l'équipage d'Apollo 11 est co-lauréate du prix Iven C. Kincheloe de la Society of Experimental Test Pilots (SETP) avec Darryl Greenamyer, qui a battu le record du monde de vitesse des avions à moteurs à pistons. Pour leurs contributions à l'industrie télévisuelle, ils sont aussi honorés par une plaque ronde sur le Hollywood Walk of Fame. En 2001, le président des États-Unis George W. Bush nomme Aldrin à la , aux côtés notamment de l'astrophysicien Neil deGrasse Tyson et du directeur de Lockheed Martin Robert J. Stevens. Aldrin reçoit le prix humanitaire 2003 de , qui, selon l'organisation, est attribué à une personne qui a démontré une compréhension, une empathie et un dévouement inhabituels pour l'humanité. En 2006, la Space Foundation lui attribue sa plus haute distinction, le . Aldrin reçoit des diplômes honorifiques de six collèges et universités et est nommé chancelier de l'International Space University (ISU) en 2015. Il est membre du conseil des gouverneurs de la National Space Society (NSS) et en assure la présidence. En 2016, la Montclair High School, où il a étudié, est renommée Buzz Aldrin Middle School. Le cratère Aldrin sur la Lune près du site de l'alunissage d'Apollo 11 et l'astéroïde (6470) Aldrin sont nommés en son honneur. Postérité Buzz Aldrin est apparu et a joué dans de nombreux documentaires, séries, téléfilms et films en raison de sa notoriété de deuxième marcheur lunaire. L'une de ses premières apparitions est dans L'Enfant bulle (1976) et, l'une des plus notables, dans Transformers 3 : La Face cachée de la Lune (2011). En 1994, il prête sa voix dans l'épisode Homer dans l'espace de la série d'animation Les Simpson, en 1997 dans Space Ghost Coast to Coast (épisodes Brilliant Number One et Brilliant Number Two), en 1999 dans La Cour de récré (épisode Space Cadet), en 2011 dans Futurama (épisode Cold Warriors) et dans Miles dans l'espace (dans un épisode, 2017). Il apparaît dans les séries Da Ali G Show (2003), Numbers (épisode Toujours plus haut, 2006), 30 Rock (épisode The Moms, 2010), The Big Bang Theory (épisode The Holographic Excitation, 2012) ou encore (épisode 3, 2015). Il est présent dans les documentaires Moonwalk One (1972) et In the Shadow of the Moon (2007), le manga Space Brothers (2012) ou encore prête sa voix dans le film Fly Me to the Moon (2008) et le jeu-vidéo Mass Effect 3 (2012). Aldrin est aussi consultant sur le jeu vidéo Buzz Aldrin's Race Into Space (1993). En 2010, il participe à la saison de l'émission Dancing with the Stars, en 2016 comme invité à The Late Show with Stephen Colbert et en 2017 de nouveau comme invité à Hell's Kitchen. Aldrin est interprété par Cliff Robertson dans Return to Earth (1976) , Larry Williams dans Apollo 13 (1995), Xander Berkeley dans Apollo 11 (1996) , Bryan Cranston dans la mini-série De la Terre à la Lune (1998) et Magnificent Desolation: Walking on the Moon 3D (2005), James Marsters dans Mission Apollo 11, les premiers pas sur la Lune (2009), Cory Tucker dans Transformers 3 : La Face cachée de la Lune (2011) et Corey Stoll dans First Man : Le Premier Homme sur la Lune (2018). Enfin, Buzz l'Éclair est le nom utilisé pour l'un des protagonistes des longs-métrages d'animation en images de synthèse des studios Pixar Toy Story, puis dans ses suites Toy Story 2, Toy Story 3 et Toy Story 4 qui forment la série de films Toy Story et ses dérivés (le film Buzz l'Éclair, le film : Le Début des aventures et la série animée télévisée Les Aventures de Buzz l'Éclair). Ce nom est directement inspiré de Buzz Aldrin. Dans la bande dessinée De cape et de crocs, scénarisée par Alain Ayroles et dessinée par Jean-Luc Masbou, les trois Cadets de la Lune se nomment Colin, Aldrin et Fort-à-Bras, faisant référence aux trois astronautes d'Apollo 11. Aldrin y est dit « de Redondie », venant d'une région de la Lune où les habitants s'expriment systématiquement en termes redondants. Ouvrages . . . . . . . . . . . . Notes et références Notes Références Annexes Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . Liens externes Naissance en janvier 1930 Naissance à Glen Ridge (New Jersey) Élève de l'Académie militaire de West Point Astronaute américain du programme Apollo Astronaute américain du programme Gemini Colonel de l'United States Air Force Docteur du Massachusetts Institute of Technology Exploration de l'espace en 1969 Hollywood Walk of Fame Lauréat du prix Hugo Marcheur lunaire Membre de l'Académie internationale d'astronautique Membre de l'Association des explorateurs de l'espace Militaire américain de la guerre de Corée Pilote de chasse Récipiendaire de l'Air Force Distinguished Service Medal Récipiendaire de l'Air Medal Récipiendaire de la Distinguished Flying Cross (États-Unis) Récipiendaire de la Legion of Merit Récipiendaire de la médaille du service distingué de la NASA Récipiendaire de la médaille d'or du Congrès des États-Unis Récipiendaire de la médaille présidentielle de la Liberté Récipiendaire du trophée Harmon Récipiendaire de la grande médaille de l'Aéro-Club de France Astronaute ayant effectué une sortie extravéhiculaire Apollo 11 Participant à Dancing with the Stars (États-Unis) Éponyme d'un objet céleste
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Biophysique
Biophysique
La biophysique est une discipline à l'interface de la physique et la biologie où les concepts physiques et les outils d'observation et de modélisation de la physique sont appliqués aux phénomènes biologiques. Plusieurs domaines de la biologie dans son sens le plus large ont bénéficié des avancées réalisées par la biophysique. L'écologie, l'évolution des espèces, le développement, la médecine, la biologie cellulaire ou encore la biologie moléculaire sont quelques exemples de l'application de la compréhension biophysique. Une approche héritée de la physique y est utilisée pour : réaliser des images internes d'organisme : IRM, radiographie, traiter, détecter des tumeurs cancéreuses : radiothérapie, tomographie par émission de positons ; mettre en évidence la structure d'éléments constitutifs du vivant : l'ADN ou les protéines ; mesurer et manipuler de plus en plus précisément les éléments constitutifs du vivant. À titre d'exemple, il est possible d'utiliser des pinces optiques pour déplacer des organites ou bien dérouler la double hélice de l'ADN en mesurant la force appliquée. La biophysique moderne peut être divisée en quelques catégories : la biophysique médicale (imagerie, rayonnement, détection, optique), la biophysique moléculaire (structure des protéines, interactions protéine-protéines, structure en 3D de l'ADN), la biophysique cellulaire (mécanique de la cellule et de ses composants, modélisation de réseaux de signalisation génétiques), la biophysique des tissus (processus de croissances des organes, biomécanique, phénomènes de migration collective) et la biophysique environnementale et des populations (composants de l'environnement de la biosphère, théorie de l'évolution). Bref historique Les physiologistes, qui furent les premiers biophysiciens, démontrèrent plus tard que les lois de la physique sont nécessaires et suffisantes pour expliquer le vivant. Vers le milieu du , une école multidisciplinaire se structure à Berlin, autour de figures comme Johannes Müller et Hermann von Helmholtz, et explore en particulier le rôle de courants électriques dans les processus nerveux, ou l'optique physiologique. Au début du , Darcy Thompson publie son magnum opus, Forme et croissance, où il montre comment des processus complexes du développement de la forme d'embryon peuvent être expliqués par des principes physiques et mathématiques simples, s'inspirant par exemple de la physique des mousses. Au cours du , la théorie du vitalisme tombe en désuétude, et la biophysique prend pour but général la caractérisation du vivant au moyen de techniques physiques et chimiques. Après la seconde guerre mondiale, plusieurs chercheurs, notamment à l'Université de Cambridge révolutionnent la biophysique, en utilisant par exemple la cristallographie aux rayons X pour découvrir la structure de l'ADN (James Watson, Francis Crick, Maurice Wilkins et Rosalind Franklin, les trois premiers obtenant le Prix Nobel de physiologie ou médecine en 1962 pour cette découverte), l'électrophysiologie pour découvrir la propagation du potentiel d'action dans les nerfs (Alan Lloyd Hodgkin et Andrew Huxley, obtenant le Prix Nobel de physiologie ou médecine en 1963), ou le rôle de processus chimiques dans la formation de motifs dans l'embryon (Alan Turing en 1952). Aspect théorique La biophysique entend expliquer les phénomènes biologiques par les mêmes lois qui s'appliquent au reste du monde. Elle est en cela l'héritière directe de la physiologie du début du . Comme pour beaucoup d'autres systèmes complexes (plasmas, supraconducteurs...), les biophysiciens cherchent à développer des théories adaptées aux phénomènes typiques du monde vivant. Dans bien des cas, de telles théories mettent en évidence certains points communs entre observations a priori très différentes, et ouvrent de nouvelles perspectives. Il se trouve que les organismes vivants font partie des systèmes physiques les plus complexes et les plus variés qui soient accessibles à notre observation. Pourtant il existe une unité remarquable au niveau cellulaire, déjà mise en évidence par les premières observations de cellules au microscope (Schleiden 1838, Schwann 1840, Virchow 1855). Un des principaux exemples d'universalité dans la description physique et mathématique de processus biologique est la théorie de réaction-diffusion développée par Turing en 1952 pour expliquer la formation ex nihilo de motifs tels que les rayures ou pois dans le pelage des animaux lors de leur développement. Cette théorie, qui fait toujours l'objet d'intenses recherches en biologie du développement, s'applique aussi pour décrire des processus chimiques, écologiques ou géologiques. La découverte progressive de l'unité des processus physiques intervenant dans toutes les cellules vivantes a été un moteur important pour le développement de la biophysique. Les physiciens cherchent en effet à expliquer l'essentiel des observations en proposant des théories synthétiques. Les succès les plus importants sont obtenus lorsque plusieurs observations dans des contextes différents, chez des organismes différents, sont rattachées à une même explication physique. Articles spécialisés : Biophysique des membranes () : Biophysique des canaux ioniques ; Transport membranaire ; Canal ionique ; Polymères biologiques ; Biomécanique ; Biomécanique des muscles ; Moteur moléculaire ; Vésicules ; Biomimétisme ; Réaction-diffusion. Domaines de la physique théorique particulièrement importants en biophysique : Physique statistique hors d'équilibre ; Dynamique des fluides ; Rhéologie ; Physique des polymères : Structure de la matière : Physique de la matière molle ; Spectroscopie et rayonnement ; Électrostatique, magnétisme. Aspect expérimental Techniques d'observation développées essentiellement grâce aux progrès en physique : la résonance magnétique nucléaire (RMN), qui permet de résoudre la structure tridimensionnelle de petites molécules ; l'imagerie par résonance magnétique (IRM) ; la diffraction de rayons X utilisée en cristallographie, qui permet de résoudre la structure de molécules de toute taille, à la condition qu'elles forment des cristaux réguliers ; la résonance paramagnétique électronique (RPE) ; la résonance plasmon de surface (SPR) ; la spectrométrie de masse, qui permet d'identifier des protéines ; l'électrophysiologie, qui mesure l'activité électrique des cellules, potentiellement d'une seule cellule à la fois grâce à la technique du Patch-clamp ; la biophotonique et la microscopie de fluorescence ; la microcalorimétrie, qui mesure les changements de chaleur au cours d'une réaction, par exemple la liaison de molécules d'eau à une protéine ; la microtensométrie, qui permet de mesurer les forces d'interaction au sein d'une bicouche lipidique ; la réaction en chaîne par polymérase (polymerase chain reaction ou PCR), dont les applications dans le domaine de la manipulation de l'ADN sont nombreuses. Tout ceci nécessite la manipulation et la purification de ces molécules en utilisant la chromatographie liquide à haute pression (HPLC en anglais), l'électrophorèse, la cristallogenèse, la cytométrie en flux, le génie génétique et des techniques permettant d'obtenir en quantité suffisante des molécules identiques, telles que la réaction en chaîne par polymérase. Les appareillages ne sont pas encore capables de « voir » une molécule mais en « éclairant » un grand nombre de molécules identiques avec un rayonnement contrôlé, des rayons X aux ondes radio (RMN, RPE), il est possible d'en déduire leur structure commune par l'analyse du rayonnement réémis. L'utilisation d'un modèle théorique fondamental à base de physique quantique, et donc l'emploi de l'outil informatique, est indispensable. Le rayonnement réémis est aussi utilisé pour localiser ces molécules dans l'espace ; c'est ce qui est utilisé en imagerie. Cela implique souvent le couplage de la molécule d'intérêt à un fluorophore biophotonique. Les exemples d'utilisation de ces techniques en médecine sont innombrables. On pourra retenir, par exemple, le génome décodé, sida et protéine TAT (sida et ), utilisation de la RPE. Une discipline utilise ces différents outils et techniques afin de les appliquer à la médecine : génomique structurale. Notes et références Pour en savoir plus Bibliographie Marchandise X. et al., Biophysique, Omniscience, collection « Les manuels de référence », 2006 Jean Charvolin, Architectures de la matière molle : Des films de savons aux membranes biologiques, Belin, 2008 Jean-Pierre Sauvage, Molecular machines and motors, New York : Springer, 2001, 302p., Articles connexes Biochimie James Watson Pierre-Yves Turpin Biotechnologies Système complexe Société française de biophysique Liens externes http://www.dnaftb.org/dnaftb/41/concept/ http://molvis.sdsc.edu/visres/ http://biophysique.univ-lyon1.fr Société Française de Biophysique European Biophysical Societies' Association Discipline de la biologie Physique appliquée et interdisciplinaire
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Cryptographie
Cryptographie
La cryptographie est une des disciplines de la cryptologie s'attachant à protéger des messages (assurant confidentialité, authenticité et intégrité) en s'aidant souvent de secrets ou clés. Elle se distingue de la stéganographie qui fait passer inaperçu un message dans un autre message alors que la cryptographie rend un message supposément inintelligible à autre que qui-de-droit. Elle est utilisée depuis l'Antiquité, mais certaines de ses méthodes les plus modernes, comme la cryptographie asymétrique, datent de la fin du . Étymologie et vocabulaire Le mot cryptographie vient des mots en grec ancien kruptos (κρυπτός) « caché » et graphein (γράφειν) « écrire ». Beaucoup des termes de la cryptographie utilisent la racine « crypt- », ou des dérivés du terme « chiffre ». chiffrement : transformation à l'aide d'une clé d'un message en clair (dit texte clair) en un message incompréhensible (dit texte chiffré) pour celui qui ne dispose pas de la clé de déchiffrement (en anglais encryption key ou private key pour la cryptographie asymétrique) ; chiffre : un ensemble de règles permettant d'écrire et de lire dans un langage secret ; cryptogramme : message chiffré ; cryptosystème : algorithme de chiffrement; décrypter : retrouver le message clair correspondant à un message chiffré sans posséder la clé de déchiffrement (terme que ne possèdent pas les anglophones, qui eux « cassent » des codes secrets) ; cryptographie : étymologiquement « écriture secrète », devenue par extension l'étude de cet art (donc aujourd'hui la science visant à créer des cryptogrammes, c'est-à-dire à chiffrer) ; cryptanalyse : science analysant les cryptogrammes en vue de les décrypter ; cryptologie : science regroupant la cryptographie et la cryptanalyse. cryptolecte : jargon réservé à un groupe restreint de personnes désirant dissimuler leur communication. Plus récemment sont apparus les termes « crypter » (pour chiffrer) et « cryptage » pour chiffrement. Ceux-ci sont acceptés par l'Office québécois de la langue française dans son grand dictionnaire terminologique, qui note que « La tendance actuelle favorise les termes construits avec crypt-. ». Le Grand Robert mentionne également « cryptage », et date son apparition de 1980. Cependant le Dictionnaire de l'Académie française n'intègre ni « crypter » ni « cryptage » dans sa dernière édition (entamée en 1992). Ces termes sont d'ailleurs considérés comme incorrects par exemple par l'ANSSI, qui met en avant le sens particulier du mot « décrypter » (retrouver le message clair à partir du message chiffré sans connaître la clef) en regard du couple chiffrer/déchiffrer. Histoire Utilisé depuis l'antiquité, l'une des utilisations les plus célèbres pour cette époque est le chiffre de César, nommé en référence à Jules César qui l'utilisait pour ses communications secrètes. Mais la cryptographie est bien antérieure à cela : le plus ancien document chiffré est une recette secrète de poterie qui date du , qui a été découverte dans l'actuelle Irak. L'historien en cryptographie David Kahn considère l'humaniste Leon Battista Alberti comme le « père de la cryptographie occidentale », grâce à trois avancées significatives : « la plus ancienne théorie occidentale de cryptanalyse, l'invention de la substitution polyalphabétique, et l'invention du code de chiffrement ». Bien qu'éminemment stratégique, la cryptographie est restée pendant très longtemps un art, pour ne devenir une science qu'au . Avec l'apparition de l'informatique son utilisation se popularise et se vulgarise quitte à se banaliser et à être utilisé à l'insu du plein gré de l’utilisateur. Enfin, la Cryptographie post-quantique permet de dépasser les limites de la cryptographie mathématique. Utilisations Les domaines d'utilisations de la cryptographie sont vastes et vont du domaine militaire, au commercial, en passant par la protection de la vie privée. Protection de la vie privée et limites Les techniques de cryptographie sont parfois utilisées pour protéger notre vie privée. Ce droit est en effet plus facilement bafoué dans la sphère numérique. Ainsi les limites de la cryptographie quant à sa capacité à préserver la vie privée soulève des questionnements. Deux exemples qui illustrent bien ce sujet sont à trouver dans le domaine de la santé et celui de la blockchain. La santé est un domaine sensible quant à la protection des données : le secret médical est remis en question avec l’informatisation de la médecine. La cryptographie permet en théorie de protéger les données médicales pour qu’elles ne soient pas accessible à n’importe qui, mais elle n’est pas suffisante. Car tant que le droit n’est pas suffisamment , il existe des failles qui permettent à certains acteurs d’utiliser des données personnelles dès l'accord de l'usager donné, or cet accord est exigé pour l'accès au service, faisant ainsi perdre à l'utilisateur la possibilité de contrôle de ses accès à nos données personnelles. De plus l’inviolabilité des données médicales est remise en question par les développements qui permettent le déchiffrement de ces données, en effet selon Bourcier et Filippi, l’« anonymat ne semble plus garanti de façon absolue en l’état actuel des techniques de cryptographie ». Avec cette double constatation ils proposent de protéger nos données médicales avec une réforme juridique qui permettraient de faire rentrer les données personnelles médicales non pas dans le droit à la vie privée qui est un droit personnel, mais dans un droit collectif qui permettrait de protéger plus efficacement des données telles que les données génétiques qui concernent plusieurs individus. La création d’un droit collectif pour la santé permettrait ainsi de compenser les limites de la cryptographie qui n’est pas en mesure d’assurer à elle seule la protection de ce type de données. La blockchain est elle aussi l’une des applications de la cryptographie en lien avec la protection de la vie privée. C’est un système décentralisé qui se base entre autres sur des techniques de cryptographie destinées à assurer la fiabilité des échanges tout en garantissant en principe la vie privée. Qui dit système décentralisé implique qu’il n’y a pas de tierce personne par laquelle passe les informations. Ainsi seuls les individus concernés ont accès aux données vu que les données sont chiffrées, d’où un respect important de la vie privée. En pratique cela dit, ce système présente des limites : « la décentralisation est acquise au prix de la transparence ». En effet un tel système ne protège pas les informations concernant la transaction : destinataire, date, et autres métadonnées qui sont nécessaires pour s’assurer de la légitimité. Ainsi une protection complète de la vie privée en blockchain nécessite que ces métadonnées soient elles aussi protégées, puisque celles-ci sont transparentes et donc visibles par tout le monde. Cette protection supplémentaire est rendue possible par de nouvelles techniques d'anonymisation des signatures telles que la signature aveugle, qui sont réputées de garantir la légitimité des transactions sans les rendre publiques. Mais ce processus n’est pas encore applicable partout et n’est qu’à l’état embryonnaire pour certaines techniques. Réglementation Le cadre législatif de la cryptographie est variable et sujet aux évolutions. D’une part, il est sujet aux évolutions des technologies, de leur efficacité et de leur accessibilité. En effet la démocratisation d’Internet et des ordinateurs personnels fondent un nouveau cadre dans les années 80-90, comme nous le verrons avec l’exemple de la loi française. D’autre part, ces lois évoluent selon le contexte politique. En effet, à la suite des attentats du 11 septembre 2001, les gouvernements occidentaux opèrent une reprise du contrôle des données circulant sur Internet et de toutes les données potentiellement cachées par la cryptographie. Cela se fait de plusieurs façons : d’une part, par la mise en place de lois obligeant les fournisseurs de systèmes de communication, cryptés ou non, à fournir à certaines entités étatiques des moyens d’accéder à toutes ces données. Par exemple en France, alors qu’en 1999, la loi garantit la protection des communications privées par voie électronique, celle-ci subit l’amendement à la Loi n° 91-646 du 10 juillet 1991 relative au secret des correspondances émises par la voie des communications électroniques. Cet amendement formalise précisément le moyen législatif d’accéder à des données encryptées décrit précédemment. D’autre part, certains services gouvernementaux développent des systèmes d’inspection de réseaux afin de tirer des informations malgré le chiffrement des données. On peut notamment citer le programme de surveillance électronique Carnivore aux États-Unis. Toutefois, la réglementation sur les systèmes de cryptographie ne laisse que peu de place à un contrôle par des entités telles que des gouvernements. En effet, les logiciels et algorithmes les plus performants et répandus sont issus de la connaissance et des logiciels libres comme PGP ou OpenSSH. Ceux-ci offrent une implémentation fonctionnelle des algorithmes de chiffrement modernes pour assurer le chiffrement de courriels, de fichiers, de disques durs ou encore la communication dite sécurisée entre plusieurs ordinateurs. Ces logiciels étant sous licence libre, leur code source est accessible, reproductible et modifiable. Cela implique qu’il est techniquement très difficile de les rendre exclusifs à une entité et d’en avoir le contrôle. Le chiffrement devient alors utilisable par nombre de personnes, permettant de contrevenir à une loi. Politique Démocratie Bien que la cryptographie puisse paraître être une opportunité pour la démocratie au premier abord, la réalité n’est pas forcément si unilatérale. Il est clair que l’utilisation de cette technologie permet de protéger la liberté d’expression. Toutefois, cela ne suffit pas à dire que la cryptographie est bénéfique à la démocratie, puisque l'enjeu démocratique dépasse la simple liberté l’expression. En particulier, la démocratie suppose un système de lois et de mécanismes de sanctions qui mène la liberté d’expression vers une activité politique constructive. Stratégies de l’État Avec l’apparition de la cryptographie électronique et dans un monde toujours plus numérisé, la politique doit aussi s’adapter. Winkel observe trois politiques différentes pour les gouvernements: la stratégie libérale, la stratégie de prohibition et la stratégie du tiers de confiance. Stratégie de prohibition La stratégie de prohibition consiste à restreindre l’utilisation de la cryptographie en imposant des contrôles d’import-export, des restrictions d’utilisation ou encore d’autres mesures pour permettre à l’État et ses institutions de mettre en œuvre dans le monde virtuel la politique (principes et lois) du « vrai » monde. Cette stratégie est généralement appliquée dans des pays à régime politique autoritaire, par exemple en Chine avec le Grand Firewall ou en Corée du Nord. Stratégie du tiers de confiance La stratégie du tiers de confiance a pour but de garder la balance qu’il existe dans le « vrai » monde entre d’un côté la législation et les potentielles sanctions de l’État et de l’autre la protection de secrets économiques ou de la sphère privée, dans le monde virtuel. La mise en place d’un tel système est toutefois plus technique. Le principe consiste en un dépôt des copies des clés d’encryption des utilisateurs dans les mains d’un tiers de confiance qui, selon certaines procédures sur demande d’une autorité légale compétente, pourrait leur transmettre la clef à des fins d’audit. Cette solution, bien que paraissant optimale du point de vue de la théorie démocratique, présente déjà un certain nombre de difficultés techniques comme la mise en place et l'entretien de l’infrastructure requise. De plus, il est utopique d’imaginer que la mise en place de cadres légaux plus sévères découragera les criminels et organisations anticonstitutionnelles d’arrêter leurs activités. Cela s’applique à la stratégie du tiers de confiance et à celle de prohibition. Stratégie libérale La stratégie libérale répandue dans le monde laisse un accès "total" aux technologies de cryptographie, pour sécuriser la vie privée des citoyens, défendre la liberté d’expression dans l’ère numérique, laisser les entreprises garder leurs secrets et laisser les entreprises exporter des solutions informatiques sécurisées sur ldes marchés internationaux. Cependant, les criminels et opposants peuvent utiliser cette technologie à des fins illicites comme armes, drogue ou pédo-pornographie sur le Dark Web. Autres formes de législation Les États-Unis et la France interdisent l'exportation de certaines formes de cryptographie, voir Lois sur les chiffrement sur wikipedia anglophone. Algorithmes et protocoles Algorithmes de chiffrement faible (facilement déchiffrables) Les premiers algorithmes utilisés pour le chiffrement d'une information étaient assez rudimentaires dans leur ensemble. Ils consistaient notamment au remplacement de caractères par d'autres. La confidentialité de l'algorithme de chiffrement était donc la pierre angulaire de ce système pour éviter un décryptage rapide. Exemples d'algorithmes de chiffrement faibles : ROT13 (rotation de 13 caractères, sans clé) ; Chiffre de César (décalage de trois lettres dans l'alphabet sur la gauche) ; Chiffre de Vigenère (introduit la notion de clé). Algorithmes de cryptographie symétrique (à clé secrète) Les algorithmes de chiffrement symétrique se fondent sur une même clé pour chiffrer et déchiffrer un message. L'un des problèmes de cette technique est que la clé, qui doit rester totalement confidentielle, doit être transmise au correspondant de façon sûre. La mise en œuvre peut s'avérer difficile, surtout avec un grand nombre de correspondants car il faut autant de clés que de correspondants. Quelques algorithmes de chiffrement symétrique très utilisés : Chiffre de Vernam (le seul offrant une sécurité théorique absolue, à condition que la clé ait au moins la même longueur que le message à chiffrer, qu'elle ne soit utilisée qu'une seule fois et qu'elle soit totalement aléatoire) DES 3DES AES RC4 RC5 MISTY1 et d'autres (voir la liste plus exhaustive d'algorithmes de cryptographie symétrique). Algorithmes de cryptographie asymétrique (à clé publique et privée) Pour résoudre le problème de l'échange de clés, la cryptographie asymétrique a été mise au point dans les années 1970. Elle se base sur le principe de deux clés : une publique, permettant le chiffrement ; une privée, permettant le déchiffrement. Comme son nom l'indique, la clé publique est mise à la disposition de quiconque désire chiffrer un message. Ce dernier ne pourra être déchiffré qu'avec la clé privée, qui doit rester confidentielle. Quelques algorithmes de cryptographie asymétrique très utilisés : RSA (chiffrement et signature) ; DSA (signature) ; Protocole d'échange de clés Diffie-Hellman (échange de clé) ; et d'autres ; voir cette liste plus complète d'algorithmes de cryptographie asymétrique. Le principal inconvénient de RSA et des autres algorithmes à clés publiques est leur grande lenteur par rapport aux algorithmes à clés secrètes. RSA est par exemple 1000 fois plus lent que DES. En pratique, dans le cadre de la confidentialité, on s'en sert pour chiffrer un nombre aléatoire qui sert ensuite de clé secrète pour un algorithme de chiffrement symétrique. C'est le principe qu'utilisent des logiciels comme PGP par exemple. La cryptographie asymétrique est également utilisée pour assurer l'authenticité d'un message. L'empreinte du message est chiffrée à l'aide de la clé privée et est jointe au message. Les destinataires déchiffrent ensuite le cryptogramme à l'aide de la clé publique et retrouvent normalement l'empreinte. Cela leur assure que l'émetteur est bien l'auteur du message. On parle alors de signature ou encore de scellement. La plupart des algorithmes de cryptographie asymétrique sont vulnérables à des attaques utilisant un calculateur quantique, à cause de l'algorithme de Shor. La branche de la cryptographie visant à garantir la sécurité en présence d'un tel adversaire est la cryptographie post-quantique. Fonctions de hachage Une fonction de hachage est une fonction qui convertit un grand ensemble en un plus petit ensemble, l'empreinte. Il est impossible de la déchiffrer pour revenir à l'ensemble d'origine, ce n'est donc pas une technique de chiffrement. Quelques fonctions de hachage très utilisées : MD5 ; SHA-1 ; SHA-256 ; et d'autres ; voir cette liste plus complète d'algorithmes de hachage. L'empreinte d'un message ne dépasse généralement pas 256 bits (maximum 512 bits pour SHA-512) et permet de vérifier son intégrité. Communauté Projet NESSIE Advanced Encryption Standard process Les cryptologues sont des experts en cryptologie : ils conçoivent, analysent et cassent les algorithmes (voir cette liste de cryptologues). Mouvements sociaux/politiques Le mouvement Cypherpunk Le mouvement Cypherpunk, qui regroupe des partisans d'une idéologie dite « cyber libertarienne », est un mouvement créé en 1991 œuvrant pour défendre les droits civils numériques des citoyens, à travers la cryptographie. Essentiellement composé de hackers, de juristes et de militants de la liberté sur le web ayant pour objectif commun une plus grande liberté de circulation de l'information, ce groupe s'oppose à toute intrusion et tentative de contrôle du monde numérique par des grandes puissances, en particulier les États. Les crypto-anarchistes considèrent la confidentialité des données privées comme un droit inhérent. En s'inspirant du système politique libéral américain, ils défendent le monde numérique en tant qu'espace à la fois culturel, économique et politique à l'intérieur d'un réseau ouvert et décentralisé, où chaque utilisateur aurait sa place et pourrait jouir de tous ses droits et libertés individuelles. Les crypto-anarchistes cherchent à démontrer que les libertés numériques ne sont pas des droits à part, contraints d’exister seulement dans le domaine technique qu’est internet mais que maintenant le numérique est un élément important et omniprésent dans la vie quotidienne, et ainsi, il est primordial dans la définition des libertés fondamentales des citoyens. Les droits et libertés numériques ne doivent pas être considérées comme moins importante que celles qui régissent le monde matériel. , remplit un des objectifs du mouvement en offrant une monnaie digitale intraçable en ligne mais permet également l'expansion de marchés illégaux sur le web. L’apparition de nouvelles techniques (logiciels de surveillance de masse comme Carnivore, PRISM, XKeyscore...) a en fait mené à plus de surveillance, moins de vie privée, et un plus grand contrôle de la part des États qui se sont approprié ces nouvelles technologies. Crypto-anarchistes (pour l’anonymisation des communications) et États (pour le contrôle des communications) s’opposent le long de ces arguments. Un axiome central du mouvement Cypherpunk est que, pour rééquilibrer les forces entre l’État et les individus, il faut la protection des communications privées ainsi que la transparence des informations d’intérêt public, comme l’énonce la devise : « Une vie privée pour les faibles et une transparence pour les puissants ». Dans ce sens, Julian Assange (un des plus importants membres du mouvement Cypherpunk) a créé WikiLeaks, un site qui publie aux yeux de tous, des documents et des secrets d’État initialement non connus du grand public. Les événements du 11 septembre 2001 ont été des arguments de poids pour les États, qui avancent qu'une régulation et un contrôle du monde d'internet sont nécessaire afin de préserver nos libertés. L'apparition de lanceur d'alerte comme Edward Snowden en 2013 est un événement important en faveur du mouvement crypto-anarchiste, qui s'opposent au contrôle de l’État dans le monde numérique. Autres mouvements D'autres groupes/mouvements importants sont créés pour défendre les libertés d’internet, partageant des objectifs avec le mouvement Cypherpunk : Les Anonymous qui défendent la liberté d'expression sur internet et en dehors. L'Electronic Frontier Foundation (EFF) qui défend la confidentialité des données numériques. Le Parti Pirate qui défend l’idée des partages des données et se bat pour les libertés fondamentales sur Internet (partage d’informations, de savoirs culturels et scientifiques qui sont parfois bannis d’internet). Notes et références Notes Références Annexes Bibliographie . . . « L'art du secret », Pour la science, dossier hors-série, juillet-octobre 2002. Handbook of Applied Cryptography, A.J. Menezes, éd. P.C. van Oorschot et S.A. Vanstone - CRC Press, 1996. Disponible en ligne : Site thématique de la sécurité des systèmes d'information : site officiel de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information sur la question de la sécurité informatique. Présentation de la cryptographie, des signatures numériques, de la législation française sur le sujet, etc. . . . . . Jean-Guillaume Dumas, Pascal Lafourcade, Patrick Redon, Architectures de sécurité pour internet - 2e éd. Protocoles, standards et déploiement , Dunod 2020. Jean-Guillaume Dumas, Jean-Louis Roch, Sébastien Varrette, Eric Tannier,Théorie des codes - 3e éd. : Compression, cryptage, correction, Dunod 2018. Jean-Guillaume Dumas, Pascal Lafourcade, Etienne Roudeix, Ariane Tichit, Sébastien Varrette, Les NFT en 40 questions: Comprendre les jetons Non Fungible, Dunod 2022. Jean-Guillaume Dumas, Pascal Lafourcade, Ariane Tichit, Sébastien Varrette, Les blockchains en 50 questions - 2éd.: Comprendre le fonctionnement de cette technologie, Dunod 2022. Pascal Lafourcade, Malika More, 25 énigmes ludiques pour s'initier à la cryptographie, Dunod 2021. Articles connexes Liens externes La Cryptogr@phie expliquée!, démonstrations avec des applets Java. ACrypTA, cours, exercices, textes, liens concernant la cryptographie. Ars cryptographica , vulgarisation très complète. Cryptographie, ressources, algorithmes, des ressources sur les algorithmes cryptographiques de dernière génération et sur la cryptographie classique. Cryptographie, du chiffre et des lettres, exposé de François Cayre sur le site Interstices. Handbook of Applied Cryptography, une référence de plus de 800 pages dont l'édition de 1996 peut être téléchargée gratuitement Glossaire de la cryptologie
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Conqu%C3%AAte%20%28roman%29
Conquête (roman)
Conquête (titre original : Conquest) est un roman de science-fiction écrit par Gregory Keyes. Publié aux États-Unis par Del Rey Books en 2001, il a été traduit en français et publié par les éditions Fleuve noir en 2002. Ce roman, se déroulant dans l'univers étendu de Star Wars, est le septième tome de la série Le Nouvel Ordre Jedi, formée de dix-neuf livres, mettant en scène la guerre contre les Yuuzhan Vong. Avec sa suite Renaissance, il compose le sous-cycle appelé L'Aurore de la victoire. Il se déroule vingt-six ans après la bataille de Yavin. Résumé Non content d'avoir détruit tant de planètes, le Maître de Guerre Tsavong Lah demande la tête de tous les Jedi. Terrible danger, surtout pour l'Académie Jedi de Yavin 4. Déjà la Brigade de la Paix - des Guerilleros - atteint le système de Yavin, suivie de près par une flotte Yuuzhang Vong. Luke Skywalker confie à Talon Karrde la direction d'une expédition de secours, mais Anakin Solo pense qu'il sera plus facile de se faire pardonner une initiative que d'en demander la permission ; et il s'élance vers Yavin 4 dans son X-Wing. Pour la confiance en soi, le courage et le don de la Force, il est son rival ; mais quand son amie Tahiri est séparée des autres aspirants Jedi de l'Académie et capturée par les aliens, même Anakin est débordé. Les Yuuzhan Vong ont leur idée sur l'avenir de Tahiri, et ils ne reculeront devant rien pour parvenir à leurs fins. Personnages Le Nouvel Ordre Jedi Vecteur Prime (Vector Prime) – 25 ap. BY La Marée des ténèbres I : Assaut (Dark Tide I: Onslaught) – 25 ap. BY La Marée des ténèbres II : Naufrage (Dark Tide II: Ruin) – 25 ap. BY Les Agents du chaos I : La Colère d'un héros (Agents of Chaos I: Hero's Trial) – 25 ap. BY Les Agents du chaos II : L'Éclipse des Jedi (Agents of Chaos II: Jedi Eclipse) – 25 ap. BY Point d'équilibre (Balance Point) – 26 ap. BY L'Aurore de la victoire I : Conquête (Edge of Victory I: Conquest) – 26 ap. BY L'Aurore de la victoire II : Renaissance (Edge of Victory II: Rebirth) – 26 ap. BY Étoile après étoile (Star by Star) – 27 ap. BY Sombre Voyage (Dark Journey) – 27 ap. BY Derrière les lignes ennemies I : Le Rêve rebelle (Enemy Lines I: Rebel Dream) – 27 ap. BY Derrière les lignes ennemies II : La Résistance rebelle (Enemy Lines II: Rebel Stand) – 27 ap. BY Le Traître (Traitor) – 27 ap. BY La Voie du destin (Destiny's Way) – 28 ap. BY L'Hérétique de la Force I : Les Vestiges de l'Empire (Force Heretic I: Remnant) – 28 ap. BY L'Hérétique de la Force II : Les Réfugiés (Force Heretic II: Refugee) – 28 ap. BY L'Hérétique de la Force III : Réunion (Force Heretic III: Reunion) – 28 ap. BY L'Ultime Prophétie (The Final Prophecy) – 28 ap. BY La Force unifiée (The Unifying Force) – 29 ap. BY Le Nouvel Ordre Jedi en comics La période du Nouvel Ordre Jedi a inspiré deux séries de comics. Une mini-série de quatre numéros racontant les réactions des différents héros à la mort de Chewbacca est parue en 2000 chez Dark Horse. Elle est écrite par Darko Macan et dessinée par un collectif d'artiste. Dans les pays francophone, la série est parue dans le tome trois de la collection La Nouvelle République des éditions Delcourt en 2007. Une autre série de comics prenant place dans la période du Nouvel Ordre Jedi est parue chez Dark Horse entre 2009 et 2011. Les dix-sept chapitres répartis sur trois arcs distincts ont été écrits par Tom Taylor et dessinés par Colin Wilson. Les éditions Delcourt ont traduit l'intégralité de la série dans trois tomes reprenant chacun un arc de la série. Ils ont pour nom : Réfugiés, Rescapés et Vérités. Références Annexes Articles connexes Star Wars Liste des romans Star Wars Liens externes Le Nouvel Ordre Jedi Roman de science-fiction américain Roman américain paru en 2001
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Conseil%20de%20s%C3%A9curit%C3%A9%20des%20Nations%20unies
Conseil de sécurité des Nations unies
Le Conseil de sécurité des Nations unies est l'organe exécutif de l'Organisation des Nations unies (ONU). Il est défini comme ayant selon la Charte des Nations unies et dispose pour cela de pouvoirs spécifiques tels que l'établissement de sanctions internationales et l'intervention militaire. Certaines décisions, appelées résolutions, du Conseil de sécurité ont force exécutoire et . Il se réunit au siège des Nations unies à New York après avoir siégé dans différentes capitales, telles que Paris ou Addis-Abeba. Ses membres doivent y être présents en permanence, du fait que le Conseil peut être réuni à tout moment, notamment en cas de crise exceptionnelle, ce que ne permettait pas la Charte de la Société des Nations. Le Conseil de sécurité est composé de quinze membres : cinq permanents pourvus du droit de veto (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie) et dix élus pour une durée de deux ans (renouvelés par moitié tous les ans). Histoire La première session du Conseil de sécurité s'est tenue le , dans le bâtiment Church House, à Londres. Depuis, les séances du Conseil de sécurité ont lieu au siège de l'ONU, à New York. Il fut, dès l'origine, composé de cinq membres permanents, les États-Unis, l'Union soviétique, le Royaume-Uni, la France et la République de Chine, à la fois, parce que ce sont les principaux vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale, et parce que représentant à ce moment-là la majorité de la population mondiale (en comptant les empires coloniaux), chacun à peu près à égalité. Le jargon onusien utilise les acronymes et pour parler respectivement des 5 membres permanents du Conseil de sécurité (Permanent Five) et des 3 membres permanents occidentaux (États-Unis, France et Royaume-Uni). Lors de l'adoption de la charte, étaient aussi prévus six membres non permanents, nombre porté à dix par un amendement adopté le . La résolution de cet amendement fixa aussi, dans son article 3, le nombre de représentants par zone géographique. La composition permanente du Conseil de sécurité n'a subi qu'une seule modification, au cours de l'année 1971, lorsque l'Assemblée générale a voté, avec une majorité de pays du tiers monde, pour évincer les représentants de la République de Chine (Taïwan) au profit de ceux de la République populaire de Chine. À cette date, par la résolution 2758 de l'Assemblée générale des Nations unies, le gouvernement de la République populaire de Chine prit la place de Taïwan au Conseil de sécurité ainsi que dans toutes les autres instances onusiennes. Ce choix a été fait en raison de la victoire des maoïstes durant la guerre civile chinoise, après laquelle l'ancien gouvernement qui siégeait toujours au Conseil de sécurité se replia sur l'île. N'étant alors plus représentatif de la nation élue au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, il dut abandonner son siège. De telles circonstances ne sont possibles qu'avec l'accord de tous les membres du Conseil de sécurité à l'exception du membre visé, comme l'y autorise l'amendement de l'article 23 de la Charte des Nations unies. Après la dissolution de l'URSS, le président Boris Eltsine informera par lettre le secrétaire général de l’ONU, le , que la Fédération de Russie succède à l’Union soviétique au Conseil de sécurité, décision entérinée par le Conseil en janvier 1992. Éléments clés Rôle L'article 24 de la Charte définit le Conseil de sécurité des Nations unies ainsi : Composition Il est à noter qu'à l'époque, les cinq pays ont été pourvus d'un droit de veto, partageant le statut suivant : puissance géographique puissance démographique puissance diplomatique puissance militaire puissance nucléaire Depuis la création de l'ONU, la majorité des veto au Conseil de sécurité ont été exercés par l'Union soviétique. Entre 1946 et février 2022, sur 210 propositions de résolution bloquées par un veto, 117 ont fait l'objet d'un veto de l'URSS puis de la Russie (dont 13 conjointement avec la Chine) ; 82 des États-Unis (dont 22 avec le Royaume-Uni et/ou la France) ; 29 du Royaume-Uni (dont 24 avec les États-Unis et/ou la France) ; 16 de la France (dont 15 avec les États-Unis et/ou le Royaume-Uni) ; 16 de la Chine (dont 8 avec la Russie), incluant un usage du veto par Taïwan qui occupa le siège de la Chine jusqu'en 1971. En plus de ces cinq membres permanents, le Conseil de sécurité est composé de 10 membres non permanents, non pourvus du droit de veto. La résolution 1991 de l'Assemblée générale des Nations unies (votée le 17 décembre 1963) a fixé leur répartition de la manière suivante : cinq États membres du groupe des États d’Afrique et du groupe des États d’Asie-Pacifique (en général, trois d'Afrique et deux d'Asie-Pacifique) un État membre du groupe des États d’Europe orientale deux États membres du groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes deux États membres du groupe des États d’Europe occidentale et autres États Les membres non permanents ont un mandat de deux ans ; chaque année ils sont renouvelés par moitié par un vote à la majorité des deux tiers de l'Assemblée générale ; les membres sortants ne sont pas immédiatement rééligibles. Les membres non permanents sont : Fonctionnement La présidence du Conseil de sécurité est assurée pendant un mois par chaque membre selon le principe de la présidence tournante, selon l'ordre alphabétique anglais du nom de pays. Le secrétariat général des Nations unies assiste à toutes les séances du Conseil et peut y intervenir, mais ne vote pas. Si un État membre ne faisant pas partie du Conseil est en cause dans une question discutée, il peut assister à ces séances et y intervenir, mais ne vote pas. Si un État membre faisant partie du Conseil est en cause dans une question discutée, il s'abstient de voter. Structure Organes subsidiaires Commission de consolidation de la paix des Nations unies : appuie les efforts de maintien de la paix dans les pays sortants d'un conflit par la mobilisation des acteurs (institutions telles que les gouvernements ou ONG), de ressources et de recommandations stratégiques quant au développement. Comités des sanctions : peut prendre des « mesures coercitives pour maintenir ou rétablir la paix et la sécurité internationales », pouvant aller de la sanction économique à l'intervention militaire. : « œuvre pour renforcer la capacité des États membres à empêcher les actes de terrorisme sur leur sol ainsi qu'au-delà ». Comité 1540 : chargé d'examiner la mise en œuvre par les pays membres de la résolution 1540 relative à la non-prolifération des armes de destruction massive. Il soumet rapports périodiques et, s'il y a lieu, des recommandations au Conseil de Sécurité. Conseil des droits de l'Homme de l'ONU : examine la question des droits de l'Homme tour à tour de tous les pays membres à l'aide de documents fournis par les dits pays et d'organisations indépendantes en vue d'en améliorer le respect. Fonds d'indemnisation des Nations unies : examine les demandes d'indemnisation et verse des indemnités aux victimes koweïtiennes de l'invasion et occupation irakienne durant la première guerre du Golfe. Force de maintien de la paix des Nations unies (Casques bleus) : armée temporaire composée de militaires issus de différents pays membres, ayant pour rôle « le maintien ou rétablissement de la paix et de la sécurité internationales ». Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie : situé à La Haye, est chargé des poursuites et jugements à l'encontre des présumés responsables de violations graves des droits de l'Homme durant les guerres en Croatie, Bosnie-Herzégovine et au Kosovo. Tribunal pénal international pour le Rwanda : siégeant à Arusha, est chargé des poursuites et jugements contre les responsables de violations du droit international (notamment en ce qui concerne les génocides) au Rwanda et dans les États voisins au cours de l'année 1994. Commission de contrôle, de vérification et d'inspection des Nations unies : chargée du désarmement de l'Irak de ses armes de destruction massive et du contrôle fait sur ce pays visant à l'empêcher de se procurer ces mêmes armes à nouveau. Comité 1267 : connu comme le Comité des sanctions contre Al-Qaïda et les talibans. Comités permanents Ils sont aujourd'hui au nombre de trois. Tous les pays du Conseil de Sécurité y participent, ce qui induit un changement régulier des représentants, du fait du renouvellement annuel de la moitié des membres non permanents. Comité d'experts chargé du règlement intérieur Comité d'admission de nouveaux membres Comité du Conseil de Sécurité pour les réunions hors Siège du Conseil Comités spéciaux Groupes de travail Procédures Toute décision du Conseil de sécurité doit être promulguée par un texte voté selon un quorum précis ; on nomme ces textes votés des résolutions. Chaque membre du Conseil de sécurité dispose d'une voix. Il existe deux types de résolutions, celles portant sur des , et les autres. Chacune ont un quorum différent : la première : (article 27, alinéa 2) ; et la deuxième, (article 27, alinéa 3). La condition du deuxième cas sur le est ce qu'on nomme abusivement le , terme qui ne s'applique pas strictement ici : le droit de veto est un droit actif et a posteriori, celui d'invalider un texte adopté. On pourrait plus justement nommer cela « droit de blocage », puisque le mécanisme, passif, permet d'empêcher a priori l'adoption du texte. Un encyclopédiste n'ayant pas pour but de réformer les usages, on reprendra ici le terme usuel de . Les résolutions du Conseil de sécurité sont des décisions à portée obligatoire : l'article 25 de la Charte dispose ainsi : . Un débat actuel concerne l'étendue de la soumission du Conseil de sécurité à l'État de droit et la possibilité d'examiner la légalité de ses décisions. Actuellement, les décisions du Conseil sont limitées à travers trois moyens principaux que sont : l'usage du droit de veto par l'un des membres du Conseil ; le vote d'une motion de censure par l'Assemblée générale (art. 10 de la Charte) ; et l'établissement d'une question préjudicielle à la Cour internationale de justice par l'Assemblée générale. Ce problème a pu être soulevé par certains tribunaux, notamment dans l'affaire Tadić par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (1997), l'affaire de l'attentat de Lockerbie par la Cour internationale de justice (avril 2002), et l'arrêt Kadi de 2008 de la Cour de justice des communautés européennes. Enfin, la crédibilité même du Conseil à l'égard des États est invoquée en tant que limite de fait à son pouvoir. Depuis la création de l'ONU, la majorité des veto au Conseil de sécurité ont été exercés par l'Union soviétique. Entre 1946 et février 2022, sur 210 propositions de résolution bloquées par un veto, 117 ont fait l'objet d'un veto de l'URSS puis de la Russie (dont 13 conjointement avec la Chine) ; 82 des États-Unis (dont 22 avec le Royaume-Uni et/ou la France) ; 29 du Royaume-Uni (dont 24 avec les États-Unis et/ou la France) ; 16 de la France (dont 15 avec les États-Unis et/ou le Royaume-Uni) ; 16 de la Chine (dont 8 avec la Russie), incluant un usage du veto par Taïwan qui occupa le siège de la Chine jusqu'en 1971. Pour plus de la moitié, ces vétos se firent dans la première décennie après la création de l'ONU et dans la décennie 1976-1985 : 83 et 60 respectivement, soit 143 au total. Durant les années 1996-2006, il fut utilisé treize fois seulement, soit moins souvent que dans la précédente décennie qui en compta le moins (1956-65 avec ). Entre 1946 et 2006, on constate une inversion entre les États-Unis et l'URSS (puis la Russie) puisque, dans les trois premières décennies, les premiers ont utilisé ce moyen seulement douze fois (dont aucune fois dans les deux premières), contre pour les seconds, alors que dans les trois dernières décennies les premiers en usèrent , contre neuf fois pour les seconds (dont une seule dans la dernière décennie). Parmi ces vétos, un bon nombre (59) furent des refus d'admission de nouveaux membres, surtout dans les deux premières décennies (membres généralement admis ultérieurement) et surtout par l'URSS. Plus de 50 États Membres des Nations Unies n’ont jamais été membres du Conseil de sécurité. Tout État Membre des Nations Unies qui n’est pas membre du Conseil de sécurité peut être convié à participer, sans droit de vote, à la discussion de toute question soumise au Conseil lorsque celui-ci estime que les intérêts de ce Membre sont particulièrement affectés. Tout État, qu’il soit Membre des Nations Unies ou non, s’il est partie à un différend examiné par le Conseil de sécurité, peut être convié à participer, sans droit de vote, aux discussions relatives à ce différend; le Conseil détermine les conditions qu’il estime justes de mettre à la participation d’un État qui n’est pas membre de l’Organisation." Problèmes et dysfonctionnements Membres Membres permanents La vague de décolonisations, de la fin des années 1940 au milieu des années 1960, la progression démographique de l'Asie, de l'Afrique et de l'Amérique latine, la stagnation parallèle de l'Union soviétique (et de la CEI) et son éclatement, la stagnation de la Russie, la France et du Royaume-Uni, font qu'aujourd'hui, même avec les de Chinois, ces membres permanents ne représentent en 2006 que 30 % de la population mondiale, dont 20 % pour la seule Chine, contre plus de 50 % en 1945, dont moins de 15 % pour la Chine. Cette situation explique pourquoi une large partie des États membres, depuis les années 1970 surtout, conteste, sinon l'existence même des membres permanents, du moins le choix de ceux actuels ou le nombre de membres permanents, voire de non permanents. C'est ainsi que des pays comme l'Afrique du Sud, l'Algérie, l'Allemagne, le Brésil, l'Égypte, l'Inde, l'Indonésie, le Japon, le Nigeria ou l'Italie souhaitent devenir membres permanents. Une autre source de problème est la clause sur le , qui empêche régulièrement l'adoption de résolutions répondant pourtant aux critères exposés dans les chapitres VI et VII, parce qu'un ou plusieurs membres permanents désirent, pour des raisons diverses, que les questions posées ne soient pas réglées au niveau du Conseil de sécurité, notamment quand ces résolutions proposent des mécanismes coercitifs (embargos, blocus) ou des interventions directes de forces sous mandat de l'ONU. Cela est le cas avec l'attaque d'Israël sur le Liban, le non-respect de ses engagements en matière nucléaire de l'Iran, l'essai d'une bombe nucléaire par la Corée du Nord, ou dans le cadre de la guerre civile syrienne : dans chacun de ces cas, l'un des membres permanents a bloqué l'adoption d'une résolution coercitive, y compris quand une précédente résolution avait posé une date butoir après laquelle ce type de mesures devait être prise. Membres non permanents La question de la représentativité des membres non permanents et de leur nombre est récurrente depuis les années 1960. L'amendement à la Charte de décembre 1963 visait précisément à corriger cela en faisant passer leur nombre de six à dix et en fixant des quotas par zones. Mais depuis, la bascule démographique et les changements géopolitiques font que certaines régions sont sous-représentées. Le groupe , par exemple, représente 65 % de la population, hors membres permanents, pour 50 % des sièges, alors que l'Amérique latine représente 10 % de la population et 20 % des membres. Plusieurs propositions ont été faites ces trois dernières décennies, dont certaines sont exposées ci-après. Autre problème récurrent, la concurrence pour les sièges non permanents qui entraîne quelquefois de sévères blocages. On a le cas notable, en 1979, des de scrutin qui ne parvinrent pas à départager Cuba, soutenue par le bloc de l'Est et la Colombie soutenue par l'Occident. C'est finalement le Mexique, plus , qui fut élu. En 2006, on a retrouvé un problème similaire, cette fois entre un candidat réputé (le Guatemala) contre un candidat réputé (le Venezuela). Après de scrutin, au 2 novembre 2006, ni le Guatemala ni le Venezuela n'avaient réussi à obtenir les nécessaires (deux tiers des votants à l'Assemblée générale qui compte membres). C'est finalement au profit du Panama, candidat de consensus, que les deux pays se retireront. Le 7 novembre 2006, le Panama est élu membre non permanent au Conseil de sécurité pour deux ans, représentant le groupe des pays d'Amérique latine et des Caraïbes. Il a recueilli au de scrutin. Résolutions L'activité du Conseil de sécurité a notablement augmenté depuis la fin de la guerre froide. En effet, il s'était réuni fois entre 1946 et 1989, adoptant , soit moins d'une quinzaine par an, alors que pour la seule décennie 1990-2000, il se réunit fois, adoptant , soit environ 64 par an. Par ailleurs, lors des années du Conseil, celui-ci adopta sous le chapitre VII de la Charte ; en 1993, il en adoptait autant chaque année. Adoption Le principal problème est lié à la situation des membres permanents. Le fait qu'un seul peut empêcher l'adoption d'une résolution, même dans le cas où les quatorze autres membres y sont favorables, induit trois phénomènes qui entravent le bon fonctionnement du Conseil de sécurité : Le blocage complet d'une résolution (veto), qui a été très important durant les premières décennies de l'ONU, alors en pleine guerre froide ; Les négociations infinies qui retardent l'adoption d'une résolution, aboutissent régulièrement à des textes beaucoup moins contraignants que ne le requerrait la situation et arrivent souvent après le plus grave de la crise discutée (on en a eu l'exemple avec le Rwanda en 1994, et on l'a de nouveau avec le Darfour en 2006) ; Les résolutions comminatoires avec date butoir, qui ne sont pas suivies d'une résolution exécutoire après cette date, ou du moins, pas selon les modalités prévues par la précédente résolution (cf. pour 2006, les cas évoqués de l'Iran, d'Israël et de la Corée). Toujours lié au statut des membres permanents, mais aussi au manque de volonté, tant de l'ensemble (ou d'une majorité) des membres du Conseil de sécurité que de l'Assemblée générale, il arrive très souvent que des résolutions restent pendantes sur une durée importante, parfois au-delà d'un point où elles deviennent inexécutables. Le cas le plus significatif est celui de la , terme qui désigne habituellement les divers conflits inter- ou intra-étatiques (et les situations liées) concernant les pays voisins d'Israël, que ce soit avec ce pays ou entre eux : Israël même, l'Égypte, le Liban, la Syrie, la partie palestinienne de l'ancienne Palestine mandataire et, moindrement, la Jordanie et l'Irak. C'est le sujet qui a donné lieu, depuis 1948, au plus grand nombre de résolutions : 255 sur (au ), soit environ une sur sept, et une moyenne de quatre par an. La du . Entre-temps, plus de 100 résolutions sont passées, dont au moins trois demandant la même chose. Cas inverse : en 1975 et 1976, plusieurs résolutions ont soulevé la question du Timor oriental ; dans la dernière, en date du , et se conclut par ces mots : . La résolution suivante sur la question est votée… le . Entre-temps, l'Indonésie avait annexé de fait le Timor oriental et en avait fait sa . Exécution Outre le fait que certaines résolutions comminatoires ne résultent pas d'une résolution exécutoire, de nombreuses résolutions de cet ordre sont en fait inexécutées, ou incomplètement exécutées, parce que les États membres refusent de prêter les moyens humains, matériels et financiers suffisants pour leur exécution, ou parce que la situation a été mal évaluée et que la mission entreprise est interrompue avant que les objectifs soient réalisés. Le cas emblématique de ces deux situations est celui de la crise somalienne de 1991 (qui est encore en cours en 2016). En mai 1992, une mission d'interposition est envoyée, mais avec des moyens humains et matériels très en dessous de ce qui est nécessaire dans un cas comme celui-ci, une guerre civile généralisée opposant au moins cinq factions et touchant l'ensemble du territoire : moins de et un appui logistique presque inexistant. En décembre, sous la pression des États-Unis, le Conseil de sécurité décide de mettre en place une mission plus adaptée, avec le déploiement à terme de quelque et d'un soutien logistique ad hoc. Quelques mois plus tard, la nouvelle administration des États-Unis en place depuis janvier 1993 décide de réduire considérablement son appui et retire une grande partie de ses troupes, qui formaient l'essentiel de la mission, et de ses moyens, et en mai 1993, la réussite initiale de la mission devient l'instrument de son échec : les factions tournent à leur profit l'amélioration des infrastructures réalisée par les troupes de l'ONU, et commencent même à attaquer celles encore sur place. Les États-Unis changent alors de nouveau de tactique et décident de redéployer des troupes, mais cette fois en dehors de la responsabilité de l'ONU, pour , ce qui a pour résultat de détruire les infrastructures reconstruites, de toucher en priorité les civils somaliens et de réinstaller la famine dans les zones les moins accessibles. La mission continuera jusqu'en mars 1995, sans résultat autre que d'avoir permis, pendant ce , le réarmement des factions, et après son départ la guerre civile reprendra au point où elle en était trois ans auparavant. Cela illustre une des grandes faiblesses de l'ONU : elle ne dispose pas d'un corps d'intervention et d'un état-major autonomes, ce qui était pourtant prévu dans la Charte de 1945 (articles 45 à 47). Propositions de réforme du Conseil de sécurité Réforme de la composition Un sujet ancien Un groupe de travail, créé en 1993, a proposé en 1996 d’inclure cinq nouveaux membres permanents, comprenant l’Allemagne, le Japon et trois nations du tiers monde, et suggéré de créer quatre autres sièges de membres non permanents dans le but d’accroître la représentativité du Conseil ; le président français Jacques Chirac s’y était déclaré favorable dans un article du quotidien français Le Monde, le . En 1997, les États-Unis recommandèrent cinq nouveaux sièges permanents avec un système de rotation et le souci que le Conseil ne dépasse pas vingt membres pour rester efficace. La position de la France La France est favorable à une réforme du Conseil de sécurité des Nations unies, qui se traduirait principalement par son élargissement. « Je souhaite faire avancer la réforme du Conseil de sécurité pour permettre à de nouveaux membres permanents comme non permanents d’y siéger », a déclaré François Hollande le lors de la Conférence des Ambassadeurs. Il s'agit, pour la France, que cette structure centrale de l'ONU « s'adapte aux réalités du siècle », c'est-à-dire en prenant en compte l'émergence de nouvelles grandes puissances sur la scène internationale et la fin de l'affrontement idéologique entre les deux blocs de la guerre froide. La France soutient les candidatures de l'Allemagne, du Brésil, de l'Inde et du Japon à un poste de membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies. Elle souhaite également une meilleure représentativité de l'Afrique, « notamment parmi les membres permanents ». Sans se positionner, elle propose enfin de discuter de l'hypothèse de la présence d'un pays arabe au Conseil comme membre permanent. Le choix de Kofi Annan Pour sa part, le septième secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, soutient un plan comprenant l'ajout de six nouveaux membres permanents. Outre les quatre pays proposés par la France, il s'agirait d'attribuer deux sièges à l'Afrique. Les États pouvant y prétendre pourraient être l'Afrique du Sud, pays le plus prospère du continent, et l'Égypte, qui représenterait alors les pays musulmans et le monde arabe. On se retrouverait ainsi avec vingt-et-un membres dont onze permanents couvrant l'ensemble des continents et des grandes religions. Antagonismes régionaux Organe principal de l'ONU, le Conseil de sécurité est incontournable. C'est lui qui porte la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationale. Les pays qui y siègent, en permanence ou non, en tirent une capacité d'influence et ont, par conséquent, un poids politique particulier. Sur le plan diplomatique, l'hypothèse d'un élargissement entraîne donc des rivalités régionales. Dans le cas du scénario français, la perspective de voir l'Inde devenir un membre permanent se heurte à des réticences pakistanaises. Idem en Europe, avec la candidature allemande qui pourrait froisser l'Italie ou l'Espagne. En Asie, le Japon aura à composer avec les réserves de la Chine et de la Corée du Sud. Enfin, le Brésil fera face au mécontentement argentin et mexicain. Concernant le plan soutenu par Kofi Annan, c'est le Nigeria ou l'Algérie qui pourrait donner de la voix pour contester les sièges égyptien et sud-africain. Réforme du droit de veto L’ancien ministre français de la Défense Paul Quilès proposait en 2000 de restreindre le veto aux questions de recours à la force, et d’obliger à motiver sa mise en œuvre pour remédier à l’immobilisme. Au moment des exactions en Syrie, en 2012, le secrétaire général d'Amnesty International Salil Shetty a déclaré qu'. Réforme du régime des sanctions économiques Celles-ci sont limitées dans le temps depuis 2000 ; on est passé ainsi d’une logique punitive à une logique incitative. Des obstacles importants demeurent pour une réforme en profondeur du Conseil de sécurité. La procédure de révision de la charte est en effet très contraignante : elle est prévue par l'article 109 de la Charte. Un vote à la majorité des deux tiers de l’Assemblée générale des Nations unies est nécessaire afin de réunir une Conférence générale des membres des Nations unies. La conférence recommande des modifications de la Charte qui entreront en vigueur lorsque 2/3 des États membres les auront ratifiées, conformément à leur droit interne, les cinq membres permanents compris. Lieu de réunions Le conseil de sécurité se réunit dans une salle dédiée à ses activités qui se trouve au 2ème étage du siège des Nations unies. La salle a été partiellement financée par le gouvernement de Norvège. Elle a été conçue par l'architecte Arnstein Arneberg, un ami du secrétaire général de l'époque Trygve Lie. Une table circulaire se trouve au centre de la pièce. Les chaises qui l'entourent ont été conçues par Finn Nilsson. A l'est, surplombant la table du conseil se trouve une peinture Per Krohg encadrée de fenêtres donnant sur l'East River (souvent occultées par des rideaux). De 1984 à 2021, à l'entrée du conseil se trouvait une tapisserie reproduisant le tableau Guernica de Picasso. Cette œuvre avait été commandée en 1955 par Nelson Rockefeller. Sa famille l'a récupérée en 2021. Dans la fiction La salle du conseil a servi au tournage de plusieurs films, parmi lesquels L'Interprète de Sydney Pollack (2005), Che de Steven Soderbergh (2008), Quai d'Orsay de Bertrand Tavernier (2014) ainsi que dans les séries télévisées Ugly Betty et New York, police judiciaire. En 2014, la Russie met son veto au tournage de House of Cards dans cette enceinte. Notes et références Annexes Articles connexes Composition du Conseil de sécurité des Nations unies. Fonctionnement du Conseil de sécurité des Nations unies. Résolution du Conseil de sécurité des Nations unies. Liste des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies. Liste des membres non permanents du Conseil de sécurité des Nations unies. Liste des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies par pays. Défense communautaire. Conseil de paix et de sécurité. Groupe des quatre Bibliographie Jean-Marc de La Sablière, Le conseil de sécurité des Nations unies, ambitions et limites, éditions Larmier, 2015 Liens externes Chapitre 5 de la Charte de l'ONU sur le site de l'ONU. Organes subsidiaires référencés sur le site de l'ONU. Organisation des Nations unies Défense et sécurité Guerre froide
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Carl%20Sagan
Carl Sagan
Carl Sagan (), né le à Brooklyn (New York) et mort le à Seattle (Washington), est un scientifique et astronome américain. Il est l'un des fondateurs de l'exobiologie, et a soutenu le programme SETI de recherche d'intelligence extraterrestre. Il a réalisé la série documentaire de vulgarisation scientifique Cosmos, diffusée à la télévision sur plusieurs continents. Il est aussi connu pour son militantisme en matière de scepticisme scientifique. Biographie Jeunesse et formation Issu d'une famille famille juive immigrée d'Europe orientale, il naît à Bensonhurst un quartier de Brooklyn, le 9 novembre 1934. Son père, Samuel Sagan, est un ouvrier couturier originaire de Kamianets-Podilskyï, une ville située alors dans une région de l'Empire russe rattachée par la suite à l'Ukraine. Sa mère, Rachel Molly Gruber, était une femme au foyer new-yorkaise. Le prénom de Carl lui est donné en l'honneur de la mère biologique de Rachel, Chaiya Clara, qui était selon les mots de Sagan , étant décédée en mettant au monde son deuxième enfant. Le père de Rachel s'était alors remarié à une femme prénommée Rose. Selon Carol, la sœur de Carl, . La famille vivait dans un modeste appartement de Bensonhurst, tout près de l'océan. Ils étaient membres de la communauté des Juifs réformés, le plus liberal des quatre principaux groupes du judaïsme nord-américain. Carl et sa sœur s'accordent à dire que leur père n'était pas spécialement religieux, mais que leur mère . Au plus profond de la Grande Dépression, son père travaille comme ouvreur de théâtre. Selon son biographe Keay Davidson, la de Sagan est le résultat de sa relation étroite avec ses deux parents, qui étaient à bien des égards . Sagan fait remonter ses pulsions analytiques à sa mère, une femme qui dans son enfance avait vécu dans l'extrême pauvreté à New York pendant la Première Guerre mondiale et les années 1920. Elle avait dans sa jeunesse, nourri ses propres ambitions intellectuelles, mais elles avaient été frustrées par les restrictions sociales : sa pauvreté, son statut de femme, d'épouse, et de juive. Davidson note qu'elle a donc . Cependant, il affirme que son sens de l'émerveillement lui vient de son père, qui, pendant son temps libre, donnait des pommes aux pauvres ou aidait à apaiser les tensions entre les travailleurs et les patrons dans l'industrie du vêtement à New York. Impressionné par les capacités intellectuelles de Carl, il accepte la curiosité de son fils sans objections, la considérant comme faisant partie de sa croissance. Dans ses derniers écrits, Sagan s'inspirera souvent de ses souvenirs d'enfance pour illustrer des points scientifiques, comme dans son livre Shadows of Forgotten Ancestors (l'Ombre des ancêtres oubliés). Sagan y décrit l'influence de ses parents sur sa pensée ultérieure : L'un des moments les plus marquants de son enfance est celui où ses parents l'emmènent à l'Exposition universelle de New York de 1939, alors qu'il n'a que quatre ans. Cette visite marque un tournant dans sa vie. Il se souviendra plus tard de la carte mobile de l'exposition America of Tomorrow : . Mais il conserve aussi les souvenirs d'autres démonstrations : comment une lampe de poche éclairant une cellule photoélectrique créait un crépitement et comment le son d'un diapason devenait une onde sur un oscilloscope. Le jeune Sagan est également témoin de la naissance de la technologie médiatique du futur, celle qui allait remplacer la radio : la télévision. Il écrit à ce sujet : Il assiste également à l'un des événements les plus médiatisés de la foire, l'enterrement d'une capsule temporelle à Flushing Meadows, qui contenait des souvenirs des années 1930 devant être récupérés par les descendants de la Terre dans un futur millénaire. , écrit Davidson. À l'âge adulte, Sagan et ses collègues allaient créer des capsules temporelles similaires - des capsules qui seraient envoyées dans la galaxie : la Plaque de Pioneer et le Voyager Golden Record, qui étaient tous des retombées des souvenirs de Sagan de l'Exposition universelle. Pendant la deuxième Guerre mondiale la famille de Carl s'inquiète du sort de sa branche européene. Cependant, Sagan ignorait les détails de la guerre en cours. Il écrit : . Sa sœur, Carol, déclare que leur mère . Le livre de Sagan, (1996) reprend ses souvenirs de cette période conflictuelle, où sa famille devait faire face aux réalités de la guerre en Europe tout en essayant d'empêcher qu'elle ne sape son esprit optimiste. Dès sa tendre enfance, il s'abreuve de livres scientifiques, se passionne pour l'astronomie et, selon ses propres dires, se . Dans les années 1950, il commence à s'intéresser à l'origine de la vie, une préoccupation qui ne l'abandonnera plus. Après des études secondaires à Rahway, achevées en 1951, Sagan, alors âgé de 17 ans, s'inscrit à l'Université de Chicago, l'un des seuls établissements américains d'enseignement supérieur acceptant des jeunes de moins de 18 ans. Le chancelier de l'université, Robert Hutchins, entendait faire de son université une « méritocratie », et, pour cette raison, n'avait pas d'égard pour l'âge des impétrants. D'ailleurs, il s'était assuré la collaboration des plus grands scientifiques de l'après-guerre, dont Enrico Fermi et Edward Teller, mettant à leur disposition l'observatoire Yerkes. Au cours de ses années de licence, Sagan travaille dans le laboratoire du généticien H. J. Muller et consacre son mémoire aux origines de la vie, sous la direction du physico-chimiste Harold Clayton Urey. Sagan adhère à la Ryerson Astronomical Society, obtient son Baccalauréat ès lettres en 1954, sa licence ès sciences (1955) et sa maîtrise de physique (1956), puis soutient sa thèse de doctorat, consacrée à l'« étude physique des planètes, en 1960. Il passe ses mois d'été avec l'astronome Gerard Kuiper, le physicien George Gamow et le chimiste Melvin Calvin. Le titre de sa thèse témoigne de l'influence de Kuiper qui, tout au long des années 1950, avait été président de la commission « Étude des conditions physiques sur les Planètes et Satellites » de l'Union astronomique internationale. En 1958, les deux hommes travaillent sur un dossier classé secret défense, le « Projet A119 » de l'US Air Force, visant à faire exploser une bombe atomique sur la Lune. carrière universitaire Carl Sagan devient professeur puis directeur de laboratoire à l'Université Cornell, contribuant à la plupart des missions automatiques d'exploration spatiale du système solaire. Il est ainsi sollicité pour créer un message inaltérable et universel, qui pourrait être compris par une intelligence extraterrestre ; ce message qu'il conçoit est gravé sur une plaque et apposé sur les deux sondes Pioneer. Plus tard, il participe également à la création du contenu du disque des sondes Voyager. Il est également connu pour avoir co-rédigé un article annonçant les dangers de l'hiver nucléaire. Pendant la première guerre du Golfe, Sagan prédit que la fumée engendrée par les incendies des puits de pétrole du Koweit, allumés par les forces militaires irakiennes pour couvrir leur retraite, entraînera des conséquences proches de l'hiver nucléaire si on les laisse brûler pendant des mois (le problème était qu'on manquait d'équipes pour les éteindre plus rapidement). Au cours d'un débat, Fred Singer prédit qu'au contraire les fumées ne dépasseront pas et que les vents et les pluies les dissiperont en quelques jours. Finalement, aussi bien l'hypothèse de Sagan que celle de Singer se sont révélées incorrectes : les fumées des incendies se sont élevées beaucoup plus haut que ce qu'avait annoncé Singer (près de ) et ont perduré pendant près d'un mois, mais bien qu'elles aient absorbé 75 à 80 % des radiations solaires dans le golfe Persique, elles n'ont eu qu'un effet négligeable sur le climat mondial. Le vulgarisateur scientifique Sagan est surtout connu du grand public pour ses œuvres de vulgarisation scientifique. Il a écrit et raconté la série de documentaires télévisés Cosmos (treize épisodes vus par lors de leur diffusion initiale) dans laquelle il développe, entre autres, un calendrier cosmique. Celui-ci est souvent repris par la suite dans plusieurs livres et documentaires de vulgarisation de l'astronomie. Il fonde en 1980 The Planetary Society, une organisation à but non lucratif qui participe — et en est parfois l'initiatrice — à plusieurs projets de recherche en astronomie et astronautique. Il est l'auteur de plusieurs livres de vulgarisation, dont Cosmos, tiré de la série, et Un point bleu pâle, sur la place de l'Humain et de la Terre dans l'Univers. Il a aussi écrit un roman, Contact, publié en 1985, centré sur le programme SETI et l'hypothèse d'une réception d'un signal d'origine extraterrestre, dont l'adaptation au cinéma est sortie en 1997 (soit quelques mois après sa mort). Ce livre a reçu le prix Locus du meilleur premier roman en 1986. Sagan est l'un des pères fondateurs d'un des groupes sceptiques nord-américains, le , qui considère qu'aucune preuve de l'existence du paranormal n'a été apportée à ce jour. Si son ouvrage est ouvert à la possibilité que l'hypothèse extraterrestre puisse expliquer le phénomène OVNI, il devient de plus en plus sceptique, au fur et à mesure qu'il vieillit, vis-à-vis des prétentions de l'ufologie (voir à ce sujet le modèle sociopsychologique du phénomène ovni). Il critique énormément l'ufologie dans son dernier ouvrage, , considéré comme un classique du scepticisme scientifique. En 1994, il attaque Apple pour avoir nommé le projet de développement du « Carl Sagan ». Il est débouté par les juges, néanmoins Apple décide de renommer le projet en « BHA », pour « Butthead Astronome » (« Astronome stupide » en français). Atteint depuis longtemps de myélodysplasie, Carl Sagan meurt d'une pneumonie le à l'âge de . Distinctions et hommages L'astéroïde (2709) Sagan, découvert en 1982, a été nommé en son honneur. Le a également été nommé en son honneur. En 1998, il est récipiendaire à titre posthume du prix Gerard-P.-Kuiper. En 2008, le compositeur Benn Jordan rend hommage à Carl Sagan en dédiant son album Pale Blue Dot En 2014, Neil deGrasse Tyson rend hommage à Carl Sagan, en relatant son parcours et la façon dont il l'a encouragé à devenir un scientifique, dans le premier épisode de Cosmos : Une odyssée à travers l'univers, série documentaire créée sur le modèle de Cosmos. Le visage de Carl Sagan est visible sur une montagne d'une planète fictive dans le jeu Kerbal Space Program. En février 2015, le groupe de metal symphonique Nightwish lui dédie une chanson intitulée Sagan. En mai 2018, le groupe Matt Hollywood & The Bad Feelings lui rend hommage dans la chanson Carl Sagan. Dans la saison 2 de Young Sheldon, dérivée de The Big Bang Theory, le jeune Sheldon Cooper se déguise en Carl Sagan pour la fête d'Halloween (diffusion originale en 2018). En avril 2020, le groupe Nightwish cite à nouveau Carl Sagan, notamment sa description de la photographie Un point bleu pâle, dans « Ad Astra », le dernier mouvement de la chanson All the Works of Nature Which Adorn the World de l’album Human. :II: Nature.. En 2021, la pièce de théâtre Dans le nuage de Maxime Carbonneau et Laurence Dauphinais s'inspire de l'aventure du comité du Voyager Golden Record où le personnage de Carl Sagan est interprété par Robin-Joël Cool. La sonde Phoenix, qui a quitté la Terre le , a emporté à son bord un message audio de Carl Sagan destiné aux futurs colons de la planète Mars. La sonde s'est posée sur Mars en . Le message de Carl Sagan est inclus au mini-CD , un projet de la , qui contient des romans et des nouvelles de science-fiction à propos de la planète rouge. Publications (sic) avec Thornton Page (1972, , puis Barles & Noble 1996) — Livre tiré des déclarations préparées lors du Symposium sur les OVNIs de l'AAAS les 26 et à Boston (Massachusetts), où Sagan développe le chapitre consacré à l'HET et aux autres hypothèses pour expliquer les phénomènes attribués à des OVNIs . , 1977, ou Les Dragons de l'Éden, 1980, (anglais) ou (français). Cosmos, 1981, (anglais) ou (français). . (en collaboration avec Ann Druyan), 1993, ou . , , , New York . ou Le froid et les ténèbres: le monde après une guerre atomique (en collaboration avec P. R. Ehrlich, D. Kennedy et W. Orr. Roberts), 1985, ou . Comète (en collaboration avec Ann Druyan), 1985, Édition Calmann-Lévy). L'Hiver Nucléaire (en collaboration avec ), 1991. Contact, 1985 (anglais) ou (français) — Roman qui donna lieu à l'adaptation cinématographique Contact de Robert Zemeckis avec Jodie Foster dans le rôle principal. . Bibliographie Notes et références Notes Références Voir aussi Articles connexes Scepticisme scientifique Modèle sociopsychologique du phénomène ovni Calendrier cosmique de Carl Sagan Un point bleu pâle Carl Sagan Memorial Award Médaille Carl-Sagan Liens externes La saga des sondes Voyager Conférencier Astronome américain du XXe siècle Philosophe agnostique Vulgarisateur scientifique Modèle sociopsychologique du phénomène ovni Scepticisme scientifique Écrivain américain de science-fiction Lauréat du prix Hugo Lauréat du prix Locus du meilleur premier roman Lauréat du prix Solstice Récipiendaire de la médaille du service public distingué de la NASA Scientifique concepteur d'une mission spatiale Planétologue Exobiologiste Récipiendaire du prix Gerard-P.-Kuiper Humaniste de l'Année Professeur à l'université Cornell Étudiant de l'université de Chicago Personnalité américaine née d'un parent ukrainien Naissance en novembre 1934 Naissance à Brooklyn Décès en décembre 1996 Décès à 62 ans Décès à Seattle Mort d'une pneumonie
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Cryptographie%20sym%C3%A9trique
Cryptographie symétrique
La cryptographie symétrique, également dite à clé secrète (par opposition à la cryptographie asymétrique), est la plus ancienne forme de chiffrement. Elle permet à la fois de chiffrer et de déchiffrer des messages à l'aide d'un même mot clé. On a des traces de son utilisation par les Égyptiens vers 2000 av. J.-C. Plus proche de nous, on peut citer le chiffre de Jules César, dont le ROT13 est une variante. Clé et sécurité L'un des concepts fondamentaux de la cryptographie symétrique est la clé. Une clé est une donnée qui (traitée par un algorithme) permet de chiffrer et de déchiffrer un message. Toutes les méthodes de chiffrement n'utilisent pas de clé. Le ROT13, par exemple, n'a pas de clé. Quiconque découvre qu'un message a été codé avec cet algorithme peut le déchiffrer sans autre information. Une fois l'algorithme découvert, tous les messages chiffrés par lui deviennent lisibles. Si l'on modifiait le ROT13 en rendant le décalage variable, alors la valeur de ce décalage deviendrait une clé, car il ne serait plus possible de chiffrer et déchiffrer sans elle. L'ensemble des clés possibles comporterait alors 25 décalages ( si l'on considère le décalage nul). Cet exemple montre le rôle et l'importance de la clé dans un algorithme de chiffrement ; et les restrictions qu'elle implique. Auguste Kerckhoffs (La Cryptographie militaire, 1883) énonce le principe de Kerckhoffs : pour être sûr, l'algorithme doit pouvoir être divulgué. En outre, il faut aussi que la clé puisse prendre suffisamment de valeurs pour qu'une attaque exhaustive — essai systématique de toutes les clés — soit beaucoup trop longue pour être menée à bien. Cela s'appelle la sécurité calculatoire. Cette sécurité calculatoire s'altère avec le progrès technique, et la puissance croissante des moyens de calcul la fait reculer constamment. Exemple : le DES, devenu obsolète à cause du trop petit nombre de clés qu'il peut utiliser (pourtant 256). Actuellement, 280 est un strict minimum. À titre indicatif, l'algorithme AES, dernier standard d'algorithme symétrique choisi par l'institut de standardisation américain NIST en , utilise des clés dont la taille est, pour l'une de ses versions, de , autrement dit il y en a 2128. Pour donner un ordre de grandeur sur ce nombre, cela fait environ possibles ; l'âge de l'univers étant de 1010 années, si on suppose qu'il est possible de tester de clés par seconde (soit par an), il faudra encore plus d'un milliard de fois l'âge de l'univers. Dans un tel cas, on pourrait raisonnablement penser que notre algorithme est sûr, du moins tant qu'il n'y a pas de meilleure attaque que celle par force brute. Cette notion de sécurité calculatoire pose la question de la sécurité absolue. On sait depuis Claude Shannon et son article (1949) que le chiffrement de Gilbert Vernam qui consiste à ajouter au message en clair une clé de la même longueur (voir XOR) est parfaitement sûr. C'est le seul pour lequel nous soyons capables de prouver une telle chose. L'inconvénient est que pour chiffrer un message de , il faut au préalable avoir échangé une clé de avec le destinataire du message, et cela par une voie absolument sûre, sinon chiffrer devient inutile. Très peu de cas nécessitent un tel système, mais c'était toutefois le système utilisé pour le Téléphone rouge entre le Kremlin et la Maison-Blanche. Petite taxinomie du chiffrement symétrique classique Jusqu'aux communications numériques, les systèmes utilisaient l'alphabet et combinaient substitutions — les symboles sont changés mais restent à leur place — et transpositions — les symboles ne sont pas modifiés mais changent de place. La substitution est dite monoalphabétique quand l'algorithme de codage n'utilise aucun autre paramètre que la lettre à coder, de sorte qu'une lettre est toujours remplacée par la même lettre (relation 1→1). C'est le cas d'un algorithme à décalage simple. Quand l'algorithme de codage utilise un ou plusieurs autres paramètres (ex : sa position dans le message), chaque lettre à coder peut alors être remplacée par plusieurs lettres différentes selon les cas (relation 1→n). On parle alors de substitution polyalphabétique — e.g. le chiffre de Vigenère, Enigma. La substitution peut utiliser la méthode du décalage, où chaque lettre est transformée en la lettre plus loin dans l'alphabet, en rebouclant, c’est-à-dire la lettre suivant 'z' est 'a'. On parle de décalage simple — est également connu sous le nom de chiffre de Jules César- quand le décalage est identique pour toutes les lettres du message. Avec le chiffre de Blaise de Vigenère, on applique un nombre quelconque n de décalages, le premier décalage est utilisé pour chiffrer la lettre numéro 1, puis la 1+n, 1+2n, … le second décalage pour la lettre numéro 2, 2+n, 2+2n, … Usuellement, la valeur de ces décalages est donnée par un mot de longueur n dont la i lettre donne la valeur du i décalage. Clarifions par un exemple. Message clair : wikipedia Mot clé : crypto Message chiffre : yzixisfzy Un 'a' dans le mot clé correspond à un décalage de 0, un 'b' à un décalage de 1, etc. Dans notre exemple, la clé a , donc les lettres 1 ('w') et 7 ('d') sont chiffrées par le même décalage, à savoir 2. La machine Enigma utilisée par les Allemands durant la Seconde Guerre mondiale est également basée sur les substitutions, mais avec un mécanisme beaucoup plus sophistiqué. Une autre forme de la substitution est le dictionnaire : au lieu de changer les symboles du message un à un, ce sont des mots entiers que l'on remplace. Pour les transpositions on modifie l'ordre des symboles du texte clair. Une technique consiste à se donner un mot clé, à écrire le message sous ce mot clé et à lire le texte en colonne, par ordre alphabétique. Message : wikipediaestuneencyclopedielibre Mot clé : crypto on écrit sous wikipe le mot clé diaest uneenc yclope dielib re**** lettre du mot clé (ordre alphabétique) coprty on ordonne les weiipk colonnes dteisa ucenne yeocpl dbliie r**e** Message chiffré : wduydr etceb* ieeol* iincie psnpi* kaele* Les astérisques sont ajoutés pour le déchiffrement et les espaces dans le message chiffré uniquement pour la lisibilité. Le message, s'il était par exemple envoyé à un destinataire qui connaît le mot clé, serait le suivant : Message chiffré : wduydretceb*ieeol*iinciepsnpi*kaele* Techniques modernes Depuis l'avènement du numérique, les paradigmes du chiffrement symétrique ont bien changé. D'une part, la discipline s'est formalisée, même si la conception de système de chiffrement garde inévitablement un aspect artisanal. En effet dans ce domaine, la seule chose que l'on sache prouver est la résistance face à des types d'attaques connues. D'autre part, la forme du texte chiffré ayant changé, les méthodes ont suivi. Les algorithmes modernes chiffrent des suites de bits. On distingue deux types d'algorithmes, les algorithmes en blocs, qui prennent  bits en entrée et en ressortent , et les algorithmes à flots, qui chiffrent bit par bit sur le modèle du chiffre de Vernam. Dans ce dernier cas, l'algorithme engendre une suite de bits qui est ajouté (cf. XOR) à la suite binaire à chiffrer. Les techniques utilisées pour générer la suite que l'on ajoute -- appelée la suite chiffrante -- sont diverses. Elles peuvent utiliser des registres à décalage à rétroaction linéaire, composés de façon non linéaire (par exemple A5/1 ou E0, mais pas RC4 qui est ou a été très répandu) ... ou utiliser un chiffrement par bloc en mode avec un mode opératoire adapté. La seconde famille d'algorithmes, ceux en blocs, est en général construite sur un modèle itératif. Ce modèle utilise une fonction qui prend une clé et un message de  bits. C'est cette fonction qui est itérée un certain nombre de fois, on parle de nombre de tours. À chaque tour, la clé utilisée est changée et le message que l'on chiffre est le résultat de l'itération précédente. ; ; … ; Les clés utilisées sont déduites d'une clé maître qui est la quantité secrète que doivent partager émetteur et destinataire. L'algorithme générant ces clés à partir de est appelé l'algorithme de cadencement de clés. Pour qu'un tel système puisse fonctionner, la fonction utilisée doit être injective par rapport à pour un fixé, c'est-à-dire qu'il faut pour toute clé et message pouvoir recalculer à partir de , autrement le déchiffrement n'est pas possible et par conséquent on ne dispose pas d'un algorithme utilisable. Formellement, cela signifie qu'il existe une fonction vérifiant . La sécurité d'un tel système repose essentiellement sur deux points : l'algorithme de cadencement de clé et la robustesse de la fonction . Si l'algorithme de cadencement est mal conçu, les peuvent être déductibles les unes des autres, ou mal réparties, etc. Dire de la fonction qu'elle est robuste signifie qu'on la suppose difficile à inverser sans connaître la clé ayant servi dans le calcul de . La propriété qui garantit cela est que soit une fonction pseudo-aléatoire, c'est-à-dire qu'il n'existe pas de méthode efficace pour distinguer l'ensemble des sorties possibles de cette fonction de celles d'une fonction dont la sortie est générée aléatoirement. Une condition nécessaire pour cela est que soit surjective, sinon il existe des éléments de l'ensemble d'arrivée qui peuvent forcément être généré aléatoirement, mais pas par . Comme on a vu infra que est aussi injective par nécessité de pouvoir déchiffrer (existence de ), on a que c'est nécessairement une bijection, autrement dit, une permutation (puisque son ensemble de départ est le même que son ensemble d'arrivé). En d'autres termes, quand est une fonction pseudo-aléatoire, si on connaît seulement , et , on ne peut pas retrouver le message , si ce n'est en effectuant une recherche exhaustive de la clé , c'est-à-dire en calculant 1) ) ; 2) ; et cela pour toutes les clés jusqu'à ce que l'on en trouve une pour laquelle est égal à . On est alors assuré d'avoir le message qui n'est autre que . Le problème étant que si est constitué de  bits, il faut en moyenne essais. En prenant assez grand, on peut être sûr que cela n'est pas réalisable en pratique : supposons que l'on puisse essayer 109 (un milliard) clés par seconde, soit environ 230, il y a par an, soit 225, en conséquence on peut tester 255 clés par an. Si on prend pour une valeur de , il faudrait , plus de d'années. Une technique très répandue pour fabriquer des fonctions est celle du schéma de Feistel. Dans ce schéma, le message à chiffrer est découpé en de bits, et le message chiffré est où le '⊕' est le XOR et est une fonction quelconque, on n'a plus à supposer que c'est une permutation. En effet, on peut retrouver à partir de la clé 1) connaissant , on connaît qui est sa partie gauche, 2) on calcule , 3) on ajoute le résultat du calcul précédent à la partie droite de , et on retrouve , cela sans restriction sur . Clairement, dans ce schéma, la robustesse de repose sur la fonction . Liste d'algorithme symétrique commun AES Blowfish DES, Triple DES Serpent Twofish Voir aussi Cryptologie Cryptographie asymétrique Cryptographie hybride Chiffre de Vigenère TAREC
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Client-serveur
Client-serveur
Le protocole ou environnement client–serveur désigne un mode de transaction (souvent à travers un réseau) entre plusieurs programmes ou processus : l'un, qualifié de client, envoie des requêtes ; l'autre, qualifié de serveur, attend les requêtes des clients et y répond. Le serveur offre ici un service au client. Par extension, le client désigne souvent l'ordinateur sur lequel est exécuté le logiciel client, et le serveur, l'ordinateur sur lequel est exécuté le logiciel serveur. Les machines serveurs sont généralement dotées de capacités supérieures à celles des ordinateurs personnels en ce qui concerne la puissance de calcul, les entrées-sorties et les connexions réseau, afin de pouvoir répondre de manière efficace à un grand nombre de clients. Les clients sont souvent des ordinateurs personnels ou terminaux individuels (téléphone, tablette), mais pas systématiquement. Un serveur peut répondre aux requêtes de plusieurs clients. Parfois le client et le serveur peuvent être sur la même machine. Il existe une grande variété de serveurs et de clients en fonction des besoins ou services à fournir : un serveur Web publie des pages Web demandées par des navigateurs Web ; un serveur de messagerie électronique transmet les courriels à des clients de messagerie ; un serveur de fichiers permet de partager des fichiers sur un réseau aux machines qui le sollicitent ; un serveur de base de données permet aux clients de récupérer des données stockées dans une base de données, etc. Le client et le serveur doivent bien sûr utiliser le même protocole de communication au niveau de la couche transport du modèle OSI. On parle souvent d'un service pour désigner la fonctionnalité offerte par un processus serveur. Attention, bien que souvent confondues, les notions de programme ou processus client et de programme ou processus serveur sont toutefois différents de celles de machine. En effet un ordinateur unique peut exécuter à la fois un programme serveur et un programme client. Cette configuration est plutôt utilisée à des fins de test, ou assez fréquente dans le monde Linux. Caractéristiques Caractéristiques d'un programme serveur : il attend une connexion entrante sur un ou plusieurs ports réseaux locaux ; à la connexion d'un client sur le port en écoute, il ouvre un socket local au système d'exploitation ; à la suite de la connexion, le processus serveur communique avec le client suivant le protocole prévu par la couche application du modèle OSI. l'action réalisée par le serveur en réponse à la requête client est souvent appelée service. Caractéristiques d'un programme client : il établit la connexion au serveur à destination d'un ou plusieurs ports réseaux ; lorsque la connexion est acceptée par le serveur, il communique comme le prévoit la couche application du modèle OSI. Caractéristiques de leur protocole d'échange: le client et le serveur doivent bien sûr utiliser le même protocole de communication au niveau de la couche transport du modèle OSI. les échanges peuvent se faire à travers un réseau, ou parfois en local ce protocole doit être défini, connu et compris des clients et des serveurs Environnement client–serveur L'organisation d'un environnement client–serveur diffère selon le type d'architecture du réseau et le type de client. Types d'architecture standard Architecture pair à pair Une architecture pair à pair ( ou P2P en anglais) est un environnement client–serveur où chaque programme connecté est susceptible de jouer tour à tour le rôle de client et celui de serveur. Le programme est client lorsqu'il demande et récupère des données, et devient serveur lorsqu'il fournit des données. Architecture à deux niveaux De base la relation entre un client en un serveur se fait entre deux processus, deux logiciels ou deux machines. On peut parler d'une architecture à deux niveaux ou une architecture deux tiers ( en anglais). Dans ce cas, le client demande une ressource au serveur qui la fournit directement à partir de ses propres ressources, sans solliciter d'autres machines. Types d'architecture évoluées Architecture à trois niveaux Une architecture à trois niveaux ou une architecture trois tiers ( en anglais) ajoute un niveau permettant de spécialiser les serveurs, ce qui apporte un avantage de flexibilité, de sécurité et de performance : un client demande une ressource via une interface utilisateur (généralement un navigateur web) chargée de la présentation de cette ressource ; un serveur d'application (appelé middleware) fournit la ressource, mais en faisant appel à un autre serveur ; un serveur de données fournit au serveur d'application la ressource requise pour répondre au client. Il faut noter que le serveur d'application est ici client du serveur de données. Architecture à N niveaux Une architecture à N niveaux ou architecture N tiers ( en anglais) n'ajoute de niveau à l'architecture à 3 niveaux, mais introduit la notion d'objet qui offre la possibilité de distribuer les services entre les 3 niveaux selon N couches, permettant ainsi de spécialiser plus finement les serveurs. Types de clients applicatifs Les clients applicatifs, sont des logiciels qui tournent sur les machines ou terminaux des utilisateurs. Il est possible d'en distinguer 3 types majeurs. Client léger Un client léger est une application où le traitement des requêtes du client (le plus souvent un navigateur Web, avec des pages web n'utilisant pas ou peu de JavaScript côté client, terminaux Terminal Services, Secure Shell, Apple Remote Desktop, Citrix XenApp, TeamViewer, etc.) est entièrement effectué par le serveur, le client se contente de recevoir et mettre en forme pour afficher les réponses calculées et envoyées par les serveur. Quelques avantages: peu de puissance de calcul est nécessaire au niveau du client. la mise à jour de l'application s'effectue uniquement sur le serveur, excepté l'éventuelle mise à jour du client Web. plus grande indépendance du développement de l'application et du serveur vis à vis de la machine cliente et de son environnement. un travail de développement concentré sur le serveur Client lourd Un client lourd est une application (applications de bureau, applications mobile) où les traitements sont principalement effectués sur la machine locale dite cliente. Le serveur se contentant principalement de répondre aux demandes de données du client. Quelques avantages: le client peut parfois fonctionner même en cas de déconnexion du serveur une partie des traitements est réalisé pâr le client, ce qui soulage les ressources du serveur. plus grande indépendance vis à vis des temps de réponse réseau et serveur Client riche Un client riche est une application où le traitement des requêtes du client (applications Web utilisant beaucoup de JavaScript côté client) est effectué majoritairement par le serveur, le client recevant les réponses « semi-finies » et les finalisant. C'est un client léger plus évolué permettant de mettre en œuvre des fonctionnalités comparables à celles d'un client lourd. C'est un compromis entre les clients légers et lourds. Comparaison des architectures centralisées et distribuées Fonctionnement Avant que n'apparaisse l'environnement client–serveur, les réseaux informatiques étaient configurés autour d'un ordinateur central ( en anglais) auquel étaient connectés des terminaux passifs (écran adjoint d'un clavier sans unité centrale et n'effectuant aucun traitement). Tous les utilisateurs étaient alors connectés sur la même unité centrale. Avantages des architectures centralisées Toutes les données sont centralisées sur un seul serveur, physique ou virtuel, ce qui simplifie les contrôles de sécurité, l'administration, la mise à jour des données et des logiciels. La complexité du traitement et la puissance de calculs sont à la charge du ou des serveurs, les utilisateurs utilisant simplement un client léger sur un ordinateur terminal qui peut être simplifié au maximum. Recherche d'information : les serveurs étant centralisés, cette architecture est particulièrement adaptée et véloce pour retrouver et comparer de vastes quantités d'informations (moteur de recherche sur le Web), par rapport à l'architecture distribuée beaucoup plus lente, à l'image de Freenet. Maintenance matériel minime. Grande vélocité sur des grands volumes de données et de traitements. Inconvénients des architectures centralisées Si trop de clients veulent communiquer avec l'ordinateur central au même moment, ce dernier risque de ne pas supporter la charge (alors que les architectures distribuées peuvent répartir la charge si les serveurs sont redondés). Si l'ordinateur central n'est plus disponible, plus aucun des clients ne fonctionne (les architectures distribuées peuvent continuent à fonctionner, si les serveurs utilisés sont redondés). Les coûts de mise en place et de maintenance peuvent être élevés. Les clients ne peuvent communiquer directement entre eux, entrainant une concentration des flux sur l'ordinateur central. interface homme-machine minimaliste. Utilisation de langages de programmation anciens. Calcul scientifique complexe impossible. Exemples client-serveur La consultation de pages sur un site Web fonctionne sur une architecture client–serveur. Un internaute connecté au réseau via son ordinateur et un navigateur Web est le client, le serveur est constitué par le ou les ordinateurs contenant les applications qui fournissent les pages demandées. C'est le protocole de communication HTTP ou XML socket qui est utilisé. Les courriels sont envoyés et reçus par des clients et gérés par un serveur de messagerie. C'est le protocole de communication SMTP, POP ou IMAP qui est utilisé. Le système X Window fonctionne sur une architecture client–serveur. En général le client (une application graphique, xeyes par exemple) tourne sur la même machine que le serveur mais peut être aussi bien lancé sur un autre ordinateur faisant partie du réseau. L'organisation en client léger, façon terminal-serveur, a donné naissance à des projets innovants comme le projet LTSP ou la technologie NX. Notes Voir aussi Architecture trois tiers Projet LTSP Technologie NX Client lourd Architecture SOA Architecture EDA Architecture réseau Architecture logicielle
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Clovis%20Ier
Clovis Ier
, en latin Chlodovechus, né vers 466 et mort à Paris le , est roi des Francs saliens, puis roi de tous les Francs de 481 à 511. Issu de la dynastie des Mérovingiens, il est le fils de , roi des Francs saliens de Tournai (en actuelle Belgique), et de la reine Basine de Thuringe. Chef militaire, il accroît considérablement le territoire du petit royaume des Francs saliens, dont il hérite à la mort de son père, pour finir par unifier une grande partie des royaumes francs, repousser Alamans et Burgondes et annexer les territoires des Wisigoths dans le Sud de la Gaule. Le règne de Clovis est surtout connu par la description qu'en fit Grégoire de Tours, évêque gallo-romain dont l'Histoire des Francs est riche d'enseignements, mais dont la visée, essentiellement édifiante, s'accompagne d'un manque de précision et de cohérence historique. Les éléments de la vie de Clovis ne sont pas connus de manière certaine et leur « habillage » est le plus souvent suspect. Néanmoins, Clovis est considéré dans l'historiographie comme un des personnages les plus importants de l'histoire de France. Sources Le règne de Clovis est l'un des moins bien documentés de la dynastie mérovingienne ; les sources le concernant reposent sur de rares documents qui lui sont contemporains — une dizaine de lettres allusives dont une lui est attribuée qui fait moins de quinze lignes — connues par des copies tardives, pas toujours très fiables, et sur des auteurs qui écrivent près de trois générations après sa mort. Cette documentation lacunaire a permis « de largement spéculer sur la figure du fondateur de la dynastie mérovingienne » qui « réduit à sa seule consistance historique vérifiable […] serait demeuré dans la discrétion de l'histoire savante ». L'essentiel de ce que l'on sait de Clovis provient du récit rédigé à la fin du par l'évêque Grégoire de Tours, né près de trente ans après la mort du roi franc. Ce récit occupe une courte partie — quinze courts chapitres — du de la chronique universelle connue sous le titre d'Histoire des Francs. Grégoire entend faire de Clovis, premier roi franc baptisé, une figure fondatrice qu'il dépeint à l'image d'un souverain de l'Ancien Testament dans un récit qui est à ce titre sujet à caution. Sa narration des événements suit un découpage par tranches de cinq années, peut-être une réminiscence des quinquennalia ou des lustra romaines : accession au trône à 15 ans, guerre contre Syagrius à 20, baptême à 30, consulat à 40 et décès à 45. À partir du , les copistes tendent à escamoter le premier volume des Histoires, contribuant à faire de Clovis le roi des origines. Trois sources antérieures à celle de Grégoire de Tours décrivent la situation politique du Nord de la Gaule à cette époque. Il s'agit de la Chronique d'Hydace, évêque de Chaves en Gallæcia, d'une chronique gallo-romaine du , la Chronica Gallica de 452 (continuée par la Chronica Gallica de 511) et de la Chronique de Marius, évêque d'Avenches. Un siècle après Grégoire, le chroniqueur appelé Frédégaire propose un portrait « beaucoup plus baroque » du souverain franc, oscillant entre traditions germaniques et romaines. Biographie Étymologie La seule forme contemporaine écrite attestée de son nom est le latin Chlodovechus, rendant probablement son nom francique reconstitué en runes ᚺᛚᛟᛞᛟᚹᛁᚷ : *Hlodowig, que l'on suppose prononcé [xlod(o)wɪk] ou [xlod(o)wɪç], signifiant « glorieux au combat », Chlodowig, étant composé des racines hlod (« renommée », « illustre », « gloire ») et wig (« bataille », « combat »), c'est-à-dire « illustre dans la bataille » ou « combat de gloire ». Fréquemment utilisée par les Mérovingiens, la racine hlod est aussi à l'origine de noms tels que Clotaire () et Clodomir, Clodoald ou encore . L'appellation du roi franc dérive ensuite de « Hlodovic » puis « Clodovic » qui, latinisé en Chlodovechus, donne Chlodweg, Hlodovicus, Lodoys, , « Clovis » et « Clouis », dont est né en français moderne le prénom Louis, porté par . Il donne aussi en allemand Ludwig. Comme tous les Francs du début de l'ère chrétienne, Clovis parlait une ou des langue(s) germanique(s) du sous-groupe linguistique dit bas francique. Contexte Du déclin de l'Empire romain d'Occident et des « invasions barbares » résulte l'établissement durable de royaumes barbares dans l'Empire et notamment en Gaule. Les peuples fraîchement installés occupent des parties de territoire avec le statut de fédérés (fœdus) puis, avec la déliquescence du pouvoir romain en Occident se constituent bientôt en royaumes indépendants cherchant à s'étendre au détriment des territoires voisins. Quand Clovis apparaît dans l'histoire, les Francs occupent le nord de la Gaule à la suite d'une série d'incursions souvent brutales. Les Wisigoths — ennemis des Francs — dominent un vaste territoire au sud-ouest de la Gaule dont la frontière est marquée par la Loire, le Rhône et la Durance, les Burgondes sont établis dans la Sapaudia à l'est de Lyon sur un espace qui s'étend de Langres à la Durance. Enfin, les Bretons, fuyant leur île, s'installent en Armorique vers le milieu du . Les Francs constituent une ligue de peuples germaniques qui, bien qu'ayant établi un fœdus avec l'Empire, sont restés païens à la différence de peuples plus romanisés tel les Burgondes, Ostrogoths, Vandales ou les Wisigoths qui adoptent largement le christianisme arien de tendance homéenne de Wulfila. Malgré les tentatives d'harmonisation théologique et dogmatique afin de définir une orthodoxie, l'Empire est à cette époque traversé de débats christologiques qui opposent le christianisme nicéen au christianisme arien et perdurent tout au long du , et les dirigeants adhèrent tantôt à l'une ou à l'autre des professions de foi concurrentes même s'il faut noter qu'en Gaule, les rapports entre les différentes confessions chrétiennes sont souvent dépourvus d'hostilité. Enfance et formation Clovis est le fils du mérovingien , roi des Francs saliens de Tournai, et de la reine Basine de Thuringe, peut-être originaire de la Thuringe rhénane ou de la Bretagne insulaire. Il est né à une date inconnue de la moitié du , certains auteurs avançant les alentours de l'année 466. Grégoire de Tours fait apparaître dans son récit en 457, lorsque celui-ci déshonore les femmes de ses sujets, provoque la colère de son peuple, qui le chasse. Il se réfugie alors en Thuringe pendant huit ans, probablement à partir de 451. Vivant auprès du roi Basin, il séduit la femme de son hôte, Basine. Puis il retourne dans sa province, les Francs saliens le réclament à nouveau sur le trône. Le roi épouse Basine qui, entre-temps, avait quitté son époux pour rejoindre le roi franc. De ce mariage naît Clovis. Trois autres enfants naissent de cette union : Alboflède ou Albofledis, baptisée en même temps que son frère, qui devient religieuse mais meurt peu après ; Lantilde ou Landechildis, mentionnée brièvement par Grégoire de Tours quand elle aussi est baptisée en même temps que son frère ; Audoflède ou Audofledis, que Clovis marie en 492 à Théodoric le Grand, roi des Ostrogoths d'Italie. Childéric, exerçant des fonctions administratives, doit résider dans une ou plusieurs cités de Belgique seconde et occuper le palais attribué aux gouverneurs romains. L’éducation de Clovis a dû se faire dans la partie de la résidence réservée aux femmes, le gynécée. Vers six ou sept ans, son père prend en charge son éducation et même s'il ne lui est pas possible de combattre avant l'âge de quinze ans, Clovis reçoit une instruction basée sur la guerre : des activités sportives, l’équitation et la chasse. Il parle le francique, et devant succéder à son père à la tête d’une province romaine, il apprend vraisemblablement le latin. Néanmoins, il n’est pas possible de prouver qu’il ait su lire et écrire. Il dut aussi se voir enseigner l’histoire de son peuple. Avènement À la mort de son père, en 481 ou 482, Clovis hérite d'un royaume qui correspond à la Belgique seconde (à peu près la région de Tournai en actuelle Belgique), petite province située entre la mer du Nord, l'Escaut et le Cambrésis, soit un territoire allant de Reims jusqu'à Amiens et Boulogne, à l'exception de la région de Soissons, qui est contrôlée par Syagrius. Clovis prend la tête du royaume franc salien. Le titre de « roi » (en latin rex) n'est pas nouveau : il est notamment dévolu aux chefs de guerre des nations barbares au service de Rome. Ainsi, les Francs, anciens fidèles serviteurs de Rome, n'en demeurent pas moins des Germains, des barbares païens, bien éloignés par leur mode de vie des Gaulois romanisés par près de cinq siècles de domination et d'influence romaine. Clovis n'est alors âgé que de quinze ans et rien ne prédispose ce petit chef barbare parmi tant d'autres à supplanter ses rivaux. Les historiens ont longtemps débattu sur la nature de la prise du pouvoir par Clovis. Au , ils s'affrontent sur l'interprétation d'une lettre de l'évêque Remi de Reims. Montesquieu, dans l'Esprit des lois, penche pour une conquête du royaume par les armes, alors que l'abbé Dubos prône la dévolution, par l'Empire romain finissant, de la Belgique seconde à la famille mérovingienne. Aujourd'hui, cette dernière thèse l'emporte. À la lumière des événements postérieurs, sa réussite militaire doit évidemment à ses qualités personnelles de chef (« astutissimus »), mais au moins autant à l'acquisition depuis longtemps par les siens de l'expérience romaine de la guerre et à sa conversion au christianisme et, à travers celle-ci, son alliance avec les élites gallo-romaines. Ainsi, le règne de Clovis s'inscrit-il plutôt dans la continuité de l'Antiquité tardive que dans le Haut Moyen Âge pour de nombreux historiens. Il contribue cependant à forger le caractère original de cette dernière période en donnant naissance à une première dynastie de rois chrétiens et, en raison de son acceptation par les élites gallo-romaines, en créant un pouvoir original en Gaule. Extension du royaume vers l'est et le centre Toute sa vie, Clovis s'efforce d'agrandir le territoire de son royaume, avant que ses enfants ne le partagent entre eux. Peu à peu, Clovis conquiert ainsi toute la moitié septentrionale de la France actuelle : il s'allie d'abord aux Francs rhénans, puis aux Francs de Cambrai dont le roi Ragnacaire est probablement un de ses parents. Politique d'expansion territoriale Pour assurer l'expansion de son domaine, Clovis n'hésite pas à éliminer tous les obstacles : il fait ainsi assassiner tous les chefs saliens et rhénans voisins et, afin de s'assurer également que seuls ses fils hériteront de son royaume, certains de ses anciens compagnons et même certains membres de sa famille, y compris éloignés. En 490, quelques années après une alliance avec les Francs rhénans, il entame une série d'offensives contre la Germanie rhénane et transrhénane. Il se lance ainsi dans une grande série d'alliances et de conquêtes militaires, à la tête de quelques milliers d'hommes au départ. Mais plus que les armes, certes efficaces, des Francs, c'est semble-t-il le savoir-faire acquis au service de l'Empire romain et contre les autres barbares qui rend possibles les succès militaires des guerriers de Clovis. À travers lui, ce n'est pourtant pas un peuple germanique qui s'impose aux Gallo-romains : c'est la fusion d'éléments germains et latins qui se poursuit. Ainsi, alors que Chlodowig (Clovis) porte un nom barbare et que Syagrius est pourtant qualifié de « Romain » par les sources, ce dernier ne bénéficie visiblement pas de l'appui de son peuple. Le roi « barbare » ostrogoth Théodoric le Grand, dans sa prestigieuse cour de Ravenne, perpétue par ailleurs tous les caractères de la civilisation romaine tardive, tout en restant un Ostrogoth arien, un barbare hérétique aux yeux de l'Église. Malgré de durs combats, Clovis sait néanmoins s'imposer assez rapidement parce qu'il paraît déjà passablement romanisé et, en définitive, un moins mauvais maître que la plupart des prétendants : , auraient dit les Gallo-romains. Il aurait d'ailleurs eu un conseiller gallo-romain, Aurelianus. À l'inverse, les Wisigoths, chrétiens mais ariens, tiennent l'Aquitaine d'une main de fer et ne font aucun effort pour tenter un rapprochement avec les Gallo-romains chrétiens nicéens, qu'ils dominent. Alliance avec les Francs rhénans Avant 486, Clovis choisit de renforcer ses positions en contractant un mariage avec une princesse de la monarchie franque rhénane, dont naît un fils, Thierry. Cette union a souvent été interprétée comme l'épisode d'une alliance tactique avec ses voisins orientaux, lui permettant de tourner ses ambitions vers le sud. Cette union avec une épouse dite de « second rang », vue comme étant « gage de paix » (Friedelehe), assure la paix entre Francs rhénans et saliens. Elle a souvent été interprétée à tort comme un concubinage par les historiens romains chrétiens qui ne connaissaient pas les mœurs des structures familiales polygames germaniques, sans mariage public. Les mariages officiels (de premier rang) permettaient à l'épouse de jouir du « don du matin » (la Morgengabe), qui était constitué de biens mobiliers donnés par le mari, ainsi que de commander à ses descendants légitimes. Le royaume des Francs rhénans s'étend dangereusement sur la Belgique seconde mais l'alliance avec Clovis leur assure la possession des cités de Metz, Toul, Trèves et Verdun que les Alamans menacent. Refusant de se laisser attaquer sur deux fronts, la stratégie impose à Clovis d'attaquer les Thuringiens rhénans, que l'expansion de leur royaume basé sur l'Elbe et la Saale fait déborder sur la rive droite du Rhin inférieur, absorbant Ratisbonne par la même occasion et faisant avancer les Alamans en direction des Francs. Conquête du royaume de Syagrius À partir de 486, Clovis mène l'offensive vers le sud. Il emporte les villes de Senlis, Beauvais, Soissons et Paris dont il pille les alentours. Il livre la bataille de Soissons contre Syagrius, longtemps considéré comme l'ultime représentant d'une légitimité romaine déliquescente depuis 476. Celui-ci, fils du magister militum per Galliam Ægidius, gouverne en tant que dux, mais les rois des Francs, des Burgondes et des Wisigoths font référence à lui comme "roi des Romains". En 471, il est probable que l'empereur Anthémius (467-472) lui confère le titre de patrice. Puis, il contrôle de façon indépendante à partir de 476 une enclave gallo-romaine située entre Meuse et Loire, dernier représentant du pouvoir gallo-romain en Gaule du Nord. La victoire de Soissons permet à Clovis de contrôler tout le nord de la Gaule. Syagrius se réfugie chez les Wisigoths, qui le livrent à Clovis l'année suivante. Le chef gallo-romain aurait été égorgé en secret. Légende du vase de Soissons C'est après cette bataille qu'a lieu l'épisode du vase de Soissons, où, contre la loi militaire du partage, le roi demande à soustraire du butin un vase liturgique précieux pour le rendre, à la demande de Remi, évêque de Reims, à l'église de sa ville. Après avoir réuni le butin, Clovis demande à ses guerriers de pouvoir ajouter le vase à sa part du butin. Mais un guerrier s'y oppose en frappant le vase de sa hache. Clovis ne laisse transparaître aucune émotion et réussit malgré tout à rendre l'urne à l'envoyé de Remi, mais en garde ressentiment. L'épilogue se produit le . Clovis ordonne à son armée de se réunir au Champ-de-Mars pour, selon une pratique romaine, une inspection des troupes et examiner si les armes sont propres et en bon état. Inspectant ses soldats, il s'approche du guerrier qui, l'année précédente, avait frappé le vase destiné à Remi et, sous prétexte que ses armes sont mal entretenues, jette alors la hache du soldat à terre. Au moment où celui-ci se baisse pour la ramasser, Clovis abat sa propre hache sur la tête du malheureux, le tuant net. Sur ordre de Clovis, l'armée doit se retirer en silence, laissant le corps exposé au public. Le testament de Remi fait mention d'un vase d'argent que lui aurait donné Clovis, mais qu'il aurait fondu pour fabriquer un encensoir et un calice. Pour Patrick Périn, « le vase de Soissons ne fut pas cassé car, comme le précise Grégoire de Tours, il fut rendu à celui qui le réclamait en l’occurrence l'envoyé de l'évêque. Sûrement en métal précieux comme tout vase liturgique, il fut tout au plus légèrement endommagé ». Alliance avec les Ostrogoths et les Burgondes Au début des années 490, Clovis s’allie avec le puissant Théodoric, roi des Ostrogoths, qui non seulement est en train de devenir maître de l'Italie mais soigne son image de représentant légitime des empereurs installés à Constantinople, Zénon puis . Théodoric épouse en 492 la sœur de Clovis, Audoflède ; vers 493, Clovis abandonne sa première épouse rhénane pour Clotilde, nièce de Gondebaud, roi des Burgondes. Fort de ces alliances au Sud, Clovis a les mains plus libres. Soumission de la Thuringe En 491, Clovis déclare la guerre aux Thuringiens, dont une hypothèse veut que le royaume s'apparente en fait à celui du roi des Francs saliens Cararic, qui aurait eu pour capitale la cité de Tongres et dont le contour est mal défini mais s'étend probablement dans la région de Trèves ou sur les bouches du Rhin. Cararic s'étant joint à Clovis dans la guerre contre Syagrius, celui-ci est donc son allié. Mais il aurait attendu le déroulement de la bataille pour intervenir auprès du vainqueur, chose que n'apprécie pas Clovis qui finit par le soumettre et le fait tondre avec son fils pour les faire entrer dans les ordres, respectivement en tant que prêtre et diacre. Après avoir eu connaissance de menaces de mort le concernant, Clovis les fait finalement assassiner et s'empare du royaume. Une seconde hypothèse veut que cette guerre soit simplement la réponse à la menace qu'exercent les Thuringiens sur les royaumes francs. Avant 475, le roi des Wisigoths Euric s'est allié à ce peuple, juste après avoir défait les Francs saliens, dont les pirates attaquent la côte occidentale de la Gaule. Basine, la mère de Clovis, étant thuringienne, une explication à cette expédition guerrière accrédite l'idée que Clovis tente de récupérer le territoire dont sa mère était originaire. Cette expédition n'entame pas pour autant la souveraineté de la Thuringe vu qu'il faut attendre le règne de ses fils, et , pour qu'elle soit intégralement soumise, rattachée en partie au royaume des Francs et en partie aux territoires saxons. Fin de la menace alamane Les Alamans, fixés de part et d'autre du cours supérieur du Rhin, se montrent menaçants notamment envers les villes de Trêves et de Cologne. Clovis se porte donc au secours du roi franc Sigebert le Boiteux et fait d’une pierre deux coups. En 496, à l'issue de la grande bataille de Tolbiac, il met un terme pour plusieurs années à la menace alamane (définitivement écartée vers 505) ; d'autre part, il gagne la fidélité de ces Francs longtemps appelés rhénans. Extension du royaume vers le sud Trois puissances exercent leur domination au sud du royaume de Clovis, les Wisigoths au sud-ouest, les Burgondes au sud-est et plus loin, en Italie, les Ostrogoths. Clovis noue des alliances successives pour continuer l'expansion de son royaume sans avoir à affronter une coalition hostile face à lui. Renversements d'alliances entre Burgondes et Wisigoths Pendant les années 490, les Francs de Clovis mènent au moins deux expéditions militaires vers le royaume wisigoth de Toulouse (en 496 et 498). Le général wisigoth Suatrius ne peut empêcher les Francs de s'emparer de la cité de Burdigala dont il est peut-être le gouverneur. Il est capturé par les Francs et sort de l'histoire à ce moment. En 492, Théodoric, roi d'Italie, épouse Audofleda, sœur de , dont il essaie de contenir l'ambition croissante. L'année suivante, il s'accorde avec Clovis pour que celui-ci ne poursuive pas les Alamans au-delà du Danube. Théodoric protège d'ailleurs les rescapés en les installant dans la première Rhétie. Il a ainsi l'avantage de repeupler une contrée et d'acquérir des vassaux. En 499, Clovis s'allie au roi burgonde de Genève, Godégisile, qui veut s'emparer des territoires de son frère Gondebaud. Afin de sécuriser ses territoires à l'ouest, en 500, Clovis signe un pacte d'alliance avec les Armoricains (peuplades gauloises de la péninsule bretonne et du rivage de la Manche) et les Bretons. Après la bataille de Dijon et sa victoire sur les Burgondes de Gondebaud, Clovis contraint ce dernier à abandonner son royaume et à se réfugier à Avignon. Cependant, le roi wisigoth se porte au secours de Gondebaud et persuade ainsi Clovis d'abandonner Godégisèle. Clovis et Gondebaud se réconcilient et signent un pacte d'alliance pour lutter contre les Wisigoths. Pour manifester l'équilibre de ses alliances, en 502, son fils Thierry épouse en secondes noces Suavegothe, fille de Sigismond, roi des Burgondes (dont il a une fille, Théodechilde) et petite-fille de Gondebaud. Bataille de Vouillé Avec l'appui de l'empereur romain d'Orient Anastase, très inquiet des visées expansionnistes des Goths chrétiens ariens, Clovis s'attaque alors aux Wisigoths qui dominent la majeure partie de la péninsule Ibérique et le sud-ouest de la Gaule (la Septimanie ou « marquisat de Gothie »), jusqu'à la Loire au nord et jusqu'aux Cévennes à l'est. Au printemps 507, les Francs lancent leur offensive vers le sud, franchissant la Loire vers Tours, pendant que les alliés burgondes attaquent à l'est. Les Francs affrontent l'armée du roi dans une plaine proche de Poitiers. La bataille dite de « Vouillé » (près de Poitiers), est terrible selon l'historiographie, et les Wisigoths se replient après la mort de leur roi, , tué par Clovis lui-même en combat singulier. Cette victoire permet au royaume de Clovis de s'étendre en Aquitaine et d'annexer tous les territoires auparavant wisigoths entre Loire, océan et Pyrénées à l'exception des confins pyrénéens tenus par les Basques et les Gascons farouchement attachés à leur indépendance. Les Wisigoths n'ont d'autre solution que de se replier en Hispanie, au-delà des Pyrénées tout en gardant le contrôle de la Narbonnaise première, l'actuel Languedoc. Les Burgondes, quant à eux, font main basse sur la Provence (l'ancienne province romaine de Narbonnaise seconde) et de la partie méridionale de la Provence. Toutefois, les Ostrogoths de Théodoric tentent d'intervenir en faveur des Wisigoths. Ils reprennent bien la Provence et quelques petits territoires après la levée à l'automne 508 du siège d'Arles, mais l'empire d'Orient menace leurs côtes, et Clovis garde l'essentiel des anciens territoires wisigoths. Reconnaissance par les Romains En 508, après sa victoire sur les Wisigoths, Clovis reçoit de l'empereur d'Orient le consulat honoraire avec les ornements consulaires, ce qui lui permet de célébrer à Tours un triomphe à la mode antique. Cela marque la continuation des bonnes relations avec l'Empire romain dont Constantinople est la seule capitale, Odoacre ayant renvoyé les insignes impériaux d'Occident après la déposition de Romulus Augustule en 476. Conversion au christianisme Cet événement est mal connu et la date de la cérémonie est elle-même discutée. Peu de documents évoquent en effet le baptême de Clovis : une lettre de l'évêque Avit de Vienne adressée au souverain franc, contemporaine de la cérémonie à laquelle il n'a toutefois pas assisté et dont il n'a vraisemblablement eu de compte-rendu ni oral ni écrit, la missive décrivant ainsi un « baptême idéal » ; une autre lettre, écrite dans le milieu des années 560 par l'évêque Nizier de Trèves et adressée à la petite-fille de Clovis, Clodoswinthe, dans le but qu'elle convertisse son époux lombard Alboin, dont le court passage sur le baptême de son grand-père semble attester qu'il n'existait alors toujours aucune relation écrite de l'évènement ; enfin, le récit de Grégoire de Tours décrit l'évènement trois quarts de siècle plus tard dans ses Dix livres d’histoire et apporte quelques éléments nouveaux comme le baptême de trois mille guerriers de l'armée du souverain franc, dans un récit qui compare symboliquement Clovis à l'empereur Constantin et donne une place centrale à Rémi de Reims. Bruno Dumézil offre une étude précise de cette documentation. Importance de son second mariage L'évêque de Reims, le futur saint Remi, cherche alors probablement la protection d'une autorité forte pour son peuple, et écrit à Clovis dès son avènement en 482. Les contacts sont nombreux entre le roi et l'évêque, ce dernier incitant d'abord Clovis à protéger les chrétiens présents sur son territoire. Grâce à son charisme et peut-être en raison de l'autorité dont lui-même jouit, Remi sait se faire respecter de Clovis et lui sert même de conseiller. À la suite d'ambassades répétées auprès du roi Gondebaud, Clovis choisit de prendre pour épouse Clotilde, une princesse chrétienne de haut lignage, fille du roi des Burgondes et de la reine Carétène (ce peuple voisin des Francs était établi dans les actuels Dauphiné et Savoie). Le mariage qui a lieu à Soissons en 492 ou en 493 concrétise le pacte de non-agression avec les rois burgondes. En choisissant une descendante du roi Athanaric de la dynastie des Balthes, Clovis se marie avec une épouse de premier rang qui lui assure un mariage hypergamique, lui permettant de hisser les Francs au rang de grande puissance. Dès lors, selon Grégoire de Tours, Clotilde fait tout pour convaincre son époux de se convertir au christianisme. Mais Clovis est réticent : il doute de l'existence d'un dieu unique ; la mort en bas âge de son premier fils baptisé, Ingomer, ne fait d'ailleurs qu'accentuer cette méfiance. D'autre part, en acceptant de se convertir, il craint de perdre le soutien de son peuple, encore païen : comme la plupart des Germains. Ceux-ci considèrent que le roi, chef de guerre, ne vaut que par la faveur que les dieux lui accordent au combat. S'ils se convertissent, les Germains deviennent plutôt ariens, le rejet du dogme de la double nature, divine et humaine, du Christ favorisant en quelque sorte le maintien du roi élu de Dieu et chef de l'Église. Néanmoins, Clovis a plus que tout besoin du soutien du clergé gallo-romain, car ce dernier représente la population, notamment en Aquitaine wisigothique. Les évêques, à qui échoit le premier rôle dans les cités depuis que se sont effacées les autorités civiles, demeurent les réels maîtres des cadres du pouvoir antique en Gaule, c'est-à-dire également des zones où se concentrait encore la richesse. Cependant, même l'Église a du mal à maintenir sa cohérence : évêques exilés ou non remplacés en territoires wisigoths, successions pontificales difficiles à Rome, mésentente entre pro-wisigoths ariens et pro-francs (Remi de Reims, Geneviève de Paris…), etc. Bataille de Tolbiac et conversion C'est en , c'est-à-dire en 496, qu'a lieu la bataille de Tolbiac (Zülpich près de Cologne) contre les Alamans, Clovis portant secours aux Francs rhénans. D'après Grégoire de Tours, ne sachant plus à quel dieu païen se vouer et son armée étant sur le point d'être vaincue, Clovis prie alors le Christ et lui promet de se convertir si lui accordait la victoire. Il s'agit de la même promesse que fit l'empereur romain Constantin en 312 lors de la bataille du pont Milvius. Grégoire de Tours reprend le modèle constantinien (conversion après une bataille, rôle important d'une femme, Hélène et Clotilde) pour répéter ce qu'il y a eu de plus glorieux et légitimer la royauté franque. Au cœur de la bataille, alors que Clovis est encerclé et va être pris, le chef alaman est tué d'une flèche ou d'un coup de hache, ce qui met son armée en déroute. La victoire est à Clovis et au dieu des chrétiens. Une hypothèse veut que la bataille ait eu lieu en 506 à cause d'une lettre de Théodoric envoyée à Clovis fin 506 ou début 507 où il est mentionné la victoire de Clovis sur les Alamans (alors sous la protection de Théodoric), la mort de leur roi, et leur fuite en Rhétie. Il est aussi possible qu'il y ait eu deux batailles contre les Alamans, l'une en 496 et l'autre en 506, où, à chaque fois, leur roi périt au combat. Cette victoire permet au royaume de Clovis de s'étendre jusqu'à la Haute-Rhénanie. Selon d'autres sources, Tolbiac n'aurait été qu'une étape et l'illumination finale de Clovis aurait en fait eu lieu lors de la visite au tombeau de Martin de Tours. Selon Patrick Périn, médiéviste, spécialiste du Premier Moyen Âge et directeur du Musée d'archéologie national, Clovis n’aurait pas fait le vœu de se convertir au christianisme lors de la fameuse bataille de Tolbiac mais lors d'une bataille inconnue. En effet, la bataille de Tolbiac serait mentionnée par erreur dans les écrits de Grégoire de Tours. Si ce dernier évoque bien Tolbiac, ce serait à propos de la bataille de Vouillé où était présent Clodoric, fils de Sigebert le Boiteux de Cologne, ainsi nommé car il avait été blessé lors d'une bataille contre les Alamans, à Tolbiac. Ce seraient des historiens du qui auraient associé Tolbiac à la conversion du roi des Francs. Catéchuménat L'évêque Remi enseigne à Clovis le catéchisme durant la phase des auditeurs (audientes) suivant les préceptes des conciles de Nicée (325), de Constantinople (381) et de Chalcédoine (). Cet enseignement se fonde sur l'histoire du Salut, et sur le Credo tel que le concile de Nicée l'a promulgué. Cependant, le doute plane concernant la Passion : Clovis ne croit pas qu'un vrai dieu puisse se laisser crucifier et le pense impuissant. En outre, sa sœur Lantechilde le pousse à embrasser l'arianisme plutôt que l'orthodoxie conciliaire. Toujours est-il que lors de Noël d'une année comprise entre 496 et 511, peut-être en 499 ou en 508 selon les auteurs, Clovis passe à la phase des demandeurs (competentes) et reçoit alors le baptême avec (les antrustions) des mains de Remi, l'évêque de Reims, le 25 décembre. Ce chiffre est cependant sujet à caution. Grégoire de Tours indique aussi que les deux sœurs de Clovis, Alboflède et Lanthechilde, sont également baptisées. Ce baptême est demeuré un évènement significatif dans l'histoire de France : à partir d' tous les rois de France, sauf , et , sont par la suite sacrés dans la cathédrale de Reims jusqu'au roi , en 1825. Le baptême de Clovis accroît sans doute sa légitimité au sein de la population gallo-romaine, mais représente un pari dangereux. Selon l'historien Léon Fleuriot, Clovis fit un pacte avec les Bretons et Armoricains de l'ouest qu'il ne pouvait battre, tandis que menaçaient les Wisigoths. Le baptême était une condition de ce traité car les Bretons étaient déjà christianisés. Ce traité fut conclu par l'entremise de Melaine de Rennes et Paterne de Vannes. Les Bretons reconnurent l'autorité de Clovis mais ne payaient pas de tribut. Ainsi, le baptême de Clovis marque le début du lien entre le clergé et la monarchie franque. Pour les monarchistes français, cette continuité se fait française et dure jusqu'au début du . Dorénavant, le souverain doit régner au nom de Dieu. Ce baptême permet également à Clovis d'asseoir durablement son autorité sur les populations, essentiellement gallo-romaines et chrétiennes, qu'il gouverne : avec ce baptême, il peut compter sur l'appui du clergé, et vice-versa. Enfin depuis ce baptême, l'historiographie nationaliste française du attribue aux rois de France le titre de catholique. Grégoire de Tours indique : La reine fait alors venir en secret Remi, évêque de la ville de Reims, en le priant d’insinuer chez le roi la parole du salut. L’évêque l’ayant fait venir en secret commença à lui insinuer qu’il devait croire au vrai Dieu, créateur du ciel et de la terre, et abandonner les idoles qui ne peuvent lui être utiles, ni à lui, ni aux autres. Mais ce dernier lui répliquait : Il se rendit donc au milieu des siens et avant même qu’il eût pris la parole, la puissance de Dieu l’ayant devancé, tout le peuple s’écria en même temps : . Cette nouvelle est portée au prélat qui, rempli d’une grande joie, fit préparer la piscine. […] Ce fut le roi qui le premier demanda à être baptisé par le pontife. Il s’avance, nouveau Constantin, vers la piscine pour se guérir de la maladie d’une vieille lèpre et pour effacer avec une eau fraîche de sales taches faites anciennement. Lorsqu’il fut entré pour le baptême, le saint de Dieu l’interpella d’une voix éloquente en ces termes : . Remi était un évêque d’une science remarquable et qui s’était tout d’abord imprégné de l’étude de la rhétorique. Il existe de nos jours un livre de sa vie qui raconte qu'il était tellement distingué par sa sainteté qu’il égalait Silvestre par ses miracles, et qu’il a ressuscité un mort. Ainsi donc le roi, ayant confessé le Dieu tout puissant dans sa Trinité, fut baptisé au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit et oint du saint chrême avec le signe de la croix du Christ. Plus de trois mille hommes de son armée furent également baptisés. […] Renforcement du pouvoir Élimination des rivaux Pendant les deux années qui précèdent sa mort, Clovis s'empare du royaume franc de Sigebert le Boiteux après l'avoir fait assassiner par l'intermédiaire de son propre fils Clodéric, lequel périt à son tour après une manœuvre de Clovis, qui étend ainsi son autorité au-delà du Rhin. Clovis exécute ses cousins les rois Cararic et Ragnacaire, avec son frère Riquier, ainsi que Rignomer, dans la cité du Mans, un autre de ses frères, pour s'emparer de leurs royaumes et éviter que son royaume unifié ne soit partagé entre eux selon la coutume de la tanistrie. Clovis est désormais le maître d'un unique royaume, correspondant à une portion occidentale de l'ancien Empire romain, allant de la moyenne vallée du Rhin (l'embouchure du Rhin est toujours aux mains des tribus frisonnes) jusqu'aux Pyrénées, tenues par les Basques. Le royaume de Clovis ne comprend toutefois pas l'île de Bretagne (actuelle Grande-Bretagne), ni les régions méditerranéennes, ni les vallées du Rhône et de la Saône. Paris, nouvelle capitale du royaume unifié Il décide en 508 de faire de Paris, la ville de sainte Geneviève dont le couple royal fait remplacer l'édifice en bois qui lui est dédié par une église, sa résidence principale, après Tournai et Soissons. C'est la première accession au statut de capitale de l'ancienne Lutèce, qui porte désormais le nom de l'ancien peuple gaulois des Parisii. Ses raisons sont sans doute principalement stratégiques, la cité ayant été une ville de garnison et une résidence impériale vers la fin de l'Empire, notamment pour les empereurs Julien et . Elle bénéficie en outre de défenses naturelles et d'une bonne situation géographique, avait tenté de s'en emparer en l'assiégeant à deux reprises, sans succès. Sa localisation correspond à l'actuelle île de la Cité reliée aux rives de la Seine par un pont au nord et un deuxième pont au sud, et protégée par un rempart. En outre, un vaste et riche fisc (terre, forêt ou mine appartenant à la couronne) l'entoure. Elle n'a qu'une importance relative : le royaume franc n'a pas d'administration, ni d'ailleurs aucun des caractères qui fondent un État moderne. Cependant, la ville de Lyon, ancienne « capitale des Gaules », perd définitivement sa suprématie politique dans l’isthme ouest-européen. Sous le règne de Clovis en tout cas, la ville ne connaît pas de changements majeurs : le patrimoine immobilier antique est conservé, parfois réaffecté. Seuls de nouveaux édifices religieux donnés par la famille royale et par l'aristocratie transforment quelque peu le paysage urbain, tel la basilique des Saints-Apôtres. Mais c'est surtout après la mort de Clovis que les premiers de ces édifices voient le jour. Œuvre législative Dans le domaine civil Aux sujets gallo-romains, Clovis fait appliquer le Bréviaire d'Alaric, appelée Loi romaine des Wisigoths, adaptation wisigothique du Code théodosien. Les populations germaniques restent soumises aux codes spécifiques qui avaient été imposés par l'administration romaine aux contingents militaires et à leur famille dans l'Empire au . Ils restent en vigueur après 507. Après la conquête du royaume burgonde en 534, la référence, pour sa population, resta la Loi romaine des Burgonde (lex Burgundionum) ou Loi Gombette. Il n'en va pas de même pour les Francs peu perméable aux influences juridiques romaines. Selon certains historiens, la première loi salique était un code pénal et civil, propre aux Francs dits « saliens », adopté, pour la première fois, vers 420. D'abord mémorisée et transmise oralement, elle fut mise par écrit dans les premières années du à la demande de Clovis, puis remaniée plusieurs fois par la suite, jusqu'à Charlemagne. Le pacte de la loi salique est daté d'après 507 mais ne s'applique qu'aux Francs installés entre Escaut et Loire. Peut-être sa promulgation coïncide-t-elle avec l'installation du roi à Paris ? Les Francs rhénans conservent leurs propres traditions, mises par écrit sous le règne de Dagobert dans les années 620. À ce propos, on peut noter que Périn écrivait le contraire, la loi salique s'appliquant à tous les Francs, même aux Francs rhénans dont la loi ripuaire ne sera rédigée que bien plus tard, faisant valoir ainsi leurs particularismes. La première version de la loi (il y en eut au moins huit) portait le nom de pactus legis salicæ (pacte de la loi salique), et est composé de soixante-cinq articles. L'ancienneté supposée de cette version rédigée sous Clovis est cependant contestée car, si son origine remonte bien au milieu du , elle n'est due qu'à un « premier roi franc » dont le nom n'est pas précisé. Le prologue parle de quatre recteurs ayant pour mission de rendre équité et justice. Un prologue plus tardif précise qu'elle a été mise en forme sur ordre de Clovis et de ses fils. Les termes utilisés dans la version écrite et les principes appliqués relèvent autant de larges emprunts au droit romain que de la tradition germanique. Il s'agit cependant de substituer le droit romain aux coutumes barbares afin d'éviter les guerres privées (faides) comme moyen de règlement des conflits. À la différence du droit romain, la loi salique se montre beaucoup plus clémente quant au traitement infligé aux criminels : diverses amendes régissent les crimes et délits, permettant ainsi d'éviter la peine de mort. Dans le domaine du droit ecclésiastique En juillet 511, Clovis réunit un concile des Gaules à Orléans, qui prend fin le dimanche 10 juillet. Le concile rassemble trente-deux évêques, et est présidé par l'évêque métropolitain Cyprien de Bordeaux ; la moitié viennent du « royaume des Francs ». Les évêques métropolitains de Rouen et Tours sont présents mais pas celui de Reims. Les évêques de Vasconie sont absents à cause de troubles dans leur région mais également ceux de Belgique et de Germanie du fait du manque de pénétration de l'Église catholique dans ces régions. Clovis est désigné , par tous les évêques présents. Ce concile fut capital dans l'établissement des relations entre le roi et l'Église catholique. Clovis ne se pose pas comme chef de l’Église comme le ferait un roi arien, il coopère avec celle-ci et n’intervient pas dans les décisions des évêques (même s'il les a convoqués, leur pose des questions, et promulgue les canons du concile). Ce concile vise à remettre de l’ordre dans l’épiscopat du royaume des Francs, à faciliter la conversion et l’assimilation des Francs convertis et des ariens, à limiter les incestes (brisant ainsi la tradition germanique matriarcale des clans familiaux endogames), à partager les tâches entre administration et Église, à restaurer les liens avec la papauté. Des trente-et-un canons produits par le concile, il ressort que le roi ou son représentant, c'est-à-dire le comte, se voient réserver le droit d'autoriser ou non l'accès d'un laïc à la cléricature, les esclaves devant d'abord s'en référer au maître. Il s'agit là d'endiguer les fuites fiscales que les vocations, motivées par l'immunité, provoquent chez les plus riches. Le roi se voit attribuer le droit de désigner les évêques, contrairement au canon qui veut qu'ils soient élus par une assemblée de fidèles, confirmant ainsi les droits de magister militum que l'empereur accordait à ses ancêtres en tant que gouverneurs de la province de Belgique seconde. Les rois mérovingiens bénéficient de ce droit jusqu'à la promulgation de l'édit de Paris par , le 18 octobre 614 où les élections épiscopales redeviennent la règle. La chasteté des clercs et la subordination des abbés aux évêques sont rappelées. Les clercs hérétiques ayant reconnu la foi catholique peuvent retrouver une fonction et les établissements religieux repris aux ariens sont à nouveau consacrés dans la foi catholique. Le droit d'asile est élargi à l'ensemble des bâtiments entourant les églises, s'alignant ainsi sur le Code théodosien, la loi gombette et le bréviaire d'Alaric. L'objectif était de permettre à un fugitif de trouver refuge dans les édifices sacrés, avec l'assurance de pouvoir y être logé convenablement, sans avoir à profaner les édifices. Le canon interdit au poursuivant de pénétrer dans l'enceinte du bâtiment, sans avoir préalablement prêté serment sur l'Évangile, et d'infliger de châtiment corporel au fugitif. Une indemnisation était prévue pour compenser le préjudice subi, s'il s'agissait d'un esclave en fuite, ou la possibilité pour le maître de le récupérer. En cas de parjure, il y a excommunication. Les terres royales accordées à l'Église se voient exemptées d'impôt afin d'y entretenir les clercs, les pauvres et les prisonniers. Plusieurs superstitions, tel que les « sorts des saints », coutume consistant à ouvrir au hasard les livres sacrés tel que la Bible et interpréter comme un oracle le texte apparaissant sous les yeux du lecteur, se voient condamnées une seconde fois, après le concile de Vannes de 465. L’alliance de l’Église chrétienne et du pouvoir, qui a débuté avec le baptême du roi et qui perdure près de quatorze siècles, est un acte politique majeur qui se poursuit car les populations rurales, jusque-là païennes, de plus en plus christianisées, lui font davantage confiance. Mort et inhumation Basilique des Saints-Apôtres Clovis meurt à Paris le , âgé de . On présume qu'il est décédé d'une affection aiguë au bout de . Selon la tradition, il aurait été inhumé dans la basilique des Saints-Apôtres (saint Pierre et saint Paul), future église Sainte-Geneviève, qu'il avait fait construire sur le tombeau même de la sainte tutélaire de la cité, à l'emplacement de l'actuelle rue Clovis (rue qui sépare l'église Saint-Étienne-du-Mont du lycée Henri-IV). Clovis fut inhumé, comme l'écrit Grégoire de Tours, dans le sacrarium de la basilique des Saints-Apôtres situé sous l'actuelle rue Clovis, c'est-à-dire dans un mausolée construit exprès à la manière de la sépulture qui avait accueilli l'empereur romain chrétien Constantin le Grand aux Saints-Apôtres à Constantinople, en annexe, sans doute greffé sur le chevet du monument. Les sarcophages royaux furent probablement posés sur le sol et non enfouis, selon l'usage qui s'imposa dès la génération des fils de Clovis. Malgré le souhait de Clovis, la basilique ne servit pas de mausolée à la dynastie mérovingienne. On ignore ce qu'il advint des tombes du couple royal ainsi que celles de leur fille Clotilde, et leurs petits fils Thibaud et Gonthier, assassinés à la mort de Clodomir. Comme l'illustre l'exemple des tombes princières de la cathédrale de Cologne, il est possible que les sarcophages aient été enfouis dans le sous-sol au moment où un agrandissement nécessitait son arasement ; si ces travaux n'eurent pas lieu avant la seconde moitié du , il est possible que les tombeaux aient été pillés ou détruits à l'occasion des invasions normandes (845, 850 et 885). L'église ne fut pas détruite ; on se contenta à chaque fois de quelques réparations. Les châsses des saints furent évacuées en lieu sûr, puis replacées après les attaques. Si l’on est informé du sort des reliques, on ignore en revanche ce qu’est devenu le tombeau de Clovis durant ces attaques normandes. Gisant de Clovis En 1177, se trouvait un tombeau au milieu du chœur sur lequel on lisait cette inscription : . Un gisant du fut installé à l'emplacement du tombeau. Ce tombeau, composé d’un socle et d’un gisant, fut restauré en 1628 par les soins du cardinal-abbé de La Rochefoucauld qui le fit placer dans la chapelle axiale rectangulaire, au fond de l’église, dans un monumental ensemble baroque en marbre. C’est ce gisant qui fut transféré en 1816 à l'église abbatiale de Saint-Denis. Fouilles de 1807 En 1807, au moment de la démolition de l'église Sainte-Geneviève, des fouilles furent entreprises par le préfet Frochot et menées par l’administration des Domaines sous la direction des architectes Rondelet et Bourla, assistés par Alexandre Lenoir. Malgré des identifications hâtives et arbitraires, la fouille de la crypte du n’aboutit à aucune découverte significative. Aucun vestige ne remontait à l’époque mérovingienne. En revanche, la fouille de la nef permit la découverte de trapézoïdaux tous orientés. C’est en raison de la qualité de l’ornementation, et parce que c’était le but des fouilles et que l’emplacement correspondait au gisant du avant le transfert de 1628, que le rapport remis à l’empereur conclut à la découverte probable des sarcophages de Clovis et de sa famille. Mais Alexandre Lenoir reconnut qu’aucune inscription ne l’attestait. L'archéologue Michel Fleury notait que la facture de ces tombeaux est plutôt à placer dans le dernier quart du . Ce ne devait donc pas être la sépulture de Clovis et des siens. Il devait plutôt s’agir de sépultures mérovingiennes aristocratiques placées ad sanctos, non loin de l’emplacement le plus probable du tombeau de sainte Geneviève entre les . Ces sarcophages ne semblaient pas, toujours selon Michel Fleury, avoir été déplacés lors de la reconstruction du mais devaient plutôt être à leur emplacement d’origine. Seize des trente-deux sarcophages furent envoyés au musée des monuments français en 1808. Ils furent perdus en 1817 lors de la dissolution du musée. De ces fouilles ne nous sont donc parvenus que quelques rares éléments et rien ne permet d'affirmer avec certitude que les tombes découvertes étaient celles de Clovis et des siens. L'idée de relancer les fouilles avec des moyens modernes est défendue par exemple par l'historien Patrick Perrin. Il n'est pas exclu que de nouvelles fouilles à l'emplacement de la basilique disparue, le long de l'actuelle rue Clovis, entre l'église Saint-Étienne-du-Mont et le lycée puissent apporter des informations plus précises sur le sacrarium aménagé en 511. Succession Descendants De sa première épouse, une princesse franque rhénane, Clovis eut (v. 485-534), roi de Reims de 511 à 534 et co-roi d'Orléans. Avec Clotilde, il eut : Ingomer ou Ingomir, (mort en 494 dans sa robe de baptême) ; Clodomir (v. 495-524), roi d'Orléans de 511 à 524, il épouse Gondioque de Burgondie ; (v. 497-558), roi de Paris de 511 à 558, épouse Ultrogothe d'Ostrogothie ; (v. 498-561), roi de Soissons en 511, de Reims en 555 et de tous les Francs en 558 ; Clotilde (morte en 531), épouse en 517 Amalaric, roi des Wisigoths. Partage du royaume Loi salique et éléments de continuité de la romanité Selon Grégoire de Tours, le partage a lieu en présence des grands du Royaume, de Thierry, qui est déjà majeur, et de la reine Clotilde. Il est établi selon le droit privé que Clovis avait fait inscrire dans la loi salique en 511. On observe donc avant tout le partage du patrimoine d'un roi, propriétaire de son royaume, entre ses héritiers. On peut, à la lumière de cette remarque, comprendre que la royauté des Francs ignore la notion de « biens publics » (la res publica des Romains) et donc d'État. La disparition de l'État, en effet, semble consommée à travers le partage du royaume de Clovis. Cette pratique est très différente des partages également pratiqués par les derniers empereurs romains : légalement, l'Empire restait un, le partage avait lieu pour des raisons pratiques, les successeurs étaient choisis parfois en fonction de leurs mérites. Même quand il s'agissait des fils de l'empereur, l'Empire n'était pas découpé en autant de parts qu'il y avait de fils, et jamais l'empire n'a été séparé de la notion d'État par les Romains. Le caractère patrimonial du partage est particulièrement marquant par le morcellement des conquêtes situées au sud de la Loire. Chacun, pour visiter ses domaines du midi, est contraint de traverser les terres d'un ou de plusieurs de ses frères. Mais au-delà de la tradition franque, les choses sont un peu plus complexes, comme l’indique Ian Wood : Clotilde ne souhaite sans doute pas laisser Thierry exercer seul le pouvoir au détriment de ses fils, Clodomir, Childeber et Clothaire, mais, surtout, l'association des fils au pouvoir de leur père est déjà une pratique répandue dans l'Empire au ; ce partage, comme les suivants, n'a jamais mis fin à l'unité du regnum. En somme, les éléments de continuité avec l'Empire romain apparaissent bien présents. Attribution des territoires À la mort de Clovis, ses fils Thierry, Clodomir, Childebert et Clotaire se partagent, conformément à la tradition franque, le royaume qu'il avait mis une vie à réunir. L'essentiel de la Gaule (sauf la Provence, la Septimanie et le royaume des Burgondes) ayant été soumis, le royaume est partagé en quatre parts à peu près équivalentes et est fondé sur les ressorts administratifs romains, les anciennes civitates, devenues pour la plupart des évêchés. L'Aquitaine est partagée entre les quatre regna en raison des troubles et des révoltes. La région rhénane (anciennement tenue par Sigebert le boiteux) va à Thierry, l'aîné des fils de Clovis, qui a été compagnon des combats de son père et est né d'une première union avant 493, ainsi que la Champagne. C’est la plus grande part, puisqu'elle couvre environ un tiers de la Gaule franque. Clodomir reçoit la vallée de la Loire, Childebert la future Normandie et Clotaire le nord de la Gaule. Tous les quatre installent leurs capitales respectives à peu de distance les unes des autres, ce qui contribue à maintenir l'unité du royaume : Thierry à Reims, Clodomir à Orléans, Childebert à Paris et Clotaire à Soissons. À partir de ce moment, . La nation franque ne retourne plus à l'état de tribus, et, du moins, n'est plus fractionnée entre Saliens et Ripuaires. Aspects généraux du règne Relations avec l'Église La générosité étant la première vertu du roi germanique, elle se traduit par le don aux églises de ressources royales. Terres et trésors sont systématiquement dilapidés pour montrer sa générosité à ses fidèles. L'expansion territoriale permet de perpétuer les donations. Le concile d'Orléans est l'occasion d'en assurer les diocèses. Plusieurs vies de saint attribuent au roi l'édification de divers lieux de culte. Ainsi, dans la vie de saint Germier, évêque de Toulouse, ce dernier est invité à la table du roi ; Germier réputé pour ses vertus, attire la curiosité. Il fait l'objet d'admiration et se voit accorder des terres à Ox ainsi que des trésors en or et en argent. De même à Auch, l'évêque métropolitain Perpet va à la rencontre de Clovis lorsque celui-ci est en approche de la ville pour lui donner le pain et le vin. En récompense, le roi lui offre la cité, avec ses faubourgs et églises, ainsi que sa tunique et son manteau de guerre à l'église Sainte-Marie. Il se voit en outre offrir un trésor en or et l'église royale de Saint-Pierre-de-Vic. Clovis se rend à Tournai pour rencontrer Éleuthère, qui devine un péché du roi survenu après son baptême. Clovis nie les faits et demande que l'évêque prie pour lui. Le lendemain, l'évêque reçoit une illumination lui communiquant la faute de Clovis, qui est alors pardonné. Éleuthère se voit alors remettre un don pour son église. Clovis est guéri miraculeusement d'une maladie par Séverin, abbé de Saint-Maurice en Valais. En remerciement, le roi lui offre de l'argent à distribuer aux pauvres et la libération des détenus. De là viendrait l'édification de l'église Saint-Séverin de Paris. Hincmar de Reims écrit, vers 880 dans sa vita Remigii, que Clovis a accordé à l'évêque Remi plusieurs dons de domaines territoriaux répartis dans plusieurs provinces dont un terrain incluant Leuilly et Coucy, par l'intermédiaire d'une charte. Leuilly a été attribué à Ricuin en 843, partisan du roi Charles le Chauve. En 845, pour forcer Ricuin à restituer Leuilly au patrimoine de Reims, un faux testament de l'évêque Remi est présenté au roi Charles le Chauve. Au , l'hagiographie de Léonard de Noblac prétend que Clovis parraine ce dernier lors de son baptême et qu'il se voit accorder la libération de prisonnier qu'il visite ainsi que le don d'un évêché. Léonard quitte le roi pour se rendre dans la forêt de Pauvain en Limousin. Clovis lui accorde alors, par un acte officiel, un domaine dans la forêt où fut fondée l'église de Saint-Léonard-de-Noblat. Tous ses dons légués aux saints sont tout aussi hypothétiques qu'invérifiables dans la mesure où, à l'époque où la vie est rédigée, plus aucun témoin ne peut contredire les écrits du clergé qui a peut-être inventé des preuves en créant et en attribuant au roi Clovis de faux diplômes ou de fausses chartes à l'attention de communautés religieuses. Considérations sur le pouvoir Si Clovis meurt dans son lit à Paris le 27 novembre 511, il a, avant puis pendant son règne, tué de sa main, soit dans des combats, soit hors des combats ou par des intrigues, plusieurs rois ou fils de rois, parmi ceux-ci citons : , prince burgonde, frère de Gondégisile, et Gondebaud, père de Clotilde, l'épouse de Clovis, égorgé par Gondebaud en 486 qui noya sa femme en lui attachant une pierre au cou, décapita ses deux garçons et condamna ses deux filles à l'exil, par suite d'intrigues avec Clovis ; Syagrius, dux romanum de Soissons en concurrence avec , est égorgé en secret en 486, sur ordre de Clovis ; Ragnacaire, roi de Cambrai, et son frère Riquier, en 489, tués d'un coup de hache par Clovis ; Renomer, roi du Mans, tué sur ordre de Clovis en 489-490 ; Cararic, roi des Morins, et son fils, exécutés en 491 sur ordre de Clovis ; Gondégisile, roi de Bourgogne, égorgé en 500 par Gondebaud, son frère, roi des Burgondes par suite d'intrigues avec Clovis ; , frère de Gondégisile, et Gondebaud, qui aurait été tué lors du siège de Vienne en 501 ; , roi des Wisigoths, tué en combat singulier par Clovis, à la bataille de Vouillé en 507 ; Sigebert le Boiteux, roi des Francs de Cologne, tué volontairement, en 507, par son fils Clodéric lors d'une chasse en forêt de Buconia, par suite d'intrigues avec Clovis ; Clodéric le fils meurtrier de Sigebert le Boiteux, tué également en 507, durant les troubles qui ont suivi la mort de son père, sur ordre de Clovis. Représentations de Clovis dans l'histoire et l'art Légendes autour de Clovis La légende de l'origine troyenne des Francs fait descendre Clovis du roi troyen Priam par l’intermédiaire de Pharamond († 428), chef plus ou moins mythique. Une autre légende, colportée par l'archevêque Hincmar de Reims (845-882) dans sa Vita Remigii, qui mélange le récit de Grégoire de Tours et une ancienne hagiographie de Remi, aujourd'hui disparue, assure que lors de son baptême, c'est le Saint-Esprit qui, ayant pris la forme d'une colombe, apporte le saint chrême, une huile miraculeuse contenue dans une ampoule. Alors qu'il préside la cérémonie du couronnement et du sacre de en tant que roi de Lotharingie, le 9 septembre 869, Hincmar invente le sacre de Clovis en déclarant que Charles descend du . Le premier roi franc sacré est Pépin le Bref au mais cette assimilation d'un sacre au baptême laisse accroire que Clovis aurait créé une alliance entre la monarchie et Église représentant métaphoriquement la . Le pouvoir thaumaturgique attribué aux rois de France de guérir les malades, en particulier ceux souffrant d'écrouelles, à partir de Robert le Pieux, voit son origine remonter à Clovis, premier roi chrétien. En 1579, une publication d'Étienne Forcadel affirme qu'un écuyer de Clovis nommé Lanicet a fui la cour du roi pour cacher sa maladie. Clovis rêve alors qu'il touche son écuyer, provoquant ainsi sa guérison. Le lendemain, Clovis retrouve son écuyer et s'exécute : la guérison a lieu. L'armorial français montre Clovis arborant des fleurs de lys, symbole de pureté virginale représenté par la Vierge Marie, au , mais dont l'origine pourrait remonter au . Un ange aurait remis à un ermite de la forêt de Marly vivant aux environs d'une tour nommé Montjoie, un bouclier où figurent trois fleurs de lys, en référence à la sainte Trinité. L'ermite l'aurait remis à Clotilde pour que celle-ci le donne au roi pour qu'il s'en serve durant la bataille à la place de ses armes ornées de trois croissants ou de trois crapauds, l'ange ayant assuré à l'ermite que le bouclier assure la victoire. Lorsque Clovis se bat contre son ennemi et le tue près de la tour Montjoie, celui-ci confesse la Trinité et fonde l'abbaye de Joyenval qui accueille alors le bouclier comme relique. Une légende raconte que Clovis et ses descendants auraient eu les dents qui cassaient en prenant une forme étoilée. Le tableau La légende de Saint Rieul, peint en 1645 par Fredeau, exposé à la cathédrale Notre-Dame de Paris, laisse apercevoir une autre légende. Après que Clovis a fait construire une église consacrée à saint Rieul, l’évêque Levangius lui aurait remis une dent prise dans la bouche de ce dernier. Le roi franc n’aurait pas pu la conserver et aurait été contraint de la remettre dans la sépulture du saint homme. Commémorations En 1715, Antonio Caldara compose un Oratorio La Conversion de Clovis, roi de France. 1896, Charles Gounod, Messe de Clovis pour basse solo, chœur mixte à quatre voix, deux orgues, trompettes et trombones. Œuvre composée pour le centenaire du baptême de Clovis à Reims. En 1896, des célébrations ont été organisées par le cardinal et archevêque de Reims Benoît Langénieux pour le du baptême de Clovis. En 1996-1997, le du baptême de Clovis (avec le de la mort de Martin de Tours) a été commémoré sous l'égide d'un Comité pour la commémoration des origines. Bibliographie Sources primaires . Sainte Geneviève de Paris. La vie, le culte, l'art (trad. par Jacques Dubois et Laure Beaumont-Maillet), Beauchesne éditeur, 1982 . Marius d'Avenches, Chronique, collection « Sources de l'Histoire », éditions Paléo, 2006 . . Documents sur le règne de Clovis, traduction de Nathalie Desgrugillers-Billard, Éditions Paleo, coll. l'encyclopédie médiévale . . Études contemporaines et première moitié du . . . . . . . . . . Études récentes Allemand , . Anglais . . . Français . , . Gaston Duchet-Suchaux et Patrick Périn, Clovis et les Mérovingiens, Paris, Tallandier, coll. « La France au fil de ses rois », 2002 . . , , . . . . . . . . , . . . , . . . . Historiographie . , , . . . . . . . . . . . . . . Notes et références Notes Références Voir aussi Liens externes Articles connexes Abbaye de Ferrières Abbaye Saint-Mesmin de Micy Abbaye Saint-Pierre de Moissac Antiquité tardive Faux Mérovingiens Généalogie des Mérovingiens Liste des rois des Francs saliens Melaine Royaumes francs Atlas des Francs Souverains français enterrés hors de Saint-Denis Mérovingiens Roi des Francs Histoire de Tournai Date de naissance non renseignée (Ve siècle) Décès en 511 Personnalité des Gaules du VIe siècle Personnalité du haut Moyen Âge par nom Noblesse franque
535
https://fr.wikipedia.org/wiki/Clotaire%20Ier
Clotaire Ier
dit le Vieux (ou Chlotar, Clothar, Chlotochar ou Hlothar), né vers 498, mort le 29 novembre ou le 31 décembre 561, est un roi franc de la dynastie des Mérovingiens, fils de Clovis, roi des Francs. Clotaire devient roi de Soissons en 511, roi d'Orléans en 524, roi des Burgondes en 534, roi des Francs de l'Est en 555, roi de Paris en 558 ; entre 558 et 561, il est seul à la tête du royaume des Francs réunifié comme sous le règne de Clovis. Introduction Fonctionnement des mariages et des successions Le mariage chez les Francs Les Francs, comme les autres peuples germains, pratiquent l'endogamie au sein de la Sippe ou clan (groupe de parenté étendu). Le mariage y prend plusieurs formes. Le père est le chef de la famille et exerce son autorité (mundium ou munduburdium) sur ses femmes, ses enfants, ses esclaves. Il a le pouvoir d’accepter ou de refuser les mariages de chaque membre de sa familia. Les jeunes nobles francs pratiquent une éducation sentimentale auprès des esclaves de leur familia ou des filles de leurs proches. Il en résulte souvent plusieurs mariages avec ces épouses de jeunesse (friedelfrau), qualifiées d’épouses de second rang ou d’épouses morganatiques. Ce type de mariage, la friedelehe, est généralement hypergamique et est conclu de façon privée entre le mari et la femme. Le chef de famille peut décider d’établir pour les jeunes Francs arrivés à maturité, des mariages avec des épouses prestigieuses dites de premier rang. Ce type de mariage, célébré en public, permet le rapprochement des familles, assurant une alliance diplomatique. Cette polygynie entraîne la confusion chez les chrétiens traditionnellement monogames, qui appliquent naturellement le droit matrimonial romain et qualifient à tort ces épouses de concubines ou de maîtresses, croyant leurs enfants illégitimes. Or, les enfants issus des différents mariages sont tous égaux en matière de succession. Le père garde cependant le droit d’écarter de sa succession les enfants de son choix. La politique matrilinéaire de parentèle Afin d'étendre son influence et d'agrandir son domaine, Clotaire pratique une politique de famille large, nommée parentèle dans les lois germaniques. Le but recherché est de maintenir la paix et d'assurer la conservation du patrimoine que constitue le royaume et les territoires conquis, considéré comme propriété personnelle suivant la pratique de la patrimonialité, pour sa descendance. En multipliant les unions avec différentes épouses, le roi renforce le lien avec ses « ventres de souveraineté » qui sont au centre du système matrilinéaire germanique. Le mélange de leur sang les lie en un groupe uni à vie, garantissant ainsi que ses enfants à naître héritent du patrimoine parental, ceci à la condition que les différentes épouses n'aient pas eu d'enfants lors de mariages antérieurs. Le roi pouvait toujours se débarrasser des enfants non issus « de sa propre semence ». La succession dans la dynastie mérovingienne Dans la tradition germanique, le mode de succession des rois sur le trône, la tanistry (nom celtique désignant la succession par le cadet et non par le fils), se fait entre frères, de l'aîné au benjamin, puis aux oncles et aux neveux. Mais depuis le règne de , la loi salique impose le partage du royaume entre les fils du roi. Contrairement au mode de succession par primogéniture qui régit la succession au trône du père au fils aîné, comme sous la dynastie capétienne, le royaume est divisé entre autant de fils que le roi a, afin que chacun puisse régner. La division du Regnum Francorum engendre des sous-royaumes (états séparés) distincts, permettant à chaque prince d'exercer une royauté complète dans le sous-royaume attribué, plutôt que de diviser l'exercice du pouvoir avec les autres princes sur l'ensemble du territoire. Biographie Enfance Clotaire est le cinquième fils de Clovis et le quatrième de la reine Clotilde. Son nom signifie « Armée de gloire » en vieux haut-allemand. Partage du royaume des Francs (511) Après la mort de Clovis survenue le 27 novembre 511, le royaume des Francs est partagé entre Clotaire et ses trois frères : , Clodomir et . En raison du droit de la mère (Mutterrecht), il est attribué aux différentes reines, pour leurs fils, une portion de royaume en tenant « la balance égale ». Clovis ayant eu deux épouses, le royaume est d'abord divisé en deux. L'aîné, Thierry, fils de la première épouse, est largement avantagé en recevant le royaume de Reims. Clotaire partage la deuxième moitié avec ses deux autres frères. Clotaire reçoit la partie nord, Childebert la partie centrale (royaume de Paris) et Clodomir la partie sud (royaume d'Orléans). Le royaume de Clotaire se compose de deux parties, l'une en Gaule belgique, correspondant au royaume des Francs saliens, où il établit sa capitale à Soissons et qui comprend les diocèses d'Amiens, d'Arras, de Saint-Quentin et de Tournai, l'autre en Gaule aquitaine comprenant les diocèses d'Agen, Bazas et Périgueux. Les années 520 Echec de la guerre contre les Burgondes (523-524) En 516, la mort de Gondebaud amène sur le trône burgonde son fils Sigismond, converti au catholicisme. Sa politique antiarienne, en particulier l'exécution de son fils Sigéric (petit-fils de l'Ostrogoth Théodoric), le met en position de faiblesse, ce qui incite les rois francs à lancer une offensive, sauf Thierry, marié à une fille de Sigismond. En 523, quand la jeunesse les tenait tranquille, Thierry, Clodomir, Childebert et Clotaire attaquèrent Sigismond, roi de Bourgogne, fils de Gondebaud leur grand oncle, comme détenteur injuste du bien de leur mère. Clodomir fut celui des frères qui eut la plus grande part à cette guerre ; il prit Sigismond, et le fit mourir avec sa femme et ses enfants. Mais son frère Godomar le remplace sur le trône avec le soutien de l'aristocratie et les Francs sont obligés de repartir. Une nouvelle campagne a lieu en 524, incluant cette fois Thierry. Les Francs s'avancent jusqu'à la vallée de l'Isère, mais, le , subissent une défaite grave lors de la bataille de Vézeronce (ou de Voirons), au cours de laquelle Clodomir meurt mais que ses soldats remportèrent. Néanmoins, les Francs quittent le royaume burgonde et Godomar reprend le pouvoir, qu'il conservera jusqu'en 534. Mariage de Clotaire avec Gondioque (reine d'Orléans) Clotaire épouse alors Gondioque, la veuve de Clodomir, ce qui lui assure la possession du trésor de Clodomir et lui assure les droits que détient Gondioque en tant que seule héritière du roi Godégisile ; la loi gombette permet à une fille d'hériter des terres en l'absence de fils. Mais cela ne suffit pas pour obtenir le territoire de son défunt frère : la loi salique impose normalement le partage du royaume entre les fils de Clodomir. Mariage de Clotaire avec Arnégonde Ingonde lui ayant demandé de trouver un mari digne de sa haute lignée à sa sœur Arnegonde, le roi ne trouve finalement pas meilleur prétendant que lui-même, et décide d'épouser Arnégonde. Elles devront vivre ensemble jusqu'au décès d'Ingonde vers 546. Les années 530-540 Campagne de Thuringe (531) En 531, Hermanfred, roi des Thuringiens, a promis à Thierry une partie du royaume de Thuringe s'il l'aide à se débarrasser de son frère Baderic. Thierry accepte, mais se trouvant lésé après la victoire, il fait appel à Clotaire pour se venger de Hermanfred. Leur alliance leur permet de conquérir la Thuringe qui se retrouve annexée au royaume des Francs. Lors du partage du butin, les deux rois se disputent âprement la princesse Radegonde, mais finalement, Clotaire la récupère, du fait qu'elle a été capturée par ses hommes. La princesse Radegonde Il la fait conduire dans la villa royale d’Athies en Vermandois. Lorsque Clotaire veut la recevoir à Vitry-en-Artois, elle profite de la nuit pour s’enfuir avec des compagnons. En 538, elle est amenée à Soissons pour épouser le roi, en tant que « reine non illégitime mais légitime », qui voit se conforter sa domination sur la Thuringe. Néanmoins, elle évite la pompe royale et tente de rester proche de Dieu. Alors que le statut de reine rendait nécessaire le maintien de son rang par une apparence vestimentaire illustrant la prospérité et la puissance du mari qui utilisait ce « trésor animé » comme une vitrine, durant les banquets, Radegonde reste en vêtements simples, afin d'affirmer son humilité chrétienne. Elle refuse de succomber au faste alimentaire, un serviteur dut prendre le pain pour le donner aux pauvres. Elle trouve également des prétextes pour se retirer et aller chanter des psaumes et se lève la nuit pour s'étendre en prière jusqu'à en geler. Une fois revenue dans sa chambre, elle évite le roi en se gardant de retourner dans le lit ou de se réchauffer auprès du foyer. Cette attitude irrite Clotaire qui s'entend dire avoir épousé une moniale plutôt qu'une reine, provoquant des disputes que Radegonde tente de calmer. La vocation spirituelle de Radegonde faisant passer prioritairement Dieu par rapport au roi, finit par rendre Clotaire insultant lorsque, se sentant négligé, il réclame son épouse à sa table, ce qui l'oblige à racheter ses paroles par des cadeaux. Elle arrive cependant à jouer un rôle en influençant, par l'intermédiaire des flatteurs, la justice du roi en faisant appel à sa clémence vis-à-vis des condamnés à mort. La mort de son frère Hermanfred, assassiné sur ordre du roi, la pousse à quitter Clotaire, qui la laisse rencontrer saint Médard à Noyon. L'évêque Médard, invoquant l'union sacrée entre les époux mais aussi à cause de violences perpétrées par les Grands, lui oppose un refus pour une consécration moniale. Radegonde finit par l'emporter sur Médard en lui faisant craindre les foudres du Seigneur, celui-ci la consacre alors diaconesse. Elle part vivre dans la villa royale de Saix en Poitou, qui avec la villa d'Athies, constitue une propriété acquise par dot. Au bout d'un an, des rumeurs viennent aux oreilles de la reine disant que Clotaire souhaite la ramener à Soissons. Elle demande alors à un ermite nommé Jean qui s'est emmuré pour vivre reclus, de prier pour elle et pour « ce qui la terrifiait, car, si le roi persistait en son dessein, la reine préférait mourir plutôt que d'être réunie à un roi de la terre après avoir connu les embrassements du Roi du Ciel ». Le lendemain, Jean annonce le bon fondement des rumeurs « mais Dieu ne permettrait pas leur accomplissement et le jugement divin châtierait le roi avant qu'il l'eût reprise comme son épouse ». En effet, Clotaire vient pour tenter de reprendre Radegonde par la force mais, avertie de son arrivée, elle prend la fuite à travers champs, accompagnée d'Agnès et de Disciola. C'est à ce moment que se produit le « miracle des avoines » célébré le , dont les premières sources écrites datent du et que le diocèse de Poitiers commémore le mois de mars sous le nom de « sainte Radegonde des avoines ». En sortant de Saix, elle dit à un paysan semant de l'avoine : « Mon ami, si aucun te demande si tu as vu passer par ici aucune personne, réponds fermement que, dès le temps que tu semais cette avoine, ni homme ni femme n'est passé par ici ». Au moment même où ses paroles furent prononcées, le grain à peine semé se mit à croître jusqu'à taille adulte, ce qui permit aux trois compagnes de se cacher dans le champ. Lorsque Clotaire arrive, celui-ci questionne le paysan qui lui confesse le miracle. Clotaire « fut plus émerveillé que jamais et de là s'en retourna, considérant qu'il était plus licite de laisser sa propre épouse que d'offenser la clémence divine ». Elle préfère se retirer dans un couvent, plutôt que de vivre à ses côtés. Elle fonde à Poitiers l'abbaye Sainte-Croix, premier monastère de femmes d'Europe. Elle est ensuite canonisée sainte Radegonde. Partage du royaume d'Orléans (532) Pour éviter que le royaume d'Orléans ne revienne à ses neveux, Clotaire s'allie à en 532 pour organiser l'assassinat des trois jeunes héritiers. Ils envoient Arcadius, petit-fils de Sidoine Apollinaire, auprès de Clotilde avec une paire de forces (ciseaux) et une épée nue. Il demanda alors à la reine ce que devaient faire ses fils avec leurs neveux : les laisser vivre comme moines ou les étrangler. La coutume germanique non-écrite reconnaissait une autorité de chef de la lignée à la reine, le mutterrecht (droit de la mère). Or dans la tradition germanique, le mode de succession des rois sur le trône, la tanistrie (nom celtique désignant la succession par le cadet et non par le fils), se faisait entre frère, de l'aîné au benjamin, puis aux oncles et aux neveux. Le risque de la tonte pouvait engendrer une guerre civile, les cheveux longs, symbole de royauté chez les Francs, finissant toujours par repousser, Thibaut, Gunthar et Clodoald auraient pu revendiquer le trône un jour ou l'autre. Aussi il était de son devoir de laisser s'appliquer la tanistry. Écœurée, Clotilde répondit que s'ils ne devaient pas régner, alors elle préférait les voir morts que tondus. Les deux oncles massacrèrent les enfants de Clodomir : Clotaire assassina Thibaut d'un coup de couteau dans l'aisselle. Gunthar se jeta aux pieds de Childebert qui se mettait à pleurer et faillit céder aux suppliques de son neveu. Mais Clotaire lui fit remarquer qu'il était à l'initiative de l'entreprise. Childebert rejeta alors Gunthar contre son frère qui le poignarda et l'étrangla. Thibaut et Gonthaire avaient respectivement dix et sept ans. Le dernier, Clodoald resta en vie en parvenant à s'enfuir, caché par des partisans fidèles. Il renonce à sa part, et choisit la vie monastique. Clotaire et Childebert peuvent alors librement se partager le territoire de leur frère. , quant à lui s'empare d'une partie de l'héritage constitué de l'Auxerrois, du Berry et du Sénonais. Conquête du royaume des Burgondes (534) Dès 532, Childebert et Clotaire s'emparent d'Autun et en chassent , frère de Sigismond. En 534, la mort d'Athalaric engendre une crise de succession dans le royaume Ostrogoth, allié des Burgondes. Clotaire, Childebert et leur neveu Théodebert en profitent cette fois pour envahir le royaume Burgonde, dénué de protecteur. Le royaume Burgonde est alors partagé entre les couronnes franques mais cette situation ne dura pas car il fut progressivement reconstitué par Clotaire 1er et, à sa mort, transmis tel quel à son fils Gontran. Conquête de la Provence (537) et échecs de l'invasion de la Septimanie wisigothique (542) L'empereur Justin 1er (518-527) propose aux Francs de s'emparer de la Provence ostrogothique en échange d'un soutien dans sa reconquête de l'Italie. Après la mort de Théodoric en 526 les rois ostrogoths notamment Vitigès leur font la même offre en échange de leur neutralité. En 537, les rois Francs Childebert et Théodebert acceptent l'offre des Ostrogoths et s'emparent de la Provence en commençant par Arles sa capitale puis Marseille, porte ouverte sur le grand commerce méditerranéen ainsi que le nord des Alpes par l'accaparement de la haute vallée du Rhin, le Main et le haut Danube avec une souveraineté sur les Alamans. De l'ancienne Gaule romaine, il ne restait aux Francs qu'à conquérir la Septimanie wisigothique mais les campagnes successives notamment celle de 531 et de 541 ne connurent de succès durables. Au printemps 542, Childebert et Clotaire, accompagné de trois de ses fils dont Chilpéric, conduisent une armée jusqu’en Hispanie wisigothique. Ils s’emparent de Pampelune et assiègent Saragosse, qu’ils sont finalement obligés d’abandonner après avoir conquis la plus grande partie du pays à cause de l’armée du roi Theudis qui les poursuit au-delà des Pyrénées. Péripéties familiales Les Francs voulant récupérer les conquêtes de Clovis que les Goths avaient reprises, Théodebert et Gonthier, fils aîné de Clotaire, sont envoyés pour réclamer les terres. Mais parvenu à Rodez, Gonthier retourne sur ses pas pour une cause inexpliquée, pendant que Théodebert s'empare des places fortes de Dio-et-Valquières et Cabrières. Clotaire profite de l'agonie de Thierry, gravement malade, pour tenter de récupérer son royaume, avec l'aide de Childebert. Mais Théodebert, alors occupé à assujettir Arles, retourne précipitamment auprès de son père Thierry qui décède quelques jours après son arrivée. Soutenu par ses leudes, Théodebert réussit à conserver son royaume et réfrène l'avidité de ses oncles en les comblant de dons. Clotaire se voit contraint de se réfugier dans une forêt pour se protéger d'une alliance que Childebert et Théodebert ont conclue contre lui. Tandis qu'ils assiègent Clotaire, une tempête ravage le matériel, met en fuite les chevaux, et désorganise l'armée. Ils abandonnent alors le siège et concluent la paix avec Clotaire. La mort de la fille de Théodoric le Grand et d'une sœur de , qui a été assassinée par le roi des Ostrogoths Théodat, pour venger le crime que cette « prostituée » avait perpétré contre sa propre mère, fait l'objet d'un chantage diplomatique de la part des rois Francs. Ceux-ci exigent le versement d'une rançon en guise de compensation. Théodat leur envoie donc d'or que Childebert et Thibert interceptent et se partagent entre eux de sorte que Clotaire n'ait rien. Mais ce dernier ayant fait main basse sur le trésor de Clodomir, il leur avait volé beaucoup plus d'argent qu'eux ne purent voler. Le 3 juin 548, Clotilde meurt dans la ville de Tours. Childebert et Clotaire la font transporter par un cortège funèbre dans la basilique des Saint-Apôtres pour y être ensevelie aux côtés de son époux, le roi , et de sainte Geneviève. Les années 550 Le rattachement du royaume de Thibaut (555) Thibaut (fils de Thibert et petit-fils de ) meurt sans descendance en 555. Clotaire se rend immédiatement sur place pour prendre possession du royaume de son défunt petit-neveu, cela au mépris du partage prévu par la loi salique avec son frère. Il épouse alors Vuldetrade, veuve de Théodebald et fille du roi Lombard Waccho. Il s’assure ainsi de la succession en douceur auprès des Grands du royaume, ainsi que d’une alliance avec les Lombards établie depuis le règne de Thibert. Mais les évêques condamnent ce mariage incestueux et Clotaire accepte de délaisser Vuldetrade pour la donner en mariage au duc Bavarois Garibald, lui permettant ainsi de renforcer l’entente avec ce peuple. L’âge avancé de Clotaire expliquerait sa sensibilité face aux hommes de Dieu. Pour compenser la rupture du mariage avec Vuldetrade, Clotaire donne à marier au prince Alboïn, futur roi des Lombards, sa fille Clodoswinthe. Condat, le domesticus (grand administrateur du palais) du roi Thibaut conserve ses fonctions après le rattachement du royaume. Soumission des Saxons et de la Thuringe En 555, il affronte et anéantit les Saxons révoltés, peuples situés dans la haute vallée de la Weser, l'Elbe, et le littoral de la mer du Nord. En guise de soumission, Clotaire leur impose de verser au fisc (terre, forêt ou mine appartenant à la couronne) un tribut annuel de cinq cents vaches. Il effectue à la suite une expédition punitive contre la Thuringe qui a aidé les Saxons. Entre 555 et 556, les Saxons, peut-être à l'incitation de Childebert, se révoltent à nouveau. Face aux Saxons, Clotaire préfère parlementer et éviter un massacre, car ceux-ci acceptent de continuer le versement d'un tribut malgré un refus antérieur. Mais ses hommes, pleins d'intentions belliqueuses et désireux d'en découdre, contestent sa décision. Les pourparlers cessent lorsque les soldats de sa troupe le forcent, par injures et menaces de mort, à se jeter sur les Saxons. Après un carnage abominable, les Saxons et les Francs font la paix, qui est peut-être le fruit d'une sanglante défaite. La mise sous tutelle de l'Auvergne L’Auvergne, autrefois province romaine prospère, qui avait résisté aux Wisigoths et avait espéré des Francs qu’ils seraient de meilleurs maîtres, s’était opposée à Thierry qui, en représailles, la ravagea. Thibert l’avait ensuite pacifiée en la faisant gouverner par des sénateurs Auvergnats et en épousant une gallo-romaine de Cabrières. Afin d’anticiper un possible soulèvement, à la suite du décès de Thibaut, Clotaire envoie son fils Chramn prendre possession de l’Auvergne pour surveiller cette région ainsi que l’Aquitaine première. Ce dernier a pour consigne de résider à Clermont de mater les turbulences de la région, et de régler une question épiscopale. Il s’agit peut-être du premier vice-royaume (Unterkönigtum) d’Aquitaine. Grégoire de Tours nomme Chramn rex, une monnaie a été retrouvée à Bordeaux avec l’inscription Chramnus et Chramn émet lui-même des préceptes. Son vice-royaume est composé des cités de Poitiers, Tours, Limoges et Clermont qu’il occupe l’une après l’autre. Mal conseillé et entraîné par le désir d’indépendance aquitain, il se laisse porter par le désir d’établir un royaume indépendant de celui de Clotaire. Pour y parvenir, il s’allie à Childebert qui l’encourage dans son dessein. Les cités de l'Aquitaine première lui ont probablement été accordées, c’est-à-dire Bourges, Le Puy, Javols, Rodez, Cahors, Albi et même Toulouse. Clotaire, alors contraint de guerroyer contre les Saxons, envoie ses fils Charibert et Gontran mener une armée à la rencontre de Chramn. Ils se rendent alors en Auvergne, puis à Limoges, et enfin retrouvent Chramn à Saint-Georges-Nigremont, dans le canton de Crocq de l'actuel département de la Creuse. Leurs armées se font face au pied d'une « montagne noire » où ils incitent Chramn à rendre les terres appartenant à leur père. Il refuse et une tempête empêche la bataille. Chramn envoie un messager à ses demi-frères, les informant de la mort de Clotaire, qui se bat contre les Saxons. Charibert et Gontran se rendent aussitôt en Burgondie. La rumeur disant que Clotaire est mort en Saxe se répand dans toute la Gaule, y compris aux oreilles de Childebert qui se laisse abuser. Il se peut que cette rumeur ne soit donc pas une ruse de Chramn, avec qui Childebert est en relation. Chramn en profite alors pour étendre son influence jusqu’à Chalon-sur-Saône. Il assiège la ville et la conquiert. Il rencontre ensuite Childebert dans la place forte de Dijon mais se voit refuser l'accès à la ville. Chramn se marie à Chalda, fille du comte d’Orléans Wiliachaire (Willacharius) qui est subordonné à Childebert. La réunification du royaume (558) Le 558, Childebert meurt sans descendance d’une longue maladie, ce qui permet à Clotaire de réunifier à nouveau le Regnum Francorum de son père Clovis et de s'emparer du trésor de son frère. Il n'est cependant pas encore tout à fait seul maître du royaume puisqu'il doit triompher de son fils Chramn qui, depuis l'Auvergne, complote contre lui, cherchant l'alliance de Childebert. Ce dernier meurt et Chramn fait donc appel aux Bretons, avec lesquels il a dû s'entendre , son beau-père. Ce dernier, poursuivi par Clotaire, se refugie avec sa femme dans la basilique Saint-Martin de Tours qu'il incendia. Dénué de soutien, Chramn est obligé de se soumettre à l’autorité de son père qui lui accorde son pardon. Mais Chramn récidive en 560. Il s’enfuit avec sa femme et ses filles dans le Poher, auprès du comte de Bretagne Conomor, , qu’il a dû rencontrer à la cour de son oncle. Entre le et le , avec l’aide des Bretons, Chramn pille et détruit un grand nombre de lieux appartenant à son père. Clotaire, accompagné de son fils Chilpéric, s’avance vers la Domnonée dans laquelle il arrive en 560. Lors de la bataille, localisée dans le territoire de Vannes près de la côte, que le duc Willachaire aurait dû disputer aux Bretons, Conomor est vaincu et tué alors qu’il tourne le dos à l’ennemi. Conomor possédait des terres des deux côtés de la Manche et Chramn avait peut-être l’intention, pour fuir Clotaire, de se réfugier en Grande-Bretagne avec le soutien de Conomor. Il s’enfuit pour prendre la mer mais tente d'abord de secourir sa femme et ses filles. Il est alors capturé et aussitôt condamné à mort. Enfermé dans une masure avec son épouse et ses filles, il y est étranglé avant que le feu ne soit mis à l'édifice. Clotaire est dès lors seul maître du regnum francorum. Fin de vie , Clotaire tente d'augmenter les impôts des églises malgré l'exemption accordée par le droit romain dont elles bénéficient et qui est confirmé régulièrement par les édits royaux. En effet, accorda des immunités aux églises. L'évêque Injuriosus de Tours s'y refuse et Clotaire abandonne son dessein. À la mort de l'évêque, le roi le fera remplacer par un membre de sa domesticité nommé Baudin. De même, il exile l'évêque Nizier de Trèves . Ingonde et Clotaire accordent une décoration au tombeau de Saint-Germain d'Auxerre, la basilique y conserve un calice donné par la reine. Clotaire épouse encore Chunsine, puis Vulderade (555), veuve de Thibaut, son petit-neveu. À la fin de son règne, le royaume franc est à son apogée, couvrant toute la Gaule (à l'exception de la Septimanie) et une partie de l'Allemagne actuelle. Il meurt à la fin de l'année 561 d'une pneumonie aiguë à , laissant son royaume à ses quatre fils qui allèrent l'enterrer à Soissons, dans la basilique Sainte-Marie qu'il avait commencé à faire construire sur le tombeau de saint Médard. Devenue abbaye Saint-Médard, victime d’un incendie qui la ravagea lors des invasions normandes au , détruite par les Huguenots en 1567 lors des guerres de Religion et démantelée jusqu’à la crypte à la Révolution, le tombeau de Clotaire a disparu. On lui prête ces dernières paroles sur son lit de mort : Succession L'héritage patrimonial est partagé : Caribert reçut l'ancien royaume de , situé entre la Somme et les Pyrénées, ayant Paris pour capitale et comprenant le bassin parisien, l'Aquitaine et la Provence ; Gontran reçoit la Burgondie avec une partie du royaume d'Orléans dans laquelle il installe sa capitale ; Sigebert reçoit le royaume de l'Est avec comme capitale Reims puis Metz ; Chilpéric reçoit les territoires au nord, le royaume de Soissons. L'édification du monachisme féminin Clotaire finance la construction du monastère Sainte-Croix de Poitiers dans lequel se replie Radegonde et fait transférer les reliquaires que la reine a accumulés lors de son séjour auprès du roi jusqu'au monastère de Sainte-Croix. Mariages et descendance de Clotaire Historique Selon Grégoire de Tours, « Le roi Clotaire a eu sept fils de diverses femmes, à savoir : d’Ingonde il eut Gonthier, Childéric, Charibert, Gontran, Sigebert, et une fille, nommé Closinde ; d'Arnegonde, sœur d'Ingonde, il eut Chilpéric ; et de Chunsine, il eut Chramn. » Vers 516, à environ vingt ans, il épouse Ingonde qui doit être une esclave du domaine royal. Elle lui donne pour fils Gonthier vers 517, Childéric vers 518, Caribert vers 519, Gontran vers 528 et Sigebert en 535. Ils ont également une fille nommée Clodoswinthe. Sa mort survient bien au-delà de l'année 536. Clotaire se marie également avec Chunsine, probablement sa deuxième reine avec qui il a un fils nommé Chramn entre 520 et 540. En 524, il épouse la reine franque Gondioque, veuve de son frère aîné Clodomir. Entre 525 et 527, il épouse Arnegonde qui lui donne un fils, Chilpéric. En 538, il se marie avec la princesse thuringienne Radegonde dont il n'aura aucun enfant. En 555 enfin, il épouse la princesse lombarde Vuldetrade, veuve de son petit-neveu Thibaut. Elle est ensuite répudiée. Une femme, qui était d'un rang plutôt aisé, présente son fils nommé Gondovald, né à la fin des années 540 ou au début des années 550, comme un fils de Clotaire. Clotaire « ayant semé des enfants dans toute la Gaule », il s'agit là d'une « affirmation aussi plausible qu'invérifiable » car si la mère le certifie, Clotaire lui-même doute de cet enfant. Il reçoit une éducation littéraire et se laisse pousser les cheveux, signe de son appartenance royale. Sa mère l'amène à la cour du roi à qui elle certifie qu'il s'agit de son neveu. Childebert, n'ayant pas de descendant mâle, accepte de le garder à ses côtés mais Clotaire le réclame. Il refuse cependant de le reconnaître comme son fils et le fait tondre préférant le garder en vie au cas où Gondovald serait vraiment son fils. Une fausse généalogie trouvée dans les trophées de Brabant, réalisée au durant le règne de Charles le Chauve, invente une fille de Clotaire nommée Blithilde qui se serait unie à Ansbert de Rouen, fils de . De ce mariage, serait né le duc Arnoald, père d'Arnoul de Metz, rattachant ainsi les dynasties mérovingienne et carolingienne, faisant ainsi croire que les Carolingiens régnaient par droit d'hérédité, mais aussi en les rattachant aux populations romaines par leur filiation avec la famille sénatoriale des Ferreoli. Tableau généalogique Représentations dans les arts Télévision 1991 : L'Enfant des loups, téléfilm franco-espagnol de Philippe Monnier, avec Maurice Barrier dans le rôle de Clotaire. Annexes Bibliographie Sources Grégoire de Tours, Histoire des Francs, Les Belles Lettres, « Les Classiques de l'histoire de France au Moyen Âge », 27-28, Paris, 1963 (réédition 1995). Marius d'Avenches, Chronique, collection « Sources de l'Histoire », éditions Paléo, Clermont-Ferrand, 2006 . Venance Fortunat, Vie de Radegonde, in Robert Favreau (dir.), La Vie de sainte Radegonde par Fortunat, éditions du Seuil, Paris, 1995 . Travaux historiques Sur les Mérovingiens Patrick J. Geary, Naissance de la France : le monde mérovingien, édition Flammarion, 1989 (traduit de Before France and Germany : The Creation and Transformation of Merovingian World, Oxford University Press, 1988) Tome 1 : A la conquête de la Gaule, 1987a ; Tome 2 : À l'origine de la France, 1987b Stéphane Lebecq, Les origines franques, - , Seuil (Nouvelle histoire de la France médiévale, 1), 1990 , Première partie, chapitre 2 : "Les héritiers de Clovis, pages 61-72. Biographies , 2008 . Anne Bernet, Radegonde, collection « Histoire des reines de France », éditions Pygmalion, 2007 . Bruno Dumézil, La Reine Brunehaut, éditions Fayard, Paris, 2008 . Ivan Gobry, , éditions Pygmalion, « Histoire des rois de France », 2004, 246 . . Thèmes particuliers Michel Rouche, L'Aquitaine des Wisigoths aux Arabes, 418-781 : naissance d'une région, Paris, École des hautes études en sciences sociales, Jean Touzot, 1979 . Romans historiques Jean-Louis Fetjaine, Les Reines pourpres 1 : Les Voiles de Frédégonde, Belfond, Paris, 2006 . Jean-Louis Fetjaine, Les Reines pourpres 2 : Les Larmes de Brunehilde, Belfond, Paris, 2007 . Articles connexes Faux Mérovingiens Généalogie des Mérovingiens Souverains français enterrés hors de Saint-Denis Notes et références Notes Références Personnalité des Gaules du VIe siècle Personnalité du haut Moyen Âge par nom Roi des Francs saliens Mérovingiens Bourgogne médiévale Date de naissance non renseignée (Ve siècle) Décès en 561 Décès à Soissons Noblesse franque
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Chronologie
La chronologie (aussi annale, chronique ; ) est une science de dates et d'événements historiques ou succession d'événements dans le temps. Considérée comme une discipline auxiliaire de l’histoire, la chronologie est une manière d'appréhender l'histoire par les événements. Pour cela, elle sélectionne et met en valeur les événements selon le mode de pensée, le plus souvent religieux, de sa zone géo-culturelle, en particulier en ce qui concerne l'établissement de son point zéro. Une chronologie se rapportant à un sujet spécial organise des événements selon leur ordre temporel d'occurrence mais aussi selon l'objectif poursuivi par l'auteur chargé de la dresser. On ne mettra pas en valeur les mêmes événements selon qu'on dresse une chronologie de l'évolution, une série des temps géologiques ou la succession généalogique d'aucune dynastie royale. Chronologie ayant primauté : la Genèse Le premier livre de la Bible, la Genèse (hébreu, בְּרֵאשִׁית, Berechit, au commencement), contient la chronologie sur laquelle toutes les autres, sacrée et profane, se fondent particulièrement pour signifier deux dates importantes ou intervalles : la création du monde et le déluge. Le Breviarium Chronologicum de Strauchius montre comment les tranches d'âge des premiers pères fait diverger la date du déluge entre le calcul des hébreux (1656 ans) et celui de la Septante (2262 ans). Cette différence représente l'écart le plus significatif sachant que les divergences existent entre les chronologistes. Voici ce que les plus célèbres d'entre eux assignent aux années du monde jusqu'à la naissance de Jésus-Christ<ref>Préface 'Table des années du monde jusqu'à la naissance de Jésus-Christ, Histoire Universelle depuis le commencement du monde jusqu'à présent, publiée par Arkstèe et Merkus 1742.</ref> : Chronologies réputées Tabari [838-?], Chronique de Tabari (arabe, Nazm al-Jawhar) traduite du perse de Belami par Zotenberg et Dubeux : de la création et des saints patriarches (avec diverses anedoctes enrichissantes) jusqu'à Mahomet, allé à l'an 302 de l'Hégire sur les dynasties omeyyades et califes musulman. George Sychelle [863-810], Chronologia Georgius Syncellus et Nicephorus - Corpus scriptorum historiae byzantinae : depuis Adam jusqu'au règne de Dioclétien. Euthychius Barhebraeus Saïd Ibn al Batriq [877-940], Contextio Gemmarum, sive Eutychii Patriarchae Alexandrini Annales, publié par Ioannes Seldenus, traduit en latin par Pococke : histoire depuis la création et généalogie antédiluvienne jusqu'en .D. (Anno Domini/av. J-C). Isidore de Séville [560-636], Isidori Hispalensis Episcopi Etymologiarum sive originum, en latin : encyclopédie universelle qui comprend une chronologie du temps des premiers pères et leur généalogie. Chronologies sacrées vignette|Bonifacius IV. Médaillon de la frise des papes à Saint-Paul-hors-les-Murs. Il s'agit d'une mosaïque représentant Boniface IVEphrem le syrien [306-373], the Book of the Cave of Treasures, rédigé en syriaque, traduit par Budge et publié par The Religious Tract Society : des patriarches et leurs descendants, allé jusqu'à la dispersion des apôtres. Moïse [~3000 ans du monde], Livre des jubilés (guéze, Mashafa Kufale) : transcrite sur le Mont Horeb, cette chronologie s'établit en cycle de 49 ans ou jubilés et couvre la genèse jusqu'à la sortie d'Égypte des fils de Jacob (fils d'Isaac, fils d'Abraham). Joseph Flavius [37-100], Antiquités judaïques, en hébreu : de la création jusqu'au de tous les évènements et guerres impliquant le peuple et la terre d'Israël, incluant les noms des rois qui ont dominé ses villes et provinces. Apôtre Pierre, le Qalémentos fut rédigé par Clément son disciple ; publié dans la Revue de l'Orient Chrétien (tome VI) et traduit du guéze par Grébaut : de la création jusqu'à l'an 64 de notre ère. Autres chroniques remarquables Le Dictionnaire historique, archéologique, philologique, chronologique, géographique et littéral de la Bible, par Dom Augustin Calmet et A. James, publié par Migne. L'Histoire Universelle depuis le commencement du monde jusqu’à présent traduit de l'anglois d'une société de gens de lettres, : (Tome 1) Histoire universelle jusqu'à Abraham, Histoire d'Égypte, Histoire des anciens peuples de Canaan. Historique Dans les cultures judéo-chrétiennes, les dates historiques dans une chronologie absolue se référent à l'ère chrétienne, avant l'an 1582 en relation avec le calendrier julien et après l'an 1582 en relation avec le calendrier grégorien. Les termes usuels « calendrier » et « ère » (dans la signification d'un système cohérent d'années calendaires numérotées) correspondent à deux notions complémentaires. Le moine Denys le Petit fut le fondateur d'un comput proprement chrétien, qui est de nos jours le système de datation le plus répandu dans le monde. Son premier usage avéré date des environs de l’an 900. Dans l’Antiquité romaine, le temps était décompté depuis l'année de fondation mythique de la ville de Rome. Néanmoins, l’ère Anno Urbis Conditae, comme l’ère Anno Domini, n’était pas utilisée systématiquement dans l’Antiquité. Elle n’est employée systématiquement pour la première fois vers l’an 400, par l’historien ibère Orosius. Bien que probablement Denys le Petit (vers l'an 500) ait été au courant de l’ère Anno Urbis Conditae sans jamais l'employer, c'est le pape Boniface IV (vers l’an 600) qui semble avoir été le premier a reconnaître la connexion entre ces deux ères importantes (i.e. AD 1 = AUC 754). L'ère Anno Domini de Denys le Petit, qui contient seulement les années calendaires AD, a été étendu par Bède le Vénérable à l'ère chrétienne complète, qui inclut les années du calendrier avant Jésus-Christ mais pas l'année zéro. Bède a ainsi fondé la discipline du comput. Le moine anglais Birtferth, vers l’an 1000, reprit les études sur le comput, en s’appuyant sur deux disciplines du quadrivium (arithmétique et astronomie) et deux disciplines du trivium (grammaire, dialectique). Pendant huit siècles, le calendrier adopté au par Bède le Vénérable, le calendrier julien, fut la référence en Occident. Après l'an 1582, la nécessité de tenir compte de corrections astronomiques sur les années bissextiles entraîna l’adoption progressive du calendrier grégorien. Dix siècles après Bède, les astronomes français Philippe de La Hire (en l'an 1702) et Jacques Cassini (en l'an 1740), en vue de simplifier certains calculs, ont utilisé pour la première fois le système des jours juliens (à ne pas confondre avec le calendrier julien), proposé en l'an 1583 par Joseph Scaliger, et ont introduit l'usage d'une ère astronomique qui contient une année bissextile zéro - qui ne coïncide pas exactement avec l'année 1 av. J.-C. - et l'année 1 qui suit. Les astronomes n'ont jamais proposé de remplacer l'ère d'emploi courant par l'ère astronomique, qui coïncide exactement avec l'ère chrétienne lorsqu'elle décrit les années calendaires après l'an 4. Quelques années plus tard, en 1750, les moines bénédictins de la congrégation de Saint-Maur ont écrit L'Art de vérifier les dates des faits historiques, des chartes et chroniques et autres anciens monumens, depuis la naissance de notre Seigneur. La Révolution française abandonna en 1793 le calendrier grégorien pour le calendrier républicain, mais ce nouveau calendrier est abandonné en 1806. La méthode des moines de la congrégation de Saint-Maur est reprise au par les historiens de l’école méthodique (Charles Seignobos et Charles-Victor Langlois), mais leurs travaux se limitaient aux sources écrites connues à cette époque. La chronologie est aussi le résultat de l'enquête historique dans son élaboration précise de l'enchaînement des causes et des conséquences. En cela, elle est une force critique de l'idéologie'''. En physique, le fait de définir le temps est un discours sur le temps, donc au sens propre une chronologie. Lignes du temps La ligne du temps ou qui est utilisée souvent est celle qui représente l'ère chrétienne. En cette ligne du temps nous trouvons un moment zéro au lieu d’une année zéro, contrairement à la ligne du temps de l’ère astronomique, dont l’année zéro est une année bissextile, qui cependant n’est pas exactement égale à l’année 1 avant Jésus-Christ. Méthodes utilisées Il existe plusieurs types de chronologie en fonction de la méthode utilisée pour dater un évènement ou un objet : la radiochronologie ; la géochronologie ; la biochronologie : chronologie se reposant sur la biostratigraphie. Références Voir aussi Bibliographie Hélène Fréchet, Chronologie universelle du Big Bang à nos jours, Ellipses Marketing, 2005, 620 p. A. E. Samuel, Greek and Roman Chronology. Calendars and Years in Classical Antiquity (Handbuch der Altertumswissenschaft'', I, 7), Munich, 1972, 307 p. Articles connexes Annales Chronique de Paros générique : Histoire spécifiques: calendrier Temps Liens externes Kronobase, la « première chronologie universelle, libre, collaborative et multilingue », proposée par l'Association Kronobase (loi de 1901). Chronologie encyclopédique de la Préhistoire à nos jours.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Cuisine%20m%C3%A9di%C3%A9vale
Cuisine médiévale
La cuisine médiévale regroupe les plats, les habitudes alimentaires et les méthodes de cuisson des diverses cultures européennes et méditerranéennes, durant le Moyen Âge, entre le et le . Cette période comporte des hivers très froids « (petit âge glaciaire » ) qui mettent à mal l'agriculture. Elle comporte également diverses épidémies dont la peste, qui causa des millions de morts, et que la médecine ne pouvait combattre alors. La société médiévale a de plus pour caractéristique la guerre causée par la religion installée (le deuxième pouvoir) qui impose les croisades aussi bien à la population instruite et riche qu'à son complément indissociable des rustres (sauvages) illettrés avec la Guerre de Cent Ans. Les régimes alimentaires et la préparation des plats évoluèrent donc plus lentement que lors de l'époque moderne qui suivit et qui reconstitua par le repeuplement les économies locales, et dont les changements posèrent les bases de la cuisine européenne et américaine moderne. Les céréales, telles que l'orge, l'avoine, le seigle et le blé, étaient les aliments de base les plus importants durant le Moyen Âge. Le riz ne fut introduit que tardivement en Europe. La pomme de terre qui n'arriva qu'en 1536 ne fait pas partie de cette cuisine (et ne fut pas consommée à grande échelle avant plusieurs siècles). L'orge, l'avoine et le seigle, pour les pauvres, et le blé pour les riches, servaient à fabriquer les pains, les bouillies et les pâtes qui étaient consommés par toute la population. Les fèves et les légumes étaient des suppléments importants au régime essentiellement à base de céréales des plus pauvres. La viande était plus chère, et donc plus prestigieuse, et le gibier par interdit de chasse ne se trouvait que sur les tables de la noblesse à la fin de l'époque médiévale. Les viandes les plus répandues étaient le poulet et les autres volailles, le porc, tandis que le bœuf, qui demandait plus d'investissement, était moins présent. La morue et le hareng étaient incontournables pour les régions littorales et ils pouvaient être transportés vers l'intérieur des terres s'ils étaient séchés, fumés ou salés. Une grande variété de poissons de rivière était également consommée (et braconnée). Les méthodes de conservation des aliments, basées exclusivement sur le séchage, la salaison, le fumage et le saumurage ont constitué la première industrie humaine. Au Moyen-Âge la lenteur des moyens de transport et cette industrie rendaient très coûteux le commerce des produits sur de longues distances, les marchandises pondéreuses ordinaires ne peuvent en valoir la peine sur les places de marché, où se font les ventes en dehors des commandes de particuliers. Et l'alimentation de la noblesse était plus liée aux influences étrangères connues que l'alimentation populaire, la notion sociale de délicatesse s'impose au fur et à mesure. Une cuisine raffinée s'écartant du modèle de l'alimentation antique se développa au Moyen Âge tardif sous influence des cuisines méditerranéennes et arabes. Elle devint la norme au sein de la noblesse de toute l'Europe enrichie par le servage qui par ailleurs disposait de plus en plus à un droit de nom (fournisseur de « X »). Les assaisonnements courants de la cuisine médiévale de la noblesse incluaient le verjus, le vin et le vinaigre, en combinaison avec des épices comme le poivre noir, le safran et le gingembre. L'emploi répandu du sucre ou du miel donnait un goût aigre-doux à de nombreux plats. Les amandes, particulièrement en tant que lait d'amande, étaient très populaires en tant qu'agent épaississant pour les soupes, les ragoûts, les sauces et les carpaccio. L'Alimentation La cuisine des cultures du bassin méditerranéen était basée depuis l'Antiquité sur les céréales, en particulier les nombreuses variétés de blé. La bouillie, le gruau et, par la suite, le pain, devinrent culturellement les aliments de base qui apportaient l'essentiel des calories à la population industrieuse. Du au , la proportion des différentes céréales dans le régime alimentaire passa d'environ un tiers aux trois quarts. La dépendance au blé resta significative tout au long du Moyen Âge et se propagea vers le nord avec l'expansion du christianisme. Dans les climats plus froids, le blé était cependant inabordable pour la plus grande partie de la population et était réservé à la noblesse. L'importance du pain dans les rituels religieux comme l'eucharistie lui attribuait un prestige vis-à-vis d'autres aliments. Seuls l'huile d'olive et le vin avaient une valeur comparable mais ils étaient rares en dehors des régions chaudes où la vigne et les oliviers étaient cultivés. Le rôle symbolique du pain est illustré dans un sermon donné par Augustin d'Hippone : Influences religieuses Tout comme le végétarisme bouddhique marque les orientations culinaires en Asie, les Églises catholique et orthodoxe et leurs calendriers avaient une grande influence sur les habitudes alimentaires. Elles décrétaient le carême avec les jeûnes des produits d'origine animale et les festins qui alternaient. Dans une grande partie de l'Europe, certains jours de la semaine et de nombreuses dates du calendrier étaient jeûnées avant de pouvoir recevoir l'eucharistie : ces jeûnes concernaient les heures précédant l'eucharistie chez les chrétiens d'Orient comme ceux de l'Église latine ; il s'agissait d'arriver pour communier avec le ventre totalement vide. La notion d’abstinence est généralement aussi bien sur le plan nutritif que sexuel. La viande, les produits laitiers, comme le lait ou le fromage et les œufs, étaient interdits mais le poisson était autorisé. Le jeûne était destiné à mortifier le corps, renforcer l'âme et rappeler le sacrifice de Jésus-Christ pour l'humanité. L'intention n'était pas de caractériser certains produits comme étant impurs (contrairement à l'islam et le judaïsme), mais plutôt d'enseigner une leçon spirituelle dans la maîtrise de soi à travers l'abstinence. Durant les sévères jours de jeûne, le nombre de repas était également réduit à un. Même si la plupart des personnes respectaient ces restrictions et faisaient pénitence s'ils les violaient, il existait de nombreuses manières de contourner les idéaux par les pratiques : La définition du était souvent étendue aux animaux marins et semi-marins, comme les baleines, les bernaches, les macareux et même les castors. Le choix des ingrédients était peut-être limité mais cela ne signifiait pas que les plats étaient plus petits. Les banquets des jours réservés au poisson pouvaient être splendides et ils étaient des occasions populaires permettant de servir des nourritures donnant l'illusion d'être de la viande, du fromage ou des œufs. Le poisson pouvait être moulé sous la forme de gibier et de faux œufs pouvaient être fabriqués en remplissant des coquilles vides avec des œufs de poisson et du lait d'amande, le tout étant cuit sur des charbons ardents. Si les membres de l'Église byzantine suivaient une ligne dure et décourageaient tout raffinement culinaire pour le clergé, leurs équivalents occidentaux étaient bien plus souples. Les plaintes concernant les rigueurs du jeûne au sein des laïcs étaient nombreuses. Durant le carême, les rois et les étudiants, les roturiers et les nobles, se plaignaient tous du fait d'être privés de viande lors des longues semaines de réflexion solennelle sur leurs péchés. Lors du carême, les propriétaires de bétail étaient même prévenus de faire attention aux chiens affamés, frustrés par le . La tendance à partir du s'orientait vers une interprétation plus légaliste du jeûne. Les nobles faisaient attention de ne pas manger de viande les jours de jeûne, mais le poisson remplaçait la viande, souvent en imitation du jambon et du lard, et le lait d'amande remplaçait le lait d'origine animale en tant qu'alternative aux produits laitiers. Dans certains cas, la profusion sur les tables des nobles était surpassée par celle des monastères bénédictins, qui offraient jusqu'à seize « services » (plats), lors de certains jours de fête. Des exceptions au carême étaient fréquentes pour des groupes définis de façon très floue. Thomas d'Aquin (1225-1274) croyait que des dispenses devaient être fournies pour les enfants, les personnes âgées, les pèlerins, les ouvriers et les mendiants, mais pas les pauvres, aussi longtemps qu'ils avaient un quelconque abri. Il existe de nombreux rapports sur des membres de ordres monastiques qui ne respectaient pas les restrictions, en invoquant des interprétations habiles de la Bible. Comme les malades étaient dispensés du jeûne, il y avait la notion que les restrictions du jeûne ne s'appliquaient que dans la principale salle de restauration, et de nombreux membres des ordres mendiants mangeaient simplement leurs repas de jeûne (le pain et l'huile), dans ce qui deviendra plus tard la miséricorde plutôt que dans le réfectoire. Certains supérieurs de monastère cherchèrent à résoudre le problème, non pas avec des condamnations morales, mais en s'assurant que des repas sans viande et bien préparés étaient disponibles les jours de jeûne. Hiérarchie sociale La société médiévale était fortement stratifiée. À une époque où la famine était courante, la hiérarchie sociale était souvent brutalement appliquée, la nourriture et son manque était un marqueur social important qui n'a plus d'équivalent actuel dans la plupart des pays développés. À la fin du Moyen Âge, la richesse grandissante de la bourgeoisie marchande et commerciale fit qu'elle imita les coutumes de l'aristocratie en commençant de briser certaines barrières symboliques entre la noblesse dans ses fiefs et la roture dans ses zones agricoles nouvellement défrichées et mises en fermage de production agricole et d'élevage. L'aristocratie comprend ainsi la noblesse d'épée et la noblesse de robe selon un principe déjà décliné dans l'Antiquité dans la société médiévale (un phénomène qui se prononce encore plus fort en Angleterre). La réponse se matérialisa de deux manières : des avertissements sur les dangers d'adopter un régime alimentaire inadapté à sa catégorie sociale et l'instauration de lois somptuaires pour réduire la profusion des banquets des roturiers. Dans les derniers siècles du Moyen Âge, les préceptes alimentaires étaient guidés par la condition sociale. Ceux qui pratiquaient des travaux manuels devaient consommer des aliments lourds et nourrissants qui pouvaient être assimilés par leur estomac supposé grossier tandis que les nobles devaient préférer une nourriture plus légère pour un estomac jugé délicat. Les aliments étaient donc classés de la légèreté à la lourdeur suivant une hiérarchie appelée chaîne de l’être, qui allait du ciel à la terre. Les nobles devaient se nourrir des aliments les plus aériens, les plus proches de Dieu : les oiseaux. Diététique La médecine du Moyen Âge avait une influence considérable sur ce qui était considéré comme sain et nourrissant. Le cadre de vie avec ses dangers de maladie imposait la sûreté (que l'on peut appeler hygiène de vie) qui est une partie du raffinement. Le mode de vie, incluant l'alimentation, l'exercice, le comportement personnel et pour les désordres les antidotes adaptés, était le chemin d'une bonne santé. Et tous les types de nourritures avaient leurs propriétés qui influaient sur la santé d'une personne. Les aliments étaient classés sur des échelles allant de chaud à froid et d'humide à sec, en accord avec la théorie des humeurs proposée par Hypocrate dont Galien se fait le successeur et qui dominèrent la pensée médicale occidentale, de la fin de l'Antiquité jusqu'au . Les médecins médiévaux considéraient que la digestion humaine était un processus semblable à la cuisson. La transformation des aliments dans l'estomac était vue comme la poursuite de la préparation commencée par la cuisson. Pour que la nourriture soit correctement et que les nutriments soient bien assimilés, il était important que l'estomac soit rempli d'une manière appropriée. Et que plus la consistance des aliments était fine, mieux les nutriments étaient absorbés. Les aliments facilement digérés étaient consommés en premier puis venaient des plats de plus en plus lourds. Si l'ordre n'était pas respecté, on pensait que les nourritures lourdes couleraient au fond de l'estomac, bloqueraient le tube digestif et entraîneraient un ralentissement de la digestion, voire la putréfaction du corps, qui amènerait les mauvaises humeurs dans l'estomac. Il était également d'une importance vitale que les aliments de propriétés différentes ne soient pas mélangés. Avant un repas, il était préférable d' l'estomac avec un apéritif (du latin aperire, ), dont il valait mieux qu'il soit de nature chaude et sèche : des confiseries à base d'épices, comme le gingembre, le carvi, l'anis, le fenouil ou le cumin, enrobés de sucre ou de miel. Un repas commençait idéalement avec des fruits facilement digestes comme des pommes. Il y avait ensuite des légumes comme de la laitue, du chou, du pourpier, des fruits humides, des viandes , comme du poulet ou de la chèvre avec des potages ou des bouillons. Après cela venaient les viandes , comme le porc et le bœuf, de même que des fruits comme les poires et des noix ou des noisettes, considérées comme difficiles à digérer. De la même manière que l'estomac avait été ouvert, il fallait le à la fin du repas, avec l'aide d'un digestif, qui était généralement la fameuse dragée composée de morceaux de sucre épicé, . Ou encore de l'hypocras, un vin aromatisé aux épices, le tout accompagné de fromage. La nourriture idéale était celle qui correspondait le plus possible aux humeurs du corps humain, c'est-à-dire modérément chaud et humide. Les aliments devaient être finement découpés, hachés, battus et pressés pour obtenir le mélange de tous les composants. Le vin blanc était considéré comme plus rafraîchissant que le vin rouge, et la même distinction était faite entre le vinaigre blanc et rouge. Le lait était modérément chaud et humide, mais différait suivant les animaux. Les jaunes d'œuf étaient considérés comme chauds et humides, tandis que les blancs étaient froids et humides. Les cuisiniers expérimentés devaient se conformer aux exigences de la médecine des humeurs. Malgré cette limitation des combinaisons, il y avait toujours largement de la place pour l'expression artistique de la cuisine. Deux repas, un repas, pas de repas Si on prend les périodes entre deux carêmes (cf. supra), en Europe, il existait typiquement deux repas par jour, le dîner au milieu de la journée et un souper léger dans la soirée. Le système des deux repas resta en vigueur tout au long du Moyen Âge. Les moralistes désapprouvaient la rupture trop rapide du jeûne le soir et les membres du clergé et de la noblesse l'évitaient. Pour des raisons pratiques, le petit déjeuner était toujours consommé par les travailleurs et était toléré pour les jeunes enfants, les femmes, les personnes âgées et les malades. Comme l'Église prêchait contre la gourmandise et les autres faiblesses humaines, les hommes tendaient à avoir honte de prendre le petit déjeuner. Les banquets copieux et les reresopers (de l'occitan rèire-sopar, ), avec d'importantes quantités d'alcool étaient considérés comme immoraux. Ces derniers, en particulier, étaient associés avec les jeux d'argent, le langage grossier, l'ivrognerie et les comportements lubriques. Des repas plus légers et des encas étaient communs (bien qu'également désapprouvés par l'Église), et les travailleurs recevaient couramment une indemnité de la part de leurs employeurs pour acheter des repas légers durant les pauses. Étiquette Comme pour presque tous les aspects de la vie à l'époque, un repas médiéval était généralement une affaire collective. L'ensemble du foyer, dont les serviteurs, dînaient généralement ensemble. S'échapper furtivement pour rester en privé était considéré comme de l'égoïsme hautain, dans un monde où les personnes dépendaient beaucoup les unes des autres. Au , l'évêque anglais Robert Grossetête conseilla à la comtesse de Lincoln d'interdire les . Il recommanda également de surveiller que les servants ne récupéraient pas les restes qu'il valait mieux distribuer sous forme d'aumônes. Vers la fin du Moyen Âge, les riches cherchèrent à échapper à ce strict collectivisme. Quand cela était possible, ils se retiraient avec leurs proches, dans des pièces privées, pour apprécier une plus grande intimité. Être invité dans la chambre du seigneur était un grand honneur et pouvait permettre de récompenser des amis et d'intimider des subordonnés. Cela permettait aux seigneurs de manger des nourritures plus raffinées que celles distribuées au reste du foyer, dans la salle principale. Néanmoins, pour les grandes occasions et les banquets, l'hôte et l'hôtesse dînaient généralement dans la salle principale avec les autres convives. S'il existe des descriptions de l'étiquette à tenir pour les banquets, on sait moins de choses sur les détails des repas quotidiens de l'élite, ou sur les manières des gens simples et des pauvres. On peut néanmoins supposer qu'il n'y avait pas de manières extravagantes, comme un repas à plusieurs services (c'est à dire plats), des épices exotiques, ou un lavage des mains dans de l'eau parfumée lors des repas de tous les jours. Les choses étaient différentes pour les riches. Comme la propreté était jugée importante, avant le repas et entre les plats, des bols d'eau étaient offerts aux invités pour qu'ils puissent se laver les mains et s'essuyer à la nappe luxueuse. Les normes sociales rendaient difficile, pour une femme, de maintenir l'idéal de propreté immaculée de soi et de délicatesse en mangeant, et la femme du seigneur dînait souvent dans une autre pièce avec son entourage ou mangeait très peu lors du banquet. Elle revenait généralement à la table après la fin du repas potentiellement salissant. Dans l'ensemble, la cuisine gastronomique était une affaire d'hommes et il était rare que les invités, sauf les plus honorés, viennent avec leurs épouses ou leurs suivantes. La structure hiérarchique de la société était renforcée par l'étiquette par laquelle les rangs inférieurs étaient censés aider les plus élevés, les jeunes devant assister les vieux et les hommes devant épargner aux femmes le risque de tacher leur robe, ou leur réputation, en mangeant d'une manière non féminine (cf. infra manger avec ou sans les doigts, avec les couteaux, avec la cuiller). L'échange des gobelets était courant, même pour les grands banquets, sauf pour ceux se trouvant à la haute-table. De même, rompre le pain ou découper la viande pour l'un des convives était parfaitement conforme à l'étiquette. La nourriture était généralement présentée sur des plats, dans des marmites, puis partagées dans des écuelles. Pour les légumes en potage, les convives prenaient leur part dans la marmite pour la placer sur une tranche (croûte) de pain rassis (rarement sur un petit tailloir personnel en bois ou métal), avec une cuillère rarement avec leurs mains. Dans les foyers pauvres, il était courant de manger des aliments directement sur la table dans laquelle étaient creusés des écuelles. Les couteaux étaient utilisés à table mais la plupart des invités devaient apporter le leur et seuls les hôtes les plus favorisés recevaient un couteau personnel. Un couteau était en effet habituellement partagé avec au moins un convive, sauf si l'on avait un rang important, ou si l'on était proche de l'hôte. Les fourchettes servaient pour faire la cuisine, pour manger n'étaient pas très répandues avant le début de l'époque moderne, et leur usage était initialement limité à l'Italie et même dans cette région , il faudra attendre le pour que l'ustensile ne devienne courant dans toutes les catégories sociales. L'évolution des habitudes peut être illustrée par les réactions aux manières de la princesse byzantine Maria Argyropoulina au début du , épouse du fils du Doge de Venise Pietro II Orseolo, que Pierre Damien accusait (une cinquantaine d'années après sa mort) de se servir d'une fourchette en or à deux dents pour manger sa nourriture coupée en morceau par ses eunuques, manières qu'il jugeait dépravées. Préparation de la nourriture Des fours à bois existaient mais ils étaient très coûteux à construire et ils n'étaient utilisés que dans les grands châteaux et dans les boulangeries. Il était courant pour une commune d'avoir la propriété partagée d'un four banal, pour s'assurer que la cuisson du pain soit une affaire commune, plutôt que privée. Il existait également des fours portables destinés à être remplis de nourriture, puis ensevelis sous les charbons ardents ; certains étaient même installés sur des chariots, et permettaient de vendre des tourtes dans les rues des villes médiévales. Les cuisines de châteaux disposaient également de fours à potages. La cuisson directe au feu de cheminée (cuisson dans l'âtre ou sur les braises) reste cependant prédominante jusqu'au qui voit le développement des poêles. La cuisson s'effectuait généralement dans de simples pots et marmites, car c'était le moyen le plus efficace d'utiliser le bois de chauffage, et cela permettait d'éviter la perte des précieux jus de cuisson. Par conséquent, les plats les plus courants étaient les ragoûts et les potages. Dans l'ensemble, la plupart des preuves montrent que les plats médiévaux avaient une assez forte teneur en graisse, du moins quand celle-ci était disponible. Cela n'était pas considéré comme un problème à une époque où le travail était éprouvant, les famines régulières et où l'embonpoint était synonyme de richesse ; seuls les pauvres, les malades et les ascètes étaient minces. Les fruits étaient facilement combinés à la viande, au poisson et aux œufs. La , une tourte de poisson dont la recette est tirée du livre The Forme of Cury, comprenait un mélange de figues, de raisins secs, de pommes et de poires, avec du poisson (saumon, morue ou aiglefin) et des prunes dénoyautées sous la croûte. Il était important que le plat soit en accord avec la médecine (voir supra diététique). Cela signifiait que la nourriture devait être préparée en associant certains ingrédients comme des condiments ou des épices. Le poisson était considéré comme froid et humide et il était donc préférable de le cuire d'une manière qui le réchaufferait et le dessécherait, comme en le faisant frire ou en le cuisant au four et en l'assaisonnant d'épices chaudes et sèches. Le bœuf était chaud et sec et devait donc être bouilli. Le porc était chaud et humide et était donc toujours rôti. Dans certains livres de recettes, des ingrédients étaient associés suivant les humeurs, indépendamment de leur saveur. Dans une recette de tourte au coing, le chou était présenté comme un remplaçant équivalent et, dans une autre tourte, on pouvait utiliser des poires, plutôt que des navets. La tourte à pâte brisée n'apparut pas avant le et avant cette date, la pâte était essentiellement utilisée comme un récipient pour la cuisson. Les livres de recette existants montrent que la gastronomie de la fin du Moyen Âge s'était considérablement développée. De nouvelles techniques, comme la tourte à pâte fine et l'éclaircissement de la gelée avec les blancs d'œuf, commencèrent à apparaître à la fin du , et les recettes commençaient à inclure des instructions détaillés plutôt que d'être de simples aide-mémoires pour les cuisiniers déjà expérimentés. Le lieu où on cuisine au Moyen-Âge Dans la plupart des foyers, la cuisson était réalisée dans un âtre, au milieu de la principale pièce à vivre, pour pouvoir exploiter la chaleur. Cela était la disposition la plus courante durant tout le Moyen Âge, même dans les foyers aisés, où la cuisine était combinée avec la salle de réception. Vers la fin du Moyen Âge, une cuisine séparée commença à apparaître. La première étape fut de déplacer les cheminées vers les murs de la pièce principale puis de construire une aile ou un bâtiment séparé abritant la cuisine. Celle-ci était souvent détachée du bâtiment principal par une allée couverte pour que la fumée, les odeurs et les bruits de la cuisine ne dérangent pas les invités, ainsi que pour réduire les risques d'incendie. Il existait de nombreuses variations basiques des ustensiles utilisés aujourd'hui, comme des poêles, des cocottes, des bouilloires et des gaufriers, même si la plupart d'entre eux étaient trop coûteux pour les foyers pauvres. On trouvait également des outils plus spécifiques pour cuisiner au-dessus d'un feu comme des rôtissoires de tailles différentes et des matériels pour embrocher des animaux, allant de la caille au bœuf. Il y avait également des grues avec des crochets ajustables pour retirer rapidement les marmites et les chaudrons du feu et éviter de carboniser ou de brûler les aliments. Les récipients étaient généralement suspendus juste au-dessus du feu ou installés dans les braises avec un trépied. Le cuisinier pouvait s'aider de divers couteaux, de cuillères, de louches et de râpes. Dans les foyers aisés, les outils les plus courants étaient le mortier et son pilon et le tamis en tissu, car les recettes médiévales insistaient sur le fait que la nourriture devait être finement découpée, hachée, battue, pressée et assaisonnée, avant ou après la cuisson. Cela était basé sur la croyance médicale (voir supra) que, plus la consistance des aliments était fine, mieux les nutriments étaient absorbés. Ainsi, la farine finement moulue était coûteuse et les roturiers devaient se contenter d'un pain complet et grossier. Une procédure typique était de dépecer un gibier, de broyer la viande et la mélanger avec d'autres ingrédients avant de la remettre dans la peau d'origine. Les cuisiniers des cours royales étaient parfois des centaines. Il existait de nombreuses professions, boucher, boulanger, bouteiller, saucier, garçon d'honneur, majordome et d'innombrables domestiques. Tandis qu'un paysan devait se contenter du bois récupéré dans les forêts alentour, les grandes cuisines des cours devaient gérer la logistique de réaliser au moins deux repas par jour, pour plusieurs centaines de personnes. Le livre Du fait de cuisine, écrit en 1420, par Maistre Chiquart, chef d'Amédée VIII de Savoie , donne des instructions pour préparer un banquet de deux jours. Chiquart recommandait que le chef cuisinier ait au moins de et un large entrepôt de charbon (de bois). Préservation Les techniques de conservation des aliments étaient les mêmes que celles utilisées depuis l'Antiquité, et elles n'évoluèrent pas, jusqu'à l'invention de la conserve au début du . La méthode la plus courante et la plus simple était d'exposer les aliments à la chaleur ou au vent pour en retirer l'humidité et accroître leur durabilité. Le séchage de la nourriture réduisait considérablement l'activité des microorganismes dépendants de l'eau, qui entraînaient la décomposition. Dans les climats chauds, cela était réalisé en faisant sécher les produits alimentaires au soleil et dans les climats froids, ils étaient exposés au vent (comme le stockfish) ou dans des fours, des caves, des greniers et, parfois même, dans les pièces à vivre. Soumettre la nourriture à différents processus chimiques (comme le fumage, la salaison, le saumurage ou la fermentation) allongeait également sa durée de vie. La plupart de ces méthodes avaient l'avantage d'un temps de préparation assez court et permettaient d'introduire de nouvelles saveurs. Le fumage ou la salaison de la viande du bétail abattu à l'automne était une stratégie courante, permettant d'éviter de nourrir des animaux durant les mois d'hiver. Le beurre avait tendance à être fortement salé (5-10 %), pour éviter qu'il ne rancisse. Les légumes, les œufs et le poisson étaient souvent mis à mariner dans des jarres avec des liquides acides (jus de citron, verjus et vinaigre). Une autre méthode était de créer une protection autour de la nourriture en la cuisant dans du sucre, du miel ou du gras. Les modifications microbiennes étaient également utilisées et on transformait les céréales, les fruits et les raisins en boissons alcooliques, tuant ainsi les bactéries ; le lait était fermenté et fumé, sous forme de fromage ou de babeurre. La conservation des aliments était un enjeu crucial pour les voyageurs ou les marins qui devaient apporter de la nourriture pour de longs voyages. À titre d’exemple, les marins de l’Antoine naviguèrent en 1458 pendant six mois de Hull à Bordeaux, ils emportèrent avec eux des biscuits de mer, de la farine, dix barils de viande et treize barils de poisson sous sel. Cependant, le problème majeur était le manque de fruits et légumes et donc le scorbut. Cuisine professionnelle Avant l'industrialisation, la majorité de la population européenne vivait dans des communautés rurales ou dans des fermes isolées. La norme était l'autosuffisance, avec la vente des surplus dans les marchés. Les grandes villes faisaient exception et reposaient sur l'arrière-pays pour leur approvisionnement en nourriture et en combustible. La plupart des habitants des villes ne disposaient généralement pas d'une cuisine, ou même d'une cheminée, et n'avaient pas les équipements nécessaires pour cuisiner. Il existait donc de nombreux établissements qui pouvaient vendre des plats chauds tout prêts, une forme primitive de restauration rapide, ou préparer des plats avec les ingrédients apportés par les clients. Les voyageurs, comme les pèlerins en route vers un lieu de dévotion, pouvaient faire appel à un chef cuisinier professionnel pour ne pas avoir à transporter leurs provisions. Pour les plus nantis, il existait de nombreux spécialistes pouvant fournir diverses nourritures ou condiments comme un fromager, un boulanger, un saucier ou un oublieur. Les habitants aisés possédant les moyens nécessaires pour cuisiner chez eux pouvaient engager des professionnels dans le cas d'occasions spéciales, lorsque leurs employés ne pouvaient assumer la logistique d'un banquet important. Les échoppes urbaines s'adressant aux ouvriers et aux pauvres étaient considérées comme des lieux peu recommandables par les plus riches et les cuisiniers professionnels avaient une mauvaise réputation. Hodge de Ware, le cuisinier des Contes de Canterbury, de Geoffrey Chaucer, est décrit comme un vendeur louche de nourritures dégoutantes, et le cardinal français Jacques de Vitry réalisait des sermons au début du , qualifiant la vente de viandes cuites comme un véritable danger sanitaire. Si les services d'un cuisinier étaient parfois reconnus et appréciés, ils étaient souvent dénigrés, car ils participaient à la satisfaction des plus bas besoins de l'homme, plutôt qu'à son élévation spirituelle. Le stéréotype du cuisinier dans les arts et la littérature était généralement un homme colérique, enclin à l'alcoolisme et défendant le contenu de sa marmite contre les hommes et les animaux. Au début du , le moine anglais John Lydgate exprima les croyances de ses contemporains en proclamant que (Hoot ffir [fire] and smoke makith many an angry cook). Céréales La période allant du au s'accompagne un important changement dans le régime alimentaire des Européens. L'agriculture intensive sur des surfaces toujours plus importantes entraina le passage d'une alimentation basée sur les produits d'origine animale, (viande et produits laitiers), à un régime centré sur la consommation de céréales. Ce phénomène fut accentué, à partir du par l'accroissement du pouvoir des élites et des religieux qui prélevaient une partie de la production de viande et de vin, jusqu'à l'augmenter par les règlements interdisant aux roturiers le prélèvement d'animaux dans leur domaine. Avant le , le pain était peu consommé par les pauvres, en particulier dans le nord où le blé était plus rare. Il devint plus commun durant le et il commença à remplacer les repas centrés sur la bouillie au sud et au nord. Le pain au levain était plus courant dans les régions de culture du blé, au sud, tandis que le pain non levé à base d'orge, d'avoine ou de seigle, était plus consommé au nord ou dans les régions montagneuses ; ce dernier type de pain était également utilisé comme provision pour les soldats. Jusqu'au la principale céréale panifiable en Europe était le grand épeautre ; cependant, son usage déclina car il était trop long à décortiquer par rapport aux autres céréales. Les céréales les plus courantes étaient l'orge, le seigle, le sarrasin le millet ou l'avoine. Le riz resta un produit d'importation coûteux durant presque tout le Moyen Âge et sa culture ne commença dans le nord de l'Italie que vers la fin de cette période. Le blé était commun dans toute l'Europe et était considéré comme la plus nourrissante des céréales, mais il était plus prestigieux, et donc plus cher. À une époque où les pénuries ou les famines étaient récurrentes, les céréales pouvaient être complétées par des substituts moins coûteux et moins demandés, comme les châtaignes, les glands, des légumineuses ou une grande variété de végétaux qui ne sont pas considérés comme des « mauvaises herbes » de différentes valeurs nutritives. L'un des constituants les plus courants d'un repas médiéval, que ce soit lors d'un banquet, ou comme casse-croute, était la miche de pain associée avec un liquide comme du vin, du potage, un bouillon, ou une sauce, dans lequel elle était trempée. On trouvait également souvent une épaisse bouillie dans un bouillon de viande et assaisonné d'épices. Elles étaient réalisés avec tous les types de céréales et pouvaient être servies en tant que dessert, ou comme repas pour les malades, s'ils étaient mélangés avec du lait (ou du lait d'amande) et sucrés (miel). L'importance du pain dans l'alimentation quotidienne faisait que les boulangers jouaient un rôle crucial dans la communauté médiévale. Au , la consommation de pain était élevée dans la plus grande partie de l'Europe occidentale. Les estimations de la consommation de pain réalisées dans plusieurs régions sont similaires, environ par personne et par jour. Les boulangers furent parmi les premiers à s'organiser sous forme de corporation et des règlements furent adoptés pour maintenir les prix stables. LAssize of Bread and Ale (Statut du pain et de la bière) de 1266, en Angleterre, comprenait des tableaux précis dans lesquels la taille, le poids et le prix d'une miche de pain étaient régulés suivant le prix des céréales. La marge des boulangers stipulée dans les tableaux fut par la suite augmentée, grâce aux pressions de la London Baker's Company, qui fit inclure le coût du bois de chauffage, du sel et même celui de la boulangerie et du chien du boulanger. Comme le pain était central dans le régime alimentaire médiéval, les escroqueries réalisées par ceux à qui on faisait confiance pour approvisionner la communauté étaient des infractions graves. Les boulangers qui trichaient sur les poids ou dénaturaient la pâte avec des ingrédients moins coûteux pouvaient être condamnés à de lourdes peines. À une époque où savoir lire et écrire n'existait pas, pour la population qui amenait la farine et/ou le bois au boulanger en contrepartie négociée du pain, l'usage en France était pour chaque personne de prendre une planchette de bois, la couper en 2 parties et tailler une encoche par pain livré, chacun gardait sa moitié de planchette. Le pain et le pâté La farine blanche finement broyée, telle qu'on la connaît aujourd'hui, était réservée pour le pain des plus riches. Au fur et à mesure que l'on descendait dans la hiérarchie sociale, le pain devenait plus grossier, plus sombre et la proportion de son augmentait. Les tourtes étaient farcies avec de la viande, des œufs, des légumes et des fruits et étaient disponibles dans toute l'Europe. La notion de pâté est celle de pot de cuisson en pâte brisée mis en casserole assez haute et cuit en mijotant sur un fourneau. Son contenu est mangé froid. Cette croûte est récupérée pour une nouvelle cuisson. Les petits pâtés sont des plats de pauvre et la croûte est mangée. De même dans cette « pastiserie » les chaussons, les beignets, les beignes et les pâtisseries similaires. Vers la fin du Moyen Âge, les biscuits et en particulier les oublies, mangés comme dessert, étaient devenus des nourritures de prestige et étaient disponibles dans de nombreuses variétés. Légumes et fruits Les céréales étaient les principaux constituants des repas, mais les légumes comme les choux, les betteraves, les oignons et les carottes étaient des produits couramment utilisés. La plupart d'entre eux étaient consommés chaque jour par les paysans et les ouvriers, mais étaient moins prestigieux que la viande. Les livres de recettes, essentiellement destinés à ceux qui avaient les moyens de les acheter, ne contenaient que peu de recettes avec des légumes en ingrédient principal. Le manque de recettes, pour la plupart des plats de base avec des légumes, comme les potages, a été interprété non comme le fait qu'ils étaient absents des plats de la noblesse, mais plutôt car ils étaient considérés comme trop simples pour nécessiter une recette. Les légumineuses comme les pois chiches, les fèves et les pois étaient courants et représentaient une importante source de protéines dans les milieux plus modestes. À l'exception des pois, les légumineuses étaient quelque peu méprisées par les diététiciens, en partie du fait de leur tendance à provoquer des flatulences, mais aussi parce qu'elles étaient associées à la nourriture grossière des paysans. L'importance des légumes dans l'alimentation du peuple est illustrée par des récits de l'Allemagne du , avançant que de nombreux paysans mangeaient du chou trois à quatre fois par jour. Les fruits étaient populaires et pouvaient être consommés frais ou séchés. Ils étaient des ingrédients courants dans de nombreux plats car ils jouaient un rôle d'édulcorant à la place du sucre et du miel, dont le cout était souvent prohibitif. Les fruits courants au sud étaient les citrons, les cédrats, les oranges amères (la variété douce ne fut introduite que plusieurs siècles après), les grenades, les coings et, bien sûr, le raisin. Plus au nord, on trouvait facilement des pommes, des poires, des prunes et des fraises. Les figues et les dattes étaient consommées dans toute l'Europe, mais elles restaient des produits d'importation coûteux au nord. (Notez que les pommes de terre, les haricots, les fèves de cacao, la vanille, les tomates, les piments et le maïs, ne furent pas disponibles avant la Renaissance, l'exploration du Nouveau Monde par les Européens: et il faudra attendre un temps considérable avant qu'ils ne soient acceptés par la société avant de devenir les produits courants et indispensables dans les recettes modernes. Voir infra Les cuisines en dehors de l'Europe depuis l'an 1000 à 1500). Produits laitiers Le lait était une importante source de protéines animales pour ceux qui n'avaient pas accès à la viande. Il était essentiellement issu des vaches mais on pouvait trouver du lait de chèvre ou de brebis. Le lait frais était rarement consommé par les adultes et était réservé aux enfants, aux personnes âgées et aux malades. Les adultes pauvres buvaient parfois du babeurre, du petit-lait, ou du lait tourné, ou mélangé à de l'eau. Le lait frais était moins courant que la plupart des produits laitiers, car la technologie ne permettait pas de l'empêcher de tourner. Le lait d'amande était généralement utilisé en remplacement du lait frais par les milieux aisés. Le fromage était bien plus important pour les catégories plus démunies, et il a été avancé qu'il a longtemps été la principale source de protéines animales pour les plus pauvres. De nombreuses variétés consommées aujourd'hui, comme l'edam hollandais, le brie français et le parmesan italien, existaient déjà à la fin du Moyen Âge. On trouvait également des fromages fabriqués à partir du petit-lait, comme le ricotta, qui étaient des sous-produits de la production d'autres fromages. Le fromage était utilisé dans la fabrication de tourtes et de soupes. Le beurre, un autre important produit laitier, était populaire dans les régions d'Europe du Nord qui s'étaient spécialisées dans l'élevage à partir du milieu du Moyen Âge, comme les Pays-Bas, ou le sud de la Scandinavie. Le beurre remplaçait l'huile ou le lard comme graisse alimentaire dans ces régions. Sa production permit un lucratif commerce du beurre à partir du . Viande Si les espèces de gibier étaient populaires auprès de ceux qui pouvaient se les payer ou avait le droit de les chasser, la plus grande partie de la viande venait des animaux domestiques. L'archéozoologie montre que l'on trouve surtout dans les écuelles paysannes de la viande de réforme; les animaux de trait qui n'étaient plus capables de travailler étaient abattus, mais leur viande était peu appétissante et donc moins estimée. Le bœuf n'était pas aussi commun qu'aujourd'hui, car son élevage demandait beaucoup de travail, et les bovins étaient jugés plus utiles pour la traction animale et la production de lait, les paysans ne consommant ces animaux que lorsqu'ils étaient en fin de vie. Les moutons et les agneaux étaient assez communs, en particulier dans les régions de production de laine. Le porc, tué en hiver dans les fermes, était bien plus courant car les cochons domestiques demandaient moins d'attention et ils étaient souvent laissés en liberté dans les villes où ils se nourrissaient des déchets organiques ; le cochon de lait était considéré comme un plat très raffiné, le lard et la viande étaient conservés par le sel dans des jarres. Presque toutes les parties du cochon étaient consommées, dont les oreilles, le museau, la queue, la langue et l'utérus. Les intestins, la vessie et l'estomac pouvaient être utilisés pour fabriquer des saucisses, ou créer de la nourriture sous forme d'œufs géants. Des animaux, comme le hérisson ou le porc-épic, étaient occasionnellement mentionnés dans les recettes de la fin du Moyen Âge. Les lapins restaient une denrée prisée et rare et ils furent délibérément introduits en Angleterre au . Plus au sud, les lapins domestiques étaient communément élevés pour leur viande ou leur fourrure. Ils étaient particulièrement prisés dans les monastères car les lapereaux étaient considérés comme du poisson (ou, du moins, non comme de la viande) par l'Église et pouvaient donc être consommés durant le carême. Une grande variété d'oiseaux était consommée dont les cygnes, les paons, les cailles, les perdrix, les cigognes, les grues, les alouettes et les oiseaux chanteurs qui pouvaient être piégés ou chassés. Les cygnes et les paons étaient dans une certaine mesure domestiqués mais ils étaient uniquement consommés par l'élite sociale et plus appréciés pour leur beauté en tant que plats extravagants et entremets que pour leur viande. Comme aujourd'hui, les oies et les canards étaient domestiqués mais ils n'étaient pas aussi populaires que le poulet, l'équivalent aviaire du porc. Étrangement, on considérait que les bernaches nonnettes ne se reproduisaient pas par l'intermédiaire d'œufs, mais grandissaient dans les bernacles, et étaient donc considérées comme une nourriture acceptable pour le jeûne et le carême. Chez les paysans, la volaille est rarement servie à table, cet élevage d'appoint étant surtout destiné à la production d'œufs. Lors des banquets, les paons pouvaient être revêtus de leurs plumes après avoir été cuits afin d'impressionner les convives ; parfois un effet spécial permettait même de faire jaillir du feu du bec des oiseaux. La dimension visuelle des mets était essentielle lors de ces repas. Les cuisiniers pouvaient aussi préparer des tourtes remplies d'oiseaux vivants, qui s'envolaient lorsque ces tourtes étaient ouvertes. La viande était plus coûteuse que les produits d'origine végétale, elle pouvait être jusqu'à quatre fois plus chère que le pain ; le poisson était jusqu'à seize fois plus coûteux, se trouvant parfois même inabordable pour les populations vivant sur les côtes. Ce n'est qu'après que la peste noire n'eut éradiqué jusqu'à la moitié de la population européenne que la viande devint plus commune, même pour les plus pauvres. La réduction drastique de la population entraîna une forte hausse des salaires et cela laissa de grandes surfaces inexploitées qui devinrent disponibles comme pâturages, ce qui augmenta donc la production de viande. Poissons et fruits de mer Le terme de , au Moyen Âge, rassemblait tout ce qui n'était pas considéré comme un véritable animal terrestre. On y intégrait les mammifères marins, comme les baleines et les marsouins, mais également le castor, du fait de sa queue écaillée et de sa vie aquatique, et les bernaches, car on ignorait la destination de leur migration. La pêche et le commerce du hareng et de la morue dans l'Atlantique et la mer Baltique contribuaient significativement à l'économie de l'Europe du Nord. Le hareng était l'un des nombreux produits dont le commerce était assuré par la Hanse, une puissante coalition de villes marchandes d'Allemagne du Nord. Au cours du , le hareng passa d'aliment de luxe à produit de consommation courante grâce aux progrès de la navigation en haute mer et à l'essor de l'exploitation du sel de l'Atlantique. L'abondance qui pouvait être voulue par les autorités et la bonne capacité de conservation de ce poisson en faisaient un aliment bon marché, consommé par les populations modestes; à Lille, à la fin du Moyen Âge son prix n'excédait pas celui d'un pain. Le commerce des kippers fabriqués à partir de harengs pêchés dans la mer du Nord s'étendait jusqu'aux marchés de Constantinople. Si le poisson pouvait être consommé frais, une grande partie était salée, séchée et fumée pour pouvoir être transportée. Bien que moins prestigieux que les autres produits d'origine animale, et souvent vus comme une simple alternative les jours de jeûne, les fruits de mer étaient l'un des piliers de l'alimentation des populations vivant sur le littoral. Une grande variété de mollusques comme les huitres, les moules et les coquilles Saint-Jacques était consommée par les populations vivant sur les littoraux et le long des fleuves ; de même, l'écrevisse était considérée comme une alternative prisée à la viande , durant les jours réservés au poisson. Cependant le poisson de mer pouvait être plus coûteux que la viande selon la saison, en particulier pour les populations d'Europe centrale et il était donc réservé à une certaine élite. Les poissons d'eau de mer n'étaient cependant pas la seule possibilité, et les poissons d'eau douce comme la truite, la perche, la carpe, la brème, le brochet plus la lamproie de rivière étaient également consommés. Les élites laïques et ecclésiastiques s'approprièrent les espaces humides en Europe à partir du ; de nombreux étangs furent créés pour y élever des poissons d'eau douce et notamment des carpes. Boissons Aujourd'hui, l'eau est couramment consommée lors des repas mais, au Moyen Âge, les inquiétudes sur sa pureté, les recommandations médicales et son manque de prestige faisaient qu'on lui préférait souvent des boissons alcoolisées. On considérait que ces boissons étaient plus nourrissantes et plus bénéfiques à la digestion et avaient l'avantage inestimable de réduire les risques de contamination grâce à l'alcool. Le vin était consommé tous les jours dans la plus grande partie de la France et dans tout l'ouest du bassin méditerranéen, où la vigne était cultivée. Plus au nord, il restait la boisson privilégiée de la bourgeoisie et de la noblesse qui pouvaient en acheter, mais les paysans et les ouvriers lui préféraient la bière et l'ale. Avant l'introduction du houblon, il était difficile de préserver ce breuvage et il était généralement consommé frais ; on a néanmoins des références à l'usage du houblon dans la bière dès 822. Avant le , la bière était donc à proprement parler une cervoise. On pouvait y ajouter du miel, dans ce cas on parlait de "cervoise galloise". La bière n'étant pas filtrée était donc trouble et avait une teneur en alcool inférieur à celles d'aujourd'hui. Les quantités de bière consommées au Moyen Âge par les Européens du nord étaient bien plus importantes qu'aujourd'hui. Par exemple, les marins anglais et danois recevaient une ration de de bière par jour et les paysans polonais en consommaient jusqu'à par jour. Les jus de fruit, de même que les vins, réalisés à partir d'une grande variété de fruits et de baies étaient connus dès l'Antiquité et étaient consommés pendant le Moyen Âge. On trouvait des vins réalisés avec des grenades et des mûres ; le cidre et le poiré étaient populaires en Europe du Nord, où les pommes et les poires étaient abondantes. Certaines boissons médiévales, comme le , réalisé à partir de prunes sauvages (actuelle slivovitz) et le vin de gin de mûres existent toujours aujourd'hui. De nombreuses variantes d'hydromel, alcoolisées ou non, étaient présentées dans les recettes médiévales. Cependant, les boissons à base de miel devinrent moins courantes vers la fin de la période et furent finalement reléguées en tant que produits d'usage médical. L'hydromel a souvent été présenté comme la boisson des Slaves. Il avait en effet une grande valeur symbolique et était souvent offert en tant que présent lors des grandes occasions, comme la signature de traités. On l'utilisait également lors des mariages et des baptêmes, mais en quantités limitées, du fait de son prix élevé. Dans la culture médiévale polonaise, l'hydromel avait un statut équivalent à celui des produits de luxe d'importation, comme les épices et les vins. Le kumis, le lait de jument ou de chameau fermenté, était connu en Europe mais, de même que l'hydromel, il était essentiellement prescrit par les médecins. Le lait simple n'était pas consommé par les adultes, sauf les pauvres et les malades, et était réservé aux enfants et aux personnes âgées, essentiellement sous forme de babeurre et de petit-lait. Le lait frais était moins consommé que les autres produits laitiers car il n'existait pas de méthodes pour l'empêcher de tourner. Le thé et le café étaient populaires en Asie et dans le monde musulman durant le Moyen Âge, mais aucune de ces boissons ne fut consommée en Europe avant le début du . Vin Le vin était largement consommé et était considéré comme une boisson prestigieuse et saine. Selon les idées de Galien, le vin était chaud et sec et ces qualités étaient modérées lorsqu'il était coupé avec de l'eau. À la différence de l'eau et de la bière, considérées comme froides et humides, on pensait que la consommation de vin (en particulier le vin rouge), entre autres choses, aidait à la digestion, générait du bon sang et améliorait l'humeur. Les qualités du vin différaient considérablement suivant les vendanges, le type de raisin et, plus important, le nombre de grappes pressées. La première pression était la plus prestigieuse et était réservée aux catégories aisées. Les pressions suivantes étaient de qualité et de teneur en alcool inférieure. Les moins aisés devaient se contenter de vin rosé ou blanc, issus des deuxième ou troisième pressions, qui pouvaient être consommés en grandes quantités sans risquer l'ivresse. Pour les plus pauvres (ou les plus pieux), le vinaigre coupé avec de l'eau était souvent le seul choix possible. La maturation du vin rouge de grande qualité nécessitait des connaissances spécialisées de même que des équipements coûteux. Néanmoins, la conservation du vin était un problème répandu. Le livre de cuisine du , le Viandier de Taillevent, présente de nombreuses méthodes pour sauver un vin se détériorant, comme l'ajout de lie de vin blanc ou de grains de raisins blancs séchés et bouillis, qui étaient des bactéricides efficaces, même si les processus chimiques en jeu étaient inconnus à l'époque. Non seulement, le vin chaud ou épicé était populaire auprès des riches, mais les médecins le jugeaient également sain. Les épices utilisées dans le vin rouge pouvaient être le gingembre, la cardamome, le poivre, la maniguette, la muscade, le clou de girofle et le sucre. Ces épices pouvaient être présentées dans de petits sachets destinés à infuser dans le vin, ou sur lesquels on versait le liquide, pour produire de l'hypocras ou du clairet. À partir du , ces sachets pouvaient être achetés tout prêts chez des marchands d'épices. Bière Si le vin était la boisson la plus commune dans la plus grande partie de l'Europe, cela n'était pas le cas dans les régions du nord où la vigne n'était pas cultivée. Ceux qui le pouvaient buvaient du vin d'importation, mais il était courant, même pour les nobles, de boire de la bière ou de l'ale, en particulier vers la fin du Moyen Âge. En Angleterre, dans les Pays-Bas, en Allemagne du Nord, en Pologne et en Scandinavie, la bière était consommée de manière journalière par toutes les catégories sociales et par tous les groupes d'âge. La bière était brassée à partir de toutes les céréales disponibles, et on pouvait y ajouter diverses plantes comme du genièvre ou du myrte des marais. Vers le milieu du , l'orge, qui ne convenait pas à la fabrication du pain mais était excellent pour faire de la bière, représentait 27 % des céréales cultivées en Angleterre. Cependant, la forte influence des cultures arabe et méditerranéenne dans la science médicale (en particulier liée à la Reconquista et à l'arrivée de textes arabes), signifiait que la bière était largement méprisée. Pour la plupart des Européens de l'époque, c'était une mixture humble, comparée aux boissons et aux ingrédients du sud comme le vin, le citron et l'huile d'olive. Même des produits exotiques comme le lait de chameau ou la viande de gazelle recevaient des commentaires plus positifs de la part des textes médicaux. La bière était juste une alternative acceptable à laquelle on attribuait des qualités négatives. En 1256, le médecin Aldebrandin de Sienne décrivit ainsi la bière : On considérait que l'ivresse causée par la bière durait plus longtemps que celle causée par le vin, mais on admettait qu'elle n'entrainait pas la associée au vin. Bien que de manière moins prononcée qu'au nord, la bière était consommée dans le nord de la France et en Italie. Peut-être en conséquence de la conquête normande et des déplacements de nobles entre la France et l'Angleterre, une variante française décrite dans le livre de cuisine du , Le Ménagier de Paris, était appelée (probablement un emprunt direct à l'anglais good ale, ) et était fabriquée à partir d'orge et d'épeautre, mais sans houblon. En Angleterre, la poset ale était réalisée avec de la bière brune froide et du lait chaud, et la brakot, ou braggot, était une bière épicée préparée à la manière de l'hypocras. Que le houblon puisse être utilisé pour donner du gout à la bière était connu, au moins depuis l'époque carolingienne, mais son adoption fut lente du fait des difficultés pour établir les proportions convenables. Avant la découverte du houblon, le gruit, un mélange de différentes herbes, avait été utilisé. Le gruit n'avait pas les mêmes propriétés conservatrices que le houblon et le résultat devait être consommé rapidement avant l'inévitable détérioration. Une autre méthode pour améliorer le gout était d'augmenter la proportion d'alcool, mais cela était plus coûteux, et donnait à la bière la caractéristique non désirée de provoquer rapidement l'ivresse. Durant le haut Moyen Âge, la bière était essentiellement brassée dans des monastères et, sur une plus petite échelle, dans des foyers individuels. À partir du Moyen Âge classique, les brasseries des communes naissantes du nord de l'Allemagne commencèrent à assurer la production. Si la plupart des brasseries étaient des petites entreprises familiales qui employaient moins de dix personnes, la production régulière permettait d'investir dans de meilleures techniques et équipements. Ces opérations se répandirent ensuite en Hollande au , puis dans les Flandres et le Brabant, et arrivèrent en Angleterre au . En Angleterre et dans les Pays-Bas, la consommation annuelle par personne était d'environ et la bière était consommée pendant presque tous les repas, les bières légèrement alcoolisées lors du petit-déjeuner et les plus fortes plus tard dans la journée. Lorsque la technique fut au point, le houblon permettait de conserver la bière durant près de six mois et cela permit d'accroitre les échanges commerciaux. Dans l'Angleterre de la fin du Moyen Âge, la bière fut désignée comme ou , cette dernière, moins alcoolisée, était considérée comme une boisson adaptée pour les personnes modérées et appropriée pour les enfants. En 1693, John Locke avança que la seule boisson qu'il considérait appropriée pour les enfants de tous âges était la bière douce, même s'il critiquait la pratique apparemment commune de ses concitoyens de donner du vin et des alcools forts à leurs enfants. Selon les standards modernes, le processus de brassage était relativement inefficace mais capable de produire des alcools relativement forts si on le voulait. Une tentative récente pour recréer la de l'Angleterre médiévale, avec des techniques et des recettes de l'époque (avec néanmoins l'emploi de levures modernes), produisit une boisson relativement alcoolisée avec une densité primitive de moût de 1,091 (correspondant à un degré de 9 %) et un . Spiritueux Les anciens Grecs et Romains connaissaient la technique de la distillation mais elle ne fut pas pratiquée à grande échelle en Europe avant le , lorsque les innovations arabes dans le domaine, combinées aux alambics refroidis à l'eau, furent introduits. Les érudits du Moyen Âge considéraient que la distillation permettait de produire l'essence des liquides purifiés, et le terme daqua vitæ () était employé de façon générique pour tous les distillats. Les nombreux distillats, alcoolisés ou non, étaient initialement utilisés comme principe médical et pour la cuisine; le sirop de raisin mélangé à du sucre et à des épices était prescrit pour soigner de nombreuses maladies et l'eau de rose était employée comme parfum, pour se purifier les mains et comme ingrédient culinaire. Les spiritueux étaient également utilisés pour créer des entremets flamboyants, en trempant un morceau de tissu dans l'alcool, puis en le mettant dans la gueule de l'animal cuisiné, en l'enflammant juste avant de le présenter. Laqua vitæ dans sa forme alcoolique était largement louée par les médecins du Moyen Âge. En 1309, Arnaud de Villeneuve écrivit que cela . À la fin du Moyen Âge, la consommation de spiritueux s'était tellement répandue que des restrictions sur la vente et la production commencèrent à être appliquées. En 1496, la ville de Nuremberg interdit la vente d'eau-de-vie les dimanches et les jours fériés. Herbes, épices et condiments Les épices étaient parmi les produits les plus luxueux disponibles au Moyen Âge et les plus communes étaient le poivre noir, la cannelle (et son alternative moins coûteuse, la casse), le cumin, la noix de muscade, le gingembre et le clou de girofle. Toutes ces épices provenaient d'Asie et d'Afrique, ce qui les rendaient extrêmement chères et leur donnait un statut particulièrement prestigieux ; le poivre était ainsi entreposé, échangé et donné à la manière de l'or. Il a été estimé qu'environ de poivre et d'autres épices étaient acheminées chaque année en Europe occidentale vers la fin du Moyen Âge. La valeur de ces marchandises était équivalente à celle de l'alimentation d'1,5 million de personnes pendant un an. Si le poivre était l'épice la plus commune, la plus rare était le safran, qui était utilisé autant pour sa couleur orangée que pour sa saveur, car selon la théorie des humeurs, le jaune signifiait chaud et sec, des qualités recherchées. Le curcuma fournissait un substitut jaune et une touche dorée lors des repas qui satisfaisait au gout médiéval de l'ostentation et aux exigences diététiques des théories de Galien ; lors du somptueux banquet que le cardinal Riario offrit à la fille du roi de Naples en juin 1473, le pain était doré. Certaines épices prisées au Moyen Âge sont aujourd'hui tombées dans l'oubli, comme le poivre long, le macis, le nard, le galanga, le cubèbe ou la maniguette, une espèce cousine de la cardamome, qui avait presque entièrement supplanté le poivre dans la cuisine du nord de la France. Contrairement à aujourd'hui, le sucre était considéré comme une épice du fait de son cout élevé et de ses qualités médicinales. Peu de plats employaient uniquement un seul type d'épices ou d'herbes mais plutôt une combinaison de plusieurs condiments. Même lorsqu'un plat était dominé par une saveur, elle était habituellement combinée avec une autre pour donner un gout composé, comme le persil et le clou de girofle ou le poivre et le gingembre. Les herbes aromatiques, comme la sauge, la moutarde, le persil, le carvi, la menthe, le fenouil et l'aneth, étaient cultivées et consommées dans toute l'Europe. Ces plantes étaient cultivées sous la forme de jardins et étaient des alternatives plus abordables aux épices exotiques. La moutarde était particulièrement populaire avec la viande et elle fut décrite par Hildegarde de Bingen (1098-1179) comme la nourriture du pauvre. Comme elles étaient cultivées localement, les herbes étaient moins prestigieuses que les épices et si elles étaient utilisées par les catégories aisées, c'était généralement uniquement pour ajouter de la couleur. Les recettes médiévales demandaient souvent d'ajouter de la saveur aux plats avec différents liquides acides et aigres. Le vin, le verjus (jus de raisin blanc n'ayant pas mûri), le vinaigre et les jus de différents fruits, en particulier ceux avec des saveurs aigres, étaient des incontournables dans la cuisine de la fin du Moyen Âge. Associés aux édulcorants et aux épices, ils produisaient une saveur . Les amandes étaient employées pour compléter ces ingrédients acidulés et elles étaient disponibles sous plusieurs formes, entières, décortiquées, tranchées, écrasées, mais le plus souvent, elles étaient présentées sous forme de lait. Cette préparation était l'une des plus importantes dans la cuisine de la fin du Moyen Âge, car elle permettait d'associer les arômes des épices et des liquides aigres avec une texture crémeuse et une saveur douce. Le sel était omniprésent et indispensable dans la cuisine médiévale. La salaison et le séchage étaient les formes de conservation les plus courantes, viande et poisson étant souvent fortement salés. De nombreuses recettes médiévales avertissaient des dangers de l'excès de sel et elles recommandaient de tremper certains produits dans l'eau pour se débarrasser du sel en trop. De manière générale, plus l'hôte était riche et prestigieux, plus le récipient contenant le sel était élaboré et décoré, et plus le prix et la qualité du sel étaient élevés. Le sel pouvait ainsi être présenté dans des ménagères en matières précieuses et finement décorées. La taille des grains de sel et leur couleur indiquaient également le prestige des convives. Le sel pour la cuisine, la conservation et pour l'usage général des personnes du peuple, était à gros grains, alors que le sel de mer, en particulier, contenait des impuretés modifiant sa couleur, qui était décrite comme allant du noir au vert. Le sel des plus riches s'avérait semblable à celui que l'on utilise aujourd'hui. Desserts Le dessert médiéval était typiquement composé de dragées et de vin chaud et épicé accompagné de fromage ; à la fin du Moyen Âge, on pouvait y ajouter des fruits couverts de sucre, de miel ou de sirop et des pâtes de fruits. Il existait une grande variété de crêpes sucrées, de beignets, de lait d'amande et de pâtisseries qui pouvaient contenir des fruits, de la moelle ou du poisson. Les régions germanophones avaient un faible particulier pour les Krapfen, des pâtisseries frites fourrées avec des douceurs. Le massepain sous de nombreuses formes était bien connu en Italie et dans le sud de la France à partir des années 1340 et on pense qu'il était d'origine arabe. Les livres de cuisine de l'Angleterre normande comprenaient de nombreuses recettes pour des custards, des potages, des sauces et des tartes aux cerises, aux pommes et aux prunes. Les chefs anglais aimaient également utiliser des pétales de fleur comme les roses, les violettes et les sureaux. Une première forme de quiche peut être rencontrée dans The Forme of Cury, un livre de recettes du et contenait du fromage et du jaune d'œuf. Dans le nord de la France, un grand assortiment de gaufres et d'oublies était consommé avec du fromage et de l'hypocras, ou un malvoisie doux. Le gingembre, la coriandre, l'anis et les autres épices étaient prises à la fin du repas pour l'estomac. Comme leurs coreligionnaires musulmans en Espagne, les conquérants arabes de la Sicile introduisirent de nouveaux desserts qui furent ensuite adoptés dans le reste de l'Europe. La Sicile était connue pour ses dragées et son nougat (torrone, ou turrón, en espagnol). Les Arabes introduisirent l'art de la crème glacée pour produire des sorbets, diverses pâtisseries à base de massepain et la ricotta adoucie. Enfin, la notion de dessert n'était, au Moyen Âge, pas tout à fait la même qu'aujourd'hui : le dessert était bien le dernier service avant de quitter la table mais ne consistait pas forcément en produits sucrés. Variations régionales européennes Les spécificités régionales qui sont une caractéristique des cuisines modernes et contemporaines ne sont pas mises en évidence dans les rares documents qui nous sont parvenus. Néanmoins, la cuisine médiévale peut être différenciée par les céréales et les huiles qui définissaient les normes culinaires, et tracèrent les frontières ethniques, puis nationales. Les variations régionales étaient essentiellement liées aux influences du climat, de l'administration politique et des coutumes locales. Bien qu'il faille éviter les généralisations hâtives, on peut discerner des zones où certains aliments étaient dominants. Les îles Britanniques, le nord de la France, les Pays-Bas, les régions nordistes de langue allemande, la Scandinavie et la région de la Baltique étaient généralement trop froides pour permettre la culture de la vigne et des olives. Au sud, le vin était la boisson courante pour les riches et les pauvres (bien que ces derniers devaient généralement se contenter d'un vin de mauvaise qualité), alors que la bière était la boisson de base du peuple au nord, car le vin était un produit d'importation coûteux. Les agrumes et les grenades étaient courants autour de la Méditerranée. On pouvait trouver des figues et des dattes au nord, mais elles étaient rarement utilisées dans la cuisine. L'huile d'olive était un ingrédient incontournable autour de la Méditerranée, mais elle restait coûteuse au nord, où elle était remplacée par les huiles de pavot, de noix et de noisette, bien plus abordables. Le beurre et le lard, particulièrement après l'importante perte de population à la suite de la peste noire, étaient utilisés en grandes quantités dans les régions du nord et du nord-ouest. L'amande était employée dans la cuisine des milieux aisés, dans toute l'Europe, généralement sous la forme de lait, pour remplacer les œufs ou les produits laitiers. Structure calorique Les apports caloriques et la structure du régime médiéval évoluèrent au cours du temps, d'une région à l'autre et entre les catégories sociales. Cependant, pour la plupart des personnes, le régime alimentaire tendait à être riche en glucides, car l'essentiel des calories provenait des céréales et des alcools (comme le vin par symbole chrétien puis la bière par coutume), et la plus grande partie des dépenses y était consacrée. Pour l'Angleterre Dans l'Angleterre du , la viande ne contribuait que pour une part négligeable des apports caloriques d'un ouvrier agricole standard. Sa part augmenta cependant après l'épidémie de peste noire, et, au , elle représentait 20 % du total. Même au sein de la noblesse de l'Angleterre médiévale, les céréales représentaient 65 à 70 % des apports caloriques au début du , mais la part du poisson et de la viande était importante, et elle augmenta après l'épidémie de peste noire. Des documents détaillés sont disponibles pour la résidence de Richard de Beauchamp, un aristocrate anglais du début du , et ces derniers indiquent que les gentry (nobles sans titres) du foyer recevaient la quantité impressionnante d' de viandes diverses dans un repas de viande typique de l'automne, et d' pendant l'hiver ainsi que de pain et de bière ou de vin (et il y avait certainement deux repas de viande par jour, cinq jours par semaine en dehors du carême). En 1469, dans la résidence d'Henry Stafford, les membres de la gentry recevaient de viande par repas et tous les autres en avaient ; chacun avait également de pain et d'alcool. En plus de ces quantités, certains membres de ces résidences (habituellement une minorité) prenaient un petit déjeuner qui n'incluait pas de viande, mais comprenait probablement un autre litre de bière ; de plus, des quantités inconnues de pain et de bière pouvaient être consommées entre les repas. Le régime du seigneur du domaine différait quelque peu de ce schéma et comprenait moins de viande rouge, plus de gibier, de poisson frais, de fruits et de vin. Dans les monastères, la structure basique du régime avait été définie par la règle de saint Benoît au et avait été resserrée par le pape Benoît XII, en 1336, mais (comme mentionné auparavant), les moines savaient comment contourner ces règles. Le vin était limité à environ , par jour mais il n'existait aucune limite équivalente sur la bière et, à l'abbaye de Westminster, chaque moine recevait une autorisation pour de bière par jour. La viande des était également interdite toute l'année, sauf pour les très faibles et les malades. Cette règle était contournée initialement en déclarant que les abats et autres nourritures traitées, comme le lard par exemple, n'étaient pas de la viande. Lorsque le pape Benoît XII institua qu'au moins la moitié des moines devait manger dans le réfectoire, les moines répondirent en excluant les malades et ceux invités à la table de l'abbé de ce calcul. Dans l'ensemble, un moine de l'abbaye de Westminster de la fin du pouvait manger chaque jour de pain, (sauf les vendredis et durant le carême), de viande (sauf les mercredis, les vendredis et les samedis et durant le carême et l'Avent), de poisson ( par semaine et tous les jours, durant l'Avent et le carême). Cette structure calorique reflétait en partie le statut aisé des monastères anglais de la fin du Moyen Âge, et en partie celui de l'abbaye de Westminster, qui était l'un des monastères les plus riches du pays ; l'alimentation des moines des autres monastères était certainement plus modeste. L'apport calorique global est sujet à débat. L'estimation standard est qu'un homme adulte a besoin de par jour et une femme adulte de . Les personnes réalisant des exercices physiques importants, comme les paysans, les marins ou les soldats, avaient sans doute besoin de par jour, voire plus. Les apports des aristocrates étaient peut-être de par jour, et les moines consommaient les jours , et les jours de jeûne. Par conséquent, l'obésité était courante dans les milieux aisés et les moines, en particulier, souffraient de maladies liées à ce surpoids, comme l'arthrite. Influences réciproques des cuisines latino-chrétienne et arabo-musulmane La cuisine arabo-musulmane rencontre et intègre la cuisine gréco-latine dès les premières conquêtes mais aussi dans les sociétés multiculturelles de la Sicile normande, d'Al-Andalus, et les Etats Croisés. Par exemple, les pâtes dont les Fidâwish (italien fedeli, fededelini) séchées au soleil d'Ibn Razin al-Tuyibi, les Sha'îriyya en forme de grains d'orge et cuite au bouillon de Hasan al-Baghdadi, les pâtes carrées, les rondes sont autant d'occasions pour évoquer les pâtes italiennes. L'origine des pates au fromage est discutée en Italie et en Andalousie. Mohamed Oubahli a montré en détail dans Manger au Maghreb (2006) l'interpénétration des cuisines des pâtes du Maghreb à l'Europe latine. Le rôle de diffuseur joué par l'Italie ou l'Espagne entre le monde arabo-musulman et l'Europe Chrétienne est bien documenté pour le café, l'escabèche « sikbaj » et la cuisine au vinaigre. Le Kitâb al-tibâkha, ouvrage tardif rédigé à Damas au montre comment les pâtes arabes d'Asie Centrale passent dans la cuisine ottomane, elle même diffusée en Europe centrale. Réciproquement la gastronomie arabo-musulmane a une influence décisive sur l'évolution de la cuisine médiévale chrétienne: Toby Peterson (1980) montre le lien entre le gout des épices et la cuisine arabe: . On retrouve également son influence dans l'est de l'Afrique et jusqu'en Inde. Influences des cuisines situées à l'occident de la Chine sur la Chine et de la Chine sur l'Europe Les aliments venus de l'étranger ont été adoptés dans l'extrême orient par les chinois avant la période de l'an 1000. Sans compter de nombreux fruitiers dont les agrumes, l'empire musulman qui va jusqu'à la Chine et commerce avec l'orient apporte au Proche-orient et en Europe deux importantes innovations: la culture du riz et de la canne à sucre d'où est tiré le sucre blanc raffiné. Pour les Européens (avant leurs grandes explorations migratoires de la Renaissance), les épices qui étaient récoltés-cultivés en Chine ont fait partie de la cuisine luxueuse, ils étaient diffusés de proche en proche sur le continent. La cuisine arabo-andalouse Le sud de l'Europe est musulman de 730 à 1492, l'agriculture arabo-andalouse, la richesse des livres de cuisine écrits en arabe et la cuisine qu'ils décrivent influencent durablement l'Europe chrétienne. La cuisine arabe médiévale La rapide extension arabe qui conduit à la formation du vaste empire musulman à partir du siècle voit à la naissance d'une cuisine d'une étonnante richesse aromatique toujours vivante dans l'espace méditerranéen et proche-oriental. D'un côté les interdits alimentaires de l'islam (alcool, même si le vin est consommé, porc, le sang, règle d'abattage des animaux) sont restrictifs, mais à l'opposé l'accès permanent aux aromates asiatiques, les progrès agricoles (introduction du riz, de la canne à sucre, culture des agrumes, etc.), le développement du transport maritime (rôle du pèlerinage à la Mecque), et le mélange des traditions culinaires de l'Asie centrale au Magrhreb et à l'Europe du sud (Espagne, Portugal, Italie où le présence des féodaux du nord de l'Europe crée une mixité culturelle), de Byzance à l'Arabie engendrent une cuisine et des manières de table cohérentes. Lilia Zaouali note aussi que , Abû l'Alâ ' al-Ma'arrî végétalien est accusé d'hérésie . L'existence de cours califales extrêmement riches, éduquées et raffinées donne des gastronomies complexes (double ou triple cuisson, large utilisation des fruits, gout pour l'abondance) et pour la première fois dans l'histoire de l'humanité la maitrise de la production du sucre raffiné va susciter une diversité étonnante de pâtisseries sucrées, de sirops et confitures. Le sucre-acide était le gout dominant de la plupart des plats cuisinés du moyen-âge classique. Enfin l'institution de Ramadan donne pendant le mois de jeune diurne l'occasion de longues préparations culinaires et roboratives qui sont servies dans toutes les classes de la société le soleil couché. Une cuisine syncrétique D'une part ce sont les arabes de la péninsule arabique qui apportent avec l'islam leur cuisine moitié nomade faite de dates, yaourt, orge, riz, pains et viande de mouton (ou de dromadaire), mais surtout , il existe une glose autour de son plat préféré, le tharîd, (bouillon de légumes et/ou viande dans lequel on émiette du pain, aussi bon que son épouse 'Aisha) qui lui vaut de traverser la cuisine arabe à travers les siècles. Très rapidement avec le transport des centres de pouvoir vers Damas puis Bagdad, et Cordoue les cuisines Perse, et Centre-asiatique vont peser de leur influence (mode du sikbâj: bouillon vinaigré-sucré qui concurrence le tharîd, et généralisation du doux-acide, introduction du murri équivalent du garum romain). Se superposent les usages égyptiens (fruits, citron, sucreries, etc.) et la cuisine maghébo-andalouse avec son couscous. On a au , non pas une cuisine composite unifiée mais une mosaïque d'usages locaux bien vivants qui cohabitent grâce à la circulation de nombreux livres de cuisine. Il reste des usages proprement arabes l'hospitalité et le service opulent d'un grand plat composites entouré de divers plats aromatisés autour desquels on s'assemble. Épices et aromates, douceurs, fritures et pâtes La diversité et l'omniprésence des épices (cannelle, cédrat, citron, clou de girofle, bigarade, muscade, macis, safran, poivre, gingembre, galanga, mastic, nard, camphre, ambre gris, eau de rose), et les herbes (coriandre, carvi, cumin, menthe, persil, aneth, sésame, rue) est la caractéristique la plus visible de la cuisine arabo-musulmane médiévale classique (voir le riz au lait et le poulet à l'orange d'Ibn al-Adim). La seconde est issue de l'adoption des sucreries de la cuisine persane: le massepain (pâte d'amande et sucre), les boissons glacées aux fruits, comme le sorbet, les sirops « al churub ». Et enfin il s'agit d'une cuisine qui parle à tous les sens : couleur les plats (jaune du safran, rouge du santal, vert de la menthe, jeu des textures: crémeux des noix, croquant des fruits secs, croustillants des fritures et des sucres « al sucar » cuits. Les sorbets persans faits avec de la neige du sucre et du citron ont été une redécouverte pour les croisés approfondissant l'humeur froide d'un aliment. Une cuisine assise sur les connaissances médicales Eugène-Humbert Guitard (1973) qualifie le d'apogée de la pharmacie de l'Islam médiéval, les antagonismes, synergies, la potentialisation la tolérance, la toxicité sont des notions généralisées en usage permanent dans les livres de cuisine, la connaissance de l'anatomie est exploitée pour recommander ou éviter les aliments. L'Anonyme Andalou joint à ses recettes un Traité des sirops et électuaires à vocation thérapeutique. L'École de médecine de Salerne diffuse ses connaissances et ses recherches, elle contribue à une réputation de la cuisine arabo-musulmane. Et ces livres regorgent de conseil que l'hygiène en cuisine et à table, le Kitab al Waslat contient un long développement sur les aromates de la cuisine arabe médiévale (rose, musc, ambre gris, encens, santal, etc.) sur les parfums, les rafraîchisseurs d'haleine, antitranspirants, lave-mains et le dernier chapitre sur les eaux distillées parfumées. Des ustensiles de cuisine et de table spécialisés L'expansion arabe permet la diffusion de la technique de la céramique à glaçure à travers l'empire et en Asie centrale. La vaisselle en poterie émaillé remonterait aux Abbasides. A son apogée la céramique en al-Andalus inspirera les potiers italiens puis l'Europe du Nord, de même pour le verre soufflé ou gravé. Ces plats colorés autour desquels on s'assemblait ont amené le perfectionnement de la cuillère, indispensable pour les plats en sauce ou les sorbets, qui devient maniable et décorée. La cuisine élaborée, y compris la cuisine de rue, des arabo-musulmans suppose le perfectionnement du matériel de cuisine: ustensiles de cuisson en cuivre étamé, diversité des fours (à étage, romain, etc.), diffusion de couscoussier et de la cuisson à la vapeur, etc.. Les cuisines extrême orientales et du nouveau monde Cuisine chinoise Plusieurs textes, comme le Dongjing Meng Hua Lu (Rêves de Splendeur de la Capitale de l'Est), détaillent des menus de restaurants, de tavernes, ou de menus de banquets, de festivals, de carnavals. Les assaisonnements utilisés, tels que le poivre, le gingembre, la sauce soja, l'huile, le sel et le vinaigre, suggèrent que la cuisine de Hangzhou n'était pas trop différente de la cuisine chinoise d'aujourd'hui. D'autres assaisonnements et ingrédients supplémentaires comprennent des produits importés depuis leur occident par les chinois, comme le sorgho, les olives; le vin de raisin est délaissé pour le vin de riz. La cuisine chinoise des provinces est à la fois liée à la société très régulatrice, à la médecine chinoise et ses mandarins (fonctionnaires) et à la philosophie chinoise (qui est totalement séparée de la philosophie médiévale). La philosophie de la nutrition « douce » et spirituelle (cf. Yin et yang) est déjà codifiée par le Shennong bencao jing, un équivalent du Pharmakos occidental et africain qui ne porte pas la même éthique. Les ustensiles et la philosophie de leur usage Culinairement, ... Il est clair que l'usage du bol est mondial dans cette période des écuelles européennes; avant la période suivante de la pratique de l'assiette (vaisselle). Cuisine indienne et pakistanaise Cuisine sud-américaine , la tomate crue et la tomate cuite Cuisine africaine Historiographie et sources Les recherches sur les habitudes alimentaires au Moyen Âge ont été assez négligées jusque dans les années 1980. les dernières décennies sont en revanche très actives notamment pour les mondes byzantin et islamique. Les idées fausses et les erreurs grossières étaient courantes parmi les historiens de la période du romantisme et sont toujours présentes dans la vision populaire d'un Moyen Âge primitif, attardé et barbare. La cuisine médiévale était décrite comme peu appétissante, du fait des combinaisons inhabituelles de saveurs, d'un apparent manque de légumes et de l'emploi généreux des épices. L'usage important des épices était souvent avancé pour soutenir l'idée qu'elles servaient à camoufler le goût de la viande avariée, une conclusion non soutenue par la réalité historique et les sources contemporaines. La viande fraiche était disponible toute l'année pour ceux qui pouvaient se l'acheter. Les techniques de conservation de l'époque, bien que rudimentaires selon les standards modernes, étaient parfaitement adéquates. Le prix astronomique et le prestige important des épices, et donc la réputation de l'hôte, auraient été gâchés si elles avaient été utilisées sur des nourritures de mauvaise qualité et mal préparées. La méthode courante d'écraser et de broyer les ingrédients en pâtes, et les nombreux potages et sauces, a été utilisée comme argument pour affirmer que la plupart des adultes de la noblesse perdaient leurs dents à un âge précoce et étaient donc forcés de ne manger que des soupes et des viandes moulues. L'image de la noblesse forcée de ne manger que de la bouillie a existé avec la vision contradictoire d'une . Les sources privilégient les repas d'exception, ceux des jours de fête ou ceux des élites ; néanmoins, afin d'étudier l'alimentation ordinaire, les historiens peuvent s'appuyer sur les rentes en nature exigées par les seigneurs ou encore sur les plaisanteries des nobles, des clercs et des bourgeois au sujet des habitudes alimentaires des ruraux. Dans le milieu citadin, l'alimentation ordinaire peut être approchée au travers des menus des hospices. Les documents de gestion seigneuriaux conservent la trace des dépenses effectuées pour nourrir les salariés agricoles ; les budgets alimentaires y sont consignés en trois catégories : vin, pain et companage (ce qui accompagne le pain et ce sont à l'époque les légumes en ce qu'ils ne sont pas considérés comme plantes fourragères pour alimenter le bétail). Dans ces documents le pain représente 64 % des dépenses, étant donné le prix relativement modeste du pain, il est possible de déduire qu'il est consommé en grandes quantités. Livres de recettes L'usage de classer les sources écrites par la langue des auteurs ne doit pas cacher l'hétérogénéité des influences, par exemple l'éclectisme culinaire le Liber de coquina attribué à Théodore d'Antioche (, savant arabisant syrien au service de la cour de Sicile): le paon ou l'oie sont rôtis à la broche, la graisse colorée au safran, et servis en sauce aigre douce au jus de citron sucré côtoie des recettes germaniques ou françaises (De brodio theutonico,.. ad modum gallicorum). Cuisine des mondes latin et chrétien Avant le , le seul livre de recettes disponible était un ouvrage du , intitulé De re coquinaria. La mise à l'écrit du savoir culinaire correspond à un moment où les cuisiniers devinrent des artisans reconnus au sein de la société. Les livres de cuisine comptent parmi les sources historiques les plus importantes pour la cuisine médiévale. Ces sources présentent cependant plusieurs limites : les livres de cuisine étaient centrés sur une cuisine faite pour les élites, ils n'ont pas conservé la mémoire de la cuisine populaire ; leur contenu était également assez sommaire : les étapes des recettes étaient indiquées mais les quantités d'ingrédients étaient rarement précisées et aucune mention n'était faite des temps de cuisson. S'ils décrivaient de véritables plats, les spécialistes considèrent qu'ils n'étaient pas utilisés comme les livres actuels, à la manière d'un guide détaillant chaque étape de la recette et que l'on garde près de soi. Peu de cuisiniers de l'époque auraient été capables de lire et les livres se seraient rapidement détériorés. Les cuisiniers professionnels apprenaient leur métier sur le tas et par apprentissage, et ils devaient avancer le long de la stricte hiérarchie de la cuisine. Un cuisinier médiéval employé dans une grande résidence était probablement capable de planifier et de préparer un repas sans l'aide de recettes ou d'instructions écrites. Du fait du bon état général des manuscrits survivants, il a été proposé par l'historienne Terence Scully qu'ils étaient des enregistrements des pratiques du foyer destinés au propriétaire riche et instruit de la résidence, à la manière du Ménagier de Paris, de la fin du . On connait aujourd'hui plus de de recettes datant du Moyen Âge, rédigés dans plusieurs langues européennes. Ces livres étaient souvent rédigés par des anonymes en langue vernaculaire à l'image du Liber de coquina. Cuisine et gastronomie en langue arabe Marie Josèphe Moncorgé écrit: . On peut ajouter qu'ils sont bien plus nombreux (10 à 13 sur 7 siècles, selon les sources). Enfin à la différence du monde latin et Chrétien ces livres ne sont pas écrits par des cuisiniers mais par des lettrés ou des compilateurs. Parmi les ouvrages publiés et traduits, le plus ancien est le Kitab al-Tabikh (livre de recettes) de Ibrahim ibn al-Mahdî (, Bagdad) qui donne une vue générale de la gastronomie des cours abbassides, cuisine sous forte influence perse et orientale. Cet ouvrage représente un sommet de raffinement, il est durablement cité et recopié dans la cuisine arabe. Le Kitab al-Tabikh d'Ibn Sayyar al-Warraq, volumineux ouvrage de 600 recettes écrit à Bagdad en 940 avec une description des manières de table, des ustensiles de cuisine est le plus ancien livre de cuisine arabe conservé. Il décrit la cuisine califale de l'aristocratie qui se passionnait pour la cuisine. La seconde grande vague de la gastronomie et de l'art de la table est le , époque de brassage des traditions et de circulation des sources écrites. Deux livres donnent les recettes d'Al-Andalus, cuisine qui intègre des influences magrébines berbères, des pastorales aux plus aristocratiques : le Kitab al-Tabikh, de l'Anonyme Andalou dont il existe deux bonnes traductions en français et Fudalat al-Khiwan du murcien Ibn Razin al-Tuyibi. Le foyer le plus important de la littérature gastronomique du siècle est l'Egypte et l'Irak mamelouk: le Zitab al-Ṭabīkḫ est une compilation écrite à Bagdad en 1226 par Muhammad bin Hasan al-Baghdadi qui retourne aux sources de la cuisine califale de l'apogée abbasside, traduit en turc dès le siècle il est un modèle de la cuisine ottomane, il est le premier livre de cuisine arabe publié en anglais (en 1934). Le Kanz al-fawāʾid Fi Tanwi' Al-Mawa'id, auteur inconnu, est un recueil de 830 recettes avec une abondante information sur les manières de table, les matières premières, etc. Le Kitab al Waslat traditionnellement attribué à Ibn al-Adim est une source de recettes et des eaux aromatiques utilisée à table ou en cuisine. Enfin le Kitâb al-tibâkha, bref et sommaire, attribué au damascène Ibn al-Mabrad (ou Mubarrad) est dernier manuscrit conservé avant l'époque moderne. En l'absence d'introduction et de commentaire, à la manière du Ménagier de Paris, on y voit l'influence ottomane: prédominance des recettes de viande, appauvrissement de l'usage des épices et des aromatiques. Cuisine et gastronomie asiatique Texte en chinois Dans la conception globaliste des penseurs chinois, la cuisine est en lien avec la diététique et la santé. L a bibliographie est vaste; ne sont mentionnés ici que les ouvrages qui donnent à proprement parler des recettes de cuisine. Dynastie Tang Sous les Tang (618-907) Meng Shen (621–713) écrit vers 686 le Shiliao bencao , important ouvrage complet de diététique qui traite de 227 aliments (propriétés, contre-indication, recettes), qui va inspirer le Ishimpō (jap. 医心方, Ishinpō) plus ancien livre de médecine japonais (vers 990). Lu Yu écrit entre 760 et 780 le première monographie sur le thé (sa culture, la préparation, les instruments) le Classique du Thé qui reste une référence jusqu'à nos jours. Dynastie Song La prospère dynastie Song (960-1279) avec l'expansion démographique et agricole (culture du riz en Chine centrale) voit une multiplication d'ouvrages concernant la nourriture, le vin , les manières de table les innovations comme la sauce soja dans le livre de Mme Wu , 29 livres ou extraits sont référencés avec des descriptions de la cuisine de la cour et ses usages. , recettes végétariennes est un livre de recettes de légumes, céréales et fruits généralement attribué à Chen Ta Sou élève de Benxin Weng cité également comme auteur. A noter 疏 (shū) et (shi) 食 dans shūshí 疏 食 qui donne la moderne sùshí 素食, nourriture simple ou végétarienne. Riz gluant, racine de lotus des neiges, châtaigne à cuire, taro mijoté, etc. sont cuisiné avec raffinement. L'influence du bouddhisme végétarien a commencé avec les Tang (l'empereur Tang Wenzong avait interdit l'abattage du bétail). est consacré au bambou sur le modèle du livre de Lu Yu avec les 13 façons de l'utiliser dans la cuisine. Le de Lin Hong (林洪), Les recettes de l'Hermite de la montagne donne une centaine de plats - majoritairement végétariens, ni bœuf, ni mouton ou porc - et boissons. Il contient l'orange farcie au crabe (L'orange vidée de sa palpe est remplie de crabe, cuite à la vapeur avec du vin de riz, du vinaigre et de l'eau et mangée avec du vinaigre et du sel). Le de Wang Zhuo (王 灼) (1154) ne donne pas de recette mais est la première monographie sur le sucre de canne. Le de Gao Sisun (高 似 孙) monographie sur le crabe donne un trentain de recettes. Il fait partie des Dongjing Meng Hua Lu Notes au pinceau de Meng Yuanlao (entre 1090 et 1150) qui contiennent centaine de plats et collations, recette de restaurants de pâtes. Dynastie Jin et Yuan Sous les dynasties Jin (1115-1234) et Yuan (1271-1368) le remarquable Yinshan zhengyao Les justes principes du boire et du manger de Hu Sihui (qu'on peut suspecter d'être mongol, notamment avec 72 recettes sur 95 à base de chair de mouton) contient une partie intitulée Recueil de mets précieux et extraordinaires dont Françoise Sabban (1983) écrit qu'elle est «la réplique chinoise aux conceptions arabes, indiennes et européennes de la cuisine à cette époque», elle parle de «présentation rigoureuse et moderne» des recettes. Cet ouvrage met en évidence la place importante des pâtes alimentaires dans la haute cuisine chinoise, et liste les épices fines (qui se vendaient en mélanges) en usage : cannelle, galanga, poivre long, cardamome, ou muscade, zeste de mandarine, Amomum vilto- sum, badiane, fenouil, clavalier, amandes d'abricots, réglisse, bois de santal qui s'ajoutent aux épices courantes assa-foetida, galanga, safran, moutarde, basilic, curcuma, Amomum xanthioides, ail, aneth, mastic, camphre, fenugrec, nard, clou de girofle et d'eau de rose. Textes indiens L'Ayurveda Les aliments et boissons (leur odeur, goût et texture) sont le combustible de notre feu interne, ils produisent l'énergie de l'esprit la force, agissent sur nos organes, ils doivent être correctement apprêtés et pris au risque d'être nocifs. Les textes des Védas dès les Samhitas ayurvédiques (vers 350) classent les aliments et donnent des recettes, ils développent un ensemble complexe de règles et de savoirs concernant les repas et les aliments . La cuisson du riz après trempage est réglée selon le dosage de la quantité d'eau (Manda, 14 vol pour 1 de riz, Yavugu 6 pour 1, Peya anna et vilepi 4 pour 1). Les soupes et bouillies sont nombreuses. Cette base mi médecine, mi techniques culinaires exerce une influence durable sur les cuisines indiennes et bouddhiques. Manasollasa (1130) contient des recettes de cuisines souvent végétariennes et une cuisine basée sur la fermentation des céréales et des farines. Pakadarpana (1200) détaille les méthodes de cuisson, les préparation des boissons et des produits laitiers. L'influence des saisons sur la préparation des aliments, celles des épices et assaisonnement. Cuisine et gastronomie précolombienne En l'absence de sources écrites, cette cuisine qui repose sur des savoir-faire agricoles avancés en Amérique du sud et centrale est reconstituée à partir de sources multiples. Les textes laissés par Bernardino de Sahagún (1500-1590) permettent d'avoir une bonne idée de la Cuisine aztèque. Cette cuisine qui ne connait pas la friture est construite autour du maïs, des haricots et la courge, elle est riche en épices et condiments dont le piment et les tomates dont la diffusion est de nos jours mondialisée. La cuisine andine Inca et pré incaïque est reconstituée à partir de sources indirecte, elle est intéressante par l'abondance des tubercules en particuliers chez les habitants des hauts plateaux, parmi eux la pomme de terre et le quinoa eux aussi promis à un avenir mondialisé. Voir aussi Cuisiniers connus au Moyen Âge et à la Renaissance en Europe Liste de livres de cuisine écrits au Moyen Âge Cuisine française, Histoire de la cuisine française La nourriture dans les mondes byzantin et musulman: Ménestrel (2021), bibliographie en français Notes et références Notes Références Auteurs et livres de cuisine du Moyen-âge arabe Entre parenthèses on trouve le nombre estimé de recettes de cuisine, pâtisserie, confiserie, boissons admis par la littérature, sachant qu'une même recette peut être décrite avec des variantes. Daniel Newman (Université de Durham-2020) donne un total brut de 4178 recettes connues dont il faudrait retrancher les copies pour obtenir les recettes nettes publiées. Cet ordre de grandeur donne l'ampleur de l'intérêt arabo-musulman pour la cuisine et la table. Al Andalus en représente presque le quart, l'Egypte 45%. Il faut ajouter que, comme dans le monde latin, les traités de médecine et de botanique traitent de l'alimentation (épices, cuisson des viandes) et contiennent des recettes, en premier lieu le Kitāb al-Adwiya al-Mufrada wa l-Aghdhiya Livre des aliments et médicaments d'Isaac Israeli ben Salomon dès le . , Bagdad, Kitab al-Tabikh de Ibrahim ibn al-Mahdî (40 conservées). , Bagdad, Kitab al-Tabikh de Ibn Sayyar al-Warraq (615). , Al-Andalus, Fudalat al-Khiwan de Ibn Razin al-Tuyibi (428). , Al-Andalus, Kitab al-Tabikh, Anonyme Andalou, livre et auteur (521, y compris les électuaires). , Bagdad, Kitab al-Tabikh de Muhammad bin Hasan al-Baghdadi (161). , Le Caire, Kitab al Waslat, traditionnellement attribué à Ibn al-Adim (entre 635 et 700 selon les sources). , Le Caire, Kanz al-fawāʾid Fi Tanwi' Al-Mawa'id, auteur inconnu (830). , Le Caire, Zahr al-ḥadīqa fī al-aṭʿima al-anīqa attribuée à Shihāb al-Dīn Aḥmad Ibn Mubārak Shāh (332). , Damas, Kitâb al-tibâkha, attribué à Ibn al-Mabrad ou Mubarrad (55 conservées). Les pages consacrées à ces ouvrages donnent des extraits (recettes) traduits. Extraits de livres Bibliographie francophone Ouvrages généraux Danièle Alexandre-Bidon, Une archéologie du goût. Céramique et consommation, Éd. Picard, coll. « Espaces médiévaux », 2005, . Collectif, « Banquets et manières de table au Moyen Âge », Senefiance, , Centre universitaire d'études et de recherches médiévales d'Aix (CUERMA), université de Provence, Aix-en-Provence, 1996 . Alban Gautier, Alimentations médiévales. s, Paris, Ellipses Marketing, coll. « Le monde : une histoire », 2009, . —, Le Festin dans l'Angleterre anglo-saxonne, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », 2006, . Bernard Heyberger, « Les transformations du jeûne chez les chrétiens d'Orient », Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, 2006 . Agathe La Fortune-Martel, Fête noble en Bourgogne au . Le banquet du Faisan (1454), Montréal/Paris, Bellarmin/Vrin, 1984. Carole Lambert, Du manuscrit à la table. 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https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles%20Martel
Charles Martel
Charles Martel (en ; en ), né vers 688 à Andenne actuellement en Belgique et mort le à Quierzy, est un homme d’État et chef militaire franc qui, en tant que duc des Francs et maire du palais, était de facto dirigeant de la Francie de 718 jusqu'à sa mort. Fils de l'homme d'État franc Pépin de Herstal et d'une noble nommée Alpaïde, Charles Martel affirme avec succès ses prétentions au pouvoir en successeur de son père, et en tant que maire du palais, dans la politique franque. Continuant et s'appuyant sur l'œuvre de son père, il rétablit le gouvernement centralisé en Francie, et commence la série de campagnes militaires qui rétablit les Francs comme les maîtres incontestés de toute la Gaule. Après un travail pour établir l'unité en Gaule, l'attention de Charles est tournée sur les conflits étrangers, et notamment l'avance musulmane en Europe de l'Ouest, qui est une préoccupation majeure. Les forces musulmanes arabes et berbères ont conquis la péninsule ibérique (711-726), franchi les Pyrénées (720) et saisi la Gaule narbonnaise, qui était une importante dépendance des Wisigoths (721-725). Après des affrontements intermittents, sous la direction d'Abd al-Rahman ibn Abd Allah al-Ghafiqi, wali d'al-Andalus, ils avancent vers la Gaule et sur Tours, . En octobre 732, l'armée omeyyade dirigée par al-Ghafiqi rencontre les forces franques et aquitaines dirigées par Charles dans une zone comprise entre les villes de Tours et de Poitiers (actuel centre-ouest de la France), menant à une importante et historiquement décisive victoire franque connue comme la bataille de Poitiers (que l'on nomme souvent , bataille du Pavé des Martyrs, selon les sources arabes bien que l'expression désigne plus vraisemblablement la Bataille de Toulouse), mettant fin à la , une victoire militaire qualifiée de  du côté de Charles. Après l'affrontement, Charles dirige l'offensive, détruisant des forteresses à Agde, Béziers et Maguelone, et engageant les forces musulmanes à Nîmes, mais ne parvenant pas à récupérer Narbonne (737), ou à réclamer pleinement la Narbonnaise wisigothe. Par la suite, il réalise d'importants gains externes contre d'autres royaumes chrétiens, établissant un contrôle franc sur la Bavière, l'Alemannia et la Frise, et contraignant certaines des tribus saxonnes à offrir un tribut (738). En dehors de ses efforts militaires, Charles est considéré comme une figure fondatrice du Moyen Âge européen. Qualifié d'administrateur et de guerrier, il est crédité d'un rôle déterminant dans les responsabilités émergentes des chevaliers des tribunaux, et donc dans le développement du système féodal franc. Le pape , dont le royaume était menacé par les Lombards, et qui ne pouvait plus compter sur l'aide de Constantinople, demanda à Charles de défendre le Saint-Siège, et lui offrit le consulat romain, bien que Charles refusât. Il divise la Francie entre ses fils, Carloman et Pépin. Ce dernier devient le premier des Carolingiens. Le petit-fils de Charles, Charlemagne, afin d'inclure une grande partie de l'ouest, a étendu les royaumes francs, et est devenu le premier empereur d'occident depuis la chute de Rome. Biographie Charles Martel est le fils de Pépin de Herstal et de sa deuxième femme Alpaïde. Il avait un frère nommé Childebrand, qui devint plus tard le dux franc (c'est-à-dire, duc) de Bourgogne. Dans l'historiographie ancienne, il était commun de décrire Charles comme « illégitime ». Ceci est encore largement répété dans la culture populaire aujourd'hui. Mais, la polygamie était une pratique franque légitime à l'époque et il est peu probable que Charles ait été considéré comme . Il est probable que l'interprétation de l'« illégitimité » dérive du désir de la première épouse de Pépin, Plectrude, de voir sa progéniture comme héritière du pouvoir de Pépin. Après le règne de (629-639), les Mérovingiens cédèrent effectivement le pouvoir aux maires pépinides du palais, qui gouvernèrent le royaume franc d'Austrasie en tout mais nominalement. Ils contrôlaient le trésor royal, dispensé de patronage et accordaient des terres et des privilèges au nom du roi de la figure de proue. Le père de Charles, Pépin de Herstal, réussit à unir le royaume des Francs en conquérant la Neustrie et la Bourgogne. Il fut le premier à se proclamer duc et prince des Francs, un titre plus tard repris par Charles. Prise du pouvoir difficile À la mort en 714 de Pépin de Herstal dit « Pépin le Jeune », son fils Charles fut tout désigné pour reprendre la charge de maire du palais qu'occupait le défunt, ses deux demi-frères Drogon de Champagne et étant eux aussi morts. Mais aux yeux de Plectrude, la première épouse de Pépin de Herstal, Charles était considéré comme un enfant illégitime parce que né d'Alpaïde, une autre uxor nobilis et elegans (épouse noble et élégante) que Pépin avait prise bien qu'étant déjà marié. Plectrude fit donc tout pour l'écarter du pouvoir et préserver l'avenir de son petit-fils Théodebald (ou Thibaut, Thiaud), le fils de , âgé de six ans à peine, et l'héritier légitime. Elle fit donc enfermer Charles. Mais c'était compter sans l'opinion des différentes provinces du royaume, qui n'acceptèrent pas de voir une femme les diriger ; les révoltes commencèrent alors à éclater, d'abord en Neustrie en 715, lorsque Rainfroi (Rainfroy ou Ragenfred), maire du palais de Neustrie, battit l'armée de Plectrude en forêt de Cuise, et mena ses troupes jusqu'aux abords de la Meuse. Ce fut ensuite le peuple du Nord de l'Italie qui se souleva et se rallia à la Neustrie. Puis ce fut au tour des Saxons et des Austrasiens… C'est à ce moment que Charles parvint à s'évader (715), et à prendre la tête des révoltés d'Austrasie. Il dut tout d'abord affronter les Neustriens de et de Rainfroi : après deux batailles victorieuses (Bataille de l'Amblève - 716, Vinchy - ), il les repoussa jusqu'à Paris. Puis il se dirigea vers Cologne, que Plectrude avait choisie pour s'installer avec son petit-fils. Celle-ci n'eut d'autre option que de reconnaître sa défaite et de livrer la mairie d'Austrasie à Charles. Pacification du Royaume franc Aussitôt au pouvoir, Charles opéra de grands changements dans son entourage, installant sur le trône d'Austrasie , et renvoyant Rigobert, l'évêque de Reims favorable à Plectrude. Puis, petit à petit, il essaya de reprendre le contrôle de tout le Royaume franc, mais il dut à nouveau affronter la Neustrie. Il réussit à vaincre Rainfroi qui s'était pourtant allié avec le duc Eudes d'Aquitaine et de Vasconie. Le , il remporta sur eux une première victoire à Néry, entre Senlis et Soissons, puis à Orléans. Il entreprit également de repousser la frontière de l'est du royaume : de 720 à 738, il conquit ainsi ce qui est l'Autriche et le Sud de l'Allemagne d'aujourd'hui. À partir de 720, il conquiert une partie de la Frise occidentale. En 734, à la bataille de la Boarn (Boorne), les Frisons (pour la plupart restés encore païens) commandés par le roi Poppo (719-734) furent définitivement mis en défaite (puis christianisés) par les Francs, qui conquirent la partie occidentale des Pays-Bas jusqu'à la Lauwers. À la mort de en 719, il fut tout de même obligé de remettre sur le trône . Mais celui-ci mourut en 721. Charles appela alors le fils de , , retiré à l'abbaye de Chelles, et l'installa sur le trône. La bataille de Poitiers en 732 En 732, lors de la bataille de Poitiers, il affronta les armées omeyyades du gouverneur d'al-Andalus, l'émir Abd el-Rahman. En effet, depuis 711, les troupes musulmanes avaient conquis la majeure partie de la péninsule Ibérique, et poursuivaient progressivement leur avancée vers le nord, au-delà des Pyrénées, si bien qu'à partir de 725, ayant déjà conquis la Septimanie, ils s'emparèrent de la vallée du Rhône, mirent à sac la ville d'Autun (le ), et assiégèrent sans succès, en territoire franc, la ville de Sens. À la suite de l'intervention du duc d'Aquitaine et de Vasconie, Eudes, qui les arrêta une première fois à Toulouse, en 721, les premières tentatives furent repoussées. Fort de sa victoire, le duc d'Aquitaine voulut prévenir le retour des troupes musulmanes venues de la péninsule Ibérique en s'alliant à Munuza, gouverneur musulman de la Septimanie. Munuza était en révolte contre ses coreligionnaires d'al-Andalus. Eudes lui arrangea son mariage avec sa fille. Mais Munuza fut tué en affrontant le gouverneur d'al-Andalus Abd el-Rahman qui, dans la foulée, lança une expédition punitive contre les Vascons. Il engagea donc en 732 une double offensive au sud de l'Aquitaine, du côté de la Vasconie, et dans la vallée du Rhône. Cette fois, le duc Eudes ne put les arrêter seul, et demanda à Charles de venir à son aide. Le , les armées de Charles et du duc réunies faisaient face à la razzia à Moussais, sur l'actuelle commune de Vouneuil-sur-Vienne, au sud de Châtellerault. Charles fit tout pour éviter l'affrontement mais encouragea le pillage aux alentours, ce qui eut pour double effet de saturer de butin les Sarrasins et de les rendre moins mobiles. Après six jours d'observation, la bataille s'engagea le 25 octobre et fut assez brève. Charles tua leur chef Abd el-Rahman, ce qui décida les troupes sarrasines à prendre le chemin du retour. Selon d'autres sources, Abd el-Rahman n'aurait pas été tué à la bataille de Poitiers mais aurait simplement reflué vers ses bases arrière de Narbonne. Poursuivi par les troupes franques de Charles Martel, il aurait été tué et son armée exterminée à Loupchat au pied de la falaise du Sangou, à proximité du village actuel de Martel, dans le Lot, en 733. Selon certains auteurs, c'est à la suite de cette victoire que Charles fut surnommé Martel (en ancien français et en occitan signifie « marteau »), puisqu'il avait violemment écrasé les troupes musulmanes, tel un marteau . En tout état de cause, il est certain que ce surnom a surtout « frappé » les esprits, ce qui a contribué à la création du mythe de Charles Martel. Ainsi, selon l'historien allemand Karl Ferdinand Werner, la Provence fut si bouleversée par les exactions de Charles Martel que le surnom « Martel-Marteau » pourrait venir de là et non de la victoire contre les musulmans. L'historien Mohammed Arkoun remarque que les écrits contemporains sont muets sur des pillages faits par les Francs en Aquitaine peu après la bataille, parce que leur existence est contestée. Les troupes musulmanes ne sont pas, pour autant, battues sur tous les fronts. Elles prennent Avignon et Arles en 735, puis attaquent la Bourgogne. Beaucoup de seigneurs bourguignons et provençaux, dont le duc Mauronte, pactisent alors avec les musulmans, mais Charles Martel parvint à les refouler dans le Sud de la vallée du Rhône en 736. La Provence s'était déjà soulevée contre l'autorité de Pépin de Herstal et de Charles Martel dans les années 714-716 avec le patrice Antenor. En 737, Charles Martel reprend Avignon avec son frère Childebrand, mais n'arrive pas à faire de même avec Narbonne. Il remporte une importante victoire (bataille de la Berre) près de l'étang de Bages-Sigean, à l'embouchure de la rivière Berre, dans l'Aude, contre les troupes musulmanes d'Espagne d'Omar ben Chaled. Cette victoire permit d'arrêter les incursions des musulmans dans le Sud de la France et de réduire la présence musulmane à Narbonne et à certaines forteresses de Provence. En 739, il s'allie à Liutprand, roi des Lombards, pour reprendre la Provence. Tous ceux qui avaient alors collaboré avec les Sarrasins sont châtiés et leurs biens donnés aux guerriers francs. Les musulmans ne possèdent alors plus que Narbonne, prise en 759 par Pépin le Bref. Ces batailles ont grandement contribué à unifier le Royaume franc autour de Charles Martel. Réforme militaire Le triomphe de Poitiers acheva de faire de Charles Martel le maître du royaume. Il en profita pour lui donner une solide organisation militaire. Jusqu'à lui, l'armée ne s'était composée que des hommes libres, levés dans les comtés en temps de guerre. C'était une simple milice de fantassins, s'équipant à leurs frais, difficile à réunir, lente dans ses mouvements. Après Poitiers, Charles résolut de créer, à l'exemple des Arabes, une cavalerie qui put se porter rapidement au-devant de l'ennemi et remplacer l'avantage du nombre par celui de la mobilité. Une telle nouveauté supposait une transformation radicale des usages antérieurs. On ne pouvait imposer aux hommes libres ni l'entretien d'un cheval de guerre, ni l'acquisition du coûteux équipement de cavalier, ni le long et difficile apprentissage du combat à cheval. Pour atteindre ce but, il fallait donc créer une classe de guerriers possédant les ressources correspondant au rôle qu'on attendait d'eux. Une large distribution des terres fut faite aux vassaux les plus robustes du maire du palais, qui n'hésita pas à séculariser, à cette fin, bon nombre de biens d'Église. Chaque homme d'armes gratifié d'une tenure ou, pour employer le terme technique, d'un bénéfice, fut tenu d'y élever un cheval de guerre et de fournir le service militaire à toute réquisition. Un serment de fidélité renforça encore ces obligations. Le vassal qui n'était au départ qu'un serviteur devint ainsi un soldat dont l'existence fut assurée par la possession d'un lopin de terre. L'institution se répandit très rapidement dans tout le royaume. Les immenses domaines de l'aristocratie permettaient à chacun de ses membres de se constituer une troupe de cavaliers, et ils n'y manquèrent pas. Le nom primitif de bénéfice disparut un peu plus tard, remplacé par celui de fief. Mais l'organisation féodale elle-même, pour l'essentiel, se trouvait dans les mesures prises par Charles Martel. Ce fut la plus grande réforme militaire que l'Europe ait connue avant l'apparition des armées permanentes. Elle devait d'ailleurs exercer une répercussion profonde sur la société et sur l'État. Dans son fond, elle n'était qu'une adaptation de l'armée à une époque où le grand domaine dominait toute la vie économique et elle eut pour conséquence de donner à l'aristocratie foncière la puissance militaire avec la puissance politique. La vieille armée des hommes libres ne disparut pas, mais elle ne constitua plus qu'une réserve à laquelle on recourut de moins en moins. Création de la lignée carolingienne À la mort du roi (737), Charles, fort de son très grand pouvoir, décida de ne pas lui choisir de successeur, le rôle des monarques mérovingiens étant devenu totalement insignifiant. Il prit donc réellement le pouvoir du Royaume franc, et régna donc ainsi en toute illégalité jusqu'à sa mort. Il meurt le 15 ou le à Quierzy. Son pouvoir fut alors partagé entre ses deux fils : Carloman obtient l'Austrasie, l'Alémanie et la Thuringe ; Pépin le Bref obtient la Neustrie, la Bourgogne et la Provence. Bien qu'il n'obtînt jamais le titre de roi, il eut malgré tout plus de pouvoir que les souverains francs de l'époque, la dynastie mérovingienne était déjà à ce moment en pleine décadence. Son pouvoir marque les prémices de la lignée carolingienne, confirmée par le sacre de Pépin le Bref le . Tombeau Charles obtint le privilège de reposer après sa mort en 741 dans la basilique royale de Saint-Denis, dans un imposant sarcophage en marbre au nord du maître-autel de l’abbatiale. Les liens entre la lignée carolingienne et l’abbaye existaient déjà à l'époque de Charles Martel. Charles avait en effet confié l’éducation de ses deux fils aux moines dionysiens et choisi Saint-Denis comme lieu de sépulture. On ne sait exactement où se trouvait celle-ci. Au , les restes supposés de Charles et de son fils Pépin le Bref furent ramenés sous la croisée du nouveau transept pour y recevoir les gisants qui existent encore. Entre la translation des cendres royales, ordonnée par et effectuée en deux campagnes durant l’année 1264, et la dédicace des nouveaux tombeaux en 1267, trois ans s’étaient écoulés permettant la commande et la réalisation des monuments funéraires. Ces effigies n’étaient pas réalistes. Les gisants étaient conçus comme des figures en pied malgré leur position horizontale. Le gisant de Charles Martel le représente comme s'il avait été roi, avec une couronne et un sceptre. Mariages et enfants Charles Martel a épousé en premières noces Rotrude († 724), probablement robertienne, qui donne naissance à : Carloman (705/710 † ), maire du palais d'Austrasie de 741 à 747, avant de se retirer au monastère du Mont-Cassin ; Pépin le Bref (v.715 † 768), maire des palais de Bourgogne, de Neustrie (en 741) et d'Austrasie (en 747), roi des Francs de 751 à 768 ; Hiltrude († 754), mariée en 741 à Odilon, duc de Bavière ; probablement Landrade ; Alda, mariée à Théodoric, comte d'Autun, et mère de Guillaume de Gellone. Il épouse ensuite Chrotais, probable cousine de la précédente, sans que l'on sache si elle est une épouse principale morte peu de temps après ou une épouse secondaire. Chrotais donne le jour à un seul fils : Bernard († 787), abbé et comte de Saint-Quentin. Il épouse ensuite en 725 Swanahilde, issue de la maison bavaroise des Agilolfinges, qui donne naissance à : Griffon (726 † 753), comte du Mans. Enfin, une concubine inconnue donne naissance à : Jérôme († ap.775), abbé de Saint-Quentin ; Remi de Rouen († 771), évêque de Rouen. Notes et références Notes Références Annexes Bibliographie . . . . (recueil d'articles en allemand). . . . . . . . , . Georges Minois, Charles Martel, Perrin, 2020. Articles connexes Généalogie des Mérovingiens Généalogie des Carolingiens Chronique de Frédégaire Liens externes Généalogie de Charles Martel sur le site FMG. Laurent Theis : « Charles Martel a massacré de nombreux chrétiens » Date de naissance non renseignée (VIIe siècle) Date de décès non renseignée (VIIe siècle) Décès en 741 Personnalité inhumée dans la basilique Saint-Denis Histoire de la France médiévale Histoire des Francs Arnulfien Pépinides Personnalité du VIIIe siècle Personnalité française du Moyen Âge Monarque du Moyen Âge Maire du palais Personnalité du haut Moyen Âge par nom Noblesse franque
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Cuisine japonaise
La cuisine japonaise peut être définie strictement comme la cuisine traditionnelle du Japon, appelée en japonais ou précédant l'ère Meiji, par opposition à la cuisine répandue au Japon qui tire ses origines de l'importation et l'adaptation de plats occidentaux à la suite de l'abrogation du sakoku (fermeture du pays) par l'empereur Meiji. Elle est constituée de poissons, de riz ou de nouilles, de légumes et d'algues, généralement assaisonnés avec des condiments locaux. La saveur est présente dans de nombreux plats ; la viande est en général absente de la cuisine traditionnelle. Il est fréquent de manger en accompagnement lors d'un repas une petite soupe ainsi que des légumes macérés appelés tsukemono, le tout en utilisant des baguettes. Les plats les plus typiques sont les sushis et les sashimis, les nouilles udon et soba, les plats à la sauce teriyaki, ainsi que le tōfu et le nattō. Les Japonais ont aussi importé des recettes qui ont été adaptées et sont ensuite devenues des classiques comme les fritures tempura, le katsudon, le riz au curry ou les rāmen. Il existe également des boissons (thé, alcool de riz) et des pâtisseries (wagashi) typiquement japonaises. On trouve de nombreux ustensiles spécifiques à cette cuisine, notamment des couteaux, l'art de la coupe étant très développé au Japon. Histoire De par la nature même de l'archipel japonais, composé de nombreuses îles et s'étendant sur plus de kilomètres, la cuisine japonaise est avant tout une cuisine de région (voire locale) où certains principes majeurs se déclinent au gré des goûts et des ingrédients locaux à disposition. Il en résulte une très grande diversité de plats ; cependant, ces cuisines ont été progressivement marquées à la fois par des évolutions communes du mode de consommation dans tout le pays et par des innovations étrangères (nouveaux ingrédients, nouvelles techniques culinaires) rapidement acceptées, diffusées et adaptées partout dans le pays. Tirant ses origines des traditions des peuples de chasseurs-cueilleurs de la Préhistoire, la cuisine japonaise se nourrit pendant près de d'influences chinoises et coréennes. Entre l'époque de Nara (710–794) et l'époque Edo (1603–1868), la cuisine traditionnelle se construit lentement. Elle est influencée pendant longtemps par les pratiques bouddhiques végétariennes, la consommation de viande étant prohibée pendant plusieurs siècles, ainsi que par l'apport chinois des nouilles ou de la sauce soja. Les techniques comme la fermentation (base de nombreux plats japonais) ou encore l'art de la coupe, se complexifient ; les repas sont alors codifiés et donnent naissance à une grande cuisine japonaise actuelle, le kaiseki. La prospérité économique et le développement font de l'époque Edo l'apogée de la cuisine traditionnelle. Durant l'époque Meiji (1868 à 1912), l'abrogation du sakoku (fermeture du pays) par l'empereur Meiji entraîne l'apparition de plats d'origines occidentales ou , chinoises ou coréennes. Parmi les réformes, l'empereur lève l'interdiction de consommer de la viande rouge, et promeut la cuisine de l'Occident, qui était perçue comme la cause de la grande taille des Occidentaux. L'adaptation de ces plats aux goûts et ingrédients locaux donne naissance à de nouvelles recettes propres au Japon. Dans les années 1950, le Japon lance une grande réforme de ses pratiques alimentaires dans le but d’occidentaliser la manière dont les Japonais se nourrissent. Promue par l’État et le secteur privé, elle visait à passer du modèle traditionnel basé sur le riz, les tubercules, et le soja, à une alimentation à l’occidentale plus riche en matières grasses et en protéines avec de la viande, des produits laitiers, des œufs, et des céréales autres que le riz. L’accord relatif aux produits agricoles excédentaires de 1955 entre le Japon et les États-Unis est une des raisons de cette réforme : les États-Unis auraient eu pour but de faire adopter par les Japonais des pratiques alimentaires bénéfiques à leur politique agricole. Menu typique Au Japon, la consommation de nourriture est organisée autour de 3 repas principaux : le petit déjeuner qui peut être traditionnel ou occidental ; le repas de midi, qui est souvent dégusté rapidement sur les lieux de travail et l'école et parfois à des horaires décalés, et est très souvent constitué de repas préparés à l'avance à la maison et emportés dans des sortes de gamelles japonaises appelées bentō ; le repas du soir, qui est souvent plus traditionnel et respectueux de la tradition. Il est aussi habituel de manger le soir dans de petits restaurants ou bars comme les izakaya, ou encore dans des yatai. Le menu de base partagé en famille suit la règle de l’, soit du riz, une soupe et trois accompagnements, ou plus simplement de l’, avec, dans ce cas, un seul accompagnement. Le riz (gohan) est tellement lié à la notion d'aliment de base, que par extension il désigne aussi le repas. Les repas au restaurant ou pris sur le pouce peuvent être constitués d'un seul plat : soupe de ramen, de udon, plats de gyoza (raviolis chinois fortement aillés), yakisoba (nouilles grillées), nabe (aliments saisis à table dans une marmite de bouillon). Il existe de plus de nombreuses spécialités plus ou moins locales, certaines s'étant répandues dans l'ensemble du Japon, comme l’okonomiyaki, originaire d'Ōsaka et de Hiroshima, ou les takoyaki d'Ōsaka. Cuisine traditionnelle En dehors des menus du quotidien des familles japonaises consommés de nos jours, il existe différents types de cuisine traditionnelle raffinée, hérités des traditions des daimyo, des samouraïs ou de la cour impériale. Ces différentes cuisines constituent la grande cuisine japonaise. On peut citer chronologiquement : la est la cuisine de fête de la noblesse. Elle date de l'époque de Heian (794-1185), et se pratique encore dans la région de Kyoto. la est celle des samouraïs. Née à l'époque de Muromachi (1336-1573), elle est considérée comme étant la cuisine japonaise formelle à l'époque d'Edo (1600-1868), mais décline à partir de l'époque de Meiji (1868-1912). On la retrouve aujourd'hui sous une forme dérivée dans la région de Kōchi sur l'île de Shikoku, appelée . la est celle des marchands et des artistes. Son origine se confond avec celle de son homonyme , cuisine de la cérémonie du thé. C'est la grande cuisine japonaise la plus répandue de nos jours. La plupart de ces cuisines suivaient le principe ichijū sansai jusqu'à l'époque d'Edo, mais sont aujourd'hui composées de plus d'une dizaine de plats. Il existe également une cuisine bouddhiste végétarienne d'origine zen appelée , introduite de Chine au , issue du végétarisme bouddhique. Il existe aussi une multitude de cuisines locales, la plus célèbre étant la cuisine d'Okinawa. De nombreuses spécialités locales existent : on en trouve traces dans les chinmi (goûts rares japonais), qui sont souvent constitués de poissons ou de fruits de mer pêchés localement et préparés suivant diverses recettes locales. De plus, de nombreux plats, pâtisseries ou boissons sont liés à des fêtes japonaises. Il existe des traditions autour du Nouvel An, comme le zoni, une soupe dégustée lors du passage à la nouvelle année, les , des plats traditionnels préparés à l'avance que l'on mange après le Nouvel An, ou encore une tradition consistant à manger du poulet aux alentours de Noël. D'autres spécialités sont plus liées à des rituels, comme le , un kayu aux sept herbes mangé lors de nanakusa-no-sekku une fête ayant lieu en début d'année, les , de longs maki qui doivent être mangés en un seul morceau lors de Setsubun, aussi appelée « Fête des haricots », une fête de célébration du printemps, ou encore les , mochi dégustés lors de Kagami biraki (une fête autour du saké). Il existe aussi des boissons qui sont bues dans des occasions particulières, comme l’amazake, un alcool de riz bu lors de Hina Matsuri, ou encore l’amacha, thé bu lors de Hana matsuri. Enfin, il existe des sucreries et pâtisseries que les enfants dégustent lors de fêtes qui leur sont dédiées, comme les et , pâtisseries de tango-no-sekku, dégustés lors de la Fête des garçons ou la , littéralement « sucrerie de mille ans », savourée lors de Shichi-go-san. Techniques de cuisine Techniques de cuisine japonaise Les plats de la cuisine japonaise peuvent pour la plupart être catégorisés suivant la façon dont les ingrédients sont cuisinés. Cette classification prend toute son importance lorsque l'on déguste un repas suivant un type de cuisine particulier (kaiseki-ryōri, cha-kaiseki, shōjin-ryōri ou honzen-ryōri pour citer les plus connus). Dans ces repas, chaque plat doit apparaître dans un ordre précis, voire dans une position précise sur les plateaux sur lesquels ces repas sont dressés. Les ingrédients sont alors souvent laissés à la discrétion du chef (et sont souvent dictés par la saison), mais le type de technique de cuisine à employer pour les préparer est imposé. Les noms des plats contiennent souvent le nom de la technique utilisée (par exemple yaki pour yakitori) ; lorsque l'on parle des plats, le suffixe mono est accolé au nom de la technique. Parmi les techniques les plus souvent utilisées, on peut citer : les plats grillés ou sautés à la poêle appelés , dont les yakitori sont l'exemple le plus célèbre ; les dont font partie les tempura ; les plats crus comme le sashimi et les soupes et bouillons et , dont la traditionnelle soupe miso ; les tsukemono qui accompagnent très souvent le menu traditionnel, qui sont des plats saumurés ou en salaison. L', se traduisant généralement par « savoureux », est un goût omniprésent de la cuisine japonaise. Les plats mijotés ou , les soupes et les plats en marmite reposent souvent sur des bouillons à base de sauce soja, tout comme l'assaisonnement des plats. L'utilisation de cette sauce riche en umami ainsi que l'utilisation des divers ingrédients forts en umami (poisson, crustacés, champignons, chou chinois) donnent cette saveur particulière à un grand nombre de plats. L'art de la coupe Dans la cuisine japonaise, les aliments devant être découpés pour être saisis avec des baguettes, la coupe a donc une importance capitale au Japon. Les légumes découpés artisanalement sont la marque d'une nourriture de qualité et du respect que l'on offre aux invités ; les coupes à la râpe sont considérées comme bâclées et réservées à la restauration rapide. Autour de la coupe, il existe une longue tradition de coutellerie japonaise. Les couteaux sont spécialisés par aliments et par style de coupes. Il existe de nombreuses , parmi lesquelles : , en dés, , en demi-lunes, , en dés, , en copeaux, , en lanières, , en baguettes, , en rondelles, ou encore ou , en lamelles, qui donne des morceaux rectangulaires et épais et est réservée aux légumes. On trouve également des découpes de décoration appelées , telle que : en forme de fleurs. Ces découpes sont notamment utilisées par les mères japonaises pour agrémenter les bentō des enfants de personnages appelés alors , diminutif de « character bentō ». Une autre tradition connexe est le , l'art traditionnel de la sculpture sur fruits. Il consiste à graver des images traditionnelles dans la peau des fruits ou de certains légumes, ou encore à sculpter dans des légumes (comme le daikon, la carotte ou l'aubergine) des formes décoratives comme des fleurs ou des éventails. La cuisine japonaise dans le monde La cuisine japonaise, considérée comme saine et équilibrée, s'est répandue dans les années 1990 à travers le monde. En 2012, on comptait environ restaurants dits japonais dans le monde : en Amérique du Nord, en Asie et à travers l'Europe. La connaissance de la cuisine japonaise et des différents plats est de plus véhiculée par les et anime en France notamment, où ils connaissent un franc succès. De nombreux mangas contiennent des scènes de repas, des allusions à des plats spécifiques ; certains manga spécialisés reposent sur l'univers culinaire. Cependant, le vocable de « cuisine japonaise » désigne dans le monde des habitudes de consommation très diverses, et pour la plupart assez éloignées des habitudes de consommation japonaises. Des recettes dites japonaises ont été adaptées aux goûts locaux par des restaurateurs japonais ou étrangers, comme le teppanyaki mis à la mode aux États-Unis par un restaurateur japonais ou encore les california rolls créés par un chef japonais en Californie pour adapter les maki aux ingrédients disponibles là-bas. Ces recettes adaptées sont pour la plupart considérées comme japonaises dans les cultures dont elles sont originaires ; inversement, au Japon, elles restent souvent en dehors de la cuisine japonaise. À l'inverse, certains plats pourtant consommés au Japon sont très rarement proposés à l'étranger. De plus, la structure d'un repas traditionnel japonais est rarement respectée à l'étranger. Par exemple, les menus comprenant sushi et yakitori souvent proposés en France sont apparus dans les années 1970, et sont une invention franco-chinoise ; ce type de repas ne conviendrait pas à un Japonais, qui le trouverait trop lourd. Pour remédier à la méconnaissance de la cuisine japonaise dans le monde, le JETRO (Japanese External Trade Organization) organise en France et dans le monde diverses initiatives pour que la cuisine japonaise consommée dans le monde soit plus authentique ; en 2012, le gouvernement japonais a soumis la cuisine japonaise traditionnelle (washoku) comme candidate à l'inscription au sein de la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l'UNESCO . La candidature a connu un accueil favorable, et le washoku est inscrit au Patrimoine culturel immatériel de l'humanité en novembre 2013. La cuisine japonaise au Japon Les pratiques alimentaires sont rythmées par trois repas quotidiens, un petit déjeuner (soit occidental, soit japonais), un repas à midi souvent rapide et consommé sous forme de bentō et, enfin, un repas du soir plus traditionnel, quand il n'est pas consommé à l'extérieur ou constitué de plats yōshoku, chinois, ou occidentaux. Le riz est prédominant et la consommation de sushi est occasionnelle. Les repas japonais traditionnels faits de trois plats véritablement japonais, servis avec du riz et une soupe au miso sont désormais rarement consommés à la maison. La boisson traditionnelle des Japonais est le thé, que l'on trouve souvent servi à volonté dans les restaurants, chaud ou froid. Il est aussi courant de trouver des sodas au Japon et des boissons à base de thé. La consommation d'alcool est principalement constituée de bière. À table, certaines règles sont à respecter pour rester poli. La cuisine japonaise en Europe La consommation européenne de la cuisine japonaise est centrée autour des sushis et des yakitori, devenus des emblèmes nationaux. Certaines spécificités existent cependant : par exemple, il existe une chaîne servant du barbecue mongol, un dérivé du teppanyaki, en Allemagne. La mode du sushi entraîne des ouvertures en masse, le nombre d'ouvertures de restaurants japonais ayant augmenté de 300 % entre 2007 et 2012 au Royaume-Uni. La France est la plus grosse consommatrice de sushis en Europe. Elle compterait en outre 1 600 restaurants spécialisés en sushis, dont un tiers en province et les 2 autres tiers en région parisienne. La cuisine japonaise est souvent représentée en France par des restaurateurs chinois, qui ont profité de la mode du sushi dans les années 1990 pour se reconvertir et offrent souvent des menus n'ayant que peu de rapports avec les pratiques culinaires japonaises. De plus, certains restaurateurs français se sont approprié les goûts des sushis et présentent maintenant des sushis qui appartiennent à une fusion de la cuisine japonaise et française, comme la chaîne Sushi Shop. Un mouvement de reconquête du marché du sushi et de la cuisine japonaise en général tend pourtant à redonner son authenticité à la cuisine japonaise. Il est à noter que l'initiative pour la promotion des produits et de la cuisine japonaise du JETRO possède une branche française et a tenté de mettre en place une certification d'authenticité de la cuisine japonaise par l'intermédiaire d'un comité indépendant local français en 2006, « Le comité d'évaluation de la cuisine japonaise », qui a disparu depuis. La cuisine japonaise aux États-Unis La cuisine japonaise aux États-Unis est principalement le fait de chefs américains : environ 10 % des établissements dits japonais sont effectivement tenus par des Japonais. Elle est en vogue, puisque les ouvertures de restaurants japonais ont augmenté de 250 % entre 2002 et 2012. Le teppanyaki a été adapté aux pratiques américaines. C'est la chaîne de restaurants japonaise Misono qui est à l'origine de ce style de cuisine, introduit en 1945. Aux États-Unis d'Amérique, la chaîne Benihana a rendu le plat populaire en y ajoutant une dimension de spectacle qui n'existe pas au Japon : le chef cuisinier qui officie devant les convives se livre à divers exercices acrobatiques, comme le jonglage avec ses ustensiles. Dans les années 1960, le chef Ichiro Mashita, expatrié aux États-Unis pour faire fortune, en adaptant les sushis aux ingrédients locaux, a créé le california roll en Californie. Grand marché en Californie, l'industrie du sushi aux États-Unis se rapproche donc d'une cuisine fusion. Recettes les plus connues Riz, nouilles et pâtes La cuisine japonaise comprend une grande variété de , et de préparations qui en contiennent, appelées . La plupart des nouilles actuelles (, , ) ont pour origine des nouilles importées de Chine par un prêtre bouddhiste en 1247, et prendront leur forme actuelle pendant l'ère Eiroku (1558-1570). Toutes cependant ne partagent pas cette origine. Par exemple, les ramen ont été importées au Japon au début du (ère Meiji) et sont maintenant considérées comme un plat japonais. Parmi les plus répandues dans la cuisine, on peut citer les (pâtes blanches et épaisses, servies soit froides sur un plat, soit en soupe), les (pâtes fines de sarrasin, de couleur brune, servies comme l’udon), les (pâtes de blé fines et blanches, servies sur un lit glacé en été), les ramen (pâtes d'origine chinoise mangées en soupe chaude) et enfin les (fabriquées comme les somen, servies en été dans de l'eau très fraîche et avec une sauce froide à part). Toutes ces pâtes peuvent être consommées chaudes ou froides suivant les saisons et se déclinent en de nombreux plats principaux. Le riz est à la base de l'alimentation japonaise. Le bol de riz blanc nature () reste la base de la plupart des repas traditionnels. Il existe aussi des en-cas à base de riz comme les onigiri. On appelle un plat complet formé par un bol de riz et un accompagnement le surmontant un . Le est généralement servi nature. Mais on trouve aussi le (riz garni cuisiné à l'eau), ou (riz garni frit ou sauté), (avec un œuf cru par-dessus à mélanger), le (bouillie de riz) ou encore le (riz cuit mélangé à un thé très fort). Soupes Dans la cuisine japonaise, soupes et bouillons sont consommés à chaque repas. À la base de la cuisine japonaise, le est un bouillon servant de base aux soupes ou consommés, dont les ingrédients principaux sont la bonite et le konbu. Il est régulièrement utilisé comme base pour les plats mijotés ou bouillis. Le bouillon le plus consommé, la , est une soupe à base de miso et de dashi, à laquelle des ingrédients solides divers peuvent être ajoutés. Les soupes existent aussi dans la cuisine d'Okinawa, comme la soupe d'intestin de porc (nakami no suimono). Une soupe qu'il est traditionnel de manger durant le nouvel An japonais est le , ou o-zōni. C'est un bouillon qui se mange avec des baguettes de saule non laquées et qui est constitué de , légumes et sauce soja ou miso blanc. Sa composition varie en fonction des régions du Japon. Plats contenant du poisson, des fruits de mer ou de la viande Crus Les plats de fruits de mer ou de poissons crus japonais sont surement les plats les plus emblématiques à l'étranger de la cuisine japonaise. Parmi les préparations les plus connues, on peut citer le et . Les sont des bouchées (servies par paires ou en assortiment) faites de tranches de poisson ou de fruits de mer, très frais et crus, disposées sur un canapé de riz légèrement vinaigré (nigiri) et légèrement sucré au mirin, auquel elles adhèrent par une petite portion de moutarde wasabi. On les assaisonne avec du shōyu. Le chirashizuchi ou chirashi est composé des mêmes ingrédients que les autres sushis, mais consiste en bol de riz à sushi (assaisonné de vinaigre de riz) sur lequel sont déposées les garnitures (du poisson cru et des légumes). Il présente l'avantage d'être simple à préparer et souvent copieux. Le est une assiette de tranches de poisson ou coquillages crus (ou macérées dans du sel pour les poissons à peau bleue), de seiche, poulpe ou crevettes (passées rapidement à l'eau bouillante) et parfois de filets de viande ou de poulet. Les ingrédients sont les mêmes que le sushi, y compris la sauce, mais sans canapé de riz. Il existe aussi de multiples recettes de poissons mi-cuits comme le tataki. Grillés Les plats grillés ou sont très populaires au Japon et déclinés au travers de nombreuses spécialités. Les , des brochettes qui sont le plus souvent composées d'une seule et même partie de poulet (blanc de poulet, peau de poulet, ailes de poulet par exemple) ou d'un autre animal (langue de bœuf par exemple), comptent parmi les plats les plus connus en France. Les , grillades sur plaque chauffante, ont été adaptées en une cuisine spectacle aux États-Unis où on compte de nombreux restaurants spécialisés dans ce type de plats. On trouve aussi différents plats comme le (littéralement « viande grillée », venant de Corée), le (viande grillée ou rôtie dans une sauce de soja sucrée (viande laquée)), le (qui indique un mode de cuisson : grillé, ou sauté, au sel, par opposition à shōyuyaki : à la sauce soja), les (tranches de porc, voire bœuf, marinées dans une sauce à base de gingembre et de shōyu et grillées, ou encore les (spécialité d'Ōsaka, se présentant sous forme de six à dix boulettes de pâte à crêpe contenant des petits morceaux de poulpe, et cuites en moule, comme les gaufres). En général, ces derniers sont vendus en kiosque pour être emportés ou consommés dehors. Frits Les plats frits ou rassemblent des plats dont les origines sont plutôt récentes. Il existe diverses techniques de fritures où varient les ingrédients de la pâte à beignet éventuelle ainsi que les éventuels traitements avant la cuisson qui sont pratiqués sur les aliments. Parmi les plus connus, le (porc pané nappé d'une sauce spéciale type sauce Worcestershire) et le (beignet de légumes, tranches de poisson, huîtres, crevettes ou viande de porc mangés dans une sauce à base de radis daikon râpé, jus de citron, ou vinaigre de riz, et shōyu) sont tous deux des adaptations de plats introduits par les moines jésuites portugais installés à Nagasaki au . Ils ont été largement adoptés : parmi les étudiants japonais, il existe la coutume de manger un tonkatsu avant un examen à cause d'un calembour avec le verbe japonais qui signifie gagner. Les , brochettes japonaises, en friture (on dit aussi ) et le , friture de légumes et de fruits de mer, trouvent aussi leurs racines dans la cuisine portugaise. Enfin , croquettes à la japonaise, un peu sucrées, font partie des plats introduits pendant l'époque Meiji (1868 à 1912). Séchés Une douzaine d'espèces de méduses sont consommées séchées au Japon (kurage). L'espèce la plus consommée est Rhopilema esculentum. Chaque année, les Japonais en consomment environ . Bouillis ou étuvés Appelés en japonais , les plats bouillis ou étuvés sont courants dans la cuisine japonaise, quand l'hiver approche. Le , de fines tranches de viandes, légumes et champignons que l'on fait blanchir soi-même dans un grand caquelon, dans une ambiance conviviale comme la fondue bourguignonne, en est un exemple, tout comme le , une sorte de fondue japonaise, avec un assortiment de viandes, poissons, légumes et champignons, refroidis dans de l'œuf cru et assaisonnés de sauces spéciales (assez sucrées). Il est à rapprocher du shabu-shabu et servi en général dans les mêmes restaurants. Parmi les autres plats qui utilisent ce type de cuisson, on peut citer le (fondue à la viande et au poisson) ou l', sorte de pot-au-feu japonais avec des quenelles de poisson, des œufs durs et divers légumes (surtout des tubercules). Comme ce plat est assez insipide, on le relève de karashi. Enfin, on trouve les , raviolis originaires de Chine, à base de viande de porc hachée mélangée à du chou râpé, qui sont soit rôtis puis cuits à l'étouffée (yakigyōza), soit bouillis (suigyōza). Plats d'accompagnement Ces plats sont des purs plats d'accompagnement, plus légers que les précédents, et servis toujours en plus de l'un des plats contenant poisson, viande ou fruits de mer décrits ci-dessus. Si les tsukemono sont les plus présents dans l'alimentation japonaise, on peut aussi citer le (pâte issue du lait de soja servie grillée, pochée, en ragoût, en dessert) comme complément alimentaire régulièrement consommé au Japon. Les (prunes ume macérées dans le sel avec des feuilles de shiso rouge), le (flan à l'œuf mélangé de bouillon et cuit à la vapeur), ou encore les ou (légumes, poissons ou fruits de mer macérés dans le vinaigre de riz) sont aussi couramment dégustés. Il existe aussi des plats souvent servis au petit déjeuner. Parmi eux, le (haricots de soja fermentés et gluants, à odeur d'ammoniaque rappelant un peu le camembert, servis sur le bol de riz chaud ou enveloppés de nori), et le , une omelette japonaise en rouleau. Plats uniques Certains plats sont servis directement avec du riz, et sont alors considérés comme des plats uniques. Le terme de , littéralement « bol », fréquemment abrégé en don, désigne un bol de riz sur lequel des garnitures, le plus souvent du poisson ou de la viande, sont disposés. Parmi eux, on peut citer le (avec du tonkatsu (porc pané)), le (bœuf en lamelle avec des oignons), le (poulet en lamelles avec œuf et oignons) ou encore l' ou (filets d'anguille braisés au feu de bois en kabayaki (sauce proche de teriyaki) et relevés de graines de sanshō). Il existe aussi des plats complets à base de riz comme le (gratin à la béchamel, accompagné de fruits de mer ou de viande sur du riz), l' (une omelette garnie de riz cantonais) ou encore le très populaire , un riz au curry à l'anglaise, garni de bœuf, poulet ou crevettes. On trouve également des plats de pâtes/nouilles garnis qui font partie des plats chinois importés durant l'époque Meiji (1868 à 1912), comme les célèbres (plat d'origine chinoise fait de fines pâtes de blé servies en soupe avec d'autres condiments et garnitures (viande, légumes, œuf)) ou encore les : des soba sautées. Les , galettes (crêpes) à base de blé ou de pâtes, garnies de toutes sortes (d'où leur nom) de viandes, fruits de mer et légumes originaires du Kansai et de Hiroshima (Hiroshima-yaki) cuites sur plaque, souvent devant ou par les clients eux-mêmes, sont aussi un plat unique répandu. Enfin, il existe des plats à emporter. Le , ou o-bentō avec une marque de respect, est un assortiment de petits plats servis ensemble dans un coffret en bois laqué (bentō traditionnel) compartimenté ou en boîte jetable. Comme la gamelle occidentale d'autrefois, il est préparé à la maison tous les matins pour être consommé à l'école ou au travail le midi, et pour pique-niquer. Beaucoup les achètent dans les bentōya, les konbini ou les kiosques des gares. Il s'agit d'un repas complet, mais assez peu copieux. Enfin, les sont des boules de riz façonnées à la main, souvent triangulaires, contenant différentes farces (bonite, umeboshi, etc.), et généralement enveloppée d'une feuille de nori. Repas de survie, c'est le sandwich ou pan bagnat japonais. Pâtisserie japonaise Comme dans la plupart des pays d'Asie, la notion de dessert, c'est-à-dire de « douceur » servie à la fin d'un repas, n'est entrée en usage que depuis la seconde moitié du , sous l'influence de la cuisine occidentale. Le terme de ou même de désignent donc essentiellement les gâteaux, entremets et sucreries accompagnant le thé, avec ou sans cérémonie. Les ingrédients de base sont le sucre de canne, les haricots azuki ou leur pâte appelée ou , et la farine de riz ou de blé, ainsi que le kudzu ou l' pour les gelées. On peut répartir les wagashi en diverses catégories : les gelées ou yōkan, les sucreries ou tels que les konpeitō ou karintō ; les petits pains cuits à la vapeur nommés manjū, dont le fameux anpan, parfois salés ; les gâteaux à base de mochi (pâte de riz) appelés tels que les dango ou daifuku ; les gâteaux de pâte de riz proches du mochi comme le yatsuhashi ; les gâteaux à base de pâte à gaufre cuits au four nommés ; et enfin divers desserts ou biscuits cuits ou frits comme les senbei, des gâteaux salés à base de mochi, et autres arare et kakipī que l'on mange en Occident en gâteaux apéritifs. On trouve bien sûr des desserts mélangeant diverses préparations tels que l’an-mitsu et le zenzai. Enfin, un dessert considéré comme japonais mais d'origine portugaise : la kasutera, un gâteau mousseline. Ingrédients Les ingrédients de la cuisine japonaise sont très variés et incluent, outre les aliments les plus consommés mondialement, nombre de plantes et espèces animales endémiques à l'archipel. Comme la majeure partie de ses voisines asiatiques, l'entomophagie a fait partie de l'alimentation japonaise, mais est maintenant tombée en désuétude et reste cantonnée à certaines localités dont les insectes sont la spécialité. Viandes et poissons La cuisine japonaise est principalement constituée de plats ou de recettes contenant du poisson. Un des ingrédients les plus communément utilisés comme base de cuisson quand il s'agit de préparations bouillies ou mijotées est le dashi, un bouillon de konbu (une algue) et de bonite séchée. On trouve aussi une grande variété de pâtes à base de poisson (chikuwa, jakoten, hanpen, narutomaki, Satsuma age), dont l'exemple le plus connu à l'étranger sous le nom de surimi est le kamaboko. Dans ces préparations, le poisson est mixé et mélangé à divers ingrédients (fécule de pomme de terre ou de blé, blanc d'œuf, huile). Suivant le type de pâte de poisson, il peut être consommé cru ou cuit, seul, ou être utilisé à des fins décoratives. On trouve aussi du poisson séché comme le niboshi qui peut être utilisé comme base de bouillon ou être consommé à l'apéritif, ou encore de fines lamelles séchées de bonites appelées katsuobushi qui servent de condiment. À ces ingrédients de base, viennent s'ajouter de nombreuses recettes de poissons, crus, mi-cuits ou cuits, ou encore séchés, les recettes de poisson les plus connues à l'étranger étant les préparations à base de poisson crus que sont les sushis et les sashimis. Les Japonais consomment de nombreuses espèces de poisson, qu'ils soient de mer ou de rivière. Si les consommations de thon rouge, de baleine ou encore de fugu sont les plus connues à l'étranger pour les problèmes divers qu'elles peuvent engendrer, elles ne sont pas représentatives des poissons les plus usuels, la consommation de baleine tendant même à disparaître. Base du dashi et présente sous de nombreuses autres formes, la bonite est certainement le poisson le plus emblématique ; de nombreuses espèces connues mondialement sont consommées, comme le thon obèse, la , la , le , la , la , ou encore le . Il est à noter que les Japonais consomment plus de que de viande (le double en 2005 : dix millions de tonnes contre cinq). Les œufs de poisson ou rogues sont également dégustés. Ils font souvent partie des chinmi, des plats très appréciés des Japonais dont il existe beaucoup de déclinaisons locales, et sont souvent dégustés en hors-d'œuvre. On peut citer par exemple l'ikura (du russe ) (œufs de saumon), le (œufs de lieu noir), (œufs de colin d'Alaska, ou encore œufs de poisson volant. Les rogues sont consommées crues, fumées ou traitées en salaison. Certaines sont chères et délicates, et consommées tout en buvant du saké ; d'autres comme le tarako peuvent être mangées crues au petit déjeuner, utilisées pour fourrer des onigiri ou encore être la base d'une sauce. Les œufs sont parfois employés pour faire un type de sushi particulier, le gunkanmaki. Les sont aussi largement consommés depuis la nuit des temps : au bord de la mer du Japon comme du Pacifique, de nombreux amas coquilliers de la période Jōmon témoignent de la présence forte dans l'alimentation de crustacés et fruits de mer. De nos jours, le Japon est le plus grand importateur mondial de produits de la mer. Les principales importations sont les crevettes, le crabe, les œufs de poisson, le poulpe et les calmars. Le Japon exporte aussi massivement, entre autres des pétoncles et des rogues de morue. Parmi les fruits de mer couramment consommés au Japon, on peut citer les , , , , , , et , etc. Preuve de cet attachement aux produits de la mer, le principal marché de la métropole de Tokyo, plus connu sous le nom de , est le plus grand marché de gros du monde pour les poissons et fruits de mer. Il se trouve dans le quartier de Tsukiji, arrondissement de Chūō, à Tokyo, et est une attraction prisée des touristes. Les consommées sont le , le et le ; le est parfois mangé cru en sashimi. Au Japon, la viande la plus appréciée est le porc, la quantité consommée de porc étant à peu près égale à celles de bœuf et de poulet réunies. La viande la plus renommée produite au Japon est le bœuf de Kobe (en japonais : 神戸ビーフ, Kōbe bīfu), qui est élevé et produit en suivant une tradition stricte. Il existe enfin une consommation marginale de mouton, due à l'introduction de cette espèce à la suite d'un plan gouvernemental japonais de 1918 visant à atteindre un cheptel d'au moins un million d'agneaux, qui est consommé grillé (jingisukan ou yakiniku). Légumes, légumineuses et céréales Les légumes ont une place importante dans la cuisine japonaise depuis toujours, les premiers témoignages chinois sur les habitants du Japon du faisant mention de leur consommation de légumes crus. De plus, la longue interdiction de la consommation de viande dans le pays a poussé les Japonais à se tourner vers d'autres aliments. Les plats d'accompagnement traditionnels de la cuisine du quotidien comme des cuisines raffinées peuvent être constitués entièrement de légumes ; les tsukemono, accompagnements de presque tous les repas traditionnels, sont souvent faits à partir de légumes. On trouve dans la cuisine japonaise divers légumes « exotiques », outre les carottes, radis, navets et autres légumes « occidentaux ». On peut distinguer principalement quelques types de légumes : des , des plantes herbacées, des typiques et enfin des . Parmi les , en plus de notre , présents dans la cuisine japonaise, on peut citer la . Introduite en 1735 au Japon, elle connaît un certain succès. Le nom de provient du nom de l'ancienne province de Satsuma dans laquelle elle fut introduite originellement. Un autre légume racine courant est le , connu sous le nom vernaculaire générique de taro, qui est souvent préparé mijoté dans du dashi. Le est un légume que l'on transforme en une pâte appelée konnyaku, qui a de multiples utilisations. Le konnyaku est par exemple utilisé au Japon pour faire de gros bonbons en gelée aromatisés aux fruits baptisés . Cependant, ce bonbon de plusieurs centimètres de large ayant déjà été la cause de plusieurs morts par étouffement au Japon (17 entre 1995 et 2008), il est interdit dans l'Union européenne et en Corée du Sud. L' est souvent utilisé en le râpant pour obtenir une préparation visqueuse dénommée . Enfin, l' fait aussi partie de l'alimentation japonaise. Parmi les plantes herbacées utilisées au Japon, on peut citer le , le aussi appelé par ses noms chinois et , introduit de Chine dans les années 1970 au Japon. Le qui quand il est lacto-fermenté en saumure, s'appelle takuan (沢庵), en l'honneur de son inventeur Takuan Sōhō, est un classique de la cuisine japonaise. Il est souvent artificiellement coloré en jaune moutarde. Le est aussi utilisé. Enfin, le ou « moutarde japonaise » est utilisé en salade. Il existe aussi des typiques, bien que l'on trouve des , parmi lesquels les , les , les , les , les , les ou encore les . Enfin, les sont des produits omniprésents dans la cuisine japonaise. La est connue mondialement, car elle est le constituant principal des feuilles d'algue enroulées autour des makis. Le est un des 2 ingrédients du dashi, bouillon et base de très nombreuses préparations culinaires. Le est souvent consommé en salade. Enfin l', une algue noire, est aussi utilisée dans la cuisine macrobiotique. Parmi les légumineuses, le soja est sans conteste le plus omniprésent des ingrédients. Il est à la base de l'assaisonnement de la cuisine japonaise, à travers la sauce soja ou le miso, mais est aussi consommé sous de multiples formes : tofu, edamame, nattō ou encore zunda. C'est l'une des plus anciennes plantes cultivées au Japon, des preuves existant de la sélection d'espèces par la main de l'homme avant - 5000 av. J. C., et en grande quantité à partir de -3000. Enfin, pour les céréales, le riz et le blé, au travers des nouilles, sont des ingrédients indispensables de la cuisine japonaise. Certaines espèces de riz sont typiques, comme le riz koshihikari. Fruits Les Japonais consomment de nombreux fruits ; ceux-ci sont réputés coûteux en dehors du Japon, mais leur prix reste relativement normal la plupart du temps. Cette réputation est due au fait que certains fruits, lorsqu'ils sont de grande qualité, peuvent atteindre des prix importants ( yen pour un melon par exemple). La cuisine japonaise utilise des fruits que l'on connaît dans le monde entier mais aussi des fruits plus exotiques. Le goût de la fraise est très apprécié au Japon, le pays étant le plus grand producteur et consommateur de desserts au goût de fraise au monde. Le melon a aussi une place à part dans la tradition japonaise : les melons de qualité (chers) peuvent être offerts à quelqu'un lors d'une visite à l’hôpital. Cerises, pêches, pastèques pour les fruits d'été et de printemps et poires, kakis, pommes, mandarines pour les fruits d'automne et d'hiver viennent compléter la liste des fruits connus dans le monde entier aimés au Japon. Les variétés de raisin les plus répandues sont le delaware et le kyohō proche du concord. Certains fruits considérés comme exotiques, tel que le , sont disponibles dans les supermarchés japonais généralistes. Enfin, les Japonais consomment divers fruits plus asiatiques, en plus des fruits que l'on trouve classiquement en Occident. Le , que l'on peut trouver dans le sud de la France, la , qui pousse dans le Midi de la France et en Corse, le , une sorte de poire, que l'on trouve parfois en France, ainsi que des agrumes locaux, le plus connu étant le , utilisé pour l'assaisonnement, un des ingrédients principaux de la sauce d'agrumes ponzu avec les moins connus et . Il existe au Japon de nombreux agrumes issus de croisements qui forment toute une palette de goûts distincts : , , , , , ou encore . Condiments La cuisine japonaise a une longue tradition d'assaisonnement. L'origine de l'assaisonnement japonais est attribué à Iwakamutsukari no Mikoto premier chef de la cour impériale durant la période Yayoi (-400-250). Il est considéré de nos jours comme le fondateur de la culture de l'assaisonnement japonais. À cette époque, qui précède l'apparition de la sauce soja, l'assaisonnement était principalement constitué de sel et de vinaigre. Certaines recettes à base de ces assaisonnements ont perduré jusqu'à nos jours. À la base de la cuisine japonaise, on peut citer les différentes , pouvant être de concentrations diverses et être plus ou moins sucrées, le miso qui est une base indispensable de nombre de bouillons et de soupes devenu populaire à l'époque de Kamakura (1185-1333), et le , saké sucré pour la cuisine, qui prend la place importante qu'il occupe actuellement dans les recettes traditionnelles à l'époque Edo. Le , le et le viennent compléter la liste des condiments les plus utilisés pour créer des sauces japonaises ; la plupart des sauces japonaises contiennent au moins trois ingrédients issus de cette liste. L'ordre idéal d’assaisonnement étant sucre, sel, vinaigre, sauce soja et enfin miso, suivant en cela le syllabaire japonais (hiragana ou katakana). Le , moutarde verte proche du raifort, est le condiment le plus connu à l'étranger à cause du succès des sushis. C'est un assaisonnement traditionnel du sushi : il doit être dilué dans un peu de sauce soja, et le sushi est trempé dans ce mélange côté poisson pour respecter la manière japonaise de le consommer. Parmi les autres condiments utilisés en cuisine japonaise, on peut citer le , le (vinaigre léger à base de citron japonais), le (pâte à base d'eau et de graines de moutarde brune), le (condiment fait à base du zeste de yuzu, de piments verts, parfois rouges et de sel, qu'on laisse fermenter (spécialité de Kyūshū)), le (sous la forme de ou de ), les (mélange des « sept épices »), le (brisures d'ingrédients en mélange pouvant comporter poissons séchés, algues, sésame, sel et sucre, et , sésame et sel, destinés à être saupoudrés sur le riz blanc), l'aonori, une algue séchée utilisée parfois sur les okonomiyaki ou les katsuobushi, des lamelles de bonite séchées qu'on utilise sur les okonomiyaki ou encore dans la soupe miso. On trouve également divers types d'huile (de colza, de sésame, etc.), ainsi que des condiments connus internationaux qui sont adaptés localement, comme la mayonnaise. Des sauces préparées à l'avance existent aussi pour des plats appréciés des Japonais, par exemple le curry japonais. Ustensiles Voir aussi : liste d'ustensiles de cuisine japonais Les couteaux La coutellerie japonaise tire ses origines de la fabrication des sabres japonais, les katana. La majeure partie de la coutellerie japonaise de qualité vient de la région de Sakai, où ils sont produits depuis le . Les couteaux japonais artisanaux peuvent être très coûteux et atteindre des milliers d'euros. De plus, chaque site de production voire chaque artisan possède ses propres techniques pour produire les meilleurs couteaux possible. Outre les techniques spécifiques de production, les couteaux japonais diffèrent des classiques couteaux occidentaux par leur façon d'être équilibré. Le mouvement utilisé par un chef japonais lors de la coupe est un mouvement du bras entier, à opposer avec les techniques occidentales où le mouvement de coupe est principalement l'œuvre du poignet. Pour réduire les efforts et les douleurs qui peuvent se produire lors d'une utilisation intensive d'un couteau, il est nécessaire d'équilibrer son poids : les couteaux occidentaux sont équilibrés de manière que le poids soit sur le haut du couteau, pour appuyer la coupe, alors qu'un couteau japonais sera équilibré de manière centrale. De plus, les couteaux japonais ne sont aiguisés que d'un seul côté : il existe donc des couteaux pour droitiers et pour gaucher. Les couteaux japonais sont de diverses formes, tailles et tranchant ; chaque couteau est spécialisé dans un type précis d'aliment (l'anguille ou le poulpe par exemple). Divers types de couteaux sont produits au Japon, et peuvent être classés en trois catégories. Premièrement, les . Cette catégorie comprend notamment le aussi appelé ou plus généralement , un couteau multi-usages ; le , principalement pour le poisson ; l’, principalement pour les légumes, le sashimi pour le poisson cru ou encore l’, littéralement « pour l'anguille ». On trouve aussi des qui sont utilisés pour les aliments qui ont été introduits par l'Occident au Japon : le pour la viande ; le pour la viande aussi, mais plus fin que le précédent ; le pour les os ; le pour les os, on parle aussi de sabaki ; le pour les fruits et légumes ; le pour le pain et enfin le pour les produits congelés. Enfin des couteaux, d'origine diverse ou inconnue, sont utilisés : le pour les pâtes et les nouilles, le (un couteau chinois), l’, percé de trous et le , proche du précédent. Il est à noter qu'il existe une production de couteaux dits japonais hors du Japon qui produit des répliques de couteaux japonais de qualités diverses : le couteau tout-usage santoku est le plus présent à l'étranger. Autres ustensiles La céramique japonaise, l'une des formes d'art les plus vieilles, remonte à la période néolithique ( av. J.-C.). Hormis cette production de vaisselle ayant avant tout une utilité esthétique, il existe des ustensiles de cuisine typiquement japonais. Le repas japonais étant basé sur le riz, on trouve par exemple de nombreux , accompagné d'une spatule appelée ou . Les et sont respectivement un mortier et un pilon pour transformer le riz en mochi. Divers ustensiles existent aussi pour préparer les ingrédients, comme la ou , une râpe métallique utilisée pour les légumes, ou encore les et qui sont un mortier et un pilon. Il existe bien sûr des ustensiles dédiés à la préparation des sushis et des maki : le , ou est un récipient en bois utilisé pour assaisonner le riz à sushi ou encore le , un petit tapis en fines tiges de bambou servant principalement à donner une forme de rouleau aux sushi (maki) ou aux omelettes que l'on trouve relativement facilement dans des magasins en France. Pour la cuisson, on utilise des , de longues baguettes pour manipuler les aliments lors de la cuisson, ou encore une ou , une poêle rectangulaire pour faire les , ou l', une grille de métal. Le , un couvercle en bois que l'on pose directement sur les aliments qui mijotent, est typique. On trouve aussi des , boîtes en bambou utilisées pour la cuisson à la vapeur, présentes également dans la cuisine chinoise. Enfin, il existe des paniers ou assiettes en bambou pour présenter les aliments, les . Notes et références Traductions Références Voir aussi Bibliographie Laure Kié, Cuisine japonaise : les bases, Mango, Paris, 2012, 141 p. Eric C. Rath, Food and fantasy in early modern Japan, University of California Press, Berkeley, 2010, 242 p. Filmographie Les nouveaux explorateurs : Fred Chesneau, Globe cooker au Japon, Gédéon programmes, ADAV, Paris, 2007, 53 min (DVD) Articles connexes Umami : saveur fondamentale japonaise que l'on retrouve notamment dans les bouillons de viandes. Kappabashi-dōri : rue de Tokyo comportant uniquement des magasins de fournitures pour restaurants. Izakaya : brasserie-restaurant japonais. Gastronomie japonaise Culture japonaise Cuisine aïnou, d'un peuple autochtone du Nord du Japon. Liens externes Le Japon des gourmets - Japan National Tourism Organization Oishii Japan - Ministère japonais de l'Agriculture, des Forêts et de la Pêche Japanese Food - About.com
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Centre-Val%20de%20Loire
Centre-Val de Loire
Le Centre-Val de Loire (appelé Centre avant le ) est une région administrative du Centre Ouest de la France qui regroupe trois provinces historiques : le Berry, l'Orléanais et la Touraine. L'extrémité sud-est du territoire faisait partie d'une quatrième province : le Bourbonnais. Une partie de la région se situe dans la région naturelle du Val de Loire. Septième région par sa superficie, le Centre-Val de Loire s'étend sur et compte d'habitants au , soit 4 % de la population métropolitaine. Sa densité de population est de , soit moitié moindre que celle de la France métropolitaine, ce qui en fait une région peu peuplée. La densité de population est plus forte sur l'axe ligérien où vit la moitié de la population. La région est composée de six départements : le Cher, l'Eure-et-Loir, l'Indre, l'Indre-et-Loire, le Loir-et-Cher et le Loiret. Elle ne compte que deux communes de plus de : Tours, classée parmi les communes les plus peuplées de France avec en 2017, et la préfecture régionale Orléans, au avec . Les autres préfectures des départements, Bourges, Blois, Châteauroux et Chartres, comptent une population comprise entre . Géographie La composition de la région en départements est la suivante. Les six départements composant le Centre-Val de Loire regroupent , et pour une superficie de : Le Centre-Val de Loire est limitrophe des régions Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Île-de-France, Nouvelle-Aquitaine, Normandie et Pays de la Loire. La région est la de France en superficie. Géologie du Centre-Val de Loire : un aperçu Le Centre-Val de Loire présente une multitude de régions naturelles dont le val de Loire constitue l'axe structurant. Géologiquement, cette région, majoritairement de plaine, couvre la partie sud du Bassin parisien (Beauce, Berry, Brenne, Drouais, Gâtinais, Orléanais, Pays-Fort, Perche, Puisaye, Sancerrois, Sologne, Thimerais, Touraine) et une petite partie du nord du Massif central (, Marche). Les terrains sont âgés du Paléozoïque (chaîne varisque) au Quaternaire, en passant par le Mésozoïque et le Cénozoïque. Les formations géologiques les plus récentes sont les alluvions fluviatiles quaternaires de la Loire et de ses affluents (Beuvron, Cher, Cosson, Indre, Sauldre) ainsi que des autres cours d'eau (Anglin, Arnon, Claise, Creuse, Sauldre, Yèvre). S'ajoutent aussi les dépôts de lœss en Beauce, synonymes de sols fertiles propices à l'agriculture céréalière intensive. Les formations du Cénozoïque présentent une variété de roches sédimentaires d'origine marine et continentale (lacustre, fluviatile, altérites) occupant majoritairement les régions naturelles de la Beauce, de la Sologne, de la Brenne et des Gâtines. Les formations du Mésozoïque englobent également des roches sédimentaires d'origine marine et continentale dont les âges évoluent du sud vers le nord, des roches les plus anciennes du Trias (Boischaut, Marche, Val de Germigny) aux plus récentes du Crétacé (Drouais, Gâtinais, Pays-Fort, Perche, Touraine) en passant par celles du Jurassique (Berry, Blancois, Richelais, Sancerrois). Enfin, les formations du Paléozoïque sont composées de roches magmatiques et métamorphiques (Boischaut, Marche) appartenant au Massif central et formées au cours de l'orogenèse varisque. La géodiversité de la région Centre-Val de Loire a largement influencé les différents paysages, ces derniers ayant été aménagés par l'Homme au fil des siècles. Par exemple, le sous-sol argilo-sableux de la Sologne a favorisé l'implantation de milliers d'étangs artificiels, tout comme en Brenne. L'Homme a aussi su mettre à profit les ressources minérales du sous-sol régional avec la célèbre pierre de tuffeau, les faluns de Touraine, le calcaire de Beauce, les silex du Grand-Pressigny ou les « pierres à fusil » de la vallée du Cher (Meusnes, Couffy). Du pétrole est toujours exploité dans le Loiret au sein de sables du Crétacé à environ de profondeur. Comme toutes les régions françaises, le Centre-Val de Loire bénéficie d'un inventaire en continu des sites géologiques d'intérêt patrimonial, dans le cadre de l'Inventaire National du Patrimoine Géologique (INPG). La géodiversité couplée à la biodiversité constituent le patrimoine naturel. À ce jour, géologiques d'intérêt patrimonial ont été recensés par la Commission Régionale du Patrimoine Géologique du Centre-Val de Loire (CRPG). La liste des sites est consultable sur le site de l'Inventaire national du patrimoine naturel (INPN). Topographie et hydrographie Le relief qui se dessine de part et d'autre de son lit est constitué de plaines et de plateaux aux caractéristiques géographiques différentes. Au plateau calcaire légèrement ondulé de la Champagne berrichonne, au sud-est, succèdent la Brenne (pays « aux mille étangs »), et les plateaux argileux de la Touraine dans le sud-ouest. Au sud et à l'est se dessinent des cuestas avec des plateaux calcaires et des dépressions argileuses en bordure du Massif central (Motte d'Humbligny (collines du Sancerrois), ). Au nord et au centre s'étendent les plateaux de Beauce, de la Sologne et de la forêt d'Orléans. En Sologne, la nature des sols a favorisé l'implantation de milliers d'étangs artificiels, ainsi que des landes et des taillis. C'est le paradis des oiseaux et du gibier. Le Centre-Val de Loire est traversé par le plus long fleuve de France (la Loire, ) qui connaît des débits les plus irréguliers. De plus, de nombreux et divers affluents viennent s’y greffer. Le Centre-Val de Loire est soumis à trois types de crues, dont certaines ont marqué l'histoire de la région (ex. 1856, 1866) : les crues d’origine océanique caractérisées par une lente montée des eaux issue de dépressions provenant de l’ouest ; les crues d’origine cévenoles caractérisées par des précipitations intenses et longues se produisant sur les hauts bassins de la Loire et de l’Allier ; les crues dites « mixtes » mêlant les deux origines. Environnement Le territoire régional abrite trois parcs naturels régionaux : la Brenne, Loire-Anjou-Touraine et le Perche. Au-delà des images de grandes étendues céréalières, le Centre-Val de Loire dispose d’une grande diversité de paysages et de milieux naturels : forêts, étangs, pelouses calcaires sèches, landes, tourbières, et la Loire et ses bancs de sables et forêts alluviales. 23 % du territoire régional, soit , est couvert par les forêts et les autres boisements, principalement la forêt d’Orléans, la Sologne et l’est de la forêt du Perche. Les forêts sont en très grande majorité privées (85 %). La juxtaposition de milieux fermés et ouverts favorise une grande diversité biologique, depuis les grands mammifères comme le cerf élaphe, le chevreuil, le sanglier, les oiseaux des bois comme l’engoulevent d'Europe, le pic noir et le pic cendré. De plus, concentrées surtout en Brenne avec ses 1300 étangs et en Sologne avec ses 3000 étangs. Ces zones humides recèlent une grande diversité d’insectes et constituent une ressource importante pour les nombreuses espèces des cinq classes de vertébrés. Au cours des dix dernières années, plus de 10 % des zones de marais ou de tourbières ont néanmoins disparu. Les aménagements fluviaux perturbent la dynamique fluviale avec à terme une disparition des zones humides et des vallées alluviales. Les zones d’extraction de granulats ont augmenté par exemple de 30 % en dix ans (16 % au niveau national). Cette disparition entraîne la réduction de la biodiversité de la région. Les peuplements piscicoles reflètent la dégradation du milieu aquatique et restent majoritairement (61 %) perturbés ou dégradés. La région abrite la plus grande forêt domaniale de France, la forêt d'Orléans qui s’étend sur plus de au nord de la Loire et d’Orléans. La forêt accueille depuis les années 1980 la nidification du balbuzard pêcheur, marquant le retour du rapace en France après des décennies de déclin. Disparu du territoire métropolitain au cours du , le rapace avait trouvé un dernier refuge en Corse où il ne subsistait que trois couples en 1974. La région est écologiquement très fragmentée. En 2010, la DREAL et la Région ont lancé l’élaboration du Schéma régional de cohérence écologique (SRCE), visant à restaurer dans la région un réseau écologique plus fonctionnel. En 2001, une première cartographie de la trame verte et bleue et des milieux naturels a été réalisée qui permettra de préparer le SRCE, traduction administrative du projet de Trame verte et bleue européenne (Réseau écologique paneuropéen, national et régional pour les six départements de cette région, dans le cadre de la loi Grenelle II et de la nouvelle Stratégie nationale pour la biodiversité (2010-2011). Flore Bien qu’encore incomplets selon les départements, les inventaires floristiques du Centre-Val de Loire font état d’une grande diversité des milieux, de grands espaces forestiers comme la Sologne aux grandes plaines comme la Beauce. Le département du Loiret, par exemple, abrite presque un tiers de la flore française avec plus de . Axes de communication et transports De nombreuses autoroutes traversent le Centre-Val de Loire et relient - Paris à Lyon (A6) - à Bordeaux (A10) - à Clermont-Ferrand (A71) - à Rennes et à Nantes (A11) - à Nevers (A77) - à Toulouse (A20). Trois autoroutes transversales, Orléans-Sens (A19), Vierzon-Tours-Angers (A85) et Tours-Le Mans-Rouen (A28), complètent le réseau. Côté transport par voie ferrée, le conseil régional finance le réseau TER Centre-Val de Loire, dont il délègue la gestion à la SNCF. Histoire Historiquement, les départements du Centre-Val de Loire ont été constitués globalement à partir de trois provinces historiques : l'Orléanais (Loiret, Eure-et-Loir, Loir-et-Cher) ; le Berry (Cher et Indre) ; la Touraine (Indre-et-Loire). Celles-ci sont entrées très tôt dans le domaine royal (Orléans ayant, avec Paris, constitué le noyau d'origine de ce domaine), à la formation duquel elles contribuèrent très largement : les châteaux de la Loire — de Gien à Chinon, en passant par Chambord, Blois, Chenonceau, Azay-le-Rideau, La Ferté-Saint-Aubin… témoignent d'un héritage commun. La région a vu naître ou a accueilli de nombreuses célébrités littéraires : Honoré de Balzac, René Descartes, François Rabelais, Pierre de Ronsard, George Sand, Charles Péguy, Marcel Proust, Jules Romains, Anatole France, Max Jacob, Maurice Genevoix, Gaston Couté, François Villon, Alain-Fournier, Étienne Dolet, Guillaume de Lorris, Patrice de la Tour du Pin, Alfred de Vigny, Voltaire, Jean-Jacques Rousseau, Beaumarchais, etc. Controverse identitaire L'histoire du Centre-Val de Loire est marquée par une problématique identitaire. Elle se compose en effet d'anciennes provinces hétérogènes (Berry-Orléanais-Touraine). Ces différences eurent une répercussion d'abord sur le choix de la préfecture régionale, puis sur le nom de la région. La préfecture fut attribuée à Orléans en 1964, bien que Tours soit plus peuplée. La raison de ce choix s'expliquerait notamment par une rivalité compliquée entre Jean Royer et Michel Debré, tous deux ministres gaullistes, et respectivement maires de deux villes de Touraine que sont Tours et Amboise. On prête également à Michel Debré d'avoir influé sur le choix d'Orléans, à la suite de son échec personnel lors des élections législatives de 1962 en Indre-et-Loire. Ce choix anima les crispations entre ces deux villes. Baptisée « Région Centre » en 1956 par les services du ministère de l'Intérieur, l'appellation de la région fit aussi débat. Si ce nom avait l'avantage de ne pas mettre en avant l'une ou l'autre province, il ne revêtait aucune identité et était ambigu puisque la région ne se situe pas tout à fait au centre de la France. En 1990, les élus régionaux ambitionnent un changement de nom plus évocateur en France et à l'étranger. Quatre propositions sont faites : « Val de France », « Val de Loire », « Cœur de France » et « Centre-Val-de-Loire ». À l'automne 1994, les élus votent pour le nom « Centre-Val-de-Loire ». Cependant la loi dispose que tout changement de nom d'une région est soumis à l'accord des autres régions. L’opposition du président de la région des Pays de la Loire à l'utilisation du nom de « Loire », interdit alors le changement du nom de la région Centre. Ce n'est que par la loi du relative à la délimitation des régions, aux élections régionales et départementales et modifiant le calendrier électoral, que le nom de « Centre-Val de Loire » sera officialisé pour la région. Pour résoudre ce problème d'identité et d'image, il avait été évoqué en 2014 de créer une région Val de Loire associée avec le Maine-et-Loire, la Sarthe et la Mayenne. Ce découpage correspondait au nom de la région naturelle, aux châteaux de la Loire et aux vignobles de la vallée de la Loire. Désormais, la cohabitation au sein de la région est apaisée, les universités d'Orléans et de Tours s'étant, par exemple, réunies pour créer Centre - Val de Loire Université. Politique et administration Tendances politiques et élections Coopération décentralisée Le Centre-Val de Loire et la région de Mopti (Mali) ont signé un accord de coopération décentralisée en décembre 2005. Dans le cadre de cette coopération, le projet « Loire-Niger ». Un autre accord a été signé avec la région du Gorgol en Mauritanie. Économie Le Centre-Val de Loire est la première région céréalière en Europe et la sixième région industrielle française. Une agence de développement économique, appelée Centréco, a été créée en 1994 par le Conseil régional du Centre pour favoriser la venue d'investissements et l’implantation de nouvelles entreprises en région Centre-Val de Loire. Celle-ci assure une mission d’information et de promotion économique en France et à l’international, d’accompagnement d’entreprises régionales à l’export et de valorisation des produits régionaux via une signature régionale, du Centre. Énergie La principale production d’énergie du Centre-Val de Loire est d’origine nucléaire et ne sert pas exclusivement le niveau régional. Quatre centrales — Chinon, Saint-Laurent-des-Eaux, Belleville et Dampierre — représentent la quasi-totalité de la production énergétique régionale et produisent 15 % de l’énergie nucléaire française. La proximité de l'Île-de-France, forte consommatrice d’électricité a justifié l’implantation de ces centrales. Pour le transport de l'énergie, un réseau dense de lignes électriques de hautes et très hautes tensions est présent sur tout le territoire régional ( au ). Il y a trois barrages hydroélectriques sur l’Indre. La consommation régionale représente 4 % de la consommation d’énergie nationale ce qui reste proportionnel à la population. La tendance globale est à l’augmentation de la consommation liée, entre autres, à l’évolution des comportements individuels. Les ressources utilisées sont les produits pétroliers, le gaz naturel et l’électricité nucléaire. La consommation de gaz naturel et d’énergie nucléaire a presque doublé en seize ans (pour la période 1982/1998). Le potentiel d’énergies renouvelables disponibles a été estimé à plus de (tonne d'équivalent pétrole/an), sachant que la consommation totale est évaluée à six millions de tep. Le bois est le premier gisement d’énergie renouvelable du Centre-Val de Loire. Le taux de boisement atteint 22 % et a connu un accroissement de 40 % en un siècle. La région compte d’exploitation ou de scierie. L’usage de la paille peut également être associé à la filière bois. La région est la première productrice de colza, elle produit également du diester (additif du gazole à hauteur de 5 %) et de l’éthanol (à partir de blé ou de betterave) permettant la création de biocarburants. Il existe par ailleurs une petite production de pétrole dans le département du Loiret, d'environ par an (soit moins de par jour). . En 2017, selon RTE, la région Centre-Val de Loire possède une capacité éolienne de . Population et société Démographie Le Centre-Val de Loire a connu une forte croissance démographique. La population de l'axe ligérien est près de dix fois supérieure à celle du siècle dernier. Environ 10 % de la population de la région habite en zone inondable. Orléans, par exemple, s'est développée beaucoup plus vite en zone inondable qu'en zone non inondable. Une crue similaire à la grande crue de 1856 provoquerait en région des dommages estimés à cinq milliards d'euros touchant , sur . Lors du recensement partiel de 2004, le Centre-Val de Loire a gagné par rapport au chiffre de 1999, pour atteindre . Le taux de croissance reste stable autour de 0,32 %, inférieur aux chiffres nationaux. Au niveau population, la région est la douzième (sur 13). Le recensement de 2007 dénombre dans la région . Éducation L'académie d'Orléans-Tours regroupe six inspections académiques représentant les départements de la région : Cher, Eure-et-Loir, Indre, Indre-et-Loire, Loir-et-Cher et Loiret. L'enseignement supérieur est délivré par l'université d'Orléans, l'université de Tours, l'INSA Centre Val de Loire, le centre hospitalier régional d'Orléans, le centre hospitalier régional universitaire de Tours entre autres. Patrimoine culturel Patrimoine architectural historique La cathédrale Notre-Dame de Chartres, l'une des plus grandes cathédrales de France, connue pour ses vitraux et sa nef gothique, est construite au début du et inscrite au Patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1979. La cathédrale Saint-Étienne de Bourges, dont la construction a débuté en 1183 et duré trois siècles, est également inscrite depuis sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. Seule cathédrale française à six travées, elle est la clé de la route Jacques-Cœur, qui rassemble les 18 plus beaux monuments du Cher. Elle est aussi le point de rassemblement des Riches Heures du Duc du Berry et des palais et châteaux des princes et rois de la famille d'Orléans, avec plus de deux cents châteaux de la Loire et du Cher, alliant de superbes châteaux historiques du Berry à la Touraine, bâtis pour la plupart de 920 après J.-C. à 1870. Les cathédrales d'Orléans et de Tours sont d’autres exemples d'art gothique (celle d'Orléans, bien qu'en grande partie détruite en 1568 par les protestants lors des guerres de Religion, conserve des éléments des -s (chapelles rayonnantes du chœur) mais a été en grande partie reconstruite « à l'identique » aux , et s sous l'impulsion des Bourbons Henri IV, Louis XIV, Louis XV). Dès le , et avec l'accélération des rois de la Renaissance, dont François , mécène de Léonard de Vinci, les châteaux de la Loire reçoivent toute la Cour et les princes dans de somptueux écrins de pierre, destinés aussi à profiter des douceurs de la Loire et des forêts giboyeuses. Parmi ces très nombreux châteaux et les forteresses médiévales, le plus connu est le château de Chambord, entouré de de bois et forêts. On peut également citer les châteaux de Blois, Chenonceau, Azay-le-Rideau, Cheverny, Villandry, Valençay, Loches, Amboise, Château-Gaillard (Amboise), Chinon, Ussé, Chaumont-sur-Loire, Blet, Ainay-le-Vieil, Bourges, Châteaudun, Langeais, Le Rivau, Chamerolles, Sully-sur-Loire, Gien, Beauregard, Villesavin, Talcy, Gizeux Le palais Jacques-Cœur à Bourges, du , construit par l'un des plus riches citoyens du en France, préfigure les hôtels particuliers qui fleuriront à la Renaissance. Construit entre 1515 et 1521, le château de Chenonceau compte parmi les plus anciens bâtiments de la Loire. Il était fameux en raison de ses fêtes pendant le . Les « femmes de Chenonceau » sont bien connues : Catherine de Médicis et Diane de Poitiers (respectivement épouse et favorite de ). Moins connus sont l'oratoire carolingien de Germigny-des-Prés (), l'abbaye de Fleury à Saint-Benoît-sur-Loire (), la basilique de Cléry-Saint-André (), près d'Orléans, qui sont les témoins encore subsistants du rayonnement architectural et culturel majeur de la région. Notes et références Voir aussi Bibliographie . Articles connexes Val de Loire Liens externes Conseil régional Préfecture de région Graphie du COG non conforme aux règles de typographie Division administrative fondée en 1956
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Champagne-Ardenne
Champagne-Ardenne
La Champagne-Ardenne (prononcé ) est une ancienne région administrative du Nord-Est de la France (1956-1982), ayant existé ensuite comme collectivité territoriale de 1982 à 2015 ; elle a fusionné le avec l'Alsace et la Lorraine pour former la nouvelle région Grand Est. Elle était bordée au nord par la Belgique, à l'ouest par la Picardie et l'Île-de-France, au sud par la Bourgogne et à l'est par la Franche-Comté et la Lorraine. Elle se composait de quatre départements : les Ardennes, l'Aube, la Marne et la Haute-Marne. Avec (les Champardennais) estimés en janvier 2013, elle était l'une des cinq régions les moins peuplées de France. Sa préfecture était Châlons-en-Champagne. Les agglomérations les plus importantes étaient celles de Reims, avec ses , de Troyes et de Charleville-Mézières / Sedan, toutes deux autour de . S'étendant sur , la région Champagne-Ardenne rassemblait la plaine de Champagne cernée par les reliefs de l'Ardenne au Nord, de la côte d'Île-de-France à l'Ouest, accueillant notamment le vignoble de Champagne, du plateau de Langres au Sud et de l'Argonne à l'Est. Géographie La région Champagne-Ardenne se situe dans le Nord-Est de la France. Elle possède une frontière commune avec la Région wallonne (Belgique). Elle est composée de quatre départements : les Ardennes, la Marne, l’Aube et la Haute-Marne. Enfin, elle s'étende sur une superficie de . Relief La région était bordée à l'ouest par des plateaux comme le Tardenois et la Brie formant une cuesta incurvée allant de la Seine (au sud), à l'Oise (au nord). À l'extrémité est de cette cuesta, le calcaire dominaient les plaines marneuses sur lesquelles est concentré l'essentiel des vignobles de Champagne. Au nord se trouvait le massif Ardennais, culminant jusqu'à d'altitude dans la partie française. Au sud-est, il y a le plateau de Langres ( à ). Dans la partie est, s’élevaient les hautes terrasses de calcaire jurassique des Côtes des bar ( à d'altitude), le plateau barrois culminant à au mont Gilmont. Les plateaux et les collines calcaires culminants sont parsemés de nombreuses grottes et de collines, typiques d'un relief karstique. En Champagne-Ardenne, les forêts avaient une place importante avec les massifs des forêts d'Auberive ou d'Arc-en-Barrois dans la Haute-Marne (les massifs forestiers couvrant 40 % du territoire haut-marnais). Trois grandes rivières alluviales la traversaient d’est en ouest : l'Aisne (affluent de l'Oise), la Marne et l'Aube (affluents de la Seine). Hydrographie La région se situait en amont de trois principaux bassins hydrographiques, à savoir Seine-Normandie, auquel appartient la majeure partie de la région, Rhin-Meuse et Rhône-Méditerranée. Le réseau hydrographique champardennais, globalement orienté d'est en ouest, comprenait comme principaux cours d'eau la Seine et ses affluents de l'Aube et de la Marne, son sous-affluent de l'Aisne (affluent de l'Oise), ainsi que la Meuse. L'Aube, la Marne et la Meuse prennent leur source au sein du département de la Haute-Marne, sur le plateau de Langres. La Champagne-Ardenne possède également un réseau de canaux relativement dense. La région accueillait notamment trois des quatre « Grands lacs de Seine », lacs artificiels dont le but est de protéger l'Île-de-France des crues de la Seine et de ses affluents, au printemps, et d'alimenter la région parisienne en eau, en été. Le lac du Der-Chantecoq () dans le bassin de la Marne, qui est le plus grand lac artificiel d'Europe, le lac d'Orient () alimenté par la Seine, le lac Amance () et le lac du Temple () – tous deux en dérivation de l'Aube – assurent ces missions. Géologie La réserve naturelle nationale de Vireux-Molhain est connue pour ses trilobites. Faune et flore Entre les Ardennes, terres froides propices aux gélinottes des bois, tétras lyre ou bec-croisés et l'Aube ou la Haute-Marne, terres favorables au busard cendré ou au milan royal, beaucoup d'extrêmes se rencontrent et offrent une multitude de paysages favorables à de nombreuses espèces tant méditerranéennes que nordiques. De nombreuses espèces trouvent leurs limites de répartition dans la région. Climat Le climat tempéré champardennais fait office de transition entre le climat océanique et le climat continental. Au sein de la plaine de Champagne, à l'ouest, où se trouvent Reims et Troyes, le climat est plus doux et moins pluvieux qu'ailleurs, avec environ en moyenne et de précipitations annuelles ; les heures d'ensoleillement sont également supérieures aux autres de la région, elles sont comprises entre . Toujours en plaine, mais plus à l'est, les températures annuelles moyennes restent voisines de , cependant la pluie est plus présente () et l'insolation est moins importante (). Sur les plateaux ardennais et langrois, le climat est plus pluvieux, d'eau à l'année à Langres et à Charleville-Mézières, et les températures annuelles passent en deçà des , en partie du fait de leur altitude. Langres, souvent considérée comme l'une des villes les plus froides de France, connait cependant un ensoleillement plus important, avec de soleil par an contre seulement dans les Ardennes. Histoire La « région de programme de Champagne » est créée en 1956, elle est plus tard renommée Champagne-Ardenne. Ce terme s'explique par le fait que la région est issue en grande partie de l'ancienne province de Champagne ainsi que de divers petits territoires dans la vallée de la Meuse, dans le massif de l'Ardenne. La pointe de Givet est d'ailleurs de culture wallonne. La région Champagne-Ardenne a été marquée par de nombreux événements depuis l'Antiquité : à l'époque romaine, la ville de Reims (Durocortorum) était un carrefour de routes et était une des villes les plus peuplées au nord de Rome ; au début du Moyen Âge, lors de Noël d'une année comprise entre 496 et 506, Clovis a été baptisé par saint Remi dans la cathédrale primitive de Reims, jusqu'à Charles X ; vers l'an mil, l'archevêque de Reims, Gerbert d'Aurillac est devenu pape sous le nom de Sylvestre II, il était un ami de l'empereur Othon III ; de la fin du au , la Champagne était une région très riche avec ses foires : Lagny-sur-Marne (dans l'actuelle région administrative d'Île-de-France), Provins, Troyes et Bar-sur-Aube, qui étaient sur deux routes de pèlerinage vers Rome ; le 20 septembre 1792, bataille de Valmy, première victoire de la République ; la campagne de France en 1814 ; en 1870, a eu lieu la bataille de Sedan dans les Ardennes ; pendant la Première Guerre mondiale, les Ardennes ont été le lieu de passage de l'invasion ennemie (Charleville était le QG du Kronprinz), la Champagne a été le théâtre des combats après la Première bataille de la Marne près de Paris (6 au 9 septembre 1914) : le Chemin des Dames (printemps 1917), puis la seconde bataille de la Marne (1918) ; pendant la Seconde Guerre mondiale, les Ardennes ont de nouveau été le lieu de passage de l'armée nazie puis ont fait l'objet d'âpres combats en 1940 (défaite française), puis en 1944 (bataille des Ardennes) ; la cérémonie de réconciliation entre la France et l'Allemagne a eu lieu en la cathédrale de Reims, en présence du président Charles de Gaulle et du chancelier Konrad Adenauer, célébrée par le cardinal François Marty ; en 1996, le pape Jean-Paul II est venu à Reims pour le 1500 anniversaire du baptême, par saint Remi, de Clovis et de ses soldats, bien qu'aucun document historique n'atteste de la date de ce baptême. Disparition de la région administrative Dans les années 2000, la taille des régions françaises est régulièrement critiquée : elles ne seraient pas assez peuplées et manqueraient ainsi de poids économique face aux autres régions européennes. La Champagne-Ardenne est alors l'une des régions les moins peuplées du pays et la seule à perdre des habitants entre 1999 et 2010. Elle est également considérée comme peu attractive. En 2009, le Comité pour la réforme des collectivités locales présidé par Édouard Balladur propose de réduire le nombre de régions métropolitaines de 22 à 15. La disparition de la Champagne-Ardenne n'est alors pas à l'ordre du jour. En effet, le comité avance un rattachement du département de l'Aisne (issu de la Picardie) à la région. La scission du département de la Seine-et-Marne, dont la partie orientale rejoindrait la Champagne-Ardenne, est également évoquée. Si les propositions de 2009 restent sans effet, François Hollande relance le débat sur la taille des régions en . Au mois de juin, le président de la République dévoile ses premières propositions pour un passage à : le projet prévoit la fusion de la Champagne-Ardenne et de la Picardie dans une région unique qui rassemblerait environ d'habitants sur . Ce rapprochement est notamment soutenu par le président de la région Champagne-Ardenne Jean-Paul Bachy, qui met en avant les collaborations existantes entre ces régions et s'oppose à une fusion avec la Lorraine et surtout l'Alsace, jugée trop éloignée de sa région. Au contraire, les élus picards sont plus surpris voire opposés à cette fusion. Lors des débats parlementaires, l'Assemblée nationale vote pour une fusion de la Champagne-Ardenne avec la Lorraine et l'Alsace, une décision critiquée par les présidents des conseils régionaux d'Alsace et de Champagne-Ardenne. La Picardie fusionnerait alors avec le Nord-Pas-de-Calais. Si le Sénat propose une fusion limitée à la Champagne-Ardenne et la Lorraine, sans l'Alsace, l'Assemblée nationale s'y oppose en deuxième lecture. La loi actant la fusion des trois régions est finalement votée en . La Champagne-Ardenne disparaît officiellement le au profit de la région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, par la suite renommée Grand Est. Démographie Avec seulement 2,2 % de la population nationale et une densité de , la région Champagne-Ardenne était en 2007 la cinquième région française la moins peuplée mais aussi la cinquième la moins densément peuplée. Au , la région comptait environ . La région a donc perdu entre 1999 et 2009 en moyenne 0,1 % de sa population chaque année, elle est ainsi l'une des deux seules à perdre des habitants (avec la Martinique). Si les naissances y sont supérieures aux décès, l'accroissement naturel, pourtant le de France, ne corrige pas l'émigration, notamment celle des jeunes, vers le sud et l'ouest principalement. Si l'évolution de la population continue dans ce sens, la région devrait passer en deçà des en 2030. La démographie régionale n'est pas homogène : tandis que la Marne et l'Aube voient leurs populations sensiblement augmenter, celles des Ardennes et de la Haute-Marne ne cessent de baisser ; autre preuve de ce déséquilibre : un Champardennais sur cinq vit dans l'aire urbaine de Reims. La différence entre l'ouest, dynamique et l'est s'accentue de plus en plus ; la partie occidentale orientée vers le Bassin parisien attire plus que l'orientale, tournée vers le Grand Est. Par ailleurs, les cantons périurbains connaissent un solde naturel important, surtout en périphérie de Reims et Troyes. En 2007, la structure de la population par âge était très proche de celle des autres Français : 24,7 % avaient moins de , 21,6 % avaient plus de et donc 53,7 % se situaient entre ses deux âges. La population marnaise est la plus jeune de la région tandis que celle de la Haute-Marne est la plus âgée. Le salaire net annuel moyen est de soit de moins que la moyenne nationale. D'après les projections démographiques de l'INSEE en 2040, la Champagne-Ardenne pourrait encore perdre des habitants dans les années futures. Si cette tendance se maintient, la région devrait descendre à . Les disparités départementales deviendront également de plus en plus nombreuses. En effet, on estime que seul le département de l'Aube peut encore gagner des habitants. Quant à l'âge moyen, il reste légèrement supérieur à la moyenne nationale avec contre 43,6 en France. Santé Hôpitaux : Aube (10) Troyes - Centre hospitalier Nombre de pathologies L'établissement a été classé parmi les meilleurs pour une pathologie. Marne (51) Reims - Centre hospitalier universitaire (CHU) Nombre de pathologies L'établissement a été classé parmi les meilleurs pour . Reims - Institut Jean-Godinot (Centre de lutte contre le cancer) Nombre de pathologies L'établissement a été classé parmi les meilleurs pour trois pathologies. Villes et aires urbaines Administration et politique La Champagne-Ardenne est une région, l'échelon le plus élevé de division territoriale de la République française. Cette collectivité territoriale est dotée d'un conseil régional, dont son président est le chef du pouvoir exécutif, sous le contrôle a posteriori du préfet de région ; la préfecture de région se situe à Châlons-en-Champagne. Le préfet de région et préfet de la Marne est, depuis le , Jean-François Savy. La région est administrativement divisée en quatre départements : les Ardennes, l'Aube, la Marne et la Haute-Marne. Ces derniers sont eux-mêmes subdivisés en cantons, 146 au total, partagés entre les de la région. La Champagne-Ardenne est composée de , regroupées en , en 2008. Vie politique de Champagne-Ardenne Depuis sa création en 1986, la Champagne-Ardenne est fortement ancrée à droite. Aux élections présidentielles, malgré les bons scores de François Mitterrand en 1981, à plus de 51 %, et 1988 à près de 55 %, le candidat de la droite gagne généralement ces élections : 56,5 % en 1965 pour Charles de Gaulle, 57,8 % en 1969 pour Georges Pompidou, 51,2 % en 1974 pour Valéry Giscard d'Estaing, 52,6 % en 1995 pour Jacques Chirac et 58,5 % en 2007 en faveur de Nicolas Sarkozy ; à noter qu'en 2002, Jean-Marie Le Pen arriva en tête au premier tour avec 21,1 % des voix. Depuis le découpage de 2010, la région élit treize députés, répartis entre chaque département : cinq pour la Marne, trois pour les Ardennes et l'Aube et deux pour la Haute-Marne. Les circonscriptions champardenaises sont, elles aussi, marquées par une prédominance de la droite. Ainsi, même si les élections législatives de 1988 s'achevèrent sur un match nul, en 1993 elles penchaient en totalité à droite, puis onze en 1997. En 2002 et 2007, il n'y avait qu'une seule circonscription qui était détenue par le parti socialiste, la deuxième circonscription des Ardennes, douze revenant à la seule UMP. Du côté des départements, ils sont tous les quatre administrés par la droite depuis 1973, date de la perte des Ardennes par le PS ; aujourd'hui, seule l'Aube n'a pas un président de conseil général UMP mais divers droite, en la personne du sénateur Philippe Adnot. Ardennes Députés : Bérengère Poletti (UMP), Christophe Léonard (PS), Jean-Luc Warsmann (UMP)Sénateurs : Benoît Huré (UMP), Marc Laménie (UMP) Aube Députés : Nicolas Dhuicq (UMP), Jean-Claude Mathis (UMP), François Baroin (UMP)Sénateurs : Philippe Adnot (NI), Yann Gaillard (UMP) Marne Députés : Benoist Apparu (UMP), Charles de Courson (NC), Philippe-Armand Martin (UMP), Arnaud Robinet (UMP), Catherine Vautrin (UMP)Sénateurs : Yves Détraigne (UC), René-Paul Savary (UMP), Françoise Férat (UC) Haute-Marne Députés : François Cornut-Gentille (UMP), Luc Chatel (UMP)Sénateurs : Charles Guené (UMP), Bruno Sido (UMP) Le conseil régional Les conseillers régionaux de Champagne-Ardenne sont actuellement élus au suffrage universel, selon le mode de scrutin de liste proportionnel à deux tours, avec prime majoritaire. Ils sont, dans la région, au nombre de 49, répartis depuis 2010 de cette manière : 21 pour la Marne, 11 pour les Ardennes, 10 pour l'Aube et 7 pour la Haute-Marne. Le siège du conseil régional se trouve à Châlons-en-Champagne. Dirigée d'abord par Jacques Sourdille (UDR), puis par Bernard Stasi (UDF), Jean Kaltenbach (RPR) et Jean-Claude Étienne (RPR puis UMP), la région, réputée imprenable, passe à gauche en 2004, au profit d'un nouveau mode de scrutin et d'une triangulaire avec le FN. Le nouveau président du conseil régional est alors Jean-Paul Bachy (PS). Devenu divers gauche, il est réélu en 2010 avec 44,3 % des voix contre 38,5 % à l'UMP et 17,2 % au FN, sa majorité composée du PS, d'Europe Écologie et du PCF obtenant 29 sièges. Économie Généralités En 2007, le produit intérieur brut champardennais s'élevait à , il avait ainsi progressé entre 1990 et 2007 de 3 % par an, soit de moins qu'au niveau national, ce qui en fait une des régions françaises ayant la croissance la plus faible. La Champagne-Ardenne était, toujours en 2007, la quatrième région possédant le produit intérieur brut par habitant le plus élevé, celui-ci était alors de . Ces chiffres s'expliquent notamment grâce à la baisse de la population champardennaise, la prospérité de la viticulture locale et l'importance des secteurs des industries agro-alimentaires, de l'agriculture et de la métallurgie qui rapportent plus, par emploi, qu'au niveau national. Cependant ce bon classement cache des inégalités importantes ; le salaire moyen était par exemple en 2007 de , ce qui la situe seulement au national. Avec, en 2008, des exportations s'élevant à d'euros, principalement à destination de l'Allemagne, du Benelux et du Royaume-Uni, la balance commerciale de la région était excédentaire de d'euros. Elle se plaçait ainsi cinquième parmi les régions exportatrices de France. Malgré la crise économique qui a fait chuter ses importations de 16,7 % et ses exportations de 22,8 %, son excédent commercial se chiffre en 2009 à d'euros. Agriculture Dans la première région agricole de France, plus de 60 % du territoire est consacré à l'agriculture, le secteur représente 10 % de la valeur ajoutée. La Champagne-Ardenne est ainsi la deuxième région céréalière française, elle produit principalement du blé tendre, de l'escourgeon et de l'orge de printemps. La luzerne déshydratée couvre ; en 2005, la Champagne-Ardenne représentait de ce fait 23 % de la production européenne et 69 % de la production française de luzerne. Elle est également la deuxième région cultivatrice de pois protéagineux et de betteraves industrielles. Elle est aussi la troisième région productrice de pommes de terre. Le colza représente 9 % de la surface agricole totale, ce qui fait de la région la deuxième productrice de colza de France, notamment grâce à l'intérêt donné aux biocarburants. Pourtant, en 2008, l'agriculture biologique représentait seulement 0,5 % des surfaces agricoles utilisées. La Champagne-Ardenne est par ailleurs l'une des régions où l'agriculture est la plus fortement mécanisées. L'élevage est un aussi un acteur de l'agriculture régionale mais il est cependant relativement peu développé. Les bovins sont les animaux les plus élevés au sein de la région avec en 2008, viennent ensuite assez loin derrière les porcins et les ovins avec respectivement . Les caprins y sont marginaux avec . La sylviculture est présente dans la région, la forêt représente en effet plus de 25 % du territoire régional ; elle est principalement composée de chênes. La viticulture marque elle aussi l'agriculture champardennaise. Ainsi en 2007, la production viticole représentait 53 % de la valeur de la production agricole régionale. Industrie Le secteur industriel représente en Champagne-Ardenne 21,8 % des salariés et 19 % de la valeur ajoutée. Elle est ainsi la la plus industrialisée du pays. La part de l'industrie est la plus élevée dans les Ardennes, dans l'ouest (d'Épernay à Romilly) et dans la moyenne vallée de la Marne (entre Vitry et Saint-Dizier). Elle est au contraire nettement plus faible dans les bassins d'emploi de Reims et Châlons-en-Champagne. Dans la région natale de Nicolas Appert, qui créa notamment la première usine de conserves au monde, l'industrie agroalimentaire emploie de nombreuses personnes et contribue à près du quart de la valeur ajoutée régionale. Avec la métallurgie et les équipements mécaniques, ils sont les secteurs les plus importants de l'industrie champardennaise. Les petits établissements sont moins représentés qu'au niveau national tandis que les moyens sont sensiblement plus nombreux. Par ailleurs, d'après l'Insee, seuls quatre établissements dépassent le millier de salarié : l'usine PSA Peugeot Citroën de Villers-Semeuse, Boehringer-Ingelheim Pharmaceuticals à Reims, la maison de Champagne Moët & Chandon à Épernay et l'équipementier automobile Visteon à Charleville-Mézières. Transports Routier La région est desservie par d'autoroutes répartis sur six axes : A4 Paris-Strasbourg qui dessert l'agglomération de Reims ; A5 Paris-Langres, qui passe par Troyes et Chaumont ; A26 Calais-Troyes, passe par Reims et Châlons-en-Champagne (tronçon commun avec A4) et retrouve l'A5 à Troyes ; A31 Beaune-Toul, qui passe dans la Haute-Marne par Langres A34 Charleville-Mézières-Reims. Depuis les abords de cette ville, une bifurcation vers Rocroi et jusqu'à la frontière franco-belge est en cours de réalisation. Une fois terminé ce qui est communément appelé « Y ardennais » de par sa configuration, la région sera reliée à Charleroi et Bruxelles par la branche ouest, en plus de la liaison existante avec Bouillon et Liège à l'est. A203 Charleville-Mézières-Sedan. Cette autoroute gratuite est la continuation de l'A34. Fluvial Le réseau navigable est assez complet, mais n'est pas aux normes européennes, il s'articule autour des canaux suivants : le canal des Ardennes reliant les vallées de la Meuse et de l'Aisne ; le canal de l'Est qui relie les vallées de la Meuse et de la Moselle en partant de Givet à la Marne, il permet la navigation de la Mer du Nord à la Méditerranée via le canal de la Marne à la Saône ; le canal de la Marne à la Saône qui relie le canal latéral à la Marne depuis Vitry-le-François à la Saône à Pontailler-sur-Saône ; le canal latéral à la Marne de Vitry-le-François à Hautvillers et la Marne canalisée jusqu'à Alfortville ; le canal de la Marne au Rhin qui relie la Marne de Vitry-le-François au Rhin jusqu'à Strasbourg ; le canal de l'Aisne à la Marne qui dessert Reims, de Berry-au-Bac (Aisne) à Condé-sur-Marne, où il rejoint le canal latéral à la Marne. Ferroviaire Le réseau ferroviaire s'articule principalement autour des quatre lignes : Paris-Strasbourg, de la gare de l'Est, qui suit la vallée de la Marne, via Épernay, Châlons-en-Champagne et Vitry-le-François. Depuis le , cet axe est doublé par la LGV Est, ligne à grande vitesse dont le tracé s'infléchit vers le nord pour desservir Reims, qui dispose d'une gare nouvelle appelée « Champagne-Ardenne » et située sur la commune de Bezannes ; Paris - Charleville-Mézières-Sedan, qui dessert Épernay, Reims et Rethel, également desservie par le TGV ; Paris-Bâle qui suit la vallée de la Seine, via Romilly-sur-Seine, Troyes, Chaumont et Langres. Cet axe non électrifié est compromis par la politique de rentabilité de la SNCF et pourrait disparaître au profit d'une future ligne TGV Paris-Dijon-Bâle ou en tout cas être électrifiée ; Lille-Strasbourg qui dessert Charleville-Mézières et Sedan. Aérien La deuxième moitié du voit apparaître à Bétheny, près de Reims, l'aérogare de Reims Champagne, le premier aéroport civil régional. À la suite d'une histoire qualifiée par certains de « chaotique » et à de nombreuses tentatives de sauvetage ayant échoué, l'aérogare ferme finalement le 30 juin 2006. Dès lors, Paris - Vatry devient l'unique aéroport de transport de passagers en Champagne-Ardenne. En effet, l'aéroport qui est à l'origine spécialisé dans le fret doit, depuis le déclin de cette activité qui est passée de en 2008 à en 2009, s'ouvrir au low-cost pour subsister. Ainsi en 2010, deux lignes ont été créées par la compagnie Ryanair, l'une vers Oslo et l'autre à destination de Stockholm. Malgré le faible nombre d'installations aéroportuaires d'envergure nationale ou internationale, la région dénombre 21 aéroclubs pour 16 aérodromes. Culture, tourisme de tourisme homologués () offrant des chambres d'hôtes , , , de voies navigables et d'eau (dont le lac du Der-Chantecoq, le plus grand plan d'eau artificiel d'Europe réservé au tourisme). Les visiteurs s'orientent pour la plupart vers la Champagne pour son histoire, ses vignobles et ses caves (dont le vin de Champagne). Les sites et itinéraires se diversifient avec la découverte du patrimoine et de la gastronomie et le développement des tourismes de mémoire et industriel : Troyes sa cathédrale, son musée d'Art moderne, sa Maison de l'outil et de la pensée ouvrière et ses maisons anciennes, Châlons-en-Champagne son cloître-musée , sa cathédrale, sa collégiale, son musée des Beaux-Arts et d'Archéologie et ses cours d'eau, les champs de bataille de Champagne, les ruines de l'abbaye de Trois-Fontaines, le moulin de la Bataille de Valmy, Langres avec ses remparts, Épernay son avenue de Champagne et ses caves, les vallées de la Marne et de la Meuse, Charleville-Mézières sa place Ducale, sa rue de la République, son musée Rimbaud, son musée de l'Ardenne et sa basilique , Bogny-sur-Meuse son musée de la Métallurgie ardennaise, le village d'Elan, Sedan et son château fort-historium, le domaine de Vendresse, Monthermé, petite capitale des boucles de la Meuse, Mouzon son abbatiale et son musée du Feutre, Juniville son musée Verlaine, Reims son palais du Tau, son ancienne abbaye-musée, sa cathédrale et ses caves , la basilique Notre-Dame-de-l'Epine, l'abbaye d'Auberive, ou encore Colombey-les-Deux-Églises et le mémorial Charles-de-Gaulle. Six villes sont labelisées Villes et Pays d'art et d'histoire : Châlons-en-Champagne, Charleville-Mézières, Langres, Reims, Sedan et Troyes. Une curiosité naturelle à voir dans le parc naturel régional de la Montagne de Reims : les faux de Verzy. Capitale Mondiale de la marionnette, Charleville-Mézières accueille un festival biennal. Un parc d'attractions Nigloland, l'un des plus visités de France, se situe à Dolancourt, près de Bar-sur-Aube. Le Pays du Der est une région naturelle relevant de la Champagne humide où se trouvent la route des églises à pans de bois et vitraux et le musée du Pays de Der. Le parc naturel régional des Ardennes possède deux réserves naturelles nationales et sept sites Natura 2000. Le parc naturel national des forêts de Champagne et Bourgogne est un massif forestier partagé entre la Haute-Marne et la Côte d'Or. Le parc naturel régional de la Forêt d'Orient avec ses grands lacs attire les amateurs de nature, de pêche, de randonnée, de baignade et d'activités sportives nautiques. Gastronomie Littérature Auteurs : Denis Diderot, Gaston Bachelard, Roger Caillois, Paul Fort, Roger Vaillant, Patrick Poivre d'Arvor, Charles de Gaulle, Marcel Arland, Xavier Aubryet , André Dhôtel, Yves Gibeau, Rémi Hess, Maurice Renard, Jean Rogissart, Frédérick Tristan, Nadine Najman, Arthur Rimbaud. Sites et sociétés : Académie nationale de Reims ; Site Écritdire. Musique Compositeurs, organiste : Olivier Messiaen, (Fuligny, Aube, 1928-1931), Guillaume de Machaut, Etienne Nicolas Mehul. Médias Écrit : de 1883 à 1944 Le Petit Champenois, de 1944 à aujourd'hui, L'Union, Le Journal de la Haute-Marne (JHM), Voix de la Haute-Marne, L'Ardennais, L'Affranchi (hebdomadaire), La Semaine des Ardennes (hebdomadaire), RCA, La Champagne Viticole, Le Vigneron Champenois, L'Hebdo du Vendredi (gratuit), L'Aube Nouvelle, L'Est-Eclair Troyes, Libération Champagne Troyes , Press'Troyes , Le Troisième Œil, La Vie en Champagne . Radios : Champagne FM, France Bleu Champagne-Ardenne, Active Radio (107.2), Radio Star (99.3), Radio Latitude (95.8), Happy FM , Chérie FM Troyes (99.7), NRJ Troyes (100.2), Radio Zénith (106.8), Radio Campus Troyes (88.7), RCF Aube-Haute-Marne (88.2), Thème Radio (90.3) . Télés : France 3 Champagne-Ardenne, Canal 32. Internet : Le Petit Aubois, champagne.fr, escapades-en-champagne.com Liste des personnalités de Champagne-Ardenne Notes et références Notes Références Voir aussi Articles connexes Champagne (province) Région française Commune suisse du canton de Vaud: Champagne (VD) Région suisse du canton de Genève: Champagne (GE) Liens externes
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Corse
Corse
La Corse (en corse et ; en ligure : ) est une île située en mer Méditerranée et une collectivité territoriale unique française. Quatrième île de la mer Méditerranée par sa superficie, la Corse a été rattachée durant près de quatre siècles à la république de Gênes avant une brève indépendance comme royaume de Corse du au mois de . En 1755, elle adopte la première constitution démocratique de l'histoire moderne et donne pour la première fois en partie le droit de vote aux femmes. Le , elle est cédée par la République de Gênes à la France, bien que Gênes n'ait qu'une emprise limitée sur l'île depuis la déclaration d'indépendance de la République corse en 1755. Elle est conquise militairement par le Royaume de France lors de la bataille de Ponte-Novo, le . Département unique à la création des départements en 1790, la Corse est divisée en deux en 1793 avec la création des départements du Golo et du Liamone. Elle redevient partiellement indépendante sous protectorat britannique de 1794 à 1796 avec la création du Royaume anglo-corse. En 1796 la Corse est définitivement française puis réunifiée en 1811 en un unique département, puis de nouveau divisée en 1975 avec la création des départements de Haute-Corse et de Corse-du-Sud. La région Corse est créée en 1982 (en tant que collectivité) et acquiert en 1991, à la suite des revendications locales, un statut de collectivité à statut particulier dénommée « collectivité territoriale de Corse ». Enfin, depuis le , en application de la loi portant sur la nouvelle organisation territoriale de la République du , la Corse est une collectivité à statut particulier au sens de l’article 72 de la Constitution, de type collectivité territoriale unique, dénommée « collectivité de Corse » et instituée en lieu et place de la collectivité territoriale de Corse et des départements de Corse-du-Sud et de Haute-Corse (en tant que collectivités). Les circonscriptions administratives départementales de Corse-du-Sud et de Haute-Corse, territoires d'exercice des compétences de l'État, restent inchangées, avec les préfectures respectivement à Ajaccio et Bastia. La Corse compte en 2021 d'après les estimations de l'Insee bien que le dernier nombre officiel soit de en date du . Cette faible démographie fait de l'île le territoire le moins peuplé de la France métropolitaine. Toponymie : « Corsica » et « Cyrnos » Bien des légendes existent sur l'origine du nom donné à l'île de Corse. Parmi les plus tenaces, celle qui veut que les Grecs l'aient appelée Kallistê (en grec ancien Καλλίστη : « la plus belle ») et dont on sait maintenant qu'elle est fausse. Des historiens ont écrit : . . Plus loin, dans son étude sur l'occupation de l'île, Xavier Poli écrit : . Une partie non minime de la population, écrasée dans une sédition, passa de cette île dans celle de Sardaigne et se tailla dans la montagne un territoire où elle s'établit. Les Sardes nomment ces émigrés du nom qu'ils ont apporté de leur pays, Corses ». . Selon Ptolémée . Et Xavier Poli de conclure : . Pour sa part, dans son ouvrage Histoire de la Corse depuis les temps les plus anciens jusqu'à nos jours édité en 1839, Camille De Friess-Colonna exprime ainsi : . Du géographe grec Strabon : Géographie Elle mesure 180 km de long du nord au sud et 82 km dans sa plus grande largeur. Sa superficie est de . Site et situation La Corse est située dans le bassin occidental de la mer Méditerranée, entre à au nord de la Sardaigne, à à l'ouest de la Toscane et à au sud-est de Menton, sur la Côte d'Azur. Île plutôt boisée et montagneuse, sa côte méridionale est formée de hautes falaises (Bonifacio). La distance la plus courte entre la France continentale et l'île, du cap Martin (Alpes-Maritimes) à la pointe de la Revellata (près de Calvi), est de . L'île est située à de l'Italie continentale et à des îles de l'archipel toscan (Capraia). Faisant partie de la région géographique italienne, la Corse se situe avec la Sardaigne sur une microplaque continentale. C'est au cours de l'Oligo-Miocène (au milieu du Cénozoïque entre environ 22 à 25 millions d'années) que le bloc corso-sarde et la lanière continentale s'écartent progressivement du bloc ibérique, ouvrant derrière eux le bassin provençal, la mer d'Alboran, le bassin algérien et la mer Tyrrhénienne. La dynamique cesse avec le blocage de l'arc contre les domaines externes, apulien et africain. La distance entre le point nord (île de la Giraglia) et le point sud (îles Lavezzi) de la Corse est de . Elle est de entre les extrémités est (Alistro) et ouest (île de Gargalo). Ci-après les principales villes et bourgs de l'île : Climat Le climat de la corse littorale est dit méditerranéen d'après la classification de Köppen. Dans l'intérieur des terres et dans les principaux massifs montagneux le climat va de montagnard à alpin du fait de la topographie insulaire accidentée. Environnement Bien que de nombreuses espèces endémiques aient disparu lors de la Préhistoire ou peu après, comparativement au continent et aux îles bretonnes, la Corse bénéficie d'un environnement relativement préservé, tant sur terre que sur la côte et en mer. L'île abrite un parc marin international, des réserves naturelles (de Scandola, Finocchiarola, Biguglia, Cerbicale, Bouches de Bonifacio et Tre Padule de Suartone) et le parc naturel régional de Corse, et des zones communautaires pour les oiseaux. Un observatoire conservatoire des insectes de Corse vise à conserver les espèces patrimoniales et de la biodiversité ordinaire. Le risque d'incendie constitue une menace pour la biodiversité, alors que (en 2006) plus de 50 % des dégâts découleraient de 12 % des mises à feu liées aux pratiques d'entretien de pâturages ou chemins et zones de chasse. 15 % des incendies seraient dus à la foudre, mais n'étant responsables que de 1 % des destructions (en surface). Durant la canicule de 2003, près de ont brûlé avec environ 500 mises à feu, le problème des incendies pourrait croître avec le réchauffement climatique. La forêt couvre en Corse. En 1972, s'est déroulé l'affaire des boues rouges, impliquant la société italienne Montedison qui déversa du dioxyde de titane au large du Cap Corse et qui provoqua des boues rouges. L'Assemblée de Corse (loi du ) bénéficie d'une compétence particulière en environnement, avec un Office de l'environnement de la Corse et un observatoire de l'environnement. À la suite de l'adoption du SDAGE le par l'Assemblée de Corse pour la période 2016-2021, le comité de bassin et la collectivité territoriale de Corse indiquent dans un communiqué commun que mais que . Régulièrement, d'importantes concentrations de déchets plastiques flottant en mer parfois estimées à plusieurs milliers de tonnes se forment dans le canal de Corse avant d'être dispersées par les courants. Pollutions En 2021, alors que une enquête déterminant les causes de la pollution, vraisemblablement liée au dégazage illégal d'un navire, les plages du Sud ont été touchées par cette pollution. Des navires spécialisés de la marine nationale ont effectué le repêchage de plus de 3 tonnes d'hydrocarbures en mer. Histoire Préhistoire Dans son étude sur la Corse, de ses origines à l'expulsion des Sarrasins, Xavier Poli se propose de remonter aux sources, de réunir tous les textes des écrivains grecs et romains, et toutes les inscriptions intéressant la Sardinia en général, et la Corsica en particulier. Il commence son ouvrage avec ces propos : Et de poursuivre : La fréquentation de l'île par des hommes est estimée à -10 000. Vers -6500 la présence humaine sur l'ensemble de l'île laisse des traces a avec la Dame de Bonifacio, et au Cap Corse à Pietracorbara. La civillisation proto-corse débute en -5000, elle est issue de peuplements dont l'origine reste encore incertaine. La Corse aurait à cette époque connu l'influence et le peuplement de Ligures et d'Ibères. Certains évoquent également la présence possible de populations venues d'Afrique du Nord (Libyques) durant cette période. En -1500/-1300 la civilisation torréenne débute et les Korsi développent la construction de statues-menhirs (Filitosa) et de tours. Antiquité Au VIIe siècle av. J.-C., les Étrusques s'installent en Corse En , les Étrusques, installés en Toscane en -780, commercent avec les Vanacini, peuplade du Cap Corse qui travaillaient le fer et cultivaient la vigne et le blé. Près de cinquante ans plus tard, en , les Carthaginois installent des comptoirs en Corse, commerçant avec Cagnano. En , C'est au tour des Phocéens de s'établir en fondant Alalia, la cité du sel (actuelle Aléria). Trente ans plus tard, en , les Étrusques de Toscane alliés aux Carthaginois chassent les Phocéens de la Corse après une longue bataille navale où les Phocéens perdent environ soixante de leurs navires. Cette bataille marque l'effondrement de la thalassocratie phocéenne. Les Corses utilisent l'alphabet qu'ils apportent. Au Ve siècle av. J.-C., les Grecs s'installent en Corse En , les Syracusains de Sicile menés par Gélon chassent les Étrusques. Apelles, amiral de Syracuse, fonde Syracusenus Portus (actuel Porto-Vecchio). En , Denys (Dionysos) , tyran de Syracuse et successeur de Gélon, décide d'anéantir les prétentions puniques sur toute la mer Tyrrhénienne. Pour cela il occupe les petites îles, les points forts de la côte orientale et fait de Syracusenus Portus une base avancée dont il se sert pour surveiller les régions alentour. Un siècle après (), les Carthaginois, appuyés par des mercenaires torréens servant déjà dans les rangs de l'armée depuis le , chassent les Syracusains. Au IIIe siècle av. J.-C., les Romains conquièrent la Corse En , à la suite d'une décision prise cinq ans plus tôt au début de la Première guerre punique, les Romains entreprennent la conquête de la Corse. À la tête d'une importante flotte, Lucius Cornelius Scipio, surprend Alalia de nuit. À l'époque, il semblerait que la cité était libre, peuplée à la fois d'Étrusques et de Carthaginois. Scipion la brûle et la rebaptise Aleria. En , lors d'une seconde expédition romaine menée par Tiberius Gracchus, la Corse est réunie à la Sardaigne et devient la province romaine de Corse-Sardaigne. Les Corses traités en vaincus et non en « libérés » s'insurgent. Trois ans après, une cinquième expédition romaine en Corse est dirigée par Spurius Carvilius Maximus Ruga. D'après les Annales romaines, un jeune Romain nommé Cristinus aurait donné la victoire à Carvilius en . En , nouvelle révolte. Cette période de guerre se termine en avec la « paix romaine ». La cité de Mariana (au sud de l'actuelle Bastia) est fondée en 105 avant J.C. Sources Lorsqu'ils évoquent la Corse, les écrivains antiques sont unanimes à y représenter l'homme comme hostile : Haut Moyen Âge En 455, l'invasion des Vandales, qui ont conquis lAfrique romaine, marque la fin de l'occupation romaine. Apparaissent également les premières épidémies de malaria. Sous la domination vandale (455-534), la Corse sert de lieu de relégation pour les évêques d'Afrique hostiles aux Vandales qui sont exilés dans l'île pour couper du bois destiné aux constructions navales. Pendant l'avril 534, les troupes byzantines du général Bélisaire, conquérant du royaume vandale d'Afrique, chassent les Vandales des îles de la Méditerranée occidentale, dont la Corse. Cette victoire byzantine commence l'occupation byzantine de l'île. En 550, les Ostrogoths du roi Totila, en guerre contre l'Empire byzantin, font plusieurs incursions dans l'île. Durant la période 585-590, l'île est intégrée à l'exarchat de Carthage. Le pape Grégoire le Grand s'oppose à la politique de l'empereur byzantin Maurice en Corse et Italie en 590, l'empereur étant hostile au rapprochement entre la Papauté et les Lombards. Les Lombards envahissent l'île en 725 et la prennent ainsi aux byzantins. Les Lombards auraient introduit dans l'île la faide, un système de vengeance privée d'origine germanique à l'origine de la vendetta. Vers le milieu du les Lombards partent, l'Empire byzantin, qui ne contrôle que la côte de l'île, en récupère le nord; dans le même temps les Sarrasins s'emparent du sud. La légende du prince romain Ugo Colonna se situe en 771, il aurait été envoyé sur l'île par le pape Étienne III avec et 200 cavaliers, et aurait expulsé les Sarrasins du « roi Negolone » après trente ans de lutte. Dans la même année, les garnisons de l'empereur romain d'Orient « Caballino » perdent définitivement la Corse du Nord au profit des Francs soutenus par les papes. En 774, le roi des Francs Charlemagne, devenu roi des Lombards, cède la Corse à la papauté. Si la papauté a théoriquement la suzeraineté de l'île, elle n'a pas les moyens d'en assurer la défense. L'année 806 marque une nouvelle incursion sarrasine : une flotte commandée par le comte franc de Gênes, Adhémar est envoyée par Pépin d'Italie pour défendre l'île. C'est de cette expédition victorieuse contre les Sarrasins que les Génois faisaient remonter leurs droits à la souveraineté sur la Corse. En 807 a lieu une incursion de musulmans venus d'Espagne ; ils sont délogés par un certain Burchard, un connétable envoyé par Charlemagne. Une bataille navale a lieu aux alentours de Porto-Vecchio coûtant treize navires et des milliers de morts aux envahisseurs. L'Annaliste de Saint Bertin de Sithiu écrit que, en 809, les « Maures, partis d'Espagne, envahissent la Corse, et le samedi de Pâques détruisent une cité où ils ne laissent survivre que son évêque et quelques vieillards et infirmes ». Cette cité pourrait être Aléria. L'empereur d'Occident Louis le Pieux, l'un des fils de Charlemagne, envoie en Corse son fils Lothaire en 825, puis en 828, le comte Boniface II de Toscane, pour en chasser les Maures. Ce dernier, après avoir reconquis la quasi-totalité de l'île, pourchasse les Maures jusqu'en Afrique. C'est lui qui a fondé Bonifacio en 830. À cette époque, les moustiques anophèles ayant été introduits dans les lagunes de l'île et véhiculant la malaria, les Corses fuient les côtes et rejoignent la montagne, d'autres s'embarquent pour l'Italie. Une bonne partie d'entre eux sont accueillis à la fin du par le pape Léon IV (845-857), qui les installe dans la ville fortifiée de Porto, à quelques centaines de mètres du port ensablé d'Ostie, à l'embouchure du Tibre. En 846 : Abu Abbas Muhammad I, émir aghlabide d'Afrique, envahit le sud de l'Italie et pille Rome. Le sud de l'Italie, la Sicile, la Sardaigne et la Corse passent sous contrôle des Aghlabides. Avec l'appui des Fatimides, les Siciliens se révoltent et renversent l'État des Aghlabides en 909. Ils déclarent leur obéissance aux Fatimides. L'état des Aghlabides subsistera seulement sur l’île de Malte. L'année 1014 marque la dernière incursion sarrasine de l'émir Abu Hosein Mogehid, battu par une flotte pisano-génoise. Période de Pise, d'Aragon et de Gênes Depuis le les marquis Obertenghi détiennent probablement des droits sur la Corse en raison de leur titre de comte de la cité de Luni à laquelle l'île est rattachée. Le pape cède la Corse, moyennant une redevance annuelle de cinquante livres, monnaie de Lucques, à la république de Pise.En 1018, les marquis de Massa arrivent en Corse. En 1077, Grégoire VII tente de reconquérir la Corse par son vicaire Landolfo, évêque de Pise. Il le charge de réorganiser les diocèses de l'île. De 1077 à 1092, dans le cadre de la réforme ecclésiastique, un maillage religieux du territoire par un réseau de pièves est mis en place. Puis, en 1091, le pape Urbain II inféode la Corse à l'un des successeurs de ce dernier, Daiberto. Urbain II nomme alors archevêque Daibertus évêque de Pise, en 1092, il devient métropolitain-suzerain des six diocèses corses : Nebbio, Mariana, Accia, Sagone, Ajaccio et Aléria. En 1095, le marquis Ugo apparaît avec le titre de marquis de Corse et exerce une autorité sur toute l'île, il meurt sans doute peu après 1124, sans descendance directe. Le catholicisme influe sur la Corse: la cathédrale de Mariana est en consacrée en 1119. Sous l'influence de l'Église, les morts jusque-là enterrés aux bords des routes, sont inhumés autour et dans les églises à partir de 1130. Puis, en 1133, les évêchés sont séparés en deux groupes (un pour Gênes et un pour Pise), Gênes obtient à cette occasion du pape Innocent II les diocèses de Nebbio, Mariana, Accia, Pise conservant Sagone, Ajaccio et Aléria. La période entre 1150 et 1250 environ, marque la naissance des seigneuries : profitant du déclin de l'autorité du marquis de Massa, l'aristocratie locale s'approprie leurs droits. Les premières fortifications privées sont construites durant cette même période où les Génois s'installent à Bonifacio, en 1195 plus précisément. En 1268, Sinucello Della Rocca, dit « Giudice della Rocca » ou de Cinarca, est maître de toute la Corse sauf le Cap Corse et Bonifacio, avec l'aide de Pise, Gênes porte alors la guerre en Balagne et s'installe à Calvi, édifiant une citadelle. Cette guerre conduira à la bataille navale de la Meloria où Enrico Da Mare (fils d'Ansaldo, cosseigneur de Rogliano, amiral de Gênes) défait la marine pisane en 1284. Cette même année la Corse et toute la Ligurie deviennent la propriété de Gênes qui devient dominante en Méditerranée : Pise est évincée. Le pape Boniface VIII crée le royaume de Sardaigne et de Corse, concédé en zone inféodée à la couronne d'Aragon, ceci en 1297. L'année 1336 marque la mort de Jean Avogari (fils d'Oberto) ; son fief est donc partagé entre ses fils : Brando à Piero, Nonza à Lucchino et Canari à André. De 1347 à 1348, la peste noire qui touche toute l'Europe ne laisse en Corse que le tiers des habitants, aux dires du chroniqueur florentin Giovanni Villani. En 1348, survient la mort de Galeotto Da Mare (dit Giachetto, arrière-petit-fils d'Ansaldo) ; son fief est partagé entre ses enfants : Babiano a tout sauf Centuri pour Crescione ; Morsiglia va à Nicolas (fils de Crescione) mais il est peu après aussi seigneur de Centuri ; Pino va à Bartolomeo (frère de Crescione). Sambucucciu d'Alandu dirige une révolte populaire en 1358, il chasse de leurs fiefs les seigneurs, qui sont remplacés par des Caporali. Tous les châteaux sont démolis, à part 6 dont ceux de Nonza et San Colombano. Le peuple s'administre et les communes émancipées s'unissent en une confédération de la , opposée au Cap Corse et à la . Le territoire compris entre Brando et Aléria, Corte et la mer, libéré, s'allie à la république de Gênes en 1359. L'année 1363 a été marquée par la persécution des Ghjuvannali. personnes sont excommuniées. 1372 : l'Aragon réalise ses droits sur la Corse. Il aide Arrigo Della Rocca, descendant de Giudice, comte de Corse. Gênes inféode l'île à des gentilshommes génois. Arrigo s'entend avec eux pour fonder la société de la Maona et être gouverneur de la Rocca. 1378 : 27 août, Gênes afferma l'île à une société industrielle et financière, composée de six membres et désignée sous le nom de « Maona ». 1383 : fondation de Bastia par Gênes. 1394 : Arrigo Della Rocca chasse tous les seigneurs de leurs châteaux et se déclara seigneur de l'île tout entière pour former la principauté italienne de Corse, au même titre que les autres régions-états d'Italie. 1397 : Arrigo, maître de presque toute la Corse durant douze ans, est vaincu par Gênes et les Corses qui se soulèvent contre lui. 1401 : mort du comte de Corse Arrigo Della Rocca. Son fils passe dans le camp de Gênes car il s'aperçoit des intentions d'invasion étrangère, sur la Corse en particulier, de la France et du royaume d'Aragon. 1420 : intervention, avec sa flotte, du roi Alphonse V d'Aragon. Vincentello d'Istria prend Bastia, échoue après son siège à Bonifacio dont la population subira la famine, et ne peut conserver longtemps Calvi. Le roi d'Aragon veut conquérir les îles italiennes de Corse, de Sardaigne et de Sicile. 1430 : rejetant la tutelle de Vincentello, les proclament Simon da Mare, frère d'Urbain, gouverneur général de la Corse. Ce dernier d'abord battu à Biguglia, bloque Vincentello dans Bastia en 1433. 1434 : le comte et vice-roi de Corse Vincentello d'Istria est décapité à Gênes sur demande du peuple corse qu'il aura affamé dans sa tyrannie et ses guerres. 1434 : Simon Da Mare se retrouve comte de Corse, mais ne règne durant quelques années que sur les deux tiers de l'île, malgré l'appui de Gênes, des Caporali et de son fils Carlo. 1439 : mort de Simon da Mare. 1453 : à la demande des Corses, l'île est gérée par l'Office de Saint Georges avec l'assentiment du pape. La domination génoise devient fondée en droit. 1454 : le château de Petralerata est cédé à l'Office de Saint Georges par son occupant, Carlo di Luciano, suivant une convention ratifiée par l'Office le 13 février. 1455 : après la prise de Constantinople par les Turcs en 1453, les Barbaresques commencent à razzier les côtes (ils le feront durant environ trois siècles). Les villages côtiers commencent à être abandonnés. Pour rassurer les populations, Gênes impose la construction de tours littorales aux frais des pievi et communautés pour protéger la population de l'île qui subit des razzias des maures. 1457 : Gênes conçoit le projet de construire une forteresse à Ajaccio. 1460 : devant la Cortès catalane, Jean d'Aragon jure l'union perpétuelle de la Sicile et de la Sardaigne à la couronne. Il n'est plus question de la Corse. C'est la reconnaissance tacite de la souveraineté génoise. 1464 : Francesco Maletta vient prendre possession de la Corse au nom du duc de Milan ; Polo della Rocca et les seigneurs du Cap Corse lui font leur soumission. 1481 : Rinuccio di Leca soulève le peuple et offre la Corse à Appiano IV, seigneur de Piombino, qui envoie immédiatement son frère Gherardo, comte de Montegna, sur l'île où on l'acclame comte de Corse. 1483 : De nombreux personnages corses prêtent serment de fidélité devant Matteo de Flisco, capitaine général de l'île de Corse, représentant de l'Office de Saint Georges. 1492 : la citadelle d'Ajaccio est en construction. Le 2 mai 1492, Alfonso d'Ornano à qui ont été confiés les travaux, écrit aux Protecteurs de San-Giorgio que les murailles de la ville étaient assez avancées pour « couper les jambes à toute espèce d'ennemis ». 1511 : toute l'île passe sous le contrôle direct de Gênes 1515 : mort en exil à Rome du dernier comte de Corse, Giovan Paolo di Leca 1525 : début d'une période d'épidémie de peste qui dure quatre ans. 1540 : les capucins vinrent pour la première fois dans l'île ; ils y bâtirent six monastères, à Bastia, à Brando, à Luri, en Balagne, dans le Nebbio et en Casinca. Les Génois conduits par Giovanni d'Oria et la flotte du prince Andrea Doria son oncle, capturent à Girolata Dragut, amiral turc et l'un des corsaires les plus célèbres de l'Empire ottoman, avec neuf galères ou galiotes. L'Office de Saint Georges permet aux Niolins de rentrer dans leur pays, à condition qu'ils n'y bâtiraient que des maisons très basses. 1541 : Dragut racheta sa liberté, puis, avec une flotte plus considérable que la première fois, il pilla et brûla Castellare, en Casinca, Monticello, en Balagne, Sarla, (dans le Delà des Monts), ainsi que beaucoup d'autres villages qu'il rencontra sur son passage. 1544 : l'Office de Saint Georges fait fortifier en toute hâte Calvi où il transporte la résidence du gouverneur Niccolò Imperiale. 1545 : un certain nombre de familles prises dans toutes les localités de l'île, vont établir à Portovecchio et au Niolo. 1547 : 3 septembre, Jacopo da Mare renouvelle tous les engagements pris par son aïeul envers l'Office de Saint Georges. 1551 : Sampiero Corso occupe la Corse avec les Turcs pour le compte de la France 1553 : Paul de La Barthe de Thermes commande les troupes envoyées par le roi Henri II pour conquérir la Corse avec l'aide de Sampiero Corso et les condottiere italiens Pierre Strozzi et Giordano Orsini. Ils se sont alliés aux Turcs commandés par Dragut qui ravagent Bonifacio, et le Cap Corse. Le corsaire turc Acarèse base ses galiotes dans l'anse d'Agnellu et occupe durant plusieurs années le pays d'Ersa. Les Génois interviendront et les chasseront. 1559 : traité du Cateau-Cambrésis. La Corse est rendue à Gênes 1563 : le pape Pie IV réunit le diocèse d'Accia à celui de Mariana. Il supprime Accia. 1569 : Gênes dote l'île de « Statuts civils et criminels » (en vigueur presque jusqu'en 1789). 1571 : octobre - Ambroise de Negroni et quatre felouques cap-corsines construites à Santa Severa participent à la victoire de Lépante (les Ottomans perdent leur légendaire invincibilité et 117 navires). 1573 : le drapeau de la Corse apparaît pour la première fois. Dans un atlas des possessions de Philippe II roi d'Espagne avec des armoiries pour chaque province qu'il établit en 1573, le géographe italien Mainaldi Galerati décide d'y faire figurer la Corse. Comme il n'en connaît pas les armes, il décide d'y mettre une tête de maure. 1579 : épidémie de peste à Gênes et en Corse. 1583 à 1590 : famine et misère en Corse. Les Barbaresques razzient toutes les côtes de l'île. Des personnes sont enlevées, 76 villages sont ruinés ou abandonnés dans le sud, 21 dans le nord. Gènes ne parvient pas à cette période à protéger entièrement l'île car affaiblie par les guerres européennes. 1590 : Orazio Lanfranchi en appelle au Sénat de Gênes contre le tarif des remboursements des dettes contractées par les agriculteurs fixé par le commissaire d'Ajaccio. 1594 : parution de la première histoire de la Corse 1633 : Gênes refuse à Simon Francesco Lanfranchi la concession pour repeupler et exploiter la région de Valle di Prunu. 1676 : 14 mars, arrivent des exilés Grecs à qui les Génois accordent le territoire de Paomia pour protéger les Chrétiens d'Orient. 1715 : les Corses obtiennent l'interdiction des armes moyennant une imposition supplémentaire de deux seini par feu 1725 : naissance de Pascal Paoli. 1726 : Alessandro Saluzzo est élu gouverneur. 1728 : Felice Pinelli qui lui succède, surexcite les Corses par sa maladresse et sa rigueur. La grande révolte des Corses et l’avènement de la république Corse (1729-1796) 1729 : premier soulèvement des Corses contre Gênes à la suite de mauvaises récoltes et de nouvelles taxes dont l'élément déclencheur est attribué à Anton Francescu Lanfranchi 1730 : juin, arrivées du nouveau gouverneur Giovanni Francesco Gropallo, et du commissaire Camillo Doria chargé des pleins pouvoirs militaires. 1730 : en décembre, consulte de Saint-Pancrace et rébellion des Corses contre Gênes ; la Corse déclare son indépendance 1731 : à la demande de Gênes, des troupes impériales commandées par le baron de Wachtendonck arrivent en Corse. 1732 : 14 janvier, le colonel de Vins avec six cents soldats allemands tente d'occuper Calenzana et subit une lourde défaite 1732 : 26 mars, Paolo Battista Rivarola est nommé commissaire général 1732 : 7 avril, Le prince de Wurtemberg arrive à Calvi avec de nouvelles troupes allemandes. 1732 : paix de Corte qui ne sera pas respectée. 1733 : Wachtendonck et les dernières troupes allemandes quittent la Corse 1733 : juillet, Paolo Geronimo Pallavicini commissaire général en remplacement de Rivarola 1733 : deuxième soulèvement des Corses contre Gênes. 1734 : début septembre, Ugo Fieschi et Pier Maria Giustiniani, sénateurs, sont nommés commissaires généraux, en remplacement de Pallavicini. Ils s'annoncent comme messagers de paix 1735 : 30 janvier, adoption d'un règlement qui entérine la première déclaration d'indépendance de la Corse par la consulta d'Orezza (la "consulte" de Sébastien Costa) 1735 : 2 mai, Gênes envoie un commissaire général pour l'Au-delà des monts, Ottavio Grimaldi. Felice Pinelli revient en Corse comme commissaire général de l'En-deçà des monts. 1736 : fin janvier, arrive le commissaire général Rivarola. 1736 : un aventurier, Théodore de Neuhoff, ex-espion en Écosse pour étudier le rétablissement des Stuart, devient roi des Corses. 1737 : 10 novembre à Fontainebleau, convention entre la France et Gênes pour l'envoi de troupes en Corse. 1737 : décembre, le marquis Giovan Battista de Mari est nommé commissaire général en remplacement de Rivarola. 1738 : février, Louis de Frétat, comte de Boissieux, maréchal de camp, chef du corps expéditionnaire français arrive en Corse. Il vient négocier, suivant les ordres reçus, et refuse d'ouvrir les hostilités comme le lui demandent les Génois. 1738 : 24 septembre, Frédéric de Neuhoff, neveu du roi Théodore, débarque à Ajaccio et Sagone pour tenter de soulever la Corse occidentale. 1738 : 18 octobre, ratification à Fontainebleau, entre la France et Gênes, d'un Règlement de gouvernement de la Corse. 1738 : 14 décembre, les Français qui se dirigent vers le Borgu, sont attaqués. Le détachement installé dans le village réussit à se dégager. Ils battent en retraite avec des pertes. 1739 : 13 janvier, le lieutenant-général Jean-Baptiste-François des Marets, marquis de Maillebois, reçoit les instructions pour aller commander l'armée du Roi en Corse, en remplacement de Boissieux malade (il meurt dans la nuit du au 2 février). 1739 : avril, Maillebois organise en Balagne, des compagnies de volontaires corses au service de la France. Ces compagnies constituent les premiers noyaux du futur régiment Royal-Corse. 1739 : mai, les pieve de Casinca, Ampugnani, Campulori, ainsi que Corte et le Nebbiu, fournissent des compagnies de volontaires corses à Maillebois, qui disposera avec les six bataillons d'infanterie, des hussards et de l'artillerie débarqués à Bastia, d'une armée de bataillons à hommes chacun, deux escadrons de hussards à hommes et miquelets. Avec les troupes génoises, les effectifs s'élèvent à dix ou onze mille soldats. 1739 : décembre, l'île est en grande partie soumise. Les troupes françaises commencent à réembarquer. 1740 : juin, le marquis Domenico Maria Spinola, ancien doge, est nommé commissaire général en remplacement de Giovan Battista de'Mari. 1740 : 3 octobre, Frédéric de Neuhoff qui s'est soumis, et sa suite quittent la Corse. 1741 : fin juin, publication du dénombrement de la population commandé par Maillebois (promu maréchal le 11 février) : la Corse compte paroisses, villages, feux, habitants 1741 : 6 septembre, les dernières troupes françaises quittent Calvi pour Antibes. 1742 : pour faire face à une agitation naissante, les Génois envoient de nouvelles troupes sur l'île. 1743 : , Théodore réapparaît à bord d'un vaisseau anglais devant L'Île-Rousse. 1743 : 22 février, mort à Bastia du commissaire Spinola. Gian Benedetto Speroni prend la suppléance. 1743 : 28 février, Théodore est dans le golfe d'Ajaccio avec cinq navires anglais. L'escadre attaque un navire espagnol placé sous la protection des canons génois. Il compte s'emparer d'Ajaccio. Ses partisans commencent le blocus de la ville que la population est autorisée à quitter. La flotte anglaise en repartira le 5 mars. 1743 : dans la nuit du 16 au 17 mars, le Folkestone dépose Théodore à l'embouchure de l'Arno en Toscane. Le roi a quitté la Corse pour toujours. 1747 : seconde intervention française : le commandement supérieur est exercé par le colonel Choiseul-Beaupré ; il est renforcé en 1748 par le marquis de Cursay, colonel du régiment de Tournaisis. Le Gouvernement de Pascal Paoli (1755-1769) | République Corse 1755 : avril, au couvent San Francescu de Caccia, la Cunsulta de Caccia, assemblée de députés convoqués par Pascal Paoli, jette les bases de la Constitution de la future Corse indépendante. 1755 : 14 juillet, Pascal Paoli est proclamé général de la Nation par la consulte de Casabianca. 1755 : Constitution corse, initiée par Pascal Paoli, elle est souvent considérée comme la première constitution démocratique de l'histoire moderne. 1756 : novembre, troisième intervention française. Six bataillons français débarquent en Corse, commandés par le marquis de Castries qui installe son QG à Calvi. Il sera remplacé par le comte de Vaux (1757-59). 1764 : quatrième intervention française sous le commandement supérieur de Marbeuf (1764). 1765 : ouverture de l'Université de Corse. 1767 : Choiseul refuse la donation de l'île proposée par la République de Gênes. 1768 : le 15 mai, Choiseul négocie un traité qui comporte un transfert de souveraineté mais aussi un article par lequel le Roi s'engage à conserver sous son autorité et administration toutes les parties de la Corse qui seront occupées par les troupes françaises jusqu'à ce que la République en demande à la France la restitution. 1768 : 15 mai, par le traité de Versailles Gênes cède provisoirement l'administration de la Corse, que dans les faits elle ne contrôle plus, à la France. Louis XV, qui refuse à dessein de reconnaître la République corse comme légitime, envoie son armée dans le but de prendre possession de l'île. 1768 : 18 mai, le marquis de Chauvelin reçoit le commandement des troupes françaises. 1768 : 15 août, Louis XV proclame officiellement la réunion de la Corse à la France. 1768 : 9 octobre, les troupes paolistes mettent en déroute l'armée française à Borgo. 1769 : 20 février, De Vaux est nommé commandant en chef des troupes françaises en Corse. 1769 : 9 mai, les troupes de Pascal Paoli perdent la bataille de Ponte-Novo. La Corse passe sous administration française. Des philosophes des Lumières, tels que Rousseau et Voltaire, s'indignent de l'injustice de cette guerre qui vient détruire une nation démocratique. La Corse française 1769 : 13 juin, Pascal Paoli quitte la Corse pour la Grande-Bretagne. 1769 : 15 août, naissance de Napoléon Bonaparte à Ajaccio. 1769 : Fermeture de l'université de Corte par Louis XV. 1773 : Marbeuf, noble breton, commandant en chef des troupes françaises et gouverneur de l'île, accorde aux Grecs le droit de s'installer à Cargèse 1774 : Niolo, Talcini et Vallerustie se soulèvent. La ferme répression du général Narbonne saccage le Niolo, et six cents Corses sont envoyés au terrible bagne de Toulon. 1786 : Une enfant de Corbara, Marthe Franceschini, enlevée par des pirates en 1778, attire le Sultan alawite du Maroc. Elle deviendra Davia et « impératrice » du Maroc. 1789 : avril, la Corse compte 11 juridictions royales (Aiacciu, Aleria, Bastia, Bonifaziu, Calvi et Balagna, Capicorsu, Corti, A Porta d'Ampugnani, Nebbiu, Sartè, Vicu) et 65 pievi. 1789 : 30 novembre, le décret de réunion de la Corse à la France est adopté par l'Assemblée nationale constituante, sur la proposition de Christophe Saliceti, à la suite de la lecture des lettres de la commune de Bastia et d'habitants d'Ajaccio, réitérant les cahiers de doléances. 1789 : 22 décembre, la Constituante divise la France en 83 départements. 1790 : 21 janvier, dernière réaction des Génois avec une lettre de protestation du doge Pallavicini lue à l'Assemblée nationale. Les anciennes communautés ou paroisses prennent le nom de communes. 1790 : 26 février, par décret la Corse qui était divisée en onze juridictions royales (Aiacciu, Aleria, Bastia, Bonifaziu, Calvi et Balagna, Capicorsu, Corti, A Porta d'Ampugnani, Nebbiu, Sartè et Vicu), est partagée en neuf districts (ex-juridictions) : Bastia, Oletta, A Porta, Cervioni, Corti, l'Isula Rossa, Aiacciu, Tallà et Vicu. Le district est partagé en cantons (ex-pievi), le canton en communes. Le Conseil supérieur, créé en 1768, est supprimé. 1790 : 4 mars, lettres patentes du roi sur le décret du 26 février : « L'île de Corse ne formera provisoirement qu'un seul département. L'assemblée des électeurs se tiendra dans la pieve d'Orezza ». 1790 : 7 juillet, l'Assemblée nationale décide que la Corse n'aura qu'un seul évêque comme les autres départements. Le siège est fixé à Bastia. La Corse comptait auparavant cinq diocèses : Aiacciu, Aleria, Bastia, Mariana et Nebbiu. 1790 : 14 juillet, après avoir été accueilli à Paris, Paoli amnistié rentre en Corse via Macinaggio avec le commandement militaire insulaire. 1790 : 24 septembre, Bastia est choisi provisoirement comme chef-lieu du département, avec possibilité pour le Conseil de se réunir ailleurs suivant les besoins. 1790 : 30 septembre au 14 octobre, à Bastia, première session du premier Conseil général chargé de l'administration du département. Pasquale Paoli est élu président à l'unanimité. 1791 : 27 mai, le département de la Corse obtient six députés pour la prochaine législature. 1791 : 28 juin, l'Assemblée nationale confirme la décision du Directoire du département concernant le transfert du gouvernement de l'île à Corti et fixe le siège provisoire de l'évêché à Aiacciu. 1791 : septembre, les élections envoient à l'Assemblée nationale législative les candidats désignés par Pascal Paoli dont Marius Peraldi et Pozzo di Borgo. 1791 : 29 septembre, en vertu du décret de la Constitution du 18 juin, l'Assemblée fixe le chef-lieu du département à Corti et le siège de l'évêché à Aiacciu. 1791 : , décret de la Convention : « 8° L'île de Corse sera divisée en deux départements, l'un en deçà et l'autre en delà des monts ; le Comité de division fera sans délai son rapport sur l'emplacement des chefs-lieux et sur la division en districts et en cantons ». 1792 : 8-9 avril, pendant les fêtes de Pâques, à Ajaccio, affrontements entre des soldats la garde nationale qui viennent d'élire Napoléon Bonaparte lieutenant-colonel en second, et des habitants d'Ajaccio. 1792 : septembre, Pascal Paoli malade n'ayant pu présider aux opérations électorales, ses candidats à la Convention nationale sont battus par les partisans de la France : Christophe Saliceti, Angelo Chiappe, Luigi Casabianca et le vicaire épiscopal Multedo. 1793 : 11 août, séparation de la Corse en deux départements, le Liamone (chef-lieu : Aiacciu, districts : Aiacciu, Vicu et Sartè), et le Golo (chef-lieu : Bastia, districts : Bastia, Calvi et Corti). 1794 : Horrifié par la Terreur, Pascal Paoli négocie avec les Anglais pour la création d'un Royaume Corse sous la protection de la Grande-Bretagne, après en avoir chassé les Français. Hood aide Paoli à occuper Saint-Florent, Patrimonio, Bastia, Calvi. Mais Hood saccage Centuri et Macinaggio. Les Anglais chassent les Français. Dernier bastion français, Calvi se rendra le 20 août. Mise en place du Royaume de Corse (communément appelé royaume anglo-corse) avec le vice-roi Gilbert Elliot. 1796 : les troupes françaises reprennent l'île qui a été évacuée par les Britanniques. 1796 : la Corse compte habitants. 1797 ; le rétablissement des lois contre le clergé provoque en Castagniccia l'insurrection de « La Crucetta » écrasée par le général Vaubois. Le général Augustin Giafferi, 80 ans, chef des insurgés, est fusillé à Bastia. 1801 : tous les diocèses corses sont incorporés au diocèse d'Ajaccio. Le général Joseph Morand est chargé de pacifier l'île. 1804 : Napoléon Bonaparte devient empereur des Français. 1805 : Décret de sur-séance qui accorde un délai pour l'emploi de la langue française dans les actes publics en Corse, région de langue italienne jusqu'en 1858. 1807 : février, mort de Pascal Paoli à Londres. 1808 : à Isolaccio, dans le Fiumorbo le général Joseph Morand fait arrêter hommes, en fusille 9 et envoie au bagne de Toulon les autres. 1811 : Golo et Liamone sont réunis, le département de Corse est restauré avec Ajaccio pour chef-lieu. 1812 : Chaque paroisse ouvre un cimetière, les morts ne sont plus inhumés dans les églises. 1814 : Napoléon abdique ; il devient souverain de l'île d'Elbe. Les Anglais occupent un mois durant Bastia, Calvi, Ajaccio, Bonifacio. Napoléon de retour au pouvoir à Paris, puis battu à nouveau en juin 1815 à Waterloo par l'Europe coalisée, est déporté, cette fois sur l'île de Sainte-Hélène. 1815 : Le marquis de Rivière fut appelé, en novembre, au commandement de la division militaire (la Corse). dissipèrent les troubles insurrectionnels qui désolaient cette île. 1816 : mille Fium'Orbais s'insurgent contre Louis XVIII anti-bonapartiste ; soldats ne peuvent les soumettre. Le général Amédée Willot réconcilie tout le monde. 1821 : Napoléon Bonaparte meurt à Sainte-Hélène. 1830 : les cantons ne portent plus les noms des anciennes pieves mais ceux des chefs-lieux. 1840 : voyage de Prosper Mérimée dans l'île. 1849 : 10 août, nomination du premier « Monsieur Corse » de l'histoire de l'île. Louis-Napoléon Bonaparte alors président de la République donne mission à Jacques Pierre Abbatucci (futur garde des Sceaux) de faire un rapport sur les besoins de la Corse, et le charge du suivi des dossiers relatifs à l'Île auprès des différents ministères concernés. Le coup d'État du 2 décembre 1851 de Napoléon III est largement soutenu en Corse, département catholique, conservateur et monarchiste ; elle fait même partie des quatre départements où aucun opposant n'est arrêté. 1859 : 4 août, la Cour de cassation réaffirme que la langue française est la seule langue officielle en Corse, . La langue italienne est désormais interdite dans l'administration (la langue corse n'étant pas encore écrite et considérée comme une forme de l'italien.) 1880 : construction du gouvernail de la Corse par le génie militaire à Bonifacio ; il s'agissait d'un site de surveillance du port. 1881 : la Corse compte habitants. 1890 : en l'espace d'un siècle la population de l'île a presque doublé. 1918 : avec 9800 (réf. site Mémoire des hommes regroupant toutes les fiches des "morts pour la France") au terme de quatre ans de guerre, la Corse est l'un des départements qui paye, proportionnellement à sa population, le plus lourd tribut en vies humaines, le département se situe au 31e rang métropolitain (entre la Haute-Saône et la Meuse) avec un taux de mortalité de 3,6 % (décès dûs à la guerre par rapport à la population) 1921 : le 15 mai à 2 heures, le paquebot délabré Rion venant de Constantinople, arrive dans la baie d'Ajaccio avec à son bord réfugiés Russes. Après une mise en quarantaine sanitaire, les passagers débarquent. Certains restent définitivement, faisant souche sur l'île. 1939 : interdiction du journal A Muvra, considéré comme pro-italien. La Première Guerre mondiale sont mobilisés en Corse, outre les déjà sous les drapeaux au moment où le conflit éclate. Ce chiffre relativement élevé s'explique par le fait que l'île a le statut de « place forte », qui permet l'enrôlement dans l'armée territoriale et dans sa réserve de soldats plus âgés ( au minimum et au maximum). La mission de l'infanterie territoriale est la protection des côtes et places fortes, et non l'engagement en première ligne. Toutefois, dans la confusion des premiers mois de guerre, certains soldats plus âgés sont envoyés sur le front continental, ce qui engendre en avril 1915 des protestations à l'Assemblée nationale. La mobilisation des conscrits corses obéissait à des règles plus sévères que celles en vigueur en France continentale, ainsi que le déclara le Premier ministre Michel Rocard devant l'Assemblée nationale, lors de la séance de questions au gouvernement du . Selon Sébastien Ottavi, agrégé d'histoire au lycée Fesch d'Ajaccio, ce nombre est situé dans « une fourchette de à », dont natifs de Corse. Jean-Paul Pellegrinetti et Georges Ravis-Giordani estiment que le nombre de Corses morts au cours de cette guerre est compris entre et insulaires. Le nombre officiel de Corses morts pour la France est de . Ces chiffres ramènent la proportion de pertes chez les Corses à « un pourcentage un peu supérieur à celui enregistré au niveau national, soit 18,2 % contre 16,8 % ». Parmi les combattants corses de la Marne, de Verdun et d'autres batailles meurtrières, se sont illustrés : le de ligne « Aio Zitelli », le général Grossetti et les aviateurs Jean Casale et Jean-Paul Ambrogi. L'arrivée irrégulière des bateaux entraîne de graves problèmes de ravitaillement : pain, sucre, pétrole sont rationnés. La pénurie est aggravée par l'hébergement de de guerre allemands, cantonnés dans les couvents et pénitenciers, puis utilisés comme main-d'œuvre dans les campagnes. De plus, la Corse devient une terre d'asile pour les réfugiés ( et Syriens). Pour subvenir aux besoins de la population, les terres abandonnées à la friche sont remises en culture suivant les pratiques traditionnelles. En septembre 1918, la grippe espagnole ravage certains villages et oblige le préfet à prendre des mesures pour limiter l'épidémie (cercueil plombé, ensevelissement profond). L'armistice de 1918 est accueilli dans l'allégresse et l'anxiété du retour des blessés. Des souscriptions locales permettront d'élever dans chaque village des monuments en l'honneur des morts. En 1933, la Borne de la Terre sacrée est inaugurée à Ajaccio. Ces pertes humaines affecteront durablement la vitalité de l'île, ce qui accentuera le déclin économique. La Seconde Guerre mondiale 1941 : à la demande de l'Italie, l'armée allemande regroupe les prisonniers de guerre corses dans des camps spéciaux : le Stalag VB et l'Oflag VC. novembre 1942 - septembre 1943 : la Corse est occupée par les troupes italo-allemandes. À partir de novembre 1942, italiens envahissent la Corse. 14 décembre 1942 : La mission secrète Pearl Harbour débarque par le sous-marin Casabianca en baie de Topiti (Piana). mars 1943 : Fred Scamaroni, prisonnier à la Citadelle d'Ajaccio, se suicide afin de ne pas livrer ses compagnons sous la torture. août 1943 : exécution de Pierre Griffi le 18 août et de Jean Nicoli le 31 août à Bastia. : à la suite de la chute du régime fasciste à Rome, les troupes allemandes occupent l'île. au : la population se soulève, les Italiens ( soldats) rallient les partisans locaux ( combattants) et environ soldats français pour combattre la Wehrmacht. Ajaccio devient la première ville française à être libérée. Plus de soldats italiens auront été tués, mais les troupes italiennes laissent à l'armée française l'honneur d'entrer en premier à Bastia. : Allemands fuient l'île, repoussés vers la mer. : le général de Gaulle proclame à Ajaccio : 1944 : l'île devient une base importante - surnommée l', le « porte-avion » - pour la poursuite des opérations en Italie puis pour le débarquement en Provence (août 1944). 1944 : l'armée américaine éradique le paludisme, présent en Corse depuis le , par épandages de DDT. 1945 : procès contre les irrédentistes. Condamnation de Petru Rocca à 15 ans de prison pour collaborationnisme. La Corse contemporaine La Corse voit s'installer au milieu des années 1950 des "villages de toile" au bord des plages, dès 1949 à Calvi puis en 1955 à Porto-Vecchio pour le Club Polynésie et Propriano pour le "Club Corsaire", sur le modèle des villages magiques fondés pour les lectrices du magazine Elle et qui font connaitre les paysages et le potentiel touristique de l'Italie du sud auprès de la clientèle des jeunes touristes français. Peu après, la création du Mouvement du 29 novembre 1959, contre la vie chère et l'abandon du chemin de fer, marque une nouvelle ère de la Corse contemporaine, soucieuse d'assurer un développement harmonieux et d'échapper à la désertification. Ce Mouvement du 29 novembre obtient par des manifestations l'abandon rapide du projet de site d'expérimentation nucléaire à l'Argentella annoncé en mai 1960 par le Premier ministre Michel Debré puis en automne 1961 un statut fiscal pour les petites entreprise mais maintient le 13 décembre 1961 son mot d'ordre de grève générale des Corses. C'est seulement au début des années soixante que s'amorce une remontée démographique, tandis que la dépopulation précédente s'était révélée moins forte que dans le Lot, la Creuse, la Corrèze ou l'Ariège . Entre 1962 et 1975, les naissances l'emportent sur décès de 5100 et les arrivées du continent sur les départs de 2900 , l'apport principal étant les 43000 personnes venues hors de métropole, avec un nombre des étrangers passé de 7 000 à 30 000 : la Corse est celle des régions françaises qui en accueille le plus . L'économie vit une douzaine d'années de transformation rapide dans la décennie qui suit. Environ sont créés de 1962 à 1975, soit une progression de 59 % et le trafic de marchandises double, à plus de 1 million de tonnes . L'agriculture en est le coeur: le nombre d'exploitations a diminué de 40 %, au même rythme que la moyenne nationale de 45 %, mais la surface agricole moyenne a augmenté de près de 35 %, avec dans la plaine d'Aléria, où le DDT des Américains a éradiqué la malaria entre 1943 et 1945, et où le maquis est défriché à partir de 1957 pour implanter des vergers d'agrumes et du vignoble. C'est l'émergence de grandes exploitations à capitaux importants, en monoculture intensive, employant une main-d'œuvre principalement nord-africaine. En 20 ans, la production annuelle de vin décuple pour atteindre vers 1977 les 2 millions d'hectolitres alors que la surface vinicole a seulement quintuplé, à dont sur le littoral, causant une surproduction dont pâtissent les vins de qualité du vignoble traditionnel (Cap Corse, Nebbio, Sartène, Figari, Ajaccio, etc), qui ne pèse plus que 5 % de la production agricole corse. La récolte de clémentines, exportée à 85% malgré les risques de dépréciation des prix de vente, causés par une solide concurrence internationale, notamment espagnole, grimpe d'une tonne seulement en 1955 à 20800 tonnes en 1977 puis en 1979 mais ne pèse toujours que 4,5 % de la production agricole corse. Les autres vergers se limitent à 2000 hectares dont 800 de pêchers et de nectariniers. Le cheptel corse chute de 40% en deux décennies, passant de têtes en 1955 à en 1978. Il est divisé par deux pour les moutons, tombant de 217 000 à 131 000 têtes, et par quatre pour les chèvres (de 145 000 à 46 000), sans que le reste compense: de 37 000 à 43 000 têtes pour les bovins et de 40 000 à 49 000 côtés porcs. La baisse est beaucoup moins forte mais réelle pour les fournisseurs des fromageries de Roquefort, qui n'achètent plus en 1978 que la moitié des 86000 hectolitres de lait de brebis corses alors que c'était plus de 90 % des 98000 hectolitres de 1962 . 1957 : création de le SETCO (Société pour l'Équipement Touristique de la Corse) afin de favoriser la réalisation de complexes touristiques (hôtels, villages de vacances, etc.). Création de la SOMIVAC (Société pour la mise en valeur agricole de la Corse). 90 % des terres ayant été promises auparavant aux paysans corses seront réservées aux rapatriés d'Algérie. La Corse en accueille 6 000 environ avant 1962 et, on l'a vu, 8 000 après . 1957 : arrivée massive de rapatriés d'Algérie (jusqu'en 1965); attribution de vastes terres agricoles aux agriculteurs pieds-noirs rapatriés, au détriment des agriculteurs locaux. 1959 : fondation du Mouvement du 29 novembre. 1960 : en avril, le gouvernement Debré décide de créer un centre d'expérimentations nucléaires souterraines dans les mines désaffectées de l'Argentella, au sud de Calvi : manifestation de protestation unanime. Le Gouvernement recule. Les essais nucléaires, qui ne peuvent plus se faire en Algérie, se feront désormais en Polynésie. de 1965 à mi-1970 : radicalisation des revendications d'abord régionalistes puis autonomistes et enfin nationalistes. L'île est dans un état d'isolement et de retards techniques considérables : peu de routes, des communications difficiles et coûteuses avec le continent, des installations sanitaires médiocres, une carte scolaire déplorable, pas d'université. 1970 : la Corse est administrativement détachée de Provence-Côte d'Azur et devient la région métropolitaine (décret du 9 janvier 1970). 1972 : « affaire des boues rouges » de la Montedison, déversements de produits toxiques au large du Cap Corse. Après diverses manifestations, un commando clandestin dynamitera le navire pollueur. 1975, 21 août : « affaire d'Aléria » : une douzaine d'hommes armés de fusils de chasse, représentée par le docteur Edmond Simeoni, occupe la ferme d'un viticulteur rapatrié accusé d'être mêlé à un scandale financier. En réaction, gendarmes et CRS, des blindés et hélicoptères cernent les bâtiments. Bilan : deux gardes mobiles tués et un militant gravement blessé. Cet événement tragique est considéré comme l'acte de renaissance du nationalisme corse. 1975 : à la suite de cette affaire, entre le 23 et le 26 août, des manifestations nocturnes ont lieu à Bastia. Michel Poniatowski, ministre de l'Intérieur, envoie les blindés sur Bastia. La ville connaît alors des scènes de guerre civile faisant un mort du côté des forces de l'ordre. C'est le début d'une longue période de troubles dont l'île n'émergera qu'au début du . La loi du 15 mai 1975 portant réorganisation de la Corse divise l'île en deux départements. 1976 : le 5 mai, au cours d'une nuit bleue création du FLNC réclamant la reconnaissance des droits nationaux du peuple corse, le droit à l'autodétermination et un pouvoir populaire démocratique en Corse. 1976 : mise en place de la « bidépartementalisation » : l'île est organisée en deux départements, la Haute-Corse et la Corse-du-Sud. 1981 : ouverture de l'Université de Corse Pascal-Paoli à Corte. 1981 : naissance du premier média audiovisuel indépendant de Corse, radio Alta Frequenza, à Ajaccio. 1982 : les lois du 2 mars et 30 juillet donnent un statut particulier à la région corse et la première assemblée de Corse est élue au suffrage universel direct le 8 août. Les nationalistes jugent ces mesures insuffisantes, le FLNC reprend ses actions. 1989 : entre mars et avril, la Corse est paralysée par une grève des fonctionnaires sans précédent, visant à dénoncer, entre autres, la cherté de la vie sur l'île. 1989-1990 : Le mouvement nationaliste connaît ses premières divisions internes qui aboutissent à des scissions. 1991 : statut Pierre Joxe voté, l'assemblée de Corse dispose de compétences élargies, et en particulier d'un Conseil exécutif. 1992 : aux élections territoriales, les nationalistes (toutes tendances confondues : Corsica Nazione, MPA, etc.) dépassent 25 % des voix. 1992 : le 5 mai, catastrophe de Furiani. 1995/1996 : les deux principales branches issues du FLNC de l'époque, le FLNC Canal Historique et le FLNC-Canal Habituel, se livrent à des règlements de comptes « fratricides » qui font plus d'une quinzaine de morts. 1996 : Plusieurs centaines de militants du FLNC Canal Historique tiennent une conférence de presse à Tralonca pour annoncer un cessez-le-feu. Cette manifestation, qui ressemble plus à une démonstration de force qu'à un message pacifique, en raison de l'arsenal présent (lance-roquettes, fusil d'assaut, etc.) et du nombre impressionnant de militants, provoque l'incompréhension et la stupéfaction générale. Jean-Louis Debré, le ministre de l'Intérieur de l'époque, sera par la suite critiqué pour avoir laissé faire et écarté du « dossier corse » par le gouvernement. 1998 : assassinat du préfet Claude Érignac. 1999 : affaire des paillotes. La paillote « Chez Francis », construite illégalement, est incendiée tout aussi illégalement par les gendarmes du GPS au cours d'une action clandestine sur ordre du préfet Bernard Bonnet. 2000 : en août, le premier ministre Lionel Jospin propose un nouveau statut pour la Corse connu sous le nom de « processus de Matignon » qui est voté par l'Assemblée nationale le 4 décembre. 2002 : loi élargissant à nouveau les compétences de la collectivité territoriale de Corse et lui confiant notamment de nouvelles responsabilités dans des domaines tels la gestion des ports et aéroports, la carte des formations ou la préservation des monuments historiques. 2003 : 6 juillet : rejet par une majorité d'électeurs habitant sur l'île du projet de collectivité unique. Marquant une victoire des républicains anti-nationalistes conduits par Émile Zuccarelli, ce référendum est, selon ces derniers, un tournant décisif dans l'histoire politique récente avec l'arrêt provisoire des réformes institutionnelles. 2007 : lors de l'élection présidentielle, la Corse est l'une des régions de France qui votent le plus massivement en faveur de Nicolas Sarkozy (plus de 61 % des voix), candidat élu. 2008 : 12 janvier: à la suite d'une manifestation nationaliste, ceux-ci, qui devaient initialement se diriger vers la préfecture, occupent l'Assemblée territoriale corse pendant près de trois heures (s'ensuit un incendie qui ravage des bureaux dont celui du président de l'Assemblée). 2009 : le Plan d'aménagement et de développement durable de la Corse (PADDUC) initié par la majorité UMP de l'Assemblée de Corse suscite la polémique sur l'île. Accusé, entre autres, d'être basé sur le tout-tourisme, de ne pas respecter assez l'environnement et d'empêcher le développement de l'agriculture, le projet rencontre une vive opposition. Il est finalement repoussé, et figure parmi les enjeux des élections territoriales de 2010. 2010 : la gauche, menée par Paul Giacobbi, remporte pour la première fois depuis 24 ans les élections territoriales. Les nationalistes, toute tendances confondues (Femu a Corsica, autonomiste, et Corsica Libera, indépendantiste), atteignent le score historique 36 % des voix et se positionnent au centre du débat politique. Dans les mois qui suivent, l'Assemblée de Corse jette les bases d'une nouvelle politique foncière et évoque des mesures qui devront s'insérer dans un nouveau statut de la Corse, que l'Assemblée devra négocier avec l'État. La gauche y est majoritairement favorable, tout comme les partis nationalistes. La gauche républicaine aujourd'hui minoritaire, y reste hostile. La droite, elle, s'abstient. Le débat institutionnel est relancé. 2012 : novembre : à la suite des assassinats de l'avocat Antoine Sollacaro et du Président de la Chambre de Commerce de Corse-du-Sud Jacques Nacer, le gouvernement français reconnait pour la première fois l'existence d'une mafia en Corse, et promet des mesures judiciaires spécifiques. 2013-2014: L'Assemblée de Corse vote plusieurs propositions allant dans le sens d'une nouvelle évolution institutionnelle et d'une autonomie élargie pour la Corse. Le 17 mai 2013, au terme d'un vote largement majoritaire (36 voix sur 51, soit 70 % des votants), elle vote l'adoption d'un statut de coofficialité pour la langue corse, assorti d'un programme de revitalisation linguistique. L'opinion corse, de son côté, est quasi unanimement favorable au bilinguisme et à la réintroduction de la langue (90 % des personnes interrogées, selon un sondage Opinion of Corsica publié en avril 2013). Le 27 septembre de la même année, les élus corses se prononcent pour une nouvelle évolution des institutions de l'île par le biais de l'inscription d'une mention spécifique à la Corse dans la Constitution (à 46 voix sur 51). Le 25 avril 2014, à l'issue d'un vote majoritaire de 29 voix sur 51, les conseillers territoriaux proposent l'adoption d'un statut de résident permanent d'au moins cinq ans pour devenir propriétaire dans l'île afin de contrer la flambée des prix et la spéculation foncière et immobilière. Le 31 octobre, un nouveau PADDUC (initié cette fois-ci par la majorité territoriale de gauche), est adopté par l'Assemblée de Corse. Plus consensuel que le précédent, le projet fait cependant l'objet de longues et intenses discussions. Le texte est adopté à une large majorité, voté par 38 élus sur 51. Et enfin, le 12 décembre 2014, l'Assemblée de Corse adopte à 42 voix sur 51 un projet de réforme institutionnelle visant à faire de la Corse une collectivité unique, projet qui prévoit notamment la fusion de la Collectivité territoriale de Corse et des deux conseils départementaux (Haute Corse et Corse du Sud). À la suite de ces nouvelles propositions, un timide dialogue s'ouvre à nouveau entre les élus corses et le gouvernement français. S'il est ouvert sur la question de la collectivité unique (le Ministre de l'Intérieur d'alors, Bernard Cazeneuve, donne son feu vert au projet à l'occasion d'une visite dans l'ile début 2015), le gouvernement se montre cependant beaucoup plus réticent concernant les autres propositions. 2014 : 25 juin : dans un communiqué envoyé à la presse locale, le FLNC annonce l'abandon de la lutte armée. L'organisation déclare « sans préalable et sans équivoque aucune » avoir décidé « unilatéralement d'enclencher un processus de démilitarisation et une sortie progressive de la clandestinité » et estime qu'il est temps « de passer à une phase nouvelle : celle de la construction d'une force politique pour gouverner la Corse et la conduire à l'indépendance ». L'annonce est historique, et accueillie positivement par la classe politique insulaire qui y voit le début d'une nouvelle ère dans les rapports politiques en Corse. 2015 : juillet : l’Assemblée nationale adopte le projet de collectivité unique pour la Corse, voté un an plus tôt par les élus corses. L'entrée en vigueur de ce nouveau statut pour l'île est prévue pour le janvier 2018. 2015 : 13 décembre : Victoire des nationalistes à l'issue du second tour des élections territoriales, la liste unie "Pè a Corsica" (fusion des autonomistes de Femu a Corsica et des indépendantistes de Corsica Libera) menée par Gilles Simeoni arrive en tête avec plus de 35 % des voix. Pour la première fois depuis la création de la Collectivité territoriale de Corse les nationalistes accèdent aux responsabilités territoriales. 2017 : 10 décembre : La coalition nationaliste Pè a Corsica est réélue à une large majorité (plus de 56 % des voix) à l'issue du second tour des élections territoriales (ces élections ont lieu seulement deux ans après celles de 2015, en raison de la mise en place de la Collectivité unique au janvier 2018). Pour la première fois une force politique obtient la majorité absolue à l'Assemblée de Corse. Forts de cette victoire, les nationalistes espèrent l'ouverture d'un dialogue avec l'État en vue d'une véritable autonomie pour la Corse et d'une solution politique globale. 2018 : janvier : Entrée en vigueur officielle de la collectivité unique, baptisée Collectivité de Corse. Politique La vie politique est dominée jusqu'à la Seconde guerre mondiale par le Parti radical (centre-gauche) de Adolphe Landry et l'Alliance démocratique (droite) de François Pietri. Le Parti communiste de Corse vient bouleverser cette situation à la Libération, tirant un prestige considérable de son action dans la résistance et, dès la fin de l'année 1943, dispose d'une influence politique majeure sur l'île. Il est à la tête de la préfecture et administre 260 municipalités sur 320, tandis que ses militants sont près de en 1946. Le général de Gaulle décide alors de reprendre la main et favorise le retour en grâce des anciennes gloires politiques insulaires, dont notamment Paul Giacobbi, qui sera élu premier président du conseil départemental de l'après-guerre. L'influence communiste décline progressivement par la suite, notamment en raison de son soutien à l'indépendance de l'Algérie alors que de nombreux colons corses étaient installés dans ce pays et envoyaient de l'argent à leurs proches restés sur l'ile. Les partis nationalistes, opposés à une économie uniquement axée sur le tourisme, réalisent une percée historique aux élections territoriales de mars 2010. Le , l'avocat Gilles Simeoni devient le premier maire nationaliste de Bastia. Lors des territoriales de décembre 2015, il est élu président de la Collectivité territoriale de Corse, grâce à l'alliance Pè a Corsica entre les autonomistes (Femu a Corsica) et les indépendantistes (Corsica libera). Administration Administration avant la Révolution française Avant que soit voté à l'Assemblée nationale constituante « L'Île de Corse est déclarée partie intégrante de l'empire français » le , l'île, sous domination italienne (Rome, Pise, Gênes), était divisée en diocèses, pievi (paroisses), communautés et fiefs. Elles étaient administrées par des évêques, piévans ou coévêques, des caporali (tribuns) et des seigneurs locaux (jusqu'en 1641). Le , les communautés et paroisses deviennent des communes par la loi d'organisation municipale votée par la Constituante. Administration de 1789 à 1982 Lorsque les circonscriptions d'action régionale (CAR), équivalent des régions actuelles, sont organisées en 1960, la Corse fait partie de la CAR de Provence-Côte d'Azur-Corse. Elle en est détachée par un décret de 1970. En 1974, la Corse devient l'un des vingt-deux établissements publics régionaux et est dotée d'un conseil régional et d'un comité économique régional. En 1982, l'établissement public devient collectivité territoriale. En 1975, en application de la loi du 25 mai, la Corse est divisée en deux départements, la Corse du Sud, avec Ajaccio pour chef-lieu, et la Haute-Corse, avec Bastia pour chef-lieu. Administration depuis 1982 La Corse constitue la Collectivité territoriale de Corse (CTC), statut particulier institué en vertu de la loi du . Cette loi a substitué ce nouveau statut de collectivité territoriale de la République, qui lui confère plus de pouvoir, à l'ancien statut de région. La Corse est donc dotée d'une organisation institutionnelle originale, unique en France métropolitaine, mais comparable à celle de la plupart des autres régions européennes largement décentralisées, également comparable à celle des collectivités régies par l'article 73 de la Constitution française. Le statut de la Corse est ainsi très proche de celui de la Martinique, toutes les deux administrées par une collectivité territoriale comprenant un Conseil exécutif, une assemblée et un conseil consultatif. La spécificité de la Corse dans la République a en effet été reconnue par le pouvoir national puis traduite dans plusieurs réformes statutaires (1982, 1991, 2002 et 2015) à partir d'un double fondement : favoriser l'expression du débat politique dans le cadre d'une démocratie locale rénovée, permettre la recherche de solutions adaptées aux problèmes insulaires à travers l'octroi de compétences étendues en matière d'identité et de développement. Ainsi la collectivité territoriale de Corse apparaît à l'avant-garde de la « République décentralisée » : par ses responsabilités accrues mais aussi une organisation rationalisée et des moyens plus importants, parmi lesquels le statut fiscal. La fonction de président du conseil exécutif est la plus haute fonction de la collectivité territoriale de Corse il exerce le pouvoir exécutif, détenu dans les autres régions par le président du conseil régional. La collectivité territoriale de Corse comprend trois organes : le Conseil exécutif de Corse l'Assemblée de Corse le Conseil économique, social et culturel de Corse (CESC). Au janvier 2018, elle fusionne avec les deux conseils départementaux pour former la Collectivité unique de Corse, dotée des mêmes organes que la CTC. Démographie La Corse comptait au et au . Au , l'INSEE recense une population légale 2009 de . Au , l'INSEE recense une population légale 2011 de , Au , l'INSEE recense une population légale 2016 de , soit une forte croissance depuis 30 ans, mais comparable à la Sardaigne, cinq fois plus peuplée avec d'habitants, et moins peuplée que les Baléares () ou la Sicile (). La Corse est donc la la plus peuplée de Méditerranée occidentale, dont les habitants insulaires sont près de . La Corse est aussi la française la plus peuplée après la Réunion (près de en 2015), la Guadeloupe (plus de en 2015), la Martinique (environ en 2015), et devant la Polynésie française (près de en 2015), la Nouvelle-Calédonie (près de en 2015) et Mayotte (environ en 2015). Immigration En 2009, la Corse comptait (nés étrangers à l'étranger) soit 9,5 %, dont nés au Maghreb soit 4,3%, sur une population de . 31,2 % des nouveau-nés en 2011 en Corse, soit 962 sur , ont au moins un parent né à l'étranger (quelle que soit sa nationalité), soit la plus forte proportion après la région Île-de-France (46,3 %) et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (32,6 %). Parmi ces nouveau-nés, 17,6 % ont un père né au Maghreb, soit la plus forte proportion au niveau des régions, devant les régions Provence-Alpes-Côte d'Azur (14,9 %), Languedoc-Roussillon (14,1 %) et Île-de-France (13,1 %). Résidents étrangers Au , on recensait en Corse déclarés sur une population totale de , soit 10,24 % de la population. Économie Présentation La Corse possède une population active d'environ au , en hausse de en (2007). Le secteur primaire rassemble 5,30 % des actifs, le secondaire 15,30 %, et le tertiaire 79,40 %. Le taux des chercheurs d'emplois sur la population active était de 10,6 % en 2002 et relativement stable. Le PIB par habitant en 2008 et de en 2012, soit de 18 % inférieur à la moyenne nationale, en rattrapage de 3 % en . L'économie corse se caractérise par la faiblesse du tissu productif et la surreprésentation du secteur tertiaire, notamment non marchand et public. La deuxième caractéristique majeure concerne les structures de production : il s'agit en très grande partie de très petites entreprises avec peu ou pas de salariés. D'un autre côté, on trouve les plus grosses structures dans la grande distribution ou dans le secteur du BTP soumis aux commandes publiques. À ceci s'ajoute une population faiblement active et vieillissante. Le secteur tertiaire, premier employeur de l'île, est marqué par la prépondérance du secteur public (fonction publique d'État et collectivités territoriales). Près de 20 % des habitants vivent dans la pauvreté. Le secteur primaire L'agriculture reste le secteur productif le plus important malgré sa faible part dans le PIB. On ne peut comprendre la situation actuelle sans connaître un minimum l'histoire agraire de l'île. Les systèmes vivriers traditionnels disparaissent au début du vingtième siècle sous la pression conjuguée de la concurrence des céréales des pays exportateurs et de tarifs douaniers défavorables. Les systèmes originels se basaient sur la culture des céréales dans les coteaux aménagés en terrasses avec jachère biennale, voire sur la culture sur brûlis en cas de crise alimentaire, de cultures d'appoint jardinées (jardins, vignes, vergers) et d'un élevage pastoral alliant terres de plaine d'hivernage et d'altitude l'été avec village de montagne (Niolo, Alta Rocca, Asco, etc.). Certaines régions remplacent les cultures de céréales par celles de châtaigniers. La brebis corse est une composante essentielle de cette agriculture vivrière de montagne grâce à sa rusticité et ses aptitudes mixtes en lait, viande et laine. À partir de la fin du , l'arrivée des industriels laitiers de la filière roquefort sur l'île bouleverse cette économie et fait passer progressivement ses éleveurs dans l'ère industrielle. L'autre composante est la chèvre corse, une race autochtone élevée en isolement des autres races, inscrite officiellement comme race caprine en 2003. Les produits laitiers corses sont usuellement des transformations fermières de lait cru de brebis et de chèvre. Au tournant de 1945, l'intérieur est ruiné, en pleine déprise rurale et agricole. Les propriétaires fonciers ont bien souvent émigré. À 10 ans d'intervalle se produisent deux phénomènes qui vont redessiner le paysage agricole actuel : la mise en valeur de la plaine orientale et la reconquête de l'intérieur par l'agriculture et l'élevage pastoral. Face au marasme ambiant et aux première agitations (en 1950 la Corse compte environ , soit son minimum démographique) le gouvernement entreprend de drainer la vaste plaine orientale, terre d'hivernage des bergers et de leurs brebis. Il s'agit d'y installer une agriculture « moderne » au sens des lois Pisani, c'est-à-dire industrialisée. À l'origine conçue pour les Corses, cette politique vient à propos pour accueillir les pieds-noirs de retour d'Algérie. C'est l'origine d'une agriculture essentiellement orientée vers les cultures permanentes (vignes, agrumes, kiwis, fruitiers), exercée au sein de grosses structures, à fort capital, grandes SAU, employeuse de main d'œuvre salariée souvent d'origine marocaine. Cette agriculture a connu des cycles : vins de table, kiwis, agrumes mais connaît des difficultés répétitives, du fait de la forte capitalisation nécessaire et à l'endettement important des entrepreneurs agricoles. Si les performances se sont améliorées, l'avenir reste incertain car ces exploitations ont du mal à honorer leur « en-cours ». Au contraire, l'intérieur a connu une certaine reprise agricole dans les années 1970 en liaison avec le slogan « campà in paese » (« vivre au pays »). Il s'agit au contraire de structures paysannes (peu d'investissements) d'élevages de petits ruminants de races rustiques organisés en systèmes de types pastoraux : surfaces vastes pour pallier le manque de productivité fourragère à l'hectare, résultats techniques modestes (« moyens » ou « médiocres » selon les standards de certains types d'agriculture), grande stabilité. D'autres secteurs agricoles connaissent une belle croissance, tels la « castanéiculture » et l'« oléiculture » (terminologie administrative). S'y ajoutent souvent une production-transformation fermière en vente directe pour valoriser la main-d'œuvre familiale : fromages, carcasses d'agneaux et de cabris, huile d'olive, viande de veau, salaisons, miels. C'est un secteur en pleine évolution et organisation qui milite et démarche pour une reconnaissance du terme « fermier » et des appellations agricoles corses mais qui doit faire face à des problèmes de maîtrise du foncier, de manque de repreneurs, de difficultés financières et de mises aux normes européennes des ateliers de transformation agroalimentaire. Dans ce cadre, dans les années 1990 et 2000, la brebis corse connaît un renouveau grâce à l'intégration de lait dans le cahier des charges d'appellations d'origine contrôlées de fromage fermier de Corse comme le brocciu et d'autres. La viticulture associée la vinification en cave particulière combine des caractéristiques hybrides : forte capitalisation mais orientation vers une production labellisée. Ceci n'empêche pas que de vastes zones de l'intérieur soient devenues presque vides d'habitants et que certains villages n'aient plus assez de résidents permanents pour constituer un conseil municipal. Le secteur secondaire L'industrie, comme partout en Europe, a un effet d'entrainement fort pour l'économie, avec 4 à 6 emplois tertiaires induits par chaque emploi industriel local, d'où l'importance cruciale de ce tissu pour développer l'emploi en Corse. Le secteur industriel est surtout développé dans le BTP qui dépend pour ses carnets de commande : des marchés publics de routes et de grands bâtiments pour les plus grosses entreprises et une demande locale de résidences et de maisons très diversifiée ou touristique pour les PME et TPE de 0 à 3 salariés. Les industries agro-alimentaires, dites IAA, se développent aussi grâce à leur appui sur des entreprises de transformation des céréales, vignes, laits, fromages, viandes, huiles, poissons, produits de façon locale. Parmi les nombreuses entreprises faisant des produits de qualité, on peut citer sans être exhaustif, le secteur des eaux minérales (Saint Georges, Zilia, Orezza), des boissons (notamment la brasserie Pietra qui développe outre les bières, les sodas et limonades ; on peut aussi citer Torra), de la biscuiterie produisant selon des recettes locales, la conserverie de Casatorra, soupes de poissons, tripes et plats cuisinés corses, de la charcuterie de type corse (sans aucune garantie sur l'origine de la matière première) mais aussi des fromageries et laiteries semi-industrielles. D'autres ressources sont exploitées mais de façon plus marginale (bois, lauze, pierres ornementales ou de construction). La Corse est la plus développée des régions françaises en énergies renouvelables. L'énergie utilisée est pour 25 % d'origine hydraulique (7 centrales EDF pour ), mais aussi d'origine thermique (, à Vazzio et Luciana). L'éolien se développe fortement avec un énorme potentiel, et notamment les fermes éoliennes du Cap Corse (3 fermes éoliennes pour ), l'une des zones les plus venteuses de l'île. Plusieurs fermes photovoltaïques ont vu le jour un peu partout dans l'île (Balagne, Cortenais dont celle sur le site de Pascialone à Poggio-di-Venaco). 93 % de l'énergie est aujourd'hui produite par EDF et EDF EN, qui ont investi en Corse près d'un milliard d'euros de leurs ressources entre 2006 et 2012, pour développer et moderniser le parc de production. Le secteur tertiaire Le tertiaire privé marchand est marqué par une très forte saisonnalité liée à la quasi monoactivité touristique. Un grand nombre d'emplois offerts sont peu qualifiés et saisonniers. Avec le commerce, c'est pourtant le secteur qui est le plus dynamique ; mais il se cantonne souvent aux secteurs non délocalisables ou non concurrentiels. L'activité du secteur touristique cependant tend à s'étendre en arrière et pré-saison. Le tourisme d'affaire ainsi que le tourisme international ou thématique (sportif, gastronomique...) permettent de réguler les flux économiques sur l'ensemble de l'année. Fiscalité La Corse bénéficie depuis le Consulat d'un régime fiscal dérogatoire motivé par son insularité et son développement moindre par rapport à la France continentale. La dernière mesure législative qui régit le statut fiscal particulier de l'Île de Beauté date de 1994. Des avantages fiscaux dont bénéficient les entreprises touchent notamment à l'impôt sur les sociétés dans les zones franches, et à la taxe professionnelle, réduite sur toute l'île. Les particuliers bénéficient d'avantages en matière de TVA, de taxe foncière sur les propriétés non bâties (pour préserver certains secteurs de l'île), de TIPP. Ils sont par ailleurs exonérés totalement de droits de succession (avantage limité à partir du janvier 2012). Toutefois sur ce dernier point, il est bon de préciser qu'en France continentale, 95 % des héritiers sont « de fait » également exonérés de droits de succession. L'État reverse au profit des collectivités le manque à gagner sur les taxes locales. Le coût brut est réduit : le manque à gagner en matière de recette fiscale du fait de ce statut dérogatoire était de 230 millions d'euros en 2004. Depuis 1976, la Corse bénéficie également du concept de continuité territoriale. Elle a bénéficié de subventions au titre des fonds structurels européens relevant de l'objectif 1 (qui concerne les régions dont le PIB est inférieur à 75 % de la moyenne européenne). La Corse, qui ne fabriquait pas de produits manufacturés, était, par exception, autorisée à en importer hors taxe d'Italie ; pour éviter que l'île serve d'entrée aux produits italiens sans taxe, on a donc taxé les exportations vers la France continentale. En revanche, les produits agricoles corses étaient vendus en France continentale hors taxe. Criminalité La Corse est la région française ayant structurellement le taux d'homicide le plus élevé. Au cours de l'année 2010, volontaires ont été commis en France, dont 28 en Corse. Le taux d'homicide volontaire s'établit ainsi à un pour sur l'île, contre un pour sur le continent. En avril 2014, avec tuées depuis près de trente ans, le taux de meurtre par habitant en Corse est devenu plus élevé qu'en Sicile (région pourtant berceau de la mafia) et le plus élevé d'Europe. C'est aussi la région de France où le plus de représentants de l'Administration (maires, préfets…) ont été victimes d’assassinat, 11 au total. L'emprise de la criminalité organisée sur l'économie et la société corse présente des similitudes avec les mafias du sud de l'Italie. Toutefois l'île ne présente pas de structures mafieuses pérennes. La spécificité corse se caractérise par l'existence de groupes criminels à la durée de vie limitée, se disputant pendant plusieurs années le contrôle de l'économie de micro-régions (par exemple la Balagne, la région ajaccienne ou le Valinco) au travers d'activités légales et illégales. Le phénomène du racket est présent, mais reste difficile à quantifier. Les divers groupes disparaissent avec la mort de leurs fondateurs, contrairement aux clans mafieux italiens dont la structure perdure à travers les générations. Leurs héritiers se dispersent en sous-groupes, s'allient avec d’anciens groupes rivaux, ou font face à l'apparition de nouvelles bandes. Transports Transport ferroviaire La Corse possède un réseau ferroviaire de deux lignes seulement : Bastia - Ajaccio et Calvi - Ponte-Leccia (qui sert d'interconnexion entre les 2 lignes). Ce réseau est géré par les CFC (Chemins de fer de la Corse) et est à voie métrique. Transport maritime Les liaisons maritimes entre la Corse et le continent européen sont assurées toute l'année grâce aux ports : de Bastia (51,2 % du trafic passagers en Corse en 2011 et (2022 ferme nice) d'Ajaccio (26,5 % du trafic passagers de la Corse en 2011) de Porto Vecchio (9 % du trafic passagers de la Corse en 2011) de Île Rousse (8,2 % du trafic passagers de la Corse en 2011) de Bonifacio italie (5,4 % du trafic passagers de la Corse en 2011) de Propriano (2,2 % du trafic passagers de la Corse en 2011) qui relient l'île à : Marseille (Corsica Linea et La Méridionale vers et depuis Bastia, Ajaccio, L'Île-Rousse, Porto-Vecchio et Propriano) Toulon (Corsica Ferries vers et depuis Bastia, Ajaccio, L'Île-Rousse et Porto-Vecchio) Nice (Corsica Ferries et Moby Lines vers et depuis Bastia) Savone (Italie - Corsica Ferries vers et depuis Bastia et Porto-Vecchio) Gênes (Italie - Moby Lines vers et depuis Bastia) Livourne (Italie - Corsica Ferries et Moby Lines vers et depuis Bastia) par les compagnies de transport maritime : Corsica Ferries, entreprise privée franco-italienne, appartenant à Pierre Mattei, Corsica Linea, entreprise privée détenue par un consortium d'entrepreneurs corses, succédant à la SNCM depuis 2016, La Méridionale, marseille société du groupe STEF-TFE, Moby Lines, groupe Onorato Ichnusa Line, entreprise privée italienne, Transport aérien Les liaisons aériennes sont notamment assurées par deux compagnies aériennes, Air France et Air Corsica, qui proposent des liaisons régulières. D'avril à octobre, et surtout pendant l'été, de nombreuses liaisons de charters relient sans escale la Corse à de grandes villes européennes. La Corse possède quatre aéroports : Aéroport d'Ajaccio Napoléon Bonaparte à à l'est d'Ajaccio. Aéroport de Bastia Poretta à au sud de Bastia Aéroport de Calvi-Sainte-Catherine à au sud-est de Calvi Aéroport de Figari Sud Corse à au nord-ouest de Figari Transport routier Transport en commun Le manque de transport en commun rend les habitants dépendants de leur voiture. Cyclisme Le réseau Grande Traversée 20 (GT20, en corse, « A traversata Maiò »), est un itinéraire cyclable qui lie Bastia au Nord à Bonifacio à la pointe Sud en 12 étapes Culture Langue corse À l'époque romaine, les habitants de l'île parlaient un latin encore très proche de celui du continent. Pour schématiser : on retiendra que la langue corse est une langue issue du bas latin et du toscan médiéval. Certaines variétés de la langue corse sont parmi les langues les plus proches de l'italien standard, car elles ont été largement influencées par le toscan (lui-même à la base de l'italien). Ceci fait que l'intercompréhension avec les Italiens est excellente mais que quelqu'un parlant corse comprend difficilement des langues locales comme le calabrais, le vénitien ou même le piémontais - et vice-versa. L'hymne corse « Dio vi salvi Regina » est d'ailleurs écrit en italien standard et chanté en corse sans que de grandes modifications soient perceptibles entre l'écrit et l'oral ; la seule différence est que le -o italien devient un -u latin en corse (même dans le titre qui est parfois «Dìu vi salvi Regina»). Ce phénomène de l'interchangeabilité du -u et du -o n'est cependant pas un phénomène proprement corse puisqu'on le retrouve en sicilien, en calabrais, en occitan et en catalan. Toutefois, les variétés de la langue corse dites « taravaise » ou « sartenaise » sont plus éloignées du toscan, mais nettement plus proches des langues sicilienne ou galluraise. La langue corse actuelle a été influencée selon les micro-régions de l'île par le toscan, au nord, tandis que l'extrême sud restait soumis à l'influence du bas latin. Cela se révèle notamment dans la forme des pluriels masculins (issus du neutre latin dans l'extrême sud) et dans la forme initiale de termes restés proches du latin tels u casgiu pour le fromage directement issu de caseus en latin. Les linguistes décrivent ces différentes variétés comme une forme de polynomie. Les différentes variétés sont intercommunicantes mais variées. La langue corse est le véhicule de la culture corse, riche de ses chants, ses polyphonies, ses proverbes, et de ses expressions. Elle est l'objet de nombreuses revendications concernant sa protection et son enseignement. L'État affiche une volonté politique de promouvoir l'enseignement de la langue et de la culture corse. Il a mis en place un enseignement facultatif d'un maximum de deux heures par semaine, géré par les professeurs des écoles dans le primaire. Ces mesures sont vues par certains comme trop faibles, comparées à ce qui est fait en Espagne pour le catalan, le basque et le galicien par exemple. En 2011, la majorité de gauche au pouvoir a annoncé dans l'enceinte de l'Assemblée son intention d'aller vers un statut officiel de la langue corse, qui pourrait permettre sa réintroduction généralisée dans la société, à l'instar de ce qui a été fait en Catalogne espagnole. Cette officialisation passe cependant par une révision de la Constitution, qui est rejetée par l'Académie française. De fait, la langue corse est considérée par l'Unesco comme une langue en voie de disparition, de même que 90 % des langues de la planète. On estime d'ailleurs depuis 2006 que la langue corse - ainsi que certaines langues italiennes tels que le sicilien, le calabrais, le vénitien - . Une grande partie des patronymes corses se retrouvent en Italie, le plus souvent parce qu'ils sont issus d’une « traduction » ou « italianisation » datant de l’époque de l’administration pisane ou génoise (qui utilisaient déjà le toscan comme langue officielle). À l'inverse, d'autres patronymes proviennent directement de la péninsule. C'est le cas, notamment de Benigni, patronyme qui trouve son origine en Toscane. Autrefois langue orale, la langue corse est actuellement codifiée et structurée par l'université de Corse et défendue par de nombreuses associations insulaires. Elle doit son statut de langue au fait paradoxal que la Corse fait partie de la France, ce qui lui vaut d'être séparée des autres dialectes italiens. En Italie, les dialectes régionaux n'ont aucun statut officiel. Autres langues parlées en Corse Chants et polyphonie Cinéma en langue corse En 2004 sort Le Silence, un film dramatique réalisé par Orso Miret. L'histoire d'un Corse de la diaspora qui vient passer ses vacances d'été sur l'Île de Beauté avec sa compagne enceinte de trois mois, il va être l'unique témoin d'un meurtre. De 2006 à 2014, la série télévisée Mafiosa créée par Hugues Pagan est diffusée sur Canal+. En 2007, Robin Renucci réalise Sempre vivu !son premier long-métrage en Corse dans le village de Olmi-Cappella. Le film est tourné en langue corse et raconte des petites histoires et confrontations entre villageois (paisani). En 2008 sort Un prophète, un film français réalisé par Jacques Audiard. Présenté en compétition officielle lors du Festival de Cannes 2009, il y a obtenu le Grand prix du jury. Quelques mois plus tard, il reçoit le Prix Louis-Delluc. Lors de la cérémonie des César du cinéma 2010, il gagne neuf récompenses dont celles du meilleur film et du meilleur réalisateur. Il est sorti en salles le et a comptabilisé . Le film est tourné en partie en langue corse. En 2011 sort I Tercani, un film français tourné entièrement en langue corse, réalisé par Magà Ettori et présenté en avant-première mondiale à Florence lors des 50 Giorni di Cinema Internazionale a Firenze. Conseiller cinéma auprès du Conseil Économique Social et Culturel Corse (CESCC), réalisateur et président de l'Institut Régional du Cinéma et de l'Audiovisuel - Corse (IRCA), Magà Ettori est considéré comme le chef de file du Cinéma Corse Néo Contemporain. En 2013, le réalisateur Thierry de Peretti coécrit et réalise le film Les Apaches présenté à la quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes 2013. Ce drame est basé sur un fait divers, l'assassinat d'un jeune issu de l'immigration à Porto-Vecchio, sur fond de dérive mafieuse. En 2017, Thierry de Peretti réalise Une vie violente qui raconte les affrontements entre bandes nationalistes corses rivales dans les années 1990. Le film est sélectionné dans le cadre de la Semaine de la critique au Festival de Cannes 2017. Le film est tourné en partie en langue corse. Le Cinéma corse néo contemporain est le nom du mouvement cinématographique qui fait son apparition en Corse en 2008. La principale caractéristique de ce courant est de présenter le quotidien en l'état, en adoptant une position moyenne entre scénario, réalité et documentaire et en se servant à la fois de gens de la rue et d'acteurs professionnels pour apporter un maximum de réalisme et de véracité. Écrivains Écrivains en langue française François Luciani, réalisateur, scénariste et écrivain. Écrivains en langue corse Marcu Biancarelli (1968-) Santu Casanova Ignace Colombani (1908-1988) Jean-Joseph Flori Don-Joseph Giansily Petru Rocca Écrivains en langue italienne Petru Giovacchini Salvatore Viale Il existe des écrivains en langue corse, notamment depuis le , alors que jusqu'alors il avait plutôt existé une littérature corse en italien très importante. L'italien en Corse comme dans les autres régions italiennes était la langue écrite par les lettrés et cela jusqu'à la conquête française. Écrivains en langue corse et en français Prete Gentili (Anghjulu-stefanu), de Calacuccia (avec Pascura, un recueil de contes et proverbes) Marta Renucci Cristofini Antoine Trojani, d'Asco, a écrit de nombreux livres en corse et en français dont une histoire du « Sage d'Asco ». Pierre Rossi Ceccè Lanfranchi Poètes Ghjuvanteramu Rocchi Patrizia Gattaceca Natale Sarocchi dit Natellulu di Rusiu Olivier Ancey Écrivains non corses ayant écrit à propos de la Corse Honoré de Balzac, La Vendetta. Alexandre Dumas, Les Frères corses. Gustave Flaubert, Voyage en Corse. Guy de Maupassant, Un bandit corse et Une vendetta (dans Contes du jour et de la nuit). Prosper Mérimée, Colomba et 10 autres nouvelles. Didier Daeninckx, Têtes de Maures (2013). Jérôme Magnier-Moreno, Le Saut oblique de la truite (2017). Religion Christianisme La religion dominante de la Corse est le catholicisme où 91,7 % des habitants se déclarent catholiques. Le diocèse d'Ajaccio comprenait en 2015, 434 paroisses, et 71 prêtres. Un pèlerinage important a lieu, à chaque 8 septembre, à Notre-Dame de Pancheraccia où la Vierge Marie apparut à une enfant perdue et assoiffée au . À l'instar des gardes suisses, il exista aussi une Garde corse pour le Vatican. De nos jours, la liturgie est célébrée en français bien que des offices y soient aussi menés ponctuellement en latin ; en outre, la réalisation d'un missel en corse est à l'étude. Plusieurs archiconfréries contribuent aussi à la vie catholique de l'île. Sainte Dévote est la sainte patronne de l'île. Croyances et superstitions Les croyances populaires en Corse sont encore aujourd'hui très largement imprégnée de cultures et coutumes païennes, probablement héritières de cultes antérieurs au christianisme. La pratique de l'Ochju (rituel consistant à chasser le mauvais œil), et le mazzérisme en sont les exemples les plus célèbres. Le mazzérisme Le mazzérisme est un don hypothétique de prophétie funèbre exercé la nuit par des individus pendant la période des rêves. Au cours de cette activité, le mazzeru part chasser et tuer des animaux. On le surnomme « le Chasseur d'âmes » ou encore « le Messager de la Mort ». Certains auteurs estiment que le mazzérisme est une invention de romanciers et n'a jamais existé en Corse. Les jours des morts Le novembre sont célébrés « I Santi » (Les Saints), jour de recueillement où les cimetières s’animent vivement afin d'honorer les ancêtres et d'établir un contact avec les morts. Pour repousser les ténèbres et ouvrir la voie aux défunts, on recouvre les tombes de fleurs et de bougies. Pendant la nuit de la Toussaint, on sonne les cloches pour réveiller les morts ; ceux-ci sont alors supposés revenir là où ils ont vécu. La coutume veut qu’on ajoute un couvert pour le défunt et qu'avant d'aller dormir, on pose sur la table ou au rebord de la fenêtre, un pain et de l’eau, ou bien du lait et des châtaignes. À Bonifacio, on laisse en offrande le célèbre « Pane di i morti » (Pain des Morts). La négligence de ces rituels déclencherait la colère des défunts, qui en conséquence perturberaient allègrement les familles en provoquant une tourmente nommée « a timpesta di i morti » (la tempête des morts). Franc-maçonnerie Dans une interview donnée à un magazine local, René Lotta, un haut dignitaire de la Grande Loge nationale française (GLNF) affirme même qu'un Corse sur 100 serait franc-maçon. Internet La Corse fait partie des , villes ou territoires dans le monde à disposer de son propre domaine de premier niveau. .corsica est une extension internet (au même titre que .fr, ou .com) qui s’adresse aux institutions, entreprises, associations et personnes souhaitant mettre en avant leur attachement à la Corse dans leurs communications sur internet. L'extension .corsica peut être utilisée pour leur site web et leur adresse électronique. Cette extension internet est commercialisée depuis septembre 2015. En France, seules quatre régions ou territoires ont obtenu de l' (ICANN), l'organisme de régulation mondiale, la possibilité d'exploiter leur propre extension internet : la Corse (.corsica), la Bretagne (.bzh), l'Alsace (.alsace) et Paris (.paris). Gastronomie La gastronomie corse est étroitement liée aux principaux produits du terroir : la culture des oliviers, de la vigne, de la châtaigne et des agrumes, la charcuterie de porc, le lait et le fromage de brebis, comme celui de chèvre. C'est traditionnellement une cuisine de montagnards même si les produits de la pêche sont devenus plus importants, essentiellement grâce à la disparition du paludisme des côtes et à la tradition corse d'ostréiculture et de mytiliculture héritée des Romains. Il existe en Corse deux types d'huiles d'olive. L'une est plus verte ; elle est produite en décembre et janvier, à partir d'oliviers jeunes et d'olives en début de maturation. L'autre est une huile jaune, propre à la culture corse ; elle est faite à partir des olives ramassées sous des arbres centenaires vers le mois de mai. Parmi les spécialités, il faut noter : les boissons alcoolisées, dont : le Cap Corse, qui est un apéritif à base de vin et d'une plante médicinale, le quinquina. Les marques les plus connues sont le Cap Corse Mattei et le Cap Corse Damiani le Pastis Dami ; les digestifs : eau de vie, liqueur de myrte, de châtaigne, de cédrat, d'arbouse, etc. la bière corse à la châtaigne : la Pietra ; le whisky corse P&M ; les vins rouges ou blancs regroupés sous la dénomination vin de Corse (AOC) ; la charcuterie corse : le prisuttu, la coppa, le lonzu, le figatellu, la salciccia, u salamu ; les fromages corses : le Bastilicacciu, le Calinzanincu, le Niulincu, le Sartinesu, le Venachese, la tomme corse ; le brocciu, fromage frais de brebis ; les beignets (fritelli dans le Nord de l'île, friteddi dans le Sud) de brocciu (fromage de lait caillé de brebis) ; le migliacciu, préparation salée à base de fromage de chèvre ou de brebis ; les sardines à la bastiaise ; la pulenda, une polenta de farine de châtaigne ; les nicci, crêpes à base de farine de châtaigne ; le cabri en sauce (avec sa polenta de farine de châtaigne) ; le civet de sanglier ; les canistrelli, biscuits parfumés au citron, à l'anis, à la châtaigne, à l'amande, au vin, ou nature ; les oliose, biscuits à l'huile d'olive (Balagne) la tourte de farine de châtaigne, les falculelle, le fiadone ou le pastizzu, les crustulle ; le pestu : sauce au basilic se mariant avec divers ingrédients selon les régions de Corse ; l'anciulata est un chausson rectangle de pâte brisée fourré au confit d'oignons poivré les aubergines farcies : demi-aubergines farcies de viande hachée et d'ail, gratinées au four et servies avec une sauce tomate et basilic, aubergines à la bonifacienne. les miels AOC de Corse. Au temps des Romains, . Sport Le football est un sport populaire et très bien représenté en ligue professionnelle par rapport au poids démographique et économique de l'île. Pour la saison 2020-2021, le club de l'AC Ajaccio est le porte-drapeau du football corse, évoluant en Ligue 2. C'est le premier club corse à avoir joué en Ligue 1 (1967) et le seul club à avoir réalisé cinq podiums dans un championnat professionnel (1967, 2002, 2011, 2018 et 2020). En National, évolue le club du SC Bastia, club le plus titré de l'île (Coupe de France en 1981 et une finale de Coupe UEFA en 1978). Le FC Bastia-Borgo évolue également en National. Le GFC Ajaccio évolue en National 2 lors de la saison 2020-2021. La principale rivalité sur l'île oppose le SCB à l'ACA, les deux clubs ayant un long passé en Ligue 1 (20 derbys en L1 entre les deux équipes). En National 3 enfin, nous retrouvons la réserve professionnelle de l'ACA, ainsi que Corte, Furiani et le Gallia Lucciana. En rugby à XV, un club (SC Bastia XV) évoluait en championnat national de fédérale 1 mais des raisons financières les ont relégués en fédérale3. Les autres clubs sont situés en Balagne (le CRAB XV Lumio), à Bastia (Bastia XV, Casinca XV), à Lucciana (RC Lucciana), Porto-Vecchio (ASPV XV et RCOPV XV) Ajaccio (RCA), à Ventiseri, à Propriano (Alta-Rocca XV) et à Corte. Henry Savary occupe actuellement le siège de président, André Giammarchi le poste de vice-président et Fabrice Orsini est secrétaire général. Le comité régional présente au niveau national des sélections corses dans toutes les catégories de jeunes, ainsi qu'en féminines. En handball masculin, le GFC Ajaccio Handball évolue en Nationale 2 et le club du HB Corte en Nationale 3. En handball féminin, le Handball Ajaccio Club évolue en Nationale 2. En volley-ball, le GFC Ajaccio accède en 2007 à la PRO A ; vainqueur de la Coupe de France en 2016 et 2017. En basket-ball masculin, l'Étoile Filante Olympique de Bastia évolua en Nationale 4 de 1995 à 2002, année d'accession en Nationale 3, où il restera jusqu'en 2005. Le club de Vescovato passa plusieurs saisons dans les championnats nationaux, sa dernière saison fut celle de 2012-2013. En basket-ball féminin, Furiani Basket Club, évolue en Nationale 3. En compétition automobile, le Tour de Corse est un des plus grands rendez-vous des rallyes sur asphalte. De plus, les pilotes corses sont réputés rapides à l'image d'Yves Loubet, Pierre Orsini (Pierrot) triple vainqueur du Tour de Corse, Patrick Bernardini ou encore Paulu-Battistu Halter. Il y a aussi 4 stations de ski sur l'île : Asco-Stagnu, le Val d'Ese, le col de Vergio et Ghisoni-Capanelle. L'absence de grandes vagues due au fait que la Corse se situe en Méditerranée, ainsi que le vent fort et régulier en fait un lieu idéal pour la pratique de la voile comme la planche à voile et le kitesurf. La baie de Figari s'est imposée comme un spot incontournable de l'île dans ce domaine. En voile, le Festival Nautic & Music regroupe plusieurs compétitions nautiques. Le Tour de Corse à la voile en équipage rassemble plusieurs dizaines de bateaux à la mi-octobre. Le Club de Voile de Bonifacio organise la régate de catamarans de sport lors du Raid des Bouches de Bonifacio. Il organise également le Défi Inter-Iles (mi-septembre), compétition de windsurf entre la Corse et la Sardaigne. En cyclisme, il existe un Tour de Corse cycliste. À noter que le tour de France 2013 est parti de Corse pour la première fois. En futsal, la Corse est présente depuis 2008 au sein de l'Union nationale des clubs de futsal (UNCFs), deux de ses clubs (Bastia Agglo Futsal et l'USJ Furiani Futsal) sont présents dans les championnats nationaux pour la saison 2018-2019, la ligue corse a un club européen après sa troisième année d'existence. Il y a plus de 15 clubs en 2009, et 300 licenciés. Sentier de grande randonnée 20. Sportifs professionnels Notes et références Notes Références Voir aussi Bibliographie . . . . . . . . . : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Commentaire biblio| . . Articles connexes Liens externes Collectivité territoriale de Corse Préfecture de région Chaîne pyrénéo-provençale Division administrative fondée en 1970