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https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste%20des%20communes%20de%20la%20Dordogne
Liste des communes de la Dordogne
Cette page liste les du département français de la Dordogne au . Histoire des communes Le département de la Dordogne est créé à la Révolution française, le , en application de la loi du , sur la majeure partie de l'ancienne province du Périgord, mais aussi de zones réduites de l'Agenais, de l'Angoumois et du Limousin. En 1793, dix communes de la Corrèze sont rattachées par décret à la Dordogne : Boisseuilh, Coubjours, Génis, Payzac, Saint-Cyr-les-Champagnes, Saint-Mesmin, Sainte-Trie, Salagnac, Savignac-Lédrier et Teillots. En 1793, la Dordogne cède Cavarc au département de Lot-et-Garonne. Le (), la commune de Parcoul est détachée de la Charente-Inférieure et réunie à la Dordogne. En 1819, la commune de Beaurepos est soustraite du département et fusionne avec Souillac dans le Lot. De 1989 à 2015, la Dordogne compte . Au , leur nombre baisse à 545, avec la création de neuf communes nouvelles (Beaumontois en Périgord, Boulazac Isle Manoire, Brantôme en Périgord, Coux et Bigaroque-Mouzens, Parcoul-Chenaud, Pays de Belvès, Saint Aulaye-Puymangou, Sainte-Alvère-Saint-Laurent Les Bâtons et Sorges et Ligueux en Périgord) remplaçant initiales. Au , onze autres communes nouvelles (Bassillac et Auberoche, Boulazac Isle Manoire, Castels et Bézenac, Les Coteaux Périgourdins, Cubjac-Auvézère-Val d'Ans, La Jemaye-Ponteyraud, Mareuil en Périgord, Saint Privat en Périgord, Sanilhac, La Tour-Blanche-Cercles, et Val de Louyre et Caudeau) remplacent . Il y a alors en Dordogne. Au , six communes nouvelles (Coly-Saint-Amand, Eyraud-Crempse-Maurens, Les Eyzies, Saint-Julien-Innocence-Eulalie, Sigoulès-et-Flaugeac et l'élargissement de Brantôme en Périgord) remplacent abaissant le nombre de communes dans le département à 505. Au , le département compte à la suite de la création de la commune nouvelle de Pechs-de-l'Espérance par regroupement de . Liste des communes Le tableau suivant donne la liste des communes, en précisant leur code Insee, leur code postal principal, leur arrondissement, leur canton, leur intercommunalité, leur superficie, leur population et leur densité, d'après les chiffres de l'Insee issus du recensement 2019. Voir aussi Articles connexes Listes des communes de France Liste des anciennes communes de la Dordogne Liste des cantons de la Dordogne Arrondissements de la Dordogne Liste des intercommunalités de la Dordogne Armorial des communes de la Dordogne Notes et références Notes Références Dordogne Communes
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Calvados (département)
Le département du Calvados est un département français de la région Normandie. L'Insee et la Poste lui attribuent le code 14. Sa préfecture est Caen. Ses sous-préfectures sont Bayeux, Lisieux et Vire. Histoire Le département a été créé à la Révolution française, le , en application de la loi du , à partir d'une partie de l'ancienne province de Normandie. On envisagea un temps de le nommer « Orne-Inférieure », avant de choisir son nom actuel qui tient d'un banc rocheux, les rochers du Calvados, sur proposition du député de Bayeux, Jean-Baptiste Delauney. La légende veut que les rochers au large d'Arromanches-les-Bains aient pris le nom du Salvador (ou Çalvador, qui serait devenu Calvados par déformation linguistique) navire de l'Invincible Armada espagnole qui s'y serait échoué, mais cette altération est invraisemblable. Une hypothèse mieux fondée fait état de cartes marines rédigées en latin décrivant la côte dénudée et bosselée d'une partie de l'actuel département comme calva dorsa ou calva dossa « dos chauves » (pluriel du latin classique dorsum « dos » > latin vulgaire dossum « dos » > français dos). De manière topographique, ce nom ferait précisément références à deux élévations de la côte vers Arromanches qui vues du large apparaissent chauves à cause de leur faible couverture végétale. Elles servaient ainsi d'amer aux marins. Cette explication a été proposée par René Lepelley, professeur à l'université de Caen, en 1990 et elle est largement adoptée aujourd’hui. Après la victoire des coalisés à la bataille de Waterloo (18 juin 1815), le département est occupé par les troupes prussiennes de juin 1815 à novembre 1818 (voir occupation de la France à la fin du Premier Empire). Le 6 juin 1944 à l'aube est lancée l'opération Overlord sur les plages à l'ouest du département avec des soldats américains, anglais, français et canadiens. Au , le territoire de la commune de Pont-Farcy est rattaché au département de la Manche, décision préalable à la fusion des communes de Tessy-Bocage, située dans la Manche, et de Pont-Farcy, située dans le Calvados. Pont-Farcy rejoint de fait Saint-Lô Agglo. Héraldique Ce blason rappelle celui de la Normandie historique ; la partie supérieure symbolise la Manche qui borde le département au nord. Il a été proposé par l'héraldiste Robert Louis en 1950. Politique La droite a longtemps été quasi hégémonique dans le département, même après que le clan d'Ornano sous les années Giscard laisse au niveau national la place à des figures mitterrandiennes que sont les ministres Louis Mexandeau à Caen et Yvette Roudy à Lisieux. Lors des élections municipales de 2001, la fédération socialiste du Calvados est divisée entre le député Louis Mexandeau et le maire sortant d'Hérouville-Saint-Clair, François Geindre, contraignant la rue de Solférino à la mettre sous tutelle. En 2012, la gauche confirme son implantation désormais forte, en particulier dans l'agglomération caennaise, ne laissant, comme en 1997, qu'un seul siège de député à l'UMP, celui de Nicole Ameline, héritière politique de Michel d'Ornano, et offrant un siège inattendu à Europe Écologie Les Verts et Isabelle Attard dans le Bessin.. En 2014, pour la première fois, le Front National arrive en tête dans le Calvados avec 25,99 % des suffrages lors des élections européennes. Conseil départemental du Calvados Liste des intercommunalités du Calvados Liste des communes du Calvados Liste des anciennes communes du Calvados Liste des députés du Calvados Liste des sénateurs du Calvados Liste des conseillers départementaux du Calvados Liste des préfets du Calvados Géographie Le Calvados fait partie de la région de Normandie. Il est limitrophe des départements de la Seine-Maritime (par le pont de Normandie) au nord-est, de l'Eure à l'est, de l'Orne au sud et de la Manche à l'ouest, tandis que son flanc nord est constitué par les côtes de la Manche. Climat Le climat du Calvados est très différent selon les endroits où l'on se situe, ainsi, à une quinzaine de kilomètres des côtes, la ville de Caen par exemple, l'influence de la marée est grande. Le climat y est plutôt doux, plus doux qu'au cœur de l'Orne. Les nuages vont et viennent avec la marée, alors que près des confins du Calvados et de l'Orne, au sud, le climat est un peu plus rude, plus froid dans les périodes hivernales, plus chaud dans les périodes estivales. Économie Démographie Les habitants du Calvados sont les Calvadosiens. En 2020, le département comptait 691 453 habitants. Communes les plus peuplées Les deux communes du Calvados ayant enregistré la plus forte croissance de population entre 2010 et 2015 relèvent de la communauté urbaine Caen la Mer : il s'agit d'Hérouville-Saint-Clair et de Colombelles avec, respectivement, + 1 026 et + 928 habitants. Pyramide des âges Pyramide des âges du Calvados : plus de 75 ans : 7,2 % 60 - 74 ans : 13,16 % 40 - 59 ans : 25,52 % 20 - 39 ans : 28,53 % 0 - 19 ans : 25,6 %. Culture Écrivains / Artistes Écrivains • Philosophes • Universitaires François de Malherbe • Alphonse Allais • Henri de Régnier • Patrick Grainville Peintres • Sculpteurs Eugène Boudin • Paul-Émile Pissarro • Louis-Édouard Garrido • François Bonnemer • Georges Bouet• Eustache Restout • François de Caumont • Gabriel-Narcisse Rupalley • Louis-Alexandre Dubourg Musiciens • Chanteurs Erik Satie Théâtre • Télévision Alain Duhamel Michel Drucker Scientifiques / Industriels Pierre-Simon de Laplace Personnalités politiques Contemporains Georges Marchais • Michel d'Ornano • Louis Mexandeau • Yvette Roudy Historiques Guillaume le Conquérant • Turgot • Joseph Laniel Personnalités historiques Odon de Bayeux • Jules Dumont d'Urville Personnalités religieuses Saint Jean Eudes • Sainte Thérèse de Lisieux Deauville accueille le Festival du cinéma américain et Cabourg celui du Cinéma romantique. Tous les ans, le premier week-end d'avril, Hérouville-Saint-Clair accueille le festival BD Des Planches et des Vaches, premier festival bas-normand du genre, ainsi que le Festival Beauregard depuis 2009. À Caen se déroulent chaque année en automne le festival Nördik Impakt, festival de culture électronique dont la soirée de clôture rassemble environ festivaliers au parc des expositions, ainsi que les Boréales de Normandie qui se consacre à la culture scandinave. Le Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre est décerné chaque année à des journalistes du monde entier. À Dives-sur-Mer se déroulent le festival de la marionnette et la biennale internationale du livre d'artiste Biblioparnasse. Chaque année, en été, les ateliers des artistes plasticiens ouvrent leurs portes au public au village d'art Guillaume-le-Conquérant. Par ailleurs, en 2009 a été inauguré « Le plus petit Musée du livre », musée nomade. Les Fêtes médiévales de Bayeux se déroulent tous les ans au mois de juillet et tous les deux ans se déroule le Festival international du cirque. En septembre, Merville-Franceville-Plage accueille le festival Cidre et Dragon. Langue La langue régionale est le normand. Comme au sein de l'essentiel des régions de France, le français s'est imposé aux populations à partir du début du . Les habitants des villes parlaient un français standard vers 1835, mais la prononciation y était encore influencée par la langue régionale, en particulier dans les arrondissements de Vire et de Falaise. Tourisme - Voir aussi Côte Fleurie Le département comporte un village parmi Les Plus Beaux Villages de France : Beuvron-en-Auge. Capacité d'accueil touristique (2001) : chambres d'hôtel ; emplacements en camping ; lits (villages de vacances) ; 619 gîtes ruraux. Le département se divise en pays d'accueil touristiques : le Bessin, la Plaine de Caen, le Bocage Virois, la Côte de Nacre, la Côte Fleurie, le Pays d'Auge et la Suisse normande. Le Calvados, grâce au port de Ouistreham, est une porte d'entrée sur le continent pour les Britanniques. Il y a deux aéroports, Caen - Carpiquet et Deauville - Normandie. Les résidences secondaires Selon le recensement général de la population du janvier 2008, 18,4 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires. Ce tableau indique les principales communes du Calvados dont les résidences secondaires et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux. Source INSEE, chiffres au 01/01/2008. Religion Pour l'Église catholique, le Calvados correspond au diocèse de Bayeux et Lisieux. Liste des abbayes normandes (anciennement). Notes et références Notes Références Voir aussi Bibliographie Yves Lecouturier, Dictionnaire des personnages remarquables du Calvados, : 365 portraits, Marigny, Eurocibles, coll. « Inédits & introuvables » 30, 2005, 256 dont 8 de pl., . Yves de Saint Jean, Pays d'Auge - Auge Country, éditions Vinarelle, Calvados, 2008 . Articles connexes Conseil départemental du Calvados Département français Liste des communes du Calvados Liste de ponts du Calvados Liste de films tournés dans le Calvados Volontaires nationaux du Calvados pendant la Révolution Liens externes Préfecture du Calvados Site du conseil départemental du Calvados
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Cantal (département)
Le Cantal () est un département français faisant partie de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Il doit son nom au massif volcanique du Cantal qui occupe le centre de son territoire. L'Insee et la Poste lui attribuent le code 15. Sa préfecture est Aurillac. Il correspond approximativement à la Haute-Auvergne, partition territoriale utilisée par les historiens dont les limites varient selon les auteurs. Dénominations Ses habitants sont appelés les Cantaliens ou, plus familièrement, les Cantalous. En occitan, la langue traditionnelle du Cantal, le département et la montagne du même nom sont nommés Cantal (aurillacois) ou Chantal (nord-occitan). Histoire Ce département a été créé le en application de la loi du . Il correspond à la partie sud de l'ancienne province d'Auvergne, plus précisément aux trois bailliages des Montagnes d'Auvergne, d'Aurillac et de Carlat ainsi que certaines parties du Dauphiné d'Auvergne. Par la loi des -, la Constituante met fin à l'alternat des chefs-lieux de département, sauf pour le Cantal où elle maintient l'alternat entre Saint-Flour et Aurillac. Par la loi du , la Convention montagnarde y met fin en fixant le chef-lieu du Cantal à Aurillac. À sa création, le Cantal compte , contre 246 le . Au la région Auvergne, à laquelle appartenait le département, fusionne avec la région Rhône-Alpes pour devenir la nouvelle région administrative Auvergne-Rhône-Alpes. Héraldique Politique et administration Liste des députés du Cantal Liste des sénateurs du Cantal Liste des conseillers départementaux du Cantal Liste des conseillers régionaux du Cantal Liste des préfets du Cantal Le Cantal est l'un des départements ayant donné le plus de présidents de la République à la France (2, Paul Doumer et Georges Pompidou ; au coude à coude avec les Bouches-du-Rhône et derrière Paris qui en a donné 6) et le département en ayant donné le plus par rapport au nombre d'habitants. Le Cantal peut être désigné comme étant une terre présidentielle au vu de sa faible démographie. Plusieurs ministres sont issus de ses rangs : Félix Esquirou de Parieu (ministre de l'Instruction publique), Paul Devès (ministre de l'Agriculture, ministre de la Justice, ministre de la Justice et des Cultes), Camille Laurens, ministre de l'Agriculture cinq fois en 1951, 1952 et 1953, René Souchon secrétaire d'État en 1983 et 1984, ministre délégué près du ministre de l'Agriculture en 1985 et Alain Marleix, secrétaire d'État aux Anciens combattants en 2007 et secrétaire d'État à l'Intérieur de 2008 à 2010, tous trois députés du Cantal. En 2017, le sénateur du Cantal Jacques Mézard, membre du PRG, devient ministre de l'Agriculture avant de rejoindre le poste de ministre de la Cohésion des territoires. La culture politique dans le Cantal, plutôt gaulliste et pompidolienne, se particularise par une participation électorale élevée et une faible adhésion aux partis politiques. Les personnalités exerçant une fonction élective dont le mandat est en cours et en lien direct avec le territoire du département du Cantal sont les suivantes : Conseillers régionaux du Cantal Le département du Cantal envoie 4 conseillers régionaux sur les 204 que compte le Conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes. Pour la mandature 2015-2021, les conseillers régionaux issus du Cantal sont Alain Marleix (LR), Angélique Brugeron (LR), Martine Guibert (UDI) et Dominique Bru (PS). Conseil départemental du Cantal . Le département est administré depuis Aurillac par le conseil départemental du Cantal, comprenant trente conseillers départementaux, répartis sur quinze cantons. Le président du Conseil départemental du Cantal, élu en 2017, est Bruno Faure, élu LR du canton de Naucelles. Pour la mandature 2015-2021, la composition du Conseil Départemental est la suivante : Pour la mandature 2021-2028, la composition du Conseil Départemental est la suivante : Géographie Le Cantal est un département situé dans le sud de l'ancienne province et région d'Auvergne, cette partie de l'Auvergne correspondant à la région de la Haute-Auvergne, historiquement plus montagneuse et moins peuplée. Il est situé au cœur du Massif Central. Le département du Cantal est limitrophe au nord des départements de la Corrèze, de la Haute-Loire et du Puy-de-Dôme, à l'est de la Haute-Loire et de la Lozère, au sud de l'Aveyron et du Lot, à l'ouest du Lot et de la Corrèze. Il ne comprend que cinq agglomérations qui peuvent être véritablement qualifiées de villes : Aurillac (préfecture), Saint-Flour (sous-préfecture), Arpajon-sur-Cère (bassin d'Aurillac), Ytrac (bassin d'Aurillac) et Mauriac (sous-préfecture). Le département du Cantal tire son nom du Cantal, massif montagneux principal qui le couvre. En effet, c'est un département de moyenne montagne occupé essentiellement par le massif volcanique du Cantal et par ses contreforts. Ce massif est un vestige d'un ancien volcan dont le diamètre est de près de (le plus grand d'Europe). Son point culminant actuel, le Plomb du Cantal atteint . Le massif forme un cercle presque parfait dont les pentes s'élèvent en convergeant vers le centre. En ce centre se trouve un immense cirque qui devait être l'ancien cratère. À côté du Plomb du Cantal, on trouve le puy Mary (), le puy Chavaroche (), le puy Violent () ou encore le puy Griou (). Sur les flancs du massifs descendent des vallées profondes, modelées autrefois par l'érosion glaciaire, qui s'étendent à partir du centre de manière radiale. Parmi elles les vallées de l'Impradine, de la Santoire, de la Cère, de l'Alagnon, de la Jordanne, de la Doire, de la Truyère et de la Rhue. En outre, le Cantal possède un vaste lac de , le lac de Saint-Étienne-Cantalès. Le Cantal regroupe plusieurs régions naturelles : le Cézallier, les Monts du Cantal, la Planèze de Saint-Flour, la Margeride, le Mauriacois, la Châtaigneraie et l'Aurillacois et le Carladès. Climat Le Cantal est divisé en trois zones climatiques : l’Ouest subocéanique avec une pluviométrie abondante, le Centre montagneux avec la plus importante pluviométrie de France métropolitaine et de fortes chutes de neige l'hiver, et l'Est subcontinental frais plus sec et plus méridional. Aurillac, bien que fréquemment affichée comme la ville la plus froide sur la carte météo en raison de son altitude élevée, est néanmoins l'une des villes les plus ensoleillées de France (), devant Toulouse et Bordeaux. Transports Le département est desservi par les Transports Express Régionaux de la SNCF, notamment par trois lignes ferroviaires principales. : Liaison Clermont-Ferrand - Massiac-Blesle - Neussargues - Murat - Le Lioran - Vic-sur-Cère - Aurillac - Toulouse-Matabiau Liaison Brive-la-Gaillarde - Laroquebrou - Aurillac Liaison Figeac - Ytrac - Aurillac Une liaison ferroviaire, l'Aubrac est également assurée au quotidien par Intercités entre Clermont-Ferrand, Massiac-Blesle, Neussargues, Saint-Flour et Béziers par la ligne des Causses et le viaduc de Garabit. Par la route, le département est desservi au nord et à l'est par l'autoroute A75. La Route nationale 122 le traverse d'est en ouest par le Tunnel du Lioran. Par les airs, l'aéroport d'Aurillac est relié par une liaison régulière trois fois par jour vers Paris-Orly via la compagnie Amelia et Air France Hop. Budget Son budget est de 212,3 millions d'euros par an, soit 1 368 euros par an et par habitant. Il est le troisième département le plus endetté de France par rapport au nombre d'habitants (1 120 euros par habitant). Économie En 2017, le Cantal était le département avec le taux de chômage le plus bas de France (5,7 %). L'économie du Cantal est principalement basée sur l'agriculture et le tourisme. On y pratique essentiellement l'élevage bovin (race Salers). L'élevage sert aussi à la production de lait qui est utilisé en partie dans la fabrication de fromage tels que le cantal, le bleu d'Auvergne ou le salers. Le bois reste une richesse de la région (chênes, résineux). L'exploitation forestière, moins prospère qu'autrefois, reste une composante de l'économie locale. Le département s'appuie en outre sur le secteur tertiaire, l'industrie des loisirs et de la montagne, et sur l'activité touristique principalement estivale. 78 communes du Cantal adhèrent au parc naturel régional des Volcans d'Auvergne. Musique Le département est cité dans les paroles de la chanson Vesoul, écrite, composée et interprétée par Jacques Brel en 1968. Démographie Évolutions Communes les plus peuplées Arrondissements Culture La culture, dans cette zone rurale, est évidemment bien moins développée que dans la large ceinture plus urbaine qui entoure le Massif central. Alors que les produits culturels multimédia sont largement accessibles via internet, le spectacle vivant et les arts picturaux le sont beaucoup moins, il y a trop peu de structures de diffusion (la distance étant un autre frein). Toutefois, on observe la présence forte de certaines formes, essentiellement à Aurillac. Abritant le Festival international de théâtre de rue et son lieu de production, la ville voit l'apparition d'un pôle regroupant l'ensemble des secteurs de la danse (formation, création, diffusion, pratique amateur, scène conventionnée, enseignement supérieur et secondaire, centre de recherche et ressources, 7 compagnies implantées, etc.) autour du Campus chorégraphique La Manufacture et le développement des cultures urbaines. Des communautés de communes comme celle de Sumène-Artense apportent néanmoins une diversité et une pluralité dans le spectacle vivant et plus particulièrement musical dans des zones justement desservies par ces services. La campagne permet d'accueillir de nombreux festivals comme la Vachement Rock d'Anglards-de-Salers. , les fêtes à thèmes qui marquent l'attachement du territoire aux produits de terroir : fête de la gentiane à Riom-es-Montagnes, foire à la châtaigne à Mourjou, fête de cornets à Murat, fête de l'estive à Allanche, fête de la noix à Sénezergues, fête de tarte à la tome à Raulhac, fête des tripoux à Thiézac, fête des palhas à Massiac, renaissance du sarrasin (plante) à Boisset… Le Cantal dispose d'un patrimoine ancien et riche grâce au grand nombre d'églises romanes, de châteaux, de cités médiévales (Murat, Marcolès, Saint-Flour…), de villages de caractère (Salers, Tournemire, Lavigerie, Mandailles, Albepierre…), de burons ainsi qu'un riche petit patrimoine : croix en pierre, fontaines, fours anciens, maison bourgeoise, etc. Personnalités Voir :Catégorie:Personnalité liée au Cantal Tourisme Le tourisme est l'une des principales ressources du département du Cantal puisqu'il représente 15 % de son PIB. Le département se compose de plusieurs régions touristiques dont le Massif cantalien, le pays de Salers, le pays de Saint-Flour, le pays d'Aurillac et la châtaigneraie cantalienne. Les deux principaux pôles touristiques du Cantal sont le Puy Mary (classé Grand Site National de France) et la station du Lioran (la plus importante station du Massif Central). Les résidences secondaires Selon le recensement général de la population du janvier 2013, 20,4 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires. Ce tableau indique les principales communes du Cantal dont les résidences secondaires et occasionnelles dépassent 20 % des logements totaux. Insee - Base chiffres clés : logement 2013 (chiffres au 01/01/2013) Liste des communes du Cantal Notes et références Notes Références Voir aussi Articles connexes Conseil départemental du Cantal Liste des cantons du Cantal Liste des conseillers départementaux du Cantal Liste des communes du Cantal Carladès Châteaux de Haute-Auvergne Liste de ponts du Cantal Bibliographie Ouvrages généraux Ombres & Couleurs, entre Dordogne et Puy Mary, Frédéric Angot et Jean-Pierre Lacombe, Éditions Un Autre Reg'Art, 2016 Salers, perle de la Haute-Auvergne, Frédéric Angot et Jean-Pierre Lacombe, Éditions Un Autre Reg'Art, 2014 Lumières d'Aurillac, Frédéric Angot et Jean-Pierre Lacombe, Éditions de la Flandonnière, 2012 Le Pays de Salers, terre de 1000 lieux, Frédéric Angot et Jean-Pierre Lambe, Éditions Un Autre Reg'Art, 2013 Cantal, Louis-Jacques Liandier, Éditions De Borée, 1995 Le Cantal, Christian Marchi, Éditions De Borée, 1995 Le Cantal, Hautes terres d'Auvergne, Jean-Éric Jung, Daniel Brugès, Christian Marchi, Brigitte Mézard, Paris, 1998, Encyclopédies Bonneton, Cantal. Quelque part sur terre, Marie-Hélène Lafon, Paris, Buchet-Chastel, 2005 Cantal bleu et vert, tout à l'envers, Thérèse Canet, Pierre Soissons photographe, Aurillac, L'Ostal del libre, 1994 Cantal. Terra incognita, Frédéric Angot, Créer, 2009 Le Cantal, éditions du Bastion Le Cantal 1900-1920, c'était hier, Louis Taurant, Éditions De Borée Dans les Monts du Cantal. Le Pays de l'Écir, Jacques Malouet, Paris, Payot, 1995. Drôle de Cantal, Bernard Pouchèle, Lucien Souny, 2008 Le Guide du Cantal, Pierre Wirth, Paris, La Manufacture, 1994 Mon Cantal, carnet d'un voyageur d'ici, Daniel Brugès, Éditions De Borée, 1987 Connaître le Cantal, Marie-Claire Ricard, Éditions Sud Ouest, 2011, Géographie, géologie, climat Le Volcanisme du Cantal, éditions Chamina et BRGM éditions, 2007, 191 p. Géographie humaine, économie Madeleine Basserre, Le Cantal, économie agricole et pastorale, 1928 - compte rendu Architecture Églises romanes de Haute Auvergne, 4 volumes, de Pierre et Pascale Moulier, Édition Créer Auvergne et Bourbonnais gothique. Le cadre civil., Bruno Phalip, 2004, éditions Picard, Paris. Vieilles églises et vieux châteaux de la Haute Auvergne, Louis de Ribier, Abbé Peschaud, Éditions du Bastion La maison rurale en Auvergne, II Haute-Auvergne. Contribution à un inventaire régional, Roland Ondet, Patrice Trapon, 1977, Éditions Créer, Nonette Abel Poitrineau, volume Auvergne, in Architecture rurale française. Corpus des genres, des types et des variantes , A. Dié, 1999 Seigneurs et bâtisseurs: le château et l'habitat seigneurial en Haute Auvergne et Brivardois entre le et le , Bruno Phalip, Clermont-Ferrand, 1993Charles Massin Burons de Haute Auvergne, Jean-Claude Roc, Brioude, Watel, 1995 Le Canton de Vic-sur-Cère, inventaire topographique, Imprimerie nationale, 1984 La prévôté de Mauriac - Gentilhommières et châteaux, Louis de Ribier, Ethnologie, croyances, coutumes, légendes Le Trésor des contes, Henri Pourrat Guide de l'Auvergne mystérieuse, Lauras-Pourrat, Paris, Tchou, 1989 Les Mystères du Cantal, Daniel Brugès, éditions De Borée, 2010 Vivre la terre, Jean et Marie-Louise paysans, Daniel Brugès, éditions De Borée, 2009 Fiòc e diable, Daniel Brugès, Nonette, édition Créer, 1984 Le Cantal, Hautes terres d'Auvergne (Partie "Ethnographie", , Daniel Brugès), Paris, 1998, Encyclopédies Bonneton. Histoire Dictionnaire de biographie cantalienne, Antoine Trin, 2 volumes, Menet, Éditions cantaliennes, 1973-1976 + Suppléments A B C D. Dictionnaire statistique, ou Histoire, description et statistique du département du Cantal Dictionnaire topographique du Cantal, Émile Amé, architecte Villes et villages du Cantal 1900-1930 - Mémoire d'hier, Louis Taurant, Éditions De Borée Recherches de la noblesse d'Auvergne, Louis de Ribier, rééditions Laffitte Reprint, et CD Préhistoire du Cantal, Frédéric Surmely, Clermont-Ferrand, 2005 « Une histoire du peuplement du massif cantalien », F. Surmely, conservateur du patrimoine, in Historia La Vie politique et les parlementaires du Cantal sous la République (1871-1940), Lionel Tyssandier À l'ombre du pouvoir. Le Cantal du milieu du à 1914, Christian Estève, Clermont-Ferrand, Presses Universitaires Blaise-Pascal, 2002 Le Cantal de 1939 à 1945. Les troupes allemandes à travers le Massif Central. Eugène Martres, 1993 Les Noms de famille du Cantal, Marie-Odile Mergnac, Laurent Millet, NFCA, 2007 Revue de la Haute-Auvergne. Guides touristiques Auvergne, Guide vert Auvergne, Velay, Guides bleus Département du Cantal, 1879, Adolphe Joanne, Hachette Volcan cantalien, 49 circuits de petite randonnée, 1996, Chamina, Clermont-Ferrand Cuisines, fromages, charcuterie Recettes d'Auvergne, Daniel Brugès et Christiane Valat, 2009, Éditions De Borée Cuisinière du Cantal, Sonie Ezgullian, Éditions Stéphane Bachès, 2010 Recettes paysannes du Cantal, Marc Béziat, Éditions du Curieux, Rodez, 2004, La France à table : Cantal, 1969, revue. La Tuade du cochon, Contes et saveurs d'Auvergne, André Bouyssou, chef de Vic-sur-Cère, 2000, Beaumont, éditions Debaisieux Littérature Pierre Besson (1872-1945), Un pâtre du Cantal, Paris, Delagrave, 1922. Daniel Brugès, Mon Cantal, carnet d'un voyeur d'ici ; Dictons, proverbes et autres Sagesses d'Auvergne; Dictons, proverbes et autres Sagesses de nos campagnes. Les trois ouvrages sont publiés aux Éditions De Borée. Christian Estève et Jean-Pierre Serre, Les Grandes affaires criminelles du Cantal, Éditions De Borée, 2008, 368 pages. Marie-Hélène Lafon, Le Soir du chien, roman, prix Renaudot des lycéens en 2001, Éditions Buchet/Chastel, 2001. Le Pays d'en Haut, 2019. Noël Lafon, Écrits occitans cantaliens : dix siècles d'écrits occitans (-), Lo Convise, 2008. . Sylvie Baron, écrivain de thrillers dont "les Justicières de Saint-Flour" (éditions du Bord du Lot 2012), "Un été à Rochegonde", "Les ruchers de la colère","L'Auberge du Pont de Tréboul", "L'Héritière des Fajoux" (Calmann-Levy 2014,2015,2016,2017) Les romans historiques de Jean Anglade. Les Puysatiers retraçe par exemple, la construction du tunnel du Lioran au siècle dernier. Musique et danse Cantal. Violoneux et chanteurs traditionnels en Auvergne, 33 Tours, Le Chant du Monde Chants et danses du Cantal, René Saget, 33 Tours, Le Chant du Monde La Bourrée du Carladès. Vic-sur-Cère, Louis Audebert, 33 Tours, Tivoli Cantal, musiques traditionnelles, Agence des musiques traditionnelles en Auvergne (AMTA), coffret de deux cassettes audio avec textes et traductions Liens externes Préfecture du Cantal Conseil général du Cantal
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Charente (département)
La Charente () est un département français situé dans le Sud-Ouest de la France, dans la moitié nord de la région Nouvelle-Aquitaine. Traversé d'est en ouest par le cours supérieur et moyen de la Charente, il doit son nom au fleuve. Le département de la Charente fait partie de l'académie de Poitiers et du ressort de la cour d'appel de Bordeaux. L'Insee et La Poste lui attribuent le code 16. Sa préfecture est Angoulême. Géographie Les données de la géographie administrative Le département appartient administrativement à la région Nouvelle-Aquitaine. Il est limitrophe, au nord, des départements des Deux-Sèvres et de la Vienne, à l'est, de celui de la Haute-Vienne, au sud-est et au sud de celui de la Dordogne et, enfin, à l'ouest de celui de la Charente-Maritime, département avec lequel il partage la plus grande longueur de ses limites administratives. Quelques éléments de géographie physique La Charente appartient physiquement, géologiquement et climatiquement au Bassin aquitain dont elle constitue avec les départements voisins de la Charente-Maritime et de la Dordogne l'extrémité septentrionale. C'est également un département de contact puisqu'il confine d'une part, au nord, avec le seuil du Poitou qui sépare le Bassin aquitain du Bassin parisien, et, à l'est, avec le Massif central que délimitent les premières marches du plateau du Limousin. C'est d'ailleurs à l'extrémité orientale, en Charente limousine, que se trouve le point culminant du département avec le site de Montrollet qui atteint d'altitude. L'autre point culminant, situé sur une avancée du Limousin à l'est de La Rochefoucauld est le massif de l'Arbre, qui s'élève à . Hydrographie sommaire Les limites du département de la Charente coïncident avec celles du bassin supérieur et moyen du fleuve Charente, qui prend sa source à quelques kilomètres dans le département voisin de la Haute-Vienne. De son lieu de source jusqu'à Mansle, la pente de la Charente est forte et les méandres sont de faible développement. Au nord d'Angoulême, où la vallée prend le nom du Val d'Angoumois, puis en Saintonge, la pente de la Charente est faible et régulière et le fleuve paresse dans de très larges et nombreux méandres. Les affluents de la Charente sont de plusieurs types : La Tardoire, le Bandiat, la Bonnieure qui sont des affluents de rive gauche ont la caractéristique particulière de disparaître en partie dans des crevasses et d'alimenter le karst de La Rochefoucauld lequel est garant d'un débit d'étiage minimum. La Touvre est une résurgence, née de deux sources, le Dormant et le Bouillant. Elle est, après celle du Vaucluse, la deuxième résurgence de France. L'Aume, la Soloire, l'Antenne, petits affluents de rive droite, et le Né, affluent de rive gauche, qui sont des rivières écoulant leurs eaux sur des terrains imperméables, grossissent aux moindres pluies. À chaque période hivernale, les crues sont habituelles où l'eau recouvre les vallées de la Charente et de ses affluents caractérisées par des marais et des prairies inondables, appelées localement les prées. Lors des crues exceptionnelles qui ont lieu environ tous les vingt ans, il n'est pas rare de voir les routes coupées et les bas quartiers des villes comme Angoulême, Jarnac et Cognac complètement inondés. Ces crues peuvent parfois revêtir des aspects spectaculaires comme en 1960, ou encore en 1982, année considérée comme la "crue du siècle". Lors de ces crues centennales, et même décennales, la vallée de la Charente avec ses prairies inondables ne forment plus que ce qui ressemble à un immense lac de Châteauneuf-sur-Charente jusqu'à son estuaire. D'Angoulême à Saintes une vingtaine d'ouvrages, formés par les écluses, canaux de dérivation et barrages, rendent le fleuve navigable qui est aujourd'hui uniquement réservé à la navigation fluviale de plaisance. Les régions naturelles D'est en ouest, le département fait apparaître une succession de paysages naturels conditionnés par la nature des sols, le relief et le climat et qui délimitent des terroirs agricoles et ruraux nettement différenciés. Tout à l'est du département et en bordure du plateau du Limousin, la région du Confolentais ou Charente limousine se caractérise par des sols constitués de roches cristallines imperméables, parfois couverts d'argiles rouges, qui sont géographiquement et géologiquement situés en Limousin. Cette région a été le théâtre d'un événement majeur où, dans un passé fort lointain, une météorite de plus d'un kilomètre de diamètre a heurté la région à Pressignac, à mi-chemin entre Chassenon et Rochechouart. Les terres qui constituent la Charente limousine sont argileuses et imperméables, appelées aussi terres froides. Celles-ci sont particulièrement propices à l'élevage (vache limousine). L'occupation du sol se partage entre bocage et bois de châtaigniers et épicéas. Ici, le relief est plus vigoureux par les vallées profondes qui entaillent le plateau du Limousin et se distingue par les plus hautes altitudes du département, notamment au site de Montrollet qui culmine à . Le nord du département, le Ruffécois, est occupé par de grandes plaines céréalières qui ne sont pas sans rappeler celles du Poitou. Au centre du département, le fleuve joue un rôle considérable dans l'occupation de l'espace géographique. La Charente et ses affluents de rive gauche traversent en Angoumois des plateaux calcaires fissurés, générateurs de gouffres et de résurgences, et sur le reste de son bassin versant des terrains imperméables mais aussi des sols calcaires qui, une fois gorgés d'eau, se comportent comme des terrains imperméables. L'Angoumois porte de grandes et belles forêts comme celles de la Braconne. Les terres à l'ouest, de part et d'autre de la vallée de la Charente, sont de nature calcaire et sont appelées terres chaudes étant propices à la culture de la vigne, des céréales ou à la polyculture. Ce sont également les terres de champagne qui portent le célèbre vignoble du cognac. Ces sols et ces paysages annoncent ceux du département voisin de la Charente-Maritime où les affinités y sont particulièrement nombreuses. Enfin, tout au sud du département, de grandes chênaies, mêlées de châtaigniers et de pins maritimes, recouvrent les sommets décalcifiés de la Double saintongeaise, ce dernier constitue un grand massif forestier qui se prolonge en Charente-Maritime et en Dordogne. C'est le domaine des landes qui évoquent les grandes pinèdes des landes de Gascogne. Le département de la Charente comporte 24 zones Natura 2000 situées, certaines en totalité, d'autres en partie sur son territoire, vallée du fleuve Charente et de ses affluents, chaumes et autres types d'habitats pour oiseaux, chauves-souris, loutre et vison d'Europe ou orchidées. Climat Le département de la Charente a un climat océanique de type aquitain de Cognac jusqu'à Angoulême qui se modifie en allant vers l'est en climat océanique dégradé. Dans le Confolentais le climat océanique dégradé se traduit par des températures plus fraîches que dans les plaines, des précipitations plus importantes et des hivers plus marqués avec des jours de gel et de neige plus nombreux. Les orages sont habituels, sous forme de phénomènes localisés ou plus étendus. Le vent est le plus souvent d'ouest-nord-ouest en particulier lors des tempêtes dont la plus violente a été la tempête Martin avec des vents de plus de sur l'ensemble du département. Moins fréquemment le département est soumis à des vents nord-est. Démographie Un département moyennement peuplé Le département de la Charente recense habitants en 2007, ce qui le classe au en Poitou-Charentes autant pour sa densité de population qui est de 59 /km contre 67 /km pour la région et 114 /km pour la France métropolitaine. Il s'agit d'un département moyennement peuplé mais il existe de véritables contrastes de peuplement à l'intérieur de ses limites départementales où la vallée de la Charente, prolongée vers l'est par l'axe routier de la RN 141 en direction de Limoges, concentre l'essentiel des activités et des villes. Autour d'Angoulême, la densité de population franchit aisément les 200 /km, soit pratiquement le quadruple de la moyenne départementale, et autour de Cognac la densité est supérieure à 150 /km, soit le triple de celle du département. Un département de nouveau attractif La population du département est demeurée relativement stable autour de habitants dans le dernier quart du - entre 1975 et 1999 -, chiffre semblable à ceux observés jusqu'au milieu du , mais les cantons ruraux de la partie orientale de la Charente ont subi un très fort exode rural alors que l'agglomération d'Angoulême a fortement augmenté jusqu'à représenter actuellement environ le tiers de la population départementale. Il faut aussi noter que la Charente héberge de nombreux résidents britanniques, en 2006, ce qui la place au des départements français, juste derrière Paris, la Dordogne et les Alpes-Maritimes, et en 2016, ce qui la place au , après Paris et la Dordogne. Près de la moitié de la population est urbaine Depuis le début du , la population du département recommence à croître et approche les habitants, mais l'essentiel de cette croissance démographique repose sur Angoulême et son aire urbaine qui rassemble presque la moitié de la population départementale. L'urbanisation du département progresse légèrement et près de la moitié de la population réside dans les villes (47,1 % de la population est urbaine en Charente en 2007). En 2007, la Charente recense 31 communes de plus de habitants dont neuf ont de plus de habitants. Les deux principales agglomérations de la Charente sont Angoulême qui regroupe et Cognac au recensement de 2007. En Poitou-Charentes, elles occupent respectivement le et le régional. Communes les plus peuplées Économie Le premier département industriel entre Loire et Garonne La Charente est un département agricole mais aussi industriel et il se positionne au tout premier rang régional en Poitou-Charentes dans ce second domaine que ce soit sur le plan des effectifs que sur celui du nombre des activités. Il se singularise nettement des trois autres départements de cette région aussi bien par l'importance de son héritage industriel que par celle de ses entreprises. En raison de cet héritage industriel conséquent, le département se caractérise par la présence de deux chambres consulaires que sont les chambres de commerce et d'industrie d'Angoulême et de Cognac. La différence des activités économiques qui distinguent ces deux organismes ne les incite pas à une coopération interconsulaire. Ainsi la Chambre de commerce et d'industrie de Cognac a envisagé de s'associer à celle de Rochefort plutôt qu'à celle d'Angoulême. Un secteur industriel aux activités diversifiées Le secteur industriel de la Charente se distingue notamment par la présence d'activités traditionnelles, qui sont présentes aussi bien dans l'industrie agro-alimentaire puissamment représentée par le cognac, que dans les industries de transformation des matières premières comme la papeterie, les tuileries et briqueteries, les fonderies comme celle de Ruelle devenue une des implantations de la DCNS. Les industries agro-alimentaires Le secteur des industries agro-alimentaires (IAA) est l'un des secteurs phares de l'industrie charentaise et il est largement dominé par la production des eaux-de-vie de cognac. La zone d'appellation Cognac représente de vignes plutôt localisées à l'ouest du département, assurant 45 % des revenus agricoles de la Charente. Cette production viticole, appartenant à des viticulteurs ou à de grandes maisons de négoce, assure 40 % des exportations de Poitou-Charentes. Par contre, les laiteries pour la fabrication du beurre Charentes-Poitou et du fromage sont en net déclin, comme l'industrie de la viande bien que l'élevage reste une activité importante. L'industrie lourde L'industrie lourde est représentée par un puissant secteur des activités extractives qui alimente les usines de la région de Roumazières-Loubert où l'argile est employée pour la fabrication des briques et des tuiles. Cette industrie fournit le 1/ de la fabrication des tuiles françaises, ces dernières étant produites principalement par Terreal, anciennement Tuileries et Briqueteries Françaises (TBF). Près de Cognac, à Cherves-Richemont, le gypse est encore activement extrait en vue de la fabrication de plâtre dont la production est assurée par l'usine Placoplatre. La pierre calcaire qui était exploitée pour la pierre de taille est toujours extraite et sa production est orientée vers celle des granulats. Dans la Double saintongeaise, l'argile blanche est extraite à Oriolles et à Chantillac pour la fabrication de céramique sanitaire. Les industries de transformation Ce secteur économique fait cohabiter des industries traditionnelles qui ont dû se moderniser pour s'adapter à la nouvelle donne économique et des industries modernes et performantes qui tirent le département vers l'innovation technologique. Tout d'abord, le secteur des industries traditionnelles est représenté par la papeterie. Fort anciennement implantée dans la région d'Angoulême, elle est passée par une crise sévère qui a entamé durement et profondément ses activités. Bien qu'accusant un déclin presque irrémédiable, après la fermeture du Nil, elle demeure toujours en activité avec ICP (Industrie Papetière Charentaise). La fonderie de Ruelle, créée par le marquis de Montalembert en 1750, est devenue fonderie royale en 1755. Ses activités ont elles aussi beaucoup décliné, elles sont orientées vers la production militaire. La verrerie avec Saint-Gobain a repris l'usine de Claude Boucher. Les autres industries sont liées au cognac (cartons, étiquettes, transport, matériel agricole, tonnelleries, matériel de distillation). Les industries innovantes et modernes ou qui se sont modernisées en fonction de la demande actuelle sont représentées par deux secteurs industriels performants. La Poudrerie nationale d'Angoulême, devenue SNPE, est un secteur dynamique. Les industries électriques sont surtout représentées par Leroy-Somer, grand fabricant de moteurs électriques, et par SAFT dans son usine de Nersac pour la fabrication de batteries au lithium pour l'industrie électromobile appelée à un grand essor. Tourisme L'emblème « La Charente a des ailes » accompagne la communication des événements estampillés conseil général. Toponymie du département Dénominations dialectales La Charente est appelée Chérente en saintongeais, et Charanta dans le dialecte limousin de la langue occitane. Anciennes appellations du fleuve Le département tire son nom du fleuve qui, à l'époque gallo-romaine, était connu sous le nom grec de Κανεντελος (Kanentelos). Ce nom est mentionné par le célèbre géographe Claude Ptolémée en 140. En 360, à l'époque de l'Antiquité tardive, le poète de langue latine Ausone latinise le nom du fleuve sous la forme Carentonus . Plus tard, dans un manuscrit daté de 865, le cours d'eau est orthographié sous la forme latine Caranto. À la fin du Moyen Âge, il apparaît sous sa forme presque contemporaine dans un texte où est mentionné le village de « Taillebourg qui siet sur une male rivière que l'on appelle Carente ». La plupart des noms des villes et des villages riverains du fleuve des deux départements charentais ont accolé à leur toponyme le nom du fleuve vers la fin du - cas de Châteauneuf-sur-Charente en 1891 - ou dans le courant du siècle suivant - cas de Verteuil-sur-Charente en 1962 -, généralement pour éviter des confusions d'homonymie géographique. Histoire Le département a été créé à la Révolution française, le en application de la loi du . Il a été formé autour de l'Angoumois et de son ancienne capitale, Angoulême, qui a été choisie pour être le chef-lieu d'un département qui intégra à l'ouest le Cognaçais (des limites de l'actuelle Charente-Maritime jusqu'à Bassac) et le Sud-Charente avec Barbezieux-Saint-Hilaire, qui faisaient partie de la Saintonge, et à l'est les terres marchoises du Confolentais, ainsi que quelques communes du Poitou au nord et du Périgord au sud. La Charente a été habitée dès le paléolithique moyen (sites de Vilhonneur, Gardes-le-Pontaroux, Sers, Mouthiers). Au cours de l'Histoire, il n'a jamais vraiment existé d'unité, ni politique, ni religieuse, ni judiciaire, ni même linguistique, les langues d'oil ayant progressé sur les langues d'oc entre les . La coupure entre l'Angoumois à l'est, centré sur Angoulême, et la Saintonge à l'ouest, centrée sur Saintes et englobant Barbezieux, a perduré jusqu'à la Révolution et n'a d'ailleurs pas totalement disparu. La Saintonge est ainsi nommée car elle était le territoire des Santons, tandis que l'Angoumois aurait été le territoire d'une autre tribu, plus petite, et dont on ignore encore le nom. Pendant l'occupation romaine, toute la Charente est devenue une riche région gallo-romaine dont il reste en particulier les thermes de Chassenon et le théâtre des Bouchauds. À la suite des grandes invasions et de l'effondrement de l'Empire romain, le département comme l'ensemble de l'Aquitaine à laquelle il appartient, entre dans une période troublée par les guerres entre conquérants et les raids des Arabes puis des Vikings. À l'époque médiévale, des places fortes ont été érigées entre le et le , période pendant laquelle chaque village a également construit son église romane. Villes et châteaux fortifiés (Cognac, Angoulême, Villebois-Lavalette…) ont été mis à mal durant la guerre de Cent Ans et l'occupation anglaise. Celle-ci se termine en Charente avec la prise de Chalais en juin 1453, un mois avant la bataille de Castillon. Reconstruits, châteaux et églises ont souffert des guerres de religion, qui ont été un désastre pour ce département (départ de plus de 50 % des artisans). Les Charentais ont formé une partie importante des colons de la Nouvelle-France (Québec). Durant la Révolution, peu d'évènements marquants sont à signaler - si ce n'est la création du département de la Charente - et la Terreur y a été très modérée. Le commerce se faisait par le fleuve (sel, cognac, matériaux…) et diverses industries (papeteries, fonderies…) datent du . Le avec la révolution industrielle et le commerce du cognac a été une période de grande richesse. La crise engendrée par le phylloxéra, qui a commencé à ruiner le vignoble charentais dès 1872, a provoqué un fort exode rural qui, cependant avait déjà commencé dès 1851, année où le département a atteint son record démographique. À cette baisse de population se sont ajoutées les saignées des guerres et la Charente n'a toujours pas retrouvé son niveau de population de 1851. Durant la Seconde Guerre mondiale, sa position coupée en deux par la ligne de démarcation avec l'Ouest, zone occupée, et l'Est, zone libre, explique l'organisation rapide de réseaux de résistance. Au janvier 2016 la région Poitou-Charentes, à laquelle appartenait le département, fusionne avec les régions Aquitaine et Limousin pour devenir la nouvelle région Nouvelle-Aquitaine. Héraldique Ces armoiries, proposées par l'héraldiste Robert Louis dans les années 1950, n'ont aucun caractère officiel. Administration Historique du cadre administratif du département Avant sa formation lors des débats de la Constituante de 1790, le département, dénommé Angoumois de janvier à mars 1790, était composé très majoritairement des anciennes provinces de l'Angoumois, au centre, et de la Saintonge, à l'ouest et au sud-ouest, avec respectivement Angoulême et Saintes comme capitales historiques. La carte administrative La géographie administrative de la Charente a subi beaucoup de modifications depuis sa création en 1790, à l'exception des limites départementales qui sont demeurées sans changement depuis le premier tracé. Comme l'indique la carte administrative ci-jointe, le département de la Charente est subdivisé aujourd'hui en trois arrondissements de taille à peu près comparable depuis la refonte de leurs limites administratives au . Le département est également subdivisé en 19 cantons qui ont subi de nombreuses modifications territoriales depuis leurs origines, surtout autour des deux principales villes que sont Angoulême et Cognac, et il regroupe aujourd'hui 364 communes, ces dernières ayant à leur tour beaucoup varié aussi bien par le nombre que par les remaniements (fusions, absorptions, annexions). Les divisions administratives actuelles du département de la Charente sont les suivantes : 3 arrondissements 19 cantons 9 intercommunalités 364 communes Voir aussi : les anciennes communes de la Charente Politique La Charente a voté massivement bonapartiste à l'élection de 1848, par désir de paix. Vigny écrivait la Charente n'est qu'une Vendée bonapartiste. Elle va le rester jusqu'à la fin du et en 1889 seul le Confolentais vote républicain alors qu'Angoulême élit Paul Déroulède, et ce n'est qu'après l'élection partielle de 1906 que le département devient totalement républicain. Lors de l'élection partielle de 1939, Marcel Déat est élu en remplacement de René Gounin, USR comme lui, devenu sénateur. Au sortir de la guerre, les quatre députés élus le 10 novembre 1946 sont 1 PC, 1 socialiste, 1 RGR (radical) le jeune Félix Gaillard et 1 MRP. Dans le même temps les deux sénateurs élus sont plus modérés, ce sont Guy Pascaud juste de retour de déportation et Pierre Marcilhacy qui seront ensuite réélus constamment jusqu'en 1980. À partir de 1958 le scrutin devient majoritaire de circonscription, ce qui est très défavorable pour la gauche. Le PC entame une lente descente et malgré encore environ 23 % des voix n'a plus de député. Les trois députés élus sont un UNR, Raymond Réthoré, un conservateur Républicain Indépendant, Jean Valentin, et un Radical Félix Gaillard. Ils seront réélus en 1962 et 1967. À l’élection présidentielle le général de Gaulle obtient une large majorité : 53,12 % en 1965, et aux élections législatives de juin 1968 ce sont deux UNR qui sont élus, Raymond Réthoré et Michel Alloncle. Félix Gaillard sauve son fauteuil mais après sa mort accidentelle en 1970 il est remplacé aux élections législatives de 1973 par un troisième député UNR, Francis Hardy. L’élection présidentielle de 1974, et le score de 54,01 % de François Mitterrand au second tour, marquent l'essor de la gauche : Jean-Michel Boucheron, PS, est élu maire d'Angoulême en 1977 et député en 1978. André Soury PC retrouve le siège de Confolens qu'il avait perdu en 1958, et si Francis Hardy garde le siège de Cognac, il va le perdre en 1981 au profit de Bernard Villette, PS. La Charente est passée de trois députés de droite en 1970 à trois députés de gauche en 1981. Mais les électeurs ruraux restent conservateurs et en 1980 ce sont Pierre Lacour et Michel Alloncle qui sont élus sénateurs, et en 1982 le conseil général reste à droite avec 19 conseillers contre 16 et Pierre-Rémy Houssin, maire de Baignes-Sainte-Radegonde en prend la présidence. Aux législatives de 1986, les résultats s'équilibrent, Jean-Michel Boucheron et Jérôme Lambert pour le PS, Francis Hardy pour l'UNR et Georges Chavanes pour l'UDF. Georges Chavanes entre au Gouvernement, et c'est Pierre-Rémy Houssin qui devient député. Georges Chavanes à Angoulême et le RPR Pierre-Rémy Houssin à Cognac sont élus députés en 1988 et réélus ensuite, Jean-Claude Beauchaud le suppléant de Jean-Michel Boucheron le remplace en 1993, tandis que Jérôme Lambert est battu par le RPR Henri de Richemont mais récupère son siège en 1997. En 1997, c'est donc le retour de Jérôme Lambert à Confolens, l'arrivée à Cognac de Marie-Line Reynaud, à Angoulême de Jean-Claude Viollet et la réélection de Jean-Claude Beauchaud avec 65 % au second tour. En 2002, Jérôme Lambert, Jean-Claude Beauchaud et Jean-Claude Viollet sont réélus, mais Jacques Bobe prend le siège de Marie-Line Reynaud qui le récupèrera en 2007 alors que Martine Pinville remplace Jean-Claude Beauchaud (Martine Pinville était la candidate des militants locaux, candidate dissidente se présentant contre Malek Boutih, candidat du PS imposé par le national). Le conseil général voit une poussée de la gauche en 2001 (et l'élection du premier conseiller général vert, Patrik Fontanaud) et son basculement à gauche aux élections de 2004. Michel Boutant PS en devient le président. Les deux grandes villes Angoulême et Cognac ont basculé dans l'escarcelle du PS aux élections municipales de 2008, ce qui confirme la poussée à gauche du département (après conseils régional et général en 2004 et 4 députés sur 4 à l'issue des législatives de 2007). Aujourd'hui, Soyaux, du département en banlieue d'Angoulême, reste la dernière ville importante dirigée par la droite. La plus grande partie des communes sont dirigées par des listes « d'intérêts communaux » sans tendance marquée. À l'occasion des élections municipales de 2014, la préfecture Angoulême bascule à droite avec l'élection de Xavier Bonnefont, la droite l'emporte également à Barbezieux-Saint-Hilaire et Jarnac. La gauche conserve néanmoins Cognac. Le département bascule à droite en 2015 aux élections départementales avec l'élection de François Bonneau à la tête du département de la Charente. Liste des députés de la Charente Liste des sénateurs de la Charente Liste des conseillers généraux de la Charente Liste des préfets de la Charente Justice À la suite de la réforme de la Justice de 2007, l'organisation de la carte judiciaire de la Charente a subi un profond remaniement. Mais elle a en même temps entraîné une certaine forme de « désertification » des instances judiciaires dans le département, souvent préjudiciable pour les justiciables, la notion de « justice de proximité » étant mal perçue par les citoyens autant qu'elle est dénoncée par l'ensemble des professions juridiques. Ainsi un seul Tribunal de grande instance (TGI) étend ses compétences judiciaires sur l'ensemble du territoire départemental. Il se situe logiquement à Angoulême, qui plus est préfecture de la Charente. Deux Tribunaux d'instance (T.I.) sont maintenant répartis sur le département au lieu de cinq avant la réforme de la carte judiciaire. Ils sont situés à Angoulême et à Cognac. Les trois TI supprimés avaient leur siège à Barbezieux, Confolens et Ruffec. La Charente dispose d'une Cour d'assises qui est fixée à Angoulême et qui est en même temps le chef-lieu judiciaire du département. Mais son rôle est appelé à être fortement amenuisé du fait que le pôle de l'instruction judiciaire départemental a été fixé à Périgueux, dans le département voisin de la Dordogne. Cependant, du fait de son rôle de Préfecture et de l’importance de son agglomération urbaine, Angoulême abrite une Maison de la Justice et du Droit. C’est l’une des rares instances d’informations juridiques de ce genre présente dans le ressort de la cour d'appel de Bordeaux. La cour d'appel est à Bordeaux, de laquelle dépend la Charente. Il n'existe pas de juridiction administrative en Charente, celle-ci est implantée à Bordeaux qui y concentre le tribunal administratif et la cour administrative d'appel. Par ailleurs, un seul tribunal de commerce est en activité en Charente. Il a son siège à Angoulême. Avant la réforme judiciaire, Cognac disposait d'une telle instance. À son côté fonctionne un conseil des prudhommes en Charente qui est également fixé à Angoulême. Culture La culture en Charente apparaît à la fois dans son patrimoine bâti (vestiges gallo-romains, églises, châteaux) et dans ses œuvres artistiques d'une étonnante floraison comme la faïencerie, la peinture, la sculpture, la poésie et la littérature, où l'empreinte laissée par la Renaissance depuis la « cour de Cognac » de Louise de Savoie y est profonde. Le patrimoine départemental est d'une extrême richesse et se décline en plusieurs thèmes qui vont des vestiges de l'époque gallo-romaine comme le célèbre site de Chassenon aux nombreuses églises romanes comme celle d'Angoulême sans oublier les multiples châteaux et manoirs dont celui de La Rochefoucauld en est certainement le plus bel édifice. Par ailleurs, des musées ruraux et urbains reflètent les nombreux aspects de l'histoire mouvementée de ce département et ne manquent pas d'intérêt. Parmi ceux-ci, le musée de la Faïence de Charente présente une collection rare et unique dans la région. La culture artistique est représentée par des poètes (d'Alfred de Vigny à la Tour de Feu), des écrivains (de Jean-Louis Guez de Balzac, François de La Rochefoucauld et Jean-Baptiste de La Quintinie jusqu'à « l'École de Barbezieux »), des peintres et des faïenciers. Enfin, cette richesse culturelle est complétée par les nombreux festivals (Festival de Confolens, Festival du film policier de Cognac, Festival Blues Passions de Cognac, Musiques Métisses, Festival international de la bande dessinée). Ce dernier qui a lieu annuellement à Angoulême dépasse très largement le cadre du département et a atteint une solide notoriété internationale. Langues Le département de la Charente est traversé du nord au sud par la frontière linguistique oc/oïl. Les médias Les journaux les plus diffusés sont la Charente libre dont le siège est situé aux portes d'Angoulême et Sud Ouest édition Charente; ils recouvrent l'essentiel de l'actualité quotidienne de tout le département. Sur le plan radiophonique, outre les stations nationales, quatre stations publiques locales peuvent être reçues dans le département (France Bleu La Rochelle en grande partie, mais aussi en fonction des endroits France Bleu Limousin, France Bleu Périgord et France Bleu Poitou) ainsi que plusieurs stations privées (Mixx FM, Radio Cadence Musique). La télévision régionale est assurée par France 3 Poitou-Charentes. Gastronomie Plats Cagouilles (les escargots petit-gris) soit grillées au beurre persillé, soit en sauce ou encore farcies à la chair à saucisse, daube de beu (bœuf), sauce de pire et gigouri : sortes de civet de porc qui diffèrent par leur composition (lard, gorge, tête, poumons, sang…), gros grillon et grillon charentais. Viandes Veaux blancs de Chalais, vaches et bœufs limousins, poules, poulets et chapons de Barbezieux, « gorets », mot à la fois de saintongeais et de limousin (occitan) désigant le porc. La « goraille » désigne ainsi les charcuteries locales (grillons, gros-grillons, jambons, boudins à la viande, etc.), oies et canards gras (région de Montbron et Marthon, communes limitrophes du département de la Dordogne). Légumes melon nature ou au Pineau des Charentes, fèves à la croque au sel, baraganes (aillet, de goût différent du poireau cultivé) cuit, tiède, vinaigrette, ou consommé à Pâques avec le chevreau, mogettes (haricots). Fromages fromages de vaches et chèvres, caillebottes. Desserts merveilles (sorte de beignets) millas (plus rarement appelée milloc ou mioque), gâteau à base de farine de maïs cornuelle : gâteau triangulaire à trou central, en pâte sablée garnie de grains d'anis. Elle viendrait des très anciennes fêtes païennes du printemps galette charentaise. Plus moelleuse que le broyé poitevin beaucoup plus dur la pine ou pine des Rameaux ; pâte à chou allongée, (en forme de gros éclair), garni de crème de Saint-Honoré ou crème légère, voire de crème chantilly ou crème pâtissière, ce gâteau est confectionné pour les Rameaux, et jusqu'à Pâques, en particulier dans la région de Barbezieux. Vins et alcools Cognac Pineau des Charentes (rosé ou blanc) Brûlot charentais mélange de café, de sucre et de cognac chauffé Vin charentais (IDP) rouge, rosé, blanc Eaux-de-vie de fruits artisanales (de prune, notamment). Autres ail, condiment très utilisé en Charente et aillet durant tout le printemps noix, cèpes huiles de noix, de noisette, de tournesol et de colza artisanales et industrielles (département très producteur d'oléagineux). brin d'aillet du : ce matin là en-cas festif avec aillet cru, pain, grillon, fromage frais… fête qui serait d'origine gauloise raisiné (compote cuite dans le jus de raisin réduit). Personnalités liées au département Charles d'Orléans (1459-1496) Louise de Savoie (1476-1531), duchesse d'Angoulême, duchesse d'Anjou et comtesse du Maine Marguerite d'Angoulême (1492-1549), sœur de François et grand-mère d'Henri IV, née à Angoulême François d'Angoulême, communément appelé François , est né le 12 septembre 1494 à Cognac. Il fut roi de France de 1515 à sa mort, en 1547. Octavien de Saint-Gelais Mellin de Saint-Gelais Guy Chabot de Saint-Gelais, deuxième baron de Jarnac (1514, † ), auteur du célèbre coup de Jarnac le . Jean-Louis Guez de Balzac François de La Rochefoucauld Élie Vinet François Ravaillac, né en 1577 et maître d'école à Angoulême, régicide et exécuté le 27 mai 1610 Jean-Baptiste Bouillaud (1796-1881), député, médecin, président de l'Académie royale de médecine. Jean-Baptiste de La Quintinie, né à Chabanais. Richard Hennessy, fondateur de la maison Hennessy. Paul-Émile Lecoq de Boisbaudran, né à Cognac le 18 avril 1838, mort à Paris le 28 mai 1912. Chimiste, découvreur du gallium en 1875. Émile Roux (Confolens 1853 - Paris 1933) : médecin, bactériologiste et immunologiste français. Il fut un des plus proches collaborateurs de Pasteur L'abbé Rousselot, un des fondateurs de la phonétique expérimentale, est né le 10 octobre 1846 à Saint-Claud et mort le 16 décembre 1924 à Paris. Il a été professeur de phonétique expérimentale au Collège de France. Jean-Hippolyte Michon (1806-1881), historien et érudit charentais, fondateur de la Société archéologique et historique de la Charente. Alfred de Vigny, qui séjournait au logis du Maine-Giraud dont il fut propriétaire. Burgaud des Marets (Jean-Henri), poète saintongeais, né à Jarnac le , décédé à Paris le . Jacques Chardonne, écrivain Henri Fauconnier Odette Comandon, auteur de comédies et de contes, actrice et conteuse patoisante (Angoulême 1913 – † Royan 1996). Louis Delâge Claude Boucher Félix Gaillard, député, Président du Conseil Guy Pascaud, sénateur Pierre Marcilhacy, sénateur Jean Monnet est né à Cognac le 9 novembre 1888. Il fut l'un des pères fondateurs de l'Union européenne. François Mitterrand (1916-1996), né à Jarnac, fut président de la République de 1981 à 1995. Il est enterré à Jarnac. Michel Maury-Laribière (1920-1990), né à Confolens. Grand Industriel français, il fut premier vice-président du CNPF. Étienne Mougeotte, né à La Rochefoucauld en 1940, fut directeur d'antenne de TF1 de 1987 à 2007. Vincent Perrot, né à Confolens en 1965, animateur de radio et de télévision. Jean-Claude Dubreuil, romancier né à Longré en 1938. Pierre Véry (Bellon, 1900 – † Paris, 1960), écrivain et scénariste. Eugène de Rastignac, personnage fictif de la Comédie Humaine de Balzac, qui venant de Charente, s'installa à Paris afin de parvenir à ses fins. Christophe Jallet, footballeur professionnel François Gabart, navigateur né le 23 mars 1983 à Saint-Michel-d'Entraygues Renaud Lavillenie (1986-), ancien détenteur du record du monde de saut à la perche Notes et références Notes Références Voir aussi Articles connexes Conseil départemental de la Charente Liste des communes de la Charente Liste des anciennes communes de la Charente La Charente, le fleuve qui a donné son nom au département Liste de ponts de la Charente Liste de films tournés en Charente Volontaires nationaux de la Charente pendant la Révolution Liens externes Préfecture de la Charente Conseil départemental de la Charente
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Charente-Maritime
La Charente-Maritime () est un département français situé dans le Sud-Ouest de la France et dans la moitié nord de la région Nouvelle-Aquitaine. Il appartient géographiquement au « Midi atlantique ». Ce département est divisé en cinq arrondissements, et porte le dans la numérotation départementale française. Sa préfecture est La Rochelle et ses habitants s'appellent les Charentais-Maritimes. Sixième département par sa superficie au niveau régional, il dispose d'une vaste façade maritime sur l'océan Atlantique et d'une large ouverture sur l'estuaire de la Gironde. Il est arrosé par plusieurs fleuves dont la Charente à laquelle il doit en partie son nom. Ce département ne possède pas de grande ville, ni de centre urbain polarisant à lui seul tout l'espace départemental. Cependant, il bénéficie d'un réseau bien réparti de villes moyennes représentées par La Rochelle, Saintes, Rochefort et Royan et de quelques petites villes exerçant une influence notable comme Saint-Jean-d'Angély, Surgères, Saint-Pierre-d'Oléron, Marennes et Jonzac. Doté d'un secteur primaire encore important grâce à une agriculture diversifiée et la première conchyliculture de France, la Charente-Maritime n'a jamais été un département industriel. Le secteur tertiaire y est largement prépondérant avec près des 3/4 des emplois occupés par les commerces et les services, les administrations, le tertiaire supérieur et le tourisme, ce dernier étant le secteur économique le plus dynamique du département. Géographie Aperçu géographique du département Le département de la Charente-Maritime appartient à la région Nouvelle-Aquitaine, dont il occupe la partie nord-ouest. Avec une superficie de , il se classe au sixième rang en Nouvelle-Aquitaine, et est le troisième département par sa population au niveau régional, se situant après la Gironde et juste après les Pyrénées-Atlantiques, avec en . Dans une vue d'ensemble, la Charente-Maritime fait partie du « Midi atlantique », étant située dans le sud-ouest de la France, en bordure de l'océan atlantique et du plus grand estuaire d'Europe que représente la Gironde. Bénéficiant d'une large façade littorale sur sa partie ouest, la Charente-Maritime est limitrophe de cinq départements. Au nord, elle confine avec la Vendée, au nord-est avec les Deux-Sèvres, à l'est avec la Charente , au sud-est avec la Dordogne et, au sud avec la Gironde. Ce département, tout en longueur et à la curieuse configuration géographique, est constitué de plaines et de bas plateaux peu boisés au nord mais davantage au sud du fleuve, notamment dans sa partie méridionale. Caractérisé par un relief doucement ondulé, où les altitudes sont en général peu élevées (le point culminant du département étant les Cent Journaux de Chantemerlière à , dans la forêt d'Aulnay et la commune de Contré), la Charente-Maritime est parcourue par des fleuves et des rivières s'écoulant dans des vallées peu profondes et évasées et est bordée sur son littoral par de larges espaces de marais qui occupent le 1/5 du territoire départemental. Le département dispose d'une large façade maritime, tant sur l'océan Atlantique que sur l'estuaire de la Gironde. Les extrêmes du département sont : - La Clotte (Sud) - Marans (Nord) - Saint-Clément-des-Baleines (Ouest) - Saint-Aigulin (Est) La ville la plus peuplée est La Rochelle (75 404 hab) et la ville la moins peuplée est Lussac (59 hab) Aperçu du littoral de la Charente-Maritime La longueur totale de son littoral est de dont proviennent des quatre îles charentaises qui forment l'archipel charentais, lequel est représenté du nord au sud, en longeant la frange continentale du département, par Ré, Aix, Madame et Oléron. L'île de Ré est située au large de La Rochelle, entre les côtes charentaises et vendéennes. Saint-Martin-de-Ré est souvent considérée comme la « capitale » historique de l'île de Ré mais elle n'est plus la ville principale. L'île d'Aix est située au cœur du pertuis d'Antioche, entre l'île d'Oléron et Fouras, à l'extrémité nord de la vaste embouchure de la Charente. L'île Madame est la plus petite des îles charentaises. Elle est située sur la rive gauche de l'estuaire de la Charente entre la presqu'île de Fouras et l'île d'Aix au nord, et la station balnéaire de Port-des-Barques, au sud, commune à laquelle elle est administrativement rattachée. Elle fait face à l'île d'Oléron et au célèbre site de fort Boyard. L'île d’Oléron est située au large des côtes saintongeaises. Plus grande des îles françaises métropolitaines après la Corse, avec ses de long sur de large (dans la plus grande largeur), elle a une superficie de et près de permanents. Le centre principal est Saint-Pierre-d'Oléron, considéré également comme la « capitale » géographique de l'île d'Oléron. Aperçu de la géologie de la Charente-Maritime Du point de vue géologique, la Charente-Maritime occupe la partie septentrionale du Bassin aquitain, l'un des trois bassins sédimentaires en France. Au nord, le département est séparé du Massif armoricain par la vaste dépression du Marais poitevin. Au nord-est, le seuil du Poitou sépare le département du Bassin parisien. Le sous-sol de la Charente-Maritime est exclusivement composé de roches sédimentaires âgées du Mésozoïque, du Cénozoïque et du Quaternaire. Les roches sont essentiellement constituées de calcaires, de marnes, d'argiles et de grès. La partie nord du département est occupée par des calcaires et des marnes du Jurassique supérieur (Oxfordien à Tithonien en passant par le Kimméridgien), marquant principalement les paysages de l'île de Ré, du nord de l'île d'Oléron et de la plaine d'Aunis. Les terrains du Crétacé supérieur se composent essentiellement de calcaires crayeux, de calcaires à Rudistes, d'argiles et de calcaires sableux âgés du Cénomanien au Campanien (Saintonge, rives de l'estuaire de la Gironde). Des terrains sablo-argileux du Cénozoïque occupent la partie sud-est du département. Les marais littoraux (Rochefort, Brouage, Poitevin) sont composés d'alluvions fluvio-marines du Quaternaire. Le sous-sol charentais-maritime est structuré selon quelques failles et des plis plurikilométriques ouverts (anticlinaux et synclinaux : synclinal de Saintes, anticlinal de Jonzac) et orientés NO-SE (direction dite "armoricaine"). Le département est situé dans une zone à la sismicité qualifiée de faible (sud du département) à modérée (nord du département). Aperçu de l'hydrographie du département Quatre fleuves tributaires de l'océan Atlantique arrosent le département : la Sèvre Niortaise, tout au nord de la Charente-Maritime, sert de délimitation naturelle avec le département de la Vendée ; la Charente coule au centre du département, c'est l'artère fluviale maîtresse de la Charente-Maritime ; la Seudre, qui est l'un des plus petits fleuves côtiers de France, se jette dans l'océan par un estuaire ; la Gironde, qui correspond à l'estuaire commun de la Garonne et de la Dordogne marque la limite méridionale avec le département de la Gironde. Il correspond au plus vaste estuaire d'Europe occidentale dont la Charente-Maritime borde la rive droite jusqu'à son embouchure. Climat Le département de la Charente-Maritime bénéficie d'un climat tempéré océanique grâce à sa large ouverture sur l'océan Atlantique et sur l'estuaire de la Gironde, caractérisé en général et principalement sur le littoral par des hivers doux et des étés tempérés. Faune et flore La Charente-Maritime est un département caractérisé par une grande richesse floristique et faunistique. Cela est dû à plusieurs facteurs. Les spécificités climatiques où le département bénéficie de nuances météorologiques représentant le climat océanique aquitain caractérisé par des hivers doux grâce à la proximité de l'océan Atlantique et des étés chauds rafraîchis par les effluves océaniques. La présence d'une flore de type subméditerranéen, surtout sur la façade littorale et dans l'archipel charentais, est représentée par les agaves, les cistes, les mimosas, les oliviers, les palmiers, les chênes verts, les roses trémières… Toute cette végétation évoque à bien des égards le climat d'un « Midi atlantique ». La présence de sites naturels ou artificiels ayant des caractéristiques bien différenciées, qui ont favorisé des écosystèmes riches en matière de biodiversité : marais, slikkes, schorres, pelouses calcicoles, falaises calcaires, vasières, estrans rocheux, dunes, prairies humides, estuaires, etc. La différence est grande entre le sud du département et les îles du littoral. Ce qui se repère d'ailleurs à travers la diversité des paysages. L'existence de nombreuses réserves naturelles qui ont permis de préserver des habitats naturels, ainsi qu'une urbanisation et une emprise agricole encore assez modérées. La présence de vasières et de marais, situés sur la grande voie atlantique de migration, qui drainent des populations importantes d'oiseaux, notamment nordiques dont les cigognes blanches et noires. Démographie Aspects généraux Le département de la Charente-Maritime est un département moyennement peuplé, sa densité de population atteint en . Cependant, une analyse plus affinée de la répartition de la population sur le territoire départemental fait apparaître de fortes disparités de peuplement. Le littoral, densément peuplé et fortement urbanisé, supporte aisément la comparaison avec la moyenne nationale, tandis que la Saintonge continentale présente les mêmes caractéristiques de la France rurale et faiblement peuplée, à l’exception notable de la vallée centrale de la Charente, organisée autour de Saintes, et singularisée par un dynamisme démographique soutenu et régulier. Communes les plus peuplées Historique de l'évolution démographique L’évolution démographique du département se définit en quatre grandes périodes historiques, depuis la mise en place des recensements intercensitaires de population. De la période napoléonienne jusqu’au Second Empire, le département a enregistré une croissance démographique remarquable et son premier maximum démographique avec une population de en 1861. Ce chiffre record n’a été dépassé qu’un siècle plus tard, en 1968. S’ensuit une longue période de déclin démographique, fortement marquée par l’exode rural, malgré la vitalité des villes du département. Deux phases assez dissemblables apparaissent, dont la première se caractérise par une forte décroissance démographique, depuis la chute du Second Empire et le début de la Troisième République jusqu’au lendemain de la Première Guerre mondiale, puis un temps de stagnation démographique est observé dans l’entre-deux-guerres. La quatrième période démographique correspond à une reprise vigoureuse et régulière de la croissance de la population depuis le lendemain de la Seconde Guerre mondiale et qui s’est de nouveau accélérée depuis 1990. Tableau de l'évolution démographique de la Charente-Maritime de 1946 à 2009 : plus d'un demi-siècle de croissance ininterrompue Un département attractif La Charente-Maritime fait partie des départements les plus attractifs de France, et notamment de la façade atlantique. Le département doit cet attrait à sa frange littorale et à son climat doux au fort taux d'ensoleillement qui favorisent à la fois l'haliotropisme et l'héliotropisme, mais aussi à une ruralité active et à un réseau de petites et moyennes villes bien pourvues en commerces et services. De fait, la Charente-Maritime affiche depuis 1975 un solde migratoire positif qui n'a cessé de se renforcer depuis cette date et est à l'origine d'une croissance démographique constante à laquelle les principales villes du département ont largement contribué ainsi que le littoral. Bien que le vieillissement de la population soit devenu un phénomène global bien réel dans le département, des secteurs ruraux frappés depuis longtemps par l'exode rural comme la Haute-Saintonge, la Double saintongeaise et la Saintonge du nord-est, et présentant un caractère préoccupant de leur démographie, sont devenus à leur tour des zones attractives. Cependant, la répartition de la population par tranche d'âge est relativement inégale en Charente-Maritime et tend à accentuer les contrastes de peuplement. En effet, elle oppose des zones de peuplement caractérisées par une population encore jeune en milieu urbain et péri-urbain à d'autres de population majoritairement âgée en milieux littoral et rural profond. De fait, trois secteurs de peuplement apparaissent en Charente-Maritime et se différencient nettement par leur démographie. Les principaux pôles économiques et urbains - bipôle La Rochelle-Rochefort, Pays d'Aunis autour du triangle Surgères- Aigrefeuille-d'Aunis-Marans et aire urbaine de Saintes complétée par l'axe Pons-Gémozac - tendent à concentrer une population jeune et de jeunes ménages (plus de 30 % de la population ayant moins de 25 ans). Le dynamisme démographique dans ces secteurs géographiques se caractérise à la fois par un solde naturel et un solde migratoire nettement positifs. Cette vitalité ne concerne pas seulement la résidence de personnes âgées mais aussi l'installation d'actifs souvent jeunes. Ces territoires géographiques sont les plus dynamiques et les plus attractifs du département. Par contraste, la situation apparaît nettement moins favorable dans les secteurs du rural profond, représentés par la Haute Saintonge et la Saintonge du nord-est, qui ont été laminés par de longues décennies d'exode rural et de déprise agricole. Ces deux micro-régions présentent les mêmes caractéristiques démographiques que la « diagonale des faibles densités » (la France des Ardennes jusqu'au sud du Massif Central, absence de centres urbains dynamiques, solde naturel négatif, solde migratoire positif mais caractérisé par l'installation de personnes âgées). Il s'agit de zones rurales en crise démographique profonde qu'aggrave une déprise économique de plus en plus préoccupante. Les petits centres urbains comme Saint-Jean-d'Angély, Jonzac ou Montendre sont en perte de vitesse et en crise urbaine, ils exercent une influence limitée sur leur propre région. Quant à la zone littorale du département, dont l'économie repose essentiellement sur le tourisme, celle-ci a vu son attractivité se renforcer considérablement depuis 1990. Malgré le remarquable essor démographique du littoral charentais - notamment l'aire urbaine de Royan, la basse vallée de la Seudre de Saujon à Marennes, les stations balnéaires de Fouras et de Châtelaillon-Plage et les deux grandes îles charentaises (Oléron et Ré) -, celui-ci n'échappe pas au phénomène du vieillissement de la population où, dorénavant, la proportion de retraités, souvent supérieure à 40 % de la population totale, est de même ampleur que ce qui est observé sur le littoral méditerranéen (Côte d'Azur, côtes varoise et languedocienne notamment). Cependant, il s'agit d'une zone géographique qui s'urbanise rapidement et où la densité de population est élevée, bien supérieure à celle du département et même à celle de la France. Une urbanisation encore moyenne mais qui s'accélère La Charente-Maritime est un département moyennement urbanisé. Son taux d’urbanisation approche les 60 % alors qu’il est de plus de 75 % en France. Cependant l'armature urbaine du département est relativement bien équilibrée dans son ensemble, sauf à l'extrême sud-est (ou Double saintongeaise). En 2007, les agglomérations urbaines principales du département sont La Rochelle (), Rochefort (), Royan () et Saintes (). Ce maillage urbain est complété par huit autres unités urbaines de plus de qui sont par ordre décroissant de population : La Tremblade ( habitants), Saint-Jean-d'Angély ( habitants), Marennes ( habitants), Saujon ( habitants), Saint-Pierre-d'Oléron ( habitants), Surgères ( habitants), La Flotte () et Jonzac (). Économie Panorama général de l'économie départementale L'économie de la Charente-Maritime est en grande partie liée à son milieu naturel qui a favorisé une agriculture aux productions très variées (lait, céréales, vigne, fruits et légumes) et des activités maritimes aux ressources importantes (huîtres, moules, sel, poissons et crustacés). Un grand nombre de ces productions ont donné naissance à une industrie agro-alimentaire, mais le secteur industriel est peu développé, quoique modernisé et diversifié. L'économie départementale est dominée par un puissant secteur commercial que renforce le tourisme qui est devenu l'activité majeure de la Charente-Maritime. Enfin, le tertiaire supérieur revêt une certaine importance dans l'économie de la Charente-Maritime où il s'est considérablement renforcé dans la dernière décennie du , grâce à l'ouverture de l'université de La Rochelle en 1993. Une agriculture modernisée et performante La Charente-Maritime est un important département céréalier et viticole avec la production de Cognac. Une large part de ces différentes productions est transformée sur place, ayant généré une industrie agro-alimentaire diversifiée, et contribue à la renommée du département par l'élaboration des eaux-de-vie de cognac, du pineau des Charentes et du beurre. Les ressources de la mer La Charente-Maritime dispose d'une importante façade maritime qui la positionne aujourd'hui au premier rang national pour les productions conchylicoles (huîtres et moules). Le département possède également de nombreux marais salants, lui permettant d'obtenir une forte production de sel. L'exploitation salinière est un phénomène économique d'importance ; historiquement parlant, cette dernière serait datée de l'âge de fer pour les premiers marais salants (découverts sur l'île d'Oléron), pour devenir au Moyen Âge la première production de sel en France. Cette suprématie économique charentaise sur le sel se prolonge jusqu'au . Un secteur industriel innovant Certes, le secteur industriel est peu développé en Charente-Maritime où il n'existe pas de grandes concentrations industrielles comme dans le Nord et l'Est de la France. Mais il s'est modernisé et diversifié, s'étendant sur une gamme assez variée d'activités qui sont concentrées essentiellement dans le quart Nord-Ouest du département (bipôle La Rochelle-Rochefort, axe Surgères-Aigrefeuille-d'Aunis) et est diffus dans quelques villes de la Saintonge (Saintes, Pons, Saint-Jean-d'Angély) ainsi qu'en milieu rural. Les entreprises industrielles sont majoritairement des PME qui ont su s'adapter aux exigences du monde moderne et de la mondialisation et nombre d'entre elles travaillent à l'exportation, d'autres cultivent l'innovation technologique dans des bureaux d'étude performants. En outre, l'industrie navale de la Charente-Maritime présente une forte dynamique, grâce notamment aux chantiers de construction navale de Rochefort et de La Rochelle. Notons que tout dernièrement, le navire L'Hermione a été inauguré dans le port de Rochefort, après 15 ans de chantier. Un secteur tertiaire prédominant Le secteur tertiaire est devenu prédominant occupant près des 3/4 des emplois du département, et doit cette situation particulière d'une part à une tradition commerciale fortement ancrée et d'autre part à l'importance de plus en plus accrue de l'économie touristique. Le tertiaire supérieur Le secteur du tertiaire supérieur s'est beaucoup renforcé en Charente-Maritime depuis la création de l'Université de La Rochelle en 1993 et s'est développé en trois domaines de compétence représentés par l'enseignement supérieur, les laboratoires de recherche et la recherche et développement. Voies de communication et transports Le département de la Charente-Maritime a de tout temps été un territoire de passage entre le Nord et le Sud, et ce, depuis ses origines antiques. Disposant d'une large ouverture sur l'océan Atlantique, il a développé une tradition maritime ancienne et importante. Aujourd'hui, la Charente-Maritime a considérablement modernisé ses infrastructures de communication (voies ferrées, routes et autoroutes) et d'équipements portuaires (Grand port maritime de La Rochelle) et a accru son rôle de transit et d'échanges, appelé à se développer davantage encore avec les projets d'électrification des voies ferrées, de modernisation des routes et d'agrandissement des installations portuaires du port de La Pallice. Les principaux carrefours de voies de communication ferroviaires, routières et autoroutières sont représentés par les villes principales, où Saintes en particulier joue un rôle de premier plan. La Rochelle et Rochefort sont également d'importants centres de transit et d'échanges et ces deux agglomérations disposent d'aéroports dont celui de La Rochelle - Île de Ré est le plus important entre Loire et Gironde. Tourisme Des conditions climatiques clémentes, un important patrimoine architectural et environnemental préservé, une vie culturelle animée et diversifiée, le tout conjugué à l'attractivité du littoral et de ses îles font de la Charente-Maritime la deuxième destination touristique de la France et le premier département touristique du littoral atlantique français. Parmi les sites emblématiques de la Charente-Maritime figurent le Vieux-Port de La Rochelle, les citadelles de Brouage, Saint-Martin-de-Ré et du Château-d'Oléron, les anciennes fortifications militaires du littoral comme Fort Boyard, Fort Louvois ou encore l'arsenal maritime du de Rochefort, les stations balnéaires de Royan, Fouras et Châtelaillon ou les villages de Talmont-sur-Gironde, Mornac-sur-Seudre, La Flotte et Ars-en-Ré, ces derniers ayant obtenu le label Plus Beaux Villages de France. Enfin, Saintes, Rochefort et Royan sont classées villes et pays d'art et d'histoire en raison de la concentration de monuments historiques dans les deux premières et de l'architecture des années cinquante pour la dernière. Plusieurs lieux du département sont inscrits au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco. Sur cette liste figurent la citadelle de Saint-Martin-de-Ré, la basilique Saint-Eutrope de Saintes, l'hôpital des pèlerins de Pons et l'église Saint-Pierre-de-la-Tour d'Aulnay. Le département possède de nombreuses églises romanes pour la plupart et gothiques pour d'autres comme l'église de Marennes, ainsi qu'un grand nombre de châteaux dont quelques-uns sont ouverts aux touristes, notamment le château de la Rochecourbon, le château de la Gataudière à Marennes ou encore celui de Dampierre-sur-Boutonne. Un grand nombre de musées et d'écomusées aux thèmes variés et souvent renouvelés s'offrent aux visiteurs. Le département compte également une douzaine de pôles nature, un parc naturel interrégional, le Marais Poitevin (lequel s'étend également sur les départements de la Vendée et des Deux-Sèvres), et une réserve ornithologique, la réserve naturelle du Marais d'Yves. La richesse du tourisme de la Charente-Maritime réside dans sa multitude d'activités qui ne s'appuient pas exclusivement sur le littoral. Ainsi, le tourisme de santé est en plein essor grâce au développement du thermalisme (stations thermales de Rochefort, Jonzac et Saujon), du thermo-ludisme et de la balnéothérapie. Il attire chaque année plusieurs milliers pour les petites structures à plusieurs dizaines de milliers de visiteurs pour les plus gros centres. Histoire Toponymie du département Dénominations dialectales et actuelles La Charente-Maritime (en saintongeais Chérente-Marine) tire son nom à la fois du fleuve et de son littoral. Le fleuve est dénommé Chérente en saintongeais. Quant à l'adjectif « maritime », il provient simplement de la situation littorale du département en bordure de l'océan Atlantique. Antérieurement, le département a porté le nom de Charente-Inférieure en raison de sa position sur le cours inférieur du fleuve et, ce, depuis sa création jusqu'au . Ce sont les négociants de Cognac qui ont demandé le changement pour préserver la réputation de qualité de leurs produits. Anciennes appellations du fleuve Le département tire son nom du fleuve qui, à l'époque gallo-romaine, était connu sous le nom grec de « Κανεντελος » (Kanentelos). Ce nom est mentionné par le célèbre géographe Claude Ptolémée en 140 après Jésus-Christ. En 360, à l'époque de l'Antiquité tardive, le poète de langue latine Ausone latinise le nom du fleuve sous la forme « Carentonus ». Plus tard, dans un manuscrit daté de 865, le cours d'eau est orthographié sous la forme latine « Caranto ». À la fin du Moyen Âge, il apparaît sous sa forme presque contemporaine dans un texte où est mentionné le village de « Taillebourg qui siet sur une male rivière que l'on appelle Carente ». La plupart des noms des villes et des villages riverains du fleuve des deux départements charentais ont accolé à leur toponyme le nom du fleuve vers la fin du ou dans le courant du siècle suivant - cas de Salignac-sur-Charente en 1952 ou de Bussac-sur-Charente en 1984 -, généralement pour éviter des confusions d'homonymie géographique. Histoire de la Charente-Maritime Pour mettre fin à l'Ancien Régime, le département a été créé à la Révolution française, le , en application de la loi du . Il a été formé artificiellement à partir des anciennes provinces d'Aunis et de Saintonge, ainsi qu'une petite portion du Poitou et de l'Angoumois, avec Saintes comme chef-lieu. Il porta à l'origine le nom de Charente-Inférieure en raison de la position géographique du fleuve où la Charente y écoule ses eaux dans son cours inférieur jusqu'à son embouchure dans l'océan Atlantique. Le , transféra le chef-lieu du département de Saintes à La Rochelle par un décret impérial. Le , une loi autorisa le département de la Charente-Inférieure à changer de dénomination au profit de celle de Charente-Maritime. Au , la région Poitou-Charentes, à laquelle appartenait le département, fusionne avec les régions Aquitaine et Limousin pour devenir la nouvelle région Nouvelle-Aquitaine. Héraldique du département Administration Dans le domaine de l'administration territoriale, le département de la Charente-Maritime, qui résulte de la fusion des deux anciennes provinces de l'Aunis et de la Saintonge ainsi que d'une fraction du Poitou et de l'Angoumois lors de la Constituante de 1790, est composé de la manière suivante : 5 arrondissements 27 cantons 13 intercommunalités (4 communautés d'agglomérations (Rochefort, La Rochelle, Royan et Saintes) et 9 communautés de communes). 463 communes Anciennes communes de la Charente-Maritime. Les trois dernières communes de Charente-Maritime à avoir été créées datent du lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Il s'agit des communes de Port-des-Barques, - située à l'embouchure de la Charente sur la rive gauche -, Le Grand-Village-Plage et La Brée-les-Bains, ces deux dernières sont des communes de l'île d'Oléron. La préfecture est La Rochelle. Saintes fut préfecture du département depuis sa création en 1790 et ce jusqu'en 1810. Les sous-préfectures sont – par ordre alphabétique – Jonzac, Rochefort, Saint-Jean-d'Angély et Saintes. Avant les remaniements de la carte administrative en 1926, Marennes était également sous-préfecture. Politique Conseil départemental de la Charente-Maritime Liste des députés de la Charente-Maritime Liste des sénateurs de la Charente-Maritime Liste des conseillers généraux de la Charente-Maritime Liste des préfets de la Charente-Maritime Liste des circonscriptions législatives de la Charente-Maritime Justice À la suite de la réforme de la Justice de 2007, l'organisation de la carte judiciaire de la Charente-Maritime a subi un profond remaniement. Mais elle a en même temps entraîné une certaine forme de « désertification » des instances judiciaires dans le département, souvent préjudiciable pour les justiciables, la notion de « justice de proximité » étant mal perçue par les citoyens autant qu'elle est dénoncée par l'ensemble des professions juridiques. Ainsi deux tribunaux de grande instance (TGI) se partagent le territoire départemental, l'un à La Rochelle et l'autre à Saintes. Avant la réforme, Rochefort abritait un TGI. Quatre tribunaux d'instance (TI) sont maintenant répartis sur le département au lieu de six avant la réforme de la carte judiciaire. Ils sont situés à La Rochelle, Saintes, Rochefort et Jonzac. Les deux TI supprimés avaient leur siège à Marennes et à Saint-Jean-d'Angély. La Charente-Maritime dispose toujours d'une cour d'assises, celle-ci demeure fixée à Saintes qui reste le chef-lieu judiciaire du département. Mais son rôle est appelé à être fortement amenuisé du fait que La Rochelle a été choisie pour abriter le pôle de l'instruction judiciaire départemental. Sa fonction de préfecture ayant fortement pesé sur ce choix, d'autant que la ville dispose d'une université avec une faculté de Droit. De plus, La Rochelle abrite une Maison de la Justice et du Droit qui a été inaugurée en 2002. C’est l’unique instance d’informations juridiques de ce genre présente dans le ressort de la cour d'appel de Poitiers. La cour d'appel est à Poitiers de laquelle dépend la Charente-Maritime. Trois centres de détention sont présents en Charente-Maritime (Maisons d'arrêt de Saintes, Bedenac et Rochefort et un centre pénitentiaire qui est situé à Saint-Martin-de-Ré. Un projet de prison départementale de 600 places est envisagé dans le département en remplacement des quatre prisons actuelles. Il n'existe pas de juridiction administrative en Charente-Maritime, celle-ci est implantée à Poitiers (tribunal administratif) et à Bordeaux pour la cour administrative d'appel. Par ailleurs, deux tribunaux de commerce sont en activité en Charente-Maritime. Ils ont leur siège à La Rochelle et Saintes. Ils étaient six avant la réforme. Ceux qui fonctionnaient avaient leur siège à Jonzac, Marennes, Rochefort et Saint-Jean-d'Angély. À leurs côtés fonctionnent maintenant trois Conseils des Prudhommes en Charente-Maritime. Ils sont situés à La Rochelle, Saintes et Rochefort. Trois tribunaux de cette compétence ont été supprimés, ils étaient implantés à Jonzac, Marennes et Saint-Jean-d'Angély. Médias Presse écrite Journal Sud Ouest (plusieurs éditions locales : La Rochelle, Saintes, Rochefort, Royan et Jonzac). Outre le quotidien régional Sud Ouest, cinq journaux hebdomadaires d'informations locales couvrent le territoire départemental : Charente-Maritime Hebdo publié à Surgères (qui a fusionné, début 2020, avec l'édition charentaise-maritime du Courrier français), Le Phare de Ré édité à Saint-Martin-de-Ré, Le Littoral de la Charente-Maritime imprimé à Marennes, Haute-Saintonge publié à Jonzac et L'Angérien libre imprimé à Saint-Jean-d'Angély dont les tirages sont souvent supérieurs à plusieurs milliers d'exemplaires. D'autres publications existent également à l'échelle du département, dont l'hebdomadaire agricole L'Agriculteur Charentais, publié depuis 1934. Télévision et radio France Bleu La Rochelle (Groupe Radio France) France 3 Nouvelle-Aquitaine via l'antenne de proximité France 3 Poitou-Charentes et son décrochage local France 3 Atlantique dont l'antenne locale est située à La Rochelle, diffusant quasi quotidiennement (du mardi au vendredi de chaque semaine) pendant 5 minutes des informations sur la Charente-Maritime. Demoiselle FM, radio locale qui émet sur la fréquence en Charente-Maritime depuis 1998 et qui est située à Rochefort. Culture Langues régionales La langue de la Charente-Maritime, le poitevin-saintongeais, est présent dans la liste des langues de France depuis début 2010 avec le libellé suivant : « poitevin-saintongeais (dans ses deux variétés : poitevin et saintongeais) ». Il s'agit d'une langue d'oïl spécifique, bien que teintée de quelques tournures et de vocabulaire occitan. La limite entre les deux variétés, le poitevin et le saintongeais traverse le nord de la Charente-Maritime, département partagé entre une petite zone linguistiquement poitevine (île de Ré, Nord de l'Aunis , régions de Loulay et d'Aulnay), et une grande zone linguistiquement saintongeaise (tout le reste du département). Les habitants de la Saintonge et de l'Aunis ont fourni d'importants contingents d'émigrants qui se sont fixés en Nouvelle-France (Acadie et Québec). De nombreux mots du vocabulaire saintongeais subsistent dans le langage franco-canadien d'aujourd'hui. Les échanges culturels dans le cadre du jumelage et de la coopération internationale Dans le cadre des échanges culturels entre nations, près d'une vingtaine de communes de la Charente-Maritime, principalement des villes, sont associées avec d'autres villes, surtout de l'Europe, mais aussi de l'Afrique et de l'Amérique du Nord. Hors du cadre des conventions communales qui les lient à des villes du monde, l'université de La Rochelle, par le biais notamment de sa faculté des Lettres et des Sciences Humaines, entretient de nombreux échanges avec d'autres villes universitaires comme avec Halmstad en Suède, Montréal au Canada ou encore avec des villes des États-Unis. Personnalités liées au département Personnalités du Moyen Âge Aliénor d'Aquitaine Née en 1122, la fille du comte de Poitou épouse le roi de France Louis VII, puis le futur roi d’Angleterre Henri II. Elle est à l'origine du premier code maritime français intitulé les Rôles d'Oléron. Époque moderne Personnalités du Jacques Boyceau Né à Saint-Jean-d'Angély vers 1560, intendant des jardins du roi Henri IV, de la reine Marie de Médicis, puis du roi Louis XIII. Il eut pour tâche de diriger la plantation du jardin du palais du Luxembourg, puis de redessiner les parterres du jardin du Louvre, du palais des Tuileries et du Château-Neuf de Saint-Germain-en-Laye. Samuel de Champlain Né à Brouage ou à La Rochelle, entre 1567 et 1580, navigateur, cartographe, explorateur, chroniqueur et fondateur de la ville de Québec en 1608. Théodore Agrippa d'Aubigné Né près de Pons en 1522, fut un homme de guerre, écrivain et poète baroque protestant († 1630). Personnalités du René-Antoine Ferchault de Réaumur Né en 1683 à La Rochelle, mort en 1757, l’un des plus grands savants du . Personnalités du Nicolas Venette Né en 1633 et mort en 1698, médecin, sexologue et écrivain, auteur du Tableau de l’amour conjugal, premier traité de sexologie en Occident. Jacques Nicolas Billaud-Varenne Né en 1756 et mort en 1819, politique français, révolutionnaire, auteur de plusieurs pamphlets, membre de la Commune de Paris, dirigea de concert avec Danton les sanglantes journées de Septembre 1792. Élu à la Convention par le département de la Seine, il vote la mort de Louis XVI. Louis-Benjamin Fleuriau de Bellevue né en 1761 et mort en 1852, conseiller municipal, conseiller général, député, passionné par les sciences naturelles, à grandement contribué aux collections du muséum d’histoire naturelle de La Rochelle. Aimé Jacques Alexandre Goujaud Bonpland né en 1773 et décédé en 1858, chirurgien et botaniste ayant accompagné Alexander von Humboldt dans ses expéditions, auteur de précieux manuscrits. Guy-Victor Duperré Né en 1775 et décédé en 1846, amiral français, marin d’Empire, Pair de France et ministre de la Marine. Enterré aux Invalides après des funérailles nationales, son nom figure sur l’Arc de triomphe de Paris. Époque contemporaine Personnalités du Jules Dufaure né à Saujon (1798-1881), enterré à Grézac, fut un avocat et homme politique considérable du au niveau régional (député de Saintes de 1834 à 1851 puis de 1871 à 1875 et de Marennes en 1876, président du conseil régional de nombreuses années et bâtonnier de Bordeaux de 1832 à 1834) et national (ministre en 1839-1840, en 1848, en 1849 ; vice-président du Conseil et ministre de la Justice de 1871 à 1873 ; ministre de la Justice en 1875, puis président du Conseil en 1876 et de nouveau en 1877-1879 ; sénateur inamovible en 1876 ; bâtonnier de Paris de 1862 à 1864 et élu à l'Académie française en 1863). Il fut l'un des inspirateurs de la loi relative à l'établissement des grandes lignes de chemins de fer en France de 1842 en tant que président de la Commission à l'Assemblée Nationale, impulsa le Plan Freycinet en 1878 et fut un des artisans de plusieurs constitutions françaises (1848, le projet de 1873, les lois constitutionnelles de 1875). Issu de la famille orléaniste libérale, il fit allégeance à la république en 1848 et réaffirma son attachement aux principes républicains en 1871, devenant ainsi un des leaders du parti Centre Gauche, qui permit la consolidation de la République après le . Eugène Fromentin Né et mort à La Rochelle (1820-1876), fut un peintre et écrivain orientaliste fécond. William Bouguereau Né et mort à La Rochelle (1825-1905), peintre académique de la fin du , membre de l'Académie des Beaux-Arts. Eugène Biraud Né en 1825 à Saint-Georges-du-Bois, près de Surgères, mort en 1908 ; considéré comme le « père de la coopération laitière », il est le fondateur de la toute première laiterie coopérative de France qui eut lieu le 13 janvier 1888. Personnalités du Émile Combes Né en 1835, cet homme politique anticlérical, un des responsables de la loi de séparation des Églises et de l'État de 1905, est mort à Pons en 1921. Pierre Loti Né à Rochefort en 1850 et enterré à Saint-Pierre-d'Oléron (île d'Oléron), Julien Viaud (de son vrai nom) est aussi célèbre pour ses romans exotiques que pour ses excentricités. Il a passé sa vie à courir le monde — pour mieux revenir dans sa région natale à chaque fois. Sa maison à Rochefort est devenue un musée. René Guillot Né en 1900 à Courcoury, décédé en 1969 à Paris, auteur de livres d'aventure pour la jeunesse ; ancien membre de l'Académie de Saintonge. Maurice Merleau-Ponty Né en 1908 à Rochefort, décédé en 1961 à Paris, philosophe existentialiste et phénoménologue, professeur au Collège de France, élève de l’École normale supérieure reçu deuxième à l’agrégation de philosophie en 1930. Il fonde avec Jean-Paul Sartre la revue Les Temps modernes. Personnalités contemporaines des Hortense Dufour romancière, née en 1946 à Marennes. Elle a en particulier écrit le roman Le Bouchot publié chez Grasset en 1982. Daniel Bernard né à La Rochelle en 1948, auteur de quatre romans sur l'île de Ré intitulés Comment c'était avant l'île de Ré (2010), Les Magayantes (2008), Une île bien plus loin que le vent (2005), et Le Saunier de Saint-Clément (2002) (éditions l'Harmattan). Bruno Guillon né à Saint-Jean-d'Angély est l'animateur du morning Bruno dans la radio sur Fun Radio et l'animateur du jeux Chacun son tour, jeu télévisé français diffusé depuis 2021 sur France 2 . Logos Pour approfondir Repères bibliographiques (Par ordre alphabétique des auteurs) Ouvrages généraux sur le département (liste indicative) Combes (Jean) et Daury (Jacques) (ouvrage collectif sous la direction de), Guides des départements : la Charente-Maritime, Tours, éditions du Terroir, 1985. Flohic (Jean-Luc) (ouvrage collectif sous la direction de), Le Patrimoine des communes de la Charente-Maritime, Flohic éditions, collection « Le patrimoine des communes », tomes 1 et 2, 2002. Gautier (M.A.), Dictionnaire des communes de la Charente-Maritime (réédition de la Statistique du département de la Charente-Inférieure publiée en 1839), Saintes, Les Chemins de la Mémoire éditions. Luc (Jean-Noël) (ouvrage collectif sous la direction de), La Charente-Maritime - L'Aunis et la Saintonge des origines à nos jours, Saint-Jean-d'Angély, éditions Bordessoules, 1981. Ouvrages spécialisés sur l'économie et la géographie du département (liste indicative) Beteille (Roger) et Soumagne (Jean) (mise en coordination par), La Charente-Maritime aujourd'hui - Milieu, économie, aménagement, Jonzac, publications de l'Université Francophone d'Été, 1987. Blier (Gérard), Histoire des transports en Charente-Maritime, Le Croît-vif, Collections Documentaires, 2003. Grelon (Michel), Saintonge, pays des huîtres vertes, La Rochelle, éditions Rupella, 1978. Julien-Labruyère (François), Paysans charentais - Histoire des campagnes d'Aunis, Saintonge, Jonzac, et bas Angoumois - Tome 1 : Économie rurale et Tome 2 : Sociologie rurale, La Rochelle, éditions Rupella, 1982. Papy (Louis), Le Midi atlantique, atlas et géographie de la France moderne, Paris, Flammarion, 1984. Pinard (Jacques), Les Industries du Poitou et des Charentes, Poitiers, SFIL & Imprimerie Marc Texier, 1972. Ouvrages spécialisés sur l'histoire du département (liste indicative) Mickaël Augeron et Olivier Caudron, dir., La Rochelle, l’Aunis et la Saintonge face à l’esclavage, Paris, Les Indes savantes, 2012, 340 p. Mickaël Augeron, Sylvie Denis et Louis-Gilles Pairault, dir., Entre terres et mers : la Charente-Maritime dans la Grande Guerre (1914-1918), La Crèche, La Geste, 2018, 537 p. Jean Combes (ouvrage collectif sous la direction de), Guide des départements - La Charente-Maritime, Tours, éditions du Terroir, 1985. Delayant (Léopold), Histoire du département de la Charente-Inférieure, La Rochelle, H. Petit, libraire-éditeur, 1872. Deveau (Jean-Michel), Histoire de l'Aunis et de la Saintonge, Paris, Presses universitaires de France, collection « Que sais-je ? ». Ducluzeau (Francine) (ouvrage collectif sous la coordination de), Histoire des Protestants charentais (Aunis, Saintonge, Angoumois), Le Croît vif, 2001. Duguet (Jacques) et Deveau (Jean-Michel), L'Aunis et la Saintonge : histoire par les documents, CRDP, 1977. Jean-Louis Flohic (ouvrage collectif sous la direction de), Le patrimoine des communes de la Charente-Maritime, Paris, éditions Flohic, 2002. Genet (Christian), Les deux Charentes au : 1945-2000, Aubin Imprimeur, 2007. Genet (Christian) et Moreau (Louis), Les deux Charentes sous l'Occupation et la Résistance, La Caillerie, Gémozac, 1983. Julien-Labruyère (François), A la recherche de la Saintonge maritime, La Rochelle, éditions Rupella, 1982. Lormier (Dominique), La Libération de la France : Aquitaine, Auvergne, Charentes, Limousin, Midi-Pyrénées, Saint-Paul, Éditions Lucien Souny, 2007. François de Vaux de Foletier, Histoire d'Aunis et de Saintonge, Princi Negue, 2000. Ouvrages spécialisés sur la toponymie de la Charente-Maritime Jean-Marie Cassagne et Mariola Korsak, Origine des noms de villes et villages de la Charente-Maritime, Saint-Jean-d'Angély, éditions Bordessoules, 2003, 348 pages. Duguet (Jacques), Noms de lieux des Charentes, Paris, éditions Bonneton, 1995. Guides touristiques sur le département La Charente-Maritime pour les curieux, éditions Le Passage des heures, 2016. Le Petit Futé Charente-Maritime 2012, le Petit Futé, Paris, édition, 2012. Le Guide Vert, La Charente-Maritime, Guide Michelin, 2008. Le Guide Vert, Poitou, Vendée, Charentes, Michelin - éditions du Voyage, parution 2000. Rieupeyrout Jean-Louis, Poitou-Charentes, Nathan/Guides Delpal, 1987. Articles de la presse régionale et locale Quotidien régional Sud-Ouest, édition Charente-Maritime, (agences de presse de La Rochelle, Royan et Saintes). Hebdomadaire d'informations locales L'Hebdo de la Charente-Maritime, (siège d'édition de Surgères). Hebdomadaire d'informations locales Le Littoral de la Charente-Maritime, (siège d'édition de Marennes). Hebdomadaire d'informations locales Le Phare de Ré (siège d'édition de Saint-Martin-de-Ré). Hebdomadaire d'informations locales L'Angérien libre'' (siège d'édition de Saint-Jean-d'Angély). Notes et références Notes Références Voir aussi Articles connexes Conseil départemental de la Charente-Maritime Département français Liste des communes de la Charente-Maritime Liens externes Ressources relatives à la presse locale : Le Phare de Ré - Le Littoral de la Charente-Maritime - Haute-Saintonge Préfecture de la Charente-Maritime Conseil départemental de la Charente-Maritime
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Cher (département)
Le Cher () est un département français de la région Centre-Val de Loire qui tient son nom de la rivière Cher. L'Insee et la Poste lui attribuent le . Sa préfecture est Bourges et les sous-préfectures sont Vierzon et Saint-Amand-Montrond. Géographie Situation Le Cher s'étend sur . Le Cher formait autrefois avec le département de l'Indre la province du Berry. Il fait aujourd'hui partie de la région Centre-Val de Loire et est limitrophe des départements de l'Indre, de Loir-et-Cher, du Loiret, de la Nièvre, de l'Allier et de la Creuse. Départements limitrophes Les départements sont : le Loir-et-Cher (au nord-ouest), l'Indre (à l'ouest), la Creuse (au sud), l'Allier (du sud au sud-est), la Nièvre (à l'est) et le Loiret (au nord). Relief Adossé au sud aux premiers contreforts du Massif central, à l'est aux douces collines du Sancerrois ( à la Motte d'Humbligny) bordées par le cours de la Loire, le département s'ouvre à l'ouest sur la Champagne berrichonne et au nord-ouest sur la plaine solognote. Son point culminant est Le Magnoux (), situé à l'extrémité méridionale du territoire. L'endroit où le Cher sort du département en constitue l'altitude la plus faible : . Principaux cours d'eau De nombreuses rivières traversent son territoire, dont les noms se retrouvent mêlés aux toponymes communaux : l'Auron, la Sauldre, l'Yèvre, la Vauvise, le Cher : Climat Régions naturelles Ce sont : la Champagne berrichonne (ouest et sud-ouest), région de culture intensive et des vignobles du Quincy ; la Sologne berrichonne (nord-ouest), région de forêts ; le Sancerrois, le Pays-Fort (nord-est), régions de polyculture ; le Boischaut Sud, région de bocage ; le Val de Germigny, ancienne région d'élevage et de polyculture. Voies de communication et transports Réseau routier Au , la longueur totale du réseau routier du département du Cher est de , se répartissant en d'autoroutes, de routes nationales, de routes départementales et de voies communales. Il occupe ainsi le au niveau national sur les métropolitains quant à sa longueur et le quant à sa densité avec par kilomètre carré de territoire. Transport ferroviaire Le département fut autrefois traversé par trois lignes ferroviaires, qui sont les lignes Ligne de Vierzon à Saincaize, Ligne de Bourges à Miécaze et Ligne d'Auxy - Juranville à Bourges. Aujourd’hui seulement deux lignes sont encore en service, ou partiellement. Autobus / autocars Le département est desservi par les 19 lignes du réseau Lignes 18, qui est géré par le conseil départemental du Cher. De plus, les lignes d'autocars TER Centre-Val de Loire traversent le département. L'agglomération de Bourges est desservie par les 19 lignes du réseau AggloBus. La ville de Saint-Amand-Montrond est desservie par une ligne du réseau pépita. Vierzon est desservie par trois lignes du réseau Le Vib. Transport aérien Le département possède un aéroport qui est situé sur la ville de Bourges. (agglomération de Bourges). Toponymie Ses habitants sont appelés les Berrichons ou Chériens. Héraldique Comme celles de l'autre département avec lequel le Cher formait le duché de Berry, l'Indre, elles dérivent des armoiries de l'ancienne province, une brisure des armes royales de France constituée par la bordure engrêlée de gueules et montrant que le duché avait échu à un prince royal (en l'occurrence en 1360 à Jean de Berry, troisième fils du roi Jean II le Bon). La fasce ondée d'argent symbolise la rivière Cher. Ce blason, proposé par l'héraldiste Robert Louis en 1950, n'est pas reconnu officiellement par les autorités du département, et n'est en pratique pas utilisé. Histoire Le département a été créé à la Révolution française, le en application de la loi du , à partir d'une partie de la province du Berry, du Bourbonnais, du Nivernais (vallée de l'Aubois) et de l'Orléanais. Politique Liste des conseillers départementaux du Cher Liste des députés du Cher Liste des préfets du Cher Liste des sénateurs du Cher Liste des communes du Cher Liste des anciennes communes du Cher Medias Presse écrite Le quotidien Le Berry républicain couvre l'ensemble du département. Le siège est situé à Bourges et des agences locales sont basées à Vierzon, Saint-Amand-Montrond, Sancerre et Aubigny-sur-Nère. L'hebdomadaire La Voix du Sancerrois. L'hebdomadaire L'Écho du Berry situé à Saint-Amand-Montrond. L'hebdomadaire Le Journal de Gien (sur les anciens cantons d'Argent-sur-Sauldre et d'Aubigny-sur-Nère). Le Petit Berrichon. Le Petit Solognot, sur les cantons de Vierzon, Aubigny-sur-Nère, Argent-sur-Sauldre et La Chapelle-d'Angillon. La Bouinotte Administration et politique Découpage administratif et électoral Le département du Cher est subdivisé en 3 arrondissements, 19 cantons, 287 communes et 22 intercommunalités. Enseignement Collèges Le département compte vingt-sept collèges publics dont six sur la ville de Bourges. Lycées Le département compte dix-neuf lycées dont dix sur la ville de Bourges. Santé Le département dispose de six hôpitaux : clinique Guillaume-de-Varye, Saint-Doulchard ; clinique Les Grainetières, Saint-Amand-Montrond ; centre hospitalier, Saint-Amand-Montrond ; centre hospitalier Jacques-Cœur, Bourges ; hôpital Local, Sancerre ; centre hospitalier, Vierzon. Économie Démographie Un climat doux, un relief peu agressif, de l'eau à profusion ont aidé à une dispersion du peuplement qui se manifeste dans de très nombreux villages ou hameaux encore le plus souvent habités de nos jours. Il ne semble pas y avoir de nom particulier pour désigner les habitants du Cher, on les appelle, en référence à l'ancienne province du Berry dont est issu le département, les Berrichons. Le passage sous le seuil des est probable vers 2025. Communes les plus peuplées Culture et Patrimoine Manifestations culturelles Printemps de Bourges, festival musical de la chanson Festival international du film écologique de Bourges Nuits lumière de Bourges L'Air du temps de Lignières, festival de musique actuelle Fêtes franco-écossaises d'Aubigny-sur-Nère Patrimoine culturel et naturel Muséum d'histoire naturelle Gabriel-Foucher de Bourges Musée du Berry (archéologie, arts et traditions populaires) de Bourges Musée Maurice-Estève (art contemporain), dans l’ancien hôtel des Échevins, de Bourges Hôtel Lallemant (arts décoratifs) de Bourges Musée des Meilleurs ouvriers de France de Bourges Musée de la Résistance et de la Déportation du Cher de Bourges Musée à accès réglementé et restreint du Centre de formation de la défense (CFD), avec des pièces uniques (prototypes et seules restantes des conflits), de Bourges Musée archéologique Émile-Chénon de Châteaumeillant Musée de la sorcellerie Musée des métiers et traditions de France Musée Historimage de Neuvy-sur-Barangeon Musée Laumônier de la locomotive à vapeur et les collections du musée de Vierzon Musée de la photographie de Graçay Musée Vassil-Ivanoff de La Borne Musée de la poterie Maison de la Culture de Bourges Château d'eau, château d'art de Bourges Galerie d'art Capazza au château de Nançay Pôle des Étoiles de Nançay Espace Métal Cité de l'Or École du Grand Meaulnes Maison de l'eau Pôle de la porcelaine-musée Charles-VII de Mehun-sur-Yèvre Maison des Sancerre Marais de Bourges Jardin de l'Archevêché de Bourges Jardin des Prés-Fichaux de Bourges Promenade du rempart gallo-romain de Bourges Jardin de l'abbaye (square Lucien-Beaufrère) de Vierzon Jardin de la Porte-Oison de Sancerre Parc floral d'Apremont-sur-Allier Jardins de Drulon de Loye-sur-Arnon Jardins du prieuré d'Orsan de Maisonnais Ferme pédagogique du domaine du Travail coquin de Plou Patrimoine architectural Le Cher, région rurale, recèle un patrimoine agricole important, qui rayonne sur ses régions frontalières avec les « granges à auvent ». Ces constructions avaient plusieurs rôles, celui de protéger les portes des intempéries et de créer une extension pour, par exemple, abriter hommes et matériel lors des orages. Les « granges pyramidales » sont quant à elles particulières au nord du Cher. Elles consistent en une charpente supportant une toiture descendant jusqu'au sol. Les églises berrichonnes sont principalement romanes et possèdent pour beaucoup des fresques anciennes, ainsi qu'un « caquetoire ». On compte en Berry plusieurs clochers tors. De nombreux châteaux sont visibles et ouverts à la visite, comme Sagonne, Ainay-le-Viel ou Meillant : Voici les bâtiments les plus remarquables : Laïcs Palais Jacques-Cœur de Bourges Château de la Verrerie à Oizon Château des Stuarts à Aubigny-sur-Nère Château d'Ainay-le-Vieil Château de Boucard au Noyer Château de Culan Château de Sagonne Château de Maupas Château de Mehun-sur-Yèvre Château de Meillant Château de Menetou-Salon Château des Senteurs de Blancafort Amphithéâtre gallo-romain de Drevant Maisons d'Henrichemont Maisons à pans de bois de Bourges Vieilles maisons de Saint-Amand-Montrond Rues anciennes de Sancerre Grange pyramidale de Vailly-sur-Sauldre Tour des Fiefs de Sancerre Tour de Vesvre de Neuvy-Deux-Clochers Forteresse bastionnée de Montrond Beffroi ou porte de l'Horloge de Dun-sur-Auron Station de radioastronomie de Nançay Anciennes usines de la Société française de Vierzon Religieux Cathédrale Saint-Étienne de Bourges Cathédrale de Jean Linard de Neuvy-Deux-Clochers Abbaye de Fontmorigny de Menetou-Couture Abbaye de Noirlac Église Saint-Martin de Plaimpied Église Notre-Dame de Puyferrand au Châtelet Collégiale Saint-Austrégésile de Saint-Outrille Collégiale Notre-Dame de Mehun-sur-Yèvre Église Saint-Amand de Saint-Amand-Montrond Église Saint-Genès de Châteaumeillant Église Sainte-Solange de Sainte-Solange Église Saint-Michel de Chârost Église Notre-Dame de Charly Église Saint-Martin de Chalivoy-Milon Église Saint-Aignan de Brinay Église Notre-Dame de Lignières Basilique Notre-Dame-des-Enfants de Châteauneuf-sur-Cher Langues Le français se parle traditionnellement dans tout le département. Un dialecte de langue d'oïl, le berrichon était parlé dans presque tout le département jusqu'au milieu du . Il se composait d'un nombre important de parlers locaux plus ou moins influencés par les aires dialectales limitrophes (vallée de la Loire, Orléanais et Sologne au nord et à l'ouest, Nivernais à l'est). Le sud-est du département faisait partie de l'ancienne province du Bourbonnais, mais ce secteur du Bourbonnais faisait toutefois partie du secteur linguistique berrichon. Hormis les groupes folkloriques lors de représentations, seules quelques personnes âgées parlent encore le berrichon. La pointe sud du département fait partie du Croissant, zone linguistique où la langue traditionnelle est un intermédiaire et un mélange entre l'occitan et la langue d'oïl. Certains termes de ces parlers sont passés dans le français régional : le chambra : lê chambra (le grenier à foin en marchois) ; une aigasse : aigaçe (giboulée en marchois) ; la betoulle : le bouleau (betule) ; une ageasse : une pie (ajaçe) ; acoter : s'appuyer (acotaer). Tourisme Résidences secondaires Selon le recensement général de la population du janvier 2008, 8,3 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires. Ce tableau indique les principales communes du Cher dont les résidences secondaires et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux. Source : Insee Références Voir aussi Articles connexes Conseil départemental du Cher Département français Liste des communes du Cher Liste de ponts du Cher Liste des anciennes abbayes du Berry Rallye des Vignobles Liste de films tournés dans le Cher Volontaires nationaux du Cher pendant la Révolution Liens externes Préfecture du Cher Conseil départemental du Cher
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Corrèze (département)
La Corrèze (prononciation : ) est un département français de la région Nouvelle-Aquitaine, qui tire son nom de la rivière qui le traverse. Sa préfecture est Tulle et sa ville la plus peuplée Brive-la-Gaillarde. L'Insee et La Poste lui attribuent le . Ses habitants sont appelés les Corréziens. Géographie Le département est formé de la plus grande partie du Bas-Limousin et doit son nom à la rivière la Corrèze qui en arrose le centre, y a son cours tout entier, et en baigne les deux villes principales : Tulle et Brive. Localisation Le département appartient administrativement à la région Nouvelle-Aquitaine, depuis 2015. Il est limitrophe, au nord, des départements de la Haute-Vienne et de la Creuse, à l'est, des départements du Puy-de-Dôme et du Cantal, au sud de celui du Lot et, enfin, à l'ouest de celui de la Dordogne. Géologie et relief Située à l'ouest du Massif central, elle se compose de trois ensembles : la montagne, les plateaux et le bassin de Brive. La montagne culmine à au mont Bessou, en bordure du plateau de Millevaches. De formation cristalline hercynienne, elle est assez érodée. Les plateaux sont creusés par des vallées encaissées qui se dirigent vers la Dordogne, revivifiant le relief comme aux cascades de Gimel. Au sud-ouest de la Corrèze, le bassin sédimentaire de Brive jouit d'un climat plus favorable. On y trouve des collines de grès comme à Collonges-la-Rouge. Des mines de charbon ont été exploitées à Cublac, Yssandon, Varetz, Saint-Pantaléon, Maussac, Le Lardin, Lapleau et Argentat-sur-Dordogne entre 1769 et 1921. Hydrographie Le département est parcouru par de nombreux cours d'eau, la plupart dévalant du plateau du Limousin, les plus importants étant la Dordogne, la Vézère et la Corrèze. La Corrèze comporte également de nombreux ouvrages hydroélectriques dont les principaux sont : sur la Diège, le barrage des Chaumettes ; sur la Dordogne, les barrages de l'Aigle, de Bort-les-Orgues, de Marèges, du Chastang et d'Argentat ; sur le Doustre, le barrage de la Valette ; sur la Vézère, les barrages de Monceaux la Virolle, de Treignac et du Saillant. Climat Département de transition entre l'Aquitaine et le Massif central, la Corrèze voit son altitude s'élever graduellement du bassin de Brive au plateau de Millevaches, véritable château d'eau de la façade atlantique. Ce relief explique la très grande variété des climats corréziens. Dénomination La Corrèze est appelée, en occitan limousin, la Corresa, prononcer Courézo ou Courèjo. Histoire Le territoire de la Corrèze fut jadis habité, comme le reste du Limousin, par les Lemovices, peuple gaulois qu'Auguste incorpora dans l'Aquitaine Première. Le département a été créé à la Révolution française, le , en application de la loi du , à partir d'une partie de la province du Limousin. Au la région Limousin, à laquelle appartenait le département, fusionne avec les régions Aquitaine et Poitou-Charentes pour devenir la région administrative Nouvelle-Aquitaine. Héraldique Politique et administration Région gagnée rapidement aux idées républicaines, marquée par la Résistance et les luttes ouvrières, la Corrèze a eu une tradition de gauche. Elle est, de ce point de vue, comme les autres départements de la région Limousin, une terre d'ancienne influence socialiste. Pour autant, dans le cadre de l'action de Jacques Chirac et de Jean Charbonnel, Corréziens d'origine dépêchés sur place par le gouvernement gaulliste en 1967, la droite a acquis de fortes positions dans ce département pendant une quarantaine d'années. Un réseau d'élus locaux de droite s'est progressivement constitué pour conquérir la plupart des villes, puis la présidence du conseil général. Ceci a pris place dans un cadre marqué par une intervention publique de plus en plus forte, largement motivée par l'action de Jacques Chirac au plus haut niveau de l'État. Cependant les années qui suivent le départ de Jacques Chirac de la présidence de la République dénotent une remontée de la gauche. Aux élections du 16 mars 2008, elle interrompt la longue parenthèse de la domination chiraquienne sur le département en remportant les trois cantons qui lui manquaient pour faire basculer à gauche le conseil général (Sornac, Vigeois et Tulle-Campagne-Sud). Les municipales, dont le deuxième tour a lieu le même jour, voient François Hollande être largement réélu à Tulle, la socialiste Martine Leclerc remporter la mairie d'Ussel dès le premier tour et Philippe Nauche ravir le fauteuil de Bernard Murat à Brive-la-Gaillarde. À la rentrée 2008, cette nouvelle domination de la gauche socialiste se confirme avec l'élection de Bernadette Bourzai et René Teulade aux deux postes de sénateurs laissés vacants par les deux sortants radicaux et UMP. Le 6 mai 2012, François Hollande, président du conseil général, est élu président de la République française. En 2014, c'est la fin de la domination socialiste sur le département, la gauche perd une grande partie de son terrain, la droite reconquiert de nombreux fiefs à la gauche (Brive-la-Gaillarde, Ussel, Malemort-sur-Corrèze, Argentat-sur-Dordogne, Beaulieu-sur-Dordogne, Arnac-Pompadour, Voutezac…) et remporte les deux sièges de sénateurs avec l'élection de Daniel Chasseing et Claude Nougein. En 2015, la gauche perd également le conseil départemental mais conserve les villes de Tulle, Ussac, Uzerche et Bort-les-Orgues. Lors des élections législatives de 2017, la gauche perd ses deux députés. La droite, quant à elle, gagne une députée pour la avec l’élection de Frédérique Meunier. Le parti centriste d'Emmanuel Macron, La République en marche, gagne un député pour la , avec l'élection de Christophe Jerretie. Voir aussi : Liste des députés de la Corrèze Liste des sénateurs de la Corrèze Liste des conseillers départementaux de la Corrèze Liste des préfets de la Corrèze Les personnalités exerçant une fonction élective dont le mandat est en cours et en lien direct avec le territoire du département de la Corrèze sont les suivantes : Conseil départemental Économie Enseignement Lycées Le lycée Pierre-Caraminot à Égletons est l'un des plus connus de la Corrèze, il offre des prestigieuses formations dans les travaux publics, le génie civil et la maintenance industrielle. En 2018, le lycée se classe sur 9 au niveau départemental en termes de qualité d'enseignement, et sur 2277 au niveau national1. Le lycée Edmond-Perrier à Tulle est l'un des plus grands lycées du département, plusieurs personnalités y ont étudié comme Henri Queuille, Éric Rohmer, Benoît Mandelbrot ou Marie-Anne Montchamp. Le lycée privé Marguerite-Bahuet à Brive-la-Gaillarde est le lycée qui possède le plus haut taux de réussite au baccalauréat en 2018 et se classe en position au niveau départemental, en termes de qualité d'enseignement, et au niveau national. Dans le département il y a environ 24 lycées dont : Lycée d'Arsonval (Brive-la-Gaillarde) Lycée Danton (Brive-la-Gaillarde) Lycée Georges-Cabanis (Brive-la-Gaillarde) Lycée Bossuet (Brive-la-Gaillarde) Lycée Pierre-Caraminot (Égletons) Lycée agricole Edgard-Pisani (Naves) Lycée Edmond-Perrier (Tulle) Lycée professionnel René-Cassin (Tulle) Lycée Bernart-de-Ventadour (Ussel) Lycée Henri Queuille (Neuvic) Collèges Dans le département on y compte 25 collèges publics et 5 collèges privés fréquentés par plus de 9 000 collégiens. L'opération Ordicollège Le conseil général de la Corrèze a fait le choix, en 2008, de doter les collégiens du département d’un iPad dans le but de favoriser les apprentissages et la réussite scolaire, en particulier pour les élèves en difficulté, et pour réduire la fracture numérique. Cette action a été engagée en collaboration avec l'Éducation nationale (rectorat, inspection d’académie, CDDP, IUFM, chefs d’établissements, enseignants). Démographie Évolution démographique Les habitants de la Corrèze sont les Corréziens. Avec trois villes principales : Brive-la-Gaillarde (sous-préfecture de ), Tulle (préfecture de ) et Ussel (sous-préfecture de près de ). Les habitants de Brive-la-Gaillarde sont appelés (officiellement) les « Brivistes ». Les habitants de Tulle sont les « Tullistes » et ceux d'Ussel les « Usselois » (prononcer ussélois). Communes les plus peuplées Le département possède trois aires urbaines : Brive, Tulle et Ussel. Langue Jusqu'au , la langue officielle est l'occitan. Elle est la langue des premiers troubadours (trobadors en occitan, de trobar, « trouver » — le thème, la rime…). Le limousin reste la langue orale dominante jusqu'au début du , époque à partir de laquelle le français prend le dessus, notamment par l'interdiction formelle de parler l'occitan à l'école. La langue est donc, dès les années 1930, peu à peu reléguée aux zones les plus rurales, où elle est encore parlée occasionnellement aujourd'hui, surtout par les natifs corréziens de plus de 50 ans. Les différents dialectes présents sur le territoire corrézien en dehors du limousin, qui est le dialecte majoritaire pour la plus grande partie du département, sont l'auvergnat dans le Nord-Est avec pour communes principales Ussel, Neuvic, Bort-les-Orgues ainsi que le languedocien parlé dans la frange sud du département ; de Chauffour-sur-Vell à Goulles en passant par Beaulieu-sur-Dordogne. On trouve également une signification occitane dans de nombreux patronymes et dans la majorité des toponymes limousins. La langue a surtout laissé sa trace dans les tournures de phrases (« limousinismes ») des Limousins, ainsi que dans leur accent. Personnalités liées au département Classement par ordre alphabétique : Étienne Aubert (1282-1362), né à Beyssac, pape de l'Église catholique romaine sous le nom de Innocent VI. Étienne Baluze (1630-1718), né à Tulle, historiographe, bibliothécaire et juriste, qui fut notamment le bibliothécaire personnel de Colbert. Simone de Beauvoir (1908-1986), philosophe, romancière, mémorialiste et essayiste, passe ses vacances d'enfance chez son grand-père à Saint-Ybard et en évoque le souvenir à de multiples reprises dans ses Mémoires d'une jeune fille rangée. Jean-Pierre Bechter (1944), né à Ussel, député de la Corrèze (1978-1981 puis 1986-1988). Pierre Bergounioux (1949), né à Brive-la-Gaillarde, écrivain. Christian Binet (1947), né à Tulle, dessinateur et scénariste de bande dessinée, créateur de la série Les Bidochons. Lucien Bossoutrot (1890-1958), né à Tulle, aviateur, premier pilote de ligne de l'aviation commerciale en 1919, député (1936-1940). Henri de Bournazel (1898-1933), héros de la pacification du Maroc et gouverneur de la région du Tafilalet. Guillaume Brune (1763-1815), né à Brive, général de la Révolution, maréchal d'Empire, pair de France, parrain d'Alexandre Dumas. Gilbert Bugeac (1901-1976), né à Tulle, entrepreneur et résistant français, Compagnon de la Libération. Jean Baptiste Cabanis (1725-1786), né à Yssandon, agronome. Pierre Jean Georges Cabanis (1757-1808), né à Cosnac, médecin et député, réformateur de l'enseignement de la médecine en France, membre de l'Académie française. Jean Cazeneuve (1915-2005), né à Ussel, philosophe et sociologue, président de l'ORTF puis P-DG de TF1, président de l'Académie des sciences morales et politiques. Jean Charbonnel (1927-2014), député de la Corrèze (1962-1978 puis 1986-1993), ministre et maire de Brive-la-Gaillarde (1966-1995). Bernadette Chirac (1933), femme politique, épouse du président de la République Jacques Chirac, première dame de France (1995-2007). Jacques Chirac (1932-2019), député de la Corrèze (1967-1986 et 1988-1995), président du Conseil général de la Corrèze (1970-1979), président de la République (1995-2007). Marcel Conche (1922), né à Altillac, philosophe, professeur émérite à l'université Paris I. Arnaud Costes (1973), né à Tulle, joueur international de rugby à XV. Henri Cueco (1929-2017), né à Uzerche, peintre et écrivain. Jacques Delors (1925), originaire du Lonzac, ministre (1981-1984), président de la Commission européenne (1985-1995). Sophie Dessus, (1955-2016), femme politique, maire d'Uzerche et députée de la Corrèze (2012-2016). Suzanne Lacore (1875-1975), née à Beyssac, femme politique socialiste, une des trois premières femmes ministre d'un gouvernement français. Amédée Domenech (1933-2003), joueur international de rugby à XV, joueur emblématique du CA Brive dont le stade porte son nom. Thomas Domingo (1985), né à Tulle, joueur international de rugby à XV. Cardinal Guillaume Dubois (1656-1723), né à Brive-la-Gaillarde, Premier ministre sous la Régence de Philippe d'Orléans, dont le nom et la politique ont inspiré la chanson enfantine Il court, il court, le furet. Claude Duneton (1935-2012), né à Lagleygeolle, écrivain. Léon Eyrolles (1861-1945), né à Tulle, entrepreneur et homme politique, fondateur des Éditions Eyrolles. Adrien Faure (1905-1981), né à Ussel, résistant à l'occupant nazi, membre du mouvement « Combat » pendant la Seconde Guerre mondiale. Antoinette Feuerwerker (1912-2003), juriste, épouse de David Feuerwerker, résistante membre du mouvement « Combat ». David Feuerwerker (1912-1980), époux d'Antoinette Feuerwerker, rabbin de Brive et de la Corrèze, résistant membre du mouvement « Combat ». Eugène Freyssinet (1879-1962), né à Objat, ingénieur des ponts et chaussées, inventeur du béton précontraint. Cédric Heymans (1978), né à Brive-la-Gaillarde, joueur international de rugby à XV. François Hollande (1954), député de la Corrèze (1988-1993 et 1997-2012), président du conseil général de la Corrèze (2008-2012), maire de Tulle (2001-2008), président de la République (2012-2017). Henry de Jouvenel (1876-1935), journaliste, diplomate et homme politique, sénateur de la Corrèze, propriétaire du château de Castel Novel de Varetz. Renaud de Jouvenel (1907-1982), écrivain, éditeur et polémiste, propriétaire du château de Castel Novel. Laurent Koscielny (1985), né à Tulle, joueur international de football. François Labrousse (1878-1951), sénateur de la Corrèze (1921-1941 puis 1948-1951) et député de la Corrèze (1944-1945). André Lajoinie (1929), né à Chasteaux, homme politique, membre du Parti communiste français et candidat à l'élection présidentielle en 1988. Famille de Lasteyrie du Saillant. La maison de La Tour d'Auvergne, vicomtes de Turenne. Pierre-André Latreille (1762-1833), né à Brive-la-Gaillarde, entomologiste, membre de l'Académie des sciences et professeur au Muséum national d'histoire naturelle. Roger Lescure (1912-2009), né à Albussac, résistant des Forces françaises de l'intérieur. La maison de Limoges, notamment à travers les branches des vicomtes de Comborn et de Ventadour. Henri Magne (1953-2006), né à Brive-la-Gaillarde, double vainqueur du rallye Paris-Dakar. André Malraux (1901-1976), membre de la résistance en Corrèze, ministre de la Culture du général de Gaulle, écrivain. Benoît Mandelbrot (1924-2010), mathématicien, réfugié en Corrèze pendant la Seconde Guerre Mondiale, élève au lycée Edmond-Perrier de Tulle. Adolphe Marbot (1781-1844), né à Altillac, général français. Jean-Antoine Marbot (1754-1800), né à Altillac, homme politique et général français, député de la Corrèze et président du Conseil. Marcellin Marbot (1782-1854), né à Altillac, général français, auteur des célèbres Mémoires du Général Marbot. Jean-François Marmontel (1723-1799), né à Bort-les-Orgues, encyclopédiste, historien, conteur, romancier, grammairien, poète, dramaturge et philosophe. Jean-Paul Michel (1948), né à La Roche-Canillac, poète, critique littéraire et éditeur. Claude Michelet (1938), né à Brive-la-Gaillarde, fils d'Edmond Michelet, écrivain, auteur notamment de Des grives aux loups. Edmond Michelet (1889-1970), résistant, député de la Corrèze (1945-1951), ministre, père de Claude Michelet, mort à Brive-la-Gaillarde. Richard Millet (1953), né à Viam, écrivain et éditeur. Marie-Anne Montchamp (1957), née à Tulle, femme politique, secrétaire d'État (2010-2012). Bernard Murat (1946-2018), homme politique, maire de Brive (1995-2008), député (1993-1997), sénateur (1998-2008). Marie-Thérèse Nguyễn Hữu Thị Lan (1914-1963), dernière impératrice consort de la dynastie Nguyễn qui régna sur l'Empire d'Annam, morte à Chabrignac. Robert Nivelle (1856-1924), né à Tulle, généralissime, commandant en chef des armées françaises pendant la Première Guerre mondiale. La maison de Noailles, ducs de Noailles et d'Ayen. Étienne d'Obazine (~1085-1159), né à Bassignac, fondateur et premier abbé de l'abbaye d'Aubazine. Alain Penaud (1969), né à Juillac, joueur international de rugby à XV. Damian Penaud (1996), né à Brive-la-Gaillarde, joueur international de rugby à XV, fils d'Alain Penaud. Edmond Perrier (1844-1921), né à Tulle, anatomiste et zoologiste, membre de l'Académie des Sciences, président de la Société zoologique de France et de la Société nationale de protection de la nature, directeur du Muséum national d'histoire naturelle. Michel Peyramaure (1922), né à Brive-la-Gaillarde, écrivain. Johannès Plantadis (1864-1922), né à Tulle, archéologue, ethnologue, historien et journaliste. PNL (groupe de rap), pseudonyme de Tarik et Nabil Andrieu qui ont passé leur adolescence à Brive-la-Gaillarde. Henri Queuille (1884-1970), né à Neuvic, ministre, président du Conseil à trois reprises sous la République. Pierre Roger (1291-1352), né à Rosiers-d'Égletons, pape de l'Église catholique romaine sous le nom de Clément VI. Pierre Roger de Beaufort (1329-1378), né à Rosiers-d'Égletons, pape sous le nom de Grégoire XI, dernier pape en Avignon et dernier pape français. Éric Rohmer (1920-2010), né à Tulle, cinéaste. Jean Joseph François de Sahuguet d'Amarzit de Laroche (1756-1802), né à Brive-la-Gaillarde, général d'Empire. Fabien Sanconnie (1995), né à Larche, joueur international de rugby à XV. René Schérer (1922), né à Tulle, universitaire et philosophe. Patrick Sébastien (1953), né à Brive-la-Gaillarde, homme de télévision, chanteur. Jean Ségurel (1908-1978), né et mort à Chaumeil, accordéoniste, compositeur et chef d'orchestre. Laurent Seigne (1960), né à Tulle, joueur international de rugby à XV, entraîneur de l'équipe du CA Brive, champion d'Europe de rugby en 1997. Christian Signol, écrivain, auteur notamment de La Rivière Espérance, installé à Brive-la-Gaillarde. René Teulade (1931-2014), né à Monceaux-sur-Dordogne, ministre des Affaires sociales (1992-1993), sénateur de la Corrèze (2008-2014), maire d'Argentat (1989-2014). Raymond Faro (1909-1944), militaire et résistant, responsable départemental puis régional de l'Armée Secrète, fusillé à Tulle. Thérèse Menot (1923-2009), née à Cosnac, résistante et militante des droits humains. Denis Tillinac (1947-2020), écrivain et journaliste, originaire d'Auriac et membre de l'Ecole de Brive. Marcel Treich-Laplène (1860-1890), né à Ussel, premier explorateur de la Côte d'Ivoire. Jean-Baptiste Treilhard (1742-1810), né à Brive-la-Gaillarde, juriste, révolutionnaire, député aux États généraux de 1789, président de l'Assemblée nationale constituante, président de la Convention nationale lors du procès de Louis XVI, membre du Comité de salut public, président du Conseil des Cinq-Cents, membre du Directoire, comte de l'Empire. Pierre Tornade (1930-2012), né à Bort-les-Orgues, acteur, grande figure des seconds rôles du cinéma français et du monde du doublage, célèbre pour son apparition dans la série de films La compagnie. Marius Vazeilles (1881-1973), mort à Meymac, expert forestier, syndicaliste, homme politique et archéologue. Bernart de Ventadour (1125-1195), né à Ventadour, un des plus célèbres troubadours. Frédéric Vidalens (1925-2004), né à Brive-la-Gaillarde, peintre. Cédric Villani (1973), né à Brive-la-Gaillarde, mathématicien, lauréat de la médaille Fields, homme politique. Pierre Villepreux (1943), né à Pompadour, joueur international de rugby à XV, puis entraîneur du XV de France. Rose Warfman (1916-2016), sœur d'Antoinette Feuerwerker, résistante, membre du mouvement « Combat », déportée à Auschwitz. Dimitri Yachvili (1980), né à Brive-la-Gaillarde, joueur international de rugby à XV, fils de Michel Yachvili. Michel Yachvili (1946), joueur international de rugby à XV au SC Tulle puis au CA Brive. Sports La Corrèze est un département propice à l'activité des sports de nature : deltaplane, parapente, canoë-kayak, VTT, randonnée pédestre, etc. Elle accueille de nombreux évènements sportifs, notamment des épreuves cyclistes professionnelles. Le Tour de France, le Tour du Limousin, le Paris-Corrèze empruntent les routes vallonnées et sinueuses du département. Le CA Brive Corrèze Limousin est le club phare du département, actuellement en championnat Top 14 de rugby ; on peut citer également le Sporting club tulliste Corrèze et l'Entente vigilante Malemort Brive olympique. Tourisme Plusieurs villages de la Corrèze, principalement situés dans la partie Sud, dans le bassin de la Dordogne, sont particulièrement remarquables : Collonges-la-Rouge, Curemonte, connus pour leurs pierres rouges, Turenne, Argentat-sur-Dordogne. Uzerche, sur la Vézère, est aussi célèbre. Cinq villages corréziens sont classés parmi Les Plus Beaux Villages de France : Collonges-la-Rouge, Curemonte, Saint-Robert, Ségur-le-Château, Turenne. De nombreux châteaux parsèment le département. La haute Corrèze, du plateau de Millevaches et du massif des Monédières aux gorges de la Dordogne, est davantage connue pour ses grands espaces naturels propices à l'exploration, à la randonnée, et aux sports de pleine nature. Tourbières, landes et forêts, mais aussi cours d'eau et moyenne-montagne offrent ainsi une importante diversité de paysages. Le pays de Tulle offre un paysage de vallées assez encaissées, dont les nombreux cours d'eau constituent un domaine de pêche très apprécié. Une petite partie du sud du département est occupée par l'extrémité nord des causses du Quercy (causse corrézien). S'y trouvent un des rares gouffres du Limousin et le célèbre lac du Causse. Les résidences secondaires Selon le recensement général de la population du , 15,0 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires. Ce tableau indique les principales communes de Corrèze dont les résidences secondaires et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux. Philatélie Le patrimoine corrézien apparaît sur plusieurs timbres-poste : 1955 : Uzerche 1976 : Ussel 1978 : Église abbatiale d'Aubazine 1982 : Collonges-la-Rouge 1988 : Château de Sédières 1994 : Argentat-sur-Dordogne 1995 : Corrèze en Corrèze 1999 : Arnac-Pompadour Notes et références Notes Références Annexes Bibliographie Gilbert Beaubatie, Je découvre la Corrèze, La Crèche, Geste Éditions, 2016 Articles connexes Liste des églises de la Corrèze Liens externes Préfecture de la Corrèze Conseil départemental de la Corrèze Site de l'Office de tourisme de Haute-Corrèze
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Creuse%20%28d%C3%A9partement%29
Creuse (département)
La Creuse () est un département français situé dans la région Nouvelle-Aquitaine et ayant appartenu, avant 2016, à la région Limousin avant la disparition de cette dernière. Il succède à la province de la Marche dont il reprend en grande partie le territoire. La Creuse est située dans le nord-ouest du Massif central et tire son nom de la rivière Creuse qui le traverse. C'est le second département français le moins peuplé avec habitants en 2018. Sa plus grande ville, Guéret ( en ) est également le siège de la préfecture. Le département ne compte qu'une seule sous-préfecture, Aubusson. L'Insee et la Poste attribuent le au département. Dénomination Le nom du département vient du nom de la Creuse, affluent de la Vienne qui y prend sa source puis traverse le département en direction du nord-ouest. En occitan le nom du département est La Cruesa, prononcé voire populairement ou Histoire Le département est créé par la Révolution française le , en application de la loi du , essentiellement à partir de l'ancienne province de la Marche. Depuis le Moyen Âge, beaucoup d'hommes partent tous les ans dans les grandes villes sur les chantiers du bâtiment pour se faire embaucher comme maçon, charpentier, couvreur…Les maçons de la Creuse deviennent bâtisseurs de cathédrales ou construisent en 1626 la digue de La Rochelle. Au , ils participent - notamment comme plâtriers, métier censé être parmi les plus pénibles - à la construction du Paris du baron Haussmann. Initialement temporaire de mars à novembre, l'émigration devient définitive : la Creuse perd la moitié de sa population entre 1850 et 1950. On retrouve dans le livre de Martin Nadaud Mémoires de Léonard, la description de cet exode qui marque si fortement les modes de vie. Du charbon est exploité par les houillères du bassin d'Ahun-Lavaveix du jusqu'en 1969 et à Bosmoreau-les-Mines de 1784 à 1958. Durant la Première Guerre mondiale, la Creuse enregistre de lourdes pertes. Cette saignée s'accompagne d'un déficit des naissances. Le monument aux morts de la commune de Gentioux reste le témoin de cette hécatombe. En 1917, une mutinerie des soldats russes à La Courtine s'installe dans le camp militaire creusois. De 1963 à 1980, réunionnais, déclarés « orphelins » sont déplacés par les autorités françaises pour repeupler les départements français victimes de l'exode rural comme la Creuse, le Tarn, le Gers. Beaucoup de parents indigents ou « mères seules » signaient des décharges pour permettre le « déplacement » (certains parlent de « déportation ») de leur enfant vers la Creuse. Ce déplacement d'enfants par avions entiers est organisé sous l'autorité de Michel Debré, député de La Réunion à l'époque. Cet épisode de l'histoire française, très connu à La Réunion, qui a donné lieu à de nombreuses études écrites ou filmées, est communément appelé « l'affaire des enfants de la Creuse ou des Réunionnais de la Creuse ». Le , la région Limousin, à laquelle appartenait le département, fusionne avec les régions Aquitaine et Poitou-Charentes pour devenir la nouvelle région administrative Nouvelle-Aquitaine. Emblèmes Blason Drapeau Politique Conseil départemental de la Creuse Liste des députés de la Creuse Liste des sénateurs de la Creuse Liste des conseillers généraux de la Creuse Liste des conseillers départementaux de la Creuse Liste des préfets de la Creuse Géographie La Creuse fait partie de la région Nouvelle-Aquitaine. Elle est limitrophe des départements de la Corrèze, de la Haute-Vienne, de l'Allier, du Puy-de-Dôme, du Cher et de l'Indre. Il s'agit du deuxième département le moins peuplé de France après la Lozère. Le département est situé à l'extrémité nord-ouest du Massif central. Le plateau de Millevaches occupe le Sud-Est. Le département culmine à dans la forêt de Châteauvert, à Saint-Oradoux-de-Chirouze. La Creuse, rivière qui lui donne son nom, prend sa source à 811 mètres d'altitude sur le plateau de Millevaches, à la limite méridionale du département, qu'elle traverse dans une direction grossièrement sud-est / nord-ouest Tourbières La Creuse présente de nombreuses tourbières sur son territoire comme la tourbière de la Mazure située entre les communes de Royère-de-Vassivière, Le Monteil-au-Vicomte et Saint-Pierre-Bellevue. Une tourbière est un écosystème très original, fragile, une zone humide caractérisée par l'accumulation progressive de la tourbe, un sol caractérisé par sa très forte teneur en matière organique majoritairement végétale, peu ou pas décomposée. Cette caractéristique fait des tourbières des puits de carbone. La faune est très spécialisée : le lézard vivipare, le pipit farlouse, la vipère péliade (qui bénéficie d'un statut de protection partielle dans la liste de l'arrêté du 22 juillet 1993), le circaète Jean-le-Blanc (Circaetus Galicus) : c'est un oiseau, rapace diurne de la famille des Accipitridés. Sa silhouette ressemble à celle d'une grosse buse. Ses ailes et sa queue sont larges et son ventre est clair tandis que sa poitrine et sa tête sont plus sombres. Il se nourrit presque exclusivement de serpents. La flore comporte de nombreuses espèces rares dont toutes les espèces de Droséra. Forêts La forêt limousine est nouvelle. En 1862, elle occupe une faible surface avec hectares. Mais après les deux guerres mondiales, par plantations et boisement des terrains abandonnés, elle se développe pour atteindre en 2015. De fait, le développement de la forêt est proportionnel au déclin de la population. Les grands espaces sont essentiellement occupés par les forêts de résineux (sapin de Douglas et épicéa) ainsi que de feuillus (chêne, hêtre, bouleau, châtaignier). Climat Le climat de la Creuse présente les caractères généraux du climat du Massif Central. Il est humide, froid et très variable. . Par suite de l'altitude élevée du département, la température est plus basse que ne l'indique la latitude. Les hivers sont généralement longs et plus ou moins rigoureux, surtout au sud du département où la neige est abondante et persiste souvent pendant plusieurs semaines de l'année. Le nord du département est plus tempéré. Les étés sont courts. L'automne est généralement de la Creuse. Vents : Les vents dominants sont ceux du sud-ouest. Ils sont en général chargés de pluie. La hauteur moyenne des pluies est d'environ par an, dans le sud du département, et au nord. Caractéristiques : Les caractéristiques des régions principales sont donc : région nord : températures douces, pluviométrie plus faibles, région centre : température très variables, pluviosité dépendant de l'altitude et de l'exposition, région sud : zone plus continentale, grande pluviosité (plus d'un mètre) température plus basse et enneigement plus long. Économie L'économie de la Creuse repose traditionnellement sur deux secteurs: l'agriculture (majoritairement l'élevage mais aussi la sylviculture) ; l'artisanat (comme la tapisserie d'Aubusson). Depuis quelques années, le développement du tourisme vert rapproche celui-ci du niveau des départements limitrophes par la création de nombreuses structures d'accueil, chambres d'hôtes, gites ruraux. Le lac de Vassivière, géré par la région Nouvelle-Aquitaine, puisque son étendue est partagée avec le département de la Haute-Vienne, en particulier, attire des estivants. Démographie Les habitants de la Creuse sont les Creusois. Évolutions démographiques La Creuse est le second département le moins peuplé de France, après la Lozère. De plus, ce département, contrairement à certains de ses voisins (Allier…), a un solde migratoire positif même si son taux de natalité n'est en rien comparable. En fait la population baisse à cause du solde naturel très négatif (taux de mortalité très élevé et taux de natalité très bas) qui donne à la Creuse une population très âgée. Cette situation est accentuée par le fait que les jeunes s'en vont souvent poursuivre leurs études hors du département (parfois dès le lycée) dans les métropoles voisines (Limoges, Montluçon, Clermont-Ferrand, Châteauroux) et ne reviennent pas toujours. Communes les plus peuplées Le département possède quatre aires urbaines, dont une grande aire urbaine, l'aire urbaine de Guéret. Culture Langue La Creuse est en totalité dans le domaine linguistique de la langue occitane. Le département appartient à l'aire du nord-occitan. Si le limousin est parlé, c'est au nord le marchois, de transition avec la langue d'oïl. Un des plus vieux documents en langue occitane est dans la Creuse la charte de Chénérailles. Jusqu'au , la langue officielle est l'occitan. Elle est la langue des premiers troubadours (trobadors en occitan, de trobar : trouver le thème, la rime...). Elle reste la langue orale dominante jusqu'au début du , époque à partir de laquelle le français prend le dessus, notamment par l'interdiction formelle de parler la langue du pays à l'école. La langue est donc dès les années 1930 peu à peu reléguée aux zones les plus rurales, où elle est encore parlée quotidiennement aujourd’hui, surtout par les natifs creusois ayant plus de 50 ans. Dans le sud-ouest du département, il s'agit de limousin proprement dit, dans le sud-est il s'agit de l'auvergnat, notamment autour d'Aubusson. La moitié nord comprend les parlers dits du Croissant, qui en plus de caractères particuliers et anciens sont marqués par une transition avec les langues d'oïl mais les traits occitans dominent néanmoins. Le Croissant est pour sa partie creusoise entièrement occupé par le parler marchois. On trouve également une signification d'oc dans de nombreux patronymes et dans la majorité des toponymes creusois. La langue a surtout laissé sa trace dans les tournures de phrases des Creusois, ainsi que dans leur accent. Accès à la Biaça, le site des archives audio visuelles de l'Institut d'Estudis Occitans du Lemosin D'après Abel Hugo, vers 1835, les Creusois parlaient la langue locale et le français. Cependant, les femmes parlaient rarement français ; elles le comprenaient, mais n'osant pas s'expliquer en cette langue, elles répondaient aux questions qu'on leur faisait en langage du pays. Gastronomie La cuisine limousine et la cuisine creusoise sont caractérisées par l'adaptation à un terroir plutôt pauvre, d'où des plats souvent simples et très nourrissants. La flognarde est une sorte de clafoutis, peu épais cuit dans un grand moule. Le gâteau creusois est un dessert pur beurre aux noisettes, spécialité récente de la Creuse Regroupées au sein d'une association, 31 pâtisseries du département produisent « Le Creusois » traditionnel cuit et vendu dans une tuile. Il existe des variantes semi-industrielles (en particulier à Gouzon) dont on trouve la production de « gâteaux creusois » ou « gâteaux aux noisettes » dans la plupart des enseignes de grande distribution dans toute la France. Le pâté de pommes de terre est plus traditionnel et se décline avec ou sans viande selon la région et les habitudes de la maîtresse (ou du maître, dans certains cas) de maison. Le fondu creusois est traditionnellement réalisé avec un fromage de vache de pays ou remplacé par un camembert servi en nappage sur une assiette de frites, une omelette et du jambon du pays. Personnalités liées au département Hommes et femmes politiques, religieux et militaires : Jean de Brosse, seigneur de Boussac et maréchal de France. Pierre d'Aubusson, né en 1423 au château du Monteil (aujourd’hui Le Monteil-au-Vicomte), mort en 1503 à Rhodes, fut grand maître des Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, cardinal et légat du pape en Asie. Il fut surnommé le bouclier de la chrétienté. François Dareau, éminent jurisconsulte et avocat au présidial de la Marche à Guéret, né à Sainte Feyre 1736 et mort en 1783; il est l'auteur d'un célèbre Traité des injures (1775) et de pièces fugitives parues dans l'Almanach des Muses. Léonard-Léopold Forgemol de Bostquénard, général, né le 17 septembre 1821 à Azérables, mort le 28 novembre 1897 à Versailles. Martin Nadaud, né le dans le hameau de la Martinèche, à Soubrebost et mort le au même endroit, est un ancien maçon de la Creuse devenu un homme politique et un écrivain. Jules Merle de La Brugère, comte de Laveaucoupet, né le 28 avril 1806 à Saint-Sulpice-le-Dunois et mort en 1892, officier général qui s’illustra durant les combats de 1870. Antonin Desfarges (1851-1941). Il commence sa carrière professionnelle comme maçon de la Creuse, puis petit entrepreneur. Il milite dans les organisations ouvrières entre 1867 et 1871. En 1871 il est arrêté pour sa participation à la Commune de Paris. En 1882 il est conseiller des Prud'hommes de Paris, il y représente la corporation des maçons, enfin il sera le président du Conseil du bâtiment. En 1889 il se désiste aux élections législatives en faveur de Martin Nadaud. Il sera député de la Creuse de 1893 à 1910. Pierre Leroux, philosophe et homme politique, maire de Boussac en 1848. Albert Rivière homme politique français. Il est né le au Grand-Bourg (Creuse) et il est mort le 23 juin 1953 à Boussac. Ancien député socialiste (SFIO) de la Creuse (1928-1942). Ministre dans plusieurs gouvernements. Camille Benassy est né en 1887 à Le Monteil-au-Vicomte et mort en 1958 à Royère-de-Vassivière. Il fut notamment maire de Royère et d'Aubusson, député de la Creuse, directeur des cabinets de Ludovic-Oscar Frossard (ministre des travaux publics) et d'Albert Rivière (ministre dans le gouvernement Léon Blum (1). Jules Védrines, dit le gavroche sublime, né en région parisienne, est un célèbre aviateur originaire de la Creuse. Une stèle lui est dédiée à Bussière-Dunoise. Roger Sinaud, membre de l'Ordre de la Libération. Roger Cerclier est né le à Boussac et il est mort le à Guéret. Il fut membre des première et seconde Assemblées nationales constituantes et député de la Creuse de 1946 à 1950. Jacques Chapou, né le à Montcuq et mort le 16 juillet 1944 près de Bourganeuf, professeur. Il fut résistant FTP avec le grade de capitaine des FFI dans le Lot, la Corrèze et la Creuse. Paul Pauly, né à Aubusson en 1901 et mort à Champagne-sur-Oise en 1973, a été maire d'Aubusson, sénateur de la Creuse, de 1946 à 1973, et président du conseil général de la Creuse, de 1946 à 1973. David Feuerwerker, rabbin dans la Creuse. André Chandernagor, ancien maire de Mortroux, ancien député de la Creuse, président du conseil général de la Creuse de 1973 à 1983, ancien ministre. Lionel de Marmier aviateur et une personnalité de la France libre. Né à Bellegarde-en-Marche, d'origine creusoise par sa mère, il s'illustra à de nombreuses reprises lors des deux Guerres mondiales. Georges Sarre est né le à Chénérailles. C'est un homme politique français, il fut secrétaire d'État dans divers gouvernements socialistes entre 1988 et 1993. Hubert Védrine est né le à Saint-Silvain-Bellegarde. Après avoir été secrétaire général de la présidence de la République sous François Mitterrand, il a été nommé au Conseil d'État. Il est ensuite devenu ministre des Affaires étrangères sous le gouvernement Jospin. Anne-Marie Couderc est née le 13 février 1950 à Aubusson et a été secrétaire d'État chargée de l'emploi 1995-1997. Pierre Gattaz, (1959-), industriel français, a des attaches familiales dans la Creuse du côté de son épouse Marie-Aude Gattaz, dans le secteur de La Souterraine. Jean de Monlevade (Guéret 1791 - Joao Monlevade 1872) polytechnicien pionnier de la sidérurgie brésilienne mort dans l'importante ville de l'Etat de Minas Gerais, qu'il fonda et qui porte son nom. Félix Baudy, soldat fusillé pour l'exemple en 1915 et réhabilité en 1934. Peintres, sculpteurs et auteurs de cartons de tapisserie : Écrivains et Historiens : Scientifiques, entrepreneurs et paysagistes : Médias, Sportifs et divers : Thierry Ardisson Yves de Bujadoux Claude Ribbe est lié à Boussac, Toulx-Sainte-Croix et Lépaud Gauvain Sers est originaire de Dun-le-Palestel (Creuse) et cite le département dans ses chansons et sur scène, ainsi que dans son clip Pourvu réalisé par Jean-Pierre Jeunet. Les comédiens Bernard Giraudeau et Anny Duperey ont acquis ensemble une propriété qu'Anny Duperey a conservé après leur séparation le comédien Daniel Ceccaldi s'est marié le 5 août 1966 à Saint-Amand-Jartoudeix le cinéaste Claude Chabrol a passé une partie de son enfance à Sardent chez sa grand-mère le cinéaste Claude Miller y vivait (une partie de son film Un secret a été tourné à Chavanat) Micheline Presle avait une maison au Montfranc à côté de La Nouaille Marcel Rohrbach, cycliste, est né le 8 avril 1933 à Molles, vice-champion de France 1957 et 1962 Raymond Poulidor Paul Sauvage, footballeur, est né le 17 mars 1939 à la Souterraine (6 sélections). Jean Taillandier, footballeur, est né le 22 janvier 1938 à Auzances (3 sélections). la comédienne Germaine Fontanes est décédée le 2 septembre 1983 à La Souterraine (née le 10 mars 1897 à Saint-Cloud état civil « Germaine Hélène Saillofest »). Tourisme Les deux portes d'entrée touristiques et culturelles du Département de la Creuse sont, au Sud la Cité Internationale de la Tapisserie située à Aubusson en amitié avec Felletin, et au Nord, la Vallée des Peintres entre Berry et Limousin autour notamment de l'ancienne forteresse du Château de Crozant, du village d'artistes de Fresselines et l'un des Plus Beaux Villages de France Gargilesse en amitié avec les sites picturaux du Département de l'Indre. Le lac de Vassivière, la station thermale d'Évaux-les-Bains, le Labyrinthe Géant de Guéret, le plus grand labyrinthe végétal permanent au monde constituent d'autres pôles touristiques majeurs. Une multitude d'activités complète une offre touristique, culturelle, de pleine nature en plein essor : randonnées pédestres, VTT, balades équestres, escalade, sports nautiques, expositions, festivals, conférences, tiers-lieux, etc. Patrimoine Le Château de Boussac sur les traces de George Sand et de Pierre Leroux ; Le Château de Villemonteix; L'ensemble rural des du Domaine de Banizette situé à La Nouaille ; Le Château de Saint-Germain-Beaupré ; Le Château du Théret Le Château de Mornay à Bonnat. La Tour Zizim a été construite, à Bourganeuf de 1483 à 1486, sur l'ordre de Guy de Blanchefort. Elle abrita l'exil du Prince ottoman Djem Sultan. Le pont de Sénoueix est situé à Gentioux-Pigerolles. C'est une véritable image d'Épinal du département. Le pont est inscrit à l'inventaire des monuments historiques depuis le 9 février 1990. Dans la même commune le Monument aux morts de la commune de Gentioux témoigne de la tragédie de la Grande Guerre. Quelques lanternes des morts subsistent au Sud du département notamment à Saint-Goussaud. La Vallée des Peintres entre Berry et Limousin autour, notamment, des peintres paysagistes, impressionnistes et postimpressionnistes comme Claude Monet, Armand Guillaumin, Léon Detroy Nature Les Pierres Jaumâtres, situées au sommet du mont Barlot, près de Boussac sur la commune de Toulx-Sainte-Croix, sont un amas granitique, comme on peut en rencontrer plusieurs dans le département de la Creuse, notamment au lieu-dit Rigole du diable. Elles constituent un site naturel classé. Le promontoire rocheux de Crozant, qui accueille la Forteresse de Crozant, siège aux XIX et siècles de plusieurs colonies d'artistes dont les paysagistes et impressionnistes. Cette ancienne citadelle est au fondement de la Vallée des Peintres entre Berry et Limousin. La cascade des Jarrauds, située à Saint-Martin-Château dans la Creuse fait partie de la rivière la Maulde. La pierre aux neuf gradins est un site situé sur la commune de Soubrebost, à proximité de Pontarion. L'étang des Landes : réserve naturelle nationale depuis 2004. Situé dans le Bassin de Gouzon, l'étang des Landes est le seul étang naturel du Limousin. D'une superficie d'environ 120 ha, il abrite une flore et une faune remarquable notamment en matière d'oiseaux. Les ornithologues passionnés pourront y retrouver en migration ou en nidification, hérons, grues, balbuzards, marouettes... et une pléiade de canards. Musées et ou centres de médiation culturelle et touristique Aubusson Cité internationale de la tapisserie Bellegarde-en-Marche Musée Air Mémorial Creusois Fresselines, village d'artistes, cœur de la Vallée des Peintres entre Berry et Limousin Centre d'Art - Espace Monet Rollinat Bénévent-l'Abbaye Scénovision de Bénévent-l'Abbaye Bosmoreau-les-Mines Musée de la Mine de Bosmoreau-les-Mines Bourganeuf Musée de l'électrification de Bourganeuf Chéniers Écomusée Tuilerie de Pouligny Crozant Hôtel Lépinat, centre d'interprétation de la Vallée des Peintres entre Berry et Limousin Guéret Musée de la Sénatorerie de Guéret Résidences secondaires Selon le recensement général de la population du janvier 2008, 20,9 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires. Ce tableau indique les principales communes de la Creuse dont les résidences secondaires et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux : Source INSEE,chiffres au 01/01/2006. Notes et références Notes Références Voir aussi Bibliographie Articles connexes Conseil départemental de la Creuse Communes de la Creuse Anciennes communes de la Creuse Département français Liste de ponts de la Creuse Liste de films tournés dans la Creuse Volontaires nationaux de la Creuse pendant la Révolution Liste des intercommunalités de la Creuse Liste des communes de la Creuse Début de l'aviation dans la Creuse Liste des églises de la Creuse et de la Haute-Vienne Liens externes Préfecture de la Creuse Conseil départemental de la Creuse Démarche Vallée des Peintres entre Berry et Limousin sur www.valleedespeintres.com
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https://fr.wikipedia.org/wiki/C%C3%B4te-d%27Or
Côte-d'Or
La Côte-d'Or () est un département français parmi les huit que compte la région Bourgogne-Franche-Comté. Sa préfecture, Dijon, est aussi le chef-lieu de la Bourgogne-Franche-Comté. L'Insee et la Poste lui attribuent le code 21. Histoire Le département de la Côte-d’Or a été créé le par l'Assemblée constituante. Il faisait partie de l'ancienne province de Bourgogne. Il fut divisé en sept districts : Arnay-le-Duc, Beaune, Châtillon-sur-Seine, Dijon, Is-sur-Tille, Saint-Jean-de-Losne et Semur-en-Auxois. Le 17 février 1800, les sept districts furent transformés en quatre arrondissements : Dijon, Beaune, Châtillon-sur-Seine et Semur-en-Auxois. Le 10 septembre 1926, les arrondissements de Châtillon-sur-Seine et Semur-en-Auxois furent supprimés au bénéfice de Montbard. Origine du nom C'est une légende créée « de mémoire de famille », en 1896 par Henri Chabeuf, érudit dijonnais, descendant d'André-Rémy Arnoult, et régulièrement entretenue depuis lors, qui voudrait que : - le nom de Côte-d'Or soit dû, à l’aspect poétique et grandiose de la côte en automne; - André-Rémy Arnoult, député constituant de Dijon soit le "créateur" de ce nom. Comme beaucoup d'autres légendes, celle-ci est fausse. Rappelons que dès le début de la Révolution, la réorganisation administrative de la France est mise en place par l'Assemblée constituante. C'est elle qui crée les départements en février 1790. Conformément aux principes qu'arrête l'Assemblée Constituante, et plus particulièrement son Comité de Division, tous les départements sont dénommés, selon des critères « physiques et immuables comme la nature », en faisant en sorte que cette dénomination soit issue prioritairement « eu égard aux rivières qui les arrosent ou aux montagnes qui se trouvent sur leur territoire ». De fait, les noms de tous les départements font référence aux reliefs ou aux rivières qui les caractérisent. La Constituante, si pénétrée de principes égalitaires, n'a pas dérogé à ses principes pour la seule « Côte d’Or ». C’est donc bien la caractéristique géographique de l’escarpement de la Côte, séparant la moitié ouest montagneuse du département, (partie du Morvan, haut Auxois, plateaux calcaires), de la plaine de la Saône, orienté à l’est (l'orient), qui a retenu l’attention du Comité de Division, et de ses experts géographes, chargé de la division de la France. La côte, en tant que montagne, est figurée par les géographes sur les cartes depuis 1584. Quant au nom, il apparaît pour la première fois à l'initiative de Guillaume Delisle, important géographe du Roi et membre de l'Académie Royale des sciences, sur une carte de 1703, et encore plus clairement, sur la carte qu'il dresse en 1709 par ordre des Élus Généraux de la Province de Bourgogne. Les reliefs y sont bien dessinés, une ligne de côtes apparaît clairement selon une topographie, de façon encore plus pittoresque que géométrique, mais, surtout, pour la première fois elle est nommée « LA COSTE », entre Nuits-Saint-Georges et Dijon. C'est ce nom, seul, qui à partir de ce moment, et jusqu'au 27 février 1790, dénomme, progressivement sur toutes les cartes, la « Montagne » entre Beaune et Dijon. Quant au nom de « CÔTE D’OR », c'est une création ex nihilo du Comité de Division de l'Assemblée Constituante. Il apparaît pour la première fois, pour dénommer le nouveau département, dans le texte des décrets collationnés le 27 février 1790 par le Président et les Secrétaires de l’Assemblée Nationale. Simultanément, à partir de cette date, ce nouveau nom va désormais dénommer sur les cartes, la côte entre Beaune et Dijon (à l'exception de la carte IGN qui a gardé l'intitulé "la côte"). Il n'y a pas de trace dans les documents qui restent des travaux du Comité de Division, conservés aux Archives Nationales, permettant d'expliquer pourquoi ce nom. Mais, conformément aux principes de la Constituante, c’est bien dans les caractéristiques géographiques qu’il faut en chercher l’origine. Le nom « La Coste » ou « La Côte », seul, était d’usage commun. Mais l'orientation de cette côte à l'est était aussi très communément décrite, dans la plupart des ouvrages de l’époque, comme étant « à l'orient ». Pour les géographes, assistants du Comité de Division, ces deux éléments constituaient naturellement la caractéristique géographique du nouveau département. Contrairement à des affirmations, jamais sourcées, venues plus d'un siècle plus tard, les Archives Nationales ne gardent aucune trace d'éventuelles hésitations avec d'autres dénominations telles « Seine-et-Saône » ou « Haute-Seine ». Quant à la troncation d’Orient en Or, en l’absence de toute trace de délibération du Comité de Division, et de toute autre explication crédible, elle paraît relever d’une interférence avec le Mont d’Or pour lequel, les membres du Comité de Division, renoncent le même jour à fonder le nom du département du Puy de Dôme, d’autant que la connotation méliorative en fait un référent idéal évoquant la valeur du vignoble. S'agissant d'André-Rémy Arnoult, député constituant de Dijon, son rôle a été largement surévalué dans cet épisode. S'il a effectivement été commissaire, impliqué comme trois autres de ses collègues dans les négociations pour la délimitation du nouveau département, il n'a eu aucun rôle pour sa dénomination. Un mémoire qu'il a produit, souvent évoqué par ses laudateurs, ne proposait rien en ce qui concerne la dénomination, et n'était qu'une ultime, et très tardive, tentative pour redessiner les contours du département à l'avantage de Dijon. Il ne fut d'ailleurs suivi en rien par le Comité de Division lors de ses arbitrages. Plus d'un siècle plus tard, ce nom inspira l'écrivain dijonnais Stéphen Liégeard, lorsqu'il baptisa une portion du littoral méditerranéen du nom de Côte d'Azur. Ses habitants sont appelés les Côte-d'Oriens et Costaloriens. Après la victoire des coalisés à la bataille de Waterloo (18 juin 1815), le département est occupé par les troupes autrichiennes de juin 1815 à novembre 1818 (voir occupation de la France à la fin du Premier Empire). Au , la région Bourgogne, à laquelle appartenait le département, fusionne avec la région Franche-Comté pour devenir la nouvelle région administrative Bourgogne-Franche-Comté. Géographie La Côte-d'Or fait partie de la région Bourgogne-Franche-Comté. Elle est limitrophe des départements de l'Yonne, de la Nièvre, de Saône-et-Loire, du Jura, de la Haute-Saône, de l'Aube et de la Haute-Marne. Cinquième département par la taille derrière la Guyane et trois départements de la région Aquitaine, la Côte-d'Or couvre de nombreux espaces à la géographie bien distincte. Le parc national des Forêts de Champagne et Bourgogne est situé dans le Nord du département. Le département de la Côte-d'Or possède une exclave au sud-ouest de son territoire, la commune de Ménessaire (limitrophe des départements de la Nièvre au nord et de Saône-et-Loire au sud). Cours d'eau La Côte-d'Or se situe sur le seuil de Bourgogne, partageant les bassins versants de la Seine, du Rhône (de la Saône) et de la Loire. Le point de jonction des trois bassins versants se situe sur la commune de Meilly-sur-Rouvres. Sur le département coulent des affluents de chaque fleuve, notamment : l'Armançon, le Serein, l'Ource et l'Aube qui coulent vers la Seine, qui elle-même prend sa source dans le département, sur le plateau de Langres à Source-Seine ; l'Arroux qui prend sa source dans le sud du département traversant Arnay-le-Duc et qui rejoint la Loire par la suite ; la Saône, principal affluent du Rhône qui traverse une bonne partie de l'est du département en traversant entre autres Pontailler-sur-Saône, Auxonne, Saint-Jean-de-Losne et Seurre. Ses affluents sont la Vingeanne, la Tille, la Bèze et l'Ouche, qui traverse notamment Dijon. Topographie La Côte-d'Or est divisée en quatre grands ensembles topographiques : le Morvan au sud-ouest, les plateaux de Langres-Châtillonnais dans la moitié nord-ouest, la plaine de la Saône au sud-est et l'Auxois au centre-ouest. Le point culminant du département, (Mont de Gien) se situe dans le Morvan, dans l'exclave de Ménessaire alors que le point le plus bas se trouve à la sortie de la Saône sur la commune de Chivres. Climat Le climat de la Côte-d'Or, climat à tendance continentale, est altéré dans ses différentes parties et présente alors plusieurs faciès comme : la vallée de la Saône, qui est à tendance continentale. le Morvan ou sur les sommets des Côtes, où l'on retrouve plus un climat de moyenne montagne le plateau de Langres où les hivers sont longs, froids avec très souvent des gelées. D'une manière générale, les étés peuvent être chauds et secs ; quant aux hivers, ils sont généralement froids et humides avec de fréquentes chutes de neige. Économie La Côte-d'Or est au cœur d'un réseau routier, autoroutier, ferroviaire et fluvial dense. L'activité économique du département est approximativement pour 70 % tertiaire, 25 % industrie, 5 % agriculture. Les secteurs industriels les plus représentés sont : bâtiments travaux publics (plus de ) agroalimentaire (plus de 400 établissements) métallurgie (avec la Metal Valley à Montbard) mécanique électrique-électronique chimie-pharmacie. L'industrie agroalimentaire et l'agriculture représentent un axe à forte valeur ajoutée actuellement mis en valeur par le projet Vitagora (goût - nutrition - santé) qui est en compétition pour devenir le premier pôle de compétitivité français sur cette thématique. Outre Vitagora, le département compte aussi le Pôle nucléaire Bourgogne comme pôle de compétitivité. On trouve aussi sur le département plus de PME-PMI employant environ . Deux tableaux de synthèse de l'INSEE décrivent d'une part les établissements actifs au 31 décembre 2015 et d'autre part, à la même date les effectifs des salariés. Établissements actifs par secteur d'activité au 31 décembre 2015 Champ : ensemble des activités. Source : Insee, CLAP en géographie au 01/01/2019. Postes salariés par secteur d'activité et par taille d'établissements au 31 décembre 2015 Champ : ensemble des activités. Source : Insee, CLAP en géographie au 01/01/2019. Démographie Les habitants de la Côte-d'Or sont appelés les Côte-d'Oriens ou les Costaloriens. Le département se classe dans la moyenne des départements français pour sa population ( sur 100), mais en raison de sa superficie, sa densité est faible () à l'échelon national (). Malgré le dépeuplement des milieux ruraux, constituant une grande partie du département, le relatif dynamisme démographique de Dijon permet à la population du département de croître à chaque recensement et de dépasser les . Évolution démographique La commune la plus peuplée est Dijon avec . La commune la moins peuplée est Menesble avec . Communes les plus peuplées Culture Voir aussi :Catégorie:Culture dans la Côte-d'Or. Un nombre important d'artistes français sont originaires de la Côte-d'Or. Parmi les peintres, Antoine Gadan et Louis Carbonnel. La culture du département est intimement liée à son patrimoine. La Saint-Vincent tournante est une institution dans le monde du vignoble. La culture de la vigne fait partie de la culture et du patrimoine du département notamment de l'axe Dijon-Beaune comme en témoigne la reconnaissance au patrimoine mondial de l'UNESCO des Climats du vignoble de Bourgogne. Sports La course cycliste annuelle Dijon-Auxonne-Dijon se tient depuis 1899, ce qui en fait la plus ancienne épreuve amateur encore organisée de nos jours en France. Transport Le département est traversé par de nombreuses autoroutes (A6, A31, A36, A38, A39) en étoile autour de Dijon et Beaune. Il est également traversé par les rails du TGV (LGV Sud-Est, LGV Rhin-Rhône). Il n'y a aucune gare propre au TGV dans le département, mais il fut projeté un temps de créer une gare aux environs de Saulieu et de Liernais. Tourisme Hauts-lieux La Côte-d'Or dispose d'atouts touristiques parmi lesquels un patrimoine culturel non négligeable. On peut citer : Dijon, ville à secteur sauvegardé, et classée ville d'Art et d'Histoire, son palais des Ducs et des Etats de Bourgogne- musée des Beaux-Arts, ses églises Notre-Dame et Saint-Michel, sa cathédrale Saint-Bénigne, son musée archéologique, son musée de la Vie bourguignonne et d'Art sacré, son musée Rude, son musée Magnin, son jardin Darcy, son jardin des Sciences-Parc de l'Arquebuse, ses parcs, son lac Kir et sa chartreuse de Champmol avec puits de Moïse ; Beaune, son hôtel-Dieu-hospices de Beaune, sa collégiale Notre-Dame, son hôtel de la Rochepot, son musée des Beaux-Arts,ses parcs, son circuit des remparts, ses caves et sa moutarderie Fallot ; l'abbaye de Fontenay, classée au patrimoine mondial de l'Unesco, à Marmagne ; l'abbaye Notre-Dame de Cîteaux, berceau de l'ordre cistercien ; le trésor de Vix et son cratère, le fameux vase de Vix, datant de l'âge de Fer, conservé au musée du Pays Châtillonnais à Châtillon-sur-Seine ; l'église romane Saint-Vorles à Châtillon-sur-Seine, datant en partie du ; Alésia (Alise-Sainte-Reine), son MuséoParc ; la cité de Buffon, son parc, son musée à Montbard ; les forges de Buffon ; le château de Bussy-Rabutin ; le château de la Rochepot ; le château de Châteauneuf ; le château de Montfort ; le château du Clos de Vougeot ; le château de Savigny-les-Beaune ; le château de Pommard ; le château de Meursault ; le château de Commarin ; le château de Talmay ; la Route des Grands Crus allant de Dijon à Santenay ; Semur-en-Auxois, cité médiévale, sa collégiale Notre-Dame et son musée municipal ; Auxonne, ses maisons, ses fortifications, son arsenal et son église Notre-Dame ; le canal de Bourgogne et son tunnel à Pouilly-en-Auxois ; la basilique Saint-Andoche de Saulieu ; l'église abbatiale de Saint-Seine-l'Abbaye ; l'église de Saint-Thibault ; les sources de la Seine et son temple dédié à Sequana à Source-Seine ; Flavigny-sur-Ozerain : village médiéval, sa fabrique d'anis artisanale et son domaine de Flavigny-Alésia ; le Cassissium à Nuits-Saint-Georges ; le musée Papotte- Artisanat et vie rurale à Bligny-sur-Ouche ; le parc-musée Noisot de Fixin ; les jardins de Barbirey-sur-Ouche. le village de Mont-Saint-Jean. La Côte-d'Or présente également des paysages et des panoramas variés : la Côte d'Or ; le cirque du Bout du Monde près de Beaune ; la combe Lavaux ; le Mont de Sène ; la Butte de Thil ; les beaux villages de Pernand-Vergelesses, de Monthelie, de Mont-Saint-Jean, de Salmaise ; le Morvan avec notamment le Panorama de Savilly ; les forêts du Châtillonnais. Divers Barycentre de la zone Euro Autrefois dans la Nièvre, depuis le , après l'adhésion de la Slovaquie dans la zone Euro, le centre géographique de cette zone est situé sur le département, près de la commune de Liernais en 2010 puis, avec l'arrivée de l'Estonie, près de celle de Villy-en-Auxois. Héraldique Blason de la Côte-d'Or : coupé, au premier parti, en I : d'azur semé de fleurs de lys d'or à la bordure componée de gueules et d'argent ; en II : bandé de six pièces d'azur et d'or à la bordure de gueules ; au deuxième d'or plain. Ce blason a été dessiné par Robert Louis et n'a strictement rien d'officiel. Politique Liste des députés de la Côte-d'Or Liste des sénateurs de la Côte-d'Or Liste des conseillers généraux de la Côte-d'Or Arrondissements de la Côte-d'Or Arrondissement de Dijon Arrondissement de Beaune Arrondissement de Montbard Cantons de la Côte-d'Or Communes de la Côte-d'Or Anciennes communes de la Côte-d'Or Liste des préfets de la Côte-d'Or Personnalités Bossuet, né à Dijon, historien, ardent défenseur de la cause catholique. Buffon, grand naturaliste, né à Montbard. Gustave Eiffel, ingénieur et entrepreneur, né à Dijon ; on lui doit la célèbre tour parisienne qui porte son nom. Claude Guyot, homme politique, député de la Côte-d'Or (1945-1946), résistant, écrivain, président du Comité Départemental de la Libération de la Côte-d'Or, maire d'Arnay-le-Duc (1926-1965). Le chanoine Kir, né à Alise-Sainte-Reine, résistant, député et maire de Dijon Stéphen Liégeard, écrivain ; il est à l'origine du nom Côte d'Azur pour désigner le littoral du Sud-Est de la France. Hippolyte Michaud, né à Beaune, peintre. François Pompon, né à Saulieu, sculpteur. François Rude, né à Dijon, sculpteur. Henri Vincenot, né et mort à Dijon, peintre, écrivain. Famille Carnot, ayant vécu à Nolay, personnalités politiques et militaires. Notes et références Notes Références Voir aussi Bibliographie Michel-Hilaire Clément-Janin, Sobriquets des villes et des villages de la Cote-d'or, Dijon, 1876 Tome 1 Jacques Denizot, Encyclopédie de la Côte-d'Or, 6 volumes, cotes Ms 1727-1732, Bibliothèque municipale de Dijon, . en ligne Charles Hippolyte Maillard de Chambure, Voyage pittoresque en Bourgogne - Département de la Côte d'Or, édition augmentée et annotée, Éditions JALON, 2020. Articles connexes Conseil départemental de la Côte-d'Or Liste des communes de la Côte-d'Or Département français Dijon Massif de la Côte d'Or Route des Grands Crus, appellation bourgogne côte-d'or Liste de ponts de la Côte-d'Or Liste de films tournés en Côte-d'Or Volontaires nationaux de la Côte-d'Or pendant la Révolution Liens externes Préfecture de la Côte-d'Or Conseil départemental de la Côte-d'Or
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Coll%C3%A8ge%20en%20France
Collège en France
Dans le système éducatif en France, le collège est l’appellation courante du premier cycle des études du second degré. C’est un enseignement de quatre ans, qui fait suite à l’école élémentaire. La fourchette d'âge est, généralement, de 11-12 ans (en sixième) à 14-15 ans (en troisième). Par extension, « collège » est le nom de l’établissement où se fait cet enseignement. Histoire Sous la Monarchie La Gaule romanisée possédait des écoles municipales : un maître enseignant dans les écoles primaires, un grammairien dans les écoles secondaires et un rhéteur dans l'enseignement supérieur. Charlemagne crée au des écoles dans les abbayes pour éduquer le clergé et former un corps de fonctionnaires efficaces, . Seule une petite élite de femmes, issues de milieux intellectuels, comme Radegonde ou Hildegarde de Bingen se distinguent par leur savoir et leurs écrits. C'est aussi le cas d'Héloïse d'Argenteuil pour laquelle son oncle fait appel à Abélard comme professeur particulier. Les collèges sont créés au en liaison avec les universités. Les collèges assurent à la fois l’hébergement et une assistance spirituelle, mais également des fonctions d’enseignement, en complément de celui de l’université. Petit à petit, ces collèges deviennent autonomes vis-à-vis de l’université et leur enseignement tend à se suffire à lui-même. Les collèges deviennent donc des établissements ayant leurs propres fonctions, assurant une formation de base à des élèves issus de la bourgeoisie ou de la noblesse. Il existe à la fois des « collèges de plein exercice » et des « petits collèges » dont les enseignements se limitent à deux ou trois classes. Si les uns et les autres dépendent des municipalités, les collèges de plein exercice sont généralement confiés à des congrégations religieuses enseignantes tandis que les autres relèvent de maîtres n’appartenant pas aux congrégations. À la veille de la Révolution, le royaume compte 271 collèges mais la moitié environ ne sont que des « petits collèges ». L’enseignement comprend quatre classes de grammaire, une classe d’humanité et une classe de rhétorique, auxquelles s’ajoutent deux classes de philosophie. Il s’appuie sur les principes de la Ratio Studiorum ; les matières les plus enseignées sont le français, le latin et le grec ancien. Dans les années 1730, s’ajoutent l’histoire et la géographie, puis la physique. Les auteurs français commencent à être étudiés vers 1770. Les femmes exclues de cet enseignement ne peuvent donc développer leurs connaissances que grâce à des pères, des frères, des maris lettrés et possédant des bibliothèques, comme Christine de Pisan qui plaidait tant au pour que les filles reçoivent une éducation comme les garçons et ne soient pas cantonnées à filer la laine et aux ouvrages de broderie. De la Monarchie à la Troisième République Les collèges sont provisoirement maintenus pendant la Révolution, mais la situation est peu favorable aux congrégations. Le décret du 8 mars 1793 ordonne la vente des biens des collèges. La législation révolutionnaire finit par créer les écoles centrales correspondant à ce niveau d’enseignement. Ces dernières sont à leur tour supprimées à la suite de la loi du 11 floréal an X ( mai 1802) : certaines d’entre elles sont transformées en lycées entretenus par l’État. Les autres peuvent être reprises en charge par les villes sous le nom de « collège » ou d’« école secondaire communale ». Selon l’article 5 du décret du 17 mars 1808, ils enseignent « les élémen[t]s des langues anciennes et les premiers principes de l’histoire et des sciences ». Avec la Restauration, les lycées prennent le nom de « collèges royaux ». Les collèges gérés par les communes deviennent donc des « collèges communaux » pour les distinguer des premiers. Théoriquement, l’enseignement du collège est proche de celui du lycée et conduit au baccalauréat, mais les collèges restent dans les faits des établissements de second ordre. Certains collèges sont « de plein exercice » et mènent jusqu’au baccalauréat, mais les autres s’arrêtent avant ; en revanche, la plupart des collèges, à l’image des lycées, ont des « classes élémentaires », connues sous le nom de petit lycée, commençant pour certains à la ) dont le programme se rapproche du primaire, à ceci près que le latin est étudié à partir de la , équivalent de l’actuel CM 1. Pour les filles, ce n'est qu'en 1836 que l'enseignement primaire public est créé, mais il faut attendre 1867 la loi de Victor Duruy pour que l'ouverture d'une école de filles soit rendue obligatoire dans les communes de plus de 500 habitants et la loi de Jules Ferry de 1882, pour que toutes les communes aient une école de filles. Pour mieux répondre aux besoins, des collèges développent des « cours spéciaux » à visée plus professionnelle. Ces initiatives sont relayées par la création de l’« enseignement secondaire spécial » en 1865 par Victor Duruy. Dans la lignée de ces mesures est finalement créé en 1882 un « baccalauréat spécial ». Les décrets du 4 et du 5 juin 1891 transforment le secondaire spécial et son baccalauréat en « enseignement moderne » et « baccalauréat moderne ». On parle dès lors de collège classique (pour l’enseignement proche de celui des lycées) et de collège moderne. C’est seulement  à partir de 1880 avec la loi Camille Sée que les filles se voient ouvrir un enseignement secondaire, donné dans les lycées et collèges de jeunes filles ; mais les programmes sont spécifiques mais sont proches de l’enseignement « moderne ». Le diplôme de fin d'études secondaires pour les filles, non équivalent au baccalauréat, ne leur donne pas accès à l'Université. Il faut attendre 1924 pour que les contenus, la durée, les horaires des enseignements soient les mêmes que pour les garçons et le baccalauréat identique pour filles et garçons, donnant enfin aux jeunes filles accès à l'université.  Dans les années 1910 et 1920, les collèges se rapprochent davantage de l’enseignement primaire supérieur et des « petites classes » du lycée. Une circulaire de 1922 prévoit ainsi que les collèges pourront s’adjoindre une section d’EPS ou une école technique. À partir de 1927, par le décret-loi du octobre 1926, le ministère de l’Instruction publique encourage leur « amalgame » au sein d’« établissements géminés ». Toutefois, ce rapprochement s’essouffle dans les années 1930. Entretemps, en 1924, les collèges de jeunes filles ont été officiellement assimilés aux collèges modernes. En 1941, c’est au tour de l’enseignement primaire supérieur d’être réuni au collège, moderne pour les anciennes EPS, technique pour les écoles pratiques, les écoles de métiers et les sections professionnelles. Les cours complémentaires sont en revanche maintenus. Après la Seconde Guerre mondiale La réforme du collège unique permettant à toute une classe d’âge de suivre le premier cycle du secondaire a commencé à la fin des années 1950 mais ne s’est achevée qu’à la fin des années 1980. Son impact est difficile à mesurer en termes de niveau de connaissances et de réduction des inégalités car les chercheurs ne disposent pas de suivis à long terme des élèves comme dans d’autres pays comme la Finlande. Le décret 59-57 du 6 janvier 1959 portant réforme de l’enseignement public transforme les cours complémentaires en collèges d'enseignement général (CEG), où l’enseignement dure cinq ans (deux années de cycle d’observation, communes à l’enseignement général long et à l’enseignement technique suivies de trois années d’enseignement spécifique). La même année la loi Berthoin porte de 14 à 16 ans l’âge minimum de la fin de la scolarité et institue la fin progressive des classes de fin d'études. En 1963 sont créés les collèges d'enseignement secondaire (CES) destinés à remplacer les premiers cycles des lycées : le lycée fait désormais suite au collège. Mais dans le cadre du CES, se maintiennent des filières très hiérarchisées. La filière I, subdivisée avant 1969 en section classique et section moderne long, a comme objectif de mener les élèves au lycée, dont il constitue l'ancien premier cycle; La filière II, ou moderne court avant 1969, correspondant aux CEG, de les mener au collège technique; La filière III, divisée en classes de transition en - et terminale pratique en -, d'assurer la transition vers la vie active. Les passerelles entre les cursus existent mais sont difficilement empruntées. La Loi Haby de 1975, en regroupant les CEG et les CES sous le nom simple de collège, crée le « collège unique » mettant ainsi fin aux filières. Dans les faits, l’usage massif du redoublement permet de continuer l’orientation d'une partie des élèves vers l’apprentissage et les classes pré-professionnelle de niveau (CPPN) et la vie active dès la fin de la cinquième ou de la quatrième. De plus, les classes de niveau se substituent aux filières. Les élèves les plus faibles se retrouvent dans les CPPN ou en CAP. Ce n’est qu’au cours des années 1980, que la fréquence des redoublements diminue et que l’orientation précoce à la fin de la cinquième ou de la quatrième disparaît. À la fin des années 1980, 90 % des élèves vont jusqu’en troisième contre 70 % au début de la décennie. En étudiant à long terme, les statistiques de l’INSEE sur les revenus et les salaires, Éric Maurin arrive à la conclusion qu’une année d’études supplémentaires aboutit à une augmentation de salaire moyenne de 10 à 16 %. Le recours massif aux redoublements est aussi une spécificité française. Les autres pays qui ont démocratisé leur système scolaire ne l’ont guère utilisé. La conséquence en est un alourdissement des coûts de la démocratisation de l’éducation que Maurin estime à 50 %, tout en retardant l’accès à l’autonomie aux jeunes. On peut expliquer ces nombreux redoublements par l’inadaptation des programmes scolaires, toujours destinés à former l’élite, au nouveau public d’élèves beaucoup plus faibles. Au Le projet de réforme du collège est la poursuite de la refondation de l'Enseignement un des axes du quinquennat de François Hollande déjà engagée pour l'École primaire dans la loi 8 juillet 2013. Sans remettre en cause la notion de collège unique, elle prétend mieux assurer l'enseignement des savoirs fondamentaux en combinant les apprentissages théoriques et pratiques, en généralisant les projets interdisciplinaires, et en donnant une plus grande liberté pédagogique aux établissements. L'objectif est une mise en place de la réforme à la rentrée 2016. Le projet doit être soumis au Conseil supérieur de l'éducation le 19 mars 2015. S'il est accueilli favorablement avec quelques réserves par le SE-UNSA et le SGEN-CFDT, il est décrié par le SNES-FSU, syndicat majoritaire dans le Second Degré qui est hostile à la multiplication des modules interdisciplinaires et dénonce une usine à gaz. Les enseignements du collège Les cycles d'adaptation, central et d'orientation Le cycle d'adaptation est composé de la classe de sixième qui est considérée comme un temps d’adaptation au collège. L’accueil et l’intégration des élèves fait l’objet d’une attention particulière et une évaluation nationale est faite au début de l’année. Le cycle central est composé de la classe de cinquième et de quatrième. Lors de ce cycle de deux ans apparaît l’itinéraire de découverte (2 heures hebdomadaires interdisciplinaires; semblables aux travaux personnels encadrés du lycée). Le collège se termine par la classe de troisième qui est aussi la classe d'orientation entre les filières générales, technologiques et professionnelles. Au cours de l’année, les élèves effectuent une « séquence d’observation en milieu professionnel » (stage de courte durée) et se préparent au Diplôme national du brevet. Diplômes et certifications Le diplôme national du brevet se compose d’un contrôle continu en classe de troisième et d’examens à la fin de celle-ci. Le certificat de formation générale est destiné aux élèves de sections adaptées. L’attestation scolaire de sécurité routière se passe en cinquième (ASSR niveau 1) et en troisième (ASSR niveau 2). Le brevet informatique et internet (b2i). Les disciplines La formation dispensée repose sur un ensemble de disciplines qui, toutes, reposent sur le socle commun de connaissances, de compétences et de culture. La formation est donc découpée en trois cycles. Les enseignements suivent des programmes nationaux. La version en vigueur s’applique depuis la rentrée 2009. Français Enseignement de l'orthographe, la grammaire, la conjugaison, le vocabulaire, la production écrite, etc. De la sixième à la troisième. Mathématiques Enseignement de numération, géométrie, arithmétique, calcul mental, aire (surface), périmètre, angles, algèbre, etc. Langues Une langue vivante étrangère dès la sixième, une deuxième (étrangère ou régionale) à partir de la cinquième. Histoire-géographie et enseignement moral et civique Au collège, l’enseignement de l'histoire, la géographie et l'enseignement moral et civique (EMC) représente 3 heures par semaine. Les thèmes abordés en enseignement moral et civique sont abordés par cycles : le cycle 3 (cycle de consolidation) et le cycle 4 (cycle des approfondissements). La matière joue un rôle clé dans la compétence intitulée « Représentations du monde et de l'activité humaine » du socle commun de connaissances, de compétences et de culture. L'enseignement moral et civique est fondé sur trois thèmes qui sont l'identité, le respect, le droit. Sciences de la vie et de la terre Au collège, l’enseignement des SVT représente une heure et demie par semaine. Les programmes sont en vigueur depuis la rentrée 2017. Comme toutes les disciplines, elle contribue à apporter les connaissances et compétence du socle commun, en particulier pour « les principaux éléments de mathématiques et la culture scientifique et technologique ». Cette matière est utile pour certains métiers comme : médecin, vétérinaire, etc. Physique-chimie Depuis 2016, la sixième a cours de physique-chimie. Au collège, l’enseignement de physique-chimie débute en sixième (voir ci-dessus), au cycle 4 (à partir de la classe de cinquième) il représente une heure et demie par semaine. Les programmes sont en vigueur depuis la rentrée 2016. Comme toutes les disciplines, elle contribue à apporter les connaissances et compétence du socle commun de connaissances, en particulier pour « les principaux éléments de mathématiques et la culture scientifique et technologique ». Technologie Depuis 2009 avec les nouveaux programmes de technologie, l'enseignement se fait autour de domaines d'applications propres à chaque niveau d'enseignement. Il ne s'agit pas de développer des connaissances et capacités de ce domaine mais plutôt de s'en servir comme support d'apprentissage pour acquérir de nouvelles connaissances et capacités transposables dans n'importe quel domaine technique. Arts plastiques et histoire des arts Dans le cycle 4 de l'enseignement (2e, 3e, et 4e année du collège) l'enseignement des arts plastiques est ainsi présenté : "L’enseignement des arts plastiques se fonde sur la pratique plastique dans une relation à la création artistique. Il offre les moyens de porter un regard informé et critique sur l’art et sur les univers visuels auxquels il renvoie, artistiques et non artistiques. Privilégiant la démarche exploratoire, l’enseignement des arts plastiques fait constamment interagir action et réflexion sur les questions que posent les processus de création, liant ainsi production artistique et perception sensible, explicitation et acquisition de connaissances et de références dans l’objectif de construire une culture commune. Il s’appuie sur les notions toujours présentes dans la création en arts plastiques : forme, espace, lumière, couleur, matière, geste, support, outil, temps. Il couvre l’ensemble des domaines artistiques se rapportant aux formes : peinture, sculpture, dessin, photographie, vidéo, nouveaux modes de production des images…". Quant à l'histoire des arts, c'est un enseignement pratiqué dans toutes les disciplines ayant pour objectif principal l'épreuve du Diplôme National du Brevet (prend fin en juin 2016). Éducation musicale et chant choral L'éducation musicale est l'une des matières enseignées de façon obligatoire au collège en France, dans les classes de la à la , avec 1 heure par semaine. Cette matière peut être renforcée de deux manières : avec l'option chorale ou avec des heures complémentaires pour certaines classes dites CHAM. Éducation physique et sportive À la fin du collège, les élèves doivent avoir atteint le niveau 2 (compétence attendue) dans au moins une activité de chaque groupe. Selon les niveaux de classe, le volume horaire hebdomadaire obligatoire d'EPS pour le collégien varie : il est de 4 heures en sixième, 3 heures en cinquième, en quatrième et en troisième. Ce sont les professeurs d'EPS (titulaires du CAPEPS) qui enseignent la discipline dans le Secondaire (collège + lycée + lycée professionnel). En 2010-2011 (France métropolitaine + DOM), ils constituaient un corps de enseignants, soit 8,46 % de l'ensemble des enseignants du second degré public. Éducation aux médias et à l'information Ce nouvel enseignement entré en vigueur à la rentrée 2016 est décrit dans le projet de programme du cycle 4 par le C.S.P. Filières spécifiques Sections de langues régionales Classes bilingues Sections européennes et internationales Collèges franco-allemands Classes à projet artistique et culturel Classes à horaires aménagés (par exemple Classe à horaires aménagés musique) Sections sportives scolaires Élèves handicapés Les Unités Localisées pour l'Inclusion Scolaire (ULIS) permettent de scolariser les élèves handicapés dans les collèges, le recours à des établissements spécialisés ou à des services médico-sociaux n’interviennent que de façon subsidiaire. Élèves en difficulté Les élèves dont les difficultés d’apprentissage sont graves et durables suivent des enseignements aménagés en SEGPA ou dans des établissements particuliers : les établissements régionaux d’enseignement adapté. Enseignement par alternance En classe de troisième et de quatrième, les élèves de plus de 14 ans peuvent avoir une formation partagée entre collège et lycée professionnel ou entre collège et entreprise ou encore entre les trois entités. Le collège en tant qu’établissement Il existe 7046 collèges en France en 2011 (publics et privés en contrat) . Les collèges publics Les collèges publics sont des établissements publics, des EPLE. Avec la première vague et seconde vague de la décentralisation les bâtiments appartiennent au département, les agents techniques (Personnel ATOS) sont désormais des agents qui dépendent de la fonction publique territoriale. Les départements jouent un grand rôle dans le fonctionnement des collèges publics, puisque ce sont eux qui équipent (informatique, téléphone, restauration scolaire…), gèrent et rénovent ses EPLE. En revanche, le personnel enseignant, administratif et éducatif est lui sous l'autorité du Ministère de l'Éducation nationale. L’équipe de direction du collège est constituée légalement du principal, de son adjoint, du gestionnaire à laquelle s'ajoute souvent (dans le cadre d'une équipe de direction élargie) le conseiller principal d’éducation. Le conseil d’administration est composé de 30 membres pour les EPLE de plus de 600 élèves et de 24 membres en dessous de ce seuil. Le Conseil d'Administration gère les affaires de l’établissement (projet d'établissement, budget…) Les collèges privés Statistiques Les élèves Les élèves du collège (les « collégiens ») ont généralement entre 11-12 () et 14-15 ans () (sauts de classe et redoublements exclus, on peut donc voir des 6èmes de 10 voire 9 ans, et des de 16 ans). Notes et références Annexes Bibliographie Sous la direction de Marie-Madeleine Compère, Dominique Julia, Les collèges français, - siècles, Répertoire 1, France du Midi, Publications de l'Institut national de recherche pédagogique, éditions du CNRS, 1984, (lire en ligne) Sous la direction de Marie-Madeleine Compère, Les collèges français, - siècles, Répertoire 3, Paris, Publications de l'Institut national de recherche pédagogique, 2002 (lire en ligne) Articles connexes Collège de garçons de Carpentras, datant du , classé au titre des monuments historiques en 1993 ()
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste%20des%20communes%20du%20Pas-de-Calais
Liste des communes du Pas-de-Calais
Cette page liste les du département français du Pas-de-Calais au . Liste des communes Le tableau suivant donne la liste des communes, en précisant leur code Insee, leur code postal principal, leur arrondissement, leur canton, leur intercommunalité, leur superficie, leur population et leur densité, d'après les chiffres de l'Insee issus du recensement 2019. Voir aussi Articles connexes Liste des anciennes communes du Pas-de-Calais Liste des cantons du Pas-de-Calais Liste des intercommunalités du Pas-de-Calais Correspondance des toponymies nord-pas-de-calaisiennes en français et en flamand Armorial des communes du Pas-de-Calais Notes et références Notes Références Pas-de-Calais Communes
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Culture%20japonaise
Culture japonaise
La culture japonaise plonge ses racines dans les cultures continentale chinoise et coréenne, avant de connaître une longue période d'isolement (sakoku) sous le shogunat Tokugawa, jusqu’à l'arrivée des « bateaux noirs » et l'ère Meiji (1868-1912). De ces emprunts variés résulte une culture très différenciée des autres cultures asiatiques et dont l'écho résonne encore dans le Japon contemporain. Langue(s) Langues au Japon Japonais La compréhension de la langue japonaise est primordiale pour comprendre la culture japonaise. La culture traditionnelle et la culture moderne japonaises reposent toutes les deux sur la langue écrite et le langage parlé. Le japonais est connu pour être très proche du dialecte des îles Ryūkyū, formant alors la famille des langues japoniques. La théorie plus ancienne qui proposait qu'il s'agissait d'un isolat relatif à des langues défuntes est généralement rejetée par les spécialistes. Pourtant, sa classification reste controversée. La théorie la plus répandue est que les langues japoniques ne sont apparentées à aucune famille linguistique ; cependant, d'autres théories controversées l'ont rattaché à des langues éteintes de Mandchourie, de la péninsule coréenne jusqu’à la super famille des langues ouralo-altaïques (finnois, estonien, coréen), ou des langues austronésiennes du Pacifique Sud. Même s'il n'est pas apparenté au mandarin, le japonais a emprunté beaucoup de vocabulaire à cette langue. Le système d'écriture japonais lui-même a été développé sous l'influence des moines bouddhistes chinois à partir du . Traditions Religion(s) Religions traditionnelles au Japon Bouddhisme dans le monde, Christianisme par pays, Nombre de musulmans par pays, Nombre de Juifs par pays , Irréligion Shintoïsme Islam au Japon Il existe de nombreuses religions au Japon mais les deux principales sont le shintoïsme et le bouddhisme. La plupart des Japonais s'identifient aux deux religions, sous la forme d'un syncrétisme ancien appelé . Symboles Drapeau du Japon Sceau du gouvernement du Japon, Sceau d'État du Japon, Sceau privé du Japon Kimi ga yo, hymne national japonais Folklore Contes et légendes traditionnels du Japon Légendes urbaines japonaises Croyances Mythologie Mythologie japonaise Yōkai, Liste des yōkai, esprits, spectres, monstres Rituels Liste d'objets de la mythologie japonaise Fêtes Liste de festivals en Asie Fêtes et jours fériés au Japon Vie sociale Origami, papier plié Sangaku, énigmes mathématiques exposées aux temples Manekineko, chat de bienvenue Hanami, fête des cerisiers en fleur Momijigari, chasse aux feuilles d'automne Semaine d'or, semaine annuelle de congés Jardinage Jardin japonais Bonsaï, arbre miniature cultivé en pot Ikebana et kusamono, arrangements floraux Kōdō, l'art d'apprécier les parfums Famille Naissance Noms Dénomination d'une personne en japonais, Nom japonais Liste des prénoms japonais, Prénom composé japonais Mariage Décès Étiquette Arts de la table Cuisine(s) Cuisine japonaise, Gastronomie japonaise Au cours d'un long passé culinaire, les Japonais ont développé une cuisine sophistiquée et raffinée très sensible aux changements de saisons. Les Japonais d'aujourd'hui jouissent d'une grande variété de mets traditionnels, comprenant de nombreux plats à base de fruits de mer (sushi et sashimi), de nouilles (udon et soba), mais aussi une multitude de plats exotiques. On peut facilement se procurer des plats chinois, coréens, ou thaïs comme des mets français, italiens ou américains. La cuisine japonaise est le produit de son environnement et de ses habitants. La facilité de se procurer des ingrédients frais a permis les sushis, les températures élevées et l'humidité ont mené aux variétés de nourriture marinée et fermentée comme le natto et la sauce de soja, et une adaptation des cuisines étrangères a conduit au rāmen. Boisson(s) Sadō, la cérémonie du thé Viticulture au Japon Santé Protection sociale Activités physiques Sports Sport japonais Japon aux Jeux olympiques Japon aux Jeux paralympiques, Jeux paralympiques, Jeux du Commonwealth Arts martiaux Arts martiaux japonais Sabre japonais Littérature Littérature japonaise Poésie japonaise, dont le haïku Théâtre japonais Kojiki Œuvres Liste d'œuvres littéraires japonaises Liste de textes japonais classiques Auteurs Institutions Prix littéraires au Japon Prix de l'Académie japonaise des arts (1941-) Société pour la promotion de la littérature japonaise (1938-) Société littéraire du nouveau Japon (1945-2005) University of Virginia Japanese Text Initiative Média Presse En 2011, quatre des cinq plus grands journaux en tirage dans le monde sont japonais. Liste de journaux au Japon Radio Télévision Super Sentai, genre de séries télévisées Internet Internet au Japon Artisanats Artisanat d'art Trésor national vivant du Japon, Trésor national (Japon) Liste des trésors nationaux vivants du Japon (artisans) Les savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel relèvent (pour partie) du patrimoine culturel immatériel de l'humanité. On parle désormais de trésor humain vivant. Mais une grande partie des techniques artisanales ont régressé, ou disparu, dès le début de la colonisation, et plus encore avec la globalisation, sans qu'elles aient été suffisamment recensées et documentées. Textiles, cuir, papier Impression sur bois au Japon Vêtements Kimono, dont : Furisode Yukata Yukatabira Hakama, pantalon Obi, ceinture Chaussures : Geta Zōri Waraji Tabi, chaussettes Et aussi : Keikogi pour les arts martiaux Gakuran pour les collégiens et lycéens Sailor fuku pour collégiennes et lycéennes, fréquemment associé aux loose socks Trésors nationaux vivants (TNV) Kunihiko Moriguchi, peintre de kimonos, Fukumi et Yōko Shimura Bois, métaux Poterie, céramique, faïence Poterie japonaise Céramique japonaise Shimaoka Tatsuzo Verrerie d'art Joaillerie, bijouterie, orfèvrerie Arts visuels Art japonais Art préhistorique au Japon Art contemporain japonais Esthétique japonaise Calligraphie japonaise Ikebana Dessin Manga (bande dessinée) Festivals : AnimeJapan, Comiket, Jump Festa, Niigata Comic Market Peinture Peinture japonaise Ukiyo-e, estampe, Liste des écoles ukiyo-e Yamato-e, sorte de peinture Sculpture Sculpture japonaise Liste des Trésors nationaux du Japon (sculptures) Architecture Architecture japonaise Habitat japonais Jardin japonais Photographie Histoire de la photographie au Japon Magazines spécialisés : Aera (magazine), Asahi Camera, Camera (Japanese magazine), Camera Mainichi, Nippon Camera, PhotoCON, Provoke (magazine) Graphisme Arts du spectacle Spectacle vivant, Performance, Art sonore Liste des trésors nationaux vivants du Japon (arts du spectacle) Conteurs japonais : Rakugo, Shikano Buzaemon Musique(s) Musique japonaise Instruments de musique du Japon Danse Danse japonaise Kagura Awa-Odori, Yosakoi Butō, danse contemporaine Liste de danses Troupes : , Festivals Awa-odori, festival traditionnel de danse Kōenji Awa-odori Sanja matsuri Théâtre Théâtre japonais Gagaku, Kabuki, Nōgaku, Nô, Kyōgen Festival Kurokawa nō Masques du théâtre japonais Satoshi Miyagi Manzai, Owarai, Kamishibai Salles de théâtre hors du Japon : Théâtre du Temps (Paris, 1980) Liste des trésors nationaux vivants du Japon (arts du spectacle) Autres scènes : marionnettes, mime, pantomime, prestidigitation Les arts mineurs de scène, arts de la rue, arts forains, cirque, théâtre de rue, spectacles de rue, arts pluridisciplinaires, performances manquent encore de documentation pour le pays … Pour le domaine de la marionnette, la référence est : Arts de la marionnette au Japon, sur le site de l'Union internationale de la marionnette UNIMA). Marionnettistes japonais Bunraku, inscrit sur la Liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité Théâtre national de bunraku Karakuri ningyō Kamizumo Cinéma Cinéma japonais Lexique du cinéma japonais Mouvement du cinéma pur (1910-1920) Japanese Movie Database Autres : art numérique Tourisme Tourisme au Japon Patrimoine Patrimoine culturel du Japon Monuments enregistrés du Japon Biens culturels immatériels du Japon Liste du patrimoine mondial au Japon Liste des trésors nationaux vivants du Japon (artisans) Liste des trésors nationaux vivants du Japon (arts du spectacle) Liste des Trésors nationaux du Japon (armes blanches) Liste des Trésors nationaux du Japon (documents anciens) Liste des Trésors nationaux du Japon (écrits : livres chinois) Liste des Trésors nationaux du Japon (écrits : livres japonais) Liste des Trésors nationaux du Japon (autres écrits) Liste des Trésors nationaux du Japon (sculptures) Liste des Trésors nationaux du Japon (sanctuaires) Liste des Trésors nationaux du Japon (temples) Musées et autres institutions Liste des musées au Japon Liste du Patrimoine mondial Le programme Patrimoine mondial (UNESCO, 1971) a inscrit dans sa liste du Patrimoine mondial (au 12/01/2016) : Liste du patrimoine mondial au Japon. Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité Le programme Patrimoine culturel immatériel (UNESCO, 2003) a inscrit dans sa liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité sa liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité au Japon : 2008 : Le théâtre de marionnettes Ningyo Johruri Bunraku 2008 : Le théâtre Kabuki 2008 : Le théâtre Nôgaku 2009 : L’Akiu no Taue Odori, danse du riz 2009 : Le Chakkirako, cérémonie de Nouvel An à Kanagawa 2009 : Le Daimokutate, ancien rite de passage à Nara 2009 : Le Dainichido Bugaku, danse et musique rituelles du palais impérial de Hachimantai 2009 : La danse traditionnelle Ainu 2009 : Le Gagaku, art scénique traditionnel 2009 : Le Hitachi Furyumono, parade du festival d'Hitachi, temple de Kamine 2009 : Le Kagura d’Hayachine, grand festival du monastère d'Hayachine 2009 : Le Koshikijima no Toshidon, fête de divinité en visite 2009 : L’Ojiya-chijimi, Echigo-jofu, techniques de fabrication du tissu de ramie dans la région d’Uonuma, de la préfecture de Niigata 2009 : L’Oku-noto no Aenokoto, rituel agraire de la péninsule de Noto 2009 : Le Sekishu-Banshi, fabrication de papier dans la région d’Iwami de la préfecture de Shimane 2009 : Le Yamahoko, la cérémonie des chars du festival de Gion à Kyoto 2010 : Le Kumiodori, théâtre traditionnel musical d’Okinawa 2010 : Le Yuki-tsumugi, technique de production de soierie 2011 : Le Mibu no Hana Taue, rituel du repiquage du riz à Mibu, Hiroshima 2011 : Le Sada Shin Noh, danse sacrée au sanctuaire de Sada, Shimane 2012 : Le Nachi no Dengaku, art religieux du spectacle pratiqué lors de la « fête du feu de Nachi » 2013 : Le Washoku, traditions culinaires des Japonais, en particulier pour fêter le Nouvel An 2014 : Le washi, savoir-faire du papier artisanal traditionnel japonais 2016 : Yama, Hoko, Yatai, festivals de chars au Japon 2018 : Les Raiho-shin, visites rituelles de divinités masquées et costumées Registre international Mémoire du monde Le programme Mémoire du monde (UNESCO, 1992) a inscrit dans son registre international Mémoire du monde (au 15/01/2016) : 2011 : Collection de Sakubei Yamamoto, peintures et journaux annotés sur la vie dans les mines de charbon de Chikoku (Tagawa) , 2013 : Japon et Espagne – Documents relatifs à la mission de l’ère Keichō en Europe, 2013 : Midokanpakuki : le manuscrit original du journal de Fujiwara no Michinaga, 2015 : Retour au Port de Maizuru (personnels militaires et civils déportés en URSS en 1945-1956), 2015 : Archives du temple Tō-ji contenues dans 100 boïtes. Annexes Bibliographie Noriko Kamachi, Culture and Customs of Japan, Greenwood Press, 1999, Hisayasu Nakagawa, Introduction à la culture japonaise : essai d'anthropologie réciproque, Presses universitaires de France, Paris, 2014 (cop. 2005), Philippe Pelletier, La Fascination du Japon : idées reçues sur l'archipel japonais, le Cavalier Bleu éditions, Paris, 2012, Nicolas Baumert, Dominique Buisson, Danielle Elisseeff et al., Esthétiques du quotidien au Japon, Institut français de la mode, Éditions du Regard, Paris, 2014, Filmographie Irezumi : l'art japonais du tatouage, film de Singh Chandok, ISPTV, Paris, ADAV, 2006, (DVD) Pensées du Japon : poème d'images mentales, film de Yann Kassile, Centre national du cinéma et de l'image animée, Paris, 2014, Notes et références Voir aussi Articles connexes Influence coréenne sur la culture japonaise Japonologie Personne de mérite culturel Maison de la culture du Japon à Paris Liens externes Information culturelle. Japon, Centre d'apprentissage interculturel, Canada
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Console%20de%20jeux%20vid%C3%A9o
Console de jeux vidéo
Une console de jeux vidéo est un appareil informatique destiné à l'origine aux jeux vidéo et qui a rapidement évolué en ordinateur spécialisé. Il existe deux types principaux de consoles : les consoles de salon, qui se branchent sur un téléviseur pour afficher le jeu et auxquelles on connecte accessoirement des manettes de jeu ; les consoles portables, de petite taille, qui possèdent leur propre écran et sont de ce fait autonomes et facilement transportables. Les consoles de jeux vidéo sont progressivement passées de l'état de jeu électronique pour amateur à celui de centre multimédia familial. Les jeux vidéo utilisent un système particulier de licences. Fonctionnement Depuis la première console de salon de deuxième génération (la Fairchild Channel F) et jusqu'aux années 2000, le cœur de l'architecture d'une console de jeu, portable ou de salon, est identique. Il est constitué d'un microprocesseur, d'une carte graphique, de mémoire vive, de mémoire morte, ainsi que de périphériques de contrôle et le plus souvent de manettes de jeu. La construction des consoles de jeu est similaire à celle d'un système de traitement de l'information, depuis Pong en passant par la Nintendo 64 et toutes les consoles de jeu portables (PSP, DS, Game Gear, et autres). Toutes les consoles développées jusqu'ici suivent la même conception globale. En 2012, l'industrie des consoles de jeux vidéo en est à la septième génération. Chaque console de jeu possède son propre système d'exploitation ; les programmes sont situés sur des supports externes, qui peuvent être des cartouches pour les premières générations, ou plus récemment des disques, notamment des CD-ROM ou des DVD. À partir de la sixième génération, les consoles deviennent de plus en plus compatibles avec les ordinateurs classiques, partageant certaines fonctions comme la lecture de films, de photos et de musique. De fait, la première console à être compatible avec le système d'exploitation Microsoft Windows fut la Dreamcast, lancée en 1998. Sur la même architecture de base se sont greffées au fil du temps diverses extensions, comme des processeurs graphiques additionnels (par exemple, celui de la première PlayStation), des modems ou des disques durs. La frontière entre ordinateur, centre multimédia et console de jeu n'est plus aussi marquée depuis la PlayStation 2, qui propose — pour la première fois concernant une console — d'autres fonctionnalités que le jeu vidéo, en permettant nativement de lire les DVD vidéo. Avant cela, Sega et d'autres avaient déjà fait de timides tentatives de consoles/plate-forme multimédia, sans grand écho. Une étape est également franchie avec l'apparition de la Xbox et de son disque dur intégré par défaut. De plus, depuis la sortie des consoles de septième génération comme Xbox 360, Wii, ou PlayStation 3, les consoles de salon incluent des systèmes d'exploitation plus évolués permettant des mises à jour via une connexion à Internet. L'exemple le plus marquant est sans doute le cas de la Xbox 360 se basant sous un système d'exploitation se rapprochant beaucoup du système Windows de Microsoft. On y retrouve notamment les fonctions de Windows Media Center. Histoire La première console de jeux vidéo répertoriée est l'Odyssey, apparue sur le marché en 1972. Quatre ans plus tard, les cartouches apparaissent sur la Fairchild Channel F. Le krach du jeu vidéo de 1983 ralentit cette industrie qui redémarre avec une guerre commerciale entre deux acteurs principaux, Sega et Nintendo. La Game Boy connaît le succès parmi les consoles portables. Dans le domaine des consoles de salon, Sony devient le leader du marché avec la PlayStation. La génération suivante est marquée par l'arrivée sur le marché de Microsoft avec la Xbox et par la retraite de Sega, suite aux échecs commerciaux de la Saturn et de la Dreamcast. La PlayStation 2 bat les records de vente de consoles de salon avec plus de 150 millions d'unités écoulées. La Nintendo DS et la PSP introduisent de nouveaux concepts de jeux parmi les consoles portables. La sortie de la Xbox 360 inaugure la septième génération de consoles, suivie de la Playstation 3 et de la Wii. La Wii introduit le concept de motion gaming, qui consiste à effectuer des mouvements afin de diriger le jeu à l'écran. Ce concept sera rendu possible plus tard sur les consoles concurrentes, notamment grâce à l'Eye Toy de Sony, et le Kinect de Microsoft. La huitième génération a débuté officiellement avec l'arrivée de la 3DS de Nintendo en 2011. Principales caractéristiques des générations de consoles de jeux : première console à destination du grand public. Les jeux sont inclus dans la machine. : apparition du système à cartouches externes qui permet de jouer à un plus grand nombre de jeux. : lancement de la NES et apparition des manettes à croix directionnelle. Le marché s'oriente vers un public jeune. : lancement des consoles , avec des graphismes plus beaux et plus colorés et apparition des gâchettes sur les manettes. : lancement des consoles avec graphismes en 3D, apparition des analogiques et de la vibration. : lancement des consoles 128 bits et notamment de la PlayStation 2, capable de lire du contenu multimédia. : passage à la HD (haute définition) et apparition des manettes sans fil à détection de mouvements. Démocratisation des jeux en ligne et de l'achat de jeux dématérialisés (grâce aux systèmes d'exploitation intégrés aux consoles). : passage à la Full HD, apparition des services d'abonnement avec accès illimité aux catalogues. : passage à l'UHD (Ultra haute définition) et apparition du Ray tracing. Lancement des plates-formes de Cloud gaming. Puissance des consoles Ci-dessous sont listées les puissances des consoles de salon : Le marché des consoles À la différence du marché PC, les fabricants de consoles ne sont pas aussi nombreux et diversifiés. De plus, la plupart des acteurs sont à la fois fabricants de matériel et fournisseurs de programmes. En 2001, le marché mondial des consoles de jeu s'est élevé à plus de 20 milliards de dollars. L'histoire semble avoir prouvé que le marché n'est pas capable d'accueillir plus de trois acteurs majeurs simultanément. C'est ce que cette dernière décennie tend à prouver étant donné que les grands rivaux Sony et Nintendo ont évincé Sega par les lois du marché et que le marché du jeu vidéo se sature et se resserre autour d'un trio, dans lequel Microsoft figure désormais. Au-delà de ces trois grands du marché du jeu vidéo, le marché tend vers la saturation. Une guerre commerciale et marketing les oppose depuis les lancements des Wii, Xbox 360 et PS3, dont les armes principales deviendront inéluctablement la diversification sectorielle. Si le quasi-monopole de Microsoft dans le domaine informatique peut suffire à assurer des retours sur investissements dans sa branche jeux vidéo et console de jeux, Nintendo dispose d'une clientèle fidèle à son savoir-faire et à son univers virtuel, qui reste le plus ancien parmi ces trois grands. Mais alors que la PlayStation 2 représentait plus de la moitié des recettes de Sony, sa dernière mouture, la PS3 nécessiterait selon la presse économique au moins 50 millions d'exemplaires vendus pour que Sony puisse obtenir un premier retour sur investissement. Les coûts actuels de lancement d'une console de nouvelle génération sont très élevés. Ils englobent notamment la production en série, l'achat de licences de jeux vidéo juteuses ou encore la recherche et développement dont découlent des innovations concernant la jouabilité ou la profondeur d'un univers virtuel. Les investissements exigés permettent le maintien de ces trois grands sur le marché du jeu vidéo, mais les condamnent en outre à une surenchère promotionnelle afin de faire connaître aux joueurs du monde entier le bien-fondé de leurs propres innovations. Ces lourds investissements sont réalisés sur un marché économique mondialisé et font que ces trois grands du jeu vidéo vivent de plus en plus au-dessus de leur moyens. Selon la presse spécialisée et les franchises de vente et reprise de jeux vidéo, Microsoft et Sony vendent chaque console à perte jusqu'à un stade de plusieurs dizaines de millions d'exemplaires vendus. Répartition des consoles début 2009 versus début 2010 La répartition des consoles de salon se fait comme suit : La Wii bénéficie de l'univers Nintendo auxquels certains sont fidèles depuis près de 30 ans, et de plus attire par ses manettes de commandes innovantes et des jeux festifs un public qui autrement ne se serait pas intéressé aux jeux vidéo. Dès le départ, elle s'est présentée comme la moins chère et la plus familiale des trois. La PlayStation 3 et la Xbox 360, grossièrement équivalentes, misent sur des graphismes à la pointe de leur temps (la Wii étant à ce sujet plutôt de génération précédente) et sont naturellement beaucoup plus chères à produire que la Wii. L'avance de la Xbox 360 sur la PlayStation 3 est due au fait que la Xbox 360 est sortie bien avant et que son prix de vente a toujours été très inférieur. Les consoles sont différentes par leur forme. Cependant, la Xbox 360 est plus vendue que la PS3 et, de plus, la Xbox 360 est la seule console américaine. Ventes Graphique des ventes de consoles de salon (en millions d’exemplaires) NB : les chiffres des et générations datent de décembre 2021, hormis ceux concernant la PlayStation Vita, qui ne sont pas divulgués. Statistiques de taux d'équipement Selon l'institut de recherche Nielsen, en 2006, 41,1 % () des familles américaines équipées d'un téléviseur possédaient aussi une console de jeu, à comparer aux en 2004. Chaque minute, d'Américains seraient devant une console. En 2009, le marché nord-américain (États-Unis et Canada) des consoles représentait près de la moitié du marché mondial en valeur. C'est donc le premier marché régional, et aussi le plus diversifié. L'évolution technique récente la plus marquante du secteur des loisirs vidéos est le développement de tablettes, dont l'usage s'étend bien au-delà de la sphère professionnelle. Par exemple, l'usage de tablettes connectées en complément de la télévision, pour visionner des films en voyage ou pour des jeux, rendent aujourd'hui le marché des consoles dédiées beaucoup plus complexe à interpréter. Les statistiques des grands faiseurs (Microsoft, Nintendo, Sony…) ne suffisent plus. Environnement En 2012, une étude américaine s'est intéressée à la consommation d'énergie des trois dernières consoles de salon. Sur deux de ces appareils, le fait de ne pas les éteindre totalement augmente la facture d'électricité annuelle de plus de cent dollars. Notes et références Voir aussi Articles connexes Liste de consoles de jeux vidéo Liens externes
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Cin%C3%A9ma%20japonais
Cinéma japonais
Le cinéma japonais a une histoire qui date des débuts du cinéma. C'est actuellement le troisième cinéma mondial pour le nombre de films produits derrière le cinéma indien et le cinéma chinois. Histoire du cinéma japonais Les débuts Les premiers films, ceux de Thomas Edison qui adopte le mot anglais film pour désigner les bobineaux enregistrés avec la première caméra de cinéma, le Kinétographe, par son assistant William Kennedy Laurie Dickson, sont connus des Japonais dès car ils sont présentés à Kobe à l’aide des kinétoscopes, les appareils de visionnement individuel mis au point par Dickson d’après les croquis de l’industriel américain. Puis ce sont deux opérateurs des frères Lumière, Gabriel Veyre et François-Constant Girel, qui organisent des projections sur grand écran à Osaka en 1897 à l’aide d'un cinématographe. Une présentation du vitascope qu’Edison aligne contre ses concurrents français est faite à Osaka puis à Tokyo, mais la première caméra importée au Japon par Shirō Asano porte la marque Lumière. C’est Shibata Tsunekichi qui commence à tourner les premiers films : il s'agit de scènes de rues et de geishas. Le cinéma muet et les débuts du cinéma parlant La première star japonaise est un acteur de kabuki, Matsunosuke Onoe, qui apparaît dans près d'un millier de films entre 1909 et 1926. La première actrice reconnue est la danseuse classique Tokuko Nagai Takagi, qui apparaît dans quatre films produits par la compagnie américaine Thanhouser entre 1911 et 1914. Shōzō Makino popularise le genre jidaigeki. Il tourne en décors naturels, prologue à la sortie du film japonais de l'univers théâtral. Les films sont encore muets, et les cinémas emploient des benshi, qui commentent ou interprètent la bande-son des films, parfois accompagnés de musique jouée par un orchestre. Leur grande popularité explique en partie le retard du Japon à passer massivement au cinéma parlant dans la seconde moitié des années 1930. Il ne subsiste que très peu de films de cette époque, car ils ont été détruits par le tremblement de terre de 1923 ou les bombardements de la Seconde Guerre mondiale. Le séisme de 1923 inspire des mélodrames larmoyants comme La chansonnette du passeur de Daisuke Itō. Daisuke Itō est peut-être le premier cinéaste, au sens d'utiliser le médium cinéma comme expression artistique en tant que telle et non seulement comme une production industrielle, lorsqu'il réalise en 1927 Journal de voyage de Chûji, après avoir écrit de nombreux scénarios de commande. Au même moment Teinosuke Kinugasa, acteur de kabuki, réalise des films marqués par une forte influence européenne. C'est le temps des films « à tendance » qui, sur fond de crise économique et sociale, tentent d'illustrer les conséquences négatives et contradictions du capitalisme avant que la censure ne mette fin à cette ambition critique. C'est ce contexte qui favorise l'émergence ou impose une autre orientation : libéré des contraintes figées du théâtre, l'intérêt pour la vie quotidienne au sein du foyer japonais se développe afin d'éviter les thèmes idéologiques. C'est le début du premier âge d'or du cinéma japonais, avec Gosses de Tokyo de Yasujirō Ozu (1932), L'Élégie d'Osaka et Les Sœurs de Gion de Kenji Mizoguchi (1936). En 1936, les studios de la compagnie Shōchiku quittent le quartier de Kamata à Tokyo pour s'installer à , dans la préfecture de Kanagawa, et commencent à promouvoir des stars comme Kinuyo Tanaka ou Hiroko Kawasaki. Le , des officiers fomentent un coup d'État qui échoue mais qui symbolise l'essor inexorable du militarisme. La veille, l'Association des réalisateurs japonais était fondée, ce qui permet à Tomu Uchida de réaliser Le Progrès éternel (1937) sur une idée d'Ozu, au moment même où débute la guerre sino-japonaise. En 1937, Sadao Yamanaka réalise son dernier film, Pauvres humains et ballons de papier, tenu par Kiyoshi Kurosawa comme le chef-d'œuvre du cinéma japonais, œuvre dominée par le thème de la mort. Yamanaka meurt l'année suivante sur le front chinois, à 28 ans. Pendant la guerre Au début de la guerre sino-japonaise, une loi mettant la production cinématographique sous contrôle du gouvernement est mise en place le . Les professionnels doivent avoir une autorisation du pouvoir japonais. Ainsi, la censure est appliquée avant même les tournages. Cette même année, Le Goût du riz au thé vert de Yasujirō Ozu ne passe pas cette censure préalable ; décrire l'oisiveté de femmes bourgeoises n'est pas autorisé en temps de guerre. En 1940, les autorités vont jusqu'à interrompre une projection du documentaire Les Soldats au combat et retirer son droit d'exercer au réalisateur Fumio Kamei pour ses idées marxistes. Le chef-d'œuvre de Tomotaka Tasaka, Terres et soldats (1939), décrit les souffrances de la guerre tout en exaltant le militarisme nippon. Des films ne parlant pas directement de la guerre sont acceptés comme la trilogie de l'art réalisée par Kenji Mizoguchi d'après des scénarios de Yoshikata Yoda : Conte des chrysanthèmes tardifs (1939), La Femme de Naniwa (1940) et La Vie d'un acteur (1941) sont une apologie du sacrifice de soi, finalement proches des thèmes des films militaristes. En 1941, alors que la guerre prend de l'ampleur, le « Bureau d'information publique » veut limiter la production en ne gardant que deux geki eiga (films de fiction) par mois produits par deux compagnies seulement, alors que la Nikkatsu, Shōchiku, Tōhō, Shinko et Daito présentent alors environ un nouveau film par semaine. Les différentes compagnies sont fusionnées en deux compagnies : la Shōchiku et la Tōhō. Néanmoins, Masaichi Nagata de Shinko cinema intervient pour permettre la création en 1942 de ce qui deviendra la Daiei. Beaucoup de professionnels abandonnent leur emploi. Les jeunes employés partent à la guerre. Dans les territoires occupés comme les Philippines, l'Indonésie ou la Mandchourie, des films de propagande sont tournés. Kajirō Yamamoto réalise des parodies avec le comique Enoken avant de réaliser des films de propagande militaristes dans lesquels sont expérimentées des techniques de prises de vue qui seront reprises sur le plateau des Godzilla. Tous les genres contribuent à la propagande. La Vengeance des 47 rōnin (en deux parties, 1941-1942), un reshiki-geki (dramatique historique) fleuve de 3 h 35 de Mizoguchi, reconstitue très esthétiquement l'histoire célèbre des 47 rōnin. Ozu tourne en 1942 Il était un père qui décrit un père ayant un sens élevé de ses responsabilités. Le scénario est donc conforme aux idées de l'État dans la guerre bien que le scénario ait été écrit en 1937. Keisuke Kinoshita cède lui aux exigences de la propagande avec, en 1943, Le Port en fleurs, tout en réalisant une comédie populaire. Mais son manque d'enthousiasme militariste l'écartera de la réalisation de Kamikazes, un film patriotique. En 1943, l'exemption de service militaire pour les étudiants est levée. En 1945, neuf membres de la compagnie de théâtre Sakuratai meurent dans le bombardement d'Hiroshima. L’après-guerre À la censure japonaise succède la censure imposée par les Américains. Akira Kurosawa fait ses débuts comme assistant de Kajirō Yamamoto durant la guerre. En 1946, sort Je ne regrette pas ma jeunesse, virulente critique du système qui vient de s'écrouler. La même année, Keisuke Kinoshita, qui a aussi débuté durant la guerre, réalise Le Matin de la famille Osone. En 1951, Rashōmon, avec la star Toshirō Mifune, reçoit le Lion d'or à Venise puis l’Oscar du meilleur film étranger. Cette récompense stimule l'ambition en berne des aînés. Les Contes de la lune vague après la pluie de Kenji Mizoguchi (1953) et Les Sept Samouraïs (1954) de Kurosawa sont récompensés par un Lion d'argent à la Mostra de Venise. Masaki Kobayashi reçoit le Prix du jury du Festival de Cannes pour Hara-kiri en 1962. C'est le deuxième âge d'or. Les studios tournent également de très nombreux films de genre. C'est le début des kaijū-eiga (films de monstres) avec Godzilla d’Ishirō Honda en 1954. Durant l'après-guerre, la Nikkatsu qui s'était limitée à la distribution après 1941 distribue des films américains puis décide de produire de nouveau des films. De nouveaux studios Nikkatsu sont construits en 1954 dans la banlieue de Tokyo. La Nikkatsu lance la star Yūjirō Ishihara avec l'adaptation de deux romans de Shintarō Ishihara, un écrivain de la « génération du soleil » (taiyōzoku) : La Saison du soleil (Takumi Furukawa, 1956) et Passions juvéniles (Kō Nakahira, 1956). Le succès de ces films entraine l'adoption d'une ligne de production de films estampillés Nikkatsu Action, fictions dont le fonds de commerce repose sur la violence et la sexualité débridées de héros de type « jeunes rebelles », notamment dans les pinku eiga (films érotiques). La nouvelle vague La nouvelle vague japonaise, contrairement à la Nouvelle Vague française, ne regroupait pas un groupe de cinéastes autour d'une revue ou d'un groupe, mais correspondait au Japon à un terme utilisé par les critiques pour évoquer des cinéastes « rebelles » de la Shōchiku : Nagisa Ōshima, Yoshishige Yoshida et Masahiro Shinoda et en référence à la Nouvelle Vague française. Les trois réalisateurs s'opposaient aux « maîtres » des studios tels que Keisuke Kinoshita et Yasujirō Ozu, accusés de réaliser un cinéma « bourgeois ». Dès son deuxième film, Contes cruels de la jeunesse (1960), qui aborde le renouvellement du traité de sécurité américano-japonais, Ōshima filme une histoire mêlant sexe et crime, des thèmes qui parcourront son œuvre. Le film est retiré de l'affiche après quatre jours et Ōshima quitte les studios pour fonder sa société indépendante. Dans le même temps d'autres réalisateurs qui ne sont pas passés par les studios se font connaître, comme Susumu Hani et Hiroshi Teshigahara, qui débutent en réalisant des documentaires. C'est aussi l'essor des productions indépendantes, produites grâce à un système de collaboration entre une petite société de distribution, l'Art Theatre Guild, et une société de production dirigée par le réalisateur. D'autres films sortent selon ce système comme La Pendaison de Nagisa Ōshima en 1968. Ce modèle de financement basé sur de petits budgets permet à de nombreux réalisateurs et à des idées nouvelles d'émerger, comme L'Île nue de Kaneto Shindō. À la Nikkatsu, Shōhei Imamura tourne Désir inassouvi (Hateshinaki Yokubo) en 1958 ou La Femme insecte (1963), portrait d'une prostituée luttant pour son indépendance, qui sont caractéristiques de son regard d'« entomologiste » de la société japonaise. Alors que la fréquentation totale des salles baisse à partir de 1959, apparaissent des petites sociétés spécialisées dans la production de films érotiques ou pinku-eiga qui attirent un large public. Tetsuji Takechi, critique influent et metteur en scène de théâtre traditionnel, décide de réaliser des pinku : Neige noire est saisi par la police et Tetsuji poursuivi pour violation des lois sur l'obscénité. En 1968, Seijun Suzuki qui a passé sa carrière à tenter de produire des œuvres stylisées dans le cadre du studio Nikkatsu est mis à la porte à la suite de son film La Marque du tueur. La même année, deux documentaires marquent les esprits : Un été à Narita de Shinsuke Ogawa montre les manifestations de paysans et d'étudiants contre la construction du nouvel aéroport de Tokyo en pleine campagne ; La préhistoire des partisans de Noriaki Tsuchimoto suit le meneur de la rébellion étudiante à l'Université de Kyoto. C'est à cette époque que Kōji Wakamatsu et Masao Adachi réalisent l'essentiel de leurs films, croisant les codes du pinku eiga, du film de yakuza et la critique sociale virulente. Les années 1970 En 1971, le premier film de Shūji Terayama Jetez vos livres et descendez dans la rue ! est produit selon le système de collaboration entre une société de distribution et le réalisateur. La même année le critique Eizu Ori écrit à propos de La Cérémonie de Nagisa Ōshima qu'il s'agit d'une synthèse prématurée de la démocratie d'après-guerre. L'époque est au pessimisme : Yukio Mishima s'est suicidé en 1970, en 1971 Masao Adachi part pour le Liban, en 1972 l'Armée rouge japonaise tourne ses armes contre 12 de ses propres membres, les survivants sont ensuite arrêtés à l'issue d'un siège qui bat tous les records d'audience à la télévision. Pour Nagisa Ōshima, c'est la fin du rôle des jeunes dans l'histoire moderne du Japon. Les films de yakuza ont le vent en poupe : Kinji Fukasaku filme de jeunes délinquants qui enfreignent toutes les règles et par là se condamnent à une mort violente et prématurée comme dans Combat sans code d'honneur. C'est aussi l'époque des premiers films de la série Otoko wa tsurai yo (C'est dur d'être un homme) de Yōji Yamada, saga populaire aux thèmes universels. En 1972, la police saisit quatre films roman porno (pinku-eiga de la Nikkatsu) et neuf personnes sont inculpées. Le genre attire néanmoins des créateurs au sommet de leur art. C'est dans ce contexte qu'Oshima réalise en 1976, grâce à un producteur français, L'empire des sens qui repousse les limites de l'expression de la sexualité au Japon. Les livres qui présentent le scénario et des photos du film sont saisis par les autorités japonaises, le film est censuré et n'est jamais sorti au Japon en version intégrale. Les années 1980 Les années 1980 et 1990 signent la mort du système des grands studios. L'industrie du cinéma se reforme autour de producteurs et de réalisateurs indépendants. Les cinéastes de l'après-guerre continuent de tourner avec des productions souvent non japonaises (Kurosawa en URSS, États-Unis, France ; Ōshima en France). La Ballade de Narayama de Shōhei Imamura gagne la Palme d'or en 1983. Les jidaigeki d'Akira Kurosawa Kagemusha, l'Ombre du guerrier (1980, produit par Hollywood) et Ran (1985, production franco-japonaise) remportent aussi de nombreux prix. Shōhei Imamura gagne une nouvelle Palme d'or avec L'Anguille en 1997. Tous les réalisateurs apparus après 1980 sont nés après la guerre et n'ont jamais travaillé pour les studios. Takeshi Kitano qui a commencé par des manzai (sketchs de cabaret) sous le nom de Beat Takeshi est engagé par Nagisa Ōshima pour son film Furyo (1983). En 1989, il remplace Kinji Fukasaku pour la réalisation de Violent Cop. Il remanie le scénario en créant son personnage de héros ambigu, dépeignant la société moderne comme règne de la violence instinctive. Shinji Sōmai dépeint dans Typhoon Club (1985) les affres de la condition des jeunes Japonais désormais voués à la compétition sociale dès leur plus jeune âge et considérés par les producteurs japonais comme une masse se contentant de divertissements violents et/ou érotiques. Il n'y plus d'alternative à la société capitaliste industrielle moderne. Les taux de suicide explosent. Les années 1990 Manque de communication, effritement des rapports humains et dissolution des identités sociales sont des thèmes récurrents de cette période. Le Scintillement de Jōji Matsuoka (1992) évoque une famille qui essaie d'inventer de nouveaux modes de coexistence différents du foyer traditionnel. Le personnage de Takeshi Kitano dans Sonatine (1993) illustre ce nouveau rapport au monde, problématique et sans repères ; même le gangster violent n'a plus sa place dans la société lorsqu'il est trop vieux. Là encore, la seule issue pour le personnage de Kitano est le suicide. C'est aussi l'époque de l'émergence de réalisateurs étrangers vivants au Japon, comme De quel côté se trouve la lune de Yōichi Sai (1993) qui est un zainichi, c'est-à-dire un Coréen du Japon. Alors que les scénarios de films d'horreur étaient jusqu'à présent refusés par les producteurs, à la fin des années 1990 des films d'horreur remportent un succès commercial comme Ring de Hideo Nakata (1997) et/ou un succès critique comme Cure (1997) de Kiyoshi Kurosawa, jusqu'à parfois faire l'objet de l'objet de remake des studios américains. Si les films d'horreur occidentaux sont des références pour ces réalisateurs, ils développent néanmoins un traitement formel qui s'impose comme « histoires de fantômes japonais » ou J-Horror. Ces films caractérisés par une « horreur glacée » ne sont pas sans être irrigués par la description de l'effacement des liens sociaux remplacés par des prothèses électroniques. Dans cette optique, Shin'ya Tsukamoto peut être considéré comme le précurseur thématique, mais pas formel, de ce genre avec Tetsuo (1989), bien que Kurosawa indique que plusieurs de ses scénarios d'horreurs ont été refusés depuis les années 1980. Le cinéma japonais aborde à cette époque des thèmes qui sont en passe de devenir internationaux dans les années 2000, avec le développement et la démocratisation de ce qu'on appelle alors les NTIC pour Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (images numériques, ordinateurs personnels, téléphones portables et Internet). Les années 2000 Hirokazu Kore-eda, Shinji Aoyama, Nobuhiro Suwa produisent des œuvres influencées par le professeur spécialiste de littérature et de philosophie française Shigehiko Hasumi, et continuent à dépeindre la famille japonaise comme lieu d'expression privilégié des bouleversements de la société dans son ensemble. Kiyoshi Kurosawa, élève d'Hasumi comme Aoyama mais plus vieux peut également être inscrit dans ce mouvement malgré les quelques éléments fantastiques qui servent plutôt de prétextes. Éléments fantastiques abandonnés à la fin des années 2000 dans Tokyo Sonata (2008). Ce mouvement est appelé Rikkyo nūberu bāgu ou Nouvelle vague Rikkyo du nom de l'université dans laquelle enseigne Hasumi, et pour la distinguer de la Shochiku nuberu bagu des années 1960. Sono Sion se fait connaître avec Suicide Club en 2001, très proche à la fois formellement et thématiquement de ce que fait Kurosawa à la même époque. À partir de 2005 il réalise des œuvres plus originales portant un regard extrêmement critique sur la société japonaise actuelle. En 2012 dans The Land of Hope il aborde la question des conséquences d'une catastrophe nucléaire. Naomi Kawase est distinguée aussi bien pour ses fictions que pour ses documentaires autobiographiques. Elle est primée dans les festivals les plus prestigieux, notamment le Grand prix au festival de Cannes 2007 pour le merveilleux La Forêt de Mogari. Après 30 ans d'exil au Proche-Orient et quelques années de prison, Masao Adachi revient à la réalisation en 2005 après avoir été sollicité par des cinéphiles. Au tournant des années 2010, c'est Kōji Wakamatsu qui revient à la réalisation pour quatre films. Il meurt en 2012, renversé par un taxi juste après avoir annoncé sa volonté de réaliser un film sur l'entreprise Tepco et l'accident nucléaire de Fukushima. Leurs films des années 1960 et 1970 sortent pour la première fois en Occident. Genres Anime Après quelques expérimentations au début du , le premier succès populaire du cinéma d'animation japonais (anime) est Astro, le petit robot, créé en 1963 par Osamu Tezuka et encouragé par le lobby nucléaire américain. Mais la reconnaissance internationale de lanime ne vient que plus tard. Akira de Katsuhiro Ōtomo (1988) a un budget record pour l'animation japonaise et sort ensuite notamment aux États-Unis et en France. Les films du studio Ghibli et ses personnages font alors le tour du monde. Le Voyage de Chihiro d'Hayao Miyazaki reçoit le du Festival du film de Berlin 2002 et remporte l'Oscar du meilleur film d'animation en 2003. Les films de Mamoru Oshii comme Ghost in the Shell sont aussi remarqués et le Festival de Cannes 2004 place Ghost in the Shell 2: Innocence en compétition officielle. Les autres réalisateurs d'anime les plus reconnus sont Isao Takahata, Osamu Dezaki, Yoshiaki Kawajiri, Satoshi Kon, Mamoru Hosoda, Makoto Shinkai, Hiroyuki Okiura. Film de samouraï Film d'horreur Film de yakuza Film de comédie Film érotique Listes Liste de réalisateurs japonais Liste des plus gros succès du box-office au Japon Récompenses Hōchi Film Awards (1976-) Japan Academy Prize du film de l'année (1978-) Japan Academy Prize de la meilleure musique de film (1978-) Prix des nouveaux réalisateurs de la Directors Guild of Japan (1960-) Bibliographie Max Tessier, Le Cinéma japonais au présent 1959-1979 (sous la dir. de), P. Lherminier, Cinéma d'aujourd'hui No 15, 1979 Max Tessier, Cinéma et littérature au Japon de l'ère Meiji à nos jours (sous la dir. de), Éditions Centre Georges Pompidou, coll. « Cinéma-singulier », 1986 Max Tessier, Images du cinéma japonais, introduction de Nagisa Ōshima, Henri Veyrier, 1990 Max Tessier, Cinéma et littérature au Japon, avec Pierre Aubry, Éditions Centre Georges Pompidou, 1992 Tadao Satō, Le Cinéma japonais, trad. de Karine Chesneau, Rose-Marie Makino-Fayolle et Chiharu Tanaka, 2 vol., Éditions du Centre Georges Pompidou, 1997, 264 et 324 p. Max Tessier,Le Cinéma japonais, Armand Colin, 2005 ; rééd. Armand Colin, 2008 ; édition revue et augmentée par Frédéric Monvoisin, Armand Colin, coll. « Focus Cinéma », 2018 100 ans de cinéma japonais (ouvrage collectif), préface de Hirokazu Kore-eda, La Martinière, coll. « Art et spectacle », 2018 Dictionnaire du cinéma japonais en 101 cinéastes. L'Âge d'Or (1935-1975), sous la dir. de Pascal-Alex Vincent, GM éditions, 2018, 242 p. Notes et références Voir aussi Article connexe Lexique du cinéma japonais Liens externes Cinemasie : Une base de données sur les cinémas d'Asie et les mangas (fr) Mini-documentaire sur Les Génériques du Cinéma Japonais (Blow Up, Arte, 2014) Art au Japon
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Cuisine
Cuisine
La cuisine est l'ensemble des techniques de préparation des aliments en vue de leur consommation par les êtres humains que l'on a appelé précédemment « la cuisinerie ». La cuisine est diverse à travers le monde. Elle est l'un des éléments représentant la notion de terroir quand elle est le fruit des ressources naturelles et productions agricoles locales, des us et coutumes, de la culture et des croyances, du perfectionnement des techniques, des échanges entre peuples et cultures. La cuisine a ainsi dépassé son simple impératif biologique d'alimentation pour devenir un corpus de techniques plus ou moins pointues, un fait culturel, un élément de patrimoine et d'identité national ou familial, un élément de systèmes de valeurs, mais aussi un sujet d'étude pour les sciences sociales et la sociologie, voire un enjeu de politique et de santé publique. Typologie des cuisines Chaque peuple, nation ou civilisation a développé, à partir des ressources naturelles locales mais aussi du caractère de chaque société, de l'évolution sociale, des traditions, des interactions, des cuisines différentes. Les mouvements de peuples à travers l'Histoire ont provoqué des mélanges et des évolutions de la cuisine. Par exemple, la cuisine européenne a été enrichie par les apports des Croisés de retour des Croisades et bouleversée par les produits rapportés d'Amérique aux , qui sont rentrés dans la tradition européenne (tomate, dindon, pomme de terre, etc.). Au s'élabore la grande cuisine française qui devient un « art » et se diffuse dans ce qu'on appelle à l’époque le monde civilisé. Avec la colonisation européenne quasi-mondiale de la fin du , le standard de la cuisine européenne a semblé s'imposer. Dans les années 1970 se développe la nouvelle cuisine, qui laisse la place une dizaine d'années plus tard à, . À la fin du , les cuisines se sont métissées à partir des apports du monde entier (), tandis que les grandes cuisines non européennes ont à leur tour pénétré les pays occidentaux (cuisine algérienne, cuisine marocaine, cuisine antillaise, cuisine mexicaine, cuisine chinoise, cuisine indienne, cuisine japonaise, etc.). La mondialisation conduit ainsi à des cuisines transnationales avec l' de la consommation alimentaire de masse. À partir des textes conservés ou recopiés depuis l'Antiquité, à partir des objets retrouvés lors de fouilles archéologiques et, plus récemment grâce à la carpologie, nous pouvons avoir connaissance de la cuisine des peuples de la Préhistoire, de la Protohistoire, de l'Antiquité et des Européens au Moyen Âge. Les reconstitutions de recettes de mets tels qu'ils existaient à l'époque font partie de ce qu'on a appelé, au , la « cuisine historique ». Cuisine dite « traditionnelle » La cuisine traditionnelle est la préparation de mets en adéquation avec la production agricole - un terroir-, donc de la tradition culinaire, d'une vallée, d'une contrée, d'un pays. Elle consiste, en un lieu, à mettre en préparation des produits alimentaires du terroir et de saison, correspondant à ce dit lieu dans des recettes dites « classiques » plus ou moins complexes (par exemple : la potée auvergnate, la ratatouille en été, la charcuterie). Cette cuisine est pratiquée dans les ménages, dans les lieux commerciaux de restauration se voulant « traditionnels », mais aussi par certaines chaînes de restauration. En termes de restauration professionnelle, « cuisine traditionnelle » indique que toutes les opérations (de la réception des matières premières au service à table) s'effectuent dans une unité de temps, de lieu et d’action. « Cuisine sur place » en est le terme synonyme. Cette définition est toute théorique. De nombreux restaurants utilisent cet argument publicitaire qui n'a pas de définition et d'obligation juridique. Cuisine traditionnelle ne veut pas obligatoirement dire « fait maison ». Selon RMC, seulement 20 % des restaurants en France feraient du fait maison. Cuisine gastronomique Si cette cuisine est souvent coûteuse, c'est qu'elle est le symbole d'une restauration de qualité et qu'elle nécessite des investissements importants. Elle est censée utiliser exclusivement des produits bruts de première fraîcheur, et souvent des produits dits « nobles » (par exemple : truffe, caviar, foie gras). Elle peut être servie sous forme d'un menu « dégustation », qui propose aux convives de nombreux mets servis en quantité limitée, pour leur permettre de découvrir une grande variété de goûts différents sans pour autant atteindre la satiété avant la fin du service. Nouvelle cuisine L'appellation « nouvelle cuisine », utilisée déjà au pour traduire le rejet d'anciennes traditions, réapparaît en 1973 dans l'article « Vive la nouvelle cuisine française », du Nouveau Guide Gault et Millau. La nouvelle cuisine privilégie les cuissons courtes, les sauces légères ; elle rejette épices et marinades qui peuvent cacher le goût des produits ; de même conteste-t-elle l'association devenue stéréotypée des produits (viande et vin rouge, poisson et vin blanc, etc.) ; elle prône l'inventivité quant à l'utilisation de nouveaux produits, quant aux modes de cuisson et de présentation. Elle connaît des détracteurs dans le grand public qui juge souvent les portions trop congrues, mais influence l'évolution de la gastronomie dans le monde. Cuisine moléculaire La gastronomie moléculaire étudie les phénomènes se produisant lors des transformations culinaires. Cette discipline étudie la matière élémentaire composant les ingrédients, pour optimiser les réactions chimiques qui s'opèrent par les mélanges, les cuissons, les tailles, les macérations, etc. Elle vise à utiliser ce que fait chimiquement la cuisine pour mieux la maîtriser. Cette connaissance a permis de développer de nouveaux ustensiles de cuisine, plus adaptés, comme le siphon, l'évaporateur rotatif ou encore la trompe à ultrasons. La gastronomie moléculaire a ainsi donné naissance à la cuisine moléculaire, qui n'est autre que l'application des connaissances acquises en gastronomie moléculaire à la cuisine. Exemples : cuisson d'un œuf à la température exacte de dénaturation d'une protéine pour ne cuire que le blanc ; fabrication instantanée de sorbet en plongeant des jus de fruits dans l'azote liquide et d'autres recettes de cuisine à l'azote. Une fois le principe chimique écrit, et les bases aromatiques identifiées, la recette peut être reproduite à l'identique sans aucune étude ni savoir-faire particulier. En théorie, l'industrie devrait pouvoir extraire les textures et les arômes élémentaires pour rivaliser avec les grands chefs et proposer des compositions parfaites de produits de synthèse dans des cocktails meilleurs que les produits frais d'origine. Le problème de la conservation des denrées périssables sera résolu par l'extraction aromatique à la source. Cuisine note à note La cuisine note à note fut proposée par Hervé This en 1994. La cuisine moléculaire introduisait de nouveaux ustensiles, de nouvelles techniques et « optimisait » la cuisine traditionnelle, qui n'avait pas connu de transformation depuis plusieurs siècles. La cuisine note à note introduit quant à elle de nouveaux ingrédients, des notes gustatives pures, les mêmes qui constituent par centaines nos aliments traditionnels. Cuisiner note à note, c'est combiner astucieusement ces notes gustatives pour travailler précisément les caractéristiques d'un plat, la saveur, de l'odeur et de la texture des aliments. Cuisine solaire Apparue dans les années 1970, la cuisine solaire consiste à préparer des plats à l'aide d'un cuiseur ou d'un four solaire. Les petits fours solaires permettent des températures de cuisson de l'ordre des , les paraboles solaires permettent de faire les mêmes plats qu'une cuisinière classique à gaz ou électrique. Le conditionnement La préparation des aliments peut s'effectuer selon différentes méthodes, basées pour la plupart sur le principe de la limitation d'une partie du liquide d'un aliment. On peut citer parmi les principaux procédés : la réduction qui consiste à faire évaporer une partie du liquide d'un aliment à feu doux, pour lui donner une consistance plus épaisse et/ou renforcer son arôme (par exemple : purée de tomates, de légumes…) ; le séchage (par exemple : le poisson, le jambon et certains fromages en Italie (scamorza) ; la déshydratation (par exemple : les pommes de terre pour purée, les soupes toutes prêtes…) ; la lyophilisation (par exemple : le café). Cette phase de préparation est appelée « conditionnement pour stockage et conservation ». La sélection et l'achat des aliments Le type de cuisine dépend des ingrédients à disposition du cuisinier, mais aussi des habitudes culturelles et religieuses vis-à-vis de certains aliments (telles que le fait de ne pas manger de porc, ou d'appliquer certaines techniques de préparation des aliments de façon qu'ils soient kasher ou hallal). Pour devenir partie intégrante d'un mode d'alimentation, un aliment devra être facilement disponible (facile à récolter ou à produire en quantité suffisante), d'une qualité adaptée aux besoins humains, et éventuellement bon marché. Cependant, l'homme se nourrit non seulement par obligation (pour assurer le développement et le maintien de son organisme), mais aussi par plaisir. Par conséquent, un aliment devra souvent avoir en plus des qualités gustatives, lesquelles pourront être perçues différemment selon les sociétés. Se nourrir est aussi un acte social : certaines personnes cherchent à éviter de manger certains aliments porteurs d'une image dévalorisante (tels que les rutabagas ou l'huile de colza, après la Seconde Guerre mondiale) et, au contraire, recherchent des aliments plus rares et plus chers (tels que le foie gras ou le caviar), voire dangereux (le fugu), et rivalisent d'imagination pour préparer les aliments de façon complexe, appétissante et visuellement attractive. La cuisine est également le support et la manifestation de positions religieuses, voire politiques. Ainsi, certaines habitudes culturelles ou certaines religions ont-elles posé des tabous sur certains aliments (la vache chez l'Indien, le porc chez les musulmans et les juifs), ou sur certaines préparations culinaires (comme la séparation de la viande et des produits laitiers issus d'un animal dans la cuisine juive). Le refus de consommer des aliments d'origine animale (par les végétaliens ou les végétariens) relève souvent d'un choix éthique, de même que le souhait de non-violence vis-à-vis des animaux, ou celui de ne pas imposer un trop fort impact environnemental à la biosphère (la production d'un kilogramme de protéines animales étant plus chère d'un point de vue énergétique que la production d'un kilogramme de protéines végétales). Ces positions sont souvent défendues par les écologistes (voir aussi macrobiotique). Les aliments et les modes de préparation choisis sont également fonction des principes que veut suivre le consommateur : dans les pays industrialisés, la demande en aliments garantis du point de vue de la sécurité alimentaire (d'où le développement des labels), d'aliments produits selon les principes de l'agriculture biologique, ou d'alicaments, a été croissant au cours des dernières décennies (voir aussi consumérisme). Le choix initial des aliments dépend donc de très nombreuses variables. Longtemps, le premier facteur fut celui de la disponibilité de l'aliment : dans l'espace : par exemple, la consommation de viande de mammouth dans une écorégion située au nord de l'Europe ou de blé dans le Croissant fertile ; dans le temps : les aliments n'étant pas disponibles en permanence, les périodes de récolte donnent lieu aux en été, ou à l'automne ; la fin de l'hiver est aussi souvent synonyme de période de disette (soudure alimentaire) et, en ces occasions, toutes les ressources alimentaires sont mobilisées. Les habitudes et techniques culinaires se sont forgées d'une part autour des aliments collectés par la cueillette, par la pêche, ou produits par l'agriculture ou l'élevage, mais aussi autour des combustibles disponibles (bois, charbon). Aujourd'hui, pour la majeure partie de l'humanité, les aliments utilisés pour la cuisine sont avant tout issus du jardinage ou de la culture vivrière. Ils sont essentiellement d'origine locale. Selon la biodiversité des régions, les aliments sont plus ou moins variés. Dans les pays industrialisés, la plupart des aliments utilisés en cuisine sont achetés dans des commerces de proximité ou des supermarchés. Il s'agit parfois d'aliments directement issus de la production, ou d'aliments déjà partiellement transformés, voire prêts à consommer. Dans ce dernier cas, la cuisine se réduit essentiellement à réchauffer l'aliment. La majeure partie de ces aliments est au minimum lavée et traitée pour une meilleure conservation (voir additif alimentaire). Une petite partie de la population produit cependant ses propres aliments, par le biais du jardinage, ou les achète directement au producteur, dans les fermes ou dans des échoppes, le long des routes. Ces aliments sont soit directement consommés, soit conservés par mise en bocal ou congélation. En raison de la multiplication des échanges planétaires, les populations situées dans les zones économiquement favorisées bénéficient à présent d'une très grande variété d'aliments, et ce à tout moment de l'année. Le fruit, auparavant disponible uniquement à certaines périodes, peut maintenant être trouvé toute l'année sur les étals, grâce à sa production dans des serres chauffées, dans d'autres pays plus au sud, ou grâce à son transport aérien depuis l'autre hémisphère. Cette disponibilité permanente de certains aliments a bouleversé les habitudes alimentaires ainsi que de nombreux rites, tel que l'habitude d'offrir une orange en France et en Belgique pour Noël, l'orange étant devenue maintenant un fruit peu onéreux disponible tout au long de l'année (voir aussi consumérisme). Si certains se réjouissent de l'apparition d'une plus grande variété dans les produits alimentaires, et donc dans les préparations culinaires, d'autres regrettent la disparition des habitudes relatives au rythme des saisons, ou prônent l'aliment produit localement, moins coûteux sur le plan environnemental. Enfin, dans les pays industrialisés, il est observé un abandon progressif de la consommation de certains aliments, victimes de phénomènes de mode, et « oubliés » de l'industrie agroalimentaire locale. Des mouvements, tels que Slow Food, visent à préserver la cuisine écorégionale, ainsi que les plantes, semences, les animaux domestiques et les techniques agricoles qui lui sont associées. Les modes de cuisson Cuisiner implique presque forcément une cuisson. Les principales manières de cuire sont : bouillir : cuire un aliment dans un liquide bouillant ; en papillote : cuire un aliment enfermé dans du papier sulfurisé ou d'aluminium dans une source de chaleur (tel un four ou dans des braises) ; sous vide : cuire un aliment sous vide dans de l'eau bouillante ou au four vapeur ; vapeur : cuire un aliment dans un four vapeur ou dans un cuit vapeur sur le feu ; à l'anglaise : cuire un aliment dans un grand volume d'eau bouillante salée (légumes, sauf légumes secs et féculents) ; pocher départ à chaud : cuire des aliments (par exemple : poisson) dans un liquide frémissant (à la limite de l'ébullition) ; pocher départ à froid : cuire des aliments (par exemple : œufs, pommes de terre, etc.) dans un liquide, au départ froid, puis porté à ébullition ; étuver : cuire dans un récipient clos, en utilisant la vapeur d'eau qui se dégage des aliments ; braiser : cuire un aliment au four, à couvert, avec une garniture aromatique et un peu de liquide ; mijoter : cuire lentement en maintenant la cuisson à la limite de l'ébullition, à tout petit feu ; sauter : cuire avec de la matière grasse dans une poêle, un sautoir, une sauteuse, à feu vif ; poêler : cuire à couvert un aliment au four avec une garniture aromatique après l'avoir fait revenir ; frire : cuire un aliment en l'immergeant dans une grande quantité d'huile (un bain d'huile) très chaude (souvent à ) ; griller : cuire un aliment en le soumettant à la chaleur directe, sur un gril ou une poêle à griller ; rôtir : cuire un aliment à four chaud ou à la rôtissoire, à découvert, sans contact direct avec la source de chaleur et en arrosant de matière grasse pendant la cuisson. Manières de cuire auxquelles il faut ajouter « réchauffer » qui, parfois, permet de terminer une cuisson interrompue volontairement ou non, et « blanchir », qui est une précuisson destinée à ramollir l'aliment ou en extraire des substances indésirables. Gamme des produits Les denrées alimentaires sont classées en catégories ou « gammes ». Ce sont dans l'ordre : produits bruts dits « traditionnels » : viande en carcasse, poissons non parés, légumes non préparés ; produits appertisés (conserves) ; produits congelés et surgelés ; produits végétaux (fruits, légumes, herbes) crus et frais, ayant subi une préparation qui les rend prêts à l'emploi ; végétaux pasteurisés, présentés sous plastique ou sous vide et conservés au froid. On y ajoute parfois les PCA (Plats cuisinés à l'avance) frais, appertisés ou surgelés ; produits en poudre, ionisés ou lyophilisés. La préparation du plat La cuisine permet de préparer des mets à base de viandes, de poissons, de légumes, de fruits, de céréales, etc. ou de mélanges de ces aliments. Certaines préparations sont crues, d'autres sont cuites. Certaines sont salées, d'autres sucrées, d'autres encore sucrées-salées. Elles peuvent être solides, liquides, mousseuses, crémeuses. Certaines se mangent froides, d'autres tièdes et d'autres chaudes. Selon les recettes et les circonstances, la consommation des mets peut être immédiate ou différée. La réalisation des recettes peut se faire à partir de produits bruts, de produits semi-préparés ou préparés. Cuisine de terminaison La cuisine de terminaison, ou cuisine terminale, se différencie de la cuisine traditionnelle par l'utilisation de produits préparés, ou semi-préparés, dans l'industrie agroalimentaire, transportés par liaison. Le chef ne procède plus qu'aux opérations de remise en température, grillades, fritures et dressage des plats. Ce mode de cuisine ne nécessite qu'une faible qualification du personnel. Cuisine d'assemblage La cuisine d'assemblage se différencie de la cuisine traditionnelle par l'utilisation de produits préparés, ou semi-préparés, dans l'industrie agroalimentaire et qui sont assemblés par le cuisinier, selon la recette choisie, au moment de la consommation. Cette cuisine réduit fortement le travail du chef. C'est la finition d'un produit semi-élaboré (PAI : Préparation alimentaire intermédiaire). La cuisine d'assemblage peut être produite en liaison froide maximum à j – 1, et être remise à température minimum à j 0 en chariot de régénération, pour le servir au client. Cette manière de production nécessite une bonne maîtrise des données quantitatives en amont, avec tous les intermédiaires des services liés à la cuisine. Cuisine produite en milieu hospitalier pour un risque minime lié aux normes HACCP. Cuisine de composition La cuisine de composition se différencie de la cuisine traditionnelle par l'utilisation, comme dans la cuisine d'assemblage, de produits préparés ou semi-préparés dans l'industrie agro-alimentaire. Ce qui la différencie de la cuisine d'assemblage, c'est le traitement par le cuisinier de la cuisson et de la finition des préparations. Le chef y garde donc un rôle plus important. Cuisine et société Ethnologie Voir l'article détaillé : Nutrition La cuisine est à l'origine une nécessité naturelle dans la mesure où, depuis la Préhistoire, l'être humain se nourrit d'une part d'aliments à l'état brut, tels que les graines ou les fruits, mais aussi d'autre part, d'aliments indigestes sans transformation préalable, telles que les viandes ou les tubercules, qu'il faut cuisiner pour les rendre comestibles. Elle est aussi affaire naturelle, dans la mesure où elle se base sur les éléments de la nature à disposition des Hommes (fruits, légumes, céréales, animaux). Dans chaque région, sa forme traditionnelle dépend donc des conditions climatiques, de la faune et de la flore locale. La cuisine est également une activité éminemment culturelle, liée aux traditions, aux savoir-faire locaux, etc. Elle suit des principes techniques, économiques et socio-culturels. Elle tend donc à la fois à satisfaire des besoins biologiques, à créer un lien social et à procurer du plaisir. Comme le dit l'anthropologue Claude Lévi-Strauss, La cuisine a même été considérée comme un art. Un fait culturel La cuisine contribue à façonner l'image d'un pays, sa culture, voire son attrait touristique. Elle est ainsi un facteur d'identité nationale et un élément de patrimoine culturel immatériel national pour certains pays (comme le Mexique, le Maroc, la France et l'Italie). Partie prenante de la culture, la cuisine devient donc également un indicateur géopolitique. La diffusion d'une cuisine nationale dans le monde est ainsi un élément du rayonnement d'une culture à travers le monde. On le voit avec la cuisine française aux , les cuisines américaine et italienne dans la seconde moitié du , la cuisine chinoise, la cuisine indienne ou la cuisine japonaise, aux tournants des . À l'inverse, certaines grandes puissances n'ont jamais rayonné à travers leur cuisine (Grande-Bretagne au , Allemagne et Russie au ). Sociologie La cuisine, pratiquée avant tout au sein du foyer, a longtemps paru être un phénomène strictement privé. Elle s'étend cependant également sur la sphère sociale de plusieurs manières, tel que le club de restauration ou le social dining, dîner social ou dîner partagé. La cuisine devient un hobby porteur des valeurs d'une société et révélateur de son évolution. Le succès du thème de la « bonne cuisine » en France dans les années 2000, à la suite de crises alimentaires très médiatisées (crise de la vache folle, etc.), à travers des émissions de radio et télévision (incarnées par des personnalités telles que Jean-Pierre Coffe), des ouvrages, des cours de cuisine, etc., constitue un trait sociologique majeur : retour aux valeurs traditionnelles, recherche d'« authenticité », repli sur la sphère privée. Politique La cuisine est devenue à la fin du un enjeu de santé publique qui met en cause la malbouffe, la restauration rapide, l'obésité. La cuisine dans les arts Cuisine et littérature La cuisine et la nourriture ont été abondamment traitées par la littérature de fiction. Certains romans en font un sujet central. On pense bien sûr à Rabelais, dont les noms des héros, Gargantua et Pantagruel, ont donné deux adjectifs : gargantuesque et pantagruélique, qui qualifient un repas aux quantités démesurées. Honoré de Balzac (dit pour être amateur de copieux repas), donne dans Les Cent Contes drolatiques, écrits à la manière de Rabelais, force détails sur l'art de se bien nourrir. Son prologue annonce d'ailleurs les , promis dans l'appendice à la Physiologie du goût, de Jean Anthelme Brillat-Savarin (1825). Il décrit aussi dans Splendeurs et misères des courtisanes (1847), les repas orgiaques consommés après-théâtre au Rocher de Cancale. Dans Le Ventre de Paris, Émile Zola décrit la vie de l'ancien quartier des Halles où étaient vendues chaque jour des tonnes de victuailles venues de la campagne pour les habitants de la capitale… Un auteur plus contemporain, Terry Pratchett, compare la cuisine à une folie romantique : . Cuisine et peinture Représentés depuis l'Antiquité, les ustensiles de cuisine et les mets deviennent des sujets de peinture à part entière à travers la mode des natures mortes. Fruits, légumes et poissons sont présents dans de très nombreuses peintures, mais il faut noter l'intérêt tout particulier des artistes pour les bœufs et les porcs écorchés (voir certaines œuvres de Chaïm Soutine). Au , les peintres figuratifs et naïfs s'intéressent à nouveau à la cuisine et aux magasins d'alimentation. Cuisine et cinéma De nombreux films font intervenir la cuisine et la gastronomie dans leurs scénarios ou dans leurs décors. On peut citer, entre autres, La Cuisine au beurre, de Gilles Grangier, L'Aile ou la Cuisse, de Claude Zidi ou, plus récemment, #Chef, de Jon Favreau, ou bien À vif !, de John Wells. Ce rapprochement régulier a même donné naissance à un Festival international cinéma et gastronomie à Dijon, à des publications comme Le Plaisir gastronomique au cinéma, de Vincent Chenille et Jean-Luc Douin, ou encore à un cycle thématique sur Arte. La cuisine et l'aliment ont été aussi le sujet même de divers documentaires. Les restaurants Au , les repas pris à l'extérieur du cercle familial se sont multipliés. Les repas sont alors pris dans des cantines, les fast-food, ou dans des restaurants. Les restaurants à prix modique (pour le repas du midi le plus souvent) Les cantines proposent des repas généralement à prix modique, dans un cadre collectif (par exemple, à l'école, en entreprise, à l'hôpital, en prison, dans un couvent…). Elles peuvent se présenter sous forme de libre-service ou de buffet. Les fast-food ont été assimilés à l'alimentation industrialisée « en batterie » qui présente certains excès analysés dans la malbouffe. Voir McDonald's, Quick. Les routiers et les restaurants dits ouvriers, proposant un plat du jour. Les friteries traditionnelles. Les bistrots de pays, qui proposent soit un casse-croûte, soit une cuisine basée sur les produits du terroir. Les restaurants de spécialité L'augmentation des sorties et le regain des régionalismes ont fait apparaître les restaurants dits « de spécialité » : les crêperies (bretonnes), les pizzerias, les restaurants de poisson, les restaurants végétariens, mais aussi des restaurants de diverses origines : mexicains, indiens, grecs, libanais, chinois, marocains Dans des villes comme Paris, Londres, Bruxelles, toutes les origines (nationales, voire régionales) sont représentées par leur restaurant de spécialité. Ces restaurants fournissent à la fois un point de repère pour les communautés étrangères, mais aussi une vitrine et un moyen de valoriser leurs origines. De la même façon, au début du , les bougnats étaient le point de repère des Auvergnats à Paris. Les restaurants de sortie Souvent plus chics et plus chers, ces restaurants s'adressent à une clientèle qui a le temps et l'argent pour y manger. On y sert des plats de luxe (aliments rares ou onéreux, cuisine recherchée), avec un service très raffiné. Ces restaurants font l'objet d'un classement établissant leur qualité par étoiles, toques selon les guides. Le personnel de cuisine Une cuisine peut s'apparenter à une organisation militaire, tant tout y est hiérarchisé, surtout dans les grands restaurants. La personne qui fait la cuisine est le cuisinier ou la cuisinière, nommé jadis « queux », appelé parfois aussi « cuistot » en langage familier et en argot militaire, ou « coq », en particulier dans la marine. Ce terme désigne à la fois la personne réalisant les repas à la maison et celle dont c'est le métier. Il existe d'autres dénominations plus spécifiques : le chef de cuisine, chef-coq ou maître queux est responsable du bon fonctionnement de la cuisine ainsi que des achats et des relations avec la clientèle ; le sous-chef, ou second de cuisine, remplace le chef lors de ses absences, il est en principe également responsable d'un poste, c'est-à-dire d'un département de la cuisine ; le chef de partie est responsable d'un poste. Le saucier s'occupe des sauces et des marinades. Le grillardin s'occupe des cuissons de viandes et poissons. L'entremétier s'occupe des potages, des légumes et des farineux. Le garde-manger s'occupe du froid, ainsi que de la découpe des viandes et poissons. Dans certaines cuisines, il peut y avoir un poissonnier et, dans certains grands restaurants, il y aussi des demi-chefs de partie ; le commis de cuisine seconde le chef de partie ; l'apprenti de cuisine qui est en formation, seconde le commis dans des tâches peu importantes ; le pâtissier se divise en « tourier » et « entremétier ». Le tourier s'occupe des pâtes qui vont au four ; L'entremétier s'occupe du reste. La viennoiserie ne relève pas de l'art pâtissier mais de la boulangerie ; le boulanger fabrique le pain et les produits annexes ; dans la plupart des restaurants, on aura affaire à un ou plusieurs serveurs dont la hiérarchie est parfois précise (maître d'hôtel, chef de rang, etc.) ; les grands restaurants disposent souvent d'un sommelier, parfois d'un maître-saucier ; l'économe est responsable de la gestion des stocks (économat) ; le plongeur est le préposé à la vaisselle. Notes et références Bibliographie Livres de recettes et de cuisines célèbres : Antiquité Apicius, De re coquinaria. Moyen Âge Le Mesnagier de Paris. Le Viandier de Taillevent. Lancelot de Casteau, Ouverture de cuisine. Brillat-Savarin, Physiologie du goût, ou méditations de gastronomie transcendante (1839) (versions PDF à la BNF : éditions de 1839 et 1848). Antonin Carême Le Maître d'hôtel français ; Le Pâtissier royal parisien, traité élémentaire et pratique orné de quarante et une planches par l'auteur ; Le Cuisinier parisien ; L'Art de la cuisine au ; Le Pâtissier pittoresque, orné de 128 planches par l'auteur. Alexandre Dumas, Le Grand Dictionnaire de cuisine. Contemporain Auguste Escoffier, Le Guide culinaire. Aide-mémoire de cuisine pratique, Flammarion, Paris, 1903. Ginette Mathiot, La Cuisine pour tous (1932), Nathan Myhrvold, Chris Young et Maxime Bilet, Modernist Cuisine : Art et science culinaires, éditions Taschen, 2011, 2440 p. . Voir aussi Articles connexes Liens externes Site internet de la Fédération Française de Cuisine Amateur Cuisine et gastronomie dans les fonds de l'INAthèque
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Cin%C3%A9ma
Cinéma
Le cinéma est un art du spectacle. En français, il est désigné comme le « septième art », d'après l'expression du critique Ricciotto Canudo dans les années 1920. L’art cinématographique se caractérise par le spectacle proposé au public sous la forme d’un film, c’est-à-dire d’un récit (fictionnel ou documentaire), véhiculé par un support (pellicule souple, bande magnétique, contenant numérique) qui est enregistré puis lu par un mécanisme continu ou intermittent qui crée l’illusion d’images en mouvement, ou par un enregistrement et une lecture continus de données informatiques. La communication au public du spectacle enregistré, qui se différencie ainsi du spectacle vivant, se fait à l’origine par l’éclairement à travers le support, le passage de la lumière par un jeu de miroirs ou/et des lentilles optiques, et la projection de ce faisceau lumineux sur un écran transparent (Émile Reynaud, Thomas Edison) ou opaque (Louis Lumière), ou la diffusion du signal numérique sur un écran plasma ou à led. Au sens originel et limitatif, le cinéma est la projection en public d’un film sur un écran (en salle ou en plein-air). Dès Émile Reynaud, en 1892, les créateurs de films comprennent que le spectacle projeté gagne à être accompagné par une musique qui construit l’ambiance du récit, ou souligne chaque action représentée. Très rapidement, ils ajoutent des bruits provoqués par un assistant à l’occasion de chaque projection, et font commenter les actions par un bonimenteur présent lui aussi dans la salle. Depuis son invention, le cinéma est devenu à la fois un art populaire, un divertissement, une industrie et un média. Il peut aussi être utilisé à des fins publicitaires, de propagande, de pédagogie ou de recherche scientifique ou relever d'une pratique artistique personnelle et singulière. Le terme « cinéma » est l’abréviation de cinématographe (du grec / , « mouvement » et / , « art d'écrire, écriture »), nom donné par Léon Bouly à l'appareil de prise de vues dont il dépose le brevet en 1892. N'ayant plus payé les droits les années suivantes, et son invention tournant court, il en perd la propriété et les frères Lumière lui reprennent cette appellation. Antoine Lumière (le père) aurait préféré que la machine de ses fils soit nommée « Domitor », mais Louis et Auguste préférèrent Cinématographe, mot à leur avis plus dynamique. Cependant, le mot d'Antoine revint en 1985, l'Association internationale pour le développement de la recherche sur le cinéma des premiers temps ayant, avec un peu d'humour, surnommé leur association Domitor. Le mot cinéma est polysémique, il peut désigner l’art filmique, ou les techniques des prises de vue animées et de leur présentation au public, ou encore, par métonymie, la salle dans laquelle les films sont montrés. C’est dans cette dernière acception que le terme est lui-même souvent abrégé en français dans le langage familier, en « ciné » ou « cinoche », la référence à l’écran de projection ayant par ailleurs donné l’expression des cinéphiles, « se faire une toile ». Dans le même registre, « se faire son cinéma », « c’est du cinéma » (c’est mensonger ou exagéré), sont des expressions nées du . À noter que dès 1891, Thomas Edison nomme caméra Kinétographe l'appareil de prise de vues photographiques animées qu'il a imaginé et que son assistant, William Kennedy Laurie Dickson, met au point, et qui est à l'origine des premiers films du cinéma, dès 1891. Ce terme de kinétographe (d’après le grec ancien kinetos et graphein qui signifient respectivement « animé » et « écrire ») sert de base d'appellation du cinéma dans plusieurs langues autres que latines. Kino, aussi bien en allemand qu'en russe, et dans bien d'autres langues, désigne le cinéma. Si les films sont des objets représentatifs de cultures spécifiques dont ils sont le reflet parfois fidèle, leur diffusion est potentiellement universelle, les récits qu’ils véhiculent sont en effet basés sur les grands sentiments partagés par toute l’humanité. Leur exploitation en salles, favorisée par le sous-titrage ou le doublage des dialogues, est devenue secondaire au niveau commercial, la vente des droits de diffusion aux chaînes de télévision, et leur mise à disposition dans des formats domestiques sont devenues les principales sources de recettes du cinéma. Histoire Précinéma et prémices Le cinéma naît à la fin du . Pour désigner les recherches qui mènent à l’invention du cinéma, donc avant les premiers films en 1891, on parle de précinéma. Il est souvent affirmé que les inventeurs du cinéma furent les frères Lumière. Eux-mêmes n’en revendiquaient pas autant et corrigeaient cette affirmation en rappelant que le cinéma a été le résultat de recherches poursuivies fiévreusement un peu partout dans le monde, et que tout un chacun était arrivé à ses fins « dans un mouchoir ». En fait, les premiers films, ainsi que le précise Laurent Mannoni, historien du cinéma et conservateur des appareils à la Cinémathèque française, sont enregistrés par la caméra Kinétographe (en grec, écriture du mouvement) Mais l’illusion d’images en mouvement est donnée auparavant (début du ) par des jouets scientifiques qui utilisent des dessins représentant un sujet dans les différentes phases d’un geste décomposé en une ou deux douzaines de vignettes dont on regarde la succession par des fentes ou par le biais de miroirs en rotation. Ces jouets optiques , ou « jouets de salon », qu’affectionnent un riche public, visent à développer la curiosité scientifique dans l’esprit des enfants de bonne famille. Ce sont notamment le Phénakistiscope du Belge Joseph Plateau, le Zootrope de l’Anglais William George Horner, le Folioscope du Français Pierre-Hubert Desvignes, qui est une adaptation du Flipbook de l'Anglais John Barnes Linnett, et le Praxinoscope du Français Émile Reynaud. Sans oublier le Zoopraxiscope du photographe britannique Eadweard Muybridge, mais il faut remarquer que Muybridge et son célèbre équivalent français Étienne-Jules Marey et son assistant Georges Demenÿ mettent au point diverses machines ou procédés optiques dans un but plus scientifique que commercial, pour tenter de décomposer, et ainsi d'étudier, les mouvements des êtres humains ou des animaux, et en général tout phénomène trop rapide pour être analysé par le regard humain (exemples : chute d'une goutte d'eau, explosions ou réactions chimiques). Premiers films En 1891, c'est sous la direction de l’Américain Thomas Edison, l’inventeur de la fabrication industrielle des ampoules électriques et le concepteur et fabricant du phonographe, que son principal collaborateur, l'ingénieur électricien William Kennedy Laurie Dickson, réussit des prises de vues photographiques animées et leur présentation au public. Premières caméras de prise de vues Thomas Edison, devenu presque sourd pendant son adolescence, rêve de coupler au phonographe une machine qui permettrait d’enregistrer l’image d’un chanteur ou d’un orchestre interprétant une chanson ou un air d’opéra. . Une invention fondamentale arrive à point nommé. Celle de l’Américain John Carbutt qui, en 1888, met sur le marché, fabriqué par les usines de George Eastman, un support souple en celluloïd, destiné à la photographie, débité en plaques et en rouleaux de de large, enduits ou non de substance photosensible. La date de 1888 peut être ainsi considérée comme la fin du précinéma et le début du cinéma. À partir du ruban souple non perforé de Carbutt-Eastman, Edison et Dickson créent d'abord un format spécifique large de . C'est un format aux photogrammes circulaires d’environ de diamètre (survivance des jouets optiques) qui défilent à l'horizontal, entraînés par une seule rangée de perforations rectangulaires arrondies, disposées en bas des photogrammes, à raison de 6 perforations par image. Dickson et son assistant William Heise enregistrent sur ce support les premiers films du cinéma. Le mécanisme utilisé pour faire avancer la pellicule et l'arrêter derrière l'objectif pour impressionner une image, puis redémarrer pour s'arrêter aussitôt pour impressionner une autre image, est déjà connu du monde de la mécanique : la roue à rochet à avance électrique. C'est Edison qui a l'idée d'utiliser le mot anglais , qui signifie "voile", "couche", pour désigner les bobineaux de pellicule impressionnés. Dans l'un de ces films, William Heise filme Dickson qui salue d’un coup de chapeau les futurs spectateurs. C’est en principe le premier film du cinéma, selon certains historiens, mais pour d’autres, c’est encore un essai faisant partie du précinéma. Il s’intitule Le Salut de Dickson (Dickson Greeting), qui dure moins d'une dizaine de secondes, dont il ne subsiste que deux secondes. Il est présenté le 20 mai 1891 devant une assemblée de cent-cinquante militantes de la Federation of Women’s Clubs. Le succès est au rendez-vous, les spectatrices, individuellement ou deux par deux, se pressent autour des kinétoscopes et visionnent plusieurs fois chacune Le Salut de Dickson, manifestant leur étonnement et leur satisfaction, première représentation publique d'un film. Le cycle recherché de l'enregistrement du mouvement et de sa restitution est enfin acquis, la date est certifiée par cette présentation publique, les premiers films sont ceux d’Edison-Dickson. En 1893, Edison et Dickson décident d'augmenter la surface des photogrammes en débitant en deux rouleaux de de large le support Eastman de , qu'ils dotent de 2 jeux de 4 perforations rectangulaires pour chaque photogramme et qui, cette fois, défile à la verticale. Ils lancent ainsi ce qui va devenir vingt ans plus tard le format standard international des prises de vues et des projections cinématographiques. Ce format, le 35 mm, est encore utilisé aujourd'hui, bien que rendu muséologique par les procédés numériques. Premier appareil de visionnement d'images animées Parallèlement à l’expérimentation de ces deux formats, Dickson met au point, dans le cadre industriel Edison, un appareil pour voir en mouvement les futurs films, c’est le kinétoscope, un meuble en bois sur lequel le spectateur se penche et peut visionner individuellement un film qui se déroule en continu, entraîné par un moteur électrique, devant une boîte à lumière. L'utilisateur observe le film à travers un œilleton et un jeu de loupes grossissantes. Le mouvement est restitué par le passage d’un obturateur à disque mobile, synchronisé avec l’entraînement du film grâce aux perforations, qui dévoile les photogrammes les uns après les autres, à la cadence de 18 unités par seconde. (Le cinéma, tel que nous le connaissons aujourd'hui, commença avec l'invention du kinétographe et du kinétoscope. Ces deux machines sont la première méthode réussie de la prise de vues cinématographique). Les kinétoscopes (dont l'appellation commerciale est très exactement ), attirent de nombreux curieux, mais Edison, dans l’euphorie de la victoire, dépose le brevet de son appareil uniquement pour le territoire américain, une faute stupéfiante de la part d’un homme pourtant tatillon et procédurier. Les contrefaçons vont aussitôt se développer dans le monde entier, Edison n’y pouvant rien. « À ce moment-là, il était bien entendu déjà trop tard pour protéger mes intérêts », écrit-il dans ses mémoires. Pourtant, il organise à Paris, durant l’été 1894, des démonstrations publiques de kinétoscopes, auxquelles assiste Antoine Lumière, photographe de grand talent et père d'Auguste et Louis. Antoine assiste également, à quelques pas de là, à une séance de projection des premiers dessins animés du cinéma, que présente le dessinateur et inventeur français Émile Reynaud au sous-sol du Musée Grévin, avec son Théâtre optique. Antoine revient à Lyon et oriente ses fils vers la conception de machines équivalentes du kinétographe et du kinétoscope. C’est ainsi que le 26 décembre 1894, on peut lire dans le quotidien Le Lyon républicain, que les frères Lumière « travaillent actuellement à la construction d’un nouveau kinétographe, non moins remarquable que celui d’Edison, et dont les Lyonnais auront sous peu, croyons-nous, la primeur », preuve irréfutable de l'antériorité des machines et des films Edison sur ses concurrents français. L'historien du cinéma Georges Sadoul affirme haut et fort que « les bandes tournées par Dickson sont à proprement parler les premiers films », mais dans le même ouvrage, il délivre un impressionnant Essai de chronologie mondiale, cinq mille films de cinquante pays, qu'il commence en 1892, avec les projections d'Émile Reynaud. L'historien tient compte à la fois des essais de Dickson entre 1888 et 1891 (y compris Le Salut de Dickson, qu'il estime n'être qu'un essai) et des Pantomimes lumineuses de Reynaud. À partir de ces présentations publiques, une course folle est lancée mondialement pour trouver un équivalent aux machines d'Edison, et si possible en améliorer la technique. Comme chacun sait, c'est Louis Lumière qui remporte la course (son invention personnelle est généralement signée du nom des "frères Lumière", car un contrat tacite existe entre les deux fils d'Antoine, stipulant que toute invention fait partie du patrimoine commun Lumière, et de la future succession du père). À partir de 1893, Edison ouvre un peu partout sur le territoire américain, ou fait ouvrir sous licence, des Kinetoscope Parlors, des salles où sont alignés plusieurs appareils chargés de films différents qu’on peut visionner moyennant un droit d’entrée forfaitaire de . Ce sont les premières vraies recettes du cinéma, les ancêtres, pourrait-on dire, des salles de cinéma. Laurie Dickson est chargé de diriger les prises de vues des films nécessaires, il est ainsi le premier réalisateur de l’histoire. Il fait construire le premier studio de cinéma, le Black Maria (surnom populaire des fourgons de police, noirs et inconfortables), recouvert de papier goudronné noir dont l’effet à l’intérieur est celui d’une serre surchauffée. Le petit bâtiment à toit ouvrant est posé sur un rail circulaire et peut s’orienter en fonction de la position du soleil, car la lumière du jour sera longtemps le seul éclairage utilisé pour tourner des films. Chaque film est d'une durée maximale de 60 secondes, composé d'une seule prise de vues, un unique plan dont le contenu, au début, relève plutôt du music-hall et des attractions de foire. L'industriel refuse obstinément, malgré les conseils pressants de Dickson, de développer la mise au point d'un appareil de projection sur grand écran, ce qui n'aurait posé aucune impossibilité technique, mais Edison pense que l'exploitation individuelle des films dans les kinetoscope parlors est commercialement préférable à une exploitation devant un public rassemblé. En 1895, le succès des films de Louis Lumière, tous tournés en extérieurs naturels, oblige Edison à déserter le Black Maria. Il fait alléger le kinétographe en supprimant le moteur électrique et il adopte la manivelle qu'utilisent la caméra Cinématographe Lumière. Il rachète alors un appareil de projection à un inventeur en faillite et lance le vitascope. En 1895-1896, un florilège de machines de cinéma apparaissent presque simultanément à la présentation du cinématographe Lumière, et même parfois avant, mais n'obtiennent pas le même succès. En 1914, un incendie ravage à West Orange la filmothèque aux galettes de films en nitrate de cellulose. Heureusement, Edison, en avance sur ses contemporains, a institué un dépôt légal de ses productions filmées, auprès de la Bibliothèque du Congrès, sous la seule forme autorisée : le support papier. Il a fait tirer une copie des films sur une bande papier perforée de de large enduite d'émulsion photosensible développée puis fixée. Les films papier sont de qualité médiocre mais, une fois banc-titrés, ils restituent aujourd'hui les œuvres détruites. Premières projections animées En 1877, Émile Reynaud, professeur de sciences et photographe, crée son jouet optique, le Praxinoscope, dont il dessine lui-même les vignettes, amusantes ou poétiques. Le Praxinoscope rencontre tout de suite la faveur du public et le dernier modèle permet même la projection des dessins sur un tout petit écran, car Reynaud pense que son art ne peut atteindre son apogée qu’en reprenant l’effet magique des lanternes lumineuses. Mais, comme pour tous les « jouets de salon », ses sujets sont en boucle : le geste, la pirouette, la transformation, ne durent qu’une seconde. En 1892, un an après les premiers films d’Edison, dont la durée n’est pas très longue (20 à 30 secondes), Reynaud entreprend de fabriquer un projet ambitieux qui l’obsède depuis quelque quinze années : une machine qui permettrait de projeter sur un grand écran, en donnant l’illusion du mouvement, des dessins qui racontent une vraie histoire d’une durée de deux à cinq minutes. Avec patience, il dessine et peint plusieurs centaines de vignettes qui représentent les différentes attitudes de personnages en mouvement, confrontés les uns aux autres, sur des carrés de gélatine qu'il encadre de papier fort (comme le seront plus tard les diapositives) et qu'il relie l'un à l'autre par des lamelles métalliques protégées par du tissu, le tout d’une largeur de . Sa technique est le début de ce que l’on appellera le dessin animé, et le mouvement reconstitué classe bien son spectacle dans la catégorie des films, donc du cinéma. En octobre 1892, Émile Reynaud présente à Paris, dans le Cabinet fantastique du Musée Grévin, ce qu’il baptise le Théâtre optique, où sont projetées ses pantomimes lumineuses, ainsi qu’il appelle ses films. Le Théâtre optique d’Émile Reynaud innove considérablement par rapport à Thomas Edison en inaugurant les premières projections de films animés sur grand écran. Contrairement au visionnage solitaire des kinétoscopes, le public du Théâtre optique est rassemblé pour suivre l’histoire projetée sur l’écran. Ainsi, le Musée Grévin peut s’enorgueillir d’avoir été la première salle de projection de cinéma, trois ans avant les projections des frères Lumière au Salon indien du Grand Café. Cinématographe Lumière Durant l’automne 1894, lors d’un voyage à Paris, Antoine Lumière assiste à l’une des projections animées du Théâtre optique d’Émile Reynaud au Musée Grévin, au du boulevard Montmartre. Puis il se rend à une démonstration du kinétoscope, organisée à quelques centaines de mètres au du boulevard Poissonnière. Les représentants d’Edison lui offrent un échantillon d’une trentaine de centimètres du film de perforé de l’industriel américain. « Émerveillé par le Kinétoscope d'Edison », Antoine revient à Lyon, persuadé que le marché des machines d’enregistrement et de représentation des vues photographiques en mouvement (le mot anglais film, adopté pour la première fois par Thomas Edison en 1893 pour désigner les pellicules impressionnées n'est pas encore connu) est à portée de main et que ce marché est riche en promesses commerciales. Les projections du Théâtre optique et les réactions du public l’ont convaincu aussi que l’avenir n’est pas dans le kinétoscope, vu par un seul spectateur à la fois, mais dans une machine du type de celle de Reynaud, projetant sur un écran des vues animées, devant un public assemblé. Le film souple est fabriqué par Eastman qui perçoit des droits industriels inclus dans le prix de chaque métrage du support qu’il vend. Ce film lisse se doit d’être transformé sur ses bordures pour que les griffes puissent s’engager dans des perforations et assurer le passage précis d’un photogramme déjà impressionné à un autre photogramme à impressionner. Mais les Lumière savent que les perforations rectangulaires de type Edison ont fait l’objet de plusieurs brevets, et qu’elles sont une réalité industrielle incontournable. Leur duplication serait un cas de contrefaçon de la part des Lumière qu'Edison n'aurait pas hésité à poursuivre en justice. Pour éviter de payer des droits à l’Américain, Louis Lumière dote leur film de perforations rondes, disposées latéralement à raison d’une seule perforation de part et d’autre de chaque photogramme. Le film perforé Edison, plus performant, sera choisi mondialement par les fabricants de pellicule comme format standard de prise de vues et de projection dès 1903. À cette date, les Lumière se retireront de la course à la production de films, car ils auront compris qu'un nouveau métier venait de naître, qui nécessite des connaissances en dramaturgie, dont ils sont démunis. . Fin 1895, les frères Lumière montent une série de projections payantes à Paris, dans le Salon indien du Grand Café, au du boulevard des Capucines. Le premier jour, 28 décembre 1895, seulement trente-trois spectateurs (dont deux journalistes) viennent apprécier les diverses « vues ». Le bouche à oreille aidant, en une semaine la file d'attente atteint la rue Caumartin. Les projections se font à guichet fermé et les séances sont doublées, le retentissement de ce succès qui, au fil des mois, ne se dément pas, est mondial. Dix films, que Louis Lumière appelle des « vues photographiques animées », constituent le spectacle, dont La Sortie de l'usine Lumière à Lyon, La Place des Cordeliers à Lyon, Le Débarquement du congrès de photographie à Lyon, Baignade en mer, des enfants plongeant dans les vagues, Les Forgerons, à l’exemple d’Edison, mais avec de vrais forgerons et une vraie forge car Dickson, pour les besoins du tournage, s’était contenté de reconstituer la forge avec de simples figurants peu convaincants. Suivent deux scènes de famille avec un bébé, la fille même d’Auguste Lumière, Le Repas de bébé et La Pêche aux poissons rouges, puis deux « vues comiques », en fait des pitreries militaires, La Voltige et Le Saut à la couverture, dans la tradition des comiques troupiers. La séance se termine par le célèbre L'Arroseur arrosé (Le Jardinier), qui est en vérité la première fiction sur pellicule photographique animée de l’histoire du cinéma, jouée par des comédiens (les premières fictions du cinéma étant les pantomimes lumineuses dessinées d’Émile Reynaud). Thomas Edison comprend que la technique de projection sur grand écran du cinématographe vient de sonner le glas de son kinétoscope. Son ingénieur Laurie Dickson, dont il a repoussé les conseils, passe à la concurrence. Pressé par le temps, Edison rachète à l’inventeur Francis Jenkins son appareil de projection sorti en octobre 1895 sous le nom de Phantascope, qu’il adapte avec l’aide de l’ingénieur Thomas Armat, et qu’il appelle le Vitascope. Edison peut alors projeter sur grand écran les nombreux films qu’il a déjà fait enregistrer depuis 1893 avec le kinétographe (148 titres). De son côté, Émile Reynaud maintient ses projections au Musée Grévin. Il draine un demi-million de spectateurs, entre 1892 et 1900, ce qui représente un beau succès pour une unique salle aux modestes dimensions. Cependant, la concurrence toute proche du Grand Café l’atteint directement et il réagit en essayant d’adapter à sa machine des bandes photographiques. Mais les films Eastman sont en noir et blanc, et leur colorisation avec des vernis va à l’encontre des teintes pastels des dessins délicats de Reynaud. À l’orée du , Émile Reynaud fait faillite. De désespoir, il détruit ses machines, revendues au poids des matériaux. Quant aux bandes dessinées, il les jette dans la Seine. Une perte irréparable… N’en réchappent que deux merveilles, Autour d'une cabine, et Pauvre Pierrot. Naissance d'une industrie Pour varier les programmes, et surtout vendre leurs films et leur Cinématographe (l'appareil même) aux riches particuliers, les frères Lumière alimentent leur fonds par des « vues » que Louis fait tourner par des opérateurs envoyés dans le monde entier. Les plus célèbres d’entre eux, Gabriel Veyre, Alexandre Promio, Francis Doublier, Félix Mesguich enregistrent des bobineaux qui ne comptent qu’une unique prise de vues, un seul plan. Exceptionnellement, ils arrêtent de « mouliner », afin d'économiser la précieuse pellicule Eastman lors d’une scène qu’ils estiment longuette, et ils reprennent un peu plus tard, créant ainsi deux plans dans le même bobineau qui est ensuite coupé et recollé en éliminant les photogrammes surexposés qui correspondent à l'arrêt et au redémarrage de la caméra. Prémices du montage ? On peut affirmer que non, puisqu'il s'agit d'une simple réparation. Cependant, Georges Méliès, célèbre illusionniste, assiste à l’une des toutes premières projections du Grand Café. Il imagine tout de suite comment la projection de films pourrait enrichir son spectacle au théâtre Robert-Houdin qu'il a racheté en 1888. Il propose à l’issue de la séance de racheter pour une somme astronomique (il est alors fortuné) les brevets qui protègent le cinématographe. Antoine Lumière refuse avec bonhomie et lui aurait dit : « Jeune homme, je ne veux pas vous ruiner, cet appareil n’a de valeur que scientifique, il n’a aucun avenir dans le spectacle ». Après le refus poli d’Antoine Lumière, Georges Méliès ne s'avoue pas vaincu, ce n'est pas son genre. Il se tourne vers ses amis anglais, Birt Acres et Robert William Paul, inventeurs de la Kinetic camera qu'ils ont mise au point à peu près aux mêmes dates que le cinématographe Lumière. Robert William Paul s'est fait une réputation en fabriquant en Angleterre les contrefaçons du kinétoscope d'Edison. Cette fois, il fournit à Méliès une caméra en modèle unique. Reste au Français à alimenter son appareil avec de la pellicule, car Eastman n'approvisionne que très peu le marché européen, et cela depuis la mise au point de la bande en celluloïd. . Méliès réussit à se procurer en Angleterre un stock de film Eastman vierge et se lance dans deux périlleuses opérations techniques qu'il mène lui-même, prestidigitation oblige ! Il bricole une machine pour couper le précieux film en deux rubans de . Puis, avec une autre machine de sa fabrication, il crée une rangée de perforations rectangulaires sur chaque bord de la pellicule. Son film est prêt à être impressionné. Léon Gaumont, un industriel qui vend du matériel et des fournitures pour la photographie, et qui a cru pour un temps au format de Georges Demenÿ, offre bientôt un catalogue foisonnant de bobineaux de cinéma . L'une de ses employées, Alice Guy, a l'idée de créer des petits films promotionnels, et devient ainsi la première femme cinéaste du monde : elle réalise elle-même des centaines de bobineaux, dont une Passion (de Jésus) qui marque l'arrivée de la religion sur le marché des salles obscures, et qui bénéficie d'un scénario célèbre et éprouvé : le chemin de croix. Un nouveau venu arrive dans la course au succès : Charles Pathé, un forain enrichi par ses présentations de films sur des kinétoscopes de contrebande, qui décide d’envoyer des opérateurs à travers le monde, suivant l’exemple de Louis Lumière, pour filmer des scènes typiques, toujours sous la forme de bobineaux contenant une seule prise de vues. En peu de temps, avec l'aide de son frère, sa société, Pathé-Cinéma, devient aussi puissante que les plus importantes maisons de production américaines, que ce soit Edison Studios ou Vitagraph Company. Son emblème triomphal est le coq gaulois, et l'est encore aujourd'hui. Naissance d’un langage De 1891 à 1900, et même quelques années plus tard, les films se présentent toujours sous le même aspect : un bobineau de pellicule de environ (), sur lequel est impressionnée une unique prise de vues comprenant un seul cadrage (un plan), qui, en projection, dure moins d’une minute. Ce sont les cinéastes anglais qui, les premiers, découvrent les vertus du découpage en plans et de son corollaire, le montage. L’historien du cinéma Georges Sadoul les regroupe sous le nom d’« école de Brighton », et réserve aux plus inventifs d'entre eux un coup de chapeau mérité : « En 1900, George Albert Smith était encore avec James Williamson à l'avant-garde de l'art cinématographique ». D'autres n'hésitent pas à déclarer : « Alors que William Kennedy Laurie Dickson, William Heise, Louis Lumière, Alexandre Promio, Alice Guy, Georges Méliès, bref, les inventeurs du cinéma primitif, ne dérogent pas à l’habitude, tout à la fois photographique et scénique, de tourner une seule prise de vue pour filmer une action unique dans un même lieu, George Albert Smith, lui, décrit une action unique se déroulant en un même lieu, à l’aide de plusieurs prises de vues qui sont reliées entre elles par la seule logique visuelle. Ce qu’on appellera plus tard le découpage technique, le découpage en plans de l’espace et du temps à filmer ». Réalisé par George Albert Smith en 1900, le film Les Lunettes de lecture de Mamie, ou La Loupe de grand-maman, est le premier film où est expérimenté une manière spécifique du cinéma de décrire une action. Dans ce film d’une minute vingt au sujet très mince, comme il est de coutume de les concevoir à l’époque : un enfant utilise la loupe de sa grand-mère pour observer autour de lui, George Albert Smith fait alterner deux sortes de prises de vue. Un cadrage principal et large montre le jeune garçon en compagnie de son aïeule, occupée à repriser. Le gamin emprunte la loupe et la dirige d’abord vers une montre, que l’on voit alors en gros plan à travers une découpe ronde en forme de loupe. Le jeune garçon cherche autour de lui, et braque sa loupe vers un oiseau en cage. Gros plan de l’oiseau à travers la découpe. L’enfant dirige ensuite la loupe vers sa mamie. Un très gros plan plutôt drolatique montre l’œil droit de la grand-mère, qui tourne dans tous les sens, toujours vu par le biais d’une découpe ronde. Le petit-fils aperçoit le chaton de sa mamie, caché dans son panier à couture. Gros plan du chaton à travers la loupe. Le chaton bondit hors du panier, la grand-mère arrête là le jeu de son petit-fils. Cette succession de prises de vues, liées par un même récit, inaugure la division en plans d’un film de cinéma, ce qu’on appelle aujourd'hui le découpage technique, ou plus simplement le découpage. Et sa suite logique, qui est le montage de ces éléments filmés séparément, dit montage alterné. La découverte est de taille, fondamentale. En prime, ce film invente le plan subjectif, puisque chaque gros plan vu à travers la loupe, est un plan subjectif qui emprunte le regard du jeune garçon. À notre époque, ce découpage en plans semble facile et évident, presque banal. Mais en 1900, c'est une révolution. George Méliès, lui, ne comprend pas l’apport essentiel au cinéma de ses bons amis de Brighton, et Le Voyage dans la Lune qu'il réalise en 1902 est là encore, malgré ses nombreuses inventions humoristiques, une suite de tableaux à la manière du music-hall, pour une durée de presque 13 minutes. Cette réserve permet d'affirmer que Georges Méliès n’est pas, contrairement à ce qui est souvent dit, l’inventeur de la fiction, alors que son apport technique, comme illusionniste, est considérable, notamment avec l'arrêt de caméra, un procédé qu'il reprend à William Heise et Alfred Clark, de l'équipe d'Edison qui ont tourné L'Exécution de Mary, reine des Écossais en 1895. Mais alors que William Heise n'utilise qu'une seule fois ce « truc » élémentaire (encore fallait-il le découvrir), Georges Méliès, lui, après un premier essai réussi en 1896 (Escamotage d'une dame au théâtre Robert-Houdin), décline l'arrêt de caméra sur plusieurs dizaines de films avec une invention chaque fois renouvelée et une dextérité extraordinaire, qui étonnent encore aujourd'hui tous les professionnels du cinéma. En 1908, David Wark Griffith, un autodidacte américain qui commence sa carrière au cinéma en jouant le rôle principal du film Sauvé du nid d’un aigle (durée : 7 minutes), dirigé par Edwin S. Porter, pour lequel il accepte de s’improviser cascadeur, se voit ensuite confier la réalisation d’un film de 13 minutes, Les Aventures de Dollie. Les découvertes de George Albert Smith, et plus généralement de l’école anglaise de Brighton, ont ouvert aux cinéastes un espace créatif immense, dorénavant la durée des films découpés en plans est comprise entre , c’est-à-dire une bobine de film de . On dit alors d’un film qu’il fait 1 bobine ou 2. Les Aventures de Dollie est un film d’une bobine. Le sujet est simple : la fillette d’un couple aisé est enlevée par un couple de « gens du voyage », qui veut se venger de leur comportement hautain. Le père se lance à la poursuite des kidnappeurs et les rattrape, mais ne trouve dans leur roulotte aucune trace de son enfant. Les ravisseurs ont enfermé Dollie dans un tonneau en bois. En passant un gué, la roulotte laisse échapper le tonneau qui part en flottant sur l’eau. Le courant providentiel ramène le tonneau, et la fillette, devant la maison des parents. D.W.Griffith accepte ce sujet, qui semble difficile à réaliser, à cause des différents lieux et de la simultanéité des actions, parce qu’il comprend – et ceci sans aucune expérience préalable – comment il faut traiter ce genre d’actions parallèles. Ce qui n’est pas évident en 1908. C’est pourtant ce que tente et réussit D.W.Griffith, dès son premier film, Les Aventures de Dollie. Il mélange les plans qui montrent la famille réunie, jouant au badminton, avec des plans du couple de gitans dans leur campement, l’homme revenant de sa confrontation humiliante avec le mari qui l’a frappé et jurant à sa compagne qu’il va se venger. Puis l’homme retourne à la maison de la famille, profite que la fillette est seule, la saisit en l’empêchant de crier et l’emporte au loin. Il arrive au campement et montre la fillette à sa compagne qui en est bouleversée, et qui, pour cette raison, reçoit en punition des coups de son compagnon. Devant la maison, la famille constate la disparition de la fillette et le mari part à sa recherche avec des voisins. Au campement, l’homme dissimule Dollie dans un tonneau qu’il referme. Le père et les voisins déboulent, furieux, et bousculant le couple, cherchent partout sans penser à ouvrir le tonneau. Ils ne peuvent que se retirer bredouilles, laissant libre le couple de kidnappeurs qui lèvent le camp aussitôt. La roulotte part au galop et traverse une rivière, le tonneau se détache, il est entraîné par le courant. Dans leur jardin, le couple aisé se désespère car leurs recherches n’ont rien donné. Plusieurs plans montrent alors le tonneau se déplaçant sur le cours de la rivière, franchissant une petite chute d'eau. Devant la maison, un grand garçon pêche, qui voit le tonneau s’immobiliser dans les herbes qui bordent la rivière. Il appelle le père qui, soudain, tend l’oreille vers le tonneau, ce qui fait penser qu’il entend des cris. Il ouvre le tonneau et libère la petite Dollie. La famille est enfin réunie dans la joie. Ce découpage est en fait inspiré de la technique romanesque. Bien que n’ayant jamais fréquenté l’université, Griffith est cultivé. Parmi les métiers qui l’ont fait vivre, il y a celui de libraire ; comme Edison, il a beaucoup lu. Il sait que le romancier utilise constamment son don d’ubiquité pour mettre en parallèle deux ou plusieurs actions qui se déroulent en même temps. Griffith pense que le découpage en plans permet de la même façon de passer d’une action se situant dans un décor, à une autre action simultanée se déroulant dans un décor différent mais faisant partie de la même histoire, avec la possibilité d’aller et de retourner à l’un comme à l’autre décor, passer d'une action à une autre, ce que l'on appellera le montage parallèle, qui n'est pas un effet que l'on trouve au montage puisque cette dichotomie est déjà prévue par écrit dans le découpage technique qui suit la rédaction du scénario, donc avant le tournage. C’est cette possibilité de découper en séquences, et non plus en vues, en tableaux ou en scènes, qui permet dorénavant aux cinéastes de traiter des récits de plus en plus longs et complexes, mettant en mouvement de nombreux personnages dans diverses situations, liés par la même histoire. Griffith a ouvert la voie aux longs-métrages. Le cinéma s’y engouffre et les films longs (4 à 6 bobines, et plus) se multiplient, apportant un nouveau souffle au spectacle cinématographique dont la fréquentation augmente considérablement avant la guerre de 1914-1918, et reprend de plus belle après l'armistice. Avènement du cinéma sonore En 1892, Reynaud fait accompagner les projections de son Théâtre optique par un pianiste, Gaston Paulin, qui compose, exprès pour chaque bande, une musique originale. On peut dire que ce sont les premières BO (bandes originales) du cinéma. Reynaud a compris que ses Pantomimes lumineuses voient leur force évocatrice décuplée par leur mariage avec la musique, qui assure également un continuum sonore couvrant le bruit du défilement de la bande images. Aujourd’hui, le compositeur de la bande originale d’un film est considéré, au regard des droits d’auteur relatifs à la projection et à la diffusion par support domestique des films, comme l’un des auteurs du film, avec le réalisateur (qui est le plus souvent crédité comme l’unique auteur), le scénariste, et éventuellement le dialoguiste. Les projections de films sur support photographique sont accompagnées par un instrumentiste (un pianiste est l’accompagnement de base) ou plusieurs instrumentistes, voire une petite formation de musique de chambre dans les cinémas des beaux quartiers, qui improvisent au cours des premières projections puis reprennent les effets réussis lors des autres séances. Des partitions sont vendues ou louées avec les films, afin que les forains fassent accompagner efficacement les séances, y compris une liste des accessoires nécessaires au bruitage. Cette fois, la synchronisation du son avec l’image est parfaite du début à la fin. Mais les réticences des forains sont grandes, leur expérience des disques couplés aux films leur a laissé de mauvais souvenirs, projections interrompues, rires ou huées du public, le passif est lourd. Western Electric songe à abandonner son système, mais une opportunité inattendue se présente en 1926. Quatre frères, d’anciens forains qui ont durant plusieurs années organisé des projections itinérantes, rachètent un théâtre dans Manhattan et l’équipent avec le procédé Vitaphone, engageant leurs derniers dollars dans un pari qui semble, aux yeux de leurs contemporains, perdu d’avance. Les frères Warner produisent un film de trois heures, Don Juan, avec la star de l’époque, John Barrymore, qu’ils ont encore sous contrat. Le film comprend quelques rares dialogues enregistrés, mais surtout, tout un fatras de musiques classiques connues, arrangées pour leur donner un air de continuité. On peut dire que ce film est la première expérience réussie de cinéma sonore (images et sons enregistrés). Le couple disque gravé-film fonctionne sans incident. Le public de nantis qui assiste aux projections réserve au film un excellent accueil, mais Don Juan ne rentre pas dans ses frais, les places étant trop chères pour drainer le public populaire qui d'ailleurs, à l'époque, recherche d'autres musiques. Ils ont alors l’idée de filmer un chanteur de cabaret des plus populaires, Al Jolson, un Blanc grimé en Noir. Ils tournent Une scène dans la plantation, un film d’une seule bobine. Le public populaire est enthousiaste, non seulement Al Jolson chante le blues, mais en plus il parle en regardant l’objectif de la caméra, il s’adresse au public ravi, comme dans un spectacle vivant. On fait la queue pour assister aux séances. Les Warner s’empressent de redoubler leur coup, cette fois en produisant en 1927 un long-métrage d’une heure et demie, le fameux film Le Chanteur de jazz qui est un immense succès. C’est une erreur de dire que ce film est le premier film sonore ou parlant. En effet, aucun des nombreux dialogues du film Le Chanteur de jazz n’est enregistré, les répliques entre les comédiens sont toutes écrites sur des cartons d’intertitres, selon la tradition du cinéma muet. Seules les chansons d’Al Jolson et les phrases qu’il prononce entre deux couplets, sont réellement enregistrées. Ce film doit être considéré plutôt comme l’un des premiers films chantants (après Don Juan et Une scène dans la plantation). Une chose est sûre : c’est un triomphe qui, à terme, condamne le cinéma muet (qui ne s'appelle pas encore ainsi), et fait immédiatement de la Warner Bros. l’un des piliers de l’industrie hollywoodienne. Fort de ces succès, le système Vitaphone, disque et film, se répand dans toutes les salles de cinéma et chez les forains. Mais déjà, la technique fait un bond en avant : la Fox Film Corporation inaugure un procédé photographique, le son Movietone. Ce que l’on appelle désormais la « piste optique » est intercalée entre l’une des rangées de perforations et le bord des photogrammes, rognant la partie utile de l’image. Radio Corporation of America (RCA) lance une technique au meilleur rendement sonore, dite « à densité fixe » (blanc et noir seuls). D'autres techniques sont testées aux États-Unis et de nombreuses sociétés naissent dans les années 1920, profitant de l'engouement de la Bourse pour le cinéma. La demande en films parlants modifie profondément l'industrie du cinéma. Pour réaliser de bonnes prises de son, les studios sont régis maintenant par l'obligation du silence. . Au fil des décennies de l'existence du cinéma, l'enregistrement et la reproduction du son vont passer par plusieurs étapes d'améliorations techniques : Le son stéréophonique Le son magnétique Les réducteurs de bruit Le son numérique Apport de la couleur Émile Reynaud est le premier à utiliser la couleur pour ses Pantomimes lumineuses, projetées au Musée Grévin dès 1892. Image par image, il dessine à la main et applique ses teintes directement sur sa bande de de large, faite de carrés de gélatine reliés entre eux, ce qui fait de lui le premier réalisateur de dessins animés (du type animation limitée). En 1894, l’une des bandes produites par Thomas Edison, filmées par Laurie Dickson, est ensuite coloriée à la main (teinture à l'aniline), image par image, par Antonia Dickson, la sœur du premier réalisateur de films. Il s’agit de Butterfly Dance (en français, Danse du papillon), et de Serpentine Dance (en français, Danse serpentine),très courtes bandes de 20 secondes chacune, où la danseuse Annabelle virevolte avec des effets de voilage à la manière de Loïe Fuller. L’effet est actuellement toujours très réussi. C’est la première apparition de la couleur appliquée à la prise de vues photographique animée. En 1906, l'Américain James Stuart Blackton enregistre sur support argentique , à la manière d’un appareil photo, photogramme après photogramme, grâce à ce qu’on nomme le « tour de manivelle », un « procédé (qui) fut appelé en France « mouvement américain ». Il était encore inconnu en Europe », un film pour la Vitagraph Company. C'est le premier dessin animé sur support argentique de l'histoire du cinéma, Humorous Phases of Funny Faces (Phases amusantes de figures rigolotes), où l'on voit, tracé en blanc à la craie sur un fond noir, un jeune couple qui se fait les yeux doux, puis vieillit, enlaidit, le mari fume un gros cigare et asphyxie son épouse grimaçante qui disparaît dans un nuage de fumée, la main de l'animateur efface alors le tout. Le générique lui-même est animé. C'est drôle, mais la couleur est encore absente. L’apport de la couleur passe dans les premières décennies du cinéma par deux solutions : La première est bon marché, et son attrait limité mais reconnu. C’est la teinture dans la masse de chaque copie de projection, par immersion dans un bain colorant transparent qui donne à chacune une lumière particulière. Un bobineau montrant une baignade à la mer est teinté en vert. Une scène de forge ou d’incendie est de même teintée en rouge. Le bleu est utilisé pour les régates sur l’eau, le jaune accompagne les vues du désert. La seconde est le coloriage à la main de chacun des photogrammes, à l’aide d’un pochoir enduit d’encre. Cette technique, qui exige le renfort de nombreuses « petites mains », est beaucoup plus onéreuse, mais l’effet spectaculaire est garanti. Georges Méliès n’est pas le seul à l’utiliser. Les productions Pathé, Gaumont, et bien sûr Edison, montent des ateliers où s’escriment des dizaines de femmes qui colorisent au pinceau, au pochoir manuel, puis avec un système mécanique de modèle entraînant, par l’intermédiaire d’un parallélogramme ou de cames, un ou plusieurs pochoirs. Après avoir découvert le découpage en plans et bien d’autres innovations fondamentales du cinéma, le britannique George Albert Smith se désintéresse de la réalisation des chase films. Il préfère se lancer dans la recherche pure en mettant au point avec l'Américain Charles Urban un procédé de film donnant l'illusion de la couleur sur film Noir et Blanc, le Kinémacolor dont le premier film, Un rêve en couleur, date de 1911. Les films paraissent bien en couleur, mais les inconvénients du Kinémacolor sont multiples : le bleu et le blanc sont peu ou mal rendus, les couleurs sont un peu pâteuses. Et surtout, le procédé nécessite l’investissement d’un équipement qui fonctionne exclusivement pour le Kinémacolor. Après quand même quelque deux-cent cinquante films, le Kinémacolor est abandonné pour des raisons économiques, juste avant la Première Guerre mondiale. Un autre procédé, américain, va le remplacer, mis au point pendant la guerre, et lancé dès 1916 : le Technicolor. Ce procédé utilise lui aussi le seul film disponible, le film Noir et Blanc. La prise de vue s’effectue avec une caméra lourde aux dimensions imposantes, qui fait défiler en même temps trois pellicules Noir et Blanc synchronisées. Derrière l’objectif, un double prisme laisse passer en ligne droite l’image filtrée en vert qui impressionne l’une des pellicules. Par un premier filtrage, le même double prisme dévie le faisceau du rouge et du bleu sur un pack de deux pellicules qui défilent l’une contre l’autre. La première est dépourvue de la couche anti-halo qui ferme habituellement le dos des pellicules, l’image peut la traverser mais au passage l’impressionne au bleu, tandis qu’elle impressionne dessous l’autre pellicule filtrée au rouge. La prise de vue fournit ainsi trois négatifs en Noir et Blanc, qui représentent les matrices de chaque couleur fondamentale par leur complémentaire (le jaune donné par le monochrome bleu, le rouge magenta donné par le monochrome vert, le bleu-vert donné par le monochrome rouge). Le tirage des copies fonctionne selon le principe et la technique de la trichromie de l’imprimerie, avec les mêmes possibilités de régler l’intensité de chaque couleur. Très vite, il apparaît la nécessité d’ajouter une quatrième impression, un gris neutre dont la matrice est obtenue par la superposition photographique des trois matrices de la prise de vue, afin de souligner le contour des formes qui prennent ainsi plus de corps. Dans les années 1930, l’Allemagne, sous la botte du Parti national-socialiste (nazisme), développe un cinéma de propagande doté d’énormes moyens financiers. La recherche d’un procédé de film en couleur, utilisant un support unique léger qui favoriserait la prise de vue documentaire (dans un but politique), est menée hâtivement. Le procédé Agfacolor, inventé à l’origine pour la photographie sur plaques de verre, est alors décliné sur film souple, d’abord en film inversible (le film subit deux traitements successifs - développement, puis voilage - qui le font passer du stade négatif au stade positif), puis en négatif (nécessitant ensuite des copies positives séparées). En 1945, après la défaite de l'Axe Rome-Berlin-Tokyo, les Alliés et les Soviétiques s’emparent de découvertes technologiques allemandes, et ramènent derrière leurs frontières entre autres procédés et techniques, ceux du film en couleur. Aux États-Unis, le procédé soustractif de l’Agfacolor devient l’Eastmancolor, en URSS il donne le Sovcolor, en Belgique le Gévacolor, et au Japon, sous contrôle américain, naît le Fujicolor. Par rapport au Technicolor, le procédé Eastmancolor propose une alternative économique au stade de la prise de vues. Dans les années 1950, les films Technicolor sont désormais tournés en Eastmancolor. Après le tournage, une fois le montage achevé, on tire du négatif monopack Eastmancolor les quatre matrices qui vont servir à l’impression des copies du film selon le procédé Technicolor trichrome, avec l’avantage sur le négatif Eastmancolor, de pouvoir être étalonnées efficacement au niveau chromatique, pour chacune des couleurs primaires. Un procédé encore plus économique, découvert en photographie dans les années 1920, est adapté au cinéma en Italie dans les années 1950 : le Ferraniacolor. Il va servir essentiellement les films à costumes, et plus particulièrement les péplums qui relancent la production italienne. Théories Les théoriciens du cinéma ont cherché à développer des concepts et à étudier le cinéma comme un art. Issu de la technique moderne tout en étant l’un des symptômes et causes de cette modernité, ses principes, comme la technique, le montage, ou la prise de vues, ont bouleversé les modes de représentation dans les arts figuratifs et la littérature. Pour se former et se comprendre en tant qu’art, le cinéma a eu besoin de théories. Dans Matière et mémoire, en 1896, le philosophe français Henri Bergson anticipe le développement de la théorie à une époque où le cinéma venait juste d’apparaître comme visionnaire. Il s’exprime aussi sur le besoin de réfléchir sur l’idée de mouvement, et invente donc les termes « image-mouvement » et « image-temps ». Cependant en 1907, dans son essai L’Illusion cinématographique, tiré de L'Évolution créatrice, il rejette le cinéma en tant qu’exemple de ce qu’il a à l’esprit. Néanmoins, bien plus tard, dans Cinéma I et Cinéma II, le philosophe Gilles Deleuze prend Matière et mémoire comme base de sa propre philosophie du cinéma et réexamine les concepts de Bergson en les joignant à la sémiotique de Charles Peirce. C’est en 1911 dans que Ricciotto Canudo esquisse les premières théories, se dressant alors dans l’ère du silence et s’attachant principalement à définir des éléments cruciaux. Les travaux et innovations des réalisateurs drainèrent davantage de réflexions. Louis Delluc, avec l’idée de photogénie, Germaine Dulac et Jean Epstein, qui voient dans le cinéma à la fois un moyen de dépassement et de réunion du corps et de l’esprit, sont les principaux acteurs d’une avant-garde française, suivie de près par les théories allemandes qui, influencées par l’expressionnisme, se tournent davantage vers l’image. On remarque en parallèle la Gestalt, qui naît entre le et le sous l’égide de Ernst Mach. Du côté soviétique, les théoriciens-cinéastes tiennent le montage pour l’essence du cinéma. Le thème privilégié de Sergueï Eisenstein sera la création sous tous ses aspects, soit tout ce qui permet d’envisager la création d’un « langage » d’image-concept et une théorie générale du montage, révélateurs l’un et l’autre des lois identiques de la réalité et de la pensée. De son côté Dziga Vertov se fera porte-voix de la nouveauté et du futurisme. Sa théorie, correspondant au montage de fragments aux petites unités de sens, souhaite la destruction de toute la tradition pour la remplacer par une « fabrique des faits », conception radicale du cinéma s’il en est. Le montage « honnêtement narratif » américain, mis en théorie par Poudovkine, l’emportera cependant dans le cinéma mondial. La théorie du cinéma formaliste, conduite par Rudolf Arnheim, Béla Balázs, et Siegfried Kracauer, souligne le fait que le cinéma diffère de la réalité, et qu’en ceci c’est un véritable art. Lev Koulechov et Paul Rotha, ont aussi mis en lumière la différence entre cinéma et réalité et soutiennent l’idée que le cinéma devrait être considéré comme une forme d’art à part entière. Après la Seconde Guerre mondiale, le critique de cinéma et théoricien français André Bazin réagit à l’encontre de cette approche du cinéma en expliquant que l’essence du cinéma réside dans son habileté à reproduire mécaniquement la réalité et non pas dans sa différence par rapport à la réalité. Bazin se tourne davantage vers une approche ontologique du cinéma et façonne ainsi une théorie du cinéma réaliste. L'image cinématographique poursuivrait l'objectivité de l'image photographique dont le pouvoir est de capter comme l'essence d'un instant. On retrouvera cette conception à plusieurs reprises et selon différentes déclinaisons comme chez Andreï Tarkovski dans Le Temps scellé ou en la combinant à la phénoménologie de Gadamer dans La tentation pornographique de M. Dubost. Contre Bazin et ses disciples, Jean Mitry élabore la première théorie du signe et de la signification au cinéma, sans vouloir assimiler, même par analogie, l’image visuelle et les structures filmiques avec le langage verbal, comme ce sera la tentation de la sémiologie lorsque, dans les années 1960 et 1970, la théorie du cinéma investira le monde universitaire, important des concepts depuis des disciplines établies comme la psychanalyse, l’étude des genres, l’anthropologie, la théorie de la littérature, la sémiotique et la linguistique. La sémiologie du cinéma prendra diverses formes : psychanalyse, formalisme russe, philosophie déconstructive, narratologie, histoire, etc. Son importance réside dans l’« analyse textuelle », la recherche dans le détail des structures de fonctionnement des films. À partir des années 1960, se produit un clivage entre la théorie et la pratique du cinéma. Cette autonomie souhaitée restera toute relative : lorsque, avec sa , Christian Metz se propose, en 1966, de formaliser les codes implicites au fonctionnement du cinéma, Jean-Luc Godard déconstruit de tels codes à l’intérieur de ses œuvres. Les années 1980 mettront fin à une époque fertile en théories. Naîtront alors d'autres réflexions, notamment celles orientées vers la narratologie de même qu'un certain nombre de théories visant la redécouverte du cinéma des premiers temps. À ce titre, les travaux du théoricien québécois André Gaudreault et du théoricien américain Tom Gunning sont particulièrement exemplaires. Pendant les années 1990, la révolution du numérique dans les technologies de l’image a eu divers impacts en matière de théorie cinématographique. D’un point de vue psychanalytique, après la notion du réel de Jacques Lacan, Slavoj Žižek offrit de nouveaux aspects du regard extrêmement utilisés dans l’analyse du cinéma contemporain. Dans le cinéma moderne, le corps est filmé longuement avant sa mise en action, filmé comme un corps qui résiste. Chez certains cinéastes, c’est le cerveau qui est mis en scène. À travers ce mouvement, appelé cinéma mental, on retrouve une violence extrême, toujours contrôlée par le cerveau. Par exemple, les premiers films de Benoît Jacquot sont fortement imprégnés par ce mouvement : les personnages sont repliés sur eux-mêmes, sans éclaircissement sur leur psychologie. Jacquot déclarera en 1990, à propos de La Désenchantée : « je fais des films pour être proche de ceux qui font les films : les acteurs. Parfois les jeunes metteurs en scène voudraient ériger les acteurs en signe de leur monde. Je ne cherche pas à montrer mon monde propre. Je cherche bien davantage à travailler le monde du film. C’est une connerie de dire que l’acteur rentre dans la peau de son personnage. Ce sont les personnages qui ont la peau de l’acteur ». Plusieurs autres cinéastes, comme André Téchiné, Alain Resnais, Nanni Moretti, Takeshi Kitano ou encore Tim Burton furent influencés par le cinéma mental. Mouvements et écoles Un mouvement au cinéma peut être entendu comme une manière de ressentir l’œuvre. Heinrich Wölfflin les appela initialement . Gilles Deleuze a remarqué, dans son livre L’Image mouvement, que les mouvements cinématographiques marchaient de pair avec les mouvements en peinture. Le cinéma classique visait à rendre claire la relation entre l’action et la réaction, mais de nouveaux mouvements naquirent. Au début des années 1920, l’expressionnisme, en peinture, déforme les lignes et les couleurs pour affirmer un sentiment. Au cinéma, il s’exprimera principalement par un jeu typé des acteurs et par l’opposition de l’ombre et de la lumière. L’expressionnisme confronte ainsi le bien et le mal, comme dans Le Cabinet du docteur Caligari, de Robert Wiene, l’un des premiers films expressionnistes. Ce mouvement s’est développé en Allemagne, ce pays qui se remettait peu à peu de la guerre, mais ne réussissait pas à rivaliser avec le cinéma hollywoodien. C’est alors que les réalisateurs du studio allemand Universum Film AG développent une méthode pour compenser ce manque, via le symbolisme et la mise en scène. Le côté abstrait des décors provenait donc, en premier lieu, du manque de moyens. Les principaux thèmes de ce mouvement était la folie, la trahison et autres sujets spirituels, se différenciant ainsi du style romanesque-aventure du cinéma américain. Cependant, l’expressionnisme disparut progressivement, mais il fut utilisé dans les films policiers des années 1940 et influença le film noir et le cinéma d’horreur. Vient alors l’abstraction lyrique, qui, à la différence de l’expressionnisme, mélange lumière et blanc. Il n’y a plus de conflit, mais la proposition d’une alternative. Cette alternative se présente différemment chez les cinéastes, elle est esthétique et passionnelle chez Josef von Sternberg et Douglas Sirk, éthique chez Carl Theodor Dreyer et Philippe Garrel, religieuse chez Robert Bresson, ou un mélange de toutes ces formes comme dans l’œuvre d’Ingmar Bergman. Dans l’abstraction lyrique, le monde se déploie souvent à partir d’un visage. S’ensuit alors un jeu de lumière mettant en valeur les traits, ou conduisant dans un univers personnel. Dans Shanghai Gesture, Sternberg dit : « tout peut arriver à n’importe quel moment. Tout est possible. L’affect est fait de ces deux éléments : la ferme qualification d’un espace blanc mais aussi l’intense potentialité de ce qui va s’y passer ». Dans les années 1950, le cinéma moderne désenchaîne l’image de l’action. Il est né de la désarticulation des choses et des corps, après la guerre. Il s’oppose aux traditions auparavant établies. Le cinéma moderne préfère la vision cinématographique : l’image n’est plus forcée de trouver son sens et son but, elle est libre. Dans L’Heure du loup, d’Ingmar Bergman, Johan Borg, joué par Max von Sydow, dit : « maintenant le miroir est brisé, il est temps que les morceaux se mettent à réfléchir ». Le cinéma moderne brise la représentation classique de l’espace, une nouvelle idée de la forme naît. Dans le même temps, de 1943 à 1955, le néoréalisme prend forme en Italie. Il se présente comme le quotidien en l’état, il se voit comme un milieu entre scénario et réalité. Les films de ce mouvement sont donc souvent des documentaires. Ce sont des personnes dans la rue qui sont filmées, plus des acteurs. Ce mouvement est né aussi de la conclusion de la Seconde Guerre mondiale et du manque de moyen de financement. Ici, le réalisateur ne porte plus son attention sur la personne, mais sur l’ensemble : l’individu ne peut pas exister sans son environnement. De plus, plutôt que de montrer quelque chose, on préfère la narrer. Selon André Bazin, le néoréalisme ressemble à une forme de libération, celle du peuple italien après la période fasciste. D’un autre côté, Gilles Deleuze voit le néoréalisme comme une démarcation de l’image-mouvement et de l’image-temps. Toujours dans les années 1950, est ensuite apparue la nouvelle vague, terme énoncé la première fois dans L'Express par Françoise Giroud. Ce mouvement se distingua des précédents par une vitalité qui déclencha un renouveau du cinéma français. La nouvelle vague cherche à inscrire le lyrisme dans le quotidien et refuse la beauté de l’image. Avec la nouvelle vague, les nouvelles technologies permettent une nouvelle manière de produire et de tourner un film : l’arrivée de la caméra Éclair 16 utilisant le format 16 mm, légère et silencieuse, permet des tournages en extérieur plus proche du réel. La rupture entre le cinéma tourné en studio et le cinéma tourné en extérieur est notamment mise en valeur dans La Nuit américaine de François Truffaut, filmé en 1973. Le mouvement de la nouvelle vague déclenche aussi la transgression de certaines conventions comme la continuité, par exemple dans À bout de souffle de Jean-Luc Godard, ou encore le regard caméra, si longtemps interdit. Dans cette optique, les cinéastes visaient à mettre en valeur la réalité : les souvenirs surgissent entrecoupés, jamais de façon nette et ordonnée. Puis un nouveau mouvement apparaît : la résistance des corps. Ce qui change, en comparaison avec les mouvements précédents, c’est la prise de vues du corps, qui est filmé avant sa mise en action, et comme un corps qui résiste. Le corps, ici, n’est plus un obstacle qui séparait auparavant la pensée d’elle-même, au contraire, c’est ce dans quoi elle va pour atteindre la vie. En quelque sorte, le corps ne pense pas, il force à penser, à réagir face à la vie. Gilles Deleuze déclarera : La résistance des corps est remarquable dans l’œuvre de John Cassavetes où la caméra est toujours en mouvement, parallèle aux gestes des acteurs. À travers l’image, le spectateur cherche les visages, les corps dans de longues séquences. De même, le rythme n’est plus égal à la capacité visuelle du spectateur. Il répond, comme dans l’art informel, à la constitution d’un espace du toucher, plus que de la vue. Dans le cinéma de Maurice Pialat, qui filme à vif un homme et cherche à montrer l’essentiel, dépourvu de tout esthétique, pour y exhiber la vérité intime de son personnage, il dira « le cinéma c’est la vérité du moment où l’on tourne ». Par contre, le dialogue reste omniprésent dans la résistance des corps, toujours moyen d’expression important dans le film. Cependant, il n’explique pas les sentiments des personnages, il fait avancer l’action, mais pas l’évolution des personnages dans cette action. Au début des années 1980, avec Maria Koleva est introduit le concept de film-livre. Dans les années 1990, les Danois Lars von Trier et Thomas Vinterberg lancent le Dogme95, en réaction aux superproductions et à l’utilisation abusive d’effets spéciaux aboutissant, selon eux, à des films formatés et impersonnels. Via un manifeste, ils définissent des contraintes pour la réalisation de films dans le cadre de ce mouvement radical. Dogme95 interdit par principe l’utilisation de la musique d'accompagnement, n'acceptant que celle qui est effectivement jouée à l'écran par les comédiens. Le cinéma indien développe une industrie très productive incluant le fameux « Bollywood », des films musicaux et chantants, dans lesquels le récit est secondaire, et la romance amoureuse mise en avant, prétexte à de nombreux solos ou duos chantés. La musique y est la plupart du temps pré-enregistrée, et mimée par les acteurs, via la méthode du playback. Ce sont ainsi des chanteurs professionnels qui forment la postsynchronisation des voix. Cependant, plus récemment, les acteurs chantent eux-mêmes dans leurs films, comme Aamir Khan dans Ghulam (1998) ou Hrithik Roshan dans Guzaarish (2010). Critique cinématographique Un critique est une personne qui donne son avis sur un film, dans un média tel que la télévision, la radio ou la presse. Lorsqu’ils ont de l’influence, les critiques peuvent déterminer la fréquentation en salle du film. Certains ont d’ailleurs donné leur nom à une récompense, comme Louis Delluc. Il existe en outre des associations de critiques permettant la distribution de prix. Le métier de critique a été quelquefois controversé : pour certains, le critique pouvait voir gratuitement les films avant leur sortie et se faire payer pour écrire un article. Pourtant, lorsqu’il va voir un film, il doit parler selon son opinion, ou admettre le succès d’un film auprès de son public, même s’il ne lui plaît pas : chaque film a son public. De plus, le critique doit pouvoir rapprocher un film d’un autre, lequel aurait influencé le premier par la mise en scène ou la prise de vues. La critique a débuté dès décembre 1895 alors que le cinématographe naissait, l’invention suscitant de nombreux articles dans la presse. Cependant, jusqu’au début du , la critique ne représente que des propos techniques, dans des revues sur la photographie car le cinéma n’était pas alors considéré comme un art majeur et aussi influent que le théâtre par exemple. C’est en 1912, dans Le Figaro, qu’une enquête est réalisée sur la concurrence grandissante exercée par le cinéma sur le théâtre. Dès lors, dans les critiques, sont intégrées des anecdotes sur les productions mais tout reste encore publicitaire : si l’on écrit sur un film, c’est pour faciliter ses entrées en salle. En 1915, Louis Delluc regarde Forfaiture de Cecil B. DeMille et il est frappé par la qualité de l’image. Il décide alors de tout abandonner pour se consacrer à ce qu’il considère comme un véritable art : il écrira son premier article dans la revue Film, le . Ensuite, il persuadera le rédacteur en chef de Paris-Midi de donner au cinéma la place qu’il mérite en affirmant : « nous assistons à la naissance d’un art extraordinaire ». Par la suite les grands journaux français développent des rubriques entièrement consacrées au cinéma, comme Le Petit Journal en automne , et où il n’y a plus de publicité : la critique n’est plus vendeuse de film, mais elle analyse. Après la Première Guerre mondiale, le cinéma prend une place considérable, supérieure au théâtre. Tous les quotidiens ont désormais une section destinée à la critique et des revues spécialisées sont créées, telles que Cinémagazine ou Cinémonde, ainsi, dans un monde plus universitaire que la Revue d'études cinématographiques (611 contributions en ligne en 2012 avec Persée), spécialisée dans les études cinématographiques et la théorie et ou l'analyse de différentes approches, méthodes et disciplines (esthétique, sémiotique, histoire, communications, etc.) du domaine du cinéma. C’est à André Bazin que l’on doit la hiérarchisation du métier de critique. En , il s’attaque au caractère limité des chroniques et à l’absence de culture des auteurs. En 1951, sont fondés les Cahiers du cinéma par Joseph-Marie Lo Duca et Jacques Doniol-Valcroze, très vite rejoints par André Bazin. À travers leurs critiques, ils dénonceront le manque d’exigence des autres magazines, qui tolèrent tous les films, qu’ils soient de qualité ou médiocres. L’influence du magazine est dès lors majeure en France. Au vu du succès grandissant et de l’influence des Cahiers, d’autres revues spécialisées naissent, comme Positif à Lyon en 1952 sous la plume de Bernard Chardère. Positif, pour se différencier des autres critiques, ne s’attaque pas seulement à la critique de films mais aussi à l’histoire du cinéma. Les deux magazines se livreront une lutte acharnée, les cinéastes appréciés par l’un étant dépréciés par l’autre. Et s’ils viennent à aimer le même réalisateur, ils se battront pour déterminer lequel l’a admiré en premier. C’est durant cette période que sera créée la politique des auteurs. Parallèlement, en Amérique du Nord, la revue Séquences voit le jour à Montréal en 1955. Elle sera longtemps dirigée par le professeur et auteur Léo Bonneville. Aujourd'hui encore en activité, elle se distingue par son côté pluraliste et par le fait qu'elle demeure à ce jour la plus ancienne revue francophone de cinéma en Amérique. En 1962, avec la naissance de la Semaine internationale de la critique, à Cannes, la presse cinématographique devient de plus en plus appréciée et donne un renouveau à la cinéphilie. Elle intervient ainsi dans les quotidiens pour lutter contre la censure française. En 1980, avec l’émergence de la télévision et l’effondrement des ciné-clubs, la critique cinématographique recule et plusieurs magazines n’ont plus les moyens de se maintenir. De nos jours, des critiques, qu’ils soient professionnels ou amateurs, peuvent publier leur revue ou critique sur le Web, payantes ou gratuites. Quoique leur métier ait beaucoup perdu d’importance dans la presse, les critiques conservent une certaine influence et peuvent encore contribuer à faire ou défaire la réputation d’un film. Parallèlement, des associations de critiques se sont organisées pour récompenser chaque année les films qu’ils considèrent comme majeurs, ou donner des prix de la critique dans les festivals. On retrouve notamment parmi eux la NYFCC Award, le Prix du Cercle des critiques de film de Londres ou encore le prix FIPRESCI et la National Society of Film Critics. Cinéphilie La cinéphilie est un terme dont la signification courante est l’« amour du cinéma ». De nos jours, l’expression de cette passion du cinéma peut être multiple ; cependant, le terme fut à l’origine utilisé pour caractériser un mouvement culturel et intellectuel français qui s’est développé entre les années 1940 et la fin des années 1960. On dit communément qu’une personne est cinéphile lorsqu’elle consacre une part importante de ses loisirs à la vision de films et/ou à l’étude du cinéma. De plus, un cinéphile peut également collectionner les affiches de films ou divers produits dérivés. En raison de son caractère potentiellement addictif, la cinéphilie est comparée par André Habib à une véritable « maladie, férocement contagieuse, dont on ne se débarrasse que très rarement ». L’évolution de la cinéphilie est très influencée par celle du cinéma. Il fut un temps où, une fois sa distribution en salle terminée, un film disparaissait. Le rater lors de sa sortie revenait à ne plus pouvoir le voir, à moins de mener une recherche assidue dans une cinémathèque. Pour être cinéphile, il fallait donc voyager, et suivre de près l’évolution des styles. Aujourd’hui, rater un film lors de sa sortie en salle n’est plus un problème, la plupart des films étant par la suite diffusés à la télévision ou en DVD. Cependant, une part significative des cinématographies dites « rares » reste difficile d’accès, et les cinéphiles peuvent alors attendre plusieurs années une édition (ou réédition) en DVD ou une diffusion lors d’un festival. Voici ce que déclare Jean Tulard, universitaire et historien français : D’autre part, jusqu’à une certaine époque, il était possible pour un cinéphile d’avoir vu une grande part du patrimoine cinématographique mondial. C’était le cas de nombreux cinéphiles français entre les années 1940 et 1960. Aujourd’hui, compte tenu de la croissance quasi exponentielle de production des films depuis la naissance du cinéma, et bien qu’y consacrant leur vie, les cinéphiles ne peuvent plus en voir qu’une part infime. Pour les cinéphiles contemporains, le choix s’opère alors entre une approche qualitative (ne voir que les films reconnus ou primés, ou selon des critères plus personnels) ou une approche quantitative – on parle alors de cinéphagie. La cinéphilie possède aussi d’autres influences : dès la naissance du cinéma, des ciné-clubs se sont développés pour réunir les amateurs de cinéma. On y étudie généralement l’histoire et les différentes techniques du cinéma, à la suite d’une projection d’un film. Les différents membres d’un ciné-club ont les mêmes intérêts et programment eux-mêmes leurs diffusions et discussions, ou débats. Au fil du temps, le concept a évolué et est de plus en plus affilié à une activité socio-culturelle variée. Il est ainsi adapté dans des programmes éducatifs, comme les « ciné-goûters », dans le cadre d’un objectif culturel comme un « ciné-philo » qui lie cinéma et philosophie, ou encore dans le cadre d’organisation à but lucratif, par l’organisation de soirées thématiques comme les « ciné-party ». L’arrivée de nouveaux médias dans la seconde moitié du a bouleversé les habitudes des cinéphiles. La télévision, le magnétoscope, le DVD et Internet ont popularisé une cinéphilie vue comme élitiste au plus fort de la fréquentation des ciné-clubs (des années 1940 aux années 1960). Mais cette popularité croissante n’a pas été répercutée sur la fréquentation cinématographique, car la cinéphilie se manifeste de moins en moins en salle. La fréquentation n’a en effet cessé de baisser depuis l’après-guerre, comme l’illustre le tableau détaillé sur la fréquentation des salles de cinéma dans les principaux pays où le cinéma occupe une place majeure, depuis 1950 : Économie L’économie et le cinéma ont toujours été très proches : l’aspect économique explique parfois même l’histoire ou l’esthétisme de l’image. L’industrie cinématographique nécessite un financement. Or, avec le temps, les manières de produire et distribuer un film ont évolué. À titre d’exemple, durant les années 2000, les frais d’édition d’un film français sont en moyenne de . Près de 44,7 % de cette valeur sont utilisés dans l’achat d’espaces publicitaires, c’est-à-dire en moyenne. Viennent ensuite les frais de laboratoire qui mobilisent à 31,8 % du budget, et la conception du matériel publicitaire qui coûte en moyenne . Néanmoins, ces valeurs varient selon le nombre de copies du film. Financement Les enjeux financiers autour d’une œuvre cinématographique sont généralement considérables. Cela est dû à la présence d’un grand nombre d’intervenants dans le processus de création d’un film, ainsi qu’aux moyens techniques utilisés, souvent importants. Une activité économique s’est donc organisée dès les débuts du cinéma pour assurer d’une part la collecte des fonds nécessaires à la production et d’autre part la rentabilisation des investissements. Les résultats au box-office sont donc déterminants d’autant que les recettes des autres médias (télévision, vidéo…) sont corrélées au succès en salles (le prix de vente aux chaînes de télévision est fonction du nombre de spectateurs). Ainsi les chaînes de télévision se sont impliquées de manière croissante dans le financement du cinéma et les industriels ont également apporté leur concours en utilisant le grand écran comme vecteur de valorisation pour leurs produits (on parle alors de product placement). L’apparition de supports utilisables dans les foyers (dans un premier temps la cassette vidéo puis le DVD, et plus récemment le disque Blu-ray) représente à partir des années 1980 une nouvelle source de revenus de plus en plus importante. Parallèlement, la commercialisation de produits dérivés (jouets pour enfants, jeux vidéo ou encore le disque de la bande originale du film) et les campagnes conjointes (une marque s’associe au film afin de bénéficier de son image) complètent le panorama des recettes. Pour aider au financement d’un long métrage, en France, et dans le but de favoriser les producteurs débutants, le Centre national du cinéma et de l'image animée leur délivre automatiquement un soutien financier. Dans la même optique, les SOFICA, sociétés de capital-investissement, financent près de 5,5 % des œuvres cinématographiques en échange d’un pourcentage sur les recettes mais sans aucun droit sur les négatifs. Depuis leur création en 1985, elles ont investi près de dans plus de sept cents films. Si pour le moment les producteurs sont les premiers ordonnanceurs d’un film, la télévision tend à les rattraper. Par exemple TF1 a investi près de dans dix-neuf films en 2000. Cependant, il demeure d’autres pays, où cinéma et télévision n’ont pas ce même type de relation, et de financement a posteriori. Aux États-Unis, la télévision ne finance pas, ou peu, les productions, à la différence de grandes majors. De la même manière, le cinéma allemand est, lui, financé par subventions (en 1977, elles représentaient près de 80 % du financement des films). En Corée du Sud, les films sont financés par quotas dans les années 1960, pour essayer de refaire surface devant le cinéma américain, et en 1990, c’est grâce à l’intervention de trusts industriels (« chaebols ») que plus de seront produits par an. De plus, lors du développement, le vendeur, ou distributeur, du film joue désormais un rôle crucial dans l’élaboration du scénario et du script. En effet, pour décider de distribuer un film, le vendeur cherche une histoire souvent grand public, qui donnera un box-office bénéfique. En ce sens, le cinéma d'auteur n’est plus privilégié lors de la distribution. Cependant, le développement du partage de fichiers informatiques pair à pair, qui permet l’échange entre particuliers de films sur Internet, fait craindre aux professionnels du cinéma une crise telle que celle que traverse l’industrie du disque. Pourtant, d'après la MPAA, association de défense des intérêts de l'industrie cinématographique américaine, non seulement une telle crise n'existe pas, mais les bénéfices mondiaux ont augmenté de 54 % depuis 10 ans. On peut ainsi noter, en France, une fréquentation record des salles, avec , durant le mois de juillet 2009 : cela faisait trente ans qu'autant de personnes ne s'étaient pas déplacées pour aller voir un film. Cette affluence peut s'expliquer par la sortie de films à gros budgets tels que L'Âge de glace 3, Harry Potter 6, Là-haut ou encore Public Enemies. Par ailleurs, la lutte contre le piratage n'a cessé d'augmenter : une copie des Bronzés 3 avait été publiée sur internet par des employés de TF1 qui ont été condamnés par le tribunal de Nanterre ; de son côté la Warner Bros. a décidé d'interdire les avant-premières au Canada. Par ailleurs, des projets de loi sont en discussion pour tenter de protéger l’industrie cinématographique. Néanmoins, certains artistes ont déjà fait le choix de distribuer volontairement leurs films sur Internet. On remarque notamment Elephants Dream ou Le Bal des Innocents de Joseph Paris, tous deux disponibles sous la licence Creative Commons. De la même manière, la Warner Bros. a réformé sa distribution vidéos depuis début 2009. C'est lors de la sortie en vidéo de The Dark Knight : Le Chevalier noir que la société de production a décidé d'inclure un téléchargement gratuit et légal sur internet, à l'acquéreur d'un DVD. En parallèle, Warner a décidé que la sortie en vidéo à la demande s'effectuerait en même temps que la sortie habituelle du format DVD/Disque Blu-ray. C'est dans cette initiative que la Warner voit une lutte contre le piratage. Cinéma et télévision Les liens entre cinéma et télévision ont été mis en valeur par Laurent Creton dans Le cinéma et l’argent. Le cinéma entretient des rapports compliqués avec la télévision, cette dernière est en effet le premier concurrent du cinéma. L’adoption de la couleur à la télévision a ainsi eu un impact direct sur la fréquentation des salles en France, dans les années 1960. Cependant c’est aussi le premier client du cinéma. Les chaînes de télévision consacrent une part importante de leurs grilles horaires aux films ou aux documentaires car ces programmes leur garantissent des taux d’audience excellents. En contrepartie des accords imposent aux chaînes des montants d’investissement dans la filière cinématographique. Elles deviennent de ce fait coproductrices et prennent une part importante du financement des films par l’acquisition des droits de diffusion des films. Aujourd’hui il est devenu incontournable à une production cinématographique d’obtenir une diffusion télévision pour monter un projet. Pour les producteurs, l’importance de ces investissements est à la fois un élément rassurant, car c’est une diminution ou un partage du risque financier, et une perte de liberté. Bien souvent, le producteur est en effet amené à choisir les projets qui sont susceptibles d’être diffusables sur une chaîne de télévision. Bien que partiel, ce contrôle des producteurs par les chaînes de télévision induit une menace sur la diversité et l’originalité des films produits. Les télévisions souhaitant diffuser des films reflétant une certaine diversité de cultures ne peuvent limiter leurs relations avec le cinéma aux producteurs nationaux. Deux cas de figure coexistent alors. Soit tous les droits pour le territoire national du film pressenti ont été achetés par un distributeur national, la chaîne télévisée négocie alors avec le distributeur. Soit les droits télévisés du film pressenti sont détenus par un vendeur international, à charge pour la chaîne télévisée de négocier avec ce vendeur international et de procéder elle-même au doublage ou au sous-titrage du film. La réduction du temps de travail ainsi que l’augmentation du nombre de programmations, dont un nombre important de films, a permis à la télévision de se faire une place dans les familles. Pour la France, l’apparition de Canal+ en 1984 ainsi que d’autres chaînes a fait augmenter de manière significative le nombre de films programmés. Entre 1975 et 1984, sur les trois chaînes publiques, on pouvait voir cinq cents films programmés par an contre mille cinq cents en moyenne à partir de 1995 (dont sur Canal +) et ce sans compter les rediffusions. En France, le total annuel des visionnements de films a été multiplié par plus de dix en trente ans. Par visionnement, on entendra une entrée dans une salle de cinéma, ou un spectateur assis devant un écran (télévision, ordinateur) à domicile. Durant le même laps de temps, les proportions composant ce total ont été sensiblement modifiées en faveur des visionnements à domicile. Ainsi, aujourd’hui, seuls 2 % des visionnements prennent place dans une salle de cinéma. On notera par ailleurs qu’entre 1980 et 2002 les dépenses des ménages consacrées aux dépenses audiovisuelles sont parmi celles qui connaissent la hausse la plus importante. Mais, là aussi, la part de ce budget audiovisuel des ménages dévolue au cinéma a baissé au profit de dépenses audiovisuelles alternatives. Cette part est ainsi passée de 50 % en 1980 à 14 % en 2002. Selon une étude de l'ABN AMRO (2000), à peu près 26 % des revenus des studios américains proviennent de la vente de tickets en salles, 28 % proviennent des diffusions à la télévision, et 46 % proviennent de la vente des formats domestiques (cassettes, DVD, Blu-Ray, Internet, etc.). Évolution du marché En tête des plus gros importateurs de longs métrages, on trouve les États-Unis et la France. En effet, le volume des échanges entre l’Europe et l’Amérique du Nord est important : en 1997, par exemple, de Nord-Américains ont vu des films européens en salle tandis que d’Européens ont vu des films américains. Néanmoins, la balance commerciale est favorable aux États-Unis, totalisant un revenu annuel de . Vient ensuite le Canada dont les salles ont projeté près de étrangers. Dès lors, il est possible d’opérer un rapprochement entre les pays producteurs et les pays exportateurs, en effet, les pays qui exportent le plus sont souvent ceux qui produisent le plus. L’Inde apparaît en première position avec une production à l’exportation de près de 60 % à destination des marchés d’Afrique. Malgré l’importante diversité de la production cinématographique mondiale, les productions américaines trustent la plus grosse part du marché, présentant même des situations de quasi-monopole dans des pays tels que le Chili et le Costa Rica où 95 % des films importés proviennent des États-Unis, ou encore à Chypre où ce chiffre atteint 97 %. À l’inverse, le cinéma américain ne représente que 7 % du marché en Iran qui produit lui-même quelque 62 longs métrages par an, et dont les salles ont une programmation de films aux provenances très variées. De même, le continent africain apparaît comme le plus gros importateur de productions américaines où sa part de marché atteint 70 % contre 15 % pour les films européens. Cependant, les pays africains francophones consacrent une part égale aux productions américaines et européennes située autour de 40 %, le Maroc faisant exception avec 46 % de films américains, 20 % de films indiens et seulement 8,5 % de films français. D’autres cinémas, comme ceux de Hong Kong ou de Taïwan, dont les productions sont pourtant jugées moyennes, enregistrent un volume des ventes à l’export important, notamment à destination de l’Afrique et de l’Amérique du Sud où la pénétration du cinéma japonais est également notable. Cependant, ces chiffres sous-tendent un certain nombre de phénomènes invisibles tels que la diversité des cultures provoquant une diversité de la demande, le pouvoir des sociétés de distribution, ou encore des faits plus anecdotiques tels que la censure mise en place par quelques gouvernements qui constitue un frein à la production dans certains pays. Parallèlement, d’autres cinémas ont pris parti de l’évolution du marché, et ont réussi à faire leur place, avec une importation de plus en plus importante, c’est par exemple le cas du Bollywood, et plus généralement du cinéma indien. En Inde, les productions sont généralement peu coûteuses, la plus chère a atteint . Jusqu’à la fin des années 1980, les films n’étaient pas diffusés en dehors de l’Inde elle-même, à quelques exceptions près comme le Maroc, à cause des distributions américaines et européennes dont l’influence était mondiale, ou de par la différence de culture. Cependant, avec l’amélioration des techniques liées aux effets spéciaux, les films bollywoodiens ont réussi à s’implanter, et à développer un marché plus large, comme Krrish tourné en 2006 ou Love Story 2050 (2007) dont le tournage a généré la participation de plus de cinq studios internationaux d’effets spéciaux. Ainsi, le cinéma indien s’est développé, et internationalisé. Cependant, avec l’évolution du marché, dans certains pays, on parle de déclin de l’industrie nationale cinématographique. C’est le cas par exemple en Italie. En parallèle à la chute de la fréquentation, en Italie, les salles de cinéma ne projettent que 19 % de films italiens, avec une production avoisinant les 138 films par an. L’Union européenne a pris l’initiative des coproductions entre ses pays, ainsi 41 films italiens, en 2004, sont des coproductions. Cependant, cela n’a pas suffi pour accroître la valeur du cinéma italien. Selon Marin Karmitz, c’est par l’influence de la télévision privée que ce déclin s’explique, destructrice de la créativité : il parlera alors d’un cheval de Troie en Europe pour le cinéma américain. En effet, face au déclin du cinéma national, les télévisions diffusent une grande majorité de films américains. Le tableau suivant répertorie les pays produisant le plus de films en s’appuyant sur la moyenne annuelle de films produits entre 1988 et 1999. Il est à noter que plusieurs de ces pays n’exportent qu’une part infime de leurs productions, devançant parfois les plus gros exportateurs. Filière Depuis une idée originale, du tournage à la distribution, un film implique nombre de techniciens, d’artistes et de diffuseurs. Il peut s’étendre de plusieurs semaines à plusieurs mois. Typiquement, c’est le producteur qui détient les droits sur le film. La réalisation d’un film peut être découpée en cinq étapes. En premier lieu, il y a le développement d’un script conçu par un scénariste généralement. Ensuite, la préproduction se met en place pour préparer le tournage avec la conception d’un dossier de production. Puis vient la production proprement dite, durant laquelle le réalisateur tourne son film aux côtés de techniciens et d’artistes variés et nombreux, tels que les acteurs, le chef opérateur ou ses assistants. Enfin, la postproduction permet le montage du film et l’ajout de la bande sonore ainsi que des effets spéciaux et les travaux de laboratoire photochimique et/ou numérique. La fin de la postproduction se concrétise par la livraison du film sous ses divers formats d'exploitations (film photochimique, fichiers numériques pour le cinéma numérique et PAD (prêt à diffuser) pour la télévision et autres modes de diffusions. C'est à la fin de cette étape que s'arrête le rôle du producteur. Le processus se termine avec la distribution lorsque le film bénéficie de la publicité et de copies favorisant sa diffusion ; on parle alors de l’exploitation. Production La phase de production d’un film englobe l’intégralité de la fabrication du métrage, de la création d’un projet à sa distribution. Néanmoins, le rôle du producteur n’a pas toujours été le même au fil du temps et il n’est pas toujours à l’origine d’un film. La société de production paye les frais engendrés par le tournage. Elle choisit aussi la société de distribution qui s'occupera de la publicité du film lors de sa sortie. Il arrive quelquefois que le producteur crée lui-même sa société de distribution. Il aide aussi à la réalisation du film, à l’écriture du scénario, au choix des acteurs et des lieux de tournage et il est l’interlocuteur principal de l’équipe en cas de conflits. Le producteur n’a donc pas seulement un rôle artistique mais aussi de mécénat. Le producteur est le seul responsable devant les divers ordonnanceurs du projet. D’ailleurs, sa fonction se définit ainsi : « Le producteur de l’œuvre audiovisuelle est la personne physique ou morale qui prend l’initiative et la responsabilité de la réalisation de l’œuvre […] il prend personnellement ou partage solidairement l’initiative et la responsabilité financière, technique et artistique de la réalisation de l’œuvre et en garantit la bonne fin ». Néanmoins, il persiste, la plupart du temps, une différence entre la production d’un film aux États-Unis et en France. En effet, aux États-Unis, le producteur travaille bien souvent pour un major de cinéma, une grande entreprise qui s’appuie sur des banques ou des firmes pour le financement du film, alors qu’en Europe, le producteur travaille en général pour une petite société et compte sur l’aide de divers organismes publics comme le CNC en France, pour ses subventions. La production commence donc par le développement, c’est-à-dire par l’écriture d’un scénario. Par la suite, est conçu un séquencier qui permet de décomposer l’histoire en scènes. Dès lors, un distributeur est choisi par le producteur : il évaluera le succès potentiel du film, en considérant le genre du film, le public visé ou l’historique du succès de films similaires. Un réalisateur est ensuite choisi. Vient alors la préproduction, où le film est imaginé et le tournage également préparé. Quelquefois un illustrateur dessine un storyboard pour décrire l’ensemble des plans qu’il faudra tourner et ainsi aider l’équipe lors de la préparation du plateau. Le budget est également fixé par la société de production. Le producteur exécutif embauche l’équipe de tournage requise : elle comprend généralement le réalisateur, son assistant, un directeur de casting, un régisseur général, le directeur de production et le directeur de la photographie, le directeur artistique, le chef-opérateur du son, le perchman, le monteur et le compositeur. Le tournage étant ainsi prêt on entre dans la phase de production proprement dite, celle où le réalisateur met en scène les acteurs : les prises de vues peuvent enfin commencer. Les éclairages sont mis en place et les acteurs maquillés et costumés. Ils répètent alors leur texte sous la direction du réalisateur, qui leur indique les mouvements à effectuer, ou ce qui ne va pas dans leur intonation. Enfin, le tournage peut commencer. Chaque scène est tournée en plusieurs plans et chaque prise est identifiée grâce au clap, ce qui permettra au monteur de repérer les bons plans parmi ceux qui ne serviront pas. C’est au réalisateur de décider si la prise est bonne, ou, au contraire, s’il faut la refaire. Par sécurité, les prises bonnes sont doublées. Pour les productions utilisant de la pellicule photographique traditionnelle, les négatifs du jour sont envoyés au laboratoire pour un développement nocturne. Ils constituent les (les premiers positifs) et sont visionnés par le réalisateur, l’équipe technique, et parfois les acteurs. Pour les techniques digitales, les prises sont téléchargées et orchestrées dans un ordinateur sous le nom de « prises du jour ». C’est ainsi, à la fin du tournage, que le film entre en phase de postproduction, où il est monté avec d’éventuels effets spéciaux et la bande originale. Avec l’arrivée de la vidéo, le processus de montage a évolué. Le principe du montage est d’assembler les plans et séquences. L’étape suivante consiste à créer une certaine fluidité dans l’enchaînement des images. Alors, le réalisateur et le producteur donnent leur avis. Le montage est ainsi « fermé ». Au mixage audio, le son et l’image sont synchronisés. Ensuite, le résultat final du montage devient la « copie de travail », et il est tiré une copie éclairée, ou étalonnée, du négatif conformé à cette copie. C’est à partir de ce tirage que les copies destinées aux salles de cinéma sont tirées. Alors, le film passe en phase de distribution, c’est-à-dire qu’une société embauchée, ou créée, par la société de production va concevoir une affiche du film, organiser des séances réservées à la presse et créer un univers publicitaire autour du film. Distribution Une société de distribution est une compagnie indépendante, une filiale, ou rarement une structure individuelle, qui agit en tant qu’agent final auprès d’une société de production pour garantir la projection du film en salle. Dans le monde du cinéma, le terme « distributeur » se réfère à la mercatique et à la diffusion de films dans le monde, aussi bien au niveau de la salle de cinéma que dans un rayonnement privé. Dans un premier temps, c’est au distributeur d’assurer la projection en salle. C’est à lui de programmer les diffusions : pour ce faire, il organise des projections à des exploitants ou crée une publicité attrayante pour le film. Son but est de donner à l’exploitant l’idée du bénéfice qu’il pourra engendrer en projetant le film. Ensuite le distributeur doit signer un contrat stipulant le pourcentage que l’exploitant devra reverser à sa société et collecte le montant prévu une fois le film projeté. Il transmet une part des revenus à la société de production. Néanmoins, généralement, il existe des contrats globaux entre les distributeurs et les exploitants qui fixent le pourcentage du billet qu’ils se partagent. Dans les années 1920, les films se louaient « à prix fixe par mètre » et cette location pouvait durer un jour ou deux. C’est aussi au distributeur de s’assurer que le nombre de copies du film suffira à fournir toutes les salles de cinéma et il surveille leur livraison. Il contrôle en même temps si le film est projeté dans le cinéma stipulé sur le contrat et si le nombre de sièges minimum est exact. Lorsque le film n’est plus projeté, le distributeur doit alors faire en sorte que les bobines lui soient retournées. En pratique, le distributeur assure aussi la vente d’affiches, de bandes originales et de produits dérivés et il organise des interviews pour la presse. En outre, ce matériel publicitaire aidera l’exploitant à vendre des billets. Il peut aussi mettre en place des avant-premières pour inciter le public à venir, avec la présence des principaux artistes présents sur le tournage. Si la société de distribution s’occupe d’un film en langue étrangère, ce sera également son rôle que de sous-titrer le film, ou de mettre en place le doublage. C’est aussi son rôle que de couper les scènes, s’il y en a, censurées par son gouvernement. Voici un graphique représentant l’évolution de la distribution cinématographique en France (films distribués par année) : Festivals de films Un festival de cinéma est un festival de films. Cet événement consiste en la projection d’un ensemble de courts ou longs métrages dans un lieu donné et pour une durée limitée dans le temps. Ces projections sont généralement ouvertes au public mais il arrive qu’elles soient réservées aux critiques, journalistes ou professionnels. Le festival de cinéma est la première rencontre entre une œuvre, ses créateurs et son public, si celui-ci se déroule avant la sortie nationale du film. Parfois, ce sera la seule, si la rencontre échoue. C’est donc un moment clef de la vie d’un film. Ce moment d’exposition peut être violent. Pour le réalisateur et le producteur, la réaction du public — même averti — à la présentation du film peut être source d’une profonde remise en question ou d’une consécration nationale, et quelquefois internationale, comme le Lion d'or à la Mostra de Venise, l’Ours d'or à la Berlinale ou la Palme d'or au Festival de Cannes. Le rôle des festivals de cinéma est double. Ils permettent à la fois de dénicher des « pépites » et sont aussi des machines à faire connaître, à promouvoir les films sélectionnés. L’exemple du Festival de Cannes est frappant : les films en compétition et hors compétition seront distribués en France et seront vus par des producteurs, distributeurs et critiques venus du monde entier. De même, lors des quinze jours du festival se déroule le Marché du film, qui permet aux artistes manquant de moyens de trouver un distributeur. Un festival de cinéma permet donc de présenter une œuvre au monde entier. Ainsi, le long de la filière cinématographique, les festivals de cinéma se situent en aval de la production de films (moment de la création) et en amont de l’exploitation (moment de la projection en salle). Plus précisément, les festivals internationaux les plus importants se situent immédiatement en aval de la production. Les festivals d’influence nationale ou régionale prennent place un peu avant la distribution en salle. La plupart des festivals suivent une régularité annuelle ou biennale. Outre des questions d’organisation pratique, ce rythme permet de conserver un caractère exceptionnel à l’événement. Voici un graphique présentant le nombre de festivals en Europe en 1996 : Exploitation Après les étapes de production et de distribution, vient l’exploitation qui se résume à la projection de films. L’activité d’un exploitant peut être qualifiée d’« artisanale » ou d’« industrielle » en fonction du nombre de salles de son complexe : on parle de miniplexe ou de multiplexe. Il peut être également indépendant ou salarié : il dépendra alors d’un groupe national ou international, tel que Gaumont, Pathé, UGC, Regal Entertainment Group ou encore MK2. L’exploitant peut lui-même, ou à l’aide de divers distributeurs comme la Warner Bros., EuropaCorp ou Buena Vista, fixer sa programmation, et la changer en cas d’échec d’un film. En France, la représentation publique d'un film est illicite si un visa d'exploitation n’a pas été accordé par le ministère de la Culture et de la Communication. Ce dernier se fonde sur l’avis d’une commission qui regroupe les pouvoirs publics, des professionnels et des associations de consommateurs ou de protection de la jeunesse. Le visa d’exploitation est une autorisation donnée pour qu’une œuvre soit diffusée publiquement, et permettant de placer ces œuvres dans des catégories établies par âge. Les exploitants savent ainsi à quelle catégorie de public le film est réservé. C’est lors de l’exploitation que sont encaissées les différentes recettes d’un film, dues soit à la vente d’un billet, soit à la vente d’un produit dérivé comme une affiche ou le CD d’une bande originale. Ces différentes recettes sont ensuite partagées avec les distributeurs, qui en reversent eux-mêmes une partie à la production. En France, la salle de cinéma ne relève d’aucun statut juridique particulier, ce qui donne une certaine liberté à l’exploitant. Qui plus est, la « loi Sueur » autorise les collectivités à contribuer au fonctionnement et aux investissements des salles de cinéma. Ce fonctionnement permet d’aider les salles en difficultés, que les entrées ne suffiraient pas à faire fonctionner durablement. Les collectivités peuvent également apporter une aide indirecte aux salles de cinéma de moins de , classées Art et Essai, en les exonérant du paiement de la taxe professionnelle grâce à l’article 1464-A. Néanmoins, c’est une relation stricte et réglementée qui est établie entre la distribution et l’exploitation. Dans le contrat des Conditions générales de location des films, il est accordé aux exploitants le droit de représentation publique des œuvres en échange d’un paiement qui est proportionnel aux recettes. En plus de ce paiement, ils doivent verser une somme à la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (SACEM) et une rémunération pour les propriétaires de la bande originale. De plus, la vente d’un billet entraîne le paiement de la taxe spéciale additionnelle (TSA) qui permet le financement de la distribution, de la production ou de l’exploitation du cinéma. Voici un graphique représentant l’exploitation cinématographique dans le monde, plus précisément, par pays, le nombre de salles de cinéma par million d’habitants : L’exploitation se diversifie avec la projection de hors-films : opéras, événements. Le , la démonstration à Paris de la première transmission de cinéma numérique par satellite en Europe d'un long métrage cinématographique par Bernard Pauchon, Alain Lorentz, Raymond Melwig et Philippe Binant ouvre la voie à l'application des télécommunications à l'exploitation cinématographique et aux retransmissions par satellites d'opéras et d'événements dans les salles de cinéma. Filière audiovisuelle En 2001, l’édition vidéo s’élevait de 25 % dans le monde, grâce au développement du DVD, qui remplace peu à peu les cassettes vidéo, qui tenait alors la tête des ventes avec vendues et 59 % des ventes liées à la vidéo (en 2000, la cassette réalisait près de 77 % des ventes). Le premier film sorti sous la forme de la vidéo serait Cheongchun gyosa sorti en salle en 1972 et en VHS en 1976 ; le dernier film sorti en VHS en Amérique serait A History of Violence en 2006. Désormais, un successeur au DVD se met en place : le disque Blu-ray qui permet deux heures de vidéo en haute définition ou treize heures en Standard Definition. Le , près de 530 disques blu-ray ont été commercialisés aux États-Unis, contre 250 au Japon. Cet essor de la vidéo est en partie dû à la nouvelle réglementation qui permet depuis 2001 la sortie d’un film en vidéo six mois après sa sortie en salles. Le délai a ensuite été ramené à quatre mois par la loi Création et Internet, et peut être abaissé à trois mois sur avis favorable du Centre national du cinéma et de l'image animée. Les Français se distinguent des autres Européens de l’Ouest par une consommation de supports vidéos privilégiant plus nettement l’achat au détriment de la location en vidéo-club. En 2002, 85 % du budget vidéo français était ainsi consacré à l’achat de supports (VHS ou DVD). La même année, 70 % du budget vidéo européen était en moyenne réservé à l’achat. En parallèle, 60 % des achats se font en grandes surfaces de distribution (Carrefour, Auchan, E.Leclerc, Géant). Néanmoins, ce succès profite surtout à la vente liée au cinéma américain. En effet, contrairement à l’édition de VHS où l’augmentation du tirage n’a pour effet que de limiter les coûts de fabrication unitaires, l’édition DVD, où le principal investissement concerne la fabrication du « master », bénéficie rapidement de l’économie d’échelle, lorsque le tirage augmente. Ainsi, l’édition de DVD favorise surtout la diffusion des films commerciaux, dont les éditeurs disposent d’une infrastructure mondiale, comme les grands majors américains. On remarque ainsi que six sociétés se partagent près de 85 % de l’édition vidéo. En 2001, Universal Pictures était en tête du classement, grâce au succès de Gladiator, devant 20th Century Fox Pathé Europa, qui sortaient alors Star Wars, épisode I : La Menace fantôme. Cependant, avec l’évolution d’Internet, la diffusion illégale de films via des logiciels de partage pair à pair est devenu croissante. La Commission européenne a conclu dans son rapport que de 5 % à 7 % du commerce mondial reposait sur la piraterie, soit près de d’euros. Ce phénomène influence donc crescendo la vente liée à l’édition vidéo, tout comme le streaming. Pourtant, en 2007, le cabinet d’étude marketing déclare que les Français téléchargent de moins en moins : ils étaient 2006 contre 2007. Autour de la filière cinématographique Opérateurs publics Depuis plusieurs années, l’économie dans le cinéma a beaucoup évolué. Des accords se sont signés entre les chaînes de cinéma et les majors américaines qui ont eu des conséquences importantes sur cette dernière. Les opérateurs de bouquets satellites signent de plus en plus souvent des contrats avec les grosses sociétés de production pour avoir accès à leur catalogue de films et donc sécuriser leur diffusion. Canal+ a ainsi conclu des accords avec cinq studios que sont la Walt Disney Company, Universal Pictures, Columbia Pictures/TriStar, la 20th Century Fox et la Warner Bros. Ceux-ci confèrent à Canal+ des droits de diffusion importants. Cependant, les accords conclus le plus souvent avec les majors font augmenter le nombre de films américains diffusés, en réduisant l’espace d’intervention des distributeurs nationaux auprès des chaînes de télévision, ce qui rompt par ailleurs l’équilibre entre l’activité des distributeurs indépendants, la sortie des films et la vente aux chaînes de télévision. En France, il existe des sociétés pour le financement de l’industrie cinématographique et audiovisuelle (ou « Sofica ») et le centre national du cinéma et de l'image animée qui sont spécialisés dans le milieu de l’audiovisuel. Ils ont pour but d’aider au financement de la production de films, et à leur diffusion. Par ailleurs, la Bibliothèque du film a pour mission d’enrichir le patrimoine du film, pour en assurer par la suite la diffusion. Cérémonies de récompenses Une cérémonie de récompenses cinématographiques est une cérémonie organisée par un organisme public ou national dévolu au cinéma, tels que les académies ou fondations. Au cours de cette cérémonie un ou plusieurs prix peuvent être remis. En général c’est le côté artistique d’un film qui est remarqué lors de ces cérémonies. C’est en 1920 que remonte la première récompense, dans le Photoplay, un magazine sur le cinéma américain. Cependant, il existe quelques prix qui félicitent le succès commercial, comme le Goldene Leinwand (la toile d’or) en Allemagne qui récompensait chaque film de plus de . Néanmoins, il n’y a pas que les films qui sont récompensés : les artistes et techniciens le sont aussi pour leur contribution au film. On trouve par exemple l’Oscar du meilleur réalisateur aux États-Unis. Ces cérémonies ont en général un caractère de monopole sur leur territoire et récompensent en priorité les artistes et techniciens nationaux. La cérémonie de récompense la plus connue à travers le monde est celle des Oscars qui récompense à travers d’innombrables prix les films américains et étrangers une fois par an à Los Angeles. Quelques semaines avant a lieu la cérémonie des Golden Globes, qui est gérée par l’association hollywoodienne de la presse étrangère depuis 1944. Par opposition la cérémonie des Razzie Awards récompense au contraire les pires films ou artistes. Seuls les films ayant connu une exploitation cinématographique dans le pays peuvent généralement concourir. Ainsi, contrairement aux festivals, qui prennent place avant la distribution, les cérémonies de récompenses sont organisées après la distribution de tous les films pressentis. Parmi les cérémonies de récompenses cinématographiques les plus connues, on remarque par exemple les Oscars (États-Unis), les Césars (France), les Goyas (Espagne) ou les BAFTA (Royaume-Uni). Parallèlement aux académies et fondations, d’autres organisations, telles que les associations de critiques de films, distinguent aussi certains films. Techniques Prise de vues La technique employée pour créer l’image sur la pellicule cinématographique est empruntée à la prise de vue photographique. L’impression se fait par exposition à la lumière à l’aide d’une caméra à travers un objectif à la cadence typique de 24 images par seconde, régulée par un quartz intégré à la caméra. Initialement de 16 images par seconde (soit un pied par seconde), la cadence fut augmentée avec l’arrivée du cinéma sonore. En effet, la qualité du son (bande passante, pleurage, bruit…) dépend de la vitesse de défilement du film. Le principe de cette impression est basé sur une réaction d'oxydo-réduction qui voit les halogénures d’argent couchés dans l’émulsion se transformer en argent métallique lors de l’exposition à la lumière. Après développement, les zones insolées ont donc un aspect noir et très opaque. Les zones non exposées sont rendues translucides après que le fixateur en avait débarrassé le support. Les différentes nuances de gris sont dues à la densité plus ou moins importante des sels d’argent révélés. On obtient donc bien une impression en « négatif » d’où le nom de l’élément. La reproduction des couleurs sur pellicule se fait en deux phases : la pellicule couleur est faite de trois couches d’halogénures d’argent superposées et couplées à des colorants. Ces colorants absorbant leur couleur complémentaire, ils sont jaune, magenta et cyan, de sorte que ces trois couches sont ainsi sensibles aux trois couleurs primaires : respectivement rouge, vert et bleu. On réalise ainsi une analyse trichrome. Dans le processus de développement, on se débarrasse des sels d’argent pour ne conserver que les colorants de l’émulsion. Le négatif, une fois développé, est tiré sur une émulsion positive. Au stade du tirage, réalisé avec une lanterne additive, munie de trois sources Rouge, Vert et Bleu, réglables en intensité, les couches colorées du négatif réalisent la synthèse des couleurs à reproduire à partir des seules 3 composantes primaires présentes dans le négatif. Le positif de projection est lui-même constitué de trois couches monochromes et se comporte donc comme un filtre coloré devant la lanterne de projection. Il réalise ainsi une synthèse soustractive de cette lumière « blanche », à la température de couleur de la lumière du jour à laquelle l’œil humain est habitué. La colorimétrie est la science de la mesure des couleurs. Il existe différentes façons de mesurer les couleurs mais le plus courant est d’utiliser un thermocolorimètre, ce qui permet de définir de manière non arbitraire la température de couleur d’une source de lumière. La première problématique de la prise de vues est de réaliser une image correctement exposée, en densité et en couleur. Pour contrôler la quantité de lumière, le directeur de la photographie utilise une cellule photo-sensible — le plus généralement à mesure incidente — et règle l’ouverture du diaphragme en fonction de cette mesure. Le réglage des contrastes se fait à la cellule à mesure réfléchie, sur les objets, le plus généralement au spotmètre. Le choix des sources et le réglage des lumières se fait en concordance avec la sensibilité de l’émulsion utilisée et l’utilisation éventuelle de filtres devant la caméra. Une fois cet aspect technique maîtrisé, il faut composer une lumière qui, esthétiquement, servira le propos du film, son scénario et l’ambiance des différentes scènes, comme le jeu des comédiens tout en intégrant de nombreuses contraintes techniques et économiques. On distingue facilement la lumière contrastée et dense d’un film policier, de la lumière douce et homogène d’une comédie, par exemple. Si l’esthétique générale d’un film doit beaucoup à la lumière, sa cohérence ne peut être obtenue qu’à la condition d’un travail de collaboration étroite entre les différents responsables artistiques : réalisateur, en premier lieu, mais aussi décorateur, costumier, ou maquilleur. La deuxième problématique concerne le cadre : composition des plans, mouvements d’appareils, découpage des scènes en plans. Ce travail, exécuté par le cadreur est lui aussi le fruit d’une collaboration étroite avec la mise en scène. Enfin, la propreté des plans et leur netteté est de la responsabilité du premier assistant opérateur. Travail de laboratoire Un laboratoire cinématographique propose un ensemble de prestations techniques aux industries du cinéma. En particulier, les producteurs de films recourent à leurs services pour développer le négatif original, le transférer sur support magnétique ou numérique, tirer les copies de travail, conformer le négatif au point de montage, tirer les copies de série et les étalonner, dupliquer les éléments, réaliser certains trucages, transférer un document vidéo sur film... Ce travail est effectué par des techniciens maîtrisant ces techniques variées. Le film, lorsqu’il est tourné sur support argentique, est confié quotidiennement à un laboratoire photographique qui se charge de le développer (opération chimique en plusieurs étapes qui consiste à stopper, révéler, blanchir, fixer, nettoyer et sécher le négatif). Cette étape donne lieu à un négatif qui n’est plus photosensible, c’est-à-dire que l’on peut l’exposer à la lumière sans risquer de perdre les images tournées. Le développement est une phase critique et dépend d’un nombre important de paramètres et de leur précision : température constante et imposée, temps de développement stricts, concentrations précises en composants chimiques. Le travail d’interaction entre les produits chimiques du bain photographique avec la pellicule s’effectue à un niveau proche de la taille des atomes. On tire alors le positif dans une tireuse additive (alors que la photographie est tirée en soustractif) et ce positif est lui-même développé dans une chimie similaire à la chimie négative. L’étalonnage consiste à régler précisément les flux des trois voies (rouge, vert, bleue) de la tireuse afin d’obtenir les rendus de couleurs et de densité souhaités par le directeur de la photographie. Le « premier positif », tiré par le laboratoire au fur et à mesure de la production, et qui constitue les « rushes », est présenté à la production et à l’équipe technique au laboratoire, en salle de projection. Ces présentations ont lieu au moment même du tournage, si possible quotidiennement. Actuellement, il est de plus en plus fréquent de simplement transférer le négatif sur support vidéo, au télécinéma. Ceci est particulièrement pertinent pour le tournage d’un téléfilm mais aussi en vue d’une future postproduction numérique (montage virtuel, effets spéciaux numériques, étalonnage tape to tape...). Pour le tirage des copies d’exploitation, deux solutions sont possibles à partir du négatif monté. La première consiste à tirer directement les copies, mais cela suppose de faire tourner sur des machines très rapides ce négatif, qui comporte des collages et qui est donc fragile. Ainsi, cette méthode n’est utilisée que pour les films tirés à peu d’exemplaires. Dès qu’un film est tiré à plus d’une dizaine de copies, on utilise une seconde solution, incluant deux étapes supplémentaires dans les opérations de laboratoire : le tirage d’un interpositif, à partir du négatif monté, qui fournira un internégatif, sorte de copie carbone sans collage du négatif monté, à partir duquel on tirera les copies positives. Après cette étape, le film est prêt à la projection. Lorsque le master du film est numérique, on peut le transférer sur master de type négatif ou intermédiaire (internégatif, interpositif). Chaque opération effectuée dans un laboratoire cinématographique coûte cher. La question du paiement par les distributeurs est plutôt complexe à cause du temps de travail que prend une bobine de (soit 2 minutes de film en ), temps qui se révèle identique à une bobine de (soit environ 11 minutes). En effet, les employés doivent, pour ces deux films, préparer le même nombre de pièces et de machines, de sorte que la durée du film influe peu sur le travail qu’exige le traitement de la pellicule. Montage Le cinéma est d’abord, et avant tout, un art du montage. Marcel Martin, dans Le Langage Cinématographique, disait qu’il était « clair que le montage (véhicule du rythme) est la notion la plus subtile et en même temps la plus essentielle de l’esthétique cinématographique, en un mot son élément le plus spécifique ». Le montage a acquis, au fil du temps, une autonomie esthétique. Il repose sur l’enchaînement d’espaces et de temps, pour rendre l’œuvre fluide. Le montage se résume donc en audiovisuel à l’assemblage de plusieurs plans pour former des séquences qui à la fin forment le film. Au début du cinéma les films faisaient peu appel au montage. La plupart des films des frères Lumière ou de Méliès étaient des plans-séquences. Les quelques rares raccords étaient maladroits. C’est avec David Wark Griffith que le montage apparaît réellement dans Naissance d'une nation en 1915. Durant les années 1920 c’est le cinéma russe qui apportera la plus grande contribution à la théorie du montage, notamment avec Lev Koulechov et son effet Koulechov. Le montage permettra alors la naissance des trucages. Le montage s’effectue à partir du premier positif, nommé rushes, qui sert de copie de travail. Les coupes de la pellicule se font à la « colleuse » : au ciseau et au ruban adhésif. Une fois le montage terminé, le négatif est coupé et collé au laboratoire. Actuellement, grâce à l’informatique, s’est développé le montage virtuel (ou non linéaire). Le travail se fait à partir d’une copie numérique du négatif scanné ou transféré au télécinéma. L’ensemble de la postproduction peut, grâce à cette méthode, être entièrement réalisé sur ordinateur. Par l’intermédiaire d’une sortie sur bande magnétique, ou directement depuis la machine de montage, le résultat est transféré sur film. La première étape du montage est la préparation : c’est lors du tournage que tous les plans sont rassemblés. Ainsi, on parle de « dérusher » ces plans : il faut sélectionner ceux qui sont bons, selon le réalisateur. Ensuite, il faut dédoubler les rushes et les mettre les uns à la suite des autres, selon le scénario. Cette étape permet une première visualisation du film, et facilite par la suite le montage. Cependant, avec le développement du montage virtuel, ce dérushage tend à disparaître, pour laisser place à un premier montage, aussi appelé « first cut ». À ce stade, le film est projeté à un public restreint, contraint de garder le secret sur le film, pour obtenir son avis sur le déroulement des images. Le montage final, ou « final cut », a un impact majeur sur le film et sa compréhension. Il conditionne également son succès commercial. Cette étape peut être l’occasion de conflits entre les différents producteurs et le réalisateur, comme lors du montage de Brazil de Terry Gilliam. Aux États-Unis, le syndicat des réalisateurs, la Directors Guild of America, permet aux artistes de signer leurs film du pseudonyme « Alan Smithee » lorsque la production impose son point de vue sur le montage. Sinon quelquefois deux versions du montage sont effectuées, l’une pour la production et l’autre venant du réalisateur (on parle alors du director's cut). Mais cette possibilité est réservé aux films majeurs. L’un des exemples les plus célèbres est celui de Blade Runner de Ridley Scott sorti en 1982, où le réalisateur n’a pas pu imposer son avis lors du montage, et la version de 1991 réalisée selon les vœux du réalisateur. Son Préproduction Pendant la préproduction, au stade des repérages, le chef opérateur du son peut être consulté sur les contraintes sonores inhérentes aux décors choisis (si le décor est bruyant, la conséquence au niveau sonore sera la nécessité d'envisager de postsynchroniser les dialogues. Tournage En plus des précautions prises en amont ou de la postsynchronisation, d'autres mesures sont envisageables pour le chef opérateur du son pour assurer une qualité sonore optimale durant le tournage. En entente avec différents départements, il peut installer différents dispositifs d'atténuations sonores (couvertures de sons, matériaux non-réverbérants). Il peut aussi, dans des cas particuliers, demander à obtenir un meilleur contrôle de l'environnement sonore du lieu de tournage : fermer les ventilations, désactiver le matériel industriel et électroménager, éteindre les sources d'ondes parasites, etc. Postproduction Vers la fin du montage des images, le montage son commence. C’est une étape distincte du montage, elle est d’ailleurs, depuis l'apparition de la stéréo au cinéma souvent effectuée par une équipe différente. Elle consiste à conformer et affiner le montage des dialogues, ajouter des sons enregistrés pendant le tournage aux images, d’enrichir le climat émotionnel du film en ajoutant des effets sonores, éventuellement du sound design des sons d’ambiance. C’est une étape artistique importante du montage : elle joue un rôle majeur, mais le monteur ne doit pas mettre en retrait la composition. Historiquement, le cinéma traditionnel français a entretenu des rapports ambigus avec la musique. La Nouvelle Vague a inventé, tout comme les impressionnistes en peinture, le tournage en décors naturels (le cinéma sort des plateaux). La bande sonore se résumait (dans le principe et par contrainte) au seul son enregistré sur le tournage. Les éléments sonores rajoutés en postproduction n'avaient qu'un rôle fonctionnel (boucher les trous). La narration cinématographique excluait toute narration sonore autre que celle du réalisme dont les Cahiers du cinéma se sont faits les apôtres. La médiocrité de reproduction en mono réduisait la bande sonore aux seuls dialogues et à la musique. Si on compare, statistiquement, la durée de la musique des films français aux films américains de l'époque, on arrive à une moyenne de 15 minutes de musique pour les films français contre 50 minutes pour les films américains. Au milieu des années 1980, la première crise du cinéma a généré l'apparition d'un nouveau genre : les Blockbuster, un cinéma spectaculaire à effets (visuels et sonores) dont on ne peut apprécier toutes les qualités que dans une salle de cinéma (et non pas à la maison en VHS ou DVD). On retrouve également les bruitages, la postsynchronisation, le mixage audio effectué par un mixeur dans un auditorium. La finalisation est une étape s'apparente au mastering. Après le mixage proprement dit, l'étape suivante sera sa, ou ses, mise(s) en forme en fonction des différents modes d'exploitation (diffusion) comme le cinéma stéréo optique analogique, et multicanal sur support photochimique, cinéma numérique, télévision stéréo, DVD et télévision HD, et Cinéma et télévision en relief. La production du film étant terminée, l'étape suivante pour l'image et pour le son, sera celle du (ou des) laboratoire(s) : la mise en forme pour la(les) diffusion(s) et, éventuellement, les duplications. Projection Le film se présente jusqu'au début des années 2000 sous la forme d’une pellicule (nommée « copie ») sur laquelle se succèdent des photogrammes fixes, visibles à l'œil nu, dont le défilement image par image à cadence rapide donne l’impression de mouvements réels. Différent, le film vidéo se présente sous la forme d’une bande magnétique ou d’un support numérique qui comporte des images codées, donc non visibles à l'œil nu. Dans les deux cas les images sont projetées sur un écran. Deux phénomènes sont à l’origine de l’illusion du mouvement : la persistance rétinienne qui masque les noirs entre les photogramme et l’effet phi qui donne l’impression d'une seule et même image en mouvement. Le phénomène de la persistance rétinienne et la vitesse relativement faible de traitement des informations par le système visuel humain permettent de conserver la perception de chaque image malgré l'interruption provoquée par le passage d'un photogramme à l'autre. L’illusion d’une image en mouvement résulte d’une tendance du cerveau à considérer que ces images semblables sont une vue unique d'un même objet qui a changé ou s’est déplacé : c’est le phénomène de l’effet phi. On peut néanmoins baser une explication alternative sur la théorie de l'échantillonnage (aussi bien pour l'argentique que pour le numérique). Dans cette approche, le cinéma ne crée pas l'illusion du mouvement, mais capture et restitue le mouvement réel. L'information lumineuse relative au mouvement issue de l'objet d'origine est reproduite à l'écran avec une fidélité suffisante pour que le cerveau et l'œil du spectateur y réagissent de manière identique, sans qu'il soit nécessaire de postuler un effet spécifique. La théorie démontre rigoureusement que, sous certaines conditions, un signal continu (ici le mouvement), peut être représenté par une suite d'échantillons pris sur le signal (ici la suite d'images fixes se succédant le long de la pellicule), et ce sans aucune perte d'information : ce n'est pas une approximation. On peut de ce fait retrouver le mouvement d'origine en inversant la procédure d'échantillonnage, ce qui par exemple est obtenu en affichant chaque échantillon de façon fixe pendant une période d'échantillonnage complète avant de passer au suivant. On voit que c'est précisément ce que fait un projecteur, (avec l'assistance de la persistance rétinienne s'il est mécanique, mais elle n'est pas nécessaire pour un modèle LCD). Cependant, la théorie n'est pas respectée à la lettre, ce qui introduit certaines distorsions, dont l'expérience a montré qu'elles étaient acceptables, d'autant plus qu'au cours du temps les réalisateurs ont appris à les minimiser et les spectateurs à les ignorer. On peut citer certains de ces points de divergence : 24 i/s permettent de capturer des fréquences de mouvement jusqu'à . La théorie demande à ce qu'un filtre passe bas soit présent à l'entrée pour bloquer toute fréquence supérieure. On ne sait pas actuellement réaliser un tel filtre pour le cinéma. On peut alors avoir des artefacts sur les mouvements trop rapides, telles les roues d'un véhicule tournant en sens inverse. Un exemple de cas limite serait un disque de centre fixe tournant à 12 tours/s et orné d’un motif tel qu’un point de l’image situé dans le disque ait une variation de luminosité représentée par un cycle sinusoïdal complet pour chaque tour. Un motif plus complexe (ex : roue avec des rayons) implique des harmoniques supérieurs à qui dégradent l’image, mais la qualité s’améliore si la vitesse de rotation est plus faible. Les fréquences produites dépendent à la fois de la vitesse et de la finesse de détail des objets. un filtre passe bas doit aussi être présent en sortie, pour des raisons différentes. Il est partiellement réalisé par la courbe de réponse du bloqueur, et la vitesse de réaction limitée du système visuel humain. l'échantillonnage n'est pas instantané (chaque image est exposée un certain temps par la caméra). L'effet de cet écart est connu, et peut être exactement compensé en audio numérique par exemple, mais cette compensation n'existe pas pour le cinéma. le bloqueur d'ordre zéro est un outil simple, mais limité, pour repasser du domaine échantillonné au domaine continu : il introduit également des distorsions calculables mais non compensées. Une analyse plus complète doit également tenir compte de la capacité de l’œil à suivre le déplacement des objets, annulant ainsi certaines des composantes du mouvement. Au cinéma la grande majorité des salles utilisent le support pelliculaire, où le projecteur a le défaut de se dégrader au fil du temps, mais il est universel. Pour George Lucas, l’avenir réside dans le cinéma numérique : l’exploitant recevrait ou téléchargerait le support ce qui réduirait considérablement les coûts de production et de distribution. Il s'agit donc d'une pellicule positive qui passe devant une source de lumière blanche (appelée « lanterne »), à la cadence de 24 images par seconde, dans le cas de projections sonores. L’objectif du projecteur permet ensuite de rendre une image nette, en général sur un écran blanc. Dans le cas de projecteurs à chargement vertical, les modèles les plus anciens, deux appareils étaient nécessaires pour la projection des différentes bobines. Pour le spectateur, il est possible de repérer le changement de bobine, par l’apparition d’un cercle, en haut à droite de l’image. Désormais, avec les appareils à platine horizontale, il est possible de monter l’intégralité des bobines sur le même appareil. En cinéma numérique, le film est enregistré sur disques durs. Le premier film sonorisé remonte au gramophone, qui était actionné à la main, et qui posait donc un problème majeur, celui de la synchronisation avec l’image. Le son fut donc très vite intégré, de manière optique, sur le bord de la pellicule. C’est une lampe qui éclaire cette piste optique : l’intensité de la lumière traversant le film est mesurée par une cellule photoréceptrice qui la transforme à son tour en un signal électrique envoyé vers une chaîne d’amplification classique. Sur les films au format 70 mm, le son est encodé sur la pellicule à côté de l’image. Animation On distingue le film d'animation du dessin animé. En effet, le film d'animation utilise diverses techniques pour animer des éléments réels en trois dimensions comme des maquettes, des personnages en pâte à modeler Cependant, à l'instar du dessin animé, certains films d'animation utilisent la technique de prise de vues « image par image ». La prise de vues image par image utilise les mêmes techniques que la prise de vues classique, et les images successives représentent chacune une phase instantanée du mouvement. Lors de la projection ces images donnent également au sujet l’illusion du mouvement. Émile Reynaud, dessinateur français, est le précurseur de l’art de l’animation car c’est en 1892, avant l’apparition du cinématographe, qu’il commença à projeter sur écran, à l’aide d’un praxinoscope, ses propres dessins réalisés et coloriés à la main. Il ne reste aujourd’hui de lui que très peu d’œuvres car il les à lui-même détruites de désespoir à cause du tort que lui causa l’apparition du cinématographe. Le plus connu des « animés » est le personnage de Walt Disney, Mickey Mouse, qui, dès son apparition, le , obtint un succès énorme. Dans le cas du dessin animé, la caméra est généralement fixée de manière verticale au-dessus du cartoon qui lui est posé horizontalement sur une table. Ce dispositif, appelé banc-titre permet aussi la reproduction d'image fixe en général. C’est alors que la caméra photographie les dessins un par un de manière à faire coïncider les parties qui doivent rester fixes. Bien sûr les images ne sont pas prises au même rythme que pour un film ordinaire. Par contre, lors de la projection les images défilent bien au rythme de 24 images par seconde. Pour un film de , soit 9 minutes de projection, il faut une centaine d’heures pour la prise de vues uniquement. La partie animée est photographiée en position superposée sur la partie immobile, car elle se trouve sur un autre support appelé « celluloïd ». Pour la réalisation des dessins deux sortes de cartoons sont utilisés. Les fonds, c’est-à-dire les paysages, les décors, sont réalisés sur feuilles opaques tandis que le reste, les personnages par exemple, le sont sur feuilles transparentes appelées « celluloïds » en raison de leur composant majeur, l’acétate de cellulose. Le dessin sur ces cellulos est fait à l’encre de chine pour les contours et à la gouache pour les couleurs. Pour le travelling, on peut faire appel à deux procédés différents. En général, on n'utilise pas de zoom (objectif à focale variable) ou travelling optique. La caméra banc-titre est monté sur colonne et peut monter ou descendre à volonté. La mise au point est asservie au mouvement vertical pour assurer la netteté constante de l'image. Le second est de réaliser les dessins à des échelles différentes. D’autres techniques sont utilisées comme les ombres chinoises, le papier découpé, comme dans Les Aventures du prince Ahmed de Lotte Reiniger, réalisé en 1926, la technique de « l’écran d'épingles » d’Alexandre Alexeïeff dans Une nuit sur le mont chauve (1934), l’animation de marionnettes, de poupées comme l’ont fait Jiří Trnka et Ladislas Starewitch. On peut aussi assister à des techniques de prise de vues de personnes vivantes photographiées en pixilation comme des automates. Aujourd’hui, ces techniques traditionnelles ont pratiquement disparu et laissent place aux techniques de l’informatique et des images de synthèse. Audiodescription L'« audiodescription » (également appelée « audiovision ») est un procédé qui permet de rendre des films accessibles aux personnes aveugles ou très malvoyantes grâce à un texte en voix off qui décrit les éléments visuels de l'œuvre. La voix de la description est placée entre les dialogues ou les éléments sonores importants afin de ne pas nuire à l'œuvre originale. Elle peut être diffusée dans des casques sans fil pour ne pas gêner les autres spectateurs. L’audiodescription a été inventée aux États-Unis par Gregory Frazier, professeur à l’Université d’État de San Francisco () et le doyen de l’université, qui n’était autre qu’August Coppola, frère du réalisateur Francis Ford Coppola. En 1988, le premier film en audiodescription présenté aux aveugles est Tucker de Francis Ford Coppola. Dès 1989, grâce au soutien de l’Association Valentin Haüy au service des aveugles et des malvoyants, le procédé est introduit en France. Le processus d'une audiodescription cinématographique se détaille en quatre parties : La traduction : analyse de l'image (extraire le sens), déverbalisation (oubli des mots et conservation du sens), priorisation, c'est-à-dire sélection des éléments audiodécrits en fonction du temps imparti, reformulation (travail de concision et de précision quant au choix des mots) ; L'enregistrement en cabine insonorisée ; Le mixage (ajuster la bande son, placer les audiodescriptions au bon moment, etc.) ; Le pressage (avant mise en commerce ou avant mise à disposition dans les vidéothèques spécialisées). Les films audiodécrits peuvent être distribués de différentes manières : dans les salles de cinéma qui disposent d'un équipement adéquat (casques audios) pouvant être permanent ou installé de manière temporaire par une unité mobile ; par certaines chaînes de télévision pouvant proposer un flux audio supplémentaire (mixant son du film et audiodescription, ou ne proposant que l'audiodescription seule) ; par le circuit de distribution sur support vidéo (DVD). Fin de la pellicule, débuts du cinéma numérique « L'industrie du cinéma est aujourd'hui au seuil du plus grand changement de son histoire : le passage de la pellicule au numérique » écrit Eric Le Roy en 2013. Ce qui semblait peu probable, voire impossible, dans les années 1980, est en 2003 une réalité. Au moment où le cinéma, à la suite de l’audiovisuel en général, s’apprête à franchir le cap du numérique, ce sont encore des industriels de stature internationale qui prennent le risque d’investir des sommes colossales, sans nul équivalent jusqu’à présent dans les recherches des différents formats argentiques. En 1999, Texas Instruments, rompu à la fabrication des circuits intégrés lance sa technologie, le DLP Cinema. Les premières séances publiques de cinéma numérique sont réalisées : le 18 juin 1999 aux États-Unis (Los Angeles et New York) et le 2 février 2000 en Europe (Paris) par Philippe Binant. La résolution était de 1280 pixels par ligne et de 1024 pixels par colonne (le 1,3K). Aujourd'hui, le DLP Cinema possède la résolution de par ligne et de par colonne (le 2K) ou la résolution de par ligne et de par colonne (le 4K). Les caméras numériques se sont répandues, les systèmes de montage existent déjà depuis un quart de siècle grâce à la télévision, le parc de salles numériques suit massivement. La pellicule argentique serait-elle en train de vivre ses derniers moments ? Pour l’instant, ce serait faux de l’affirmer, car les différents décideurs ne connaissent pas encore les conditions dans lesquelles le support numérique (mémoires statiques) se conserve. En France, le dépôt légal des films, reçu par le CNC, se fait, soit sous la forme d’une copie photochimique traditionnelle, soit sous forme d'une copie numérique sur disque dur ou clé USB. Société Au cours de la première moitié du , en tant qu’art populaire, le cinéma a pris une importance croissante dans la société. Certains, lui attribuant une capacité à influencer les spectateurs, ont alors appelé à un contrôle de la création (par le biais de la censure). D’autres, lui attribuant cette même capacité à convaincre, y ont vu un remarquable outil de propagande. Plusieurs lobbys et États ont alors tenté d’en tirer profit. D’abord influencé par le théâtre et le cirque, le cinéma a, au fil de son histoire, à son tour influencé la littérature, l’art contemporain, mais aussi le langage publicitaire. Au-delà de l’influence des techniques et du langage cinématographique, le cinéma a aussi, à sa mesure, remodelé les usages et l’imaginaire de nos sociétés. Impact politique et social Première industrie culturelle du , parce qu’il fait plus appel à l’émotion des spectateurs qu’à leur réflexion, le cinéma a intéressé, dès ses débuts, les industriels de la propagande. C’était, selon eux, un remarquable outil pour toucher rapidement d’importantes populations, y compris illettrées. Le cinéma devient alors rapidement l’objet de tensions contradictoires. Aux États-Unis, le film Naissance d'une nation (The Birth of A Nation, 1915), réalisé par David Wark Griffith, présentant le Ku Klux Klan sous un jour favorable pousse la NAACP (National Association for the Advancement of Colored People) à tenter d’en interdire la diffusion. Une réflexion est alors engagée sur la notion de censure publique. Le pouvoir soviétique, à la suite de Lénine (« Le cinéma est pour nous, de tous les arts, le plus important ») développe un cinéma d’État, à la fois bien financé et en butte à la censure. Paradoxalement, ce cinéma d’État donnera naissance aux innovations de l’avant-garde soviétique, et des cinéastes Sergueï Eisenstein, Vsevolod Poudovkine et Alexandre Dovjenko. Les relations entre ces grands créateurs et le pouvoir soviétique gardera cependant toujours un caractère d’ambiguïté. En Allemagne, notamment au travers de Le Triomphe de la volonté (Triumph des Willens, 1935), la réalisatrice Leni Riefenstahl met son talent au service du régime nazi. En ce début de , censure et propagande ne semblent pas avoir disparu du paysage cinématographique. En Iran, par exemple, les réalisateurs confrontés à la censure ont longtemps privilégié les films mettant en scène des enfants. Cette « ruse » leur permettait à la fois de prétendre porter un regard naïf sur la société et d’éviter de filmer les visages de femmes adultes. Une partie de la création cinématographique contemporaine chinoise est, elle, parcourue d’une volonté de relecture hagiographique de l’histoire du pays. Certains ont vu dans le film Hero (, Ying xiong, 2002), réalisé par Zhang Yimou, une justification de la politique centralisatrice menée par Pékin aujourd’hui. Dans les autres pays démocratiques, censure et propagande sont également présentes, mais de manière plus diffuse. Noam Chomsky précise ainsi que « La propagande est à la démocratie, ce que la violence est à l’état totalitaire ». De fait, selon Sébastien Roffat, notamment auteur de « Animation et propagande », on ne trouve pas moins de propagande (c’est-à-dire de volonté de promouvoir des idées et des valeurs) dans les films d’animation de Walt Disney que dans le film de Leni Riefenstahl Le Triomphe de la volonté, pourtant souvent cité comme un modèle de cinéma de propagande. Dans les pays démocratiques, plus que les États, ce sont les différents lobbies moraux ou religieux et surtout la dictature de l’audimat qui sont à l’origine de la censure. Au cours du , les autorités religieuses (comme l’Église catholique) se sont régulièrement élevées contre des films heurtant de front leurs valeurs ou leurs discours. C’est notamment le cas de La dolce vita (1960), film de Federico Fellini, de Viridiana (1961), film de Luis Buñuel, et de La Dernière Tentation du Christ (The Last Temptation of Christ, 1988), de Martin Scorsese. Aux États-Unis, durant la première moitié du , un code a été rédigé par le sénateur William Hays, sous le nom de Code Hays. Ce code fut développé par les studios américains eux-mêmes, pour ne pas être censuré par la suite par un organisme extérieur. Ce code prévoyait de traiter les sujets sensibles avec prudence, comme le viol, la pendaison, la prostitution ou la religion. En France, officiellement, la censure a frappé relativement peu de films, surtout durant la seconde moitié du : Les Sentiers de la gloire (Paths of Glory, 1957) de Stanley Kubrick, Le Franc-tireur (1972) de Jean-Max Causse, 1974, une partie de campagne (1974) de Raymond Depardon, ou la quasi-totalité de la filmographie de René Vautier… On suppose que Les Sentiers de la gloire et Le Franc-tireur ont été censurés à la demande des anciens combattants. Mais au-delà de cette censure d’État, relativement rare et frappant les films, une fois ceux-ci achevés, se développe aujourd’hui une censure au niveau des projets de films. En France, le choix de réaliser un film échappe progressivement aux producteurs et décideurs de la filière cinématographique. Ce sont alors les commissions du film et surtout les télévisions qui choisissent quels projets doivent être menés à terme. Indirectement, le cinéma passe ainsi de la censure d’État à la censure fixée par l’audimat. Ce constat de dépendance de la filière cinématographique envers la télévision est surtout valable en France et au Royaume-Uni. Le cinéma américain, mieux financé que le cinéma français, est ainsi moins dépendant de l’industrie télévisuelle, ce qui n’empêche pas une influence d’ordre artistique, notamment de la part de séries telles que 24 heures chrono. Le cinéma constitue ainsi un exemple majeur d'outil du Soft Power. Par exemple, le dernier long-métrage de l'Américaine Kathryn Bigelow , raconte la traque, et la mort, du leader d'Al-Qaïda, Oussama ben Laden, entamée par les Américains après les attentats du 11 septembre 2001. Alors que la sortie du film aux États-Unis était prévue le 12 octobre 2012, à temps pour participer aux Oscars, mais également trois semaines avant l'élection présidentielle qui a vu Barack Obama dans la course pour un second mandat présidentiel, les milieux conservateurs américains ont polémiqué sur le timing d'un film qui se termine sur la décision présidentielle d'un raid victorieux des Navy Seals et la mort du terroriste. Certes, le Pentagone a une longue tradition de collaboration avec les cinéastes d'Hollywood, par exemple pour le film Top Gun. Les militaires ont l'habitude de fournir des conseils ou du matériel de guerre. Pour le tournage de La Chute du faucon noir (Black Hawk Down) de Ridley Scott en 2001, montrant un revers des soldats américains en Somalie, l'armée a même prêté ses hélicoptères et ses pilotes. Cependant parfois, l'armée a refusé d'apporter son aide comme ce fut le cas pour Apocalypse Now de Francis Ford Coppola, qui a dû alors trouver d'autres soutiens financiers et politiques : le tournage s'effectua aux Philippines avec l'assistance matérielle de l'armée philippine. Relations avec d'autres arts et techniques À ses débuts, le cinéma a beaucoup emprunté à d’autres arts populaires comme le cirque ou le théâtre. L’influence de ce dernier est par exemple manifeste dans les films de Joseph L. Mankiewicz, y compris dans son dernier film, Le Limier, réalisé en 1972. Après la généralisation du son au cinéma, quelques adaptations d’opéras ont aussi été réalisées, la plus fameuse restant probablement le Don Giovanni de Joseph Losey en 1979. À son tour, le spectacle cinématographique a influencé le théâtre (mise en scène théâtrale mêlant effets spéciaux, musique, danse, voire projections d’images) et surtout la littérature. Tout au long du , un certain nombre de romanciers ont ainsi adopté des images et un « montage » proche du langage cinématographique. Mais c’est avec la télévision que le cinéma entretient des relations encore plus étroites d’influence réciproque. Un certain nombre de réalisateurs et d’acteurs passent ainsi du petit au grand écran, ou dans le sens inverse, emportant avec eux les techniques et le langage d’un univers à l’autre. Ponctuellement, en France et au Royaume-Uni, l’influence télévisuelle s’apparente aujourd’hui à une censure invisible, comme avec les relations entre cinéma et autorité. À l’inverse, le cinéma américain, mieux financé et donc plus indépendant de la télévision est mieux à même de digérer cette relation d’influence artistique mutuelle avec la télévision. La série télévisuelle 24 heures chrono a ainsi probablement accéléré le renouvellement du style de la série des James Bond au cinéma (Casino Royale de Martin Campbell en 2006), et incité à l’adaptation cinématographique de la série des Jason Bourne (personnage créé par Robert Ludlum en 1980). Le langage publicitaire héritier des techniques de propagande industrielle connaît un développement important à partir de la seconde moitié du . D’abord influencé par le langage cinématographique, il reprend à son compte les innovations (techniques de propagande) de celui-ci, il l’influencera à son tour à partir de la toute fin du . Un certain nombre de créateurs dans le domaine de l’art contemporain se sont saisis du média qu’est le cinéma pour le détourner ou en explorer les limites. Le cinéma expérimental, ou non narratif, entretient ainsi des relations fructueuses avec la scène de l’art contemporain. Les adaptations de bandes dessinées sur le grand écran se multiplient dans les pays où cet art est le plus développé, que ce soit en version animée ou non. Aux États-Unis, Hollywood adapte les comics mettant en scène des super-héros, comme dans Men in Black de Barry Sonnenfeld ou encore l’adaptation de V pour Vendetta par James McTeigue, alors que le cinéma indépendant s’intéresse plus aux romans graphiques ou à la bande dessinée pour adultes, comme From Hell adapté par Albert et Allen Hughes. Plus récemment, la licence Marvel des Avengers fut à l'origine de plusieurs longs métrages. Au Japon et en Corée du Sud, ce sont les adaptations respectives de manga et de manhwa qui ont la faveur des producteurs et réalisateurs, parmi lesquels on peut citer Mamoru Oshii et sa version de Ghost in the Shell en 1995. En France, la bande dessinée franco-belge connaît aussi de nombreuses adaptations, comme Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre qui fut, en 2002, l’un des plus gros succès du box-office français. Plusieurs commentateurs suggèrent aujourd’hui que certaines bandes dessinées, en tant qu’art séquentiel, seraient du cinéma « fait à la maison », avec à la fois moins de moyens mais plus de liberté. L’influence réciproque entre les deux arts est un fait ne serait-ce que par la technique du storyboard (ou scénarimage). L’irruption de la culture virtuelle (les jeux vidéo puis Internet) à la fin du modifie à nouveau l’environnement du cinéma. Les jeux vidéo et Internet occupent une partie croissante des loisirs du jeune public, faisant de ces mondes virtuels de nouveaux concurrents pour le cinéma. L’influence du jeu vidéo sur le cinéma, relativement récente, est encore modeste mais croissante. On voit apparaître quelques adaptations de jeu vidéo au cinéma, comme Final Fantasy ou Tomb Raider (tous deux en 2001), ainsi que des films s’inspirant de jeu vidéo dans le fond, dès Tron en 1982 ou plus récemment avec eXistenZ (1999), ou dans la forme, comme dans Matrix (1999), Fulltime Killer (2001) ou encore Cloverfield (2007). Sociologie Le cinéma, en tant qu’art populaire, accessible au plus grand nombre, sans barrière culturelle notable, a vu son taux de fréquentation augmenter et son influence grandir. Par exemple, 95 % des Français sont allés au moins une fois au cinéma au cours de leur vie. Ainsi, pour s’exprimer, ou défendre une idée, l’homme fait désormais référence à un scénario, un acteur ou à un film plus généralement. La sociologie du cinéma étudie plusieurs aspects de la culture cinématographique avec des questions telles que : , , et, . C’est ainsi que plusieurs sociologues ont analysé l’histoire du cinéma. Parallèlement, la fréquentation cinématographique fait l’objet d’analyse et d’études. Par exemple, le CNC a réalisé une étude sur la fréquentation en France, et il est apparu que les femmes vont un peu plus souvent au cinéma : par an, alors que les hommes n’y vont que . À la question « Pourquoi ? », certains sociologues ont mis en valeur les goûts différents de chacun, et leur capacité émotionnelle : le public féminin préfère généralement voir un film dramatique, alors que le public masculin se dirige plus volontiers vers un film d’aventure. De même, la fréquentation en salle des plus de 35 ans augmente depuis plus de 10 ans pour atteindre, en 2006, 51 %, pourtant, la part des Français comprise entre 20 et 34 ans est celle qui va le plus souvent au cinéma. Sur la question de « qui voit les films ? », il a été démontré que hommes et femmes ne voient pas les mêmes types de film. Le regard de la spectatrice est différent. La majorité des films proposent un héros masculin, en plaçant ainsi la femme dans une position secondaire, lui demandant en quelque sorte d’oublier son identité féminine. Notes et références Annexes Bibliographie Articles connexes Pour tous les articles sur le cinéma, accédez à la catégorie correspondante Liens externes Cinéma sur Dmoz Internet Movie Database Allociné.fr Unifrance : promotion du cinéma français à l'étranger Archives du CNC Cinémathèque française Office national du film du Canada Institut Lumière Statistiques de fréquentation européennes Observatoire Européen de l’audiovisuel Site de l'Association française d'audiodescription Archive.org regroupe multitude de films mis en domaine public
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Cor%C3%A9e%20du%20Sud
Corée du Sud
La Corée du Sud (en ; ), officiellement la république de Corée (en ; ), est un pays d'Asie de l'Est qui couvre la moitié sud de la péninsule coréenne. Sa capitale est Séoul. La langue officielle est le coréen, dont l'écriture est le hangeul, et la monnaie le won. L'animal représentant le pays est le tigre. Au nord, son unique frontière terrestre d'une longueur de avec la Corée du Nord, est constituée par la zone démilitarisée (DMZ). La Corée du Sud est bordée par la mer Jaune à l’ouest, par la mer du Japon à l’est (dont l'appellation est dénoncée par les Sud-Coréens qui la désignent « mer de l'Est ») et par le détroit de Corée au sud. Actuellement, la Corée du Sud est la dixième puissance économique mondiale selon le calcul du produit intérieur brut en parité de pouvoir d'achat et quinzième selon le critère monétaire traditionnel. En 2016, elle est à la fois un des pays d’Asie de l’Est avec l’IDH le plus élevé et le taux de fécondité le plus faible. La Corée du Sud est officiellement en guerre contre la Corée du Nord depuis la guerre de Corée. Chacun des deux États revendique l’intégralité de la péninsule coréenne. Toutefois, en , les dirigeants des deux pays se rencontrent et se disent prêts à faire la paix. Un programme de dénucléarisation de toute la péninsule coréenne est même envisagé. Étymologie Le nom que les Sud-Coréens donnent à leur pays est Hanguk, qui signifie littéralement « Pays des Han » (en hangeul : ; en hanja : ), du nom des populations de la Préhistoire de la Corée qui habitaient le sud de la péninsule (à ne pas confondre avec les Han chinois). Le pays est surnommé le Pays du matin frais (Joseon, 朝鮮), généralement mal traduit par Pays du Matin calme. Daehan Minguk est également utilisé, qui signifie « république de Corée » ou littéralement République des Grands Han ( ; ). Géographie La péninsule de Corée est baignée à l'ouest par la mer Jaune, au sud par le détroit de Corée et à l'est par la mer de l'Est ou mer du Japon. La surface de la Corée du Sud couvre environ deux fois et demie celle de la Suisse. Large en moyenne de , le territoire sud-coréen est composé à 70 % de montagnes, orientées dans l'axe nord-sud, rendant les communications est-ouest difficiles. Le volcan Halla (Hallasan), sur l'île de Jeju, est le point culminant de la Corée du Sud, à d'altitude. Aucun volcanisme n'est actif en Corée, qui ne subit quasiment aucun tremblement de terre, même de faible ampleur. Sur le continent, le mont Jiri (Jirisan) () et le mont Seorak (Seoraksan) à sont les points culminants du pays. La chaîne du mont Seorak, très proche de la côte Est, fait barrage aux entrées maritimes depuis la mer de l'Est et produit des hivers secs et froids sur le versant Ouest. Le versant Est subit de temps à autre des typhons venus de la mer du Japon. Sur cette face Est, les terrains sont profondément ravinés par les précipitations importantes, les galets constituent les lits des torrents et rivières. Le versant Ouest, peu érodé, présente des collines douces et des plaines agricoles aux sols riches. La côte est très découpée, parsemée de nombreuses îles et îlots. Les plages de la côte Est sont très appréciées ; par ailleurs la rencontre de deux courants marins au large des côtes rendent ces eaux très poissonneuses. Sur le plan géologique, le socle de la péninsule, constitué de gneiss du Précambrien, est recouvert par les sédiments et le granit du Mésozoïque (ère secondaire) et par des sédiments du Quaternaire. Provinces La Corée du Sud est divisée en neuf provinces (, , ), six villes métropolitaines (, , ), et deux villes spéciales, la capitale Séoul et Sejong, (teukbyeolsi, , ). Administrativement, les villes ont le même statut que les provinces. Elles sont marquées par une étoile dans la liste suivante : Pusan* () Chungcheong du Nord () Chungcheong du Sud () Daegu* () Daejeon* () Gangwon () Gwangju* () Gyeonggi () Gyeongsang du Nord () Gyeongsang du Sud () Incheon* () Jeju () Jeolla du Nord () Jeolla du Sud () Sejong* () Séoul* () Ulsan* () Principales villes Le niveau de vie s'est grandement amélioré en Corée du Sud, concomitamment à la croissance du nombre de citadins : 28 % de la population en 1961, 81,6 % en 2016. Sur les de Sud-Coréens, la moitié — — vivent dans la mégapole de Séoul dont 10,3 dans la capitale même. Son métro la relie à des villes comme Suwon au sud ou Gimpo (aéroport intérieur) et surtout Incheon à l’ouest (la liaison avec l’aéroport international a été bouclée en 2006). Si le pays a une densité très élevée, les principales villes se trouvent sur un axe nord-ouest / sud-est, entre Séoul-Incheon et Pusan en passant par Daejeon et Daegu. Le quart nord-est du pays ne compte que Chuncheon comme grande ville, sans que celle-ci rayonne vraiment sur la région. Daejeon s’impose comme un nœud de circulation vital, et ce n’est pas un hasard si les deux premières lignes du TGV coréen (le KTX) inauguré en 2004 passent par cette ville : l’axe Séoul-Daejeon-Pusan ; un axe sud-ouest reliant Daejeon Ouest à Mokpo et Gwangju, la principale ville du sud-ouest, mais sans traverser directement Jeonju, la seconde. Villes ayant plus de en 2016 (intra-muros) : Transports Environnement Des mouvements de défense de l'environnement se sont développés en Corée du Sud depuis les années 1980. La Corée du Sud est le pays de l'OCDE où la qualité environnementale, en particulier la qualité de l'air, est la pire en 2018. L'exposition annuelle aux particules a augmenté en moyenne de 4 % entre 2005 et 2013 à cause des vents de sable et de pollution venant de la Chine. Faune et flore Le tigre, qui aurait disparu du sud de la Corée en 1922, a été réintroduit en Corée du Sud en 1986. Par ailleurs, l'hibiscus syriacus (Mugunghwa en coréen) est un des emblèmes de la Corée du Sud, cette fleur étant originaire de la Corée. Histoire Les premières migrations de peuplades néolithiques dans la péninsule coréenne remontent au . Depuis lors, ce pays a survécu tant bien que mal entre la Chine et le Japon sans toutefois perdre son identité. La Corée garde encore une culture riche qui a son caractère propre. La division contemporaine de la Corée remonte aux suites de l’occupation japonaise commencée à partir de 1905. À la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1945, la Corée a été divisée en deux zones par les puissances mondiales, les États-Unis et l'URSS. En 1948, le Sud et le Nord se constituèrent chacun en un État indépendant, un Nord communiste, et un Sud sous influence américaine. En 1949, l’armée sud-coréenne a réprimé férocement un soulèvement paysan sur l'île de Jeju, tuant . La guerre de Corée commença en juin 1950. Le Sud était soutenu par les États-Unis et le Nord par la Chine. L'armistice de Panmunjeom (signé en 1953), met fin aux combats. Mais à ce jour, la guerre n'est toujours pas officiellement terminée. Depuis, la péninsule est divisée par une zone démilitarisée (DMZ) aux alentours du , qui est, paradoxalement, la plus militarisée au monde. Après la guerre, la république de Corée, régime autoritaire sous le gouvernement autocratique de Syngman Rhee (qui met en place le principe de l'Ilminisme) puis sous la dictature de Park Chung-hee, a connu une croissance économique rapide (à travers le mouvement Saemaul) faisant d'un pays du tiers-monde un des Quatre dragons asiatiques. Park est assassiné le 26 octobre 1979. C’est dans les années 1980 que des manifestations ont mis fin à la dictature pour installer un pouvoir démocratique. Le 18 mai 1980 à Gwangju, des centaines, voire des milliers de manifestants, étudiants, syndicalistes, sont tués pendant les neuf jours de répression organisés par le régime sud-coréen. La première élection présidentielle au suffrage universel direct se déroule en 1987. Élu en 1997, Kim Dae-jung est le premier président bénéficiant d'une véritable légitimité démocratique. En 1997, comme les autres pays asiatiques, la Corée du Sud fait face à un afflux massif de capitaux étrangers qui se retirent ensuite, déstabilisant la monnaie puis l'économie du pays. Politique Institutions Le chef d'État de la république de Corée est le président, qui est élu par scrutin direct pour une période de . Premier représentant de la République et chef des armées, le président dispose en outre d'un pouvoir exécutif important ; il nomme le Premier ministre avec l'approbation du Parlement. Il préside et nomme également le Conseil d'État. Le parlement coréen est appelé Assemblée nationale ou Kukhoe ; ses membres sont élus pour quatre ans. L’instance judiciaire la plus élevée est la Cour suprême, dont les juges sont nommés par le président avec le consentement du Parlement. La déclaration commune Nord-Sud, signée le 15 juin 2000 entre le président Kim Dae-jung et son homologue nord-coréen Kim Jong-il, marque le début d'un dialogue entre les deux Corées. Le Parlement sud-coréen a adopté, le 12 mars 2004, une motion sans précédent qui suspendait de ses fonctions le président Roh Moo-hyun. La Cour constitutionnelle a infirmé cette destitution le 14 mai 2004. Le président avait apporté en février 2004 son soutien au Parti Uri (pour les élections d'avril), ce qui est une infraction au code électoral. Voir l’affaire de la destitution de février 2004. Fin octobre 2004, la Cour constitutionnelle déclarait que la localisation de la capitale nationale à Séoul était implicitement du domaine constitutionnel en raison de plusieurs centaines d'années de tradition. Par conséquent, la loi de délocalisation de la capitale Séoul vers la province de Chungcheong du Sud (au centre du pays) votée en décembre 2003 par le parti Uri du président Roh et l'opposition du GPN de Park Geun-hye était invalidée. Il faudrait pour que la délocalisation soit effective que l'amendement de délocalisation soit voté comme une modification constitutionnelle sanctionnée d'une part par un vote à la majorité des 2/3 à l'Assemblée, d'autre part par un référendum national. Après de long débats, un compromis est adopté fin 2010 prévoyant le déménagement de 36 ministères et agences publiques et la création de la ville spéciale de Sejong, à au sud de Séoul. La capitale administrative est inaugurée le 2012 et les premiers ministères déménagent en septembre 2012. Dans un contexte de forte impopularité du chef de l'État, les élections locales (municipales et provinciales) du 31 mai 2006 se sont traduites par un fort recul de la majorité gouvernementale, au profit de l'opposition conservatrice du Grand parti national, alors que l'abstention a été très élevée (près de 49 %). Lee Myung-bak (grand parti national, GPN) a été élu président de la république de Corée en décembre 2007, lors de la seizième élection présidentielle avec 48,7 % des voix face à Chung Dong-young (26,1 %) du nouveau parti démocratique uni (NPDU) et son adversaire Lee Hoi-chang (15,1 %) qui était également membre du GPN. Il a pris ses fonctions le 25 février 2008. En décembre 2012, Park Geun-hye du GPN est élue présidente avec 51,6 % des voix. Après un scandale et d'énormes manifestations, cette dernière démissionne et Moon Jae-in est élu à la présidence de la République en 2017. Défense Puissance militaire et spatiale L’armée sud-coréenne est en 2019 l'une des plus puissantes d’Asie, avec les armées chinoise, japonaise et nord-coréenne. Ses effectifs sont de en armée d’active, et de en réserve, après avoir été d’un très modeste effectif à sa création. Le service militaire est obligatoire pour une durée d'au minimum . L'homosexualité y est interdite et peut conduire à une peine allant jusqu’à deux ans de prison. Le budget de la Défense demandé pour 2010 est de de wons ( de dollars US), soit 2,8 % du Produit intérieur brut. Selon l’Institut de recherches international pour la paix de Stockholm, les dépenses militaires de la Corée du Sud ont atteint de dollars US en 2006, la classant au onzième rang mondial. En 2003, la Corée du Sud avait consacré de dollars à son budget de défense, soit environ 15 % du budget global de l’État (en comparaison, la France dépensait, à la même époque, de dollars US pour sa défense, soit 2,5 % du PIB). L’industrie de l’armement de ce pays s’est développée et diversifiée depuis les années 1970 et pourvoit à une large part des besoins nationaux. L’Institut coréen de recherche aérospatiale ou KARI () développe depuis 2002 une famille de lanceurs KSLV (), en collaboration avec la Russie et a, en 2009, lancé dix satellites artificiels mis en orbite par des lanceurs étrangers. Le vol inaugural du lanceur de base, le KSLV-1, qui a eu lieu le 25 août 2009 a été un échec, le satellite STSAT-2A ne s'étant pas détaché du deuxième étage de la fusée. Une seconde tentative a eu lieu le 10 juin 2010, mais la fusée a explosé après deux minutes de vol, Russes et Coréens se rejetant la faute. Le , le 30 janvier 2013, a finalement été couronné de succès, réussissant la mise à poste du satellite. Il intervenait après plusieurs reports pour des anomalies techniques, et sous la pression du succès du de la Corée du Nord, intervenu le 12 décembre 2012. Alliance militaire avec les États-Unis Environ américains sont stationnés en Corée du Sud depuis la fin de la guerre de Corée. Le nombre de soldats américains en Corée a diminué à en 2008 dans le cadre d’un redéploiement des forces. En cas de guerre, les États-Unis exerceraient le commandement militaire en Corée du Sud. Cette subordination militaire aux États-Unis découle de l’accord de défense mutuelle entre les deux États signé le . À la suite de négociations terminées en 2007, un accord prévoit que le , date qui a été repoussée à décembre 2015 lors du sommet du G20 à Toronto le 26 juin 2010, le commandement des forces combinées en cas de conflit passe sous la responsabilité de la Corée du Sud. De par l'Accord de statut des forces (SOFA) en vigueur, les soldats américains bénéficient d’un privilège d’extraterritorialité : les affaires judiciaires impliquant des soldats américains basés en Corée du Sud pour des actes commis en Corée sont jugés par des tribunaux américains, et non par des tribunaux coréens de même que les actes délictueux d'éventuels militaires sud-coréens aux États-Unis sont également couverts par le même statut. Ce statut a été critiqué lorsque des soldats américains ont été à plusieurs reprises impliqués dans des affaires de viol ou de mort de Sud-Coréens (tués accidentellement par des conducteurs de véhicules), pourtant, les SOFA établis par la Corée du Sud avec d'autres pays prévoient le même statut, comme c'est le cas de la majorité des accords de ce type entre États. La Corée du Sud est aussi un élément important du dispositif d’endiguement maritime de la Chine par les États-Unis ; américains y sont stationnés de manière permanente. Le projet de déploiement du bouclier antimissiles américain sur le sol coréen est source de grandes tensions entre la Corée du Sud, la Chine et la Corée du Nord. Diplomatie Relations intercoréennes La politique extérieure de la Corée du Sud reste dominée par la question des relations intercoréennes et de la réunification de la Corée. La déclaration commune Nord-Sud, signée le 15 juin 2000 entre le président Kim Dae-jung et son homologue nord-coréen Kim Jong-il, a marqué l'approfondissement du dialogue entre les deux Corée. Un second sommet intercoréen, entre le dirigeant du Nord Kim Jong-il et le président sud-coréen Roh Moo-hyun, initialement prévu à Pyongyang du 28 au 30 août 2007, a été reporté du 2 au 4 octobre après que les plus graves inondations en Corée du Nord depuis quarante ans ont entraîné et disparus et touché un million de personnes. L'accord intercoréen signé le 4 octobre 2007 a souligné l'engagement commun des deux États pour promouvoir la paix et la prospérité économique dans la péninsule. En 2008, la situation était toujours extrêmement tendue entre les deux Corée. Exemple avec la menace d'« attaque préventive » proférée par la Corée du Nord le 24 décembre 2008 et le torpillage d'une corvette sud-coréenne par un submersible nord-coréen. La Corée du Sud propose un milliard de wons () de récompense aux Nord-Coréens qui feraient défection et livreraient des informations sensibles Alliance avec les États-Unis Par ailleurs, la Corée du Sud est un allié des États-Unis dont environ stationnent sur son territoire. La Corée du Sud a apporté le plus important contingent étranger, après celui des États-Unis, lors de la guerre du Viêt Nam. Elle a également envoyé des troupes en Irak ; le 28 novembre 2006, le gouvernement sud-coréen a annoncé son intention de diminuer de moitié (de ) la taille du contingent alors présent en Irak. Les forces sud-coréennes ont quitté ce pays lors de la fin du mandat de la coalition militaire en Irak en décembre 2008. Relations entre la Corée du Sud et le Japon Après la fin de l’occupation japonaise en 1945, la Corée du Sud et le Japon, où réside toujours une minorité coréenne de , n’ont établi de relations diplomatiques qu’en 1965. L’accord du , signé sous l’impulsion du président Park Chung-hee avec les encouragements des États-Unis, malgré d’importantes manifestations d’opposition en Corée du Sud, a entraîné le versement d’une aide économique pendant dix ans (1965-1975) du Japon à la Corée du Sud, dont la majeure partie sous forme de dons. Toutefois, l’ensemble des contentieux historiques liés à l’occupation japonaise restent présents dans les relations entre Coréens et Japonais, ces tensions ayant des conséquences sur les relations diplomatiques. Ainsi, des initiatives ont été prises pour que le gouvernement japonais reconnaisse l’esclavage sexuel des femmes de réconfort pendant la Seconde Guerre mondiale. Le révisionnisme au Japon, s’agissant notamment de la présentation de l’occupation japonaise dans les manuels d’histoire japonais, est très fortement ressenti par l’opinion sud-coréenne. Enfin, les visites de l'ancien Premier ministre japonais Jun'ichirō Koizumi au sanctuaire de Yasukuni-jinja, sur les tombes des généraux japonais de la Seconde Guerre mondiale, a fait peser des risques d’annulation des sommets bilatéraux entre les deux États, à l’automne 2005. La souveraineté des Rochers Liancourt en mer du Japon est un sujet de contentieux entre les deux pays. Territoire coréen avant d’être envahi — tout comme le reste de la Corée — par le Japon en 1905, les rochers Liancourt ne sont pas clairement rendus à la Corée lors de la signature du traité de San Francisco. De ce fait, le Japon les considère comme territoire japonais, puisqu’il n’est précisé sur aucun traité qu’ils doivent être rétrocédés à la Corée. La république de Corée occupe militairement les rochers depuis 1954. Voir Contentieux sur les rochers Liancourt. La Corée du Sud se bat de plus contre l’appellation « mer du Japon » et souhaite qu’elle soit changée en « mer de l’Est ». Selon les Coréens, l’appellation « mer du Japon » est un vestige inacceptable de l’impérialisme japonais. Le Japon soutient de son côté que l’appellation provient des cartographes occidentaux — plus de du utilisent l’appellation « mer du Japon » — bien avant que le Japon ne devienne une puissance impériale. Voir . De nombreux Coréens sont de même persuadés que si la traduction en anglais de « Corée » est et non Corea, c’est à cause de la volonté du Japon d’apparaître en premier dans l’ordre alphabétique. Rôle de la Corée du Sud aux Nations unies La désignation de l’ancien ministre des affaires étrangères Ban Ki-moon au poste de secrétaire général des Nations unies, depuis le , a constitué un succès pour la diplomatie sud-coréenne. La Corée du Sud participe aussi activement aux missions de maintien de la paix de l’ONU : le 28 novembre 2006, le gouvernement sud-coréen a annoncé que seraient déployés au Liban sous mandat de l’ONU. Essor des échanges sino-coréens et nippo-coréens La Chine et la république de Corée ont établi des relations diplomatiques en 1992. Alors que la Chine est devenue un des principaux partenaires commerciaux de la Corée du Sud, la rencontre du président Roh Moo-hyun avec son homologue chinois Hu Jintao, en septembre 2005, a témoigné d'une communauté de vues dans le domaine diplomatique. Le président sud-coréen a alors salué les démarches accomplies par la Chine pour promouvoir le dialogue intercoréen. Le 14 janvier 2007, à Cebu (Philippines), en marge du forum de l'ASEAN, s'est tenue la septième rencontre trilatérale entre les chefs d'État et de gouvernement chinois, japonais et sud-coréen. Ces échanges doivent approfondir la coopération entre les trois États sur des questions d'intérêt commun, notamment dans les domaines économique, culturel et de protection de l'environnement. Diversification des relations extérieures Relations franco-sud-coréennes Les premières relations diplomatiques entre la France et la Corée ont été établies en 1886. Des cérémonies ont été organisées en 2006 en France et en Corée du Sud pour célébrer le des relations diplomatiques entre les deux pays. Relations africano-sud-coréennes Souhaitant diversifier ses relations extérieures, la Corée du Sud s'est engagée, en septembre 2006, à tripler son aide à l'Afrique. En particulier, la Corée du Sud doit financer en 2007 un projet de lutte contre la méningite en Côte d'Ivoire qui concerne un million de personnes. Catastrophes écologiques Le 7 décembre 2007, la collision d'une barge appartenant à Samsung Heavy Industries avec un pétrolier hongkongais au mouillage, le Hebei Spirit, a causé la plus grave marée noire qu'ait connue la Corée du Sud. Économie Le plus grand des quatre dragons asiatiques en termes de poids économique, la Corée du Sud a connu une phase spectaculaire de croissance et d’intégration dans l’économie mondiale moderne. Dans les années 1960, le PIB par habitant était comparable à celui des pays les plus pauvres de l’Afrique et de l’Asie. En 2019, son PIB par habitant à parité de pouvoir d'achat (PPA), à , le place devant l'Italie, au même niveau que le Japon, et légèrement inférieur à l'Allemagne, pays membres de l'Union européenne. Ce succès, à la fin des années 1980, a été obtenu grâce à des liens étroits entre le gouvernement et le monde des affaires, prévoyant notamment un système de crédit dirigé, des restrictions sur les importations, le financement de certaines industries et une politique d’endettement massif. Le gouvernement a favorisé l’importation de matières premières et de technologie aux dépens des biens de consommation et a encouragé l’épargne et l’investissement au détriment de la consommation. Il s’explique aussi par une très importante quantité de travail demandé aux ouvriers. En 1980, la semaine de travail d'un ouvrier sud-coréen est la plus longue au monde entier et celui-ci ne représente que 50 % du coût salarial d'un ouvrier mexicain. Les syndicats sont alors illégaux. La Corée du Sud fait partie de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (APEC), de l'ASEAN+3 incluant les pays membres de l'ASEAN ainsi que la Chine, le Japon et la Corée du Sud, et du G20. La dette des ménages en Corée du Sud, la plus élevée d’Asie, dépasse 100 % du PIB (données de 2021). Les familles accumulent des crédits pour payer leur logement et financer les études de leurs enfants. L’endettement est la principale cause de suicide dans le pays. Les chaebol sont parfois considérés comme des « colosses aux pieds d'argile » ; surendettés, ils ne survivent que par un soutien sans faille du système bancaire et du gouvernement. Cette collusion entreprises-gouvernement-hauts fonctionnaires a généré une très grande corruption. Ainsi, le général Roh Tae-woo (au pouvoir de 1988 à 1993), a bénéficié de de dollars de pots-de-vin et le scandale Choi Soon-sil provoque la chute du gouvernement en 2016. En outre, les chaebol sont handicapés par leur dépendance technologique à l'égard des pays étrangers, les conduisant à pratiquer une politique systématique de veille et d’espionnage technologique et industriel. Voir aussi : Liste d'entreprises sud-coréennes. La Corée du Sud a un faible taux de chômage mais l'un des taux de stress au travail les plus élevés de l'OCDE, et plus de 30 % des employés ont un travail qui ne répond pas à leurs qualifications. Historique À partir des années 1960, la Corée du Sud a suivi une politique économique protectionniste. La plupart des produits d'importation sont interdits, le système financier est nationalisé, des plans quinquennaux sont adoptés, l’État n'emprunte que très peu et les investissements étrangers ne sont pas favorisés. Une réforme agraire conduit à l'expropriation sans compensation des grandes propriétés japonaises et les terres ont été divisées en petites parcelles. Les paysans sont cependant obligés par la loi de vendre leur production à bas prix, ce qui les laisse dans la pauvreté. Du fait du contexte de guerre froide et de sa situation géographique, la Corée du Sud fut particulièrement privilégiée par les États-Unis qui lui apportèrent une forte aide économique annuelle. Le fer de lance de la politique gouvernementale fut la création des chaebol ; ces conglomérats familiaux (Hyundai, Samsung, LG Group, etc) bénéficièrent de subventions publiques, de protection face à la concurrence internationale, des terrains mis à leur disposition, d'une faible fiscalité et de normes spécifiques. Le gouvernement ne reconnait pas de salaire minimum ou de congé hebdomadaire, impose des périodes de travail gratuit à son bénéfice et les journées de travail sont d'une durée de douze heures. En outre, les syndicats et les grèves sont interdits. Dans les années 1980, la semaine de travail d'un ouvrier sud-coréen est la plus longue au monde. La crise économique asiatique de 1997 a exposé des faiblesses anciennes du modèle de développement de la Corée du Sud, y compris des ratios dettes/capitaux propres élevés, la dépendance vis-à-vis de prêts étrangers massifs, le manque de rigueur du secteur financier. La croissance a chuté de 6,6 % en 1998, puis a fortement récupéré : 10,8 % en 1999 et 9,2 % en 2000. La croissance est tombée de nouveau à 3,3 % en 2001 en raison du ralentissement global de l’économie, qui entraîne des baisses d’exportation, et de la perception que les réformes tant nécessaires ont stagné. Menée par l’industrie et la construction, la croissance en 2002 a retrouvé un taux dynamique de 5,8 % en dépit de la croissance globale anémique. En 2007, l'économie de la Corée du Sud a continué sur une croissance de 5 %. Place dans le monde En 2008, la Corée du Sud est devenue la économique mondiale avec un PIB de de dollars américain. Au niveau des échanges, en 2007, il s'agit de la et commerciale mondiale respectivement en termes d'exportation et d'importation de marchandises. Si l'on exclut les échanges intra-Union Européenne, la Corée du Sud devient respectivement la et la exportatrice et importatrice de biens. Ayant fait le choix d’un modèle d’économie tournée vers les exportations, la Corée du Sud, qui s'est longtemps concentrée sur le marché nord-américain, a récemment diversifié ses partenariats commerciaux. En 2007, la Corée du Sud est devenu le troisième pays fournisseur de la Chine, à hauteur de 10,9 % de l'importation totale, après le Japon et l'Union européenne. Le marché de la Chine a représenté d'ailleurs plus de 22 % de l'exportation totale de la Corée, devant celui de l'Union européenne (15,1 %) et les États-Unis (12,4 %). Les récents traités de libre-échange en vigueur établis avec le Chili (entré en vigueur le avril 2004), Singapour (depuis mars 2006) et les pays de l'ASEAN (depuis juin 2007 pour les produits manufacturiers et depuis mai 2009 pour les services), ainsi que ceux en attente de promulgation établis avec les États-Unis (traité conclu en avril 2007), l'Union européenne (en phase de conclusion en août 2009) et la récente conclusion de l'accord de partenariat économique global avec l'Inde (août 2008) permettraient de maintenir à terme une croissance relativement élevée comparée aux autres pays développés. Parmi les points faibles de son agriculture, le pays était ainsi quatrième au palmarès des importateurs mondiaux de céréales au milieu des années 2010. Problématiques sociales Les inégalités sociales sont croissantes et très élevées. En 2014, un rapport de la Banque asiatique de développement souligne que : « la rapidité de la détérioration des inégalités de revenu en Corée du Sud au cours des vingt dernières années a été la cinquième plus importante sur vingt-huit pays asiatiques ». Le taux de pauvreté s’établit à 17 % et grimpe à 43 % pour les personnes âgées de plus de 65 ans. Médias La presse écrite est dominée par trois quotidiens de sensibilité conservatrice : le Chosun Ilbo, le Dong-a Ilbo et le Joong-ang Ilbo. Les autres principaux titres sont le Hankook Ilbo, le Hankyoreh, le Kyunghyang Shinmun, le journal financier Hanguk Kyeongje Sinmun et, en langue anglaise, The Korea Herald et The Korea Times. Trois magazines d'opinion jouent un rôle important : le Sisajonol, le News and People et le Hangyore 21. Les trois principales chaînes de télévision sont la Korean Broadcasting System (KBS, publique), la Munhwa Broadcasting Corporation (acronyme anglais : MBC, publique) et la Seoul Broadcasting System (SBS, privée). La Corée du Sud est un des pays les mieux connectés à Internet au monde et le site OhmyNews y est influent. Le moteur de recherche Internet Naver domine le marché sud-coréen. Il est utilisé par 77 % des internautes sud-coréens, alors que Yahoo! atteint 4,5 %, Daum un autre moteur de recherche coréen arrive en deuxième place. Google a moins de 2 %. Démographie La population coréenne était l'une des plus homogènes du monde, ethniquement et linguistiquement, avec comme seule minorité une petite communauté chinoise ( à la fin des années 1970). Depuis lors, le nombre d'étrangers a augmenté et a dépassé un million en 2007 et en 2016. Des Coréens ont vécu en Mandchourie pendant de nombreux siècles, et constituent maintenant une minorité en Chine. Joseph Staline a envoyé des milliers de Coréens, contre leur volonté, en Asie centrale (ancienne Union soviétique) depuis Vladivostok et Khabarovsk. La majorité de la population coréenne au Japon s'y trouve depuis la période coloniale. Le taux de fécondité en Corée du Sud est le plus bas du monde : par femme. L’effondrement de la natalité s’expliquerait par un système économique qui multiplie les exclus, une société de plus en plus solitaire et le manque de confiance en l'avenir. L'instabilité politique, sociale et économique en Corée du Sud ont conduit beaucoup de Sud-Coréens à émigrer à l'étranger, principalement aux États-Unis ou au Canada. La ville de Séoul est une des plus grandes zones métropolitaines du monde. Sa densité lui a permis de devenir l'une des villes les plus « numériques » dans l'économie globalisée d'aujourd'hui. Langues La langue coréenne est aujourd’hui considérée comme un isolat, elle est supposément considérée comme faisant partie de la famille des langues altaïques. Le système d'écriture coréen, han'gû ou hangeul, ou hangul a été inventé en 1443 par le roi Sejong le Grand pour faciliter l'éducation de ses sujets — en effet, les caractères chinois étaient jugés trop difficiles et trop longs à apprendre pour un individu moyen — par la proclamation royale de Hunmin jeongeum (훈민정음, 訓民正音), qui signifie littéralement « les sons appropriés pour enseigner au peuple ». Il est différent de la forme chinoise de communication écrite (hanja) car il est fondé sur la phonétique coréenne. Durant les siècles qui suivirent l’invention de l’alphabet coréen, la connaissance des sinogrammes était synonyme d’érudition ; l’alphabet étant réservé aux classes sociales non éduquées. Avant 1912, l’alphabet s’appelait en effet le « », ce qui signifie « écriture vulgaire ». Il se nomme aujourd’hui « », ce qui signifie « écriture (des) Han », en référence à l’ethnie coréenne Han à ne pas confondre avec l’ethnie chinoise Han. L’adoption massive de l’alphabet comme moyen d’écriture débute durant la période du protectorat japonais et prend toute son ampleur à la fin de la Seconde Guerre mondiale. De nombreux mots fondamentaux du coréen ont été empruntés au chinois via les hanja, et les Coréens plus âgés préfèrent toujours écrire des mots en hanja, identiques aux sinogrammes chinois et aux kanji japonais, car il était strictement interdit d'étudier et de parler le coréen durant la domination japonaise. Romanisation Il existe principalement deux méthodes concurrentes de romanisation du coréen en Corée du Sud. La romanisation McCune-Reischauer, dont une variante fut utilisée en Corée du Sud de 1984 à 2000 et dont une version modifiée est officiellement utilisée en Corée du Nord. Exemple : le mot « », qui signifie « Pays du matin frais » et dont la prononciation est /t͡ɕo̞sʰʌ̹n/ donne en romanisation McCune-Reischauer : « » et en romanisation nord-coréenne : «  ». La romanisation révisée, développée par l’ à la demande du gouvernement en 1995, a pour but principal de n’employer que des caractères ASCII. Elle est adoptée officiellement par la Corée du Sud en l’an 2000. Le changement de romanisation a été critiqué, la prononciation des mots coréens transcrits en romanisation révisée pouvant être parfois contre-intuitive pour un locuteur habitué aux prononciations occidentales. Exemple : le mot « » devient en romanisation révisée : « ». Les noms des personnes et des entreprises utilisent la plupart du temps un autre système de transcription adapté aux règles de prononciation de l'anglais. Langues secondaires en Corée du Sud On enseigne l'anglais comme deuxième langue dans la plupart des écoles primaires. On enseigne également au lycée durant deux ans le chinois, le japonais, le français, l'allemand ou l'espagnol. Concernant le français, la Corée du Sud a pris le statut d'"État observateur" au sein de l'Organisation Internationale de la Francophonie. Il existe une petite minorité dont le japonais est la langue maternelle, mais ces locuteurs sont généralement bilingues japonais et coréen. Différences avec la Corée du Nord Appellation Le coréen de Corée du Nord s'appelle officiellement 조선말 Chosôn mal, littéralement la parole/conversation de Chosôn, en référence au royaume de Chosôn. Le coréen de Corée du Sud s'appelle officiellement 한국어 Han'guk ô, littéralement la langue Han, en référence à l’ethnie Han coréenne à ne pas confondre avec les Han de Chine. Le Chosôn mal et le Han'guk ô utilisent le même alphabet appelé 조선글 Chosôn'gûl en Corée du Nord et 한글 Han'gû en Corée du Sud. Orthographe Il existe deux facteurs à l'origine des différences orthographiques entre le Chosôn mal et le Han'guk ô. Le Coréen est une langue agglutinante qui emploie des particules qui viennent se coller aux mots. Le Han'guk ô emploie des espaces entre les différents termes faisant partie d'un groupe nominal ce qui n'est pas le cas en Chosôn mal. Par exemple le nom officiel de la Corée du Nord en Chosôn mal s'écrit 조선민주주의인민공화국. En Han'guk ô il s'écrit 조선 민주주의 인민공화국. Les Sud-Coréens plaisantent souvent à ce propos et disent que la Corée du Nord colle tous les mots pour faire des économies de papier. Certaines lettres de l'alphabet coréen se prononcent différemment en Corée du Nord et en Corée du Sud. La Corée du Sud a adapté l'orthographe afin que cela se rapproche plus de la prononciation standardisée sud-coréenne. Par exemple le nom de l'ex-président sud-coréen Roh Moo-hyun s'écrit 노무현 No Mu Hyôn au sud tandis qu'au Nord il s'écrirait 로무현 Ro Mu Hyôn. Les Sud-coréens trouvant la prononciation du R en début de mot difficile, ont peu à peu modifié l'orthographe et ont remplacé les R par des N. Vocabulaire Depuis la mise en place de l'idéologie Juche en Corée du Nord, le régime maintient une ligne politique pro-coréenne et proscrit donc tout ce qui est étranger et met en avant ce qui est coréen. La Corée du Sud qui est restée longtemps sous la tutelle des U.S.A et qui entretient encore aujourd'hui des relations importantes notamment au plan militaire avec les U.S.A, a très vite intégré des mots d'anglais. Par ailleurs, comme les autres pays voisins de la Chine, elle a absorbé au cours de l'histoire beaucoup de vocabulaire dit sino-coréen, originaire des caractères chinois utilisés par la Corée avant l'invention du système alphabétique coréen par le roi Sejong le Grand. La Corée du Nord a donc inventé de nouveaux mots pour se débarrasser des mots sino-coréens et anglais. Exemple : œsophage se dit 식도 Shikdo en sud-coréen et provient des caractères chinois 食道. Les Nord-Coréens ont créé le mot 밥길 pap qui signifie littéralement le trajet/la route de la nourriture. Certains nouveaux mots ainsi créés eurent du succès, d'autres ne furent finalement pas utilisés, jugés peu élégants. Religions Le christianisme (31,6 % de la population, dont 24 % de protestants et 7,6 % de catholiques) et le bouddhisme (24,2 % des croyants) sont les deux religions dominantes de la Corée du Sud. On estime en outre que 43,3 % des Sud-Coréens sont sans religion. Bien que seulement 3 % de la population se déclare confucianiste, la société est fortement imprégnée des valeurs et croyances confucéennes. Le restant des Coréens pratique le chamanisme (culte traditionnel de l’esprit) et le cheondoïsme (« manière divine »), une religion traditionnelle, encore populaire. Bouddhisme Le bouddhisme apparut sur le continent indien au et fut introduit en Corée au après J.-C. via la Chine. Du le bouddhisme prit une grande ampleur en Corée et devint la religion d'État du Royaume de Goryeo. Le bouddhisme était alors inscrit dans les rites et les cultes civils subventionnés par l'État. Catholicisme Le catholicisme fut introduit en Corée au via la Chine. Bénéficiant d'un statut spécial à la cour chinoise, les occidentaux et missionnaires y dispensaient leurs sciences ainsi que le catholicisme. Cela permit la diffusion de ce dernier en Corée malgré la politique hostile du Royaume de Joseon à son égard. Les missionnaires ainsi que les personnes converties furent chassés et persécutés. Protestantisme Le protestantisme quant à lui fut introduit en Corée au par les missionnaires accompagnant des expéditions occidentales. La colonisation japonaise contribua à son développement. Culture et société La Corée du Sud partage sa culture traditionnelle avec celle de la Corée du Nord. . Mais elles sont essentiellement distinctes. La culture traditionnelle a été également marquée par le bouddhisme et le confucianisme. Parmi les États industrialisés membres de l'OCDE, la Corée du Sud est le pays où le taux de suicides (28,1 suicides pour en 2018) est le plus élevé : le suicide est la première cause de décès entre 20 et . En quatre ans (2018-2022), le taux de suicide dans le pays a connu une hausse de 32 %, particulièrement chez les jeunes femmes. La société sud-coréenne est décrite comme "hyper-compétitive où les pressions et le stress sont constants", expliquant en partie le taux de suicide très élevé du pays. Depuis la division de la Corée en deux États séparés, la culture contemporaine coréenne s'est ramifiée en deux formes distinctes. Les deux principaux syndicats sont la Fédération des syndicats coréens (FKTU) et la Confédération coréenne des syndicats (KCTU) (voir aussi l’article détaillé syndicalisme en Corée du Sud). Les Sud-Coréens doivent recevoir la permission de leur gouvernement pour visiter la Corée du Nord ; à défaut, ils peuvent être emprisonnés à leur retour, en application de la Loi de sécurité nationale. L'adultère est dépénalisé par la Cour constitutionnelle en 2015. Depuis 1953, près de 100 000 personnes ont été condamnées à des peines de prison pour cette raison. La Corée du Sud est l'un des rares pays industrialisés à interdire l'avortement. Toutefois, la Cour Constitutionnelle demande en 2018 une modification de la législation. Les médecins encourent deux ans d'emprisonnement. Les Sud-Coréens semblent peu confiants en l'avenir. Selon un sondage réalisé en 2019, 80 % des Sud-Coréens considèrent leur pays comme un et 75 % des jeunes âgés de souhaitent émigrer. Beaucoup de personnes considèrent que leur avenir est en grande partie déterminé par la classe sociale dont elles sont issues et ne pas pouvoir rivaliser avec les personnes issues d'un milieu privilégié. Patrimoine culturel et tourisme Plusieurs sites sud-coréens sont inscrits au Patrimoine mondial de l’UNESCO. Ils sont au nombre de quatorze en 2021 : la grotte de Seokguram et le temple de Bulguksa (deux sites religieux en montagne) ; le sanctuaire de Jongmyo (un sanctuaire confucéen dans Séoul) ; le temple de Haeinsa et le Tripitaka Koreana (haut lieu du bouddhisme en Corée) ; l’ensemble du palais de Changdeokgung (le plus remarquable des cinq grands palais royaux de Séoul) ; la forteresse de Hwaseong (six kilomètres de remparts dans une grande ville) ; le site des dolmens de Gochang, Hwasun et Ganghwa (trois cimetières préhistoriques) ; les zones historiques de Gyeongju (des tumuli royaux et une accumulation d’édifices religieux) ; les tombes royales de la dynastie Joseon ; les villages historiques de Hahoe et Yangdong. Au plan national, les objets et les bâtiments possédant une valeur historique et artistique exceptionnelle ont été regroupés dans la liste des trésors nationaux. La marque Hongdae Korean Toast (Kitchen Hub) fait découvrir les sandwichs coréen en France. Sport Les Jeux olympiques d'été de 1988 ont été organisés à Séoul et les Jeux olympiques d'hiver de 2018 sont organisés à Pyeongchang. Le baseball a été introduit en 1905, et en 1982 l’Organisation coréenne de baseball a été formée. L’équipe nationale a gagné la petite finale de la Classique mondiale de baseball en 2004. Le handball a obtenu de très bons résultats à l'échelle internationale, en particulier l'équipe nationale féminine qui est double championne olympique (1988 et 1992), une fois championne du monde (1995) et onze fois championne d'Asie. De plus, trois Sud-Coréens ont été élus meilleur handballeur de l'année, les joueuses Kim Hyun-mee et Lim O-kyeong, puis le joueur Yoon Kyung-shin qui a également été élu sportif sud-coréen du . La Corée du Sud, associée au Japon, a accueilli la coupe du monde de football 2002 ; au cours de cette compétition, les résultats de l’équipe nationale ont entraîné un engouement sans précédent de la population pour le football. En effet, la Corée du Sud a atteint la demi-finale en battant la Pologne, le Portugal, l’Italie et l’Espagne, avant d’être éliminée par l’Allemagne. Elle est éliminée au premier tour lors de la coupe du monde 2006 et en huitième de finales lors de la coupe du monde 2010. Lors des cérémonies d’ouverture des Jeux olympiques de 2000, 2004 et 2006, les deux Corée ont défilé ensemble sans toutefois concourir sous un même drapeau lors des épreuves. Elles ne sont plus parvenues à se mettre d'accord depuis 2008. La Corée du Sud est également connue pour la patineuse Kim Yuna, championne du monde en 2009 et championne olympique aux Jeux olympiques de Vancouver en 2010. Parmi les sportifs sud-coréens célèbres, il y a : Son Heung-min, Park Tae-hwan, Lee Yong-dae, Shin A-lam, Kim Yuna, Park Ji-sung… En Formule 1, le circuit international de Yeongam a été construit dans la banlieue de Mokpo pour accueillir le Grand prix de Corée du Sud de 2010 à 2013. Parmi les sports les plus importants du pays, il y a aussi le taekwondo et le sport électronique, ce dernier étant le deuxième sport le plus regardé, après le baseball. Lors des Jeux olympiques d'été de 2012, la Corée du Sud finit à la au classement des médailles. En tir à l'arc, la Corée du Sud est la nation dominante aux Jeux Olympiques, elle détient le record du nombre de médailles gagnées pour un pays depuis 1972 avec 39 médailles, dont la plupart sont en or. Loisirs L’accès des Sud-Coréens à la société de consommation s’est traduit par une diversification des loisirs : alors que les promenades dans les parcs restent un des passe-temps favoris en fin de semaine, les jeunes Sud-Coréens apprécient les sorties au café ou au cinéma, tandis que le taux d’accès à Internet compte parmi les plus élevés au monde. Outre la pratique des sports coréens traditionnels (comme le tir à l’arc ou le taekwondo), le football et le baseball sont particulièrement populaires. Une autre passion est la pratique des jeux vidéo. On trouve en Corée du Sud de véritables compétitions très médiatisées, notamment de StarCraft 2: Wings of Liberty. En effet, des chaînes de télévisions retransmettent les événements, qui sont parfois entrecoupés par des concerts de K-pop. On trouve également beaucoup d'adeptes de MMO en particulier pour jouer à des jeux tels que Aion dans les PC-bangs. La Corée du Sud est aussi connue pour avoir de nombreux joueurs professionnels de Go comme Lee Sedol. C'est un loisir en plein essor et les joueurs coréens occupent le devant de la scène internationale. La Corée du Sud est le premier marché au monde pour les produits cosmétiques masculins. Logement Les enfants et adolescents sans-abri seraient environ dans toute la Corée du Sud. Les loyers représentent 50 % des salaires des Sud-Coréens, et les maisons sont « si petites que même avec seulement un ou deux résidents, elles sont déjà surpeuplées », selon le rapporteur spécial des Nations unies sur le logement. Éducation Le système scolaire coréen est semblable à celui du Japon. En effet, il est divisé en 5 niveaux : école maternelle, école primaire, collège, lycée et université. Ils scolarisent les enfants à partir de l'âge de . Selon CIA World Factbook, le taux d'alphabétisation des personnes âgées de plus de en Corée du Sud est 97,9 % en 2012 (soit 99,2 % pour les hommes et 96,6 % pour les femmes). Depuis la partition de la Corée, l’anticommunisme tient une place importante dans l’enseignement moral et civique. La scolarisation des filles reste significativement inférieure dans tous les ordres d’enseignement : de 46 % dans l’élémentaire à 35 % à l’université, cette tendance étant plus marquée dans l’enseignement privé. Migrants La Corée du Sud compte plus de étrangers en situation irrégulière en 2019. Quand les autorités arrêtent des étrangers en situation irrégulière, elles emprisonnent avec eux leurs enfants, même si ceux-ci sont très jeunes. Cette pratique est dénoncée par les ONG de défense des droits de l’homme mais jusqu'à présent sans succès. L’ONG World Vision Korea rappelle que la Corée du Sud viole les conventions internationales sur les droits de l’enfant qu’elle a pourtant signées. La Corée du Sud importe une partie de sa main d’œuvre de l’étranger, essentiellement d'Asie du Sud-Est. Ces ouvriers migrants occupent les emplois mal payés et dangereux, souffrent souvent de conditions de travail exécrables et d’employeurs abusifs. Ils ne peuvent changer d’emploi sans l’autorisation de leur patron. Les accidents du travail sont nombreux, de même que les descentes de police, arrestations et expulsions lorsque leur visas arrivent à leur terme. Codes La Corée du Sud a pour codes : HL, selon la liste des préfixes OACI d'immatriculation des aéronefs, KOR, selon la norme ISO 3166-1, code alpha-3 (liste des codes pays), KR, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-2, .kr, selon la liste des Internet TLD (domaine de premier niveau), ROK, selon la liste des codes internationaux des plaques minéralogiques, KOR, selon la liste des codes pays du CIO, KOR, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-3, KS, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-2. Notes et références Voir aussi Articles connexes Drapeau de l'unification coréenne Conflit maritime inter-coréen Forces armées de la république de Corée Relations entre la Corée du Sud et les États-Unis Sommet inter-coréen Liens externes Une banque de données sur la Corée du Sud et une bibliographie commentée Focus Culture Corée : Quelle place occupent les religions dans la Corée du sud contemporaine La difficulté de la transcription coréenne, sur Focus Culture Corée
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Chimie
Chimie
La chimie est une science de la nature qui étudie la matière et ses transformations, et plus précisément : les éléments chimiques à l'état libre, atomes ou ions atomiques. Elle étudie également leurs associations par liaisons chimiques qui engendrent notamment des composés moléculaires stables ou des intermédiaires plus ou moins instables. Ces entités de matière peuvent être caractérisées par une identité reliée à des caractéristiques quantiques et des propriétés précises ; les processus qui changent ou modifient l'identité de ces particules ou molécules de matière, dénommés réaction chimique, transformation, interaction ; les mécanismes réactionnels intervenant dans les processus chimiques ou les équilibres physiques entre deux formes, qui permettent d'interpréter des observations et d'envisager de nouvelles réactions ; les phénomènes fondamentaux observables en rapport avec les forces de la nature qui jouent un rôle chimique, favorisant les réactions ou synthèses, addition, combinaison ou décomposition, séparation de phases ou extraction. L'analyse permet de découvrir les compositions, le marquage sélectif ouvre la voie à un schéma réactionnel cohérent dans des mélanges complexes. La taille des entités chimiques varie de simples atomes ou molécules nanométriques aux édifices moléculaires de plusieurs dizaines de milliers d'atomes dans les macromolécules, l'ADN ou protéine de la matière vivante (infra)micrométrique, jusqu'à des dimensions parfois macroscopiques des cristaux. En incluant l'électron libre (qui intervient dans les réactions radicalaires), les dimensions de principaux domaines d'application se situent dans son ensemble entre le femtomètre () et le micromètre (). L'étude du monde à l'échelle moléculaire soumise paradoxalement à des lois singulières, comme le prouvent les récents développements nanotechnologiques, permet de mieux comprendre les détails de notre monde macroscopique. La chimie est qualifiée de « science centrale » en raison des relations étroites qu'elle possède avec la biologie et la physique. Et elle a évidemment des relations avec les champs d'applications variés, tels que la médecine, la pharmacie, l'informatique et la science des matériaux, sans oublier des domaines appliqués tels que le génie des procédés et toutes les activités de formulation. La physique, et surtout son instrumentation, est devenue hégémonique après 1950 dans le champ de la science de la nature. Les avancées en physique ont surtout refondé en partie la chimie physique et la chimie inorganique. La chimie organique, par l'intermédiaire de la biochimie, a partagé des recherches valorisant la biologie. Mais la chimie n'en garde pas moins une place incontournable et légitime dans le champ des sciences de la nature : elle conduit à de nouveaux produits, de nouveaux composés, découvre ou invente des structures moléculaires simples ou complexes qui bénéficient de façon extraordinaire à la recherche physique ou biologique. Enfin l'héritage cohérent que les chimistes défenseurs marginaux des structures atomiques ont légué aux acteurs de la révolution des conceptions physiciennes au début du ne doit pas être sous-estimé. Étymologie et Histoire Étymologie Trois étymologies sont fréquemment citées, mais ces hypothèses peuvent être reliées : l'une égyptienne, kemi viendrait de l'ancien égyptien Khemet, la terre. Il se retrouve aussi dans le copte « noire » puisque dans la vallée du Nil, la terre est noire. L'art de la kemi, par exemple les poisons minéraux, a pu influencer la magie noire ; la racine grecque se lie à , khumeia, « mélange de liquides » (, khumos, « suc, jus ») ; enfin, le mot « chimie » proviendrait de l'arabe al kemi, (littéralement la kemia, la « chimie »), venant du grec , khemeia, qui signifie « magie noire », mot lui-même venant de l'égyptien ancien kem qui désigne la couleur noire. Notes Al kem signifie aujourd'hui en arabe 'la quantité', attestant que la chimie passe par une précoce approche quantitative de la matière, couvrant indistinctement le champ des premiers procédés chimiques comme celui du dosage en pharmacopée. Khem(et) désigne la terre pour les anciens Égyptiens. La chimie se présente comme l'art de la terre et le savoir sur la terre. En persan, « Kimiya », « kimyaw » ou « Kamyâb » pour les Iraniens d'aujourd'hui, signifie rare. Rhazès (Razi), l'alchimiste perse du , cherchait à obtenir un élément rare capable de transformer les métaux en or. Origines L'art d'employer ou de trier, préparer, purifier, de transformer les substances séchées mises sous forme de poudres, qu'elles proviennent du désert ou de vallées sèches, a donné naissance à des codifications savantes. Initialement d'abord essentiellement minérales. Mais les plantes éphémères et les arbres pérennes du désert, et leurs extraits gommeux ou liquides nécessaires aux onguents, ont été très vite assimilés à celles-ci, par reconnaissance de l'influence des terres et des roches. Outre la connaissance du cycle de l'eau et des transports sédimentaires, la maîtrise progressive des métaux et des terres, les Égyptiens de l'Antiquité connaissent beaucoup de choses. Parmi elles, le plâtre, le verre, la potasse, les vernis, le papier (papyrus durci à l'amidon), l'encens, une vaste gamme de couleurs minérales ou pigments, de remèdes et de produits cosmétiques Plus encore que les huiles à onction ou les bains d'eaux ou de boues relaxants ou guérisseurs, la chimie se présente comme un savoir sacré qui permet la survie. Par exemple par l'art sophistiqué d'embaumer ou par le placement des corps des plus humbles dans un endroit sec. L'art de la terre égyptien a été enseigné en préservant une conception unitaire. Les temples et les administrations religieuses ont préservé et parfois figé le meilleur des savoirs. Le pouvoir politique souverain s'est appuyé sur les mesures physiques, arpentage et hauteur hydraulique des crues, peut-être sur la densité du limon en suspension, pour déterminer l'impôt et sur les matériaux permettant les déplacements ou la mobilité des armées. Le vitalisme ou les cultes agraires et animaux, domaines appliqués de la kemia, ont été préservés dans des temples, à l'instar d'Amon, conservatoire des fumures azotées et de la chimie ammoniacale antique. Les savants musulmans supposaient que tous les métaux provenaient de la même espèce. Ils croyaient à la possibilité de la transmutation et cherchèrent en vain dans cette perspective l'obtention de « l'al-iksir » qui prolongerait la vie. « Dans le même temps, guidés par des préoccupations plus pratiques, ils se livraient dans leurs laboratoires à des expérimentations systématiques des corps. Disposant de tableaux indiquant les poids spécifiques, ils pouvaient en les pesant, les distinguer, les reconnaître par des analyses sommaires et, quelquefois même les reconstituer par synthèse. [...] Ils trouvèrent des teintures pour colorer les tissus, les mosaïques et les peintures, si parfaites qu'elles ont gardé leur fraîcheur millénaire. » « Les Arabes allaient faire connaître au monde l'usage des parfums, en apprenant à extraire les parfums des fleurs. À Chapur, on distillait toutes les essences selon les techniques zoroastriennes : narcisse, lilas, violette, jasmin… Gur était réputé pour ses eaux parfumées et fabriquait des eaux de fleur d'oranger et de rose à base de rose d'Ispahan. Samarkand était célèbre par son parfum de basilic, Sikr par son ambre. Le musc du Tibet, le Nénuphar d'Albanie, la Rose de Perse demeurent des parfums aussi prestigieux que légendaires. » « En mélangeant la soude (Al-qali) avec le suif ou l'huile, les Arabes fabriquèrent les premiers savons et créèrent une des plus magnifiques industries de Bagdad, qui devait s'étendre rapidement sur l'Égypte, la Syrie, La Tunisie et l'Espagne musulmane. L'islam avait fait si bien que le goût du bien-être gagna toutes les classes de la société et que la production ne suffit plus à la consommation. Le besoin d'inventer l'industrie des succédanés ou ersatz se fit sentir à ce moment-là » » Nos repères de pensée taxonomique sont profondément influencés par les civilisations grecques puis hellénistiques, férues de théorisations, qui ont lentement esquissé de façon sommaire ce qui encadre aux yeux profanes la chimie, la physique et la biologie. Elles ont laissé les techniques vulgaires au monde du travail et de l'esclave. L'émergence de spiritualités populaires, annexant l'utile à des cultes hermétiques, a promu et malaxé ses bribes de savoirs dispersés. Incontestablement, les premiers textes datés tardivement du et après Jésus-Christ comportent à l'exemple de l'alchimie médiévale la plus ésotérique, une partie mystique et une partie opératoire. La religiosité hellénistique a ainsi légué aussi bien le bain-marie, de Marie la Juive que l'abscons patronage d'Hermès Trismégiste, divinité qui prétendait expliquer à la fois le mouvement et la stabilité de toute chose humaine, terrestre ou céleste. Évolution avant l'apparition d'une science mécaniste Au cours des siècles, ce savoir empirique oscille entre art sacré et pratique profane. Il s'est préservé comme l'atteste le vocable chimia des scolastiques en 1356, mais savoir et savoir-faire sont souvent segmentés à l'extrême. Parfois, il est amélioré dans le monde paysan, artisan ou minier avant de devenir une science expérimentale, la chimie, au cours des troisième et quatrième décennies du . Au même titre que la physique, le prodigieux essor de la pensée et de la modélisation mécanistes, font naître la chimie sous forme de science expérimentale et descriptive. Riche de promesses, la chimie reste essentiellement qualitative et bute sur le retour incessant des croyances écartées. Les alchimistes ont subsisté jusqu'en 1850. Ils étaient acceptés par les croyances communes, poursuivant la quête de la pierre philosophale et continuant l'alchimie sous une forme ésotérique. La rupture entre la chimie et l'alchimie apparaît pourtant clairement en 1722, quand Étienne Geoffroy l'Aîné, médecin et naturaliste français, affirme l'impossibilité de la transmutation. La chimie expérimentale et l'alchimie diffèrent déjà radicalement ; donc il devient nécessaire de pouvoir distinguer ces deux termes restés dans le langage. La chimie a connu une avancée énorme avec Antoine Lavoisier qui l'a promue au rang de science exacte. Lavoisier reste dans l'Histoire comme celui qui a découvert la combustion par le dioxygène (1775). Pour le philosophe Thomas Samuel Kuhn, il s'agit d'une révolution scientifique majeure, qui a donné naissance à la chimie moderne. Les biographies des savants français et étrangers se trouvent dans les articles répertoriés dans la Catégorie:Chimiste ou de la Liste de chimistes. Représentations de l'atome et de la molécule L'étude de la matière a naturellement conduit les premiers chimistes des années 1620-1650 à modéliser sa composition, puisant librement, mais non sans méfiance dans une abondante tradition antique. À la suite de Van Helmont, ces adeptes mécanistes de la contingence maîtrisent déjà la notion de gaz, tiennent compte du facteur de la température et parviennent à expliquer sommairement la pression de vapeur d'un corps et les mélanges miscibles des fluides. John Dalton, persévérant expérimentateur, continuateur de la première lignée mécaniste partiellement abandonnée, a le premier essayé de donner une définition moderne de la notion d'atome. L'atome constitue une particule fondamentale ou une combinaison de plusieurs d'entre elles. En 1811, Amedeo Avogadro affirme que le volume d'un gaz quelconque à pression et température constante contient le même nombre de particules, qu'il dénomme molécules intégrantes ou constituantes. L'obstination de nombreux chimistes souvent incompris, tel Berzelius en pionnier de l'électrovalence dès 1812, a servi pour réaffirmer la possibilité d'une modélisation à la fois mécaniste et géométrique par le biais d'une architecture atomique. Auguste Laurent, proposant pour des séries homologues de molécules organiques un même squelette constitué d'atomes, était cruellement dénigré par les maîtres des laboratoires. Mais malgré la suprématie et l'influence politique des équivalentistes, le revirement s'opère. Ce dernier est porté par la reconnaissance des vieux succès de l'électrochimie préparative depuis Humphry Davy et Michael Faraday et la volonté de corréler quantitativement nombre d'espèces chimiques et masse d'un corps pur. Le congrès de Karlsruhe organisé en 1860 par les amis de Friedrich August Kékulé von Stradonitz et de Charles Adolphe Wurtz ouvre la voie à des conventions atomiques. Son influence éveille une intense recherche de classification des éléments qui débouche notamment sur les classifications périodiques de Mendeleïev et de Meyer. Elle entraîne un renouveau d'intérêt pour les molécules. Kékulé et Kolbe en chimie organique, Le Bel et van 't Hoff en chimie générale et plus tard Alfred Werner en chimie minérale établissent les fondements de la représentation en structures moléculaires. Les travaux de Joseph John Thomson, découvreur de l'électron en 1897, prouvent que l'atome est constitué de particules électriquement chargées. Ernest Rutherford démontre par sa célèbre expérience en 1909 que l'atome est surtout composé de vide, son noyau, massif, très petit et positif, étant entouré d'un nuage électronique. Niels Bohr, précurseur de la modélisation atomique, affirme en 1913 que les électrons circulent sur des « orbites ». Lorsque James Chadwick découvre les neutrons, la théorie quantique fondée au début de l'entre-deux-guerres sur le modèle rival d'Erwin Schrödinger renforcée par les compléments matriciels de Werner Heisenberg, l'affinement théorique de Wolfgang Pauli a déjà pris son envol. Et ce, malgré les contestations appliquées et systématiques d'Albert Einstein. Des années 1930 à notre , la mécanique quantique explique le comportement de l'atome et des molécules. Méthodes physiques d'identification de composés chimiques au Au , l'essor des mesures physiques a facilité aux chimistes la caractérisation des composés avec lesquels ils travaillent. Auparavant, la réaction chimique et un nombre restreint de techniques physico-chimiques s'imposaient en ultime recours pour détecter ou caractériser une molécule. Maintenant, il existe diverses méthodes de mesures. Parmi elles, la chromatographie, la spectrométrie électromagnétique (infrarouge, lumière visible ou UV), la masse, de résonance magnétique nucléaire. Sans oublier aussi d'inclure les microscopies électroniques et autres analyses par diffraction de rayons X ou par diffusion de particules et, dans des cas d'observation contrôlée sur surface plane, la microscopie par champ de force. Toutes ces possibilités ont permis une identification plus aisée. Elles offrent souvent la possibilité de remonter à la structure géométrique des molécules et de leurs assemblages et de connaître leur composition isotopique. Parfois même de « voir » par le multiplicateur instrumental la molécule, de la (dé)placer ou de suivre des réactions (photo)chimiques en temps réel de plus en plus brèves. Ces progrès physico-chimiques ont permis de grandes avancées tout particulièrement en biochimie où les édifices étudiés restent complexes et les réactions variées. Quelques personnalités de la chimie et de la physico-chimie Disciplines La chimie est divisée en plusieurs spécialités expérimentales et théoriques à l'instar de la physique et de la biologie, avec lesquelles elle partage parfois des espaces d'investigations communs ou proches. La recherche et l'enseignement en chimie sont organisés en disciplines qui peuvent partager des domaines communs : la biochimie qui étudie les réactions chimiques dans des milieux biologiques (cellules…) ou avec des objets biologiques (protéines…) ; la chimie analytique regroupe l'étude des méthodes d'analyses qualitatives ou quantitatives qui permettent de connaître la composition d'un échantillon donné ; la chromatographie et la spectroscopie en constituent ses principaux domaines ; la chimie des matériaux présente la préparation et l'étude de substances avec une application en tant que matériau. Ce domaine intègre des éléments des autres domaines classiques de la chimie avec un intérêt particulier pour les problèmes fondamentaux concernant les matériaux ; la chimie inorganique ou chimie minérale concerne la description et l'étude des éléments chimiques et des composés sans squelette carboné ; la chimie organique recense la description et l'étude des composés comportant un squelette d'atomes de carbone (composés organiques) ; la chimie physique dont l'objet constitue l'étude des lois physiques des systèmes et procédés chimiques ; ses principaux domaines d'étude comprennent : la thermochimie, la cinétique chimique, l'électrochimie, la radiochimie, et les spectroscopies ; la chimie théorique analyse l'étude de la chimie à travers un raisonnement théorique fondamental (habituellement à l'aide des mathématiques et de la physique). En particulier, l'application de la mécanique quantique à la chimie a donné naissance à la chimie quantique. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le progrès des ordinateurs a permis le développement de la chimie numérique (ou computationnelle); la chimie des aliments, incluant la gastronomie moléculaire, s'intéressent respectivement aux ingrédients et aliments, ou pour la seconde, aux mécanismes des phénomènes qui surviennent lors de la production d'aliments à partir d'ingrédients. Liste d'autres domaines spécialisés ou d'interface : Ces interfaces mouvantes ne facilitent pas la délimitation de la chimie. Avec la physique. Bien que la frontière entre la physique et la chimie ne soit pas clairement définie, elle est considérée, généralement, comme relevant de la chimie car les phénomènes provoqués par les réactions entre les constituants de la matière entraînent une modification des liaisons entre les atomes. Selon la nature de ces liaisons, ces phénomènes impliquent entre les atomes des échanges ou mises en commun d'électrons ou bien des forces électrostatiques. Les niveaux d'énergie mis en œuvre dans les phénomènes chimiques font que, au-delà, on entre dans la physique des plasmas, voire dans la physique nucléaire avec l'implication du noyau atomique. Aux échelles inférieures à celle de l'atome, l'étude des particules élémentaires et de leurs interactions relève de la physique des particules. Avec la biologie. La frontière entre la chimie et la biologie n'est pas plus clairement définie. En effet, la délimitation n'est pas bien définie entre la biochimie et la biologie moléculaire. La biochimie constitue une sous-discipline de la chimie qui étudie les réactions chimiques dans des milieux biologiques (cellules…) ou avec des objets biologiques (protéines et autres biomolécules…). La biologie moléculaire, quant à elle regroupe la partie de la biologie qui s'intéresse à la compréhension des processus biologiques au niveau moléculaire. Avec la science des matériaux. L'omniprésence de la chimie se retrouve lorsqu'on considère les fondements du domaine initialement technologique des matériaux. Mais ce dernier tend à prendre par hyperspécialisation une distance envers sa matrice, et cette toile de fond n'apparaît souvent que lors des évolutions techniques. Ainsi l'art de la dentisterie en mutation dans les années 1980-1990 a pu se réaliser grâce aux applications de la chimie macromoléculaire. L'évolution de la chimie, tant dans son enseignement que dans les champs de recherche, est influencée à terme par les puissantes directions de recherches américaines. En particulier de façon récente privilégiant majoritairement les domaines des soins et de la santé humaine et animale. La langue de la recherche en chimie se présente majoritairement en anglais. Des années 1880 à la Grande Guerre, l'allemand, l'anglais et le français ont pourtant constitué des langues véhiculaires nécessaires aux savants. Mais survient l'éclipse du français dans l'entre-deux-guerres. Puis l'allemand, qui avait réussi à préserver quelques dernières revues importantes ou écrits scientifiques de référence, a cédé face à l'anglais dans les années 1990. Concepts fondamentaux Structure de la matière Élément Un élément est une entité immatérielle dénuée de propriétés physiques ou chimiques. Il constitue un couple formé d'un symbole et d'un numéro atomique (numéro d'ordre dans le tableau périodique des éléments) qui caractérise les atomes, molécules, ions, nucléides isotopes d'une espèce chimique donnée. 92 éléments naturels et 17 éléments artificiellement créés par l'homme sont répertoriés. Un élément chimique désigne abstraitement l'ensemble des atomes avec un nombre donné de protons dans leur noyau. Ce nombre s'appelle le numéro atomique. Par exemple, tous les atomes avec six protons dans leurs noyaux constituent des atomes de l'élément carbone C. Ces éléments sont rassemblés et ordonnés dans le tableau périodique des éléments. Atome L'atome d'une espèce chimique représente une entité matérielle. L'atome est formé d'un noyau atomique contenant des nucléons, en particulier d'un nombre Z de charge électrique élémentaire positive du noyau qui maintient autour de lui un nombre d'électrons, charge négative équilibrant la charge positive du noyau. Il possède un rayon, une structure géométrique, ainsi que des propriétés chimiques et physico-chimiques spécifiques relevant de ce cortège électronique. Un atome constitue la plus petite partie d'un corps simple pouvant se combiner chimiquement avec une autre. Généralement constitué d'un noyau composé de protons et de neutrons autour desquels orbitent des électrons, sa taille caractéristique se compte en dixième de nanomètre (nm), soit 10 m. La théorie atomiste, qui soutient l'idée d'une matière composée de « grains » indivisibles (contre l'idée d'une matière indéfiniment sécable), est connue depuis l'antiquité, et fut en particulier défendue par Démocrite, philosophe de la Grèce antique. Elle fut disputée jusqu'à la fin du ; aujourd'hui, cela ne fait l'objet d'aucune controverse. Les sciences de la matière modernes se reposent en particulier sur cette notion d'atome. L'atome n'est cependant plus considéré comme un grain de matière insécable, depuis les expériences de physique nucléaire ayant mis à jour sa structure au début du . En chimie, les atomes représentent les éléments de base. Ils constituent la matière et forment les molécules en partageant des électrons. Les atomes restent grosso modo indivisibles au cours d'une réaction chimique (en acceptant les légères exceptions que constituent les échanges des électrons périphériques). Cependant, depuis le début du , des expériences de physique nucléaire ont mis en évidence l'existence d'une structure complexe pour le noyau atomique. Les constituants de l'atome constituent des particules élémentaires. Les plus gros atomes peuvent être vu au microscope électronique en transmission Histoire de l'atome Le concept d'atome est particulièrement bien admis par le grand public, pourtant, paradoxalement, les atomes ne peuvent pas être observés par des moyens optiques et seuls quelques rares physiciens manipulent des atomes isolés. L'atome représente donc un modèle essentiellement théorique. Bien que ce modèle ne soit plus aujourd'hui remis en cause, il a beaucoup évolué au cours du temps pour répondre aux exigences des nouvelles théories physiques et correspondre aux différentes expérimentations effectuées. Isotope Un isotope d'une espèce atomique constitue une entité matérielle caractérisée par : le symbole de son élément, le nombre Z qui représente aussi le numéro atomique ; le nombre de masse A qui représente la masse relative de l'isotope, A = Z + N. Un isotope possède des propriétés nucléaires spécifiques. Les propriétés chimiques des divers isotopes ne diffèrent pas entre elles pour les atomes suffisamment lourds. Molécule Une molécule constitue un assemblage précis d'atomes, domaine défini et structuré dans l'espace et le temps par des liaisons chimiques fortes. Une molécule polyatomique se comporte essentiellement comme une entité aux propriétés propres, une individualité chimique radicalement différente des atomes qui composent son architecture. Si les molécules monoatomiques ou les petites molécules polyatomiques sont électriquement neutres, les molécules plus grandes ou complexes n'obéissent pas systématiquement à ce critère. Liaison chimique La liaison chimique impliquant la présence d'électrons liés à un ou plusieurs noyaux explique la réalité moléculaire. Plus précisément, elle assure la stabilité des molécules et, dans le cas d'un assemblage complexe, la cohésion liante de chaque atome entre eux mettant en jeu par échange ou partage un ou plusieurs électrons dans les liaisons covalentes. Cela se réalise par la mise en commun d'électrons collectifs à un vaste réseau d'atomes dans la liaison métallique ou initiant par de fortes dissymétries locales de charges, des forces électrostatiques. Corps pur Un corps pur incarne un corps généralement macroscopique constitué au niveau moléculaire d'une seule espèce chimique. Sa composition chimique, son organisation sous forme de gaz, liquide, solide amorphe ou réseaux cristallins, et ses propriétés physiques, par exemple les constantes physiques correspondant aux transitions de premier ordre comme la température de fusion, d'ébullition, peuvent être définies. En particulier, l'analyse chimique distingue les corps simples, dont l'espèce chimique est constituée d'atomes de mêmes éléments, des corps composés, dont l'espèce chimique est constituée d'atomes d'éléments différents. Composé chimique Un composé chimique désigne l'espèce chimique d'un corps composé. Un corps pur est caractérisé par sa formule chimique, écriture symbolique plus ou moins complexe et détaillée, de sa composition chimique. La masse molaire d'un corps pur correspond à la masse d'un nombre d'Avogadro () d'ensembles correspondants à sa formule brute. Cela concerne la molécule pour les composés moléculaires, les ions constituants les solides ioniques, l'atome dans le cas des gaz rares ainsi que dans celui des métaux et des solides covalents. Ion Un ion représente un atome qui a perdu ou gagné un ou plusieurs électrons. Il s'agit d'un cation simple lorsque son cortège électronique a été privé d'un ou plusieurs électrons, il est chargé positivement. Il constitue un anion simple lorsque son cortège électronique s'en trouve excédentaire, il est alors chargé négativement. Les anions ou cations formés à partir de molécules polyatomiques sont appelés ions complexes. Complexe Les complexes sont des édifices formés par un élément central et des ligands. L'élément central, souvent un ion métallique avec un complexe pouvant être chargé. L'étude des complexes métalliques relève de la chimie organométallique ou de la chimie de coordination suivant la nature de l'atome lié au métal (respectivement, un carbone, ou un autre atome). Les complexes revêtent une grande importance en chimie des solutions, en catalyse et en chimie bioinorganique. Quantité de matière et mole Dans les conditions habituelles au laboratoire, le nombre d'entités chimiques participant à une réaction est très élevé : pour une masse de l'ordre de la dizaine de grammes de matière, Il se rapproche de 10. Les chimistes utilisent communément une unité numérique, la mole, qui est représentée par la lettre minuscule « n ». La grandeur associée à la mole constitue la quantité de matière. Une mole d'une entité chimique précise implique l'égalité du nombre de ses particules au nombre d'Avogadro . Ce dernier nombre est défini par convention comme le nombre d'atomes de carbone présents dans de C, c'est-à-dire, un atome de carbone contenant six neutrons et six protons. La masse molaire M d'un corps pur moléculaire correspond à la masse d'une mole de molécules de celui-ci et s'exprime en grammes par mole (g•mol). La connaissance de la formule chimique et des masses molaires atomiques permet le calcul de la masse molaire moléculaire. Une mole de gaz parfait occupe dans les conditions normales de température et de pression ( ou , ). Chimie expérimentale L'aspect expérimental reste central en chimie, ceci aussi bien du point de vue historique que pour la pratique actuelle de cette science ainsi que de son enseignement. Les activités en chimie expérimentale peuvent se résumer essentiellement en quatre fonctions dont les contours exacts dépendent du contexte dans lequel elles sont réalisées (enseignement, recherche, industrie dans un certain domaine spécifique de la chimie) : extraire, c'est-à-dire séparer sélectivement un ou plusieurs composés d'un mélange sur la base de leurs propriétés chimiques ou physiques ; purifier, c'est-à-dire isoler une substance sélectionnée des autres composés d'un mélange, considérés comme impuretés. L'extraction et la purification sont apparentées ; synthétiser, c'est-à-dire mettre en œuvre un ensemble de réactions chimiques en vue d'obtenir un ou plusieurs produits ; analyser, c'est-à-dire reconnaître et caractériser des substances connues ou inconnues. Réaction chimique Une réaction chimique constitue la transformation d’une ou de plusieurs espèces chimiques en d'autres espèces chimiques. Elle implique l'apparition ou la disparition d'au moins une liaison chimique ou un échange d'électron. La réaction qui possède des caractéristiques thermiques nécessite ou fait apparaître différentes formes d’énergie en rapport avec l'énergie de liaison chimique. Solution et émulsion Une solution se présente par un mélange homogène formé par un solvant en proportion majoritaire et d'un ou plusieurs solutés dans une phase homogène. Les réactions chimiques ont souvent lieu en solution. La solubilité représente la capacité d'un corps à entrer en solution dans un milieu donné. Par exemple, un sel cristallin comme le chlorure de sodium NaCl ou sel de cuisine possède une limite de solubilité dans l'eau : d'eau à et à . Cela signifie qu'à partir de cette teneur limite, le sel précipite ou se dépose sous forme solide. Il y a alors de séparation de phase. La miscibilité constitue la capacité d'un corps à se mélanger avec un autre en formant une seule phase. Le gaz ammoniac se mélange facilement à température ambiante avec l'eau liquide formant l'ammoniaque, d'eau froide saturée d'ammoniac peut contenir de . Les gaz principaux de l'air, dioxygène et diazote, sont aussi solubles en certaines proportions dans l'eau liquide. d'eau liquide à peut contenir au maximum du premier en solution et du second. Une émulsion se décrit comme une dispersion d'une phase liquide à l'état de gouttelettes microscopiques ou sub-microscopiques, dans une autre phase liquide non miscible. Une suspension constitue une dispersion d'une phase solide finement divisée au sein d'une autre phase liquide englobante. La stabilité d'une suspension ou d'une émulsion nécessite que les fines gouttelettes ou les grains en suspension soient stabilisés par des molécules amphiphiles qui se placent à l'interphase. Ainsi, aucune coalescence des gouttelettes ni d'agglomérations de particules solides ne persiste. Comme le précise le chimiste et gastronome moléculaire, Hervé This, l'immense majorité des systèmes culinaires ne constituent pas des émulsions, mais des dispersions colloïdales plus ou moins complexes. L'art, à l'origine souvent empirique, de fabriquer des dispersions colloïdales a fourni des applications en pharmaceutique comme en cuisine, par exemple pour la préparation de chocolats et glaces, de sauces ou de mayonnaises. Oxydoréduction et électrochimie Une réaction d'oxydoréduction constitue un échange d’électrons entre différentes espèces chimiques. L'espèce qui capte les électrons est appelée « oxydant » ; celle qui les cède, « réducteur ». Acide et base Les réactions acides-bases en solution sont basées aussi sur des couples d'espèces chimiques. L'acidité et la basicité peuvent être calculées ou mesurées par la concentration des espèces chimiques en solution, qui prend une forme acide ou basique. Svante Arrhenius a mis en évidence dans les solutions aqueuses l'échange de protons entre les composés chimiques, la concentration en ion hydronium ( ou ) indique l'acidité du milieu comme la concentration en ion hydroxyde () la basicité. Une extension de la modalité de classification à d'autres milieux solvants a été conduite par le chimiste américain Gilbert Newton Lewis. Synthèse chimique Une synthèse chimique se décrit comme un enchaînement de réactions chimiques mis en œuvre de façon volontaire par un chimiste pour l'obtention d'un ou de plusieurs produits, parfois avec isolation de composés intermédiaires. Réaliser la synthèse d’un composé chimique, permet d'obtenir ce composé à partir d’autres composés chimiques grâce à des réactions chimiques. La planification de l'enchaînement des réactions afin de maximiser l'efficacité de la synthèse (nombre d'étapes, rendement, simplicité des réactions, considérations toxicologiques et environnementales) se nomme la stratégie de synthèse. La chimie organique représente principalement une chimie de synthèse, on parle alors de synthèse organique. Des aspects synthétiques importants se retrouvent également en chimie inorganique et en chimie des polymères. Chimie des polymères Les polymères constituent de grandes molécules ou macromolécules dont un grand nombre des plus communs est formé par la réaction en chaîne de petites molécules appelées monomères. Ces polymères de synthèse industrielle, dont la structure est fondée sur la répétition d'un motif organique, parfois linéaire, ramifié ou greffé, en réseau ou interpénétré Concernant les polymères formés par polyaddition de monomères organiques dont le site réactif constitue justement la double liaison carbone-carbone, le grand squelette plus ou moins souple formé d'atomes de carbone qui est décrit par ses configurations et longueur(s) de chaîne moyenne(s) influence les propriétés observées. Citons parmi ces polymères organiques, les polyéthylènes, les polypropylènes, les polystyrènes, les polyisoprènes, les polybutadiènes, les PVC et les polyacryliques. D'autres sortes de réactions de polymérisations existent, comme les polycondensations à l'origine des polyesters, polyamides, polycarbonates, polyuréthanes. Sans compter aussi des polymères à motifs minéraux, comme les silicones ou les polysulfures. L'existence des macromolécules ou polymères naturels avait été pressentie par le pionnier Hermann Staudinger en 1910. Elles peuvent être à motif de glucose ou sucre chimique comme la cellulose ou l'amidon, à motif d'acides aminés comme les protéines et ADN. La chimie macromoléculaire née dans les années 1930 a constitué un domaine continûment innovateur, même au cours des dernières décennies. Lois chimiques La chimie, science expérimentale et descriptive, prenant un essor remarquable à l'époque industrielle tout en acceptant la modélisation physique et le langage mathématique là où ils semblaient pertinents, a découvert ou ouvert la voie à nombreuses lois physico-chimiques. Lois de structure Règles de l'octet, de Hund, de Klechkowski et de Pauli qui avec d'autres règles sur la stabilité du nuage électronique permettent de prévoir la configuration électronique des atomes. Théorie VSEPR ou qui permet de prévoir la géométrie des molécules. Lois de cinétique et de thermodynamique Loi d'Arrhenius qui relie la constante de vitesse d'une réaction à l'énergie d'activation et à la température. Loi de Hess qui permet de déterminer les enthalpies de réaction à partir des enthalpies standards de formation. Loi de Henry et loi de Raoult qui permettent de déterminer la solubilité d'un gaz dans un liquide ou la pression de vapeur d'une solution idéale. Loi de Guldberg et Waage qui permet de définir l'équilibre thermodynamique d'un système réactionnel. Loi expérimentale de van 't Hoff qui permet de prévoir le sens d'un déplacement d'équilibre en fonction de la température. Lois de conservation Principe de conservation de la masse illustré par la célèbre phrase d'Antoine Lavoisier : Loi de Soddy qui illustre la conservation du nombre de charges. Lois de spectroscopie Loi de Beer-Lambert qui relie l'absorbance d'un élément en solution à sa concentration. Loi de Kasha qui décrit dans le modèle quantique la phosphorescence et la fluorescence. Lois d'électrochimie Loi de Nernst qui relie la tension d'équilibre d'une électrode au potentiel standard du couple redox mis en jeu. Loi de Kohlrausch qui permet de mesurer des conductivités de solution. Loi limitée de Debye-Hückel qui permet de déterminer des coefficients d'activité. Lois de chimie organique Règle de Markovnikov et de Zaïtsev qui permettent de prévoir la régiosélectivité d'une réaction. Lois de l'équilibre chimique Principe de Le Chatelier stipulant qu'un équilibre chimique se déplace dans le sens opposé à une perturbation de cet équilibre. Enseignement Le laboratoire, souvent le meilleur endroit de formation à cette science expérimentale, nécessite des moyens coûteux, une lourde surveillance et une organisation souvent disproportionnée pour un usage souvent trivial. France La chimie est introduite dès le Cycle 3 primaire (CE2, CM1, CM2) dans le cadre de l'enseignement des Sciences expérimentales et Technologies (B.O. 2011). Ces premières notions (par exemple unités de mesure, mélanges, solutions, les différents états de la matière et les changements d'états...) sont introduites dans le cadre d'activités essentiellement expérimentales et de résolution de problèmes concrets, issus pour la plupart de la vie quotidienne, en lien avec les autres matières de la formation (Sciences de la Vie et de la Terre, Physique, Technologie, Informatique...). Ici le but n'est pas forcément l'accumulation de connaissances, mais plutôt l'initiation à la résolution de problèmes et l'éveil de la curiosité de l'élève, celui-ci étant en général confronté à une situation concrète, en autonomie, à partir de supports variés (manuels, expériences menées en classe ou à la maison, documents audio-vidéo, logiciels, animations interactives...). Le choix des expériences réalisées est laissé à la discrétion de l'enseignant, ainsi que le contenu exact des séquences. La chimie est ensuite enseignée au collège en même temps que la physique dès la sixième à raison d'une heure et demie en moyenne, par semaine, et indépendamment des autres matières scientifiques et techniques (Sciences de la Vie et de la Terre et Technologie). Ensuite, au lycée, les élèves commencent par trois heures et demie de physique-chimie par semaine, dont une heure et demie de travaux pratiques en seconde. La poursuite de l'enseignement de la physique-chimie dépend du choix d'orientation des élèves : pour la filière générale : le choix d'une spécialité physique-chimie permet d'obtenir un enseignement de 4h par semaine dont 2h de TP, ensuite, si l'élève continue la spécialité, il passera à 6h de physique-chimie par semaine dont 2h de TP. Par ailleurs, tous les élèves de première et seconde suivent un enseignement scientifique de 2h par semaine dont 1h de TP qui est partagé en deux avec d'un côté le physique-chimie et de l'autre la SVT (donc 1h d'enseignement scientifique physique chimie et 1h d'enseignement scientifique SVT par semaine). Pour la filière technologique, les élèves ont un enseignement de chimie en STI2D, STD2A, STL, ST2S et STAV Enfin, la chimie peut être étudiée après le baccalauréat en CPGE scientifique, notamment en PCSI puis poursuivre en PC, en UFR de chimie ou de sciences (université), en IUT de chimie (université) ou en école de chimie. De nombreuses écoles d'ingénieurs dans le domaine de la chimie sont regroupées au sein de la fédération Gay-Lussac. Québec En 2009 au Québec, les cours de chimie et de physique constituent des options que peut prendre l'élève de cinquième secondaire. Cela pousse plus loin le cours de « sciences et technologie » qu'il a été obligé de suivre durant les dernières années de son secondaire. En temps normal, pour être admis dans les cours de chimie et de physique de cinquième secondaire, les élèves doivent avoir suivi avec succès le cours de « sciences et technologie de l'environnement » en quatrième secondaire. Les options de chimie et de physique servent comme critère d'admission dans plusieurs programmes du cégep comme les cours de sciences pures et appliquées, de sciences de la nature et de sciences de la santé. Suisse En 2009 en Suisse, la chimie est enseignée au gymnase dès la dixième année de scolarité. Les universités de Bâle, de Genève, de Berne, de Fribourg et de Zurich forment des chimistes et les écoles polytechniques, comme l'École polytechnique fédérale de Lausanne, des ingénieurs chimistes et des chimistes. Industrie L'industrie chimique se développe continûment à la fin du Siècle des Lumières. Si la métallurgie n'est pas oubliée, le progrès reste partout observable. Le fer-blanc devient un produit commun entre 1770 et 1780. Après 1780, en plus des métaux, elle mêle des fabrications millénaires à des innovations récentes. Ces fabrications constituent les acides et la « soude », l'ammoniac, le dichlore et les chlorures décolorants, le phosphore et ses dérivés, les savons et acides gras, le dihydrogène, l'« éther », l'éthylène, l'alcool de vin, l'acide acétique. À tout cela s'ajoute surtout de nombreux sels et une multitude de dérivés organiques et minéraux préparés ou recueillis dans un cadre traditionnel. Elle prend un essor prodigieux au et participe pleinement aux fortes mutations de la révolution industrielle. Le gaz d'éclairage, produit de la distillation de la houille ou charbon gras, lance l'immense essor de la carbochimie. La découverte de métaux, leurs préparations au laboratoire, puis au stade industriel, comme l'aluminium et les métaux alcalins et alcalino-terreux, témoignent de la vigueur de la science très proche de l'industrie. En 1981, usines et laboratoires fabriquent déjà dans le monde plus de composés, mettant en œuvre des centaines de réactions chimiques types. Chercheurs et institutions savantes décrivent et référencent les procédés, réactions et molécules. En 2011 substances différentes sont commercialisées au niveau de la Communauté économique européenne, dont en quantités supérieures à et en quantités comprises entre 1 et . L'ère industrielle a vu la production mondiale de substances chimiques passer d'un million de tonnes en 1930 à de tonnes en 2009. L'industrie chimique représente une part importante de l'activité économique des grands pays industriels au . Dans les années 1970, elle intéresse au sens large la moitié du capital industriel mondial. La variété du matériel et des technologies qu'elle utilise reste incroyablement vaste, comme l'indique une visite au pas de course des exposants pendant les jours de l'Achema à Francfort. Parmi les applications de la chimie, citons les secteurs suivants : métallurgie : métallurgie qui transforme les minerais en métaux et en alliages, fonderies métalliques ; métallurgie de spécialités, silicium, matériaux semi-conducteurs ; aimants, conducteurs et matériaux pour turbines ; électrochimie : piles, batteries, électrochimie appliquée ; traitement de surface, galvanoplastie ; matériaux : plâtre, chaux, ciments et mortiers ; matériaux réfractaires et technologie des fours ; verres, argiles et céramiques, faïences et porcelaine ; pigments et charges minérales, émaillerie ; industrie du bois papier et cellulose, couchage du papier ; raffinage du sucre ; chimie organique : acides gras, corps gras et savons ; chimie des substances naturelles, chimie médicale et pharmaceutique ; parfums, huiles essentielles, produits cosmétiques ; engrais, chimie agricole, explosifs ; ligneux, bois, charbons et pétroles, combustibles, mais aussi matières premières pour la carbochimie et la pétrochimie. Ci-dessous, souvent présente en tout ou partie : lubrifiants, graisses, produits à propriétés tribologiques ; colorants, intermédiaires de réactions photochimiques ; macromolécules, polymères, plastiques (matériaux thermoplastiques et thermodurcissables) ; peinture, vernis : traitement de fibres textiles, apprêt et teinture ; détergents, agents de surface, produits décapants ou de nettoiement, adoucissants des eaux ; produits phytosanitaires, insecticides, herbicides ; médicaments, antibiotiques. Cette industrie peut se scinder en deux grands types : la synthèse de produits organiques à partir du pétrole par exemple, celle de l'acide acétique, du méthanol, d'oléfines comme l'éthylène, le propylène ; la chimie minérale avec les gaz industriels, les acides et les bases, les sels L'ampleur de la production chimique caractérise la « chimie lourde » ou avec ses procédés automatisés et ses énormes masses traitées ou extraites. La chimie fine se limite à des quantités restreintes de composés, souvent à haute valeur ajoutée pour la pharmacie, la parfumerie et la cosmétique ainsi que dans de nombreux domaines ciblés de haute technologie ou nanomatériaux. La chimie a permis d'accéder à de nouveaux matériaux, métaux, plastiques, ou céramiques qui trouvent des applications importantes dans notre vie la plus quotidienne. Les progrès chimiques ont permis de synthétiser directement certains médicaments au lieu de les extraire des plantes. Recherche Institutions ou associations nationales et sociétés professionnelles Prix Médaille Davy, décernée par la Royal Society depuis 1877 Prix Nobel de chimie, décerné par l'Académie royale des sciences de Suède depuis 1901 Prix Hudson, décerné par l'American Chemical Society depuis 1946 Médaille Leverhulme, décernée par la Royal Society depuis 1960 Prix de science macromoléculaire et de génie, décerné par l'Institut de chimie du Canada depuis 1971 Prix Wolf de chimie, décerné par la fondation Wolf en Israël depuis 1978 Médaille Lavoisier, décernée par la Société chimique de France Applications et toxicologie La chimie œuvre partout dans la nature, les corps vivants, les choses de la vie quotidienne sans que l'observateur attentif et disposant de puissants multiplicateurs sensoriels puisse correctement l'imaginer ou le modéliser. Un chimiste représente dès l'origine un expert des bilans matière et énergie et il sait intuitivement qu'il devrait prendre en compte tous les milieux et les acteurs microbiologiques, végétaux, animaux et humains. Lui en laisse-t-on les moyens ? De la chimie en bien et en mal Citons quelques applications. D'abord la mesure. L'analyse précise de solutions diluées dans un solvant, contenant des molécules solubles plus ou moins complexes, constitue le fruit de longues mises au point analytiques, aujourd'hui très vite réalisées et banales, comme en chimie des solutions aqueuses. Pensons aux analyses banalisées de l'eau du robinet reconnue potable ou des eaux minérales du commerce. Les (bio)chimistes spécialistes des eaux présente un rôle de surveillance des eaux naturelles et de leurs qualités ou toxicités éventuelles. Le recours à la désinfection chimique de l'eau du robinet avant consommation pourrait être modéré en réalisant des progrès substantiels. En fin d'usage, la maîtrise des procédés chimiques et biologiques permet le traitement des eaux usées dans les stations d'épuration. Ensuite l'usage. La chimie la plus simple peut commencer avec la fabrication et l'usage du sel, nécessaire à l'alimentation et capital pour les vieux procédés de conservation des aliments. Aujourd'hui, les produits de l'industrie agroalimentaire ont recours à une gamme plus variée de conservateurs, agents de conservation ou agents nutritifs, additifs alimentaires comme les colorants, les arômes artificiels et les édulcorants. Des emballages alimentaires à la préservation des récoltes, une connaissance raisonnée des matériaux et des aliments permet d'éviter le gaspillage et les déperditions tout en préservant les qualités et propriétés nutritionnelles des futurs aliments. Suivant l'usage, certains emballages sont biodégradables et, à l'aide du tri sélectif après utilisation, ils sont transformés et revalorisés grâce à des procédés chimiques de recyclage ou une combustion ultime qui permet de ne pas gaspiller l'énergie qu'ils recèlent. L'agriculture a subi une mutation technologique et elle est devenue fortement dépendante d'intrants chimiques. Certainement que l'utilisation à grande échelle d'engrais chimiques, l'usage irraisonné de pesticides et d'insecticides dans des monocultures de plus en plus sensibles ou fragiles peut constituer une impasse désastreuse à long terme pour les sols. L'écologie des terres et la santé des animaux et des hommes qui y vivent ou vivront, ainsi que les tenants de l'agriculture biologique le postulent dans l'immédiat. Si l'on donne à un homme un couteau, il peut découper finement un jambon de façon à le partager avec ses amis, ou encore égorger sauvagement ses voisins perçus en ennemis. L'utilisation des technologies chimiques recèle des bienfaits potentiels ou de terribles dangers selon les usages ou les objectifs. Elle échappe autant aux chimistes qu'à l'honnête homme de la rue. Par exemple, un chimiste organicien considère comme une absurdité de brûler de l'essence dans un moteur à combustion. Pour lui cette matière de choix permet de réaliser d'autres molécules chimiques à usage varié qui, alors seulement au terme de leur usage, pourraient être décomposées et brûlées. Le gain sur une courte échelle de temps d'une famille de produits chimiques, parfois peu sophistiqués et à utilisation massive, permet d'obtenir des profits évidents. Ainsi s'obtiennent des récoltes plus abondantes en enrichissant les sols pauvres et en éliminant les insectes nuisibles, les champignons parasites, les mauvaises herbes et la faune associée. Mais qu'advient-il à longue échéance ? Après avoir provoqué l'éradication de multiples espèces d'oiseaux, l'affaiblissement des hyménoptères butineurs, la prise de conscience générale des dommages causés à l'environnement devient vitale. Les sociétés agrochimiques produisent alors de nouveaux produits plus efficaces ou plus ciblés qui peuvent soit respecter mieux l'environnement soit entraîner d'autres catastrophes parfois plus pernicieuses alors que la course au profit immédiat implique de minorer toute information alarmiste. La chimie explique sommairement la formation du bois et des textiles naturels ou permet la synthèse de larges gammes de matières et de types de matériaux. Parmi eux se trouvent fibres synthétiques (comme le nylon, le Lycra et la fibre PET pour fabriquer des polaires), mobilier en matière plastique Dans le domaine de la construction, la chimie a beaucoup évolué en contribuant aussi à la fabrication de matériaux, d'isolants performants, de peintures ou de vernis, de mastics, de produits d'entretien et d'ameublement. Les désagréments causés par les produits des premières générations ont été très lentement corrigés, puis les générations suivantes apportent d'autres inconvénients. Un nombre important d'applications chimiques ont trouvé ou trouvent encore des débouchés et usages commerciaux profitables, alors qu'une connaissance approfondie et précise des méfaits de leurs emplois ou mésusages fait défaut tant aux utilisateurs qu'au public. La chimie toxicologique constitue une parente pauvre. Alors que les grands groupes pétrochimiques se sont vantés dans les années 1970 d'apporter une sécurité écologique, les molécules que leurs activités ont permis de confectionner ne sont véritablement connues du toxicologue qu'à 1 %. Le progrès, plus visible depuis longtemps, représente un bouleversement, un gain éhonté pour certains, une menace vitale pour les moins favorisés. Cependant, comment essayer de maîtriser et de juguler le danger sans faire confiance à la collégialité de différents chimistes, renforcées au besoin d'équipes expertes de mathématiciens, physiciens, de biologistes, et à leurs éthiques de vérité scientifique ? Santé et environnement La découverte et la synthèse de médicaments qui contribuent à l'augmentation de l'espérance de vie enregistrée depuis la fin de la révolution industrielle dans les pays développés sont aussi à l'actif des techniques de la chimie. Mais la médicalisation massive d'une population entraîne d'irréductibles problèmes de pollutions, car les molécules ou leurs produits sommaires de dégradations se retrouvent dans les eaux usées. Dans le domaine « Santé-environnement », la chimie constitue une source de problème par certains polluants qu'elle crée ou contribue à diffuser dans l'environnement, en particulier les produits chimiques toxiques ou écotoxiques dont les CMR « cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques ». Certains produits tels que médicaments, pesticides, catalyseurs ou leurs résidus perdus dans l'environnement ou présents dans l'alimentation peuvent ensuite poser des problèmes d'environnement ou de santé, en particulier avec les perturbateurs endocriniens. Les substances chimiques incarneraient « au premier rang des accusés » la chute de la qualité des spermatozoïdes (réduite de 50 % depuis 1950) et des maladies liées à l'appareil génital à travers les perturbateurs endocriniens. Le 25 novembre 2008, le gouvernement français (à travers l'IReSP, structure de recherche créée par l'INSERM et 20 partenaires) et l'Afsset ont organisé un colloque sur le thème : « Environnement chimique, reproduction et développement de l'enfant. » Les principales matières incriminées sont les phtalates et le bisphénol A, deux additifs présents dans les matières plastiques. Risques et réglementation Au niveau international, la convention de Rotterdam, administrée par l'ONU (PNUD, FAO) a été adoptée par 165 pays en 1998 pour mieux assurer la santé des personnes et de l’environnement contre des dommages éventuels induits par le commerce de produits chimiques. De nombreuses législations concernent les produits chimiques et leurs résidus, qui varient selon les pays. Des bases de données et guides sur le risque chimique existent, donc en France. La chimie fantasmée Le chimiste apparaît souvent en personnage caricatural de la littérature, de la bande dessinée et surtout du cinéma. Ces savants échevelés ou docteurs désopilants, à la fois et confusément biologistes, chimistes et physiciens, constituent des êtres sourds au monde vrai ou perdus hors du laboratoire et de l'étude ; à moins de remonter le temps, d'aller dans un autre monde ou sur la Lune, à l'image du professeur Tournesol. Ils interviennent surtout de façon intermittente, par leur action, tantôt décisive tantôt inquiétante, car elle oriente la fiction. Dans un registre comique, alliant de façon classique la chimie et l'amour, citons le film Docteur Jerry et Mister Love avec Jerry Lewis (1963), et Jean Lefebvre jouant le rôle d'Eugène Ballanchon dans Le Fou du labo 4 de Jacques Besnard (1967). Littérature La représentation littéraire du chimiste dans de nombreuses œuvres constitue une grande différente de la réalité. Il est considéré comme un savant venu d'ailleurs qui vit hors du temps. Le chimiste se présente alors en demi-sorcier, image issue de l'ancien alchimiste, qui joue avec des forces obscures qu'il ne maîtrise pas afin de rivaliser avec la nature. La chimie est souvent associée avec l'occulte alors qu'elle représente une science reconnue. Toutefois, il faut soustraire à ce tableau Le Système périodique de Primo Levi. Cet ouvrage littéraire italien sur le thème de la chimie comporte vingt et un chapitres qui, chacun séparément, illustrent un élément du tableau de Mendeleïev. Ces parties descriptives qui ont été conçues avec le support spatial du tableau périodique et l'art du chimiste relatent au besoin la vie professionnelle de l'écrivain. Par ailleurs chimiste spécialiste de peinture et directeur du laboratoire d'une petite unité de production à Turin, des anecdotes ou rencontres autobiographiques ou de courtes nouvelles complémentaires inventées, judicieusement choisies. Audiovisuel Séries télévisées La chimie est présentée, de façon plus ou moins plausible, dans plusieurs séries télévisées comme ressort scénaristique pour tirer le protagoniste de situation délicate en fabricant des gaz toxiques, des batteries ou des bombes artisanales. Cet usage peut être du bricolage improvisé comme dans MacGyver ou prémédité par un chimiste expert comme dans Breaking Bad. Notes et références Voir aussi Articles connexes Bibliographie Ouvrage de découverte (traduction par Gilberte Chambaud de l'ouvrage : (Traduction par Florence Delahaye de l'ouvrage : (traduction de l'ouvrage : Ludovic Miseur, La chimie.net, cours et outils didactiques de chimie. Une science expérimentale Enseignement général, initiation ou formation à quelques spécialités de la chimie Peter William Atkins, Chimie Physique, Technique et documentation, Lavoisier et Vuibert, Paris, 1983, 1274 (Traduction par Gilberte Chambaud de , , Oxford University Press, 1982. 1, 616 et 2, 658 ) Odile Dessaux, Pierre Goudmand, Françoise Langrand, Thermodynamique statistique chimique, , Dunod Bordas, 1982, 154 Préface de Guy Pannetier Jean-Louis Rivail, Éléments de chimie quantique à l’usage des chimistes, Savoirs actuels, InterEditions/ du CNRS, Paris, 1989, 426 Norman L. Allinger, M. Jerome Bingelow, Harmon C. Mc Allister, An introduction to General, Organic and Biological Chemistry, Wadsworth Publishing Company, Inc., Belmont, California, 1976, 582 avec index Bruce H. Mahan, Chimie, InterEdition, Paris, 1977, 832 (Traduction de , , Addison-Wesley Publishing Company, Massachusetts, 1969 ) J. D. 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https://fr.wikipedia.org/wiki/Comprehensive%20Perl%20Archive%20Network
Comprehensive Perl Archive Network
Le , ou CPAN, est un site Web consacré au langage de programmation Perl. CPAN désigne également un module Perl servant à accéder à ce site. Son nom vient du , ou CTAN, son homologue consacré à TeX. CPAN, l'archive CPAN est un sigle pour Comprehensive Perl Archive Network (réseau complet d'archives Perl). Il s'agit d'une archive dense de logiciels, de bibliothèques de fonctions utilitaires écrits en langage Perl, voire dans d'autres langages (mais néanmoins accessibles en Perl), et de documentation concernant ce langage. On la trouve sur Internet en suivant l'URL http://www.cpan.org/ ou ses nombreux serveurs miroirs à travers le monde. L'archive CPAN a été mise en ligne en octobre 1995. Les logiciels et bibliothèques de fonctions sont suivis et testés par une communauté active, ce qui donne à Perl un nombre de domaines d'applications très important. Il est largement recommandé de faire usage de ce site dès qu'on cherche à mettre en œuvre une fonctionnalité en Perl, en recherchant au préalable sur http://search.cpan.org si quelqu'un n'a pas déjà réalisé un tel module. Statistiques Nombre de lignes du code source mis à disposition dans CPAN : 15,4 millions de lignes en juillet 2004, soit l'équivalent en volume d'instructions de la distribution Linux Red Hat 6.2 (mais essentiellement en Perl au lieu d'être majoritairement en C). CPAN, le module CPAN est également le nom d'un module Perl qui rend aisés le téléchargement, l'installation, la mise à jour et la maintenance des autres modules Perl qui sont archivés sur le CPAN. Il prévoit de nombreux protocoles pour le téléchargement, l'utilisation de proxies/pare-feux ; et réalise la vérification des dépendances entre modules, en téléchargeant/installant automatiquement les modules nécessaires si l'utilisateur l'a choisi. Pour des raisons de performance, certains modules contiennent du code en C et nécessitent la présence d'un compilateur C comme gcc pour être installés par CPAN. Voir aussi JSAN CTAN CRAN Liens externes Site officiel en anglais MetaCPAN Le metaCPAN, un outil de recherche Développement logiciel Perl Serveur de bibliothèques logicielles
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Catholicisme
Catholicisme
Le catholicisme est la religion des chrétiens reconnaissant l’autorité du pape et des évêques, notamment pour l’établissement de leur doctrine, sa transmission et l’organisation de leur culte. L’Église catholique considère que tout baptisé dans l’Église catholique est catholique, mais elle ne définit pas de critères d’appartenance. Avec 1,345 milliard de catholiques sur Terre, la première Église chrétienne dans le monde, le christianisme étant également la religion majoritaire au niveau mondial. L'adjectif « catholique » renvoie au symbole de Nicée et est interprété par l'Église catholique comme signifiant « se situer dans la continuité d’une tradition bimillénaire de recherche d'unité et d’universalité ». Dans le catholicisme la vie chrétienne est marquée par les sacrements : le baptême, la confirmation, l’eucharistie, la réconciliation, le mariage, l'onction des malades, et, pour les diacres, les prêtres et les évêques, l'ordination. Le catholicisme peut être vécu selon divers états de vie et dans une grande diversité de courants et d’organisations qui font tous partie de l’Église catholique. La grande majorité des catholiques font partie de l’Église latine, mais l’Église catholique comprend également 23 Églises catholiques orientales qui ont, entre autres particularités, le droit d’ordonner prêtres des hommes mariés, lesquels, dans ces Églises catholiques, ne sont pas pour autant considérés comme moins disponibles pour leur ministère. Historiquement, l’usage du terme « catholicisme » remonte au pour marquer la différence avec les confessions protestantes au sein de l’Occident chrétien, mais par uchronie, l’historiographie catholique dont des auteurs fondamentaux comme Charles George Herbermann (Encyclopédie catholique) ou Michel Le Quien (Oriens Christianus) utilisent ce terme pour désigner le christianisme nicéen du premier millénaire organisé en pentarchie, ce qui, conformément à la doctrine de la foi catholique, fait apparaître l’Église de Rome (qui n’a jamais reconnu la pentarchie) comme seule continuatrice directe de l’église primitive. Mais d’autres auteurs comme Walter Bauer ou Adolf von Harnack considèrent que c’est le dogme qui crée le schisme, qu’hérésie et orthodoxie font système, et qu’aucune unité doctrinale n’existait dans le christianisme ancien. Selon l’Annuaire pontifical 2021, on dénombrait 1,345 milliard de baptisés dans l'Église catholique à la fin 2019, ce qui représente une augmentation de de catholiques par rapport à fin 2012. En effet, fin 2012, il y avait 1,228 milliard de baptisés dans cette Église. Entre fin 2012 et fin 2013, le nombre de catholiques a donc augmenté de 2,12 %. La croissance du nombre de catholiques a tendance à s'accélérer depuis environ . Entre 2005 et 2019, la croissance des catholiques a été de 20,6 %, soit une augmentation de . Ces baptisés ont des pratiques, des convictions et des engagements religieux extrêmement variables : . Le catholicisme est présent aujourd'hui dans presque tous les pays du monde, principalement en Europe, en Amérique et en Afrique subsaharienne, beaucoup moins en Asie et dans le monde arabo-musulman. Il enregistre un déclin dans les pays occidentaux et une forte progression en Afrique et en Asie. La croissance du nombre de catholiques dans le monde est légèrement supérieure à celle de la population mondiale. En 1978, le monde comptait environ 18 % de catholiques contre 17 % en 2004, 17,5 % en 2012 et 17,7 % en 2019. Les termes « catholique » et « catholicisme » Étymologie L'adjectif « catholique » vient du grec καθολικός (katholikos), qui signifie « universel ». Dès les premiers siècles de notre ère, ce mot apparaît chez différents auteurs chrétiens, qui l'emploient pour clarifier ce qu'est une communauté locale en communion avec l’« Église universelle » face à l'émergence de diverses sectes chrétiennes aux christologies spécifiques. Ainsi, au début du , Ignace d'Antioche dénonce les divisions entre chrétiens : . Quelques décennies plus tard, Tertullien s'oppose aux dissidences des christianismes hétérodoxes de Marcion ou aux gnostiques, inaugurant la littérature chrétienne dans la langue latine, qui ne dispose cependant pas encore du vocabulaire ajusté pour rendre l'expression grecque de καθολικὴ ἐκκλησία (katholikê ekklêsia). Dans la littérature latine, le grec καθολικός n'est pas traduit par son équivalent latin, universalis, mais se trouve directement translittéré en catholicus. Le mot acquiert une extrême importance dès qu'il est intégré dans le symbole de Nicée, qui déclare : . En latin, la carrière sémantique du terme catholicus reste déterminée par le fait qu'il est créé pour qualifier spécifiquement l'Église. En français, le terme « catholique » apparaît sous la forme catoliche au puis sous la forme catolicque au début du chez des auteurs comme Philippe de Mézières. Évolution du sens après la Réforme Lors de la Réforme protestante, le christianisme connaît des débats doctrinaux d'où émerge une pluralité confessionnelle. Des traités polémiques publiés vers 1570, notamment ceux de Philippe de Marnix, font que l'adjectif « catholique » identifie désormais une confession chrétienne parmi d'autres. Le substantif « catholicisme », lui, apparaît à la fin du dans un livre du polémiste catholique Pierre Charron publié en 1595. Le Dictionnaire historique de la langue française signale un emploi du terme remontant à 1598, à la suite de la naissance des confessions protestantes, pour désigner la religion des chrétiens en communion avec le pape et les évêques. C'est alors un synonyme rare de « catholicité », au sens de « conforme à la doctrine catholique ». Ambiguïtés Cependant, le terme « catholicité » renvoie aussi à l'universalité de l'Église et de la foi nonobstant la diversité des confessions chrétiennes ; en ce sens, la catholicité est a-confessionnelle. Au contraire, le terme « catholicisme » renvoie à la pluralité confessionnelle en désignant une de ces confessions. Le paradoxe est que « catholique » signifie « universel », tandis que ce terme et ses dérivés commencent à être appliqués à cette réalité lorsque son universalité commence à être contestée. Cet usage ne s'impose cependant pas sans difficulté parmi les catholiques. Le cardinal Jacques du Perron, qui répondait aux arguments du roi Jacques d'Angleterre selon lequel l'Église anglicane était catholique tandis que celle de Rome ne l'était pas, estimait que le nom de « catholique » ne pouvait pas être celui d'une religion particulière : Selon Michel Despland, . Le mot « catholicisme » ne devient courant qu'à la suite de son usage durant la Révolution française pour désigner l'Église catholique. Par la suite, les catholiques finiront par considérer assez largement qu'ils ont une religion parmi d'autres. Le terme de « catholicisme » est donc utilisé tant par les « catholiques » qui se sont construit une identité confessionnelle sous ce nom, que par ceux qui ont besoin d'un mot pour les désigner de l'extérieur. Le catholicisme est donc paradoxalement la confession de ceux qui considèrent (ou devraient considérer) qu'être catholique implique de ne pas faire partie de la pluralité des confessions. Le mot « catholicisme » peut aussi désigner la façon que l'on a de comprendre la doctrine catholique ou l'exposé systématique de la foi catholique. C'est en ce sens que le terme est employé comme titre d'un essai d'Henri de Lubac, ou bien comme titre du dictionnaire encyclopédique Catholicisme. L'Église catholique L'usage commun est de considérer l'Église catholique ou le catholicisme comme une confession, mais les textes de l'institution concernée ne donnent guère d'éléments qui permettraient d'affirmer qu'elle a telle ou telle désignation officielle. Dans les textes des évêques ou du pape, le terme le plus courant est celui d'« Église », sans autre précision : le mot « Église » n'y vise pas seulement une institution mais aussi un objet de foi. Dans la « communication tous publics » (revues, sites internet des diocèses, livres…), lorsqu'il n'est pas tout simplement question de l'« Église », c'est l'expression « Église catholique » qui est généralement employée. Les textes officiels du Saint-Siège utilisent, selon le contexte, l'expression « Église catholique » ou bien parlent de « l'Église » tout court. Sur le rapport entre Église et Église catholique, la constitution conciliaire Lumen Gentium indique que : . L'expression « Église catholique » apparaît aussi dans les documents liés au dialogue interreligieux, notamment dans Nostra Ætate, la déclaration du concile Vatican II sur les rapports du catholicisme avec les autres religions, ainsi que dans Unitatis Redintegratio, un décret de Paul VI sur l'œcuménisme. Il en va de même pour l'intitulé du Catéchisme de l'Église catholique. Dans le Code de droit canonique de 1983, 20 canons utilisent l'expression « Église catholique ». Théologie et doctrine L’Église catholique professe que Dieu se révèle par le témoignage donné par la personne de Jésus-Christ : et par l'inspiration du Saint-Esprit : . La double source de la foi L’accès à cette révélation dépend d'une double source : les Écritures et la Tradition : « l'une et l'autre doivent être reçues et vénérées avec égal sentiment d'amour et de respect ». L'ensemble que forment les Écritures et la Tradition se nomme le « dépôt de la foi ». Le concile Vatican II réaffirme que la Tradition explique les Écritures. Les deux aspects sont intimement liés : Les Écritures Les Écritures saintes du catholicisme comprennent plusieurs textes répartis en deux parties. Le livre de la Première Alliance (l'Ancien Testament) réunit des textes religieux juifs antérieurs à Jésus de Nazareth ; soit la Bible hébraïque. Pour le catholicisme, les « Écritures » de la Bible, en tant que parole humaine inspirée divinement, expriment la « Parole de Dieu ». Le livre de la Nouvelle Alliance (le Nouveau Testament) réunit 27 textes : les quatre Évangiles, les Épîtres, les Actes des Apôtres et l'Apocalypse, rédigés postérieurement à la vie de Jésus-Christ. Ces deux livres ou testaments constituent la Bible chrétienne. La Tradition La Tradition selon l'Église catholique comprend : la tradition proprement apostolique qui remonte aux apôtres contemporains de Jésus-Christ ; la tradition ecclésiastique ou interprétative qui jouit du privilège de l'infaillibilité ; les enseignements des Pères et docteurs de l’Église ; le Magistère de l'Église (conciles œcuméniques, pontifes romains) qui bénéficie lui aussi du charisme de l'infaillibilité quand il se prononce d'une manière définitive en matière de foi ou de principes moraux ; la liturgie (lex orandi, lex credendi). Le dogme ou le symbole de la foi Les professions de foi ont un rôle non seulement doctrinal mais aussi mystique et liturgique. Par elles, les catholiques expriment leur confiance (foi) en Dieu et réaffirment les grands « mystères » de la foi chrétienne : la Trinité : un Dieu unique en trois personnes distinctes ; l’Incarnation : Jésus, vrai Dieu et vrai homme, né de Marie ; la Rédemption : Jésus apporte le salut par sa mort sur la croix et sa résurrection. L’adhésion à ces textes est une condition nécessaire pour faire partie de l’Église catholique. Non seulement ils sont étudiés (dans le Catéchisme de l'Église catholique) mais ils sont aussi repris par les catholiques lors de leur baptême et de leur confirmation et redits à chaque messe. Vie chrétienne Dans le catholicisme, la vie chrétienne est marquée par les sacrements, eux-mêmes indissociables de la liturgie : le baptême, la confirmation, l'eucharistie, la réconciliation, le mariage, l'onction des malades, et pour les diacres, les prêtres et les évêques, l'ordination. Le catholicisme peut être vécu selon divers état de vie : laïc, consacré, ordonné, et dans une grande diversité de courants et d'organisations. Pour nombre de catholiques, le principal lieu de vie chrétienne est la paroisse ; celle-ci étant une portion du territoire d'un diocèse. Il existe au sein des paroisses de nombreuses associations ou mouvements établis de façon plus ou moins formelle. Certains de ces mouvements sont internationaux tels que Caritas Internationalis, les mouvements d'action catholique, les équipes Saint-Vincent, etc. Récemment, se sont développées les communautés nouvelles. Des centaines d'ordres religieux jouent un rôle important comptant de quelques dizaines de membres à plusieurs milliers. L'enseignement catholique, grâce à ses nombreuses écoles et universités tenues par des laïcs ou des religieux, fait partie des aspects les plus visibles du catholicisme actuel. Relations avec les autres religions Concernant ses relations avec le judaïsme, l'Église catholique est revenue sur certaines positions. Celles des premiers siècles liées au supersessionisme ne sont plus de mise. Rome a pensé qu'un renouvellement théologique était nécessaire dans ce domaine. Celui-ci est en cours depuis l'après-guerre et le concile Vatican II notamment avec la déclaration Nostra Ætate de 1965 sur les relations avec les autres religions. Entamée au cours des années 1990, la repentance de l'Église catholique a conduit à la publication de documents officiels comme cette réflexion sur l'antijudaïsme, voire l'antisémitisme, qui ont marqué une partie de son histoire : . La diversité du catholicisme Sens et portée du concile Vatican II Au lendemain du concile Vatican II, deux courants de contestation opposés se mettent en place. Dès la fin des années 1960, le débat s'engage sur la notion de « crise de l'Église ». Alors qu'un courant traditionaliste refuse les conclusions du concile, un courant « réformateur » et « progressiste » estime au contraire que sa mise en œuvre reste insuffisante. Tension entre « tradition » et « modernité » Mouvements en faveur de la tradition La Fraternité Saint-Pie-X est fondée en 1970 par l'archevêque français Marcel Lefebvre, qui s'oppose à ce qu'il considère comme les idées de l'Église. Pour perpétuer sa vision de la tradition, en désaccord avec le concile Vatican II, il consacre quatre évêques en 1988 sans mandat pontifical. Il est ainsi excommunié par Jean-Paul II pour avoir procédé à ces consécrations illicites. La Fraternité célèbre exclusivement la messe tridentine, et ne promeut pas la liberté religieuse, l'œcuménisme ou encore le dialogue avec les autres religions. En 2009, le pape Benoît XVI lève l'excommunication des évêques de cette communauté. Ce geste a été suivi par des conversations visant à régulariser la situation de la Fraternité. Un accord est envisagé entre Rome et la Fraternité pour donner à cette dernière un statut canonique de prélature personnelle, à l'image de ce que connaît l'Opus Dei. La Fraternité Saint-Pierre est un groupe catholique traditionaliste constitué par une partie de membres de la Fraternité Saint-Pie-X qui ont rejoint le Saint-Siège en 1988. Un autre groupe, l'Institut du Bon-Pasteur, a pour fondateur l'abbé Philippe Laguérie, qui est également un ancien prêtre de la Fraternité Saint-Pie-X. L'Institut du Christ-Roi Souverain Prêtre, société de vie apostolique en forme canoniale, célèbre la messe tridentine selon le motu proprio Summorum Pontificum. Mouvements en faveur de réformes Catholicisme et société Catholicisme social Les catholiques interviennent en matière sociale. Cette question a fait l'objet d'une synthèse systématique et exhaustive en 2004, sous la forme d'un Compendium de la doctrine sociale de l'Église, rédigé par le cardinal Martino, président du Conseil pontifical Justice et Paix. Théologie de la libération Dans le mouvement de la Théologie de la libération, les catholiques progressistes s'éloignent d'un catholicisme conservateur, au profit d'une voie dans laquelle l’action politique apparaît comme une exigence de l'engagement religieux dans la lutte contre la pauvreté. Théorisé à partir de 1972 par Gustavo Gutiérrez Merino, ce mouvement prône la libération des peuples et entend renouer avec la tradition chrétienne de la solidarité. Ce courant latino-américain, essentiellement composé de dominicains et de jésuites, est accusé par ses détracteurs d'être d'inspiration marxiste et ses théologiens sont souvent en délicatesse avec la Congrégation pour la doctrine de la foi, à l'instar de Jon Sobrino. Mouvements charismatiques C'est en 1967 qu'apparaît aux États-Unis le Renouveau charismatique catholique, inspiré par les mouvements pentecôtistes américains. Des communautés sont nées, appelées « charismatiques » parce qu'elles revendiquent « le don accordé par Dieu à une ou plusieurs personnes, comme un don de guérison, de « parler en langues ». Des familles, des célibataires, prêtres et laïcs consacrés en font partie. Jean-Paul II a reconnu ce mouvement nouveau au sein de l'Église notamment dans l'exhortation apostolique Christifideles Laïci. Nouvelle évangélisation La nouvelle évangélisation est l'une des priorités de l'Église depuis le pontificat de Jean-Paul II, qui a instauré le concept de « nouvelle évangélisation » ou « réévangélisation ». Elle se différencie de l'évangélisation traditionnelle du fait de ses modalités mais également par le public qu'elle veut atteindre : les pays de vieille tradition chrétienne, c'est-à-dire principalement l'Europe et l'Amérique. Un Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation fut créé en 2010 par Benoît XVI. Diversités géographiques et culturelles Le catholicisme dans le monde Graphique : estimations par continent, exprimées en millions de catholiques, de 1978 à 2004. Le catholicisme comme objet d'étude Le catholicisme est une religion, ce qui, en sociologie, peut être appréhendé comme un « ensemble de pratiques et de croyances ». Cependant, les études sociologiques ou des sciences des religions sur le catholicisme restent très rares, pour ainsi dire inexistantes si l'on compare avec ce qui se fait pour d'autres religions. En 2012, dans Catholicisme en tensions, Danièle Hervieu-Léger déplore que . Elle propose aussi un diagnostic de ce manque d'intérêt : . Par contraste avec la sociologie, il existe de très nombreuses études historiques, littéraires, théologiques ou philosophiques sur le catholicisme ou l'Église catholique. Si, jusque dans les années 1980, il ne semblait guère douteux que l'on puisse décrire objectivement et scientifiquement une religion comme un objet qui s'offre tel quel à l'observation et aux mesures, il n'en va plus de même aujourd'hui. L'impossibilité qu'ont les chercheurs de s'accorder sur ce qu'est une religion, comme celle de décrire de façon exhaustive ce que serait le système de pensée d'une religion, ont été maintes fois relevées. Ces difficultés théoriques ont entraîné davantage de circonspection quant à la possibilité de définir ce que serait essentiellement le catholicisme. Des études mettent ainsi davantage l'accent sur la diversité du phénomène que l'on tente d'appréhender sous ce nom, tandis que pour ce qui est de la description du catholicisme comme d'une doctrine ou d'un système de pensée, on insiste sur le fait que l'on peut sans doute identifier des « accentuations », caractéristiques ou « éléments constitutifs » de la pensée catholique, mais sans décrire more geometrico un « système catholique » en sa totalité. Notes et références Voir aussi Bibliographie Articles connexes Liens externes Site officiel du Vatican. Documenta Catholica Omnia, recueil de sources.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Cuisine%20fran%C3%A7aise
Cuisine française
La cuisine française fait référence à divers styles gastronomiques dérivés de la tradition française. Elle a évolué au cours des siècles, suivant ainsi les changements sociaux et politiques du pays. Le Moyen Âge a vu le développement de somptueux banquets qui ont porté la gastronomie française à un niveau supérieur, avec une nourriture décorée et fortement assaisonnée par des chefs tel Guillaume Tirel. Au , les habitudes ont changé, avec une utilisation moins systématique des épices et avec le développement de l'utilisation des herbes aromatiques et de techniques raffinées, initiées par François Pierre de La Varenne. Au , de somptueux banquets avec des dizaines de plats sont servis à la Cour de France à Versailles. C'est également vers la fin de ce siècle que naît Marie-Antoine Carême, futur chef de renommée internationale. La cuisine française a été codifiée au , par Auguste Escoffier, pour devenir la référence moderne en matière de grande cuisine. Elle est aujourd'hui encore considérée comme une référence dans le monde en raison de son aspect culturel. L'œuvre d'Escoffier a toutefois laissé de côté une grande partie du caractère régional que l'on peut trouver dans les provinces françaises. L'essor du tourisme gastronomique, avec l'aide notamment du Guide Michelin, a contribué à un certain retour aux sources des gens vers la campagne au cours du et au-delà. La diversité des traditions régionales rend la cuisine française multiple plutôt qu'unifiée. De nombreux plats régionaux se sont développés au point d'être connus et reconnus au niveau national, donnant parfois naissance à des variations d'une région à l'autre. Les produits agricoles comme le fromage, le vin, la viande, etc., occupent une place d'exception dans la cuisine française, de nombreuses productions régionales arborant, lorsqu'elles sont commercialisées, le label de préservation de l'environnement Agriculture Biologique (AB), des marques de certification collectives liées à l'agriculture durable comme Demeter, Bio Cohérence, ou une préservation d'appellation d'origine comme Appellation d'origine protégée (AOP) ou encore une préservation d'indication géographique comme Indication géographique protégée (IGP). Le , suivant la proposition faite par l'Institut européen d'histoire et des cultures de l'alimentation, a été ajouté à la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'UNESCO le 16 novembre 2010. Avec la cuisine mexicaine et la diète méditerranéenne, inscrites le même jour, c'est la première fois que des traditions culinaires sont enregistrées dans cette liste. Histoire La cuisine française a énormément évolué au cours des siècles. À partir du Moyen Âge, une cuisine nationale unique et créative a commencé à émerger. Cet élan initié par plusieurs grands chefs est la conséquence des différents mouvements sociaux et politiques. Au fil des années, différents noms ont été donnés aux styles de cuisine français qui ont été codifiés par différents maîtres-cuisiniers. Tout au long de leur vie, ces chefs ont été tenus en haute estime pour leurs contributions à la culture du pays. La cuisine française s'est principalement développée dans la ville de Paris avec les chefs de cuisine royaux, mais elle s'est finalement étendue à tout le pays et a même été exportée par delà les mers. Moyen Âge Dans la cuisine médiévale, les banquets étaient chose commune dans la noblesse. Plusieurs plats y sont servis que ce soit ou non mélangés mais tous à la fois. Les grosses pièces de viande étaient coupées en tranches et généralement consommées à la main, entre le pouce et deux doigts. Les volailles et volatiles avaient une position élevée dans la chaîne des êtres (considérés comme plus près du ciel), ce qui explique qu'ils étaient tant goûtés par les hautes classes de la société. Les sauces étaient alors épaisses et très assaisonnées, notamment avec de la moutarde très parfumée. Les tourtes occupaient une bonne place dans les banquets, où la croûte servait alors généralement de contenant davantage que comme nourriture. Ce n'est guère avant la fin du Moyen Âge que les tartes à base de pâte brisée se sont développées, comme le montrent les recettes du Viandier et du Mesnagier de Paris. Une fois le repas terminé, on servait des qui devinrent par la suite le dessert moderne. Ces issues de table se composaient généralement de dragées à base de morceaux de sucre ou de miel durci, de fromage et de vin épicé, comme l'hypocras. À l'époque, les ingrédients des repas variaient considérablement selon les saisons et le calendrier liturgique. Ainsi, alors que les banquets étaient nombreux et opulents de la fin du printemps jusqu'à la fin de l'automne, ils se faisaient plus rares en hiver. Beaucoup d'aliments étaient alors conservés à l'aide de sel, d'épices, de miel ou d'autres conservateurs. Les animaux d'élevage étaient ainsi abattus au début de l'hiver. La viande de bœuf était alors salée, alors que la viande de porc était salée puis fumée. Le bacon et les saucisses étaient fumés à la cheminée, tandis que la langue et les jambons étaient passés à la saumure puis séchés. Les concombres étaient aussi saumurés, alors que les légumes verts étaient conditionnés dans des bocaux avec du sel. Les fruits, les noix et les légumes à racine étaient quant à eux bouillis dans le miel pour la conservation. Comme les baleines, les dauphins, les marsouins étaient considérés comme des poissons, ils étaient consommés au cours du Carême. Les étangs artificiels étaient remplis de carpes, de brochets, de tanches, de brèmes, d'anguilles et d'autres poissons. Des cours permettaient de garder la volaille, telle que les pigeons ou les pigeonneaux qui étaient réservés à l'élite. Le gibier était très prisé, mais relativement rare, et incluait le cerf, le sanglier, le lièvre, le lapin et les oiseaux. Les jardins potagers regorgeaient d'herbes aromatiques telles que la tanaisie, la ruta, la menthe pouliot et l'hysope, qui sont rarement utilisées aujourd'hui. Les épices étaient des biens précieux et très coûteux à cette époque. Parmi les plus utilisées, on trouvait le poivre, la cannelle, le clou de girofle, la noix de muscade et le macis. Cependant, certaines des épices utilisées à l'époque dans la cuisine française ne le sont plus aujourd'hui, comme le cubèbe, le poivre long, la maniguette et le galanga. Des saveurs aigres-douces accompagnaient généralement les plats, en combinant du vinaigre et du verjus avec du sucre (pour les riches) ou du miel. L'effet visuel des plats était très prisé et il était courant de voir des couleurs chatoyantes. Parmi les couleurs employées, le vert pouvait être obtenu par l'addition de jus d'épinards et de la partie verte des poireaux, la couleur jaune provenait du safran ou de jaunes d'œuf, tandis que le pourpre provenait de la maurelle ou de l'héliotrope. Des feuilles d'or ou d'argent pouvaient également être déposées au pinceau avec du blanc d'œuf sur la surface des aliments. C'était le cas, par exemple, de la tourte parmérienne, qui ressemblait à un château dont les tourelles étaient des pilons de poulets recouverts de feuilles d'or. L'un des plats les plus grandioses de l'époque était le cygne ou le paon, rôti et recousu dans sa peau avec son plumage intact, les pattes et le bec dorés à l'or. Étant donné que ces deux oiseaux sont filandreux et ont un goût désagréable, de la viande hachée et assaisonnée d'oiseaux plus savoureux, comme l'oie ou le poulet, pouvait prendre la place de leur chair à l'intérieur de leur plumage. Le plus connu des chefs français du Moyen Âge était Guillaume Tirel, également connu sous le nom de Taillevent. Il a travaillé dans de nombreuses cuisines royales au cours du . Après son premier poste en tant que marmiton en 1326, il devint le chef de Philippe VI, puis du fils de Jean le bon. Le dauphin, devenu roi de France sous le nom de Charles V, en 1364, conserve Taillevent au poste de chef cuisinier. Sa carrière dura soixante-six ans et, après sa mort, il fut enterré en grande pompe entre ses deux épouses. Sa pierre tombale le représente en armure, tenant un bouclier où sont représentées trois marmites. Ancien Régime Sous l'Ancien Régime, Paris était la plaque tournante de la culture et de l'activité économique françaises. C'est donc naturellement à Paris que se trouvaient les artisans les plus qualifiés. Les marchés de Paris, tels ceux des Halles, de la Mégisserie ou de la rue Mouffetard, occupaient une place prépondérante dans la distribution de nourriture. Quelle que soit la taille de ces marchés, ils étaient régis par un système de corporations développé au Moyen Âge. À Paris, ces corporations étaient contrôlées par l'administration municipale et la Couronne. Une corporation visait à empêcher les artisans d'exercer dans une autre branche de l'industrie culinaire que la leur. Deux types principaux de corporations coexistaient à l'époque : celles qui fournissaient les matières premières (bouchers, poissonniers, marchands de grains, jardiniers) et celles qui fournissaient des aliments préparés (boulangers, pâtissiers, sauciers, traiteurs). Certaines offraient à la fois des matières premières et des aliments préparés, telles que celles des rôtisseurs et des charcutiers. Ils avaient ainsi la possibilité de vendre des tourtes et des plats ainsi que de la viande crue et de la volaille. Cette coexistence causait des tensions avec leurs concurrents directs, les bouchers et les volaillers. Les apprentissages se déroulaient au sein de ces corporations et suivaient différents grades allant d'aide-cuisinier à chef-cuisinier. Les maîtres-queux jouissaient d'un pouvoir important auquel étaient associés des revenus importants et la sécurité de l'emploi. Parfois, le personnel qui travaillait dans les cuisines royales faisait partie de la hiérarchie de la corporation. Il était alors nécessaire pour eux de prévoir leur reconversion. Ceci n'était pas rare dans la mesure où le règlement de la corporation des cuisiniers de Paris le permettait. Au cours des , la cuisine française a intégré de nombreux aliments venus du Nouveau Monde. Bien qu'elles mirent du temps avant d'être adoptées, le registre des banquets de Catherine de Médicis montre un service de soixante-six dindes au cours d'un seul diner. Par ailleurs, le cassoulet prend ses racines avec l'arrivée des haricots du continent américain, ramenés de ses explorations par Christophe Colomb. La « » trouve sa source au avec le chef La Varenne. Celui-ci est considéré comme l'auteur du premier véritable livre de cuisine française, Le Cuisinier françois, en 1651. Son livre comprend la plus ancienne référence à l'utilisation de graisse de porc pour réaliser le roux (préparation à base de farine pour lier les sauces). L'ouvrage comporte deux sections : l'une pour les jours avec viande et l'autre pour le jeûne. Ses recettes ont marqué un changement par rapport au style de cuisine du Moyen Âge. Il a ainsi introduit de nouvelles techniques visant à créer des plats plus légers et moins épicés (viandes rôties, poissons bouillis le plus souvent accompagnés de légumes : petits pois, asperges et artichauts sont à la mode sous Louis XIV) et une présentation plus modeste des tartes, des pâtisseries et des chaussons. La Varenne a également publié en 1667 un livre sur la pâtisserie, intitulé Le Parfait Confiturier (réédité par la suite sous le nom de Le Confiturier françois) qui, de manière similaire, a mis à jour et codifié les nouvelles normes émergentes de la gastronomie pour les desserts et les pâtisseries. En 1691, sous le règne de Louis XIV, le chef François Massialot écrit Le Cuisinier roïal et bourgeois. Ce livre contient les menus servis à la cour royale en 1690. À l'époque, Massialot travaille principalement comme cuisinier indépendant. Par leur lien avec la royauté, Massialot et beaucoup d'autres cuisiniers royaux reçoivent certains privilèges. Ils ne sont ainsi pas soumis à la réglementation des corporations et peuvent organiser des réceptions de mariage et des banquets, sans aucune restriction. Le livre de Messialot est le premier qui est écrit sous la forme d'une liste alphabétique de recettes, préfigurant ainsi le premier dictionnaire culinaire. Y apparaît également la première illustration d'une marinade, que ce soit pour une marinade de volaille et de gibier à plumes ou de poissons et de crustacés. Le fait que ses recettes n'indiquent pas les quantités des ingrédients suggère que Massialot écrit pour des cuisiniers qualifiés. Les rééditions successives du Cuisinier roïal et bourgeois incluent des améliorations importantes tel que l'ajout d'un verre de vin aux bouillons de poisson. Des définitions sont également ajoutées dans l'édition de 1703. Lors de l'édition de 1712, l'ouvrage est renommé Le Nouveau Cuisinier royal et bourgeois et porté à deux volumes. Cette réédition est également rédigée dans un style plus élaboré avec des explications détaillées sur la technique. D'autres petites préparations y sont incluses et un troisième plat est ajouté au repas. Le ragoût, plat traditionnel français, fait sa première apparition comme plat à part entière dans cette édition, alors qu'il était auparavant considéré comme une garniture. Peu avant la Révolution française, on peut voir des recettes comme la bouchée à la reine prendre de l'importance. Ici, il s'agit essentiellement de cuisine royale, exécutée par les services royaux de Bouche. Comme son nom l'indique elle a été réalisée sous l'influence de l'épouse de Louis XV, la reine Marie Leszczynska: il s'agit d'une recette à base de poulet, servie dans un vol-au-vent. Cette recette est encore populaire aujourd'hui. On lui doit également d'autres recettes, dont le et le filet d'aloyau braisé à la royale. On lui doit aussi l'apparition des lentilles dans l'alimentation. La Révolution française joue un rôle déterminant dans l'expansion de la cuisine française, dans la mesure où elle abolit les corporations. Ainsi, à partir de 1789, tout chef peut produire et vendre ce qu'il désire comme préparation alimentaire. Né cinq ans avant le début de la Révolution, Marie-Antoine Carême passe ses jeunes années à travailler dans une pâtisserie. Son talent s'épanouissant dans la réalisation de pièces montées, constructions remarquablement architecturées de pâte et de sucre. Cela attire l'attention de Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, futur ministre de l'empereur . La carrière de Carême contribue au raffinement de la cuisine française. La base de son style provient de ses sauces, qu'il nomme les sauces : la sauce espagnole, le velouté, la sauce béchamel. Souvent considérées comme des fonds de sauce, elles sont à la base des autres sauces et sont encore connues aujourd'hui. Chacune de ces sauces est réalisée en grande quantité dans sa cuisine car elles servent à de multiples produits dérivés. Carême dispose ainsi de plus d'une centaine de sauces à son répertoire. Les soufflés apparaissent également pour la première fois dans ses écrits. Bien que nombre de ses préparations semblent extravagantes aujourd'hui, il simplifie et codifie une cuisine qui était encore plus complexe de son temps. Cette codification s'exprime à travers trois ouvrages majeurs : Le Maître d'hôtel français (1822), Le Cuisinier parisien (1828) et L'Art de la cuisine française au dix-neuvième siècle (1833-1835). Première moitié du La modernisation et l'organisation de la haute cuisine française sont le plus souvent attribuées à Auguste Escoffier. Son influence commence avec l'apparition des grands hôtels en Europe et en Amérique durant les années 1880-1890. L’hôtel Savoy de César Ritz est l'un des premiers hôtels dans lequel Escoffier travaille, mais son influence se développe surtout lorsqu'il est responsable des cuisines du Carlton, à Cannes, de 1898 à 1921. Afin d'optimiser le service des plats, il met au point le système de brigade de cuisine, qui rationalise la répartition des tâches de l'équipe de cuisiniers suivant cinq pôles spécialisés. Ces cinq pôles comprennent le garde-manger qui prépare les plats froids, l'entremétier qui prépare les légumes et les féculents, le rôtisseur qui prépare les rôtis et les grillades, le saucier qui prépare les sauces et les soupes, et le pâtissier qui prépare les pâtisseries et les desserts. Ainsi, plutôt qu'une seule personne prépare un plat, plusieurs cuisiniers préparent les différentes composantes du plat. Par exemple, dans le cas des œufs au plat Meyerbeer (œufs cuits au plat, accompagnés de rognons d'agneau ou de mouton et nappés de sauce Périgueux), le système précédent requérait jusqu'à quinze minutes de préparation, alors qu'avec le système de brigade, les œufs sont préparés par l'entremétier, les rognons sont grillés par le rôtisseur, la sauce aux truffes par le saucier. Le plat peut ainsi être préparé dans un laps de temps beaucoup plus court et servi rapidement en salle. Escoffier simplifie également le menu moderne et la structure des repas. Il publie une série d'articles traitant de cet ordre qui sont finalement publiés dans son Livre des menus, en 1912. Ce type de service adopte le service dit — remplaçant le , qui était en usage depuis le Moyen Âge —, dans lequel le repas est divisé en plusieurs plats, chacun servi séparément dans son assiette. Cette façon de faire avait été rendue populaire par Félix Urbain Dubois, dans les années 1860. La contribution la plus importante d'Escoffier reste la publication du Guide culinaire, en 1903, qui établit les bases de la cuisine française. Il s'agit d'un ouvrage collaboratif dans lequel plusieurs chefs de haut rang illustrent l'acceptation universelle de ce nouveau style de cuisine. Le Guide culinaire rend désuet l'utilisation de sauces lourdes et promeut les fumets qui sont l'essence de la saveur de poissons, de viandes et de légumes. Ce style de cuisine cherche à créer des accompagnements, sauces dont la fonction est d'ajouter de la saveur au plat, plutôt que de la masquer comme par le passé. En plus de ses propres recettes, Escoffier s'inspire des recettes de Carême, Dubois et Taillevent. Une autre source de recettes provenait des paysans, dont les plats sont traduits dans les standards raffinés de la haute cuisine. Les ingrédients communs sont ainsi remplacés par des ingrédients coûteux, rendant les plats moins humbles. Escoffier inventa lui-même de nombreux plats, comme la pêche Melba ou les crêpes Suzette. Escoffier réédita Le Guide culinaire quatre fois au cours de sa vie, en indiquant dans la préface de la première édition du livre que, même avec , son livre ne devrait pas être considéré comme un texte et que, même s'il l'était au moment de son écriture, . Seconde moitié du Dès la fin de la Première Guerre mondiale, l'automobile va permettre de développer une nouvelle forme de . La RN7, qui permet de descendre sur la Côte d'Azur ou remonter vers le nord de l'Europe, va drainer un tourisme de luxe à partir des trois plus grandes métropoles françaises Paris, Lyon, et Marseille. Les guides routiers se multiplient et donnent des renseignements précis sur les haltes gastronomiques. Le Guide Michelin le plus connu propose même une classification par étoiles. La mascotte de la marque Michelin, le Bibendum, est d'ailleurs né d'une idée de Curnonsky, élu prince des gastronomes. L'axe routier de la vallée Saône-Rhône se distingua rapidement par ses nombreux restaurants étoilés. À titre d'exemple, Jean-Robert Pitte indique que dans l'édition 1956 du Guide rouge, la moitié des trois étoiles de province se retrouvait à proximité de l', avec sept restaurants, Paris n'en ayant que quatre. Dans les deux décennies qui suivent, de nouveaux plats et de nouvelles techniques font leur apparition. Cette période est aussi marquée par l'apparition de la « ». Le terme de a été utilisé à plusieurs reprises dans l'histoire de la cuisine française. Cette description est ainsi observée dans les années 1740, avec la cuisine de Vincent La Chapelle, François Marin et Menon. Elle est réutilisée également dans les années 1880 et 1890 pour décrire la cuisine d'Escoffier. Les journalistes culinaires Henri Gault et Christian Millau font cependant revivre ce terme dans les années 1960 pour décrire la cuisine de Paul Bocuse, Jean et Pierre Troisgros, Michel Guérard, Roger Vergé et Raymond Oliver. Le travail de ces chefs s'inscrit dans une certaine prise de distance par rapport à l' de la cuisine d'Escoffier. Certains de ces chefs étaient des élèves de Fernand Point à la Pyramide, de Vienne, qu'ils quittèrent pour ouvrir leurs propres restaurants. Gault et Millau de ce nouveau style de cuisine à travers dix caractéristiques représentatives. La première d'entre elles est le rejet de la complication excessive en la cuisine. Le temps de cuisson de la plupart des poissons, des fruits de mer, du gibier, du veau, des légumes verts et des pâtés est par ailleurs fortement réduit, dans le but de préserver leurs saveurs naturelles. Le recours à la cuisson à la vapeur se développe ainsi largement dans ce nouveau style. L'utilisation des ingrédients les plus frais possibles constitue la troisième caractéristique. En outre, les grands menus sont abandonnés en faveur de menus courts. Cinquièmement, les marinades de viandes et de gibiers cessent d'être utilisées. Sixièmement, les sauces épaisses, telles que les sauces espagnole et béchamel sont abandonnées en faveur de l'assaisonnement des plats avec des herbes fraîches, du beurre de qualité, du jus de citron et du vinaigre. Par ailleurs, les chefs de la nouvelle cuisine s'inspirent plutôt des plats régionaux que de plats de haute cuisine. De nouvelles techniques et des équipements modernes sont également adoptés, comme l'utilisation du four à micro-ondes, chez Bocuse. Les chefs veillent à la satisfaction des besoins alimentaires de leurs clients par l'intermédiaire de leurs plats. Enfin, les chefs sont très inventifs et créent de nouvelles combinaisons. Au milieu des années 1980, les journalistes culinaires indiquent que le style de la « nouvelle cuisine » commence à s'essouffler, et d'autres se plaignent de la petitesse des portions, tandis que de nombreux chefs reviennent vers la haute cuisine, même si les présentations plus légères et les nouvelles techniques persistent. Certains spécialistes (étrangers) ébauchent des théories sur le rôle de la Seconde Guerre mondiale dans l'avènement de ce nouveau courant arrivé pendant la "maturité" en France de la société de consommation. En effet, l'approvisionnement en viande animale était difficile sous l'occupation allemande (et cela ravivait des souvenirs face à la nouveauté dans l'intelligencia traitant de la satisfaction des désirs ). Diversité de la cuisine régionale La cuisine française est généralement perçue, en dehors de la France, à travers sa grande cuisine servie dans des restaurants aux prix élevés. Cette cuisine très raffinée a, la plupart du temps, reçu l'influence des cuisines régionales. Celles-ci sont caractérisées par une extrême diversité de styles et d'aliments mis en œuvre. Il y a encore peu de temps, chaque pays français voyait sa cuisine dirigée presque exclusivement par ce que son terroir permettait de produire. C'est cet état de fait qui a façonné ou façonne toujours la diversité des recettes et savoir-faire constatés aujourd'hui. De nos jours, du fait des mouvements de populations, ces différences régionales ont eu tendance à s'estomper, mais elles restent clairement marquées, et une personne voyageant à travers la France remarquera des changements significatifs dans la manière de cuisiner et dans les plats servis. D'ailleurs, la récente attention du consommateur français sur les produits de terroir signifie que la cuisine régionale témoigne d'un fort renouveau en ce . Les vins français et les fromages français font partie intégrante de l'agriculture et de la cuisine française dans son ensemble dans laquelle ils sont utilisés comme ingrédients et comme accompagnements. La France est d'ailleurs reconnue pour sa gamme étendue de vins et de fromages. Grand Ouest Le nord-ouest de la France se caractérise par une influence significative de son littoral dans la gastronomie locale. La mer fournit en effet la matière première des plateaux de fruits de mer et des poissons (bar, lotte, hareng), servis dans les restaurants ou sur les tables familiales. Alors que la Bretagne a développé une offre de qualité en homards, en écrevisses et en moules, la Normandie s'est spécialisée dans les pétoncles, les coquilles Saint-Jacques et les soles. La cuisine du nord-ouest utilise le beurre, la pomme et la crème, comme dans les moules farcies aux amandes. L'agriculture de cette région s'est beaucoup développée en raison de son climat doux. La Normandie abrite ainsi un grand nombre de pommiers, dont les fruits sont aussi bien utilisés dans des plats que dans des boissons alcoolisées comme le cidre ou le calvados. En ce qui concerne la Bretagne, certains produits agricoles comme les choux-fleurs et les artichauts ont acquis une réputation nationale. Le sarrasin était une culture traditionnelle en Bretagne et est ainsi largement utilisé pour la réalisation des fameuses galettes. Actuellement, de la consommation de sarrasin est importée de Chine. La production bretonne est centrée sur le sarrasin bio. Les rillettes du Mans sont aussi reconnues nationalement, tandis qu'en Maine-et-Loire, le rosé cabernet-d'anjou, ainsi que la liqueur d'orange Cointreau, ont une renommée internationale. La cuisine du val de Loire est fameuse pour ses poissons au beurre blanc. En plus des produits de la mer, la cuisine ligérienne fait la part belle au gibier sauvage, au veau, à l'agneau, à la viande charolaise, à la poule géline et à des fromages de chèvre. La vallée de la Loire et le centre de la France produisent également des fruits de haute qualité, comme les cerises utilisées pour la préparation de la liqueur Guignolet, ou les poires Belle Angevine. Les fraises et les melons sont aussi de grande qualité. Les jeunes légumes sont souvent utilisés dans la cuisine, comme la spécialité de la région, les champignons de Paris. Le vinaigre d'Orléans est également une spécialité largement utilisée pour la préparation et l'assaisonnement des plats. Les départements de la Charente-Maritime et de la Vendée sont réputées pour leur production ostréicole et mytilicole, avec notamment les huîtres du bassin de Marennes-Oléron et les moules de la baie de l'Aiguillon. L'arrière-pays côtier, dont les pâturages regorgent de chèvres, produit également des fromages renommés. Les pâturages de la Vendée et du Poitou sont également occupés par des troupeaux de Parthenaises et des volailles de Challans, alors que le Limousin abrite de nombreux bétails de limousines et de moutons. Le cognac est également originaire de cette région, avec la ville de Cognac, le long de la Charente. Les nombreuses forêts qui s'y étendent offrent une large variétés de gibiers et de champignons de qualité. Sud-ouest La gastronomie de cette région se caractérise progressivement durant l'époque moderne sur les bases, des particularités des terroirs de la région et des produits agricoles et habitudes nés des échanges internationaux qui se développent à la suite de l'exploration du Monde par les européens profitant notamment de la vocation maritime de Bordeaux. Cette dernière est connue pour son vin, tout comme l'ensemble du sud-ouest de la France. La cuisine de cette région accommode bon nombre de produits issus de la pêche, qu'elle soit maritime, dans le golfe de Gascogne, fluviale, dans les Pyrénées ou à l'aide de pièges, dans la Garonne. Les Pyrénées et le Massif central soutiennent également l'élevage d'agneaux de qualité, tels que l' ou de l'Aveyron, ainsi que des fromages de brebis. La cuisine du sud-ouest est également riche en viande bovine (aubrac, salers, blonde d'Aquitaine, bœuf de Chalosse, bazadaise et garonnaise), ainsi qu'en volaille fermière (poulet, dindon, pigeon, chapon, oie et canard). La cuisine de Gascogne et du Périgord, quant à elle, s'est fait une spécialité des pâtés, terrines, confits et magrets d'oie et de canard gras. Cette région est ainsi très réputée pour sa production de foie gras de ces volailles. Les pruneaux d'Agen et l'eau-de-vie d'Armagnac sont également originaires de cette région. La cuisine basque est connue pour son utilisation de la tomate et de piment d'Espelette. Le pays gersois est réputé pour ses élevages de volailles, tandis que les producteurs fermiers et transformateurs artisanaux et industriels de la région de la montagne Noire et de Lacaune fabriquent du jambon et du saucisson. Le maïs blanc est massivement cultivé dans la région, tant pour l'engraissement des canards et des oies pour le foie gras, que pour l'élaboration de la cruchade, une bouillie de maïs. Les agriculteurs y cultivent également les haricots qui sont au cœur de la recette du cassoulet. La région toulousaine est reconnue pour sa fabrication de saucisse de Toulouse, qui peut également accompagner une variante locale du cassoulet, le cassoulet de Castelnaudary. La région de Cahors produit du vin noir, ainsi que des truffes et des champignons. Les agriculteurs élèvent également des agneaux de bergerie. L'Aveyron, pays d'éleveurs et de pelouses naturelles, est le berceau de nombreux fromages, tels que le roquefort de lait cru de brebis, élaboré et affiné au pied du plateau du Larzac, le pérail qui n'a quitté les cuisines des fermes que depuis une trentaine d'années, et le laguiole de lait cru de vache, spécialité de l'Aubrac aveyronnais. Le cantal, lui, est produit à partir de lait de vache dans le Cantal. Les troupeaux de vaches salers produisent le lait cru utilisé pour la réalisation du fromage du même nom, le salers. Ces vaches sont également élevées pour leur viande. Sud-est Dans le Languedoc-Roussillon, se consomme tout autant des huîtres de l'étang de Thau que des moules, en plus des spécialités de poissons de Sète : la bourride, la tielle ou la rouille de seiche. Les éleveurs producteurs fermiers de la région du Haut-Languedoc transforment également les cuisses des cochons de leurs élevage en jambon sec (commercialisés accompagnés des signes distinctifs « jambon fermier » et « jambon de montagne », car censés être produits et transformés dans les fermes des hauts plateaux et vallées de la Lozère). La nature cévenole offre une grande variété de champignons, châtaignes, baies, gibiers de toutes espèces, etc, et les agriculteurs qui y vivent pourvoient le commerce en miels, viande d'agneau, saucisses sèches, pâtés et fromages fermiers. L'influence catalane peut être observée dans la cuisine avec des plats comme la brandade, faite à partir d'une purée de morue séchée et enveloppée dans des feuilles de poirée. Les escargots sont nombreux et sont préparés dans un style catalan connu sous le nom de cargolade. En Corse, d'innombrables troupes de chèvres et de moutons sont élevées modestement par les paysans; les chevreaux et agneaux servant à préparer des plats tels que le stufato, des ragoûts et des rôtis. Parmi les fromages produits en Corse, le brocciu (un des fromages de lactosérum produit en France) est aujourd'hui le plus connu des Français de par son appellation préservée au niveau de l'Union européenne. Les châtaignes cultivées et récoltées dans la forêt de Castagniccia sont utilisées pour être transformées en farine; aliment utilisé, entre autres, pour faire du pain, des gâteaux ou de la polenta. La forêt fournit également des glands pour nourrir les cochons et les sangliers qui constituent la plus grande source de protéines de la cuisine de l'île avec les fromages. Ces bêtes sont transformées en saucisses, jambon sec, ou d'autres spécialités de salaison corse, tels que la coppa (échine de cochon séche), le lonzu (filet séché), le figatellu (saucisse de foie), le salamu (saucisse fumée), la salsiccia (saucisse épicée), la panzetta, le figarettu (foie fumé et séché) et le prisuttu (jambon sec). Les agriculteurs corses produisent quantité de clémentines (dont l'appellation d'origine est préservée via le système AOP), de citrons, de nectarines et de figues (ces dernières seront séchées). Le citron confit est utilisé dans les nougats et les gâteaux, tout comme le brocciu et les châtaignes qui sont également utilisés dans les desserts. La Corse offre une grande variété de vins et de liqueurs de fruits comme le patrimonio, la cédratine, la liqueur de myrte, le rappu et l'eau-de-vie de châtaigne. La région Provence-Alpes-Côte d'Azur est la plus grande région productrice d'agrumes, de légumes, de fruits et de fines herbes en France. Elle réalise également la plus importante production d'olives et d'huile d'olive. Outre la lavande qui est utilisée dans de nombreux plats de Haute-Provence, la cuisine régionale emploie d'autres herbes aromatiques telles que le thym, la sauge, le romarin, le basilic, la sarriette, le fenouil, la marjolaine, l'estragon, l'origan et la feuille de laurier. Le miel, les fromages de chèvre, les saucissons séchés à l'air, les fruits de mer (en zone côtière), l'agneau et la viande de bœuf sont des ingrédients très populaires dans cette région. Les sauces régionales font une large place à l'ail et aux anchois. La cuisine méditerranéenne utilise une grande quantité de légumes pour des préparations plus légères. La Camargue possède des rizières et cultive notamment une spécialité locale, le riz rouge de Camargue. L'alcool le plus emblématique de la région provençale est sans nul doute le célèbre Pastis, au goût anisé. Pendant la fin de l'automne et l'hiver, des truffes sont récoltées en Provence, alors que le dessert traditionnel de Noël servi en Provence, les treize desserts, se compose de pâte de coing, de biscuits, d'amandes, de nougat, de pommes et de fougasses. Les fruits et les légumes (dont, parmi ces derniers, le cardon) sont très populaires dans la cuisine lyonnaise et des terroirs proches de Lyon. On y retrouve également de la volaille de Bresse, des pintades de la Drôme et des poissons en provenance des étangs de la Dombes et des montagnes de Rhône-Alpes. Lyon et la Savoie fournissent des saucisses de grande qualité, alors que les régions alpines produisent de nombreux fromages comme l'abondance, le reblochon, la tomme et le vacherin des Bauges. La cuisine des Alpes est ainsi connue comme la cuisine où le fromage fondu, les pommes de terre et les charcuteries sont rois. La célèbre chartreuse est une liqueur originaire du monastère de la Grande Chartreuse, dans le massif de la Chartreuse. Parmi les grands chefs des contrées environnant Lyon, on peut notamment citer Fernand Point, Georges Blanc, Paul Bocuse, les frères Troisgros et Alain Chapel. N'oublions pas la cuisine de l'Auvergne, avec sa côte de bœuf à l'os à moelle, ses belles charcuteries, ses produits des bois et des jardins et ses fromages affinés, son aligot et sa truffade. Nord-Est La Bourgogne est réputée pour ses vins. Le brochet, la perche, le crabe de rivière, les escargots, la volaille de Bresse, le bœuf charolais, les groseilles, le cassis, le gâteau de miel constituent les principaux ingrédients des spécialités de la gastronomie locale à la fois de la Bourgogne et de la Franche-Comté. La région de Dijon est également renommée pour sa moutarde de Dijon. La cuisine de Bourgogne utilise beaucoup l'huile et notamment celle de noix et de colza. Le Chaource et l'Époisses sont des fromages produits dans des terroirs du nord de la Bourgogne et du sud de la Champagne. La région jurassienne produit quant à elle des spécialités à base de viande fumée. On y trouve ainsi beaucoup de plats à base de porc (lard et saucisse) et de bière. Le gibier occupe également une place de choix dans la région en raison d'une réglementation de la chasse particulièrement favorable. Les fromages franc-comtois tels le Mont d'Or ou le Morbier se consomment aussi chauds avec des pommes de terre, accompagnés de charcuterie locale (saucisses de Morteau et Montbéliard, jambon). La croûte aux morilles, à base de crème, de pain et de champignons, est une spécialité de la Franche-Comté servie en entrée. Enfin, le gâteau de ménage et la galette comtoise illustrent les desserts de la région. Le gibier et le porc sont aussi très populaires en Champagne, même si cette région tire surtout sa renommée de son vin blanc effervescent, appelé champagne. La région Champagne-Ardenne est également connue pour sa spécialité à base de tripes de porc, l'andouillette, avec notamment l'andouillette de Troyes. Quant à la Lorraine, elle est à la fois réputée pour sa tradition charcutière (notamment fumées dans les Vosges) ainsi que les fameux plats en pâtes ou en croutes (quiche, tourtes et pâtés de porc et veau marinés...), fromages (Brie et Munster-Gérômé...) mais aussi pour ses confitures de fruits délicats, ses pâtisseries et confiseries, comme la tarte à la mirabelle, les macarons de Nancy, les madeleines, les dragées, ou la glace Plombières. La choucroute, classée IGP en 2018, est emblématique de la cuisine alsacienne, mais aussi une spécialité de Brienne-le-Château, dans l'Aube. Dans le nord et l'est de la Lorraine et en Alsace, surtout dans la montagne vosgienne, le climat rude et l'appartenance au monde germanique ont entraîné l'élaboration de plats copieux, popularisés comme plats hivernaux dans le reste du pays. Outre la choucroute garnie, on trouve la tarte flambée et l'oie rôtie, typique de la période de Noël. Le thé du chasseur, ou jagatee, est un remontant hivernal, incluant du rhum, populaire dans la montagne. Un grand nombre de desserts et autres pâtisseries de Noël populaires sont issus de la région, comme le kougelhopf, le christstollen, le pain d'épices, le mannele et le bretzel. Le schnaps et le kirsch sont des alcools populaires. L'Alsace est par ailleurs la seule région de France où est produit du vin de glace, à l'approche des fêtes de fin d'année. L'Ardenne produit quant à elle des dindes réputées, notamment pour les fêtes de fin d'année. Nord La cuisine du nord, marquée tant par des influences picardes que flamandes, est caractérisée par l'utilisation du beurre et de la crème mais aussi des endives, de la pomme de terre, du porc et de la bière. Dans cette partie septentrionale de la France, agricole mais aussi très industrielle, une tradition de culture du blé, de la betterave sucrière et de la chicorée s'est développée au cours des siècles. Parmi les plats traditionnels, on trouve souvent des plats longuement mijotés comme la carbonade flamande, le potjevleesch ou le waterzooï. En Flandre, reliée au monde germanique comme l'Alsace et la Lorraine thioise, on retrouve bon nombre de pâtisseries de Noël comme le cougnou, le spéculoos, la tarte au sucre et le geuteling. Les plats très caloriques et mijotant longtemps comme la carbonade flamande, le hochepot et l'anguille au vert que l'on retrouve dans le Westhoek ont été façonnés par la dureté des travaux locaux, qu'ils soient agricoles (terre très argileuse et sols marécageux) ou maritimes (climat froid et humide de la mer du Nord). Le genièvre est historiquement produit à Dunkerque. Outre-mer Guadeloupe et Martinique L'art culinaire reflète la manière d'être et de vivre d'un peuple, mais aussi son histoire. C'est ainsi que la cuisine antillaise simple, sans artifice est le résultat d'une osmose de tous les peuples qui y ont fait escale. Des grillades épicées des indiens caraïbes, en passant par le calalou africain, la brandade de morue française, ou le colombo indien, c'est toute une large palette gastronomique qui compose cette cuisine. Principalement à base de produits de la mer, les plats antillais ont pour point commun de faire souvent macérer la viande et le poisson dans un assaisonnement (souvent à base de piments antillais) pour en améliorer le goût. On peut également noter l'utilisation abondante de la farine de manioc. Apéritifs : Planteur ; ti-punch ; Shrubb ; jus de fruits de saison (goyave, mangue, canne à sucre, banane, etc.). Entrées : Acras de morue ; boudin noir ; boudin aux crabes, aux lambis, etc. ; féroce d'avocat ; souskay de morue ; pâtés salés ; crabe farci… Plats de fruits de mer : Fricassée de chatrou (pieuvre ou poulpe local) ; fricassée de lambis ; poissons grillés au feu de bois, sauce chien ; court-bouillon de poisson (poisson-chat, vivaneau, dorade coryphène, requin, etc.) ; langoustes grillées ; kalalou de crabes ; matété de crabe ; matoutou de crabe ; soupe z'habitan… Plats de viande : Colombo (de poulet, de cabri) ; ragoût de porc accompagné de pois d'Angole et d'igname (fête de Noël) ; ragoût de poule sur pieds ; pâté en pot ; bébélé ; lentilles accompagnées de salaisons (morceaux de porc macérant dans une sauce salée) ; christophine farcie de viande… Accompagnements : Fruit à pain en tranches ou en purée ; gratin de papaye verte ; riz blanc à la créole ; ignames ; madère ; manioc ; bananes jaunes (plantain) cuites à l'eau, ou frites… Sandwichs : Bokit ; Agoulou Guyane Plat principal : bouillon d'awara ; colombo, haricots rouges et leur viande saumurée. Viandes fricassées : fricassée de poulet, de cochon, de bœuf, fricassée d'iguane. Gibier divers et varié : cochon bois ; agouti ; pak ; iguane ; hocco. Accompagnement : couac ; dachine ; igname ; riz de Mana. Dessert : comtesse (sablé), dizé milé (beignet), dokonon (gâteau poché en papillote). La Réunion Plat de viandes : rougail saucisses ; carry poulet ; boucané ; canard à la vanille ; massalé cabri ; tijak boucané. Plat de poissons / fruits de mer : rougail morue ; carry zourit ; carry bichique ; carry camaron ; morue grillée. Plat de légumes : le carry bringelles ; beignets de bringelle ; salade de palmiste ; salade de chou coco (sommité du cocotier) ; brèdes (chouchou, chou d'chine, etc.) ; achards. Gratins : gratin de chouchou ; gratin bois de songe (songe est un des noms du taro) Amuse-gueule : samoussas ; bouchons ; bonbons piments ; piments farcis ; graton ; larves de guêpes grillées. Desserts : le gâteau patates (patates douces) ; gâteau chouchou (chayotte) ; gâteau manioc ; bonbon coco ; bonbon la rouroute ; galette manioc (ou beignet manioc) ; gâteau maïs ; gâteau tisson ; gâteau chemin de fer (gâteau roulé) ; beignets banane ; salade de mangues-ananas pimentée ; sorbets (tamarin, coco, pistache, etc.). Fruits : letchis ; mangues José ; goyaves ; caramboles ; papayes ; ananas Victoria ; longanes, etc. Accompagnements du riz : rougail tomates ; rougail de mangues ; rougail dakatine ; lentilles ; gros pois ; haricots rouges ; piment. Bière locale : la Dodo Reconnaissance mondiale Fin 2006, un groupe de gastronomes et de chefs, dont Paul Bocuse, Alain Ducasse, Pierre Troisgros, Marc Veyrat et Michel Guérard, militent pour que la cuisine française entre au patrimoine culturel immatériel défini par l'UNESCO. À l'occasion de l'inauguration du Salon international de l'agriculture de 2008, le président Nicolas Sarkozy appuie cette demande , estimant que la France possède . La gastronomie française serait perçue comme un symbole de l'hédonisme français. Ainsi le rejoint-il le patrimoine culturel immatériel de l'humanité le , grâce au comité intergouvernemental de l'UNESCO, réuni à Nairobi, au Kenya. Cette distinction concerne une . Le descriptif du repas de fête, qui doit comporter au moins quatre services pour célébrer l’art du et du , est précis : apéritif, entrée, mets de poisson et/ou de viande accompagnés de légumes, fromage, dessert, digestif et présentés sur une table décorée ; les produits doivent être de qualité, les recettes choisies avec soin en accord avec les vins, et les mets dégustés avec . Selon un sondage conduit par sur 16 sites internationaux (Europe et États-Unis) auprès de répondants, la cuisine française se classe troisième parmi les cuisines les plus appréciées en Europe. Ingrédients Parmi les légumes, on compte : aubergines, carottes, champignons (champignons de Paris, pleurotes, chanterelles, bolets, truffes), courgettes, haricots verts, poireaux, pomme de terre, et tomates. Pour les fruits courants, on compte les cerises, fraises, groseilles, cassis, myrtilles, kiwis, mûres, framboises, oranges, clémentines, mandarine, pamplemousse, citron, pêches, brugnons, abricots, pommes, poires, prunes, mirabelles, quetsches, raisins, et coing. Parmi les viandes, on compte les viandes de porc, de bœuf (bœuf, vache, jeune bovin, veau), de pigeon, canard, caille et pintade, de cheval, de dinde, de cochon, de lapin, de mouton, agneau, d'oie plus souvent durant les fêtes de fin d'année, et de coq, chapon, poule, poularde et de poulet. Les poissons et fruits de mer sont le cabillaud, les crevettes, le calmar, les huîtres, les moules, la sardine , le saumon, le thonet la truite. Pour les autres ingrédients, on compte l'escargot et la grenouille (cuisses de grenouille). Les fines herbes et assaisonnements incluent : estragon, fenouil, fines herbes, fleur de sel, herbes de Provence, lavande, marjolaine, romarin, sauge et thym. Recettes Dans cette section, les différentes recettes de la cuisine française sont regroupées par catégories. Cette classification respecte l'ordre d'un menu mais il est aussi possible de lister les plats par leur région d'origine (cf. la page sur les spécialités régionales). Les pains Les préparations de base Les sauces Les entrées Les hors-d'œuvre Les salades Les entrées froides Les entrées chaudes Les soupes et potages Les recettes aux œufs Les omelettes Les recettes au fromage Les poissons et fruits de mer Les viandes et gibiers à poil Les recettes de bœuf Les recettes de veau Les recettes d'agneau Les recettes de porc Les recettes de lapin Les volailles et gibiers à plumes Les recettes de caille Les recettes de canard Les recettes de dinde Les recettes de pigeon Les recettes de poulet Les recettes de faisan Les grillades et fondues Les tartes et tourtes Les abats Les plats de légumes (recettes) Les gratins Les féculents (recettes) Les fromages français Les desserts Les recettes de crème glacée Les recettes de pâtisserie Les confiseries Les vins français Les eaux-de-vie Les liqueurs Cuisine de Noël en France Principalement, on sert en France la dinde aux marrons pour Noël. On sert aussi à cette occasion du saumon fumé, des huîtres, du caviar ou œufs de lompes, et du foie gras. À cela, il faut ajouter des escargots et du boudin blanc. Aussi, la bûche de Noël est une habitude bien française au moment de la période des fêtes. Le chocolat et les gâteaux occupent aussi une place de choix pour cette fête en France. Le tout est normalement accompagné de champagne, boisson typiquement française. Notes et références Notes Références Voir aussi Bibliographie Antoine de Baecque, La France gastronome : comment le restaurant est entré dans notre histoire, Paris, Payot, 2019. . . Georges Auguste Escoffier, Le Guide culinaire. Aide-mémoire de cuisine pratique, nouvelle édition, Éditions Flammarion, coll. « Bibliothèque culinaire », 2009, 940 p. . Georges Auguste Escoffier, Le Livre des menus. Complément indispensable du Guide culinaire, Éditions du Félin, 1997, 192 p. . . Henriette Parienté, Geneviève de Ternant, Histoire de la cuisine française, Paris, La Martinière, 1994, 576 p. Florent Quellier, Table des Français. Une histoire culturelle (), coll. « Table des hommes », Presses universitaires de Rennes/Presses universitaires François-Rabelais, 2013, . Patrick Rambourg, Histoire de la cuisine et de la gastronomie françaises, Paris, Éditions Perrin, coll. « Tempus », , 2010 . . Kilien Stengel, Traité de la gastronomie française. Culture et patrimoine, Sang de la Terre, coll. « Les Traités », 2012, . . Articles connexes Liste des cuisines du monde Liste des spécialités régionales françaises de boissons Liste des spécialités régionales françaises de charcuterie Liste de spécialités régionales françaises de confiserie et de chocolaterie Liste des spécialités régionales françaises de produits agricoles vivriers Liste des spécialités régionales françaises de fromages Liste des spécialités régionales françaises de pains et de viennoiseries Liste de spécialités régionales françaises de pâtisserie et de dessert Liste des spécialités régionales françaises de vins Liste de marques de bières brassées en France Ordonnance du grand repas français au XIXe siècle Liste d'idiotismes gastronomiques français Histoire du fromage en France Liens externes Corpus Patrimoine gourmand sur Gallica
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste%20alphab%C3%A9tique%20des%20sports
Liste alphabétique des sports
A Accrobranche Acrosport Aérobic Aéromodélisme Aérostation Agility Aïkido Airsoft Alpinisme Aquabiking Aquagym Aquajogging Aquarunning Aquathlon Aquatriathlon Athlétisme Automobile Aviation Aviron Apnée B Baby-foot Badminton Base-jump Baseball Basket-ball Bateau-Dragon Biathlon Billard Bloc (escalade) BMX Boardercross Bobsleigh Boccia Bodyboard Boomerang Boule lyonnaise Bowling Boxe (boxe anglaise, boxe birmane, boxe française, boxe thaïlandaise) Bras de fer Bridge (jeu de carte) C Canicross Canoë Canoë-kayak Canyoning Capoeira Carrom Catamaran Catch Cheerleading Coasteering Combat Compétition automobile Course à pied Course camarguaise Course d'orientation Cricket Croquet Cross (équitation) Cross-country Cross triathlon Crosse CrossFit Culturisme Curling Cyclisme Cyclo-cross D Danse (Danse sportive) Dames Décathlon Deltaplane Duathlon Dodgeball Double Dutch Drift E Échecs Équitation Escalade Escrime Esports F Formule 1 Floorball Folkrace Football Football américain Football australien Football gaélique Footing Futsal G Glisse Golf Gouren Grappling Gymnastique Gymnastique rythmique H Haka pei Hakko-Ryu Haltérophilie Handball Hockey Hockey subaquatique Hockey sur gazon Hockey sur glace Horse-ball Hurling Hapkido I Iaïdo J Jeu de paume Ju-Jitsu Joutes nautiques Judo Javelot tir sur cible Jiu-jitsu brésilien Jet ski jive K Kabaddi Kaninhop Karaté Karting Kayak Kempo Kendo Kenjutsu Kickball Kick-boxing (Kick-boxing américain et Kick-boxing japonais) Kitesurfing Kin-ball Kobudo Kung fu Krav maga Kronum Kyudo L Lancer de disque Lancer de javelot Lancer de marteau Lancer de poids Luge de course Lutte M Marche Marche nordique Monocycle Motomarine Motoneige (sentier) Motoneige (hors piste) Moto (vitesse) Moto (endurance) Moto (cross) Moto (trial) Moto (enduro) Musculation Marathon MMA N Naban Natation Natation synchronisée Nautisme Netball O Omnikin osler P Paddle Padel Paintball Parachutisme Parapente Parkour Patin à glace Patinage Patinage artistique Patinage de vitesse Patinage synchronisé Pêche sportive Pelote basque Pentathlon moderne Pétanque Pilates Ping-Pong Planche à voile Planeur (ou vol à voile) Plongée en apnée Plongée Plongée sportive en piscine Plongeon Plumfoot Polo Q Qi gong Quad Quidditch Qwan Ki Do R Rafting Rallye automobile Raquette à neige Régate Ringuette Rink hockey Roller Roller in line hockey Rugby à sept Rugby à XIII Rugby à XV Roller derby Roller Soccer (mini foot en roller) S Sambo Salsa Savate (boxe française) Saut à la perche Saut à ski Saut en hauteur Saut en longueur Shinty Skateboard Skater hockey Skeleton Ski Ski alpin Ski de fond Ski nordique Ski nautique Slamball Snorkeling Snowboard Snowscoot Snowskate Softball Spéléologie Squash Step Sumo Supermotard Surf T Tae Bo Taekwondo Tai-chi-chuan Taihojutsu Taïso Tambourin Tango Tau'a rapa nui Tchoukball Tennis Tennis de table Tennis léger Tir à l'arc Tir sportif Trampoline Triathlon Tricking Triple saut Trottinette freestyle Twirling U ULM Ultimate Unihockey V Varappe Vélocross (vélo cross-country, VTT) Voile Volata Volley-ball Voltige aérienne Voltige en cercle W Wakeboard Water-polo Wing chun Waveboard X Xare Y Yoga Yoseikan Budo Z Zen Hakko Kaï Zumba Liste en rapport avec le sport
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Calendrier grégorien
Le calendrier grégorien est un calendrier solaire conçu à la fin du pour corriger la dérive séculaire du calendrier julien alors en usage. À la demande du pape Grégoire XIII, des mathématiciens et des astronomes jésuites des universités de Salamanque et de Coimbra préparaient les bases d'un nouveau calendrier depuis 1579. Adopté par Grégoire XIII, dans la bulle pontificale Inter gravissimas du , il est mis en application dans les États catholiques quelques mois plus tard. Le lendemain du jeudi est le vendredi en Espagne, Portugal et les États pontificaux. Son usage s'est ensuite progressivement répandu dans les pays protestants, et à l'ensemble du monde jusqu'au milieu du . Le calendrier grégorien s'est imposé dans la majeure partie du monde pour les usages civils ; de nombreux autres calendriers sont utilisés pour les usages religieux ou traditionnels. L'année grégorienne actuelle est 2022, qui a commencé le et se terminera le . L'année grégorienne précédente était 2021 et l'année grégorienne suivante sera 2023. Structure du calendrier grégorien Le calendrier grégorien reprend en grande partie la structure du calendrier julien de la Rome antique en vigueur jusqu'alors : les subdivisions en mois et en semaines sont identiques, et le décompte des années se fait également à partir de lAnno Domini, point de départ de l'ère chrétienne. L'unique différence réside dans la détermination des années bissextiles. Subdivisions Le calendrier grégorien est un calendrier solaire divisé en douze mois, de durée inégale : Une période de sept jours forme une semaine. Les jours d’une semaine ont chacun un nom : en français, lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi et dimanche. Une période de 28, 29, 30 ou (un peu plus de quatre semaines) forme un mois, et une période de douze mois, une année. Décompte des années et des siècles L’ère ordinairement utilisée avec le calendrier grégorien est l’ère chrétienne, c’est-à-dire « après Jésus-Christ » (Anno Domini en latin, locution encore utilisée en anglais et le plus souvent notée après l'année sous sa forme abrégée AD, et autrefois désignée en français comme « an de grâce » ou « an du Seigneur »). L’ère qui précède est l’ère pré-chrétienne ; elle est décomptée en sens opposé, là aussi à partir d'une référence théorique à Jésus-Christ. On est dans la direction « avant Jésus-Christ » souvent abrégée en français « av. J.-C. ». Les années « av. J.-C. » sont souvent notées négativement. Il n'y a pas d'année zéro, l'année 1 « après Jésus-Christ » succède à l'année 1 « avant Jésus-Christ », parfois notée -1. En conséquence, le premier siècle comprend l'année 100, le deuxième siècle débute le , et ainsi de suite. Ainsi, le s'est achevé le 31 décembre 2000 et non le , jour où se sont déroulées les festivités de toute nature pour le « passage à l'an 2000 », par confusion entre année en cours et année échue. Le a débuté le . Les années bissextiles La raison du changement : le problème du comput Le calendrier julien établi par l'astronome Sosigène insérait une journée bissextile tous les quatre ans, et attribuait donc à l’année une durée moyenne de , soit 365 jours et 6 heures exactement. Or, l'année tropique moyenne (par définition, c'est la durée nécessaire pour que la longitude écliptique du Soleil, λ, augmente de 360°) dure (soit , c'était là sa valeur pour l'an 2012), mais cette durée décroît actuellement d'environ 0,531 seconde par siècle. Effectivement la valeur exacte en 2000 était de , soit 365 jours, 5 heures, 48 minutes et 45,260 secondes, soit bien 0,062 seconde de plus. Ces calculs induisaient un décalage de 12 minutes par an, soit de 20 heures par siècle, soit d’environ par millénaire par rapport au temps vrai, décalage déjà perceptible lors du premier concile de Nicée, en 325, où l’on arrêta la règle de calcul de la date de Pâques. L'équinoxe de printemps tombait alors le 21 mars (effectivement le 20 mars à 10 h 01 TU), au lieu du 25 mars (de fait le 23 mars en −44, soit en , soit en AUC 709 (ab Urbe condita), référence initiale du calendrier julien – décrété par Jules César en AUC 708, pour entrer en vigueur le 1er janvier suivant –, mais cette différence fut imputée à une erreur de calcul de Sosigène. À cause de ce décalage, l'équinoxe de printemps légal glissait progressivement en s'éloignant de l'équinoxe de printemps réel et ce dernier « remontait » lentement dans le calendrier pour se situer aux alentours du 10 mars (julien) au . La date de Pâques, fixée par les règles du comput au dimanche suivant la première pleine lune de printemps en fonction de cet équinoxe théorique (21 mars), dérivait lentement vers l'été, et avec elle une partie du calendrier liturgique. Il faudra attendre 1800 pour que le mathématicien allemand Carl Friedrich Gauss établisse des formules permettant d’obtenir aisément la date de Pâques dans les calendriers julien et grégorien. Un nouveau mode de calcul des années bissextiles Le calendrier grégorien reste un calendrier solaire, qui se fonde non sur la révolution de la Terre autour du Soleil (hypothèse non validée à l'époque), mais sur le retour du Soleil au point vernal à chaque printemps (cette durée est strictement différente de l'année tropique, c'est année vernale qui est actuellement d'environ 15 secondes plus longue que l'année tropique, et va croissant avec le temps de 0,9 s par siècle), permettant le calcul du début de l'année quelques jours après le solstice d'hiver, en de . Le calendrier grégorien donne un temps moyen de l'année de . Pour assurer un nombre entier de jours à l'année, on y ajoute tous les (années dont le millésime est divisible par 4) un jour intercalaire, le 29 février (voir Année bissextile), à l'exception des années séculaires, qui ne sont bissextiles que si leur millésime est divisible par 400. On considéra donc comme années communes (années de ) les millésimes qui sont multiples de 100 sans être multiples de 400. Ainsi 1600 et 2000 furent bissextiles, mais pas 1700, 1800, 1900 qui furent des années communes. De même, 2100, 2200, 2300 seront communes, alors que 2400 sera une année bissextile. En appliquant cette règle, on arrive à une année de , soit exactement 365 jours 5 heures, 49 minutes et 12 secondes, au lieu de , soit 365 jours, 5 heures, 48 minutes et 45 secondes actuellement, soit un excès de un jour en ~, ou ~ par an, soit environ 3 jours en . Il a été proposé d'amender la règle des années séculaires pour considérer, par exemple, les années multiples de comme normales (ans 4 000 et 8 000), ou, à l'inverse, les années millénaires « paires » non divisibles par comme normales (ans 6000 et 10000), en plus des années millénaires « impaires » de toute façon non divisibles par 400 et déjà normales. Mais, du fait du raccourcissement de l'année tropique évalué actuellement à par siècle, et de l'allongement progressif de l'année vernale de 0,9 s par siècle (qui va ainsi coïncider avec l'année grégorienne en l'an 3600, puis la dépasser et diminuer pour coïncider à nouveau en l'an 5 700, avant de continuer à diminuer), ainsi, surtout, que de l'allongement de la durée du jour de par siècle (dû au freinage occasionné par l'action de la Lune sur les marées), il est illusoire d'arriver à ce niveau de précision, les incertitudes sur la durée de l'année sur étant du même ordre de grandeur. Cycle grégorien Le cycle du calendrier grégorien est de , ce qui permet d’affirmer qu’une date donnée, quelle qu’elle soit, se reproduit le même jour de la semaine, même quantième et même mois plus tard (ou plus tôt). Les tableaux des jours de l'an qui suivent s'en déduisent modulo 400. Cette propriété est due au fait que le nombre de jours contenus dans 400 années du calendrier grégorien est multiple de 7. Une conséquence en est que la répartition des jours de la semaine sur un quantième donné n'est pas uniforme, le nombre de mois du cycle (4800) n'étant pas divisible par 7. Une illustration amusante en est que le 13 du mois tombe légèrement plus souvent un vendredi qu'un autre jour de la semaine. Jour de l'an des années normales Jour de l'an des années bissextiles Premier jour du mois selon les types d'années Adoption du calendrier grégorien Rattrapage du décalage La réforme principale et suffisante éliminant cette dérive (et qui a été appliquée facilement dans les autres pays par la réforme limitée du calendrier julien) était celle du mode d’application des années bissextiles lors des années séculaires. La différence principale entre le calendrier grégorien et son ancêtre, le calendrier julien non réformé, repose dans la distribution des années bissextiles. L'introduction du calendrier grégorien comprend aussi une deuxième réforme d’application plus délicate, le décalage grégorien qui supprima dix jours du calendrier. Ces dix jours permettaient de rattraper d’un coup le retard croissant pris par l’ancien calendrier julien sur les dates des équinoxes depuis le concile de Nicée, plus de douze siècles avant, et de retrouver la concordance entre l'équinoxe de printemps et le 21 mars calendaire. Neuf ans bissextiles ont été comptées en trop : en 500, 600, 700, 900, 1000, 1100, 1300, 1400 et 1500 suivant les nouvelles règles de calcul. Application dans les pays catholiques L’introduction du calendrier grégorien commença le vendredi , qui fut le lendemain du jeudi dans les États pontificaux et certains pays catholiques : Espagne, Portugal, États de la péninsule italienne. Pour les pays ayant immédiatement suivi Rome, cela permit de fixer de nouveau l’équinoxe de printemps le 21 mars, comme ce fut le cas au début de l’ère chrétienne, au premier concile de Nicée en 325. Dans la France d'alors (sans l'Artois, sans les Trois Évêchés, sans la Lorraine, sans l'Alsace, sans la Franche-Comté, sans la Savoie, sans le Roussillon…), le passage se fit du 9 au 20 décembre 1582 ; il est à noter que dans la région d'Alsace et à Strasbourg le passage ne se fit pas à la même date, soit du 5 au 16 février 1682, et à Mulhouse du 31 décembre 1700 au 12 janvier 1701 donc avec déjà un saut de 11 jours). Dans ses Essais, Montaigne mentionne les difficultés que ses contemporains ont éprouvées pour passer progressivement au nouveau calendrier. Du Cependant, certains pays ont tardé à appliquer l'ajustement grégorien des années séculaires, et ont donc compté l'année 1700 comme bissextile (selon l’ancien calendrier julien non réformé), ce qui a accru le décalage de date à onze jours. Johannes Kepler aurait dit que les protestants préféraient être en désaccord avec le Soleil plutôt que d'être d'accord avec le pape, en référence à leur rejet de la réforme du calendrier, mais la citation semble apocryphe et doit plutôt être attribuée à Voltaire. La Suède qui utilisait le calendrier julien a tenté une première fois d'appliquer seule la règle d'ajustement grégorien en 1700 (non bissextile), sans appliquer le décalage de dix jours, puis s’est reprise en 1712 en ajoutant deux jours au mois de février (année doublement bissextile) pour revenir à l'ancien calendrier julien encore utilisé en Angleterre ou dans les pays protestants et orthodoxes voisins, et pour finalement sauter 11 jours du 17 février au 1er mars 1753. Une congrégation est nommée en 1700 par le pape pour étudier le calendrier grégorien. Le cardinal Enrico Noris a été nommé président et Francesco Bianchini, camérier d'honneur du pape Clément XI et chanoine de la basilique Sainte-Marie-Majeure, secrétaire. L'objet de cette congrégation était de voir quelle réforme il faudrait faire au calendrier grégorien pour ôter aux États protestants tout sujet pour ne pas le recevoir et répondre aux critiques des États allemands. La Suède, en 1753, et l'Angleterre, en 1752, appliqueront complètement le calendrier grégorien plus tard, sous l'influence de l'Allemagne, des Pays-Bas et de la Suisse qui utilisaient simultanément les calendriers julien et grégorien, suivant qu'ils étaient de confession protestante ou catholique, et qui lors de leur unification ont voulu uniformiser les calendriers. Jusqu'à la Révolution bolchevique, la Russie utilisait le calendrier julien ; de fait, au , il retardait de 12 jours et de 13 jours à partir de 1900. En 1918, les Bolcheviks imposèrent le calendrier grégorien : le février correspondit au 14. Mais on continua politiquement en URSS comme en Occident à désigner la révolution à partir de la datation du calendrier julien : la « révolution d'Octobre », tout en la fêtant le jour correspondant au calendrier grégorien : le 7 novembre et non le 25 octobre. De même a-t-on gardé l'habitude de désigner la première révolution russe de 1917 d'après le calendrier julien : la « révolution de Février » (23-28 février) qui eut lieu dans le calendrier grégorien le mois suivant (8-13 mars). La troisième réforme du calendrier grégorien était de commencer les années en janvier et non au mois de mars comme auparavant (le début de l'année dans le calendrier julien a lui-même varié ). Cette réforme permettait de faire coïncider les fêtes païennes du Nouvel an dans le temps de Noël, et non plus avant la période sainte de Pâques. Dans bien des pays, cette dernière réforme a été appliquée des années ou même plusieurs siècles après celle de l’ajustement et du décalage grégorien. Cependant, cela n'a pas été le cas des pays orthodoxes, dont l'année commençait en septembre. Pays utilisant un autre calendrier Sept pays utilisent leur propre calendrier à des fins religieuses, tout en conservant le calendrier grégorien à des fins civiles : l'Afghanistan et l'Iran : calendrier persan l'Arabie saoudite : calendrier hégirien ; toutefois le calendrier grégorien est utilisé dans le secteur public depuis octobre 2016 par mesure d'économie. l'Éthiopie et l'Érythrée : calendrier éthiopien le Népal : le calendrier Vikram Samvat Le Viêt Nam n'a également jamais officiellement adopté le calendrier grégorien, en pratique un calendrier luni-solaire est utilisé. Non-rétroactivité et correspondance avec d'autres calendriers Le calendrier grégorien est rarement utilisé de façon rétroactive. En effet, le basculement entre les deux calendriers a eu lieu à des dates différentes selon les pays. Deux dates identiques dans deux pays différents (entre 1582 en France et 1918 en Russie, par exemple) peuvent correspondre à des moments différents. Des problèmes de datation se posent parfois quand il s'agit d'événements internationaux. Par exemple, Isaac Newton est né soit en 1642 (25 décembre), en « vieux style » (old style, os), soit en 1643 (4 janvier), en « nouveau style » (new style, ns), selon que l'on utilise le calendrier julien alors encore en usage en Angleterre (jusqu’au 2 septembre 1752, old style, os, qui sera suivi du 14, new style, ns), ou le calendrier grégorien. Shakespeare et Cervantès sont morts à la même date (23 avril 1616), mais pas le même jour, l'Angleterre n'ayant pas tout de suite adopté le calendrier grégorien. En Histoire, on se réfère donc au calendrier julien pour la période précédant 1582. Les jours juliens sont un moyen commode d'établir la correspondance de date entre le calendrier grégorien et les calendriers julien, musulman et juif. Débats sur le calendrier grégorien Si le principe de l'ajustement grégorien n'a pas été remis en cause, il n'en est pas de même de son caractère religieux et de sa structure interne. Origine chrétienne En France, les critiques portèrent sur ses liens avec le christianisme, au travers de l'ère chrétienne, des fêtes religieuses et des références aux saints dans les agendas. Cela a motivé quelques projets de calendriers laïques, comme le calendrier républicain de la Révolution française, qui était un remplacement du calendrier grégorien, et non pas une réforme. À la différence du système métrique, le calendrier républicain avorta rapidement. Un autre projet de calendrier laïc (le calendrier fixe) a été proposé par Auguste Comte : le calendrier positiviste. Celui-ci n'a presque pas été utilisé en dehors de son promoteur et de quelques disciples. Structure interne Durée variable du mois Les mois sont de longueur variable (de ), ce qui complique par exemple l'analyse des statistiques économiques. L'alternance entre des mois à et des mois à est nécessaire pour obtenir une année de et de ( pour = par mois). Le nombre de mois lui-même découle d'une contrainte sur la durée des mois, qui avait été choisie de façon à correspondre approximativement à un cycle lunaire (environ 29,53 jours pour une lunaison). Ainsi, même une population non lettrée pouvait savoir à peu près, en observant le changement d'aspect de la Lune, quand un mois s'était écoulé ; la référence à la Lune était importante pour les marins (pour connaître les marées) et pour les agriculteurs (travaux nocturnes dans les champs) d'une population majoritairement rurale. Aujourd'hui ce lien n'est plus évident dans une civilisation urbaine. Par ailleurs, la référence lunaire dans les calendriers n'est pas universelle, comme en témoigne le calendrier badīʿ, utilisé dans le bahaïsme. S’il se base également sur l'année solaire, celle-ci débutant à l’équinoxe du printemps le 21 mars, son originalité tient à l’abandon de la référence lunaire pour la durée du « mois ». Une année de ce calendrier comporte en effet de (soit ). Les supplémentaires nécessaires pour compléter une année sont intercalés entre le et le , et sont nommés les « jours intercalaires ». Cependant, la grande majorité des réformes du calendrier tente de conserver un mois d'environ une lunaison. Décorrélation des semaines et des mois Dans le calendrier grégorien, il n'y a pas de correspondance entre le nom des jours et leur numéro dans le mois : on pourrait souhaiter, par exemple, que le premier jour du mois tombe toujours un lundi, le deuxième un mardi, etc. C'est ce que permettaient les propositions de calendrier universel et de calendrier fixe, qui résolvaient à l'aide de jours épagomènes placés « hors-semaine », rompant ainsi la continuité de la semaine. Or, cette continuité de la semaine est en fait le seul lien commun avec les autres calendriers : les calendriers islamique et hébraïque, par exemple. Durée variable des trimestres Dans le calendrier grégorien, le deuxième trimestre est plus court que le troisième. Cette particularité découle du caractère solaire du calendrier : en effet, l'été astronomique est, actuellement, plus long d'environ quatre jours que l'hiver astronomique. Les longueurs irrégulières des trimestres permettent de maintenir une date fixe pour les solstices et les équinoxes. Comme la durée variable des mois, cette irrégularité complique la lecture des statistiques. Nombre de semaines par mois / nombre de semaines par an Ni le nombre de semaines par mois (4,33), ni le nombre de semaines par an (52,14) ne sont des entiers. La seconde difficulté a amené de nombreuses propositions de réformes à utiliser le principe du jour épagomène. Il s'agit d'un jour blanc qui n'entre pas dans le décompte de la semaine. En ajoutant un jour épagomène à l'année (ou deux les années bissextiles), on arrive à obtenir l’égalité 365 = 7 × 52 + 1. On retrouve la même idée avec les jours complémentaires dans le calendrier républicain de la Révolution française. Pérennité Les critiques visant la nature religieuse du calendrier grégorien, ou la construction même du calendrier, donnèrent lieu à des projets de réformes au cours des trois derniers siècles. La Convention fit adopter un système calendaire décimal, dit républicain, les semaines étant remplacées par des decadi (décades, c'est-à-dire dix jours) et les mois ayant tous trente jours. Le repos hebdomadaire était remplacé par un repos décadaire. Napoléon fit abroger cette mesure tout en confirmant l'usage du système métrique pour les autres unités que le temps. D'autres réformes furent les propositions de calendrier universel et de calendrier fixe. Au cours du , la Société des Nations puis l'Organisation des Nations unies menèrent des études pour réformer le calendrier. Celles-ci furent abandonnées sous la pression de pays comme les États-Unis, le Royaume-Uni, les Pays-Bas ou l'Indonésie, officiellement pour ne pas désorganiser les traditions religieuses. Isaac Asimov imagine dans sa trilogie Fondation l'idée que le calendrier terrien est alors utilisé dans tout l'espace connu, mais que tout le monde a oublié sa raison d'être initiale (et jusqu'à l'existence de la Terre elle-même) et que les esprits curieux s'interrogent sur l'origine de ces choix peu compréhensibles. On retrouve le clin d'œil de Charles Quint qui, s'étant fait expliquer par ses astronomes le pourquoi de ces ratios, estimait qu'il aurait pu donner quelques conseils utiles à l’Éternel si celui-ci avait jugé bon de le consulter. Voir aussi Articles connexes Liste de calendriers Passage au calendrier grégorien Formules de calcul du calendrier grégorien Comput grégorien Calendrier grégorien proleptique Calendrier liturgique Dimanche ISO 8601 Lettre dominicale Algorithme de jour du Jugement dernier Bibliographie Centre historique des Archives nationales, De temps en temps, Histoires de calendriers, Tallandier Historia, 2001. Jean Lefort, La Saga des calendriers ou le frisson millénariste, Paris, 1998, Belin, collection « pour la science » . Umberto Eco, Le Pendule de Foucault, roman. . Notes et références Gregorien Recherche généalogique en France Calendrier Calendrier chrétien Grégoire XIII
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Cambodge
Cambodge
Le Cambodge, en forme longue le royaume du Cambodge, en khmer et , , aussi appelé , , littéralement « le pays khmer », est un pays d'Asie du Sud-Est, peuplé d’environ d'habitants. Sa capitale est Phnom Penh. Le Cambodge est l’État successeur de l’Empire khmer hindouiste et bouddhiste qui règne sur pratiquement toute la péninsule d’Indochine entre le et le siècles. Le Cambodge a des frontières communes avec la Thaïlande à l'ouest-nord-ouest, le Laos au nord-est et le Viêt Nam à l'est et au sud-est. Les habitants du pays portent le nom de Cambodgiens. La majorité des Cambodgiens sont de religion bouddhiste theravāda (96 % de la population, religion d'État). Au cours du vingtième siècle, sous un contexte de guerre froide, le Cambodge a connu : la guerre civile cambodgienne (1967-1975) a tué 600 000 Cambodgiens, dont la majorité par des bombardements aériens massifs ordonnés par Richard Nixon et Henry Kissinger. la mise en place en 1975 d'un régime totalitaire, le Kampuchéa démocratique, qui a causé la mort de 800 000 à de Cambodgiens du fait des maladies, de la famine et des exécutions. L'agriculture reste le secteur économique dominant (57,6 % de la population active et 33,4 % du PIB). Les industries principales du Cambodge sont la confection et le tourisme. Du pétrole et du gaz sont découverts dans les eaux territoriales du pays en 2005. Bien qu'une partie de la population vive dans l'extrême pauvreté (31 % en dessous du seuil de pauvreté), le Cambodge connaît depuis la fin des années 1990 un fort développement économique et bénéficie de l'afflux d'investissements internationaux. Entre 2004 et 2007, le PIB du royaume connaît une croissance moyenne de 10 % par an. Le PIB par habitant du Cambodge, avec par an et par habitant, reste cependant bien en dessous de la moyenne régionale et au même niveau que nombre de pays d'Afrique sub-saharienne. Le Cambodge a un climat tropical. Histoire Le Cambodge actuel se veut l’héritier de l’Empire khmer qui domine la majeure partie de la péninsule indochinoise au . De nombreux temples sont alors érigés sur l’ensemble du territoire, dont le plus notable est Angkor Vat. S’ensuit un long déclin au profit du Siam à l’ouest puis de l’Annam à l’est ; l'affaiblissement prend fin avec la mise sous tutelle du pays par la France, à la suite de la signature d’un traité de en 1863. Les milieux nationalistes instrumentalisent par la suite le déclin, en attribuant la responsabilité aux différents dirigeants qui se succèdent et qui par intérêt permettent cette décadence. Il convient selon leur doctrine de les écarter pour pouvoir renouer avec les fastes d’antan. Le retour à la gloire d’Angkor est sous plusieurs formes le message principal de la plupart des dirigeants de la seconde moitié du . Le protectorat français intégré à l'Indochine française se termine le par l'indépendance du pays, à la fin de la guerre d'Indochine. Devenu une monarchie constitutionnelle (dès 1947) dirigée par le roi Norodom Sihanouk, le pays affiche une politique de neutralité dans la guerre du Viêt Nam, mais dès 1966 ne s'oppose pas au transit par son territoire des troupes et des fournitures du Nord Viêt Nam à destination des combattants anti-américains du Front national de libération du Sud Viêt Nam (Việt Cộng). Confronté, à partir de 1967-1968, à une insurrection fomentée par les Khmers rouges , avec une économie qui va de mal en pis, Norodom Sihanouk doit se résoudre à confier le la direction du gouvernement au général Lon Nol, son pilier militaire, connu pour son anticommunisme, en échange d'une aide américaine. Le , Lon Nol, poussé par le prince Sisowath Sirik Matak, de la branche Sisowath concurrente, renverse Sihanouk en déplacement à l'étranger (Moscou et Pékin) et instaure la république khmère. Devenu allié des États-Unis, le Cambodge est alors intégré à la stratégie d'endiguement du communisme en Asie du Sud-Est. Avec l'appui de la Chine, les Khmers rouges déclenchent alors une véritable guerre contre les forces gouvernementales. En sus de cette guerre civile, le pays est entraîné dans la guerre du Viêt Nam. Dès 1970, les Khmers rouges sont en passe de gagner, mais les États-Unis interviennent intensivement (larguant plus de de tonnes de bombes, faisant du Cambodge le pays le plus bombardé de l'histoire) et maintiennent provisoirement le régime républicain (avril-juin 1970). D'après les services de renseignement américains, ces bombardements massifs et leurs conséquences sur la population ont permis aux rebelles de recruter nombre de nouveaux combattants. Cependant, lorsqu'en 1973 les États-Unis se désengagent de la région, leurs frappes aériennes ne parviennent plus à arrêter la menace communiste. Les Khmers rouges de Pol Pot, soutenus par la république populaire de Chine, prennent Phnom Penh le et installent un régime totalitaire maoïste. La guerre a tué 600 000 Cambodgiens, principalement à cause des bombardements aériens. L'« Angkar » (organisation) des Khmers rouges applique alors une politique maximaliste, plus extrémiste encore que celle des Soviétiques et des maoïstes, visant notamment à purifier le pays de la civilisation urbaine et bourgeoise. Les villes, à l'image de Phnom Penh dans la nuit du 17 au 18 avril 1975, sont vidées de leurs habitants, envoyés en rééducation dans les campagnes. La traque systématique des anciennes élites ajoutée aux mines placées par les deux camps, à la malnutrition et aux maladies, aboutit à des massacres de masse et à une catastrophe humanitaire d'origine politique. Le chiffrage du nombre de victimes est un travail difficile et sur lequel les historiens ne sont pas encore parvenus à un consensus. Le chiffre de 1,7 million de victimes directes et indirectes est le plus communément admis. Le , redoutant le chaos s'installant chez son voisin, le Viêt Nam envahit le Cambodge et provoque la destruction des rizières, entraînant l'effondrement du régime des Khmers rouges. Les autorités vietnamiennes installent un gouvernement proche de leurs intérêts et réorganisent le pays selon le modèle socialiste laotien et vietnamien. Les États-Unis et le Royaume-Uni réagissent en instaurant un embargo aux conséquences dévastatrices. Une guérilla rassemblant des mouvements divers allant des Khmers rouges aux mouvements royalistes appuyés par la Thaïlande fait alors rage dans le pays semant la destruction dans toutes les provinces. Le gouvernement britannique mené par Margaret Thatcher exigea que les Khmers rouges conservent la représentation du Cambodge aux Nations unies. Depuis la Thaïlande, la CIA et la Defense Intelligence Agency entretiennent des liens étroits avec le mouvement khmer rouge et en 1983, le gouvernement Thatcher envoya les SAS, les forces spéciales britanniques, former la guérilla aux technologies des mines terrestres. Des millions de mines sont alors disséminées, par les deux camps, à travers tout le territoire et nombre d'entre elles perdurent jusqu’aujourd'hui. Des centaines de milliers de réfugiés, repoussés par les combats, passent la frontière thaïlandaise et trouvent refuge dans des camps encadrés par l'armée royale thaïe (camps de Sa Kaeo, Nong Samet et Nong Chan). Durant toute la décennie des années 1980, le pays est ruiné et divisé au gré des combats. La malnutrition fait des ravages et les épidémies entraînent des milliers de morts alors que le pays ne dispose plus ni d'alimentation ni de médicaments. Après le départ des forces du Viêt Nam en 1989 et l'envoi de forces de l'ONU au début des années 1990, le régime retrouvera peu à peu un semblant d'autonomie tout en restant régulièrement dénoncé pour ses atteintes aux droits de l'Homme. Le Premier ministre actuel Hun Sen, placé au pouvoir par le Viêt Nam, dirige le pays depuis cette période, et s'est maintenu au sommet grâce à trois élections douteuses successives dans un climat patent de violence politique. Le principal opposant, Sam Rainsy, s'est réfugié à Paris en 2005. Le roi Norodom Sihanouk, redevenu chef de l’État en 1993, a abdiqué une seconde fois en 2004 au profit de son fils cadet Norodom Sihamoni, ancien danseur classique et ambassadeur du Cambodge auprès de l'Unesco à Paris. Le Cambodge est aujourd'hui confronté à une série de choix douloureux. Son économie, qui dépend encore très largement de l'aide internationale (en 2001, un tiers du budget de l'État provenait de donateurs internationaux), souffre d'une corruption très importante (pays classé sur 176 de l'Indice de perception de la corruption en 2012). De nombreux trafics (pierres précieuses, bois, filières de prostitution, drogues) en direction des pays voisins et un système judiciaire de qualité médiocre pénalisent le développement économique. D'autres problèmes hérités du désastre khmer rouge obèrent aussi le développement du pays comme la question des terres (le cadastrage, supprimé par les Khmers rouges, est encore loin d'être finalisé) ou l'éducation, le système éducatif ayant été complètement détruit par les Khmers rouges (enseignants assassinés, etc.). Actuellement, le secteur touristique et le textile (présence de grandes chaînes internationales de prêt-à-porter) sont les principaux pourvoyeurs de devises du pays. La stabilité politique établie sous l'autorité de Hun Sen attire nombre d'investisseurs étrangers et permet au pays de bénéficier d'un des plus forts taux de croissance de la région (+10 % par an entre 2004 et 2007). En janvier 2011, des rivalités territoriales avec la Thaïlande autour du temple de Preah Vihear (patrimoine mondial de l'humanité UNESCO) entraînent des violences entre les deux voisins. Des bombardements visant le Cambodge font une dizaine de morts. Côté thaïlandais, deux soldats sont tués. Les tensions restent cependant limitées à la zone frontalière aux abords directs du temple et les échanges commerciaux entre les deux pays continuent à se développer. Politique Le Cambodge est officiellement une démocratie, mais son principal dirigeant, le Premier ministre Hun Sen, proche du régime chinois, est au pouvoir depuis plusieurs décennies, et il s'est constitué une brigade d'élite spéciale (La Brigade 70 ; de hommes, qui échappe à l’organigramme officiel de l’armée de terre). Il remporte les élections législatives de 2018 après avoir dissous le principal parti d'opposition, incarcéré certains militants et muselé la presse. Il est à la tête d'un clan dont la fortune est estimée entre et un milliard de dollars. Une catégorie de sino-khmers (dite d' oknha, un titre honorifique récemment inventé dans le pays, dont Kok An (Anco Brothers and Co.), Pung Kheav Se (Canadia Bank), Kong Triv (KT Pacific), Sok Kong (Sokimex), Kith Meng (Royal Group of Companies), Lao Meng Khin (Pheapimex) ou encore Mong Reththy, PDG du groupe du même nom) a fait sa fortune initiale, tout comme l’élite du PPC sous le régime d’Hanoi, via la contrebande induites par l’embargo américain sur le Vietnam ( Mong Reththy, Kong Triv ou Kok An qui en fraude, via Koh Kong importait des marchandises thaïlandaises pour les revendre au Vietnam. Ces oknha se sont ensuite encore enrichis sous la protection de l’Etat-PPC. En particulier, ils ont bénéficié d'immenses concessions, qui sont des zones de non-droit où ils ne paient pas leurs redevances, gérées avec l'aide d’unités militaires mises à leur disposition par l’Etat qui couvre aussi leurs activités illicites dont ventes d'armes ou de drogue. Ils bénéficient en outre d'importants prêts gouvernementaux chinois. Le Cambodge est membre de l'ASEAN () depuis 1999. Hommes politiques historiques Cheng Heng : Ancien directeur de prison devenu président de l'Assemblée nationale de Sihanouk, puis premier président de la République khmère. Sosthène Fernandez : Secrétaire d'État à la sécurité nationale. Ieng Sary : Frère et ministre des Affaires étrangères du régime communiste khmer rouge. In Tam : Dernier président de l'Assemblée nationale du Sangkum Reastr Niyum et dignitaire du régime de Sihanouk. C'est lui qui avait conduit en 1970 l'Assemblée nationale à voter la destitution de son chef le prince Sihanouk, chef d'État en titre. Khieu Samphân : Président du Kampuchéa démocratique du régime communiste des Khmers rouges. Lon Nol : Maréchal et président de la République khmère (1970-1975). Lon Non : Chef de la police de la République khmère et frère de Lon Nol (républicain). Long Boret : Premier ministre de la République khmère. Nuon Chea : Président de l'Assemblée nationale du Kampuchea démocratique, frère du régime communiste des Khmers rouges. Norodom Sihanouk. Penn Nouth : Un des premiers ministres du régime de Sihanouk (Sangkum Reastr Niyum ou Communauté socialiste populaire, régime paternaliste et autoritaire mis en place par Norodom Sihanouk). Pol Pot (pseudonyme de Saloth Sar) : Premier responsable ou frère du régime communiste khmer rouge. Sisowath Monireth : Général et ministre des années 1950 ; oncle de Norodom Sihanouk. Sisowath Sirik Matak : de sang royal, Premier ministre de la République Khmère en 1971 et 1972 ; assassiné par les Khmers rouges en 1975. Sok An : Ancien ministre du conseil des ministres (PPC). Son Ngoc Thanh : Khmer de Cochinchine dit Krom, il fut Premier ministre après la prise de pouvoir en 1945 par les Japonais en Indochine française. Son Sann : Khmer Krom. Conseiller économique et Premier ministre de Sihanouk, il fut le premier gouverneur de la Banque nationale du Cambodge. Devenu président du Parti libéral démocratique bouddhiste en 1993, après avoir dirigé la lutte contre l'occupation vietnamienne et fondé le Front de libération national khmer du Cambodge . Son Sen : Khmer Krom, chef de l'armée khmère rouge. Il a été assassiné avec toute sa famille par les hommes de main de Pol Pot. Ta Mok (dit le Boucher) : Officier supérieur du régime communiste khmer rouge, l'un des principaux responsables du génocide cambodgien entre 1975 et 1979, successeur de Pol Pot après la mise à l'écart du Frère en 1997, décédé en 2006. Chea Sim (1932-2015) : Président du Parti du peuple cambodgien (PPC), ancien ministre de l'Intérieur de la république populaire du Kampuchéa, mis en place par l'armée d'occupation vietnamienne. Hommes politiques actuels Hor Namhong : Ministre des Affaires étrangères (PPC). Hun Sen : Fils de paysan, ancien milicien khmer rouge, il est Premier ministre depuis 1984 (PPC). Kem Sokha : Ancien responsable de commissions et d'organisations de défense des droits de l'homme. Il a fondé en 2007 un nouveau parti politique nommé le Parti des droits de l'homme. Norodom Ranariddh : Un des fils de Norodom Sihanouk, président du Parti royaliste FUNCINPEC, ancien président de l'Assemblée nationale du Cambodge. Pen Sovan : Il fut le ministre (1979-81) du régime communiste mis en place par la république socialiste du Viêt Nam, après la victoire des Vietnamiens sur le régime de Pol Pot. Il rejoint en 2007 le Parti des droits de l'homme de Kem Sokha. Sam Rainsy : Fils de Sam Sary, un ancien dignitaire du Sangkum Reastr Niyum. Président du parti du même nom, principale force d'opposition. Sar Kheng : Ministre de l'Intérieur (PPC). Tea Banh : Général, ministre de la Défense. Communiste d'origine thaïe du PPC. Principaux partis politiques (représentés à l'Assemblée Nationale) PPC (Parti du peuple cambodgien) ou Kanakpak Pracheachon Kâmpuchéa : Mis au pouvoir par les forces vietnamiennes à la suite de leur intervention victorieuse en 1978, il s'agit toujours du principal parti cambodgien. Le PPC, anciennement communiste, est dirigé par Chea Sim et Hun Sen. Il se veut aujourd'hui nationaliste de gauche et social-démocrate, se montrant particulièrement intransigeant sur les questions de disputes frontalières. Le PPC a obtenu (58 % des suffrages) aux élections législatives de 2008 et ne cesse de progresser depuis les années 1990 s'appuyant notamment sur les classes populaires et les populations rurales. PSR (Parti Sam Rainsy) : Principal parti d'opposition au PPC, il s'affiche centriste, démocrate et libéral. Dirigé par l'opposant en exil à Paris Sam Rainsy, il est particulièrement bien implanté dans les zones urbaines et parmi les classes moyennes. Le PSR a obtenu (22 % des voix) aux élections législatives de 2008 et tend à gagner en influence depuis les années 2000. Parti des droits de l'homme : Fondé en 2007 par Kem Sokha afin de promouvoir le pluralisme, la démocratie ainsi que la lutte contre la corruption. Allié au sein d'une coalition d'opposition avec le Parti Sam Rainsy, il a obtenu trois sièges aux élections législatives de 2008 (6 % des suffrages). FUNCINPEC (Front uni national pour un Cambodge indépendant, neutre, pacifique et coopératif) : Ancien mouvement de guérilla royaliste, anti-communiste et anti-vietnamien dans les années 1980, le FUNCINPEC se transforme en parti politique lors des élections législatives de 1993 (les premières depuis la guerre) qu'il remporte. Le parti se démarque par son conservatisme, son nationalisme, son royalisme et son attachement aux traditions ancestrales khmères. Son dirigeant de l'époque, le prince Norodom Ranariddh, deviendra alors Premier ministre. Démis de ses fonctions au sein du parti en 2006, il fondera un mouvement politique concurrent. Le FUNCINPEC n'a cessé de perdre de l'influence depuis le début des années 2000 mais son audience demeure importante dans les zones rurales. Le parti a obtenu deux sièges aux élections législatives de 2008 ne rassemblant plus que 5 % des suffrages contre 21 % cinq ans auparavant. Élections législatives Subdivisions Le Cambodge comprend 24 provinces, plus la capitale Phnom Penh : Géographie Pays d'Asie du Sud-Est, le Cambodge est entouré par la Thaïlande, le Laos et le Viêt Nam. Sa superficie est et sa bordure maritime, longue de , donne sur le golfe de Thaïlande. Il possède trois grandes chaînes de montagnes : celle de l'Éléphant au sud, celle des Cardamomes à l'ouest et la chaîne Annamitique à l'est. La géographie du Cambodge est dominée par le fleuve Mékong (khmer : Tonlé Thom ou Grande Rivière) et le Tonlé Sap (Rivière d’Eau Fraîche), principale ressource halieutique. Sa faible altitude fait que le pays se trouve en grande partie au niveau ou sous le niveau des fleuves. À la saison des pluies, le courant du Mékong se renverse et s’écoule vers le Tonlé Sap dont le lac augmente considérablement sa superficie. Hydrographie La capitale, Phnom Penh, est située sur le principal fleuve du pays, le Mékong, à l'entrée de son delta. Ce fleuve prend sa source au Tibet et traverse la moitié est du Cambodge avant de rejoindre le Viêt Nam, où il se jette en mer de Chine. Le plus grand lac du pays est le Tonlé Sap, formé par l'inondation d'une vaste plaine durant la saison des pluies (environ lors de la saison sèche, et jusqu'à lors de la saison des hautes eaux). Climat Le pays est situé en basse altitude, soit au niveau du fleuve ou encore plus bas, ce qui fait que la saison des pluies fait augmenter le niveau des lacs et du fleuve principal : le Mékong. Près de 80 % des précipitations reçues en une année tombent durant la saison des pluies. Les températures s'échelonnent entre et . Le Cambodge est sous l’influence d’un climat tropical à « saisons alternées ». Les pluies s’échelonnent de mai à novembre. La sécheresse, quant à elle, est presque absolue entre décembre et avril. Le Cambodge est l'un des pays les plus vulnérables au changement climatique. Économie En 1999, le revenu national brut (RNB) du Cambodge valait de dollars et le revenu par habitant valait ; onze ans plus tard, en 2010, le RNB a presque triplé, à , et le revenu par tête plus que doublé, à dollars. Au cours de la décennie des années 2000, l'économie cambodgienne fut de loin la plus dynamique de l'Asie du Sud-Est avec un taux de croissance annuel moyen du PIB de 8 % entre 2000 et 2007 (avec des pics à 13 % en 2005 et 11 % en 2006). La crise financière de 2008 plongea l'économie cambodgienne dans une période de morosité dont le royaume a encore du mal à sortir. Centrée sur l'exportation, l'économie du pays souffre du ralentissement constaté chez ses principaux clients (aux États-Unis, en Allemagne, en France, en Chine). En 2009, l'économie cambodgienne entre en récession avec une contraction du PIB de 2,75 %. La croissance repart alors que la crise mondiale s'estompe et le PIB s'accroît de nouveau de 6,70 % en 2010, essentiellement grâce au fort développement du secteur touristique ainsi qu’à l'explosion des exportations de produits textiles. Néanmoins, malgré ces bons résultats économiques, le pays demeure dépendant de l'aide internationale laquelle représentait 10 % du PIB en 2009 (contre 33 % en 2001). Au niveau du secteur primaire, le Cambodge se spécialise principalement dans l'agriculture, la pêche, l'exploitation forestière et l'exploitation minière. L'agriculture est un des plus importants secteurs d'activité, constituant 33,5 % du PIB en 2009 et employant 58 % des habitants. L'agriculture cambodgienne est principalement basée sur la culture du riz, du maïs et du tabac ainsi que sur la production de viandes, y compris de poissons, de produits laitiers, de sucre et de farine. Du café est également produit dans les provinces de Mondolkiri et Ratanakiri. Les ressources naturelles du Cambodge sont le bois, le caoutchouc, les pierres précieuses, le minerai de fer, le manganèse et le phosphate, le potentiel hydroélectrique du Mékong, des quantités inconnues de pétrole, le gaz, et de la bauxite. Pour le secteur secondaire, le Cambodge se concentre surtout sur les activités visant une modification plus ou moins raffinée des matières premières, par exemple l'industrie manufacturière et la construction. Ces activités, en relation avec le PIB, représentent 21 % en 2009. L'industrie du textile est de loin la plus importante activité manufacturière du pays contribuant à elle seule à 16 % du PIB cambodgien et constituant 75 % des exportations du pays en valeur. La fabrication de chaussures, de cigarettes, de ciment et de papier ainsi que la transformation et le conditionnement du bois pour l'export constituent les autres principales activités industrielles du royaume. Quant au secteur tertiaire (45,5 % du PIB, 2009), il regroupe les services, ce qui comprend les assurances, les banques, la santé, l'éducation, les services publics et le tourisme ( de visiteurs en 2010). Le tourisme est l'activité économique en plus forte croissance du Cambodge. Le nombre de visiteurs a ainsi été multiplié par deux entre 2000 et 2010. En 2010, les touristes sud-coréens, japonais, chinois et vietnamiens étaient les visiteurs du royaume les plus nombreux. L'industrie touristique est la première source de devises du Cambodge et les fortes perspectives de croissance du secteur entraînent le développement de gigantesques projets à Siem Reap et Sihanoukville, les deux principales destinations touristiques du pays. Il y a malheureusement, en raison de cette activité, un problème d'exploitation sexuelle des enfants qui cause la propagation du sida. Le royaume de Thaïlande et le Viêt Nam sont les premiers pays fournisseurs du Cambodge en 2010 (25 % des importations en valeur pour le premier, 20 % pour le second). Les États-Unis demeurent le premier pays acheteur de produits cambodgiens à l'export (45 % des exportations en valeur), devant Singapour (9 %) et l'Allemagne (7 %). Le chômage est quasi inexistant dans le royaume et son taux est stable entre 3 et 3,5 % de la population active. Les vagues de sécheresses et d'inondations poussent des dizaines de milliers de petits paysans, souvent très endettés, à venir chercher du travail dans les usines. Ces fabriques font travailler « une main-d'œuvre d'adultes et d'enfants », relèvent en octobre 2018 des chercheurs de l'Université de Londres, dénonçant « une forme d'esclavage moderne ». Selon l'association des droits de l'homme Licadho : « la très grande majorité des ouvriers sont emprisonnés dans la servitude pour dettes et au vu de ce qu'ils gagnent, les ouvriers sont souvent incapables de rembourser et leur dette grossit au fur et à mesure des années. » En outre, certains patrons sont violents avec leurs salariés. Certains, suffisamment riches pour corrompre la police et les autorités locales, n'ont pas à craindre de représailles judiciaires. Au Cambodge, la durée hebdomadaire de travail légale est de et le travail des enfants de moins de est interdit. Cependant, du fait du manque de contrôle et de syndicats indépendants, les semaines de travail des ouvriers dépassent fréquemment les par semaine et des enfants de moins de sont amenés à travailler. Les grèves sont parfois sévèrement réprimées : en janvier 2019, du textile grévistes sont licenciés et en 2013, d’une usine sous-traitante de Nike avaient subi le même sort. Des responsables syndicaux sont aussi emprisonnés. Démographie Le Cambodge compte , d'après le recensement de 2019. 0- : 31,4 % ; 15- : 64,6 % ; + : 4 % (en 2015). Les Khmers représenteraient l'ethnie majoritaire (85,4 %), loin devant les Viêt (7,4 %), les Chams (3,5 %), les Chinois (3,2 %), les Kui (0,2 %), Mnong ou Pnong (0,2 %), Tampuan (0,2 %), Laos (0,2 %), Jaraï (0,1 %), Kru’ng (0,1 %), Malais (0,1 %), Taï (0,1 %), Chong (0,1 %)… On estime qu'entre 1975 et 1979 la politique du régime des Khmers rouges aurait entraîné la disparition de près de 20 % de la population, soit de personnes. Espérance de vie : , en 2015. Nombre d’enfants par femme : 2,6 en 2015. En 2005, 26 % de la population était sous-alimentée. En 2008, il y avait pour . En 2008, 61 % de la population avait accès à l'eau courante (81 % en zone urbaine, 55 % en zone rurale). 6 % du PIB est investi dans la santé. Mortalité des nourrissons (moins de un an) : 43 pour . Mortalité des enfants de moins de cinq ans : 51 sur . La mortalité infantile est due surtout aux maladies infectieuses et aux infections respiratoires. Langues On compte une vingtaine de langues parlées au Cambodge. Elles appartiennent presque toutes à la branche môn-khmer de la famille des langues austroasiatiques. Deux langues sont austronésiennes : le cham et le jaraï, qui appartiennent à la branche malayo-polynésienne. Avec de locuteurs en 2008, le khmer est de loin la première langue maternelle du pays, parlée en tant que langue maternelle par 96 % de la population. Éducation Le système scolaire cambodgien (primaire et secondaire), géré par le ministère de l’Éducation, de la Jeunesse et des Sports, est largement calqué sur le modèle français. Le cycle complet de formation générale, sanctionné par le baccalauréat, s’étend sur douze ans : six en école primaire, trois en collège, trois en lycée. La constitution de 1993 dans son chapitre VI (articles 65 à 68) précise que « l’État doit […] favoriser le droit du citoyen à une éducation […] et assurer gratuitement un enseignement public primaire et secondaire […] d’au moins » ce qui équivaut au temps de la scolarité obligatoire. Après près de trois décennies de vives tensions, de violences, de tragédies et d’instabilité politique, dévastatrices à tout point de vue, l’ensemble du système éducatif gravement affaibli est à rebâtir. Sa reconstruction n’interviendra véritablement qu’au milieu des années 1990 après les accords de Paris (23 octobre 1991) grâce à l’aide internationale. S’inscrivant dans les grands programmes initiés par l'Organisation des Nations unies (« Éducation pour tous », « Objectifs du millénaire pour le développement », « Objectifs de développement durable »), précisée et déclinée en plans successifs périodiquement élaborés par le gouvernement cambodgien, la politique conduite a permis d’obtenir des résultats significatifs, inégalement répartis cependant. Si dans le cadre de l’enseignement primaire, les taux de scolarisation , de survie à la fin de la classe de témoignent de progrès évidents, si la parité filles/garçons est globalement atteinte, en revanche, les performances de l’enseignement pré-primaire ainsi que celles de l’enseignement secondaire supérieur en termes d’effectifs scolarisés demeurent faibles ; de même, le nombre d’élèves par enseignant reste élevé en primaire alors que, dans le même temps, les dépenses consacrées à l’éducation se maintiennent toujours à un niveau très en dessous des moyennes mondiales . Au cours de l’année 2016/2017, plus de d’enfants et d’adolescents sont scolarisés dans près de , encadrés par environ . Quant à l’enseignement supérieur, sa naissance se confond, à quelques années près, avec la fin du Protectorat. Son histoire, très mouvementée, est étroitement liée aux événements et errements politiques tragiques qui affectent le Cambodge au cours de la seconde moitié du . Depuis une vingtaine d’années maintenant, son développement quantitatif, largement porté par le secteur privé est manifeste : plus de sont inscrits dans cent vingt quatre établissements en 2019. Aujourd’hui, dans un contexte politique incertain, deux défis majeurs sont plus particulièrement à relever : créer les conditions, pour les étudiants, d’une meilleure adéquation formation-emploi d’une part, améliorer la qualité de l’enseignement dispensé d’autre part. Transports Les voies de communication terrestres sont souvent de mauvaise qualité. Le code de la route n'est en général pas respecté. Il n'y a pas d'autoroute. La route qui relie la capitale à Sihanoukville est une concession privée à péage. Des compagnies de bus permettent de relier les principales villes, ainsi que le Viet Nam et la Thaïlande. Deux lignes ferroviaires sont exploitées depuis Phnom Penh : une vers Sihanoukville dans le Sud et une vers Battambang et Poipet dans le Nord-Ouest du pays. Il y a trois aéroports, dont deux permettent de relier les grandes villes du sud-est asiatique : Aéroport international de Phnom Penh ; Aéroport international de Siem Reap - Angkor ; l'aéroport de Sihanoukville, situé à l'est de la ville, n'assure, au début de 2013, que trois vols réguliers hebdomadaires avec Siem Reap. La gestion de ces trois aéroports est assurée par la société française Vinci. Il existe deux petites compagnies aériennes cambodgiennes : Cambodia Angkor Air et (depuis 2011). La compagnie nationale Royal Air Cambodge a été fermée en 2001 par mesure d’économie. On compte également 8 terrains d'aviation. Sihanoukville est le seul port en eau profonde du pays. Y transitent chaque année de tonnes de marchandises. Culture Le khmer (appelé parfois « cambodgien ») est la langue officielle, nettement majoritaire ; elle aurait de locuteurs, soit 83,6 % de la population, selon des chiffres de 2012, loin devant le vietnamien (1 million de locuteurs), le cham () et le chinois (). Depuis la venue de l'APRONUC, au début des années 1990, l'anglais est devenu la langue commerciale. , dont ceux des diasporas des États-Unis, du Canada, ou de l'Australie . De plus, l'anglais est largement utilisé dans l'administration, et les documents ou textes administratifs importants sont traduits en anglais. Il est aussi très présent dans les médias et la culture en général. L'anglais est aussi utilisé pour les relations avec , en plus de l'ASEAN. Depuis l’ouverture du pays au monde extérieur , les Cambodgiens apprennent aussi de plus en plus à parler le thaï, ou thaïlandais : . (dont les locuteurs dits partiels, ou qui ne savent que quelques mots de français). . De plus, l'anglais est très répandu à Singapour, en Malaisie, et en Thaïlande, et surtout au Viêt Nam et aux Philippines. . {{Référence nécessaire}}. On trouve des groupes importants de francophones à Phnom-Penh, et à Battambang. Le roi Sihamoni parle couramment la langue. Le pays est membre de la Francophonie. La littérature française traitant du Cambodge est foisonnante. Selon l'Organisation Internationale de la Francophonie, il y aurait francophones dans le pays en 2010. . À cette époque, les langues de certains pays du pacte de Varsovie étaient mises en valeur, notamment le russe, l'allemand (), et même le roumain, mais il n'y a aucune statistique sur le nombre de leurs locuteurs aujourd'hui. . Le taux d’alphabétisation des plus de est 73,6 % en 2010 (84 % chez les hommes, 65 % chez les femmes). Le niveau de scolarisation est bas et il manque d'infrastructures scolaires et d'enseignants. Seulement 1,6 % du PIB sert à financer le système d'éducation dans ce pays . . Sport . Cuisine Le riz et la noix de coco sont des aliments fondamentaux considérés comme une cuisine équilibrée et saine préparée essentiellement avec des ingrédients frais. La sapèque d'or, l'amok, le prahok, le loc lac, le poulet au curry, les nouilles de riz ainsi que d'autres, sont des mets du Cambodge. Costumes traditionnels . Cinéma Le Harcèlement du gibbon, Les larmes au cœur de la montagne... Ces phrases poétiques sont les titres de succès du cinéma cambodgien. De son âge d'or même, des années 1960 au milieu des années 1970. Tous ces films ont été détruits par les Khmers rouges à leur arrivée au pouvoir en 1975. Sur 400 longs métrages, une trentaine a pu être sauvée. Le réalisateur français Pierre Schoendoerffer a tourné au Cambodge, en 1965, La 317 Section. La ville de Kratie est évoquée dans les séquences finales. Jean-Jacques Annaud a tourné au Cambodge certaines scènes du film Deux frères. Le réalisateur Rithy Panh est le plus connu des metteurs en scène cambodgiens. Le réalisateur Wong Kar-wai y tourne la fin du célèbre long-métrage In the Mood for Love. Les vestiges du Bokor Palace ont servi de cadre à la scène finale du film City of Ghosts (2002) ainsi qu'à la majeure partie de l'action du film sud-coréen de 2004 R-Point. Liste des films tournés au Cambodge L'Oiseau de paradis (1962) La 317 Section (1965) : réalisé par Pierre Schoendoerffer Lord Jim (1965) Les Gens de la rizière (1994): réalisé par Rithy Panh In the Mood for Love (2000): réalisé par Wong Kar-wai City of Ghosts (2002): réalisé par Matt Dillon R-Point (2004) Holy Lola (2004): réalisé par Bertrand Tavernier Deux frères (2004): réalisé par Jean-Jacques Annaud Un barrage contre le Pacifique (2008) : réalisé par Rithy Panh A River Changes Course (2012) Soldat blanc (2014) : réalisé par Érick Zonca Diamond Island (2016) : réalisé par Davy Chou Le Chemin (film) (2017) : réalisé par Jeanne Labrune D'abord, ils ont tué mon père (film) (2017) : réalisé par Angelina Jolie Artiste Bonny B. artiste de blues vivant en Suisse. Religions Une forte majorité de Cambodgiens (plus de 95 %) sont adeptes du bouddhisme theravāda, par ailleurs religion d’État. Le terme figure d’ailleurs au second rang dans la devise du royaume du Cambodge actuel (Nation Religion Roi). Cette majorité bouddhiste coexiste avec une petite communauté musulmane (moins de 2 %), essentiellement implantée parmi l’ethnie Cham, quelques chrétiens et des minorités montagnardes (Khmers Loeu) qui ont conservé l’animisme, en vigueur dans toute la région avant l’apparition de l’hindouisme. Toutefois, malgré cette hégémonie du bouddhisme, la liberté de culte prônée par la constitution du Cambodge parait respectée et aucune confession ne semble faire l’objet de persécution religieuse. Divers Codes Le Cambodge a pour codes : CAM, selon la liste des codes pays du CIO, KHM, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-3, K, selon la liste des codes internationaux des plaques minéralogiques, KHM, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-3. Notes et références Notes Références Voir aussi Bibliographie . Chandler, David, Une histoire du Cambodge, les Indes Savantes, Paris, 2011. Traduit par Christiane Lalonde avec la collaboration de Michel Antelme. Dean, John Gunther, Au cœur de la guerre froide, François-Xavier de Guibert, Paris, 2011. . Politique cambodgienne : . Thion Serge, 1989, Quelques constances de la vie politique cambodgienne, dans Affaires Cambodgiennes, 1979-1989, Asie Débat, , l’Harmattan, 224-247. Ponchaud François, 1994, Réalités économiques et sociales, visages du peuple khmer, dans Problèmes politiques et sociaux, , 39-42. Sam Rainsy, Des racines dans la pierre, mon combat pour la renaissance du Cambodge, Paris, Calmann-Levy, 2008. Jennar Raoul Marc, Cambodge : une presse sous pression, Paris, Reporters sans frontières, 1997, 101 p. Chea Hour, Quatre ans avec les khmers rouges, Paris, Ingérences Tchou, 2007 Organisation sociale traditionnelle cambodgienne : Achille Dauphin-Meunier, Le Cambodge, Nouvelles éditions latines Ovesen J., Trankell I.‑B., Öjendal J., , Uppsala Research Reports in Cultural Anthropology, , Uppsala, 1996. Luco F., 2002, Entre tigre et crocodile, approche anthropologique sur les pratiques traditionnelles et nouvelles de traitement des conflits au Cambodge, UNESCO, Phnom Penh, 15-21. Martin M.‑A., 1992, La paysannerie khmère et le processus démocratique, dans Revue , 129-142. Népote Jacques, 1997, Parenté et organisation sociale dans le Cambodge moderne et contemporain, quelques aspects et quelques application du modèles les régissant, , France, Centre d’Anthropologie de la Chine du Sud et de la Péninsule Indochinoise, , thèse, 224 p. Ebihara M. M., 1968, Svay, , thèse, Columbia University, Ann Arbor, Michigan, 705 p. Version papier disponible au Cambodge. 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https://fr.wikipedia.org/wiki/Chili
Chili
Le Chili, en forme longue république du Chili (en espagnol et ) est un pays d’Amérique du Sud partageant ses frontières avec le Pérou et la Bolivie au nord d'une part, et l’Argentine au nord-est, à l'est et au sud-est d'autre part, et dont le territoire forme une étroite bande allant du désert d'Atacama jusqu'au cap Horn. L'île de Pâques, située à de Valparaíso dans l'océan Pacifique, fait partie du Chili depuis 1888. La superficie du pays est de . Le gouvernement revendique aussi une possession sur le continent Antarctique : le Territoire chilien de l'Antarctique correspond aux longitudes et et est situé au sud du soixante-cinquième parallèle sud. La capitale du Chili est Santiago. Le Chili fait partie des pays dits du Cône Sud et parmi les pays d'Amérique latine, il est celui où la culture européenne est la plus affirmée, avec l'Argentine et l'Uruguay. Le Chili est le pays le plus développé d'Amérique latine (en 2010, son indice de développement humain était de 0,895). C'est également, en 2010, le pays le moins corrompu d'Amérique latine, et l'un des plus démocratiques. La langue officielle du pays est l’espagnol chilien, mais sont aussi parlées des langues amérindiennes comme le runa simi, le mapudungun ou l’aymara, et une langue polynésienne, le vânaga rapanui sur l’île de Pâques. Aucune de ces langues n’a cependant de statut officiel. Le Chili possède l’une des cinq écorégions méditerranéennes du monde ; ses hivers tempérés et ses étés secs et chauds offrent des conditions idéales pour l’agriculture et autres activités de production. Le pays est cependant fortement menacé par le réchauffement climatique et a perdu au moins 37 % de ses ressources hydriques depuis le début des années 1990. La monnaie nationale est le peso (CLP, localement $). Le , le Chili est devenu membre de l'OCDE. En 2016, le Chili est le quatorzième pays le plus inégalitaire au niveau mondial. Étymologie De nombreuses hypothèses ont été émises sur l’origine du nom du pays. Selon l’une d’entre elles, les conquistadors installés au Pérou appelaient la région australe . De nombreux noms propres hispanisés proviennent de noms locaux de fleuves et rivières (Pérou pour río Virú, Lima pour río Rimac). Il se peut que le nom du pays soit lié à celui de la rivière qui traverse la ville d'Aréquipa au sud du Pérou, le río Chili. Selon Juan Ignacio Molina, le nom viendrait de trih o chi, expression utilisée pour désigner un oiseau ayant des taches jaunes sur ses ailes. Selon l’historien Ricardo Latcham, le nom viendrait d’un groupe d’Amérindiens (les Mitimaes) capturé par les Incas, qui provenait d’une région du Pérou où il existait un fleuve portant ce nom. Une autre théorie anonyme soutient que l’origine est aymara car l’Inca Tupac Yupanqui avait donné ce nom aux terres conquises au sud de l’empire inca, jusqu’à la vallée de l'Aconcagua (signifiant « gelé » ou « confins » en aymara). Cependant, le nom du pays n’a aucun rapport avec le mot espagnol qui désigne le piment. Histoire Période précolombienne Des recherches montrent que les premières populations ayant habité le pays seraient arrivées vers , période du Pléistocène pour le site préhistorique de « Monte Verde I » et vers pour le site de « Monte Verde II » (fin du Pléistocène et début de l'Holocène, vers la fin du Paléolithique supérieur). Le Chili préhispanique était peuplé par divers peuples amérindiens qui s’étaient installés à la fois dans la cordillère des Andes et sur la côte. Dans la zone nord du pays, les Aymaras et les Atacaméniens commencèrent vers le de notre ère à cultiver la terre à la façon des Incas (culture en terrasse à flanc de montagne avec diverses canalisations). Au sud de l’Aconcagua, des communautés sédentaires Mapuches étaient installées. Dans la zone australe du pays, divers peuples amérindiens ont vécu, comme les Chonos, les Tamanas, les Alacalufs et les Onas. Dans l’île de Pâques se développa une culture polynésienne éteinte de nos jours. Au , les Incas ont pris possession du territoire de l’actuel Chili jusqu’au fleuve Maule. Les Mapuches réussirent à stopper l'avancée des Incas à l'issue de la bataille de Maule. Côté Pacifique, différentes cultures et peuples coexistaient : Aymaras, Changos, Chinchorros, Atacamas et Diaguitas dans le Nord ; Picunches, Mapuches, Huilliches et Chonos dans les régions centrale et méridionale ; et Onas, Yaganes et Alakalufs dans la Patagonie et la Terre de Feu. Les Mapuches représentent le plus grand groupe ethnique. Colonisation hispanique En 1520, Fernand de Magellan est le premier explorateur européen à mettre pied sur le territoire de l’actuel Chili après avoir découvert le détroit qui porte actuellement son nom. En 1535, les conquistadores espagnols tentent de conquérir le territoire de la valle de Chile en combattant les Incas. L’expédition de Diego de Almagro est un échec. Celle de Pedro de Valdivia et Inés Suárez effectuée en 1536 est plus convaincante. Valdivia fonde une série de villages comme Santiago de Nouvelle Estremadure le ou Valdivia en 1545. Valdivia commence une laborieuse campagne militaire contre les Mapuches. C’est la guerre d'Arauco qu’Alonso de Ercilla relate avec passion dans son œuvre La Araucana (1569-1589). Pedro de Valdivia meurt en 1553 à la suite d’une insurrection des Mapuches. En 1683, l’esclavage est aboli et cela permet d’établir des relations plus sereines entre les colons et les Mapuches. Par la suite, divers affrontements ont lieu jusque vers le milieu du pour la possession de terres les plus australes. Durant une longue période, le fleuve Biobio marque la frontière entre le gouvernement colonial et les territoires mapuches. La capitainerie générale du Chili (également connue sous le nom de Reino de Chile) est à l’époque la colonie la plus australe de l’empire espagnol. Du fait de sa position géographique, c’est une colonie stratégique, protégeant le détroit de Magellan et une colonie économique dont les ressources naturelles étaient extraites pour le compte de la vice-royauté du Pérou. Indépendance et gains territoriaux Le , un groupe indépendantiste profite des invasions napoléoniennes en Espagne pour initier un processus d’autodétermination et constituer une junte. Commence ainsi une période connue sous le nom de Patrie ancienne, qui va durer jusqu’au désastre de Rancagua en 1814, quand les troupes royalistes reprennent le contrôle du territoire. Les troupes indépendantistes comptant se réfugient alors à Mendoza, unissant leurs forces aux troupes de la province d’Argentine qui comptaient , formant ainsi l’armée des Andes. Cette dernière libère le Chili après la bataille de Chacabuco, le . L’année suivante, l’indépendance du Chili est déclarée et le pays est placé sous l’autorité de Bernardo O’Higgins qui prend le titre de Commandeur Suprême. Celui-ci entame des réformes qui provoquent un mécontentement de l’aristocratie, ce qui l’oblige à abdiquer en 1823. Durant dix ans, le Chili est soumis à une série de réformes qui tentent de donner une organisation au pays. Son ex-ministre des relations extérieures Mariano Egaña, ambassadeur dans plusieurs pays d'Europe, négocie la reconnaissance officielle par Londres et un grand emprunt. Comme le Pérou, la Bolivie, Mexique, ou la Colombie, le pays fait appel à la Bourse de Londres pour financer des sociétés minières : des centaines de techniciens anglais traversent l’océan, avec leur machine à vapeur, pour les moderniser. Après une série de victoires des conservateurs, avec la révolution de 1829, une période de stabilité commence. Elle est appelée République conservatrice. Le ministre Diego Portales est alors le principal protagoniste de l’organisation du pays grâce à la Constitution de 1833. Peu à peu, le pays commence à étendre son influence sur le continent tant au nord qu’au sud. L’économie commence à décoller avec la découverte de minerais d'argent de Chañarcillo et la croissance des échanges commerciaux à partir du port de Valparaíso. Cette source de prospérité entraîne un conflit avec le Pérou, pour la suprématie maritime sur le Pacifique. La formation de la Confédération péruvienne et bolivienne est considérée comme une menace pour la stabilité du Chili. Ainsi, Portales déclare la guerre qui se termine avec la victoire de la bataille de Yungay en 1839 et la dissolution de la Confédération. Au même moment, le pays tente de prendre le contrôle des régions australes. Il étend son territoire en Araucanie et colonise Llanquihue, Osorno et Valdivia en faisant venir des colons allemands. La région de Magellan est incorporée en 1843 et la zone d’Antofagasta commence à être habitée. Après trente ans de gouvernement conservateur (1831-1861) commence une période où le parti libéral (parti de gauche) prend possession du pouvoir. À ce moment-là, la croissance économique est très forte, grâce notamment à l’exploitation par les Chiliens et les Britanniques du salpêtre dans la zone d’Antofagasta qui appartient à la Bolivie. Cette situation provoque la protestation de la Bolivie. Elle ne trouve pas de solution, même après la signature de plusieurs traités en 1866 et 1871. Le , le Chili prend possession du port d’Antofagasta, déclarant la guerre à la Bolivie. Le a lieu le combat naval d'Iquique. Le Pérou, quant à lui, a préalablement signé un pacte secret avec la Bolivie en cas de conflit avec le Chili. La guerre du Pacifique (1879-1884) commence. Elle se termine par la bataille de Huamachuco le et la victoire du Chili. Après ce conflit, le Chili prend possession des zones d’Antofagasta et des provinces de Tarapacá, Arica et Tacna (cette dernière est restituée au Pérou en 1929). Le pays résout par la même occasion le problème de frontière avec l’Argentine en cédant une grande partie de la Patagonie et la Puna de Atacama. Enfin, dans le sud du territoire se termine la guerre d'Arauco avec la « pacification » de l'Araucanie en 1881 et l’intégration de l’île de Pâques en 1888. En 1891, le conflit entre le président José Manuel Balmaceda et le Congrès aboutit à une guerre civile. Les congressistes remportent la bataille et mettent en place la République parlementaire. Les années qui suivent sont marquées par une période de prospérité économique, avec l'ouverture aux investisseurs français dans le domaine minier et portuaire, avec la SMCC. Elles sont aussi caractérisées par une instabilité politique et le début du mouvement prolétaire appelé Cuestión Social. Ce dernier se met en place à cause de la « mauvaise répartition de la richesse ». Après dix ans de pouvoir de l’oligarchie, Arturo Alessandri Palma est élu. Il représente le lien manquant mais provisoire entre une élite et les « chers pauvres » (queridas chusmas en espagnol). Malgré cela, la crise continue et Alessandri renonce au pouvoir après avoir promulgué la Constitution de 1925 qui donne naissance à une République de type présidentiel. À partir de 1903, face aux grèves et aux mouvements de protestation, le gouvernement, préoccupé par le maintien de l’ordre social, répond aux revendications ouvrières par des massacres successifs. En 1907, des grèves massives sont déclenchées par les ouvriers du salpêtre de la province de Tarapacá, qui demandent à être payés en monnaie légale et non pas en bons émis par les entreprises qui ne peuvent être échangés que contre des produits disponibles dans les commerces de ces mêmes entreprises à des prix plus élevés que sur le marché. Les ouvriers se rassemblent dans la ville d'Iquique afin d'y négocier avec des représentants du patronat, tandis que le président Pedro Montt envoie des troupes. À la suite de négociations infructueuses, l'armée ordonne aux grévistes de quitter la ville, ce que ces derniers refusent. Le 19 décembre, des tirs de mitrailleuses et de fusils sont dirigés vers la foule et les troupes capturent de six mille à sept mille personnes, dont certaines seront exécutées. Le gouvernement ne reconnait que mais des estimations portent ce nombre à plus . Le mouvement ouvrier s'organise dans les années 1910 avec la création du Parti ouvrier socialiste en 1912, de la Fédération ouvrière régionale du Chili en 1913 ; et la branche chilienne de l'Industrial Workers of the World en 1919. : instabilité politique et coups d’État La baisse de la demande de nitrate et les premières luttes ouvrières causées par de mauvaises conditions de travail créent un climat d’instabilité sociale et politique au cours des années 1920. Le président Arturo Alessandri entreprend des réformes sociales et promulgue la Constitution de 1925. Mais la crise mondiale de 1929 plonge le Chili dans la récession et l’agitation sociale. Les gouvernements se succèdent ainsi que les coups d’État. Carlos Ibáñez del Campo devient président de facto en 1927, suspend les élections et gouverne par décrets, tout en envoyant en exil son rival Marmaduque Grove, qui avait participé avec lui au coup d'État de 1925. Les conséquences de la Première Guerre mondiale (où le pays s’est déclaré neutre), la mauvaise politique économique et les moyens utilisés pour amoindrir les effets de la Grande Dépression ont eu des conséquences sur le salpêtre, produisant ainsi une crise économique au cours de laquelle le Chili subit une forte récession économique. Ibáñez démissionne en 1932 et l’instabilité politique s’accentue par un coup d’État qui donne naissance à la république socialiste du Chili qui dure seulement douze jours avant qu’Alessandri reprenne le pouvoir et redresse l’économie. L’arrivée d’Alessandri a pour effet d’amoindrir les tensions entre les partis politiques. Il y a aussi une crise sociale ; de nouveaux acteurs exigent des transformations dans la façon de gouverner le pays. Pedro Aguirre Cerda est élu président en 1938 grâce à une alliance (le Front populaire) qui s’oppose à l’élite au pouvoir. Des réformes sociales et politiques font du Chili un des pays les plus avancés du point de vue de la législation et de la protection sociale. Le cuivre remplace peu à peu le nitrate dans l’économie nationale (à cause de la demande mondiale et surtout en raison de la découverte de la mine de Chuquicamata). Le pays s’industrialise progressivement, et le nombre d’ouvriers augmente. Le gouvernement de Aguirre Cerda réussit divers changements, principalement économiques, en posant les bases de l’industrialisation chilienne à travers la création de la CORFO. Il entraîne toutefois une période de radicalisme. Au niveau géopolitique le pays réclame le Territoire chilien de l’Antarctique. Les réformes s’arrêtent brutalement avec la mort du président en novembre 1941, durant la Seconde Guerre mondiale. Juan Antonio Ríos, son successeur, doit affronter l’opposition et les pressions des États-Unis pour entrer en guerre contre les pays de l'Axe ; la déclaration de guerre est signée le 20 janvier 1943. En 1946, avec l’appui du Parti communiste, le radical Gabriel González Videla est élu Président. Cependant, le début de la Guerre froide oblige à interdire le Parti communiste au moyen de la loi de la Défense permanente de la Démocratie (). En 1952, Carlos Ibáñez del Campo reprend le pouvoir , mais il perd la faveur de la population en raison de la mise en place de réformes libérales. En 1958, l’indépendant de droite Jorge Alessandri est élu. Il doit affronter les conséquences du Tremblement de terre de Valdivia de 1960, le plus fort jamais enregistré, ainsi que l’organisation de la Coupe du monde de football 1962. S’établit alors le système de[s] (trois tiers) composés par la Droite, le Parti démocrate-chrétien et la Gauche du Frente de Acción Popular. Craignant une victoire de la Gauche, la Droite soutient le démocrate chrétien Eduardo Frei Montalva qui est élu en 1964. Le président tente de réaliser la (La Révolution en Liberté) au travers de nombreuses réformes comme la Réforme agraire et la chilénisation du cuivre (appropriation par des Chiliens de mines appartenant auparavant aux États-Unis). À la fin de son mandat, la tension politique produit une série d’affrontements. L’obstruction de la droite au Congrès augmente. Gouvernement d’Allende Les États-Unis n'interviennent pas directement dans la campagne électorale, même si la candidature du conservateur Jorge Alessandri est soutenue par la compagnie International Telephone and Telegraph (ITT) (environ américains). Il n’y a pas de comparaison possible avec ce que les entreprises ont donné durant la campagne de Frei, quand il existait une assistance électorale. Le , le candidat de l’Unité populaire, Salvador Allende, arrive en tête de l’élection présidentielle avec 36,6 % des suffrages et devance le conservateur Jorge Alessandri (34,9 %) et le démocrate chrétien Radomiro Tomic (27,8 %). Allende, ancien ministre de la santé et ancien président du sénat, avait déjà été candidat à trois reprises. Cette élection à un seul tour doit être confirmée par le Congrès dominé par les démocrates chrétiens et les conservateurs, puisque le candidat arrivé en tête n'a pas obtenu la majorité absolue. Le , les socialistes obtiennent des démocrates chrétiens l’investiture d’Allende en échange de la promesse de respecter les libertés et la légalité. Les alessandristes ont peur du gouvernement socialiste, alors que les allendistes et les démocrates-chrétiens expriment leur joie dans la rue. Devenu ainsi le premier président élu démocratiquement sur un programme socialiste et disposant d'une majorité parlementaire grâce au soutien des démocrates-chrétiens, Allende intensifie les réformes de son prédécesseur. Les mines de cuivre (qui représentent les trois quarts des exportations) avaient été nationalisées à 51 % par Eduardo Frei Montalva, Allende exproprie la partie restante sans indemniser les compagnies américaines. Il accentue sensiblement la politique de redistribution des terres en faveur des paysans pauvres. Beaucoup d'autres entreprises sont réquisitionnées ou nationalisées (dont neuf banques sur dix). Le gouvernement Allende met en place des mesures sociales comme l'augmentation des salaires et la distribution gratuite de lait pour les enfants. Les résultats économiques de la première année au pouvoir d'Allende : le PIB progresse d'abord fortement (+8 % en 1971) avant de s'effondrer (-4,3 % en 1973), le chômage et l'inflation diminuent ; le succès est cependant . Les deux années suivantes vont être catastrophiques. L'inflation explose (508 % entre décembre 1972 et décembre 1973), le PIB se contracte (-3,6 % en rythme annuel) et la valeur de la monnaie chilienne chute. La politique monétaire trop expansionniste et la chute du prix du cuivre d'environ un tiers de 1970 à 1972 sur les marchés mondiaux sont en grande partie responsables de ces résultats, accentués par la déstabilisation de l'économie par des opposants. Le gouvernement tente d'enrayer la crise en fixant les prix des denrées, ce qui provoque un développement du marché noir et des pénuries. En 1972 commencent les marches des casseroles vides par lesquelles les ménagères expriment qu'elles n'ont plus rien à cuire. En mars 1973, les démocrates chrétiens et les conservateurs présentant une liste unique obtiennent 55,6 % des voix aux élections législatives. Malgré une amélioration de son score électoral (44,1 %), l’Unité populaire d’Allende est minoritaire et le budget annuel 1973 n'est pas voté. Allende est cependant à l'abri d’une destitution, l’opposition ne réunissant pas les deux tiers des voix et des sièges ; il décide alors de reconduire le budget de 1972 pour l'année 1973 par décret ; cette disposition légale, mise en place sous le gouvernement socialiste de Marmaduque Grove de 1932, lui permet de se passer de l'accord du Parlement. Allende tente aussi d'obtenir le soutien actif de la population ; des milices ouvrières se constituent dans les villes et les campagnes pour entretenir la légitimité révolutionnaire du gouvernement. L'opposition conservatrice et les démocrates chrétiens, incapables de bloquer les décisions d'Allende du fait de la marginalisation du parlement, mobilisent à leur tour la rue. Ils organisent ou apportent leur contribution à une série de révoltes et de manifestations (la plus célèbre étant la grève des camionneurs), qui paralysent le pays alors que son économie est déjà très affaiblie par les réformes d'Allende. Dans le même temps, on assiste à la montée en puissance de groupes paramilitaires d'extrême-droite et le pays vit une guerre civile larvée où s'opposent les milices d'extrême gauche (MIR) à ces dernières. Lorsque durant l'été 1973 de multiples grèves et des insurrections menacent la stabilité du pays, Allende, paraphrasant John F. Kennedy, déclare que « ceux qui s'opposent à une révolution pacifique rendent celle-ci inévitablement violente ». Le 23 août 1973, le président Salvador Allende, nomme Pinochet général en chef des armées à la suite de la démission de Prats, qui lie sa décision aux nombreuses manifestations féminines contre le gouvernement. Rôle des États-Unis Henry Kissinger, le Secrétaire d'État de Richard Nixon, avait déclaré dans un discours prononcé à l'occasion de l'élection de Salvador Allende : Les États-Unis cherchent à affaiblir Allende. Les crédits accordés par les Américains au Chili passent de de dollars et si, dans le même temps, l'aide des pays socialistes et européens sur-compense cette perte ( de dollars de nouveaux crédits), le Chili demeure très dépendant des États-Unis (notamment pour des pièces détachées) et les répercussions néfastes de cette politique sont nombreuses. La CIA est également active, elle disposera sur ces trois années d'un budget de sept millions de dollars pour soutenir l'opposition à Allende. Elle l'emploiera principalement pour aider les partis politiques (démocrates-chrétiens et conservateurs, qui recevront la moitié de l'aide), les journaux anti-Allende (El Mercurio, à l'époque le plus grand quotidien du pays, bénéficiera à lui seul d'un cinquième de l'aide) et dans une moindre mesure des organisations privées. Les groupes paramilitaires d'extrême-droite sont par contre délaissés, Patria y Libertad ne recevra que entre 1970 et 1971 puis plus rien. Les autorités américaines rechignent à aider les grévistes anti-Allende. La proposition d'un soutien a été abordée plusieurs fois au sein du Comité 40 (chargé de définir et de contrôler les activités de la CIA) mais elle a toujours été repoussée. Une partie des fonds fournis par la CIA aux partis d'opposition et aux organisations privées aurait néanmoins été détournée par ces derniers pour soutenir les camionneurs. Réagissant aux nationalisations effectuées par le gouvernement d'Allende, plusieurs firmes américaines dont l'ITT apportent leur concours à cette stratégie. L'administration Nixon fut enchantée du coup d'État de 1973. Mais, si de nombreuses accusations sont formulées, aucun élément ne permet cependant d’affirmer que les États-Unis ont directement participé au coup d’État proprement dit du 11 septembre 1973. Le rapport de la Commission Church du Sénat des États-Unis, en 1976, a conclu que les États-Unis n'avaient pas eu de rôle direct dans l'événement. Kissinger affirme par ailleurs que les grandes manœuvres américaines étaient terminées à l'époque du coup, ce qui est confirmé par les archives. Peter Kornbluh, chercheur au National Security Archive, qui a participé à une campagne pour la déclassification des archives de la CIA, déclare à Libération : « si les États-Unis n'ont pas directement participé au complot du 11 septembre 1973, ils ont tout fait pour préparer le coup d'État contre Allende ». Dictature de Pinochet Le , un coup d'État mené par le général Augusto Pinochet, renverse Salvador Allende, retrouvé sans vie dans le palais de la Moneda bombardé par les putschistes. Le rapport d'autopsie ordonné par la commission d'enquête de mai 2011 conclura en juillet 2011 au suicide. Ce coup d’État est accueilli avec soulagement par les conservateurs et certains démocrates-chrétiens, qui espèrent récupérer rapidement le pouvoir. Mais la junte militaire prend le pouvoir et le conservera jusqu’en 1990, imposant une dictature. Elle est dirigée par Augusto Pinochet et est composée des commandants en chef des trois armées et du chef de la police. Ce coup d’État se fait sous le regard des caméras et a un grand retentissement en Europe. La junte dissout le Congrès national, les conseils municipaux, les syndicats et les partis politiques. La liberté de la presse est abolie, le couvre-feu instauré. Tout ce qui est littérature de gauche est interdit, des centaines de milliers de livres sont brûlés. Les opposants sont arrêtés, torturés, déportés ou exécutés. En dix-sept ans, le régime du général Pinochet est responsable de la mort ou de la disparition d'au moins ; sur le million d'exilés durant cette période, plus de sont des exilés politiques. Le stade national est transformé en camp de prisonniers à ciel ouvert, des dizaines de milliers de personnes sont arbitrairement incarcérées, des camps de concentration sont mis en place. La DINA, police politique de la dictature, fait disparaître des centaines de personnes. Pinochet confie l’économie du pays aux théoriciens de l'école de Chicago, les Chicago boys, de jeunes économistes chiliens comme José Piñera et Hernán Büchi, souvent formés à l'Université de Chicago et adeptes des idées de Milton Friedman et d'Arnold Harberger. Après une baisse du PIB de 10 % entre 1973 et 1975, la croissance atteindra 8 % par an entre 1977 et 1980 au prix d'un endettement extérieur et d'une inflation très élevés, et le chômage augmente fortement. Une très grave crise économique touche le Chili entre 1982 et 1985 ; sous l’influence de la hausse mondiale de l'inflation, l’inflation nationale atteint 27,3 % en 1982, et le pays connaît sa pire récession depuis les années 1930. De 1982 à 1984, le PIB baisse de 16 %. La crise génère une série de protestations de la population contre le régime politique et le libéralisme économique. Le chômage, qui touche en moyenne 18 % de la population active pour l'ensemble de la période du régime militaire, culmine à environ 30 % en 1983. L’économie du pays revient au vert à partir de 1985, permettant de résorber l'important déficit financier extérieur accumulé à la fin des années 1970 et d'équilibrer les finances publiques, mais les manifestations (« protestas »), réprimées dans le sang, se poursuivent contre la dictature. Les transformations engagées sont inspirées par la théorie économique libérale. Elles comprennent notamment la privatisation de la plupart des entreprises publiques et la réduction de la taille de l'État, à travers une diminution des dépenses publiques, essentiellement dans les domaines des équipements, des services sociaux et des aides financières. La plupart des banques sont privatisées en 1975. En 1989, le producteur de cuivre Corporación Nacional del Cobre, la société de raffinage de pétrole Empresa Nacional del Petroleo, les entreprises fournissant des services d'infrastructures — aéroports, réseau routier, ports, services d'utilité publique, chemins de fer — et la banque publique Banco del Estado sont les seules entreprises publiques. La période 1973-1989 voit également un recul des droits des travailleurs avec l'interdiction des syndicats et la décentralisation des négociations salariales. Conjuguée avec les revers économiques, l'érosion de la politique sociale conduit à une aggravation des inégalités de revenus et de la pauvreté, cependant que les investissements dans les infrastructures publiques prennent du retard. Par ailleurs, sous l'effet des crises économiques, les salaires réels moyens chutent de 17 % entre 1973 et 1985, ne commençant à se redresser, de 9 %, qu'à partir de 1988-1989. Selon l'économiste et ancien conseiller d'Allende Orlando Caputo, cette politique économique, dans une ambiance de terrorisme politique, conduit à un recul très important de la part des salaires dans la valeur ajoutée qui baisse de 52 % en 1972 à 37 % en 1973. La crise de 1982-1983 signe l'arrêt momentané du « miracle chilien ». Les salaires réels, jusque-là indexés à l'inflation, diminuent de 10 % et se situent 30 % en dessous de leur niveau de 1970 ; le chômage atteint 30 %, la pauvreté augmente, et les inégalités s'accroissent. À la fin des « années Pinochet », 20 % de la population se partage 80 % de la richesse du pays. Pendant toute la durée de la dictature, la consommation moyenne par habitant n'a jamais retrouvé son niveau de 1972, et on observe une « diminution de la qualité de vie d'une partie importante de la population chilienne ». Cependant, en parité de pouvoir d'achat, le PIB par habitant s'est accru de 50 % entre 1974 et 1990, sous la présidence de Pinochet, puis a doublé entre 1990 et 2005. Le Chili participe activement à l'Opération Condor visant à éliminer physiquement les opposants aux dictatures militaires. Des partisans de la démocratie, en exil, sont assassinés partout dans le monde : le général Carlos Prats est tué en 1974 en Argentine, l'économiste Orlando Letelier est tué en 1976 aux États-Unis, le démocrate-chrétien Bernardo Leighton est grièvement blessé par un attentat en 1975 en Italie. Le Chili et l'Argentine s'affrontent en 1978 dans le Conflit du Beagle pour la possession de quelques petites îles australes. Ce conflit manque de peu de provoquer une guerre entre les deux pays, le Chili sera le seul pays d'Amérique du Sud à soutenir politiquement le Royaume-Uni durant la guerre des Malouines. À partir de 1978, la junte militaire entreprend d’établir une constitution remplaçant la Constitution de 1925 qui est considérée par la junte comme la source de la crise institutionnelle. Celle-ci est élaborée par la Commission Ortúzar dirigée par Enrique Ortúzar et Jaime Guzmán. Cette loi fondamentale contenait des dispositions transitoires et devait entrer en vigueur seize ans plus tard. Elle installait Pinochet comme président pour huit ans et prévoyait une période additionnelle de huit autres années de gouvernement militaire, avec un candidat unique désigné par les autorités militaires et qui devait être ratifiée lors d’un plébiscite. Elle remplace le système proportionnel par un système binominal lors des élections et l’établissement d’un second tour dans l’élection présidentielle et instaure un Tribunal constitutionnel chargé de valider les lois. La constitution est approuvée après un plébiscite qui a lieu le . Le scrutin, organisé dans des conditions controversées, donne 67 % pour le Oui. Pinochet est reconduit au pouvoir pour huit ans. En 1988, Pinochet demande la prolongation de son mandat par référendum mais n’obtient que 44,01 % d’approbation, contre 55,99 % de votants qui demandent son départ et la fin de la dictature. Il organise alors une transition progressive vers la démocratie (tout en se garantissant une immunité constitutionnelle). Retour à la démocratie Après la défaite d’Augusto Pinochet lors du plébiscite de 1988, la constitution est amendée par Pinochet pour provoquer des élections, et faire élire de nouveaux sénateurs, diminuer le rôle du Conseil de Sécurité Nationale et y mettre autant de membres civils que de militaires (quatre membres de chaque ensemble). Beaucoup de politiciens chiliens considèrent ce Conseil de Sécurité comme des restes du régime autoritaire. Tout est fait pour réformer la constitution. En a lieu le premier tour de l’élection présidentielle qui est le point de départ du régime démocratique. Le démocrate chrétien Patricio Aylwin, candidat de la Concertation des partis pour la démocratie (regroupant le Parti Démocrate chrétien, le Parti socialiste, le Parti pour la Démocratie et le Parti radical social démocrate), affronte Hernán Büchi, candidat de la coalition Alianza por Chile (regroupant l'Union démocrate indépendante et Rénovation nationale). En , la commission Vérité et Réconciliation, établie un an auparavant par Aylwin, informe sur les violations des Droits de l’Homme commises par le régime militaire. Le , à la suite d'élections démocratiques, Pinochet cède son poste de président de la république au démocrate chrétien Patricio Aylwin, élu à la tête d’une coalition englobant les héritiers du socialisme d’Allende. Mais Pinochet demeure encore sept ans chef des armées. Patricio Alywin doit remettre en place la démocratie, établir une nouvelle politique nationale, maintenir la bonne santé économique du pays (qui s'améliore sensiblement avec le retour de la démocratie). Enfin, encore plus important pour les Chiliens, l’armée doit reconnaître les violations des Droits de l’Homme commises pendant la dictature. Le , Eduardo Frei Ruiz-Tagle devient président de la République. Il est élu grâce à la coalition de la Concertación. Son gouvernement qui dure six ans, se caractérise par la bonne santé économique du Chili grâce à l’ouverture du marché chilien à l’étranger (les années 1990-1997 se caractérisent par une croissance annuelle du PIB de l’ordre de 7 %). Cependant à la fin de son mandat, une nouvelle crise économique affecte le pays. En 1999, le PIB du Chili régresse même de 0,3 %, à cause des conséquences de la crise économique asiatique. En , retraité et sénateur à vie, Pinochet est arrêté à Londres, à la suite du dépôt d'un mandat d’arrêt du juge espagnol Baltasar Garzón et mis en résidence surveillée. Ce problème a pour conséquence de raviver les tensions entre les différents partis politiques du pays. Après une élection assez difficile, Ricardo Lagos devient président en (en étant le troisième président de la Concertación et le premier président socialiste depuis Salvador Allende), dans un climat économique relativement mauvais. Lagos devient populaire car il remet l’économie au vert, met en place de nombreuses réformes comme l’école gratuite et obligatoire jusqu’à , légalise le divorce en 2004. De plus, Lagos signe de nombreux traités de libre-échange, principalement avec l’Union européenne et les États-Unis. De retour au Chili, presque deux ans plus tard (en mars 2000), le général Pinochet reçoit un accueil chaleureux de l'armée et de ses partisans rassemblés par milliers le long de la route de l'aéroport à son domicile, alors que des procédures judiciaires sont engagées contre lui. En 2004, la cour d’appel de Santiago lève l’immunité constitutionnelle d’Augusto Pinochet pour ses responsabilités dans l’opération Condor, un plan des dictatures sud-américaines des années 1970 pour éliminer leurs opposants. En , il est finalement relaxé par la cour d’appel. Les recours déposés par les familles de victimes sont jugés « irrecevables ». Cette relaxe est confirmée définitivement le par la Cour suprême. La socialiste Michelle Bachelet est élue au second tour avec 53,5 % des suffrages le ; elle entre en fonction le 11 mars suivant. Elle devient ainsi la première femme dans l'histoire du Chili à devenir présidente. Son gouvernement se caractérise par une parité hommes/femmes. Le général Pinochet meurt à l’hôpital militaire de Santiago le . Le , le premier tour de l'élection présidentielle voit arriver en tête le candidat de la Coalition pour le changement (droite et centre droit), Sebastián Piñera, avec 44,06 % des suffrages. Le candidat de la Concertación, l'ancien président Eduardo Frei Ruiz-Tagle n'en n'obtient que 29,60 %, et le candidat dissident issu des socialistes, Marco Enríquez-Ominami, rassemble 20,14 % des voix. Le , Sebastián Piñera est élu président de la République avec 51,61 % des suffrages. Il a officiellement pris ses fonctions le au cours d'une cérémonie au Congrès national, à Valparaíso et alors même que se produisaient de fortes répliques au séisme du 27 février. Michelle Bachelet remporte de nouveau l'élection présidentielle le et est reconduite pour un mandat de quatre ans à partir du . En décembre 2017, Sebastian Pinera est réélu président du Chili, avec 54 % des voix au premier tour. En octobre 2019, d'importantes manifestations lycéennes et étudiantes ont lieu contre une augmentation du prix des tickets de transports à Santiago. Le projet est annulé par le gouvernement mais les manifestations se poursuivent à travers tout le pays et concernent d'autres sujets sociaux. Les manifestants protestent ainsi contre la précarité du système de retraite et de santé, l’augmentation du prix des médicaments, la hausse des coûts de l’électricité, les très fortes inégalités, ou encore les intoxications répétées dans les « zonas de sacrificio » très industrialisées et fortement polluées. Alors que des émeutes voient s'opposer manifestants et policiers dans plusieurs villes, le gouvernement ordonne le déploiement de plusieurs milliers de soldats et policiers dans les rues de la capitale. Des chars sont également déployés dans la ville et l'état d'urgence est proclamé. Le 25 octobre 2020 un référendum visant à proposer la mise en place d'une nouvelle constitution rédigée par une assemblée citoyenne à lieu. Malgré la pandémie de COVID-19, 50,9 % des électeurs se déplacent pour voter, le plus haut taux de participation depuis dix ans, et 78 % votent pour l'écriture d’une nouvelle Constitution. Dés le 26 octobre, les citoyens ont commencé à travailler sur la nouvelle constitution. Les représentants de l’Assemblée constituante seront élus en avril 2021. En mai 2020, la population vote largement en faveur d’une réécriture en profondeur de la Constitution héritée de Pinochet. Mi-décembre 2021, Gabriel Boric, à la tête d'une coalition de partis de gauche, est élu président du Chili. Il prendra ses fonctions en mars 2022. Politique Constitution de 1980 Comme le précise la Constitution politique de 1980, le Chili est un État unitaire, avec un territoire divisé en 16 régions. La nation possède la souveraineté du pouvoir, qui s’exerce à travers l’élection des représentants par suffrage universel ou par referendum. Le Chili est une démocratie républicaine. Le président de la république possède d’importants pouvoirs, comme celui de désigner des sénateurs, de nommer les ministres ou de déclarer l’état de guerre. Des réformes démocratiques intervenues depuis ont largement modifié la constitution. En vertu de la Constitution, l’État chilien est divisé entre les trois pouvoirs classiques : le pouvoir exécutif est tenu par le président de la République, élu démocratiquement tous les quatre ans au suffrage universel direct, et qui ne peut pas être réélu pour un second mandat successif. Une fois élu, le président désigne un cabinet de ministres, dont le ministre de l’Intérieur ; le pouvoir législatif est représenté par le Congrès national, dont le siège se trouve à Valparaíso depuis le retour de la démocratie en 1990. Il s’agit d’un congrès bicaméral, composé d’un sénat et d’une Chambre des députées et députés. Il comptait quarante-huit sénateurs élus pour huit ans (dont neuf sont désignés par diverses institutions et un est sénateur à vie après avoir été président du pays - cela n’est plus en vigueur depuis les modifications de la constitution en 2005) ; et cent-vingt députés élus pour quatre ans. Les parlementaires sont depuis 2006 tous élus démocratiquement au scrutin plurinominal majoritaire à un tour ; le pouvoir judiciaire juge des affaires civiles et criminelles. Il est composé d’une Cour suprême, des Cours d’appel et des tribunaux de première instance Suite aux manifestation de 2019-2021 il est décidé de changer de constitution, ce qui sera approuvé par un vote en 2020. Le référendum sur l'adoption d'une nouvelle constitution est prévu pour 2022. Vie et partis politiques Depuis 1990, le pays connaît une vie démocratique. Il existe une opposition de droite constituée par deux partis : Renovación Nacional (RN), plus libéral ; et l’Unión Demócrata Independiente (UDI), plus conservateur. Ces deux partis forment l’Alliance pour le Chili. Il y a également une opposition d'extrême-gauche, Juntos Podemos Más, qui associe le Parti communiste (PC) et des partis humanistes et écologistes, qui n’ont pas de représentation au Congrès. Les principaux blocs politiques se sont constitués au milieu des années 1980, pour défendre ou lutter contre le régime militaire d’Augusto Pinochet, et sont devenus officiels par le référendum de 1988. L’année suivante, chaque bloc a conservé son unité afin d’aborder l’élection présidentielle et chaque coalition a présenté un candidat. Depuis alors, malgré les problèmes qui surgissent de temps en temps à l’intérieur des blocs, le panorama politique n’a pas beaucoup changé. La présidente Bachelet dirige le quatrième gouvernement consécutif de la Concertación, après la victoire de la coalition lors des élections de 1989. Le , Michelle Bachelet, socialiste et candidate de la Concertación (coalition de partis de centre et de gauche, qui regroupe la Démocratie chrétienne (DC), le Parti socialiste (PS), le Parti radical social-démocrate (PRSD) et le Parti pour la démocratie (PPD)), est arrivée en tête du premier tour de la présidentielle avec 45,96 % des voix devant le candidat du parti de la Rénovation nationale, Sebastián Piñera (25,41 %), celui de l’Union démocrate indépendante et ancien maire de Santiago, Joaquín Lavín (23,23 %), et celui de l’extrême-gauche, Tomás Hirsch (5,40 %). Au second tour le 15 janvier, Bachelet gagne contre Sebastian Piñera avec 53,5 % des suffrages. Les électeurs ont aussi élu cent vingt députés, et vingt sénateurs (pour un total de trente-huit sièges), supprimant au passage les postes de sénateurs à vie créés par le général Pinochet. La Concertation a remporté plus de 54 % des sièges de députés et 57 % des sièges de sénateurs, s’assurant la majorité dans les deux chambres. Les réformes les plus profondes à la Constitution de 1980 ont été promulguées en septembre 2005, ce qui est considéré par certains comme la fin de la transition vers la démocratie. Ces réformes perfectionnent la Constitution en supprimant les dits « verrouillages autoritaires », laissés par Pinochet. Parmi les réformes mises en place : la réduction du mandat présidentiel de six à quatre ans ; le président est habilité pour mettre à la retraite les commandants en chef des forces armées ; l’élimination des sénateurs désignés à vie (qui n'étaient pas élus), ce qui a pour effet une réduction du Sénat à trente-huit membres depuis mars 2006. Le système d’élection binominal utilisé pour les législatives et qui, à présent, favorise les deux grands blocs politiques, n’a pas encore été modifié. Une autre modification concerne également la possibilité pour les enfants de Chiliens (de ceux qui sont nés au Chili et donc Chiliens par le passeport) d’obtenir la nationalité (avoir non plus un titre de voyage mais un véritable passeport chilien), mais pas la citoyenneté (donc la possibilité de voter en cas d’élections). Il faut également tenir compte du fait que, à ce jour, plusieurs dizaines de milliers d’enfants de Chiliens n’étaient jusqu'alors considérés que comme des « non nationaux » (reconnus dans certains pays comme apatrides). Le droit de vote pour les Chiliens résidant à l’étranger fait partie des projets encore en cours. Lors de la dernière élection présidentielle du 11 décembre 2009, Michelle Bachelet n'a pas pu se représenter conformément à la Constitution du pays. Le candidat de la Concertación por la Democratia est l'ex-président Eduardo Frei Ruiz-Tagle. Le prétendant de la droite Alliance pour le Chili, est l'homme d'affaires Sebastián Piñera défait par Michelle Bachelet en 2006. Sebastián Piñera a remporté les élections le 17 janvier 2010. Il met fin à vingt ans de gouvernement de centre-gauche. Le 15 décembre 2013, Michelle Bachelet est élue à nouveau à la présidence de la République au deuxième tour avec 62,16 % des voix. Elle prend ses fonctions le 11 mars 2014. Sebastián Piñera est élu de nouveau président de la République le 17 décembre 2017 ; il prend ses fonctions le 11 mars 2018. Il sera remplacé en mars 2022 par Gabriel Boric, à la tête d'une coalition de partis de gauche, qui a gagné l'élection présidentielle en décembre 2021. Forces armées L’armée du pays est divisée en trois branches armées qui constituent les Forces armées chiliennes : l’Armée de terre chilienne (l’armée de terre, fondée en 1810 qui compte  soldats en 2005), l’Armada (la marine, fondée en 1818,  soldats en 2005), et la Force aérienne chilienne (l’armée de l’air, fondée en 1930,  soldats en 2005). Cette dernière possède divers aéroports militaires à Iquique, Antofagasta, Santiago, Puerto Montt, et Punta Arenas. Elle a aussi une base aéroportuaire sur l’île du Roi-George, en Antarctique et sur l’île de Pâques. Elle possède 10 avions F-16 en 2006, auxquels s’ajoutent 28 F-16 de seconde main venant de la Force Aérienne Royale néerlandaise. La fonction des institutions citées ci-dessus consiste à protéger le pays et les intérêts du pays à l’étranger. À ces unités militaires régulières s’ajoutent les Fuerzas de Orden y Seguridad Pública composées par les corps des Carabineros (Police militarisée équivalent aux gendarmes français) (fondée en 1927) et la Policía de Investigaciones (police civile) (créée en 1933), qui constituent la force civile et sont chargées de faire respecter la loi, garantir l’ordre et la sécurité publique à l’intérieur du pays. De plus, il existe un corps de Gendarmería (créé en 1929), chargé de garder les prisons et autres centres pénitentiaires. Les Fuerzas Armadas y Carabineros dépendent administrativement du Ministère de la Défense Nationale du Chili et les Fuerzas de Orden y Seguridad du Ministère chargé de la sécurité publique, actuellement le Ministère de l’Intérieur du Chili, alors que le corps de Gendarmerie dépend administrativement du Ministère de la Justice du Chili. Le président de la République exerce la fonction de Chef suprême des Fuerzas Armada uniquement en cas de guerre. Même si le pays n’a pas connu d’affrontement militaire important depuis la Guerre du Pacifique, le Chili consacre une partie importante de son PIB (3,8 %) pour équiper l’armée. On estime que plus  millions de dollars américains sont utilisés par an. Ce coût important est financé à hauteur de 10 % par les bénéfices de l’entreprise Codelco (entreprise d’extraction et d’exportation du cuivre du pays). Le niveau élevé des dépenses militaires s’explique par le fait que le contingent militaire doit se déployer dans toute la longueur du pays (plus de  kilomètres), et parce que des capitaux sont épargnés en prévision de la retraite des anciens soldats. Il faut aussi noter que les Carabineros sont un corps appartenant à l’armée du pays. Ces derniers utilisent 54 % des revenus de l’armée. Depuis plusieurs années, on parle de la suspension du service militaire aux hommes de et plus. Depuis 2006, cette question est principalement réglée car l’inscription au service militaire est automatique. Au cas où les effectifs ne sont pas atteints, des personnes seront désignées au tirage au sort. Durant le régime de Pinochet, les Forces armées chiliennes ont eu un rôle important dans la vie civile. Dans les dernières années, le commandant en Chef de l’Ejercito (l’Armée), Juan Emilio Cheyre, met en place la professionnalisation de l’armée, la présidence politique de l’armée, sa qualité de corps neutre (non belligérant), et l’acceptation du pouvoir civil démocratiquement construit. Une des étapes importantes a été la reconnaissance des responsabilités institutionnelles de l’armée dans la violation des Droits de l’Homme durant la dictature. Ce geste est bien accueilli dans le gouvernement et la population. Le , le Général Óscar Izurieta Ferrer devient le Commandant en Chef de l’armée. De nos jours, le Chili possède divers corps militaires (des casques bleus) aidant aux missions de paix des Nations unies, à Chypre, Bosnie-Herzégovine, Kosovo et Haïti (les missions MINUSTAH). Ordres et décorations Ordre du Mérite Ordre de Bernardo O'Higgins Ordre du Mérite Militaire Géographie Géographie physique Relief et géologie Situé sur la côte pacifique de l’Amérique du Sud, le Chili s’étire sur ses de long, du Pérou au cap Horn, avec une largeur moyenne de (de au maximum à la latitude 52°21 S et au minimum à la latitude 31°37 S au nord de Santiago). Des frontières naturelles isolent le Chili de ses voisins : il est séparé de l’Argentine par la cordillère des Andes, de la Bolivie et du Pérou par le désert d'Atacama. La superficie totale du pays est de , en comprenant l’archipel de Juan Fernández et l’île de Pâques. Le Chili revendique par ailleurs de l’Antarctique. Présent sur trois continents le Chili se considère et est parfois décrit comme un pays tricontinental. Le pays se situe dans une zone fortement sismique et volcanique : cette activité découle de la poussée de la plaque tectonique de Nazca sous la plaque sud-américaine supportant le continent. Le pays fait partie de la ceinture de feu du Pacifique. À la fin du Paléozoïque (ère primaire), il y a d’années, le Chili n’était qu’une dépression marine dans laquelle les sédiments s’étaient accumulés. Au cours du Mésozoïque (ère secondaire), sous la poussée de la plaque de Nazca, la couche de sédiments s’est plissée, donnant naissance à la cordillère des Andes. Le relief actuel est le résultat de millions d’années de volcanisme actif. Le pays est composé principalement d’une zone de plaines encadrées par deux chaînes de montagnes : la cordillère des Andes à l’est, qui marque la frontière naturelle avec la Bolivie et l’Argentine et qui culmine à l’Ojos del Salado (), volcan actif le plus élevé au monde ; la Cordillère de la Côte à l’ouest est un massif beaucoup moins élevé qui culmine à environ . Entre la cordillère de la Côte et le Pacifique se trouve une série de plaines littorales, d’étendue variable, qui permet l’installation des populations et des grands ports. Certaines parties du pays possèdent des plateaux, comme l’Altiplano où la Puna de Atacama et les pampas de Patagonie. Le « Grand Nord » est la zone comprise entre la limite Nord du pays et la latitude 26° S qui comprend les deux premières régions administratives du pays. Il se caractérise par son aridité intense : le désert d'Atacama est le désert le plus aride du monde (à certains endroits, aucune précipitation ne sont tombées depuis quatre-vingts ans). Ce désert comprend des zones moins arides comme la pampa del Tamarugal. Dans cette région, la cordillère de la Côte est massive et abrupte et arrive souvent jusqu’en bord de mer (les plaines littorales sont quasi absentes). La Cordillère des Andes se subdivise en deux chaînes : l’une va vers la Bolivie et est très élevée et volcanique, ce qui a permis la formation de l’Altiplano andin et possède de nombreux lacs salés appelés salar comme le Salar d'Atacama dus à l’accumulation des sédiments durant des millions d’années. Au sud se trouve le « Petit Nord », qui s’étend de la latitude 26° S jusqu’à l’Aconcagua (32° S). Les Andes commencent à être moins élevées vers le sud et à se rapprocher de la côte, arrivant à à la hauteur de Illapel, la zone la plus étroite du pays. Les deux chaînes se touchent pratiquement, éliminant la dépression intermédiaire. La présence de fleuves crée des vallées perpendiculaires aux chaînes dans lesquelles l’agriculture est bien développée ; les plaines littorales commencent à s’élargir. La Vallée Centrale est la zone la plus peuplée du Chili. Les plaines littorales sont étendues et permettent l’établissement de villes et de ports. L’altitude de la Cordillère de la Côte diminue progressivement. La Cordillère des Andes quant à elle dépasse les d’altitude puis commence lentement à descendre vers les dès la Région du Libertador General Bernardo O’Higgins. La dépression intermédiaire devient une vallée fertile que permet le développement agricole. Vers le sud, la Cordillère de la Côte réapparaît sous le nom de la cordillère de Nahuelbuta, alors que les sédiments laissés par les glaciers sont à l’origine à la zone de la frontière caractérisée par une série de lacs. La Patagonie s’étend de la latitude 41° S jusqu’à l’extrémité sud du Chili. Durant la dernière glaciation, ce lieu était couvert par les glaciers qui ont fortement érodé les reliefs. La dépression intermédiaire disparaît sous la mer et la Cordillère de la Côte donne naissance à une série d’archipels comme l'archipel de Chiloé et les Chonos puis disparaît au niveau de la péninsule de Taitao, vers le . La Cordillère des Andes diminue de hauteur. À l’est de la Cordillère apparaissent des plaines, comme dans la zone du détroit de Magellan au large de la Terre de feu. Ensuite la Cordillère des Andes plonge dans l’océan Pacifique, donne naissance à une série d’îles au niveau du cap Horn, disparaît au niveau du passage de Drake puis se prolonge par l’arc des Antilles australes, la péninsule Antarctique ainsi que les Antartandes, située dans le territoire chilien de l’Antarctique, qui s’étend entre les méridiens 53° W et 90° W qui constitue une superficie de . Dans l’océan Pacifique, le Chili possède une souveraineté sur l’archipel Juan Fernandez situé à environ de Valparaíso et l’île de Pâques situé à plus de des côtes chiliennes. Ces îles ont une origine volcanique car elles se situent dans la zone de friction entre la plaque de Nazca et la plaque Pacifique, elle-même à l’origine de la dorsale du Pacifique oriental. Climat La géographie très particulière du pays, mince bande de terre courant sur plus de du nord au sud, entraîne naturellement une grande diversité de climats (insolation plus ou moins forte). Les températures vont en augmentant doucement du Sud au Nord, tandis que les précipitations, très abondantes dans le Sud, se raréfient quand on remonte vers le nord. Ainsi, le Sud du pays connait un climat polaire océanique frais et très humide, tandis que le Nord connaît un climat désertique tempéré. La zone centrale, autour de la capitale, bénéficiant, elle, d'un climat méditerranéen. Isolée à quelque de la côte chilienne, l’île de Pâques bénéficie d’un climat maritime à caractéristiques subtropicales. Enfin, rappelons que le Chili est dans l'hémisphère sud, et donc que les saisons sont inversées par rapport à l’Europe. Si dans les années 1980, il pleuvait en moyenne par an dans le centre du Chili, en 2018, les précipitations ont été réduites de moitié et dans les années à venir, la quantité de pluie continuera à baisser en raison du réchauffement climatique. Près de 70 % de la population chilienne vit dans des zones soumises à la sécheresse où les précipitations ont diminué de manière significative ces dernières années. Les bassins hydrographiques du centre du pays verront leur niveau baisser d'environ 30 %. Outre la latitude, deux facteurs déterminants permettent d'expliquer le climat chilien décrit ci-dessus. D'une part, à l'est, la barrière naturelle que constitue la cordillère des Andes bloque les influences orientales, sauf dans le Nord où l'air estival humide en provenance de l'Amazonie apporte des pluies dans l'Altiplano et de la couverture nuageuse vers les côtes (ce phénomène humide est appelé « hiver bolivien »). D'autre part, à l'ouest, le courant de Humboldt, courant froid (autour de ) qui remonte la côte du sud vers le nord, tempère le pays (à Antofagasta, la température moyenne annuelle est de inférieure à celle de Rio de Janeiro, ville à la même latitude mais sur la côte est du continent). Ce courant a aussi un effet crucial sur l'hygrométrie du pays : dès que les températures sur terre sont plus hautes que celle de l'océan (en gros, dans la moitié nord du pays), l'humidité de l'air se condense (précipitations) sur l'océan plutôt que sur la terre, ce qui crée un climat sec voire désertique tout au nord (désert d'Atacama). , dans la moitié sud, l'air océanique est relativement chaud par rapport au continent : son humidité va se condenser au-dessus des terres et entraîner de fortes précipitations (il pleut plus à Puerto Montt qu'à Antofagasta). Ce régime « normal » peut être altéré par le phénomène El Niño, durant lequel la température de l'océan Pacifique (qui baigne la côte chilienne) augmente : la latitude où les températures sur mer et sur terre sont équivalentes remonte donc vers le nord. Les précipitations sur la partie centrale du pays, la plus peuplée, deviennent alors comparables à celles, plus importantes, qui tombent habituellement plus au sud, causant parfois de graves inondations et dommages. Risques Le Chili serait le pays le plus fortement atteint par le réchauffement climatique. La zone centre-sud du pays sera parmi les plus touchées : « La zone centre-sud est confrontée à la fonte des glaciers, à la désertification et la rareté des ressources en eau, à l’augmentation des températures avec les « vagues de chaleur », à la fréquence de plus en plus grande des incendies de forêts ». Aux changements hydrologiques s’ajoute l’exploitation minière qui a détruit les glaciers. Le lac d’Aculeo, près de Santiago, s'asséché par la sécheresse et la surconsommation d’eau et le fleuve Maipo devrait perdre 40 % de ses capacités en eau entre 2020 et 2070. Pour Roberto Moncada, porte-parole du Mouvement de défense pour l’accès à l’eau, la terre et la protection de l’environnement, le Chili vit une crise hydrique « qui n’a pas d’équivalent dans l’histoire du pays. Et cette crise est intimement liée à un modèle de développement basé sur la spoliation des biens naturels communs, un modèle de développement qui n’hésite pas à s’approprier l’eau au détriment de la vie des communautés ». Le Chili est le deuxième pays d'Amérique latine (après le Mexique) où les niveaux de pollution de l'air sont les plus élevés. Risques sismiques : le Chili fait partie de la ceinture de feu du Pacifique, une chaîne de volcans qui entoure cet océan. Rien qu’au Chili, il y a plus de deux mille volcans, dont quarante-sept sont toujours actifs. En effet le territoire est situé sur la jointure de deux plaques tectoniques, les plaques tectoniques Nazca et sud-américaine, provoquant un fort risque sismique. Depuis 1900, le Chili a connu cinq des vingt plus violents séismes enregistrés sur terre. Pour la décennie 2010 trois séismes d'une intensité supérieure à 8 se sont ainsi produits : en 2010 (8,8), 2014 (8,2) et 2015 (8,3). Ces séismes n'ont heureusement pas été les plus meurtriers. Depuis le séisme de Chillán en 1939, une politique stricte de construction parasismique est en vigueur dans le pays. Son efficacité a été démontrée notamment par le très faible impact sur les constructions contemporaines du séisme du 27 février 2010. Lors de cet événement, ce sont majoritairement des bâtiments traditionnels en adobe qui ont été détruits, affectant ainsi une partie du patrimoine architectural et historique du pays. Plus de la moitié des ont été causés par le raz-de-marée déclenché par le séisme. Sa survenue n'a pas été communiquée à temps par le service des urgences nationales aux populations côtières, quoique l'information fut disponible par exemple en Amérique du Nord. Risques liés aux ruptures de lacs de glaciers issus de la fonte accélérée des glaciers dans le contexte du réchauffement climatique Hydrographie Le territoire chilien est traversé par divers cours d’eau qui généralement naissent sur la cordillère des Andes et ont leur embouchure vers l’océan Pacifique (soit d’est en ouest). Cependant, du fait de la géographie du pays, les cours d’eau sont de développement assez faible (généralement moins de ). La présence du désert d'Atacama, dans le grand Nord du pays, explique qu’il n’y existe pratiquement aucun cours d’eau à l’exception notable du fleuve Loa, qui avec une longueur de et ses nombreux méandres est le plus long fleuve du pays. Dans le secteur de l’Altiplano se trouvent des bofedales qui donnent naissance au lac Chungará, situé à une altitude de , et les fleuves Lauca et Lluta, partagés entre la Bolivie et le Chili qui ne dépassent pas les de longueur. Dans le centre-nord du pays, de nombreux cours d’eau forment des vallées où est pratiquée une importante agriculture intensive. Des fleuves comme le fleuve Elqui avec de longueur, le fleuve Aconcagua avec , le fleuve Maipo avec et son affluent, la rivière Río Mapocho avec , et le Maule, avec sont présents dans cette zone. Ils sont alimentés par la fonte des neiges de la Cordillère en été et les pluies en hiver. La zone ne présente pas de lacs d’importance, à l’exception du lac artificiel Raquel, et du lac artificiel de Colbún, de la lagune du Maule et de la lagune de La Laja. Vers le sud, le nombre de fleuves augmente. Le fleuve Biobío, long de , situé dans la région du Biobío part de la Cordillère dans la région de l'Araucanie, traverse des dizaines de villages et possède de nombreux affluents. Dans cette zone, le pays a installé des centrales hydroélectriques. D’autres fleuves d’importance comme le fleuve Imperial et le fleuve Toltén, dont la source est le lac Villarrica, traversent la région. Le lac Villarrica est le premier des divers lacs de la Cordillère des Andes qui existent entre la région de l'Araucanie et la région des Lacs. Certains lacs d’importance appartiennent au système des Siete Lagos comme le lac Ranco, le lac Puyehue, le lac Rupanco et le lac Llanquihue, qui est le deuxième lac du pays en termes d’étendue. Dans la zone de la Patagonie, les fleuves sont plus petits, comme le fleuve Futaleufú, le fleuve Palena et le fleuve Baker, alors que les lacs, à l’exception du lac du Président Ríos situé sur la péninsule de Taitao et la lagune de San Rafael, se trouvent à la frontière avec l’Argentine, étant partagé entre ces deux pays. Le lac General Carrera qui, avec ses dans le territoire chilien, est le plus grand du pays. D’autres lacs comme le lac Cochrane, le lac O’Higgins et le lago Fagnano sont situés en Terre de Feu. Les précipitations au Chili ont diminué de plus de la moitié au cours de la période 2009-2019. De nombreuses rivières sont à sec et les réservoirs sont vides. Selon les experts, les bassins hydrologiques du centre du Chili vont encore baisser de 30 % dans les prochaines années. Le régime de Pinochet a instauré la privatisation de l’eau dans les années 1980. De nos jours, l'eau est essentiellement entre les mains des plus grandes entreprises extractives et des plus grandes fortunes. Plus de Chiliens se trouvent en situation de pénurie d'eau. Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme a demandé en août 2020 au gouvernement chilien de « prioriser les droits à l’eau et à la santé avant les intérêts économiques ». Pour les experts de l’Onu, « le gouvernement ne respecte pas ses obligations internationales en matière de droits de l’Homme ». Faune et flore De nombreuses espèces de plantes, d'animaux et même de virus ne sont présentes qu'au Chili à l'état sauvage. Nombre d'entre elles ont reçu l'épithète spécifique . Le climat et le relief du pays influent fortement sur les caractéristiques de l’écosystème. La zone nord du pays est caractérisée par une végétation rare en raison de l’extrême aridité du désert d'Atacama. Des arbres comme le tamarugo, le faux-poivrier, l’algarrobo et le chañar et diverses espèces de cactus sont les seules espèces végétales qui peuvent s’adapter à ces conditions climatiques. Dans la zone de l’Altiplano, la végétation est plus présente, avec des espèces comme la yareta et la queñoa. La famille des lamas, c’est-à-dire, les guanacos, les vigognes, les lamas et les alpagas, sont les principaux animaux de ce lieu, à côté d’espèces plus petites comme la viscache et le chinchilla. Sur certaines lagunes de l’Altiplano vivent des flamants. Dans la zone du Petit Nord, quand surviennent des précipitations vers le mois de septembre, se produit le phénomène appelé le Désert fleuri, les terres arides sont alors recouvertes de diverses espèces de fleurs, comme l'añañuca. Tout au long de la Cordillère des Andes, l’espèce animale la plus connue est le condor des Andes, représenté sur les armoiries du pays. Entre le Sud de la région de Atacama et la région de Coquimbo, on assiste à un lent processus de diversification de la faune et flore, se caractérisant par la hausse des précipitations, sur les zones côtières de Talinay et du Parc National Bosque Fray Jorge existent des forêts de type patagonique. Dans le petit Nord, apparaissent des espèces de climat méditerranéen comme le boldo, l’, le quillay et le cocotier du Chili. Dans la zone centre-nord du pays apparaissent des formations boisées très dégradées par les incendies, l’abattage destiné à la fabrication de charbon et le défrichement pour l’agriculture. Parmi les espèces caractéristiques de la végétation de la vallée centrale, on peut citer entre autres l'acacia caven, le boldo, le litre, le quillay, l'arrayán, le maitén, le buddleia globuleux, le roble et le cocotier du Chili. Le puma, le ragondin, le dègue du Chili, le loup de Magellan, le treile, l'ibis mandore, la grive, le diuca leucoptère et le loro tricahue (espèce de perroquet), Crassanapis calderoni sont des animaux vivant dans la région centrale. Au sud du fleuve Biobío, la végétation se diversifie et devient une forêt de type valdivienne. Certaines espèces végétales comme le goyavier du Chili, le copihue, fleur nationale, des fougères et des arbres divers comme le laurel, le tepa (ou huahuan), l'arrayán, le chequén, le tinéo, l'avellano (ou noisetier du Chili), diverses espèces de Podocarpus et l'alerce (ou cyprès de Patagonie) caractérisent ce type de forêt. Le puma est le principal animal carnivore de la zone et vit dans presque tout le pays, sauf dans certains territoires où il a été éradiqué par l’homme. D’autres espèces animales caractéristiques sont le cygne à cou noir, le chat des pampas (ou colocolo), le pudu et le monito del monte (marsupial lui aussi également appelé colocolo). Un des principaux problèmes environnementaux de la zone est la substitution de bois natifs par des plantations de pins et d’eucalyptus. Dans les deux régions les plus australes du pays, il existe de nombreuses forêts toujours bien arrosées. Des arbres comme le cyprès de las Guaitecas caractérisent la flore de la région. Vers l’intérieur du pays, se développent des bois, où prédomine le lenga (ou hêtre de la Terre de Feu ou encore hêtre blanc) et, vers la frontière argentine, se trouvent des steppes, où vivent les guanacos, nandous, renards, pumas, etc. Dans cette zone, se développe l’élevage d’ovins et de bovins dans les diverses haciendas. Le huemul, présent sur les armoiries nationales, a jadis vécu dans le pays, de nos jours il vit dans certaines zones difficiles d’accès. Finalement, dans l’extrême Sud du pays, la végétation se réduit à quelques arbres petits et robustes, comme le drimys de Winter (ou cannelle de Magellan), le hêtre de Magellan et le ñirre (ou hêtre antarctique), ainsi que quelques arbustes, des espèces herbacées, des mousses et des lichens. Le territoire chilien de l’Antarctique, se trouve en majeure partie gelé de façon permanente et seulement des mousses et lichens peuvent y pousser. Cependant, la faune provenant de la côte est d’une richesse exceptionnelle. La côte du pays compte de nombreuses espèces d’oiseaux comme la mouette, le pélican, le cormoran et l’albatros. On rencontre également plusieurs espèces de manchots comme le manchot de Humboldt et le manchot de Magellan. En mer, on rencontre une grande variété de cétacés : grands dauphins vers Coquimbo et baleines dans la région de Magallanes. Le bar est caractéristique de toute la côte chilienne et on trouve également des espèces typiques : le fitzroya, le merlu, l’anchois, le congridae, espèces particulièrement communes des côtes chiliennes. Les coquillages et mollusques, comme la palourde, la moule et les huîtres, sont abondants. Le saumon et la truite, introduits dans le pays, sont de nos jours les principales espèces de poissons présentes dans les fleuves chiliens. Dans les territoires insulaires, la faune et flore sont uniques au monde. Alors que dans l’Île de Pâques l’arbre caractéristique, le toromiro, a pratiquement disparu, l’archipel de Juan Fernández compte plus de végétales uniques comme le palmier chonta et certaines espèces animales comme le colibri robinson et l'otarie à fourrure australe. Glaciers Le Chili abrite quelque 24.000 glaciers, soit plus de 80 % des glaciers d’Amérique du Sud. La quasi-totalité d'entre eux enregistre un recul. Depuis la fin des années 2000, le pays connaît une sécheresse prolongée. En 2019, le Chili subit une baisse de plus de 50 % des précipitations en moyenne et l’accès à l’eau potable pourrait devenir critique. Or, la principale ressource en eau du pays, les glaciers, sont victimes du réchauffement climatique et de l’activité minière, l’un des secteurs économiques les plus importants du pays Le glacioligue Francisco Ferrando souligne qu'« avec la hausse des températures liées au changement climatique, les glaciers ne reçoivent plus autant de neige qu’auparavant et a situation est alarmante. Les précipitations sous forme de pluie augmentent le débit des cours d’eau en hiver alors que ce phénomène se produisait au printemps, avec la fonte des neiges. Cela signifie que ces cours d’eau pourraient bientôt se retrouver à sec dès le printemps. » Il met également en cause l’industrie minière : « La cryosphère est directement menacée par l’activité minière. Cette dernière détruit le pergélisol. Elle réduit le niveau de l’épaisseur de la neige avec le va-et-vient des machines et des camions, l’ouverture de nouveaux chemins dans la roche. L’industrie minière détruit aussi les glaciers rocheux à cause des vibrations liées aux machines et au poids des matériaux extraits des entrailles des montagnes en accélérant la perte d’eau par compression. Il faut aussi y ajouter la contamination des particules liées aux explosions réalisées à la dynamite et la microsismicité de cette activité pouvant déstabiliser les masses de glace situées à proximité. » les ONG de défense de l’environnement accusent le gouvernement de céder devant les pressions du lobby minier en cherchant à conteacarrer tout projet de loi. En 2018, le président conservateur Sebastián Piñera a enterré une initiative visant à interdire les activités industrielles à proximité des glaciers. En 2019, un projet de loi issu des rangs de l’opposition cristallise les tensions. Il est censé convertir les glaciers et leur environnement proche « en aires protégées, interdisant toute intervention sauf scientifique et pouvant bénéficier au tourisme durable ». Au moins 44 projets miniers sont susceptibles de voir le jour entre 2019 et 2028, avec un montant des investissements estimé à de dollars. Certains groupes miniers sont en outre accusés de délibéremment fausser leurs études d'impact. Géographie administrative Régions et provinces du Chili Depuis 1976, le Chili est divisé administrativement en treize régions, qui se subdivisent en provinces qui elles-mêmes se divisent en communes. En 2007 le Chili, a créé deux nouvelles régions administratives ; il en possède donc désormais quinze. À la tête de chaque région se trouve un intendant tandis que les provinces sont dirigées par un gouverneur provincial. Chaque province est divisée en comunas (communes) gérées par un maire. Les intendants et gouverneurs provinciaux sont nommés par le président, les maires sont élus par les citoyens. Les régions étaient désignées par un chiffre romain et un nom. Les numéros étaient attribués du nord au sud. Les Chiliens utilisaient généralement davantage le numéro que le nom complet. La région de Santiago était une exception et n’avait pas de numéro correspondant, elle est désignée par les initiales RM (Región Metropolitana). Les régions ne se nomment plus avec les chiffres, car une loi a effacé les numéros des régions depuis le 15 février 2018. Région d'Arica et Parinacota (Arica) Région de Tarapacá (Iquique). Région d’Antofagasta (Antofagasta). Région d’Atacama (Copiapó). Région de Coquimbo (La Serena). Région de Valparaíso (Valparaíso) comprenant l’Île de Pâques et l’archipel Juan Fernández. Région Métropolitaine de Santiago (Santiago). Région du Libérateur Général Bernardo O’Higgins (Rancagua). Région du Maule (Talca.) Région du Ñuble (Chillán) Région du Biobío (Concepción). Région de l'Araucanie (Temuco). Région des Fleuves (Valdivia) Région des Lacs (Puerto Montt) Région d'Aysén (Coyhaique). Région de Magallanes et de l’Antarctique chilien (Punta Arenas). En octobre 2005, le gouvernement du Chili a étudié le projet de loi pour la création de deux nouvelles régions : la XV Région d'Arica et Parinacota, avec Arica comme capitale, comme division de la Région actuelle de Tarapacá. La XIV Région des Fleuves, avec Valdivia comme capitale, comme division de la région actuelle de Los Lagos. Le même projet de loi propose la création de deux nouvelles provinces : « El Tamarugal », dans la (nouvelle) Région d'Arica et Parinacota et « Ranco », dans la nouvelle « Région des Fleuves ». Un autre projet veut éliminer la numérotation des régions, ce qui entrera en vigueur le . Le 19 décembre 2006, le Congrès chilien a accepté cette loi. Le , la Région de los Ríos a été créée. La Région dArica y Parinacota a été effective le 9 octobre 2007. La Région du Ñuble, la plus nouvelle, a été fondée au 6 septembre 2018. Revendications territoriales Le Chili revendique une partie de l'Antarctique sous le nom de Territoire chilien de l'Antarctique (zone en vert clair sur la carte de gauche). Ce territoire est dirigé par une unique commune, la commune de l'Antarctique chilien (Antártica), qui est l'une des deux communes, avec Cabo de Hornos, qui constitue la province de l'Antarctique chilien au sein de la région de Magallanes et de l'Antarctique chilien. Frontières terrestres Le pays possède des frontières avec : l’Argentine : kilomètres ; la Bolivie : ; le Pérou : . Économie Bien qu'étant la sixième économie latino-américaine en termes de PIB nominal derrière le Brésil, le Mexique, le Venezuela, l'Argentine et la Colombie, le Chili est considéré aujourd’hui comme le pays le plus stable économiquement d'Amérique latine. Avec un passé économique désastreux ayant connu de nombreuses dictatures, le pays est devenu de nos jours le « modèle » de la région, (c’est d’ailleurs pour cela qu’on l’appelle le « jaguar » de l’Amérique du Sud). Au cours des vingt-quatre dernières années, la croissance annuelle moyenne du PIB chilien a été de 5,2 %, et même de 8,3 % entre 1990 et 1997. Pour l'année 2009, le ministre des Finances du pays, Andres Velasco, prévoyait une croissance du PIB de l'ordre de 2 à 3 %. Avec en 2013 un chômage à 5,7 % et une croissance de 4 %, le Chili vit actuellement un « miracle économique » qui attire l'émigration de pays hispanophones. En 2012, il est le du monde en termes d'investissements étrangers et le pays d'Amérique latine le plus compétitif. Toutefois, le fait que les matières premières comme le cuivre soient produites sur place sans être transformées, avant d'être exportées, nuit à la création d'emplois et conduit le Chili à investir dans la recherche et le développement. La croissance chilienne souffre à partir de 2015 du recul des cours du cuivre, principal facteur de croissance économique du pays. En 2016, la croissance du pays tombe à 1,6 %. De nos jours, le Chili possède un marché ouvert au monde entier. Son économie se caractérise par l’exportation et l’importation de matières premières. Durant l’année 2005, le nombre total des exportations a dépassé les de dollars américains. Les exportations ont augmenté de moitié cette année-là. Ses principaux clients sont par ordre d’importance l’Union européenne, les États-Unis, la Corée du Sud, l’accord P4 et la Chine. Le Chili est membre de l’APEC (traité des pays du Pacifique), membre associé du Mercosur (traité de libre échange entre les pays du continent sud-américain) et a intégré l'OCDE le . Les importations ont atteint le chiffre de de dollars américains en 2005. Son PIB a augmenté la même année de 6,3 % arrivant à de dollars américains soit par habitant en 2010. Le Chili possède donc l'un des PIB par habitant les plus élevés des pays d’Amérique latine, juste derrière l'Argentine, cette dernière étant la nation la plus riche de la région. L’agriculture et l’élevage sont les principales activités des régions du centre et du Sud du pays. L’exportation de fruits et légumes atteint des niveaux historiques car le marché s’ouvre aux marchés européen et asiatique depuis les années 1990. Le Chili connaît aussi une forte croissance dans le domaine de la pêche. Ainsi, le pays est devenu le premier exportateur de saumon en dépassant les niveaux de la Norvège en 2006. Il y a de nombreux élevages de saumon établis dans le lit des fleuves dans le Sud du Chili. Le Chili est le cinquième exportateur de vin au monde, il possède des vignobles plus anciens que dans un grand nombre de pays européens, puisque les premiers cépages furent plantés dès 1541. L’industrie chilienne est surtout locale, avec une exception notable de la production de la farine de poisson. Cette dernière se concentre dans la région métropolitaine, Valparaíso et Concepción. Depuis vingt ans, le gouvernement tente de dynamiser l’industrie agroalimentaire. Ainsi vers l’année 2010, le Chili sera un sérieux prétendant en ce domaine. Par ailleurs, le pays est devenu une sorte de plate-forme pour les entreprises étrangères en Amérique latine. Ainsi de nombreuses sociétés ont leur siège social à Santiago ou dans sa région. Le pays possède une présence importante d’entreprises du secteur des services. La bonne santé économique du Chili est reconnue dans l’étude pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) publiée le . Il apparaît ainsi que le dynamisme économique a permis une élévation rapide du niveau de vie avec un PIB par habitant passé de en 1990 à plus de en 2004, même si le revenu par habitant corrigé de la parité de pouvoir d'achat représente en 2005 moins de 40 % du niveau moyen des pays de l’OCDE et moins de 30 % de celui des États-Unis La politique budgétaire suit une règle vertueuse d’un solde structurel excédentaire de plus de 1 % du PIB. Ainsi, les finances publiques du Chili présentaient un solde positif de 2,2 % du PIB en 2004, et de l’ordre de 3 % en 2005. Le Chili suit une économie libérale. La dictature de Pinochet, suivant les doctrines de Friedman, a fortement augmenté la pauvreté au Chili, et multiplié les inégalités. Ainsi, entre 1974 et 1989, les revenus des 10 % de ménages chiliens les plus riches ont augmenté 28 fois plus vite que les 10 % de ménages chiliens les plus pauvres. D'après l'organisme économique CENDA, « la dictature de Pinochet a transformé le Chili en une économie rentière. Un petit groupe de grandes entreprises s'est approprié les grandes ressources naturelles du pays et vit de sa rente ». Pauvreté et inégalités Le Chili est le pays le plus inégalitaire de l'OCDE. En effet, les 10 % les plus riches ont un revenu 27 fois plus élevé que les 10 % les plus pauvres. Quatre familles (Piñera, Angelini, Matte et Lucksic) contrôlent la moitié des actifs cotés à la Bourse des valeurs de Santiago : leur patrimoine représente 12,5 % du produit intérieur brut (PIB) en 2011, contre 9 % en 2004. Le Chili a vu son taux de pauvreté passer de 50 % en 1987 à 18,8 % en 2003 ; le pays a été le premier pays latino-américain à accomplir et dépasser les objectifs de 2000 sur la réduction de la pauvreté. Malgré des avancées dans la matière, et l’élévation du niveau de vie de tous les habitants, le Chili a toujours une répartition des revenus très inégalitaire et par ailleurs il est placé au mauvais rang pour les inégalités de richesse au monde. Par conséquent, en considérant un seuil de pauvreté défini relativement au niveau de vie moyen, une partie importante de la population chilienne est sous ce seuil. Le sujet des inégalités faisait partie des discussions entre les candidats présidentiels pour les élections de décembre 2005. En outre, le pays compte encore le plus faible taux de femmes actives d’Amérique latine avec 40 % de femmes qui travaillent. De plus, on note de grandes différences de salaire entre les hommes et les femmes (de l’ordre d’un tiers pour le même emploi et la même qualification). Selon les chiffres officiels, le taux de pauvreté était de 13,5 %, mais est en nouvelle augmentation pour atteindre 15,1 % en 2010. Tous ces chiffres sont à relativiser, car fixé par l'État Chilien à pesos en 2010 (soit ). Pour ordre d'idée, le Chili est un pays où deux voyages dans les transports publics coûtent 1000 pesos, un kilo de pain encore 1000 pesos, un mois de taxes universitaires plus de pesos en moyenne, et la location mensuelle d’un studio ou d’une chambre avec une salle de bain partagée entre les locataires entre et pesos. La semaine légale de travail est de . Quelque 70 % des salariés gagnent moins de par mois. Le système fiscal du pays est particulièrement inégalitaire. Après avoir payé leurs impôts, l'écart s'agrandit encore entre les plus riches et les plus pauvres. Matières premières L'agriculture du Chili a une production particulièrement diversifiée en raison de sa géographie, de son climat, de facteurs humains et de sa géologie particuliers. Historiquement, l'agriculture est l'un des fondements de l'économie du Chili mais aujourd'hui l'agriculture et les secteurs connexes comme la sylviculture et la pêche ne représentent plus que 4,9 % du PIB en 2007 et employait 13,6 % de la population active du pays. Les principales productions agricoles du Chili sont le raisin, la pomme, la poire, l'oignon, le blé, le maïs, l'avoine, la pêche, l'ail, l'asperge, le haricot, le bœuf, la volaille, la laine, le poisson et le bois. En raison de son isolement géographique et d'un contrôle strict des échanges aux douanes, le Chili est épargné par des maladies comme la vache folle et le phylloxéra. De plus, le Chili a l'avantage d'être situé dans l'hémisphère sud, et de pouvoir produire en contre-saison sur une large gamme de produits grâce à des conditions climatiques très diverses. Toutefois, les reliefs limitent l'ampleur et l'intensité de l'agriculture et les surfaces de terres arables. La principale exportation du pays est le cuivre avec 36 % du marché mondial. Le Chili est le leader mondial en ce domaine et a extrait de cuivre en 2009, dont quasiment la moitié produit par les sites de Chuquicamata et Radomiro Tomic (à de Chuquicamata). Elle a atteint en 2018. Mais, il exporte aussi de l’argent et de l’or en moindre quantité. Ces matières premières sont extraites dans le Désert d'Atacama, dans le Nord du pays. L’extraction du cuivre représente 50 % des exportations du Chili, ce qui rend le pays très dépendant du cours de ce métal. L’entreprise Codelco Chile possède une des mines les plus grandes au monde (pour le cuivre) comme Chuquicamata et El Teniente, Caletones, Potrerillo, las Ventanas. L’extraction du cuivre est la principale ressource des régions de Taracapá, Antofagasta, et Atacama (les trois régions du Désert d'Atacama). Grâce aux mines géantes de la Cordillère des Andes, qui couvrent très largement ses besoins nationaux en cuivre, le Chili est de très loin le premier exportateur mondial au milieu des années 2010. Dans la région de Magellan (les environs de Punta Arenas), l’exploitation des gisements de pétrole constitue une part importante pour le transport domestique (30 % du pétrole au Chili est national). Cependant, dans ses exportations, il ne faut pas oublier les exportations de pierres Lapis-lazuli ( exportateur) utilisées pour la fabrication de bijoux artisanaux, l’exportation de guano (premier) utilisé lui comme engrais, et de lithium ( exportateur). Tourisme Depuis les années 1990, le tourisme au Chili est devenu une importante ressource économique, particulièrement dans les zones extrêmes du pays (désert d'Atacama dans le Nord, Patagonie et Terre de Feu dans le Sud). Pendant l’année 2005, il a augmenté de 13,6 %, générant ainsi plus de dollars américains (soit 1,33 % du PIB national). Selon la SERNATUR, deux millions de personnes se rendent au Chili par an. Ce chiffre est encore bon si l’on le compare à ceux du Brésil ou du Mexique. La majorité de ces visiteurs viennent du continent, principalement de l’Argentine. Cependant, ces dernières années, le nombre de visiteurs venant d’Espagne, de France, d’Allemagne est en constante augmentation (ces pays offrent même parfois des vols directs vers le Chili sans escale). Les Européens représentent en 2005. Les principaux lieux touristiques correspondent aux lieux de beauté naturelle des zones extrêmes. San Pedro de Atacama, dans le Nord du pays, est très visité par les étrangers pour contempler l’architecture d’origine inca, les lagunes de l’Altiplano, la Valle de la Luna plébiscitée pour son étrangeté et les geysers du Tatio. Près de Putre, dans l’extrême Nord, admirer le lac Chungará et le volcan Parinacota situé dans le parc national Lauca à plus de d’altitude est apprécié. Dans la zone australe, les principaux lieux touristiques sont l’archipel de Chiloé, la Patagonie, la lagune de San Rafael et ses glaciers ainsi que le parc national de Torres del Paine. Pour finir, la mystérieuse île de Pâques située au milieu de l’océan Pacifique est probablement le lieu touristique le plus apprécié par les Occidentaux, dû à son côté exotique par rapport au continent. Au niveau national, le tourisme se concentre durant la période estivale, principalement dans les stations balnéaires comme Arica, Iquique, Antofagasta, La Serena et Coquimbo pour la zone nord. La région de Valparaiso reçoit le plus grand nombre de touristes comme Viña del Mar grâce à sa proximité avec Santiago. Viña del Mar est connue pour être la « capitale touristique du Chili » grâce à la beauté de ses plages. Chaque année, en février se déroule le festival de la chanson de Viña del Mar, événement musical important en Amérique latine. Énergie Le Chili est importateur net d’énergie. En effet, il ne possède pas de grandes réserves énergétiques. Par exemple, sur les de pétrole consommés par jour, seuls proviennent des gisements du pays. Le prix du pétrole dépend donc du commerce international et de la conjoncture. De la même façon, la quasi-totalité du gaz naturel est importée d’Argentine. La consommation d’électricité a dépassé les durant l’année 2005 dont 54 % sont produits par des centrales hydroélectriques. Dans le pays, il existe quatre systèmes électriques : le système interconnecté du Norte Grande, le système interconnecté central et les systèmes de Aisén et Magallanes. Le potentiel hydroélectrique est encore peu utilisé. Le pays utilise 20 % des capacités potentielles et exprime la volonté de protection de la faune et la flore de la région d’Aisén. Il n’existe pas pour le moment de centrale nucléaire, cependant, en 2006 s’est ouvert le débat sur la faisabilité technique de l’utilisation de ce type d’énergie. La mise en place d’éoliennes et l’utilisation de l’énergie géothermique sont aussi envisagées par le pays. Transports et télécommunications La géographie caractéristique du pays fait que les réseaux de transports et les télécommunications sont d’une importance considérable. Le pays totalise 364 pistes d’atterrissage comme les aéroports de Chacalluta d’Arica, Diego Aracena d’Iquique, le Cerro Moreno d’Antofagasta, Carriel Sur de Concepción, El Tepual de Puerto Montt, Président Ibañez de Punta Arenas, Mataveri à l’île de Pâques, et l’aéroport international Comodoro Arturo Merino Benitez de Santiago (un des plus modernes du continent, où siège la compagnie nationale LATAM Chile). Le Chili dispose de de voies ferrées. Ces dernières ont jadis été importantes pour le développement du pays, mais, de nos jours, les chemins de fer sont utilisés surtout pour le transport du fret vers les ports depuis la crise des années 1970. Actuellement, le gouvernement souhaite redévelopper le train en rétablissant le service aux passagers de EFE entre Santiago et Puerto Montt. Au contraire, le métro se développe considérablement à Valparaiso avec le Merval, à Concepción avec le Biotrén et à Santiago (plus de de lignes). Pour le trafic routier, le pays jouit d’un réseau de plus de de routes dont sont goudronnées. Depuis les années 1990, plus de d’autoroutes ont été construites (route panaméricaine entre Arica et l’île de Chiloé). La carretera Austral connecte la région d’Aisén au reste du pays et est quasiment achevée. Les postes douaniers les plus importants sont ceux de Chacalluta et Tambo Quemado, qui servent de frontières avec le Pérou et la Bolivie. Il existe quarante postes douaniers avec l’Argentine, les plus importants sont ceux du Cristo Redentor entre Los Andes et Mendoza. Le nombre de lignes téléphoniques fixes dépasse les , et plus de de personnes possèdent un téléphone mobile (soit 76 % de la population chilienne) en janvier 2006. Le Chili est ainsi le pays d'Amérique latine qui possède le plus de téléphones mobile en pourcentage de population (il a été introduit au pays en 1997). Commerce extérieur Relations économiques avec les États-Unis Depuis le retour au régime démocratique les relations commerciales avec les États-Unis semblent être excellentes. En effet, le Traité de libre échange États-Unis-Chili a été signé le , ratifié par la Chambre des représentants le à la suite d’un vote de 270 pour, et 156 contre et ratifié par le Sénat le à la suite d’un autre vote donnant 65 pour et 32 contre. Le président George W. Bush a signé le United States-Chile Free Trade Agreement Implementation Act le . Ce traité est mis en place par les deux pays depuis . Ce traité constituait aussi pour les États-Unis un moyen de pression diplomatique afin de contraindre le Chili à appuyer l'invasion de l'Irak. George W. Bush avait fait savoir au président chilien Ricardo Lagos qu'une « attitude négative pourrait mettre en danger sa ratification.» Relations économiques avec l'Union européenne Le Chili a passé un accord d’association avec l’Union européenne en novembre 2002, ce qui a permis d’accroître le flux d’échanges. Ces relations commerciales demeurent toutefois encore modestes, en raison de deux chutes d'activité en 2002 (ralentissement économique mondial) et en 2003 (perte de compétitivité-prix des produits européens, en partie à cause d'un euro trop fort). Les fournisseurs européens sont en premier lieu l’Allemagne puis la France ( mondial du Chili, pour une part de marché assez faible de 2,5 % en 2005) ; ses clients européens sont d'abord les Pays-Bas, puis l'Italie et la France (). Quelques statistiques économiques Taux de croissance annuel : +4,3 % en 2013, +1,8 % en 2014 Taux d’inflation annuel : +1,8 % en 2013, +4,4 % en 2014 Taux de chômage (source Banque Mondiale) : 6,4 % en 2014 Indicateur de développement humain : 0,832 en 2014, mondial Population sous le seuil de pauvreté : 14,4 % en 2013 Environ 80 % des Chiliens sont endettés, et de personnes [sur d’habitants] ne parviennent pas à payer leurs dettes au quotidien. Population Démographie Selon le dernier recensement de la population effectué en 2012, la population du Chili est de , dont sont des hommes et des femmes. La population du Chili a quintuplé durant le : vers la fin du , on comptait , en 1940 et en 1992. Le taux de croissance démographique de la population chilienne a cependant nettement diminué pour atteindre 1 % par an durant la période 2002-2012 et devrait continuer à baisser ces prochaines années. Du fait de l’amélioration des conditions de vie, l’espérance de vie des Chiliens (qui est la plus élevée de l’Amérique latine) est de en moyenne, alors que le taux de mortalité infantile est descendu à . Le taux de natalité en 2003 est arrivé à son minimum historique en allant à et celui du taux de mortalité à , avec un taux de croissance naturelle de . Ces chiffres permettent de constater un vieillissement de la population. Dans , la population des et plus dépassera celle des moins de . Ainsi, la pyramide des âges sera vers l’an 2025, avec un profil campaniforme qui représente la transition démographique que vit le pays. L’avortement et la pilule du lendemain sont interdits ; malgré des tentatives de légalisation, la droite et une partie du centre-gauche y sont opposés. La plupart des citoyens sont d'origine européenne, principalement espagnole (Basques et Castillans notamment). Il y a aussi beaucoup de descendants d'immigrants britanniques et irlandais qui sont arrivés au Chili durant l'époque coloniale. L'immigration allemande, parrainée par le gouvernement chilien a commencé en 1848 et a peu à peu changé le paysage culturel d'une grande partie du Sud du Chili, qui affiche encore une forte influence allemande. Beaucoup d'autres groupes d'immigrants en provenance d'Italie, de Croatie, de Suisse, de Palestine, de Grèce et de France ont émigré au Chili. Ethnographie Le Chili est un mélange de différents groupes ethniques, principalement les descendants des colons européens. Ils représentent environ 52,7 % de la population, pendant que les métis et les métis-blancs représentent environ 44 %. Les vagues d'immigrants provenant de pays européens sont arrivés au Chili à la fin du et au début du : Allemands, Français, Britanniques, Irlandais, Polonais, Italiens, Espagnols, Russes, Croates, Serbes et autres, ainsi que d'un petit nombre d'immigrants du Moyen-Orient. Certains chiliens ayant des ascendants d'origine française ont joué un rôle important dans l'histoire de leur pays comme Augusto Pinochet, issu d'une famille de commerçants de Saint-Malo ayant émigré à Concepción en 1718 ou l'ancienne présidente Michelle Bachelet. Par ailleurs, la culture française a laissé certaines traces dans la culture chilienne, comme les bâtiments de style haussmannien dans le centre de Santiago et le pain nommé marraqueta qui a été inventé par les frères Marraquet au début du sur le modèle de la baguette. Selon le recensement de 2012, 11,1 % de la population chilienne était amérindienne. Il y a six pays dont la majorité des nouveaux immigrants se sont installés au cours des 150 dernières années, ce qui leur a rendu plus difficile la formation d'une identité propre : l'Australie, la Nouvelle-Zélande, l'Afrique du Sud, l'Argentine, le Chili et l'Uruguay. Le métissage avec les populations installées précédemment fut réalisé plus tardivement. Les immigrants ont grandement contribué à l'évolution de la société et de l'identité chiliennes. Les familles d'origine basque sont arrivées d'Espagne et du Sud de la France. Ceux qui ont émigré au Chili au ont développé l'économie et rejoint la vieille aristocratie castillane pour devenir l'élite politique qui domine encore le pays. Les Chiliens d'ascendance basque constituent entre 10 % () et 27 % () de la population chilienne. Les immigrants d'Europe non hispanique sont arrivés au Chili, principalement aux extrémités nord et sud du pays au cours des , dont des Anglais, des Allemands, des Irlandais, des Italiens, des Croates et d'autres ex-yougoslaves. La prévalence des noms de famille européens non hispaniques dans le Chili contemporain constitue la marque de leur contribution et de leur influence majeure sur le pays. Il convient également de mentionner que les Croates, dont le nombre de descendants au Chili est estimé à entre et . Il constitue le second pays où l'immigration croate fut la plus importante; de plus des personnalités chiliennes ayant une ascendance croate comme Antonio Skármeta et Andrónico Luksic ne renient pas leurs origines. Une communauté palestinienne est également présente, cette dernière étant la plus grande communauté de cette origine hors du monde arabe, principalement originaire de Bethléem et chrétiens orthodoxes. Le volume des immigrants venant des pays voisins du Chili au cours des mêmes périodes a été aussi important. Après l'Indépendance et au cours de l'époque Républicaine, des descendants d'Anglais et d'Irlandais (), des Italiens, des Français commerçants se sont installés dans des villes du Chili qui ont contribué au développement de celles-ci. C'est le cas des grandes maisons d'origine française telles que la Casa Pra, la Casa Francesa ou la Casa Muzard ; « les grands établissements », une douzaine à la Belle Époque s'inspirent des maisons mère ou de leurs homologues parisiens Ils ont souvent rejoint l'élite économique et politique du pays. En 1848, une importante et considérable immigration d'Allemands a lieu. Ils sont depuis solidement implantés dans le sud du pays vers Valdivia. Ils ont été parrainés par le gouvernement chilien qui souhaitait coloniser la région sud. Les germanophones (en comprenant Allemands, Suisses, Alémaniques, Silésiens, Alsaciens et les Autrichiens), ont nettement influencé la composition culturelle de la partie sud du Chili. La deuxième moitié du a été exceptionnelle. Un petit nombre de personnes déplacées d'Europe de l'Est, des Juifs et les chrétiens syriens et les Palestiniens qui ont fui l'Empire ottoman, sont arrivées au Chili. Aujourd'hui, ils sont le fer de lance des petites entreprises de fabrication. Les Grecs ont également émigré au Chili et ont constitué une remarquable identité ethnique. Grecs sont estimés être entre et . La plupart d'entre eux vivent soit dans la région de Santiago ou dans la région d'Antofagasta. Le Chili est l'un des cinq pays au monde qui possède le plus de descendants grecs. En outre, selon les estimations il y aurait descendants d'Italiens et de Français. Les autres origines européennes sont également représentées, mais en faible proportion. De nombreux Européens se sont installés dans le Sud du pays vers Concepción. Jusqu'à l'ouverture du canal de Panama en 1920, les navires de commerce devaient passer par le cap Horn afin d'arriver sur la côte ouest de l'Amérique du Nord. L’émigration a diminué ces dernières années. On estime que  Chiliens et leurs descendants vivent à l’étranger dont 50,1 % seraient en Argentine, 13,3 % aux États-Unis, 8,8 % au Brésil, 4,9 % en Suède, et un peu plus de 2 % en Australie. Dans le pays, la migration est massive de la part des paysans vers les grandes villes du pays. Les régions du centre-sud du pays voient plus de 80 % des habitants nés hors de la région : 86,11 % pour la Région du Biobío, 71 % pour la Métropole de Santiago et 55 % pour la Région de Magallanes et de l’Antarctique chilien. Urbanisation Selon le dernier recensement, vivent en zone urbaine, représentant 86,59 % de la population nationale. Seulement 13,41 % de la population vit en zone rurale. Ils vivent principalement de l’agriculture et de l’élevage, qui se concentrent dans les zones centre-sud du pays, dans les régions du Maule (33,59 %) et d’Araucanie (32,33 %) et la région des Lacs (31,56 %). La Tarapacá voit 94,06 % de sa population vivre en ville, dans la région de Tarapacá, 97,68 % dans la Région d’Antofagasta, 92,6 % dans la région de Magallanes et de l’Antarctique chilien) et la Région Métropolitaine de Santiago ainsi que la région de Valparaíso, avec respectivement 96,93 % et 91,56 %. Depuis les années 1920, l’exode rural est intensif, du fait de la volonté de fuir la misère des campagnes et de trouver de meilleures conditions de vie en ville. Ainsi, dès ce moment-là, les agglomérations et conurbations voient leurs populations augmenter nettement. La capitale du pays, Santiago ou Grand Santiago possède en 2002, et représente 35,9 % de la population nationale. En 1907, il y avait seulement , en 1920 qui représentait 16 % du pays. Cependant, durant les décennies suivantes, l’explosion démographique fait absorber les anciennes localités campagnardes, comme Puente Alto et Maipú, qui sont les deux communes chiliennes les plus peuplées du Chili. Santiago est une ville moderne, étant la sixième ville plus peuplée d’Amérique latine et la quarante-cinquième du monde. Valparaíso et Viña del Mar sont devenus une grande conurbation. Il faut aussi rajouter les villes de Concón, Quilpué et Villa Alemana qui forment le Grand Valparaíso, et dépassent les . Concepción, Talcahuano, Hualqui, Chiguayante et San Pedro de la Paz forment la troisième agglomération du pays avec plus de selon le dernier recensement (2002). Dans quelques années, le Grand Concepción intégrera les communes de Coronel, Lota et Tomé. Les autres communes (comunas) par importance d’habitants sont Antofagasta (avec ), Rancagua (avec ), Iquique (avec ), Arica (avec ), Talca (avec ), Chillán (avec ), Puerto Montt (avec ), Los Ángeles (avec ), Coquimbo (avec ), La Serena (avec ), Osorno (avec ) et Valdivia (avec ). La majorité des villes du pays se situent soit sur la côte soit dans la Vallée Centrale du pays entre Santiago et Puerto Montt. Selon le dernier recensement de la population de 2002, le Chili compte actuellement plus de d’habitants. Cependant, la zone centrale, située entre les villes de La Serena et Concepción, concentre 78 % de la population totale du pays, et Santiago et sa périphérie regroupe 40 % des Chiliens, soit six millions d’habitants. La densité moyenne () n’est donc pas représentative de l’occupation réelle du territoire. D’après le même recensement, entre 1992 et 2002, le rythme de croissance annuel moyen de la population a été de 1,24 %, un des plus bas en Amérique latine. Sur la même période, le taux de fécondité s’établit à par femme. Malgré une baisse de la natalité, le Chili reste un pays relativement jeune : 34 % des Chiliens ont moins de , et 15 % ont plus de 55. Toutefois, tout comme les pays développés, la population du Chili a tendance à vieillir rapidement : la couche la plus jeune de la population a diminué, tandis que la plus âgée va en augmentant, en partie grâce à une espérance de vie à la naissance plus longue : (80 pour les femmes et 74 pour les hommes). En moyenne, la famille chilienne est composée de . Principales aires métropolitaines 80 % de la population chilienne vit dans la zone centrale du pays. Cet espace s’étend sur plus de mille kilomètres et va de La Serena à Concepción. Les climats de cette zone vont du climat semi-aride (à La Serena) au climat méditerranéen à influence océanique (Concepción). Grosso modo ce lieu correspond au climat méditerranéen de l’hémisphère sud. Classes sociales Depuis la fondation du pays, la population du Chili est divisée en classes sociales de divers degrés. Depuis le milieu du , le pays est constitué principalement par la classe moyenne. Cependant, le niveau de vie de cette classe moyenne ne correspond pas aux ouvriers moyens de l’Amérique latine, entre autres par le PIB national assez élevé et l’accès aisé au système de crédit. Malgré de bons indicateurs économiques et la baisse sensible de la pauvreté, passant de 38,6 % de la population en 1990 à 18,8 % en 2003, le pays présente un grave défaut: l’inégalité de répartition des richesses. Ceci a pour effet de créer une brèche sociale nette entre riches et pauvres. Depuis Augusto Pinochet, les Chiliens sont obligés de placer 10 % de leurs salaires en vue de leur retraite sur des comptes gérés par six entités privées, les Administrations des fonds de pension (AFP). Celles-ci placent le tiers des cotisations en Bourse ou dans de grandes entreprises, sous forme d’investissements à très bas taux d’intérêt. Seulement 40 % des cotisations sont redistribués sous forme de retraites dont les montants sont déterminés par la fluctuation des marchés. Unique au monde, ce système rapporte d’énormes bénéfices aux AFP. Pourtant, selon une consultation organisée par les syndicats, une large majorité rejette ce système. En 2017, plus de 90 % des retraites sont inférieures à mensuels. Un tiers des Chiliens sont aussi lourdement endettés. Selon des informations sur le développement humain de l’ONU en 2005, le Chili possède un coefficient de Gini de 0,57, le situant à la sur 128 de la liste des pays par égalité de revenus. De nos jours, les 20 % des plus riches du pays gagnent ce que reçoivent les 20 % des plus pauvres. Égalité des sexes Le Chili est en 2004 l'un des derniers pays à légaliser le divorce. En 2006, la social-démocrate Michelle Bachelet devient la première femme élue présidente de la république. Si elle ne fait pas progresser les revendications féministes durant son premier mandat, elle légalise partiellement l'avortement (en cas de viol ou de danger immédiat pour la vie de la mère) en 2017. En 2018, les partis de droite font adopter par le Parlement le concept d'objection de conscience institutionnelle (et non plus seulement individuelle), permettant aux cliniques privées de refuser de pratiquer l'avortement. Le président Piñera met en place en 2019 « l'Agenda femme », un groupe de mesures législatives mêlant vision conservatrice (les femmes étant avant tout perçues comme des mères) et libéralisme économique. Il entend favoriser la parité dans les conseils d'administration des entreprises ou encore faciliter l'accès aux crèches pour les salariées ayant un contrat de travail stable (ce qui en restreint nettement la portée dans un pays où la précarité est répandue). En 2019, moins de la moitié des femmes ont accès à une activité rémunérée et 31 % travaillent sans contrat ni protection sociale ou de santé. Pour l'accès à la santé, les femmes s'exposent à des discriminations des assurances privées à cause des éventuelles grossesses. Langues Religion Sur le plan religieux, le dernier recensement de 2002 montre que 70 % des Chiliens se déclarent catholiques soit de plus de quatorze ans (dont moins de la moitié est pratiquante). Par rapport au recensement précédent en 1992, cela constitue une diminution de 10 % en dix ans. Des 30 % restant, la moitié sont protestants évangéliques (15,14 %), 1,06 % sont témoins de Jéhovah, 0,92 % sont mormons et 0,5 % () de confession juive. Les athées, agnostiques ou sans religion représentent 10 % du total. Selon l’état civil, 46 % des Chiliens de plus de dix-huit ans sont mariés, soit 5 % de moins qu’en 1992. En revanche, les couples en concubinage sont passés de 5 % en 1992 à 9 % en 2002. Les Chiliens sont 34 % à être célibataires, 5 % divorcés. L’évolution de ces chiffres est à suivre, compte tenu de la nouvelle loi sur le divorce en vigueur depuis fin 2004. L’Église catholique est séparée de l’État depuis 1925, année où le Président Arturo Alessandri et l’archevêque Crescente Errázuriz sont arrivés à un accord sur cette question aboutissant dans la constitution de 1925 à la fin de la fin du statut de religion d’État du catholicisme, qui existait depuis l’Indépendance du pays en 1818. Depuis 1925, la liberté de culte est aussi reconnue. Cependant, même si le catholicisme perd de l’importance ces dernières années, les prises de position de la société actuelle sur des sujets comme le divorce et l’avortement en 2004-2005 sont toujours celles d'une société fondée par celui-ci. En 2010 et 2011, l’image de l’Église catholique est atteinte par une série de scandales d’agressions sexuelles et de viols qui ont impliqué environ quatre-vingts membres du clergé chilien. La confiance des Chiliens dans l’Église est passée de 61 % en 2010 à 38 % en 2011 après la médiatisation de ces affaires. Système éducatif Le système éducatif au Chili se compose de quatre niveaux. Tout d’abord, il y a qui n’est pas obligatoire et qui s’occupe des enfants entre trois mois et six ans. L’équivalent français est la crèche et la maternelle. Elle se structure sur trois niveaux. Il y a d’abord la (crèche) pour les enfants de trois mois à deux ans. Vient ensuite le Nivel medio (petite section) pour les enfants de deux à quatre ans, puis enfin le (grande section) pour les enfants de quatre à six ans. À ce dernier niveau, les enfants commencent à apprendre le calcul et la lecture. Il y a ensuite l’éducation obligatoire pour les enfants de six à dix-huit ans qui correspond à l’école primaire () et le secondaire (). L existe pour les enfants ainsi que pour les adultes n’étant pas allés à l’école (de plus en plus rares). Tous les enfants qui fêtent leur sixième année avant le trente et un mars doivent intégrer le premier niveau (l’année scolaire commençant début mars et se terminant début décembre. Il y a deux semaines de vacances en juillet lors de l’hiver austral). Ce niveau se divise en deux cycles. Le premier cycle va de à (soit de six ans à dix ans). Le deuxième cycle va de à (soit de dix ans à quatorze ans). Pour ce qui concerne les adultes, trois ans d’études sont nécessaires. Chaque année correspond à un niveau. Le premier niveau concerne le premier cycle de l'''. Le deuxième niveau correspond au (cinquième soit le CM2 français) et (sixième soit la sixième française) . Enfin, le dernier niveau comprend les (septième soit la cinquième française) et (huitième soit la quatrième française) básico. Ensuite, il y a l soit l’équivalent du lycée français. Elle comporte quatre niveaux et se divise en deux types de filières ; l’éducation générale et technique (EMHC) et l’éducation professionnelle (EMTP, équivalent du lycée professionnel français). Dans l’EMHC, l’éducation est générale. Elle comprend l’espagnol, l’histoire, la géographie, les mathématiques, les sciences, l’EPS, une langue étrangère… Elle se compose de deux niveaux. Le premier comprend les et . Le second cycle comprend les et . Dans la EMTP, les adolescents suivent des filières professionnelles dans les domaines industriel, agricole, maritime ou de services. À la fin de ces études, les jeunes peuvent aller directement travailler dans les domaines choisis. Jadis, l’obligation scolaire concernait seulement le cycle basique de huit ans. Mais, depuis le , une réforme constitutionnelle, effectuée sous le gouvernement du président Ricardo Lagos, a rendu l’éducation secondaire gratuite et obligatoire pour tous les Chiliens jusqu’à l'âge de dix-huit ans. L’État garantit donc l’obligation scolaire durant douze ans. Le Chili est le premier pays d’Amérique latine à avoir atteint cette obligation de durée pour la scolarité. L’enseignement supérieur se distingue par trois types d’établissements, créés par la réforme de 1981 : Les (CFT), d’une durée de deux ans au bout duquel les élèves obtiennent le titre de technicien de niveau supérieur ; Les (IP), où l’on obtient le titre de technicien supérieur et des titres professionnels dans les domaines qui ne requièrent pas le titre de licencié. Les Universités qui donnent accès à tous les domaines professionnels et grades académiques de licencié, master et de doctorant. Les étudiants qui sont en première année à l'université sont appelés des et subissent un bizutage en début d'année. Les cette dernière, nouvellement créée, donne accès à des titres et grades académiques. Le système actuel est hérité de la dictature et représente un investissement majeur pour les étudiants et leurs parents : par année universitaire. Santé Deux systèmes de santé coexistent depuis 1981 : les Isapre, les instituts de santé prévisionnels (privés), auxquels 18 % des Chiliens peuvent accéder (outre leurs couts, les mutuelles privées peuvent discriminer et refuser des patients en raison de leur âge, de leur sexe, ou parce qu'ils ont des maladies chroniques), et l'institution publique Fonasa, dont 70 % des Chiliens dépendent. Plus de ne disposent d'aucune couverture médicale. Le Chili arrive régulièrement en tête des classements d'obésité et de surpoids en Amérique latine. En 2016, plus de 60 % de la population est en surpoids. Culture Le Chili est le « pays des poètes » selon la tradition populaire. Cela découle de la place tenue, dans son histoire, par des écrivains produisant des œuvres lyriques. Des artistes chiliens comme Nicanor Parra (connu pour son anti-poésie), Vicente Huidobro, Jorge Teillier, Enrique Lihn, Gonzalo Rojas, Cristián Berríos, Gabriela Mistral (la nostalgique), et Pablo Neruda (l’engagé) montrent la place tenue par la poésie. Deux Chiliens se sont vu décerner le prix Nobel de littérature : Gabriela Mistral en 1945 et Pablo Neruda en 1971. Dans le domaine de la prose, ce sont des auteurs comme Francisco Coloane, Manuel Rojas, Luis Sepúlveda, Alberto Blest Gana, Isabel Allende, Jorge Edwards, José Donoso, Roberto Bolaño qui se démarquent. Il ne faut pas oublier Marcela Paz, connue par son personnage caractéristique Papelucho. Mais c’est Pepo, dessinateur de bandes dessinées, qui à travers Condorito, a créé le personnage imaginaire le plus connu du pays. Dans le domaine du cinéma sont apparus des réalisateurs comme Raoul Ruiz, Alejandro Jodorowsky, Andrés Wood, Pablo Larraín ainsi que des acteurs comme Daniel Emilfork ou Pedro Pascal et l'actrice et chanteuse Cote de Pablo. La musique folklorique s’inspire à la fois des mélodies amérindiennes et de celles venues d’Espagne. La cueca, danse traditionnelle chilienne, en est un bon exemple; chaque région en a sa propre version. Durant les années 1970, la musique folklorique connaît un nouvel engouement grâce au mouvement de la Nueva Canción Chilena dont les artistes composent sur des thèmes inspirés à la fois des airs traditionnels du pays et de leurs propres recherches. Víctor Jara, Violeta Parra, Los Jaivas, Inti Illimani, Quilapayún, Illapu sont des artistes représentatifs de ce mouvement. La chanteuse, et inlassable chercheuse dans le domaine du folklore musical chilien, Margot Loyola est une autre artiste importante de la musique folklorique et populaire du Chili contemporain. Depuis les années 1970, sont apparus des artistes pop-rock, inspirés par la culture nord-américaine, comme Los Prisioneros, Lucybell, Los Mox. Généralement le pop-rock chilien se différencie de celui des autres pays latino-américains par le ton mélancolique de ses chansons et des textes tristes et pessimistes. Dans le domaine de la peinture, le Chili est représenté par le peintre surréaliste Roberto Matta. Identité et tradition Malgré l'homogénéité ethnique du pays, les expressions culturelles varient notablement d'une région à l'autre. Le Nord se caractérise par l'influence des cultures des peuples amérindiens andins et des Conquistadors ainsi que de la religion catholique (des fêtes comme la Fiesta de La Tirana). La zone centrale est caractérisée par ses traditions rurales. On considère que ces régions du pays, qui rassemblent la majeure partie de la population, sont la source de l'identité culturelle des Chiliens. Des fêtes importantes comme celles de l'Indépendance qui ont lieu le 18 septembre montrent le fort patriotisme des Chiliens. La culture mapuche prédomine dans la région de l'Araucanie. Temuco concentre près du quart des Mapuches du pays soit environ . Dans des villes comme Valdivia, Osorno, Puerto Varas et Llanquihue, des influences allemandes se font sentir (des colons s'y sont installés vers la seconde moitié du pour peupler la région à la suite de l'appel du gouvernement). L'île de Chiloé (située au sud de Puerto Montt) possède une culture riche qui a sa propre mythologie. Les régions de l'extrême sud sont influencées par des cultures slaves, en particulier croate (40 % des habitants de Punta Arenas descendent de colons yougoslaves). L'île de Pâques possède une culture spécifique qui est quant à elle d'origine polynésienne. Cependant, depuis les cinquante dernières années, ces cultures disparaissent progressivement et la culture occidentale ou américaine prédomine en ville. Emblèmes nationaux du Chili La fleur emblème nationale est le copihue (Lapageria rosea), que l’on trouve dans les forêts du Sud du pays. Les armes du pays représentent les deux animaux nationaux : le condor (un très grand oiseau vivant dans les montagnes de la famille des vautours) et le Huemul (un daim à la toison blanche, espèce en voie de disparition). Il porte en légende la devise du pays : Por la razón o la fuerza. Le drapeau chilien naît lors du processus d’indépendance du Chili, il a été montré pour la première fois au public le 12 février 1818, durant la proclamation d’indépendance. Le drapeau chilien a été élaboré par le ministre José Ignacio Zenteno durant le gouvernement de Bernardo O’Higgins et a été dessiné par le militaire espagnol Antonio Arcos. Ses couleurs représentent, respectivement : le sang versé par les patriotes durant la guerre d’indépendance (rouge), le ciel chilien généralement clair (bleu) et les sommets enneigés de la Cordillère des Andes visible sur tout le pays (blanc). L’étoile à cinq pointes représente les pouvoirs de l’État qui veille au maintien de la patrie et le fond bleu situé à l’arrière-plan de l’étoile mesure exactement un tiers de la taille de la partie rouge du drapeau. Le premier hymne national fut écrit en 1819 par Manuel Robles sur des paroles du poète Bernardo de Vera y Pintado, à la suite de la déclaration d'indépendance. En 1846, sous le gouvernement de Manuel Bulnes et étant terminée la guerre de l'indépendance, les Espagnols résidents au Chili considérèrent certaines strophes comme injurieuses et hostiles envers l'Espagne. Les modifications respectives ont été faites par et validées par Andrés Bello, et cette version, utilisée actuellement, fut finie en 1847. L'hymne national du Chili est composé du refrain et 6 strophes, mais officiellement sont interprétés seulement le refrain et la cinquième strophe. , (bis) (bis 2 derniers vers) (refrain) :(bis deux derniers vers trois fois, bis dernier vers deux fois) Jours fériés Gastronomie La gastronomie chilienne est issue d’un mélange entre gastronomie espagnole et locale. Les principaux ingrédients de la cuisine traditionnelle chilienne sont des produits caractéristiques de la région : principalement la pomme de terre, la tomate, le maïs, la viande de bœuf ainsi que le haricot dans la zone australe du pays. Il faut aussi ajouter l’importance du poisson et des fruits de la mer pour tout le pays. Les plats traditionnels sont la cazuela, l’asado (grillades), les humitas, le pastel de choclo et les empanadas. Des desserts comme le manjar, connu également sous le nom de « dulce de leche » en Argentine, les alfajores, les sopaipillas et le mote con huesillo sont des grands classiques du pays. On retrouve également au Chili patagon le fameux maté exporté dans tout le Chili. Le miel de palmier est également réputé dans le pays qui exploite de nombreuses palmeraies de cocotiers du Chili. Le vin chilien, issu de cépages français, possède une longue histoire. Des cépages comme le Carménère, le Carbernet-sauvignon et le merlot mûrissent souvent dans de meilleures conditions qu’en France grâce à un climat bien adapté à la vigne caractérisé en journée par la chaleur et la nuit par la fraîcheur qui descend de la Cordillère. Les Chiliens ont pour coutume de prendre une collation en fin d'après-midi appelée once. Il s'agit généralement d'un sandwich, garni de charcuterie, d'avocat ou encore de pebre, sauce à base de tomates, oignons, piment et coriandre, le tout découpé finement. Le terme once vient à l'origine du mot « aguardiente » (onze lettres) que les soldats désignaient par once. Sport Le sport chilien possède une longue histoire. En effet, les Mapuches jouaient déjà au à un sport ancêtre du hockey sur glace, la chueca. Dans les zones paysannes, le rodéo est le principal sport pratiqué et, depuis 1962, il est considéré comme « sport national ». En 1896, Luis Subercaseaux participe aux premiers Jeux olympiques de l’ère moderne. Il est un des premiers Sud-Américains à y participer. Cependant il faudra attendre les Jeux olympiques d’Athènes en 2004 pour décrocher la première médaille d’or, obtenue par les joueurs de tennis Nicolas Massu et Fernando Gonzalez. Malgré la présence de grandes pistes de ski comme Portillo ou Valle Nevado, le pays n’a jamais obtenu de médaille aux Jeux olympiques d’hiver. Vers la fin du , des immigrants britanniques importent le football, sport qui se pratiquera rapidement par la population et deviendra le sport le plus pratiqué du pays depuis 1933 (année de la fondation de la chilienne). Le Chili accueille la Coupe du monde de football 1962, où la termine à la troisième place. Malgré cela, le football chilien n’a jamais réussi à obtenir de bons palmarès à l’étranger (il y a tout de même quatre participations notables dans les coupe du monde de football de 1930, 1998, 2010, 2014 et une médaille de bronze aux Jeux olympiques d'été de 2000). L'actuel tenant du titre de la Copa América est le Chili, double vainqueur en 2015 et 2016, ce qui place le pays à la dans le classement FIFA des meilleures nations (En seconde place pour les pays d'Amérique du Sud). Le club de Colo-Colo, en 1991, a remporté la Copa Libertadores. Certains joueurs chiliens acquièrent tout de même une réputation internationale comme Marcelo Salas et Ivan Zamorano, enfants chéris de la patrie, sans oublier Alexis Sánchez (Manchester United) et Matias Fernandez. La dernière participation du Chili à une Coupe du Monde de football remonte à 2014, où la avait été éliminée en huitièmes de finale par le Brésil aux tirs au but. Le Chili avait déjà été éliminé par le même adversaire et au même stade de la compétition en 1998, et en 2010. Le tennis s’est popularisé ces dernières années et est en train de devenir le sport le plus populaire du pays. En 1976, le Chili a été le premier pays latino-américain à jouer la finale de la Coupe Davis. En 1998, Marcelo Ríos est le premier hispano-américain à arriver premier du classement de l’ATP. À cette occasion, il a été invité par le président chilien. Plus tard, Fernando González et Nicolás Massú donnent non seulement les deux premières médailles d’or au pays, mais gagnent aussi le bichampionnat de la Coupe du Monde par équipes en 2003 et 2004. En sports mécaniques, le Chili a connu plusieurs grands pilotes, dont Juan Zanelli, champion d'Europe de la montagne en 1931 et double vainqueur du Grand Prix Bugatti, ainsi que Carlo de Gavardo, champion du monde des rallyes-raids. Le pays accueille aussi des compétitions internationales, avec le rallye Dakar disputé en Amérique du Sud depuis son départ d'Afrique, et avec le rallye du Chili, manche du championnat du monde des rallyes créée en 2019. Le basket-ball est très populaire dans les universités du Sud du pays. Le Chili a obtenu de bons résultats dans le championnat en 2002 et 2005. Le Chili a été le vainqueur du Championnat du monde de polo 2008 et 2015. Mais le sport le plus populaire reste le football, suivi par une majorité de Chiliens, avec un engouement exceptionnel lors de leurs deux titres en Copa América. Chaque victoire de La Roja est fêtée dignement par la population. Le volantin est pour beaucoup de Chiliens, un sport très populaire en particulier dans les quartiers défavorisés car il ne nécessite pas de gros moyens et il procure beaucoup d'amusement. Il existe des jeux plus sportifs, sous forme de compétitions, qui réalisent des combats aériens. Le volantin de compétition est dans ce cas muni d'un fil enduit de poudre de verre pour le rendre plus coupant, comme le Rokkaku japonais. Il est interdit, en raison des accidents causés par ses fils abrasifs. Tracté par une simple ficelle, ce cerf-volant reste un plaisir quand il évolue dans le ciel. Criminalité Le Chili est une plaque tournante importante pour le trafic de drogue. L’Office des Nations unies contre les drogues et le crime (ONUDC) souligne dans son rapport que le trafic par la voie maritime depuis les ports du Chili est en constante augmentation, ce qui fait du pays, « avec le Brésil et la Colombie, l’un des principaux pays de sortie de la cocaïne saisie à Valencia et Algésiras, en Espagne, importantes voies d’entrée de ces stupéfiants en Europe ». Codes Le Chili a pour codes : Notes et références Voir aussi Bibliographie . Géographie Lasa Leon Al sur del sur: Un viaje à la Patagonia, El cobre ediciones, 2005 Ramon Dörr, Cornélia Dörr, Bérangère Brisson Patagonie sauvage, 2005 Charlotte Beech, Jolyon Attwooll, Jean-Bernard Carillet et Thomas Kohnstamm, Chili et Île de Pâques, 2004 Dirk Heckmann: Chile & Antarktis & Osterinsel, 2005 Alberto Veloso Martínez, Yann Borvon, Roberto Schlatter Vollmann, Carlos Ramírez García: Macrófitas y vertebrados de los sistemas límnicos de Chile, Editorial Universitaria, 2005 Politique Thomas Bridges : Los indios de ultimo confin, Old photographs (2004) Simon Collier, William F. Sater : A History of Chile, 1808-2002, Cambridge Latin American Studies, (2004) Robert N. Burr: By reason or force, Chile and the balancing of power in south america 1830-1905, University of California Press, (1974) Luis Corvalán & Klaus Huhn, Der andere 11. September. Der Mord an Allende und Tausenden Chilenen vor 30 Jahren (2003) Günter Wessel: Die Allendes, Lübbe, (2004) Jean-Christophe Rampal, Marc Fernandez Pinochet : Un dictateur modèle Hachette Littératures (2003) Bruno Patino, Pinochet s’en va… IHEAL, 2002 Uribe, Armando y Opaso, Cristián Intervención Norteamericana en ChileSantiago: Editorial Sudamericana 2001 Garretón, Manuel Antonio El plebiscito de 1988 y la transición a la democracia. 1990 Santiago de Chile Flaso Barros, Robert, La Junta Militar Pinochet y la Constitución 1980, Santiago de Chile: Editorial Sudamericana. . Jourdain, Guislaine, Combat au quotidien dans le Chili de l'après Pinochet, Éditions L'Harmattan (2000) Sociologie Ingrid Seguel-Boccara, Les passions politiques au Chili durant l'Unité Populaire. 1970-1973, Éditions L'Harmattan (1997) Ethnologie Guillaume Boccara, Guerre et ethnogenèse mapuche dans le Chili colonial. L'invention du soi, Paris, L'Harmattan, 1998 José Manuel Zavala, Indiens mapuches du Chili, éditions L'Harmattan, collection « Recherches et documents Amériques latine » Forêts et développement durable au Chili : Indianité mapuche et mondialisation, PUM, collection « Paysage & environnement » Économie Jean-Pierre Blancpain, Le Chili et la France, éditions L'Harmattan, collection « Recherches et documents Amériques latine » Gérard Blanchot, Exporter au Chili, Ubifrance, collection « Essentiel d’un marché » Éducation''' SISTEMA EDUCATIVO Nacional de Chile: 1993 / Ministerio de Educación de Chile y Organización de Estados Iberoamericanos; [informe realizado por Iván Núñez… (et. al.)].- Santiago, 1993 1. Sistema Educativo 2. Chile 3. Datos Estadísticos I. OEI (Madrid) II. Núñez, Iván. Composición y desarrollo informático: Joaquín Asenjo Pérez y Óscar Macías Álvarez Articles connexes Liens externes Gouvernement du Chili Guide officiel du voyage du Chili Une banque de données sur le Chili et une bibliographie commentée Éponyme d'une épithète spécifique
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Costa%20Rica
Costa Rica
Le Costa Rica ( ; ), en forme longue la république du Costa Rica, en espagnol , est une république unitaire d'Amérique centrale ayant un régime présidentiel. Son territoire est entièrement situé sur l'isthme centraméricain, bordé par la mer des Caraïbes à l'est-nord-est et par l'océan Pacifique au sud-ouest. Le Costa Rica est limitrophe, au nord-nord-ouest, du Nicaragua et, au sud-est, du Panama. Il comprend également l'île Cocos, située dans l'océan Pacifique, à plus de des côtes du pays. Il a pour capitale San José qui comptait environ en 2015 et qui constitue l'agglomération principale du pays. La langue officielle est l'espagnol et la monnaie le colón. Sa devise est () et son drapeau est constitué de cinq bandes horizontales respectivement bleue, blanche, rouge, blanche et bleue. Son hymne est Noble patria, tu hermosa bandera. Le territoire costaricien est occupé par les Amérindiens dès la Préhistoire avant d'être « découvert » par Christophe Colomb en 1502. Colonisé par les Espagnols du au , le Costa Rica acquiert son indépendance en 1821. Depuis le , le Costa Rica est un pays neutre et est devenu la première nation du monde à avoir constitutionnellement supprimé son armée. Dès lors, le pays se distingue en Amérique centrale par son modèle de développement donnant la priorité à l'éducation, à la santé et à la protection de l'environnement. Il est depuis 2009 classé à la première place mondiale du Happy Planet Index et était en 2012 à la cinquième place de l'indice de performance environnementale grâce à sa politique active de développement des énergies renouvelables (essentiellement hydraulique, mais aussi éolienne et géothermique, qui produisent depuis 2015 la quasi-totalité de son électricité) et de protection de ses ressources naturelles (reforestations, moratoire interdisant l'exploitation pétrolière pendant trois ans en 2011). C'est également le premier pays d'Amérique centrale à avoir légalisé le mariage homosexuel. Géographie Localisation et frontières Situé sur l'isthme reliant l'Amérique du Sud à l'Amérique du Nord, le Costa Rica est constitué d'une mince bande de terre de de largeur moyenne, qui sépare la mer des Caraïbes à l'est-nord-est, de l'océan Pacifique au sud-ouest. La frontière nord du pays borde le Nicaragua sur , et celle du sud-est le Panama sur . La capitale, San José, se situe au centre du pays. Ce pays possède de côtes, dont de vastes plaines qui bordent la mer des Caraïbes, sur presque un tiers du pays, et de plus étroites et plus découpées sur les côtes du Pacifique. Le principal fleuve du Costa Rica est le San Juan () qui délimite au nord une partie de la frontière avec le Nicaragua. Le Costa Rica se prolonge également dans l'océan Pacifique par un petit bout de terre inhabité, l'île Cocos, située à au sud-ouest de sa côte occidentale, dans la direction de l'île Isabela (appartenant à la république d'Équateur). Géologie, topographie et hydrographie Le Costa Rica est organisé topographiquement en quatre grands secteurs : une succession de cordillères (cordillère volcanique de Guanacaste, cordillère volcanique centrale et cordillère de Talamanca qui culmine à au Cerro Chirripó), d'axe nord-ouest sud-est, sépare les plaines lavées de la côte caraïbe de la côte pacifique accidentée. La cordillère volcanique de Guanacaste et la cordillère centrale comptent de nombreux volcans éteints et six volcans actifs. Le Rincón de la Vieja () avec de nombreuses mares de boue sur ses flancs, le Tenorio (), le Miravalles (), le Turrialba ()… Les trois plus visités sont le volcan Poás (), dont le cratère principal, occupé par un lac acide, est le plus large du monde ( de diamètre), l'Irazú () au lac d'acide vert, et l'Arenal (), actif depuis 1968, près duquel sont construits de nombreux hôtels et thermes. Dans la plaine élevée centrale (Meseta Central) du secteur de la cordillère, le Costa Rica est densément peuplé avec San José, Alajuela, Cartago et Heredia, quelques-unes des plus grandes villes du pays. Puerto Limón, sur la côte des Caraïbes, est le port le plus important du pays. San José, la capitale, compte d'habitants avec sa grande banlieue. La côte Pacifique est la plus ouverte au tourisme balnéaire avec de nombreuses stations prisées par les riches Californiens (Tamarindo, Puntarenas, Quépos) et par les surfeurs en quête de vagues sensationnelles (Ollie's Point et Playa Grande au nord de Tamarindo, Jaco et Playa Hermosa dans la région de Puntarenas). Climat Le climat du Costa Rica est marqué par une saison sèche (décembre à avril) et une saison des pluies (avril à novembre). Le Costa Rica est situé dans la zone intertropicale (entre 8 et 11° de latitude nord). Toutefois, d'un endroit à un autre, les précipitations diffèrent considérablement : les précipitations à San José sont de par an, alors qu'à Puerto Limón (sur la côte caraïbe), il tombe de pluie par an. Le pays jouit ainsi d'un climat tropical où quatre zones climatiques sont à distinguer : basses terres humides (côte Caraïbes et sud de la côte Pacifique) caractérisées par une quasi-absence de saison sèche ; basses terres avec saison sèche (Guanacaste et une partie de la province de Puntarenas) ; vallée centrale où le climat est plus tempéré (de 20 à ) et où se concentre 53 % de la population très urbanisée ; climat montagneux qui se rencontre au-dessus de . Faune et flore Le Costa Rica possède une flore et une faune exceptionnelles, puisque 6 % de la biodiversité mondiale s'y trouve (pour un pays qui ne représente que 0,03 % des surfaces émergées). 1,3 % de la faune est endémique du pays. En 2007, l'Institut national de la biodiversité considérait que 160 nouvelles espèces étaient découvertes chaque année au Costa Rica. Plus de 25 % du territoire est occupé par des parcs nationaux (26) et des réserves. Le contexte politique du pays, ainsi que son succès dans le domaine du tourisme, contribuent à préserver cette biodiversité. Les réserves marines du Costa Rica sont le théâtre de braconnages de requins. Le documentaire « Sharkwater » montre l'intensité du trafic d'ailerons de requins. Des négociants taïwanais les achètent illégalement, pillant ainsi un des derniers sanctuaires de requins. Les importants investissements taïwanais au Costa Rica laissent supposer que le gouvernement ne fait pas de la lutte contre cette activité illégale une priorité de l'agenda de préservation de la faune et de la flore. Cette diversité exceptionnelle est due à l'emplacement géographique du Costa Rica, entre Amérique du Nord et Amérique du Sud, ce qui est propice aux mouvements d'animaux. Les influences océaniques de l'océan Pacifique et de la mer des Caraïbes, ayant chacun un climat particulier, jouent également un rôle. De manière générale, on peut distinguer trois aires climatiques : la côte caraïbe, humide et semi-marécageuse, la côte pacifique, plus sèche, et la zone centrale, au relief élevé, dont la végétation est sèche. Grâce à l'abondance des précipitations lors de la saison des pluies, le pays est arrosé de milliers de cascades. Celles-ci attirent une faune singulière : grenouilles, colibris ou encore papillons, dont le majestueux Morpho aux ailes bleu électrique. Le Costa Rica se classe parmi les 14 nations à avoir placé plus de 23 % de leur territoire sous protection (25,6 % de parc nationaux ou réserves écologiques). Ce pays a presque réussi à stopper la déforestation (75 % du territoire était recouvert de forêt en 1950, 26 % en 1985, remonté à 50 % de nos jours) bien qu'il existe encore parfois des actions de déforestation illégales sévissant de manière épisodique au cours de l'année, au sein même de réserves naturelles protégées. C'est le premier pays au monde à avoir lancé un plan de décarbonisation (zéro émissions de carbone à horizon 2050). Les invertébrés, comme dans toutes les zones tropicales, sont abondants, en particulier les insectes (au moins de papillons). Les araignées et crabes sont également bien représentés. Les poissons () eux aussi typiquement tropicaux. On trouve de plus grandes espèces et des récifs sur la côte pacifique. Les reptiles (environ ) sont représentés par les tortues de mer, qui sont l'un des symboles nationaux, et qui viennent pondre sur les plages. L'on trouve également des lézards de toutes sortes, des geckos, des iguanes et des caïmans (le Crocodile américain (Crocodylus acutus) est également observable, mais plus rare). Sur les de serpents, 17 sont dangereusement venimeux, dont le Fer de lance, le serpent corail et une espèce de serpent marin du genre Pelamis. Les amphibiens sont surtout représentés par de grenouilles et crapauds, dont des dendrobates venimeuses, et une espèce, le crapaud doré (Bufo periglenes), endémique et peut-être disparue. Les mammifères proviennent à la fois des espaces néarctique et néotropical (Amérique du Nord et Amérique du Sud) : par exemple, le coyote, les sconses ou les cerfs de Virginie, typiques du Sud des États-Unis tandis que les coatis, les singes (quatre espèces : le Sapajou capucin, le Singe hurleur à manteau, le Singe-araignée aux mains noires, le Saïmiri commun), les tapirs et les tatous se retrouvent plus au sud. Les oiseaux, enfin, sont exceptionnellement représentés : , dont 7 endémiques. Les espèces varient beaucoup en fonction du milieu (côtes, montagnes, villes…) et de la zone géographique. L'oiseau national du Costa Rica est le Merle fauve, localement Yigüirro, (Turdus grayi). Répartition spatiale des hommes et des activités Le Costa Rica a défini six régions socio-économiques, ou régions fonctionnelles, déterminées par le décret exécutif n° 7944 du 26 janvier 1978, en liaison avec la planification économique : le Brunca, le Centre, le Chorotega, le Huetar nord, le Pacifique central, le Huetar atlantique. La constitution en régions des provinces de Heredia et de Cartago a été en discussion. Axes de communication et transports Les routes du Costa Rica sont en général viables, mais souvent en mauvaise condition en raison de manque de moyens financiers notamment. Les intempéries et le manque de compétences au niveau des infrastructures rendent les routes costariciennes parfois hasardeuses. Somme toute, on s'habitue rapidement à manœuvrer en tenant compte des nids-de-poule, des routes non pavées et des routes se rétrécissant à une seule voie. Les routes principales sont généralement bien entretenues ; les routes secondaires et tertiaires, quant à elles, sont souvent négligées. La signalisation est déficiente en dehors de la capitale San José. À noter qu'un choix important s'offre à vous pour le transport : le taxi, l'autobus, la location de voiture, les transports en groupe (ou shuttles) et les vols intérieurs. Le Costa Rica dispose d'aéroports, dont quatre sont internationaux. Deux desservent San José : l'aéroport international Juan-Santamaría de San José (le principal, situé à Alajuela) et l'aéroport Tobías-Bolaños de San José (à Heredia). L'aéroport Daniel-Oduber-Quirós de Liberia, près de Liberia dans la province de Guanacaste, au nord-ouest du pays, est fréquenté notamment par des touristes séjournant sur la côte du Costa Rica longeant l'océan Pacifique. L'aéroport de Limón, près de Puerto Limón dans la province de Limón, dessert le littoral de la mer des Caraïbes, mais propose actuellement (fin 2016) relativement peu de vols. Histoire Période précolombienne Les premières traces de vie humaine au Costa Rica remontent entre 10000 av. J.-C. et 7000 av. J.-C. avec l'arrivée de groupes de chasseurs-cueilleurs dans la vallée Turrialba. Dans cette zone, des pointes de flèches d'origines différentes ont été découvertes, ce qui peut laisser penser que des groupes d'origines différentes ont convergé vers cette région. L'agriculture apparaît vers 5000 av. J.-C., avec la culture de tubercules. Les premières traces de techniques d'utilisation de la céramique remontent entre 3000 av. J.-C. et 2000 av. J.-C.. La culture du maïs apparaît entre 300 et 500 av. J.-C. À partir des années 800 jusqu'à l'arrivée des Espagnols au se présente une augmentation de la taille et de la complexité de la conception interne des villages, et les différences régionales s'accentuent. La présence de nombreux cimetières, simples et complexes, les œuvres d'infrastructures massives, la diversité de biens domestiques et de luxe, le développement de l'orfèvrerie, l'échange régional et les conflits entre les cacicazgos pour les territoires et les ressources, sont des éléments caractéristiques de cette époque. Colonisation hispanique Christophe Colomb arrive dans la région au cours de son dernier voyage en 1502. Le Costa Rica est ensuite gouverné pendant près de trois siècles par la Capitainerie générale du Guatemala pour le compte de l'Espagne. Indépendance et période fédérale C'est en 1821 que le Costa Rica obtient son indépendance et devient membre de la République fédérale d'Amérique centrale, jusqu'à la dissolution de cette dernière en 1839. En 1843, le modèle économique devient le modèle agro-exportateur en misant sur deux produits, le café et la banane. Ce modèle implique que de nombreux produits, notamment ceux nécessitant une technologie élaborée, soient importés. République En 1869, l'enseignement devient obligatoire et gratuit. Le ministre de l'Éducation de l'époque lutte alors pour la démocratisation du système. Selon ses idéaux, chacun doit pouvoir lire, écrire et compter. En 1882, la peine de mort est abolie. Le processus de démocratisation commence à la fin du . le président Bernardo Soto Alfaro organise en 1889 les premières élections. Il est battu et doit se retirer sous la pression de la rue. Toutefois, lorsque le président Alfredo González Flores propose en 1917 un système d'impôt progressif, il est renversé par les cafetaleros qui instituent la dictature de Federico Tinoco. Celui-ci établit un régime dictatorial, supprime toute liberté de critique à la presse et exerce une répression contre l'opposition. Il augmente les effectifs de l'armée et de la police, qui traque les opposants. Son régime est soutenu financièrement et politiquement (par des activités de lobbying aux États-Unis) par la United Fruit Company, qui, en retour, bénéficie de concessions avantageuses. La corruption s'étend, les milieux d'affaires étant directement liés au frère du président, José Joaquín, qui est une éminence grise du régime. Abandonné par les États-Unis et très impopulaire, il est renversé par des manifestations initiées par les mouvements de femmes et d'étudiants. Le Costa Rica est frappé par la crise économique dans les années 1930. Celle-ci entraine la chute des prix des produits d’exportation, la montée du chômage et la paupérisation des travailleurs agricoles. Des luttes sociales s’ensuivent et le Parti communiste est fondé en 1932. Sous sa pression, le gouvernement prend des mesures : normalisation de la journée de travail, création d’un organe de négociation, fixation d’un salaire minimum, reconnaissance des associations ouvrières, etc. Plus tard, les « ligas campesinas », composées de petits propriétaires réformistes, portent les revendications au niveau politique et obtiennent la baisse des impôts et la création de la Fédération des travailleurs ruraux. Ces mouvements sont rapidement écrasés par la répression. En 1948, le pays est secoué par une guerre civile, déclenchée à cause de la non-reconnaissance par le chef d'État Teodoro Picado Michalski de la victoire électorale d'Otilio Ulate Blanco. La guerre civile fera près de . Le Parti communiste et tous les syndicats sont interdits, et les avancées sociales antérieures sont annulées. Seconde République En 1949, la Seconde République est proclamée à la suite du renversement du président Teodoro Picado par une junte militaire dirigée par les libéraux. L'armée est alors supprimée et des élections libres sont organisées par les libéraux. Le pays devient ainsi l'un des rares États à ne pas avoir d'armée. Dans les années 1980, le pays traverse une grave crise économique. Avec une dette extérieure de plus de de dollars, il est l’un des pays les plus endettés au monde par habitant. Le chômage touche environ 10 % de la population active, et le produit national brut enregistre en 1982 une nouvelle baisse de près de 5 %. C'est en 2020 le premier pays d'Amérique centrale à légaliser le mariage homosexuel. Politique et administration Appartenance à des organisations internationales Depuis 2013, le Costa Rica est membre observateur de l'Organisation internationale de la francophonie. Le Costa Rica est membre du Système d'intégration centre-américain, qu'il a présidé en 2013. En avril 2015, l'OCDE a débuté le processus d'intégration du Costa Rica en tant qu'État membre. Le problème de la corruption La vie politique costaricienne est fortement marquée par la corruption. En 2021, six maires, dont celui de la capitale San José, ont été arrêtés. Le gouvernement et des partis d'opposition ont été éclaboussés par des affaires. Certaines ont aussi mis en évidence la pénétration des milieux politiques par des groupes de narcotrafiquants. Organisation des pouvoirs Découpage territorial Le Costa Rica est partagé en sept provinces, divisées elles-mêmes en 81 cantons, eux-mêmes divisés en 470 districts : Alajuela ; Cartago ; Guanacaste ; Heredia ; Limón ; Puntarenas ; San José (capitale). Économie L'économie du Costa Rica est dépendante du tourisme (deux millions de visiteurs par an), de l'agriculture et de son industrie de techniques de pointe, en particulier pour ses exportations. La situation géographique du Costa Rica dans l'isthme centre-américain lui facilite l'accès au marché nord-américain, puisque se trouvant sur le même fuseau horaire que Dallas et Chicago aux États-Unis. Il possède un accès maritime direct à l'Europe et à l'Asie. Actuellement, les revenus du pays proviennent essentiellement des exportations de produits agricoles traditionnels, tels que la banane, le café, le sucre, le cacao et l'ananas. Le Costa Rica produit un café de haute qualité qui est essentiellement exporté vers les États-Unis. Il fait partie des quinze plus grands producteurs mondiaux de café, grâce à une récolte de café en hausse d'environ 10 % entre 2011 et 2016, ce qui en fait le troisième cultivateur de café d'Amérique centrale derrière le Honduras et le Nicaragua. Cependant, les revenus proviennent également de produits non traditionnels tels que les fleurs, ou encore les mini végétaux. Le secteur des services s'est fortement développé durant ces dernières années, ce qui a permis de créer . Le tourisme est le secteur doté de la meilleure croissance, et depuis le début des années 2000 il rapporte plus de devises que n'importe lequel des principaux produits agricoles d'exportations. Grâce aux hauts niveaux d'éducation de ses habitants et à des politiques adéquates pour attirer les entreprises, le pays a commencé au milieu des années 1990 à produire des matériaux et des produits technologiques et de micro technologie. Ainsi, depuis 1997 et avec l'entrée de l'entreprise Intel, le pays a fortement accru ses revenus. Le Costa Rica est le pays préféré de beaucoup de multinationales pour installer leurs entreprises de services, parmi lesquels Procter & Gamble, Coca-Cola, Intel, Hewlett-Packard, Concentrix (Synnex), Sykes, Sony, DHL, Amazon, GlaxoSmithKline, Emerson Electric, Pfizer, AstraZeneca, Western Union, Baxter, IBM, Oracle, Walmart, Cargill, Bacardi et Dole Food Company. En 2006, l'usine de fabrication de microprocesseur Intel fut responsable de 20 % du total des exportations et représente 4,9 % du PIB du pays. L'économie a cru de 8,8 % en 2006, de 6,8 % en 2007, et de 3 % en 2008. Au premier semestre de 2009, le PIB par glissement annuel est de 3,5 %. Le taux d'inflation costaricien est le sixième plus élevé de la région. En 2010, selon l'indice d'inégalité des genres, le Costa Rica est le pays le plus égalitaire d'Amérique latine. Le PNUD a mis en évidence la même année que le Costa Rica est l'un des quelques pays à avoir atteint un développement humain beaucoup plus élevé que les autres pays de développement économique similaire. Pour l'année 2013, son indice de développement humain était au septième rang des pays latino-américains et au deuxième rang en Amérique centrale. L'économie émerge de la récession en 1997 et montre depuis une croissance supérieure à 4,3 % dans les années 2000. Elle reste néanmoins fragile, avec une dette publique de 50 % du PIB en 2014, et ne profite pas à tous avec un chômage en progression (14,5 % en 2022) et surtout 23 % de la population vivant sous le seuil de pauvreté (2022). La dette publique grimpe à 70 % du PIB en 2022, la plus importante d’Amérique latine. Principaux secteurs d'activité Tourisme Le tourisme est la principale source de revenu. Sous l'impulsion du président de la République (Óscar Arias Sánchez), qui a déclaré « la paix à la nature », le Costa Rica est devenu pionnier de l'écotourisme. L'écotourisme est extrêmement populaire auprès des touristes étrangers visitant les grands parcs nationaux et zones protégées qui existent à travers le pays. Le Costa Rica a été un pionnier de l'écotourisme et est reconnu comme l'une des seules destinations internationales à proposer l'écotourisme. Dans le classement de l'indice de compétitivité dans le tourisme en 2011, le Costa Rica est à la , soit le deuxième pays parmi les pays d'Amérique latine après le Mexique. Les avantages concurrentiels pour développer des projets touristiques sont dans le domaine des ressources humaines, culturelles et naturelles, dans laquelle le Costa Rica est classé au monde et se classe à la sixième place en Amérique latine. Le rapport TTCI 2011 note également que les principales faiblesses du secteur du tourisme du Costa Rica sont : son petit nombre de sites culturels (classé 104), le temps requis pour ouvrir une entreprise ou un commerce (classé 125), l'état de l'infrastructure du transport terrestre (classé 111) et la mauvaise qualité des infrastructures portuaires (classé 132). La majorité des visiteurs étrangers proviennent des États-Unis (39 %), du Canada (7 %) et des pays de l'Union européenne (16 %), ce qui permet de percevoir environ en moyenne par touriste. En 2005, le tourisme a contribué à hauteur de 8,1 % du PIB et représente 13,3 % des emplois directs et indirects. Depuis le début des années 2000, le tourisme génère plus de revenus que l'ensemble des exportations de banane et de café. Le Costa Rica est inscrit en 2009 sur la liste des paradis fiscaux émise par l'OCDE. Agriculture Le Costa Rica compte actuellement consacrés à la culture et plus de certifiés, tant dans le commerce national que dans le commerce international. La production agricole comprend la floriculture, avec notamment la production de fougères (exportée mondialement), de roses, de fleurs tropicales, de feuillages. Elle comprend également des fruits tropicaux dont la banane et l'ananas, les agrumes, le tabac, le sucre de canne, l'huile de palme, le riz, le cacao, le café. Les principales zones de plantation de produits biologiques se situent en Talamanca, Zarcero, et Carthage entre autres. On produit des fruits, des racines tropicales, des légumes et des produits d'origine animale. Ces produits sont exportés en Europe, aux États-Unis, au Canada, en Australie et au Japon ; et, dans quelques pays d'Amérique latine : la banane, l'ananas, le café, le jus d'orange et le cacao. Selon les données de PROCOMER en 2009, plus de de produits ont été exportées pour une valeur de de dollars. Le tabac des cigares El Septimo se trouve au Costa Rica, dans des plantations de plus de d'altitude, près de San Jose. Le Costa Rica est considéré par plusieurs sources comme étant le pays utilisant le plus de pesticides par hectare. L’utilisation actuelle est estimée à par hectare. Les États-Unis en utilisent approximativement par hectare. Un Costaricien sur sept travaille dans le secteur agricole. Les exportations de produits agricoles représentent 8 % du PIB du pays. L'agriculture familiale est cependant en recul, en raison de l'exode rural et de la tertiarisation de l'économie, qui pousse les jeunes à chercher du travail en ville, ce qui complique la reprise des exploitations agricoles familiales. Le documentaire « Hold Up » sur la banane diffusé en France en 2016 (France 5) est consacré à la production de bananes au Costa Rica par la société Del Monte Foods, et y démontre l'usage de produits chimiques interdits en Europe, une situation sociale et sanitaire des employés absolument désastreuse : travail sur 7, par jour, pour par mois, aucune prise en charge de l'exposition permanente aux produits phytosanitaires. Dans ces conditions, chaque coupeur de bananes est amené à récolter de bananes par jour, soit environ par an. La corruption est également pointée du doigt : sanctions et violences contre le syndicalisme, députés actionnaires qui protègent la production de toute intervention législative. Cette réalité est symptomatique de la « banane dollar » : la banane produite en Amérique latine à très faible coût pour être vendue au plus bas prix en Europe et aux États-Unis, tout en générant d'énormes profits. Industrie de pointe En 2014, le Costa Rica est le premier exportateur d'Amérique latine dans le secteur des industries de techniques de pointe, avec plus de de dollars d'exportations en 2013, soit 40 % des exportations industrielles du pays. Depuis l'installation en 1997 d'usines Intel dans le canton de Belén, de nombreuses multinationales étrangères se sont implantées dans le pays. Population et société Démographie Au dernier recensement de la population de 2014, le Costa Rica comptait d'habitants. En juin 2017, le Costa Rica était peuplé de habitants et constituait ainsi le le plus peuplé du monde et le cinquième des sept pays d'Amérique centrale, devant le Panama et le Belize. Ethnographie La population résulte d'un mélange entre les indigènes qui ont habité le pays, les Espagnols, les Juifs convertis et les descendants d'Africains réduits en esclavage qui sont arrivés durant la période de colonisation. D'après les données récoltées par le recensement de 2011, réalisé par l'Institut national des statistiques et recensement, la population s'identifie à 83,63 % comme Blancs, 6,72 % comme Métis, 2,42 % comme Amérindiens, 1,05 % comme Africains, 0,21 % comme Chinois et 5,95 % autres ou non spécifiés. De plus, il y a eu une influence dans une moindre mesure d'immigrants italiens, jamaïcains et chinois arrivés sur le territoire pour la construction du chemin de fer de l'Atlantique. De la même manière, il y a eu une petite immigration de juifs ashkénazes originaires de Pologne après la Seconde Guerre mondiale. Les groupes migratoires proviennent du Nicaragua, arrivés en 1927. Le pic le plus important a été constaté entre 1995 et 2000 du fait des conflits politiques, sociaux et économiques du Nicaragua. Religions Le Costa Rica est un pays d'immigration très diverse : européenne, asiatique et d'autres pays d'Amérique latine, et ce depuis plusieurs décennies. De ce fait, cela entraîne une grande diversité culturelle et religieuse. La religion officielle du pays est le catholicisme, pratiqué par 76,3 % de la population. Le reste de la population est composée de chrétiens évangéliques (13,7 %), Témoins de Jéhovah (1,3 %), divers protestants (0,7 %) ainsi que d'autres cultes parmi lesquels des réminiscences indigènes (4,8 %). Bien que la religion catholique soit majoritaire, seulement 46 % des Costariciens sont catholiques pratiquants, un chiffre similaire à celui des pays développés, selon la dernière enquête de l'université du Costa Rica réalisée en 2012. C'est l'un des pourcentages les plus faibles d'Amérique latine. Langues Culture Codes Le Costa Rica a pour codes : CR, selon la norme ISO 3166-1 code alpha-2, (liste des codes pays) ; CR, selon la liste des codes internationaux des plaques minéralogiques ; .cr, selon la liste des Internet TLD (domaine de premier niveau) ; CRC, selon la liste des codes pays du CIO ; CRI, selon la norme ISO 3166-1 alpha-3 (liste des codes pays) ; CRI, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, alpha-3 ; CS, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-2 ; TI (Tango-India) pour l'immatriculation des aéronefs. Voir aussi Articles connexes Île Cocos. Lac Arenal. Rio Pacuare. Liens externes Gouvernement du Costa Rica. , Le Dessous des cartes Notes et références
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Cath%C3%A9drale
Cathédrale
Une cathédrale est, à l'origine, une église dans laquelle se trouve le siège de l'évêque (la cathèdre) ayant la charge d'un diocèse. Le mot renvoie donc à une fonction et pas à une forme spécifique d'église. La cathédrale est en usage dans l'Église catholique, l'Église orthodoxe, la Communion anglicane et l'Église luthérienne. Étymologie et termes associés Le terme cathédrale est d'abord un adjectif dans la locution église cathédrale (yglises cathedraux, « églises épiscopales » dès 1180) avant de devenir un substantif au . En français, le verbe cathédrer et le participe cathédrant ont signifié « présider » et « présidant ». Le mot latin d'origine grecque cathedra, « siège à dossier », par extension « charge épiscopale ou autre » a régulièrement abouti au français chaire, « siège à dossier », « chaire de professeur ». La forme chaise est issue de chaire par assibilation dialectale du r intervocalique. En Italie et dans une partie de l'Allemagne, notamment dans la province ecclésiastique de Cologne, une cathédrale est souvent appelée dôme (en italien : ; en allemand : ), du latin , abréviation de , c'est-à-dire « maison de Dieu ». Ainsi la cathédrale de Milan est-elle couramment appelée, en italien, le . Dans d'autres parties de l'Allemagne et en Alsace, une cathédrale est souvent appelée Münster, du latin . Ce terme est aussi l'origine du terme anglais minster, utilisé pour désigner notamment les cathédrales d'York (York Minster) et de Southwell (Southwell Minster). Dans la péninsule Ibérique, une cathédrale est souvent appelée siège (en espagnol : ; en aragonais : ; en catalan : ; en portugais : ; en galicien : ), du latin . Ainsi la cathédrale Saint-Sauveur de Saragosse est-elle couramment appelée, en aragonais, la . La cathédrale d'Urgell, couramment appelée, en catalan, seu d'Urgell, a donné son nom à la ville de La Seu d'Urgell, antérieurement appelée Urgell. Une procathédrale est une cathédrale provisoire : soit une église qui assume provisoirement la fonction de cathédrale sans en avoir le titre canonique, en raison de l'indisponibilité de la cathédrale « titulaire » (en travaux, en construction, démolie, etc.). Une cocathédrale est un édifice religieux élevé au rang de cathédrale alors qu'il en existe une autre dans le diocèse. La cocathédrale latine de Jérusalem en est un exemple. Le prêtre qui supervise les offices et la gestion d'une cathédrale est appelé archiprêtre (ou recteur-archiprêtre si celle-ci a le rang de basilique). Histoire et organisation Origine et évolution des cathédrales Dans les églises primitives qui se développent après l'édit de Milan en 313, le trône de l'évêque, la cathèdre ( en latin) est placée au fond de l'abside, dans l'axe, comme le siège du juge de la basilique antique, tandis que l'autel s'élève en avant de la tribune, ordinairement sur le tombeau d'un martyr. L'évêque, entouré de son clergé, se trouve ainsi derrière l'autel, isolé et dépourvu de retable, et voit donc l'officiant en face. Cette disposition primitive explique pourquoi, jusque vers le milieu du dernier siècle du Moyen Âge, dans certaines cathédrales, le maître-autel n'est qu'une simple table sans gradin, tabernacles ni retables. Dans les églises cathédrales, les évêques procèdent aux ordinations. Lorsqu'un évêque est invité par l'abbé d'un monastère, une cathèdre est disposée au fond du sanctuaire, l'église abbatiale devenant temporairement une cathédrale. Le siège épiscopal est considéré comme le signe et le symbole de la juridiction des évêques. La cathédrale n'est pas seulement une église dédiée au service du culte, elle conserve, surtout durant les premiers siècles du christianisme, le caractère d'un tribunal sacré, analogue à celui de la basilique antique. Ainsi, les cathédrales demeurent jusqu'au , des édifices à la fois religieux et civils. Le bâtiment principal est celui qu'on remarque en premier (il est d'ailleurs le plus valorisé par les réfections patrimonialisantes) mais il s'intègre dans un vaste complexe monumental, le groupe épiscopal. Si la cathédrale est, comme toute église, d'abord la maison de Dieu, on ne s'y réunit pas seulement pour assister aux offices religieux, on y tient aussi des assemblées de nature politique ou commerciale, les considérations religieuses n'étant cependant pas dépourvues d'influence sur ces réunions civiles ou militaires. Marchés ou fêtes se tiennent aux portes de la cathédrale mais aussi dans sa nef ou ses bas-côtés qui accueillent la vie grouillante du peuple, des quêteurs, mendiants, auxquels se mêlent mauvais garçons et prostituées, où traînent chiens et cochons les jours de foire. Contrairement aux idées reçues, la cathédrale de Rome n'est pas la basilique Saint-Pierre du Vatican mais la basilique Saint-Jean de Latran, « tête et mère des églises de la Ville et du monde ». Autre idée reçue, la construction des cathédrales romanes fait bien partie du « blanc manteau d'églises » qui, selon la formule de Raoul Glaber, est l'œuvre des évêchés ou des monastères. Mais les cathédrales gothiques du Moyen Âge classique issues de l'essor urbain lié aux progrès de l'agriculture ne sont généralement pas construites par les princes, les rois ou les évêques (selon la légende romantique, ils y verraient un moyen d'affirmer la puissance de la foi au cœur de leurs diocèses), mais par les villes (avec leurs riches nobles et bourgeois) et par les chanoines (en général membres de familles aristocratiques et fortunées), le clergé bourgeois. Ainsi de nombreux historiens qualifient les grandes cathédrales de ou de . Les maîtres d'œuvre qui supervisent le chantier de la cathédrale ne sont pas des architectes ou des techniciens. Ils sont responsables vis-à-vis de la fabrique et se bornent à surveiller les travaux exécutés par des ouvriers spécialisés (maçons, sculpteurs, tailleurs de pierre), appelés compagnons, réunis en confréries ou fraternités. Ces derniers, payés à la tâche, laissent parfois sur les pierres des signes gravés, les marques de tâcheron qui sont leurs signatures. La construction est également réalisée par des manœuvres moins bien payés. On ne peut que conjecturer la participation des masses populaires à cette construction, vu le silence des textes à ce sujet, cette participation se faisant soit bénévolement soit par réquisition et corvée. D'après la base de données Gcatholic, au , l'Église catholique compte 320 cocathédrales pour 3 043 cathédrales et 43 procathédrales. 473 anciennes cathédrales ne sont pas des cocathédrales. Cas particulier de la France Gestion des cathédrales en France Les cathédrales peuvent appartenir à l’État, au département, à la commune ou à une personne de droit privé. La très grande majorité des cathédrales appartient à l'État. La loi du et le décret du confient la charge des 87 cathédrales au sous-secrétariat d’État aux Beaux-Arts au sein du ministère de l'Instruction publique. Depuis le , c'est le ministère des Affaires culturelles devenu ministère de la Culture et de la Communication qui est chargé de la protection et la restauration des cathédrales françaises. Ces cathédrales sont remises en dotation aux directions régionales des affaires culturelles. L'architecte des bâtiments de France en est le conservateur et le responsable de sa sécurité. La propriété concernant les cathédrales s'étend à « l'ensemble des dépendances immobilières et à la totalité des immeubles par destination (orgues, cloches…) et des meubles les garnissant ». Le cadre juridique de l’aménagement intérieur des cathédrales a été analysé par Pierre-Laurent Frier, professeur de droit public à l’université de Paris I (Panthéon-Sorbonne), ancien directeur des études de l’École nationale du patrimoine ; et la compétence du conseil municipal quant aux églises et aux biens qui y ont été installés a été traitée par Marie-Christine Rouault, doyen de la faculté des Sciences juridiques, politiques et sociales de l'université Lille-II à partir de l’arrêt du du Conseil d’État. La cathédrale Notre-Dame du Havre a été promue en 1974 (date de création du diocèse du Havre), donc la cathédrale est gérée par la municipalité du Havre. La cathédrale d'Évry, édifiée postérieurement à la loi de séparation des Églises et de l'État, est la propriété du diocèse qui est donc chargé son entretien et de son fonctionnement. La cathédrale Saint-Charles de Saint-Étienne, dont la construction s'est terminée en 1923 et devenue cathédrale en 1970, est la propriété du diocèse qui est donc chargé de son entretien et de son fonctionnement. Depuis 2011, le Réseau des villes cathédrales rassemble des maires et des présidents d'intercommunalités ; porté actuellement par la Fédération des villes de France, il rassemble en 2014 les 188 villes françaises dotées d'une cathédrale et permet de leur offrir un cadre de réflexion et de travail (entretien, restauration, recherche de financements, tourisme, patrimoine mobilier, relations entre le maire et l'affectataire, etc.). Architecture Styles d’Europe paléochrétien, du au préroman, du au roman, du au gothique, gothique angevin, gothique flamboyant, du au , Renaissance - , classique , baroque (chargé, notamment l'intérieur), du au , néoclassique , du au , néogothique, à partir du , néo-roman, fin du , néo-byzantin - début , moderne, contemporain, depuis le milieu du Voir » Architecture occidentale du Moyen Âge au ». De nombreuses cathédrales ont plusieurs styles (roman et gothique, gothique et classicisme, classicisme et baroque…). Les architectes ont de nombreuses fois eu recours aux anciens styles (réparation d'anciennes cathédrales, fin de chantiers). Ces styles ne se résument évidemment pas seulement aux cathédrales et aux autres édifices religieux. Cathédrales orthodoxes Cathédrales romanes Cathédrales gothiques Bien que différentes, les cathédrales gothiques construites en Europe aux ont très généralement un plan similaire en forme de croix latine, composé d'une nef, d'un transept d'un chœur et d'espaces collatéraux (bas-côtés, tribunes et déambulatoire…). Cathédrales classiques ou néo-classiques Cathédrales baroques Cathédrales néo-gothiques Cathédrales contemporaines Styles d'Amérique Cathédrales baroques Cathédrales néoclassiques Cathédrales néo-gothiques Cathédrales contemporaines Cathédrales d'Afrique Cathédrales d'Asie Cathédrales d'Océanie Notes et références Voir aussi Articles connexes Articles divers : Association ouvrière des compagnons du devoir Cathédrales françaises Édifice religieux Glossaire de l'architecture Groupe cathédral Groupe épiscopal Histoire des cathédrales en France Liste des cathédrales Plan type d'église Saint-Sépulcre Autres types d'édifices catholiques : Basilique Chapelle Collégiale Église Bibliographie Patrick Demouy, Les Cathédrales, PUF, coll. « Que sais-je ? », 2007, . . . Chantal Dupuy-Dunier, Cathédrale, Éditions Pétra, 2019, . . . Jean-Michel Leniaud, Les Cathédrales du , 1993 Jean-Michel Leniaud, Jean-Baptiste Lassus ou le temps retrouvé des cathédrales, 1980. Mathieu Lours, Dictionnaire des cathédrales, Éditions Gisserot, 2008, . André Vauchez, « La cathédrale, », Pierre Nora (dir.), Les Lieux de mémoire, Paris, Gallimard, 1997, , . Richard Utz, « The Cathedral as Time Machine: Art, Architecture, and Religion », in Stephanie Glaser (dir.), The Idea of the Gothic Cathedral: Interdisciplinary Perspectives on the Meanings of the Medieval Edifice in the Modern Period, Turnhout, Brepols, 2018, . Liens externes http://www.cathedraledeparis.com/FR/D8.asp Webdocumentaire sur la cathédrale de Strasbourg
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Carl%20David%20Anderson
Carl David Anderson
Carl David Anderson ( à New York - à San Marino, Californie) était un physicien américain. Il est corécipiendaire du prix Nobel de physique de 1936 , prédit par Paul Dirac. Études Anderson nait à New York, il est le fils d'immigrants suédois. Il fait des études d'ingénieur et de physique au Caltech où il obtient son Bachelor en 1927 puis un Doctorat en 1930. Carrière académique Sous la direction de Robert A. Millikan, il commence des recherches sur les rayons cosmiques au cours desquels il constate des traces inattendues de particules sur ses photographies prises dans une Chambre à brouillard qu'il interprète, à juste titre, comme provenant d'une particule ayant une masse identique à celle de l'électron mais dont la charge électrique est opposée. Cette découverte, annoncée en 1932 est publiée en 1933. C'est une découverte expérimentale qui valide la prédiction théorique de Paul Dirac sur l'existence du positron bien qu'Anderson ne fasse pas immédiatement le lien avec ces prédictions théoriques. Anderson obtient la première preuve directe de l'existence des positrons en bombardant des matériaux avec des rayons gammas produits par le nucléide radioactive naturel 208Tl (thallium 208, désignation historique ThC''), provoquant la création de paires positron-électron. Pour cette découverte, il a reçu une moitié du prix Nobel de physique de 1936 (l'autre moitié a été remise à Victor Franz Hess) , prédit par Paul Dirac. C'est également en 1936 qu'Anderson et son premier doctorant, Seth Neddermeyer, découvre le muon (ou 'mu-meson', comme il fut désigné pendant de nombreuses années), une particule plus massive que l'électron. Anderson et Neddermeyer pensent tout d'abord avoir découvert le pion, une particule que Hideki Yukawa avait postulé dans sa théorie de l'Interaction forte. Lorsqu'il devient évident que ce qu'a découvert Anderson n'est pas le pion, le théoricien de la physique I. I. Rabi, perplexe quant à l'agencement de cette découverte dans le schéma logique de la physique des particules, posa la question : « Who ordered that? » (Qui a commandé ça ?). Le muon fut le premier d'une longue liste de particules dont la découverte perturba les théoriciens qui ne parvenaient pas à faire entrer tant de nouvelles particules dans un schéma logique. Willis Lamb déclara qu'il avait entendu que . Carl Anderson fit toute sa carrière au Caltech. Lors de la Seconde Guerre mondiale il conduisit des recherches dans le domaine des fusées. Il est mort le 11 janvier 1991, son corps repose au cimetière de Forest Lawn Memorial Park à Hollywood Hills, à Los Angeles. Publications C.D. Anderson, « The Positive Electron », Phys. Rev. 43, 491 (1933) Notes et références Voir aussi Bibliographie American National Biography, vol. 1, . Liens externes Bibliographie annotée du Alsos Digital Library for Nuclear Issues Tombe de Carl Anderson Lauréat du prix Nobel de physique Lauréat américain du prix Nobel Physicien américain du XXe siècle California Institute of Technology Personnalité liée à New York Naissance en septembre 1905 Décès en janvier 1991 Naissance à New York Décès à 85 ans Décès à San Marino (Californie) Étudiant du California Institute of Technology Personnalité inhumée au Forest Lawn Memorial Park (Hollywood Hills)
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Coxsone
Coxsone
Clement Seymour Dodd, alias Sir Coxsone, né le et mort le à Kingston, est l'un des principaux producteurs de musique jamaïcains et le fondateur du célèbre label Studio One. Biographie Operator du Sir Coxsone's Downbeat Issu d'une famille de mélomanes, Clement Dodd baigne depuis son plus jeune âge dans les rythmes bebop & jazz et c'est dans la boutique de ses parents, située sur Law Street (plus tard déplacée à Beston Street) qu'il fait ses premières armes sur la sono familiale. Au début des années 1940, la Deuxième Guerre mondiale éclate et la Jamaïque, encore colonie anglaise, plonge dans un véritable marasme économique. À la fin de la décennie, il n'y a plus de travail dans l'île et, comme de nombreux Jamaïcains, Clement Seymour Dodd part faire les saisons en Amérique du Sud dans les plantations de canne à sucre. C'est à cette époque, au fil de ses différentes rencontres, qu'il se familiarise avec le rhythm and blues et décide de le faire découvrir en Jamaïque. À son retour en 1954, Coxsone s'achète une sono et lance son premier sound system : le « Sir Clement Downbeat », basé à l'intersection de Beeston Street et Love Lane. Mais il ne joue pas encore de musique jamaïcaine, les rythmes venant des États-Unis sont rois et Coxsone joue donc des plates de boogie woogie, jazz ou rythm'n'blues, principalement hérités de son père ou importés de La Nouvelle-Orléans et de Miami. Sir Clement est plein d'ambition mais n'est encore qu'un inconnu à l'époque : en 1954, le roi du dancehall n'est autre que Duke Reid, avec son Trojan sound. Mais Coxsone se rend rapidement compte qu'il peut rivaliser avec le maître de dix ans son aîné et, en bon challenger, met toutes les chances de son côté. D'une part en améliorant constamment la qualité et la puissance de sa sono, mais surtout en cherchant à innover. Il part alors le plus souvent possible aux États-Unis pour chercher des galettes jusqu’à lors inédites à Kingston, et en écume la moitié est de long en large, de Chicago à Cincinnati en passant par Philadelphie et New York, où il trouve ses plus belles perles chez Rainbow Records, à Harlem. En fouillant dans les bacs, il dégote les disques d'artistes quasiment inconnus et, pour s'assurer la primauté sur ces titres, arrache les labels et renomme les chansons pour ne laisser à ses concurrents que peu d'espoir de les retrouver. Le « Later For Gator » de Willis Jackson devient ainsi « Coxsone Hop »... Grâce à son potentiel musical, mais aussi à la détermination de son capitaine, le Sir Clement Downbeat devient alors rapidement très populaire. À cette époque, la compétition entre les Sounds est très rude, il faut être partout pour être le plus fort. Son sound system va alors jouer jusqu’à 5 endroits différents en même temps durant la même soirée. Les suppléants du Sir Coxsone sont alors Count Machuki, Prince Buster, King Stitt, U Roy et Lee Perry, jouant chacun sur une sono différente les titres inédits ramenés en 5 exemplaires par Coxsone. Pour être certain de son fait, il n'était pas rare qu'il achète même tout l'étalage afin que les Sounds concurrents ne trouvent jamais le Tune. Coxsone Producteur À la fin des années 1950, la musique américaine se fait de moins en moins intéressante pour les soundmen et Coxsone décide de se lancer dans la production d'artistes locaux. Les premiers enregistrements du Blues local n'étaient encore que destinés à être joués en Sound, mais dès qu'il se rend compte que sa recette prend et que le marché de la musique jamaïcaine a un réel potentiel, Coxsone décide de créer son premier label : World Disc. Shuffling Jug de Clue J & The Blues Blaster, enregistré en 1959 au Federal Studios, est, semble-t-il, la première véritable production de Clement Seymour Dodd avec My Baby de Jackie Estwick, qui sortira un peu plus tard mais enregistré lors de la même session. Fait marquant de l'année 1959, l'apparition des premiers disques 45 tours marque une réelle évolution dans la production, offrant de nouvelles possibilités techniques et dans la production destinée à un marché plus large que celle des anciens 78 tours. Non content d'être producteur et diffuseur, Coxsone complète la chaine de production à la fin de l'année 59 en ouvrant sa boutique Coxsone's Muzik City, à East Queen. Son but : distribuer lui-même ses productions sur ses multiples labels : All Stars, C&N, D.Darling, Downbeat, Muzik City, N.D Records, Supreme Worldisc, Coxsone, ou encore Studio One. La chaine de production imaginée à l'époque par Coxsone est unique en son genre et marque une réelle évolution dans l'industrie de la musique jamaïcaine. Dans un premier temps, après avoir enregistré un artiste, il fait graver le titre en un seul exemplaire sur une galette d'acétate qui lui permet de tester l'efficacité du morceau en sound. Ensuite, en fonction de l'appréciation du maître, un petit nombre d'exemplaires est pressé pour les DJ des sound systems satellites ; quelques-uns sont aussi placés en boutique et vendus en exclusivité de 5 à 10 livres. Après cette étape, Coxsone sort une série limitée sans label (blank), vendue une livre le disque. Enfin, après ce long processus qui prend dans le meilleur des cas un bon mois, les 45 tours jugés valables sortent alors en grande série. L'âge d'or de Studio One Pendant près de 4 ans, toutes les premières productions jamaïcaines sont enregistrées au Federal Studios. Toujours avec ce même souci de contrôle sur son travail, Coxsone crée en 1963 sa propre structure au 13, Brentford Road : le Jamaican Recording & Publishing Studio, plus connu sous le nom de Studio One. C'est Headley Jones qui le construit et Sid Bucknor, le cousin de Clement Dodd, qui se charge du câblage de la console 1 piste. En 1965, le studio évolue et s'équipe d'un 5 pistes, puis passera un peu plus tard au 8 pistes pour enregistrer quelques-uns des plus grands morceaux de reggae. En à peine 10 ans, Coxsone Dodd est devenu un géant de la musique locale. En 1962, il fait déjà partie des précurseurs qui inventeront successivement le Ska, puis en 1966 le Rocksteady et le Reggae au cours de l'année 68. C'est de son studio que sortiront la plupart des morceaux, des riddims ou des artistes les plus populaires de la musique jamaïcaine. En 1963, il organise tous les dimanches des auditions que dirige Lee Perry et que les Skatalites accompagnent. En effet, Coxsone a mis le pied à l'étrier les plus grands artistes ; il serait trop long d'en faire une liste complète même si on peut citer les Heptones, Bob Andy, Derrick Harriott, Toots & The Maytals, The Wailers, The Techniques, Clancy Eccles, Joe Higgs, Alton Ellis, Delroy Wilson… Il a trouvé le nom de la plupart, en a hébergé et guidé beaucoup, il sera même considéré comme un père par Bob Marley, qui habite pendant plus d'un an dans les locaux de Studio One. Pendant la période Rocksteady, il s’inspire surtout des studios soul américains comme Motown ou Stax. Lorsque le reggae arrive en 1968, il est à son apogée. La liste des artistes enregistrés au Studio One est impressionnante. On peut citer The Wailers, The Maytals, The Heptones, The Paragons, Slim Smith ou encore Dennis Alcapone, The Ethiopians, The Gladiators, Burning Spear, The Gaylads… Mais la violence de plus en plus présente lors des sound systems le pousse à fermer les siens ; en outre, de nombreux artistes lui ont déjà tourné le dos. En effet, Coxsone est un producteur dur et avare d'argent et de droits. Prince Buster l’a quitté depuis longtemps pour Orange Street. On a souvent entendu dire que Sir Coxsone ne payait pas très bien les artistes et les royalties qui leur revenaient, mais tous sont d'accord pour dire que c'est là-bas qu'ils ont tout appris, qu'ils y ont fait leurs premières armes et reçu leurs meilleurs conseils ; Studio One est sans nul doute l'université de la musique Jamaïcaine et Coxsone son professeur émérite. La concurrence aidant et de nombreux artistes jamaïcains faisant acte d'indépendance avec l'éclosion de labels, Coxsone va perdre sa position dominante dans les années 70. Cependant, il reste un découvreur de talents hors pair. C’est lui qui lance Dillinger, Lone Ranger, The Wailing Souls, Michigan & Smiley, Prince Jazzbo, Sugar Minott... De plus, il se lance frénétiquement dans la production de dubs. Son catalogue, le plus fourni de l’île, est ainsi recyclé avec talent. C’est le travail de Studio One qui fixe les repères, les rythmes et les clichés du genre. Son influence dans le monde du dub actuel est présente à tous les instants. Dans les années 1980, la Jamaïque connaît une véritable débâcle, nombre de ses artistes quittent le pays à cause du climat politique de plus en plus tendu et de la violence omniprésente. Coxsone fait partie du lot, il ferme Studio One et quitte son île mais réalise cependant un de ses rêves d'enfant en s'installant à New york, où il ouvre son studio au 3135 Fulton Street. À partir de cette époque, il produit néanmoins beaucoup moins de riddims et utilise surtout ceux des années 1970 qui sont alors devenus des classiques. Il n'est d'ailleurs pas le seul, de nombreux producteurs s'en servant allègrement (aujourd'hui encore), et il ne semble pas déplacé de dire que tous les chanteurs ou DJ reggae ont un jour chevauché un riddim Studio One. Le phénomène semble parti pour durer, tant les inépuisables productions sorties du Studio One sont la base « matérielle » la plus sûre de chaque période musicale dans l'île et bien au-delà, du raggamuffin jusqu'au dance hall actuel et autre dubstep. Pour ses dernières années, Coxsone est revenu à Kingston et a rouvert en grande pompe le studio de Brentford road. On retrouve alors autour de lui la même équipe, avec 30 ans de plus mais toujours la même détermination. Avec ses amis, il était resté très attaché à la musique qui le fit connaître : le Boogie Woogie, dont il possède une impressionnante collection de disques. Il n'était alors pas rare de voir dans la cour de Studio One une bande de papys en train de danser sur les rythmes des années 1940 et 50 en se remémorant mille et une anecdotes. Il avait même prévu de se rendre en France pour quelques dates avec le Downbeat Sound System, mais il a été rattrapé par toutes ses longues nuits de travail acharné et, bien qu'il n'ait jamais eu de problèmes cardiaques et qu'il ne semblait pas affecté les jours précédents, son cœur lâche le 5 mai 2004, 4 jours après que la « Brentford Road » fut renommée en son honneur « Studio One Road ». Il fêtait cette année-là ses 50 ans de carrière. En un demi-siècle depuis les premières heures passée sur la petite sono de départ, Coxsone a révolutionné la musique jamaïcaine et, ce faisant, bien plus encore. Il fait partie des personnes trop peu connues sans qui le paysage musical et peut être même spirituel aurait été bien différent. Jusqu’à présent, l'histoire du dancehall l'a démontré, son œuvre est inégalable et toujours abondamment exploitée. Il a été et reste le plus grand producteur jamaïcain, qui a fait naître les plus grands artistes et essaimé leur œuvre à l'échelle mondiale au cours d'une vie tout entière consacrée à la musique. Anecdotes C'est pendant ses années de lycée, à la « All Saints School », que le surnom de Coxsone, lui est attribué, parce qu'il était alors un excellent batteur au Cricket, comme le fut dans les années 1940 avec l'équipe de Yorkshire, le célèbre joueur Alex Coxon. Notes et références Annexes Articles connexes Bibliographie Jérémie Kroubo Dagnini, Les origines du reggae: retour aux sources. Mento, ska, rocksteady, early reggae, L'Harmattan, coll. Univers musical, 2008 Producteur jamaïcain de reggae Naissance en janvier 1932 Décès en mai 2004 Décès à 72 ans
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau
Château
Un château est à l'origine une construction médiévale qui cumule plusieurs fonctions. Militaire, en assurant le contrôle d'un territoire ou une frontière. Symbolique et politique, en matérialisant l'emprise d'un homme ou d'un lignage sur un domaine. Public, lieu de réception, et lorsqu'il détient le droit de ban, de percevoir l'impôt et de rendre la justice et enfin d'habitation. C'est ainsi que l'on retrouve dans le château médiéval les trois composantes que sont : la (la chambre et plus largement les appartements seigneuriaux) ; l' (la grande salle, le lieu public de réception) et la (la chapelle, qui sacralise le pouvoir féodal, dans une époque ou la religion est indissociable de la vie de tous les jours). Les premiers châteaux furent construits en bois, souvent sur une élévation de terre, une motte dite « castrale » ou « féodale », on parle alors de châteaux de terres, bâtis en terre et en bois, remplacés par les châteaux de pierres, que l'on a coutume d’appeler châteaux forts. À la Renaissance, les rois de France, bientôt imités par leurs vassaux, décidèrent de construire ou d'aménager leurs châteaux non plus pour la défense, mais pour leur agrément et leur confort. Contrairement au palais urbain, le château a la particularité, très tôt, de désigner une résidence seigneuriale ou princière. Il peut aussi s'agir de l'élément de la défense d'une ville, résidence seigneuriale ou non, tel que pour le château de Montsoreau qui donnera ensuite son nom à la ville de Montsoreau. C'est aussi le cas du premier château du Louvre, qui devint le palais du Louvre lorsqu'il devint siège du pouvoir royal et fut intégré à la ville. Définition Le mot château est issu du latin , diminutif de . Dans la langue classique, les deux termes désignent deux types d'édifices différents : le qui est généralement accolé à une localité fortifiée. Son pluriel fait référence aux grands camps accompagnant les conquêtes des légions romaines ; le qui est littéralement un petit . Aux , dans les textes latins médiévaux, cette distinction s'estompe, et les deux mots sont employés. C'est ce que nous appelons aujourd'hui les « châteaux forts ». Sachant que le château du Moyen Âge est, par essence et étymologie, forcément « fort ». Europe Histoire des châteaux européens Genèse du château français Le château (castel en occitan) du Moyen Âge n'est pas le castellum romain ; ce serait plutôt la villa antique munie de défenses extérieures. Jusque vers l'an mille le château (castellum) est un lieu fortifié. Il peut aussi bien définir : un fortin à vocation purement militaire ; une petite ville entourée d'une enceinte ; le centre enclos d'un grand domaine rural ou encore d'un éperon rocheux servant d'abri à la population d'un village. À partir du , le château désigne une demeure mise en défense et à la fin du Moyen Âge une belle et grande demeure, témoignant d'un statut social élevé de celui qui le possède. Lorsqu'au , les Normands furent définitivement établis sur une partie du territoire de la France, ils construisirent des demeures fortifiées, et ces résidences conservèrent un caractère particulier, à la fois politique et féodal. Le château normand, au commencement de la période féodale, se distingue du château français ou franc ; il se relie toujours à un système de défense territorial, tandis que le château français conserve longtemps son origine germanique ; c'est la demeure du chef de bande, isolée, défendant son propre domaine contre tous, et ne tenant nul compte de la défense générale du territoire. Pour nous faire comprendre en peu de mots, le seigneur franc n'a pas de patrie, il n'a qu'un domaine ; tandis que le seigneur normand cherche, à la fois, à défendre son domaine et le territoire conquis par sa nation. Cette distinction doit être faite tout d'abord, car elle a une influence, non seulement sur la position de certaines demeures féodales, mais sur le système de défense adopté. L'équivalent normand du château franc est le manoir. L'âge des châteaux forts Châteaux de la Renaissance L'usage de fortifications pour les demeures seigneuriales s'est maintenu jusqu'au , voire plus tard. Mais avec le retour de la paix à la fin de la guerre de Cent Ans et les progrès de l'artillerie, la préoccupation n'est plus à la protection. Les rois de France construisent des châteaux dans le Val de Loire, et de nombreux aristocrates érigent des demeures ouvertes sur la campagne environnante. Un souci particulier est désormais accordé au confort. Il existe aujourd'hui plus de 300 châteaux de la Loire. Par la suite, avec le déplacement de la cour en Île-de-France, c'est dans cette région et dans la province historique de la Champagne que fut érigée la plupart des châteaux seigneuriaux. C'est ainsi que furent bâtis les châteaux d'Écouen, de Dampierre ou de Vaux-le-Vicomte. Si la forteresse est associée à la souveraineté, le château est le symbole du pouvoir pour le prince et pour ses sujets. Machiavel et certains humanistes de la Renaissance l'associent à la tyrannie. Selon le philosophe florentin, seul un prince qui craint son peuple se réfugie derrière des murs. Leon Battista Alberti considère que les forteresses construites en marge de la ville sont les demeures des tyrans, haïes du peuple. Le bon prince ne craint pas ses sujets et installe son palais au centre de la ville. Du château de la Renaissance à la résidence des champs Au début du siècle des Lumières, quelques châteaux de la Renaissance poursuivent leurs transformations et embellissements afin de devenir la résidence des champs de grands seigneurs qui retrouvent en complément de la ville tout le charme de la campagne, tels les châteaux de Champs-sur-Marne, Condé, Réveillon et Voré. Du château au palais urbain Demeures royales Les châteaux royaux diffèrent généralement des châteaux seigneuriaux par leur magnificence et leur taille. Ils étaient le plus souvent situés au centre de forêts giboyeuses, tel le château de Chambord ou celui de Fontainebleau. Ces châteaux, bien qu'abritant le gouvernement royal et la cour, itinérante jusqu'à l'installation de Louis XIV à Versailles, n'étaient pas considérés comme siège du pouvoir. Situés à la campagne, ils ne portent pas le titre de palais. Il en est de même pour le château de Versailles. Ancien pavillon de chasse devenu centre de l'administration royale dès 1682, il ne fut jamais un palais, car situé en région rurale, et non à Paris, tandis que le palais du Louvre était considéré comme le siège du pouvoir à l'époque. Quelques exemples de châteaux royaux européens Moyen-Orient Turquie palais de Topkapı Asie du Nord - Europe Russie : palais Catherine palais de Peterhof Kremlin de Moscou Asie Chine : Cité interdite Inde : fort d'Amber fort Rouge (Delhi) Japon château japonais Thaïlande : palais royal (Bangkok) Amériques Canada : Château Frontenac, Québec château Haldimand, Québec château Ramezay, Québec château Saint-Louis, Québec Hatley Castle, Colombie-Britannique Rideau Hall, Ontario Notes et références Voir aussi Bibliographie Gérard Denizeau, Larousse des châteaux, Paris, Larousse, 2005. Daniel Schweitz, Châteaux et forteresses du Moyen Âge en Val de Loire, Touraine, Anjou, Berry, Orléanais, Vendômois, marche bretonne, Tours, Éditions CLD, 2006, , nombreuses illustrations. Articles connexes Castellologie Château fort Fortification Motte castrale Glossaire de l'architecture Manoir Palais Folie (maison de plaisance) Liens externes
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Civilization%20%28jeu%20vid%C3%A9o%29
Civilization (jeu vidéo)
est un jeu vidéo de stratégie au tour par tour de type 4X conçu par Sid Meier et édité par Microprose. Civilization est le premier jeu de la série éponyme, Civilization, où le joueur incarne le dirigeant d'une civilisation qu'il doit mener de l'âge de pierre à la conquête spatiale. La première version, baptisée Sid Meier's Civilization, a été publiée en 1991, pour DOS ; elle a ensuite été portée sur Amiga 500 et Atari ST en 1992, et Amiga 1200 et Super Nintendo en 1994 ; des versions pour les systèmes Mac OS et Microsoft Windows ont aussi vu le jour. En 1995, une version multijoueur a été éditée sous le nom CivNet (nom complet : Sid Meier's CivNet) ; cette refonte permet de jouer via un réseau local (LAN), par modem, par câble reliant les ordinateurs, ou en hotseat ; le jeu fonctionne sous Windows 3.1 et Windows 95, et le son et les graphismes ont été améliorés ; le système de jeu est en grande partie identique à celui de Civilization. Principes généraux Le joueur doit développer son empire en compétition avec plusieurs autres civilisations dirigées par l'ordinateur. Le jeu peut être gagné soit en détruisant toutes les autres civilisations, soit en étant la première civilisation à atteindre Alpha Centauri. Faute de victoire, la partie s'achève à une date déterminée en fonction du niveau de difficulté choisi. Le score final du joueur dépend de nombreux paramètres, dont notamment le nombre de citoyens heureux ou contents, du nombre de merveilles possédées, du nombre de tours sans guerre dans le monde, du nombre de découvertes futuristes en plus de celles disponibles dans l'arbre technologique, du nombre de cases de terrain pollué, du nombre de personnes qui pourraient être envoyées dans l'espace, et du « panache » de la victoire (un bonus de points est obtenu en cas de conquête du monde, et un multiplicateur variant en fonction de la date de victoire et de la difficulté choisie est appliqué au score brut). En début de partie, en , le joueur commence avec un, parfois deux, colons. Le jeu se complexifie rapidement : le joueur doit contrôler des variables globales pour son pays (régime politique, taux d'imposition, taux de produits de luxe) et gérer plus finement de plus en plus de villes et d'unités ; une partie peut durer plusieurs centaines de tours. Pour suivre l'évolution de sa civilisation, le joueur dispose de conseillers (qui l'informent de l'état de ses villes, de sa situation militaire, de sa situation diplomatique, de la satisfaction de son peuple, et de ses performances commerciales et scientifiques), de rapports (qui l'informent des merveilles déjà construites, des cinq plus grandes villes du monde, du score de sa civilisation et de ses performances relatives comparées à celles des autres civilisations, de la carte du monde connu, et — quand cela sera possible — de l'état d'avancement du vaisseau spatial) et d'une aide en ligne appelée Civilopedia. Le jeu propose quelques options de personnalisation de la planète : masse de terre (petite, normale, grande), température (fraiche, moyenne, chaude), humidité (aride, normal, humide), âge (3, 4, 5 milliards d'années), et nombre de civilisations (de 3 à 7). Le monde est généré aléatoirement en fonction des paramètres : aucune partie n'aura le même monde que les autres, même avec des paramètres identiques. Des joueurs ont aussi créé des éditeurs et des scénarios pour changer les paramètres de Civilization, contrôlés par des fichiers au format texte, et ont modifié les icônes du jeu. Système de jeu Carte : terrains et ressources La carte est divisée en cases (chaque case a huit voisins) et chaque case représente un type de terrain : arctique, montagne, colline, désert, forêt, jungle, marécage, océan, plaine, prairie, rivière, toundra. Chaque terrain fournit un nombre variable de ressources naturelles : matériaux de construction (représentés par des boucliers), nourriture (représentée par des épis de blé) et revenus commerciaux (représentés par des doubles flèches dorées) ; une case peut en outre fournir des ressources spéciales qui procurent des bonus en ressources naturelles : charbon, poisson, gibier, gemmes, or, chevaux, oasis, pétrole, phoques ; des progrès techniques permettent d'aménager ou de changer la nature des différentes cases (ex. : pose de voies ferrées, transformation d'un désert en prairie, etc.). Des barbares, qui apparaissent aléatoirement dans les zones hors de contrôle des civilisations (y compris en mer), viennent détruire les aménagements de cases et piller les villes mal défendues. Villes : citoyens, bâtiments, merveilles Les villes sont l'élément déterminant du jeu : elles produisent les bâtiments, les unités, et les composants du vaisseau spatial quand la course à l'espace débutera ; elles fournissent également l'or qui servira soit à alimenter le trésor du joueur, soit à financer la recherche scientifique. Le délai de production d'un bâtiment ou d'une unité dépend de la quantité de matériaux de construction collectée dans la ville ; le joueur peut néanmoins puiser dans son trésor pour accélérer la production, qui devient disponible au début du tour suivant. Certains bâtiments ne peuvent être construits qu'une fois par partie : ce sont les Merveilles du monde, qui procurent généralement un avantage substantiel à la civilisation qui en bâtit une en premier (cela s'appelle "la course à la merveille"). Le nombre de citoyens dans une ville détermine le nombre de cases exploitées (20 cases au maximum, même si le nombre de citoyens dépasse 20). La productivité et le moral des citoyens sont améliorés par les bâtiments locaux à chaque ville (aqueduc, banque, bibliothèque, temple, etc.) et par les merveilles possédées par le joueur. Certains citoyens peuvent être affectés à une tâche spécifique plutôt qu'à l'exploitation d'une case : les savants accélèrent la recherche scientifique, les percepteurs accroissent la collecte des impôts, les artistes fabriquent des produits de luxe qui rendent les gens heureux. Au fil du temps et des avancées technologiques, chaque civilisation génère toujours plus de pollution, qui peut menacer toute la planète et aboutir à une catastrophe climatique : en effet, les villes sont de plus en plus peuplées et produisent toujours plus de biens, ou des belligérants décident de se servir d'armes nucléaires dévastatrices. Unités Les unités possèdent un facteur d'attaque, un facteur de défense, une capacité de déplacement (en case par tour), et peuvent avoir des capacités spéciales. Une unité produite dans une ville équipée d'une caserne ou qui a remporté une victoire au combat peut obtenir le statut de « vétéran » et ainsi disposer de 50 % de bonus à ses facteurs d'attaque et de défense. Les colons sont des unités essentielles pour développer le domaine du joueur : ils sont capables de transformer les terrains, d'aménager les cases (c'est-à-dire notamment de créer des routes, des voies ferrées, des mines, et des irrigations), et de fonder une ville nouvelle (une ville qui forme un colon « perd » un citoyen ; quand un colon fonde une ville, il disparait et la nouvelle ville commence avec un citoyen). Les caravanes sont un autre type d'unité non combattante ; elles servent à établir des routes commerciales ou à accélérer la production d'une merveille dans une ville (ce qui correspond à un transfert de matériaux de construction). Toute unité est liée à une ville d'attache qui en assure le coût de maintenance (qui dépend du régime choisi par le joueur). Recherche L'arbre technologique de Civilization est divisé en 3 périodes historiques : Antiquité, Moyen Âge, époque industrielle. La recherche progresse par étapes : chaque invention rend possible la recherche de connaissances plus élaborées, des premières poteries jusqu'au vol spatial, permet de produire de nouveaux bâtiments et de nouvelles unités, et permet de changer de régime politique. Les efforts de recherche peuvent être internes (le joueur développe les technologies) ou acquis auprès d'autres joueurs (diplomatiquement, militairement ou par l'espionnage). Diplomatie Le réalisme du jeu est renforcé par les interactions entre les joueurs, qui s'étoffent en cours de partie : demande de tribut, guerre, paix, etc. Une civilisation qui connait l'écriture dispose de diplomates qui peuvent, quand ils atteignent une ville adverse, établir une ambassade (pour obtenir des rapports plus précis sur l'adversaire), réaliser une mission d'espionnage, voler une technologie, saboter une production en cours, encourager une révolte, ou provoquer une rencontre avec un dirigeant pour entamer des discussions diplomatiques avancées. Les diplomates peuvent également tenter de corrompre les unités adverses. Certains régimes contraignent le joueur à respecter la paix (démocratie, par exemple), sauf à décider d'un coup d'état ou d'une révolution. Postérité Civilization II est sorti en 1997, Civilization III en 2001, Civilization IV en 2005, Civilization V en 2010, Civilization : Beyond Earth en 2014 et Civilization VI en 2016 . Ces différentes versions apportent de fortes modifications du gameplay originel ; depuis Civilization IV, le jeu est en 3D. Civilization: Call to Power est une franchise tout à fait distincte éditée par Activision en 1999 et portée sous Linux par Loki Software. Les détenteurs des droits d'auteur de Civilization ont pris des mesures légales contre l'utilisation du terme « Civilization » dans la série « Call to Power ». Freeciv est une version libre et gratuite développée par des fans à partir de 1996. Un se trouve dans la plupart des épisodes de la série et fait référence à un bug de Civilization qui pousse Gandhi, quand il est contrôlé par l'ordinateur, à être très agressif et à utiliser massivement les armes nucléaires. Ce comportement vient du fait que l’agressivité des personnages du jeu est notée de 0 à 255. Gandhi en tant que dirigeant pacifique démarre avec un score de 1. Mais quand l'ordinateur adopte la démocratie comme gouvernement, elle gagnait un bonus de -2 en agressivité. De ce fait, Gandhi devrait normalement avoir un score de -1. Sauf que le jeu n'a pas été programmé pour avoir une valeur négative et remplace le score de Gandhi par 255, le maximum. Les développeurs ont décidé de rendre hommage à cette erreur de programmation dans les jeux suivants. Accueil Notes et références Voir aussi Géostratégie Liens externes Civilization sur Jeuxvideo.fr 1 Jeu Atari ST Jeu Amiga Jeu DOS Jeu Mac Jeu PC-98 Jeu PlayStation Jeu Super Nintendo Jeu Windows Jeu N-Gage Jeu vidéo de stratégie au tour par tour Jeu 4X Jeu vidéo sorti en 1991 Jeu vidéo se déroulant à la préhistoire Jeu vidéo se déroulant dans le futur Jeu vidéo se déroulant dans l'Antiquité Jeu vidéo se déroulant dans le système d'Alpha Centauri Jeu vidéo conçu par Sid Meier Jeu MicroProse Jeu vidéo développé aux États-Unis Adaptation d'un jeu de société en jeu vidéo
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Cuisine%20vietnamienne
Cuisine vietnamienne
Les spécificités de la cuisine vietnamienne reposent sur des mélanges d'herbes et d'épices, ainsi que sur des méthodes de cuisson. Elles reposent aussi sur un ensemble d'habitudes alimentaires propres au peuple vietnamien (Viêt). Histoire L’histoire de la cuisine au Viêt Nam est indissociable des grands événements qui ont marqué l'histoire du pays. Celle-ci est marquée par l'occupation de la Chine du au , la colonisation française de 1860 à 1954, puis la présence américaine de 1960 à 1975. Chacun de ces pays a donné son apport avec ses habitudes et ses technologies à la production alimentaire. L'agriculture est une activité majeure pour le Viêt Nam. En 2015, elle représentait encore 20 % de son PIB, et occupait 54 % de sa population active. La cuisine vietnamienne est moins populaire que d'autres cuisines asiatiques, comme les cuisines chinoise, japonaise ou thaïlandaise. Le rôle des femmes dans la transmission culinaire Traditionnellement chargées d’éduquer les enfants et de nourrir le pays, les femmes sont les actrices principales de la transmission culinaire. Elles ont transmis à travers les siècles de nombreux dictons, qui ont donné à la nourriture une véritable figure allégorique. Par ailleurs, les rituels liés à la préparation et à la prise des repas reproduisent, au sein du cercle familial, la hiérarchie sociale d’ordre confucéen du Viêt Nam. Dans la tradition vietnamienne, la cuisine offerte par la maîtresse de maison vietnamienne se doit d’être à la fois l’expression de son respect vis-à-vis des convives, et la démonstration de sa propension au labeur. Histoire des baguettes Plusieurs historiens ont mis en évidence les liens entre l’utilisation des baguettes et la civilisation de riziculture de l'Asie du Sud-Est. Cepedant, comme dans d'autres pays asiatiques, les baquettes font usage de couverts. Au cours d'un repas, les plats ne sont pas servis dans des assiettes individuelles : chaque convive, muni de baguettes, se sert dans un plat commun. Les baguettes sont essentiellement produites en Chine du Sud et de l’Asie du Sud-Est, des régions productrices de bambou. Elles sont l'outil rudimentaire façonné à l'image du bec de l'oiseau pour pouvoir saisir efficacement les grains de riz et les poissons, et pour ne pas se salir les mains avec les plats ayant tendance à contenir de l'eau (soupe, potage, saumure, etc.). Particularités Le territoire du Viêt Nam est divisé en trois régions : Nord, Sud et Centre. Ces territoires se distinguent par leurs caractéristiques géographiques, culturelles, ethniques et climatiques. Chacune de ces cuisines ont des propriétés gustatives propres, ce qui contribue à la diversité de la gastronomie vietnamienne. Un autre trait de la cuisine vietnamienne est qu'elle privilégie le goût à l’esthétique. On en détient huit caractéristiques principales : diversité des produits ; saveurs accrues ; nourriture peu grasse ; grand nombre d'ingrédients par recette ; mets savoureux et sains ; utilisation des baguettes ; plats disposés tous ensemble en plateau (comme dans un buffet chaud ou froid) au cours du repas ; convivialité et hospitalité (esprit de partage du repas avec l’autre). Ingrédients Les légumes Les légumes sont omniprésents dans les ingrédients de cette cuisine, en particulier sous forme de crudité. De fait, un grand nombre de plats ont une base constituée de légumes plutôt que de viande, avec des modes de cuisson variés, comme la friture ou la cuisson à l'eau. Celle-ci est utilisée pour diluer les potages tel que la soupe aigre. Par ailleurs, les vietnamiens élaborent des plats végétariens bouddhistes. Les viandes Les viandes couramment cuisinées sont le porc, le bœuf, le poulet, le canard et l'oie. Tous les poissons, les crustacés (crabes ou crevette), les mollusques et les coquillages comme les moules, les palourdes, les huîtres, sont aussi utilisés. Lors d'évènements festifs, des viandes moins communes peuvent être utilisées, comme la viande de chèvre, de tortue ou plus rarement de chien et de serpent. Les plats sucrés Les plats sucrés sont consommés en dehors des repas, et non à la fin de ceux-là. Ils sont consommés le matin et l'après-midi. Sauces et condiments Les condiments d'origines variées sont très souvent utilisés, comme : de herbes aromatiques telles que lOcimum, le Perilla frutescens, lElsholtzia ciliata, l'aneth, lEryngium foetidum, le basilic, la marjolaine, l'oignon, le cumin, etc. ; des épices comme le poivre, la citronnelle, les échalotes, l'ail, le gingembre, le citron ou de jeunes feuilles de citronnier, la ciboule de Chine ; des sauces fermentées, comme la pâte de crevettes (salaison de crevettes), le vinaigre ou les bonbons amers, la noix de coco. La sauce de poisson (nuoc-mâm) est très fréquemment utilisée pour relever le goût des plats, tout comme la sauce de soja. Le bol de sauce nuoc-mâm qui trône au centre de la table est à l'image des liens forts qui unissent les communautés au Viêt Nam. Principes de coordination Dans la cuisine vietnamienne, le juste équilibre dans les mélanges des ingrédients est essentiel. Il ne doit pas y avoir trop d'épices, trop de gras ni trop de sucre dans la préparation. Lorsque l’on déguste un plat, le principe de coordination devient plus clair : les plats sont dégustés en même temps. Contrairement aux traditions occidentales, les plats sont servis et consommés tous en même temps, et non un par un. On peut identifier les principes du yin et du yang, ainsi que les cinq éléments (wuxing) dans le développement, la préparation et la consommation de la nourriture. Développement et coordination du yin et yang Les épices typiques des peuples de l'Asie du Sud-Est sont utilisées en harmonie les unes avec les autres. Les propriétés des ingrédients d’un plat sont associées pour créer un juste équilibre entre la matière du « chaud » qui sont des aliments d’une certaine catégorie et la matière du « froid » qui sont des aliments d’une autre catégorie, suivant le principe de coordination. Par exemple : les propriétés « froid » de la viande de canard, sont adaptées à l'été. Pour qu'elle devienne « chaud » on l'associe en hiver à une sauce au gingembre ; de leur côté, les viandes de poulet et de porc ont des propriétés « chaud » de bonne alimentation d'hiver. Les 5 éléments Diversité de la cuisine régionale Malgré la définition générale ci-dessus, la cuisine vietnamienne a des caractéristiques différentes dans chaque région. Même à l'intérieur de chaque région, les cuisines locales présentent des caractéristiques variées. Bases de la cuisine vietnamienne C'est une cuisine dont le condiment principal est le nuoc-mâm, une sauce d'anchois ou de différents poissons fermentés dans du sel s'apparentant au garum des anciens Latins. La sauce de soja est un condiment principalement utilisé dans les plats d'origine chinoise, coréenne ou japonaise. Le riz est bien sûr une composante essentielle de la cuisine vietnamienne. Il est plutôt collant, contrairement aux riz utilisés en Occident. Écrasé, il est transformé en galettes, utilisées dans les chả giò. Réduit en poudre, il est utilisé en tant que farine pour faire des crêpes, des gâteaux ou des pâtes. On distinguera deux sortes de pâtes : celles à base de riz (appelées selon la taille bún, hủ tiếu, phở…), et celles à base de blé (mì). L'utilisation de l'une ou de l'autre varie en fonction du plat. Une grande variété de feuilles aromatiques et de légumes est présente dans toutes les recettes. Ayant subi l'influence de l'Inde et de la France, ses viandes et poissons sont cuits à la vapeur ou selon la technique du (cuisson lente avec sel, nuoc-mâm, sucre caramélisé). La cuisine vietnamienne reflète la diversité culturelle et ethnique du pays. À ce titre, on devrait plus parler de « cuisines vietnamiennes ». On peut cependant distinguer plusieurs groupes. Cuisine du Nord La cuisine du Nord n'est pas souvent épicée, grasse ou sucrée comme celles d'autres régions, elle utilise principalement de la pâte de crevettes diluée en sauce. Dans le Nord, on utilise de nombreux légumes et fruits de mer facilement disponibles : crevettes d'eau douce, crabe, poisson, palourdes, moules, etc. Beaucoup de gens apprécient Hanoï pour son art culinaire, étant donné qu'il représente la quintessence de la cuisine la plus typique du nord du Viêt Nam avec le phở, le bún thang, le bún chả, des gâteaux, tels que le cốm. Plus ancienne, elle fait très largement appel aux soupes, aux plats mijotés et aux grillades. Très raffinée, elle compte notamment les éléments suivants : bánh chưng : gâteau de riz gluant à la pâte de haricots mungo et au lard cuit à la vapeur ; bún chả : grillade de poitrine de porc et boulettes de porc avec des nouilles blanches (bun) de riz, des herbes aromatiques et des légumes marinés ; bún thang : vermicelles de riz avec de l'omelette et du poulet en julienne ; cá kho : poisson grillé et cuit au caramel avec des morceaux de lards et du piment. Il y a des variantes de ce plat, avec du porc ou de la poitrine de porc, avec du poulet, du bœuf. Il y a également une version sans caramel mais avec du nuoc-mâm et du gingembre, par exemple ; chả cá : poisson frit au curcuma sur lit d'aneth et de ciboulette que l'on déguste avec des galettes de riz grillées, des nouilles de riz (bún), de la pâte de crevettes fermentée et des cacahuètes ; giò lụa ou chả lụa : pâté de porc vietnamien cuit à la vapeur dans une feuille de bananier. Il y a également une version de pâté frit, du pâté à la cannelle ou encore du pâté de porc à la couenne de porc, du pâté de bœuf à l'aneth ; mì xào : nouilles de blé frites avec garniture variée ; nem rán (nem) : rouleau de galette de riz frit, farci à la viande de porc haché et crevette et crabe ; phở : soupe nationale vietnamienne, prise au petit déjeuner dans tout le pays, ainsi qu'aux différents repas. Cuisine du Centre La cuisine du Centre est inspirée à la fois par le peuple cham et la cour impériale ; c'est une cuisine presque à part qui se distingue par une utilisation importante des piments, la rendant parfois difficile à manger même pour les autres Vietnamiens. Le centre du Viet Nâm est la région qui offre le plus fort contraste en termes de richesse de la population. Ainsi, à côté de la cour impériale et de ses raffinements, vivait une population essentiellement de pêcheurs sur un sol pauvre et peu cultivable. Ceci a contribué au développement d'une cuisine très contrastée. Bún bò Huế : soupe de nouilles au bœuf, spécialité de la ville de Huế. Cuisine du Sud La cuisine du Sud, fortement influencée par la cuisine chinoise, cambodgienne, thaï, se caractérise habituellement par l’utilisation du sucre, du lait de coco et de l'eau de noix de coco. Cette cuisine comporte également de nombreux plats réalisés à partir de différents poissons séchés (comme la sauce de poisson colorée, le poisson salé, le poisson trois façons, etc.). La cuisine du Sud utilise aussi plus de fruits de mer (issus des pleines eaux) par rapport au Nord qui utilise des produits récoltés en eau saumâtre (poissons, crevettes, crabes, escargots de mer). Inspirée du Nord, mais avec des ingrédients du Sud, elle est plus sucrée, c'est elle qui est la plus connue grâce à l'émigration vietnamienne majoritairement issue de cette région. Bánh cuốn : raviolis au porc haché et champignons noirs. Bánh xèo. Bun bo cari : vermicelles de riz au bœuf au curry. : dite soupe saïgonnaise, spécialité de la ville de Mỹ Tho. Nước chấm : la sauce vietnamienne à base de nuoc-mâm, dilué dans du vinaigre et du sucre. Sinh to : milk-shake. Ta pin lu : fondue vietnamienne. Repas traditionnel de la famille vietnamienne L'organisation à l'occidentale n'existe pas : pas d'entrée, plat de résistance, dessert, etc. Mais une multitude de plats offerts en même temps sur la même table pour les plus riches, ou plat unique (salés, sucrés, ou les deux) dans les milliers de petits restaurants de rues où les convives se déplacent d'un restaurant à l'autre selon leurs envies. Dans les repas de famille, la plupart des plats sont préparés à l'avance et posés au centre de la table. Un repas quotidien d’une famille vietnamienne moderne comprend par exemple du riz, du bœuf, des œufs frits, des légumes… Les Vietnamiens mangent souvent le matin des collations alimentaires (telles que du pain, du riz gluant, de la soupe de riz (cháo), des nouilles, des vermicelles). Un repas d’une famille typique vietnamienne a lieu l'après-midi et/ou le soir, généralement lorsque la famille est au complet. Le repas principal des Vietnamiens comprend habituellement un plat principal (du riz), un plat épicé (sauce) et d’autres plats qui harmonisent la qualité des aliments de base et l'équilibre du yin et du yang Un autocuiseur est suffisant pour toute la famille (mais chacun a un bol et des baguettes). Un petit bol de sauce (sauce de poisson ou sauce de soja) est partagé par la famille. Un aliment savoureux avec des protéines et des graisses animales est bouilli, mijoté ou frit (viande, poisson). Les légumes sont bouillis, sautés ou fermentés. Une soupe claire peut être servie, en général un bol de bouillon de légumes. Certains plats connus Hột vịt lộn : œuf de cane, de poule ou de caille cuit à la vapeur. L'œuf est incubé et l'embryon est déjà formé. Bánh xèo : crêpes vietnamiennes que l'on mange principalement avec de la salade. Bánh bột lọc : gâteau de farine de manioc garni de crevettes et (ou) de poitrine de porc, servi avec de la sauce nuoc-mâm. Bo bun : salade vietnamienne composée de salade, de vermicelles de riz, de morceaux de nems, de bœuf grillé, d'herbes aromatiques telles que la coriandre, la menthe, le tout parsemé de cacahuètes. Chả lụa, ou giò lụa : une saucisse de porc mariné dans le nuoc-mâm. Chè : dessert typique vietnamien. Il en existe plusieurs sortes. En général, il s'agit d'un élément consistant (agar-agar, haricots, grains de maïs) baignant dans du lait de coco sucré. Il y a notamment le bánh lọt et le dessert à trois couleurs (chè ba màu). Nems ou chả giò (nom donné au sud) : galettes de riz frites fourrées avec une duxelles (c'est-à-dire une farce à base d'ingrédients hachés ou coupés menu), appelées également nem ran au nord ou « rouleau impérial » en France, à ne pas confondre avec les nem chua, boulettes de viande crue fermentée. Thịt kho : porc au caramel. On peut remplacer le porc par du poisson, le plat devenant un cá kho, ou des crevettes, pour un tom kho. Bò lúc lắc Bun cha: dont l’odeur attirante est reconnue dans toutes les rues de Hanoï au moment du déjeuner. Il est composé de vermicelle de riz frais accompagné de porc grillé. Ingrédients Légumes Fruits Viande Bœuf Canard Chien Mouton Porc Poulet Viande d'agneau Viande de brousse Viande de cheval Viande de chèvre Fruits de mer Herbes aromatiques Aneth Basilic (plante) Centella asiatica Ciboule Ciboule de Chine Coriandre Ficus racemosa Laitue cultivée Perilla frutescens Renouée des oiseaux Condiments Caramel Cinq épices Curcuma Cymbopogon Gingembre Glutamate monosodique Nuoc-mâm Petit galanga Piment Poivre noir Sauce de soja sel Sucre Vinaigre Boissons Alcool, vin Alcool de riz Alcool de serpent Vin de palme Vin de Đà Lạt Rượu táo mèo Rượu đế Chè (compote liquide) Cendol Chè bưởi Chè đậu đen Chè khúc bạch Chè sâm bổ lượng Cơm rượu Jelly Tàu hủ hoa Zenzai Bière La bière est très populaire au Viêt Nam. On trouve des marques locales comme la 33 Export, Bia Saigon, Larue ou de l'Heineken ou San Miguel, brassée localement. Il y a aussi des microbrasseries brassant des Bia hơi. Café Le Viêt Nam est le plus important producteur de café Robusta de la planète. Le café est préparé à l'avance et sous forme concentrée. Il est mélangé avec des glaçons et souvent avec du lait concentré. On peut citer comme célèbres marques locales Trung Nguyên ou Vinacafe. On consomme aussi le café Kopi luwak. Thé Thé noir Thé Oolong Thé vert Thé glacé Thé au lotus Recettes Notes et références Annexes Bibliographie Thai Dang Cao, Viêt-nam, Éditions Grund, 1988, Marie-France Chauvirey, La Cuisine chinoise et vietnamienne, Éditions Sud Ouest, 2003, Martine Groffe et François Peltier, Les Cuisines du monde, Éditions Le sablier, 2012, La Petite Bibliothèque des cuisines du monde, Larousse, 2012, Uyen Luu, Cuisine vietnamienne, Éditions Solar, 2014, Hoang Lien Nguyen et Thi Dang Ngo, La Cuisine vietnamienne par l'image, Éditions Orphie, 2012, Restaurant Paris-Hanoi et Charlotte Lascève, Paris-Hanoi. Les recettes du Vietnam, Éditions Marabout, 2012, Hoang Lien Nguyen, La Cuisine vietnamienne pas à pas, Éditions Orphie, 2011, Articles connexes Cuisine asiatique Cuisine bouddhique Cuisson des aliments Culture du Viêt Nam Liste des cuisines du monde
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Chimie%20organique
Chimie organique
La chimie organique est le domaine de la chimie qui étudie les composés organiques, c'est-à-dire les composés du carbone (à l'exception de quelques composés simples qui par tradition relèvent de la chimie minérale). Ces composés peuvent être naturels ou synthétiques. Une caractéristique du carbone consiste en l’aptitude qu’ont ses atomes à s’enchaîner les uns aux autres, par des liaisons covalentes, d'une façon presque indéfinie, pour former des chaînes carbonées d’une grande diversité. Les composés organiques sont ainsi constitués de molécules caractérisées par des enchaînements carbonés propres aux molécules dites « organiques ». L'aptitude caractéristique du carbone implique qu'. Les molécules organiques contiennent fréquemment des atomes d’hydrogène et souvent des atomes d'oxygène ou d'azote et les molécules synthétiques proviennent souvent du pétrole. La chimie organique étudie en particulier leur structure chimique, leurs propriétés, leurs caractéristiques, leur composition chimique, leurs réactions chimiques et leur préparation (par synthèse ou autres moyens). Ces composés peuvent comprendre d'autres éléments chimiques, comme les halogènes (fluor, chlore, brome, iode) ainsi que le bore, le silicium, le phosphore, le soufre ; plus rarement, le lithium, le sodium, le magnésium, le cuivre, le titane, le potassium, le fer, le cobalt, le zinc et le plomb. Cette dernière est appelée chimie organométallique. La première définition de la chimie « organique » par Nicolas Lémery dans son Cours de chimie publié en 1690 était due à la conception erronée selon laquelle les composés organiques seraient les seuls entrant en jeu dans les processus du vivant. Cependant, les molécules organiques peuvent être produites par des processus sans rapport avec le vivant et le vivant dépend aussi de la chimie inorganique. Par exemple, de nombreuses enzymes ont besoin de métaux de transition comme le fer ou le cuivre pour être actifs ; et des matériaux comme les coquillages, les dents ou les os sont constitués en partie de composés organiques et en partie de matière inorganique (minérale). Bien qu'il y ait un recouvrement avec la biochimie, cette dernière s'intéresse spécifiquement aux molécules fabriquées par les organismes vivants qui appartiennent aux grands groupes classiques (lipides, glucides, protides, acides nucléiques) ainsi qu'aux petites molécules produites par le métabolisme. Les composés organiques sont donc au cœur de ces disciplines. On les désignera sous le terme général de « substances » organiques qui inclut des macromolécules comme les protéines (polymères polypeptidiques). Historique La chimie organique s'oppose par ailleurs à la chimie inorganique (minérale ou « générale »), laquelle s'occupe de l'étude des substances issues du monde minéral (la Terre, l'eau et l'atmosphère). Cette séparation tient au fait que jusqu'au début du , les chimistes pensaient généralement que les composés des organismes vivants étaient trop complexes de par leur structure et que l'homme ne pouvait les synthétiser car leur formation avait nécessité l'intervention d'une « force vitale » (voir vitalisme). Ces composés étaient également particuliers du fait qu'ils pouvaient se reproduire. Ils appelèrent ces composés « organiques » et continuèrent à les ignorer. L'essor de la chimie organique commença lorsque les chimistes découvrirent que ces composés pouvaient être abordés de façon similaire aux composés inorganiques et pouvaient être recrées en laboratoire sans avoir recours à la « force vitale ». Aux alentours de 1816, Eugène Chevreul commença une étude des savons à partir de différents corps gras et alcalis. Il sépara les différents acides qui, en combinaison avec les alcali, produisaient le savon. Ainsi, il démontra qu'il était possible de changer chimiquement les graisses afin de produire de nouveaux composés sans l'aide d'une « force vitale ». En 1828, Friedrich Wöhler fut le premier à produire l'urée, un constituant de l'urine qui est une molécule organique, à partir du cyanate d'ammonium NH4OCN qui est un réactif inorganique. Cette réaction fut ensuite appelée la synthèse de Wöhler. Il fut très prudent et ne déclara pas, ni à ce moment ni plus tard, la fin de la « théorie de la force vitale », mais ceci est maintenant considéré comme le tournant historique. De 1850 à 1865, le chimiste français Marcellin Berthelot (1827-1907), professeur au Collège de France, se consacre à la synthèse organique et reconstitue le méthane, le méthanol, l'éthyne et le benzène à partir de leurs éléments, et expose ses théories dans son livre La Chimie Organique Fondée sur la Synthèse. Un autre grand pas fut franchi en 1856 lorsque William Henry Perkin, alors qu'il cherchait à produire de la quinine, synthétisa de manière accidentelle la teinture organique maintenant appelée mauvéine. Cette découverte rapporta beaucoup d'argent et augmenta l'intérêt pour la chimie organique. Une autre étape fut la préparation en laboratoire du DDT par Othmer Zeidler en 1874, mais les propriétés insecticides de la molécule ne furent découvertes que beaucoup plus tard. Une avancée cruciale pour la chimie organique fut le développement du concept de structure chimique, de manière indépendante et simultanée par Friedrich August Kekule et Archibald Scott Couper en 1858. Les deux hommes suggérèrent que les atomes de carbone tétravalents pouvaient se lier les uns aux autres afin de former un squelette carboné et que les détails des liaisons entre les atomes pouvaient être découverts par une interprétation de certaines réactions chimiques. Le développement de la chimie organique continua avec la découverte des hydrocarbures et de leur séparation par distillation fractionnée en composés chimiques de points d'ébullition différents. La transformation des différents composants du pétrole grâce à des procédés chimiques de plus en plus nombreux engendra l'industrie pétrochimique dont dérive la synthèse du caoutchouc, de plusieurs adhésifs organiques et des plastiques. L'industrie pharmaceutique débuta pendant la dernière décennie du lorsque la production d'acide acétylsalicylique, plus connu sous le nom d'aspirine, commença en Allemagne par Bayer. La première tentative d'amélioration systématique d'un médicament eut lieu avec le développement de l'arsphénamine (Salvarsan). De nombreux dérivés d'une molécule active mais très toxique (atoxyl) qu'on qualifierait maintenant de , furent synthétisés et testés par Paul Ehrlich et son équipe. À l'issue de cette optimisation (un drug design embryonnaire), le composé présentant le meilleur rapport efficacité/toxicité fut sélectionné pour la production. Les premières réactions organiques furent souvent le résultat de découvertes fortuites mais, à partir de la seconde moitié du , l'étude systématique des composés organiques se développa. Au début du , les progrès en chimie organique permirent la synthèse de molécules complexes en suivant un protocole par étapes. Au même moment, on découvrit que les polymères et les enzymes étaient des molécules organiques de grande taille et que le pétrole était d'origine biologique. Le processus permettant de synthétiser une molécule précise à partir de précurseurs simples - et le plus souvent commerciaux - est appelé synthèse totale. La synthèse totale de composés naturels complexes, initiée avec la préparation de l'urée, gagna en complexité avec le glucose et le terpineol et, en 1907, la synthèse totale fut utilisée dans un but commercial pour la première fois par Gustaf Komppa avec le camphre. Les avancées dans le domaine pharmaceutique ont été conséquentes : il devint possible de synthétiser des hormones humaines complexes (stéroïdes, insuline) et d'en obtenir des dérivés. Depuis le début du , la puissance de la synthèse totale n'a cessé d'augmenter, rendant possible la préparation de molécules aussi complexes que la vitamine B12. De nos jours, les composés synthétisés peuvent comporter des dizaines de centres stéréogènes dont la stéréochimie peut être contrôlée grâce à la synthèse asymétrique. Actuellement, plus de quarante-cinq millions de composés sont disponibles, souvent obtenus par voie synthétique et parmi lesquels rares sont les produits que l'on trouve dans la nature. La chimie organique se définit maintenant simplement par l'étude des composés à base de carbone autres que les oxydes de carbone, les cyanures, les carbonates et les carbures autres que les hydrocarbures. On l'appelle également la chimie du carbone (voir aussi Composé organique). Caractéristiques La raison pour laquelle il existe autant de composés carbonés est la capacité du carbone de former des liaisons covalentes avec lui-même et donc de former de nombreuses chaînes de différentes longueurs, ainsi que des cycles de différentes tailles. La plupart des composés organiques sont fort sensibles à la température et se décomposent généralement au-dessus de . Ils ont tendance à être peu solubles dans l'eau, en tout cas moins solubles que les sels inorganiques. En revanche, et à l'inverse de tels sels, ils ont tendance à être solubles dans les solvants organiques tels que l'éther diéthylique ou l'éthanol. D'une manière générale, on peut retenir que les semblables (molécules plus ou moins polaires, protiques…) dissolvent les semblables. Représentation Les composés organiques sont constitués d'atomes de carbone et d'hydrogène ; leur structure peut posséder d'autres atomes. Dans un souci de simplification, les chimistes ont pris l'habitude de représenter les molécules qu'ils manipulent sans faire figurer les atomes de carbone et d'hydrogène. Cette représentation est appelée formule topologique. Familles Composés aliphatiques Les composés aliphatiques comportent des squelettes carbonés linéaires ou cyclisés (composés alicycliques) non aromatiques qui peuvent être modifiés par des groupes fonctionnels. Composés hydrocarbonés (hydrocarbures) : alcanes cycloalcanes alcènes alcynes allènes Composés oxygénés: alcools alcools allyliques alcools homoallyliques éthers époxydes oximes cétals (et hémi-cétals, acétals, hémi-acétals) cétones cétones α,β-insaturées énols aldéhydes acides carboxyliques et leurs dérivés : esters (et lactones) amides (et lactames) halogénures d'acyle anhydrides cétènes isocyanates ortho-esters glucides Composés azotés: amines imines énamines nitriles isonitriles amides (et lactames) isocyanates oximes azotures triazènes Composés halogénés : hydrocarbures halogénés halogénures d'acyle Composés phosphorés : phosphines phosphites phosphates phosphonates Composés aromatiques Un composé aromatique doit répondre à trois critères : être une molécule cyclique contenant des atomes de carbone et pouvant contenir des hétéroatomes ; avoir un système conjugué de types π-σ-π ou p-σ-π (avec σ = liaison simple, π = double liaison et p = doublet non liant) ; respecter la règle de Hückel. Si le cycle contient au moins un atome autre que du carbone (en général N et/ou O, parfois S, mais d'autres possibilités existent : le sélénium par exemple), on parle d'hétérocycle. Composés benzéniques : benzène et ses dérivés (phénols, amines aromatiques, etc.) benzoïdes (benzènes polycycliques) fullerènes Hétérocycles : pyridine furane thiophène pyrrole porphyrine chlorine Autres On peut également citer les composés issus d'autres branches reliées à la chimie organique : polymères composés organométalliques ylures de phosphore bases fortes et très fortes (15.5<pKa<60) utilisées spécialement en synthèse organique : hydrures amidures alcoolates organolithiens Réactions Règles élémentaires Règle de Markovnikov Règle de Zaïtsev Notes et références Notes Références Voir aussi Articles connexes Chronologie de la chimie Représentation des molécules Chiralité Biophysique Carbone Liens externes Portail Portail Site éducatif chimie-organique.net (Paul Arnaud, 2010) - Enseignement de la chimie, quiz, lexique, photos-reportages, révisions Exercices résolus de chimie organique (gratuit, site université Paris 11)
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Constante%20physique
Constante physique
En science, une constante physique est une quantité physique dont la valeur numérique est fixe. Contrairement à une constante mathématique, elle implique directement une grandeur physiquement mesurable. Les valeurs listées ci-dessous sont des valeurs dont on a remarqué qu'elles semblaient constantes et indépendantes de tous paramètres utilisés, et que la théorie suppose donc réellement constantes. Les constantes sans dimension, comme la constante de structure fine, ne dépendent pas du système de poids et mesures utilisé. Les autres auraient évidemment des valeurs différentes dans des systèmes différents. Des systèmes (par exemple les unités de Planck) ont été proposés sur la base d'une fixation à 1 du plus grand nombre de constantes possible, mais n'ont pas connu grand succès pour le moment. Liste de constantes physiques Le nombre entre parenthèses représente l'incertitude sur le dernier chiffre significatif. Par exemple : signifie ± ; signifie que l'incertitude est de : Constantes définissant les unités du Système international Avant la réforme de 2019 Depuis 2019 Ces constantes, fixées le 20 mai 2019, permettent à leur tour de définir les sept unités de base du Système international d'unités (seconde, mètre, kilogramme, ampère, kelvin, mole et candela). Ces nouvelles définitions améliorent le SI sans changer la valeur des unités. Électromagnétisme Gravitation Constantes physico-chimiques Constantes atomiques et nucléaires Le nombre entre parenthèses représente l'incertitude sur les derniers chiffres. Par exemple : signifie ± Unités de Planck Valeurs exactes Dans le but de rendre l'étalonnage de l'ampère, unité de base du Système international (SI), plus précis, la Conférence générale des poids et mesures (CGPM), a adopté, en 1988, des valeurs « exactes » des constantes de von Klitzing et de Josephson : RK = h/e ≡ (CIPM (1988) Recommandation 2, PV 56; 20) KJ = 2e/h ≡ (CIPM (1988) Recommandation 1, PV 56; 19) Cependant, le Comité consultatif d’électricité (CCE) a stipulé que « les Recommandations 1 (CI-1988) et 2 (CI-1988) ne constituent pas une redéfinition des unités SI. Les valeurs de KJ et RK, admises par convention, ne peuvent être utilisées pour la définition du volt et de l’ohm, c’est-à-dire des unités de force électromotrice et de résistance électrique du Système international d'unités. Sinon la constante µ0 n'aurait plus une valeur définie exactement, ce qui rendrait caduque la définition de l’ampère, et les unités électriques seraient incompatibles avec la définition du kilogramme et des unités qui en dérivent. » Nonobstant ceci, il est possible de redéfinir le kilogramme, jusqu'ici la seule unité de base du SI qui soit encore définie par un étalon physique (et est donc le seul « degré de liberté » subsistant dans le système), à partir des valeurs exactes des constantes de von Klitzing et Josephson. Si on admet cela, toute une série de constantes physiques acquièrent des valeurs exactes en conséquence. La définition du kilogramme serait alors : On en déduit alors que l'ampère vaut exactement charges élémentaires par seconde. La valeur de la constante de Planck découle aussi de ces valeurs exactes, ainsi que celle de la constante de structure fine. Notes et références Voir aussi Articles connexes Constante fondamentale Table de constantes et paramètres astrophysiques Comité de données pour la science et la technologie (CODATA) Unité de mesure , Système international d'unités, Conversion des unités Bibliographie : discute le bien-fondé des valeurs recommandées, par les auteurs du rapport (dont Barry N Taylor, lui-même) Liens externes Bureau international des poids et mesures Dernier jeu de valeurs recommandées CODATA à ce jour CODATA (Committee on Data for Science and Technology) ICSU (International Council for Science) Constante fondamentale
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Color%20TV-Game%206
Color TV-Game 6
La Color TV-Game 6 est la première console de salon de Nintendo. Elle sort le au prix de . Nintendo souhaite concevoir et construire la console de « A à Z », mais étant donné le coût trop important de la fabrication des microprocesseurs, la société doit changer d'avis, et c'est finalement Mitsubishi qui fournira ces composants. Elle fonctionne à piles, et contient six versions d'un jeu proche de Pong, nommé Light Tennis. Les deux joueurs commandent à l'écran leur palette respective, avec deux molettes fragiles, fixées directement à la machine, ce qui est peu pratique pour jouer. Les consoles de l'époque étaient en noir et blanc, et souvent pour un prix dépassant les . Ainsi, grâce au prix de vente initial peu élevé et à ses jeux en couleurs, exemplaires de la Color TV-Game 6 sont vendus. Le même mois, la Color TV-Game 15 sort parallèlement. C'est une version de meilleure qualité, et pour un prix plus élevé. Elle fonctionne avec un adaptateur secteur, dispose de deux manettes câblées et débranchables et propose quinze versions de Light Tennis. Ces consoles connaîtront un grand succès et inciteront Nintendo à poursuivre dans ce domaine. Notes et références Console de jeux vidéo Nintendo Console de jeux vidéo de première génération Produit lancé en 1977 Produit arrêté en 1980
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Color%20TV-Game%2015
Color TV-Game 15
La Color TV-Game 15 est le second modèle Color TV-Game de Nintendo. Elle sort le 8 juin 1977 au prix de 18 000 ¥. Elle fonctionne avec un adaptateur secteur, et contient quinze versions d'un jeu proche de Pong, nommé Light Tennis. Les deux joueurs commandent à l'écran leur palette respective, avec une molette fixée sur deux manettes câblées et débranchables. Le même mois, la Color TV-Game 6 sort parallèlement. C'est une version moins aboutie, et pour un prix moins élevé. Elle fonctionne avec des piles, dispose de deux molettes fixées directement sur la console, et propose six versions de Light Tennis. Les spécialistes affirment qu'elle aurait servi à mettre en valeur les qualités de la Color TV-Game 15. Ces consoles connaîtront un grand succès et inciteront Nintendo à poursuivre dans ce domaine. Divers Elle apparaît dans Super Smash Bros. for Nintendo 3DS / for Wii U et Super Smash Bros. Ultimate en trophée aide. C'est le plus ancien personnage de Nintendo avec Shériff dans les années 1970. Notes et références Console de jeux vidéo Nintendo Console de jeux vidéo de première génération Produit lancé en 1977 Produit arrêté en 1980 Personnage de fiction créé en 1977 Personnage de Nintendo
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Carte%20m%C3%A8re
Carte mère
La carte mère est le circuit imprimé qui supporte la plupart des composants et des connecteurs nécessaires au fonctionnement d'un compatible PC. Elle est essentiellement composée de circuits imprimés et de ports de connexion qui assurent la liaison de tous les composants et périphériques propres à un micro-ordinateur (disques durs (HDD/SSD), mémoire vive (RAM Random acces memory), microprocesseur, cartes filles) afin qu'ils puissent être reconnus et configurés par le microprocesseur grâce au programme contenu dans le BIOS (basic input output system) devant effectuer la configuration et le démarrage correct de tous les équipements. Introduction C'est la carte principale d'un micro-ordinateur qui regroupe les circuits principaux, tels que : le support de toutes les interconnexions entre circuits intégrés (entre autres les bus et l’alimentation de tous les composants en ayant besoin) ; les connecteurs pour les cartes optionnelles (PCI, PCI Express) et les interfaces pour les périphériques internes (carte son ou interface réseau par exemple) ou externes (USB, HDMI) ; le (pont Nord et Sud) et tous les éléments intégrés (carte graphique, carte son) ; les circuits connectables : le micro-processeur, la mémoire centrale, et toutes les cartes optionnelles ( carte graphique, modem). Organisation générale Depuis sa création, la carte mère s'est sans cesse enrichie de nombreuses fonctionnalités. Parmi celles-ci, on peut citer entre autres : le contrôleur USB ; le contrôleur Ethernet (qui permet de gérer le réseau fonctionnant par câble) ; la puce audio (qui permet de gérer le son). Ces fonctionnalités, qui n'étaient disponibles que par le biais de cartes d'extension jusque dans les années 1990, se retrouvent aujourd'hui sur la majorité des cartes mères. Néanmoins, certaines d'entre elles embarquent des fonctionnalités supplémentaires (par exemple une carte Wi-Fi). On peut donc dire que les cartes mères du marché se distinguent par les fonctionnalités qu'elles proposent. C'est ainsi que le grand public continue de parler de « cartes » alors que lorsqu'une fonctionnalité (par exemple graphique, son, Wi-Fi) est incluse dans une carte mère, elle l'est désormais sous forme de circuit intégré. Structure Connecteurs électriques Ces connecteurs permettent d'acheminer le courant électrique du bloc d'alimentation vers la carte mère. Chaque carte en compte deux : le connecteur de type ATX : c'est l'alimentation principale de la carte. Comme son nom l'indique, cette prise compte qui permettent d'acheminer les différentes tensions d'alimentation vers la carte. En effet, tous les composants d'une carte mère ne fonctionnent pas à la même tension électrique. C'est pourquoi l'alimentation délivre trois tensions différentes : +, + et + ; le connecteur quatre ou huit pins pour CPU : ce connecteur de forme carrée compte seulement quatre ou huit broches. Il permet d'assurer l'alimentation électrique du processeur. Il délivre une tension de +. Il existe aussi d'autres types de connecteurs électriques comme ceux adaptés aux cartes de classe AT (qui sont moins pratiques car leur inversion causerait de graves dégâts). Support processeur Le support processeur (ou socket en anglais) est le connecteur spécifique du processeur. S'il est dit « libre » (ZIF, en anglais) il permet d'insérer et de retirer le processeur simplement en soulevant le levier de verrouillage présent sur son côté afin de débloquer le socket aisément pour installer ou retirer le processeur. Ce système présent sur toutes les cartes mères récentes permet une grande modularité puisque l'on peut y installer, tout processeur compatible avec le brochage. En pratique, certaines contraintes s'imposent, à savoir : Marque du processeur Aujourd'hui, les deux principaux constructeurs de processeurs sont Intel et AMD. Ces deux entreprises utilisent chacune un type de processeur différent de par ses caractéristiques physiques. Chez AMD, les processeurs sont couverts de petites broches de connexion sur leur face inférieure et le socket correspondant est percé de trous dans lesquels vient s'enficher le processeur. Intel utilise la technique inverse, c'est-à-dire que les broches de connexion se trouvent sur le socket alors que la surface inférieure du processeur est couverte de petites surfaces de contact. En 2020, AMD utilise le socket AM4 pour ses processeurs, Intel utilise le socket LGA 1151 pour les principaux processeurs Grand-Public (Génération Skylake pour les : Pentium / Core I3 / Core I5 / Core I7). Génération du processeur Chaque nouvelle génération de processeur (que ce soit chez Intel et AMD) utilise un socket légèrement différent (de par le placement des broches de connexion). De ce fait, chaque nouvelle génération n'est pas rétrocompatible avec la précédente ce qui oblige l'utilisateur à changer de carte mère lorsqu'il veut installer un processeur qui n'est pas compatible avec la carte qu'il possède déjà. Pour faire cohabiter et fonctionner tous ces composants, la carte mère utilise un circuit spécifique appelé chipset. Celui-ci se divise en deux parties distinctes : le « pont nord » (en anglais ), pour les périphériques « rapides » (mémoire, PCI Express). Dans certains microprocesseurs, cette partie de chipset est intégrée depuis 2011 ; le « pont sud » (en anglais ) pour les périphériques « lents » (, disques durs et SSD… .). === Bus === Les bus pont nord et pont sud du microprocesseur (cf. image ci-contre), utilisent chacun un bus spécifique de la carte mère allant vers la mémoire et les périphériques (internes et externes). Depuis les années 1990, la carte mère s'est dotée du bus PCI qui permet de connecter toutes les cartes d'extensions. Ce bus PCI se décline en deux versions de vitesses différentes : le plus rapide étant le PCI Express dédié, entre autres, aux cartes graphiques. Les bus externes (E-SATA, USB, HDMI) sont reliés au bus PCI via des connecteurs de la carte mère ou les panneaux d’accès externes. Depuis les années 2000, le constructeur AMD utilise lui le bus Hypertransport, pour relier le processeur aux banques de mémoire, à l'instar d'Intel qui utilise lui un bus QPI (QuickPath Interconnect). BIOS et UEFI Lors du démarrage, la carte mère a besoin de savoir quels périphériques lui sont connectés. Pour effectuer cette tâche, elle dispose d'un initialement appelé BIOS (de l'anglais « signifiant système d'entrée/sortie de base ») ou sur les ordinateurs plus récents de son équivalent l'UEFI. L'un et l'autre sont contenus dans une puce de « mémoire morte » (initialement ROM puis EEPROM (ou EPROM)) soudée à même la carte mère. Le microprocesseur lance ce code automatiquement lorsque la carte est mise sous tension — autrement dit, lorsque l'utilisateur allume son ordinateur : BIOS Le microprocesseur utilise le code contenu dans le BIOS pour configurer chaque périphérique connecté à la carte mère (mémoire vive, disques durs, cartes d'extension). Si le microprocesseur ne peut pas afficher un message d'erreur, ni lancer le « configurateur du BIOS », la carte émet une série de bips qui permettent d'informer l'utilisateur du problème empêchant de continuer (entre autres si l'écran, le clavier ou la souris n'ont pas été détectés) — ces signaux sont propres à chaque carte. La signification de l'erreur liée à cette série de bips est précisée dans le manuel de la carte mère.Lorsque tous les périphériques ont été configurés, le microprocesseur exécute les instructions contenues dans le trouvé sur le périphérique identifié comme celui contenant le premier système disponible contenu dans un des périphériques de stockage de masse (CDROM, disque dur, , clé USB). UEFI L'UEFI est le nouveau type de BIOS lié aux évolutions technologiques depuis les années 2000. Un consortium de constructeurs a mis au point un nouveau standard de (micrologiciel intermédiaire entre les éléments composants de la carte mère et le système d'exploitation). L'UEFI (de l'anglais ) offre quelques avantages sur le BIOS : fonctionnalités réseau en standard, interface graphique haute résolution, gestion intégrée d'installations multiples de systèmes d’exploitation et affranchissement de la limite des disques à . . Connecteurs mémoire Disposés à proximité du support du processeur, les connecteurs mémoire (slots en anglais) se trouvent au nombre de deux, quatre, six ou plus rarement huit. De forme longiligne, ils se distinguent des autres connecteurs par la présence d'ergots de sécurité à leurs deux extrémités et d'un détrompeur évitant d'insérer la carte à l'envers. Ils permettent de connecter les barrettes de mémoire vive sur la carte mère. En 2016, les slots mémoire accueillent des barrettes de mémoire au format DDR3 ou DDR4. d'extension Situés vers le bas de la carte mère, ces gros connecteurs servent à connecter les cartes d'extension sur la carte mère, afin de lui rajouter de nouvelles fonctionnalités. On retrouve plusieurs types d'interfaces permettant de connecter des cartes d'extension : le bus ISA (Industry Standard Architecture) : créé à la base par IBM, ce fut le tout premier bus informatique interne utilisé pour la connexion de cartes d'extension. Il a disparu des cartes mères depuis les au profit d'un bus plus compact (d'un point de vue physique) et aussi plus rapide : le PCI ; le bus PCI (Peripheral Component Interconnect) : apparu en 1994, c'est le descendant du bus ISA. Il est toujours présent aujourd'hui () mais dans une version plus rapide et compacte : le bus PCI Express ; le bus AGP (Accelerated Graphics Port) : lancé en 1997 par Intel, c'était un bus réservé aux cartes graphiques, créé afin de s'affranchir du bus PCI que le fondeur jugeait trop lent pour l'affichage en 3D temps réel. Il n'est aujourd'hui plus présent sur nos cartes mères car il a été remplacé par le bus PCI Express, plus rapide et plus apte à supporter les cartes graphiques (bien qu'il soit aussi capable de supporter d'autres types de cartes). Connecteurs de stockage Les connecteurs de stockage sont des connecteurs spécifiques présents sur toutes les cartes mères, permettant de lui adjoindre des périphériques de stockage de masse (disque dur, lecteur de disque optique, disque SSD). On en trouve trois types : le connecteur Floppy : il permet de connecter un lecteur de disquettes à la carte mère. C'est une interface assez ancienne que l'on ne trouve plus sur les cartes mères depuis la fin des (les clés USB ont eu beaucoup de succès). Néanmoins, il existe des lecteurs de disquettes qui peuvent se raccorder à l'ordinateur en USB ; les connecteurs IDE (aussi appelés PATA pour Parallel ATA) : ces connecteurs, qui sont plus longs que les connecteurs floppy (même s'ils leur ressemblent au premier abord), permettent de connecter deux types de périphériques : les disques durs IDE et les lecteurs/graveurs de disques optiques à connectique IDE. Cette interface créée en 1986 a été remplacée par le SATA, plus petit et plus rapide ; les connecteurs (pour ) : ils permettent de connecter trois types de périphériques : les disques durs SATA, les SSD et les lecteurs-graveurs de disques optiques (DVD) et Blu-Ray. Cette interface créée en 2003 est actuellement en ; les connecteurs M.2 : amélioration du connecteur mSATA, ces connecteurs lancés vers 2013 sont destinés a accueillir des cartes filles de type : disques de stockage SSD / WIFI / Bluetooth Panneau d'entrées/sorties Le panneau d'entrées/sorties (en anglais ()) est une interface qui regroupe tous les connecteurs d'entrée/sortie. Ces connecteurs, qui respectent la norme PC 99, permettent à l'utilisateur de connecter des périphériques externes à l'ordinateur (comme un écran, un clavier, une souris, un kit d'enceintes ou une imprimante). On retrouve plusieurs types de connecteurs : les ports USB (Universal Serial Bus) permettent de connecter la quasi-totalité du matériel récent (clés USB, imprimantes). La norme USB est apparue en 1996 et est toujours présente aujourd'hui ; les cartes mères proposent, en 2016, des ports USB en () repérables à leurs connecteurs bleus ; le connecteur RJ45 permet de connecter l'ordinateur à un réseau informatique câblé ; en 2016, la prise est à la norme 1000BASE-T ; le connecteur VGA (Video Graphics Array) : ce connecteur vidéo analogique permet de relier un écran à l'ordinateur. Ce connecteur est relié à l'IGP (Integrated Graphics Processor) du processeur (qui est une sorte de petite carte graphique intégrée au processeur ; tous les processeurs modernes en ont un) ; le connecteur DVI (Digital Visual Interface) : ce connecteur vidéo numérique permet de relier un écran à l'ordinateur. Il est lui aussi relié à l'IGP du processeur ; le connecteur HDMI : ce connecteur numérique gère l'audio et la vidéo en haute définition. Il permet de connecter un écran haute définition à l'ordinateur ; le connecteur DisplayPort : ce connecteur vidéo numérique gère l'audio et la vidéo en haute définition (comme l'HDMI). Il permet de connecter un écran haute définition à l'ordinateur ; les connecteurs audio analogiques : connecteurs jack 3.5 mm présents sur le bord du panneau. Ils permettent de relier un système audio à l'ordinateur (comme un kit d'enceintes, un casque audio) ou un microphone, de façon analogique ; les connecteurs audio numériques (SPDIF) : ils permettent de relier un système audio à l'ordinateur, via un flux de données numérique (bitstream) ; le connecteur Firewire (IEEE1394) : il permet de relier certains périphériques à l'ordinateur (disques durs externes, caméscopes). Fabricants En 2018, Les principaux fabricants de cartes mères sont : Carte multiprocesseur Une carte multiprocesseur (comme son nom l'indique) peut accueillir plusieurs processeurs physiquement distincts ( parfois quatre, rarement plus). Ces cartes relativement onéreuses sont principalement utilisées dans les architectures serveur ou les superordinateurs. En effet, la présence de deux processeurs permet de doubler la puissance de calcul de la machine. Pour gérer deux processeurs ensemble, deux techniques existent : La gestion asymétrique : avec cette méthode, chaque processeur se voit attribuer une tâche différente. Cela permet de confier une tâche à un processeur alors que le second est occupé à autre chose. La gestion symétrique : avec cette méthode, chaque tâche est répartie également sur chaque processeur (c'est-à-dire que chaque processeur se charge d'une moitié de la tâche) Le système d'exploitation Linux permet la gestion symétrique de deux processeurs depuis la sortie du noyau Linux (2003). Différents formats de carte mère Au fur et à mesure de l'évolution de l'informatique, plusieurs formats standardisés de carte mère ont vu le jour. Voici les principaux : AT (1984) : × (IBM) (format largement supplanté depuis le début des années 2000 par le format ATX) ; Baby-AT (1985) : × ; ATX (1995) : × (Intel) ; microATX (1996) : × , FlexATX (1999) : × , E-ATX : × , Mini-ATX (2005) : × ; ITX (2001) : × (VIA) ; Mini-ITX (2001) : × max., Nano-ITX (2003) : × , Pico-ITX (2007) : × max. ; BTX (2004) : × max. (Intel) ; MicroBTX (2004) : × max., PicoBTX (2004) : × max. ; DTX (2007) : × max. (AMD) ; Mini-DTX (2007) : × max. Notes et références Voir aussi Articles connexes Matériel informatique Électronique numérique
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Crêpe
La crêpe est un mets composé d'une couche plus ou moins fine de pâte, faite à base de farine (principalement de blé ou de sarrasin) et d'œufs agglomérés à un liquide (lait, parfois mélangé à de l'eau ou de la bière). Elle est généralement de forme ronde. La crêpe est cuite sur les deux faces dans une crêpière (ou une poêle ordinaire), ou sur une plaque chauffante, appelée bilig en Basse-Bretagne, galettoire ou galetière en Haute-Bretagne. La crêpe se mange chaude ou froide, sucrée ou salée (ou nature), comme plat principal ou comme dessert, mais peut aussi constituer un en-cas. Elle est servie telle quelle, agrémentée d'une garniture ou encore fourrée. On la déguste chez soi ou au restaurant, et on en trouve à emporter sur les marchés, lors d'événements festifs, comme dans les fêtes foraines. Selon les habitudes et la garniture, elle peut être d'épaisseur variable. Étymologie L'adjectif d'ancien français cresp « frisé, ondulé » est issu du latin . Substantivé au féminin, il a pris le sens de « genre de pâtisserie » attesté au . En effet, la crêpe est caractérisée par les ondulations que fait la pâte finement étalée lors de sa préparation. Préparation On distingue les crêpes de couleur claire préparées à partir de farine de froment, de lentille, de maïs, de riz, de semoule, de teff ou de pois chiche, et celles, beaucoup plus brunes, réalisées avec de la farine de sarrasin (ou farine de blé noir). Pour les crêpes de froment consommées en dessert, les ingrédients généralement utilisés pour la pâte sont la farine, les œufs, le lait, le sucre et parfois l'eau et la bière. On y ajoute parfois des arômes comme de la vanille, de la fleur d'oranger, du rhum, du grand marnier ou de l'alcool de cidre (lambig, calvados). Pour les crêpes de blé noir, les ingrédients de base sont la farine de blé noir, l'eau et du sel. On y rajoute parfois de la bière, un peu d'huile, d'autres farines en quantité moindre (froment, châtaigne), et du poivre. Cependant, chaque crêpier / crêpière a sa propre recette. Les ustensiles nécessaires pour préparer une pâte à crêpes sont, de façon traditionnelle, une balance ou un verre mesureur, un tamis, un bol et un fouet. L'important est de bien mélanger pour obtenir une pâte lisse, sans grumeau. Le mélange peut se faire également à l'aide d'un fouet électrique, d'un robot de cuisine, ou d'un shaker spécialement conçu pour la pâte à crêpe. Certains cuisiniers conseillent de laisser reposer la pâte avant la cuisson. Une crêpe s'obtient en étalant une portion de pâte, sous la forme d'un disque, sur un ustensile de cuisine préalablement graissé et chauffé (plaque de fonte, crêpière, poêle ou billig), et en la faisant cuire alternativement sur ses deux faces. La crêpe française se prépare sans levain, contrairement par exemple au pancake américain ou au blini russe ou ukrainien. La crêpe reste alors fine et facile à plier. On peut ajouter de la bière levurée si on souhaite l'épaissir un peu et transmettre le parfum de cette boisson (l'alcool s'évapore à la cuisson). Si la plaque n'est pas assez chaude, la pâte collera. Si on ne peut pas chauffer plus fort, alors un peu d'huile dans la pâte résoudra le problème. L'huile apporte également une souplesse à la crêpe. La pâte s'étalera plus vite, elle risquera moins de brûler à la cuisson et la crêpe risquera moins de se déchirer lors du dressage. Grâce à la finesse de la pâte étalée, la cuisson est très rapide. Contrairement aux pizzas, il convient de cuire la garniture à part et juste avant. La dorure apparaît dessous dès le début de la cuisson. Il vaut mieux sucrer après cuisson car le sucre noircit avant que la crêpe ne soit cuite. Le fait de nettoyer la plaque avant chaque crêpe avec un chiffon imbibé d'un peu d'huile évite que les fragments brûlés collent à la prochaine cuisson. Consommation La crêpe peut se consommer seule, mais est souvent nappée d'une garniture telle que le sucre, de la confiture, du chocolat à tartiner, de la crème chantilly, du fromage, du jambon, voire des légumes cuits et assaisonnés. La crêpe est généralement sucrée pour les crêpes de froment et plutôt salée pour les crêpes de sarrasin. La crêpe peut aussi être fourrée et gratinée au four. Elle se présente pliée en quatre, roulée, en demi-lune, en triangle, en pannequet (la garniture est placée au centre et on rabat deux bords opposés puis les deux autres pour former un petit paquet) ou « en aumônière ». Elle peut être aussi utilisée comme base d'autres recettes (exemples : le gâteau de crêpes ou la ficelle picarde). On peut aussi la flamber : on verse sur la crêpe chaude un alcool chauffé (souvent du Grand Marnier ou du rhum) auquel on met le feu. Ces crêpes sont servies immédiatement, souvent encore en train de flamber dans l'assiette. On peut accompagner d'une boule de glace (souvent parfumée à la vanille). Fête traditionnelle liée à la crêpe À la fête de la Chandeleur ou au Mardi Gras, il est fréquent de cuisiner des crêpes en France et en Belgique. Cette tradition est immortalisée dans le canon traditionnel français. La légende dit que pour assurer une prospérité toute l'année, il faut faire sauter les crêpes avec une pièce de monnaie dans la main en récitant cette chanson : La veille de la Chandeleur… L'hiver se passe ou prend rigueur Si tu sais bien tenir ta poêle À toi l'argent en quantité Mais gare à la mauvaise étoile Si tu mets ta crêpe à côté. Variétés ou équivalents dans le monde Belgique francophone La crêpe de froment en Belgique francophone porte le nom de vôte ou reston en Wallonie ; elle peut être accompagnée de sucre, de confiture, de chocolat à tartiner ou être garnie de lard ou de saucisse. Fabriquée à base de sarrasin et de raisins de Corinthe ou de rondelles de pomme, avec parfois ajout de bière, c'est la vôte liégeoise ou bouquette qui se mange chaude, saupoudrée de sucre, ou froide avec du sirop de Liège. France Sucrées ou salées, les crêpes sont traditionnellement consommées chaudes accompagnées de beurre. La garniture la plus fréquente des crêpes dites « salées » est constituée de fromage râpé, de jambon, d'un œuf et elle est dite « complète » lorsqu'on y retrouve les trois ingrédients simultanément. Pour les crêpes dites « sucrées », les ingrédients couramment utilisés sont : le beurre, le sucre, le chocolat, le nutella, la confiture, le miel, le caramel au beurre salé, le citron, la crème de marron, etc. On cuisine également des crêpes dans les Hauts-de-France et en Alsace, en incorporant de la bière dans la pâte, ce qui améliorait sa dégustation. En Flandre française et en Artois les grosses crêpes épaisses portaient traditionnellement le nom de couquebaque ou pannecouque. La ficelle picarde est une des spécialités régionales de Picardie, à base de crêpe. En Normandie on y incorpore un peu de calvados et éventuellement de la pomme. Les crêpes de sarrasin existent sous diverses formes et noms : la galette en Haute-Bretagne, le tourtou ou galetou en Limousin, le bourriol ou pompe en Auvergne, la pascade en Aveyron, etc. Le galichon ou crêpe du chat est la toute dernière crêpe réalisée, souvent de petite taille du fait du manque de pâte. Les crêpes Suzette sont un grand classique de la cuisine française inventé par Auguste Escoffier. Elles sont préparées avec un « beurre Suzette » (beurre fondu et mélangé avec du sucre, du Grand Marnier, de l'orange et du citron). Elles peuvent ensuite être flambées au Grand Marnier, mais cette dernière étape est sujette à controverse entre partisans et opposants du flambage de la crêpe. Elles devraient leur nom à l'actrice française Suzanne Reichenberg (1853-1924). Le sanciau est une spécialité culinaire berrichonne consistant en une crêpe épaisse garnie de tranches de pomme. Bretagne Les crêpes bretonnes (krampouezh en breton) sont une spécialité culinaire bretonne très renommée, et la Bretagne compte de nombreuses crêperies. Il existe deux sortes de crêpes : à la farine de froment ou bleud gwinizh. La poircieâte traditionnelle se compose d'œufs, de farine, de sucre et de lait. Elle est surtout consommée sous une forme sucrée ; à la farine de blé noir (ou sarrasin) ou bleud ed-du. La pâte traditionnelle se compose exclusivement de farine de sarrazin, d'eau et de sel, bien que certains ajoutent des œufs ou du lait ; pour une consommation salée. On rajoute ensuite divers ingrédients (saucisse, jambon, fromage, tomates, champignons, etc.), quoique traditionnellement ce soit l'œuf seul qui l'accompagnait. Sur la carte des crêperies, les crêpes de blé noir sont parfois improprement appelées galettes. Cependant, la galette et la crêpe ne désignent pas les mêmes produits et sont faites avec des ingrédients différents : en pays gallo, ou Haute-Bretagne, la « galette de blé noir » ou « galette de sarrasin » est exclusivement salée. Préparée à base d'eau, de farine, de sarrasin et de sel, elle est épaisse, molle quand sa cuisson est finie et présente des trous à sa surface ; en pays bretonnant, ou Basse-Bretagne, la crêpe de sarrasin est salée ; sa version sucrée est la crêpe bretonne de froment. Préparée à base de lait, d’œufs, de farine de froment et de farine de sarrasin, elle est plus fine, cassante quand sa cuisson est finie et d'une surface non trouée. Avec la crêpe, on boit de l'eau, du cidre (boisson à base de pommes fermentées) ou sistr ou du lait ribot (lait aigre) en breton laezh ribod ou laezh trenk. La plaque sur laquelle se font les crêpes se nomme en breton la billig, ar pillig ou encore ar gleurc’h ; on étale la pâte à l'aide de la rozell (une sorte de râteau de bois) ; on la décolle et la retourne à l'aide de la skliñsell. Dictons bretons à propos des crêpes : = la première crêpe (souvent ratée), pour le chat, pour le chien ou pour l'innocent de la maison. = celui qui mange la dernière crêpe est perdant ou gagnant (selon qu'il reste trop peu de pâte ou trop). Québec et Nouveau-Brunswick Au Québec et au Nouveau-Brunswick, la crêpe de farine blanchie ou de blé entier est un mets traditionnel très répandu. Dans leurs versions sucrées, elles sont généralement agrémentées de cassonade, de confiture ou de sirop d'érable. Avec les fèves au lard, le jambon, le lard, et les produits de l'érable, elles forment le repas traditionnel consommé dans les cabanes à sucre au printemps. On trouve aussi des crêpes au homard. De nos jours, elles sont habituellement consommées avec des garnitures sucrées pour le déjeuner (repas du matin) et avec des garnitures salées pour les autres repas. Ces crêpes sont habituellement trois fois plus épaisses que les crêpes françaises, ce qui fait que les Français les appellent très souvent (à tort) des pancakes, alors que les pancakes sont à leur tour environ trois fois plus épais que les crêpes et ont une recette distincte. Les pancakes sont très rares dans le Canada francophone, tandis que les crêpes épaisses y sont la norme et sont appelées simplement « crêpes ». Dans le reste du monde Les crêpes possèdent de nombreux équivalents, traditionnellement cuisinés dans d’autres pays du monde. Par exemple : à base de farine de blé : la (Galice) ou les (Asturies) en Espagne, la aux Pays-Bas et en Belgique néerlandophone, le blini en Europe de l’Est, le pancake en Amérique du Nord (les francophones de ce continent ne consomment généralement pas de pancakes et mangent plutôt des crêpes épaisses que les Européens confondent habituellement avec des pancakes), la msemmen au Maroc, le manakish au Liban, la palacsinta en Hongrie, la clătită en Roumanie ; à base de farine de sarrasin : le blini en Russie, la ploye de Madawaska au Nouveau-Brunswick (Canada), la galette au Québec ; à base de farine de maïs : le talo au Pays basque, la tortilla en Amérique centrale et au Mexique et la cachapa au Venezuela ; à base de farine de froment : la piadina en Émilie-Romagne et la crespella à Rome ; (492–496), , Italie ; à base de farine de pois chiche ou de lentille : le dosa en Inde, la cade en Provence, la socca à Nice, la farinata en Italie et la fainà en Argentine ; à base de riz : en Chine ; à base de semoule : le baghrir aussi appelé ghrayef ou encore khringo dans le Maghreb ; à base de semoule fine, de farine de blé et d'huile d'olive: les melaouis tunisiens ; à base de teff : l’injera en Érythrée et en Éthiopie. Idiotismes Retourner quelqu'un comme une crêpe : lui faire aisément changer d'opinion. Laisser tomber quelqu'un comme une crêpe : abandonner rapidement quelqu'un. S'aplatir comme une crêpe : se soumettre lâchement. Dans la culture populaire Dans le film Les bronzés font du ski (1979), écrit et interprété par la troupe du Splendid et réalisé par Patrice Leconte, une scène fameuse se déroule dans une crêperie. Gilbert Seldman (Bruno Moynot), après avoir entendu la serveuse lui réciter les différentes crêpes (très élaborées) proposées par l'établissement, lui commande une crêpe au sucre (avec une bière). Devant le refus de la serveuse Gigi (Marie-Anne Chazel), qui lui répond , Seldman lui rétorque alors : La scène se termine par la vision du client indélicat, jeté dehors par le cuisinier de l’établissement et conspué par Gigi et son ami... Notes et références Notes Références Annexes Bibliographie Catherine Merdy-Goasdoué, Le livre des crêpes, Jérôme Villette, 125 p. Simone Morand, Cuisine traditionnelle de Bretagne Articles connexes Crêpe chinoise Crumpet Matafan Pancake Papadum Vôte Vôte ardennaise Liens externes Aliment à la bière Cuisine liégeoise Pâtisserie belge Pâtisserie française
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Couleur%20primaire
Couleur primaire
Une couleur primaire est, dans un système de synthèse de couleurs, une couleur qui ne peut pas être reproduite par un mélange d'autres couleurs. Des couleurs sont dites primaires entre elles si aucune ne peut être reproduite par un mélange des autres. Quand on réalise un procédé de synthèse de couleurs, on choisit au moins trois primaires, en considérant les moyens techniques de les obtenir. En photographie, en impression en couleurs, sur les écrans de télévision ou d'ordinateur, les couleurs primaires sont des conventions technologiques définies par des normes. Elles varient d'une application à l'autre. Elles n'ont pas de rapport avec la sensibilité particulière des trois types de cônes de l'œil. Elles peuvent changer dans des limites qui dépendent de l'application qui en est faite. Dans les applications industrielles modernes de la synthèse additive des couleurs, on prend une primaire dans chacun des champs chromatiques rouge, vert et bleu. Quand la synthèse dite soustractive s'effectue à partir de colorants sur blanc, on utilise un jaune, couleur complémentaire du bleu, un rouge violacé appelé magenta, complémentaire du vert, et un bleu tirant sur le vert, appelé cyan, complémentaire du rouge primaire. Les artistes peuvent choisir des primaires convenables au projet qu'ils entreprennent. Généralités Couleurs primaires entre elles Le qualificatif « primaire » est à rapprocher de « premier » dans nombre premier. De la même façon que deux nombres sont premiers entre eux s'ils n'ont aucun diviseur entier commun supérieur à 1, trois couleurs sont primaires entre elles si aucune des trois ne peut être reproduite par un mélange des deux autres. Toutes les couleurs produites par des lumières monochromatiques sont primaires entre elles. Choix des couleurs primaires d'un système Les constatations de base sur les mélanges de couleurs valent, si l'on ne descend pas trop dans le détail, aussi bien pour les mélanges de matières colorantes que pour les mélanges de lumières colorées. On peut obtenir en mélangeant deux couleurs entre elles, un grand nombre d'intermédiaires, qui n'est limité que par la capacité de la vision humaine à discriminer deux teintes proches. En introduisant une troisième couleur, on augmente considérablement le domaine des couleurs qu'on peut produire, sauf si cette troisième couleur peut être reproduite par le mélange des deux premières. Dans ce cas, le résultat d'un mélange entre la troisième couleur et une des deux autres pourra toujours se trouver avec un mélange des deux premières. Pour qu'un système à mélange de trois couleurs agrandisse le domaine (appelé gamut) des couleurs qu'il peut imiter, il faut que ses trois couleurs soient primaires entre elles. On conçoit aisément, et on vérifie rapidement par l'expérience, que plus deux couleurs sont différentes, plus on pourra discerner de nuances variées dans les mélanges qu'on en fait. De la même façon, plus la troisième couleur du système sera différente de n'importe laquelle de celles obtenues par le mélange des deux premières, plus on pourra créer de nuances avec le mélange des trois. Il est bien rare que les systèmes de synthèse de couleurs ne servent pas à produire des images, et il est bien rare qu'une image ne contienne pas quelque nuance de gris. Parmi ces nuances de gris, le plus clair est appelé blanc. Le système de synthèse de couleurs doit pouvoir reproduire ces gris. Cette exigence impose des contraintes aux couleurs primaires. Supposons en effet qu'on ait choisi comme primaires un bleu, un vert et un violet. Ces trois couleurs sont primaires entre elles. Qu'il s'agisse de lumières ou de colorants, on ne peut créer aucune des trois par mélange des deux autres. Mais on ne peut pas non plus faire de gris. Pour que ce soit possible, il faut que la troisième couleur soit complémentaire d'une des couleurs obtenues par mélange entre les deux premières, c'est-à-dire, par définition, qu'on puisse par leur mélange obtenir un gris. Si le système doit reproduire un gamut restreint, comme c'est le cas dans la télévision, où on se donne pour contrainte principale de bien reproduire les teints de peau humaine, on a intérêt à prendre comme primaires des couleurs qui permettent tout juste d'arriver à produire ces couleurs. En peinture, on travaille plus facilement le portrait avec un jeu de couleurs atténuées qu'en mélangeant des couleurs vives. En télévision, le procédé est industriel, et les primaires, normalisées ; mais le réglage de l'intensité de la coloration montre que plus les primaires sont différentes, plus le bruit est visible. Développement de la notion de couleurs primaires Depuis la Renaissance, on sait qu'en mélangeant trois pigments, un rouge, un jaune, un bleu, on peut reproduire une grande variété de couleurs. On sait aussi qu'on ne peut pas reproduire de cette façon les tons les plus vifs. Mais rien n'empêche l'artiste d'utiliser autant de couleurs qu'il le souhaite. Dans son Optique, Isaac Newton montre la possibilité de reconstituer une sensation de blanc en faisant tourner rapidement un disque peint de secteurs colorés. Au James Clerk Maxwell, suivant les hypothèses de Thomas Young au siècle précédent, montre qu'on peut faire une synthèse additive de nombreuses couleurs en combinant trois lumières colorées bien choisies, une parmi les rouges, une autre parmi les verts, et la troisième parmi les bleus. Les couleurs choisies pour la synthèse sont les couleurs primaires de cette réalisation . Les primaires peuvent être des lumières monochromatiques ou non. La synthèse ne produit que des couleurs moins vives que ses primaires ; les couleurs les plus pures et lumineuses restent inaccessibles. Cet inconvénient est d'une importance modérée, parce que l'être humain différencie finement les couleurs surtout pour les tons les moins vifs. Au cours du , l'impression en couleurs développe des procédés, expérimentés au siècle précédent par Le Blon qui permettent de réduire le nombre de passages sous presse d'un par couleur à seulement trois pour trois couleurs primitives, le jaune, le rouge et le bleu. Ces couleurs évolueront avec la technique, et ne prendront leurs noms actuels que pendant la première moitié du . Pour la synthèse soustractive, la feuille de papier blanc peut être recouverte d'encre jaune, qui absorbe le bleu, d'encre magenta, qui absorbe le vert, d'encre cyan, qui absorbe le rouge. Si les trois encres sont appliquées à la fois, aucune lumière ne se réfléchit, et on a du noir. Cependant, il est bien plus commode d'ajouter, en imprimerie, un passage noir. Une goutte d'encre noire remplace trois gouttes d'encres des couleurs primaires, là où il faut du noir. Le noir permet de moins charger le papier d'encre. En outre, les êtres humains voient mieux les détails de variation de luminosité que les variations de couleur. Au début du la photographie argentique diapositive en couleurs apparaît avec les autochromes, avec encore une faible gamme de tons. L'image en couleurs, vue par transparence, est constituée d'une mosaïque irrégulière de points de couleurs primaires, violet, vert et orangés. Vers 1930, la photographie en couleurs avec négatif, permettant la reproduction des images, commence à se diffuser. Le procédé divise le spectre visible en trois zones continues à peu près égales avec une limite aussi nette que possible. Les trois lumières correspondant à ces zones sont les primaires, bleue, verte et rouge. Le procédé est soustractif et négatif. La définition exacte des primaires dépend de la chimie des trois sortes de colorants combinés en photographie couleur, les sensibilisateurs, les filtres et les coupleurs. Les primaires varient d'une fabrication à une autre dans ce schéma ; on corrige les différences grâce à des filtres sur la lumière de tirage. À la même époque, les artistes du Bauhaus retournent à une réflexion sur la couleur. Les uns, comme Piet Mondrian, épousent l'idée de science des couleurs, et n'utilisent plus que rouge, jaune et bleu (le rouge primaire de Mondrian est rouge, pas magenta, et son bleu est un outremer, pas un cyan). D'autres comme Josef Albers mettent la théorie en défaut, en montrant ses insuffisances hors du laboratoire de colorimétrie et de la reproduction sans intervention humaine. Dans la deuxième partie du , la synthèse additive des couleurs donne le principe de la télévision en couleur. Les écrans cathodiques utilisent des photophores, disposés en mosaïque, de trois couleurs, un rouge, un vert, un bleu, pour colorier l'image de télévision. Les écrans d'ordinateurs fonctionnent suivant le même principe. L'écran à cristaux liquides utilise une mosaïque de filtres colorés. Au cours du temps, les primaires ont pu changer quelque peu. Les réglages permettent l'ajustement des couleurs moins vives, pour qu'elles soient transmises à l'identique ; les teintes qu'on ne peut reproduire changent un peu, mais elles ne sont pas dans la région de discrimination maximale de la vision colorée humaine. Les rattrapages, pour une image plus vigoureuse, se font avec discrétion. Couleurs primaires instrumentales Les couleurs primaires instrumentales servent, en psychophysique, à constituer les stimulus qui permettent de relier la vision humaine aux radiations lumineuses définies physiquement. La lumière est composée de photons pouvant chacun correspondre à une couleur monochromatique différente. Seul un spectromètre est capable d'analyser simultanément une telle diversité de photons. L'œil humain effectue une analyse approximative grâce à trois types de cônes. Inconvénient : nous sommes par exemple incapables de distinguer la différence entre un flux lumineux composé uniquement de photons oranges, et un flux lumineux composé d'un mélange de photons jaunes et rouges (métamérisme), alors qu'un spectromètre montrera la différence de composition des lumières émises par une carotte et l'encre d'un stylo orange. Avantage : cela simplifie grandement le processus de reproduction des couleurs. Inutile de chercher à reproduire le spectre initial dans toute son éventuelle complexité, il suffit que le spectre synthétisé excite de la même façon nos cônes. Ainsi, seulement trois couleurs bien choisies suffisent à simuler pour notre œil une vaste quantité de spectres possibles. Pour fonder la colorimétrie, il faut établir la sensibilité spectrale des cônes. On soumet les sujets à des lumières colorées, et on leur demande de trouver leur couleur métamère en composant des lumières primaires, monochromatiques ou non, mais suffisamment bien connues, et si nécessaire en ajoutant de la lumière blanche à l'échantillon. On peut utiliser pour ces mesures des lumières quelconques, à condition qu'elles soient parfaitement définies. L'usage de lumières monochromatiques, obtenues par décomposition de lumière blanche par un prisme, n'est pas indispensable, mais simplifie les calculs. Quand la lumière à évaluer ne peut trouver de métamère avec les couleurs primaires choisies, ce qui est le cas avec toutes les lumières monochromatiques, quelles que soient les primaires, on lui ajoute soit du blanc, soit un autre mélange de primaires, de façon à pouvoir trouver une métamère ; puis, on retranche ce qu'on a ajouté à la couleur inconnue, des deux côtés de l'équation. On obtient ainsi des coefficients négatifs. Pour limiter les erreurs, on a cependant intérêt à prendre les primaires bien réparties dans le spectre. En 1931, la commission internationale de l'éclairage (CIE) a fixé des primaires mathématiques de référence pour les expérimentations, en adoptant les longueurs d'onde suivantes : rouge : chiffre rond de 700 nm, vert : (correspondant à une raie spectrale du mercure), bleu : (autre raie du mercure). Ces lumières monochromatiques servent pour établir un diagramme de chromaticité. La colorimétrie se fonde sur la loi d'Abney, un principe de linéarité, approximativement vérifié dans les premières expériences. En conséquence, on peut définir toute lumière comme métamère d'une composition des trois primaires instrumentales. Les coefficients sont obtenus par calcul et peuvent être négatifs. On montre facilement, dans ces conditions, que Comme, du fait encore de la linéarité des relations, la lumière composée de trois lumières est la composée des deux premières, composée avec la troisième, On peut facilement, par le même processus, généraliser à tout nombre de lumières, et énoncer Couleurs primaires de la synthèse additive Ces principes régissent le choix des primaires pour la synthèse additive. Comme les coefficients de chacune d'entre elles ne peuvent, pour la synthèse, être négatifs, les couleurs synthétiques seront toutes à l'intérieur du polygone des primaires. Pour la synthèse additive, on n'utilise pas nécessairement des lumières monochromatiques. Si c'est le cas, il faut encore remarquer que le rouge à est très peu visible. Il en va de même pour le bleu à . Pour une reproduction efficace, il faut des longueurs d'onde moins extrêmes. On réduit un peu les couleurs saturées que l'on peut afficher. Des colorants ou filtres peuvent être plus efficaces (c'est le cas dans les écrans LCD), avec la restriction qu'on ne peut reproduire les couleurs hors du triangle des couleurs primaires, et que, les colorants ou filtres donnant des lumières moins saturées, les couleurs les plus vives seront inaccessibles. Des sources à spectre de raies comme les éléments fluorescents et les diodes électroluminescentes conviennent. S'agissant de procédés industriels, on a recherché des primaires convenant au plus grand nombre possible de cas d'image possible. Les couleurs doivent être lumineuses, ce qui exclut les rouges et les bleus extrêmes, utilisables comme primaires d'expérimentation. On a choisi, généralement, une primaire dans la région des rouges, une autre dans la région des verts, et la troisième dans la région des bleus. Il est plus simple et plus économique de n'utiliser que trois primaires, même s'il faut pour cela abandonner une partie du diagramme. Entre le rouge et le vert-jaune, la ligne est presque droite sur le diagramme ; on pourra obtenir des couleurs intermédiaires aussi saturées que les primaires. Si on prenait une primaire bleu-vert, vers , on n'aurait plus accès qu'à des oranges, jaunes et verts dégradés de gris. Ayant choisi les deux premières primaires, la meilleure troisième se trouvera aussi éloignée de leur ligne que possible. La modulation de l'intensité des flux lumineux additionnés permet d'obtenir toutes les teintes intermédiaires. On utilise la synthèse additive pour la plupart des technologies d'écrans couleur : le tube cathodique des anciennes télévisions, l'écran LCD, l'écran à plasma, les vidéoprojecteurs. Le plus souvent, les couleurs sont juxtaposées dans une mosaïque, comme dans l'autochrome du début du , observé par transparence. Les caméras tri-capteurs procèdent par séparation des couleurs par filtres dichroïques. Certains appareils de photographie numérique séparent les composantes primaires par filtres entre couches sensibles. Les vidéoprojecteurs à trois objectifs superposent trois flux de couleurs primaires. Des vidéoprojecteurs DLP mélangent les couleurs primaires en profitant de la persistance rétinienne, projetant successivement chaque couleur à une cadence rapide. La synthèse additive à trois couleurs primaires représente le moyen le plus économique de reconstituer une impression colorée, et de grands efforts ont été effectués pour rendre ce procédé aussi satisfaisant que possible. Mais une synthèse à plus de trois couleurs primaires augmenterait l'aire des couleurs qu'on puisse reproduire, et des propositions ont été faites en ce sens. L'information à transmettre pour un système à n couleurs est marginalement supérieure à celle d'un système à trois couleurs, puisqu'il suffit de transmettre un triplet de valeurs, et de désigner par un code de un bit par couleur supplémentaire quel groupe de trois primaires de la collection doit être utilisé. Couleurs primaires de captation La capture d'une image en couleur par les caméras vidéo, les appareils photographiques numériques et les scanners s'effectue par la sélection trichrome. Pour capter photographiquement une image, il faut trouver, pour chaque point, les trois valeurs qui en situent la couleur, luminance incluse, dans l'espace chromatique. Il n'est pas nécessaire que les primaires soient identiques à celles de la synthèse, si on transmet les trois couleurs séparément. Grâce à la linéarité des relations colorimétriques, le changement de valeurs peut se faire simplement ; chaque valeur du nouvel espace est la somme des trois valeurs de l'ancien espace multipliées par des coefficients de changement de repère. Les couleurs représentables sont à l'intérieur de la partie commune aux triangles correspondant aux deux jeux de primaires dans le diagramme de chromaticité. Pour celles qui sortent de cet espace, on arrivera à des coefficients de primaire négatifs, impossibles à réaliser, et donc à une distorsion de la couleur. Cependant, les mêmes considérations que pour la synthèse additive s'appliquent, et les primaires sont prises généralement dans les champs chromatiques rouge, vert et bleu. Les primaires de captation ne peuvent être monochromatiques ; elles doivent couvrir le spectre entier. On divise donc celui-ci en trois zones approximativement égales. Le spectre des filtres qui constitue les primaires de captation n'ont pas de rapport obligé, et en général très peu de rapport, avec celui des pigments de la rétine qui permettent la vision en couleur. Couleurs primaires en synthèse soustractive Modèle simplifié La synthèse soustractive est une construction théorique. On part d'une lumière blanche, pour lui soustraire ensuite certaines de ses composantes à l'aide de filtres superposés. Les primaires ne peuvent être monochromatiques. Pour un système véritablement soustractif, il faudrait des couleurs optimales, qui transmettraient parfaitement toute la lumière, sauf une plage qui serait entièrement absorbée. Un filtre rouge violacé retranche une plage complémentaire verte ; un filtre jaune retranche une plage complémentaire bleue ; un filtre bleu-vert retranche une plage complémentaire rouge. On suppose des filtres optimaux qui divisent le spectre visible en trois parties jointives. On obtient un équivalent exact d'une synthèse additive, dont les primaires seraient le rouge que produit le passage à travers le filtre rouge violacé, transmettant le bleu et le rouge, puis à travers le filtre jaune, absorbant le bleu ; le vert que produit, de même, la superposition du bleu-vert et du jaune ; le bleu qui résulte du passage à travers le rouge violacé et le bleu-vert. La superposition des trois filtres donne du noir. Une couleur intermédiaire s'obtient en modulant l'absorption des filtres. Par facilité de langage, on parle de couleurs primaires pour les couleurs de filtres rouge-violacé, jaune et bleu-vert ; les auteurs qui désirent traiter le sujet avec rigueur préfèrent les désigner comme couleurs élémentaires du procédé, les couleurs primaires résultant de la superposition de deux filtres. Si les filtres sont optimaux, les primaires sont également des couleurs optimales ; cette condition n'est pas nécessaire à la synthèse additive, mais ne lui fait pas obstacle. Comme dans le cas de la synthèse additive, un grand nombre de couleurs primaires sont possibles. Le système peut atteindre les couleurs dont la chromaticité se situe dans le triangle des couleurs primaires, et dont la luminosité est compatible. Réalisations effectives L'absorption des filtres mis au point pour les systèmes de synthèse dite soustractive varie entre 0 et 1 sans jamais atteindre ces points. Les filtres jaunes peuvent se rapprocher d'une couleur optimale, quoique avec une pente beaucoup plus douce entre la transmission presque totale et l'absorption presque complète, mais les filtres bleu-vert et rouge violacé en sont très loin. Le spectre résultant de la combinaison de deux filtres s'obtient par multiplication de la transmission, bande par bande, et non par soustraction globale. Une série de considérations techniques obligent à abandonner le modèle de synthèse soustractif. Les colorants réels ne se comportent pas comme des blocs transmettant toute une plage et en rejetant une autre ; et la teinte tend à varier quand la densité de colorant augmente. L'application simple des principes de la synthèse additive des couleurs à la synthèse soustractive aboutit à des incompréhensions et des déceptions. Les difficultés avec les orange et les violets en imprimerie sont notoires. En photographie, la reproduction fidèle des tons proches du gris moyen, correspondant au meilleur pouvoir discriminant de la vision humaine, amène à distordre la reproduction des tons les plus extrêmes. En photographie argentique en couleurs, la variation de densité des colorants détermine la teinte ; en impression en couleurs, la densité est généralement fixe, et c'est la variation de taille des points de la trame qui détermine la proportion de lumière blanche que l'encre colore. Il en résulte que les colorants ne se recouvrent pas en tous points, et que la synthèse des couleurs apparaît comme mixte entre synthèse additive et « soustractive ». Quelles que soient les considérations théoriques, l'usage veut qu'on appelle couleurs primaires les teintes des colorant de base, et qu'on leur donne le nom des encres normalisées de l'impression quadrichromique : cyan pour le bleu-vert, magenta pour le rouge violacé et jaune pour le troisième, même quand ces couleurs divergent de la norme. Photographie argentique en couleurs Les pellicules couleurs argentiques du procédé négatif-positif ont un processus plus complexe. Sur un négatif, plus l'objet était lumineux, plus l'image est opaque. Le négatif couleur a trois couches, une par couleur primaire. Couleur par couleur : plus l'objet était bleu, plus la couche sensible au bleu doit être opaque au bleu, c'est-à-dire jaune. Le même raisonnement s'applique au vert et au rouge. Plus l'objet avait de vert, plus la couche sensible au vert doit être magenta ; plus l'objet avait de rouge, plus la couche sensible au rouge doit être cyan. Une nouvelle inversion au tirage rétablit les couleurs d'origine. Plus l'objet était bleu, plus le négatif est jaune, et moins le film ou le papier de tirage reçoit de bleu, et moins sa couche sensible au bleu deviendra jaune : l'image contiendra donc plus de bleu. Ces inversions se produisent sur les films et papiers développés. Les surfaces sensibles contiennent une chimie compliquée de colorants sensibilisateurs, qui rendent chaque couche sensible à une plage de couleurs, de colorants filtres, qui évitent que des rayonnements indésirables touchent les couches suivantes, et de colorants coupleurs, qui permettent, au développement, de remplacer les cristaux d'halogénure d'argent insolés par la couleur primaire désirée. Impression en couleurs En impression en couleurs on peut utiliser plus de trois primaires. La quadrichromie CMJN ajoute le noir aux couleurs primaires. Sa présence a quatre avantages : une goutte d'encre noire remplace trois gouttes de jaune, magenta et cyan et diminue les problèmes de saturation du support par les encres et de séchage ; l'encre noire peut renforcer le contraste local, améliorant la netteté perçue, l'œil étant plus sensible aux variations de lumière qu'aux variations de teinte ; l'encre noire est plus stable dans le temps que les encres colorées ; l'encre noire est moins chère. L'usage de plus de quatre couleurs améliore le procédé. Des couleurs primaires supplémentaires étendraient l'étendue chromatique qu'on peut reproduire ; mais en général, l'hexachromie ajoute deux encres de couleurs désaturées, qui ont pour utilité de grossir les points de trame dans les parties claires. Pour la même nuance, un point de trame de couleur plus claire, couvrant la moitié ou plus de la superficie, est moins visible qu'un point plus petit, et ayant plus de contraste avec le fond. Couleurs primaires en peinture La peinture d'art n'est pas astreinte aux exigences industrielles des autres utilisateurs de la couleur. L'artiste se borne à constater que certaines de ses couleurs ne peuvent être obtenues par le mélange d'autres couleurs. Il sait aussi que la vision d'une couleur dépend de celles qui l'entourent. Il est libre de choisir ses couleurs primaires pour le projet qu'il a en vue. Pour arriver à produire des teintes neutres, proches de la gamme des gris, il doit choisir au moins trois primaires, dont une parmi les rouges, une parmi les jaunes et une parmi les bleus. Rien ne l'oblige à se limiter à trois. L'usage de seulement trois pigments ne simplifie pas la pratique de la peinture. La notion de couleurs primaires, en peinture, est de celles qui orientent et parfois désorientent le praticien. D'une part, la synthèse soustractive n'est pas aussi rigoureusement exacte que le voudrait son principe. D'autre part, les peintures posent des problèmes plus divers. Certaines sont des teintures dissoutes, d'autres des poudres de pigment en suspension dans le medium. Elles varient en transparence, en pouvoir diffusant, en pouvoir couvrant, en force de teinture. Le peintre doit aussi tenir compte de l'interaction des couleurs. L'application simple des principes de base de la synthèse trichrome des couleurs, sans les recherches qui ont permis le développement technique des procédés industriels, aboutit souvent à un rendu décevant les attentes. Des artistes comme Piet Mondrian ont peint en couleurs primaires (Rouge jaune bleu) pures. Dans ce cas, il importe que les couleurs soient identifiées comme « les primaires » de l'art, de la science ou de l'industrie, et guère qu'elles puissent servir effectivement pour la synthèse des couleurs. Couleurs primaires et champs chromatiques Du fait du rôle particulier des primaires, et du fait que leurs noms sont parmi les noms et adjectifs de couleur, on trouve parfois le terme « couleurs primaires » ou « couleurs fondamentales » pour désigner les noms de couleur les plus répandus et sur lesquels on s'accorde le mieux, dans les langues des peuples de la terre. Ces noms désignent des catégories sans limites précises, à l'intérieur desquelles les gens distinguent une quantité de teintes. Pour refléter cette situation, on préfère aujourd'hui les appeler champs chromatiques. L'étude anthropologique des champs chromatiques et de la perception des couleurs est un terrain de polémiques. Annexes Bibliographie (sommaire). . . . . Articles connexes Couleur Colorimétrie Couleur optimale Notes et références Synthèse des couleurs
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est une publication annuelle officielle de la détaillant chaque pays du monde, des points de vue géographique, démographique, politique, économique, des communications et militaire. est conçu par la pour l'usage des organisations gouvernementales, ainsi le style, la mise en page et le contenu sont principalement conçus pour répondre à leurs exigences. Cependant, il est fréquemment employé comme source d'information par les universités, les sites web et les publications non gouvernementales. En tant que produit du gouvernement des États-Unis, il fait partie du domaine public. Les sources Pour la collecte des informations, la emploie les sources énumérées dans la liste non exhaustive suivante : D'autres sources, privées ou publiques, sont également consultées. Droit d'auteur Du fait que le Factbook se trouve dans le domaine public, tout le monde est libre de redistribuer et modifier le contenu de quelque manière qu'il le souhaite, sans la nécessité d’une autorisation de la CIA. Cependant, la CIA demande à être citée lorsque le Factbook est utilisé. Le sceau officiel de la CIA ne peut pas par contre être copié sans autorisation comme le mentionne le CIA Act of 1949 (U.S.C., titre 50, section 403m). Une utilisation abusive du sceau de la CIA peut entraîner des poursuites judiciaires. Actualisation et disponibilité Jusqu'en novembre 2001, le site web The World Factbook était mis à jour annuellement, puis tous les quinze jours jusqu'en 2010. Depuis lors, le site web est mis à jour chaque semaine ; l'édition papier restant actualisée annuellement. Généralement, les informations employées pour la création de la version papier sont celles disponibles au de chaque année. L'édition gouvernementale La première version classifiée de The World Factbook fut éditée en août 1962 et une version déclassifiée fut publiée en juin 1971. The World Factbook est accessible au public en version imprimée depuis 1975 et sur Internet depuis octobre 1994. La version électronique reçoit en moyenne six millions de visites mensuelles, et peut aussi être téléchargée. La version imprimée est disponible et est publiée chaque milieu d'année. Cette version est distribuée par le Government Printing Office et le National Technical Information Service. Les fonctionnaires du gouvernement américain peuvent généralement obtenir l'œuvre par le biais de leur département ou par un canal de liaison de la CIA. Dans le passé, le Factbook fut également disponible sur CD-ROM, microfiche, piste magnétique, et disquette. Rééditions De nombreux sites Web, notamment Wikipédia, utilisent les informations et images provenant du World Factbook. Certains éditeurs comme Grand River Books, Potomac Books (autrefois connu comme Brassy's Inc.) et Skyhorse Publishing publient des rééditions de The World Factbook dans différents formats afin d'élargir le public de la publication officielle. De nombreuses versions électroniques du Factbook sont en vente depuis les années 1980. Ces éditeurs ne font aucune réclamation de copyright sur leur propre édition. Entités analysées En janvier 2011, le Factbook contenait . Ces entités peuvent être séparées en plusieurs catégories qui sont : pays indépendants : les entités appartenant à cette catégorie sont définies par la CIA comme . 194 entités appartiennent à cette catégorie ; les autres : cette catégorie recense les territoires n'appartenant pas à la liste des pays indépendants. Actuellement, il y en a deux : Taïwan et l'Union européenne ; territoires dépendants et zones de souveraineté spéciale : Appartiennent à cette catégorie les territoires affiliés à d'autres pays. Elle est divisée en sous-catégorie suivant le pays auxquels ils sont affiliés : Australie : six entités, Chine : deux entités, Danemark : deux entités, États-Unis : quatorze entités, France : neuf entités, Pays-Bas : trois entités, Nouvelle-Zélande : trois entités, Norvège : trois entités, Royaume-Uni : dix-sept entités, divers : cette catégorie est dédiée à l'Antarctique et aux territoires contestés. Elle contient six entités ; autres entités : cette catégorie constitue le monde et les océans. Il y a cinq océans et le monde (un résumé de l'ensemble des 265 autres entrées). Singularités et polémiques Politique Zones non couvertes Certaines régions possédant un pays ou des zones disputées entre plusieurs États, tels que le Kurdistan et le Cachemire ne sont pas prises en compte, mais certaines régions dont le statut est disputé tel que les Îles Spratley sont répertoriées. Des secteurs sous-nationaux de pays (tels que des États des États-Unis ou les provinces et territoires du Canada) ne sont pas inclus. Le Factbook renvoie à « une bonne encyclopédie » pour les besoins de référence. Cette règle a été mise en place dans l'édition 2007 avec la suppression de la Guyane française, de la Guadeloupe, de la Martinique, et de La Réunion. Ces territoires furent enlevés du fait que, sans compter qu'ils soient des départements d'outre-mer, ils sont devenus des régions d'outre-mer, ayant le même titre que les régions métropolitaines de la France. Cette règle n'est cependant pas absolue, car plusieurs zones à statut particulier figurent au CIA WFB, comme la région administrative spéciale de Macao, en Chine. Birmanie / Myanmar Les États-Unis ne reconnaissent pas le renommage de la Birmanie en « Myanmar » par les forces militaires régnantes et conservent l’entrée du pays en tant que « Birmanie ». Du fait que le nom « n’a nullement été approuvé par une quelconque législation en place en Birmanie », le gouvernement américain n’a jamais adopté la dénomination « Myanmar ». Cachemire Les cartes représentant le Cachemire ont la frontière entre l'Inde et le Pakistan tracée à la Line of Control, mais la région du Cachemire occupée par la République populaire de Chine, Aksai Chin, y est hachurée. Chypre du Nord Chypre du Nord est considéré comme une partie de la République de Chypre par le gouvernement des États-Unis et ainsi ne possède pas sa propre entrée car . Kosovo Le , la CIA a ajouté une entrée pour le Kosovo, qui auparavant était exclu du Factbook. La déclaration d'indépendance du Kosovo n'est pas reconnue notamment par la Serbie qui considère toujours le Kosovo comme son propre territoire. Macédoine L'Ancienne République yougoslave de Macédoine est libellée en tant que « Macédoine » en dépit du fait qu’aucune organisation internationale telle que l’Organisation des Nations unies, l’Union européenne, l’OTAN, l’Union européenne de radio-télévision, et le Comité international olympique n'utilise cette forme courte (ils utilisent tous la phrase « L'Ancienne République Yougoslave de Macédoine »). L’histoire du nom utilisé pour l’entrée est un peu complexe. Dans l’édition 1992, l’entrée pour la nation était listée sous l’ancienne forme (en même temps, de nouvelles entrées furent rajoutées pour les qui ont été formés à la suite de la dislocation de l'Union Soviétique et de la Yougoslavie ; les entrées de ces deux pays furent alors supprimées). Dans l’édition de 1994, l’entrée fut changée pour « L'Ancienne République Yougoslave de Macédoine », pour toute une décennie. Finalement dans l’édition 2005, l’entrée changea de nom pour « Macédoine ». Ceci est venu après une décision des États-Unis en novembre 2004 d'utiliser la détermination « République de Macédoine » pour se rapporter à l'Ancienne République Yougoslave de Macédoine. Taïwan / République populaire de Chine Taïwan se trouve dans une entrée séparée non listée sous la lettre « T », mais à la fin de la liste. La République de Chine n'est pas listée comme le nom officiel de Taïwan dans la partie Gouvernement, ceci étant dû à la reconnaissance par le gouvernement américain de la politique d'une seule Chine énonçant qu'il n'existe qu'une seule Chine dont Taïwan fait partie. Le nom « République de Chine » fut brièvement rajouté le mais fut depuis retiré. Timor oriental / Timor-Leste Le 19 juillet 2007, l'entrée pour le Timor oriental fut renommé en « Timor-Leste » à la suite d'une décision de l'US Board on Geographic Names. Union européenne Le , la CIA ajouta une nouvelle entrée pour l’Union européenne. D’après la CIA, l’Union européenne fut ajoutée, car elle « continue à avoir des caractéristiques de plus en plus proche d’une nation ». Leur raisonnement fut expliqué dans une petite déclaration dans l’introduction : Jusqu'en décembre 2004, l'Union européenne était exclue du Factbook. United States Pacific Island Wildlife Refuges et les Îles Éparses Dans l’édition 2006 de The World Factbook, les entrées Île Baker, Île Howland, Île Jarvis, Récif Kingman, Atoll Johnston, Atoll Palmyra et les Îles Midway ont été fusionnés en United States Pacific Island Wildlife Refuges. Les anciennes entrées pour chaque zone insulaire demeurent en tant que redirection sur le site web du Factbook. Le , la CIA fusionna également les entrées Bassas da India, île Europa, les îles Glorieuses, Île Juan de Nova et île Tromelin en les Îles Éparses. Tout comme avec la nouvelle entrée « United States Pacific Island Wildlife Refuges » les anciennes entrées sont toujours en place en tant que lien de redirection sur le site web. Le , l'entrée pour les îles Éparses et les redirections pour chaque île furent supprimées, car celles-ci forment le cinquième district des Terres australes et antarctiques françaises depuis le . Yougoslavie / Serbie et Monténégro / Serbie L’histoire de la Yougoslavie au sein du Factbook est confuse. Avant 1992, la République fédérale socialiste de Yougoslavie (RFSY) était inclus dans le Factbook. En 1992, l’entrée fut supprimée et des entrées furent rajoutées pour toutes les anciennes républiques. En faisant cela, la CIA lista la République fédérale de Yougoslavie (RFY) comme Serbie et Monténégro. Ceci fut établi en concordance avec la décision datée 21 mai 1992 prise par le gouvernement américain de ne pas reconnaître la RFY (ou tout autre république) comme l’État successeur de la RFSY. Le gouvernement décida aussi de ne pas reconnaître la RFY elle-même comme un État. Ce point de vue est clairement expliqué dans un disclaimer imprimé dans le Factbook : Outre ce disclaimer, les républiques de Serbie et Monténégro sont traitées séparément. En octobre 2000, Slobodan Milošević abdiqua après avoir perdu au cours des élections qui se sont tenues au cours du mois précédent ; cet événement entraîna un changement dans l’édition 2001 du Factbook, les entrées Serbie et Monténégro étant fusionnées en Yougoslavie. Le 14 mars 2002, un traité fut signé afin de transformer la RFY en un État nommé Serbie-et-Monténégro, et prit effet le ; l’entrée de la Yougoslavie changea de nom dans les deux mois suivants. Deux semaines après la déclaration d’indépendance du Monténégro, deux profils furent rajoutés dans le Factbook pour la Serbie et le Monténégro. Géographie La carte des États-Unis référence Prudhoe Bay comme étant la seule autre ville d'Alaska avec Anchorage. Pourtant, bien qu'étant le lieu d'un gisement de pétrole où travaillent plusieurs milliers d'ouvriers saisonniers, la population permanente de la ville n'est que de cinq résidents, selon un recensement de 2000. Divers Avant 1998, le profil du Royaume-Uni affirmait que celui-ci devint indépendant le . Cette description confuse, faisant allusion à l'Acte d'Union de 1801, a été depuis largement répandue. Le Factbook utilise en standard l’anglais américain. Par conséquent, le nom des différents est orthographié Labor et non Labour. Le modèle orthographique du Factbook se reporte à l'US Board on Geographic Names et à la CIA elle-même ; en conséquence le nom de l'ancien leader d'Al-Qaïda est orthographié Usama Bin Ladin et celui de l'ancien dirigeant de la Libye, Muammar Abu Minyar al-Qadhafi. ISBN Les numéros ISBN pour les éditions gouvernementales du Government Printing Office (GPO) et les rééditions de Potomac Books et de Skyhorse Publishing du Factbook sont répertoriés sur le site internet du GPO. Notes et références Cet article contient des informations issues de The World Factbook qui, en tant que publication du gouvernement des États-Unis, appartiennent au domaine public. Voir aussi Article connexe Cartes de The World Factbook traduites en français, sur Wikimedia Commons Liens externes Central Intelligence Agency Almanach Site web américain
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Central Intelligence Agency
La (CIA, « agence centrale de renseignement » en français), fondée en 1947 par le National Security Act, est l'une des agences de renseignement les plus connues des États-Unis. Elle est chargée de l'acquisition du renseignement (notamment par l'espionnage) et de la plupart des opérations clandestines effectuées hors du sol américain. La CIA a le statut juridique d'agence indépendante du gouvernement des États-Unis et dépend du directeur du renseignement national. Présentation La CIA, fondée dans le cadre du National Security Act entré en vigueur le , a son quartier général depuis 1961 sur le site de Langley, dans la ville de McLean en Virginie, aux États-Unis, à environ de Washington. Auparavant elle occupait des bâtiments délabrés connus sous le nom de Foggy Bottom, situés au 2430 E Street à Washington. Elle a le droit de garder secrètes la plupart de ses caractéristiques : nombre d'employés, budget, etc. D'après un document fourni par Edward Snowden, le budget alloué à la CIA pour l'année 2012 s'élève à 15,3 milliards de dollars. Son budget en 2010 avait été évalué à 10 milliards de dollars américains, sur un programme de renseignement national s'élevant à 53 milliards. En 2009, l'ensemble des seize agences - aujourd'hui dix-sept - de l'Intelligence Community avait un budget annuel de 75 milliards de dollars et employait quelque dans le monde, y compris des entrepreneurs privés. Organisation La CIA s'organise en quatre directions principales : la direction de l'Analyse (Directorate of Analysis, ex-Directorate of Intelligence), qui constitue la branche analyse de la CIA et qui est responsable de l’exploitation et de la diffusion du renseignement ; la direction de la science et technologie, qui a pour mission de concevoir de nouvelles technologies pour l’aide à la recherche du renseignement ; la direction des Opérations, qui est responsable de la collecte du renseignement. Cette direction est également responsable du recrutement, de la formation et du suivi des agents de renseignements en poste à l’étranger. Sa Special Activities Division est responsable de la conduite des opérations clandestines ; la direction du soutien qui est responsable de tout le soutien de la CIA (communications, sécurité, logistique, services médicaux et financiers). À l'étranger, les antennes de la direction des opérations sont habituellement basées dans les missions diplomatiques américaines. On distingue les postes (stations), typiquement une par pays et basée dans l'ambassade américaine située dans la capitale du pays hôte, et les bases, antennes plus petites situées dans d'autres grandes villes. Le chef de poste de la CIA a autorité sur les éventuelles bases situées dans le même pays. Parallèlement aux officiers opérant sous couverture diplomatique, la CIA utilise également des officiers utilisant d'autres couvertures (par exemple celles d'hommes d'affaires) dites nonofficial cover (NOC). Bien que présenté comme le type d'agent idéal à la situation de l'après-guerre-froide dans la presse, l'expérience de la CIA avec les NOC a été mitigée, car ils ne sont pas forcément plus efficaces pour approcher ses cibles, sont très coûteux, plus exposés, ce qui n'incite pas à les mêler à des opérations risquées. En 2004, la CIA avait environ traitants en service dans le monde, dont environ 160 NOC et 100 DCO (diversified cover officers, contractuels travaillant outre-mer). Présence sur le territoire des États-Unis La CIA n'est pas autorisée à espionner des Américains, mais elle effectue certaines opérations sur le territoire des États-Unis depuis au minimum les années 1960. Un type de ces opérations est le recrutement clandestin de citoyens étrangers se trouvant sur le territoire américain pour qu'ils fournissent des renseignements sur leur pays d'origine ou des pays tiers. Par exemple, un cas fut rendu public vers 1983-1984 concernant un Afghan recruté sur le territoire américain. Revenu en Afghanistan, il a été retourné par les services secrets afghans et soviétiques. L'opération a abouti à l'expulsion de son officier traitant, Richard Vandiver. Ces activités tendent à être coordonnées avec le FBI. Dans les années 1980, le FBI et la CIA ont ainsi collaboré dans le programme Courtship, concernant les opérations de recrutement et de traitement de Soviétiques sur le territoire américain. Aldrich Ames a en particulier traité deux informateurs soviétiques de la CIA à New York, Sergueï Fedorenko et Arkadi Chevtchenko, puis tenté de recruter des Soviétiques aux États-Unis. Un autre rôle sur le territoire US est de « débriefer » des citoyens américains fournissant volontairement des informations à la CIA, typiquement des personnes revenant d'un voyage dans un pays étranger. En 2001, ces activités étaient regroupées dans la National Resources (NR) Division qui comptait environ 500 officiers dans 36 grandes villes. Des stations de la CIA ont été signalées entre autres à New York, Washington, Seattle, Dallas, Houston, Pittsburgh et Chicago. Leurs couvertures sont soit commerciales, soit, à New York, sous couvert de l'ONU, diplomatiques. Effectifs, recrutement et formation Le personnel de la CIA était prévu à en 2012, en augmentation depuis le où il était estimé à . En 2003, la plus importante promotion de nouveaux agents de la CIA depuis 50 ans est arrivée. Elle est composée à 70 % de civils n'ayant jamais travaillé pour le gouvernement et d'un tiers de femmes, 12 % des recrutés sont issus de minorités ethniques et presque tous pratiquent avec aisance une langue étrangère. Formées durant un an au centre d'entraînement de la CIA à Camp Peary baptisé « La Ferme », ces recrues ont intégré le siège de Langley avec un salaire de départ de à . Ces personnes ont été choisies parmi les que l'agence a reçus entre 2001 et 2002, un quart provenant de l'étranger, le plus souvent de citoyens européens. Seuls les citoyens américains peuvent postuler à la CIA. Installations Harvey Point Defense Testing Activity, surnommé « le Point », près d'Hertford en Caroline du Nord. Le quartier-général du service, bâti à Langley, en Virginie. Il a été baptisé George Bush Center for Intelligence en 1999. Le site de Camp Peary (), surnommé « la Ferme », près de Williamsburg, en Virginie, est notamment le centre d'entraînement des officiers traitants. Rôles La CIA est chargée de deux rôles : d'une part fournir et analyser des informations sur les gouvernements, les entreprises et les individus de tous les pays du monde pour le compte du gouvernement américain, d'autre part conduire des opérations clandestines à l'étranger. Ces dernières, bien que souvent citées, ne représenteraient qu'environ 3 % des dépenses de l'agence. Son efficacité dans l'accomplissement de ces deux fonctions est critiquée. En ce qui concerne la fonction informative, on peut relever que la CIA a été incapable de prévenir le président de nombreux évènements tels que Elle a surestimé les capacités militaires soviétiques dans les années 1950 puis les a sous-estimées dans les années 1970. Le bilan des opérations secrètes est également très critiquable. Le était tenu en piètre estime par plusieurs présidents dont Richard Nixon qui disait de ses analystes qu'ils étaient . La CIA n'a pas pu non plus avoir des informations précises les jours précédant les attentats du contre le World Trade Center, le Pentagone et Shanksville. Concernant la partie des actions clandestines, si elle a bénéficié d'une réussite favorisée par des conditions spécifique au cours des années 1950, au Guatemala avec l'opération PB Success, puis en Iran pour rétablir le Shah d'Iran pour protéger les investissements des compagnies pétrolières, elle a en revanche montré un grave niveau d'incompétence à partir des années 60 et notamment lors de l'opération de débarquement de la Baie des Cochons, planifiée sous Dwight Eisenhower et exécutée sur le mandat de John F Kennedy, en avril 1961, qui visait la neutralisation du régime de Fidel Castro sur l'ile de Cuba. L'opération qui fut un désastre militaire, politique et diplomatique fut qualité de "perfect failure" ou échec parfait. Législation Actuellement la CIA est sérieusement réglementée et surveillée par les pouvoirs exécutifs et législatifs américains, bien que ce ne fut pas toujours le cas par le passé. Elle conclut en 1954 avec le ministère de la Justice un accord afin d’empêcher toute poursuite à l'encontre des agents qui auraient commis des crimes et pourraient faire des révélations confidentielles lors d'une éventuelle audience. Depuis la création de la CIA jusqu'au milieu des années 1970, aucun contrôle parlementaire n'a été établi sur « l'agence » (ni sur les autres services de renseignements américains). En 1975, deux commissions d'enquête parlementaires, dites commissions Church et Pike, auront droit d'enquêter sur les activités passées des services de renseignement. Depuis 1975, le Congrès maintient deux commissions chargées de superviser les activités des services de renseignement américains, l'une, le SSCI (Senate Select Committee on Intelligence) dépendant du Sénat, l'autre, le HPSCI (House Permanent Select Committee on Intelligence), constituée par des membres de la chambre des représentants. Depuis cette époque, l'exécutif américain a établi un certain nombre de lois restreignant notamment les possibilités de mener des opérations clandestines, notamment par des Executive Orders émis par les présidents Gerald Ford (Executive Order ), Jimmy Carter (E.O. ) et Ronald Reagan (E.O. ). La CIA n'a actuellement pas le droit de mener des actions sur le territoire des États-Unis, de mener des opérations clandestines sans en informer préalablement les commissions parlementaires, et, sauf ordre spécial du président des États-Unis, de mener ou contribuer à un assassinat. Histoire Origine L'agence est la descendante de l'OSS, dissoute en ; William Donovan, son créateur, propose alors à Harry S. Truman la création d'une nouvelle agence directement sous l'autorité du président. En dépit de l'opposition des militaires, du Département d'État et du Federal Bureau of Investigation (FBI), le président met en place le Central Intelligence Group en . En 1947, il est transformé en CIA. La National Security Agency (NSA) sera créée peu de temps après en 1952. En 1949, la CIA obtient l'autorisation d'utiliser des procédures fiscales et administratives confidentielles et devient exemptée des limitations habituelles dans l'utilisation du budget fédéral. Elle obtient aussi l'autorisation de dissimuler son organisation, ses fonctions, sa hiérarchie, ses salariés et la taille de son personnel. Création Après l'attaque de Pearl Harbor le , les États-Unis doivent en tirer les leçons et constatent que les services secrets américains ont été incapables de prévoir l'offensive japonaise à la suite d'une négligence. Le FBI et son directeur, J. Edgar Hoover, perdent une partie de leurs pouvoirs : ils restent exclusivement compétents pour opérer sur le territoire des États-Unis, mais se voient retirer l'espionnage à l'étranger qui sera confié après la Seconde Guerre mondiale à la nouvelle agence de renseignements, la CIA. La CIA, placée sous l'autorité directe du Président des États-Unis, avait initialement la compétence de collecter et évaluer les informations. Apparue dans le contexte de la guerre froide, sa seule fonction était de prédire quand, comment et à quel endroit l'Union soviétique allait attaquer les États-Unis. À l'origine, toute l'action de l'agence (aussi bien le renseignement que les opérations clandestines) est initialement dirigée contre l'Union soviétique et le bloc communiste, considérés comme les principaux adversaires des États-Unis. La CIA est donc le principal élément de la politique de l'endiguement du communisme édictée par Harry S. Truman agissant au-delà du rideau de fer. Les actions de la CIA au départ concernent surtout l'Europe, considérée comme le futur champ de bataille de la Troisième Guerre mondiale. La CIA s'aide notamment (comme plusieurs services secrets) d'anciens nazis comme ceux enrôlés par le général Reinhard Gehlen, issu de la Wehrmacht, y compris des criminels de guerre qui échappent ainsi aux poursuites judiciaires ; des réseaux d'exfiltration nazis sont formés pour les faire fuir (les services anglais, français et soviétiques ont fait de même, mais n'ont jamais révélé leurs secrets contrairement à la CIA). En outre, selon l'universitaire américain Christian Parenti : « Depuis son origine la CIA collabore avec les mafias impliquées dans le trafic de drogue dans le but que ces mafias servent l’objectif plus large de la lutte contre le communisme ». Les actions de la CIA reprennent souvent les tactiques de l'OSS pendant la Seconde Guerre mondiale, comme la propagande et des liens avec des groupes de résistants. La guerre avec l'URSS apparaissant possible, la CIA s'intéresse plus aux opérations qu'aux renseignements. Ses actions contre le communisme sont de plusieurs types : la constitution de réseaux de renseignement dans les territoires communistes, initialement pour connaître les plans militaires soviétiques d'une invasion de l'Europe. Les Américains sont là aussi originellement largement aidés par les Allemands avec la collaboration de la , réseau de renseignements du général Reinhard Gehlen qui deviendra plus tard le Service fédéral de renseignement. la constitution (en collaboration avec l'OTAN) de cellules stay-behind (littéralement : « reste(nt) derrière »), c'est-à-dire de réseaux de résistance en Europe de l'Ouest, devant être activées en cas d'occupation soviétique. La plupart des pays de l'Ouest en auront une ; l'existence de ces réseaux sera rendue publique dans les années 1970. Le plus célèbre est le Gladio italien (en liaison avec la loge maçonnique P2), révélé dans les années 1980, qui regroupait des personnes proches de l'extrême droite italienne. En 1952, l'United States Army ajoute une nouvelle composante indépendante de la CIA en créant les Special Forces, ou « bérets verts », force spéciale destinée à agir dans les lignes ennemies et à encadrer des maquis qui se formeraient en temps de guerre. la lutte contre les partis communistes ouest-européens, notamment en France (financement du syndicat non communiste Force ouvrière) et en Italie : 75 millions de dollars américains furent utilisés pour le financement de la Démocratie chrétienne, pour la propagande et l'aide logistique avant les élections d', qui donnèrent aux chrétiens-démocrates 48,5 % des voix et rendirent le Parti communiste italien, financé par le Parti communiste soviétique, minoritaire. la propagande anticommuniste vers les pays est-européens, notamment par les stations de radio Radio Liberty, lancée en 1948, et Radio Free Europe à partir de 1950, et dans une moindre mesure par lUnited States Information Agency (USIA), créée en 1953 dans le cadre de la public diplomacy. les infiltrations d'agents pour animer des maquis anticommunistes dans les pays est-européens. Parmi les groupes soutenus figurent la résistance albanaise à Enver Hoxha qui fut décimée lors d'une tentative de renversement du pouvoir en - (sur 500 Albanais envoyés, environ 300 furent tués et une vingtaine faits prisonniers et exécutés par la suite), l'armée insurrectionnelle ukrainienne et des groupes werwolf allemands (avec lesquels l'organisation de Reinhard Gehlen sert de lien). Ces opérations échoueront généralement pour deux raisons : au moins une taupe des services soviétiques, Kim Philby, était informée de ces opérations, dont les renseignements permirent souvent aux militaires communistes de neutraliser ces agents dès leur arrivée et la mauvaise évaluation de la situation dans ces pays privait généralement les maquis du soutien attendu de la part des populations locales. Ces maquis seront généralement anéantis à la fin des années 1940 ou au début des années 1950. Création du sceau Lors de la création de la CIA en 1947, elle n'avait pas de sceau officiel ne fut pas créé ; cela semble être un détail insignifiant mais les directeurs de la jeune agence s'inquiétèrent que les autres organisations gouvernementales américaines questionneraient la légitimité de documents sans un sceau. Le juillet 1949, la CIA émit un avis à l'intention de ses employés demandant d'envoyer des idées de sceau. Espionnage et coups d'État ou tentatives Après les premières années de la Guerre froide, les États-Unis et l'Union soviétique comprennent que du fait de la dissuasion nucléaire la guerre a peu de chance d'éclater. Dès lors les affrontements changent et s'étendent partout dans le monde. De son côté, la CIA a compris que le bloc soviétique est bien trop solide pour espérer le voir s'effondrer par ses opérations clandestines comme la tentative du coup d'État en Albanie. La CIA commence à opérer hors d'Europe, en Asie-Pacifique notamment à partir de la guerre de Corée, mais ses actions en Corée du Nord sont généralement décevantes, ce qui motive la création par l'US Army des Special Forces en 1952. Parallèlement, dans le bloc soviétique, les opérations paramilitaires sont abandonnées et la collecte du renseignement s'intensifie et se diversifie : renseignements militaires, politiques, scientifiques… C'est ainsi que (pour ne citer que les cas les plus célèbres) au milieu des années 1950 des agents de la CIA creusèrent un tunnel à partir de Berlin-Ouest (voir Opération Gold) pour atteindre des câbles souterrains de communications militaires soviétiques sous Berlin-Est et les mettre sur écoute, et qu'est développé l'avion espion U-2. Celui-ci permettra à la CIA de faire des estimations précises sur les forces stratégiques soviétiques, corrigeant les mythes du « bomber gap » et du « missile gap », terminant par une crise diplomatique lors de l'incident de l'U-2. La CIA parvient à se procurer une copie du rapport secret de Nikita Khrouchtchev dénonçant les crimes de Staline au congrès du PCUS, qui est publiée dans le New York Times. Bien que la priorité de la CIA, dès sa création en 1947, soit le Bloc communiste, durant plusieurs années, l'Agence ne put y envoyer ses officiers sous couverture diplomatique, se heurtant à l'opposition du Département d'État américain. Il faudra attendre 1953 pour que le premier officier de la CIA arrive en poste à Moscou. Ce sera Edward Ellis Smith, qui devait normalement traiter Piotr Popov, un officier du GRU recruté en Autriche. Smith sera compromis par le KGB, en lui jetant dans les bras une séduisante femme de chambre, et il sera rappelé d'urgence en 1956. Les États-Unis et l'URSS vont rapidement se lancer dans une nouvelle rivalité : installer des gouvernements alliés dans un maximum de pays. C'est là que la CIA va mener la plupart de ses actions dans les décennies suivantes, en renversant ou en aidant à renverser des pouvoirs considérés comme hostiles. Opération TP/AJAX : soutien au renversement du gouvernement de Mohammad Mossadegh en Iran en 1953 et consolidation du pouvoir du shah Mohammad Reza Pahlavi. Opération PB/SUCCESS : démission de Jacobo Arbenz Guzmán au Guatemala face à l'avance de troupes organisées par les États-Unis. Ce coup sera suivi par la mise en place d'une junte dirigée par Carlos Castillo Armas le . On a souvent cité le fait que Allen Dulles, alors (DCI), et John Foster Dulles, secrétaire d'État du président Eisenhower, siégeaient au conseil d'administration de la United Fruit Company, dont certaines terres avaient été nationalisées sous Arbenz. En 1960, la CIA tente d'assassiner le premier ministre du Congo Patrice Lumumba, sans succès. Lumumba sera finalement assassiné par ses ennemis katangais, sans que la CIA y ait joué un rôle. En avril 1961, la C.I.A, sur l'ordre initial de l'administration Eisenhower organisa en pleine guerre froide, et sous la présidence de John Fitzerald Kennedy le débarquement de la Baie des Cochons à Cuba contre le régime de Fidel Castro qui échoua : ce fut la première défaite et l'une des plus graves défaites politique, militaire et diplomatique des États-Unis depuis la Seconde Guerre Mondiale. Aide au renversement de Joao Goulart au Brésil en 1964 par une junte militaire. Dans un premier temps dans les années 1957 et 1958 en Indonésie, la CIA pratique sans succès de déstabilisation du pouvoir de Soekarno mais obtient sept ans plus tard son renversement sanglant en . Tentative pour empêcher Salvador Allende d'accéder au pouvoir au Chili en 1970. Une aide de la Centrale aux opposants à Allende se met en place jusqu'à son renversement par un coup d'État militaire conduit par Augusto Pinochet. Sur le modèle indonésien, la CIA fabrique de faux documents visant à "prouver" un complot de militants de gauche pour assassiner des généraux chiliens, et ainsi justifier une riposte. Échec de la baie des Cochons et ses conséquences La CIA a, en revanche complètement échoué dans ses multiples tentatives de renversement de Castro à Cuba, notamment avec le retentissant échec du débarquement de la baie des Cochons le , décidé par l'administration de Dwight Eisenhower et déployé lors du mandat John F. Kennedy. Ce très grave échec sera suivi par la suite de plusieurs tentatives d'assassinat du dirigeant cubain (opération Mongoose), autorisées par John F. Kennedy. L'armée américaine soumit également au gouvernement « l'opération Northwoods », comprenant notamment l'assassinat d’immigrés cubains aux États-Unis ou la réalisation d'actions terroristes dans des villes américaines, pour en imputer la responsabilité à Cuba et en justifier l'invasion. Le projet fut toutefois repoussé et jamais mis en œuvre par John Fitzgerald Kennedy. À la suite de l'échec du débarquement, Allen Dulles, le DD/CIA Charles Cabell et le DDP (ancien D/NCS) Richard Bissell furent contraints, par le président Kennedy de démissionner. Ce dernier renforça le rôle du National Security Council (ou NSC) et se rendit compte après coup, que la centrale de renseignement, mais également l'armée américaine, lui avait dissimulé des informations essentielles à sa prise de décision (notamment le fait que le débarquement n'avait que 30% de réussite) dans l'espoir secret de lui faire donner l'ordre de faire intervenir l'armée et que la réussite globale de l'opération reposait sur la condition sine qua non d'une insurrection à l'intérieur des lignes cubaines, et jamais arrivée sur la base des rapports d'analyse erronés fournis par la centrale de renseignements). En outre, il demandera un rapport d'analyse détaillé des méthodes de la CIA à l'inspecteur général Lymn KirkPatrick qui conclut que l'échec avait été provoqué par l'arrogance institutionnelle, l'ignorance et l'incompétence de l'agence de renseignements. Violemment rejetées en interne par les agents de la centrale de renseignements, qui imputaient le fiasco à l'absence de soutien aérien par la présidence, ces conclusions furent maintenues secrètes et rendues publiques uniquement en 1998 par les Archives de Sécurité Nationale, ou la CIA reconnut enfin l'ensemble de ses erreurs. William Colby, directeur de la CIA de 1973 à 1976, rapporta dans son ouvrage que suite à « l’humiliation » infligée à Kennedy, ce dernier s'avoua tenté de “répandre les cendres de la CIA aux quatre vents”. En revanche, au sein de la C.I.A le sentiment d'un abandon par la présidence, voire d'être devenu un bouc émissaire, et plus grave d'une trahison, malgré la série d'erreurs, d'imprécisions et d'omissions accumulées par la centrale de renseignements commença à se répandre en son sein. Certains éléments de la centrale de renseignements vécurent cet évènement comme une défaite dont ils tinrent pour responsable le président John Fitzgerald Kennedy. Le président Kennedy, chercha dès lors également à limiter les possibilités de l'agence qui avait outrepassé ses pouvoirs en projetant dans le futur de la fusionner au cours de son second mandat avec le FBI de J. Edgar Hoover et sous la direction de son frère ministre de la Justice. Il fut assassiné à Dallas le , et les partisans de la théorie du complot soupçonnent l'implication d'agents ou ex-agents de la CIA et d'anticastristes en lien avec la mafia de Chicago dirigée par Sam Giancana. Cette dernière, qui travaillait avec la CIA pour reprendre possession de l'île de Cuba, avait aussi contribué à l'élection de John Fitzgerald Kennedy. Elle avait en effet également perdu des sommes colossales lors de l'avènement de la révolution cubaine en 1959 avec la fermeture des casinos. Elle subissait également en retour et en parallèle, la pression énorme du département de la justice américaine mené par le frère du président, Robert F. Kennedy (qui sera abattu à son tour en 1968 lors de sa candidature à la présidence des États-Unis). Ces différents groupes sont potentiellement liés dans une implication dans ce meurtre selon les théories dans l'assassinat de Kennedy. Enquêtes sur la CIA Le , pour tenter d'étouffer le scandale du Watergate, le président Nixon demande au directeur de la CIA Richard Helms de faire pression sur le FBI pour arrêter l'enquête, mais Helms refuse. Nixon le démet de ses fonctions en , le remplaçant par un homme venu de l'extérieur de la CIA, James Schlesinger. Décidé à réduire les budgets et arrivant peu après le cessez-le-feu au Viêt Nam, il licencia ou poussa vers la sortie près de 7 % du personnel de l'agence, principalement du Directorate of Plans, qu'il renomma Directorate of Operations. Les enquêtes liées à l'affaire du Watergate ayant révélé que les « plombiers » de la Maison-Blanche avaient reçu du matériel de la CIA lorsqu'ils cambriolèrent le psychiatre de Daniel Ellsberg, il ordonna à tous ses employés de signaler toutes les activités débordant de l'autorité de la CIA. Le dossier ainsi compilé faisait près de 700 pages et fut surnommé les « ». Les cas signalés comprenaient la détention pendant deux ans d'un transfuge russe Youri Nossenko, des activités de surveillance de citoyens américains, le test de drogues sur des personnes à leur insu, les plans d'assassiner des dirigeants et l'utilisation de la mafia dans huit tentatives d'assassiner Castro. En , Schlesinger fut nommé ministre de la Défense et William Colby devint DCI. Colby révisa le système de production des estimations de renseignement nationales destinées au gouvernement. Son mandat commença cependant par un grave échec du renseignement à prévoir la guerre du Kippour et le choc pétrolier de 1973. En , le journaliste Seymour Hersh dévoila une partie des family jewels à propos de l'Opération CHAOS. L'affaire du Watergate et ces révélations conduiront le Congrès à enquêter sur les activités du pouvoir exécutif, via la commission Church et la commission Pike. Redynamisation de la CIA Bien que le président Jimmy Carter ait été considéré, pour certains comme un président des États-Unis faible, pour d'autres comme le moins anti-soviétique d'entre eux, il n'hésita pas à ordonner des opérations secrètes. Dès , il approuva des opérations de propagande secrète contre le bloc de l'Est, la CIA faisant notamment entrer clandestinement des livres anti-communistes en Europe de l'Est et dans certaines parties de l'URSS. Peu après, il autorisa une campagne de contre-propagande à propos du développement de la bombe à neutrons par les Soviétiques. Stansfield Turner a souvent été critiqué pour la réduction des capacités d'action clandestine de la CIA ; toutefois, elles avaient déjà beaucoup souffert de la fin de la guerre du Viêt Nam, des enquêtes du Congrès sur les opérations de la CIA, des licenciements de Schlesinger en 1973, et des réductions de budget de la CIA. D'après Manuel Contreras, le chef des services de renseignement chilien qui supervisait l'opération Condor, la CIA était informée de la base de données utilisée dans le cadre de l’opération, lui a fourni des informations et l'a elle-même utilisée. En 1979, en butte à la progression du Bloc socialiste, Carter autorisa plusieurs actions secrètes, dont une campagne de propagande contre la Grenade (qui fut annulée en raison de l'opposition du Senate Intelligence Committee), une assistance à la République arabe du Yémen en guerre contre la République démocratique populaire du Yémen, une assistance aux moudjahidines afghans, de la propagande contre les Sandinistes au Nicaragua, et une assistance aux dictatures militaires du Salvador. À l'automne 1980 la Centrale réussit à empêcher la réélection à la Jamaïque du travailliste Michael Manley, admirateur de Fidel Castro. En 1981, Ronald Reagan devint président et nomma William Casey directeur de la CIA. Celui-ci était décidé à renforcer l'agence et la communauté du renseignement, aussi bien du côté analytique qu'opérationnel. La CIA recruta plusieurs milliers d'employés, diversifia ses sources de recrutement. Casey avait parfois des opinions peu partagées par les analystes de la CIA, par exemple en étant alarmiste sur la situation au Mexique ou soupçonnant que l'URSS était la source de la plupart du terrorisme, mais avait l'honnêteté de ne pas chercher à influencer les analyses transmises à l'exécutif. Sous sa direction, il y eut une multiplication des opérations clandestines, notamment pour soutenir des pays ou factions en conflit avec des entités pro-soviétiques : Yémen, Éthiopie, Tchad, Liban, Salvador, Cambodge, etc. Un soutien secret fut apporté au syndicat polonais Solidarnosc, qui fut ainsi financé par plus de 50 millions de dollars de 1982 à 1989. Deux de ces opérations furent particulièrement importantes : le soutien aux guérillas Contras opposées aux dirigeants marxistes du Nicaragua, qui connaîtra des hauts et des bas, notamment parfois opposé par le Congrès qui refusait que la finalité de l'opération soit le renversement du gouvernement sandiniste. Ces difficultés motiveront certains membres du conseil de sécurité nationale à agir hors des services officiels pour contourner le Congrès, aboutissant à l'affaire Iran-Contra. Un ancien officier des Contras témoignera devant la Cour internationale de justice des exactions perpétrées par les milices et selon lui encouragées par l'agence. le « programme afghan » de soutien aux moudjahidines afghans luttant contre l'Armée rouge et le gouvernement communiste afghan lors de la guerre d'Afghanistan (1979-1989). Cette opération, qui avait initialement une ampleur modeste, finira par devenir la plus importante à la fin des années 1980, où son budget annuel dépassera le demi-milliard de dollars. Face à la difficulté d'infiltrer des agents dans les régimes communistes qui sont généralement des États policiers et les limites des reconnaissances aériennes, le renseignement d'origine électromagnétique sera très utilisé par l'Agence en collaboration avec les autres services nationaux comme la National Security Agency ou étrangers. En outre, deux stations de renseignement électronique de la CIA furent construites dans le Xinjiang en république populaire de Chine au début des années 1980. Elles surveillaient alors les activités soviétiques en collaboration avec les services de renseignements chinois. Le BND allemand participait également à sa gestion dans le cadre de l'opération Pamir. La CIA arrête ses opérations après les manifestations de la place Tian'anmen en 1989. En 1983, la crise internationale provoquée par l'annonce de la destruction d'un Boeing-sud-coréen par la chasse soviétique avec 269 personnes à son bord, amène l'URSS à accuser la CIA d'avoir provoqué l'intrusion de l'avion de ligne en connexion avec un satellite américain, le Ferret D, afin d'intercepter les communications de défense soviétiques. Dans les années 1980, la CIA favorise le trafic de drogue en Amérique centrale pour contribuer au financement de paramilitaires anticommunistes, en particulier les Contras au Nicaragua. Parmi les exemples de la difficulté du travail de la CIA, le gouvernement cubain annonce en 1987 que le réseau de l'agence dans son pays est profondément infiltré par ses services et un ancien responsable de la Stasi déclare en 2009 que sur les 23 espions de la CIA en RDA, 22 étaient des agents doubles travaillant pour son service. Selon l'ordre exécutif 12 036 émis par le président Jimmy Carter en 1978, seule la CIA était autorisée à accomplir des opérations clandestines mais face à la réalité du terrain, les forces armées furent associées ou entreprennent de telles opérations à nouveau dès le début des années 1980 notamment à travers l'unité Seaspray. L'après-guerre froide Mikhaïl Gorbatchev avait déclaré peu après la chute de l'URSS : « J'ai fait la pire chose qui pouvait arriver aux États-Unis : je leur ai enlevé leur meilleur ennemi ». Cette remarque s'applique particulièrement à la CIA, dont la structure avait été créée pour lutter contre le communisme et l'URSS. À partir de la fin des années 1980 et de la direction de Robert Gates, la CIA cherche à s'adapter à la nouvelle situation mondiale. En 1994, la CIA localise le terroriste Carlos à Khartoum au Soudan, et communique ses informations aux services français qui organiseront son enlèvement pour le livrer à la justice. En 1995, le chef de poste à Paris, Richard L. Holm, est expulsé par le ministre de l'Intérieur Charles Pasqua, après que ce dernier a révélé une opération d'espionnage économique menée par la CIA contre les intérêts français. La CIA aurait eu tendance à adopter un comportement bureaucratique et à manquer d'efficacité. Elle fut ainsi très critiquée aux États-Unis pour son absence de prévision du 11 septembre 2001. Depuis, l'islam fondamentaliste est le nouvel ennemi prioritaire de la CIA dans le cadre de la guerre contre le terrorisme. En Chine, les réseaux de la CIA auraient été presque entièrement démantelés entre 2010 et 2012 par les services de contre-renseignement chinois. Ainsi, une vingtaine d'agents ont été neutralisés durant cette période, ce qui amène l’administration Obama à s'interroger sur la présence de taupes à l'intérieur du réseau de la CIA installé en Chine. Lutte contre le terrorisme L'Agence est touchée directement ou indirectement par le terrorisme à partir des années 1970. Le chef de poste à Athènes, Richard Welch, est abattu le par l'organisation révolutionnaire du 17-Novembre. Lors de l'attaque contre l'ambassade américaine à Beyrouth du , 63 personnes furent tuées, dont 17 Américains et parmi eux 8 officiers de la CIA dont le chef de la division Moyen-Orient, Robert Ames. William Francis Buckley, chef de poste à Beyrouth est enlevé le par le Hezbollah et meurt en captivité en 1985. Un Pakistanais, Mir Aimal Kansi, mitraille l'entrée du siège de Langley tuant deux personnes et en blessant trois autres le . Deux employés de la CIA sont parmi les victimes des attentats des ambassades américaines en Afrique du . La CIA s'était intéressée assez tôt à Oussama ben Laden, en créant en une « station virtuelle », la Bin Laden Issue Station ou Alec Station, dédiée à son suivi. Cette station mit notamment au point un plan en 1997 pour enlever ben Laden en Afghanistan par un groupe d'agents afghans portant le nom de code FD/TRODPINT, mais cette opération ne fut pas lancée car ayant peu de chances de succès. En 1997, la CIA établit le contact avec Ahmed Chah Massoud, chef du principal groupe opposé aux Talibans, l'Alliance du Nord, en envoyant des équipes de liaisons appelées Northern Afghanistan Liaison Team (NALT) et Jawbreaker. À l'automne 2000, un drone RQ-1 Predator de la CIA effectua une quinzaine de vols de reconnaissance pour localiser ben Laden. En deux occasions, les Américains pensèrent l'avoir identifié. Cela donna l'idée d'armer le drone pour l'utiliser pour pouvoir frapper immédiatement un objectif, mais cette version ne fut pas utilisée avant les attentats du . À la suite des attentats du , la CIA envoya des équipes pour établir le contact avec les chefs de guerre afghans opposés aux Talibans. Ces équipes étaient généralement dirigées par un officier traitant expérimenté, secondé par un officier paramilitaire, le reste de l'équipe étant formé d'un mélange de spécialistes du renseignement, des opérations, des communications, et de traducteurs. La première équipe, nom de code Jawbreaker, dirigée par Gary Schroen, arrivée dans la vallée du Pandjchir le , fut la première force américaine déployée en Afghanistan. Elle arriva avec plusieurs millions de dollars en liquide pour « acheter » la loyauté des chefs de guerre et leur permettre de s'équiper. Les équipes assurèrent la liaison entre forces afghanes et américaines, évaluèrent les zones de combat et les forces en présence, et les repérèrent à l'aide de GPS. Ils lancèrent des opérations de collecte de renseignement humain, unilatérales ou en coopération avec le service de renseignement de l'Alliance du Nord, certaines permettant de désigner des objectifs à des frappes aériennes. Jawbreaker contacta certains chefs Talibans pour tenter d'obtenir des ralliements et la libération de huit humanitaires de Shelter Now International prisonniers des Talibans. Les équipes de la CIA n'étaient pas équipées de radios permettant de communiquer avec l'aviation ni de désignateurs lasers, en conséquence le guidage de l'appui aérien rapproché échut aux forces spéciales. Au cours du retrait de l'armée talibane en , les équipes de la CIA fouillèrent les camps d'Al-Qaïda et interrogèrent les prisonniers faits par l'Alliance du Nord. Johnny Micheal « Mike » Spann, un agent de l'équipe envoyée auprès de Abdul Rachid Dostom, fut tué lorsque les prisonniers qu'il interrogeait se mutinèrent à la prison de Qala-e-Jangi le . Début , une équipe de la CIA fit prisonniers les « numéros » 2 et 3 des services de renseignement des Talibans à Ghazni. Le , la ville de Kandahar tomba, marquant la fin de gouvernement des Talibans. À ce moment, les États-Unis n'avaient engagé au sol que quelques centaines de soldats, et environ 110 agents de la CIA. Jawbreaker chercha la localisation de ben Laden, et lorsqu'elle eut plusieurs renseignements le situant vers Jalalabad, elle envoya une équipe dans la région, démarrant la bataille de Tora Bora. La CIA contribua également à l'opération Anaconda en Afghanistan par l'acquisition de renseignement et en entraînant avec les Special Forces les forces militaires afghanes. Onze agents de la CIA sont officiellement morts durant la guerre d'Afghanistan entre 2001 et 2009 dont sept le lors de l'attentat-suicide de la base de Chapman. En juillet 2010, les autorités américaines font état de 22 employés de la CIA dont 8 contractuels privés tués dans la guerre contre le terrorisme. La CIA a également en Irak opéré peu avant le début du conflit en 2003, créant le réseau DBROCKSTARS. Le , lors d'audiences devant des comités du Congrès des États-Unis, Leon Panetta, directeur en poste de la CIA, a accusé Dick Cheney d'avoir ordonné directement aux responsables de la CIA de cacher au Congrès des informations sur un programme antiterroriste pendant huit ans. Le vers du matin (heure française), Oussama Ben Laden est tué dans la ville d'Abbottabad au Pakistan, par un groupe de SEAL sous l'autorité et le commandement direct de la CIA. Le raid américain aurait été suivi en direct au siège de la CIA par le directeur Leon Panetta et quelques-uns de ses hauts responsables. En ce qui concerne la Colombie - pays dans lequel opérait plusieurs guérillas paysannes marxistes combattues par le gouvernement américain - l’organisation Human Rights Watch affirme dans un rapport daté de 1996 que la CIA et le ministère de la Défense américain ont contribué à la réorganisation « des systèmes de renseignement pour aboutir à la création de réseaux de surveillance identifiant et assassinant les civils suspectés d’aider les guérillas ». Carlos Castaño, le commandant des Autodéfenses Unies de Colombie, (paramilitaires d’extrême droite responsables d'activités de contre-insurrection) assure que les États-Unis ont « toléré » son organisation, pourtant officiellement classée terroriste. Centres de détention clandestins Le journal The Washington Post révèle l'existence d'un réseau mondial de centres de détention clandestins (black sites) géré par la CIA. Le quotidien précise que de telles prisons se trouveraient entre autres en Afghanistan et dans des pays d'Europe de l'Est ; ces centres de détention ont été situés à l'étranger en raison de leur caractère illégal, les détenus étant des « détenus fantômes » victimes de disparition forcée. La CIA a été responsable de centres de détention dans plusieurs pays européens, en Roumanie, au Kosovo, en Macédoine, en Bulgarie et en Ukraine, dont l'existence a été confirmée par le rapporteur du Conseil de l'Europe Dick Marty. Le président George W. Bush a reconnu le pour la première fois l'existence de prisons secrètes de la CIA hors du territoire américain, dans lequel il reconnaît implicitement l'usage de la torture : En , le de la CIA, Kyle Foggo, est inculpé de corruption : il avait notamment favorisé des entreprises amies, appartenant à Brent R. Wilkes et à Mitchell Wade, dans la construction des centres clandestins de détention. Il écopera de trois ans de prison. Le président Barack Obama, arrivé au pouvoir en , a annoncé la fermeture du centre de détention de Guantanamo d'ici un an, et que les États-Unis respecteront désormais la convention de Genève dans leur lutte contre le terrorisme. En , le nouveau directeur de la CIA Leon Panetta a rompu les contrats avec les psychologues de la CIA Mitchell, Jensen et associés, qui avaient adapté des techniques du SERE aux interrogatoires musclés de la CIA, utilisant en particulier le waterboarding, considéré comme technique de torture par Panetta et Eric Holder, ministre de la Justice de l'administration Obama. Préoccupations majeures en 2009 Avec l'arrivée de l'administration Obama, Michael Hayden, directeur sortant, a écrit une liste de préoccupations par ordre d'importance pour la CIA en 2009 : Al-Qaïda et ses franchises restent le danger numéro un pour les États-Unis. La lutte contre les narcotrafiquants au Mexique. Le programme d'armes de destruction massive en Iran. Les approches de plus en plus divergentes entre l'Europe et les États-Unis concernant la « guerre contre le terrorisme ». L'instabilité provoquée par le faible prix du pétrole sur des États producteurs comme le Venezuela et l'Iran. La situation au Pakistan, qualifié de « pays ami », qui est en butte à des difficultés internes très importantes. L'Afghanistan et la traque de Ben Laden (effectué). La Corée du Nord et son arsenal nucléaire. La République populaire de Chine et sa réaction face à la crise économique de 2008-2009. Le Proche-Orient qui reste une zone de tension extrêmement importante. Opérations à l'étranger Opérations de renseignement Opération PBJointly ou opération Gold : un tunnel creusé à partir de Berlin-Ouest pour mettre sur écoute des câbles souterrains de communications militaires soviétiques sous Berlin-Est ; Projet Aquatone : programme de l'avion Lockheed U-2 ; Projet Coldfeet : fouille d'une base arctique soviétique abandonnée en 1962 ; Projet Corona : premiers satellites espions de la série Corona ; Projet Jennifer : tentative de récupération en 1974 d'un sous-marin soviétique qui avait coulé près d'Hawaï ; Projet Oxcart : programme de l'avion Lockheed A-12. Opération Rubicon : 120 gouvernements à travers le monde s'en sont remis à l'entreprise suisse Crypto AG pour assurer la confidentialité des communications de leurs espions, militaires et diplomates. Propriété de la CIA et des renseignements ouest-allemands, l'entreprise a permis à ces deux services de déchiffrer les messages codés entre les années 1960 et 2010. L'Union soviétique et la Chine, méfiantes, n'ont jamais compté parmi les clients de Crypto. La CIA a cependant pu prendre connaissance d'une partie de leurs échanges grâce à des pays tiers munis d'appareils trafiqués. La CIA estime avoir pu lire 80 à 90 % des messages codés iraniens envoyés à la fin des années 1980. Elle a également pu espionner les communications égyptiennes lors des négociations de Camp David en 1978, les messages argentins pendant la guerre des Malouines en 1982, ou encore collecter des informations décisives lors de l'invasion du Panama en 1989. Actions politiques La CIA a influencé parfois de façon décisive l'histoire politique des États dans lesquels elle est intervenue au nom des intérêts des États-Unis. Elle a créé ou soutenu plusieurs mouvements insurrectionnels, qu'ils soient armés ou non (particulièrement en Amérique latine, dans le monde arabe ou en Asie). Parmi les opérations connues : Manipulation des élections dans l'Italie et l'Allemagne des années 1940 (post-Seconde guerre mondiale) et 1950. Le soutien aux partisans du chah d'Iran pour le renversement du premier ministre Mohammad Mossadegh, en Iran en 1953 via l'opération Ajax. En 1954, au Guatemala, renversement du président Jacobo Arbenz via l'opération PBSuccess - bien que les rebelles organisés par les États-Unis soient indigents, le pouvoir craint une intervention militaire directe et le président préfère démissionner, ce qui débouche sur la mise en place du dictateur Carlos Castillo Armas. En 1961, dans le cadre de l'opération menée contre Fidel Castro à Cuba, entraînement des exilés cubains anti-castristes pour le débarquement de la baie des Cochons. L'opération Mongoose en 1961-1962 (autres projets pour renverser Fidel Castro). Au Laos, de 1962 à 1975, organisation d'une armée laotienne, connue sous le nom « d'Armée secrète ». Programme Phoenix durant la guerre du Viêt Nam. Le coup d'État du maréchal Lon Nol au Cambodge le pour renverser le roi Norodom Sihanouk pourrait avoir été appuyé par des agents de la CIA. (Implication non prouvée). Souvent allégué à la CIA, le soutien au coup d'État du 11 septembre 1973 au Chili renversant Salvador Allende est réfuté par la commission parlementaire Church qui conclut à l'absence d'implication directe. En revanche, il existait des plans contre Allende en 1970 qui échouent dans leurs premiers stades. La lutte contre l'Union soviétique en Afghanistan dans les années 1980, alliée à l'Inter-Services Intelligence (services secrets pakistanais) et aux services saoudiens, formant des moudjahidins. Aide à l'Irak durant la guerre Iran-Irak. L'Iran est également aidé dans le cadre de l'affaire Iran-Contra. Soutien à la guérilla des Contras au Nicaragua et minage des ports du pays. La CIA permit également aux Contras de se livrer au trafic de drogue en direction des États-Unis. Arrêt du programme de recherche clandestin d'armement nucléaire de Taïwan en décembre 1987. En 1989, la CIA, en coordination avec la DGSE et le Secret Intelligence Service, réussit à exfiltrer plusieurs centaines de dissidents politiques chinois visés par la répression après les manifestations de la place Tian'anmen (opération Yellow Bird ordonnée par George H. W. Bush). Depuis les années 1990, elle est soupçonnée de pratiquer l'extraordinary rendition, pratique consistant à enlever une personne et à l'envoyer en secret dans un pays où la torture est pratiquée pour qu'elle y soit interrogée. L'Italie a pour la première fois engagé des poursuites en justice contre ces actions en 2005, à la suite de l'enlèvement d'un Égyptien à Milan. Actions culturelles Radio Free Europe et Radio Free Asia, des radios à destination du bloc communiste, furent en partie financées par la CIA jusqu'en 1971. Le Congrès pour la liberté de la culture fut un organe culturel financé secrètement par la CIA basé à Paris. La CIA a exercé dans les années 1950 et 1960 en Europe une influence culturelle occulte par l'intermédiaire de ce Congrès. Elle a financé et soutenu secrètement des revues culturelles comme Preuves en France, Monat en Allemagne où écrivait Heinrich Böll, Encounter au Royaume-Uni et des personnalités comme Heinrich Böll, Raymond Aron, ou l'écrivain italien Ignazio Silone, et soutenu l'art abstrait et informel. La CIA a cherché à réduire l'influence du marxisme parmi les intellectuels et les journalistes européens. Le scandale éclate en 1967 : le financement de la CIA devient public bien que la grande presse soit discrète sur le sujet. La revue Monat est ensuite vendue au journal Die Zeit. La CIA a soutenu l'expressionnisme abstrait. Directeurs Le directeur (Director of Central Intelligence, DCI) dirige la CIA et toute la communauté du renseignement. - : Sidney W. Souers ; - : Hoyt S. Vandenberg ; - : Roscoe Henry Hillenkoetter ; - : Walter B. Smith ; - : Allen Dulles ; - : John McCone ; - : William F. Raborn ; - : Richard Helms ; - : James Schlesinger (par intérim) ; - : William Colby ; - : George H. W. Bush ; - : Stansfield Turner ; - : William Casey ; - : William H. Webster ; - : Richard Kerr (par intérim) ; - : Robert Gates ; - : James Woolsey ; - : John M. Deutch ; - (a démissionné le ) : George Tenet ; - : John E. McLaughlin (par intérim) ; - : Porter Goss. À partir d', conformément à lIntelligence Reform and Terrorism Prevention Act de 2004, le poste de directeur est remplacé par ceux de directeur de la CIA (Director of the Central Intelligence Agency) et de directeur du renseignement national (Director of National Intelligence, DNI, directeur de la communauté du renseignement). - : Porter Goss ; - : général Michael Hayden ; - : Leon Panetta ; - : Michael Morell (par intérim) ; - : général David Petraeus ; - : Michael Morell (par intérim) ; - : John O. Brennan ; - : Meroe Park (par intérim) ; - : Mike Pompeo ; - : Gina Haspel ; - : David Cohen (par intérim) ; depuis le : William Joseph Burns. Directeurs adjoints Le directeur adjoint (Deputy Director of Central Intelligence, DDCI) est le sous-directeur de la CIA. Le premier, Kingman Douglass, avait été nommé par le directeur. En avril 1953, le Congrès a amendé le National Security Act pour permettre au président des États-Unis de nommer lui-même le directeur adjoint. L'amendement stipule que le directeur et le directeur adjoint ne peuvent être simultanément des officiers militaires. Avec l'adoption de lIntelligence Reform and Terrorism Prevention Act en 2004, cette fonction est supprimée. - : Kingman Douglass ; - : Edwin Kennedy Wright ; - : William Harding Jackson ; - : Allen Dulles ; - : Lieutenant-général Charles Pearre Cabell (Force aérienne des États-Unis) ; - : Marshall S. Carter ; - : Richard Helms ; - : Rufus Lackland Taylor ; - : Robert Everton Cushman, Jr. ; - : Vernon Walters ; - : Enno Henry Knoche ; - : Frank C. Carlucci III ; - : Bobby Ray Inman ; - : John N. McMahon ; - : Robert Gates ; - : Richard Kerr ; - : William O. Studeman ; - : George Tenet ; - : John Alexander Gordon ; - : John E. McLaughlin. Le directeur adjoint de la CIA (Deputy Director of the Central Intelligence Agency, DD/CIA) remplace le directeur adjoint de l'agence et a pour mission d'assister le directeur et de le remplacer en cas d'indisponibilité ou par intérim. - : vice-amiral Albert M. Calland III ; - : Stephen Kappes ; - : Michael Morell ; - : Avril Haines ; - : David S. Cohen ; - : Gina Haspel ; - : Vaughn Bishop ; depuis le : David S. Cohen. CIA World Factbook Le CIA World Factbook est une source documentaire sur les pays du monde éditée par la CIA, libre de droits. Dans la fiction La saga cinématographique Jason Bourne (2002-2016) a pour toile de fond des programmes secrets de la CIA. Elle se base sur les romans de Robert Ludlum. The Company est une mini-série américaine en trois épisodes, créée par Robert Littell, d'après son roman La Compagnie : le grand roman de la CIA, qui met en scène une histoire fictive de trois espions en pleine Guerre froide. Notes et références Notes Références Voir aussi Articles connexes Alliance Base, cellule antiterroriste commune à la CIA et aux services secrets français Chef de poste (renseignement) Intelligence Community Memorial Wall de la CIA Kryptos, sculpture dans le siège de la CIA Gestion de la perception Opérations soutenues par la Central Intelligence Agency Personnalités de la Central Intelligence Agency Rapport de la commission du renseignement du Sénat sur la torture de la CIA Timber Sycamore Vault 7 Bibliographie Comment sera le monde en 2020 ?, rapport de la CIA présenté par Adler Alexandre, Hel Guedj Johan-Frédérik, Éditions Robert Laffont, 2005. Philip Agee, Journal d'un agent secret : dix ans dans la CIA, Seuil 1976. Robert Baer, La Chute de la CIA, Les Mémoires d'un guerrier de l'ombre sur les fronts de l'islamisme, JC Lattès, 2002. Gary Berntsen et Ralph Pezzullo, Jawbreaker: The Attack on Bin Laden and Al-Qaeda: A Personal Account by the CIA's Key Field Commander, Three Rivers Press, New York, 2006 (première édition Crown, 2005) William Blum, Les Guerres scélérates : les interventions de l'armée américaine et de la CIA depuis 1945, Parangon, 2004. Frédéric Charpier, La CIA en France. 60 ans d'ingérence dans les affaires françaises, Seuil, 2008, 365 pages, John K. Cooley, CIA et Jihad, 1950-2001 : contre l'URSS, une désastreuse alliance, Autrement, 2002. Franck Daninos, La Double Défaite du renseignement américain, Ellipses, 2006 Franck Daninos, CIA : une histoire politique (1947-2007), Tallandier, 2007, Yvonnick Denoël, Le Livre noir de la CIA : les archives dévoilées, Nouveau Monde éditions, 2007. Catherine Durandin, La CIA en guerre : Allende, Gorbatchev, Ben Laden, Saddam Hussein, Grancher, 2003. Catherine Durandin, CIA : cinq années de colère, Paris, Armand Colin, 176 pages, 2007, Larry J. Kolb, Overworld : confessions d'un espion malgré lui, Albin Michel, 2005. Joël Kotek, La Jeune Garde, Éditions du Seuil, 1998. Frédéric Lert, Les Ailes de la CIA, Histoire & Collection, 1998. Victor Marchetti et John D. Marks, La CIA et le culte du renseignement [« The CIA and the Cult of Intelligence »], Robert Laffont, coll. « Notre époque », 1975 Trevor Paglen, A. C. Thompson, Kidnappés par la CIA : Les charters de la torture, Saint-Simon, 2007 Jean-Marc Pillas, Nos agents à La Havane, Albin Michel, 1995 John Prados, Histoire de la CIA, Perrin, 2019. Raphaël Ramos, De l'OSS à la CIA : la centralisation du renseignement américain au lendemain de la Seconde Guerre mondiale à travers l'expérience du Central Intelligence Group, Publications de l'université Paul-Valéry Montpellier-III, 2006? Frances Stonor Saunders, Qui mène la danse ? La CIA et la guerre froide culturelle, Denoël, 2003, 506 p. Gordon Thomas, Les Armes secrètes de la CIA, tortures, manipulation et armes chimiques, Nouveau Monde, 2006. Andrew Tully, CIA. L'histoire révélée du contre-espionnage américain, Stock, 1962. Tim Weiner, Des cendres en héritage : l'histoire de la CIA [« Legacy of Ashes: The History of the CIA »], éditions de Fallois, 2009 Bob Woodward, CIA. Guerres secrètes 1981-1987, Stock, 1987. Mark Zepezauer, Les Sales Coups de la CIA, L'esprit frappeur, 144 pages, 2002. Dans la fiction cinématographique Le Serpent (1973), avec Yul Brynner, Henry Fonda, Dirk Bogarde et Philippe Noiret. Mission impossible (1996), avec Tom Cruise, Jean Reno et Emmanuelle Béart. Une scène du film montre la pénétration du bâtiment et le piratage d'un ordinateur de type tour d'ivoire, c'est-à-dire dépourvu de toute connexion informatique vers l'extérieur. The Company, mini-série de 2007, réalisée par Mikael Salomon d'après le livre La Compagnie : le grand roman de la CIA de Robert Littell. Homeland, série de 2011, créée par Howard Gordon et Alex Gansa. Documentaires CIA, guerres secrètes - 1947-1977, opérations clandestines (2003) de William Karel. CIA, guerres secrètes - 1977-1989, la fin des illusions (2003) de William Karel. CIA, guerres secrètes - 1989-2003, D'une guerre à l'autre (2003) de William Karel. CIA : opération Laos (2008) de Marc Eberle. Liens externes Freedom of Information Act Electronic Reading Room Organisme fondé en 1947
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Carolingiens
Carolingiens
Les Carolingiens (ou Carlovingiens jusqu'à la fin du ) forment une dynastie de rois francs qui règnent sur l'Europe occidentale de 751 jusqu'en 987. Le terme carolingien, en latin médiéval karolingi, est dérivé de Carolus, qui est à la fois le prénom latinisé de Charles Martel (690-741), l'aïeul de cette dynastie, et celui de son petit-fils Charlemagne (742?-814), considéré comme le plus illustre des rois de cette lignée. Certains historiens, notamment au , désignent la lignée comme la des rois francs. Histoire Origines de la famille carolingienne L'origine de la lignée carolingienne est communément fixée au mariage, vers 630, d'Ansegisel, fils d'Arnoul de Metz, et de Begge d'Andenne, fille de Pépin de Landen, qui scelle l'alliance entre la famille des Arnulfiens et celle des Pippinides. Ceux-ci ont un fils, Pépin de Herstal, lui-même père de Charles Martel, ce dernier étant le père de Pépin le Bref, lequel deviendra le premier roi de la dynastie carolingienne le . Plusieurs historiens ont formulé l'hypothèse du rattachement d'Arnoul de Metz aux rois francs de Cologne, via Bodogisel, Mummolin et Mundéric. Les Pippinides détiennent pendant plusieurs générations la charge de maire du palais sous le règne des souverains mérovingiens d'Austrasie. Au fur et à mesure de la désagrégation du pouvoir de la dynastie mérovingienne, durant la période dite des « rois fainéants », les maires du palais pippinides accroissent leurs prérogatives : déjà Pépin de Herstal, puis Charles Martel dirigeaient de façon quasi autonome la politique du royaume, tels des souverains, mais sans le titre ; ainsi, ils nommaient les ducs et les comtes, négociaient les accords avec les pays voisins, dirigeaient l'armée, étendaient le territoire du royaume (notamment en Frise) et allaient même jusqu'à choisir le roi mérovingien. La zone d'influence des Pippinides sera le territoire favori des Carolingiens : région de Liège (Herstal et Jupille), Aix-la-Chapelle et Cologne. Règne de Pépin le Bref, premier roi carolingien Durant son gouvernement en tant que maire du palais auprès des rois mérovingiens, Charles Martel étend le pouvoir du royaume franc à la Bourgogne, renforce le contrôle en Aquitaine qu'il délivre de la menace d'une domination arabo-musulmane et renforce les frontières en Frise et en Neustrie. En , le roi mérovingien meurt et personne ne se soucie de le remplacer : Charles Martel est aux yeux de tous le « prince » des Francs. Il se qualifie de et (duc et prince des Francs), titre qui le rend légitime en tant que premier homme du royaume franc. Il meurt en et laisse deux fils : Carloman et Pépin. En 747, Carloman décide de se retirer au monastère du Mont-Cassin loin du jeu politique et cède sa place à son frère. Quatre ans plus tard, Pépin pense au trône royal et, dans cette optique, cherche à obtenir l'appui de l'Église et de l'aristocratie. En , celui-ci pose une question au pape Zacharie : « Est-il bon ou mauvais que des rois fussent dans le royaume des Francs sans y exercer le pouvoir ? ». Ce dernier lui répond : « Mieux vaut appeler roi celui qui exerce effectivement le pouvoir, afin que l'ordre ne soit pas troublé ». Par cette réponse habile, le pape Zacharie offre implicitement son soutien à Pépin tout en ménageant les relations difficiles qu'il entretient avec les souverains de l'empire romain d'Orient. Quelques semaines plus tard, en novembre 751, Pépin dépose puis se fait élire roi des Francs. En se faisant acclamer par une assemblée d'évêques, de nobles et de leudes (grands du royaume), Pépin devient donc le premier représentant de la dynastie carolingienne. Après avoir été déposé, est tonsuré et meurt enfermé à l'abbaye Saint-Bertin de Saint-Omer. À Saint-Denis, l'évêque Boniface, conseiller diplomatique de Pépin, sacre le nouveau roi par onction au nom de l'Église catholique. Le , toujours à Saint-Denis, la cérémonie est renouvelée, mais cette fois-ci par le pape et les bénéficiaires en sont également les fils de Pépin : et Charlemagne. Le sacre par onction est la nouveauté apportée par les Carolingiens, repris de l'Ancien Testament où Saül est oint du Saint Chrême par Samuel puis à sa suite David. Sacre déjà repris par les Wisigoths en Espagne un siècle plus tôt. Le roi est alors « un nouveau David », à la fois roi et prophète, ce qui mènera à la théocratie royale puis impériale de Charlemagne, le gouvernement des hommes par le père terrestre à l'image du Père Céleste, le pouvoir spirituel et temporel en un seul homme à la fois évêque de l'intérieur et de l'extérieur. Charlemagne et l'Empire carolingien Charlemagne, fils de Pépin le Bref, est sans aucun doute le souverain qui marque le plus l'époque carolingienne, par la longévité de son règne, mais aussi grâce à son charisme et à ses conquêtes militaires. Après les assemblées qui réunissent les Grands du royaume (les « plaids »), des ordonnances, découpées en chapitres (d'où leur nom de capitulaires) sont émises par la chancellerie du Palais : elles sont une source précieuse pour l'étude de la période. À un autre niveau, plus idéologique que politique, c'est aussi aux lettrés chrétiens que l'on doit la naissance d'une nouvelle idée de l'État. Celle-ci se veut au départ une restauration de l'Empire romain, pourtant elle repose sur des fondements très différents en légitimant la royauté : profondément chrétienne, elle fait du roi des Francs un nouveau « David ». L'idée de l'unité du royaume semble un temps l'emporter avec la renaissance de l'empire d'Occident, à Noël 800. Du point de vue culturel, l'époque de Charlemagne, de son fils Louis le Pieux et de ses petits-fils est connue sous le nom de « Renaissance carolingienne ». L'enseignement classique est remis à l'honneur, après avoir été dénaturé et délaissé à la fin du règne des Mérovingiens. Cependant, la langue latine est désormais quasi exclusivement la langue du clergé, les milieux militaires lui préférant le francique. Cette évolution inéluctable va faire progressivement du latin une langue morte et donner naissance aux ancêtres des langues nationales que sont le français et l'allemand : le roman et le tudesque. Les troubles sous Louis le Pieux Troisième fils de Charlemagne, Louis le Pieux devait à l'origine n'hériter que d'une partie du royaume de son père, correspondant à la région s'étendant du plateau de Langres et des Alpes jusqu'à l'Aquitaine, tandis que son frère Pépin devait recevoir la Bavière et l'Italie, leur frère aîné Charles obtenant le reste de l'empire. Mais Charles et Pépin moururent avant Charlemagne, et, dès 813, Louis fut associé par son père à la direction de l'empire. À la mort de Charlemagne, le , Louis devint donc seul roi des Francs et empereur d'Occident. Il fut sacré le à Reims par le pape . Les premières années du règne de Louis le Pieux se font dans la droite lignée de celui de Charlemagne, notamment en termes de réforme religieuse. Louis le Pieux réunit le concile d'Inden, près d'Aix-la-Chapelle (816-17), pour faire appliquer la réforme religieuse au clergé séculier et régulier de l'empire. En juillet 817, en promulguant l'Ordinatio imperii, Louis règle aussi le problème de son héritage en divisant l'empire entre ses trois fils : l'aîné, Lothaire, reçoit la majorité des terres, le titre impérial et le contrôle de ses deux frères puînés, Pépin et Louis, qui reçoivent respectivement l'Aquitaine et la Bavière, un partage donc comparable à celui que Charlemagne avait prévu en 806 entre ses propres fils. Mais les premiers troubles politiques commencent en décembre 817 avec la révolte de son neveu Bernard, fils illégitime du roi Pépin d'Italie, écarté du pouvoir par le nouveau partage. Louis condamne Bernard à mort, et par la suite, cette condamnation le suit tout au long de sa vie. Les années suivantes sont occupées par une remise en cause du pouvoir de Louis par ses propres fils, devenus adultes, et fort impatients de régner. Au premier plan, son aîné, Lothaire, couronné coempereur avec son père, et qui supporte mal de rester dans l'ombre de son père pendant toutes ces années. La situation est tendue à la cour d'Aix-la-Chapelle. En 820, Louis, veuf depuis l'année précédente et incapable de supporter son état, épouse une jeune aristocrate, Judith de la famille des Welfs, surnommée Judith de Bavière, car les terres de sa famille se situent en Bavière, mais la jeune femme n'est nullement de lignée royale. Les trois fils de Louis s'opposent à ce remariage qui ne peut qu'entraîner des complications, et effectivement, en 823, naît un fils de ce second mariage, Charles, futur Charles le Chauve. Pour l'heure, les conditions de la succession ne sont pas remises en cause, mais Judith s'entoure de ses favoris à la cour, et notamment du comte Bernard de Septimanie, nommé par Louis le Pieux à la tête du comté de Barcelone, et qui reçoit également l'équivalent des fonctions de Premier ministre. En 829, à la suite des exigences de Judith, Louis accepte de revoir le partage de l'empire afin de pourvoir son dernier fils, Charles, d'un royaume, tout comme ses demi-frères. L'assemblée des grands, réunie à Worms, accepte la création d'un nouveau royaume, dans l'Est de l'empire, pour le jeune Charles. Mais dès l'année suivante, la situation se dégrade. Une révolte, menée par le fils aîné Lothaire suivi par ses deux frères Pépin et Louis, est soutenue par de nombreux comtes de l'empire. En 830, l'empereur est déposé une première fois et Lothaire prend la tête de l'empire. Mais le nouvel empereur n'est pas accepté par la population. Considéré comme un usurpateur, il est lâché en outre par ses deux frères, déçus de voir que leur frère aîné prend aussitôt tout le contrôle de l'empire sans tenir compte de leur participation. Quelques mois plus tard, l'empereur Louis est rétabli. Cette première déchéance est suivie en 833 d'une seconde déposition beaucoup plus grave pour Louis le Pieux. Cette fois, devant tous les grands seigneurs du royaume, Lothaire contraint son père à abdiquer, et le fait enfermer au monastère Saint-Médard de Soissons. Judith et Charles sont également contraints à entrer en religion. Mais de nouveau, Louis est libéré par ses partisans, et sous peine de perdre tous ses droits à l'empire, Lothaire doit se soumettre et demander pardon à son père. Les dernières années du règne de Louis le Pieux sont occupées par des luttes incessantes entre ses fils, des convocations sans nombre de l'armée, des serments prêtés et violés. Louis finit par se fâcher durablement avec son troisième fils Louis, roi de Bavière, qui refuse de demander pardon pour ses actes. Son deuxième fils, Pépin, roi d'Aquitaine, meurt brutalement en 838 et sa succession ouvre un nouveau conflit. Pour les grands seigneurs d'Aquitaine, l'Aquitaine revient de droit au fils aîné de Pépin, , tandis que pour Judith, elle doit retourner à son fils, le jeune Charles. En 839, un nouvel accord qui partage seulement l'empire en deux est signé entre Lothaire et son demi-frère Charles. Louis de Bavière est spolié de tout droit à l'héritage, à l'exception de la Bavière.En 840, Louis le Pieux, miné par tous ces conflits, meurt dans une situation instable. Le partage de l'empire Après la mort de le Pieux, il reste trois fils vivants : Lothaire, fils aîné et héritier du titre impérial, Louis roi de Bavière, Charles roi de Francie occidentale. Lothaire choisit de ne pas respecter tous les traités signés et tente de mettre la main sur la totalité de l'empire, jugeant qu'il lui revient de droit en tant que fils aîné. Les trois frères entrent en guerre ouverte les uns contre les autres. Le , ils se rencontrent à Fontenoy à côté d'Auxerre et se livrent une des batailles les plus meurtrières du haut Moyen Âge. Cette bataille voit la défaite de Lothaire, et l'aristocratie franque est presque entièrement détruite. Cependant, le nouvel empereur, malgré son armée en déroute, refuse de se rendre. Le , Louis et Charles concluent alors un accord connu sous le nom de serments de Strasbourg. Les deux rois jurent de se porter mutuelle assistance contre les actes de leur frère aîné et de ne pas chercher à se nuire l'un l'autre. À la suite de ce serment, un nouvel accord est conclu, le traité de Verdun, en 843, qui divise le territoire d'est en ouest en trois royaumes : reçoit la Francie occidentale (qui deviendra le royaume de France en 1205) ; , à qui échoit le titre impérial, reçoit la Francie médiane, la Lotharingie qui va du centre de l'Italie à la Frise ; Louis le Germanique reçoit la Francie orientale (communément nommée Germanie). Cependant, le titre impérial se vide de son importance : après le partage de Verdun, Lothaire conserve la dignité impériale, mais dans les faits celle-ci n’est plus qu’une convention qui ne correspond plus à aucun pouvoir qui soit supérieur à celui des autres rois. Plusieurs fois au cours du , le titre est même vacant. Il faut ensuite attendre 962 pour que le titre d’empereur renaisse en Occident : Otton le Grand, de la dynastie saxonne en Germanie, est couronné par le pape à Rome. Affaiblissement et disparition de la dynastie Disparition de la Francie médiane Lothaire est le premier des trois frères à décéder, laissant l'empire à la merci des deux autres. Finalement, après maintes péripéties, son domaine est progressivement rattaché à la Francie orientale, l'Escaut marquant la frontière entre les Francies occidentale et orientale. Le roi de Francie orientale récupère, par la même occasion, le titre d'empereur. Invasions scandinaves Les Vikings désignent de manière générale tous les peuples du Nord, qui viennent de l'actuelle Scandinavie. À l'époque carolingienne, ils ont d'abord été connus sous le nom de Normands (« hommes du Nord », à l'origine du nom de la Normandie) puis sous celui de Vikings. Ils vendaient de l'ambre, des peaux de bêtes et des métaux, achetaient du miel, du vin et tout ce qu'ils ne pouvaient produire dans leurs contrées. Ils étaient présents, en petits groupes, dans la plupart des villes côtières de l'Empire franc. Vers 800, les Vikings, sans renoncer aux pratiques commerciales, prennent conscience d'un nouveau moyen d'enrichissement. En effet, n'étant pas chrétiens, ils n'avaient pas à respecter les abbayes, qui contenaient, avec une structure défensive minimale (une muraille et parfois quelques gardes) un trésor considérable, constitué de châsses, reliquaires, objets en métal précieux à l'usage du culte… Ces objets étaient particulièrement recherchés en cette période de faible circulation monétaire où le métal était important, non seulement pour sa valeur, mais aussi pour le prestige qui lui était associé. De 800 à 850 environ, les Vikings continuent leurs pratiques commerciales tout en tentant des coups de force sur des établissements monastiques isolés, quand l'occasion s'en présente. Le premier établissement à en faire les frais est le monastère de Lindisfarne, sur les côtes britanniques, qui est attaqué par les Vikings en 793. Après cette première attaque, la pression des Vikings s’accentue : ils remontent les fleuves à bord de leurs navires à fond plat, improprement nommés « drakkars », et pillent les trésors des abbayes avant de s’en retourner en Scandinavie. Pour l'heure, il ne s'agit que de brèves expéditions : les Normands pillent, emportent des biens, et repartent, le plus souvent après avoir incendié les lieux. Ces attaques ne terrifient pas moins la population, par leur vitesse, leur violence, et aussi parce qu'elles touchent les églises, qui, depuis l'instauration du christianisme, n'avaient jamais été attaquées. En 841, les Normands attaquent l’abbaye de Jumièges et la ville de Rouen ; les moines doivent s’enfuir devant les dangers de razzias, emportant avec eux les reliques de leurs saints. L'île de Noirmoutier est elle aussi à plusieurs reprises la cible des Normands, tant et si bien que les moines abandonnent leur monastère et s'installent à environ vingt-cinq km au sud de Nantes, à Déas, devenu Saint-Philbert-de-Grand-Lieu. En 843, Nantes est prise et une partie de la population est massacrée. Dans le deuxième tiers du , la plupart des villes situées sur les fleuves sont visitées par les Normands. À la fin du , le phénomène gagne en importance. Ce sont désormais des bandes beaucoup plus organisées, qui ont décidé à l'avance de leur parcours et qui savent où se rendre. Les expéditions sont aussi plus nombreuses, parfois une centaine de barques, contre une petite dizaine, au maximum, au début du siècle. Enfin, ils ne se contentent plus de piller et de repartir. De plus en plus souvent, ils emmènent la population pour être vendue comme esclave, et s'installent en territoire conquis où ils passent parfois l'hiver. Les Vikings ravagent l'Europe mais aussi la péninsule Ibérique, alors musulmane, et l'Afrique du Nord, sans que personne ne puisse les arrêter. Comme il était impossible de contrôler l'ensemble du territoire et que leur force résidait dans la rapidité de leurs flottes et la brutalité de leurs expéditions, il était difficile de prévoir où ils allaient attaquer. Lorsqu'ils n'attaquent pas, les Vikings exigent le versement de lourds tributs. Les querelles entre les fils de Louis le Pieux n'arrangent guère la situation. Lothaire et son frère Louis se désintéressent du problème, qui incombe presque entièrement à Charles, le dernier fils, qui a hérité de tous les territoires côtiers. Charles, qui sera surnommé le Chauve, essaie de construire des fortifications supplémentaires. Il demande aux chefs de l’aristocratie de défendre les régions menacées. Robert le Fort (ancêtre des Capétiens) est placé par le roi à la tête d’une marche occidentale ; il meurt en combattant les Vikings en 866. Le comte Eudes défend Paris contre une attaque venue de la Seine en 885. Ces grands acquièrent un prestige immense dans la lutte contre l’envahisseur scandinave, prestige qui participe à l'affaiblissement du pouvoir royal. Les succès militaires sont désormais attribués aux marquis et aux comtes. L’incapacité des Carolingiens à résoudre le problème scandinave est manifeste : en 911, par le traité de Saint-Clair-sur-Epte, le roi Charles le Simple cède la Basse-Seine au chef viking Rollon. Il s’en remet à lui pour défendre l’estuaire et le fleuve, en aval de Paris. Cette décision est à l’origine de la création du duché de Normandie. Les Carolingiens sont contraints de céder des territoires et de livrer des tributs pour contrer le danger scandinave. Ils sont en outre absorbés par les querelles familiales. Le climat d’insécurité a donc accéléré la décomposition du pouvoir carolingien. Incursions arabes Les progrès des Arabes dans la Méditerranée occidentale, au commencement du , ne se rattachent plus au grand mouvement d'expansion qui avait suivi la mort de Mahomet. L'unité politique de l'Islam était brisée depuis que le calife de Bagdad n'était plus reconnu par tous les croyants. En Espagne, dès la fin du , un émirat indépendant s'était érigé sous les Omeyyades. En Afrique, les Berbères du Maroc, de l'Algérie et de la Tunisie étaient en fait indépendants. Définitivement établis dans leurs nouvelles conquêtes, ces musulmans d'Espagne et d'Afrique tournèrent leur activité vers la mer. Tunis, fondée à côté des ruines de Carthage, regardait comme elle la Sicile et, de même que les Carthaginois dans l'Antiquité, les Tunisiens cherchèrent bientôt à s'emparer de cette île. Les Byzantins ne purent défendre énergiquement cette province trop lointaine. De 827 à 878, ils furent peu à peu refoulés vers le détroit de Messine et enfin obligés de se replier sur la côte italienne. Déjà en possession des Baléares, de la Corse et de la Sardaigne, les musulmans détenaient maintenant toutes les îles de la Méditerranée occidentale. Elles leur servirent de bases navales pour attaquer les côtes continentales. De la Sicile des expéditions furent dirigées vers la Calabre et aboutirent à la conquête de Bari et de Tarente. Le pape fut obligé de mettre ce qui restait de Rome à l'abri des attaques qui débarquaient, sans avoir rien à craindre, à l'embouchure du Tibre. Les bouches du Rhône aussi mal défendues, étaient plus exposées encore. Il n'y eut pas de tentative d'établissement à l'intérieur. Seule la maîtrise des côtes importait aux nouveaux maîtres de la Méditerranée et comme le commerce chrétien n'existait pratiquement plus, on ne fit pas d'efforts sérieux pour les en déloger et on leur abandonna les rivages. La population chrétienne se retira plus loin et les villes de la côte et de la région de Nîmes se retranchèrent. Nouvelles menaces à l'est À l'est se profile une nouvelle menace avec l'arrivée des Magyars sur la scène européenne. Ce peuple des steppes occupe la Pannonie, laissée vacante après la destruction des Avars sous le règne de Charlemagne au début du . Il fait ses premières incursions dans les marges du territoire impérial, comme en Moravie en 894, puis dans celui-ci, comme en Italie en 899. En 907, le royaume slave de Grande Moravie disparaît sous les coups de ces nouveaux envahisseurs. Des règnes trop courts À partir de la fin du , les rois carolingiens règnent trop peu de temps pour être efficaces : reste roi des Francs deux ans (877-879) ; gouverne trois ans (884-887) ; est roi pendant trois ans (879-882) ; le dernier roi carolingien, , est mort d'un accident de chasse au bout d'à peine un an (986-987). Quant aux rois et Lothaire, bien que très actifs, leurs règnes sont interrompus prématurément. Aussi, les derniers rois carolingiens ne parviennent pas à imposer une politique à long terme. Extinction de la dynastie L'affaiblissement de la dynastie carolingienne entraîne son éviction définitive du trône franc par les Robertiens en 987 à la mort de , l'extinction de la lignée suivant peu après, avec la mort des fils du duc Charles de Basse-Lotharingie, Otton et Louis, au début du . Avec les Herbertiens, la lignée carolingienne se perpétua cependant jusqu'au par les comtes de Vermandois, et d'après Christian Settipani jusqu'au début du par les seigneurs de Mellier, Neufchâteau et Falkenstein. La montée de l'aristocratie Dès la fin du , certains grands, ducs ou comtes, ne faisant pas partie de la famille des Carolingiens, accèdent au pouvoir : en 888, après la mort de Charles le Gros, l'Unrochide accède au trône d'Italie et le Robertien Eudes au trône de France. Au , les dynasties qui s'imposent partout dans l'espace carolingien ne sont plus issues de la famille carolingienne. C'est le cas, en 911, du duc Conrad de Franconie, élu roi de Germanie. En France, les Robertiens forment un lignage puissant qui est choisi pour régner en 888–898 en la personne d'Eudes de France : comment expliquer cette montée en puissance de l’aristocratie et l'émiettement du pouvoir royal ? Voici le cadre et les principales phases de la montée de l'aristocratie : Les regna existaient déjà sous les Mérovingiens et se prolongent sous les Carolingiens. Il s'agissait de territoires dont l'unité reposait sur une forte identité ethnique et culturelle. Un regnum pouvait être confié à la garde d'un fils du roi, sans pour autant devenir indépendant : ce fut le cas à différentes époques pour l'Aquitaine, la Provence, la Bourgogne, la Saxe, la Thuringe et la Bavière. Les comtes (mot ayant pour origine le latin comes signifiant compagnon du roi) existaient à l’époque mérovingienne. Le roi leur donnait des terres, des cadeaux ou une charge en récompense de leurs services, mais les comtes prennent toute leur importance sous les Carolingiens. Fonctionnaires, ils sont désignés et révoqués par le roi qui les recrute dans l’aristocratie Ils garantissent l’ordre public en présidant le tribunal, lèvent les taxes et organisent les troupes dans un pagus, circonscription territoriale sous leur responsabilité. Au cours du , les comtes deviennent de plus en plus autonomes vis-à-vis du roi. Le duc (mot ayant une étymologie latine signifiant « conducteur d’armée ») est une sorte de comte qui cumule plusieurs pagi. Le roi Charles le Chauve constitue ces grands commandements composés de plusieurs pagi pour lutter contre les invasions scandinaves. Les Robertiens obtiennent au le titre de « duc des Francs » (dux francorum). Ces personnages les plus puissants seront par la suite des « princes territoriaux » comme les ducs d’Aquitaine, de Bourgogne et de Normandie. Le marquis (marchio en latin) est un comte qui garde une région frontalière appelée marche et doit la défendre en cas d’attaque. À la fin du , conséquence du capitulaire de Quierzy (877), ces charges de comte, duc et marquis deviennent héréditaires : le roi carolingien ne peut plus les destituer donc son contrôle s'efface. On assiste alors à la constitution de dynasties locales de comtes, de ducs et de vassaux du roi. La vassalité, qui était bien contrôlée sous Charlemagne et servait ses intérêts politiques, se retourne contre l’autorité de ses successeurs. L’aristocratie laïque et ecclésiastique est donc en situation de force au milieu du Moyen Âge, en France et en Germanie. Les comtes sont physiquement plus proches du peuple que le Carolingien. L’autorité du roi semble lointaine aux paysans. La majorité des hommes libres du royaume vivent au contact du comte et de son délégué, le viguier. Ils les entendent par exemple au cours des séances du tribunal. Leur autorité est plus immédiate que celle du roi. Un lien étroit et personnel s’instaure donc : les paysans se placent sous la protection des Grands et entrent dans leur dépendance. Au , les signes de l'autonomie princière se multiplient : les comtes et les ducs ont accaparé les fonctions publiques et les droits jusqu'ici réservés au roi. Ils édifient des tours et des forts, puis de véritables châteaux en pierre, sans autorisation. Après l’arrêt des invasions scandinaves, le château domine un territoire qui est tombé sous le ban d’un seigneur. Ils font frapper leur propre monnaie à leur effigie et à leur nom. Ils prennent sous leur protection le clergé et contrôlent les investitures épiscopales. À la fin du , l’autorité centrale carolingienne a disparu au profit des aristocraties, en particulier des princes territoriaux ; c'est la fin de l’ordre carolingien et le triomphe des lignages aristocratiques. L'avènement des Unrochides en Italie (875-915) L'exemple de l'avènement des Unrochides en Italie illustre à merveille la manière dont se passe la transition du pouvoir des Carolingiens vers les grands de l'aristocratie impériale, puis l'émiettement que connaît le pouvoir royal dans les mains de ces derniers. Sous le règne du Carolingien (850-875), titulaire de la dignité impériale, le pouvoir royal peut sembler un temps renforcé en Italie. Mais ce dernier meurt sans héritier en 875. Le pouvoir est alors de fait aux mains de la dynastie des Widonides, dont le représentant détient la charge de duc de Spolète, et aux mains de la dynastie des Unrochides, dont le représentant détient la charge de marquis de Frioul. Les membres de cette dernière famille sont des Francs : Évrard, leur ancêtre, a reçu la marche de Frioul dès la création de celle-ci en 837 par , et ils sont rattachés à la lignée carolingienne par leur mère Gisèle, fille de Louis le Pieux. En 875, les Unrochides considèrent encore le Nord de la France (la région de Lille) comme l'un des centres de leur pouvoir. S'ils n'ont pas, au départ, de prétentions à briguer le pouvoir royal, ce sont la vacance de ce pouvoir en Italie et les circonstances difficiles à la fin du qui, en définitive, portent l'un d'entre eux (le marquis ) à accéder au trône d'Italie, puis à l'empire. , seul héritier mâle de sa famille en 874, en effet, soutient dans un premier temps les prétentions du Carolingien de Francie orientale au trône d'Italie. Les héritiers possibles sont alors Carloman, le fils de Louis le Germanique, puis son frère, Charles le Gros. À la mort du deuxième, toutefois, il n'y a plus aucun Carolingien qui soit en mesure d'asseoir son autorité en Italie. Les rivaux traditionnels des Unrochides dans la péninsule, à savoir les Widonides de Spolète qui ont des possessions autour de Nantes, apparaissent alors comme des candidats potentiels au trône de Francie occidentale. Aussi, Bérenger accède personnellement au trône d'Italie en 887 : pour contrecarrer les ambitions des Widonides, il met ainsi fin, dans les faits, à l'idée de l'unité carolingienne. Cependant, à ce moment l'homme ne dispose pas d'appuis dépassant le cadre régional et encore y est-il contesté, notamment par l'influence que prennent les Widonides sur la papauté (voir Pornocratie). Jusqu'à la mort de son compétiteur, le duc Lambert de Spolète, en 898, il ne contrôle pas le territoire italien. De plus, il est obligé de faire face à la menace hongroise. Lors de l'invasion du royaume d'Italie, en 899, il doit alors composer avec les cadres militaires carolingiens, c'est-à-dire réunir l'ost : les Italiens subissent une défaite sanglante. À la suite de cet événement, la stratégie de Bérenger change : il accepte désormais de nombreux compromis avec les pouvoirs locaux : des enceintes sont érigées et échappent au contrôle royal ; l'autorité publique est conférée, sans contrepartie, à des évêques, etc. Le résultat de cette nouvelle politique est un émiettement important et irréversible de l'autorité royale dans la péninsule.Faisant appel à des mercenaires hongrois contre les Italiens qui se rebellent contre son autorité, Bérenger accède finalement à la dignité impériale qu'il convoitait en 915, mais entre ses mains, celle-ci n'est plus que l'ombre du passé. Évolution du système monétaire Sous les rois mérovingiens l'unique monnaie existante était en or. Sa valeur était telle qu'elle ne servait qu'aux transactions internationales et dans le commerce de gros. Les petits marchands de détail ne pouvaient l'utiliser et devaient se rabattre sur le troc. L'inconvénient de ce système leur donnait l'impossibilité de réaliser des économies, car la plupart du temps c'étaient des matières périssables ou un service qui étaient échangés. Avec l'avènement des Carolingiens, une nouvelle monnaie fit son apparition, celle en argent. Lors de l'édit de Pîtres en 864, la valeur de cette nouvelle monnaie fut fixée selon la valeur suivante : une pièce d'or vaut douze pièces d'argent. La révolution économique étant au rendez-vous, les petits commerçants avaient enfin une monnaie adaptée à la valeur de leurs petites marchandises et à la vie quotidienne des gens du commun. Avec cette nouvelle monnaie, les commerçants pouvaient enfin économiser le fruit de leur travail et financer des projets de plus en plus coûteux. L'apparition dans les grandes villes d'une nouvelle bourgeoisie et les foires marchandes qui devenaient des marchés permanents témoignent de cette richesse. Le succès fut tel que, l'argent devenant très rapidement de plus en plus rare, la monnaie constituée par ce métal commença à prendre de la valeur et se rapprocher de celle de l'or. Afin d'éviter une crise monétaire, il fut décidé d'alléger et de réduire la taille des pièces en argent tout en leur conservant la même valeur. Face à cette nouvelle monnaie d'argent, la méfiance était telle que les fonctionnaires royaux eurent recours à de véritables méthodes de terreur afin de la faire accepter. Déclin du système militaire Les Francs ont toujours été une nation guerrière, cela se vérifiera aussi bien sous le règne des Mérovingiens que des Carolingiens. Ainsi sous Charles Martel, Pépin le Bref ou Charlemagne, chaque été fut une occasion de mener une expédition militaire pour remplir les caisses du royaume. Ces guerres et leur organisation étaient décidées à l'assemblée générale annuelle, qui était composée de hauts aristocrates. En principe tous les hommes libres étaient tenus d'assister aux expéditions, ce qui est un héritage direct du système militaire mérovingien. Cependant, les campagnes militaires devenaient de plus en plus difficiles à mesure que le territoire s'étendait, de plus, le soldat ne recevait pas de solde et devait apporter soi-même sa nourriture, ses vêtements et ses armes. Ainsi à l'époque carolingienne le service militaire devenait la charge la plus lourde des hommes libres à cause de son coût mais aussi car ces expéditions rapportaient de moins en moins de butins de guerre. La conséquence était un appauvrissement général des soldats qui finissaient soit par vendre tous leurs biens lorsqu'ils possédaient quelque chose, soit entrer dans les ordres ou bien devenir simples brigands ou malfaiteurs. Charlemagne tentera en vain de remédier à cette situation en allégeant certaines charges, essentiellement en direction des soldats les plus pauvres, favorisant ainsi la cavalerie. Le prix de l'armement et de l'équipement des cavaliers était très élevé. Afin d'éviter d'avoir à payer cette lourde charge mais tout de même essentielle, les Carolingiens ont commencé à distribuer des terres à leurs vassaux directs afin qu'ils s'enrichissent par eux-mêmes et accomplissent leur service militaire dans la cavalerie. Finalement ces mesures ont permis l'apparition d'une véritable armée de métier dont les soldats, riches propriétaires terriens ou issus de la noblesse, étaient mieux équipés et mieux entraînés que leurs prédécesseurs. Début de la féodalité L'introduction de la vassalité et du « bénéfice », dans ce cas le fief, fut une des réalisations majeures des Carolingiens. Pleinement développé dans tous les États nés de la dislocation de l'Empire après l'époque carolingienne, ce système se nommera féodalité. En principe, la vassalité était fondée sur un engagement privé entre hommes libres, dont l'un, le vassal, se mettait au service d'un autre et qui en échange de la protection de ce dernier, le reconnaissait pour seigneur. La vassalité existait déjà à l'époque mérovingienne, car dans des sociétés où l'ordre public était quasiment inexistant, l'insécurité ambiante obligeait les personnes à chercher un protecteur. La véritable innovation des Carolingiens fut que le seigneur était de plus en plus amené à récompenser son vassal en lui fournissant des terres ou d'autres biens qu'on appelait « bienfait » ou « bénéfice », et qu'à partir du on appela « fief », complément et contrepartie désormais du vasselage. Le second avantage de cette pratique était que le seigneur n'avait plus à entretenir directement les vassaux comme ce fut le cas auparavant. Les terres données aux vassaux provenaient des domaines royaux mais aussi et de plus en plus (notamment à cause des insuffisances des réserves royales), sur les biens des monastères et des églises. La féodalité carolingienne permit l'émergence d'une nouvelle noblesse qui allait fournir en premier lieu les cadres de l'armée et sa section la plus efficace, la cavalerie lourde. De plus, dans les lointaines régions ou celles nouvellement acquises, les vassaux royaux formèrent de véritables entreprises coloniales comme ce fut le cas en Aquitaine par exemple. Enfin la vassalité a permis aux rois carolingiens, comme Pépin et Charlemagne, de fidéliser et ainsi de mieux contrôler les comtes. La renaissance carolingienne L'instruction Les Francs n'ont pas, à proprement parler, peuplé significativement la Gaule. Au nombre d'environ , femmes et enfants selon Grégoire de Tours, les Francs ont occupé les places et positions de pouvoir, se fondant dans la population gallo-romaine. Dans les décennies qui ont suivi la chute de l'Empire romain et les grandes invasions, la population avait partiellement déserté les villes et villages et s'était souvent regroupée dans les forêts et autour de monastères, souvent créés dans ce contexte de fuite. Ces centres avaient sauvegardé la culture et les savoir-faire gallo-romains, mais néanmoins cette nouvelle société, qualifiée désormais de franque, était majoritairement illettrée, et ignorait aussi bien les sciences religieuses que profanes. Cette situation perdura sous Charles Martel et Pépin le Bref ou son fils Carloman qui, bien que n'étant pas analphabètes, avaient d'autres priorités (notamment militaires et politiques) plus importantes que l'éducation et l'organisation d'écoles. C'est avec Charlemagne que cette situation changea. Lui-même avait reçu une éducation plus approfondie que celle de ses prédécesseurs, il connaissait le latin et dans une moindre mesure le grec. Il avait aussi des notions de mathématiques et d'astronomie. L'Empire carolingien ayant des lacunes au niveau de l'éducation classique et de l'instruction, Charlemagne fit appel aux enseignants les plus éminents de son temps en Europe, venus pour certains des pays anglo-saxons ou de Lombardie. Charlemagne, souverain pieux, avait un intérêt marqué pour l'étude des textes religieux. C'est pourquoi il appela l'Anglo-Saxon Alcuin en 782 pour effectuer un recensement et une étude poussée des textes religieux anciens conservés en Gaule. Aussi, la « renaissance carolingienne » commença avec le but d'éduquer et former des cadres religieux compétents et maîtrisant les différentes analyses et interprétations religieuses. Charlemagne, soucieux de la conservation de ces textes anciens, ordonna que dans les monastères et églises soient créés des écoles et des ateliers de copie. À partir de cette impulsion religieuse, l'Empire carolingien allait initier un véritable renouveau intellectuel et littéraire à travers tout le territoire de la Gaule. L'essor des arts et des lettres Très rapidement, les Francs font revivre le passé latin de la Gaule bien éloigné de la culture barbare des premiers mérovingiens. Aix-la-Chapelle, ville où Charlemagne avait établi sa cour, fut très rapidement appelée la « Rome nouvelle » par Alcuin tant les arts et la poésie y foisonnaient. De nombreux clercs et dignitaires qui y venaient, étaient tellement impressionnés qu'ils n'hésitaient pas, de retour dans leurs fiefs, à imiter l’œuvre de Charlemagne ; ceci avait pour effet de déplacer lentement le centre de gravité de l'éducation carolingienne initiée à Aix-la-Chapelle vers le centre de la Gaule. Malgré le fait que les héritiers de Charlemagne étaient nettement moins portés sur l'éducation, l'œuvre intellectuelle et littéraire se poursuivit. Relayés par les monastères et les églises, cet âge d'or carolingien dura plusieurs siècles. Encore aujourd'hui, la plupart des textes latins conservés sont parvenus jusqu'à nous grâce aux initiatives de Charlemagne, sans lequel tout un pan de la culture gallo-romaine aurait été perdu. Institutions sous les Carolingiens Dans une société marquée par la religion catholique, les Carolingiens s'appuient sur une administration laïque et ecclésiastique. Le palais reste l'administration centrale de la royauté et ses structures restent les mêmes que sous les rois Mérovingiens. Néanmoins, la charge de maire du palais disparaît, ses fonctions sont réparties entre le sénéchal pour l'intendance et le comte du palais pour la justice. Autre évolution, la chancellerie, désormais dirigée par un archichancelier issu de l'Église, recrute ses membres parmi les clercs du royaume. Dans les provinces, le système hiérarchique reste le même, mais un lien de fidélité vassalique entre le monarque et ses agents (surtout les ducs et les marquis) se met en place en échange de terres. Jusqu'au milieu du , des ecclésiastiques, les missi dominici, contrôlent et inspectent les agents royaux pour le compte du souverain. La disparition de cette fonction fait perdre à la monarchie son contrôle sur les agents de terrain, qui finissent par échapper au pouvoir central. La justice évolue à l'initiative de Charlemagne, les tribunaux sont désormais composés d'échevins nommés à vie par les missi dominici, qui récupèrent du même coup la présidence, en rotation avec les comtes. Place et rôle des femmes et des hommes dans la société carolingienne Statut selon le genre De façon générale, la société carolingienne est très ordonnée et hiérarchisée. Si l'on considère les hommes et les femmes, on constate qu'ils ont des statuts, des droits et des rôles distincts ; toutefois, la condition sociale des individus peut être parfois plus déterminante en matière de différences. Il existe une sorte de tutelle, nommée « mundium », du père ou de l'époux sur la femme : celle-ci est juridiquement sous sa protection mais aussi sous son contrôle. Au quotidien, femmes et hommes vivent ensemble, mais certaines activités et certains lieux sont dévolus à l'un ou l'autre genre : seuls les hommes labourent les champs, même si les femmes participent à d'autres activités agricoles, et pour les femmes travaillant les fils et tissus, il existe des constructions spécifiques. Progressivement, alors que l'ensemble de la société se hiérarchisait, les hommes ont pris le contrôle sur leur famille et les femmes de celle-ci. De plus, l'influence de la religion chrétienne et les discours religieux sur les femmes, vues comme étant secondes après l'homme (selon l'une des lectures de la conception d'Ève et Adam), faibles moralement et physiquement, font que ces dernières sont peu à peu éloignées de rôles et lieux religieux — les abbesses elles-mêmes perdant en autonomie au sein de leurs monastères. Certaines femmes liées aux hommes importants de l'époque jouent un rôle dans la politique et la société : il en est ainsi de Plectrude qui aide les maires du palais de son époque ; de Bertrade de Laon (ou Berthe), qui reçoit le sacre avec son époux Pépin le Bref (ils seront les parents de Charlemagne) et prend part aux affaires du royaume ; ou de Gisèle, sœur de Charlemagne qui a sûrement aussi eu de l'influence sur Alcuin et lui. Toutefois, certains ne voient pas d'un bon œil une femme qui pourrait les gouverner et protestent contre Fastrade, l'une des épouses de Charlemagne, lorsque celle-ci reçoit certains pouvoirs politiques. Les religieuses de la période apportent aussi à celle-ci et à la Renaissance carolingienne, notamment dans la copie et dans la création artistique. Évolutions du mariage Par ailleurs, le statut de l'union d'un couple est peu à peu modifié : les dirigeants et les religieux souhaitent que le mariage soit rendu plus officiel et moins facile à dénouer ; progressivement, les gouvernants et religieux vont le réglementer, touchant ainsi au domaine familial, et ceci en lien avec l'idée de le rendre plus stable, avec des relations affectueuses et respectueuses, qui reflète aussi l'ordre souhaité dans la société. Le mariage est à l'époque surtout un accord entre deux familles, qui s'accompagne d'échanges de biens, et il n'y a pas besoin de cérémonie religieuse ; les rois veulent surtout qu'il soit rendu public et qu'il soit stable dans le temps, les religieux ne veulent plus du mariage par enlèvement, ni de mariages dans la parenté. Hincmar, archevêque de Reims à cette période, sera un auteur important concernant le mariage chrétien, y compris dans la suite du Moyen Âge ; il souhaite l'accord de la future épouse (même si celui de l'homme chef de sa famille prédomine), de bonnes relations matrimoniales et une consommation du mariage qui en atteste la légalité. Dans les années 850-860, même le roi Lothaire II, contraint par les autorités religieuses, ne peut plus divorcer ; ce genre de jeux de pouvoir autour de la question du mariage aura lieu durant une période de stabilisation des pratiques. La valeur du mariage entre esclaves est moins considérée que pour les personnes libres. Éducation Dans les familles des puissants, l'éducation est de mise, y compris pour les femmes ; la comtesse Dhuoda (vers 800 - après 843) pourra ainsi écrire un traité destiné à l'éducation de son fils Guillaume. Esclavage Dans la société carolingienne, certaines personnes, femmes comme hommes, sont des esclaves ; l'évolution de la société au fil du temps, qui favorise le pouvoir des aristocrates, tend à amener le statut du paysan libre vers celui de l'esclave. Arbre généalogique simplifié Notes et références Annexes Bibliographie , . , . . Pierre Riché, Dictionnaire des Francs vol. 2. Les Carolingiens, éd. Bartillat, 1997 . . . Articles connexes Pippinides pour les ancêtres de Charles Martel Généalogie des Carolingiens Hugues Capet, Capétiens, Généalogie des Capétiens Ottoniens Histoire de la route en Gaule au Haut Moyen Âge Liens externes Les Carolingiens sur le site de la BNF. Pour en savoir plus sur les Carolingiens. Histoire de l'Europe Grande famille du Moyen Âge Carolingien Carolingiens
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Grand%20Ch%C3%A2telet
Grand Châtelet
Le Grand Châtelet de Paris était une forteresse édifiée par Louis VI sur la rive droite de la Seine, au débouché de la rue Saint-Denis. Dès le , les accès aux deux ponts qui reliaient l'île de la Cité de Paris aux berges de la Seine furent protégés par deux châtelets, d'abord en bois, puis en pierre : le Grand Châtelet, au nord, pour protéger l'accès au Grand Pont (devenu le pont au Change) et le Petit Châtelet, au sud, pour protéger l'accès au Petit-Pont. La défense des ponts étant devenue inutile du fait des puissantes murailles qui protégeaient Paris, la forteresse a été affectée au siège du Prévôt de Paris et de ses lieutenants, assortie de cachots et de salles de torture, jusqu'à la Révolution française. Sa basse geôle a été la première morgue de la capitale. Le Grand châtelet a été démoli au début du , pour être remplacé par l'actuelle place du Châtelet. À Paris, lorsqu'on utilise le nom « Châtelet » sans autre précision, c'est toujours du Grand Châtelet qu'il s'agit. Historique Moyen Âge Au , la ville, qui s'appelait encore Lutèce, était concentrée dans l'île de la Cité, protégée par des fortifications romaines constituées par un mur de d'épaisseur. Il semble qu'à cette époque aucun ouvrage ne protégeait les accès aux ponts de bois, ceux-ci pouvant être rapidement détruits ou incendiés en cas d'attaque. C’est en 877 que Charles le Chauve fit renforcer les fortifications de Paris pour protéger la ville des incursions des Normands qui se multipliaient. Les remparts romains furent restaurés, les ponts fortifiés et leurs piles resserrées pour empêcher le passage des barques. Il fit aussi ériger des tours de bois formant châtelets pour protéger les extrémités des ponts. De ce fait, lorsque les envahisseurs normands remontèrent la Seine en , ils se heurtèrent à une forteresse infranchissable. Les premières offensives féroces ayant été repoussées avec détermination par les défenseurs, il s’ensuivit un long siège de Paris (885-887) pour tenter de réduire les habitants à la famine et les amener à capituler. En , une grande crue de la Seine emporta le Petit-Pont, isolant les douze défenseurs restés dans la tour de ce qui deviendra le petit Châtelet. Ils luttèrent farouchement jusqu’au dernier et furent tous massacrés. Charles le Gros finit par arriver avec ses troupes et acheta le départ des Normands qui partirent ravager la Bourgogne. Les tours de bois furent remplacées par des constructions en pierre vers 1130 par Louis VI le Gros. Le Grand Châtelet formait une solide forteresse à peu près carrée, avec une cour au milieu et portes détournées, entourée de fossés profonds remplis d’eau vive, alimentés par la Seine. Deux tours flanquaient les deux angles vers le faubourg. Il était destiné à protéger le débouché nord du Grand-Pont. . Dès 1190, la construction de l'enceinte de Paris par Philippe-Auguste rendit cette forteresse inutile à la défense de la ville. On y établit le siège de la juridiction de la prévôté de Paris chargée de la police et de la justice criminelle, comprenant prisons et salles de torture où s'appliquait la « question ». La Prévôté se divisait en quatre sections : l’« audience du parc civil », celle du « présidial », la « chambre du conseil » et la « chambre criminelle ». Après leur réunion en un seul corps, ces diverses juridictions prirent le nom de « Cour du Châtelet ». Sous le règne de saint Louis, de 1250 à 1257, le Grand Châtelet fut réparé et considérablement agrandi. Louis procède à la nomination, en 1261, d'une forte personnalité, Étienne Boileau, comme prévôt royal, est conservé un document exceptionnel, le Livre des métiers, rédigé vers 1268, se situant dans le grand mouvement de mise par écrit des coutumes. Tout en aidant à son organisation, Louis IX a donc mis la municipalité parisienne sous contrôle royal. Le prévôt royal au Châtelet peut réviser les décisions du prévôt des marchands de Paris. À la fin des années 1260, ils réclameront son soutien contre des marchands étrangers et, en 1269, à leur demande, il confirme leurs privilèges, renforçant ainsi l'emprise du pouvoir royal sur les institutions municipales. Le , au cours de la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons, grâce à la trahison d'un certain Perrinet Leclerc et au soutien des artisans et des universitaires, Paris fut livré à Jean de Villiers de L'Isle-Adam, capitaine d'une troupe de partisans du duc de Bourgogne. Le , la faction bourguignonne qui assiégea le grand et le petit Châtelet y massacra tous les prisonniers armagnacs qui y étaient renfermés ; leurs corps, jetés du haut des tours, étaient reçus à la pointe des piques. Par une ordonnance royale de janvier 1318, le roi de France Philippe V le Long enjoint au greffier du Châtelet de veiller Époque moderne Par son édit de 1684, Louis XIV réunit au Châtelet l'ensemble des seize anciennes justices féodales et des six anciennes justices ecclésiastiques. Le Grand Châtelet fut reconstruit. On avait décidé que, pendant la reconstruction, la cour siégerait aux Grands-Augustins, mais les moines ne voulurent pas céder leur couvent. On résolut d’en faire le siège et de s’en emparer par la force. II s’ensuivit plusieurs combats et assauts acharnés, où furent tués un grand nombre de religieux. La victoire resta au parti de la cour, qui s’y installa provisoirement. Après ces nouvelles reconstructions, il ne resta de l’ancienne forteresse que quelques tours obscures et inoffensives. En 1756, on voyait encore, au-dessus de l’ouverture d’un bureau, sous l’arcade du Grand Châtelet, une table de marbre contenant les mots « Tributum Cæsaris ». C’était là, sans doute, que se centralisaient tous les impôts des Gaules, usage qui semblait s’être perpétué, puisque l’arrêt du conseil de 1586 fait mention des « droits domaniaux accoutumés être payés aux treilles du Châtelet. » Le massacre de septembre 1792 Au moment de la Révolution, les détenus incarcérés au Châtelet avaient la réputation d’être de grands criminels : lorsque les émeutiers ouvrirent les portes des prisons pour libérer les prisonniers le , ils se gardèrent bien de s’attaquer au Châtelet. On comptait trois cent cinq détenus en et trois cent cinquante en . Après avoir jugé les premiers accusés de crime de lèse-nation, la cour de justice du Châtelet fut supprimée par la loi votée le . Ses fonctions cessèrent le , mais la prison subsista. Lors des massacres des prisons, le 2 septembre 1792, sur les deux cent soixante-neuf détenus incarcérés au Châtelet, deux cent seize prisonniers furent sabrés ou égorgés par les émeutiers. « Ces prisonniers entendant dire la veille que les prisons seraient bientôt vidées, croyant trouver leur liberté dans la confusion publique, pensant qu'à l'approche de l'ennemi les royalistes pourraient bien leur ouvrir la porte, avaient, le septembre, fait leurs préparatifs de départ ; plusieurs, la paquet sous le bras, se promenaient dans les cours. Ils sortirent mais autrement. Une trombe effroyable arrive à 7 heures du soir de l'Abbaye au Châtelet ; un massacre indistinct commence à coups de sabres, à coups de fusils. Nulle part ils ne furent plus impitoyables. » Tous étaient de redoutables criminels, mais aucun d’entre eux n’avait trempé dans des complots aristocratiques. Après le massacre, les corps furent entassés aux bords du pont au Change pour être transportés aux carrières de Montrouge, près de Paris. Les geôles Le Grand Châtelet était une des principales prisons de Paris. Dans sa partie est, les cellules se répartissaient en trois catégories : les chambres communes situées à l'étage, celles dites « au secret » et les fosses du bas-fond. Durant l'occupation de Paris par les Anglais, une ordonnance d'Henri VI d'Angleterre, en date de , dresse la liste de ses parties ou cellules. Les dix premières étaient les moins horribles, elles avaient pour noms : Les Chaînes, Beauvoir, la Motte, la Salle, les Boucheries, Beaumont, la Grièche, Beauvais, Barbarie et Gloriette. Les suivantes étaient beaucoup plus détestables, certains noms sont éloquents : Le Puits, les Oubliettes, l'Entre-deux-huis, la Gourdaine, le Berceau. Enfin, les deux dernières étaient particulièrement atroces : La fosse, également appelée Chausse d'hypocras, dans laquelle les prisonniers étaient descendus à l'aide d'une poulie. Il semble qu'elle avait la forme d'un cône renversé. Les prisonniers avaient en permanence les pieds dans l'eau et ne pouvaient se tenir ni debout, ni couché. On y mourait habituellement après quinze jours de détention. Fin d'aise qui était remplie d'ordures et de reptiles. En 1377, on y descendit Honoré Paulard, bourgeois de Paris, accusé d'avoir empoisonné ses parents, ses sœurs et trois autres personnes pour en hériter. Il y mourut en un mois. Le comble était que ces emprisonnements étaient tarifés. Les prisonniers devaient payer le geôlage par nuit pendant leur séjour et un supplément pour disposer d'un lit. Le tarif variait selon sa condition : « comte, chevalier banneret, chevalier, écuyer, lombard, juif ou autre. » Plusieurs personnages célèbres furent emprisonnés au Châtelet : Jean de Montagu (1409) Jean Jouvenel des Ursins (1413) François Villon (1448) Clément Marot (1526) Michel d'Amboise (1530) Molière (1645) Louis Dominique Cartouche (1721) Thomas de Mahy de Favras (1790) Le baron de Besenval (1789-1790). La morgue Au , morgue a le sens de visage, de mine. Les prisonniers amenés dans les cellules basses du Châtelet de Paris étaient « morgués » par leurs geôliers, c'est-à-dire dévisagés avec insistance et probablement avec arrogance et mépris, afin de pouvoir les identifier en cas d'évasion ou de récidive. Par extension, le nom de « morgue » fut attribué à ces cellules. Le dépôt de cadavre du Châtelet est mentionné pour la première fois par une sentence du prévôt de Paris du . Une autre sentence du prévôt de Paris, du , associe la basse geôle du Châtelet à l'identification des cadavres. Ultérieurement lesdites cellules ayant été transférées dans une autre partie du Châtelet, la « morgue » fut affectée, au , à l'exposition des corps trouvés sur la voie publique ou noyés dans la Seine. Une quinzaine de corps était retrouvée chaque nuit au . Les filles hospitalières de Sainte-Catherine étaient tenues de les laver et de les faire inhumer au cimetière des Innocents. Une ouverture pratiquée dans la porte permettait de les reconnaître « en se pinçant le nez ». En 1804, le préfet de police Dubois fait déménager la morgue dans un bâtiment quai du Marché-Neuf. Démolition En raison de sa vétusté et des conditions de détention des prisonniers qui y étaient détenus, la démolition du Grand Châtelet avait été envisagée par l'ancien régime dès 1780. Les geôles ayant été désaffectées à la suite des massacres du 2 septembre 1792, le procureur de la commune Pierre-Louis Manuel requit sa démolition le suivant. Toutefois, celle-ci ne débuta effectivement qu'en 1802 en commençant par les cachots. D'autres bâtiments, encore occupés par les tribunaux de première instance et d'appel du second arrondissement de Paris, ne furent démolis qu'entre 1808 et 1810, et la rue Trop-Va-Qui-Dure ne sera détruite qu'en 1813. Quelques vestiges subsistaient encore en 1857, entre le quai de la Mégisserie, la place du Châtelet et la rue Pierre-à-Poisson (devenue rue de la Saulnerie avant de disparaitre). Sur l'emplacement du Grand Châtelet seront édifiés la place du Châtelet entre 1855 et 1858 et le théâtre du Châtelet inauguré en 1862. Notes et références Notes Références Annexes Sources Yvonne Lanhers, « Série Y. Châtelet » in Guide des recherches dans les fonds judiciaires de l'Ancien Régime, Paris, Ministère de l'Éducation nationale, Direction des Archives de France, 1958, in-8°, . Michèle Bimbenet-Privat, Série Y, Châtelet de Paris et prévôté d'Île-de-France. Première partie : les chambres. Introduction, Archives nationales, 45 Bibliographie Sophie Abdela, La Prison parisienne au XVIIIe siècle, Ceyzérieu, Champ Vallon, "Epoques", 2019. Louis-Nicolas Bescherelle, L'Instruction popularisée par l’illustration, Paris, Marescq et Havard, 1851. Jacques-Antoine Dulaure, Histoire de Paris, Gabriel Roux, Paris, 1853. Charles Adrien Desmaze, Le Châtelet de Paris, son organisation, ses privilèges (1060-1862), Paris, Didier et Cie, 1863, 438 Louis Batiffol, « Le Châtelet de Paris vers 1400 » in Revue historique, Félix Alcan Éditeur, , mai-, 225-264 ; , septembre-, , . Jacques Hillairet, Connaissance du vieux Paris, Gonthier, Paris, 1954. René Héron de Villefosse, Histoire de Paris, Grasset, Livre de Poche, 1955. Jacques Hillairet, Gibets, piloris et cachots du vieux Paris, Éditions de Minuit, Paris, 1956. Ferdinand Lot, Robert Fawtier, Histoire des institutions françaises au Moyen Âge, . Institutions royales, Presses universitaires de France, 1958, . Viollet-le-Duc, Encyclopédie Médiévale , G. Bernage, 1978. Jean-Louis Chardans, Le Châtelet, Pygmalion, 1980. . Jules Michelet, Histoire de la Révolution Française, Jean de Bonnot, 1989. Guy le Hallé, Histoire des fortifications de Paris, Horvath, 1995. Béatrice de Andia (dir.), Du Châtelet à Beaubourg. 15 siècles d'histoire, Action artistique de la Ville de Paris, collection « Paris et son patrimoine », 1997. Alfred Soman, Claude Gauvard, Mary Rouse, Richard Rouse, « Le Châtelet de Paris au début du d'après les fragments d'un registre d'écrous de 1412 » in Bibliothèque de l'école des chartes, 1999, Volume 157, , . Articles connexes Eugène Viollet-le-Duc Prisons de Paris Hôtel du Chevalier-du-Guet Place du Châtelet Petit Châtelet Liens externes Écoutez le Paris du , une reproduction visuelle et musicale du quartier du Grand Châtelet au Ancien monument à Paris Prison à Paris disparue Architecture militaire Chatelet Bâtiment détruit à Paris Histoire de Paris
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Capitale
Capitale
Une capitale (du latin , tête) est une ville où siègent les pouvoirs, ou une ville ayant une prééminence dans un domaine social, culturel, économique ou sportif. Dans ce cas, on parle aussi de métropole. En tant que tel, le terme « capitale » désigne très souvent la capitale d'un État, ville où siègent généralement les pouvoirs nationaux. Cependant, dans certains pays, la capitale constitutionnelle n’est pas le siège des institutions (notamment les Pays-Bas, dont la capitale est Amsterdam, bien que toutes les institutions se trouvent à La Haye). Dans les États dits « fédéraux », les États fédérés, qui constituent ces derniers, ont leur propre capitale et le pays a une capitale fédérale, nommée « ville fédérale ». Ainsi, aux États-Unis, Sacramento est la capitale de la Californie et Washington, D.C., la ville et la capitale fédérale du pays, comme la Ville de Québec est la capitale du Québec et Ottawa, la capitale fédérale du Canada ; en Suisse, Berne est à la fois chef-lieu du canton de Berne et ville fédérale, soit capitale de la Suisse. Dans de nombreux pays, notamment dans le monde anglo-saxon, la capitale politique est loin d'être la ville la plus peuplée. C'est le cas aux États-Unis, tant au niveau fédéral que fédéré, mais aussi au Canada, en Australie ou en Nouvelle-Zélande. Washington est ainsi bien plus petite que New York, Sacramento que San Francisco ou Los Angeles, Tallahassee que Miami, Bâton-Rouge que La Nouvelle-Orléans, Ottawa que Toronto ou Montréal, Canberra que Sydney, Wellington que Auckland. D'ailleurs, à propos de ce phénomène, certains parlent de « capitales administratives » ou « capitales à l'américaine ». Le terme « chef-lieu » est également employé dans certains pays pour désigner la capitale d'une subdivision administrative. Origine des capitales Les anciens empires du Croissant fertile peuvent être considérés comme les « inventeurs » de la capitale. En effet, ces premiers royaumes avaient besoin d'une administration nombreuse et centralisée pour diriger leur territoire. Le pouvoir politique s'est naturellement installé au même endroit, notamment car les fonctionnaires étaient avant tout chargés de collecter les impôts et de garder le trésor ainsi collecté. C'est ainsi que sont apparues les premières capitales : Ur, Babylone entre autres. Les rois étant associés de près au culte religieux, l'un des éléments fédérateurs de ces États puisque chacun avait son dieu tutélaire, les temples s'installèrent dans les capitales. Grâce à cette organisation centralisée, les empires grandirent, et la capitale se répandit de par le monde. Jérusalem à l'époque de Salomon reproduit le même schéma, puis les capitales chinoises successives et Rome (la capitale moderne n'a cependant pas toujours existé : dans l'Europe médiévale occidentale, une forme migratoire de gouvernement était plus commune — la cour itinérante). Les capitales sont également généralement la ville que les pays qui entretiennent des relations avec cet État choisissent pour implanter leur ambassade. Capitales externes à un territoire En de rares occasions, la capitale ne se trouve pas sur le territoire qu'elle administre. Notamment : Mafikeng, en Afrique du Sud, fut capitale du Bechuanaland (aujourd'hui le Botswana) de 1894 à 1965 ; Bruxelles, capitale de la Belgique et siège des institutions de la Région de Bruxelles-Capitale, est également le siège des institutions de la Région flamande. Lorsque les institutions de la Région et de la Communauté flamande ont été fusionnées, cette dernière entité fédérée siégeait déjà à Bruxelles au moment de la fusion ; Saint-Louis, au Sénégal fut, jusqu'en 1957, la capitale de la Mauritanie. Cette ville fut, à cette date, remplacée par Nouakchott, nouvellement fondée, qui occupe désormais sa place en tant que capitale ; En Inde, deux villes sont chacune capitale de deux États : Hyderabad (sur le territoire du Telangana), capitale commune des États de l'Andhra Pradesh et du Telangana, ainsi que Chandigarh (territoire fédéral distinct des deux États), capitale commune des États du Pendjab et de l'Haryana. Notes et références Notes Références Voir aussi Liste de capitales Liste des capitales du monde Liste des capitales du monde par population Liste des pays dont la capitale n'est pas la plus grande ville Métropole
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Couche%20session
Couche session
La couche session est la du modèle OSI. Définition OSI (ISO 7498-1) Les deux services originaux de la couche session sont la synchronisation des communications (n'importe quel intervenant peut émettre à tout moment) et la gestion des « transactions ». Un service cependant a été rajouté, c'est un mécanisme de correction des erreurs de traitement par restauration d'un état antérieur connu. Les services de transport sont des services de communication point à point, c'est-à-dire avec deux interlocuteurs. Mais le modèle OSI doit aussi convenir aux communications multipoints. Deux genres de communications multipoints sont explicitement mentionnées dans la norme : les communications en étoile où une session est un ensemble de communications point à point avec un interlocuteur engagé dans tous les échanges ; et la diffusion où tous les interlocuteurs reçoivent tous les messages. Des mécanismes de synchronisation sont alors requis pour savoir par exemple qui répond à quoi. C'est le rôle des protocoles de cette couche. Quelques protocoles de la couche session : AppleTalk, NetBIOS, RPC. Remarques Ce type de communication n'est pas bien pris en charge dans le monde IP, il n'y a donc pas de protocole d'origine IETF (Internet Engineering Task Force) fournissant un service de ce type. Les moyens de communication point à multipoint courants reposent donc sur UDP utilisé avec des adresses « multicast ». L'ATM Forum a spécifié une signalisation pour établir des connexions ATM point à multipoint mais il s'agit de diffusion monodirectionnelle de niveau réseau. Au sujet de la terminologie, on rencontre souvent le terme « session » pour désigner une connexion de niveau application, voire un contexte partagé par plusieurs connexions de niveau application sans support protocolaire (cas des « sessions Web » notamment). C'est un usage dérivé de sa signification dans les systèmes d'exploitation, indépendant du modèle OSI. Modèle OSI
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Coupe%20du%20monde%20de%20football%202002
Coupe du monde de football 2002
La Coupe du monde de football (nom officiel : 2002 FIFA World Cup Korea/Japan (en anglais) / Coupe du monde de la FIFA 2002 Corée/Japon) s'est déroulée du 31 mai au en Corée du Sud et au Japon. Ce sont les premiers hôtes asiatiques de la compétition. Pour la première fois, la Fédération internationale de football association en avait confié l'organisation à deux pays. L'épreuve a réuni trente-deux équipes, dont trois étaient qualifiées d'office : les deux organisateurs susnommés et le champion du monde en titre (la France). L'hymne de cette coupe du monde de football a été composé par Vangelis. Le Brésil présente une équipe mémorable emmenée par le capitaine Cafu et comptant dans ses rangs les attaquants Ronaldinho, Rivaldo et Ronaldo. Ce dernier marque huit buts au cours de la compétition, et termine sur un doublé en finale face à l'Allemagne à Yokohama (2-0). La formation sud-américaine accroche ainsi une cinquième étoile à son maillot, record qui attend encore d'être battu. Alors que la Turquie dispute la meilleure compétition de son histoire en atteignant les demi-finales et en terminant sur le podium, battant la Corée du Sud 3-2 dans la « petite finale », l'équipe co-hôte de ce tournoi est la première formation asiatique à atteindre le dernier carré en éliminant la Pologne, le Portugal, l'Italie et l'Espagne pour se hisser jusqu'à ce stade. Quant à la France, tenante du titre, elle est éliminée dès le premier tour sans gagner un match et sans marquer le moindre but en trois rencontres. Préparation de l'événement Désignation du pays organisateur Villes et stades retenus La phase finale s'est déroulée dans de différentes, 10 en Corée du Sud et 10 au Japon. Ils sont de construction moderne et récente, une grande majorité ayant été construite en vue de l'événement. Coupe des confédérations Acteurs de la coupe du monde Équipes qualifiées Les voulant concourir à la coupe du monde devaient se qualifier dans leur zones géographiques respectives : Europe (UEFA) : 14 ou 15 places pour , dont une automatiquement attribuée au champion en titre (France) ; Amérique du Sud (CONMEBOL) : 4 ou 5 places, pour ; Amérique du Nord, centrale et Caraïbes (CONCACAF) : pour ; Afrique (CAF) : pour ; Asie (AFC) : 4 ou 5 places pour , dont 2 automatiquement attribuées aux hôtes (Corée du Sud et Japon) ; Océanie (OFC) : 0 ou 1 place, pour . Finalement, sont qualifiées européennes, 5 africaines, 5 sud-américaines, 4 asiatiques, 3 nord-américaines et aucune d'Océanie. Parmi les surprises figurent les non-qualifications des Pays-Bas et de la République tchèque, ainsi que la première qualification de la Turquie depuis 1954. Il s'agit de la première participation pour la Chine, la Slovénie, l'Équateur et le Sénégal. Joueurs Arbitres Gamal Al-Ghandour Ubaldo Aquino Carlos Batres Ali Bujsaim Coffi Codjia Pierluigi Collina Mourad Daami Hugh Dallas Anders Frisk Mohamed Guezzaz Brian Hall Terje Hauge Toru Kamikawa Jun Lu Saad Mane William Mattus Urs Meier Markus Merk Ľuboš Micheľ Byron Moreno Falla N'Doye Kim Milton Nielsen Antonio López Nieto René Ortube Vítor Melo Pereira Graham Poll Peter Prendergast Felipe Ramos Óscar Ruiz Ángel Sánchez Mark Shield Carlos Eugênio Simon Kyros Vassaras Gilles Veissière Jan Wegereef Kim Young-Joo Compétition Premier tour Les sont réparties dans huit groupes (A–H) de la façon suivante : Dans chaque groupe, toutes les équipes se rencontrent une fois en trois journées (trois matchs pour chaque équipe). À l'issue de la dernière journée, les deux premiers de chaque poule sont qualifiés pour les huitièmes de finale. Ce qui fait l'originalité de cette édition c'est qu'en raison de la distance entre les deux pays-hôtes, le tableau de la phase finale est séparé en deux : les Groupes A, B, C, D sont basés en Corée du Sud, tandis que les groupes E, F G, H jouent au Japon. Cette répartition est maintenue par la suite jusqu'en demi-finales (il n'y a pas de croisement dans le tableau comme c'est habituellement le cas), de sorte qu'en cas de qualification pour chaque tour suivant, la Corée du Sud et le Japon soient respectivement assurés de poursuivre la compétition à domicile. Le match pour la troisième place a lieu en Corée, la finale est disputée au Japon. Comme lors de l'édition précédente, les deux pays organisateurs et le tenant du titre (France) connaissent leur groupe d'affectation avant le tirage. Groupe A La Coupe du monde débute à Séoul (Corée du Sud), par une défaite surprise de la France, tenante du titre, sans Zidane, blessé et indisponible pour les deux premiers matchs, 1-0 face au Sénégal, qui participe à son premier mondial. Lors de la seconde journée du groupe A, la France concède le nul 0-0 face à l'Uruguay en terminant le match à dix après l'expulsion de Thierry Henry à la , et voit notamment un but de David Trezeguet refusé pour hors-jeu. Une défaite 2-0 contre le Danemark lors du troisième match scelle le sort des Bleus. Ces derniers sont éliminés dès le premier tour sans avoir marqué un but, et réalisent ainsi la pire performance offensive pour un champion du monde sortant. Un impressionnant Danemark finit à la première place du groupe, suivi par l'étonnant Sénégal, qui se qualifie pour le tour suivant, en obtenant le nul face au Danemark et à l'Uruguay. En dépit d'un retour de 0-3 à 3-3, les Sud-Américains ne parviennent pas à marquer le quatrième but qui leur aurait permis d'accéder aux huitièmes de finale et sont, par conséquent, éliminés. Groupe B L'Espagne, grande favorite de ce groupe, va logiquement gagner ses trois matchs en s'imposant 3-1 contre la Slovénie et le Paraguay et 3-2 face à l'Afrique du Sud. Un but tardif inscrit par les Paraguayens contre la Slovénie (première participation pour celle-ci) permet aux Sud-Américains d'être à égalité de points et de différence de buts avec l'Afrique du Sud, et sont qualifiés pour le tour suivant grâce à une meilleure attaque (6 contre 5). Quant à la Slovénie, elle quitte la compétition sans aucun point. Groupe C L'autre équipe à remporter tous ses matchs est le Brésil, qui se qualifie sans problème dans ce groupe largement à sa portée. Grâce à une meilleure différence de buts (+2 contre -1), la Turquie passe le premier tour, lors du dernier match, grâce à sa victoire 3-0 contre la Chine, aux dépens du Costa Rica, qui s'inclinait lourdement dans le même temps 5-2 face au Brésil. La Chine, coachée par Bora Milutinović (cinquième équipe entraînée en cinq Coupes du monde d'affilée), ne parvient pas à inscrire le moindre but, ni le moindre point, malgré un jeu se voulant offensif. Groupe D Première surprise dans ce groupe, la défaite initiale du Portugal, qui a pour objectif de remporter le tournoi, contre les États-Unis, 3-2, et de la première victoire de la Corée du Sud face à la Pologne 2-0. Les Américains, emmenés par Brad Friedel font 1-1 contre les Sud-Coréens. Le Portugal reprend espoir en battant la Pologne, à 0, lors de leur deuxième match, puis les Sud-Coréens écartent les Portugais lors du match décisif les opposant, sur le score de 1-0, permettant ainsi aux États-Unis de se qualifier, malgré une défaite 3-1 contre la Pologne. Groupe E L'Allemagne pulvérise l'Arabie saoudite 8-0 lors du premier match, avec un triplé de Miroslav Klose. L'Irlande, qui joue sans son capitaine Roy Keane, exclu juste avant le mondial par Mick McCarthy, peut compter sur Robbie Keane pour décrocher la deuxième place aux dépens du champion d'Afrique, le Cameroun. L'Arabie saoudite quitte la compétition en n'ayant inscrit aucun point, ni marqué aucun but. Groupe F Une autre contre-performance vient du groupe F, celle des archi-favoris argentins qui ne parviennent pas à s'extirper du « groupe de la mort ». Malgré une première victoire 1-0 face au Nigeria, une défaite sur le même score contre l'Angleterre sur un pénalty de David Beckham, qui avait été exclu à l'occasion du précédent choc entre les deux équipes en 1998, et un nul 1-1 face à la Suède, l'Argentine termine seulement à la troisième place, synonyme d'élimination. Les Scandinaves finissent premiers, devant l'Angleterre grâce à une meilleure attaque (4 contre 2). Le Nigeria termine dernier. Groupe G Dans le groupe G, l'Italie, la Croatie et l'Équateur gagnent une fois l'un contre l'autre. Mais les Italiens font match nul contre le Mexique tandis que les deux autres s'inclinent contre les Mexicains et cela suffit à la Squadra Azzurra pour terminer deuxième. L'Équateur obtient sa première victoire pour son premier mondial en battant la Croatie 1-0, qui est éliminée dès le premier tour et qui ne rééditera pas la surprise de l'édition de 1998 où elle termina troisième du tournoi. Groupe H Devant son public, le Japon commence le tournoi par un match nul 2-2 contre la Belgique, puis obtient ses deux premières victoires en phase finale, contre la Russie 1-0 et contre la Tunisie 2-0. Il termine premier et passe le premier tour, en compagnie de la Belgique qui, après deux matchs nuls, dont un 1-1 contre la Tunisie, se qualifie en battant la Russie 3-2 lors du match décisif. La Tunisie et, plus encore, la Russie, sont deux déceptions. Tableau final = but en or Huitièmes de finale L'Allemagne peine à venir à bout du Paraguay de Cesare Maldini, et de son gardien-capitaine José Luis Chilavert, mais trouve la faille à deux minutes de la fin grâce à Oliver Neuville. Ce huitième de finale voit un Danemark méconnaissable et incapable de riposter se faire battre par l'Angleterre, qui plie le match dès la première période en marquant trois buts. Le Sénégal poursuit son chemin contre la Suède et arrache son ticket pour les quarts de finale en prolongation par un but en or d'Henri Camara. Le Sénégal devient le deuxième représentant africain à accéder aux quarts de finale après le Cameroun en 1990. L'Espagne ouvre le score en tout début de match grâce à Fernando Morientes mais les Irlandais égalisent dans les derniers instants sur pénalty grâce à Robbie Keane (un premier pénalty irlandais, tiré par Ian Harte, avait quant à lui été arrêté par Iker Casillas à la minute). Le score ne change pas en prolongation, la séance des tirs au but est fatale à l'Irlande, qui est ainsi éliminée sans avoir perdu le moindre match. Les deux grandes nations de la CONCACAF se retrouvent en huitièmes de finale. les États-Unis s'imposent 2-0 et s'apprêtent à disputer pour la première fois un quart de finale à élimination directe. Le Brésil élimine la Belgique 2-0, avec deux buts dans la dernière demi-heure mais dans des conditions litigieuses puisque l'arbitre de la rencontre refuse un but de Marc Wilmots pour une poussée imaginaire alors que le score était de 0-0. Grande déception pour l'un des deux organisateurs du tournoi, en l'occurrence le Japon, éliminé par la Turquie sur le score de 1-0. Celle-ci se qualifie pour les quarts de finale pour la première fois de son histoire. Le Japon obtient également la meilleure performance de son histoire (qui sera égalée en 2010 et 2018). Face à l'Italie, la Corée du Sud voit un penalty d'Ahn Jung-hwan être arrêté par Gianluigi Buffon à la . La Squadra Azurra ouvre le score; mais les Coréens parviennent à égaliser. En prolongation, la Corée du sud élimine l'Italie grâce à un but en or d'Ahn Jung Hwan, joueur évoluant en Italie. La qualification de l'équipe locale est controversée principalement à cause de faits d'arbitrage dans la prolongation ayant pu influencer le résultat final : l'expulsion sévère de Totti ainsi qu'un hors-jeu sifflé sur une action où l'Italie était éventuellement en mesure de marquer. Quarts de finale Les Anglais ouvrent le score grâce au Ballon d'Or 2001, Michael Owen, mais les Brésiliens ripostent par Rivaldo dans le temps additionnel de la première période. En seconde mi-temps le Brésil prend l'avantage grâce à un superbe coup franc lointain de Ronaldinho cinq minutes après la pause, qui lobe le portier des Three Lions, David Seaman, et finit par l'emporter 2 à 1. L'Allemagne élimine les États-Unis grâce à un but de Michael Ballack en fin de première mi-temps et retrouve les demi-finales pour la première fois depuis 1990. Dans un match tourné vers l'offensive, aucune des deux équipes ne parvient pourtant à marquer. L'arbitrage prête à polémique (but espagnol refusé, un hors-jeu signalé de façon très controversée), et au bout de la prolongation la Corée du Sud et l'Espagne doivent se départager aux tirs au but. Les Guerriers Taeguks éliminent la Roja remportant la séance 5 à 3. Le gardien sud-coréen repousse la dernière tentative espagnole propulsant la Corée du Sud vers la première demi-finale de son histoire ainsi que celle d’une équipe asiatique. La match Sénégal-Turquie est un quart de finale inédit à plus d'un titre puisque c'est la première fois que ces deux équipes atteignent ce stade de la compétition (la Turquie n'ayant jamais passé le premier tour et le Sénégal disputant son premier Mondial). Les Turcs continuent leur marche victorieuse en s'imposant 1-0 dans la prolongation sur un but en or. Le Sénégal ne réalisera donc pas l'exploit de la Croatie en 1998, qui avait atteint les demi-finales pour sa première participation au Mondial. Demi-finales Les deux demi-finales s'achèvent sur le même score : 1-0. Comme en huitième et en quart de finale, l'Allemagne l'emporte sur le score de 1-0, grâce à un but de Ballack contre la Corée du Sud à un quart d'heure de la fin, mettant fin au rêve sud-coréen. Elle se qualifie pour sa septième finale de Coupe du monde, mais malheureusement son joueur-vedette Ballack reçoit un carton jaune et est suspendu pour la finale, à cause de l'accumulation d'avertissements. Dans l'autre demi-finale, Ronaldo, en inscrivant en début de seconde période son sixième but dans la compétition contre la surprenante Turquie dans un remake du match du groupe C, propulse le Brésil en finale. Match pour la troisième place Dans le match pour la troisième place disputé dans un excellent état d'esprit, la Turquie s'impose 3-2 face à la Corée du Sud, avec notamment un but d'Hakan Şükür marqué après de jeu, le but le plus rapide de l'histoire de la Coupe du monde. Finale La finale entre le Brésil et l'Allemagne est une affiche inédite et historique. En effet, les deux équipes sont statistiquement les deux plus performantes de l'épreuve depuis les origines et ont disputé le plus grand nombre de matchs en phase finale, mais pourtant elles se rencontrent seulement pour la première fois en Coupe du monde. La finale se joue à Yokohama, au Japon. Grâce à deux buts de Ronaldo, le Brésil s'impose contre l'Allemagne et remporte la Coupe du monde. Ronaldo inscrit ses deux buts en seconde mi-temps, et il obtient le Soulier d'Or du tournoi, finissant meilleur buteur avec 8 réalisations. C'est le cinquième titre mondial pour le Brésil qui assoit un peu plus son statut de meilleure équipe au monde dans cette compétition. Cafú, le capitaine brésilien, qui devient le premier joueur à disputer trois finales de Coupe du monde successives, brandit le trophée. Statistiques et classements Hommes du match 3 fois Rivaldo 2 fois Miroslav Klose Ronaldo Raúl Jun'ichi Inamoto Hasan Şaş 1 fois Quinton Fortune Jens Jeremies Michael Ballack Sol Campbell Rio Ferdinand Paul Scholes Juan Sebastián Verón Marc Wilmots Roberto Carlos Júnior Samuel Eto'o Park Ji-sung Ahn Jung-hwan Yoo Sang-chul Lee Woon-jae Rónald Gómez Paulo Wanchope 1 fois (suite) Milan Rapaić Jon Dahl Tomasson Édison Méndez Iker Casillas Fernando Morientes Landon Donovan Brad Friedel Brian McBride Claudio Reyna Fabien Barthez Zinédine Zidane Damien Duff Matt Holland Robbie Keane Christian Vieri Hidetoshi Nakata Cuauhtémoc Blanco 1 fois (suite) Braulio Luna Gerardo Torrado Jay-Jay Okocha Francisco Arce Nelson Cuevas Jacek Krzynówek Pauleta Yuriy Nykyforov Henri Camara Papa Bouba Diop El-Hadji Diouf Khalilou Fadiga Henrik Larsson Johan Mjällby Raouf Bouzaiene Alpay Özalan Hakan Şükür Meilleurs joueurs Le Ballon d'or Adidas est la récompense attribuée au meilleur joueur de la coupe du monde 2002. Meilleurs buteurs Classement de la compétition Problèmes soulevés La coorganisation Le Japon et la Corée du Sud avaient fait des demandes séparées à la FIFA mais ont obtenu de manière surprenante l'organisation conjointe de l'événement. Cette coorganisation a posé des coûts de logistique élevés en raison de la distance entre les lieux. De plus, des frictions ont eu lieu entre les pays, pas encore pleinement réconciliés après l'occupation de la Corée par le Japon entre 1910 et 1945. Au cours de la préparation, des différends ont surgi au sujet de la localisation des matchs clefs (ouverture et finale), de l'ordre des pays dans le nom officiel de la compétition et des mascottes officielles. Lors de la compétition, l'empereur Akihito, contrairement à la tradition de présence du chef d'État du pays hôte au match d'ouverture, a refusé de se rendre en Corée pour l'occasion. Toutefois, cette animosité n'a pas été partagée par les supporteurs japonais qui ont soutenu le brillant parcours coréen, tandis que les sondés des deux pays considéraient que l'événement allait rapprocher les deux nations. La FIFA a annoncé en 2004 qu'elle n'accepterait plus de demandes conjointes d'organisation. L'arbitrage La compétition a été entachée par des critiques soutenues concernant l'arbitrage, notamment en raison d'un prétendu manque d'expérience de certains arbitres, choisis pour des raisons de politique d'élargissement aux pays émergents. En particulier, l'Italie s'est vue refuser plusieurs buts au cours de la compétition ; un hors-jeu a été signalé dans leur match perdu contre la Corée du Sud en huitièmes de finale et les journaux italiens y ont vu, avec l'expulsion de Francesco Totti dans les prolongations, une erreur d'arbitrage lourde. L'entraîneur italien estime : « Je ne comprends pas pourquoi nous avions à être victimes de mauvaises décisions. Je pense que le gagnant devrait être l'Italie. ». L'équipe de France, alors championne du monde, est également concernée par ces polémiques : contre l'Uruguay, un but de Trezeguet est refusé pour hors-jeu. Le match se termine alors par 0-0. Le refus d'un but en or et un hors-jeu signalé lors du match Espagne-Corée du Sud en quart de finale ont également été critiqués par la presse espagnole. Des reproches similaires ont été faits à l'arbitrage lors du match de premier tour entre le Portugal et la Corée. D'autres décisions contestées ont été prises ; on pourra citer la rencontre entre la Belgique et le Brésil en huitièmes de finale, où l'arbitre annule de manière litigieuse un but du joueur belge Marc Wilmots. La rencontre entre l’Espagne et la Corée du Sud a soulevé de vives controverses sur la personne de l'arbitre égyptien Gamal Al-Ghandour. Al-Ghandour refusa un but en or en faveur de l'Espagne et signala un hors-jeu discutable alors que les Espagnols avaient marqué. Le dernier tir au but manqué par l'Espagne fut également l'objet d'une controverse. Le tir de Joaquín fut bloqué par le gardien Lee Woon-Jae qui quitta sa ligne avant même que le frappeur n'eût tiré. Or, aucune sanction ne fut prise. Certains voulurent y voir un « arrangement en faveur des Sud-Coréens », ce qui est réfuté par la FIFA. Ghandour fut même accusé par un quotidien sportif espagnol d'avoir reçu une voiture du vice-président de la FIFA, le Sud-Coréen Chung Mong-joon. Ces allégations poussèrent Ghandour à menacer de poursuites juridiques mais ce dernier choisit finalement de mettre fin à sa carrière. Des accusations de conspiration visant à favoriser la Corée ont été portées à l'encontre de l'organisation du mondial. Tout en reconnaissant des erreurs d'arbitrage, le président de la commission des arbitres de la FIFA a démenti ces allégations. Aspects socio-économiques de la coupe du monde Monnaie commémorative Une pièce de 100 francs en argent, œuvre de Joaquin Jimenez, a été frappée en 2002 pour La Coupe du monde de Football. Notes et références Annexes Bibliographie Football (2015), un essai de Jean-Philippe Toussaint consacré en grande partie à cette compétition sportive Lien externe
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Californie
La Californie (en anglais et espagnol : California) est un État des États-Unis qui fait partie de la région de la Sun Belt dans l’Ouest américain. Avec selon le recensement officiel de 2020, la Californie est l'État le plus peuplé du pays. Il est situé sur la côte ouest et bordé au sud par le désert de Sonora, à l'est par le Grand Bassin des États-Unis et au nord par les monts Klamath. La façade océanique suit entièrement le relief des chaînes côtières du Pacifique au-delà desquelles s'étend la Vallée Centrale sur les contreforts de la Sierra Nevada. L'exploration européenne commence au ; la Californie est alors occupée par diverses tribus nord-amérindiennes. Le territoire est progressivement intégré à la Nouvelle-Espagne, puis rattaché au Mexique indépendant en 1821. Dans l'élan de la guerre américano-mexicaine, la République de Californie (appelée aussi ) proclame son indépendance le , interdit l'esclavage et se dote d'une Constitution en 1849, puis adhère à l'Union américaine le . La ruée vers l'or transforme profondément l'État, faisant de la Californie le symbole du , la population de San Francisco augmentant alors de manière exponentielle. Dans les années 1920, la population de Los Angeles dépasse en nombre celle de San Francisco grâce à l'effet conjugué du développement de l'agriculture, de la découverte de pétrole et de l'ouverture du canal de Panama. À partir des années 1980, la Silicon Valley au sud de San Francisco devient le premier pôle mondial des hautes technologies. Les métropoles les plus peuplées de l'État sont le Grand Los Angeles ( d'habitants), capitale mondiale du cinéma, la région de la baie de San Francisco ( d'habitants), capitale mondiale de la haute technologie, San Diego ( d'habitants), grand centre militaire, médical et pharmacologique, Sacramento ( d'habitants), capitale de l'État, et Fresno ( d'habitants), capitale agricole de l'État au cœur la vallée de San Joaquin. Son économie est dynamique et puissante, il s'agit en effet du premier État des États-Unis en termes de produit intérieur brut (PIB). L'innovation est l'atout majeur californien et se traduit par la présence de centres de recherche, d’universités prestigieuses et de pôles de techniques de pointe. La Californie à elle seule représente un quart de la totalité des brevets déposés aux États-Unis. La Californie est également devenue le premier État des États-Unis pourvoyeur d'emploi industriel devançant ainsi les États de la frappés par le déclin de l'industrie lourde. Le secteur de la culture a acquis une renommée mondiale grâce notamment à l'industrie cinématographique de Hollywood et la production musicale. Enfin, l'État mise également fortement sur sa transformation vers une économie verte. Il est ainsi devenu le premier État producteur et consommateur de produits issus de l'agriculture biologique, le premier État en termes d'adoption de véhicules électriques et le premier État producteur d'énergies renouvelables. Origine du nom À l’origine, on désignait sous le nom de un territoire bien plus vaste que l’État actuel, puisqu’il était composé de la totalité de la péninsule mexicaine aujourd’hui connue sous le nom de Baja California, et des terres qui se trouvent aujourd’hui dans les États de Californie, du Nevada, de l’Arizona, de l’Utah et du Wyoming (Haute-Californie). Certains pensent que le nom est un dérivé du nom du paradis mythique de Calafia, évoqué dans l’ouvrage de Garci Rodríguez de Montalvo, (1510), la suite du roman . Elle est présentée dans le livre comme une terre difficile à atteindre où l'or abonde, habitée par des Amazones vivant dans des cavernes, et d’étranges animaux. En 1921, le géographe Lucien Gallois émet l'hypothèse que l'origine du nom cité dans le roman pourrait venir de la Chanson de Roland, qui cite l'île mythique de . D’autres suggèrent que l’étymologie du nom aurait un rapport plus étroit avec les premiers colons espagnols qui, lorsqu’ils y arrivèrent par les régions du Sud, trouvèrent dans la contrée des sources liées à la tectonique locale ( = chaud, = four) ou encore comme des ( en espagnol). Une autre origine du nom pourrait être , , en latin. Le golfe de Californie apparaît sur des cartes datant des années 1560. Histoire Occupation amérindienne Les plus anciens ossements humains retrouvés en Californie sont vieux de : ils ont été mis au jour dans l'île Santa Rosa en 1959-1960. La région a d'abord été occupée par les Amérindiens organisés en de nombreuses tribus : Quechans, Chumash, Maidu, Miwoks, Modocs, Mojaves, Salinan, Ohlones et Tongvas. Exploration européenne La Californie est découverte au par les Espagnols : en 1539, Francisco de Ulloa longe les côtes occidentales du Mexique ainsi que le golfe de Californie et apporte ainsi la preuve que la Basse-Californie est une péninsule ; en dépit de cette découverte, la croyance que la Californie est une île demeure en Europe. En 1542, Pedro de Alvarado soutenu par Antonio de Mendoza, premier vice-roi de Nouvelle-Espagne, envoie João Rodrigues Cabrilho explorer le Sud de la Californie pour le compte de la couronne d'Espagne. En 1602, Sebastián Vizcaíno poursuit l’exploration de la côte jusqu’à la baie de Monterey. Officiellement, ces nouveaux territoires appartiennent à la Nouvelle-Espagne, mais il faut attendre 1765 pour qu'ils soient colonisés sous l’impulsion du roi Charles . En 1768-1770, une expédition terrestre dirigée par Gaspar de Portolà passe par les villes actuelles de San Diego, Los Angeles, Santa Barbara et atteint la baie de San Francisco. Les Espagnols ne sont pas les seuls à s'intéresser à la Californie à l'époque moderne. Dès 1579, l'Anglais Francis Drake prend possession de la Californie, qu'il baptise Nova Albion. Au , les Britanniques (James Cook, George Vancouver) et les Français (Jean-François de La Pérouse) explorent le nord de la Californie. Au début du , les Russes viennent y chercher des fourrures. Colonisation espagnole La colonisation espagnole repose sur trois piliers : les missions, qui convertissent les Amérindiens, les (forts) (San Diego, Santa Barbara, Monterey, San Francisco, etc.), qui assurent la défense du territoire, et enfin les (villages), où résident les colons. Le pueblo de Los Angeles est établi en 1781. Les premières missions espagnoles de Californie sont fondées en 1769-1770 par le franciscain Junípero Serra. En 1794, les neuf missions de Californie regroupent et . Le nombre des missions atteint les 21 en 1821. Au début du apparaissent des rivalités entre les puissances coloniales. En 1812, les troupes russes érigent le Fort Ross dans le nord de la Californie. Des trappeurs et coureurs des bois canadiens français parcourent la région en quête de fourrure de castors, loutres et ours. Ils tracent la future piste de la Californie. D'autre part, des colons américains viennent s'installer en Californie par la piste de Santa Fe. En 1819, la signature du traité d'Adams-Onís fait du parallèle la frontière nord de la Californie, qui n'a pas changé depuis. En 1816, le corsaire argentin Hippolyte Bouchard a pris, pendant quelques semaines, les principaux ports de l'Alta California. Deux ans plus tard, il est de retour. Le 20 novembre 1818, la vigie de la pointe des Pins, située à une extrémité de la baie de Monterey, aperçoit deux navires argentins. Sur les bateaux dirigés par Bouchard, il y a , 130 armés de fusils et 70 armés de lances. À l'aube du 24 novembre, Bouchard ordonne à ses hommes de débarquer. Ils accostent à environ une lieue du fort, dans une cache sur les hauteurs. La résistance du fort est très faible, et après une heure de lutte est hissé le drapeau de l'Argentine. Les Argentins tiennent la ville pendant six jours, pendant lesquels ils volent le bétail, brûlent le fort, la caserne d'artillerie, la résidence du gouverneur et les maisons des Espagnols avec leurs vergers et jardins. Californie mexicaine Après la guerre d'indépendance du Mexique (1810-1821), la Californie devient une province de ce pays. La politique du gouvernement mexicain reconduit le système des missions, jusqu'à ce que le Parti démocratique le dissolve le par décret. Par ailleurs, Mexico encourage l'immigration massive et l'élevage se développe en Californie. Dans un second temps, les immigrés fraîchement arrivés sont à nouveau chassés après l’entrée au gouvernement de Santa Anna, qui cherche à reconduire les missions. Ces événements font naître une animosité forte et durable entre la Californie et le gouvernement mexicain. En 1845, la fédération des États-Unis annexe la république du Texas, ce qui provoque la guerre américano-mexicaine. Dès 1846, des immigrés américains proclament l’indépendance de la république de Californie (appelé aussi , ). Les armées de Zachary Taylor et de Winfield Scott finissent par vaincre les Mexicains. Par le traité de Guadeloupe Hidalgo signé le , le Mexique doit céder un vaste territoire aux États-Unis (désigné sous le nom de cession mexicaine) dont fait partie la Californie. Ruée vers l'or En 1840, le Suisse John Sutter obtient une gigantesque concession au confluent des rivières American et Sacramento. Il développe à cet endroit un immense domaine agricole qu'il appelle « Nouvelle-Helvétie » sur lequel il pratique l'élevage et diverses activités artisanales. C'est sur le site de Sutter's Mill qu'est découvert de l'or le . La nouvelle provoque l'afflux de plusieurs milliers d'immigrants américains mais aussi européens. Cette ruée vers l'or provoque un important essor urbain (Sacramento, San Francisco, Stockton) et affaiblit les Amérindiens dont le nombre passe de en 1846 à en 1870. Débuts de l'État de Californie En 1849, la décide à l'unanimité d'interdire l'esclavage, met en place un gouvernement provisoire qui administre la région pendant dix mois et rédige la première Constitution de la Californie. Le 9 septembre 1850, la Californie devient le État de l’Union, grâce au compromis de 1850. Durant la guerre de Sécession (1861-1865), le Golden State s’allie aux Nordistes. Pendant les années 1870-1890, le développement du chemin de fer permet à la Californie de se rattacher aux États de l'est. Le premier chemin de fer transcontinental est inauguré en 1869. Le réseau ferroviaire est complété par la Southern Pacific Railroad et l'Atchison, Topeka and Santa Fe Railroad. San Francisco compte dès 1862 et la ville profite de la création de centaines de compagnies minières du Comstock Lode, dont les actions s'échangent sur la Bourse de San Francisco, produisant plusieurs millionnaires qui animent la vie politique et dotent la ville de bâtiments superbes pour l'époque : James Graham Fair, John William MacKay, James C. Flood et leur Banque du Nevada, Adolph Sutro, William Sharon et sa Bank of California ou encore John P. Jones et Alvinza Hayward. Entre 1851 et 1856, on assiste à une montée en puissance des « Committees of Vigilance », des groupes qui profitent du manque d’autorité et de l’instabilité du gouvernement pour exercer leur propre loi. Ces comités, qui pensent que le gouvernement est miné par la corruption, se donnent la tâche de punir les criminels, mais aussi d’expulser les immigrants voire de les assassiner, surtout des Irlandais. Ceux-ci subissent de nombreux lynchages. Ces groupes sont financés par des hommes d'affaires ou des propriétaires terriens. La Californie impose en 1854 une nouvelle taxe aux étrangers non éligibles à la naturalisation, celle-ci étant réservée aux « personnes libres et blanches ». Essor démographique et économique La Californie du Sud connaît un développement spectaculaire pendant la première moitié du . L'agriculture se modernise. Du pétrole est découvert dans le bassin de Los Angeles, dans les années 1920. Les compagnies de cinéma comme la MGM, Universal et Warner Bros. achètent toutes des terres à Hollywood. L'ouverture du canal de Panama en 1914 stimule le port de Los Angeles. En 1913, la Californie interdit aux Japonais d'acquérir des terres et les désigne non éligible à la naturalisation , ce qui suscite des tensions diplomatiques avec le Japon. La population augmente rapidement et d'importants aménagements sont réalisés comme l'aqueduc de Los Angeles (1908). La Lincoln Highway, la première route transcontinentale construite pour les véhicules motorisés, achevée en 1913, est un facteur clé du développement de l’industrie et du tourisme dans l’État. La U.S. Route 66 est terminée en 1926. Cependant, la Grande Dépression des années 1930 met fin à l'optimisme et provoque l'augmentation du chômage. La Seconde Guerre mondiale entraîne un nouvel essor de la Californie qui voit s'implanter des industries de guerre (aéronautique, chantiers navals). C'est à cette époque que les Japonais de l'État sont enfermés dans des camps et que les Afro-Américains viennent s'installer en masse. Après la guerre, l’immobilier remplace les industries du pétrole et de l’agriculture comme principal domaine d’activité en Californie du Sud. L'État se modernise : à Los Angeles, la première autoroute de tout l'Ouest américain, la 110 Freeway, est achevée en 1953 ; en 1955, Disneyland ouvre à Anaheim. Les années 1960 sont aussi une période de tensions et de bouleversements sociaux. La Californie devient l'État le plus peuplé des États-Unis et attire de nombreux Américains. Les étudiants s’opposent à la guerre du Viêt Nam par de nombreuses grèves et manifestations, notamment à l'université de Californie à Berkeley. La Californie devient un foyer de nouveaux mouvements culturels comme celui des beatniks et hippies à Haight-Ashbury et Venice West. Le 11 août 1965, des émeutes raciales explosent à Watts, un quartier de Los Angeles : sont tuées et plus d'un millier sont blessées. En 1966, les électeurs de Californie obtiennent par référendum l’annulation de dispositions favorables à la mixité raciale du logement Dans les années 1980, l'économie californienne se classe au huitième rang mondial. La Silicon Valley devient un centre majeur de haute technologie. La préservation de l'environnement, le risque sismique, les tensions raciales (les émeutes de 1992 à Los Angeles font environ ) et l’immigration sont les enjeux auxquels doit faire face la Californie, dont le visage s’est profondément transformé au cours du . Géographie Généralités Avec , la Californie est le troisième plus grand État des États-Unis après l'Alaska et le Texas. Elle appartient à l'Ouest américain et à la région de la Sun Belt. Bordée à l'ouest par l'océan Pacifique, au nord par l'Oregon, à l'est par le Nevada et l'Arizona, elle possède une frontière avec le Mexique au sud. Elle s'étend en latitude de à , ce qui lui confère une longueur nord-sud d'environ , ainsi qu'entre au sud du barrage de Parker et au cap Mendocino. Sa largeur varie et . La Californie se trouve dans le fuseau horaire des États du Pacifique (UTC−08:00). Relief Le relief californien est marqué par la diversité : les altitudes varient entre en dessous du niveau moyen de la mer (Badwater, vallée de la Mort) à au mont Whitney, le plus haut sommet des États-Unis en dehors de l'Alaska (Sierra Nevada). L’organisation du relief est à peu près méridienne : le Grand Bassin occupe les marges orientales de l'État ; il est bordé par la Sierra Nevada, la plus haute chaîne. Au nord se trouvent plusieurs systèmes montagneux (chaîne des Cascades, monts Klamath) et des plateaux (plateau de Modoc). La Vallée Centrale de Californie est encadrée par la Sierra Nevada à l'est et les chaînes côtières du Pacifique (Chaînes côtières californiennes) à l'ouest. La disposition longitudinale du relief s’explique par une orogenèse particulière : les formes du relief californien résultent directement ou indirectement de la tectonique des plaques. La plaque pacifique glisse lentement en direction du nord-ouest, le long de la plaque continentale nord-américaine. Ce frottement provoque des séismes, notamment sur la faille de San Andreas qui court du golfe de Californie au nord de San Francisco. Des milliers de tremblements de terre imperceptibles ont lieu chaque année, mais les Californiens redoutent , un violent séisme qui ferait beaucoup de victimes, à l’instar du séisme de 1906 à San Francisco. L'État se dote d'un système de surveillance et d'alerte sismique. Les gratte-ciel de Los Angeles et de San Francisco respectent les normes de construction parasismique. Les séismes peuvent également se produire dans l’océan Pacifique et provoquer des tsunamis. Littoral Le littoral californien, qui mesure environ entre () de longueur et en comptant les baies, est échancré par de nombreux golfes, baies (baie de Humboldt, baie de San Francisco, baie de Monterey, baie de Santa Monica, etc.), des caps (cap Mendocino, Point Reyes, par exemple) et estuaires (de la Klamath, du Sacramento, du San Joaquin). Les étendues plates sont relativement étroites (sauf le bassin de Los Angeles et dans la Vallée Centrale). À Big Sur, la chaîne granitique plonge à pic dans l’océan, créant un paysage d’escarpement littoral préservé et faiblement peuplé : le chaînon Santa Lucia offre ainsi des falaises de qui dominent l'océan. L’érosion est intense dans certains secteurs, à cause de la houle et des aménagements humains. Les îles sont petites et peu nombreuses : les îles Farallon à l’ouest de San Francisco, l'île d'Alcatraz dans la baie de San Francisco, les Channel Islands de Californie au large de Santa Barbara et de Los Angeles. Le courant de Californie, qui s'étire sur environ est relativement froid et apporte des brouillards. Il est en relation avec le phénomène des upwellings : ces remontées d'eau froide venant des profondeurs sont riches en nutriments qui attirent une abondante faune sous-marine. La houle et les vagues sont des phénomènes omniprésents : ils permettent la pratique du surf. Hydrologie La ligne de partage des eaux se trouve dans la Sierra Nevada : la majorité des cours d’eau de la Californie se jette dans l’océan Pacifique. Les rivières et les fleuves côtiers coulent de façon parallèle aux chaînes, jusqu’à ce qu’ils se fraient un passage vers la Vallée Centrale ou le Pacifique. La plupart des fleuves californiens ont un régime hydrologique d’écoulement en haute montagne. Seuls les cours d’eau des régions désertiques ont un régime endoréique et certains sont à sec de façon définitive ou temporaire. Le Colorado marque la frontière entre la Californie et l’Arizona. Les deux plus grands coulent dans la Vallée Centrale de Californie : au nord, le Sacramento () ; au sud, le San Joaquin (). 4,7 %, soit du territoire californien, est sous l'eau. L'État compte de nombreux lacs : le plus étendu est la Salton Sea, dans la Vallée impériale, mais il s'agit d'un lac artificiel. La Sierra Nevada constitue le château d’eau de la Californie : ainsi, le lac Tahoe est le plus grand lac de la chaîne. Situé à d’altitude, il mesure de large et de long, pour une superficie d'environ . Avec ses de profondeur, il est le troisième lac le plus profond d'Amérique du Nord et le huitième du monde. Climat Dans l’imaginaire collectif, la Californie est réputée pour son climat méditerranéen. En réalité, l’État présente une importante variété de conditions. Trois éléments entrent en jeu pour comprendre le climat californien : le courant de Californie, le relief et la latitude. Le courant froid de Californie entretient le long de la côte un climat tempéré. Au-dessus des terres, les courants ascendants aspirent l’air marin, dont l’humidité se condense et forme des brouillards tenaces. La disposition longitudinale du relief est en cause dans la répartition des précipitations et des températures. Au fur et à mesure qu’on s’éloigne vers l’intérieur du continent, les précipitations diminuent : la Vallée Centrale reçoit peu d’eau. En arrivant sur les contreforts de la Sierra Nevada, les nuages montent en altitude et déversent leurs précipitations abondantes sur la chaîne de montagnes : ainsi, dans le Blue Canyon près du lac Tahoe, le total des précipitations est de par an. Ces précipitations alimentent les rivières et façonnent les canyons. Si la situation du relief agit sur les précipitations, les températures évoluent en fonction de l’altitude, mais aussi selon la latitude : la Californie du Sud est plus sèche et plus chaude que la Californie du Nord. Au sud-est de l’État s’étendent des régions désertiques ou semi-désertiques, très dissemblables selon leur latitude : par exemple, la Vallée impériale reçoit de pluie par an. À Alturas, dans le comté de Modoc, dans le coin nord-est, le nombre de jours de gel par an est de 254 à d’altitude. Il ne gèle jamais dans le centre de San Francisco, Los Angeles ou San Diego. Le record de froid est de – enregistré le à Boca dans l'est. Les risques liés aux aléas climatiques sont nombreux : le nord est menacé par les inondations provoquées par des précipitations abondantes ou par la fonte des neiges sur les montagnes au printemps. Dans le Sud, c'est la sécheresse qui pose des problèmes : la vallée de la Mort est l'endroit le plus chaud et le plus sec d'Amérique du Nord. Certains secteurs reçoivent moins de annuels de précipitations et sont hyperarides. ont été mesurés le dans le parc national de la vallée de la Mort. La région de Los Angeles et de Santa Barbara est régulièrement dévastée par les incendies en été. Le régime des précipitations peut en outre être perturbé par l'apparition d'El Niño dans l'océan Pacifique. Ainsi, en 2014, la Californie a subi une forte sécheresse à la suite d'une crête persistante sur la côte pacifique, qui a mis à mal ses réserves d'eau de secours et certaines cultures (vignes notamment). Des modélisations météo-climatiques prospectives laissent craindre une s'installant de 2050 à 2099 et qui pourrait durablement toucher la Californie. En 2018, la Californie a été ravagée par des incendies ; le « Camp Fire » a été le feu de forêt le plus meurtrier de l’histoire récente des États-Unis (au moins ). En 2020, l'incendie de forêt a commencé en Californie par des dizaines de milliers d'éclairs, alimentés par la chaleur et une faible humidité. Il a enregistré le deuxième incendie le plus dévastateur de l'histoire de la Californie. Écologie La Californie est l'une des régions les plus riches et les plus diverses du monde au niveau écologique. Elle fait partie de l’écozone néarctique et compte de nombreuses écorégions terrestres. Cependant, certains de ses écosystèmes subissent l’urbanisation, l’exploitation forestière et l’introduction d’espèces exotiques et sont donc menacés. 40 % du territoire californien est couvert de forêts. Le colin de Californie (Callipepla californica), le grizzli (Ursus arctos horribilis, disparu de l’État depuis 1922), la baleine grise (Eschrichtius robustus), l’Hypsypops rubicundus (poisson) et le papillon Zerene eurydice sont des animaux représentatifs de l’État. Dans la faune endémique, on compte également : Pour ce qui concerne la flore, c'est en Californie que l'on recense les arbres les plus grands du monde (en volume, le Séquoia géant, et en hauteur, le Séquoia à feuilles d'if) et les arbres les plus vieux du monde (pin Bristlecone). Les plantes herbacées indigènes en Californie sont en majorité des plantes vivaces. Après l’arrivée des Européens, elles ont été en grande partie remplacées par les espèces invasives herbacées annuelles du Vieux Continent. Les collines californiennes sont connues pour leur couleur brun-or caractéristique en été. La flore présente dans cette région des États-Unis est adaptée à des températures extrêmes. Ainsi la sève des arbres de cette zone a des propriétés remarquables contre le froid. En revanche l'été, cette sève est très hautement inflammable. Ainsi des incendies ravagent rapidement certaines parties non-urbanisées du Sud de la Californie. Des forages dans cette zone ont montré que depuis la dernière glaciation, cette zone a subi d'innombrables feux de forêt sans provoquer la destruction de la faune et de la flore. En effet, les prélèvements montrent qu'au fil des événements cataclysmiques, la faune s'est reconstituée assez rapidement tout en se diversifiant. Régions La Californie peut être divisée en plusieurs régions géographiques : la Vallée Centrale, le Triangle d'émeraude, la région de la baie de San Francisco, Wine Country, la Californie du Nord, la Californie du Sud, la Côte centrale, Gold Country, le Grand Los Angeles, Inland Empire ou encore la Silicon Valley. Aires protégées La Californie compte 34 aires protégées gérées par le National Park Service : Île d'Alcatraz Cabrillo National Monument Castle Mountains National Monument César E. Chávez National Monument parc national des Channel Islands parc national de la vallée de la Mort Devils Postpile National Monument Eugene O'Neill National Historic Site Fort Point Golden Gate National Recreation Area John Muir parc national de Joshua Tree parc national volcanique de Lassen Lava Beds National Monument Manzanar Mojave National Preserve Muir Woods National Monument parc national des Pinnacles Point Reyes National Seashore Port Chicago Naval Magazine National Memorial Presidio de San Francisco parc national de Redwood Rosie the Riveter/World War II Home Front National Historical Park San Francisco Maritime National Historical Park Santa Monica Mountains National Recreation Area parc national de Kings Canyon parc national de Sequoia Whiskeytown-Shasta-Trinity National Recreation Area Pearl Harbor National Memorial parc national de Yosemite Subdivisions administratives Comtés L’État de Californie est divisé en 58 comtés. Agglomérations Aires métropolitaines et micropolitaines Le Bureau de la gestion et du budget a défini vingt-six aires métropolitaines et huit aires micropolitaines dans l'État de Californie. En 2010, 99,3 % des Californiens résidaient dans une zone à caractère urbain, dont 97,7 % dans une aire métropolitaine et 1,5 % dans une aire micropolitaine. L'aire métropolitaine de Los Angeles-Long Beach-Anaheim était la métropolitaine la plus peuplée des États-Unis en 2013 après celle de New York-Newark-Jersey City (). En 2010, elle regroupait à elle seule 34,4 % de la population de l'État. Aires métropolitaines combinées Le Bureau de la gestion et du budget a également défini sept aires métropolitaines combinées dans l'État de Californie. En 2013, les aires métropolitaines combinées de Los Angeles-Long Beach et de San Jose-San Francisco-Oakland étaient respectivement les et métropolitaines combinées les plus peuplées des États-Unis, la première devancée par celle de New York-Newark () et la seconde devancée par celles de Chicago-Naperville () et Washington-Baltimore-Arlington (). En 2010, les aires métropolitaines combinées de Los Angeles-Long Beach et San Jose-San Francisco-Oakland regroupaient respectivement 48,0 % et 21,9 % de la population de l'État. Municipalités L'État de Californie compte , dont 36 de plus de . En 2013, la Californie comptait 70 ou 23,7 % des 295 municipalités de plus de du pays. La municipalité de Los Angeles était la la plus peuplée des États-Unis en 2013 après celle de New York (). Les municipalités de San Diego (), San José (), San Francisco (), Fresno (), Sacramento (), Long Beach () et Oakland () suivaient dans ce classement. Démographie Population Le Bureau du recensement des États-Unis rapporte une population de au , soit une hausse de 6,06 % depuis le recensement des États-Unis de 2010 qui tablait la population à . Depuis 2010, l'État connaît la la plus soutenue des États-Unis. Selon des projections démographiques publiées par l’AARP, la Californie devrait atteindre une population de en 2060 si les tendances démographiques actuelles se poursuivent, soit une hausse de 31,4 % par rapport à 2010. Avec en 2020, la Californie était l'État le plus peuplé des États-Unis. Sa population comptait pour 11,9 % de la population du pays. Le centre démographique de l'État était localisé dans l'ouest du comté de Kern. La Californie a dépassé l'État de New York pour devenir l'État le plus peuplé du pays en 1964. La Californie est plus peuplée que le Canada ( d'habitants en 2020). Si elle était un État indépendant, elle serait le le plus peuplé du monde après la Pologne ( d'habitants). Elle était également la territoriale la plus peuplée d'Amérique après l'État de São Paulo au Brésil ( d'habitants). Avec en 2010, la Californie était le le plus dense des États-Unis. Le taux d'urbains était de 95,0 % et celui de ruraux de 5,0 %. L'État comptait le plus fort taux d'urbains du pays. En 2010, le taux de natalité s'élevait à ( en 2012) et le taux de mortalité à ( en 2012). L'indice de fécondité était de par femme (1,89 en 2012). Le taux de mortalité infantile s'élevait à ( en 2012). La population était composée de 24,95 % de personnes de moins de , 10,53 % de personnes entre 18 et , 28,19 % de personnes entre 25 et , 24,93 % de personnes entre 45 et et 11,40 % de personnes de et plus. L'âge médian était de . Entre 2010 et 2013, l'accroissement de la population (+ ) était le résultat d'une part d'un solde naturel positif (+ ) avec un excédent des naissances () sur les décès (), et d'autre part d'un solde migratoire positif (+ ) avec un excédent des flux migratoires internationaux (+ ) et un déficit des flux migratoires intérieurs (- ). Depuis le début des années 1990, le solde migratoire intérieur de la Californie est largement déficitaire. Entre 1990 et 2012, la Californie a perdu près de de résidents au titre de ces migrations. Entre 2000 et 2010, les États ayant le plus profité de ces migrations étaient des États de l’Ouest et du Sud, principalement le Texas (+ ), l’Arizona (+ ), le Nevada (+ ), l’Oregon (+ ), l’État de Washington (+ ), le Colorado (+ ), l’Idaho (+ ), l’Utah (+ ), la Géorgie (+ ) et la Caroline du Nord (+ ). Plus largement, environ de personnes nées en Californie résidaient hors de Californie en 2012 (contre en 1980). Selon des estimations de 2013, 71,9 % des Californiens étaient nés dans un État fédéré, dont 54,7 % dans l'État de Californie et 17,1 % dans un autre État (5,2 % dans le Midwest, 4,6 % dans le Sud, 3,9 % dans le Nord-Est, 3,5 % dans l'Ouest), 1,2 % étaient nés dans un territoire non incorporé ou à l'étranger avec au moins un parent américain et 26,9 % étaient nés à l'étranger de parents étrangers (52,6 % en Amérique latine, 37,2 % en Asie, 6,5 % en Europe, 1,7 % en Afrique, 1,3 % en Amérique du Nord, 0,7 % en Océanie). Parmi ces derniers, 48,6 % étaient naturalisés américains et 51,4 % étaient étrangers. Selon des estimations de 2012 effectuées par le Pew Hispanic Center, l'État comptait illégaux, soit 6,3 % de la population. Cela représentait la forte proportion du pays après le Nevada (7,6 %). Composition ethno-raciale Selon le recensement des États-Unis de 2010, la population était composée de 57,59 % de Blancs, 13,05 % d'Asiatiques (3,36 % de Chinois, 3,21 % de Philippins, 1,56 % de Viêts, 1,42 % d'Indiens, 1,21 % de Coréens, 0,73 % de Japonais), 6,17 % de Noirs, 0,97 % d'Amérindiens, 0,39 % d'Océaniens, 16,96 % de personnes appartenant à un autre groupe racial et 4,87 % de personnes multiraciales. Les personnes multiraciales se décomposaient entre celles revendiquant deux races (4,49 %), principalement blanche et autre (1,33 %), blanche et asiatique (1,20 %), blanche et amérindienne (0,56 %) et blanche et noire (0,49 %), et celles revendiquant trois races ou plus (0,38 %). Les non hispaniques comptaient pour 62,38 % de la population avec 40,15 % de Blancs, 12,82 % d'Asiatiques, 5,81 % de Noirs, 0,44 % d'Amérindiens, 0,35 % d'Océaniens, 0,23 % de personnes appartenant à un autre groupe racial et 2,60 % de personnes multiraciales, tandis que les Hispaniques comptaient pour 37,62 % de la population, principalement des personnes originaires du Mexique (30,66 %), du Salvador (1,54 %), du Guatemala (0,89 %) et de Porto Rico (0,51 %). Les Hispaniques se décomposaient en 46,4 % de Blancs, 1,4 % d'Amérindiens, 1,0 % de Noirs, 0,6 % d'Asiatiques, 0,1 % d'Océaniens, 44,5 % de personnes appartenant à un autre groupe racial et 6,0 % de personnes multiraciales et représentaient 55,3 % des Amérindiens, 30,3 % des Blancs, 10,9 % des Océaniens, 5,9 % des Noirs, 1,8 % des Asiatiques, 98,6 % des personnes appartenant à un autre groupe racial et 46,6 % des personnes multiraciales. En 2010, l'État de Californie avait la forte proportion d'Asiatiques après Hawaï (38,60 %), la forte proportion d'Hispaniques après le Nouveau-Mexique (46,30 %) et le Texas (37,62 %) ainsi que la forte proportion d'Océaniens des États-Unis. Inversement, l'État avait la faible proportion de Blancs après Hawaï (22,74 %) et la faible proportion de Blancs non hispaniques après Hawaï (24,74 %). L'État comptait également le plus grand nombre de Blancs, de Blancs non hispaniques, d'Hispaniques, d'Asiatiques, d'Amérindiens et d'Océaniens des États-Unis, ainsi que le grand nombre de Noirs après l'État de New York (), la Floride (), le Texas () et la Géorgie (). L'État regroupait à lui seul 33,1 % des Asiatiques, 27,8 % des Hispaniques et 26,7 % des Océaniens résidant aux États-Unis. Plus largement, l'État regroupait 19,9 % des personnes appartenant à une minorité aux États-Unis. À l'instar du Texas (45,33 %), du Nouveau-Mexique (40,49 %) et d'Hawaï (22,74 %), la Californie est un État aux minorités majoritaires, concept selon lequel la population blanche non hispanique représente moins de la moitié de la population. En 2013, le Bureau du recensement des États-Unis estime la part des non hispaniques à 61,6 %, dont 38,8 % de Blancs, 13,4 % d'Asiatiques, 5,7 % de Noirs et 2,8 % de Métis, et celle des Hispaniques à 38,4 %. Depuis 2014, la Californie compte plus d'Hispaniques que de Blancs non hispaniques. La Californie connaît depuis le début des années 1940 une baisse continue de la part de la population blanche non hispanique au sein de la population totale, marquée fortement depuis le début des années 1960 en raison notamment d'une immigration importante en provenance de l'Amérique latine et de l'Asie, d'une arrivée massive de Noirs en provenance des États du Sud jusqu'à la fin des années 1980, d’un solde migratoire intérieur négatif depuis le début des années 1990, d’un âge médian plus élevé ( en 2010) que les autres populations ( pour les Hispaniques, pour les Noirs, pour les Asiatiques), d'une natalité plus faible ( en 2010) que les autres populations ( pour les Hispaniques, pour les Noirs, pour les Asiatiques) et d'une augmentation substantielle des unions mixtes. La Californie a enregistré entre 1990 et 2010 une baisse du nombre de Blancs non hispaniques de 12,2 % (contre une hausse de 4,6 % au niveau national), voyant leur nombre passer de , soit une baisse de . Cette baisse trouve en grande partie son origine dans un mouvement de fuite des Blancs des grands centres urbains vers d'autres États motivé par des raisons économiques (emplois, impôts, immobilier) et sociales (cadre de vie, immigration, éducation, criminalité). En 2010, les Blancs non hispaniques ne représentaient plus que 25,5 % des enfants de moins de (53,3 % pour les Hispaniques, 10,1 % pour les Asiatiques, 5,1 % pour les Noirs et 5,0 % pour les Multiraciaux) et 25,3 % des enfants de moins de 1 an (53,6 % pour les Hispaniques, 9,8 % pour les Asiatiques, 5,3 % pour les Multiraciaux et 5,1 % pour les Noirs). Selon des projections démographiques publiées par l’AARP, les Blancs non hispaniques constitueront 22,6 % de la population de l’État en 2060 si les tendances démographiques actuelles se poursuivent. Origines ancestrales En 2000, les Californiens s'identifiaient principalement comme étant d'origine mexicaine (25,0 %), allemande (9,8 %), irlandaise (7,7 %), anglaise (7,4 %), italienne (4,3 %) et américaine (3,4 %). L'État avait la forte proportion de personnes d'origine arménienne (0,6 %) et la forte proportion de personnes d'origine portugaise (1,0 %). L'État abrite la juive des États-Unis après l'État de New York. Selon le North American Jewish Data Bank, l'État comptait Juifs en 2013 ( en 1971), soit 3,2 % de la population de l'État et 18,2 % de la population juive américaine. Ils se concentraient principalement dans les agglomérations de Los Angeles-Long Beach-Anaheim (), San Francisco-Oakland-Hayward (), San Jose-Sunnyvale-Santa Clara (), San Diego (), Oxnard-Thousand Oaks-Ventura (), Riverside-San Bernardino-Ontario (), Santa Rosa () et Sacramento-Roseville-Arden-Arcade (), et plus largement dans les comtés composant le Grand Los Angeles () et la région de la baie de San Francisco (). Ils constituaient une part significative de la population dans les comtés de la baie de San Francisco tels que les comtés de Marin (10,3 %), San Francisco (8,2 %), Santa Clara (7,2 %), San Mateo (6,7 %), Sonoma (4,8 %), Alameda (3,9 %), Napa (3,4 %) et Contra Costa (3,1 %), ainsi que dans les comtés côtiers de la Californie du Sud tels que les comtés de Ventura (6,6 %), Los Angeles (5,3 %), San Diego (2,9 %) et Orange (2,8 %). L'État abrite également la plus grande communauté arabe des États-Unis. Selon des estimations du Bureau du recensement des États-Unis, l’État comptait Arabes en 2013, soit 0,7 % de la population de l'État et 15,2 % de la population arabe américaine, principalement des Libanais (), des Égyptiens (), des Syriens () et des Iraquiens (). Ils se concentraient principalement dans les agglomérations de Los Angeles-Long Beach-Anaheim (), San Francisco-Oakland-Hayward (), San Diego-Carlsbad () et Riverside-San Bernardino-Ontario (). L'État abrite la plus grande communauté arménienne des États-Unis. Selon des estimations du Bureau du recensement des États-Unis, l’État comptait Arméniens en 2013, soit 0,6 % de la population de l'État et 54,4 % de la population arméno-américaine, concentrés principalement dans l'agglomération de Los Angeles-Long Beach-Anaheim (). Parfois surnommée « Los Armenos », l'agglomération de Los Angeles abrite l'une des plus importante communauté arménienne hors d'Arménie. L'État abrite la plus grande communauté iranienne des États-Unis. Selon des estimations du Bureau du recensement des États-Unis, l’État comptait Iraniens en 2013, soit 0,6 % de la population de l'État et 46,9 % de la population irano-américaine, concentrés principalement dans l'agglomération de Los Angeles-Long Beach-Anaheim (). Parfois surnommée « Irangeles » ou « Tehrangeles », l'agglomération de Los Angeles abrite la plus grande communauté iranienne hors d'Iran avec une surreprésentation des minorités ethno-religieuses (Juifs, Arméniens, Zoroastriens, Bahaïs, Assyro-Chaldéens, Kurdes). L'État abrite la assyro-chaldéenne des États-Unis après le Michigan. Selon des estimations du Bureau du recensement des États-Unis, l’État comptait Assyro-Chaldéens en 2013, soit 0,1 % de la population de l'État et 34,2 % de la population assyro-chaldéenne américaine, concentrés principalement dans les agglomérations de San Diego-Carlsbad (), Modesto, San Jose-Sunnyvale-Santa Clara et Los Angeles-Long Beach-Anaheim. L’État abritait en 2013 une population noire assez bigarrée, composée principalement de descendants d’esclaves déportés sur le sol américain entre le début du et le début du (80,3 %) mais aussi d’Africains subsahariens (11,5 %), d’Hispaniques (4,5 %) et de Caribéens non hispaniques (3,7 %). Le Bureau du recensement des États-Unis estimait le nombre d’Africains subsahariens à , soit 0,7 % de la population de l'État et 8,5 % de la population d'Afrique subsaharienne américaine, principalement des Éthiopiens () et des Nigérians () concentrés principalement dans les agglomérations de Los Angeles-Long Beach-Anaheim (), San Francisco-Oakland-Hayward (), Riverside-San Bernardino-Ontario () et San Diego-Carlsbad (). Le nombre de Caribéens non hispaniques était quant à lui estimé à , soit 0,2 % de la population de l'État, principalement des Jamaïcains (), des Béliziens (), des Haïtiens () et des Trinidadiens () concentrés principalement dans les agglomérations de Los Angeles-Long Beach-Anaheim (), Riverside-San Bernardino-Ontario (), San Francisco-Oakland-Hayward () et San Diego-Carlsbad (). Les Hispaniques étaient principalement originaires du Mexique (81,5 %) et du Salvador (4,1 %). L'État avait les fortes proportions de personnes originaires du Mexique (30,66 %), du Guatemala (0,89 %) et du Nicaragua (0,27 %), la forte proportion de personnes originaires du Salvador (1,54 %), la forte proportion de personnes originaires d'Espagne (0,38 %), les fortes proportions de personnes originaires de Cuba (0,24 %) et d'Argentine (0,12 %), la forte proportion de personnes originaires du Pérou (0,25 %), la forte proportion de personnes originaires du Honduras (0,20 %) ainsi que la forte proportion de personnes originaires de l'Équateur (0,10 %). L'État comptait également les plus grands nombres de personnes originaires du Mexique (), du Salvador (), du Guatemala (), d'Espagne () et du Costa Rica (), les grands nombres de personnes originaires du Nicaragua (), du Pérou (), de Cuba (), d'Argentine () et de la Bolivie (), le grand nombre de personnes originaires du Honduras (), les grands nombres de personnes originaires de la Colombie (), de l'Équateur () et du Venezuela () ainsi que le grand nombre de personnes originaires de Porto Rico (). L'État regroupait à lui seul 35,9 % des Mexicains, 34,8 % des Salvadoriens, 31,9 % des Guatémaltèques, 29,0 % des Nicaraguayens, 22,4 % des Espagnols, 19,7 % des Argentins, 17,8 % des Costaricains et 17,2 % des Péruviens résidant aux États-Unis. La Californie était numériquement la division territoriale mexicaine ( de Mexicains) après l'État de Mexico ( d'habitants). L'agglomération de Los Angeles était pour sa part la mexicaine ( de Mexicains) après celle de Mexico ( d'habitants) et la salvadorienne (0,4 million de Salvadoriens) après celle de San Salvador (1,7 million d'habitants). Les Asiatiques s'identifiaient principalement comme étant Chinois (25,8 %), Philippins (24,6 %), Viêts (12,0 %), Indiens (10,9 %), Coréens (9,3 %) et Japonais (5,6 %). L'État avait la plus forte proportion de Viêts (1,56 %), les fortes proportions de Chinois (3,36 %), de Coréens (1,21 %) et de Japonais (0,73 %), les fortes proportions de Philippins (3,21 %) et de Thaïs (0,14 %), les fortes proportions d'Indiens (1,42 %), de Hmongs (0,23 %) et de Cambodgiens (0,23 %), la forte proportion de Laotiens (0,16 %) ainsi que la forte proportion de Pakistanais (0,13 %). L'État comptait également les plus grands nombres de Chinois (), de Philippins (), de Viêts (), d'Indiens (), de Coréens (), de Japonais (), de Hmongs (), de Cambodgiens (), de Laotiens () et de Thaïs () ainsi que le grand nombre de Bangladais () et le grand nombre de Pakistanais (). L'État regroupait à lui seul 46,8 % des Philippins, 37,6 % des Viêts, 37,4 % des Chinois, 37,2 % des Cambodgiens, 35,7 % des Japonais, 35,1 % des Hmongs, 31,7 % des Coréens, 30,9 % des Thaïs, 30,6 % des Laotiens et 18,6 % des Indiens résidant aux États-Unis. Les Amérindiens s'identifiaient principalement comme étant Amérindiens du Mexique (12,7 %), Cherokees (5,8 %) et Apaches (3,0 %). Les Océaniens s'identifiaient principalement comme étant Samoans (28,3 %), Chamorros (16,8 %), Hawaïens (14,8 %), Fidjiens (13,4 %) et Tongiens (12,7 %). Les personnes multiraciales se décomposaient entre celles revendiquant deux races (92,2 %), principalement blanche et autre (27,2 %), blanche et asiatique (24,6 %), blanche et amérindienne (11,5 %), blanche et noire (10,0 %) et asiatique et autre (4,0 %), et celles revendiquant trois races ou plus (7,8 %). Langues La langue officielle de la Californie est l’anglais depuis 1986 ; c’est la langue du gouvernement. La variante d’anglais américain local, l’anglais de Californie, possède par rapport à l’anglais parlé dans l’est des États-Unis des particularités auxquelles s’intéressent les linguistes depuis la fin du , parce qu’elles n’existaient pas durant la Seconde Guerre mondiale. Les langues indigènes de Californie sont plus d’une centaine et témoignent d’une grande diversité qui fait de la Californie l’une des régions du monde les plus diverses au niveau linguistique. Cependant, toutes sont menacées bien qu’actuellement des efforts soient faits dans le but de les revitaliser. Depuis 1986, la Constitution de la Californie a spécifié que l’anglais était la langue commune et officielle de l’État. La question linguistique est au centre de différentes polémiques, surtout pour l’enseignement. Religions Selon l'institut de sondage The Gallup Organization, en 2015, 33 % des habitants de Californie se considèrent comme « très religieux » (40 % au niveau national), 28 % comme « modérément religieux » (29 % au niveau national) et 38 % comme « non religieux » (31 % au niveau national). L'histoire religieuse de l'État remonte au temps des missions espagnoles, qui convertissent les Amérindiens au christianisme. Aujourd'hui, les chrétiens sont toujours majoritaires : ils représentent 64 % des habitants. Parmi eux, les protestants composent le groupe principal (32 %), suivis par les catholiques (28 %). La Californie est l'État des États-Unis où se trouve la plus grande communauté catholique. On compte aussi une importante communauté juive et une communauté musulmane. Le temple de Hsi Lai, en Californie du Sud, est le plus grand temple bouddhiste des États-Unis. L'archidiocèse métropolitain de Los Angeles catholique est le plus important du pays : il regroupe environ cinq millions de fidèles. L'Église de Scientologie y est très active et particulièrement dynamique, notamment dans le milieu hollywoodien. L'État compte également plus de temples mormons que tous les États de l'Union, excepté l'Utah. Réserves amérindiennes La Californie possède plus de amérindiennes, dont la Yurok Indian Reservation, qui est la plus grande réserve de l'État. Cette réserve a environ . Économie Historique Jusqu’en 1848, l’économie californienne reste traditionnelle. Avant la colonisation européenne, les Amérindiens vivent de la pêche, de la cueillette et de l’agriculture en quasi-autarcie. Dans la deuxième moitié du , les Espagnols développent l’agriculture, l’élevage et l’artisanat notamment dans le cadre des missions. Au siècle suivant, la Californie représente un enjeu commercial entre les grandes puissances coloniales européennes qui cherchent à contrôler la traite des fourrures. 1848 marque un tournant dans l’histoire économique de la Californie : la région est annexée par les États-Unis et la ruée vers l’or attire des mineurs et des aventuriers. L’agriculture, le commerce, les transports et les villes connaissent alors une formidable expansion. La Californie est reliée au reste du pays grâce au premier chemin de fer transcontinental (1869) et au canal de Panama (1914) ; les premiers touristes viennent visiter les parcs naturels. La première moitié du est marquée par la découverte du pétrole et l’industrialisation. La ville de Los Angeles est alors le berceau des compagnies du cinéma qui font la renommée du quartier d’Hollywood. Après la Grande Dépression des années 1930 marquée par un fort taux de chômage, la Californie se dote d’industries d’armement pendant la Seconde Guerre mondiale. Après 1945, l’état connaît une croissance démographique rapide qui stimule la construction, les industries de consommation et d’équipement. Le Sud devient le symbole de la société des loisirs avec l’implantation des premiers parcs d’attraction et le développement des médias. Les années 1970 voient les débuts de la crise des industries traditionnelles et l’envol des industries de haute technologie. L’internationalisation de l’économie et la croissance des NPI d’Asie orientale stimulent les échanges : la Californie devient une interface de premier plan et les ports à conteneurs grandissent. Avec la fin de la guerre froide et les difficultés des compagnies aériennes, les industries aéronautiques subissent un déclin relatif dans les années 1990. État le plus riche des États-Unis La Californie représente 13 % du produit national brut des États-Unis (2008). À elle seule, elle est, en 2015, la sixième puissance mondiale devant la France avec un PIB de de dollars courants. La croissance économique (33,9 % entre 2001 et 2006) est supérieure à celle des États-Unis (30,4 % sur la même période). La Californie attire de dollars d’investissements en capital risque (2008). Elle se classe au premier rang des États américains pour l’implantation d’entreprises étrangères et pour les IDE. Les trois principaux investisseurs sont le Japon, le Royaume-Uni et les Pays-Bas. L’État possède l’une des plus importantes concentrations de banques internationales et de consulats. Les explications de la puissance californienne sont diverses : la Californie dispose de ressources naturelles abondantes (minerais, bois, cours d’eau), d’une population nombreuse à haut niveau de vie, d’une main d’œuvre abondante et qualifiée : la population active est de (2007) et 29,5 % des plus de ont au moins un diplôme de l’enseignement supérieur (2007). L’économie bénéficie de la présence de centres de recherche et d’universités prestigieuses qui assurent en grande partie l’innovation. La Californie représente 24 % des déposés en 2007 aux États-Unis. Parmi les grands groupes qui ont leur siège social en Californie figurent Chevron, Hewlett-Packard, McKesson, Wells Fargo ou encore Safeway. Cependant, le dynamisme économique de l’État repose aussi sur les PME : 96,3 % des entreprises californiennes emploient moins de (2009). Enfin, la Californie est bien intégrée à la mondialisation : elle est en relation avec les pays dynamiques de l’Asie orientale et partage une frontière avec le Mexique qui constitue une importante réserve de main d’œuvre à faible coût. Défis et difficultés actuels Depuis le début du , le modèle économique californien révèle ses fragilités. En 2001, les industries de haute technologie connaissent un net ralentissement ; la croissance engendre des atteintes à l’environnement (pénurie d’eau, pollution). Le budget de l’État et le solde commercial sont déficitaires. La libéralisation de la production d’électricité pose des problèmes. Dans le contexte de la mondialisation, la Californie subit la concurrence d’autres foyers notamment asiatiques. La crise économique frappe la Californie depuis 2008 : en juin 2009, de personnes sont sans emploi et le taux de chômage s’élève à 11,2 % de la population active, soit un taux supérieur à la moyenne nationale. Le bâtiment et la construction sont particulièrement touchés. Pour pallier ces difficultés, l’État californien mise sur les emplois verts, la réduction de la consommation de pétrole, le développement des énergies renouvelables et l’austérité budgétaire. Depuis le taux de chômage est redescendu à 6,2 % en juillet 2015 restant néanmoins plus élevé que la moyenne nationale (5,3 %) Plus de 20 % des habitants de Californie vivent dans la pauvreté, alors que l'État compte 165 milliardaires. Plus de sont SDF. La pauvreté et les inégalités sont en augmentation. Selon l'économiste Gabriel Zucman, l’explosion des prix de la santé, de l'éducation et du logement ainsi que la faiblesse du salaire minimum fédéral ont contribué à générer cette situation. Structure de l’économie californienne L’économie californienne est post-industrielle c’est-à-dire qu’elle est dominée par les services : le secteur primaire ne représente que 2,7 % des emplois et l’industrie 9,2 % (2007). En 2007, les principaux secteurs par le nombre d’emplois sont le gouvernement (15,9 %), le commerce de détail (10,7 %), l’industrie (9,2 %), la santé et les services sociaux (8,7 %), la restauration (8,3 %). Le secteur manufacturier continue de perdre des emplois (-15,1 % entre 2001 et 2007). L'immobilier, le gouvernement et les industries sont les activités qui créent le plus de richesse en valeur absolue (voir graphique). Énergie, mines et hydrocarbures Le pétrole est extrait du sous-sol californien depuis la fin du et les réserves diminuent rapidement. En 2004, la Californie était le quatrième état producteur de pétrole aux États-Unis. Elle doit en importer d’Alaska et de l’étranger pour couvrir ses besoins. Les réserves d'or restent importantes, mais elles sont difficilement exploitables : en 2006, la production n'est que d’une tonne. Les autres productions sont le gaz naturel, le sable, le borax, le ciment, la soude et le sel. La Californie produit 4/ de l’énergie qu’elle consomme. Le reste est importé d’autres États américains ou du Canada. La production d’électricité utilise majoritairement les ressources fossiles (pétrole, gaz, charbon). La Californie est le deuxième État producteur d’énergie éolienne ; avec plus de , Altamont Pass, à l'est de San Francisco possède la plus grande concentration d'éoliennes du monde. Le milieu naturel offre d’importantes capacités pour l’hydroélectricité (nord, montagnes) et l’énergie solaire : plusieurs centrales électriques solaires sont implantées dans les déserts du sud. Parmi elles, la plus grande du monde est la Desert Sunlight Solar Farm qui occupe soit . L'énergie solaire représente 5 % de la production annuelle californienne. En 2015, environ de foyers utilisent l'énergie produite par leurs panneaux photovoltaïques. Agriculture, pêche et sylviculture L’agriculture de la Californie occupe la première place des américains en valeur (2008). L'État est le premier producteur de fruits, de légumes, de produits horticoles et laitiers. Les productions agricoles californiennes représentent de dollars soit 12,8 % de la valeur totale de l’agriculture américaine (2007). En 2000, le secteur agricole employait . Il donne du travail aux migrants saisonniers mexicains qui franchissent la frontière au moment des récoltes (braceros). La production agricole californienne est moderne et productive. Elle dépend de l'irrigation, des capitaux et du marché intérieur. L'agriculture capitaliste, spécialisée et intégrée à l'agrobusiness, génère d'importants revenus. Les terres arables représentent un quart du territoire californien (2007). La taille moyenne d’une exploitation californienne est de , mais 75 % des exploitations mesurent moins de (2007). Les exploitants travaillent en relation avec les centres de recherche et l’université de Californie à Davis. La Vallée Centrale de Californie concentre près de la moitié de la production agricole de l'État. La vigne californienne, essentiellement cultivée dans la région du Wine Country, produit 90 % du vin américain. Mais il est difficile de connaître précisément la quantité de raisins de cuve produites, puisque les domaines peuvent acheter des raisins qui viennent d'autres États (Oregon, Iowa, Missouri…). Le vin californien connaît depuis les années 1970 une renommée internationale, au point de concurrencer les plus grandes régions viticoles du monde. C'est en Californie qu'est apparue la classification par cépage, à partir de cépages (chardonnay, cabernet-sauvignon, merlot, syrah…) de traditions françaises ou italiennes au point de marquer profondément l'industrie vinicole mondiale. La pêche reste dynamique à San Diego et San Francisco. Les poissons pêchés dans l’océan Pacifique sont le thon, le maquereau, la sole, la sardine, le calmar. L'aquaculture élève des truites et des saumons. La sylviculture est, avec le tourisme, l’activité principale des montagnes californiennes. Secteur secondaire Les industries représentent d’emplois soit 9,6 % du total. Les principales productions sont le matériel informatique, les produits chimiques et agro-alimentaires, les métaux, les équipements de transport. Les industries lourdes (raffinage, chimie) se concentrent dans les complexes industrialo-portuaires des grandes agglomérations (San Francisco et Los Angeles). La situation de la Californie explique le développement des industries manufacturières comme le textile. L’État bénéficie de la proximité des maquiladoras mexicaines et de sa position sur l’océan Pacifique, en face des nouveaux pays industriels asiatiques. L’automobile fait également vivre des milliers de personnes. Les entreprises japonaises se sont installées pour contourner les barrières douanières (Toyota, Honda). La Californie est le premier État pour les hautes technologies, par le nombre d’employés, le nombre d’entreprises, la valeur des exportations ainsi que les dépenses de Recherche et développement. La Silicon Valley, au sud de San Francisco, est ainsi le centre mondial de la micro-informatique, avec des sociétés comme Apple, Cisco, Nortel, Hewlett-Packard, du logiciel (Adobe) et du microprocesseur (Sun Microsystems, Intel). D’autres technopoles existent aussi dans le comté d’Orange et à San Diego. Le complexe militaro-industriel est également bien représenté et soutenu par l'État fédéral. La base Edwards, dans le désert des Mojaves, est le site d’atterrissage de la navette spatiale de la NASA de 1981 à 2011. Plusieurs bases aéronavales de l’US Air Force sont installées sur la côte méridionale. Boeing emploie environ en Californie, soit 16 % des effectifs totaux de l'entreprise aéronautique. Lockheed Martin possède un site de production à Palmdale. Northrop Grumman a son siège social à Los Angeles. Secteur tertiaire La Californie est une destination touristique de premier ordre avec de visiteurs étrangers en 2008. Le tourisme génère directs (2008) et rapporte plusieurs milliards de dollars de taxes à l'État de Californie. La Californie offre de nombreuses possibilités : tourisme balnéaire sur les plages du sud, vacances sportives et écotourisme dans les parcs nationaux, tourisme culturel (musées de Los Angeles et de San Francisco) et tourisme hivernal dans les stations de ski de la Sierra Nevada. Les parcs d'attractions se concentrent dans le Sud avec Disneyland et SeaWorld. L’agglomération de Los Angeles est mondialement connue pour son industrie des médias et du cinéma (Hollywood). Enfin, les services financiers et bancaires sont particulièrement développés dans les centres d'affaires des métropoles. Plus de 38 firmes ont leur siège social à San Francisco ou Los Angeles. Mais les bourses de commerce de ces deux métropoles comptent beaucoup moins que celle de Wall Street. Commerce extérieur La Californie est le deuxième État derrière celui du Texas pour la valeur des exportations. En 2007, les ports californiens ont exporté de dollars de marchandises et importé . Le solde des échanges est négatif et l’écart entre importations et exportations se creuse. On retrouve la même situation de déficit commercial au niveau national. Le Mexique et le Canada, membres de l'ALENA concentrent à eux deux un quart des exportations californiennes. Les autres pays importateurs se situent en Asie orientale (Japon, Chine, Taïwan, Corée du Sud) et en Europe (Allemagne, Royaume-Uni). Les principaux ports de Californie, Long Beach, Los Angeles et Oakland, sont parmi les plus importants du pays. À eux trois, ils représentent de conteneurs, soit 38,4 % du trafic américain (2008). Avec de tonnes métriques, le port de Long Beach est le premier port californien, le troisième port américain et le mondial pour le trafic total de marchandises (2007). Politique et gouvernement Gouverneur de Californie Le gouverneur de Californie est le démocrate Gavin Newsom depuis le . Autres postes électifs Sept postes du gouvernement sont des fonctions électives : lieutenant-gouverneur, secrétaire d'État, procureur général, trésorier, auditeur, commissaire de l'Assurance et super-intendant de l'Instruction publique. Il peut donc y avoir cohabitation entre républicains et démocrates au sein de l'exécutif. Pouvoir législatif Le pouvoir législatif est quant à lui assuré par la législature d'État de la Californie, Parlement bicaméral composé d’une Assemblée () comprenant et d’un Sénat () de , les de la législature étant élus par districts. Élections présidentielles Autrefois place forte républicaine, bastion des présidents Richard Nixon et Ronald Reagan, lui-même ancien gouverneur de l’État, la Californie vote depuis une vingtaine d’années majoritairement pour les démocrates, du moins lors des élections présidentielles et législatives locales ou nationales. Ainsi depuis 1992, la Californie a choisi les candidats démocrates lors des élections présidentielles. En 2016, la Californie vote majoritairement pour la démocrate Hillary Clinton avec 61,5 % des voix, le républicain Donald Trump ne récoltant 31,5 % des voix. Historiquement, la Californie est divisée entre une moitié nord plutôt démocrate et une moitié sud plutôt républicaine. Cependant, depuis les années 1990, la réduction du poids de l'industrie de la défense et les changements démographiques au profit des minorités ont fait basculer le sud de l'État dans le giron démocrate. La Californie est désormais divisée entre des côtes libérales et progressistes et des terres intérieures conservatrices. Représentation fédérale Au niveau national, l’État est représenté par deux sénateurs et cinquante-trois représentants qui est le plus grand nombre de membres qu'un État américain envoie au Congrès siégeant à Washington, D. C. Lors des élections présidentielles, il dispose donc du plus grand nombre de grands électeurs au sein du collège électoral américain avec cinquante-cinq voix. Les deux sénateurs siégeant au Sénat sont démocrates : il s’agit de Dianne Feinstein, depuis 1992, et Alex Padilla, nommé pour remplacer La vice-présidente Kamala Harris. 42 démocrates et 11 républicains représentent la Californie à la Chambre des représentants. Système judiciaire Le système judiciaire de la Californie est le plus important des États-Unis, avec environ traitant de procès chaque année (avec l’assistance de et judiciaires). À titre de comparaison, le système fédéral de justice emploie seulement 840 juges. La Californie dispose d’une Cour suprême, composée d’un président () et de six autres juges. Son siège est à San Francisco. Jumelages La Californie est jumelée ou partenaire avec régions, provinces ou États à travers le monde. Culture La Californie est de culture occidentale et plonge ses racines dans la culture des États-Unis. Cependant, en tant que carrefour international, elle a été fortement influencée au cours de son histoire par la culture des différents groupes d’immigrants. La culture californienne s’exporte et est connue dans le monde entier à travers l’industrie cinématographique d'Hollywood, la mode, la production musicale et le divertissement. Au niveau du gouvernement, le California Arts Council, composé de onze membres nommés par le gouverneur et la législature, a pour but de promouvoir la production artistique et la créativité dans l’État. Il organise des initiatives comme la sélection du California Poet Laureate. Presse Le Los Angeles Times, basé à Los Angeles, est le second plus grand journal métropolitain aux États-Unis, après The New York Times. Le San Francisco Chronicle a un tirage quotidien d'environ en semaine. The Sacramento Bee et le San Jose Mercury News font aussi partie des principaux journaux de l'État. Tourisme Environ de touristes visitent la Californie chaque année. Les parcs à thèmes Disneyland et Universal Studios Hollywood sont les deux principaux parcs d'attractions de l'État, avec le parc à thèmes marin de SeaWorld à San Diego. On compte plusieurs autres parcs du même genre, comme Six Flags Magic Mountain, Knott's Berry Farm Il existe deux grands déserts en Californie, qui s'étendent aussi sur d'autres États voisins : le désert des Mojaves et le désert de Sonora. Parmi les grands sites touristiques de Californie, on inclut souvent les Algodones Dunes (Imperial Sand Dunes ou Glamis Sand Dunes), le parc national de la vallée de la Mort, le parc national de Joshua Tree et Palm Springs, le parc national volcanique de Lassen, le Lava Beds National Monument, le Mont Shasta, le lac Tahoe, le lac Mono et le parc national de Yosemite. Les plages et parcs côtiers principaux sont Trinidad State Beach, Torrey Pines State Reserve, le Cabrillo National Monument. Les touristes se dirigent aussi vers les missions espagnoles, le Donner Memorial State Park, le Bodie Historic State Park, le parc national de Sequoia et le parc d'État de Humboldt Redwoods. La Californie compte également de nombreux musées, dont certains ont une renommée internationale. À Los Angeles se trouvent le J. Paul Getty Museum et la Villa Getty, le musée d'Art du comté de Los Angeles (Los Angeles County Museum of Art (LACMA)), le Musée d'histoire naturelle du comté de Los Angeles, le musée d'art contemporain (MOCA) et la Huntington Library entre autres. À San Francisco, on peut trouver le California Palace of the Legion of Honor, l'Académie des sciences de Californie, l'Exploratorium et le musée des arts asiatiques. À Monterey se trouve le célèbre aquarium de la baie de Monterey, l'un des plus grands du monde. Hearst Castle, situé dans le comté de San Luis Obispo, est un monument très visité. Éducation Les programmes de l'école primaire en Californie insistent sur l'éducation à l'environnement et l'éducation physique ( au moins tous les d'école ; dans le secondaire). La Californie dispose de trois grands réseaux universitaires publics. L'université de Californie, qui compte dix campus, est considérée comme l'un des meilleurs systèmes au monde et compte de nombreux prix Nobel parmi ses professeurs et chercheurs (qui n'ont pas suivi le système éducatif californien pour la plupart). L'université d'État de Californie (23 campus) est moins sélective. Enfin, le système des California Community Colleges regroupe plus de d'étudiants répartis sur 109 campus, et est ainsi le plus grand système d'enseignement supérieur au monde. Il existe de nombreuses autres universités, dont les célèbres université Stanford, université de Californie du Sud et le California Institute of Technology. Arts L'art le plus courant en Californie est le cinéma notamment grâce à Los Angeles et son quartier d'Hollywood. À la fin des années 1960, Dennis Stock parcourt la Californie et photographie des hippies, des motards, des concerts. Ces photographies témoignent de la liberté, de la jeunesse et de l'esprit de contestation (manifestations des Noirs américains, manifestations contre la guerre du Viêt Nam) qui régnaient en Californie à cette époque. Musique Les Amérindiens californiens étaient distincts des autres peuples d'Amérique du Nord au niveau de leur technique musicale. Les colons européens amènent avec eux leur culture musicale, que les missionnaires enseignent aux convertis dans le cadre des missions. Un genre typiquement californien, bien que mêlant des éléments musicaux mexicains et espagnols, apparaît à cette époque. Cependant, après la Ruée vers l'or, il perd sa popularité au profit des musiques apportées par les nouveaux arrivants. La Californie voit apparaître par la suite, dans la seconde moitié du , la surf music, le rock psychédélique et les autres branches du psychédélisme, ainsi que le punk hardcore et le rap West Coast, représentés par de très nombreux groupes, dont certains ont un retentissement international. De nombreux groupes viennent de cet État, les plus connus sont : Metallica, The Beach Boys, The Doors, Jefferson Airplane, Grateful Dead, Guns N' Roses, Van Halen, Megadeth, Mötley Crüe, Black Veil Brides, Jane's Addiction, Red Hot Chili Peppers, Fishbone, Faith No More, Rage Against the Machine,Toto, Stone Temple Pilots, Deftones, Korn, Linkin Park, System of a Down, The Offspring, Blink-182, Green Day, Rancid, Bad Religion, Audioslave, Queens of the Stone Age,Avenged Sevenfold, The Neighbourhood, The Bangles et beaucoup d'autres. La chanteuse Katy Perry, également originaire de Californie, a écrit une chanson sur « Les filles de Californie » intitulée California Girls. La chanson officielle de l'État est I Love You, California, écrite par F. B. Silverwood et composée par Alfred F. Frankenstein du Los Angeles Symphony Orchestra depuis 1951. La Californie accueille également chaque année le très célèbre festival de Coachella, qui se tient à Indio. Ce festival se tient sur trois jours et est aujourd'hui considéré comme étant le plus grand festival au monde. Littérature De nombreux écrivains ont écrit sur la Californie et ont vécu dans l'État. On peut citer Jack Kerouac, Ray Bradbury, Philip K. Dick, James Ellroy, F. Scott Fitzgerald, William Faulkner, Joseph Hansen, Aldous Huxley, Walter Mosley, John Steinbeck, Evelyn Waugh, Tennessee Williams, Bret Easton Ellis, Jim Morrison. En 1919, Johnston McCulley en fit le théâtre des aventures de Zorro dans son roman Le Fléau de Capistrano. Gastronomie Sports Les Jeux olympiques d'hiver de 1960 ont eu lieu à Squaw Valley, les Jeux olympiques d'été de 1932 et de 1984 ont eu lieu à Los Angeles, qui a aussi accueilli la Coupe du monde de football 1994. Angels de Los Angeles (MLB) Dodgers de Los Angeles (MLB) Athletics d'Oakland (MLB) Padres de San Diego (MLB) Giants de San Francisco (MLB) Galaxy de Los Angeles (MLS) Earthquakes de San José (MLS) Lakers de Los Angeles (NBA) Clippers de Los Angeles (NBA) Warriors de Golden State (NBA) Kings de Sacramento (NBA) Raiders d'Oakland (NFL) Chargers de Los Angeles (NFL) Rams de Los Angeles (NFL) 49ers de San Francisco (NFL) Kings de Los Angeles (LNH) Ducks d'Anaheim (LNH) Sharks de San José (LNH) Deltas de San Francisco (NASL) Sparks de Los Angeles (WNBA) Santé Il est rapporté en mars 2019 que des épidémies de « maladies médiévales » telles que la tuberculose et le typhus se propagent dans les refuges pour personnes sans-abri de toute la Californie. Ces épidémies sont qualifiées de « crise de santé publique » et de « catastrophe » par les responsables de la santé publique qui craignent qu'elles ne s'étendent à l'ensemble de la population. Transport La Californie est connue pour sa culture de l'automobile et son réseau routier a la réputation d'être souvent embouteillé. Elle est parcourue par un réseau d'autoroutes important qui sont toutes gérées par Caltrans et surveillées par la California Highway Patrol, excepté les voies-express du comté de Santa Clara qui ont été construites et sont maintenues par le comté lui-même. La plus grande partie du réseau est sans péage, si l'on exclut les ponts importants. Les axes nord-sud les plus importants sont la U. S. Route 101, qui parcourt l'État de la frontière du nord avec l'Oregon au centre-ville de Los Angeles, et l'Interstate 5 qui, allant de l'Oregon à la frontière mexicaine, coupe en deux la totalité de l'État. En ce qui concerne le trafic aérien, les deux centres principaux pour les échanges transcontinentaux sont l'aéroport international de Los Angeles et celui de San Francisco. Il y a environ une douzaine d'autres aéroports commerciaux importants, et beaucoup d'autres aéroports voués à l'aviation générale. La Californie a aussi d'importants ports. Le complexe formé par le port de Long Beach et celui de Los Angeles, en Californie du Sud, est le plus grand du pays puisqu'il représente un quart de tout le trafic de conteneurs aux États-Unis. Le port d'Oakland est le principal point de passage des porte-conteneurs passant par la Californie du Nord. Los Angeles et San Francisco disposent toutes deux d'un réseau de métro et de tramway. San José et Sacramento ont un réseau de métro léger. Metrolink dessert une grande partie de la Californie du Sud et Caltrain connecte San Jose et Gilroy à San Francisco. Presque tous les comtés et la plupart des municipalités gèrent des lignes de bus. Cependant, les transports en commun sont très peu utilisés par rapport à la côte Est du pays. L'augmentation rapide de la population commence à poser problème et l'État se demande actuellement s'il faut continuer à étendre le réseau autoroutier ou plutôt concentrer et améliorer les transports en commun dans les régions urbaines, et les liaisons ferroviaires entre les principales villes. Il semble que cette dernière voie commence à être empruntée, avec, par exemple, la création en 1996 de la California High-Speed Rail Authority, dont le but est d'étudier le projet d'une ligne à grande vitesse, du même genre que le TGV, entre les quatre villes principales de la Californie. Cela permettrait d'aller de Los Angeles à San Francisco en deux heures et demie au lieu de sept heures en voiture. Ce projet a été accepté par les Californiens lors du référendum du . Les travaux, qui devraient commencer en 2010, coûteront quelque d'euros et seront financés par l'État fédéral et des fonds privés. Une première ligne reliera San Francisco à Anaheim, dans l'agglomération de Los Angeles, soit une distance de . Dans un deuxième temps, elle sera étendue au nord vers Sacramento et au sud vers San Diego. Elle devrait transporter de passagers d'ici à 2030. Notes et références Notes Références Voir aussi Bibliographie Articles Ouvrages Articles connexes Consulat général de France à San Francisco Consulat général de France à Los Angeles Calexit Liens externes
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Charlemagne
Charlemagne
Charlemagne, du latin Carolus Magnus, ou dit , né à une date inconnue (vraisemblablement durant l'année 742, voire 747 ou 748, peut-être le ), mort le à Aix-la-Chapelle, est un roi des Francs et empereur. Il appartient à la dynastie des Carolingiens. Fils de Pépin le Bref, il est roi des Francs à partir de 768, devient par conquête roi des Lombards en 774 et est couronné empereur à Rome par le pape le 24 ou , relevant une dignité disparue en Occident depuis la déposition, trois siècles auparavant, de Romulus Augustule en 476. Roi guerrier, il agrandit notablement son royaume par une série de campagnes militaires, en particulier contre les Saxons païens dont la soumission fut difficile et violente (772-804), mais aussi contre les Lombards en Italie et les musulmans d'al-Andalus. Souverain réformateur, soucieux d'unification religieuse et de culture, il protège les arts et lettres et est à l’origine de la « renaissance carolingienne ». Son œuvre politique immédiate, l’Empire, ne lui survit cependant pas longtemps. Se conformant à la coutume successorale germanique, Charlemagne prévoit dès 806 le partage de l’Empire entre ses trois fils. Après de nombreuses péripéties, l’Empire ne sera finalement partagé qu’en 843 entre trois de ses petits-fils, lors du traité de Verdun. Le morcellement féodal des siècles suivants, puis la formation en Europe des États-nations rivaux condamnent à l’impuissance ceux qui tentent explicitement de restaurer l’Empire d’Occident, en particulier les souverains du Saint-Empire romain germanique, d’ en 962 à Charles Quint au , voire , hanté par l’exemple du plus éminent des Carolingiens. La figure de Charlemagne a été l’objet d’enjeux politiques en Europe, notamment entre le entre la nation germanique qui considère son « Saint-Empire romain » comme le successeur légitime de l’empereur carolingien, et la nation française qui en fait un élément central de la continuité dynastique des Capétiens. Charlemagne est parfois considéré comme le « Père de l’Europe » pour avoir assuré le regroupement d’une partie notable de l’Europe occidentale, et posé des principes de gouvernement dont ont hérité les grands États européens. Les deux principaux textes du qui dépeignent le Charlemagne réel, la d’Éginhard et la attribuée à Notker le Bègue, moine de Saint-Gall, l’auréolent également de légendes et de mythes repris au cours des siècles suivants : . Charlemagne est, par tolérance du pape , un bienheureux catholique fêté localement le . En effet, en 1165, l'empereur obtient la canonisation de Charlemagne par l'antipape . De nombreux diocèses du nord de la France inscrivent alors Charlemagne à leur calendrier et, en 1661, l’université de Paris le choisit pour saint patron. Aujourd’hui encore, la cathédrale d'Aix-la-Chapelle fait vénérer ses reliques. Pourtant, l’Église catholique a retiré de son calendrier . Les sources L'historien Georges Minois, spécialiste du Moyen Âge, a donné un relevé des sources qui sont expliquées ici. Documents officiels On dispose de du règne de Charlemagne, dont ; de , souvent connus par plusieurs copies encore existantes ; des comptes rendus de certaines assemblées ecclésiastiques (synodes ou conciles). Correspondances On dispose de écrites par l'abbé Alcuin, dont un bon nombre adressées à Charlemagne. Elles sont en général très verbeuses. On a aussi adressées par les papes aux Carolingiens ( Charles Martel, Pépin le Bref et Charlemagne), réunies à la demande de celui-ci en un volume, le Codex epistolaris Carolinus. Annales La tenue d'annales est une pratique qui débute en Irlande au et se répand sur le continent au . Les Annales regni Francorum : en 788, Charlemagne décide d'établir des annales royales, en les faisant commencer rétroactivement à 741, date de la mort de Charles Martel. Ces annales royales sont effectivement réalisées et poursuivies jusqu'en 829. Les historiens discernent le travail de plusieurs auteurs : le premier opère la compilation des années 741-788 et rédige les annales jusqu'en 797 ; d'autres interviennent dans les années suivantes. Ces Annales sont connues dans couvrant des périodes différentes, dont 4 sont proches dans la façon de rédiger (A, B, C, D), tandis qu'une cinquième (E) présente de notables différences. La version E valorise plus la personne de Charlemagne que les autres qui exaltent plutôt les Francs en général ; en même temps, elle est beaucoup plus réaliste, et évoque de nombreuses difficultés, défaites ou révoltes, qui sont passées sous silence dans les autres : par exemple, l'attaque de Roncevaux. Les versions A-D apparaissent comme une histoire officielle, parfois mensongère, la version E comme plus critique. Le Liber Pontificalis sont des annales constituées en fonction des règnes des différents papes (en ce qui concerne Charlemagne : , , ). Il s'agit d'une histoire officielle du point de vue de la papauté. Les annales monastiques les plus importantes couvrant la période sont les Annales mettenses priores (Metz), les Annales mosellani, les Annales de Lorsch, et la Chronique de Moissac. Chroniques Après Grégoire de Tours au , la période mérovingienne a au un chroniqueur appelé Frédégaire, auteur du ou Chronique de Frédégaire qui est prolongée par des continuations, réalisées sous l'égide de la famille carolingienne. La troisième continuation concerne la période 753-768. Quelques données sur le règne de Charlemagne apparaissent dans des chroniques secondaires : la Vie de Sturm (abbé de Fulda) ; les Actes des saints Pères de l'abbaye de Saint-Wandrille ainsi que dans les ouvrages concernant Louis le Pieux : Vie de l'empereur Louis de Thegan (évêque de Trèves), Poème sur Louis le Pieux d'Ermold le Noir, Vie de Louis le Pieux de l'Astronome. Le texte le plus important est la rédigée par Éginhard après la mort de l'empereur, mais présent à la cour et membre du cercle des proches à partir des années 790. La plupart des biographes médiévaux flattent leur commanditaire, Éginhard ne déroge pas à la règle en présentant Charlemagne comme un être de lumière, un monarque surhumain. Sa biographie est cependant considérée comme un compte-rendu assez fidèle de la vie de Charlemagne et de son époque. Deux textes d'auteurs postérieurs à l'époque de Charlemagne, le Poète saxon et le Moine de Saint-Gall, présentent un certain intérêt. Le dernier, identifié en général avec Notker le Bègue, est à l'origine d'un certain nombre d'anecdotes devenues des images d'Épinal au (Charlemagne glorifiant les élèves pauvres, mais méritants et rejetant les riches paresseux). Le Poète saxon, malgré son origine, est écrit d'un point de vue parfaitement conforme à celui des Francs, et exalte l'œuvre de christianisation de Charlemagne. La chronique du Pseudo-Turpin rédigée dans la première moitié du est une histoire légendaire écrite en prose sur les expéditions de Charlemagne outre Pyrénées jusqu'à sa mort. Parmi les auteurs non francs, les sources sont assez limitées. Une des plus intéressantes est la chronique de Crantz (Creontius), chancelier du roi de Bavière Tassilon. Cette chronique est connue seulement par l'intermédiaire tardif d'un humaniste allemand du , Jean Tumair, dit « Aventinus », qui a utilisé un manuscrit plus ancien. Il existe aussi des mentions concernant Charlemagne dans les écrits historiques du byzantin Théophane. Sources non textuelles L'épigraphie fournit un nombre assez limité d'informations. La numismatique est plus intéressante en ce qui concerne la titulature de Charlemagne, mais aussi parce qu'on trouve parfois sur les pièces un portrait de Charlemagne. Biographie Charlemagne est le plus illustre représentant des souverains de la dynastie carolingienne, qui lui doit d'ailleurs son nom. Petit-fils de Charles Martel, il est le fils de Pépin le Bref et de Bertrade de Laon dite « au Grand Pied ». La date et le lieu de naissance de Charlemagne sont l'objet de controverses, en raison de l'absence de renseignements concordants dans les documents d’époque. Date de naissance On dispose d'une indication sur le jour de sa naissance : un calendrier du début du de l'abbaye de Lorsch indique que la naissance de Charlemagne a eu lieu , soit le . En ce qui concerne l'année, il existe trois possibilités : 742, 747 ou 748. La date de 742 se fonde sur un énoncé d'Éginhard, selon lequel Charlemagne est mort « dans sa soixante-douzième année ». Mais il est apparu qu'Éginhard paraphrasait la Vie des douze Césars de Suétone, de sorte que l'âge qu'il attribue à Charlemagne n'est pas totalement fiable. À noter qu’Eginhard se refuse explicitement à traiter le sujet de la naissance et que la date de 742 est obtenue de façon indirecte. On trouve cependant aussi l'indication de l'âge de dans les Annales Regni Francorum. Les dates de 747-748 se fondent sur un énoncé des Annales Petaviani (Annales de Petau) qui donnent la date de 747. Cela pose cependant un problème, si on retient le jour anniversaire du , car ces annales indiquent que Charlemagne est né après le départ de son oncle Carloman pour Rome, évènement qui a eu lieu après le . De plus, en 747, Pâques est tombé le 2 avril et les chroniqueurs n'auraient pas manqué de signaler cette coïncidence. Cette absence de certitude concernant l'année de sa naissance est probablement liée au fait que Pépin et Berthe ne se sont mariés (religieusement) qu'en 743 ou 744. Par conséquent, la naissance de Charlemagne serait, du point de vue de l'Église, illégitime en 742, légitime en 747-748. Un autre aspect concerne son âge lors des événements de sa jeunesse : ou en 768 à son avènement. Les positions des historiens contemporains et de l'historiographie moderne diffèrent encore au sujet de la date de naissance. L'année 742, retenue de longue date (notamment par le père Anselme) est remise en question par Karl Ferdinand Werner et d'autres historiens qui penchent pour l'année 747, voire 748. Werner soutient l'hypothèse des années 747-748 au motif que Carloman étant né en 751, la naissance de Charlemagne en 742 représente un trop grand écart. De surcroît, dans une lettre écrite vers 775, un clerc irlandais du nom de Cathwulf rappelle à Charlemagne que tout le clergé a prié avant sa naissance pour que ses parents aient un enfant, ce qui suppose qu’ils étaient déjà mariés. Enfin, . Toutefois, d'autres chercheurs maintiennent la validité de la date de 742 et plusieurs dictionnaires et encyclopédies se disputent toujours sur la date de naissance de l'empereur. Lieu de naissance Divers lieux ont été évoqués : Quierzy-sur-Oise, Ingelheim am Rhein selon Godefroi de Viterbe, Aix-la-Chapelle (selon Victor Hugo), Herstal ou Jupille. Le lieu de la naissance de Charlemagne n'est mentionné dans aucune source d'époque. La plus ancienne indication, qui concerne Ingelheim, vient de Godefroi de Viterbe (auteur italien du ) et est retenue par certains auteurs. Un autre lieu de naissance envisagé est Quierzy-sur-Oise qui est une ancienne villa royale mérovingienne dans l'Aisne, entre Noyon et Chauny. Ses parents s'y sont mariés. Cette petite commune a été entre 600 et 900, capitale de la France. De nombreux événements s'y sont produits, dont . Selon d'autres historiens, Charlemagne aurait vu le jour en Austrasie, en particulier dans l'actuelle région de Liège, à Herstal ou Jupille, résidence la plus fréquente de Pépin le Bref et de certains ancêtres des Carolingiens, notamment Pépin le Gros, le père de Charles Martel. Enfance et jeunesse Les renseignements jusqu’à son avènement sont limités. Charlemagne est mentionné pour la première fois dans un diplôme de 760 concernant l’abbaye de Saint-Calais. En ce qui concerne la période du règne de son père, on sait que Charlemagne a pris part à un certain nombre d'événements. Il est à la tête de la délégation qui accueille le pape en Champagne en 754 (à ) et il est peu après sacré par le pape, en même temps que son frère Carloman . Il participe aux opérations en Aquitaine en 767-768 et il est avec sa mère dans le cortège qui ramène Pépin le Bref malade à Saint-Denis. En ce qui concerne son éducation, on retient qu’il n’a pas appris à écrire jeune, puisqu’il s’y exerce à l’âge adulte. Mais il s’agit peut-être de calligraphie, plutôt que d’écriture basique. En revanche, il sait lire et connaît le latin. Sa langue maternelle est le francique rhénan. Début du règne : avec Carloman (768-771) Avant sa mort, le , Pépin a prévu un partage du royaume entre Charles et Carloman ; les territoires qui leur sont attribués sont disposés de façon assez curieuse : ceux de Charlemagne forment un arc occidental de la Garonne au Rhin, ceux de Carloman sont regroupés autour de l’Alémanie ; l’Austrasie, la Neustrie et l’Aquitaine sont partagées entre eux. Charlemagne et Carloman se font proclamer roi par leurs fidèles respectivement à Noyon et Soissons. Charlemagne est ensuite occupé par les affaires d’Aquitaine (voir infra), qu’il réussit à régler sans l’aide de son frère. Puis intervient la question des mariages lombards, qui occupe les années 769-771. En 771, après un peu plus de trois années de règne et de paix relative entre les deux frères, Carloman meurt brusquement au palais carolingien de Samoussy, près de Laon. Dès le lendemain de sa mort, Charles s'empare de son royaume, usurpant l'héritage de ses neveux. La veuve de Carloman , Gerberge de Lombardie, se réfugie en Italie auprès du roi des Lombards, avec ses fils et quelques partisans. Charles est désormais souverain de tout le royaume franc. Les conditions de l’expansion territoriale Le royaume franc en 768 et son environnement Le royaume inclut des territoires solidement tenus par les Francs : Austrasie, Neustrie, Bourgogne, Provence, Alémanie et des territoires semi-autonomes : l’Aquitaine (avec la Vasconie et la Septimanie), la Bavière et la Frise. Hors du royaume, on trouve : au-delà de la Manche, les royaumes anglo-saxons ; dans la péninsule armoricaine, les chefferies bretonnes ; au-delà des Pyrénées, l’Espagne musulmane, tenue depuis 756 par le califat des Omeyyades de Cordoue, et dans les Asturies, le royaume chrétien d’Oviedo ; au-delà des Alpes, le royaume des Lombards, les États pontificaux (créés par Pépin le Bref), le duché lombard de Bénévent, les possessions byzantines (Naples, Pouilles, Calabre) ; mais Byzance a dû laisser l'exarchat de Ravenne tomber aux mains des Lombards en 751 ; au-delà du Rhin, entre la mer du Nord, l’Elbe, la Fulda, se trouve la Saxe, pays « barbare » sans structure politique forte. Plus éloignés : les Scandinaves du Danemark ; les Slaves (Wilzes, Abodrites, , Sorbes), au-delà de l’Elbe ; les Avars (semi-nomades turcophones) en Pannonie. L’empire byzantin en Asie a perdu beaucoup de territoire du fait de l’expansion arabo-musulmane ; dans l’ensemble, les relations des Byzantins avec les Francs sont plutôt tendues. L’empire musulman, en Asie et en Afrique, est dirigé par le califat des Abbassides de Bagdad, avec lequel au contraire les relations sont plutôt bonnes, en l’absence d’hostilité religieuse, alors qu’il existe un contentieux religieux avec Byzance. La papauté est toujours sous tutelle de l'Empire byzantin. Cependant, accaparé par sa lutte contre l'empire musulman, le Basileus n'a plus les moyens de protéger Rome menacée par les Lombards. La papauté se tourne donc de plus en plus vers les Francs, en particulier vers la famille carolingienne que les papes soutiennent depuis l'époque de Charles Martel. L'organisation politique du royaume franc Dans le royaume franc, les puissants (principalement les ducs, comtes et marquis) accueillent des hommes libres qu'ils éduquent, protègent et nourrissent. L'entrée dans ces groupes se fait par la cérémonie de la recommandation : ces hommes deviennent des guerriers domestiques (vassi) attachés à la personne du senior. Le seigneur doit entretenir cette clientèle par des dons pour entretenir sa fidélité. La monnaie d'or devenant rare du fait de la distension des liens commerciaux avec Byzance (qui perd le contrôle de la Méditerranée occidentale au profit des musulmans), la richesse ne peut guère provenir que de la guerre. Celle-ci procure du butin et permet éventuellement de conquérir des terres qui peuvent être redistribuées. En l'absence d'expansion territoriale, les liens vassaliques se distendent. Pour se pérenniser, une puissance doit s'étendre. Depuis des générations, les Pépinides étendent ainsi leurs dominations, et leurs comtes, s'enrichissant, cèdent des terres à leurs propres vassaux. Charles Martel et Pépin le Bref reprennent à l'Église une grande partie de ses biens pour les distribuer aux vassaux. Ceci leur permet, tout en stabilisant leurs acquis, d'avoir les moyens d'être à la tête d'une armée sans égale dans l'Occident médiéval. Charlemagne se retrouve avec le même problème : il doit s'étendre en permanence pour entretenir ses vassaux et éviter la dissolution de ses possessions. Pendant tout son règne, il tente de les fidéliser par tous les moyens : en leur faisant prêter serment (serment général de fidélité en 789), en leur allouant des terres (seule richesse de l'époque) qu'ils doivent lui restituer à leur mort, en envoyant des missi dominici pour les contrôler et pour surveiller ce qui se trame à travers son empire. L'armée et la guerre à l'époque de Charlemagne Le principe fondamental de l'armée de Charlemagne reste celui de l'armée franque : elle est composée par les hommes libres qui ont le droit et le devoir de participer à l'armée (y compris ceux des territoires récemment conquis). L'armée peut être convoquée chaque année pendant la période de guerre (printemps-été). De fait sur les du règne de Charlemagne, on ne trouve que deux années où il n'y ait pas eu de convocation de l'armée (790 et 807). Les historiens estiment les effectifs potentiellement mobilisables de . Concrètement, il y a chaque année une assemblée des grands du royaume, censés représenter l'ensemble du peuple des libres, couramment appelée lors du champ de mai ; cette assemblée prend diverses décisions (ou plutôt : entérine les décisions du roi) et en particulier celle de lancer une expédition contre tel ou tel ennemi. Cette décision est diffusée auprès des intéressés, soit par les vassaux directs du roi auprès de leurs dépendants, soit par les comtes, évêques et abbés auprès des habitants de leur ressort. Chaque guerrier mobilisé doit apporter son équipement et ses vivres pour trois mois et se rendre au point de rassemblement de l'armée (ou des différents corps prévus). Les forces mobilisées se décomposent entre la cavalerie lourde, la cavalerie légère et l'infanterie. L'armée de Charlemagne ne semble pas utiliser beaucoup de matériel technique, en particulier lors des quelques sièges de ville qui ont eu lieu (Pavie, Saragosse, Barcelone…). Par ailleurs, Charlemagne dispose d'un certain nombre de guerriers dépendant directement de lui, qui forment sa garde, et qui peuvent être utilisés pour des opérations urgentes. La consolidation et l'élargissement du territoire Durant les trois premières décennies du règne de Charlemagne, le territoire du royaume s'accroît nettement, quoique de façon plus ou moins solide : intégration complète des duchés d'Aquitaine et de Bavière ; conquête du royaume des Lombards (774), de la Saxe, de quelques territoires en Espagne, dans les possessions byzantines et dans les pays slaves ; expéditions contre les Avars et les Bretons. L’Aquitaine et la Vasconie En 768, Pépin, juste avant de mourir, a obtenu la soumission de l’Aquitaine et de la Vasconie, le duc Waïfre ayant été assassiné par des gens de son entourage. De 768 à 771, le duché est partagé entre Charles et Carloman. En 769, le père de Waïfre, , sort du monastère où il avait été relégué et entre en rébellion. Traqué par l’armée franque, il se réfugie en Vasconie ultérieure, mais le duc préfère se soumettre et livre à Charlemagne. Dès lors l’Aquitaine revient sous le contrôle des Francs qui en avaient perdu la jouissance en 660 au profit des Vascons. En 781, Louis (dit Louis le Pieux ou Louis le Débonnaire) est couronné à Rome roi d’Aquitaine. Ce royaume d’Aquitaine reste en place jusqu’à l’avènement à l’empire de Louis en 814, avec deux dépendances : le duché de Vasconie, au sud de la Garonne, où succède à ; le comté de Septimanie (Narbonne, Carcassonne), dirigé par le comte Milon, un Wisigoth, puis par Guillaume de Gellone, comte de Toulouse et marquis de Septimanie à partir de 790 environ. Cependant, dès 812, les Vascons sont de nouveau astreints à la soumission de Louis le Débonnaire et cela ne semble pas les satisfaire. et ses hommes, des Euskariens des deux versants des Pyrénées, reprennent les armes quelque temps après et se révoltent contre les Francs. Au plaid annuel tenu à Toulouse en 812, Louis le Débonnaire exige , ce que l'assemblée décida par acclamation. Une nouvelle expédition de Louis le Débonnaire arriva jusqu'à Pampelune en passant par Dax puis par le difficile passage des Pyrénées. Son objectif est d'y raffermir son autorité chancelante. Selon sa biographie Vita Hludovici Pii, dans la Vasconie transpyrénéenne Louis était libre d'exiger toute futilité publique et particulière. Après avoir séjourné à Pampelune, Louis retourne en Aquitaine par la route de Roncevaux et prend la précaution, cette fois-ci, afin de ne pas répéter la défaite de 778, de s'emparer comme otages des femmes et des enfants vascons qu'il ne libéra qu'une fois arrivé dans une zone sûre où son armée ne risquait plus d'embuscade. Quand Louis le Pieux succède à Charlemagne en 814, la présence carolingienne sur la totalité de son immense territoire reste fragile. L'absence de Louis le Pieux dans la Marche hispanique, la Septimanie, la Vasconie et même le Toulousain se fait sentir. Cependant, à l'exception sans doute de la Vasconie, la légitimité carolingienne s'enracine. L'Italie De toutes les guerres de Charlemagne, celles qu'il entreprit contre les Lombards sont les plus importantes par leurs conséquences politiques et celles aussi où se montre le plus clairement le lien qui rattache intimement la conduite de Charles à celle de son père. L'alliance avec la papauté les imposait, non seulement dans l'intérêt du pays, mais dans celui même du roi des Francs. Pépin le Bref avait espéré, à la fin de son règne, un arrangement pacifique avec les Lombards. Charles épousa Désirée, la fille de leur roi Didier. Mais ce mariage ne servit à rien. Les Lombards continuèrent de menacer Rome et leur roi noua même contre son gendre de dangereuses intrigues avec le duc des Bavarois et avec la propre belle-sœur de Charles. En 773, Charlemagne intervient à la demande du pape contre Didier. L'armée franque traverse les Alpes durant l', met le siège devant Pavie (septembre) et occupe assez facilement le reste du royaume lombard. Pavie affamée et en proie à des épidémies tombe en . Charlemagne s'adjuge lui-même le titre de roi des Lombards () le tandis que certains historiens affirment qu'il est proclamé roi par l'archevêque de Milan qui lui aurait posé la couronne de fer de Lombardie sur la tête. Charlemagne prend alors le titre de roi des Lombards ; Didier est envoyé comme moine à Corbie, le reste de sa famille est aussi neutralisé, à l'exception d'Adalgis qui se réfugie à Constantinople. Le duché de Spolète se soumet à la domination franque en acceptant comme duc un protégé du pape, Hildebrand. Le duché de Bénévent reste aux mains d'Arigis, gendre de Didier, mais doit fournir des otages, en particulier son fils Grimoald, qui sera élevé à la cour. En 776, les Francs conquièrent le duché du Frioul. En 781, le second fils de Charlemagne, Carloman, alors rebaptisé Pépin, est couronné à Rome roi d'Italie, titre qui ne correspond pas à un État formel ; par la suite, Pépin assume sous le contrôle de Charlemagne la fonction de roi des Lombards. La principale personnalité du royaume au début du règne de Pépin est Adalard, cousin de Charlemagne. Les problèmes sont assez nombreux : relations avec Arigis et avec les Byzantins. Ainsi, l'État lombard, dont la naissance avait mis fin à l'unité politique de l'Italie, attira sur elle, en mourant, la conquête étrangère. Elle n'était plus désormais qu'un appendice de la monarchie franque et elle ne devait s'en détacher, à la fin du , que pour tomber bientôt après sous la domination allemande. Par un renversement complet du sens de l'histoire, elle qui avait jadis annexé le nord de l'Europe était maintenant annexée par lui ; et cette destinée n'est en un sens qu'une conséquence des bouleversements politiques qui avaient transporté de la Méditerranée au nord de la Gaule le centre de gravité du monde occidental. Et pourtant, c'est Rome, mais la Rome des papes, qui a décidé de son sort. On ne voit pas quel intérêt aurait poussé les Carolingiens à attaquer et à conquérir le royaume lombard si leur alliance avec la papauté ne les y avait contraints. L'influence que l'Église, débarrassée de la tutelle de Byzance, va désormais exercer sur la politique de l'Europe, apparaît ici pour la première fois en pleine lumière. L’État ne peut désormais se passer de l'Église. Entre elle et lui se forme une association de services mutuels qui, les mêlant sans cesse l'un à l'autre, mêle aussi continuellement les questions spirituelles aux questions temporelles et fait de la religion un facteur essentiel de l'ordre politique. La création de l'Empire d'Occident, en 800, voulue comme la renaissance de l'ancien Empire romain d'Occident, est la manifestation définitive de cette situation nouvelle et le gage de sa durée dans l'avenir. La Saxe Au-delà du Rhin, un puissant peuple conservait encore, avec son indépendance, la fidélité au vieux culte national : les Saxons, répartis entre quatre groupes (Westphales, Ostphales, Angrivarii, Nordalbingiens) et établis entre l'Ems et l'Elbe, depuis les côtes de la mer du Nord jusqu'aux montagnes du Harz. Seuls de tous les Germains, c'est par mer qu'à l'époque du grand ébranlement des invasions, ils étaient allés chercher des terres nouvelles. Durant tout le , leurs barques avaient inquiété les côtes de Gaule aussi bien que celles de Grande-Bretagne. Il y eut des établissements saxons, encore reconnaissables aujourd'hui à la forme des noms de lieux, à l'embouchure de la Canche et à celle de la Loire. Mais c'est seulement en Grande-Bretagne que des Saxons et des Angles, peuples du Sud du Jutland étroitement apparentés à eux, s'établirent durablement. Ils refoulèrent la population celtique de l'île dans les districts montagneux de l'Ouest, Cornouailles et pays de Galles d'où, se trouvant trop à l'étroit, elle émigra au en Armorique, qui prit dès lors le nom de Bretagne comme la partie conquise de la Grande-Bretagne reçut le nom d'Angleterre. Ces Saxons insulaires ne conservèrent pas de rapports avec leurs compatriotes du continent. Ils les avaient si bien oubliés qu'à l'époque où, après avoir été évangélisés par Grégoire le Grand, ils entreprirent la conversion des Germains, ce n'est pas vers eux, mais vers la Haute-Allemagne que leurs missionnaires dirigèrent leurs efforts. Au milieu du , les Saxons continentaux étaient donc encore relativement préservés de l'influence romaine et chrétienne. Pendant que leurs voisins se romanisaient ou se convertissaient, leurs institutions et leur culte national propres s'étaient développés et affermis. Le royaume franc, dont ils étaient limitrophes, n'était pas en mesure d'exercer sur eux le prestige et l'attraction dont l'Empire romain avait jadis été l'objet de la part des barbares. À côté de lui, ils conservaient leur indépendance à laquelle ils tenaient d'autant plus qu'elle leur permettait d'en piller les provinces limitrophes. Ils étaient attachés à leur religion comme à la marque et à la garantie de leur indépendance. Depuis 748, ils sont tributaires du royaume franc ; le tribut, établi en par an, n'est cependant pas payé à la fin du règne de Pépin le Bref et le royaume subit régulièrement des incursions saxonnes. Charlemagne fait sa première expédition en Saxe en 772, détruisant en particulier le principal sanctuaire, l'Irminsul, symbole de la résistance du paganisme saxon et lieu de réunion des païens qui lui apportaient une offrande après chaque victoire ; puis, à partir de 776, après l'intermède italien, commence une guerre acharnée contre les Saxons, qui, commandés par Widukind, un chef westphalien, lui opposent une vigoureuse résistance. Suivent plusieurs campagnes marquées par la dévastation de différentes parties de la Saxe et la soumission provisoire de chefs, mais aussi par un en 782 au Süntel, près de la Weser. Cette défaite entraîne une opération de représailles qui s'achève par le massacre de à Verden. Widukind finit par se soumettre en 785 et se fait baptiser. Charlemagne impose alors le Capitulaire De partibus Saxoniæ (premier capitulaire saxon), une législation d'exception qui prévoit la peine de mort pour de nombreuses infractions, en particulier pour toute manifestation de paganisme (crémation des défunts, refus du baptême pour les nouveau-nés). Une politique de déportation des Saxons et de colonisation par des Francs a lieu en même temps. La législation d'exception prend fin en 797 (troisième capitulaire saxon), mais la soumission définitive n'est vraiment atteinte qu'en 804. Jusqu'alors le christianisme s'était répandu relativement paisiblement parmi les Germains. En Saxe cependant, Charlemagne employa la force : de là les violences contre tous ceux qui sacrifieraient encore aux « idoles » et de là aussi l'acharnement que mirent les Saxons à défendre leurs dieux devenus les protecteurs de leurs libertés. Dans certains milieux nationalistes allemands l'image de Charlemagne est celle du « Bourreau des Saxons » issue du massacre de Verden. Ainsi en 1935, pour commémorer l'événement, le régime nazi construisit le monument de . La conquête des Saxons permettait également de mettre fin une fois pour toutes à la menace permanente que les Saxons faisaient peser sur la sécurité du royaume franc. Une fois l'annexion et la conversion de la Saxe, dernier élément de l'ancienne Germanie, achevées, la frontière orientale de l'Empire carolingien atteignit l'Elbe et la Saale. Elle se dirigeait de là jusqu'au fond de la mer Adriatique par les montagnes de Bohême et le Danube, englobant le pays des Bavarois. L'Espagne Depuis leur défaite à Poitiers, les musulmans n'avaient plus menacé la Gaule. L'arrière-garde qu'ils avaient laissée dans le pays de Narbonne en avait été refoulée par Pépin le Bref. L'Espagne, où venait de s'installer l'émirat de Cordoue, ne regardait plus vers le Nord et dirigeait son activité vers les établissements islamiques proches de la Méditerranée. Les progrès de l'islam dans les sciences, les arts, l'industrie et le commerce sont aussi rapides que ses conquêtes. Mais ces progrès eurent pour conséquence de le détourner des grandes entreprises de prosélytisme pour les concentrer sur lui-même. En même temps que les sciences se développèrent et que l'art s'épanouit, surgirent des querelles religieuses et politiques. L'Espagne n'en était pas plus épargnée que le reste du monde musulman. C'est l'une d'elles qui provoqua l'expédition de Charles au-delà des Pyrénées. L'alliance avec Suleyman ibn al-Arabi (777) En 777, lors de l'assemblée de Paderborn, en Saxe, Charlemagne reçoit des émissaires de plusieurs gouverneurs musulmans d'Espagne, y compris celui de Barcelone, en rébellion contre l'émirat de Cordoue. Sulayman s'engage à permettre aux Francs de s'emparer de Saragosse. Charlemagne décide de donner suite et d'intervenir dans le Nord de l'Espagne, sans doute moins pour des raisons religieuses (des lettres du pape de cette époque montrent que celui-ci préférerait une intervention en Italie, contre des chrétiens) que pour sécuriser la frontière sud de l'Aquitaine. L'expédition de 778 Une double expédition est mise sur pied au , et durant l'été les deux armées se rejoignent devant Saragosse, mais à ce moment, la ville est tenue par des loyalistes, contrairement à ce que prétendait Suleyman. Menacés d'une intervention de l'émir de Cordoue, les Francs lèvent le siège et quittent l'Espagne, après avoir pillé Pampelune. Cet échec est augmenté du revers assez grave subi par l'arrière-garde de Charlemagne face aux Vascons lors de la traversée des Pyrénées. L'embuscade, est principalement menée par des Basques, mais il est probable qu'y participent aussi des habitants de Pampelune et des ex-alliés musulmans de Charlemagne, mécontents d'une retraite aussi rapide (les otages remis par Suleyman sont libérés au cours de l'opération). Pour les contemporains, cette expédition passa à peu près inaperçue. Le souvenir du comte Roland tué dans l'embuscade ne se perpétua tout d'abord que parmi les gens de sa province, dans le pays de Coutances. Il fallut l'enthousiasme religieux et guerrier qui s'empara de l'Europe à l'époque de la première croisade pour faire de Roland le plus héroïque des preux de l'épopée française et chrétienne et transformer la campagne dans laquelle il trouva la mort en une lutte gigantesque entreprise contre l'islam par . La constitution de la marche d'Espagne (785-810) Par la suite, Charlemagne n'intervient plus personnellement en Espagne, laissant le soin des opérations aux responsables militaires de l'Aquitaine, les comtes de Toulouse Chorson, puis Guillaume de Gellone, puis le roi Louis lui-même. Malgré une défaite subie par Guillaume en Septimanie (793), les Aquitains réussissent à conquérir quelques territoires en Espagne : notamment Gérone, Barcelone (801), la Cerdagne et Urgell. En revanche, malgré trois tentatives menées par Louis, ils échouent à reprendre Tortosa. En 814, Saragosse et la vallée de l'Èbre restent donc musulmans, pour encore très longtemps. Les territoires reconquis forment la marche d'Espagne. Autres La Bavière Depuis 748, elle est dirigée par le duc Tassilon, petit-fils de Charles Martel, imposé par Pépin le Bref à la mort du duc Odilon. Cependant Tassilon cherche à préserver son indépendance, épousant en 763 Liutberge, fille de Didier de Lombardie et future belle-sœur de Charlemagne. Bien que Tassilon ne soit pas intervenu lors de la campagne contre les Lombards en 773-774, Charlemagne s'efforce de renforcer son contrôle. Tassilon doit prêter serment de fidélité en 781, puis de nouveau en 787. En 788, il est mis en jugement devant l'assemblée, condamné à mort, puis gracié et enfermé dans un monastère ainsi que son épouse et ses deux fils. Charlemagne nomme des comtes pour la Bavière et place son beau-frère Gérold à la tête de l'armée avec le titre de præfectus. En 794, Tassilon comparaît de nouveau devant l'assemblée et proclame sa renonciation au trône de Bavière, désormais totalement intégrée au royaume franc. Les Avars Ce peuple de cavaliers, d'origine turque, avait au anéanti les Gépides (avec l'aide des Lombards) et s'était depuis lors installé dans la vallée du Danube, d'où il harcelait à la fois l'Empire byzantin et la Bavière. En 791, avec l'aide de son fils Pépin d'Italie, Charlemagne mène contre les Avars une première expédition. En 795, il réussit à s'emparer de leur camp retranché, le Ring avar, avec un trésor considérable, fruit de plusieurs dizaines d'années de pillage. En 805, les derniers Avars rebelles sont définitivement soumis. Ce furent des campagnes d'extermination. Les Avars furent massacrés au point de disparaître en tant que peuple. L'opération terminée, Charles, pour parer à de nouvelles agressions, jeta en travers de la vallée du Danube une marche, c'est-à-dire un territoire de garde soumis à une administration militaire. Ce fut la « marche » orientale (marca orientalis), point de départ de l'Autriche moderne qui en a conservé le nom. Les Frisons L'annexion de la Frise orientale (la région s'étendant du Zuiderzee jusqu'à l'embouchure de la Weser) par les Francs n'est acquise, en apparence, qu'après 782, voire 785. La situation demeura tendue encore plusieurs années pour les Francs. Les Bretons Venus au de Bretagne, les Bretons sont des chrétiens organisés en chefferies, dirigées par les machtiern. Ils occupent l'Ouest de la péninsule armoricaine (Domnonée, Cornouaille et Vannetais). Le Vannetais (Broërec pour les Bretons) a cependant été repris par les Francs ; à la fin du , les comtés de Nantes, Rennes et Vannes forment la marche de Bretagne. Les Bretons sont en principe tributaires du royaume franc, mais cela n'empêche pas des opérations de pillage. En 786, Charlemagne envoie des forces considérables pour soumettre les machtiern. D'autres expéditions sont organisées par la suite en 799, avec le comte Guy de Nantes, puis en 811, toujours avec un succès limité. Malgré cela, une partie de l'aristocratie bretonne ralliée fournit des cadres à la monarchie franque ; c'est d'elle que, sous le règne de Louis le Pieux, sortira Nominoë. Les Slaves Dès avant la fin du , les Slaves s'étaient avancés en Europe centrale. Ils avaient pris possession du pays abandonné par les Germains entre la Vistule et l'Elbe, par les Lombards et les Gépides en Bohême et Moravie. De là ils avaient franchi le Danube et s'étaient introduits en Thrace où ils s'étaient répandus jusque sur les côtes de la mer Adriatique. De ce côté encore, il fallait assurer la sécurité de l'Empire. Depuis 807 d'autres « marches » furent établies le long de l'Elbe et de la Saale, barrant le passage aux tribus slaves des Sorabes et des Abodrites. Cette frontière fut en même temps, comme le Rhin l'avait été aux , la frontière entre l'Europe chrétienne et le paganisme. Il est intéressant pour l'appréciation des idées religieuses de ce temps, de constater qu'il y eut là momentanément un renouveau de l'esclavage. Le paganisme des Slaves les mettant en dehors de l'humanité, ceux d'entre eux qui étaient faits prisonniers étaient vendus comme du bétail. Aussi le mot qui dans la plupart des langues occidentales désigne l'esclave (esclave, sklave, slaaf) n'est pas autre chose que le nom même du peuple slave. Étendue territoriale À son apogée, l'Empire carolingien recouvre les territoires actuels de la France, de la Belgique, des Pays-Bas, du Luxembourg, de l'Allemagne, de la Suisse, de l'Autriche, de la Hongrie et de la Slovénie, une bonne moitié de l'Italie et une petite partie de l'Espagne, ainsi que les îles anglo-normandes et les principautés d'Andorre, de Monaco et de Liechtenstein. Il exerce également une autorité indirecte sur les États pontificaux, la Silésie, la Bohême, la Moravie, la Slovaquie et la Croatie. Le couronnement impérial (25 décembre 800) Les facteurs généraux du couronnement La situation en Europe occidentale Élargi par la conquête à l'Est jusqu'à l'Elbe et au Danube, au sud jusqu'à Bénévent et jusqu'à l'Èbre, la monarchie franque, à la fin du , renferme à peu près tout l'Occident chrétien. Les petits royaumes anglo-saxons et espagnols, qu'elle n'a pas absorbés, ne sont qu'une quantité négligeable et ils lui prodiguent d'ailleurs les témoignages d'une déférence qui pratiquement équivaut à la reconnaissance de son protectorat. En fait, la puissance de Charles s'étend à tous les pays et à tous les hommes qui reconnaissent dans le pape de Rome l'autorité centrale de l'Église, au moment où les prétentions de la papauté à la juridiction universelle se développent. En dehors d'elle, ou c'est le monde barbare du paganisme, ou le monde ennemi de l'islam, ou enfin le vieil Empire byzantin, chrétien sans doute, mais d'une orthodoxie bien capricieuse et de plus en plus se groupant autour du patriarche de Constantinople et laissant le pape à l'écart. L’idée même d’empire, d’imperium, est présente dans les esprits de plusieurs personnalités à la fin des années 790, en particulier chez Alcuin. . La situation dans l’Empire byzantin Depuis 792, l’Empire est de fait dirigé par Irène, mère de l'empereur , mais en 797, elle assume officiellement le titre de basileus, ce qui dans la société de l’époque est un peu incongru, d'autant que son fils est mort peu après avoir été aveuglé sur l'ordre d'Irène. Les milieux carolingiens estiment que dans ces conditions, le titre impérial byzantin n’est plus porté. La situation de la papauté Un autre facteur est la relation entre le pape et les autorités byzantines : l'empereur et le patriarche de Constantinople. L’autorité du pape est considérée comme faible face à celle du patriarche de Constantinople, soutenu par un État encore riche et puissant. Le prestige de Rome ne peut remonter que si le pape s’appuie lui-même sur un État puissant, ce que la papauté a trouvé dans le royaume franc des Carolingiens, et tout accroissement du prestige du royaume franc serait favorable pour la papauté. En 796, le pape est remplacé par , dont la position à Rome est beaucoup plus faible que celle de son prédécesseur face à la hiérarchie ecclésiastique et face à la noblesse romaine, bien qu’il ait été élu très rapidement et très facilement. Il est notamment poursuivi par des rumeurs sur l’immoralité de son comportement. est donc très dépendant de la protection de Charlemagne. L’attentat contre () et ses conséquences Le , subit un véritable attentat : au cours de la procession des Grandes Litanies, il est jeté à bas de sa mule, et molesté, puis emprisonné ; le bruit court que ses assaillants lui ont coupé la langue et crevé les yeux, ce qui se révèlera inexact, mais permettra de parler de miracle. Quelques jours plus tard, il est délivré grâce à l’intervention du duc franc Winigise de Spolète, qui l’emmène à Spolète, puis, avec des missi de Charlemagne, est organisé un voyage pontifical à Paderborn. De Paderborn à Rome (-) passe environ un mois à Paderborn, rencontrant plusieurs fois Charlemagne. Le contenu politique de leurs discussions est ignoré ; on ne sait pas en particulier si l’attribution du titre impérial a été discutée. Mais on peut noter qu’un poème écrit durant cette entrevue, parle de Charlemagne comme du Père de l’Europe et d’Aix-la-Chapelle comme de la Troisième Rome. En tout cas, Charlemagne s'engage à venir à Rome pour traiter le différend entre Léon et ses adversaires. Il semble que Charlemagne ait envisagé un voyage à Rome dès le début de 799, avant cette crise, puisque, dans une lettre, Alcuin demande à en être dispensé pour raisons de santé. Le voyage est confirmé à Paderborn, mais Charlemagne ne se précipite pas à Rome. Il faut laisser le temps à Léon de rétablir sa position à Rome. Il est aussi possible qu'il ait paru judicieux d'être à Rome pour la Noël de l’an 800. Léon est de retour à Rome, avec une escorte et quelques hauts dignitaires francs, à la fin ; les missi reçoivent une plainte officielle contre lui. Une commission est réunie au Latran et une enquête est menée. Dans l'ensemble, malgré tout, la situation de Léon est à peu près rétablie. Charlemagne passe le printemps et l' dans une tournée en Neustrie, s'attardant particulièrement à Boulogne, où est envisagé le problème de la défense des côtes, puis à Tours, où il rencontre Alcuin, mais aussi Louis d'Aquitaine. Il part ensuite pour l'Italie, une expédition militaire contre Bénévent étant aussi envisagée. Le cortège fait étape à Ravenne : Pépin est envoyé contre Bénévent tandis que Charlemagne part pour Rome. Il arrive aux abords de Rome le . Selon le protocole byzantin, le basileus, s'il venait à Rome, devrait être accueilli par le pape lui-même à de Rome. Il est donc significatif que Charlemagne, seulement roi des Francs et des Lombards, soit accueilli par le pape à , à Mentana. Charlemagne gagne Rome le 24 et s'établit au Vatican, en dehors des murs de la ville. Après une semaine de cérémonies religieuses et de Laudes, Charlemagne décide de procéder à un jugement de et, en même temps, des conjurés de 799. Une assemblée de prélats francs et romains, présidée par Charlemagne, est réunie à Saint-Pierre : elle va durer jusqu'au . Les responsables de l'attentat, en présence de Charlemagne, renoncent à accuser le pape, et chacun d'entre eux s'efforce de rejeter la responsabilité sur les autres. Ils seront condamnés à mort, la peine étant ensuite commuée en bannissement. En ce qui concerne , en l'absence d'accusateurs, Charlemagne aurait pu s'en tenir là. Mais il veut que les choses soient mises au net et impose à Léon une procédure de jugement par serment purgatoire, une procédure germanique. Le serment a lieu le : Léon jure qu'il n'a commis aucun des crimes dont il a été accusé. Puis l'assemblée évoque la question de l'accession de Charlemagne au titre impérial. Les arguments utilisés, sans doute par les prélats de la suite de Charlemagne, concernent la vacance du trône à Constantinople et le fait que Charlemagne ait sous son contrôle les anciennes résidences impériales d'Occident, notamment Rome, mais aussi Ravenne, Milan, Trèves. L'assemblée accueille favorablement ces arguments et Charlemagne accepte l'honneur qui lui est proposé. Il est prévu qu'une cérémonie ait lieu le , à l'occasion de la messe de Noël, qui a lieu habituellement à Saint-Jean-de-Latran, mais aura lieu cette fois dans la basilique Saint-Pierre. La cérémonie du Le jour de Noël de l'an 800, Charlemagne est donc couronné empereur d'Occident par le pape . Il se montre courroucé que les rites de son couronnement soient inversés au profit du pape. En effet, ce dernier lui dépose subitement la couronne sur la tête alors qu'il est en train de prier, et ensuite seulement le fait acclamer et se prosterne devant lui. Une manière de signifier que c'est lui, le pape, qui fait l'empereur c'est-à-dire, selon les Annales royales, le rituel de la proskynèse (prosternation), le pape s'agenouillant devant l'empereur. Éginhard évoque même que . C'est en se souvenant de cet épisode que Napoléon prend soin, un millénaire plus tard, lors de son couronnement en présence du pape, de se poser la couronne lui-même sur la tête. En 813, Charlemagne fit changer, en faveur de son fils Louis le Pieux, le cérémonial qui l'avait froissé : la couronne fut posée sur l'autel et Louis la plaça lui-même sur sa tête, sans l'intervention du pape. Cette nouveauté, qui disparut par la suite, ne changeait rien au caractère de l'Empire. Bon gré, mal gré, il restait une création de l'Église, quelque chose d'extérieur et de supérieur au monarque et à la dynastie. C'était à Rome qu'en était l'origine et c'était le pape seul qui en disposait comme successeur et représentant de saint Pierre. De même qu'il tient son autorité de l'apôtre, c'est au nom de l'apôtre qu'il confère le pouvoir impérial. La réaction byzantine Mais l'Empire byzantin refuse de reconnaître le couronnement impérial de Charlemagne, le vivant comme une usurpation. Charles et ses conseillers objectent que l'Empire romain d'Orient est alors dirigé par une femme, l'impératrice Irène. Par conséquent, le titre d'empereur est considéré comme vacant. C'est notamment l’avis d'Alcuin, le principal conseiller de Charlemagne, pour qui le titre impérial ne peut être assumé que par un homme. Afin d'éviter un affrontement, Irène cherche la paix avec les Francs, mais le couronnement de Charlemagne comme « empereur des Romains » est perçu par l'opinion publique byzantine comme un acte de rébellion. De son côté, Charlemagne se considère désormais comme l'égal des basileis (empereurs byzantins). Si les Byzantins refusent de reconnaître son titre impérial, il le fera reconnaître par la force. La menace d'une guerre est réelle. Selon le chroniqueur byzantin Théophane le Confesseur, Charlemagne aurait alors envisagé de conclure un mariage avec l'impératrice Irène. Dans cette optique, il envoie des ambassadeurs à Constantinople en 801. Irène, de son côté n'est pas opposée à l'idée d'un mariage et envoie en retour une ambassade à Aix-la-Chapelle à l’automne 801 afin de valider les contours du projet qui permettrait de réunifier l'Empire romain. Néanmoins l'aristocratie byzantine, hostile à Irène, voit dans ce projet un acte sacrilège et organise un coup d'État en qui renverse l'impératrice. Avec le traité de paix d’Aix-la-Chapelle en 812, l’empereur d'Orient daigne parer Charlemagne du titre d'empereur, mais en utilisant des formules détournées évitant de se prononcer sur la légitimité du titre, telles que : « Charles, roi des Francs […], que l'on appelle leur empereur ». C'est l'empereur byzantin qui accepte vraiment de lui reconnaître le titre d'empereur d'Occident en 813. Théorie carolingienne de l'Empire Charlemagne considère que la dignité impériale ne lui est conférée qu'à titre personnel, pour ses exploits, et que son titre n'est pas appelé à lui survivre. Dans ses actes, le souverain se titre (Karolus, serenissimus augustus, a Deo coronatus, magnus et pacificus imperator, Romanum gubernans imperium, qui et per misericordiam Dei rex Francorum et Langobardorum). Dans son testament, en l'an 806, il partage l'Empire entre ses fils, suivant la coutume franque, et ne fait aucune mention de la dignité d'empereur. C'est seulement en 813, quand il n'a plus qu'un seul fils encore vivant, le futur Louis le Pieux, que Charlemagne décide dans son testament du maintien de l'intégralité de l'Empire et du titre impérial. Selon les lettrés de l'époque, comme Alcuin, le prince idéal doit avoir un but religieux, et lutter contre les hérétiques et les païens, y compris hors des frontières. Mais il doit avoir aussi un but politique : ne pas se contenter de la dignité royale, et devenir empereur d'Occident. va dans ce sens, mais pour lui le pouvoir spirituel l'emporte sur le pouvoir temporel, ce qui explique cette organisation lors du couronnement de Charlemagne. Avec ce couronnement, Charlemagne est désormais présenté comme un « nouveau David », un (un « prêtre-roi »). Fin du règne Son fils Pépin d'Italie meurt en 810 et le cadet Charles en 811. En 813, il fait prendre, par cinq synodes provinciaux, une série de dispositions concernant l'organisation de l'Empire (pour plus de détails, cf. concile de Tours, concile de Mayence, conciles d'Arles, concile de Chalon). Elles sont ratifiées la même année par une assemblée générale convoquée à Aix-la-Chapelle, au cours de laquelle il prend la précaution de poser lui-même la couronne impériale sur la tête de Louis, l'unique survivant de ses fils. Charlemagne meurt le à Aix-la-Chapelle, d'une affection aiguë qui semble avoir été une pneumonie aiguë. Selon Éginhard, Charlemagne n'ayant laissé aucune indication concernant ses funérailles, après de simples cérémonies mortuaires dans la cathédrale d'Aix-la-Chapelle (l'embaumement et la mise en bière précèdent cette cérémonie au cours de laquelle une effigie vivante est probablement placée sur son cercueil pour le représenter), il est inhumé dans une fosse le jour même sous le dallage de la Chapelle palatine. Le moine Adémar de Chabannes, dans son Chronicon, chronique rédigée entre 1024 et 1029, rend ces funérailles plus fastueuses, créant le mythe d'un qui a retrouvé un caveau voûté dans lequel l’Empereur à la barbe fleurie est assis sur un siège d’or, revêtu de ses insignes impériaux, ceint de son épée d’or, avec dans ses mains un évangéliaire d’or, et sur sa tête un diadème avec un morceau de la Vraie Croix. En 1166, Frédéric Barberousse, après avoir obtenu la canonisation de Charlemagne, fait rouvrir le tombeau pour déposer ses restes dans un sarcophage en marbre dit sarcophage de Proserpine. Le , entreprend une seconde translatio dans une châsse en or et en argent. Selon la légende, à l'occasion de cette exhumation, fut trouvé pendu au cou de Charlemagne le talisman qu'il portait constamment sur lui. Au lendemain de sa mort en 814, son vaste empire est borné à l'ouest par l'océan Atlantique (sauf la Bretagne), au sud, par l'Èbre, en Espagne, par le Volturno, en Italie ; à l'est par la Saxe, la rivière Tisza, les contreforts des Carpates et l'Oder ; au nord par la Baltique, le fleuve Eider, la mer du Nord et la Manche. Aspects généraux du règne Le règne de Charlemagne est d'abord la continuation et comme le prolongement de celui de son père Pépin le Bref. Aucune originalité n'y apparaît : alliance avec l'Église, lutte contre les païens, les Lombards et les musulmans, transformations gouvernementales, souci de réveiller les études de leur torpeur, tout cela se rencontre en germe déjà sous Pépin. Comme tous les grands remueurs d'histoire, Charles n'a fait qu'activer l'évolution que les besoins sociaux et politiques imposaient à son temps. Son rôle s'adapte si complètement aux tendances nouvelles de son époque qu'il en paraît être l'instrument et qu'il est bien difficile de distinguer dans son œuvre ce qui lui est personnel et ce qu'elle doit au jeu même des circonstances. Les relations diplomatiques Au cours de son règne, Charlemagne a entretenu des relations diplomatiques avec deux puissances importantes du bassin méditerranéen : l'Empire byzantin et le Califat abbasside de Bagdad, ainsi qu'avec le royaume anglo-saxon de Mercie. L'Empire byzantin Au cours de son règne, Charlemagne entretient avec les empereurs byzantins des relations ambivalentes, tantôt amicales tantôt hostiles. Entre le royaume franc et l’Empire byzantin, des divergences profondes existent, qu’elles soient politiques ou culturelles. En effet, les empereurs byzantins, les basileus, se considèrent comme les héritiers des empereurs romains. Leur but est donc de reconquérir les territoires perdus en Occident, dont ceux que détient Charlemagne. D’autre part, le christianisme byzantin possède des différences liturgiques avec le christianisme occidental. Dans ses conditions, Charlemagne choisit d'adopter une politique pragmatique vis-à-vis de ses homologues byzantins. Dans un premier temps, de 768 à 780, il se contente d’adopter une politique passive vis-à-vis de l’Empire byzantin, observant de manière attentive les guerres que mènent les empereurs byzantins (741-775) et (775-780) contre les Bulgares et les Arabes. La situation change brutalement avec l’arrivée au pouvoir en 780 de l’impératrice Irène. Après avoir assis son autorité, celle-ci porte son regard sur une région également convoitée par Charlemagne : l’Italie. Même s’ils ne possèdent plus que la pointe sud de la péninsule, les Byzantins considèrent toujours l’Italie comme une composante naturelle de l’Empire. Pour éviter la confrontation, Irène propose à Charlemagne un mariage entre son fils Constantin et la fille de Charlemagne, Rotrude. D’abord hésitant, Charlemagne se montre finalement ouvert à la proposition byzantine et donne son accord pour un futur mariage entre leurs enfants. Un traité d’alliance est également scellé entre les deux parties. À partir de 787, les relations se tendent brutalement. La première raison est l’absence des évêques francs au concile de Nicée. Ce concile, organisée à l’initiative d’Irène afin de rétablir le culte des images, a fortement déplu au clergé franc. Celui-ci décide alors de rédiger son propre traité théologique, le Libri Carolini. Charlemagne, lui-même, n’est pas convaincu par la légitimité du concile de Nicée. Sous prétexte que ses états comptent plus de chrétiens que l’Empire Byzantin depuis qu’il a annexé la Saxe et la Bavière, il pense être plus légitime qu’Irène à convoquer un concile. La seconde raison est la politique expansionniste de Charlemagne en Italie. Irène voit d’un très mauvais œil Charlemagne annexer le duché de Bénévent et en faire un état vassal. Ces deux raisons conduisent à l’abandon fin 787 du projet de mariage entre le fils d’Irène, Constantin, et la fille de Charlemagne, Rotrude. En 790, Irène est renversée par son fils, . Ce dernier tente alors de renouer le dialogue avec le roi des Francs. Néanmoins, les discussions n’ont pas le temps d’aboutir. En 797, Irène renverse à son tour son fils et en profite pour s’adjuger seule le pouvoir suprême. Elle se fait alors proclamer « basileus » (empereur). Considérant le titre d’empereur comme vacant car occupé par une femme, Alcuin, le principal conseiller de Charlemagne, suggère alors à ce dernier de prendre le titre d’« empereur des Romains ». Le pas est franchi le jour de Noël 800. À Constantinople, l’événement est ressenti comme une provocation. Dans l'opinion publique byzantine, Charlemagne est perçu comme un usurpateur. Du point de vue byzantin, il ne peut y avoir deux empereurs. La menace d'une guerre est réelle. Après un an d’hésitation, les deux parties semblent néanmoins se diriger vers un étonnant compromis : un mariage entre Irène et Charlemagne. Dans ses écrits, le chroniqueur byzantin Théophane le Confesseur note ainsi que Un certain nombre d'historiens considèrent toutefois ce mariage comme une simple rumeur, arguant que seul Théophane y fait référence. Quoi qu'il en soit, le mariage n'aura jamais lieu. Lorsque les ambassadeurs byzantins quittent Aix-la-Chapelle en avril 803, Irène a été renversée par un coup d'état. Son successeur, l’empereur , envoie une ambassade à Charlemagne afin de maintenir la paix, mais refuse catégoriquement de lui reconnaître le titre d’empereur. Des affrontements ont alors lieu dans le Frioul et l’Istrie. Nicéphore ayant été tué en 811 lors d’une bataille contre les Bulgares, son successeur rouvre les négociations avec Charlemagne et finit par conclure avec lui un accord tacite de reconnaissance mutuelle des deux empires. Le Califat abbasside de Bagdad Ces relations posent la question des relations avec l'islam ; il semble qu'en fait, les Francs, même les hommes d'Église, ne perçoivent pas à cette époque les musulmans d'un point de vue religieux. L'islam est très mal connu et plus ou moins assimilé à un paganisme. Alors qu'il existe une tension entre les Francs et l'émirat de Cordoue, qui contrôle l'Espagne et mène des attaques contre l'Aquitaine, Charlemagne entretient de bonnes relations avec le calife abbasside de Bagdad, Hâroun ar-Rachîd, son allié de fait contre l'émirat, mais aussi contre l'Empire byzantin. On note que les Annales appellent Haroun Aaron, et le présentent parfois comme roi des Perses. Une première ambassade est envoyée par Charlemagne en 797, à propos de l'accès aux lieux saints de Jérusalem. Haroun répond par une ambassade qui arrive en Italie en 801, donc, par un heureux hasard, peu de temps après le couronnement impérial, avec des cadeaux remarquables : entre autres, un éléphant blanc nommé Abul-Abbas, qui accompagnera Charlemagne jusqu'à sa mort en 810. Le calife l'assure en outre que la pleine liberté resterait assurée aux pèlerins chrétiens. Une autre ambassade d'Haroun a lieu en 806, avec cette fois une horloge hydraulique. Les rois de Mercie, particulièrement Offa L'administration de l'Empire Réduit aux ressources de ses domaines privés, l'empereur ne pouvait subvenir aux besoins d'une administration digne de ce nom. Faute d'argent, l'État est obligé de recourir aux services gratuits de l'aristocratie, dont la puissance ne peut grandir que pour autant que l'État s'affaiblisse. Pour parer à ce danger, dès la fin du , un serment spécial de fidélité, analogue à celui des vassaux, est exigé des comtes au moment de leur entrée en charge. Mais le remède est pire que le mal. En effet, le lien vassalique en rattachant le fonctionnaire à la personne du souverain, affaiblit ou même annule son caractère d'officier public. Il lui fait, en outre, considérer sa fonction comme un fief, c'est-à-dire comme un bien dont il a la jouissance et non plus comme un pouvoir délégué par la couronne et exercé en son nom. L’administration de l'Empire par les comtes est contrôlée par les missi dominici. Il s'agit probablement d'un emprunt à l’Église adapté aux nécessités de l’État. S'inspirant de la division de l'Église en archevêchés comprenant plusieurs diocèses, Charlemagne répartit l'Empire en de vastes circonscriptions (missatica) comprenant chacune plusieurs comtés. Dans chacune de ces circonscriptions, deux envoyés impériaux, les missi dominici, un laïc et un ecclésiastique, sont chargés de surveiller les fonctionnaires, de noter les abus, d'interroger le peuple et de faire chaque année rapport sur leur mission. Rien de plus salutaire qu'une telle institution pourvu toutefois qu'elle ait un pouvoir de sanction. Or, elle n'en a aucune car les fonctionnaires sont pratiquement inamovibles. On ne découvre nulle part que les missi dominici aient réussi à redresser les défauts qu'ils ont dû partout noter en quantité ; la réalité a été plus forte que la bonne volonté de l'empereur. Les capitulaires, qui constituent l'essentiel de l’œuvre législative de Charlemagne parvenue jusqu'à nous, sont des directives élaborées à la cour au cours de grandes assemblées appelées plaids. Rédigés sur le modèle des décisions promulguées par les conciles, ils fourmillent d'essais de réformes, de tentatives d'amélioration, de velléités de perfectionner ou d'innover dans tous les domaines de la vie civile ou de l'administration. Ainsi, Charlemagne introduisit au tribunal du palais, à la place de la procédure formaliste du droit germanique, la procédure par enquête qu'il emprunta aux tribunaux ecclésiastiques. Pour leur plus grande part cependant, le contenu des capitulaires indiquent plutôt un programme que des réformes effectives et leurs innombrables décisions sont loin d'avoir été toutes réalisées. Celles qui l'ont été, par exemple l'institution des tribunaux d'échevins, sont loin d'avoir pénétré dans toutes les parties de l'Empire. Les forces de la monarchie n'étaient pas à la hauteur de ses intentions. Le personnel dont elle disposait était insuffisant et, surtout, elle trouvait dans la puissance de l'aristocratie une limite qu'elle ne pouvait ni franchir ni supprimer. La politique religieuse Charlemagne a joué un rôle important dans le fonctionnement de l'Église, ainsi que dans la réforme liturgique. En effet, Charlemagne, à la suite de décisions de même nature prises par son père Pépin le Bref, associe l'unification politique à l'unification religieuse des territoires sous sa domination. Alors que l'Église de Rome ne le demande pas elle-même, Charlemagne impose de force la liturgie romaine à l'ensemble de l'Église occidentale. En 798, le Concile de Rispach contraint les évêques à s'assurer que leurs prêtres accomplissent les rites conformément à la tradition romaine. Certains rites disparaissent complètement en raison de cette décision, supplantés par le rite romain (comme le rite eusébien), alors que d'autres parviendront à se maintenir, tels que le rite ambrosien. De nombreux capitulaires sont consacrés aux problèmes de la discipline ecclésiastique. Certains textes sont aussi consacrés à des points concernant la doctrine, principalement : le rejet de l'iconoclasme byzantin ; le rejet de l'adoptianisme, doctrine soutenue à ce moment par certains évêques de l'Espagne musulmane, comme Elipand, archevêque de Tolède ; la querelle du FilioqueIl s'agit d'une modification du Credo, la phrase : « L'Esprit Saint procède du Père » (ex Patre) devenant « L'Esprit Saint procède du Père et du Fils » (ex Patre Filioque). La nouvelle formulation, en cours dans les Églises d'Espagne et de Gaule, est à l'origine d'un débat avec le patriarcat de Constantinople, particulièrement aigu dans les années 807-809. Charlemagne, favorable au Filioque, demande alors à trois théologiens d'étudier la question en détail : Théodulf d'Orléans, Smaragde de Saint-Mihiel et Arn de Salzbourg. La nouvelle formulation est entérinée lors de l'assemblée d'Aix en , ce qui provoque d'ailleurs une tension avec , qui la refuse. Charlemagne fait former des moines francs qu'il enverra ensuite à Jérusalem : l'ajout du Filioque, présent dans le Credo chanté par ces moines, fera scandale et attirera à Charlemagne les protestations de l'église byzantine. Des récits du , tel Le Pèlerinage de Charlemagne, lui inventent un pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle ou un voyage à Jérusalem, faisant de lui l'empereur des chrétiens et le mythe du chef des croisés. Selon le récit légendaire de son retour de Jérusalem appelé , il est raconté que le roi de Constantinople lui aurait offert des reliques de la Passion (le Saint Suaire, un clou et un morceau de bois de la Vraie Croix, la Sainte Lance et le périzonium) et d’autres reliques d’importance (langes de Jésus, chemise de la Vierge). Rapportées à Aix-la-Chapelle, elles sont conservées dans sa chapelle et font l'objet d'ostensions solennelles. Le petit-fils de Charlemagne, l'empereur , après un séjour à Aix en 876, transfère ces reliques à l'abbaye royale de Saint-Denis, à l'exception du Saint-Suaire donné à l'église Saint-Corneille de Compiègne et le périzonium toujours conservé dans la cathédrale d'Aix-la-Chapelle. La politique économique Charlemagne abandonna définitivement la frappe de l'or devenu trop rare en Occident pour pouvoir alimenter les ateliers monétaires. Il n'y eut plus dès lors que des monnaies d'argent. Son homogénéisation en 781 par Charlemagne, est un progrès énorme. Le rapport qu'il fixe entre les monnaies est resté en usage dans toute l'Europe jusqu'à l'adoption du système métrique et en Grande-Bretagne jusqu'en 1971. L’unité en est la livre, divisée en comprenant chacun . Seuls les deniers sont des monnaies réelles : le sou et la livre ne servent que comme monnaies de compte, et il devait en être ainsi jusqu'aux réformes monétaires du . Le denier d'argent, monnaie unique de l'Empire carolingien, est le modèle direct ou indirect du monnayage occidental produit du au . Les Carolingiens ont pris d'autres mesures pour favoriser le commerce : ils entretiennent les routes, favorisent les foires. Cependant, ce commerce est encadré : les prix sont fixés depuis 794 (capitulaire de Francfort), l'exportation des armes est prohibée. Ce qui restait de l'impôt romain a disparu à la fin de l'époque mérovingienne ou s'est transformé en redevances usurpées par les grands. Deux sources alimentent encore le trésor impérial : l'une intermittente et capricieuse : le butin de guerre ; l'autre permanente et régulière : le revenu des domaines appartenant à la dynastie. Cette dernière seule est susceptible de fournir aux besoins courants les ressources nécessaires. Charles s'en est occupé avec soin et le capitulaire De Villis prouve, par la minutie de ses détails, l'importance qu'il attachait à la bonne administration de ses terres. Mais ce qu'elles lui rapportaient, c'étaient des prestations en nature, tout juste suffisantes au ravitaillement de la Cour. À vrai dire, l'Empire carolingien n'a pas de finances publiques et il suffit de constater ce fait pour apprécier à quel point son organisation est rudimentaire si on la compare à celle de l'Empire byzantin et du Califat abbasside avec leurs impôts levés en argent, leur contrôle financier et leur centralisation fiscale pourvoyant aux traitements des fonctionnaires, aux travaux publics, à l'entretien de l'armée et de la flotte. Les transformations de la société rurale et la féodalité À partir de 800, les campagnes militaires se font plus rares et le modèle économique franc basé sur la guerre cesse d'être viable. Il repose sur une main-d'œuvre alternativement combattante ou servile où l'agriculture est encore largement inspirée du modèle antique esclavagiste. Mais ces esclaves ont une productivité faible, car non seulement ils ne sont pas intéressés aux résultats de leur travail, mais ils sont coûteux en saison morte. En période de paix, nombreux sont les hommes libres qui choisissent de poser les armes pour le travail de la terre, plus rentable. Ceux-ci confient leur sécurité à un protecteur, contre ravitaillement de ses troupes ou de sa maison. Certains arrivent à conserver leur indépendance, mais la plupart cèdent leur terre à leur protecteur, et deviennent exploitants d'une tenure (ou manse), pour le compte de ce dernier. Inversement, les esclaves sont émancipés en serfs, dépendants d'un seigneur auxquels ils versent une redevance et deviennent plus rentables. Cette évolution se fait d'autant mieux que l'Église condamne l'esclavagisme entre chrétiens. La différence entre paysans libres et ceux qui ne le sont pas s'atténue. La renaissance carolingienne Les lettrés du temps utilisent le terme renovatio pour qualifier le mouvement de renouveau en Occident qui caractérise la période carolingienne, après deux siècles de déclin. Depuis la chute de l'Empire romain, en 476, les rois Ostrogoths, fortement romanisés, respectent le patrimoine culturel latin et s'entourent de lettrés tels que Cassiodore ou Boèce. L'isolement est de courte durée puisque, dès 535, l'empereur byzantin Justinien réussit à reconquérir l'Italie. L'exarchat de Ravenne et des lettrés, tels Cassiodore, préservent et enrichissent les connaissances qui sont conservées dans les bibliothèques italiennes depuis la chute de l'Empire romain. Au , l'exarchat est soumis à la pression des Lombards, qui profitent du fait que les Byzantins, accaparés par leur lutte contre les musulmans, ne peuvent plus protéger l'Italie. Rome s'affranchit alors de la tutelle byzantine. Les tensions entre Rome et Byzance s'aggravent, et le premier iconoclasme, ou querelle des images, fait fuir de nombreux artistes byzantins à Rome où l'art se développe rapidement. L'exarchat de Ravenne tombe aux mains des Lombards seulement en 751 : ils administrent l'Italie du Nord, mais ne détruisent pas plus le patrimoine culturel que ne l'ont fait avant eux les Ostrogoths. Rome donne donc tout son soutien à la constitution d'un empire d'Occident capable de défendre la papauté contre les Lombards et les Byzantins. Dès 774, Charlemagne vainc les Lombards et prend ainsi le contrôle de l'Italie du Nord et de son précieux patrimoine culturel. La chute du royaume wisigoth, lors de l'invasion de l'Espagne par les Sarrasins, fait que de nombreux intellectuels et ecclésiastiques, comme Théodulf d'Orléans ou Benoît d'Aniane, rejoignent la cour de Pépin le Bref. Les Carolingiens bénéficient ainsi de connaissances venues du royaume qui se voulait l'héritier de l'Empire romain et le conservateur de sa culture. Depuis le , le monachisme est très fortement développé en Irlande et en Northumbrie. Les monastères irlandais conservent les connaissances latines et grecques, et sont le siège d'une vie intellectuelle intense. Les invasions conduites par les Vikings font venir des îles Britanniques des érudits qui contribuent, avec l'instauration de la règle de saint Benoît d'Aniane, à l'essor de la vie monastique dans le royaume carolingien. Cette poussée monastique et la facilitation de l'écriture aboutissent à un meilleur partage des connaissances. Ainsi, de nombreux érudits de toute l'Europe viennent à la cour de Charlemagne et, en y partageant leurs connaissances, déclenchent la renaissance carolingienne. Parmi ceux-ci, on compte : Alcuin, arrivé d’Angleterre en 782, est l’un des principaux conseillers de l’empereur. Il participe activement au renouveau biblique : la bible d'Alcuin est l’un des plus anciens manuscrits d’Occident. Il institue à Aix-la-Chapelle une école palatine pour former les futures élites laïques et religieuses. Il met en place un vaste programme d'éducation reprenant la structure des sept arts libéraux de Martianus Capella, Cassiodore, Boèce, transmise par Bède le Vénérable. Théodulf, Wisigoth (originaire de l’actuelle Espagne), poète, théologien, s’oppose à Constantinople sur la question de l’iconoclasme. Benoît d'Aniane qui instaure une réforme religieuse en Aquitaine, puis unifie la liturgie en 817, forme des centaines de moines qui vont essaimer dans tout l'empire répandant la règle bénédictine. Éginhard, historien et biographe de Charlemagne (voir ci-dessous). Paul Diacre, auteur d'une Histoire des Lombards, enseigne le grec aux clercs. Pierre de Pise, lettré italien. Charlemagne développe l’utilisation de l’écrit comme moyen de diffusion de la connaissance (particulièrement l’usage de la langue latine) et promeut la poésie dans son Académie palatine. Il pousse également les évêques à améliorer l'instruction des clercs et, secondé par Alcuin, impose aux écoles cathédrales et monastiques le souci des règles exactes du chant. L'étude des livres saints et des lettres antiques sont remises à l'honneur et dans les écoles se forme une génération de clercs qui professe pour la barbarie du latin mérovingien le même mépris que les humanistes devaient témoigner, sept siècles plus tard, au jargon scolastique. Cela étant, la renaissance carolingienne est aux antipodes de la Renaissance proprement dite. Entre elles, il n'y a en commun qu'un renouveau de l'activité intellectuelle. La Renaissance, purement laïque, retourne à la pensée antique pour s'en inspirer. La renaissance carolingienne, exclusivement ecclésiastique et chrétienne, voit surtout dans les anciens des modèles de style. Pour elle, l'étude ne se justifie qu'à des fins religieuses et les clercs carolingiens n'écrivent qu'à la gloire de Dieu. Le biographe Thégan note qu'à la veille de sa mort, Charlemagne lui-même corrigeait le texte des Évangiles avec l'aide de Grecs et de Syriens présents à sa cour. Les scriptoria se développent dans les abbayes carolingiennes : Saint-Martin de Tours, Corbie, Saint-Riquier, etc. Le succès de ces ateliers de copiage est rendu possible grâce à l’invention d’une nouvelle écriture, la Minuscule caroline, qui gagne en lisibilité, car les mots sont séparés les uns des autres, et les lettres mieux formées. L’Évangile de Godescalc, un évangéliaire écrit par un scribe franc entre 781 et 783 sur ordre de Charlemagne, est le premier exemple daté d’écriture minuscule caroline. À sa cour, il encourage l'étude de certains auteurs de l’Antiquité, et Platon y est connu (Aristote ne sera redécouvert qu’à partir du en Occident). En 789, il promulgue le capitulaire Admonitio generalis qui ordonne que soit créée dans chaque évêché une école destinée aux enfants laïcs. Sous son règne, l'art préroman apparaît, et un bon nombre de cathédrales sont construites dans tout l’Empire. Elles seront pour la plupart toutes reconstruites lors de la renaissance ottonienne et au . Certains de ces monuments reprennent le plan hexagonal des églises d’Orient. La chapelle palatine d'Aix-la-Chapelle en est un exemple, ainsi que la petite église de Germigny-des-Prés entre Orléans et Saint-Benoît-sur-Loire. Charles n'a pas uniquement favorisé les études par sollicitude pour l’Église ; le souci du gouvernement a contribué aussi aux mesures qu'il a prises dans leur intérêt. Depuis que l'instruction laïque avait disparu, l’État devait forcément recruter parmi les clercs l'élite de son personnel. Déjà sous Pépin le Bref, la chancellerie ne se compose plus que d'ecclésiastiques et l'on peut croire que Charles, en ordonnant de perfectionner l'enseignement de la grammaire et de réformer l'écriture, a eu tout autant en vue la correction linguistique des diplômes expédiés en son nom ou des capitulaires promulgués par lui, que celle des missels et antiphonaires. Mais il a été plus loin et visé plus haut. Charlemagne désirait également faire pénétrer l'instruction parmi les fonctionnaires laïcs en les mettant à l'école de l'Église. De même que les Mérovingiens avaient cherché à calquer leur administration sur l'administration romaine, il a voulu imiter dans la mesure du possible, pour la formation des agents de l’État, les méthodes employées par l’Église pour la formation du clergé. Son idéal a sans doute été d'organiser l'Empire sur le modèle de l’Église, c'est-à-dire de le pourvoir d'un personnel d'hommes instruits, éduqués de la même façon, se servant entre eux et avec le souverain de la langue latine qui, de l'Elbe aux Pyrénées, servirait de langue administrative comme elle servait déjà de langue religieuse. Il était effectivement impossible de maintenir l'unité d'administration de son immense empire où se parlaient tant de dialectes, au moyen de fonctionnaires illettrés et ne connaissant que la langue de leur province. L'inconvénient n'eût pas existé dans un État national où la langue vulgaire eût pu devenir, comme dans les petits royaumes anglo-saxons, la langue de l’État. Mais dans cette bigarrure de peuples qu'était l'Empire, l'organisation politique devait revêtir le même caractère universel que l'organisation religieuse et s'imposer également à tous ses sujets, de même que l’Église embrassait également tous les croyants. L'alliance intime de l’Église et de l’État achevait de recommander le latin comme langue de l'administration laïque. Il ne pouvait y avoir, en dehors de lui, aucune administration écrite. Les besoins de l’État l'imposaient : il devint, pour des siècles, la langue de la politique et de la science. Vue d'ensemble Les contemporains de Charlemagne Europe Les papesZacharie (741), (752), (757), (767), (772), (795-816) Les rois anglo-saxonsOffa de Mercie (757), Cynewulf du Wessex (757), Æthelred de Northumbrie (774), (c. 779), Beorhtric de Wessex (786), Cenwulf de Mercie (796), Sigered d'Essex (c. 798), Cuthred de Kent (798), Ecgberht du Wessex (802), etc. Les rois asturiens (739), (757), Aurelio (768), Silo (774), Mauregat (783), (789), (791-842) Monde byzantin Les empereurs (741), (775), (780, régence d'Irène), Irène (797), (802), Staurakios (811), (811), (813-820) Monde musulman Les califes (744), dernier calife omeyyade, As-Saffah (750), premier calife abbasside, Al-Mansur (754), Al-Mahdi (775), Al-Hadi (785), Haroun ar-Rachid (786), Al-Amin (809), Al-Ma’mūn (813-833) Les gouverneurs et émirs de CordoueYusuf ibn 'Abd al-Râhman al-Fihri (747), gouverneur, (756), premier émir omeyyade de Cordoue, (788), (797-822) Chronologie du règne de Charlemagne : avènement de Charles et de Carloman, rois des Francs. 769 : révolte de l'Aquitaine qui se soumettra après la menace faite aux Vascons qui lui livrera le duc rebelle. L'Aquitaine fera partie du royaume de Charlemagne. 771 : mort de Carloman. 772 : pape ; première campagne en Saxe ; mariage avec Hildegarde. 773 : campagne en Lombardie ; début du siège de Pavie. 774 : prise de Pavie ; Charlemagne roi des Lombards. 776 : expédition dans le Frioul ; campagne en Saxe. 777 : expédition dans le duché de Bénévent ; campagne en Saxe : assemblée de Paderborn ; ambassade du gouverneur de Saragosse (Suleyman al-Arabi). 778 : naissance de Louis ; expédition en Espagne : Saragosse, Pampelune ; Roncevaux. 779 : capitulaire de Herstal ; disette. 780 : expédition dans le duché de Bénévent. 781 : voyage à Rome : couronnement de Louis (Aquitaine) et de Pépin (Italie). 782 : insurrection des Saxons ; Süntel, Verden. 783 : mort de Berthe et d’Hildegarde de Vintzgau ; mariage avec Fastrade de Franconie ; campagne en Saxe. 785 : fin de l’insurrection saxonne ; soumission de Widukind ; capitulaire saxon. 785 : soumission des Frisons. 787 : révolte de Tassilon en Bavière ; expédition dans le duché de Bénévent. 788 : soumission de la Bavière ; éviction de Tassilon. 789 : Admonitio generalis ; soumission des Wilzes. 789-790 : il établit une marche de Bretagne. 790 : second capitulaire saxon ; aucune campagne militaire en 790. 791 : campagne contre les Avars ; conquête de l’Istrie. 792 : conspiration de Pépin le Bossu ; Libri carolini. 793 : révolte des Saxons ; incursion sarrasine en Septimanie ; famine ; capitulaire de Ratisbonne. 794 : mort de Fastrade et remariage avec Liutgard ; concile de Francfort. 795 : campagne contre les Avars ; pape. 796 : soumission des Avars de Pannonie. 797 : soumission de la Saxe ; troisième capitulaire saxon ; ambassade de Charlemagne à Hâroun ar-Rachîd. 798 : ambassade byzantine (Irène) ; ambassade asturienne ( ; concile d’Aix (contre l’adoptianisme). 799 : attentat contre ; voyage de à Paderborn (été). 800 : mort de Liutgard ; tournée de Charlemagne en Gaule (Boulogne, Tours) puis voyage à Rome. : Charlemagne couronné empereur d’Occident. 801 : ambassade byzantine (Irène) ; prise de Barcelone (Louis). 802 : ambassade d'Haroun al-Rachid (éléphant) ; capitulaire des missi dominici. 803 : soumission des Avars ; ambassade byzantine (Nicéphore). 804 : soumission définitive des Saxons après de guerres ; à Reims, puis Aix-la-Chapelle. 805 : conquête de la Vénétie (Pépin) ; campagne en Bohême (Charles) ; famine ; capitulaire de Thionville. 806 : projet de partage de l’empire ; reconquête de la Vénétie par les Byzantins. 808 : insurrection des Wilzes, bataille de Taillebourg contre les Sarrasins. 809 : concile d’Aix (question du Filioque). 810 : mort de son fils Pépin ; ambassade byzantine (Nicéphore) ; Charlemagne s'installe définitivement à Aix-la-Chapelle. 811 : mort de son fils Charles ; capitulaire de Boulogne (marine). 812 : campagne contre les Wilzes ; ambassade byzantine : reconnaît Charlemagne comme empereur d’Occident. 813 : association de son fils Louis à l'Empire. : mort de Charlemagne à Aix-la-Chapelle. Points particuliers Généalogie de Charlemagne Ascendance Descendance La distinction entre épouses et concubines légitimes et officielles est parfois difficile à établir. Les historiens recensent cinq ou six épouses, voire . On ne peut pas dire qu'il pratiquait la polygamie, interdite chez les Francs, mais plutôt une monogamie sérielle et des mariages afin de nouer des alliances, notamment avec des aristocrates francs de l'Est, pour mieux les tenir, certains aristocrates de Franconie ayant mal accepté l'usurpation de Pépin le Bref vis-à-vis de . Éginhard évoque les rumeurs d'incestes de Charlemagne envers ses filles qu'il . Cette rumeur de l'inceste est un mythe né du fait que Charlemagne ne voulait pas marier officiellement ses filles à des aristocrates ou à des vassaux qui pourraient diluer son héritage ou acquérir un trop grand pouvoir. En revanche, il laissa plusieurs d'entre elles nouer des unions illégitimes, mais quasiment officielles, leurs amants pouvant même officier à la Cour, tel Angilbert qui vécut deux ans avec Berthe et avec qui il eut deux enfants. Charlemagne lui aurait d'ailleurs fait épouser sa fille en secret. Les noms de Charlemagne Le vrai nom de Charlemagne est Karl, transcrit en latin Carolus (latin classique) ou Karolus (usage de la chancellerie franque, des monétaires, etc.). Ce nom de Karl vient du mot, en vieux haut-allemand, karal, qui signifie « homme » (de sexe masculin). Charlemagne est la transcription française de Carolus Magnus (« Charles le Grand »). Dès l'époque de Charlemagne, on trouve dans certains textes Karolus suivi de magnus, mais ce dernier en position d'adjectif par rapport à un autre nom : Karolus magnus rex Francorum (« Charles, grand roi des Francs »), Karolus magnus imperator (« Charles, grand empereur »). L'utilisation de Carolus Magnus tout court est une dénomination littéraire dont le premier exemple se trouve dans un texte de Nithard (vers 840), donc plusieurs décennies après la mort de l'intéressé. Cette épithète se généralise progressivement dans les documents de la Chancellerie apostolique. Dans La Chanson de Roland, en ancien français, l'empereur est nommé de différentes façons : Carles (vers 1) ou Charles (28, vers 370), Carles li magnes (68, vers 841) ou Charles li magnes (93, vers 1195), traductions de Carolus magnus, mais aussi Carlemagnes (33, vers 430) ou Charlemaignes (138, vers 1842). L'adjectif grant est fréquent dans la Chanson de Roland, mais n'est pas utilisé pour nommer l'empereur. Par la suite, c'est la forme contractée qui s'est imposée : la formule « Charles le Grand » est rare dans l'usage actuel, contrairement à ce qu'on a en allemand (Karl der Große). En ce qui concerne le nom de son frère Carloman, c'est une transcription française de Karlmann, dans lequel mann signifie aussi « homme » ; le « -man » de Carloman n’a donc pas de rapport avec le « -magne » de Charlemagne. Par ailleurs, de même qu'en allemand et dans d'autres langues, « César » (kaiser) est devenu synonyme d'empereur, le nom de Charlemagne, sous la forme Karl ou Karolus, a pris en hongrois (király) et dans les langues slaves la signification de roi : король (« korol ») en russe, král en tchèque, król en polonais, kralj en croate, etc. Le monogramme de Charlemagne Les historiens Bruno Dumézil et Martin Gravel le considèrent comme illettré, mais pas analphabète : les diplômes royaux émis par l'empereur ne comportent en effet aucune souscription manuscrite, Éginhard suggère aussi qu'il n'a jamais su écrire (présentant la vie de l'empereur sous le jour qui lui semble le plus flatteur, l'auteur de la première biographie de Charlemagne n'aurait certainement pas hésité à le mentionner), disant juste de lui qu'il s'essayait à la lecture. Afin de lui permettre de signer autrement que d’une simple croix, Éginhard lui apprend à tracer ce signe simple, un monogramme, qui contient toutes les lettres de son nom en latin Karolus. Les consonnes sont sur les branches de la croix, les voyelles contenues dans le losange central (A en haut, O est le losange, U est la moitié inférieure). Il y a cependant encore débat pour savoir si Charlemagne est vraiment l'auteur de son monogramme, seule la portion centrale serait écrite par lui-même, les autres lettres seraient l'œuvre d'un secrétaire. En revanche, Charlemagne a appris à lire tardivement. Sa langue maternelle est le vieux-francique ; il parle couramment le latin et le grec. Les résidences de Charlemagne Au début de son règne, Charlemagne n’a pas de lieu de résidence fixe ; c'est un empereur itinérant. Il se déplace avec sa cour de villa en villa comme celles de Metz ou de Thionville où il rédigera un premier testament en 805. À partir de 790, l'empereur réside le plus souvent à Aix-la-Chapelle qui devient capitale de l'Empire carolingien. Apparence Au de sa Vita Karoli Magni, Éginhard livre une description de l'apparence physique de Charlemagne : Il était fortement construit, robuste et de stature considérable, bien que non exceptionnelle, puisque sa hauteur était de sept fois la longueur de son pied. Il avait une tête ronde, vaste et vivante, un nez légèrement plus grand que d'habitude, des cheveux blancs mais toujours attrayant, une expression claire et gaie, un cou court et gras, et il jouissait d'une bonne santé, sauf pour les fièvres qui l'ont affecté dans les dernières années de sa vie. Vers la fin, il a traîné une jambe. Même alors, il a obstinément fait ce qu'il voulait et a refusé d'écouter les médecins, en effet, il les détestait, parce qu'ils voulaient le convaincre d'arrêter de manger de la viande rôtie, comme à son habitude, et se contenter de viande bouillie. Le portrait physique dépeint par Éginhard est rapproché de certaines représentations peu ou prou contemporaines de l'empereur. Conservé au Département des Monnaies, médailles et antiques de la Bibliothèque nationale de France, un denier frappé à Mayence vers 812-814 paraît ainsi témoigner d'une « individualisation plus grande de l'effigie impériale » qui prend « toutes les caractéristiques d'un véritable portrait » de Charlemagne. Cette représentation diffère des monnaies antérieures du souverain carolingien, qui arborent de longues s et des effigies indistinctes peut-être inspirées d'une pièce antique de cinq aurei figurant l'empereur romain Dioclétien. En outre, une statuette équestre en bronze, dite de Charlemagne, représente un empereur carolingien, probablement Charlemagne ou son petit-fils Charles le Chauve, comme un « nouveau César ». Le cavalier tient dans sa main droite un globe (symbole de l’universalité de l’empire sur lequel il règne), et dans la main gauche, aujourd'hui vide, vraisemblablement son épée Joyeuse. Cette sculpture de reprend les modèles antiques (tunique courte, manteau de type chlamyde à fibule saillante, statue équestre typique de l'iconographie romaine, s'inspirant notamment de la statue équestre de Marc Aurèle), mais aussi la mode franque (chausses avec bandes molletières, souliers ornés de bijoux quadrilobes, couronne à bandeau gemmé). Selon l'historienne de l'art Danielle Gaborit-Chopin, l'apparence de l'empereur carolingien moustachu de la statuette coïncide remarquablement avec le profil de Charlemagne figurant dans le denier frappé à Mayence vers 812-814. En 1861, des scientifiques ont ouvert le tombeau de Charlemagne pour analyser son squelette ; sa taille fut estimée à . En 1988, l'analyse de la suture osseuse de son crâne permet d'estimer un âge à sa mort de , soit de plus que l'espérance de vie moyenne de ses contemporains. En 2010, une radiographie et une scannographie de son tibia a estimé sa taille à . Charlemagne faisait donc partie des rares personnes de grande taille de son époque, étant donné que la hauteur moyenne des hommes de son temps était de . La largeur de l'os laisse penser qu'il était gracile et n'avait pas une construction corporelle robuste. Historiographie L'historien Jean Favier précise que l'historiographie de Charlemagne ne commence qu'au avec en 1677 la première publication des capitulaires par le bibliothécaire royal Étienne Baluze et à la même époque son évocation dans le Discours sur l'histoire universelle de Bossuet, lequel connaissait le texte d'Eginhard qui n'était pas encore imprimé. On peut remarquer que ces textes avaient déjà été imprimés et traduits plusieurs fois avant 1677, et que l'intérêt pour l'histoire de sa vie est plus ancien : la Vita Karoli Magni d'Eginhart est imprimée à Cologne en 1521, à Utrecht en 1711 ; la fausse chronique romancée De Vite Caroli et Rolandi, attribuée au moine Jean Turpin et pleine d'épisodes inventés, est publiée à Paris, d'abord sans date, puis en 1527, puis à Lyon en 1583. Le recueil de ses capitulaires est publié à Ingolstadt en 1548, avec des notes d'Amerbach, et la même année à Paris, mais avec des retranchements, par Jean du Tillet, évêque de Meaux, édition terminée en 1588 par Pierre Pithou, avec des notes de François Pithou. Des éditions complètes paraissent en 1603 et 1620, cette dernière avec la publication in-folio de la carte de l'empire de Charlemagne par P. Bertius. Sa fête avait été fixée le par le roi , en 1661 l'Université de Paris l'avait choisi comme saint patron, et la même année, consacre à Charlemagne un paragraphe des Mémoires pour l'instruction du Dauphin, montrant qu'il le connaissait assez bien sous certains aspects. Le travail de publication de documents est poursuivi au par des érudits souvent issus du clergé régulier. Les plus notables sont le père Anselme (ordre des Augustins) et dom Martin Bouquet (bénédictin de Saint-Maur), le premier éditeur d'Eginhard. Son Recueil des historiens des Gaules et de la France consacre un volume à Pépin le Bref et à Charlemagne. L'édition systématique des documents historiques recommence au ; en ce qui concerne Charlemagne, ce sont les historiens allemands (Percy Ernst Schramm, Karl Ferdinand Werner) qui assurent une grande part du travail dans les Monumenta Germaniæ Historica. En France, à partir de 1822, est publié le Recueil général des anciennes lois françaises depuis l'an 420 (Isembert) et à partir de 1835, la Collection de documents inédits sur l'histoire de France. À partir de 1840, Benjamin Guérard publie un certain nombre de documents d'abbayes. Le premier à chercher à démêler les mythes de la réalité du personnage est le médiéviste Gaston Paris dans son Histoire poétique de Charlemagne en 1865. Charlemagne est étudié de façon assez détaillée dans les Histoire de France publiées au : celle de Jules Michelet (1833), qui lui est en général défavorable et qui commet quelques erreurs, de François Guizot (1843) plus équilibré, celle d'Arthur Kleinclausz dans le Lavisse (1903). Depuis le , la figure de Charlemagne, ses mythes et ses symboles sont utilisés, et ce jusqu'au qui voit Charlemagne consacré comme le Père de l'Europe, cependant la culture mémorielle et identitaire de cet empereur s'est estompée au . Les études sur Charlemagne se développent au , en France, en Belgique, en Allemagne et en Grande-Bretagne, avec plusieurs biographies. Les empereurs germaniques et Charlemagne La dynastie saxonne se rattache symboliquement à Charlemagne à travers le choix d'Aix-la-Chapelle comme lieu de couronnement royal par . En 962, il est couronné empereur à Rome, mais ses successeurs le sont à Aix-la-Chapelle jusqu'à en 1536. Pour ce couronnement, est utilisée une dont l'intéressé est souvent doté sur des représentations ultérieures. Le dimanche de la Pentecôte de l'an mil, fait ouvrir, de façon très discrète, le tombeau de Charlemagne et prélève quelques reliques, dont une dent. Une seconde ouverture a lieu en 1165, cette fois en public, à l'occasion de l'élévation de Charlemagne au rang de saint. La canonisation (1165) En 1165, dans le cadre des conflits entre la papauté et l'empire, Frédéric Barberousse et l'antipape procèdent à la canonisation de Charlemagne. La cérémonie religieuse d'élévation des ossements de Charlemagne par Renaud de Dassel, archevêque de Cologne et , évêque de Liège a lieu le , en présence d'une nombreuse assistance. Ils sont placés dans une châsse provisoire, remplacée par une autre plus précieuse aux alentours de 1200. En 1179, le troisième concile du Latran révoque toutes les décisions de cet antipape, ce qui n'empêche pas le culte de cet empereur « quasi saint » de se répandre dans toute l'Europe (notamment sous ) et en particulier à Aix-la-Chapelle où ses reliques sont enchâssées. Son culte s’est ainsi étendu au fil des siècles puis finira par s'éteindre au . L’Église catholique préfère ne pas le compter au nombre des saints, en raison de la conversion des Saxons par la violence ; mais son titre de bienheureux est toléré (et donc son culte) par le pape . Charlemagne est entré dans l’ordo (calendrier liturgique) de plusieurs diocèses situés dans la région d'Aix-la-Chapelle, où ses ossements sont encore exposés à la vénération des fidèles. Sa fête est fixée au , anniversaire de sa mort. Les Capétiens et Charlemagne La dynastie des Capétiens a aussi cherché à se rattacher à Charlemagne par des mariages dans la famille des comtes de Vermandois, les Herbertiens, descendants de Pépin d'Italie, fils de Louis le Pieux, en particulier celui du grand-père d'Hugues Capet avec Béatrice de Vermandois. Lors du couronnement des rois de France, sont aussi utilisés des objets dits de Charlemagne : l'épée Joyeuse, des éperons d'or. Ces objets, ainsi que son échiquier personnel en ivoire, font partie du trésor des rois de France, conservé dans la basilique Saint-Denis jusqu'en 1793. Ils se trouvent actuellement au musée du Louvre (galerie Richelieu), sauf l'échiquier (perdu). Au , époque où les rois de France s'affirment comme égaux à l'empereur (Philippe Auguste), l'abbaye de Saint-Denis, lieu de l'inhumation de Pépin le Bref, joue un rôle important dans l'élaboration d'une figure de Charlemagne « français », alors que les empereurs d'Allemagne soutiennent en général un Charlemagne « allemand » (d'où l'affirmation de la naissance à Ingelheim par Guillaume de Viterbe au ). Charlemagne est particulièrement mis en valeur par la dynastie des Valois, en particulier par le roi , qui procède à des échanges de reliques avec son oncle, l'empereur . Durant son sacre, le souverain français utilise un sceptre terminé par une statuette de Charlemagne, appelé sceptre de ou sceptre de Charlemagne. À la fin du , dans la perspective des guerres d'Italie, un « Charlemagne » fait partie du cortège d'accueil d'Anne de Bretagne lors de son mariage avec le roi ; leur fils aîné est nommé Charles-Orland (1492-1495), Orland étant la francisation d'Orlando, le nom italien de Roland (cf. Orlando furioso). La figure de Charlemagne est moins présente à partir du . Elle est parfois utilisée par les opposants à la monarchie (les Guise, Saint-Simon, Boulainvilliers). et Charlemagne Charlemagne est quasi totalement ignoré par la Révolution française, comme le montre le comportement des autorités après la conquête d'Aix-la-Chapelle en 1794. Quelques objets précieux sont ramenés à Paris, mais rien de particulier n'est fait autour. En revanche, Napoléon lui accorde une certaine importance à partir de 1804, dans la perspective du rétablissement de l'Empire. D'une part, Aix-la-Chapelle est l'objet d'une visite, d'abord de Joséphine (juillet), puis de Napoléon lui-même (septembre) ; à cette occasion, une partie des biens pillés en 1794 est restituée. D'autre part, le souvenir de Charlemagne joue un rôle dans la cérémonie du sacre, avec notamment les : l'épée, le sceptre de , et une couronne faite pour l'occasion, qui n'est pas utilisée, puisque Napoléon se couronne lui-même de la couronne de lauriers, un des . Charlemagne et l'école Les liens établis entre Charlemagne et l'école sont anciens, notamment en France. Depuis 1661, Charlemagne est le patron de l'université de Paris, qui le fête encore annuellement au et dans plusieurs collèges encore dans la première moitié du . À l'heure actuelle, l'Association des lauréats du concours général tient toujours son repas annuel aux environs de la Saint-Charlemagne. Au , le rôle de Charlemagne dans la scolarisation devient un lieu commun de l'enseignement primaire, qui se prolonge une bonne partie du . Par exemple, un manuel des années 1950 donne les renseignements suivants : page 83 (début du chapitre « Les Carolingiens ») : deux vignettes (Roland à Roncevaux, Charlemagne, barbu, séparant les bons des mauvais élèves) ; page 91 (paragraphe 8 : « Charlemagne veut qu'on soit instruit ») : Les rois Francs ne s'étaient pas occupés de l'instruction de leurs sujets. Il n'en fut pas de même pour Charlemagne. Il fonda des écoles, dans lesquelles les moines instruisaient les enfants des pauvres comme ceux des riches. Il y en avait même une dans le palais de l'Empereur, qui aimait à la visiter souvent pour gronder les paresseux et récompenser les travailleurs. Dans ce contexte, on peut comprendre la chanson Sacré Charlemagne interprétée par France Gall dans les années 1960, même si Charlemagne n'a pas inventé l'école. L'enseignement existait bien avant lui. Charlemagne et l'Europe La figure de Charlemagne a été utilisée pour défendre de nombreuses causes tout à fait opposées. La guerre franco-allemande de 1870 et les deux guerres mondiales au voient le développement en France d'une vague d'antigermanisme qui fait de Charlemagne le symbole de l'envahisseur, d'où sa relative disparition dans l'historiographie française. Au , en Allemagne, sous le régime national-socialiste, Himmler et les SS vitupérèrent l’action néfaste de Charlemagne qu’ils rendaient responsable de la christianisation des Germains et du massacre des Saxons, reprenant l'image du . Néanmoins, en privé, Adolf Hitler critiquait ces discours car Charlemagne avait selon lui le mérite d'avoir diffusé la culture occidentale en Allemagne. Des débats entre scientifiques nazis existaient sur le bien-fondé de s'approprier le personnage de Charlemagne, mais Hitler imposa progressivement sa vision. Ainsi, en 1942 à l'occasion du 1 200 anniversaire de la naissance de Charlemagne, de grands articles dans les quotidiens nationaux allemands considérèrent, dans leur vision propagandiste, que cette boucherie était nécessaire pour la construction d'un grand empire. De plus, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, afin de favoriser le recrutement de volontaires français, le nom de Charlemagne, héros et conquérant revendiqué par les deux nations française et allemande, fut donné à la division SS dite Division Charlemagne. Charlemagne est actuellement présenté dans le cadre de l'Union européenne comme « le père de l'Europe » bien que l'Europe ne soit qu'un concept géographique jusqu'au et qu'on se réfère à la au temps de Charlemagne. Chaque année, un prix international Charlemagne d'Aix-la-Chapelle est décerné à Aix-la-Chapelle à une personnalité qui a œuvré en faveur de l’Europe. Le premier à le recevoir en 1950, Richard Coudenhove-Kalergi, suggère dans son discours lors de l'attribution du prix, de créer une Union européenne qu'on appellerait « Union Charlemagne ». La figure de Charlemagne dans la littérature et l'art La littérature La figure de Charlemagne est idéalisée dans la culture médiévale, notamment au travers des chansons de geste, dans lesquelles il fait partie des Neuf Preux. La légende carolingienne est au Moyen Âge l'une des sources les plus importantes de la littérature en langue vulgaire. C'est d'elle que sort directement le plus ancien poème épique français : La Chanson de Roland. Et elle inspire encore, en pleine Renaissance, L'Arioste, dans son Orlando furioso. Époque carolingienne Éginhard, dans Le couronnement de Charlemagne. Chroniqueur franc, ami et conseiller de Charlemagne, Éginhard a écrit sur lui une biographie plutôt élogieuse. En voici un extrait : Venant à Rome pour rétablir la situation de l’Église, qui avait été fort compromise, il y passa toute la saison hivernale. Et, à cette époque, il reçut le titre d’empereur et d’auguste. Il y fut d’abord si opposé qu’il s’affirmait ce jour-là, bien que ce fut celui de la fête majeure, qu’il ne serait pas entré dans l’église, s’il avait pu savoir à l’avance le dessein du pontife. Chansons de geste Le personnage de Charlemagne apparaît dans plusieurs chansons de geste, dont la plus connue est la Chanson de Roland. Ces poèmes ont été regroupés dès le Moyen Âge dans un cycle (ou « geste ») appelé cycle du Roi. Dans la Chanson de Roland, Charlemagne apparaît comme un patriarche : …Carlemagne qui est canuz et vielz (chenu et vieux) (41, vers 538), Carles li velz a la barbe flurie (77, vers 970). Époques moderne et contemporaine Saint-Just, dans le de son poème Organt, fait allusion à Charlemagne en ces termes : Il prit un jour envie à Charlemagne De baptiser les Saxons mécréants : Adonc il s’arme, et se met en campagne, Suivi des Pairs et des Paladins francs. Monsieur le Magne eût mieux fait à mon sens De se damner que de sauver des gens, De s’enivrer au milieu des Lares, De caresser les Belles de son temps, Que parcourir maints rivages barbares, Et pour le Ciel consumer son printemps. Honoré de Balzac, dans Sur Catherine de Médicis : la reine met sur le compte des erreurs tactiques de Charlemagne, l'obligation où elle est de faire la guerre aux huguenots. Elle s'en réclame aussi pour justifier que les descendants de Charlemagne soient en droit de reprendre une couronne usurpée par les descendants de Hugues Capet Charlemagne se trompait en s'avançant vers le nord. Oui, la France est un corps dont le cœur se trouve au golfe du Lion, et dont les deux bras sont l'Espagne et l'Italie. On domine ainsi la Méditerranée qui est comme une corbeille où tombent les richesses de l'Orient. Dans sa nouvelle « Thus we frustrate Charlemagne », l’auteur américain de science-fiction Raphaël Aloysius Lafferty montre des scientifiques se livrer à des expériences, en modifiant l’issue de la bataille de Roncevaux, en 778. Ce qui aboutit à transformer à plusieurs reprises leur présent (ce dont ils n’ont du reste pas conscience) et crée finalement des uchronies. L’auteur français de romans policiers historiques Marc Paillet a fait paraître de 1995 à 2000 une série de huit romans mettant en scène deux missi dominici de Charlemagne, l’abbé Erwin le Saxon et le noble Nibelungide Childebrand (lequel est un personnage historique réel). L'art Charlemagne est avant tout représenté dans des enluminures, comme en attestent les Grandes Chroniques de France dont les thèmes du couronnement, du roi guerrier et du défenseur de la chrétienté sont les plus féconds, ou des manuscrits du , tel celui du Miroir des Saxons, qui voient une multiplication des thèmes iconographiques. Contrairement à la grande majorité des représentations artistiques, qui datent souvent du , Charlemagne n'avait pas de barbe (les Francs se rasant le menton) mais une moustache. L'expression le désignant comme étant l'empereur à la barbe fleurie et qui apparaît dans La Chanson de Roland peut s'expliquer par le fait que l'empereur, constamment en guerre (son règne ne sera marqué que par trois années de paix), était souvent mal rasé lors de ses campagnes. Cette expression est surtout due au fait que le port de la barbe souligne la virilité et la dignité du souverain (ainsi l'iconographie de Charlemagne le montre traditionnellement imberbe avant son couronnement impérial) ou est un symbole de sagesse lorsqu'elle est blanche (l'iconographie de Charlemagne le montre avec une barbe de plus en plus grande, sa sagesse s'accroissant avec l'âge). Quant au terme « fleurie », il serait en fait une mauvaise traduction du terme « flori » qui signifie blanc en ancien français. Il est souvent vêtu de drapés à l'antique, ses représentations s'inspirant de la Vita Caroli rédigée par Éginhard, qui a calqué sa biographie sur celle que Suétone a faite d’Auguste, le premier empereur romain, dans sa Vie des douze Césars. En réalité, il devait porter des vêtements cousus, un manteau teint de pourpre, et avoir une coupe de cheveux au bol et la longue moustache franche. L'hymne national de la principauté d'Andorre rappelle la légende selon laquelle l'Andorre aurait été créée par Charlemagne. Hommages En France, un grand nombre de rues, d'associations culturelles, de bâtiments communaux, d'entreprises, d'établissements scolaires utilisent le nom de Charlemagne et de ses ancêtres. Aux Pays-Bas et en Belgique néerlandophone, on trouve plusieurs Karel de Grotestraat. En revanche, l'usage toponymique de Karl der Große est assez rare dans les pays germanophones : une Karl-der-Große-Straße à Barum-St. Dionys (Basse-Saxe, district de Lunebourg). À Zurich un Zentrum Karl der Grosse (graphie suisse avec deux s) sert comme plateforme pour le discours politique et sociétal. Statues de Charlemagne à Paris (devant la cathédrale Notre-Dame de Paris), Liège (boulevard d’Avroy), Rome (dans le grand hall de la basilique Saint-Pierre au Vatican, par Agostino Cornacchini, dans le Musée Grévin) Grand vitrail à Metz dans la salle d'honneur de la gare. Statue de Charlemagne au palais de justice de Paris, réalisée en 1860 par Henri Lemaire. Plusieurs pièces de monnaie françaises ont été frappées avec le chef de Charlemagne. Représentations dans la culture populaire Chanson Sacré Charlemagne est une chanson écrite par Robert Gall, composée par George Liferman et interprétée par France Gall en 1964. Téléfilm En 1993, Clive Donner réalise un téléfilm intitulé Charlemagne, le prince à cheval, diffusé sur France 2. Charlemagne est incarné par l'acteur français Christian Brendel. Documentaire L'émission Secrets d'histoire du sur France 2, intitulée Sacré Charlemagne !, lui était consacrée. Voir aussi Sources primaires imprimées Éginhard, Vie de Charlemagne, édité et traduit par Louis Halphen, Paris, Les Belles Lettres, 1994, 128 pages. . Bibliographie Études anciennes Charles Bayet, « Charlemagne », dans La Grande Encyclopédie, Paris, 1885-1902, . Louis Halphen, Charlemagne et l'Empire carolingien, Paris, Albin Michel, collection « Bibliothèque de l'évolution de l'humanité », 1947, (réédition : 1968 : Albin Michel, même collection en format de poche, ; 1995 : même éditeur, fac-similé de l'édition 1947). Arthur Kleinclausz, Charlemagne, Paris, Hachette, 1934 (réédition : Tallandier, 1977, préface de Régine Pernoud ; 2005), . Jules Michelet, Histoire de France 1, La Gaule, Les invasions, Charlemagne, Sainte-Marguerite-sur-Mer (Seine-Maritime), Éditions des Équateurs, rééd. 2008, . . . Études contemporaines Haut Moyen Âge , . , . . , , . . , , . . . . . Charlemagne . Céline Bathias-Rascalou, Charlemagne et l'Europe, Paris, Vuibert, 2004, . . . . . . . . . . Études militaires . . Bernard Bachrach, Charlemagne's Early Campaigns (768-777): A Diplomatic and Military Analysis, History of Warfare, , Leyde / Boston, Brill, 2013, 723 p. . Robert-Henri Bautier, « La campagne de Charlemagne en Espagne (778) : la réalité historique », Bulletin de la Société des sciences, lettres et arts de Bayonne, , 1979, . Charles R. Bowlus, « Italia – Bavaria – Avaria: The Grand Strategy behind Charlemagne’s Renovatio Imperii in the West », Bernard S. Bachrach, Clifford J. Rogers, Kelly DeVries (dir.), Journal of Medieval Military History, Woodbridge, The Boydell History, 2002 , . . John France, « The Composition and Raising of the Armies of Charlemagne », Bernard S. Bachrach, Clifford J. Rogers, Kelly DeVries (dir.), Journal of Medieval Military History, Woodbridge, The Boydell History, 2002 , . . François Louis Ganshof, « Charlemagne's Army », dans Bryce and Mary Lyon (dir.), Frankish institutions under Charlemagne, Providence, Brown University Press, 1968, - Aldo Angelo Settia, « La fortezza e il cavaliere : tecniche militari in Occidente », dans Morfologie sociali e culturali in Europa fra tarda antichità e alto medioevo, Spoleto, Centro Italiano di Studi sull'Alto Medioevo, coll. « Settimane di studio del Centro Italiano di Studi sull'Alto Medioevo », , 1998, . . Jean-François Verbruggen, « L'art militaire dans l'empire carolingien, 714-1000 », Revue belge d'histoire militaire, , 1979, . Jean-François Verbruggen, « L'art militaire dans l'empire carolingien, 714-1000 », Revue belge d'histoire militaire, , 1980, . Mythes, légendes, idéologies, littérature et historiographie . Louis Carolus-Barré, « Les armes de Charlemagne dans l'héraldique et l'iconographie médiévales », dans Mémorial d'un voyage d'études de la Société Nationale des Antiquaires de France en Rhénanie, 1953, . , , . . . . . . . . . . , , . , . Robert Folz, « Aspects du culte liturgique de Saint Charlemagne en France », dans Karl der Grosse. Lebenswerk und Nachleben, , 1967, . . Danielle Gaborit-Chopin, Regalia. Les instruments du sacre des rois de France : les « Honneurs de Charlemagne », Paris, Éditions de la Réunion des musées nationaux, 1987. . . . . . . , . . . . . Jean Marcel, La Chanson de Roland, Métamorphoses du texte, Essai d’analyse différentielle des sept versions, Orléans, Éditions Paradigme, 2014, 112 p. et tableaux synoptiques, présentation en ligne. . . . . . Environnement, société Articles connexes Liens externes Biographie complète et pédagogique (France histoire). Vita Karoli Magni par Einhard, The Latin Library. Notes et références Notes Références Monarque du Moyen Âge Empereur d'Occident Roi des Francs Roi d'Italie du Moyen Âge Roi des Lombards Duc de Bavière Personnalité du VIIIe siècle Personnalité du IXe siècle Personnalité du haut Moyen Âge par nom Carolingien Date de naissance non renseignée (VIIIe siècle) Lieu de naissance inconnu Décès en 814 Décès à Aix-la-Chapelle Personnalité gauchère Personnage cité dans la Divine Comédie (Enfer) Légende de Roland Personnage de la Matière de France Mononyme Noblesse franque
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Apprentissage%20de%20l%27esp%C3%A9ranto
Apprentissage de l'espéranto
Dès son origine, l'apprentissage de l'espéranto se fait en autodidacte. D'ailleurs, le premier ouvrage, publié par Zamenhof en 1887 (Langue Internationale), était une méthode d'apprentissage. Depuis, de nombreuses autres méthodes ont été publiées, ultérieurement accompagnées de cassettes audio ou vidéo, puis de cédéroms et de DVD. À partir des années 2000 des méthodes d'apprentissage en ligne sont apparues sur Internet. Généralement gratuites, ces méthodes remportent un succès grandissant, d'autant que la régularité de la langue, tant pour l'écriture et la prononciation que pour la grammaire, permet d'atteindre rapidement un niveau donnant accès à la pratique. Le temps nécessaire pour atteindre un niveau de maîtrise correspondant à celui du baccalauréat est ainsi réduit à pour un francophone. Les clubs et associations d'espéranto sont un autre vecteur d'apprentissage de l'espéranto. Ils proposent des cours traditionnels et des séances de conversations pour mettre en pratique les notions apprises, notamment pour les autodidactes. Les possibilités d'apprentissage dans les établissements d'enseignement publics ou privés sont disparates et assez limitées. Lorsqu'ils sont disponibles, les cours d'espéranto relèvent généralement d’options ou de l'enseignement para-scolaire. Un exemple assez typique est la Hongrie, où l'espéranto bien que n'étant pas officiellement enseigné, occupe le troisième rang (après l'anglais et l'allemand, mais devant le français) pour les examens de langues de l'institut des langues étrangères hongrois. Livres et méthodes d'apprentissage autodidacte Différentes méthodes permettent d'acquérir les bases de l'espéranto. L'aspect phonétique de l'espéranto permet d'acquérir une bonne prononciation même sans une pratique immédiate de la langue avec des espérantophones confirmés. Inspirés par la célèbre méthode Assimil avec L'espéranto sans peine, de nombreuses méthodes pour l'apprentissage en autodidactes sont disponibles. On peut notamment citer le Cours rationnel et complet d'espéranto, dont la première édition a été préfacée par Henri Barbusse, est édité par SAT-Amikaro dans une version actualisée. La dixième édition (2006) est postfacée par Albert Jacquard. Une autre méthode célèbre est la fondée par des espérantophones croates. Son originalité vient du fait qu'elle se base sur les 500 morphèmes les plus utilisés. Cette méthode a fait l'objet de très nombreuses rééditions et a été adaptée dans plusieurs autres langues. En France, cette méthode a été adaptée sous le titre Metodo 11 et éditée par Espéranto-France. Plus récemment, elle a été adaptée pour un apprentissage en ligne. Deux méthodes avec supports vidéo sont également disponibles : , éditée par la BBC, destinée aux enfants, Pasporto al la tuta mondo, destinée aux jeunes et aux adultes. Il est à noter que les méthodes d'apprentissage en autodidacte sont également utilisables dans des cours traditionnels ou en complément de ceux-ci. Cours sur Internet Cours multilingues Kurso de Esperanto Programme interactif en 12 leçons, pour débuter ou réviser les bases, en téléchargement gratuit (compatible Windows et GNU/Linux). Le cours propose un service gratuit et facultatif de correcteurs en ligne. Le cours est disponible en une trentaine de langues, à choisir après installation, lors du premier démarrage. Lernu! Plusieurs cours gratuits d'espéranto avec ou sans l'aide de correcteurs, du niveau débutant au niveau B2, avec possibilité de contacts internationaux avec d'autres apprenants, e-magazine pour enfants, etc. Le site est disponible en une trentaine de langues. Duolingo Site Internet proposant l’apprentissage gratuit de nombreuses langues dont l'espéranto. Les leçons sont ludifiées. Le cours d'espéranto pour anglophones a ouvert le , pour hispanophones le , pour lusophones le , pour francophones le . La version pour sinophones est annoncée pour fin septembre 2020. L’espéranto en Version en ligne et pour téléphones de la Zagreba metodo, disponible en plusieurs langues dont le français. L'association française Espéranto-France a adapté certains de ces cours qu'elle propose sur son site de cours en ligne, avec un cours en dix leçons pour débuter et Gerda malaperis, cours conçu par Claude Piron et adapté à des progressants (niveau A2/B1). Cours entièrement en espéranto Pasporto al la tuta mondo Cours en quinze leçons filmées avec acteurs, mis à disposition par la ligue nord-américaine d’espéranto Saluton! Esperanto autodidakte Edukado Site destiné aux enseignants, mais également utilisable par les apprenants autodidactes à partir du niveau B2. Il existe également de nombreuses communautés sur Internet où l'on peut rencontrer d'autres espérantophones et échanger avec eux, notamment les réseaux sociaux : groupes Facebook et Twitter. Si ce genre d'échange nécessite un niveau minimum (il faut connaître au moins les bases), il permet de rapidement progresser en apprenant le « langage de tous les jours ». Méthodes directes La plus célèbre méthode directe est la méthode Cseh mise au point par le hongrois Andreo Cseh dans les années 1920. Avec une méthode directe, l'enseignant fait son cours directement en espéranto sans s'aider de sa langue nationale, ce qui permet d'organiser des cours en milieu international, avec des apprenants d'origines différentes. Ce type de méthode est couramment utilisée dans les rencontres internationales espérantophones à l'attention des participants novices. Ce genre de méthode demande un fort investissement de l'enseignant car il doit tout expliquer à travers les mots et notions déjà connues, en s'aidant d'images ou en mimant les situations de communication. Cours dans des clubs locaux Des clubs d'espéranto proposent des cours d'espéranto de différents niveaux. Espéranto-France en répertorie une centaine en France dans sa rubrique L’espéranto près de chez vous. Stages d'espéranto Différents centres organisent des stages de fin de semaine ou d'une semaine complète pour apprendre l'espéranto ou se perfectionner. Le concept d'immersion dans une langue permet généralement d'atteindre un bon niveau après une semaine seulement de stage. Les plus connus en France sont les stages organisés par la maison culturelle de l’espéranto au château de Grésillon et à Kvinpetalo. Des rencontres internationales ont également lieu avec comme thème central l’enseignement de l’espéranto, comme la Somera Esperanto-Studado (« étude estivale d’espéranto ») Cours dans les écoles, lycées ou universités En , lors de la rencontre d'espéranto IREM 2011 à Sète, les associations Espéranto-France et SAT-Amikaro ont lancé conjointement une action de pétition visant à l'ajout de l'espéranto parmi la liste des langues à option au baccalauréat. Le , la directrice générale de l’enseignement scolaire précise par une lettre qu’« il est tout à fait possible d’entreprendre, dans les établissements où l’enseignement de l’espéranto pourrait se développer, une démarche expérimentale à l’échelle locale ». Si l'espéranto ne figure pas parmi les langues enseignées dans le système scolaire français hors de ces expérimentations, il est néanmoins parfois enseigné au sein du programme périscolaire. Les qualités propédeutiques de l'espéranto permettent de faciliter l'apprentissage d'autres langues vivantes et parfois même d'autres matières scolaires. Par ailleurs, certains établissements d’enseignements supérieurs proposent des modules d’espéranto en fonction de la demande comme le département langues de l’école normale supérieure. Tests de niveaux et CECR Les tests de niveaux en espéranto sont organisés suivants deux filières : la filière officielle conforme au CECR la filière associative dans le cadre du mouvement espérantophone Actuellement seul l'institut des langues de l'université Eötvös Loránd (Budapest, Hongrie) délivre des diplômes officiels de connaissance de l'espéranto. Depuis fin 2008, ces diplômes sont basés sur le cadre européen commun de référence pour les langues (CECR) et disponibles dans les niveaux B1, B2 et C1. Près de possèdent un tel diplôme à travers le monde : en 2017, environ 570 au niveau B1, 590 au B2 et 820 au C1. Troisième conférence mondiale sur l'enseignement de l'espéranto La troisième conférence mondiale sur l'enseignement de l'espéranto à l'invitation du canton de Neuchâtel s'est tenue à Neuchâtel et à La Chaux-de-Fonds, Suisse, du 13 au . Elle a été organisée conjointement par le canton de Neuchâtel et la ligue internationale des enseignants d'espéranto (ILEI). Bibliographie Nouveau cours rationnel et complet d'espéranto, SAT-Amikaro, Paris, 1981. Jean Thierry L’Espéranto sans peine, collection « Méthode quotidienne Assimil », Assimil. Disponible avec support sonore. Jacques Joguin, Parlons espéranto, collection « Parlons… », L'Harmattan : cet ouvrage est avant tout une grammaire complète avec quelques éléments historiques et culturels. Le PackEo est un document pédagogique imprimable, photocopiable et utilisable partout. Il s'agit d'une mini-méthode d'apprentissage très concise et au format de poche qui permet de s'initier à la langue espéranto en 8 leçons. Notes et références Langue espéranto Esperanto
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Candela
Candela
La candela (symbole cd, du mot latin qui signifie « chandelle ») est l'une des sept unités de base du Système international. Elle sert à mesurer l'intensité lumineuse ou éclat perçu par l'œil humain d'une source lumineuse. Elle a remplacé l'ancienne unité d'intensité lumineuse, la bougie. Définition À compter du 20 mai 2019, le Bureau international des poids et mesures définit ainsi la candela : Depuis 1979, la candela était définie de la façon suivante : Repères La fréquence choisie correspond à une longueur d'onde de , dans la partie vert-jaune du spectre visible, et qui est proche du maximum de sensibilité de l’œil humain à la lumière du jour. Une bougie a un éclat d'approximativement dans le plan horizontal ; c'est pour conserver la grandeur correspondant à d'anciennes définitions de l'intensité lumineuse, réalisées avec des bougies que les définitions successives de la candela ont été choisies. Une lampe à incandescence a un éclat moyen de l'ordre de par watt de puissance électrique consommée. Histoire La Conférence générale des poids et mesures (CGPM) adopte le le nom « candela », qui s'ajoute à l'ancien nom de l'unité, la bougie nouvelle, que le Comité international des poids et mesures (CIPM) avait défini en 1946 : La CGPM précise la définition en 1967 : La Conférence générale des poids et mesures a établi la définition donnée plus haut le ; la 26e conférence a adopté la nouvelle définition en novembre 2018, pour entrer en vigueur le 20 mai 2019. Notes et références Notes Références Annexes Articles connexes Système international d'unités Unités de base du Système international Liens externes Unité SI de base ! 1 Photométrie
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau%20de%20Pierrefonds
Château de Pierrefonds
Le château de Pierrefonds est un imposant château fort construit à la fin du , qui se dresse sur la commune française de Pierrefonds, dans le département de l'Oise, en région des Hauts-de-France, à la lisière sud-est de la forêt de Compiègne, au nord de Paris. Le château de Pierrefonds présente la plupart des caractéristiques de l'ouvrage défensif du Moyen Âge, en fait une interprétation du style troubadour du , très en vogue au Second Empire dans les classes aisées. Il fut reconstruit à cette époque pour par Viollet-le-Duc, qui y entreprit également d'importants travaux de création de décoration et de mobilier. Le château fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1862. Il est géré par le Centre des monuments nationaux. Il a également été le lieu de tournage de la série Merlin. Historique Origines Au , un château s'élevait déjà sur le site, construit par le puissant lignage des Nivelon, seigneurs de Pierrefonds, originaires de Quierzy. Il n'en reste que des caves situées sous le logis du . Ce château passe à la fin du au roi Philippe Auguste, et demeure ensuite dans le domaine royal. Le château de Louis d'Orléans (1396-1407) En 1392, Louis d'Orléans reçoit en apanage le comté de Valois, plusieurs châtellenies, dont Pierrefonds. En 1396, Louis d'Orléans entreprend la reconstruction quasi totale du château, l'architecte n'en est pas connu, bien qu'on puisse sans doute attribuer l'édifice à Raymond du Temple. Le chantier fut dirigé par le maître des œuvres du bailliage de Senlis, Jean Lenoir, et supervisé après la mort de Raymond du Temple par le maître général des œuvres du duché Jean Aubelet. En 1406, le roi érige le comté en duché-pairie, y incluant entre autres Pierrefonds. Les travaux s'interrompirent après l'assassinat du duc en 1407, alors que les logis bordant la cour ne comportaient encore que leurs deux niveaux gigantesques de caves, mais ils ne furent jamais achevés. Le château est destiné à la surveillance des échanges entre les Flandres et la Bourgogne, deux domaines qui appartiennent à la famille des ducs de Bourgogne, rivaux des Orléans. En 1411, les partisans du duc de Bourgogne, dirigés par le comte de Saint-Pol, réussissent à occuper le château au nom du roi de France, fou, . Mais en 1412 le nouveau duc d'Orléans Charles, après sa paix avec le roi, rentre en possession de ses biens. Toutefois, Pierrefonds ne lui sera rendu par le comte de Saint-Pol qu'en 1413, celui-ci ayant pris soin d'en incendier les combles et les couvertures. Charles, battu à la bataille d'Azincourt par les Anglais d' en 1415, est emmené en captivité pendant vingt-cinq ans. Le capitaine de Pierrefonds, Nicolas Bosquiaux, résiste jusqu'en 1420, mais la rigueur de l'hiver et la disette qui sévit l'obligent à capituler face aux partisans de l'Angleterre. Cette place reste une base bourguignonne jusqu'aux environs de 1436, où elle est alors commandée par un Armagnac. Charles d'Orléans ne revient en France qu'en 1440 mais se retire dans ses apanages de Touraine. Toutefois, il fait réparer le château. La forteresse échoit ensuite à son fils, le futur roi de France . Après son accession au trône, donne en apanage le duché de Valois à son cousin François, son futur successeur. À partir de 1515, le duché de Valois reste réuni à la couronne jusqu'au règne de . Démantèlement du château par (1617) En 1588 le château est occupé par un « seigneur de la guerre », le capitaine Rieux, partisan de la Ligue qui continue à lutter contre Henri de Navarre, devenu le roi de France . Le capitaine Rieux repousse en 1591 deux tentatives de l'armée royale. En 1594 Rieux est capturé et pendu. Un nouveau commandant entreprend des négociations pour rendre le château de Pierrefonds. Mais Antoine de Saint-Chamand, un autre ligueur, grâce à des complicités dans la place, prend le château et ne le livre que moyennant rançon à la fin de l'année 1594. En 1595 le château est confié à Antoine d'Estrées, gouverneur de l'Île-de-France, et, surtout, le père de Gabrielle d'Estrées, la maîtresse d'. Le Henri de Saveulx (ou Saveux) prend le château pour le compte de d'Espagne. Le château est alors occupé par sept à huit cents napolitains et wallons expédiés par les Pays-Bas espagnols. Mais, après avoir résisté à plusieurs attaques royalistes, Saveulx est fait prisonnier, et les napolitains vendent le château à Antoine d'Estrées. Durant la période troublée de la Régence de Marie de Médicis et des débuts du règne de , le château est la propriété de François-Annibal d'Estrées, vicomte de Cœuvres, fils d'Antoine d'Estrées et membre du « parti des mécontents » mené par , prince de Condé, désireux de renforcer son pouvoir au détriment de celui du roi de France. Le château est assiégé et pris en 1617 par les troupes du gouverneur de Compiègne, le comte d'Auvergne, envoyées par Richelieu, secrétaire d'État à la Guerre, à la suite de bombardements qui ont créé une faille en un point faible de la forteresse, près de la porte, permettant ainsi aux troupes royalistes d'entrer dans le château. En le conseil du roi décide de démolir le château. Son démantèlement est entrepris par le comte d'Angoulême. On fait sauter les grosses tours par la mine, les logements sont détruits, les planchers et charpentes sont brûlés. Les ouvrages extérieurs sont rasés, les toitures détruites et des saignées sont pratiquées par la sape dans les tours et les courtines nord. La redécouverte de Pierrefonds Au cours du le château, abandonné, attire quelques rares visiteurs. En 1798 il est vendu comme bien national pour . le rachète en 1813 pour et le fait rentrer dans les dépendances de la forêt de Compiègne. Au cours du l'engouement pour le patrimoine architectural du Moyen Âge le fait devenir une « ruine romantique » : en Louis-Philippe y offre un banquet à l'occasion du mariage de sa fille Louise avec Léopold de Saxe-Cobourg Gotha, premier roi des Belges. Comme d'autres artistes, Jacques Auguste Regnier peint une Vue du Château de Pierrefonds en ruine en 1829, qui est conservée au Musée de l'Oise à Beauvais. Corot représente les ruines à plusieurs reprises entre 1834 et 1866. La réinvention du château Au-delà d'une simple restauration Le prince-président Louis-Napoléon Bonaparte visite le château en 1850. Devenu l'empereur , il demande à l'architecte Eugène Viollet-le-Duc d'entreprendre la restauration de l'édifice en 1857. Une anecdote raconte que l'empereur hésitait entre la restauration du château de Pierrefonds et celle du château de Lavardin dans le Loir-et-Cher ; l'impératrice Eugénie lui aurait proposé un tirage au sort, dont sortit le nom de Pierrefonds. Et pour cause : pour satisfaire sa préférence, elle aurait écrit ce nom sur les deux papiers du tirage. Le chantier commence, en , tout d'abord pour rénover la tour Hector de cette ruine célèbre et visitée. Il n'est alors question que d'une simple remise en état des parties habitables (donjon et deux tours), les ruines « pittoresques » devant subsister pour le décor. En 1862, le projet prend de l'ampleur : le souverain désire cette fois-ci en faire une résidence impériale afin de recevoir et de faire admirer sa splendide collection d'armes et d'armures ; le château doit donc être entièrement reconstruit. Les travaux, qui auront coûté cinq millions de francs de l'époque (dont quatre millions ont été prélevés sur la liste civile de l'empereur), seront arrêtés en 1885, six ans après la mort de Viollet-le-Duc, après avoir été continués par son gendre Maurice Ouradou, puis Juste Lisch. Faute d'argent, la décoration des salles reste inachevée. Viollet-le-Duc fait pour l'intérieur un travail d'invention et de recréation beaucoup plus que de restauration. Il imagine comment aurait dû être le château, sans se fonder sur l'histoire stricte de l'édifice. La cour intérieure, avec ses galeries Renaissance, tout autant que les peintures polychromes d'inspiration médiévale, témoigne de son éclectisme et de sa liberté d'interprétation. On reconnaît par contre dans l'architecture extérieure son excellente connaissance de l'art castral du . L'architecte s'offre cependant dans le parc et les fortifications un éventail éclectique des constructions défensives des autres époques. Il a laissé libre cours à une inspiration très personnelle, travail qui n'est pas sans rappeler celui effectué par l'architecte au château de Roquetaillade. Si ses détracteurs lui ont reproché cette réinvention d'une architecture néo-médiévale, qui prenait de larges libertés avec la vérité archéologique, Viollet-le-Duc a fait montre dans cette reconstruction d'un exceptionnel sens de l'élévation et des volumes et d'une incontestable sensibilité au site. Il ne fit pas œuvre d'archéologue, mais de créateur. Il a imaginé des sculptures, des boiseries, un décor peint, des meubles, tout un ensemble qui annonce parfois plus l'Art nouveau des années 1900 que le retour au Moyen Âge. Il s'est attaché à concilier le respect des vestiges médiévaux et les impératifs de la vie de cour telle qu'on la concevait sous . Des techniques modernes À Pierrefonds, Eugène Viollet-le-Duc est à la fois architecte et pédagogue. Son programme est exprimé de manière claire en 1853 : « Le château de Pierrefonds, rétabli en totalité, fera connaître cet art à la fois civil et militaire qui, de à , était supérieur à tout ce que l’on faisait alors en Europe. ». L’œuvre de Pierrefonds est donc une leçon d’architecture. La reconstruction du château est un manifeste du répertoire décoratif architectural, directement issu des dessins d’Eugène Viollet-le-Duc, mais aussi de l’emploi de procédés constructifs les plus performants de son temps. Si l’apparence est médiévale, les procédés constructifs sont ceux du . Ainsi, la silhouette générale du château est rehaussée par de nombreux et variés accessoires de toitures qui sont modernes (lucarnes, crêtes de faîtage, épis, poinçons, girouettes et bannières). L’usage du fer est généralisé, visible dans les combles pour les charpentes et dissimulé dans les planchers dont l’âme des poutres est renforcée de métal. Les couvertures d’ardoise sont posées au crochet. Les portails et le pont-levis sont entièrement métalliques. Le confort moderne fait aussi son apparition avec l’installation d’un calorifère répartissant l’air chaud dans les salles par des boisseaux en fer et plâtre. Chronologie du chantier décembre 1857 : approuve le projet de restauration du donjon proposé par Viollet-le-Duc. 1858 : travaux de fouilles. Les découvertes sont exposées au château. décembre 1858 : achèvement de la couverture de la tour Hector. décembre 1860 : achèvement de la couverture de la tour Godefroy de Bouillon et de la tour carrée du donjon. décembre 1861 : achèvement de la couverture du donjon. décembre 1864 : poursuite des travaux du donjon et achèvement de la tour de César. 1865 : achèvement du donjon, des tours Artus et Alexandre, de l'aile Ouest. décembre 1866 : achèvement du décor de la salle des Preuses. décembre 1867 : achèvement des tours Charlemagne et Josué. Création du vieux pont devant le châtelet. décembre 1868 : achèvement des maçonneries et des couvertures de la chapelle. septembre 1870 : achèvement de l'ensemble des couvertures. Cinq salles sont entièrement décorées. 1882 : achèvement des travaux de la façade de la chapelle. novembre 1885 : arrêt définitif des travaux Description de l’extérieur du château Bien que dans l'ensemble l'aspect extérieur du château ait été respecté, Viollet-le-Duc a tout de même apporté quelques modifications sur la partie Sud. En effet, afin de justifier l'emplacement du château qui est dominé de ce côté par un plateau, Viollet-le-Duc a prétendu qu'il existait entre le château et le plateau un profond fossé et trois retranchements pour canons, alors que l'artillerie n'a été utilisée qu'au . Dans sa reconstitution, il a donc placé un fossé et plusieurs dispositifs extérieurs de défense (portes, chicanes, pont-levis, châtelets) qui n'ont aucune efficacité militaire, mais qui contribuent à l'aspect de décor théâtral. Pour le reste, le château présente, comme sous Louis d'Orléans, cette forme de quadrilatère irrégulier de , flanqué de huit grosses tours portant chacune dans une niche la statue d'un preux. La façade principale est également ornée d'un bas-relief représentant l'Annonciation. Cela s'inscrit dans une transformation, qui émerge en ce début du , de la conception du château qui n'apparaît plus seulement comme un objet de défense mais aussi comme un lieu d'habitation. Un des traits les plus caractéristiques du système de défense du château est d'être muni, au niveau des courtines et des tours, de deux chemins de ronde superposés. Le premier, chemin de ronde inférieur, est couvert d'un toit pour empêcher l'escalade au moyen d'échelles et repose sur des mâchicoulis. Les murs sont percés d'archères cruciformes permettant d'atteindre les assaillants qu'ils soient éloignés ou proches des murailles. Le chemin de ronde supérieur, avec ses créneaux et ses meurtrières, forme une seconde ligne de défense. L'originalité est que le crénelage se trouve de niveau avec celui des tours, ce qui permet une communication entre elles. Enfin, sur les deux grosses tours Charlemagne et Jules César, Viollet-le-Duc a rajouté un troisième étage de défense – que beaucoup de spécialistes contestent – constitué de hautes cheminées crénelées qui donne au château un aspect féerique. Les tours Le château comporte huit tours dont chacune porte le nom d’un personnage issu des Neuf Preux. Personnages nés dans un roman au début du , les preux symbolisent toutes les vertus des chevaliers : bravoure, fidélité, honneur… Au nombre de neuf, ils sont issus de trois sources: l’Antiquité et les histoires juive et chrétienne. Ils sont tous des héros de l’histoire et de grands conquérants. Ainsi les preux de l’Antiquité sont Hector (roi de Troie), Alexandre (Alexandre le Grand, conquérant d’un empire allant de la Grèce jusqu’à l’Inde) et Jules César. Ceux représentant l’histoire juive : Josué (successeur de Moïse qui se bat contre les Infidèles), Judas Maccabé (s’est rendu maître de Jérusalem en combattant les Syriens) et David (vainqueur du géant Goliath). Enfin, trois rois chrétiens : Charlemagne (roi des Francs à la tête d’un empire s’étendant jusqu’à l’Allemagne actuelle), le roi Arthur ou Artus (célèbre pour son légendaire Camelot et son épée Excalibur) et Godefroy de Bouillon (héros de la première croisade au ). Ces neuf personnages se retrouvent à Pierrefonds dans chacune des tours du mur d’enceinte mais aussi, dans leur version féminine, dans la plus grande salle d’apparat du château : la salle des preuses. Parmi ces tours nous avons : Artus, Alexandre, Godefroy de Bouillon, Josué, Hector, Judas Maccabée, Charlemagne et Jules César. La tour Alexandre (dite tour de la torture) reprend l’architecture du avec ses murs bruts. Au bas, dans les soubassements de la tour, se trouvent toujours les oubliettes datant de l’époque médiévale. Le preux non doté d'une tour (le roi David) a été symbolisé par la présence d'une étoile de David dans la rosace de la chapelle. Pour leur permettre de résister aux tirs des bombardes, les tours placées face au plateau (tours Jules César et Charlemagne) ont des diamètres exceptionnels de et avec une épaisseur des murs pouvant aller jusqu'à . Les autres tours ont des diamètres compris entre et . Les tours ont été reconstruites à partir des maçonneries anciennes. La cour d’honneur La cour d'honneur distribue au sud-ouest, le donjon qui enferme les appartements impériaux ; au nord-ouest, le grand corps de logis qui abrite les salles d’apparat ; au nord-est, l’aile des cuisines avec les appartements des invités et au sud, la chapelle et la cour des provisions. Les façades de style Renaissance qui donnent sur la cour sont toutes conçues comme des écrans ou des décors de théâtre dont le dessin est destiné à l’agrément du visiteur situé au centre. Elles ne reflètent en rien la disposition intérieure, à l’inverse du système médiéval. Ainsi, les toitures de l’aile destinée aux invités sont-elles dédoublées de manière à donner un pignon sur la cour et, de l’autre côté, un haut toit à double pente. La coupe sur ce bâtiment montre aussi la variété d’agencement des cloisons et des voûtements d’un étage à un autre, liberté rendue possible uniquement par l’utilisation d’une structure métallique dissimulée dans les maçonneries d’aspect traditionnel. La façade principale, celle du grand logis, présente des arcades en anses de panier formant un préau, que surmonte une galerie de de long. L’ensemble a été imaginé par Viollet-le-Duc. Dans la galerie couverte, les clés de voûtes sont, sur une face, sculptées de représentations des métiers du Moyen Âge (tailleurs de pierre, écuyer…) et sur l’autre face de monstres et de chimères. Les chapiteaux de cette galerie, retracent l’un des romans les plus célèbres du Moyen Âge, le Roman de Renart. Plus qu’un roman le Roman de Renart est un ensemble de récits de différents auteurs mettant en scène des animaux qui se comportent comme des humains. Ces récits s’axent autour d’un personnage central : Renard, le goupil (nom ancien désignant un renard) habile et rusé. On retrouve aussi Ysengrin, le loup bête et cruel, Noble, le lion, roi des animaux ou encore Chanteclerc, le coq. Au milieu de la cour d’honneur, trône une statue équestre en bronze de Louis d'Orléans, et d'énormes salamandres, symbole du duc, font office de gargouilles. Ces sculptures ont été réalisées par Emmanuel Frémiet [1824-1910] ainsi que les chimères du grand perron d'angle. Description de l’intérieur du château La chapelle La chapelle a été entièrement reconstruite. Lovant son abside dans la tour Judas-Maccabée, elle n’est pas visible de l’extérieur. Sa façade sur cour rappelle les saintes chapelles du Moyen Âge (château de Vincennes). Ornée d’une figure de pèlerin de Saint-Jacques-de-Compostelle (auquel Viollet-le-Duc a prêté ses traits, réalisée en 1884 par Hiolin), elle dissimule une architecture étonnante, bien loin des modèles anciens puisqu’une tribune destinée aux gardes du château a été installée au-dessus du chœur. Aux piédroits du portail, figurent Louis d'Orléans et sa femme, Valentine Visconti. Au-dessus du tympan de la chapelle, figure saint Denis accompagné de ses compagnons saint Rustique et saint Éleuthère. Le donjon Le donjon du château pouvait être complètement isolé des autres défenses. Il comprend les deux grosses tours de César et de Charlemagne, tout le bâtiment carré, divisé en trois salles à chaque étage, et la tour carrée. Le donjon était l’habitation réservée au seigneur. Bâti dès le , le donjon a pour particularité et originalité à Pierrefonds d’être totalement accolé à la muraille du château. Composé de trois étages successifs, il était destiné à accueillir les appartements des souverains. Aujourd’hui (en 2013), seuls les appartements de l’empereur sont accessibles au public. En relevant les ruines en 1858, Viollet-le-Duc n'a pas modifié fondamentalement l'implantation initiale du donjon. Sa première intention, conformément à la volonté de , fut de remonter exclusivement que le donjon car d'importantes portions de murs subsistaient. L’escalier du donjon, entièrement imaginé lors des restaurations du , est greffé sur des murs restaurés. Son départ en perron couvert échappe à tout modèle médiéval mais assure une entrée majestueuse aux appartements impériaux. Si l’aspect général de cet escalier est incontestablement médiéval, le foisonnant répertoire décoratif est d’inspiration très originale avec une liberté certaine dans le mélange des réminiscences médiévales et Renaissance. Les quatre statues féminines représentent les quatre vertus cardinales : la Justice, la Tempérance, la Prudence et la Force. Le salon de réception Au , l’empereur et l’impératrice recevaient ici leurs proches et intimes. Salle dépourvue d’ameublement à l’exception d’une banquette remarquable due à Viollet-le-Duc, la décoration est quant à elle très lumineuse et riche. Les murs représentent divers emblèmes et blasons de souverains peints par la technique dite de peinture au pochoir. Se côtoient dans cet ensemble l’Aigle impérial de et le porc-épic de . Le porc-épic était l’emblème de la dynastie des Valois d’Orléans et leur devise était : « Qui s’y frotte s’y pique ». Le reste de la pièce est agrémenté de panneaux de lambris sculptés et représentant diverses chimères. Toute la sculpture en bois a été réalisées par Zoegger. La grande banquette sculptée à dossier basculant a été réalisée à partir de dessins de Viollet-le-Duc montrant les projets d'ameublement destinés aux appartements privés. La salle des plâtres de travail Dans ce lieu totalement dépourvu de peintures murales étaient réalisées et exposées diverses statues destinées à orner le château. Posés sur leur sellette d'origine, les plâtres de travail ont été utilisés par Viollet-le-Duc pour faire exécuter la statuaire monumentale du château : les preux des tours, les preuses de la salle de bal, l'archange saint Michel et la Vierge de l'Annonciation. Le cabinet de travail de l’Empereur C’est la pièce la plus meublée du donjon, avec notamment le bureau sur lequel travaillait Viollet-le-Duc. Intrigant mais amusant, un cabinet de toilette était dissimulé derrière une porte faisant office d’armoire. Ce cabinet de toilette possédait un système de chasse d'eau alimenté par le biais d’une bassine remplie d’eau et située au-dessus de l’armoire. Les parties hautes des lambris représentent des rinceaux, des feuillage, et des figures d'animaux combattants. Le décor peint au pochoir reprend le motif de l'aigle impériale mais modifié pour éviter toute répétition. Le manteau de la cheminée est peint d'abeilles, emblème choisi par pour évoquer la notion de pugnacité. La chambre de C’est une pièce immensément illuminée. Cet avantage provient de sa position au centre du donjon. Viollet-le-Duc a conçu un décor ornemental de lambris sculpté et de peinture au pochoir où la richesse des figures inspirées des bestiaires médiévaux rivalise avec le foisonnement des motifs floraux. Par cette utilisation de la ligne végétale, par la stylisation du dessin et l'emploi d'une vive polychromie, l'architecte s'impose ici, avec cinquante ans d'avance, comme l'un des précurseurs de l'Art nouveau si brillamment illustré par Guimard ou Horta. Symbole récurrent, l'aigle impériale orne poutres, murs et cheminées tandis qu'une frise historiée narre la vie des chevaliers du . Elle se lit en partant de la droite de la cheminée. Elle décrit l'éducation idéale du chevalier, l'art de combattre. Elle évoque l'exploit que doit réaliser chaque chevalier par la mort d'un griffon. Enfin, elle rappelle que l'un des devoirs d'un seigneur est de rendre la justice. Le linteau de la cheminée s'orne d'abeilles sculptées. Dans le cartouche s'inscrit la devise : « Qui veult peult ». La chambre est vide de tout meuble. Viollet-le-Duc dessina un projet de lit qui restât sans suite. L’appartement de l’Impératrice La chambre de l'impératrice Eugénie est une haute salle voûtée sur le plan d'un octogone, entièrement peinte, au second étage de la tour Jules-César, au-dessus de la chambre de Napoléon III. Le salon-antichambre occupe la moitié du donjon. Sur le manteau de la cheminée figure un arbre dont les branches à enroulement désignent chacune un des huit chevaliers de la Table Ronde. Au sommet, siège Arthur (ou Artus). Les vitraux aux aigles héraldiques portent la devise « Je l'envie ». Le grand logis Le dépôt des sculptures Dans ces salles gothiques, sont exposées au public depuis 1997 les sculptures de plâtre commandés par Louis-Philippe pour le musée national du château de Versailles. Ce sont pour la plupart les copies des gisants et d’orants de la basilique Saint-Denis. Parmi ces sculptures figurent également ceux qui ont fait Pierrefonds : Louis et Charles d'Orléans ou Valentine Visconti duchesse de Milan. En 2006, l’artiste Skertzo a installé une muséographie moderne. Mais la présentation des moulages respecte pour l'essentiel, la dépose effectuée en 1953, sans respect chronologique ni intention pédagogique. Les caves où se trouve ce dépôt correspondent aux parties de château datant de Louis d'Orléans. On y voit aussi les foyers en brique du système de chauffage par calorifères datant du . La salle de la maquette La maquette en pierre du château a été réalisée pour l’Exposition universelle de 1878 par Lucjan Wyganowski (1809-1886), inspecteur des travaux dès 1857, et infatigable collaborateur de l'ombre de Viollet-le-Duc. Lors de sa présentation à l'exposition universelle, la maquette a été découpée en et rangées dans . Lucjan Wyganowski, (officier polonais ayant combattu à la bataille d'Ostrolenka, et réfugié en France depuis 1831) a tenu un journal des travaux des restaurations, qui est une mine d'informations et, est toujours fort utile de nos jours. Il décéda au château de Pierrefond, où il continuait son oeuvre, le 14 mai 1886. La salle des gardes ou des mercenaires D’après Viollet-le-Duc, elle était destinée à abriter des soldats que l’on surveillait depuis la galerie du demi-étage. Quelques vestiges de l'ancien château découverts lors des fouilles archéologiques de 1858 sont entreposés, notamment une statue de la Vierge de l'Annonciation et trois statues de Preux : Artus, Charlemagne et Godefroy de Bouillon. Cette salle a été entièrement créée par Viollet-le-Duc sauf la cheminée à deux âtres et blason des Orléans qui est en partie d'origine. La salle des preuses Ancienne salle de justice, c’est aujourd’hui la salle la plus imposante du château incarnant le faste de la période Second-Empire avec son architecture impressionnante et sa décoration grandiose. Elle a une longueur de , une largeur de et une hauteur de . La voûte en berceau lambrissé carénée, en double presque le volume. Elle est éclairée par . Sous le Second Empire, ce lieu sert de salle de réception ainsi que de galerie de bal. À cet effet, une tribune d’orchestre située au-dessus de la salle d'armes, la domine. Deux ensembles statuaires se répondent aux extrémités de la salle : Le portail est richement orné de statues-colonnes avec, au centre, l’empereur Charlemagne entouré des princes paladins: Olivier, Roland, l’évêque Turpin et Guillaume d'Orange. À son dessus, deux anges soutiennent le blason impérial surmonté d’une couronne. Les sculptures ont été réalisées par Gondran. De l’autre côté de la salle, une cheminée à double foyer est monumentale et ornée d’un manteau représentant neuf statues féminines nommées les preuses. Elles évoquent l’amour courtois. Les visages des « preuses » s'inspirent de ceux de l'impératrice et de ses dames de compagnie. Nous avons de gauche à droite : Thamaris (maréchale Canrobert), Cinopé (princesse Murat), Lampetto (duchesse de Malakoff), Hipolyté (baronne de Pierres), Sémiramis (impératrice Eugénie), Penthésilée (duchesse de Cadore), Teuca (duchesse de Bassano), Déiphyle (Comtesses de la Poeze) et Ménalippe (madame Carette) qui, n’étant pas d’origine noble, est la seule statue à ne pas avoir de couronne. Seules deux banquettes circulaires dessinées par Viollet-le-Duc constituent le mobilier après le déménagement de la collection d’armures médiévales de Napoléon III qui se trouve maintenant à l’hôtel des Invalides, à Paris. La collection d’armures et d’armes de poing avait été acquise par l’empereur à la vente du prince Soltikoff en 1861 et elle était présentée auparavant dans le palais de l’Industrie aux Champs-Élysées. L’aile des invités L’aile des invités abritait au rez-de-chaussée, les cuisines et à l’étage, des salons, puis à l’étage supérieur, les appartements des invités. Cette aile n’a jamais été terminée. De nos jours, elle abrite les collections des ateliers Monduit. Ces ateliers surent renouveler la technique de la plomberie d’art. De grands sculpteurs et architectes confièrent à ces ateliers la restauration de toitures de châteaux, d’églises ou d’hôtels particuliers, mais aussi des créations telles que la flèche de la cathédrale Notre-Dame de Paris, la grande lanterne de la coupole de l’Opéra de Paris, la flèche de la cathédrale d’Amiens, la couverture en bronze de la statue de la Liberté à New York (une reproduction en modèle réduit est visible), le Lion de Belfort, l’archange saint Michel qui couronne la flèche de l’abbaye du Mont-Saint-Michel, la réalisation du quadrige sur le toit du Grand Palais à Paris et aussi, les couvertures du château de Pierrefonds. Les pièces présentées ne sont pas des copies mais des doubles véritables, fabriqués par les ateliers Monduit au moment de la réalisation des commandes, pour être exposés lors des expositions universelles. L’escalier à double révolution emblématique de la période Renaissance offre deux volées qui ne se croisent pas (comme au château de Chambord), jouant ainsi sur une idée de divertissement pour la Cour. Un monument en constante transformation Dès ses origines Ouverts au public sous le Second Empire comme un musée, le bâtiment et son parc, une fois la défaite consommée, retrouvent cette vocation et, jusqu’en 1879, date de la mort de Viollet-le-Duc les travaux d’aménagement se poursuivent. Pourtant, dès l’année 1870, la collection d’armures a été déménagée. Vide, le château est loin d’être terminé. Les visiteurs se font rares. Ils afflueront plus tard, d’autant qu’en 1884, date du décès de Maurice Ouradou, gendre de l’architecte qui avait poursuivi l’entreprise d’après les dessins de son beau-père, le train arrivera à Pierrefonds. Mais après 1870 Viollet-le-Duc programme seul la reconstruction du château. L’empereur est absent, humilié par les Prussiens ; l’architecte prépare donc sans lui le devenir de cette œuvre si peu ordinaire et fait de la reconstruction de Pierrefonds une leçon pour le présent. De nos jours Au terme d'une période de désaffection qui a vu diminuer le nombre de ses visiteurs ( en 2000), le domaine est dirigé depuis 2008 par l'administratrice Eva Grangier Menu. La galerie des gisants a fait l'objet d'une nouvelle scénographie en 2006 après l'affectation définitive des sculptures en plâtre provenant, pour la plupart, de la nécropole de la basilique Saint-Denis. Représentant des personnages étroitement liés à la monarchie française, elles avaient été commandées par le roi Louis-Philippe pour le musée de l'Histoire de France du château de Versailles. D'autres parties du château sont ouvertes, dont l'exposition de la collection Monduit, en cuivre martelé. Le parc du château fait l'objet d'un programme de restauration, avec la construction et l'installation d'engins de siège, comme un trébuchet. Depuis , une campagne de restauration sans précédent étalée sur cinq ans, a été lancée. Objectif : donner encore plus à voir aux visiteurs et ainsi attirer un nouveau public Le château comme décor de tournage Cinéma Le château a servi fréquemment de lieu de tournages de films : En 1961,dans le film Le Capitaine Fracasse de Pierre Gaspard-Huit, la scène de la représentation de la troupe des comédiens devant le roi a été tournée dans la grande Salle des Preuses. Il a aussi inspiré le château du roi Miraz dans Le Monde de Narnia : Le Prince Caspian Télévision Plus récemment, il a servi de décor pour des séries télévisées : Diane de Poitiers (2022) Annexes Bibliographie Gérard Dalmaz, Le Château de Pierrefonds, éditions du patrimoine, 2010. Robert Dalau, Le Château de Pierrefonds, éditions du patrimoine, 1997, . François Beauvy, Le Siècle de Pierrefonds, 1832-1914, Trosly-Breuil, Ed. du Trotteur ailé, 2015, 159 p. . Arnaud Timbert, Viollet-le-Duc et Pierrefonds : histoire d'un chantier, Villeneuve-d'Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2017. Articles connexes Pierrefonds (Oise) Liste des monuments historiques de l'Oise (est) Louis Ier d'Orléans Eugène Viollet-le-Duc Liens externes Les archives de la gestion de la restauration des ruines du château de Pierrefonds sous le Second Empire sont conservées aux Archives nationales (France). Notes et références Pierrefonds Pierrefonds Monument historique dans l'Oise Monument historique classé en 1862 Édifice géré par le Centre des monuments nationaux Picardie médiévale Architecture au Moyen Âge Histoire militaire du Moyen Âge Architecture militaire Patrimoine du XIXe siècle Architecture éclectique en France Édifice religieux néo-gothique en Picardie Pierrefonds Bâtiment restauré par Eugène Viollet-le-Duc Édifice représenté sur une pièce de monnaie
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Compilateur
Compilateur
En informatique, un compilateur est un programme qui transforme un code source en un code objet. Généralement, le code source est écrit dans un langage de programmation (le langage source), il est de haut niveau d'abstraction, et facilement compréhensible par l'humain. Le code objet est généralement écrit en langage de plus bas niveau (appelé langage cible), par exemple un langage d'assemblage ou langage machine, afin de créer un programme exécutable par une machine. Présentation générale Un compilateur effectue les opérations suivantes : analyse lexicale, pré-traitement (préprocesseur), analyse syntaxique (), analyse sémantique, et génération de code optimisé. La compilation est souvent suivie d'une étape d’édition des liens, pour générer un fichier exécutable. Quand le programme compilé (code objet) est exécuté sur un ordinateur dont le processeur ou le système d'exploitation est différent de celui du compilateur, on parle de compilation croisée. On distingue deux options de compilation : (AOT), où il faut compiler le programme avant de lancer l'application : c'est la situation traditionnelle. Compilation à la volée (, en abrégé JIT) : cette faculté est apparue dans les (par exemple avec Tcl/Tk). Historique Les logiciels des premiers ordinateurs étaient écrits en langage assembleur. Les langages de programmation de plus haut niveau (dans les couches d'abstraction) n'ont été inventés que lorsque les avantages apportés par la possibilité de réutiliser le logiciel sur différents types de processeurs sont devenus plus importants que le coût de l'écriture d'un compilateur. La capacité de mémoire très limitée des premiers ordinateurs a également posé plusieurs problèmes techniques dans le développement des compilateurs. Vers la fin des , des langages de programmation indépendants des machines font pour la première fois leur apparition. Par la suite, plusieurs compilateurs expérimentaux sont développés. Le premier compilateur, (pour le langage A-0) est écrit par Grace Hopper, en 1952. L'équipe FORTRAN dirigée par John Backus d'IBM est considérée comme ayant développé le premier compilateur complet, durant la période 1954-1957, et il s'agit du premier compilateur optimiseur, l'objectif de l'équipe étant de générer un code en langage machine quasiment aussi rapide que celui qu'aurait généré un programmeur. COBOL, développé en 1959 et reprenant largement des idées de Grace Hopper est le premier langage à être compilé sur plusieurs architectures. Dans plusieurs domaines d'application, l'idée d'utiliser un langage de plus haut niveau d'abstraction s'est rapidement répandue. Avec l'augmentation des fonctionnalités supportées par les langages de programmation plus récents et la complexité croissante de l'architecture des ordinateurs, les compilateurs se sont de plus en plus complexifiés. En 1962, le premier compilateur « auto-hébergé » - capable de compiler en code objet, son propre code source exprimé en langage de haut niveau - est créé, pour le Lisp, par Tim Hart et Mike Levin au (MIT). À partir des , il est devenu très courant de développer un compilateur dans le langage qu'il doit compiler, faisant du Pascal et du C des langages de développement très populaires. On peut aussi utiliser un langage ou un environnement spécialisé dans le développement de compilateurs : on parle lors d'outils de méta-compilation, et on utilise par exemple un compilateur de compilateur. Cette méthode est particulièrement utile pour réaliser le premier compilateur d'un nouveau langage ; l'utilisation d'un langage adapté et rigoureux facilite ensuite mise au point et évolution. Structure et fonctionnement La tâche principale d'un compilateur est de produire un code objet correct qui s'exécutera sur un ordinateur. La plupart des compilateurs permettent d'optimiser le code, c'est-à-dire qu'ils vont chercher à améliorer la vitesse d'exécution, ou réduire l'occupation mémoire du programme. En général, le langage source est « de plus haut niveau » que le langage cible, c'est-à-dire qu'il présente un niveau d'abstraction supérieur. De plus, le code source du programme est généralement réparti dans plusieurs fichiers. Un compilateur fonctionne par analyse-synthèse : au lieu de remplacer chaque construction du langage source par une suite équivalente de constructions du langage cible, il commence par analyser le texte source pour en construire une représentation intermédiaire qu'il traduit à son tour en langage cible. On sépare le compilateur en au moins deux parties : une partie avant (ou frontale), parfois appelée « souche », qui lit le texte source et produit la représentation intermédiaire ; et une partie arrière (ou finale), qui parcourt cette représentation pour produire le texte cible. Dans un compilateur idéal, la partie avant est indépendante du langage cible, tandis que la partie arrière est indépendante du langage source. Certains compilateurs effectuent des traitements substantiels sur la partie intermédiaire, devenant une partie centrale à part entière, indépendante à la fois du langage source et de la machine cible. On peut ainsi écrire des compilateurs pour toute une gamme de langages et d'architectures en partageant la partie centrale, à laquelle on attache une partie avant par langage et une partie arrière par architecture. Les étapes de la compilation incluent : le prétraitement, nécessaire pour certains langages comme C, qui prend en charge la substitution de macro et de la compilation conditionnelle. Généralement, la phase de prétraitement se produit avant l'analyse syntaxique ou sémantique ; par exemple dans le cas de C, le préprocesseur manipule les symboles lexicaux plutôt que des formes syntaxiques. l'analyse lexicale, qui découpe le code source en petits morceaux appelés jetons (). Chaque jeton est une unité atomique unique de la langue (unités lexicales ou lexèmes), par exemple un mot-clé, un identifiant ou un symbole. La syntaxe de jeton est généralement un langage régulier, donc reconnaissable par un automate à états finis. Cette phase est aussi appelée à balayage ou lexing ; le logiciel qui effectue une analyse lexicale est appelé un analyseur lexical ou un scanner. Un analyseur lexical pour un langage régulier peut être généré par un programme informatique, à partir d'une description du langage par des expressions régulières. Deux générateurs classiques sont lex et flex. l'analyse syntaxique implique l'analyse de la séquence jeton pour identifier la structure syntaxique du programme. Cette phase s'appuie généralement sur la construction d'un arbre d'analyse ; on remplace la séquence linéaire des jetons par une structure en arbre construite selon la grammaire formelle qui définit la syntaxe du langage. Par exemple, une condition est toujours suivie d'un test logique (égalité, comparaison…). L'arbre d'analyse est souvent modifié et amélioré au fur et à mesure de la compilation. Yacc et GNU Bison sont les analyseurs syntaxiques les plus utilisés. l'analyse sémantique est la phase durant laquelle le compilateur ajoute des informations sémantiques à l'arbre d'analyse et construit la table des symboles. Cette phase vérifie le type (vérification des erreurs de type), ou l'objet de liaison (associant variables et références de fonction avec leurs définitions), ou une tâche définie (toutes les variables locales doivent être initialisées avant utilisation), peut émettre des avertissements, ou rejeter des programmes incorrects. L'analyse sémantique nécessite habituellement un arbre d'analyse complet, ce qui signifie que cette phase fait suite à la phase d'analyse syntaxique, et précède logiquement la phase de génération de code ; mais il est possible de replier ces phases en une seule passe. la transformation du code source en code intermédiaire ; l'application de techniques d'optimisation sur le code intermédiaire : c'est-à-dire rendre le programme « meilleur » selon son usage ; la génération de code avec l'allocation de registres et la traduction du code intermédiaire en code objet, avec éventuellement l'insertion de données de débogage et d'analyse de l'exécution ; et finalement l'édition des liens. L'analyse lexicale, syntaxique et sémantique, le passage par un langage intermédiaire et l'optimisation forment la partie frontale. La génération de code et l'édition de liens constituent la partie finale. Ces différentes étapes font que les compilateurs sont toujours l'objet de recherches. Lien avec les interpréteurs L'implémentation (réalisation concrète) d'un langage de programmation peut être interprétée ou compilée. Cette réalisation est un compilateur ou un interpréteur, et un langage de programmation peut avoir une implémentation compilée, et une autre interprétée. On parle de compilation si la traduction est faite avant l'exécution (le principe d'une boucle est alors traduit une fois), et d'interprétation si la traduction est finie pas à pas, durant l'exécution (les éléments d'une boucle sont alors examinés à chaque usage). L'interprétation est utile pour la mise au point ou si les moyens sont limités. La compilation est préférable en exploitation. Problème d'amorçage () Les premiers compilateurs ont été écrits directement en langage assembleur, un langage symbolique élémentaire correspondant aux instructions du processeur cible et quelques structures de contrôle légèrement plus évoluées. Ce langage symbolique doit être assemblé (et non compilé) et lié pour obtenir une version exécutable. En raison de sa simplicité, un programme simple suffit à le convertir en instructions machines. Les compilateurs actuels sont généralement écrits dans le langage qu'ils doivent compiler ; par exemple un compilateur C est écrit en C, SmallTalk en SmallTalk, Lisp en Lisp Dans la réalisation d'un compilateur, une étape décisive est franchie lorsque le compilateur pour le langage X est suffisamment complet pour se compiler lui-même : il ne dépend alors plus d'un autre langage (même de l'assembleur) pour être produit. Il est complexe de détecter un bogue de compilateur. Par exemple, si un compilateur C comporte un bogue, les programmeurs en langage C auront naturellement tendance à mettre en cause leur propre code source, non pas le compilateur. Pire, si ce compilateur buggé (version V1) compile un compilateur (version V2) non buggé, l'exécutable compilé (par V1) du compilateur V2 pourrait être buggé. Pourtant son code source est bon. Le oblige donc les programmeurs de compilateurs à contourner les bugs des compilateurs existants. Compilateur simple passe et multi passe La classification des compilateurs par nombre de passes a pour origine le manque de ressources matérielles des ordinateurs. La compilation est un processus coûteux et les premiers ordinateurs n'avaient pas assez de mémoire pour contenir un programme devant faire ce travail. Les compilateurs ont donc été divisés en sous programmes qui font chacun une lecture de la source pour accomplir les différentes phases d’analyse lexicale, d'analyse syntaxique et d'analyse sémantique. L'aptitude à combiner le tout en un seul passage a été considérée comme un avantage, car elle simplifie l'écriture du compilateur, qui s'exécute généralement plus rapidement qu’un compilateur multi passe. Ainsi, dus aux ressources limitées des premiers systèmes, de nombreux langages ont été spécifiquement conçus afin qu'ils puissent être compilés en un seul passage (par exemple, le langage Pascal). Structure non linéaire du programme Dans certains cas, telle ou telle fonctionnalité du langage requiert que son compilateur effectue plus d'une passe. Par exemple, considérons une déclaration figurant à la de la source qui affecte la traduction d'une déclaration figurant à la . Dans ce cas, la première passe doit recueillir des renseignements sur les déclarations, tandis que la traduction proprement dite ne s’effectue que lors d'un passage ultérieur. Optimisations Le fractionnement d'un compilateur en petits programmes est une technique utilisée par les chercheurs intéressés à produire des compilateurs performants. En effet, l'inconvénient de la compilation en une seule passe est qu'elle ne permet pas l'exécution de la plupart des optimisations sophistiquées nécessaires à la génération de code de haute qualité. Il devient alors difficile de dénombrer exactement le nombre de passes qu’un compilateur optimisant effectue. Fractionnement de la démonstration de correction Démontrer la correction d'une série de petits programmes nécessite souvent moins d'effort que de démontrer la correction d'un plus grand programme unique équivalent. Compilateur de compilateur Un compilateur de compilateur est un programme qui peut générer une, voire toutes les parties d'un compilateur. On peut par exemple compiler les bases d'un langage, puis, utiliser les bases du langage pour compiler le reste. Qualité Optimisation Selon l'usage et la machine qui va exécuter un programme, on peut vouloir optimiser la vitesse d'exécution, l'occupation mémoire, la consommation d'énergie, la portabilité sur d'autres architectures, ou le temps de compilation. Préservation sémantique Il existe des compilateurs qui sont vérifiés mathématiquement. Ces compilateurs garantissent que les propriétés de sécurité prouvées sur le code source sont également valables pour le code compilé exécutable. Ce type de compilateurs est notamment utilisé pour le développement d'algorithmes de contrôle de vol et de navigation dans l'aviation ou dans le domaine de l'énergie nucléaire. Chaîne de compilation Compilation croisée La compilation croisée fait référence aux chaînes de compilation capables de traduire un code source en code objet dont l'architecture processeur diffère de celle où la compilation est effectuée. Ces chaînes sont principalement utilisées en informatique industrielle et dans les systèmes embarqués. Autres compilations ou code octet Certains compilateurs traduisent un langage source en langage machine virtuel (dit langage intermédiaire), c'est-à-dire en un code (généralement binaire) exécuté par une machine virtuelle : un programme émulant les principales fonctionnalités d'un ordinateur. De tels langages sont dits semi-compilés. Le portage d'un programme ne requiert ainsi que le portage de la machine virtuelle, qui sera de fait soit un interprète, soit un second traducteur (pour les compilateurs multi-cibles). Ainsi, des compilateurs traduisent Pascal en P-Code, Modula 2 en M-Code, Simula en S-code, ou plus récemment du code Java en bytecode Java (code objet). Exemples Quand la compilation repose sur un byte code, on parle de compilation à la volée. On utilise alors des machines virtuelles comme la machine virtuelle Java avec laquelle on peut notamment compiler du Scala. Il est possible dans certains langages d'utiliser une bibliothèque permettant la compilation à la volée de code entré par l'utilisateur, par exemple en C avec libtcc. D’autres compilateurs traduisent un code d’un langage de programmation vers un autre. On les appelle des transcompilateurs, ou bien encore par anglicisme, des transpileurs ou transpilateurs. Par exemple, le logiciel LaTeX permet, à partir d’un code source en LaTeX, d’obtenir un fichier au format PDF (avec par exemple la commande pdflatex sous Ubuntu) ou HTML. Autre exemple, LLVM est une bibliothèque aidant à réaliser des compilateurs, également utilisée par AMD pour développer « HIP », un transcompilateur de code CUDA (langage spécifique à NVIDIA et très utilisé) afin de l’exécuter sur les processeurs graphiques d’AMD. Certains compilateurs traduisent, de façon incrémentale ou interactive, le programme source (entré par l’utilisateur) en code machine. On peut citer comme exemple certaines implantations de Common Lisp (comme ). Annexes Bibliographie Articles connexes Interprète Compilation à la volée Compilation incrémentale Compilation anticipée Décompilateur, programme qui traduit un langage de bas niveau vers un langage de plus haut niveau GCC est une suite de compilation particulièrement connue, beaucoup utilisée pour les langages C et C++, mais également Java ou encore Ada. Clang est un pour les langages de la famille du C, utilisant le LLVM Javac, le compilateur Java le plus répandu GHC, un compilateur pour Haskell , pour les mêmes langages et pour Liens externes Liste de compilateurs gratuits et/ou libres Cours plutôt complet et contenant des exemples en C/ASM. Notes et références Compilateur Théorie de la compilation
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Cath%C3%A9drale%20Notre-Dame%20de%20Chartres
Cathédrale Notre-Dame de Chartres
La cathédrale Notre-Dame de Chartres est une cathédrale catholique romaine située au cœur de la ville de Chartres dans le département français d'Eure-et-Loir, en région Centre-Val de Loire. Siège du diocèse de Chartres, elle est l'un des monuments emblématiques de l'architecture gothique. Située à au sud-ouest de Paris, elle est traditionnellement considérée comme la cathédrale gothique la plus représentative, la plus complète ainsi que la mieux conservée de France par ses sculptures, vitraux et dallage pour la plupart d'origine, bien qu'elle soit construite avec les techniques de l'architecture romane montrant ainsi la continuité et non la rupture entre ces deux types d'architecture. L'actuelle cathédrale, de style gothique dit « classique », a été construite au début du , pour la majeure partie en trente ans, sur les ruines d'une précédente cathédrale romane, détruite lors d'un incendie en 1194. Grand lieu de pèlerinage, elle domine la ville de Chartres et la plaine de la Beauce, se dévoilant au regard à plus de dix kilomètres de distance. L’édifice fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par son recensement sur la liste de 1862. Par ailleurs, il est parmi les premiers monuments inscrits sur la liste du patrimoine mondial par l'UNESCO en 1979. Histoire Les édifices précédents Légendes chartraines La légende de l'élection divine et mariale de Notre-Dame de Chartres est une tradition forgée au par les chanoines de la cathédrale. Vers 1420, le prédicateur Jean de Gerson s'appuie probablement sur cette légende pour évoquer une ancienne grotte occupée par des druides carnutes cent ans avant notre ère, grotte dédiée à « la Vierge devant enfanter » (légende d'une statue de déesse mère qui aurait servi de sanctuaire aux premiers chrétiens, à l'époque romaine, la statue portant l'inscription ). Ce mythe des druides commence à se constituer dans le grand courant qui fait abandonner la légende de l'origine troyenne des Francs pour un retour à la tradition gauloise. Il est popularisé au par l'avocat au Parlement de Paris Sébastien Roulliard, pèlerin au sanctuaire de Chartres en 1608. Ce mythe des druides s'est ainsi développé pendant des siècles à partir de compilations, et a été progressivement intégré par l'historiographie religieuse locale qui en a donné toutes les apparences de la vérité historique. Cette « Vierge devant enfanter » est par la suite vénérée dans la chapelle de Notre-Dame de Sous-Terre à l’intérieur de la crypte, sous la forme d'une statue d'origine romane datée du . Puits des « Saints Forts » Après la galerie courbe qui dessert les chapelles absidiales de la crypte, s'ouvre dans le mur de gauche une niche abritant l'ouverture d'un puits qui est le lieu le plus ancien de la cathédrale. Appelé puits des « Saints Forts », autrefois « Lieux Forts », il a été probablement creusé à l'intérieur de l'enceinte de l'oppidum carnute d'Autricum à l'époque gallo-romaine. Profond d'environ , il est alimenté par la nappe phréatique circulant sous la cathédrale et atteignant les courants qui rejoignent l'Eure. Alimentant en eau l'oppidum, il est resté en dehors de l'église jusqu'en 1020. La crypte abritant la statue de la Vierge et le puits sont au Moyen Âge le lieu de rassemblement des pèlerins surtout locaux. Le puits est comblé au milieu du et son emplacement est caché : le clergé chartrain juge en effet fâcheuses les superstitions attachées au puits et à la crypte, dite « caveau de Saint-Lubin » et devenue grotte druidique, si bien qu'il fait construire une épaisse maçonnerie dissimulant l'un et l'autre. Le puits est retrouvé, dégagé en 1900-1901 par l'historien local René Merlet, la niche et l'ouverture datant de 1903, année de la restauration aux frais des fidèles. Merlet réactive le mythe druidique car la tradition locale affirme depuis que ce puits votif est réputé être d'époque celtique, faisant l’objet d’offrandes. Les sanctuaires chrétiens étant parfois construits sur de précédents lieux de culte païens, la tradition chartraine a ainsi associé la grotte druidique à de nombreuses légendes. Première cathédrale Selon les traditions tardives et légendaires qui visent à prouver l'antériorité de la christianisation de Chartres sur celle de Sens et l'antériorité d'un siège épiscopal par rapport à un autre, la construction de la première église aurait eu lieu vers 350. Appelée « cathédrale d’Aventin », du nom du premier évêque de la ville, Aventin de Chartres qui vivait vers 350, elle est plus probablement construite au début du . Édifiée au pied des murs gallo-romains qui entouraient la ville, elle est incendiée en 743 ou 753 par les troupes de Wisigoths du duc d'Aquitaine et de Vasconie , lors du sac de la ville. Deuxième cathédrale Un deuxième sanctuaire est alors construit : son plan conservé montre un doublement de la largeur de la nef, aussi est-il le premier à mériter le nom de cathédrale de par son ampleur. Le , cette cathédrale est détruite par les pirates vikings danois. Troisième cathédrale L'évêque Gislebert reconstruit un édifice plus grand. De ce dernier, il subsiste probablement certaines parties de l'actuel martyrium, appelé chapelle Saint-Lubin. En 876, le roi Charles le Chauve, petit-fils de Charlemagne fait don à la cathédrale de la sainte relique connue sous le nom de « Voile de la Vierge » ou « Sainte Tunique ». Cet événement fait de Chartres un sanctuaire de premier plan. Le , la troisième cathédrale est à son tour incendiée pendant la guerre qui oppose Richard , duc de Normandie, au comte de Chartres, de Blois. Ce désastre a lieu sous l'épiscopat d'Hardouin qui en meurt de douleur huit jours après selon le nécrologe de la cathédrale. Quatrième cathédrale Un quatrième édifice lui succède. Les et , cet édifice est à son tour accidentellement ravagé par le feu provoqué par la foudre. Cinquième cathédrale, la cathédrale de Fulbert L'évêque Fulbert entreprend aussitôt de la reconstruire en style roman. Elle est à peu près terminée à sa mort, le . André de Mici a intercalé à cette époque dans le Martyrologe de Notre-Dame une miniature la représentant. L'évêque Fulbert donne un nouvel essor à l'école épiscopale chartraine. L'église basse (la crypte), telle que nous la connaissons actuellement est construite entre 1020 et 1024. Il a englobé le puits des « Saints Forts » dans la crypte après avoir été guéri du « mal des ardents » grâce à son eau miraculeuse. Un nouvel incendie se produit le 11 septembre 1030. L'évêque Thierry a immédiatement entrepris la restauration. La cathédrale est consacrée le . Construction de la cathédrale gothique actuelle Le , la ville de Chartres est presque entièrement détruite par un incendie. Si la cathédrale romane de Fulbert est épargnée, c'est l'occasion de construire une nouvelle façade sur le terrain rendu libre et d'édifier le portail royal vers 1145-1150. La ville est de nouveau la proie d'un incendie le . Le voile de la Vierge aurait été providentiellement mis à l'abri dans le martyrium dit « chapelle de Saint Lubin » par des clercs. Après deux ou trois jours de déblayage, les chanoines qui s'étaient réfugiés avec elle et la relique sont retrouvés. En réchappent plusieurs parties : les cryptes, les deux tours qui ne subissent que des dégâts mineurs. Le portail occidental est conservé ainsi que les trois baies de vitraux le surplombant. Un autre vitrail, « Notre-Dame de la Belle Verrière », est aussi sauvé de l'incendie avant d'être remonté dans le déambulatoire. La réédification de la cathédrale, sous la forme que nous connaissons aujourd’hui, débute immédiatement après cet incendie, ce qui suppose un programme architectural planifié depuis longtemps. Initié par l'évêque Renaud de Bar, ce projet n'est donc certainement pas la conséquence de l'incendie. Les historiens émettent deux hypothèses : soit l'incendie est un accident de chantier (chantier de restauration ou de construction, par exemple lors de travaux de soudure), soit il a été provoqué pour débloquer une situation conflictuelle entre les chanoines et l'évêque. Certains architectes qui interviennent dans la construction de cette cathédrale gothique sont de nos jours connus, mais il faut prendre en compte une succession de maîtres d’œuvre venus d'autres chantiers contemporains. Toutefois force est de constater l'extrême rapidité du chantier et ce, sans rupture de financement : la nef est bâtie avant 1210. Le bois d'échafaudage retrouvé dans des trous du bati permet de dater la construction de la cathédrale par dendrochronologie. Les arbres d'où sont issus ce bois étaient abattus en 1195, après l'incendie. Le bas de la cathédrale a été construit de 1210 à 1215, en allant de la nef vers le chœur. La nef terminée, les claires-voies (des rangées de fenêtres en hauteur) du chœur sont réalisées entre 1215 et janvier 1221, année ou les chanoines s'installent. Donc, à ce moment, fenêtres et voûtes sont probablement en place, pour protéger le mobilier. Les claires-voies des transepts sont érigées de la fin des années 20 au début des années 30. Entre 1222 et 1226, Guillaume le Breton (chroniqueur), écrit son admiration pour l'église de Chartres, l'édifice lui paraissant achevé. Les fenêtres constituent pour l'époque le plus vaste et le plus onéreux ensemble en verre dans un édifice : ce matériel est plus coûteux que la pierre. Un étalage de cette dépense se manifeste au niveau du fenestrage des claires-voies : chacun est constitué de deux fenêtres à lancette (architecture) et d'une rosace (architecture) au-dessus ; jusqu'alors, la rose était plus petite que la largeur des lancettes, mais à Chartres elle a la même taille, augmentant la surface de verre. Lors de la construction, les roses de la façade occidentale et les fenêtres de transepts sont installées d'abord, chacune avec son propre remplage. Celles du sud sont installées entre 1225 et 1230, suivies par celles du nord. Dès 1221, les chanoines s'installent dans leurs stalles, ce qui indique que l'érection du chevet est achevé. Tout le gros œuvre, hormis les porches, les voûtes et les pignons du transept, est achevé en une trentaine d'années (1194-1225). En 1240, les vitraux sont déjà réalisés et la consécration solennelle a lieu le . De 1200 à 1230, l'intérieur de la cathédrale est recouvert de plâtre et peint en ocre, avec les colonnes badigeonnées en blanc. Par dessus, des faux joints ont été retracés pour donner l'illusion de conserver la maçonnerie visible. L'édifice est très tôt envisagé par les historiens de l'art comme la formule fondatrice du gothique classique mais ce jugement doit être nuancé, la construction de la cathédrale chartraine s'inscrivant dans un contexte d'émulation générale faite d'échanges et de transferts d'expérience. La cathédrale est construite par des ouvriers spécialisés, appelés compagnons, réunis en confréries ou fraternités. Ces derniers, payés à la tâche, ont parfois laissé sur les pierres quelques signes gravés, les marques de tâcheron qui sont leurs signatures. La salle capitulaire et la chapelle Saint-Piat La chapelle Saint-Piat a été construite au-dessus de la salle capitulaire. La salle capitulaire actuelle a remplacé celle construite par le doyen du chapitre de Chartres, Adalart, mort le . Le chapitre de la cathédrale a décidé d'en édifier une nouvelle le . Les travaux sont confiés par le chapitre au maître d'œuvre Huguet d'Ivry en lui imposant qu'elle soit au même niveau que la cathédrale. Les fouilles ont montré qu'elle a été bâtie sur les fondations de la salle du . La salle capitulaire de trois travées couverte d'ogives a été terminée en 1335. Les reliques contenues dans la châsse de Saint-Piat ont été reconnues solennellement dans le chœur de la cathédrale le . De nombreux miracles lui étaient attribués, aussi, en 1324, le chapitre a décidé de construire au-dessus de la salle capitulaire une chapelle dédiée à saint Piat. Sa construction a été entreprise sous l'épiscopat d'Aimeri de Châtelus (1332-1342). Elle était à peu près terminée en mai 1349 d'après l'acte de fondation du chapitre de Saint-Piat par Aimeri de Châtelus nommé cardinal de Saint-Martin in Montibus en 1342 par son oncle, le pape Clément VI. Quand Aimeri de Châtelus a légué en l'honneur de saint Piat, il a été décidé d'agrandir la chapelle Saint-Piat et de mettre la mettre en communication avec la cathédrale. Cela a nécessité d'ajouter un porche devant la salle capitulaire pour ajouter une quatrième travée à la chapelle, une arche en pierre sur laquelle a été placée un escalier pour accéder à la chapelle depuis la cathédrale. Ces travaux sont presque terminés le 3 juillet 1358 quand la chapelle est bénie et consacrée. La chapelle n'était pas voûtée à l'origine. Les voûtes ont été ajoutées après la réalisation de contreforts pour renforcer les murs. La fin des travaux de la chapelle doit dater de 1365 et a été réalisée par Jean Guignart. La salle capitulaire a été modifiée pour y installer le caveau des évêques de Chartres, aménagé en 1904-1905. Les aménagements à l'époque moderne À la Renaissance, divers aménagements sont opérés. Le , la flèche de bois recouverte de plomb qui surmonte la tour nord disparaît dans un incendie allumé par la foudre. Les chanoines chargent l'architecte Jehan de Beauce de reconstruire entièrement en pierre le « clocher Neuf » dans le style gothique flamboyant, travail achevé en 1513. Le même architecte entame la construction en 1514 de la clôture de chœur dont la réalisation s'étend sur deux siècles et érige en 1520 le pavillon de l'horloge de type Renaissance, structure extérieure devant la première travée du côté septentrional de la nef. L'ensemble est peu modifié au . En , cinq nouvelles cloches sont installées. En 1757 les chanoines de Chartres, gênés par la faible lumière descendant des vitraux, voulurent les remplacer par des fenêtres grisailles en verre opaque, plus lumineuses. Ainsi ils en détruisirent une douzaine, surtout pour mieux voir dans le choeur. Une mésaventure arriva également aux vitraux des églises de Paris à la même époque. Heureusement, vers 1700, François Roger de Gaignières, antiquaire, avait fait réaliser des aquarelles d'un grand nombre des vitraux de Chartres, gardant la mémoire de ceux qui ont été détruit depuis. Le jubé du (probablement construit entre 1230 et 1240) de plus de vingt mètres de long est détruit en 1763 lors des réaménagements du chœur. Certains fragments sont remployés comme dalles. Cette clôture est remplacée en 1767 par une grille en fer forgé dessinée par l'architecte Victor Louis. La cathédrale à l'époque contemporaine Sous la Révolution française, la cathédrale est convertie en temple de la Raison le . Elle subit des dommages pendant la Terreur : destructions de vitraux et des statues du portail sud, disparition de tout le mobilier, plomb de la couverture arraché et fondu pour fabriquer des balles de fusil. L'orfèvrerie et l'argenterie du trésor sont également fondus. La statue de Notre-Dame-de-Sous-Terre est livrée aux flammes. Le député de la Convention Sergent-Marceau, originaire de Chartres, est nommé en , adjoint à la commission conservatrice des monuments des arts. C'est à ce titre qu'il prend des mesures pour que soit évitée la destruction de toutes les sculptures et même de tout l'édifice. Les chapelles absidiales reçoivent même des embellissements grâce à l'entrepreneur-architecte Laurent Morin. Le , un vaste incendie dû à la négligence de deux ouvriers plombiers détruit la toiture et la « forêt » (la charpente en bois de châtaignier). La relation de cet accident est faite par Lejeune en 1839, puis reprise par Merlet et Sablon en 1860. L'architecte départemental Édouard Baron propose leur remplacement par une charpente métallique de fonte et de fer et une toiture en cuivre, réalisées de 1836 à 1841 par l'ingénieur Émile Martin et le serrurier Mignon. Les travaux sont financés par la loi du . La cathédrale est sauvée de la destruction le , pendant la Seconde Guerre mondiale grâce au colonel américain . Celui-ci remet en question l'ordre reçu de détruire la cathédrale, ses chefs croyant que les Allemands s'y abritaient. Il se porte volontaire pour aller vérifier avec un autre volontaire la présence de soldats allemands à l'intérieur. Constatant que la cathédrale est vide, il sonne les cloches pour avertir de l'absence d'ennemi. Il est tué au combat le même jour à Lèves près de Chartres. Il est décoré à titre posthume de la Croix de Guerre avec palme, de la Légion d'Honneur et de l'Ordre du Mérite par le gouvernement français, ainsi que de la Distinguished Service Cross du gouvernement américain. Au , plusieurs éléments (clochers, vitraux, chapelles, crypte) font l'objet de restaurations sur proposition de la commission des Monuments Historiques. Les fouilles archéologiques qui sont effectuées à cette occasion permettent un renouvellement des connaissances par les apports de l'archéologie du bâti. La cathédrale de Chartres est classée en 1979 comme Patrimoine mondial par l'UNESCO aux trois motifs suivants : Représenter un chef-d’œuvre du génie créateur humain. . Témoigner d’un échange d’influences considérable… . Offrir un exemple éminent d’un type de construction… . Travaux de restauration (2009-2019) En 1989 dans le Bulletin monumental, l'historien d'art Jürgen Michler (1936-2015) a étudié la polychromie originale de l'intérieur de la cathédrale de Chartres. Cet article a conduit le service des Monuments historiques à remettre en question sa vision traditionnelle de la cathédrale gothique et sa politique de restauration. Le service des Monuments historiques admettait que les murs étaient sombres et dénués de tout décor intérieur contrastant avec l'éclat des vitraux. Jürgen Michler a montré, qu'au contraire, les murs sont revêtus d'une polychromie claire créant avec le coloris des verrières un ensemble architectural lumineux facilitant la lecture des vitraux. Financés par le ministère de la Culture, la région Centre-Val de Loire et par de nombreux dons (soit en tout près de d'euros), la cathédrale est actuellement en plein chantier de restauration. Les travaux ne sont d'ailleurs toujours pas terminés. Intérieur La première partie des travaux, en 2008, concernait deux chapelles du chœur (chapelle des martyrs et chapelle d'axe). Il s'agissait d'expérimenter la reconstitution des enduits. Le haut-chœur a été restauré entre 2009 et 2010. Cette opération a mis au jour des badigeons ocre et blanc du , reprenant un motif de pierre, jusque-là cachés par la pollution. Le bas-chœur a été provisoirement masqué par une restitution de l'ancien jubé. De à , le narthex (côté intérieur de la façade occidentale, ou « avant-nef »), le bas-chœur et le déambulatoire nord ont été mis en travaux. En , Notre-Dame du Pilier fut transférée dans le collatéral nord de la nef. Les travaux ont été suspendus entre les fêtes de Pentecôte 2013 et 2014. La montée des échafaudages de la nef (trois premières travées côté croisée du transept) est en cours depuis . Il est prévu deux ans pour la totalité de nef (un peu moins : Pentecôte 2014 à Pâques 2016). Extérieur Les restaurations extérieures entreprises en 2006 ont porté sur la façade occidentale, les portails de la façade nord et les contours de la rose sud. Comme à l'intérieur, les chercheurs ont découvert que la totalité de la superficie extérieure était peinte : des traces de badigeon de couleur ocre et blanc recouvrant les parois sont caractéristiques d'une polychromie sur enduit. Cette polychromie extérieure identique au revêtement couvrant intérieur, révèle notamment une esthétique du faux appareil et laisse entrevoir combien la couleur des cathédrales, lumière matérielle, devait participer à l’effet de transparence, favoriser la confusion visuelle entre la paroi et l’enveloppe, niant ainsi . Vitraux Les vitraux du , répartis sur quatre-vingt-quatorze baies, font l’objet d'un programme de restauration complet au rythme de deux à trois baies par an (la restauration d'une baie est estimée à environ ). En 2012, les deux tiers des baies étaient déjà restaurées : le niveau inférieur (déambulatoire, bas-côté de la nef et chapelles rayonnantes), les baies hautes du chœur, les rosaces du transept avec les lancettes correspondantes, et les verrières de la façade ouest (les plus anciennes). En 2017, après la réfection du toit de la chapelle Saint-Piat, les sept vitraux de la chapelle, dont les plus anciens datent du , sont restaurés grâce au financement de l'association Chartres sanctuaire du Monde : les trois baies nord et la baie est sont confiées à l'atelier de Claire Babet de La Bourdinière-Saint-Loup (Eure-et-Loir), les trois baies sud à l'atelier Pinto de Tusson (Charente). Au niveau inférieur de la chapelle Saint-Piat, la salle capitulaire, destinée à devenir le lieu d'exposition du trésor de la cathédrale, va bénéficier d'ici 2020 de nouveaux vitraux, réalisés par l'artiste coréenne Bang Hai Ja. Projet d'aménagement du parvis La mairie de Chartres a pour projet d'aménager le parvis de la cathédrale par la construction d'un centre d'interprétation à partir de 2020. Ce nouveau bâtiment engendrant une modification de la perspective de l'édifice a été avalisée par la commission nationale des monuments historiques section « abords ». Cette annonce suscite des contestations relatives à son utilité et à son impact sur les abords de la cathédrale. Évènements importants Henri IV est sacré dans cette cathédrale et non pas à Reims, comme le voulait la coutume. Reims et Paris sont en effet tenus à cette époque par l'armée de la Ligue catholique, qui opposent leur résistance au roi à cause de sa religion protestante. Arrivé le à Chartres, il passe ses journées en prières et en recueillement et se fait sacrer roi de France dans la cathédrale de Chartres le : après s'être vêtu d'une chemise blanche, ouverte devant et derrière pour permettre l'onction, et d'une cape en satin cramoisi, il entre solennellement dans la cathédrale, non pas selon la légende sur son cheval, mais à pied. La cérémonie se déroule dans le chœur, le peuple ne pouvant la voir à cause du jubé. À la fin de ce rituel, le roi et l'évêque s'installent sur le jubé afin que le prélat célèbre la messe et que le peuple puisse y participer. Après la messe du sacre, un cortège se dirige vers l'évêché, sous les « Vive le Roi » de la foule, pour un immense banquet. Structure Plan, composition et dimensions principales La forme de l'édifice, orienté vers le Nord-Est, est celle d'une croix latine avec nef basilicale. La nef comprend cinq travées voûtées d'ogives quadripartites sur plan barlong que longent des collatéraux voûtés d'ogives quadripartites implantées sur des travées plus larges que longues, rompant ainsi avec le tracé quadrangulaire traditionnel. Les deux bas-côtés deviennent doubles à l'entrée du chœur. Les bras du transept se composent de trois travées voûtées d'ogives quadripartites sur plan barlong et sont percés en leurs extrémités de trois portails précédés de porches flanqués de tourelles qu'une flèche devait dominer. Le projet primitif envisageait peut-être une tour couronnant le carré oblong du transept comme le suggère les quatre piles massives composées de colonnes engagées qui cantonnent ce carré. Autour du rond-point du chœur, hémicycle composé de sept pans, le double déambulatoire est lui aussi voûté d'ogives quadripartites, le couloir annulaire extérieur présentant une variation inhérente à la difficulté du plan tournant. Ce déambulatoire dessert les chapelles absidiales et la sacristie construite entre 1260 et 1270 au nord sur deux travées dont l'axe est légèrement différent de celui de la cathédrale. La cathédrale gothique reprend le massif occidental de l'ancien édifice. Avec les dimensions suivantes, l'édifice fait partie des plus grandes cathédrales de France : hauteur sous voûte : hauteur du sol au faîte de la toiture : hauteur du clocher de style roman : hauteur du clocher de style gothique : longueur extérieure (sans la chapelle Saint-Piat) : ? (contre pour Amiens) longueur intérieure : (contre pour Amiens) dont longueur de l’avant-nef : longueur de la nef : croisée du transept : longueur du chœur : déambulatoire et chapelle axiale : largeur du vaisseau central de la nef : (contre pour Notre-Dame de Paris) largeur de la nef avec les bas-côtés : largeur intérieure du transept de trumeau à trumeau: largeur du chœur avec les bas-côtés : largeur de la façade Ouest : dont le Portail Royal : largeur de chacune des façades Nord ou Sud : Élévation Le grand vaisseau adopte une élévation à trois niveaux : grandes arcades en arcs brisés profilées d'un méplat entre deux tores et reposant sur des colonnes à supports engagés (l'abandon du voûtement sexpartite au profit d'un voûtement quadripartite barlong n'appelle plus d'alternance des supports qui est subtilement rappelée par la variation du dessin des supports, alternativement circulaire et octogonal) ; triforium qui devient « continu », composé de quatre arcades brisées à la clef par travée ; fenêtres hautes à lancettes géminées en arc brisé surmontées d'une rose à huit lobes qui occupe toute la largeur du mur. La maîtrise de l'arc brisé, de l'ogive et de l'arc-boutant a ainsi permis la suppression du niveau des tribunes propre aux années 1140-1180 (cathédrales de Laon, Noyon, Saint-Germer-de-Fly, Senlis, entre autres) et l'agrandissement des arcades et des fenêtres hautes. L'autre trait de l'élévation chartraine est l'équilibre entre les lignes verticales et les lignes horizontales soulignées par les deux bandeaux continus profilés en amande qui encadrent le triforium dont les arcades semblables créent une puissante horizontale. Détails complémentaires Avec une superficie de , le chœur est le plus étendu de France et le transept d'une longueur de est le plus long de France. La crypte romane est également la plus vaste de France. Dans cette crypte se trouve le puits des Saints-Forts, d'une profondeur de . La cathédrale comprend , dont 200 dans la clôture du chœur. On compte neuf portails sculptés, ce qui est unique en Europe. La grande rosace, avec un diamètre de , est une des plus grandes du monde : les deux rosaces du transept de Notre-Dame de Paris ont un diamètre de . Près de sont représentés dans la cathédrale, si l'on inclut les vitraux. La Vierge est figurée . On compte . La surface totale de vitraux est de ; la cathédrale possède ainsi la plus importante surface au monde de vitraux des . Le sol de la nef est en très légère pente : en partant des portails de la façade occidentale et en se dirigeant progressivement vers la croisée des transepts, on monte petit à petit. Par contre, le sol des bas-côtés est bien horizontal, de sorte qu'il est au même niveau que celui de la nef à la croisée des transepts, mais du côté de la façade occidentale il est à quatre marches au-dessus de celui de la nef. Épargné par les guerres et les révolutions, l'édifice est considéré comme la cathédrale gothique la plus complète et la mieux conservée de France : environ 90 % de son gros œuvre, 80 % de ses sculptures, 60 % de ses vitraux ainsi que de son dallage sont d'origine, bien qu'elle soit construite avec les techniques de l'architecture romane, montrant ainsi une continuité et non une rupture entre ces deux types d'architecture. Matériaux de construction La cathédrale est principalement construite en calcaire de Morancez (Lutétien) et en calcaire de Beauce (Chattien) d'origine lacustre issu d'un immense lac qui couvrait la Beauce au Tertiaire) entre d'années. Il est appelé « pierre de Berchères » car il provient des carrières de Berchères-les-Pierres, à cinq kilomètres au sud de Chartres. C'est un calcaire dur, lourd et compact (peu poreux, il est étanche), avec une texture grossière peu adaptée aux fines sculptures. Il est difficile à travailler, mais il est solide et très résistant dans le temps. Malgré ses défauts, cette pierre a permis d'y sculpter les moulures, les roses, les arcatures, les balustrades, les colonnettes monolithiques et leurs chapiteaux, et les autres subtilités de l'architecture gothique. Ailleurs dans la région, cette pierre a été plus souvent réservée aux fondations et aux soubassements des bâtiments, tandis que des calcaires plus fins et tendres ont été utilisés en élévation, mais ces derniers étaient difficilement disponibles à Chartres. De nos jours, outre une carrière dédiée aux besoins des restaurations de la cathédrale, cette pierre de Beauce est surtout exploitée en concassé pour en faire du granulat pour béton. C'est également cette pierre de Berchères qui constitue le solide dallage à l'intérieur de la cathédrale, très bien conservé et poli par les semelles des visiteurs au cours des siècles. Le labyrinthe est aussi en pierre de Berchères, qui est de couleur claire, contrastant avec une pierre marbrière noire probablement importée des Ardennes. Lors des restaurations récentes, de la craie a été repérée dans les voûtes, c'est un calcaire plus léger que la pierre de Berchères, et plus adapté pour ce type de structure. Les sculptures des portails, en revanche, sont en calcaire lutétien, plus précisément du « liais franc ». Importé des anciennes carrières de Paris, il a comme fossiles caractéristiques, rares, les milioles et les cérithes. C'est une pierre à la fois dure et très fine, d'excellente qualité pour la sculpture. Cette pierre se reconnait bien ici à sa teinte plus jaune qui se détache de la pierre de Berchères qui est d'un blanc grisâtre. Le liais n'existe qu'en une couche de d'épaisseur dans les carrières de Paris, c'est cette contrainte qui a déterminé le style allongé et assez plat des statues. La clôture du chœur quant à elle, finement sculptée, est en pierre de Vernon, une craie blanche, tendre et très fine, réputée à la fin du Moyen Âge et à la Renaissance, et bien adaptée pour ce type de sculpture, elle contient quelques rares silex noirs très durs. Extérieur Les tours Pour l'essentiel, le massif occidental est construit au . La moitié supérieure de sa partie centrale remonte au et les étages supérieurs de la tour septentrionale au début du , d'où l'asymétrie de la partie supérieure des tours : la tour sud (dite « clocher vieux »), d'une hauteur de , est reconnaissable à sa flèche effilée ; elle a été édifiée entre 1142 et 1170. la tour nord (dite « clocher neuf »), haute de et ornée de baies sculptées, a été achevée en 1516. Les étages inférieurs de la tour nord sont en vérité plus anciens que la tour sud : on entreprend la construction du premier étage en 1134, après un incendie datant de la même année, le second étage est réalisé entre 1145 et 1152, et le troisième étage commencé en 1194, après un autre incendie. Son beffroi est à l'origine un simple clocher de bois, mais il est détruit par un incendie en 1506. Cette même année, on décide de confier la construction d'une nouvelle flèche à Jehan de Beauce. Il achève son clocher de style gothique flamboyant en 1516. La tour sud est de plan carré pour les trois premiers niveaux, de plan octogonal pour le quatrième niveau et la flèche. Cette flèche est recouverte d'écailles taillées dans la pierre. Sa forme pourrait avoir été inspirée par la flèche de l'église de la Trinité de Vendôme, située à ( au sud de Chartres. Sa pureté géométrique a inspiré de nombreux artistes et écrivains, parmi lesquels Charles Péguy qui l'a dite et Joris-Karl Huysmans qui l'a décrite comme . Le clocher neuf (tour nord), richement décoré, peut être décomposé en quatre niveaux. Le premier est de plan carré, percé de baies géminées à réseaux gracieux en forme de gouttes (typique du gothique flamboyant). Le deuxième niveau est de plan octogonal, et s'appuie sur quatre arcs-boutants dont les culées, coiffées de pinacles à crochets, contiennent des niches sur trois de leurs (quatre) faces, dans lesquelles on peut voir des statues d'apôtres. Ses baies contiennent des roses à triskèle et sont coiffées de gables. Au troisième niveau, toujours de plan octogonal, huit culées viennent supporter deux doubles étages d'arc-boutant chacune (soit quatre arcs en tout), tous richement décorés de sculpture. Le quatrième niveau, également de plan octogonal, comprend encore des fenêtres et supporte la flèche ornée de crochets. Ce beffroi contraste avec la base romane, reconnaissable à ses contreforts épais et ses ouvertures réduites. Au sommet de la flèche Sud se trouve une lune tandis qu'à celui de la flèche Nord se trouve un soleil. Le clocher nord a contenu six cloches, dont trois bourdons. On peut citer, principalement, Marie et Gabrielle, les plus gros et les plus anciens de la cathédrale. On estimait Marie pesant quinze tonnes et Gabrielle dix. Ces six cloches ont été fondues vers la fin 1793 pour fabriquer des canons et de la monnaie de bronze. Les cloches La cathédrale possède 7 cloches, 6 cloches de volée et 1 timbre. Le timbre (La 2 - 4.900 kilos), fondue en 1520 par Pierre Savyet est la seule cloche rescapée des époques pré-révolutionnaires. Marie (bourdon) : Sol 2 - 6.200 kilos, fondue en 1840 par les frères Alexandre et Jean-Baptiste Cavillier, fondeurs à Amiens Joseph : Si 2 - 2.350 kilos, fondu en 1840 par les frères Alexandre et Jean-Baptiste Cavillier, fondeurs à Amiens Anne : Ré 3 - 2.040 kilos fondue en 1845 par Petitfour frères, fondeurs à Arbot (Haute-Marne) Élisabeth : Mi 3 - 1.515 kilos, fondue en 1845 par Petitfour frères, fondeurs à Arbot (Haute-Marne) Fulbert : Fa # 3 - 1.095 kilos, fondue en 1845 par Petitfour frères, fondeurs à Arbot (Haute-Marne) Pia : Sol 3 - 870 kilos, fondue en 1845 par Petitfour frères, fondeurs à Arbot (Haute-Marne) Façade ouest La façade occidentale constitue la porte d'entrée principale de l'édifice religieux. Encadrée par deux tours, elle présente un programme sculpté important : statues (il en reste ) et plus de forment un décor en harmonie avec l'architecture de la cathédrale. L'identification des statues est incertaine, mais sur le plan artistique elles représentent un jalon important de l'évolution du style gothique : malgré un aspect assez , elles présentent selon Bulteau « une délicatesse et une habileté inimitables dans les détails, une naïveté charmante, une expression chrétienne admirable ». Cette façade large de est percée d'une rosace de de diamètre : autour d'un œil central à douze lobes, rayonnent douze colonnes à larges chapiteaux portant à entre lesquels s'inscrivent extérieures à huit lobes, séparées par des quadrilobes. On y distingue les compositions en panneaux et les larges bordures à motifs végétaux des encadrements. La rose surmonte trois baies semi-romanes en lancette : la baie axiale, appelée verrière de l'Enfance du Christ, mesure de haut sur de large (c'est la plus grande baie du en France). Elle est flanquée au sud du vitrail de l'Enfance et au nord d'une verrière consacrée à l'Arbre de Jessé) répondant point par point aux trois portails sculptés de l'étage inférieur, appelés le portail royal. Au sommet se trouve une galerie de identifiées comme la lignée des rois de Juda, avec au milieu la statue du roi David reposant sur un lion. Cette galerie est elle-même surmontée à l'extrémité du pignon dont le galbe comporte une statue de la Vierge entourée de deux anges et le sommet une statue de trois mètres représentant le Christ donnant sa bénédiction. Sa fonction principale est de porter au loin le son des cloches, de solenniser l’entrée dans l’église, de donner un point de départ aux liturgies des pèlerinages (le trumeau de son portail central est ainsi détruit pour augmenter la largeur des deux portes et faciliter les processions), et en même temps d’afficher par le programme iconographique les grands principes de la foi. Le portail royal Le portail royal est antérieur à la reconstruction de l'édifice au . Épargné lors du grand incendie de 1194, il date des années 1145-1150. Parvenu pratiquement intact jusqu'à nous, il s'intègre dans le massif occidental qui se compose de trois baies largement décorées, cette composition tripartite ayant une influence manifeste avec la façade harmonique de filiation anglo-normande. Structure innovante, ce triple portail à statues latérales, à tympan, linteau et voussures sculptées a une influence architecturale importante puisqu'il est repris par de nombreuses cathédrales gothiques (Le Mans, Angers, portails nord et sud de Bourges, statues-colonnes de Rochester et Sangüesa). Situé à la charnière de l'art roman et de l'art gothique, il a probablement été réalisé par les mêmes sculpteurs que le portail de la basilique Saint-Denis. Il se démarque par la grande qualité de ses sculptures. Le programme iconographique mêle des scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament, associant ainsi les précurseurs de la Chrétienté - le peuple juif - à l’accomplissement de la promesse, formulée selon le dogme chrétien. Les trois tympans proclament les mystères de la Foi. Ils représentent respectivement de gauche à droite, selon une interprétation courante, l'Ascension, la Parousie et l'Incarnation. Les trois baies précédées d'un perron à cinq marches sont unifiées par une longue frise sculptée qui, courant de chapiteau en chapiteau entre les statues-colonnes et les tympans, raconte la vie du Christ avec des dizaines de petites figures réparties en trente-six scènes. Cette frise se lit de droite à gauche en allant du portail central au clocher neuf, puis de gauche à droite en allant du portail central au clocher vieux. La baie de gauche Le tympan de gauche illustre l'Ascension du Christ. Certains spécialistes voient toutefois dans ce tympan une représentation de la descente aux Limbes ou ne se prononcent pas sur son sujet. Les voussures sont ornées des signes du zodiaque et des mois de l'année. Deux de ces signes, toutefois, sont sculptés sur les voussures de la baie de droite. La baie centrale Le tympan central illustre le quatrième chapitre de l'Apocalypse. Le Christ est représenté en majesté trônant dans une mandorle et tenant le livre des sept sceaux de l'Apocalypse. Il est entouré du tétramorphe – quatre animaux ailés symboles des quatre évangélistes. Sur les voussures, une troupe céleste glorifie le Christ : des anges tenant des astrolabes et les de l'Apocalypse tenant dans leurs mains des flacons de parfum et des instruments de musique. Au sommet, deux anges tiennent une couronne au-dessus de la tête du Christ. Sur le linteau, on peut voir les douze apôtres ainsi que deux personnages, peut-être les prophètes Élie et Hénoch. Selon Émile Mâle, ce portail s'inspire de ceux de Carennac, pour le Christ dans une mandorle accompagné des apôtres, et de Moissac pour la représentation des de l'Apocalypse. Par la suite ce tympan fut imité au portail sud de la cathédrale du Mans et dans de nombreuses autres églises. Les statues-colonnes qui soutiennent le tympan représentent David, Salomon, la Reine de Saba – peut-être Isaïe ou Ézéchiel. Le décor qui enserre les statues représente les derniers feux du style roman : il se compose d'entrelacs, de colonnettes et de feuilles d'acanthe qui témoignent d'influences méridionales. La baie de droite Le tympan de droite comprend une représentation de la Vierge sur le trône, dominant des scènes de sa vie. Sur les voussures sont notamment figurés les sept arts libéraux, chacun étant accompagné d'un personnage l'ayant illustré : Pythagore pour la Musique, Boèce pour l'Arithmétique, Quintilien ou Cicéron pour la Rhétorique, Euclide pour la Géométrie, Aristote pour la dialectique, Ptolémée pour l'Astronomie, enfin Donat pour la Grammaire. C’est aujourd'hui l'entrée habituelle de la cathédrale, côté ouest. Façades latérales de la cathédrale Le portail nord Le portail nord est aussi appelé « portail de l'Alliance ». Il se présente, comme le portail sud, sous la forme d'un porche percé de trois portails. Des accès latéraux relient les trois baies et permettent de circuler à l'abri du porche. Ses statues ont été exécutées entre 1205 et 1210. Elles représentent des scènes de l'Ancien Testament et de la vie de la Vierge Marie. Les voussures de la baie centrale évoquent les épisodes de la Genèse. La baie de droite reprend le thème des travaux et des jours. La baie de gauche La baie de gauche représente des épisodes de la vie de Marie. L'ébrasement de gauche accueille d'abord Joseph père du Christ ou Daniel, voire le prophète Isaïe qui a annoncé selon l'Ancien testament que « la jeune fille deviendra enceinte, elle enfantera un fils », puis l'Annonciation : Marie écoute l'ange Gabriel en portant un livre symbolisant la sagesse. L'ébrasement de droite, de manière symétrique, présente la scène de la Visitation où Marie reçoit Élisabeth, puis, isolé à droite, le mari de celle-ci Zacharie ou bien un prophète qui pourrait être Malachie. Le tympan montre la naissance de Jésus et le réveil des bergers sur le registre inférieur, la venue des rois Mages et leur départ sur le registre supérieur ; cette disposition permet de placer la Vierge avec l'Enfant au centre de la composition. Dans l'avant-porche, l'avant-dernier cordon extérieur de la voussure figure le thème de la vie active et de la vie contemplative : six figures illustrent à gauche les activités d'une femme active à gauche, et six autres, à droite, les attitudes d'une femme se consacrant à la contemplation. La baie centrale La baie centrale représente, dans le tympan, le Couronnement de la Vierge et, sur le trumeau, Anne, mère de Marie. La porte est entourée de dix statues représentant des personnages de l'Ancien testament qui ont figuré ou prophétisé la naissance de Jésus-Christ et les évènements de sa vie, soit de gauche à droite, sur l'ébrasement de gauche : Melchisédech, Abraham, Moïse, Samuel ou Aaron, enfin David, et sur l'ébrasement de droite : Isaïe au-dessus de Jessé endormi, Jérémie, Siméon, Jean-Baptiste et saint Pierre. Sur le bord de l'avant-proche, les deux cordons extérieurs de la voussure représentent la création du Monde selon la Genèse dans dix-huit tableaux se déclinant sur chacun des cordons. La baie de droite La baie de droite représente, sur le tympan, le jugement de Salomon dans le registre inférieur et Job sur le fumier dans le registre supérieur. Dans l'ébrasement de gauche on voit, de gauche à droite, les statues de Samson ou de Balaam, de la reine de Saba et de Salomon au-dessus du bouffon Marcolf apparaissant dans un récit médiéval, et dans l'ébrasement de droite celles de Ben Sira, de Judith ou de la Sibylle d'Érythrée et de Gédéon ou de Joseph fils de Jacob. Le portail sud Le portail sud, comme le portail nord, comporte trois baies précédées par un avant-porche. Il est consacré à l'Église, depuis les apôtres (baie centrale) jusqu'aux confesseurs (baie de droite) et aux martyrs (baie de gauche). Sa datation est proche de celle du portail nord, peut-être légèrement antérieure. Sur le trumeau de la baie centrale, on trouve un « Christ enseignant » et au tympan une figuration du jugement dernier. La baie de gauche La baie de gauche est consacrée aux martyrs de l'Église chrétienne. En particulier, l'histoire d'Étienne, traîné hors de Damas puis tué par lapidation, occupe le tympan, en dessous d'un Christ bénissant entouré de deux anges. Les colonnes des ébrasements portent, à gauche de la porte, des statues de saint Théodore (Théodore Tiron ou Théodore le Stratilate) ou peut-être de Roland, de saint Étienne, du pape saint Clément et de saint Laurent, et à droite de saint Vincent au-dessus des animaux qui n'ont pas dévoré son corps, de saint Denis ou saint Ignace d'Antioche, de saint Piat ou saint Rustique et de saint Georges. La baie centrale Le tympan de la baie centrale décrit le Jugement dernier. Jésus, trônant entre Marie et saint Jean, occupe le centre du registre supérieur ; en dessous, l'archange saint Michel pèse les âmes, envoyant les justes vers la gauche tandis que des diables tirent les méchants vers la droite. En dessous du tympan, le trumeau de la porte d'entrée porte une grande statue du Christ bénissant, un livre dans la main, dans une représentation proche de celle du « Beau Dieu » de la cathédrale d'Amiens. Les statues des ébrasements représentent, de gauche à droite, Simon le Zélote ou saint Jude un peu à l'écart, saint Matthieu ou Simon le Zélote, saint Philippe ou saint Thomas, saint Thomas ou saint Philippe, saint André et saint Pierre tenant ses clés, puis à droite de la porte saint Paul, saint Jean, saint Jacques le Majeur, saint Jacques le Mineur, saint Barthélemy et saint Jude ou saint Matthieu un peu à l'écart. La baie de droite La baie de droite est consacrée aux Confesseurs, saints n'ayant pas subi le martyre. Dans le tympan, en bas à gauche saint Martin donne à un pauvre la moitié de son manteau ; au milieu à gauche, il voit en songe le Christ, qui est représenté au sommet du tympan. En bas à droite, saint Nicolas donne de l'argent à un père pour sauver ses trois filles ; au milieu à droite, une huile miraculeuse coule du lit dans lequel il est couché. On trouve dans l'ébrasement de gauche les statues de saint Laumer, du pape saint Léon ou saint Sylvestre, de saint Ambroise et de saint Nicolas ; dans celui de droite, celles de saint Martin, de saint Jérôme, de saint Grégoire le Grand et de saint Avit. Les piliers soutenant l'avant-porche L'avant-porche est soutenu par quatre piliers ornés de bas-reliefs faisant écho aux thèmes traités dans les baies dont ils encadrent l'accès. Le premier, à gauche, est consacré au martyre de vingt-quatre saints. Le second et le troisième représentent chacun douze des vingt-quatre vieillards de l'Apocalypse ainsi que six vertus mises en opposition avec six vices. Le dernier pilier contient vingt-quatre scènes de la vie des Confesseurs. Les toits La précédente toiture (charpente en bois appelée « la forêt ») et la couverture en plomb de la cathédrale ayant été détruites par l'incendie du 4 juin 1836, elles furent remplacées en 1837 par une charpente métallique et une couverture en cuivre qui est à l'origine du vert-de-gris qui lui donne cette couleur verte caractéristique. La nouvelle charpente a été réalisée par Émile Martin et M. Mignon. Elle fut restaurée en 1997 sous la direction de l'architecte en chef des monuments historiques Guy Nicot. Intérieur Les vitraux Les vitraux de la cathédrale sont considérés comme l'un des ensembles les plus complets et les mieux préservés de l'époque médiévale. Ils couvrent une surface totale de et présentent une collection unique de illustrant la Bible et la vie des saints ainsi que celle des corporations de l'époque. La plupart des vitraux furent réalisés pour l'église actuelle reconstruite après l'incendie de 1194. Leur origine peut être datée des années 1205 à 1240. Cependant quelques-uns sont des témoins de la cathédrale antérieure, comme les trois lancettes de la façade occidentale qui furent exécutées entre 1145 et 1155, de même que la partie centrale du vitrail appelée Notre-Dame-de-la-Belle-Verrière, célèbre pour son bleu dit « de Chartres », daté de 1180. Les plus anciens vitraux de Chartres sont contemporains de ceux que l'abbé Suger fit réaliser, entre 1144 et 1151, pour l'abbatiale de Saint-Denis. La destruction de la cathédrale de Reims et de ses vitraux en 1914 entraîna une forte vague d'émotion à travers le pays. Les vitraux furent entièrement déposés et entreposés en lieu sûr durant les deux guerres mondiales. Les vitraux de Chartres sont célèbres pour leur bleu qui a fait la renommée de la ville et de sa cathédrale, le « bleu de Chartres ». Ce « bleu roman » très lumineux, mis au point dans les années 1140 sur le chantier de la basilique Saint-Denis, fut utilisé par la suite dans la cathédrale de Chartres et celle du Mans. Ayant un fondant sodique coloré au cobalt, il s'est révélé plus résistant que les rouges ou les verts de la même époque. Le vitrail de Charlemagne a fait l'objet d'une étude par le Centre André-Chastel. Les sculptures La galerie des sculptures médiévales a fait l'objet d'une étude par le Centre André-Chastel. Le labyrinthe Le labyrinthe de Chartres, œuvre du , est une figure géométrique circulaire de de diamètre inscrite dans toute la largeur du pavage de la nef principale, entre les troisième et quatrième travées. Elle représente un tracé continu déployé de , partant de l'extérieur et aboutissant au centre, en une succession de tournants et d'arcs de cercle concentriques. Une des particularités de ce labyrinthe réside dans son cheminement. Que l'on parte du centre ou de l'extérieur, le chemin parcouru présente exactement le même enchaînement de tournants et d'arcs de cercle. Si l'on se réfère à l'univers culturel des chanoines du , seuls maîtres d'ouvrage de l'édifice, le labyrinthe serait un chemin symbolique où l'homme va à la rencontre de Dieu. On peut le comprendre comme un pèlerinage « sur place », dont la finalité est d'inviter à la pénitence et à la méditation, vécue aussi bien avec le corps qu'avec l'esprit. On peut aussi y lire symboliquement le parcours qu'est l'existence humaine, long et compliqué, ou s'exprimerait la confiance d'être conduit finalement en présence de Dieu. Ce labyrinthe s'inspire probablement du mythique Labyrinthe de Crète construit par Dédale, comme semblait l'indiquer la plaque de cuivre située en son centre, ôtée en 1792, et qui aurait représenté le combat de Thésée et du Minotaure. Néanmoins, André Peyronie fait part de son scepticisme sur l'existence d'une représentation du Minotaure à Chartres, qui serait un cas unique en France, comme le propose pourtant Marcel-Joseph Bulteau au milieu du . Depuis plusieurs années, les responsables de la cathédrale mettent en valeur un rituel qui avait lieu autour de la fête de Pâques, largement documenté par des textes du et du et dans lequel le doyen du chapitre (le Christ) parcourait le labyrinthe (les enfers), allait jusqu'à son centre, rappelant l'extermination du minotaure (la mort vaincue), tenant une balle jaune (pelote du fil d'Ariane : fil de vie) qu'il lançait aux participants. Le parcours du labyrinthe serait ainsi – initialement – une évocation de la résurrection, celle du Christ appelant celle des hommes. Le centre de ce grand motif symboliserait ainsi la Jérusalem céleste, soit l'au-delà. Quand on réalise une projection de la rose de la façade sur le pavement, cette rose consacrée à la résurrection des morts correspond exactement au labyrinthe, le christ de la fin des temps se superposant alors au centre du labyrinthe. La démarche du labyrinthe ne consiste pas seulement à aller jusqu'au centre, mais à en ressortir. Le pèlerin est invité à emprunter la ligne tracée face à lui pour monter vers le chœur de la cathédrale – en particulier l'autel. Le labyrinthe de Chartres a été appelé « La Lieu » — bien que la lieue française soit bien plus longue que la longueur développée du labyrinthe — et plus tard « chemin de Jérusalem ». Le chœur La clôture du chœur La clôture ou tour de chœur est un mur entourant le chœur, destiné à mieux isoler ce dernier du déambulatoire. Entièrement sculpté, il est formé d’un ensemble de totalisant . Le tour du chœur est un projet des chanoines qui se basent sur un programme déjà bien établi suivant les épisodes de la vie de Jésus et de la Vierge Marie. Le cycle se déroule du sud, à partir du transept, jusqu'au nord, au transept. Sa réalisation s'étendit sur deux siècles, mais le style reste cohérent d’un bout à l’autre de la clôture. En 1513, le chapitre choisit de faire construire la clôture du chœur par Jehan Texier dit Jehan de Beauce. Les travaux commencent par le côté nord. Quatre chapelles sont prévues de chaque côté dans les travées du chœur. Au nord, la chapelle Saint-Guillaume, dans la première travée, est terminée pour la Pentecôte 1515. La suivante, dédicacée à Saint Jean l'Évangéliste est terminée le . Le sculpteur des groupes sculptés de ces travées est anonyme. Entre temps, le chapitre a décidé de faire réaliser la clôture du chœur côté sud en même temps. La chapelle Saint-Lubin, dans la première travée côté sud est dédicacée à la fin 1519. Le , le chapitre confie la réalisation des quatre premiers groupes du côté sud au sculpteur Jehan Soulas. Celui-ci va réaliser les groupes suivant du côté sud jusqu'en 1535, avec l'Adoration des Mages. À partir de 1521, le style gothique flamboyant pur est abandonné et le chapitre adopte le style Louis XII, annonçant la Renaissance. À la mort de Jehan de Beauce, en 1529, le chœur est clos. Le rond-point a été terminé en 1527 d'après une inscription. Les travaux se sont probablement arrêtés du fait de la guerre, des épidémies et la tempête du qui a endommagé sérieusement la couverture de la cathédrale, nécessitant des travaux urgents. Les deux groupes suivants, côté sud, sont réalisés par François Marchand, en 1542-1544. Le groupe du Baptême du Christ est réalisé dans la seconde moitié du par un anonyme. Les trois groupes suivants sont sculptés par Thomas Boudin en 1611-1612. Il a aussi réalisé les quatre groupes des troisième et quatrième travée du chœur côté nord. Le groupe de la Femme adultère est exécuté par Jean Dedieu en 1678-1679. Le groupe de la Guérison de l'aveugle-né, avant l'axe du chœur est réalisé par Pierre Legros en 1681-1683. Le groupe de l'Entrée de Jésus à Jérusalem est sculpté par Jean-Baptiste Tuby II en 1703-1705. Simon Mazière a réalisé les sept derniers groupes du tour du chœur entre 1713 et 1716. L'intérieur du chœur Le maître-autel monumental date de la fin du . Ce groupe en marbre réalisé en 1772 par Charles-Antoine Bridan représente l'Assomption de Marie. Bridan et son atelier sont également à l'origine des huit bas-reliefs en marbre de Carrare réalisés entre 1786 et 1789 : Six sont disposés au-dessus des stalles, symétriquement de chaque côté de l'espace central, et évoquent des épisodes de la vie de la Vierge. Les scènes représentées sont, à gauche en partant de la croisée du transept, L'Adoration des Bergers de Bethléem, La Purification de Marie, Le Concile d’Éphèse, à droite, L'Adoration des Mages, Mater dolorosa, Le Vœu de Louis XIII. Les deux bas-reliefs, autrefois placés sur la face postérieure de l'ancien jubé, sont aujourd'hui conservés et présentés par le musée des beaux-arts de la ville. Ils représentent Le signe donné à Achaz et L'Immaculée conception. Le voile de la Vierge Le voile de la Vierge est une relique qui aurait été envoyée de Byzance par l'empereur d'Orient à Charlemagne. Notre-Dame du Pilier Notre-Dame du Pilier est une vierge en bois de poirier sculptée vers 1540. Elle était autrefois adossée au jubé qui a lui-même été détruit en 1763 par les chanoines. Grand orgue En 1353, la cathédrale possédait déjà des orgues. Jehan de Châteaudun en est le premier organiste connu. Au un instrument plus puissant est édifié. Il est désassemblé au et Robert Filleul, organiste, en construit un nouveau plus important alors que des menuisiers chartrains assurent la réalisation du buffet. L’orgue est installé sur la façade occidentale. Aux la partie sonore évolue. Gilles Jullien, un des principaux organistes français laissant un livre d'orgue pendant le , en est titulaire de 1668 (il avait ) à 1703, date de sa mort. Cependant le manque de moyens financiers et l’incendie de 1836 coupent court à un projet de restauration et conduiront à un état déplorable de l’instrument à la fin du . En 1840, le buffet et l'instrument sont classés monuments historiques au titre d'immeuble. En 1964, Pierre Firmin-Didot fonde une association afin d’assurer la rénovation des orgues. Le grand orgue actuel a été construit en 1971 par les établissements Danion-Gonzalez. Le buffet placé en nid d’hirondelle, sur le côté sud de la nef, bien que maintes fois modifié, a gardé son aspect du . En 2021, le financement du projet de reconstruction de l'orgue semble aboutir : la restauration du buffet est prise en charge à 100 % par l'État, la partie instrumentale l'étant à 75 %. L'horloge astronomique La cathédrale comporte les restes d'une ancienne horloge astronomique. Le cadran a fait l'objet d'une restauration vers 2008-2009. Cette restauration a nécessité la reconstitution de plusieurs roues et pignons manquants. Les cryptes La cathédrale actuelle résulte de constructions de différentes époques. Les cathédrales ont souvent été superposées, servant chacune de fondations à celle qui lui succédait. Les parties qui n'ont pas été remblayées forment deux cryptes concentriques. La crypte intérieure Les premiers chrétiens auraient édifié du s des sanctuaires successivement dévastés par les flammes et/ou persécutions religieuses. Un vestige de muraille, généralement attribué à l'époque gallo-romaine, fait référence à l'époque de la première église. Il ne subsiste rien de celle du . Dans un couloir de fouille, on a tout au plus quelques marches de celle du . Par contre la crypte de l'église carolingienne édifiée par Gislebertus au correspond vraisemblablement à une salle conservée. Elle porte le nom de caveau Saint-Lubin et se situe sous le chœur de la cathédrale actuelle, juste sous le maître-autel. La crypte extérieure La crypte de Fulbert, ou église basse, enveloppe ce caveau et va d'un clocher jusqu'à l'autre, en faisant le tour de l'édifice. Datant du , avec ses de long sur 5 à de large, elle est la plus grande crypte de France. En partant de l'extrémité de la galerie nord, on arrive à la chapelle de Notre-Dame-Sous-Terre, peut-être l'un des plus anciens sanctuaires consacrés à Marie en occident. Rouverte au culte en 1857, une messe y est célébrée chaque jour à . On peut y observer une reproduction datant de 1975 d'une statue en chêne sombre d’époque romane, le modèle original ayant disparu au cours de la Révolution. Cette même année 1975, Marthe Flandrin y réalisa une tapisserie des Gobelins, destinée à ce lieu. La galerie devient semi-circulaire sous le chevet et s'ouvre sur trois chapelles romanes profondes, encadrées par quatre plus petites chapelles gothiques du . C'est là que se trouve le puits dit des Saints-Forts. Dans la galerie sud, on peut admirer une fresque du avec plusieurs grands saints populaires (Clément, Gilles, Martin, Nicolas…). À l'extrémité de cette même galerie, un baptistère en pierre est installé, datant de l'époque romane. Vie spirituelle Les principaux pèlerinages La cathédrale Notre-Dame de Chartres est, depuis son édification, un haut lieu de pèlerinage pour les catholiques français et avant tout un pèlerinage marial – ce qui explique notamment l'ampleur du déambulatoire, permettant la circulation des fidèles autour du chœur. Au cours du , les pèlerinages à Chartres ont connu un nouvel élan, à la suite de l'écrivain Charles Péguy qui se rendit à pied de Paris à Chartres en 1912, accomplissant un vœu fait au chevet de son fils malade. Après la mort de Péguy en 1914, certains de ses amis refirent la route en méditant ses poèmes, lançant ainsi un vaste mouvement de pèlerinages à Chartres, parmi lesquels : le pèlerinage estudiantin, organisé par les aumôneries de l'enseignement supérieur en Île-de-France, aux Rameaux depuis . le pèlerinage de Chrétienté à la Pentecôte, qui dure trois jours, durant lesquels la messe est célébrée dans la forme tridentine du rite romain et qui réunit chaque année depuis , faisant de celui-ci le plus grand pèlerinage à pied d’Europe. le pèlerinage des Guides et Scouts d'Europe du département des Yvelines, le premier dimanche d'octobre ( et guides). le pèlerinage du monde du travail, depuis au mois d'avril. le « Pèlerinage Chartres-Paris », organisé par l'association Pèlerinages de Tradition (Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X). Le passé de ce pèlerinage se confond avec celui de « Notre-Dame de Chrétienté » puisque les deux n'en formaient originellement qu'un seul avant la scission de 1989 découlant du motu proprio Ecclesia Dei du pape Jean-Paul II. Si ce pèlerinage a pour départ Chartres, la séparation de la Fraternité Saint-Pie-X en 1988 d'avec l'Église catholique et romaine ne permet pas aux Évêques de Chartres comme de Paris de recevoir les participants de ce pèlerinage dans leurs cathédrales. Il est réalisé, comme son nom l'indique en sens inverse, lors du week-end et du lundi de Pentecôte. Chartres est également une étape importante pour les pèlerins qui viennent du nord de l'Europe et qui font route vers Saint-Jacques-de-Compostelle, en empruntant la route de Paris à Tours (Via Turonensis). Liturgie Sous l'Ancien régime, la maîtrise de la cathédrale a été très active et longtemps réputée. Les archives donnent une vision assez précise de son fonctionnement tant liturgique que musical. Parmi les maîtres de chapelle qui s'y sont illustrés, on compte, Vincent Jolliet, Pierre Robert, Pierre Laurent et Valentin de Bournonville, notamment. La cathédrale accueille toujours une vie liturgique intense. L'eucharistie est célébrée chaque jour sauf le dimanche à (crypte) et à . Le dimanche, elle est célébrée à 9 h en latin (messe grégorienne) selon le rite de Paul VI, à (messe solennelle qui regroupe ordinairement plus de mille personnes) et à . Chaque soir, depuis le , la communauté du Chemin Neuf chante les vêpres, à la demande de Bernard-Nicolas Aubertin, puis de Michel Pansard, qui lui a succédé. Le Chemin Neuf continue ainsi l'œuvre que les chanoines avaient initiée. La cathédrale était le lieu central du festival de Pâques au cours de ses huit éditions, de 2003 à 2010. La cathédrale de Chartres dans les arts et la culture Représentations picturales Plusieurs peintres ont représenté la cathédrale dans leurs œuvres : L'un des tableaux les plus connus est La Cathédrale de Chartres de Jean-Baptiste Camille Corot, peint en 1830 (musée du Louvre, Paris). Un second tableau de la main de Jean-Baptiste Camille Corot représentant peut-être la cathédrale de Chartres, malgré une mauvaise localisation lors de sa mise en vente, est conservé au musée d'Art et d'Histoire Paul Eluard de Saint-Denis Charles Fournier des Ormes en 1836 (tableau conservé dans la sacristie de la cathédrale) et François Alexandre Pernot en 1837 (musée des Beaux-Arts de Chartres) représentent l'incendie du 4 juin 1836. Chaïm Soutine a représenté la cathédrale en 1933 (musée d'art moderne de Troyes), de même que Maurice Utrillo entre 1912 et 1914 (collection privée) et Antoon Kruysen en 1957 et 1960 (musée des beaux-arts de Chartres). Henri Villain, peintre orientaliste, représente l'intérieur de la cathédrale en 1936, puis en 1938, dernière œuvre avant sa mort. La cathédrale de Chartres dans la littérature , et sur Wikisource.Publié en 1898. La Cathédrale est un roman où l’auteur s'initie à la symbolique médiévale et catholique à Chartres. Ce livre connut un certain écho à l'époque et fit dire à François Mauriac que Huysmans « avait réintroduit Chartres dans la vie spirituelle française ». Charles Péguy dans son recueil « la Tapisserie de Notre-Dame » écrit le long poème Présentation de la Beauce à Notre-Dame de Chartres. Blaise Cendrars, dans la Quatrième Rhapsodie de L'Homme foudroyé, voit dans la cathédrale de Chartres (pp. 452-453, éd. Folio-Denoël, 1945). De New York à Chartres, Kathleen McGowan nous entraîne dans un voyage initiatique pour nous révéler la plus incroyable des vérités. Travaillant comme femme de ménage dans la cathédrale de Chartres depuis plus de vingt ans, Agnes Morel transforme profondément la vie locale en utilisant son influence subtile jusqu'à ce qu'une rencontre fortuite révèle les tragiques incidents qui lui sont arrivés durant sa jeunesse. La cathédrale de Chartres dans la bande dessinée Une partie de l'histoire se passe à Chartres, où Erlin parcourt le labyrinthe, porte d'entrée de la Route d'Or. Il disparaît en arrivant au centre, passant dans un autre monde. On y voit aussi une prétendue explication d'un des incendies. Une partie de l'action de ce quatrième album de la série Simon du Fleuve (science-fiction post-apocalyptique) se passe à Chartres et dans la cathédrale. Notes et références Notes Références Voir aussi Bibliographie Ouvrages avant 1945 Eugène Lefèvre-Pontalis Eugène Lefèvre-Pontalis, « Les façades successives de la cathédrale de Chartres au et au », dans Congrès archéologique de France. . À Chartres. 1900, Société française d'archéologie, Paris, 1901, (lire en ligne) Eugène Lefèvre-Pontalis, « Les architectes et la construction des cathédrales de Chartres », dans Mémoires de la Société nationale des antiquaires de France, 1905, tome 64, (lire en ligne) René Merlet René Merlet, « Le puits des Saints-Forts et l'ancienne chapelle de Notre-Dame-sous-Terre », dans Congrès archéologique de France. . À Chartres. 1900, Société française d'archéologie, Paris, 1901, (lire en ligne) Divers Victor Mortet, « L'expertise de la cathédrale de Chartres en 1316 », dans Congrès archéologique de France. . À Chartres. 1900, Société française d'archéologie, Paris, 1901, (lire en ligne) Maurice Renouf, « L'horloge de la cathédrale de Chartres », dans Congrès archéologique de France. . À Chartres. 1900, Société française d'archéologie, Paris, 1901, (lire en ligne) Ouvrages après 1945 Histoire Architecture Hans Reinhardt, « Les églises romanes de la Champagne après l'an mil », dans Cahiers de Civilisation Médiévale, avril-juin 1961, année, , (lire en ligne) Jan Van der Meulen, « Histoire de la construction de la cathédrale Notre-Dame de Chartres après 1194 », dans Mémoires de la Société archéologique d'Eure-et-Loir, 1964-1968, tome 23, (lire en ligne) Jean Villette, « Les arcs-boutants supérieurs de la cathédrale de Chartres sont-ils inutiles ? », dans Mémoires de la Société archéologique d'Eure-et-Loir, 1964-1968, tome 23, (lire en ligne) Jan Van der Meulen, « Cathédrale de Chartres. La fouille de Jean Maumoury, en 1938 », dans Mémoires de la Société archéologique d'Eure-et-Loir, 1964-1968, tome 23, (lire en ligne) Alain Erlande, « Chartes, Cathédrale Notre-Dame », dans Dictionnaire des églises de France, Éditions Robert Laffont, Paris, 1968, tome IV-D, Île-de-France, Robert Branner, Chartres Cathedral, New York, W. W. Norton, 1969. Anne Prache, Île-de-France romane, éditions Zodiaque (collection la nuit des temps )n La Pierre-qui-Vire, 1983, , planches 119 à 122 Dieter Kimpel, Robert Suckale, L'architecture gothique en France 1130-1270, Flammarion, Paris, 1990, , Sylvie Le Clech, La cathédrale de Chartres. Nouvelles découvertes, dans Bulletin monumental, 2015, tome 173, , , Pierre Martin, La façade et les travées occidentales de la cathédrale de Chartres : nouveaux apports de l'archéologie du bâti, dans Bulletin monumental, 2015, tome 173, , , Sculpture Léa D'Homme-Kchouk, « Les chapiteaux de la tour nord de la cathédrale de Chartres », dans Bulletin monumental, 2015, tome 173, , , Jean Villette, « Précisions nouvelles sur le jubé de la cathédrale de Chartres », dans Mémoires de la Société archéologique d'Eure-et-Loir, 1964-1968, tom 23, (lire en ligne) Vitraux Irène Jourd'heuil, « Polychromie architecturale et vitraux « en trompe-l'œil » de la cathédrale de Chartres », dans Bulletin monumental, 2015, tome 173, , , Labyrinthe Clôture du chœur Grand Orgue L’horloge astronomique Cryptes Philosophie - Vie spirituelle Abbé A. Clerval, Les écoles de Chartres au Moyen Âge du au , dans Mémoires de la Société archéologique d'Eure-et-Loir, tome 11, librairie R. Selleret, Chartres, 1895 (lire en ligne) Nicolas Balzamo, Portrait de la cathédrale de Chartres en lieu de pèlerinage. Essai de reconstitution, dans Bulletin monumental, 2017, , Généralités - Guides Stéphane Bern et Alexis Robin, Vallée royale de l'Eure, de Chartres à Rouen, éd. Sagamédias, 2017. Humour En anglais Filmographie 60 ans au service de la cathédrale de Chartres, documentaire sur la cathédrale de Chartres réalisé par Tzarine Films (2006) Articles connexes Chartres Diocèse de Chartres Liste des évêques de Chartres Liste des cathédrales catholiques de France Liste des cathédrales de France protégées aux monuments historiques Listes des circonscriptions catholiques en France Association Chartres sanctuaire du Monde Liste des monuments historiques de Chartres Liens externes Les Amis de la Cathédrale de Chartres Images haute résolution de la cathédrale Notre-Dame, Media center for Art History, Department of Art History and Archaeology, Columbia University, New York, États-Unis Cathédrale Notre-Dame de Chartres Lieu de mission de la Communauté du Chemin Neuf Chartres
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Chentayt
Chentayt (« la veuve ») est une divinité égyptienne, représentée sous la forme d'une vache couchée, momifiée, qui tient entre ses cornes le disque solaire ou sous la forme d'une femme avec une tête de vache. De son cou pend un collier avec la déesse Bat. Elle fut d'abord une vache céleste qui apparaît dans les textes des pyramides et qui est appelée Hem-Shen. Son nom de Chentayt date de la . Elle provoquait la germination et elle incarnait l'enveloppe protectrice dans laquelle Osiris se régénérait. À Bousiris, la déesse contribuait aussi à la régénération de Sokar-Osiris au moyen d'une statuette faite de minéraux. C'était une manifestation d'Isis comme veuve. Elle est aussi une manifestation d'Hathor, et, comme telle, elle peut être l'une des sept Hathors, citées dans le livre des morts sous forme de vaches. Elle a été adorée à Abydos et à Bousiris. Elle permettait également la renaissance du roi dans l'au-delà et, par extension, fut aussi une déesse régénératrice dans le monde des vivants. Dans la mythologie égyptienne, il existe une entité divine du nom de Chentayt « la Veuve », dont le nom dérive du mot « souffrir » en égyptien. Elle apparaît au Nouvel Empire. Elle est la sœur d’Isis, ou l’une de ses formes, et un des aspects d'Asèt, c’est pour cela qu’elle incarne l'épouse en deuil qui pleure sur le corps de son frère-époux Osiris qu’elle reconstitue avec l’aide de Nephtys, Thot et Anubis. Elle préside aux fêtes de Khoïak, qui se déroule durant le dernier mois de la saison de l’inondation, fin octobre début novembre de notre calendrier grégorien. Ces rites avaient pour but de recomposer le corps d’Osiris. C’est dans cette période que le Nil décroit et que l’Égypte reverdit. C’est dans ce sens que l’on dit que Isis-Chentayt redonne vie à Osiris et donc également à l’Égypte. Notes et références Index égyptologique Divinité égyptienne
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Corinne Lepage
Corinne Lepage, née le à Boulogne-Billancourt, est une avocate et une femme politique française. Engagée dans la protection de l'environnement, elle est notamment ministre de l'Environnement dans les gouvernements d’Alain Juppé (1995-1997) et députée européenne (2009-2014). Présidente de Cap21, elle recueille 1,88 % des suffrages exprimés à l’élection présidentielle de 2002. Avec Jean-Marc Governatori, elle préside aujourd'hui Cap écologie. Situation personnelle Enfance et formation Corinne Lepage est issue d’une famille juive bourgeoise. Son père est nez chez Rochas. Elle étudie au collège et au lycée Molière de Paris. En 1971, elle sort diplômée de l'Institut d'études politiques de Paris. Corinne Lepage obtient ensuite un diplôme d'études supérieures (DES) de droit public, un DES de sciences politiques et le certificat d'aptitude à la profession d'avocat en 1974. Elle prête serment pour devenir avocate le . Carrière professionnelle Corinne Lepage rejoint en 1978 le cabinet d’avocats Huglo-Lepage, spécialisé dans le droit de l'environnement. Elle est élue en 1987 au Conseil de l'Ordre des avocats de Paris. Elle travaille à partir de mars 1978 sur le naufrage de l'Amoco Cadiz. Elle y représente les collectivités locales du Finistère et des Côtes-du-Nord en opposition à Amoco. À l'issue d'un procès qui dure une quinzaine d'années, les victimes obtiennent gain de cause, une première en droit de l'environnement. Le cabinet refuse de verser au syndicat de communes de francs, ce qui lui vaut un procès et une menace de saisie ; le procès se solde en faveur du cabinet. À la même période, Lepage défend les collectivités locales et associations qui s’opposent à l’installation des centrales nucléaires en particulier les collectivités locales allemandes et luxembourgeoises à Cattenom et suisses à Creys-Malville. Le cabinet travaille ensuite sur de nombreux dossiers concernant l'environnement, aux côtés d'associations comme Ecoropa, ou de collectivités locales. Depuis 2006, Corinne Lepage est avocate des collectivités locales et associations qui se sont constituées parties civiles dans le procès de la marée noire causée par le pétrolier Erika en 1999 et qui met en cause, entre autres, la compagnie pétrolière Total. Le 25 septembre 2012, la chambre criminelle de la Cour de cassation, dans sa formation plénière, a rendu, sur avis non conforme de l’avocat général, une décision approuvant la cour d’appel de Paris d’avoir retenu sa compétence pour statuer tant sur l’action publique que sur l’action civile dans l’affaire de la catastrophe écologique dite du pétrolier l’Erika. L’affréteur Total, qui avait commis une telle faute et qui avait, à tort, bénéficié d’une immunité de responsabilité, a, en conséquence, sur les pourvois de plusieurs parties civiles, vu sa responsabilité retenue par la chambre criminelle qui l’a condamné à réparer les conséquences du dommage solidairement avec ses coprévenus d’ores et déjà condamnés par la cour d’appel. En 2010, elle défend l'association « Mouvement pour les droits et le respect des générations futures » (MDRGF), assignée pour dénigrement par la Fédération nationale des producteurs de raisins de table (FNPRT). Elle est également l'avocate de l'Association des victimes des inondations de La Faute-sur-Mer à la suite du passage de la tempête Xynthia, ainsi que de en appel. En 2011, elle remporte le prix , organisé par l' dans la catégorie « droit de l'environnement ». En 2015, elle obtient le prix du Livre politique du barreau de Paris pour son livre Les mains propres, aux éditions Autrement. En 2020, elle représente l’éditrice Odile Jacob qui s’oppose à l’installation d’un élevage en agriculture biologique à proximité de son domicile d’Adainville. Parcours politique En raison de sa participation au gouvernement d'Alain Juppé (1995-1997), Corinne Lepage est considérée comme une écologiste de droite, qualification dans laquelle elle ne veut pas se reconnaître, ne se disant ni de droite, ni . En 2011, Corinne Lepage a signé la lettre de 108 parlementaires français à Nicolas Sarkozy lui demandant de s'opposer, en cas de saisine du Conseil de sécurité, à la reconnaissance d'un État palestinien. La lettre est publiée dans un article du Journal du dimanche avec la liste des signataires. Débuts (1981-1995) Candidate écologiste en 1981, elle est élue en 1989 sur une liste divers droite, maire adjointe chargée de l’environnement et de l’urbanisme à Cabourg. À la suite du vote d’une délégation de service public de l’eau ne respectant pas les règles de concurrence, elle entre en opposition durant l'hiver 1990. Elle saisira en 1992 le procureur de la République de Caen de ces faits. La bataille juridique durera jusqu’en 1995. Elle est candidate en 1993 aux élections législatives dans la circonscription du Calvados sous la bannière Génération écologie qu’elle a cofondé en 1989 avec Brice Lalonde, Jean-Louis Borloo et Jean-Michel Belorgey. Elle arrive cependant loin derrière Nicole Ameline, candidate UDF et dauphine de Michel d'Ornano avec un score de 6,17 %. Corinne Lepage est réélue en 1995 sur la liste RPR de Jacques Porcq dont elle devient première adjointe au maire de Cabourg, et malgré tout, la politique de délégation de l'eau à Veolia se poursuivra. Ministre de l'Environnement (1995-1997) En 1995, elle répond positivement à la proposition d'Alain Juppé de prendre en charge le ministère de l’Environnement. Elle n'est alors membre d'aucun parti. Corinne Lepage déclare : , dans un entretien accordé à Yves Loison en décembre 2009. Selon le journal Libération, sa nomination est aussitôt vivement critiquée par certains membres de la droite normande. Corinne Lepage fait partie des douze femmes (nombre inhabituellement élevé à l'époque) — les « juppettes » — qui composent le premier gouvernement Juppé. Le 7 novembre 1995, lors du remaniement ministériel donnant lieu au second gouvernement Juppé, elle est la seule femme à rester ministre de plein exercice. Si elle n'a pas souffert de difficultés particulières en tant que femme au sein du gouvernement, elle déplore d'avoir eu à subir, à l'Assemblée nationale, des injures . Elle précise en novembre 2006 sa position politique en déclarant sur France 3 : Si elle se positionne de la sorte sur l'échiquier politique, elle affiche néanmoins une volonté de « transcender les clivages politiques » et de dépasser l'opposition traditionnelle droite/gauche afin de « rassembler au-delà des couleurs politiques, sur l'écologie ». Le , elle confirme être l'auteur, avec André Bercoff, de deux pamphlets politiques, J'arrive et On efface tout et on recommence, publiés en 2005 et 2006 sous le nom de plume de Catherine Médicis, stratagème nécessaire, selon elle, pour être entendue en tant que petit candidat. Collaboration avec François Bayrou (2007-2010) Le 10 mars 2007, elle décide de ne pas se présenter à l'élection présidentielle de 2007. Elle l'explique dans un entretien accordé au Journal du dimanche du 11 mars : « J'ai décidé de rejoindre François Bayrou malgré ma capacité à obtenir mes ». Elle apporte ainsi son soutien au candidat centriste qui « incarne aujourd'hui un véritable changement dans le pays, qui peut permettre à l'écologie politique d'occuper la place qui lui revient ». Cap21 est alors l'un des membres fondateurs du nouveau parti politique de François Bayrou, le MoDem. En mai 2007, après la défaite de François Bayrou au premier tour de l'élection présidentielle, et la victoire de Nicolas Sarkozy face à Ségolène Royal, Corinne Lepage refuse de participer au gouvernement Fillon par « fidélité à ses convictions. Elle signe, le , avec seize autres personnalités politiques de tous bords, l'« Appel du 14 février » pour une vigilance républicaine lancé par l'hebdomadaire Marianne. À la suite du discours de Nicolas Sarkozy, le au Palais de Saint-Jean de Latran, sur la place de la religion dans la vie publique, ainsi qu'à ses déclarations sur la scientologie, elle considère que le pouvoir développe « une philosophie générale » qui mène à une « déconstruction de la laïcité à la française » (Canal+, ). Le 15 janvier 2008, elle avait déjà participé à la réunion « Laïcité : l'école et les enfants d'abord ! » organisée à l'initiative des associations signataires d'une tribune en faveur de la laïcité parue dans le journal Libération le , au premier rang desquelles figuraient des associations telles que la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (LICRA), Ni putes ni soumises et SOS Racisme. Elle est candidate MoDem aux élections municipales de mars 2008 dans le de Paris, face à Jean-Marie Cavada (ex-MoDem, passé à l'UMP) et Michèle Blumenthal (PS). Sa candidature est soutenue par Jean-Luc Romero, qui déclare faire alors « un choix d'ami » et « un choix de militant ». Avec 9,95 % des voix au premier tour de l'élection, elle arrive en troisième position derrière le PS (46,07 %) et l'UMP (24,3 %) (le MoDem réalise une moyenne de 9 % sur l'ensemble de la ville). Corinne Lepage devient vice-présidente du MoDem le 15 juin 2008. Quelques mois plus tard, le , François Bayrou la présente comme tête de liste du MoDem dans la circonscription Nord-Ouest (Basse-Normandie ; Haute-Normandie ; Nord-Pas-de-Calais ; Picardie) à l'occasion des élections européennes de juin 2009. Elle est élue eurodéputée avec 8,67 % des voix, derrière les listes de Dominique Riquet (Majorité présidentielle, 24,2 %), Gilles Pargneaux (PS, 18,1 %), Hélène Flautre (Europe Écologie, 12,1 %) et Marine Le Pen (FN, 10,2 %) À l'automne 2009, Corinne Lepage démissionne de la présidence des commissions thématiques du Mouvement démocrate, mais reste vice-présidente du parti. De vives tensions apparaissent entre Cap21 et le MoDem lorsque le parti de Corinne Lepage choisit, dans plusieurs régions, de s'allier pour les élections régionales de mars 2010 avec Europe Écologie, et non avec le MoDem : Haute-Normandie, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Languedoc-Roussillon, Lorraine, Alsace, Pays de la Loire. Après avoir critiqué la stratégie de François Bayrou et du MoDem, qu'elle estime « refermé sur lui-même », elle annonce avoir décidé de quitter le MoDem le 17 mars 2010. Au second tour des élections régionales, elle appelle à voter à gauche, sauf en Aquitaine où Jean Lassalle (MoDem) se maintient. Lors de son congrès du , Cap21 se présente comme un « parti autonome » et ses adhérents votent « à une très large majorité » le départ du Mouvement démocrate. Corinne Lepage finira par porter plainte contre François Bayrou pour « dénonciation calomnieuse », en marge de l’affaire des assistants d’eurodéputés MoDem. Députée européenne (2009-2014) Le , elle est l'une des six députés élus du MoDem (tête de liste pour le Nord-Ouest lors des élections européennes, seule élue dans la circonscription Nord-Ouest. En juin et juillet 2009, à la suite du mauvais score du MoDem aux élections européennes (8,5 % des suffrages exprimés), elle remet en cause la stratégie du parti, trop orienté sur la personnalité et les choix de François Bayrou. Elle appelle alors de ses vœux une alliance, au Parlement européen, entre le MoDem et Europe Écologie. Députée européenne (MoDem puis seulement Cap21 après le 17 mars 2010), elle siège au sein du groupe ADLE dont fait partie le MoDem. Elle devient, le 17 juillet 2009, la première vice-présidente de la commission Envi (Environnement, santé publique et sécurité alimentaire), et membre suppléant de la commission ITRE (Industrie, recherche et énergie), au Parlement européen. Au sein du groupe ADLE, elle est active sur les directives IPPC, RoHS, WEEE, nouveaux aliments, informations des consommateurs et sur les thématiques du changement climatique, du mix énergétique, de l'expertise non dépendante, du lien entre santé et environnement, la neutralité du net, la régulation Internet, les libertés individuelles et fondamentales. Elle défend par ailleurs le traité de Lisbonne, en mettant en valeur en particulier le pouvoir politique des européens à travers les pétitions inter-européennes. Du 14 décembre au 19 décembre 2009, elle est la seule députée européenne française de la délégation du Parlement européen au sommet de Copenhague. Le 15 octobre 2009, elle annonce la création du club politique « Terre démocrate, l’imagination au pouvoir », dont la feuille de route tient en trois mots : « débat, échange et construction ». Au Parlement européen, en janvier 2010, elle crée l'intergroupe « Mers et zones côtières » pour traiter des dossiers comme la biodiversité marine, la création d’un corps européen de garde-côtes, le développement des énergies marines, la protection du littoral, le traitement des déchets marins, le transport maritime et le changement climatique. Cet intergroupe qu'elle préside rassemble une quarantaine de députés issus de la quasi-totalité des groupes politiques du Parlement. Le , elle annonce sa candidature à l'élection présidentielle française sur le plateau de TF1. En février 2012, onze personnalités (Jean-Marie Pelt, Yann Arthus-Bertrand, Jean-François Viel, Dominique Belpomme, Gilles-Éric Séralini, Philippe Desbrosses, Jean-Paul Jaud, Serge Orru, Isabelle Autissier, Christian Vélot et Joël Spiroux) lancent « un appel démocratique à parrainer Corinne Lepage », pour qu'elle obtienne les qui lui permettent de concourir. Elle déclare avoir obtenu entre 470 et 520 parrainages. Or, elle ne fait pas partie de la liste des candidats dévoilée par le président du Conseil constitutionnel le . Le , le Conseil constitutionnel publie une décision dans laquelle il rejette son recours, et indique qu'il n'a reçu que 476 (c'est-à-dire 476 parrainages dont la validité n'a pas été examinée) en faveur de sa candidature. Corinne Lepage, qui reconnaît avoir écrit au Conseil constitutionnel, affirme en revanche « ne pas avoir fait » de recours ou de réclamation auprès de lui. Le , elle annonce qu'elle crée avec Michel Suchod un nouveau mouvement, le Rassemblement démocrate écologiste et républicain. Elle appelle à voter pour François Hollande dès le premier tour. Après un entretien avec François Hollande le , au cours duquel elle demande des garanties sur les forages pétroliers au large de la Guyane comme le financement d'éventuels dommages écologiques, elle réitère son souhait de voir se constituer un rassemblement de tous ceux qui avaient appelé à voter pour lui. Corinne Lepage n'est pas réélue lors des élections européennes de 2014 : tête de liste Cap21 dans la circonscription Île-de-France, elle obtient 2,34 % des suffrages exprimés. Action depuis 2014 Elle lance en 2013 Le Rassemblement citoyen, qui est présenté comme une coopérative politique pour faire travailler les politiques et la société civile. Elle affirme vouloir donner au citoyen les instruments pour reprendre son destin en main en s'investissant en politique ou en lui donnant des solutions testées sur le terrain grâce au think tank Essaim, créé en 2012. Elle déclare souhaiter qu'élus, universitaires, entrepreneurs, associatifs coopèrent et préparent ensemble une transition économique, écologique, énergétique et agricole. Mais elle affirme vouloir également permettre à la société civile de faire entendre ses idées, ses solutions, son savoir-faire et d'être un contre-pouvoir au sein de cette coopérative pour veiller à ce que les élus fassent ce qu'ils disent. Cap21, créée sous forme d’association par Corinne Lepage en 1996 et devenu par la suite un parti politique, fusionne avec Le Rassemblement citoyen le 13 décembre 2014. En , Corinne Lepage annonce soutenir Emmanuel Macron dans la perspective de l'élection présidentielle, estimant que l'ancien ministre représente « la meilleure solution pour la France aujourd'hui ». Alors qu'Emmanuel Macron a jusqu'alors proposé un discours favorable au diesel et au nucléaire, à rebours de ses positions historiques, Corinne Lepage affirme entendre faire évoluer le candidat sur les questions environnementales, jugeant qu'on « ne peut pas être le candidat de la modernité et ne pas faire de la transition écologique un axe majeur de sa campagne ». Elle devient membre du comité politique de son parti La République en marche et participe à l'élaboration de son programme en matière d'écologie. En janvier 2019, Corinne Lepage confie être « terriblement déçue sur la politique écologique » et annonce à BFM-TV en mars, qu’elle ne voterait pas pour La République en marche aux élections européennes. Deux ans après l'élection présidentielle, elle accuse Emmanuel Macron d'être revenu ses engagements et de finalement ne pas être écologiste. Le 18 décembre 2020, les mouvements Cap21 de Corinne Lepage, Génération écologie de Delphine Batho et l'Alliance Ecologiste indépendante de Jean-Marc Governatori ont annoncé la création d'une plateforme de coordination commune et distincte du parti Europe Écologie Les Verts. Lors de cette annonce Corinne Lepage insiste sur le fait que la ligne politique de Cap21, GE et l'AEI ne sont « pas du tout sur une ligne d'accord avec La France insoumise, ce qui est parfois très ambigu pour EELV dans certaines parties du territoire ». Dans ce texte, les ex-ministres de l'environnement tiennent à marquer leur différence sans aucune ambiguïté sur la laïcité. Le , Cap21 et l'AEI fusionnent pour créer Cap écologie. Prises de position Environnement Corinne Lepage exerce une intense activité de défense des intérêts écologiques tant au barreau de Paris qu’à celui de Bruxelles, et s'implique dans de nombreuses associations. Elle est ainsi cofondatrice de l'Observatoire de vigilance et d’alerte écologique avec Michèle Rivasi. Elle dirige en outre le Comité de recherche et d'information indépendantes sur le génie génétique (CRIIGEN), comité scientifique sur les risques environnementaux et sanitaires liés à la diffusion des OGM. La mobilisation des ONG et de la société civile est pour elle nécessaire pour changer notre mode de développement. À la suite du sommet de Copenhague, elle réaffirme en 2009 : « La société civile ne peut désormais plus compter que sur elle-même pour assurer son avenir. » En février 2008, elle rend au ministre de l'Environnement, Jean-Louis Borloo, un rapport sur la « gouvernance écologique ». Le Parlement européen a approuvé, à une large majorité, en août 2011, son rapport relatif à la « possibilité pour les États membres de restreindre ou d'interdire la culture d'OGM sur leur territoire, dans le cadre du projet de directive de la Commission ». Corinne Lepage a enseigné par ailleurs à l'université Paris , Paris , ainsi qu'à l'université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines et à l'Institut d'études politiques de Paris, dans le cadre de la chaire de développement durable. Corinne Lepage soutient une plainte déposée le 9 février 2016 auprès de l'État français et de l'Union européenne pour non-respect de la réglementation en matière d'accès à l'information sur les OGM, par le collectif citoyen « Consommateurs pas cobayes ». Invoquant notamment la Convention d'Aarhus, le collectif réclame l'étiquetage obligatoire de tous les produits alimentaires issus d'animaux nourris avec des OGM. Le 20 janvier 2015, la ministre de l'Écologie Ségolène Royal a chargé Corinne Lepage d'une mission sur la « transition économique » afin de soutenir les acteurs de « l'économie verte ». Corinne Lepage a donc créé un groupe de travail en vue de « répertorier les entreprises innovantes afin de permettre la création d'un réseau », « déterminer les blocages auxquels ces secteurs sont confrontés », et enfin « déterminer l'utilité et les conditions d'une mise en synergie globale » de ces acteurs. Corinne Lepage a remis, en septembre 2015, à François Hollande, un rapport pour la création d'une Déclaration universelle des droits de l'humanité en vue d'une éventuelle adoption par l'Assemblée générale des Nations-Unies. Elle s'en était vue confier l'élaboration par le président de la République en juin 2015. En sa qualité d'avocate, Corinne Lepage défend en 2020 les intérêts de sa cliente l'éditrice Odile Jacob qui s'oppose à l'installation d'un couple de jeunes agriculteurs bio sur des parcelles agricoles à Adainville (Yvelines). Les motifs avancés par l'avocate Corinne Lepage sont « les nuisances sonores, olfactives, visuelles et sanitaire » de l'élevage. Décidée à empêcher cet élevage, Corinne Lepage a déposé un recours contre le permis de construire. Libertés publiques En 2008, Corinne Lepage s'engage dans une campagne contre le décret instaurant le fichier de police Edvige. Cap21 dépose le 7 octobre 2008 un recours devant le Conseil d'État pour obtenir l'annulation de ce décret, qui devait permettre aux forces de police de recenser et collecter des informations d'ordre privé (orientation sexuelle, état de santé, données fiscales et patrimoniales…) relatives à toute personne âgée de ou plus jugée « susceptible de porter atteinte à l'ordre public ». Ce recours est rejeté le 29 octobre 2008 par le Conseil d'État. Corinne Lepage s'est opposée, dans la presse française et par le biais du Parlement européen, à la loi Hadopi, destinée à protéger les œuvres artistiques et culturelles du téléchargement illégal. Affaire des assistants parlementaires du MoDem au Parlement européen L'affaire des assistants parlementaires du MoDem au Parlement européen est une affaire politique et judiciaire portant sur des soupçons d'emplois fictifs concernant les assistants parlementaires des députés européens du parti français Mouvement démocrate (MoDem) siégeant au Parlement européen. Cette affaire a pour origine les révélations de Corinne Lepage dans son livre Mains propres, plaidoyer pour la société civile au pouvoir paru en janvier 2015. Ouvrages Les Audits d'environnement, Éditions Dunod, 1993 . On ne peut rien faire, madame le Ministre, Éditions Albin Michel, 1998 . Bien gérer l'environnement, une chance pour l'entreprise, Le Moniteur Éditions, 1999 . La Politique de précaution, en coll. avec François Guéry, PUF, 2001 . Oser l'espérance, Robert Jauzé, 2001 . De l'écologie hors de l'imposture et de l'opportunisme, Raphaël (collection Temps critiques), 2003 . Santé & Environnement : l'ABCdaire, Jacques-Marie Laffont, 2004 . J'arrive, sous le pseudonyme de Catherine Médicis, 2005 . Ecoresp 2006, le livre débat pour une économie responsable, 2006 L'Entreprise responsable : sociale, éthique, « verte »… et bénéficiaire ?, de Cécile Jolly, préface de Corinne Lepage, Éd. du Félin, 2006 . Le Développement durable à l'usage des collectivités locales, de Dominique Bourg, préface de Hubert Reeves, contributions de Corinne Lepage, Jean-Louis Debré, Éric Flamand et Anne-Marie Sacquet, Victoires Éditions, 2006 . On efface tout et on recommence, sous le pseudonyme de Catherine Médicis, Michalon Éd., 2006 . Et si c’était elle, roman de politique fiction, Michalon Éd., 2006 . Constitution pour une nouvelle République, Atelier de presse, 2006 . Français, encore un effort pour passer d'une monarchie bananière à une République durable, sous le pseudonyme de Catherine Médicis, Michalon Éd., 2007 . Vivre autrement, Grasset, 2009 . Entre colère et espoirs : chroniques de catastrophes annoncées, livre broché et e-book, 2009 . Sans le nucléaire on s'éclairerait à la bougie, et autres tartes à la crème du discours techno-scientifique, en collaboration avec Jean-François Bouvet, Seuil, 2010 . La Vérité sur le nucléaire, Éditions Albin Michel, 2011 . À vos droits, citoyens !, Ilv Bibliotheca, 2011 . Déficit public : le patrimoine des Français en péril, L'Archipel, 2011 . La Vérité sur les OGM, c'est notre affaire !, Éditions Charles Léopold Mayer, 2012 . L'État nucléaire, Éditions Albin Michel, 2014 . Pollution atmosphérique et action publique, de Franck Boutaric, préface de Corinne Lepage, Rue d'Ulm, 2014 . Les Mains propres : plaidoyer pour la société civile au pouvoir, Autrement, 2015 . Atlas mondial du nucléaire, Autrement, 2015 . Le Choix du pire, de la planète aux urnes, avec Dominique Bourg, PUF, 2017 . À bout de confiance : de la morale en politique, Autrement, 2017 . Déclaration universelle des droits de l'humanité: Commentaire article par article, de Christian Huglo et Fabrice Picod, préface de Corinne Lepage, Bruylant Édition, 2018 . Paysans, on vous aime, défendez-vous, défendez-nous… : contre les pesticides de synthèse, de Daniel Cueff, préface de Corinne Lepage, Indigène Éditions, 2020 . Les Femmes au secours de la république, de l'Europe et de la planète, avec Bouchera Azzouz, Max Milo, 2020 . Fukushima, tremblements et stupeur : 10 ans après, de Jean-Michel Jacquemin-Raffestin et Mickael Naveau, préface de Corinne Lepage, Les éditions Trédaniel, 2021 . Nos batailles pour l'environnement : 50 procès - 50 ans de combats, avec Christian Huglo, Actes Sud, 2021 . Notes et références Voir aussi Bibliographie . Articles connexes Femmes ministres en France - Juppette Liste des députés européens de France 2009-2014 Liens externes Ministre de la Cinquième République Personnalité politique liée au Calvados Député européen membre du Mouvement démocrate (France) Personnalité de La République en marche Avocat français du XXe siècle Personnalité politique écologiste Ministre français de l'Environnement Candidat à une élection présidentielle en France (Cinquième République) Femme politique française Député européen élu en France 2009-2014 Député européen du groupe Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe 2009-2014 Personnalité connue sous un pseudonyme Professeur à l'université Paris-Est Créteil Val-de-Marne Enseignant à l'Institut d'études politiques de Paris Naissance en mai 1951 Naissance à Boulogne-Billancourt Élève du lycée Molière (Paris) Docteur en droit de l'université Panthéon-Assas Présidente d'une association
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Christiane%20Taubira
Christiane Taubira
Christiane Taubira , née le à Cayenne (Guyane), est une femme politique française. Elle commence sa carrière politique comme militante indépendantiste, puis participe à la création du parti politique guyanais Walwari en 1992. Députée de la Guyane de 1993 à 2012, elle est à l'origine de la loi tendant à la reconnaissance de la traite et de l'esclavage en tant que crime contre l'humanité. Elle est également députée européenne de 1994 à 1999. Candidate du Parti radical de gauche (PRG) à l'élection présidentielle de 2002, elle arrive en treizième position du premier tour de scrutin, avec 2,32 % des voix. Elle est garde des Sceaux, ministre de la Justice de 2012 à 2016, dans les gouvernements Jean-Marc Ayrault et , puis Manuel Valls et , sous la présidence de François Hollande. À ce titre, elle défend au Parlement le projet de loi ouvrant le mariage et l'adoption aux couples de personnes de même sexe. En désaccord avec le projet de déchéance de la nationalité française pour des personnes jugées coupables de terrorisme, elle démissionne en janvier 2016. Candidate à l'élection présidentielle de 2022, elle remporte la primaire populaire. Biographie Famille, études et carrière professionnelle Née à Cayenne le , Christiane Taubira est issue d'une famille modeste — sa mère, Bertille, aide-soignante puis infirmière, morte à , élevait seule ses onze enfants, dont cinq conçus avec le père de Christiane, Georges Taubira , épicier à Cayenne, qui les avait abandonnés. Après avoir été scolarisée à Cayenne, où elle obtient un baccalauréat B, elle suit des études supérieures et obtient un DEA en sciences économiques à l'université Panthéon-Assas en . Elle rédige son mémoire d'étude sur l'économie du pouvoir dans les formations sociales des pays en développement. Elle est également titulaire d'une licence en sociologie de l'université Paris-Sorbonne, actuelle Sorbonne Université, d'un certificat d'études supérieures en ethnologie afro-américaine de l'université Paris-Diderot, actuelle Université de Paris, et a suivi un troisième cycle universitaire en agroalimentaire au Centre français de la coopération agricole. Elle devient professeure de sciences économiques en 1978. À la fin des années 1970, Christiane Taubira rencontre Roland Delannon, dirigeant indépendantiste, qu'elle épouse en 1987 et avec lequel elle a quatre enfants, nés entre 1979 et 1988. Les époux se séparent en 2002, sur fond de crise politique, après que Roland Delannon constitue une liste dissidente de celle de son épouse lors des élections régionales de 1998. Elle quitte l'enseignement en et prend successivement la tête de divers instituts d'économie locale en Guyane : la Coopération agricole Antilles-Guyane et la Confédération caraïbe de la coopération agricole entre et , le Centre national des arts et métiers de Guyane entre et , l’Assistance technique à la pêche artisanale en Guyane entre et puis l’Office de coopération et du commerce extérieur de la Guyane (OCCE-G) entre et , un organisme dépendant du conseil régional de la Guyane. À ce titre, elle se voit confier un créneau pour des émissions au sujet de l'économie de la pêche et celle du milieu agricole par la radio locale RFO-Guyane, la faisant entrer dans le débat public et permettant la diffusion de ses idées au sein de la société guyanaise. Elle est également membre honoraire du conseil d'administration de la Fondation Danielle-Mitterrand - France Libertés. Parcours politique Militante indépendantiste et création de Walwari Elle commence sa carrière politique en 1978 comme militante indépendantiste, notamment au sein du Mouvement guyanais de décolonisation (MOGUYDE), que son mari Roland Delannon a fondé en 1974. Elle dirige la revue indépendantiste Mawina. Selon Robert Chaudenson, Roland Delannon, avec l'aide de l'UTG, prépare un attentat contre les installations pétrolières de Guyane qui échoue (le complot de Noël). Il est alors arrêté le 13 décembre 1974 avec 12 autres personnes. Elle affirme qu'elle a alors été obligée de vivre dans la clandestinité. Roland Delannon est emprisonné pendant dix-huit mois et l'arrestation des impliquées dans l'opération déclenche une grève générale de la part de l'UTG. Selon le magazine Valeurs actuelles, elle aide alors les clandestins et les militants guyanais détenus à la prison de la Santé. Après l'arrivée de François Mitterrand à la présidence de la République en 1981, elle cesse le militantisme indépendantiste, constatant qu'il n'est plus soutenu par les Guyanais et fonde son activité professionnelle : elle devait signer un contrat de professeur-chercheur à l'université du Québec à Montréal lorsqu'elle est sollicitée pour s'investir en politique. En 1992, elle cofonde avec son mari le parti Walwari et en prend la présidence. Premiers mandats de députée de la Guyane (1993-2002) En 1993, elle est élue députée sans étiquette dans la première circonscription de la Guyane. Elle intègre un petit groupe parlementaire, République et liberté, et vote l'investiture du gouvernement Édouard Balladur (de droite). Elle affirmera ensuite à ce propos que et qui serait un moyen de « participer au climat d'apaisement » qu'elle dit désirer. Interrogée sur ce vote lors de sa campagne présidentielle de 2022, elle évoque . Elle est quatrième de la liste Énergie radicale, menée par Bernard Tapie, aux élections européennes de 1994. Elle est ainsi députée européenne jusqu’à la fin de la législature, en 1999, en parallèle de son mandat de députée à l’Assemblée nationale. En avril 1994, elle est observatrice parlementaire aux premières élections multiraciales en Afrique du Sud. Après sa réélection à l’Assemblée nationale en juin 1997, elle rallie le groupe socialiste, et se voit confier par Lionel Jospin un rapport sur la recherche de l'or en Guyane. En 1998, elle se sépare de son mari après que celui-ci s'est présenté contre Walwari aux élections régionales de 1998 sans l'en avertir, se disant fatigué de l'hégémonie politique de son épouse. En 2014, elle exprime des remords dans la presse sur ce passage de sa vie. Jusqu'en novembre 2001, elle est apparentée PS. Elle rejoint ensuite le groupe RCV (PRG-MDC-Verts-PCR). Christiane Taubira donne son nom à la loi tendant à la reconnaissance de la traite et de l'esclavage en tant que crime contre l'humanité (-434), votée le , qui reconnaît comme crimes contre l'humanité, la traite négrière transatlantique et l'esclavage qui en a résulté, jusqu'à l'abolition de l'esclavage. La loi prévoit également l'insertion de ces faits historiques dans les programmes scolaires et le développement des recherches scientifiques s'y rapportant. Une des conséquences de cette loi est la création d'une « journée annuelle de la mémoire de l'esclavage », qui se tient tous les 10 mai. La loi est critiquée car elle est considérée par certains comme loi mémorielle se limitant à la traite européenne et occultant les traites africaines et arabo-musulmanes. D'autre part, elle ferait preuve d'anachronisme en omettant l'esclavage actuel et, faisant écho à des revendications communautaires, menacerait avec son caractère prescriptif la liberté des historiens. Ce sentiment de menace est renforcé par l'opposition entre Christiane Taubira et l'historien de l'esclavage Olivier Pétré-Grenouilleau, au cours de l'affaire du même nom. Candidate du PRG à l’élection présidentielle de 2002 En avril 2002, elle est la candidate du Parti radical de gauche à l'élection présidentielle. L'historien Christophe Prochasson indique qu'elle fait alors figure d' et qu'elle n'est : , et , : . Sa campagne est axée sur deux thèmes : « l’égalité des chances » et la « solidarité pour tous ». Elle formule plusieurs propositions libérales sur le plan économique, comme la baisse de l'imposition des foyers aux revenus les plus élevés, le développement de la retraite par capitalisation ou la suppression des cotisations sociales dans le financement de l’assurance-maladie. Elle obtient 2,32 % des voix au premier tour et réalise l'essentiel de son score en France d'outre-mer, notamment dans son département d'origine, la Guyane, où elle est députée et où elle obtient 52,7 % des suffrages exprimés. Selon certains socialistes, cette candidature a contribué à l'éparpillement des voix de gauche et a ainsi été l’une des causes de l'échec de Lionel Jospin à accéder au second tour de l'élection présidentielle, Christiane Taubira ayant obtenu quelque alors que l’écart entre le Premier ministre et Jean-Marie Le Pen était de moins de . D'après Jacques Séguéla, Christiane Taubira avait proposé une alliance à Lionel Jospin, qui n'aurait pas donné suite. Bernard Tapie, soutien de Christiane Taubira, avait rapporté que celle-ci tenta de négocier son retrait en échange d'un remboursement par le PS des frais déjà engagés par le PRG et d'une demande explicite de la part de Lionel Jospin, qui aurait refusé. Ce dernier nie tout contact avec la candidate des radicaux de gauche, avec qui il est resté par la suite en mauvais termes et à qui il attribue son élimination au premier tour de scrutin. Dirigeante du PRG et proche des socialistes (2002-2012) Christiane Taubira est de nouveau élue députée au second tour, avec 65,3 % des voix, le , dans la première circonscription de la Guyane. Elle est apparentée au groupe socialiste. Tout en demeurant membre du parti guyanais Walwari, elle devient, à la suite du congrès de Toulouse d'octobre 2002, membre et première vice-présidente du Parti radical de gauche, fonction spécialement créée pour elle et supprimée au congrès de décembre 2004. Elle est en tête de la liste « Europe fraternelle » du PRG aux élections européennes de 2004, dans la circonscription Île-de-France : cette liste n'obtient que 1,54 % et aucun élu. En 2004, elle vote contre la loi interdisant les signes religieux dans les écoles publiques alors que le texte est approuvé par ses collègues députés PRG comme Roger-Gérard Schwartzenberg ou Jean-Michel Baylet. Alors que les députés ont été 494 à voter pour, elle fait partie des 36 à voter contre. À la tribune de l’Assemblée, elle décrit le hijab comme « un défi lancé à l’invisibilité institutionnelle de populations refoulées à la périphérie des villes (…), parfois aussi l’expression d’une identité culturelle réduite à une exhibition de croyances » et considère que « cette discussion nous renvoie aussi à l’histoire coloniale de la France ». Le , elle se déclare candidate à l'investiture du Parti radical de gauche pour l'élection présidentielle de 2007. Le , le PRG réuni en Congrès renonce à présenter une candidature, préférant un accord avec le Parti socialiste sur les élections présidentielle et législatives. Elle quitte le parti à la fin de l'année 2006. Le , Christiane Taubira rallie l'équipe de Ségolène Royal, où elle est nommée « déléguée à l'expression républicaine ». Par la suite, lors de la campagne des législatives de juin 2007, elle déclare avoir été « approchée » par l'entourage de Nicolas Sarkozy « avant la fin de la présidentielle » pour faire partie du gouvernement, mais « avoir alors décliné l'offre ». Elle est réélue députée avec 63,41 % des suffrages le 17 juin 2007 pour la législature, dans la première circonscription de la Guyane. Elle est apparentée au groupe Socialiste, radical, citoyen et divers gauche. En avril 2008, elle est chargée par le président de la République Nicolas Sarkozy d'une mission sur les accords de partenariat économique entre l'Union européenne et les pays ACP. Son rapport, remis deux mois plus tard, émet de lourdes critiques envers ces dispositifs, et formule des préconisations jugées audacieuses, mal reçues par l'Élysée, le chef de l'État n'ayant fait aucun commentaire. Christiane Taubira est candidate, à la tête d'une liste divers gauche lors des élections régionales de 2010 en Guyane. Arrivée en tête des quatre listes de gauche en présence, elle conduit une liste d'union de la gauche au second tour. Le , avec 43,9 % des voix, elle est battue par le maire de Cayenne, soutenu par l'UMP, Rodolphe Alexandre (56,1 %). Elle siège dès lors dans l'opposition. Le , elle annonce son soutien à Arnaud Montebourg dans le cadre des primaires du Parti socialiste de 2011 pour l'élection présidentielle de 2012. Garde des Sceaux, ministre de la Justice (2012-2016) À la suite de la victoire de François Hollande à l'élection présidentielle, elle est nommée pour la première fois au gouvernement le 16 mai 2012 en devenant garde des Sceaux, ministre de la Justice au sein du gouvernement Ayrault (dont sur 35 sont issus du Parti socialiste). Après la décision du nouveau Premier ministre stipulant que tout ministre de son gouvernement qui se présente aux législatives et qui serait battu devrait démissionner, les médias annoncent que Christiane Taubira renonce à briguer un nouveau mandat parlementaire. Par ailleurs, elle démissionne de son mandat de conseillère régionale de la Guyane le 31 août 2012. Parmi les premières mesures qu'elle désire appliquer figurent une nouvelle loi contre le harcèlement sexuel et la suppression des tribunaux correctionnels pour mineurs tout récemment créés au profit des tribunaux pour enfants, afin de garantir la spécificité de la justice des mineurs. Dès sa nomination, elle est la cible des critiques de l'UMP et du FN, et l'annonce de cette suppression, prévue dans le programme du candidat Hollande, est qualifiée de laxisme par l'UMP, mais est favorablement accueillie par les représentants de l'USM, le syndicat majoritaire de la magistrature. Au premier trimestre 2013, confrontée à une vague de départs dans son équipe, la ministre est contrainte de remanier son cabinet ; elle embauche alors Christine Maugüé, membre du Conseil d'État et épouse d'un proche de François Hollande, Bernard Rullier, conseiller chargé des affaires parlementaires à l'Élysée. En tant que garde des Sceaux, elle porte le projet de loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe, qu'elle qualifie de « réforme de civilisation ». Lors des débats au Parlement, où elle est particulièrement présente, ses nombreuses prises de parole et son habileté suscitent le respect, plus que l'approbation, de l'opposition, qui avait pourtant fait d'elle une cible privilégiée lors de ses débuts au gouvernement, faisant de ce débat un « moment » particulier de sa carrière politique. Le projet de loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe est approuvé par l'Assemblée nationale en seconde lecture par contre 225 (opposition) et 10 abstentions. À l'été 2013, elle met en œuvre un projet de réforme pénale, qui voit notamment la création de la « contrainte pénale ». Si la garde des Sceaux considère qu'il s'agit de la fin du « tout-carcéral », certaines de ses prises de position ont donné lieu à des divergences avec le ministre de l'Intérieur Manuel Valls et à un « procès en laxisme » intenté par la droite. La loi est promulguée le 15 août 2014. Un an plus tard, sa loi d’adaptation de la procédure pénale au droit de l’Union européenne fait l'objet d'une censure de 27 sur par le Conseil constitutionnel le 13 août 2015, dont des mesures visant la lutte contre la pédophilie et le financement de l'aide aux victimes, considérées comme des cavaliers législatifs. Lors des élections territoriales de 2015 en Guyane, elle figure en onzième position sur la liste Walwari (section de Cayenne), qui recueille seulement 7,10 % des voix au premier tour. En désaccord avec le projet d'extension de la déchéance de la nationalité française pour les binationaux convaincus de terrorisme, elle déclenche une polémique, en décembre 2015, en annonçant sur une radio algérienne, Alger Chaîne 3, que le gouvernement français renonçait à ce projet alors que le Conseil des ministres du lendemain a maintenu cette proposition dans son projet de réforme constitutionnelle. Le 27 janvier 2016, la démission de Christiane Taubira est annoncée par l’Élysée. Elle est remplacée par Jean-Jacques Urvoas, député du Finistère et président de la commission des lois à l'Assemblée nationale. Sur le réseau social Twitter, elle explique le jour même : . L'annonce de sa démission est regrettée notamment au sein de l'aile gauche de la majorité, tandis que l'opposition de droite s'en réjouit et espère la fin d'une politique pénale qu'elle juge « laxiste ». Certains acteurs de la sphère judiciaire, dont certains directeurs de prison, réfutent cette accusation, tandis que la plupart des syndicats de police se déclarent soulagés, estimant que Christiane Taubira incarnait une « culture de l'excuse », qu'ils estiment de nature à renforcer l'impunité des délinquants et à fragiliser l'action des forces de l'ordre. Son successeur au ministère de la Justice, Jean-Jacques Urvoas, évoque une justice « sinistrée ». Alors que la surpopulation carcérale est estimée à son départ à environ détenus, Le Figaro relève que , soit 700 nouvelles places. Libération note de son côté que Christiane Taubira a été accusée de vider les prisons alors que la population carcérale a conservé une taille quasiment identique entre 2012 et 2015. La ministre de la Justice a aussi été accusée de généraliser les aménagements de peine mais les chiffres montrent qu'ils n'ont pas augmenté. Le point central de la réforme de la garde des Sceaux a été la contrainte pénale, un nouveau type de peine qui a été très critiqué et était censé concerner entre à condamnés chaque année, selon une étude d'impact présentée à l'Assemblée nationale. Or la contrainte pénale a été utilisée par les juges seulement 813 fois entre le octobre 2014 et le 30 juin 2015. Sur une période de deux ans suivant la promulgation de la loi, la contrainte pénale a été utilisée fois. Après le gouvernement (2017-2021) Après avoir conjointement encouragé les candidatures d'Arnaud Montebourg, Benoît Hamon et Vincent Peillon pendant la primaire citoyenne en vue de l'élection présidentielle de 2017, elle annonce son soutien à Benoît Hamon lors de sa convention d'investiture le à la Maison de la Mutualité. Au second tour de l'élection présidentielle, elle appelle à voter pour Emmanuel Macron. Restant une figure populaire de la gauche et déplorant également l'inaction des gouvernements européens pour accueillir dignement les migrants, elle est courtisée par trois formations en vue des élections européennes de 2019 : PS, EÉLV et Génération.s, mais dit en 2018 ne souhaiter s'y engager que si la démarche est rassembleuse : . Dix jours avant le scrutin, elle apporte son soutien à la candidature de l'essayiste Raphaël Glucksmann, à la tête de la liste Envie d'Europe écologique et sociale, investie par le Parti socialiste, Place publique, Nouvelle Donne et le Parti radical de gauche, alors en difficulté dans les sondages. Cette liste obtient 6,2 % des suffrages et six députés européens. Le 10 juin 2018, elle est présidente du jury du « prix Gisèle-Halimi » 2018, deuxième session du concours d'éloquence de la Fondation des femmes tenu à Paris à la Maison de la radio. Le 19 décembre 2018, plus de se mobilisent à l'appel de l'association Urgence Homophobie. Taubira est l'une d'elles et apparaît dans le clip de la chanson De l'amour. Dans le cadre des élections régionales de 2021 en Île-de-France, elle apporte son soutien à la candidature de l'ancienne journaliste et adjointe à la maire de Paris, Audrey Pulvar, tête de la liste « Île-de-France en commun », qui est investie notamment par le PS, le PRG et PP. Élection présidentielle de 2022 Un collectif « Taubira pour 2022 » voit le jour en juin 2020 et réunit près de personnes sur Facebook et Instagram. En octobre 2021, elle arrive en tête des candidats proposés à la primaire populaire, qui compte alors encore moins de signataires et dont l'objectif est de désigner un candidat commun de la gauche à l’élection présidentielle. Le , Christiane Taubira annonce qu'elle envisage d'être candidate à l'élection présidentielle française de 2022, à condition de ne pas être . Elle se prononce en faveur de la consultation appelée « primaire populaire », sans pour autant officialiser sa participation comme candidate. Elle estime que les divergences idéologiques entre les différents partis de gauche, notamment au regard du rapport à l'Union européenne ou de la transition énergétique, ne sont pas insurmontables et défend une revalorisation des salaires ainsi que le rétablissement de l'impôt sur la fortune, voulant faire de la santé, de l'éducation, de la justice et de l'environnement des causes prioritaires dans la perspective de la prochaine présidence de la République. Le 9 janvier, elle déclare qu'elle respectera le verdict de la primaire populaire, alors que Jean-Luc Mélenchon, Anne Hidalgo et Yannick Jadot, autres candidats désignés pour la primaire, refusent de se ranger derrière le vainqueur. Le , à Lyon, elle annonce officiellement sa candidature à l'élection présidentielle en maintenant son idée de respecter le résultat de la primaire populaire. Elle présente alors ses premières propositions : « un revenu mensuel de 800 euros par mois pendant cinq ans » pour « les 46 % des jeunes (qui) sont obligés de travailler pendant leurs études » ; la revalorisation du SMIC à euros net par mois ; la taxation du patrimoine « à partir de 10 millions d’euros » ; l'augmentation des bas salaires, avec la menace de la suppression des exonérations et subventions pour les entreprises récalcitrantes ; le recrutement de soignants en ; l'augmentation du bonus écologique sous condition de ressources ; l'instauration d'une TVA à taux zéro sur les produits biologiques ; ou encore l’instauration du référendum d'initiative citoyenne. Son directeur de campagne est Axel Urgin, adjoint au maire de Créteil et conseiller maître à la Cour des comptes. Christian Paul, ancien député PS, est chargé du projet. Guillaume Lacroix, président du Parti radical de gauche, occupe le poste de conseiller politique, chargé des relations avec les partis politiques, et Elie Patrigeon, son ancien conseiller au ministère de la Justice , celui de chef de cabinet. Daniel Goldberg, ancien député PS, et Olivia Fortin, adjointe au maire de Marseille, sont promus porte-paroles de la campagne. Le 30 janvier, elle remporte la primaire populaire. Le 14 février, le président du Parti radical de gauche, Guillaume Lacroix, annonce la mise en retrait de son parti de la campagne de Christiane Taubira en actant l'échec du rassemblement. Il lui apporte tout de même son parrainage. Travaux et prises de position Ses prises de position personnelles entrent peu dans une logique de parti. Il lui est parfois reproché à gauche de se préoccuper des combats sociétaux plus que des luttes sociales. Réparations pour l'esclavage À l'occasion de sa préface du livre Le Procès de l'Amérique, Christiane Taubira estime que , mais rappelle que le débat sur les réparations doit aussi se poser en France où l’État a eu selon elle un rôle central dans l'organisation de la traite négrière : . Christiane Taubira rappelle que . La députée de Guyane cite en exemple la mise en valeur du parler créole, le financement d'études sur les traces archéologiques de la vie des esclaves à l'époque, la toponymie, la pharmacopée de plantes que les esclaves ont développée pour se soigner afin de mettre en lumière ce . Immigration en Guyane En 2006, elle considère que le nombre des immigrés clandestins expulsés de Guyane ( sur ) est dérisoire. En 2007, elle déclare : . Union européenne En 2005, elle prend position pour le « non » lors du référendum français sur le traité établissant une constitution pour l'Europe, contrairement au PRG, dont elle est, à l'époque, encore vice-présidente. Lors du référendum de 2010 sur le passage de la Guyane à un statut de collectivité d'outre-mer, elle est critique envers le caractère flou du projet, elle se prononce pour une autonomie accrue avant d'appeler à voter blanc. Pandémie de Covid-19 En septembre 2021, en ce qui concerne la vaccination contre la Covid-19 en Guyane, elle refuse d'appeler les Guyanais à se faire vacciner et de « prendre parti dans la guerre de tranchées » opposant la haute fonction publique, « qui varie dans ses consignes », et les protestataires, « qui ont perdu tout sens de la mesure », et dit trouver obscène qu'on puisse le lui reprocher. Elle précise sa position en répétant que « les arguments antivax sont un tissu d'imbécillités » et en rappelant qu'elle est elle-même « vaccinée, en Guyane, depuis quatre mois, sans en faire mystère ». En décembre suivant, elle dit respecter le « choix du gouvernement » sur l'instauration d'un passe vaccinal en remplacement du passe sanitaire, sans pour autant préciser sa position sur la question, tout en déclarant que « le vaccin est notre meilleure arme contre cette pandémie » et qu'il s'agit de « la meilleure façon de ne pas mettre, ni en épuisement, ni en fragilité, ni en danger » le personnel soignant. En janvier 2022, elle ne s'oppose pas à l’instauration du passe vaccinal. Par la suite, le 24 janvier, elle se prononce en faveur d’une obligation vaccinale plutôt que du passe vaccinal, rejoignant ainsi la position du Parti socialiste. Cible d'attaques sexistes et racistes Christiane Taubira a du faire face, au cours de sa carrière, à de nombreuses insultes sexistes et racistes. Elle autorise son parti Walwari à lancer une citation directe à l'encontre d'Anne-Sophie Leclère, une candidate du Front national qui avait relayé en octobre 2013 sur sa page Facebook une caricature raciste la comparant à un singe. En septembre 2016, le tribunal correctionnel de Paris condamne celle-ci à d'amende avec sursis pour injure publique. En , le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme condamne les propos, qu'il considère comme des attaques racistes, dont elle fait l'objet depuis plusieurs semaines, notamment sur la couverture de l'hebdomadaire d'extrême droite Minute, où figure sa photo accompagnée de la légende : . L'hebdomadaire repousse l'accusation de racisme, arguant qu'il n'a fait qu'utiliser deux expressions françaises, . À l'issue du procès en appel, qui se tient en , une condamnation du directeur de Minute à d'amende est prononcée, comme en première instance. Affaires judiciaires Condamnation pour licenciement injustifié En 2004, Sylvia Edom (son ancienne attachée parlementaire de 2002 à 2003) obtient aux prud'hommes la condamnation de Christiane Taubira pour licenciement injustifié et rupture de contrat à durée déterminée. Recrutée pour s'occuper des relations publiques et de la gestion des évènements de fin d'année, elle voit son contrat reconduit de six mois avant d'être licenciée pour faute grave. La députée lui reproche alors une et des , ce que conteste l'employée, soutenant avoir . Les prud'hommes condamnent Christiane Taubira à verser et Sylvia Edom obtient la requalification de ses deux CDD en CDI. Non-lieu pour prise illégale d'intérêt En décembre 2012, Patrick Buisson, conseiller de Nicolas Sarkozy lors de sa présidence et directeur de la société de sondages Publifact, porte plainte pour prise illégale d'intérêt contre Christiane Taubira. Patrick Buisson reproche à Christiane Taubira, alors ministre de la Justice, sa position de membre du comité de parrainage de l'association Anticor qui s'est constituée partie civile dans l'affaire des sondages de l'Élysée qui a valu à l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy une mise en examen. La plainte de Patrick Buisson est jugée recevable par la cour d'appel de Paris. En novembre 2015, France 3 dévoile des échanges d'e-mails au sein de l'association Anticor faisant état de l'inquiétude de membres de l'association quant à l'évolution de la procédure visant Christiane Taubira. Certains membres se posent des questions sur la présence de Christiane Taubira au sein du comité de parrainage de l'association. En outre, France 3 fait état d'échanges de mails entre l'association Anticor et le cabinet de Christiane Taubira destinés à gérer de manière coordonnée la crise ouverte par la plainte de Patrick Buisson. Anticor réplique en affirmant que Christiane Taubira, en tant que simple membre du comité de parrainage, n'a à aucun moment influencé les décisions de l'association. Le 20 juillet 2016, Le Figaro annonce la convocation prochaine de Christiane Taubira devant un juge d'instruction. Christiane Taubira est entendue le mardi 5 octobre par la juge d'instruction, Sabine Kheris, sous le statut de témoin assisté. Le 11 avril 2017, les magistrats instructeurs ont rendu une ordonnance de non-lieu, conformément aux réquisitions du parquet. Synthèse des résultats électoraux Élection présidentielle Élections législatives Élections européennes Élections régionales Les résultats ci-dessous concernent uniquement les élections où elle est tête de liste. Élections cantonales Élections municipales Les résultats ci-dessous concernent uniquement les élections où elle est tête de liste. Distinctions Publications Ouvrages (introduction) Préfaces Préface du livre de Préface du livre de Céline Delavaux, La Voix des femmes. Ces grands discours qui ont marqué l'histoire, Paris, La Martinière, 2019, 192 p. Préface de Combattantes, une histoire de la violence féminine en Occident, Paris, Seuil, 2020, 264 p. Notes et références Notes Références Voir aussi Bibliographie . Articles connexes Femmes ministres en France Liste des députés de la Guyane Liste des députés européens de France de la 4e législature - Liste des députés européens de la 4e législature Liens externes Femme politique française Ministre français de la Justice Candidat à une élection présidentielle en France (Cinquième République) Conseiller régional de la Guyane Député européen membre du Parti radical de gauche Député européen de l'Alliance radicale européenne 1994-1999 Député européen élu en France 1994-1999 Député de la Guyane Personnalité ayant donné son nom à une loi Député de la XIIIe législature de la Ve République Député de la XIIe législature de la Ve République Député de la XIe législature de la Ve République Député de la Xe législature de la Ve République Écrivain guyanais Docteur honoris causa de l'université libre de Bruxelles Docteur honoris causa de l'université du Wisconsin à Milwaukee Mariage homosexuel en France Étudiant de l'université Panthéon-Assas Étudiant de l'université Paris VI Étudiant de l'université Paris-IV Naissance en février 1952 Naissance à Cayenne
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Christine%20Hakim
Christine Hakim
Christine Hakim est une actrice de cinéma indonésienne, née le à Kuala Tungkal (province de Jambi, Indonésie). Sa famille, musulmane, lui a donné entre autres le nom de « Christine » parce qu'elle est née le jour de Noël. Immense star dans son pays, elle a obtenu à six reprises le Piala Citra de la meilleure actrice (équivalent indonésien des Césars). Elle fut membre du jury lors du Festival de Cannes 2002. Filmographie 1976 : Hapuslah air matamu 1988 : Tjoet Nja' Dhien 1991 : Tod auf Bali 1996 : de Kōhei Oguri : Tia 1997 : Gordel van smarag 1998 : Daun di atas bantal 2001 : Pasir berbisik 2009 : Merantau Liens externes Mannequin femme indonésien Actrice indonésienne Naissance en décembre 1956 Naissance à Sumatra
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste%20des%20communes%20de%20la%20Gironde
Liste des communes de la Gironde
Cette page liste les du département français de la Gironde au . Liste des communes Le tableau suivant donne la liste des communes, en précisant leur code Insee, leur code postal principal, leur arrondissement, leur canton, leur intercommunalité, leur superficie, leur population et leur densité, d'après les chiffres de l'Insee issus du recensement 2019. Urbanisme La Gironde comporte, suivant la classification de l'Insee, hors attraction des villes. Les communes urbaines du département forment : Les aires d'attraction de Bergerac et de Pineuilh s'étendent également sur le département de la Dordogne tandis que celle de Marmande s'étend sur le Lot-et-Garonne. Notes et références Notes Références Voir aussi Articles connexes Listes des communes de France Liste des anciennes communes de la Gironde Liste des cantons de la Gironde Liste des intercommunalités de la Gironde Lien externe Annuaire des communes de Gironde Chef-lieu, population, superficie, cantons et plan de la Gironde Gironde Communes
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste%20des%20communes%20des%20Landes
Liste des communes des Landes
Cette page liste les du département français des Landes au . Liste des communes Le tableau suivant donne la liste des communes, en précisant leur code Insee, leur code postal principal, leur arrondissement, leur canton, leur intercommunalité, leur superficie, leur population et leur densité, d'après les chiffres de l'Insee issus du recensement 2019. Communes fleuries Au concours des villes et villages fleuris : Notes et références Notes Références Voir aussi Articles connexes Listes des communes de France Liste des anciennes communes des Landes Liste des églises des Landes Armorial des communes des Landes Liste des cantons des Landes Liste des intercommunalités des Landes Lien externe Site de l’association des Maires des Landes Landes Communes
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Culture%20des%20%C3%89tats-Unis
Culture des États-Unis
La culture des États-Unis tire ses origines et est principalement fondée sur la culture occidentale (européenne), mais est aussi influencée par de nombreuses autres cultures et peuples comme les Afro-Américains, les Amérindiens, les Asio-Américains, les Polynésiens et les Latino-américains. Elle possède toutefois ses propres caractéristiques sociales et culturelles, notamment sa langue (l'anglais américain), sa musique, son cinéma, ses arts, ses codes sociaux, sa cuisine et son folklore. Les États-Unis d'Amérique sont un pays divers ethniquement en conséquence d'immigrations massives en provenance de nombreux pays tout au long de leur histoire. Beaucoup d'éléments de la culture américaine, et particulièrement la culture populaire, se sont répandus à travers le monde par le biais des médias de masse modernes ; son extension rapide est d'ailleurs souvent associée à la mondialisation (voire américanisation). Selon ses détracteurs (y compris des Américains), la culture américaine est soit une sous-culture, soit une culture trop jeune, soit une culture impérialiste, ou encore un mélange des trois. Selon ses défenseurs, elle promeut les valeurs de liberté et de responsabilité personnelle. Presque personne ne conteste le fait que la culture américaine a exercé et exerce encore une grande influence sur le monde contemporain. Historique Vers une culture américaine À l'époque coloniale, la culture des Treize colonies est fortement influencée par l'Angleterre. Les universités, l'architecture, la peinture sont souvent le fait d'artistes anglais. Les œuvres répondent aux canons britanniques. Les réalisations artistiques sont moins abondantes qu'en Europe. Les puritains qui s'installent en Nouvelle-Angleterre bannissent les ornements superflus des églises. À la fin du , avec la naissance des États-Unis, les artistes commencent à réfléchir à la possibilité d'une culture proprement américaine. La rupture politique avec l'Angleterre, consécutive au développement d'un esprit spécifiquement américain, entraîne une lente mutation de la culture. Néanmoins, les œuvres américaines restent très proches des modèles européens jusqu'au . La formation de tout peintre américain passe par un séjour en Europe. L'architecture reprend les formes de la Grèce antique et du style géorgien, tout en introduisant quelques éléments d'essence américaine. Cette recherche de Lea Peron, d'une culture nationale passe par la définition de l'exceptionnalisme américain. Entre-deux-guerres Dès la première moitié du , la culture se démocratise aux États-Unis : les progrès de l'éducation, l'apparition de nouveaux médias (radio, télévision), l'émancipation progressive des femmes et des Afro-américains bouleversent le paysage culturel américain. À New York, la Renaissance de Harlem annonce le renouveau de la culture afro-américaine, en particulier dans la littérature. L'apparition des phonographes permit la diffusion d'une nouvelle musique, le jazz. La Grande Dépression provoque un chômage massif parmi les artistes et les écrivains des années 1930. Le New Deal mis en place par le président Franklin D. Roosevelt comporte un volet culturel visant à aider les artistes en difficulté. La Works Projects Administration (1935) met en route de nombreux projets dans le domaine des arts et de la littérature, en particulier les cinq programmes du fameux Federal One. La WPA permit la réalisation de peintures nouvelles, sculptures, peintures à l’huile et de développer l'enseignement artistique. À la fin du New Deal, le bilan est mitigé : si les artistes américains ont été soutenus par des fonds publics et ont acquis une reconnaissance nationale, cette politique culturelle est interrompue par la Seconde Guerre mondiale et la mort de Roosevelt. Les œuvres des années 1930 s'intéressent aux problèmes sociaux et au sort des plus démunis : en littérature, Erskine Caldwell publie Le petit Arpent du bon Dieu en 1933. Le livre de John Steinbeck, Les Raisins de la colère, publié en 1939, reçoit le Prix Pulitzer en 1940. Au cinéma, John Ford adapte ce roman ainsi que celui de Richard Llewellyn, Qu'elle était verte ma vallée, qui retrace la vie des mineurs du Pays de Galles. Les films de Charlie Chaplin dénoncent la montée du fascisme (Le Dictateur en 1940) et les conditions de travail des ouvriers (Les Temps modernes en 1936). Ceux de Frank Capra dénoncent les excès du capitalisme sauvage : L'Extravagant Mr. Deeds (1936), Vous ne l'emporterez pas avec vous (1938), Monsieur Smith au Sénat (1939). Pendant les années 1930, les Américains continuent de plébisciter le cinéma malgré la crise économique. Hollywood produit plus de films. Transformations culturelles au Il faut attendre la deuxième moitié du pour voir se consolider une littérature et un art proprement américains, ainsi que des tentatives de politique culturelle fédérale. Ces changements interviennent dans le contexte de la Guerre froide qui oppose l'Union soviétique aux États-Unis : la compétition est idéologique, militaire et technologique, mais elle affecte également le domaine culturel. L'URSS envoie le premier homme dans l'espace et s'autoproclame patrie des intellectuels et des artistes. L'art devient un moyen de propagande dans les deux camps. Le gouvernement fédéral prend le contre-pied du modèle soviétique : il n'y aura pas de centralisé et l'art américain sera encouragé à se développer et à se diffuser dans le monde, notamment par l'intermédiaire de Voice of America et du Plan Marshall. Pour pallier la crise financière que traversent de nombreux musées et théâtres, les subventions seront néanmoins distribuées. Les lendemains de la Seconde Guerre mondiale voient l'émergence et le succès d'un courant artistique, l'expressionnisme abstrait. Cet art qui se voulait avant-gardiste, cosmopolite et apolitique fait se déplacer le cœur de l'art moderne de Paris à New York. Cependant, l'expressionnisme abstrait suscite des débats au sein de la classe politique américaine. Les Républicains attaquent violemment ce courant et l'accusent d'être communiste. Au Congrès, ils dénoncent en outre les financements fédéraux qui sont attribués aux peintres expressionnistes. Mais ces derniers reçoivent le soutien du MoMA de New York, lui-même financé par la fondation Rockefeller. En 1952, le musée organise même un programme international de diffusion mondiale de l'expressionnisme abstrait. Le début des années 1950 est secoué par le maccarthysme : les artistes soupçonnés de sympathies communistes deviennent l'objet d'enquêtes (« chasse aux sorcières »). Sur la liste noire comportant les noms de figuraient entre autres George Gerschwin, Léonard Bernstein, Frank Lloyd Wright, Ernest Hemingway. Plusieurs écrivains s'insurgèrent contre le maccarthysme. Ainsi en 1953, on joua la pièce Les Sorcières de Salem d'Arthur Miller, un biais pour stigmatiser la politique en cours. Le National Endowment for the Arts est créé en 1964. Cette agence culturelle fédérale subventionne les artistes ainsi que les institutions culturelles dans tout le pays. Après un apogée dans les années 1970, le NEA est ensuite affaibli par des coupes budgétaires et par la guerre culturelle. Les années 1960 sont également marquées par un bouillonnement culturel intense aux États-Unis : les Américains qui poursuivent des études sont de plus en plus nombreux. Les générations du baby boom forment une jeunesse qui consomme de nouveaux produits culturels. Les étudiants et les artistes s'engagent contre la guerre du Viêt Nam. À partir des années 1970, la composition ethnique de la population américaine change radicalement, ce qui entraîne aussi une mutation de la culture. Le président Jimmy Carter tente de résoudre les problèmes sociaux dans les ghettos grâce aux communautés de quartier et par la culture. Cette politique permet l'ouverture d'institutions culturelles et de musées dans les secteurs défavorisés. Dans le reste du pays, l'accent est mis sur l'accès de la culture à toutes les régions et des actions vers les minorités ethniques. Dans les années 1980, l'arrivée au pouvoir des conservateurs, la réactivation de la Guerre froide et le réveil de l'évangélisme accompagnent les culture wars : ces polémiques et ces tensions se déclenchent à la suite d'expositions de photographies controversées et financées par le NEA. Les photographies ont pour sujet l’homosexualité et représentent des scènes érotiques, pornographiques et sado-masochistes (Robert Mapplethorpe). Les associations conservatrices combattent des œuvres telles que Piss Christ d’Andres Serrano, une photographie représentant un crucifix plongé dans l’urine de l’artiste. La pièce de Terrence McNally Corpus Christi suscite la polémique car elle propose un Jésus ayant des relations homosexuelles avec ses disciples. Les culture wars provoquent la censure d'œuvres financées par le NEA. Une clause anti-obscénité est mise en place pour tout artiste souhaitant recevoir des aides fédérales. Caractéristiques générales Acteurs et politiques de la culture américaine La culture américaine est décentralisée : le gouvernement fédéral intervient peu dans la culture, sauf par l'intermédiaire du National Endowment for the Arts (NEA). Il n'y a aucun à Washington, D.C., afin d'éviter toute centralisation et tout art officiel. Aussi, la politique culturelle américaine peut-elle apparaître comme extrêmement fragmentée entre des milliers d'acteurs. Les affaires culturelles sont généralement du ressort des agences locales, à l'échelon des États fédérés, des comtés, des municipalités : Au niveau des cinquante États, le budget prévoit un poste culture : dans l'État de New York, le budget culturel s'élève à environ de dollars par an. Si l'on ajoute l'ensemble des dépenses culturelles des États, on obtient la somme totale de de dollars. Cet argent est dépensé par des agences (State Art Agency) comme le New York State Arts Council, créé en 1960 ou le Department of Cultural Affairs au Nouveau-Mexique. Elles soutiennent des artistes et des projets très divers, allant des festivals, au patrimoine, en passant par le folk art. La culture est également financée par d'autres agences publiques qui travaillent pour les États : les State Historic Preservation Offices s'occupent du patrimoine, les Humanities Councils aident les chercheurs et les écrivains, les State Library Services subventionnent les bibliothèques qui sont aussi des lieux de conservation et d'exposition, etc. La politique du Percent for Art consiste à consacrer un pour cent ans du budget toute nouvelle construction à l'art public (public art) : le premier exemple fut celui de la ville de Philadelphie en 1959. À Chicago, c'est dans ce cadre que fut installée une sculpture de Picasso devant l'hôtel-de-ville et que fut lancée l'exposition des vaches (CowParade) qui attira un million de visiteurs. Les municipalités interviennent également dans la culture : il existe au total agences culturelles dans tout le pays. Elles s'occupent essentiellement du cinéma, des festivals, des musées et des bibliothèques. Le département des affaires culturelles de la ville de New York a un budget annuel de de dollars par an et gère trente-quatre institutions culturelles dans la ville (musées, conservatoires, théâtres, etc.). Les communautés de quartier prennent des initiatives en matière artistique et éducative. Ils sont à la base de la politique des arts district qui consiste à revitaliser les quartiers centraux ou difficiles par la culture. La culture est généralement le fait d'institutions « privées » (avec des fonds ne provenant pas de budget public et qui ne sont pas dirigées par des fonctionnaires) mais ayant un statut d'organisation à but non lucratif et des missions d'intérêt général. Les institutions culturelles telles que les musées, les théâtres, les orchestres symphoniques, les bibliothèques sont capables d'échapper aux contraintes du marché. Les communautés sont des lieux privilégiés de création des subcultures indépendantes ; elles s'organisent dans les Community Development Corporations créées sous Jimmy Carter et qui reçoivent des aides (notamment des fondations) et bénéficient d'exonérations fiscales. Par leurs programmes culturels et éducatifs, leurs chorales, les Églises animent les quartiers difficiles. On estime que de personnes sont sorties des ghettos entre 1990 et 2000, en partie grâce aux communautés de quartiers. Les lobbies culturels et syndicats défendent les intérêts des artistes et font pression sur le Congrès américain. L'Actor's Equity Association protège les droits des comédiens. L'Americans for the Arts, dirigé par Robert Lynch, est actuellement le principal lobby culturel aux États-Unis. Enfin, la société civile et les individus constituent d'autres acteurs essentiels de la culture américaine. La philanthropie est une tradition américaine qui remonte au moins au et qui finance en grande partie la culture. Les deux philanthropes les plus célèbres sont Andrew Carnegie (1835-1919) et John Davison Rockefeller (1839-1937) et leurs fondations continuent d'aider la culture américaine. Les États-Unis sont le premier pays du monde pour le bénévolat : d'Américains le pratiquent à différents degrés. Le bénévolat américain est particulièrement développé dans le domaine des arts et contribue au fonctionnement de nombreuses institutions culturelles : par exemple, environ travaillent gratuitement pour le Musée des beaux-arts de Boston. Les missions des bénévoles sont diverses : assurer la promotion de l'institution culturelle dans la ville, s'occuper des guichets, guider les visiteurs dans les musées, etc. Budgets de la culture Les subventions publiques, octroyées par les agences publiques américaines, sont estimées entre 20 et d'euros en 2005. Les financements privés, évalués à au moins douze milliards d'euros en 2005, proviennent de dons, du mécénat, des fondations. À l'échelon des États fédérés Le budget des agences culturelles des États (State Art Agencies) dépend du Congrès de chaque État. Elles reçoivent des aides du NEA, collectent des fonds privés (fundraising et recours à la philanthropie), établissent des endowments, font du lobbying dans les parlements locaux. Dans certains cas, les États lèvent des taxes sur l'immatriculation des voitures (Tennessee, Alabama, Texas, Colorado, etc). Le propriétaire peut personnaliser la plaque de son automobile en échange d'une taxe. Les taxes sur les hôtels, des restaurants et les voitures de location servent aussi à financer la culture dans les municipalités. Les autres recettes proviennent des ventes liées au tourisme (guides, CD, etc.) ou des loteries gérées par les États (par exemple ceux de la Nouvelle-Angleterre). La culture est encouragée au niveau local par des exonérations d'impôts (pour les dons d'œuvres d'art ou pour les dons en argent). Les biens culturels sont souvent exempts de « taxe sur la valeur ajoutée (TVA) » : la culture américaine est donc aidée de manière indirecte. Les institutions culturelles reçoivent par ailleurs des subventions directes de la part des États fédérés (line items) et des municipalités. Le rôle des associations et des fondations Il existe plus d'un million d'associations à but non lucratif aux États-Unis et le secteur non marchand représente 8,5 % du PIB (contre 4,2 % en France). Les Américains donnent chaque année de dollars aux associations à but non lucratif et ces dons sont exonérés d'impôts. 5,4 % de ces dons vont à la culture (soit de dollars). Il existe aujourd'hui fondations aux États-Unis qui investissent chaque année de dollars rien que dans la culture. Les deux plus importantes dans ce domaine sont la fondation Ford (environ de dollars par an) et la fondation Reynolds ( de dollars par an). Les associations à but non lucratif et les fondations sont financées par les intérêts de leur endowment (dotation placée en bourse) et par la collecte de fonds (fundraising). Les musées et galeries d'art reçoivent des donations d'œuvres qui sont exonérées de droits de succession. En retour, les institutions culturelles octroient des privilèges aux généreux donateurs (dîners de gala, places, visites guidées, nom du donateur sur une plaque ou attribué à une galerie, etc.). Enfin, le mécénat d'entreprise (corporate funding) existe mais reste un phénomène récent et marginal dans les budgets culturels : en effet, il ne représente que 5,6 % des dons. Il est utilisé par les entreprises soucieuses d'améliorer leur image de marque. Un exemple de financement : les musées Depuis les années 1970, les musées américains diversifient leurs sources de revenus. Les recettes des musées, comme celles des autres associations à but non lucratif, proviennent des entrées des visiteurs, de lendowment (10 %), du mécénat d'entreprise et des dons (35 %), mais aussi de fonds publics et gouvernementaux (environ 25 %) : par exemple, la National Gallery of Art (Washington, D.C.) est le seul musée américain directement financé par l'État fédéral. Si les expositions temporaires sont payantes, l'accès aux collections permanentes reste quant à lui gratuit. L, créé en 1976, distribue des subventions publiques aux musées et aux bibliothèques du pays. Dans les années 1970, le directeur du Metropolitan Museum of Art (New York) Thomas Hoving fut l'un des premiers à faire entrer le musée dans la culture de masse, avec la création de grandes expositions « blockbusters », destinées à attirer le maximum de personnes. C'est aussi à cette époque que le « MET » se dote de libraries, de restaurants et de cafés dont la concession rapporte beaucoup d'argent. Les grands musées américains reçoivent de nombreuses donations et louent également leurs œuvres à l'étranger. Pratiques culturelles Les pratiques culturelles des Américains de plus de 18 ans en 2002 sont très proches de celles des Européens : 40 % ont fait une sortie culturelle dans l'année. Les Américains vont davantage écouter du jazz et voir des comédies musicales et de films que les Européens. Ils sont 12 % à fréquenter les concerts de musique classique contre 8 % des Français. Les Américains lisent moins que les Européens. C'est à l'ouest du pays que les pratiques artistiques sont les plus fréquentes. La Nouvelle-Angleterre reste la première région pour le théâtre de texte, la musique et la danse classique. Le Sud est plus défavorisé. Les habitants des banlieues éloignées ont moins accès à la culture que les autres Américains. Les personnes peu diplômées, les Latinos et les Noirs sont en retrait pour la culture d'élite. Cependant, leur situation s'améliore lentement : alors que 5,8 % des Noirs allaient au théâtre au moins une fois dans l'année en 1982, ils sont 12 % en 1992. Quelques statistiques et indicateurs socio-culturels Chiffres issus de L'état du monde 2006 et de l'ouvrage De la Culture en Amérique de Frédéric Martel : Nombre d'artistes (2002) : 2 millions, soit plus qu'en Europe (ce chiffre comprend les acteurs, les musiciens et les écrivains) Nombre de bibliothèques : (soit un des plus hauts taux au monde par habitant) Nombre de musées : (dont musées d'art) Nombre de compagnies de danse professionnelles : 250 Nombre d'orchestres symphoniques : (dont orchestres permanents 900, dont orchestres professionnels 350) Nombre de compagnies d'opéra : 96 Nombre de théâtres professionnels à but non lucratif : Nombre de théâtres communautaires (Noirs, Hispaniques, Gays...) : Nombre de médecins pour (en 2003) : 2,93 Scolarisation pour 100 (en 2003) : 85,3 Scolarisation pour 100 (en 2003) : 81,4 Pourcentage d'une classe d'âge entrant à l'université : 81 % (contre, 54 % environ en France sans compter les CPGE, les IUT/BTS et autres formations non universitaires) [Chiffre Unesco, 2001-2002] Nombre de téléviseurs pour mille habitants (en 2003) : 938 Livres publiés (titres) (en 2006) : (dont seulement environ en traduction soit près de 1 %) Taux de chômage des comédiens : 35 % ; beaucoup ont deux emplois Pratiques culturelles des Américains de plus de 18 ans en 2002 : 40 % ont fait une sortie culturelle dans l'année (hors cinéma : foire, concert de rock, artisanat) 3 % sont allés à l'opéra 12 % sont allés au théâtre (hors comédie musicale) 11 % sont allés à un concert de jazz 27 % ont fréquenté un musée d'art Les lieux de la culture américaine Musées Il existe aujourd'hui environ musées aux États-Unis. Selon une étude menée par Lake, Snell & Perry, les musées, les zoos et les jardins botaniques du pays ont reçu de visiteurs en 1999. Bibliothèques Les États-Unis comptent près de bibliothèques municipales publiques, et jusqu'à si l'on compte les écoles et les annexes de quartier. Chaque année, elles sont fréquentées par près de de visiteurs et procèdent à de prêts. Les bibliothèques sont gratuites ; elles sont gérées par les municipalités et les comtés. Plusieurs bibliothèques possèdent plus de de livres et sont parmi les premières du monde : la bibliothèque du Congrès (1800, Washington, D.C., de livres), la New York Public Library (1848, de volumes), la bibliothèque de l'université Harvard (1638, de livres) et celle de l'université Yale (). Culture des élites Il faut distinguer deux types de culture aux États-Unis : la culture savante et élitiste (high culture), apparemment méconnue en Europe, et la culture populaire (mainstream, lowbrow culture) qui semble avoir conquis le monde entier. Les États-Unis constituent l'un des foyers importants de la création artistique et du renouvellement des connaissances humaines. Le pays compte orchestres symphoniques ; chaque année, l'opéra attire d'Américains et les musées enregistrent d'entrées, souvent gratuites. Les pratiques culturelles sont très proches, d'ailleurs, de celles des Français : 3 % des Américains sont allés à l'opéra dans l'année écoulée, contre 2 % des Français. Le ministère du Travail recense de personnes exerçant une profession artistique. Les arts plastiques Pendant l'époque coloniale, la culture des États-Unis était tout à fait européenne. Les riches américains (c'est-à-dire, les Européens qui habitaient aux colonies) importaient leur mobilier et leur œuvres d'art de leur métropole en Europe. Même au , les riches magnats se font construire des palais en empruntant les styles architecturaux européens (édifices néoclassiques, néogothiques ou néorenaissances). C'est naturellement, donc, que les premiers artistes américains suivaient le style à la mode en Europe pendant cette ère - le néoclassicisme. Les artistes tels que Copley, West et Leutze ont peint les grandes scènes de l'histoire des États-Unis (La Mort du Général Wolfe, Washington Traversant la Delaware) dans ce style dramatique. De nombreux artistes américains résident en Europe : West, Whistler, Sargent. L'impressionnisme fait des émules outre-atlantique. art amérindien peintres du Whistler Sargent Thomas Doughty (1793-1856) Albert Bierstadt (1830-1902) Martin Johnson Heade (1819-1904) Winslow Homer Mary Cassatt (1844-1926) peintres du Edward Hopper Jackson Pollock Mark Rothko Andy Warhol Roy Lichtenstein Charles Bell Sculpteurs du Hiram Powers (1805-1873) Littérature américaine Liste d'écrivains américains par ordre chronologique Liste d'écrivains américains par ordre alphabétique Ethnicité (1974) Littérature noire américaine , Littérature américaine par genre, Œuvres littéraires américaines Essais américains Romans américains Nouvelles américaines Contes américains Bandes dessinées américaines Philosophie américaine Revues américaines Poésie des États-Unis, Liste de poètes américains, Poètes américains, Poèmes américains Prix littéraires aux États-Unis Théâtre aux États-Unis, Théâtre américain (rubriques), Pièces de théâtre américaines L'histoire Le succès de nombreuses expositions révèle l'intérêt des Américains pour l'histoire : à la fin des années 1970, l'exposition itinérante sur Toutânkhamon avait attiré près de de visiteurs. À partir de et pour , une nouvelle exposition sur le même pharaon sera présentée dans plusieurs musées américains. Le patrimoine historique est protégé par la loi dite « National Historic Preservation Act », promulguée en 1966 et destinée à inventorier les lieux intéressants. Aujourd'hui, des dizaines de milliers de lieux sont classés aux États-Unis. Il existe trois niveaux de classement : Inscription simple au National Register of Historic Places qui interdit la destruction de l'édifice et offre des subventions locales pour l'entretien du bâtiment ; Le patrimoine reconnu d'importance nationale est aussi inscrit au National Register of Historic Places ; il bénéficie de subventions fédérales ; Le National Historic Landmark concerne importants comme les capitoles, les musées, les résidences des gouverneurs, etc. La restauration des édifices historiques est décidée à l'échelon des États fédérés, par le State Historic Preservation Office. La préservation du patrimoine historique a également lieu dans le cadre des municipalités : par exemple, la ville de New York veille à la conservation de et , soumis à une réglementation draconienne. Les historiens américains : Les instituts d'archéologie américains : L'institut américain en Italie, fondé en 1894 L'école américaine d'études classiques, en Grèce, fondée en 1882 La plus grande bibliothèque du monde se trouve à Washington D.C : il s'agit de la Bibliothèque du Congrès qui conserve 29 millions d'ouvrages soit trois fois les collections de la bibliothèque nationale de France. On y trouve des manuscrits du Moyen Âge et un grand nombre d'incunables. L'American Folklore Society, fondée en 1888, recueille les traditions des groupes ethniques et immigrés. L'architecture aux États-Unis Le souci de préserver et d'entretenir le patrimoine historique existe bel et bien aux États-Unis. Les quartiers anciens des villes sont réhabilités à Baltimore, Boston, Charleston, Mobile, La Nouvelle-Orléans, Philadelphie, Providence, San Francisco, Santa Fe et Savannah. On peut citer : Williamsburg, Virginie, et s Baltimore, Maryland Charleston, Caroline du Sud Georgetown, dans le District of Columbia Lexington dans le Massachusetts Savannah, Géorgie Saint Augustine, Floride Enseignement Enseignement secondaire : la priorité n'est pas donnée à l'éducation artistique, particulièrement dans les écoles publiques (qui sont très majoritaires aux États-Unis). Enseignement supérieur ( d'enseignement supérieur, colleges/campus, universités) : en revanche, une des particularités des États-Unis c'est que la vie culturelle est très développée sur les campus universitaires qui comptent bibliothèques, « performing arts center » (théâtre/musique/danse), 700 musées, 345 salles de concerts rock et pop, 300 radios universitaires libres, 320 labels indépendants et 110 maisons d'édition à but non lucratif. Culture populaire L'American Way of Life Une culture qui s'est exportée grâce à la langue anglaise et aux médias Une standardisation des produits Festivals Chaque année sont organisés des milliers de festivals à travers le pays : ceux qui ont lieu en plein air, sur les places des villes ou dans les parcs, sont généralement gratuits. Ils consistent en projections de films, pièces de théâtre, concerts. Parmi les festivals de l'été les plus connus, on trouve le , qui a lieu à Central Park. Sports Football américain (NFL) Baseball (MLB) Basket-ball (NBA) Hockey sur glace (NHL) Catch (WWE, TNA, ROH, Chikara) Crosse (NLL, NCAA, MLL) Mode Musique Cinéma Cinéma américain, Cinéma américain (rubriques) Réalisateurs américains, Réalisatrices américaines Films américains, Films américains par genre Listes de films américains Cinéma d'animation aux États-Unis Loisirs Le bowling fut inventé aux États-Unis au . Plusieurs jeux de société ont été inventés aux États-Unis : Le Monopoly a été créé en 1935 par Charles Darrow, un ingénieur américain. Le jeu de Scrabble a été conçu en 1931 par Alfred Mosher Butts, architecte new-yorkais. Bande dessinée En anglais, les bandes dessinées s'appellent des « comics ». La tradition des comic strips dans la presse quotidienne américaine était extrêmement populaire au siècle. Civilisation matérielle et des loisirs Habitudes alimentaires Une vraie cuisine américaine a toujours existé. Très marquée par l'immigration allemande durant le , c'est peut-être la cuisine la moins anglo-saxonne des pays anglophones. La cuisine des États-Unis a aussi ses régionalismes. Dans l'est, les traditions européennes sont importantes. La cuisine amish en Pennsylvanie est simple et copieuse, proche de celles des pays du nord de l'Europe. À New York, la communauté juive est à l'origine des bagels. La cuisine de la Nouvelle-Angleterre offre des plats simples à base de produits de la mer et de produits laitiers. Les plats incluent des produits régionaux tels que le sirop d'érable et les airelles ; ils sont servis avec des pommes de terre et souvent accompagnés de crème. Ils sont assaisonnés avec du persil, de la sauge et de la noix de muscade. La cuisine virginienne utilise des produits locaux comme le jambon fumé, les fruits de mer, le maïs (Hush puppies (beignets de maïs)), le bourbon. La cuisine du Sud des États-Unis (« southern cooking » ou bien « country cooking »), cuisine authentique et paysanne, mélange diverses traditions : la soul food est une spécialité de la communauté afro-américaine à base de friture accompagnée de riz et de sauce piquante. La cuisine cadienne (gumbo, jambalaya) est pratiquée à l’est du Texas et en Louisiane. La cuisine cadienne a été introduite en Louisiane par les Acadiens. Elle est d’origine française avec des influences espagnoles, africaines et amérindiennes. Son influence française se remarque, entre autres, dans l’utilisation du roux. Elle se caractérise par son recours aux épices, aux oignons, aux poivrons, aux okras (gombo en français cadien) et au céleri. Les fruits de mer, mais surtout les écrevisses (crawfish), tiennent une place prépondérante dans la cuisine cadienne. Les sauces sont épaissies à l’aide de poudre de gumbo filé faite de feuilles de sassafras. La cuisine du sud utilise des produits maritimes (poissons, crustacés, coquillages), cubains (riz, haricots noirs, porc) et tropicaux (fruits), souvent relevés par des épices. En Floride, les agrumes (orange, citron, pamplemousse) sont utilisés dans les desserts mais aussi dans de nombreux plats sucrés-salés (poulet, poisson, etc.). Au Texas, la place importante de l’élevage se retrouve dans la tradition du barbecue qui reste fortement attachée à la culture de cet état. Il existe plusieurs types régionaux de barbecue, cuits sur différents bois : celui de l’est privilégie la viande de porc, accompagnée de sauce tomate. Le barbecue a été modifié par les goûts des immigrants, allemands et tchèques dans le centre, mexicains dans le sud. Les influences hispaniques se retrouvent dans la cuisine Tex-Mex. Le chili con carne est une sorte de ragoût épicé à base de bœuf, de piments et de haricots rouges d’origine texane. Enfin, la cuisine californienne est une cuisine légère et naturelle. De nombreuses productions américaines sont consommées chaque jour sur tous les continents. Voir : Chewing-gum Fast-food Coca-Cola Hamburger Pop-corn Religion aux États-Unis La non-adhésion à une religion organisée a tendance à progresser aux États-Unis : selon une enquête d' de l'American Religious Identification Survey, le nombre d'Américains sans religion s'établirait à 15 %. La grande majorité d'entre eux, cependant, demeurent croyants. Descriptions de la culture américaine Littérature, essais, documents De La Démocratie en Amérique d'Alexis de Tocqueville De la Culture en Amérique de Frédéric Martel Films Les Temps modernes de Chaplin Grease de Randal Kleiser American Beauty de Sam Mendes Honkytonk Man de Clint Eastwood On peut également citer la série Friday Night Lights, qui dépeint la vie dans le sud du pays où la religion et le football américain sont deux éléments très importants dans la vie des américains Prix Liste de prix littéraires, :Catégorie:Prix littéraire aux États-Unis Prix Pulitzer : générique, journalisme, dessin de presse, roman, histoire, biographie, poésie, essai, musique, théâtre, bande dessinée, photojournalisme... Prix Booker National Book Award Débats autour de la culture américaine Pas de culture aux États-Unis ? Au , les intellectuels français stigmatisaient le prétendu vide culturel des États-Unis ; au siècle suivant, ils s’insurgent contre l’envahissement culturel en forgeant des néologismes tels que « macdonalisation » ou « coca-colaïsation ». La culture américaine, grâce au cosmopolitisme du pays, n'est pas une culture figée et uniforme. Les enfants et les petits-enfants des immigrés sont en train d'inventer une culture hybride et métissée déjà visible dans la langue (spanglish), la cuisine (cuisine Tex-Mex), etc. Certains pensent d’ailleurs que ce mélange des cultures permet d’expliquer le succès planétaire des productions culturelles américaines. La culture américaine évolue et se diffuse également sous l'effet des nouvelles technologies, en particulier de l'internet. Une culture mondialisée et impérialiste ? La culture américaine est pourtant le fruit des influences européennes (académie des beaux-arts, impressionnisme) puis mondiales. La culture américaine s’est en partie diffusée grâce au capitalisme, à la mondialisation et au libéralisme, mais ce ne sont pas les seuls facteurs d'explication : l'usage de l'anglais, le dynamisme des universités américaines, la vivacité des subcultures, le soutien des fondations et de la philanthropie, l'action des agences culturelles locales et de communautés sont autant de points forts. Mais elle ne s’impose pas par la force, comme le rappelle le politologue Joseph Nye avec son concept de « soft power ». Adrien Lherm reprend cette idée que les Américains profitent de la mondialisation sans l’imposer par la contrainte : La culture de masse aux États-Unis a un rayonnement très important, mais le pays possède également un nombre important de galeries et de musées d'art (le Metropolitan Museum de New York, par exemple), de bibliothèques (la Bibliothèque du Congrès, la plus grande du monde), etc. La littérature américaine existe, quoi qu’en disent de nombreux intellectuels européens, grâce à des écrivains comme Ernest Hemingway, William Faulkner, Arthur Miller, Eugene O'Neill. Mais la culture d'élite et les contre-cultures sont également dominantes dans le monde entier : les cultures féministe et gay américaines sont reprises en Europe. Pour critiquer la société ou la politique américaines, on plébiscite les œuvres de cinéastes américains (Gus Van Sant et Michael Moore ont reçu la palme d'or au festival de Cannes). Patrimoine Trésors nationaux vivants des USA, Musées et autres institutions Liste de musées aux États-Unis Musées d'art aux États-Unis Liste des musées d'art contemporain aux États-Unis Des bibliothèques aux États-Unis, Bibliothèques aux États-Unis Liste du patrimoine mondial Le programme Patrimoine mondial (UNESCO, 1971) a inscrit dans sa liste du patrimoine mondial (au ) 23 sites sur le sol des États-Unis (10 culturels, 12 naturels et 1 mixte) : Liste du patrimoine mondial aux États-Unis. Notes et références Cet article a été en partie rédigé à partir des informations contenues dans : Frédéric Martel, De la culture en Amérique, Paris, Gallimard, 2006 Annexes Articles connexes Liste du patrimoine mondial aux États-Unis Universités aux États-Unis Bibliothèques aux États-Unis Système éducatif des États-Unis Arts aux États-Unis Liste de musées aux États-Unis par État American Alliance of Museums Kustom Kulture (1974) Bibliographie André Kaspi, François Durpaire, Hélène Harter, Adrien Lherm, La civilisation américaine, Paris, Presses universitaires de France, 2006 Adrien Lherm, La culture américaine, Paris, éditions Le Cavalier Bleu, 2002 Frédéric Martel, De la Culture en Amérique, Paris, Gallimard, 2006 et voir De la Culture en Amérique Royot Daniel, Bourget Jean-Loup, Martin Jean-Pierre, Histoire de la culture américaine, Presses universitaires de France, 1993 Collectif, L'art des États-Unis, éditions Citadelles et Mazenod, Paris, 1992 Liens externes Principaux musées : The Metropolitan Museum of Art - New York The Museum of Modern Art (MoMA) - New York National Gallery of Art - Washington DC The Illinois Institute of Art - Chicago Minneapolis Institute of Arts - Minneapolis The Detroit Institute of Arts - Détroit Birmingham Museum of Art - Birmingham, Alabama Kimbell Art Museum - Fort Worth, Texas Sites spécialisés sur la culture américaine : Transatlantica - Revue d'études américaines Divers sites institutionnels : Agence culturelle du National Endowment for the Arts (NEA) Association des Musées américains (AAM)
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste%20des%20communes%20de%20la%20Charente-Maritime
Liste des communes de la Charente-Maritime
Cette page liste les du département français de la Charente-Maritime au . Historique Le département de la Charente-Maritime a été créé le en application de la loi du . À la suite de la création de sept « communes nouvelles » depuis 2016, leur nombre est passé de 472 à 463, la dernière création datant de (voir la Liste des anciennes communes de la Charente-Maritime). Liste des communes Le tableau suivant donne la liste des communes, en précisant leur code Insee, leur code postal principal, leur arrondissement, leur canton, leur intercommunalité, leur superficie, leur population et leur densité, d'après les chiffres de l'Insee issus du recensement 2019. Notes et références Notes Références Voir aussi Articles connexes Listes des communes de France Liste des anciennes communes de la Charente-Maritime Liste des églises de la Charente-Maritime Armorial des communes de la Charente-Maritime Liste des cantons de la Charente-Maritime Liste des intercommunalités de la Charente-Maritime Arrondissements de la Charente-Maritime Liste des circonscriptions législatives de la Charente-Maritime Charente-Maritime Commune
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste%20des%20communes%20de%20la%20Charente
Liste des communes de la Charente
Cette page liste les du département français de la Charente au . Historique En 1993, les communes de Bardenac et Brie-sous-Chalais, précédemment fusionnées en Brie-Bardenac, se séparent. En 1994, Auge est rattachée à Saint-Médard qui devient Auge-Saint-Médard. En 1997, Saint-Amant-de-Graves devient Graves-Saint-Amant à la suite de sa fusion avec Graves. De 1997 à 2015, la Charente compte . Au , leur nombre baisse à 394, avec la création de six communes nouvelles (Boisné-La Tude, Confolens, Genac-Bignac, Montmérac, Rouillac et Val des Vignes) remplaçant seize communes initiales. Avec la création de 4 communes nouvelles supplémentaires (Aunac-sur-Charente, Bellevigne, Montmoreau, Coteaux-du-Blanzacais) au , le nombre de communes tombe à 383. En 2018, le nombre de communes tombe à 381 avec la création de Val-de-Bonnieure qui regroupe Saint-Angeau, Sainte-Colombe et Saint-Amant-de-Bonnieure. Le , le nombre de communes du département passe à 366 par suite de l'extension à Saint-Léger de Coteaux-du-Blanzacais et à Gourville de Rouillac. Les communes de Villegats et Tuzie sont absorbées par Courcôme tandis que Villejésus l'est par Aigre. Enfin, Mainxe-Gondeville, Moulins-sur-Tardoire, La Rochefoucauld-en-Angoumois, Terres-de-Haute-Charente et Val-d'Auge sont créées à la même date. Le , le nombre de communes du département passe à 365 à la suite de la création de la commune nouvelle de Mosnac-Saint-Simeux, fusion des deux communes du même nom. Le , le nombre de communes du département passe à 364 à la suite de la création de la commune nouvelle de Lignières-Ambleville qui regroupe Lignières-Sonneville et Ambleville. Liste des communes Le tableau suivant donne la liste des communes, en précisant leur code Insee, leur code postal principal, leur arrondissement, leur canton, leur intercommunalité, leur superficie, leur population et leur densité, d'après les chiffres de l'Insee issus du recensement 2019. Notes et références Notes Références Voir aussi Listes des communes de France Liste des anciennes communes de la Charente Liste des églises de la Charente Armorial des communes de la Charente Liste des cantons de la Charente Liste des intercommunalités de la Charente Charente Commune
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CAC 40
Le CAC 40 est le principal indice boursier de la Bourse de Paris. Son code ISIN est FR0003500008 et son code mnémonique est « PX1 ». Créé avec de base au par la Compagnie des agents de change, l'indice CAC 40 (CAC signifiant Cotation Assistée en Continu) est déterminé à partir des cours de quarante actions cotées en continu sur le premier marché parmi les cent sociétés dont les échanges sont les plus abondants sur Euronext Paris, qui fait partie d'Euronext, la première bourse européenne. Ces sociétés, représentatives des différentes branches d'activités, reflètent en principe la tendance globale de l'économie des grandes entreprises françaises et leur liste est revue régulièrement pour maintenir cette représentativité. C'est un indice sans dividendes. Histoire Avant 1988 Principale mesure de la santé boursière en France, le CAC 40 est un indice boursier relativement récent. Pour mesurer les performances avant 1988, il existe un indice Insee de la Bourse de Paris, qui a connu un quintuplement dans les années 1920 puis un nouveau quintuplement dans les années 1950, malgré les incertitudes géopolitiques lors de ces deux époques de forte croissance économique. Les années 1960 et 1970 avaient cependant marqué un coup d'arrêt à cette tendance, les petits porteurs se détournant progressivement d'une bourse de Paris orientée durablement à la baisse (la proportion de Français détenant des actions diminuant jusqu'à 7 % dans les années 1970). Cependant, le début des années 1980, malgré un contexte économique morose, marque un nouveau retournement de tendance puisque les cours repartent enfin à la hausse. Alors que les prémices de la mondialisation financière se font sentir partout dans le monde, les réformes du système bancaire menées sous François Mitterrand - dont la loi bancaire de 1984 - ouvrent la voie à l'équivalent parisien du Big Bang de la Bourse de Londres en 1986 et à la création de l'indice boursier du CAC 40 le 31 décembre 1987. Principales évolutions Sa création fait suite au krach d'octobre 1987 qui a modifié le monopole des transactions boursières. Celles-ci étaient auparavant directement gérées par des officiers ministériels, les agents de change. À la suite de la loi -70 du 22 janvier 1988, ce sont les sociétés de bourse qui ont pris le relais. CAC, qui signifiait alors « Compagnie des agents de change », est devenu aujourd'hui l’acronyme de « Cotation assistée en continu » : l'indice donne donc, en continu, une idée de l'évolution du marché. Défini avec la valeur de le , il est à son plus bas historique, à , le 29 janvier 1988. Mais le CAC 40 voit officiellement le jour le et termine l'année, le 30 décembre 1988 à points. Le CAC 40 était à cette époque composé des entreprises suivantes : Bulle Internet Porté par la bulle spéculative sur les valeurs télécoms média et technologie, le CAC 40 atteint un plus haut en séance le à points, puis s'effondre jusqu'à points le , son plus bas niveau en séance depuis 1997, sur fond de baisse générale des indices en Europe et aux États-Unis. Depuis le , à l'instar des principaux indices mondiaux, il prend en compte non seulement la capitalisation boursière des sociétés, mais aussi le flottant, c'est-à-dire la partie disponible sur le marché. Sa valeur a varié fortement au cours de la dernière décennie (voir graphique). Évolution depuis 2005 Le CAC 40 a passé à la hausse les le , après une hausse de 150 % en quatre ans environ puis il a atteint le points. Mi-juillet 2007, l'indice représentait environ 70 % de la capitalisation totale de la Place de Paris, soit  milliards d'euros. Au début 2008, la capitalisation est d'un peu moins de  milliards d'euros. Le lundi , le CAC 40 chute fortement et il revient sous les en juillet puis sous les au 10 octobre. On peut parler d'une crise boursière puisque le CAC 40 a cédé plus de 43,5 % depuis début janvier 2008 et près de 22 % dans la seule semaine du 6 au . Le lundi l'indice progressait de 11,18 % à points, la plus forte progression quotidienne depuis sa création. Ce record survenait peu après le record inverse de la plus forte chute : le lundi , le CAC 40 clôturait en baisse de 9,04 % à points. Le , le CAC 40 enregistre la deuxième meilleure progression de son histoire (+ 10,09 %) à points. Cependant, avec une chute de 42,68 % sur l'ensemble de l'année 2008, le CAC 40 a connu la pire année de son histoire. Il faut attendre 2009 pour que son cours retrouve une valeur stable, après un plus bas enregistré le 9 mars 2009 à . L'indice progresse ensuite régulièrement jusqu'en 2011, avant le krach de juillet-août 2011. Du au , le CAC 40 chute de 28,8 % (de ). Il repart cependant rapidement à la hausse, dépassant durablement les depuis 2013. Sa capitalisation boursière était au de d'euros. En décembre 2017, elle dépasse d'euros pour atteindre en avril 2018 Alors que l'absence de fleurons des nouvelles technologies était régulièrement soulignée, le CAC 40 en intègre à partir de 2017. Ainsi, en mars 2017, le groupe Atos fait son entrée, en septembre de la même année, c'est au tour de STMicroelectronics puis de Dassault Systèmes en septembre 2018 de renforcer encore le poids du secteur technologique. Enfin, en juin 2019, Thales intègre le CAC 40. Dans un indice longtemps dominé par les valeurs financières ou industrielles, le secteur technologique y trouve peu à peu sa place. L'année 2019 est marquée par une distribution record de 60,2 milliards d'euros, dont 49,2 de dividendes et 10,7 de rachats d'actions. Le CAC 40 essuie la plus forte baisse de son histoire le 12 mars 2020 : , en pleine crise sanitaire du coronavirus ; les bourses des autres pays subissent des chutes du même ordre. Krach boursier de 2020 déclenché par la pandémie de Covid-19 et record absolu La Bourse de Paris était installée depuis la fin de l'année 2019 autour des (zone historiquement haute) grâce à ses valeurs phares (KHOL : Kering, Hermès, L'Oréal, LVMH). Elle connaît un premier décrochage entre le 27 et le 31 janvier () à la suite de l'annonce des premiers cas de coronavirus sur le territoire français, décrochage toutefois temporaire puisque le mercredi 19 février 2020, Paris retrouve ses niveaux records () depuis la crise de 2008. Cependant, la montée en puissance du coronavirus en Europe (d'abord en Italie) vient terminer la fête. Le lundi 24 février, le CAC 40 perd au début d'un mois noir qui atteindra son paroxysme dans la semaine du 9 au 13 mars, avec le lundi, l'une des pires chutes de l'histoire du CAC 40 () ; journée qui débutait avec la chute du pétrole () des suites d'un conflit diplomatique entre l'OPEP, accompagné par la vague de mesures de confinement prises partout dans le monde, menaçant l'économie d'une des plus graves crises économique par son ampleur. Mais c'est le jeudi 12 mars qui enregistre la plus grosse chute de l'histoire de l'indice CAC 40 : à . Il s'agit de sa pire séance depuis sa création en 1988. Cette journée est notamment marquée par les rumeurs de confinement décidé le soir même par le président de la République Emmanuel Macron et la déception des annonces de la Banque centrale européenne quant au soutien de l'économie. Le CAC 40 continue de perdre des points jusqu'à atteindre le jeudi 18 mars. En 1 mois, l'indice parisien a ainsi perdu près de de sa valeur ; à titre de comparaison, lors de la crise économique de 2008, 2 ans avaient été nécessaires pour faire perdre à l'indice de sa valeur et 3 ans lors de l'explosion de la bulle Internet, avec également de perte. Le premier rebond a également été rapide avec une reprise de avant la fin du mois de mars. Une seconde forte hausse de a lieu en novembre en réaction aux annonces sur l'efficacité des premiers vaccins. Au début d'avril 2021 ,l'indice phare de la Bourse de Paris a dépassé son pic d'avant-crise , porté par les espoirs de reprise. À , il n'est plus très loin de son record de 2007 et réalise l'une des meilleures performances parmi les Bourses mondiales depuis le début de l'année, grâce à un rattrapage des valeurs dites « value » ou cycliques. Pendant l'été 2021, il dépasse les , proche de son record historique, record largement dépassé en prenant en compte les dividendes. Le 5 novembre 2021, le CAC 40 dépasse pour la première fois le seuil des 7 000 points. Le mercredi 5 janvier 2022, il atteint le record absolu de en clôture. Le record absolu en séance est aussi atteint en milieu d'après-midi, avec . Modes de calcul La composition du CAC 40 est mise à jour trimestriellement par un comité d'experts : le « Conseil scientifique des indices (CSI) ». L'indice doit être représentatif du marché financier parisien aussi bien en termes de capitalisation flottante qu'en volumes de transactions. Quand une société n'est plus cotée, elle est remplacée, en principe, par une des valeurs du CAC Next 20 répondant aux exigences financières de cotation dans le CAC 40 (liquidité du titre, capitalisation boursière suffisante, échange quotidien important de titres…). Chacune des quarante sociétés a son indice qui est pondéré en fonction de la valeur de ses titres disponibles sur le marché. Les pondérations varient d'une société à l'autre en fonction de sa capitalisation flottante. Quand une valeur cote à la hausse, le CAC 40 augmente la pondération de la valeur, toutes choses égales par ailleurs. Le cours d'un des quarante titres peut voir sa cotation suspendue pendant 15 minutes s'il varie de plus de 10 %, puis deux fois 5 % dans le même sens. On dit alors que le titre est réservé à la hausse ou à la baisse. Le CAC 40 est publié du lundi au vendredi de à , mis à jour toutes les 15 secondes et publiés en temps réel sur Euronext. La journée commence par une phase de préouverture de à où les ordres s'accumulent sans qu'aucune transaction ne soit réalisée. Ensuite, de à , la cotation s'effectue en continu. Le cours de clôture est fixé à (fixing en jargon boursier) après cinq minutes où le prix d'équilibre est calculé afin de permettre l'échange du plus grand nombre de titres. Chaque fixing est suivi d'une période de cinq minutes de « TAL » (trading at last), durant laquelle il est possible d'entrer des ordres afin qu'ils soient exécutés au cours de fixing et à ce cours seulement. Il est calculé en dividendes non réinvestis (contrairement à l'indice allemand DAX : ce qui rend absurde toute comparaison sur le long terme entre les deux indices). La valeur réelle correspondant à cet indice doit s'apprécier en fonction de divers éléments tels que la valorisation prenant en compte les dividendes réinvestis. Euronext publie chaque mois l'évolution de l'indice avec dividendes ou la dépréciation due à l'inflation, mesurée par exemple par l'indice des prix. Au , source Euronext, le CAC 40 était calculé ainsi : Multiplication du dernier cours de clôture de chaque action par son nombre d'actions (par free float - capping) Additionner les montants Diviser la somme obtenue par le diviseur de 184,629,565.030481 (correspondant à la capitalisation totale du 31 décembre 1987 ( cotation), multipliée par un facteur d'ajustement K lié aux changements arrivés depuis (euros, émission de titres)). Les deux critères officiels, le flottant et les capitaux échangés, ne sont toutefois pas des critères automatiques « contrairement à de nombreux autres indices ». Les membres du « Conseil scientifique des indices (CSI) » disposent d'une marge d'appréciation. Dividendes réinvestis La version du CAC 40 avec dividendes réinvestis (total return), publiée également toutes les 15 secondes, existe avec 2 codes ISIN, selon que l’on cherche l’indice avec dividendes bruts réinvestis : CAC40 GR (gross total return : QS0011131834 / Mnémo PX1GR) ou avec dividendes Nets réinvestis : CAC40 NR (Net total Return : QS0011131826 / Mnémo PX1NR). L'indice avec dividendes Nets réinvestis est calculé après une retenue à la source dont le taux est celui qui serait appliqué aux dividendes versés par les valeurs composant l'indice à un fonds d'investissement basé au Luxembourg. Ce taux est par exemple de 25 % pour les dividendes versés par les sociétés du CAC 40 dont la France est le domicile fiscal. Les taux actuels de retenue à la source sont entrés en vigueur le . Avant cette date, la retenue à la source prise en compte pour les sociétés du CAC 40 dont la France est le domicile fiscal était de 0 %. Le niveau des indices antérieurs n'a pas été ajusté. Remarques Il ne faut pas confondre l'évolution à long terme du CAC 40 et celle à long terme de l'ensemble des valeurs cotées sur cette bourse puisque les valeurs qui se comportent mal finissent par être remplacées dans sa liste par d'autres ayant pris l'avantage sur elles. Le CAC 40 est un indice, il se calcule, on ne peut pas l'échanger en tant que tel. En revanche, un portefeuille d'actions donné peut se fixer comme contrainte d'avoir la composition la plus voisine possible de celle du CAC 40. Ainsi, un portefeuille comprenant à un instant l'ensemble pondéré des quarante valeurs du CAC 40 courant s'écartera progressivement de l'indice en fonction des évolutions du poids indiciel de chaque valeur, et son évolution ne sera plus exactement la même que celle du CAC 40. Il existe cependant un dérivé réglementé du CAC 40, le CAC40 Index future, ainsi que des fonds indiciels cotés et non cotés sur le CAC 40. Composition Composition actuelle La composition du CAC 40 en juillet 2020 est la suivante. Historique de la composition Détention par des investisseurs étrangers Selon l'étude annuelle 2019 de la Banque de France sur les 36 sociétés du CAC 40 résidentes en France, les investisseurs étrangers ne détenaient plus que d'euros d'actions du CAC 40 à fin 2018, soit un taux de détention de 42,2 %, contre 43,1 % fin 2017 et 48 % en 2013. Cette baisse s'explique essentiellement par un changement dans la composition de l'indice. Les détenteurs étrangers d'actions françaises sont à 44,2 % originaires de la zone euro, à 33 % des États-Unis et à 6,4 % du Royaume-Uni ; la part des sociétés françaises détenues majoritairement par des intérêts étrangers (10 sur 36, soit 28 %) est tombée à son plus bas niveau depuis 2008. La participation des investisseurs étrangers au capital de l'ensemble des sociétés françaises (37,8 % au total, sachant que ce taux est de 27,6 % pour les valeurs hors CAC 40) est nettement plus faible que dans les autres pays européens : les non-résidents détiennent environ 50 % de l'ensemble des actions cotées en Italie, en Espagne et en Allemagne, autour de 60 % au Royaume-Uni et en Belgique et près de 90 % aux Pays-Bas. Selon l'étude 2014 de la Banque de France, les non-résidents représentent 46,7 % de la capitalisation boursière totale du CAC 40 à fin 2013 ; plus de la moitié des groupes de l'indice sont détenus à plus de 50 % par des investisseurs étrangers, dont 4 à plus de 60 %. Deux secteurs sont détenus en majorité par des actionnaires étrangers : la santé et le secteur « pétrole, gaz et matériaux » ; à l'inverse, les services aux collectivités sont très franco-français. La part des non-résidents a progressé de 46,3 % à 46,7 % en 2013 (et de cinq points depuis 2010, après une chute en 2007) du fait de leurs achats nets de d'euros alors que les investisseurs français ont été vendeurs nets de 10 Mds € ; par contre, l'évolution des cours a réduit la progression de la part des non-résidents, car les valeurs les plus internationales ont accusé un retard boursier. Une autre étude annuelle, publiée par le FMI, précise la répartition de ces non-résidents : 18,8 % d'Européens, 15,9 % d'Américains et 3,4 % de Britanniques. Cette internationalisation de l'actionnariat est à rapprocher de celle de l'activité des groupes du CAC 40 : 70 % de leur chiffre d'affaires est localisé à l'étranger ainsi que les deux tiers de leurs effectifs. En avril 2014, le cabinet d'analyse financière Alphavalue estime que 49,9 % de la part du capital des entreprises du CAC 40 est détenue par des investisseurs étrangers et que 27 % est contrôlée par les fonds souverains, notamment norvégien et qatari. D'après Laurent Mauduit, . Il souligne que les équivalents du CAC 40 aux États-Unis et au Royaume-Uni , en particulier en raison de la présence de retraite par capitalisation dans ces pays. Salariat Entre 2006 et 2011, les salaires de l’ensemble des entreprises du CAC 40 ont augmenté de 13 %, les effectifs de 10 % pour une croissance de 25 % de la masse salariale. Cependant, plus d’un tiers sont des emplois précaires : contrats à durée déterminée et stages, temps partiels subis, emplois en dessous du niveau de qualification. En 2006, les entreprises du CAC 40 emploient de salariés et de salariés en 2016. Distribution des dividendes D'après un rapport d'Oxfam et du Basic de mai 2018, le taux de distribution des profits des entreprises du CAC 40 à leurs actionnaires a atteint 67,4 % entre 2009 et 2014, soit le taux le plus important parmi les principales places boursières mondiales ; ce taux est deux fois plus important que dans les années 2000. Il atteint 80 % dans les entreprises dont l'État français est actionnaire. Le record du montant global annuel des dividendes du CAC 40 a atteint un record en 2007 ( d’euros), dont les niveaux de 2014 et 2016 ont été proches ( d’euros). Patrick Artus, directeur de la recherche et des études de la banque Natixis, juge l'analyse d'Oxfam , notamment parce qu'elle ne tient pas compte du fait que la rémunération de l'actionnaire ne dépend pas seulement du versement du dividende, mais aussi du cours de l'action : . Par ailleurs, additionner les dividendes versés est un calcul trompeur, car il revient parfois à compter plusieurs fois les mêmes dividendes. La plupart des sociétés du CAC 40 n'ont pas seulement pour actionnaires des personnes physiques, mais aussi d'autres sociétés. Or, comme l'explique Rémy Prud'homme, professeur d'économie, comptabiliser les dividendes que les sociétés . Ainsi, au 31 décembre 2018, seul 12,4 % des actionnaires de Total étaient des personnes physiques, les autres étaient des sociétés. Pour connaître le montant net reçu par les actionnaires, il faudrait savoir combien de dividendes les sociétés du CAC 40 se versent entre elles. Les groupes du CAC 40 versent d'euros à leurs actionnaires en 2018, ce qui représente une augmentation de 12,8 % sur un an et de 62 % sur dix ans. Revenus des dirigeants En 2010, les dirigeants des entreprises du CAC 40 ont touché en moyenne d’euros, en augmentation de 34 % par rapport à 2009. En 2013, le salaire moyen pour un patron du CAC 40 s'élève à d'euros. En 2016, la rémunération moyenne d'un patron du CAC 40 s'élève à d'euros. La rémunération des dirigeants a crû de 46 % entre 2009 et 2016, soit deux fois plus vite que la moyenne des salariés. 54,5 % de leur rémunération dépend du cours de l’action et 29 % de l’évolution du bénéfice. Cumul des dirigeants Les sociétés du CAC 40 sont dirigées par un nombre réduit d'administrateurs. En effet, 39 de ces sociétés ont au moins un dirigeant commun. En 2010, Total, GDF Suez et BNP Paribas sont les plus connectées avec chacune 19 liens avec d'autres entreprises du CAC 40 puis viennent Saint-Gobain avec 18 liens, et AXA avec 17 tandis que Lafarge et Sanofi-Aventis ont chacune 15 liens avec d'autres sociétés. Imposition En 2019, les sociétés du CAC 40 ont payé 37 milliards € d'impôts sur les sociétés en France (hors impôts sur les sociétés payés dans le reste du monde) selon les calculs de l'Institut économique Molinari, un think tank libéral. Cela représente plus de la moitié des 67 milliards € budgétés dans la loi de finances au titre de l'impôt sur les sociétés pour la même année. Selon le conseil des prélèvements obligatoires français (CPO) et le Trésor Public, le taux d'imposition implicite (avant déficits fiscaux) est de 23,5% sur les grandes entreprises en France, contre 22 à 27% sur les entreprises de tailles plus modestes. Les impôts payés par les entreprises du CAC 40 ont augmenté entre 2009 et 2014 de 28 %. Entre 2010 et 2017 selon l'organisation altermondialiste Attac, les impôts versés par les entreprises du CAC 40 ont baissé de 6,4 %, alors que leurs bénéfices sont en augmentation. Le rapport d'Oxfam et du Basic de mai 2018 identifie filiales des sociétés du CAC 40 dans des paradis fiscaux ou juridiques en 2016, soit 85 de plus qu'en 2008. Impact environnemental L’Observatoire des multinationales estime qu'en 2019, le CAC 40 a émis 1,6 milliard de tonnes de en 2019, en tenant compte des émissions indirectes, contre 441 millions de tonnes pour les émissions annuelles comptabilisées pour l'ensemble de la France. Si ce total est en baisse de 3 % par rapport à 2017, cela est uniquement dû au désengagement progressif d'Engie du charbon. En 2021, Oxfam publie un rapport sur les trajectoires climatiques de 35 entreprises du CAC 40, selon lequel : l'empreinte carbone moyenne annuelle des entreprises du CAC 40 atteint 125 millions de tonnes de , soit un quart des émissions françaises ; les activités des entreprises concernées ne respectent pas les objectifs de l'accord de Paris sur le climat, à l'exception d'EDF, Schneider Electric et Legrand ; les trois entreprises les plus émettrices de gaz à effet de serre sont des banques : BNP Paribas, Société générale et le Crédit agricole, notamment en raison de leur financement des énergies fossiles. Historique des performances annuelles Les performances annuelles du CAC 40 se sont rapprochées de celles du Dow Jones, les grands marchés boursiers étant de plus en plus dépendants les uns des autres depuis une quinzaine d'années. Performances annuelles calculées au 31 décembre de chaque année. CAC 40 : calculé hors dividendes (FR0003500008, PX1)CAC 40 GR : calculé dividendes bruts réinvestis (QS0011131834, PX1GR)CAC 40 NR : calculé dividendes nets réinvestis (QS0011131826, PX1NR)Depuis le janvier 2010, le taux de retenue à la source pris en compte pour le calcul de l'indice CAC40 NR (dividendes Nets réinvestis) a changé. Par exemple, pour les sociétés du CAC40 fiscalement domiciliées en France, le taux pris en compte est passé de 0 % à 25 %. Le niveau des indices antérieurs n'a pas été ajusté. Notes et références Notes Références Voir aussi :Catégorie:Entreprise du CAC 40 Articles connexes CAC40 Index future CAC Next 20 CAC IT 20 CAC Mid 60 CAC Small CAC Mid & Small Dow Jones Industrial Average Liens externes Le CAC 40 sur le site d'Euronext , également sur Yahoo Finance (Future) et IG Markets (fourchette de cotation du CFD) Le véritable bilan annuel des grandes entreprises françaises - 2018 (par l'Observatoire des multinationales ; 154 p.) Le véritable bilan annuel des grandes entreprises françaises - 2019 (par l'Observatoire des multinationales ; 100 p.) Indice boursier Économie en France Fondation en 1987 Indice sans dividendes
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Communication
Communication
La communication est l'ensemble des interactions avec autrui qui transmettent une quelconque information. On distingue la communication interpersonnelle, la communication de groupe et la communication de masse, c'est-à-dire de l'ensemble des moyens et techniques permettant la diffusion du message d'une organisation sociale auprès d'une large audience. Plusieurs disciplines emploient la notion de communication sans s'accorder sur une définition commune. Comme le constate Daniel Bougnoux : . Si tout le monde s'accorde pour la définir au moins comme un processus, les points de vue divergent lorsqu'il s'agit de la qualifier. Les « sciences de l'information et de la communication » proposent une approche de la communication basée sur la théorie de l'information, éventuellement complétée par les apports des sciences cognitives. La psychologie sociale s'intéresse essentiellement à la communication interpersonnelle. Un « métier de la communication » est une activité professionnelle destinée à convaincre ou persuader à travers les médias, le nom moderne de la rhétorique. Principaux domaines Entre humains, la pratique de la communication est indissociable de la vie en société. L'étude de la communication englobe un champ très vaste que l'on peut diviser en communication interpersonnelle, de groupe et de masse. Communication interpersonnelle La communication humaine comporte une part de rhétorique, art de convaincre ou de persuader dont l'enseignement remonte à la Grèce antique. Elle comporte, avec la communication verbale, une part non verbale qui inclut diction, gestes et attitudes. La rhétorique implique une intention consciente d'agir sur autrui. Elle sert aussi pour analyser avec une certaine distance la tentative de l'interlocuteur, la nature des figures qu'il emploie, sa communication non verbale. Quand s'instaure un rapport de domination, ou qu'une des deux personnes agit de façon dissimulée sur le contexte (), la communication peut se qualifier de manipulation mentale. Au milieu du l'école de Palo Alto, influencée par le courant cybernétique de Norbert Wiener, généralise les apports de la théorie mathématique de la communication aux relations entre les êtres vivants : la communication interpersonnelle y est fondée sur la relation de personne à personne, chacune étant à tour de rôle l'émetteur et/ou le récepteur dans une relation de face à face : la rétroaction est censée être facilitée sinon quasi systématique. Le modèle cybernétique fait correspondre le message à un répertoire de significations. Ce modèle s'appuie sur des significations explicites. Or les perceptions humaines ne se limitent pas à ces dernières, même si toute perception comporte une part d'interprétation de signes. Celle-ci, comme celle de la situation dans laquelle on se trouve, varie selon des hypothèses… que par la suite on peut remettre en cause. Certes, l'usage rituel, coutumier, normal, de paroles ou de gestes orientent les associations interprétatives auxquelles ils donnent lieu, et constituent des répertoires de significations qui cadrent l'expérience de la communication mais la relation entre humains ne se réduit pas à cette canalisation socialement construite. L'interactionnisme symbolique de George Herbert Mead, puis les travaux d'Erwin Goffman, étudient des situations où les acteurs s'influencent réciproquement et coordonnent leurs actions sans réflexion préalable. Un réseau français des chercheurs en anthropologie de la communication a été constitué en sciences de l'information et de la communication (SIC), en France à la fin du . Il est initié à partir de l'analyse des travaux de Palo Alto, et en particulier par ceux d'Erving Goffman et de Gregory Bateson, à partir des publications du Belge Yves Winkin (1981). Stéphane Olivesi effectue quelque temps après des variations critiques autour de l’École de Palo Alto en vue de passer d'une « anthropologie à une épistémologie de la communication » (1997). L'Argentin Eliseo Veron (1987), qui a rencontré Lévi-Strauss et l'a traduit, développera un modèle sémio-anthropologique, l'enseignera à l'université Paris VIII où il dirigea le département des sciences de l'information et de la communication. Constatant que les acteurs impliqués dans une relation de face à face n'ont pas la distance et le temps pour « décortiquer » rationnellement la complexité de ce qui se passe ici et maintenant, Béatrice Galinon-Mélénec, effectue l'analyse des relations de face à face à partir d'une analyse des flux d'interactions qui s'établissent entre « Hommes-traces » (« corps-traces ») via une interactions de « signes-traces » (2011). Cette anthropo-sémiotique constitue une critique des approches de la communication interpersonnelle orientée vers la seule rhétorique argumentaire. Dans la lignée de l'anthropologie des mondes contemporains, on trouve Pascal Lardellier dont la recherche porte sur les rites sociaux. Paul Rasse, vice-président de la SFSIC, développe quant à lui une « anthropologie des technologies de la communication ». Joanna Nowicki, chercheuse en SIC née en Pologne, explore l'anthropologie inter culturelle via L'homme des confins (2008). Communication de groupe La communication de groupe part de plus d'un émetteur s'adressant à une catégorie d'individus bien définis, par un message ciblé sur leur compréhension et leur culture propre. C'est celle qui est apparue avec les formes modernes de culture, souvent axées sur la culture de masse (société de consommation), dont la publicité ciblée est la plus récente et la plus manifeste. Les effets de la communication de groupe se situent entre ceux de la communication interpersonnelle et ceux de la communication de masse. La communication de groupe est aussi complexe et multiple car elle est liée à la taille du groupe, la fonction du groupe et la personnalité des membres qui le composent. On peut également intégrer cette notion dans la communication interne à une entité. Les groupes peuvent alors être des catégories de personnels, des individus au sein d'un même service, etc. On peut aussi intégrer cette notion à une communication externe ciblée vers certains partenaires ou parties prenantes de l'entité. Communication de masse Dans la communication de masse, un émetteur (ou un ensemble d'émetteurs liés entre eux) s'adresse à un ensemble de récepteurs disponibles plus ou moins ciblés. Là, la compréhension est considérée comme la moins bonne, car le bruit est fort, mais les récepteurs bien plus nombreux. Elle dispose rarement d'une rétroaction, ou alors très lente (on a vu des campagnes jugées agaçantes par des consommateurs, couches pour bébé par exemple, conduire à des baisses de ventes du produit vanté). Ce type de communication émerge avec : la « massification » des sociétés : production, consommation, distribution dites « de masse » ; la hausse du pouvoir d'achat ; la généralisation de la vente en libre-service ; l'intrusion entre le producteur et le consommateur de professionnels et d'enseignes de distribution ; les médias de masse ou « Mass-Media » dont la radio et la télévision. L'absence de réponse possible en fait un outil idéal de la Propagande, ce que souligne à plusieurs reprises Georges Bernanos. Aujourd'hui, les NTIC et en particulier Internet abaissent à un niveau sans précédent le coût de communication et de plus rendent la rétroaction possible. En France, l'État lie significativement Culture et Communication en les confiant à un même ministère. « Psychologie des foules » (1895) du psychopathologue Gustave Le Bon est un ouvrage considéré comme fondateur de la notion de « masse », bien qu'il soit contestable sur son contenu et son objectivité. La persuasion clandestine, ouvrage de Vance Packard, montre à ce sujet que la science de la manipulation était déjà bien avancée en 1957. Retour au meilleur des mondes d'Aldous Huxley va dans le même sens. Enjeux Besoin d'identité L'image que nous donnons doit être confirmée par autrui. Le fait que le rôle, le statut et la place des acteurs soient bien identifiés permet aux interlocuteurs de se reconnaître dans une position sociale, d'éviter les mal-entendus, les conflits, et d'assurer la crédibilité. L'identité situationnelle du locuteur est repérable dans l'énonciation. Pour une entreprise, l'image de marque correspond à l'identité de l'entreprise perçue par ses parties prenantes. Toute atteinte à l'image de marque est un risque de réputation, préjudiciable à la bonne marche de l'entreprise, à sa crédibilité et à la confiance que lui accordent ses clients. Besoin de souveraineté Une communication habile est synonyme d'influence. La prolifération du renseignement d'origine source ouverte, les publications d'organisations non gouvernementales dans le contexte de mondialisation, sous l'influence de l'idéologie de la transparence démocratique ou des théories du complot, peut menacer la souveraineté et l'indépendance des États. La communication et le secret sont des composantes essentielles du fonctionnement de toute organisation sociale. Ces deux pôles déterminent ses limites et son autonomie. Ils s'exercent dans la diplomatie et l'exercice de la souveraineté d'une État. Lorsqu'un chef d'État ou un représentant d'un gouvernement s'exprime lors d'une réunion internationale, d'un sommet de la Terre, d'une conférence internationale sur un sujet d'intérêt mondial (commerce international, gestion de l'eau, santé, biodiversité), la communication est essentielle sur le plan de la perception de l'autorité. Dynamique des territoires L'espace physique et psychique (intime) doit être protégé. Dans toute organisation, chacun défend son espace et évite les intrusions injustifiées. Dans la vie économique territoriale, pour l'organisation de pôles de compétence par exemple, la communication s'établit entre des organisations très différentes : services déconcentrés des États en régions (Länder…), conseils régionaux, directions régionales de groupes industriels, petites et moyennes entreprises, chambres de commerce et d'industrie, universités et grandes écoles, centre d'études et de recherches. Afin de se comprendre avec toutes les précisions du langage, il est souvent préférable, au niveau régional ou local en tous cas, d'utiliser la langue maternelle, quitte à employer une langue véhiculaire lors des séjours internationaux. Besoin d'une langue L'importance de la langue dans la communication apparaît au cours de l'Histoire. Les traductions en du Livre des merveilles du monde de Jean de Mandeville eurent un impact considérable au sur les explorateurs (notamment Christophe Colomb), peut-être davantage que le Devisement du monde qui relatait les voyages supposés de Marco Polo. fait en 1539 de la langue vernaculaire la langue officielle en imposant par l'Ordonnance de Villers-Cotterêts de diffuser les actes administratifs et juridiques en français et non plus en latin. L'utilisation du français ou de l'anglais est un enjeu quotidien au sein de la relation Québec-Canada. Il est souvent reconnu que l'influence culturelle et économique d'un pays se perçoit par l'influence et l'utilisation de sa langue. On notera donc l'influence forte de l'anglais et du chinois actuellement. Mais au temps de , la langue de la diplomatie et de la noblesse était le français. On a vu aussi l'impact considérable qu'eurent, au , certaines œuvres écrites en français, dans des domaines qui restaient encore réservés au latin : lUtopia de Thomas More, le Discours de la méthode de Descartes (1637), les Provinciales de Pascal (1656). Au , la Bible de Sacy eut un impact considérable sur la littérature. Au , les cours européennes communiquaient en français. L'anglais aujourd'hui est largement employé pour la communication dans de nombreux domaines (informatique, affaires, sciences essentiellement). Les langues ont des statuts de communication très différents : les six langues officielles des Nations unies sont l'anglais, l'espagnol, le français, le russe, l'arabe et le chinois. Néanmoins, les langues maternelles restent les langues de communication localement, en particulier en Europe, qui a défini une politique sur ce point. Les langues ne sont pas forcément parlées. Elles peuvent aussi être gestuelles. La Langue des signes française permet par exemple de communiquer entre et avec les malentendants et les non-entendant. C'est une langue à part entière, et qui connaît sa propre évolution. Au Québec il s'agit de la langue des signes québécoise. Se référer à la Langue des signes, au Braille et la Convention relative aux droits des personnes handicapées (article 2). Mise en réseau avec les outils de télécommunication La communication est le passage obligé pour entrer en relation avec autrui. À ce stade, il faut noter l'importance des moyens de télécommunication basés sur des techniques optiques, électriques et électroniques, développées depuis le . Le télégraphe électrique fonctionne à partir de 1838, le téléphone à la fin du siècle. Les autres médias fondés sur les techniques électroniques, radio à partir des années 1920, télévision après la Seconde Guerre mondiale sont des moyens de diffusion, sans possibilité d'interaction avec la plupart des auditeurs. Avec les dernières générations d'outils de télécommunications électroniques, la rétroaction devient plus aisée, et les messages se sont beaucoup enrichis (documents, images). Les messageries électroniques, l'internet… permettent d'atteindre des groupes de personnes, et de faire une véritable communication de groupe. Message à transmettre Les aspects techniques de la communication ne doivent pas cacher l'essentiel : la communication a pour objectif de faire passer un message. L'avènement de l'internet depuis les années 1960 a suscité diverses études de la part de philosophes et de sociologues. Parmi ces études, on retiendra celles de Pierre Musso et de Philippe Breton, qui, sous des arguments un peu différents, portent le même diagnostic : la communication a tendance à être instrumentalisée par les outils de télécommunication et les technologies de l'information. L'idée est qu'il existe une croyance selon laquelle on communique bien parce que l'on dispose de moyens techniques sophistiqués (dernière version du logiciel, mobile…). Pierre Musso note que cette croyance serait fondée sur la philosophie des réseaux, sorte de pseudo-« religion » qui serait la résurgence de la philosophie de Saint-Simon, fondée sur le principe de gravitation universelle. En réalité, sur le fond, la communication cherche bien à répondre à l'un des objectifs suivants : faire passer une information, une connaissance, ou une émotion ; créer une norme commune pour se comprendre ; créer une relation pour dialoguer fréquemment, ou relancer le dialogue ; obtenir une influence pour inciter l'autre à agir selon sa volonté ; donner son identité, sa personnalité au tiers, pour être connu. On parle alors d'enjeux de la communication. Ces enjeux sont liés aux différentes fonctions du message (voir les concepts de Roman Jakobson). On voit qu'une communication trop axée sur des moyens techniques peut faire oublier les risques inhérents à la communication. Sciences de l'information et de la communication Concernant la communication en tant que science, certaines notions ont été dégagées par les différents modèles de communication explicités plus bas. Durant les années 1980, S. H. Chaffee et C. R. Berger proposèrent une définition généraliste qui reste de nos jours une base connue des sciences de la communication : « La science de la communication cherche à comprendre la production, le traitement et les effets des symboles et des systèmes de signes par des théories analysables, contenant des généralisations légitimes permettant d'expliquer les phénomènes associés à la production, aux traitements et aux effets. » (traduit de l'anglais) Distinction entre information et communication Selon Paul Watzlawick, chercheur de l’École de Palo Alto, la communication est de l'ordre de la « relation », l'information de l'ordre du « contenu » d'un message. Au moment de la naissance de la discipline des sciences de l'information et de la communication en France (1975-1995) Daniel Bougnoux distingue information et communication dans un ouvrage didactique qui regroupe des textes de nombreux auteurs susceptibles d'illustrer l'un ou l'autre terme. Pour lui, la communication est de l'ordre du « chaud » et l'information de l'ordre du « froid ». Pour Dominique Wolton, spécialiste de la communication politique, pendant des siècles, la rareté de l'information et la difficulté de sa transmission étaient telles « que l'on croyait de bonne foi que l'information créait de la communication ». (…) La « croissance de l'information et sa multiplication, comme l'hétérogénéité des récepteurs rendent finalement visible cette dissociation entre information et communication ». (…) L'explosion de la « communication » telle qu'elle est comprise en général peut même amplifier l'''incommunication ». Au sein du CNU (comité national des universités), dans la section SIC fondée en 1975, l'influence respective des recherches de l'information et de la communication fluctuent. Avec le développement d'Internet, les questions se portent fréquemment sur la façon dont ce média influence la qualité de l'une et de l'autre. Selon Irène Lautier, pour Dominique Wolton, le mot « information » fut « d'abord lié à une revendication politique : la liberté d'information comme condition de la démocratie et le complément de la liberté de conscience » puis « le symbole de la presse » et du « droit de savoir ce qu'il se passe », avant d'être repris dans l'informatique, pour parler de « système d'information ». Le développement d'Internet a encore modifié la donne, avec l'explosion des communications sous forme de blogs et de mailing, où la part d'information vérifiée et codifiée fut dès le départ très modeste et beaucoup plus faible que dans les « systèmes d'information » des entreprises. Cette masse croissante de communication a suscité une demande de journalisme plus indépendant, capable de la trier, recouper, hiérarchiser, pour transformer de simples émetteurs de message en sources d'information, en allant jusqu'à assurer la protection de l'anonymat quand c'est nécessaire, afin de rétablir une relative hiérarchie entre les différents émetteurs de message, basée plus sur la compétence et la fiabilité que sur la puissance et la motivation. La protection des sources d'information des journalistes permet par ailleurs de vérifier auprès des institutions et entreprises que la communication affichée à l'extérieur par le porte-parole officiel correspond bien à la réalité vécue à l'intérieur. Communication verbale et communication non verbale Une communication verbale est faite de signes linguistiques. Ces signes confèrent un corpus appelé langue, ou plus généralement langage, mais les linguistes viennent à distinguer langue et langage. L'écriture, la langue des signes, la voix sont des médias, des moyens de communiquer. L'art de conceptualiser ce message dans un langage afin de minimiser les interférences est appelé la rhétorique. Aristote et Cicéron étaient des théoriciens de rhétorique, qui devint l'un des sept arts libéraux dans le haut Moyen Âge. Est dite « non verbale » une communication basée sur la compréhension implicite de signes non exprimés par un langage : l'art, la musique, la kinesthésie, les couleurs, voire les vêtements ou les odeurs. Ces signes, leur assemblage et leur compréhension ou leur interprétation sont dans leur grande majorité dépendants de la culture. La communication non verbale peut ainsi être ambiguë (Adler, 2013). Par exemple, un clin d'œil peut être interprété différemment d'un individu à l'autre. Pour certains, il pourra s'agir d'un signe de remerciement, alors que pour d'autres, il pourra s'agir d'un manque d'assurance. Ce type de signe ayant une signification différente selon les cultures est nommé « emblème ». Mais on définit en premier lieu la communication non verbale à travers le corps, la posture, les gestes ou encore les différentes expressions du visage. Le mot verbal peut également être compris comme exprimé de vive voix (Petit Larousse). On parlera alors de communication verbale, par opposition à la communication écrite. Mais la communication n'est pas qu'orale. Elle est aussi non verbale (voir plus bas). La communication passe donc aussi par le corps. Ainsi elle sera non verbale ou plutôt non verbalisée. La communication non verbale peut être para-verbale, c'est-à-dire qui accompagne la vocalisation. Ainsi lorsque le locuteur explique qu'il faut aller à droite et qu'il bouge sa main dans cette direction, c'est un cas de communication para verbale. Croiser les bras dans un signe de protection est aussi une communication non verbale. Mais ici ce sera pour dire que : « je me retranche derrière mes idées laissez-moi tranquille ». Mimiques et posture font partie de la communication. Des gestes risquent de faire passer un message comme plus fort, plus prononcé que ce que l'on dit. Le ton d'un message est aussi une forme de non-verbal. C'est cette base, le non-verbal, qui définit par exemple ce qu'on appelle le jeu d'un acteur, au théâtre. On parle d’intelligence non verbale lorsqu'une personne utilise à la fois ses capacités d'écoute et d'observation pour analyser son interlocuteur. Cette analyse en temps réel au cours de la relation porte sur l'ensemble de sa communication, ainsi que sur ses actions et réactions dans un environnement donné. L'objectif étant l'optimisation de la communication et des relations. La maîtrise de la communication non verbale et verbale, ainsi que l'exploitation des erreurs de perception (biais cognitifs) permettent d'influencer l'issue de la relation et des échanges, selon la thèse défendue par Eric Goulard. Contextes de communication Une communication est gravée dans un contexte. Elle peut avoir lieu à un instant donné, dans un lieu donné, et vis-à-vis d'une situation, d'un évènement donné. Tout cet environnement, qui ne fait pas partie de la communication à proprement parler, mais qui accompagne cette communication, est appelé contexte. L'environnement peut générer du bruit, ou être source d'interférences. La philosophie du langage s'intéresse au contexte, et la linguistique précise le contexte d'une phrase : voir contexte (linguistique). Le contexte intervient dans les enjeux cités plus haut : culture, changement de médias, langue, souveraineté, identité, dynamisme des territoires, mise en réseau. Réseaux On nomme réseau un ensemble d'acteurs, d'agents économiques, de nœuds, ou lieux de communication grâce auxquels les messages circulent. L'information se concentre et se redistribue ainsi.Réseaux sociauxUn réseau social est un agencement de liens entre des individus et/ou des organisations, possédant des intérêts communs (par exemple réseaux d'anciens élèves de grandes écoles, d'universités, d'associations, d'ONG, de centres de recherche, d'organismes publics…). Par extension, l’expression « réseaux sociaux » désigne les « médias sociaux », qui sont les applications web qui permettent la création et la publication de contenus générés par l’utilisateur et le développement de réseaux sociaux en ligne en connectant les profils des utilisateurs. Voir dans le cas d'entreprises : Entreprise étendue.Sur le plan techniqueDes réseaux de transport (routes, canaux, chemins de fer), des réseaux de télécommunications et informatiques (télégraphe, téléphonie, web) se sont développés considérablement depuis deux siècles. Voir aussi sur ce sujet : télécommunications, sémaphore, télégraphie, téléphonie.Interactions informelles'On découvrit dans les années 1960 que la généralisation des ascenseurs automatiques, qui supprimait les garçons d'ascenseur, supprimait un nœud important de communication informelle entre les étages d'une entreprise (car le garçon d'ascenseur connaissait tout le monde et tout le monde lui parlait). Ce rôle a été partiellement remplacé par les coins café considérés aujourd'hui comme indispensables dans les bureaux, et lieux d'échanges informels souvent importants. Temporalité Une communication qui peut durer dans le temps (le message n'est pas supprimé au moment où il est envoyé) est dite « intemporelle ». Par exemple, un message rédigé dans un livre est intemporel. Cette notion est liée au contact entre les entités qui communiquent. Un message éphémère, lui, est dit « temporel ». Par exemple, une discussion orale est éphémère, temporelle. La communication est notamment enseignée dans les écoles d'ingénieurs. Localisation Dans l'espace, une communication peut être : localisée (concentrée à un endroit), telle une discussion ; alocalisée (disponible de n'importe quel endroit) — par exemple internet, extranet ; délocalisée (le lieu d'émission est loin du lieu de réception), c'est le cas d'une discussion téléphonique. Cette notion est liée à l'expression du contact entre les entités qui communiquent. Code Le code (information) est un concept souvent mis en avant dans la vision mécaniste de la communication. Il est pourtant rarement adéquat, ne s'appliquant bien qu'aux seules situations hiérarchiques et autoritaires : interface humain-machine, relations humain-animal, etc. Par extension et d'une manière pessimiste, la notion de code est souvent employée pour l'étude des relations humaines. Dans ce cadre simplifié, pour communiquer, l'émetteur et le récepteur doivent disposer d'un code commun. La communication se caractérise alors surtout par l'utilisation d'un code établissant les correspondances entre un signe et son sens qui doit être commun aux interlocuteurs. L'absence de code commun entre émetteur et récepteur est l'une des sources d'échecs de la communication, chacun pouvant supposer que l'autre comprend son code, sans que ce soit le cas : un chef de projet américain est choqué de voir son équipe française exiger du matériel pour son travail. Élucidation faite, cette équipe ne voulait que demander ce matériel (or to demand signifie exiger) ; le même s'étonne de voir, après avoir stigmatisé le peu de temps dont on dispose pour un petit projet, de voir des membres européens se demander pourquoi au contraire on dispose d'une telle marge. Élucidation : quand il écrivait sur son tableau « 6/6 pour la date de début et 6/12 pour la date de fin, il pensait pour cette dernière au 12 juin ». L'équipe européenne a compris 6 décembre ; un collègue japonais désirant montrer le grand respect qu'il éprouve pour la famille d'un collègue européen l'invitant à dîner apporte à la maîtresse de maison une fleur considérée comme l'une des plus belles au Japon : un chrysanthème. Gêne garantie chez celle-ci, pour qui cette fleur est symbole de cimetière. Dans tous ces exemples, la notion de code explique l'incompréhension entre les êtres humains; mais la notion n'explique pas pour autant la compréhension. Or les situations sont courantes où le défaut de code n'apporte pas de catastrophe, au contraire : relations sourd-entendant, relations aveugle-voyant, relations entre étrangers sans mots communs, etc. Entre humains, on peut toujours essayer de se faire comprendre ; essayez donc de vous « faire comprendre » d'un ordinateur qui détecte une faute de syntaxe dans l'ordre envoyé. Non, décidément, le code est une notion trop évidente pour être utilisée sans pincettes. Transmission La communication consiste à transmettre un message afin d'établir un contact. L'établissement du contact comporte certains risques, notamment lors de l'« ouverture » et « fermeture » de la communication. Les risques d'intrusion, de non-réponse, de blocage et d'abandon existent réellement. Ce point fait l'objet de la confidentialité en sécurité de l'information, on l'appelle le message. Protocole de communication On désigne sous ce terme tout ce qui rend la communication possible ou plus aisée sans rapport avec le contenu de la communication elle-même. Attendre une tonalité pour numéroter, demander à l'interlocuteur de se répéter, épeler son nom, s'entendre tacitement sur le moment où une communication sera considérée comme terminée font partie des protocoles. La mise en œuvre d'un protocole demande la définition de normes élaborées. Voir aussi Diplomatie Norme Internet Rétroaction Le message de Rétroaction (ou Feedback en anglais), est le message, verbal ou non, renvoyé sous forme de réaction par le récepteur, à l'émetteur. La possibilité d'obtenir et de traiter une telle réponse ouvre la voie à la communication bidirectionnelle. Selon les cas, le feed-back consiste à confirmer ou infirmer la réception du message, demander des précisions, relancer ou terminer la discussion. La notion de rétroaction (feed-back) est issue des travaux de Norbert Wiener dans les années 1950 sur la cybernétique. Elle correspond au saut technologique du passage de la mécanographie à l'informatique, et à l'apparition des premiers ordinateurs basés sur des technologies électroniques. Cette notion montre qu'il existe à côté de la vision linéaire (unidirectionnelle) de la communication la possibilité et l'intérêt de créer et d'entretenir un processus circulaire (bidirectionnelle) avec trois formes de Feed-Back : Le Feed-back positif, qui conduit à accentuer un phénomène, avec un effet possible de boule de neige (hausse de la tension entre les communicants, énervement croissant entre deux personnes). Le Feed-back négatif peut être considéré comme un phénomène de régulation, qui en amoindrissant la communication, l'équilibre et la stabilise grâce à la reformulation ou au questionnement. L'absence de Feed-back (réponse néant) révèle une « panne » de communication. Non seulement aucune information n'est renvoyée, mais on ne sait même pas si le message émis a été reçu ou pas. La boucle de rétroaction a conduit à définir des modèles théoriques et systémiques de système d'information (niveaux opérationnel, organisationnel, décisionnel). Modèles De nombreux théoriciens de la communication ont cherché à conceptualiser « le processus de communication ». La liste présentée ci-après ne peut prétendre être exhaustive, tant les modèles sont nombreux et complémentaires. L'objectif est de fournir un aperçu de l'évolution générale en explicitant les modèles les plus connus ainsi que leurs apports. Modèle de Shannon et Weaver Le modèle de Claude Shannon et Weaver désigne un modèle linéaire simple de la communication : cette dernière y est réduite à sa plus simple expression, la transmission d'un message. On peut résumer ce modèle en : Apparu dans Théorie mathématique de la communication (1948), ce schéma sert à deux mathématiciens Claude Shannon (père entre autres de nombreux concepts informatiques modernes) et Warren Weaver (scientifique versé tant dans la vulgarisation que la direction de grands instituts), à illustrer le travail de mesure de l'information entrepris pendant la Seconde Guerre mondiale par Claude Shannon (ce dernier a été embauché par Weaver à l'Office of Scientific Research and Development pour découvrir, dans le code ennemi, les parties chiffrées du signal au milieu du brouillage). À l'origine, les recherches de Shannon ne concernent pas la communication, mais bien le renseignement militaire. C'est Weaver qui a « traduit » la notion de brouillage par celle de « bruit », la notion de signal par « message », la notion de codeur par « émetteur », la notion de décodeur par « récepteur »… Jusqu'à la fin de sa vie, Claude Shannon se défendra contre la reprise du soi-disant modèle pour autre chose que des considérations mathématiques. Le modèle dit de Shannon et Weaver n'a en effet de prétention qu'illustrative. Mais il a souvent été pris au pied de la lettre, révélant alors la forte influence béhavioriste du modèle de Pavlov (stimulus-réponse). Ce modèle, malgré son immense popularité (), ne s'applique pas à toutes les situations de communication et présente de très nombreux défauts : et s'il y a plusieurs récepteurs ? et si le message prend du temps pour leur parvenir ? et si la réalité décrite n'existe pas ailleurs que chez le premier locuteur ? et s'il y a plusieurs messages (au besoin contradictoires) qui sont prononcés en même temps? et s'il y a un lapsus ? et si sont mis en jeu des moyens de séduction, de menace ou de coercition ? et si le message comporte des symboles nouveaux ou des jeux de mots ? En sus de sa linéarité, le modèle de Shannon et Weaver considère que le récepteur est passif : toutes les recherches en sciences de l'information et de la communication montrent que cela est simpliste, ou faux. Modèle de Lasswell Harold Dwight Lasswell, politologue et psychiatre américain, s'est fait un nom en modélisant la communication de masse à travers les questions : « Qui, dit quoi, par quel canal, à qui et avec quel effet ? ». Questions reprises de la méthode que Quintilien, pédagogue latin du , enseignait à ses apprentis rhéteurs. Ce modèle conçoit la communication comme étant un processus d'influence et de persuasion, très proche de la publicité. Ce modèle dépasse la simple transmission du message (même s'il y reste centré) et envisage notamment les notions d'étapes de communication, la capacité de pluralité des émetteurs et des récepteurs et de finalité d'une communication (ses enjeux). Pourtant il est critiquable, sur la même base que les critiques émises contre le modèle de Claude Shannon et Weaver. En effet, il envisage la communication comme une relation d'autorité et de persuasion. Et il néglige le message de rétroaction, ainsi que les notions de psychologie et de sociologie de part et d'autre de la relation de communication. Le récepteur est toujours considéré comme passif, ce qui est encore inexact, car il existe en général interaction entre l'émetteur et le récepteur, ce qui n'est pas pris en compte dans ce modèle. L'un de ses ouvrages majeurs, Propaganda Technique in the World War (1927), fait partie des ouvrages de référence dans l'usage de la propagande dans la Seconde Guerre mondiale. Sa vision autoritaire, voire autoritariste de la communication, lui vaut de nombreux ennemis, encore aujourd'hui. Ce modèle est à lier par antithèse aux travaux de Marshall McLuhan (La Galaxie Gutenberg, 1967) et Régis Debray (Traité de médiologie, 1991). Modèle de Jakobson Le linguiste russe Roman Jakobson (1896-1982) propose un autre modèle. Basé sur la linguistique, il développe un point de vue centré non plus sur la transmission d'un message, mais sur le message lui-même, évitant ainsi les dangers d'instrumentalisation technique (voir sur ce point philosophie des réseaux). Il est composé de six facteurs. À chacun de ces facteurs est lié une fonction du message, explicitée par Jakobson : Le destinateur, lié à la fonction expressive du message ; Le message, lié à la fonction poétique ; Le destinataire, lié à la fonction conative ; Le contexte, l'ensemble des conditions (économiques, sociales et environnementales principalement) extérieures aux messages et qui influence leur compréhension, liée à la fonction référentielle ; Le code, symbolisme utilisé pour la transmission du message, lié à la fonction métalinguistique ; Le contact, liaison physique, psychologique et sociologique entre émetteur et récepteur, lié à la fonction phatique. On notera l'apparition ou la réapparition des trois dernières notions (contexte, code, contact) qui complètent énormément la vision d'ensemble sur ce qu'est une communication. Certains facteurs peuvent être considérés comme des agents de communication (destinataire). Sur le contexte, voir l'article perception de l'environnement. Ces travaux sont à lier à l'impulsion linguistique de Ferdinand de Saussure, conceptuelle de Shannon et Weaver, et philosophique de John L. Austin. Modèle de Gerbner George Gerbner, sociologue des années 1950, avait l'ambition de formuler un modèle général de la communication. Il présente en 1956 un modèle beaucoup plus complexe que les précédents. Son modèle s'articule autour de deux propositions essentielles : Il lie le message au contexte, ainsi il permet de le renseigner sur la signification du message ; Il décrit le processus de communication comme un ensemble à deux dimensions : une perceptive et une autre dimension pour le contrôle. Le trait particulier de ce modèle est qu'on peut l'appliquer aux différentes formes de communication en fonction du contexte. Il convient à un acte de communication interpersonnelle entre deux personnes mais aussi au processus plus complexe de la communication de masse. Modèle de Newcomb Theodore M. Newcomb, en 1953, présente le modèle ABX triangulaire et devient le premier à introduire le rôle de communication dans la relation sociale. Newcomb relève en effet dans les relations sociales deux dimensions. L'attitude, qui est la qualité du lien affectif, et l'union qui est la spécificité du lien. À travers ces deux grilles d'analyse, il va s'intéresser à l'équilibre ou le déséquilibre d'une relation sociale. Une relation est dite équilibrée lorsque les attitudes ont la même orientation. Son hypothèse est que nous sommes tous à la recherche d'un équilibre dans la situation de communication. S'il n'est pas atteint, nous souhaiterons alors soit réduire ce déséquilibre, soit rompre la relation. Newcomb s'intéresse donc à la notion de similarité, à leur possession, leur association ou à leur contraire. Il nous fait également remarquer que les relations se nouent généralement autour d'un objet (thème de conversation, une personne, une passion commune…). Il exposera par la suite 8 schémas de relation, dont 4 modèles équilibrés et 4 modèles déséquilibrés. Le modèle de Newcomb soulève donc des faits essentiels selon quoi toute situation de communication met en présence des individus caractérisés par des attitudes, des motivations et que toute situation de communication peut être un moyen de faire évoluer une relation. La communication est donc ici appréhendée comme un phénomène dynamique et complexe et non mécanique. Modèle de Matilda et John Riley Ce modèle introduit de nouvelles notions liées à la sociologie, notamment celle de contexte et d'appartenance à un groupe. Il considère en premier lieu l'appartenance des individus humains à des groupes qui influencent la façon de voir, de penser et de juger de leurs membres et évoluent dans un contexte social dont ils dépendent. L'émetteur rebaptisé communicateur, et le récepteur sont distribués dans des groupes primaires (familles, communauté, petits groupes…) sociologiques. Ce modèle est le premier à prendre en compte la notion d'une boucle de rétroaction, entre l'émetteur et le récepteur. Cela montre qu'il y a réciprocité et inter-influence entre les individus. Il est à l'origine des travaux sur la communication de groupe. Études de communication De nombreux jeunes souhaitent se lancer dans le domaine professionnel de la communication. De nombreux étudiants apprécient les métiers de la communication : Chargé de communication, attaché de presse, directeur de communication, et sont donc de plus en plus nombreux à se lancer dans des cursus en école de communication qui peuvent aller de bac+2 à bac+5. Notes et références Annexes Bibliographie . (2 volumes). . L'Utopie de la communication. Le mythe du village planétaire. Philippe Breton. La découverte. 1992, 1995, 1997. Béatrice Galinon-Mélénec, Penser autrement la communication : Du sens commun vers le sens scientifique. Du sens scientifique vers la pratique, Paris:L'Harmattan, 2007. I. Cousserand, Communication & Organisation, , 2007. Lire en ligne. Pierre Musso, Télécommunications et philosophie des réseaux, 1998. Éric Maigret, Sociologie de la Communication et des Médias, Armand Colin, 2003. Edmond Marc & Dominique Picard, Relations et communications interpersonnelles, Dunod (Les Topos), 2000. Mario Perniola, Contre la communication, Lignes/Manifeste, 2004. Daniel Bougnoux, La Communication par la bande'', Paris, La Découverte, 1998 . . Articles connexes Disciplines connexes à la communication Les sciences de l'information et de la communication La médiation et la médiation professionnelle La communication interculturelle La communication non verbale La communication numérique ou digitale Le management : gestion d'équipe dans un cadre de projet. Les relations publiques : gestion de la communication avec le monde extérieur, le public, et gestion de l'opinion publique. Les sciences cognitives et la gestion des connaissances. La pédagogie et la didactique : sciences de l'apprentissage et de la manière de faire apprendre (à lier avec l'éducation, le conditionnement, l'andragogie voire le conditionnement) les savoirs Le marketing, dont découle la politique de communication. La réseautique, liée à la communication entre appareils informatiques (l'informatique étant la contraction d'information automatique). La communication de crise, sur la gestion de la communication en période de crise. La communication sur le climat, vulgarisation scientifique et actions possibles d'atténuation et d'adaptation La théorie de l'information issue de diverses théories de (Norbert Wiener sur l'entropie informationnelle, ou autres). La sémiologie qui est la science d'étude des signes et de l'étude du signifiant et du signifié qui leur sont liés et son application, la sémiotique. la géographie des médias et de la communication. L anthroposémiotique qui met en évidence la dimension anthropologique de l'interprétation des signes. L'interactivité augmentée et le principe de réalité augmentée Auteurs pertinents dans le champ Articles généraux et principaux de portails Communication non-violente Communication événementielle Conseiller en communication Journalisme Liens externes Sciences de l'information et de la communication Cybernétique
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste%20des%20communes%20de%20la%20Vienne
Liste des communes de la Vienne
Cette page liste les du département français de la Vienne au . Historique La Vienne est un département français créé à la Révolution française, le en application de la loi du , à partir d'une portion de la province du Poitou. La Vienne est située dans la région Nouvelle-Aquitaine. Les communes de la Vienne étaient 281 au , 280 au avec la création de la commune nouvelle de Senillé-Saint-Sauveur et 274 au , avec la création des communes nouvelles de Beaumont Saint-Cyr, Jaunay-Marigny, Saint-Martin-la-Pallu et Champigny en Rochereau puis enfin 266 avec le création de Boivre-la-Vallée et Valence-en-Poitou, ainsi que l'extension à Varennes de Saint-Martin-la-Pallu au . Liste des communes Le tableau suivant donne la liste des communes, en précisant leur code Insee, leur code postal principal, leur arrondissement, leur canton, leur intercommunalité, leur superficie, leur population et leur densité, d'après les chiffres de l'Insee issus du recensement 2019. Notes et références Notes Références Voir aussi Articles connexes Listes des communes de France Liste des anciennes communes de la Vienne Liste des cantons de la Vienne Liste des intercommunalités de la Vienne Armorial des communes de la Vienne Vienne Communes
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste%20des%20communes%20de%20l%27Ain
Liste des communes de l'Ain
Cette page liste les du département français de l'Ain au . Liste des communes Le tableau suivant donne la liste des communes, en précisant leur code Insee, leur code postal principal, leur arrondissement, leur canton, leur intercommunalité, leur superficie, leur population et leur densité, d'après les chiffres de l'Insee issus du recensement 2019. Notes et références Notes Références Voir aussi Articles connexes Listes des communes de France Liste des anciennes communes de l'Ain Liste des cantons de l'Ain Liste des intercommunalités de l'Ain Lien externe Nom des habitants des communes françaises : Ain (habitants.fr) Ain Communes
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste%20des%20communes%20de%20l%27Aisne
Liste des communes de l'Aisne
Cette page liste les du département français de l'Aisne au . Historique Au , les communes de Bazoches-sur-Vesles et Saint-Thibaut se sont regroupées pour former la commune nouvelle de Bazoches-et-Saint-Thibaut. Le nombre de communes du département passe alors de 800 à 799. Liste des communes Le tableau suivant donne la liste des communes, en précisant leur code Insee, leur code postal principal, leur arrondissement, leur canton, leur intercommunalité, leur superficie, leur population et leur densité, d'après les chiffres de l'Insee issus du recensement 2019. Caractéristiques communales du département Superficie Alors que l'Aisne admet une superficie de kilomètres carrés, la taille moyenne d’une commune est de et la médiane de . Population Au , l'Aisne compte habitants, ce qui fait en moyenne une population de habitants, par commune, avec une population médiane à . Densité Au , l'Aisne compte habitants par kilomètre carré, ce qui fait une densité médiane à habitants par kilomètre carré. Voir aussi Articles connexes Listes des communes de France Liste des anciennes communes de l'Aisne Liste des cantons de l'Aisne Liste des intercommunalités de l'Aisne Notes et références Notes Références Aisne Communes
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste%20des%20communes%20de%20l%27Allier
Liste des communes de l'Allier
Cette page liste les du département français de l'Allier au . Liste des communes Le tableau suivant donne la liste des communes, en précisant leur code Insee, leur code postal principal, leur arrondissement, leur canton, leur intercommunalité, leur superficie, leur population et leur densité, d'après les chiffres de l'Insee issus du recensement 2019. Urbanisme Suivant la classification de l'Insee, la typologie des communes de l'Allier se répartit ainsi : Les communes urbaines du département forment 8 aires urbaines : Note : les données présentées ici ne concernent que les communes appartenant à l'Allier. Il est possible qu'une aire urbaine s'étende sur plusieurs départements (c'est le cas de celle de Vichy). Les deux communes urbaines multipolarisées n'appartiennent pas spécifiquement à une seule aire urbaine. Les aires urbaines de l'Allier se rattachent à trois espaces urbains distincts : Notes et références Notes Références Voir aussi Articles connexes Listes des communes de France Liste des anciennes communes de l'Allier Liste des cantons de l'Allier Liste des intercommunalités de l'Allier Allier Communes
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste%20des%20communes%20des%20Alpes-de-Haute-Provence
Liste des communes des Alpes-de-Haute-Provence
Cette page liste les du département français des Alpes-de-Haute-Provence au . Liste des communes Le tableau suivant donne la liste des communes, en précisant leur code Insee, leur code postal principal, leur arrondissement, leur canton, leur intercommunalité, leur superficie, leur population et leur densité, d'après les chiffres de l'Insee issus du recensement 2019. Urbanisme Suivant la classification de l'Insee, la typologie des communes des Alpes-de-Haute-Provence se répartit ainsi : Les communes urbaines du département forment 3 aires urbaines : Note : les données présentées ici ne concernent que les communes appartenant aux Alpes-de-Haute-Provence. Il est possible qu'une aire urbaine s'étende sur plusieurs départements (c'est le cas de celle de Gap). Les trois communes urbaines multipolarisées n'appartiennent pas spécifiquement à une seule aire urbaine. Les aires urbaines des Alpes-de-Haute-Provence se rattachent à trois espaces urbains distincts : Notes et références Voir aussi Articles connexes Listes des communes de France Liste des anciennes communes des Alpes-de-Haute-Provence Liste des églises des Alpes-de-Haute-Provence Armorial des communes des Alpes-de-Haute-Provence Liste des cantons des Alpes-de-Haute-Provence Liste des intercommunalités des Alpes-de-Haute-Provence Liens externes Liste des communes par la préfecture des Alpes-de-Haute-Provence Alpes-de-Haute-Provence Communes
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste%20des%20communes%20des%20Hautes-Alpes
Liste des communes des Hautes-Alpes
Cette page liste les du département français des Hautes-Alpes au . Liste des communes Le tableau suivant donne la liste des communes, en précisant leur code Insee, leur code postal principal, leur arrondissement, leur canton, leur intercommunalité, leur superficie, leur population et leur densité, d'après les chiffres de l'Insee issus du recensement 2019. Urbanisme Suivant la classification de l'Insee, la typologie des communes des Hautes-Alpes se répartit ainsi : Les communes urbaines du département forment deux aires urbaines : Note : les données présentées ici ne concernent que les communes appartenant aux Hautes-Alpes. Il est possible qu'une aire urbaine s'étende sur plusieurs départements (c'est le cas de celle de Gap). Les aires urbaines des Hautes-Alpes se rattachent à deux espaces urbains distincts : Notes et références Notes Références Voir aussi Articles connexes Listes des communes de France Liste des anciennes communes des Hautes-Alpes Liste des cantons des Hautes-Alpes Liste des intercommunalités des Hautes-Alpes Alpes, Hautes Communes
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste%20des%20communes%20des%20Alpes-Maritimes
Liste des communes des Alpes-Maritimes
Cette page liste les du département français des Alpes-Maritimes au . Liste des communes Le tableau suivant donne la liste des communes, en précisant leur code Insee, leur code postal principal, leur arrondissement, leur canton, leur intercommunalité, leur superficie, leur population et leur densité, d'après les chiffres de l'Insee issus du recensement 2019. Intercommunalités Les Alpes-Maritimes possèdent les intercommunalités suivantes : Communauté d'agglomération Sophia Antipolis Communauté d'agglomération de la Riviera Française Communauté de communes du Pays des Paillons Communauté de communes Alpes d'Azur Communauté d'agglomération du Pays de Grasse Métropole Nice Côte d'Azur Communauté d'agglomération Cannes Pays de Lérins Urbanisme Suivant la classification de l'Insee, la typologie des communes des Alpes-Maritimes se répartit ainsi : Les communes urbaines du département forment deux aires urbaines : Note : les données présentées ici ne concernent que les communes appartenant aux Alpes-Maritimes. Il est possible qu'une aire urbaine s'étende sur plusieurs départements (c'est le cas de celle de Nice). Les trois communes urbaines multipôlarisées n'appartiennent pas spécifiquement à une seule aire urbaine. Les aires urbaines des Alpes-Maritimes se rattachent à un seul espace urbain, celui de Nice-Côte-d'Azur : Notes et références Notes Références Voir aussi Articles connexes Listes des communes de France Liste des anciennes communes des Alpes-Maritimes Liste des cantons des Alpes-Maritimes Liste des intercommunalités des Alpes-Maritimes Liens externes « Atlas du paysage de la région PACA » sur le site officiel de la Direction régionale de l'Environnement de Provence-Alpes-Côte d'Azur « Carte des familles et des entités paysagères des Alpes-Maritimes » dans l'atlas des paysages sur le site officiel du ministère de l'équipement Communes Alpes-Maritimes
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Cancer
Cancer
Le cancer est une maladie provoquée par la transformation de cellules qui deviennent anormales et prolifèrent de façon excessive. Ces cellules déréglées finissent parfois par former une masse qu'on appelle tumeur maligne. Les cellules cancéreuses ont tendance à envahir les tissus voisins et à se détacher de la tumeur initiale. Elles migrent alors par les vaisseaux sanguins et les vaisseaux lymphatiques pour aller former une autre tumeur (métastase). Les cancers rassemblent un ensemble de pathologies très diverses de formes et de conséquences, tout en partageant cependant systématiquement un ensemble très typique de caractéristiques quel que soit le cancer concerné. Le pronostic dépend beaucoup du stade auquel est diagnostiqué un cancer. Dans les cas les plus graves, la survie du patient est menacée — en particulier le stade dit terminal implique que le patient est condamné à mourir des conséquences directes ou indirectes de son cancer à plus ou moins brève échéance. C'est pourquoi le dépistage du cancer doit être le plus précoce possible. Il est possible de guérir d'un cancer. Il est aussi possible d'avoir des récidives (parfois plusieurs années après), ou d'avoir un cancer peu agressif dont le traitement peut générer plus d'effets indésirables que de bénéfices pour le patient (par exemple, certains gliomes évoluent peu et peuvent ne jamais menacer la survie du patient bien qu'ils soient une éventuelle cause de troubles : le plus souvent des céphalées), d'où le maintien d'un contrôle régulier sur plusieurs années. La prévalence des cancers varie fortement dans la population. Ce sont des maladies typiquement multifactorielles alliant terrain individuel et histoire/environnement personnel. Dans le terrain on retrouve en particulier des mutations génétiques qui peuvent être héréditaires ou sporadiques — 31 localisations chromosomiques de mutation potentiellement cancéreuse s'expliquent par des mutations aléatoires et concernent les 2/3 de la variation du risque (et non pas les 2/3 des cas de cancers comme l'ont souvent rapporté les médias), le reste se partageant entre facteurs environnementaux et prédispositions génétiques. Des facteurs hormonaux, et épigénétiques sont possibles. Des études scientifiques concluent que seuls 5 à 10 % des cas de cancer sont uniquement attribués à des facteurs génétiques contre 25 à 30 % au tabagisme, 30 à 35 % aux régimes alimentaires ( alcoolisme, viandes trop cuites), 15 à 20 % aux infections, et 10 à 25 % à d'autres facteurs environnementaux (rayons ionisants, stress, activité physique insuffisante, pollution de l'environnement). Les recherches actuelles ont du mal à identifier des facteurs de risques uniquement liés à un facteur environnemental ou comportemental. Certaines études mettent par exemple en relief certaines prédispositions génétiques du cancer qui ne favoriseraient l'apparition de la maladie qu'en cas de facteur externe : les obèses diabétiques ne seraient pas tous égaux face au risque de cancer selon leurs gènes. Des études futures vont sans doute permettre de mieux comprendre l’interaction entre l'environnement et la génétique. Plusieurs types de cancers semblent en augmentation. Si dans certains cas cette progression est liée à des facteurs de risque identifiés (tabac, alcool, polluants industriels reconnus cancérigènes, obésité, sédentarité, exposition au soleil), il est difficile dans certains cas d'attribuer à des facteurs précis l'augmentation observée. L'amélioration des outils de diagnostic et le vieillissement de la population expliquent une part importante de la progression de l'incidence de certains cancers. À l'inverse, une étude de l'Institut de veille sanitaire montre que les cancers de l'estomac, de l’œsophage (chez l'homme), du col de l'utérus et le lymphome hodgkinien ont régressé entre 1980 et 2000. Terminologie et étymologie Le mot latin cancer (« crabe, chancre, cancer ») est apparenté au grec καρκινος, karkinos (« écrevisse »). Selon le livre sur la chirurgie du médecin de l'Antiquité, Paul d'Égine, ce nom aurait été donné par Hippocrate, parce que le cancer « a des veines étendues de tous côtés, de même que le crabe a des pieds » : la zone centrale arrondie de certaines tumeurs se prolonge par des ramifications en rayon, comme les pattes de ce crustacé. Paul d'Égine fait également référence à l'adhérence de la tumeur aux tissus voisins en ajoutant que le nom du cancer « lui vient, selon quelques-uns, de ce que quand il s'est emparé d'un organe, il ne le lâche plus, de même que fait le crabe quand il s'est attaché à quelque chose ». L'oncologie (ou cancérologie) est la spécialité médicale qui étudie les cancers, leur diagnostic et leur traitement. Les oncologues ou cancérologues peuvent être spécialisés, comme les chimiothérapeutes ou radiothérapeutes. Les cancers sont de plusieurs types et la terminologie médicale est plus spécifique : tumeur maligne, néoplasie, néoplasme, polymitose, carcinome. Dans la langue populaire, le cancer est désigné par des termes synonymes comme tumeur ou crabe. Biologie Histologie On retrouve dans tous les cancers les éléments histologiques suivants : une indépendance des cellules cancéreuses vis-à-vis des signaux qui stimulent normalement la multiplication des cellules ; une insensibilité des cellules cancéreuses aux signaux et mécanismes anti-prolifératifs ; une capacité proliférative qui n'est plus limitée (croissance à l'infini, résultant souvent en néoplasmes) ; la disparition du phénomène d'apoptose chez ces mêmes cellules cancéreuses, autrement dit une forme d'"immortalité" agressive aux dépens du malade (on utilise notamment des cellules HeLa pour immortaliser in vitro des lignées cellulaires) ; la régression ou dédifférenciation cellulaire vers une forme rappelant de plus en plus des cellules souches embryonnaires (comme si la cellule cancéreuse faisait le chemin inverse depuis l'état de cellule spécialisée/différenciée vers l'état de cellule œuf immature) ; une capacité anormale à susciter l'angiogenèse ; souvent l'acquisition d'un pouvoir invasif dans les stades avancés ; des lésions dans les tissus environnants (nécroses), qu'il y ait ou non invasion tissulaire ; sauf dans de très rares exceptions (exemple : cancer de la face chez le diable de Tasmanie, problèmes liés à une greffe…), il s'agit de cellules issues de l'individu touché par ce cancer (ce sont des cellules du soi). C'est seulement si toutes ces caractéristiques sont réunies qu'il s'agit d'un vrai cancer, car il existe des hyperplasies tissulaires non-cancéreuse et même non-tumorales (exemple typique : les tissus cicatriciels présentent une surabondance de tissus conjonctifs, mais dont la nature n'est ni cancéreuse ni tumorale). Typologie Par type tissulaire On distingue généralement : les carcinomes : cancers d'un tissu épithélial (formés de cellules avec un pôle basal et un pôle apical) ; les sarcomes : cancers proliférant dans des tissus conjonctifs comme les os ; les cancers hématopoïétiques : cancer des cellules sanguines. Par organe Il existe un classement selon les organes touchés, par exemple : le cancer du sein ; le cancer du côlon (et, proche, celui du rectum) ; le cancer du pancréas ; le cancer de la prostate ; le cancer du cerveau ; le myélome : cancer de la moelle osseuse ; les leucémies : cancers du sang ; le sarcome de Kaposi : cancer des vaisseaux sanguins ; les lymphomes : maladie de Hodgkin et lymphome non-hodgkinien ; le cancer du testicule ; le cancer du poumon, causé le plus souvent par la cigarette ou l'amiante ; les métastases osseuses ; etc. Il existe presque autant de sources de cancer que de tissus dans l'organisme. Certains sont toutefois plus fréquents que d'autres. Génétique D'un point de vue pathologique, les cancers sont des maladies génétiques, c'est-à-dire qu'ils ont pour origine une modification quantitative ou qualitative de nos gènes. Comme il s'agit d'altérations génétiques somatiques qui ne sont présentes que dans le tissu malade, la plupart des cancers ne sont donc pas eux-mêmes héréditaires, seul un terrain plus ou moins favorable pouvant l'être. Les cancers familiaux (10 % des cancers humains) sont associés à une altération constitutionnelle (ou germinale) d'un gène. Cette altération est donc présente dans toutes les cellules de l'organisme, gamètes inclus. Elle peut être transmise à la descendance. Il y a trois grandes catégories de gènes associés aux maladies cancéreuses : les oncogènes, les gènes suppresseurs de tumeurs et les gènes de réparation de l'ADN. Les oncogènes (appelés proto-oncogènes lorsqu'ils sont dans leur état normal et oncogènes lorsqu'ils sont mutés, ou c-onc) sont les régulateurs positifs de la prolifération cellulaire. Ils deviennent hyperactifs et leur modification est dominante car il suffit qu'une des deux copies du gène soit modifiée. On a identifié actuellement plus de cent oncogènes. Les plus connus sont les gènes Ha-ras, myc, ou abl. La seconde catégorie comprend les gènes suppresseurs de tumeurs qui sont des régulateurs négatifs de la prolifération cellulaire (les freins). Les deux copies de ces gènes sont inactivées dans les cancers. La troisième catégorie correspond aux gènes des multiples systèmes de réparation qui sont capables de détecter et de réparer les lésions de l'ADN qui ont modifié les oncogènes ou les gènes suppresseurs de tumeur. Ces systèmes de réparation sont également inactivés dans les cellules cancéreuses. Transformation cellulaire La transformation cellulaire désigne ici les étapes successives de la cellule différenciée saine jusqu'au stade cancéreux. Contrairement aux maladies génétiques comme la mucoviscidose, les myopathies ou certaines hémophilies qui sont des maladies monogéniques (un seul gène est généralement altéré), le cancer est une maladie multigénique. Chaque cancer a pour origine l'altération de 10 à 20 gènes. Ces altérations se produisent de manière successive, chacune d'entre elles favorisant la suivante (voir encadré). Cette suite d'altérations se produit généralement sur une très longue plage chronologique (5 à 20 ans) ; elle n'est pas aléatoire et pour chaque type de cancer, on a pu mettre en évidence d'une part une certaine spécificité des gènes altérés et d'autre part une chronologie dans le développement des évènements. Dans les cancers du côlon, cette succession d'événements comprend (entre autres) tout d'abord l'inactivation du gène suppresseur de tumeur APC, puis une mutation de l'oncogène Ha-ras suivi de l'inactivation du gène suppresseur de tumeur P53. Il y a d'autres événements qui restent à identifier. Le point essentiel est la spécificité des gènes altérés et leur chronologie. Dans un autre type de cancer, les gènes impliqués et la chronologie sont totalement différents. APC n'est altéré que dans les cancers du côlon et jamais dans les cancers de la peau. Par contre l'altération de P53 peut être retrouvée dans pratiquement tous les types de cancers. Dans le cancer de la peau, contrairement au cancer du côlon, l'altération du gène P53 est l'un des premiers événements. Cette très grande diversité génétique est à la base de l'hétérogénéité de la pathologie cancéreuse. À l'intérieur même d'un type de cancer particulier comme le cancer bronchique, existent plusieurs sous-types (cancer bronchique à petites cellules, adénocarcinome, cancer bronchique à grandes cellules) chacun étant associé à des altérations génétiques particulières. La situation est identique pour d'autres cancers comme celui du sein, de l'estomac ou de la peau, chaque organe pouvant être associé à plusieurs types de cancers suivant le type histologique de la cellule ayant été à l'origine de la maladie. Dédifférenciation C'est le dernier stade de la transformation en cellule cancéreuse. C'est un processus au cours duquel la cellule perd ses spécifictés tissulaires et "retourne" à un état proche de la cellule souche. Cette capacité est liée à l'expression voire la surexpression de gènes en principe exprimés dans des cellules souches indifférenciées. Une des problématiques liées à ces cellules tient au fait qu'elles sont un poids mort pour l'organisme (elles cessent progressivement d'assumer leurs fonctions tissulaires originales et propres à répondre aux besoins de l'organisme). Origine Environ 15 % des cancers humains peuvent être associés à des agents infectieux. Cela peut être des virus (virus de l'hépatite B et cancer du foie, papillomavirus humain et cancer du col de l'utérus, virus d'Epstein-Barr et lymphome de Burkitt), plus rarement des bactéries (Helicobacter et cancer gastrique) ou encore plus rarement des parasites (schistosomes et cancer du foie). Dans tous ces cas, outre l'infection, on trouve également des altérations d'oncogènes ou de gènes suppresseurs dans les tumeurs. L'agent infectieux n'intervient qu’à une étape du processus de transformation cellulaire. L'origine des altérations qui modifient les oncogènes et les gènes suppresseurs de tumeurs est multiple. On les classe généralement en deux grandes catégories, exogène et endogène. L'origine exogène correspond à toutes les expositions environnementales auxquelles un organisme est soumis. Cela va du tabac aux ultraviolets du soleil en passant par l'amiante, les radiations gamma, l'alcool et de nombreuses autres substances auxquelles un individu est exposé volontairement ou involontairement. Elles peuvent agir directement au niveau de notre ADN et provoquer des altérations (comme certaines molécules dans le tabac ou les ultraviolets), ou provoquer des états inflammatoires favorisant l'apparition de cellules cancéreuses (alcool). Les altérations d'origine endogène sont provoquées en partie par des molécules issues de notre métabolisme comme les espèces réactives à l'oxygène. Chaque jour notre ADN subit des millions d'agressions de la part de ces molécules mais dans la très grande majorité des cas, celles-ci sont réparées de manière très efficace. Néanmoins, il suffit d'une défaillance dans la réparation d'un gène important pour enclencher ou continuer un processus de transformation cellulaire. Des travaux récents (2007) suggèrent que les systèmes de réparation de l'ADN ont une efficacité qui diminue avec l'âge. En 2000, dans leur article « The hallmarks of cancer », Robert Weinberg et Douglas Hanahan ont suggéré que la transformation cellulaire cancéreuse passe par l'acquisition d'au moins six propriétés : indépendance vis-à-vis des signaux stimulant la prolifération. Les cellules normales ne se divisent que lorsqu'elles reçoivent un stimulus particulier. Les cellules tumorales n'ont plus besoin de ce signal ; insensibilité aux signaux inhibiteurs ; abolition de l'apoptose ou mort cellulaire programmée. En cas de stress ou d'anomalie ne pouvant pas être éliminée, une cellule normale se suicide en utilisant l'apoptose. Les cellules tumorales ont inactivé tous ces mécanismes pour mieux survivre ; capacité proliférative illimitée : le nombre usuel de divisions cellulaires pour une cellule humaine est de 50 à 60 (sénescence cellulaire, limite de Hayflick), après quoi elle cesse de pouvoir se diviser (voir article Télomère). Les cellules tumorales continuent de se diviser sans limite visible grâce à l'activité de la télomérase qui est fortement active dans toutes les cellules cancéreuses ; capacité de susciter l'angiogenèse. Les cellules tumorales (et la tumeur) ont un besoin important en oxygène pour survivre. Elles vont donc stimuler la formation de nouveaux vaisseaux sanguins afin d’oxygéner la tumeur ; acquisition d'un pouvoir invasif. Les cellules tumorales sont capables de passer à l'intérieur d'un vaisseau sanguin afin d'être transportées dans un autre organe où elles vont générer une seconde tumeur (métastase). Chronologie de la transformation cancéreuse La cancérogenèse est causée par un rayonnement ou des substances cancérogènes entraînant des anomalies génétiques touchant l'architecture ou la séquence de l'ADN. À ce stade, le cancer en formation n'est cliniquement pas observable et n'a pas de conséquence fonctionnelle. Les cellules cancéreuses acquièrent d'un mécanisme d'élongation ou d'entretien de l'ADN télomérique, ce qui leur permet de se diviser indéfiniment (immortalisation). C'est une étape-clé de l'immortalisation cellulaire qui est utilisée comme marqueur lors d’un diagnostic. La télomérase, un complexe enzymatique rallongeant les télomères par addition de séquences de télomères répétées aux extrémités des chromosomes est activée dans environ 80 % des tumeurs. La plupart des cancers produisent la télomérase, mais souvent à un stade tardif, la cancérogénèse débutant par une érosion importante des télomères. Selon une théorie apparue au début du , le cancer apparaît quand quelque chose désorganise la multicellularité et que certaines cellules commencent à se comporter comme si elles étaient isolées. Des gènes actifs dans sept types de cancers solides ont été récemment étudiés du point de vue de leur ascendance ; ils remontent effectivement à des organismes unicellulaires et dans ces cancers les gènes d'origine animale étaient devenus silencieux. Selon les auteurs de ce travail, certains de ces gènes (connus pour être responsables de cancers) ont en outre tant de liens avec d'autres gènes que les traitements contre le cancer, ne ciblant qu'une seule de ces connexions ne peuvent qu'avoir des effets limités. La formation d'un cancer – au sens strict – comporte deux étapes distinctes et nécessairement successives : cancérogenèse et tumorogenèse. Cancérogenèse Le stade cancérogenèse de la transformation cancéreuse nécessite deux étapes : l'initiation et la promotion. Ces deux étapes sont obligatoirement successives et l'initiation précède toujours la promotion, sans quoi le processus cancéreux s'arrête. Initiation L'initiation correspond à l'accumulation des anomalies génétiques. L'initiation (ou transformation cellulaire) comporte deux éléments majeurs : l'immortalisation : les cellules deviennent incapables d'initier leur propre mort (apoptose) ou ne répondent plus aux signaux extérieurs qui la déclenchent ; la perte d'homéostasie. L'homéostasie est caractérisée normalement par un équilibre divisions/morts qui assure le maintien de la taille et de la fonctionnalité d'un organe. Dans notre cas, les cellules cancéreuses perdent la sensibilité aux signaux qui régulent la prolifération. L'initiation est la conséquence de la carcinogenèse. L'action des carcinogènes mute des gènes importants dans le maintien de l'intégrité et des caractéristiques de chaque type cellulaire. Il en résulte des pertes ou gains de fonctions cellulaires : activation ou dérépression d'un proto-oncogène : les proto-oncogènes (appelés oncogènes lorsqu'ils sont mutés) sont souvent des activateurs de la multiplication ou des inhibiteurs de l'apoptose (BCL, BCLX1) ; inhibition ou répression d'un gène suppresseur de tumeur aussi appelés anti-oncogènes : les gènes suppresseurs sont des inducteurs de l'apoptose ou des bloqueurs du cycle cellulaire (P53, BAC). Promotion La promotion recouvre la réception par la cellule de facteurs de prolifération qui vont entraîner les divisions. Ces signaux vont donc pérenniser les anomalies au cours des divisions, et ainsi assurer la descendance de la cellule anormale, qui va de surcroît accumuler de nouvelles anomalies génétiques (voir Transformation cellulaire). La promotion est caractérisée par une grande instabilité génomique et une augmentation de la perte d'homéostasie. L'instabilité génomique est due à des mutations de deux types de gènes : les gènes portiers (gate keeper genes) : ils assurent le contrôle du passage à une étape ultérieure du cycle cellulaire. Une perte de fonction de ces gènes permet à la cellule cancéreuse de passer rapidement à la phase ultérieure du cycle cellulaire, donc in fine de proliférer de façon incontrôlée ; les gènes soignants (care taker genes) : ils assurent physiologiquement la réparation des anomalies liées à l'ADN. Leur inactivation entraîne une instabilité accrue et une accumulation d'anomalies génétiques (mutation, perte d'hétérozygotie, modifications épigénétiques, aussi dénommées « épimutation » : hypo/hyperméthylation, désacétylation). Ces points de contrôle et de réparation altérés, la cellule cancéreuse a désormais perdu la capacité à « reconnaître sa vieillesse », initier sa mort et réparer les dommages de son ADN. La réponse aux signaux de croissance physiologiques est en outre disproportionnée. Ensuite, la cellule commence à produire ses propres signaux de prolifération (cf. infra) : la croissance incontrôlée d'un pool de cellules n'a alors plus de limite. À ce stade, le cancer est infraclinique : c'est une masse de cellules qui survit dans l'organisme. L'environnement des cellules cancéreuses (ou stroma, microenvironnement) est dit non coopératif : il ne fournit pas aux cellules cancéreuses les nutriments et le soutien que leur développement réclame. Cette phase est critique dans le développement clinique du cancer : si le stroma reste non-permissif, le cancer n'évolue pas, ou alors très lentement. Si, en revanche, il peut s'établir une réciprocité de maintien entre cancer et stroma, le cancer envoie des signaux permissifs au stroma, qui se modifie en faveur du cancer et va lui apporter nutriments et soutien. Ainsi le cancer grossit, produit de plus en plus de signaux permissifs Dans le cas où la réciprocité s'établit, l'évolution du cancer reprend et passe à un stade clinique. Le stroma devient permissif à deux conditions : lorsqu'il est le siège d'une néoangiogenèse, c'est-à-dire d'une sécrétion par la tumeur de facteurs de croissance angiogéniques (VEGF) accompagnée d'une apparition des récepteurs à ces facteurs sur le stroma (VEGF-R)) ; lorsqu'il y a apparition de récepteurs tumoraux aux facteurs de croissances cellulaires (boucle autocrine) ou microenvironnementaux (boucle paracrine). Tumorigenèse Il s'agit du développement du cancer donnant des conséquences cliniques : il grossit dans des limites histologiques précises (on parle de cancer in situ), puis les dépasse et devient donc invasif avec dissémination très probable de métastases. La néoangiogenèse et la mise en place d'une circulation sanguine stable et relativement efficace sont les préalables indispensables à cette phase : la croissance tumorale est telle qu'elle ne peut plus se contenter d'une diffusion à partir d'un stroma non permissif, mais nécessite des apports importants et dédiés. La tumeur grossit jusqu'à atteindre la lame basale : le cancer est dit in situ et son risque de métastase est faible. La croissance tumorale continue et la membrane basale se rompt, le cancer devenant alors invasif : les cellules cancéreuses ont de grandes facilités à atteindre les courants métastatiques (circulation lymphatique pour les carcinomes et circulation veineuse pour les sarcomes), et la dissémination dans le corps débute. Évolution De son foyer initial, le cancer va (en dehors de tout traitement ou si le traitement n'est pas efficace) : se développer de manière locale. Il provoque dans ce cas une compression des organes voisins, voire un envahissement et une destruction des tissus adjacents ; se développer de manière régionale. Il envahit les ganglions lymphatiques, où logent les cellules du système immunitaire ; se propager à distance de la tumeur initiale et former des métastases. Il y a souvent une confusion chez les patients et leur famille : un cancer du sein avec des métastases au niveau du cerveau ne donne pas un cancer du cerveau ; c'est toujours le cancer du sein initial, mais qui s'est développé ailleurs. Il faut continuer à le traiter comme un cancer du sein. La localisation des métastases ne se fait pas complètement au hasard : les métastases de certains organes se localisent de préférence dans des types d'organes bien marqués. Voir à ce propos l'exemple des métastases osseuses (c'est-à-dire dans les os). L'évolution dépend du type du cancer et de sa prise en charge : certains ne font que très peu de métastases et sont très sensibles aux traitements permettant d'aboutir dans la grande majorité des cas à une rémission complète et prolongée (ce terme de rémission est spécifique de la cancérologie et diffère de guérison par l'absence de certitude quant à une récidive à court, moyen ou long terme). D'autres sont difficilement maîtrisables et peuvent entraîner le décès à court terme. Une évaluation précise du type du cancer auprès d'un médecin spécialisé est donc indispensable. De quoi meurt-on exactement quand on « meurt d'un cancer » ? C'est une question fréquemment posée par ceux qui ont peine à croire qu'une petite tumeur puisse menacer tout un organisme. La réponse est que la vie dépend de la bonne marche d'un certain nombre de fonctions, dont la respiration (au sens large, en incluant la distribution d'oxygène par la circulation sanguine), la digestion et l'excrétion (reins, foie). Selon celui des trois systèmes qui est altéré par les cellules cancéreuses, par exemple, le patient meurt — si l'on n'arrive pas à juguler la progression du mal : d'insuffisance respiratoire ; d'hémorragie interne ; de dénutrition ; d'empoisonnement, par accumulation de substances toxiques normalement filtrées et excrétées par les reins et le foie Causes du cancer Mutations génétiques aléatoires Une étude américaine de Christian Tomasetti et Bert Vogelstein réalisée en 2014 parvient à la conclusion que deux cancers sur trois sont dus à des mutations génétiques aléatoires et ne seraient donc pas liés à des causes héréditaires ou environnementales. Le journal Le Monde du publie un article d'Annie Thébaud-Mony contestant la validité de cette étude, lui reprochant de confondre relation statistique avec relation causale. Pour le tiers restant, les causes reconnues sont énoncées ci-dessous. Des études ultérieures de 2017 réalisées par le même groupe de recherche de l'Université Johns Hopkins confirment le résultat précédent : les taux d’occurrence d'apparition des cancers entre les différents tissus (jusqu'à des millions de fois plus souvent) sont fortement corrélés au nombre total de divisions des cellules normales pour préserver l'homéostasie de ce tissu. Les chercheurs concluent que 29 % des cancers seraient liés à l’exposition environnementale, 5 % à des facteurs génétiques et 66 % à des erreurs de réplications de l'ADN c'est-à-dire au hasard. Les facteurs de risque du cancer peuvent être endogènes (provenant de l'organisme) ou exogènes (extérieurs à l'organisme). L'étude sur des registres de vrais jumeaux ou des changements de taux de cancer chez les populations migrantes permet de démontrer la part environnementale de nombreux cancers. Risques endogènes Dans certains cas, l'apparition d'un cancer a une composante héréditaire. C'est le cas de quelques-uns comme certains cancers du sein. Certains cancers induits par certains comportements transmis de génération en génération (consommation d'alcool ou de tabac) peuvent être confondus avec un risque génétique vrai, et inversement, certains gènes prédisposant au cancer pourraient n'être activés que dans certaines circonstances (obésité, alcoolisme). Risques dits « environnementaux » Les facteurs exogènes de risque (facteurs non-génétiques ou « environnementaux ») dépassent le seul champ de l'environnement (au sens français du terme), puisque recouvrant aussi, par exemple, les bactéries et virus inducteurs de cancers. Ils sont pour partie liés à l'environnement et pour partie aux comportements à risque qui augmentent l'exposition de l'individu à ces facteurs. Pour l'Académie nationale française de médecine (rapport 2007), le tabac reste la principale cause de cancer. Viennent ensuite l'alcool, le surpoids et l'insuffisance d'exercice physique, puis les expositions professionnelles et les traitements hormonaux de la ménopause chez la femme. La moitié des origines du cancer demeure inexpliquée. Tabac Le tabac est un facteur de risque majeur pour différents cancers (80 % des cancers du poumon, 75 % du larynx, 50 % de la vessie), il est aussi impliqué dans certains cancers du foie, du pancréas, de l'estomac, du rein, du col de l'utérus, du sein, du côlon-rectum, de l'ovaire et de certaines leucémies. C'est la première cause de mortalité évitable par cancer avec près de par an en France, soit environ 25 % de la mortalité totale par cancer. Alcool L'alcool est en France L'éthanol (alcool) - même à dose modérée est classé dans la liste des cancérogènes du groupe 1 du CIRC ; il augmente le risque de plusieurs cancers, d'autant plus que la dose ingérée est importante - il n'y a pas de dose sans effet. Les cancers les plus favorisés par l'alcool incluent le cancer du foie et le cancer du pancréas ; les cancers des voies aérodigestives supérieures : cancer de la bouche (langue, rhinopharynx, lèvres), cancer de l'œsophage, cancer de l'estomac ; et le cancer du sein, une femme augmente son risque de cancer du sein de 10 % par d'alcool par jour. Le rapport du Circ (Iarc, 2007) estime la part attribuable à l'alcool à 10,8 % de l'incidence des cancers et 9,4 % des décès par cancers chez l’homme et à respectivement 4,5 % et 3 % chez la femme. En 2015, on estime que la consommation d'alcool est responsable de plus de par cancer par an en France, sur un total de . L'alcool est un facteur de risque pour de nombreux accidents et maladies. Il a été estimé, pour l'année 2015, que (toutes causes confondues) étaient attribuables à l'alcool par an en France, sur un total de toutes causes confondues. Alimentation L'alimentation joue un rôle dans la survenue ou la prévention de cancers, elle serait particulièrement impliquée dans la forte prévalence du cancer colorectal qui touche environ et en tue par an en France. Selon le Fonds mondial de recherche contre le cancer, 30 à 40 % des cancers seraient imputables à l'alimentation. Outre l'alcool cité plus haut, la consommation excessive de viandes rouges, de charcuterie ou de sel et les mycotoxines pourraient augmenter le risque de cancer et des ovaires, mais le lait réduirait le risque de cancer colorectal. La consommation de viandes rouges est souvent citée comme un facteur probable des cancers colorectaux, sauf dans le cas d'une consommation modérée ( par jour). Plusieurs méta-études jugent cependant les données statistiques insuffisantes pour conclure, mais l'OMS et le CIRC ont jugé en 2015 que la viande rouge devait être classée en cancérigène probable (groupe 2A) et les charcuteries en cancérigène (groupe 1). Le lien entre la consommation de viandes transformées (charcuteries par exemple) et certains cancers (colorectal, œsophage et estomac) semble mieux établi. Plusieurs études attribuent l'effet cancérigène des viandes transformées à l'ajout d'agents de conservation à base de nitrites absents dans la viande fraîche. Les nitrites sont des précurseurs d'une famille de composés cancérigènes, les nitrosamines. L'exposition aux nitrosamines, associée à la consommation de viande et de poisson transformés - dont en particulier les produits fumés - augmente le risque de cancer de l'estomac. La consommation de légumes conservés en saumure acide (de type pickles) augmente le risque de cancer de l'estomac et de l’œsophage, ils contiennent eux aussi de grande quantité de précurseurs de nitrosamines. Il existe aussi un lien entre consommation de viandes rouges ou transformées avec le cancer du pancréas, sans que les graisses saturées ne puissent être incriminées ; pour les auteurs, l'effet du mode de cuisson sur le sur-risque est à explorer. Le mode de cuisson de la viande comme des aliments végétaux semble effectivement jouer un rôle important dans leur potentiel cancérigène. Deux composés, l'acrylamide et le benzopyrène, produits par les cuissons à hautes températures (friture, en particulier pour les produits de pomme de terre frits ; cuisson au contact de la flamme, en particulier pour les viandes) sont plus particulièrement cités parmi les facteurs de risques reconnus. Une forte consommation de sel est corrélée à un risque plus élevé de cancer de l'estomac. Les consommations de maté et de noix de bétel sont corrélées à un risque plus élevé de cancer de l'œsophage et/ou du pharynx. La consommation de matières grasses saturées pourrait aussi être un facteur de risque, en particulier pour le cancer colorectal, certaines matières grasses pouvant toutefois avoir un effet protecteur comme les huiles de poisson et l'huile d'olive, les méta-analyses étant cependant moins catégoriques. Outre les mycotoxines évoquées plus haut (dont en particulier l'aflatoxine), d'autres contaminants cancérigènes peuvent être présents dans les aliments, parfois naturellement (hydrazines dans les champignons frais par exemple), parfois à des teneurs anormalement élevées pour cause soit de concentration tout au long de la chaîne alimentaire (métaux lourds dont en particulier le cadmium - par exemple dans le foie de bœuf ou l'hépatopancréas des crustacés, soit de contamination de l'environnement : métaux lourds de nouveau dont en particulier l'arsenic dans les eaux de certains pays comme le Bangladesh, hydrocarbures aromatiques polycycliques, furfural, dioxine - par exemple dans le lait et les produits laitiers). Sur le plan des facteurs protecteurs, la consommation régulière de fruits et légumes diminue le risque de survenue d'un cancer. Une étude publiée dans Food and Chemical Toxicology estime qu'une augmentation de la consommation de fruits et légumes éviterait de cancer par an aux États-Unis en ne générant que dix cas liés aux résidus de pesticides. En revanche, la consommation en quantité élevée d'agrumes (plus de six fois par semaine) augmenterait le risque de cancer de la peau. La recherche met en évidence le lien entre plusieurs substances d'origine végétale et la réduction de risque de certains cancers: brassicacées (choux, brocolis, etc.), ail, lycopène et autres caroténoïdes, flavonoïdes, huile d'olive, mais c'est bien la consommation de fruits et légumes en général - et non de compléments alimentaires - qui est encouragée par les pouvoirs publics. La consommation de fibres - typiquement apportées par les fruits, les légumes et les céréales entières - réduit aussi le risque de cancer. La pratique du jeûne intermittent, de la diète cétogène, et de la restriction calorique, les régimes pauvres en glucides et riches en protéines et Atkins pourraient avoir un effet protecteur et améliorer les chances de survie des malades. L'apport en oméga-3 - souvent mis en avant dans la littérature grand public - pourrait avoir un effet. Une étude stipule que, après étude des données relatives à 48 essais randomisés et contrôlés et à 41 études de cohortes, . Enfin, et parce qu’ils contribuent à l’obésité, des apports énergétiques excessifs (alimentation trop riche c’est-à-dire trop dense en calories, une consommation excessive de boissons sucrées ou de grandes tailles de portion) sont une cause indirecte de cancer. Obésité L'obésité jouerait un rôle dans près de 4 % des cancers, et pour beaucoup des cancers hormono-dépendants (du sein et de l'utérus, et semble-t-il colorectal, de la vésicule biliaire, de la prostate, du pancréas et des reins ; à cause d'une production œstrogénique anormale et accrue dans les tissus gras). Un indice de masse corporelle de 30 à 35 (seuil de l'obésité) augmente d'un tiers le risque de mourir du cancer. auraient été causés par l'obésité par an entre 2000 et 2010. Une étude américaine récente a conclu que 9 % des cas de cancer colorectal, 17 % des cas de cancer du sein, 21 % des cas de cancer de la vésicule biliaire, 24 % des cas de cancer du rein, 28 % des cas de cancer du pancréas, 35 % des cas de cancer de l'œsophage et une écrasante majorité de 49 % des cas de cancer de l'endomètre avaient l'obésité comme cause probable. De plus les chances de survie sont moindres chez l'obèse, car leur cancer est souvent détecté plus tardivement. Aux États-Unis où l'obésité a fortement progressé (touchant 15 % des enfants et adolescents de 6 à 19 ans en 2000, avec 65 % des adultes étant soit en situation d'embonpoint, soit obèses, soit 3 fois plus qu'en 1980), elle serait même déjà la cause de 14 % des décès par cancer chez les hommes et 20 % chez les femmes (devant le tabagisme). Probablement pour les mêmes raisons (hormonales), l'obésité de la mère aggrave aussi le risque de cancer du testicule chez le futur enfant (il y en avait déjà un indice avec un taux plus faible de cancer des testicules observé chez les hommes conçus durant la dernière guerre mondiale en Europe de l'Ouest, alors que la nourriture était rationnée). Pourtant, environ 40 % des gens sondés sur tous les continents ne connaissaient pas le lien entre obésité et cancer. Le message de la campagne mondiale 2009 contre le cancer de l'UICC était qu'environ un cancer sur trois parmi les cancers les plus communs pourrait être évité par un poids normal, entretenu par une alimentation saine et équilibrée et une activité physique suffisante. Une étude récente a conclu que le risque de cancer du pancréas double pour ceux qui étaient obèses ou en surpoids à l'adolescence, par rapport à ceux qui n'ont jamais été obèses ou en surpoids. Sur tous les cas de cancer étudiés, 27 % ont été attribués à l'obésité (les autres facteurs de risque pour ce type de cancer sont surtout le tabagisme - 25 % des cas -, puis le diabète). Activité physique L'activité physique pratiquée au quotidien a un effet protecteur vis-à-vis du cancer. Cet effet est plus marqué pour le cancer du côlon, du sein, de l'utérus et des poumons. Polluants Le rôle exact des polluants dans la genèse des cancers reste difficile à évaluer, sauf dans le cas des expositions professionnelles où de nombreuses reconnaissances officielles confirment le lien entre cancer et exposition aux polluants. Les risques associés au contact en milieu professionnel avec des produits cancérogènes sont reconnus pour de nombreuses substances : amiante, benzène, trichloréthylène, arsenic, formaldéhyde, gaz moutarde, iode 131, les poussières de bois, le goudron de houille et la suie. Les mycotoxines peuvent être inhalées dans des locaux insalubres, l'effet à long terme est cependant mal quantifié. On soupçonne que l'exposition aux pesticides serait responsable de certains cancers (lymphome, leucémie, prostate) chez les agriculteurs, en particulier les arboriculteurs et viticulteurs. Il faut noter que l'incidence de beaucoup d'autres cancers chez les agriculteurs est moindre que dans l'ensemble de la population. Une vaste enquête épidémiologique a été lancée pour mieux cerner la situation. L'OMS estime à 10 % la proportion de cancers liés au travail, ce qui correspond à plus de annuels dans le monde. En France 2,5 à 3 millions de travailleurs seraient exposés, générant 11 à nouveaux cas de cancer par an, dont seulement 15 à 30 % seraient officiellement reconnus. Radiations solaires Les UV du soleil sont cancérigènes. Il est notamment important d'éviter une surexposition au soleil, ou d'utiliser des crèmes solaires dont l'effet protection est démontré lors d'une exposition prolongée au soleil. Microorganismes et virus Les microorganismes (comme les bactéries) et les virus, font partie des facteurs exogènes du cancer. Certains cancers peuvent être induits par des virus, tels le cancer du col de l'utérus provoqué par le VPH. Perturbateurs endocriniens Mimant les hormones naturelles, certains perturbateurs endocriniens sont fortement soupçonnés d'initier des cancers dits « dépendants des hormones » (par exemple, le cancer du sein) ; la perturbation peut se produire in utero et donner par exemple des cancers du testicule, ou d'autres types de cancers susceptibles d'être induits par des molécules telles que le distilbène. Éclairage artificiel L'éclairage artificiel est évoqué, et parfois assimilé à la catégorie pollution lumineuse (pour le cancer du sein au moins), via une perturbation endocrinienne chez les femmes exposées à une lumière artificielle la nuit. Les femmes travaillant en équipe de nuit ont un risque de cancer du sein plus élevé. Radioactivité Les rayonnements ionisants, artificiel ou naturel, sont cancérigènes au-delà d'un seuil estimé à 100 à . Les risques associés à des doses dites faibles (inférieures à ) sont mal connus. Une étude publiée en 2015, coordonnée par le Centre international de recherche sur le cancer, conclut que le risque existe aussi pour de faibles expositions. Les risques de pollution radioactive militaire, industrielle ou accidentelle sont encadrés par des règles de radioprotection. Nanomatériaux Certains nanomatériaux ont une toxicité avérée, et/ou une génotoxicité potentielle, aggravée par la taille infime de ces particules qui peuvent ainsi atteindre l'ADN et le génome. Ils sont suspectés de contribuer à certains cancers. Un projet européen Nanogenotox doit pré-évaluer cette question, ou au moins proposer des outils de mesure du risque, sur la base de tests faits sur 14 matériaux à base de dioxyde de titane, silice et nanotubes de carbone. Ces trois nanomatériaux ont été choisis car déjà utilisés dans des cosmétiques, aliments, produits de consommation courante. Sexualité non protégée Les rapports sexuels de toute natures qui ne sont pas protégés en raison des risques de contamination par certaines souches du VPH qui peuvent causer des verrues génitales ou anales, et d’autres encore peuvent évoluer en cancer du col utérin, de l’anus, du pénis ou de la gorge. Prévention Il convient de faire la différence entre la prévention, qui cherche à diminuer la survenue de la maladie en luttant contre ses facteurs favorisants, et le dépistage, qui cherche à mettre en évidence une maladie de manière précoce pour la traiter plus facilement. La prévention du cancer se fonde sur : l'évitement ou la diminution de l'exposition aux cancérogènes de l'environnement et industriels : principalement, la lutte contre le tabagisme, la consommation excessive d'alcool et de graisses animales, l'exposition excessive au soleil, les normes de construction (désamiantage), radioprotection, manutention de produits dangereux dans le cadre professionnel, étude REACH ; le rôle protecteur (« oncostatique ») de certains éléments : fibres, vitamines et autres antioxydants (céréales, légumes verts, fruits), ainsi que le thé vert (plus que le noir) ou le chocolat, et plus précisément les aliments contenant de la catéchine. Consommer une gousse d'ail par jour réduirait de moitié le risque de cancer de l'estomac, du côlon et du rectum. En France, le « Plan Cancer » (2003-2007/2009-2013) prévoit une réorganisation de la recherche médicale, le renforcement de la prévention primaire, des efforts de dépistage, une amélioration de la prise en charge des maladies, des aides à l'insertion sociale des malades et des actions pour améliorer l'environnement. Dépistage Il consiste en la détection la plus précoce possible de lésions précancéreuses ou de cancers, chez des personnes ne présentant pas encore de symptômes évidents. Le but est de trouver, dans une population donnée, des lésions que l'on peut encore traiter facilement : si l'on attend les symptômes, il est souvent nécessaire d'avoir recours à des traitements plus « lourds » pour traiter la maladie. Cela se fait par la clinique (l'examen du patient) : palpation des seins, toucher rectal et des examens paracliniques (scanner, IRM, tomographie optique ou parfois échographie). Certains dépistages ont prouvé leur intérêt en diminuant le nombre de décès par cancer : le frottis du col utérin, pour dépister les lésions précancéreuses et les petits cancers du col utérin et les examens colorectaux. La mammographie, pour dépister des cancers du sein à un stade précoce, a fait l'objet de plusieurs controverses, en raison d'un fort accroissement des faux-positifs dans la population de moins de 50 ans, et il existe un consensus pour ne la pratiquer de façon systématique qu'au-delà de cet âge. Pour autant, si tous les acteurs en rejettent l'idée avant 50 ans, tous n'adhèrent pas au principe d'un dépistage systématique après cet âge. Pour Sorensen , les fièvres prolongées non-expliquées (FPI) sont un marqueur de néoplasies occultes. Diagnostic Même s'il existe des éléments permettant d'identifier un cancer avec une grande probabilité, le diagnostic de certitude ne se fait que sur analyse au microscope (anatomopathologie) d'un échantillon de la tumeur (éventuellement aidé par d'autres techniques comme le scanner, l'IRM voire parfois l'échographie). Cet échantillon vient soit d'une biopsie (simple prélèvement d'un morceau de la tumeur) qui peut être faite, suivant la localisation, suivant différentes procédures (fibroscopie, ponction à travers la peau…), soit d'une pièce opératoire (tumeur enlevée par le chirurgien). Traitements Historique Cet historique est surtout basé sur la revue MIT Technology Review : vers 1880 : le chirurgien William Stewart Halsted soutient que la réapparition des tumeurs après l'intervention chirurgicale est due à des traces non éliminées. Il promeut la mastectomie radicale. 1896 : Emil Grubbe utilise pour la première fois un tube à rayons X pour effectuer une radiothérapie sur Rose Lee atteinte d'un cancer du sein. 1949 : le gaz moutarde est approuvé par la FDA. C'est la première chimiothérapie acceptée après que la démonstration a été faite que le gaz moutarde détruisait les globules blancs malins chez les patients atteints de lymphome. 1957 : Les premières transplantations de moelle osseuse sont effectuées à Seattle. Bien que les six patients traités meurent dans les 100 jours, la technique est une percée. 1981 : le premier vaccin contre l'hépatite B, responsable de certains cancers du foie, devient le premier vaccin contre le cancer mis en circulation aux États-Unis. 1995: James Allison réussit à soigner des souris en utilisant un nouveau type de traitement : un inhibiteur de point de contrôle. 1997 : l'anticorps rituximab est approuvé pour traiter le lymphome non-Hodgkinien. C'est le premier médicament ciblé moléculaire contre le cancer. 2006 : le traitement du cancer entre dans l'ère de la génomique. Les scientifiques de Johns Hopkins appliquent le séquençage d'ADN à grande vitesse à 22 tumeurs. 2006 : la vaccination en masse commence contre le virus du papillome humain, la cause principale du cancer du col de l'utérus. 2011 : Ipilimumab ou Yervoy est approuvé pour traiter le mélanome avancé. C'est le premier inhibiteur de point de contrôle à être commercialisé. 2016 : reconnaissant les « progrès incroyables » en immunothérapie, le président Barack Obama et le vice-président, Joe Biden, annoncent un nouveau « plan cancer » avec pour objectif de guérir le cancer. 2017 : le premier traitement à base de CAR a été approuvé par la FDA américaine en pour le traitement de leucémies chez l'enfant et les jeunes adultes. 2018 : l'immunothérapie est devenue incontournable dans le traitement des cancers et tend à remplacer pour certains cancers les chimiothérapies. 2019 : Le séquençage du génome entier des tumeurs humaines a conduit une équipe de chercheurs à publier une première liste établissant un lien entre des agents cancérigènes environnementaux précis et des mutations génétiques responsables de certains cancers. Description Le traitement est effectué en milieu spécialisé, en règle sur une stratégie définie par une équipe médicale pluridisciplinaire (c'est-à-dire comportant des médecins de plusieurs spécialités : oncologie, radiothérapie, chirurgie, gynécologie, gastro-entérologie). Il nécessite d'avoir un diagnostic de certitude et de connaître le type du cancer ; d'évaluer son extension locale, régionale et la présence ou non de métastases ; et d'évaluer l'état général du patient (âge, fonctions cardiaque et rénale, présence d'autres maladies). Suivant les cas, il repose sur : l'exérèse (l'ablation) chirurgicale large de la tumeur quand cela est possible, large voulant dire que le bistouri du chirurgien passe uniquement par des tissus sains ; un traitement mini-invasif percutané par radiofréquence, micro-ondes ou cryothérapie en complément ou en alternative à la chirurgie; une chimiothérapie, prescription de médicaments s'attaquant au cancer et à ses métastases ; une radiothérapie, l'irradiation de la tumeur permettant de faire diminuer, voire disparaître celle-ci. Certains cancers peuvent bénéficier également : d'un traitement hormonal ; d'un traitement à visée immunologique consistant à augmenter l'action du système immunitaire ; une piste est notamment explorée, qui associe l'interleukine 7 (IL-7) à un vaccin viral pour inciter le système immunitaire à attaquer les tumeurs. Ces travaux ont aussi montré comment l'IL-7 casse les barrières qui freinaient la réponse immunitaire aux tumeurs. d'un traitement à base d'ultrasons, une technologie en plein développement s'appuyant sur la focalisation d'un faisceau ultrasonore très puissant sur une métastase ; d'un traitement par photochimiothérapie qui consiste à détruire les cellules cancéreuses (notamment dans les cancers de la peau) au moyen de substances chimiques devenant toxiques à la lumière. Souvent, plusieurs de ces types de traitements sont nécessaires chez un même patient. Il ne faut pas oublier le traitement des conséquences de la tumeur, la prise en charge des effets secondaires du traitement et le traitement de la douleur. Chirurgie L’exérèse est une technique nécessitant des équipes entrainées à traiter le cancer diagnostiqué. Pour ce faire, en France, les ARS délivrent des habilitations aux établissement habitués à traiter tel ou tel cancer et pratiquant un nombre d’intervention annuel suffisant. Toutefois des établissements ne disposant pas de cette habilitation pratiquent ces opérations prétextant une situation d'urgence qui n'est généralement que relative. De ce fait, un transfert vers un établissement spécialisé reste possible. L'infographie publiée par France Info récapitule le nombre d'opération par cancer et par établissement en moyenne annuelle entre 2016 et 2018. Médecine personnalisée La médecine personnalisée permet à l'aide du développement des diagnostics moléculaires de cibler les anomalies spécifiques à chaque tumeur. Elle comprend les traitements d'immunothérapie et les thérapies ciblées. Le profilage moléculaire des tumeurs, permet en analysant en profondeur l'ADN, l'ARN et les protéines des tumeurs de proposer des options thérapeutiques plus adaptées à chaque patient. Chaque cancer et chaque patient est différent il est donc indispensable d’utiliser les armes les plus adaptées à chaque cas. C’est ce que l’on appelle la médecine personnalisée. La médecine propose une avancée majeure dans ce sens en permettant l’analyse très précise des tumeurs solides (profilage moléculaire). En effet chaque cancer possède ce que l’on pourrait comparer à une empreinte digitale, les biologistes peuvent la lire à travers son ADN et ses protéines. Ces signatures renseignent sur les forces et faiblesse de chaque tumeur et permettent de dresser la liste des médicaments les plus susceptibles d’affaiblir le cancer efficacement. Grâce à l’analyse complète (ADN et protéines) des tumeurs, les oncologues peuvent donc proposer à leurs patients atteints de cancers métastatiques des traitements personnalisés, et parfois même encore en phase d’essai clinique. Objectif: lutter de manière hautement ciblée contre le cancer. Souvent les oncologues n’ont accès qu’à quelques analyses restreintes remboursées par la sécurité sociale et ne peuvent pas proposer ce profilage complet. Profiler une tumeur cancéreuse exige la maîtrise d’une batterie de tests en laboratoire et d’analyses pointues, qui chiffrent le coût de l’opération à plusieurs milliers d'euros. Le profilage moléculaire des tumeurs : pour qui est-ce conseillé ? Il ne s’agit pas d’un test pour détecter un cancer ou un risque de développer un cancer. Cette analyse profonde de la tumeur n’est indiquée que pour les patients adultes déjà diagnostiqués pour un cancer solide avancé ( ou ). Un cancer solide veut dire un cancer d’un ou de plusieurs organes, à l’opposé d'un cancer liquide, c’est-à-dire du sang ou de la moelle. Les cancers moins avancés, les leucémies, les myélomes ou les cancers chez l’enfant ne sont malheureusement pas concernés par ce remboursement car les techniques sont différentes et les bénéfices pour les patients moins clairs. Quelles sont les chances qu'un test de ce type permette de trouver un meilleur traitement pour le patient ? Effectuer un profilage moléculaire n’est malheureusement pas une garantie pour trouver une solution pour tout le monde. Dans le cancer métastatique avancé, une étude scientifique a montré qu’une option thérapeutique était trouvée pour 92 % des patients. Mais comme chaque cancer est différent, il peut arriver qu'aucune alternative ne soit trouvée. Cela dépend du type de cancer, de sa gravité, du traitement déjà pris et de nombreux autres paramètres. Seul un oncologue peut évaluer les chances de chaque cas. Comment ça marche ? L’oncologue, après avoir commandé une analyse spécifique chez une firme spécialisée, recevra un kit pour transport d'échantillon. Le médecin enverra gratuitement une biopsie récente (petite partie de la tumeur ou de l’échantillon de sang) à cette société. L’analyse sera faite dans un délai de 7 à 10 jours et les résultats seront transmis à l’oncologue. Il obtiendra ainsi de nombreuses informations sur la carte d'identité spécifique de la tumeur avec, dans de nombreux cas, des recommandations de traitement personnalisés. Si le rapport d’analyse suggère des nouveaux traitements, sont-ils disponibles ou remboursés ? Une liste de médicaments potentiellement efficaces du monde entier et pour de nombreux types de cancer est fournie au docteur. Ces traitements ne sont pas nécessairement disponibles ou remboursés dans votre pays. Dans certains cas, si un médicament n’est pas officiellement disponible ou remboursé, il peut vous être suggéré de prendre part à un essai clinique ou un usage compassionnel. Si vous êtres dans le cas, demandez à l’oncologue quelles sont les meilleures options. Dans une publication récente, l'oncologue a pu prescrire un traitement dans 60,4 % des cas, conformément à la recommandation de l’analyse moléculaire. Le patient a-t-il une chance réelle de répondre au traitement et de vivre plus longtemps ? Chaque patient est différent et un traitement peut réagir différemment selon les patients. Les tests peuvent suggérer des médicaments potentiellement plus efficaces ou d’informer sur certains traitements inefficaces ou toxiques pour le patient. Si le traitement s’avère en effet efficace, cela peut améliorer l’espérance de vie ou la qualité de vie. Dans des publications récentes, la moitié des patients présentait une nette amélioration de la survie. L’oncologue est le meilleur conseil pour orienter vers le choix le plus judicieux au cas par cas. Immunothérapie Après des décennies de déceptions dans le traitement du cancer, l'utilisation de l'immunothérapie a finalement atteint l'âge de maturité et a entraîné un véritable changement de paradigme dans le traitement du cancer pour de nombreux types de tumeurs. Avec l'avènement de nouvelles immunothérapies basées sur une compréhension croissante du système immunitaire humain, la guérison est devenue une possibilité réelle pour de nombreux patients. Contrairement aux chimiothérapies qui permettent parfois de détruire 99 % de la tumeur mais où le 1 % restant résiste à la chimiothérapie et cause souvent une rechute, les immunothérapies permettent souvent d'éliminer durablement les tumeurs. Une molécule, appelée PD-1, a rapidement été identifiée et ciblée avec succès par des inhibiteurs de points de contrôle. Le Yervoy développé par Bristol-Myers Squibb a été le premier traitement approuvé en 2011 par la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis pour le traitement du mélanome. Trois ans plus tard, la FDA a approuvé le pembrolizumab (Keytruda) et le nivolumab (Opdivo) deux inhibiteurs de PD-1 respectivement de Merck et de Bristol-Myers Squibb. L'un et l'autre ont été approuvés pour traiter certains types de cancer du poumon, de cancer du rein et de lymphome de Hodgkin, créant la plus importante nouvelle classe de médicaments contre le cancer depuis un siècle. Le renouveau de l'immunothérapie comprend différentes stratégies parfois associées dont des virus anti-cancer, des lymphocytes T génétiquement reprogrammés (notamment à l'aide de récepteur antigénique chimérique, voir aussi : transfert adoptif de cellule) et des vaccins conçus pour susciter une réponse immunitaire contre la tumeur. En , plus de étaient recherchés pour participer à des études pour des médicaments ciblant une seule protéine appelée PD-1. Le nombre total d'essais d'immunothérapie en cours dépasse en vraisemblablement , d’après Jeff Bluestone, immunologiste à l'Université de Californie à San Francisco. Même si ces nouvelles thérapies font naître de grands espoirs, les traitements ne sont pas encore efficaces pour tous les malades. En effet, pour un grand nombre de patients les traitements n'apportent pas les effets escomptés. Par exemple, dans le cas du Yervoy seuls 20 % des patients atteints de mélanome métastatiques peuvent être guéris. Le protocole Keytruda remplace cependant désormais la chimiothérapie pour certains types de cancer du poumon. Des essais cliniques basés en particulier sur des lymphocytes T et sur les lymphocytes NK, paraissent cependant très prometteurs. L'INSERM a mis en évidence que les vaisseaux HEV étaient le principal moyen d'accès des lymphocytes tueurs aux tumeurs. Ainsi, dans le cas du mélanome métastatique, les tumeurs irriguées par un grand nombre de vaisseaux HEV répondent mieux à l’immunothérapie anti-PD-1 plus anti-CTLA-4. Un traitement visant à augmenter la proportion de vaisseaux HEV dans les tumeurs pourrait être une voie d’amélioration de l’efficacité de l’immunothérapie. Le taux de réponse d'un patient aux immunothérapies peut être estimé en réalisant une analyse moléculaire complète de la tumeur par profilage moléculaire des tumeurs. Thérapies ciblées Les thérapies ciblées visent à bloquer certains mécanismes spécifiques des cellules cancéreuses comme leur vascularisation ou leur croissance, ou à déclencher leur mort programmée (apoptose). D’importants progrès thérapeutiques ont été réalisés au cours de la dernière décennie grâce aux thérapies ciblant les voies de signalisation impliquées dans la croissance et la survie des cellules tumorales, et ces traitements ont démontré leur efficacité pour une partie des patients. Ces traitements ne créent pas de dommages aux cellules et tissus sains environnant les tumeurs. Traitements alternatifs En médecine, les traitements reposent sur des études scientifiques de bonne qualité, qui sont nécessaires avant qu'un traitement puisse être considéré comme efficace. Il existe de nombreux traitements alternatifs, mais l'évaluation scientifique de leur efficacité est souvent soit inexistante, soit non validée en pratique clinique, c'est-à-dire validées dans des modèles expérimentaux ou animaux, mais pas chez l'humain. Par exemple, de nombreuses substances tuent les cellules cancéreuses en laboratoire ou chez l'animal, mais fonctionnent mal chez l'humain. De nombreuses personnes se tournent vers des traitements alternatifs pensant qu'ils n'ont pas d'effets négatifs, ce qui n'est pas toujours le cas, certains étant nocifs et pouvant même entraîner la mort. D'autre part, le simple fait de retarder un traitement reconnu peut permettre au cancer de se développer et d'atteindre d'autres parties du corps. Certains traitements alternatifs sont assimilables à du charlatanisme ou de la fraude, ces méthodes étant souvent basées sur des théories de la maladie qui sont contraires aux idées scientifiques reconnues, de simples témoignages de patients étant parfois utilisés comme preuves. Ces « remèdes miraculeux » prétendent souvent soigner d'autres maladies que le cancer. Quelques exemples de traitements alternatifs : La supplémentation de très fortes doses de vitamine C en médecine orthomoléculaire, dont l'idée initiale a été donnée par Irwin Stone, reprise par Linus Pauling (mort d'un cancer de la prostate, à l'âge honorable de 93 ans toutefois) et notamment Matthias Rath (dont les travaux sont très controversés). Un effet favorable semble exister chez les cultures cellulaires ou chez des animaux, mais aucune preuve satisfaisante n'existe chez l'être humain à titre curatif, ou préventif. La Société Suisse de lutte contre le cancer souligne en particulier les faiblesses du dossier scientifique de Matthias Rath. Il existe de nombreux régimes alimentaires censés lutter contre le cancer, par exemple : la cure de raisin de Johanna Brandt, la cure anticancer de Rudolf Breuss, l'instinctothérapie de Guy-Claude Burger, des régimes végétariens, le régime cétogène, la méthode de Gerson-Kelley, la diététique de Kousmine, le régime et la thérapie du Moerman, la thérapie de Livingtone-Wheeler, le zen macrobiotique. Certaines théories utilisent le jeûne thérapeutique dans le but de « détoxifier » l'organisme ou pour faire « maigrir » les tumeurs. Les preuves scientifiques disponibles ne soutiennent pas une efficacité significative contre le cancer chez l'humain. Des périodes de jeûne même de courte durée peuvent avoir des effets négatifs sur certaines personnes affaiblies, sur de longues périodes, les effets peuvent être plus graves et même entraîner la mort. D'autres méthodes font appel à la guérison par la foi et la prière, depuis l'Antiquité, il existe notamment aux États-Unis des évangélistes guérisseurs. La chirurgie psychique est pratiquée par des guérisseurs aux Philippines, la méthode très controversée de Hamer en Allemagne et en France Voir aussi les travaux de Mirko Beljanski. Par ailleurs, G. Edward Griffin prétend que le cancer résulterait notamment d'une carence en vitamine B17 ordinairement appelée amygdaline ou laetrile. Le professeur Didier Raoult a exposé dans Le Point en 2014 les travaux de William Coley, qui ont fait l'objet d'un article dans la revue . Un autre traitement alternatif, ou plutôt une approche alternative, est la chronothérapie. Elle consiste à administrer les agents anti-cancers à des moments spécifiques de la journée pour maximiser les bénéfices du traitement et réduire les effets secondaires. Elle se dirige plus vers une médecine spécialisée pour les rythmes endogènes de chaque patient. Règles hygiénodiététiques Une étude de l'Institut national du cancer publiée en 2020 se donne pour objectif d'évaluer scientifiquement l'intérêt de différents régimes alimentaires étudiés chez les personnes souffrant ou ayant souffert d'un cancer. Cette étude compile 63 méta-analyses, 22 analyses poolées, 65 essais d'intervention et 93 études de cohorte. Les résultats validés sont classés en trois niveaux de confiance : suggéré, probable, convaincant. Cette étude confirme les facteurs de risques suivants : l'obésité notamment pour le cancer du sein, colorectal et du rein ; elle réduit par contre le risque de cancer du poumon ou de l’œsophage ; l'insuffisance pondérale (maigreur) pour le cancer colorectal ou du poumon ; la sarcopénie pour les cancers de l'œsophage, du pancréas, du foie et de l'estomac. Concernant l'alimentation, les résultats validés scientifiquement font défaut : les fibres alimentaires s'avèrent bénéfiques dans le cas du cancer du sein et du cancer colorectal ; une alimentation peu grasse est favorable dans le cas du cancer du sein ; les graisses végétales semblent protectrices dans le cas du cancer de la prostate contrairement aux graisses saturées ; la supplémentation en vitamine C, D et E présente un intérêt dans le cas du cancer du sein, notamment ; la supplémentation en acides aminés à chaine ramifiée pourrait réduire le risque de mortalité global du cancer du foie. L’intérêt potentiel du soja ou d'extraits de Coriolus versicolor est à prendre avec précautions du fait d'absence de précisions sur les doses et la fréquence de consommation. Cette étude fait suite à deux autres qui avaient mis en évidence les bénéfices de l’activité physique et de l’arrêt du tabac. Psycho-oncologie et qualité de vie Le diagnostic et les traitements contre le cancer génèrent une grande détresse chez le patient et ses proches. Ils altèrent profondément la vie du malade (par exemple, son parcours scolaire ou professionnel, ses relations sociales, etc.). Dans les années 1970, la discipline de psycho-oncologie s'est développée pour répondre aux besoins psychologiques particuliers des personnes souffrant du cancer. La psycho-oncologie est pluridisciplinaire et a plusieurs objectifs allant de la diminution de la détresse du patient, du traitement de certains symptômes secondaires comme les nausées ou les troubles cognitifs, en passant par l'aide aux survivants dans le long-terme. Elle s'avère un complément efficace dans le traitement médical des patients, améliorant la tolérance aux traitements et la qualité de vie durant et après les traitements. Après le cancer Le nombre de patients survivant au-delà du traitement actif du cancer est en forte augmentation en France comme aux États-Unis, l'ensemble des malades représentant 3,8 millions de personnes en France en 2020. Ils doivent parfois suivre un traitement plus léger, pendant plusieurs années ou à vie. L'identité d'ancien malade est plus ou moins assumée par les jeunes, certains choisissant leur métier en fonction de cette expérience quand d'autres tentent de mener une vie normale. La plupart des patients souffrent de séquelles du cancer et/ou de son traitement, qui peuvent être physiques, psychologiques et sociales. Leur prise en charge est souvent moins structurée que celle des patients en phase active de traitement, le suivi systématique étant contesté par certains praticiens qui préfèrent réagir aux symptômes des patients. La peur de la rechute est le principal facteur de risque psychologique, présent chez 50 à 75 % des malades. Coûts économiques et socio-économiques La chimiothérapie et la chirurgie lourde, ainsi que les traitements au long cours font du cancer une des maladies financièrement les plus coûteuses pour la société. Le coût social du cancer est difficile à évaluer, mais est important et ne cesse d'augmenter. Avec l'industrialisation des pays pauvres et l'évolution de leur mode de vie et de l'espérance de vie, le cancer tend à se globaliser sur la planète. En 2010, plus de 50 % des nouveaux cas de cancer et près des 2/3 des décès par cancer touchent des personnes à faible revenu, à revenu inférieur à la moyenne et des pays en développement à revenu intermédiaire du monde (à titre de comparaison, en 1970, les pays en développement ne représentaient que 15 % des cancers nouvellement signalés). En 2030, le monde en développement sera censé supporter 70 % du fardeau mondial du cancer. En France, dans les années 2000, environ nouveaux cas étaient détectés par an, avec une augmentation régulière du nombre de cas ( nouveaux cas attendus en 2010 selon les modélisations de l'INVS – rendues nécessaire par le fait qu'en France, seule environ 20 % de la population est concernée par un registre du cancer), dont le coût annuel est estimé à 30 milliards d'euros pour 2004. 730 millions d'euros ont été accordés au Plan cancer (2009-2013), dont 95 millions pour la recherche et 400 millions pour les soins. La recherche porte aussi sur les moyens de diminuer les coûts socio-économiques de la maladie et des soins. Les Rencontres parlementaires sur le Cancer (jeudi ) à l'Assemblée nationale ont porté sur le thème : « Cancer : quels coûts pour la société ? ». Certaines réflexions de la littérature internationale suggèrent « d'accepter, sans se poser de question, les stratégies thérapeutiques dont les coûts marginaux pour le système de santé par année de vie gagnée demeurent inférieurs à deux fois le PNB par tête », soit moins de . Force est de rapprocher ce chiffre du fait que la moyenne des années de vie perdues est de quinze ans sur l'ensemble des cancers. Des médecins et ONG telles le MDRGF et le réseau européen HEAL protestent contre le fait que ces types d'approche, ne portant que sur les coûts du soin, omettent de poser la question des causes environnementales et comportementales du cancer. Mieux les traiter permettrait selon eux d'importantes économies, plus durables, avec peut-être une forte réduction du nombre et de la gravité des cancers. Selon une étude publiée par les chercheurs de l'université d'Oxford (et rapportée dans le quotidien Direct Matin du ), le coût financier pour l'Union européenne s’élève à 26 milliards d'euros par an, ce chiffre inclut les coûts de la maladie pour les systèmes de santé, le manque à gagner lié à l'incapacité de travailler des malades, ainsi que . Le cancer, même guéri, peut avoir des implications économiques à long terme. En France, par exemple, les patients ont, jusqu'en 2015 des difficultés à avoir certains prêts jusqu'à l'instauration, le , du « droit à l'oubli ». Ce droit permet aux personnes guéries de certains cancers ou d'une hépatite C de contracter un emprunt sans avoir à déclarer leur ancienne maladie après une période définie. Épidémiologie En 2012, le cancer a causé la mort de de personnes, surtout dans les pays en voie de développement, en raison d'un diagnostic tardif et l'inaptitude à proposer un traitement dans un système de santé adapté, selon une étude de l'Organisation mondiale de la santé. En 2008, 56 % des de nouveaux cas de cancer et 63 % des de décès associés à un cancer dans le monde sont survenus dans les pays en développement selon une étude fondée sur de cancer. Les cancers les plus fréquemment diagnostiqués dans le monde sont ceux du poumon (12,7 %), du sein (10,9 %) et le cancer colorectal (9,7 %). Les décès les plus fréquents sont provoqués par le cancer du poumon (18,2 %), de l'estomac (9,7 %) et le cancer du foie (9,2 %). Les cancers du col utérin et du foie sont beaucoup plus fréquents dans les régions en développement, tandis que ceux de la prostate et du côlon-rectum sont plus fréquents dans les régions développées. En prenant en compte le nombre d'habitants de chaque pays, ce sont les pays d'Amérique du Nord, ceux d'Europe de l'Ouest et l'Australie qui enregistrent les taux de mortalité les plus élevés. France . Son incidence diffère selon le sexe (chiffres 2012 et 2017) : le cancer de la prostate est le plus fréquent des cancers métastatiques chez l'homme (28 % des nouveaux cas de cancers masculins), nettement devant celui du poumon (14 %) et du côlon-rectum (12 %). Chez la femme, le plus fréquent est le cancer du sein (31 %), devant le cancer colorectal (12 %) et le cancer du poumon (7 %). Il existe une augmentation du nombre de certains cancers. Les cancers du poumon, mésothéliomes, hémopathies malignes, tumeurs cérébrales et cancers du sein, de l'ovaire, du testicule, de la prostate et de la thyroïde sont en augmentation très significative depuis les années 1980. Ceci est en partie lié au vieillissement et à la croissance de la population et touche différemment l'homme et la femme. De 1980 à 2005 (en tenant compte de la démographie), le taux de cancers s'est élevé de 35 % pour les hommes et de 43 % pour les femmes. En 2008, l'INSERM a conclu d'une revue de la littérature scientifique mondiale relative aux liens entre ces neuf cancers en augmentation et exposition passive à des cancérogènes, avérés ou suspectés dans l'environnement (incluant donc le tabagisme passif, mais non le tabagisme actif), que ni les améliorations du dépistage ni l'évolution de la démographie ne pouvaient expliquer cette augmentation. L’exposition aux cancérigènes de l'environnement est donc supposée, mais reste mal évaluée, bien que des liens de causalité soient déjà établis par exemple entre cancer du poumon et pollution particulaire de l’air par le trafic automobile, le chauffage et l’industrie (« Environ à par cancer du poumon pourraient être évités chaque année dans vingt-trois villes européennes si les niveaux de PM2,5 particules fines étaient ramenés respectivement à 20 et à 15 microgrammes par millimètre cube (µg/mm) ». Mais la norme européenne sur les PM2,5 (max de en 2010) ne sera en vigueur qu'en 2015. Il est essentiel de bien noter la différence entre l'incidence d'un cancer (la fréquence annuelle calculée sur une durée précise) et la mortalité. Ce tableau montre bien que certains cancers très fréquents (prostate) ont une mortalité faible contrairement à des cancers plus rares (pancréas) qui ont une mortalité très élevée. La France est parfois présentée comme étant le pays ayant la plus longue survie après cancer. Mais concernant la survie à 5 ans après le diagnostic, elle serait le second en Europe derrière la Suède, avec environ 52 % de survie (63 % pour les femmes, 44 % pour les hommes). Cela cache de grandes disparités selon les cancers. On atteint des chances de survie de 95 % pour le cancer de la thyroïde ; chez les hommes, on atteint 80 % de survie à 5 ans pour le cancer de la prostate, et quasiment 100 % pour les cancers des testicules et, chez les femmes, 85 % pour le cancer du sein entre 15 et 44 ans, mais 78 % au-delà de 75 ans. En revanche, les cancers profonds sont diagnostiqués plus tardivement et sont très souvent mortels : cancer du pancréas (10 % de survie), du poumon En France, outre l'InVS et l'INPES, l'INSERM, les ARS et ORS, l'Institut de recherche et documentation en économie de la santé (IRDES) et la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) dépendant du ministère chargé de la santé, existent plus spécifiquement : un outil en ligne, l'Institut national du cancer (INCa), qui donne accès aux principaux indicateurs et recherches sur le cancer (avec un rapport 2011 sur la situation en France. un « Observatoire sociétal des cancers » confié au Pôle sociétal de la Ligue contre le cancer. Il publie depuis 2012 un rapport annuel (sur le « vécu des malades en 2012 » et sur en 2014) et a confirmé que la maladie est paupérisante, surtout chez les plus vulnérables (arrêt maladie, perte de revenus, invalidité, rupture sociale, fracture psychologique), avec des démarches administratives fastidieuses ; un « Comité éthique et cancer », organe de recours indépendant, rendant des avis, associant 35 membres permanents et présidé par le Axel Kahn ; un Collectif interassociatif sur la santé (CISS) regroupant (en 2011) 37 associations et une plate-forme Cancer info, une plate-forme collaborative (Web 2.0), créée avec le pôle citoyen de Cancer Campus® pour coproduire des contenus inédits et innovants issus des expériences individuelles et collectives concernant le cancer. Dans le cadre du Plan cancer 2009-2013, depuis 2007, l'Institut national du cancer publie annuellement une synthèse des données sur le cancer. En 2015, selon un rapport InVS réalisé dans le plan cancer 2014-2019 : en France métropolitaine les registres des cancers ne couvrent que 20 % de la population. Pour la période 2008-2010 et pour 8 cancers chez l'homme et 8 chez la femme, des disparités départementales persistent pour certains cancers (liés au tabac, à l'alcool, à l'environnement) et . Chez les hommes, l'incidence des cancers des lèvres-bouche-pharynx, du larynx, du poumon et de l’œsophage plus élevée dans les départements du nord, avec une incidence très élevée (dans le Pas-de-Calais, le Nord et la Seine-Maritime notamment) alors que les départements de l'ouest et du sud sont en sous-incidence. Les femmes sont plus victimes du cancer du poumon dans le sud et l'Île-de-France, plus particulièrement dans les départements urbanisés (Alpes-Maritimes : 18,6 ; Hérault : 19,0 ; Haute-Garonne : 18,6 et dans une moindre mesure Var : 17,4) et en Île-de-France (17,5), mais avec une sous-incidence dans le nord. Pour les autres cancers étudiés, les différences départementales sont moins nettes. En 2018, selon les données de l'Institut national du cancer, de cancer sont diagnostiqués, et en sont mortes. Taux de survie et surmortalité Le taux de survie des cancers n'a cessé de s'améliorer au cours des décennies : dans les années 2010, la survie à est similaire, en Angleterre et en Écosse, à la survie à un an en 1970. Le taux de survie dépend aussi de l'âge. Cinq ans après le diagnostic, 70 % des survivent. Alors que seuls 39,4 % des malades cancéreux âgés de survivront plus de ; compte tenu du risque de métastases, on ne parle pas de guérison pour un cancer, mais de rémission (voir Évolution plus loin). En France et au Canada, le cancer est la première cause de mortalité chez les plus de . Pour estimer l'efficacité du dépistage et des soins, on utilise le taux de survie et la surmortalité à une certaine durée après le diagnostic. Taux de survie En Europe, selon l'étude « Eurocare-5 » (publié dans en 2013, il varie beaucoup selon le type de cancer, avec par exemple un taux de survie élevé à cinq ans pour les tumeurs ou cancers des testicules, des lèvres, de la thyroïde ou encore de la prostate. Les chances de survie varient aussi significativement selon le pays ; les pays de l'Ouest (Autriche, Belgique, France, Allemagne, Suisse, Italie, Espagne, Portugal) ont de meilleurs taux de survie après cancer. La Bulgarie, les Pays baltes, la Pologne la Slovaquie ont les scores les plus bas, tandis que le Royaume-Uni et le Danemark ont des résultats moyens. En France, d'après La Ligue nationale contre le cancer, le taux de survie à cinq ans après diagnostic en France, pour des patients suivis entre 1989 et 1997 était, en 2006 : En France, selon un rapport conjoint de l'Institut de veille sanitaire (InVS), du réseau Francim des registres des cancers, de l'Institut national du cancer (INCa) et des Hôpitaux de Lyon, la durée de survie des patients atteints d'un cancer de la prostate, du sein ou du côlon-rectum, a augmenté dans la période allant de 2005 à 2010 comparativement à la période allant de 1989 à 1993. Surmortalité Pour un groupe de personnes chez lesquelles on a diagnostiqué un cancer, on peut distinguer celles mortes des suites de leur cancer, et celles mortes d'une autre cause. La surmortalité à une durée t (par exemple de ) liée au cancer est la probabilité de mourir du seul fait du cancer durant la durée t qui suit le diagnostic. Le problème de l'évaluation de cette mortalité est qu'il faudrait connaître les causes de tous les décès des personnes dont on a diagnostiqué un cancer, ce qui est impossible. On utilise donc une autre estimation ; pour un groupe de personnes du même sexe et du même âge, on utilise la « survie relative », c'est-à-dire le rapport entre : la probabilité de survie après un temps t du groupe de personnes dont on a diagnostiqué un cancer, et la probabilité de survie à t d'un groupe de personnes n'ayant pas de cancer, de même âge et de même sexe. La surmortalité est alors le complément à 1 de cette survie relative. Les études montrent une surmortalité d'environ 2 % au-delà de après le diagnostic dans les pays développés, ce qui pointe l'irrationalité de la ségrégation que subissent les patients ayant eu un cancer de la part des assurances et des banques (surtaxes, refus de prêt). Les résultats ci-après sont issus du document Cancers — Pronostics à long terme de l'INSERM. L'étude Eurocare s'est penchée sur une vingtaine de pays européens pour des cas diagnostiqués durant trois périodes (les malades étudiés durant une période forment une « cohorte ») : 1978-1985, 1985-1989 et 1990-1994. Cette étude ne distingue pas le stade du diagnostic. L'étude américaine SEER s'est intéressée au stade du cancer au moment de son diagnostic, selon trois catégories : tumeur localisée ; tumeur ayant un développement régional (ganglionnaire) ; tumeur ayant un développement à distance (métastase). Chez l'enfant Selon une grande étude européenne publiée fin 2004 et fondée sur les registres du cancer, l'analyse d'une base de données financée par l'Union européenne regroupant de cancers et couvrant environ la moitié des enfants (jusqu'à ) et un quart des adolescents (15 à ), le taux moyen de l'incidence du cancer par classe d'âge dans les années 1990, calculé sur près de , s'établit à par million d'enfants, contre 118 dans les années 1970 et 124 dans les années 1980. Ainsi, les cancers de l'enfant sont en augmentation. Dans les pays industrialisés, environ sur 500 déclare un cancer avant l'âge de (presque par an en France, dont 50 % avant l'âge de ). Chez les adolescents, ce taux est de 193 par million au cours des années 1990, contre 147 dans les années 1970 et 165 dans les années 1980. Dans les années 1990, le taux de cancer chez l'enfant était en Europe un peu plus important à l'Est qu'à l'Ouest, à cause de cancers de la thyroïde plus fréquents (attribués aux retombées de Tchernobyl). Si les cancers des enfants ne comptent que pour moins de 1 % du nombre total de cancers. Dans les pays économiquement affluents, bien que les cancers soient guéris dans environ 70 % des cas, ils restent la seconde cause de mortalité de l'enfant. En France, les leucémies sont les cancers les plus fréquents chez l'enfant ( nouveaux par an). Suivent (principalement) : les tumeurs cérébrales (300/an en France) ; les lymphomes (190/an en France, dont 56 % de lymphomes non-hodgkiniens déclarés entre 2 et ). Les tumeurs embryonnaires sont plus fréquentes les premières années de la vie, et des sarcomes osseux et des tissus mous chez les grands enfants. En raison d'une évaluation difficile des expositions indirectes et des effets de synergies possibles, des relations certaines de cause à effet sont difficiles à établir, mais les pesticides (ingérés ou inhalés par l'enfant, ou ses parents avant la naissance) semblent être l'une des causes d'augmentation, notamment pour les tumeurs du cerveau, avec sur 16 qui concluent à une relation causale possible en cas d'emploi de sprays insecticides ou d'autres pesticides par les parents, (OR 1,5 ; 2,2) ou par la manipulation de pesticides agricoles (RR 2,0 ; 2,9 ; 3,3) (dans de mêmes conditions environnementales, les enfants sont significativement plus exposés que les adultes aux pesticides, alors même qu'ils y sont a priori plus vulnérables). D'autres cancers de l'enfant semblent induits ou co-induits par des pesticides (leucémie, neuroblastome, tumeur de Wilms, sarcomes des tissus mous, sarcomes d'Ewing, lymphome non-Hodgkinien, cancer colorectal et cancer des testicules). Dans ce dernier cas, un effet perturbateur endocrinien est probable. Par exemple, une étude suggère que l'exposition de la femme enceinte aux pesticides domestiques augmente le risque de cancers hématopoïétiques (cancer du sang) de l'enfant. Cette étude a exploité le RNHE, le « Registre national des hémopathies malignes de l'enfant » (antérieurement dénommé « Registre national des leucémies de l'enfant ») qui enregistre les cas signalés d'hémopathie maligne ou à la limite de la malignité, chez les enfants habitant en France métropolitaine ayant moins de au moment du diagnostic. Chez l'adolescent et le jeune adulte Les données sont difficilement connues concernant les adolescents et les jeunes adultes. Cependant, en France, la tranche d'âge des 15 à 25 ans fait l'objet d'un suivi particulier. Environ et jeunes adultes (dits "AJA") sont diagnostiqués d’un cancer chaque année en France. Le cancer est la de mortalité chez cette tranche d’âge (15-25 ans), après les accidents et les suicides. Les 5 cancers principaux chez les AJA sont les lymphomes, les sarcomes, les tumeurs germinales, les leucémies aiguës et les tumeurs du système nerveux central. Le taux de patients vivants 5 ans après le diagnostic dans la population AJA atteinte d'un cancer est en constante progression. Des centres de soins ainsi que des structures d'accompagnement social (comme Cheer Up !) sont spécialisés sur les jeunes Historique Le cancer paraît être une maladie aussi vieille que le genre humain : des traces d'ostéosarcomes sont décelées dans des ossements datés du Néolithique. Des cancers sont déjà décrits dans des textes égyptiens (papyrus Ebers, papyrus Edwin Smith rédigés au avant notre ère et qui évoquent l'ablation de tumeurs). C'est le médecin antique grec Hippocrate qui donne la première définition de la maladie, distinguant la tuméfaction bénigne (carcinos), le cancer curable (squirrhos) et le cancer entraînant la mort (carcinoma) : une tumeur (gonflement) dure, non-inflammatoire, ayant tendance à récidiver et se généraliser jusqu'à la mort. Le médecin grec Galien utilise le terme oncos pour désigner les tumeurs, estime qu'elles sont dues à un excès de bile noire dans l'organisme et préconise l'administration de purges pour dissoudre la bile solidifiée. Cette théorie des humeurs perdure jusqu'à la Renaissance qui voit le développement de chirurgiens comme Ambroise Paré qui jugent l'exérèse utile lorsque le cancer est petit. Le médecin français Xavier Bichat propose en 1797 la « théorie tissulaire » du cancer, affirmant que les tumeurs se présentent sous la forme de tissu. En 1858, le médecin allemand Rudolf Virchow publie sa théorie de la pathologie cellulaire d'après laquelle les maladies ont leurs origines dans des altérations des cellules du corps. Il impose rapidement l'idée dans la communauté scientifique qu'il existe des caractéristiques propres à la cellule cancéreuse. Il affirme notamment que même cancéreuse, toute cellule naît d'une autre cellule (« »), favorisant l'essor de la chirurgie cancéreuse comme traitement curatif. Les premiers succès thérapeutiques sont réalisés à la fin du grâce à des chirurgiens comme Theodor Billroth qui réussit en 1881 la première ablation d'un cancer de l'estomac ; William Halsted prévient les métastases en mettant au point en 1890 la mastectomie élargie appliquée au cancer du sein ; réalise en 1898 la première hystérectomie radicale appliquée au cancer du col utérin. Parallèlement se développe la radiothérapie avec des précurseurs comme Victor Despeignes qui, en 1896, traite aux rayons X un cancer de l'estomac. Les historiens des sciences créditent comme le premier à avoir utilisé ces irradiations, non pas en complément, mais comme traitement principal du cancer du sein. En 1906, la première conférence internationale pour l'étude du cancer se réunit à Heidelberg et à Francfort, en Allemagne, sur convocation du Comité central allemand pour l'étude du cancer. On y déclare pour la première fois le cancer comme fléau de l'humanité. La chirurgie et la radiothérapie n'agissent que sur des cancers localisés. Une nouvelle méthode est mise au point au début du pour combattre les métastases : la chimiothérapie cytotoxique. L'immunologiste August von Wassermann teste en 1911 le sélénium sur un sarcome de souris et obtient une complète rémission mais la cytotoxicité de ce traitement se révèle trop forte. Les travaux des pharmacologues et sur les effets cytotoxiques du gaz moutarde conduisent à la mise sur le marché du Mustargen, premier chimiothérapique anticancéreux commercialisé dans l'histoire médicale. En montrant en 1948 que des enfants leucémiques bénéficient de rémissions relativement longues à la suite de l'utilisation de l'aminoptérine, le pédiatre Sidney Farber est considéré comme le « père de la chimiothérapie anticancéreuse ». Dans les années 1950, les médecins , et proposent de ne plus employer seul un médicament (monothérapie induisant souvent des phénomènes de résistance) mais de l'associer à d'autres médicaments (chimiothérapie combinée appelée polychimiothérapie). Depuis les années 1980 se développent d'autres traitements conventionnels généraux de chimiothérapie adjuvante, notamment l'hormonothérapie additive et l'immunothérapie. Chez les animaux Les cancers sont présents chez presque tous les animaux, sauvages comme domestiques. Seules quelques espèces semblent épargnées, requins et rats-taupes nus notamment. On pourrait s'attendre à ce que le risque de cancer augmente avec le nombre de cellules de l'organisme : cette corrélation est bien vérifiée au sein d'une même espèce (petits chiens vs grands chiens, par exemple), mais pas du tout d'une espèce à l'autre (paradoxe de Peto). Les mécanismes développés par les espèces immunes et par les espèces de grande taille (éléphants et baleines, notamment) pour restreindre l'incidence des cancers est étudiée per se, et aussi dans l'optique de thérapies futures. Les animaux domestiques, dont les chiens et les chats, sont fréquemment victimes de cancers semblables à ceux des humains (en particulier : ostéosarcomes, cancer des mamelles, mélanomes buccaux, carcinomes épidermoïdes, tumeurs nasales, carcinome du poumon, sarcomes des tissus mous, et tumeurs malignes non hodgkiniennes). Ces cancers semblent également de plus en plus fréquents ; c'est même la de mortalité des chiens dans le monde (chiens dont l'espérance de vie est en moyenne de 11 ans et trois mois). 27 % des chiens meurent d'un cancer, alors que 18 % meurent d'une affection cardiaque, sachant aussi que les maladies dominantes des chiens adultes sont infectieuses bactériennes, virales ou parasitaires, et que 50 % des chiens seraient obèses (facteurs qui peuvent contribuer à augmenter le risque de certains cancers). Une médication et des moyens spécifiques (incluant chimiothérapie et radiothérapie) ont été développés pour les animaux, sur la base des mêmes molécules et moyens. Les animaux de laboratoires sont utilisés comme modèle en cancérologie humaine, y compris en épidémiologie ou pour tester de manière statistiquement significative des médicaments à grande échelle. Le , un cas de cancer osseux chez un dinosaure a été confirmé par une équipe canadienne chez un Centrosaurus apertus adulte mort il y a plus de d'années. Découvertes récentes en cancérologie Les métastases du cancer maternel dans le placenta et chez le fœtus existent, mais sont si rares, qu'elles laissent penser qu'il existe des mécanismes de protection biologiques pour l'unité placentofetale, peut être liées à des réponses circulatoires ou immunologiques ou à une propriété trophoblastique intrinsèque dont la compréhension pourrait éclairer le mécanisme des métastase pour mieux les traiter. Des découvertes concernant les cellules souches pourraient faire mieux comprendre la cancérogenèse. Jusqu'à récemment, un unique modèle « stochastique » était proposé pour l'expliquer, en faisant l'hypothèse que toute cellule capable de se diviser peut voir son information génétique perturbée (via les mutations dans l'ADN) et acquérir ainsi des caractéristiques tumorales lui conférant un pouvoir cancérogène. Plus spécifiquement, ce modèle suppose que n'importe quelle cellule capable de se diviser peut être à l'origine d'un cancer, les cancers ne touchant pas les cellules incapables de se diviser comme les neurones. Un deuxième modèle se base sur le fait que ce sont les cellules souches qui acquièrent des caractéristiques tumorales, et qui donc donnent sans cesse des cellules cancéreuses différenciées. Dans ce modèle, les cellules souches sont placées en tête dans la hiérarchie de la formation de tout cancer. Pour certaines leucémies (cancers du sang), ce sont les cellules souches hématopoïétiques par exemple qui deviennent anormales et qui prolifèrent en trop grand nombre, donnant des cellules différenciées anormales et trop nombreuses. Une autre tentative d'explication a été fournie, qui suppose qu'une cellule déjà différenciée peut se dédifférencier de façon anormale, revenir au stade de cellule souche et commencer à proliférer comme décrit ci-dessus, pour redonner des cellules différenciées anormales et en grand nombre. Des cellules souches existant dans tous les tissus renouvelables, cette théorie n'est donc pas valable seulement pour les leucémies, mais aussi pour d'autres types de cancers concernant des tissus renouvelables. Cette nouvelle théorie est appuyée par l'observation de certaines tumeurs dites « hétérogènes » (hétérogénéité tumorale), qui possèdent à la fois des cellules assez différenciées et ces cellules indifférenciées que sont les cellules souches cancéreuses (CSC). Il y a donc un gradient de différenciation observé. Toutefois, il se pourrait que certains cancers aient pour origine une seule de ces deux explications (« modèle stochastique » ou « modèle des cellules souches ») ou bien les deux, la formation d'un cancer ne serait également pas identique à celle d'un autre cancer, ce qui rend les recherches difficiles. Une autre étude récente prouvant que les lymphocytes T régulateurs empêchent les réponses cytotoxiques lorsqu'un nouveau cancer se forme, une piste pourrait être de diminuer l'action de ces lymphocytes T régulateurs, sans pour autant susciter des réactions auto-immunes. La concentration en lymphocytes T à mémoire serait modulée par l'équilibre entre les différents types d'interleukines : Interleukine 15, Interleukine 7 et Interleukine 2. L'immunothérapie, basée sur l'immunologie des tumeurs, est perçue par certains comme une voie très prometteuse. D'autres voies s'ouvrent, toujours au stade de la recherche fondamentale, notamment l'oncologie physique, qui permet de mesurer les paramètres mécaniques qui régissent les rapports entre la matrice extracellulaire, le tissu cancéreux et les tissus normaux. Bibliographie Ouvrages généraux Siddhartha Mukherjee, L'Empereur de toutes les maladies : Une biographie du cancer, paru originellement en anglais, Flammarion , 2013 pour la traduction française . Le livre a reçu en 2011 le Prix Pulitzer de l'essai. David Servan-Schreiber, Anticancer Prévenir et lutter grâce à nos défenses naturelles, Éditions Robert Laffont, Paris, 2007 Littérature jeunesse L'association Sparadrap propose sur son site une liste d'ouvrages jeunesse sur un parent malade ou décédé du cancer. Notes et références Voir aussi Articles connexes Organismes Centre international de recherche sur le cancer Fonds mondial de recherche contre le cancer Institut Curie Gustave-Roussy Institut national du cancer (France) Associations Ligue nationale contre le cancer Fondation ARC pour la recherche sur le cancer Association européenne contre le cancer du col de l'utérus Liens externes Cancer the Open Directory Project Fiches par cancer et par pays sur le site de l'Observatoire européen du cancer clinicaltrials.gov(traitements anticancéreux expérimentaux) Dossier documentaire de la Société Française de Santé Publique Terme médical Maladie liée au mode de vie
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Cowboy%20Bebop
Cowboy Bebop
est une série télévisée d'animation japonaise de 26 épisodes créée en 1998 par Sunrise et réalisée par Shin'ichirō Watanabe, qui fut adaptée en long métrage et en manga. Cette série de science-fiction suit les aventures d'un groupe de chasseurs de primes voyageant dans un vaisseau spatial, le Bebop, en 2071. Elle est réalisée dans un style fortement influencé par la culture cinématographique américaine. Cowboy Bebop fut un succès commercial au Japon et dans le monde entier, y compris en Amérique, en Europe et dans certaines régions d'Asie. Sony Pictures a diffusé le film Cowboy Bebop au cinéma sous le nom de Cowboy Bebop: Knockin' on Heaven's Door, suivi par une sortie DVD. La série fut diffusée en France sur Game One, Canal+ et NT1 aux États-Unis sur Cartoon Network et Adult Swim et sur Animax au Japon, en Asie de l'Est, en Asie du Sud-Est, en Asie du Sud, en Amérique latine et dans plusieurs autres pays. Deux séries de manga Cowboy Bebop ont été créées, fondées sur la série télévisée, ainsi que des jeux vidéo sur PlayStation et sur PlayStation 2. Synopsis En 2071, l'équipage du vaisseau spatial Bebop voyage dans le système solaire à la recherche de primes. Dans l'argot de l'époque, ces chasseurs de primes sont appelés « cowboys ». La plupart des épisodes tournent autour d'une prime ; cependant, le centre de l'histoire concerne le passé de chaque personnage et d'anciens évènements plus généraux, qui se connectent au fur et à mesure que la série progresse. La première histoire est celle de Spike Spiegel, ancien membre d'une organisation criminelle, les Dragons Rouges, qui est hanté par un triangle amoureux qu'il a connu avec son ancien coéquipier aux Dragons Rouges, Vicious, et une mystérieuse femme nommée Julia. La seconde histoire tourne autour de Faye Valentine, une joueuse endettée et amnésique réveillée d'un sommeil cryogénique, dont le passé est un mystère. Les autres personnages ont aussi un passé à explorer : Jet Black, un ancien officier de l'agence de police interplanétaire ISSP et propriétaire du vaisseau (le Bebop), Edward, une jeune hacker surdouée et hyperactive, et Ein, un « chien data » échappé d'un laboratoire, possédant une intelligence supérieure mais se comportant la plupart du temps comme un chien normal. Personnages Spike Spiegel est un chasseur de primes adepte des arts martiaux. Il porte habituellement un smoking bleu, avec une chemise jaune et des bottes inspirées de Lupin III. C'est un ancien membre de l'organisation Red Dragons (une organisation descendante des triades chinoises). Il se fit passer pour mort pour être avec Julia, mais son plan tourna mal et Spike se retrouvera finalement Cow-boy (chasseur de primes) avec l'ancien policier Jet Black. Durant ses aventures, il devra cohabiter avec Faye Valentine, la jeune hacker Ed, et le chien savant Ein en plus de son vieux camarade Jet. Jet Black est le coéquipier de Spike et propriétaire du Bebop, c'est un ancien agent de police de Ganymède. Jet fut autrefois inspecteur à l'Inter Solar System Police (ISSP) pendant de nombreuses années jusqu'à ce qu'il perde son bras gauche lors d'une enquête qui s'est mal déroulée quand son partenaire corrompu l'a trahi. Son bras fut remplacé par un membre cybernétique. Le personnage de Jet est l'exemple même de la figure paternelle de l'équipe. Faye Valentine est une jeune femme intéressée uniquement par l'argent. Elle a les cheveux mi-longs violets, et un gilet rouge par-dessus un ensemble très court jaune. Elle porte également un body-string noir. Au début de l'épisode 15, l'on voit des hommes en combinaison manipuler un bloc dans lequel Faye est cryogénisée. Elle est réveillée en 2068, en parfait état de santé, mais totalement amnésique. Après avoir pris la fuite, elle parcourt l'espace à bord de son Redtail, escroquant ceux qu'elle croise pour éponger ses dettes et perdant presque immédiatement son argent aux courses. Sa rencontre avec Spike est fortuite, puisqu'elle le confond avec un contact dans un casino. Elle rejoindra ensuite le Bebop et son équipage. Ed de son nom complet Edward Wong Hau Pepelu Tivrusky IV est une jeune hackeuse de 13 ans. On ne sait pas grand chose de ses origines excepté le fait qu'elle a grandi dans un orphelinat après y avoir été abandonnée par son père. Ein est un Welsh Corgi Pembroke apporté sur le Bebop par Spike après ne pas avoir réussi à capturer une prime en l'utilisant. Ein est un « chien data » : alors que dans la série télévisée il possède une intelligence plus développée, le manga montre Ed ayant accès aux données stockées dans le cerveau de Ein via une interface où elle a une conversation avec un propriétaire humain. Julia est la femme dont Spike est amoureux, elle est commune au passé de Spike et de Vicious. Le triangle amoureux entre eux entraîna le départ de Spike des Dragons Rouges au lieu de se battre contre Vicious. Judy et Punch sont les présentateurs de l'émission télévisée Big Shot. Cette émission fournit des informations sur les diverses primes. Punch et Judy sont habillés en cowboy mais de manière exagérée. Fiche technique La série fut créée par « Hajime Yatate », un pseudonyme collectif pour les membres de l'équipe de Sunrise, le studio d'animation qui a aussi développé , , et Vision d'Escaflowne. Cowboy Bebop fut réalisé par Shin'ichirō Watanabe, aussi réalisateur de Macross Plus, Samurai Champloo et des deux courts métrages Une histoire de détective et L'Histoire du Kid pour Animatrix. La musique de Cowboy Bebop fut entièrement composée par Yoko Kanno, aussi compositrice de Earth Girl Arjuna, Macross Plus, Vision d'Escaflowne, Ghost in the Shell: Stand Alone Complex et Wolf's Rain. Concept original : Hajime Yatate Scénariste : Keiko Nobumoto Character designer : Toshihiro Kawamoto Mechanical designer : Kimitoshi Yamane Set designer : Isamu Imakake Directeur artistique : Junichi Azuma Coordinateur coloriste : Shihoko Nakayama Directeur de la photographie : Yoichi Ohgami Directeur du son : Katsuyoshi Kobayashi Compositrice : Yōko Kanno Producteur de la musique : Toshiaki Ohta Directeurs de la musique : Shiro Sasaki & Yukako Inoue Producteurs : Masahiko Minami & Kazuhiko Ikeguchi Réalisateur : Shin'ichirō Watanabe Produit par Sunrise et Bandai Visual Distribution Kōichi Yamadera : Spike Spiegel Unshō Ishizuka : Jet Black Megumi Hayashibara : Faye Valentine Aoi Tada : Ed Norio Wakamoto : Vicious Gara Takashima : Julia Miyuki Ichijo : Annie Masashi Hirose : Fad Kosei Tomita : Masashi Ebara Cowboy Andy Production Au Japon, la série Cowboy Bebop a failli ne pas être diffusée à la télévision à cause de sa violence. Elle fut envoyée la première fois à TV Tokyo, l'un des principaux distributeurs d'anime au Japon. Cependant, à l'époque, en 1995, il y eut une controverse sur la sexualité et la violence dans les animes à cause de Neon Genesis Evangelion. Dans un premier temps, seuls les épisodes 2, 3, 7 à 15 et 18 ont été diffusés, du 3 avril au , sur TV Tokyo. Certains téléspectateurs ont blâmé le choix de TV Tokyo et l'épisode aurait été réalisé en signe de protestation (voir la liste des épisodes). Plus tard cette même année, la série fut diffusée entièrement du 23 octobre au sur la chaîne satellite WOWOW. La série entière fut diffusée au Japon par la chaîne d'anime, Animax, qui l'a aussi diffusée sur ses chaînes en Asie du Sud Est, Asie du Sud, Asie de l'Est, Amérique Latine et dans d'autres régions. Cowboy Bebop fut assez populaire pour permettre la réalisation d'un long métrage, Cowboy Bebop: Knockin' on Heaven's Door (Cowboy Bebop: Tengoku no Tobira), diffusé au Japon en 2001 et aux États-Unis sous le nom de Cowboy Bebop: The Movie en 2003. En 2001, Cowboy Bebop fut le premier anime à être diffusé dans la programmation Adult Swim de Cartoon Network aux États-Unis. Il eut un succès tel qu'il continua à être diffusé jusqu'à aujourd'hui. Ce succès ouvrit la voie à de nombreux anime matures, comme Inu-Yasha, Lupin III, Trigun, Blue Gender, Fullmetal Alchemist, FLCL, Witch Hunter Robin, Samurai Champloo, Wolf's Rain. En France, Cowboy Bebop fut diffusé lors de l'été 2000 sur Canal+. En Israël, Cowboy Bebop fut diffusé durant les années 2001-2002 sur la programmation de nuit de Bip. Au Royaume-Uni, Cowboy Bebop fut diffusé en 2003 et fut l'une des séries les plus appréciées sur la chaîne de dessins animés pour adultes, CNX. En Allemagne, Cowboy Bebop fut diffusé durant les années 2003-2004 sur MTV. En Espagne, Cowboy Bebop fut diffusé lors de l'été 2006 sur l'émission de nuit Cuatroesfera de Cuatro. Au Canada, Cowboy Bebop est finalement programmé pour faire ses débuts sur la jeune chaîne pour adultes Razer le . En Pologne, Cowboy Bebop fut diffusé plusieurs fois sur Hyper et TVP Kultura. Bandai a édité un jeu vidéo Cowboy Bebop du genre shoot them up au Japon sur PlayStation en 1998. Un autre jeu est sorti sur PlayStation 2 au Japon, et la version anglaise destinée à l'Amérique du Nord était prévue pour le premier trimestre 2006 ; cependant, en juin 2006, sa sortie fut annulée. En 1999, Dynamic Visions (actuellement Dybex) lance la série en VHS sur le marché francophone. En 2005, sept ans après sa première diffusion au Japon, Cowboy Bebop fut finalement licencié et diffusé sur le marché anglais par Beez, une filiale de Bandai Entertainment. Le , Dybex sort pour la France un coffret DVD collector limité à exemplaires reprenant toute la série accompagnée de bonus exclusifs. En 2008, une adaptation cinématographique en prises de vues réelles est attendue et sera produite par Erwin Stoff pour les studios FOX. Un des éléments les plus notables de Cowboy Bebop est sa musique, généralement composée par Yoko Kanno et son groupe, The Seatbelts. Il ne serait pas exagéré de dire que la musique jazz/blues définit la série aussi bien que les personnages, l'histoire ou l'animation. Yoko Kanno et The Seatbelts ont fait équipe avec Tim Jensen pour les paroles des chansons Ask DNA chantée par Raj Ramayya, Gotta knock a little harder chantée par Mai Yamane, Call me, call me chantée par Steve Conte et Is It Real? chantée par Scott Matthew. Cowboy Bebop fut élu par IGN en 2006 l'anime ayant la meilleure bande originale de tous les temps. Épisodes Analyse D'après les auteurs, le personnage de Spike provient en grande partie de l'acteur japonais Yūsaku Matsuda dans la série télévisée et dans les films . C'est de Matsuda que Spike a hérité sa coupe de cheveux unique et son physique. Selon les notes du designer des vaisseaux de la série, Kimitoshi Yamane, le vaisseau MONO de Spike, le , a été inspiré des bombardiers-torpilleurs britanniques durant la Seconde Guerre mondiale, les . Un fait même un caméo dans le film , et un dialogue fait référence au naufrage du Bismarck (les furent cruciaux dans le naufrage du Bismarck). Une rumeur de fan suppose que le est basé sur lEspadon ( en anglais), un avion expérimental dans la série de Edgar P. Jacobs, Blake et Mortimer, bien que les créateurs ne l'aient pas confirmé. De nombreuses sessions puisent leurs titres sur les classiques de la musique comme , , et Cet épisode rend également hommage au morceau de l'album des . La musique lors des séquences racontant l'origine du tueur est une reprise dudit morceau, de même que le rire de Pierrot. Le personnage de Jet Black tire son nom du batteur du groupe britannique , et le premier titre de leur troisième album (), sorti en 1978, se nomme , tout comme le générique d'ouverture de l'anime. Le vaisseau dans lequel évoluent les personnages tient son nom du bebop, un sous-genre du jazz. Exploitation CD Cowboy Bebop No Disc Blue Vitaminless' Cowgirl Ed Best of : TANK! The! Best! Box Set : CD box set - une compilation de morceaux des quatre premiers albums, et plusieurs morceaux non enregistrés précédemment ou live ainsi que des dialogues (en japonais). Remixes : Music for Freelance se déroule dans l'univers de la série et serait extrait d'une radio pirate, Radio Free Mars. Cet album comprend de nombreux remixes des morceaux de The Seatbelts extraits des quatre premiers albums, remixés par des DJs américains et britanniques populaires. Publications Les deux mangas ont été édités au Japon par Kadokawa shoten, prépubliés au Japon par Asuka Fantasy DX et édités en France par Pika Édition. Cowboy Bebop Shooting Star Date de parution : 1997 à 1999 Auteur et mangaka : Cain Kuga Sur un concept de : Hajime Yatate Sur une idée originale de : Shin'ichirō Watanabe La parution ayant débuté avant l'anime, on constatera que le character design est légèrement différent. De même, l'histoire ne suit pas celle de l'anime. Si elles se recoupent parfois, elles sont souvent distantes et se contredisent ponctuellement. Cowboy Bebop Date de parution : 1998 à 2000 Auteur : Hajime Yatate, Yutaka Nanten Mangaka : Yutaka Nanten Sur une idée de : Shin'ichirō Watanabe Cette série développe des histoires ponctuelles se déroulant en parallèle à l'anime, mettant à jour de nouveaux personnages du passé de nos protagonistes et les emmenant dans de nouvelles chasses à prime Jeux vidéo Deux adaptations vidéoludiques ont vu le jour, toutes deux éditées par Bandai. La première (Cowboy Bebop: Tsuitou no yakyoku), à destination de la console PSone, est sortie en 2001 et seulement au Japon. Cowboy Bebop: Tsuioku no serenade est la seconde adaptation. Elle a été développée par Banpresto, et est sortie le au Japon pour PlayStation 2. Jeu de société Cowboy Bebop : Space Serenade est un jeu de société dans l'univers de l'animé, basé sur une mécanique de deckbuilding, créé par Johan Benvenuto et Florian Sirieix chez Don't Panic Games. Série en live-action Une adaptation en prise de vues réelles est sortie le 19 novembre 2021 sur Netflix. Postérité En 1998, Cowboy Bebop a reçu le prix de la meilleure série télévisée d'animation à l'Animation Kōbe. En , le magazine d'origine japonaise Newtype USA a réalisé un sondage afin d'établir les « 25 meilleurs animes de tous les temps » ; Cowboy Bebop est arrivé deuxième, derrière Neon Genesis Evangelion. La série a été la première série diffusée par la chaîne américaine Adult Swim'', qui la rediffusera régulièrement pendant des années. Notes et références Lien externe Fiche sur le site dvdanime.net Cowboy Bebop Manga de science-fiction Série télévisée japonaise de science-fiction Série manga Animation réalisée par Sunrise Série télévisée se déroulant dans le futur Manga publié par Pika Édition Manga des années 1990
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Carr%C3%A9%20%28homonymie%29
Carré (homonymie)
Issu du latin quadratus, le mot « carré » en français est d'abord adjectif, au sens propre pour qualifier une forme géométrique à angle droit et au sens figuré pour « droit, fort ». Comme nom masculin, le mot est substantivé sur l'adjectif ou dérive du latin quadratum pour désigner une figure géométrique particulière, transposée dans divers contextes. Plusieurs objets mathématiques développent d'autres aspects de la notion. Carré est aussi un nom propre, attribué à différents noms de lieux, porté par plusieurs personnalités comme nom de famille, et utilisé dans des noms déposés. Adjectif et nom commun Dérivant de la forme géométrique carré, en géométrie, un polygone régulier à quatre côtés ; par analogie de forme : nombre carré centré, un type de nombre figuré ; demi-carré, un instrument de géométrie ; pseudo-carré, un quadrilatère dont les diagonales sont de même longueur et orthogonales ; carré, dans l'édition, un format de papier ; signal carré, en sciences physiques, une forme d'onde électromagnétique ; carré, en boucherie, un morceau de viande d'agneau ou de porc rassemblant l'ensemble des côtes découvertes, secondes et premières ; carré (ou coupe au carré), en coiffure, une coupe de cheveux ; Carré Hermès, dans la mode, un foulard de soie ; carré (et notamment le carré violet), en signalisation ferroviaire, un signal (lumineux ou mécanique) d'arrêt impératif ; carré, dans le monde des chemins de fer, le surnom donné par analogie de forme à la clé de Berne que chaque agent possède ; fille de carré, en matière de prostitution en Belgique et aux Pays-Bas, une prostituée qui officie dans un salon avec vitrine sur la rue ; carré, en gastronomie, un fromage de forme carrée ; carré, en langage militaire, une formation militaire pour l'infanterie ; carré, dans la marine, la salle commune d'un navire servant de salon ou de salle à manger, le carré de la machine est la salle des machines et le carré de la chambre à feu est la chaufferie ; voile carrée, dans la marine, une voile qui se fixe aux vergues installées en croix, comme sur un trois-mâts carré ; os carré, en anatomie, un os de la mandibule chez les vertébrés à l'exception des mammifères, le carré pronateur est un muscle des membres supérieurs, le muscle carré fémoral ou crural est situé dans la cuisse et le bassin, le muscle carré des lombes est dans l'abdomen ; carré Robertson, en outillage, une vis à tête plate ; pré carré, en histoire militaire, une double ligne de villes fortifiées qui protège les nouvelles frontières du Royaume de France contre les Pays-Bas espagnols ; grand carré de Pégase, en astronomie, un astérisme ; , en biologie, des plantes de genres différents ; moteur carré, en technologie, un moteur à explosion dont la course et l'alésage sont de même dimension, à la différence du moteur supercarré ; règle du carré, aux échecs, permet de déterminer si le pion peut être promu sans l'aide de son roi ; carré, un nom donné à de nombreux bâtiments de forme carrée ; carré, le signe typographique « # » aussi appelé croisillon. équarrissage, l'opération préliminaire au tranchage et qui consiste à tailler une grume à angle droit afin de lui donner une forme carrée ou rectangulaire. carré, au poker et dans d'autres jeux de cartes, une combinaison de quatre cartes de même hauteur. carré, le nom de nombreux diagrammes ou graphes à quatre sommets, comme le carré logique, le carré magique de Kaldor ou les carrés sémiotiques. Tableau Un carré désigne aussi un tableau carré, c'est-à-dire avec autant de lignes que de colonnes : carré latin, carré gréco-latin et carré magique (dont le carré de Luo Shu, avec ses multiples variantes, comme le diabolique et le satanique), en mathématiques, des tableaux de symboles ou de valeurs numériques obéissant à un certain nombre de contraintes ; carré magique, un jeu de mots croisés obéissant à certaines contraintes ; carré de Polybe, une grille de Chiffrement ; carré de Vigenère, une grille de Chiffrement. Dérivant de l'opération algébrique Le calcul de l'aire d'un carré, comme produit de la longueur du côté par elle-même, donne lieu à plusieurs emplois spécialisés en mathématiques : carré, en algèbre, le produit d'un élément avec lui-même ; racine carrée, en algèbre, l'inverse du carré ; carré parfait, en arithmétique, le carré d'un entier ; fonction carré, en analyse, une fonction qui associe à chaque nombre son carré ; mètre carré, en métrologie, une unité de mesure de superficie ; pied carré, en métrologie, une unité de mesure de superficie ; , en topologie algébrique, des opérations cohomologiques supérieures modulo 2 qui généralisent le carré pour le cup-produit ; Le carré algébrique étant la deuxième puissance d'un élément, le mot est repris par l'argot étudiant, en France, où un carré est un élève de deuxième année de classe préparatoire aux grandes écoles. Dans le folklore médical français, un carré est un étudiant redoublant sa première année de médecine. Art et culture oeuvres Carré, une symphonie de Karlheinz Stockhausen Carré blanc sur fond blanc et Carré noir sur fond blanc, deux œuvres de Malevitch Carré de valets, un film français Carré 35, un film français Carré de dames, une série télévisée américaine Carré noir, une collection de littérature policière Carré d'As, un film américain la Tête au carré, une émission de radio groupes ou association Carré Manchot, un groupe de musique bretonne Carré Rouge, un groupe de rap français Cercle et Carré, une association d'artistes La Bande du Carré Blanc, le nom initial du groupe d'humoristes français Nous Ç Nous Nom propre Toponymie Le Carré, quartier populaire du centre de Liège ; Le Vieux Carré, quartier populaire du centre de La Nouvelle-Orléans ; Madina Carré, village guinéen situé dans le district de Gobidjé ; Maison Carrée, temple romain à Nîmes ; Théâtre royal Carré, théâtre d'Amsterdam ; Saint-Faustin–Lac-Carré, ancien nom de la municipalité de Mont-Blanc au Québec ; carré, dans la toponymie de Bruxelles, l'intérieur d'un îlot urbain dont l'accès se fait par une ruelle étroite ; Hôtel Carré de Candé, hôtel particulier à La Rochelle. Patronyme Albert Carré (1852-1938), comédien, dramaturge, librettiste, metteur en scène et directeur de théâtre français ; Ambroise-Marie Carré (1908-2004), homme d'Église (religieux dominicain) et académicien français ; Antoine Carré (né en 1943), homme politique français ; Antoine Carrée, graveur français acif entre 1787 et 1802 ; Cannelle Carré-Cassaigne (1995-), actrice française ; ; Benoit Carré, chanteur et compositeur français ; Caroline Carré de Malberg (1829-1891), fondatrice des sœurs salésiennes missionnaires ; Charles Émile Carré (1863-1909), architecte français ; Corentin Jean Carré (1900-1918), héros militaire français ; Cyrille Carré (1984-), kayakiste français ; Emile-François-Joseph Carré (1884-1973), ingénieur-général français ; Fabrice Carré ou Carré-Labrousse (1855-1921), dramaturge et librettiste français ; Félix Carré (1794-1866), homme politique français ; Ferdinand Carré (1824-1900), inventeur du , dans les domaines de la réfrigération et de l'électricité ; Gaston Carré (1905-1942), résistant français ; Georges Henri Carré (1878-1945), peintre français ; Géraldine Carré, animatrice de télévision française ; Gérard Carré (1952-), écrivain et scénariste français, auteur de roman policier, de littérature d'enfance et de jeunesse et de scénarios pour la télévision ; Guillaume Louis Julien Carré (1777-1832), jurisconsulte français ; Guillaume Marie Carré (1770-1849), homme politique français ; (1656-1721), peintre néerlandais ; Henri Carré, vétérinaire qui donna son nom à la maladie de Carré ; Irénée Carré, (1829-1909), inspecteur général de l'école primaire, ; Isabelle Carré, (1971-), actrice française ; Jean-Marie Carré (1887-1958), universitaire français ; Jean-Michel Carré (1948-), réalisateur et producteur de cinéma français ; Jean-Nicolas-Louis Carré (1770-1845), général français ; John le Carré (1931-2020), écrivain britannique de romans d'espionnage ; Joseph Carré (1870-1941), architecte français établi en Uruguay ; Juliette Carré (?-), une actrice française ; Léon Carré (1878-1942), peintre orientaliste français ; Louis Basile Carré de Montgeron (1686-1754), écrivain et magistrat français ; Louise Carré (1936-), scénariste, réalisatrice et productrice française ; Lucien Carré (?-?), parfois crédité Carré, chef décorateur français ; Marguerite Carré née Giraud (1880-1947), cantatrice française ; (1905-1983), nonne et essayiste française ; Mathilde Carré (1908-2007), résistante française, devenue plus tard agent double ; Patrick Carré (1952-), écrivain français, sinologue, traducteur bouddhique ; Pierre Carré de Lusançay (1766-1853), un navigateur et militaire français ; Pierre-Marie Carré (1947-), évêque français ; Raoul Carré (1868-1933), peintre français ; Raymond Carré de Malberg (1861-1935), juriste, professeur ; René Carré-Bonvalet (1875-1953), homme politique français, député ; Rhys Carré (1998-), joueur gallois de rugby à XV ; Stanislas Carré de Malberg (1969-), acteur, scénariste et réalisateur français ; Théodule Carré-Cassaigne (1990-), acteur français. Prénom Voir aussi Patronyme français Homonymie de titre
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Couche%20physique
Couche physique
Dans le domaine des réseaux informatiques, la couche physique est la première couche du modèle OSI (de l'anglais Open Systems Interconnection, « Interconnexion de systèmes ouverts »). Principes La couche physique est chargée de la transmission effective des signaux électriques, radiofréquences ou optiques entre les interlocuteurs. Son service est généralement limité à l'émission et la réception d'un bit ou d'un train de bits continu (notamment pour les supports synchrones comme la fibre optique). Cette couche est chargée de la conversion entre bits et signaux électriques ou optiques. Elle est en pratique toujours réalisée par un circuit électronique spécifique. Le service de cette couche est approximativement défini par : la norme ISO 7498-1 ; précisée par ISO 10022 ; précisée par la recommandation X211 du CCITT. Dans le cas des réseaux Ethernet, les données sont transmises sur la couche physique par un PHYceiver. Quelques encodages de couche 1 Codages en bande de base : BHDn ; Biphase ou Manchester ; Bipolaire simple ou d'ordre 2 ; Manchester différentiel ; Miller ; MLT-3 ; HDB3 ; NRZ ; NRZI. Voir aussi Articles connexes Internet modèle OSI Réseau informatique Ethernet Connectique Liens externes Bibliographie Notes et références Modèle OSI
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Colon
Colon
Colon, l'une de ses graphies (côlon notamment) ou l'un de ses composés, peut désigner : un colon ou colonna est une ancienne forme de l'armée ancienne grecque ; un colon, une personne qui s'installe dans un endroit vierge ou une colonie, et qui pratique donc la colonisation ; un colon, un agriculteur exploitant sa terre selon le mode du colonat partiaire ; le (de l'espagnol ) peut désigner une monnaie : le colon costaricien au Costa Rica, le colon salvadorien, ancienne monnaie du Salvador. Monnaie Le colon (de l'espagnol ) peut désigner différentes monnaies : Colon costaricien au Costa Rica, Colon salvadorien, ancienne monnaie du Salvador. Personnalités Augie Colón (1928-2004), percussionniste portoricain ; Bartolo Colón (1974-), lanceur dominicain de baseball ; Carlos Colón, Jr. (1979-), catcheur portoricain ; Germà Colón (1928-2020), lexicographe spécialiste du catalan ; Primo Colón (1982-), catcheur portoricain ; Ernie Colón (1931-2019), auteur américain de comics ; Javier Colón (1969-), basketteur portoricain ; Javier Colon (1978-), chanteur américain ; Johan Colón (1995-), coureur cycliste colombien ; Joseph Colon Trabotto (vers 1420-1480), rabbin du xve siècle ; María Colón (1958-), athlète cubaine ; Míriam Colón (1936-2017), actrice portoricaine ; Orlando Colón (1982-), catcheur portoricain ; Román Colón (1979-), joueur dominicain de baseball ; Santos Colón (1922-1998), danseur de salsa portoricain ; Willie Colón (1950-), pionnier de la salsa ; Willie Colon (1983-), joueur américain de football américain. Autres personnages Frédéric Côlon : un personnage fictif du Disque-monde de Terry Pratchett ; Pierre Colon : un personnage de légende brabançon en Belgique. Toponymes Argentine Colón : ville et chef-lieu du département de Colón ; Colón : un arrondissement de la province de Buenos Aires ; Colón : l'une des 26 subdivisions de la province de Córdoba. Colombie Colón, une ville du département de Putumayo ; Colón Génova : une municipalité du département de Nariño ; Nuevo Colón : une municipalité du département de Boyacá. Cuba Colón, une ville de la province de Matanzas. France Colon : une rivière de Lorraine, affluent du Madon ; Saint-Cyr-les-Colons : une commune française située dans le département de l'Yonne. Honduras Colón : un département du pays. Mexique : une ville du Querétaro ; au Querétaro. Panama Colón : une ville et chef-lieu de la province de Colón de l'une des neuf provinces du pays ; District de Colón dans la province de Colon ; Île Colón : une île du pays. Uruguay Colón : une ville du pays. Venezuela Colón : l'une des 21 municipalités de l'État de Zulia ; Cristóbal Colón : l'une des 4 paroisses civiles de la municipalité de Valdez dans l'État de Sucre ; San Juan de Colón : chef-lieu de la municipalité d'Ayacucho dans l'État de Táchira. Titres Cristóbal Colón : un croiseur de la marine espagnole ; Au pays des colons (en anglais : ) : un film documentaire ; Autres CA Colón de Santa Fe : un club de football argentin ; Les Colons de Catane : un jeu de société de Klaus Teuber ; une expression (ou un argot québécois) voulant dire que ledit colon est sans éducation et sans respect pour son environnement ; dans le contexte hiérarchique militaire, le raccourci pour désigner un colonel. pour la partie de l'intestin, voir Côlon
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste%20des%20communes%20de%20l%27Ard%C3%A8che
Liste des communes de l'Ardèche
Cette page liste les du département français de l'Ardèche au . Liste des communes Le tableau suivant donne la liste des communes, en précisant leur code Insee, leur code postal principal, leur arrondissement, leur canton, leur intercommunalité, leur superficie, leur population et leur densité, d'après les chiffres de l'Insee issus du recensement 2019. Intercommunalités Notes et références Notes Références Voir aussi Articles connexes Listes des communes de France Liste des anciennes communes de l'Ardèche Liste des cantons de l'Ardèche Liste des intercommunalités de l'Ardèche Communes Ardeche
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Cadmiage
Cadmiage
Le cadmiage correspond à un placage de métal cadmium sur un acier ou une surface de métal oxydable. Cette opération peut être considérée de manière générique comme un traitement de surface. Le cadmiage électrochimique, technique de galvanoplastie Il consiste à déposer une couche de cadmium par électrolyse. Le cadmium ne subit pas d'oxydation au contact de l'air et se comporte très bien en milieu marin. Ce traitement est utilisé en particulier en aéronautique pour protéger les rivets d'assemblage. Procédé de revêtement Construction aéronautique
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https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9sultats%20de%20la%20Coupe%20du%20monde%20de%20football%202002
Résultats de la Coupe du monde de football 2002
Cet article traite des résultats de la coupe du monde de football de 2002. Premier tour Groupe A Groupe B Groupe C Groupe D Groupe E Groupe F Groupe G Groupe H Deuxième tour Huitièmes de finale * après prolongation, but en or ** après prolongation, 3 - 2 aux tirs au but Quarts de finale * après prolongation, 5 - 3 aux tirs au but ** après prolongation, but en or Demi-finales Match pour la troisième place Finale Coupe du monde de football 2002
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Cadmium
Cadmium
Le cadmium est l'élément chimique de numéro atomique 48, de symbole Cd. Le corps simple cadmium est un métal. Un alliage contenant du cadmium ou un objet recouvert d'une fine couche de cadmium (métal) est dit cadmié. Généralités et histoire de la découverte du cadmium Le cadmium est un élément du groupe 12 et de la période 5. Stricto sensu, c'est un métal pauvre, qui ne répond pas à la définition des éléments de transition par l'IUPAC ; en pratique cependant, il est très souvent assimilé aux métaux de transition dans les manuels et de très nombreux ouvrages. Il fait partie du « groupe du zinc », ou groupe B, qui comprend, par numéro atomique croissant, Zn, Cd et Hg, éléments caractérisés par deux électrons sur la sous-couche s au-delà d'une sous-couche d complète. La configuration électronique du cadmium est . Zinc et cadmium sont des métaux électropositifs assez semblables. L'élément a été découvert en pionnier vers 1809 par le chimiste suédois ou , grâce aux premières études d'électrochimie. Mais l'élément a été redécouvert dans le cadre de la chimie minérale classique : il est dénommé en allemand « das Cadmium » ou « das Kadmium » définitivement en 1817 par le professeur de chimie analytique de l'université de Goettingen Friedrich Stromeyer qui prépare le corps simple, métal mou et blanc, pour la première fois à partir de carbonate de zinc impur, couvert de taches jaunâtres. Ces travaux concernant la chimie de l'élément cadmium sont confirmés dès 1818 par les travaux de trois chimistes allemands, le pharmacien-chimiste et industriel Carl Hermann à partir des oxydes de zinc, et Paul Meissner ou pour confirmer, de façon indépendante, la première hypothèse savante. Le mot cadmium vient du latin médiéval ou du gréco-latin , ancien nom donné au carbonate de zinc, avant la dénomination définitive de smithsonite, attribuée en 1832 par François Sulpice Beudant. Les mineurs des environs de la cité antique de Thèbes extrayaient déjà ce minerai pour fabriquer divers « laitons » et « bronzes ». Rappelons que la cité thébaine en Béotie est fondée selon la légende par le guerrier étranger Cadmos ou Cadmus, dont la citadelle et le royaume portent ainsi le nom de Kadmeia, en français Cadmée. Ce nom est donc apparenté par sa racine à celui du mélange dénommé « calamine », mais aussi du minéral défini calamine. Le terme gréco-latin cadmia désignait en Europe à la fois tous les types de minerais de zinc oxydé, que sont les calamines décrites de manière érudite, et dans la tradition technique, les cadmia fornacum ou cadmies, ces dépôts de poussières et d'oxydes métalliques, formés sur les parois des fours métallurgiques. Par exemple, dans le dictionnaire Larousse du paru après 1920, la cadmie désigne en premier lieu le résidu qui s'attache au paroi du gueulards des hauts-fourneaux, et dans une autre dénomination qualifié par l'adverbe autrefois, correspond à la calamine, au sens de minéral défini et/ou de roche minerai, c'est-à-dire en rapport avec le corps « carbonate de cadmium » qui à l'état pur, se nomme smithsonite. L'adjectif « cadmique » mentionne ce qui a rapport au cadmium (élément ou corps simple), ou qualifie ce qui contient du cadmium. L'interprétation commune que le cadmium provient du mot « cadmie », parfois pris au sens de dépôt résiduel, se fonde sur ce que le cadmium métal produit par l'industrie en Haute-Silésie dès 1852 provenait de la réduction des poussières zincifères et cadmifères, autrement dit des cadmies, recueillies dans les allonges des cornues jouant le rôle de creusets horizontaux des fours à zinc, le métal cadmium étant obtenu finalement par une distillation garantissant le moins d'impuretés possibles. Ce procédé s'est répandu dans le monde jusqu'à sa disparition vers 1920. Le cadmium est un élément toxique (notamment responsable de la maladie Itai-itai) et écotoxique, parmi les plus problématiques sur le plan de la santé environnementale parmi les éléments traces métalliques et métaux lourds. Des analyses géostatistiques ont montré que dans certaines régions du monde, dont la France, certains sols (sédimentaires marins) présentent naturellement une teneur élevée en cadmium (avec des risques de contamination de végétaux ou d'animaux et de l'eau). Certains engrais (phosphatés) sont la source la plus fréquente de contamination des sols dont en Europe. Isotopes Le cadmium possède 38 isotopes connus, de nombre de masse variant entre 95 et 132, et 12 isomères nucléaires. Parmi ces isotopes, six sont stables, Cd, Cd, Cd, Cd, Cd et Cd, et constituent avec deux radionucléides primordiaux, Cd et Cd la totalité du cadmium naturel. Le plus abondant est Cd (28,73 % du cadmium naturel) et le moins abondant Cd (0,89 %). On soupçonne Cd, Cd et Cd d'être radioactifs, avec des demi-vies de l'ordre de dix millions de fois l'âge de l'univers ou même supérieures, mais leur désintégration n'a pour l'instant jamais été observée. On attribue au cadmium une masse atomique standard de . Occurrences dans les milieux naturels, minéralogie et géologie, gîtes et gisements Le cadmium est un élément relativement rare. Le clarke s'élève à . Le cadmium existe très rarement à l'état natif. Le cadmium natif n'a été découvert, par des géologues russes dans les trapps de Sibérie orientale, qu'en 1979. Le cadmium est souvent associé au zinc, au cuivre et au plomb dans les minerais. Gisements Les minerais assez rares, comme très souvent mêlés à la blende, la greenockite contenant potentiellement 77,8 % ou l'otavite ou carbonate naturel de cadmium, restent en pratique inexploités ou peu exploitables, car le cadmium est présent dans presque tous les minerais de zinc (la teneur en cadmium varie de 0,01 % à 0,05 %. Le cadmium métal est obtenu industriellement comme sous-produit de la métallurgie du zinc, à partir des poussières mêlées au gaz de grillage des minerais sulfurés comme les blendes , mais aussi parfois du cuivre et du plomb. Il est aussi récupéré à partir des lessives de la production électrolytique du zinc. Sa production dépend de celle du zinc, dans une proportion variable de de cadmium/tonne de Zn élaboré ( de zinc en moyenne). Le cadmium est également présent dans des minerais de plomb et de cuivre, ainsi que dans des phosphates naturels ( pour les phosphates jordaniens, pour les phosphates tunisiens). Propriétés physiques et chimiques, préparation du corps simple, alliages Propriétés physiques Le corps simple cadmium est un métal blanc argent brillant, légèrement bleuté, tendre et mou, très malléable et ductile, avec un éclat blanc d'étain. Il est plus mou que le zinc et l'étain. Son réseau hexagonal compact est déformé par allongement, expliquant une anisotropie des propriétés cristallines. Le métal cadmium se courbe facilement, il crisse à la flexion. Il graisse les limes. Frotté sur le papier, il laisse une trace grise. La résistivité électrique du cadmium est quatre fois plus élevée que celle du cuivre. Exposé à l'air, il perd son éclat. Avec le temps il ternit au contact de l'air. Il est peu altéré à l'air humide. Il est insoluble dans l'eau et les bases. L'eau pure est sans action, même à ébullition. Le cadmium est un métal blanc argenté ayant des propriétés physiques proches de celle du zinc. Sa masse molaire atomique est de . Sa masse spécifique est de . Son coefficient de dilatation linéaire est de l'ordre de . Par écrouissage, sa densité apparente peut passer de 8,6 à 8,69, et sa dureté Mohs se stabilise à 2. Il est ductile (capacité à l’étirement), malléable (capacité à la mise en forme) et résiste à la corrosion atmosphérique, ce qui en fait un revêtement de protection pour les métaux ferreux. C'est pourquoi il est employé dans les revêtements galvanoplastiques, par exemple le cadmiage des aciers pour la protection en milieu eau de mer. C'est ainsi un métal d'électro-galvanisation, le revêtement protecteur de l'acier pouvant être un dépôt par voie électrolytique. Le corps simple métal cadmium est plus volatil que le zinc. Il fond à et bout vers à une pression d'une atmosphère. Lors de l'ébullition du cadmium, il se dégage des vapeurs jaunes, orange ou jaune orangé, à la fois toxiques et suffocantes. Sa densité de vapeur avoisinerait 3,94 selon Henri Sainte-Claire Deville et sa pression de vapeur est importante dès . Refroidie lentement, cette matière à l'état de vapeur cristallise en octaèdres réguliers. Une lampe à vapeur de cadmium (Cd confiné sous vide) éclaire fortement, mais avec une couleur de base bleu-vert à l'équilibre. Propriétés chimiques Les propriétés chimiques du cadmium sont semblables à celles du zinc. Le cadmium est chalcophile. Il réagit directement avec le corps simple soufre. Le test classique est la précipitation du sulfure de cadmium jaune par le gaz sulfure d'hydrogène ou divers autres sulfures alcalins. Cd métal solide + HS gaz hygrogène sulfuré → H gaz + CdS poudre solide jaune Il s'oxyde très peu à la température ambiante et chauffé, il brûle avec une flamme orange dans l'air en donnant une fumée brune toxique, qui apparaît être de l'oxyde anhydre jaune brun , insoluble dans un excès d'hydroxyde de sodium. La réaction est exothermique : 2 Cd métal solide + gaz oxygène de l'air → 2 CdO solide jaune brun avec = La vapeur de cadmium décompose l'eau au rouge, produisant un dégagement de gaz dihydrogène et laissant . Cd vapeur + vaporisé → H gaz + CdO poudre solide jaune brun Le cadmium est soluble dans les acides forts concentrés et parfois dilués. Réagissant avec les acides forts, il est facilement soluble dans l'acide nitrique fort et dilué, il reste peu soluble dans les acides chlorhydrique et sulfurique concentrés à moins de procéder à chaud. Le métal cadmium est dissous avec dégagement d'hydrogène dans les précédents acides décrits, mais aussi dans l'acide acétique, un acide faible. Les sels de cadmium obtenus, incolores, parfois diversement hydratés, sont solubles dans l'eau. Placé sur une lame de zinc, un sel quelconque génère l'activation du couple redox suivant, qui explique le dépôt cristallin de cadmium métal. Zn + Cd → Zn + Cdmétal avec Δε ≈ Il est soluble dans les solutions aqueuses de nitrate d'ammonium et dans celles de l'acide sulfureux, sans dégagement de gaz hydrogène. Dans ce dernier cas, la dissolution donne un mélange de sulfite de cadmium soluble, et de sulfure de cadmium qui précipite. Le cadmium réagit également directement avec les corps simples halogènes, sélénium, phosphore Métallurgie La métallurgie du cadmium est intégrée à celle du zinc, du plomb ou plus rarement du cuivre. Dans tous les cas, une partie du cadmium est récupérée par filtration du gaz provenant du grillage. Voici deux cas de récupération, la pyrométallurgie et l'hydrométallurgie du zinc : Pyrométallurgie Le cadmium est récupéré lors du raffinage du zinc. L'« éponge de cadmium » obtenue est raffinée thermiquement par fusion (à ) en présence de soude pour éliminer zinc et plomb sous forme de zincate et plombate puis par distillation à . Hydrométallurgie Le cadmium est en solution ( de Cd/L) dans le bain d'électrolyse. Il est récupéré, après épuisement de Zn2+, par cémentation à l'aide de zinc. On obtient des boues bleues contenant au moins environ 6 % de cadmium et 15 % de cuivre. Les autres poussières réutilisables sont enrichies à 7 à 10 %. Boues et/ou poussières sont ensuite attaquées en milieu acide sulfurique. Les ions Cd2+ sous forme de sont à nouveau réduits en métal par cémentation avec de la poussière de zinc. Le cadmium métallique cémente ou précipite. Le cadmium se sépare du cément ou phase de cémentation qui contient différents sulfates et impuretés (Zn, As, Sb, Cu, Ni) par distillation ou vaporisation à . Procédé électrochimique pour obtenir le cadmium à 99,97 % Le raffinage a lieu par lixiviation ou lessivage à l'acide sulfurique avec des produits purifiés, venant du procédé électrolytique menant à la production de zinc. La solution est neutralisée, les impuretés essentielles comme le Pb, le Cu ou l'As sont précipitées. L'électrolyse est conduite dans des petites unités, soient des récipients en matière plastique, avec des anodes en plomb et cathodes en aluminium, rotatives. La tension du bain est de l'ordre de avec une densité de courant de . Les dépôts électrolytiques de cadmium sont retirés et fondus. Le cadmium est commercialisé sous forme de tiges, plaques, barres, boules ou granules. Alliages Il existe de nombreux alliages, notamment avec le Zn, Cu, Ag, Pb, Bi, Sn. Les alliages avec le plomb, l'étain, l'argent sont très ductiles et malléables, alors que les alliages du cadmium avec l'or, le cuivre, le platine et autres platinoïdes sont cassants. La présence de cadmium apporte des propriétés antifriction et souvent contribue à un abaissement du point de fusion. Ce métal est présent dans les alliages de friction, les alliages d'imprimerie, dans les alliages pour soudures et brasures, dans l'alliage de Wood, autrefois du type , excellent pour le moulage Les alliages étaient utilisés pour la soudure d'aluminium. Un alliage pour brasure typique, fondant à , est . L'alliage nettement plus cadmié et moins cuivré a même un point de fusion de l'ordre de . L'alliage or cadmium est un des premiers alliages à mémoire de forme connus. Rappelons qu'un faible apport de cadmium confère à l'or un éclat particulier. L'amalgame est le matériau de la cathode de l'élément ou pile de Weston, en contact avec une solution de comme électrolyte. Chimie du cadmium, propriétés physiques et chimiques des corps composés et complexes La chimie du cadmium est proche de celle du zinc, et dans une moindre mesure, du plomb. Le principal nombre d'oxydation est II. Le cadmium monovalent reste assez rare, mais l'hydrure de cadmium (I), le tétrachloroaluminate de cadmium (I) ne sont pas confidentiels. L'ion cadmium divalent est déplacé par le zinc métallique en solution : il est moins réactif que le zinc. Ainsi les solutions salines de cadmium II mises au contact de Zn ou Al relarguent le métal cadmium qui précipite. Les sels de cadmium (II) sont moins hydratés que les sels de zinc. Les halogénures de cadmium sont aussi moins ionisables, et, mis à part le fluorure de cadmium à structure ionique, ils peuvent former plus facilement des complexes en solution. La tendance des sels à former des complexes, souvent de coordination 4, est forte. Ainsi les anions ou cations complexes le plus souvent incolores , , mais aussi , , , Le cadmium forme d'importants complexes avec le dithiocarbamate… Les corps composés les mieux connus sont : hydrures hydrure de cadmium I hydrure de cadmium II fluorures fluorure de cadmium chlorures chlorure de cadmium chlorure de cadmium et de césium bromures bromure de cadmium bromure de cadmium et de césium iodures iodure de cadmium oxydes oxyde de cadmium amorphe Oxyde de cadmium cubique (naturel alias ) hydroxydes hydroxyde de cadmium blanc gélatineux peu soluble en milieu aqueux (pK ~ 14,4) sulfures sulfure de cadmium amorphe (artificiel) sulfure de cadmium hexagonal (naturel alias greenockite, pK ~ 26) sulfure de cadmium cubique (naturel alias hawleyite) sulfure de cadmium et d'indium (naturel alias cadmoindite) séléniures séléniure de cadmium (naturel alias ) sélénio-sulfures ? tellurures tellurure de cadmium tellurure de mercure et de cadmium ou alliage mercatel tellurure de cadmium et de zinc ou CZT nitrures arséniures phosphures , , , , carbonates carbonate de cadmium (pK ~ 11,3 ; corps naturel nommé otavite) iodates iodate de cadmium (pK ~ 7,6) sulfates sulfate de cadmium orthorhombique sulfate de cadmium hydraté monoclinique sulfate de cadmium hydraté monoclinique sulfate de cadmium hydraté sulfate double de cadmium et d'ammonium sulfate double de cadmium et de potassium sulfate double de cadmium et de magnésium hydroxysulfates hydroxysulfate de cuivre et de cadmium hydraté (corps naturel verdâtre nommé nidermayrite) séléniates nitrates nitrate de cadmium nitrate de cadmium hydraté arséniates arséniate de cadmium très peu soluble (pK ~ 32,4) arséniate de cuivre (II), de zinc (II) et de cadmium (II) hydraté (corps naturel bleuté nommé ) chloroarséniate de plomb et de cadmium (corps naturel bleuté nommé vanckerite) borates borate de cadmium (corps fluorescent et phosphorescent, pK ~ 8,6)) tétrafluoroborate de cadmium aluminates tétrachloroaluminate de cadmium (I) chromates chromate de cadmium dichromate de cadmium phosphates phosphate de cadmium (pK ~ 32,6) silicates silicate de cadmium (corps fluorescent et phosphorescent) molybdates de cadmium (pK ~ 7,2) tungstates tungstate de cadmium thiocyanates thiocyanate de cadmium mercurithiocyanate de cadmium formiates formiate de cadmium acétates acétate de cadmium acétate de cadmium hydraté oxalates de cadmium oxalate de cadmium (pK ~ 7,8) carboxylates à longues chaînes carboxylate de cadmium dont le pyridine-2 carboxylate de cadmium polymères monodirectionnels avec fonction carboxylate de cadmium… cyanures cyanure de cadmium ferrocyanure de cadmium (pK ~ 15) amides Amide de cadmium thiocarboxylates composés organo-cadmien cristaux liquides Détection du cadmium par mesures analytiques physiques Il existe une dizaine de mesures physiques par spectrométrie, précises jusqu'à parfois quelques ppb. L'analyse chimique traditionnelle passe par exemple par la gravimétrie ou pesée après précipitation en milieu du sulfure de cadmium . Utilisations et applications du corps simple, des alliages et des composés Le cadmium a de multiples utilisations : pour le cadmiage ou plaquage protecteur de cadmium sur des métaux ou alliages potentiellement oxydables, en galvanoplastie, pour les soudures spéciales (circuit électriques ou électroniques, alliages à températures de fusion basse…), en électrochimie (fabrication de cathode type pour accumulateur au cadmium et/ou au plomb, pour batteries rechargeables nickel cadmium) mais aussi notamment dans les écrans de télévision, les barres de contrôles des réacteurs ou piles nucléaires, les colorants (émail, glaçure rouge-orange en céramique) Alliages fusibles, déformables… Il entre dans la composition de nombreux alliages à bas point de fusion (soudures, brasures). Les alliages à bas point de fusion sont fabriqués par exemple pour les brasures de conducteurs électriques (Ag 50 %, Cd 18 %, Zn 16 %, Cu 15 %) et pour fusibles (Bi 50 %, Pb 27 %, Sn 13 %, Cd 10 %, fond à ) ; D'autres alliages à bas point de fusion sont utilisés dans le système de protection incendie, comme les systèmes Sprinkler. Certains alliages de cadmium avec l'or font partie de la famille des métaux « intelligents » (à mémoire de forme) et servent donc à fabriquer des lunettes incassables, des tuyaux dans les centrales nucléaires… Accumulateurs Il sert à la fabrication de certaines batteries d'accumulateurs (« piles rechargeables »), du type nickel cadmium /, /, ou encore / et /. Les Accumulateurs électriques comme les « piles » rechargeables Ni-Cd, peuvent se caractériser par la matière constituant l'électrode positive, un mélange pulvérulent d'hydroxyde de nickel et de graphite et celle constituant l'électrode négative à base de cadmium avec 20 à 25 % de fer. Les matières actives sont placées dans des pochettes en acier nickelé perforées (trous de ) de de large. L'électrolyte est une solution aqueuse de KOH : . Voici l'équation-type dans le sens de la décharge (et inversement de la recharge) Cd corps simple métal à l'anode + 2 NiO(OH)aqueux fortement basique + 2 → Cd(OH) aqueux fortement basique + 2 Ni(OH) hydroxyde de nickel de la cathode Il existe un « effet mémoire » au niveau des électrodes, ce qui impose une discipline minimale de charge et de décharge. Quoique supplantés actuellement par des dispositifs de type Lithium-ion ou nickel-hydrure de métal Ni-MH, les accumulateurs Ni-Cd restent employés, malgré leur effet mémoire, dans les applications où la résistance interne doit rester faible (appels de courant important) : moteurs électriques, talkies-walkies En 1992, la production d'accumulateurs Ni-Cd était de d'unités dont 60 % par des producteurs japonais et 15 % par des français ; Le cadmium est ainsi également utilisé dans la collecte de l'énergie solaire. Revêtements (métal, pigments de peinture), colorants et/ou stabilisants Mais ses principales utilisations en masse restent celles de ses composés qui concernent les revêtements anticorrosion (appliqué en couche mince sur l'acier par cadmiage, le cadmium protège contre la corrosion, en particulier saline) ou encore la fabrication de pigments stables de couleurs (jaune et rouge). Le cadmiage se justifie par le fait que le cadmium est inaltérable à l'air et a un bon comportement en milieu marin. Le cadmiage est effectué par électrolyse. Utilisé, en particulier pour protéger les rivets d'assemblage en aéronautique. Les pigments de cadmium sont essentiellement à base de sulfure de cadmium et parfois de sulfure de zinc. Ce sont des cristaux mixtes de jaune et blanc, associé à rouge, ce qui explique de couleur orange par mélange. Ces mélanges de corps purs facilement dispersables présentent une bonne résistance à la lumière et aux UV, à la chaleur et aux intempéries et ont été utilisés à grande échelle dans les peintures (couleur jaune des taxis de New-York), dans les matières plastiques (casques, verres, céramiques…). Van Gogh utilisait du pour faire le jaune de ses tournesols. Ainsi le jaune 35 ou le jaune 37 à base de mélange précis de et , l'orange 20 à base de , le rouge 108 ont été des colorants usuels des matières plastiques, type polyoléfines et polystyrèniques, des années 1960 et 1970. Mais le cadmium a été reconnu progressivement par les autorités comme un métal lourd, hautement toxique, par lui-même et ses composés, libérables des peintures, plastiques et mélanges de polymères, par décomposition thermique ou lente dégradation. D'où le déclin de cette gamme de pigments minéraux, amorcé à partir des années 1990. Des composés de cadmium, comme les carboxylates de cadmium ou parfois le sulfure de cadmium, peuvent être utilisés comme stabilisateurs ou stabilisants, avec d'autres composés métalliques à base de Zn, Ba, Sr de matériaux polymères communs, comme le PVC. Des composés obtenus avec des organo-cadmiens pouvaient être employés comme agent de moulage ou pour stabiliser le PVC. La Communauté européenne a adopté une directive limitant l'utilisation des pigments de cadmium aux seuls cas où ils ne peuvent être remplacés (polymères) ; Divers Les autres usages de l'élément sont : l'absorption de neutrons : la section efficace du cadmium pour l'absorption des neutrons thermiques étant particulièrement élevée, avec une section de capture de l'ordre de pour le mélange d'isotope, le cadmium sert à éviter l'emballement de la réaction de fission, il est employé pour la réalisation de barres de contrôle dans les réacteurs nucléaires, et est utilisé en tant que protection biologique vis-à-vis de sources de neutrons ; l'éponge de cadmium est un mélange de cadmium et de sulfate de zinc obtenu généralement par la réaction entre du zinc et du sulfate de cadmium ; elle peut servir en catalyse hétérogène. Toxicité et écotoxicité, toxicologie du cadmium L'élément cadmium est très toxique, comme l'avait pressenti Friedrich Stromeyer, aussi toxique que le plomb et le mercure. Par ingestion de produits solubilisés par l'organisme ou par inhalation via les sites alvéolées des bronches, passe dans le sang, s'accumule dans le foie tout en provoquant des troubles rénaux graves. Il forme des composés métalliques avec l'urée, qui joue le rôle d'un complexant. Les fumées d'oxydes de cadmium ont un potentiel de dangerosité équivalent à celui du phosgène. L'inhalation à faible concentration provoque une fièvre persistante, connue sous l'appellation de « fièvre des fonderies », « fièvre des fondeurs » ou encore « fièvre des métaux ». L'inhalation à haute concentration entraîne un œdème du poumon. La limite autorisée sur le lieu de travail est fixée à de CdO par . Le cadmium a un cation bivalent de rayon ionique très proche de celui du calcium. Ainsi, comme le strontium, le cadmium interagit avec le calcium des os. Du fait de sa forte et longue rétention dans les organismes vivants, il peut se substituer facilement au calcium dans le cristal osseux et en modifie les propriétés mécaniques. Ainsi le cadmium en excès présent dans l'organisme cause une porosité osseuse, une déformation des os, des fractures multiples, un ratatinement progressif du corps, impossible à réparer ou à soigner comme le prouvent les derniers stades de la maladie « Itai-itai » décrite en 1955 par le corps médical nippon. La maladie se dénomme simplement par le cri répété de douleur des patients, souffrant de terribles souffrances aux articulations, avant d'agoniser par atrophie osseuse et paralysie complète. Les déversements volontaires ou accidentels de matière cadmiée dans les rivières ont des effets désastreux sur la faune aquatique. Une pollution même modeste entraîne la mortalité aiguë d'une multitude de poissons. Mais la dispersion de boues contenant des métaux lourds (plomb, mercure et cadmium) explique que l'élément cadmium se retrouve, plus qu'à l'état de traces insignifiantes, dans les filières alimentaires (riz, chocolat…). Les huîtres peuvent contenir dans les eaux les moins polluées une quantité de cadmium minimale de l'ordre de de matière sèche. Mais dans les eaux de mer en partie cadmiées, elles peuvent en contenir jusqu'à , sans dépérir du fait de la présence plus importante en zinc. Il est aisé de comprendre que le recyclage maîtrisé du métal et surtout de ses sels (souvent oubliés), l'épuration soignée des eaux usées et des gaz de rejets sont un impératif pour l'environnement. Imprégnation de la population Il varie selon de nombreux paramètres, environnementaux notamment, et dans l'urine il tend à augmenter avec l'âge et à diminuer avec l’IMC (Indice de masse corporelle). En 2018 en France, le « Volet périnatal » du programme national de biosurveillance a publié une évaluation de l'imprégnation des femmes enceintes notamment par le cadmium (et d'autres métaux et quelques polluants organiques) à l'occasion du suivi d'une cohorte de enceintes (« Cohorte Elfe ». Cette cohorte comprend des femmes qui ont accouché en France en 2011 hors Corse et TOM). Le dosage urinaire de enceintes arrivant à la maternité a révélé du cadmium dans 88 % des échantillons d’urine analysées (moyenne géométrique : , avec de créatinine, soit un niveau proche des moyennes trouvées chez la femme enceinte aux États-Unis de 2003 à 2010). Pour ces 990 femmes enceintes, une cadmiurie (teneur des urines en cadmium) dépassant le seuil HBM-II 1 de augmentait avec l’âge des mères et diminuait avec l’IMC et le niveau d’étude. L'imprégnation est également globalement plus élevée chez les gros consommateurs de légumes racines (poireau, carotte, oignon, etc.) mais pas comme on aurait pu s'y attendre d'après la littérature chez les consommatrices de pomme de terre ou de poisson. Il est difficile de déduire les effets de ces indices d'imprégnation des mères par le cadmium sur l'embryon, en raison d'effet potentiels de la grossesse sur l’excrétion urinaire du cadmium (littérature est contradictoire sur ce point) et en raison des recommandations de diminution ou arrêt du tabagisme lors de la grossesse. Toxicité Les analyses faites sur les ossements préhistoriques et des époques successives montrent que les humains se sont fortement contaminés par le cadmium à partir de la révolution industrielle. L'être humain peut par exemple se contaminer via le tabagisme, certains engrais naturellement riches en cadmium, des sources industrielles, certains fruits de mer et la cuisson dans des récipients libérant de faibles doses de cadmium. Des études entreprises surtout dès les années 1980 ont confirmé les effets négatifs du cadmium sur l'organisme (système rénal notamment) et son statut de cancérigène ; il augmente la tension et est source de troubles musculo-squelettiques entraînant une déformation lente et importante du corps chez l'homme, notamment l'embryon qui peut être contaminé via le placenta chez les femmes enceintes exposées à un milieu faiblement contaminé. Son inhalation est également dangereuse. La Commission allemande de biosurveillance a retenu comme valeur seuil HBM-IIHBM-II (dans l'urine) car au-dessus de ce taux, les connaissances scientifiques disponibles montrent un risque accru d’effets défavorables sur la santé pour les individus sensibles au sein de la population générale. Il a été récemment proposé par des praticiens hospitaliers d'ajouter un profil métallique au bilan de santé individuel. Écotoxicité Cet élément est toxique à faibles doses pour de nombreuses espèces animales et végétales, aquatiques et terrestres. Par exemple : il peut fortement déformer le squelette du vairon (à la suite de fractures spontanées de vertèbres, souvent à proximité de la queue) dès l'exposition à de cadmium/L, dose fois moins importante que la LC pour , et qui est proche des taux de cadmium des cours d'eau pollués des régions baltes où a eu lieu cette étude ; il est nocif pour les cellules végétales et à plus forte dose pour la plupart des végétaux ; il inhibe la germination du pollen des gymnospermes, ainsi que la croissance des tubes polliniques, pour des raisons physiologiques encore mal comprises ; il modifie également la morphologie des tubes polliniques d'une manière dose-dépendante. L'endocytose est fortement inhibée chez les plantes contaminées par du cadmium, avec un nombre d'appareils de Golgi réduit, et une formation anormale d'organites acides dans les tubes polliniques. Les pollens de P. wilsonii se montre par exemple très vulnérables au cadmium, qui inhibe fortement la germination des pollens et la croissance des tubes en perturbant les organites endomembranaires, en inhibant les endocytoses et les exocytoses et en formant des vacuoles acides, entraînant un gonflement des tubes pollinique et des diamètres irrégulièrement élargis de ces tubes ; au Japon, au début des années 1950 un usage massif de fertilisants riches en cadmium, dans des sols par ailleurs très pauvres (sableux, acides et fortement déficitaire en zinc et en calcium), expliquent les teneurs inédites du riz produit par les rizières locales et le soja cultivé dans ces champs, soient respectivement sec. C'est l'une des causes cachées de la maladie de maladie Itai-itai, après que les autorités agricoles aient imposé aux nombreux paysans pauvres et parfois affamés, du moins souvent carencés en Zn, une « pseudo-modernisation » impérative de leurs pratiques ancestrales. Le rejet et la dispersion anciens ou récents de cadmium (pigments, charge…) ou la contamination d'eaux pluviales par du cadmium en tant que contaminant fréquent des zingueries anciennes peut être une cause de pollution environnementale diffuse. Face à ces risques et à d'autres contaminations environnementales, les piles NiMH moins polluantes et moins dangereuses pour la santé ont remplacé à partir de 2008 les piles NiCd au sein de l'Union européenne. Les piles NiMH ont en outre été remplacées par des accumulateurs lithium-ion dans la quasi-totalité des appareils nomades. En Australie méridionale, dans les années 1970, les agronomes observant les terres sèches, soumises à de fréquentes remontées d'eaux salines, craignaient à terme le remplacement cationique partiel, mais catastrophique pour la qualité des cultures, du magnésium par le zinc, et du calcium par le cadmium. Mais ils ont aussi compris le rôle capital du zinc qui entrave l'action toxique du cadmium, réduit ou empêche sa fixation, en prenant la bonne place sur les sites de protéines. En milieu marin ou terrestre, une teneur en zinc plus élevée, paradoxalement toxique pour certains organismes vivants, réduit la toxicité du cadmium et surtout son entrée souvent irréversible dans l'organisme. Aussi une prime alimentation à haute teneur en cadmium, avec un déficit grave en zinc et en calcium, est bien cause de catastrophe dans la chaîne trophique. Il est impératif de proscrire le cadmium des fertilisants, et accepter des teneurs modestes de zinc, d'autant plus que l'irrigation peut parfois utiliser des eaux plus ou moins salines sur des sols pauvres et acides. Les bons sols argileux, riches en complexes argilo-humiques, ou des sols bien amendés, à pH plus élevés, sont beaucoup moins sensibles à cette pollution. Détoxication La toxicité du cadmium pour les organismes vivants est liée au fait qu'il déplace des ions métalliques essentiels dans les macromolécules. Tous les systèmes intracellulaires de détoxification connus reposent sur des protéines aux sites riches en soufre, sites dont en pensait qu'ils peuvent toujours aussi capter d'autres métaux lourds. Liu et al. ont récemment (2019) montré que la bactérie Pseudomonas putida peut ainsi inerter le cadmium qui la pénètre, mais via une protéine cette fois spécifique du cadmium, dite CadR (qui répond sélectivement au cadmium) ; elle se lie à l'ADN et régule positivement sa transcription d'autres protéines de détoxification du cadmium. Cette sélectivité serait liée aux types de sites de liaison : le cadmium est d'abord capté par un site riche en cystéine, et par un autre site, riche cette fois en histidine, via une double liaison qui emprisonne le cadmium. Pollution par le cadmium Elle est en forte diminution dans les mers depuis les années 1980, mais les taux restent localement préoccupants, notamment dans les coquillages et organismes du haut de la chaîne alimentaire. En Europe, la Belgique centre est particulièrement touchée, ainsi que les ex-pays de l'Est. En Chine, le cadmium serait présent dans une partie importante de la production de riz. Les origines de la pollution par le cadmium sont multiples, avec notamment : Agricole Engrais phosphatés Eau « Redéposition » des poussières Boues d'épandage L'apport des engrais phosphatés est de de Cd/ha et par an, soit en France, . Dans la chaîne alimentaire, le cadmium se concentre principalement dans les feuilles des plantes (salades, choux mais aussi tabac). Atmosphérique Combustion de produits pétroliers Raffinage de Zn Incinération des ordures ménagères Combustion du charbon Sidérurgie Production d'accumulateurs La teneur de Cd dans l'air varie de en zone rurale, à en zone industrielle et près de l'Etna. Aquatique Sidérurgie, métallurgie Cadmiage Fabrication des engrais phosphatés Raffinage de Zn Fabrication de pigments Le risque lié au cadmium des engrais phosphorés en Europe commence à être pris en compte. En Europe, la Commission a publié plusieurs textes et décisions concernant les dispositions nationales relatives à la teneur maximum admissible en cadmium des engrais. Réglementation Le cadmium est limité ou interdit pour certains usages. Il fait partie des métaux devant être contrôlés dans l'eau potable (dans la plupart des pays). En Europe, depuis le , la directive RoHS (« ») limite son usage dans certains produits commercialisés en Europe (dont éclairage et électronique, hors batteries). Les autres métaux concernés sont plomb, mercure, chrome hexavalent, polybromobiphényles (PBB), polybromodiphényléthers (PBDE), ces derniers sont limités à 0,1 % du poids de matériau homogène, mais la limite imposée pour le cadmium est plus basse que pour ces derniers produits 0,01 %. Remarque : cette directive pourra être élargie à d'autres produits et à d'autres toxiques. Production et économie La production mondiale de cadmium corps simple métallique avoisine au début des années 1990. Les principaux usages économiques dans le monde concernaient le cadmiage (près du tiers), la préparation de pigment et de stabilisants pour matières plastiques (environ un quart pour chacun), l'usage dans les accumulateurs (environ 15 %) et les alliages (3 à 4 %). La croissance mondiale et généralisée des piles et accumulateurs électrochimiques a bouleversé la répartition des emplois du cadmium. Environ 10 à 15 % de la production mondiale du cadmium se fait à partir de matériaux recyclés. Le tableau ci-contre donne les productions annuelles de différents pays. Recyclage Il est réalisé principalement à partir des accumulateurs Ni-Cd et des soudures. Il est à noter qu’en France par exemple, près de la moitié des besoins en cadmium provient du recyclage (environ mille tonnes de cadmium recyclé par an). Consommation Le tableau ci-contre montre les consommations par pays par année (en tonne). Le tableau ci-dessous montre l’importance de la consommation par secteur d'utilisation dans le monde occidental (en %). Commerce En 2014, la France est exportatrice nette de cadmium, d'après les douanes françaises. Le prix moyen à la tonne à l'export était de . Notes et références Bibliographie Alain Foucault, Jean-François Raoult, Fabrizio Cecca et Bernard Platevoet, Dictionnaire de Géologie, , français/anglais, édition Dunod, 2014, 416 Avec la simple entrée « cadmium » . SCHER, Opinion on new conclusions on future trends of cadmium accumulation in EU arable soils , Union européenne Stoev, S. D., Grozeva, N., Simeonov, R., Borisov, I., Hubenov, H., Nikolov, Y. … et Lazarova, S. (2003), Experimental cadmium poisoning in sheep, Experimental and Toxicologic Pathology, 55(4), 309-314. Alexandre Tricot, « Cadmium », Encyclopædia Universalis, 2004. Voir aussi Articles connexes Physique/Chimie Barbe (cristallographie) Cadmium natif catalyseur métal Cd ou ZnCd : synthèse de l'acétate de vinyle Isotopes du cadmium Jaune de cadmium ou sulfure de cadmium Organocadmien Éléments traces métalliques Métal de Wood Spéciation chimique du Cd Rouge de cadmium ou sélénio-sulfure de cadmium Sulfure de cadmium Photoconducteur (pigment jaune de cadmium) Tellurure de cadmium semi-conducteur en couche mince pour la capture solaire photovoltaïque Tellurure de mercure-cadmium ou alliage mercatel, Photodétecteur infrarouge Tréhalase Tungstate de cadmium, comme scintillateur inorganique et catalyseur en chimie organique. Technologie/Industrie Accumulateur électrique Nickel-cadmium, technologie à effet mémoire Cadmiage Cémentation (hydrométallurgie) Ecotoxicologie Cadmium (maladie professionnelle) Cancer bronchique provoqué par le cadmium Directive RoHS Intoxication au cadmium, vulnérabilité spécifiques des équidés, Fièvre des métaux Maladie Itai-itai Métallothionéine Phytochélatine Plante tolérante au Cd, Pb, Zn : Noccaea caerulescens, Ceratophyllum demersum, Bacopa monnieri, Élodée de Nuttall, bryophytes, bryophyte aquatique, Hépatique à large thalle, Saule des vanniers, Pensée calaminaire, Cacaoyer Sols pollués, Phytostabilisation Stratégie de détoxification : au niveau du Trichome, par les Tubifex, par les cloportes rugueux et les escargots, par les molécules Glutathion ou dithiocarbamate (chélation), polymères spécifiques des boues activées Liens externes « Cadmium », Futura-Sciences « Cadmium », Société chimique de France Fiches sur Cd et ses composés minéraux, INRS , avec en sous-pages les données connues pour chaque isotope Images du cadmium sous différents formes Rapport du Sénat français Effets des métaux lourds sur l'environnement et la santé, (2000-2001), Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques Rapport du CSTEE européen sur les risques sanitaires et environnementaux induits par l'utilisation de cadmium comme colorant ou additif stabilisant de certains polymères et pour le traitement de surface (« », , 2001) International lead zinc research organization de New-York. Cette structure dédiée au Zn, Pb et Cd était autrefois associée au centre du zinc français, éditeur du périodique Zinc cadmium et alliages. Cancérogène chimique Écotoxicologie Cancérogène du groupe 1 du CIRC
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Liste des communes des Ardennes
Cette page liste les du département français des Ardennes au . Liste des communes Le tableau suivant donne la liste des communes, en précisant leur code Insee, leur code postal principal, leur arrondissement, leur canton, leur intercommunalité, leur superficie, leur population et leur densité, d'après les chiffres de l'Insee issus du recensement 2019. Notes et références Notes Références Voir aussi Articles connexes Listes des communes de France Liste des anciennes communes du département des Ardennes Liste des cantons des Ardennes Liste des intercommunalités des Ardennes Ardennes Communes
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Liste des communes de l'Ariège
Cette page liste les du département français de l'Ariège au . Historique Le , la commune de Bordes-Uchentein est née de la fusion des Bordes-sur-Lez avec Uchentein. Liste des communes Le tableau suivant donne la liste des communes, en précisant leur code Insee, leur code postal principal, leur arrondissement, leur canton, leur intercommunalité, leur superficie, leur population et leur densité, d'après les chiffres de l'Insee issus du recensement 2019. Notes et références Notes Références Voir aussi Articles connexes Listes des communes de France Liste des anciennes communes de l'Ariège Liste des églises de l'Ariège Armorial des communes de l'Ariège Liste des cantons de l'Ariège Liste des intercommunalités de l'Ariège Communes Ariege
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Liste des communes de l'Aube
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Liste des communes de l'Aude
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Liste des communes de l'Aveyron
Cette page liste les du département français de l'Aveyron au . Liste des communes Le tableau suivant donne la liste des communes, en précisant leur code Insee, leur code postal principal, leur arrondissement, leur canton, leur intercommunalité, leur superficie, leur population et leur densité, d'après les chiffres de l'Insee issus du recensement 2019. Notes et références Notes Références Voir aussi Articles connexes Listes des communes de France Liste des anciennes communes de l'Aveyron Liste des églises de l'Aveyron Armorial des communes de l'Aveyron Liste des cantons de l'Aveyron Liste des intercommunalités de l'Aveyron Arrondissements de l'Aveyron Liste des circonscriptions législatives de l'Aveyron Lien externe Association des maires de l'Aveyron Aveyron Communes
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Liste des communes des Bouches-du-Rhône
Cette page liste les du département français des Bouches-du-Rhône au . Liste des communes Le tableau suivant donne la liste des communes, en précisant leur code Insee, leur code postal principal, leur arrondissement, leur canton, leur intercommunalité, leur superficie, leur population et leur densité, d'après les chiffres de l'Insee issus du recensement 2019. Notes et références Notes Références Voir aussi Articles connexes Listes des communes de France Liste des anciennes communes des Bouches-du-Rhône Liste des cantons des Bouches-du-Rhône Liste des intercommunalités des Bouches-du-Rhône Arrondissements des Bouches-du-Rhône Bouches-du-Rhône Communes
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Liste des communes du Calvados
Cette page liste les du département français du Calvados au . Historique Le , les communes de Troarn et Sannerville deviennent déléguées au sein de la commune nouvelle de Saline. Cette dernière sera séparée le , les communes de Troarn et Sannerville retrouvent leurs noms initiaux. Liste des communes Le tableau suivant donne la liste des communes, en précisant leur code Insee, leur code postal principal, leur arrondissement, leur canton, leur intercommunalité, leur superficie, leur population et leur densité, d'après les chiffres de l'Insee issus du recensement 2019. Notes et références Notes Références Voir aussi Articles connexes Listes des communes de France Liste des anciennes communes du Calvados Liste des cantons du Calvados Liste des intercommunalités du Calvados Calvados Communes
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste%20des%20communes%20du%20Cantal
Liste des communes du Cantal
Cette page liste les du département français du Cantal au . Histoire En 2019, le Cantal est le français ayant le moins de communes. En raison de leur situation en milieu rural, les communes cantaliennes sont particulièrement étendues (moyenne de contre une moyenne nationale de ) et faiblement peuplées (moyenne de contre une moyenne nationale de ). À l'origine, le , le Cantal comptait . Il leur fut attribué 267 numéros de code Insee en 1943, auxquels s'ajoutèrent ceux de 2 communes créés postérieurement (Le Rouget en 1945 et Besse en 1953). Liste des communes Le tableau suivant donne la liste des communes, en précisant leur code Insee, leur code postal principal, leur arrondissement, leur canton, leur intercommunalité, leur superficie, leur population et leur densité, d'après les chiffres de l'Insee issus du recensement 2019. Notes et références Notes Références Voir aussi Articles connexes Listes des communes de France Liste des anciennes communes du Cantal Liste des cantons du Cantal Liste des intercommunalités du Cantal Cantal Communes
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Liste des communes du Cher
Cette page liste les du département français du Cher au . Historique Le département du Cher a été créé le en application de la loi du . Le , les communes de Corquoy et de Sainte-Lunaise ont fusionné pour devenir la commune nouvelle de Corquoy, ainsi que les communes de Baugy, Laverdines et Saligny-le-Vif pour devenir la commune nouvelle de Baugy. Liste des communes Le tableau suivant donne la liste des communes, en précisant leur code Insee, leur code postal principal, leur arrondissement, leur canton, leur intercommunalité, leur superficie, leur population et leur densité, d'après les chiffres de l'Insee issus du recensement 2019. Notes et références Notes Références Voir aussi Articles connexes Listes des communes de France Liste des anciennes communes du Cher Liste des cantons du Cher Liste des intercommunalités du Cher Cher Communes
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste%20des%20communes%20de%20la%20Corr%C3%A8ze
Liste des communes de la Corrèze
Cette page liste les du département français de la Corrèze au . Historique Au , la Corrèze comptait . Au , ce nombre descend à 285 avec la création de la commune nouvelle de Malemort (fusion de Malemort-sur-Corrèze et Venarsal). Au , la Corrèze compte à la suite de la création des communes nouvelles de Sarroux - Saint Julien (fusion de Sarroux et Saint-Julien-près-Bort) et d'Argentat-sur-Dordogne (fusion d'Argentat et Saint-Bazile-de-la-Roche). Au , le nombre de communes dans le département s'établit à 280 à la suite de la création des communes nouvelles de Laguenne-sur-Avalouze (fusion de Saint-Bonnet-Avalouze et Laguenne) et de Lagarde-Marc-la-Tour (fusion de Marc-la-Tour et Lagarde-Enval) et de la fusion de Brivezac avec Beaulieu-sur-Dordogne. Au , le nombre de communes du département descend à 279 à la suite de la fusion de Montaignac-Saint-Hippolyte et Le Jardin pour former la commune nouvelle de Montaignac-sur-Doustre. Liste des communes Le tableau suivant donne la liste des communes, en précisant leur code Insee, leur code postal principal, leur arrondissement, leur canton, leur intercommunalité, leur superficie, leur population et leur densité, d'après les chiffres de l'Insee issus du recensement 2019. Notes et références Notes Références Voir aussi Articles connexes Listes des communes de France Liste des anciennes communes de la Corrèze Liste des cantons de la Corrèze Liste des intercommunalités de la Corrèze Liens externes Liste des communautés de communes de la Corrèze. Site sur les communes de la Corrèze. Corrèze Communes
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Com%C3%A8te
Comète
Une comète (stylisé en symbole astronomique ) est, en astronomie, un petit corps céleste constitué d'un noyau de glace et de poussière en orbite (sauf perturbation) autour d'une étoile. Lorsque son orbite, qui a généralement la forme d'une ellipse très allongée, l'amène près de cette étoile (par exemple le Soleil dans le système solaire), la comète est exposée à diverses forces émanant de cette dernière : vent stellaire, pression de radiation et gravitation. Le noyau s'entoure alors d'une sorte de fine atmosphère brillante constituée de gaz et de poussières, appelée chevelure ou coma, souvent prolongée de deux traînées lumineuses composées également de gaz et de poussières, les queues (une de gaz ionisé et une de poussières), qui peuvent s'étendre sur plusieurs dizaines de millions de kilomètres. Le Centre des planètes mineures répertorie au . Dans le système solaire, quand elles s'approchent suffisamment de la Terre ou que leur magnitude est importante, les comètes deviennent visibles à l'œil nu (parfois même de jour) et peuvent être spectaculaires ; elles sont alors classées comme . Les comètes se distinguent des astéroïdes, autres petits corps, par l'activité de leur noyau. Cependant, les observations récentes de plusieurs astéroïdes présentant une activité cométaire, notamment dans la ceinture principale, tendent à rendre de plus en plus floue la distinction entre comète et astéroïdes. Elles proviendraient de deux réservoirs principaux du système solaire : ceinture de Kuiper et nuage d'Oort, tandis que les comètes interstellaires ont une origine extérieure au système solaire. Étymologie Le mot vient du grec ancien , , qui signifie « astre chevelu ». Il est employé en ce sens chez Aristote et chez Aratos de Soles dans son poème sur l'astronomie, Les Phénomènes. Description Une comète se compose essentiellement de trois parties : le noyau, la chevelure et les queues. Le noyau et la chevelure constituent la tête de la comète. Lors du dernier passage de la comète de Halley en 1986, six sondes spatiales (ICE, Vega-1, Vega-2, Sakigake, Suisei et Giotto) ont frôlé la comète et enregistré des données et des images précieuses pour notre connaissance des comètes. Le noyau L'hypothèse de constitution du noyau la plus communément admise et confirmée par les récentes expériences spatiales de spectroscopie, est qu'il serait un corps solide constitué pour environ moitié de glaces (essentiellement d'eau, puis de monoxyde de carbone, dioxyde de carbone, méthane, éthane, acétylène) et environ moitié de matières météoritiques agglomérées (modèle dit de la proposé par Fred Whipple en 1950, proposé par Michael J. Belton à la suite de la mission Deep Impact). Ces glaces se subliment (lorsque la comète est à une distance de 1 à 3 unités astronomiques du Soleil) sous l'action du rayonnement solaire et donnent naissance à la chevelure, puis aux queues. Le diamètre du noyau (non sphérique, certaines parties étant lisses, d'autres rugueuses) est estimé entre quelques centaines de mètres et quelques dizaines de kilomètres. La période de rotation va de à . Le noyau de la comète de Halley est de forme oblongue, sa plus grande dimension mesure environ , pour un volume estimé à et une masse de , ce qui correspond à une masse volumique moyenne de par mètre cube (un cinquième de celle de l'eau dans les conditions standards à la surface de la Terre). La présence de molécules organiques dans les comètes est un élément en faveur de la théorie de la panspermie. Un scientifique de la NASA, , prétend ainsi en 2011 avoir trouvé des bactéries fossiles extraterrestres dans des comètes, mais la NASA a pris ses distances avec ces travaux, leur reprochant un manque d'évaluation par les pairs. Les noyaux cométaires sont parmi les objets les plus sombres du Système solaire avec un albedo compris entre 2 et 7 %. La chevelure La chevelure, ou (mot latin de même sens), forme un halo à peu près sphérique entourant le noyau et constitué de particules neutres de gaz et de poussières issus de ce noyau. Ces particules sont libérées sous forme de jets lorsque la comète se rapproche du soleil, provoquant la sublimation des glaces du noyau. Cette chevelure est entourée d'un nuage d'hydrogène atomique produit par photodissociation d'un certain nombre d'espèces, principalement H2O et OH. Son diamètre est généralement compris entre et , avec des limites extrêmes de et . La chevelure s'identifie fréquemment avec la tête de la comète, étant donné le faible diamètre relatif du noyau. Les analyses du gaz de la chevelure de la comète de Halley indiquent que celle-ci contient 80 % d'eau, 10 % de monoxyde de carbone, 3 % de dioxyde de carbone, 2 % de méthane, moins de 1,5 % d'ammoniac et 0,1 % d'acide cyanhydrique. Si la comète est suffisamment active, la coma se prolonge par des traînées lumineuses appelées queues. Les queues Une comète importante possède en général deux queues visibles : Une queue constituée d'un plasma, rectiligne et se maintenant à l'opposé du Soleil (comme une ombre), poussée à haute vitesse (de l'ordre de ) par le vent solaire ; les changements de polarité du vent solaire produisent des ruptures dans la queue de plasma qui se reconstitue dans les heures qui suivent. Une queue plus large constituée de poussières poussées par la pression de radiation solaire, et incurvée dans le plan de l'orbite par la gravité du soleil. Grâce aux travaux de Michael Finson et Ronald Probstein (1968), qui ont mis en œuvre les hypothèses de Fiodor Bredikhine (1885) qui faisaient elles-mêmes suite à celles de Bessel, on peut modéliser la queue de poussières. Les trajectoires (képlériennes) des grains peuvent ainsi être analysées en fonction de la durée d'émission (synchrones) ou en fonction de leur taille (syndynes). Une troisième enveloppe, invisible avec des instruments optiques, mais décelée grâce à la radioastronomie, est la queue d'hydrogène qui s'étend sur des dimensions considérables. Une anti-queue, constituée de gros grains qui, par effet de perspective lorsque la Terre traverse le plan de l'orbite cométaire, semble pointer vers le Soleil. Leurs dimensions sont considérables : des longueurs de 30 à 80 millions de kilomètres sont relativement fréquentes. Orbites Comme toute orbite céleste, celles des comètes sont définies à l'aide de six paramètres (éléments orbitaux) : la période P, argument du périhélie ω, la longitude du nœud ascendant Ω, l'inclinaison i, la distance du périhélie q et l'excentricité e. Lorsqu'on découvre une nouvelle comète, après au moins trois observations distinctes, on modélise une première orbite en prenant e = 1 : par défaut, l'orbite est supposée parabolique. Lorsque plus d'observations ont pu être effectuées, une meilleure orbite osculatrice est calculée en affinant la valeur de l'excentricité. La majorité des comètes répertoriées ont une orbite elliptique et gravitent autour du Soleil : ce sont les comètes périodiques, leur période pouvant être modifiée par des perturbations gravitationnelles. Les comètes sont dites, par convention, à courte période quand leur période est inférieure à deux cents ans. Celles-ci seraient originaires de la ceinture de Kuiper, passeraient par un stade de centaure avant d'atteindre le Système solaire interne. Les comètes dont la période est supérieure à 200 ans, appelées comètes à longue période, sont supposées provenir du Système solaire externe (objets détachés, objets éjectés dans le nuage de Hills ou le nuage d'Oort par le passage d'étoiles et de nuages moléculaires et réinjectés dans le Système solaire par le même type de perturbation gravitationnelle). Les comètes attachées au Système solaire ont une orbite dont l'excentricité est inférieure à 1 (orbites elliptiques, donc comètes périodiques). Il existe quelques rares cas de comètes dont l'excentricité est supérieure à 1 (orbites hyperboliques, donc comètes non périodiques) : soit il s'agit de comètes provenant de l'extérieur du Système solaire (moins d'une par siècle), soit il s'agit de comètes dont l'orbite a subi des perturbations gravitationnelles telles que, en l'absence de perturbations supplémentaires modifiant leur orbite en sens inverse, elles vont sortir du Système solaire. Les comètes rasantes se caractérisent par un périhélie extrêmement proche du Soleil, parfois à quelques milliers de kilomètres seulement de la surface de celui-ci. Alors que les petites comètes rasantes peuvent complètement s'évaporer lors d'un tel passage, celles de plus grandes tailles peuvent survivre à plusieurs passages au périhélie. Cependant, l'importante évaporation et les forces de marée entraînent souvent leur fragmentation. Modification des éléments orbitaux Lorsqu'une comète passe à proximité des grosses planètes (essentiellement Jupiter), elle subit des perturbations gravitationnelles qui peuvent modifier certains de ses éléments orbitaux. C'est ainsi que la comète Shoemaker-Levy 9, initialement en orbite autour du Soleil, a été capturée par Jupiter puis a finalement percuté cette dernière en 1994 parce que lors de son précédent passage, cette comète était passée suffisamment près de cette planète pour qu'à la fois son orbite soit modifiée et son noyau décomposé en une multitude d'éléments répartis le long de l'orbite. Les éléments orbitaux d'une comète peuvent aussi être modifiés de manière non prévisible par l'activité du noyau (perturbations non gravitationnelles). Pour ces raisons les éléments orbitaux d'une comète ne sont jamais définitifs et doivent être recalculés lors de chaque passage (dans le cas des comètes à courte période). Paramètres de quelques comètes Voici quelques-uns des paramètres de quelques comètes connues. Comètes et étoiles filantes Les essaims d'étoiles filantes (par exemple : Perséides, Orionides, Géminides) sont associés à des comètes. Les poussières perdues par une comète lors d'un passage se répartissent le long de l'orbite de celle-ci en formant une sorte de vaste nuage. S'il advient que la Terre, dans son mouvement orbital annuel, traverse un tel nuage, on assiste alors à une pluie d'étoiles filantes plus ou moins dense suivant l'activité et la nature de la comète. Ces « étoiles filantes » semblent provenir d'un même point du ciel appelé le radiant, un peu comme lorsqu'on est dans un tunnel rectiligne et que l'on a l'impression que les bords de celui-ci convergent vers un même point. L'essaim est nommé d'après la constellation où est situé le radiant (par exemple : Persée pour les Perséides, les Gémeaux pour les Géminides). Les poussières cométaires, lorsqu'elles pénètrent dans la haute atmosphère de la Terre, s'échauffent et s'ionisent, produisant la traînée lumineuse que l'on connaît. L'intensité d'un essaim météoritique est variable et dépend notamment du réensemencement en poussières lors de chaque passage des comètes. Les comètes à l'origine de l'eau sur Terre Une équipe internationale a pu décrypter, par les données du télescope spatial Herschel, que l'eau de la comète Hartley 2 ressemblait parfaitement, au niveau chimique, à celle des océans de la Terre alors que, jusqu'ici, on croyait que celle-ci avait été apportée par les astéroïdes. Lors de sa formation, la Terre était très chaude et ses petites réserves d'eau se seraient évaporées. L'eau que l'on retrouve aujourd'hui serait présente grâce au bombardement de corps célestes, quelques dizaines de millions d'années après la naissance de la Terre. La plupart des comètes viennent du nuage de Oort autour du système solaire. Les comètes de ce secteur renferment environ 50 % de glaces d'eau, bien que des analyses avaient démontré que cette eau contenait beaucoup plus de deutérium que celle de nos océans. Les chondrites carbonées, astéroïdes issus de la ceinture située entre Mars et Jupiter, similaire à notre eau, s'avéraient alors être les meilleurs candidats. Dorénavant, les comètes de type Hartley 2 rivalisent avec eux, ne provenant pas du nuage de Oort mais de la ceinture de Kuiper. L'hypothèse que l'eau de la Terre proviendrait des comètes avait déjà été formulée par William Whiston dans sa Nouvelle Théorie de la Terre en 1696. Histoire Les comètes étaient vues autrefois comme un halo lumineux qui apparaissait épisodiquement dans le ciel, et qui était interprété, selon son aspect et selon le contexte historique, comme un signe de bon ou mauvais augure. En 1696 encore, William Whiston dans sa Nouvelle Théorie de la Terre, avance que la comète de 1680 est celle qui provoqua le Déluge lors d'un passage juste au-dessus de la Terre. Il soutient que les comètes sont responsables des catastrophes qu'a connues la Terre tout au long de son histoire, et qu'elles sont guidées par la volonté divine : Premières observations Dans l'Antiquité, les premières traces écrites d'observations de comètes figurent dans des annales chinoises (à l'époque ces chroniques sont essentiellement de la scapulomancie gravée sur carapace de tortues ou omoplates d’animaux) de la dynastie Shang datant de 1059 (le plus ancien passage attesté de la comète de Halley remontant à l'an 240 est consigné dans ces archives chinoises), mais aussi à la même époque sur des tablettes en écriture cunéiforme chaldéennes. Le plus ancien dessin date du : sur un livre de soie découvert en 1974 dans la tombe du marquis de Dai en Chine, sont représentés vingt-neuf types de comètes. Les premières interprétations sur la nature des comètes viennent de la philosophie naturelle grecque. Aristote, dans son traité Du ciel, divise le cosmos en monde céleste, composé d'éléments sphériques parfaits et monde sublunaire avec ses objets imparfaits. Dans son traité Meteorologia, Aristote classe les comètes dans le monde sublunaire : elles sont selon lui des phénomènes atmosphériques de la sphère de l'air remontant dans la sphère du feu. Au contraire, les pythagoriciens considèrent qu'il s'agit de planètes rarement observables. Diodore de Sicile y voit des poutres enflammées alimentant le soleil. Chez les Romains, Sénèque reprend la théorie d'Apollonios de Myndos selon laquelle les comètes sont des astres errants revenant à des périodes trop longues à l'échelle d'une vie humaine. Malgré ces interprétations de savants et de philosophes, la croyance populaire en fait à cette époque (et jusqu'au ) des signes annonciateurs, le plus souvent de mauvais augure, plus rarement propitiatoires : ainsi les Chaldéens et les Mésopotamiens leur offrent de l’encens pour infléchir le funeste présage ; certaines femmes grecques et romaines en deuil délient leurs cheveux pour manifester leur chagrin ; certains astrologues égyptiens pensent que sacrifices et prières ne peuvent conjurer leur pouvoir annonciateur ; les astrologues au Moyen Âge les associent à des morts illustres : comète de 451 pour la mort d’Attila, de 632 pour Mahomet, de 1223 pour Philippe-Auguste, comète de Halley pour Henri IV, etc. Outre ces présages funestes, elles sont également associées à des batailles (bon augure pour les Normands, mauvais pour les Anglo-saxons lors de la Bataille d'Hastings). En 1472, l’astronome Johann Müller observe une comète à Nuremberg. Il fonde la cométographie. Paolo Toscanelli observe les comètes de 1433, 1449, 1456 et calcule leur position. Leur nature véritable comme leur périodicité n'ont été trouvées qu'à partir de la Renaissance. En 1531, Petrus Apianus et Girolamo Fracastoro observent indépendamment que la queue des comètes est orientée à l'opposé du Soleil (des astronomes chinois au l'avaient déjà remarqué), mettant ainsi en évidence l'effet des vents solaires. Tycho Brahe (1546-1601) montre en 1577, grâce au phénomène de parallaxe, que les comètes ne sont pas un phénomène sublunaire comme on le croyait couramment à son époque. En 1609, Johannes Kepler suppose, dans son ouvrage De cometis, que les comètes naissent par génération spontanée et suivent une trajectoire rectiligne à une vitesse variable. En 1652, il est contredit par Pierre Gassendi qui, dans son Traité sur les comètes, leur attribue une vitesse constante et par Seth Ward (1617-1689) qui comprend qu'elles suivent des ellipses, d'où le fait qu'elles ne soient visibles que lorsqu'elles sont suffisamment proches de la terre et du soleil. Connaissance moderne Après avoir d'abord réfuté cette théorie, Isaac Newton (1643-1727) prouve que les comètes obéissent aux mêmes lois de mécanique céleste que les planètes, et possèdent une masse. En utilisant certaines de ces observations, dont plusieurs effectuées par lui-même, Isaac Newton élabore la théorie du mouvement des comètes dans le cadre de sa Loi universelle de la gravitation et établit ainsi pour la première fois leur appartenance au système solaire. Dans la première édition de ses Principia, Newton hésitait à attribuer aux orbites cométaires la forme de paraboles ou celle d'ellipses très allongées, plus apparentées aux trajectoires des planètes. John Flamsteed propose en 1680 une relation d'attraction-répulsion entre comètes et le Soleil. La seconde des hypothèses envisagées par Newton reçoit un appui décisif lorsqu'en 1695 l'un de ses amis, l'astronome et mathématicien Edmond Halley (1656-1742), se persuade de l'identité probable de certaines comètes dont il s'était efforcé de calculer les éléments de trajectoires (Les apparitions cométaires de 1531, 1607 et 1682, ne seraient en fait qu'une seule et même comète). Annoncé par Halley en 1705 et précisé par Alexis Claude Clairaut en novembre 1758, le retour de la « comète de 1682 » observée à l'époque par Halley lui-même et qui sera bientôt appelée « comète de Halley » se réalisa le 13 mars 1759, date du passage de la comète à son périhélie. La valeur symbolique du retour de cet astre - qui n'est pas le plus remarquable ni le plus étudié - et qui lui valut une place privilégiée aussi bien dans les observations des astronomes que dans l'attention d'un vaste public, tient dans le fait qu'il s'agit du premier retour prévu d'une comète et pour le monde scientifique, qu'il s'agit de la plus éclatante vérification de la loi de gravitation universelle, tandis que sont définitivement éclaircis les principes de la théorie des comètes. La dernière version de l'étude de Halley, réalisée en 1717, devait être jointe à des « Tables astronomiques » qu'il venait de calculer, mais le tout n'est publié qu'après sa mort en version latine (1749), en version anglaise (1752) et en traduction française (1759). Toutefois la « prévision » de Halley avait été reprise dans les éditions et traductions successives des Principia de Newton ainsi que dans divers traités d'astronomie. En tenant compte des études théoriques de Joseph-Louis Lagrange (1736 - 1813), Pierre-Simon de Laplace (1749-1827), Carl Friedrich Gauss (1777-1855), le retour suivant de la comète de Halley, celui de 1835, sont l'objet de plusieurs prévisions, dont les meilleures se révélèrent exactes à trois ou quatre jours près. La technique actuelle de calcul des orbites cométaires reprend avec de puissants ordinateurs la méthode de variation des éléments de la trajectoire introduite par et Andrew Crommelin (1865–1939) en 1910, mais en ajoutant à l'ensemble des forces de gravitation classiques agissant sur la comète, des forces complémentaires non gravitationnelles de réaction, dues à l'éjection de matière cométaire sous l'action des rayons du Soleil. La prise en compte de ces dernières forces, introduites depuis 1973, à l'instigation de Brian G. Marsden (1937-2010), Z. Sekanina et D. K. Yeomans, permet d'améliorer suffisamment les calculs antérieurs et de reconstituer avec beaucoup de vraisemblance les caractéristiques essentielles des trajectoires cométaires correspondant à 1 109 apparitions de comètes attestées de -239 à mai 1983 Les premiers résultats obtenus par la mission Stardust (1999-2011) ont considérablement modifié les hypothèses concernant la formation des comètes. En effet les grains prélevés dans la coma de la comète Wild 2 par cette mission et ramenés sur Terre contiennent de l'olivine, matériau qui ne peut être synthétisé qu'à de très hautes températures ( K). On est donc amené à penser que les noyaux de comètes ont été formés à proximité du Soleil et ont par la suite été éjectés vers le Nuage d'Oort. Pourtant les premières interprétations données de l'analyse des grains rapportés par Stardust doivent être prises avec circonspection : on soupçonne des interactions entre le matériau qui les contenait (aérogel) avec l'atmosphère terrestre. Cela signifierait que les comètes seraient composées de matière plus ancienne que notre système solaire. Les noyaux de comètes se sont formés par accrétion : les petits grains se collent les uns aux autres pour former des grains plus gros, lesquels se rassemblent à leur tour jusqu'à atteindre la taille d'un noyau de comète, de quelques kilomètres.Selon les scientifiques français, les molécules organiques provoquant les BID, et préexistantes dans les nébuleuses primitives, n'ont donc probablement pas été détruites, mais ont pu faire partie des grains constituant les noyaux cométaires, où elles se trouvent toujours, 4,6 milliards d'années plus tard. La récupération n'est pas l'unique moyen de récupérer de la matière cométaire. La Terre traverse continuellement divers nuages de poussières stellaires et notamment de la matière cométaire lorsque l'orbite de la Terre coïncide avec le sillage d'une comète. C'est ainsi que depuis 1982, la NASA récupère à l'aide d'avion pouvant voler à haute altitude de la poussière cométaire. Missions spatiales L'étude des comètes a considérablement progressé avec l'avènement de l'ère spatiale. Dix sondes ont contribué à mieux connaître les noyaux cométaires, les quatre premières s'étant approchées de la comète de Halley en 1986. La sonde soviétique Vega 1, lancée le , après avoir détaché un module vers la planète Vénus, s'approche à de Halley le . La sonde japonaise Sakigake, lancée le rencontre Halley le . La sonde japonaise Suisei, lancée le rencontre Halley le . La sonde européenne Giotto, lancée le s'approche du noyau de Halley le à moins de . La sonde américaine Deep Space 1, lancée le , après avoir survolé l'astéroïde Braille le , traverse la queue de la comète 19P/Borrelly le . La sonde américaine Stardust, lancée le , passe à moins de de la comète Wild 2 le , prélève de la poussière en traversant sa queue et la ramène sur Terre le 15 janvier 2006. En 2007, une seconde mission lui est assignée, vers une nouvelle comète : le elle passe à de la comète Tempel 1. La sonde américaine Deep Impact, lancée le , creuse un cratère artificiel sur le noyau de la comète Tempel 1 le , par collision d'un impacteur. Puis, après avoir utilisé l'assistance gravitationnelle de la Terre fin 2007, la sonde - rebaptisée EPOXI - passe à environ de la comète 103P/Hartley le . La sonde européenne Rosetta lancée le , après avoir survolé les astéroïdes Šteins () et Lutetia (), se met en orbite à autour de la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko dix ans après son lancement, le , ce qui constitue une première technologique. Les images de haute définition sont transmises, révélant de nombreux détails de l'astre. Philae, un petit atterrisseur, s'est posé sur son noyau le . La sonde européenne SoHO (Solar and Heliospheric Observatory), lancée le , destinée à étudier le Soleil en continu et qui de ce fait a permis de découvrir des comètes qui finissaient leur vie en « tombant » dans le Soleil, appelées comètes rasantes. Les satellites jumeaux de la mission américaine STEREO (Solar TErrestrial RElations Observatory), lancés le et destinés eux aussi à étudier le Soleil, ont permis, comme SoHO, la découverte de nombreuses comètes rasantes. L'Agence spatiale européenne a prévu de lancer en 2028 la sonde spatiale Comet Interceptor qui sera dirigée vers une comète ou un objet interstellaire n'ayant jamais survolé le Soleil. En effet, jusque-là, les comètes étudiées ont toutes effectué plusieurs passages près du Soleil, ce qui a transformé leur structure et leur composition. Cette interception est rendue possible par l'existence d'observatoires terrestres permettant de découvrir de nouvelles comètes longtemps à l'avance. Désignation Avant la publication en 1705 d'Edmond Halley sur la comète portant son nom, ces petits corps du Système solaire étaient considérés comme des phénomènes isolés, uniques et non périodiques, aussi les comètes ne portaient pas de nom. Mise à part la comète de Halley, ou celle de Encke, le nom d'une comète est attribué officiellement par une commission de l'Union astronomique internationale (UAI, IAU en anglais), dont le siège est à Washington, D.C.. Certaines comètes historiques, spectaculaires et aisément visibles à l'œil nu, n'ont aucun nom officiel et sont simplement désignée comme grande comète. Par exemple la grande comète de 1811. Traditionnellement, on donne aux comètes le nom de son (ou de ses) découvreur(s), jusqu'à trois noms maximum. Dans le cas des comètes Halley, Encke ou Lexell, il s'agit du nom des personnes qui ont déterminé la périodicité de ces astres. Quelques comètes sont nommées d'après le lieu de leur découverte (la comète Lulin) et un nombre de plus en plus important reçoit le nom d'un programme de recherche automatique, comme LINEAR ou NEAT, ou bien celui d'un satellite artificiel, comme SOHO. En plus du nom, les comètes reçoivent une référence officielle dont l'attribution obéit à un nouveau procédé (préfixe selon la période suivie d'une désignation séquentielle suivant l'ordre des découvertes : l'année, puis une lettre majuscule identifiant le demi-mois de la découverte, puis un nombre indiquant l'ordre de la découverte dans ce demi-mois) depuis le . Ancien procédé Avant le janvier 1995 les comètes recevaient une désignation provisoire constituée par l'année de la découverte suivie d'une lettre en minuscule correspondant à l'ordre de la découverte. Par exemple, 1965f, sixième comète trouvée pendant l'année 1965. Plus tard, le nom définitif lui était attribué selon les critères suivants : l'année du passage au périhélie, suivie d'un numéro noté en chiffres romains indiquant l'ordre chronologique du passage au périhélie (exemple : 1994 , quatrième comète passée au périhélie en 1994). Ce procédé comportait de nombreux inconvénients : la multiplication des découvertes épuisait l'alphabet. Quand on découvrait une dans l'année, il fallait recommencer l'alphabet en faisant suivre la lettre du chiffre 1 (comme 1991a1). Les découvertes de comètes après leur passage au périhélie rendaient difficile une désignation officielle cohérente. Les comètes à courte période multipliaient les désignations, une nouvelle étant attribuée à chacun de leurs retours. Nouveau procédé Depuis le , une nouvelle nomenclature, inspirée par celle appliquée aux astéroïdes, est attribuée comme ceci : Une lettre servant à identifier le type de comète : C indique une comète à longue période (supérieure à 200 ans) ou non périodique. P indique une comète à courte période (inférieure à ). La lettre D est utilisée pour les comètes perdues. X pour une comète dont l'orbite n'a pu être calculée. L'année de la découverte. Une lettre majuscule correspondant à la quinzaine du mois de la découverte (Voir tableau). Un chiffre précisant l'ordre chronologique de découverte durant cette quinzaine. Le nom du (ou des) découvreur(s). Ainsi pour C/1995 O1 Hale-Bopp : C/ indique qu'il s'agit d'une comète à longue période (éventuellement non périodique). 1995 indique que la comète a été découverte en 1995. O indique qu'elle a été découverte au cours de la deuxième quinzaine de juillet. 1 indique qu'il s'agit de la première comète découverte au cours de cette période. Hale-Bopp est le nom de ses deux découvreurs, Alan Hale et Thomas Bopp. Lorsque plusieurs comètes portent le nom d'un même découvreur, un numéro est parfois ajouté pour les différencier (comète Hartley 2 par exemple). Pour les comètes périodiques dont le retour a été observé au moins une fois, la désignation subit une légère modification. Par exemple la comète P/2001 J1 (NEAT) a été retrouvée en 2008, conformément aux calculs de sa période orbitale. Sa périodicité ne faisant aucun doute, elle a reçu l'appellation définitive 207P/NEAT, indiquant qu'il s'agit de la périodique confirmée. Tableau de correspondance des lettres aux quinzaines Note : les lettres I et Z ne sont pas utilisées. Liste de comètes Le Centre des planètes mineures répertorie au . L'une des plus célèbres est la comète de Halley, qui réapparaît tous les 75 ou 76 ans. Parmi les autres comètes les plus connues, on peut citer : C/2020 F3 (NEOWISE), visible à l’œil nu pendant le mois de juillet 2020, la plus brillante dans l’hémisphère Nord depuis 23 ans, découverte par NEOWISE. C/2006 P1 (McNaught), très brillante, C/1995 O1 (Hale-Bopp), probablement la comète la plus observée, ayant été visible pendant 18 mois, C/1996 B2 (Hyakutake), également baptisée Grande comète de 1996, D/1993 F2 (Shoemaker-Levy) (Shoemaker-Levy 9), détruite par collision avec Jupiter en , 109P/Swift-Tuttle, 55P/Tempel-Tuttle, 19P/Borrelly, visitée par la sonde Deep Space 1, 9P/Tempel, première comète à être visitée par deux sondes : Deep Impact en 2005, qui lui a envoyé un impacteur, et Stardust en 2011, 81P/Wild (Wild 2), survolée par la sonde Stardust, 103P/Hartley (Hartley 2), survolée par la sonde Deep Impact. 67P/Tchourioumov-Guérassimenko, autour de laquelle la sonde Rosetta s'est mise en orbite en août 2014 et qui y a envoyé en novembre l'atterrisseur Philae, au terme d'une mission qui aura duré une dizaine d'années (cf. schéma ci-contre). Notes et références Voir aussi Bibliographie Alexandre Guy Pingré, Cométographie ou traité historique et théorique des comètes, Paris : Imprimerie royale, 1783, 2 vol. (vol. 1 & vol. 2) M.C.Festou, H.U.Keller, H.A.Weaver eds, Comets II, Tucson, University of Arizona Press, 2004, en anglais. André Brahic, Les Comètes, PUF (QSJ), 1993 Jacques Crovisier, Thérèse Encrenaz, Les Comètes, témoins de la naissance du Système solaire, CNRS Éditions/Belin, 1995 Annie-Chantal Levasseur-Regourd, Philippe de la Cotardière, Les comètes et les astéroïdes, Le Seuil, 1997 James Lequeux, Thérèse Encrenaz, A la rencontre des comètes, "de Halley à Rosetta" , Belin, 2015 Articles connexes Quelques comètes fameuses : Sondes spatiales ayant exploré des comètes : Liens externes "Les comètes, ces vagabondes du ciel", J.P.Luminet, "Chronique de l'espace", France Inter, 30 juillet 2019 La vie d'une comète Les comètes, PGJ Astronomie Comètes, origine des noms L'exploration spatiale des comètes "Comètes, des mythes à la réalité", exposition de la Bibliothèque patrimoniale numérique de l'Observatoire de Paris
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Counter-Strike%20%28jeu%20vid%C3%A9o%29
Counter-Strike (jeu vidéo)
Counter-Strike (du mot anglais , que l'on pourrait traduire par « contre-attaque »), ou l'abréviation CS, est un jeu de tir à la première personne multijoueur en ligne basé sur le principe du jeu en équipe. C'est une modification complète du jeu Half-Life de Valve, réalisée par Minh Le et Jess Cliffe, dont la première version est sortie le . Le jeu fait s'affronter une équipe de terroristes et d'antiterroristes au cours de plusieurs manches. Les joueurs marquent des points en accomplissant les objectifs de la carte de jeu et en éliminant leurs adversaires, dans le but de faire gagner leur équipe. Le jeu, en version 1.6 depuis septembre 2003, a connu depuis sa sortie officielle le un important succès. Début 2010, Counter-Strike était encore le jeu de tir à la première personne le plus joué en ligne, devant des jeux plus récents tels que son évolution Counter-Strike: Source. La fréquentation du jeu finira néanmoins par baisser progressivement avec l'avènement de Counter-Strike: Global Offensive qui est aujourd'hui le jeu le plus joué de cette série. Système de jeu Principes de base L'action des joueurs de Counter-Strike se déroule en plusieurs manches, ou rounds, d'une durée par défaut de deux minutes, sur une carte de jeu, ou . Une équipe de terroristes affronte une équipe d'antiterroristes. L'équipe victorieuse est celle qui a rempli ses objectifs de victoire – ils varient selon la carte, on parle aussi de scénario – ou qui a éliminé tous les joueurs de l'autre équipe. À la fin du temps réglementaire, s'il n'y a pas eu victoire directe d'une des deux équipes, en fonction du scénario de la carte, l'équipe qui n'a pas accompli ses objectifs perd par élimination. Dans la plupart des scénarios, tous les joueurs commencent avec la même quantité de points de vie et la quantité de points d'armure qu'ils ont réussi à conserver durant la manche précédente. Lorsque des dommages sont causés, par les tirs de ses adversaires ou de ses coéquipiers, ainsi que par une chute violente, les points de vie du joueur diminuent. Les tirs sont localisés (bras droit, gauche, jambe droite, gauche, torse, et tête), et causent donc plus ou moins de dommages selon l'endroit touché, en sachant qu'un tir dans la tête, ou headshot, est souvent mortel. Lorsque la totalité des points de vie est consommée, le joueur est mort. Contrairement à la plupart des jeux de tir multijoueurs, basés sur le deathmatch, lorsqu'un joueur se fait tuer, il ne revient dans le jeu (respawn) qu'au début de la manche suivante, et non immédiatement après ; il devient entre-temps observateur, capable, selon la configuration du serveur, de suivre la suite de la manche à travers les yeux de ses coéquipiers, des joueurs adverses, ou encore en se déplaçant librement sur toute la carte, en faisant abstraction de tous les obstacles (murs, sols, plafonds). Un joueur tué n'a plus de contact avec les personnages vivants et n'a donc plus aucune incidence directe sur la poursuite de la manche. Dans les cartes officielles, le joueur est équipé de base d'un pistolet et d'un couteau. Il peut, pendant une période limitée et dans les zones prévues à cet effet, acheter du matériel : armes à feu, gilets de protection, grenades et autres équipements utiles dans certaines conditions de jeu (kit de désamorçage, lunettes de vision nocturne, etc.). Chaque joueur commence la partie avec ($), somme par défaut qui n'est pas assez élevée pour acheter directement un matériel puissant. Puis au cours des manches, le joueur gagne de l'argent s'il tue un ennemi, s'il remplit une condition de victoire, si son équipe gagne la manche, s'il pose la bombe et que celle-ci explose, s'il libère un otage ou lui ordonne de le suivre. Au contraire, il peut perdre de l'argent s'il tue l'un de ses coéquipiers ou un otage. La somme d'argent maximale est de . En plus du score par équipe, chaque joueur se voit attribuer un score individuel. Celui-ci prend en compte le nombre de frags et le nombre de morts, que l'on appelle le ratio. Les frags dans Counter-Strike sont légèrement différents de ceux de nombreux jeux de tir à la première personne : ils augmentent dans le jeu de deux manières, en tuant ses adversaires et en complétant les objectifs de victoire. Ainsi, par exemple, un tué donne un frag, une explosion ou un désamorçage de bombe donnent trois frags. Le nombre de morts correspond quant à lui au nombre de fois qu'un joueur a été tué. Un joueur au niveau de jeu élevé a en fin de partie plus de frags que de morts. Contrôles et interface Counter-Strike est un jeu de tir à la première personne se jouant au clavier et à la souris, ses contrôles et son interface reprennent largement ceux de Half-Life. Le clavier est employé pour la majorité des actions – les déplacements (courir, sauter, s'accroupir, …), la gestion de l'équipement (changer d'armes, les jeter, les recharger, allumer la lampe torche, …) et la communication (écrite ou orale). La souris sert à diriger la vue subjective et l'arme, à l'aide du viseur immobile au milieu de l'écran, mais aussi, et principalement, à faire feu sur l'ennemi d'un clic gauche. Le joueur peut aussi activer la fonctionnalité secondaire de l'arme avec un clic droit tel un zoom pour un fusil de précision, un silencieux lorsque l'arme est prévue pour cela, etc. Si la souris est également équipée d'un bouton central ou d'une molette, il est possible de changer d'arme en faisant tourner la molette ou de recharger en appuyant sur le bouton central ou sur la molette. Une interface est affichée à l'écran pendant le jeu. Celle-ci est composée de différents éléments répartis sur la périphérie de l'écran. Dans le coin supérieur gauche se trouve le radar, qui montre la carte vue de dessus ainsi que les joueurs de son équipe. Dans Counter-Strike: Source, il montre également la position des joueurs adverses qui sont dans le champ de vision des membres de son équipe, ainsi que la position de la bombe si elle se trouve dans le champ de vision d'un de ses coéquipiers. Pour le reste, on trouve en haut à droite de l'écran une lampe torche qui s'allume lorsque celle-ci est activée. En bas de l'écran, le joueur peut voir ses points de vie, ses points d'armure, ses munitions restantes, son argent et un compte à rebours indiquant le temps restant avant la fin de la manche. D'autres éléments n'apparaissent que lorsque le joueur appuie sur une touche dédiée. Ainsi, lorsque le joueur appuie sur une touche de changement d'arme, un discret menu de sélection des armes et de l'équipement (qui peut être désactivé) apparaît en surbrillance en haut de l'écran et montre les différentes pièces de son arsenal et permet de passer de l'une à l'autre visuellement. Les pièces défilent les unes après les autres à l'aide de la molette de la souris, dans l'ordre suivant : arme principale, arme secondaire, couteau, grenade et bombe. Lorsque le joueur appuie sur la touche de menu d'achat, et s'il se trouve dans la zone de départ pendant les premières secondes de la manche, le menu d'achat s'ouvre. Il montre toutes les armes et pièces d'équipements avec leur prix et leurs détails et permet au joueur d'acheter ce dont il a besoin. La fenêtre de score montre tous les joueurs, alliés et ennemis, en les classant en fonction de leur nombre de frags et de décès. Le ping des joueurs est également affiché. Il existe de nombreux autres menus qui permettent de dialoguer avec une console, de changer d'équipe, d'apparence, etc. Scénarios et cartes de jeu Les cartes sont classées par type de scénario, chacun définissant des conditions de victoire spécifiques. Les deux scénarios les plus joués sont le Bombe / Désamorçage (carte de type « de_ », pour ) et la Libération d'otages (carte de type « cs_ », pour ). Dans le premier, le but des terroristes est de placer une bombe dans une des deux zones définies (zone A et zone B) et d'empêcher les antiterroristes de désamorcer la bombe. Celle-ci explose au bout de 45 secondes, donnant la victoire immédiate aux terroristes. Si la bombe est désamorcée, si tous les terroristes sont tués (quand la bombe n'a pas été posée) ou si la bombe n'a pas explosé à la fin de la manche, la victoire revient aux antiterroristes. La bombe est attribuée à un terroriste aléatoirement à chaque début de manche, et les antiterroristes peuvent acheter un kit de désamorçage qui réduit de moitié le temps nécessaire au désamorçage. Lors de l'explosion, tous les joueurs se trouvant dans la zone de déflagration sont tués. Quant au scénario de Libération d'otages, le but des antiterroristes est d'y trouver un groupe d'otages protégés par les terroristes et de les libérer. La victoire leur revient s'ils en libèrent au moins la moitié. Les terroristes quant à eux remportent la manche en éliminant tous les antiterroristes et en évitant le sauvetage des otages. Le groupe d'otage est placé sur le lieu de départ des terroristes ; une des stratégies est donc d'y rester et d'y attendre les antiterroristes. Les antiterroristes gagnent de l'argent en libérant les otages et les deux camps en perdent en les tuants Les deux autres scénarios, beaucoup moins joués, sont l'Assassinat (carte de type « as_ », pour ) et la Fuite (carte de type « es_ », pour ). Dans le premier, un des membres de l'équipe antiterroriste prend aléatoirement le rôle en début de manche d'un V.I.P.. Le but de l'équipe est de garder vivant ce personnage jusqu’à une zone définie de la carte. Si le V.I.P. est éliminé par les terroristes, les antiterroristes perdent la manche. Le V.I.P. est unique et son apparence ne ressemble à aucune de celles des autres personnages ; il est donc facilement repérable par les terroristes. Le V.I.P. dispose d'un pistolet et d'un couteau, d'un gilet pare-balles de 200 points d'armure au lieu des 100 habituels et d'un casque. Quant au scénario de la Fuite, les terroristes y débutent dans une zone fortifiée et doivent s'en échapper pour rejoindre une zone définie de l'autre côté de la carte. Si au moins 50 % de l'équipe réussit à s'enfuir, l'équipe terroriste est victorieuse. Mais outre ces quatre scénarios, il existe de nombreux autres types de cartes. De plus, à l'opposé des cartes conçues par la communauté de joueurs à l'aide du Valve Hammer Editor (on parle de mapping), il existe vingt-deux cartes dites officielles, réalisées par les développeurs du jeu : as_oilrig, cs_747, cs_assault, cs_backalley, cs_estate, cs_havana, cs_italy, cs_militia, cs_office, cs_siege, de_airstrip, de_aztec, de_cbble, de_chateau, de_dust, de_dust2, de_inferno, de_nuke, de_piranesi, de_prodigy, de_storm, de_survivor, de_torn, de_train et de_vertigo. Ces cartes se démarquent par leurs côtés tactique et technique assidûment étudiés, ainsi que le parfait équilibrage entre les deux camps dont elles font preuve. Personnages Il existe huit personnages jouables, répartis en deux camps adverses : les terroristes (les terros) et les antiterroristes (les CTs, pour contre-terroriste). Les quatre types d'antiterroristes sont la copie conforme de groupes d'intervention et de forces spéciales connus et appartenant chacun à une nation, alors que les terroristes ne sont tirés d'aucun groupes réels existant ou ayant existé. Les personnages ne se différencient sur aucune caractéristique, faculté et autre talent (on ne parle donc pas de classe de personnage), mais uniquement sur leur apparence. Chaque personnage a en effet un habillage (plus communément appelé skin) différent, s'adaptant plus ou moins au paysage de la carte de jeu dans une optique de camouflage. Dans le camp des antiterroristes, le joueur peut choisir parmi les quatre groupes suivants : le GIGN, ou Groupe d'Intervention de la Gendarmerie Nationale, qui n'est composé que de l'élite des forces spéciales françaises (théâtre d'opérations national). Sa devise : « Sauver des vies au mépris de la sienne » ; le SAS, ou Special Air Service, qui sont les forces spéciales britanniques fondées pendant la Seconde Guerre mondiale. Sa devise : « » (« Qui ose gagne ») ; le SEAL Team Six, ou Navy SEAL, qui est une unité américaine de forces spéciales de nageurs de combat. Sa devise : « La seule journée facile c'était hier » ; le GSG 9, ou Grenzschutzgruppe 9, qui est un groupe d'intervention allemand né après la prise d'otages des Jeux olympiques de Munich en 1972. Le camp des terroristes est quant à lui constitué de l'Unité d'élite, des Vengeurs Arctiques, du Guerilla et du Connexion Phoenix, qui sont des groupuscules fictifs. Dans Counter-Strike, il existe également deux autres types de personnages, apparaissant uniquement dans deux types de scénarios. Ainsi, le VIP est un personnage incarné par un joueur aléatoire faisant partie de l'équipe des antiterroristes. Il est muni d'un pistolet et d'un couteau, d'un gilet pare-balles de 200 points d'armure et d'un casque. Il doit être évacué vivant pour que l'équipe gagne. Il n'est présent que sur les cartes de type « as_ ». Quant à l'otage, c'est un personnage à secourir par les antiterroristes sur les cartes de type « cs_ » afin de remporter la manche. Ils sont en général aux nombres de quatre, et se tiennent sur le lieu de départ des terroristes. Ils sont gérés par l'ordinateur. Armes et équipement Dans Counter-Strike, les armes sont réparties en trois catégories : armes principales (fusils à pompe, pistolets mitrailleurs, fusils d'assaut, fusils de précision et mitrailleuses), armes secondaires (pistolets) et arme de corps à corps (couteau). Les pistolets présents dans le jeu sont le HK USP, le Glock, le Desert Eagle, le Sig-Sauer P228, le FN Five-seveN et le Beretta 92. Seuls les fusils à pompes Benelli M3 Super 90 et Benelli M4 Super 90 sont présents dans le jeu. Au niveau des pistolets-mitrailleurs, les modèles du HK MP5, du HK UMP, du FN P90, du Ingram MAC et du Steyr TMP sont utilisés. Quant aux fusils d'assaut, ce sont le Colt M4, le AK-47, le Steyr AUG, le SIG-552, le IMI Galil et le FA-MAS. Enfin au niveau des fusils de précision, la Steyr Scout, l'Accuracy International AWP, le HK G3 et le SIG-550 ont été choisis. Le modèle FN Minimi est le seul modèle à être utilisé en tant que mitrailleuse légère. L'arsenal du joueur ne contient qu'une arme de chaque catégorie. Certaines armes disposent de deux modes de fonctionnement (avec ou sans lunette de visée, ou encore la possibilité de modifier le mode de tir : rafale ou semi-automatique par exemple), changeables d'un clic droit de souris. Enfin, certaines armes ne sont disponibles qu'en fonction du camp choisi par le joueur. Les armes montrent des qualités diverses : la fréquence de tir, la puissance de feu, la précision, la force de recul, le poids et le prix d'achat. Le profil et le prix d'achat de chaque arme est différent, permettant l'équilibre de jeu général et assurant que les armes faibles soient également attirantes. Les armes du jeu ont été reproduites à partir d'armes réelles, auxquelles Valve a attribué des noms fictifs en raison des droits sur celles-ci. Cependant, ces noms restent proches des originaux : Par exemple, le SIG-552 s'appelle Krieg 552 et le Colt M4A1 est devenu Maverick M4A1et l'Ak47 est devenue le CV-47. Techniques de jeu Les techniques de jeu sont très importantes dans Counter-Strike. C'est ce qui influencera votre score final. Le niveau technique d'un joueur est appelé "skill". Choix de la tenue Certaines techniques permettent d'améliorer les performances d'un joueur. La chance peut bien sûr intervenir de manière ponctuelle, mais n'a que peu d'impact sur les performances d'un joueur dans le temps : elle permet surtout de varier les situations. Choisir sa tenue permet de se camoufler et d'avoir ainsi moins de chances d'être repéré par l'ennemi. Les personnages antiterroristes auront de préférence une tenue de couleur vert clair du SEAL Team Six, noir foncé du SAS ou bleu marine du GIGN, ou bien du GSG 9 plutot basé sur des couleurs sombres. Une tenue peut également induire l'adversaire en erreur. Ainsi, il est judicieux pour un terroriste de choisir la tenue du Connexion Phoenix, car la partie haute (veste et cagoule noires) ressemble à celle des antiterroristes. Choix de l'arme Le choix de l'arme peut également s'avérer décisif. Chaque arme a en effet ses caractéristiques propres en termes de précision, de puissance de feu, de force de recul, de caractéristiques spéciales (silencieux, lunette de visée, etc.) de prix… Ainsi, dans les situations où le joueur dispose de peu d'argent, il peut être intéressant d'acheter un Desert Eagle (gros calibre). L’inconvénient principal de ce pistolet est qu'il ne contient que 7 balles, mais sa puissance de feu est similaire à celle des fusils d’assaut. Le MP5 est également peu onéreux, et dispose ainsi d'un bon niveau rapport qualité/prix car ses tirs sont assez précis. D'autres armes incontournables sont les fusils d’assaut, qui ont une excellente puissance de feu (ils permettent de tirer à travers les parois, caisses et portes). Par exemple, l’AK-47 des terroristes est le fusil le plus puissant mais seules les 3 premières balles tirées en rafale sont précises. Le Colt M4 des antiterroristes est un fusil puissant et avec peu de recul. C’est une arme qui augmente encore sa valeur lorsqu'on l'utilise avec son silencieux (car l’ennemi entend moins les tirs). Enfin, pour sniper, le joueur a le choix entre la très connue AWP, qui tue la plupart du temps en une seule balle, et les snipers automatiques moins puissants, moins précis, plus onéreux mais permettant de tirer plusieurs coups d’affilée. Techniques de tir Cependant avoir une bonne arme n'est utile que si le tir est maîtrisé. Le tir est la base du jeu et conditionne donc directement l'efficacité du joueur. Counter-Strike est un jeu dans lequel les armes ont toutes du recul, réduisant ainsi de manière importante la précision des tirs en rafale. À bout portant ou à faible distance, le joueur pourra tenter de tirer en continu car il sera relativement assuré de toucher l’adversaire. Par contre, à moyenne ou longue distance, le tir par à-coups se révèle bien plus payant car plus précis. Le joueur augmentera ses chances de succès tout en évitant une panique amenant la plupart du temps à décharger son arme pour finalement ne toucher personne. Au contraire, le joueur gagnera souvent à prendre le temps de viser les parties vitales de l’ennemi (torse et tête). Certains joueurs visent le cou en comptant sur l'effet de recul pour que la deuxième balle tirée atteigne la tête. Pour pouvoir placer son tir, il est important de se déplacer de manière adéquate : la manière dont le joueur enchaîne ses mouvements (saut, s'accroupir, déplacements latéraux, etc.) influence son efficacité. Par exemple, la position accroupie lors des tirs permet d’avoir une meilleure précision (surtout pour les pistolets) et réduit la taille de la cible vue de l'adversaire. Il est également possible de se servir d’un élément du décor de la carte (mur, caisse…) pour se protéger. Autre technique de protection utilisée par beaucoup de joueurs : sauter au moment d'arriver dans une zone à risque. Cela peut être valable à condition que le joueur soit capable de viser de manière précise pendant son saut (difficile) ou immédiatement après sa réception. Le tir croisé (deux joueurs tirent sur une même cible) est également intéressant, car se regrouper augmente la puissance de feu tout en plaçant l'adversaire dans une situation qu'il aura forcément plus de mal à gérer (plusieurs cibles à gérer en même temps). Certains joueurs entraînés utilisent la technique du « » (déplacement latéral tout en tirant). Cette technique consiste à bouger de gauche à droite rapidement, tout en tirant vers l’adversaire au moment d'arrêt, en s'arrêtant l'arme du joueur redevient précise contrairement au moment où il se déplace latéralement. Lorsqu'elle est maîtrisée, cette technique s'avère assez efficace car le joueur représente une cible mobile donc plus difficile à atteindre. Mais il faut de l’entraînement pour « strafer » tout en tirant de manière précise. Sur un autre plan, un joueur aguerri saura prendre la décision de fuir quand il constate que les ennemis sont trop puissants ou trop nombreux : il pourra par exemple tenter de les prendre à revers. Connaissance de la carte Une bonne connaissance de la carte peut être déterminante entre deux joueurs de même niveau. Un joueur souhaitant s'améliorer peut tenter d'apprendre les caractéristiques de la carte par cœur : les recoins, les zones dangereuses, les emplacements de bombe, les positions probables des ennemis, les chemins pour accéder à un même lieu… Le joueur pourra ainsi anticiper bien des mouvements ennemis, en déduira où et comment bien attaquer, rusher et se mettre à couvert quand il le faut. Ainsi, un terroriste pourra choisir le meilleur chemin le menant à l’emplacement de la bombe en fonction des positions des ennemis. Utilisation du radar Avoir une vision « élargie » de l'environnement est également décisif. Un débutant aura tendance à se focaliser principalement sur les ennemis directement visibles dans son champ visuel. Un joueur ayant plus d'expérience parvient à avoir une vision plus large de sa situation. Pour cela, il utilisera plus d'informations. Premièrement, le son peut jouer un rôle important. Il donne des indications sur la position, l'éloignement et le contexte. Entendre des tirs permet bien évidemment de savoir que l'on approche d'une « zone à risque ». De manière plus subtile, si le joueur entend un bruit de pas dans le sable alors qu'il se trouve à l'intérieur d'un bâtiment, il pourra en déduire que quelqu'un se trouve à l'extérieur. S'il pense à ce moment-là à consulter le radar, et qu'il ne voit personne, il saura que c'est un ennemi (le radar ne montrant pas la position des ennemis). Le radar est une source d'information souvent négligée par un joueur débutant. Or c'est une source d'informations capitales : il permet notamment d'éviter de faire un tir réflexe sur un coéquipier surgissant à l'improviste ; le radar aurait permis de le voir arriver. Il permet de voir les zones où des équipiers se font tuer et donc d'éviter d'arriver dans la même zone sans méfiance. Observer ses équipiers (via le radar ou en vision directe) permet également de déduire beaucoup d'informations sur son environnement. On peut ainsi savoir si les arrières sont couverts, si certaines zones sont protégées, ou tenter de déduire la position des ennemis en fonction des mouvements et des positions de ses équipiers. Stratégies de groupe Les techniques ci-dessus sont des techniques individuelles. Or, c'est grâce à la formation d'équipes (professionnelles ou amateurs, les ) qu'est apparue la notion de stratégie de groupe. Là où un joueur isolé doit improviser seul, les équipes permettent d'établir des plans et d'agir de manière concertée. Ainsi des manœuvres basiques comme la courte échelle permettent dorénavant d'éviter de longs détours sur certaines cartes. Un groupe peut également devenir entièrement silencieux si tous ses membres marchent au lieu de courir, ce qui est indispensable lorsqu'un autre groupe chargé de faire diversion fait volontairement du bruit. Il devient possible d'établir des plans d'offensive – des logiciels entièrement conçus pour cela existent – en organisant par exemple des diversions pour déstabiliser la défense adverse qui serait éventuellement tentée d'abandonner certaines positions pour mieux se focaliser sur le leurre, ou bien de couvrir certaines positions en s'assurant qu'aucun chemin n'est laissé sans surveillance. À chaque perte d'un de ses membres, l'équipe peut réagir en conséquence, car chaque joueur sait où se trouvent ses coéquipiers. Histoire du développement <p align="center">Chronologie des versions Bêta 1.0 – 19 juin 1999 Bêta 1.1 – 27 juin 1999 Bêta 1.2 – 20 juillet 1999 Bêta 2.0 – 13 août 1999 Bêta 2.1 – 17 août 1999 Bêta 3.0 – 14 septembre 1999 Bêta 3.1 – 16 septembre 1999 Bêta 4.0 – 5 novembre 1999 Bêta 4.1 – décembre 1999 Bêta 5.0 – 23 décembre 1999 Bêta 5.2 – 10 janvier 2000 Bêta 6.0 – 10 mars 2000 Bêta 6.1 – 24 mars 2000 Bêta 6.2 – 26 mars 2000 Bêta 6.5 – 5 juin 2000 Bêta 6.6 – 22 juin 2000 Bêta 7.0 – 26 août 2000 Bêta 7.1 – 13 septembre 2000 1.0 – 8 novembre 2000 1.1 – 10 mars 2001 1.2 – 12 juillet 2001 (pour la vente) 1.3 – 19 septembre 2001 1.4 – 24 avril 2002 1.5 – 12 juin 2002 1.6 – 15 septembre 2003 (avec Steam) Condition Zero - 21 mars 2004 Source - 16 novembre 2004 Global Offensive - 21 août 2012 À la sortie de Quake II apparaît un nouveau mod : Action Quake 2. Minh Le, plus connu sous le nom de Gooseman, travaille dans l'équipe du jeu en tant que modeleur 3D, mettant au point notamment les personnages, ainsi qu'en tant que codeur. Jess Cliffe, de son côté, rejoint le site officiel en 1998 pour participer à la création de cartes. C'est ainsi que les deux concepteurs se rencontrent. Minh Le a alors envie de créer son propre mod, mêlant armes, contre-terrorisme et multijoueur en ligne, dans le seul but de divertir la communauté gratuitement. Il expose son idée à Jess Cliffe qui, enchanté, le rejoint en tant que webmaster dans un premier temps. C'est d'ailleurs ce dernier qui trouvera le nom « Counter-Strike ». Au même moment sort un nouveau jeu, Half-Life. Accompagné d'un kit de développement, permettant la création de cartes, de décors, de personnages …, ils se tournent vers cette solution. Le développement du jeu commence alors, sans budget, mais avec un moteur de jeu fourni gratuitement, le GoldSource. Sur leur temps libre, Minh Le s'occupe de la modélisation et de la programmation, alors que Jess Cliffe se charge de la 2D, des sons, du logiciel d'installation et du site Web, qui permet au mod de se faire connaître. Les cartes de jeu sont quant à elles réalisées par des mappeurs de Team Fortress que Minh Le a débauchés, ainsi que par la communauté de fans qui se forme progressivement autour du jeu. La première bêta du mod sort le 19 juin 1999. Le jeu commence alors à vraiment faire parler de lui sur Internet. Les deux concepteurs sont très à l'écoute des joueurs et corrigent très rapidement les bogues rapportés, tout en ajoutant au jeu les fonctionnalités qui leur sont suggérées. Les versions du jeu s'enchaînent ainsi à vive allure, parfois séparées de moins d'une semaine. À cette époque, le mod est déjà le jeu en ligne le plus joué, bien plus que de gros jeux commerciaux comme Quake III et Unreal Tournament. Valve Software — l'éditeur de Half-Life —, ayant entendu parler du jeu, propose alors de racheter les droits du jeu, ce qu'acceptent Minh Le et Jess Cliffe, qui sont d'ailleurs recrutés en tant que programmeurs et concepteurs de jeu vidéo par la société. La version définitive, la 1.0, sort le 8 novembre 2000, sous le nom « Half-Life : Counter-Strike », signée Valve. Le jeu reste gratuit, mais nécessite, comme il était prévu dès le début du développement, de posséder une version du jeu original, c'est-à-dire Half-Life. Les parties multijoueurs de Counter-Strike sur Internet fonctionnent à l'origine avec le service World Opponent Network (WON), qui a été fermé en 2004 avec l'arrivée de la version 1.6 du jeu, forçant les joueurs à passer sur la plate-forme Steam. Toutefois, une importante quantité de joueurs de Counter-Strike 1.5 ayant refusé le passage à la distribution Steam qu'a subi Counter-Strike avec sa version 1.6, sont restés fidèles à leur version, et face à cette obligation qui impliquait de nombreuses communications publicitaires, quelques joueurs ont créé leur propre service, appelé « WON2 ». Quel que soit le moyen de connexion, Counter-Strike réunit en 2008 l'une des plus grandes communautés de joueurs au monde. Après le passage à la plate-forme Steam, il est possible d'acheter et de télécharger le jeu seul pour . Valve continue plusieurs années après la sortie du jeu de patcher son jeu. Accueil et suites Accueil des critiques La presse vidéoludique a très bien accueilli Counter-Strike. Metacritic relève une note moyenne de 88 % avec une note maximale de 100 %. GameRankings relève quant à lui une note moyenne de 89 % avec une note également maximale de 100 %. Gamekult note le jeu 9/10, GameSpot lui donne un 8,4/10 et GameSpot lui attribue un 9/10. « À posséder, tout simplement », conclut Gamekult. Les journalistes qualifient son gameplay d'excellent et soulignent que la réalisation est plus que correcte pour un simple mod. Ils remarquent également les armes nombreuses et variées, et les scénarios diversifiés. Les qualités graphiques et sonores du jeu, sans être exceptionnelles, sont convenables pour l'époque. Enfin, ils applaudissent à la gratuité du jeu, au succès obtenu auprès des joueurs et au nombre de serveurs disponibles. Ils critiquent néanmoins quelques bugs à la sortie du jeu et des parties parfois monotones. Counter-Strike a également remporté plusieurs récompenses et s'est hissé dans plusieurs classements, chronologiquement : Best Online Game (2000) — Gaming Age Action Game of the Year (2000) — Gamepen.com Action Game of the Year (2000) — Actiontrip.com Online Game of the Year (2000) — GameSpot UK and US Special Award for Multiplayer Gaming (2000) — GameSpy Configuration minimum / recommandée Processeur :Pentium / Pentium II Mémoire vive : de RAM / de RAM Carte graphique :Carte 3D, Direct X 6 Action Game of the Year (2000) — GameSpot, Choix des lecteurs Game of the Year (2000) — VoodooExtreme, Choix des lecteurs Best Multiplayer (2000) — Electronic Playground Revolutionary PC Game (2000) — Game Revolution Best Online Game (2000) — Game Revolution Online Game of the Year (2000) — Computer Games Game of the Year (2000) — Gamers.com Best Multiplayer Game (2001) — Game Developer Spotlight Awards Special Achievement in Gaming (2001) — Game Developer Spotlight Awards Game Innovation Award (2001) — Game Developers Choice Awards Rookie Studio Award (2001) — Game Developers Choice Awards dans le GameSpy's 2001 Top 50 Games of All Time — GameSpy dans le IGN's 2003 List of 100 Greatest Games of All Time — IGN dans le GameFAQ's 2005 Top 100 Games of All Time — GameFAQ's dans le IGN's 2005 List of 100 Greatest Games of All Time — IGN dans le Top 2007 des 105 meilleurs FPS de tous les temps — NoFrag Succès et influence Counter-Strike est devenu, dès la sortie de sa première bêta en 1999, le jeu de tir à la première personne multijoueur en ligne de référence. En 2007, presque dix ans après sa sortie, c'était encore le jeu le plus joué sur Internet. La première raison de ce succès est due au jeu original, Half-Life, sorti en novembre 1998. Utilisant une version modifiée du moteur de jeu Quake engine d'id Software, ce dernier reçoit de nombreux prix et récompenses. Les ventes du jeu augmentent très rapidement, et la communauté de joueurs s'agrandit très vite. Arrive ensuite un nouveau mod, du nom de Counter-Strike, en téléchargement gratuit. Ainsi, le jeu se fait facilement connaître et un grand nombre de joueurs y ont accès. Le prix de Half-Life baisse, le rendant plus accessible, et le bouche à oreilles comme la promotion du jeu — présenté comme le successeur de Quake 2 — dans les salles de jeu en réseau le font connaitre aux amateurs du genre. Une autre raison à son succès réside dans la configuration matérielle minimum requise. Le moteur de jeu étant celui-ci de Half-Life, l'ordinateur nécessaire pour jouer est en adéquation avec l'époque, un pentium équipé d'une carte graphique standard suffit. Également, le principe du jeu est simple et prenant. Une partie est rapide et ne demande pas beaucoup de temps libre, ce qui est parfaitement adapté aux salles de jeux en réseau, où, pour une somme modique, les joueurs se réunissent quelques heures entre amis pour jouer à Counter-Strike. La dernière raison du succès de Counter-Strike, qui reste avant tout un jeu en ligne, est l'explosion des abonnements ADSL dans le monde, et notamment en Europe, dans les années 2000. L'arrivée massive de nouveaux internautes induit potentiellement de nouveaux joueurs en ligne, et ainsi la communauté du jeu continue d'augmenter. Le « » s'est d'ailleurs étendu, grâce à la progression de l'ADSL, vers un autre type de jeu en ligne, le jeu en ligne massivement multijoueur. Counter-Strike, dans sa version 1.5, est pendant plusieurs années le jeu multijoueurs le plus joué. À l'été 2001, le jeu comptabilise sur Internet. Le 26 avril 2002, sur le site web Clubic.com, téléchargements de Counter-Strike 1.4 ont eu lieu en une seule journée. En 2007, GameSpy comptabilise en moyenne joueurs simultanément, et cela quelle que soit l'heure de la mesure, ce qui représente 35 % des joueurs de jeu de tir à la première personne sur Internet. Toujours d'après GameSpy, toutes les versions confondues de Counter-Strike (CS1.6, CS:CZ et CS:S) compte environ joueurs, soit 67 % des joueurs de jeu de tir à la première personne sur Internet. Depuis, avec les statistiques fournies par Valve grâce à Steam, on sait que le nombre de joueurs oscille entre et à tout instant de la journée (3 millions de joueurs uniques par mois en moyenne), alors que le nombre de serveurs varie entre et 150 000. Un joueur est donc toujours sûr de trouver quelqu'un avec qui jouer, ce qui est en soi une autre raison de la popularité du jeu, en plus d'en être la preuve. Début 2009, le jeu a laissé sa première place de jeu de tir à la première personne en ligne a son remake Counter-Strike: Source, avec une moyenne de joueurs en temps réel contre joueurs pour Counter-Strike: Source. Le jeu reste néanmoins l'un des jeux les plus pratiqués sur Internet. Counter-Strike a influencé d'autres mods, comme Tactical Ops: Assault on Terror, mod d'Unreal Tournament, ainsi que de vrais jeux, comme Global Operations ou Soldier of Fortune II: Double Helix. Le jeu est aussi devenu un vrai phénomène culturel. Des bandes dessinées en ligne, tel que Concerned, et de nombreuses vidéos, comme celles de Pure Pwnage, sont également apparues sur Internet, faisant référence au jeu, au fur et à mesure que celui-ci faisait succès. Des produits dérivés existent également : figurines, autocollants, tee-shirts, affiches. Le jeu vidéo fait également l'objet de compétitions dont les médias se font l'écho et des adaptations cinématographiques se multiplient. On assiste également à l'avènement d'une nouvelle forme d'addiction, le « jeu compulsif ». Première place en e-Sport Après Quake et StarCraft qui provoquent l'émergence du sport électronique, Counter-Strike en est un moteur. Le sport électronique regroupe plusieurs aspects de l'esprit sportif – travail d'équipe, concurrence, égalité des chances, entraînement – et avec son succès, il est logique que le jeu ait donné à un grand nombre de joueurs l'envie de compétition. Ainsi des équipes, ou , naissent sur Internet, composées en général de cinq joueurs, dans le but de s'affronter dans des matchs. Lorsqu'il y a des résultats concluants, ces équipes se développent réellement, avec entraîneurs, managers, sponsors et entraînements réguliers jusqu'à devenir de véritables clubs. De sorte que dès 2001, en Scandinavie, en Allemagne, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni et en France, apparaissent les premières équipes professionnelles, qui parcourent le continent européen pour disputer des matches parrainés par de grandes entreprises. Le phénomène s'est ensuite exporté aux États-Unis, où l'on trouve les premiers tournois à très grosses récompenses (premier prix montant à ). Depuis, des associations se sont formées, pour réunir les professionnels et favoriser l'émergence du sport électronique. Il y a ainsi plusieurs ligues professionnelles en ligne de sport électronique, comme la Cyberathlete Amateur League (CAL) ou la CyberEvolution. De grandes compétitions ont lieu aux États-Unis, en Europe et en Asie, comme la Cyberathlete Professional League (CPL), l'Electronic Sports World Cup (ESWC), la World e-Sports Games (WEG) et la World Cyber Games (WCG). Les matchs de ces championnats, tels de grands évènements, sont commentés, analysés et parfois même retransmis à la télévision. De ces évènements sont nées de grandes équipes, au parcours souvent mythique, comme la SK Gaming ou l'équipe française aAa. Dans ces compétitions, seules les cartes de type « de_ » sont utilisées : une équipe doit poser une bombe, l'autre l'en empêcher. Les cartes jouées varient suivant la compétition, mais les cinq principales sont de_dust2, de_tuscan, de_train, de_nuke et de_inferno. Pour rendre les parties plus dynamiques, les manches durent au maximum 2 minutes. Counter-Strike est pendant plusieurs années le jeu de tir à la première personne phare des LAN-party et des compétitions internationales. Jusqu'aux années 2010, sa suite principale Counter-Strike: Source n'arrive d'ailleurs pas à s'imposer. Ceci était un problème majeur pour les organisateurs de ces compétitions, qui avaient de plus en plus de mal à trouver des sponsors dans le milieu de l'informatique. En effet, la première version de Counter-Strike date de 1999, fonctionne sur des configurations peu puissantes et attire de moins en moins les nouveaux joueurs. Cependant Counter-Strike: Source est un jeu officiel des Championship Gaming Series depuis 2007 et commence à être adopté par la plupart des compétitions. Ainsi l'Electronic Sports World Cup 2011 accueillera Counter-Strike: Source pour la première fois, tout en conservant ses épreuves masculines et féminines de Counter-Strike. D'autres évènements, comme la DreamHack et la World Cyber Games, continuent d'organiser des épreuves exclusivement de Counter-Strike. Les suites du jeu Le succès de Counter-Strike 1.6 a poussé Valve Software à proposer des suites. La première à voir le jour fut une version Xbox de Counter-Strike, sortie le 5 décembre 2003, et en tout point identique à la version Windows. La qualité graphique est la même, malgré les capacités technologiques de la console bien plus poussées que celle des ordinateurs personnels de 1999. De plus, le gameplay souffre du passage à la manette de jeu, alors que l'ensemble clavier / souris convient parfaitement à ce type de jeu. L'éditeur a ajouté au jeu un mode solo, mais l'intelligence artificielle des bots ne suffit pas à procurer un plaisir de jeu suffisant. Enfin, le titre dispose également de son mode multijoueur, jouable jusqu’à 16 via le Xbox Live payant. Cependant, la presse n'est pas unanime : Gamekult donne 5/10 au jeu et le magazine Gaming lui attribue 4/10, alors que le magazine Joypad et Jeux vidéo Magazine le notent respectivement 7/10 et 14/20. À la suite de ce jeu, Valve Software entreprit de réaliser un nouvel opus sur PC, du nom de Counter-Strike: Condition Zero (ou CS:CZ). L'éditeur souhaitait clairement fournir aux joueurs un mode solo digne de leur jeu phare, avec un scénario et un intérêt réel. Ils firent appel à plusieurs studio de développements, jusqu’à en trouver un jugé satisfaisant pour finir le travail. Car le contenu commencé par le premier studio, Rogue Entertainment, passa ensuite dans les mains du deuxième, Gearbox Software, qui y ajoutèrent des choses, puis au troisième studio, Ritual Entertainment, qui y ajoutèrent également des choses, pour enfin arriver jusqu'au quatrième et dernier studio, Turtle Rock Studios. Ainsi, sa sortie était initialement annoncée pour l'été 2002, mais elle a été repoussée à de nombreuses reprises, et le jeu sortit finalement le 26 mars 2004. Le jeu propose donc un mode solo dans lequel le joueur tient le rôle d'un antiterroriste, accompagné de quatre coéquipiers, où le but est d'accomplir certains objectifs, face à cinq terroristes, sur les cartes issues de Counter-Strike 1.6. L'intelligence artificielle est cette fois-ci efficace. Il s'accompagne de quelques nouvelles armes (lance-roquettes, cocktail Molotov…) et de dizaines de nouvelles skins. Le mode multijoueur quant à lui est la copie conforme du jeu original. Le moteur GoldSource est daté, et les graphismes du jeu sont donc sans surprises dépassés, et très en dessous des jeux actuels au moment de sa sortie. Excepté Gen4 et son 90 %, la presse est d'accord sur la valeur du jeu : Gamekult et Canard PC lui attribuent un 4/10, et Jeux vidéo Magazine un 12/20. Le jeu coûte aujourd'hui avec Counter-Strike 1.6. Troisième à la suite de ce jeu, Counter-Strike: Source (ou CS:S), sorti le 7 octobre 2004. Le jeu est basé sur le moteur de jeu Source engine de Half-Life 2. Les graphismes (textures, niveaux de détail…) ont été notablement améliorés, ainsi que les interactions avec les objets, grâce au moteur physique. Le jeu gagne ainsi en réalisme et est du même niveau graphique que les productions actuelles lors de sa sortie. Le fonctionnement du jeu a été modifié mais reste fondamentalement très proche des versions précédentes. Il est vendu conjointement avec le jeu Half-Life 2, mais aussi dans une version stand-alone, vendue avec Half-Life 2: Deathmatch et Day of Defeat: Source pour . Malgré les changements apparents, cette nouvelle version ne remplace pas l'ancien Counter-Strike. Cette suite est d'ailleurs boudée de nombreux joueurs se plaignant de la nécessité d'avoir une bonne configuration pour y jouer. Certains joueurs trouvent également que le jeu, au profit de ses graphismes, a perdu son gameplay et le plaisir de jeu qui en découlait. Face à cette critique, un autre jeu en cours de développement, CS Promod, promet le gameplay de Counter-Strike 1.6 tout en conservant le moteur graphique de Counter-Strike: Source. Ce public mécontent se ressent également dans les statistiques, puisque le jeu original détient toujours 40 % des parts de joueurs de jeu de tir à la première personne en ligne, suivi de CS: Source avec 29 %. La presse, quant à elle, apprécie le jeu : Joystick le note 7/10 et ActuJeuxPC.net lui donne un 14/20. Une quatrième suite sort le 21 août 2012, ayant pour nom Counter-Strike: Global Offensive. Une version jouable bêta en était sortie en novembre 2011 et les remontées avaient été positives. Counter-Strike Nexon: Zombies est un MMOFPS free to play offrant un PvP compétitif et de l’action PvE, qui regroupe tout le contenu du Counter-Strike original ainsi que de nouveaux modes de jeu, cartes, armes et hordes de Zombies. Autour du jeu Publicité dans le jeu Depuis début 2007, affichant une audience de 5 milliards de minutes de jeu par mois, soit plus que certaines émissions télévisées, des réclames dynamiques apparaissent sur les cartes de jeu de Counter-Strike, incorporées au décor telles de vrais affiches publicitaires. Ces réclames sont à la charge de la société IGA Worldwide, avec laquelle Valve Software a signé un contrat fin 2006, et qui s'occupe également de la publicité dans Battlefield 2142. Le principe de ces « affiches » dynamiques est qu'elles peuvent être remplacées à n'importe quel moment, puisque les parties du jeu, hébergées sur des serveurs, se déroulent sur Internet. Elles changent ainsi régulièrement, et s'adaptent au public visé (les publicités seront en français si Steam est configuré ainsi). Imposées aux joueurs, ces réclames ont soulevé de vives réactions, se témoignant notamment sous forme de pétitions en ligne ou de messages de mécontentement sur les forums officiels. Mais ces publicités étant plutôt discrètes, et ne vantant que des produits et services liés au jeu vidéo (tel que le jeu Portal de Valve ou la Cyberathlete Professional League), une majorité de joueurs ne s'en préoccupe pas réellement. Programmes tiers Grande communauté oblige, de nombreux programmes tiers ont vu le jour. Ainsi, bien que Counter-Strike se joue principalement en réseau et à plusieurs, des programmes d'intelligence artificielle — des bots — ont été développés pour simuler le comportement de joueurs et permettent ainsi de jouer seul. Les développeurs de ces programmes s'appuient sur des algorithmes perfectionnés tels que les réseaux de neurones. Malheureusement, ces bots ne représentent tactiquement (et surtout stratégiquement) qu'un faible intérêt. En revanche, ils peuvent s'avérer être un bon entraînement pour un débutant. Il existe également des programmes hors charte, comme les cheats. Ce sont des programmes externes ayant pour but de donner au joueur un avantage que les autres n'ont pas, le plus souvent d'une manière non prévue par le jeu original. Ces programmes permettent de voir à travers les murs (), de viser directement la tête (), de courir plus vite (), de voir les adversaires sur le radar () et d'afficher diverses informations sur ses ennemis (), tels que leur nom, leurs armes, leur distance, s'ils rechargent, etc. Valve a mis en place une protection qui se nomme VAC (Valve Anti-Cheat) qui permet de bannir les joueurs utilisant des cheats, détectable sur Half-Life et ses mods. Des mises à jour sont faites par Valve pour empêcher le fonctionnement des cheats, mais ceux-ci sont très souvent reprogrammés. Derniers types de programmes, ceux destinés à l'amélioration des serveurs de jeu. Ils améliorent l'administration d'un serveur et le gameplay par l'ajout de son, de statistiques en temps réel et de configurations pour les tournois. AMX est l'un des systèmes les plus populaires grâce à de nombreux plugins facilitant la gestion du serveur, des statistiques et des modes de jeu. Un clone du jeu appelé Counter-Strike 2D développé par Unreal Software dans un style 2D pixel art sort en mars 2004. Notes et références Voir aussi Articles connexes Half-Life, Counter-Strike: Condition Zero, Counter-Strike: Source. Joueurs célèbres : Tommy Ingemarsson alias Potti ; Emil Christensen alias HeatoN. Liens externes Site officiel – Manuel officiel – FAQ officielle, sur Internet Archive. Page officielle actuelle Counter-Strike Mod de Half-Life Jeu de tir à la première personne Jeu vidéo sorti en 1999 Jeu en ligne Jeu Windows Jeu Linux Jeu vidéo développé aux États-Unis Jeu vidéo se déroulant à Cuba Jeu d'esport Jeu Valve Jeu Sierra
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https://fr.wikipedia.org/wiki/1P/Halley
1P/Halley
La comète de Halley (désignation officielle 1P/Halley) est la plus connue de toutes les comètes. Son demi grand axe est de 17,9 unités astronomiques (soit environ 2,7 milliards de kilomètres), son excentricité est de 0,97 et sa période est de 76 ans. Sa distance au périhélie est de 0,59 unité astronomique et sa distance à l'aphélie est de 35,3 unités astronomiques. Il s'agit d'une comète à courte période. On peut déduire de ces données les caractéristiques orbitales suivantes : vitesse au périhélie : , vitesse à l'aphélie : . La comète est le premier membre connu de la famille des comètes de Halley, famille qui regroupe les comètes périodiques dont la période est comprise entre 20 et 200 ans. Histoire Identification En 1705, Edmond Halley publia un livre avançant que les comètes qui étaient apparues dans le ciel en 1531, 1607 et 1682 étaient en fait une seule et même comète. Expliquant que la comète voyage sur une orbite elliptique, et prend 76 ans pour faire une révolution complète autour du Soleil, Halley prédit qu'elle reviendrait en 1758. En 1757, Lalande, aidé par Nicole-Reine Lepaute, et sur la base des formules conçues par Clairaut, décida de calculer les déviations de la comète dues aux grosses planètes. Il prédit un retard de 518 jours dû à Jupiter et de 100 jours dû à Saturne. Il annonça donc le retour de la comète, non en 1758, mais en 1759 avec un passage au périhélie en avril 1759, avec une incertitude d'un mois. Lorsque la comète réapparut en décembre 1758 avec un passage au périhélie le , ce fut un triomphe. Cette prévision permit d'asseoir définitivement la mécanique newtonienne en France, la théorie des tourbillons de Descartes tombant dans l'oubli. L'appellation « comète de Halley » apparaît pour la première fois sous la plume de dans une lettre adressée à Nicolas-Louis de Lacaille, mais Newton et Halley, morts respectivement en 1727 et 1742, n'étaient plus en vie pour assister à leur triomphe. Exploration et description La comète de Halley a été survolée par quatre sondes en 1985 : les sondes soviétiques Vega 1 et Vega 2, la sonde européenne Giotto et la sonde japonaise Suisei. Une autre sonde japonaise, Sakigake, a servi également à son exploration bien qu'elle ne l'ait pas survolé. Les premiers résultats des sondes Vega ont aidé la sonde Giotto à ajuster sa trajectoire pour passer au plus près du noyau de la comète et la photographier. Giotto s'est approchée à du noyau en forme de cacahuète d'une dimension de 16 × 8 × ; Giotto a pu y voir deux gros geysers de gaz qui alimentaient la chevelure et la queue. C'était la première fois qu'une sonde spatiale s'approchait d'une comète mais depuis, la sonde Rosetta a fait mieux en envoyant un atterrisseur se poser sur la comète Tchourioumov-Guérassimenko en 2014. À son dernier passage, on a pu déterminer que son noyau est très sombre, d'un albédo d'environ 3 % (par comparaison, l'albédo de la Terre est de 0,39). Les photos de la sonde Giotto sont des données précieuses permettant de mieux comprendre la constitution des comètes et le mécanisme de sublimation à l'approche du Soleil. Les trois dernières visites de la comète de Halley remontent à 1835, 1910 et 1986 ; son prochain passage au périhélie devrait avoir lieu le . Dates de passage et mentions d'observation 611 av J.-C. : mention en Chine (Annales des Printemps et Automnes). vers 535 av J.-C. : ? 467 av J.-C. : mention en Chine. vers 391 av J.-C. : ? vers 315 av J.-C. : ? 240 av J.-C. : mention en Chine. 164 av J.-C : observation par les astrologues babyloniens et en Chine. 87 av J.-C. : mention dans les archives chinoises et sur les tablettes babyloniennes. 12 av J.-C. : observation en Chine. 66 : mention en Chine. Mention à Rome sous Néron. 141 : mention en Chine. 218 : mention en Chine. 295 : mention en Chine. 374 : mention en Chine. 451 : passage ayant marqué les contemporains puisqu'il correspond à la défaite des Huns dirigés par Attila. Mention en Chine. 530 : mention en Chine. 607 : mention en Chine. 684 : mention dans La Chronique de Nuremberg ; cette chronique cependant date du . Mention en Chine. 760 : mention en Chine. 837 : passage le plus spectaculaire de la comète durant les temps historiques (à environ 3 millions de kilomètres de la Terre). Mention dans des textes chinois et japonais. En France, L'Astronome, auteur d'une chronique sur la vie de Louis le Pieux, indique ce passage et précise qu'à sa suite le roi et sa cour se livrèrent à un jeûne. Il semble que ce passage ait stimulé dans le monde chinois la recherche d'autres « étoiles invitées ». La découverte des deux étoiles invitées de 837 est sans doute le fruit de ces recherches. Il s'agit d'une des rares occurrences où plus d'une « étoile invitée » fut découverte en une année (avec les quatre étoiles invitées de 1592). 912 : mention en Chine, en Corée, au Japon et en Europe. 989 : mention en Chine, en Corée, au Japon et en Europe. 1066 : mention en Chine, en Corée et au Japon. En Europe, le passage est documenté par plusieurs sources, la plus célèbre étant la tapisserie de Bayeux où la comète apparaît comme un signe précurseur de la mort prochaine d'Harold II d'Angleterre et de la victoire de Guillaume le Conquérant. 1145 : mention dans le psautier d'Eadwine de Canterbury. Mention en Corée, en Chine et au Japon. 1222 : mention en Corée, au Japon et en Chine. On estime que le passage de la comète a été représenté dans la cathédrale de Plaisance. 1301-1302 : plusieurs comètes furent observées autour de cette date, ce qui rend difficile l'identification des observations spécifiques à la comète de Halley. Mention en Chine assez précise cependant dans les annales de Yuan. Giotto peint vers 1304-1305 une fresque représentant l'Adoration des mages dans la chapelle Scrovegni (église de l'Arena), à Padoue ; l'étoile qui a guidé les mages, représentée en haut de la fresque, a une queue de comète. C'est en lien avec cette représentation que la sonde spatiale Giotto a été baptisée du nom du peintre. 1531 : mention par Peter Apian dans son édité en 1540. Mention en Chine. Mention par les Aztèques dans Cruz. 1607 : mentionné par Kepler dans De Cometis (1619), décrit par Remus Quietanus (Gründliche Beschreibung und Erinnerung des neuen monstrosichen Sternes… ) (1607) et par Longomontanus dans un appendice dAstronomia danica (1622). Mention en Chine. 1682 : mentionné d'abord par John Flamsteed, puis par Edmond Halley lui-même dans son livre Synopsis de l’astronomie des comètes (1705). Ouvrage dans lequel, comparant les comètes de 1531, 1607 et 1682, il prouve qu'il s'agit en fait d'une même comète et prédit son retour pour 1758. Mentionné en Chine dans la Chronique de Kiangnan. 1758 : Johann Georg Palitzsch est le premier à voir le retour de la comète, dans la constellation du Taureau. 1759 : Charles Messier l'aperçoit à son tour le 21 janvier 1759. Auparavant, il avait cru l'observer, mais il avait en fait redécouvert la Nébuleuse du Crabe, déjà observée en 1731 par John Bevis. Son passage est aussi mentionné en Chine dans la Chronique de Tsing Pu Hsuan. 1835 : mention en Chine (Shangaï Hsuan). Par ailleurs, Mark Twain naît deux semaines après le passage de la comète, et mourra un jour après le périapside suivant. En 1909, il avait écrit dans son autobiographie : « Je vins au monde avec la comète de Halley en 1835. Elle reviendra l'année prochaine, et je m'attends à partir avec elle. Le Tout-puissant a dit “Voyez donc ces deux monstres inexplicables ; ils sont venus ensemble, ils doivent repartir ensemble”. » 1910 : passage spectaculaire de la comète, précédé quelques mois plus tôt par une autre comète spectaculaire, visible en plein jour (Grande comète de janvier 1910). La première observation du retour de la comète de Halley fut réalisée par Max Wolf dans la nuit du 11 au , à l'aide de plaques photographiques. Cet événement est utilisé par le Bon Marché pour une campagne publicitaire. 1986 : passage peu spectaculaire de la comète, à l'opposé du Soleil par rapport à la Terre. Plusieurs sondes spatiales, notamment Giotto, l'approchent de près. La navette spatiale Challenger s'envole pour l'observer avec une enseignante dans l'équipage qui était censée donner des cours en direct depuis l'espace en particulier sur cette comète. L'accident de la navette spatiale Challenger pendant le décollage tue tout l'équipage et détruit la navette. 2061 : prochain passage au périhélie. Observations Avant 1066 On peut reculer dans le temps et présumer le moment où la comète de Halley aurait dû théoriquement apparaître dans le ciel. Les premières mentions de la comète de Halley sont dues aux Chinois : celle de −611 est rapportée par Zuo Qiuming dans le Commentaire de Zuo, sont ensuite notées celles de −467 et −240. Une comète a été aperçue dans la Grèce antique entre −468 et −466, associée à une pluie de météores ; la date du passage, sa durée, le lieu et la pluie de météorites associée suggèrent qu'il s'agissait de Halley. Selon Pline l'Ancien, une météorite, décrite de couleur brune et de la taille d'un wagon, serait tombée à Aegospotami. En −164, l'apparition de Halley entre le 22 et le 28 septembre est observée par les Babyloniens, et notée sur deux tablettes d'argile en écriture cunéiforme dont les fragments sont conservés au British Museum. Toujours à Babylone, une autre tablette mentionne le passage de 87 , indiquant que la comète a été vue « jour après jour pendant un mois ». Cette apparition peut être rapprochée de la représentation de Tigrane le Grand, un roi arménien, sur des pièces de monnaie. Selon Vahe Gurzadyan et R. Vardanyan, ce roi est représenté avec « une couronne figurant une étoile avec une queue incurvée qui peut représenter le passage de la comète de Halley en 87 » . Le passage de 12 est décrit dans le Livre des Han par les astronomes chinois de la dynastie des Han qui l'ont suivi d'août à octobre. L'apparition de 141 a été enregistrée dans les tablettes chinoises. Celle de 684, outre les archives chinoises, a été enregistrée en Europe par l'une des sources compilées dans La Chronique de Nuremberg. La comète fut décrite en 837 lors de son passage le plus spectaculaire durant les temps historiques (à environ 5,1 millions de kilomètres, soit 0,034 UA de la Terre), à la fois dans des textes chinois, japonais et européens, notamment par L'Astronome, auteur d'une chronique sur la vie de Louis le Pieux, mais aussi par Loup de Ferrières, dans une lettre à son ami Alcuin. En 912, Halley est enregistrée dans les Annales d'Ulster, qui indiquent : « Année sombre et pluvieuse. Une comète est apparue ». 1066 Elle a pu être observée en l'an 1066. Une comète attira en effet l'attention de l'armée de Guillaume le Conquérant et on la retrouve sur la célèbre tapisserie de Bayeux, qui illustre la conquête normande de l'Angleterre. Elle a été décrite comme ayant quatre fois la taille de Vénus et brillant d'une lumière égale à un quart de celle de la Lune. Ce passage est également mentionné dans la Chronique anglo-saxonne. Les Annales des quatre maîtres irlandaises ont enregistré la comète comme une étoile apparue au septième jour des calendes de mai, le mardi après Pâques, dont l'éclat n'était pas plus grand que celui de la Lune et qui fut visible de tous pendant quatre nuits ensuite. 1682 Après le passage de 1682, l'astronome anglais Edmond Halley, en s'appuyant sur la théorie d'Isaac Newton, calcule que la comète reviendra en 1758 ; lors de cette révolution, elle s'est rapprochée de Jupiter, ce qui l'a retardée d'un an. Elle ne passe qu'en 1759, mais cela suffit pour considérer les calculs de Halley comme justes. C'est la première fois que les lois de Newton sont prises en compte en France. Lors du passage de 1682, la comète était moins brillante que la grande comète de 1680. 1910 Lors de ce passage, on a cru que la Terre allait traverser la queue de la comète et des gens s'imaginaient que ce serait la fin du monde. En réalité, la Terre n'est pas passée à travers la queue, et même si cela était arrivé, la queue d'une comète ne représente aucun danger mais on aurait pu assister à une pluie d'étoiles filantes (cf : Êta aquarides). Elle est passée quelques mois après la grande comète de janvier 1910. Références poétiques La référence la plus célèbre est celle de Victor Hugo, dans La Comète, poème de La Légende des siècles : « Il avait dit : — Tel jour cet astre reviendra. — : (…) / Quelle huée ! Ayez pour Vishnou, pour Indra, / Pour Brahma, pour Odin ou pour Baal un culte ; / (…) / Soyez un imposteur, un charlatan, un fourbe, / C'est bien. Mais n'allez pas calculer une courbe (…) . » Dans son poème Amers, Saint-John Perse écrit : « Et comment il nous vint à l'esprit d'engager ce poème, c'est ce qu'il faudrait dire. Mais n'est-ce pas assez d'y trouver son plaisir ? Et bien fut-il, ô dieux ! Que j'en prisse soin, avant qu'il ne nous fût repris... Va voir, enfant, au tournant de la rue, comme les Filles de Halley, les belles visiteuses célestes en habit de Vestales, engagées dans la nuit à l'hameçon de verre, sont promptes à se reprendre au tournant de l'ellipse. » Bibliographie Paolo Maffei, La comète de Halley - Une révolution scientifique, Fayard, 1985 Joseph Needham, Science and Civilisation in China, Cambridge University Press, 25 volumes à partir de 1954 Notes et références Voir aussi Articles connexes Comète périodique Liste de comètes Astronomie chinoise Sonde spatiale Giotto Liens externes The Giotto mission Halley's Comet Halley Comète explorée par une sonde Comète photographiée par un engin spatial Grande comète Comète proche de la Terre + Corps parent d'une pluie de météores
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Carélien
Le carélien est une langue appartenant à la branche fennique de la famille des langues ouraliennes. Il est parlé par les Caréliens, habitants autochtones de la Carélie, vaste région allant du golfe de Finlande à la mer Blanche, à cheval sur la Finlande et la Russie actuelles. Aire linguistique Le carélien est parlé par environ , majoritairement en République de Carélie (Russie) mais des communautés de langue carélienne existent aussi dans l'oblast de Tver, au nord-ouest de Moscou. Le carélien est aussi parlé en Finlande, par environ . Statut officiel En République de Carélie, le carélien a le statut officiel de langue d'une minorité et, depuis la fin des années 1990, il est question de l'adoption d'une loi linguistique qui donnerait au carélien le statut de langue officielle à côté de la langue russe. Dans l'oblast de Tver, les Caréliens ont une autonomie culturelle qui garantit l'usage du carélien à l'école et dans les médias. En Finlande, le carélien a un statut officiel de langue nationale d'une minorité non régionale en application de la charte européenne des langues régionales ou minoritaires. Dialectes Le carélien était classé autrefois parmi les dialectes du finnois. On le considère aujourd'hui comme une langue à part entière qui se distingue des dialectes caréliens parlés par les réfugiés de Carélie en Finlande, et leurs descendants, après la Seconde Guerre mondiale. Il se subdivise en trois grands ensembles dialectaux : le carélien proprement dit () ; le carélien d'Aunus, également appelé olonetsien ou livvi et parfois considéré comme une langue indépendante () ; le lude, très proche du vepse et parfois considéré comme une langue indépendante (). Écriture De la première moitié du XIXe siècle aux années 1930, il y avait une écriture basée sur l'alphabet cyrillique. Le premier livre carélien imprimé était l'Évangile de Matthieu, publié en 1820. En 1931, l'alphabet carélien latinisé a été compilé et introduit. Le , un décret du Présidium du Comité exécutif central panrusse de l'URSS a été publié sur la traduction de l'écriture carélienne en alphabet russe. La langue écrite, créée sur la base des dialectes caréliens et livvik, était incompréhensible pour la plupart des caréliens, a fonctionné pendant une très courte période (environ deux ans) et n'a pas reçu de développement approprié. En 1939, l'enseignement de la langue carélienne dans les écoles de la république est annulé par directive. En 1940, la publication de littérature en langue carélienne a cessé. En 1989, les autorités de Carélie ont officiellement approuvé les alphabets du carélien (dialecte de Livvik). En 2007, l’alphabet carélien standardisé a été introduit et est utilisé pour l’écriture de toutes les variétés de carélien. Le Kalevala La poésie populaire carélienne a été la source principale du Kalevala, l'épopée nationale finlandaise. Voir aussi Articles connexes Association pour la langue carélienne linguistique liste de langues langues par famille langues ouraliennes langues finno-ougriennes langues finno-permiennes langues finno-volgaïques langues fenniques Bibliographie Grammaire du Carélien Grammaire du Carélien A short Karelian Conversation Dictionnaire Carélien-Russe-Finnois Dictionnaire Carélien-Finnois Dictionnaire Carelien-Vepse-Finnois-Võro Liens externes Karelian (Languages of the World) Karjalaine lehüt - Karelian page Karjalan kirjakielestä Livgiläižet Notes et références Langue en Finlande Langue en Russie Langue fennique Langue classée en danger par l'UNESCO Inventaire de langues Carélie
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Culture du Mexique
La culture du Mexique reflète l'histoire complexe du pays et est le résultat du mélange progressif de la culture indigène (en particulier mésoaméricaine) avec la culture espagnole et d'autres cultures du pays. Sa richesse culturelle est également nourrie par les 68 peuples autochtones, successeurs des sociétés préhispaniques, qui parlent des variantes ou des dialectes d'un total de soixante-huit langues ou langues, dont le nahuatl qui possède le plus grand nombre de locuteurs. Langues Presque toute la population mexicaine parle le castillan. En 1996, environ 6,7 % de la population parle une langue indigène et parle le castillan en tant que deuxième langue. On compte 67 langues indigènes, dont le nahuatl (), le maya (), le zapotèque ()... Le nahuatl, l'ancienne langue des Aztèques, exerce une certaine influence sur les dialectes régionaux. Certains mots d'origine nahuatl, en particulier des noms de lieux de plantes ou d'animaux, font désormais partie intégrante de l'espagnol standard. L'anglais acquiert une importance croissante : hommes d'affaires, classe moyenne, émigrés aux États-Unis de retour au pays natal, jeunes. Une importante communauté anglo-saxonne existe dans le centre du pays (). Le bas-saxon est parlé par d'importantes communautés : . Le vénitien, l'émigration italienne aux a conduit à la formation de petits « îlots » de locuteurs du vénitien en Amérique, notamment dans la ville de Chipilo (État de Puebla, Mexique). La constitution mexicaine reconnait l'existence de 67 langues indigènes dans le pays. Langues au Mexique, Langues du Mexique, espagnol (>90 %), espagnol mexicain Langages indigènes au Mexique : >80 rubriques (dans la version anglophone) Académie de la langue mixtèque Peuples Groupes ethniques au Mexique Mésoamérique, Civilisation précolombienne Indigènes du Mexique, Culture indigène du Mexique Mésoamérique Traditions Religion Officiellement laïque depuis plus de 150 ans, 98 % des citoyens se disent catholiques. En 2020, environ 8,1 % de la population totale, ne professent aucune religion. Généralités Anthropologie religieuse Religion en Amérique latine Situation au Mexique (estimation 2017), Religion au Mexique, Religion au Mexique (rubriques) Christianisme (85-92 %, ) Catholicisme (75-79 %, ), catholiques orientaux, Protestantisme (10-15 %, ) évangélisme (), anglicanisme (Église anglicane du Canada), adventisme... pentecôtisme (1,59 %, ), presbytérianisme (0,39 %, ), méthodisme (0,02 %, )... Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours (1,39 %, en 2010... et en 2015) ( Mennonisme, Mennonites du Mexique ( Orthodoxies Religions indigènes, animisme (et syncrétisme) () Judaïsme (0,06 %, ), , , Bouddhisme (), Tibet House de Mexico Islam () Baha'isme () Spiritualisme () Athéisme et agnosticisme (5 %, ), Liberté de religion sans restriction, depuis la guerre des Cristeros (1926-1929, Christiada) Franc-maçonnerie au Mexique Symboles Armoiries du Mexique Drapeau du Mexique Hymne national : Hymne national mexicain ' Emblème végétal : Dahlia Emblème animal : Caracara du Nord : Notre-Dame de Guadalupe. Père de la Nation : Miguel Hidalgo (1753-1811) Épopée nationale : Visión de Anáhuac de Alfonso Reyes, Estas ruinas que ves de Jorge Ibargüengoitia, Clemencia de Ignacio Manuel Altamirano, La muerte del tigre de Rosario Castellanos, El éxodo y las flores del camino de Amado Nervo, Gringo viejo de Carlos Fuentes Couleurs nationales : vert, blanc, rouge. : Chiles en nogada, enchiladas, tacos, mole, possole, Poète national : Mythologies Contes et légendes Mythes, légendes, contes La Llorona La Catrina Légendes urbaines Pratiques Chamanisme Stéréotypes Les charro et la china poblana ont été promus stéréotypes de la mexicanité par les gouvernements post révolutionnaires. Fêtes Carnaval au Mexique Société Démographie du Mexique, De la société mexicaine Mexicains Groupes humains Diasporas mexicaines Éducation Éducation au Mexique (rubriques) Liste des universités au Mexique Universitaires mexicains Système éducatif mexicain Arts de la table Cuisine et gastronomie Cuisine mexicaine, Cuisine mexicaine(rubriques), De la gastronomie mexicaine Jeux populaires , , Pelote basque Tauromachie au Mexique Média Technologie au Mexique Télécommunications au Mexique Journalistes mexicains Liberté de la presse, censure des médias Presse écrite Liste de journaux mexicains La Jornada, Milenio, El Universal (Mexique) Revues littéraires : Letras Libres, Nexos, Vuelta Radio De la radio au Mexique Télévision Télévision au Mexique, De la télévision au Mexique Internet (.mx) Sites web mexicains Blogs mexicains Blogueurs mexicains YouTubers mexicains Littérature Littérature mexicaine, :Catégorie:Littérature mexicaine Écrivains mexicains Œuvres littéraires mexicaines Prix littéraires au Mexique Revues littéraires mexicaines , Écriture et littérature maya, Écriture maya, Codex maya Littérature précolombienne Le poète préhispanique le plus connu est Nezahualcoyotl (1402-1472). Rabinal Achí Codex mésoaméricain, Codex préhispanique, Codex colonial, Chronique X, Codex X, Papier d'amate , José Joaquín Fernández de Lizardi (1776-1827) Salvador Díaz Mirón (1853-1928) Amado Nervo (1870-1919) Mariano Azuela (1873-1942) José Vasconcelos (1882-1959) Alfonso Reyes (1889-1959) Xavier Villaurrutia (1903-1950) Agustín Yáñez (1904-1980) Griselda Álvarez (1913-2009) José Revueltas (1914-1976) Octavio Paz (1914-1998) Juan Rulfo (1917-1986) Alí Chumacero (1918) Elena Garro (1920-1998) Rosario Castellanos (1925-1974) Jaime Sabines (1926-1999) Carlos Fuentes (1928-2012) Elena Poniatowska (1932) Sergio Pitol (1933) Fernando del Paso (1935) Hugo Hiriart (1942) José Agustín (1944) Laura Esquivel (1950) Luis Zapata (1951) Écrivains modernes en langues indigènes chipileño : (1975-) kiliwa : (1936-) maya : (1968-), (1952-) mixteco : (1963-) náhuatl : Patrick Johansson (1946-), Miguel León-Portilla (1926-) zapothèque : Andrés Henestrosa (1960-2008), Natalia Toledo Paz (1967-), (1974-) Artisanats Arts appliqués, Arts décoratifs, Arts mineurs, Artisanat d'art, Artisan(s), Trésor humain vivant, Maître d'art Artisanats par pays Artistes par pays Produits artisanaux Les savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel relèvent (pour partie) du patrimoine culturel immatériel de l'humanité. On parle désormais de trésor humain vivant. Mais une grande partie des techniques artisanales ont régressé, ou disparu, dès le début de la colonisation, et plus encore avec la globalisation, sans qu'elles aient été suffisamment recensées et documentées. Céramique au Mexique, Talavera (poterie) Textiles mexicains, Textiles mayas, Broderie de Tenango, Textiles d'Oaxaca Artisanat traditionnel du cuivre au Mexique Artisanat traditionnel du jouet au Mexique Cartoneria (papier mâché) Arts visuels Période précolombienne Civilisation précolombienne, Art précolombien Sites archéologiques au Mexique, Liste des sites mayas, Architecture maya Dessin Bande dessinée Historieta, Bande dessinée mexicaine Peinture L'un des aspects culturels les plus importants et les plus anciens est la peinture mexicaine, déjà présente depuis le Mexique précolombien dans les constructions et les codex, et pendant la période coloniale, dans les couvents. Au , la peinture a acquis une renommée mondiale avec des artistes qui ont exprimé une critique sociale dans leurs œuvres , tels que les muralistes David Alfaro Siqueiros, José Clemente Orozco et Diego Rivera. A côté de lui, mais avec une indépendance artistique, se trouve Frida Kahlo, dont l'œuvre est pleine d'émotion et de douleur, dans des tableaux dont elle-même est le thème central. D'autres artistes éminents sont José Luis Cuevas, Rufino Tamayo et Francisco Toledo. Muralisme mexicain L'Homme contrôleur de l'univers (1934, Diego Rivera) Katharsis (1934-1935) (1963) (1910) Peintres mexicains Miguel Cabrera (peintre) (1695-1768) Ernesto García Cabral (1890-1968) Joaquín Clausell (1866-1935) Dr. Atl (1875-1964) José Clemente Orozco (1883-1949) Diego Rivera (1886-1957) David Alfaro Siqueiros (1896-1974) Rufino Tamayo (1899-1991) María Izquierdo (1902-1955) Abraham Ángel (1905-1924) Juan O'Gorman (1905-1982) Frida Kahlo (1907-1954) Gunther Gerzso (1915-2000) Abel Quezada (1920-1991) Juan Soriano (1920-2006) Ignacio Barrios (1930) José Luis Cuevas (1934) Octavio Ocampo (1943) Sculpture Sculpture, Sculpture par pays Sculpteurs mexicains Sculpteurs mexicains Enrique Carbajal Pedro Coronel José Luis Cuevas Manuel Felguérez Eduardo Leal de la Gala Federico Silva Francisco Zúñiga Architecture Architectes mexicains Photographie Photographes mexicains , Arts de la scène Spectacle vivant, Performance, Art sonore Arts de performance par pays Réseau Alliance française au Mexique Musique La musique mexicaine est variée et comprend une large gamme de styles musicaux parfois influencés par la musique folklorique. Au cours des trois dernières décennies, la musique du pays a connu d'importantes évolutions tant en termes de musique classique qu'avant-gardiste, ainsi qu'une présence exceptionnelle sur la scène mondiale de la musique populaire et de rock. Ces dernières années, le sauvetage, la défense, la diffusion et l'enseignement des musiques régionales ont refait surface avec force entre les mains de Mexicains soucieux de faire vivre les traditions. Cielito Lindo (composée en 1882), La Bamba, et bien d'autres font partie de la culture mexicaine et sont célèbres dans le monde entier. Après l'arrivée des Espagnols, les indigènes ont appris la musique européenne des missionnaires. De nombreuses danses de conquête pratiquées dans les communautés indigènes du pays datent de cette époque ; ainsi que certains genres associés au culte catholique, comme la danse des Matachines et le son de Concheros, entre autres. Musique amérindienne Musique mexicaine, Musique mexicaine (rubriques) Écoles de musique au Mexique ; Orchestres mexicains Musique classique au Mexique Musiciens mexicains, Groupes de musique mexicains Mariachi Musique norteña, Ranchera, Huapango, Boléro, Corrido, Son jarocho Rock mexicain, , Chicano rap Formas musicales del folclore de México Danse Danza en México Danses traditionnelles Liste de danses, Danse du volador, danse du Quetzales Chorégraphes mexicains Chorégraphes mexicains : Danseurs et danseuses du Mexique Théâtre Théâtre au Mexique, Théâtre mexicain (rubriques) Dramaturges mexicains Metteurs en scène mexicains Acteurs mexicains de théâtre, Actrices mexicaines de théâtre , forme de vaudeville mexicain des années 1920-1930 Pièces : El rumor del incendio Cinéma et télévision Cinéma mexicain, Cinéma mexicain (rubriques) Institut mexicain de cinématographie, Académie mexicaine des arts et des sciences cinématographiques Liste de films mexicains Festivals de cinéma au Mexique Récompenses de cinéma au Mexique, médaille Salvador-Toscano (récipiendaires) Réalisateurs mexicains, Réalisatrices mexicaines Scénaristes mexicains, Scénaristes mexicaines Acteurs mexicains, Actrices mexicaines) Les premières œuvres cinématographiques datent du début du XX siècle. Durant les années 1910-20, en pleine révolution mexicaine, des documentaires sont tournés. Francisco Villa et Emiliano Zapata ont conclu des contrats avec des firmes américaines et se font payer des sommes conséquentes pour se laisser filmer durant leurs actions militaires et les combats. La situation se stabilise dans les années 1930, ce qui permit un renouveau dans le cinéma. À la même époque, quelques cinéastes espagnols comme Luis Buñuel fuient la guerre d'Espagne et s'installent au Mexique. Aujourd'hui, deux groupes de télévision, Televisa et TV Azteca diffusent sur tout le territoire et possèdent des parts de nombreuses chaînes de télévision en Espagne et en Amérique latine. Autres scènes : marionnettes, mime, pantomime, prestidigitation Les , arts de la rue, arts forains, cirque, théâtre de rue, spectacles de rue, arts pluridisciplinaires, performances manquent encore de documentation pour le pays … L'art de la marionnette est bien plus présent, et en tout cas signalé : Le théâtre de marionnettes au Mexique Codex de Florence (1677) en espagnol et en nahuatl, muchachuelo, máquinas reales, teatro guiñol Rosete Aranda (Compañía Rosete Aranda) (1835-1942), Empresa Carlos V. Espinal e Hijos, Bernardo Ortiz de Montellanos, Francisca Cuevas, Germán et Lola Cueto, Gilberto Ramírez Alvarado (1910-1990), troupes Rin-Rin, personnage de Comino, Roberto Lago (1903-1995), Loló Alva de la Canal, Graciela Amador Teatro Petu, Teatro Guiñol de l’Universidad Autonoma of Sinaloa (1959-1999), La hoja del titiritero independiente Marionetas de la Esquina (1974), Títeres Tiripitipis (1979), El Clan del Dragón (1979), Gente Teatro de Títeres y Actores (1981), Baúl Teatro (1986) Centro de Documentación Sobre Teatro para Niños y Títeres (CDTIT – Centre de documentation sur le théâtre pour enfants et de marionnettes, Museo La Casa de los Títeres (La Maison de la Marionnette), périodique Teokikixtli Défilé des alebrijes de Mexico Lola Cueto (1897-1978) Carnaval au Mexique Autres Vidéo, Jeux vidéo, Art numérique, Art interactif Culture alternative, Culture underground Tourisme Tourisme au Mexique, Tourisme au Mexique (rubriques) Secrétariat du Tourisme du Mexique (SecTur), Trece maravillas de México (2007) Attractions touristiques au Mexique Provenance des touristes : Conseils aux voyageurs pour le Mexique France Diplomatie.gouv.fr Canada international.gc.ca CG Suisse eda.admin.ch USA US travel.state.gov Patrimoine Musées et autres institutions Liste de musées au Mexique Liste du Patrimoine mondial Le programme Patrimoine mondial (UNESCO, 1971) a inscrit dans sa liste du Patrimoine mondial (au ) : Liste du patrimoine mondial au Mexique. Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité Le programme Patrimoine culturel immatériel (UNESCO, 2003) a inscrit dans sa liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité (au ) : 2008 : les fêtes indigènes dédiées aux morts, 2009 : les lieux de mémoire et traditions vivantes du peuple Otomí-Chichimecas de Tolimán : la Peña de Bernal, gardienne d’un territoire sacré, 2009 : la cérémonie rituelle des Voladores, 2010 : les Parachicos dans la fête traditionnelle de janvier à Chiapa de Corzo, 2010 : la Pirekua, chant traditionnel des P'urhépecha, 2010 : la cuisine traditionnelle mexicaine - culture communautaire, vivante et ancestrale, le paradigme de Michoacán, 2011 : le Mariachi, musique à cordes, chant et trompette, 2012 : Xtaxkgakget Makgkaxtlawana : le Centre des arts autochtones et sa contribution à la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel du peuple totonaque de Veracruz, Mexique. 2016 : la Charrería, tradition équestre au Mexique, 2018 : la romería, cycle rituel de pèlerinage de la Vierge de Zapopan portée en procession. Registre international Mémoire du monde Le programme Mémoire du monde (UNESCO, 1992) a inscrit dans son registre international Mémoire du monde (au ) : 1997 : Collection de codex mexicains, 1997 : Codex et dossier du Marquisat de la Vallée d'Oaxaca, 1997 : Codex Techaloyan de Cuajimalpaz, 2003 : Los Olvidados, 2005 : Bibliothèque Palafoxiana de Puebla, 2007 : Colección de Lenguas Indigenas, 2007 : Échantillon de la richesse documentaire de la musique coloniale d’Amérique, 2009 : Collection du Centre de documentation et d'enquête de la Communauté ashkénaze au Mexique (du au ), 2011 : Pictogrammes du au du groupe « Cartes, dessins et illustrations » des Archives nationales du Mexique, 2013 : Fonds des archives historiques du Colegio de Vizcaínas : l’éducation et le soutien des femmes dans l’histoire du monde, 2015 : Le travail de Fray Bernardino de Sahagún, 2015 : Les dossiers judiciaires proposés correspondent à la naissance d’un droit : les ordonnances d’amparo. Notes et références Annexes Bibliographie Peter Standish et Steven M. Bell, Culture and customs of Mexico, Greenwood Publishing Group, Westport, Conn., 2004, Filmographie Mexique, têtes masquées et pieds légers, de Benoît Grimont, Bonne pioche, 2006, (DVD) Chamans du Mexique, film de Marie Arnaud, L'Harmattan vidéo, Paris, ADAV, 2012, (3 DVD) Articles connexes Charro china poblana Cuisine mexicaine Hymne mexicain Littérature espagnole Universités mexicaines Géographie du Mexique Liens externes Information culturelle. Mexique (Centre d'apprentissage interculturel, Canada) Mexico (Countries and their Cultures)
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Processeur
Processeur
Un processeur (ou unité centrale de traitement, UCT ; en anglais central processing unit, CPU) est un composant présent dans de nombreux dispositifs électroniques qui exécute les instructions machine des programmes informatiques. Avec la mémoire, c'est notamment l'une des fonctions qui existent depuis les premiers ordinateurs. Un processeur construit en un seul circuit intégré est un microprocesseur. L'invention du transistor, en 1948, ouvrit la voie à la miniaturisation des composants électroniques. Car, auparavant, les ordinateurs prenaient la taille d'une pièce entière du fait de l'utilisation de tubes à vide volumineux, gros consommateurs d'énergie et générant beaucoup de chaleur. Les processeurs des débuts étaient conçus spécifiquement pour un ordinateur d'un type donné. Cette méthode coûteuse de conception des processeurs pour une application spécifique a conduit au développement de la production de masse de processeurs qui conviennent pour un ou plusieurs usages. Cette tendance à la standardisation qui débuta dans le domaine des ordinateurs centraux ( à transistors discrets et mini-ordinateurs) a connu une accélération rapide avec l'avènement des circuits intégrés. Les circuits intégrés ont permis la miniaturisation des processeurs. La miniaturisation et la standardisation des processeurs ont conduit à leur diffusion dans la vie moderne bien au-delà des usages des machines programmables dédiées. Histoire Les premiers processeurs nécessitaient un espace important, puisqu'ils étaient construits à base de tubes électroniques ou de relais électromécaniques. Leur création a pour origine les travaux de John von Neumann, qui répondaient aux difficultés liées à la reprogrammation de calculateurs comme l'ENIAC où il était nécessaire de recâbler le système pour faire fonctionner un nouveau programme. Dans cette architecture, une unité de contrôle se charge de coordonner un processeur (ayant accès aux entrées/sorties) et la mémoire. Tout cela a été décrit par un document intitulé « première ébauche d'un rapport sur l'EDVAC ». Microprocesseurs L'introduction du microprocesseur dans les années 1970 a marqué de manière significative la conception et l'implémentation des unités centrales de traitement. Depuis l'introduction du premier microprocesseur (Intel 4004) en 1971 et du premier microprocesseur employé couramment (Intel 8080) en 1974, cette classe de processeurs a presque totalement dépassé toutes les autres méthodes d'implémentation d'unité centrale de traitement. Les fabricants d'ordinateurs centraux (mainframe et miniordinateurs) de l'époque ont lancé leurs propres programmes de développement de circuits intégrés pour mettre à niveau les architectures anciennes de leurs ordinateurs et ont par la suite produit des microprocesseurs à jeu d'instructions compatible en assurant la compatibilité ascendante avec leurs anciens modèles. Les générations précédentes des unités centrales de traitement comportaient un assemblage de composants discrets et de nombreux circuits faiblement intégrés sur une ou plusieurs cartes électroniques. Les microprocesseurs sont construits avec un très petit nombre de circuits très fortement intégrés (ULSI), habituellement un seul. Les microprocesseurs sont implémentés sur une seule puce électronique, donc de dimensions réduites, ce qui veut dire des temps de commutation plus courts liés à des facteurs physiques comme la diminution de la capacité parasite des portes. Ceci a permis aux microprocesseurs synchrones d'augmenter leur fréquence de base de quelques mégahertz à plusieurs gigahertz. De plus, à mesure que la capacité à fabriquer des transistors extrêmement petits sur un circuit intégré a augmenté, la complexité et le nombre de transistors dans un seul processeur ont considérablement crû. Cette tendance largement observée est décrite par la loi de Moore, qui s'est avérée être jusqu'ici un facteur prédictif assez précis de la croissance de la complexité des processeurs (et de tout autre circuit intégré). Les processeurs multi cœurs (multicores) récents comportent maintenant plusieurs cœurs dans un seul circuit intégré. Leur efficacité dépend grandement de la topologie d'interconnexion entre les cœurs. En , le supercalculateur militaire IBM Roadrunner est le premier à franchir cette barre symbolique du pétaFLOPS. Puis, en novembre 2008, c'est au tour du supercalculateur Jaguar de Cray. En , ce sont les deux seuls supercalculateurs à avoir dépassé le pétaFLOPS. En , pour la sixième fois consécutive, le supercalculateur chinois Tianhe-2 "milky way-2", développé par l'université nationale chinoise pour les technologies de défense, atteint la première place du classement semestriel mondial TOP500 des supercalculateurs avec . . Tandis que la complexité, la taille, la construction, et la forme générale des processeurs ont fortement évolué au cours des soixante dernières années, la conception et la fonction de base n'ont pas beaucoup changé. Presque tous les processeurs communs d'aujourd'hui peuvent être décrits très précisément comme machines à programme enregistré de von Neumann. Alors que la loi de Moore, mentionnée ci-dessus, continue de se vérifier, des questions ont surgi au sujet des limites de la technologie des circuits intégrés à transistors. La miniaturisation des portes électroniques est si importante que les effets de phénomènes comme l'électromigration (dégradation progressive des interconnexions métalliques entraînant une diminution de la fiabilité des circuits intégrés) et les courants de fuite (leur importance augmente avec la réduction des dimensions des circuits intégrés ; ils sont à l'origine d'une consommation d'énergie électrique pénalisante), auparavant négligeables, deviennent de plus en plus significatifs. Ces nouveaux problèmes sont parmi les nombreux facteurs conduisant les chercheurs à étudier, d'une part, de nouvelles technologies de traitement telles que l'ordinateur quantique ou l'usage du calcul parallèle et, d'autre part, d'autres méthodes d'utilisation du modèle classique de von Neumann. Fonctionnement Composition d'un processeur Un processeur n'est pas qu'une unité de calcul. Cette dernière est incluse dans le processeur mais il fait aussi appel à une unité de contrôle, une unité d'entrée-sortie, à une horloge et à des registres. Le séquenceur, ou unité de contrôle, se charge de gérer le processeur. Il peut décoder les instructions, choisir les registres à utiliser, gérer les interruptions ou initialiser les registres au démarrage. Il fait appel à l'unité d'entrée-sortie pour communiquer avec la mémoire ou les périphériques. L'horloge doit fournir un signal régulier pour synchroniser tout le fonctionnement du processeur. Elle est présente dans les processeurs synchrones mais absente des processeurs asynchrones et des processeurs autosynchrones. Les registres sont des petites mémoires internes très rapides, pouvant être accédées facilement. Un plus grand nombre de registres permettra au processeur d'être plus indépendant de la mémoire. La taille des registres dépend de l'architecture, mais est généralement de quelques octets et correspond au nombre de bit de l'architecture (un processeur 8 bits aura des registres d'un octet). Il existe plusieurs registres, dont l'accumulateur et le compteur ordinal qui constituent la structure de base du processeur. Le premier sert à stocker les données traitées par l'UAL (l'unité de calcul arithmétique et logique), et le second donne l'adresse mémoire de l'instruction en cours d'exécution ou de la suivante (en fonction de l'architecture). D'autres registres ont été ajoutés au fil du temps : le pointeur de pile : il sert à stocker l'adresse du sommet des piles, qui sont en fait des structures de données généralement utilisées pour gérer des appels de sous-programmes, le registre d'instruction : il permet quant à lui de stocker l'instruction en cours de traitement, le registre d'état : il est composé de plusieurs bits, appelés drapeaux (flags), servant à stocker des informations concernant le résultat de la dernière instruction exécutée, les registres généraux, qui servent à stocker les données allant être utilisées (ce qui permet d'économiser des allers-retours avec la mémoire). Les processeurs actuels intègrent également des éléments plus complexes : plusieurs unités arithmétiques et logiques, qui permettent de traiter plusieurs instructions en même temps. L'architecture superscalaire, en particulier, permet de disposer des UAL en parallèle, chaque UAL pouvant exécuter une instruction indépendamment de l'autre ; unité de calcul en virgule flottante (en anglais floating-point unit, FPU), qui permet d'accélérer les calculs sur les nombres réels codés en virgule flottante ; unité de prédiction de branchement, qui permet au processeur d'anticiper un branchement dans le déroulement d'un programme afin d'éviter d'attendre la valeur définitive de l'adresse du saut. Il permet de mieux remplir le pipeline ; pipeline, qui permet de découper temporellement les traitements à effectuer ; mémoire cache, qui permet d'accélérer les traitements en diminuant les accès à la mémoire vive. Le cache d'instructions reçoit les prochaines instructions à exécuter, le cache de données manipule les données. Parfois un cache unifié est utilisé pour les instructions et les données. Plusieurs niveaux (levels) de caches peuvent coexister, on les désigne souvent sous les noms de L1, L2, L3 ou L4. Dans les processeurs évolués, des unités spéciales du processeur sont dévolues à la recherche, par des moyens statistiques et/ou prédictifs, des prochains accès à la mémoire vive. Un processeur possède aussi trois types de bus : bus de données, qui définit la taille des données pour les entrées–sorties, dont les accès à la mémoire (indépendamment de la taille des registres internes) ; bus d'adresse, qui permet, lors d'une lecture ou d'une écriture, d'envoyer l'adresse où elle s'effectue, et donc définit le nombre de cases mémoire accessibles ; bus de contrôle, qui permet la gestion du matériel, via les interruptions. Classification des processeurs Un processeur est défini par : Son architecture, c'est-à-dire son comportement vu par le programmeur, liée à : son jeu d'instructions (en anglais instruction set architecture, ISA) ; la largeur de ses registres internes de manipulation de données (8, 16, 32, 64, 128) bits et leur utilisation ; les spécifications des entrées–sorties, de l'accès à la mémoire, etc. Ses caractéristiques, variables même entre processeurs compatibles : sa microarchitecture ; la cadence de son horloge exprimée en mégahertz (MHz) ou gigahertz (GHz) ; sa finesse de gravure exprimée en nanomètres (nm) ; son nombre de cœurs de calcul. On classe les architectures en plusieurs grandes familles : CISC (complex instruction set computer), choix d'instructions aussi proches que possible d'un langage de haut niveau ; RISC (reduced instruction set computer), choix d'instructions plus simples et d'une structure permettant une exécution très rapide ; VLIW (very long instruction word) ; DSP (digital signal processor), même si cette dernière famille est relativement spécifique. En effet, un processeur est un composant programmable et est donc a priori capable de réaliser tout type de programme. Toutefois, dans un souci d'optimisation, des processeurs spécialisés sont conçus et adaptés à certains types de calculs (3D, son, etc.). Les DSP sont des processeurs spécialisés pour les calculs liés au traitement de signaux. Par exemple, il n'est pas rare de voir implémenter des transformées de Fourier dans un DSP ; processeur softcore, est un circuit logique programmable et n'a plus du tout de fonction précablée contrairement à un DSP. Les opérations du processeur Le rôle fondamental de la plupart des processeurs, indépendamment de la forme physique qu'ils prennent, est d'exécuter une série d'instructions stockées appelée programme. Les instructions (parfois décomposées en micro-instructions) et les données transmises au processeur sont exprimées en mots binaires (code machine). Elles sont généralement stockées dans la mémoire. Le séquenceur ordonne la lecture du contenu de la mémoire et la constitution des mots présentés à l'ALU qui les interprète. Le langage le plus proche du code machine tout en restant lisible par des humains est le langage d'assemblage, aussi appelé langage assembleur (forme francisée du mot anglais « assembler »). Toutefois, l'informatique a développé toute une série de langages, dits de « bas niveau » (comme le Pascal, C, C++, Fortran, Ada, etc.), « haut niveau » (comme le python, java, etc.), destinés à simplifier l'écriture des programmes. Les opérations décrites ici sont conformes à l'architecture de von Neumann. Le programme est représenté par une série d'instructions qui réalisent des opérations en liaison avec la mémoire vive de l'ordinateur. Il y a quatre étapes que presque toutes les architectures de von Neumann utilisent : Fetch, recherche de l'instruction. Decode, interprétation de l'instruction (opération et opérandes). Execute, exécution de l'instruction. Writeback, écriture du résultat. La première étape, fetch (recherche de l'instruction), recherche une instruction dans la mémoire vive de l'ordinateur. L'emplacement dans la mémoire est déterminé par le compteur de programme (PC), qui stocke l'adresse de la prochaine instruction dans la mémoire de programme. Après qu'une instruction ait été recherchée, le PC est incrémenté par la longueur du mot d'instruction. Dans le cas de mot de longueur constante simple, c'est toujours le même nombre. Par exemple, un mot de 32 bits de longueur constante qui emploie des mots de 8 bits de mémoire incrémenterait toujours le PC par 4 (excepté dans le cas des branchements). Le jeu d'instructions qui emploie des instructions de longueurs variables comme l'x86, incrémentent le PC par le nombre de mots de mémoire correspondant à la dernière longueur d'instruction. En outre, dans des processeurs plus complexes, l'incrémentation du PC ne se produit pas nécessairement à la fin de l'exécution d'une instruction. C'est particulièrement le cas dans des architectures fortement parallélisées et superscalaires. Souvent, la recherche de l'instruction doit être opérée dans des mémoires lentes, ralentissant le processeur qui attend l'instruction. Cette question est en grande partie résolue dans les processeurs modernes par l'utilisation de caches et de pipelines. La seconde étape, decode (interprétation de l'instruction), découpe l'instruction en plusieurs parties telles qu'elles puissent être utilisées par d'autres parties du processeur. La façon dont la valeur de l'instruction est interprétée est définie par le jeu d'instructions du processeur. Souvent, une partie d'une instruction, appelée opcode (code d'opération), indique l'opération à effectuer, par exemple une addition. Les parties restantes de l'instruction comportent habituellement les opérandes de l'opération. Ces opérandes peuvent prendre une valeur constante, appelée valeur immédiate, ou bien contenir l'emplacement où retrouver (dans un registre ou une adresse mémoire) la valeur de l'opérande, suivant le mode d'adressage utilisé. Dans les conceptions anciennes, les parties du processeur responsables de l'interprétation étaient fixes et non modifiables car elles étaient codées dans les circuits. Dans les processeurs plus récents, un microprogramme est souvent utilisé pour l'interprétation. Ce microprogramme est parfois modifiable pour changer la façon dont le processeur interprète les instructions, même après sa fabrication. La troisième étape, execute (exécution de l'instruction), met en relation différentes parties du processeur pour réaliser l'opération souhaitée. Par exemple, pour une addition, l'unité arithmétique et logique (ALU) sera connectée à des entrées et une sortie. Les entrées contiennent les nombres à additionner et la sortie contient le résultat. L'ALU est dotée de circuits pour réaliser des opérations d'arithmétique et de logique simples sur les entrées (addition, opération sur les bits). Si le résultat d'une addition est trop grand pour être codé par le processeur, un signal de débordement est positionné dans un registre d'état. La dernière étape, writeback (écriture du résultat), écrit les résultats de l'étape d'exécution en mémoire. Très souvent, les résultats sont écrits dans un registre interne au processeur pour bénéficier de temps d'accès très courts pour les instructions suivantes. Parfois, les résultats sont écrits plus lentement dans la mémoire vive pour bénéficier de codages de nombres plus grands. Certains types d'instructions manipulent le compteur de programme plutôt que de produire directement des données de résultat. Ces instructions sont appelées des branchements (branch) et permettent de réaliser des boucles (loops), des programmes à exécution conditionnelle ou des fonctions (sous-programmes) dans des programmes. Beaucoup d'instructions servent aussi à changer l'état de drapeaux (flags) dans un registre d'état. Ces états peuvent être utilisés pour conditionner le comportement d'un programme, puisqu'ils indiquent souvent la fin d'exécution de différentes opérations. Par exemple, une instruction de comparaison entre deux nombres va positionner un drapeau dans un registre d'état suivant le résultat de la comparaison. Ce drapeau peut alors être réutilisé par une instruction de saut pour poursuivre le déroulement du programme. Après l'exécution de l'instruction et l'écriture des résultats, tout le processus se répète, le prochain cycle d'instructions recherche l'instruction suivante puisque le compteur de programme avait été incrémenté. Si l'instruction précédente était un saut, c'est l'adresse de destination du saut qui est enregistrée dans le compteur de programme. Dans des processeurs plus complexes, plusieurs instructions peuvent être recherchées, décodées et exécutées simultanément, on parle alors d'architecture pipeline, aujourd'hui communément utilisée dans les équipements électroniques. Vitesse de traitement La vitesse de traitement d'un processeur est encore parfois exprimée en IPS (instructions par seconde) ou en FLOPS (opérations à virgule flottante par seconde) pour l'unité de calcul en virgule flottante. Pourtant, aujourd'hui, les processeurs sont basés sur différentes architectures et techniques de parallélisation des traitements qui ne permettent plus de déterminer simplement leurs performances. Des programmes spécifiques d'évaluation des performances (Benchmarks) ont été mis au point pour obtenir des comparatifs des temps d'exécution de programmes réels. Conception et implémentation Le codage des nombres La manière dont un processeur représente les nombres est un choix de conception qui affecte de façon profonde son fonctionnement de base. Certains des ordinateurs les plus anciens utilisaient un modèle électrique du système numérique décimal (base 10). Certains autres ont fait le choix de systèmes numériques plus exotiques comme les systèmes trinaires (base 3). Les processeurs modernes représentent les nombres dans le système binaire (base 2) dans lequel chacun des chiffres est représenté par une grandeur physique qui ne peut prendre que deux valeurs comme une tension électrique « haute/basse » ou en informatique « vrai/faux ». Le concept physique de tension électrique est analogique par nature car elle peut prendre une infinité de valeurs. Pour les besoins de représentation physique des nombres binaires, les valeurs des tensions électriques sont définies comme des . Ces états résultent des paramètres opérationnels des éléments de commutation qui composent le processeur comme les niveaux de seuil des transistors. En plus du système de représentation des nombres, il faut s'intéresser à la taille et la précision des nombres qu'un processeur peut manipuler nativement. Dans le cas d'un processeur binaire, un « bit » correspond à une position particulière dans les nombres que le processeur peut gérer. Le nombre de bits (chiffres) qu'un processeur utilise pour représenter un nombre est souvent appelé « taille du mot » (en anglais ) ou « précision entière » lorsqu'il s'agit de nombres entiers (à l'opposé des nombres flottants). Ce nombre diffère suivant les architectures, et souvent, suivant les différents modules d'un même processeur. Par exemple, un processeur 8-bit gère nativement des nombres qui peuvent être représentés par huit chiffres binaires (chaque chiffre pouvant prendre deux valeurs), soit 2 ou . La taille du mot machine affecte le nombre d'emplacements mémoire que le processeur peut adresser (localiser). Par exemple, si un processeur binaire utilise 32 bits pour représenter une adresse mémoire et que chaque adresse mémoire est représentée par un octet (8 bits), la taille mémoire maximum qui peut être adressée par ce processeur est de 2 octets, soient 4 Go. C'est une vision très simpliste de l'espace d'adressage d'un processeur et beaucoup de conceptions utilisent des types d'adressages bien plus complexes, comme la pagination, pour adresser plus de mémoire que la taille du nombre entier le leur permettrait avec un espace d'adressage à plat. De plus grandes plages de nombres entiers nécessitent plus de structures élémentaires pour gérer les chiffres additionnels, conduisant à plus de complexité, des dimensions plus importantes, plus de consommation d'énergie et des coûts plus élevés. Il n'est donc pas rare de rencontrer des processeurs 4-bit ou 8-bit dans des applications modernes, même si des processeurs 16-bit, 32-bit, 64-bit et même 128-bit sont disponibles. Pour bénéficier des avantages à la fois des tailles d'entier courtes et longues, beaucoup de processeurs sont conçus avec différentes largeurs d'entiers dans différentes parties du composant. Par exemple, le System/370 d'IBM est doté d'un processeur nativement 32-bit mais qui utilise une FPU de 128-bit de précision pour atteindre une plus grande précision dans les calculs avec les nombres flottants. Beaucoup des processeurs les plus récents utilisent une combinaison comparable de taille de nombres, spécialement lorsque le processeur est destiné à un usage généraliste pour lequel il est nécessaire de trouver le juste équilibre entre les capacités à traiter les nombres entiers et les nombres flottants. Le signal d'horloge La plupart des processeurs, et plus largement la plupart des circuits de logique séquentielle, ont un fonctionnement synchrone par nature. Cela veut dire qu'ils sont conçus et fonctionnent au rythme d'un signal de synchronisation. Ce signal est le « signal d'horloge ». Il prend souvent la forme d'une onde carrée périodique. En calculant le temps maximum que prend le signal électrique pour se propager dans les différentes branches des circuits du processeur, le concepteur peut sélectionner la période appropriée du signal d'horloge. Cette période doit être supérieure au temps que prend le signal pour se propager dans le pire des cas. En fixant la période de l'horloge à une valeur bien au-dessus du pire des cas de temps de propagation, il est possible de concevoir entièrement le processeur et la façon dont il déplace les données autour des « fronts » montants ou descendants du signal d'horloge. Ceci a pour avantage de simplifier significativement le processeur tant du point de vue de sa conception que de celui du nombre de ses composants. Par contre, ceci a pour inconvénient le ralentissement du processeur puisque sa vitesse doit s'adapter à celle de son élément le plus lent, même si d'autres parties sont beaucoup plus rapides. Ces limitations sont largement compensées par différentes méthodes d'accroissement du parallélisme des processeurs (voir ci-dessous). Les améliorations d'architecture ne peuvent pas, à elles seules, résoudre tous les inconvénients des processeurs globalement synchrones. Par exemple, un signal d'horloge est sujet à des retards comme tous les autres signaux électriques. Les fréquences d'horloge plus élevées que l'on trouve dans les processeurs à la complexité croissante engendrent des difficultés pour conserver le signal d'horloge en phase (synchronisé) à travers tout le processeur. En conséquence, beaucoup de processeurs actuels nécessitent plusieurs signaux d'horloge identiques de façon à éviter que le retard d'un seul signal ne puisse être la cause d'un dysfonctionnement du processeur. La forte quantité de chaleur qui doit être dissipée par le processeur constitue un autre problème majeur dû à l'accroissement des fréquences d'horloge. Les changements d'état fréquents de l'horloge font commuter un grand nombre de composants, qu'ils soient ou non utilisés à cet instant. En général, les composants qui commutent utilisent plus d'énergie que ceux qui restent dans un état statique. Ainsi, plus les fréquences d'horloge augmentent et plus la dissipation thermique en fait autant, ce qui fait que les processeurs requièrent des solutions de refroidissement plus efficaces. La méthode de clock gating permet de gérer la commutation involontaire de composants en inhibant le signal d'horloge sur les éléments choisis mais cette pratique est difficile à implémenter et reste réservée aux besoins de circuits à très faible consommation. Une autre méthode consiste à abandonner le signal global d'horloge ; la consommation d'énergie et la dissipation thermique sont réduites mais la conception du circuit devient plus complexe. On parle alors de processeurs asynchrones. Certaines conceptions ont été réalisés sans signal global d'horloge, utilisant par exemple les jeux d'instructions ARM ou MIPS, d'autres ne présentent que des parties asynchrones comme l'utilisation d'une UAL asynchrone avec un pipelining superscalaire pour atteindre des gains de performance dans les calculs arithmétiques. De tels processeurs sont actuellement plutôt réservés aux applications embarquées (ordinateurs de poche, consoles de jeux, etc.). Parallélisme La description du mode de fonctionnement de base d'un processeur présentée au chapitre précédent présente la forme la plus simple que peut prendre un processeur. Ce type de processeur, appelé subscalaire, exécute une instruction sur un ou deux flux de données à la fois. Ce processus est inefficace et inhérent aux processeurs subscalaires. Puisqu'une seule instruction est exécutée à la fois, tout le processeur attend la fin du traitement de cette instruction avant de s'intéresser à la suivante avec pour conséquence que le processeur reste figé sur les instructions qui nécessitent plus d'un cycle d'horloge pour s'exécuter. L'ajout d'une seconde unité d'exécution (voir ci-dessous) ne permet pas d'améliorer notablement les performances, ce n'est plus une unité d'exécution qui se trouve figée mais deux, en augmentant encore le nombre de transistors inutilisés. Ce type de conception, dans laquelle les ressources d'exécution du processeur ne traitent qu'une seule instruction à la fois ne peut atteindre que des performances scalaires (une instruction par cycle d'horloge), voire subscalaires (moins d'une instruction par cycle d'horloge). En tentant d'obtenir des performances scalaires et au-delà, on a abouti à diverses méthodes qui conduisent le processeur a un comportement moins linéaire et plus parallèle. Lorsqu'on parle de parallélisme de processeur, deux techniques de conception sont utilisées : parallélisme au niveau instruction (en anglais : instruction-level parallelism, ILP) ; parallélisme au niveau thread (en anglais : thread-level parallelism, TLP). L'ILP vise à augmenter la vitesse à laquelle les instructions sont exécutées par un processeur (c’est-à-dire augmenter l'utilisation des ressources d'exécution présentes dans le circuit intégré). Le TLP vise à augmenter le nombre de threads que le processeur pourra exécuter simultanément. Chaque méthode diffère de l'autre d'une part, par la façon avec laquelle elle est implémentée et d'autre part, du fait de leur efficacité relative à augmenter les performances des processeurs pour une application. ILP : pipelining et architecture superscalaire Une des méthodes les plus simples pour accroître le parallélisme consiste à démarrer les premières étapes de recherche () et d'interprétation (decode) d'une instruction avant la fin de l'exécution de l'instruction précédente. C'est la forme la plus simple de la technique de pipelining. Elle est utilisée dans la plupart des processeurs modernes non spécialisés. Le pipelining permet d'exécuter plus d'une instruction à la fois en décomposant le cycle d'instruction en différentes étapes. Ce découpage peut être comparé à une chaîne d'assemblage. Le pipelining peut créer des conflits de dépendance de données, lorsque le résultat de l'opération précédente est nécessaire à l'exécution de l'opération suivante. Pour résoudre ce problème, un soin particulier doit être apporté pour vérifier ce type de situation et retarder, le cas échéant, une partie du pipeline d'instruction. Naturellement, les compléments de circuits à apporter pour cela ajoutent à la complexité des processeurs parallèles. Un processeur parallèle peut devenir presque scalaire, ralenti uniquement par les attentes du pipeline (une instruction prend moins d'un cycle d'horloge par étape). Les développements suivants du pipelining ont conduit au développement d'une méthode qui diminue encore plus les temps d'attente des composants du processeur. Les architectures dites superscalaires comportent plusieurs unités d'exécution identiques. Dans un processeur superscalaire, plusieurs instructions sont lues et transmises à un répartisseur qui décide si les instructions seront exécutées en parallèle (simultanément) ou non. Le cas échéant, les instructions sont réparties sur les unités d'exécution disponibles. En général, plus un processeur superscalaire est capable d'exécuter d'instructions en parallèle et plus le nombre d'instructions exécutées dans un cycle sera élevé. La plupart des difficultés rencontrées dans la conception des architectures de processeurs superscalaires résident dans la mise au point du répartisseur. Le répartisseur doit être disponible rapidement et être capable de déterminer sans erreur si les instructions peuvent être exécutées en parallèle, il doit alors les distribuer de façon à charger les unités d'exécution autant qu'il est possible. Pour cela, le pipeline d'instructions doit être rempli aussi souvent que possible, créant le besoin d'une quantité importante de mémoire cache. Les techniques de traitement aléatoire comme la prédiction de branchement, l'exécution spéculative et la résolution des dépendances aux données deviennent cruciales pour maintenir un haut niveau de performance. En tentant de prédire quel branchement (ou chemin) une instruction conditionnelle prendra, le processeur peut minimiser le temps que tout le pipeline doit attendre jusqu'à la fin d'exécution de l'instruction conditionnelle. L'exécution spéculative améliore les performances modestes en exécutant des portions de code qui seront, ou ne seront pas, nécessaires à la suite d'une instruction conditionnelle. La résolution de la dépendance aux données est obtenue en réorganisant l'ordre dans lequel les instructions sont exécutées en optimisant la disponibilité des données. Lorsque seule une partie de processeur est superscalaire, la partie qui ne l'est pas rencontre des problèmes de performance dus aux temps d'attente d'ordonnancement. Le Pentium original (P5) d'Intel disposait de deux ALU superscalaires qui pouvaient chacune accepter une instruction par cycle. Ensuite le P5 est devenu superscalaire pour les calculs sur les nombres entiers mais pas sur les nombres à virgule flottante. Les successeurs des architectures Pentium d'Intel, les P6, ont été dotés de capacités superscalaires pour les calculs sur les nombres à virgule flottante améliorant par là leurs performances en calcul flottant. Les architectures à pipeline et superscalaires augmentent le parallélisme (ILP) des processeurs en permettant à un processeur unique d'exécuter des instructions à un rythme de plus d'une instruction par cycle. La plupart des processeurs d'aujourd'hui ont au moins une partie superscalaire. Au cours des dernières années, certaines évolutions dans la conception des processeurs à fort parallélisme ne se trouvent plus dans les circuits du processeur mais ont été placées dans le logiciel ou dans son interface avec le logiciel, le jeu d'instructions (instruction set architecture, ISA). La stratégie des instructions très longues (very long instruction word, VLIW) implémente certains parallélismes directement dans le logiciel, ce qui réduit la participation du processeur au gain de performance mais augmente aussi sa simplicité. TLP : multithreading simultané et architecture multicœur Une autre stratégie communément employée pour augmenter le parallélisme des processeurs consiste à introduire la capacité d'exécuter plusieurs threads simultanément. De manière générale, les processeurs multithreads ont été utilisés depuis plus longtemps que les processeurs à pipeline. Bon nombre des conceptions pionnières, réalisées par la société Cray Research, datant de la fin des années 1970 et des années 1980, mettaient en œuvre principalement le TLP, dégageant alors de très grandes capacités de calcul (pour l'époque). En fait, le multithreading était connu dès les années 1950 (Smotherman 2005). Dans le cas des processeurs simples, les deux méthodologies principales employées pour développer le TLP sont le multiprocessing au niveau circuit (chip-level multiprocessing, CMP) et le multithreading simultané (simultaneous multithreading, SMT). À un plus haut niveau, il est d'usage de réaliser des ordinateurs avec plusieurs processeurs totalement indépendants dans des organisations de type symétrique (symmetric multiprocessing, SMP), donc en particulier à accès mémoire uniforme (uniform memory access, UMA), ou asymétrique (asymmetric multiprocessing) à accès mémoire non uniforme (non uniform memory access, NUMA). Il s'agit alors de multiprocesseurs ou de processeurs multi-cœur. Alors que ces techniques diffèrent par les moyens qu'elles mettent en œuvre, elles visent toutes le même but : augmenter le nombre de threads qu'un processeur peut exécuter en parallèle. Les méthodes de parallélisme CMP et SMP sont assez semblables et demandent plus d'effort de conception que l'utilisation de deux ou trois processeurs totalement indépendants. Dans le cas du CMP, plusieurs cœurs (cores) de processeurs sont intégrés dans le même boîtier, parfois même dans le même circuit intégré. Les SMP, eux, utilisent plusieurs boîtiers indépendants. Le NUMA est comparable au CMP mais met en œuvre un modèle d'accès mémoire non uniforme (les temps d'accès sont différents suivant que la mémoire est locale ou non locale à un processeur donné). Cette caractéristique est fondamentale dans les ordinateurs à plusieurs processeurs car pour les modèles SMP, la mémoire est partagée et les temps d'accès à la mémoire sont donc rapidement dégradés en cas d'accès simultané par plusieurs processeurs. À ce titre, le NUMA est considéré comme un modèle plus évolutif en nombre de processeurs. SMT diffère des autres améliorations de TLP puisqu'il vise à dupliquer aussi peu de portions de processeur que possible. Sa mise en œuvre ressemble à une architecture superscalaire et se trouve souvent utilisée dans les microprocesseurs superscalaires (comme les POWER5 d'IBM). Plutôt que de dupliquer un processeur complet, la conception SMT ne duplique que les parties nécessaires pour la recherche (fetch), l'interprétation (decode) et la répartition des instructions (dispatch) ainsi que les registres non spécialisés. Ceci permet à un processeur SMT de maintenir ses unités d'exécution occupées plus souvent, en leur fournissant des instructions en provenance de deux threads différents. Comme on vient de la voir, le SMT est proche de l'architecture ILP superscalaire, mais cette dernière exécute des instructions en provenance du même thread. Notes et références Notes Références Annexes Articles connexes Liens externes
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CD-ROM
Un CD-ROM (de l' -  », littéralement « disque compact - mémoire en lecture seule »), parfois écrit cédérom, est un disque optique utilisé pour stocker des données sous forme numérique destinées à être lues par un ordinateur ou tout autre lecteur compatible (salon, console de jeu). Le CD-ROM est une évolution du CD audio original. Grâce à leur capacité de stockage plusieurs centaines de fois supérieure à un prix similaire, les cédéroms supplantent les disquettes dans la distribution des logiciels et autres données informatiques. Historique Le disque compact (CD), inventé par Philips en 1979, est lancé commercialement pour l'audio en 1982 par Philips et Sony. En 1984, les spécifications du sont étendues (avec l'édition du ) afin de lui permettre de stocker des données numériques. Étymologie CD-ROM est l’abréviation de l'anglais , soit disque compact à mémoire morte. L'abréviation CD est communément utilisée en français, bien que ce soit l'abréviation du mot anglais et qu'en français la traduction disque compact soit recommandée. . Francisation Le terme cédérom, francisation officielle de CD-ROM, provient simplement de la lecture phonétique de ce mot anglais. Depuis (1996), le cédérom et son orthographe anglaise cd-rom sont considérés comme des noms communs en français, et prennent donc un s au pluriel. Du support aux contenus Par extension, le terme cédérom est employé pour qualifier le type de programmes diffusés sur le support CD-ROM. On parle de cédéroms culturels ou éducatifs. Après une vague de popularité importante au milieu des années 1990, l'industrie des contenus interactifs sur disque optique a disparu face à la concurrence de la diffusion par Internet. Description Fonctionnement Les données du cédérom sont lues sur la surface du disque par un laser, les bits de données étant stockés sous forme d'alternance creux/bosses (une alternance et une continuité ) et chaque fichier a ses coordonnées sur le disque. L'information captée par le laser est transmise à l'ordinateur par une connexion interne de type SCSI, IDE, SATA, ou par un port externe USB ou E-SATA. Espace de stockage Un cédérom ne contient que des données non modifiables : il peut être lu par un lecteur de disque optique (lecteur CD), mais ne peut être écrit que par un graveur. C'est un disque optique en matière plastique (polycarbonate), d'environ de diamètre pour d'épaisseur. Cela en fait un support très léger, pouvant contenir 650 ou de données informatiques, soit respectivement d’enregistrement audio dans le format de données des disques compacts originaux (, stéréo, non compressé, avec un échantillonnage de ). On trouve également des disques de capacités supérieures, mais leur lecture peut poser des problèmes. Types de lecture Il existe deux modes de lecture selon le lecteur et le logiciel qui traite le signal : La lecture à vitesse linéaire constante (en anglais CLV pour ) est le mode de fonctionnement des premiers lecteurs de cédéroms, fondé sur le fonctionnement des lecteurs de CD audio. Lorsqu'un disque tourne, la vitesse linéaire (et non de rotation) des pistes situées au centre est moins importante que celle des pistes situées sur l'extérieur, aussi il est nécessaire d'adapter la vitesse de rotation du disque en fonction de la position radiale de la tête de lecture. Ceci permet, la densité étant la même sur l'ensemble du disque, d'avoir un débit binaire constant tout au long de la lecture, condition nécessaire pour la lecture de flux audio. La lecture à vitesse de rotation angulaire constante (en anglais CAV pour ), comme sur les anciens tourne-disques, est plus simple à mettre en œuvre. Elle implique une vitesse linéaire plus importante à la périphérie du disque, la densité d'information étant égale sur l'ensemble du disque (contrairement aux disques vinyles) et la vitesse de débit binaire est supérieure à l'extérieur du disque. En pratique, les lectures modernes utilisent un mélange des deux : les pistes intérieures sont lues à la vitesse angulaire constante maximale du lecteur puis à partir d'un certain point, le lecteur passe en vitesse linéaire constante, l'électronique de traitement et la mémoire disponible devenant les facteurs limitatifs. Vitesse de lecture À l'origine, la vitesse de gravure d'un cédérom correspondait à la vitesse de lecture d'un , c'est-à-dire un débit de pour les données et de pour la musique. La vitesse de gravure des données a ensuite été prise comme référence et notée 1x. Les générations suivantes de lecteurs de cédéroms ont été caractérisées par des multiples de cette valeur. Standard Le standard décrit la façon selon laquelle les informations doivent être stockées sur un cédérom, selon l'usage que l'on désire en faire. Un standard est référencé dans un document appelé book (en français, « livre ») auquel une couleur a été affectée. Le standard du cédérom s'appelle (livre jaune), mis au point en 1984, comprend deux modes : CD-ROM Mode 1 : utilisé pour stocker des données avec un mode de correction d'erreurs (ECC, pour ) permettant d'éviter les pertes de données dues à une détérioration du support ; CD-ROM Mode 2 : permettant de stocker des données graphiques, vidéo ou audio compressées, les erreurs de lecture sur ce type de contenus n'entrainant alors que des artefacts de lecture mais n'empêche pas le fonctionnement, moins de données de correction d'erreur sont présentes permettant une plus grande capacité de stockage. Pour pouvoir lire ce type de CD-ROM, un lecteur doit être compatible Mode 2. Organisation des données Les données sont gravées sur le CD-ROM suivant différents systèmes de fichiers : ISO 9660 et ses extensions : Rock Ridge, Joliet, El Torito ; UDF (ou ISO 13346) permettant l’écriture par paquet ; Mount Rainier, extension d’UDF. Il existe aussi des images des systèmes de fichiers propres aux systèmes d’exploitation hôtes, comme HFS pour Mac OS. Limitations Comme tout support d’informations numériques, le CD-ROM permet une bonne conservation théorique des données, et en tant que « disque lu sans contact » (par le laser du lecteur), il n’est pas soumis à une usure mécanique directe. Par ailleurs, en tant que disque optique, les données qu'il contient ne peuvent pas être affectées par un champ magnétique. Cependant, le CD-ROM enregistrable s'avère modérément fiable. En effet, s’il est censé conserver les données durant une centaine d’années, il semblerait que cet argument ait été battu en brèche, que la réalité se rapprocherait plutôt des dix voire cinq ans, même en entourant le produit de protections adaptées. Son matériau polymère est en effet sensible aux rayonnements ultraviolets émis par la lumière, à la chaleur, à l'humidité, et aux rayures de surface (frottements durant les manipulations) qui entraînent rapidement des erreurs de lecture, puis une impossibilité totale de lecture. Par ailleurs, la capacité d'un ordinateur à lire un disque optique dépend de fait qu'il soit équipé d'un lecteur optique (CD ou DVD). Néanmoins, ce type de support est en voie de devenir obsolète (tout comme l'est devenu le lecteur de disquette) et de moins en moins de machines du commerce (notamment les PC portables) en sont équipées. En effet, de nouveaux supports de stockage de masse (clefs USB, cartes mémoire, disques durs externes), plus souples d'utilisation sont venus fortement concurrencer CD-ROM et DVD-ROM. Ceci étant, en 2020, les lecteurs optiques sont toujours commercialisés. Temps d'accès Il représente le temps moyen pour aller d'une partie du CD-ROM à une autre. Notes et références Annexes Articles connexes Disque compact, détails sur l'historique et les procédés de fabrication et d'utilisation. GD-ROM, disques compacts (peu connus) de grande capacité de Yamaha. CD-R/CD-RW, disques compacts enregistrables et ré-inscriptibles. DVD et DVD-ROM, technologies de disque optique succédant à celle du cédérom. HD DVD et Disque Blu-ray, technologies succédant à celle du DVD. Bibliographie Gilles Rouffineau, Éditions off-line. Projet critique de publications numériques 1989-2001, Paris, Éditions B42, , 2018, 204 Liens externes Stockage disque optique Stockage de jeu vidéo Produit lancé en 1984
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Disque compact
Un disque compact, le plus souvent désigné par son sigle anglais CD – abréviation de – est un disque optique utilisé pour stocker des données sous forme numérique. Le a été développé par Sony et Philips et commercialisé à partir de décembre 1982 (mars 1983 en France). Au début des années 1990, il se démocratise, et petit à petit, finit par remplacer les supports analogiques (disque microsillon, cassette audio). Principe de fonctionnement La technique du disque compact repose sur une méthode optique : un faisceau de lumière cohérente (laser) vient frapper le disque en rotation. Les irrégularités (appelées « pits », cavités dont la longueur varie entre , et dont la largeur est de ) dans la surface réfléchissante de celui-ci produisent des variations binaires. Le rayon réfléchi est enregistré par un capteur. Plus précisément, lorsque le faisceau passe de la surface plane à cette cavité, il se produit des interférences : lorsque le faisceau ne rencontre qu'une surface plane, l'intensité lumineuse du faisceau réfléchi vers le capteur est maximale, et fait correspondre à cet état la valeur binaire 0 ; quand le faisceau passe sur le pit, le capteur détecte les interférences et l'intensité du signal reçu diminue. La valeur est alors attribuée. En effet, lorsque le laser est émis sur une telle discontinuité, une partie des rayons lumineux émis sera réfléchie depuis le creux, tandis que l'autre partie sera réfléchie depuis le plat. Aussi se crée-t-il une différence de marche entre ces deux rayons réfléchis, c'est-à-dire un déphasage entre les deux ondes. Or la profondeur du pit est très spécifique à celle du laser utilisé pour la lecture, en effet elle est λ/4, avec λ la longueur d'onde du laser. Deux ondes issues d'une source cohérente sont dites constructives (c'est-à-dire que leurs amplitudes s'additionnent) lorsque la différence de marche notée δ vérifie : , avec k un entier relatif. C'est le cas lorsque le laser se réfléchit sur un plat ou un creux (). Au contraire, lorsque le rayon se réfléchit sur un passage creux/plat (ou plat/creux), où l'onde réfléchie dans le creux parcourt donc la profondeur du pit multipliée par deux (aller plus retour) soit une distance , la valeur de la différence de marche vérifie : , correspondant à une différence de marche pour des ondes destructives (dont les amplitudes s'annulent). C'est donc l'intensité du signal lumineux réfléchi sur la piste du support de stockage et reçu par le capteur qui est codée en binaire. Lorsque le disque compact est utilisé comme support pour l’écoute musicale (premières utilisations), l’information binaire est ensuite transformée en un signal analogique par un convertisseur numérique-analogique. Dès son apparition, ce support a été promu par ses inventeurs et les éditeurs musicaux comme offrant une meilleure qualité sonore que les autres supports existants (notamment les disques « vinyle »). Ces qualités sont parfois contestées et de nouveaux supports sont apparus, dotés d'une résolution supérieure (SACD : , ou DVD-A : ). On constate par ailleurs, au cours des années 2010, un regain de popularité du support vinyle. Histoire Création Le disque compact fut inventé conjointement par les firmes Philips et Sony Corporation en 1982. Quand les deux entreprises ont décidé de travailler ensemble en 1979, le projet prévoyait que les platines laser seraient équipées des puces électroniques les plus puissantes jamais commercialisées pour un produit grand public. Les premiers CD ont été commercialisés à partir de ( en France). Ce support apporta un progrès considérable par rapport aux microsillons (qui eux-mêmes avaient été un énorme progrès par rapport aux 78 tours), sur des aspects sonores et de maniabilité : amélioration de la dynamique sonore (± pour le CD, 45 dB maxi pour le microsillon), la lecture optique s'affranchissant des distorsions induites auparavant par l'ensemble sillon/pointe ; augmentation de la durée d'écoute : potentiellement jusqu'à 74, puis 80 minutes, soit le double de celle d'un 33t ; réduction des bruits de lecture d'origine mécanique : bruit de surface du disque, plateau et disque lui-même entrés en résonance mécanique et acoustique avec le moteur d'entrainement ; disque beaucoup moins vulnérable qu'un microsillon aux poussières (dont celles induites par l'électricité statique), voire aux rayures, le laser parvenant malgré celles-ci à suivre la piste de lecture, et les d'information non lisibles étant remplacées par un signal sonore tenant compte dans une certaine mesure de ce qui précède et de ce qui suit ; disque beaucoup plus petit, léger, moins encombrant et plus facile à manipuler qu'un microsillon ; possibilité d'un meilleur spectre sonore des fréquences graves et aiguës allant de à ; plus aucun problème de pointe de lecture fragile et s'encrassant (la cellule laser étant à nettoyer toutefois régulièrement) ; accessibilité directe au début de chaque plage, affichage du minutage, possibilité de lecture accélérée, lecture des premières secondes de chaque plage, lecture aléatoire En 1980, le (en français littéral : « Livre rouge ») détermine les caractéristiques techniques du nouveau disque et le partage des brevets entre les deux concurrents : à Philips la conception du CD (sur la base de leur expérience de la technologie du Laserdisc) et des lentilles qui permettent la lecture ; à Sony la définition du format utilisé pour numériser la musique et la méthode de correction d'erreurs. Parmi les principaux membres de l’équipe, les plus connus sont Pieter Kramer (directeur du laboratoire de recherche optique de Philips dans les années 1970) et Kees A. Schouhamer Immink pour Philips, Toshitada Doi pour Sony. Les premiers prototypes produits par Philips mesuraient de diamètre, avec un codage sur et une durée de . Sony insista pour qu’on adopte un codage sur et une durée de , d'où un diamètre augmenté à . Cette capacité aurait été choisie à la demande de Herbert von Karajan, afin que la version la plus lente de la de Beethoven, celle enregistrée au festival de Bayreuth en 1951 sous la direction de Wilhelm Furtwängler, tienne sur un seul disque. Sony indiqua que c’était à la demande de l’épouse de son président, pour ces mêmes motifs. La vérité est moins romantique : au moment de lancer la production industrielle, Philips aurait eu un avantage grâce à une chaîne de production capable de fournir rapidement ces disques de , ce qui ne faisait pas les affaires de Sony, la firme japonaise ayant pris du retard sur la fabrication des lecteurs. Philips ne souhaitait pas favoriser le format de propre à Sony, pour les mêmes raisons. Le compromis fut le disque de qui ne donnait l’avantage à aucun des deux fabricants, tout en permettant d’utiliser tous les développements techniques et électroniques mis au point précédemment. Ces décisions ont été prises par le management et ont été imposées aux experts des équipes techniques. Un disque de de diamètre avait un temps de lecture théorique de et . À l’époque, la durée maximale d’enregistrement plafonnait en pratique à car les premiers supports pour le mastering audionumérique étaient des cassettes vidéo au format U-matic, dont c’était la durée d’enregistrement maximale. La version la plus longue de la symphonie de Beethoven n’aurait de toute manière pas pu trouver place en entier sur un CD avant 1988, date de l’introduction de nouveaux supports pour le mastering numérique. Philips et Sony annoncèrent fin août 1982 qu’elles étaient prêtes à sortir leur nouveau produit et commencèrent les ventes à l’automne . La production industrielle commença le 17 août 1982 à Langenhagen, près de Hanovre (RFA). Les premiers albums produits étaient Une symphonie alpestre, de Richard Strauss (Herbert von Karajan avec l'Orchestre philharmonique de Berlin) et The Visitors (ABBA). La première platine fut vendue au Japon le accompagnée de l’album de Billy Joel. En Europe, le premier lecteur de CD est commercialisé en . Au début de la commercialisation des CD, on distingue les procédés analogique (A) ou numérique (D, pour digital) pour les trois phases principales d'enregistrement (indiquées théoriquement sur chaque CD du commerce) : AAD (Analogique-Analogique-Digital) : utilisation d'un magnétophone analogique pendant les séances d'enregistrement, le mixage et/ou le montage, et numérique pour la gravure. On trouve aussi la mention « AAD masterisé » dans le cas d'anciens enregistrements analogiques « digitalisés », en transformant le signal analogique en un ; ADD (Analogique-Digital-Digital) : utilisation d'un magnétophone analogique pendant les séances d'enregistrement, puis numérique pour le mixage et/ou le montage, puis la gravure ; DDD (Digital-Digital-Digital, le meilleur de la haute fidélité) : utilisation d'un magnétophone numérique pendant les séances d'enregistrement, le mixage et/ou le montage, puis la gravure. Un remplaçant du disque microsillon Le succès du CD est progressif, d'autant que l'industrie du disque a décidé d'un prix de vente majoré de 60 à 70 % (en France) par rapport au microsillon et que les premiers appareils de lecture sont eux aussi d'un coût élevé (en 1983, supérieur au SMIC mensuel, en France, et en 1988 on commence à voir des modèles d'un coût de l'ordre de 50 % du SMIC mensuel) limité dans un premier temps à l’album d’ABBA (PolyGram, label de Philips), et à un enregistrement de la Symphonie alpestre de Richard Strauss dirigée par Karajan. En effet, le CD passe surtout dans les premiers temps pour un support réservé aux mélomanes classiques, grâce à la qualité sonore qu’il offre. Quelque 200 titres, classiques essentiellement, sont ainsi produits par Philips. C’est la mise sur le marché, en 1985, de l’album , du groupe (premier album entièrement numérique), qui démocratise le CD : l’album se vend à plus d’un million d’exemplaires. Il ne fait plus de doute que le CD apparaît comme le support sonore de l’avenir. Dès 1986, les platines laser se vendent mieux que les autres, et en 1988 les ventes de CD dépassent celles des disques vinyle. En France, la démocratisation du CD passe par l'activité d'éditeurs indépendants comme NTI (David Mufflarz) et Christian Brunet (Levitan SA - CD One music). Cet indépendant est le premier à travailler sur le « fond de catalogue », et donc sur un prix de vente raisonnable, alors qu'un CD est toujours proposé à des tarifs ne pouvant motiver que l'élite du public. Ainsi apparaissent dans le circuit de la grande distribution des collections très bon marché, là où les CD commercialisés par les majors sont excessivement chers. Dès 1991 sont vendus des coffrets de dix CD pour moins de (). Cette collection (« Romance du classique ») sera vendue à plus de d'exemplaires en moins d'un mois, durant les fêtes de fin d'année. Cette politique de prix fera exploser les ventes de lecteurs de CD en France. Le CD a connu un large succès et s’est rapidement substitué aux disques vinyle comme support musical, notamment grâce aux qualités suivantes : absence d’usure due à la lecture optique (celle-ci supprime le contact mécanique et donc l’altération du support par frottement). Les utilisateurs soigneux conservent leurs CD en bon état en les stockant dans un boîtier (pour éviter la poussière et les rayures), verticalement (pour éviter la déformation), à l'abri de la chaleur, de la lumière et de l'humidité ; tailles du support : ses de diamètre lui confèrent une portabilité que n’avait pas le disque microsillon. Un deuxième format de est, lui aussi, normalisé, mais peu utilisé ; l’épaisseur nominale est de ; qualité « théorique » de reproduction sonore supérieure aux cassettes audio et disques vinyle. (Rapport signal sur bruit bien plus important, reproduction exacte à chaque lecture grâce au système de correction d’erreur. Cependant, les audiophiles ou mélomanes exigeants préfèrent parfois le son « analogique » issu du vinyle qu’ils jugent plus musical, plus naturel et plus précis dans les aigus. Ceci est dû au repliement de spectre lors de l'enregistrement, dû à un mauvais filtrage des fréquences situées au-delà de la demi-fréquence d'échantillonnage (voir aussi Théorème d'échantillonnage de Nyquist-Shannon). Ce défaut fut assez fréquent dans les premiers enregistrements numériques qui ne disposaient pas de filtres de qualité suffisante. Le repliement de spectre donne des aigus agressifs et désagréables, qu'il est ensuite impossible de corriger. Le suréchantillonnage, qui consiste à mieux interpoler le signal, permet de simplifier le filtrage à la restitution. Le format numérique SACD présente une meilleure définition numérique que le CD, mais ne s'est pas imposé (ses avantages techniques étant imperceptibles pour une grande part des auditeurs potentiels, ne pouvant donc justifier son surcoût, tandis qu'il est apparu à une période de profonds changements dans les habitudes de consommation du grand public, avec l'avènement conjoint du piratage à grande échelle et de la diffusion de musique sous forme dématérialisée, conséquences de l'essor de l'informatique personnelle et du réseau internet) ; retour à l’écoute intégrale sans avoir à retourner le support audio dans le lecteur, avec un accès sans manipulation mécanique, ce qui ne s’était pas vu depuis la disparition des cartouches 8 pistes. Les disques vinyle sont enregistrés sur deux côtés, on doit donc les retourner à la mi-écoute ; certains magnétocassettes disposaient d'un système dit « autoreverse » inversant le sens de marche et commutant les têtes de lecture en fin de bande ; accès direct aux différents morceaux ainsi (pour certains lecteurs) qu'à des index pour chaque morceau ; certains magnétocassettes disposaient aussi d'un système de recherche de plages qui détectait les passages sans données audio (ce système est évidemment plus lent que sur un CD audio). Les CD-R (CD vierges à graver) ont les mêmes dimensions, et peuvent être utilisés pour stocker des données (qui définit la norme audio pour le CD, telle que les de fréquence d'échantillonnage et de résolution). On distingue les , qui sont conçus pour une utilisation avec un graveur intégré à un PC, et les , qui sont conçus spécifiquement pour les enregistreurs domestiques autonomes (lesquels ne peuvent pas lire les ). Ils sont d’ailleurs plus chers car il est tenu compte d'un pourcentage pour les droits d'auteur qui sont reversés à la SACEM en France ou la SABAM en Belgique. est une marque déposée par la firme néerlandaise Koninklijke Philips Electronics N.V. et cette dernière refuse l’utilisation du terme déposé pour tout disque audio protégé contre la copie. Détails physiques Les disques compacts sont constitués d’une galette de polycarbonate de d’épaisseur recouverte d’une fine couche d’aluminium (à l'origine, c’était d’une couche d’or et c’est encore le cas sur les disques à longue durée de vie) protégée par un film de laque. Ce film peut aussi être imprimé pour illustrer le disque. Les techniques d’impression sont l’offset et la sérigraphie. Les différentes couches sont déposées par la machine à l'état liquide sur le pourtour du centre du disque et réparties sur la surface par la force centrifuge, afin de garantir une répartition uniforme. Les informations sur un CD standard sont codées sur une piste d’alvéoles en spirale moulée dans le polycarbonate. Chaque alvéole mesure environ entre () et en largeur, et entre et en longueur. L’espace entre les pistes est de . Pour se donner une idée des dimensions, si le disque était mis à l’échelle d’un stade de football, une alvéole aurait la taille d’un grain de sable. La spirale commence presque au centre du disque pour se terminer en périphérie, ce qui autorise plusieurs tailles de disques. Un CD est lu par une diode laser de de longueur d'onde à travers la couche de polycarbonate (diamètre du spot : ). La différence de profondeur entre une alvéole (creux) et la surface plane (bosse) est d’un quart de la longueur d’onde du laser, ce qui permet d’avoir un déphasage d’une demi-longueur d’onde entre une réflexion du laser dans une alvéole et sur la surface plane. L’interférence destructive causée par cette réflexion réduit l’intensité de la lumière réfléchie dans une alvéole comparée à une réflexion sur la surface plane. En mesurant cette intensité avec une photodiode, on est capable de lire les données sur le disque. Les creux et les bosses ne représentent pas les « 0 » et les « 1 » des informations binaires. C’est le passage d’un creux à une bosse ou d’une bosse à un creux qui indique un « 1 ». S’il n’y a pas de passage bosse-creux, alors il s’agit d’un « 0 ». On appelle cela un « front ». Ensuite, ces données sont soumises au traitement EFM () utilisé lors du codage des données audionumériques en données numériques pour CD audio, de façon à obtenir les données audionumériques brutes. Méthode de fabrication La fabrication industrielle d’un CD se fait suivant différentes étapes : un CD ainsi produit assure une longévité de l’ordre d'un siècle s'il est stocké et manipulé soigneusement. En comparaison, un CD-R a une durée de vie de l’ordre d'une décennie, du fait de sa sensibilité aux rayons lumineux. Prématriçage Le prématriçage correspond à la transcription des informations du client sur une bande à neuf pistes, en passant par une phase de correction d’erreurs, et de formatage des fichiers au format ISO 9660 dans le cas d’un CD-ROM. La fonction essentielle du prématriçage est le calcul du code détecteur et du code correcteur. Ces codes sont contenus sur accolés à d’informations plus des informations de synchronisation et d’en-tête. Ce procédé permet de prévenir les erreurs de transmission. Une fois cette étape passée, il n’y a plus aucune modification des données à inscrire. Création du disque matrice La création du disque matrice, appelé aussi matrice de verre, correspond au marquage des données sur un disque de verre. Le point de départ du disque matrice est une vitre fortement polie, dont les caractéristiques de surface ressemblent de près à celles d'un miroir astronomique. Cette plaque de verre est couverte d’un substrat sensible à la lumière, appelé résine photosensible. La couverture de la plaque par un procédé de rotation (dépôt par centrifugation) assure une couche absolument plane et uniforme de d’épaisseur. C’est l’épaisseur de cette couche qui détermine la profondeur des creux. L’inscription des données est effectuée grâce à un appareil émettant un rayon laser qui est activé et désactivé en fonction des informations transmises. Le rayon ainsi modulé marque la couche photosensible de la plaque de verre. Le disque de verre est ensuite placé dans un bain de développement. Les emplacements altérés par le rayon sont lavés faisant ainsi apparaître les premiers creux. Après séchage du disque matrice suit la vaporisation sous vide d’une fine couche argentée de . À ce stade, le disque matrice est lisible par un lecteur spécial qui permet de contrôler la qualité de l’enregistrement. Galvanisation La galvanisation est une opération qui crée la matrice de production à partir de la matrice de verre. La matrice de verre est plongée dans un bain de galvanisation comportant une anode de nickel. La couche argentée de la matrice de verre est transformée en cathode. Le courant ainsi créé entraîne un déplacement des ions de nickel sur l’anode, couvrant peu à peu la plaque de verre d’une couche de nickel. La séparation de la couche de nickel de son support de verre amène la destruction de ce dernier. Si à ce stade de l’opération les normes de qualité ne sont pas respectées, tout le processus précédent est à refaire. La couche de nickel, copie tirée directement de la matrice de verre, est nommée « original » ou « copie père » : c’est une reproduction en négatif de l’original. Pour éviter une perte de cet original, on en fait une copie appelée « copie mère », qui sert ensuite à tirer les sous-matrices. Les sous-matrices sont, comme l’original, des négatifs et servent à imprimer les données sur les disques en plastique pendant leur fabrication. Elles sont perforées au centre et polies à l’endos. La qualité du dos de la matrice a une grande influence sur le bruit qui sera perçu par les photorécepteurs des lecteurs de CD-ROM. La rugosité moyenne maximale est de . Comme l’air, la propreté de l’eau est importante pour la qualité finale du produit. Fabrication en série La fabrication en série des disques compacts peut se faire par moulage par injection ou par pression. Le premier principe consiste en l’injection du polycarbonate liquide dans la matrice ; le second procédé a pour principe l’impression des cuvettes dans le disque encore chaud par pressage. Le polycarbonate a été retenu dans la conception des CD pour ses propriétés telles que la pureté optique, la transparence et un indice de réfraction constant. Les disques ainsi obtenus voient leur face marquée par les données, puis métallisée par une couche d’aluminium de . Pour ce faire, l’aluminium est atomisé dans un espace sous vide, et se dépose lentement sur le disque. L’atomisation est obtenue par réchauffement, ou à froid, par un procédé de pulvérisation cathodique. La couche d’aluminium ainsi déposée est enfin protégée par l’application d’un vernis protecteur, à l’aide du procédé de dépôt par centrifugation. Le vernis devient ainsi une couche uniforme de d’épaisseur. Avant conditionnement, une étiquette est imprimée sur le vernis par le principe de la sérigraphie. Il existe également des CD dont la face inférieure est noire. Emballage Les CD sont couramment protégés par des boîtiers standards en plastique. Ce matériau, bien que fragile (très sensible aux rayures, des fissures apparaissent si l'on appuie dessus et, à l'usage, les pattes permettant l'ouverture du boitier se cassent), a été choisi pour ses propriétés optiques. Très transparent, il permet la création d'un boitier attractif, où l'on peut glisser une feuille ou un livret, afin d'améliorer la présentation. Il existe également des boitiers deux fois plus fins pour les CD-maxi- (surtout au Royaume-Uni et en Allemagne), dits boitiers « », ou encore des doubles boitiers pour les double albums, voire plus par différents montages. On trouve aussi des pochettes en papier ou carton (souvent désignés par l’appellation Digipack). Certains albums ont eu une pochette dans d'autres matériaux (verre, métaux, bois, carton recyclé) dans le cas d'édition limitée ou de promotion en rapport avec le CD. Format audio Le format de données, connu sous le nom de norme , a été dressé par du groupe Philips qui possède les droits du CDDA et du logo qui apparaît sur les disques. En termes techniques, il s’agit d’une piste stéréo encodée en PCM à une résolution de (linéaire en amplitude, sans compression logarithmique des amplitudes hautes) avec une fréquence d’échantillonnage de . Échantillonnage Les échantillons sont ensuite regroupés en , chaque comporte six échantillons stéréo ( soit ), plus de correction d’erreur et un de , soit un total de par . Le code correcteur est ajouté pour permettre la lecture d’un disque comportant des salissures ou rayures modérées ; il s’agit de deux codes de Reed-Solomon à la suite et d’un entrelacement des données effectué entre les deux codages. L’octet est utilisé pour former huit canaux de contrôle (chaque canal ayant un débit binaire de ), dans le CD standard seul, les deux premiers canaux sont utilisés et servent pour indiquer les débuts de pistes, le temps, la préaccentuation, l’autorisation de copie, le nombre de canaux (stéréo ou quadriphonie, mais bien que le bit d’indication de quadriphonie existe dans la norme, la façon dont ces canaux supplémentaires doivent être codés n’est pas définie et il n’est donc pas utilisé), les six autres canaux sont utilisés dans les extensions comme le CD+G (permet l’insertion des paroles pour les karaokés) ou le CD-Text (nom des pistes, auteurs, interprètes). La fréquence d’échantillonnage de est héritée d’une méthode de conversion numérique d’un signal audio en signal vidéo pour un enregistrement sur cassette vidéo qui était le seul support offrant une bande passante suffisante pour enregistrer la quantité de données nécessaire à un enregistrement audionumérique. Cette technologie peut stocker six échantillons (trois par canal en stéréo) par ligne horizontale. Un signal vidéo NTSC possède utilisables par trame et par seconde qui fonctionnent à par seconde. De même, un signal vidéo PAL ou SÉCAM possède et qui permet de délivrer par seconde. Ce système pouvait en outre stocker des échantillons de avec des corrections d’erreur ou des échantillons de sans correction d’erreur. Il y eut un long débat entre Philips et Sony concernant la fréquence et la résolution de l’échantillonnage : Philips privilégiait le utilisé en Europe et une résolution de (la firme néerlandaise ayant déjà développé des CNA ) tandis que Sony voulait imposer le utilisé au Japon et aux États-Unis, associé à une résolution de . C’est pour cela que les premières platines CD étaient équipées de CNA (les TDA1540), Philips ayant trouvé le moyen de les utiliser en par un suréchantillonnage 4× : le CNA fonctionnait donc à au lieu de et était précédé d’un filtre numérique. Cette fréquence quatre fois plus élevée permettait d’avoir un filtre passe-bas avec une pente beaucoup plus progressive qu’avec les CNA concurrents. Le comportement dans les fréquences proches de était plus linéaire avec moins de rotation de phase et le son en était d’autant plus pur. Structure logique Un CD audio comme un CD-R est constitué, d'après le , de trois zones constituant la zone d'information () : Zone Lead-in La contient des informations décrivant le contenu du support (ces informations sont stockées dans la TOC, ). La zone Lead-in s'étend du rayon au rayon . Zone Programme La contient les données et commence à partir d'un rayon de , elle s'étend jusqu'à un rayon de . La zone programme peut contenir un maximum de (ou sessions) d'une longueur minimale de . Zone Lead-Out La contient des données nulles (du silence pour un CD audio) et marque la fin du CD. Elle commence au rayon et doit mesurer au moins d'épaisseur (radialement). La zone Lead-out doit ainsi contenir au minimum , soit de silence à la vitesse minimale (1X). Capacité de stockage et vitesse Les spécifications du disque compact recommandent une vitesse linéaire de (soit au passage de la diode laser près du bord intérieur de la surface réfléchissante, et au bord extérieur de celle-ci) et un pas entre les pistes de . Cela correspond à un CD-ROM () de de diamètre et d'une capacité de () de données. Néanmoins, afin d’autoriser des variations dans la fabrication des supports, il y a une tolérance dans la densité des pistes. En fabriquant délibérément des disques de plus haute densité, on peut augmenter la capacité et rester très proche des spécifications du CD. En utilisant une vitesse linéaire de et un pas entre les pistes de , on atteint une nouvelle capacité maximale de (). Bien que ces disques possèdent une légère variation de fabrication, ils sont lus par la plupart des lecteurs et seul un très faible nombre de lecteurs les rejettent. Il existe des disques enregistrables de , capacité obtenue par augmentation de la densité des pistes, mais il s'agit d'un marché de niche (à cause des problèmes rencontrés au-delà de ). La capacité maximale qu’un disque peut annoncer lui-même, en accord avec les spécifications du CD-R, est au plus à . De plus, les marqueurs de temps entre 90 et sur les disques sont normalement réservés pour indiquer au lecteur qu’il lit le début du disque et non la fin. Ces deux problèmes sont fonction des fabricants de disques, des graveurs et des logiciels de gravure. Une autre technique pour augmenter la capacité d’un disque est d’écrire dans le préambule et dans la fin du disque qui sont normalement prévus pour indiquer les limites du disque. Cela permet d’étendre la capacité d’une ou deux minutes, mais cela peut provoquer des problèmes de lecture quand la fin du disque est atteinte. Une heure de musique non compressée stéréo en d’échantillonnage à , occupe de données ( occupent et occupent , ). Une heure de musique en soit compressée par 7,35 (joint stéréo, d’échantillonnage à ), occupe de données. Cette compression permet d'avoir sur le support «  » (). Longévité Les CD audio de l'industrie (pressés) ont une longévité annoncée initialement entre . Toutefois, les analyses du Laboratoire national de métrologie et d'essais (France) montrent que la durée de vie des CD gravés (CD-R) est nettement inférieure, assujettie aux conditions d'archivage, au support et au graveur. Les causes du résident principalement dans la migration d'encres ou de solvants à travers la mince épaisseur de plastique qui sépare la face des inscriptions de la couche réfléchissante portant l'enregistrement. Types On distingue plusieurs formats de disques compacts répertoriés dans les Rainbow Books, en voici une liste non exhaustive : CD audio (CDDA ou CDA) : ou en français « Compact Disc Audio ». Cette famille comprend également les SHM CD, les Blu-spec CD ainsi que les DSD CD ; Blu-spec CD est l'appellation commerciale d'un Compact Disc conçu selon un processus propriétaire, lancé par Sony fin 2008. Son nom vient du fait que son processus de fabrication est celui utilisé pour la création des Blu-ray. En lieu et place d'un rayon infrarouge standard, un laser bleu est utilisé pour créer les encoches numériques sur la matrice mère, qui sera dupliquée par moulage. En raison de sa finesse, le laser bleu crée des encoches plus précises d'une largeur minimale de (contre pour un CD standard, et pour un DVD ou Super Audio CD), qui diminueraient le nombre d'erreurs dans la lecture numérique. Cela ne change aucunement le format CD (PCM , ) ni la longueur des encoches numériques gravées dans le disque. Un Blu-spec CD peut donc être lu par n'importe quelle platine CD conventionnelle à rayon laser rouge (longueur d'onde ) et ne nécessite aucunement l'emploi d'un laser bleu, Super High Material Compact Disc (SHM-CD) a été mis au point en 2008 conjointement par les firmes JVC et Universal Japan afin de concurrencer le DSD-CD (voir ci-dessous). Lancé en avant-première au Japon cette même année, il s'est vendu à . Son introduction en France s'est faite courant 2009. Il consiste en un Compact Disc lisible par toute platine conventionnelle du marché, à ceci près que, selon ses concepteurs, son gain en volume approche les 30 % sur l'ensemble du spectre sonore. Ce gain provient d'une transparence des données accrue, due à la découverte d'une nouvelle formule de polycarbonate (plastique constituant les familles des , DVD et Super Audio CD), translucide à l'œil humain, mais en réalité beaucoup plus limpide pour le rayon laser de longueur d'onde dont sont équipés les lecteurs de CD. Cette transparence des données diminue la distorsion. En outre, ce nouveau type de polycarbonate résiste mieux aux dégradations (rayures, incrustations de poussière, sensibilité à la lumière et à la température) que celui d'un CD ordinaire. Le SHM CD est à l'heure actuelle peu représenté en magasins en France, et s'obtient la plupart du temps en VPC via internet. Ce format connaît un véritable engouement au Japon, avec une grande quantité de rééditions ou de sorties d'albums. Techniquement, rien n'explique un lien entre une transparence accrue du support par rapport au produit standard et un gain perceptible en qualité audio. Des différences peuvent provenir d'un traitement spécifique du son avant pressage. Le est commercialisé souvent beaucoup plus cher que le même programme vendu en disque compact. Or, le prix d'un polycarbonate éventuellement de meilleure qualité optique n'augmenterait le prix de revient que de quelques centimes d'euro par unité, DSD-CD est un Compact Disc conventionnel (donc lisible par n'importe quel lecteur de CD du marché) issu par conversion d'un master réalisé en DSD (DSD → PCM), lui permettant d'avoir une meilleure définition qu'avec un master habituel d'origine PCM (PCM → PCM). Il est fréquent que l'on rafraichisse ce résultat au moyen d'un processeur Sony SBM () spécialement adapté pour ces conversions DSD : il s'agit du Super Bit Mapping Direct. Il convient de noter que cette technologie est toujours employée dans le cas d'un Super Audio CD hybride, car la couche Compact Disc est en soi un DSD-CD, étant systématiquement réalisée à partir du master DSD utilisé pour la couche haute définition du même disque. En 2013, il existe un cas particulier de DSD-CD : après avoir sorti l'album Paranoid de Black Sabbath en format SHM SA-CD le , Universal Japan décide d'en utiliser le master DSD pour sortir ce même album le au format (voir ci-dessus), destiné à conforter les auditeurs dépourvus de lecteur de Super Audio CD, ne pouvant écouter le . Ce disque, étant un réalisé à partir d'un master DSD, est donc un , combinant les deux technologies. Le DSD-CD peut en outre être perçu comme un intermédiaire tamisant la rivalité concurrentielle entre le DSD et le PCM ; CD-ROM (), officiellement « cédérom » en français : support de stockage informatique ; GD-ROM : C'est un format du Compact Disk développé par Sega pour sa console de jeux Dreamcast ; CD-i (Compact Disc interactif) : ses spécificités sont définies dans le Green book. Les premiers lecteurs CD-i ont été commercialisés en 1991 ; CD Extra (ou ou « disque amélioré ») : disque compact réunissant en premier une session ne contenant que les pistes audio et une session ne contenant que des données. Les CD sont techniquement des . Dans les lecteurs de disques audio (par exemple autoradios et chaînes hi-fi) : seule la session audio de ce type de disque est lisible. Les disques audio créés par certains majors sont des . Ce type de disque ne garantit pas d'être lisible dans tous lecteurs de CD (autoradios, chaînes hi-fi). Voir aussi la norme ; CD en mode mixte : disque compact réunissant en premier une session ne contenant que des données et une session ne contenant que des pistes audio. Il est parfois employé comme support de jeu vidéo, la première session (de données) contenant le programme-jeu tandis que les musiques du jeu sont dans la seconde (l’audio) ; CD-R : , disque inscriptible une seule fois ; CD-RW : , disque réinscriptible ; CD+G : , disque compact et Images ; VCD : , disque compact vidéo ; SVCD : , Super compact disque vidéo ; Super Audio CD : C'est un des formats du Compact Disc créé par Sony et Philips en 1999 et répertorié dans le Scarlet Book. C'est un disque compact nécessitant l'emploi d'un lecteur spécial, capable de reproduction multicanale aussi bien que de reproduction stéréophonique, d'une fréquence d’échantillonnage supérieure à celle du Compact Disc ordinaire. Il est également capable de technologie « hybride », comportant une deuxième couche CD lui permettant d'être lu par toute platine CD ordinaire en qualité CD ; CD Audio DTS : disque compact contenant de l'audio compressé en DTS. Les CD Audio de ce type nécessitent un lecteur capable de décoder le DTS et n'émettent que du bruit quand ils sont lus dans un lecteur de CD Audio classique ; CD Vidéo : disque compact contenant de l'audio numérique et de la vidéo analogique, à la manière des LaserDisc. Les CD Vidéo contiennent une ou deux pistes audio lisibles sur un lecteur de CD classique et jusqu'à 5 minutes de vidéo analogique, lisible uniquement sur un lecteur de LaserDisc ; AVCD : disque compact contenant de la vidéo numérique au format Vidéo CD sur les premières pistes et de l'audio numérique en format CD Audio sur les pistes suivantes. Les appareils de lecture pour CD-audio ne sont pas conçus pour lire les CD-ROM ; a contrario, les lecteurs de CD-ROM peuvent aussi lire les CD-audio. Il existe aussi des CD « hybrides » contenant de l’information audio (lisible par un lecteur audio) et des informations d’autres types (texte, vidéo, images), lisibles par un lecteur de CD-ROM (CD en mode mixte et cités plus haut). Plus récemment, avec l’apparition de la méthode de compression audio MP3 (MPEG-1/2 Audio Layer 3), des lecteurs audio pouvant lire des pistes MP3 sur un CD-R(W) et les jouer comme un CD audio traditionnel ont été développés. L’intérêt du format MP3 est qu’il permet de stocker de 4,41 à 11 fois plus de musique que sur un CD audio avec une dégradation plus ou moins perceptible de la qualité sonore en fonction du débit auquel le disque / le morceau a été compressé. Il est possible de compresser jusqu'à 176 fois, moyennant une forte dégradation de la qualité. À présent, le CD audio (matériel) se vend beaucoup moins, principalement du fait de l'apparition au début du d'autres supports de stockage et d'appareils d'écoute plus légers, plus compacts, avec plus de capacités (lecteurs portatifs à mémoire flash intégrée), et parallèlement de l'extension du réseau Internet, permettant une diffusion sous forme dématérialisée (dans un premier temps clandestine puis peu à peu via des plates-formes de diffusion légales, proposant des morceaux ou des albums entiers en téléchargement ou en écoute instantanée). Notes et références Notes Références Voir aussi Articles connexes Liens externes Tout sur la gravure de CD Tous les premiers lecteurs CD en détail, Histoire du Compact-Disc, Articles de presse d'époque Le fonctionnement du lecteur CD expliqué en détail, pour tout public Codage d'un signal audionumérique sur un support à lecture optique Enregistrement sonore Format musical Technologie du son Stockage disque optique Produit lancé en 1982
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Classification%20d%C3%A9cimale%20de%20Dewey
Classification décimale de Dewey
La classification décimale de Dewey (CDD) est un système visant à classer l’ensemble du fonds documentaire d’une bibliothèque, développé en 1876 par Melvil Dewey, un bibliographe américain. Elle a été complétée et perfectionnée par la classification décimale universelle (CDU) développée par Henri La Fontaine et Paul Otlet. Les dix classes retenues par la classification de Dewey correspondent à neuf disciplines fondamentales : philosophie, religion, sciences sociales, langues, sciences pures, techniques, beaux-arts et loisirs, littératures, géographie et histoire, auxquelles s’ajoute une classe « généralités ». Les subdivisions suivantes sont 10 classes, 100 divisions et 1000 sections. Principes : présentation des indices La CDD répartit les ouvrages dans dix classes. Chaque classe est elle-même divisée en dix divisions, chaque division en dix subdivisions et ainsi de suite. Aucun indice ne peut avoir moins de trois chiffres ; dans ce cas précis, celui de gauche correspond à la classe, celui du milieu à la division et celui de droite à la subdivision. Prenons l’exemple de l’indice 537 pour l’électricité : 5 = Sciences pures, 53 = Physique ; division des Sciences pures, 537 = électricité et électronique : division de la Physique. Le 0, qui doit toujours être mentionné, a une valeur de généralité : 500 = Généralités sur les sciences pures, 530 = Généralités sur la physique. Pour les indices dépassant trois chiffres, un point doit séparer les trois premiers des suivants : 537 = Électricité et électronique, 537.2 = Électrostatique. Si l’indice dépasse six chiffres, on laisse un caractère d'espace (pas de point) entre le sixième et le septième chiffres : (l’Histoire de France de 1939 à 1945). Ainsi, plus la notion à exprimer est fine, plus l’indice est long. Sur l’étiquette collée sur le dos d’un livre et indiquant sa cote, on peut répartir l’indice sur plusieurs lignes, ce qui permet une meilleure lisibilité ; l’indice est suivi des premières lettres du nom de l’auteur ou du titre pour former la cote. La classification décimale de Dewey est souvent utilisée avec une marguerite des couleurs dans les bibliothèques des écoles primaires (BCD) et dans les Centres de documentation et d’information (CDI) des collèges et des lycées. Exemple de divisions successives 600 - Techniques. (L’indice est 600, car il faut au moins trois chiffres.) 640 - Vie domestique. (L’indice est 640, car il faut au moins trois chiffres.) 641 - Alimentation 641.5 - Cuisine. (Un point sépare le troisième et le quatrième chiffres.) 641.57 - Cuisine pour les collectivités Évolution Bien qu’ayant été considérablement améliorée au cours de vingt révisions majeures, la CDD reflète toujours l’organisation générale du savoir telle qu’on la concevait aux États-Unis à la fin du . C’est pourquoi la philosophie et la religion, par exemple, qui représentaient environ 10 % de la production éditoriale à cette époque, a aujourd’hui encore une position disproportionnée dans la classification. C’est une source de critique de la CDD, qui relègue ainsi de nombreux ouvrages dans d’obscures subdivisions simplement parce qu’ils ne traitent pas de la pensée occidentale : ainsi les religions non-chrétiennes n’apparaissent que dans la (un dixième de l’espace consacré aux religions) et la littérature et l’histoire européennes sont dominantes par rapport aux autres (comme elles le sont dans les rayonnages de la Bibliothèque du Congrès des États-Unis). De même trouve-t-on ailleurs que dans l'histoire de la France des ouvrages sur l'histoire de l'islam en France ou le dictionnaire de la colonisation française, donnant l'impression d'un classement racial de l'histoire de France. Certaines divisions ou subdivisions sont également vacantes ou ne sont plus utilisées. La classification décimale universelle (CDU) est dérivée de la CDD. Marque déposée Depuis 1988, la classification de Dewey est un nom déposé par (OCLC), qui a acheté les droits à la , créée par Melvil Dewey pour poursuivre son œuvre. Les deux premiers niveaux de la classification Sont détaillées dans l'article les dix classes, divisées chacune en dix divisions des deux premiers niveaux: 000 – Informatique, information et ouvrages généraux 100 – Philosophie et psychologie 200 – Religieux 300 – Sciences sociales 400 – Langue 500 – Science pure 600 – Technologie 700 – Arts et loisirs 800 – Littérature 900 – Histoire et géographie Limites du système Tout classement constitue un compromis entre l’objectif de simplifier la tâche du classificateur et celui de simplifier la tâche du chercheur. Dans le cas de la classification de Dewey, c’est le premier de ces deux facteurs qui a été privilégié : il n’est pas possible de se documenter sur un sujet sans savoir très précisément à quelle discipline le rattacher. Or cela pose problème lorsqu’un ouvrage traite précisément du lien entre deux disciplines. La bio-informatique, par exemple, sera-t-elle à chercher dans la section 500 ou 600 ? Et plus précisément 570 ou 620 ? Comme il n’est pas possible de répondre avec précision à cette question, la classification de Dewey se complètera utilement d’autres techniques comme : le KWIC () la recherche plein texte au moyen des outils informatiques appropriés. La principale critique de cette classification est qu’elle a été centrée sur l’état d’esprit de la fin du aux États-Unis d’Amérique et qu’elle représente cet état d’esprit qui ne correspond plus à notre conception actuelle des connaissances. Ainsi, dans la (Littérature), les deux premières divisions sont consacrées aux littératures en anglais (810 = Littérature américaine, 820 = Littératures anglaise et anglo-saxonnes), les six divisions suivantes aux littératures européennes ( à 880) et une seule division aux littératures des autres langues (). De même, dans la (Religion), les religions chrétiennes sont surreprésentées ( à 280) tandis que les autres religions sont classées dans une seule division (290). Notes et références Voir aussi Articles connexes Liste des classes de la Classification décimale de Dewey Classification (science de l'information) BBK (classification) Classification de la Bibliothèque du Congrès Classification décimale universelle Bibliographie Melvil Dewey, Dewey decimal classification and relative index, OCLC Online Computer Library Center, Inc., Dublin, Ohio, 2011 ( éd.), . 4 volumes : vol. 1, Manual. Tables ; vol. 2, Schedules 000-599 ; vol. 3, Schedules 600-999 ; vol. 4, Relative Index Silvia Delfitto, La religione nella Dewey decimal classification : la nascita e l'espansione della classe 200, Lateran University Press, Città del Vaticano, 2010, 232 p. (texte remanié d'une thèse de doctorat à l'université de Florence, 2007-2008) Annie Béthery, Guide de la classification décimale de Dewey, Éditions du Cercle de la Librairie, 2005, Liens externes OCLC (en anglais) Classification Dewey(donne des indices à un seul chiffre, mélange peut-être avec la CDU, utiliser avec beaucoup de précautions) La classification décimale Dewey (Albert Cim, Une bibliothèque : l'art d'acheter les livres, de les classer, de les conserver et de s'en servir, Flammarion, Paris, 1902, )
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Caen
Caen
Caen est une commune française du Nord-Ouest de la France en Normandie. Préfecture du département du Calvados, elle était jusqu'au le chef-lieu de l'ancienne région Basse-Normandie. Depuis 2016, elle est le siège du conseil régional de Normandie et donc la capitale politique de la région tandis que Rouen avec le siège de la préfecture (chef-lieu) est la capitale administrative. La Normandie présente donc, à l'instar de la Bourgogne-Franche-Comté, la particularité de posséder une gouvernance « bicéphale ». Elle est nommée la « Ville aux cent clochers », comme Rouen. Ses habitants sont appelés les Caennais (). Cité de Guillaume le Conquérant et capitale du duché de Normandie avec Rouen, la ville a hérité d’un très riche patrimoine architectural en partie détruit lors de la bataille de Caen. La ville a gardé la mémoire de ce moment clé de la Seconde Guerre mondiale en édifiant notamment un Mémorial pour la Paix, célèbre dans le monde pour les cérémonies de commémorations qui y ont lieu. Du fait de son positionnement dans la recherche (avec le Ganil par exemple), de l'ancienneté de son université (fondée en 1432 après celles de Paris et Montpellier), de sa grande richesse culturelle (ville d'Europe la plus pourvue en librairies indépendantes et agglomération française la plus dotée en équipements culturels rapportés au nombre d'habitants) et de son caractère festif, Caen est souvent considérée comme étant la capitale culturelle et intellectuelle de la Normandie. Peuplée intra-muros de , Caen est la commune la plus peuplée du département du Calvados. La ville se situe ainsi en position de toutes les communes de la France métropolitaine et se classe au rang en ce qui concerne le territoire français pris en totalité (métropole et outre-mer). Elle est au centre d'une agglomération de ( après Rouen et Le Havre) et à la tête d'une aire d'attraction de ( de la région après celle de Rouen et au national). Elle est le siège de la communauté urbaine Caen la Mer, qui avec , est le second plus important établissement public de coopération intercommunale de Normandie après la métropole Rouen Normandie. Géographie Situation, relief et géomorphologie Caen, comme toute la moitié orientale de l'ancienne Basse-Normandie, fait partie du Bassin parisien. Elle est située à deux heures au nord-ouest de Paris par l'autoroute A13, dite « autoroute de Normandie » et environ à deux heures par le train de la gare de Paris-Saint-Lazare. Elle est reliée au sud de l'Angleterre par la ligne de ferry Caen-(Ouistreham Riva-Bella) - Portsmouth. Elle se trouve à quelques kilomètres du littoral, des plages du Débarquement, des célèbres stations balnéaires de Cabourg et de Deauville entre autres, de la Suisse normande et du pays d'Auge. Caen est située au centre-nord du Calvados au milieu de sa plaine, propice à la culture céréalière (plaine de Caen) ; elle a été fondée dans une vallée alluviale marécageuse à la confluence de l'Odon et de l'Orne, fleuve qui se jette plus au nord dans la mer de la Manche. L'agglomération caennaise se développe aujourd'hui sur le plateau. Son développement urbain est marqué par un fort étalement. À l'ouest de la ville, s'étend le Bocage normand (Bessin et Bocage virois), à l'est le pays d'Auge, au sud sa plaine se prolonge jusqu'aux frontières de la Normandie avec les Pays de la Loire (campagne de Falaise). Au nord, la mer de la Manche borde l'agglomération caennaise (côte de Nacre), faisant partie de la communauté urbaine Caen la Mer. Le territoire communal couvre . Il culmine à au nord, le point le plus bas () se situant à l'est, à la sortie de l'Orne. Communes limitrophes Géologie La pierre blonde, dont les carrières, aujourd'hui fermées, s'étendent sous la ville de Caen, fut exploitée intensivement jusqu'au début du . Elle fut très utilisée par les ducs normands, notamment pour les grands bâtiments en Angleterre puis, plus tard, pour les premiers gratte-ciels et bâtisses de New York. Au , font la navette avec le port de Caen d'où partent par an. La concurrence du béton, ajoutée à l'exploitation de plus en plus difficile des galeries, a entraîné une cessation d'activité, la pierre de Saint-Maximin la remplaçant sur les bâtiments publics. Sous l'impulsion de Jean-Marie Girault, la construction du Mémorial de Caen profite en 1986 d'une autorisation temporaire d'extraction. En , la carrière de Cintheaux, fermée à fin du , a été rouverte à la demande de la Ville de Caen pour fournir de la pierre de Caen aux grands chantiers de restauration alors entrepris. Les anciennes carrières médiévales représentent un réseau de galeries souterraines de . Lors du débarquement de Normandie, les Caennais s'y réfugient entre juin et , jusqu'à à Mondeville, Fleury-sur-Orne, la Maladrerie (quartier de Caen) et Vaucelles. Pour surveiller ses souterrains, Caen est une des rares villes françaises à être dotée, comme Paris, d'un service des carrières. Codes Le code de la commune est « CN » dans la liste des quartiers d'immatriculation des navires en France. Climat Caen bénéficie d’un climat océanique, avec des saisons humides et tempérées. Les températures caennaises ne sont jamais excessives du fait de la proximité avec la mer. Cette proximité maritime permet d'un côté d'adoucir les hivers rudes et de l'autre de rafraîchir les étés qui seraient chauds, grâce à la présence de la brise, vent marin qui rafraîchit les terres dès que la température sur ces dernières devient largement supérieure à celle de l'eau. Contrairement aux idées reçues, il pleut moins à Caen qu’à Montélimar ou à Nice, mais les jours de précipitations y sont plus nombreux. Les mois d'hiver sont les plus arrosés. Par ailleurs, la pluviosité varie en fonction de l'altitude et de la géographie. En effet, il pleut moins sur une région de plaine que dans une région bocagère ; ceci explique ainsi l'absence d'une grande pluviométrie à Caen étant donné que l'agglomération est construite sur la plaine (plaine de Caen). En outre, les régions côtières sont généralement moins arrosées qu'à l'intérieur du pays (relief moindre) et sont aussi plus ensoleillées. Urbanisme Typologie Caen est une commune urbaine. Elle fait en effet partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee. Elle appartient à l'unité urbaine de Caen, une agglomération intra-départementale regroupant et en 2017, dont elle est ville-centre. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Caen, dont elle est la commune-centre. Cette aire, qui regroupe , est catégorisée dans les aires de à moins de . Occupation des sols L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (94,7 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (93,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (62,6 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (28 %), prairies (4,2 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (4,1 %), terres arables (0,8 %), eaux continentales (0,3 %). Composition urbaine Caen est au centre d'une agglomération (unité urbaine) de vingt-et-une communes ( en 2014), mais son aire urbaine est beaucoup plus étendue ( totalisant ). Depuis 1975, la population dans la ville centre et de son agglomération a tendance à baisser, alors que parallèlement la population de l'aire urbaine de Caen est à la hausse, signe d'un fort mouvement de périurbanisation. Ainsi selon les données 2016-2017, la population de l'unité urbaine de Caen ne représente que 47% de celle de l'aire urbaine de Caen. Ce chiffre est proche de celui constaté à Rennes (46%). Ce même ratio est de 70% pour Rouen et de 82% pour Le Havre. Voies de communication et transports Transports urbains Les transports en commun de Caen sont constitués du réseau Twisto (anc. CTAC) comprenant, depuis 2017, une quarantaine de lignes de bus dont quatre « Lianes » (lignes à niveau élevé de service). Une navette centre-ville, gratuite, desservant les principaux équipements de la ville, fonctionne du lundi au samedi, entre et . De 2002 à 2017, la ville a compté deux lignes de tramway sur pneus (lignes A et B) utilisant la technologie TVR. Depuis , après 18 mois de travaux, trois lignes de tramway classique circulent, dont une (La ligne T2) desservant la presqu’île de Caen en pleine mutation (la nouvelle bibliothèque Alexis-de-Tocqueville, le Cargö, l'ESAM, Dôme...). De plus, la ville, qui possède une cinquantaine de kilomètres d'itinéraires cyclables, dispose, depuis le , d'un système de Vélos en libre-service. Celui-ci était géré de 2008 à 2018 par Clear Channel Communications avec un contrat de . Le service, V'eol, se composait de réparties tous les environ, et de , d'une conception proche des Vélib' parisiens, mais moins lourds ( au lieu des du matériel de Paris), avec possibilité de 50 stations et 550 vélos. La ville ayant choisi de ne pas financer le service par la publicité, il lui revenait à . La première demi-heure d'utilisation était gratuite, moyennant l'utilisation d'une carte d'abonnement hebdomadaire ou annuelle. Depuis , ce service est devenu Vélolib géré par Twisto, composé de (Caen et agglomération), cinq véloparks et en libre service à partir de . La ville est au croisement de plusieurs voies vertes et vélo-routes nationales et européennes (EV4, VéloFrancette). La Voie verte de Caen à Ouistreham permet d'accéder à Ouistreham et aux plages de la côte de Nacre à bicyclette. Voies routières et autoroutières L'agglomération est desservie par trois autoroutes : l'A13, l'A84 et l'A88 (entre Caen et Falaise, la sera reprise par l'A88, une fois passée aux normes autoroutières) connectant la ville à la Bretagne, à la région parisienne et au Maine. Caen est ceinturée par un boulevard périphérique. Depuis 2008, le contournement sud de Caen facilite les échanges entre la (direction Falaise) et la vers Flers et Laval. À terme, ce contournement doit relier également la RN 158 et l'A13, ce qui soulagera le boulevard périphérique Sud. Un deuxième projet, en vue cette fois-ci d'alléger le trafic sur le boulevard périphérique Nord, appelé Liaison Inter Quartier Nord (LIQN), connectera le boulevard Jean-Moulin (sortie ) à la (sortie , zone industrialo-portuaire). Caen est historiquement le croisement des routes nationales suivantes : (déclassée en dans sa partie est - vers Lisieux, Évreux et Paris, et vers Cherbourg-en-Cotentin, Bayeux et Carentan-les-Marais dans sa partie ouest), (vers Falaise, Argentan, Alençon, Le Mans, Tours et Bordeaux ), (ancienne - vers Flers, Laval et Angers), ancienne ( vers Avranches et Rennes et vers Rouen), (ancienne - vers Cabourg, Deauville et Honfleur) . Voies ferroviaires Caen est le centre d'une vieille étoile ferrée la reliant à Paris (en ), Cherbourg (en ), Rouen (en ), Le Mans (en ), Tours (en ) et Rennes (en ) à partir de sa gare. La gare de Caen voit transiter chaque année trois millions de voyageurs. Chaque jour, plusieurs dizaines de TER ou Intercités assurent des liaisons directes avec les gares de Lisieux, Évreux, Paris-Saint-Lazare, Cherbourg, Saint-Lô, Granville, Rennes, Rouen - Rive Droite, Alençon, Le Mans, Tours et Saint-Pierre-des-Corps. Un train qui part de Caen atteint Paris-Saint-Lazare en par un cadencement chaque heure depuis . Cependant, la desserte de Caen par la grande vitesse est véritablement relancée depuis et le souhait annoncé de l'ancien Président de la République Nicolas Sarkozy de réaliser une ligne nouvelle Paris - Normandie. Cependant, ce projet est repoussé, mais des travaux sont prévus pour améliorer les conditions de transport, notamment avec la mise en place progressive de nouvelles rames début 2020. La ligne Paris-Caen atteint un terminus provisoire établi à Mondeville en 1855. La gare de Caen est ouverte en 1857, mais n'est officiellement inaugurée qu'en 1858. Dès lors, plusieurs lignes se construisent : la ligne Paris-Caen est prolongée jusqu'à Cherbourg dès 1858, puis viendront les tours de la ligne Caen-Tours, du chemin de fer de la Suisse normande, etc. Ainsi naît l'étoile ferroviaire de Caen. Bien que la notion d'étoile ferrée ne soit plus aussi vraie que dans les décennies passées, puisque certaines lignes ont été fermées et que par ailleurs les embranchements ferroviaires pour aller à Rennes, Rouen ou au Mans ne se situent pas dans la périphérie immédiate de Caen mais dans les gares un peu plus lointaines de Lison ou de Mézidon ; la ligne Paris-Caen-Cherbourg demeure la ligne Intercités la plus rentable de France pour la SNCF, avec un bénéfice de plus de d'euros par an. La coopérative Railcoop caresse de nombreux projets qui pourraient concerner la ville de Caen : il s'agirait des relations Brest-Caen-Massy, Nantes-Caen-Lille et Caen-Toulouse. Liaisons maritimes Le port de Caen-Ouistreham permet de se rendre à Portsmouth (Angleterre) avec la compagnie Brittany Ferries, où Londres ne se trouve plus qu'à . Jusqu'à trois allers-retours sont assurés quotidiennement. Une traversée dure en journée, en nocturne. Le port de Caen-Ouistreham est également un port de commerce, un port de pêche et un port de plaisance. Le port de commerce s'étend le long du canal de Caen à la mer entre les villes de Caen et de Ouistreham. Le port de plaisance de Caen se situe au bassin Saint-Pierre, dans le centre-ville. Le port de Caen-Ouistreham est le dixième port français. Liaisons aériennes L'aéroport de Caen-Carpiquet est, en nombre de passagers, le plus important aéroport de Normandie. Une ligne régulière vers Lyon est effectuée trois fois par jour en semaine et permet des correspondances vers l'ensemble de l'Europe. La compagnie à bas prix Volotea ainsi que Air France Hop assurent des liaisons régulières vers la Corse. De 2014 à 2020, une liaison régulière vers Londres Southend était assurée par Flybe quatre fois par semaine. L'été, sont proposés de nombreux vols charters et saisonniers vers de grandes villes françaises et européennes telles que Nice, Ajaccio, Prague, Ljubljana et bien d'autres. Logements Caen comptait en 2005. Sur les de 1999, 93,3 % étaient des résidences principales, 0,4 % des résidences secondaires, 0,9 % des résidences occasionnelles et 5,4 % des logements vacants. Les logements individuels représentaient, en 1999, 19,9 % de l'ensemble des logements, les logements dans un immeuble locatif en représentaient donc 80,1 %. Une très grande partie des logements caennais (54,9 %) ont été construits entre 1949 et 1974 ; 17,9 % avant 1949, et donc 21 % après 1974. Seulement 3,6 % des logements ont été achevés durant les années 1990, pourcentage bien inférieur à la moyenne régionale, la proportion moyenne de logements bas-normands achevés pendant la décennie 1990 étant de 9,5 %. Les espaces verts La ville de Caen offre d’espaces verts et de jardins publics : la colline aux Oiseaux, vaste réalisation face au quartier du Chemin-Vert et à proximité du Mémorial pour la Paix, valorisation étonnante d’un ancien dépôt d’ordures ; le petit jardin-musée dit jardin de la Luna Rossa, rue Damozanne ; le Musée d'Initiation à la nature et l'esplanade Jean-Marie-Louvel à l'abbaye aux Hommes ; la Vallée des Jardins, la Venelle aux Champs, le parc de la Fossette, le jardin public Claude-Decaen, les coteaux des Sablons, le parc Saint-Paul, le jardin de l’église du Sépulcre, les pelouses du château, les bords de l'Orne, appartenant à la commune, il faut signaler la forêt de Grimbosq à une dizaine de kilomètres en direction de Thury-Harcourt. Certains jardins sont des sites classés ou inscrits : le parc Michel-d'Ornano (jardin de l’abbaye aux Dames), classé depuis 1932 ; la Prairie, inscrite le avec les trois cours d'eau qui l’entourent ; la plantation de peupliers en bordure de la D 212 vers Louvigny, classée le ; les anciens cimetières (Quatre-Nations, Saint-Pierre, Saint-Jean, Saint-Nicolas et protestant), classés depuis 1939 (à l'exception du dernier) ; le parc et les jardins de l'hôtel de la Préfecture, classés depuis 1937 mais fermés au public ; le Jardin des plantes, classé depuis 1942 ; les douves du château, classées depuis 1953. La commune possède également des jardins familiaux. Ceux-ci représentent actuellement destinés à être cultivés et à être fleuris, répartis dans les quartiers du Chemin-Vert, de la Guérinière, du Calvaire-Saint-Pierre, de Beaulieu, de la Prairie et de la Grâce de Dieu. Le premier jardin est celui de La Guérinière, créé vers 1950 (il était alors à l'époque sur la commune de Cormelles-le-Royal) ; le dernier a été ouvert à la Grâce de Dieu en 2001. La ville de Caen a obtenu le niveau « trois fleurs » au concours des villes et villages fleuris. Quartiers de Caen Quartiers IRIS repris par la ville de Caen : La ville a été redécoupée en neuf secteurs dotés chacun d'un conseil de quartier. Marges Plusieurs espaces à Caen constituent des marges, à la fois sociales et géographiques. C'est le cas en particulier de la presqu'île, zone portuaire et industrielle qui concentre les populations en situation de précarité financière et légale : migrants, personnes sans domicile fixe... C'est également un lieu majeur de prostitution. Les prostituées sont majoritairement des jeunes femmes d'origine étrangère (Afrique subsaharienne et Europe de l'Est), souvent en situation irrégulière, et prises dans des réseaux. Elles opèrent dans des camionnettes et changent d'endroit à mesure qu'avance l'urbanisation de la zone : dans les années 2000, la prostitution se concentrait autour de la gare SNCF et sur la rive droite des quais de l'Orne. Ces quelque 200 à 300 personnes se retrouvent ainsi de plus en plus reléguées géographiquement. Elles subissent fréquemment des violences. La pandémie de covid-19 renforce leur précarité. Toponymie Attestations anciennes On possède un grand nombre d'attestations anciennes du nom sous diverses formes : Cadon en 1021-1025. Cathim en 1026 (charte de Richard III de Normandie à propos du douaire de son épouse, Adèle de France). Cadomo ou Cadumo en 1032-1035. Cadun en 1035–1037 Cadomi en 1040-1066 Cadomo en 1063-1069 Cadomum en 1066 Cadum, Cathum aux (chronique saxonne). Cathum au (Florence de Worcester). Cahom au (Henri de Huntingdon). Cahem (chronique de Robert, abbé du Mont-Saint-Michel). Kaem, Cahem, Caem, Chaem, Caam, Caan (Wace). Variantes : Came, Cane, Kan, Kame, Cam, Cathem, Catheim. Vers le , on n'utilise plus que Cadomus (forme latinisée) ou Caën. Étymologie On dispose de peu de sources sur la fondation de la ville de Caen et l’origine de son nom. Les hypothèses anciennes sur la question ont été multiples et la plupart du temps farfelues. Par exemple, celle qui considère que « Caen » puisse être une altération du saxon, sans doute *Gatehēm « maison de la barrière », si l'on reconstitue un étymon plausible, en partant du fait historique que Caen aurait été un lieu de péage. Or, il s'agit d'un point de vue qui ne relève pas de l'analyse toponymique. Seules les attestations anciennes permettent d'étudier un toponyme et d'organiser un corpus cohérent, c'est-à-dire conforme à l'évolution phonétique connue des langues d'oïl, à savoir pour Caen : Cadomo > Cadon pour *Cadom (chute de la voyelle finale -o) > Cathum pour *Cathom (lénition [d] en [ð] à l'intervocalique) > Cathem > Cahem (amuïssement de [ð] et passage de [o] à [ə]). Cette évolution est comparable à celle de Rouen, mentionné à une époque ancienne comme Ratomagos, Rotomagus, puis Rodomo > Rothom > Rothem > Rohem. D'autres Ruan, Rouans, etc. offrent des formes comparables ou encore Condom issu de Condatomagus avec traitement occitan des consonnes [d] [t]. Un élément -magus est identifié avec certitude dans les exemples précédents, il représente le celtique (gaulois) magos > magus « champ, marché » (cf. vieil irlandais mag « plaine »). Il est vraisemblable qu'on le retrouve aussi dans Caen étant donné la similarité des formes postérieures de Caen et de ces exemples. En revanche, le premier élément de Caen est radicalement différent. Il s'explique probablement aussi par le gaulois. La plupart des toponymistes proposent catu- « bataille, combat » attesté, entre autres, dans le nom du peuple gaulois des Caturiges. Le vieux celtique catu- a évolué en celtique insulaire comme en ancien français (lénition de [t] en [d]), d'où le gallois cad « combat, troupe », le breton kad, l'irlandais cath « combat » et cad- en ancien français, d'où les formes Cadon, Cadomo. La signification globale du toponyme Catumagos est donc « champ de combat », c'est-à-dire peut-être « terrain d'exercice au combat », ou « champ de bataille ». Homonymie avec Cahan (Orne) et Cahon (Somme). Histoire De la Préhistoire au Haut Moyen Âge Il existait sur le site de la ville de Caen des petits noyaux d'habitats préhistoriques dispersés sur les bords de l'Odon et sur les hauteurs. Au début de l'âge du Fer, des constructions s'implantent dans le secteur de Beaulieu. Du , un bourg s'est développé à l'emplacement de l’actuelle abbaye aux Hommes à proximité d'une voie romaine reliant Augustodurum (Bayeux) à Noviomagus (Lisieux). Ce bourg n'était qu'un vicus sans fonctions politiques ou administratives, ce rôle étant attribué à Aregenua, capitale des Viducasses située à une quinzaine de kilomètres au sud de Caen. Sa vocation était essentiellement artisanale. Le bourg connait de profonds changements au . À partir de 275, les invasions barbares mettent fin à la prospérité antérieure et désorganisent les réseaux commerciaux. On constate que le bourg artisanal se tourne progressivement vers les activités agricoles. À la même époque, la transgression marine dunkerquienne provoque une montée progressive des eaux qui a pour conséquence une multiplication des inondations. À la fin du , les bâtiments sont laissés au marécage qui progresse et les habitants se déplacent vers le coteau légèrement plus au nord. Aregenua perd de son importance et l'actuel territoire de Caen passe sous l'influence dAugustodurum. Au , des missionnaires venus de Bayeux, notamment saint Regnobert de Bayeux, fondent des oratoires, entourés de leur cimetière, le long de l'ancienne voie romaine au centre de petits villages isolés dans la vallée de l'Orne et de l'Odon. Les invasions normandes viennent interrompre cet essor pré-urbain. Caen sous les ducs de Normandie Au , un nouvel essor urbain accompagne le grand redémarrage du duché de Normandie. Les paroisses Saint-Étienne, Saint-Sauveur, Saint-Georges, Saint-Gilles et probablement Saint-Michel-de-Vaucelles sont fondées à cette époque. Le bourg de Caen (burgus Cadomus) est attesté depuis le règne du duc (996-1026). Une ville, constituée de plusieurs noyaux, commence à se structurer sur l'axe reliant Saint-Pierre à Saint-Martin en passant par Saint-Sauveur. Au début du , le premier texte se référant à Caen, la charte de l’abbaye de Fécamp, la décrit ainsi . Ce mouvement urbain est confirmé et accru au par la politique de Guillaume le Conquérant et de son épouse Mathilde de Flandre. En 1047, après sa victoire à la bataille du Val-ès-Dunes, le duc de Normandie organise le concile de la Trêve de Dieu sur la rive droite de l'Orne vers Vaucelles et fait construire en 1061 la chapelle Sainte-Paix, alors sur le territoire de Mondeville, pour recueillir des reliques de saints amenées pour cette occasion. Le couple ducal fonde également deux grandes abbayes à l'est et à l'ouest du tissu urbain existant dans lesquelles ils se feront inhumer, en 1083 dans l'abbaye aux Dames pour Mathilde de Flandre et, en 1087 dans l'abbaye aux Hommes pour Guillaume le Conquérant. Surtout, il fait édifier vers 1060 une vaste forteresse, qui n'est encore qu'un vaste camp clos de murs, entre ses deux abbayes, au sommet de l'éperon calcaire dominant la vallée de l'Orne, dans lequel le duc et sa cour résideront régulièrement, et dote le bourg en plein développement d'une enceinte urbaine englobant le noyau central de l’agglomération naissante entre Saint-Étienne-le-Vieux et Saint-Pierre (Bourg-le-Duc). D'un gros bourg de constitution anarchique, Caen devient une ville majeure et la seconde capitale de la Normandie, au détriment de Bayeux, pourtant ville épiscopale, qui voit sa prééminence rapidement remise en cause. Le choix de Guillaume est guidé par sa volonté d'une capitale positionnée au centre du duché, et surtout à vise à imposer son pouvoir dans cette partie orientale de la Normandie, terres indociles dont était issue les conjurés de 1046. Ainsi, c'est dans la cité développée par leur père que Guillaume le Roux, roi d'Angleterre, et son frère aîné, Robert Courteheuse, duc de Normandie, signent en 1091 le traité de Caen censé régler les querelles de succession. La ville poursuit son développement sous Robert Courteheuse qui fait creuser un canal entre l'Orne et l'Odon formant ainsi l'île Saint-Jean ; ce bras d'eau, appelé canal Robert, a pour effet d'assainir ce terrain marécageux, d'offrir une protection face aux agressions extérieures et d'ouvrir un bief permettant l'érection de moulins. Son frère, , qui s'empare du royaume d'Angleterre en 1100 et du duché de Normandie six ans plus tard, fait aménager le château en construisant un donjon et une nouvelle salle d'apparat (actuelle salle de l'Échiquier). Selon le chroniqueur Robert de Torigni, en 1123, Henri Beauclerc . C'est lui également qui établit l'Échiquier de Normandie alors que sa chambre des comptes siégeait dans un bâtiment, aujourd'hui disparu, rue Saint-Jean, et sa chambre de justice dans la grande salle romane, et fait clore de canaux et de murs le nouveau faubourg de la ville, l'île Saint-Jean. En 1203, Jean sans Terre affranchit la commune de Caen qui peut alors se doter d’un beffroi, d’une cloche, d’un sceau et d’un hôtel de ville, bâti sur le pont Saint-Pierre. Au cours de l’incorporation du duché à la France par le roi Philippe II Auguste, Caen tombe le , avant Rouen. Le roi de France maintient les droits municipaux et remanie profondément les défenses du château, avec notamment la construction de la chemise du donjon. Guerre de Cent Ans lors de sa chevauchée qu'il mènera à travers la Normandie, le Vexin, le Beauvaisis, le Vimeu, le Ponthieu, le Boulonnais et le Calaisis, après avoir débarqué le à Saint-Vaast-la-Hougue dans la baie de Morsalines, est le aux portes de la ville dont les fortifications sont médiocres et, comble de malchance, les eaux de l'Orne et de l'Odon sont si basses qu'elles peuvent être franchies à gué. Le capitaine de la place Robert de Warignies s'enferme dans la citadelle alors que Raoul de Brienne, connétable de France, avec ses chevaliers se rendent au comte de Kent, Thomas de Hollande. La ville est pillée et brûlé pendant trois jours. Pressé de gagner la Picardie n'assiège pas le château, et peu après son départ la garnison française reprend la ville. Dans les années qui suivirent, tirant la leçon, la ville et ses deux abbayes s'enferment dans de solides remparts. Ils permettront de détourner les chevauchées d'Henri de Lancastre et de Charles le Mauvais, malgré quelques faiblesse dont la division en trois bourgs : Bourg-le-Roi, bien fortifié, l'île Saint-Jean, médiocrement, et l'Île-aux-Prés (place de la République) pas du tout et la présence aux deux extrémités du bourg des deux abbayes qui peuvent servir de retranchement dans le cas où elles seraient prises. C'est de Caen que Bertrand du Guesclin, connétable de France, qui a fait de la ville son quartier général, part, en 1373, reconquérir le pays, Normandie, Guyenne, Saintonge et Poitou. Sa statue, par Arthur Le Duc, orne la place Saint-Martin. Durand l'été 1417, la ville après avoir été isolée, est de nouveau assiégée et oppose pendant dix-sept jours une résistance héroïque face à qui a débarqué le à l'embouchure de la Touques avec une armée forte de , alors que Caen dispose seulement d'une centaine d'arbalétriers à cheval, vingt-deux dizainiers et leur demi-millier de fantassins, la milice bourgeoise et la garnison du château aux ordres du sire de Montenay comprenant cent hommes d'armes et un corps d'archer génois. L’envahisseur anglais massacre , pille et traite les survivants en rebelles à « leur » roi. La région de Caen sera le lieu d’une très vive résistance à l’occupant anglais qui y procédera à un grand nombre d’exécutions de résistants entre 1418 et 1450. La fondation, en 1432, de l’université de Caen fait partie des mesures de Jean de Lancastre, duc de Bedford, régent de Normandie, afin de tenter de se concilier la population caennaise. La fin de l’année 1434 voit un soulèvement commandé par Jean de Chantepie. Après la bataille de Formigny, Dunois avec une partie de l'armée française met le siège devant la ville le . vient en personne à l'abbaye d'Ardenne commander les opérations. Le , le duc de Somerset, Edmond Beaufort, capitaine du château, et Richard Harrington, grand bailli de Caen, remettent la forteresse à Dunois avec la somme de d'or, pour les frais de siège et embarquent à Ouistreham. Le fait son entrée solennelle dans la ville, escorté de René d'Anjou, roi de Sicile, du connétable de Richemont , des comtes de Clermont et de Dunois. La Normandie redevenue française, récompensera la ville de sa « fidélité et loyauté » en confirmant tous ses privilèges et libertés en 1458 (confirmation de la Charte aux Normands). Après avoir réuni, à Tours, les représentants des villes marchandes du royaume le , autorise, en novembre, un établissement des foires à Caen, par ses lettres patentes. L'objectif étant de favoriser la croissance du commerce en Normandie et de ralentir la fuite de devises, liée notamment à la puissance des foires de Bruges et d'Anvers. Les protestants, prennent le contrôle de la ville en , leur iconoclasme s'en prend, entre autres, au tombeau de Guillaume le Conquérant et de la reine Mathilde. Le service catholique est suspendu. , chef des huguenots de Normandie, après s’être enfui de Rouen et avoir rassemblé des nouvelle troupes au Havre s'empare de la ville. Arrivé à Caen en , le chef du parti huguenot, l'amiral de Coligny, ordonne, avant son départ le , la démolition, « afin d'avoir le profit qui se tireroit des plombs ont elle étoit couverte », de l'abbaye aux Hommes dont le chartrier est brûlé. En 1584, la peste fait à Caen. Le Parlement de Normandie et la Cour des Aides et la Chambre des Comptes sont déplacés à Caen de à à la suite du soulèvement de Rouen contre le roi ; les parlementaires fidèles au roi se rendant à Caen. La Révolte des va-nu-pieds amorcée à Caen le fut menée par un certain Bras-Nus se donnant le grade de colonel de l’armée souffrante ; il finit roué. Prudemment restée à l’écart des troubles de la Fronde, Caen va voir la création de l’Académie des sciences, arts et belles-lettres de Caen et de la première Académie de Physique de France qui lui acquerra une réputation de capitale des beaux esprits et le surnom d'« Athènes normande ». Au , la croissance démographique et l'essor économique que connait la ville sous le règne personnel de Louis XIV obligent la ville à lancer de grandes opérations d’urbanisme afin de régler les problèmes posés par la congestion de la circulation et la pression démographique. Entre 1629 et 1635, la ville fait détruire les maisons qui se trouvaient entre le carrefour Saint-Pierre et le Châtelet et déplacer la partie du cimetière de l’église Saint-Pierre qui se trouvait derrière ces maisons. La place Saint-Pierre est ainsi formée dans le deuxième quart du . La ville, trop à l’étroit dans ses murailles, finit par repousser ces frontières en investissant les Petits près. Entre 1609 et 1603, la ville fait abattre des maisons pour transformer en rue une simple venelle servant à conduire les chevaux à l’abreuvoir sur le Grand Odon et, en 1626, un pont sur l’Odon est construit au bout de la rue des Jésuites (actuelle rue Saint-Laurent). En 1635-1637, la ville lance une importante opération d’urbanisme consistant à aménager une grande place carrée entourée de maisons construites en pierre de taille sur un alignement déterminé. Cette place royale (actuelle place de la République) est terminée par l’érection du séminaire des Eudistes et de son église dédiée aux Très Saints Cœurs de Jésus et Marie entre 1664 et 1703. Non loin de la place Royale, les Jésuites, installés au collège du Mont en 1609, se font ériger l’église Sainte-Catherine-des-Arts (actuelle église Notre-Dame-de-la-Gloriette) entre 1684 et 1689. Des promenades publiques arborées sont aménagées dans la Prairie le long de l’Orne et du canal Robert ; le cours-la-Reine (actuel cours Général-de-Gaulle) est planté en 1676 et le cours de l’Orne (actuel cours Kœnig) en 1691. Pour préserver l'orthodoxie catholique et stimuler la foi, les ordres de la Contre-Réforme, soutenus par les autorités royales, multiplient les fondations d’églises, de couvents et de monastères destinés à accueillir les formes rajeunies de la piété. De nombreuses congrégations s’installent donc à Caen : Jésuites, Carmélites, Ursulines, Visitation. Jean Eudes fonde à Caen la congrégation de Jésus et Marie (Eudistes) et l'ordre de Notre-Dame de Charité. La révocation de l’Édit de Nantes s'accompagnent de nombreuses persécutions : destruction du temple, internement aux Nouveaux et Nouvelles Catholiques… Ces représailles forcèrent de nombreux Caennais protestants refusant d'abjurer, riches marchands et industriels pour la plupart, à l'exil. L’émigration atteignit les proportions d’un véritable dépeuplement et le commerce de la province en fut ruiné. Un rapport de l’intendant Foucauld adressé au ministre Pontchartrain qui voulait établir une juridiction consulaire à Caen, affirme l’impossibilité de recruter un semblable tribunal en cette ville : « La plupart des marchands de Caen, étant « religionnaires », ont quitté le royaume ; ceux qui y sont restés sont passés à Paris ou à Rouen, et le commerce est à présent « peu de chose à Caen. » L'absolutisme louis-quatorzien mit également fin aux franchises municipales dont jouissait Caen en supprimant les élections municipales et en transformant les offices d’échevin des nobles, des bourgeois et des marchands en charges vénales. Caen vit, en 1713, 1715 et 1725, des émeutes liées à la cherté du pain. Le , se produit un des plus violents séismes qu'ait connu la Normandie. L'intensité à l'épicentre situé dans la région de Caen est estimé à VII sur l'échelle MSK. Toutes les maisons de la ville ont été agitées, de nombreux dégâts sont signalés. À la Révolution, le procureur-syndic Georges Bayeux et le commandant de la place Henri de Belzunce furent massacrés par la foule. En 1793, la section caennaise des Jacobins de Caen rompit ses attaches avec ceux de Paris. Nombre de Girondins cherchant refuge à Caen lors de leur chute, celle-ci devint le centre des insurrections fédéralistes auxquelles se joignit la société caennaise des Carabots. C'est le faible recrutement des armées fédéralistes qui incita Charlotte Corday à quitter Caen le pour aller assassiner Marat à Paris. Révolution et Empire Le , l’armée de la Convention entre à Caen, signant la fin de l’insurrection fédéraliste. Le , des émeutes débutent à la halle aux grains et au moulin Montaigu. Les émeutiers protestent contre la disette qui sévit depuis 1811. Le préfet Mechin et le maire Lentaigne de Logivière sont pris à partie. L'ordre est rétabli le soir même. Plusieurs personnes sont arrêtées dans les jours suivants. Le , arrivent en renfort dans la ville. Le , sont jugées, 4 hommes et 4 femmes sont condamnés à mort. Ils sont exécutés le . Les autres personnes sont condamnées à des travaux forcés ou à de la prison. Le voit notamment l'inauguration du canal de Caen à la mer, immédiatement suivie de celle de la gare ferroviaire (1857-58). La ville est alors un centre intellectuel important de la Normandie, avec notamment la fondation, par Arcisse de Caumont, de diverses sociétés savantes (Congrès scientifique, Société française pour la conservation des monuments, en 1834, Association normande pour la vulgarisation des sciences; Caumont participe aussi aux travaux de la Société des antiquaires de Normandie) . La ville sort de ses limites historiques et s'étend sur les pentes au-dessus de la vieille ville (quartier bourgeois autour de la gare Saint-Martin, ouverte en 1884) ou quartier plus populaire au-dessus de Vaucelles. Chronologie Les dates marquantes sont : : Charles X fait un passage à Caen et fait libérer les personnes emprisonnées depuis 1812 ; 1837 : début des travaux du canal de Caen à la mer ; 1857 : : inauguration du premier système de distribution d'eau ; : inauguration du canal de Caen à la mer ; : inauguration de la gare de Caen par le couple impérial ; : inauguration des bains et lavoirs. Démographie La croissance démographique s'amenuise. On recense en 1806, en 1856 et en 1906. Régulièrement, l'évolution est même légèrement négative : entre 1851 et 1856 (– ) entre 1861 et 1876 (– ) entre 1891 et 1906 (– ) La croissance reprend à partir de 1906. En 1936, les Caennais étaient . Caen au 1900 à 1940 Caen durant la Seconde Guerre mondiale Caen perd environ 68 % de son volume bâti durant la Seconde Guerre mondiale car elle s'est trouvée sur une ligne de front très disputée lors du débarquement en Normandie le (Jour J). Les bombardements anglo-américains du au font près de parmi les habitants de la ville. Elle est libérée par les forces canadiennes qui ont combattu pendant un mois les troupes SS. Quelques-uns de ses principaux monuments ont néanmoins été sauvegardés. La reconstruction de Caen a officiellement duré de 1947 à 1963 avec de larges avenues rectilignes bordées par des immeubles de pierre de Caen d'environ cinq étages, ce qui confère une certaine unité architecturale à plusieurs parties de la ville. De nombreux immeubles qui avaient un toit plat ont été chapeautés d'un toit à pentes traditionnel. La ville, profondément meurtrie par la guerre, a été décorée de l'ordre national de la Légion d'honneur en 1948. 1945 à 2000 En réparation des dommages de guerre, et comme le monastère des Bénédictines avait été en grande partie détruit en 1944 pendant la bataille de Caen, il a été confié à l'architecte Jean Zunz de le reconstruire à la Folie-Couvrechef, qui est maintenant intégrée à l'agglomération. Il a confié la verrière de la Création du Monde à l'artiste Sergio de Castro en 1956. La réalisation durera trois ans. En 1963 est inauguré le parc des expositions, symbolisant ainsi la fin de la reconstruction de Caen. En 1968 Caen est touchée de plein fouet par trois événements : les grèves ouvrières et la nuit d'émeute du 26 et : les mois de mai et juin dans le cadre des événements de et enfin l'affaire du Théâtre-Maison de la Culture (TMC) au mois de décembre. Caen au Politique et administration Dans le cadre de la réforme territoriale de 2014, qui a vu la fusion des régions de Haute-Normandie et de Basse-Normandie, Caen a obtenu le siège du conseil régional de Normandie, (tandis que Rouen conserve la préfecture de Région). Elle est également le siège de certains services régionaux de l'État (Rouen étant toutefois le siège de la majorité des directions régionales de l'État) : la DRAC, la DRAAF, l'ARS, le rectorat d'académie et l'INSEE de Normandie sont à Caen. Évolutions du territoire communal En 1951, le territoire de la Guérinière, dépendant de la commune de Cormelles-le-Royal, fut officiellement rattaché à Caen. Un arrêté préfectoral du rattache la commune de Venoix ( en 1946) à Caen (). Les limites communales actuelles sont définitivement fixées dans les années 1960–1970 : le , Caen reçoit un secteur de de Fleury-sur-Orne ; le , le secteur du monastère de Notre-Dame-de-la-Charité passe de la commune Cormelles-le-Royal à celle de Caen ; le , les communes de Caen et d'Hérouville-Saint-Clair s'échangent des parcelles. Rattachements administratifs et électoraux Caen est le chef-lieu du Calvados et de l'arrondissement de Caen. La ville est partagée entre la et la du Calvados, couramment appelées « circonscription de Caen-Ouest » pour la première et « circonscription de Caen-Est » pour la seconde. Caen était historiquement divisée en neuf cantons dont elle était le chef-lieu, mais donnait son nom à dix cantons : le , formé d’une partie de Caen et de la commune de Bretteville-sur-Odon ( en 2009, dont sur la seule commune de Caen) ; le canton, formé d’une partie de Caen et des communes d’Authie, Carpiquet, Saint-Contest et Saint-Germain-la-Blanche-Herbe ( en 2009, dont sur la seule commune de Caen) ; le canton, formé d’une partie de Caen ( en 2009) ; le canton, formé d’une partie de Caen et de la commune d’Épron ( en 2009, dont sur la seule commune de Caen) ; le canton, relatif à Hérouville-Saint-Clair et ne comprenait aucune partie de Caen ; le canton (aussi appelé Caen-Hérouville), formé d'une partie de Caen et d'une partie d'Hérouville-Saint-Clair ( en 2009, dont sur la seule commune de Caen) ; le canton, formé d’une partie de Caen et de la commune de Mondeville ( en 2009, dont sur la seule commune de Caen) ; le canton, formé d’une partie de Caen et des communes de Fleury-sur-Orne et Louvigny ( en 2009, dont sur la seule commune de Caen) ; le canton, formé d’une partie de Caen ( en 2009) ; le canton, formé d’une partie de Caen et des communes de Cormelles-le-Royal et Ifs ( en 2009, dont sur la seule commune de Caen). Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, la commune est désormais le bureau centralisateur des nouveaux cantons de Caen-1, Caen-2, Caen-3, Caen-4 et Caen-5. Intercommunalité En 1990, l’agglomération de Caen s’est organisée en district, transformé en 2002 en une communauté d'agglomération (Grand Caen, renommée Caen la Mer en 2004), regroupant depuis 2013 trente-cinq communes et . Le , elle est remplacée par une communauté urbaine d'un peu plus regroupant la communauté d'agglomération ( en 2013) et les communautés de communes Entre Thue et Mue ( en 2012) et Plaine Sud de Caen ( en 2012). Selon l'État, ce périmètre doit être considéré comme une étape et la communauté de communes Cœur de Nacre pourrait rejoindre par la suite Caen la Mer. La communauté de communes Vallées de l'Orne et de l'Odon, formée par la fusion des communautés de communes Évrecy-Orne-Odon et Vallée de l'Orne, pourrait également être incorporée à cet ensemble. Caen est également siège du Pays de Caen, dont elle est membre depuis 2006. Tendances politiques et résultats Si l'agglomération est plutôt ancrée à gauche, Caen est traditionnellement une ville centriste. « À droite depuis Guillaume le Conquérant » selon le mot de Louis Mexandeau, l'électorat caennais met au pouvoir une coalition républicaine au lendemain de la Première Guerre mondiale, réunissant sous la direction d'Armand Marie, les anciens adversaires que sont le républicain de gauche René Perrotte, et le nationaliste de droite Jules Séjourné. Dès lors, Caen n'est plus dirigé que par des maires classés à droite de l'échiquier politique. Selon le journaliste Gilbert Rochu, pour les Caennais, . Après les mandats de l'indépendant Yves Guillou et du républicain-populaire Jean-Marie Louvel, l'affrontement droite/gauche s'est personnalisé pendant trente ans dans le duel permanent entre le maire giscardien Jean-Marie Girault et le mitterrandien Louis Mexandeau. Lors des élections nationales, la ville privilégie le candidat socialiste (second tour de 1981 : François Mitterrand 52,59 % ; second tour de 1988 : François Mitterrand : 55,48 % ; second tour de 1995 : Lionel Jospin, 50,53 %), alors qu'aux municipales, Louis Mexandeau, handicapé par une gauche calvadosienne couramment divisée, ne parvient jamais à battre Jean-Marie Girault. L'héritage de ce dernier est disputé en 2001, entre la RPR Brigitte Le Brethon et l'UDF Luc Duncombe, la première menant finalement la liste de droite et étant élue sur le bilan de l'administration Girault. Mais cette opposition jamais éteinte amène les deux protagonistes à se présenter en 2008, au bénéfice du président de région socialiste Philippe Duron, qui emporte la mairie après avoir été élu député en 2007. Lors du deuxième tour de l'élection municipale de mars 2014, la liste menée par Joël Bruneau obtient 57,03 % des suffrages et quarante-trois sièges, contre 42,96 % et douze sièges pour la liste du maire sortant Philippe Duron. Joël Bruneau est élu maire le . Lors des élections municipales de 2020, la liste menée par Joël Bruneau obtient 50.79 % des suffrages au premier tour (). Joël Bruneau est réélu maire de Caen lors du conseil municipal du , le délai étant dû à la pandémie de COVID 19. Récapitulatif de résultats électoraux récents Liste des maires Politique de développement durable La commune a engagé une politique de développement durable en lançant une démarche d'Agenda 21 en 2009. Internet Deux arobases sur http://www.villes-internet.net. Wi-Fi en libre-service dans certaines zones. Jumelages La ville de Caen est jumelée avec les villes de : , , , , (signature d'une Charte de Jumelage-coopération), Ohrid (Macédoine du Nord) depuis le , Reșița (Roumanie) depuis le , , Anzio (Italie) prévu en 2019 entre musées, sans suite connue Population et société Démographie Caen est la commune de France métropolitaine la plus peuplée et la troisième commune de Normandie après Le Havre et Rouen ainsi que la troisième agglomération. Son unité urbaine compte , tandis que la communauté urbaine Caen la Mer totalise . L'aire d'attraction caennaise affiche enfin , c'est donc la aire d'attraction française, après celle de Saint-Étienne et avant celle d'Orléans. Caen est aussi la première ville du Calvados, son aire d'attraction concentre 67,6 % de la population départementale. Les recensements menés par l'Insee montrent également que la population caennaise compte et au . La part des hommes représente 45 % de la population caennaise, celle des femmes 55 %. En ce qui concerne l'état matrimonial des Caennais, l'étude indique que 51 % de la population est célibataire, 33 % marié(e), 8 % divorcé(e) et 8 % veuf ou veuve. Le nombre moyen de personnes par ménage est de 1,8. Par ailleurs, vivent en ZUS (zone urbaine sensible), ce qui ramène une proportion de 13,3 %. Aujourd'hui, les communes limitrophes de Caen, celles de la communauté urbaine Caen la Mer, celles de l'aire d'attraction et même celles du Pays de Caen connaissent une poussée démographique remarquable, contrairement à la commune de Caen intra-muros. Le logement moins cher, le cadre de vie et la campagne calme et paisible se conjuguent aux avantages d'une ville que peut présenter celle de Caen et qui restent très accessibles grâce aux infrastructures dont elle dispose. Pyramide des âges La population de la commune est relativement jeune. En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à s'élève à 45,5 %, soit au-dessus de la moyenne départementale (35,2 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à est de 22,8 % la même année, alors qu'il est de 27,9 % au niveau départemental. En 2018, la commune comptait pour , soit un taux de 53,13 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (51,95 %). Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit. Cultes Culte catholique Caen se situe aujourd'hui dans le diocèse de Bayeux et Lisieux, compris dans la province ecclésiastique de Normandie. Caen ne fut jamais siège d'évêché mais faisait partie de l'ancien diocèse de Bayeux. Elle concentre toutefois de facto l'essentiel des services du diocèse, Bayeux ayant surtout gardé le rôle symbolique de résidence de l'évêque en sa cathédrale, ce qui fait d'elle officiellement le siège du diocèse. Le doyenné de l'agglomération caennaise comprend 8 paroisses, dont certaines desservent un quartier de Caen ou comprennent une église située sur le territoire de la ville de Caen. À cela s'ajoutent les chapelles des couvents et monastères de la ville, dont celle de l'Oasis où est célébrée la messe, le dimanche, sous la forme extraordinaire. Culte protestant L'Église réformée dispose d'un temple depuis le . Construit en 1611, il fut détruit en 1685. Le deuxième temple, aménagé au dans les dépendances de l'ancien monastère des Bénédictines, rue de Geôle, a été détruit dans les bombardements de 1944. Le temple protestant de Caen actuel a été construit en 1959 au 19, rue Mélingue. La paroisse de Caen fait partie du secteur Caen-Côte de Nacre du consistoire de Basse-Normandie de l'Église protestante unie de France. Le culte anglican est célébré dans la Chapelle de la Miséricorde, ancienne chapelle des Cordeliers, puis des Bénédictines. Les anglicans disposent également d'une aumônerie au de la rue du Chemin-Vert. Le culte évangélique est célébré dans plusieurs églises disséminées dans la ville. Enfin, il existe une église adventiste du septième jour dans le bas de Venoix. Une église évangélique baptiste célébrant deux cultes le dimanche se trouve dans la rue Jean-Mermoz dans la partie sud de la ville. Culte musulman Comme pour l'ensemble des territoires urbains métropolitains, la ville de Caen connaît une certaine présence de la communauté musulmane, conséquence de l'immigration ayant suivi la Seconde Guerre mondiale. Ils disposent de trois salles de prière à la Guérinière. La première mosquée de Caen intra-muros a ouvert en 2019 dans le quartier de la Guérinière. Une mosquée est également ouverte, depuis 2011, à Hérouville-Saint-Clair, dans la banlieue caennaise, et est à ce jour la plus grande du Calvados. Culte juif La communauté juive est implantée depuis le Moyen Âge à Caen dans le quartier Saint-Julien. La rue aux Juifs témoigne encore aujourd'hui de cette longue histoire. En 1966, les fonds levés par les donateurs locaux et par l'American Jewish Joint Distribution Committee permettent de construire une nouvelle synagogue au 46 de l'avenue de la Libération nouvellement percée sur les ruines du quartier du Vaugueux. Aujourd'hui, la communauté est composée d'environ 150 familles. Culture et spectacle Caen est parfois considérée comme la ville de la culture en Normandie. C'est en effet l'une des agglomérations françaises qui concentre le plus d'équipements culturels rapporté au nombre d'habitants (plusieurs salles de théâtre, deux salles de cinéma d'art et d'essai, trois salles de musiques actuelles, un zénith, un conservatoire de région, un musée des Beaux-Arts, la seule bibliothèque à vocation régionale de Normandie…). La ville de Caen souhaite par ailleurs constituer un pôle culturel d’intérêt régional à l'ouest du centre-ville : Centre chorégraphique national de Caen Normandie, dans la Halle aux Granges, Conservatoire à rayonnement régional de Caen, rue de Carel Artothèque de Caen dans le Palais ducal de l'abbaye aux Hommes à partir de 2013-2014, Fonds régional d'art contemporain de Normandie-Caen dans le quartier Lorge, début 2019 . Ciné-club de Caen Spectacle vivant Le théâtre de Caen, inauguré en 1838, a été détruit en 1944. Un nouveau bâtiment a été reconstruit pratiquement au même emplacement. Les Arts Florissants y furent en résidence jusqu'en 2015. Une académie, le Jardin des Voix, y avait été mise en place par William Christie ; elle a pour but de former et d'offrir une exposition au public à des jeunes chanteurs et chanteuses baroques. Aujourd'hui le théâtre accueille en résidence le jeune ensemble Correspondances, et possède le label Scène d'Art lyrique. La Comédie de Caen, centre dramatique national de Normandie, regroupe trois lieux : le théâtre d'Hérouville, le théâtre rue des Cordes à Caen et la Halle aux Granges également à Caen. L'Orchestre de Caen, composé principalement des professeurs du conservatoire a donné son premier concert le . Formant un seul établissement avec le conservatoire à rayonnement régional de Caen, il organise chaque année une cinquantaine de concerts incluant les festivals Aspects des Musiques d'Aujourd'hui et le Festival International d'Orgue de Caen. Il mène des actions dynamiques et originales en direction des publics empêchés : les Mini-concerts et un cycle de découverte de l'Orchestre destiné aux enfants des écoles élémentaires. Nicolas Simon est depuis le chef principal de l'orchestre, succédant à Vahan Mardirossian qui occupait ce rôle depuis 2010. La ville dispose aussi de plusieurs théâtres occupés par des compagnies indépendantes, la cité/théâtre (Actea compagnie dans la cité, direction artistique Olivier Lopez), le Panta Théâtre (direction Guy Delamotte et Véro Dahuron) et le théâtre Foz (direction Rowland Buys et Monique Calzas). Le centre chorégraphique national de Caen en Normandie est l'un des dix-neuf centres chorégraphiques nationaux en France. Ce lieu de création, de recherche et de formation consacré à la danse contemporaine est installé depuis sa fondation en 1984 dans la Halle aux Granges. Caen accueille chaque année, depuis 1998, les Rencontres des cultures électroniques Nördik Impakt. La soirée de clôture du festival est réputée pour être l'une des plus grandes rave parties organisées en France. Le Cargö, bâtiment accueillant deux salles de concert et des studios d'enregistrement, est ouvert depuis le . Cette structure fait partie du réseau des salles des musiques actuelles et répond à un besoin culturel qui ne trouvait pas de cadre auparavant. Ainsi, de nombreux artistes et groupes de la région peuvent y enregistrer leur production pour un budget accessible, ou se produire sur une scène de taille moyenne, ce qu'ils ne pourraient faire dans le cadre du Zénith de Caen, par exemple. Cinéma L'Omnia, première salle de cinéma caennaise, ouvre en 1909, sur le boulevard Albert-Sorel. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, huit cinémas attirent le public cinéphile. Parmi eux, on comptait le Majestic, rebaptisé Pathé-Lumière, qui a déménagé dans le nouveau quartier des Rives de l'Orne en 2013 et dispose désormais de dix salles. Autre cinéma actuel de Caen, le Lux, ouvert en 1966 et labellisé cinéma d'art et d'essai, dispose de trois salles. En périphérie, l'UGC Ciné Cité de Mondeville dispose de douze salles. Enfin, Le Café des images, spécialisé dans le cinéma d'auteur, labellisé art et essai est installé à Hérouville-Saint-Clair. Un projet de multiplexe à Verson a été rejeté par la Commission nationale de l’aménagement commercial en . Les vingt-six salles de l’agglomération sont équipées de projecteurs numériques, le Pathé-Lumière ayant équipé les quatre dernières au premier trimestre 2012. En 2010, les cinémas de l'agglomération de Caen ont vendu . Plusieurs films ont été tournés à Caen : Les Violents d'Henri Calef en 1957, Le Jour le plus long en 1962, La Horse de Pierre Granier-Deferre en 1970 (dans l'ancien palais de justice de Caen), Les Valseuses de Bertrand Blier en 1974 (Monoprix), La Chambre verte de François Truffaut en 1977 (cimetière Saint-Nicolas), Valmont de Miloš Forman en 1989 (abbaye aux Hommes), Saint-Cyr de Patricia Mazuy en 2000 (abbaye aux Dames et abbaye aux Hommes), Possession de Neil LaBute (université de Caen, château de Caen, rue Guillaume-le-Conquérant), Basse Normandie de Patricia Mazuy et Simon Reggiani en 2004 (CHU et église Saint-Nicolas) ou encore Comment c'est loin d'Orelsan en 2015. Arts plastiques Caen ouvre les collections de son musée des Beaux-Arts installé au cœur du château ducal. Après une période de gratuité de 2005 à 2010 pour les collections permanentes, concernant également le musée de Normandie, l'entrée est redevenue payante. Une collection remarquable de peintures du y est exposée : Le Pérugin, van der Weyden, Véronèse, Le Tintoret, Champaigne, Rubens, Le Guerchin, Tiepolo, Courbet, Corot, Monet, Boudin, Dufy, Soulages, Rebeyrolle… Caen accueille le Fonds régional d'art contemporain de Normandie-Caen, collection et expositions en art contemporain. L'École supérieure d'arts et médias de Caen - Cherbourg, par le biais de la galerie L'Hôtel, programme des expositions présentant le travail d’artistes enseignants, français ou étrangers. En 1986, la ville de Caen a créé une artothèque ; installée initialement dans l'hôtel d'Escoville, elle a déménagé en 2013 dans le palais ducal restauré. Cette institution permet à des particuliers, des entreprises ou des collectivités publiques d'emprunter des œuvres d'art contemporaines régionales, nationales et internationales, de la fin des années 1950 jusqu'à nos jours. L'artothèque de Caen organise également des expositions. Le jardin de la Luna Rossa est un petit musée d'art brut à ciel ouvert. Il est aménagé dans un jardin rue Damozanne, non loin de l'abbaye aux Hommes, derrière le Quartier Lorge. La résidence-atelier d'Yvonne Guégan, au , peut être visitée. Les maisons des jeunes et de la culture (MJC): MJC Caen Guérinière; M.J.C. La Prairie Maison des Jeunes et de la Culture; M.J.C Chemin Vert Maison des Jeunes et de la Culture; Association MJC Venoix et le Centre d'Animation du Calvaire Saint Pierre assure aux enfants et adolescents d’y trouver un cinéma, des spectacles, une bibliothèque, des journaux, des revues, des livres, de s'épanouir, lier jeunesse et culture dans une perspective d'éducation populaire. Festivals Tous les mois de novembre depuis 1999, la ville de Caen accueille le festival Nördik Impakt. Il s'agit d'un festival de musiques électroniques, au sens large du terme (techno, minimal, électro, deep-house, drum'n'bass…). Le festival tend à se développer avec en synergie avec la ville de Caen, notamment à l'aide des soirées Nordik'Appart ou d'artistes de la scène locale. Un festival en plein air de quatre jours, organisé à Hérouville-Saint-Clair, est le festival Beauregard. Ce festival est plus orienté grand public. Depuis 1982, le festival de musique contemporaine, Aspects des Musiques d'Aujourd'hui, initié par Jean-Pierre Dautel (directeur du Conservatoire et de l'Orchestre de Caen de 1951 à 1986), accueille les principaux compositeurs actuels. Il a lieu chaque année en mars et est organisé dans le cadre de la saison de l'Orchestre de Caen au sein des locaux du Conservatoire de Caen. Depuis 2000, le Festival International d'Orgue de Caen, initié par Stéphane Béchy (directeur du Conservatoire et de l'Orchestre de Caen de 1999 à 2016) est organisé chaque année en juin et permet d'entendre le riche patrimoine d'orgues de la Ville. Depuis 1992, Les Boréales est un festival consacré à la culture nordique au sens large (pays baltes, Danemark, Estonie, Finlande, Islande, Lettonie, Norvège et Suède) autour de différents vecteurs (la littérature, le théâtre, la musique, la danse, le cirque et le cinéma). Littérature Le prix littéraire de la Ville de Caen, créé en 1975, récompense chaque année le meilleur ouvrage de fiction écrit par un écrivain normand ou dont l'action se situe dans la région. Ses lauréats : 2015 : Jérôme Garcin pour Le Voyant (éd. Gallimard) 2014 : Alban Lefranc pour Le ring invisible (Ed. Verticales) 2013 : Gaspard-Marie Janvier pour Quel trésor ! (éditions Fayard) 2012 : Belinda Cannone pour La chair du temps (éditions Stock) 2011 : Victor Cohen Hadria pour Les trois saisons de la rage (Albin Michel) 2010 : David Fauquemberg pour Mal tiempo (Fayard) 2009 : Claudie Gallay pour Les Déferlantes (Le Rouergue) 2008 : Pierre Silvain pour Julien Letrouvé, colporteur (Verdier) 2007 : Muriel Barbery pour L'Élégance du hérisson (éd. Gallimard) 2006 : Alexis Salatko pour Horowitz et mon père (éd. Fayard) 2005 : Jean Teulé pour O Verlaine (éd. Julliard) 2004 : Alice Zeniter pour Deux moins un égal zéro (éd. du Petit Véhicule) 2003 : Franck Magloire pour Ouvrière (éditions de l'Aube) 2002 : Laurent Joffrin pour La Princesse Oubliée (éd. Robert Laffont) 2001 : Alain Spiess pour Anniversaire (éd. Gallimard) 2000 : Michel Chaillou pour Indigne Indigo (éd. du Seuil) 1999 : Claude Lucas pour Chemin des Fleurs & Désert (éd. Flammarion) 1998 : Didier Decoin pour Louise (éd. du Seuil) 1997 : Michel Besnier pour La Roseraie (éd. Fayard) 1996 : Alain Leblanc pour Un Pont entre deux rives (éd. Anne Carrière) 1995 : Franz-Olivier Giesbert pour La Souille (éd. Grasset) 1994 : François de Cornière pour La Terre ronde (Les Ateliers du Gué) 1993 : Fabienne Reboul-Scherrer pour L'Etrange rentrée de 1843 (éd. Plon) 1992 : Marie-Josèphe Guers pour La Fiancée du Nord (éd. J.C. Lattès) 1991 : Michel Besnier pour Clément chez les Calmistes (éd. du Seuil) 1988 : Sylvie Anne pour Le pain des Cantelou (éd. Presses de la Renaissance) 1987 : Jean Mabirepour Les Paras perdus (éditions de la Cité) 1986 : Catherine Decours pour Lettre à Alexandrine (éd.Olivier Orban) 1985 : Jean-Louis Backes pour Carènes (éd. Grasset) 1983 : Robert Delahaye pour Choix de Poèmes (éd. Le Pavé) 1981 : Henri de Grandmaison pour Les Feux du bocage (éd. Grasset) 1978 : Louis Costel pour Car ils croyaient brûler le diable en Normandie (éd. Le Cercle d'or) 1977 : Catherine Rihoit pour Portrait de Gabriel (éd. Gallimard) 1976 : Patrick Grainville pour Les Flamboyants, également prix Goncourt la même année, (éd. du Seuil) Le Prix Littéraire des Lycéens de la Ville de Caen, conçu comme un prolongement du Prix littéraire de la Ville, a eu pour premier lauréat en 1998 Alain Genestar. 2015 : Patrick Grainville pour Bison (éd. du Seuil) 2014 : Didier Malhaire pour Le Roi du Lard (éd. Les tas de mots) 2013 : François Bott pour Avez-vous l’adresse du paradis ? (éd. du Cherche-Midi) 2012 : Philippe Grimbert pour Un garçon singulier (éd. Grasset) 2011 : Arnaud Cathrine pour Le journal intime de Benjamin Lorca (éd. Verticales) 2010 : David Fauquemberg pour Mal tiempo (éd. Fayard) 2009 : Christophe Bigot pour L'Archange et le Procureur (éd. Gallimard) 2008 : Michel Bussi pour Omaha Crimes : Le polar du débarquement en Normandie (PTC Normandie) À Saint-Germain-la-Blanche-Herbe, l'abbaye d'Ardenne abrite l'Institut mémoires de l'édition contemporaine depuis 1995. Cette association soutenue par le ministère de la Culture et le conseil régional, conserve les archives d'écrivains francophones contemporains, de chercheurs et d'éditeurs. L'École de Caen remet chaque année, depuis 2002, un prix unique en son genre, qui récompense le travail d'un auteur et d'un illustrateur, sans distinction de catégorie. Fondée en 1790 à partir de la bibliothèque de l'Université ouverte au , la Bibliothèque de Caen, classée en 1897, a été détruite en , perdant alors une grande partie de ses . Reconstruite en 1968-1971 près de l'hôtel de ville, elle abrite le plus gros fonds de Basse-Normandie, et dispose de sept bibliothèques de quartier et d'un bibliobus. En 2017, elle déménage sur la presqu'île portuaire en prenant le nom de Bibliothèque Alexis-de-Tocqueville. Elle est aujourd'hui gérée par la communauté urbaine Caen la Mer et participe au projet de numérisation Normannia Gastronomie La tradition culinaire de Caen se mêle à la cuisine normande et compte comme spécialité les tripes à la mode de Caen. Depuis 1850, la Biscuiterie Jeannette, plus ancienne biscuiterie de Normandie, produit des madeleines vendues sur le marché national sous ce nom avec comme logo une fermière portant un pot-au-lait sur l’épaule. Caen abrite quatre restaurants étoilés par le Guide Michelin, Incognito, promu dans l'édition 2009, Ivan Vautier (Le Pressoir), A Contre-Sens, promu dans l'édition 2012, et "L'Initial", promu dans l'édition 2016. LEmbuscade, cocktail à base de calvados, de crème (ou sirop) de cassis, de vin blanc et de bière, est originaire de Caen. Son nom évoque l'aspect sournois du cocktail. Enseignement Caen est le siège de l'académie de Caen et de la région académique de Normandie, circonscription éducative dirigée par un recteur, Denis Rolland qui administre le réseau éducatif de Basse-Normandie et de Saint-Pierre-et-Miquelon depuis 2016, ainsi que l'académie de Rouen depuis 2017. L'unique université de l'académie est l'université de Caen-Normandie, toutefois son implantation ne se limite pas à la ville de Caen mais se généralise à l'ensemble de l'ancienne Basse-Normandie, ayant des antennes dans cinq autres villes (voir section suivante). Trois réseaux d'éducation prioritaire (REP) ont été définies sur la commune de Caen : une première dans le quartier du Chemin Vert, une deuxième à la Grâce de Dieu et une dernière à la Guérinière. Enseignement supérieur À la rentrée 2019, on comptait pas moins de répartis sur l'ensemble des campus Caennais, ainsi qu'en lycée pour les BTS et classes préparatoires. L'université de Caen, l'une des plus anciennes de France, créée en 1432 par Jean de Lancastre, duc de Bedfort, pour le roi sur le modèle d'Oxford et de Cambridge, compte près de répartis essentiellement sur les cinq campus de la ville. L'université multidisciplinaire dispose de onze unités de formation et de recherche, de six instituts, d'une école d'ingénieurs, de deux instituts universitaires professionnalisés et de cinq antennes universitaires à Alençon, Cherbourg, Lisieux, Saint-Lô et Vire. L'école des Beaux-Arts de Caen a été fondée en 1795. L'ensemble des ateliers étaient disséminés sur quatre sites différents jusqu'en 2009, année où ils ont été réunis dans un nouvel ensemble construit sur la Presqu'île portuaire. L'établissement a alors changé de nom pour devenir l'école supérieure d'arts et médias de Caen (ESAM). La ville est le siège de la ComuE Normandie-Université qui regroupe plusieurs établissements d'enseignement supérieur de l'ensemble de la Normandie, et notamment les trois universités de Caen, Rouen et Le Havre. Les grandes écoles sont aussi présentes à Caen avec : une école de commerce, l'École de management de Normandie ; quatre écoles d'ingénieurs : l'École nationale supérieure d'ingénieurs de Caen (appelée « ENSICAEN ») ; l'École supérieure d'ingénieurs des travaux de la construction de Caen (ESITC) ; l'École supérieure d'ingénieurs multidisciplinaire (ESIX) ; l'Institut Supérieur de l'électronique et du numérique (ISEN). Les locaux de cette nouvelle école devant être prochainement construit sur la presqu'île, les cours sont pour l'instant assurés au lycée Sainte-Marie Caen ; l'antenne développement durable et monde nordique de l'IEP de Rennes ; l'École Brassart (communication visuelle). La ville possède également une École supérieure du professorat et de l'éducation. Par ailleurs l'université populaire de Caen organise des séminaires ouverts à tous. L’association interprofessionnelle de formation continue du Calvados (AIFCC), organisme de formation des chambres de commerce et d'industrie du Calvados, abrite plusieurs instituts à Caen : l'Institut des métiers d'architecture et de design afin de préparer aux concours d’entrée des établissements de l'enseignement supérieur Culture et aux BTS Agencement de l'environnement architectural et Design d’Espace ; l'Institut des métiers santé et social ; le Centre d'études des langues. Depuis 2012, l'Institut d'études politiques de Rennes possède une antenne à Caen. Le campus est transféré en 2014 dans les anciens locaux de l'École supérieure d'arts et médias de Caen, de la rue Pasteur. Le campus de Caen propose des enseignements sur le développement durable, le dialogue territorial et les transitions sous un angle pluridisciplinaire (sciences politiques, droit, géographie, histoire). Il dispose également d'une spécialisation géographique avec un parcours ouvert sur l'Europe du Nord (pays nordiques et baltiques). Deux masters peuvent y être suivis : Concertation et territoires en transition ; Stratégies innovantes des territoires urbains : anticiper les transitions (à partir du ). Lycées Seize lycées existent actuellement à Caen, 9 sont publics, 8 sont privés : Collèges Dix-sept collèges existent actuellement à Caen, 12 sont publics, 5 sont privés : Élémentaires et maternelles Caen dispose de 35 établissements publics d'enseignement primaire, auxquels il faut ajouter les 10 autres privés. Sur les 35 établissements publics, 28 sont à la fois école maternelle et élémentaire, 5 sont exclusivement des écoles maternelles et 2 sont exclusivement des écoles élémentaires ; le nombre d'écoles primaires à Caen s'élève ainsi à 63 : 33 écoles maternelles et 30 écoles élémentaires. Santé On dénombre à Caen sept infrastructures hospitalières (quatre publiques et trois privées), dont l'utilité ne se limite pas à la seule agglomération de Caen mais clairement à l'ensemble de la région ex-Basse-Normandie. Pôle d'excellence : la cardiologie; discipline peu représentée : la gynécologie. Centre hospitalier régional universitaire Le centre hospitalier régional universitaire (CHRU de Caen) dispose de la plus grande capacité, avec . Il emploie (, dont ( en personnel médical. Le CHRU de Caen est composée de quatre établissements situés au nord, à l'est et au sud de la ville : CHU Côte de Nacre (), CHR Clemenceau (), Centre Esquirol, service psychiatrie (), Centre pour Personnes Âgées (). Centre régional de lutte contre le cancer Connu sous le nom de centre François-Baclesse, le Centre régional de lutte contre le cancer de Basse-Normandie est, comme tous les vingt autres centres régionaux de ce type en France, un établissement privé à but non lucratif et de caractère hospitalo-universitaire participant au service public hospitalier. Le centre François-Baclasse se situe donc sur le plateau de Côte de Nacre, et jouxte le CHU (Hôpital Côte de Nacre). Ses missions sont le dépistage, l'examen, l'hospitalisation et le traitement des maladies, la surveillance prolongée des résultats thérapeutiques, la recherche sur l'étiologie, la prophylaxie et la thérapeutique du cancer, et les soins palliatifs, ce pour tous les Bas-Normands et la Basse-Normandie. Un grand centre de protonthérapie, destiné aux patients atteints de cancer, s'implantera dès 2018, ce qui fera de Caen une des places fortes de traitement du cancer. Centre hospitalier spécialisé du Bon-Sauveur Le Bon-Sauveur est à l'origine une communauté religieuse non cloîtrée fondée au à Vaucelles afin de prendre en charge « les filles et femmes débauchées » que la police arrêtait. Par la suite, elle commence à accueillir des femmes aliénées. Au , les sœurs s'installent dans l'ancien couvent des Capucins. Sous l'impulsion de Pierre-François Jamet, l'hôpital psychiatrique entre dans une véritable démarche thérapeutique et se développe rapidement jusqu'à devenir le troisième établissement de France au début de la Troisième République. En 1836, il devient asile départemental, mais ce n'est qu'en 1975 que le Bon-Sauveur est doté du statut d'établissement public et prend le nom de Centre hospitalier spécialisé du Bon-Sauveur. Cliniques Il existe actuellement trois cliniques : la clinique Saint-Martin à la Folie Couvrechef ; la polyclinique du Parc sur la rive droite de l'Orne possède une capacité de 152 lits : dont 70 lits en chirurgie, 44 en maternité, 8 postes de chirurgie ambulatoire, 4 postes de chimiothérapie ambulatoire, 10 lits de médecine et enfin 10 lits de convalescence (service de soins de suite) ; la clinique de la Miséricorde en centre-ville. Recherche Caen dispose de deux centres de recherche d'importance nationale : le Grand accélérateur national d'ions lourds (GANIL) et le Centre d'imagerie cérébrale et de recherche en neurosciences (Cyceron). En 2016, le GANIL accueillera une nouvelle ligne accélératrice de particules, en construction depuis 2011. Par ailleurs de nombreuses équipes de recherche travaillent dans les laboratoires de l'Université de Caen ou de l'ENSICAEN. Sports La première société sportive de la ville apparaît en 1882 avec la société de gymnastique, de tir, de préparation militaire de Caen. Les premiers clubs sont tous omnisports. Les étudiants et lycéens fondent à leur tour des sociétés sportives : l'Union sportive des Étudiants (fondée en 1892), l'Union Athlétique du lycée Malherbe (fondée en 1895] et enfin la normalienne (fondée en 1896). Une seconde société de gymnastique est créée en 1887 : « la jeunesse caennaise » mais cette dernière cesse ces activités en 1896. Il faut attendre 1899 pour qu'une autre société privée se crée : le Club Sportif caennais en 1899. Puis en 1902, un vicaire de la paroisse saint-Sauveur fonde l'Avant-Garde caennaise s'inscrivant dans le patronage. À l'opposé, la jeunesse laïque caennaise est créée en 1906. En 1886, le vélo-club caennais est fondé pour la pratique du cyclisme. Principaux clubs sportifs actuels * Titres Nationaux: Championnats nationaux de et , ainsi que les coupes nationales. Le nombre de titres en est noté entre parenthèses. Football La pratique du football est attestée à Caen dès 1892 par les lycéens du lycée Malherbe et les étudiants de l'université. Un premier club ne regroupant pas des scolaires est créé en 1899 sous le nom de Club Sportif caennais. La ville dispose d'une équipe de football évoluant pour la saison 2019-2020 en Ligue 2 : le Stade Malherbe de Caen. Fondé en 1913, le club adopte le statut professionnel une première fois entre 1934 et 1938 puis de nouveau en 1985. Depuis 1993, le club évolue au stade Michel-d'Ornano. En 1996, le club est champion de France de Division 2 et obtient un second titre en 2010. En 2004-2005, Caen est élu meilleur public de Ligue 1 par la Ligue de football professionnel, signe de la popularité du club dans la région. Depuis , le club dispose de nouveaux locaux, modernes et fonctionnels, bâtis pour un coût de trois millions d'euros, qui abritent le siège du club et le centre de formation. Ce dernier a permis la formation de nombreux joueurs, parmi lesquels Franck Dumas, William Gallas, David Sommeil, Jérôme Rothen, Bernard Mendy, Grégory Tafforeau, Mathieu Bodmer, Anthony Deroin, Ronald Zubar, Yoan Gouffran ou encore Youssef El-Arabi. Pour la saison 2015-2016, l'équipe réserve joue en CFA 2, dans le même groupe que l'équipe première d'un autre club caennais : l'Association sportive des PTT Caen. La seconde équipe de l'ASPTT évolue en ligue de Basse-Normandie tout comme deux équipes de La Maladrerie Omni Sports et deux équipes de l'Avant Garde caennaise, ces deux clubs ayant chacun deux autres équipes engagées en divisions de district. Les autres clubs de la ville évoluent en divisions de district avec une ou deux équipes : l'Association sports et loisirs du Chemin Vert, le Football club Sud-Ouest de Caen, La Butte Caen et l'Union sportive Guérinière. Athlétisme La pratique de l'athlétisme existe dès la fin du notamment au sein du l'Union athlétique indépendante de Caen à partir de 1893 et du club omnisports du Club Sportif caennais à partir de 1899. On court déjà autour de la Prairie. Entre 1912 et 1924, l'athlétisme est pratiqué au stade de Venoix par la section athlétisme du Stade Malherbe caennais. Puis l'activité se déplace au stade Hélitas au milieu des années 1920. La section athlétisme du SMC devient indépendante en 1988 et prend le nom de Stade Malherbe Athlétic caennais. Puis en 2000, le Caen Athletic Club est créé, reprenant le sigle d'un club sportif ayant existé au début du siècle. Des sportifs évoluent au niveau national et régional licenciés dans ce club en pleine expansion. Les athlètes participent tous les ans à de nombreuses compétitions, été comme hiver, cross en salle, et aux inter-clubs. Hockey sur glace Caen dispose également d'une équipe de hockey sur glace évoluant en Ligue Magnus depuis la saison 2010 2011, les Drakkars, qui avait auparavant accédé à la Ligue Magnus de 2005 à 2008, et antérieurement de 1998 à 2001 (l'équipe était alors nommée les Léopards). Rugby Depuis 2007, le Stade caennais rugby club représente l'agglomération caennaise en Championnat de France de troisième division fédérale masculine. Le rugby caennais est également représenté à haut niveau féminin par l'Ovalie caennaise, le club de rugby à XV qui totalise trois titres de championnes de France (sous le nom de Caen Rugby Club) et quatre de vice-championnes en sept ans (de 1999 à 2005). Le club joue encore les tout premiers rôles en championnat et fournit nombre d'internationales à l'équipe de France. Basket-ball . Cyclisme La première société vélocipédique est fondée en 1886 sous le nom de « Vélo-club caennais ». Des courses sur piste sont organisées en 1895 sur un vélodrome sur le cours Montalivet. La même année, le Vélo-club organise une course avec une dizaine de participants entre Caen et Paris aller-retour en quatre jours . Un second club de cyclisme est créé en avec l'« Union Vélocipédique Caennaise » qui dure quelques années avant de disparaître. L'Étoile Sportive caennaise est créée en 1906. À partir de 1924, la ville dispose d'un véritable vélodrome. Caen a été 32 fois ville-étape du Tour de France : à chaque édition de 1905 à 1910, puis de 1927 à 1939 ; après guerre, en 1947, 1951, 1953, 1954, 1956, 1957, 1958, 1960, 1966, 1967, 1974, 1976, 1978, et plus récemment, en 2006 (victoire d'Óscar Freire). Chaque année, le Tour de Normandie y fait étape. D'autres courses ont été courues à Caen avant la Seconde Guerre mondiale : Paris-Nantes-Caen-Rouen-Paris, en 1892 ; Paris-Caen, de 1923 à 1945 ; Rennes-Le Mans-Caen, en 1926 et 1927 ; Rouen-Caen-Rouen, en 1938 et 1939. Tennis de table Le plus grand club de la ville est le Caen TTC, créé en 1991. L'équipe masculine a effectué une ascension fulgurante pour atteindre la Superdivision en 1998 et a atteint le zénith de sa jeune histoire en 1999 en remportant la de la Ligue des champions face aux grands favoris allemands du Borussia Düsseldorf. Les hommes ont également terminé pour leurs trois premières saisons dans l'élite vice-champions de France, derrière Levallois qui dominait à cette époque le championnat par équipes. En 2005, l'équipe féminine rejoint les hommes dans l'élite mais les deux sections sont sportivement reléguées tandis que la Ville de Caen ne peut simultanément les soutenir financièrement. Ce qui amène les dirigeants à retirer l'équipe féminine (déjà sportivement reléguée) pour se concentrer sur l'équipe masculine qui possède déjà un palmarès et huit ans consécutifs dans le haut niveau. Ils retournent en Pro A l'année suivante mais n'y restent que deux ans, à nouveau relégués en Pro B en 2009. Aujourd'hui le club lutte pour le maintien dans le championnat de Pro A. L'autre club de la ville, beaucoup moins prestigieux, la Butte de Caen, a fusionné à l'été 2010 son équipe fanion masculine avec l'équipe première de l'USO Mondeville TTO, club sauvé par des parents de jeunes pratiquants et récemment reconstruit sur les cendres du club de Mondeville avec l'accord de ses anciens dirigeants. Tennis Le premier club de tennis est créé en avril 1894 sous le nom de lawn-tennis club de Caen par les étudiants de l'USEC. La mairie leur cède un terrain cours Caffarelli afin d'y installer les premiers cours. Le Stade Malherbe ouvre ses propres cours en 1920 rue Basse puis au stade Hélitas. C'est à cette occasion qu'est créé le Tennis Club Stade Hélitas qui devient le Tennis Club de Caen en 1992. Ce club organise un tournoi international, le top-ten jusqu'en 1990. Depuis 2007, il organise l'Open de Caen . Roller Le premier club de football sur roller français, Caen Rollersoccer Association, a été fondé à Caen en 2001. Le Championnat d'Europe de roller in line hockey juniors 2003 a eu lieu à Caen. Équitation Académie d'équitation La filière équestre a une importance particulière à Caen depuis les . Une académie d'équitation y a été fondée en 1728 par Pierre des Brosses de La Guérinière, frère de François Robichon de La Guérinière. Agrandie en 1737, puis en 1766 à la suite d'un incendie, l'école de dressage a été reconstruite par Gustave Auvray de 1863 à 1866. Cette académie était alors une des plus prestigieuses de France. Dépôt de Remonte En 1818, le premier dépôt de remonte est créé à titre expérimental dans la caserne de la Visitation (actuel quartier Lorge) en vue d'acheter des chevaux directement auprès des propriétaires ou des éleveurs, de les élever et de les préparer au régime militaire. Hippodrome de la Prairie Caen est également l'une des premières villes de France à avoir organisé des courses de trotteurs. La première, programmée par la Société d'agriculture et de commerce de Caen, a lieu le . Un champ de course permanent, l'hippodrome de la Prairie, est créé en 1839. Afin de règlementer le code des courses au trot pour la France entière, est fondée à Caen la Société d'encouragement pour l'amélioration du cheval français de demi-sang (ancêtre de la Société d'encouragement à l'élevage du cheval français) le . Plusieurs prix sont courus à l'hippodrome de Caen : Prix de la Ville de Caen, Prix Henri Ballière, Prix des Ducs de Normandie ou Saint-Léger des Trotteurs. La ville a été choisie pour organiser les Jeux équestres mondiaux de 2014. Sport automobile Grand Prix automobile de Caen (1952 - 1958, avec un circuit à l'hippodrome de la Prairie). Médias Économie L'économie caennaise du est marquée par deux industries d'ampleur : la Société métallurgique de Normandie (SMN) et Moulinex. Les hauts-fourneaux de la première, inaugurés en 1917, emploient jusqu'à ouvriers en 1974, tandis que la vie de la cité ouvrière est gérée sur le modèle paternaliste, avec les écoles ménagères pour les filles, les centres d’apprentissage pour les garçons, et l'Union sportive normande pour les ouvriers. La seconde, aux unités essaimées dans toute la Basse-Normandie, ouvre son usine de Cormelles-le-Royal en 1964 et y emploie en 1973. En outre, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la ville lourdement détruite par les combats et les bombardements est l'une des métropoles régionales choisies dans les plans gaulliens de décentralisation industrielle. Alors que l’agriculture nourrit encore la moitié de la population bas-normande, le secteur automobile (Citroën, Saviem), l’industrie électronique (Alcatel, Philips et Bosch), et l’électroménager (Moulinex) créent industriels dans les années 1960. Installées en périphérie de la ville, les usines entrainent l'exode rural local et la poussée démographique de ce qui devient la de Caen. Ensuite, la ville profite de ses deux élus locaux devenus ministres, Michel d'Ornano implantant le Grand accélérateur national d'ions lourds porté par le CEA et le CNRS, et agrégeant d'autres laboratoires de recherche scientifique, Louis Mexandeau installant le service d’études des postes et télécommunications (SEPT), chargé de la monétique et du courrier électronique. Alors que l'industrie décline, la décennie 1980 marque une orientation vers le tertiaire (Caen abrite le siège historique du groupe de distribution Promodès dont Mondeville 2 devient la vitrine) et le tourisme, symbolisé par le Mémorial de Caen. Caen obtient la dénomination « commune touristique » en . Ces nouvelles activités se centralisent sur Caen alors que l'industrie privilégiait les communes périphériques. La santé devient un pourvoyeur d'emploi essentiel à travers le CHU qui devient le premier employeur de l'agglomération, ainsi que la fabrication de produits pharmaceutiques. Les années 1990 voient les piliers de l'industrie locale péricliter. Nationalisée et passée sous le contrôle d'Usinor-Sacilor, la SMN ferme le . Dans le même temps, l'industrie automobile caennaise se sépare de la moitié de ses effectifs. Enfin, fin 2001, Moulinex après plusieurs vagues de licenciements, ferme l'usine de Cormelles. Le port de Caen-Ouistreham menacé par la fermeture de la SMN qui représentait la moitié du trafic, se réoriente vers le trafic transmanche, concurrençant ainsi le port de Cherbourg. Aujourd'hui, il voit transiter 3 millions de tonnes de marchandises par an, ce qui en fait le d'intérêt national de France. Au début du , Caen parie sur l'électronique pour sa relance. Autour de l'usine historique de semiconducteurs de Philips, en centre-ville, devenue NXP, les édiles constituent un pôle technologique sur le modèle grenoblois. Mais l'annonce de 373 suppressions de postes à Caen par NXP en rend les projets caducs. Aujourd'hui, la ville accueille également de grandes entreprises comme Valeo, et Orange y possède un de ses centres européens de recherche et de développement. Les principales activités économiques sont les centres d'appels, les activités high-tech de transactions électroniques, et le nautisme. En 2014, elle se classe première parmi les villes entre et « où il fait bon entreprendre » devant Montpellier et Strasbourg selon le magazine l'Expansion. Caen est le siège de la chambre de commerce et d'industrie de Caen et de la chambre régionale de commerce et d'industrie de Normandie. La coopérative agricole et agroalimentaire Agrial a son siège social sur Caen. Elle compte adhérents et . Culture locale et patrimoine Monuments et lieux touristiques Une longue histoire a doté la ville de Caen de nombreux monuments historiques dont les principaux (deux abbayes et le château) ont été construits sous Guillaume le Conquérant au . Notons qu'il existe, contrairement à l'image véhiculée par la Seconde Guerre mondiale, un centre ancien (le vieux Caen) situé à l'ouest de la ville. Surnommée « ville aux cent clochers » (comme Rouen, Dijon ou Poitiers), on y dénombre une quarantaine d'églises dont il ne reste parfois qu'un pan de mur. La capitale bas-normande compte 86 édifices protégés monuments historiques, ce qui est assez remarquable compte tenu des sinistres causés par les bombardements de l'été 1944. Bien que beaucoup d'entre eux aient été détruits en 1944, la ville compte encore de nombreux hôtels particuliers et de demeures plus modestes. Les plus anciens datent de la Renaissance, mais la majeure partie d'entre eux a été édifiée aux . La reconstruction de la ville a également doté Caen de nombreux monuments remarquables. Moyen Âge Éléments fortifiés : le château de Guillaume le Conquérant, en particulier la salle de l'Échiquier les vestiges des fortifications de Caen, notamment la Tour Leroy Maisons à pans de bois : la maison des Quatrans, une maison traditionnelle du . et rue Saint-Pierre, l'ancien musée de la poste, maisons datant du début du . Une collégiale : la collégiale du Saint-Sépulcre Nombreuses églises : L'ancienne église Saint-Martin, aujourd'hui en ruine, L'ancienne église Saint-Gilles, aujourd'hui en ruine, Saint-Pierre, édifiée entre les sur la place Saint-Pierre, Saint-Jean, penchée car construite sur d'anciens marais, Saint-Sauveur, Saint-Michel de Vaucelles Saint-Nicolas, Saint-Ouen, Vieux Saint-Sauveur, Saint-Étienne-le-Vieux. Deux abbayes : l'abbaye aux Hommes (église Saint-Étienne, Palais Ducal, salle des Gardes, mur d'enceinte) l'abbaye aux Dames (église abbatiale de la Trinité) Renaissance Remaniement des églises par Hector Sohier : le chevet de l'église Saint-Pierre le chevet de la nef Saint-Eustache de Notre-Dame-de-Froide-Rue (actuel Saint-Sauveur) le chœur du Vieux Saint-Sauveur Hôtels particuliers Renaissance : l'hôtel de Than (vers 1520-1530) l'hôtel d'Escoville (vers 1540) l'hôtel de Mondrainville (vers 1550) la cour des Imprimeurs, maisons construites pour Jean Macé dans les premières années du maison natale de Malherbe (1582) Époque classique Église et abbayes : l'église Notre-Dame-de-la-Gloriette le portail des églises du Vieux-Saint-Sauveur et Saint-Michel les bâtiments conventuels de l'abbaye aux Hommes (occupés actuellement par les services municipaux de Caen) et de l'abbaye aux Dames (actuel siège du conseil régional de Normandie) ancien couvent de la Visitation de Caen Bâtiments civils officiels le Logis des gouverneurs au château (actuel musée de Normandie) Pavillon des sociétés savantes Hôtels particuliers : du autour de l'ancienne place Royale, aujourd'hui place de la République (hôtels Daumesnil et de Banville) du autour de la place Saint-Sauveur, de la place Fontette et le palais de justice de Caen et dans le quartier Saint-Jean (hôtel le Brun de Fontenay et hôtel de Blangy) Palais de Justice L'hôtel de préfecture du Calvados Le Bon-Sauveur (chapelle classée monument historique et jardins) La gare Saint-Martin La statue de Louis XIV par Louis Petitot Les hôtels particuliers (maison Charbonnier) et villas (Villa Baumier) Monastère des Visitandines (1890) Maquette historique : plan de Rome à l'époque de son apogée monumentale () de Paul Bigot, situé dans l'enceinte de l'université de Caen, à la maison de la recherche en sciences humaines. Statues : Statue équestre de du Guesclin de Arthur Le Duc, inscrite en 2006 le Phénix de Louis Leygue, classé en 2012 Les cités-jardins la cité-jardin des Rosiers, inscrite en 2007 le Nice caennais Bâtiments de l'Entre-deux-guerres : l'hôtel des postes (1932), inscrite en 2010 la gare de Caen, reconstruite par Henri Pacon (1934) Immeubles de la Reconstruction : par Henry Bernard actuel campus 1 de l'université (1957), classé en 2012 l'église Saint-Julien (1963), inscrite en 2005, classée en 2007 l'église du Sacré-Cœur de la Guérinière, inscrite en 2005 le château d'eau de la Guérinière, inscrit en 2010 le monastère des bénédictines, en partie classé et en partie inscrit en 2005 l'ancienne chambre de commerce de Caen, inscrite en 2003 Architecture contemporaine : le stade Michel-d'Ornano, inauguré en 1993, terrain du Stade Malherbe, club qui alterne entre Ligue 1 (saison 2010-2011) et Ligue 2. le Musée des Beaux-Arts, dans l'enceinte du château le Mémorial pour la Paix, inauguré en 1988. le nouveau palais de justice par Architecture-Studio Le Cargö (2007) les salles du rempart, musée de Normandie (2008) l'École supérieure d'arts et médias de Caen (2009) Le Dôme, prix de l'Équerre d'argent dans la catégorie lieu d'activité en 2016 la bibliothèque Alexis-de-Tocqueville, construite par Rem Koolhaas sur la presqu'île portuaire (2017) Les orgues Les orgues de l'abbatiale Saint-Étienne (grand-orgue Cavaillé-Coll 1885 et orgue de chœur Dupont 1992), de l’église réformée et de l’église Saint-André (orgue Dupont 1982), ainsi que les églises Saint-Pierre (JF Dupont, 1997), Saint-Jean, Saint-Julien, Saint-Paul, Saint-Ouen, chapelle de la DRAC. Vie militaire Unités militaires ayant été en garnison à Caen : Francs-brements (1565-1758), Compagnie du Papegay (1585-1785), Canonniers du château (1791-1793), Régiment d'Aunis (1790-1792), Chartre-Dragons (1791), de hussards (an IV), demi-brigade (an IV), demi-brigade (an V), demi-brigade (an VII), auxiliaire (an VIII), Service de la place de Caen (1793-an VII), État-Major de la d'infanterie (caserne Hamelin et caserne Lefèvre), 1939-1940, d'infanterie (casernes Hamelin et Lefèvre), (avant) 1906-1914, d'artillerie (quartier Claude Decaen), 1914-1940. de cavaliers de remonte (quartier Lorge), (avant) 1906-1914, militaire territoriale (quartier Lorge), 1963-1992 : commandement territorial au niveau de la région administrative composé d'un état-major, d'une compagnie d'active, de services, d'une musique et de régiments de réserve. À Bretteville-sur-Odon, et sur les limites des communes de Carpiquet et Verson, à proximité de Caen, existait l'École inter-armes des personnels militaires féminins (EIPMF) de l'Armée de terre, créée en 1966, devenue en 1984 jusqu'en l'École de défense nucléaire (radiologique en 1994) bactériologique et chimique, déplacée par la suite à Draguignan (quartier Koenig), faisant partie de la garnison de Caen. Le lieu a abrité par la suite un détachement du régiment de transmission ( RT) de Laval devenu ensuite un nouveau régiment : le R.T. jusqu'à sa dissolution en , En ces lieux coexistait le détachement de surveillance du matériel (DSM) jusqu'en 2011, lui-même issu de l'Établissement régional du génie et du matériel : 1969-1982, situé au début du quartier de la Guérinière, Le quartier Koenig précité a, pour partie, ainsi que l'aéroport de Carpiquet jouxtant, appartenu à l'Armée de l'Air jusqu'en 1984. Une partie de l'aéroport de Carpiquet a été zone militaire jusqu'en 1998. Ce dernier, de nos jours, accueille des essais pour l'aviation militaire, À Mondeville, commune jouxtant Caen et faisant partie de la garnison de Caen, se situait, jusqu'en 2004, l'Établissement central des matériels de mobilisation du service de santé des armées (ECMMSSA), issu de l'« ancienne cartoucherie », Un terrain sur la commune de Fleury-sur-Orne, située à côté de Caen, appartient à la gendarmerie départementale pour les exercices et l'instruction, Le mess-hôtel de garnison, ouvert au public, jusqu'en 1998 (quartier Lorge), Bureau de garnison jusqu'en fin 2015 (quartier Lorge), Détachement de maintenance du génie et centre d'instruction de préparations militaires jusqu'en , antenne du service national jusqu'en fin 1998, cellule emploi (reconversion et suivi sur un an après leur temps sous les drapeaux des appelés militaires dans leur région d'origine ou d'arrivée) et centre de transmission de l'Armée de terre jusqu'en 2000 (quartier Lorge), Un service vétérinaire est revenu au quartier Lorge, dans les locaux de l'antenne du service national de 2005 à 2012 (pour l'inspection des denrées et des animaux des armées, des renforts à autorité civile... sur la Basse Normandie), Une partie du secrétariat d'État aux Anciens Combattants est basée à Caen ainsi que les administrations régionales et départementales de cette entité (quartier Lorge), Caen abrite des centres d'informations de chaque force armée (quartier Claude Decaen pour la gendarmerie, quartier Lorge pour les autres forces armées) ainsi que les entités militaires départementales classiques (délégation militaire départementale (quartier Lorge) et groupement de gendarmerie départementale avec les unités et services ad hoc (quartier Claude Decaen)). De plus cette ville accueille en son sein la compagnie de gendarmerie départementale avec son groupe de commandement et ses unités ainsi qu'une brigade motorisée de gendarmerie départementale. La brigade territoriale locale de cette même subdivision d'Arme a été présente jusqu'en jusqu'à sa dissolution tout comme la légion puis région de gendarmerie (Caen étant auparavant capitale régionale) (depuis cette date fusionnée avec Rouen) avec aussi ses unités et services afférents (quartier Claude Decaen). Depuis, de ces entités à vocation régionale, seuls la section de recherche, le GIR et le CIR sont restés sur la ville. Enfin, Caen jouit de la présence de quelques services déconcentrés de la base de défense de Cherbourg (BdD) (logistique et services sociaux inter-armées), du centre du service national (CSN) et, jusqu'en , où elle s'est déplacée à Biéville-Beuville à une quinzaine de kilomètres, d'une brigade de surveillance du littoral (BSL) de gendarmerie maritime (quartier Lorge). Depuis , date de la dissolution de la brigade territoriale de gendarmerie départementale de Caen, c'est la brigade territoriale d'Evrecy qui est compétente sur la garnison de Caen (en principe pour les missions-en particulier militaires- qui ne relèvent pas des unités de la Direction Centrale de la Sécurité Publique de la Police Nationale, présentes à Caen) en sus de sa circonscription d'origine où elle assure les missions précitées ainsi que la sécurité publique et la police judiciaire quotidiennes. Personnalités liées à la commune Naissances Raoul de Caen (v.1080-v.1120), écrivain. Jean Soreth (1395?-1471), général de l'Ordre du Carmel Guillaume Gosselin (?-v. 1590), mathématicien ; Charles de Bourgueville (1504-1593), historien ; Jacques Daléchamps (1513-1588), naturaliste ; Jean Rouxel (1530-1586), jurisconsulte et poète ; Robert Constantin (1530-1605), médecin, helléniste, lexicographe ; Margarin de La Bigne (1546-1595), théologien ; Jacques de Cahaignes (1548-1612), médecin ; Jean Bertaut (1552-1611), poète ; François de Malherbe (1555-1628), poète lyrique ; Robert Angot de L'Éperonnière (1581-?), poète satirique ; Pierre Patrix (1583-1671), poète ; François de Cauvigny de Colomby (1588-1648), écrivain ; Antoine Le Métel d'Ouville, (1589-1655), ingénieur géographe, poète et dramaturge ; Georges de La Chapelle (?-1655), peintre ; François Le Métel de Boisrobert (1592-1662), dramaturge. Saint Jean Eudes (1601-1680) prêtre ; Tanneguy Le Fèvre (1615-1672), humaniste, philologue et traducteur ; Marc Restout (1616-1684), peintre ; Jean Regnault de Segrais (1624-1701), poète ; Pierre-Daniel Huet (1630-1721), écrivain, membre de l'Académie française. Henri de Bernières (1635-1700), prêtre, premier curé de Québec ; Marthe Le Rochois (1650-1728), cantatrice ; Jacques Restout (1650-1701), peintre ; Jean-Claude de Croisilles (1654-1680), philologue ; Jean-Baptiste Belin de Fontenay (1653-1715) peintre ; Pierre Varignon (1654-1722), mathématicien ; Eustache Restout (1655-1743), peintre ; Estienne Roger (v.1655-1722), imprimeur et éditeur ; Guillaume Massieu (1665-1722), homme d'Église, traducteur et poète ; Jean Restout (1666-1702), peintre ; Robert Tournières (1667-1752), peintre ; Thomas Restout (1671-1754), peintre ; Hyacinthe Robillard d'Avrigny (1675-1719), historien ; René de Renneville (1677-1723) écrivain. Jacques-Francois Artur (1708-1779), médecin et naturaliste ; François-Henri Turpin (1709-1799), historien ; Pierre François Joseph Régnier (1723-1795), général des armées de la République y est né ; Anne-Louise Élie de Beaumont (1729-1783), écrivain ; Jacques Clinchamps de Malfilâtre (1732-1767), poète ; Desfontaines-Lavallée (1733-1825), écrivain et dramaturge ; J. Hector St John de Crèvecoeur (1735-1813), écrivain américain ; Gaspard-Michel Leblond (1738-1809), archéologue ; Louis Joseph Marie Rogon de Carcaradec (1742-1802), maréchal de camp des armées de la République y est décédé ; Jean-Jacques Boisard (1744-1833), fabuliste ; Charles-Claude de Montigny (1744-1818), homme de lettres ; Charles Eschard (1748-1710), peintre ; Pierre Auguste François de Burcy(1748-1793), général des armées de la République mort au combat à Gundershoffen le (nom gravé sous l'Arc de Triomphe); Gervais de La Rue (1751-1835), historien ; Jean-François Moulin (1752-1810), membre du Directoire, général de la Révolution française ; Jean-Baptiste Moulin (1754-1794), général de la Révolution française ; mort au combat le à Cholet ; Charles-Auguste-Esprit-Rose Blutel (1757-1806), homme politique ; Antoine Le Bailly (1758-1833), fabuliste ; Jean-François Boisard (1762-1821), Fable et peintre ; Louis-Gustave Doulcet de Pontécoulant (1764-1853), homme politique, Président de l'Assemblée nationale ; François-Joseph Quesnot (1765-1805), mathématicien ; Pierre-Simon Girard (1765-1835), ingénieur ; Georges Hippolyte Le Sénécal (1767-?), militaire ; Jean Thomas Guillaume Lorge (1767-1826), général des armées de la République et de l'Empire ; Archange Louis Rioult-Davenay (1768-1809), général des armées de la République et de l'Empire ; Charles Mathieu Isidore Decaen (1769-1832), général ; Alexandre-Étienne Choron (1771-1834), musicologue ; Henry de Magneville (1771-1847), géologue ; Victor Levasseur (1772-1811), général des armées de la République et de l'Empire ; Sophie de Renneville (1772-1822), écrivain et journaliste féministe ; Hippolyte-Victor Collet-Descotils (1773-1815), chimiste ; (1778-1852), médecin et naturaliste français ; Gabriel de La Fosse (1779-1848), général d'Empire ; Eugène d'Hautefeuille (1779-1846), général d'Empire ; (qui commande la de la à Caen) ; Daniel-François-Esprit Auber (1782-1871), compositeur ; Pierre Michel Moisson-Desroches (1785-1865), ingénieur du corps des mines, promoteur des chemins de fer en 1814 ; Louis-Claude Malbranche (1790-1838), lithographe et peintre de paysages et de marines ; Jacques-Amand Eudes-Deslongchamps (1794-1867), naturaliste et paléontologue. Léon Thomine Desmazures (1804-1869), missionnaire ; Étienne Mélingue (1807-1875), acteur et sculpteur ; Amédée Renée (1808-1859), historien et homme politique ; Auguste Lechesne (1815-1888), sculpteur ; Georges Bouet (1817-1890), peintre et archéologue ; Aurélie Ghika (1820-1904), princesse et femme de lettres ; Eugène Eudes-Deslongchamps (1830-1889), paléontologue et naturaliste ; Eugène Poubelle (1831-1907), juriste, administrateur, préfet et diplomate ; Alexandre Choron (1837-1924), cuisinier ; Arsène-Hippolyte Rivey (1838-1903), peintre ; Charles Longuet (1839-1903), journaliste, membre de la Commune de Paris ; Louis Ricard (1839-1921), avocat et homme politique ; Charles-Ernest Paulmier (1848-1907), homme politique ; Arthur Le Duc (1848-1918), sculpteur ; Léon Lecornu (1854-1940), ingénieur ; Alexandre Bigot (1863-1953), géologue ; Joseph Lecornu (1864-1931) ingénieur ; Georges Jules Moteley (1865-1923), peintre ; Pierre de Vanssay de Blavous (1869-1947), physicien et hydrographe ; Robert Dupont (1874-1949), peintre ; Gabriel Dupont (1878-1914), compositeur ; René-Norbert Sauvage (1882-1955), historien et archiviste ; René Le Somptier (1884-1950), cinéaste ; Guy de Lioncourt (1885-1961), organiste ; René Menzies (1889-1971), coureur cycliste; André Danjon (1890-1967), astronome ; Robert Jardillier (1890-1945), homme politique ; Charlotte Clasis (1891-1974), actrice ; Charles-André Julien (1891-1991), historien et journaliste spécialiste du Maghreb ; Louis-Édouard Garrido, peintre (1893-1982) ; Marie-Pierre Kœnig (1898-1970), maréchal de France ; Jean Daligault (1899-1945), prêtre, résistant et artiste. Renée Héribel (1903-1952), actrice ; Guy Chaumet (1913-1980), haut fonctionnaire et résistant ; Roger Grenier (1919-2017), écrivain, journaliste et homme de radio ; Claude Couffon (1926-?), professeur et traducteur ; Michel Gigon (1929-?), peintre et cartonnier de vitraux ; Jean-Pierre Eustache (1930-?), flûtiste ; Jean-Pierre Jaussaud (1937-), ancien pilote automobile ; Philippe Bruneau (1938 ou 1939-2012), acteur et scénariste ; Alain Duhamel (1940-), journaliste et essayiste ; Jean-Luc Préel (1940-), homme politique ; Jean Léturgie (1947-), scénariste de bande dessinée ; Ivan Messac (1948-), sculpteur ; Patrick Verbeke (1949-), guitariste, compositeur et chanteur de blues ; Laure Adler (1950-), journaliste et écrivain ; Catherine Rihoit (1950-), femme de lettres ; Alain Genestar (1950-), journaliste ; Daniel François (1953-), footballeur professionnel ; Yannick Bonnec (1953-), footballeur professionnel ; Mathieu Lindon (1955-), écrivain et journaliste ; Thierry Geffrotin (1956-), journaliste ; Françoise Joly (1956-) journaliste ; Daniel Juré (1957-), artiste ; François Kermoal (1957-), journaliste ; Xavier Deluc (1958-), acteur ; Bruno Romy (1958-), réalisateur de cinéma, acteur ; Christophe Coin (1958-), violoncelliste, gambiste, quartettiste et chef d'orchestre ; Chrystel Marchand (1958-), compositrice et pédagogue ; Thierry Lepaon (1960-), syndicaliste, ancien secrétaire général de la CGT ; Éric Le Nabour (1960-), historien et écrivain ; Emmanuel Jouanne (1960-2008), auteur de science-fiction ; Pascal Periz (1961-), chanteur ; Vincent Barteau (1962-), cycliste ; Pascal Mahé (1963-), handballeur ; Olivier Baroux (1964-), comédien ; Nathalie Rihouet (1965-), présentatrice météo ; Vincent Winterhalter (1965-), acteur ; Emmanuel Chaunu (1966-), caricaturiste ; Adrien Goetz (1966-), historien de l'art, romancier et essayiste ; Marie Jaffredo (1966-), scénariste et dessinatrice de BD ; Caryl Férey (1967-), écrivain ; Jean-Christophe Raufflet (1967-), auteur de bandes dessinées ; Pierrick Maïa (1967-), joueur de hockey sur glace ; Frédérique Lorient (1967-), écrivaine ; Éric Tanguy (1968-), compositeur classique ; Mickaël Babin (1970-), joueur de hockey sur glace ; Léa Drucker (1972-), actrice ; Elsa Lepoivre (1972-), actrice Simon Léturgie (1974-), auteur de bandes dessinées ; Marie-Agnès Gillot (1975-), danseuse étoile à l'Opéra de Paris ; Alexandra Koszelyk (1976-), écrivaine Thomas Bressel (1977-), guitariste ; Simon Hureau (1977-), auteur de bandes dessinées ; Anthony Deroin (1979-), footballeur ; Brice Chauvel (1979-), joueur de hockey sur glace ; Julie Judd, comédienne ; Raphäl Yem (1981-), animateur de télévision ; Bruno Grougi (1983-), footballeur ; Alexandre Pichot (1983-), cycliste ; Karine Gautard-Roussel (1984-), coureuse cycliste ; Laura Julia Fiquet (1985), militante associative et entrepreneure ; Elliot Grandin (1987-), footballeur ; Youssef El-Arabi (1987-), footballeur ; Benoit Costil (1987-), footballeur ; Seb Toussaint (1988-), artiste ; Alexis Breut (1988-), connu sous le pseudonyme de LinksTheSun, vidéaste ; Bruno Massot (1989-), patineur franco-allemand de couple artistique ; Fakear (1991-), auteur-compositeur et musicien de musique électronique ; Superpoze (1992-), auteur-compositeur et musicien de musique électronique. Amandine Petit (1997-), Miss France 2021 Décès Jean III de Bretagne (1286-1341), duc de Bretagne ; Jean Vauquelin de La Fresnaye (1536-1606), poète ; Samuel Bochart (1599-1667), théologien ; Antoine Halley (1593-1675), poète ; Marc Restout (1616-1684), peintre ; Thomas Restout (1671-1754), peintre ; George Brummell (1778-1840), dandy ; Pierre-François Jamet (1762-1845), prêtre béatifié ; François de Caumont (1768-1848), peintre ; Guillaume-Stanislas Trébutien (1800-1870), traducteur, orientaliste et éditeur ; Charles Demolombe (1804-1887), juriste ; Léonie Martin (1863-1941), religieuse française, sœur de Thérèse de Lisieux et servante de Dieu ; Jean-Marie Louvel (1900-1970), homme politique ; Jo Tréhard (1922-1972), metteur en scène ; Claude Serre (1938-1998) dessinateur français ; Henry Coston (1910-2001), journaliste ; Mike Marshall (1944-2005), acteur ; Alain Robbe-Grillet (1922-2008), écrivain ; Pierre Chaunu (1923-2009), historien ; Françoise Blanchard (1954-2013), actrice ; Jean-Marie Girault (1926-2016), maire de Caen. Autres personnalités Wace (vers 1100- vers 1174), poète normand ayant vécu à Caen ; Robert Jean Antoine de Franquetot de Coigny (1652-1704), gouverneur de Caen sous Louis XIV ; Pierre Ucciani (1851-1939), peintre corse, demeure à Caen de 1902 à 1906 ; Pierre Bouchard (1901-1944), résistant dont une place de Caen porte le nom ; Yvonne Guégan (1915-2005), déménage à Caen à l'âge de cinq ans et y décède ; son atelier peut être visité ; Annie Girardot (1931-2011), comédienne, pensionnaire de la Comédie française ; a interrompu ses études d'infirmière à Caen pour entrer au Conservatoire de Paris ; Amin Zaoui (1956-), écrivain ayant vécu à Caen pour fuir des menaces en Algérie ; Gringe (1980-), rappeur, y a passé quelques années Stéphane Béchy (1963-), musicien, directeur du Conservatoire et de l'Orchestre de Caen de 1999 à 2016 ; Malika Ménard (1987-), Miss France 2010, a étudié au lycée Malherbe ; Orelsan (1982-), rappeur, y a passé toute son adolescence ; Michèle Guillais, détentrice du record du monde sur brasse en catégorie C14 ; Headcharger, groupe de heavy metal ; Concrete Knives. Jessy Deminguet, footballeur évoluant au SM Caen David Hockney (1937-), peintre portraitiste et paysagiste, dessinateur, graveur, décorateur, photographe et théoricien de l'art y réside. Citations Une rose a été dédiée à la ville de Caen sous le nom de 'Triomphe de Caen' en 1861. Dans la culture Caen est le titre d'un des sketches les plus célèbres de l'humoriste franco-belge Raymond Devos. Rempli de jeux de mots, un de ses principaux ressorts comiques est l'homophonie entre le nom de la ville de "Caen" et la conjonction de subordination "quand". Héraldique, logotype et devise Héraldique Devise Devise de la ville de Caen : Elle était inscrite sur l'hôtel municipal, le Châtelet, avant la destruction de ce dernier en 1754. Voir aussi Bibliographie Articles connexes Liste des communes du Calvados Pays de Caen Liens externes Site de la mairie Résumé statistique de Caen sur le site de l'Insee Inventaire des archives communales anciennes sur le site des Archives départementales du Calvados Notes et références Notes Références Ancien chef-lieu de district Commune touristique en France Ville portuaire en France (océan Atlantique) Port de plaisance en France Ville universitaire en France Siège d'une Cour d'appel en France Villes et villages fleuris Ville détruite par une guerre ou un conflit Ville décorée de la Légion d'honneur Collectivité territoriale décorée de la médaille de la Résistance Ville titulaire de la croix de guerre 1939-1945 Ville-étape du Tour de France dans le Calvados Caen la Mer