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https://fr.wikipedia.org/wiki/Parsec
Parsec
Le parsec (), de symbole pc, est une unité de longueur utilisée en astronomie. Il est défini comme valant exactement unités astronomiques, soit environ . Le nom parsec est la contraction de « parallaxe-seconde », une expression se rapportant à sa définition historique, désormais obsolète ( figure). Terminologie « Parsec » est emprunté à l'anglais , mot-valise proposé par l'astronome britannique à partir de (en français, « parallaxe ») et de (« seconde »). « Parsec » est prononcé (parsèk) en français. D'après Frédéric Arenou, le parsec a été utilisé pour la première fois en par l'astronome allemand , sous le nom de (littéralement « distance stellaire » en allemand). En 1913, l'astronome britannique propose de nommer l'unité et Turner . Le terme de fut rejeté par Frank Watson Dyson, par crainte d'une confusion avec le terme . En , la commission « Notations » de l'Union astronomique internationale suggère l'utilisation de l'année-lumière, « surtout dans les articles populaires », et du parsec, « ou de préférence une unité dix fois plus grande avec un nom distinct ». Définition Définition historique Historiquement, le parsec est défini comme la distance à laquelle une unité astronomique (ua) sous-tend un angle d’une seconde d'arc. Autrement dit, la distance à partir de laquelle on verrait la distance Terre-Soleil, sous un angle d'une seconde d'arc. Cette définition est néanmoins légèrement ambiguë et n'avait par ailleurs jamais été officialisée, ce qui conduisait à des variations, certes faibles, mais inutilement présentes, de la valeur (en unités du Système international) adoptée pour cette unité. La définition du parsec a donc été précisée et à la même occasion officialisée en note de la résolution B2 adoptée lors de l'assemblée générale de l'Union astronomique internationale de 2015. Définition actuelle Définition Selon la de la adoptée lors de l'assemblée générale de l'Union astronomique internationale de 2015, . Interprétation géométrique de cette valeur La nouvelle définition correspond au rayon d'un cercle dont l'arc, soutenu par un angle au centre d'une seconde d'arc, mesure exactement une unité astronomique. Démonstration que l'interprétation géométrique correspond à cette valeur Avec la nouvelle définition, un demi-cercle (arc de cercle d'un support angulaire de radians) d'un parsec de rayon a une longueur de parsecs, soit exactement . radians étant strictement égaux à , l'arc de cercle soutenu par un angle d'une seconde d'arc mesure exactement une unité astronomique. Interprétation physique et lien avec la définition historique La définition actuelle (2015) donne une valeur exacte au parsec en termes d'unités astronomiques (l'unité astronomique a été définie exactement en 2012 en unités du Système international), mais la définition officielle ne donne aucune interprétation physique de celle-ci et ne la relie pas à la définition historique. Différence avec la définition historique L’ancienne définition (voir la figure plus haut) signifiait qu'un parsec avait une longueur de ua, avec . Ainsi, ce qui nous donne une différence avec la nouvelle définition de (environ ). Équivalences L'unité astronomique (au) étant exactement définie dans le Système international comme valant (résolution de l'UAI de 2012), un parsec vaut exactement , soit environ . L'année-lumière (al) étant également définie exactement dans le Système international ( = × × = ), un parsec vaut exactement , ce qui se simplifie en , soit environ . Pour récapituler : = ≈ ; = ≈ ; = (= ) ; soit ≈ . Notation Le symbole du parsec est pc. Ses multiples et sous-multiples utilisent les préfixes du Système international d'unités : kpc pour le kiloparsec (), Mpc pour le mégaparsec ( de parsecs), Gpc pour le gigaparsec ( de parsecs). Usage Cette unité résulte de l’application d’une méthode trigonométrique dite « méthode de la parallaxe », servant à déterminer la distance séparant un observateur d’un objet éloigné quelconque, à la mesure de la distance des objets célestes. Pour des raisons pratiques, les astronomes expriment souvent les distances des objets astronomiques en parsecs plutôt qu’en années-lumière. Cette unité permet une conversion directe des valeurs observées en distance : si la parallaxe annuelle d’une étoile est mesurée en secondes d’arc, alors la distance entre cette étoile et le Soleil, exprimée en parsecs, est égale à l’inverse de cette valeur. La magnitude absolue et le module de distance sont deux unités dérivées du parsec, et l'expression des distances en parsecs facilite la manipulation de ces données. Les premières mesures de distance interstellaire (l’étoile par Friedrich Wilhelm Bessel en 1838) furent effectuées en utilisant la largeur de l’orbite terrestre comme référence. Le parsec dériva de cette méthode. La détermination des distances des corps célestes est l’objet principal de l’astrométrie. L’étoile la plus proche du Soleil, α Cen C (Proxima Centauri), se trouve à (). Les distances des autres objets célestes n’appartenant pas au Système solaire sont bien plus grandes et se mesurent couramment en kiloparsecs (symbole kpc) ou mégaparsecs (symbole Mpc). Les parallaxes ont des valeurs faibles : 0,76″ pour Proxima Centauri ; aussi, la méthode parallactique ne permet guère de déterminer des distances stellaires supérieures à environ, ce qui correspond à des mesures de parallaxe inférieures à dix millisecondes d’arc. Entre 1989 et 1993, le satellite Hipparcos, lancé par l’Agence spatiale européenne, a mesuré la parallaxe d’environ cent mille étoiles avec une précision supérieure à la milliseconde d’arc, ce qui a permis de déterminer la distance d’étoiles éloignées de nous de plus d’un kiloparsec. Calcul de la valeur d'un parsec Selon une possible interprétation de la définition historique Sur la figure 1, (d’échelle très réduite et ne respectant pas les valeurs angulaires), est le Soleil, la Terre et un objet situé à un parsec du Soleil : par définition, l’angle est égal à une seconde d’arc (1″) et la distance vaut une unité astronomique (). Grâce aux règles de trigonométrie, il est possible de calculer : Comme = , on a : × donc : c'est-à-dire : Le choix d'une définition arbitraire mais désormais fixe de l'unité astronomique explique la précision des valeurs précédentes. Approximations utiles Sur le schéma ci-dessus, l'angle censé être d'une seconde a une valeur bien supérieure, et par conséquent l'hypoténuse est clairement plus longue que le côté adjacent. En réalité, pour un angle aussi petit, la différence de longueur entre les deux est très faible en valeur relative, et finalement l'hypoténuse vaut à peine plus d'un parsec (autrement dit, un parsec est aussi bien la distance du Soleil à l'étoile lointaine que de la Terre à l'étoile lointaine). Pour les très faibles valeurs d'angles (exprimés en radians), on peut faire l'approximation (développement limité au premier ordre) ; de même , d'où l'affirmation suivant laquelle le côté adjacent et l'hypoténuse sont quasiment égaux. Dans le cas du parsec, valant , l'erreur relative commise en confondant les deux côtés est inférieure à , donc on commet (en utilisant ces formules) une erreur de l'ordre de la distance Paris-Brest, ce qui peut sembler important, mais est évidemment négligeable aux échelles astronomiques considérées. Notes et références Notes Références Voir aussi Articles connexes Table des constantes astrophysiques Attoparsec Liens externes L'origine du parsec Unité d'astronomie Unité de longueur
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Campeche%20%28ville%29
Campeche (ville)
Campeche, parfois francisé en « Campêche » (abrégé de San Francisco de Campeche) est une ville du Mexique et la capitale de l'État du même nom. Sa population s'élevait à en 2010. Description La ville de Campeche vit de ses richesses naturelles, à savoir le pétrole et la pêche à la crevette. La ville historique, fortifiée au pour la protéger des attaques des pirates, est un bien inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. Histoire Avant l'arrivée des conquistadors qui fondèrent la ville, la région est occupée par les Mayas depuis le . Cette zone en particulier est sous la domination de la cité d'Edzná, située à de Campeche et édifiée par le peuple Itzá (également fondateur de la cité de Chichén Itzá). Edzná a connu son apogée aux environs de l'an 1000. En , l'expédition espagnole commandée par Francisco Hernández de Córdoba, partie de Cuba, atteint la côte de l'actuelle Campeche. Ayant besoin d'eau, les conquistadors débarquent dans un village maya, Can Pech, où ils sont accueillis pacifiquement par les villageois, qui leur demandent néanmoins de quitter les lieux après s'être ravitaillés en eau. En 1526, Charles Quint demande à Francisco de Montejo dit El Adelantado, qui avait participé à la prise de Mexico-Tenochtitlan avec Hernán Cortés, de conquérir la péninsule du Yucatán. Dans un premier temps, Montejo et ses hommes s'aventurent sur la côte orientale du Yucatan, mais ils sont repoussés par les Mayas. En 1531, Montejo réussit à pénétrer la péninsule par la côte occidentale, et fonde la ville de Salamanca de Campeche. Son fils Francisco de Montejo dit El Mozo (soit « le jeune homme »), prend la ville de Chichén Itzá pour y installer la première capitale du Yucatan, mais cet emplacement sera abandonné quelques années plus tard. En 1540, Francisco de Montejo El Mozo crée une nouvelle garnison sur la côte ouest du Yucatan, qu'il appelle San Francisco de Campeche. Ce port sera d'une grande importance pour la suite de la conquête du Yucatan. Après avoir soumis les Mayas militairement, les Espagnols s'efforcent de les convertir à la religion catholique. Les franciscains, qui étaient arrivés dès 1535 pour repartir peu après à la suite de conflits avec les autochtones et les colons, reviennent à Campeche en 1540. Ils entreprennent la construction de l'église et du couvent San Francisco sous la direction du frère Luis de Villalpando. La situation de Campeche dans le golfe du Mexique en fait le principal lieu d'échanges de la péninsule du Yucatan, ce qui permet l'essor économique et l'accroissement de la population de la ville. Campeche exporte notamment du bois de Campêche (produit tinctorial) et du sel. Elle comporte également des chantiers navals. Mais le monopole commercial imposé par l'Espagne à ses colonies a pour conséquence le développement de pratiques illégales visant à contourner ce monopole. Ainsi, contrebande et piraterie se développent largement dans le Golfe du Mexique, et notamment autour de Campeche. Pour freiner ces pratiques, les autorités créent en 1616 un permis de coupe et de commercialisation du bois de Campêche. Cependant, cette mesure est inefficace puisque la piraterie continue à se développer. En 1629, le roi Philippe IV d'Espagne crée une flotte de garde-côtes pour protéger le commerce maritime, ainsi qu'une garnison pour défendre la cité, mais ni l'une ni l'autre ne sont réellement efficaces. Cependant, accaparé par les pressions militaires des autres nations européennes et par les révoltes dans ses possessions néerlandaises, Philippe IV n'est pas en mesure de renforcer la protection de la cité. Ainsi, le , une flotte de flibustiers, emmenée par Henry Morgan, attaque et pille deux navires de commerce dans la baie de Campeche, et repart sans être poursuivie. D'autres pirates célèbres ont attaqué Campeche, comme John Hawkins, Francis Drake, Jean Lafitte, Laurent de Graff, Cornelius Jol, Michel de Grandmont, et François l'Olonnais. Ce n'est qu'en 1686 que commence la construction de fortifications autour de la ville, qui durera jusqu'en 1704. Ces réalisations, supervisées par l'ingénieur français Louis Bouchard, comprennent un mur d'environ de long reliant des bastions défensifs. Ce mur a une épaisseur de à la base et une hauteur moyenne de . Les bastions sont au nombre de huit : San Francisco et San Juan défendent la Porte de la Terre ; Notre-Dame de la Solitude protège la Porte de la Mer ; San Pedro servait de prison durant l'Inquisition ; San Carlos abrite aujourd'hui le musée de la Ville de Campeche, Santa Rosa accueille des expositions et Santiago un jardin botanique. Ce dernier a été reconstruit dans les années 1950 ; San Jose le Bas a été détruit. Par ailleurs, deux forts à l'extérieur de la ville viennent compléter le dispositif : San José le Haut (aujourd'hui Musée des armes et des navires), et San Miguel (Musée d'archéologie). Transports Campeche possède un aéroport (Ing. Alberto Acuña Ongay International Airport, dont le code AITA est CPE). Sport En Ligue mexicaine de baseball, les Piratas de Campeche sont basés à Campeche où se trouve leur stade, le Estadio Nelson Barrera Romellón, enceinte de . Notes et références Voir aussi Articles connexes Bataille de Campêche Chute de Campeche (1864) Observation de Campeche Villes du Mexique Mexique États du Mexique Géographie du Mexique Cantarell Fernando Ortega Bernés Ville dans l'État de Campeche Ville portuaire au Mexique Ville universitaire au Mexique Patrimoine mondial au Mexique
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Croissance%20%C3%A9conomique
Croissance économique
La croissance économique désigne la variation positive de la production de biens et de services dans une économie sur une période donnée, généralement une longue période. En pratique, l'indicateur le plus utilisé pour la mesurer est le produit intérieur brut (PIB). Il est mesuré « en volume » ou « à prix constants » pour corriger les effets de l'inflation. Le taux de croissance, lui, est le taux de variation du PIB. On utilise souvent la croissance du PIB par habitant comme indication de l'augmentation de la richesse individuelle, assimilée au niveau de vie (à distinguer de la qualité de vie). La croissance est un processus fondamental des économies contemporaines, reposant sur le développement des facteurs de production, lié notamment à la révolution industrielle, à l'accès à de nouvelles ressources minérales (mines profondes) et énergétiques (charbon, pétrole, gaz, énergie nucléaire, etc.) ainsi qu'au progrès technique. Elle transforme la vie des populations dans la mesure où elle crée davantage de biens et de services. À long terme, la croissance a un impact important sur la démographie et le niveau de vie des sociétés qui en sont le cadre. De même, l'enrichissement qui résulte de la croissance économique peut permettre de faire reculer la pauvreté. Certaines conséquences de la croissance économique comme la pollution et les atteintes à l'environnement, l'accentuation des inégalités sociales ou l'épuisement des ressources naturelles (pétrole, métaux notamment) sont souvent considérés comme des effets pervers qui obligent à distinguer croissance et progrès. Le rapport commandé en 1970 par le Club de Rome à une équipe du Massachusetts Institute of Technology (MIT), intitulé The Limits To Growth met en évidence l'impossibilité d'une croissance illimitée dans un monde fini. Les tenants de la décroissance estiment que la poursuite de la croissance amènerait inévitablement à un effondrement de la civilisation. Définition Les économistes utilisent le terme de croissance conventionnellement pour décrire une augmentation de la production sur le long terme (une durée supérieure à un an). Selon la définition de François Perroux, la croissance économique correspond à . La définition de Simon Kuznets va au-delà et affirme qu'il y a croissance lorsque la croissance du PIB est supérieure à la croissance de la population. À court terme, les économistes utilisent plutôt le terme d'« expansion », qui s'oppose à « récession », et qui indique une phase de croissance dans un cycle économique. La croissance potentielle est le niveau de croissance qui serait obtenu avec une pleine utilisation de tous les facteurs de production (travail, capital et savoir) ; l'écart entre la croissance effective (celle effectivement mesurée) et la croissance potentielle est minimal au plus fort d'une expansion. Au sens strict, la croissance décrit un processus d'accroissement de la seule production économique. Elle ne renvoie donc pas directement à l'ensemble des mutations économiques et sociales propres à une économie en développement. Ces transformations au sens large sont, conventionnellement, désignées par le terme de développement économique. Selon François Perroux, . Le terme de « croissance » s'applique alors plus particulièrement aux économies déjà développées. La du gouvernement britannique souligne qu'il est important de distinguer trois notions qui : la croissance des flux biophysiques (énergie et matériaux) ; la croissance de la valeur monétaire de la production (PIB) ; la croissance du bien-être économique de la population. Le croissantisme économique est considéré comme étant l'idéologie de la croissance par opposition à la philosophie décroissantiste. Mesure de la croissance La croissance économique est généralement mesurée par l'utilisation d'indicateurs économiques dont le plus courant est le produit intérieur brut (PIB). Il offre une certaine mesure quantitative du volume de la production. Afin d'effectuer des comparaisons internationales, on utilise également la parité de pouvoir d'achat, qui permet d'exprimer le pouvoir d'achat dans une monnaie de référence. Au niveau international, cette monnaie de référence est le dollar américain. Pour comparer la situation d'un pays à des époques différentes on peut également raisonner à monnaie constante en se référant aux prix d'une date antérieure appelée date de référence (afin d'eviter les effets de l'inflation). L'indicateur du PIB reste cependant imparfait comme mesure de la croissance économique. Il est pour cela l'objet de plusieurs critiques : Le PIB ne mesure que partiellement l'économie informelle. Une part importante des transactions, non déclarée, était perdue pour les statistiques comme pour l'administration fiscale. Mais en 2014, plusieurs pays (l'Italie, le Royaume-Uni, l'Espagne et la Belgique) ont décidé d'intégrer dans leur PIB des estimations de l'économie souterraine (drogue, prostitution, trafics divers) en application des nouvelles normes comptables européennes publiées par Eurostat ; les États-Unis l'avaient déjà fait en 2013 ; la comptabilité nationale française, qui effectuait déjà des redressements pour prendre en compte les activités dissimulées (travail au noir, contrebande), a décidé d'intégrer des estimations du trafic de drogue, mais pas de la prostitution clandestine. Le PIB ne mesure que de façon imparfaite les productions qui ne sont pas commercialisées : ainsi, la production des administrations est supposée égale aux salaires des fonctionnaires ; une évaluation des productions agricoles auto-consommées est intégrée au PIB. D'autre part, même s'il prend en compte la production des activités non marchandes, le PIB ne mesure pas l'activité de production domestique (ménage, cuisine, bricolage, éducation des enfants, etc.), des activités majoritairement réalisées par des femmes. En 2009, la commission Stiglitz estime que la valeur du travail domestique équivaut à 35% du PIB en France sur la période 1995-2006. Le PIB ne mesure que les apports de valeur ajoutée dans l'immédiat (sur une année). Les effets de long terme, notamment dans des services tels que l'éducation ou la santé, ne sont pas ou mal comptabilisés à travers leur impact sur la production. Le PIB ne mesure que la valeur ajoutée produite par les agents économiques résidents. Il ne prend donc pas en compte les transferts de ressources internationaux (les sorties de fonds du pays par les résidents étrangers vers leurs pays d'origine et les entrées en provenance de l'étranger qui correspondent aux envois de fonds vers leur pays d'origine par les résidents nationaux à l'étranger), alors que ces derniers représentent souvent une part importante de leur richesse nationale. Il est possible d'utiliser un outil plus pertinent tel que le Revenu national brut. Enfin, le PIB ne prend en compte que les valeurs ajoutées, et non la richesse possédée par un pays, sans distinguer les effets positifs ou négatifs sur le bien-être collectif. Une catastrophe naturelle (l'ouragan Katrina détruisant La Nouvelle-Orléans, par exemple), qui détruit de la richesse, va pourtant contribuer au PIB à travers l'activité de reconstruction qu'elle va générer. Cette contribution ne reflète pas la destruction antérieure, ni le coût du financement de la reconstruction. Cette contradiction était dénoncée dès 1850 par l'économiste français Frédéric Bastiat qui, dans son Sophisme de la vitre cassée, écrivait que « la société perd la valeur des objets inutilement détruits », ce qu'il résumait par : « destruction n'est pas profit ». Cette contradiction apparente provient probablement du fait que le PIB ne mesure pas réellement le développement, le progrès en lui-même ; il ne mesure pas non plus l'activité économique, pourvoyeuse d'emploi, car l'activité peut fort bien croître sans augmentation de valeur ajoutée, si l'on remplace du capital ou des matières premières par du travail. Dans ce cas, la croissance économique tiendrait compte aussi bien de la production formelle que celle informelle (cf. supra). Mais pour parvenir à cet objectif, tant la comptabilité des entreprises que la comptabilité nationale doivent complètement quitter le critère de mesure par la valeur ajoutée (i.e. production vendue moins consommations intermédiaires) et adopter celui du travail. La croissance ne mesure en fait que l'augmentation de la consommation de facteurs de production : travail, capital et ressources naturelles (matières premières, potentiel productif des terres agricoles, énergie...). La société peut sans croissance, en modifiant la répartition des facteurs. Dans son acception classique, le développement économique ne se résume pas à la seule croissance économique et des indicateurs ont été proposés pour mesurer plus finement celui-ci, comme l'indice de développement humain, mis au point par l'économiste du développement Amartya Sen, prix Nobel d'économie Approximer le développement économique Dans un certain nombre de cas, les données de la comptabilité nationale ne sont pas disponibles ou sont de mauvaise qualité. C'est notamment un problème lorsqu'on s'intéresse à des périodes anciennes, à des pays en voie de développement avec une mauvaise comptabilité nationale ou encore lorsqu'on s'intéresse au développement économique à un niveau infra-national, par exemple au niveau d'une ville ou d'une région. Dans ce cas, plusieurs indicateurs ont été proposés. Les économistes Daron Acemoglu, Simon Johnson et James Robinson utilisent des données sur l'urbanisation et sur la densité de population pour approximer le degré de développement en l'an 1500. Les économistes David Weil, Vernon Henderson et Adam Storeygard (2011) proposent d'utiliser des images satellites pour mesurer l'augmentation de l'intensité lumineuse de nuit et utiliser cette donnée pour estimer la croissance économique. Histoire Croissance depuis l'Antiquité Grâce au développement des statistiques nationales, les économistes, les historiens et les démographes ont constaté qu'avant la Révolution industrielle, la croissance économique est essentiellement liée à celle de la population : on produit plus parce qu’il y a plus d'individus pour produire, mais le niveau de vie reste le même. Cela peut s'expliquer par le fait que la croissance démographique est strictement supérieure à la croissance économique (cf. graphe). Au sens du prix Nobel d'économie, l'américain Simon Kuzsnets, à ce stade il n'y a pas de croissance économique. Pour lui, la croissance n'est possible que lorsque le taux de ce dernier est strictement supérieur à celui de la croissance démographique. À partir du , la croissance économique se déconnecte de celle de la population (et devient supérieure à celle là, après qu'elle lui était égale sur plusieurs décennies) et l’augmentation du niveau de vie devient exponentielle, mais très irrégulière. Après les très forte croissance mondiale des années 1830 et croissance mondiale des années 1850, la Grande Dépression (1873-1896) donne un sérieux coup de frein. De même, la grande dépression des années 1930 fait suite à la croissance économique de la Belle Époque et à la puissante expansion des années 1920. Plus généralement, les périodes de reconstruction suivant une guerre sont favorables, comme lors de la très forte croissance des années 1950, socle des Trente Glorieuses (1945-1973). Les historiens s’accordent sur le fait que le niveau de vie sur l’ensemble du globe a peu évolué de l’Antiquité jusqu’au (entre l'an 1 et l'an 1000 l'économie mondiale aurait même décliné), mis à part une embellie en Europe occidentale entre les , annulée par les épidémies et les famines des . Ils s'accordent aussi à constater qu'il y a de grandes disparités selon les peuples et selon les époques. Sachant qu'on a affaire à des sociétés où presque toute la population est rurale, il est de toutes façons presque impossible d'obtenir la statistique de leur production, puisque celle-ci est presque complètement locale, voire familiale (bâtiment, mobilier, confection, alimentation, services…), et très marginalement commerciale, de telle sorte qu'il est impossible de reconstituer un standard moyen de consommation et de l'évaluer en monnaie. Selon l'économiste français Thomas Piketty, du au , , soit . La croissance économique, aussi bien comme phénomène que comme donnée objectivable, est donc quelque chose de récent, lié à l'urbanisation (création des villes et déplacement de la population vers celles là) des sociétés et à l'apparition de statistiques nationales. Selon la théorie du diversement, l'industrialisation provoque un déplacement des activités des campagnes vers les villes, les effectifs suivent. Jusqu'aux années 1970, c'était aussi un phénomène géographiquement limité, qui concernait surtout les pays occidentaux et le Japon. Même avec l'ouverture du commerce International à de nouveaux entrants et notamment à la Chine (Doha, 2002), la part de la croissance des pays de la triade (l'Union européenne, les États-Unis et le Japon) dans la croissance mondiale est encore la plus importante jusqu'à présent. Les Pays-Bas sont la première société à connaître un phénomène de croissance, au . Comme le note Henri Lepage en reprenant les analyses de Douglass North, . Le phénomène s'est ensuite progressivement étendu. La phase de développement économique depuis la Révolution industrielle n'a aucun précédent historique. Après le , lorsque différentes parties du monde développent des relations commerciales, on constate des périodes de croissance économique, mais éphémères et marginales. Les écarts entre conditions de au étaient réduits, pour certains auteurs comme Paul Bairoch : l'Inde possédait même un niveau de vie supérieur à l'Europe. On estime que la croissance globale de l'économie entre 1500 et 1820 n'est que d'un trentième de ce qu'elle a été depuis (de 247 milliards de dollars internationaux en 1500 à 695 en 1820, puis en 1998). Les revenus en Europe ont été multipliés par 20 entre 1820 et les années 1990. L'Asie accélère aussi son rythme de croissance depuis un demi-siècle : le niveau de vie en Chine a été multiplié par six et celui du Japon par huit. Cependant, au le développement économique entraîne des bouleversements sociaux comme l'exode rural (cf. supra, théorie du diversement). Le niveau de vie et le développement n'ayant commencé à être étudiés rigoureusement qu'au , il est cependant difficile, faute de données, de faire une comparaison entre le . En 1913, le PIB/hab français était de dollars internationaux (base 1990). En 1998, il était de . Le taux de croissance moyen du PIB/hab était donc de 2,0 % sur cette période. S'il avait été de 1,0 %, le niveau de vie aurait été de en 1998, soit un peu moins que le niveau de vie réel de l'Uruguay (). Taux de croissance du PIB européen de 1961 à nos jours L'évolution en pourcentage du PIB en volume d'une année à l'autre. Les données sont mesurées en monnaie constante de 2005 d’après les données de l’OCDE (organisation du commerce et du développement en Europe). Source : Banque Mondiale. Débat sur l'avenir de la croissance Dans Le Capital au XXIe siècle, Thomas Piketty fait l'hypothèse que la période de forte croissance économique est terminée (depuis la fin des trente glorieuses et le début de la crise en 1973) et qu'il y a toutes les raisons de penser que la croissance devrait revenir à un niveau plus faible dans un régime stationnaire. Dans (2016), l'économiste Robert J. Gordon défend la thèse que la forte croissance aux États-Unis et dans les pays développés entre 1870 et 1970 a été une exception et que les innovations qui ont eu lieu depuis 1970 génèrent moins de croissance que par le passé. En 2021, le quotidien français Le Monde observe que la croissance fait l'objet, en France, d'un . Frédéric Dabi, directeur général de l’Institut français d’opinion publique (IFOP), indique : « En 2021, la moitié des Français se disent favorables à plus de croissance et à ce qu’une priorité absolue soit donnée à la création d’emplois, tandis que l’autre moitié défend un autre modèle de développement ayant pour objectif la préservation des ressources. En 2017, les premiers étaient majoritaires ». Déterminants de la croissance On peut distinguer plusieurs types de déterminants à la croissance : les richesses naturelles, l'environnement extérieur, la population, l'innovation au sens de Joseph A. Schumpeter (concept qui ne concerne pas seulement le progrès technique), l'investissement, la connaissance, la cohérence du développement. Les principales conclusions des travaux de Xavier Sala-i-Martin, économiste espagnol spécialiste de la croissance, confirment qu'il n'y a pas qu'un seul déterminant simple de la croissance économique. Xavier Sala-i-Martin avance que le niveau initial est la variable la plus importante et la plus robuste. C'est-à-dire que, dans la plupart des cas, plus un pays est riche, moins il croît vite. Cette hypothèse est connue sous le nom de convergence conditionnelle. Il considère également que la taille du gouvernement (administration, secteur public) n'a que peu d'importance. Par contre la qualité du gouvernement a beaucoup d'importance : les gouvernements qui causent l'hyperinflation (taux d'inflation extrêmement élevé), la distorsion des taux de change, des déficits excessifs (ceux de la balance des paiements et du budget de l'État) ou une bureaucratie inefficace ont de très mauvais résultats. Il ajoute également que les économies plus ouvertes tendent à croître plus vite (cf. croissance de la Chine depuis 2002). Enfin, l'efficience des institutions est très importante : des marchés efficients, la reconnaissance de la propriété privée et l'état de droit sont essentiels à la croissance économique. Il rejoint en cela les conclusions d'Hernando de Soto. Sur une plus longue période, l'expérience historique, notamment celle du , suggère que l'extension des libertés économiques (liberté d'entreprendre, liberté de circulation des idées, des personnes et des biens) est une condition de la croissance. Au , il existe plusieurs cas où une population partageant les mêmes antécédents historiques, la même langue et les mêmes normes culturelles a été divisée entre deux systèmes, l'un étant une économie de marché et l'autre une économie planifiée : les deux Allemagne, les deux Corée, la république populaire de Chine et Taïwan. Dans chaque cas, les zones ayant pratiqué l'économie de marché ont obtenu une croissance nettement supérieure sur le long terme. Cependant, l'enrichissement de l'Allemagne de l'Ouest s'explique par l'aide des États-Unis, l'enrichissement de la Corée du Sud et de Taïwan par l'aide des États-Unis et du Japon et que Taïwan a attiré les Chinois les plus qualifiés. Les États-Unis et l'Europe de l'Ouest étant beaucoup plus développés que l'URSS, leurs pays alliés ont été beaucoup plus aidés. La très forte croissance de l'URSS avant les années 1960 et la très forte croissance de la Chine depuis les années 1980 sont des exemples de pays dont l'économie planifiée a augmenté la croissance. Aucun pays n'a eu une croissance telle que celle de la Chine et l'URSS sans bénéficier d'aide extérieure ou d'une exploitation massive de ressources naturelles très lucratives, telles le pétrole, par rapport au nombre d'habitants. L'effondrement de l'URSS témoigne également des meilleurs résultats des économies de marché par rapport aux économies de type collectiviste. Sur le très long terme, Angus Maddison identifie trois processus interdépendants qui ont permis l'augmentation conjointe de la population et du revenu : la conquête ou la colonisation d'espaces fertiles et relativement peu peuplés, le commerce international et les mouvements de capitaux, et enfin l'innovation technologique et institutionnelle. Quant à Daron Acemoglu, dans An Introduction to Modern Economic Growth (2008), il distingue quatre causes fondamentales de la croissance : l'environnement naturel, la culture, les institutions et la chance. Une étude empirique publiée en 2010 affirme avoir établi un lien entre un manque de croissance économique et la consanguinité. Théories de la croissance Les théories explicatives de la croissance sont relativement récentes dans l'histoire de la pensée économique. Ces théories, sans négliger le rôle de l'ensemble des facteurs de production tendent à mettre en avant parmi ceux-ci le rôle primordial du progrès technique dans la croissance. . Toutefois, ces théories expliquent encore mal d'où provient ce progrès, et en particulier en quoi il est lié au fonctionnement de l'économie. École classique La plupart des économistes de l'école classique, écrivant pourtant au commencement de la révolution industrielle, pensaient qu'aucune croissance ne pouvait être durable, car toute production devait, selon eux, inexorablement converger vers un état stationnaire. C'est ainsi le cas de David Ricardo pour qui l'état stationnaire était le produit des rendements décroissants des terres cultivables, ou encore pour Thomas Malthus qui le liait à son « principe de population », mais aussi pour John Stuart Mill. Toutefois, Adam Smith, à travers son étude des effets de productivité induits par le développement de la division du travail, laissait entrevoir la possibilité d'une croissance ininterrompue. Et Jean-Baptiste Say écrivait . Schumpeter : l'innovation à l'origine de la croissance et de ses cycles Nikolai Kondratiev est un des premiers économistes à montrer l'existence de cycles longs de 50 ans, et Joseph Schumpeter développe la première théorie de la croissance sur une longue période. Il considère que l'innovation portée par les entrepreneurs constitue la force motrice de la croissance. Il étudie en particulier le rôle de l'entrepreneur dans Théorie de l'évolution économique en 1913. Pour Schumpeter, les innovations apparaissent par « grappes », ce qui explique la cyclicité de la croissance économique. Par exemple, Schumpeter retient les transformations du textile et l'introduction de la machine à vapeur pour expliquer le développement des années 1798-1815, ou le chemin de fer et la métallurgie pour l'expansion de la période 1848-1873. De façon générale il retient trois types de cycles économiques pour expliquer les variations de la croissance : les cycles longs ou cycles Kondratieff, d'une durée de cinquante ans ; les cycles intermédiaires ou cycles Juglar, d'une durée de dix ans environ ; les cycles courts ou cycles Kitchin, d'une durée de quarante mois environ. Schumpeter introduit enfin le concept de « destruction créatrice » pour décrire le processus par lequel une économie voit se substituer à un modèle productif ancien un nouveau modèle fondé sur des innovations. Il écrit ainsi : Croissance « sur le fil du rasoir » : Harrod et Domar Après la Seconde Guerre mondiale, les économistes Harrod et Domar, influencés par Keynes, cherchent à comprendre les conditions dans lesquelles une phase d'expansion peut être durable. Ainsi, s'il ne propose pas à proprement parler une théorie de la croissance (expliquant son origine sur une longue période), le modèle de Harrod-Domar permet, néanmoins, de faire ressortir le caractère fortement instable de tout processus d'expansion. En particulier, il montre que pour qu'une croissance soit équilibrée , il faut qu'elle respecte un taux précis, fonction de l'épargne et du coefficient de capital (quantité de capital utilisée pour produire une unité) de l'économie. Or, il n'y a aucune raison que la croissance, qui dépend de décisions individuelles (en particulier des projets d'investissement des entrepreneurs), respecte ce taux. De plus, si la croissance est inférieure à ce taux, elle va avoir tendance non pas à le rejoindre, mais à s'en éloigner davantage, diminuant progressivement (en raison du multiplicateur d'investissement). La croissance est donc, selon une expression d'Harrod, toujours « sur le fil du rasoir ». Ce modèle, construit après guerre et marqué par le pessimisme engendré par la crise de 1929, a toutefois été fortement critiqué. Il suppose, en effet, que ni le taux d'épargne, ni le coefficient de capital ne sont variables à court terme, ce qui n'est pas prouvé. Modèle de Solow-Swan Robert Solow propose un modèle néoclassique de croissance. Ce modèle repose essentiellement sur l'hypothèse d'une productivité marginale décroissante du capital dans la fonction de production. Le modèle est dit néoclassique au sens où les facteurs de production sont utilisés de manière efficace et rémunérés à leur productivité marginale. Solow montre que cette économie tend vers un état stationnaire. Dans ce modèle, la croissance de long terme ne peut provenir que du progrès technique (et non plus de l'accumulation du capital). Si on pense que tous les pays convergent vers le même état stationnaire, alors le modèle de Solow prédit un phénomène de convergence : les pays pauvres devraient croître plus vite que les pays riches. L'une des faiblesses théoriques du modèle de Solow vient du fait qu'il considère le progrès technique comme exogène. Autrement dit, il ne dit rien sur la façon dont le progrès technique apparaît. Théories de la croissance endogène Les théories de la croissance endogène cherchent à endogénéiser le progrès technique, c'est-à-dire à construire des modèles qui expliquent son apparition. Ces modèles ont été développés à partir de la fin des années 1970 notamment par Paul Romer, Robert E. Lucas et Robert Barro. Ils se fondent sur l'hypothèse que la croissance génère par elle-même le progrès technique. Ainsi, il n'y a plus de fatalité des rendements décroissants : la croissance engendre un progrès technique qui permet que ces rendements demeurent constants. Si tel est le cas, la croissance n'a donc plus de limite. À travers le progrès technique, la croissance constitue un processus qui s'auto-entretient. Ces modèles expliquent que la croissance engendre du progrès technique par trois grands mécanismes. Premièrement, le learning by doing : plus on produit, plus on apprend à produire de manière efficace. En produisant, on acquiert en particulier de l'expérience, qui accroît la productivité. Deuxièmement, la croissance favorise l'accumulation du capital humain, c'est-à-dire les compétences possédées par la main d'œuvre et dont dépend sa productivité. En effet, plus la croissance est forte, plus il est possible d'accroître le niveau d'instruction de la main-d'œuvre, en investissant notamment dans le système éducatif. D’une manière générale, la hausse du niveau d'éducation de la population – par des moyens publics ou privés – est bénéfique. Troisièmement, la croissance permet de financer des infrastructures (publiques ou privées) qui la stimulent. La création de réseaux de communication efficaces favorisent, par exemple, l'activité productive. En particulier ce « retour de l'État » se traduit par le fait qu'il est investi d'un triple rôle : encourager les innovations en créant un cadre apte à coordonner les externalités qui découlent de toute innovation (par exemple grâce à la protection qu'offre aux innovateurs les brevets) ; susciter celles-ci en investissant dans la recherche (notamment fondamentale) et les infrastructures dont les externalités dépassent le profit que peuvent en attendre les acteurs privés ; améliorer le capital humain en investissant dans le système éducatif. D'une manière générale, c'est le rôle des politiques structurelles de l'État, en particulier les investissements dans le capital public, qui est ainsi souligné. Toutefois, ces modèles n'expliquent pas les mécanismes précis qui font que la croissance économique stimule le progrès technique. En particulier, chacun des modèles de ces théories ne s'attache qu'à un seul mécanisme liant progrès technique et croissance. Comme le notent Dominique Guellec et Pierre Ralle, . Croissance et énergie Alors que l'analyse néoclassique se concentre sur le rôle du capital, du travail ou du progrès technique, les économistes écologistes estiment que l'énergie joue un rôle majeur dans la croissance. Ainsi, Gaël Giraud explique l'essor du proto-capitalisme au en Europe par la multiplication des moulins à vent et à eau, permettant de capter une nouvelle forme énergie. Pour David Stern, la forte croissance durant la révolution industrielle s'explique par l'apparition de nouvelles sources d'énergies comme le charbon et le pétrole, qui ont permis de démultiplier la production industrielle. À l'inverse, lorsque l'énergie est rare, la croissance économique est fortement contrainte. La croissance mondiale depuis la fin du a été possible grâce au charbon puis au pétrole, qui sont des ressources naturelles non renouvelables. D’autres sources d’énergie sont venues compléter les besoins croissants en énergie électrique comme l'énergie nucléaire qui elle aussi repose sur une ressource, abondante selon l'AIEA, mais non renouvelable, l'uranium, encore que des recherches s'orientent notamment vers le thorium et à plus long terme la fusion nucléaire. Gaël Giraud et Zeynep Kahraman montrent également que le PIB est fortement dépendant de l'énergie : l'élasticité du PIB à l'énergie est de 60 à 70%, c'est-à-dire qu'une baisse de 10% de la quantité d'énergie disponible dans une économie donnée entraîne une baisse de 6% à 7% du PIB. Pour ces auteurs, c'est bien l'utilisation d'énergie qui entraîne la croissance, et non l'inverse. Ces auteurs se placent dans une approche biophysique de l'économie qui tient compte des ressources naturelles et des sources d'énergie en plus du capital et du travail, dans une perspective écologique. Toutefois . Croissance en question L'un des critiques du modèle de croissance économique, l'économiste Nicholas Georgescu-Roegen, introduit dans l'analyse économique la notion d'entropie mise en évidence par Sadi Carnot en 1824 et Rudolf Clausius en 1865. Cette analogie remet fondamentalement en cause la notion de croissance économique pour prôner une bio-économie que la nature imposera, en raison de la finitude de certaines ressources (pétrole, gaz, charbon, métaux précieux...) et de l' de tous processus productifs. La croissance doit-elle être prévisible ? Les études empiriques modernes indiquent que le niveau de l'investissement des entreprises est très dépendant de leurs anticipation sur le niveau de croissance économique attendu pour les dix prochaines années. À la fin du , puis dans les années 1960 et dans la deuxième partie des années 1990, la régularité des statistiques de création d'emploi positives ont donné aux entreprises le sentiment que leurs produits et services pourraient compter à moyen terme sur un grand marché durablement solvable, justifiant l'investissement. Cette constatation milite pour la recherche d'une croissance avant tout prévisible, sans interruption ni cycle économique trop marqué, même si son intensité est moins forte. La théorie de la « fin du cycle économique », à la fin des années 1990 a même généré des taux d'investissement record dans les nouvelles technologies, et une des plus grandes bulles de l'histoire des bourses de valeurs, suivie d'un krach dans ce même secteur des nouvelles technologies lorsqu'il est apparu que la vague d'investissement avait généré des surcapacités. La croissance peut-elle être infinie ? Les tenants de la décroissance considèrent la croissance infinie comme une impossibilité physique et expriment au moins de sévères réserves sur la possibilité de poursuivre le modèle actuel de croissance, en raison de la nature finie des ressources naturelles. Rien n'indique selon eux que l'on puisse y substituer d'autres ressources, ni que les ressources renouvelables puissent rendre les mêmes services. De même, ils soulignent les éventuelles dégradations de l'environnement qui pourraient remettre en cause la croissance future. Pour les critiques de la croissance, la promesse de « développement économique pour tous » n'est donc qu'une promesse qui ne repose sur rien de tangible. André Gorz souligne ainsi qu'« une croissance illimitée dans un monde fini est une illusion ». Les premières critiques de la notion de croissance datent du début du . Au , un rapport commandé en 1970 par le Club de Rome à une équipe du Massachusetts Institute of Technology, intitulé The Limits To Growth, aborde explicitement les limites de la croissance. Ce rapport est encore connu sous le nom de « rapport Meadows », du nom de deux de ses auteurs. Il a fait l'objet de deux mises à jour en 1993 et en 2004, qui ne remettent pas fondamentalement en cause les conclusions du premier rapport. L'étude souligne les dangers, sur les plans écologique, économique, et humain, de différentes hypothèses de croissance économique et démographique. Elle a inspiré de multiples réflexions sur le concept de développement durable, qui s'est progressivement imposé depuis les années 1980 et 1990 dans la communauté internationale. Une partie de la croissance économique est permise par l'exploitation des ressources naturelles : il convient donc de les gérer au mieux (par exemple par le recyclage), d'optimiser le potentiel d'extractions et de ressources. L'efficacité du système capitaliste est alors parfois remise en cause. Néanmoins, Karl Marx soulignait déjà dans Le Capital , faisant tout pour que « rien ne se perde ni ne soit gaspillé ». Les économistes libéraux soutiennent que le libre marché permet la meilleure affectation des ressources et leur gestion la plus efficace. L'économiste Pascal Salin va jusqu'à soutenir que les problèmes d'efficacité et de gestion liés à l'exploitation des ressources pourraient être résolus par la privatisation de ces ressources. En effet, un propriétaire, responsable d'une ressource naturelle, va l'évaluer et la gérer de façon à maximiser sa richesse et va donc l'entretenir. Pascal Salin prend comme exemple le problème de déforestation des forêts amazoniennes et écrit que . Pascal Salin insiste également sur le progrès technique et sur les . Contestant la vision optimiste d'un progrès technique capable de répondre aux problèmes et questions qu'il a lui-même engendrés, des penseurs et économistes voient une autre logique à l'œuvre dans l'idéal de croissance, qui obère la saine gestion des ressources de la planète. Ainsi pour Jacques Ellul, contempteur moderne de ce qu'il a appelé le système technicien, pour une entreprise capitaliste, seul compte le profit indépendamment des effets positifs ou négatifs de son activité. Observant qu', et que la population mondiale devrait se stabiliser au cours du selon les prévisions de l'ONU alors que sa croissance a soutenu la moitié de la croissance économique à partir du , Thomas Piketty juge . Conséquences négatives de la croissance Conséquences sur l'environnement La production économique engendre dans certains cas des perturbations dans les équilibres écologiques, du fait de la surexploitation des ressources naturelles : émissions de gaz à effet de serre (énergies fossiles), surpompage (eau), surlabourage (terres arables), surpâturage (ressources végétales), surpêche (ressources halieutiques). Augmenter la production de biens matériels ou le transport (pour répondre à l’accroissement démographique par exemple) peut aggraver ces perturbations. Ces effets sont particulièrement visibles depuis les années 2000 dans la plaine du Nord de la Chine par exemple, qui manque cruellement d'eau par suite d'une activité économique en très forte croissance depuis les années 1980. Le réchauffement climatique amène l'ensemble des économies du monde à prendre en compte leurs émissions de gaz à effet de serre et à rechercher au maximum une « croissance propre ». La communauté internationale envisage la mise en place de contraintes collectives, comme le protocole de Kyoto. Certaines études montrent les conséquences de la croissance économique mesurée par le produit intérieur brut sur l'évolution du capital naturel. Bouleversement induits Les critiques de la croissance insistent enfin sur les déséquilibres qui peuvent naître de la croissance : bouleversements sociologiques, politiques et écologiques. Ainsi, les exodes ruraux ou les nouveaux moyens de transport ont entrainé un exode rural et des transformations urbanistiques majeures, qui changent durablement les rapports sociaux. De plus, certains critiques, dont Gilbert Rist, considèrent que la croissance profite surtout à une minorité qui bénéficie de cette augmentation de productivité, alors que la majorité subit ces transformations de façon souvent traumatique (car les impacts sur l'environnement socio-familial peuvent être dramatiques dans certains cas), et ne retire aucun bénéfice ni en niveau de vie, encore moins en qualité de vie, de la croissance économique. Arguments en faveur de la croissance économique Pour ses partisans, la croissance économique permet la diminution des inégalités de revenu des individus à l'échelle supranationale. Quand c'est le cas, des enquêtes d'opinion sur la qualité de vie montrent que celle-ci augmente de concert avec le revenu par habitant, du moins jusqu'à un seuil de par an. La diminution rapide de la pauvreté dans le monde dans la seconde moitié du est établie. Elle est largement due à la croissance économique, selon la Banque mondiale. C'est dans les régions où la croissance a été la plus faible, en particulier en Afrique subsaharienne, que la pauvreté a le moins diminué et qu'elle risque d'augmenter à l'avenir. Toutes les prédictions de bornes absolues au développement depuis Malthus se sont révélées fausses, en raison de la capacité des humains à trouver de nouveaux usages aux ressources : le travail humain a été remplacé par le travail animal, puis mécanique, avec le développement progressif d'énergies nouvelles : bois, charbon, électricité, pétrole. Ainsi, l'économiste Julian Simon affirme dans The Improving State of the World que les conditions matérielles de l'humanité s'améliorent rapidement. Arguments en défaveur de la croissance économique Dennis Meadows : les limites de la croissance Nicholas Georgescu-Roegen et les théoriciens de la décroissance Pour Nicholas Georgescu-Roegen, l'économie répond aux lois de la thermodynamique et de la biologie. Selon le second principe de la thermodynamique, l’énergie d’un système clos tend inéluctablement à la dégradation thermique. Il en va de même pour l'économie: le processus économique matériel ne peut se répéter et s’accroître indéfiniment dans un monde où l’énergie et les matières premières sont limitées. Jacques Ellul et son approche du capitalisme Jacques Ellul a analysé dans toute son œuvre la société technicienne dans laquelle nous vivons sous tous ses aspects. Dans la troisième partie de son ouvrage Le bluff technologique intitulée « Le triomphe de l'absurde », il considère que la croissance (économique) est l'un des paradigmes de la déraison. Il dénonce l'obsession de la croissance, à tout prix, alors qu'on ne se demande ni : croissance de quoi ? Ni, cette croissance est-elle utile ? Ni : à qui servira cette croissance ? Ni même que fera-t-on de tous ces excédents ? Il rappelle qu'il ne peut pas y avoir une croissance illimitée dans un monde limité. Autour de la croissance Croissance et satisfaction En 1974, Richard Easterlin publie une étude empirique montrant que le PIB par habitant, au-delà d'un certain seuil de richesse, n'a pas d'effet sur le niveau de satisfaction des individus. Ce paradoxe est connu dans la littérature économique sous le nom de « paradoxe d'Easterlin ». Il a été remis en cause en 2008 par l'étude de Justin Wolfers et Betsey Stevenson, montrant à l'aide de données individuelles collectées dans un grand nombre de pays qu'il existe bien un lien entre le PIB par habitant et le degré de satisfaction des individus. Une étude plus approfondie, publiée en 2013 par la revue PLOS ONE, confirme les conclusions d'Easterlin : la satisfaction de vivre s’accroît fortement avec le PIB dans les pays à faible revenu, mais la relation devient beaucoup moins pentue au-delà d’un PIB de , puis elle s’aplatit avec un PIB au-delà de , et tend même à décliner avec le PIB dans les pays les plus riches, suggérant l’existence d’un « point de béatitude » qui se situe dans l’intervalle entre et en parité de pouvoir d’achat. Croissance et pauvreté Dans les années 1950, Simon Kuznets avait supposé l'existence d'une relation générale entre croissance et inégalités (courbe de Kuznets), celles-ci augmentant d'abord, puis diminuant lorsque les revenus sont assez élevés. Les études empiriques successives ont largement invalidé cette hypothèse et, en première approximation, la croissance est neutre par rapport aux inégalités. Dans une étude empirique publiée pour la Banque mondiale, David Dollar et Art Kraay ont conclu que les revenus des populations pauvres (le quintile inférieur) augmentaient proportionnellement avec le revenu moyen, de manière presque systématique quelles que soient les périodes et les pays concernés. Toutefois, la même année, la Banque mondiale relève dans un ouvrage intitulé Qualité de la croissance, qu'une croissance instable a des répercussions très négatives sur les pauvres, et que leurs actifs humains et naturels peuvent être tellement affectés en cas de crise, que cela peut les empêcher de profiter de la reprise lorsque celle-ci apparaît. Il en est de même des politiques d'encouragement envers les pauvres, dont l'interruption peut être liée aux à-coups de croissance, et dont la cyclicité a les mêmes effets. D'autre part, la dégradation du capital naturel (environnement, terres, sources, pêcheries), dont l'impact sur la croissance économique est sujet à débats, risque selon elle d'avoir des Enfin, l'inégalité des revenus, résultant d'une répartition inégale des actifs tels que capital physique, ressources éducatives et terres, affecte le bien-être social via deux mécanismes, dont un mécanisme indirect qui réduit le potentiel de croissance et les chances de faire reculer la pauvreté. L'enrichissement qui résulte de la croissance économique peut permettre de faire reculer la pauvreté : un rapport de la Banque Mondiale relève que le nombre de pauvres (personnes gagnant moins de 1,25 dollar par jour) dans le monde a diminué de 500 millions entre 1981 et 2005, et leur proportion dans la population totale est tombée de 52 % à 26 % ; mais l'Afrique subsaharienne n'a pas vu diminuer son taux de pauvreté, et la plus grande partie des 500 à 600 millions de personnes sorties de l'extrême pauvreté entre 1981 et 2005, d'après le critère de 1,25 dollar par jour, sont toujours pauvres. Croissance économique, croissance verte et développement soutenable La croissance dépend de l'augmentation des facteurs de production, de ressources, naturelles, foncières et humaines pas, peu, difficilement, couteusement ou lentement renouvelables… souvent déjà surexploitées (surpêche, déforestation, érosion des sols, etc.). Le progrès technique peut limiter ou aggraver l'appropriation des ressources naturelles par l'homme au détriment des autres espèces. Les auteurs Jean-Marc Jancovici et Serge Latouche soulignent que la croissance économique mesurée par le PIB tend à détruire le capital naturel. L'économiste Paul Romer intègre dans ses réflexions la limitation des ressources naturelles, tout en soutenant que le progrès technique et la « connaissance » peuvent générer une nouvelle croissance. Au plan micro-économique, des études ont montré que les stratégies visant à renforcer les capitaux propres des entreprises, ce qui permet d’absorber les pertes en cas d’accident de parcours contribuent à une croissance durable et mieux prévisible. Une des critiques de l'économie de marché est que l'environnement est mal pris en compte dans les modèles économiques actuels, sauf peut-être à travers le progrès technique dans le modèle de Solow (d'inspiration néoclassique avec deux facteurs de production capital et travail), dans la mesure où celui-ci tient compte des contraintes environnementales. Quand le progrès technique ignore les contraintes environnementales, la croissance et une meilleure productivité peuvent avoir des effets négatifs sur l'environnement, ce que dénonçait le philosophe Hans Jonas dans Le Principe responsabilité dès 1979. L'un des secteurs où ces déséquilibres apparaissent le mieux est celui de l'agriculture, où le modèle productiviste de l'agriculture intensive pratiquée depuis la Seconde Guerre mondiale a généré des impacts environnementaux négatifs (Cf. pollution diffuse et générale par les pesticides et engrais, perte de biodiversité, dégradation des sols). « Croissance verte » L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) la définit comme : elle consiste à . Elle nécessite de « découpler » davantage les impacts environnementaux et la croissance économique et d’adopter des modes de consommation et de production plus respectueux de l'environnement tout en réduisant la pauvreté et en améliorant les perspectives des populations en matière de santé et d’emploi. Elle implique de . En France, un « Observatoire national des emplois et métiers liés à la croissance verte » a été créé en 2010, qui vise à fournir , qui a défini plusieurs périmètres (). Au sens large, pour un , selon l’observatoire (publication 2010), environ emplois (en équivalent temps plein) étaient concernés en 2008. Des métiers et des emplois verts sont maintenant identifiés dans le répertoire de Pôle emploi et dans la nomenclature des professions et catégories socioprofessionnelles de l'Insee ; et neuf professions « vertes » ont été identifiées fournissant emplois en 2007. L'observatoire Trendeo dénombre seulement nettes d'emplois annoncées en France de 2009 à 2016 dans le secteur du développement durable, allant de l'éolien au solaire en passant par la dépollution, l'alimentation biologique, le jardinage et les espaces verts ou les biocarburants. Le secteur a échoué à se structurer autour d'acteurs majeurs dans les deux filières dont on parlait beaucoup en 2009, le solaire et l'éolien, où de nombreuses annonces de créations d'emplois n'ont pas été suivies de réalisations. On parle beaucoup des emplois créés par la transition énergétique, mais bien moins de ceux qu'elle supprime : ainsi, l'industrie des turbines pour centrales électriques à gaz et à charbon est confrontée en 2018 à une forte baisse de la demande, due aux progrès de l'efficacité énergétique et des renouvelables ; pour General Electric, les commandes d'équipements ont baissé en un an de 40 % et celles de services de 19 %, et son concurrent Siemens enregistre une baisse de 25 % de son activité « Power & Gas ». Même dans les équipements pour les renouvelables, des suppressions d'emplois apparaissent du fait du déplacement du centre de gravité des marchés vers l'Asie : Alstom supprime des emplois dans l'hydraulique en Europe, et Siemens a annoncé un plan de suppression de dans l'éolien ; tous les turbiniers commencent à délocaliser la fabrication de certains composants vers des pays à bas coûts d'Asie ou d'Afrique du nord. Selon Patrick Artus, l'économiste de Natixis, « la transition énergétique va être une source de perte d'emplois industriels en France » ; la perte potentielle d'emplois industriels dépassera certainement les . Le passage à la voiture électrique va transférer environ un tiers de la valeur ajoutée du secteur automobile en Asie, où seront produites la grande majorité des batteries électriques. Par ailleurs, le passage à la production d'énergies renouvelables va détruire les emplois dans la production traditionnelle d'électricité (turbines à gaz, nucléaire…) alors que les équipements pour les énergies renouvelables ne sont pas produits en France. De nombreux penseurs et experts considèrent que la notion de « croissance verte » constitue un oxymore. On peut citer Arthur Keller, qui critique l'hypothèse d'un « découplage entre le PIB et l’impact environnemental des activités humaines », ou Maxence Cordiez, qui écrit : . Ce sont les délocalisations qui ont permis aux pays occidentaux d'améliorer, uniquement en apparence, leurs bilans énergétiques. Notes et références Source Notes Références Bibliographie Articles académiques Paul Romer, Endogenous Technological Change, Journal of Political Economy, Ouvrages Manuels Robert Barro et Xavier Sala-i-Martin, Economic Growth, 2003, MIT Press Jean Arrous : Les Théories de la croissance, Seuil, 265 p Dominique Guellec et Pierre Ralle : Les Nouvelles Théories de la croissance, La Découverte, 2003, 128 p Introductions Christian Arnsperger, article « Croissance » in Dominique Bourg et Alain Papaux, Dictionnaire de la pensée écologique, Presses universitaires de France, 2015 Prospective « Développement économique, innovation - Croissance verte : France : les perspectives de croissance économique » (Futuribles, 386, juin 2012, à 46), DOC00291753 Voir aussi Articles connexes Notions Théoriciens Moses Abramovitz Liens externes Croissance potentielle et développement, rapport du Conseil économique et social, 2007. "La croissance économique", fiche sur le site Le-Politiste.com, 2012. Conseil économique pour le développement durable - Le financement de la croissance verte Synthèse sur la croissance Article de allocation-universelle.net consacré à la croissance économique Indicateur économique
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Largonji%20et%20loucherbem
Largonji et loucherbem
Le largonji est un ensemble de procédés de déformation qui se sont développés en argot à partir de la fin du ou du début du : il a ainsi commencé à être à l'origine des mots largue et larque pour marque ("femme"), lomben pour bon, La Lorcefé pour La Force, etc. (voir historique ci-dessous). Le mot largonji – issu, par une forme du procédé qu'il désigne, de la déformation du mot jargon – est attesté pour la première fois en 1881 dans la nouvelle édition de la Chanson des gueux de Jean Richepin (voir ci-dessous la section "Dans les arts") ; il a été utilisé par les spécialistes de l'argot et notamment par Gaston Esnault dans son Dictionnaire historique des argots français pour regrouper différents procédés de même type. L'une des formes principales du largonji est le loucherbem (à prononcer "louchébèm"). Elle a été davantage étudiée, si bien que, dans la suite de cet article, l'accent est davantage mis sur le loucherbem que sur le largonji. Le loucherbem (écrit aussi louchébem, louchébème, et parfois abrégé en louchebem, louch'bem) est un jargon essentiellement employé dans le milieu professionnel des bouchers. Le mot loucherbem – issu de la déformation par largonji du mot boucher, attestée pour la première fois en 1876 sous la forme luchebem – a été utilisé à partir de la fin du pour désigner le largonji des louchébems (« jargon des bouchers »), autrement dit l'argot des bouchers. Le louchébem reste au connu et utilisé dans cet univers professionnel. Définition Le louchébem est un largonji (jargon). Le lexicographe Gaston Esnault explique ainsi le second terme (article largonji) en commençant par décrire la variante principale du procédé : Strictement, selon certains auteurs mais cela n'est pas confirmé par les faits (voir exemples ci-dessous), le louchébem serait une . Création lexicale Le processus de création lexicale du louchébem se rapproche du verlan et du javanais. On « camoufle » des mots existants en les modifiant suivant une certaine règle : la consonne ou le groupe de consonnes au début du mot est reportée à la fin du mot et remplacée par un « l », puis on ajoute un suffixe argotique au choix, par exemple -em/ème, -ji, -oc, -ic, -uche, -ès (en fait -i ou é comme dans largonji ou à loilpé et non ji). Ainsi s-ac se mue en l-ac-s-é, b-oucher en l-oucher-b-em, j-argon en l-argon-j-i, etc. Le louchébem est d'abord et surtout un langage oral, et l'orthographe en est très souvent phonétisée. Historique Comme l'indiquait Gaston Esnault à l'article louchébème ou loucherbem de son Dictionnaire historique des argots français (1965), le louchébem ne semble pas avoir été conçu par les bouchers de Paris. Les plus anciens mots issus du procédé, qui, par déformation du mot jargon, sera appelé largonji, se trouvent recensés dans l'argot des classes dites dangereuses de la première moitié du : lomben pour bon dans le glossaire argotique de Louis Ansiaume, forçat au bagne de Brest en 1821, La Lorcefé pour La Force (nom d'une prison parisienne) dans Les Mémoires de Vidocq (1828-1829), linspré pour prince dans Les Voleurs (Vidocq, 1836-1837), sans compter les formes anciennes issues d'un largonji sans report de consonne initiale à la fin ni "suffixe" (larque et largue pour marque "femme" chez Ansiaume 1821, lousse pour pousse "gendarmerie" dans Dictionnaire d'argot de 1827, etc.). Le premier mot attesté de la déformation avec -em est lombem pour bon dans une lettre d'un malfaiteur (journal La Patrie de 1852), citée par Michel 1856 et Larchey 1858. Les premiers témoignages concernant le jargon des bouchers datent de la seconde moitié du (voir par exemple ci-dessous « largonji des louchersbem » dans Richepin 1881) et l'usage du terme loucherbem pour parler de ce jargon date de la fin du même siècle (Marcel Schwob & Georges Guieysse l'appellent ainsi dans leur Étude sur l’argot français en 1889). Usage Par les bouchers contemporains Encore aujourd'hui les bouchers se servent du louchébem en communauté mais sa connaissance est fondée sur sa mémorisation plutôt que sur la connaissance de ses règles. Voici quelques exemples, même s'il n'est pas facile de décider, pour certains, s'ils ont été créés par des bouchers ou par d'autres argotiers : argot = largomuche à poil = à loilpé bonjour = lonjourbem boucher = louchébem client = lienclès café = laféquès combien = lombienquès comprend = lomprenquès (en) douce = (en) loucedé femme = lamfé ou lamdé (lamdé est plus précisément une « dame ») fou = louf (loufoque, louftingue) gaffe (attention) = lafgué garçon = larsonquès gitan = litjoc gigot = ligogem maquereau = lacromuche merci = lercimuche monsieur = lesieumic morceau = lorsomic paquet → pacson = lacsonpem pardessus = lardeuss (lardeussupem) pardon = lardonpem parler = larlépem pas = dans le lap (dans l'expression lomprenquès dans le lap) patron = latronpem ou latronpuche porc = lorpic pourboire = lourboirpem putain (prostituée) = lutinpem sac = lacsé toqué = locdu Dans le langage courant Certains mots de largonji ou de louchébem sont devenus communs et ont aujourd'hui leur place dans le langage familier. C'est en particulier le cas de loufoque que Pierre Dac, fils de boucher, a contribué à populariser, au point d'être parfois présenté comme l'inventeur-même du mot. Exemples : cher = lerche (employé communément dans sa forme négative : pas lerche) ou lerchem en douce = en loucedé ou en loucedoc fou = loufoque, louftingue portefeuille = larfeuille ou lortefeuillepem filou = loufiah (personne peu fiable, puis servile pour s'appliquer en particulier aux serveurs de bars et d'hôtels) à poil = à loilpé (c.-à-d. nu) Par la Résistance Dans les arts Dans sa nouvelle édition de La Chanson des gueux en 1881, Jean Richepin, qui n'avait employé dans la première de 1876 qu'un mot du largonji régulier (loufoque), remanie un sous-ensemble de poèmes intitulé « L'égout » en un nouveau sous-ensemble intitulé « Au pays de Largonji », introduit ailleurs dans le recueil un autre mot d'un autre type de largonji (lampagne du cam pour campagne) et ajoute un « Glossaire argotique » final où un article est consacré au mot LARGONJI, avec mention du « largonji des louchersbem ou jargon des bouchers ». On retrouve beaucoup de termes de largonji ou de louchébem dans la littérature d'Alphonse Boudard : « Je me retrouve ce soir avec les Lettres à l’Amazone de Remy de Gourmont. Ça ne m’en apprend pas lerchem [cher] sur l’Inde, les Hindous et les Clancul. Non, et je ne parviens pas à les lire, ses somptueuses bafouilles au cher Maître. » (La métamorphose des cloportes) Dans la chanson Sale Argot du groupe de rap français IAM, sur la mixtape IAM Official Mixtape, le rappeur Akhénaton rappe un couplet entier en louchébem. Dans son album Méfiez-vous des petites filles, Philippe Marlu interprète Lansonchouille, première chanson en louchébem du millénaire, écrite par Stéphane 'Léfanstouf' Moreau. Raymond Queneau a également utilisé le loucherbem dans un texte du même nom dans son recueil Exercices de style, publié en 1947. Dans son roman jeunesse Les Mystères de Larispem, Lucie Pierrat-Pajot met en scène une caste de bouchers ayant pris le pouvoir lors de la Commune de Paris pour former un état populiste, où aristocrates n'existent plus et tous vivent égaux. Dans ce Paris rétro-futuriste, le louchébem est couramment parlé, et l'autrice explique que c'est en apprenant l'existence de cette forme d'argot que lui est venue l'inspiration pour son livre. Notes et références Voir aussi Bibliographie Nouveau dictionnaire d'argot, Paris, 1829. Marcel Schwob, Étude sur l'argot français, Paris, Émile Bouillon, 1889. David Alliot, Larlépem-vous Louchébem? l'argot des bouchers, Paris, Éditions Horay, 2009. Christophe Mérel, Les fables de La Fontaine en louchébem, Éditions Édilivre, 2011. Denis Delaplace, Largonji et loucherbem au siècle de Lorédan Larchey, e-book Kindle-Amazon, 180 p., 2019. Articles connexes Autres procédés de déformation de mots à but cryptique : Verlan Javanais Pig latin Liens externes La joyeuse java des Louchébems - Émission de France Culture sur la langue des bouchers Le loucherbem - Article d'un ancien boucher, historien de la boucherie française. www.mhr-viandes.com. Archivé le . Interview de Gégé le louchebem sur Arte Radio Traducteur français-argomuche louchebem en ligne Akhenaton rappe en Louchébem dans une chanson d'IAM Jargon Argot Boucher
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Autriche-Hongrie
Autriche-Hongrie
LAutriche-Hongrie (, ), en forme longue habituelle lEmpire austro-hongrois (en allemand : Österreichisch-Ungarische Monarchie, en hongrois : Osztrák-Magyar Monarchia), est l'ancienne union de deux États d'Europe centrale créée par la transformation en une « double monarchie » de l’empire d'Autriche (lui-même regroupant à partir de 1804 les États régis par les Habsbourg à la suite de la disparition du Saint-Empire romain germanique). L’Autriche-Hongrie a existé de 1867 à 1918. Également appelée « monarchie danubienne », l'Autriche-Hongrie consiste en l'union réelle de deux États contigus et égaux, unis par la maison de Habsbourg-Lorraine et liés par un « compromis » ( ; ) : les royaumes et pays représentés à la Diète d'Empire, dits Cisleithanie, incluant notamment l'archiduché d'Autriche, les royaumes de Bohême et de Galicie ; les pays de la Couronne de saint Étienne, dits Transleithanie, incluant les royaumes de Hongrie et de Croatie-Slavonie. Jusqu'en , une union douanière complète l'union réelle. En , l'Autriche-Hongrie annexe la Bosnie-Herzégovine qu'elle occupait et administrait depuis mais qui était restée nominalement sous souveraineté ottomane. La constitution politique de l'Autriche-Hongrie fait suite à l’exclusion des empereurs d'Autriche de leurs zones d’influence traditionnelles : l'Italie (1860) puis l’Allemagne (1866). Le projet de consiste alors à conforter son assise en associant les élites hongroises au pouvoir. Ce compromis est accepté par la noblesse hongroise car il pérennise la plupart de ses privilèges féodaux institués par la Bulle d'or du roi André II en 1222. En 1867, François-Joseph, déjà empereur d’Autriche, est couronné roi de Hongrie à Budapest. Autocrate conservateur mais pragmatique, il s’appuie sur les facteurs de cohésion que sont la monarchie et sa bureaucratie, l’Église catholique, l’aristocratie et l’armée. Son petit-neveu lui succède en 1916 sous les noms de Charles d’Autriche et de Hongrie. L'empire habsbourgeois devient ainsi une « double monarchie », expression réservée à l’Autriche-Hongrie. L’aigle à deux têtes, symbole bien antérieur à la constitution, lui convient parfaitement. Les adjectifs officiels étaient les suivants : « impérial et royal » (« K. und K. » : ) pour les services communs (armée, finances, diplomatie) : la est la marine de guerre et la KuK Armee la composante commune des forces terrestres austro-hongroises ; « impérial-royal » pour les services propres à la « Cisleithanie » dont le souverain est empereur d'Autriche, roi de Bohême et Moravie, de Galicie et Lodomérie, duc ou comte des autres territoires héréditaires des Habsbourg ; « royal » pour les services propres à la « Transleithanie » où le souverain règne à titre de roi de Hongrie et de Croatie. Ce compromis politique avec la noblesse hongroise lèse les intérêts des autres peuples de la « double monarchie », slaves (Tchèques, Slovaques, Polonais, Ukrainiens, Slovènes, Croates, Serbes) ou latins (Italiens, Roumains). Lors de la défaite à l’issue de la Première Guerre mondiale et au nom du « droit des peuples à disposer d'eux-mêmes », les assemblées représentatives de ces peuples, constituées en décembre 1918, proclament, ainsi d'ailleurs que le Conseil national des Hongrois, leur séparation de la « double monarchie ». Ce processus aboutit au remplacement de l’Empire austro-hongrois par sept « États-nations ». Certains sont nouvellement indépendants, allant ainsi bien au-delà des anciennes revendications de l’austroslavisme, restées insatisfaites : ce sont la Tchécoslovaquie et le royaume des Serbes, Croates et Slovènes, future Yougoslavie, formé par la réunion des Slaves méridionaux d’Autriche-Hongrie, de Serbie et du Monténégro. Un autre, la Pologne, est ressuscité après plus de de disparition. Deux pays latins déjà existants sont simplement agrandis aux dépens de l’empire : l’Italie et la Roumanie. Ces profonds changements sont officialisés durant les deux années suivantes par la signature des traités de Saint-Germain et du Trianon qui consacrent la fin de l’Empire, l’interdiction pour les Habsbourg de résider en Autriche, mais aussi l’interdiction pour les Allemands d’Autriche, ainsi exclus du fameux « droit des peuples », de s’unir à la république de Weimar. L’Autriche elle-même devient et reste une république, tandis qu'en Hongrie un bref épisode républicain laisse place à une monarchie gouvernée par une régence et réduite au tiers central de la Grande Hongrie, un tiers des Magyars se retrouvant en dehors de ses nouvelles frontières. Formation de l'Autriche-Hongrie Un certain nombre d'auteurs s'accordent pour voir dans l'Autriche-Hongrie une union réelle. Sa nature a néanmoins été discutée. Quelques auteurs autrichiens ou étrangers y ont vu un État fédéral, d'autres une simple confédération d'États. Entités constitutives de la monarchie Succédant à l'empire d'Autriche, la dénomination officielle d'Autriche-Hongrie apparaît en 1867, mais désigne un État déjà constitué dès la première partie du . C'est la dernière forme politique qu'ont prise les possessions de la dynastie impériale des Habsbourg-Lorraine en Europe centrale. L’Autriche-Hongrie est, après la Russie, le plus grand État d’Europe avec une superficie de . Mais tous ses peuples, et notamment les Slaves, n’y sont pas également représentés : l’ancien royaume de Bohême-Moravie, celui de Galicie-Lodomérie, celui de Croatie-Slavonie ainsi que la principauté de Transylvanie ont perdu leurs prérogatives antérieures et la « double monarchie » n'est formée que de deux entités principales et ultérieurement d'une troisième : l’empire d'Autriche tel qu’il fut défini en 1867 (dit « Cisleithanie ») ; les royaumes de Hongrie et de Croatie-Slavonie réunis (dits « Transleithanie ») ; la Bosnie-Herzégovine, qui n’est rattachée ni à l’un ni aux autres, mais placée sous administration commune en 1878 par le traité de Berlin, et annexée en 1908. Cette organisation territoriale et la législation qui en découle favorisent largement les aristocraties et les bourgeoisies germanophones et magyarophones, de confession catholique romaine (religion de l’État et de la dynastie), au détriment des autres groupes sociaux, linguistiques ou religieux. Royaumes et pays représentés à la Diète d'Empire L'Autriche, en tant qu'État distinct de la Hongrie, est un , sans dénomination officielle. Elle est désignée par l'expression ou comme . D'une superficie de , elle compte (recensement de 1910). Elle est constituée de . Chacune d'elles dispose d’une autonomie relative, avec des assemblées provinciales () élues dans un premier temps au suffrage par classes, censitaire puis universel. Les habitants de langue allemande, qui comptent pour 36 % de la population totale et élisent 43 % des sièges au parlement, s’opposent globalement à la restauration d’un royaume de Bohême autonome, revendiquée par les Tchèques. Un ensemble austro-bohémien a été fondé en 1526 lorsque Ferdinand, époux d'Anne Jagellon, hérite de son beau-frère de Hongrie. Il a été consolidé lors des guerres de Trente Ans (1618-1648) et de succession d’Autriche (1740-1748). Cet ensemble sert de socle à la création de l'empire d’Autriche en 1804. En 1867, l'Autriche « cisleithane » couvre : la part de l'Empire d'Autriche ayant fait partie de la Confédération germanique, à savoir : les pays héréditaires des Habsbourg, à savoir : l'archiduché d'Autriche, les trois duchés de Styrie, de Carinthie et de Carniole, le comté princier de Tyrol ainsi que Trieste, l’Istrie occidentale et le comté de Gorizia et Gradisca, la région de l'Inn (« Innviertel »), rattachée depuis 1779 à l’Autriche au détriment de la Bavière (Nord-Ouest de l'Autriche), l'évêché de Salzbourg et l’évêché de Trente, anciennes principautés épiscopales, sécularisées en , les trois pays de la Couronne de Bohême, à savoir : le royaume de Bohême et le margraviat de Moravie, ainsi que la Silésie, les deux anciens duchés d'Auschwitz et de Zator, le royaume de Galicie et de Lodomérie, pris en 1772 à la Pologne lors du premier partage de ce pays (aujourd’hui réparti entre la Pologne et l’Ukraine), le duché de Bucovine, pris en 1775 à la Moldavie (aujourd’hui réparti entre la Roumanie et l’Ukraine), le royaume de Dalmatie, pris en 1797 à la république de Venise (aujourd'hui en Croatie). Les pays de la Couronne de saint Étienne Les pays de la Couronne de saint Étienne ont une superficie de et une population de . En vertu du compromis hungaro-croate de , ils comprennent : le royaume de Hongrie proprement dit (), comprenant depuis 1867 la Transylvanie ; le royaume de Croatie-Slavonie (encore appelé Croatie-Esclavonie), royaume autonome avec pour capitale Agram (ou Zagreb), ; la ville de Fiume et son territoire (20 km²), avec le titre de . Le royaume de Hongrie possède, contrairement à l’empire d’Autriche, une structure centralisée. Les comitats, unités administratives de base, sont gérés conjointement par un préfet nommé par l'État et un alispán élu par l'aristocratie locale. Le royaume de Croatie-Slavonie dispose d'une administration autonome dirigée par un ban nommé par l’État qui est responsable devant le Sabor, assemblée élue qui a la capacité de légiférer dans les domaines de l’enseignement et la justice. Les pays de la Couronne de saint Étienne comprennent plus ou moins le territoire du premier royaume de Hongrie constitué peu après l’an 1000 et à nouveau regroupé en 1699 lorsque les Habsbourg étendent la Hongrie royale à la Hongrie ottomane libérée de l’emprise ottomane et à la Principauté de Transylvanie, vassale des Ottomans et également appelée royaume de Hongrie orientale. Ils sont dès lors gouvernés par la minorité dominante des aristocrates magyars qui revendiquent leur autonomie face aux Habsbourg et détiennent (jusqu’en 1918) la majeure partie des terres dans les pays de la Couronne de saint Étienne. Le condominium de Bosnie-Herzégovine Administrée par l'Empire à partir de 1878 après une campagne militaire puis annexée en 1908 sous les auspices du ministre Alois Lexa von Aehrenthal, la Bosnie-Herzégovine a une superficie de et une population de . Elle est constituée de deux provinces : la Bosnie, capitale Sarajevo ; l'Herzégovine, capitale Mostar. Le condominium n'est attribué ni à l'Autriche ni à la Hongrie. De plus, les catholiques (Croates) sont minoritaires en Bosnie-Herzégovine et ni la Cisleithanie ni la Transleithanie ne souhaitent augmenter leurs minorités orthodoxes (Serbes), et encore moins englober une minorité musulmane (Bosniaques). De ce fait, la Bosnie-Herzégovine se retrouve ainsi être la « Troisième entité de la double monarchie » : annexée, elle ne dépend spécifiquement d’aucune de ses deux composantes mais est considérée comme commune aux deux couronnes, qui administrent ensemble tout ce qui ne relève pas des pouvoirs locaux bosno-herzégoviniens. Les pouvoirs locaux sont surtout confiés à la minorité catholique (croate, 22,9 % de la population) et à la minorité musulmane (bosniaque, 32,7 % de la population), ce qui mécontente la minorité orthodoxe (serbe, 43,5 % de la population). Les institutions politiques : le compromis de 1867 Après la défaite de Sadowa en 1866 face à la Prusse, les options fédérales à six (Autriche, Bohême-Moravie, Galicie, Hongrie, Croatie et Transylvanie) ou à trois (Autriche, Hongrie, Croatie) sont abandonnées et, en 1867, l'empire d'Autriche devient une « double monarchie » (impériale et royale) rassemblant l'empire d'Autriche et le royaume de Hongrie. Le compromis de 1867 est négocié entre Beust, président du Conseil de l'empire d'Autriche, et Andrássy, président du Conseil du royaume de Hongrie, l'un des héros de la guerre d'indépendance de 1848-1849. Ce compromis fait accepter François-Joseph par les Hongrois, et il est solennellement couronné roi de Hongrie à Budapest. Des gouvernements distincts pour l'empire d'Autriche et le royaume de Hongrie La partie autrichienne de l’empire devient peu à peu une véritable monarchie constitutionnelle, avec un système de représentation bicaméral qui comprend : une chambre des seigneurs, dont les membres sont désignés par l’empereur ; une chambre des députés, dont les membres d’abord désignés par les diètes provinciales sont progressivement élus au suffrage universel masculin. Eduard Taaffe, ami personnel de l’empereur, est ministre-président de 1879 à 1893. Dans la partie hongroise, le pouvoir est exercé par l’aristocratie foncière hongroise qui s’assure le contrôle quasi exclusif de la chambre des députés, grâce à un système électoral censitaire et un découpage approprié des circonscriptions. Kálmán Tisza puis son fils István Tisza sont ministres-présidents de 1875 à 1890, puis de 1903 à 1905 et de 1913 à 1917. La capitale de l’État restauré fait l’objet d’un plan d’urbanisme ambitieux, de la fusion en 1873 des communes de Buda, Óbuda et Pest, à l’inauguration en 1896 de la première ligne de métro continentale et de la place des Héros, pour célébrer le millénaire du royaume. Les instances pour gérer les affaires communes Les affaires communes aux deux États sont réduites. Elle se répartissent en deux catégories : les proprement dites, d'une part, et les , d'autre part. Les premières sont dites car dérivant de la Pragmatique Sanction ; les secondes, . Les proprement dites sont au nombre de trois, chacune gérée par un ministère : les affaires étrangères, les affaires militaires et les finances communes. S'il y a une armée commune avec un état-major commun, il y a toutefois deux armées territoriales : en Autriche et en Hongrie. Le ministère des Finances commun gère en plus à partir de 1879 la Bosnie-Herzégovine : il est financé à 70 % par la Cisleithanie et à 30 % par la Transleithanie. Les sont d'ordre économique. Elle comprennent : les affaires commerciales, notamment douanières ; la fiscalité indirecte en rapport avec la production ; le régime de la monnaie et du crédit ; les chemins de fer d'intérêt commun. L'harmonisation qu'elles exigent fait l'objet de dispositions communes renouvelées tous les dix ans, dans des projets de lois identiques adoptés par les deux parlements. La convention douanière qui fait des territoires autrichien et hongrois un seul territoire douanier est renouvelée sans problème en 1878 et 1887. Elle est remplacée à partir de 1903 par un traitement de faveur avec réciprocité assurée. Les ministres communs Les trois ministres communs sont nommés et révoqués par l'empereur-roi. Leurs fonctions sont incompatibles avec celles de ministre de l'un ou l'autre des deux États. Ils sont individuellement et solidairement responsables de leurs actes devant les Délégations. Celles-ci peuvent les renvoyer devant une Haute Cour formée, pour moitié, de citoyens autrichiens et hongrois. Le Conseil des ministres communs comprend au moins cinq membres : aux trois ministres communs s'ajoutent, en effet, le ministre-président d'Autriche () et celui de Hongrie (Miniszterlenök). Les Délégations Les Hongrois ayant rejeté la création d'un Parlement commun aux deux États, le contrôle parlementaire des ministres chargés de l'administration des affaires communes est assuré par deux Délégations. L'une et l'autre des Délégations ont un nombre égal de membres, le nombre maximal étant de soixante par délégation. Vingt membres sont élus par la Chambre haute et les quarante autres par la Chambre basse de chaque Parlement. En Hongrie où le système électoral exclut en fait les nationalités autres que la hongroise, quatre des quarante délégués de la chambre basse sont croates. Les délégations siègent séparément, communiquent entre elles par écrit et n'ont aucun pouvoir législatif. Une puissance aux riches potentiels dont la cohésion est problématique L'Autriche-Hongrie a globalement développé à la fois son agriculture et son industrie. Cependant, l'évolution de chacune de ses parties est contrastée. La Hongrie reste essentiellement agricole et gouvernée par une aristocratie jalouse de ses privilèges, alors que l'ensemble austro-bohémien s'industrialise et se démocratise. Point de convergence des archaïsmes et des idées progressistes d'une époque, Vienne est en 1900 l'un des principaux phares de la culture européenne. Le défi majeur de la double monarchie est d'ordre politique. L'Autriche-Hongrie connaît comme les autres États de l'époque les conflits de classes sociales, mais en outre les diverses nationalités demandent leur place à côté des germanophones et des Hongrois, notamment celles qui avaient constitué des États avant d'être intégrées : principalement les Tchèques en Autriche et les Croates en Hongrie. Démographie À la veille de la Première Guerre mondiale, l’Autriche-Hongrie est le troisième État européen par sa population, soit . L’allemand est langue officielle en Cisleithanie, le magyar en Transleithanie. L’Empire compte quatorze groupes culturels et linguistiques dont six non-slaves. Cependant, au sein de l’armée, l’allemand reste la seule langue du commandement même si les officiers doivent être polyglottes afin d’être compris de leurs hommes. Les différentes nationalités Les « nationalités » (se définissant à l'époque, lors des recensements, par la déclaration d’usage de la langue) sont, en 1910, réparties ainsi : les Allemands sont (23,4 %), dont en Autriche et en Hongrie. Le groupe germanique forme une masse compacte dans la zone de l'actuelle Autriche, ainsi que dans les Sudètes, en bordure de la Bohème ; les Magyars sont (essentiellement en Pannonie et dans l'Est de la Transylvanie) quelque , soit 19,6 % de la population de la Double-couronne ; quoique sociologiquement disparate, l'élément slave compte pour près de 45 % du total de la population et vit mal sa subordination aux Austro-Allemands et Magyars, groupes dominants mais globalement moins nombreux. Le sentiment panslave est important chez les Tchèques en Bohême et en Moravie, ainsi que chez les Serbes et les Croates dans les Balkans. Il souffre en Galicie de l'attitude de l’Empire russe face aux Polonais et aux Ukrainiens. Les Slaves occidentaux catholiques, tels les Tchèques et les Slovènes, ont en général un bon niveau de vie et d’instruction, tandis qu’à l’est les Ukrainiens et les Serbes, de tradition orthodoxe, sont souvent pauvres et illettrés ; les Latins (Italiens au Tyrol du Sud, en Istrie et en Dalmatie, Roumains en Transylvanie, en Hongrie orientale et en Bucovine) représentent quelque 7,8 % de la population ; enfin, de l’Empire (4,57 %) appartiennent à d’autres cultures ; il s'agit principalement des Juifs (majoritairement de langue yiddish, notamment en Galicie, leur principale zone d'implantation) et des Roms. Parmi les Juifs, la bourgeoisie urbaine d’Autriche et de Hongrie est le plus souvent laïque, instruite et bien intégrée, tandis qu’en milieu rural, notamment en Galicie ou en Haute-Hongrie (actuelles Slovaquie et Ruthénie subcarpathique) les communautés traditionalistes faisant usage de vêtements spécifiques très visibles (caftans, grands chapeaux) mènent une vie très imprégnée par la religion dans des shtetls, séparément des autres populations, et sont souvent l’objet d’intolérance. Les Roms, eux aussi, mènent une vie traditionnelle et nomade, offrant leurs services d’artisans là où ils campent, et victimes eux aussi d’intolérance. Les différentes religions Places fortes de la Contre-Réforme, l'Autriche et accessoirement la Hongrie ont laissé peu d'espace au protestantisme qui est toutefois resté vivace en Bohême-Moravie et en Transylvanie. En conséquence, plus des trois quarts des Austro-Hongrois sont en 1910 d'affiliation catholique. L'orthodoxie est présente en Bosnie-Herzégovine, en Hongrie du Sud-Est, en Galicie orientale, en Transylvanie et en Bucovine. L'islam est présent en Bosnie-Herzégovine. Phénomène tant religieux qu'ethno-culturel, le judaïsme est représenté sous sa forme ashkénaze de langue yiddish dans les de Galicie, de Bucovine, de Ruthénie et de Marmatie, ainsi que dans les métropoles autrichiennes ou hongroises, et sous sa forme séfarade en Bosnie (particulièrement à Sarajevo où il est souvent ladinophone). Certains territoires se partagent entre trois ou quatre confessions (en Bosnie-Herzégovine, on trouve des catholiques, des orthodoxes, des musulmans et des juifs, en Transylvanie et en Bucovine des catholiques, des protestants, des orthodoxes et des juifs…). Les germanophones et les magyarophones se partagent entre catholicisme (très majoritaire) et protestantisme ; Slovènes, Croates, Tchèques, Slovaques et Polonais sont catholiques ; Ukrainiens et Roumains peuvent être catholiques (de rite grec) ou orthodoxes ; les Serbes sont orthodoxes, et les Bosniaques musulmans. Les Roms enfin sont, pour certains, chamanistes, mais la majorité a déjà adopté l'une des religions des pays où ils vivent. Toutes ces confessions sont présentes dans la capitale, où se produit un mélange culturel propice au développement de la vie intellectuelle et artistique, que d'aucuns trouvaient admirable, tandis que d'autres le trouvaient détestable. Dans une moindre mesure, on retrouve le même dans les principales villes de l'Empire, comme en témoignent la littérature, le théâtre, les arts et l'architecture. Économie En 1910, 55 % de la population active travaille encore dans l'agriculture, 48 % en Cisleithanie et 62 % en Transleithanie. La Transleithanie fournit la moitié de la farine nécessaire à la production du pain consommé en Cisleithanie. La propriété des terres est très concentrée en Bohême et en Hongrie, elle est davantage morcelée dans les pays alpins où subsiste une classe moyenne paysanne importante. L'Autriche-Hongrie est devenue la quatrième puissance industrielle en Europe, devançant de peu la Russie. La production aurait triplé en Autriche entre 1880 et 1913, avec en tête la métallurgie et la construction mécanique. Le Ministre-président d'Autriche de 1879 à 1893 Eduard Taaffe met en place une législation sociale relative à la durée du travail et à l'assurance maladie. Les industries se concentrent essentiellement en Basse-Autriche, Bohême ainsi qu'à Budapest côté Hongrie. Elles emploient 23 % de la population active. La double monarchie constitue un vaste marché intérieur, notamment pour les produits agricoles de Transleithanie. Les produits manufacturés de Cisleithanie commencent à souffrir de la concurrence allemande. Le réseau ferroviaire a été multiplié par 8 entre 1860 et 1900. Il a récupéré son retard par rapport aux autres grands États européens grâce en particulier à l'impulsion de l'État. Trieste est devenu le huitième port européen et voit passer la moitié des exportations de la double monarchie. L'industrie pétrolière en Galicie orientale, qui se développe à partir de 1854, est une des plus importantes d'Europe. En 1910, elle représente 5,22 % de la production mondiale. Société Léon Rousset décrivait l'Autriche-Hongrie comme un « contresens historique et géographique », mais un « contresens nécessaire » où les antagonismes pourraient s'atténuer dans un espace-tampon multiculturel plutôt que s'affronter violemment au cœur de l'Europe. Selon d'autres auteurs, les différences linguistiques et religieuses recoupent souvent des inégalités sociales, économiques et politiques : ainsi par exemple les orthodoxes (Ukrainiens, Roumains ou Serbes) sont presque partout pauvres et peu instruits, et dans les régions où ils sont majoritaires, l’aristocratie, maîtresse des terres, est catholique de langue allemande, magyare ou polonaise, tandis que la bourgeoisie, maîtresse de l’industrie et du commerce, est catholique, protestante ou juive, de langue allemande, magyare ou yiddish. Dans ces conditions, la déclaration d’appartenance à une nationalité, c’est-à-dire l’affirmation d’une langue et d’une culture, vise moins à l’obtention d’une quelconque souveraineté qu’à exprimer au sein de l’Empire les mécontentements des groupes les moins favorisés. Dans les deux parties de la Monarchie, la noblesse a un grand poids économique, en raison de l’immensité de ses propriétés foncières : en 1914 par exemple, moins de 1 % de la population possède 40 % du territoire. Une des revendications des nationalités est la réforme agraire, qui sera partiellement réalisée après le partage de l'Empire. De ce point de vue, les paysans ont pu voir avec espoir la double monarchie s'effondrer. En termes de classes sociales et de politique, la prédominance de l’aristocratie dans la haute administration et au gouvernement fait de la société austro-hongroise une société inégalitaire. Ces inégalités sont moins marquées en Autriche qu'en Hongrie. L’Autriche, avec une bourgeoisie active et un taux de croissance économique avant 1914 équivalent à celui de l’Allemagne, se rapproche des États de l'Europe occidentale. La grande noblesse n'a pas hésité à investir dans les entreprises industrielles (exemple : Skoda) et François-Joseph n’hésite pas à anoblir la grande bourgeoisie, y compris juive, en reconnaissance de ses mérites. D’ailleurs, les Juifs austro-hongrois découvriront après 1918 que les « États successeurs » de l’Empire sont (surtout à partir des années 1930) généralement bien moins tolérants à leur égard que les Habsbourg-Lorraine. Un système d’assurances sociales a été créé au profit des travailleurs. Le suffrage est universel et direct depuis 1907 et les nationalités (Roms exceptés) sont proportionnellement représentées au Parlement de Vienne. On retrouve ce clivage parmi les Slaves qui participent davantage à la vie politique en Autriche qu’en Hongrie. Le club polonais au Parlement de Vienne fait souvent varier les majorités, au gré de ses intérêts. Edvard Beneš et Hugh Seton-Watson (journaliste anglais ardent défenseur avec Lord Northcliffe de l’indépendance tchèque) reconnaissent que les Tchèques ont une certaine liberté politique sous l’Empire. Le problème des langues en Bohême se pose dès les élections de 1897 : il s’agit de permettre la mise en place d’un bilinguisme administratif en Bohême, donc de revenir partiellement à une situation antérieure à 1620. À cette réforme en faveur du tchèque s’opposent l’ensemble des partis allemands, dont les pangermanistes, qui organisent une forte agitation, relayée par le , dans le Nord de la Bohême. Ce problème se manifeste par une pratique parlementaire utilisée de nombreuses fois par la suite : l’obstruction parlementaire, qui peut prendre plusieurs formes. Durant la période inaugurée par la mise en place du suffrage universel par classes en 1896 et close par la déclaration de guerre en 1914, les problèmes linguistiques paralysent le fonctionnement institutionnel de l’Autriche, ainsi que celui des partis qui se pensent transnationaux, comme les sociaux-démocrates du Parti social-démocrate d'Autriche. Dans le royaume de Hongrie en revanche, les Slaves mais aussi les Roumains n’ont aucun droit politique, par défaut de représentation en application du système électoral hongrois : en 1910, au Parlement de Budapest, la vie politique est essentiellement réservée aux Magyars : sur , . La plupart sont issus de la noblesse hongroise, moins de qui possèdent un tiers des terres et qui considèrent Serbes, Slovaques, Ruthènes et Valaques comme « allogènes » alors qu'ils vivent dans leurs terroirs depuis environ mille ans. En conséquence, les mouvements autonomistes croate, serbe, slovaque, ruthène et roumain progressent rapidement dans ces populations discriminées, et qui se sentent humiliées. Seule la Croatie bénéficie d'une faible dose d'autonomie du côté hongrois, avec son Ban (vice-roi) et sa Sabor (assemblée) propre, mais pas du côté autrichien, et sa revendication d'un royaume croate unitaire au sein de l'Empire n'aboutit pas. Ces multiples frustrations érodent la légitimité de la double-monarchie : pour l’écrivain autrichien de langue allemande Robert Musil (dans son roman L'Homme sans qualités), l’Autriche-Hongrie était une Cacanie, surnom dépréciatif tiré du préfixe apposé partout « K. und K. » : soit (« impérial et royal »). Culture Si, sur le plan politique, l'Autriche-Hongrie est fragile, sur le plan culturel l'analyse de Léon Rousset se vérifie, car le rayonnement de la monarchie habsbourgeoise à la fin du et au début du a bien été stimulé par sa richesse multinationale, où l'apport de sa minorité juive n'est pas des moindres : Hermann Broch, Sigmund Freud, Karl Kraus, Gustav Mahler, John von Neumann, Karl Popper, Joseph Roth, Arthur Schnitzler, Arnold Schönberg, Otto Weininger et Stefan Zweig en étaient issus. Vienne fut peut-être la capitale de la modernité. Son influence s'étendit tout au long du dans le domaine des arts (peinture, architecture, musique, littérature), de la science et le domaine médical, avec l’école psychanalytique, qui révolutionna la perception du monde. Tous ces domaines étaient un facteur d'universalisme dans cet empire, véritable mosaïque multinationale et multilingue qui, si elle avait su réduire ses inégalités, aurait pu désamorcer la montée des nationalismes des peuples qui le composaient. Malgré un conservatisme certain, la Cour de Vienne et notamment l’empereur François-Joseph ont soutenu, par la commande officielle, les artistes contemporains et le groupe de la Sécession. Ainsi, entre autres, Otto Wagner participa à la construction du métro de Vienne, en réalisant plusieurs de ses stations, réalisa l'immeuble de la Caisse d'Épargne et de la Poste, et Gustav Klimt se vit confier la fresque du hall d'entrée du musée d'Histoire de l'art de Vienne, ainsi que celles de la villa Hermès offerte par à son épouse Élisabeth comme résidence privée à Vienne. Les idées révolutionnaires des artistes viennois au début du ne s'appliquaient en aucun cas à la contestation politique et sociale de la dynastie des Habsbourg-Lorraine. La supranationalité impériale convenait à leur contestation de l'historicisme issu des mouvements nationalistes de la révolution autrichienne de 1848. Aucun d'entre eux ne se réclamait des nationalités dont ils étaient issus. La double-monarchie, incarnée par la dynastie, par son absence de référent national, était leur lieu d'expression, assignant à l'art une autre mission que politique. Les nationalistes, pour leur part, ne s'y sont pas trompés : ils ressentaient la révolution artistique comme une décadence de la société. Mais ce n'est pas en termes de décadence que les artistes viennois parlaient d'eux-mêmes : c'est en termes de renouveau, en s'opposant aux goûts et aux diktats d'artistes quasi officiels comme le peintre Hans Makart, le « Rubens viennois » ou comme l'écrivain Franz Grillparzer, chantre de l'époque Biedermeier. Si l'édification de l'opéra de Vienne et du Ring avaient consacré le goût du pastiche architectural dans les , l'édification et la décoration du Métro, de la Caisse d'Épargne et de la Poste et de bien d'autres édifices publics ou privés surent donner ses bases à l'architecture contemporaine, voire futuriste. En d'autres termes, cette « querelle des Anciens et des Modernes », de l'art officiel contre l'art nouveau, a été extrêmement perceptible dans la Vienne du début du . L'évolution de la double monarchie Vers l'épreuve de force : l'écueil de la fuite en avant La décomposition de l’Empire ottoman amène l’Autriche-Hongrie à rechercher l’alliance de l’Allemagne pour contrer l’expansionnisme russe et les velléités de rassembler tous les peuples slaves du Sud en un même État. Cette politique l’éloigne de la France et du Royaume-Uni, alors que la double monarchie partage avec ce dernier le même souci d’équilibre entre puissances continentales européennes. Les tensions internes Le dualisme austro-hongrois, issu du compromis de 1867, a singulièrement tendu la situation en donnant aux aristocrates hongrois le pouvoir de bloquer toute modification constitutionnelle et toute évolution politique de l'Empire. Les aristocrates hongrois craignent de voir voter des réformes (notamment foncières et linguistiques) qui ébrécheraient leur pouvoir absolu. François-Joseph reconnaît qu’il est souhaitable de créer une troisième force, slave, et de rendre au grand-duché de Transylvanie sa Diète. Les Tchèques sont mécontents du compromis de 1867 car ils s'estiment oubliés. Dès 1868, les Tchèques demandent à François-Joseph un statut semblable à celui des Hongrois avec l'octroi de l'autonomie au royaume historique de Bohême. Ce projet aurait remplacé le système dualiste de l'Empire en système trialiste. À la consternation des Tchèques, le projet est cependant enterré en 1871 à la suite du refus catégorique des Allemands de Bohême et de Moravie, qui redoutent de se retrouver en minorité dans ces régions si l'autonomie voit le jour. Quant au gouvernement de Budapest, il rejette également cette idée car il ne veut pas que les Hongrois perdent leur statut privilégié dans la Double-Monarchie. Un groupe d’intellectuels réunis autour de l’archiduc héritier et progressiste François-Ferdinand d’Autriche et de son épouse Sophie Chotek, comtesse d’origine tchèque, émettent l'idée de transformer la Double Monarchie en un État subdivisé en plusieurs États autonomes dont les limites suivraient la répartition ethnique sur le territoire austro-hongrois. En 1906, Aurel Popovici conçoit alors l'idée des États unis de Grande Autriche. Cette idée est plutôt mal reçue par les Hongrois, qui dans le cadre de ce redécoupage devraient céder une portion importante de leurs terres et ne sera finalement jamais mise en place. En fait, la « Double monarchie » tolère l’expression des cultures et identités autres qu’allemande ou hongroise, à condition qu’elles ne soient pas les vecteurs du panslavisme, de l’irrédentisme ou du socialisme. Jusqu’en 1917, seule une minorité conteste aux Habsbourg-Lorraine leur statut de souverains légitimes des États sur lesquels ils règnent. La majorité des sujets réclame l’autonomie dans le cadre de l’Empire, et non la sécession. Les sujets autres que germanophones ou magyars revendiquent le respect des langues, des cultures et des religions de chaque groupe, des écoles, une répartition plus équitable des ressources et des impôts, et en Hongrie une meilleure représentation politique. Les alliances extérieures inaugure le (expansion vers le sud-est, vers les Balkans). Bien que l’armée russe ait apporté en 1848 un soutien indispensable à la monarchie autrichienne, la politique de François-Joseph s’oppose aux visées de l’Empire russe sur les Balkans dans le cadre du recul de l’Empire ottoman. Ces ambitions antagonistes des deux puissances impériales sont l’une des causes de la Première Guerre mondiale. L’Empire allemand et l’Autriche-Hongrie, les « Empires centraux », constituent donc une alliance, sous le nom de Duplice (), qui devient la Triplice () ou Triple alliance quand l’Italie vient rejoindre l’alliance. Toutefois, l’Italie ne souscrit à cette alliance que dans une optique défensive : celle-ci ne doit fonctionner que dans la mesure où l’un des signataires est agressé. À la suite de la guerre russo-turque de 1877-1878, le traité de Berlin confie à l’Autriche-Hongrie l’administration de la Bosnie-Herzégovine ottomane. Cette province a une population linguistiquement homogène (on y parle le serbo-croate), mais religieusement composite (on y trouve des musulmans, des chrétiens catholiques que l’Empire va favoriser, et des chrétiens orthodoxes qu’il va étroitement surveiller). La Bosnie-Herzégovine est géographiquement encastrée dans les territoires austro-hongrois. L’Empire annexe ce territoire en 1908, dernière annexion des Habsbourg-Lorraine, malgré l’opposition de la Russie et de la France. L’Autriche-Hongrie finit par apparaître agressive. À la suite de l’attentat de Sarajevo (assassinat par un serbe de Bosnie de l’archiduc François-Ferdinand, héritier de l’Empire), et bien que la Serbie ait accepté presque toutes les exigences de l’ultimatum austro-hongrois, l'empire décide d'éradiquer la Serbie par la force. Emil Ludwig a montré comment les décisions des empereurs autrichien, russe et allemand, autocrates fortement influencés par l'aristocratie militaire qui les entoure (Hötzendorf en Autriche), ont amené l'enchaînement de la déclaration de guerre à la Serbie le , la mobilisation générale de l'armée russe puis la mobilisation de l'Allemagne contre la France, entraînant le continent européen dans la guerre. La Grande Guerre de 1914-1918 Il y a une armée commune à l’Autriche et à la Hongrie avec des régiments d’infanterie. Ensuite, il y a une organisation de réserve propre à l’Autriche (Landwehr) et une autre propre à la Hongrie (Honvédség), ainsi qu’une organisation de défense territoriale (Landsturm) en Autriche et une autre en Hongrie. La Bosnie-Herzégovine fait l’objet d’une autre organisation avec quatre régiments d’infanterie (), un bataillon de chasseurs à pied () et des bataillons autrichiens détachés. L’armée austro-hongroise est le reflet de la disparité de l’Empire. Les Serbes et les Croates sont envoyés en garnison à Vienne ou à Budapest, les germanophones en Bosnie, les Tchèques en Hongrie, les Roumains en Galicie, les Polonais en Transylvanie, les Hongrois en Bohême ou en Bucovine pour tenter d’unifier cet empire multiculturel. La cohésion au combat n’est pas évidente. Un lieutenant de réserve roumain décrit le début de la guerre dans un régiment : les officiers supérieurs sont hongrois et ont besoin de traducteurs roumains pour se faire comprendre. Le livre de Liviu Rebreanu et le film La Forêt des pendus font état des désertions qui ont pu survenir après , lorsque la Roumanie rejoint l'Entente. Des soldats tchèques, slovaques, slovènes, serbes ou ukrainiens faits prisonniers par les Russes n’hésitent pas, eux non plus, à former des légions auxiliaires de l’armée russe. Au début de la guerre cependant, malgré le rôle ingrat que lui a dévolu l’Allemagne en 1914, l’armée austro-hongroise conserve sa cohésion, grâce à un commandement unique largement germanisé : elle lance seule l’offensive contre l’armée russe, tout en affrontant une armée serbe aguerrie. En 1915 et avec ses alliés, elle repousse l’armée russe et occupe la Serbie. Mais l’Italie, d’abord neutre, choisit finalement d’entrer en guerre aux côtés de l’Entente, en signant un traité dont les clauses secrètes prévoient l’attribution du Tyrol du Sud, du Trentin, de Trieste et de la Dalmatie en cas de défaite de l’Autriche-Hongrie. Monté sur le trône le , d’Autriche-Hongrie sonde les voies de la paix auprès de la France. La négociation entamée au printemps 1917 avec le gouvernement français par l’intermédiaire des princes de Bourbon-Parme, François-Xavier et Sixte, frères de l’impératrice Zita, n’aboutit pas, l’Entente s’étant déjà engagée vis-à-vis de l’Italie, de la Serbie et de la Roumanie. D’abord victorieuse de l’armée italienne à Caporetto en , l’armée austro-hongroise est finalement défaite à Vittorio Veneto en . La dissolution de l'Autriche-Hongrie Vers la fragmentation de l'Empire L’idée de nation comme source de la souveraineté, issue des révolutions américaine et française, avait déjà été exprimée à différentes reprises : Révolution transylvaine de 1784 et « Printemps des Peuples » de 1848, insurrections autrichienne, hongroise et roumaine. Les dirigeants et les assemblées des différentes composantes de l’Empire s’appuient en 1918 à la fois sur cette idée et sur les déclarations du président américain Woodrow Wilson, qui, dans le dixième de ses « quatorze points pour la paix », propose à l’Europe les principes du « droit des peuples à disposer d'eux-mêmes », de l’autodétermination et de la souveraineté nationale. Dès lors, l’idée d’un empire incapable de se réformer, dont la seule légitimité était la fidélité à la dynastie des Habsbourg-Lorraine, apparaît comme obsolète. Il ne se dissout ni par une révolution sanglante comme en Russie, ni par une consultation populaire unique comme lors du rattachement de Nice et de la Savoie à la France en 1860, mais par une juxtaposition de proclamations qui, profitant de la défaite de l’Empire austro-hongrois à l’issue de la Première Guerre mondiale, aboutissent au partage du territoire « impérial-et-royal » entre sept États : la Tchécoslovaquie (Bohême, Moravie, Silésie jusque-là autrichiennes, plus Slovaquie et Ruthénie subcarpathique jusque-là hongroises) proclame son indépendance le 28 octobre ; l’État des Slovènes, Croates et Serbes proclamé le en Carniole, Styrie méridionale, Prekmurie, Croatie-Slavonie, Dalmatie et Bosnie-Herzégovine, s’unit le décembre au royaume de Serbie pour former le royaume des Serbes, Croates et Slovènes ; la Pologne ressuscitée, dont Józef Piłsudski proclame le 11 novembre l’indépendance incorpore la Galicie, déjà administrée par la « commission polonaise de liquidation » ; après la dénonciation par le comte Károlyi, chef du gouvernement hongrois, du serment qui le liait au palatin de Hongrie Joseph (), puis l’abdication de () : la république d'Autriche allemande est proclamée le 12 novembre ; la République démocratique hongroise est proclamée le 16 novembre ; les Roumains de Bucovine, de Transylvanie, du Körösvidék et du Banat oriental proclament leur sécession le , et s’unissent le décembre au royaume de Roumanie ; enfin le royaume d’Italie annexe le Tyrol du Sud (en violant le principe de l’autodétermination dans la partie amont, germanophone, de ce territoire), et le littoral autrichien comprenant l’Istrie, Fiume, Zadar et certaines îles de la Dalmatie. À noter qu’une huitième composante, les Ukrainiens de Galicie orientale et de Ruthénie subcarpathique proclament respectivement une république populaire d'Ukraine occidentale et une république houtsoule. Mais n’ayant pas négocié auparavant avec les Alliés et représentant aux yeux de ceux-ci un « maillon faible » face aux bolcheviks russes et hongrois, ils ne sont pas pris en compte et ne peuvent pas prendre place parmi les « États successeurs » de l’Autriche-Hongrie. C’est seulement en 1945 que la Ruthénie subcarpathique et la Galicie orientale sont incorporées dans la République socialiste soviétique d'Ukraine, lors de l’annexion de ces territoires par l’URSS. La réduction de la Hongrie et le révisionnisme hongrois Le royaume de Hongrie qui couvrait l’ensemble du bassin du moyen Danube, des Alpes aux Carpates, se disloque et sa dislocation est officialisée par le traité de Trianon qui réduit le territoire hongrois des deux tiers. La Hongrie adopte dès lors une politique visant à « réviser » ce traité de Trianon. Gouvernée par l’amiral Horthy à partir de 1920, le pays s’engage par opportunisme aux côtés de l’Allemagne nazie à partir de la fin des pour obtenir en échange : la Basse-Slovaquie et la Ruthénie subcarpathique en 1938 puis 1939 en participant au démantèlement de la Tchécoslovaquie ; la Transylvanie du Nord en 1940 par les arbitrages de Vienne, à la suite de la défaite de la France, lorsque la Hongrie récupère des territoires au détriment de la Roumanie ; en 1941, lorsque la Hongrie récupère au détriment de la Yougoslavie la région de Bacska. Fin 1941, la Hongrie avait récupéré la moitié des territoires perdus en 1918 mais était devenue un état satellite du Troisième Reich. À la suite de son occupation par les armées soviétique et roumaine, le traité de Paris de 1947 rétablit ses frontières de 1937. Ces pertes sont encore aujourd’hui très mal vécues par une partie de l’opinion hongroise, notamment depuis que le gouvernement de Viktor Orbán prend des positions de plus en plus nationalistes. Malgré l’opposition affichée par les instances de la Communauté européenne, des mouvements politiques tels le Jobbik revendiquent des formules pour rattacher de façon extraterritoriale les populations de langue hongroise vivant dans les États voisins. Parmi ces formules, le rattachement des citoyens « un par un » : à compter de , il n’est ainsi plus nécessaire de résider en Hongrie pour obtenir la citoyenneté hongroise. De leurs côtés, les populations hongroises de Roumanie et de Slovaquie se sont dotées de leurs propres organisations politiques qui participent à la vie politique de ces pays. La naissance improbable de la république d’Autriche Malgré le désir exprimé par de nombreux Autrichiens de bénéficier eux aussi du « Droit des peuples à disposer d'eux-mêmes » en se rattachant à la nouvelle république allemande, l'Entente est résolue à maintenir cet État et consolide son assise territoriale : conservation de la Carinthie partiellement peuplée de Slovènes ; rattachement du Burgenland, seule partie de la nouvelle Autriche héritée des pays de la Couronne de saint Étienne ; rejet du souhait exprimé par le Vorarlberg lors d’un plébiscite de rejoindre la Confédération suisse (environ 80 % pour l’ouverture de négociations en vue d’un éventuel rattachement à la Suisse). À la suite du bouleversement des frontières et donc des circuits économiques, l’activité économique en Autriche éprouve des difficultés à se rétablir aux niveaux d’avant-guerre. Par conséquent, le chômage reste relativement important ce qui favorise les mouvements sociaux. Un clivage entre le mouvement socialiste qui gère la ville de Vienne, capitale maintenant disproportionnée où vit le tiers de la population, et les forces traditionalistes dans les provinces, est exacerbé par les débordements de part et d’autre des milices armées. La faillite du Credit Anstalt offre l’occasion au chancelier Dollfuss de suspendre le parlement et d’instaurer un régime d’inspiration chrétienne et corporatiste, qui ne parvient pas à contrer les effets du krach de 1929, n’emporte pas l’adhésion de la population, et finit balayé par l'Allemagne nazie en 1938. À l’issue de la Seconde Guerre mondiale, l’Autriche est détachée de l’Allemagne et est d’abord occupée par les quatre puissances victorieuses de la guerre jusqu’en 1955. Durant la guerre froide et jusqu’à la chute du rideau de fer en 1989, les cinq sixièmes du territoire de l’ancienne Autriche-Hongrie appartiennent à des états communistes : seule l’Autriche et les territoires italiens en sont exclus. La république d’Autriche est tenue de se tenir à équidistance des deux blocs, ce qui achève de séparer son destin géostratégique de celui de l’Allemagne divisée en deux. Par son obligation de neutralité, elle attire les instances internationales, en particulier l’Agence internationale de l'énergie atomique et le siège de l’OPEP. En revanche, son destin économique et politique la rattache clairement à l’Occident car elle conserve une économie de marché et peut profiter du plan Marshall américain, qui finance le tiers des investissements de la reconstruction. Elle retrouve un système parlementaire à partis multiples et elle a l’opportunité de prendre un nouveau départ basé sur une pratique interne de la cogestion tant entre partis politiques (le Proporz) qu’entre les partenaires sociaux (la Sozialpartnerschaft). Le souvenir des Habsbourg demeure en Autriche un facteur identitaire qui se manifeste à travers la mise en valeur du patrimoine historique (palais et trésors impériaux notamment) ou encore à l’occasion des funérailles de l’impératrice Zita (1989) et du dernier archiduc héritier de la couronne, Otto de Habsbourg-Lorraine (). Notes et références Notes Références Bibliographie Ouvrages généraux . . . . . Ětudes concernant des aspects particuliers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Carl Schorske, Vienne fin de siècle, Le Seuil, Paris, 1983. . . . Victor-Lucien Tapié, Monarchie et peuples du Danube, Fayard, Paris, 1969. . . Brigitte Vacha, , , Sonderausgabe 1996 ( d'histoire européenne, illustrées). Jean Vidalenc, L'Europe danubienne et balkanique : 1867-1970, Masson, Paris. . . Voir aussi Articles connexes Chronologie de l'Autriche-Hongrie Histoire de l'Autriche Histoire de la Hongrie Forces armées austro-hongroises Marine austro-hongroise Relations entre l'Autriche et la Hongrie Liens externes . . État fondé en 1867 État disparu en 1918
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Théophanie
Une théophanie (du grec ancien théos, θεός « dieu », et φαίνεσθαι, phaïnesthaï « se montrer ») est une manifestation de Dieu. Ce concept relève surtout de la liturgie et de la théologie chrétiennes. Dans la religion grecque antique, la θεοφάνια, theophánia, était une fête pendant laquelle on exposait publiquement la totalité des statues des dieux, surtout à Delphes. Avec l'avènement du christianisme, le terme conserve la signification de manifestation divine : la révélation du Buisson ardent à Moïse et la naissance de Jésus ainsi que son baptême dans le Jourdain sont des théophanies essentielles de l'Ancien et du Nouveau Testament. La théophanie dans le christianisme Eusèbe de Césarée a écrit un traité de théologie intitulé Peri Theophaneias, avec l'Incarnation pour thème central. Catholicisme Orthodoxie La Théophanie est l'une des Douze Grandes Fêtes du christianisme orthodoxe. Le 19 janvier pour les orthodoxes russes et serbes, et le 6 janvier pour les orthodoxes grecs, l'Église orthodoxe célèbre la fête de la Théophanie. Cette fête est le pendant orthodoxe de la fête de l'Épiphanie dans l'Église catholique. C'est à cette occasion qu’a lieu la cérémonie de la bénédiction de l’eau : cette fête se déroule soit à l'église, soit sur un rivage notamment en Grèce. En Russie, un usage s'est répandu de creuser un trou dans la glace d'une rivière et de plonger dans l'eau glacée. On appelle cette coutume les « bains de la Théophanie » ou yordan, en souvenir du baptême de Jésus-Christ dans les eaux du Jourdain. Les arméniens orthodoxes célèbrent le non seulement la théophanie mais aussi la fête de Noël pendant laquelle on bénit aussi les eaux à la fin de la Divine Liturgie. Protestantisme Notes et références Notes Références Voir aussi André Gounelle, « Incarnation », 2017 Vocabulaire religieux Liturgie orthodoxe Théologie chrétienne Épiphanie Calendrier chrétien Jésus de Nazareth Fête de janvier 6 janvier 19 janvier
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Gérard de Nerval
Gérard Labrunie, dit Gérard de Nerval, est un écrivain et un poète français, né le à Paris, ville où il est mort le . Figure majeure du romantisme français, il est essentiellement connu pour ses poèmes et ses nouvelles, notamment son ouvrage Les Filles du feu, recueil de nouvelles (la plus célèbre étant Sylvie), son recueil de sonnets (Les Chimères) publié en 1854 et sa nouvelle poétique Aurélia publiée en 1855. Une autre de ses œuvres majeures est le Voyage en Orient (1851), où l'auteur nous donne sa vision de l'Orient et, en particulier, de l'Afrique du Nord. Biographie Jeunesse Fils d'Étienne Labrunie, médecin militaire, et de Marie-Antoinette Laurent, fille d'un marchand linger de la rue Coquillière, Gérard de Nerval naît le , vers 20 heures, à Paris, au 96, rue Saint-Martin (actuellement le 168). Baptisé le 23 à Saint-Merri, il est confié quelques mois plus tard à une nourrice de Loisy, près de Mortefontaine. Son père est nommé le suivant médecin militaire adjoint à la Grande Armée, il est rapidement promu médecin et attaché, le , au service de l'armée du Rhin. Le , sa mère meurt à Glogau (actuellement Głogów), en Silésie alors qu’elle accompagnait son mari. De 1808 à 1814, Gérard est élevé par son grand-oncle maternel, Antoine Boucher, à Mortefontaine, dans la campagne du Valois, à Saint-Germain-en-Laye et à Paris. Au printemps 1814, son père retrouve la vie civile et s'installe avec son fils à Paris, au 72 rue Saint-Martin. Gérard reviendra dans ces lieux évoqués dans nombre de ses nouvelles. En 1822, il entre au collège Charlemagne, où il a pour condisciple Théophile Gautier. C'est en classe de première (année scolaire 1823-1824) qu'il compose son premier recueil resté manuscrit de cent quarante pages : Poésies et Poèmes par Gérard L. 1824 qu'il donnera plus tard à Arsène Houssaye en 1852. Ce recueil a figuré à l'exposition Gérard de Nerval à la Maison de Balzac à Paris en 1981-1982. Il a déjà écrit, sous le nom de Gérard L. un panégyrique de Napoléon : Napoléon ou la France guerrière, élégies nationales, publié chez Ladvocat et réédité en 1827 par Touquet. L'année suivante, il écrit deux Épîtres à Monsieur Duponchel caché sous le pseudonyme de Beuglant. Dès , il se lance dans la satire à la suite du scandale de l'Académie française qui a préféré Charles Brifaut à Alphonse de Lamartine. Il compose alors une Complainte sur l'immortalité de Monsieur Briffaut (orthographe de l'auteur), puis une pièce dans le même esprit : L'Académie ou les membres introuvables, ce qui lui valut d'être recalé au concours de l'Académie en 1828. Le , le Journal de la Librairie annonce la parution de sa traduction de Faust en volume in-32 qui porte le titre : Faust, tragédie de Goethe, traduite par Gérard (1828). Théophile Gautier rappellera dans La Presse du 30 janvier 1853 les mots de Goethe écrits au jeune traducteur : "je ne me suis jamais si bien compris qu'en vous lisant". Premiers pas vers le succès Le , pour faire plaisir à son père, Gérard accepte d'être stagiaire dans une étude de notaire. Mais il pratique le métier mollement. Il a autre chose à faire. En bon soldat du romantisme, il est convoqué par Victor Hugo pour faire partie de la claque de soutien à Hernani, mission dont Gérard s'acquitte volontiers (voir Bataille d'Hernani). 1830 est l'année des deux révolutions : la révolution romantique à laquelle Gérard participe, et la révolution politique, celle des Trois Glorieuses à laquelle il ne participe qu'en badaud. La politique ne l'intéresse pas. Les barricades lui ont cependant inspiré un poème-fleuve : Le peuple, son nom, sa gloire, sa force, sa voix, sa vertu, son repos, publié en août 1830 dans le Mercure de France du . Il publie encore un pamphlet : Nos adieux à la Chambre des Députés de l'an 1830 ou, Allez-vous-en vieux mandataires, par le Père Gérard, patriote de 1789, ancien décoré de la prise de la Bastille (…) et En avant, marche ! publiés dans Le Cabinet de lecture le . Gérard a surtout deux importants projets : une anthologie de la poésie allemande et une anthologie de la poésie française, deux ouvrages pour lesquels il lui faut une abondante documentation à laquelle il accède grâce à Alexandre Dumas et Pierre-Sébastien Laurentie qui lui font obtenir une carte d'emprunt, ce qui lui évite de perdre du temps en bibliothèque<ref>Huguette Brunet et Jean Ziegler, Sur Gérard de Nerval et la Bibliothèque Nationale, Presses universitaires de Namur, 1982, , .</ref>. La première anthologie porte le titre de Poésies allemandes, Klopstock, Schiller et Bürger, Goethe, précédée d'une notice sur les poètes allemands par M. Gérard. L'œuvre est accueillie avec moins d'enthousiasme que Faust, dont le compositeur Hector Berlioz s’est inspiré pour son opéra la Damnation de Faust. La seconde anthologie est un Choix de poésies de Ronsard, Joachim Du Bellay, Jean-Antoine de Baïf, Guillaume de Saluste Du Bartas, Jean-Baptiste Chassignet, précédé d'une introduction par M. Gérard. Ces deux ouvrages ne rencontrent pas un succès éclatant. Mais à l'automne 1830, le Cénacle mis en place par Sainte-Beuve pour assurer le triomphe de Victor Hugo rassemble des écrivains reconnus : Alfred de Vigny, Alfred de Musset, Charles Nodier, Alexandre Dumas, Honoré de Balzac. Les réunions ont lieu rue Notre-Dame-des-Champs, soit chez Hugo, soit chez le peintre Eugène Devéria, frère d'Achille Devéria, mais ce cénacle commence à se disperser. Apparaît un nouveau cénacle : le Petit-Cénacle, dont l'animateur est le sculpteur Jean Bernard Duseigneur qui reçoit dans son atelier, installé dans une boutique de marchand de légumes, où il retrouve Pétrus Borel et Célestin Nanteuil avant de publier La Main de gloire en septembre. Mais c'est surtout à ce moment-là que Nerval a envie d'écrire des pièces de théâtre à la manière d'Hugo. Deux de ses œuvres reçoivent un très bon accueil au théâtre de l'Odéon : Le Prince des sots et Lara ou l'expiation. Les autres n'ont pas le même succès mais Gérard ajoute un nom d'auteur à son prénom. Il devient Gérard de Nerval, pseudonyme adopté en souvenir d'un lieu-dit, le clos de Nerval près de Loisy, un champ cultivé par son grand-père maternel, à cheval sur la commune de Mortefontaine. Premières folies, premières expériences Une des caractéristiques du Petit-Cénacle est la propension de ses membres au chahut, à la boisson, aux farces, aux jeux de mots et au bousin ou bouzingo/bousingo (le tapage). C'est d'ailleurs à la suite d'une de ces manifestations du groupe que les agents du guet interviennent et arrêtent trois ou quatre Jeunes-France dont Nerval fait partie avec Théophile Gautier. Enfermé à la prison de Sainte-Pélagie, Nerval écrit un petit poème aussitôt publié dans Le Cabinet de lecture du . De nouveau dans la nuit du , les Jeunes-France sont arrêtés, pris pour des conspirateurs, et cette fois leur peine est plus longue. En 1833, Nestor Roqueplan lui ouvre les colonnes de son journal : La Charte de 1830. Mais déjà un autre ami (Édouard Gorges) lui propose d'écrire avec lui un roman-feuilleton, dont l'action se déroulerait dans la Bretagne des chouans. Le vif succès remporté en 1829 par Les Chouans de Balzac fait hésiter Nerval. Pourtant, l'envie de visiter la région de Vitré l'emporte et il en revient avec un récit : L'Auberge de Vitré qu'il exploitera plus tard dans le prologue de son roman Le Marquis de Fayolle, roman édité après la mort de Nerval, en 1856, par Édouard Gorges, qui l'a remanié et achevé. On dit que, surpris un jour de printemps se promenant avec un homard vivant tenu en laisse par un ruban bleu sur les marches du Palais Royal, Gérard de Nerval répondit : « En quoi un homard est-il plus ridicule qu’un chien, qu’un chat, qu’une gazelle, qu’un lion ou toute autre bête dont on se fait suivre ? J’ai le goût des homards, qui sont tranquilles, sérieux, savent les secrets de la mer, n’aboient pas… » Il est membre de la goguette des Joyeux et de la goguette des Bergers de Syracuse. En , à la mort de son grand-père maternel, il hérite d'environ . Parti à l'automne dans le Midi de la France, il passe la frontière, à l'insu de son père, et visite Florence, Rome puis Naples. En 1835, il s’installe impasse du Doyenné chez le peintre Camille Rogier, où tout un groupe de romantiques se retrouve, et fonde en mai le Monde dramatique, revue luxueuse qui consume son héritage et que, lourdement endetté, il doit finalement vendre en 1836. Faisant alors ses débuts dans le journalisme, il part en voyage en Belgique avec Gautier, de juillet à septembre. En décembre, il signe pour la première fois « Gérard de Nerval » dans Le Figaro. Jenny Colon Le est créé à l'Opéra-Comique Piquillo sur une musique de Monpou ; Dumas signe seul le livret, malgré la collaboration de Nerval ; l’actrice Jenny Colon tient le premier rôle. Nerval se serait épris de cette actrice qui n'aurait pas répondu à ses sentiments. Il fréquente alors le salon de Madame Boscary de Villeplaine, où une rivalité amoureuse l'oppose au financier William Hope pour la conquête de l'actrice. Selon certains exégètes, il aurait voué un culte idolâtre à Jenny Colon, même après la mort de celle-ci en 1842, et elle serait la figure de la Mère perdue, mais aussi de la Femme idéale où se mêlent, dans un syncrétisme caractéristique de sa pensée, Marie, Isis, la reine de Saba, ce qui fait débat parmi les spécialistes de Nerval. Durant l'été 1838, il voyage en Allemagne avec Dumas pour préparer Léo Burckart, pièce retardée par la censure. Après la première de L'Alchimiste, écrite en collaboration avec Dumas, le , Léo Burckart est finalement créé au théâtre de la Porte-Saint-Martin le . Dans le même temps, il publie Le Fort de Bitche (25-) dans Le Messager et Les Deux rendez-vous (15-) – qui deviendra plus tard Corilla – dans La Presse. Puis, en novembre, il part pour Vienne, où il rencontre la pianiste Marie Pleyel à l'Ambassade de France et s'en éprend. De retour en France en , il remplace Gautier, alors en Espagne, pour le feuilleton dramatique de La Presse. Après une troisième édition de Faust, augmentée d'une préface, et de fragments du Second Faust en juillet, il part en octobre en Belgique. Le a lieu la première de Piquillo à Bruxelles, où il revoit Jenny Colon et Marie Pleyel. À la suite d'une première crise de folie le , il est soigné chez Marie de Sainte-Colombe, qui tient la « maison de correction Sainte-Colombe », créée en 1785 au 4-6 rue de Picpus. Le mars, Jules Janin publie un article nécrologique dans le Journal des Débats. Après une seconde crise, le , il est interné dans la clinique du docteur Esprit Blanche, à Montmartre, de mars à novembre. Au bas d'un portrait photographique de lui, Gérard de Nerval écrit : Voyage en Orient Le , Nerval quitte Paris pour Marseille, d'où il embarque le pour Syra via Malte. Il arrive le 16 à Alexandrie. Il séjourne au Caire jusqu'au début du mois de mai puis visite la Syrie. En juillet, il part de Beyrouth pour Constantinople, faisant étapes à Chypre, Rhodes et Smyrne. Le , il rembarque, pour Naples via Malte. Il est de retour à Marseille le . Il publie ses premiers articles relatifs à son voyage l'année suivante. En septembre et , il part avec Arsène Houssaye, directeur de L'Artiste, en Belgique et aux Pays-Bas. De juin à , il remplace Gautier, alors en Algérie, dans La Presse. Entre 1844 et 1847, Nerval voyage en Belgique, aux Pays-Bas, à Londres… et rédige des reportages et impressions de voyages. En même temps, il travaille comme nouvelliste et auteur de livrets d’opéra ainsi que comme traducteur des poèmes de son ami Heinrich Heine (recueil imprimé en 1848). Il achève le récit de ses voyages, quelque peu romancé à la manière de Chateaubriand et construit comme un chemin initiatique, dans son Voyage en Orient qui paraît en 1851. Il affirme dans une lettre au docteur Émile Blanche (qui a succédé à son père), datée du , avoir été initié aux mystères druzes lors de son passage en Syrie, où il aurait atteint le grade de « refit », l’un des plus élevés de cette confrérie. Toute son œuvre est fortement teintée d’ésotérisme et de symbolisme, notamment alchimique et maçonnique. Alors qu’on l'accuse d’être impie, il s'exclame : Fin de vie Nerval vit ses dernières années dans la détresse matérielle et morale. C'est à cette période qu'il achève ses principaux chefs-d’œuvre, réalisés pour se purger de ses émotions sur les conseils du docteur Émile Blanche pour le premier, pour la dimension cathartique du rêve et contre l'avis du docteur Blanche pour le second : Les Filles du feu, Aurélia ou le Rêve et la Vie (1853-1854). Mort Le , on le trouve pendu aux barreaux d'une grille qui ferme un égout de la rue de la Vieille-Lanterne (voie aujourd'hui disparue, qui était parallèle au quai de Gesvres et aboutissait place du Châtelet ; le lieu de son suicide se trouverait probablement à l'emplacement du théâtre de la Ville), pour , selon la formule de Baudelaire, lequel demeura persuadé que la version du meurtre était la seule possible. (In Le 19ème siècle à travers les âges de Philippe Muray) Parmi ses amis, certains comme Arsène Houssaye émirent l'hypothèse d'un assassinat perpétré par des rôdeurs, au cours d'une de ses promenades habituelles dans des lieux mal famés ; d'autres, comme Théophile Gautier ou Nadar furent convaincus qu'il s'agissait d'un suicide, d'autres pensèrent à un crime rituel maçonnique, Gérard aurait dévoilé des secrets maçonniques dans L'Histoire de la reine du matin et de Soliman prince des génies, de son Voyage en Orient. Depuis lors, la question a fait l'objet de nombreux débats. Le doute subsiste car il fut retrouvé avec son bolivar sur la tête alors que celui-ci aurait normalement dû tomber du fait de l'agitation provoquée par la strangulation. On retrouva une lettre dans laquelle il demandait , somme qui, selon lui, aurait suffi pour survivre durant l'hiver. Le 30 janvier 1855 la cérémonie funéraire eut lieu à la cathédrale Notre-Dame de Paris, cérémonie religieuse accordée du fait de son état mental, malgré son suicide présumé, avec, entre autres, Alexandre Dumas, Auguste Maquet, le bibliophile Jacob, Henri Delaage, Nadar. Théophile Gautier et Arsène Houssaye payèrent pour lui une concession au cimetière du Père-Lachaise. Postérité C'est auprès des symbolistes à la fin de son siècle, puis auprès des surréalistes que l'œuvre de Nerval trouvera le plus d'écho. André Breton, dans le premier Manifeste du Surréalisme, écrira : . Hommages Plaques dans le square de la Tour-Saint-Jacques (Paris) avec un médaillon de Jehan Du Seigneur. Il a été construit, en 1967, un collège à Vitré (Ille-et-Vilaine) au nom de Gérard de Nerval. Œuvres Poésie Napoléon et la France guerrière, élégies nationales (1826) Napoléon et Talma, élégies nationales nouvelles (1826) L'Académie ou les membres introuvables (1826), comédie satirique en vers Le Peuple (1830), ode Nos adieux à la Chambre des Députés ou « allez-vous-en, vieux mandataires » (1831) Odelettes (1834), dont Une allée du Luxembourg Les Chimères (1854) Contes, nouvelles et récits La Main de gloire : histoire macaronique ou La Main enchantée (1832) Raoul Spifame, seigneur des Granges (1839), biographie romancée, publiée ensuite dans Les Illuminés Histoire véridique du canard, essai (1845) Scènes de la vie orientale (1846-1847) Le Monstre vert (1849) Le Diable rouge, almanach cabalistique pour 1850 Les Confidences de Nicolas (1850), publiée ensuite dans Les Illuminés Les Nuits du Ramazan (1850) Les Faux Saulniers, histoire de l’abbé de Bucquoy (1851) Voyage en Orient (1851) Contes et facéties (1852) La Bohème galante (1852) Lorely, souvenirs d’Allemagne (1852) Les Illuminés (1852) Les Nuits d'octobre (1852) Les Nuits d'octobre parurent en plusieurs livraisons dans « L'Illustration », d'octobre à , avant de connaître des rééditions tirées à part. Sylvie (1853) Petits châteaux de Bohème (1853) Les Filles du feu : Angélique, Sylvie, Chansons et légendes du Valois, Jemmy, Isis, Émilie, Octavie, Corilla, Les Chimères (1854) Promenades et souvenirs (1854) Aurélia ou le Rêve et la Vie (1855) La Danse des morts (1855) Romans Nerval a écrit deux romans : Le Prince des sots, tiré de la pièce du même titre de Nerval, fut publié par Louis Ulbach en 1888, mais sous une forme très altérée. Le véritable texte de Nerval fut publié en 1962 par Jean Richer. Ce roman, fort méconnu, porte sur le règne de Charles VI le Fol. Le Marquis de Fayolle, paru en feuilletons en 1849 dans le journal Le Temps, fut laissé inachevé par son auteur, et fut achevé par Édouard Gorges et publié en 1856. L'action porte sur la Révolution en Bretagne. On peut trouver la version authentique de Nerval dans la collection de la Pléiade. Théâtre N'ont été publiées au que sept pièces personnelles de Nerval. Les titres, voire le texte, d'autres pièces non publiées, nous sont également parvenus. Les deux plus anciens titres sont parus sous la forme de plaquettes : Monsieur Dentscourt ou Le Cuisinier d'un grand homme (1826). L'Académie ou Les Membres introuvables (1826). Les trois titres suivants sont issus de la collaboration entre Alexandre Dumas père et Nerval : Piquillo (1837), drame signé par Dumas. L'Alchimiste (1839), drame signé par Dumas. C'est surtout le début de la pièce qui porte la marque de Nerval. Léo Burckart (1839), drame signé par Nerval. Nerval publia ensuite : Les Monténégrins (1849), drame, en collaboration avec Jules-Édouard Alboize de Pujol. Musique de Armand Limnander de Nieuwenhove. Il existe une première version, différente, sous forme de manuscrit, de cette pièce, qui date de 1848. L'Imagier de Harlem (1852), drame relatif aux premiers temps de l'imprimerie, avec Méry et B. Lopez. Il subsiste des fragments ou des indications, sous forme de manuscrit, des pièces suivantes (toutes ces pièces n'ont pas été forcément achevées) : Nicolas Flamel (1830), inspiré de Nicolas Flamel. Faust (années 1830). Lara ou L'Expiation, même pièce que La Dame de Carouge (1831). Le Prince des sots, dont il subsiste un fragment : Guy le Rouge. Louis de France. Le Magnétiseur (1840). Les Trois ouvriers de Nuremberg (1840). De Paris à Pékin (1848). Pruneau de Tours (1850). La Main de gloire (1850). La Forêt-Noire ou La Margrave (vers 1850). La Mort de Rousseau (1850). La Fille de l'enfer, Aurore ou Francesco Colonna (1853). La Polygamie est un cas pendable (1853). Corilla a été intégré dans Les Filles du feu. Panorama. Dolbreuse, même pièce que Le Citoyen marquis. Des titres suivants, évoqués à certains moments par Nerval, il ne reste rien, et certains n'ont probablement jamais été écrits : Tartuffe chez Molière. La Mort de Brusquet. Beppo. L'Abbate. L'Étudiant Anselme. L'Homme de nuit. Fouquet. La Fiancée d'Abydos (ou de Corinthe). Première coquetterie d'étudiant. Les Walkyries. une imitation d'une tragédie de Racine. La Reine de Saba, dont Nerval reprit l'histoire dans Le Voyage en Orient. Nerval a également écrit les adaptations suivantes : Han d'Islande (années 1830), d'après le roman de Victor Hugo. Publié en 1939 et republié par les éditions Kimé en 2007. Jodelet ou L'Héritier ridicule, d'après Scarron, publié par les éditions Kimé en 2002. Le Nouveau genre ou Le Café d'un théâtre, d'après Moratin, fut achevé par Arthus Fleury et publié en 1860. Il existe une autre pièce assez voisine de ce titre, et inédite, Erreur de nom, qui a été publiée en 1969. Le Chariot d'enfant, drame en vers, en 5 actes et 7 tableaux, en collaboration avec Méry, d'après l'Indien Soudraka, fut publié en 1850. Misanthropie et repentir, d'après Kotzebue, fut représenté après la mort de Nerval, en 1855. Une Nuit blanche fut représentée une unique fois en 1850, puis interdit par le futur Napoléon III. Traductions Faust (1828) Poésies allemandes (Klopstock, Goethe…) (1830) « Der König in Thule », (« Le Roi de Thulé ») de Goethe Pamphlet Histoire véridique du canard, dans Monographie de la presse parisienne avec Honoré de Balzac (1842), Complainte sur la mort de haut et puissant seigneur le Droit d'aînesse… Les hauts faits des Jésuites… Notes et références Notes Références Voir aussi Bibliographie Album Nerval. Iconographie choisie et commentée par Éric Buffetaud et Claude Pichois. Albums de la Pléiade. Éditions Gallimard, 1993 Corinne Bayle, Gérard de Nerval, la marche à l’étoile, Paris, Champ Vallon, 2001 Albert Béguin, Gérard de Nerval suivi de Poésie et mystique, Paris, Stock, 1936 ; rééd. Paris, José Corti, 1945, 136 p. Jacques Bony, Gabrielle Chamarat Malandain et Hisashi Mizumo, Gérard de Nerval et l’esthétique de la modernité, actes du colloque de Cerisy 2008, Paris, Hermann, 2010 Jean-Paul Bourre, Gérard de Nerval, Paris, Bartillat, 2001 Michel Brix et Claude Pichois, Gérard de Nerval, Paris, Fayard, 1995 Léon Cellier, Nerval, Paris, Hatier, 1967, 255 p. Gabrielle Chamarat, Nerval ou l’Incendie du théâtre. Identité et littérature dans l’œuvre en prose de Gérard de Nerval, Paris, José Corti, 1986 Gérard Cogez, Voyage en Orient de Gérard de Nerval, Paris, Gallimard, 2008, 250 p. Gérard Cogez, Gérard de Nerval, Paris, Gallimard, coll. « Folio-biographies », 2010, 350 p. Michel Collot : Gérard de Nerval ou la dévotion à l'imaginaire, Paris, Presses Universitaires de France, 1992 Gérard de Nerval, du réel à l'imaginaire, Paris, Hermann, 2019 Olivier Encrenaz et Jean Richer, Vivante étoile : Michel-Ange, Gérard de Nerval, André Breton, Paris, Lettres modernes, 1971 Emmanuel Godo, Nerval ou la raison du rêve, Paris, Le Cerf, 2008, 190 p. Jean Guillaume :Gérard de Nerval : Pandora, Secrétariat des publications, Facultés Universitaires, 1968, 177 p. Gérard de Nerval : Aurélia. Prolégonèmes à une édition critique, Namur, Presses universitaires de Namur, 1972 Jean Guillaume, Claude Pichois, Gérard de Nerval : Chronologie de sa vie et de son œuvre, -, Namur, Presses universitaires de Namur, Les Études nervaliennes et romantiques, 1984 Jean Guillaume, Jean-Louis Préat, Nerval, masques et visage, Les Études nervaliennes et romantiques, Presses universitaires de Namur, 1988, 163 pages Serge Hustache, L'Égypte de Gérard de Nerval - Vagabondage ésotérique et maçonnique au Caire, Memogrames, 2015, 84 pages Michel Jeanneret, La Lettre perdue : écriture et folie dans l'œuvre de Nerval, Paris, Flammarion, 1978 Jean-Pierre Jossua, Aimer Nerval, Paris, Le Cerf, 2014 Denis Langlois, Le voyage de Nerval, Rives-en-Seine, La Déviation, 2021 Gérard Macé, Je suis l'autre, Paris, Le Promeneur, 2007 Lucien Mazenod, Les Écrivains célèbres, tome III : le , Paris, 1951 Martin Mees, Nerval ou la pensée du poétique. 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Lattes, 2010 Liens externes Centre de Recherches Gérard de Nerval Théophile Gautier, Gérard de Nerval, Le Moniteur'', . Écrivain français du XIXe siècle Écrivain français de fantastique Poète français du XIXe siècle Poète romantique français Écrivain romantique Écrivain voyageur français Nouvelliste français du XIXe siècle Journaliste français du XIXe siècle Critique littéraire français Critique dramatique Dramaturge français du XIXe siècle Traducteur français Traducteur depuis l'allemand vers le français Traducteur de poésie Nom de plume Nègre littéraire Voyageur Ésotériste Goguettier français Cas de psychiatrie Personnalité hospitalisée en psychiatrie Élève du lycée Charlemagne Naissance en mai 1808 Naissance dans l'ancien 7e arrondissement de Paris Décès en janvier 1855 Décès à 46 ans Décès dans l'ancien 7e arrondissement de Paris Écrivain français suicidé Suicide par pendaison en France Personnalité inhumée au cimetière du Père-Lachaise (division 49)
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Degr%C3%A9%20%28angle%29
Degré (angle)
Le degré d'angle (ou d'arc), ou simplement degré (symbole : °), est une unité d'angle, définie comme la trois-cent-soixantième partie d'un angle plein ( tour). Un degré est équivalent à /180 radians. Lorsque cet angle est en rapport avec un méridien de référence, il indique un emplacement le long d'un grand cercle d'une sphère, comme la Terre (voir Coordonnées géographiques), Mars ou la sphère céleste. Le rapport entre 365,25 (nombre de jours moyen de la rotation de la Terre autour du Soleil) et 360° (tour complet) permet d'établir l'approximation suivante : « La Terre tourne d'environ un degré autour du Soleil chaque jour ». Historique et généralités Le degré, divisé en minutes et secondes qui sont des soixantièmes, vient des Babyloniens, qui comptaient en base 60 (sexagésimale) à l'instar des Chinois qui, il y a plus de selon le calendrier chinois, utilisaient déjà 60 en fonction de leur astronomie et astrologie. Pour les Chinois, 60 correspond à un cycle temporel fondamental. Les mathématiciens persans ont poursuivi et mesuré les angles célestes et terrestres de la même manière. La mesure du temps de cette façon, directement issue des angles astronomiques, en a découlé. Plusieurs explications ont été données sur l'origine du découpage en 360°. Comme l'année durant laquelle la Terre fait le tour du Soleil dure 365 jours, chaque nuit les étoiles tournent d'une fraction de tour (1/365 environ) par rapport à l'axe. La mesure de temps n'étant pas nécessairement précise à ses débuts, le calendrier babylonien était basé sur une année de répartis en de , comme le montre la tablette Mul Apin. Il est possible que le degré ait été défini comme la fraction d'angle de décalage entre le ciel d'une nuit et celui de la nuit suivante, à une même heure (cf. Cosmologie), les étoiles bougeant ainsi d'environ 30° entre deux lunes successives. Cette définition devait néanmoins être approximative à 1 ou 2 % près. L'explication généralement répandue est que l’utilité originelle des 360° du système sexagésimal est de faciliter le calcul des fractions (et des multiplications). En effet, 360 étant le multiple de 1, 2, 3 et 5 il se divise par ces nombres ainsi que par leur multiples 6, 8, 9, 10, 12, 15 et toutes leurs combinaisons, ce qui simplifie la plupart des calculs et des conversions. Finalement, du fait que 360° égale 0°, on se retrouve à calculer en modulo 360 lorsque l’on parle en degrés. On peut souvent opérer les calculs dans les modulos inférieurs que sont les multiplicateurs de 360. Au plus simple, sept demi-tours valent un demi-tour. En langage mathématique : 7 ≡ 1 (mod 2), sept est congru à un, modulo deux ; et 7 × 180° = 1260° ≡ 180° (mod 360°). En pratique, on se contente de dire . De même 120° + 270° = 390° ≡ 30° (mod 360°). Mais la réalité sur l'origine des 360 degrés est vraisemblablement différente. La figure géométrique la plus simple qui soit n'est pas le cercle, mais le triangle équilatéral, avec ses trois côtés et ses trois angles égaux. Il semble que les Sumériens, pour définir le degré d'angle, aient pris l'angle du triangle équilatéral comme référence et qu'ils l'ont, en application de leur base sexagésimale, divisé en 60 degrés, puis le degré en 60 minutes d'angle, puis la minute en 60 secondes d'angle. La somme des angles d'un triangle étant égale à un angle plat (ou à deux angles droits), il s'en déduit que l'angle plat, qui est donc égal à 3 angles de triangle équilatéral, vaut 60×3=180 degrés, que l'angle droit qui en est la moitié vaut 90 degrés, et que le tour complet, qui vaut deux angles plats, mesure donc 360 degrés. Le degré serait plutôt la partie d'un angle de triangle équilatéral (angle de référence) et ce ne serait qu'en conséquence de cette définition qu'un tour complet mesurerait 360 degrés. Par ailleurs, le fait que 360 soit un nombre divisible par beaucoup de nombres entiers ne doit rien au hasard. Il le doit à l'origine même du système sexagésimal utilisé par les Sumériens, puis par les Babyloniens, basé sur une méthode de calcul sur les phalanges (qui serait encore en usage au Viêt Nam). Ces peuples comptaient, sur une main, leurs phalanges avec le pouce ; le pouce défile sur les trois phalanges des quatre autres doigts, soit douze phalanges : on compte ainsi de 1 à douze, d'où la base 12 initiale, nombre qui apparaît dans d'autres circonstances : les 12 apôtres, les 12 représentants des 12 tribus d'Israël, les 12 heures du jour et les 12 heures de la nuit, etc. Ensuite, on utilise les doigts de l'autre main pour les retenues. Le pouce, en opposition à l'un des quatre autres doigts, permet de compter de 1 à 4 douzaines. Avec les deux mains, on compte ainsi jusqu'à 5×12 = 60. Le nombre 360 est donc le résultat de la multiplication de 3 phalanges × 4 doigts d'une main × 5 douzaines × 6 angles de référence pour un tour complet de cercle. Le fait qu'il y ait 360 degrés dans un cercle apparaît ainsi à la fois en raison du nombre important des diviseurs de 360 et comme résultat d'un calcul cohérent. Le triangle peut aussi évoquer l'astronomie dans l'Égypte antique par l'entremise de son zodiaque de Dendérah ou des multiples tombes au plafond astronomique, notamment celui de la tombe TT353 de Sénènmout qui savait qu'une journée compte 24 heures. Mesure d'angle plan Le degré d’arc (symbole °) est une unité pratique d’angle plan. Un degré vaut /180 radians, 10/9 grades ou 160/9 mils, soit 1/360 d’un tour complet. Le degré d’arc permet de mesurer avec des entiers à la fois les angles d'une étoile à cinq branches (36°) et ceux d'une étoile à six branches (60°) ainsi que les angles qu'ils forment avec leurs intersections, et les angles formés par ajouts ou suppressions d'angles. Même s'il ne s'agit pas d'une unité du Système international (SI), son usage est accepté avec lui. Les préfixes du SI sont rarement appliqués aux symboles du degré d’arc et de ses subdivisions (uniquement à la seconde d’arc, en fait) ; ces symboles sont également les seuls à ne pas être séparés du nombre les précédant par une espace : on doit écrire « » et non « ». Mesure d'angle solide En astronomie de position, le degré carré est utilisé pour mesurer un angle solide sur la sphère céleste. Un degré carré vaut stéradian. Sous-unités Un degré est subdivisé en 60 minutes d’arc (symbole ′), elles-mêmes divisées en 60 secondes d’arc (symbole ″). 1′ = 0,016 …° 1″ = 0,000 27…° 1‴ = 0,000 004…° 1⁗ = 0,000 000 07…° On utilise aussi fréquemment la notation décimale : on notera aussi bien « 12,5° » que « 12° 30′ », ou encore, « 48,59039° » que « 48°35'25,4" ». La préférence dépend ici de l'outil de calcul et/ou de mesure. Précautions de lecture Les fonctions trigonométriques sont indépendantes de l’unité angulaire choisie. Mais en analyse, les fonctions sont définies par les valeurs prises par les fonctions pour des variables exprimées en radians. Pour un angle de mesure , exprimée en degrés, on a donc , et de même pour les autres fonctions trigonométriques. En astronomie ou en optique, on utilise l’approximation pour les faibles angles (inférieurs à 5°). Le sinus et la tangente d’un angle faible sont quasi-égaux à sa valeur en radians. Rappels La minute désigne 1/60 degré, la seconde 1/60 minute d’arc, il n’y a aucun lien dans la définition avec les minutes et secondes horaires du cadran des montres, si ce n'est l'utilisation du système sexagésimal. Les autres unités homonymes « minute », « seconde » d’ascension droite ou d’astronomie sont des mesures horaires utilisées surtout pour la mesure de la longitude céleste. En règle générale, quand aucune précision n’est donnée, on parle de minutes et de seconde d’arc et non pas d’ascension droite. Même en astronomie, on utilise également les unités dérivées du degré : le parsec, par exemple, est défini par rapport à la seconde d’arc. De même, toute unité d’angle ou de direction angulaire qu’on appellerait « heure » n’a aucun lien dans sa définition avec les minutes et secondes d’arc (il y a plusieurs unités dont le nom comprend « heure » : voir les pages respectives pour les rapports de conversion). Les fonctions trigonométriques peuvent être calculées à partir de la valeur de l’angle dans toute unité. Notes et références Notes Références Unité d'angle Unité non-SI tolérée par le CIPM Unité de mécanique
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Nombre%20rationnel
Nombre rationnel
Un nombre rationnel est, en mathématiques, un nombre qui peut s'exprimer comme le quotient de deux entiers relatifs. On peut écrire les nombres rationnels non entiers sous forme de fraction, souvent notée , où , le numérateur, est un entier relatif et , le dénominateur est un entier relatif non nul. Un nombre entier est un nombre rationnel : il peut s'exprimer par une fraction de la forme (avec ). Chaque nombre rationnel peut s'écrire d'une infinité de manières différentes sous forme de fraction, comme 1/2 = 2/4 = 3/6 = ... mais il existe une forme privilégiée d'écriture : tout nombre rationnel non nul s'exprime de manière unique comme fraction dont le numérateur et le dénominateur sont premiers entre eux avec un dénominateur positif. On appelle cette expression une fraction irréductible. Le développement décimal d'un nombre rationnel est toujours périodique au bout d'une certaine décimale (par exemple dans le cas d'une écriture décimale finie, le rajout de zéros assure la périodicité). Cela est vrai dans n'importe quelle base. Réciproquement, si un nombre possède un développement décimal périodique dans au moins une base, alors c'est un nombre rationnel. Un nombre réel qui n'est pas rationnel est dit irrationnel. L'ensemble des nombres rationnels est un corps commutatif, noté Q ou ℚ (baptisé ainsi par Peano en 1895 d'après l'initiale du mot italien quoziente, le quotient). De par sa définition : où ℤ est l'anneau des entiers relatifs. Développement décimal Comme tous les réels, les rationnels admettent une représentation en développement décimal illimité. Le développement décimal des nombres rationnels a la particularité d'être périodique. C'est-à-dire qu'il existe un suffixe constitué d'une séquence finie de chiffres se répétant continuellement. Cette séquence est appelée : « période du développement décimal illimité ». Le développement décimal illimité d'un nombre réel, et a fortiori d'un nombre rationnel, est unique si on s'interdit de finir par une séquence périodique composée de ’9’. En effet, dans ce dernier cas, il existera une écriture équivalente se terminant par une période composée de ’0’, et mieux encore, un développement décimal limité équivalent. Conventionnellement, lorsque nous écrivons un nombre avec les chiffres arabes dans le système décimal nous traçons, s'il y a lieu, une barre horizontale au-dessous de la séquence périodique. Il est aussi possible de mettre un point au-dessus de chaque chiffre de la période, mais cette notation est beaucoup moins utilisée. Lorsqu'une période est indiquée nous devons faire référence à un nombre rationnel et c'est pour cette raison que d'une manière rigoureuse : Mais également : Le développement décimal illimité d'un nombre rationnel est périodique et, réciproquement, un nombre à développement décimal périodique est toujours rationnel. Ce critère est néanmoins malcommode pour évaluer la rationalité d'un nombre. Un deuxième critère est donnée par la fraction continue. Un nombre est rationnel si et seulement si son développement en fraction continue est fini. Cette méthode est à l'origine des premières démonstrations de l'irrationalité de la base du logarithme népérien et de . Ainsi, le nombre (où l'on a des séquences de ’2’ de plus en plus longues) est irrationnel car il n'y a pas de période. Arithmétique des rationnels Soient a, b, c, d quatre entiers, avec b et d non nuls. Les deux nombres rationnels représentés par a/b et c/d sont égaux si et seulement si ad = bc. L'addition est donnée par : On démontre que cette égalité ne dépend pas du choix des représentants "a/b" et "c/d". La multiplication par : L'opposé et l'inverse par : On en déduit que le quotient est donné par : Fraction égyptienne Tout nombre rationnel positif peut s'exprimer comme somme d'inverses d'entiers naturels distincts. Par exemple, on a : Construction formelle On peut voir un nombre rationnel comme la classe d'équivalence d'une paire ordonnée d'entiers, par la relation d'équivalence suivante : On note alors , c'est-à-dire que l'ensemble des nombres rationnels est le quotient de par la relation d'équivalence. On peut ensuite injecter les entiers dans les rationnels, et définir des lois de composition interne pour se donner une structure de corps. Cette construction est valable à partir de n'importe quel anneau intègre, on parle alors de corps des fractions. Propriétés L'ensemble ℚ, muni des lois d'addition et de multiplication données plus haut, forme un corps commutatif, le corps des fractions des entiers ℤ. Les rationnels sont le plus petit corps de caractéristique nulle. Tout autre corps de caractéristique nulle contient une copie de ℚ. La clôture algébrique de ℚ, c'est-à-dire le corps des racines des polynômes à coefficients rationnels est l'ensemble des nombres algébriques. ℚ est dense dans ℝ par construction même de ℝ. Plus « concrètement », pour tout réel , la suite définie par(où est la fonction partie entière) est à valeurs rationnelles (et même décimales) et tend vers , puisque Du point de vue de l'approximation diophantienne, les rationnels sont les réels les moins bien approchables : pour plus de détails, voir « Mesure d'irrationalité ». L'ensemble des rationnels est dénombrable. Or par l'argument de la diagonale de Cantor, nous savons que le corps des nombres réels ne l'est pas. On dit alors que les nombres réels sont presque tous irrationnels, au sens de la mesure de Lebesgue, et que ℚ est un ensemble négligeable. La fonction f suivante, bijective de ℕ dans ℚ, donne tous les nombres rationnels positifs ou nuls, avec le numérateur et le dénominateur toujours premiers entre eux par construction. Elle est inspirée des suites de Farey ou de la suite diatomique de Stern :Elle s'inverse par la fonction g suivante : Topologie Muni de la topologie de l'ordre usuel, ℚ est un corps topologique. Cela signifie que les opérations arithmétiques sont continues. L'addition est de plus compatible avec l'ordre (on parle de groupe ordonné). Limitations Par contre, ℚ ne possède pas la propriété de la borne supérieure : l'ensemble des nombres rationnels x tels que est majoré mais ne possède pas de plus petit majorant. D'autre part, ℚ n'est pas un espace complet : il existe des suites de Cauchy de nombres rationnels qui ne convergent pas vers un nombre rationnel, comme la suite (xn) définie par récurrence suivant la méthode de Héron : x0 = 1 pour tout n entier naturel non nul : xn+1 = + . Ces deux limitations montrent notamment que des nombres essentiels en mathématiques, comme ou , ne sont pas rationnels. Cela conduit à compléter ℚ en construisant un ensemble plus grand, qui possède la propriété de la borne supérieure et dans lequel toute suite de Cauchy converge : l'ensemble des nombres réels. Nombre p-adique On peut munir ℚ d'une autre métrique. Soit un nombre premier. On pose : pour tout entier non nul , où est la plus grande puissance de divisant , . La fonction ainsi définie est complètement multiplicative, ce qui permet de poser sans ambiguïté, pour tout nombre rationnel : . Alors définit un espace métrique. L'espace métrique n'est pas complet, et sa complétion est le corps ℚ des nombres p-adiques. Le théorème d'Ostrowski montre que toute valeur absolue non triviale sur ℚ est topologiquement équivalente soit à la valeur absolue usuelle, soit à une valeur absolue p-adique. Référence Voir aussi Arbre de Stern-Brocot Rationnel Théorie des corps Fraction
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Quintana Roo
Le Quintana Roo est un État du Mexique situé dans le sud du pays, précisément sur la péninsule du Yucatán. Entouré par les États de Yucatán et de Campeche, la mer des Caraïbes et le Belize, Quintana Roo occupe une superficie de et compte en 2015. Sa capitale est Chetumal. Autrefois, la région était habitée par les Mayas comme l'attestent de nombreuses ruines. Jusqu'en 1974, Quintana Roo a eu le statut de Territoire de la fédération. C'est en cette année qu'il devint le État du Mexique. Histoire La région est peuplée dès l'Antiquité au moins, comme en attestent des sites archéologiques tels que la cité maya de Tulum. En 1847, le Yucatan connaît de graves troubles avec la guerre des castes. Le territoire actuel de Quintana Roo devient un territoire du Mexique par décret du président Porfirio Díaz en 1902. Ce territoire est ainsi nommé en hommage à Andrés Quintana Roo, indépendantiste mexicain et législateur ayant fait partie des assemblées constituantes du Mexique. Le 8 octobre 1974, le décret modifiant l'article 43 de la Constitution a été publié au Journal officiel de la Fédération, en lequel il a été établi que les territoires de la Basse-Californie du Sud et du Quintana Roo sont élevés au rang d'États de la Fédération. Administration L'État de Quintana Roo est divisé en dix municipalités. À leur création en 1974, elles étaient au nombre de sept, mais de nouvelles municipalités ont été créées depuis : Solidaridad en 1993, Tulum en 2008, Bacalar en 2011. Culture Architecture et patrimoine Quintana Roo est un des territoires principaux occupés par les Mayas à l'époque précolombienne. C'est donc pour cela que l'on peut retrouver de nombreux temples de ce peuple dont Chacchoben, Chakalal, Coba, Cozumel, Tulum et Xel-Ha. Événements culturels et festivals Éducation Économie Géographie L'État de Quintana Roo est situé à l’extrémité orientale du Mexique, situé dans le Sud, cet État est frontalier des États du Yucatan au nord-ouest, de Mérida à l'ouest, ainsi que du Belize au sud. Quintana Roo a également accès au golfe du Mexique et à la mer des Caraïbes. Hydrologie Paysages et végétation Côté paysage et végétation, le Quintana Roo dispose d'une végétation luxuriante tropicale, il est très difficile de s'y déplacer, le Quitanana Roo est plutôt plat avec de grandes forêts tropicales. Climat Le climat que connaît Quintana Roo est un climat tropical sec en hiver et humide en été. Flore et faune Villes et urbanisme Notes et références Liens externes
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Grade
Le mot grade a plusieurs significations. Dans le sens de rang ou de statut Un grade est indice qui d'une manière générale fait référence à un niveau dans une hiérarchie : dans l'armée le grade militaire, et en France le grade dans la fonction publique, indiquent le niveau hiérarchique d'un emploi. Un fonctionnaire ou un militaire est généralement titulaire de son grade, qui ne peut lui être retiré sans motif grave, mais pas de sa fonction, qui dépend de son autorité de tutelle et qui peut être changée en fonction des besoins du service. Voir la liste des grades militaires et grades de l'armée française ; les grades universitaires sont des attestations de niveaux d'étude : au Canada comme dans les pays de tradition anglo-saxonne, il y a le baccalauréat, la maîtrise et le doctorat. Voir aussi les grades universitaires au Canada, en France, leur sens s'est précisé avec la réforme LMD, qui les distingue des diplômes : les grades sont le baccalauréat, la licence (appelée bachelor dans la plupart des autres pays ayant adopté le Processus de Bologne), le master et le doctorat. Dans la franc-maçonnerie le grade désigne le niveau d'initiation personnel atteint par une sœur ou un frère ; il n'a strictement aucune signification hiérarchique, même si les responsabilités principales au sein d'une loge maçonnique sont traditionnellement confiées à des Maîtres. Les rites maçonniques étant dans le domaine public depuis des centaines d'années, il est possible à tout le monde d'avoir une connaissance livresque des mythes et symboles liés à chaque grade. Ce savoir conceptuel ne se substitue en rien à ce qu'apporte la pratique effective au sein d'une loge. Dans le domaine des conférences de consensus (médicales...) ou de la littérature scientifique, un grade (A, B ou C) correspond à un niveau de certitude relié à un niveau de preuves scientifiques. Sciences Unités Le grade est une unité de mesure d'angle ayant pour symbole gon. Physique - chimie Concernant les matériaux, un grade désigne, au sein d'une famille, un type de produit de caractéristiques spécifiées, exemples : le MFI d'un grade thermoplastique (cette grandeur est souvent rencontrée en plasturgie, pour prévoir approximativement le comportement thermomécanique) ; un grade dit « solution » d'un SBR est issu d'une polymérisation effectuée en solution, tandis qu'un grade « émulsion » est obtenu par polymérisation en émulsion. Pour l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA), le grade est un indice de mesure de la viscosité d'un lubrifiant défini selon la norme SAE J 300. Médecine En cancérologie, le grade d'une tumeur exprime son potentiel de malignité : bas grade (G1) = faible potentiel, haut grade (G2) = fort potentiel. Une inflammation de bas grade est une inflammation chronique. Biologie En systématique évolutionniste, un grade évolutif est un type de plan d'organisation correspondant à une étape historique de développement, qui peut avoir laissé des descendants ayant toujours ce type-là, comme d'autres qui ont évolué à partir de ce type (exemple : le grade poisson est à l'origine des différents groupes actuels de vertébrés, y compris les tétrapodes, qui ont un plan d'organisation plus complexe et sont considérés comme formant un grade évolutif dérivé). En tant qu'élément de classification, ces groupes ont été abandonnés dans la classification cladiste lorsqu'ils étaient paraphylétiques (comme les reptiles) mais ils ont aussi parfois été conservés lorsqu'ils étaient holophylétiques (comme les mammifères). Divers Grade est le nom d'une paroisse civile du Portugal, rattachée à la municipalité d'Arcos de Valdevez et située dans le district de Viana do Castelo et la région Nord. Les différents grades du thé sont un mode de classification propre au thé noir qui renseigne le consommateur sur la finesse de la cueillette et la taille de la feuille de thé. Unité de mécanique
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Insecte
Les insectes (Insecta) sont une classe d'animaux invertébrés de l'embranchement des arthropodes et du sous-embranchement des hexapodes. Ils sont caractérisés par un corps segmenté en trois tagmes (tête possédant des pièces buccales externes, une paire d'antennes et au moins une paire d'yeux composés ; thorax pourvu de trois paires de pattes articulées et deux paires d'ailes plus ou moins modifiées ; abdomen dépourvu d'appendices) contenant au maximum 11 segments protégés par une cuticule formant un exosquelette composé de chitine et pourvu de trachées respiratoires. Avec près de d'espèces décrites existant encore (et près de espèces inventoriées par an), les insectes constituent 55 % de la biodiversité des espèces et 85 % de la biodiversité animale (définie par le nombre d'espèces). On estime entre 5 et d'espèces possibles. (10 milliards de milliards) d'individus seraient vivants en même temps à un instant donné selon des estimations. Leur biomasse totale serait 300 fois plus importante que la biomasse humaine, quatre fois supérieure à celle des vertébrés, sachant que les insectes sociaux représentent à eux seuls la moitié de la biomasse des insectes. Apparus il y a plus de d'années, les insectes sont les plus anciens animaux à s'être adaptés à la vie terrestre en devenant amphibies, et ils font partie des rares organismes terrestres à ressembler à leurs ancêtres (stabilité taxinomique). Ce sont également les premiers animaux complexes à avoir développé la capacité de voler pour se déplacer, étant pendant d'années les seuls à posséder ce moyen de locomotion. Pourvus d'ailes, d'un exosquelette rigide, d'une petite taille, d'un potentiel de reproduction élevé et d'un stade nymphal de la métamorphose, ces facteurs favorisant la colonisation de nombreuses niches écologiques expliquent leur succès évolutif. On les trouve maintenant sous presque tous les climats et dans les milieux continentaux terrestres et aquatiques. Seule la mer n'a pas été colonisée, cet habitat marin étant majoritairement dominé par le groupe des crustacés, dont les hexapodes sont issus justement par adaptation au milieu terrestre. L'entomofaune désigne la totalité de la population d’insectes présents dans un milieu. Les insectes ont de nombreuses interactions avec les humains. Certains entrent en compétition directe pour nos ressources comme les insectes ravageurs en agriculture et en exploitation forestière (sylviculture). D'autres peuvent causer des problèmes de santé majeurs en tant que vecteurs d'agents pathogènes et de maladies infectieuses graves. À l'opposé, beaucoup d'insectes sont considérés comme écologiquement bénéfiques en tant que prédateurs, pollinisateurs, producteur de commodités (miel, soie), détritivores, ou encore en tant que source de nourriture pour de nombreuses espèces animales et chez l'Homme. Le cycle de vie des insectes passe par plusieurs stades de transformations physiques appelés et implique généralement plusieurs métamorphoses. Les araignées, scorpions et acariens ne sont pas des insectes, mais des arachnides ; entre autres différences, ils ont huit pattes. L'entomologie est la branche de la zoologie dont l'objet est l'étude des insectes. Plus de 40 % des espèces d'insectes sont menacées d'extinction dans les prochaines décennies, selon une vaste étude publiée dans la revue Biological Conservation en 2019. Le taux d'extinction des insectes est huit fois supérieur à celui des autres espèces animales et ils risquent de disparaître d'ici le début du si le rythme actuel se poursuit (diminution de 2,5 % par an depuis les années 1980). Les principaux facteurs de ce déclin sont, par ordre d'importance décroissante : la destruction des habitats et leur conversion à l'agriculture intensive et à l'urbanisation ; la pollution, principalement celle des fertilisants et des pesticides de synthèse ; les facteurs biologiques, notamment les agents pathogènes et les espèces introduites ; le changement climatique. Étymologie Le mot insecte vient du latin qui signifie « en plusieurs parties » qui réfère à la segmentation des trois parties principales. L'étymologie latine est un calque du grec (éntomos) signifiant « incisé, entaillé ». Évolution Position relative au sein des arthropodes Au sein des arthropodes, les insectes ont traditionnellement été rapprochés des myriapodes sur la base de plusieurs caractères : appendices uniramés, présence de trachées et de tubes de Malpighi, mandibules formées d'un appendice complet (et non pas de la base d'un appendice comme chez les crustacés). Cependant, la phylogénie moléculaire, l'arrangement des gènes mitochondriaux, ainsi que l'analyse cladistique des caractères ont conduit à considérer que les insectes devaient en fait être inclus au sein des crustacés (au Moyen Âge, ils étaient classés dans les vermes, « vers » comprenant aussi les petits rongeurs et les mollusques). Le clade des pancrustacés établi à la suite de cette découverte contient donc les lignées de crustacés marins qui sont probablement paraphylétiques et les insectes proprement dits, qui sont monophylétiques. Les caractères ayant conduit au rapprochement des insectes avec les myriapodes sont donc probablement des convergences associées à l'adaptation au milieu terrestre. Le développement du système nerveux des insectes et des crustacés possède en revanche des similitudes extrêmement frappantes. Records Le titan, Titanus giganteus, est candidat au titre de plus gros insecte du monde avec une taille dépassant les . Le plus petit coléoptère, et le plus petit insecte libre (non parasitoïde) vivant au monde, est Scydosella musawasensis qui fait à peine plus de de longueur. Dicopomorpha echmepterygis est une espèce de guêpes parasitoïde dont le mâle a été désigné comme le plus petit organisme adulte de la classe des insectes, ne mesurent pas plus de () de longueur (plus petit que l'organisme unicellulaire paramécie). Il semble exister une relation générale poids/longueur pour les insectes. Systématique La classification des insectes a été proposée par Carl von Linné au sur la base de critères morphologiques propres aux insectes. Ainsi, une trentaine d'ordres d'insectes actuels est recensée sur l'ensemble de la planète. Leur classification n'est pas encore stabilisée, quelques groupes établis par la tradition se révélant récemment hétérogènes. Le sous-embranchement des hexapodes Hexapoda est donc un concept plus vaste que celui des insectes lequel, au sens strict, constitue un groupe frère des entognathes. D'après Roth (1974), la classe des Insectes est subdivisée en deux sous-classes : Sous-classe des Aptérygotes, Sous-classe des Ptérygotes. D'après Brusca & Brusca (2003) et d'après Ruggiero (2015), incluant Brusca, expert pour ITIS, la classe Insecta comprend trois sous-classes : Sous-classe Archaeognatha (ordre Archaeognatha), Sous-classe Zygentoma (ordre Thysanura) ou sous-classe Dicondylia (ordre Zygentoma), Sous-classe Pterygota (infra-classe Neoptera et infra-classe Palaeoptera). Aptérygotes La sous-classe des Aptérygotes regroupe des insectes primitifs aptères. On y retrouve peu de diversité et ils sont classés en deux groupes qui sont traités comme des ordres : Archaeognatha et Zygentoma. Ptérygotes La sous-classe des Ptérygotes regroupe les insectes «ailés» ou ptérygotes. Ce groupe représente la lignée principale de la majorité des insectes. Ils se sont abondamment diversifiés depuis leur apparition il y a environ d'années (Carbonifère). La classification actuelle sépare les ptérygotes en plus de différents. Pterygota (ptérygotes) d'après : Biodiversité Avec près de d'espèces décrites, les insectes représentent plus des deux tiers de tous les organismes vivants. Dans cette classe, quatre ordres dominent dans le nombre d'espèces décrites. Entre et sont incluses dans l'ordre des coléoptères, des diptères, des hyménoptères et des lépidoptères. Les coléoptères représentent 40 % des espèces d'insectes, mais certains entomologistes suggèrent que les mouches et les hyménoptères pourraient être aussi diversifiés. Ils sont la classe d'organismes vivants la plus diversifiée en terme du nombre d'espèces et par ce fait, ils sont majoritairement dominants dans les milieux terrestres et aquatiques. Cette biodiversité est un facteur important pour la conservation de la nature, l'intégrité de l'environnement et le potentiel invasif de certaines espèces généralistes. Conservation, prospective L'état des populations mondiales d'insecte est très mal connu, notamment dans les forêts tropicales et équatoriales. On sait cependant que beaucoup d'espèces semblent avoir disparu ou sont en forte voie de régression (insectes saproxylophages par exemple dans les zones tempérées). 5 à 10 % des espèces d'insectes ont disparu depuis le début de l'ère industrielle. Le rythme des disparitions devrait connaitre une forte accélération dans les décennies à venir : un demi-million d’espèces sont en danger d’extinction. De manière générale, l'ONU a identifié de grandes causes de régression de la biodiversité qui sont les modifications des habitats des espèces (destruction, banalisation, fragmentation, artificialisation, déforestation, drainage, mise en culture, etc.) ; la surexploitation ; la pollution ; l'introduction d'espèces exotiques envahissantes ; et les changements climatiques. Les premiers effets du dérèglement climatique sont déjà visibles, mais les effets futurs sont encore mal évalués. Ils pourraient inclure un déplacement et une modification altitudinale des aires de répartition, la disparition d'espèces, des changements de taux de pullulation et du caractère invasif (éventuel ou avéré) de certaines espèces ; Il existe un écart entre les évaluations de vulnérabilité des espèces et les stratégies de gestion conservatoire (bien qu'il y ait un consensus sur l'importance de lier ces deux domaines pour la conservation de la biodiversité). En 2012, une étude a cherché à étudier la vulnérabilité de trois espèces de coléoptères aquatiques ibériques endémiques en trois colonisations indépendants d'un même habitat, sur la base de leur métabolisme et physiologie selon la température, des modèles de distribution et de capacité de dispersion. La gestion doit prendre en compte les capacités différentielles à persister et les gammes possibles de réponse au réchauffement. Dans ce cas, l'étude a conclu que ces trois espèces seront affectées très différemment par le réchauffement malgré des traits écologiques et biogéographiques assez similaires. En 2014, des experts appartenant principalement à des organismes de recherches publiques d'une quinzaine de pays ont synthétisé les publications décomptant les insectes, concluant au « déclin massif des insectes » depuis les années 1990, qui semble principalement dû à l'utilisation et la persistance de pesticides systémiques. En 2018, les modélisations disponibles laissent penser que chez les vertébrés et les plantes, le nombre d'espèces perdant plus de la moitié de leur aire géographique d'ici 2100 sera réduit de moitié si le réchauffement est limité à (plutôt qu’à ) en 2100, mais que pour les insectes, ce nombre serait réduit des deux tiers. Des pertes dépassant 50 % de l'aire géographique déterminées par le climat sont prévues chez environ 49 % des espèces d’insectes, 44 % des plantes et 26 % des vertébrés pour le scénario tententiel ; à , cette proportion tombe à 18 % d'insectes, 16 % de plantes et 8 % de vertébrés ; et à cette proportion tombe à 6 % d'insectes, 8 % de plantes et 4 % de vertébrés. Si le réchauffement est limité à (contre dans l'accord de Paris) le nombre d'espèces susceptibles de perdre plus de 50 % de leur aire de répartition est réduit d'environ 66 % chez les insectes et d'environ 50 % chez les plantes et les vertébrés. Selon une étude australienne publiée en 2019 dans Biological Conservation qui constitue le premier rapport mondial sur l’évolution des populations d’insectes, le taux d’extinction des insectes est huit fois supérieur à celui des autres espèces animales et ceux-ci risquent de disparaître d'ici le début du si le rythme actuel se poursuit (diminution de 2,5 % par an depuis les années 1980). L’urbanisation, la déforestation, la pollution et surtout l’agriculture intensive sont les principaux facteurs de ce déclin. France En France métropolitaine, le calcul du nombre d'espèces, basé sur des estimations statistiques, évalue la faune entomologique actuellement connue à (décrites pour la plupart uniquement par la forme adulte), et la faune entomologique totale à . Il reste donc près de à découvrir. Suisse En 2021, un rapport de l'Académie suisse des sciences naturelles évalue le nombre d'espèces d'insectes en Suisse à , dont la environ la moitié est cataloguée. Sur l'ensemble des espèces étudiées, 16 % sont potentiellement menacées et 43 % sont menacées. Anatomie et physiologie Anatomie externe Comme tous arthropodes, les insectes ont un corps segmenté soutenu par un exosquelette qui est composé d'une cuticule chitineuse recouverte d'un ensemble de corps gras composant la cire épicuticulaire. Les segments du corps sont organisés en trois parties principales qui sont la tête, le thorax et labdomen. La tête possède une paire d'antennes, une paire d'yeux composés, des ocelles et trois ensembles d'appendices modifiés qui forment les pièces buccales. Ces appendices se sont spécialisés avec l'évolution, si bien que maintenant on en retrouve plusieurs types (broyeur, suceur, suceur-piqueur, suceur-spongieur et suceur-lécheur). Le thorax est composé de trois segments (prothorax, mésothorax et le métathorax) et porte généralement tous les organes locomoteurs (ailes ou pattes). L'abdomen est composé la plupart du temps de onze segments qui peuvent parfois porter des appendices tels des cerques par exemple. À l'intérieur, il contient une partie des organes importants comme l'appareil digestif, le système respiratoire, le système excréteur et les organes reproducteurs. On retrouve une grande variabilité et de nombreuses adaptations dans la composition des parties du corps de l'insecte, en particulier les ailes, les pattes, les antennes et les pièces buccales. Anatomie interne Système respiratoire La respiration de l'insecte se fait grâce à des invaginations du tégument appelées trachées qui constituent un réseau apportant l'oxygène directement aux cellules. Ces trachées s'ouvrent sur l'extérieur par des stigmates respiratoires à ouverture variable, sur les côtés des segments (pleurites) thoraciques et abdominaux. Système circulatoire Le milieu intérieur est constitué d'hémolymphe dont la circulation est assurée par plusieurs dispositifs anatomiques (vaisseau contractile dorsal, diaphragmes, « cœurs » accessoires) et est contrôlée finement par le système nerveux. L'appareil circulatoire est ouvert, à faible pression. L'appareil circulatoire n'a donc pas ou peu de rôle pour la respiration (à quelques exceptions près comme les larves de chironome — diptère vivant dans des milieux très faiblement oxygénés — qui possèdent de l'hémoglobine). Système digestif L'insecte utilise son système digestif pour extraire des nutriments et d'autres substances à partir de la nourriture qu'il consomme. Ces aliments sont généralement ingérés sous forme de macromolécules complexes composées de protéines, polysaccharides, lipides et d'acides nucléiques. Ces macromolécules doivent être ventilées par des réactions cataboliques pour devenir des molécules plus petites comme des acides aminés et des molécules de sucre simple. De cette manière, les cellules peuvent les assimiler. L'appareil digestif est constitué d'un long tube clos appelé le canal alimentaire et celui-ci s'étend longitudinalement à travers le corps. Ce tube digestif dirige unidirectionnellement la nourriture de la bouche à l'anus. Il est divisé en trois parties : stomodeum (intestin antérieur), mésentéron (intestin moyen) et proctodeum (intestin postérieur). Le stomodeum et le proctodeum sont recouverts de cuticule puisqu'ils sont issus d'invaginations du tégument. En plus du tube digestif, les insectes ont également des glandes salivaires et des réservoirs salivaires. Ces structures se retrouvent dans le thorax, à côté de l'intestin antérieur. Système nerveux central Le système nerveux central est constitué d'une double chaîne ganglionnaire ventrale, dont les ganglions les plus massifs sont antérieurs et forment le cerveau situé dans la cavité de l'exosquelette de la tête. Les trois premières paires de ganglions sont fusionnés dans le cerveau, tandis que les trois paires suivantes fusionnent pour former un ganglion sous-œsophagien qui innerve les pièces buccales. Les segments thoraciques ont un ganglion placé de chaque côté du corps, donc une paire par segment. Cette disposition est également présente dans les huit premiers segments abdominaux. Cette constitution peut varier, certaines blattes (blattaria) ont seulement six ganglions abdominaux. La mouche domestique (Musca domestica) a tous les ganglions fusionnés en un seul et celui-ci se retrouve dans le thorax. Quelques insectes ont des nocicepteurs, des cellules qui détectent et transmettent des sensations de douleur. Bien que la nociception ait été démontré chez les insectes, il n'y a pas de consensus sur leurs degrés de conscience à la douleur. Système reproducteur Les mâles sont typiquement munis d'un organe phallique ou pénis qui comprend une pièce basale, le phallobase, un édéage (organe d'intromission) distal et des appendices latéro-apicaux, les paramères, qui prennent naissance sur le phallobase. L'oviscapte ou ovipositeur est l'appendice abdominal, généralement long et effilé, à l'aide duquel de nombreuses femelles d'insectes évolués déposent leurs œufs dans les endroits les plus favorables à leur incubation. Thermorégulation Les insectes comme les arthropodes sont des animaux relativement petits, pesant en moyenne moins de . Ils ne peuvent ainsi maintenir leur température corporelle constante en raison d'un rapport surface/volume élevé et de pertes de chaleur importantes (un bourdon dans un environnement à , avec une température corporelle de , perd en l'absence de production de chaleur, d'où la saisonnalité adaptative des insectes dans les régions tempérées). Poïkilothermes, ils sont fortement dépendants de la chaleur pour leur activité (vol, recherche de nourriture), leur développement et leur reproduction qui sont optimisés à des températures élevées, comprises souvent entre 30 et . Selon Chapman, physiologiste des insectes, la température serait l’une des conditions climatiques ayant le plus d’effet sur leur biologie des insectes, d'où l'utilisation de différentes stratégies de thermorégulation comportementale (ectothermie) et physiologique (endothermie). La thermorégulation comportementale la plus communément utilisée consiste à sélectionner, à court terme et de manière spatiale et temporelle, le microhabitat le plus adapté à leurs besoins. Cela concerne notamment l’exposition au rayonnement solaire (« basking », exposition au soleil comme les lézards) ou au contraire l’évitement des sources de chaleur. Une seconde stratégie de thermorégulation comportementale consiste en la modification de leurs posture, notamment la posture des ailes chez les papillons. Ces comportements peuvent être complétés par une thermorégulation physiologique (endogène). Il peut s'agir d'un échauffement, avant l'envol, qui réchauffe leurs muscles thoraciques, processus endothermique qui se manifeste par de rapides frémissements des ailes assez proches dans leur principe du frissonnement des animaux homéothermes. 94 % de l'énergie dépensée en moyenne durant le frémissement et le vol est transformée en chaleur, les 6 % restants étant convertis en énergie mécanique. La thermorégulation physiologique peut impliquer l'isolation thoracique (thorax velu des papillons fait d'écailles modifiées, poils des hyménoptères) et l'abdomen moins bien isolé (température voisine de la température extérieure. Certains criquets et grands papillons de jour (comme le Flambé ou le machaon), alternent entre des phases de vol actif avec battements d'ailes et des phases de vol plané, ces dernières évitant la surchauffe thoracique. Les abeilles et de nombreux papillons de nuit évitent également cette surchauffe en favorisant le transfert de chaleur vers l'abdomen qui assure le refroidissement par convection et conduction par l'air environnant. Développement Le cycle de vie des insectes passe par plusieurs stades de transformations physiques appelés et implique généralement plusieurs métamorphoses. Ce cycle évolutif est une série de stades (œuf, larve, nymphe, adulte) qui se succèdent au cours d'une génération complète (d’œuf à œuf), les insectes étant caractérisés par le stade nymphal de la métamorphose. La plupart des insectes sont caractérisés par un temps de génération assez court et une descendance importante, ce qui leur permet de coloniser rapidement un milieu favorable. Ce cycle peut être interrompu annuellement par des conditions climatiques défavorables (température, pluie, manque de nourriture, etc.). La diapause est le terme qui réfère à cet arrêt prolongé au cours du cycle de vie de l'insecte. L' étudie les stratégies mises en place par les insectes pour « survivre » aux températures les plus basses : migration (phénomène rare, tel la migration du Monarque) ; tolérance physiologique au froid (phénomène également peu répandu : hémolymphe qui se charge de molécules antigel, comme le glycérol chez la guêpe ou le xylomannane chez le scarabée ), dormance de deux types : quiescence (bourdon terrestre) et diapause (œufs, larves, nymphes, voire adultes comme la diapause imaginale des coccinelles) qui peuvent intervenir indépendamment ou successivement au cours d'un cycle de vie). Les insectes primitifs de la sous-classe des Apterygota ont un développement dit sans métamorphose ou amétabole. Dès la naissance, le jeune insecte est très semblable à l'adulte, à la taille près (« amétabole » équivaut à « sans changement »). Du côté des insectes ptérygotes, on retrouve deux types de transformations : hémimétaboles (hétérométaboles) et holométaboles. Le développement est contrôlé par une hormone stéroïde, l'ecdysone, qui est produite dans des glandes prothoraciques et permet la mue. Une autre hormone, l'hormone juvénile, un dérivé terpénoïde, inhibe la métamorphose. Elle est produite dans les corps allates, des organes endocrines près de l'œsophage. La reproduction des insectes est également contrôlée par l’ecdysone et l’hormone juvénile, qui agissent dans les deux sexes. Ces hormones contrôlent le fonctionnement de l'appareil reproducteur, mais n'influent pas sur la détermination des caractères sexuels, qui sont strictement déterminés de manière génétique. Les hormones de type phéromones jouent aussi un rôle majeur pour l'attraction et la reconnaissance des individus au sein d'une espèce. Le record de longévité est détenu par un Bupreste, le dont les larves xylophages qui vivent dans le bois, émergent après des dizaines d'année (dont un cas a émergé d'un meuble à ). L'un des insectes qui a le cycle de vie le plus court est le puceron Rhopalosiphum prunifolia ( à ). La femelle adulte éphémère Dolonia americana vit moins de cinq minutes, durant lesquelles elle doit trouver un partenaire, s’accoupler et pondre. La Mouche domestique peut faire son cycle en . Hétérométaboles (métamorphose incomplète) Ce type de développement est composé de trois étapes principales : l'œuf, la nymphe (ou larve) et l'adulte (il n'y a pas de stade pupal). La nymphe est similaire à l'adulte. Elle est cependant plus petite, ses ailes ne sont pas développées complètement et ses organes sexuels ne sont pas fonctionnels. Au cours de sa croissance, la nymphe ressemblera de plus en plus à l'adulte et ses ailes se déploieront à sa dernière mue. On retrouve deux sous-divisions à ce type de métamorphose : hémimétabole (au sens strict) ; cette métamorphose est effectuée par les insectes paléoptères (éphémères, libellules et demoiselles) et néoptères (plécoptères) qui ont des larves aquatiques. La larve se départ de ses branchies respiratoires lors de sa transformation en adulte. La larve et l'adulte ne vivent pas dans le même milieu (aquatique ou aérien) ; paurométabole ; c'est la plus commune des métamorphoses incomplètes et elle caractérise la grande majorité des exoptérygotes. La nymphe est similaire à l'adulte et elle vit dans le même milieu (aquatique ou terrestre) que celui-ci. Holométaboles (métamorphose complète) Cette transformation est typique des insectes endoptérygotes et de certains exoptérygotes (exemple: thrips et aleurodes). Ce type de développement est composé de quatre étapes principales : l'œuf, la nymphe (ou larve), la chrysalide (pupe) et l'adulte. Le stade larvaire ne ressemble pas à l'adulte. La larve ne présente aucun signe extérieur du développement de ses ailes. La métamorphose en adulte est concentrée au stade nymphal (pupe). hypermétabole : Il s'agit d'un type de métamorphose holométabole dont la transformation implique un stade de plus. D'abord, on retrouve le stade de l'œuf, ensuite une première étape larvaire qui comprend une larve mince et adaptée à la locomotion (appelée triongulin), après, une deuxième étape larvaire avec une larve massive et sédentaire, ensuite une nymphe et finalement un adulte. Les meloidae sont des insectes qui réalisent ce type de transformation. Écologie et comportement L'écologie des insectes est l'étude scientifique des interactions des insectes, individuellement ou en tant que communauté, avec leur environnement ou avec les écosystèmes environnants. Les insectes jouent un rôle des plus importants dans les écosystèmes. Premièrement, ils permettent l'aération du sol et le brassage de la matière organique qui s'y retrouve. Ils entrent également dans la chaîne alimentaire en tant que proies et prédateurs. De plus, ils sont d'importants pollinisateurs et de nombreuses plantes dépendent des insectes pour se reproduire. Finalement, ils recyclent la matière organique en s'alimentant des excréments, des carcasses d'animaux et des plantes mortes, et la rendent ainsi disponible pour d'autres organismes. D'ailleurs, ils sont responsables en grande partie de la création des terres arables. Les insectes sont inféodés aux terres émergées. Quelques-uns vivent en eau douce et à de rares exceptions en mer. On les trouve sous presque tous les climats, du plus chaud au plus froid. Reproduction La reproduction des insectes présente de grande variabilité. Ceux-ci ont un temps de génération relativement court et un taux de reproduction très élevé comparativement aux autres espèces animales. Chez les insectes, on retrouve la reproduction sexuée et la reproduction asexuée. Dans la première, le mâle et la femelle se rencontrent, souvent par l'intermédiaire de phéromones ou d'autres moyens de communication, pour copuler. L'issue de cette reproduction est un embryon résultant de la fusion de l'œuf et du spermatozoïde. Il s'agit d'un mode de reproduction qui est le plus commun chez les insectes. Dans la reproduction asexuée, la femelle est capable de se reproduire sans mâle par le développement des ovocytes en embryons (parthénogénèse). Ce type de reproduction a été décrit dans plusieurs ordres d'insectes. De plus, la grande majorité des femelles sont ovipares; ainsi elle dépose ses petits sous forme d'œufs. Certains cafards, pucerons et mouches pratiquent l'ovoviviparité. Ces insectes incubent les œufs à l'intérieur de leur abdomen et les pondent au moment de l'éclosion. D'autres insectes sont vivipares et ils complètent leur développement à l'intérieur de l'abdomen de la mère. Comportements reproductifs Les comportements de reproduction chez les insectes peuvent être très diversifiés. Pendant la période de reproduction, la communication se réalise principalement par la sécrétion de phéromones. À l'aide de ses antennes, le mâle peut donc trouver l'emplacement d'une femelle réceptive. Les phéromones sont propres à chaque espèce et elles sont constituées de différentes molécules chimiques. Une autre technique de communication est l'utilisation de la bioluminescence. On retrouve ce type d'appel chez les coléoptères de la famille des Lampyridae et des Phengodidae. Les individus de ces familles produisent de la lumière qui est fabriquée par des organes à l'intérieur de leur abdomen. Les mâles et les femelles communiquent de cette manière durant la période de reproduction. Les signaux sont différents d'une espèce à l'autre (dans la durée, la composition, la chorégraphie aérienne et l'intensité. Plusieurs insectes élaborent des chants d'appel pour signaler leur présence au sexe opposé. Ces sons peuvent être créés par la vibration des ailes, par la friction des pattes ou par le contact avec le sol, un substrat, etc. Les orthoptères (criquets, sauterelles et grillons), certaines espèces de mouches (drosophiles, moustiques, etc.), les homoptères (comme les cigales), certains coléoptères (comme les tenebrionidae) et bien d'autres sont adeptes de cette technique. Chez certains groupes, les mâles pratiquent des prouesses aériennes ou des pas de danses complexes pour attirer une partenaire. Certains odonates et certaines mouches courtisent de cette manière. Les mâles de certaines espèces d'invertébrés (comme les Mécoptères et les mouches Empididae) offrent des cadeaux dans le but de s'attirer les bonnes faveurs d'une femelle. Ils capturent une proie pour ensuite s'approcher d'une femelle. Par message chimique (émission de phéromones), ils indiquent à la femelle leur intention et lui offre le présent. Celle-ci examinera soigneusement la proie. Si elle ne trouve pas le repas à son goût, elle refusera les avances du mâle. Dans le cas contraire, elle s'accouplera avec lui. La compétition entre mâles est féroce et beaucoup affichent des comportements territoriaux et agressifs. Ils sont prêts à se battre pour conserver un petit territoire ou avoir la chance de se reproduire avec une femelle. Chez certaines espèces, les mâles possèdent des cornes et des protubérances sur leur tête ou leur thorax. Ces ornements servent à combattre d'autres mâles de la même espèce. Régimes alimentaires Phytophages Les insectes jouent un rôle important dans leur écosystème et ils exploitent une grande diversité de ressources alimentaires. Près de la moitié sont herbivores (phytophages). Le groupe des phytophages inclut les insectes qui s'alimentent des racines, de la tige, des feuilles, des fleurs et des fruits. Les mangeurs de feuilles peuvent se nourrir des tissus extérieurs ou encore être spécialisés à un type précis de cellule végétale. On retrouve aussi des insectes à l'alimentation spécifique qui se nourrissent d'un seul genre ou d'une espèce de plante. D'autres sont très généralistes et peuvent s'alimenter de plusieurs types de plantes. Au sein des différents groupes, on retrouve une grande proportion d'espèces phytophages qui sont très inégalement réparties dans les ordres des lépidoptères, des coléoptères, des orthoptères, des phasmoptères, des hémiptères et des thysanoptères. Chez les papillons (lépidoptère) ce sont les larves qui sont essentiellement phytophages. Chez les adultes, les pièces buccales ont évolué en une trompe multi segmentée qu'on appelle le proboscis. Au repos, ce tube est enroulé sous la tête. Les papillons se nourrissent du nectar des fleurs, des sels minéraux et des nutriments contenus dans d'autres liquides. On retrouve également des papillons qui n'ont pas de pièces buccales et qui vivent essentiellement sur leur réserve de graisse. Certains insectes se sont spécialisés dans leur alimentation phytophage. Par exemple, ils s'alimentent uniquement de bois. Ce type d'alimentation se nomme xylophagie. Les insectes xylophages, à l'état larvaire ou adulte, s'alimentent des branches, du tronc ou encore des racines des arbres. Certains peuvent devenir des ravageurs et causer des dommages économiques en s'alimentant des arbres ou en véhiculant des pathogènes qui peuvent affecter la qualité et la santé des arbres. Les saproxylophages, quant à eux, ne consomment que le bois en décomposition (arbre mort). Carnivores Au sein de cette classe, on retrouve également des insectes prédateurs qui sont principalement carnivores. Ils ont généralement des adaptations physiologiques qui leur permettent de chasser activement (vision spécialisée, pattes adaptées à la course ou à saisir, pièces buccales modifiées pour broyer ou agripper, etc.) ou à l'affût (camouflage). Ces prédateurs sont utiles pour réguler les populations d'invertébrés et ainsi préserver un certain équilibre dans l'écosystème. D'ailleurs, certains sont utilisés dans le contrôle des ravageurs (lutte biologique). La plupart des insectes prédateurs sont généralistes mais quelques espèces ont une préférence pour des proies plus spécifiques. L'ordre des odonates (libellules et demoiselles) est essentiellement carnivore. Toutes les espèces, la larve et l'adulte, chassent d'autres animaux. Les adultes attrapent généralement des insectes volants tandis que les larves interceptent un large éventail d'invertébrés aquatiques et même de petits vertébrés (têtards ou petits poissons). Ils possèdent la meilleure vision dans le monde des insectes et ils sont également d'excellents pilotes aériens. Un autre ordre majoritairement carnivore est celui des Mantodea. Les mantes possèdent une très bonne vision, des pattes raptoriales adaptées à la capture et au maintien de leur proie et souvent un camouflage qui leur permet de se fondre dans leur habitat. Au stade adulte, leur régime alimentaire se compose essentiellement d'insectes mais les grandes espèces peuvent s'attaquer à de petits scorpions, des centipèdes, des araignées, des lézards, des grenouilles, des souris et même des oiseaux. Certains insectes se sont spécialisés dans leur alimentation carnée. Par exemple, les hématophages se nourrissent de sang. Ces organismes sont souvent des ectoparasites (parasites qui n'entrent pas à l'intérieur de leur hôte, mais qui se fixent provisoirement sur sa peau). Leurs pièces buccales ont évolué en parties capables de percer la peau et d'aspirer le sang. Chez certains groupes, comme les Siphonaptera (puces) et les Phthiraptera (poux), les pièces buccales se sont adaptées pour mieux s'ancrer à l'hôte. Détritivores Les insectes détritivores se nourrissent des débris d'animaux (carcasses et excréments), de végétaux ou fongiques. En s'alimentant, ils recyclent les composés organiques contenus dans ses détritus et les rendent disponibles pour d'autres organismes. Ils ont une importance primordiale dans la structuration et la santé des sols. Dans cette catégorie, on retrouve les insectes coprophages qui s'alimentent des excréments et les recyclent par le fait même. Ce sont, pour la plupart des insectes de l'ordre des coléoptères ou des diptères. Ces insectes peuvent être spécifiques aux excréments d'un animal ou généralistes. Le bousier ou encore la mouche verte sont de bons exemples d'insectes coprophages. Lorsque la matière en décomposition est issue d'un cadavre, on parlera plutôt de nécrophagie. Les insectes nécrophages peuvent être spécifiques à un stade de décomposition ou présents dans l'entièreté du processus. D'ailleurs, ils sont utilisés en médecine légale (entomologie médico-légale) pour établir les circonstances d'un décès (détermination de l'heure du décès, du mouvement du corps après la mort, de la présence de traumatismes, présence de drogues ou autres toxines dans l'organisme, etc.). Les insectes saproxylophages se retrouvent également dans la catégorie des détritivores. Dans les écosystèmes forestiers, ils jouent un rôle majeur en contribuant au cycle du carbone et au recyclage de la nécromasse végétale ligneuse qu'ils transforment en un humus forestier particulièrement riche et apte à absorber l'eau. Défense et prédation Certains insectes possèdent une coloration ou une forme qui leur permettent de se fondre dans leur environnement. Le camouflage est répandu dans plusieurs groupes d'insectes, en particulier ceux qui se nourrissent de bois ou de végétation. Certains ont la coloration et la texture du substrat dans lequel ils vivent. La plupart des phasmes sont connus pour imiter efficacement les formes des branches et des feuilles. Certaines espèces ont même des excroissances qui ressemblent à de la mousse ou encore à du lichen. On retrouve également de fins imitateurs, chez les phasmes et les mantes, qui bougent leur corps de manière rythmée pour mieux se fondre dans la végétation qui bouge au gré du vent. Certaines espèces ressemblent à s'y méprendre à une guêpe ou à insecte toxique. Cette technique de défense se nomme mimétisme batésien. Ils peuvent jumeler leur coloration aux comportements de l'insecte imité et ainsi bénéficier d'une protection contre les prédateurs. Certains longicornes (Cerambycidae), mouche syrphide (Syrphidae), chrysomèles (Chrysomelidae) et certains papillons pratiquent ce type de mimétisme. De nombreuses espèces d'insectes sécrètent des substances désagréables ou toxiques pour se défendre. Ces mêmes espèces présentent souvent de l'aposématisme, une stratégie adaptative qui envoie par une coloration vive ou contrastante un message d'avertissement. Pollinisation La pollinisation est le processus par lequel le pollen est transféré vers le pistil (organe femelle) de la fleur soit par autofécondation, soit par fécondation croisée. La plupart des plantes à fleurs ont besoin d'un intermédiaire pour se reproduire et cette tâche est réalisée majoritairement par les insectes. En butinant, ils ont accès au nectar, un liquide sucré riche et énergisant. Pour y avoir accès, ils entrent en contact avec le pollen qui se dépose sur leur corps. Le pollinisateur transportera ensuite celui-ci vers une autre fleur, un bel exemple de relation de mutualisme. Les fleurs arborent différents motifs et colorations pour attirer ces insectes. Le nombre et la diversité des pollinisateurs influent fortement sur la biodiversité végétale et inversement (voir syndrome pollinisateur), et la perte de diversité chez les pollinisateurs pourrait menacer la pérennité des communautés végétales. L'abeille domestique est certainement l'insecte pollinisateur le plus populaire en agriculture mais des milliers d’espèces différentes d’abeilles sauvages, de guêpes, de mouches, de papillons et d'autres insectes jouent également un rôle important dans la pollinisation. En agriculture, ils sont d'une importance primordiale pour la production de nombreuses cultures (pommes, oranges, citrons, brocolis, bleuets, cerises, amandes, etc.). Le domaine scientifique qui étudie les insectes pollinisateurs se nomme anthécologie. Parasitisme Certains insectes ont besoin d'une autre espèce d'insecte pour réaliser leur développement. On appelle « parasitoïdes » les organismes qui, au cours de leur développement, tuent systématiquement leur hôte, ce qui les fait sortir du cadre du parasitisme au sens strict. Chez ces insectes, on retrouve une spécificité vis-à-vis de l'insecte hôte. Ils peuvent se nourrir à l'intérieur de l'organisme (endoparasitoïdes) ou à l'extérieur du corps de l'hôte (ectoparasitoïdes). Ils peuvent être solitaires ou grégaires (plus d'une centaine de larves sur le même hôte). Certaines guêpes et mouches parasitoïdes sont utilisées en lutte biologique. Lors de l'oviposition, la femelle parasitoïde s'approche de son hôte et lui pénètre l'exosquelette à l'aide de son ovipositeur modifié. Elle déposera ses œufs à l'intérieur de celui-ci. Une autre technique consiste à déposer les œufs sur l'insecte ou à proximité de celui-ci. Les larves pénétreront la larve hôte par les orifices buccaux et respiratoires ou encore en perçant directement sa peau. Au milieu des années 1990, on avait déjà répertorié et nommé d'insectes parasitoïdes, classés dans six ordres : Hymenoptera () Diptera () Coleoptera () Neuroptera (50) Lepidoptera (10) Trichoptera (1) Relations avec l'homme Le . Ce n'est qu'au qu'est pris en compte leur rôle dans le protection de la nature et la diversité. Les insectes sont parfois distingués en insectes « ravageurs » ou « nuisibles » et insectes « bénéfiques », mais cette distinction est entièrement relative (dépendante du contexte), vis à vis des enjeux de santé humaine ou des objectifs agricoles, et n'a pas de signification naturelle en dehors de ces enjeux précis. Des insectes nuisibles pour certaines activités humaines peuvent parfois être utiles pour d'autres et inversement. Par ailleurs certains de ces insectes peuvent être des maillons très importants dans les écosystèmes. Consommation Diverses cultures ont intégré depuis longtemps la consommation d'insectes. Récemment, plusieurs initiatives mondiales essaient de promouvoir cette consommation comme alternative à la consommation de viande afin de limiter les besoins en terres arables (la production de viande nécessitant, de façon directe et indirecte via la consommation par les bêtes d'aliments végétaux, beaucoup plus de terre que celle de légumes). Par ailleurs, divers projets, dont le lancé par l'Union européenne, vise à développer la production d'insectes en tant qu'aliment pour le bétail. Insectes ravageurs De nombreux insectes sont considérés comme nuisibles par les humains. Certains peuvent causer des problèmes de santé majeurs en tant que vecteurs d'agents pathogènes et de maladies infectieuses graves (ex: moustiques et certaines mouches) ou engendrer de l'inconfort et des problèmes cutanés en tant que parasites (ex: poux et punaise de lit). On retrouve également des insectes qui causent des dommages aux infrastructures (ex: termites et fourmis charpentières) ou qui s'alimentent des produits agricoles. Ces ravageurs se nourrissent de différents végétaux, des grains (riz, céréales, légumineuses, etc.), des fruits, des légumes et des autres produits à la post-récolte. Il y a également des insectes qui causent des blessures au bétail et aux autres animaux de la ferme comme certaines familles de mouches parasites (Tachinidae, Sarcophagidae, Oestridae, etc.). À cause des pertes économiques qu'ils engendrent, le contrôle des insectes nuisibles nécessitent parfois l'utilisation de substances chimiques (insecticide) ou d'insectes prédateurs (lutte intégrée). Insectes « bénéfiques » Bien que les insectes ravageurs attirent souvent plus d'attention, la majorité des insectes sont des maillons très importants pour l’environnement. En plus de constituer en eux-mêmes une grande partie de la biodiversité, ils sont essentiels dans la chaine alimentaire : les détritivores jouent un rôle de premier plan dans le recyclage de la matière organique et le cycle des nutriments, les phytophages régulent la végétation sauvage et les équilibres entre les espèces végétales, les prédateurs ou parasites régulent de nombreux animaux dont les autres insectes, et beaucoup de ces insectes constituent des proies abondantes et diversifiées qui nourrissent de très nombreux animaux insectivores. Des insectes variés, comme les guêpes, les abeilles, les mouches, les papillons et les fourmis sont aussi les principaux pollinisateurs des plantes à fleurs qui constituent la majorité de la biodiversité végétale. Les insectes ont une fonction majeure dans l'alimentation humaine puisque 75 % des légumes et des fruits que l’on consomme sont liés aux pollinisateurs. S’ils disparaissaient, l'humanité serait confrontée à une crise alimentaire mondiale. Certains insectes prédateurs sont d'excellents alliés dans le contrôle des ravageurs (lutte biologique) en agriculture. Par exemple, on peut utiliser des coccinelles pour contrôler les populations de pucerons dans certaines cultures. Les carabes, les staphylins, les chrysopes, les hémérobes, les guêpes parasitoïdes, les mouches parasitoïdes, et plusieurs autres insectes permettent aussi de contrôler les populations d'insectes ravageurs. Divers insectes ont été exploités depuis l'Antiquité pour la production de commodités alimentaires et textiles. Par exemple, l'élevage du ver à soie (Bombyx mori) (sériciculture) se pratique depuis près de . La larve fabrique un cocon qui est constitué d'un fil de soie brute de 300 à de long. La fibre est très fine et brillante et une fois tissée, elle crée un tissu d'une grande qualité que l'on appelle soie. Cet élevage a hautement influencé la culture chinoise et le développement du commerce avec les pays européens. Un autre insecte domestiqué qui a grandement influencé l'histoire est l'abeille domestique. Les premières représentations de l'homme collectant du miel datent d'il y a . Les abeilles produisent également des commodités alimentaires comme du miel, de la gelée royale et de la propolis. Ces produits peuvent servir à traiter différents problèmes de santé en médecine alternative. Les insectes sont utilisés en médecine depuis plus de . Certains remèdes thérapeutiques et médicaux sont confectionnés avec les parties du corps, l'hémolymphe ou les toxines produites par l'insecte. Par exemple, l'hémolymphe des cigales (Cicadidae) contient une concentration élevée d'ions de sodium et peut être utilisé comme traitement pour certains problèmes de vessie ou de reins. Certains méloés (Meloidae) sont aussi utilisés en médecine humaine et vétérinaire. L'utilisation d'asticots de mouche est également une pratique médicale courante. En se nourrissant des tissus nécrosés, les larves facilitent la cicatrisation des tissus sains en stimulant la production de tissus cicatriciels et en désinfectant les plaies sans l'usage d'antibiotiques. Galerie des principaux ordres Notes et références Notes Références Voir aussi Bibliographie Stéphane Foucart, La fin des insectes : enquête sur l’industrie des pesticides, Seuil, 2019 Articles connexes Clé d'identification Pour les familles européenne les plus faciles à identifier Références taxonomiques Liens externes Insectarium de Montréal (fr et en) Office pour les insectes et leur environnement (OPIE) Insect Evolution Fédération Française des Producteurs, Importateurs et Distributeurs d'Insectes (FFPIDI) Entomologie Protection des cultures Taxon décrit en 1758 Taxon décrit par Carl von Linné
16902
https://fr.wikipedia.org/wiki/Sikh%20%28homonymie%29
Sikh (homonymie)
Un sikh est un pratiquant de la religion religion sikhe ou sikhisme. Sikh est le nom d'un groupe musical français de nu metal.
16903
https://fr.wikipedia.org/wiki/Sikhisme
Sikhisme
Le sikhisme est une religion dharmique monothéiste fondée dans le nord de l'Inde au par le gourou Nanak. Le mot , sikh est un mot pendjabi qui est dérivé du mot sanskrit , śiṣya signifiant « disciple » ou « étudiant », ou de , śikṣa qui signifie étude ou instruction. Traduit littéralement, . La doctrine du sikhisme se fonde sur les enseignements spirituels des Dix gourous, recueillis dans le Sri Guru Granth Sahib. Histoire Guru Nanak (1469-1539), fondateur du sikhisme, est né dans le village de Talwandi, nommé maintenant Nankana Sahib, près de Lahore, dans l'actuel Pakistan. Ses parents sont pendjabis et appartiennent à une caste marchande : les Khatri du Pendjab. Dès son enfance, Guru Nanak est fasciné par la spiritualité et montre des dispositions peu ordinaires pour l'apprentissage. C'est sans doute durant cette période qu'il découvre l'enseignement du poète Kabîr (considéré comme un sant, et élevé dans une famille musulmane), un des pères de la littérature hindi, révéré à la fois par les hindous et les musulmans. Après une expérience spirituelle de « fusion » avec l'essence de toute chose, Guru Nanak compose le Jap Ji Sahib, poème mystique qui résume un enseignement qu'il décide de partager. Il voyage dans toute l'Inde et dans de nombreux pays environnants - Népal, Tibet, Sri Lanka, avant d'entamer un long périple au cœur du monde musulman. En effet, le premier disciple et ami d'enfance de Guru Nanak, Mardana, barde attaché à la famille du Guru, est de confession musulmane. Guru Nanak décide de suivre Mardana qui effectue son pèlerinage à La Mecque. Ce voyage les conduira notamment dans la péninsule d'Arabie, en Perse et en Afghanistan. Après plusieurs années de voyage, Guru Nanak réunit une communauté et fonde un village, Kartarpur – la Ville du Créateur. Il enseigne sans relâche et de nombreuses personnes viennent à son enseignement. La religion, pense-t-il, est un lien pour unir des hommes, mais dans la pratique il constate qu'elle monte les hommes les uns contre les autres et est à l'origine de nombreuses discriminations : entre hommes et femmes, entre castes, entre religions, entre origines ethniques, etc. Il regrette en particulier l'antagonisme entre hindous et musulmans, quand lui voit la richesse commune de ces deux religions. Une phrase bien connue de Guru Nanak est : « Il n'y a ni hindou ni musulman ». À ceux qui demandent alors qui ils sont puisqu'ils ne sont ni hindous ni musulmans, il répond : « vous êtes des disciples ». C'est ainsi que le mot sikh (« disciple »), se répand. Guru Nanak est opposé au système des castes. Ses fidèles se réfèrent à lui en tant que gourou (« professeur, maître »). Avant sa mort, il indique un nouveau gourou pour être son successeur et pour mener la communauté. Le dixième et dernier gourou, Guru Gobind Singh (1666-1708) introduit la cérémonie de baptême sikh en 1699 donnant par là une identité caractéristique aux sikhs. Les cinq sikhs nouvellement baptisés sont appelés Panj Pyare, Les Cinq Bien-Aimés, qui baptisent à leur tour le gurû à sa demande. Avant son décès, le gurû complète l'Âdi Granth des œuvres de son prédécesseur, le célèbre Siri Guru Granth Sahib, et commande qu'il soit dorénavant l'autorité spirituelle définitive et que l'autorité temporelle passe au Khalsa Panth - la Communauté des Sikhs. Le livre saint des sikhs est compilé et édité par le cinquième gurû, Gurû Arjun en 1604. Ce sont les premières écritures saintes dans le monde à avoir été compilées par les fondateurs d'une foi au cours de leur vie (les écrits saints de la religion bahá'íe au étant également tous rédigés par le fondateur lui-même ou en sa présence). Elles sont surtout rédigées en pendjabi, mais aussi en hindi, en persan, etc. Guru Arjan construisit également le célèbre Gurdwara Darbar Sahib, à Amritsar, que le maharaja Ranjit Singh recouvrira d'or et qui deviendra le centre du sikhisme. Durant le , les Sikhs firent l'objet de répressions et de persécutions diverses de la part des autorités, poussées par le fanatisme général. Ils durent faire des sacrifices extrêmes pour protéger et préserver leur foi et leur identité. L'empire moghol était en voie de désintégration, les Afghans, sous la conduite d'Ahmed Shah Abdali, avaient commencé à envahir le pays. Les Sikhs profitèrent de ces circonstances pour établir leur propre royaume qu'ils achevèrent de constituer sous le Maharaja Ranjît Singh (1780-1839). L'empire sikh dura un demi-siècle et fut annexé par les Anglais en 1849. Durant la guerre d'indépendance de l'Inde, de nombreux Sikhs furent pendus, durent faire face à toutes sortes de brutalités, se battre contre l'occupant, subir de longues périodes d'emprisonnement afin de libérer le pays. Bien que les Sikhs ne représentent que 1,8 % de la population de l'Inde, ils se sont néanmoins forgé une solide réputation dans pratiquement tous les domaines, tels que l'armée, l'agriculture, les sports, l'industrie, l'éducation, la médecine, l'ingénierie, etc., à force de persévérance et de travail dans un esprit de dévouement missionnaire. Leurs talents les a conduits dans presque tous les pays du monde. Monothéisme La religion sikhe est strictement monothéiste. Ses adeptes croient en un seul Dieu suprême, absolu, infini, éternel, créateur, la Cause des causes, sans inimitié, sans haine, à la fois immanent et transcendant. Il est appelé : le Guru suprême (ou en langage courant, « Quel Dieu ! »). (Guru Granth, ) Le postulat de base du sikhisme est qu'il n'y a pas de péché originel, mais la vie ayant émané d'une Source Pure, le Seigneur de Vérité demeure en elle. Ainsi Guru Nanak dit : Non seulement toute la philosophie sikhe, mais aussi toute l'histoire et le tempérament des Sikhs découlent de cette manière de voir. Métaphysique et éthique La position doctrinale de Guru Nanak est assez simple, en dépit de son origine. La cohérence du sikhisme est à mettre au bénéfice de son concept central - la souveraineté d'un Dieu unique, le Créateur. Guru Nanak l'appelle « Le Nom Vrai » (Satnam) pour éviter d'utiliser un terme qui soit plus restrictif. Il enseigne que « Le Nom Vrai », qui se manifeste de manières diverses, dans des endroits divers et par des noms divers, est éternellement « Un », Dieu souverain et omnipotent, à la fois transcendant et immanent, créateur et destructeur, intemporel et partout présent. Selon Guru Nanak, discuter quels composants de sa croyance proviennent de l'hindouisme, quels sont musulmans, c'est discuter comme un idiot qui cherche quelle religion possède le droit de professer des concepts universels tels que la bonté, la charité, l'honnêteté, la vénération du nom de dieu, le respect des autres. Car Dieu n'est ni musulman, ni hindou, ni de telle ou telle confession : Dieu est UN – Ek Omkar. En effet, dans le Guru Granth Sahib il est écrit : Le sikhisme considère que toutes les religions peuvent mener vers Dieu. Si la religion sert à se croire supérieur aux autres, il ne s'agit pas de religiosité – mais de vanité humaine, orgueil ou démon que le sikhisme demande de détruire (les symboles physiques sikhs sont là pour rappeler cet ordre à la conscience : combattre, vaincre et tuer l'ego, qui empêche la communion avec Dieu-Un). Un sikh ne doit pas se perdre en verbiage inutile, idéalisme aveugle, attitude amenant à oublier la présence du Dieu-Un ; l'enseignement du sikhisme rappelle qu'un musulman qui méprise le Brahman des Sages hindous, est en fait ignorant du Dieu coranique – « Allah » ; et un hindou qui méprise l'unique Allah des sages musulmans, est en réalité ignorant de l'Être suprême védique – « Brahman ». Cela est vrai aussi pour les autres religions. Car Guru Nanak, le gourou/maître fondateur du sikhisme, n'a jamais voulu opposer l'islam et l'hindouisme, ni dissoudre ou remplacer l'islam et l'hindouisme par sa propre philosophie religieuse. Guru Nanak a juste exposé sa foi, ses expériences mystiques, par une poésie sensible et remplie de dévotion envers le Dieu-Un tel qu'il se révéla à sa personne : les neuf autres gourous du sikhisme et ses authentiques disciples (« sikhs ») n'ont fait que le suivre dans ce cheminement spirituel, voulu universel et protecteur. Gurû Nanak souscrit également à la croyance en la mâyâ, l'illusion du monde physique. Bien qu'il considère les objets matériels comme des réalités et comme des expressions de la vérité éternelle du créateur, ils tendent à ériger « un mur d'erreurs » autour de ceux qui ne vivent que dans un monde des désirs matériels. Ceci les empêche de voir le Dieu vrai qui a créé la matière comme un voile autour de lui, de sorte que seules les consciences spirituelles, libérées du désir, puissent le pénétrer. Le monde est immédiatement vrai dans le sens qu'il est rendu manifeste aux sens par la maya, mais il est finalement irréel puisque seul Dieu est finalement vrai. En accord avec la doctrine hindoue de la transmigration des âmes, c'est-à-dire du saṃsāra (cycle où l'âme, sans naissance ni mort, peut transmigrer sous une forme humaine, animale, végétale), ainsi que son corollaire, la loi du karma, Nanak conseille aux fidèles de ne pas prolonger leur cycle de réincarnations par une vie hors de Dieu où l'on opte pour l'égoïsme, les plaisirs transitoires et une vie matérialiste fondée sur l'avidité ou la jalousie, amenant à la frustration ou au chagrin, à faire souffrir les autres vies. Pour faire suivre la voie divine, il faut vivre en faisant des actes charitables, des prières, méditer pour parfaire son propre karma. On doit ne penser qu'à Dieu, répéter sans fin le nom de Dieu (Naam Japna) et ainsi unir son âme avec Dieu. Le salut, dit-il, ne signifie pas entrer au Paradis après le Jugement dernier, mais s'unir à la Divinité-Une et se fondre en Elle, communier avec le Maître infini à jamais. Un Sikh ne peut avoir foi en aucun autre prophète vivant ou non vivant. En accord avec le Sikhisme, Dieu n’apparaît jamais sous forme humaine. Le paradis et l’enfer n’existent que dans ce monde. Le Sikhisme s'appuie sur la théorie du karma et de la réincarnation. Le Gurbani, la parole du gourou, dit : On évite les réincarnations en renonçant aux vices (chair animale, alcool, tabac, jeux de hasard), en surmontant son propre égoïsme (haumai), en menant une vie intègre et honnête, car le but suprême de l'existence est la libération (mukti). Dans le Sikhisme, le concept de la Libération n’est pas dans un « autre monde », c’est d’être un Sachiar, « réalisé par Soi-Même », obtenu par la grâce divine. Le pèlerinage vers des lieux « saints » ne trouve pas sa place dans le Sikhisme. Pour un Sikh, Shabad (la Parole) est le seul lieu saint et l’eau sacrée des rivières, la compassion envers les créatures, la méditation, et une vie de vérité sont le seul pèlerinage. Le Sikhisme n’est pas une religion fataliste. Un Sikh se soumet à la volonté de Dieu mais est toujours disposé à se battre pour de meilleurs lendemains. Vie sociale Les sikhs ne reconnaissent pas le système de castes, ils y sont même farouchement opposés ; le sikhisme s'est créé sur un concept d'égalité de droits pour tous. De même, les sikhs ne croient pas en l'adoration des idoles, dans les rituels magiques ou les superstitions. Cette religion correspond à une manière d'être, de rendre service à l'humanité et d'engendrer tolérance et fraternité vis-à-vis de tous. Les Gurus du sikhisme ne demandent pas le retrait du monde pour atteindre le Salut. Il peut être atteint par chaque personne qui gagne honnêtement des richesses matérielles et mène une existence enracinée dans la volonté de paix. (Guru Granth, ) Richesse et possessions personnelles ne sont pas des obstacles à la réalisation d'idéaux spirituels : (Guru Granth, ) Le Sikhisme préconise la lucidité et le courage authentiques (au-delà du clivage pessimisme/optimisme) : (Guru Gobind Singh) Il n'y a pas de personnes de basse extraction à mépriser, à exclure (du fait de leur naissance ou de leur condition), mais des attitudes basses – à éviter absolument : Mariage Les sikhs doivent se marier avec la personne de leur choix. Néanmoins, L'union physique, sexuelle, n'est que le couronnement de l'union spirituelle préalable. Sans cette union spirituelle préalable, il ne peut y avoir mariage et, par conséquent, aucune union physique n'est possible ou souhaitable. À ce propos, le Guru Granth Sahib déclare : Khalsa Le Khālsā (mot d'origine persane qui signifie « pur »), est le nom, initialement donné par Guru Gobind Singh, à l'ordre chevaleresque des Sikhs qu'il créa en 1699. Par extension, le mot désigne chaque membre de cet ordre, chaque Sikh (homme ou femme) qui a été baptisé ou initié en recevant l'Amrit. Les sikhs initiés (sikhs amritdaris), doivent arborer cinq éléments connus comme les « cinq K » : avoir les cheveux longs et la barbe (Kesh); porter en permanence un peigne (Kangha) dans les cheveux, tenus par un turban (Dastar); porter un poignard recourbé (Kirpan) et un bracelet en fer (Kara) qui symbolise l'unité (anneau sans fin); porter un caleçon spécifique, le Kachera. Les sikhs non initiés,eux, ne portent pas tous ces attributs. Le végétarisme est une norme culturelle dans le sikhisme : le Guru Granth Sahib, qui enseigne la pitié envers toutes les créatures et le refus d'encourager ou de participer à leur mise à mort, compare les meurtres d'animaux à l'oubli du Dieu Un omniprésent. C'est ainsi qu'on lit : . Lieux de culte Le temple sikh s'appelle Gurdwara (littéralement : « la porte du Guru »). Pour y entrer, il faut se déchausser et se couvrir la tête. Le temple est un lieu ouvert à tous, croyant ou non, ils se doivent de vous accueillir dans le respect tant que vous faites de même. Pour être reconnu comme un temple officiel, il faut remplir ces trois critères : arborer le drapeau orange, contenir le livre sacré et être en mesure d'offrir gîte et nourriture. La salle principale du temple contient le trône, le Guru Granth Sahib sous un dais. Les sikhs se prosternent devant le livre sacré et déposent un don d'argent, avant de s'asseoir par terre pour prier. En sortant, on vous proposera d'aller manger quelque chose au Langar (cantine communautaire gratuite créée à l'origine entre autres pour lutter contre la séparation des castes). C'est un devoir pour un sikh de participer au service communautaire. Particularités Sikhs marginaux Les sikhs marginaux et nomades regroupés sous l'appellation Nihan Singh mangent de la viande, contrairement à la majorité sikhe, en principe végétarienne. Au cours de cérémonies rituelles, des chèvres sont décapitées d'un coup de sabre et leur chair est consommée par les assistants. C'est une manière de montrer qu'ils sont différents des autres sikhs. Et pour ceux-ci, une raison de les tenir à l'écart. Le nom Singh Beaucoup de Sikhs ont pour nom « ». Ce mot qui signifie « lion » est rarement un nom de famille à proprement parler. Il s'agit plutôt d'un titre ou d'un surnom (« nom intermédiaire ») porté par les hommes sikhs. Les femmes se voient ajouter le nom « », qui signifie « lionne ». Cependant tous les « Singh » ne sont pas Sikhs, car ce nom est aussi largement répandu parmi les hindous. Ainsi, l'écrivain et cinéaste Vijay Singh, tout comme le golfeur fidjien du même nom ne sont pas sikhs. Personnalités sikhs célèbres Nombre de Sikhs sont devenus célèbres dans différents domaines. Bibliographie Études Chapitres d'ouvrage et articles Nathalie Calmé, « Guru Granth Sahib : le grand livre des sikhs », Le Monde des religions, , Références Voir aussi Articles connexes Gurus du sikhisme Végétarisme sikh Séparatisme sikh Empire sikh (1799-1849) Place des femmes dans le sikhisme Liste de Sikhs célèbres Singh Diaspora sikh Liens externes Harbans Singh, Encyclopedia of Sikhism, Patiala, Punjabi University (Lire en ligne - Consulté le ) The sikh Encyclopedia (Lire en ligne - Consulté le ) SikhiWiki, encyclopédie du sikhisme Sikhnet, site anglophone de référence All About Sikhs, site anglophone Sikhs-unis Shiromani Gurdwara Parbandhak Committee Sandeep Singh Brar Sikhism
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Gurus%20du%20sikhisme
Gurus du sikhisme
Selon le sikhisme, guru vient, étymologiquement, de gu, obscurité, et ru, vers la lumière. Le guru, comme dans l'hindouisme, est donc celui qui mène le disciple de l'obscurité vers la lumière. À ce titre, le guru est indispensable pour atteindre la vérité. Il y a, dans le sikhisme, dix gurus humains auxquels s'ajoute un onzième, le Siri Guru Granth Sahib, livre sacré des sikhs qui regroupe les hymnes et les enseignements des gurus. Quatre significations Guru est un mot important qui renvoie à quatre sens différents. Le premier sens renvoie à Dieu. En effet, Dieu est le guru, l'être en dehors du temps, même s'il pénètre dans la dimension temporelle. Dieu, appelé aussi Waheguru, est l'instructeur divin. Pour le sikhisme, le guru se retrouve aussi dans l'hindouisme ou dans l'islam. La deuxième explication du mot est le guru humain. Les Sikhs reconnaissent onze gurus, dix ayant vécu en chair et en os, et le dernier incarnant l'âme des dix précédents et prenant la forme d'un livre, le Siri Guru Granth Sahib : Guru Nanak (1469-1539) fonde la religion sikh Guru Angad (1504-1552) crée l'alphabet gurmukhî et compose 62 hymnes. Guru Amar Das (1479-1574) installe la communauté des Sikhs à Goindwal, non loin de l'actuelle Amritsar. Il initie également la tradition du Langar, ou repas pris en commun par tous les fidèles au-delà de leurs statuts sociaux, de leurs origines raciales, de leur sexe. Il milite ardemment contre de nombreuses pratiques, telles l'infanticide des filles, l'immolation des veuves, la réclusion des femmes, la ségrégation des castes, etc. Guru Ram Das (1534-1581) fonde la ville d'Amritsar et commence la construction du temple d'Or Guru Arjan (1563-1606) termine la construction du temple d'Or et compile l'Âdi Granth. Il est martyrisé par le pouvoir moghol, sur ordre de Jahângîr, pour avoir refusé de faire entrer la tradition sikh sous le joug de l'islam. Guru Hargobind (1595-1645) se proclame détenteur de l'autorité temporelle (Miri) autant que spirituelle (Piri) et lève une armée pour défendre les Sikhs et le peuple du Panjâb contre le fondamentalisme moghol. Guru Har Rai (1630-1661) poursuit la tâche de son prédécesseur, prêche dans toute l'Inde du Nord et consolide les fondations de la communauté des Sikhs Guru Har Krishan (1656-1664), l'Enfant Guru, devient guru à cinq ans et meurt de la variole trois ans plus tard. C'est donc le seul guru figuré sans barbe. Guru Tegh Bahadur (1622-1676) est décapité sur ordre d'Aurangzeb pour avoir prêté refuge à des brahmanes du Cachemire et pour avoir refusé de se convertir à l'islam. Guru Gobind Singh (1666-1708) le dernier guru incarné. Il complète l' Âdi Granth, militarise les Sikhs, forme le Khâlsâ Panth. Il instaure le baptême, l'adoption des cinq K et l'adoption des patronymes Singh (Lion) pour les hommes et Kaur (Princesse) pour les femmes. Après de nombreuses années passées à combattre les troupes mogholes et les persécutions d'Aurangzeb, il sacre le Siri Guru Granth Sahib comme son ultime successeur. Le Siri Guru Granth Sahib, le Livre, l'ultime guru, la manifestation dans sa forme la plus élémentaire du Shabad Guru. Le Guru Granth Sahib rappelle à ce propos, page 463 que Le troisième sens du mot pointe donc non pas vers un guru de chair et d'os mais vers le Guru Granth Sahib, le guru intemporel laissé par Guru Gobind Singh. Un quatrième et dernier sens est lié à l'expression Guru Panth, c'est-à-dire la communauté sikhe. Bien qu'elles soient d'ordre temporel, ses décisions marquent les croyants. Articles connexes Gurbilas Guru Références Philosophe du monde indien
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Alain%20Delon
Alain Delon
Alain Delon, né le à Sceaux, est un acteur franco-suisse. Il est aussi producteur à travers sa société Adel Productions, et a également réalisé deux films. Sa carrière commence en 1957. Acteur parmi les plus populaires du cinéma français, il joue dans des films qui attirent en salles un total de quelque de spectateurs, ce qui fait de lui un champion du box-office au même titre que Louis de Funès et Jean-Paul Belmondo à la même époque. Ayant partagé l'affiche avec de grands acteurs tels que Jean Gabin, Simone Signoret, Romy Schneider ou Lino Ventura, un grand nombre de films dans lesquels il a joué sont devenus des classiques du cinéma, parmi lesquels : Plein Soleil, Rocco et ses frères, Le Guépard, L'Insoumis, Le Samouraï, La Piscine, Le Clan des Siciliens, Le Cercle rouge, Borsalino, Monsieur Klein ou Notre histoire. Bien que n'ayant pas souhaité persister à Hollywood, il dispose d'une renommée mondiale, aux États-Unis aussi bien qu'en Europe , ainsi qu'en Asie, où il a développé des activités entrepreneuriales. Il obtient en 1985 le César du meilleur acteur pour Notre histoire, et une Palme d'honneur lors du festival de Cannes 2019 pour l'ensemble de sa carrière. Biographie Origines et formation Alain Fabien Maurice Marcel Delon naît le à Sceaux, dans le département de la Seine (actuellement les Hauts-de-Seine). Fils de Fabien Delon (1904-1977), directeur du cinéma de Bourg-la-Reine (Hauts-de-Seine), Le Régina, et d'Édith Arnold (1911-1995), employée dans une pharmacie, il est né dans une famille de la petite bourgeoisie. Les Delon sont originaires de Saint-Vincent-Lespinasse, en Tarn-et-Garonne. Sa généalogie remonte à Jean Delon, né au . L'arrière-grand-père paternel d'Alain Delon, Fabien Delon (Saint-Vincent-Lespinasse, - Figeac (Lot), ), décoré de la Légion d'honneur en 1892, était ingénieur des ponts et chaussées. Sa grand-mère paternelle, Marie-Antoinette Evangelista (née en 1867 à Prunelli-di-Fiumorbo), était corse : originaire de la commune de Prunelli-di-Fiumorbo, elle avait épousé le 3 décembre 1888 à Prunelli-di-Fiumorbo son grand-père Jean-Marcel Delon, alors percepteur dans cette commune (nommé en Corse en 1886). La légende familiale dit que la famille Evangelista est apparentée aux Bonaparte. En 1939, Alain Delon a quatre ans lorsque ses parents divorcent. Il est alors confié à une famille d’accueil, ce qui restera pour lui une blessure d'enfance jamais cicatrisée. Le père de cette famille est gardien de prison à Fresnes, et Alain Delon, qui vit à côté, entend la salve qui exécute Pierre Laval dans la cour de la prison, dont on lui raconte ensuite les détails. Il est placé ensuite dans la pension catholique de Saint-Nicolas d'Igny, dans l'Essonne, où il passe toute sa jeunesse avec un de ses meilleurs amis, Gérard Salomé. Il se fait renvoyer six fois des écoles qu'il fréquente. Sa mère qui a épousé en secondes noces Paul Boulogne, un commerçant boucher-charcutier de Bourg-la-Reine, lui ménage une place dans le domicile familial. Alain passe un CAP de charcuterie et travaille à la charcuterie de son beau-père qui compte seize employés. À , il a l'occasion de tourner le rôle d'un voyou dans Le Rapt, un court-métrage muet de 22 secondes réalisé par Olivier Bourguignon, le père de l'un de ses amis. Au même âge, il fait une fugue dans le but d'aller vivre à Chicago, mais il est arrêté à Bordeaux. Devançant l'appel sous les drapeaux, il effectue à son service militaire dans la Marine nationale. Après un passage au Centre de formation maritime de Pont-Réan, il poursuit son service militaire en 1953 à l'École des transmissions des Bormettes. Après qu'il a été pris pour un vol de matériel, la Marine nationale lui laisse le choix entre quitter la Marine ou prolonger son engagement de trois à cinq ans. Matelot de , il est alors affecté à la compagnie de protection de l'arsenal de Saïgon. Vers la fin de la guerre d'Indochine, il est mis aux arrêts pour avoir volé une jeep et fait une virée au cours de laquelle le véhicule est tombé dans un arroyo. Son brevet de radio lui est retiré et il est exclu de la Marine. Cette période le marque profondément : il découvre la discipline militaire, le sens de l'honneur et du drapeau de la France. Il se prend de passion pour les armes, et est subjugué par Jean Gabin dans Touchez pas au grisbi, film qu'il voit dans la capitale indochinoise. De retour en 1956 à Paris, où il fait la connaissance de la future Dalida, avec qui il a ensuite une liaison, il enchaîne les petits métiers, notamment comme débardeur aux Halles et serveur dans un café près des Champs Élysées. À Montmartre, il côtoie le monde de la pègre (notamment la bande des Trois Canards) et des gigolos, dont l'un, selon Bernard Violet, un « homosexuel nommé Carlos », va assurer sa protection. Sa rencontre amoureuse avec Brigitte Auber au Club Saint-Germain l'éloigne de cet univers et change son parcours. Dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés, il se fait remarquer par Jean-Claude Brialy qui l'invite au Festival de Cannes, où son physique et sa « gueule d'ange » ne passent pas inaperçus. Il fait un bout d'essai concluant et aborde ainsi le milieu du cinéma, sans formation particulière d’acteur. En 2018, il considère avoir été un et non un . Il différencie les deux ainsi : Années 1950 : débuts et premiers succès À Rome, où Alain Delon vit avec Gian Paolo Barbieri, qui deviendra un photographe célèbre, il est remarqué par le célèbre producteur de films et découvreur de talents américain David O. Selznick, qui lui propose un contrat de sept ans aux États-Unis à la condition qu'il apprenne l'anglais. De retour en France, Delon se met donc à l'étude de cette langue, mais il rencontre Yves Allégret, qui le convainc de rester en France. En 1957, Michèle Cordoue, dont il est l'amant, convainc son mari, le réalisateur Yves Allégret, de l'engager pour tourner son premier film Quand la femme s'en mêle. Il y joue un petit rôle aux côtés de la star Edwige Feuillère. Alain Delon raconte : . Il apparaît ensuite dans la comédie Sois belle et tais-toi de Marc Allégret, où il côtoie Mylène Demongeot, Henri Vidal, ainsi qu'un autre jeune acteur, tout comme lui débutant : Jean-Paul Belmondo. En 1958, il rencontre Romy Schneider sur le tournage du film Christine, réalisé par Pierre Gaspard-Huit, avec son ami Jean-Claude Brialy et Micheline Presle. Le coup de foudre est réciproque. Il a vingt-trois ans, elle en a vingt ; les « fiancés de l'Europe » se consacrent, le , sur le lac de Lugano dans la maison des parents Schneider, sous les feux de la presse. Ils incarnent la beauté, la jeunesse, le succès et deviennent un couple célébré par le show-business et le public. Après Christine, où il tenait son premier rôle important, Delon rencontre son premier succès dans Faibles Femmes de Michel Boisrond, où il retrouve Mylène Demongeot et partage également l'affiche avec d'autres jeunes premières, Pascale Petit et Jacqueline Sassard. Dans Le Chemin des écoliers, d'après Marcel Aymé, il joue le fils du personnage interprété par Bourvil. Son modèle est alors Jean Gabin. Années 1960 : consécration professionnelle En 1960, Alain Delon accède au rang de star sous la direction de René Clément avec Plein Soleil, adapté du roman Monsieur Ripley de Patricia Highsmith, qui est suivi, en 1961, par Rocco et ses frères de Luchino Visconti, qui remporte le Prix Spécial du Jury au Festival de Venise et consacre Delon et Annie Girardot. La jeune star joue ensuite dans un sketch romantique face à Brigitte Bardot dans Les Amours célèbres, un film en costumes inspiré des bandes dessinées de Paul Gordeaux, tourné par Michel Boisrond. La même année, Alain Delon commence une carrière d'homme d'affaires en achetant dans le Vieux-Nice, le restaurant La Camargue. L'acteur s'éloigne des compositions légères de ses débuts. De fait, ni la comédie anarchiste de René Clément, Quelle joie de vivre, ni le sketch de Le Diable et les Dix Commandements réalisé par le vétéran Julien Duvivier (où il séduit Danielle Darrieux), pas plus que Les Amours célèbres ne figurent parmi ses films marquants. En 1962, il joue aux côtés de Monica Vitti dans L'Éclipse de Michelangelo Antonioni, film qui obtient le Prix Spécial du Jury du Festival de Cannes. En 1963, il joue le rôle de Tancrède dans Le Guépard de Luchino Visconti, en compagnie de Claudia Cardinale et de Burt Lancaster ; le film obtient la Palme d'or au festival de Cannes, et restera comme un de ses plus grands rôles, achevant de faire d'Alain Delon un acteur majeur du grand cinéma européen. La même année, il tourne, sous la direction de Henri Verneuil, Mélodie en sous-sol, récompensé par le Golden Globe du meilleur film en langue étrangère. C'est lors du tournage de ce classique du genre policier que Delon rencontre Jean Gabin. Cette série de films est considérée comme une suite de chefs-d'œuvre. Alain Delon s'impose également en héros de film d'aventures dans La Tulipe noire, de Christian-Jaque, avec Virna Lisi. Dans la foulée du Guépard, Delon s'essaie au théâtre sous la direction de Visconti, dans une pièce de l'élisabéthain John Ford, Dommage qu'elle soit une p…, donnant la réplique à Romy Schneider et Daniel Sorano. En 1964, il s'essaie à la production, dans le registre du film d'auteur engagé, avec L'Insoumis d'Alain Cavalier aux côtés de Georges Géret et Lea Massari. La même année, le , un an après sa rupture avec Romy Schneider (leur liaison durait depuis cinq ans), il épouse Francine Canovas (mère d'une petite fille née d'un premier mariage, Francine débutera au cinéma en 1967, sous le nom de Nathalie Delon dans le film de Melville Le Samouraï). Leur fils Anthony naît le , à Hollywood, où l'acteur a signé un contrat de longue durée, car il veut y faire carrière. Déçu par la qualité des films, il résilie son contrat. Sa carrière s'internationalise. Il travaille au Royaume-Uni pour un sketch de La Rolls-Royce jaune d'Anthony Asquith, avec Shirley MacLaine et George C. Scott, et pour La Motocyclette de Jack Cardiff d'après André Pieyre de Mandiargues avec Marianne Faithfull. À Hollywood, il tourne avec Ann-Margret, Van Heflin, Jack Palance le thriller Les Tueurs de San Francisco, Texas, nous voilà, un western parodique avec Dean Martin, et le film de guerre Les Centurions de Mark Robson avec Anthony Quinn et George Segal. Clément lui donne en 1966 le rôle de Jacques Chaban-Delmas dans Paris brûle-t-il ?. Devenu une valeur sûre du cinéma français, l'acteur côtoie ses pairs : Lino Ventura dans Les Aventuriers de Robert Enrico, Senta Berger dans le thriller Diaboliquement vôtre de Julien Duvivier et Brigitte Bardot pour la seconde fois dans un sketch des Histoires extraordinaires, d'après Edgar Allan Poe, réalisé par Louis Malle. En 1967, Alain et Nathalie tournent ensemble dans Le Samouraï, le classique de Jean-Pierre Melville. L'année suivante, Delon revient au théâtre pour une pièce de Jean Cau, mise en scène par Raymond Rouleau, Les Yeux crevés. Durant la décennie, Delon retrouve son maître Clément pour le film à suspense Les Félins, où il est le prisonnier de Jane Fonda et Lola Albright. Delon affronte en 1968 Charles Bronson dans le policier Adieu l'ami, écrit par Sébastien Japrisot et réalisé par Jean Herman, connu également comme écrivain sous le pseudonyme de Jean Vautrin. Toujours en 1968, Delon monte sa propre société de production, Adel Productions. Son premier film produit est Jeff, également réalisé par Herman. Il propose à Mireille Darc de jouer avec lui dans Jeff. Alain Delon clôt la décennie avec deux classiques du film noir : La Piscine, qui est l'occasion de retrouvailles spectaculaires avec Romy Schneider devant la caméra de Jacques Deray, et Le Clan des Siciliens, retrouvailles avec Verneuil, Gabin et Ventura. Pendant ce temps, éclate l'affaire Marković, du nom de son garde du corps, Stevan Marković, retrouvé mort dans une décharge à Élancourt dans les Yvelines. François Marcantoni, un ami de Delon, est accusé de l'assassinat. Alain Delon est interrogé par la police, bien que l'assassinat ait vraisemblablement eu lieu en Île-de-France, alors qu'il était à Ramatuelle, lieu de tournage de la Piscine ; Nathalie est également interrogée. En 1969, il fonde un haras à Aix-en-Provence, avec Mireille Darc et le parrain du milieu marseillais Jacky Imbert. Années 1970 : poursuite des succès En 1970, Delon tourne avec Jean-Paul Belmondo, son unique rival dans le cinéma français, Borsalino, classique du film de gangsters signé Jacques Deray. En 1970 et 1972, Delon tourne de nouveau avec un de ses maîtres, Jean-Pierre Melville, Le Cercle rouge, face à Bourvil (son père dans Le Chemin des écoliers onze années plus tôt), et Un flic qui marque sa rencontre professionnelle avec Catherine Deneuve et Richard Crenna. Durant la décennie, il développe et pousse à l'extrême deux aspects essentiels de son personnage cinématographique : le fétichisme du vêtement (chapeau et imperméable) et le professionnalisme. On retrouve cet aspect dans Le Cercle rouge, Un flic et Borsalino and Co.… Tournée en 1974, la suite de Borsalino se fait sans Belmondo (son personnage étant mort dans le précédent film), mais avec Deray ; la même année Delon accepte le rôle principal de Zorro. Dans les années 1970 et au début des années 1980, Alain Delon apparaît dans un grand nombre de films d'action, en majorité des polars, où il interprète des personnages de héros, ou parfois d'anti-héros tragiques : Doucement les basses avec Nathalie Delon et Paul Meurisse, Flic Story (rôle de Roger Borniche), Le Gang d'après Borniche, Trois Hommes à abattre, aux côtés de l'actrice italienne Dalila Di Lazzaro, d'après Jean-Patrick Manchette, tous de Jacques Deray. Le Gitan avec Bernard Giraudeau et Renato Salvatori, son frère dans Rocco, et Comme un boomerang, aux côtés de Charles Vanel, mis en scène par José Giovanni, Mort d'un pourri de Georges Lautner, sur un scénario de Michel Audiard adapté de Raf Vallet (Jean Laborde), avec Ornella Muti et Klaus Kinski… À la même époque Delon tourne le western Soleil rouge du Britannique Terence Young, où il interprète « Gotch », rivalisant avec Bronson, Toshirō Mifune et Ursula Andress. Il tentera de nouvelles incursions dans le cinéma américain en tenant l'un des rôles principaux du thriller Scorpio réalisé par Michael Winner, aux côtés de Burt Lancaster, Paul Scofield et Gayle Hunnicutt, et du film catastrophe Airport 80 Concorde aux côtés de Sylvia Kristel et Robert Wagner, qui ne remporte pas un grand succès commercial. 1971 marque sa première rencontre avec Joseph Losey pour L'Assassinat de Trotsky, où il se confronte à Romy Schneider et Richard Burton. Quelques années plus tard, Monsieur Klein, chef-d'œuvre de Losey, dont Delon est l'acteur principal et le producteur, repart bredouille du festival de Cannes 1976, mais s'avère un beau succès critique. En 1977, à la des César, il remporte le César du meilleur film. Delon tourne deux fois avec Simone Signoret dans La Veuve Couderc de Pierre Granier-Deferre et Les Granges brûlées de Jean Chapot, et se mesure une dernière fois à Jean Gabin dans le tragique Deux Hommes dans la ville de José Giovanni. Alain Jessua offre également à l'acteur deux rôles intéressants, dans Armaguedon face à Jean Yanne et Renato Salvatori, et surtout dans l'éprouvant Traitement de choc où il apparaît nu et frappe Annie Girardot. Alain Delon et Mireille Darc travaillent ensemble pour Madly, Les Seins de glace de Lautner et L'Homme pressé d'Édouard Molinaro d'après Paul Morand. En , il connaît un succès international dans le monde musical aux côtés de son amie Dalida avec le duo Paroles... Paroles.... Le single se classe au Mexique et au Portugal en position des ventes, en position en France, à la position en Turquie et à la position au Japon. En , le single se classe à la position du back-catalogue en région flamande. Il produit le thriller Le Jeu de la puissance (Power Play) avec notamment les stars britanniques David Hemmings, Peter O'Toole et Donald Pleasence. Si les choix commerciaux de Delon sont souvent critiqués, force est de reconnaître qu'il n'a jamais quitté le cinéma d'auteur. Outre les films déjà cités, il paraît en 1972 dans Le Professeur de l'Italien Valerio Zurlini, qui impose un Delon fatigué. En 1978, l'acteur produit Attention, les enfants regardent de Serge Leroy, film atypique et passé inaperçu, dans lequel l'acteur apparaît dans un rôle à contre-emploi. Années 1980-1990 : renouvellements Dans le film franco-helvético-soviétique Téhéran 43 (1981) Alain Delon, Claude Jade et Curd Jürgens sont les vedettes occidentales dans des rôles aux côtés d'acteurs soviétiques. Mais c'est aussi la participation de Delon, qui permet de porter le nombre de spectateurs du film à pour la seule Union soviétique. En 1981, Delon réalise son premier film, un polar, Pour la peau d'un flic, d'après Jean-Patrick Manchette, qui révèle Anne Parillaud. Il joue dans Trois Hommes à abattre, où il rencontre Dalila Di Lazzaro. Étant producteur, Delon avoue que tous les films incluant dans leur titre le terme « Flic », qu'il choisit lui-même, s'avérent être des succès commerciaux. L'année suivante l'acteur retrouve Catherine Deneuve dans Le Choc de Robin Davis, d'après Manchette encore, dont il cosigne l'adaptation et les dialogues (ce n'est pas la première fois). Il revient à la réalisation en 1983 pour Le Battant, avec de nouveau Anne Parillaud et Richard Anconina dans un second rôle. En 1984, il incarne le baron de Charlus dans Un amour de Swann, adapté de Marcel Proust par Volker Schlöndorff ; le film recueille des critiques mitigées. L'année suivante, Alain Delon s'écarte de nouveau de son personnage de héros de polar pour tourner dans Notre histoire de Bertrand Blier, qui lui vaut d'être récompensé par le César du meilleur acteur en 1985. S'ensuit Parole de flic de Pinheiro (face à Jacques Perrin et le débutant Vincent Lindon), qui est un succès public. Il tente de renouveler son image avec le film fantastique Le Passage, qu'il produit et dont il coécrit le scénario (le générique chanté par Francis Lalanne connaît aussi le succès), et en jouant pour la première fois depuis 1962 dans un téléfilm, la mini-série Cinéma, dont il interprète aussi la chanson générique. Il y retrouve sa « marraine en cinéma », Edwige Feuillère. Après le film Ne réveillez pas un flic qui dort, avec Michel Serrault et Serge Reggiani, Alain Delon cesse d'apparaître en héros de polar. Si Nouvelle Vague, qu'il tourne sous la direction de Jean-Luc Godard, lui permet de retrouver la faveur de certains critiques, il ne touche pas le grand public, pas plus qu'avec un film plus commercial, le thriller Dancing Machine. Le Retour de Casanova, adapté par Jean-Claude Carrière d'un roman d'Arthur Schnitzler, et dans lequel Alain Delon a pour partenaires Elsa et Fabrice Luchini, ne remporte pas non plus le succès espéré. Alain Delon tourne ensuite coup sur coup sous la direction de Jacques Deray deux films noirs, Un crime et L'Ours en peluche, d'après Georges Simenon), dont aucun ne touche un large public. Dans Le Jour et la Nuit, sous la direction de l'écrivain et philosophe Bernard-Henri Lévy, il joue avec Lauren Bacall, mais la promotion colossale du film est suivie d'une réception critique effroyable ; fiasco commercial, Le Jour et la nuit est l'un des plus lourds échecs de la carrière d'Alain Delon. L'année suivante, il apparaît dans Une chance sur deux, réalisé par Patrice Leconte : ce polar de divertissement met en scène, sur un mode nostalgique, les retrouvailles artistiques de Belmondo-Delon, trente ans après Borsalino, avec pour présence féminine Vanessa Paradis. Même s'il dépasse le million d'entrées, le film ne remporte pas le succès escompté. En 1999, Delon déclare mettre fin à sa carrière au cinéma. Il retourne sur les planches à partir de 1996 en jouant une pièce d'Éric-Emmanuel Schmitt, Variations énigmatiques. Années 2000 : retour au cinéma et au théâtre Bien qu'il ait annoncé mettre un terme à sa carrière cinématographique, Alain Delon accepte, en 1999, de participer au film de Bertrand Blier Les Acteurs, dans lequel il rend hommage à Jean Gabin et Lino Ventura, Bourvil et Louis de Funès, Yves Montand et Simone Signoret. En 2001, Alain Delon incarne le commissaire de police Fabio Montale de Marseille, dans une série policière d'après l'œuvre de Jean-Claude Izzo pour TF1, qui s'avère être un des scores historiques pour la télévision française en termes d'audience avec de téléspectateurs. Il joue ensuite en 2003 et 2004 le rôle de Frank Riva dans la série du même nom pour France 2, où il retrouve Jacques Perrin et Mireille Darc. Toujours pour la télévision, il tourne dans Le Lion d'après le roman de Joseph Kessel et sous la direction de Pinheiro, auprès de sa fille Anouchka et d'Ornella Muti. En octobre 2002, Alain Delon et Rosalie van Breemen se séparent après quinze ans de vie commune. Dépressif, âgé de soixante-sept ans, Delon avoue souvent à la presse son manque d'envie de vivre. En 2003, Claudia Cardinale, sa partenaire dans Le Guépard en 1963, lui remet l'Étoile d'Or du Festival international du film de Marrakech. Il est fait commandeur de la Légion d'honneur en 2005 par le président de la République française Jacques Chirac pour « sa contribution à l'art du cinéma mondial ». En 2008, il tient le rôle de Jules César dans Astérix aux Jeux olympiques, mais ce film à très gros budget, malgré plus de six millions de spectateurs, est très mal accueilli par la critique et ne reçoit pas le succès escompté. Alain Delon continue sa carrière sur les planches, interprétant notamment en 2007 Sur la route de Madison et en 2008 , successivement avec Mireille Darc et Anouk Aimée. Années 2010-2020 : adieux au monde artistique En 2010, Alain Delon apparaît dans le téléfilm Un mari de trop aux côtés de la chanteuse Lorie. Il reprend le théâtre en 2011 avec la pièce Une journée ordinaire sur les relations père-fille qu'il interprète aux côtés de sa fille, Anouchka, et d'Élisa Servier. On le voit tenant la main de Mireille Darc, le à l'église Saint-Roch, aux obsèques d'Annie Girardot. Cette même année, en plus d'être président du jury de l'élection Miss France 2012, il est nommé président à vie du jury (il a déjà été président du jury des élections Miss France en 2001 et 2011). Dans les faits, il n'assure la présidence du jury que jusqu'à l'élection de Miss France 2013, choisissant d'abandonner son poste à la suite d’un désaccord avec la société Miss France au sujet de propos soutenant le Front national tenus par lui dans la presse. Il est également ambassadeur de la marque de lunettes Krys. Le Festival de Cannes 2013 lui rend hommage ; à cette occasion, lors de la sélection Cannes Classics, le film Plein Soleil est présenté en version remastérisée. En octobre, Alain Delon joue de nouveau dans la pièce de théâtre Une journée ordinaire, mais cette fois en tournée à travers la France, accompagné de nouveau de sa fille Anouchka. Dans un entretien accordé à Paris Match en , il déclare : Le , lors du festival de Cannes, il reçoit une Palme d'honneur pour l'ensemble de sa carrière. Il prononce alors une allocution lors de laquelle il apparaît en larmes. Alain Delon confie en juin 2021 vouloir tourner une dernière fois avant sa mort : « [J'ai] envie de faire un film et surtout de faire mon dernier film. Celui qui restera pour toujours. Et après, je pourrai partir, je n’aurai plus rien d’autre à faire ». Pour ce tournage, il souhaite une équipe « exceptionnelle » avec un « metteur en scène exceptionnel », sûrement « une femme », citant Lisa Azuelos. Vie privée et familiale Compagnes et enfants De 1959 à 1963, Alain Delon et Romy Schneider ont une histoire d'amour et se fiancent. Ils sont surnommés « les fiancés de l’Europe ». La chanteuse allemande, Nico, avec qui il a eu une relation, met au monde un fils, Christian Aaron Boulogne dit Ari Boulogne, le . Même si l'enfant a été élevé par la mère d'Alain Delon et adopté par son beau-père, Alain Delon a toujours nié être son père. Il épouse Francine Canovas (connue sous le nom de Nathalie Delon) le à La Ville-aux-Clercs. Leur fils, Anthony, naît le à Hollywood. En résidence séparée à partir du , le couple divorce le . Au milieu des années 1960, Alain Delon vit une idylle avec Dalida, bien que les deux soient amis depuis leur première rencontre à Paris, en 1955, alors qu'ils étaient voisins de palier dans un immeuble situé avenue des Champs-Élysées. Durant quinze ans, entre 1968 et 1983, Alain Delon partage la vie de l'actrice Mireille Darc. Il a ensuite une idylle avec l'actrice Anne Parillaud, puis une autre, plus courte, avec Catherine Bleynie (née en 1952), divorcée de Didier Pironi. En , il pose avec elle en couverture de Paris Match, ainsi qu'en , en couverture de Ciné Télé Revue, lors de la remise d'un prix. Il rencontre en 1987 Rosalie van Breemen, un mannequin néerlandais, sur le tournage du vidéo-clip de sa chanson Comme au cinéma. Il a avec elle deux enfants : Anouchka, née le , et Alain-Fabien, né le . Ils se séparent en 2001, après quatorze ans d'union. En 2001, dans son livre de souvenirs, L'amour n'oublie jamais, paru chez Jean-Jacques Pauvert, le photographe Christian Aaron Boulogne, fils de Nico, mannequin, actrice et chanteuse allemande, affirme être le fils caché et non reconnu d'Alain Delon. Lors d'un entretien accordé en 2021, Alain Delon indique avoir une compagne japonaise, Hiromi. Activités et passions En 1972 et 1973, Alain Delon organise en France les championnats du monde de boxe avec les affiches Jean-Claude Bouttier / Carlos Monzón ( et ) puis Carlos Monzón / José Nápoles (). Par ailleurs, il constitue une écurie de chevaux de course et obtient le titre de champion du monde des trotteurs avec ses chevaux Equileo et Fakir du Vivier. En 1978, il crée à Genève sa société de diffusion de produits de luxe, Alain Delon Diffusion SA ; sous son nom, on trouve des parfums comme AD, suivi en 1981 d'une fragrance pour femme, « Le Temps d'Aimer ». Ces deux lignes ont été remplacées par d'autres fragrances, telles que « Samouraï », « Samouraï Woman », « Shogun » ou encore « Samouraï Woman Pinkberry ». La société de l'acteur vend aussi du champagne, du cognac, des montres, des lunettes, des cigarettes, ainsi que des vêtements et des accessoires à son nom. Les concepteurs de ces différents produits ne sont pas connus. L'acteur Chow Yun-fat porte des lunettes de soleil de la marque « Alain Delon » dans le film Le Syndicat du crime et ses deux suites ; John Woo, le réalisateur, a déclaré par ailleurs être un admirateur de Delon et de son jeu d'acteur. Alain Delon est aussi devenu collectionneur d'œuvres d'art, dont des bronzes anciens, en particulier des sujets animaliers de Rembrandt Bugatti et de peintures. Sa collection comprend des œuvres d'Olivier Debré, Rembrandt Bugatti, Jean Degottex, Jean Dubuffet, Hans Hartung, Jean-Paul Riopelle, Pierre Soulages, Nicolas de Staël, Alechinsky, Zao Wou-Ki, Maria Helena Vieira da Silva ainsi que deux bronzes d'Antoniucci Volti, les « Muses ». À la suite d'une exposition organisée par le galeriste Franck Prazan, il vend d'artistes de l'École de Paris et du mouvement CoBrA lors d'une vente aux enchères à Drouot-Montaigne en . La vente totalise un peu plus de d'euros. Dans un entretien de septembre 2018, il dit avoir récemment vendu une collection de bronzes de Bugatti, et, un peu avant, une collection d’art contemporain. Il explique avoir gardé ce qu'il aime : « le et le début du (...) Géricault, Millet, Delacroix ». Depuis 2013, Delon est également le parrain de Winn'Art, le supplément artistique du magazine Winner dirigé par Véra Baudey. Résidences Dans les années 1960, il habite à Paris, dans un hôtel particulier, au 22, avenue de Messine. En 1969, il habite à Paris 3, rue François-Ier. À la fin des années 1970, il habite un appartement parisien d'un immeuble de 1920 en front de Seine. Il s'installe en 1985 en Suisse, à Chêne-Bougeries, une commune du canton de Genève. Le 23 septembre 1999, le conseil communal de Chêne-Bougeries vote la naturalisation suisse d'Alain Delon, ainsi que de ses deux enfants, Anoucka et Alain-Fabien (huit et cinq ans à l'époque), et le 13 mars 2000, il prête serment dans la salle du Grand Conseil de Genève. En 1990, il avait obtenu le permis C (autorisation d'établissement). En 1993, il se sépare de son palais de Sidi Mimoun à Marrakech qu'il a habité pendant quinze ans avec Mireille Darc. Éternel solitaire, il vit dorénavant principalement au domaine de la Brûlerie à Douchy (Loiret), propriété de acquise en 1971 et où il a prévu de se faire enterrer dans une chapelle construite dans le parc à côté du cimetière canin où reposent ses , « ses plus fidèles compagnons ». Amateur d'art averti, il a fait construire une galerie de tableaux souterraine dans ce manoir. Santé En , Anthony Delon confirme que son père a été victime deux mois auparavant d'un accident vasculaire cérébral et d’une hémorragie cérébrale, ce qui a conduit à son hospitalisation à l'hôpital de la Salpêtrière puis dans une clinique suisse. Opinions politiques Alain Delon se définit comme gaulliste, expliquant avoir été . Il est ainsi engagé de longue date à droite. En décembre 1970, il fait l'acquisition du manuscrit du texte de l'affiche À tous les Français, que le général de Gaulle fit placarder sur les murs de Londres le 20 juin 1940, puis le fait remettre au chancelier de l'Ordre de la Libération. Tout comme beaucoup d'artistes, notamment Brigitte Bardot, il appelle à voter pour Valéry Giscard d'Estaing lors des élections présidentielles de 1974 et 1981. En 1988, il soutient au premier tour la candidature de Raymond Barre. À partir de la fin des années 1980, il fait état de son amitié et de sa sympathie pour Jean-Marie Le Pen, tout en précisant que . Il précise que l'extrême droite « c'est quand même la droite », et qu'elle « regroupe quelques millions de Français », dont il faut tenir compte. En , il salue la progression électorale du Front national. Cette prise de position, dénoncée par le Comité Miss France, le conduit à démissionner de sa fonction de président à vie du jury ; il déclare alors : . Il dit cependant préférer Nicolas Sarkozy au Front national. Dans la perspective des élections européennes de 2014, il exprime sa sympathie pour le mouvement Force Vie de Christine Boutin. Le , il affirme : Alain Delon cultive des amitiés avec des personnalités dont les idées sont éloignées des siennes. Il tourne avec Luchino Visconti, proche du Parti communiste italien, et soutient financièrement le film Monsieur Klein de Joseph Losey, banni de Hollywood pour ses sympathies communistes. En 1986, après la défaite de la gauche aux élections législatives, il insiste pour que ce soit l'ancien ministre de la Culture, Jack Lang (PS), qui lui remette les insignes de commandeur de l'ordre des Arts et des Lettres. Lors des élections municipales de 2014 à Paris, il soutient la candidate du PS, Anne Hidalgo. Dans le cadre de la primaire présidentielle des Républicains de 2016, il préfère Alain Juppé à Nicolas Sarkozy, estimant avoir été « quitté » et « largué » par celui-ci. Le , il publie une lettre de soutien au candidat de la droite à l'élection présidentielle, François Fillon, en difficulté dans les sondages. Lors du second tour, qui voit s'opposer Emmanuel Macron et Marine Le Pen, il ne se déplace pas pour voter. En 2018, aux côtés de , il signe dans Le Monde la tribune « Le Plus Grand Défi de l'histoire de l'Humanité », « pour sauver la planète ». Alors que le journal l'interroge en notant que « [son] nom en bas d’un texte est rarissime », Alain Delon répond : . Il apporte son soutien à Valérie Pécresse en vue de l’élection présidentielle de 2022, déclarant qu’elle est qu’il souhaiterait pour l’Élysée. Notoriété et influences Nombre de cinéastes contemporains comme Johnnie To, Quentin Tarantino ou Sofia Coppola ont exprimé du respect ou de l'admiration pour la carrière et la longévité d'Alain Delon. En 2012, Madonna confirme dans un entretien accordé au Los Angeles Times que la chanson Beautiful Killer de l'album MDNA est un hommage à Alain Delon : « J’ai vu tous les films d’Alain Delon. Il est tellement charismatique. » La marionnette d'Alain Delon dans Les Guignols de l'info s'exprime de manière grandiloquente, parlant d'elle-même à la troisième personne. C'est une caricature de la très haute opinion qu'Alain Delon aurait de lui-même. Le producteur américain Robert Evans (Love Story, Chinatown…) rend un hommage vibrant à Delon dans ses mémoires L'Enfant gâté de Hollywood, la confession d'un producteur flamboyant (A Contrario, 1995) : il le considère comme son « frère dans la vie comme au cinéma » et « le plus bel acteur d'Europe », et raconte comment le Français a joué un rôle déterminant dans ses débuts de producteur (avec la complicité involontaire de Brigitte Bardot). Lors du tournage d'American Gigolo, le scénariste et réalisateur Paul Schrader a fait visionner à Richard Gere le film Plein Soleil pour qu'il s'inspire de la composition de Delon (entretien de Richard Gere avec TV Magazine). On continue à exploiter le physique de Delon jeune et il apparaît sur la pochette d'un album des Smiths : The Queen Is Dead paru en 1986 (il s'agit de l'une des dernières images du film L'Insoumis, d'Alain Cavalier). Le musicien et compositeur Jimmy Smith a écrit et interprété sur son album The Cat (1964) un morceau intitulé Delon's Blues en hommage à l'acteur Alain Delon est cité par le groupe de rock italien Baustelle dans la chanson intitulée La canzone di Alain Delon. En 1986, le groupe russe Nautilus Pompilius publie l'album Séparation (en ) dans lequel Alain Delon est plusieurs fois cité dans le refrain de la chanson Le Regard de l'écran (en ). En 1991, le groupe britannique White Town sort Alain Delon EP avec la star en pochette, qui comprend le morceau Hair Like Alain Delon En 2010, Emma Daumas rend hommage à Alain Delon dans la chanson Dans les yeux d'Alain Delon, sur son E.P. Acoustic. « Dans les yeux d’Alain Delon » est l'initiative originale d’un photographe français, Baptiste Vignol : « Photographier chaque jour une personne de façon ludique et légère avec les lunettes d’Alain Delon ». Selon le site materialiste.com : En « Thaïlande, Brésil, Argentine, Cambodge, Australie, Kenya, Paris… pour ne pas citer toutes les destinations de ces lunettes […] à la grande surprise du photographe, tout le monde connaissait notre acteur français, véritable symbole masculin français (bien que devenu suisse) grâce à ses films, mais surtout en prêtant son image à Dior pour le parfum Eau Sauvage. Il est encore au Japon une star indétrônable puisque son parfum reste dans le top cinq des ventes. » Loin de ce concert de louanges, Marianne Faithfull, amie de Nico et qui fut la partenaire de Delon au cinéma dans les années 1960, mentionne l'acteur sur son album Kissin Time. En Chine, selon un micro-trottoir du Petit Journal de Canal+, Delon est un des rares artistes français connus. Cette notoriété en Chine est principalement due au fait que l'un des premiers films européens à passer sur les écrans chinois était Zorro, Delon interprétant le justicier masqué. L'acteur était d'ailleurs le parrain du pavillon français de l'exposition universelle de Shanghai inauguré par Carla Bruni et Nicolas Sarkozy. En Iran, il est admiré. Ses films sont doublés par Khosro Khosroshahi. Au Japon, où il est idolâtré, il est surnommé le Samouraï du printemps. Cette notoriété a donné lieu au roman humoristique Alain Delon est une star au Japon de Benjamin Berton (un « fantasme générationnel » enlevé par un couple d'admirateurs…), publié en 2009 chez Hachette Littératures. Le physique d'Alain Delon a inspiré le Freeman, le héros du manga Crying Freeman écrit par Kazuo Koike et dessiné par Ryōichi Ikegami, aussi adapté en OAV et plus tard en film par Christophe Gans. Alain Delon est le sujet principal d'une pièce de théâtre inspirée par sa carrière et l'univers de Jean-Pierre Melville, Alain Delon ou presque, de Stéphane Dolivet. La pièce a été créée en au festival d’Avignon. Elle est reprise dans une nouvelle version en 2010, « Alain Delon… et moi ». En 2009, Alain Delon prête son image au parfum « Eau Sauvage » de Parfums Christian Dior. La photo choisie a été prise lors du film La Piscine avec Romy Schneider par le photographe Jean-Marie Périer. Dior joue sur l'image intemporelle de la jeunesse d'Alain Delon. La cigarette présente sur la photo originale a été effacée. Selon le site « France diplomatie », après la rétrospective à la Cinémathèque française de plus de cinquante films avec Delon, le ministère des Affaires étrangères souhaite présenter à travers ses services culturels une sélection des films retenus par l’artiste. Guillaume Delorme a incarné Alain Delon en 2009 dans un téléfilm allemand, Romy, réalisé par Torsten C. Fisher et retraçant son histoire d'amour avec Romy Schneider. Selon Paris Match, Alain Delon est choisi en 2021 par la Chambre de commerce de Hollywood parmi de nombreuses personnalités pour inaugurer une étoile à son nom sur le Hollywood Boulevard à Los Angeles. Pour ce faire, il devait être accompagné par ses enfants, Anouchka, Anthony et Alain-Fabien. Cependant, cette information est démentie quelques heures plus tard par Ana Martinez, productrice du Hollywood Walk of Fame. Filmographie Acteur au cinéma Années 1940 1949 : Le Rapt d'Olivier Bourguignon (court-métrage muet de 22 secondes) Années 1950 1957 : Quand la femme s'en mêle d'Yves Allégret : Jo 1957 : Sois belle et tais-toi de Marc Allégret : Loulou 1958 : Christine de Pierre Gaspard-Huit : Franz Lobheiner 1959 : Faibles Femmes de Michel Boisrond : Julien Fenal 1959 : Le Chemin des écoliers de Michel Boisrond : Antoine Michaud Années 1960 Années 1970 Années 1980 Années 1990 Années 2000 2000 : Les Acteurs de Bertrand Blier : lui-même 2008 : Astérix aux Jeux olympiques de Frédéric Forestier et Thomas Langmann : Jules César Années 2010 2012 : Bonne Année, les mamans ! () de Sarik Andreassian, segment Voir Paris et... : lui-même 2019 : Toute ressemblance… de Michel Denisot : lui-même Acteur à la télévision 1962 : Le Chien de François Chalais (téléfilm) 1978 : Le Bel Indifférent de Marion Sarraut (téléfilm) 1988 : Cinéma de Philippe Lefebvre (série télévisée) : Julien Manda 2002 : Fabio Montale de José Pinheiro (série télévisée) : Fabio Montale 2003 : Frank Riva de Patrick Jamain (série télévisée, saison 1) : Frank Riva 2003 : Le Lion de José Pinheiro (téléfilm) : John Bullit 2004 : Frank Riva de Patrick Jamain (série télévisée, saison 2) : Frank Riva 2010 : Un mari de trop de Louis Choquette (téléfilm) : Maître Maxime de Rougemont 2011 : Belmondo, itinéraire… de Vincent Perrot et Jeff Domenech (documentaire) : lui-même 2011 : L'Occupation intime d'Isabelle Clarke (documentaire) : narration Réalisateur 1973 : Les Granges brûlées (coréalisateur non crédité) 1981 : Pour la peau d'un flic 1983 : Le Battant Producteur Théâtre 1961 : Dommage qu'elle soit une putain de John Ford, mise en scène Luchino Visconti, avec Romy Schneider, Daniel Sorano, Silvia Monfort, Giselle Gallois, théâtre de Paris 1968 : Les Yeux crevés de Jean Cau, mise en scène Raymond Rouleau, avec Marie Bell, Jacques Dacqmine, théâtre du Gymnase 1996 : Variations énigmatiques d'Éric-Emmanuel Schmitt, mise en scène Bernard Murat, avec Francis Huster, théâtre Marigny 1998 : Variations énigmatiques d'Éric-Emmanuel Schmitt, mise en scène Bernard Murat, avec Stéphane Freiss, reprise au théâtre de Paris 2004 : Les Montagnes russes d'Éric Assous, mise en scène Anne Bourgeois, théâtre Marigny 2007 : Sur la route de Madison d'après le roman de Robert James Waller, mise en scène Anne Bourgeois, avec Mireille Darc, théâtre Marigny 2008 : d'Albert Ramsdell Gurney, mise en scène Alain Delon, avec Anouk Aimée, théâtre de la Madeleine 2011 : Une journée ordinaire d'Éric Assous, mise en scène Jean-Luc Moreau, théâtre des Bouffes-Parisiens 2013 : Une journée ordinaire d'Éric Assous, mise en scène Anne Bourgeois, tournée Discographie 1967 : Laetitia : B.O. du film Les Aventuriers 1973 : Paroles... Paroles... : duo avec Dalida, reprise d'un duo italien enregistré par Mina et Alberto Lupo ; la chanson a été enregistrée au Studio des Dames à Paris en 1972 1983 : Thought I'd ring you : duo avec Shirley Bassey 1985 : I Don't Know : duo avec Phyllis Nelson, bande originale du film Parole de flic 1987 : Comme au cinéma : musique de Romano Musumarra 2006 : Modern Style : duo avec Françoise Hardy (paroles et musique de Jean Bart), enregistré sur l’album (Parenthèses...), paru chez Virgin/EMI. 2013 : Les Moulins de mon cœur, chanson enregistrée en 1968, éditée dans Michel Legrand Anthology (coffret 15 CD EmArcy Records) Spectacles 1978 : La Cinéscénie (Puy du Fou). 2000, Alain Delon est la voix du narrateur dans le spectacle La Bataille du Donjon au Puy du Fou. 2016 : Génération de Gaulle de Christophe Marlard : collaboration à la création du film en mapping vidéo de la saison 4 du film De Gaulle en Grand projeté sur la croix de Lorraine au Mémorial Charles de Gaulle. 2017 : Génération de Gaulle, saison 2 de Christophe Marlard. 2018 : Génération de Gaulle, saison 3 de Christophe Marlard. Box-office Box-office français en millions de spectateurs (films ayant dépassés les deux millions de spectateurs en salles) : En outre, vingt-et-un films ont réalisé entre un et deux millions de spectateurs. Distinctions Décorations (remise par Jacques Chirac en 2005 , chevalier en 1991) (nommé directement officier en 1995) () Médaille Médaille de la Fondation de la France libre (2018) Honneurs Citoyen d'honneur de la Ville de Colmar (2009) Récompenses et nominations 1964 : Nomination au Golden Globe de la révélation masculine de l'année pour Le Guépard de Luchino Visconti 1972 : Prix David di Donatello spécial 1977 : Nomination au César du meilleur acteur pour Monsieur Klein de Joseph Losey 1978 : Nomination au César du meilleur acteur pour Mort d'un pourri de Georges Lautner 1985 : César du meilleur acteur pour Notre histoire de Bertrand Blier 1995 : Ours d'or d'honneur du Festival de Berlin 2003 : Étoile d'Or du Festival international du film de Marrakech 2006 : DIVA - Lifetime Achievement Award à Berlin 2009 : Prix de l'Excellence française 2012 : Festival international du film de Locarno - Lifetime Achievement Award 2019 : Festival de Cannes - Palme d'honneur Festival du Cinéma Chinois en France 2012 : Invité d'honneur Gérard du Cinéma 2012 : Gérard du rôle de sa vie Brutus du Cinéma 2009 : Meilleur César Notes et références Notes Références Annexes Bibliographie Henry-Jean Servat, Alain Delon: l'insoumis, 1957-1970, Albin Michel, 2000. Bernard Violet, Les Mystères Delon, Flammarion, (2000) et J'ai lu (2001). . Ginette Vincendeau, The perils of trans-national stardom: Alain Delon in Hollywood cinema, article pour la revue Mise au point, 2014. Patrice Leconte, L'Encyclopédie Delon, Hugo Image, 2016. . Pierre Chédeville, Alain Delon, article pour la revue Médium, 2017. Jean-Marc Parisis, Un problème avec la beauté – Delon dans les yeux, Fayard, 2018. Baptiste Vignol, Alain Delon. Une carrière, un mythe, coffret livre-DVD, éditions Guy Messina, 2018. Articles connexes Christian Aaron Boulogne Mireille Darc Romy Schneider Liens externes Photos d'Alain Delon sur les plateaux de télévision ou de tournages sur ina.fr Alain Delon au Château de la Brulerie - Douchy Acteur français Acteur français de cinéma Réalisateur français Producteur français de cinéma Acteur suisse Réalisateur suisse Producteur suisse de cinéma Acteur de poliziottesco Acteur ayant incarné Jules César Acteur ayant incarné Zorro Acteur ayant incarné Giacomo Casanova César du meilleur acteur Ours d'or d'honneur Officier de la Légion d'honneur Commandeur des Arts et des Lettres Officier de l'ordre national du Mérite Membre des Enfoirés Double nationalité franco-suisse Naissance en novembre 1935 Naissance à Sceaux (Hauts-de-Seine) Naissance dans le département de la Seine Lauréat de la médaille de la Ville de Paris
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie%20Ire%20%28reine%20d%27Angleterre%29
Marie Ire (reine d'Angleterre)
, également connue sous le nom de Marie Tudor, née le et morte le , est la première reine régnante d'Angleterre et d'Irlande, de 1553 à sa mort, et, par son mari le roi d'Espagne , reine d'Espagne, de Sicile et de Naples, duchesse de Bourgogne, de Milan, de Brabant, de Luxembourg et de Limbourg, comtesse de Flandre, de Hainaut et comtesse palatine de Bourgogne. Issue du mariage malheureux du roi et de Catherine d'Aragon, Marie fut écartée de la succession au trône en 1534 par la de succession au trône, après le remariage de son père avec Anne Boleyn. Elle ne redevint éligible à la succession au trône, après son demi-frère Édouard mais avant sa demi-sœur Élisabeth, qu'en 1543, avec la de succession au trône. Comme Marie était catholique, son jeune demi-frère , devenu roi en 1547, tenta de l'évincer de sa succession et, à sa mort en 1553, sa parente Jeanne Grey fut proclamée reine. Marie rassembla une armée en Est-Anglie et déposa Jeanne qui fut décapitée. Elle devint ainsi la première femme de l’histoire à être couronnée reine d’Angleterre et à diriger le pays en son propre nom. Elle épousa en 1554 et devint ainsi reine consort d'Espagne lorsqu'il devint roi en 1556. Le règne de fut marqué par ses tentatives visant à rebâtir le catholicisme après les règnes protestants de son demi-frère et de son père. Plus de et dissidents furent brûlés vifs lors des persécutions mariales — lors du règne de son père, le nombre de morts s'éleva à plusieurs milliers. Cette brutale répression lui valut le surnom de (« Marie la Sanglante »). Ce retour au catholicisme fut annulé après sa mort en 1558 par sa demi-sœur cadette . Biographie Naissance Marie est née le au palais de Placentia dans le quartier londonien de Greenwich. Elle était la fille du roi et de sa première épouse Catherine d'Aragon, et leur seul enfant à avoir survécu jusqu'à l'âge adulte. Avant Marie, Catherine avait été enceinte à quatre reprises ; deux de ses grossesses s'étaient terminées par des fausses couches tandis que les deux fils qu'elle mit au monde, tous deux appelés Henry, moururent dans les semaines qui suivirent leur naissance. Elle fut baptisée dans la foi catholique trois jours après sa naissance. Parmi ses parrains figuraient sa grand-tante Catherine d'York, le lord chancelier Thomas Wolsey et Agnès de Norfolk. L'année suivante, Marie devint également marraine à l'occasion du baptême de sa cousine Frances Brandon. En 1520, la comtesse de Salisbury, Margaret Pole, qui avait représenté Marie durant sa confirmation, fut choisie pour devenir sa gouvernante. Adolescence Marie était une enfant précoce. En , alors qu'elle n'avait que quatre ans et demi, elle joua du clavecin pour la visite d'une délégation française. La reine fut très impliquée dans l'éducation de sa fille et elle prit conseil auprès de l'humaniste espagnol Jean Louis Vivès à qui elle commanda un traité sur l'éducation des filles intitulé . À l'âge de neuf ans, Marie savait lire et écrire en latin et elle étudia le français, l'espagnol, la musique, la danse et peut-être le grec. Le roi l'adorait et il se vanta auprès de l'ambassadeur vénitien Sebastian Giustiniani qu'. Malgré son affection pour Marie, était profondément déçu par le fait qu'il n'avait pas de fils. Le temps passant, il devint clair que le couple royal n'aurait pas d'autres enfants et qu' n'aurait pas d'héritier mâle légitime. En 1525, envoya Marie au pays de Galles pour présider, au moins nominalement, le conseil chargé de gouverner la région et l'Ouest de l'Angleterre. Elle reçut sa propre cour au château de Ludlow et des prérogatives royales habituellement réservées au prince de Galles. Elle était parfois appelée princesse de Galles, même si elle ne porta jamais techniquement ce titre. Il semble qu'elle soit restée trois ans dans les marches galloises avant de revenir dans les autour de Londres à partir de 1528. Tout au long de l'enfance de Marie, négocia un possible mariage pour sa fille. Alors qu'elle n'avait que deux ans, elle fut promise au fils du roi de France , le dauphin François, mais le contrat fut annulé au bout de trois ans. En 1522, il fut décidé qu'elle épouserait son cousin, l'empereur Charles Quint, mais l'accord fut rompu au bout de quelques années. Thomas Wolsey, le principal conseiller d', reprit des négociations avec les Français et le roi suggéra que Marie épouse le roi qui cherchait à former une alliance avec l'Angleterre. Selon un nouvel accord, Marie épouserait ou son second fils, le duc Henri d'Orléans, mais Wolsey parvint à négocier une alliance avec la France sans avoir besoin d'organiser un mariage. Selon le diplomate vénitien Mario Savorgnano, Marie était devenue une belle et élégante jeune femme. Pendant ce temps, le mariage de ses parents était en péril. Déçu de ne pas avoir d'héritier mâle et impatient de se remarier, tenta de faire annuler son union mais cette demande fut rejetée par le pape . Le roi avança, en citant des passages de la Bible (), que son mariage avec Catherine était impur car elle était la veuve de son frère Arthur, mais cette dernière affirma que leur union n'avait pas été consommée. De fait, ce premier mariage avait été annulé par le précédent pape sur cette base. a peut-être été influencé dans sa décision par Charles Quint, le neveu de Catherine d'Aragon, dont les troupes occupaient Rome dans le cadre de la septième guerre d'Italie. À partir de 1531, Marie était souvent malade avec des menstruations irrégulières et des épisodes dépressifs, sans que l'on sache si cela était causé par le stress, la puberté ou une maladie. Le roi lui interdit de voir sa mère qui fut envoyée vivre à l'écart de la cour au château de Kimbolton. Au début de l', épousa en secret sa maîtresse Anne Boleyn qui était enceinte de lui et, en mai, l'archevêque de Cantorbéry Thomas Cranmer annula officiellement le mariage avec Catherine. Cette dernière perdit son titre de reine et devint princesse douairière de Galles, tandis que Marie fut déclarée illégitime et donc incapable de réclamer le trône à la mort de son père. L'héritière de la Couronne d'Angleterre devint sa demi-sœur et la fille d'Anne, Élisabeth. La cour de Marie fut dissoute, ses serviteurs, dont la comtesse de Salisbury, furent renvoyés. Le refus de Marie, alors âgée de , de reconnaître qu'Anne était reine et qu'Élisabeth était princesse ulcéra le roi qui, en représailles, la nomma en , dame d'honneur d'Élisabeth à Hatfield Palace dans l'Hertfordshire. Limitée dans ses déplacements et stressée, Marie était fréquemment malade. Au nombre de ces maladies, il faut inscrire les fois où Marie se faisait porter « malade » pour ne pas faire partie de la suite d'Élisabeth, lors de ses changements de résidence. L'ambassadeur impérial Eustache Chappuis devint son proche conseiller et tenta sans succès d'intercéder en sa faveur à la cour. Les relations entre Marie et son père étaient tendues et ils ne se parlèrent pas pendant trois ans. Marie, faisant fi de la réprobation paternelle, s'ingéniait à commander des vêtements de cour aux couleurs qu'elle portait enfant et princesse, rompant ainsi avec l’étiquette si chère à son père. Même si elle et sa mère étaient malades, le roi l'empêcha de rendre visite à Catherine et elle fut « inconsolable » quand elle mourut le . Catherine fut inhumée dans la cathédrale de Peterborough tandis que Marie fut confinée à dans l'Hertfordshire. Âge adulte En 1536, Anne Boleyn perdit les faveurs du roi et fut décapitée. Élisabeth perdit son titre de princesse et fut, comme Marie, évincée de l'ordre de succession. Moins de deux semaines après l'exécution d'Anne, épousa Jeanne Seymour qui le pressa de se réconcilier avec sa fille. Le roi insista pour que Marie reconnaisse son statut de chef suprême de l'Église d'Angleterre, répudie l'autorité pontificale, reconnaisse que le mariage de ses parents était impur et accepte sa propre illégitimité. Elle tenta de se réconcilier avec lui en se soumettant à son autorité aussi loin que l'y autorisèrent mais elle fut finalement contrainte de signer un document par lequel elle acceptait toutes les demandes de son père, ce qui lui permit de retrouver sa place à la cour. lui accorda une suite et les enregistrements de ses dépenses à cette période montrent que Hatfield Palace, le , Richmond et Hundson étaient parmi ses principales résidences, de même que les palais de Placentia, de Westminster et d'Hampton Court appartenant à son père. Ses dépenses étaient consacrées aux vêtements et aux jeux d'argent avec des cartes, l'un de ses loisirs préférés. Dans le Nord de l'Angleterre, des rebelles, dont lord Hussey, l'ancien chambellan de Marie, se soulevèrent contre les réformes religieuses d' et l'une de leurs demandes était la relégitimation de Marie. Cette révolte, appelée Pèlerinage de Grâce, fut violemment réprimée. Lord Hussey et de nombreux rebelles furent exécutés mais rien n'indique que Marie fut impliquée. En 1537, Jeanne mourut en donnant naissance à un fils, Édouard, et Marie fut choisie pour être sa marraine. Marie fut courtisée par Philippe du Palatinat-Neubourg à partir de 1539, mais ce dernier était luthérien et ses demandes de mariage furent rejetées. Durant l', le principal conseiller du roi, Thomas Cromwell, négocia une alliance avec le duché de Clèves. Les propositions de mariage entre Marie et le duc de Clèves n'aboutirent pas mais une union entre et sa sœur Anne fut acceptée. Lorsque le roi rencontra Anne pour la première fois à la fin de l'année, une semaine avant la cérémonie, il la trouva peu attirante mais fut incapable, pour des raisons diplomatiques et en l'absence d'un prétexte convenable, d'annuler le mariage. Cromwell perdit les faveurs royales et fut arrêté pour trahison en sur l'accusation qu'il complotait pour épouser Marie. Anne accepta l'annulation du mariage qui ne fut pas consommé et Cromwell fut décapité. En 1541, fit décapiter la comtesse de Salisbury, l'ancienne gouvernante et marraine de Marie, sous le prétexte d'un complot catholique dans lequel son fils Reginald Pole fut impliqué. Son bourreau était qui . En 1542, après l'exécution de la cinquième épouse d', Catherine Howard, pour adultère et trahison, le roi célibataire invita Marie à assister aux célébrations de Noël où elle joua le rôle d'hôtesse. En 1543, épousa sa sixième et dernière épouse, Catherine Parr, qui parvint à réconcilier la famille. Le roi réintégra ses filles dans l'ordre de succession, même si d'après la de succession au trône elles se trouvaient après Édouard ; les deux restaient néanmoins légalement illégitimes. mourut en 1547 et lui succéda. Marie hérita des propriétés du Norfolk, du Suffolk et de l'Essex et reçut Hunsdon et le palais de Beaulieu comme résidences personnelles. Comme n'avait que dix ans, le pouvoir fut exercé par un conseil de régence dominé par les protestants qui tentèrent d'établir leur foi dans toute l'Angleterre. L' rendit obligatoire les rites protestants tels que l'emploi du livre de la prière commune de Thomas Cranmer. Marie resta fidèle au catholicisme et, par défi, continua de faire célébrer la messe traditionnelle dans sa chapelle. Elle demanda à son cousin Charles Quint d'exercer des pressions diplomatiques pour qu'elle puisse pratiquer sa religion. Durant la plus grande partie du règne d', Marie resta dans ses propriétés et se rendit rarement à la cour. La religion était un sujet de tension entre Marie et son demi-frère. Lors des célébrations de Noël en 1550, réprimanda Marie devant toute la cour pour son refus de respecter ses lois sur la religion et les deux se mirent à pleurer. Marie continua de refuser d'abandonner le catholicisme et refusa de renoncer à ses demandes. Accession au trône Le , mourut d'une infection des poumons, probablement la tuberculose, à l'âge de . Il ne voulait pas que Marie devienne reine, car il craignait qu'elle ne restaure le catholicisme et n'annule ses réformes et celles de son père ; ses conseillers lui indiquèrent néanmoins qu'il ne pourrait pas exclure une seule de ses demi-sœurs de l'ordre de succession et qu'il devrait également évincer Élisabeth, même si elle était anglicane. Guidé notamment par John Dudley, il décida d'exclure ses deux sœurs dans son testament. En violation du Troisième Acte de Succession qui réintégrait Marie et Élisabeth dans l'ordre de succession, désigna Jeanne Grey, par lettre patente, pour lui succéder. Elle était la belle-fille de Dudley et la petite-fille de la sœur cadette d', Marie, tandis que sa mère était Frances Brandon qui était la cousine et la marraine de Marie. Juste avant la mort d', Marie fut convoquée à Londres pour voir son demi-frère mourant. Elle fut néanmoins avertie que cette convocation était un prétexte pour l'arrêter et ainsi faciliter l'accession au trône de Jeanne. Au lieu de se rendre à Londres depuis sa résidence de Hunsdon, Marie s'enfuit en Est-Anglie où elle possédait de nombreuses propriétés et où Dudley avait violemment réprimé la . Le , elle écrivit depuis Kenninghall au Conseil privé pour faire reconnaître la lettre patente d’Édouard comme acte de trahison selon la loi de Trahison de 1547, et pour lui demander de la proclamer reine. Le , Jeanne fut proclamée reine par Dudley, et le même jour la lettre de Marie arriva au Conseil privé à Londres. Deux jours plus tard, Marie et ses partisans avaient rassemblé une armée au château de Framlingham. Dudley perdit ses soutiens et Jeanne fut déposée le . Dudley et elle furent emprisonnés à la tour de Londres. Marie entra triomphalement dans la capitale le aux côtés d'Élisabeth et d'une procession de . L'une des premières décisions de Marie en tant que reine fut de libérer les conseillers catholiques Thomas Howard, Étienne Gardiner et Édouard Courtenay qui étaient emprisonnés à la tour de Londres. Elle comprit que Jeanne n'était qu'un pion dans le plan de Dudley, et ce dernier fut la seule personne de son rang exécutée pour haute trahison immédiatement après son accession au trône. Jeanne et son époux, Guilford Dudley, bien que reconnus coupables, furent détenus à la tour de Londres tandis que le père de Jeanne, Henry Grey, fut libéré. Marie était dans une position difficile car presque tous les membres du conseil privé avaient été impliqués dans la conspiration pour placer Jeanne sur le trône. Elle nomma Gardiner au conseil et le fit évêque de Winchester et lord chancelier, des fonctions qu'il occupa jusqu'à sa mort en . Le , Gardiner couronna Marie en l'abbaye de Westminster. Mariage À , commença à se concentrer sur la recherche d'un partenaire pour engendrer un héritier et ainsi empêcher la protestante Élisabeth de lui succéder au trône. Édouard Courtenay et Reginald Pole étaient considérés comme des prétendants possibles, mais son cousin Charles Quint lui suggéra d'épouser son fils unique, le prince Philippe d'Espagne. Philippe avait un fils issu d'une précédente union avec Marie-Manuelle de Portugal morte peu après avoir accouché. Dans le cadre des négociations, un portrait de Philippe réalisé par Le Titien fut envoyé en Angleterre en . Gardiner et la Chambre des communes tentèrent sans succès de la convaincre d'épouser un Anglais, car ils craignaient que l'Angleterre ne passe sous le contrôle des Habsbourg. L'union fut impopulaire en Angleterre ; Gardiner et ses alliés s'y opposaient par patriotisme tandis que les protestants ne voulaient pas d'une monarchie catholique. Lorsque la reine insista pour épouser Philippe, Thomas Wyatt le Jeune organisa un soulèvement dans le Kent impliquant Henry Grey pour placer Élisabeth sur le trône. déclara publiquement qu'elle convoquerait le Parlement pour discuter du mariage et qu'elle déclinerait l'union si l'assemblée estimait qu'elle n'était pas à l'avantage du pays. Les rebelles furent battus à leur arrivée à Londres ; Wyatt, Henry Grey, sa fille Jeanne et son mari Guildford Dudley furent exécutés. Pour son implication dans le complot, Courtenay fut emprisonné puis exilé. Même si elle défendit son innocence dans le soulèvement, Élisabeth fut détenue deux mois à la tour de Londres, au palais de Woodstock et confinée en résidence surveillée dans son palais de Hatfield jusqu'à la fin du règne de Marie. fut, à l'exception des règnes contestés de Jeanne Grey et de Mathilde l'Emperesse, la première reine régnante d'Angleterre. De plus, selon la coutume anglaise du , les propriétés et les titres d'une femme devenaient également ceux de son mari et certains craignaient que l'homme qu'elle épouserait devînt de fait roi d'Angleterre. Si les grands-parents maternels de , de Castille et d'Aragon, avaient conservé la souveraineté de leurs propres royaumes durant leur mariage, il n'existait pas de précédent de ce type en Angleterre. Selon l'acte de mariage, Philippe recevrait le titre de « roi d'Angleterre », tous les documents officiels seraient signés avec leurs deux noms et le Parlement serait convoqué sous l'autorité conjointe du couple jusqu'à la mort de . L'Angleterre ne serait pas obligée de fournir un soutien militaire aux guerres du père de Philippe et ce dernier ne pourrait pas agir sans l'accord de son épouse ou nommer des étrangers dans l'administration anglaise ; il ne pourrait également pas revendiquer le trône si mourait avant lui. Philippe était mécontent de ces conditions mais il les accepta pour que le mariage se concrétise. Il n'avait pas de sentiments pour et voulait se marier uniquement pour des raisons politiques et stratégiques ; son conseiller, Rui Gomes da Silva, écrivit à un correspondant à Bruxelles que . Pour élever son fils au rang de sa future épouse, Charles Quint lui céda la Couronne de Naples ainsi que ses revendications au royaume de Jérusalem. devint ainsi reine de Naples et reine titulaire de Jérusalem lors de son mariage. La cérémonie fut organisée à la cathédrale de Winchester le , deux jours après leur première rencontre. Philippe ne parlait pas anglais et ils communiquèrent en espagnol, en français et en latin. Grossesse nerveuse En , cessa d'avoir ses règles. Elle prit du poids et souffrait de nausées au réveil. Quasiment toute la cour, y compris ses médecins, pensait qu'elle était enceinte. Le Parlement adopta un texte prévoyant que Philippe devienne régent au cas où mourrait lors de l'accouchement. Dans la dernière semaine d', Élisabeth fut autorisée à quitter sa résidence et convoquée à la cour pour assister à l'accouchement qui était jugé imminent. Selon l'ambassadeur vénitien Giovanni Michieli, Philippe aurait prévu d'épouser Élisabeth si la reine mourait mais dans une lettre adressée à son beau-frère Maximilien d'Autriche, Philippe exprima ses doutes quant à la réalité de cette grossesse. Des cérémonies furent organisées par le diocèse de Londres à la fin du mois d' après que des rumeurs annonçant la naissance d'un fils se furent propagées dans toute l'Europe. L'accouchement n'ayant toujours pas eu lieu en et en , l'hypothèse d'une fausse grossesse grandit ; continua de présenter les signes d'une grossesse jusqu'en quand son abdomen perdit en volume. Il s'agissait probablement d'une grossesse nerveuse peut-être déclenchée par son désir d'avoir un enfant. En , peu après la disgrâce de cette fausse grossesse que estima être le pour sa , Philippe quitta l'Angleterre pour combattre les Français en Flandre. eut le cœur brisé et elle sombra dans une profonde dépression. Michieli fut touché par le chagrin de la reine qui était et fut inconsolable après le départ de son mari. Élisabeth, apparemment revenue en grâce, resta à la cour jusqu'en . En l'absence d'enfants, Philippe craignait qu'après et Élisabeth, la Couronne ne passe à d'Écosse qui était promise au dauphin de France. Philippe voulut persuader Élisabeth d'épouser son cousin Emmanuel-Philibert de Savoie afin de garantir une succession catholique et préserver les intérêts des Habsbourg en Angleterre, mais elle refusa et l'accord du Parlement aurait été difficile à obtenir. Politique religieuse Durant le premier mois de son règne, proclama qu'elle ne forcerait aucun de ses sujets à suivre sa religion mais à la fin du mois de , plusieurs ecclésiastiques réformateurs tels que , , John Hooper, Hugh Latimer et Thomas Cranmer furent emprisonnés. Le premier Parlement, convoqué par la reine en , déclara que le mariage de ses parents était valide et abrogea les lois religieuses édictées par . La doctrine de l'Église redevint celle précisée par l'Acte des six articles de 1539 qui interdisait le mariage des ecclésiastiques ; ceux dans ce cas furent privés de leurs bénéfices. avait toujours rejeté la rupture avec Rome instituée par son père et l'établissement de l'anglicanisme. Son mari et elle voulaient réconcilier l'Angleterre avec Rome et Philippe persuada le Parlement d'abroger les lois religieuses adoptées par , ce qui ramenait l'Église d'Angleterre sous la juridiction du Vatican. Les négociations prirent plusieurs mois et le pape dut faire une importante concession : les propriétés et les biens confisqués sous ne seraient pas rétrocédés à l'Église romaine. En 1554, l'Acte de Suprématie est supprimé. À la fin de l'année le pape accepta le compromis et les lois sur les hérétiques furent rétablies. Lors des persécutions mariales, de nombreux protestants furent exécutés à partir de . Certains des plus aisés comme John Foxe choisirent l'exil et plus de 800 quittèrent le pays. L'archevêque de Cantorbéry, Thomas Cranmer, fut obligé de voir les évêques Nicholas Ridley et Hugh Latimer brûlés vifs le . Il abjura, rejeta la théologie protestante et rejoignit la foi catholique. Selon l'application normale de la loi, il aurait dû être absous mais la reine refusa de lui pardonner et lors de son exécution le , il revendiqua son adhésion au protestantisme. Au total, furent exécutées sous le règne de , la plupart par le feu. Les bûchers se révélèrent très impopulaires et même , l'un des conseillers religieux de Philippe, les condamna tandis que Simon Renard, un autre de ses conseillers, l'avertit que des pourraient . continua néanmoins sa politique de persécution jusqu'à sa mort, ce qui exacerba les sentiments anti-catholiques et anti-espagnols. Les victimes de cette répression furent considérés comme des martyrs par les protestants, et John Foxe leur consacra une longue partie de son Livre des Martyrs. Reginald Pole, dont la mère avait été exécutée par , arriva comme légat pontifical en Angleterre en . Il fut ordonné prêtre et nommé archevêque de Cantorbéry immédiatement après l'exécution de Cranmer en . Politique étrangère À la suite de la conquête de l'Irlande, des colons anglais s'installèrent dans les Midlands pour protéger la région de Dublin contre les attaques irlandaises. Les et (aujourd'hui les comtés de Laois et d'Offaly) furent fondés et leur colonisation commença. Leurs principales villes étaient respectivement Maryborough (aujourd'hui Portlaoise) et Philipstown (aujourd'hui Daingean). En , le beau-père de abdiqua et Philippe devint roi d'Espagne, et donc reine. Philippe fut proclamé roi à Bruxelles mais resta en Angleterre. Une paix fragile fut signée avec la France en mais le mois suivant, l'ambassadeur français en Angleterre, Antoine de Noailles, fut impliqué dans un complot contre la reine quand Henry Dudley, un cousin de John Dudley, tenta de rassembler une armée en France. Noailles quitta l'Angleterre et Dudley fut exilé en France. Philippe retourna en Angleterre de à pour persuader de soutenir l'Espagne dans une nouvelle guerre contre la France. y était favorable, mais ses conseillers s'y opposèrent en avançant que le commerce avec la France serait interrompu, que cela contrevenait aux termes du mariage et que le marasme économique et les mauvaises récoltes limitaient les possibilités militaires de l'Angleterre. La guerre ne fut déclarée qu'en après que le neveu de Reginald Pole, Thomas Stafford, ait envahi l'Angleterre et pris le contrôle du château de Scarborough, avec l'aide française, pour essayer de renverser . Cette guerre dégrada les relations entre l'Angleterre et la papauté, car le pape était allié avec le roi . En , les forces françaises prirent Calais, la dernière possession anglaise sur le continent. La défense de ce territoire était un fardeau financier, mais sa perte affecta le prestige de . Politique économique Le règne de fut marqué par une pluviosité intense qui affecta les récoltes et causa des disettes. Un autre problème fut le déclin du commerce du textile à Anvers. Malgré le mariage avec Philippe, l'Angleterre ne profita pas du commerce extrêmement lucratif de l'Espagne avec le Nouveau Monde. Les routes commerciales espagnoles étaient étroitement contrôlées et ne pouvait soutenir la flibusterie et la piraterie car elle était mariée au roi d'Espagne. Dans une tentative pour développer le commerce et soutenir l'économie anglaise, les conseillers de la reine poursuivirent la politique de Dudley visant à obtenir de nouveaux débouchés commerciaux. Elle accorda une charte royale à la Compagnie de Moscovie dont le premier directeur fut Sébastien Cabot et commanda un atlas au cartographe portugais Diogo Homem. Financièrement, l'administration anglaise tenta de concilier une forme moderne de gouvernement ayant des dépenses plus élevées avec un système fiscal largement médiéval. maintint dans ses fonctions le lord trésorier nommé par , , et lui demanda de superviser la collecte des impôts et des taxes. En 1558, le gouvernement publia une révision du listant les droits de douane s'appliquant à toutes les importations ; ce document resta largement inchangé jusqu'en 1604. La monnaie anglaise fut dévaluée sous et , et prépara une réforme monétaire qui ne fut cependant pas appliquée avant sa mort. Mort Après le retour de Philippe en 1557, pensa qu'elle était à nouveau enceinte et qu'elle devrait accoucher en . Elle notifia dans son testament que Philippe devrait être régent durant la minorité de son enfant. La grossesse était cependant inexistante et fut contrainte d'accepter qu'Élisabeth soit son successeur. tomba malade en et elle mourut le à l'âge de au palais Saint James, durant une épidémie de grippe qui emporta également Reginald Pole le même jour. Elle était affaiblie et souffrait peut-être d'un kyste ovarien ou d'un cancer de l'utérus. Sa demi-sœur Élisabeth lui succéda. Philippe, qui se trouvait à Bruxelles, écrivit à sa sœur Jeanne d'Autriche : . Malgré ses dispositions testamentaires, ne fut pas enterrée aux côtés de sa mère, et elle fut inhumée dans l'abbaye de Westminster le dans un caveau qu'elle partage avec . Après son accession au trône d'Angleterre en 1603, fit ajouter une plaque sur la tombe portant l'inscription en latin : (). Héritage Lors de la cérémonie funèbre, l'évêque de Winchester, John White, fit les louanges de : . Elle fut la première femme à occuper durablement le trône d'Angleterre malgré une forte opposition et disposait d'un large soutien populaire au début de son règne, notamment auprès des catholiques. Les historiens catholiques, comme John Lingard, ont avancé que ses politiques échouèrent non pas parce qu'elles étaient mauvaises mais en raison de la faible durée de son règne et des problèmes météorologiques hors de sa portée. Son mariage avec Philippe se révéla particulièrement impopulaire et ses politiques religieuses créèrent un profond ressentiment qui fut accru par les défaites contre la France. Philippe passa une grande partie de son temps sur le continent, laissant la reine éplorée et déprimée par son absence et son incapacité à procréer. Après la mort de , il envisagea d'épouser mais elle refusa. Trente ans plus tard, il envoya l'Invincible Armada pour la renverser sans plus de succès. Au , les persécutions des protestants par lui valurent le surnom de (« Marie la Sanglante »). John Knox l'attaqua dans son Premier coup de trompette contre le gouvernement monstrueux des femmes publié en 1558 et elle fut violemment vilipendée dans le Livre des Martyrs de John Foxe édité en 1563, cinq ans après sa mort. Les éditions ultérieures de l'ouvrage restèrent populaires auprès des protestants durant les siècles qui suivirent et contribuèrent à la perception de comme un tyran sanguinaire. Au milieu du , l'historienne H. F. M. Prescott tenta de réévaluer la vision traditionnelle d'une reine intolérante et autoritaire et les études plus récentes considèrent les anciennes évaluations avec un plus grand scepticisme. Même si le règne de fut finalement impopulaire et inefficace, les réformes fiscales et l'expansion navale coloniale qui furent par la suite célébrées comme des accomplissements de l'ère élisabéthaine furent initiées par . Cinéma et télévision a été jouée à l'écran par : 1911 : Maria Brioschi dans Maria Tudor de Giuseppe De Liguoro ; Maria Gasparini dans Regina per quindici giorni de Mario Caserini ; 1912 : Jeanne Delvair dans Marie Tudor d’Albert Capellani ; 1917 : Jeanne Delvair dans l'adaptation cinématographique de la pièce de théâtre Marie Tudor (1833) de Victor Hugo ; 1920 : Ellen Richter dans Maria Tudor d’Adolf Gärtner et Willi Wolff ; 1936 : Gwen Ffrangcon-Davies dans Marie Tudor de Robert Stevenson ; 1937 : Yvette Pienne dans Les Perles de la couronne de Sacha Guitry ; 1940 : Zarah Leander dans Marie Stuart de Carl Froelich ; 1953 : Peggy Thorpe-Bates dans The Young Elizabeth de Michael Henderson ; Ann Tyrrell dans La Reine vierge de George Sidney ; 1955 : Jeanette Nolan dans The Last Day of an English Queen ; 1960 : Julie Sommars dans The Prince and the Pauper de David Greene ; 1964 : Katherine Blake dans The Young Elizabeth de Charles Jarrott ; 1965 : Françoise Christophe (adulte) et Caty Fraisse (adolescente) dans Marie Tudor d'Abel Gance ; 1967 : Amaro Pamplona dans María Tudor ; Katharine Blake dans The Young Elizabeth de Charles Jarrott ; 1969 : Nicola Pagett dans Anne des mille jours de de Charles Jarrott ; 1971 : Daphne Slater dans la série ; 1974 : Mireille Delcroix dans La Reine galante de Michel Roux ; 1975 : Nadine Alari dans Marie Tudor de Claude Dagues ; 1977 : Inge Keller dans Die Liebe und die Königin de Martin Eckermann ; 1986 : Jane Lapotaire dans le film Lady Jane ; 1993 : Mary MacDonald dans King & Queens de Graham Holloway ; 1994 : Christèle Wurmser dans Marie Tudor de Robert Mazoyer ; 1998 : Kathy Burke dans le film Elizabeth ; 2005 : Emily Smith (enfant) et Joanne Whalley (adulte) dans The Virgin Queen de Coky Giedroyc ; 2007 : Samantha Morton dans Elizabeth : L'Âge d'or de Shekhar Kapur ; Blathnaid McKeown et Sarah Bolger dans la série Les Tudors ; 2008 : Constance Stride dans le film Deux sœurs pour un roi ; Miranda French dans le film The Twisted Tale of Bloody Mary ; 2011 : Actrice non créditée dans Marie Tudor de Pascal Faber ; 2015 : Lily Lesser dans Dans l’ombre des Tudors série de Peter Kosminsky ; 2019 : Billie Gadsdon dans la série The Spanish Princess ; Vanessa Valens dans La Guerre des trônes, la véritable histoire de l'Europe : Jeu de dames (1542-1559) série d’Alain Brunard et Vanessa Pontet ; Actrice non créditée dans Marie la sanglante sur le trône d'Angleterre, Secret d'histoires. Titulature et armoiries Titulature complète Lorsque monta sur le trône, elle fut proclamée reine de la même manière qu' et : . Les revendications sur le trône de France n'étaient que symboliques et étaient invoquées par tous les rois d'Angleterre depuis , peu importe la quantité de territoires français contrôlés. Après son mariage avec Philippe, le titre conjoint reflétait les possessions des deux époux : . Ce titre, utilisé depuis 1554, fut modifié quand hérita de la Couronne d'Espagne en 1556 : . Armoiries Les armoiries de étaient différentes de celles de ses prédécesseurs depuis : écartelé en 1 et en 3 d'azur à trois fleurs de lys d'or (qui est de France) en 2 et en 4 de gueule aux trois lions léopardés d'or (qui est Angleterre). Ses armoiries étaient parfois associées côte à côte avec celles de Philippe. Elle adopta la devise (« la Vérité est la fille du Temps »). Ascendance Notes et références Notes Références Bibliographie . . . . . . . Liens externes sur le site officiel de la monarchie britannique Documents artistiques sur le site de la National Portrait Gallery Monarque d'Angleterre Roi et reine consort d'Espagne Reine consort de Naples Reine consort de Sicile Duchesse de Bourgogne Duchesse de Brabant Duchesse de Limbourg Comtesse de Flandre Maison Tudor Histoire du catholicisme en Angleterre Répression du protestantisme Couronné à l'abbaye de Westminster Naissance en février 1516 Naissance à Greenwich (Angleterre) Décès en novembre 1558 Décès à Westminster Personnalité inhumée à l'abbaye de Westminster Décès à 42 ans Duchesse de Milan Mort de la grippe Comtesse de Hainaut Comtesse de Hollande Princesse anglaise ou britannique Archiduchesse d'Autriche Princesse des Asturies
16922
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Gustave Caillebotte
Gustave Caillebotte, né le à Paris et mort le à Gennevilliers, est un peintre français, collectionneur, mécène et organisateur des expositions impressionnistes de 1877, 1879, 1880 et 1882. Il lègue sa collection de peintures impressionnistes, réalistes et de dessins à l'État. Passionné de nautisme, membre du Cercle de la voile de Paris, dont le siège est à Argenteuil, Caillebotte est aussi un architecte naval et un régatier qui a marqué son époque. Biographie Gustave Caillebotte est né le au 160 rue du Faubourg-Saint-Denis à Paris. Il est issu du troisième mariage de son père Martial Caillebotte (-), deux fois veuf, avec Céleste Daufresne (-), fille d'un avocat de Lisieux et petite-fille de notaire. Deux autres enfants naissent : René (1851-1876), et Martial en 1853. Né d’un précédent mariage, leur demi-frère Alfred Caillebotte (1834-1896) est ordonné prêtre en 1858. La famille Caillebotte, originaire de la Manche puis installée à Domfront, fait commerce de drap depuis le . Grâce à Martial Caillebotte, établi à Paris au début des années 1830, elle fait fortune dans la vente de draps aux armées de Napoléon III. La boutique nommée Le Lit militaire était située au 152 de la rue du Faubourg-Saint-Denis. En 1857, Gustave Caillebotte entre au lycée Louis-le-Grand de Vanves. Il obtient en , le « diplôme de bachelier en droit ». Après obtention de sa licence en droit le , Caillebotte est mobilisé vingt jours plus tard dans la garde nationale mobile de la Seine et participe à la défense de Paris pendant la guerre franco-prussienne. Son livret militaire précise qu'il mesure . Il est démobilisé le . La même année 1871, il entre dans l'atelier du peintre académique réputé Léon Bonnat, où il fait la connaissance de Jean Béraud, pour préparer les concours des beaux-arts. En 1872, il effectue un voyage à Naples chez son ami le peintre Giuseppe De Nittis. Ce dernier l'avait introduit auprès d'Edgar Degas. En , Caillebotte est reçu quarante-sixième au concours des beaux-arts, mais il n'y restera qu'un an. C'est à cette époque qu'il fait la connaissance de Marcellin Desboutin, d'Henri Rouart et de Claude Monet, qui habite alors à Argenteuil. La mort de son père, le , laisse deux millions de francs en héritage à partager entre sa veuve, en troisièmes noces, et ses quatre enfants. Martial Caillebotte lègue en plus plusieurs immeubles de rapport à Paris, des fermes , des obligations et surtout des titres de rente sur l'État. Son demi-frère, l'abbé Caillebotte (1834-1896, curé de la nouvelle église Saint-Georges de la Villette, puis de Notre-Dame-de-Lorette) avec cinquante mille livres de rentes, est considéré comme « le curé le plus riche de Paris, ce qui lui perm[e]t d’en être aussi le plus généreux », en construction et entretien d'œuvres et d'édifices. Sa mère, Céleste Caillebotte, née Daufresne, conserve la propriété d'Yerres où Caillebotte peint dès 1872 de nombreuses vues de la région comme Saules au bord de l'Yerres. Cet héritage considérable permet à Gustave Caillebotte de vivre à l'abri de toute contingence matérielle et de se consacrer pleinement à ses nombreuses passions, notamment la peinture. Gustave Caillebotte se lie aux artistes impressionnistes, exposant à leurs côtés. Il achète certaines de leurs toiles, finance et organise des expositions. Habitant avec son frère Martial Caillebotte d'abord l'hôtel particulier familial, à l’angle de la rue de Miromesnil et de la rue de Lisbonne, construit par leur père en 1866, puis un appartement au 31 boulevard Haussmann, derrière l'Opéra, de 1878 à 1887, les deux frères partagent les mêmes passions (jardinage et horticulture, philatélie ou yachting) et le même cercle d'amis jusqu'en 1887, année du mariage de Martial. En , son tableau Les Raboteurs de parquet est refusé au Salon, le sujet heurtant par son extrême quotidien — c'est aujourd'hui l'une de ses œuvres les plus célèbres présentées au musée d'Orsay. Éric Darragon note que « cet échec a dû heurter les convictions de l'artiste et le confirmer dans une opinion déjà acquise à la cause d'un réalisme indépendant. Il va devenir un intransigeant lui aussi et ne reviendra plus devant les jurés. » Ainsi, ce serait cet échec face au jury du Salon qui l'aurait poussé à exposer aux côtés des impressionnistes (Caillebotte présentera des toiles aux expositions impressionnistes de 1876, 1877, 1879, 1880 et 1882). Marqué par le refus du Salon de 1875, il passe l'automne à Naples chez Giuseppe et Léontine De Nittis où les deux amis, malgré le mauvais temps, peignent sur le motif. En 1876, il montre six toiles à l'exposition impressionniste chez Durand-Ruel, dont Les Raboteurs de parquet.Le décès inattendu de son frère René Caillebotte, à l'automne, conduit Caillebotte, déjà persuadé, comme le note Marie-Josèphe de Balanda, qu'« on meurt jeune dans notre famille », à rédiger son premier testament, chez maître Albert Courtier, notaire à Meaux, le . À l'automne 1878, la mère de Gustave Caillebotte meurt. La propriété familiale d'Yerres est vendue en . Les frères Caillebotte s'installent boulevard Haussmann et achètent, en mai 1881, une propriété au Petit Gennevilliers où ils font construire juste au bord de la Seine une maison en meulière de deux étages, puis une petite maison à un étage avec un atelier pour Gustave, un hangar à bateaux et une longue serre (en 1888). En 1881, Gustave Caillebotte renonce à exposer à la sixième exposition impressionniste, celle-ci ayant invité des peintres trop éloignés de l'esprit des débuts selon lui. Il passe d'habitude ses étés sur la côte normande, où il s'adonne au nautisme, mais aussi à la peinture, comme en 1884 à Trouville d'où il écrit à Monet: En septembre-, il voyage avec son frère en Italie. À partir de 1886, Gustave Caillebotte peint de moins en moins. Il s'adonne à ses passions que sont le bateau et le jardinage notamment à partir de 1887, date à laquelle son frère Martial se marie avec Marie Minoret. Il quitte donc l'appartement qu'ils occupaient tous les deux et s'installe définitivement en 1888 dans la propriété achetée au Petit Gennevilliers. Gustave Caillebotte rachète la part de son frère, agrandit son terrain en faisant l'acquisition des parcelles voisines et peint les alentours du Petit Gennevilliers. Il garde toutefois un pied-à-terre à Paris au 29 boulevard de Rochechouart. Le , s'ouvre à Bruxelles la d'art fondée par le groupe des XX, Gustave Caillebotte y est invité avec Armand Guillaumin. Il se consacre ensuite presque exclusivement à l'horticulture (en plus des régates d'été), prétexte à des recherches picturales d'une grande luminosité et passion qui fait l'objet d'une abondante correspondance avec Monet et à des visites réciproques de leurs jardins. Caillebotte est le témoin de mariage civil et religieux de Monet avec Alice Raingo en . Monet se voit offrir un tableau de Caillebotte à cette occasion, Les Chrysanthèmes blancs et jaunes, jardin du Petit Gennevilliers qui s'ajoute à La Leçon de piano (musée Marmottan Monet) et à une étude sur Rue de Paris, temps de pluie qu'il possédait déjà. Caillebotte peint les fleurs de son jardin et les paysages de Gennevilliers. Le , le peintre, frappé par une congestion cérébrale, meurt, alors qu'il travaillait dans son jardin à un paysage. Il avait quarante-cinq ans. Ses funérailles sont célébrées le en l'église Notre-Dame-de-Lorette. Il y a tant de monde dans cette église, qui est déjà grande, que certains des amis du peintre doivent suivre la cérémonie sous le porche de l'église. Le peintre est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (70 division), non loin de Delacroix, dans la chapelle funéraire familiale. La perte de Caillebotte affecta beaucoup les impressionnistes qui perdirent à la fois un protecteur et un compagnon. Pissarro écrivit à son fils Lucien : « Nous venons de perdre un ami sincère et dévoué... En voilà un que nous pouvons pleurer, il a été bon et généreux et, ce qui ne gâte rien, un peintre de talent ». La maison et le parc qu'il possédait à Yerres, en bordure de la rivière homonyme, sont aujourd'hui propriété communale, et le parc est ouvert au public. C'est là qu'il a peint plus d'un tiers de son œuvre, entre autres certaines scènes de périssoires. Le talent de Caillebotte fut longtemps méconnu , au profit de son rôle de « mécène éclairé ». Le peintre fut redécouvert dans les années 1970 à l'initiative des collectionneurs américains et reconnu par le grand public francophone à partir des années 1990. Les rétrospectives de ses œuvres sont désormais fréquentes. Certains de ses tableaux se trouvent maintenant au musée d'Orsay, à Paris. Expositions Une exposition de ses œuvres a lieu peu après sa mort en chez Durand-Ruel et un hommage a lieu au Salon d'automne de 1921 avec plusieurs de ses toiles. Mais il faut attendre les années 1950 avant que l'attention des connaisseurs ne se reporte vers ses travaux. De grands collectionneurs américains commencent à montrer au public américain les toiles de Caillebotte leur appartenant au sein de leurs collections, et il est de plus en plus connu aux États-Unis. C'est l'exposition majeure de Houston et de Brooklyn en 1976 qui remet les projecteurs sur cet impressionniste oublié. Celle du Grand Palais, à Paris, fin , est la première exposition majeure en Europe qui le fait connaître du grand public français. Elle est suivie de celle de la fondation de l'Hermitage, à Lausanne, du au . Une exposition consacrée aux frères Caillebotte (avec les photos originales de Martial Caillebotte) s'est tenue au musée Jacquemart-André puis au musée national des beaux-arts du Québec entre et . Une exposition des œuvres originales que Gustave Caillebotte a peintes dans sa propriété familiale d'Yerres s'est tenue en 2014 à la Ferme Ornée, salle d'expositions au sein de cette propriété devenue communale. Une exposition s'est tenue du au à la National Gallery of Art de Washington, puis au Kimbell Art Museum de Fort Worth du au . Une rétrospective de ses œuvres autour du thème a lieu du au au musée des impressionnismes Giverny, puis du au au musée Thyssen-Bornemisza de Madrid. C'est la première fois qu'une exposition consacrée à Caillebotte se tient en Espagne. Une rétrospective de ses œuvres Caillebotte impressionniste et moderne, catalogue sous la direction de Daniel Marchesseau, a été organisée par la Fondation Pierre Gianadda à Martigny, Valais, du au Le peintre Des historiens d'art qualifient volontiers cet artiste « d’original et audacieux ». Son œuvre est originale par ses thèmes, notamment l'ennui et l'extrême solitude des personnages dans le nouveau Paris haussmannien, mais aussi à la campagne et au sein même du cercle familial . Son œuvre est également originale par sa technique : elle semble proche de l'art photographique, mais, par de puissants effets de perspectives tronquées, les distances et les premiers plans sont écrasés et l'horizon absent, d'où la perception instable et plongeante de ses toiles (Caillebotte invente la vue en plongée dans la peinture). Au point de vue de la finition et de la composition de ses œuvres, on peut dire que Caillebotte est à la première époque de l'impressionnisme ce que Seurat représente pour la seconde période (néo-impressionnisme et pointillisme). Les effets de vue plongeante s'imposent dans son art à travers les personnages au balcon et ses vues en surplomb des rues et des boulevards. Contrairement aux impressionnistes, qui peignent en plein air des scènes sur le vif, Caillebotte cherche aussi ses motifs à l'extérieur, mais réalise des croquis, retravaille ses esquisses à l'atelier. Dans les années 1890, il est influencé par le courant japoniste. Caillebotte est l'un des premiers grands peintres français à être exposé régulièrement aux États-Unis, où il rencontre un vif succès. Durand-Ruel organise une exposition d'impressionnistes à l'American Art Association de New York en 1886, où figurent dix toiles de Caillebotte. C'est dans ce pays que se trouvent aujourd'hui nombre de ses toiles, aussi bien dans des musées que dans de grandes collections particulières. Il est l'un des fondateurs du courant « réaliste », qu'illustrera par exemple au l'Américain Edward Hopper. Fortuné, il n'a pas besoin de vendre ses toiles pour vivre, si bien que les descendants de sa nièce, héritière de Martial Caillebotte (frère de l'artiste), son père, et de son frère Jean Caillebotte (1888-1917) mort au combat, possèdent encore près de 70 % de ses œuvres. À sa mort, son frère Martial et Auguste Renoir, son exécuteur testamentaire, prennent les dispositions pour que l’État accepte le legs de ses tableaux impressionnistes. Le collectionneur et mécène Dès le moment où Caillebotte se lie aux impressionnistes, il ne cesse de les aider et ce toujours discrètement. Il achète des toiles aux artistes, finance les expositions impressionnistes. Mais au-delà du mécène et du collectionneur, une amitié durable le lie à la plupart des peintres impressionnistes, comme en témoigne sa correspondance. Il aide financièrement ses amis qui sont dans le besoin, sans nécessairement acheter des toiles, il loue un appartement à Claude Monet près de la gare Saint-Lazare, lui fournissant l'argent nécessaire à l'achat de matériel pour la peinture. Il ne cesse d'aider Camille Pissarro. Auguste Renoir et le collectionneur sont très proches puisque dès 1876, Caillebotte en fait son exécuteur testamentaire et, en 1885, il est le parrain de baptême du fils aîné de Renoir (Pierre) et d’Aline Charigot, sa future épouse. Au Petit Gennevilliers, où Caillebotte s'installe définitivement en 1888, il reçoit la visite de ses amis comme Monet, Gustave Geffroy, Octave Mirbeau ou encore Renoir qui est un familier du lieu. À la dissolution du groupe des impressionnistes en 1887, Caillebotte permet de maintenir les liens entre les différents artistes en maintenant la tradition des dîners, qui réunissaient peintres et littérateurs, d'abord au café Guerbois, puis à la Nouvelle Athènes. C'est au Café Riche qu'avaient désormais lieu tous les mois ces réunions, et selon les souvenirs de Pierre Renoir, c'était Caillebotte qui payait pour tout le monde. La composition exacte de la collection est difficile à préciser, en effet la désignation exacte n'en a pas été faite par le donateur. Gustave Caillebotte commence sa collection dès le début de l'Impressionnisme. Il achète plusieurs toiles le à une vente d'impressionnistes à l'hôtel Drouot. Sa première toile de Monet est une œuvre réalisée en 1875 intitulée Un coin d'appartement. Il achète d'autres tableaux de Monet en . Il choisit avec goût et discernement parmi les peintres impressionnistes, ceux qui devaient par la suite être reconnus comme les maîtres de la peinture de la fin du . L'examen des peintures acquises par Caillebotte montre que presque toutes appartiennent à la période impressionniste de chaque peintre et représentent ainsi les différents aspects que prit l’impressionnisme de 1874 à 1886. Une exception est à souligner avec les œuvres de Jean-François Millet et de Paul Gavarni qui sont des dessins, les seuls de la collection, et dans les peintures d'Édouard Manet et Paul Cézanne. Ces artistes sont d’ailleurs moins largement représentés dans la collection. Ce sont les œuvres de la belle époque impressionniste de Renoir qui le représentent. Renoir, à l’époque de La Balançoire (1876, musée d'Orsay) et du Bal du moulin de la Galette (1876, musée d'Orsay), pratique plusieurs techniques. Certaines de ces œuvres sont d’une facture lisse, tandis que d’autres, aux touches séparées, aux empâtements granuleux relèvent de la technique impressionniste. Or c’est bien cette technique que l’on retrouve dans les œuvres choisies par Caillebotte comme La Liseuse (1874-1876, musée d'Orsay). De même avec l’œuvre de Degas, le choix des Femmes à la terrasse d'un café, le soir (1877, musée d'Orsay) montre bien que le collectionneur recherche dans les œuvres de ses camarades impressionnistes celles qui sont le plus caractéristiques par la nouveauté de leurs conceptions artistiques. Avec ce pastel, Caillebotte choisit une des premières scènes de Degas représentant ces types de cafés et de café-concert, qui font partie des thèmes favoris du Naturalisme et de l’Impressionnisme. Comme l'a remarqué P. Lemoisne : « vers 1878, il garde dans ses peintures son faire lisse et harmonieux de la belle époque alors qu’il a déjà adopté pour ses pastels une facture plus heurtée » et des oppositions de couleurs plus hardies. La préférence du collectionneur pour les œuvres impressionnistes est encore mise en évidence par le fait que les nombreuses œuvres de Pissarro se situent entre les années 1871 et 1879. Sa manière néo-impressionniste n’est pas représentée dans la collection. Les mêmes constatations pourraient être faites à propos du choix des œuvres de Monet et de Sisley. Il cesse d'acquérir des œuvres en 1886, date de la dernière exposition impressionniste et date où il n'expose plus lui-même. Le philatéliste Son activité de collectionneur s'est aussi étendue à la philatélie, dont il a été un adepte assidu avec son frère musicien Martial Caillebotte. Il a été l'un des fondateurs, avec le docteur Jacques Legrand et Arthur de Rothschild, de la Société française de timbrologie, le . Gustave et Martial Caillebotte montent cette collection de timbres de manière commune vers 1877. Les Caillebotte furent parmi les premiers à collectionner toutes les nuances d'impression d'un même timbre; ils furent également les pionniers de l'étude des affranchissements, tant et si bien qu'une partie non négligeable de leur collection était constituée de cachets et de surcharges. La plus grande partie de cette collection, intégrée à la collection Tapling, peut encore se voir aujourd'hui à la British Library de Londres. Les Caillebotte rédigèrent une étude sur les timbres mexicains qui fut publiée à Paris par le Timbre-Poste, puis révisée, élargie et traduite dans le Philatelic Record. Quand Martial se marie en 1887, ils arrêtent leur collection et ils offrent à Thomas Keay Tapling, un des philatélistes les plus importants d'Angleterre, d'en acquérir tout ce qui peut l'intéresser. Ses achats, qui représentent certainement la plus grande partie, lui coûtent la somme de (la vente des frères Caillebotte représente de l'époque, c'est-à-dire plus de ). La plupart des timbres mexicains aujourd'hui à la British Library de Londres furent réunis par les Caillebotte; or, avec quelque deux cents feuilles, cette section est une des plus fournies de ce qui est finalement devenu la collection Tapling. Lorsque Tapling meurt en 1891, il lègue sa collection au British Museum de Londres ainsi qu'une somme de afin que l'on termine la réorganisation de la collection selon les principes définis par les Caillebotte. Cette réorganisation dura sept ans et rendit indiscernable ce qui émanait de Tapling et de ce qui émanait des deux frères Caillebotte. La collection Tapling est pratiquement la seule à réunir la quasi-totalité des timbres émis dans le monde entre 1840 et 1890. Elle fut donc utilisée par ceux qui compilèrent les travaux de référence; elle a ainsi influencé les catalogues généraux de timbres et pour finir, le mode de collection des collectionneurs. Deux tableaux de ce peintre ont été mis en page sous forme de timbres-poste. Il s'agit tout d'abord de Portrait à la campagne (Y&T 3866) dans la série les Impressionnistes de 2006, puis de Roses (Y&T 1129), dans le carnet de douze timbres Bouquet de fleurs en 2015. Le nautisme Sa passion pour le nautisme débute au cours de ses séjours estivaux, à la propriété familiale d'Yerres et sur la rivière du même nom, il canote à bords de barques et de périssoires. Il est séduit par le jeu de l'eau, des bateaux et des hommes. Ce jeu se retrouve très vite dans ses toiles : Canotiers ramant sur l'Yerres, Le Canotier au chapeau haut-de-forme (1878). Puis, il va s'intéresser à la voile à partir de 1876 en devenant membre du Cercle de la voile de Paris (CVP, fondé en 1868) au Petit Gennevilliers, près d'Argenteuil, que fréquentaient Monet, Renoir et Sisley. C'est Alfred Sisley qui l'initie sérieusement à ce sport et il fait de même avec Martial qui devient membre en 1878. En 1878, Gustave Caillebotte achète son premier voilier de régate, l’Iris, avec lequel il gagne durant la saison de 1879, deux premiers prix et sept autres accessits. Emporté par ces succès de régatier, il s'implique davantage dans le yachting et commande d'autres bateaux, le Lapin en 1879, puis l’Inès et le Condor en 1880, à un des meilleurs constructeurs du bassin d'Argenteuil, le chantier « Texier fils » au Petit Gennevilliers et devient cette année-là vice-président du CVP. Fin 1881, la maison que les frères Caillebotte se sont fait construire au Petit Gennevilliers est terminée et l'année suivante, en 1882, Gustave, cherchant à perfectionner ses bateaux, va se lancer dans l'architecture navale, avec l'aide de son ami Maurice Brault (sujet de L'Homme au balcon, coll. part.) et dessiner le Jack, son premier voilier, puis en 1883 se sera le Cul-blanc, un clipper d'Argenteuil et en 1885 La Pioche, un dériveur. Amateur passionné et progressiste, Gustave Caillebotte expérimente de nombreuses innovations en comparant notamment les formes de coque des voiliers américains ( dériveurs larges et peu lestés, surnommés ) et les bateaux issus de l'école anglaise (quillards étroits à fort tirant d'eau, lourdement lestés, les ou les ). Il innove aussi sur le plan du gréement : pour son voilier Condor, il confectionne un spinnaker immense et très coûteux en soie artificielle. Il réalise sur cette voile une superbe peinture (hélas aujourd'hui disparue) représentant... une tête de chatte triangulaire, qui indique que le nom du bateau, à prononcer en deux syllabes distinctes, n'a rien à voir avec le vautour des Andes et est en fait... une plaisanterie grivoise typique de l'esprit des canotiers de l'époque, se référant à l'anatomie féminine. En 1886, le Mouquette, un côtre sur plan Chevreux pour Caillebotte, est le premier bateau construit par le chantier Luce. Ce chantier naval voit le jour à la fin de l'année 1885, au Petit Gennevilliers, sous le patronage de Gustave Caillebotte qui s'associe à Ferdinand Luce, constructeur de bateaux, à qui il fait construire une maison voisine qu'il lui loue. Le troisième associé est Maurice Chevreux, architecte naval. C'est dans ce chantier, dont il est partie prenante, que seront construits tous les voiliers conçus par Caillebotte. En 1888, il s'installe à demeure au Petit Gennevilliers, il navigue sur le Thomas, un plan Chevreux avec lequel il remporte de nombreuses régates sur le bassin d'Argenteuil, ainsi qu'au Havre et à Trouville et dessinera l’Arriet cette année-là. Caillebotte est l'un des promoteurs, en 1889, de la jauge des du CVP, il dessine et fait construire pour d'autres (le Moucheron en 1890, le Lézard en 1891) et pour lui l’Arico en 1891, etc.) plusieurs voiliers de cette jauge, dont le Roastbeef de 1892, que l'on retrouve dans plusieurs de ses toiles : Bateau à voile sur la Seine ou Régates à Argenteuil . Il est également l'architecte du Dahud en 1893, considéré comme son chef-d'œuvre, et du Mignon, lancé en 1894 après la mort de son concepteur. Il posséda trente-deux bateaux et dessina les plans de vingt-deux voiliers entre 1882 et 1893. À côté de ses œuvres architecturales, Gustave Caillebotte a possédé quatorze voiliers de courses, qui remportèrent avec lui plus d'une centaine de prix, Martial Caillebotte continuant les régates sur certains d'entre eux jusqu'en 1900. L'horticulture Personnage aux multiples facettes, Gustave Caillebotte était également un horticulteur émérite. Monet et Caillebotte partagent tous deux la même passion pour le jardinage. Au Petit Gennevilliers, où il réside définitivement depuis 1888, il possède une grande serre, mais, contrairement au jardin de Monet (avec qui il échange graines et conseils) à Giverny, celui de Caillebotte est géométriquement dessiné, tracé au cordeau. Dans sa serre sont enfermées les plantes les plus précieuses, parmi lesquelles ses orchidées d'une rare diversité qui vont être l'objet de ses études picturales. Un tiers de ses œuvres est consacré à la représentation des jardins. Ayant agrandi sa propriété en rachetant les parcelles voisines, son terrain atteint plus d'un hectare en 1888. Il fait installer un système performant d'arrosage automatique. Il est élu conseiller municipal de Gennevilliers en 1888, jusqu'à sa démission en 1891. La propriété est bombardée par l'aviation alliée à l'été 1944 et la grande maison et les dépendances sont totalement détruites. Le terrain sert ensuite à la construction d'une usine de la Snecma. Le legs de Gustave Caillebotte C’est le legs de Caillebotte qui ouvrit aux impressionnistes les portes des musées nationaux. Cette collection a été formée à l’époque même qui vit naître les peintres qui la composent. Au moment où il prenait place dans les rangs des impressionnistes, Gustave Caillebotte avait déjà commencé sa collection. Son premier testament par lequel il léguait à l’État les tableaux qu’il possédait fut rédigé le ; la liste des tableaux n’était pas encore dressée, mais il est évident, en raison de la date même du testament, qu'il ne pouvait y avoir alors qu’une partie des œuvres qui constituèrent, quelques années plus tard, la collection. Un codicille du testament concernant une exposition à organiser en 1878 nous apprend déjà quels sont les peintres qui bénéficieront de sa sollicitude. Ce sont Degas, Monet, Pissarro, Renoir, Cézanne, Sisley et Berthe Morisot. C'est le brusque décès de son frère René, à l'âge de vingt-six ans, à l'automne 1876, qui le conduit, déjà persuadé, à rédiger son premier testament en 1876 : Le , Renoir informe par une lettre Henri Roujon, de la direction des Beaux-Arts, que Gustave Caillebotte, décédé le , lègue à l'État sa collection, comprenant soixante-sept œuvres, de Degas, Cézanne, Manet, Monet, Renoir, Pissarro et Sisley. Plus de dix-sept ans s’étaient écoulés depuis le jour où Caillebotte décidait de léguer ses œuvres à l'État. De vives protestations accompagnèrent le legs de la part d'artistes officiels, mais également de politiques. L'Académie des beaux-arts protesta officiellement contre l'entrée de ces tableaux au musée du Luxembourg, en qualifiant l'événement d'« offense à la dignité de notre école ». Le peintre Jean-Léon Gérôme écrit dans le Journal des Artistes : Le , l'ensemble du Comité étudie les œuvres offertes. Elles sont présentées dans un atelier situé au 11 boulevard de Clichy, loué à cet effet par Renoir, en présence de celui-ci et de Martial Caillebotte. Dans le procès-verbal de la séance du Comité consultatif du , il est noté que les deux hommes auraient été informés que l'entrée d'une œuvre au Louvre ne pouvait être examinée qu'au minimum dix ans après la mort de son auteur, et que le manque de place au Luxembourg et la limitation à trois œuvres de chaque artiste représenté rendaient impossible l'exposition de tous les tableaux composants le legs. Dès le lendemain, le Comité consultatif des musées nationaux vote pourtant l'acceptation du legs dans son intégralité « pour les musées nationaux avec placement au musée du Luxembourg ». Le Comité accepte en plus une toile de Gustave Caillebotte, Les Raboteurs de parquet, donnée par ses héritiers. Léonce Bénédite précise que la place manque au Luxembourg pour exposer même le tiers de la collection, mais « estime qu'il serait possible de construire sur la terrasse du musée un baraquement provisoire où serait réuni le legs Caillebotte ». Le , le directeur des Beaux-Arts organise une réunion dans son cabinet avec les représentants de l'Administration et les notaires. Sont présents Martial Caillebotte et Auguste Renoir. De cette consultation, il est conclu qu'une exécution rigoureuse du testament est difficilement réalisable, et qu'il faut maintenant trouver une solution acceptable par toutes les parties. Il est décidé que l'Administration choisira les tableaux qu'elle veut exposer. Martial Caillebotte deviendra possesseur des autres œuvres. Les raisons données par l’Administration sont les suivantes : tout d'abord, l’étroitesse des locaux du musée du Luxembourg, qui ne permet plus de laisser entrer aucun ouvrage sans en retirer un autre ; et les règlements qui, par un sentiment d'équité, limitent le nombre des ouvrages pour un même artiste. La proposition est finalement arrêtée en . L'approbation du Conseil d'État met un certain temps, mais un décret ministériel finira, le , par autoriser le choix des œuvres effectué. On construit alors une annexe au musée du Luxembourg pour y accrocher ces œuvres. Puis le , les œuvres de la collection sont officiellement remises à l'État. La collection, réduite à trente-huit tableaux, est présentée au public au début de l'année 1897 dans une des trois nouvelles salles de l'annexe du Luxembourg consacrée aux impressionnistes et au legs Caillebotte. Les salles furent construites sur la terrasse du musée. Ainsi, plus de vingt ans après la rédaction du testament, les œuvres entrèrent dans les musées nationaux. Le transfert du legs Caillebotte au musée du Louvre eut lieu en 1929. Entre-temps une rétrospective Caillebotte s'était tenue au Salon d'automne de 1921. Après la guerre, en 1947, le musée de l'Impressionnisme s'ouvre au Jeu de Paume. La collection sera transférée au musée d'Orsay à son ouverture en 1986. Hommages En 2013, la ville de Paris décide de la création de la rue Gustave-et-Martial-Caillebotte dans le de la capitale. Tableau comparatif À cette liste il faut ajouter deux dessins de Millet (qui furent acceptés) et un de Gavarni (qui figure dans l'inventaire après décès, mais non dans la liste transmise à l'administration). On peut voir par ce legs la volonté de Caillebotte de permettre à un courant artistique d'exister et de gagner en reconnaissance. Il veut par ce geste faire entrer les impressionnistes dans les collections des musées nationaux. Liste de la collection Les œuvres conservées au musée d'Orsay, Paris et au musée du Louvre sont celles acceptées par l'État : Paul Cézanne Baigneurs au repos, 1875-1876, huile sur toile, , Fondation Barnes, Philadelphie. Fleurs dans un vase rococo, vers 1876, huile sur toile, , National Gallery of Art, Washington. Au bord de l'étang, 1877-1879, huile sur toile, , Museum of Fine Arts, Boston. Le golfe de Marseille vu de L'Estaque, 1878-1879, huile sur toile, , musée d'Orsay, Paris. Cour de ferme à Auvers, 1879-1880, huile sur toile, , musée d'Orsay, Paris. Edgar Degas Les Choristes, dit aussi Les Figurants, vers 1876, pastel sur monotype, , musée d'Orsay, Paris. Danseuse sur scène, dit Ballet, dit L'étoile, 1876-1877, pastel, , musée d'Orsay, Paris. Femme sortant du bain, 1877, pastel sur monotype, , musée d'Orsay, Paris. Femmes à la terrasse d'un café, le soir, 1877, pastel sur monotype, , musée d'Orsay, Paris. Femme nue accroupie de dos, vers 1879, pastel et papier sur monotype sur papier, , musée d'Orsay, Paris. La Leçon de danse, vers 1879, pastel, , The Metropolitan Museum of Art, New York. Étude pour le buste d'une danseuse, vers 1880, pastel et rehauts de gouache sur papier gris clair, , musée d'Orsay, Paris. Danseuse assise, dit aussi Danseuse nouant son brodequin, vers 1881-1883, pastel sur papier marron contrecollé sur carton, , musée d'Orsay, Paris. Édouard Manet Les Courses, esquisse, 1865, huile sur toile, , localisation inconnue. Angelina, dit aussi Une dame à sa fenêtre, vers 1865, huile sur toile, , musée d'Orsay, Paris. Le Balcon, 1868-1869, huile sur toile, , musée d'Orsay, Paris. La Partie de croquet, 1871, huile sur toile, , musée d'art Nelson-Atkins, Kansas City, États-Unis. Claude Monet Régates à Argenteuil, 1872, huile sur toile, , musée d'Orsay, Paris. Le Mont Riboudet à Rouen au printemps, 1872, huile sur toile, , collection particulière. Le Déjeuner, vers 1873, huile sur toile, , musée d'Orsay, Paris. Un Coin d'appartement, 1875, huile sur toile, , musée d'Orsay, Paris. Les Tuileries, 1875, huile sur toile, , musée d'Orsay, Paris. La Gare Saint-Lazare, 1877, huile sur toile, , musée d'Orsay, Paris. La Gare Saint-Lazare, vue extérieure, 1877, huile sur toile, , collection particulière. La Gare Saint-Lazare (le signal), 1877, huile sur toile, , Niedersächsisches Landesmuseum, Hanovre, Allemagne. La Plaine près de Gennevilliers, 1877, huile sur toile, , collection particulière. Pommiers, Vétheuil, 1878, huile sur toile, , collection particulière. Pruniers en fleurs, 1879, huile sur toile, , collection particulière. L'Église de Vétheuil, Neige, 1879, huile sur toile, , musée d'Orsay, Paris. Le Givre, 1879, huile sur toile, , musée d'Orsay, Paris. Chrysanthèmes rouges, 1880-1881, huile sur toile, , collection particulière. La Seine entre Vétheuil et la Roche Guyon, 1881, huile sur toile, , collection particulière. Les Rochers de Belle-Île, la côte sauvage, 1886, huile sur toile, , musée d'Orsay, Paris. Camille Pissarro Louveciennes, 1871, huile sur toile, , collection particulière. La Seine à Port-Marly, le lavoir, 1872, huile sur toile, , musée d'Orsay, Paris. Paysages avec rochers, Montfoucault, 1874, huile sur toile, , collection particulière. La Récolte des Choux, l'Hermitage, Pontoise, 1875, huile sur toile, , Cincinnati Art Museum, Cincinnati, États-Unis. Le Laboureur au Valhermeil, Auvers-sur-Oise, 1876, huile sur toile, , collection particulière. Jardins en fleurs, l'Hermitage, Pontoise, 1876, huile sur toile, , collection particulière. La Moisson à Montfoucault, 1876, huile sur toile, , musée d'Orsay, Paris. Sous-bois, avec un homme et une femme assise, 1876, huile sur toile, , collection particulière. L'Hermitage en été, Pontoise, 1877, huile sur toile, , collection particulière. Les Seigles, côte des Gratte-Coqs, Pontoise, 1877, huile sur toile, , Shizuoka Prefectural Museum of Art, Shizuoka, Japon. Les Toits rouges, coin de village, effet d'hiver, 1877, huile sur toile, , musée d'Orsay, Paris. Printemps, Pruniers en fleurs, dit aussi Potagers, arbres en fleurs, printemps, Pontoise,1877, huile sur toile, , musée d'Orsay, Paris. Chemin sous-bois, en été, 1877, huile sur toile, , musée d'Orsay, Paris. Lisière de bois, 1878, huile sur toile, , collection particulière. Sous-bois en automne, Pontoise, 1878, huile sur toile, , collection particulière. La Brouette dans un verger, Le Valhermeil, Auvers-sur-Oise, 1881, huile sur toile, , musée d'Orsay, Paris. Auguste Renoir La Liseuse, 1874-1876, huile sur toile, , musée d'Orsay, Paris. La Place Saint-Georges, 1875, huile sur toile, , collection particulière. Torse, effet de soleil, 1875-1876, huile sur toile, , musée d'Orsay, Paris. Bords de Seine à Champrosay, 1876, huile sur toile, , musée d'Orsay, Paris. La Balançoire, 1876, huile sur toile, , musée d'Orsay, Paris. Bal du moulin de la Galette, 1876, huile sur toile, , musée d'Orsay, Paris. Le Pont de chemin de fer à Chatou, 1881, huile sur toile, , musée d'Orsay, Paris. Château des Brouillards, date inconnue, huile sur toile, 60 x74 cm, collection particulière. Jeunes filles au piano, 1892, huile sur toile, , collection particulière. Alfred Sisley Les Régates à Molesey, 1874, huile sur toile, , musée d'Orsay, Paris. Une rue à Louveciennes, 1876, huile sur toile, , musée d'Orsay, Paris. La Seine à Suresnes, 1877, huile sur toile, , musée d'Orsay, Paris. Station de bateaux à Auteuil, 1878, huile sur toile, , localisation inconnue. Cour de ferme à Saint-Mammès, 1884, huile sur toile, , musée d'Orsay, Paris. Croquis pour Cour de ferme à Saint-Mammès, 1884, crayon noir sur papier, , musée du Louvre, Paris. La Lisière de forêt au printemps, 1885, huile sur toile, , musée d'Orsay, Paris. Bords de Seine, effet de soleil couchant, date inconnue, huile sur toile, , collection particulière. Saint-Mammès, 1885, huile sur toile, , musée d'Orsay, Paris. La Seine à Billancourt, date inconnue, huile sur toile, , collection particulière. Paul Gavarni Souvenirs et regrets de la Courtille, date inconnue, plume et aquarelle sur papier, , collection particulière Jean-François Millet L'Homme à la brouette, avant 1855, crayon noir sur papier beige, , musée du Louvre, Paris. Échappée sur la campagne entre deux maisons, Vichy, Vers 1866-1868, crayon graphite, plume et encre brune, lavis d'encre brune, aquarelle sur papier vélin, , musée du Louvre, Paris. Ses œuvres L'œuvre de Caillebotte représente quatre cent soixante-quinze tableaux, dont : Femme à sa toilette (1873), collection privée. Femme nue étendue sur un divan (1873), , collection privée. Les Jardiniers (1875-1877), collection privée. L'Yerres, pluie (1875), , Indiana University Art Museum, Bloomington. Les Raboteurs de parquet (1875), , musée d'Orsay, Paris. Le Déjeuner (1876), collection privée. Jeune homme à la fenêtre (1876), New York, collection privée. Jeune homme au piano (Martial Caillebotte) (1876, musée d'art Bridgestone, Tokyo. Le Pont de l'Europe (1876), Genève, musée du Petit Palais. Portraits à la campagne (1876), huile sur toile, , musée Baron-Gérard, Bayeux. Rue de Paris, temps de pluie, dit aussi Temps de pluie à Paris au carrefour des rues de Turin et de Moscou, voire La Place de l'Europe à Paris, temps de pluie (1877), Institut d'art, Chicago. Sur le Pont de l'Europe (1876-1877), huile sur toile, , Kimbell Art Museum, Fort Worth Les Périssoires (1877), National Gallery of Art, Washington. Canotiers (1877), collection privée, France. La Partie de bateau (1877), collection privée, Paris. Peintres en bâtiment (1877), collection privée. La Gare Saint-Lazare (1877), musée d'Orsay, Paris. Périssoires (1878), musée des Beaux-Arts, Rennes Vue de toits (Effet de neige) (1878), musée d'Orsay, Paris. Les Orangers (1878), musée des beaux-arts, Houston. Baigneur s'apprêtant à plonger (vers 1878), , collection privée. Canotiers ramant sur l'Yerres (1879). Portrait de Georges Roman (1879), collection privée. Autoportrait au chevalet (1879-1880), collection privée. Boulevard vu d'en haut (1880). Boulevard Haussmann, effet de neige (1880), musée du château de Flers. Dans un café (1880), musée des beaux-arts de Rouen. Portrait d'un homme (1880) huile sur toile, , The Cleveland Museum of Art L'Homme au balcon (Maurice Brault) (1880), collection particulière. Homme au balcon, boulevard Haussmann (1880), collection particulière. Portrait d'inconnu ou Homme au chapeau haut-de-forme assis près de la fenêtre (1880), , musée national des beaux-arts d'Alger, Alger Nu au divan (1880), , Minneapolis Institute of Art, Minnesota, États-Unis. Un balcon à Paris (1880-1881), , collection privée. La Partie de bésigue (1881), Louvre Abou Dabi. Portrait de Richard Gallo (1881), , Nelson-Atkins Museum of Art, Kansas City, États-Unis. Chemin montant (1881), collection particulière. Nature morte, Poulet et Gibier à l'étalage (vers 1882), huile sur toile, , The Cleveland Museum of Art Henri Cordier (1883), musée d'Orsay, Paris. Bouquet de roses dans un vase de cristal (1883), collection particulière. Nature morte au homard (1883), collection Marlene et Spencer Hays. Homme au bain (1884), musée des beaux-arts, Boston. Homme s'essuyant la jambe (1884), collection particulière. Le Père Magloire sur la route entre Saint-Clair et Étretat ou Monet à Étretat, (1884), huile, musée du Petit Palais de Genève Richard Gallo et son chien au Petit Gennevilliers (1884), collection particulière. Villas à Trouville (1884), huile sur toile, , The Cleveland Museum of Art Le Pont d'Argenteuil et la Seine, (1885), huile sur toile de , Boston, collection privée. Nature morte aux pommes, localisation inconnue. Le Petit bras de la Seine en automne, (vers 1887), huile sur toile, , Toulouse, Fondation Bemberg Trois pêcheurs en barque (1888), Huile sur toile de , collection particulière. Voiliers à Argenteuil (vers 1888), huile sur toile, , musée d'Orsay, Paris Gustave Caillebotte, autoportrait (1892), musée d'Orsay, Paris. Capucines (1892), , collection particulière. Dahlias cactus rouges (1892), , collection particulière. Iris bleus, jardin du Petit Gennevilliers (1892), , Toronto, Art Gallery of Ontario. Chrysanthèmes blancs et jaunes (1893), , collection particulière Chrysanthèmes dans un vase (1893), , collection particulière. Quatre vases de chrysanthèmes (1893), , collection particulière. Chrysanthèmes dans le jardin du Petit-Gennevilliers (1893), , The Metropolitan Museum of Art, New York Orchidées jaunes (1893), , collection particulière. Orchidées suspendues dans la serre du Petit Gennevilliers (1893), , collection particulière. Orchidées dans la serre du Petit Gennevilliers (1893), , collection particulière. Arbre en fleurs, Petit Gennevilliers, Musée d'Orsay. Le petit bras de la Seine en automne, sans date, fondation Bemberg, Toulouse. Portait de Jean Dauruelle en buste, Musée d'Orsay. Portait de Jean Dauruelle en pied, Musée d'Orsay. Camille Daurelle dans le jardin d'Yerres, Musée d'Orsay. Portrait de Camille Daurelle, Musée d'Orsay. Galerie Notes et références Annexes Bibliographie (par ordre chronologique) Adolphe Tabarant, « Le peintre Caillebotte et sa collection », dans Le Bulletin de la vie artistique, Paris, 1er août 1921 [repris dans Le Cahier Rouge des Impressionnistes, textes choisis et présentés par Jules Colmart, Grasset, 2019, p. 99-109]. Kirk Varnedoe, Gustave Caillebotte, Paris, Adam Biro, (éd. Française) 1988. Marie-Josèphe de Balanda, Gustave Caillebotte : la vie, la technique, l’œuvre peint, Lausanne, éditions Edita, 1988. Pierre Wittmer, Caillebotte au jardin, La période d’Yerres (1860-1879), Saint-Rémy-en-l’Eau, éditions d’art Monelle Hayot, 1990. . Marie Berhaut, Gustave Caillebotte : catalogue raisonné des peintures et des pastels, Nouvelle édition revue et augmentée avec le concours de Sophie Pietri, Paris ( éd., Bibliothèque des arts 1978), Wildenstein Institute, 1994. Daniel Charles, Le Mystère Caillebotte, architecte naval, peintre impressionniste, jardinier, philatéliste et régatier, Grenoble, Glénat, 1994, collection « Patrimoine maritime ». Éric Darragon, Caillebotte, Paris, Flammarion, 1994. Stéphane Guegan, L’ABCdaire de Caillebotte, Paris, Flammarion, 1994. Catalogue de l'exposition, Gustave Caillebotte, Paris, éditions de la Réunion des musées nationaux, 1994. Marjorie Vinciguerra, Gustave Caillebotte, collectionneur au cœur de l'impressionnisme, Mémoire de recherche, Université Paris Ouest-La Défense, 2009-2010, sous la direction de Claire Barbillon. Pierre Vaisse, Deux façons d'écrire l'histoire. Le legs Caillebotte, Paris, INHA et éditions Ophrys, 2014. Fabienne Boursier, La représentation du jardin dans l’œuvre de Gustave Caillebotte : une peinture documentaire, entre illustration et art, mémoire de Master 1 d'histoire de l'art, sous la direction d'Emmanuel Pernoud, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 2014. Xavier Bezard, Gustave, Cassaniouze, ErosOnyx éditions, 2015. Marina Ferretti Bocquillon, Catalogue de l'exposition Caillebotte peintre et jardinier, musée des impressionnismes de Giverny ( - ); musée Thyssen-Bornemisza de Madrid ( - ), Vanves, éd. Hazan, 2016 Daniel Marchesseau et al. Catalogue de l'exposition Caillebotte impressionniste et moderne, Fondation Pierre Gianadda, Martigny, Valais, ( - ) Voir aussi Articles connexes Propriété Caillebotte propriété située à Yerres qui a appartenu à Gustave Caillebotte. Liens externes Gustave Caillebotte dans Artcyclopedia'' Biographie et peintures Peintures « La dynastie Caillebotte », par Jean-Pierre Toussaint Gustave Caillebotte, héraut de l’art impressionniste en tant que collectionneur par Axel Gryspeerdt (Fondation Collectiana) Exposition Caillebotte, peintre et jardinier, musée des impressionnismes Giverny, mars-juillet 2016 Caillebotte, impressionniste et moderne, par Daniel Marchesseau et al. catalogue d'exposition, Fondation Pierre Gianadda, Martigny (Suisse), 19 juin - 21 novembre 2021 Peintre français du XIXe siècle Peintre impressionniste français Peintre de nu Peintre portraitiste français Peintre de nature morte Peintre paysagiste Personnalité française de la guerre franco-allemande de 1870 Ingénieur et architecte naval Ingénieur français Collectionneur français d'œuvres d'art Mécène Philatéliste Naissance en août 1848 Naissance à Paris Naissance dans le département de la Seine Décès en février 1894 Décès dans le département de la Seine Décès à Gennevilliers Décès à 45 ans Mort d'un accident vasculaire cérébral Personnalité inhumée au cimetière du Père-Lachaise (division 70)
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Amas%20globulaire
Amas globulaire
En astronomie, un amas globulaire est un amas stellaire très dense, contenant typiquement une centaine de milliers d'étoiles distribuées dans une sphère dont la taille varie d'une vingtaine à quelques centaines d'années-lumière. Leur densité est ainsi nettement plus élevée que celle des amas ouverts. Les étoiles de ces amas sont généralement des géantes rouges. On compte globulaires dans notre galaxie, la Voie lactée. Mais il en existe sans doute d'autres, qui restent indétectables parce que masqués par le disque galactique. Les amas globulaires font partie du halo galactique. Ils orbitent autour du centre galactique à une distance variant de . C'est par leur étude que Harlow Shapley, en 1918, a pu déterminer la position du Soleil au sein de la Galaxie. Comme les amas globulaires contiennent les étoiles les plus âgées d'une galaxie, ils contribuent également de façon importante à l'étude de l'évolution des étoiles et des galaxies. Formation La plupart des amas globulaires sont très anciens et se sont probablement formés en même temps que leur galaxie hôte. Néanmoins, certains amas globulaires de couleur bleue ont été récemment observés et leur couleur est, normalement, représentative des étoiles chaudes et jeunes. On ne sait pas encore si des amas globulaires peuvent se former relativement tard dans la vie d'une galaxie. Composition Certains amas globulaires, comme Omega Centauri de notre Galaxie, peuvent avoir une masse de plusieurs millions de masses solaires. Certaines étoiles de type particulier, comme les traînardes bleues, les pulsars milliseconde ou les binaires X de faible masse, sont beaucoup plus communes dans les amas globulaires. La densité des étoiles dans les amas globulaires étant très élevée, les collisions ou quasi-collisions entre étoiles y sont parfois possibles, contrairement aux autres régions d'une galaxie. Distribution Lorsqu'on a pris en compte la distance des amas globulaires, il est apparu que leur distribution était fortement asymétrique et que la partie observable du disque galactique n'en constituait qu'une fraction, le reste étant obscurci par le gaz et la poussière du disque galactique. Ils orbitent autour du centre galactique à une distance variant de . (A vérifier puisqu'on estime le diamètre de la voie lactée à 100 000 années lumière donc 15 kiloparsecs de rayon…). Historique des observations Le premier amas globulaire M22 a été découvert en 1665 par Johann Abraham Ihle, un astronome amateur allemand. À cause de la faible ouverture des télescopes de cette époque, les étoiles individuelles des amas ne pouvaient être résolues. Le premier à obtenir ce niveau de détail fut Charles Messier quand il observa l'amas M4. Les huit premiers amas observés apparaissent dans le tableau ci-contre. Plus tard, l'abbé Lacaille lista les amas , , M55, M69 et dans son catalogue datant de 1751–1752. Le M avant le numéro de l'amas fait référence au catalogue de Charles Messier, tandis que NGC vient du catalogue établi par John Dreyer. William Herschel commença un programme d'observation en 1782, utilisant un télescope plus grand capable de séparer les étoiles des globulaires connus à ce moment. Au passage, Il découvrit amas. Le premier à utiliser le terme amas globulaire fut Herschel dans son catalogue des objets lointains de 1789. Le nombre d'amas globulaires découverts augmenta régulièrement, atteignant 83 en 1915, 93 en 1930 et 97 vers 1947. Au total, globulaires sont recensés dans notre galaxie, sur un total estimé de 180 ± 20. On pense que de nombreux amas sont cachés derrière le nuage de gaz et de poussière du noyau galactique. Au début de l'année 1914, Harlow Shapley débuta une série d'études des amas globulaires, publiées dans une quarantaine d'articles scientifiques. Il observa des étoiles céphéides variables dans les amas, ce qui lui permit de déterminer leur distance (en correspondance avec leur luminosité). La plupart des amas globulaires de la Voie lactée sont observés à proximité du noyau galactique et une majorité apparaît dans la partie du ciel céleste centrée sur le noyau (autour de la constellation du Sagittaire). En 1918, cette distribution très asymétrique a été utilisée par Harlow Shapley pour déterminer les dimensions de notre galaxie dans son ensemble. En prenant l'hypothèse que les amas globulaires suivaient une distribution plus ou moins sphérique autour du centre de la galaxie, il utilisa leur position pour calculer la position du Soleil dans la Voie lactée. Ce faisant, Shapley a ramené le Soleil (dont on sait maintenant qu'il se trouve à environ du centre) à sa véritable place, la périphérie de notre galaxie et non le centre. Il a ainsi montré que la taille de notre galaxie est bien plus grande que ce qu'on pensait auparavant. Les distances estimées par Shapley étaient faussées parce qu'il n'avait pas tenu compte de l'absorption de la lumière des astres observés en provenance de certains amas par la poussière galactique, faisant paraître ces amas plus lointains. Son estimation est cependant du même ordre de grandeur que la taille actuellement admise. Les mesures de Shapley indiquaient aussi que le Soleil était relativement loin du centre de la Galaxie, contrairement aux données de son époque reposant sur la distribution régulière des étoiles ordinaires dans le ciel. En fait, les étoiles ordinaires sont souvent obscurcies par le gaz et les poussières du disque galactique alors que les amas globulaires sont en dehors de ce disque et peuvent être vus de beaucoup plus loin. Henrietta Swope et Helen Battles Sawyer ont participé plus tard aux travaux de Shapley. Entre 1927 et 1929, Harlow Shapley et Helen Sawyer commencèrent à classer les amas selon leur densité en étoiles. Les amas les plus denses sont ainsi dits de , jusqu'aux amas les moins denses de . Le système de H. Shapley et H. B. Sawyer issu de cette classification est aujourd'hui utilisé. Notes et références Liens externes par William E. Harris, McMaster University, Ontario, Canada. par Matthew J. Benacquista, , Billings, États-Unis.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Bijection%20r%C3%A9ciproque
Bijection réciproque
En mathématiques, la bijection réciproque (ou fonction réciproque ou réciproque) d'une bijection ƒ est l'application qui associe à chaque élément de l'ensemble d'arrivée son unique antécédent par ƒ. Elle se note . Exemple On considère l'application ƒ de R vers R définie par : ƒ(x) = x. Pour chaque réel y, il y a un et un seul réel x tel que y = x = ƒ(x), ainsi pour y = 8, le seul x convenable est 2, en revanche, pour y = –27 c'est –3. En termes mathématiques, on dit que x est l'unique antécédent de y et que ƒ est une bijection. On peut alors considérer l'application qui envoie y sur son antécédent, qu'on appelle dans cet exemple la racine cubique de y : c'est elle qu'on nomme la « réciproque » de la bijection ƒ. Si on tente d'effectuer la même construction pour la racine carrée et qu'on considère l'application g de R vers R définie par : g(x) = x, les choses ne se passent pas si simplement. En effet, pour certaines valeurs de y, il y a deux valeurs de x tels que g(x) = y ; ainsi, pour y = 4, on peut choisir x = 2 mais aussi x = –2, puisque 2 = 4 mais aussi (–2) = 4. À l'inverse, pour d'autres choix de y, aucun x ne convient ; ainsi pour y = –1, l'équation x = –1 n'a aucune solution réelle. En termes mathématiques, on dit que g n'est ni injective ni surjective. Dans cet exemple, les définitions qui suivent ne permettent pas de parler de « bijection réciproque » (ni même d'« application réciproque ») de g. Résultats généraux Définition Si ƒ est une bijection d'un ensemble X vers un ensemble Y, cela veut dire (par définition des bijections) que tout élément y de Y possède un antécédent et un seul par ƒ. On peut donc définir une application g allant de Y vers X, qui à y associe son unique antécédent, c'est-à-dire que ƒ(g(y)) = y. L'application g est une bijection, appelée bijection réciproque de ƒ. De façon plus générale, et en utilisant les notations fonctionnelles, si ƒ est une application d'un ensemble X vers un ensemble Y et s'il existe une application g de Y vers X telle que : et , alors ƒ et g sont des bijections, et g est la bijection réciproque de ƒ. La bijection réciproque de ƒ est souvent notée ƒ, en prenant garde à la confusion possible avec la notation des exposants négatifs, pour laquelle on a x = 1/x. Propriétés Réciproque de la réciproque La double propriété : et montre que ƒ est aussi la bijection réciproque de ƒ, c'est-à-dire que Réciproque d'une composée La réciproque de la composée de deux bijections est donnée par la formule On peut remarquer que l'ordre de ƒ et g a été inversé ; pour « défaire » ƒ suivi de g, il faut d'abord « défaire » g puis « défaire » ƒ. Involution Certaines bijections de E vers E sont leur propre réciproque, c'est le cas par exemple de l'application inverse ou de toute symétrie orthogonale dans le plan. De telles applications sont dites involutives. Réciproque d'une fonction numérique Existence Le théorème des valeurs intermédiaires et son corollaire, le théorème de la bijection, assurent que toute application continue strictement monotone sur un intervalle I détermine une bijection de I sur ƒ(I) = J et que J est aussi un intervalle. Cela signifie qu'une telle fonction possède une application réciproque définie sur J à valeurs dans I. Cette propriété permet la création de nouvelles fonctions définies comme application réciproque de fonctions usuelles. Exemples À l'aide de ces fonctions, la recherche de l'application réciproque consiste à résoudre l'équation ƒ(x) = y, d'inconnue x : La fonction est une bijection de sur et possède une application réciproque que l'on cherche à déterminer en résolvant, pour y dans , l'équation x + 3 = y, ou encore x = y – 3. Puisque y ≥ 3, cette équation possède deux solutions dont une seule appartenant à l'intervalle : x = –. Donc la réciproque de ƒ est ƒ définie par ƒ(y) = –. Cette recherche peut se révéler infructueuse et nécessiter la création d'une fonction nouvelle. Ainsi, la fonction est une bijection de vers ; l'équation correspondante n'a pas de solution exprimable à l'aide des fonctions usuelles, ce qui oblige, pour exprimer x = ƒ(y), à définir une nouvelle fonction, la fonction W de Lambert. Graphe Lorsque deux fonctions sont réciproques l'une de l'autre, alors leurs représentations graphiques dans un plan muni d'un repère orthonormal sont symétriques l'une de l'autre par rapport à la droite (D) d'équation y = x (appelée aussi première bissectrice). En effet, si M(x, y) est un point du graphe de ƒ, alors y = ƒ(x) donc x = ƒ(y) donc M'(y, x) est un point du graphe de ƒ. Or le point M'(y, x) est le symétrique du point M(x, y) par rapport à la droite (D), pour les deux raisons suivantes : Le milieu du segment [M, M'] est sur la droite (D), et d'autre part, le vecteur est orthogonal au vecteur de coordonnées (1, 1), qui est un vecteur directeur de la droite (D) (leur produit scalaire canonique est nul). On sait donc que s(M) est un point du graphe de ƒ. Un raisonnement analogue prouve que si M est un point du graphe de ƒ, alors s(M) est un point du graphe de ƒ. Continuité En général, la réciproque d'une fonction continue n'est pas continue mais la réciproque d'une fonction continue sur un intervalle I à valeurs dans un intervalle J est une fonction continue sur J, selon le théorème de la bijection. Dérivabilité Si est une fonction continue sur un intervalle à valeurs dans un intervalle et si est sa réciproque, la fonction est dérivable en tout point tant que admet en une dérivée non nulle. La dérivée en de est alors . Un moyen simple de comprendre, mais non de démontrer, ce phénomène est d'utiliser les notations différentielles et de remarquer que : Recherche graphique ou numérique d'une réciproque Il n'est pas toujours possible de déterminer la réciproque de manière analytique : on sait calculer , mais on ne sait pas calculer . Il faut alors utiliser une méthode graphique ou numérique. La méthode graphique consiste à tracer la courbe représentative . On trace la droite d'ordonnée concernée, on recherche l'intersection de cette droite avec la courbe, et l'on trace la droite parallèle à l'axe des ordonnées passant par cette intersection. Le point d'intersection de cette droite avec l'axe des abscisses donne la valeur recherchée. C'est le principe d'un grand nombre d'abaques. Numériquement, rechercher revient à rechercher les racines de la fonction Si l'on sait que le domaine de recherche — intervalle des x possibles — est « restreint » et que la fonction est dérivable sur cet intervalle, on peut linéariser la fonction, c'est-à-dire la remplacer par une fonction affine obtenue par un développement limité On a ainsi une approximation de la solution, si : C'est la démarche de l'algorithme de Newton, mais avec une seule itération. On peut également utiliser une fonction d'approximation plus complexe mais néanmoins inversible. Exemple de réciproque de transformation du plan Les transformations du plan sont les applications bijectives du plan ; il est donc intéressant d'en connaître les réciproques, du moins pour les transformations de référence. Réciproques en algèbre En algèbre, un morphisme bijectif de groupes, d'anneaux, de corps, d'espaces vectoriels admet une application réciproque qui est aussi un morphisme de même type. L'application et sa réciproque sont appelés des isomorphismes. Dans le cas d'une application ƒ linéaire d'un espace vectoriel E vers un espace vectoriel F, tous deux de dimension finie et munis de bases, ƒ est bijective si et seulement si sa matrice M dans les bases fixées est une matrice carrée inversible. La matrice dans ces bases de la réciproque de ƒ est alors la matrice inverse de M, notée M. Quelques concepts apparentés Soit ƒ : X → Y une application. Même lorsque ƒ n'est pas bijective, il est possible de définir une relation binaire réciproque, de Y dans X, qui à tout élément de Y associe ses antécédents par ƒ (donc rien si cet élément n'a pas d'antécédents). On parle alors de réciproque multiforme. L'application ƒ est bijective si et seulement si cette relation réciproque est une application, et dans ce cas, cette application est bien l'application réciproque de ƒ.On définit plus généralement la réciproque d'une multifonction quelconque ou, ce qui revient au même, la réciproque d'une relation binaire. Pour qu'il existe des inverses à gauche de ƒ, des applications g telles que , il faut et il suffit que ƒ soit injective.Pour qu'il existe des inverses à droite de ƒ, des applications g telles que , il faut et (en admettant l'axiome du choix) il suffit que ƒ soit surjective. La fonction réciproque d'une fonction ƒ ne doit pas être confondue avec la fonction inverse de ƒ. Cette confusion est fréquente du fait de la notation commune ƒ, et parce que le terme anglais reciprocal se traduit souvent par inverse en français, tandis que l'adjectif anglais inverse se traduit parfois par réciproque en français. Théorème d'inversion locale Le théorème d'inversion locale précise les conditions d'existence locale d'une application réciproque pour une fonction ƒ. C'est une généralisation d'un théorème simple sur les fonctions de la variable réelle. Si ƒ est définie sur un intervalle I et si a est un élément de I, si ƒ possède en a une dérivée continue non nulle alors il existe un intervalle I autour de a, un intervalle J autour de ƒ(a) et une fonction ƒ définie sur J qui soit l'application réciproque de la restriction de ƒ à I. Cette application réciproque est aussi dérivable en ƒ(a). Le théorème d'inversion locale généralise cette propriété à des fonctions définies sur des espaces vectoriels réels de dimension finie. La condition « ƒ'(a) non nulle » est alors remplacée par « le jacobien de ƒ en a est non nul ». De plus, si ƒ est de classe , l'application réciproque l'est aussi. Notes et références Théorie des ensembles Analyse (mathématiques)
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https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9canique%20hamiltonienne
Mécanique hamiltonienne
La mécanique hamiltonienne est une reformulation de la mécanique newtonienne. Son formalisme a facilité l'élaboration théorique de la mécanique quantique. Elle a été formulée par William Rowan Hamilton en 1833 à partir des équations de Lagrange, qui reformulaient déjà la mécanique classique en 1788. Équations canoniques de Hamilton Rappels de mécanique lagrangienne En mécanique lagrangienne, les équations du mouvement d'un système à N degrés de liberté dépendent des coordonnées généralisées et des vitesses correspondantes , où . Le lagrangien peut donc s'écrire formellement comme une fonction : , les variables indexées représentant les variables de ce type. Moment conjugué En mécanique hamiltonienne, chaque vitesse généralisée est remplacée par la quantité de mouvement associée, aussi appelée moment conjugué ou encore impulsion généralisée : En coordonnées cartésiennes, les quantités de mouvement sont équivalentes aux moments linéaires, alors qu'en coordonnées polaires elles correspondent aux moments angulaires. Lorsque les coordonnées généralisées sont choisies arbitrairement, il n'est plus possible de donner une interprétation intuitive aux moments conjugués. Hamiltonien L'hamiltonien est la transformée de Legendre du lagrangien : Dans le membre de droite de cette formule, les vitesses sont supposées être exprimées en fonction des moments conjugués. Si les équations qui définissent les coordonnées généralisées sont indépendantes du temps , on peut montrer que est égal à l'énergie totale , elle-même étant égale à la somme de l'énergie cinétique et de l'énergie potentielle (). Équations canoniques de Hamilton Sous forme différentielle, les deux membres de la définition de deviennent : En utilisant la définition des moments conjugués donnée précédemment et les équations d'Euler Lagrange traduisant le principe de l'action minimale du lagrangien, on obtient les équations du mouvement de Hamilton, dites équations canoniques de Hamilton : Note: l'égalité se démontre comme suit: Où on a utilisé pour la dernière égalité la définition des moments conjugués et les équations d'Euler Lagrange. Les équations de Hamilton sont des équations différentielles du premier ordre et donc plus faciles à résoudre que les équations de Lagrange qui sont du second ordre. Néanmoins, les étapes qui conduisent à ces équations sont plus complexes que celles de la mécanique lagrangienne : à partir des coordonnées généralisées et du lagrangien, il faut calculer l'hamiltonien, exprimer les vitesses généralisées en fonction des moments conjugués et remplacer celles-ci dans la définition de l'hamiltonien. La méthode de Lagrange est moins lourde en termes de manipulations mathématiques. L'avantage principal de l'approche hamiltonienne est de fournir, grâce à la simplicité de son formalisme, un fondement théorique en mécanique. Par exemple, la mécanique quantique utilise un formalisme basé sur celui de la mécanique hamiltonienne. On pourra aussi noter une certaine similitude entre les équations canoniques de Hamilton et les équations de Maxwell. Exemple élémentaire : la particule non relativiste sur un axe Soit une particule non relativiste de masse se déplaçant sur un axe. On repère la position de cette particule par une coordonnée . Supposons de plus que la particule est soumise à une force qui dérive de l'énergie potentielle . Le lagrangien s'écrit alors : Le moment conjugué vaut alors : il s'identifie à la quantité de mouvement habituelle. Cette formule peut être inversée : On obtient alors le hamiltonien par transformée de Legendre : Les équations canoniques conduisent alors à : et à l'équation de la dynamique de Newton : Hamiltonien appliqué à la théorie des champs Espace des phases Dynamique dans l'espace euclidien Considérons un système à degrés de liberté décrits à l'instant par : les coordonnées généralisées , . On peut voir ces coordonnées comme les composantes d'un vecteur de . les moments conjugués , . On peut également voir ces coordonnées comme les composantes d'un autre vecteur de . À chaque instant, les coordonnées définissent un point dans l'espace des phases à dimensions. Dynamique sur une variété différentielle Considérons un système à degrés de liberté dont les coordonnées généralisées précisent la position d'un point sur une variété différentielle à dimensions. Le moment conjugué est alors un élément de l'espace cotangent dans la direction . À chaque instant, les coordonnées définissent dans ce cas un point dans l'espace des phases qui s'identifie à l'espace fibré cotangent à 2N dimensions. Cet espace des phases est naturellement muni de la forme symplectique définie par : Flot hamiltonien L'évolution dynamique du système selon les équations canoniques de Hamilton à partir d'une condition initiale engendre le flot hamiltonien , c’est-à-dire le groupe continu à un paramètre tel que : La succession des positions dans l'espace des phases se traduit par une courbe continue, appelée orbite. Théorème de Liouville Le flot hamiltonien préserve la mesure de Liouville sur l'espace des phases. Lorsque celui-ci est euclidien, cette mesure invariante sous le flot est simplement la mesure de Lebesgue sur : La démonstration de ce théorème repose sur le fait que la divergence de la « vitesse » dans l'espace des phases est nulle : où on a utilisé les équations canoniques pour conclure. Autrement dit, le « fluide hamiltonien » dans l'espace des phases est incompressible. Hypersurface d'énergie constante Un système hamiltonien invariant par translation dans le temps satisfait toujours à la conservation de l'énergie : de telle sorte que sa dynamique est en fait toujours restreinte à une hypersurface à dimensions. Dans ce cas, la mesure de Liouville invariante sous le flot dans l'espace des phases induit une mesure invariante sous le flot sur l'hypersurface d'énergie constante, définie par : où est la mesure sur l'hypersurface induite par la métrique sur l'espace des phases. Système intégrable Il peut exister d'autres constantes du mouvement indépendantes de l'énergie en plus de celle-ci. Lorsqu'un système invariant par translation défini sur dans le temps possède constantes du mouvement indépendantes, on dit qu'il est intégrable. Sa dynamique est alors particulièrement simple. Articles connexes Mécanique classique Crochet de Poisson Transformation canonique Équations de Hamilton-Jacobi Hamiltonien en théorie des champs Géométrie symplectique Théorème de Noether (physique) Système intégrable Théorie des perturbations Mécanique céleste Problème à N corps Hypothèse ergodique Théorème KAM Théorème d'Arnold-Liouville-Mineur Théorie du chaos Physique statistique Bibliographie Thomas Kibble et F. H. Berkshire, Classical Mechanics, Prentice Hall (, 1997) . Herbert Goldstein, Charles P. Poole et John L. Safko, , Addison-Wesley (, 2001). Vladimir Arnold, Mathematical methods of classical mechanics, Springer Verlag (, 1989). Ralph Abraham et Jerrold Marsden, Foundations of mechanics, the Benjamin/Cummings Publishing Company (, 1978). , Classical mathematical physics - Dynamical systems & Field theory, Springer-Verlag (, 1997). Mecanique hamiltonienne Mecanique hamiltonienne
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Moruroa
Moruroa
Moruroa, aussi transcrit en Mururoa et historiquement appelé Aopuni, est un atoll de l’archipel des Tuamotu, situé en Polynésie française. Il a servi, comme un autre site de l’océan Pacifique, l’atoll de Fangataufa distant de , de lieu d’expérimentation à 193 essais nucléaires français. Moruroa appartient en pleine propriété à l’État français depuis 1964. Géographie Moruroa est un atoll de de longueur et de largeur maximales pour une superficie de terres émergées d’environ situé à au sud-est de Tahiti. L’atoll est composé de plusieurs motus de tailles variées. D’un point de vue géologique, l’atoll est l’excroissance corallienne (de ) du sommet d'un des plus importants monts volcaniques sous-marins de la (d'un volume de ), qui mesure depuis le plancher océanique et qui s'est formé il y a environ 32,9 à 42,6 millions d'années. Histoire La première mention de l’atoll par un Européen est faite par Philip Carteret le quelques jours après sa découverte de l'île Pitcairn. Il baptise l'atoll du nom de Bishop of Osnaburgh Island (île de l’évêque d'Osnaburgh). Le , la baleinière britannique fait naufrage à proximité de Moruroa où les rescapés, commandés par le capitaine Weatherhead, trouveront refuge et à partir de laquelle ils rejoindront Tahiti en canots de fortune. En , c'est le navigateur français Louis Isidore Duperrey qui visite Moruroa, à bord du navire , puis c'est au tour du Britannique Frederick William Beechey de l'aborder le . Essais nucléaires En 1964, l’Assemblée territoriale de Polynésie cède gratuitement à l’État français Moruroa et Fangataufa, déjà occupé par l’Armée, par une délibération précisant : Ce site présentait des critères alors jugés adaptés pour y tester des armes nucléaires : lieu éloigné et désertique, ne présentant qu'une faible densité de population (moins de dans un rayon de 500 km et moins de dans un rayon de ), venté avec un régime de vents dirigeant le nuage radioactif vers d’océans réputés déserts. Les deux atolls sont classés terrain militaire en 1964 puis en zones protégées de défense nationale. Le premier des 138 essais effectués au total à Moruroa est réalisé le . Les essais nucléaires français suscitent des inquiétudes et des oppositions locales et internationales. En le voilier Fri (liberté en Danois) parti de Nouvelle Zélande se dirige vers Moruroa pour protester contre les essais nucléaires . Il est arraisonné par la marine française le . Le , le Rainbow Warrior, un bateau de l’organisation écologiste Greenpeace en route vers l’atoll est coulé à Auckland en Nouvelle-Zélande par des agents des services secrets français, causant la mort du photographe portugais Fernando Pereira et provoquant le scandale de l’affaire du Rainbow Warrior. Alors que la France observe depuis plusieurs années un moratoire sur les essais nucléaires, le nouveau président français Jacques Chirac autorise en 1995, une dernière campagne d’essais, avant la ratification du traité d’interdiction complète des essais nucléaires. Ces essais ont pour objectif de valider différents modèles permettant des simulations ultérieures en laboratoire. Ils provoquent une vive campagne internationale de protestations allant jusqu’au boycott, avec en pointe les pays d’Océanie et des organisations internationales, dont Greenpeace. Cette campagne d’essais nucléaires prend fin l’année suivante. L’évolution de la géologie et de la radioactivité de l’atoll est depuis surveillée attentivement par l’armée française. Une étude de l'Inserm menée de 2002 à 2005 affirme dans sa conclusion que . En outre, selon le Conseil économique, social et culturel de la Polynésie française (en 2006), ils ont et . Actuellement, les sous-sols de Mururoa et de Fangataufa recéleraient près de 500 kg de plutonium. Pour le chef du département de suivi des centres d’expérimentations nucléaires (DSCEN), même si ces atolls ne présentent pas de danger, du plutonium, qui est accessible. Les deux atolls devraient être considérés comme des sites de stockage de déchets nucléaires. Moruroa et Fangataufa appartiennent en pleine propriété à l’État français depuis 1964. Malgré le vote en 2012 par le Sénat d’une proposition de loi proposant leur rétrocession à la collectivité de Polynésie française, le gouvernement Ayrault n’inscrit pas ce texte à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale. Économie Notes et références Voir aussi Bibliographie Marie-Thérèse et Bengt Danielsson, Moruroa, notre bombe coloniale. Histoire de la colonisation nucléaire de la Polynésie française, Paris, Ed. L’Harmattan, 1993, 656 p. Jean-Marc Regnault, La France à l’opposé d’elle-même, Les Editions de Tahiti, 2006, 228 p. Jean-Marc Regnault, La bombe française dans le Pacifique, Polymages-Scoop, 1993, 186 p. Articles connexes Essais nucléaires français Affaire du Rainbow Warrior Messages d'avertissement de longue durée sur les déchets nucléaires Liens externes Mémorial des essais nucléaires français Dossier Moruroa par l’armée française Atoll des Tuamotu Atoll inhabité Centre de stockage de déchets radioactifs en France Site d'essai nucléaire de la France Essai nucléaire de la France en Polynésie française Moruroa
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https://fr.wikipedia.org/wiki/N%C3%A9buleuse%20de%20la%20Lyre
Nébuleuse de la Lyre
La nébuleuse de la Lyre (en anglais ), cataloguée dans le Catalogue de Messier sous le nom M57, est une nébuleuse planétaire située dans la constellation de la Lyre. Sa forme caractéristique lui vaut également le surnom de nébuleuse de l'Anneau. Elle a entre et . Elle se situe à environ de la Terre. Description M57 est parmi les objets les plus connus du catalogue de Messier. Elle a été découverte en 1779 par Antoine Darquier de Pellepoix. Le diamètre réel de l'anneau est de , soit un diamètre apparent d'environ . La région la plus intérieure de l'anneau apparaît plus sombre, car elle émet surtout des rayons ultraviolets. La teinte bleu-vert des régions centrales provient des raies interdites dues à l'oxygène doublement ionisé. Dans les régions extérieures de l'anneau, la couleur rouge provient de la raie H-alpha de l'hydrogène et des raies interdites de l'azote ionisé à 654,8 et . L'étoile centrale est une naine blanche un peu plus massive que le Soleil. C'est une étoile très chaude, puisque sa température atteint les . Enfin, elle a une magnitude apparente de 14,8. Découverte La nébuleuse de la Lyre a été décrite pour la première fois par l'astronome Antoine Darquier de Pellepoix à l'Observatoire de Jolimont en 1779. Elle a été observée de façon indépendante par Charles Messier le même mois. Comment l'observer Cette nébuleuse est présente dans le ciel de l'hémisphère nord et observable toute l'année, dans les meilleures conditions entre mai et septembre. Elle se situe dans la Lyre, l'un des sommets du Triangle d'été, ce qui facilite sa recherche (quand elle occupe le zénith). Sa magnitude n'est que de 8,8, elle est donc invisible à l'œil nu. Pour l'observer (et distinguer l'anneau), il faut s'équiper d'un petit télescope ou d'une lunette astronomique. Son diamètre apparent est assez faible, ce qui diminue sa visibilité. Sa recherche est simple : Repérer la constellation de la Lyre, en s'aidant de Véga, une des étoiles les plus brillantes du ciel d'été. Cette constellation est formée d'un parallélogramme : M57 est sur le petit côté opposé à Véga. Sur ce côté, M57 se situe à environ 1/3, en partant de l'étoile qui forme le sommet avec l'angle obtus. On peut se servir du chercheur du télescope pour pointer cet endroit. Galerie Annexes Liens externes M57, WorldWide Telescope Messier Object 57, Students for the Exploration and Development of Space Notes et références Nébuleuse planétaire M057 Constellation de la Lyre 6720 Bras d'Orion
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Province%20de%20Luxembourg
Province de Luxembourg
La province de Luxembourg (en wallon : province do Lussimbork, en luxembourgeois : Provënz Lëtzebuerg, ) est une province belge de la Région wallonne située à l'extrême sud du pays et limitrophe du grand-duché de Luxembourg. Aussi appelée Luxembourg belge, elle résulte de la cession à la Belgique, à la suite de la conférence de Londres de 1838-1839, du « quartier wallon » du grand-duché (sur la base d'un critère linguistique) et du Pays d'Arlon (qui a pour langue vernaculaire le luxembourgeois). Le chef-lieu est Arlon, situé dans le sud-est de la province. D'une superficie de , c'est la plus vaste province de Belgique, mais aussi la moins peuplée avec au , soit une densité de population de habitants au kilomètre carré. Administrativement, elle est divisée en cinq arrondissements et, depuis les fusions de 1977, en quarante-quatre communes. Géographie La province est délimitée au nord-ouest par la province de Namur, au nord-est par la province de Liège, à l'est par le Grand-Duché de Luxembourg (cantons de Clervaux, Wiltz, Redange, Capellen et d'Esch-sur-Alzette) et au sud par les départements français de Meurthe-et-Moselle, Meuse et Ardennes (Grand Est). Le territoire couvre les sous-régions naturelles suivantes : la Lorraine belge, le tiers sud, elle-même composée à l'ouest de la Gaume (correspondant à peu près à l'arrondissement de Virton) et à l'est du Pays d'Arlon (correspondant à peu près à l'arrondissement d'Arlon), sous-régions culturelles ; une partie de l'Ardenne, les deux tiers nord ; une partie de la Calestienne, pour bon nombre de communes limitrophes de la province de Namur ; une partie de la Famenne, à l'extrême nord autour de Marche-en-Famenne ; une minuscule partie du Condroz dans la commune de Durbuy à la pointe nord. Avec d’altitude, les rives de l’Ourthe à la frontière avec la province de Liège est le point le plus bas de la province. Avec d'altitude, la Baraque de Fraiture (commune de Vielsalm) est le point culminant de la province. Les cours d'eau principaux sont les rivières suivantes : la Semois, affluent de la Meuse qui prend sa source à Arlon et traverse le sud de la province d'est en ouest ; la Sûre, affluent de la Moselle qui prend sa source près de Vaux-lez-Rosières dans le centre de la province et coule vers l'est ; la Lesse, affluent de la Meuse qui prend sa source à Ochamps dans le centre de la province et coule vers le nord-ouest ; l'Ourthe, affluent de la Meuse qui prend ses sources à Ourt (commune de Libramont, centre de la province) et Ourthe (commune de Gouvy, nord-est de la province) et coule vers le nord. le Ton, affluent de la Chiers qui prend sa source à Châtillon dans le Sud de la province. la Lhomme, affluent de la Lesse qui prend sa source à Bras (commune de Libramont, centre de la province), et qui coule vers le nord pour rejoindre la province de Namur. Histoire Préhistoire L'histoire de la province est naturellement liée à celle de la Belgique et du territoire actuel du Benelux. Les plus anciens vestiges remontent, comme ailleurs, à la Préhistoire, notamment les abris sous roche et les occupations de grottes fouillés dans la vallée de la Haute Lesse. La période des âges des métaux est illustrée par les fouilles de tombes à char, des marchets (en Famenne) et celles des éperons barrés de la Semois. Période romaine Lors de la conquête romaine, Arlon (Orolaunum) n'était qu'une bourgade aux portes de la forêt. Les nombreuses découvertes menées dans le centre ancien de la ville montrent une évolution radicale pendant la période d'occupation romaine, plaçant la ville sur un axe important traversant le territoire du Nord au sud. Période mérovingienne La période mérovingienne est également largement illustrée par les nombreux cimetières découverts (Torgny, Tellin, Wellin, etc.) et par la fondation de l'abbaye de Saint-Hubert. La transition carolingienne verra la création de comtés majeurs, tels que ceux de La Roche et Durbuy, bientôt intégrés à la couronne luxembourgeoise puis impériale germanique. Moyen Âge - Période luxembourgeoise Le couvert forestier a maintenu la province à l'écart de la tectonique médiévale, sur le plan politique. Toutefois, le territoire, morcelé entre plusieurs grandes maisons, verra des villes se fortifier, dont il reste aujourd'hui d'importants témoins : châteaux (La Roche, Bouillon), abbayes et lieux de pèlerinage (Orval, Saint-Hubert), fermes seigneuriales, tracés antiques, etc. Sous l'Ancien Régime, la province de Luxembourg et le Grand-Duché de Luxembourg actuels, mais aussi la région de Bitburg et celle de Saint-Vith (devenues « prussiennes » en 1815), et auparavant le pays de Thionville et celui de Montmédy (passés à la France sous Louis XIV), ne formaient qu'une seule entité : le duché de Luxembourg, qui faisait lui-même partie de l'ensemble vaguement confédéral des Pays-Bas méridionaux. Sous la Révolution française, les deux tiers du duché de Luxembourg et une partie du duché de Bouillon furent unis pour former le département des Forêts. Lors du Congrès de Vienne en 1815, le duché de Luxembourg (« restauré » sous la forme d'un grand-duché avec Bouillon, mais sans ses anciens territoires orientaux) fut inclus dans la Confédération germanique. En effet, Guillaume d'Orange, devenu par ailleurs grand-duc de Luxembourg, avait reçu le Luxembourg en compensation de la perte de ses possessions privées (Nassau-Dietz, Nassau-Hadamar, Nassau-Dillenbourg, etc.) au profit de la Prusse. Toutefois, au lieu de traiter son grand-duché comme un État à part, il en fit pour ainsi dire — et malgré le droit de garnison obtenu par la Prusse dans la forteresse « fédérale » de Luxembourg — une province de son royaume, soumise à la loi fondamentale et à l'administration des Pays-Bas unis. Lors de l'indépendance de la Belgique en 1830/1831, la conférence de Londres se chargea de régler finalement la question des frontières du nouvel État belge. Les grandes puissances européennes décidèrent de partager le Luxembourg en deux, selon des critères linguistiques (sauf les villages « wallons » de Doncols et de Sonlez restés au Grand-Duché, et tout le Pays d'Arlon, bien que d'idiome luxembourgeois, attribué à la Belgique), la partie occidentale revenant à la Belgique et la partie orientale restant à Guillaume des Pays-Bas. Les frontières définitives furent fixées dans le traité de Londres signé le par la Belgique, les Pays-Bas et les cinq grandes puissances européennes de l'époque. C'est à cette époque qu'Arlon devint définitivement le chef-lieu de la province de Luxembourg. En 1977, lors de la fusion des communes, la province de Luxembourg perdit la commune de Sugny, qui fusionna avec Vresse-sur-Semois et rejoignit la province de Namur. Elle gagna la commune de Fronville qui quitta la province de Namur pour intégrer la commune de Hotton. Bure et Resteigne quittèrent la province de Namur pour intégrer la commune de Tellin en Luxembourg belge. Gouverneurs 1830–1836 : Jean-Baptiste Thorn 1836–1841 : Victorin de Steenhault 1841–1842 : Joseph de Riquet de Caraman et de Chimay 1843–1857 : Jean-Baptiste Smits 1862–1884 : Charles Vandamme 1884–1891 : Paul de Gerlache 1891–1901 : 1902–1932 : Emmanuel de Briey 1932–1940 : Fernand Van den Corput (catholique) 1940–1944 : René Greindl 1944–1945 : Fernand Van den Corput (catholique) 1946–1953 : Pierre Clerdent (UDB) 1953-1961 : Octave Lohest 1961–1965 : Désiré Lamalle (PSC) 1965–1976 : Maurice Brasseur (PSC) 1976–1996 : Jacques Planchard 1996–2016 : Bernard Caprasse (cdH) 2016-présent : Olivier Schmitz Commandants militaires 1854 - 1857 : général Jules-Gustave Ablaÿ Jun 1951 - oct 1954 col. Dumortier Oct 1954 - dec 1956 col. Schouveller Dec 1956 - oct 1962 col. Leblanc Oct 1962 - jan 1969 col. Remience Jan 1969 - col. Bem Beaufils Jun 1969 - nov 1971 col. Marlière Nov 1971 - sep 1973 col. BEM Warnauts Sep 1973 - oct 1975 col. Melchior Oct 1975 - avr 1978 col. BEM Stéphany Avr 1978 - col. BEM Detrembleur - avr 1982 col. BEM Van Ruychevelt Avr 1982 - jun 1983 col. De Swert Jun 1983 - déc 1989 col. BEM Duysens Dec 1989 - jun 1993 col. BEM Bruyère Jun 1993 - jan 1994 col. BEM Fairon Jan 1994 - jan 1998 col. BEM Gilson Jan 1998 - mar 2001 col. BEM Jacques Mar 2001 - mar 2005 col. BEM Sana Avr 2005 - jan 2007 col. BEM Rossignol Jan 2007 - sep 2013 Lt-col. De Beir Sep 2013 - col. BEM Steyaert - déc 2018 col. BEM Marotte Depuis déc 2018 Lt-col. BEM Limbourg Armoiries et insigne Les armoiries reconnues de la province de Luxembourg sont un burelé d'argent et d'azur de dix pièces au lion de gueules, armé, lampassé et couronné d'or, à la queue fourchue et passée en sautoir. Le blason de la province de Luxembourg est aujourd'hui commun avec celui du Grand-Duché de Luxembourg, ces deux entités étant les deux parties de l'ancien duché de Luxembourg séparées par les traités de 1839. L'origine de ce blason remonte au . Il est le signe d'Henri le Blond, fils de Waléran III et d'Ermesinde. Cette dernière permit, par son second mariage, d'incorporer au comté de Luxembourg le comté d'Arlon, tenu jusqu'alors par les ducs de Limbourg. Ses restes sont conservés sur le site de son abbaye à Clairefontaine, près d'Arlon. Concernant le drapeau, le site internet Flags of the World affirme que le drapeau reprenant le blason, présent ci-dessous en tant que drapeau « officiel » et affiché en façade du palais provincial notamment serait un drapeau non officiel utilisé de façon officielle depuis 1993, en lieu et place du drapeau « officiel » qui est celui noté ci-dessous en tant que drapeau « non officiel ». Subdivisions Arrondissements La province est divisée en cinq arrondissements administratifs (Arlon, Bastogne, Marche-en-Famenne, Neufchâteau, Virton) et un arrondissement judiciaire (Luxembourg). Elle comptait, au , , soit une densité de habitants/km² pour une superficie de km². Le graphique suivant reprend la population résidente au janvier de chaque année pour la province et ses arrondissements administratifs. Communes La province de Luxembourg est composée de 44 communes, dont le chef-lieu est Arlon. En voici la liste : Zones interpolice La province comprend six zones interpolice : Zone de police Arlon/Attert/Habay/Martelange (5297) : Arlon, Attert, Habay, Martelange Zone de police Sud-Luxembourg (5298) : Aubange, Messancy, Musson, Saint-Léger Zone de police De Gaume (5299) : Chiny, Étalle, Florenville, Meix-devant-Virton, Rouvroy, Tintigny, Virton Zone de police Famenne-Ardenne (5300) : Durbuy, Érezée, Gouvy, Hotton, Houffalize, La Roche-en-Ardenne, Manhay, Marche-en-Famenne, Nassogne, Rendeux, Tenneville, Vielsalm Zone de police Centre Ardenne (5301) : Bastogne, Bertogne, Fauvillers, Léglise, Libramont-Chevigny, Neufchâteau, Sainte-Ode, Vaux-sur-Sûre Zone de police Semois et Lesse (5302) : Bertrix, Bouillon, Daverdisse, Herbeumont, Libin, Paliseul, Saint-Hubert, Tellin, Wellin Zone de secours À l'instar de la réforme des polices, la réforme des services d'incendie a également divisé le territoire belge en zones, appelées zones de secours. La Province de Luxembourg est constituée d'une seule zone couvrant l'entièreté du territoire de ses 44 communes, où se répartissent 16 casernes, autrefois services communaux d'incendie. La zone de secours Luxembourg est paradoxalement, comme la Province, la plus grande zone de secours de Belgique et la moins peuplée. Culture La province dispose d’une unique chaîne de télévision régionale couvrant toutes ses communes : TV Lux. Divers documents anciens concernant la province sont consultables dans deux dépôts des Archives générales du Royaume et Archives de l’État dans les Provinces situés sur son territoire : celui d’Arlon pour ses deux tiers sud et celui de Saint-Hubert pour son tiers nord. Religion Pour ce qui est de la religion dominante, le catholicisme, la province fait partie, avec la province de Namur, du diocèse de Namur. Lorsque le Congrès de Vienne avait "restauré" le Luxembourg, c'est-à-dire, en fait, créé un grand-duché de Luxembourg en 1815 en se fondant en principe sur le ci-devant département des Forêts (1795-1814), le roi grand-duc Guillaume d'Orange-Nassau veilla à ce que son grand-duché relevât au moins d'un diocèse établi dans ses Pays-Bas. C'est ainsi que le Luxembourg passa vers 1818 au diocèse de Namur, alors que le gros de son territoire avait été, en tant que département des Forêts sous la Révolution et l'Empire, intégralement rattaché au seul diocèse de Metz. Guillaume , en tant que grand-duc de Luxembourg, veilla par ailleurs à restituer au Luxembourg certaines portions du territoire de l'ancien duché de Luxembourg qui avaient été rattachées par le régime français au département de Sambre-et-Meuse ou au département de l'Ourthe lors de l'annexion à la France des Pays-Bas autrichiens, de la principauté épiscopale de Liège, de la principauté abbatiale de Stavelot-Malmédy et du duché de Bouillon. Certaines paroisses qui avaient donc appartenu temporairement au département de l'Ourthe, relevèrent ainsi du diocèse de Liège jusqu'à leur retour à l'ensemble luxembourgeois. À l'époque de la Révolution belge, la capitale-forteresse de Luxembourg, dans laquelle était stationnée une garnison prussienne en vertu de l'appartenance du grand-duché de Luxembourg à la Confédération germanique (1815-1866), resta en-dehors des événements révolutionnaires. Le roi grand-duc Guillaume fit en sorte que la ville fût érigée en vicariat apostolique à part. Et quand le grand-duché fut finalement partagé entre son grand-duc et le jeune État belge dans le cadre de la Conférence de Londres en 1839, le grand-duché réduit de moitié devint tout entier un vicariat apostolique, en attendant la création d'un diocèse de Luxembourg en 1870/73, et la partie occidentale, devenue province belge, demeura au sein du diocèse de Namur. Bibliographie: Collectif, Luxembourg : la province hier et aujourd'hui ; Bruxelles (édité par le Crédit communal), 1976. Edouard M. Kayser, Quelque part entre Vienne et Londres... Le Grand-Duché de Luxembourg de 1815 à 1867 ; Luxembourg (éd. Saint-Paul), 1990. Nicolas Majerus (ecclésiastique, juriste et historien luxembourgeois), L'érection de l'évêché de Luxembourg ; Luxembourg (Saint-Paul), 1951. - L'ouvrage, qui fait l'historique de l'histoire ecclésiastique du Luxembourg, comporte une carte hors texte et dépliable qui montre la situation sous l'Ancien Régime, quand les paroisses du Duché de Luxembourg se répartissaient entre six archidiocèses ou diocèses différents, dont les sièges étaient tous situés en-dehors du pays : Trèves, Cologne, Liège, Reims, Verdun et Metz. Gilbert Trausch, Le Luxembourg belge ou l'autre Luxembourg ; Luxembourg (édité par la Banque de Luxembourg), 1996. Sports Tourisme Les points d'intérêt du tourisme sont avant tout d'ordre naturel. La variété géographique du territoire est si grande que l'on peut traverser de profondes vallées, de larges plateaux agricoles ou d'épaisses forêts. Paradis des randonneurs, des photographes animaliers et de nombreux sports d'extérieur (kayak, ski de fond, VTT, etc.), la province de Luxembourg est le poumon vert du pays. À côté du patrimoine naturel, le patrimoine bâti n'est pas en reste, visible dans les musées de Marche-en-Famenne et d'Arlon notamment. Outre les églises et les abbayes (Saint-Hubert, Orval, etc.), les châteaux et les fermes fortifiées, la province recèle de nombreux villages typiques, bâtis en pierre locale selon des techniques et des architectures très anciennes. On peut d’ailleurs contempler plusieurs bâtiments typiques de la province en un seul lieu, au Fourneau Saint-Michel, où ont été transplantés de nombreux bâtiments caractéristiques du provenant du sud du sillon Sambre-et-Meuse. La fédération de tourisme du Luxembourg belge (FTLB) compte douze maisons du tourisme : Pays d'Arlon : Arlon, Attert, Aubange, Martelange et Messancy Pays de Bastogne : Bastogne, Bertogne, Fauvillers, Sainte-Ode et Vaux-sur-Sûre Pays de Bouillon : Bertrix, Bouillon et Paliseul Pays de la Forêt d'Anlier : Habay, Léglise et Neufchâteau Pays de Gaume : Étalle, Meix-devant-Virton, Musson, Rouvroy, Saint-Léger, Tintigny et Virton Pays de Haute-Lesse : Daverdisse, Libin, Tellin et Wellin Pays de Houffalize-La Roche : Houffalize et La Roche-en-Ardenne Pays de Marche-Nassogne : Marche-en-Famenne et Nassogne Pays d'Ourthe et Aisne : Durbuy, Érezée, Manhay, Hotton et Rendeux Pays de Saint-Hubert : Libramont-Chevigny, Saint-Hubert et Tenneville Pays de la Semois : Chiny, Florenville et Herbeumont Pays de Val de Salm : Gouvy et Vielsalm Transports Selon Eurostat, en 2019, la province de Luxembourg est, parmi les régions européennes, celle subissant le pire taux de mortalité routière : 171 morts par an et par million d'habitants (la moyenne européenne est de 52) . Notes et références Voir aussi Bibliographie Un groupe d'historiens, Luxembourg - La province hier et aujourd'hui; Bruxelles (Crédit communal), 1976; 101 p. (ill.; cartes & plans). Gilbert Trausch, Le Luxembourg belge ou l'autre Luxembourg; Luxembourg (Banque de Luxembourg), 1996; 32 p. (ill.; cartes & plans). Edouard M. Kayser, Quelque part entre Vienne et Londres… Le Grand-Duché de Luxembourg de 1815 à 1867 ; Luxembourg (Éditions Saint-Paul), 1990. Articles connexes Frontière entre la Belgique et le Luxembourg Frontière entre la Belgique et la France Histoire du Luxembourg Liste des localités de la province de Luxembourg Liste du patrimoine immobilier classé de la province de Luxembourg Lien externe Institution wallonne
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https://fr.wikipedia.org/wiki/N%C3%A2land%C3%A2
Nâlandâ
Nālandā (hindî/sanskrit/pâli : नालंदा) est une ville de l'État du Bihar, en Inde du nord, près du Népal, ancien siège d'un important centre universitaire bouddhiste, comptant à son apogée jusqu'à moines. L'université de Nâlandâ fut un centre majeur de la pensée indienne, dont l'influence s'étendit sur une grande partie de l'Asie : Asie centrale, Himalaya, Asie du Sud-Est, Chine et Japon. Elle fait partie du patrimoine mondial de l'Unesco depuis 2016. Géographie Histoire L'empereur Ashoka (v. -304 à -232) avait déjà fait construire un premier temple bouddhiste sur le site. Le premier monastère apparaît au . Le roi Shakraditya (IAST: Śakrādityam parfois identifié à Kumâragupta Ier (r. 415–455)) de Maghada en serait le fondateur; d'autres dynasties royales aideront le monastère. Nagarjuna sera l'un de ses premiers abbés. Son disciple Aryadeva y enseigna. Le monastère était constitué de moines du Mahayana. Par la suite, le monastère est détruit lors d'une incursion de barbares et reconstruit peu de temps après. L'université prend son essor, sous le nom de Mahāvihāra — de mahā, grand et vihāra, monastère. Le râja Kumāragupta de la dynastie Gupta au milieu du fait construire le temple central. Elle grandit rapidement en importance et connaît une renommée internationale qui attire des moines étudiants du Tibet, de Birmanie, d'Indonésie (Sumatra et Java), mais aussi de Corée ou de Chine comme Xuanzang qui en fait une description enthousiaste dans son compte-rendu de voyage. Asanga et Vasubandhu () furent abbés du monastère et firent de l'université un très grand centre de l'école Cittamātra. Les maîtres Madhyamaka Candrakîrti () et Śāntideva (685-763) y enseignèrent. Comportant des bâtiments à plusieurs étages, une bibliothèque et un observatoire, elle compte quelque quatre mille étudiants lorsque Xuanzang y séjourne par deux fois lors de son périple indien. L'accès s'y faisait par une série de tests très difficiles, Xuanzang nous confie que deux tiers des candidats échouent. À côté des textes du bouddhisme mahāyāna dont la connaissance est obligatoire, on y étudie les Védas, les Upaniṣad, qui y sont enseignés par des brahmanes, la cosmologie et la logique nyāya, mais aussi la grammaire, et la physique. Les cours sont de longueur fixée, annoncés par le son d'une trompe et réglés par une clepsydre. La fin des études se termine par la soutenance d'une thèse. Une des activités des étudiants est la copie de manuscrits dont le plus important est la Prajnaparamita. Les voyageurs purent ensuite emporter des centaines de manuscrits rédigés ici. Les étudiants étaient vêtus de la robe jaune des moines bouddhistes et se choisissaient un maître auquel ils devaient une obéissance scrupuleuse. Les souverains Pāla vont embellir Nālandā et l'université devient un foyer artistique, en particulier de sculpture de bronze, qui va influencer le monde bouddhiste au travers des styles et sujets que les étudiants étrangers rapportent chez eux après leur séjour d'étude. De même, des souverains étrangers invitent des maîtres de Nālandā à venir enseigner dans leur pays et ainsi une grande partie de ce qui constitue le bouddhisme tibétain ou Chinois s'y est élaboré. Nālandā sert aussi de modèle à d'autres universités - comme Odantapura ou Vikramaśīla - bientôt fondées par des rājas sur leur terre, nouvelles sources participant à la propagation du bouddhisme. Dans la dernière phase du Bouddhisme indien lorsque le tantrisme se développe, Nalanda commence à être éclipsée par Vikramaśīla. Au , le bouddhisme entre en déclin en Inde et vers 1200, l'université est détruite par les envahisseurs musulmans lors de leurs incursions dans la vallée gangétique. Une tentative de reconstruction échoue, des brahmanes mettant le feu aux nouvelles structures et le site est abandonné. En 1951, un centre moderne pour les études bouddhiques y est fondé. Lieux et monuments Hormis l'énorme stūpa central de briques et qui avait été agrandi six fois, les fouilles ont mis au jour une dizaine de monastères ou vihāra construits sur le même plan. Monastères Nālandā dans le monde Le monastère Nalanda de Labastide-Saint-Georges (Tarn), dans le sud de la France (à de Toulouse) est affilié à la Fondation pour la préservation de la tradition du Mahayana (FPTM). Nālandā est aussi le nom de deux universités modernes situés au Sri Lanka et à Toronto, au Canada. Galerie Notes et références Voir aussi Bibliographie Louis Frédéric, L'Inde mystique et légendaire, Éditions du Rocher, 1994 Articles connexes Rapport du voyage en Occident à l'époque des Grands Tang, avec une description de Nalanda au . Site bouddhique Site archéologique en Inde Ville au Bihar Mahâyâna Patrimoine mondial en Inde
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Juhani%20Aho
Juhani Aho
Juhani Aho (Johannes Brofeldt jusqu'en 1907 ; né le à Lapinlahti et mort le à Helsinki) est un écrivain finlandais. Sa carrière d'écrivain a duré quarante ans. Juhani Aho fut le premier écrivain professionnel en Finlande, plusieurs fois proposé pour le prix Nobel de littérature. Il fut également journaliste et traducteur (de Maupassant, Zola, Daudet, Lagerlöf...). Son œuvre est toujours considérée comme l'une des pièces maîtresses de la littérature des pays du nord, et continue d'être rééditée et lue. Le cent cinquantième anniversaire de sa naissance a donné lieu en 2011 à de nombreux hommages, publications et expositions en Finlande. Biographie Sa vie Fils du pasteur Henrik Gustaf Theodor Brofeldt et de Karolina Fredrika Emelie Snellman, il est l’aîné des dix enfants du couple. Aho entre au Lycée de Kuopio en 1872 et obtient son baccalauréat en 1880. Il étudie ensuite à l'université d'Helsinki, la langue finnoise, la littérature et l'histoire. Jeune étudiant, Aho se fait déjà remarquer en remportant le concours d'écriture littéraire de sa nation. Avec sa femme, la peintre Wendla ”Venny” Irene Soldan-Brofeldt, il eut deux fils : Heikki et Antti, ainsi qu'un fils, Bjorn, avec sa belle-sœur Mathilda "Tilly" Soldan. Heikki Aho (1895-1961) et Björn Soldan (1902-1953) sont considérés comme les pionniers du film documentaire finlandais. Leur compagnie, Aho & Soldan, fondée en 1924, a produit plus de 400 documentaires. Egalement photographes, Heikki Aho et Björn Soldan ont marqué l'histoire artistique de la Finlande, tout autant qu'ils ont documenté l'histoire et le développement de leur pays. Expressionniste, dans la lignée de l'avant-garde européenne de l'époque, leur œuvre est aujourd'hui saluée dans le monde entier. Dix photographies d'Aho & Soldan font depuis 2013 partie du fonds permanent du Centre Pompidou. La fille d'Heikki Aho, Claire Aho (1925-2015) est elle aussi une photographe, renommée notamment pour ses photos de mode. Eclats, cent ans d'histoire d'une famille (Lastuja – Taiteilijasuvun vuosisata), documentaire réalisé en 2011 par Peter von Bagh, relate l'histoire de cette famille d'artistes. Sa carrière d'écrivain Juhani Aho écrit plusieurs romans et nouvelles, ses premières nouvelles sont publiées en 1883. En 1884 Il interrompt ses études pour devenir écrivain et journaliste indépendant . Aho travaille pour plusieurs journaux (Uusi Suometar, Savo...) et participe à la création du quotidien Päivälehti, dont le successeur sera Helsingin Sanomat. Il collaborera avec Helsingin Sanomat jusqu'à son décès. Membre du parti jeune finnois, il prend part aux luttes politiques et sociales, s'oppose à la domination russe en Finlande et œuvre pour la promotion de la langue finnoise. En 1889 et 1890, un séjour à Paris lui permet d'approfondir sa connaissance de la littérature française, dont il subit l'influence. Il participa également au comité de (re)traduction de la bible en finnois. Son œuvre L'œuvre de Juhani Aho reflète les deux grands courants qui dominent à cette époque la littérature finlandaise: le naturalisme et le néoromantisme. Dans sa nouvelle « Au temps où père acheta la lampe » (1883) et dans son court roman Chemin de fer (1884), il décrit avec humour l'introduction du progrès technique dans les campagnes. Il consacre ensuite deux romans à une exploration de la psychologie féminine : La Fille du pasteur (1885) et La Femme du pasteur (1893), souvent comparé à Madame Bovary. Il publie également deux longues nouvelles : Vers Helsinki (1889) et Seul (1890). Par le symbolisme et le romantisme qui l'irriguent, Seul tient une place singulière dans l'œuvre considérable d'Aho. Seul est le monologue cyclothymique d'un homme épris,ou qui croit l'être, qui s'exalte et se désespère, ressassant sans cesse ses sentiments. En proie au désarroi, il peut lui arriver de confondre poétiquement les Grands Boulevards parisiens et la forêt finlandaise. Mais c'est avec la plus grande minutie qu'il décrit ses états d'âmes fluctuants. Selon l'universitaire Jyrki Nummi, on peut tenir le personnage principal de Seul comme un flâneur, tel que le définit Baudelaire dans Le Peintre de la vie moderne. D'après Taina Tuhkunen-Couzic, « Seul reçut un accueil houleux en Finlande. Jugé inadmissible par les autorités finlandaises qui avaient subventionné ce qui devait constituer un voyage d'études permettant à Aho d'élaborer des ouvrages dignes d'une nation en cours de création, le roman s'inspire de différents courants littéraires européens de l'époque, sans tourner le dos aux racines kalevaliennes de sa culture d'origine. Oscillant entre les polarités géographiques, historiques, éthiques et esthétiques, Seul se lit également comme l'un des premiers signes avant-coureurs du modernisme dans la littérature finnoise ». Selon un sénateur finlandais, "au moment même où il devrait s'identifier avec les souffrances de son peuple et encourager l'esprit patriotique, Juhani Aho, manifestement aliéné de son peuple, dirige son Pégase dans les égouts de Paris pour y ramasser des saletés qu'il sert ensuite à son peuple." Récit semi-autobiographique, Seul met aussi en scène Aino Järnefelt, la future femme de Jean Sibelius. Après avoir lu Seul, le compositeur écrivit à Aho et le provoqua en duel, mais décida le lendemain matin de ne pas lui envoyer la lettre... Juhani Aho est aussi l'auteur de nouvelles qu'il compare à des copeaux tombés sur le sol dans l'atelier d'un charpentier : Copeaux (1891). Ce premier volume sera suivi de sept autres, qui comprendront des textes de genres et de tons très divers. Il change ensuite d'orientation avec un roman historique consacré à la lutte entre paganisme et christianisme dans la Finlande du , Panu (1897), où il adopte les thèmes et le style du néo-romantisme. Dans la même veine, il publie en 1906 Le Printemps et les gelées tardives, roman sur les débuts du réveil national finnois dans les années 1840. En 1911, avec Juha (traduit en français sous le titre L'Écume des rapides ; adapté au cinéma par Mauritz Stiller avec À travers les rapides en 1921 et par Aki Kaurismäki avec Juha en 1999), il renoue avec un style plus réaliste. Le roman décrit les relations entre un vieux mari bienveillant, sa jeune épouse insatisfaite et un étranger qui la séduit et l'enlève, au milieu de la forêt et des rapides de Carélie. Juha est l'un des plus grands classiques du roman finlandais. Il a été adapté en livret pour l'opéra Juha du compositeur finlandais Leevi Madetoja. Livres traduits en français Bibliographie en finnois La liste des ouvrages de Juhani Aho est la suivante: Prix et reconnaissance Prix national de littérature Adaptation au cinéma Juha, film muet en noir et blanc d'Aki Kaurismäki (sorti en 1999), d'après L'Écume des rapides (Juha) Références Voir aussi Liens externes Articles connexes Liste d'écrivains finlandais Noms de famille finnicisés Huopanankoski Écrivain finlandais Nouvelliste finlandais du XIXe siècle Nouvelliste finlandais du XXe siècle Romancier finlandais Naissance en septembre 1861 Décès en août 1921 Naissance à Lapinlahti Décès à 59 ans
16960
https://fr.wikipedia.org/wiki/Image%20directe
Image directe
L'image directe d'un sous-ensemble A de X par une application f : X → Y est le sous-ensemble de Y formé des éléments qui ont, par f, au moins un antécédent appartenant à A : Exemples On définit en particulier l'image d'une application f définie sur X : On se gardera bien de confondre l'image directe par f d'une partie A de X, avec l'image par f d'un élément x de X, ou avec l'image de l'application f. Considérons l'application f de {1, 2, 3} dans {a, b, c, d} définie par f(1) = a, f(2) = c et f(3) = d. L'image directe de {2, 3} par f est f({2, 3}) = {c, d} tandis que l'image de f est {a, c, d}. Propriétés élémentaires Pour toutes parties et de ,Plus généralement, pour toute famille de parties de , Pour toutes parties et de ,et cette inclusion peut être stricte, sauf si est injective.On peut même prouver que est injective si et seulement si pour toutes parties et de , on a . Plus généralement, pour toute famille non vide de parties de ,. Toute partie B de Y contient l'image directe de son image réciproque f(B) ; plus précisément :En particulier, si est surjective alors . On peut même prouver que est surjective si et seulement si pour toute partie de on a . (Une démonstration est proposée dans l'article Surjection.) Toute partie A de X est contenue dans l'image réciproque de son image directe :et cette inclusion peut être stricte, sauf si est injective. On peut même prouver que est injective si et seulement si pour toutes parties de , on a . Si l'on considère de plus une application , alors l'image directe d'une partie A de X par la composée est : . Notes et références Articles connexes Théorie naïve des ensembles Image d'une partie par une fonction multivaluée (autrement dit : par une relation binaire) Théorie des ensembles
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Image%20r%C3%A9ciproque
Image réciproque
En mathématiques, l'image réciproque — ou la préimage — d'une partie B d'un ensemble Y par une application f : X → Y est le sous-ensemble de X constitué des éléments dont l'image par f appartient à B : . Elle est donc caractérisée par : . Exemples L'image réciproque d'un singleton par une fonction f est l'ensemble des antécédents de y par f. Considérons l'application f : {1, 2, 3} → {a, b, c, d} définie par f(1) = a, f(2) = c, f(3) = d. L'image réciproque de {a, b} par f est f({a, b}) = {1}. L'application « image réciproque » Avec cette définition, f est l'application « image réciproque (par f) », dont l'ensemble de définition est l'ensemble des parties de Y et dont l'ensemble d'arrivée est l'ensemble des parties de X. Mise en garde : lorsque f est une bijection, il ne faut pas confondre cette application sur les parties avec la bijection réciproque de f, également notée f, de Y dans X. L'image réciproque par f s'identifie avec l'image directe par cette bijection réciproque f. Pour éviter toute confusion, Birkhoff et Mac Lane parlent d'une « application d'ensembles » qu'ils notent f* au lieu de f. Propriétés élémentaires Pour toutes parties et de : ; ; . Pour toute partie de , . En particulier si est surjective alors . On peut même prouver que est surjective si et seulement si pour toute partie de on a . Pour toute partie de , . L'inclusion dans l'autre sens est fausse en général si n'est pas injective. On peut même prouver que est injective si et seulement si pour toute partie de on a . Pour toute famille non vide de parties de : ; . Si l'on considère de plus une application , alors l'image réciproque d'une partie de par la composée est : Notes et références Articles connexes Relation binaire réciproque L'opération d'image réciproque en géométrie différentielle, aussi appelée « tiré en arrière » ou « pullback ». Théorie des ensembles
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Land%20%28Autriche%29
Land (Autriche)
Un land ( ; au pluriel : ou « lands » au pluriel en français) est un État fédéré de la république d'Autriche. Le pays est constitué de neuf États fédérés. Nom En allemand, les subdivisions portent le nom de (« État fédéré »), au pluriel. Il est possible de rencontrer également le terme (« État »), au pluriel. La Constitution fédérale de l'Autriche utilise les deux termes. Fédéralisme et compétences Chaque État autrichien possède une législature élue, le Landtag, un gouvernement, le Landesregierung, et un gouverneur, le Landeshauptmann ou la Landeshauptfrau. Les élections ont lieu tous les cinq ans (six ans en Haute-Autriche). La constitution des États détermine, entre autres, la répartition des sièges au gouvernement entre les différents partis, la plupart des États ayant un système de représentation proportionnelle basée sur le nombre de délégués au Landtag. Le Landeshauptmann est toujours élu par le Landtag, ce qui signifie qu'il est nécessaire de former une coalition pour assurer l'élection d'un candidat spécifique. Vienne, la capitale du pays, est à la fois une ville et un État, le maire agissant comme gouverneur et le conseil de ville comme Landtag. Comparativement à d'autres États fédérés comme ceux des États-Unis ou les Länder d'Allemagne, les États autrichiens ont des compétences moins étendues. De nombreux aspects (éducation, santé, télécommunications, etc.) sont de la compétence de l'État fédéral. De même, les États autrichiens n'ont aucune compétence judiciaire. Statistiques La liste suivante résume les principales caractéristiques des États d'Autriche. Il indique également le nombre de villes et de communes de chacun. Politique Le tableau suivant résume les composantes politiques de chaque État en 2019. Le Landeshauptmann ou la Landeshauptfrau est la personne gouvernant l'État. Historique Cinq des neuf États autrichiens existent déjà sous une forme ou une autre depuis le Moyen Âge, quoique pas forcément sur un territoire identique : la Basse-Autriche, la Carinthie, la Styrie, le Tyrol et Salzbourg. La Haute-Autriche et la Basse-Autriche correspondent à peu près aux deux parties autonomes de l'archiduché d'Autriche, la principauté qui forme le cœur historique de l'Empire. Salzbourg correspond à l'archidiocèse de Salzbourg. La Carinthie est issue du duché de Carinthie, la Styrie du duché de Styrie et le Tyrol du comté de Tyrol ; ces trois États cèdent des parties importantes de leur territoire à l'Italie et à la Yougoslavie après la Première Guerre mondiale. Le Vorarlberg est une entité semi-autonome du comté du Tyrol jusqu'en 1918. Le Burgenland est créé en 1921 à partir de zones essentiellement germanophones de Hongrie, cédées à l'Autriche après les traités de Trianon et de Saint-Germain-en-Laye. Vienne est séparée de la Basse-Autriche en 1922. Notes et références Articles connexes Liste des dirigeants des Länder autrichiens. Organisation territoriale de l'Autriche. Administration territoriale par type
16970
https://fr.wikipedia.org/wiki/Trois%20lois%20de%20Clarke
Trois lois de Clarke
L'auteur de science-fiction Arthur C. Clarke a formulé les trois lois suivantes : « Quand un savant reconnu mais vieillissant estime que quelque chose est possible, il a presque certainement raison ; mais lorsqu'il déclare que quelque chose est impossible, il a très probablement tort. » « La seule façon de découvrir les limites du possible, c'est de s'aventurer un peu au-delà, dans l'impossible. » « Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie. » Gregory Benford a par la suite énoncé la contraposée de la Troisième Loi de Clarke : « N'importe quelle technologie discernable de la magie est insuffisamment avancée. » Karl Schroeder a lui aussi proposé un corollaire : « Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la nature. » Origine Les lois de Clarke ont été proposées par Arthur C. Clarke dans l'essai Hazards of Prophecy: The Failure of Imagination, dans Profiles of the Future (1962), bien après que la première loi fût écrite. La deuxième loi est présentée comme une simple observation dans le même essai ; son statut de deuxième loi de Clarke a été conféré par d'autres personnes. Dans une révision de 1973 de Profiles of the Future, Clarke reconnut la deuxième loi et proposa la troisième dans le but d'en arrondir le nombre, ajoutant : « Comme les trois lois étaient suffisantes pour Newton, j'ai modestement décidé de m'arrêter là ». Parmi ces trois lois, la troisième est la plus connue et la plus citée : celle-ci codifie en effet ce qui est sans doute la plus significative de ses rares contributions formelles à la fiction spéculative. Modèle pour les autres écrivains de hard science fiction, Clarke postule des technologies avancées sans se servir de concepts erronés d'ingénierie, ni d'explications fondées sur des hypothèses incorrectes, ni en extrapolant simplement les techniques existantes. Références Concept de la science-fiction Clarke
16973
https://fr.wikipedia.org/wiki/Triade%20de%20Memphis
Triade de Memphis
Dans la mythologie égyptienne, la Triade de Memphis est un ensemble de trois dieux de la ville antique de Memphis. Ptah y est l'époux de Sekhmet et le père de Nefertoum. Index égyptologique Memphis
16976
https://fr.wikipedia.org/wiki/Arc%20%28affluent%20de%20l%27Is%C3%A8re%29
Arc (affluent de l'Isère)
LArc est une rivière s'écoulant en France dans la vallée alpine de la Maurienne, dans le département de la Savoie en région Auvergne-Rhône-Alpes. C'est un affluent gauche de l'Isère, donc un sous-affluent du Rhône. Étymologie Le nom Arc viendrait de ar qui signifierait « vallée en forme de plaine ». Selon d'autres chercheurs, il pourrait trouver ses racines dans l'expression Supra Flumen quod dicitur Arcus au ; ar serait alors lié à l'eau vive. Géographie Elle prend sa source à d'altitude au pied de l'ancien glacier des Trois Becs et au lac des Sources inférieures, non loin de la frontière franco-italienne, et se jette dans l'Isère à la hauteur de la commune d'Aiton, donc rejoint la vallée de la Tarentaise. De , rivière torrentielle à forte pente, l'Arc a de grands atouts énergétiques que les industriels ont commencé à exploiter dès la fin du . Communes et cantons traversés L'Arc arrose un total de quarante-trois communes sur son passage. Toutefois, seule une dizaine de ces communes, principalement dans la partie supérieure de la vallée, sont véritablement traversées par le cours d'eau, celui-ci se contentant le plus souvent de marquer la limite entre ces communes en aval. Ces communes sont, de la source jusqu'à la confluence : Haute Maurienne : Bonneval-sur-Arc, Bessans, Val-Cenis (chef-lieu de : Lanslevillard, Lanslebourg-Mont-Cenis, Termignon, Sollières-Sardières et Bramans), Aussois, Avrieux, Villarodin-Bourget ; Moyenne Maurienne : Modane, Fourneaux, Freney, Saint André, Orelle, Saint-Michel-de-Maurienne, Saint-Martin-d'Arc, Valloire, Saint-Martin-de-la-Porte, Montricher-Albanne, Saint-Julien-Mont-Denis, Villargondran, Saint-Jean-de-Maurienne, Hermillon, Pontamafrey-Montpascal ; Basse Maurienne : Sainte-Marie-de-Cuines, Saint-Avre, Saint-Étienne-de-Cuines, La Chambre, Les Chavannes-en-Maurienne, Saint-Rémy-de-Maurienne, La Chapelle, Saint-Léger, Épierre, Saint-Pierre-de-Belleville, Saint-Alban-d'Hurtières, Argentine, Saint-Georges-d'Hurtières, Montsapey, Val-d'Arc (chef-lieu de : Aiguebelle et Randens), Bonvillaret, Aiton, Bourgneuf ; confluence avec l'Isère dans la combe de Savoie sur la commune de Chamousset. Installations hydroélectriques Sur l'Arc : Avrieux (1921) La Christine (1930) Saint Michel (1942) 1946 : reprise de la gestion par Électricité de France : Barrage du Freney (1970) Retenue du Pont des Chèvres (1973) Barrage de Saint-Martin-de-la-Porte (1974) Bassin de Longefan (1979) Conduite d'amenée souterraine Arc-Isère (1979) Conduites souterraines d'Orelle, la Saussaz II et l'Echaillon Station STEP de Super-Bissorte (1987) Sur les affluents : Barrage de Bissorte (1935) Barrage de Plan d'Aval (1950) Barrage de Plan d'Amont (1956) Barrage du Mont-Cenis (1968) Bassin versant L'Arc traverse les huit zones hydrographiques W100, W101, W102, W103, W104, W105, W106, W107 pour une superficie totale de . Ce bassin versant est constitué à 93,47 de , à 4,53 de , à 1,90 de , à 0,12 de . Organisme gestionnaire C'est le SPM ou Syndicat mixte du Pays de Maurienne qui a la gestion de l'Arc et ses affluents. Principaux affluents Le Doron de Termignon (rd), L'Arvan (rg), (se jette dans l'Arc à Saint-Jean-de-Maurienne) Le ruisseau de Saint-Benoît (rd), (alimente les barrages de Plan d'Amont et Plan d'Aval d'Aussois) La Valloirette (rg), de Valloire La Neuvache (rg), de Valmeinier Le Glandon (rg), Hydrologie L'Arc à Épierre Le module de l'Arc a été calculé durant une période de 6 ans à Épierre. Il se monte à pour une surface de bassin de , soit 90 % de la totalité du bassin. La rivière présente des fluctuations saisonnières de débit typiques d'un régime nival, avec des hautes eaux de printemps-été dues à la fonte des neiges et portant le débit mensuel moyen au niveau de 75 à de mai à juillet inclus (avec un maximum en juin), suivies d'une baisse progressive aboutissant à un long étiage d'automne-hiver, de novembre à début avril, entraînant une baisse du débit moyen mensuel jusqu'à un minimum de au mois de janvier. Étiage À l'étiage, le VCN3 peut chuter jusque , en cas de période quinquennale sèche, ce qui reste très confortable. Crues Les crues peuvent être très importantes, voire dévastatrices. En effet, le QIX 2 et le QIX 5 valent respectivement 144 et . Le QIX 10, le QIX 20 et le QIX 50 n'ont pas été calculés. Le débit maximal enregistré à Épierre est de , mais ce chiffre n'a guère de signification, étant donnée la très courte période d'observation de 6 ans. Crues historiques Mais l'Arc est également connue pour ses crues dévastatrices : : la crue du « siècle » détruit nombre de digues et ponts le long de son cours et cause de nombreux dégâts et morts tout au long de la vallée de la Maurienne. Le débit a été estimé à 900 mètres cubes par seconde à Saint-Jean-de-Maurienne ; : importants dommages aux infrastructures ferroviaires et routières entre Modane et Saint-Jean-de-Maurienne, évacuation de l'Echaillon. Le débit a atteint 400 à 500 mètres cubes par seconde à Saint-Jean-de-Maurienne ; : à la suite d'un hiver fortement neigeux et un printemps tardif, la fonte brusque de neige conduit la préfecture de la Savoie à mettre en place un plan d'alerte crue autour de l'Arc. Lame d'eau et débit spécifique La lame d'eau écoulée dans le bassin versant de la rivière est de 866 millimètres annuellement, ce qui est certes élevé et résulte des précipitations abondantes sur les Alpes du nord, mais est cependant moindre que ce que l'on observe dans les autres bassins versants des rivières de haute montagne de Savoie. Le débit spécifique (Qsp) se monte à 27,3 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin. Ainsi, tout au long de son cours et de celui de ses affluents, EDF a installé nombre de barrages et prises d'eau. Histoire Exploitation énergétique Dès la fin du , des travaux d'endiguement de la rivière et d'aménagement des bassins versants affluents sont réalisés. En 1893, les premières usines électrochimiques et électro-métallurgiques, alimentées par des conduites forcées, s'installent le long du cours d'eau (usines d'aluminium de la Praz, Prémont-Orelle et Calypso). Liens externes Noms de lieux de Savoie Voir aussi Histoire de l'aménagement hydroélectrique en Maurienne Liste des cours d'eau de la Savoie L'Isère Le Rhône Notes et références Notes Références 1Arc Cours d'eau en Savoie Maurienne
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Saint-Jean-de-Maurienne
Saint-Jean-de-Maurienne
Saint-Jean-de-Maurienne (prononcé ) est une commune française située dans le département de la Savoie, en région Auvergne-Rhône-Alpes. Géographie Localisation Saint-Jean-de-Maurienne est installée dans un bassin constituée par la confluence de l'Arc, rivière, et de l'Arvan, qui descend de la vallée des Arves (col de la Croix-de-Fer). Elle est une sous-préfecture du département de la Savoie et la capitale historique de la vallée de la Maurienne. Les communes limitrophes de Saint-Jean-de-Maurienne sont Saint-Julien-Montdenis, Jarrier, La-Tour-en-Maurienne, Villargondran, Albiez-le-Jeune, Albiez-Montrond, Saint-Pancrace, Pontamafrey-Montpascal et Fontcouverte-la-Toussuire. Saint-Jean-de-Maurienne est au carrefour de plusieurs grandes villes : Albertville (59 km), Chambéry (72 km), Grenoble (103 km), Turin (137 km) et Lyon (174 km). Climat Le climat y est de type montagnard en raison de la présence du Massif alpin. La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et en service de 1983 à 2020 permet de connaître l'évolution des indicateurs météorologiques. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après. Voies de communication et transports Voies routières Route nationale N 6 ; Autoroute A43 ; Col de la Croix de Fer. Transport ferroviaire Saint-Jean-de-Maurienne dispose d'une gare ferroviaire de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF), desservie par le TGV et des trains TER Auvergne-Rhône-Alpes. Saint-Jean-de-Maurienne se situe sur le tracé de la future nouvelle liaison ferroviaire Lyon-Turin. Des habitations, des entreprises, la gare SNCF et le centre de secours sont pleinement touchés par ce projet. Chargée de la phase « études », la société Lyon Turin ferroviaire (LTF) prévoit l'installation d'une nouvelle gare dans le quartier Sous-le-Bourg, desservant la ligne historique et la ligne Lyon-Turin. Les enquêtes géologiques et topographiques sont en cours. Ce chantier s'annonce encore plus complexe que celui du tunnel sous la Manche. Transports en commun La ville de Saint-Jean-de-Maurienne est dotée d'un réseau de transports en commun géré par la communauté de communes Cœur de Maurienne Arvan. Transports aériens Un héliport est disponible pour l'hélicoptère de la gendarmerie dont la base est située à Modane ainsi qu'un autre sur le toit de l'hôpital de Saint-Jean-de-Maurienne, réservé aux urgences. Urbanisme Typologie Saint-Jean-de-Maurienne est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee. Elle appartient à l'unité urbaine de Saint-Jean-de-Maurienne, une agglomération intra-départementale regroupant et en 2017, dont elle est ville-centre. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Jean-de-Maurienne, dont elle est la commune-centre. Cette aire, qui regroupe , est catégorisée dans les aires de moins de . Occupation des sols L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (45,5 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (44 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (28,5 %), zones urbanisées (20,9 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (15,9 %), prairies (13,1 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (9,5 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (7,5 %), mines, décharges et chantiers (4,1 %), zones agricoles hétérogènes (0,6 %). L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui). Transports La ville de St-Jean-de-Maurienne est desservie par l'autoroute de la Maurienne, l'A43, la route nationale 6 devenue D1006, le train TER Auvergne-Rhône Alpes pour Modane ou Chambéry-Lyon Part-Dieu, le train TGV pour Milan ou Paris Gare de Lyon via l'aéroport de Lyon (la ligne grande vitesse Lyon-Turin est en construction et la ville accueillera une gare internationale). La ville possède aussi un réseau de transports en commun appelé St Jean Bus, géré par la 3CMA, Communauté de Communes Coeur de Maurienne Arvan. Trois lignes circulent en centre-ville, des lignes pour les villages aux alentours en transport à la demande, des lignes loisirs. Un double privilège La ville de Saint-Jean-de-Maurienne dispose d’une situation doublement privilégiée. Dans une vallée de l’Arc si longuement étirée, elle occupe une position médiane, à distance sensiblement égale de la Combe-de-Savoie (44 km jusqu’au confluent de l’Arc avec l’Isère) et de Lanslebourg,  au pied du col du Mont-Cenis (53 km). Dans une Maurienne linéaire, elle est située au droit de la seule dilatation vraiment considérable de l’écoumène : le bassin de l’Arvan, affluent de rive gauche de l’Arc, fort de ses 9 communautés rurales : « Si le bourg [de Saint-Jean] est devenu de bonne heure le premier de Maurienne, c’est qu’il était le débouché de toute une haute province peuplée et prospère dès les temps préhistoriques, son centre d’échanges avec l’extérieur ». Sur ce site de confluence, les rives de l’Arc et celles de l’Arvan n’étaient cependant pas les plus favorables à un établissement urbain, trop sujettes aux risques récurrents d’inondation. Le souvenir de la crue exceptionnelle de l’Arc gonflé à le 14 juin 1957 reste encore gravé dans les mémoires. Quant à l’Arvan, il a fallu sérieusement l’endiguer dans ses deux derniers kilomètres : en cas de rupture du pont sur l’ancienne Route nationale 6, tout l’amont de la Maurienne serait coupé du territoire national. Seul le cône de déjection du Bonrieu a offert des assises suffisamment larges pour un véritable organisme urbain sur une pente modérément inclinée d’une centaine de mètres vers l’est, une fois son humeur domptée !  Car il s’est manifesté parfois violemment dans les siècles anciens. Logement Le nombre total de logements dans la commune est de . Parmi ces logements, 87,9 % sont des résidences principales, 5,4 % sont des résidences secondaires et 6,7 % sont des logements vacants. Ces logements sont pour une part de 17,5 % des maisons individuelles, 79,3 % sont des appartements et enfin seulement 3,2 % sont des logements d'un autre type. Le nombre d'habitants propriétaires de leur logement est de 37,9 %. Ce qui est inférieur à la moyenne nationale qui se monte à près de 55,3 %. Le nombre de locataires est de 56,7 % sur l'ensemble des logements qui est supérieur à la moyenne nationale qui est de 39,8 %. On peut noter également que 5,4 % des habitants de la commune sont des personnes logées gratuitement alors qu'au niveau de l'ensemble de la France le pourcentage est de 4,9 %. Toujours sur l'ensemble des logements de la commune, 3,5 % sont des studios, 11,5 % sont des logements de deux pièces, 28,4 % en ont trois, 34,5 % des logements disposent de quatre pièces, et 22,1 % des logements ont cinq pièces ou plus. Toponymie Le toponyme de la ville trouve son origine dans la référence à son saint patron Jean le Baptiste le Précurseur, auquel est ajouté le déterminant complémentaire -de-Maurienne en référence à sa situation dans la vallée de la Maurienne. Les premières mentions de Maurienne apparaissent vers le Urbem Mauriennam, notamment avec l'édification de la cathédrale primitive dédiée à saint Jean-Baptiste. Grégoire de Tours désigne d'ailleurs la ville : « urbs Maurienna » ou « locus Mauriennensis ». En 739, le testament patrice Abbon mentionnera quant à lui la vallée qui prend le nom de Maurienne, . Selon le chanoine Adolphe Gros, dans sa recherche étymologique du nom de la ville, indique que la Maurienne sous sa forme Maurogenna, désigne la ville jusqu'au , où on lui accole celui du saint, alors que la vallée est désignée par « territorio Mauriennam » ou « vallis Maurigennica ». En francoprovençal, la graphie de la commune s'écrit San Dyan , selon la graphie de Conflans. Histoire Naissance d’une cité épiscopale L’humanité s’est d’abord concentrée au croisement de l’actuelle rue de la République et de la rue du Bonrieu qui devait rester le seul noyau de peuplement jusqu'au milieu du .La ville apparaît dans l’histoire au VIe siècle, sous le nom de Morienna. Cette obscure bourgade a retenu l’attention du roi burgonde Gondran en guerre contre les Lombards et il veut la soustraire ainsi que toute la vallée à leur domination. Cela passera par le biais d’une promotion dans l’ordre ecclésiastique. Alors que la chétive chrétienté des origines est dans la mouvance de l’évêque de Turin, au-delà des monts, il obtient complaisamment des évêques réunis en synode en 579 à Chalon-sur-Saône la création à Morienna d’un nouveau diocèse au siège duquel Felmase est élu comme premier évêque ; il est rattaché comme suffragant à l’archevêché de Vienne. Par la même occasion, Gondran entend rendre hommage au saint précurseur Jean-Baptiste qu’il vénère particulièrement. Il peut compter sur l’appui fervent de la population. Selon la légende, Thècle de Valloire ne vient-elle pas de rapporter d’un long voyage à Alexandrie une insigne relique : un doigt de ce saint Jean dont le Christ a reçu le baptême ? Et cette légende traversera les siècles. Les amateurs d’héraldique souligneront que le blason de la cité porte « d’azur à la main droite bénissant d’argent, vêtue de même ». Et il n’est pas jusqu'à la plus célèbre entreprise du pays, Opinel, pour avoir gravé cet emblème sur ses couteaux ? De cette lointaine époque date l’habitude de rebaptiser Morienna en Saint-Jean, appellation officielle à partir du XIe siècle. Les Mauriennais n’ont cependant pas oublié Gondran : en témoigne, le nom de la commune de Villargondran sur la rive est de l’Arvan. L’évêque et le comte S’il est possible de dater avec précision la date de la fondation de l’évêché, il est moins aisé de déterminer l’époque où l’évêque a cumulé autorité religieuse et politique avec le titre de comte. Cette date paraît assez tardive. Les historiens mettent en doute le sérieux de l’évêque Lambert qui, se prévalant d’une bulle pontificale de Lucius III en 1184, la ferait remonter à une donation faite par Gondran à Felmase lors de la création du diocèse : « La donation de Gondran fut simplement le noyau autour duquel se forma peu à peu, au fil des siècles, le petit Etat souverain de Maurienne ». Encore fallait-il ne pas abuser de ce pouvoir. Or l’histoire a surtout retenu de cette époque un épisode peu glorieux pour l’évêque Aymon d'Urtières. La rapacité de ses tabellions et percepteurs d’impôts a provoqué la fureur des Arvans. Descendus de leurs montagnes, ils se sont livrés à Saint-Jean au pillage et à l’incendie des biens et au massacre des gens de l’évêché. Aymon a cherché le salut dans la fuite jusqu'à la collégiale Sainte-Catherine de Randens (Aiguebelle). Il ne serait rien resté de son pouvoir sans l’intervention de son suzerain le comte Edouard de Savoie dont les ancêtres, dès la fondation de la dynastie en l’an mille par Humbert aux Blanches Mains, se prévalaient du titre de comte de Maurienne. Pour le remercier d’avoir maté la rébellion, par le traité de Randens en 1327, Aymon le constitue comme son associé et conseigneur. La dernière page de cette histoire sera écrite quatre siècles plus tard. C’est en 1768 qu’est mis fin officiellement à ce régime ou plutôt à cette fiction de coseigneurie : à cette date, au terme d’une spectaculaire ascension, les descendants du comte de Savoie étaient devenus rois du Piémont-Sardaigne. La crue du Bonrieu Le souvenir de la crue du Bonrieu de 1439 est restée gravée dans les mémoires par son exceptionnelle gravité. Elle mérite une mention particulière car, outre son caractère de catastrophe majeure, elle détermine encore aujourd’hui la topographie du centre-ville. Le récit le plus précis est celui de monseigneur Billiet. Il date de 1859 mais Paul Mougin, le grand spécialiste des torrents de Savoie, le reproduit terme pour terme page 1123 dans sa somme de 1251 pages. « Dans la nuit du premier au deux février 1439, le torrent de Bonrieu prodigieusement enflé par les pluies qui avaient détrempé le sol des communes de Jarrier et de Saint-Pancrace, quitte brusquement son lit pour s’en ouvrir un, un peu plus au nord à 500 mètres à l’aval de son embouchure actuelle… [Il]} couvrit Saint-Jean de ruines et charria d’énormes quantités de terre et de galets. La rue de Bonrieu eut surtout à souffrir, peu de maisons restaient debout… Autour de la cathédrale, le sol fut tellement exhaussé que, suivant une tradition bien accréditée, on montait cinq marches pour entrer dans l’église tandis que maintenant on en descend neuf, soit 1,44 m. La crypte qui existe sous le chœur fut remplie à cette époque. Le pont sur l’Arvan qui avait vingt-deux arches en bois fut emporté ainsi qu’un pont sur l’Arc qui était proche de celui-ci ». Le bilan se serait soldé par 75 morts. Deux chanoines partirent quêter, emmenant les reliques de saint Jean comme pièces d’identité tandis que le chapitre apportait sa caution de l’utilisation exclusive des sommes réunies pour la réparation du désastre. Le pape Félix V lui-même, d’origine savoyarde, assura le maximum de retentissement en promettant aux donateurs une pluie d’indulgences par la bulle du 28 mars 1447. Du flamboyant au classicisme Déchus de leur puissance temporelle, les évêques ont pu, en revanche, manifester leur munificence dont témoignent encore les édifices religieux au cœur de la cité. Avec Guillaume d'Estouteville (1452-1483) et son successeur Etienne de Morel (1483-1499) triomphe le style flamboyant. Le premier a érigé en 1477 sur le banal clocher de l'église paroissiale Notre-Dame une flèche élancée de plus de 50 mètres cantonnée de clochetons (1477) et donné plus de lumière dans la cathédrale par des fenêtres ogivales. Le second a commandé au sculpteur genevois Pierre Mochet les 82 magnifiques stalles du chœur reconstruit lui aussi dans le style flamboyant en harmonie avec la nef. Elles ont été taillées dans le bois des noyers de la résidence épiscopale d'Argentine en basse Maurienne. Le magnifique ciborium est aussi de 1497. À la fin du , quand la mode est au classicisme, c’est dans ce style que Pierre de Lambert (1567-1591) et son successeur Philibert Milliet (1591-1618) construisent le palais épiscopal. Au déclin du , de Martiniana (1756-1778) en transformera complètement l’intérieur, du vestibule à la salle de réception en passant par l’escalier monumental à double rampe. Les relations franco-savoyardes Il ne faut pas oublier que jusqu'en 1860 la Savoie fait partie d'un État indépendant et que la qualité de ses relations avec la France a fluctué au gré des circonstances. La vie des Saint-Jeannais a été marquée par divers épisodes qui s'inscrivent positivement ou négativement dans ce contexte selon les époques. L'accueil favorable réservé au roi de France Henri II en 1548 peut apparaître paradoxal. Le duc de Savoie est alors l'allié de Charles-Quint et cette alliance a provoqué la première des six occupations françaises de la province par François en 1535, occupation qui ne prendra fin qu'en 1559. Pourtant, si le roi Henri II qui lui succède vient parader en Maurienne au début de son règne (1548-1559) c'est qu'il est assuré d'un excellent accueil. Les historiens se plaisent à souligner les effets bénéfiques de cette présence étrangère qui, entre autres particularités, a abouti à l'officialisation de la langue française dans les actes publics. Venu à Saint-Jean sur invitation expresse de l'évêque, il est gratifié d'un spectacle des plus inattendus : « Comme il eut marché environ deux cents pas en belle ordonnance, voici une compagnie de cent hommes vêtus de peaux d'ours, têtes, corps, bras et mains, cuisses, jambes et pieds, si proprement qu'on les eût pris pour des ours naturels qui sortent d'une rue, tambours battants, enseignes déployées… et se vont jeter entre le roi et sa garde suisse ». Suit le récit des mille acrobaties auxquelles se livrent nos plantigrades, la panique des chevaux, le calme imperturbable des Suisses « car ils sont comme compatriotes des ours » : ils iront se joindre à la farandole finale. La visite d'Henri II est attestée dans les archives municipales. C’est sur un registre plus grave que s'inscrit en 1630 la présence à Saint-Jean de Louis XIII et de Richelieu ainsi qu’une rencontre qui devait connaître d'importants lendemains. Un conflit local qui oppose à nouveau les deux puissances a amené une deuxième brève occupation française. Le roi de France a voulu payer de sa personne mais il a présumé de sa santé chancelante. De surcroît, la peste menace. Il abandonne donc son ministre qui demeure seul en Maurienne du 25 juillet à la mi-août, « bravant l'épidémie et se livrant à un travail opiniâtre ». De Turin arrive un hôte mystérieux, mandé par le légat pontifical, afin d'explorer les voies d’une médiation : il se nomme Mazarin, il est jeune (28 ans) et, ambitieux, il fera du chemin. On monte d'un degré, mais dans le tragique, avec la venue dans la capitale mauriennaise en 1793 d'un hôte, cette fois, hautement indésirable : le commissaire Albitte a pour mission de faire abattre tous les clochers de Maurienne au nom du principe d'égalité et Saint-Jean, rebaptisé commune d'Arc, chef-lieu du district, doit donner l'exemple. Mais aucune entreprise n'accepte de soumissionner et les artisans restent sourds aux réquisitions. Il faudra faire appel à la troupe, en  l'occurrence le quatrième bataillon de l'Ain et le deuxième de Haute-Loire. La démolition peut commencer. Elle sera achevée le 24 février 1794, à 4 heures du soir, « après trente-huit journées d'un travail digne des barbares » au jugement de Saturnin Truchet. Un siècle d'immobilisme On s’attendrait à assister au développement de Saint-Jean-de-Maurienne au cours du , celui de la révolution industrielle et du chemin de fer en contrepartie de l’exode rural. Les changements économiques et démographiques n’ont pas accompagné les changements politiques après l'annexion de 1860. Saint-Jean reste une petite ville à l'écart de ces mutations. Une fois la monarchie sarde rétablie en 1815, sous le régime du Buon Governo, la ville a pourtant retrouvé ses fonctions administratives et religieuses. Elle est chef-lieu de province et l'évêché, supprimé sous le régime français, a été rétabli en 1825 par une bulle de Léon XII. Comme par le passé, elle joue son rôle de relais sur l’itinéraire du Mont-Cenis et l'on dénombre 27 auberges en 1858. Elle s’anime particulièrement lorsque les maquignons descendent de l'Arvan pour les nombreuses foires. La population est passée de en 1806 à en 1861 et est toujours confinée dans d'étroites limites au croisement du grand chemin vers l'Italie et de la montée vers l'Arvan. Deux de ses enfants sont allés conquérir leur célébrité loin du berceau natal : François-Emmanuel Fodéré (1764-1835), fondateur de la médecine légale et le commerçant Jacques-Antoine Brun-Rollet (1810-1858), mué en explorateur des sources du Nil. À mettre au crédit de la monarchie sarde sous le mandat municipal du chevalier du Col en 1829 : le percement de la rue Neuve, aujourd'hui rue de la République ; elle a été dotée de portiques dans le goût italien. L'annexion à la France en 1860 n'a rien changé. La paisible bourgade a même vu sa  population ( en 1891) régresser. La comparaison est humiliante avec l'agglomération de Modane-Fourneaux passée de en 1858 à en 1906. La ligne de chemin de fer Aix-les-Bains—Saint-Jean-de-Maurienne est ouverte en 1857. Saint-Jean est désormais desservie par le chemin de fer en direction de Paris et reliée à l’Italie en 1871 grâce au percement du tunnel du Fréjus. Mais la gare a été plantée à l’écart et n’a pas même eu droit à une inauguration. Nul ne pouvait imaginer qu'en 1917, le 19 août plus précisément, viendraient se ranger quai à quai dans cette gare et y tenir conférence dans les wagons en toute discrétion le président du conseil Alexandre Ribot, le premier ministre britannique Lloyd George et le ministre des affaires étrangères italien Giorgio Sonnini venu de Rome. Ils tinrent conférence sur le partage des zones d'influences en Orient après la guerre et sur de possibles pourparlers d'armistice avec l'Autriche-Hongrie, etc.. Le développement des carrières et de l'industrie du plâtre Le gypse, matière première avec laquelle est fabriqué le plâtre, est abondant en Maurienne. Ainsi, une industrie du plâtre se développe régionalement à partir du milieu du grâce à l'arrivée du chemin de fer et à l’utilisation croissante de ce matériau dans la construction et l'agriculture. À Saint-Jean-de-Maurienne, d'artisanale, la production du plâtre devient industrielle et augmente notablement pour passer de 200 tonnes en 1856 à en 1883. Cette progression est le fait de la société des Plâtrières du Sud-Est, créée en 1881 et dont le siège social est établi à Lyon. Les carrières sont localisées à flanc de montagne tandis que les plâtrières sont en fond de vallée, au bord de l'Arvan. Le 9 janvier 1908, un éboulement dans la carrière souterraine de Mont-l'Évêque tue quatre ouvriers et en blesse grièvement un cinquième. La carrière est murée et un monument commémoratif est érigé route des Arves. Après la Première Guerre mondiale, la société des Plâtrières du Sud-Est dont le siège est depuis 1909 à Saint-Jean-de-Maurienne, exploite les trois usines à plâtre de Rochenoire, l'Échaillon et la Combe. En 1963, les Plâtrières du Sud-Est sont absorbées par la société des Plâtrières Modernes de Grozon (Jura), filiale de BPB (British Plaster Board) qui détient également la société Placoplatre. De cette façon, l'usine de plaques de plâtre Placoplatre de Chambéry, inaugurée en 1966, est alimentée en gypse depuis Saint-Jean-de-Maurienne, distante de 75 km. Une fabrication de plâtre est maintenue à Saint-Jean avec la construction d'une nouvelle plâtrière au milieu des années 1970. Celle-ci est finalement arrêtée en 1981 lorsque l’exploitation de la carrière passe des Plâtrières Modernes de Grozon à la société Gypse de Maurienne, filiale de Placoplatre poursuivant ainsi l'envoi de gypse vers l'usine de plaques de Chambéry. La révolution de la houille blanche Si la révolution des transports avait été vécue dans l’indifférence, celle de la houille blanche va imprimer fortement sa marque dans la capitale de la Maurienne. En 1907 entre en activité l’usine des Plans, en bordure de l’Arc. La production d’aluminium ne devient importante qu’après la crise de 1929 mais reste faible (15 700 t en 1939) au regard des données actuelles et l’effectif de en 1939 paraît disproportionné vu la faible productivité. Il faut loger cette main-d’œuvre dont une forte proportion d’immigrés, essentiellement des Italiens originaires de la Vénétie et du Frioul, régions dévastées pendant la Première Guerre mondiale. À l’époque, c’est l’affaire du patronat et les cités sont construites au voisinage immédiat de l’usine : Monetta et le Parquet en rive gauche de l’Arc, Echaillon en rive droite ; un peu à l’écart, aux Chaudannes. La limite de l’Arvan n’est jamais transgressée. Le vieux bourg traditionnel, lui, n’a guère été transformé et il ne s’est étoffé que d’une antenne en direction de la gare ferroviaire sous les mandats de Henri Falcoz, maire de la commune depuis 1912 et jusqu'en 1935 (il mourra en 1936). La ville prend ainsi une structure bipolaire. C’est sans doute grâce à cette vitalité que Saint-Jean, à l’inverse de Moûtiers, sa jumelle tarine, garde sa sous-préfecture en 1927 lors de la réforme de la carte administrative de Raymond Poincaré. Au total, la population est passée de 3278 habitants en 1896, à 5201 en 1936. Tandis que le secteur primaire recule de 29,4 % en 1896 à 18 % en 1936, le secteur secondaire progresse de 22,3 % en 1896 à 39,6 %. Après la Deuxième Guerre mondiale, sont cumulés les effets d’une double évolution. D’une part, la prospérité économique pendant les Trente Glorieuses a sa traduction dans le développement considérable de la production d’aluminium qui passe à 72 000 tonnes en 1972. Les progrès de la productivité expliquent en partie que l’emploi dans l’usine des Plans ait régressé mais l’effectif de 770 en 1974 reste considérable et n’a d’égal en Maurienne qu’aux Aciéries du Temple à Saint-Michel-de-Maurienne. Il faut prendre en compte la tendance des grandes affaires industrielles d'externaliser la plus grande part possible de leurs activités. A Saint-Jean de Maurienne, en témoignent les exemples de Clauser, spécialiste des installations de cuves d’électrolyse ou Lacroix, pourvoyeur de main-d’œuvre intérimaire. D’autre part, on observe le phénomène général de la concentration urbaine d’une population de plus en plus soucieuse de profiter du développement des services administratifs, commerciaux, scolaires, sanitaires. C’est dans cette optique qu’il faut interpréter le changement de mentalité de la population autochtone qui s’est substituée à la main-d’œuvre étrangère : en janvier 1972, 680 des 813 emplois (84 %) de l’usine des Plans sont occupés par des Français contre  seulement 133 par des étrangers dont 77 Italiens. Au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, le recrutement avait été assuré par le développement du genre de vie ouvrier-paysan au prix d’épuisantes migrations alternantes depuis les villages de montagne. Mais à la génération suivante a prévalu le choix d’une fixation en ville pour bénéficier de tous les services de proximité. La population de Saint-Jean a donc considérablement augmenté, passant de en 1946 à en 1975. La construction a marché bon train selon deux mouvements contraires. D’une part, Pechiney, nouveau nom depuis 1950 de la société Alais-Froges et Camargue, lance quelques programmes par le truchement de la Société immobilière Alpes-Provence ; par le jeu de primes, elle favorise l’accession à la propriété de son personnel. Ces initiatives éloignent l’habitat de plus en plus loin des halls industriels, aux Chaudannes, à Plan Chapitre ; l’Arvan est franchi dès les années 50 pour le lotissement, vaguement esquissé avant 1945, du Moulin des Prés et pour un ensemble résidentiel aux Clappeys, près de la vieille ville. Dans un mouvement inverse, les organismes publics investissent celle-ci de constructions nouvelles. Un quartier administratif et surtout scolaire (lycée Paul Héroult, C.E.T , C.E.S) au carrefour de l’avenue du Mont-Cenis et de la rue Aristide Briand ; un ensemble sportif au nord, sur la route de Chambéry avec piscine et gymnase ; entre les deux, enfin, l’avenue Falcoz se garnit d’immeubles HLM,  mais le groupe le plus important (275 logements) est édifié à la Bastille entre 1964 et 1972 ; l’Office départemental s’est aventuré aussi au-delà de l’Arvan entre 1961 et 1969 (86 logements aux Chaudannes). Cités ouvrières fuyant les fumées de l’usine vers l’ouest, bourg épiscopal cherchant ses aises en glissant vers l’est se sont interpénétrés dans une belle indifférence aux limites posées par le torrent. La ville bipolaire de l’avant-guerre a réalisé son unité. Du haut de la route de Jarrier, la masse grise du vieux Saint-Jean, où l’opération de restructuration met une touche claire, paraît désormais soudée à l’usine des Plans par le jeu géométrique des immeubles récents. Restait à rendre plus attractif le centre, menacé de dépérissement. C’est précisément à quoi a pourvu cette restructuration dans le secteur de l’hôpital une fois signée la Déclaration d’Utilité Publique en 1963. Mais il a fallu réduire la réalisation de la deuxième tranche dans un souci d’économie des deniers publics car l’opération de libération des sols a été trop coûteuse. La rénovation de l’ensemble épiscopal a été plus facile et plus valorisante. Le palais de Martiniana devenu Maison pour tous offre un ensemble culturel complet avec salle de réunions, d’expositions, de musique, de lecture et abrite le musée Opinel ; en vis-à-vis, l’ancienne église paroissiale Notre-Dame a été transformée en musée d’art local. Retour de l'aluminium Depuis la fin des Trente Glorieuses, le problème n’est plus dans le développement urbain car la population de la ville a diminué de 20 %, passant de à entre les recensements de 1975 et de 2015. Un projet de ZAD de 600 logements sous le bourg a même été annulé. Plus que jamais, l'avenir de Saint-Jean est étroitement lié à celui de l'usine des Plans. C’est avec un grand soulagement qu'a été accueillie la décision de nationalisation et de modernisation prise en 1982 par le gouvernement socialiste ; en 2008, le salut est venu de la société allemande Trimet qui s’est même engagée à porter les capacités de production à . L'emploi se maintient à un bon niveau. L'accent a été mis sur la qualité de la vie. Le problème de la pollution par les fumées fluorées a été réglé dès la mise en marche des nouvelles cuves d’électrolyse d'aluminium à partir des années 1980. Celui de la circulation l'a été également de manière satisfaisante. Il est loin le temps des embouteillages en centre-ville. D'une part le trafic de transit automobile et surtout des poids lourds à l'intérieur de la vallée comme au plan international s'effectue depuis l'an 2000 par le prolongement de l'autoroute A43 dont les Saint-Jeannais ont aussi une utilisation facile grâce à un échangeur. D'autre part, le flot de voitures en direction de l'Arvan et de ses stations de ski a été canalisé en périphérie avant la fin du mandat du maire Samuel Pasquier (1971). Reste le problème de l'accompagnement à l'emploi par la création de zones d'activités aménagées comme celles des Plans et du Plan de la Garde. Elles forment aujourd'hui un ensemble continu parallèlement à l'usine d’aluminium agrandie jusqu'à occuper tout l'espace entre l'Arc et la voie ferrée. On peut être rassuré sur la solidité des implantations lorsque l'on détecte un lien entre la nature de l'activité et les spécificités mauriennaises. L'exemple le plus évident est celui du Groupe d’Exploitation Hydraulique Vallée de Maurienne avec ses 160 emplois. Ce n’est que justice rendue à une vallée dont l'équipement intégral a été terminé dans les années 1970 et dont l’empreinte est évidente dès l’arrivée à Saint-Jean : en rive droite de l'Arc, le bassin de compensation de Longefan a été aménagé au débouché du tunnel de l'Echaillon et de la nouvelle centrale à son pied. EDF a fait de son établissement de Saint-Jean un centre de commandement pour un secteur élargi très au-delà de la seule Maurienne jusque dans le Grésivaudan, dans l'Isère, et à la vallée du Fier, en Haute-Savoie. Un autre exemple concerne les établissements en lien avec l'usine d'aluminium. Au spécialiste des constructions de cuves Clauser depuis 1963 dont les ateliers ont été transférés en 1971 dans la commune voisine de Pontamafrey et au chaudronnier Trivero d'implantation plus ancienne (1939) s'est ajoutée en 1984 la société Di Sante Sud-Est qui s’est installée au Plan de la Garde pour le service de Pechiney. Elle emploie aujourd’hui 85 personnes dans la construction, l'usinage, la maintenance de pièces de grandes dimensions en mécano-soudure. Ont également leur place d'autres PME dans les domaines du transport, des travaux en montagne (Compagnie d'Intervention et de Travaux en Montagne) ou du tourisme hivernal (Alliance réseaux). Politique et administration La ville de Saint-Jean-de-Maurienne est une sous-préfecture de la Savoie. L'arrondissement de Saint-Jean-de-Maurienne est divisé en six cantons : canton d'Aiguebelle ; canton de La Chambre ; canton de Lanslebourg-Mont-Cenis ; canton de Modane ; canton de Saint-Jean-de-Maurienne ; canton de Saint-Michel-de-Maurienne. La ville de Saint-Jean-de-Maurienne fait partie de la troisième circonscription de la Savoie. C'est également la ville la plus importante de la communauté de communes Cœur de Maurienne Arvan. Tendances politiques et résultats Traditionnellement, Saint-Jean-de-Maurienne a été un fief de la gauche socialiste, dès les années 1930, en raison de l'importance de son bassin d'emploi ouvrier. Ainsi, Roland Merloz en a été le maire socialiste de 1977 à 2008. Mais depuis les années 1990 et les mutations sociologiques de la Maurienne (départ des usines, multiplication des stations touristiques, diminution de la population surreprésentant les personnes âgées), le vote de droite a progressé ; un conseiller général UMP, Pierre-Marie Charvoz, est élu en 2001, Nicolas Sarkozy arrive en tête lors des deux tours de l'élection présidentielle de 2007, avec respectivement 33,5 % et 56,62 %, et, en 2008, Pierre-Marie Charvoz remporte les élections municipales. Administration municipale Le conseil municipal de Saint-Jean-de-Maurienne compte 29 membres ; il est composé d'un maire, de sept adjoints, de quatre conseillers délégués et de dix-sept conseillers municipaux. Roland Merloz, maire de la ville depuis 1977 annonce en 2008 sa volonté de ne pas se représenter. Voici ci-dessous le partage des sièges au sein du Conseil municipal de Saint Jean de Maurienne : Lors des élections municipales de mars 2008, le taux de participation du premier tour fut de 65,46 % sachant que l'on dénombre un total de inscrits sur toute la commune. Le nombre de votants s'est élevé à voix dont se sont exprimées. Lors du premier tour, la liste majorité présidentielle Ensemble pour Saint Jean avec à sa tête, Pierre-Marie Charvoz a recueilli 46,95 % des suffrages soit voix. Suivi de la liste « Saint Jean 10 000 » menée par Hervé Bottino, ayant reçu 34,39 % des suffrages soit voix. En troisième position, la liste « Saint Jean à venir », avec à sa tête Christine Merlin a obtenu 13,26 % des suffrages soit 450 voix. Enfin la liste « Vivons Saint Jean », menée par Florence Arnoux Le Bras obtient 5,39 % des suffrages soit 183 voix. Lors du second tour, le taux de participation fut de 68,57 %. Le nombre de votants s'est élevé à voix dont se sont exprimées. Lors du deuxième tour, la liste majorité présidentielle Ensemble pour Saint Jean avec à sa tête, Pierre-Marie Charvoz a recueilli 55,40 % des suffrages soit voix et remporte ainsi 23 sièges. La liste « Saint Jean 10 000 » menée par Hervé Bottino, a reçu 44,60 % des suffrages soit voix et se voit donc attribuer 6 sièges. Les autres listes n'étaient pas présentes au deuxième tour. Liste des maires Jumelages Voici la liste des villes ayant passé un jumelage avec la commune de Saint-Jean-de-Maurienne : ; ; ; . Population et société Les habitants de la commune sont appelés les Saint-Jeannais(es). Démographie Évolution démographique Pyramide des âges La population de la commune est relativement âgée. En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à s'élève à 29,7 %, soit en dessous de la moyenne départementale (33,6 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à est de 35,2 % la même année, alors qu'il est de 26,7 % au niveau départemental. En 2018, la commune comptait pour , soit un taux de 53,59 % de femmes, largement supérieur au taux départemental (51,04 %). Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit. Ménages Le nombre total de ménages à Saint-Jean-de-Maurienne est de . Ces ménages ne sont pas tous égaux en nombre d'individus. Certains de ces ménages comportent une personne, d'autres deux, trois, quatre, cinq voire plus de six personnes. Voici ci-dessous, les données en pourcentage de la répartition de ces ménages par rapport au nombre total de ménages. Industrie L'usine d'aluminium de Saint-Jean-de-Maurienne livre aujourd'hui 40 % de l'aluminium de première fusion produit en France derrière l'usine de Dunkerque (60 %). Mais elle reste la plus prestigieuse à plusieurs titres. Dès sa fondation en 1907 par Alais-et-Camargue (la future Pechiney), elle devient la plus importante de France et le restera jusqu'à la création de l'usine de Noguères au destin plus éphémère. Son laboratoire à la pointe de la recherche vise à optimiser les conditions de production, de dépenses énergétiques et de respect de l'environnement du métal blanc. Enfin, son maintien en activité est essentiel dans une politique d'aménagement du territoire car elle reste le seul établissement hérité de la révolution de la houille blanche dans la vallée de la Maurienne de première importance par l'effectif employé et les activités induites. On ne peut que saluer les deux opérations de sauvetage de l'Etat par la nationalisation de 1983 et de rachat par l'Allemand Trimet en 2010 'une et l'autre accompagnées de très gros investissements. Aux origines : la houille blanche L’aventure a commencé en 1907. C’est alors qu’est entrée en service l’usine fondée par la compagnie Alais-et-Camargue dont le modanais Adrien Badin était devenu directeur général l’année précédente. Le choix du site a été dicté par la possibilité de mettre à profit l’énergie hydroélectrique de l’Arc. La rivière a été dérivée de son cours à partir de Saint-Julien sous une chute de jusqu'à la centrale de Saint-Jean d'une puissance installée de mise en service depuis cette année 1907. La conduite forcée franchissait la rivière en un arceau de . Il fallut compléter cette alimentation en 1912 par une deuxième centrale en dérivant également l’Arc à Hermillon, à l’aval de Saint-Jean-de-Maurienne : la centrale de Pontamafrey fonctionnait sous une chute de et avec une puissance installée de . Quatre étapes du développement L’histoire de l’usine des Plans se lit à travers l’évolution de la courbe de la production d’aluminium. On peut distinguer quatre étapes : Jusqu’en 1934, la production reste très modeste en fonction des besoins d’un marché encore limité mais aussi à cause de la difficile maîtrise des contraintes techniques. Le maximum de a été atteint en 1929 à la veille de la grande crise économique. La production a été multipliée par 5,6 entre 1934 () et 1940 () en accompagnement du marché grâce à la construction du barrage de Bissorte (1935) : le potentiel énergétique a été considérablement accru mais surtout l’alimentation en électricité est devenue plus régulière : les étiages hivernaux de l’Arc étant compensés par la libération des réserves accumulées l’été dans ce puissant réservoir de haute altitude. Au sortir de la guerre de 1939-45, on assiste au grand bond en avant des fameuses Trente Glorieuses. Le niveau de 1939 n’a été retrouvé qu’en 1950 () mais la progression est ensuite très forte jusqu'au début des années 1970 ( en 1970) soit une nouvelle multiplication par cinq. C’est que, sous son nouveau nom de Pechiney depuis 1950, l’entreprise s’est lancée dans des investissements sans commune mesure avec ceux de l’avant-guerre. De quoi satisfaire l’explosion de la demande dans tous les secteurs de l’industrie. L’alimentation électrique ne fait plus problème quantitativement dans un réseau EDF interconnecté à l’échelle nationale. Les années 1970 marquent un palier (). Il s’explique par la nécessité de relever de graves défis environnementaux. Les fumées fluorées s’échappaient librement des cuves non capotées et de là par les toits des halles non fermées causant les plus grands dommages tant aux forêts de conifères qu’aux herbages dont se nourrissaient les troupeaux fragilisés dans leur constitution osseuse. Était en cause aussi le système anodique dit Söderberg particulièrement polluant. La mise à des normes respectueuses de l’environnement équivalait à une quasi reconstruction de l’usine, œuvre de longue haleine qui mobilisait d’énormes investissements de simple renouvellement. La croissance était réservé à l’usine de Noguères, sur le gisement de gaz de Lacq. En 1983 a eu lieu la nationalisation du groupe PUK (Pechiney-Ugine-Kuhlmann) dans lequel Pechiney avait été intégré en 1972. La décision a été prise non seulement d’achever la modernisation de l’outil de travail mais également d’augmenter la capacité de l’usine de Saint-Jean-de-Maurienne. C’est alors qu’ont été édifiés les longs halls qui s’étirent sur de long entre Arc et voie-ferrée au sud de l’usine jusqu'à remplir la totalité de la plaine des Plans. Au terme des travaux, Saint-Jean pouvait produire annuellement et reprendre le premier rang en France, dans le respect le plus rigoureux des exigences environnementales. Les repreneurs successifs après la privatisation d’Aluminium Pechiney en 1990 ont été Alcan puis Rio Tinto. La situation s’est avérée très critique au début des années 2010. Le pire était alors à craindre si les calculs de rentabilité amenaient à privilégier la littoralisation des nouvelles installations. Tel avait été le cas lorsqu'il avait été arbitré entre la reconstruction sur place de Noguères, sur le gisement du gaz de Lacq et la création d'une nouvelle usine sur le port de Dunkerque. C’est avec un très grand soulagement qu’a été accueillie la proposition de rachat de Rio Tinto par l’Allemand Trimet en association avec EDF. Non seulement Saint-Jean voit son avenir assuré pour un nouveau bail mais l’investisseur a décidé de porter la production à , soit 40 % de la production nationale, les 60 % allant à Dunkerque. À l'aval de la production quantifiée d'aluminium L'usine des Plans a donc fêté son centenaire en 2007. Le secret de cette longévité tient sans doute en partie à une politique volontariste comme ce fut le cas lors de la nationalisation de 1983. Il est cependant permis de l'interpréter comme la récompense d'une volonté opiniâtre de rester à la pointe de l'innovation grâce au laboratoire créé en 1959 au sein de l'usine de Saint-Jean. Il est très significatif que, dans le même temps où Rio Tinto se désengageait en Maurienne, il décidait d'y conserver la propriété de ce « Laboratoire de recherche des fabrications » dans lequel œuvrent toujours 70 chercheurs en 2018 avec le triple objectif d'. De tous temps, l'usine de Saint-Jean-de-Maurienne s'est efforcée de compenser le handicap des frais de transport (il faut deux tonnes d'alumine pour une tonne de métal), et la perte de la rente énergétique depuis la nationalisation de ses centrales par EDF en valorisant le métal par sa première transformation : vers 1970, la moitié des ventes était constituée de plaques destinés aux laminoirs pour les produits plats, de fil-machine travaillé ensuite en tréfilerie, et, pour moindre partie de billettes dont sont tirés les produits ronds. La même politique a été reprise par Trimet qui a inscrit dans ses d'investissements fil-machine, barres et plaques en forme de T ainsi qu'une chaîne de production de lingots d’alliages pour répondre à des besoins spécifiques de l'industrie automobile. L'usine d'aluminium a induit l'existence ou le développement d'un petit monde de PME à Saint-Jean-de-Maurienne. Le plus bel exemple en est l'entreprise Clauser, fondée en 1963 et passée maître dans l'équipement des fours électriques et des cuves d'électrolyse. Elle n'a trouvé ses aises qu'en se délocalisant en 1971 dans la zone industrielle proche de Pontamafrey. Elle emploie en Maurienne 78 personnes mais elle est sans doute la seule entreprise à avoir assuré la promotion de la vallée loin de ses bases : deux filiales ont été créées : celle de Dunkerque en 1989 avec 50 emplois et celle de Dubaï avec 80 emplois, à partir de laquelle elle rayonne sur le Qatar, Bahrein et Oman. Les mutations humaines La présence de l’usine d’aluminium dans une vallée menacée de désertification industrielle a évité à Saint-Jean-de-Maurienne le déclin démographique qui menace tant de villes de province et lui a valu de conforter son rôle administratif comme sous-préfecture, à l’inverse de Moûtiers en Tarentaise, et ses équipements scolaires comme le lycée Paul Héroult. Elle a plus que triplé sa population depuis le dernier recensement avant la création de l’usine des Plans : à cette date contre à son maximum en 1982 et un déclin limité depuis ( en 2015). Son aire urbaine, qui inclut en particulier le petit millier d’habitants de la commune contiguë de Villargondran  est évaluée à . Sans doute cette courbe de croissance n’épouse-t-elle pas fidèlement celle de l’embauche dans la grande usine : avec près de en 2018 (contre 450 en 2013) on est loin des de 1940 du fait de la modernisation des installations, de l’automatisation des tâches et donc des gains de productivité. La physionomie de la ville n’en a pas moins été profondément transformée du fait de la fixation de la main-d’œuvre dans le périmètre de la commune avec un certain retard toutefois. La paysannerie des hautes vallées comme l’Arvan, les Villards ou le Bugeon ne manifestait aucun empressement à œuvrer sur les cuves d’électrolyse. Leur fonctionnement était surtout estival, en rapport avec la marche des centrales hydroélectriques. Or c’était la saison où les travaux des champs et la montée en alpage requérait leur présence sur l’exploitation. Il fallait donc pallier cette carence par l’embauche d’une main-d’œuvre italienne immigrée, qui répugnait elle-même à se fixer et se contentait de vivre dans des baraquements précaires aux portes de l’usine. Les Vénéto-Frioulans, dont le territoire avait beaucoup souffert des combats de la Grande guerre, furent particulièrement nombreux entre les deux guerres. La paysannerie mauriennaise n’a cédé à l’attrait du travail salarié en usine qu’à partir de 1936, à l’avènement du Front populaire. La loi sur les 40 heures de travail hebdomadaire, combinée au système des trois huit, permettait aux habitants de la montagne de concilier travaux des champs et en usine car dans le même temps était organisé le ramassage par autocar. À la fin des années 1930 naît vraiment le genre de vie ouvrier-paysan. Une cinquantaine sont recrutés dans le bassin de La Chambre et 260 descendent de l’Arvan. C’est cependant après la Deuxième Guerre mondiale qu’est entrepris de manière systématique l’effort de construction des cités en vue de fixer la main-d’œuvre à proximité de l’usine : ... pour la plus grande satisfaction de ces migrants-alternants : ils  sont de moins en moins nombreux à descendre de l’Arvan (30 en 1954) et plus aucun du bassin de La Chambre ou des Villards. Tout l’espace entre la vieille cité historique sur le cône du Bonrieu et le cours de l’Arc, soit le vaste cône de déjection de l’Arvan est urbanisé sous forme de pavillons. Enseignement Maternelle École maternelle Aristide-Briand (publique) ; École maternelle des Clapeys (publique) ; École maternelle des Chaudannes (publique) ; École maternelle Saint-Joseph (privée). Fermée à la rentrée 2015-16 Primaire École primaire Aristide-Briand (publique) ; École primaire des Clapeys (publique) ; École primaire des Chaudannes (publique) ; École primaire Saint-Joseph (privée). Fermée à la rentrée 2015-16. Collège Collège public : collège Maurienne ; Collège privé : collège Saint-Joseph. Fermé à la rentrée 2015-16 Lycée Lycée Polyvalent Paul-Héroult qui propose des formations de la voie générale, technologique et professionnelle. Manifestations culturelles et festivités 2006, départ de l'étape du Tour de France cycliste jusqu'à Morzine, vainqueur Floyd Landis après une étape de . Fête de la musique samedi 20 juin 2009. Fête de la saint Jean samedi 27 et dimanche 28 juin 2009. Cinéma en plein air tous les mardis et spectacle tous les jeudis en juillet et août. Passage de multiples courses cyclistes tout au long de l'été (Classique des Alpes junior, Tour des Pays de Savoie, Critérium du Dauphiné Libéré, Tour de France). Fête du pain jeudi 6 août 2009. de Saint-Jean en octobre. Divers spectacles tout au long de l'année (théâtre, concerts...). Salon des vins et saveurs de novembre organisé par l'association verres et verines du cœur. Santé La ville possède un centre hospitalier performant ainsi qu'une maternité et un EHPAD. Sports Saint-Jean-de-Maurienne est située à proximité de certains des plus grands cols alpins, du domaine skiable Les Sybelles et du parc national de la Vanoise. Des activités sont disponibles pour les amateurs de sports-nature, aussi bien les randonneurs et les cyclistes que les skieurs. Saint-Jean-de-Maurienne permet de rejoindre les cols de la Croix-de-Fer, du Télégraphe, du Lautaret, du Grand Cucheron, de la Madeleine, du Glandon, de l'Iseran, du Mont-Cenis et du Galibier. La ville accueille régulièrement des courses cyclistes importantes telles que le Tour de France ou le Critérium du Dauphiné libéré. Le Versus DIY Skatepark L'association « Skate And Create » permet la création d'un espace appeler skatepark DIY (Do It Yourself, fais le toi-même) sous la forme de chantier participatif. En 2017, le chantier débute à la Combe des Moulins où sont déjà présents des parcours accrobranche et terrains omnisports, le chantier dure jusqu'à l' automne 2021. Le skatepark fait plus de et possède une reconnaissance internationale, notamment grâce à des modules spécifiques, le « Volcano », où trône le plus grand couteau Opinel du monde, la « Porte de l'Enfer », un quarter de plus de 3 mètres de haut, des courbes suspendues et un loop. Les abords sont aménagés l'année suivante, notamment avec un espace street débutant. En 2022, il est envisagé la construction d'un « pumptrack » pour attirer les pratiquants de VTT. Médias Télévision locale : TV8 Mont Blanc - La Fibre Mauriennaise ; Radio locale : Radio Montagne FM ; Télévision locale : Maurienne TV. Revenus de la population et fiscalité Emploi Le taux de chômage, en 1999, pour la commune s'élève à 8,8 %, avec un nombre totale de 359 chomeurs. Le taux d'activité entre 20 et 59 ans s'établit à 84 % ce qui est supérieur à la moyenne nationale qui est de 82,2 %. On comptait 46 % d'actifs contre 19,1 % de retraités dont le nombre est légèrement supérieur à la moyenne nationale (18,2 %). Il y avait 21,9 % de jeunes scolarisés et 13 % de personnes sans activité. Répartition des emplois par domaine d'activité Entreprises de l'agglomération Actuellement, une importante activité de fabrication d'aluminium par électrolyse de l'alumine existe encore grâce à une usine Trimet France. Alcan (ex-Pechiney) : l'usine a fêté ses 100 ans en 2007. Commerce Tourisme En 2014, la capacité d'accueil de la commune, estimée par l'organisme Savoie Mont Blanc, est de répartis dans . Les hébergements marchands se répartissent comme suit : ; une structure d'hôtellerie de plein air et une chambre d'hôtes. Culture locale et patrimoine Lieux et monuments Période médiévale Le Tabellion ou Correrie : maison du juge Corrier nommé conjointement par le comte de Savoie et l'évêque. Construit après la révolte des Arves en 1326. La rue du Collège : rue médiévale, dernier exemple de boutiques des . Tour de la Fournache, tour de défense et observation de la vallée de la Maurienne. Période contemporaine Le théâtre Gérard-Philipe : architecture typique des années 1930. Monuments religieux La cathédrale Saint-Jean-Baptiste, place de la Cathédrale : singulier mélange de styles et d'époques. Son origine remonte au . . La crypte : bâtie au début de la période romane et redécouverte en 1958. Les stalles de la cathédrale : achevé en 1498, ce chef-d'œuvre de l'art gothique en bois de noyer est attribué à Pierre Mochet. Le cloître : situé entre la cathédrale et le réfectoire des chanoines, son origine remonte à 1450. Classé aux Monuments historiques en 1933. Le clocher : ancien donjon capitulaire ayant perdu sa flèche gothique et ses quatre clochetons en 1794. . Église Notre-Dame, place de la Cathédrale : ancienne église paroissiale, fermée aujourd'hui au public, son origine remonte au . Le clocher, aujourd'hui séparé de l'église, en était l'entrée. . Palais épiscopal de Maurienne ou Ancien évêché : remanié au et classé « bâtiment communal » depuis 1905. Le grand salon est un bel exemple d'art baroque. Couvent des Bernardines de Saint-Jean-de-Maurienne. Chapelle Bonne-Nouvelle : lieu de pèlerinage de style baroque avec des ex-voto. Table d'orientation. Chapelle du collège Saint-Joseph, 137, rue du Collège. Chapelle baroque située dans le collège Saint-Joseph (anciennement collège Lambertain, fondé en 1534). Chapelle Notre-Dame-de-Délivrance, D110 (la Combe des Moulins). Chapelle Notre-Dame du Travail, rue Jean Moulin aux Chaudannes. Chapelle Saint-Joseph, rue des Écoles. Espaces verts Le clos Carloz et la zone de loisirs de la Combe sont les principaux espaces verts de la ville. Il existe également le Jardin de l'Europe et le jardin Saint-Ayrald. Gastronomie Patrimoine culturel La commune possède plusieurs musées : Musée des costumes, arts et traditions populaires de Maurienne : ce musée présente de nombreux costumes traditionnels de Saint-Jean-de-Maurienne et de toute la vallée, et témoigne de la vie en Maurienne autrefois ; Musée de l'Opinel : l'histoire du fameux petit couteau imaginé en 1890 par Joseph Opinel et diffusé sur tous les continents ; Musée du Mont Corbier : toute l'histoire de la liqueur, de l'alambic à l'invention du Mont Corbier par l'abbé Guille en 1888. Associations culturelles notables : Société d'histoire et d'archéologie de Maurienne. Espaces verts et fleurissement En 2014, la commune de Saint-Jean-de-Maurienne bénéficie du label « ville fleurie » avec « trois fleurs » attribuées par le Conseil national des villes et villages fleuris de France au concours des villes et villages fleuris. Personnalités liées à la commune Naissance sur la commune : v. 650-v.750, saint Thomas de Farfa ou Thomas de Maurienne, abbé de Farfa. Célébré le 10 décembre. Nicolas Martin, auteur de Noelz en franco-provençal imprimés à Lyon en 1555. Antoine Rochaix (1762-1836), évêque de Moûtiers-Tarentaise (1828-1836). François-Emmanuel Fodéré (1764-1835), créateur de la médecine légale (une statue orne la place Fodéré au centre-ville). Antoine Brun-Rollet (1810-1858), commerçant et explorateur au Soudan. Jean-Baptiste Finet (1813-1892), magistrat, conseiller à la Cour de Chambéry, officier d'Académie, chevalier de la Légion d'honneur et de l'Ordre royal de la couronne d'Italie. Joseph Opinel (1872-1960), créateur du couteau Opinel. Henri Falcoz (1884-1936), homme politique. Pierre Balmain (1914-1982), couturier. Jean Baghe (1927-1992), militant ouvrier, chrétien et socialiste de la vallée de la Maurienne. Pierre Fournier, (1937-1973), journaliste et dessinateur pamphlétaire français. Catherine Sola (1941-2014), actrice. Jean-Noël Augert, né en 1949, skieur alpin. Kamel Belghazi, né en 1970, acteur. Damien Saez, né en 1977, chanteur, auteur, compositeur, interprète. Jean-Pierre Vidal, né en 1977, skieur alpin. Pierre-Emmanuel Dalcin, né en 1977, skieur alpin. Christophe Josse, journaliste sportif. Gérald Nguyễn, acteur, né à Saint-Jean-de-Maurienne. Jean-Baptiste Grange, né en 1984, skieur alpin, spécialiste des disciplines techniques du ski et particulièrement du slalom. Autres personnalités : Évêques de Saint-Jean-de-Maurienne du à 1966. Jean-François Nicot (1828-1903), pédagogue français, a été Inspecteur de l'enseignement primaire à Saint-Jean-De-Maurienne de 1862 à 1867. Francesco Gallo (INIS), peintre et sculpteur calabrais, vivant à Saint-Jean-de-Maurienne. Pierre Dufour prêtre de la paroisse condamné en 2006 pour viols et agressions sexuelles. Héraldique Voir aussi Bibliographie Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de Maurienne (lire en ligne) . Notamment l'article « Saint-Jean-de-Maurienne » (p.619) par Daniel Dequier. . Pierre Dompnier, Saint-Jean-de-Maurienne et son canton, Mémoire en images, ed. Alan Sutton, 2004, 128 pages. Roland Porte, Saint-Jean-de-Maurienne : une ville à l'œuvre, Ediville, 2009, 216 pages. Articles connexes Liste des communes de la Savoie Liens externes Site de la mairie Site de l'office du tourisme Notes et références Notes et cartes Notes Cartes Références Commune en Savoie Commune de Maurienne Ville adhérant à l'association Les Plus Beaux Détours de France Ancien chef-lieu de district Villes et villages fleuris Unité urbaine de Saint-Jean-de-Maurienne Aire urbaine de Saint-Jean-de-Maurienne Ville-étape du Tour de France en Savoie
16981
https://fr.wikipedia.org/wiki/Maurienne
Maurienne
La Maurienne est une vallée intra-alpine et une région naturelle française, située dans le département de la Savoie en région Auvergne-Rhône-Alpes. D'une longueur de , elle est traversée par la rivière de l'Arc. Elle correspond à l'une des six provinces historiques de la Savoie, qui fut un pagus (), puis au comté de Maurienne intégré au comté de Savoie avant de devenir l'une des provinces administratives (de 1723 à 1860) du duché de Savoie. Toponyme Originellement, la vallée est celle des Médulles ou Medulli, qui seront intégrées dans la province des Alpes cottiennes jusqu'à sa disparition au , tandis que la partie basse est occupée par les Graiocèles, dans la province des Alpes grées. Le mot Maurienne se substitue peu à peu pour désigner la vallée des Médulles. L'étymologie du mot Maurienne donne lieu à plusieurs hypothèses. Les premières mentions du nom apparaissent vers le avec l'édification de la cathédrale primitive dédiée à saint Jean-Baptiste à Maurienna Urbs (la future Saint-Jean-de-Maurienne). On trouve ainsi un Urbem Mauriennam à cette période. À cette même période, Grégoire de Tours désigne ainsi la ville : « urbs Maurienna » ou « locus Mauriennensis ». En 739, le testament du patrice Abbon mentionne la vallis Maurigenica. Le chanoine Adolphe Gros relève que la Maurienne sous sa forme Maurogenna désigne la ville jusqu'au , date à laquelle on commence à lui accoler celui du saint, alors que la vallée est désignée par « territorio Mauriennam ». Certains spécialistes voient dans l'origine du mot « Maurienne » un dérivé du latin Malus Rivus, « mauvais ruisseau », qui a évolué en mau riou/rien, comme l'alpiniste William Auguste Coolidge dans un article de la revue Alpine de 1904. En effet, la rivière de l'Arc est connue pour ses crues. Pour le chanoine Gros, dans son Dictionnaire étymologique des noms de lieu de la Savoie (1935), une autre hypothèse doit être envisagée. Il voit dans les formes primitives Maurogenna ou Maurigenna, désignant la ville, une féminisation du terme Maurogenos. Ce dernier serait un mot hybride entre le nom d'un certain romain Maurus, auquel est associé le suffixe celtique Genna, signifiant « fils de ». Le chanoine Jean-Louis Grillet, dans son Dictionnaire historique, littéraire et statistique des départemens du Mont-Blanc et du Léman rapporte que pour Jean de Pineda (jésuite espagnol du ) . Une dernière hypothèse, qui tend à perdurer, indique depuis le , avec le Theatrum Statuum Sabaudiæ (v. 1682), que Maurienne trouve son origine dans le mot « Maure », relatif aux incursions du des Sarrasins. La plupart des érudits ayant étudié la question rappellent cependant la mention très antérieure du . En effet, en 942, le roi Hugues d'Arles pour des raisons stratégiques, craignant de voir le roi d'Italie accéder à son trône, conclut un traité avec les Sarrasins. Ces guerriers voyageurs devant venir s'installer dans les Alpes pour empêcher toute invasion ennemie. Certains historiens s'accordent à dire qu'à la suite de cet accord, une partie de la communauté sarrasine s'implanta dans la vallée de l'Arc, qui allait de facto porter le nom de Maurienne. Nombreuses sont les théories qui s'appliquent à trouver l'origine du nom de cette vallée. Peut-être s'agit-il d'un savant mélange de tout cela. Cette diversité d'hypothèses renforce en tout cas le caractère mystérieux des racines du toponyme. En francoprovençal, appelé parfois arpitan, Maurienne se traduit par Môrièna. Géographie Longue de plus de , la Maurienne est l'une des plus grandes vallées transversales des Alpes. La rivière qui l'a modelée après la dernière glaciation est l'Arc. La Maurienne débute à l'ombre des Levanna, trois sommets recouverts par les glaciers des sources de l'Arc et surplombant le hameau de l'Écot (commune de Bonneval-sur-Arc) au pied du col de l'Iseran. Elle suit d'abord un axe nord-est—sud-ouest jusqu'à Modane, avant de descendre direction nord-ouest jusqu'à Aiton, où l'Arc rejoint l'Isère dans la combe de Savoie au pont Royal. Une partie de la vallée est intégrée au parc national de la Vanoise, dans la continuité du parc national italien du Grand-Paradis. Il n'y a pas à proprement parler de massif de la Maurienne : la vallée est bordée au nord (rive droite de l'Arc) par le grand massif de la Vanoise et les chaînes de la Lauzière et du Grand Arc, et au sud (rive gauche) par les Alpes grées (au sens restreint), le massif du Mont-Cenis, des Cerces, des Arves, des Grandes Rousses et de Belledonne. Les grands cols alpins qui partent de la vallée sont : l'Iseran () vers la Tarentaise, plus haut col routier des Alpes ; le Mont-Cenis () vers le val de Suse ; le Télégraphe () et le Galibier () vers le Briançonnais et l'Oisans ; la Croix-de-Fer () et le Glandon () vers l'Oisans ; la Madeleine () vers la Tarentaise ; le Grand Cucheron () vers la vallée des Huiles. Principaux sommets Partition de la vallée Les géographes distinguent traditionnellement trois ensembles, la basse, la moyenne et la haute Maurienne. L'historien Jean Dompnier, dans sa présentation générale de la moyenne Maurienne, précise qu' À ces trois ensembles, les vallées affluentes peuvent aussi être distinguées avec notamment celle de la Valloirette (du col du Galibier à Saint-Michel-de-Maurienne), le bassin de l'Arve ou de l'Arvan qui coule jusqu'à Saint-Jean-de-Maurienne), la vallée des Villards, dite aussi du Glandon (Saint-Alban et Saint-Colomban), ou encore celle du Bugeon (du col de la Madeleine jusqu'à La Chambre). De nombreuses vallées secondaires ont été les voies de passage privilégiées depuis la haute Antiquité entre la péninsule italienne et l'Europe de l'Ouest. Certaines telles que les vallées d'Avérole, de la Savine, du Fréjus ou encore de la Rocheure n'ont jamais été véritablement peuplées, mais ont toujours servi de voies de passage. La Basse Maurienne La Basse Maurienne débute avec le canton d'Aiguebelle pour se terminer au niveau de celui de La Chambre. Cette partie de la vallée traverse les massifs cristallins externes. C'est une portion boisée et verdoyante, au fond large, plat et encaissé. Elle est constituée de parois abruptes avec un très fort dénivelé entre son talweg et ces sommets proches (écart de en moyenne) visibles depuis le fond de la vallée. Par exemple, le dénivelé entre le village d'Épierre situé à et le proche sommet du Grand pic de la Lauzière culminant à offre au visiteur le sentiment de se trouver face à un mur de près de de hauteur. La Basse Maurienne, grâce à son relief escarpé et ses forêts denses et riches en nombreuses essences, offre un écosystème idéal pour de nombreuses espèces animales rares et farouches telles que le lynx La Moyenne Maurienne À partir de La Chambre s'amorce la Moyenne Maurienne qui s'étire jusqu'à Modane. Elle est constituée par un fond de vallée très étroit et s'ouvrant après d'impressionnants défilés et verrous comme celui du pas du Roc à l'entrée de Saint-Michel-de-Maurienne, sur des bassins reliés à des vallées latérales où se situent la plupart des villages de montagnes et des stations de ski telles que Valloire ou encore Saint-François-Longchamp. Elles se terminent généralement par un col carrossable tel que la Madeleine, le Galibier ou la Croix-de-Fer, ou bien de simples passages comme le col de la Valette culminant à ou le col de la vallée Étroite. Ces bassins concentrent la majorité des habitations et infrastructures industrielles. Ils sont alimentés par quantités de torrents de haute montagne qui ont été la raison de l'implantation des usines sidérurgiques en Maurienne au début du , tout comme cela a été le cas en Tarentaise ou en Valais. Tout récemment, le principal acteur est devenu le groupe Trimet, après avoir supplanté le groupe Rio Tinto. Ces usines, demandant une puissance électrique considérable, sont approvisionnées grâce aux centrales hydrauliques locales. À leurs débuts, le transport de l'électricité sur de grandes distances n'était pas maîtrisé, raison pour laquelle les industries ont été implantées à proximité des sources d'énergies. Le meilleur exemple est Saint-Jean-de-Maurienne qui demeure un pôle électrométallurgiques majeur. Le fond de la Moyenne Maurienne ne connaît, proportionnellement à sa longueur considérable, qu'une faible prise d'altitude. Cette portion de la vallée bénéficie sur son versant adret d'un ensoleillement exceptionnel. Ce micro climat, que l'on retrouve également en certains lieux de Haute Maurienne comme le cône de déjection de Sollières-Sardières-Termignon, permet de maintenir une agriculture traditionnelle et vivrière mais également de voir la renaissance de cultures oubliées, comme celle du safran. De la même manière, la viticulture refait son apparition. Ainsi, sur les coteaux les mieux exposés sont replantés des pieds de vignes et particulièrement le persan, un vin rouge natif de la Maurienne et par conséquent adapté aux conditions climatiques de cette dernière. Modane, dernière ville de la vallée (selon la définition INSEE), est une ville frontière, située au débouché des tunnels ferroviaire et routier du Fréjus et dominée par la station de Valfréjus. Ainsi Modane, ville située aux confins de la Moyenne Maurienne, est la porte d'accès à la vallée supérieure de l'Arc. D'ailleurs à la sortie de la cité, le relief change radicalement et la nationale, qui jusqu'alors était relativement plane, s'élève tout à coup pour se transformer en route de montagne survolant les falaises vertigineuses du verrou glaciaire de la barrière de l'Esseillon. La Haute Maurienne Enfin, on appelle Haute Maurienne la haute vallée de l’Arc, qui longe la frontière italienne sur environ dans la région du Mont-Cenis. S'étendant au-delà de la barrière de l'Esseillon, il s'agit de la partie supérieure de la vallée de l'Arc avec un talweg d'altitude élevée démarrant à , et formée principalement de verrous s'ouvrant sur des cônes de déjections. Elle débute en amont de la cicatrice de Chavière marquant la fin des massifs houillers et le début de l'unité des massifs cristallins Grand-Saint-Bernard/Vanoise/Ambin allant du Valais au val de Suse et bordés à l'est par le massif du Grand-Paradis. La région est connue depuis la plus haute Antiquité et on y trouve de nombreux vestiges d’occupation humaine depuis le Paléolithique. Au Moyen Âge, elle était un passage important d'échanges commerciaux grâce notamment à la route du Sel. Cette dernière traversant le massif de la Vanoise par le col du même nom, permettait d'échanger fromages, dont le beaufort réputé depuis l'époque romaine et le sel exploité aux mines de Salins en Tarentaise, contre étoffes et épices, en Italie, via le col du Mont-Cenis. Ce sentier d'altitude en grande partie pavé a récemment fait l'objet d'une importante restauration par le parc national de la Vanoise. La délimitation de la partie supérieure de la vallée reste controversée. En effet, pour les spécialistes de géographie physique, la Haute Maurienne commence en amont de Modane, et plus précisément au-delà de la barrière de l'Esseillon. Ce verrou glaciaire est un promontoire dominant la Moyenne Maurienne, riche en forteresses militaires, dont le but initial était de protéger la Haute Maurienne et le Piémont des invasions françaises. Pour les économistes, Modane est attachée à la Haute Maurienne arguant que la ville dispose d'une très forte influence sur les villages en amont, au travers d'infrastructures économiques et administratives (centres commerciaux, établissements scolaires ou gare SNCF par exemple). Toutefois pour la grande majorité des analystes, Modane est une ville rattachée à la partie médiane de cette vallée, aussi bien de par le relief (toute la partie avale du canton est creusée dans le sillon houiller qui se prolonge jusqu’à Saint-Michel-de-Maurienne), que par l'histoire industrielle de ce secteur. Longtemps restée à l'écart du reste de la vallée et de son développement économique, cette portion conserve un caractère authentique et sauvage, avec des traditions et un folklore unique et vivace tel que le Diable de Bessans, ou la Fête du célébrée dans le bourg de Bramans. L'architecture est différente du reste de la vallée, l'exemple le plus visible étant celui des toits en lauzes recouvrant les chalets et leurs cheminées décorées en pierres. Ainsi les nouvelles constructions tout comme les rénovations, en Haute Maurienne et ses contreforts situés entre Modane et Aussois, sont soumises à l'approbation du Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement de la Savoie (CAUE), avec le concours des architectes consultants et du Syndicat du Pays de Maurienne. Les villages, en remontant la vallée, sont : Villarodin-Bourget (et la station de ski de La Norma) ; Avrieux ; Aussois (station de ski) ; Bramans ; Sollières-Sardières (domaine de ski nordique sur le plateau de Sardières) ; Termignon ; Lanslebourg-Mont-Cenis, Lanslevillard (les deux villages formant avec Termignon la station de Val Cenis) ; Bessans (grand domaine de ski de fond et stade international de biathlon, unique en France) ; Bonneval-sur-Arc (domaine de ski alpin). Environ permanents, et environ en hiver. La Haute Maurienne est pourvue d'innombrables sommets dépassant les , et nombreux sont proches de la barre des . Cette portion de la Maurienne est pourvue d'une grande couverture glaciaire. D'un point de vue climatique, la Haute Maurienne est la parfaite illustration de monsieur Verneilh, alors préfet du département du Mont-Blanc sous l'occupation de la Savoie par Napoléon. Verneilh dans son rapport Statistique générale de la France, Département du Mont Blanc (1807) indique : « Souvent au fond d'une vallée, le voyageur supporte avec peine l'ardeur d'un soleil brûlant, en même temps qu'il aperçoit sur les monts qui l'environnent, les frimas d'un éternel hiver ; d'autres fois, après avoir traversé des neiges ou des glaces sur les cols des montagnes, il rencontre, en descendant dans la plaine, d'abord des bois, ensuite une riante verdure, plus bas des fleurs ou même des fruits. » (). Ainsi la Maurienne de par sa situation encaissée dans de très hauts massifs, et subissant les puissants effets de foehn, en est une parfaite illustration. Dans cette partie de la vallée les précipitations sont largement en dessous des moyennes. On compare très souvent cette région au climat quasi méditerranéen qui sévit dans la vallée du Rhône en Valais central, aux alentours de Sierre. Géologie La Vanoise dans son acceptation restreinte (Vanoise cristaline) est constituée d'un imposant et profond socle de quartzite (roche métamorphique compacte et très dure), de micaschistes, de gneiss et de nappes de granite qui chevauche le socle du massif cristallin interne du Grand Paradis dans la partie la plus orientale de la vallée. Les massifs formant la barrière sud alternent entre le socle cristallin d'Ambin formant une continuité géologique avec la Vanoise, allant du Valais au val de Suse (unité Grand-Saint-Bernard/Vanoise/Ambin), et les massifs de schistes lustrés tels que ceux de la pointe de Ronce, ou bien encore la pointe de Charbonnel. La Haute Maurienne se compose d'une grande variété de roches métamorphiques, allant du gneiss, schiste bleu, vert et micaschistes, en passant par la serpentinite, le quartzite ou encore les amphibolites et les calcschistes. On trouve également des roches magmatiques et plus particulièrement du porphyre, des gabbros et de la diorite affleurant du socle d'Ambin dans le massif du Mont-Cenis. Cette richesse minérale entraîne une grande diversité de reliefs, mais aussi de végétation qui se développent grâce aux différents types de sols que ces roches offrent. D'un versant à l'autre on peut donc trouver des espèces végétales totalement différentes du fait de la nature plus ou moins acide des sols. Cette particularité a conduit certains botanistes alpins à nommer certaines espèces en référence à l'un des massifs de la Haute Maurienne. La Laîche des glaciers (Carex glacialis) présente exclusivement dans les régions boréales a été découverte dans la région du Mont-Cenis. Les massifs de Haute Maurienne conservent une importante couverture sédimentaire principalement faite de gypse ce qui donne un aspect imposant aux différents massifs. Des carrières de gypses ont été exploitées jusqu'à une date récente, et l'architecture locale a largement utilisé cette matière alors très recherchée pour l'enduit d'une partie des façades des maisons. La dolomie, plus compacte et résistante que les autres roches sédimentaires, est également très présente sur les pentes situées en amont de la vallée. Imperméable et résistante à l'acide contrairement au calcaire, elle est par conséquent insensible à l'acidité des précipitations, et n'a pas subi les gels du quaternaire lors des phases de cryoclastie. Ces roches préservées se dessinent sous forme de monolithes perçant la couverture sédimentaire du socle cristallin entamée par la lente érosion des sols. Ainsi, les habitations traditionnelles de cette région reflètent cette richesse, les murs et lauzes de toit étant constitués de quartzite et de gneiss, le bardage de mélèze et d'enduit pour les façades. Cette profusion de roches dans un secteur limité fait le bonheur des géologues et botanistes. Il existe par ailleurs en Haute Maurienne quelques carrières exploitant des roches métamorphiques destinées à l'ornement, telle celle située sur la commune de Sollières-Sardières et produisant des porphyres schisteux. Toutefois ces exploitations restent exceptionnelles du fait de la réglementation environnementale stricte imposée par le parc national. Risques naturels La Maurienne est le siège de temps à autre de phénomènes d'essaims de séismes, succession de tremblements de terre se produisant au même endroit pendant une période pouvant aller jusqu'à plusieurs années. Ce fut le cas notamment d'un secteur centré sur Montrond au , et du secteur Montgellafrey–La Chapelle–Saint-François-Longchamp au . Faune et flore La faune et la flore sont composées des espèces suivantes. Faune Liste des principaux mammifères Bouquetin - Capra ibex Campagnol des neiges – Chionomys nivalis Chamois – Rupicapra rupicapra Grand rhinolophe – Rhinolophus ferrumequinum Hermine - Mustela erminea Lièvre variable – Lepus timidus Loup – Canis lupus Lynx boréal – Lynx lynx Marmotte - Marmotta marmotta : Omniprésente Martre des pins – Martes martes Mulot à collier – Apodemus flavicollis Musaraigne aquatique – Neomys fodiens Oreillard – Plecotus auritus Pipistrelle commune – Pipistrellus pipistrellus Renard roux – Vulpes vulpes Liste des principaux oiseaux Aigle royal - Aquila chrysaetos Cassenoix moucheté – Nucifraga caryocatactes Chocard à bec jaune – Pyrrhocorax pyrrhocorax Grand-duc d'Europe – Bubo bubo Gypaète barbu - Gypaetus barbatus Lagopède alpin – Lagopus mutus Niverolle alpine – Montifringilla nivalis Nyctale de Tengmalm – Aegolius funereus Perdrix bartavelle – Alectoris graeca Tétras-lyre – Tetrao tetrix Tichodrome échelette – Tichodroma muraria Liste des principaux reptiles et amphibiens Couleuvre d'Esculape – Elaphe longissima Coronelle lisse - Coronella austriaca Grenouille rousse – Rana temporaria Lézard vivipare – Zootoca vivipara Triton alpestre – Triturus alpestris Vipère aspic – V. aspis atra Meisner Flore Liste des principaux résineux Épicéa commun – Picea abies Genévrier commun – Juniperus communis Mélèze d'Europe – Larix decidua, dont le plus gros d'Europe se trouve à Montricher Pin de montagnes – Pinus mugo Pin à crochets - Pinus uncinata Pin cembro appelé localement Arve ou Arolle – Pinus cembra Pin sylvestre – Pinus silvestris Sapin pectiné – Abies alba Liste des principales fleurs protégées Androsace des Alpes – Androsace alpina Bruyère des neiges – Erica carnea Campanule du Mont-Cenis – Campanula cenisia Chardon bleu des Alpes – Eryngium alpinum Edelweiss – Leontopodium alpinum Génépi – Artemisia Gentiane utriculeuse – Gentiana utriculosa Laîche des glaciers – Carex glacialis Linnée boréale – Linnaea borealis Pensée du Mont-Cenis – Viola cenisia Pulsatille de Haller – Pulsatilla halleri Renoncule des glaciers – Ranunculus glacialis Sabot de Venus – Cypripedium calceolusi Saxifrage à feuilles opposées – Saxifraga oppositifolia Pédiculaire du Mont-Cenis – Pedicularis cenisia Histoire Héraldique Histoire de la province La Maurienne possède une histoire en lien avec sa géographie, une vallée intra-alpine permettant le passage et les échanges entre le futur territoire de la France et la péninsule italienne, lui donnant une certaine importance à chacune des périodes de l'histoire plus générale de la Savoie. C'est d'ailleurs dans cet espace qu'est mentionné pour la première fois l'ancêtre de la maison de Savoie, Humbert aux Blanches Mains, portant le titre vers le début du de comte de Maurienne et donnant naissance aux premiers princes de Savoie, futurs rois d'Italie. Protohistoire Il faut attendre la fonte des grands glaciers alpins et surtout le Néolithique pour que s'installent les premiers individus dans la vallée de Maurienne, en provenance de la péninsule italienne. On peut observer ainsi sur le territoire de la commune de Lanslevillard, des mégalithes comme celui de la Pierre aux Pieds (à un peu moins de ) et la Pierre de Chantelouve. Par ailleurs, dans l'ensemble de la vallée, on retrouve des pierres gravées ou des peintures rupestres comme celles de Bessans ou de l'Arcelle près du Mont-Cenis ou encore sur la commune d'Aussois. Sur les flancs sud et nord du Grand roc Noir se trouvent les gravures rupestres du Grand roc Noir, dans la commune de Termignon. Au village de Sollières, les archéologues ont trouvé, après une découverte fortuite en 1972, sur le site des Balmes (grotte située à ), une nécropole, indiquant une occupation de - 2900 à la fin de l'âge du fer. Cette découverte a conduit à la création d'un musée consacré à l'archéologie dans le village de Sollières-l'Envers, non loin d'où fut découverte la grotte. Une remarquable civilisation s'est développée à l'âge du fer () caractérisée par la production de bijoux (bracelets, pendeloques, etc.) par des bronziers locaux. Les nécropoles de tombes en coffres de lauzes sont abondantes (Albiez, Saint-Sorlin et Saint-Jean-d'Arves, Saint-Jean-de-Maurienne, Lanslebourg, Lanslevillard, Montdenis, etc.). Henri Onde relève par ailleurs que les . Antiquité Avant l'incorporation dans le monde romain, la Maurienne est peuplée de Gaulois. Les Médulles habitent la partie moyenne et basse de la vallée. La Haute Maurienne est quant à elle peuplée par les Graiocèles dont le chef-lieu Ocellum pourrait être localisé sur la commune d'Aussois. En - 16, l'ensemble de la vallée est intégrée à la province des Alpes Cottiennes avec pour capitale Suse. Le roi Cottius devient préfet de la province. Certains historiens font passer vers la vallée de la Maurienne, pour remonter le cours de l'Arc, Hannibal et son armée. Ainsi, une variante de cet itinéraire soutenue par Geoffroy de Galbert traverserait la chaîne de Belledonne au pas de Coche, franchirait le col de la Croix-de-Fer et rejoindrait la Maurienne à hauteur de l'actuel Saint-Jean-de-Maurienne. Ce raccourci de était pratiqué au Moyen Âge à travers une zone assez peuplée. Toutefois, un autre histoire, Serge Lancel, fait observer que le trajet au plus court en zone de montagne n'est pas forcément le meilleur, en raison de l'effort supplémentaire qu'il impose. Il considère que ce trajet détourné par la vallée de l'Arc revêt un intérêt stratégique car l'armée évite ainsi les cols du Petit-Saint-Bernard et de Montgenèvre, connus de ses adversaires, pouvant espérer surprendre les Romains. Trois passages vers l'Italie sont ainsi envisagés par les différents chercheurs en Maurienne : le col du Mont-Cenis (), le col du Petit Mont-Cenis () et le col Clapier ( ou débouchant en val de Suse et le cours de la Doire ripaire. Moyen Âge Terre épiscopale La cité de Saint-Jean-de-Maurienne reçoit de sainte Thècle, au , des reliques de Jean le Baptiste (trois doigts de la main). À cette occasion, Gontran, roi de Bourgogne, élève une cathédrale dédiée à Jean le Baptiste, en 565 ou 574, marquant le début de l'évêché. Au-delà de l'aspect spirituel, Gontran soustrait la vallée à l'autorité de l'évêque de Turin, prenant ainsi le contrôle sur les vallées de Suse et de Briançon. Cette politique lui permet de contrôler les vallées alpines entre son royaume et les territoires lombards, de la plaine du Pô. Au milieu du un groupe de Sarrasins venus du Fraxinet, dans les environs de l'actuelle Saint-Tropez, s'établit dans les Alpes et notamment dans la vallée de l'Arc. Envoyés par le roi Hugues qui a conclu un traité avec les Sarrasins, ils devaient essentiellement empêcher toute invasion ennemie, principalement en provenance de son rival le roi d'Italie Bérenger. Une partie des Sarrasins quitteront la région, une seconde sera vaincue lors de la bataille de Tourtour et enfin une troisième s'installera dans la région. « Le temps et d'innombrables mélanges de populations firent le reste : lentement, au fil des générations, le contingent sarrasin se dissout ainsi dans la population provençale ». Maurienne féodale Lors du passage de Charlemagne en Savoie, celui-ci divise le territoire en comtés, dont celui de Maurienne. Ce dernier est donné, avec le Traité de Verdun (843), à Lothaire jusqu'à son incorporation au nouveau royaume de Burgondie septentrionale. Lors de la traversée de la vallée, une légende veut que l'épée Durandal ait été donnée à Charlemagne par un ange de Dieu, afin qu'il la remette à un comte capitaine. Charlemagne l'offre à son compagnon Roland. Outre la légende, l'épée aurait été forgée grâce aux mines de fer des Hurtières, célèbres à l'époque dans toute l'Europe. À partir du , le contrôle de la vallée est partagé entre l'évêque de Saint-Jean-de-Maurienne et une nouvelle puissance régionale émergente, la famille des Humbertiens. Dans une moindre mesure, il ne faut pas omettre la famille vicomtale des La Chambre. Vers 1003, son premier représentant est un seigneur du nom d’Humbert, surnommé plus tardivement Blanches-mains, il semble être parent de hauts dignitaires du clergé et dans l'entourage (là aussi un proche parent ?) de la reine de Bourgogne Ermengarde. Il possède plusieurs fiefs dans la région et il obtient le titre de comte (sans précisions), puis celui de comte en Maurienne entre 1043 et 1046. Sa descendance obtiendra en 1143 le titre de comte de Savoie qui deviendra la dynastie de la Maison de Savoie. Le centre du pouvoir de la famille repose notamment sur les châteaux de Charbonnières (Aiguebelle) et d'Hermillon. La Maurienne est d'une certaine façon le berceau de cette famille à l'origine du comté de Savoie. Le pouvoir épiscopal est parfois mal accepté et amène à une jacquerie , en 1326. Le comte Édouard de Savoie doit intervenir pour secourir l'évêque, mais il en profite pour s'imposer définitivement sur l'ensemble de la vallée. Cette intervention était probablement commandée par le désir de , qui lui échappaient jusque-là. La vallée est divisée dès le en châtellenies. Avant la révolte des Arves, l'évêque en contrôle six . Avec l'intervention du comte de Savoie, il n'en conserve que trois : Saint-André, Argentine et Valloire. Il ne possède, en réalité, le plein pouvoir que sur cinq paroisses (Argentine, Albanne, Montricher, Valloire et Saint-André) appelée Terre limitée, partageant le contrôle avec le comte sur le reste des terres épiscopales, dite Terre commune. Par ailleurs, le comte de Savoie contrôle la quasi-totalité du reste de la vallée avec deux châtellenies : Aiguebelle et une seconde dite de Maurienne (regroupant une quarantaine de paroisses, la plus importante du comté de Savoie). La vallée relève du bailliage de Savoie, tout comme la Savoie Propre ou la vallée voisine de Tarentaise. Les vicomtes de La Chambre en contrôlent également deux. Les familles seigneuriales sont nombreuses en terres de Maurienne. Suivant un article d'Alexis Billiet (paru en 1837) voici quelques noms de famille des : la famille de Luciane ou Mareschal Luciane, château à Saint-Martin-de-la-Porte (voir Famille de Maréschal) ; la famille d'Urtières ou des Hurtières (de Urteriis ou Hurteria), présente dès le , qui se serait confondue avec les sieurs de Miolans au , sur Saint-Georges-des-Hurtières ; la famille de Tigny (de Tygniaco) (disparu au ), possédait une maison forte sur le village de Tigny (Aujourd'hui hameau de La Chapelle) ; la famille des nobles Pallueli de La Rochette (Palueli de Rupeculâ) ; les familles d'Arves, originaire des Arves, de Sallière(s), originaire d'Albiez-le-Jeune et de Martin, originaire de Saint-Colomban-des-Villards. Les deux premières familles sont associées par mariage pour devenir Sallière(s) d'Arves, puis le , Gasparde, la fille aînée de Pierre Sallière d'Arves, épouse Ennemond Martin, donnant la famille Martin Sallières d'Arves ; la famille des Colonnes (de Colompnis), au village des Colonnes, possession d'un château, Saint-Pancrace ; la famille des Côtes (de Costis), possession d'un château à Saint-Pancrace ; la famille de La Balme, avec un château à Montvernier ; la famille de Seyssel, vicomtes de Maurienne ; la famille d'Albiez (de Albiaco), château à Albiez-le-Vieux ; la famille Du Pont, avec des biens de Saint-Michel-de-Maurienne à la basse Maurienne ; la famille de La Place (de Plateâ) ; la famille de Cuines (de Cuynâ) () ; la famille des nobles Vallin, château sur le territoire de Fontcouverte. Histoire contemporaine En 1805, établit lors de la traversée des Alpes durant la campagne d'Italie une route nationale qui accentua l'importance commerciale de la vallée. La même année est inaugurée la nouvelle ligne de télégraphe Chappe Paris-Turin qui traversait toute la vallée de l'Arc. À ce jour, de nombreux vestiges de sémaphores subsistent sur les hauteurs de la Maurienne. Le télégraphe de Sollières-Sardières a pour sa part été récemment restauré dans le cadre du bicentenaire de l'invention de ce réseau de communication. Le , une avalanche provenant du massif de la dent Parrachée détruisit partiellement le village de Sollières et emporta la plus grande partie de son église. Elle fut reconstruite quelques années plus tard. À l'époque sarde, à partir de 1819, la vallée est barrée à la hauteur de l'Esseillon par une défense du type clusurae. À partir de 1857, le chantier du percement du tunnel ferroviaire du Mont-Cenis entre Modane, alors savoyarde jusqu'au traité de Turin, et Bardonèche, sous l'impulsion de l'administration sarde, permit de relier Turin à la France par la ligne du Fréjus. En raison du temps de percement du tunnel franco-italien, prévu sur trente ans, Thomas Brassey et John Fell proposent en 1865 à l’empereur de construire une ligne de chemin de fer entre Saint-Michel et Suse. La ligne passe par le col du Mont-Cenis avec une locomotive système Fell, suivant pratiquement le tracé de la route. L’exploitation cessa au bout de trois ans en 1871, les travaux de percement du tunnel ferroviaire du Mont-Cenis s’étant accélérés, grâce à l’invention de l’ingénieur Sommeiller qui mit en service sa perforatrice à air comprimé. Cet ouvrage accentuant le rôle stratégique de la voie de communication Maurienne-Val de Suse a depuis grandement facilité les échanges entre la plaine du Pô et l'Europe occidentale. Dans la nuit du au , la Maurienne est le théâtre d'un accident ferroviaire à proximité de Saint-Michel-de-Maurienne, faisant officiellement un peu plus de . Les journaux allant quant à eux dénombrer jusqu'à près de . Durant la Seconde Guerre mondiale, la partie supérieure de la vallée est occupée selon les dispositions de l'armistice du 24 juin 1940 signé à la villa Incisa située dans la région de Rome. La France et le royaume d'Italie sont représentés respectivement par Charles Huntziger et le maréchal Pietro Badoglio. Par cet accord, la Haute Maurienne (canton de Lanslebourg-Mont-Cenis) ainsi que les communes d'Aussois et Avrieux sont annexées au royaume d'Italie et leur administration transférée à Turin. On impose aux habitants d'échanger leur carte d'identité française contre des passeports italiens. À la suite de l'occupation allemande conséquence de la capitulation italienne, le , les villages de la haute vallée de l'Arc subissent de nombreuses représailles et destructions de la part des occupants voulant punir les mouvements de résistances. La région est le théâtre de massacres, les villages tels Lanslebourg ou Bessans sont brûlés. Un camp de concentration est même construit à Modane. Cette dernière est bombardée le par l'aviation alliée. L'objectif est alors la gare, important centre de transit entre la France et l'Italie au centre des batailles entre les troupes allemandes et les forces alliées. De nombreux obus manquent leur cible et provoquent de lourdes destructions et près d'une centaine de morts parmi les civils. Par la suite, la Haute-Maurienne a été au cœur de l'un des plus célèbres combats de la résistance française dans les Alpes. Sur les hauteurs de la commune de Sollières-Sardières s'est déroulée la bataille du Mont-Froid à d'altitude, entre les chasseurs alpins, et des troupes allemandes totalement endoctrinées au cours du mois d'. Ces combats livrés dans des conditions extrêmes sont devenus l'un des symboles de la résistance dans les Alpes. À la suite de cette bataille, le traité de Paris est venu rectifier ce qui avait été considéré comme une faiblesse géostratégique et une erreur historique en réintégrant la totalité du plateau du Mont-Cenis jusqu'alors sur le sol italien depuis le découpage de la Savoie durant son annexion en 1860. Ainsi, à la sortie de la guerre, la carte de la Haute-Maurienne s'est vue agrandie d'une superficie de . De jure, les communes de Sollières-Sardières, Lanslebourg et Bramans, retrouvaient leurs alpages séculiers qui jusqu'alors étaient en territoire étranger bien qu'ayant toujours été leur propriété, la Maurienne retrouvant finalement ses frontières historiques. Durant le mois de , la Maurienne est dévastée par une crue spectaculaire. Les villes de Modane et de Fourneaux sont les plus touchées. Dès le début du mois, des pluies torrentielles arrosent la vallée et plus particulièrement la Haute-Maurienne. Sous l'influence d'un effet de foehn provoqué par la lombarde, la température passe de 8 à plus de 30 degrés. Cela a pour conséquence la multiplication par cinq du débit des cours d'eau, conduisant l'Arc à sortir de son lit. L'alerte générale est donnée dans la nuit du aux alentours de du matin. La rivière devient incontrôlable, ayant dépassé de plus de sa hauteur normale et charriant dans le courant rondins de bois, pierres et boue ; l'eau s'infiltre dans les habitations et détruit tout sur son passage. Les canalisations explosent sous la pression, et le pont de la Glaire, ne pouvant résister, est emporté. Cette crue détruit les infrastructures de communications, que ce soit le téléphone ou les routes et voies ferrées. Cet incident conduira la population et les autorités à définir une nouvelle politique d'aménagement de la rivière afin d'éviter qu'un tel événement puisse se reproduire. De à 1964, de grands travaux seront entrepris pour endiguer le lit de l'Arc, et ainsi prévenir de nouvelles crues, représentant une menace pour l'ensemble des habitants de la Maurienne. Aventure de la houille blanche Dès les années 1900, les progrès technologiques de l'hydroélectricité suisse sont à l'origine d'intenses spéculations boursières sur les sociétés hydroélectriques, qui profitent aux implantations industrielles en Maurienne. Redynamisation de la vallée Folklore et traditions Le costume traditionnel mauriennais que portaient au les habitants de la vallée pour aller à la messe entre autres, est toujours à l'honneur lors des grandes fêtes de village ou du rassemblement annuel. La tradition du à Bramans en Haute-Maurienne est une fête qui . Dans un premier temps par une procession avec la bénédiction d'une pyramide de pain à l'anis et au safran, fleurie de fleurs des champs. Puis tout ceci accompagné dès l'annexion de la Savoie à la France en 1860, par la clique des sapeurs pompiers, créée dès le retour de l'armée napoléonienne des villageois. Aujourd'hui, chaque année les femmes en costume traditionnel et les pompiers défilent le matin accompagnant au travers des rues du village le pain fleurie et la vierge Marie. Depuis les années 1990, la fête continue l'après-midi du avec des animations de rue où les villageois font revivre les métiers et traditions d'antan. Le diable est la figure emblématique de la Haute Maurienne. Depuis les gorges de l'Esseillon jusqu'à Bonneval-sur-Arc, sa représentation fait partie du quotidien des habitants. Ce folklore aurait pour origine une vieille légende selon laquelle un jeune homme aurait pactisé avec le démon afin de pouvoir construire un pont surplombant les deux rives des gorges de l'Arc. Ces dernières sont surnommées par les locaux de « gorges du diable ». Ainsi dans toute la partie supérieure de la vallée, la figure du « malin » est devenue une image commune aux habitants. Le village de Bessans en a fait l'emblème de sa municipalité, de nombreuses sculptures colorées sont éparpillées dans le village, et certains artisans perpétuent la fabrication. Sa représentation est présente dans tous les villages de manière plus ou moins voyante. Par exemple dans l'église de Sollières-l'Endroit, sur un des retables, le visage du diable est accolé à celui d'un chérubin. Politique et administration La capitale historique de la Maurienne est Saint-Jean-de-Maurienne, au confluent de l'Arc et de l'Arvan. La Maurienne correspond à l'arrondissement de Saint-Jean-de-Maurienne rassemblant les cantons de : Aiguebelle ; La Chambre ; Lanslebourg-Mont-Cenis ; Modane ; Saint-Jean-de-Maurienne ; Saint-Michel-de-Maurienne. Principales villes Les principales villes, en remontant la vallée vers l’est, sont : En Basse Maurienne : Aiguebelle La Chambre En Moyenne Maurienne Saint-Jean-de-Maurienne Saint-Michel-de-Maurienne Modane En Haute Maurienne : Aussois (porte de la Vanoise) Bramans (porte de la Haute Maurienne) Sollières-Sardières Termignon Lanslebourg-Mont-Cenis et Lanslevillard formant avec Termignon la station de Val Cenis Vanoise Bessans Activités Transport Ligne de la Maurienne et tunnel ferroviaire du Fréjus (début des travaux 1857, inauguration 1871). . Tunnel routier du Fréjus (début des travaux 1974, 1979, mise en service 1980). Autoroute française A43 (début des travaux 1993, inauguration 1997). Cette autoroute a joué un rôle majeur dans le développement de la vallée. En effet, ce nouvel axe de communication a permis de désengorger les routes nationales et départementales saturées par le trafic, tout en permettant de réaménager le fond de la vallée. Ces travaux ont amélioré l'image de la Maurienne vis-à-vis des habitants comme des voyageurs traversant la vallée. En effet, alors que la loi impose que chaque nouveau tronçon autoroutier alloue 1 % de son budget pour la valorisation du territoire qu'elle traverse (loi 1 %), l'A43 en a quant à elle injecté 5 %. Cette forte allocation budgétaire a visé la réduction des nuisances sonores et visuelles, tout en œuvrant pour la réfection et la réhabilitation de certains sites en friches. Ainsi, l'autoroute a fait de grands efforts pour minimiser l'impact de la voie routière sur le paysage en ayant recours le plus souvent possible aux tunnels et tranchées couvertes, et en utilisant les remblais des travaux pour réaménager certains sites à l'abandon. Le projet de liaison ferroviaire transalpine Lyon - Turin pourrait apporter un nouveau souffle économique à la vallée grâce aux lourds travaux prévus pour le percement des différents tunnels. La question de la viabilité économique de cette nouvelle liaison a été mise en cause par la Cour des comptes. Ce projet ne fait pas l'unanimité au sein de la population locale, certaines communes parfois limitrophes ayant des avis diamétralement opposés : la mairie de Villarodin-Bourget s'oppose au projet actuel, alors que . Industrie Bien avant le développement économique et industriel induit par la houille blanche ou plus récemment par le tourisme, la Maurienne a très tôt été un site notable pour l'industrie. En effet, dès 1289, dans sa partie basse au niveau de la vallée de Saint-Georges-d'Hurtières, l'industrie minière a connu ses premières heures de gloire, pour ensuite devenir majeure à partir de 1875. Dès la fin du , avec le développement de la houille blanche en Maurienne, l'industrialisation a pris un nouvel essor. Cette nouvelle source d'énergie a amené l'installation de grands groupes électrochimiques et électrométallurgiques. Durant l'été 2013, des négociations ont eu lieu pour la cession de l'usine Rio Tinto au profit d'un consortium constitué entre Trimet détenant 65 % du capital et EDF pour les 35 % restants sous les bons auspices du groupe bancaire BNP Paribas. Cette usine produit essentiellement du fil-machine en aluminium utilisé, entre autres, dans le câblage électrique de l'industrie de l'énergie et dans la connectique au sein de l'industrie automobile. Le procédé de fabrication d'aluminium par électrolyse nécessitant beaucoup d'électricité, l'implantation au de l'industrie de l'aluminium s'explique dans cette région par ses nombreux barrages hydroélectriques et son chemin de fer. Pôles scientifiques Le Laboratoire souterrain de Modane (LMS), centre de recherche fondamentale de l'IN2P3 (CNRS) et du CEA, est situé au milieu du tunnel routier du Fréjus. Il s'agit du laboratoire le plus profond en Europe et son volume disponible est de . Mis en place à partir de 1982, il se situe au km 6,5 du tunnel routier du Fréjus, à sous la pointe de ce dernier ( équivalent eau). Grâce à sa profondeur, lui offrant une isolation totale aux divers rayonnements, le LSM accueille des expériences de recherche fondamentale en physique des particules, astroparticules et physique nucléaire mais aussi des détecteurs d'ultra-faible radioactivité permettant des mesures environnementales, des applications dans le domaine de la datation, la détermination de l'origine géographique de produits, ou bien encore des bancs de tests en microélectronique. La soufflerie de l'ONERA, située administrativement sur les communes d'Avrieux et de Modane, est le plus grand parc de soufflerie d'Europe. Elle emploie essentiellement des techniciens et chercheurs. Elle regroupe un ensemble de souffleries simulant des écoulements allant des vitesses subsoniques aux vitesses hypersoniques. Ses travaux vont de la recherche spatiale à l'aéronautique, en passant par la défense et la sécurité. Historiquement, le premier matériel de soufflerie, installé en Autriche, a été cédé au titre des réparations de la Seconde Guerre mondiale, en faveur de la France sortie victorieuse ; il provenait de l'Ötztal, dans la région du Tyrol alors sous occupation française à la suite du conflit. Ces deux installations sont à la pointe de la technologie scientifique mondiale. Les chercheurs voudraient profiter de la construction (en cours) d’une voie de secours dans le tunnel pour creuser un laboratoire dix fois plus grand. Hydroélectricité La vallée de Maurienne possède de nombreuses infrastructures hydroélectriques (barrages), comme celles du Mont-Cenis, de Bissorte, une partie de Grand'Maison partagé avec le département de l'Isère, ou bien encore des plans d'Amont et d'Aval dans la vallée surplombant Aussois. Tourisme La vallée compte une vingtaine de stations de sports d'hiver, depuis la petite station village tel Albiez-Montrond, où fut créé le célèbre Opinel dans les années 1890, aux stations de , créées de toutes pièces dans les années 1970 tel Le Corbier et Les Karellis. Certaines de ces stations se sont associées pour créer de grands domaines skiables, comme Les Sybelles, Galibier-Thabor ou Val Cenis Vanoise. Ces stations proposent d'autres activités que le ski, comme des pistes de randonnée en raquettes ou plus originales comme des promenades en traîneau à chiens ou à ski tracté par un cheval (Ski joëring). Le parc national de la Vanoise est une zone de protection du biotope alpin, créé en 1963 et partagé entre la Tarentaise au nord, et la Maurienne au sud. La Maurienne, aux côtés du Beaufortain, de la Tarentaise et du val d'Arly, a reçu le label « Villes et Pays d'art et d'histoire » pour le projet Pays des Hautes vallées de Savoie (1991), en lien le développement de l'art baroque dans ces vallées. Depuis quelques années, le syndicat des Pays de Maurienne, organisme chargé de la promotion touristique de la vallée donne un nouvel élan au développement du territoire au travers du cyclisme en mettant en place une marque « La Maurienne, le plus grand domaine cycliste du monde ». En effet, la Maurienne de par sa géographie est dotée de pistes cyclables relativement planes en fond de vallée, mais aussi de routes de montagnes mythiques, donnant accès à des cols alpins légendaires d'altitude variée, tels le Télégraphe culminant à , la Madeleine atteignant , mais également le Galibier rejoignant le parc national des Écrins à une altitude de , sans oublier l'Iseran, col routier le plus haut des Alpes à . Ces cols et paysages sont couverts par le célèbre Tour de France, événement sportif le plus regardé dans le monde après les Jeux olympiques et la Coupe du Monde de football. Cette compétition, comme dans une moindre mesure celles du Critérium du Dauphiné ou du Tour des Pays de Savoie, semble avoir un impact indirect sur la fréquentation touristique, comme l'indique le directeur du parc national de la Vanoise, Emmanuel de Guillebon, à propos de l'espace protégé. La Maurienne est également située sur la route des Grandes Alpes, du col de l'Iseran au col du Galibier en passant entre-autres par Bonneval-sur-Arc, Lanslebourg-Mont-Cenis, Modane, Saint Michel de Maurienne et Valloire. La Maurienne possède de nombreux musées qui reflètent son histoire, son artisanat et son agriculture traditionnelle. Ainsi, le musée du Félicien situé à Argentine permet de découvrir le quotidien des paysans d'autrefois, la coutellerie est présente à Saint-Jean-de-Maurienne au travers du musée de l'Opinel. Un espace muséographique consacré à l'aluminium, Espace Alu, a été créé en 2007 à Saint-Michel-de-Maurienne. Agriculture Le fromage (AOC Beaufort), surnommé « prince des gruyères », est présent dans pratiquement l'ensemble de la région. Il constitue un élément vital pour la vie paysanne locale, grâce à la vente de son lait qui possède un cours bien plus élevé que celui destiné à d'autres activités agroalimentaires. Mais il existe également des appellations plus rares comme le bleu de Termignon ou bleu de Bonneval, dont une toute nouvelle coopérative de transformation va voir le jour sur la commune de Sollières-Sardières. Le safran de Maurienne est réintroduit dans la vallée depuis 2008. Le persan et le blanc de Maurienne : deux cépages autochtones que chaque paysan cultivait sur ses terres, comme il en était la tradition dans de nombreuses vallées alpines. Mais cette culture a peu à peu disparu au profit de vins moins chers et plus faciles à exploiter en provenance d'autres régions. La première vendange de ces anciens cépages a eu lieu en 2010. Protection environnementale La quasi-totalité de la Haute Maurienne est incluse dans le parc national de la Vanoise et son aire optimale d'adhésion. Premier parc national en France, créé en 1963, il jouxte le parc national italien du Grand Paradis, offrant le plus grand espace protégé des alpes. Il s'y trouve une population importante de chamois mais également de bouquetins qui, avant la création du parc national de la Vanoise, étaient les derniers survivants de leur espèce dans les Alpes, hormis la harde du Grand Paradis. Le parc offre également refuge à nombre d'espèces de la faune alpine, tels que les lièvres arctiques, les tétras lyres, les lagopèdes alpins, ainsi que le Triton alpestre. L'aigle royal, symbole de la Maurienne et de la Tarentaise ornant leurs blasons respectifs, est solidement implanté en Vanoise avec 29 couples et plus de 24 aiglons selon le dernier recensement de 2010 Le gypaète barbu a fait l'objet d'une réintroduction récente qui est une réussite. Le loup a atteint la région depuis au moins. Le lynx est également présent et surtout en Basse Maurienne.. Le retour de ces prédateurs a modifié la gestion du pastoralisme, la plupart des troupeaux d'ovins et de caprins sont dorénavant surveillés par des patous. De nombreuses zones en Maurienne sont classés Natura 2000. Lieux et monuments Les cols routiers : Col du Grand Cucheron Col du Glandon Col de la Croix-de-Fer Col du Galibier Col du Mont-Cenis Col de l'Iseran Col de la Madeleine Col du Télégraphe La barrière de l'Esseillon entre Aussois, Bramans et Avrieux, une série de cinq forts construits par le royaume de Piémont-Sardaigne entre 1818 et 1830 pour protéger le Piémont d'une invasion française. Les forts, édifiés selon les principes de l'ingénieur militaire Marc-René de Montalembert (la fortification « perpendiculaire ») portent les noms des princes de la Maison de Savoie : Charles-Albert, Marie-Christine, Charles-Félix, Victor-Emmanuel et Marie-Thérèse. Cette dernière, la Redoute Marie-Thérèse, est aménagée d'une manière raffinée, et a servi de lieu de bal. D'ailleurs, l'origine du mot redoute vient de l'italien ridotto qui signifie à la fois lieu fortifié, mais aussi lieu festif. L'église de Saint-Pierre d’Extravache à Bramans : plus vieille église de Savoie. Elle symbolise le début du christianisme ; elle aurait été fondée par deux disciples de saint Pierre : Elie et Milet. Les chemins du Baroque de Maurienne : église et monuments décorés dans le style Baroque, Musée du Baroque à Lanslebourg. Le musée de l'Opinel situé à Saint-Jean-de-Maurienne, couteau mondialement reconnu, et ayant vu le jour à Albiez-le-Vieux. La cité épiscopale de Saint-Jean-de-Maurienne, avec son palais des évêques qui abrite le musée des costumes, d'archéologie, d'arts et traditions populaires ; sa crypte des débuts de l'art roman, sa cathédrale, son cloître et ses stalles du . L'AURA de Maurienne à Sainte-Marie-de-Cuines : inaugurée en 2007, composée de individuelles en aluminium gravé pour une superficie de , l'AURA est considérée comme l'une des plus grandes créations collectives au monde. Sur la commune d'Aussois le parc archéologique des Lozes expose des gravures rupestres à même le sol le long d'un parcours touristique. Sur la commune de Sollières-Sardières la grotte paléolithique de la Balme datant de 2900 et son musée, ainsi que le monolithe cargneule de de hauteur. Le chemin d'Hannibal à Bramans : sentier de randonnée empruntant les traces du général Hannibal, de ses et de ses 37 éléphants, partis conquérir Rome en 218 avant de redescendre vers Giaglione en Italie. Parrainages Trains De 1926 à 1976, toutes les locomotives (telles les CC 7100 et CC 6500) équipées spécifiquement pour capter le courant par un troisième rail sur la ligne Chambéry-Modane étaient surnommées « Maurienne ». Une sous-série de CC 6500 circulait ainsi en livrée dite « Maurienne », d'une couleur vert bleuté foncé 312, bandes blanches et marquages jaunes ou blancs. Aujourd'hui ne subsiste sous cette livrée que la CC 6558. La rame TGV Sud-Est 68 a été inaugurée le à Modane dont elle a porté le blason durant son service jusqu'à sa radiation en 2015. La locomotive BB 22287 porte le blason de la ville de Saint-Jean-de-Maurienne. Armée de l'air Un escadron d'hélicoptères, autrefois stationné sur la base aérienne de Chambéry, porte le nom de Maurienne. Voir aussi Bibliographie Les Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de Maurienne, fondée en 1856. E. Brocard, Maisons de Savoie. Combe de Savoie, Maurienne, Tarentaise, Éditions Cabédita, Collection Sites et Villages, 1997. . . . Chanoine Adolphe Gros, 1946-1947, Histoire de la Maurienne, Imp. réunies - Chambéry, 4 tomes, réédités par PyréMonde/Princi Negue en 2006, . . Articles connexes Savoie et l'Histoire de la Savoie Saint-Jean-de-Maurienne J'aime la Maurienne Liens externes Le site de mutualisation des Archives départementales de la Savoie et de la Haute-Savoie - sabaudia.org a consacré 3 dossiers à la vallée, aujourd'hui consultable sur savoie-archives.fr : (6 pages). (18 pages). (6 pages). Notes et références Notes Références
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Robert%20Ier%20de%20Normandie
Robert Ier de Normandie
Robert de Normandie (v. 1010 – ), dit Robert le Libéral ou, plus couramment, Robert le Magnifique, est duc de Normandie d'août 1027 jusqu'à sa mort, survenue en Terre sainte le , lors d'un pèlerinage. Il est le père de Guillaume II de Normandie, dit « Guillaume le Bâtard », futur Guillaume le Conquérant. Robert « le Diable » ? L'historien Lucien Musset dépeint Robert le Magnifique comme « une personnalité violente et difficile ». Il est ainsi parfois considéré comme l'inspirateur du personnage légendaire de Robert le Diable. Sa rencontre avec Arlette (ou Herlève), qui deviendra sa « frilla » (épouse « à la manière danoise »), ou son passage à Constantinople ont donné lieu à des histoires plus ou moins légendaires. Sa mauvaise réputation provient en partie des conditions douteuses qui lui permirent d'accéder au trône de Normandie. Une accession au pouvoir trouble Robert le Magnifique était le second fils du duc Richard II de Normandie. À la mort de ce dernier en 1026, son fils aîné Richard III lui succéda naturellement tandis que Robert se voyait confier le comté d'Hiémois avec pour capitale Exmes. Ce dernier préféra résider au château de Falaise plutôt que dans la motte féodale de bois d'Exmes. Dans la même année ou la suivante, le cadet se révolta contre le duc. L'armée ducale se présenta alors devant Falaise où était retranché le rebelle. Robert capitula et se soumit à son frère. Il rendit l'hommage vassalique à Richard et put conserver le comté d'Hiémois. Mais en 1027 Richard III mourut empoisonné. Aussitôt, Robert écarta de la succession le fils bâtard du défunt, Nicolas, et monta lui-même sur le trône. Si Guillaume de Jumièges ne dévoile pas le nom de l'empoisonneur, les écrivains plus tardifs, comme Wace n'ont pas hésité à accuser Robert du crime. Il apparaît en effet comme le principal bénéficiaire de la mort de Richard III. Des rébellions écrasées Âgé de dix-sept ans environ, Robert devint donc duc en 1027. Il montra rapidement qu'il entendait tenir la Normandie d'une main de fer. Vers 1027/1028, Guillaume I de Bellême, un seigneur des confins méridionaux de la Normandie, se révolta. Le duc vint l'assiéger dans Alençon. Le rebelle fut contraint à la reddition lors de laquelle Robert le Magnifique lui imposa la pesante humiliation de se présenter devant lui avec une selle de cheval sur les épaules. Dans les débuts de son principat, Robert le Magnifique apprit que l'évêque Hugues de Bayeux recrutait des soldats en France pour renforcer la défense de son château d'Ivry. Furieux d'être tenu à l'écart du conseil ducal, il comptait faire de la forteresse normande un pôle de résistance au duc. Robert réagit rapidement : il se présenta devant Ivry avant même que Hugues ne soit revenu de France. L'évêque dut négocier un sauf-conduit pour ses fidèles déjà réfugiés dans le château contre son propre exil. Il ne fut autorisé à revenir en Normandie qu'en 1032, au plus tard, mais il resta plutôt à l'écart de la cour. Le conflit entre le duc et l'évêque de Bayeux est peut-être en lien avec celui entre Robert le Magnifique et son oncle Robert le Danois. Conflits avec l'Église Fils du duc Richard I de Normandie, Robert le Danois était l'un des personnages les plus puissants du duché puisqu'il était comte d'Évreux et archevêque de Rouen. Guillaume de Jumièges nous explique que Robert le Magnifique se déclara son ennemi, sans que l'on sache les raisons de cette soudaine opposition. Peut-être l'archevêque goûtait-il peu la politique ducale envers l'Église. Les historiens ont remarqué en effet qu'au début de son principat, Robert le Magnifique enleva des terres aux abbayes et aux grandes églises pour les distribuer à de jeunes nobles (tel Roger de Montgommery). C'était un moyen de les fidéliser et de les récompenser à moindre frais. Mais le duc rompait ainsi avec l'attitude de ses prédécesseurs, notamment Richard II, qui s'étaient montrés généreux avec l'Église Robert le Danois lui a-t-il adressé des remontrances pour ces usurpations ? Toujours est-il que le duc s'enflamma contre lui et partit faire le siège d'Évreux en 1027/1028. Après avoir mis en défense la cité, l'archevêque préféra négocier. Il choisit l'exil et se rendit auprès du roi Robert « le Pieux ». Il ne s'avouait pas pour autant battu. Pour faire fléchir son neveu, il lança l'anathème sur la Normandie. La sanction ecclésiastique fit son effet : Robert le Magnifique rappela Robert le Danois et le rétablit dans ses charges comtales et archiépiscopales. Un revirement d'attitude Ce conflit entre l'archevêque et le duc semble constituer une inflexion dans la politique religieuse de Robert le Magnifique. Robert le Danois retrouva une haute position à la cour et il semble avoir convaincu son neveu qu'une bonne entente avec l'Église était indispensable. Plusieurs faits attestent de ce revirement. La réconciliation paraît avoir lieu selon Lucien Musset dès 1028. Tout d'abord, ils constatent tous deux l'état déplorable des biens de la cathédrale de Rouen. De nombreuses terres sont alors restituées. Robert le Magnifique signe des chartes à plusieurs abbayes pour confirmer leurs biens ou pour les restituer. Les abbayes de Fécamp et de Saint-Wandrille et la cathédrale Notre-Dame de Rouen figurent parmi les bénéficiaires de ces actes. Le duc poussa même quelques-uns de ses vassaux à le suivre dans ce mouvement. Renouant avec les actions de son père Richard II, Robert fonda deux monastères. En premier lieu, l'abbaye de Cerisy. Cette fondation, le est pionnière puisqu'elle intervint dans l'ouest de la Normandie, une région dépourvue de monastères en dehors du Mont-Saint-Michel. Ensuite, le , Robert le Magnifique refonde l'abbaye de Montivilliers en remplaçant les moines par des moniales, à l'instigation de sa tante Béatrice. C'est le premier établissement féminin en Normandie. Fondée en 684, l'abbaye avait disparu avec les invasions scandinaves. Dans ce domaine, il fut une nouvelle fois accompagné par des seigneurs du duché : ainsi Gosselin, vicomte d'Arques et son épouse Emmeline fondent en 1030 l'abbaye de la Trinité du Mont et plus tard restaurent en 1042 l'abbaye Saint-Amand à Rouen. Leurs donations sont confirmées par Robert qui affranchit l'abbaye de son pouvoir judiciaire. Onfroy de Vieilles installa des moines à Préaux alors qu'un simple chevalier Herluin pose les bases près de la Risle d'un monastère appelé à un grand avenir : Le Bec. Enfin, peu après, le duc s'apprêtait à partir en pèlerinage à Jérusalem. Beaucoup d'historiens ont vu derrière ce voyage la preuve d'un repentir chez Robert pour avoir empoisonné son frère Richard III. Là encore, ce n'est que spéculations. Le départ du duc était un risque car la Normandie allait se retrouver sans maître. De plus, on ne revenait pas toujours vivant de ce voyage lointain. Avant de partir, le duc conscient de cette difficulté, rassembla les grands du duché à Fécamp. Lors de l'assemblée tenue à Fécamp le marquée par la refondation de Montivilliers, il demanda à tous ceux présents, Robert, archevêque de Rouen, les évêques de la province et les grands seigneurs de reconnaître comme héritier son jeune fils, Guillaume, âgé d'environ sept ans. Tous prêtèrent serment de fidélité. Les barons semblent avoir accepté la décision ducale sur le moment, mais probablement avec réticence. Ils reprochaient à Guillaume de ne pas être issu d'une union légitime. Robert n'avait cependant pas le choix : c'était son seul enfant masculin. Selon Wace, Guillaume fut placé sous la garde du roi de France Henri . Il arrangea également un mariage entre Herlève avec Herluin, un seigneur de la vallée de la Risle. Le duc partit en pèlerinage au début de l'année 1035 avec quelques barons comme le sénéchal Turstin, Odon Stigand et Drogon de Vexin, et prit la route terrestre pour rejoindre Rome. L'empereur byzantin Michel IV l'accueillit ensuite à Byzance. Le duc de Normandie parvint jusqu'à Jérusalem mais il mourut, à l'âge de vingt-cinq ans, le sur le chemin du retour, à Nicée. . Robert le Magnifique et ses voisins À l'image de ses prédécesseurs, le duc de Normandie se montra un allié précieux et ennemi redoutable pour les princes voisins. Au secours du roi de France et du comte de Flandre En 1031, lors de la mort du roi de France Robert le Pieux, son fils aîné et successeur Henri se heurta à une révolte de son frère cadet Robert, appuyé par sa mère Constance d'Arles. Le comte de Blois Eudes II se mêla à l'opposition contre le nouveau roi. Face à une telle coalition, Henri I dut quitter le domaine royal et trouver refuge à Fécamp auprès du duc de Normandie. Ce dernier l'aida dans son entreprise de reconquête. Il demanda notamment à son oncle, le comte Mauger de Corbeil, d'intervenir militairement aux côtés du roi. Le frère rebelle fut vaincu à la bataille de Villeneuve-Saint-Georges et demanda la paix, permettant à Henri I de régner comme roi des Francs. Pour prix de son appui, le duc de Normandie aurait reçu la suzeraineté sur la partie du Vexin entre l'Epte et l'Oise : le Vexin français. C'est en tout cas ce que précise Orderic Vital mais il est le seul narrateur du Moyen Âge à indiquer cette concession. Les historiens David Bates, Jean-François Lemarignier et plus récemment Pierre Bauduin doutent de l'affirmation du chroniqueur anglo-normand. Le duc de Normandie apporta aussi un soutien décisif au comte de Flandre Baudouin IV. Vers 1030, ce dernier dut faire face à une rébellion de son fils Baudouin. Il trouva en Robert l'aide militaire dont il avait besoin pour reprendre en main le comté. Robert le Magnifique entra en Flandre s'empara du château de Chocques. Effrayés, les grands abandonnèrent le fils, qui à son tour, consentit à rendre le pouvoir à son père. L'expédition d'Angleterre La cour normande accueillait depuis le principat de Richard II de Normandie les deux fils du roi anglo-saxon Æthelred II. Celui-ci avait dû quitter son royaume en 1013, chassé par les Danois. Après l'avoir reconquis en 1014, Æthelred était mort deux ans après. Depuis 1016, Knut le Grand, le roi de Danemark, régnait donc sur l'Angleterre. Richard II témoigna d'une certaine neutralité vis-à-vis de son voisin d'outre-Manche, d'autant plus que le Danois avait épousé sa sœur Emma, la tante de Robert. Mais cette femme, veuve d'Æthelred II, était aussi la mère des deux enfants d'Æthelred, réfugiés en Normandie : Alfred et Édouard. Au contraire de son père, Robert le Magnifique s'engagea clairement en faveur des deux cousins exilés. Il envoya à Knut une ambassade pour lui demander de rendre le royaume aux enfants d'Æthelred. Devant son refus, le duc de Normandie convoqua les grands du duché et ordonna de construire une flotte pour envahir l'Angleterre. Les bateaux, chargés en vivres, en armes et en hommes, se rassemblèrent à Fécamp et prirent la mer mais une tempête déporta les navires vers Jersey. Les Normands ne débarquèrent pas en Angleterre. Le maintien de la suzeraineté sur la Bretagne À la suite de Rollon, les ducs de Normandie interviennent régulièrement en Bretagne. En 1008, la mort du duc breton Geoffroi I laisse le pouvoir à sa femme Havoise de Normandie, sœur de Richard II. Le duché de Bretagne est alors placé sous la tutelle du duc de Normandie. Les rapports entre Normandie et Bretagne sont alors empreints d'une grande proximité. Cependant le fils d'Havoise et Geoffroi, Alain, devenu adulte, souhaite s'émanciper de la tutelle normande. Selon Guillaume de Jumièges, le duc de Bretagne refuse l'allégeance à Robert le Magnifique, signal de la guerre entre les deux duchés. Après avoir consolidé son pouvoir, Robert construit une forteresse sur la frontière, située proche du Couesnon selon Guillaume de Jumièges. Selon la traduction choisie, le lieu de son implantation est Cherrueix (Ille-et-Vilaine) ou Chéruel (Manche). Il lance ensuite une attaque terrestre soutenue par sa flotte qui ravage la côte. Alain riposta en envahissant l'Avranchin mais les Normands Alfred le Géant et Néel II de Saint-Sauveur écrasèrent les Bretons dans une bataille. Alain s'incline et sollicite la médiation de l'archevêque Robert, parent commun. Il se reconnaît vassal de Robert lors d'une rencontre au Mont-Saint-Michel. Famille et descendance Parents : Richard II de Normandie Judith de Bretagne Pas d'épouse mais au moins deux « frillas » (concubine à la manière danoise) : Herlève (ou Arlette de Falaise) Nom inconnu On lui attribue parfois comme épouse légitime Estrith, la sœur de Knut II de Danemark mais c'est très peu probable. Enfants : Guillaume le Conquérant, fils de la première, duc de Normandie et roi d'Angleterre. Adélaïde de Normandie, comtesse d'Aumale, fille de la seconde. Voir aussi Bibliographie Guillaume de Jumièges, Gesta Normannorum Ducum avec interpolations d'Orderic Vital et Robert de Torigni, éd. Guizot, 1826 Wace, Roman de Rou, éd. A. J. Holden, 3 volumes, Paris, 1970-1973 . . Charles Homer Haskins, « The materials for the reign of Robert I of Normandy », The English Historical Review, vol. 31, 122, 1916, 257-268. Articles connexes Duché de Normandie Robert le Diable Château de Robert le Diable Liens externes Robert de Normandie, sur Wikimanche Notes et références Robert 01 Robert 01 Date de naissance non renseignée (XIe siècle) Décès en 1035
16984
https://fr.wikipedia.org/wiki/Radioamateur
Radioamateur
Les radioamateurs sont des personnes qui pratiquent, sans intérêt pécuniaire, un loisir technique permettant d'expérimenter les techniques de transmission et par conséquent d'établir des liaisons radio avec d'autres radioamateurs du monde entier. Beaucoup d'avancées technologiques sont dues aux radioamateurs, c'est par exemple grâce à eux que les fréquences au-dessus de sont aujourd'hui utilisées. L'activité radioamateur permet d'acquérir ainsi des connaissances techniques dans les domaines de la radio et de l'électronique et de développer des liens d'amitié entre amateurs de différents pays. Définitions de l'Union internationale des télécommunications Chargée de la réglementation et de la planification des télécommunications dans le monde, l'Union internationale des télécommunications donne les définitions concernant la radio d'amateur. Service d'amateur . Service d'amateur par satellite Radioamateur Amateur Dans l'expression radioamateur, le mot amateur doit être compris dans son sens premier . Le qualificatif amateur n'est pas une appréciation péjorative de la qualité des opérateurs qui ont souvent un niveau de technicité et de savoir-faire très élevé. D'autre part il sous-entend que les communications se font à titre privé et ne peuvent en aucun cas faire l'objet d'une quelconque rémunération. Qualifications techniques et théoriques L'Union internationale des télécommunications recommande : que les administrations prennent les mesures qu'elles estiment nécessaires pour vérifier les qualifications techniques et opérationnelles des personnes qui souhaitent exploiter une station d’amateur ; que toute personne souhaitant obtenir une licence d’exploitation d’une station d’amateur fasse la démonstration de ses connaissances théoriques. Ces règles et recommandations sont appliquées dans la plupart des pays dans les mêmes termes. Limites, SWL et CB Les radioamateurs peuvent discuter de technique radio, mais on voit également apparaître dans les conversations d'autres sujets scientifiques connexes comme la météorologie, l'informatique, l'astronomie, etc. Aujourd'hui, l'usage admet qu'on aborde également ce qui concerne la vie associative pour autant que chaque opérateur discute en son nom propre et non pas au nom de tierces personnes. Les radioamateurs ont un devoir de réserve et s'interdisent d'aborder les thèmes politiques et religieux. Pour clarifier une confusion fréquente, les radioamateurs, radioécouteurs (SWL) et cibistes partagent tous la passion pour la radio de loisir. Il s'agit cependant de pratiques différentes qui correspondent chacune à une législation spécifique. Il n'est pas rare de voir un amateur passer d’une activité à l’autre. La licence radioamateur, grâce aux diverses bandes et à la puissance supérieure qu’elle autorise, donne plus de possibilités que la CB (Citizen-band), qui reste limitée à la bande des Quant aux radioécouteurs, encore appelés SWL, abréviation de Short Wave Listener (écouteurs sur ondes courtes), ce sont les passionnés de l'écoute des communications radio. Les personnes qui écoutent les stations de radiodiffusion sont parfois appelées BCL pour Broadcast Listener. Radioamateurs dans le monde Le nombre total de radioamateurs licenciés dans le monde est proche de trois millions, avec une population très inégale selon les pays. Environ 15 % des radioamateurs sont des femmes (« YL », pour Young Lady). En France elles sont 2,31 % soit 344 YL en 2011. Les pays les plus représentés sont les suivants : À l'opposé, des pays comme la Tunisie, Vanuatu ou le Laos, ne comptent que deux ou trois licenciés. Seuls la Corée du Nord et le Yémen n'autorisent pas le radioamateurisme. Histoire Chronologie Dès le début du . En France, la demande pour une station privée de télégraphie sans fil (TSF) est faite au directeur des postes, télégraphes et téléphones (PTT) du département où habite l'amateur de TSF. Le parait le décret qui classe les stations radiotélégraphiques en catégories et prévoit que l'administration des PTT doit accorder des autorisations pour l'installation des stations privées et des stations temporaires. 1908 : l'Union des Sociétés de TSF de France est fondée. 1914 : en France, quelques amateurs de TSF (radioamateurs) de la Société de TSF française à Juvisy-sur-Orge éditent la revue « TSF » le . Quatre mois après, quelques dizaines d'amateurs de TSF étaient membres de la Société de TSF. En 1914 on compte 23 postes privés expérimentaux autorisés à transmettre entre des heures définies : de 2 heures à 7 heures, de 9 heures à 10 h 45, de 17 heures à 19 heures. 1917 : en France, l’autorisation d’établir des postes radiotélégraphiques de transmission n’est accordée aux particuliers qu'au tant qu'il ne peut en résulter aucun inconvénient pour le fonctionnement des postes d'intérêt public. Les postes de réception sont autorisés dans les mêmes conditions que les postes de transmission. La concession est sollicitée par des citoyens français qui sont autorisés par le chef du service local des PTT sur demande de l'intéressé. En temps de guerre, tous les postes privés radioélectriques, sauf ceux utilisés par, ou pour, le compte des autorités militaires, doivent être supprimés. 1921 : Attribution d'une bande de longueur d'onde inférieures à aux amateurs de TSF. En France, la première bande d'amateurs de télégraphie sans fil est de à ( à ). 1923 : le , la première liaison transatlantique bilatérale sur ondes moyennes est réalisée sur () entre un radioamateur américain, Fred Schnell, 1MO, et le radioamateur français Léon Deloy, 8AB, à Nice. En France, le service amateur est clarifié. Puissance et longueurs d’onde déterminées dans chaque cas, suivant le but recherché ( spécifier la nature des essais entrepris). Heures autorisées : 24 à 10 h. et 15h à 16h. des restrictions sont faites pour les longueurs d’onde suivantes 9, 15, 25, 45, 109, 115, à 125 mètres. 1925 Création de l'Union Internationale des Amateurs de TSF à Paris ainsi que le Réseau des Emetteurs Français (R.E.F.), l'association nationale des radioamateurs. 1929 Création des bandes d'amateurs de T.S.F. de 80 mètres, 40 mètres, 20 mètres, 10 mètres, 5 mètres par la Conférence de Washington de 1927. 1961 : lancement du premier satellite radioamateur (seulement quatre ans après Spoutnik 1). Depuis lors, une quarantaine de satellites de fabrication radioamateur ont été lancés. 2003 : environ dans le monde expérimentent et communiquent en différents modes de modulation et sur des fréquences s'étendant des LF () aux ondes millimétriques (). 2006 : le nombre de radioamateurs en France est de (-2,7 % par rapport à 2005) selon l'ANFR. En Belgique, on compte de l'ordre de . 2012 :Une évolution majeure de la prise en compte de l’article L33-2 par l’administration, tel que cela apparaît dans le compte rendu de la réunion du avec l’ARCEP, la DGCIS et l’ANFR : l’article 5 de la réglementation précédente concernant l’interdiction explicite de toute connexion à un réseau ouvert au public est maintenant abrogée :Les réseaux indépendants définis aux 1o et 3o de l’article L. 33-3 peuvent être librement connectés aux réseaux ouverts au public à condition de ne pas permettre l’échange de communications entre des personnes autres que celles auxquelles l’usage du réseau indépendant est réservé. 2015 : . 2018 : en France (source ANFR). Évolution en Europe Après la guerre, les magasins de « surplus » militaires permettent de trouver des émetteurs et récepteurs à bas prix, comme les command set américains ou les FuG allemands, modifiables pour les bandes amateurs, ainsi que des composants spéciaux en abondance comme les « quartz » FT243. Les récepteurs HF les plus recherchés sont le BC342 des surplus, ou le « HRO » américain. Dans les années 1960, des fournisseurs américains proposent des équipements spéciaux pour radioamateurs, comme Hallicrafters et Hammarlund. En Europe, l'italien Geloso propose récepteurs, émetteurs ou modules. Les kits adaptés aux passionnés comme ceux de Heathkit apparaissent. Mais les amateurs construisent toujours leur matériel, en télégraphie ou téléphonie, ou modifient les équipements aéronautiques déclassés pour démarrer en . La modulation BLU, plus performante, apparaît en HF et supplante progressivement l'AM (modulation d'amplitude). Les années 1970 voient la généralisation des émetteurs-récepteurs BLU . Les amateurs les plus favorisés peuvent acheter la Collins S-line (la « Rolls Royce » des amateurs), les débutants se contentent des kits monobande HW32 de Heathkit. La yagi tribande en HF fait son apparition sur les toits, signalant les amateurs sans ambiguïté. Ces marques historiques, presque mythiques, des années 1960-70, comme Collins, Swan, Drake, Heathkit, laissent progressivement la place aux trois fournisseurs asiatiques Icom, Kenwood et Yaesu. , le radioamateurisme connaît un déclin en Europe de l'Ouest, alors qu'il explose en Europe de l'Est après la libéralisation des régimes. Les amateurs construisent de moins en moins leur matériel HF ou VHF, mais les expérimentateurs et techniciens s'orientent vers les micro-ondes, le « packet-radio », les relais, la télévision amateur... Certains pays d'Europe ont comme au Royaume Uni des Foundations licences ou en Belgique la licence de base avec des examens très simple. La France avait les classes 3 novices FØ, mais il ne reste que l'examen classe 2 F4 avec un niveau technique très élevé. Beaucoup de gens qui grâce à des examens simples seraient devenu radioamateurs préfèrent étre pirates sur 11 mètres, 45 mètres, PMR446. Il existe aussi le radioamateurisme virtuel par internet, comme avec HamSphere ou QsoNet. Bande dessinée et cinématographie Dans la littérature de bande dessinée, André Franquin, dans une aventure de Spirou et Fantasio, a imaginé un roi victime d'un coup d’État et demandant assistance sur les ondes amateur : QRN sur Bretzelburg. Les experts remarqueront que l'utilisation du code QRM — se rapportant à des brouillages provenant d'autres stations émettrices — aurait dû être préféré à QRN plus volontiers utilisé pour des parasites météorologiques ou atmosphériques. QRM figurait d'ailleurs dans le titre original. Ce sont des lecteurs du journal qui avaient suggéré cette modification, qui fut acceptée, arguant du fait qu'il ne s'agit pas de parasites provenant d'une station émettrice mais d'un simple poste à transistor. L'idée de ce parasitage est venue de Greg, appelé à la rescousse pour le scénario. Dans l'album des aventures de Tintin (bande dessinée) « Le Lotus bleu », Tintin écoute à deux reprises (pages 1 et 19) des émissions en Morse sur « ondes courtes ». Ces écoutes sont essentielles à l'intrigue puisqu'elles permettent de trouver la fumerie d'opium portant le nom de l'album. Dans l'album de bande dessinée Métro Châtelet direction Cassiopée des aventures de Valérian et Laureline, Monsieur Albert montre à Valérian son "cagibi de radio amateur" qui le "met en contact avec des correspondants du monde entier". La pièce sert également de refuge à ses chats. Le film Si tous les gars du monde de Christian-Jaque (1956) était entièrement consacré aux secours à un chalutier en urgence médicale, par une chaîne internationale de radioamateurs. Dans le film Contact de Robert Zemeckis (1997) adapté du roman de Carl Sagan, l'héroïne Ellie Arroway jouée par Jodie Foster est radioamateur depuis son enfance. Le film Sergio & Sergueï (2017) du réalisateur Ernesto Daranas, raconte une histoire d’amitié dans les années 1990, entre Sergio un radioamateur cubain et Sergueï un cosmonaute soviétique. Radioamateurs célèbres Législation Règles internationales Le spectre hertzien est une ressource naturelle. Son utilisation est réglementée par l'Union internationale des télécommunications (IUT) et l'Union internationale des radioamateurs (IARU) au sein de l'ONU, chargée de définir la répartition et les modalités d'utilisation des fréquences hertziennes. Le Règlement des radiocommunications (RR) comprend les règles liées au service radioamateur. Il est révisé tous les trois ans lors de la Conférence mondiale des radiocommunications (CMR). La refonte de l' du Règlement des radiocommunications lors de la Conférence de 2003 a, en particulier, supprimé l’obligation de la connaissance du code Morse pour utiliser les fréquences au-dessous de . Ceci tend à se généraliser, mais certains pays, dont la Russie, continuent (en 2008) de l'exiger. L'activité radioamateur est accessible à tous, quel que soit le niveau d'instruction, y compris aux enfants, bien que certains pays imposent un âge minimum de 13 ans. Réglementation européenne La Conférence Européenne des administrations des Postes et Télécommunications (CEPT) régule et réglemente l’utilisation des radiocommunications au niveau européen. Elle émet des avis, des recommandations et des décisions en se basant sur le Règlement des radiocommunications. Elle est composée de 44 membres (Union Européenne et pays d’Europe centrale et orientale). Les recommandations significatives : T/R 61-1 : libre circulation des radioamateurs dans les pays membres de la CEPT, et suppression de référence à l'examen de morse pour obtenir un certificat d'opérateur du service amateur T/R 61-2 : harmonisation des réglementations nationales (certificat d'opérateur, programme de l'examen). Les radioamateurs européens sont autorisés à émettre sous la double condition d'avoir subi avec succès l'examen permettant la délivrance du « certificat d'opérateur des services d'amateur » après quoi, sous réserve de paiement d'une taxe spéciale annuelle, leur est délivrée l'autorisation administrative accompagnée de l'indicatif d'appel. En France, c’est l'Agence nationale des fréquences (ANFR) qui assure la gestion des indicatifs et des fréquences et organise le passage des examens, sous contrôle de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP). En Belgique, l'autorité de régulation est l'Institut belge des services postaux et des télécommunications (IBPT). En Suisse, le radioamateurisme est supervisé par l'Office fédéral de la communication (OFCOM), dans le cadre des lois régissant les télécommunications. Examen et licence Les radioamateurs sont les seuls opérateurs de service radio ayant le droit de réaliser leur propre équipement sans homologation technique. Ceci impose néanmoins un examen de niveau technique dans la plupart des pays, pour éviter les gênes ou brouillages aux autres services, ainsi que les risques induits par certaines ondes non ionisantes pour la santé et l'environnement (via le respect des normes et recommandations relatives à ces sujets). La connaissance obligatoire du code Morse a cependant été supprimée depuis 2012, sauf dans de rares pays (Russie par exemple). L'âge moyen des radioamateurs est proche de , beaucoup d'amateurs obtenant leur licence entre 40 et . Pour lutter contre ce vieillissement, un assouplissement de la licence permettant d'opérer en novice avec un examen plus simple et des limites de puissance et de bandes plus réduites a vu le jour dans la plupart des pays pour encourager et rajeunir le radio amateurisme. En France moins de 1 % des radioamateurs ont moins de 25 ans ! En France, depuis 2012 entre en vigueur une licence de classe unique radioamateur avec un unique certificat d’opérateur de la classe 2 CEPT.Les titulaires des différents certificats d’opérateur des services d’amateur délivrés antérieurement à 2012 conservent les bénéfices de leur classe et de leur indicatif d’appel personnel (donc l'ex classe 1 dite « radiotélégraphiste » et l'ex classe 3 dite « novice »). Une précision toutefois, ne pas confondre Certificat d'opérateur du service amateur et licence d'émission. Le Certificat d'opérateur du service amateur s'obtient en réussissant l'examen technique et de législation, mais ne donne pas pour autant le droit d'émettre. Après et seulement après cette obtention on peut demander à l'administration le droit d'émettre, et seulement là, l'administration délivre un indicatif officiel et donc le droit d'émettre matérialisé par une licence d'émission. Cette licence est renouvelée tous les ans par le payement d'une redevance versée au centre des impôts adéquat, qui s'élève à annuel (montant 2017). Cette taxe a été supprimée le . Par mesure disciplinaire la licence d'émission peut-être supprimée ou suspendue, alors que le certificat d'opérateur est à vie. Indicatif radioamateur L'indicatif, délivré par l'administration, est l'identifiant de la station d'amateur — une sorte de numéro d'immatriculation — et l'opérateur certifié, responsable de l'utilisation qui est faite de sa station, utilisera cet indicatif pour transmettre. L'indicatif étant attaché à la station d'amateur, si un opérateur autre (dit « occasionnel ») souhaite utiliser la station, il devra obtenir l'autorisation de l'opérateur titulaire, puis, dans son trafic, utiliser l'indicatif de la station qu'il opère, suivi de son indicatif propre. C'est le cas lors de l'utilisation d'une station d'amateur de radio-club par exemple. Chaque opérateur doit respecter les prérogatives (bandes de fréquence, puissance, type de transmission) de son certificat personnel lorsqu'il opère sur une station d'amateur. Il utilisera l'indicatif du radio-club suivi de son propre indicatif lors des transmissions. En jargon radioamateur on utilise le terme de « pirate » pour désigner toute émission hors des réglementations : puissance, limites de bande, usurpation d’indicatif ou trafic sans licence ou autorisation. Ces infractions peuvent être poursuivies et sévèrement sanctionnées, surtout en cas de brouillage d'autres services. Histoire des indicatifs L'histoire des indicatifs se confond avec l'histoire du radioamateurisme. Au tout début de l'émission d'amateur, vers les années 1906–1907, chaque radioamateur choisissait son indicatif comme il le souhaitait. Dès 1912, la conférence Radiotélégraphique Internationale demande d'établir une liste qui permettra d'identifier tous les opérateurs utilisant le spectre radioélectrique. 1920 pour les radioamateurs, l'indicatif serait composé d'un chiffre indiquant le pays d'origine (voir tableau ci-contre) suivi de deux ou trois lettres. En 1921, un réseau d'émission d'amateur fonctionne dans la région de Marseille et chacun s'identifie avec un indicatif personnel de son choix : presque tous les nouveaux amateurs utilisent 8AAA, signe de l'influence des anciens du Génie. Sous la pression des amateurs, l’administration des PTT délivre le la première autorisation d'émission d'amateur sous l'indicatif « 8AA » à André Riss de Boulogne-sur-Mer. Ce furent ensuite 8AB (Léon Deloy), 8BF (Pierre Louis), 8CA (Réginald Gouraud), 8GL (Jack Lefebvre)… Les indicatifs étaient réattribués au fur et à mesure qu'ils n'étaient plus utilisés. Étant donné que les liaisons transatlantiques ne s'envisageaient pas à ce moment, radioamateurs des États-Unis ont pris le chiffre « 1-9 » ; les risques de confusions avec l'Europe n'existaient pas encore. Ce système a été conservé jusqu'en 1923 où la première liaison transatlantique (8AB, Léon Deloy et 1MO, Fred Schnell) a nécessité d'augmenter le nombre de préfixes nationaux en raison du grand nombre de pays pouvant potentiellement être en contact. Pour cela, on a adjoint une lettre en tête de l'indicatif, qui, au départ, était l'initiale du pays. Mais le nombre de pays devenant de plus en plus grand, il a fallu ajouter une deuxième lettre pour certains pays jusqu'à arriver au système actuel. L'ajout des préfixes de nationalité sous forme de lettres a permis d'utiliser le chiffre pour créer des catégories internes à chaque pays ; différenciation chronologique et, plus tard, de la classe de licence. Format actuel de l'indicatif radioamateur Cet indicatif obéit à un format standard de la forme PPxSSSS défini par le Règlement des radiocommunications : PP préfixe permettant d'identifier le pays, parfois en rapport avec son nom : – F pour la France, – G pour le Royaume-Uni (Great Britain), – HB pour la Suisse (Helvetischer Bund), – I pour l'Italie – ZL pour la Nouvelle-Zélande, etc. Parfois non : – ON à OT pour la Belgique, – VE, VA, V0 et VY pour le Canada, VE2 et VA2 pour le Québec. Par contre il faut remarquer que l'indicatif de presque tous les anciens dominions de la couronne britannique commence par un V lettre attribuée à l'origine au Royaume Uni : Canada VE, Inde VU, Australie VK, les T.O.M. britanniques VP. Ces préfixes sont identiques à ceux utilisés pour identifier les aéronefs ou les bateaux, ou des stations radio autres qu'amateurs ; X un chiffre qualifiant la classe de licence ou la zone géographique ; quelquefois il peut y avoir plusieurs chiffres par exemple pour célébrer un événement spécial ; SSSS le suffixe personnel attribué au titulaire constitué généralement de 1 à , mais pouvant aller jusqu'à compte tenu de l'augmentation du nombre de radioamateurs et du fait que, dans la mesure du possible, les anciens indicatifs ne sont pas réutilisés. Ce groupe de caractères est complété par le suffixe : – /P pour les activités portables: station radio démontable utilisée pendant des haltes (ou en des points déterminés) à l'intérieur des limites géographiques d'un pays ou d'un continent. – /M pour les activités mobiles: station radio utilisée en mouvement (ou pendant des haltes en des points non déterminés) à l'intérieur des limites géographiques d'un pays ou d'un continent. – /MM pour les activités maritimes mobiles: station radio utilisée à bord d'un navire en mer, et qui n'est pas amarré en permanence. - /AM pour les activités aviations mobiles: station radio utilisée à bord d'un aéronef aux États-Unis ou d'un véhicule aérospatial. En France, l'utilisation d'une station radioamateur à bord d'un aéronef est possible. Dispositions relatives à l’utilisation de stations radioélectriques du service d’amateur à bord d’un aéronef (notamment avion, ballon sonde...) Les relais et balises françaises ont un indicatif commençant par F1Z ou F5Z. Exemple la balise de Beaune : F1ZAW. Exemples : F5ABC est une station radioamateur française fixe disposant de tous les privilèges ; ON3ABC est une station radioamateur belge utilisée par un amateur disposant d'une licence de base (novice) ; VE2AAA est une station radioamateur canadienne située au Québec. Dans certains pays, par exemple au Canada, le préfixe associé à un chiffre est déterminé par la région où se trouve la station. En Russie, les chiffres dépendent de l'oblast (région) dans laquelle réside l'amateur. Le détail des indicatifs selon les pays et provinces peut être obtenu sur les sites radioamateur, comme l'ARRL. Indicatifs spéciaux Si on suit cette nomenclature, il peut exister des indicatifs de trois signes du genre « PnS » tel que l'indicatif « C3W » attribué à une station de Chypre (5B). Il s'agit d'un indicatif spécial. Aux États-Unis on les appelle les indicatifs « 1×1 » et sont réservés à la commémoration d'événements spéciaux. Des indicatifs plus longs sont autorisés, en respect de la législation. La plupart des pays utilisent ce format raccourci à 3 ou car, d'une part il permet d'identifier rapidement la station célébrant un événement, ce qui attire les amateurs, et d'autre part, accélère les contacts (QSO). En parallèle, les administrations nationales peuvent distribuer des indicatifs particuliers (que certains logiciels radioamateurs, et parfois les radioamateurs eux-mêmes, ne reconnaissent pas comme étant valides) tel que « Z3100A » qui célèbre le centième anniversaire d'une institution. En 2005, l'indicatif HE1TELE est attribué aux radioamateurs valaisans de Suisse (HB), pour le Téléthon. Indicatifs personnalisés En général, c'est l'administration de tutelle qui délivre l'indicatif au radioamateur en fonction de sa classe de licence ou de son lieu de résidence selon le cas. Certaines administrations autorisent l'utilisateur à choisir lui-même le suffixe et parfois le chiffre qu'il souhaite utiliser dans son indicatif, mais ce n'est pas le cas en France où le chiffre correspond à la classe d'indicatif. Certaines opératrices (appelées « YL » pour Young Lady dans le jargon radioamateur) peuvent — compte tenu de leur petit nombre — obtenir parfois un indicatif se terminant par YL (exemple : F4XYL ou HB9XYL). De la même façon, des radioamateurs régulièrement en voyage à l'étranger demandent parfois « X » après le chiffre, tel « 5U7X ». Techniques de transmission Modes d'émission Les radioamateurs utilisent différents modes de transmission pour communiquer. Les communications en téléphonie (transmission de la voix) sont les plus courantes. Elles peuvent être réalisées, par exemple, en modulation de fréquence (FM) pour une bonne qualité de son ou encore en bande latérale unique (BLU) qui permet une bonne efficacité avec une qualité du son et une bande passante réduites. La radiotélégraphie (CW, abréviation de Continuous Wave) qui utilise le code Morse est une activité qui date des tout premiers temps de la radio. Aujourd'hui la technologie a fait disparaître le code Morse de presque toutes les communications et son apprentissage n'est plus obligatoire pour la licence de radioamateur dans la plupart des pays. Cependant beaucoup de radioamateurs continuent d'utiliser le code Morse, en particulier sur les bandes décamétriques, ou pour des expérimentations comme la réflexion sur la Lune (Moon Bounce) en raison de son efficacité. De plus, un code international autorise des contacts avec le monde entier en s'affranchissant de la barrière linguistique. Dans chaque bande radioamateur des plages de fréquences sont réservées par l'IARU à ce type de transmission. L'apparition des ordinateurs personnels a permis de développer les modes de transmission numériques comme le radiotélétype (RTTY) qui autrefois demandait la mise en œuvre d'un équipement mécanique lourd. Les radioamateurs ont conduit le développement du packet radio qui a utilisé des protocoles comme TCP/IP dès les années 1970. Des modes numériques spécifiques comme le PSK31 permettent des communications en temps réel, à faible puissance, sur les ondes décamétriques. Les modes couramment utilisés : téléphonie : BLU, AM, FM, transmission de texte : radiotélétype (RTTY, téléscripteur), AMTOR, PSK31, transmission d'image : ATV ou télévision amateur, transmission d'image à balayage lent (télévision à balayage lent (SSTV), fac-similé (fax)), transmissions numériques : réseau de communications numériques packet radio, APRS, DMR, D-STAR, M17, P25 et C4FM. Fréquences Les radioamateurs peuvent émettre sur une vingtaine de bandes réparties régulièrement sur tout le spectre radioélectrique. Ces bandes sont globalement les mêmes dans le monde entier. Cependant, certaines ne sont allouées aux radioamateurs que dans certaines régions UIT, d'autres voient leurs limites modifiées selon la région. De plus, les législations nationales peuvent induire quelques différences entre pays. Les règlements de l'UIT définissent trois régions : Europe, Afrique, l'ouest du Moyen-Orient, le nord de l'Asie (UIT région 1). Amérique et Groenland, (UIT région 2). Océanie et Asie, (UIT région 3). Le tableau suivant donne une liste de toutes les bandes autorisées dans le monde. Les limites indiquées correspondent aux maxima constatés ; bien souvent, les législations locales des pays imposent des limites plus restreintes. Les bandes des , et sont parfois appelées « bandes WARC » par les radioamateurs car elles leur ont été affectées relativement récemment par une conférence du WARC (world administration radio conference devenue World Radio Conference). Propagation Les ondes décamétriques (HF entre et ) en particulier les bandes historiques des , , , et , permettent des liaisons lointaines par réflexion ionosphérique, selon la densité des couches réflectrices, liée elle-même au cycle solaire d'environ . Il y a donc des pics de propagation et des creux, tous les onze ans, plus ou moins prévisibles. Les bandes au-dessus de permettent surtout des liaisons à vue optique, avec cependant de nombreuses propagations exceptionnelles, par exemple sur la couche E sporadique, ou sur les essaims de météorites. La plus utilisée est la bande – (bande des deux mètres), où de nombreux répéteurs (relais) amateurs permettent d'effectuer des liaisons lointaines avec un matériel économique. Les bandes situées au-dessus de sont très favorables à l'expérimentation, tant pour la réalisation du matériel que pour les communications entre points hauts à — relativement — grandes distances. Station radioamateur L'équipement d'une station est très variable, selon le budget, la passion, et les possibilités du terrain ou de l'environnement. Un débutant peut démarrer avec un dipôle et un émetteur-récepteur d'occasion, alors qu'une grosse station de club peut représenter un capital et un volume considérables. Matériel radio Les premiers amateurs devaient construire leur équipement entièrement, mais leur nombre croissant a amené des constructeurs à proposer les matériels de base pour HF et VHF. De plus l'évolution vers des modes de transmissions plus complexes, bande latérale unique (BLU), RTTY, Packet, où les précisions de fréquence et les filtrages demandent des techniques complexes, a fait que la majorité des amateurs utilisent du matériel commercial. Les mordus des fréquences hautes, au-dessus de , doivent au contraire réaliser en grande partie leur équipement, parfois à partir de récupération. Le matériel de base est aujourd'hui un transceiver combinant émetteur et récepteur, en bandes HF ou VHF, avec une puissance de environ. En HF, il est parfois complété par un amplificateur linéaire de ou . Antennes Les antennes sont encore le domaine le plus ouvert aux réalisations personnelles, quoique beaucoup utilisent des antennes commerciales. Sur les bandes décamétriques on trouve, par exemple, la classique antenne Yagi tribande à 3 éléments sur les bandes , , . En fréquences basses (, , ), les dipôles filaires sont largement utilisés, alors qu'en VHF, c'est l'antenne Yagi éventuellement en plusieurs nappes (stacking) qui équipe la plupart des stations. « Shack » Le shack, ou local du radioamateur, peut être un simple placard, mais la station d'un radioamateur bien équipé en trafic « classique », comme la photo ci-dessous en exemple, est assez volumineuse : « Antenna farm » L'ensemble des antennes — leur hauteur et leur gain — est plus important pour optimiser les contacts que les équipements radio proprement dits. Un exemple extrême est donné ci-contre. Les antennes décamétriques de la station finlandaise OH1AF que l'on voit sur la photo à droite comportent, sur un pylône rotatif de : bande : une yagi de 2 éléments et 3 éléments en parallèle, chaque élément mesure environ ; bande : deux yagis de 4 éléments en parallèle, chaque élément mesure environ ; bande : une yagi de 4 éléments. Elles sont complétées par des yagis VHF et UHF de 15 éléments au sommet et une antenne filaire à la base. Trafic radioamateur Les radioamateurs utilisent leur station, soit pour faire des contacts individuels au hasard d’un « appel à tous » (CQ), ou en réponse à un appel, ou sur rendez-vous à une heure et fréquence précises (schedule), soit à plusieurs sous forme de tables rondes par radio. Certains se joignent à des heures régulières et sur des fréquences connues pour constituer ainsi un réseau (ou net) dirigé par une station que l'on appelle « Net Control ». Ces nets peuvent être informels ou, au contraire, orientés sur des activités spécifiques comme l'aide d'urgence. Plus que le message lui-même, c'est la façon d'établir le contact qui passionne le radioamateur. Les communications radioamateurs ne doivent pas être comparées aux communications de type Internet ou téléphones portables. Les radioamateurs échangent évidemment des informations et des nouvelles sur les ondes, mais le but reste toujours celui de la radio en elle-même : tout mettre en œuvre pour réussir un contact en utilisant les ondes radio et les phénomènes naturels par le biais desquels elles peuvent se propager. Dans certains cas un contact peut être un véritable exploit personnel. Procédures La plupart des contacts se font en alternat, c'est-à-dire en utilisant la même fréquence en émission et réception. La procédure ressemble donc à la procédure professionnelle de radiocommunication, avec quelques simplifications. Entre deux stations qui ne se connaissent pas, les règles sont assez strictes : l'indicatif est donné en début et fin de transmission, on échange le report (qualité de réception), le prénom et le lieu ainsi que les informations concernant la carte de confirmation (QSL), chaque transmission se termine par un code d'alternat (par exemple « PSE K » en télégraphie ou « à vous » en téléphonie). On peut aussi ajouter des informations sur le temps (WX) la station (Rig) l'antenne, etc. Entre stations qui se connaissent, ou qui conversent à plusieurs, l'usage est de simplifier un peu la procédure, le code d'alternat est inutile, l'habitude suffit pour s'insérer entre deux mots grâce à la commutation automatique des émetteurs modernes (VOX). En cas de pile-up sur une station rare (DX), les fréquences d'émission et réception peuvent être décalées pour éviter le brouillage (split), et la procédure est très simplifiée pour faire passer le maximum d'amateurs. En concours (contest ou TEST en télégraphie) c'est encore plus succinct, un simple échange avec trois mots suffit. Les modes numériques modernes comme le packet utilisent un protocole automatique, qui fait ressembler le contact à un échange de mails, sur un logiciel comme Airmail ressemblant à un logiciel de messagerie Internet. Les liaisons par satellites amateurs utilisent le full duplex, avec émission et réception sur deux bandes VHF ou UHF différentes, ou en cross-band, c'est-à-dire une voie sur une bande et l'autre voie sur l'autre. Codes et abréviations Pour faciliter les communications qui peuvent s'étendre à l'ensemble des pays du monde, les radioamateurs communiquent majoritairement en anglais (avec un vocabulaire souvent restreint) en utilisant le code Q et des abréviations internationales admises par tous. Exemple de quelques abréviations courantes utilisées en télégraphie et en téléphonie : OM (Old Man) : un (homme) radioamateur, YL (Young Lady) : une (femme) radioamateur, XYL : l'épouse d'un radioamateur (il n'existe pas d'abréviation pour l'époux d'une YL), CQ de l'anglais seek you pour les anglophones) : appel général (s'adresse à toutes les stations), rig : ensemble du matériel émission réception utilisé (l'émetteur, le récepteur ou l'émetteur-récepteur),abréviation de "running" shack : local où est installée la station, contest : concours radioamateur, net : réseau organisé sur une fréquence, pile-up : accumulation d'appels vers une seule station, DX : contact lointain (continents différents), 73 : « je vous envoie mes amitiés », 88 : « je vous embrasse ». Code « Q » Les radioamateurs utilisent le code Q universel en attribuant à certains codes une signification adaptée à leur pratique. On rencontre fréquemment les exemples ci-dessous : QRA : Nom de la station Radio Amateur. Utilisation déformée pour la CB: local où est située la station d'émission-réception, QRM : brouillage autre qu'atmosphérique (par exemple : parasites industriels ou dus à une autre station de radio), QRN : parasites atmosphériques, QRP : émission avec une puissance égale ou inférieure à  HF, QRO : émission avec une puissance supérieure à  HF, QRT : terminer ses émissions, QRX : interrompre ses émissions pour un court instant, QRZ ? : pour demander « qui m'appelle ? », QSL : accusé de réception, carte qui confirme le contact, QSO : communication radio bilatérale, Ces codes et abréviations, initialement prévus pour simplifier la transmission de messages en télégraphie, sont aussi utilisés en téléphonie. L'usage de ces codes en télégraphie dispense (dans une certaine mesure) de connaître l'anglais ou la langue du correspondant. Maritime mobile De nombreux plaisanciers navigateurs sont également des radioamateurs. En mer, ils utilisent leur indicatif suivi du suffixe /MM « maritime mobile ». Outre le plaisir des contacts, ils peuvent ainsi se signaler à leurs proches et obtenir un support technique ou météo, parfois même du secours. Selon les pays, les échanges personnels doivent être limités aux appels de détresse ou de simple position. Pour permettre ces contacts, des stations terrestres s'organisent en « réseaux » avec des fréquences et des horaires connus.Une émission Thalassa a été consacrée à « Herb » un amateur canadien qui fournissait en permanence la météo et des conseils de route aux plaisanciers en traversée atlantique. Le service maritime mobile utilise les fréquences de trafic maritime « navire à navire », ou encore des fréquences commodes proches des bandes amateurs. Télévision amateur Le trafic en télévision amateur (TVA) consiste à transmettre des images de télévision en temps réel, le plus souvent une simple mire comportant son indicatif et sa position, ou encore des images de sa station ou de soi-même. Aux États-Unis des relais retransmettent régulièrement les émissions de télévision de la NASA. La télévision d'amateur, en raison de son importante bande passante et de la stabilité nécessaire du signal, utilise les bandes à partir de jusqu'à et même au-delà. Les portées obtenues généralement sont de l'ordre de 50 à , cependant la distance record est de (en un « bond », en direct) sur la bande des , réalisée en 2004 par une équipe franco–suisse. Des relais en réseau permettent d'obtenir des transmissions sur plusieurs centaines de kilomètres. Trafic non classique Les radioamateurs utilisent aussi des satellites de fabrication amateur. On peut contacter la station spatiale internationale ISS lors de son passage car de nombreux astronautes et cosmonautes sont des radioamateurs licenciés. Les radioamateurs savent aussi utiliser les phénomènes naturels comme les réflexions sur la Lune (Moon bounce ou EME pour Earth-Moon-Earth), sur les traînées météoritiques (meteor scatter), sur les nuages de pluie ou encore sur les aurores polaires. Pour pouvoir exploiter de tels modes de propagation non conventionnels il faut des équipements importants, en particulier pour les antennes, et il est nécessaire de surveiller les indices géomagnétiques, l'activité solaire, les éphémérides, etc. C'est bien dans ces domaines « exotiques » qu'on peut appréhender la passion qui anime les radioamateurs. Certains préfèrent émettre avec de faibles puissances (inférieures à et même souvent quelques milliwatts seulement), pratiquant un type de trafic appelé « QRP ». Ce trafic met en valeur tout le soin avec lequel le radioamateur a conçu sa station. L'utilisation de petites puissances implique de pouvoir recevoir et comprendre des signaux extrêmement faibles. Compétition L'activité presque sportive de la chasse aux contacts rares, aux concours, aux diplômes comporte plusieurs facettes : Concours Les associations nationales ou les revues internationales, comme , organisent annuellement des concours radioamateurs. Pendant ces compétitions amicales mais parfois intenses qui durent un ou plusieurs jours, les participants essaient d'accumuler un maximum de contacts. Finalement, un décompte de points dont les règles dépendent du règlement du concours définit un classement. Aucun prix n'est à la clé, simplement un diplôme en papier, et la fierté de son score. Par exemple le CQ-WW dure deux jours, en téléphonie et en télégraphie. Pendant ce concours, considéré comme une sorte de championnat du monde des radioamateurs, les mieux placés accumulent plusieurs milliers de contacts avec des centaines de pays différents. Certains participants installent temporairement des stations très performantes sur des points hauts ou des îles bien placées, pour bénéficier d'une propagation idéale et de l'intérêt des autres participants. En France, la coupe du REF est organisée par l'association nationale des radioamateurs, le REF (Réseau des Émetteurs Français) . Expéditions La recherche de liaisons lointaines ou rares donc difficiles — les « DX » — est une des facettes de l'activité radioamateur. Elle peut parfois ressembler à un sport, voire une compétition, par la lutte qui en résulte. Les radioamateurs les plus mordus de trafic organisent des expéditions vers des points isolés pour ajouter temporairement dans la liste internationale un pays DX actif au monde radioamateur et, du coup, bénéficier d'un intérêt accru pendant cette période. Ainsi plusieurs radioamateurs américains dans les années 60 ont fait le tour du monde en bateau, allant d'île en île, pour apporter de nouveaux contacts possibles à la communauté. Des radioamateurs français ont organisé une expédition vers l'îlot isolé et inhabité de Clipperton uniquement dans ce but. Des expéditions scientifiques récentes ont également emporté une station radioamateur pour augmenter leur sécurité en cas de panne des autres moyens de communication, ainsi que pour l'aspect éducatif, par exemple celle de Jean-Louis Étienne. QSL et diplômes Les contacts rares concrétisés par une « carte QSL » de confirmation font la fierté du shack et permettent d'accéder à des diplômes. Les diplômes sont de toutes sortes selon la fréquence, le mode utilisé, et son règlement, allant du diplôme amical d'une ville, jusqu'au classement mondial des chasseurs de DX, le DXCC. Quelques diplômes connus : Le WAZ (work all zones) et Le WAC (work all continents), aisés à obtenir sans restriction sur la fréquence utilisée, mais très difficile sur les cinq bandes décamétriques simultanément, le VUCC, le IOTA (diplôme des îles), le SOTA (diplôme des montagnes), etc. Chaque pays possède un ou plusieurs diplômes locaux, comme le REF-Union pour les départements français, l'ARI des provinces italiennes, le USKA des 26 cantons suisses, etc. Le DXCC donné par l'ARRL. Il est très réputé et très convoité. Les mieux classés dans le classement du DXCC ont à leur actif jusqu'à 338 pays contactés, sans doute plus aujourd'hui. Le nombre maximum de pays possibles est évolutif dans le temps selon la situation géopolitique mondiale. Selon les conventions du DXCC, une île lointaine d'un pays compte comme un « pays » différent, ce qui explique ce chiffre important. Les SWL (écouteurs) peuvent également participer aux diplômes en envoyant une carte spéciale (QSL) aux stations qu'ils ont entendues. Ils permettent ainsi aux stations émettrices de savoir jusqu'où elles ont été captées, et, à leur tour, ces stations émettrices enverront aux SWL leur carte, en remerciement. Ce sont ces cartes QSL reçues en retour qui permettront à l'écouteur de participer aux concours. Pour faciliter les échanges internationaux urgents par courrier postal le coupon-réponse international permet à l'expéditeur de recevoir une réponse plus rapide lorsque le destinataire est à l'étranger en lui fournissant le timbre du retour. Activités associatives Le monde radioamateur est un monde associatif sur les plans international, national et local. De nombreuses associations ont pour vocation de fédérer les radioamateurs autour de projets et d'activités aussi diverses que : la sécurité civile, l'aérospatial (ballons et satellites), la télévision amateur, l'aide aux radioamateurs handicapés, la construction et la maintenance d'un relais, la radioastronomie amateur, etc. Radio-clubs Les Radio-clubs sont des associations locales regroupant les radioamateurs d'une ville ou d'une région. Le club permet aux radioamateurs de se regrouper et de partager leur passion. C'est un excellent endroit pour avoir un premier contact avec le monde de l'émission d'amateur. C'est aussi un lieu d'échange, de formation, d'activités autour de projets. Radioamateurs et éducation Les radioamateurs œuvrent également à l'éveil des jeunes dans le domaine de la technique. Certains groupes de radioamateurs viennent animer des ateliers dans les classes où les enfants réalisent des petits montages électroniques.Sur un plan plus spectaculaire, des radioamateurs ont permis à des élèves de réaliser des contacts avec les astronautes de la station spatiale internationale (ISS). Ces contacts se font dans le cadre du projet ARISS. Les questions posées aux astronautes sont préparées par les enfants et les instituteurs. Lors du contact, les radioamateurs entrent en liaison radio avec l'astronaute à bord, lisent les questions et les enfants peuvent alors entendre les réponses. Le passage ne dure que 10 minutes, mais chacun gardera bien longtemps le très bon souvenir de ce moment exceptionnel. Satellites radioamateurs Dès 1961, les radioamateurs ont construit des satellites pour leur usage propre. Pour trafiquer à l'aide de ces satellites les techniques mises en œuvre sont assez sophistiquées aussi bien dans la prévision des passages que dans la poursuite des satellites avec les antennes. La réalisation de chaque satellite amateur est gérée par un club généralement issu des universités, écoles d’ingénieurs ou de l’industrie aérospatiale, et leur lancement effectué bénévolement par les agences spatiales. Leur usage en relais est ouvert à tous les amateurs disposant du matériel adéquat. Depuis 1996, l'AMSAT-France a pour mission de faciliter l'accès aux communications par satellite pour les radioamateurs. Le a été lancé Oufti1, satellite belge construit par des universitaires et à usage des radio-amateurs. Relais terrestres Ces relais, ou répéteurs, utilisés aussi bien pour la phonie, la TV ou tout autre mode de transmission utilisent des bandes de fréquences à partir de la VHF et au-delà. Ils sont situés d'ordinaire sur des points hauts (montagnes, collines, immeubles de grande hauteur) et permettent à des opérateurs de communiquer sur des centaines de kilomètres carrés avec une simple station portable de faible puissance. Les relais peuvent également être liés entre eux en réseau. Ils sont, en particulier, beaucoup utilisés par les radioamateurs trafiquant depuis leur véhicule. Ces relais sont installés et entretenus par les radio-clubs régionaux. Balises Les associations radioamateurs fabriquent, installent et entretiennent des balises qui leur permettent d'étudier la propagation des ondes, et cela sur toutes les fréquences disponibles. Il s'agit d'émetteurs automatiques émettant en continu. D'ordinaire, les balises diffusent l'indicatif qui leur est attribué par l'Administration, leur position et un signal continu, plus ou moins long, qui permet d'effectuer des mesures. Une carte des balises est tenue à jour par les associations locales et nationales et est disponible sur l'Internet. Elles sont coordonnées par le coordinateur d'une des trois régions I.A.R.U. (International Amateur Radio Union). Tous les radioamateurs et écouteurs peuvent ainsi se mettre à l'écoute des balises et tenir un journal de leur réception (jour, heure, réception ou pas et force du signal reçu). Radioamateurs et catastrophe Pour assurer des opérations de secours, ou de support aux plaisanciers, les radioamateurs s’organisent en réseau. C'est Hiram Percy Maxim, cofondateur de l'ARRL (American Radio Relay League, l'association radioamateur américaine) qui attribua aux activités radioamateurs pour la première fois en 1914 une fonction de service à la population en répartissant des stations radio relais le long des six principales routes qui traversaient les États-Unis. Aujourd'hui, les réseaux MARS et ARES assurent ce service en collaboration avec la protection civile et l'armée qui interviennent chaque fois qu'un désastre est annoncé. Utilisation du service radioamateur Les bandes du service radioamateurs sont bien adaptées à une utilisation à bref délai dans les cas d'urgence. Les secours sont en droit d'établir des contacts radios par le truchement d'une station de radioamateur, dans le cas de catastrophe. Depuis la zone de catastrophe l'organisation intervenante sur dans la zone demande à l'opérateur radioamateur d'appeler n'importe quelle autre station de radioamateur, si possible située dans le pays à contacter, pour établir un contact direct et immédiat par téléphone avec le secrétariat de l'organisation ou avec la station de radio de l'organisation. Radioamateurs et sécurité civile L'Angleterre a mis en place le réseau RAYNET tandis que les radioamateurs belges travaillent en collaboration avec la Croix-Rouge de Belgique. Il existe en France la « Fédération nationale des radioamateurs au service de la sécurité civile » (FNRASEC). Le mot « radiotransmetteurs » a remplacé « radioamateurs » en 2001 puis est redevenu « Radioamateurs » en 2009. Ses membres sont susceptibles d'assurer deux types de mission de soutien aux pouvoirs publics : assurer des communications radio en cas de catastrophe naturelle : plan Orsec, plan rouge ; participer aux recherches de balises de détresse en cas d'accident (crash) d'avion (plan de sauvetage aéroterrestre dit « SATER »). La FNRASEC regroupe des « Associations départementales des radioamateurs au service de la Sécurité civile » (ADRASEC). La FNRASEC est affiliée à la « Fédération nationale de protection civile » (FNPC), une association de secouristes bénévoles. Il existe aussi des associations départementales indépendantes de la FNRASEC. Expérimentation technique Le radioamateurisme est un vaste terrain fertile pour l'expérimentation technique. Même s'il existe un choix important de matériel commercial pour le trafic en HF ou en VHF dans les modes usuels, on trouve encore de nombreux radioamateurs qui prennent plaisir à construire eux-mêmes leur propres antennes et équipements. L'apport technique et scientifique des radioamateurs est bien réel dans le développement des techniques de transmission ainsi que dans l'étude des différents modes de propagation. Sans doute aujourd'hui cela est-il moins vrai en raison de la rapidité du progrès dans les domaines des télécommunications, et surtout de la nécessité croissante de matériel de mesure et de composants extrêmement sophistiqués et coûteux. Mais ce manque de moyens est en partie compensé par le nombre important de radioamateurs qui expérimentent sans compter leur temps. Le radioamateurisme reste par essence une activité favorisant l'instruction individuelle et le partage de la connaissance pour les sciences et les techniques. De façon générale, la pratique du radioamateurisme peut être la base d'une solide formation technique et représente ainsi une chance de pouvoir aborder le côté « pratique » d'un savoir théorique. Parmi les domaines les plus ouverts aux recherches et réalisations personnelles, on peut citer : Fréquences élevées On entend par là des fréquences de plusieurs dizaines de gigahertz — c'est-à-dire de longueurs d'onde centimétriques — dans un domaine où l'expérimentation est de mise et les réalisations personnelles obligatoires. Communications optiques Aujourd'hui, des radioamateurs construisent des émetteurs-récepteurs utilisant les fréquences optiques ( > λ > ). De nombreux modes opératoires sont possibles grâce aux LED classiques ou laser que l'on peut moduler comme on le souhaite. Les fréquences très basses L’écoute et même l’émission dans les bandes LF et au-dessous ne peuvent s’effectuer que par des montages personnels. Par exemple, l'expérimentation sur demande la création d'antennes spéciales, et l'écoute des bandes ELF s'effectue avec des logiciels d'analyse du signal sur ordinateur. Apprentissage de la télégraphie Les radioamateurs utilisent la « lecture au son », c'est-à-dire que le message est compris par l'écoute du signal du correspondant. Pour être capable de soutenir un trafic à des vitesses suffisamment élevées (de 10 à 35 groupes de cinq signes à la minute selon l'adresse des opérateurs) il faut évidemment envisager un apprentissage et un entraînement sérieux. Comme aide, on peut utiliser un ordinateur qui générera et corrigera des messages en code morse, on peut aussi écouter sur les fréquences amateurs des stations qui émettent à heures fixes à des vitesses accessibles aux débutants et leur permettent ainsi d'acquérir petit à petit des vitesses supérieures. Il est possible de s'entraîner à la pratique du code Morse soit seul, soit en communauté dans un radio-club. Cette dernière solution est vivement recommandée pour une plus grande efficacité. L'apprentissage de la manipulation est en général plus rapide que la lecture au son, la vitesse imposée par l'examen étant modeste. L'ancienne « pioche », encore utilisée par les passionnés, ou les manipulateurs semi-automatiques mécaniques de type « Vibroplex » qui ont toujours leurs partisans, ont laissé place aux manipulateurs électroniques calibrant traits et points et réduisant la fatigue de l'opérateur. Bibliographie Joseph Carr, Réception des hautes fréquences, 2 volumes, Éditions Publitronic Elektor, Paris, 1997. André Ducros, Les Antennes, Éditions Publitronic Elektor, Paris, 2009. Olivier Pilloud, Le Radio-amateur, Éditions Technip, 2007. Pierre Pasteur, VHF-UHF, Procédure et technique de trafic, Radio Publications, Duebendorf, 1991. Roger Raffin (F3AV), L'émission et la réception d'amateur, Éditions ETSF, 1993. ARRL, The Handbook for Radio amateurs, ARRL Inc., Newington, 2008. Notes et références Voir aussi Articles connexes Alphabet radio : les analogies alphabétiques destinées à la téléphonie Antenne CAT (Computer Aided Transceiver) : dispositif permettant de commander un émetteur-récepteur radio à l'aide d'un ordinateur Code Q Dipmètre Émetteur d'ondes radioélectriques : la technique générale des émetteurs radio Énumération radio : les analogies numériques destinées à la téléphonie Indicatifs radio Manipulateur morse Microphone Propagation ionosphérique Propagation sporadique E Push to talk (PTT) : système de commutation émission/réception manuel Radiogoniométrie sportive Radiogoniométrie de radiosondes Réception des ondes radioélectriques : la technique générale des récepteurs radio S-mètre Trafic QRP : le trafic à très faible puissance d'émission Union internationale des télécommunications Radiotélégraphiste Harec Liens externes « Qu'est-ce qu'un radioamateur ? », sur le site leradioscope.fr (consulté le )
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Magnitude%20apparente
Magnitude apparente
La magnitude apparente est une mesure de l'irradiance d'un objet céleste observé depuis la Terre. Utilisée quasi exclusivement en astronomie, la magnitude correspondait historiquement à un classement des étoiles, les plus brillantes étant de « première magnitude », les deuxièmes et troisièmes magnitudes étant plus faibles, jusqu'à la sixième magnitude, étoiles à peine visibles à l'œil nu. Elle est à présent définie suivant une échelle logarithmique inverse, dans laquelle la magnitude augmente d'une unité lorsque l'irradiance est divisée par environ 2,5. Ainsi, plus un objet céleste est brillant, plus sa magnitude est faible voire négative. Il est habituel de définir la magnitude zéro comme étant celle de l'étoile Véga, aux erreurs d'étalonnage près. La mesure de la magnitude se fait par photométrie dans une ou plusieurs bandes spectrales (ultraviolet, spectre visible, infrarouge) grâce à des systèmes photométriques tels que le système UBV. Généralement, la magnitude est donnée dans la bande spectrale V (visuel) et se voit alors appelée magnitude visuelle, notée m ou simplement V. Les plus grands télescopes parviennent à détecter des objets célestes jusqu'à une magnitude limite AB de 31,2 (champ extrêmement profond de Hubble) ; le télescope spatial James-Webb devrait atteindre 34 en lumière visible. Historique Le premier classement des étoiles en fonction de leur brillance remonte à l'Antiquité où au l'astronome grec Hipparque aurait réalisé un catalogue d'un millier d'étoiles visibles à l'œil nu. L'échelle comprend alors six « grandeurs » : les étoiles les plus brillantes sont de première grandeur et les étoiles les moins brillantes encore visibles à l'œil nu sont de sixième grandeur. Cette méthode de classement a été ensuite popularisée dans Almageste de Ptolémée au . Au , Galilée, qui observe le ciel avec sa lunette astronomique, est contraint de créer une septième grandeur pour classer les étoiles visibles seulement avec son instrument. Jusqu'au , des nouveaux échelons et des niveaux intermédiaires sont ajoutés peu à peu à l'échelle avec l'amélioration des instruments d'observation. Ainsi, dans les années 1860, le catalogue Bonner Durchmusterung comptait classées en neuf grandeurs. Mais ce classement peut fortement varier selon le jugement des observateurs et, face à la multiplication des étoiles et de leurs catalogues, il devient nécessaire de trouver un procédé d'observation moins subjectif. Plusieurs techniques sont mises au point dont l'une des plus utilisées est le photomètre : il convertit la luminosité en courant électrique qui est ensuite comparé à des valeurs étalons. Malgré cela, les différences restent trop grandes et il faut trouver une loi de variation de la luminosité des astres. En 1856, Norman Robert Pogson propose une nouvelle classification où il remplace le mot « grandeur », qui évoque trop fortement l'idée de taille, par celui de « magnitude » (qui en est un synonyme savant). Il remarque qu'une étoile de première magnitude est plus brillante qu'une étoile de sixième magnitude. Ainsi une baisse d'une magnitude représente une baisse de luminosité égale à soit environ 2,512. Cette nouvelle échelle logarithmique respecte une propriété physiologique de l'œil sur sa sensibilité à la lumière (loi de Weber-Fechner). Cette échelle entraîne la reclassification de la vingtaine d'étoiles de première magnitude (Sirius, Véga, Bételgeuse...) dont les éclats sont trop différents et la création de magnitudes négatives. Pogson choisit comme point zéro pour son échelle l'étoile Polaire (α Ursae Minoris) dont il fixe la magnitude à 2. Mais par la suite les astronomes se rendent compte que l'étoile Polaire est une étoile variable et ils choisissent comme nouvelle référence l'étoile Véga avec une magnitude de 0. Mais de nouveau, il apparait que Véga est légèrement variable et depuis le , les astronomes utilisent des sources lumineuses stables en laboratoire telles que le système Gunn, le système STMAG ou la magnitude AB. Formulation analytique La magnitude apparente est donnée par la loi de Pogson qui s’écrit : où est l'éclairement ou éclat de l'étoile en jansky () et où est une constante permettant de définir l'origine de l'échelle. Cette constante est fixée par l'astronome au moment de l'observation pour accorder ses mesures de la magnitude d'étoiles standards par rapport à leurs magnitudes connues et inscrites dans les catalogues. Dans le cas où la luminosité intrinsèque de l'étoile est bolométrique, nous appliquons la loi de Stefan-Boltzmann nous permettant d'aboutir à l'expression suivante : où est le rayon de l'étoile en mètres, la température effective de l'astre en kelvins et la constante de Stefan-Boltzmann. La formule est plus couramment utilisée pour comparer les magnitudes apparentes de deux objets célestes et ainsi déduire la magnitude de l'objet inconnu (1) par rapport à celle d'un objet connu (2), comme l'étoile Véga dont la magnitude est fixée à 0. Mesure de la magnitude Bandes spectrales La magnitude n'est mesurée que dans une petite partie du spectre électromagnétique appelée bande spectrale. La valeur est donc différente selon le choix de la bande : U (ultraviolet), B (bleu), V (visuel), R (rouge) ou I (infrarouge). Lorsque la mesure s'effectue sur la totalité du spectre électromagnétique, il s'agit d'une magnitude bolométrique. Elle peut être obtenue en appliquant une correction bolométrique BC à la magnitude absolue ou apparente. La magnitude visuelle, notée m ou directement V, est la magnitude dans la bande spectrale V qui correspond le mieux à la sensibilité de l'œil. C'est cette magnitude qui est généralement utilisée lorsqu'il n'est donné aucune précision sur la bande spectrale observée. La magnitude photographique, notée m, est mesurée à partir d'une plaque photographique plus sensible dans le bleu. Ainsi, la magnitude photographique diffère de la magnitude visuelle : elle montre les étoiles bleues plus brillantes et les étoiles jaunes moins brillantes. Au contraire, la magnitude photovisuelle, notée m, est mesurée à partir d'une plaque orthochromatique plus sensible dans le jaune. Avec des filtres adéquats, on obtient alors une magnitude correspondant à la magnitude visuelle. Ces deux méthodes sont considérées comme obsolètes et ont été remplacées par des systèmes photométriques mesurant les magnitudes sur plusieurs bandes spectrales. Le plus utilisé est le système photométrique UBV (ou de Johnson) créé dans les années 1950 par Harold Johnson et William Wilson Morgan. Objets célestes particuliers Pour les objets célestes étendus comme les galaxies ou les nébuleuses, on parle plutôt de brillance de surface ou brillance surfacique. Elle s'exprime comme une magnitude par unité d'angle solide, par exemple une magnitude par seconde d'arc au carré. Pour les étoiles variables, c'est-à-dire les étoiles dont l'éclat varie au cours de périodes plus ou moins longues, on donne les magnitudes maximale et minimale et la période de variation. La mesure de la magnitude des étoiles doubles ou des étoiles multiples renvoie la magnitude totale du système stellaire, qui n'est pas égale à la somme des magnitudes des étoiles le composant. Si on connait le nombre d'étoiles du système, il est possible de différencier les magnitudes. Elles sont liées par la formule : où est la magnitude totale du système et et les magnitudes des étoiles le composant. Limite des instruments La magnitude limite d'un instrument désigne la plus faible luminosité observable dans une configuration instrumentale et une bande spectrale données. La magnitude limite visuelle est la magnitude limite dans la bande spectrale V (visible). La magnitude limite visuelle de l'œil nu est de 6, celle des jumelles de 10, et celle des grands télescopes terrestres ou des télescopes spatiaux comme Hubble est de 30. Cette limite est sans cesse repoussée et il est prévu que le Télescope géant européen en cours de construction ait une magnitude limite de 34. Absorption interstellaire La magnitude apparente dépend de la luminosité intrinsèque de l'objet céleste et de sa distance à la Terre. Cependant, un autre phénomène entre en compte : une partie de la lumière est absorbée par les poussières et les gaz du milieu interstellaire. Cette quantité absorbée est appelée extinction ou absorption interstellaire notée A. Ce phénomène est moins important dans les grandes longueurs d'onde que dans les petites, c'est-à-dire qu'il absorbe plus les bleus que les rouges. Cela crée un effet de rougissement qui fait qu'un objet parait plus rouge que la réalité. L'indice de couleur d'une étoile désigne la différence entre les magnitudes apparentes de cette étoile obtenues dans deux bandes spectrales différentes. Il existe plusieurs indices en fonction des bandes utilisées : , ... Relation avec la magnitude absolue La magnitude absolue est une mesure de l'irradiance intrinsèque d'un objet céleste, au contraire de la magnitude apparente qui dépend de la distance à l'astre et de l'extinction dans la ligne de visée. Pour un objet situé à l'extérieur du Système solaire, elle est définie par la magnitude apparente qu'aurait cet astre s'il était placé à une distance de référence fixée à (environ ). La comparaison de la magnitude absolue avec la magnitude apparente permet une estimation de la distance de l'objet. où est la magnitude apparente, la magnitude absolue et la distance exprimée en parsecs. La valeur , appelée module de distance, est d'une certaine manière une unité de mesure de la distance comme l'année-lumière et le parsec. Magnitude d'objets notables Notes et références Voir aussi Bibliographie . . . Articles connexes Photométrie (astronomie) Métrologie Échelle logarithmique
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Astrom%C3%A9trie
Astrométrie
L'astrométrie, mieux connue autrefois sous le nom d'astronomie de position, (le spécialiste est un astrométrologue) est la branche de l'astronomie qui évalue la position, la distance et le mouvement des étoiles et des autres objets célestes. La distance des étoiles est calculée grâce à la mesure de leur parallaxe annuelle. L'astrométrie donne aussi aux astronomes un cadre de référence pour leurs observations et sert à l'élaboration du Temps universel. L'astrométrie est fondamentale dans des domaines comme la mécanique céleste, la dynamique stellaire et l'astronomie galactique. Elle est également la base observationnelle de l'étude de la dynamique des corps du Système solaire, permettant notamment de confirmer le principe de Copernic et l'héliocentrisme. Historique L'origine de l'astrométrie remonte au moins à l'Antiquité et était largement synonyme d'astronomie jusqu'au quand d'autres types d'études astronomique telle la spectroscopie sont devenus possibles. Au cours du temps, l'astrométrie a subi différentes évolutions avec l'invention du cadran solaire, du sextant, de l'astrolabe, du télescope, de l'heliomètre et de la lunette méridienne. Antiquité Au , Aristarque de Samos fait une des premières tentatives de calculs des tailles et des distances du Soleil et de la Lune. Ensuite Ératosthène inventa un système de latitude et de longitude, et utilisa la variation de l'élévation du Soleil pour estimer la taille de la Terre ; valeur assez précise qui fut utilisée durant des centaines d'années. Enfin au , Hipparque compile le premier catalogue d'étoiles et invente l'échelle de magnitude apparente. Moyen Âge Après le déclin de l'empire romain, les avancées astronomiques se concentrèrent à l'est notamment en Chine sous la Dynastie Han de 206 à 220 et en Inde. L'empire Gupta autour de 320 , encouragea la navigation et les mathématiques avec notamment l’adoption du concept du zéro et l’utilisation des chiffres arabes. L’influence étant mutuelle avec les pays arabes plus proches géographiquement que ne l’était l’Europe. L’astronomie fut reconnue comme une discipline à part en Inde et autour de l’an 500, Aryabhata avait comme opinion que la Terre était une sphère tournant sur elle-même. L’islam, quant à lui, s’appuya sur les textes grecs et enseigna l’astronomie en tant que discipline notamment pour répondre à des questions pratiques telles que la direction des mosquées vers La Mecque, le rythme des prières au cours de la journée et le calcul précis du début et de la fin du Ramadan. En atteste les réussites d’Al-Battani en pour améliorer les descriptions de Ptolémée sur les orbites du soleil et de la lune. De même Ibn Yunus a décrit les alignements planétaires et les éclipses de lunes. En Chine autour du et l’observation astronomique devint florissante. Sous l’influence des empereurs, qui voulaient assurer à leur dynastie un destin favorable grâce à l’astrologie, les catalogues d'étoiles et le repérage des comètes se sont développés. Époque moderne Héliocentrisme L’Europe devint plus prospère et plus stable vers la fin du moyen-âge permettant à la science de s’établir de nouveau. Nicolas Copernic jeta les fondations d’un modèle crédible héliocentrique, et mis en évidence que la Terre était sujette à trois types de mouvement dans l’espace : rotation autour du soleil, rotation sur elle-même et enfin précession. Ses observations faites sans télescope, puisque son invention ne se fera qu’après, ne furent pourtant pas si précises. Ce n’est qu’avec Johannes Kepler, Galilée et Isaac Newton que l’on comprit que les orbites des planètes du système solaire étaient elliptiques et non circulaire. L’établissement d’un système héliocentrique amena une autre réalisation, la Terre étant en mouvement, les étoiles soi-disant fixent ne pouvaient être immobiles. A moins qu’elles soient à une distance infinie, elles devaient forcément posséder un mouvement de parallaxe. Cette notion importante en astrométrie fut donc établie, et la quête vers la mesure d'une parallaxe, aussi petite soit-elle, commença. Navigation maritime Au , avec le développement de la compagnie des Indes et l'établissement des colonies, une problématique plus urgente amena au développement de l’observation astrométrique : la navigation maritime avec la détermination de la longitude. Sans une longitude précise, les bateaux qui se perdaient en mer ne pouvaient retrouver leur itinéraire d’origine. Et c’était en lien directe avec la mesure du temps. Le repérage des étoiles permettait une orientation mais ce n’est qu’avec la connaissance de l’heure locale que l’on peut se localiser. Pour répondre à ce problème, Louis XIV en France décide de la création de l’Observatoire de Paris et Charles II en Angleterre de l’Observatoire royal de Greenwich avec comme objectif de créer des catalogues d’étoiles pour la navigation maritime. S’ensuivit la création d’almanachs tel que la Connaissance des temps. En parallèle le sextant fut conçu, notamment utilisé par Elisabeth Hevelius pour mesurer la hauteur des étoiles par rapport à l’horizon. Le sextant devenait ensuite plus compact pour être utilisé à bord de navire. Combiné avec un chronomètre et un almanach nautique les marins pouvaient enfin établir une longitude. Le problème de la navigation maritime fut résolu et le Board of Longitude s’arrêta en 1828. Époque contemporaine Premières parallaxes Les parallaxes annuelles des étoiles étant extrêmement petites, elles sont très difficilement mesurables. Ayant des valeurs inférieures à une seconde d’arc, un facteur de perturbation rentre en compte : la turbulence atmosphérique. Les premières mesures réussies de parallaxes des étoiles (et par déduction leurs distances par rapport à la Terre) se sont établis que très tard vers 1830, le temps d'avoir non seulement de meilleurs instruments mais aussi de pouvoir discerner les étoiles les plus proches de la Terre. Friedrich Bessel est généralement crédité comme le premier astronome à mesurer une parallaxe, aidé par les travaux de William Struve. Bessel établis la distance de l’étoile 61 Cygni à 10,5 années-lumière, pour une parallaxe de 0"31. Les étoiles Véga et Sirius ont été les premières étoiles avec 61 Cygni dont leurs distances ont été mesurées avec une bonne précision. Relevé astronomique et Photographie La technique fut appliquée pour des milliers d’autres étoiles par différents observatoires et astronomes, mais la tâche de réunir les différents travaux et établir un catalogue de référence fut une des activités de l’astronome Louise Freeland Jenkins au . Son travail et son catalogue (General catalogue of trigonometric stellar parallaxes) restera une référence jusqu’au lancement du satellite Hipparcos. L’arrivée de la photographie amena, en 1887, un projet de très grande ambition: la Carte du Ciel. Il fut malheureusement abandonné après la création de nombreuses plaques photographique avec la coordination de plusieurs observatoires pour calculer les coordonnées des étoiles. Néanmoins, la photographie est devenu une technique courante permettant de cartographier des grandes parties du ciel avec de nos jours l'utilisation de capteurs CCD. Avec le projet Hipparcos adopté en 1980, le lancement du satellite en 1989 , puis la publication du catalogue Hipparcos l'astrométrie fit un bond en avant et cela améliora par un facteur 50 l'estimation des distances de milliers d'étoiles. Le satellite Gaïa a ensuite pris le relai en 2013. La précision des calculs d'Hipparcos fut ensuite améliorée par un facteur 100 et permit la cartographie de millions d'étoiles. Encore plus loin Les mesures des distances des objets très éloignés sont effectuées par des méthodes photométriques ou par l'utilisation d'indicateurs secondaires comme la loi de Tully-Fisher pour les galaxies, qui relie la vitesse maximale d'une étoile à la magnitude absolue de la galaxie. Galerie des instruments Bases Systèmes de coordonnées L'astrométrie peut s'effectuer à l'aide de différents systèmes de coordonnées célestes. Le plus simple est le système de coordonnées horizontales, qui fait intervenir la « sphère locale ». Cependant, l'astrométrie moderne utilise le système de coordonnées polaires pour repérer la direction des astres. Chacun des astres doit être représenté par un point sur la surface d'une sphère de rayon unité. Pour repérer la position d'un des points, il faut la reporter sur deux plans perpendiculaires passant par le centre de la sphère à l'aide des deux autres angles. Une variété de facteurs introduisent des erreurs dans la mesure de positions stellaires, incluant les conditions atmosphériques, les imperfections dans les instruments et des erreurs faites par l'observateur ou les mesures d'instruments. Plusieurs de ces erreurs peuvent être réduites par une variété de techniques comme l'amélioration des instruments et la compensation des données. Parallaxe Les premières estimations de la distance qui nous sépare des étoiles les plus proches ont été effectuées par des mesures précises de la parallaxe, une méthode de triangulation utilisant l'orbite terrestre comme référence. Entre 1989 et 1993, le satellite artificiel Hipparcos, lancé par l'Agence spatiale européenne, a mesuré la parallaxe d'environ étoiles avec une précision de l'ordre de la milliarcseconde, ce qui a permis de déterminer la distance d'étoiles éloignées de nous de plus de parsecs. Programmes informatiques Pour les astronomes amateurs, il existe plusieurs programmes permettant d'effectuer de l'astrométrie. Certains sont plus performants que d'autres. Astrometica de Herbert Raab offre beaucoup de fonctions d'analyse et il est idéal pour les besoins des astronomes amateurs. Un autre logiciel très efficace et convivial est LagoonAstrométrie de Benjamin Baqué. Mais ce dernier est plutôt destiné à l'identification d'objet. Astrometrica Astrometry.net XParallax viu USNO Astrometric Archive Server MPO (computer program) Notes et références Bibliographie . Voir aussi Articles connexes Mesure des distances en astronomie Astronomie > Astronomie d'observation Détermination de la longitude par Galilée Parallaxe Hipparcos, Gaia Astronomie fondamentale IERS Sphère céleste Système de positionnement Carl Östen Emanuel Bergstrand Liens externes Astrométrie cours en ligne de l'Observatoire de Paris Guides pratiques d'astrométrie Méthode de détection des exoplanètes
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Albiez-Montrond
Albiez-Montrond
Albiez-Montrond est une commune française située dans le département de la Savoie, en région Auvergne-Rhône-Alpes. La commune accueille par ailleurs sur son territoire la station de sports d'hiver du même nom. Géographie Situation Albiez-Montrond est un village situé entre et d'altitude et voisine des communes d'Albiez-le-Jeune et de Fontcouverte-la-Toussuire, Albiez-Montrond fait partie du massif « Arvan-Villards », espace des Sybelles. Village situé sur un plateau ouvert, entouré de hauts sommets à fort dénivelé. Albiez se compose d'une douzaine de villages ou hameaux répartis entre d'altitude et : Le Plan ou chef-lieu, la Cochette ; le Collet-d'en-Haut ; le Collet-d'en-bas, la Colonne et Carreley, le Fregny ou Freigny, Gevoudaz (), le Mollard (), La Saussaz, la Villette sur Albiez-le-Vieux, et La Ville (anciennement le chef-lieu) ; le Chalmieux ; le Gouthier ; les Rieux sur Montrond. Communes limitrophes La commune située dans la vallée des Arves surplombe Saint-Jean-de-Maurienne, distante de . Superficie et altitude L'altitude de la commune est donnée dans le tableau ci-dessous : Hydrographie La rivière de l'Arvan coule en contrebas de la commune. Climat Le climat y est de type montagnard. L'hiver est plutôt froid et neigeux et l'été est assez chaud de jour et froid de nuit. La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et mise en service en 1992 permet de connaître en continu l'évolution des indicateurs météorologiques. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après. Urbanisme Typologie Albiez-Montrond est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee. La commune est en outre hors attraction des villes. Occupation des sols L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (87 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (80,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (47,3 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (23,9 %), forêts (15,8 %), zones agricoles hétérogènes (8,2 %), prairies (4 %), zones urbanisées (0,7 %). L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui). Toponymie Albiez-Montrond est un toponyme composé de l'ancienne commune d'Albiez-le-Vieux et de celle de Montrond, à la suite de la fusion mise en place par arrêté préfectoral le (publié au J.O. le ). Albiez-le-Vieux est mentionnée dans l'histoire sous les formes In Albieys vetulum (1040), de Albiaco veteri (1303), Arbié le Vieux (1557) ou encore Albié le Vieux (1793). Il dérive de Albiez qui rencontre dès 739 sous la forme Colonica in Albiadis, dans les cartulaires de l'église-cathédrale de Grenoble, dit cartulaire de saint Hugues. Le toponyme semble dériver du nom d'un domaine gallo-romain Albiacum. La séparation des deux paroisses Albiez-le-Vieux et Albiez-le-Jeune. En 1184, un document mentionne Ecclesias de duobus Albiacis. Le toponyme Montrond se trouve dès 1038 avec la forme Monte Rotundo, puis plus tard à la fin du Montrion et on trouve en 1730 la forme actuelle Montrond. Il dérive de Mont riond et trouve son origine dans la forme latine mons rotondus, « le mont arrondi ». Au niveau local, on utilise la forme Mont riond. En francoprovençal, le nom de la commune s'écrit Arbyié lo Vieuye, selon la graphie de Conflans. Histoire L'occupation humaine s'est faite depuis la période prèhistorique comme en attestent certains vestiges retrouvés notamment au Plan. La bulle pontificale de Lucius III, de l'année 1184, confirme la juridiction épiscopale de Maurienne sur dix-sept paroisses dont Albiez-le-Vieux et Montrond. Politique et administration Liste des maires Instances judiciaires et administratives Politique environnementale Jumelage Population et société Démographie Les habitants de la commune sont appelés les Albiens et les habitantes les Albienches. Enseignement Santé Cultes Sports En cyclisme, Albiez-Montrond fut à l'arrivée de la et dernière étape du Tour de l'Avenir 2017. La montée fut classée en première catégorie et Pavel Sivakov remportait cette étape tandis qu' Egan Bernal conservait son maillot jaune. Économie Agriculture Artisanat et industrie Activités de service Tourisme Tourisme estival Albiez bénéficie des labels Station verte et Famille Plus. Ces villages authentiques de montagne permettent diverses activités pour les familles : Randonnées (cheminées de fées, chalets d'alpage, au pied des Aiguilles d'Arves, ruisseaux...) Découverte du patrimoine local Centre équestre Terrain de BMX Lac Savard (plan d'eau avec pataugeoire, module gonflable et jeu pour enfants) Escalade Bibliothèque Cinéma Station de sports d'hiver Albiez est un domaine skiable, de type familial, qui culmine à d'altitude. Il compte 67 hectares de pistes alpines, 18 remontées mécaniques, fils neiges et tapis roulant pour les débutants, ainsi qu'un domaine nordique. La station a obtenu plusieurs labels « Famille Plus Montagne » ; « Station village » et « Nouvelles glisses ». En 2017, la commune est labellisée « Station verte ». En 2014, la capacité d'accueil de la commune et station, estimée par l'organisme Savoie Mont Blanc, est de répartis dans . Les hébergements se répartissent comme suit : ; ; /auberges de jeunesse ; ou gîtes d'étape et . Culture locale et patrimoine Lieux et monuments Édifices religieux Église située au chef-lieu du village : église Saint-Michel. Chapelles du Baroque : dans chaque hameau du village. Patrimoine Naturel Les Aiguilles d'Arves : une curiosité géologique constituée de 3 hauts sommets. Le premier ressemble à une tête de chat. Les deux autres sont sensiblement identiques et culminent à la même altitude, à un mètre près ! Curiosités naturelles : cheminées de fées, demoiselles coiffées et pierre à cupules. Activités touristiques Éco-musée au Mollard (haut du village). Plan d'eau avec baignade surveillée (Lac Savard). Espaces verts : terrains de jeux, espaces pique-niques, jeux enfants. Manifestations et évènements Festivals : La gourmandise Savoyarde : les Savoyardises. Festival des Contes et Légendes de Montagne. Le Festival Celtique. Voir la programmation sur le site de l'Office de Tourisme des Albiez. Manifestations sportives : courses VTT et cyclo. Gastronomie Production de fromage Beaufort, AOC. Personnalités liées à la commune Architecte autodidacte Théodore Fivel (1828-1894), natif. Joseph Opinel : taillandier, créateur du couteau Opinel vers 1900. Voir aussi Bibliographie ( Lire en ligne) Articles connexes Liste des communes de la Savoie Sport en Pays de Savoie • Stations de sports d'hiver de Savoie Tourisme en Pays de Savoie • Tourisme en Savoie Liens externes Site de l'office de tourisme des Albiez Notes et références Notes et cartes Notes Cartes Références Commune en Savoie Commune de Maurienne Station de sports d'hiver en Savoie Ascension cycliste du Tour de l'Avenir Commune de tradition coutelière
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https://fr.wikipedia.org/wiki/San%20Luis%20Potos%C3%AD
San Luis Potosí
San Luis Potosí est la capitale de l'État de San Luis Potosí, Mexique. La ville est située à au nord-nord-ouest de Mexico, et à une altitude moyenne de . Sa population s'élevait à en 2005 et, pour l'ensemble de l'agglomération, de . Sa superficie est de . Généralités Son nom évoque saint Louis, roi de France, son saint patron, et fait également référence aux riches mines de la région bolivienne de Potosí. San Luis Potosí fut fondée à la fin du . Pendant le règne du vice-roi de Nouvelle-Espagne, la ville était considérée comme un des principaux centres miniers, agricoles, commerciaux, culturels, religieux, administratifs et politiques. La ville se démarqua par sa participation dans la lutte pour l'indépendance du Mexique (1810-1821) et fut pendant tout le et le début du un centre politique, militaire, idéologique et religieux actif. Actuellement (en 2006), il s'agit d'une importante ville industrielle située dans une région riche pour l'agriculture, le bétail et le minerai. C'est aussi un point stratégique pour le commerce et l'éducation, grâce à sa localisation géographique et à ses moyens de communication et de transport. Son architecture baroque, néoclassique et éclectique lui permet d'être candidate à la classification au patrimoine de l'humanité de l'UNESCO. La ville abrite les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire de l'État, et possède une mairie, ainsi qu'un conseil municipal élu au suffrage universel direct, et est divisée en quatre districts électoraux. Son blason (voir image), qui est aussi le blason de l'État, est divisé en deux parties, azur et or, avec deux lingots d'or et d'argent. Saint Louis y est représenté sur une colline (el cerro de San Pedro). La ville est aussi le siège d'un archevêché et possède une cathédrale. Histoire De nombreuses recherches archéologiques sont entreprises sur le site préhistorique d'El Cedral dont l'occupation humaine remonterait à près de quarante mille ans. Dès le , le site joue un rôle dans l'histoire des mines d'argent au Mexique En 1854, la ville devient le siège du diocèse de San Luis Potosí (aujourd'hui archidiocèse) En 1863, la ville de San Luis Potosí est déclarée capitale du pays par le président Benito Juárez. En 1910, Francisco Madero promulgue le plan de San Luis, qui déclenche la révolution mexicaine. Éducation Données de INEGI (2000), la population analphabète de 15 ans ou plus dans la ville comptait sur 6,9 % et seulement 13 % de la population pouvait finir leurs études supérieures. Dans la ville il y a plusieurs institutions éducatives, telles que : Universidad Autónoma de San Luis Potosí Universidad Politécnica de San Luis Potosí Instituto Potosino de Investigación Científica y Tecnológica (IPICYT) Instituto Tecnológico y de Estudios Superiores de Monterrey, Campus San Luis Potosí Universidad TecMilenio Campus San Luis (UTM) Instituto Tecnológico de San Luis Potosí Instituto Tecnológico Superior de San Luis Potosí, Capital Universidad Tecnológica de San Luis Potosí Universidad Interamericana para el Desarrollo (UNID) Universidad del Valle de México Campus San Luis Potosí (UVM) Universidad Potosina Universidad Mesoamericana Plantel San Luis (UMA) Escuela Normal Particular Minerva En éducation élémentaire l'État de San Luis Potosí s'occupe des jeunes parmi les 12 et 15 ans qui font leurs études secondaires avec trois options différentes: École Secondaire Technique École Secondaire Générale Télésecondaire (Enseignement à distance) La télésecondaire est caractérisé principalement par l'enseignement à distance pour les jeunes qui habitent dans les communes rurales de l'État. Ultérieurement les jeunes diplômés de l'éducation secondaire sont admis à l'éducation moyen superieur pour laquelle l'État compte avec Colegio de Bachilleres, CEBETIS, CONALEP, Écoles Préparatoires Générales Publiques et Privées partout. Économie La ville compte une usine de fabrication de pneumatiques du groupe allemand Continental AG, Elle est depuis 1983 le lieu où sont frappées les monnaies en circulation au Mexique par la qui était auparavant et ce depuis 1535 située à Mexico. BMW possède une usine où est produite la Série 2. Personnalité liée à San Luis Potosí Alberto del Rio, catcheur à la WWE. Marcelino Hernández Rodriguez (1946-), évêque Cristino de La Gandara (1821-1895), père d'Antonio de La Gandara (1861-1917): peintre mondain ayant réalisé le portraits de la plupart des célébrités de la Belle Epoque (Anna de Noailles, Sarah Bernhardt, le comte Robert de Montesquiou, Liane de Pougy etc. C'est vers 1855 que Cristino s'embraque pour l'Europe où il fondra sa famille. Il était le cousin de la Vice-Reine du Mexique. Fernando Toranzo Fernández, gouverneur de l'état de San Luis Potosí de à . Daniel Bautista (1952-), champion olympique de marche sportive en 1976. Notes et références Voir aussi Articles connexes Villes du Mexique États du Mexique Géographie du Mexique Histoire des mines d'argent au Mexique Ville dans l'État de San Luis Potosí Ville universitaire au Mexique Mine d'argent
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Matrice%20identit%C3%A9
Matrice identité
En algèbre linéaire, la matrice identité ou matrice unité est une matrice carrée avec des 1 sur la diagonale et des 0 partout ailleurs. Elle peut s'écrire Puisque les matrices peuvent être multipliées à la seule condition que leurs types soient compatibles, il y a des matrices unité de tout ordre. In est la matrice unité d'ordre n et est donc définie comme une matrice diagonale avec 1 sur chaque entrée de sa diagonale principale. Ainsi : Concernant la multiplication des matrices, les matrices unités vérifient que pour tous p, n entiers naturels non nuls et pour toute matrice A à n lignes et p colonnes, , ce qui montre que la multiplication par une matrice unité n'a aucun effet sur une matrice donnée. On peut le démontrer par calcul direct ou en remarquant que l'application identité (qu'elle représente dans n'importe quelle base) n'a aucun effet par composition avec une application linéaire donnée. En particulier, In est l'élément neutre pour la multiplication des matrices carrées d'ordre n. Il est possible aussi de noter les coefficients de la matrice unité d'ordre n avec le symbole de Kronecker ; le coefficient de la i-ème ligne et j-ème colonne s'écrit : et donc la matrice unité I est égale à . Si l'ordre n'est pas précisé, ou qu'il est implicitement déterminé par le contexte, nous pouvons la noter simplement I. Propriétés Les matrices unité sont des matrices unitaires et donc des matrices régulières ; des matrices normales. La matrice vide 0 × 0 est une matrice unité, notée () ou Id0. Elle correspond à l'application identité de l'espace nul. Nous avons : norme : norme de Frobenius : ║In║F = ; rang : rg(In) = n ; inverse : In = In ; conditionnement : cond(In) = 1 ; déterminant : det(In) = 1 ; polynôme caractéristique : p(In) = (X – 1) ; valeur propre : 1 ; trace : Tr(In) = n. Voir aussi Matrice nulle Identité
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Bharata%20natyam
Bharata natyam
Le bharata natyam, auparavant appelé Sadhir Attam, est une forme majeure de danse classique tamoule originaire du Tamil Nadu en Inde. C'est l'une des plus anciennes danses traditionnelles indiennes. Mélange de danse classique et d'art martial à la base, elle est liée aux pratiques religieuses dès son origine. Elle est l'une des huit formes de danse reconnues par la , les autres étant le kathak, le kuchipudi, l'odissi, le kathakali, le mohiniyattam, le manipuri, le sattriya et elle exprime les thèmes religieux et les idées spirituelles de l'Inde du Sud, en particulier le shivaïsme, le vishnouisme et le shaktisme. Avec le temps, elle fut interdite sous la domination anglaise, mais autorisée dans les comptoirs français de Pondichéry (Sud du pays). La description du bharata natyam, au de notre ère est mentionnée dans l'ancienne épopée tamoule Silappatikaram, tandis que les sculptures des temples du de notre ère suggèrent qu'il s'agissait d'un art du spectacle bien raffiné au milieu du premier millénaire de notre ère. Le bharata natyam est la plus ancienne tradition de danse classique en Inde. Cette forme de danse était répandue dans l'ancien Tamil Nadu, et plusieurs livres les ont codifiés comme le Nâtya-shâstra. Le Nâtya-shâstra n'est qu'une codification par un auteur inconnu des formes de danse existant au Tamil Nadu. La pratique de la danse a souffert au d'une dévalorisation de cet art par les colonisateurs anglais. La tradition a été sauvée puis renouvelée au cours du , notamment après l'indépendance. Il existe différents styles de bharata natyam. Le bharata natyam est souvent une danse de soliste dont l'apprentissage est très difficile et très long. Souvent enseignée aujourd'hui aux jeunes filles, elle est restée ouverte aux garçons. Origines possibles de l'expression Initialement connue sous le nom de sadhiraattam (tamoul : சதிராடாட்டம்), la danse classique indienne de bharata natyam doit son nom actuel à E Krishna Iyer et Rukmini Devi Arundale, qui ont contribué à renouveler cette danse, en l'apurant et en lui redonnant sa dimension spirituelle initiale. Le mot bharatha (bha-ra-tha) est composé de trois syllabes qui pourraient faire référence respectivement à trois mots : bavam (l'expression du visage), ragam (la musique et le rythme) et thalam (rythme imprimé par la main ou par le karuvi). Le mot natyam est un mot Tamoul pour la combinaison de mouvement, musique et théâtre, une façon de définir l'art de la danse. Les phases de la danse Un spectacle typique comprend : Pushpanjali ou Kautuam Une prière traditionnelle d'ouverture au dieu Ganesha, qui écarte les obstacles. Elle comprend une courte partie d'abinaya (expressions du visage). Une présentation du tala (rythme), suite de syllabes chantées par la danseuse. Cette danse est entièrement dédiée au dieu Nataraja. Entièrement technique, elle représente l'ouverture : les postures et les mouvements de plus en plus complexes symbolisent l'épanouissement d'une fleur et de l'art. Allaripu est constitué de pas de base dont le nombre total s'élève à 218, mais pour faire du bharatha natyam il y a une chose importante : l'Aramandi ou Ardha Mandalam (). Jathiswaram C'est une danse technique et abstraite où le rythme est scandé par le tambour. La danseuse montre ici sa dextérité dans le travail des pieds et la grâce des mouvements de son corps. Les pas (ou Jatis), composés dadavus (enchaînements de mouvements) sont chorégraphiés en harmonie avec les notes (ou Svara) sur une mélodie (appelée raga). Shabdam La danse est ici accompagnée par un poème ou une chanson sur un thème dévotionnel ou amoureux. Cette danse parle souvent des dieux, racontant une histoire ou un récit épique. Dans le déroulement d'un récital, c'est la première danse narrative, développant labhinaya qui signifie l'expression du visage ou du corps. Varnam La pièce centrale du spectacle. C'est aussi la partie la plus longue qui montre les mouvements les plus complexes et les plus difficiles. Les positions des mains et du corps racontent une histoire, habituellement d'amour et de désir. Elle varie entre sa partie technique et sa partie d'abinaya et dure de 20 à 30 minutes. Padam Probablement la partie la plus lyrique où la danseuse exprime certaines formes d'amour : dévotion à l'être suprême, amour maternel, amour des amants séparés puis réunis. Tout comme le shapdam ou le jaavali, c'est une danse d'abhinaya. Tillana Cette dernière partie est une danse abstraite où la virtuosité de la musique trouve son parallèle dans le travail des pieds et les poses captivantes de la danseuse. C'est la danse la plus technique qui clôture le spectacle. En sanscrit thillana signifie « explosion de joie ». Mangalam Le spectacle se termine par la récitation de quelques versets religieux en forme de bénédiction. Musique et instruments La musique est dans le style carnatique du sud de l'Inde, considérée par certains comme une forme plus pure que celle de la musique du nord de l'Inde. Les instruments utilisés dans l'ensemble cinna mêlyam (« petit ensemble ») accompagnant le bharata natyam sont le mridang (tambour), le nâgasvaram (un hautbois), la flûte venu, le violon et la vînâ (un instrument à cordes, luth indien). Histoire Les fondements théoriques du bharata natyam se trouvent dans le Nâtya-shâstra, une œuvre encyclopédique de l'hindouisme, antique, donnant les bases du théâtre indien. Des références historiques au bharata natyam sont présentes également dans les épopées tamoules, telle que le Silappatikaram. Le texte du Silappatikaram inclut l'histoire d'une danseuse nommée Madhavi et décrit la formation à cette danse. Les sculptures du temple Shiva de Kanchipuram, datées du de notre ère, suggèrent que le Bharatanatyam était un art de la performance bien développé vers le milieu du premier millénaire. Avec la domination coloniale britannique, à partir du , de nombreuses formes de danse classique indienne ont été ridiculisées, dévalorisées, et découragées .Des missionnaires chrétiens et des responsables britanniques ont présenté les danseuses kathak de l'Inde du Nord et les devadasis (danseuses dans les temples) du Sud (pratiquant le bharata natyam) comme preuves d'une dépravation sexuelle. La pratique de la danse a été accusée de n'être qu'une façade pour la prostitution. En 1910, la Présidence de Madras, représentant la monarchie britannique en Inde, interdit la danse dans les temples, portant un coup à la pratique traditionnelle du bharata natyam, toute professionnalisation du métier de danseuse devenant également peu recommandable pour la «bonne société» indienne. Rukmini Devi Arundale (1904-1986) lance en 1936 la Fondation Kalakshetra près de Chennai, pour la sauvegarde de cet art millénaire. La pratique du bharata natyam se renouvelle d'autant plus facilement après l'indépendance de l'Inde en 1947, notamment grâce à l'intérêt des gouvernements indiens pour cet élément du patrimoine culturel du pays, grâce à l'action de la Fondation Kalakshetra, mais aussi par des artistes telle que Balasaraswati, issue d'une lignée de danseuse. Ce style de danse classique indienne devient le plus populaire en Inde. Il jouit également d'un grand soutien dans les communautés indiennes expatriées. Dans la seconde moitié du , le bharata natyam devient à la tradition de la danse indienne, ce qu'a été le ballet en occident. Des danseuses et chorégraphes comme Mrinalini Sarabhai jouent dans ce retour au premier plan un rôle majeur. Parmi les professeurs de bharata-natyam, on peut citer : Minakshisundaram Pillai, Chokkalingam Pillai, Ram Gopal. Raghunath Manet, « fils spirituel » de Ram Gopal, est apprécié pour avoir innové et introduit une certaine notion de chorégraphie dans le bharata-nâtyam. La danseuse et chorégraphe indienne Chandralekha, admirée par la chorégraphe allemande Pina Bausch, a insuflé également un certain renouvellement de ce type de danse. Yamini Krishnamurthy est une danseuse indienne de bharata natyam et de kuchipudi. D’autres artistes, comme Malavika Sarukkai ont été des interprètes de cette danse sur les scènes internationales. Galerie Notes et références Notes Références Articles connexes Liens externes Varnam par Priya Venkataraman Bharata natyam Musique indienne Culture tamoule Genre de danse Danse classique indienne
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Fonction%20holomorphe
Fonction holomorphe
En analyse complexe, une fonction holomorphe est une fonction à valeurs complexes, définie et dérivable en tout point d'un sous-ensemble ouvert du plan complexe ℂ. Cette condition est beaucoup plus forte que la dérivabilité réelle. Elle entraîne (via la théorie de Cauchy) que la fonction est analytique : elle est infiniment dérivable et est égale, au voisinage de tout point de l'ouvert, à la somme de sa série de Taylor. Un fait remarquable en découle : les notions de fonction analytique complexe et de fonction holomorphe coïncident. Pour cette raison, les fonctions holomorphes constituent le pilier central de l'analyse complexe. Définition On remarquera que certains auteurs exigent de la fonction ainsi obtenue d'être continue. C'est en fait seulement un moyen de simplifier des démonstrations ; en effet, la définition présentée ici implique de toute façon sa continuité (en vertu du théorème de Morera). Exemples Fonctions rationnelles Toute fonction polynomiale à coefficients complexes est entière. Toute fonction rationnelle à coefficients complexes est holomorphe sur le complémentaire de l'ensemble de ses pôles (c'est-à-dire les zéros de son dénominateur, quand elle est écrite sous forme irréductible). Par exemple, la fonction inverse est holomorphe sur ℂ*. Fonctions définies par une série entière Soit une série entière à coefficients complexes de rayon de convergence non nul (fini ou non) ; on note D son disque de convergence.La fonction de D dans ℂ définie par est holomorphe, et pour tout , .En fait, cette fonction est indéfiniment dérivable sur D. La fonction exponentielle est entière. Il en est de même des fonctions trigonométriques (qui peuvent être définies à partir de la fonction exponentielle au moyen des formules d'Euler) et des fonctions hyperboliques. Logarithme complexe On appelle détermination du logarithme complexe sur un ouvert U de ℂ* toute fonction holomorphe de U dans ℂ telle que pour tout , ou ce qui est équivalent (dans le cas d'un ouvert connexe), toute fonction holomorphe sur U de dérivée et pour laquelle il existe tel que . Sur tout ouvert U de ℂ* où existe une détermination du logarithme, on peut définir, pour tout entier relatif , la fonction . Chacune de ces fonctions est une détermination du logarithme sur U, et si U est connexe, ce sont les seules. Il n'existe pas de détermination du logarithme sur l'ouvert ℂ*. Il existe une détermination du logarithme sur n'importe quel ouvert du type ℂ*\D où D est une demi-droite de ℂ d'extrémité 0 (on parle de « coupure »), en particulier sur l'ensemble des nombres complexes privé de la demi-droite des réels négatifs ou nuls. Parmi toutes les déterminations du logarithme sur cet ouvert, il en existe une et une seule qui prolonge le logarithme népérien réel. Plus généralement, il existe une détermination du logarithme sur tout ouvert simplement connexe ne contenant pas 0. Fonctions puissance et racine n-ième Sur tout ouvert U de ℂ* où existe une détermination du logarithme, on peut définir, pour tout nombre complexe , une détermination holomorphe sur U de la puissance d'exposant en posant, pour tout , . En particulier, pour tout entier , la fonction vérifie l'identité ∀. On dit que cette fonction est une détermination sur U de la racine -ième. On peut noter au lieu de (si des réels strictement positifs appartiennent à U, il se peut qu'il y ait alors conflit entre cette notation et sa signification habituelle, servant à désigner la racine -ième positive). Les fonctions trigonométriques réciproques ont de la même manière des coupures et sont holomorphes partout sauf aux coupures. Dérivée complexe Les règles de calcul des dérivées au sens complexe sont identiques à celles des dérivées des fonctions d'une variable réelle : linéarité, dérivée d'un produit, d'un quotient, d'une fonction composée. Il en résulte que les sommes, produits ou composées de fonctions holomorphes sont holomorphes, et le quotient de deux fonctions holomorphes est holomorphe sur tout ouvert où le dénominateur ne s'annule pas. Une fonction holomorphe en un point est a fortiori continue en ce point. Près d'un point où la dérivée d'une fonction holomorphe est non nulle, est une transformation conforme, c'est-à-dire qu'elle préserve les angles (orientés) et les formes de petites figures (mais pas les longueurs, en général). En effet, sa différentielle au point est l'application ℂ-linéaire , où : la différentielle s'identifie donc à une similitude directe du plan, puisque A est non nul. Propriétés Équations de Cauchy-Riemann Si l'on identifie ℂ à ℝ, alors les fonctions holomorphes sur un ouvert de ℂ coïncident avec les fonctions de deux variables réelles qui sont ℝ-différentiables sur cet ouvert et y vérifient les équations de Cauchy-Riemann, un système de deux équations aux dérivées partielles : On considère une fonction d'une variable complexe, où est un ouvert du plan complexe ℂ. On utilise ici les notations suivantes : la variable complexe est notée , où x, y sont réels ; les parties réelle et imaginaire de sont notées respectivement et , c'est-à-dire : , où sont deux fonctions réelles de deux variables réelles. Remarque, lorsque est holomorphe en : , où l'opérateur différentiel est, par définition, égal à . Liens entre fonctions holomorphes et fonctions harmoniques On montre plus loin que les fonctions holomorphes sont de classe (voir formule intégrale de Cauchy). Une conséquence des équations de Cauchy-Riemann est que les laplaciens de la partie réelle et de la partie imaginaire d'une fonction holomorphe sont nuls : Si les parties réelle et imaginaire de sont notées respectivement et , c'est-à-dire si : , où sont deux fonctions réelles de deux variables réelles, on a : On dit que et sont des fonctions harmoniques. On a également : et sont dites harmoniques conjuguées. On a une réciproque : toute fonction harmonique réelle de la variable complexe est localement la partie réelle d'une fonction holomorphe. Théorème intégral de Cauchy Les équations de Cauchy-Riemann permettent de démontrer le lemme de Goursat, qui est essentiellement le théorème intégral de Cauchy ci-dessous dans le cas particulier d'un lacet polygonal, et d'en déduire : En particulier : si est un lacet simple alors, d'après le théorème de Jordan-Schoenflies, il est la frontière d'un compact K connexe et simplement connexe, et le théorème s'applique alors (si est rectifiable) à toute fonction holomorphe sur un ouvert contenant K ; si est holomorphe sur un ouvert et si et sont deux chemins rectifiables strictement homotopes dans alors les intégrales de sur et sont égales. On peut éviter le recours au lemme de Goursat, mais au prix d'une hypothèse supplémentaire : Ce théorème est généralisé par le théorème des résidus aux fonctions holomorphes possédant des singularités isolées. Primitive d'une fonction holomorphe Du théorème ci-dessus on déduit : Il est important que l'ouvert soit simplement connexe, ainsi l'intégrale de entre deux points ne dépend pas du chemin entre ces deux points. Par exemple, la fonction est holomorphe sur ℂ*, qui est connexe mais pas simplement connexe. L'intégrale de sur le cercle de centre 0 et de rayon 1 (parcouru dans le sens trigonométrique), vaut , mais vaut 0 sur un chemin fermé joignant 1 à lui-même en n'entourant pas 0. On peut en revanche définir une primitive de sur n'importe quel ouvert simplement connexe de ℂ* (cf déterminations du logarithme complexe dans la section « Exemples » ci-dessus). Formule intégrale de Cauchy et applications Formule intégrale Soit une fonction holomorphe sur un ouvert de ℂ, alors si C est un cercle orienté positivement, centré en z et inclus (ainsi que son intérieur) dans U. Représentation en série entière Par conséquent, est indéfiniment dérivable sur , avec Remarques : La série de Taylor en converge sur tout disque ouvert de centre et inclus dans mais peut bien sûr converger sur un disque plus grand ; par exemple, la série de Taylor de la détermination principale du logarithme converge sur tout disque ne contenant pas 0, même s'il contient des réels négatifs. C'est la base du principe du prolongement analytique. Il y a équivalence entre holomorphie sur un ouvert et analyticité, l'analyticité impliquant clairement l'holomorphie. Toute fonction holomorphe f est une fonction analytique, donc le principe du maximum, le principe des zéros isolés, l'inégalité de Cauchy sont vérifiés par une fonction holomorphe. Propriété de la moyenne De la formule intégrale de Cauchy, on déduit notamment que toute fonction holomorphe sur un ouvert contenant un disque fermé est complètement déterminée à l'intérieur de ce disque par ses valeurs sur la frontière de celui-ci : dans la formule ci-dessus pour , le changement de paramètre donne : L'intérêt de cette formule est dans le calcul numérique. Le calcul d'une intégrale est en effet plus stable que celui de dérivées. Ce résultat reste clairement valable pour la partie réelle et pour la partie imaginaire de , qui sont des fonctions harmoniques. Principe du maximum Soit une fonction holomorphe non constante sur un ouvert connexe . Alors n'admet pas de maximum local sur . Ainsi, si est borné et que est aussi définie sur l’adhérence de , le maximum de la fonction sur est atteint sur la frontière de . En d'autres termes, en tout point de : Suites convergentes de fonctions holomorphes Si une suite () de fonctions holomorphes converge vers une fonction , uniformément sur tout compact de l'ouvert de ℂ, alors est holomorphe et pour tout , la suite () des dérivées converge vers , uniformément sur tout compact de . Développement de Laurent autour d'un point singulier Remarques : La notation désigne la somme des deux séries convergentes et . Dans le cas d'une fonction rationnelle qu'on cherche à développer en zéro, les coefficients se calculent via un classique développement en série en zéro des éléments simples. En pratique, le calcul des coefficients (en n'importe quel point) peut également s'effectuer grâce au théorème des résidus, souvent plus compliqué que de développer en série des fonctions rationnelles, mais qui reste en général plus simple que l'utilisation de la formule directe. Le résidu de f en la singularité est le coefficient . Fonctions méromorphes Le calcul des dans le développement de Laurent peut donner lieu à trois possibilités : : alors peut se prolonger en une fonction analytique sur tous les points de contenus dans le disque , et ces points sont dits réguliers. Exemple d'une fonction présentant de tels coefficients : en 0, 0 est un point régulier de . tel que et on ait : alors la fonction peut se prolonger en une fonction analytique sur tous les points de contenus dans le disque . Ce cas généralise en fait le premier. Ces points sont des pôles d'ordre au plus de , il peut en exister qui sont réguliers (ordre 0). On dit que f est une fonction méromorphe sur U si tous les points de A sont des pôles. Exemples de fonctions présentant de tels coefficients : en 0 (0 est un pôle d'ordre k de ), ou plus généralement les fonctions rationnelles en leurs pôles. Dans les autres cas, il existe parmi les points de contenus dans le disque au moins un point sur lequel il n'est pas possible de tenter un des prolongements ci-dessus. Un tel point de A est appelé « point singulier essentiel » de . Exemple : en 0, 0 est un point singulier essentiel de . Anti-holomorphie Une fonction f(z) est dite anti-holomorphe sur un ouvert D lorsque f ( ) est holomorphe sur l'ouvert conjugué . Elle est donc analytique en . Une fonction à la fois holomorphe et anti-holomorphe sur D est localement constante sur D, donc constante sur tout connexe de D. Notes et références Voir aussi Articles connexes Théorème de Morera Lemme de Borel-Carathéodory Lien externe graphes-fonctions-holomorphes - Balades mathématiques parmi les fonctions holomorphes, avec images à l'appui. Analyse complexe Holomorphe
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https://fr.wikipedia.org/wiki/427
427
Cette page concerne l'année 427 du calendrier julien. Événements : début du consulat de Flavius Hierius et de l’Alain Ardaburius, à Constantinople. Aetius se rend à Ravenne pour demander les pouvoirs nécessaires à la défense des Gaules à la fois contre les Wisigoths rebelles et contre de nouvelles incursions des Francs rhénans. Le comte d'Afrique Boniface, qui a épousé Pélagie, une arienne, est appelé par Galla Placidia à Ravenne sur le conseil du maître de la milice Félix. Il refuse d'obéir et la cour de Ravenne le déclare rebelle et envoie des troupes contre lui, qu'il tient en échec. L’Empire d’Orient annexe la Pannonie Seconde, appartenant à l’Empire occidental. Il avance sur la ligne du Danube, plus facile à défendre contre les Huns, occupant la ville impériale de Sirmium qui protège un gué important sur la Save. L'empereur d'Occident Valentinien III ne ratifie cette annexion qu’en octobre 437, à l’occasion de son mariage à Constantinople. En Perse, le roi sassanide Vahram V repousse les attaques des Huns Hephtalites venus d'Asie centrale ; le kaghan des Hephtalites, après avoir ravagé le Khorassan réclame un tribut pour se retirer, mais il est tué par les Perses à Merv. Le roi Changsu transfère la capitale du Koguryŏ de Hwando à Pyongyang, en Corée. Honorat est élu évêque d'Arles (426 ou fin 427). Idace de Chaves devient évêque d'Aquae Flaviae en Galice. Naissances en 427 Décès en 427 Tao Yuanming, écrivain chinois. Notes et références Lien externe
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Taj Mahal
Le Taj Mahal (en devanagari , en persan qui signifie « la couronne du palais » — mais ce nom peut aussi être vu comme une corruption de Mumtaz Mahal) est situé à Agra, au bord de la rivière Yamuna, dans l'État de l'Uttar Pradesh, en Inde. C'est un mausolée de marbre blanc construit par l'empereur moghol musulman Shâh Jahân en mémoire de son épouse Arjumand Bânu Begam, aussi connue sous le nom de Mumtaz Mahal, qui signifie en persan « lumière du palais ». Celle-ci meurt le en donnant naissance à leur quatorzième enfant, alors qu'elle accompagnait son mari pendant une campagne militaire. Elle trouve une première sépulture sur place dans le jardin Zainabad à Burhanpur. La construction du mausolée commence en 1631 et s'achève dans sa plus grande partie en 1648. Son époux, mort le , est inhumé auprès d'elle. Le Taj Mahal est considéré comme un joyau de l'architecture moghole, un style qui combine des éléments architecturaux des architectures islamique, iranienne, ottomane et indienne. Il est considéré que l'architecte principal fut Ustad Ahmad Lahauri de Lahore. Visité par plus de 6 millions de touristes en 2019, c'était le site le plus touristique d'Inde et un des dix . Localisation Le Taj Mahal se trouve à Agra, dans l'État d'Uttar Pradesh dans le nord de l'Inde. Le mausolée est édifié au sud d'un méandre de la Yamuna, affluent du Gange, à l'est du centre-ville, dans une zone relativement peu urbanisée hormis sur son côté sud où le site est adjacent au quartier de Kaserat Bazar. Histoire Sa construction commence en 1632, mais la date exacte de la fin des travaux demeure incertaine. Selon Le chroniqueur officiel de Shâh Jahân, Abdul Hamid Lahori, le Taj Mahal est achevé à la fin de 1643 ou au début de 1644. Mais une inscription dans l'entrée principale indique que la construction s'est achevée en 1648. L'État de l'Uttar Pradesh, qui a célébré officiellement le de l'édifice en 2004, affirme quant à lui que les travaux se sont achevés en 1654. Le chercheur Andrew Petersen, lui, mentionne prudemment que « les travaux ont duré plus de vingt ans ». Le chantier aurait mobilisé ainsi que des maîtres artisans venus d'Europe et d'Asie centrale. On pense en général que l'architecte principal fut Ustad Ahmad Lahauri de Lahore. Architecture Situation Le Taj Mahal est élevé sur la rive droite de la Yamuna, parmi les pavillons d'agrément, les jardins des princes et des dignitaires de la Cour d'Agra, alors capitale de l'empire moghol. Il est situé au fond d'un jardin ornemental rectangulaire (de 580 par ) clos par une enceinte percée sur chaque côté de quatre portes dont trois sont fausses. Le jardin est parcouru par quatre canaux en croix pourvus de jets d'eau et de fontaines (le mausolée s'y reflète lorsque les fontaines ne coulent pas), canaux accompagnés tout au long de pavés de marbre, et au centre d'un bassin central, au niveau du chahâr sû. Les enceintes ouest, sud et est comportent en guise de porte un pavillon monumental en grès rouge incrusté d'une mosaïque géométrique de marbre blanc, leur disposition symétrique reprenant celle traditionnelle des mosquées persanes avec leur cour à quatre iwans. La porte principale (Darwaza-i Rauza haute de ) qui se dresse au centre du mur sud de l’avant-cour comporte un grand iwan central, flanqué d'iwans latéraux. Encadrée de quatre tours octogonales, la porte est prolongée du côté nord de galeries doubles à arcades polylobées. Matériaux Le monument est construit en utilisant des matériaux provenant de diverses régions de l'Inde et d'autres régions d'Asie. Plus de auraient été employés pour transporter les matériaux de construction durant l'édification. Le marbre blanc est extrait du Rajasthan, le jaspe vient du Pendjab, la turquoise et la malachite du Tibet, le lapis-lazuli du Sri Lanka, le corail de la mer Rouge, la cornaline de Perse et du Yémen, l'onyx du Deccan et de Perse, les grenats du Gange et du Bundelkund, l'agate du Yémen et de Jaisalmer, le cristal de roche de l'Himalaya. En tout, vingt-huit types de pierres fines ou ornementales polychromes ont été utilisés pour composer les motifs de cette marqueterie de pierre incrustés dans le marbre blanc. Le Taj Mahal est érigé sur des fondations qui doivent supporter par mètre carré. Elles sont faites de pilotis en acajou placés dans des puits alimentés par la rivière Yamuna et remplis de gravats et de mortier. Les changements de cours de la rivière, son eau pompée en amont par l'industrie et l'agriculture font baisser son niveau, mettant à sec des poteaux qui deviennent plus cassants, plus fragiles et ont tendance à se désagréger. Plan Le plan général du mausolée est typique du modèle iranien qui évoque les huit jardins du paradis. Cet édifice de de côté se dresse sur une terrasse en grès rouge elle-même surhaussée par une plate-forme quadrangulaire en marbre de de côté et sept mètres de hauteur. Les quatre minarets autonomes (originalité de ce monument) de de hauteur placés aux coins de cette plate-forme, s'inclinent vers l'extérieur de telle sorte qu'en cas de séisme, ils s'écroulent dans la direction opposée au tombeau. Constitués de trois étages rythmés par de petits balcons circulaires, ils sont surmontés d'un chhatri. Chacune des quatre façades, identiques, du tombeau est percée d'un grand iwan central flanqué d'iwans latéraux plus petits disposés sur deux étages. La même disposition aux angles en fait un édifice octogonal. Le dôme central du tombeau, haut de et légèrement bulbeux, repose sur un tambour. Sa forme en bouton de lotus inversé est surmontée d'un pinacle en bronze décoré d'un kalash, symbole hindouiste, et d'un croissant de lune, symbole islamique lui-même surmonte d'une plaque estampée du nom d'Allah. Ce dôme est flanqué de quatre dômes plus petits appelés chhatris. Deux édifices en grès rouge, coiffés de trois coupoles en marbre blanc, bordent symétriquement le mausolée : à la gauche une mosquée qui a été construite afin de sanctifier l'endroit et fournir un lieu de culte aux pèlerins. À droite une réplique symétrique exacte de la mosquée, connue sous le nom de jawab (« réponse »), destinée à maintenir la symétrie architecturale mais qui n'est pas employée comme mosquée car elle n'est pas orientée vers La Mecque. La chambre funéraire centrale est une pièce octogonale contenant les deux cénotaphes en marbre translucide de l'empereur et de l'impératrice (les tombes à proprement parler se trouver dans une salle voûtée en dessous des cénotaphes), couverts d'inscriptions en caractères arabes finement ciselés, entrelacés d'incrustations de fleurs en mosaïque constituées de pierres précieuses (lapis-lazuli, agate, jaspe, cornaline, onyx). Entourés initialement d'une grille en or massif, cette dernière a été remplacée par des claustra de marbre (appelés Jali) incrustés de pierres précieuses. La crypte souterraine abrite les corps enveloppés de linceul du couple qui sont orientés vers le nord et couchés sur le côté droit, tournés ainsi vers La Mecque. Cette chambre funéraire est entourée de quatre pièces octogonales à deux étages qui communiquent avec elle par des corridors. Jardins Enfin, à l'avant du monument se trouve le Chahar bagh (« quatre jardins ») traditionnel persan qui était planté d'arbres symbolisant l'Éden et où poussaient des fleurs en abondance. Le vice-roi britannique Lord Curzon a remplacé ce jardin par des pelouses typiquement anglaises. Les deux allées principales parcourues par les canaux délimitent quatre carrés coupés par des allées secondaires, en quatre parties égales. Les deux allées principales sont doublées d'avenues plantées de cyprès et bordées de verdure et de parterres de fleurs. Elles sont de plus divisées en sept parties égales par des promenades secondaires agrémentées de ruisseaux bordés d’étroits chemins, dont le pavé est composé de petits cailloux polis. Joyau le plus parfait de l'art musulman en Inde, cet ensemble est l'un des chefs-d'œuvre universellement admirés du patrimoine de l'humanité. Le complexe du Taj Mahal est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1983 et est l'une des sept nouvelles merveilles du monde dans un classement de 2007. Symbolique de l'édifice Dans un article un article publié en 1979, et dont les résultats sont exposés dans le documentaire (Ron Johnston, 1999), l'historien Wayne Begley (Université de l'Iowa) mène une étude approfondie de la signification symbolique du Taj Mahal. Il relève que le mausolée d'Itimâd-ud-Daulâ qui se trouve dans la même ville, par exemple — ne se trouve pas au centre du jardin, mais trône au fond du complexe. Wayne Begley met en avant la présence sur les bâtiments du complexe de vingt-deux passages du Coran, dont quatorze sourates complètes, en calligraphies de pierres noires incrustées dans le marbre blanc. Si la présence de passages du Coran paraît tout à fait naturelle, le choix des textes semble caractériser avec insistance les lieux comme une image du paradis. Ainsi un des piliers du portail par lequel on accède au complexe du Taj Mahal présente, verticalement, la calligraphie des quatre derniers verset de la sourate 89 : , . Les calligraphies présentes sur le bâtiment principal ont pour sujets principaux la plaine du jugement dernier et les plaisirs du paradis, choix dont on sait qu'ils ont été faits de concert par l'empereur, le calligraphe et l'architecte et qui paraissent curieux à l'historien pour un mausolée qui célèbre l'amour que l'empereur portait à son épouse. L'historien montre aussi que le plan de la plaine du paradis tel qu'il apparaît dans l'exemplaire illustré des Futuhat Al Maqqiyya — Les Illuminations de La Mecque — du maître soufi Ibn Arabi qui faisait partie à la bibliothèque de Jahângîr, le père de Shâh Jahân, se superpose de façon confondante avec le plan du complexe, en particulier le mausolée occupant la place du trône de Dieu. De plus, le plan des jardins qui mènent au Taj Mahal suit la description du paradis avec ses quatre rivières d'eau, lait, vin et miel. À l'origine, avant la transformation opérée par les Britanniques, ils abritaient un verger . Wayne Begley s'appuie ensuite sur la personnalité de l'empereur pour continuer sa démonstration. Shâh Jahân était, suivant la description de Begley basée sur les textes, un despote imbu de sa personne, persuadé de son importance parce qu'il était né en l'an mille du calendrier hégirien. Il avait en outre tendance à s'identifier à l'homme parfait du soufisme, au maître de l'univers; enfin, il afficha et affirma « sa » légitimité du pouvoir moghol, sur un pays qui ne partageait pas majoritairement la même religion que lui, en construisant « sa » version du paradis sur terre. Le complexe serait alors, plutôt qu'un mausolée destiné à une épouse chérie, une invention du romantique répétée à l'envi, un instrument de pouvoir, comme a pu l'être le château de Versailles construit au cours du même siècle. Pour laisser le dernier mot à Wayne Begley : {{Citation|Bien qu'en dernière analyse le Taj soit un bâtiment sans précédent, il est probablement une des plus puissantes images jamais créées de la Majesté Divine. Sa beauté architecturale constitue la contrepartie formelle de nos concepts mentaux les plus exaltés d'une divinité sans forme. Fréquemment loué comme "le plus beau bâtiment du monde", le Taj, dans sa beauté relative, semble délibérément destiné à refléter la Beauté absolue de Dieu.}} Mythes et légendes Réplique La légende d'une planification par Shâh Jahân de la construction d'une réplique symétrique du Taj Mahal () sur la rive gauche reste vivace. En marbre noir cette fois-ci, les deux bâtiments auraient été reliés par un pont. Il semble que le premier à avoir émis cette idée soit le joaillier Jean-Baptiste Tavernier (1605-1689) qui se rendit plusieurs fois aux Indes à la recherche de pierres et qui raconte avoir assisté à plusieurs stades de la construction du bâtiment. Bien que ses écrits soient une source historique importante pour la connaissance du pays à cette époque, il semble qu'en l'occurrence il se soit laissé abuser. Il y prétend que le renversement de Shâh Jahân par son fils empêcha le démarrage des travaux. Il est peu probable cependant qu'ils aient été envisagés, le trésor impérial ne l'aurait pas permis. Cet état des finances impériales fut d'ailleurs un des détonateurs de la lutte pour sa succession. De plus, contrairement au marbre blanc que l'on trouve en abondance au Rajasthan, donc à peu de distance et à un prix très bas, même encore aujourd'hui, on ne trouve pas de marbre noir, en tous cas pas dans les quantités nécessaires, en Inde, ce qui aurait rendu les coûts de construction impossibles à assumer. Enfin, des fouilles en face du Taj, sur l'autre rive du fleuve ont bien révélé des structures, mais il s'agit des restes du Mehtab Bagh, un jardin moghol ; le Taj Mahal se reflétait sur le plan d'eau d'un immense bassin situé dans ce jardin, ce qui a peut-être donné naissance au mythe du « second Taj ». Palais de Jai Singh ou temple de Shiva Suivant la thèse développée par l'historien Purushottam Nagesh Oak (souvent accusé de révisionnisme) Shâh Jahân n'aurait pas construit le bâtiment, mais aurait acheté au raja de Jaipur, , un palais de grès rouge, qu'il aurait recouvert de marbre et transformé en tombeau pour son épouse. Fondateur, en 1964, de lInstitute for Rewriting Indian History (Institut pour une Réécriture de l'Histoire de l'Inde), Oak présente dans son livre Taj Mahal : The True Story un argumentaire en 110 points affirmant que le Taj Mahal n'est pas, ou plutôt, n'a pas toujours été le mausolée que l'on connaît, mais qu'il fut, avant que l'empereur ne le transforme, un palais et un temple dédié à Shiva, le Tejomahalay (s'il est possible que ces deux fonctions simultanées ne soient pas exclusives). Cette hypothèse n'a pas reçu de reconnaissance de la part de la communauté scientifique. En 2000, La Cour suprême de l'Inde a rejeté la requête de Purushottam Nagesh Oak de déclarer qu'un roi hindou a construit le Taj Mahal. Oak affirme que l'origine du Taj Mahal (mais aussi Stonehenge et la Cité du Vatican), ainsi que d'autres monuments historiques de l'Inde actuellement attribuées aux sultans musulmans ont été créés par les Hindous. Oak est considéré comme un illuminé par les chercheurs pour ses opinions Hindou-centriques. Menaces et protections En 1942, le gouvernement érige un échafaudage pour anticiper les attaques aériennes de la Luftwaffe et plus tard des forces aériennes du Japon. Durant la guerre indo-pakistanaise de 1965 et 1971, des échafaudages sont encore érigés pour induire en erreur les pilotes. La sécurité est renforcée à la suite des attentats du 11 septembre 2001 et à la menace d'une guerre avec le Pakistan voisin. Des mesures préventives sont envisagées pour couvrir le monument avec une toile kaki afin d'éviter la réverbération du soleil qui le rend visible à à la ronde ce qui pouvait en faire une cible potentielle. Les menaces les plus récentes proviennent de la pollution environnementale sur les bords de la rivière Yamuna avec les pluies acides et le nuage brun d’Asie, ce qui fait régulièrement virer le marbre blanc au jaune ou au brun et attaque les incrustations précieuses dues à la raffinerie de Mathura. Pour lutter contre la pollution, le gouvernement indien a mis en place une Zone Taj Trapèze (TTZ) de autour du monument afin de réduire le trafic des voitures et les émissions industrielles. Des plans sont conçus pour prodiguer régulièrement une couche d'argile - qui absorbe la poussière accumulée une fois séchée puis nettoyée - à la structure de marbre. Le coût total est évalué à , l'opération devant être renouvelée tous les deux ou trois ans. Tourisme En 2019, le monument a attiré plus de 6 millions et demi de touristes, dont plus de . Un système de prix est mis en place avec un tarif d'entrée faible pour les Indiens et un prix vingt-cinq fois plus élevé pour les étrangers. Les touristes visitent principalement le site lors des mois plus frais d'octobre, novembre et décembre. En , le prix est triplé afin de réduire la surfréquentation touristique. Le trafic routier est limité près du Taj Mahal, les touristes devant soit marcher à partir du parking réservé aux bus de tourisme ou l'une des trois entrées du site (Est-Sud-Ouest), soit recourir aux services des chameliers présents ou aux auto-rickshaws électriques. La cour nord, appelée « Khawasspuras », est restaurée pour être utilisée en tant que nouvel office de tourisme. Les historiens de l'art présentent parfois le mausolée d'Itimâd-ud-Daulâ comme un « brouillon » du Taj Mahal, ce qui explique qu'il soit appelé « petit Taj » dans la littérature touristique. Galerie Notes et références Bibliographie Amina Okada, Taj Mahal, photographies de Jean-Louis Nou. Éditions de l'Imprimerie nationale, Paris, 1993. Réédition 1998. Voir aussi Articles connexes (85267) Taj Mahal, astéroïde nommé d'après le bâtiment. Mausolée Dîn-i-Ilâhî Bibi Ka Maqbara (connu aussi sous l'appellation de Taj du Deccan'') Liens externes Agra Cénotaphe Monument en Inde Mausolée Tombe du monde indien Inde moghole Patrimoine mondial en Inde Uttar Pradesh Édifice représenté sur une pièce de monnaie Lauréat du Grammy Award
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https://fr.wikipedia.org/wiki/2008
2008
L'année 2008 est une année bissextile qui commence un mardi. C'est la 2008 année de notre ère, la du et du et la de la décennie 2000-2009. Elle a été déclarée année des mathématiques en Allemagne, année internationale de l’assainissement, année internationale des langues et année internationale de la pomme de terre par l'ONU. Autres calendriers L'année 2008 du calendrier grégorien correspond aux dates suivantes : Calendrier chinois : 4705 / 4706 (le Nouvel An chinois 4706 de l’année du rat de terre a lieu le ) Calendrier hébraïque : 5768 / 5769 (le tishri 5769 a lieu le ) Calendrier indien : 1929 / 1930 (le chaitra 1930 a lieu le ) Calendrier japonais : 20 de l'Ère Heisei (le calendrier japonais utilise les jours grégoriens) Calendrier musulman : 1428 / 1429 / 1430 (le mouharram 1429 a lieu le , le mouharram 1430 le ) Calendrier persan : 1386 / 1387 (le farvardin 1387 a lieu le ) Calendrier républicain : 215 / 216 (le vendémiaire 216 a lieu le ) Jours juliens : à Chronologie territoriale Monde L'année 2008 compte 1 seconde supplémentaire. En effet, à cause du ralentissement de la rotation de la Terre, le Bureau International des poids et mesures a décidé d'ajouter 1 seconde à la dernière minute de l'année 2008. Afrique Amérique Asie Proche-Orient Europe Océanie Chronologie mensuelle Janvier - Février - Mars - Avril - Mai - Juin - Juillet - Août - Septembre - Octobre - Novembre - Décembre Chronologie thématique Arts et culture Science et technique Sport Distinctions internationales Prix Nobel Les lauréats du Prix Nobel en 2008 sont : Prix Nobel de physique : Makoto Kobayashi, Toshihide Maskawa et Yoichiro Nambu. Prix Nobel de chimie : Osamu Shimomura, Martin Chalfie et Roger Tsien. Prix Nobel de physiologie ou médecine : Harald zur Hausen, Françoise Barré-Sinoussi et Luc Montagnier. Prix Nobel de littérature : J. M. G. Le Clézio. Prix Nobel de la paix : Martti Ahtisaari. « Prix Nobel » d'économie : Paul Krugman. Autres prix Prix Pritzker (architecture) : Jean Nouvel. Fondations en 2008 Naissances en 2008 Décès en 2008 Personnalités majeures décédées en 2008 17 janvier : Carlos (chanteur français) 27 janvier : Soeharto (général et homme politique indonésien) 13 février : Henri Salvador (chanteur français) 18 février : Alain Robbe-Grillet (écrivain français) 5 avril : Charlton Heston (acteur américain) 17 avril : Aimé Césaire (écrivain et homme politique français) 12 mai : Robert Rauschenberg (peintre, plasticien et lithographe américain) 26 mai : Sydney Pollack (cinéaste américain) : Yves Saint Laurent (couturier français) 3 août : Alexandre Soljenitsyne (écrivain russe) 18 septembre : Mauricio Kagel (compositeur argentin) 26 septembre : Paul Newman (acteur américain) 20 octobre : Sœur Emmanuelle (religieuse belge,française et égyptienne) 24 décembre : Harold Pinter (auteur dramatique britannique) Notes et références Voir aussi Articles connexes Années 2000 Liens externes
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Tristan%20Corbi%C3%A8re
Tristan Corbière
Édouard-Joachim Corbière, dit Tristan Corbière, né le à Ploujean (aujourd'hui Morlaix, dans le Finistère) et mort le à Morlaix, est un poète français, proche du symbolisme, figure du « poète maudit ». Auteur d'un unique recueil poétique, Les Amours jaunes, et de quelques fragments en prose, Tristan Corbière mène une vie marginale et miséreuse, nourrie de deux grands échecs dus à sa maladie osseuse et à sa « laideur » presque imaginaire qu'il se complaît à accuser : celui de sa vie sentimentale (il aima sans retour une seule femme, Armida-Josefina Cuchiani, prénommée "Marcelle" dans son œuvre), et celui de sa passion pour la mer (il rêvait de devenir marin, comme son père Édouard Corbière). Sa poésie porte en elle ces deux grandes blessures qui l'amèneront à adopter un style très cynique et incisif, envers lui-même autant qu'envers la vie et le monde qui l'entourent. Ses vers teintés de symbolisme et aux idées proches du décadentisme rejettent et condamnent tous les courants littéraires de son époque, du romantisme au Parnasse, car leur créateur excentrique se veut « indéfinissable, incatalogable, pas être aimé, pas être haï ; bref, déclassé de toutes les latitudes ». Son écriture poétique est caractérisée par l'abondance de ponctuation, le manque de polissage, et une anti-musicalité, le tout présentant un aspect heurté et brut, qui fut d'abord perçu comme une impuissance à mieux faire, avant d'être reconnu plus tard comme une destructuration volontaire du vers (« cassant, concis, cinglant le vers à la cravache »). À la publication en 1873 à compte d'auteur de son unique œuvre, Les Amours jaunes, il passe totalement inaperçu dans les milieux littéraires de l'époque, et il faudra attendre dix ans pour que Paul Verlaine le révèle au grand public dans son essai Les Poètes maudits. Il meurt à 29 ans, peut-être tuberculeux, célibataire sans enfant et sans travail, retranché dans son vieux manoir breton, incompris de ses contemporains (), et sa poésie novatrice ne sera reconnue que bien après sa mort. Biographie Enfance et études Edouard Joachim Corbière nait le au manoir de Coat-Congar, à Ploujean, près de Morlaix, de l'union de Jean Antoine René Édouard Corbière dit Édouard Corbière et d'Angélique Aspasie Puyo. Son père, alors âgé de 52 ans, est déjà un célèbre marin, journaliste, et romancier maritime. Il avait épousé la mère du poète l'année précédente, fille de l'un de ses amis, alors qu'elle n'avait que 18 ans. Trente-trois ans séparent ses deux parents. Tristan passe une enfance paisible dans la propriété, louée par ses parents, dite « Le Launay », à une centaine de mètres de Coat-Congar, à Morlaix. Sa sœur, Lucie, nait en 1850, puis son frère, Edmond, en 1855. Tristan est envoyé à Pâques 1859, à l'âge de quatorze ans, en pension au Lycée Impérial de Saint-Brieuc, en classe de quatrième, après avoir suivi l'année précédente les cours du maître morlaisien Monsieur Bourgeois. C'est un moment difficile pour Tristan, jusque-là élevé tranquillement près de ses parents. Mis à part en français et en latin, c'est un élève médiocre, qui a des relations difficiles avec ses professeurs comme avec ses camarades. La majeure partie de sa correspondance (cinquante lettres sur soixante) date de cette époque, où il écrit en moyenne tous les trois jours à sa famille, et dans laquelle il raconte son quotidien d'élève, mais fait également part de ses sentiments, de l'amour qu'il porte à sa famille, et du manque de celle-ci. C'est le jeudi, son jour de sortie, qu'il retrouve un peu du bonheur familial chez des amis de ses parents, les Bazin. C'est à cette époque qu'il commence à souffrir de rhumatismes articulaires, et d'engelures aux mains. Malgré ses mauvais résultats, il obtient à la distribution des prix du un de thème latin, sa matière de prédilection. C'est l'année suivante au pensionnat que naît sa vocation de poète et de caricaturiste : son premier poème connu "Ode au chapeau", datant de février 1860, est une satire sur le chapeau de son professeur d'histoire. Au palmarès du , il obtient trois prix : le de version latine, le de thème latin, et le de vers latins. Son état de santé s'aggravant, il doit quitter Saint-Brieuc en août pour rejoindre son oncle médecin, Jules Chenantais établi à Nantes. Il entre le en seconde-lettres au lycée qui deviendra le Lycée Georges-Clemenceau en qualité d'externe, étant logé chez son oncle. Le , il remporte le de narration et de thème latin. En 1862, à la suite d'une grave crise, il reste partiellement infirme, et voyage en Provence avec sa mère pendant les vacances d'été pour des raisons de santé. Malgré sa préférence de son nouveau lycée, l'aggravation de sa maladie l'empêche de passer le Baccalauréat au terme de sa classe de "rhétorique et logique". D'une vie d'invalide fantaisiste à la mort Sa vie de marginal commence lorsqu'il s'installe à Roscoff, en Bretagne, dans une maison que possèdent ses parents, où il lit les œuvres de son père, de Hugo, de Baudelaire et de Musset. Les habitants du village le surnomment l'« Ankou », c'est-à-dire le spectre de la mort, en raison de sa maigreur et de son allure disloquée. Il aime prendre la mer sur son bateau, Le Négrier (titre du plus célèbre roman de son père) et se livre à quelques excentricités. Il s'amuse un jour à se déguiser en forçat, en femme ou en mendiant, l'autre à se raser les sourcils ou bien encore, alors qu'il est en visite à Rome, à traîner un porc en laisse déguisé en évêque lors du carnaval auquel assiste le pape. C'est ainsi que s'écoulent ses jours, jusqu'à sa rencontre avec une petite actrice parisienne que Tristan Corbière se plaît à appeler Marcelle, de son vrai nom Armida Josefina Cuchiani ; elle devient sa muse. Délaissant son prénom d'état-civil, Édouard-Joachim, pour prendre celui, plus évocateur, de Tristan (pour « Triste en corps bière »), il fait paraître à compte d'auteur en 1873 son unique recueil de poèmes, Les Amours jaunes, qui passe inaperçu. Lui qui ne connut aucun succès de son vivant, il sera révélé de manière posthume par Verlaine, qui lui consacre un chapitre de son essai Les Poètes maudits (1884). Le recueil se trouve également en bonne place dans la bibliothèque élitiste de Des Esseintes, le héros dÀ rebours : cette présence dans l'œuvre de Huysmans contribuera à faire connaître le poète au public. Le poète qui rêvait d'être marin ne put satisfaire son désir de courir les mers, malgré son amour passionné pour celle-ci. Il meurt à Morlaix le et enterré au cimetière Saint-Augustin. Il n'a pas trente ans et n'a connu qu'une vie de solitude, brève et misérable, constamment atteint dans sa chair par la maladie, malheureux en amour, englué dans une passion unique et sordide ; sans doute, au figuré, la mer fut-elle sa véritable épouse. Le temps a rendu le poète à la lumière, et reconnu, bien tard, son talent. Le nom des Amours jaunes, son unique recueil, a été donné à la bibliothèque publique ancienne de Morlaix. Son poème Litanie du sommeil est inclus par André Breton dans lAnthologie de l'humour noir. Sa poésie Les sources de la poésie de Corbière sont multiples : le poète a été marqué par le romantisme. Son œuvre puise également, de différentes manières, dans le , dans la poésie du , et, suivant la mode romantique pour le Moyen Âge, fait souvent référence à la figure de Villon. Corbière a également puisé l'inspiration de certains textes dans les légendes bretonnes - un des chapitres des Amours jaunes est titré Armor - ce qui lui a parfois valu de passer pour un écrivain régionaliste. Il s'est inspiré des gens qu'il côtoyait, peignant par exemple la foule se pressant aux pardons de Sainte-Anne-la-Palud. Un de ses textes évoque les conscrits bretons oubliés dans des conditions de grand dénuement dans le camp militaire de Conlie (Sarthe) en 1870. Commentaire « Bohème de l’Océan - picaresque et falot - cassant, concis, cinglant le vers à la cravache - strident comme le cri des mouettes et comme elles jamais las - sans esthétisme - pas de la poésie et pas du vers, à peine de la littérature - sensuel, il ne montre jamais la chair - voyou et byronien - toujours le mot net - il n’est un autre artiste en vers plus dégagé que lui du langage poétique - il a un métier sans intérêt plastique - l’intérêt, l’effet est dans le cinglé, la pointe-sèche, le calembour, la fringance, le haché romantique - il veut être indéfinissable, incatalogable, pas être aimé, pas être haï ; bref, déclassé de toutes les latitudes, de toutes les mœurs, en deçà et au-delà des Pyrénées. » Jules Laforgue. Œuvres Les Amours jaunes, (1873 en littérature Paris : Librairie du XIXe siècle : Glady frères, 1873. VIII-348 p., 1 pl. Disponible en ligne sur Gallica : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k856525 et sur Wikisource. Autres éditions: Les Amours jaunes, Paris : L. Vanier, 1891. Disponible en ligne sur Gallica : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5742865 Les Amours jaunes, Paris : Vanier, 1903. (Edition enrichie d'un portrait de Corbière, gravé d'après une photographie par Thomas Blanchet) Les Amours jaunes, Paris : Messein, 1912. préface de Charles Le Goffic. Les Amours jaunes, Paris : Georges Crès et Cie, 1920. ; notice de René Martineau. Les Maîtres du livre ; frontispices dessinés et gravés sur bois par André Deslignères.- Paris : Georges Crès et Cie, 1920. -(Cette édition comprend: a) quatre pièces posthumes: "Une Mort trop travaillée", "Paris nocturne", "Paris diurne", "Sous un portrait de Corbière" ; b) onze variantes: 'La Scie d'un sourd", "Vieux frère et soeur jumeaux", "Un Riche en Bretagne", "Vedere Napoli e morire I", "Au Vésuve", "La Pastorale de Conlie", "Veder Napoli poi mori",‘’Le Garde-côtes", "Aquarelle", "Sonnet", "Épitaphe"). Les Amours jaunes, Paris : Albert Messein, préface de Charles Le Goffic. , 1920. -(Réimpression de l'édition de 1912 avec une pagination différente). Disponible en ligne sur Gallica : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k405867cCorbière. Les Amours jaunes, Paris, Albert Messein, préface de Charles Le Goffic. - 1926. (Idem). Les Amours jaunes, Paris: Albert Messein, préface de Charles Le Goffic. - 1931. (Cette édition comprend le fac-similé du poème manuscrit "La Cigale et le poète). Les Amours jaunes, Paris: Albert Messein, préface de Charles Le Goffic. - 1941. (Réimpression de l'édition supra). Les Amours jaunes, réédition suivie de Poèmes retrouvés et de Œuvres en prose : Émile-Paul frères, 1942, illustrée par André Deslignères. Les Amours jaunes, Paris: Edition Emile-Paul Frères, gravures de Edmond Céria. 1943. -(Cette édition comprend plusieurs premières versions de certains poèmes des Amours jaunes). Les Amours jaunes, Paris: Albert Messein, préface de Charles Le Goffic et aquarelles de Boulenger. 1943. Les Amours jaunes, Paris : Édition Prométhée, Librairie des Moulins, 1943. Les Amours jaunes, La Haye-Paris: Editions A.A.M. Stols, introduction de G. Jean-Aubry. 1947. (Cette édition comprend une bibliographie). Les Amours jaunes, Paris: Librairie Celtique, préface d'Alexandre Arnoux, vignettes de Patrick de Manceau. 1947. Les Amours jaunes, Paris: A. Meussein, préface de Charles Le Goffic, aquarelles de Boulanger. 1947. - (Réimpression de l'édition de 1943 mais la pagination diffère). Les Amours jaunes, Paris : le Club français du livre, préface de Tristan Tzara. 1950. Les Amours jaunes, Paris : Gallimard, édition augmentée de poèmes et proses posthumes. Introduction et appendice critique par Yves-Gérard Le Dantec. 1953. Les Amours jaunes, présentation de Jean-Pierre Rosnay. Paris : Nouvel office d'édition(Poche-club), 1963. 101 p. Charles Cros, Tristan Corbière, Œuvres complètes, éd. Pierre-Olivier Walzer et Francis F. Burch pour Corbière, Gallimard, coll. Bibliothèque de la Pléiade, 1970. Les Amours jaunes, éditions Main Pierre, Paris, 1976, 135 exemplaires numérotés et enrichis chacun de 136 lithographies originales de Jean-Jacques Morvan Les Amours jaunes, présenté par Serge Safran. Paris : la Différence (coll. Orphée, n° 16), 1989. Les Amours jaunes suivi de Poèmes retrouvés et des Œuvres en prose, préface de Henri Thomas ; éd. établie par Jean-Louis Lalanne. Paris : Gallimard,coll. Poésie, 1990. Les Amours jaunes, postface et notes d'Yves Leclair. Paris : Seuil, 1992. 312 p. (L'école des lettres) Les Amours jaunes, éd. savante d'Élisabeth Aragon et Claude Bonnin, Presses universitaires du Mirail, 1992, 512 p. Ouvrage disponible en ligne: http://pum.univ-tlse2.fr/~Les-Amours-jaunes~.html Les Amours jaunes suivi de Six poèmes retrouvés, de Casino des trépassés et de L'Américaine. Ed. par Christian Angelet. Paris : Librairie générale française, 2003. 288 p. Les Amours jaunes, édition établie, présentée et annotée par Lorella Martinelli. Paris : l'Harmattan, 2007. 260 p. Les Amours jaunes, présentation, notes, dossier, glossaire, chronologie, bibliographie par Jean-Pierre Bertrand. Paris : Flammarion, 2018. 385 p. Éditions partielles La Rapsode Foraine et Le Pardon de Sainte-Anne, poème de Tristan Corbière, illustration de Malo-Renault, Flory, 1920, 22 p. Armor, (1935 en littérature), René Helleu Éditeur, illustré par Romanin (Jean Moulin); rééd. Editions du Dossen, Morlaix(1995) et Editions Les lettres morlaisiennes, coll. « É comme Écrivains », Morlaix, 2019. Armor et Gens de mer, présenté par Gilles Plazy, Coop-Breizh, coll. Seizh Avel, Spézet, 1997. Autre œuvre ffocsoR (Roscoff en écriture spéculaire), Éditions Françoise Livinec, Huelgoat, 2013. Album inédit de 30 feuillets de textes et de peintures créé à la fin des années 1860. Ce manuscrit, que l’on croyait perdu depuis 1975, a appartenu à Jean Moulin, et a été retrouvé par l'universitaire Benoît Houzé. Hommages Le lycée Tristan-Corbière de Morlaix. L'administration des Postes françaises a émis un timbre Tristan Corbière en 2011, dessiné par Cyril de La Patellière et gravé par Jacky Larrivière. Un buste en terre cuite représentant Tristan Corbière, dû au sculpteur Cyril de La Patellière, est à la Bibliothèque des Amours Jaunes de Morlaix, (2010). Mises en image Jean Moulin, haut fonctionnaire, exerça la fonction de sous-préfet à Châteaulin de 1930 à 1933. Pendant son séjour breton, il rencontra Max Jacob et, sur son conseil, illustra le recueil de poèmes de Tristan Corbière, « Armor », extrait des Amours jaunes. C'est sous le pseudonyme de Romanin que sont signées les huit gravures. Ces œuvres sont conservées au musée des beaux-arts de Quimper. Mises en musique Michel Melchionne, chanté et accompagné d'un xylophone, issu du CD Cœur Insoumis (1995) Jean D'Udine [pseudonyme d'Albert Cozanet], Rondels pour après, Voix, piano, Le Ménestrel, 1923 (partition se trouvant à la Bibliothèque nationale de France, département musique). Albert Huybrechts, Mirliton, Soprano, piano, 1934. CeBeDem, 1956. Rudolf Escher, Trois Poèmes de Tristan Corbière (Rondel, Petit mort pour rire, Dodo, l'enfant, do- 1936), voix, piano, Donemus, 1991. "Lettre du Mexique" (1941), baryton, piano, Donemus, 1992. Emmanuel Bondeville, La Rapsodie foraine et le pardon de Sainte-Anne, Voix, piano, Durand, 1937. Robert Casadesus, Trois rondels pour après [composition de 1935], op. 21, Voix, piano, G. Casadesus, 1998 (partition se trouvant à la Bibliothèque nationale de France, département musique). André Maurice & Gérard Pondaven, Hommage à Tristan Corbière (1958), disque 33 tours Mouez Breiz (musique de Gérard Pondaven) La rapsode foraine, Le pardon de Sainte-Anne-la-Palud, Le casino des Trépassés, Cris d'aveugle & Au vieux Roscoff. Yves Baudrier, Poèmes de Tristan Corbière (Paysage mauvais, Laisser-courre- 1939), voix, piano, Amphion, 1960. Guy Morançon, "Nature morte", 1945. Voix, piano. Monique Morelli, chante Tristan Corbière. Les Amours jaunes (1975), disques EPM, collection Poètes et Chansons, 2005 (disque regroupant les mises en musiques de Lino Léonardi chantées en 1975 et pour quelques-unes au début des années 1990 par sa compagne Monique Morelli, ainsi que des mises en musique chantées par Pascal Héni en 1997). Glenmor lui a consacré un disque, Tristan Corbière : le paria, ArFolk. Serge Kerguiduff, Kerguiduff chante Tristan Corbière, Vélia, 1976. Paule Chamard, Le cotre le Négrier, dans À Brest la jolie - Chansons de ports, Le Chasse-Marée / Michel Colleu / 1994 (musique de Lino Léonardi). Enregistrée aux Fêtes maritimes de Douarnenez en 1988. Antoine Duhamel, L'impossible chanson des matelots [mise en musique de Matelots, voix et quatuor à cordes (ou orchestre), diffusée sur France Musique en , émission Prima La Musica]. La compositrice Michèle Reverdy a également mis en musique plusieurs poèmes de Tristan Corbière. Diamanda Galas, chanteuse d'avant-garde américaine d'origine grecque, a mis en musique en 1986 Cris d'aveugle, de Corbière, dans l'album Saint of the Pit. Véronique Pestel, chanteuse et pianiste, met en musique et interprète Laisser-Courre en 1995 sur son album éponyme, couronné par l'Académie Charles-Cros. Casino des trépassés, 1997, disque de 16 chansons avec un grand orchestre, mis en musique par Stéphane Leach et Pascal Héni, chanté par Pascal Héni. Cet album met en valeur le « cynisme élégant » et le « chef-d'œuvre de cabaret » qu'évoquait Tristan Corbière. Un spectacle musical très baroque a été créé en 1999 sur la scène National de Quimper. Thérèse Brenet : Rondel pour Chœurs, Orchestre et Orgue Bruno Richardot : Le Crapaud, chanson pour ensemble vocal à quatre voix mixtes, et sérénade tragicomique pour baryton soliste et voix de femmes. Thanasis Papakonstantinou a adapté en grec Insomnie. Le poète, compositeur et peintre Paul Dirmeikis a mis trois poèmes de Tristan Corbière (Rondel, Petit Mort pour rire, Paria) au programme de son récital de poésie chantée Poètes en Bretagne. Le groupe de Black metal Peste noire a mis un de ses poèmes en chanson dans son split avec Horna (sorti le ) Emmanuel Tugny, Armor (2017, Vila Mariana/Rue Stendhal) avec Chloé Lavalou Utilisations dans des œuvres audiovisuelles Le rondel Il fait noir, enfant, voleur d’étincelles ! a été chanté à la guitare dans la fiction Nés en 68. Romans dont Tristan Corbière est le héros Jacques Trémora (pseudonyme collectif des collaborateurs du magazine Lutèce: Léo Trézénik, Georges Rall, Charles Morice...), Les Talons d'argent, roman-feuilleton, magazine Le Bien public, 1882-1883 (cf. Quand Verlaine rencontre Corbière, une soirée des Hirsutes dans le faubourg Saint-Germain, par Jean-Didier Wagneur, Revue Verlaine n°10, p. 228-258, 2007.) Alexandre Arnoux, Une âme et pas de violon... Tristan Corbière, avec un portrait de Tristan Corbière par lui-même, Paris, éd. Bernard Grasset, 1929. Jean-Louis Kerguillec, Les Amours noires du Léon, (roman policier), Quimper, Bargain, 2015. Emmanuel Tugny, Corbière le crevant, Paris, Éditions Léo Scheer, 2007 ; rééd. Gwen Catala, 2017. Catherine Urien, Au pays de Tristan Corbière, La Riche, Diabase, 2017. Max Obione, Les Amours noires, roman policier, coll. Les nouvelles enquête de Léo Tanguy, La Gidouille, 2018. Fabienne Juhel, La mâle-mort entre les dents, Bruno Doucey, 2020. Notes et références Voir aussi Bibliographie Jules Laforgue, « Corbière » [notes posthumes], dans Œuvres complètes, t. III, éd. Jean-Louis Debauve, Mireille Dottin-Orsini, Daniel Grojnowski et Pierre-Olivier Walzer, Lausanne, L'Âge d'Homme, 2000, . Paul Verlaine, Les Poètes maudits,Tristan Corbière, Arthur Rimbaud, Stéphane Mallarmé, Paris, Léon Vanier Librairie éditeur, 1884 ; nouvelle éd. augmentée 1888. . Charles Le Goffic, Tristan Corbière, 1911 — Préface de l'édition A. Messein (1912) du recueil Les Amours jaunes. André Chardine, « Tristan Corbière » http://www.latourduvent.org/Goeland.html n°23 Valery Larbaud, « Tristan Corbière » [traduction de l'article « Sobre Tristan Corbière », La Nacion, (Buenos Aires), ], dans Du navire d'argent, Paris, Gallimard, 2003, . T. S. Eliot, The Varieties of Metaphysical Poetry [conférences prononcées en 1933], éd. Ronald Schuchard, London, Faber and Faber, 1993, , 286. Tristan Tzara, « Tristan Corbière ou les limites du cri » [Texte de la préface aux Amours jaunes, Club Français du Livre, 1950], dans Œuvres complètes, t. 5, éd. Henri Béhar, Paris, Flammarion, 1982, . . Gérard Macé, « Tristan, le petit mort pour rire », Les Cahiers du Chemin, , , . Jean-Marie Gleize, « Le lyrisme à la question : Tristan Corbière », Poésie et figuration, Paris, Le Seuil, 1983, . , coll Essais Jean-Pierre Richard, « Le pavé de l'ours », in Pages paysages, Paris, Le Seuil, 1984, . Yves Leclair, Les Amours jaunes de Tristan Corbière, édition, notes et postface, Paris, Seuil, 1992. Yves Leclair. "Les Amours jaunes de Tristan Corbière", trois études in L'Ecole des lettres (lycée) (éd. L'Ecole/ l'Ecole des loisirs, Paris, 1992-1994) : dossier I, "Contexte, titre, les deux dédicaces, architecture du recueil", in L'Ecole des lettres °5 du (p.2-18). Dossier II, "Le Paris de Corbière, Corbière et l'Italie", in L'Ecole des lettres n°11 du (pp.2-26). Dossier III. "Corbière et l'Italie (suite), la Bretagne de Tristan", in L'Ecole des lettres n°8 du (pp 1-18). Tristan Corbière, Poète, en dépit de ses vers [catalogue de l'exposition Corbière organisée par le Musée des Jacobins de Morlaix en 1995, avec de nombreux courts articles, une grande bibliographie et de nombreuses illustrations], Morlaix, Musée des Jacobins, 1995. Pascal Rannou, Visages de Tristan Corbière, essai, Morlaix, éd. Skol-Vreizh, 1995. Élisabeth Aragon, « Tristan Corbière et ses voix », Voix de l'écrivain : mélanges offerts à Guy Sagnes, Toulouse, Presses Universitaires du Mirail, 1996, Hugues Laroche, Tristan Corbière ou les voix de la Corbière, Saint-Denis, Presses Universitaires de Vincennes, coll. « L'Imaginaire du texte », 1997. Disponible en ligne: https://books.openedition.org/puv/1027?lang=fr Katherine Lunn-Rockliffe, Tristan Corbière and the poetics of irony, Oxford, Oxford Modern Languages Monographs, 2006. Pascal Rannou, De Corbière à Tristan - “Les Amours jaunes” : une quête de l'identité, Paris, Honoré Champion, 2006. Prix Henri de Régnier. Réédition actualisée en 2019, Champion, coll. Essais. Anne-Sophie Kutyla, Tristan Corbière - Une curiosité esthétique, Eurédit, 2010. Pierre Popovic, « Les villes de Tristan Corbière », Études françaises, vol. 27, n° 3, 1991, p. 37-50 (lire en ligne). Pascal Rannou, « Les Amours jaunes de Tristan Corbière : une œuvre multiforme et puissante », in revue Hopala (Brest), ( partie), , février- ; ( partie), juin-, et ( partie), oct. 2010-, . Jean-Luc Steinmetz, Tristan Corbière: Une vie à peu près, Paris, Fayard, 2011. Samuel Lair (dir.), Fortunes littéraires de Tristan Corbière, Paris, L'Harmattan, 2012. Catherine Urien, Au pays de Tristan Corbière, La Riche (37), éd. Diabase, 2017. Yann Mortelette (dir.), Actes du colloque Tristan Corbière en son temps (3 et , UBO, Brest), Revue d'Histoire littéraire de la France, n°1, . Cahiers Tristan Corbière, Paris, Garnier, dir. B. Houzé, B. Dufau, K. Lunn-Rockliffe, S. Lair, annuel depuis 2018. Benoît Houzé et Armelle Hérisson, Tristan Corbière - Les Amours jaunes, Neuilly, Atlande, 2019. Yann Mortelette, Tristan Corbière, Diogène du romantisme, dans Agrégation de lettres 2020 (dir. J.-M. Gouvard), Paris, Ellipses, 2020, p. 69-147. Thierry Roger, La Muse au couteau - Études sur Les Amours jaunes de Tristan Corbière, Presses universitaires de Rouen-Le Havre, 2019. Pascal Rannou, Fleurs du mal et Amours jaunes: La charogne de Baudelaire fait école'', revue en ligne Malice, CIELAM, Université d'Aix-Marseille, https://cielam.hypotheses.org/journee-detudes-agregatives [archive], déc. 2019 Jean-Marc Hovasse et Henri Scepi (textes réunis par) Colloque en ligne organisé par le CRP19 de la Sorbonne nouvelle et le CELLF (19e) de Sorbonne Université: http://crp19.org/atelier/les-amours-jaunes-de-tristan-corbiere.1.html Article connexe « Le Mousse » : Poème de Tristan Corbière, figurant dans la partie « Gens de mer » des Amours jaunes''. Liens externes Le site Édouard et Tristan Corbière de la mairie de Morlaix : iconographie, bibliographie et quelques articles Mise en musique de Litanie et autres poèmes de Tristan Corbière Poète français du XIXe siècle Écrivain français du XIXe siècle Poète breton Nom de plume Élève du lycée Clemenceau de Nantes Naissance en juillet 1845 Naissance à Ploujean Décès en mars 1875 Décès à Morlaix Mort de la tuberculose Décès à 29 ans Personnalité inhumée à Morlaix Décadentisme
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Fonction%20m%C3%A9romorphe
Fonction méromorphe
En mathématiques, et plus précisément en analyse complexe, une fonction méromorphe est une fonction holomorphe dans tout le plan complexe, sauf éventuellement sur un ensemble de points isolés dont chacun est un pôle pour la fonction. Cette terminologie s'explique par le fait qu'en grec ancien, meros (μέρος) signifie « partie » et holos (ὅλος) signifie « entier ». Propriétés toute fonction méromorphe peut s'écrire comme le rapport de deux fonctions entières (dont celle du dénominateur n'est pas identiquement nulle) : les pôles de la fonction correspondent aux zéros du dénominateur. En d'autres termes, l'ensemble des fonctions méromorphes est le corps des fractions de l'anneau des fonctions holomorphes. En matière de surface de Riemann, une fonction méromorphe est comme une fonction holomorphe du plan complexe dans la sphère de Riemann qui n'est pas la constante infinie. Les pôles correspondent aux nombres complexes qui sont envoyés sur ∞. On étend par ailleurs la définition de « fonction méromorphe » à tout ouvert de . C'est ainsi que les exemples de fonctions non méromorphes (sur ) ci-dessous sont néanmoins des fonctions méromorphes sur un petit disque centré en 1/2. Exemples Des exemples de fonctions méromorphes sont : toutes les fonctions rationnelles comme , les fonctions , , ou même la fonction gamma d'Euler et la fonction zêta de Riemann. Des exemples de fonctions non méromorphes sont : toutes les fonctions algébriques (non rationnelles) (ex. : ) et plus généralement toute fonction présentant un point de branchement algébrique ; toutes les fonctions ayant un point de branchement logarithmique (ex. : , le dilogarithme) ; toutes les fonctions ayant une singularité essentielle ailleurs qu'à l'infini (ex. : ) ; toutes les fonctions ayant une accumulation de singularités (ex. : la série génératrice des partitions). Analyse complexe Meromorphe
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https://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A9riode%20des%20Printemps%20et%20Automnes
Période des Printemps et Automnes
La période des Printemps et Automnes ou période Chunqiu (pinyin Chūnqiū sin. 春秋) désigne, dans l'histoire de Chine, la première partie de la dynastie des Zhou orientaux (Dong Zhou , 771-256 av. J.-C.), c'est-à-dire une période allant d'environ 771 à 481/453 av. J.-C. Elle tire son nom des Annales des Printemps et Automnes, une chronique des événements survenus entre 722 et 481 av. J.-C. issue des scribes de l'État de Lu mais concernant aussi les autres États. Durant la période des Zhou de l'Ouest (c. 1045-771 av. J.-C.), les nombreux petits États qui s'étendent dans la vallée du fleuve Jaune et ses alentours jusqu'au cours du fleuve Bleu connaissent sous l'égide des rois Zhou un régime qui a pu être qualifié de « féodal », reposant sur les liens de parenté et d'allégeance entre lignages aristocratiques, dont les pratiques rituelles sont dominées par le culte des ancêtres. Mais après la prise de leur capitale en 771 av. J.-C. et son déplacement plus à l'est, les nouveaux rois Zhou « orientaux » n'exercent plus qu'une autorité symbolique, et s'affirment alors des princes puissants qui exercent temporairement la fonction d'« hégémon », leur assurant la direction de coalitions militaires regroupant plusieurs principautés. Mais aucune des grandes puissances (Qi, Jin, Chu, Qin, Wu, Yue) n'arrive jamais à exercer une hégémonie durable et à regrouper tous les pays Zhou sous sa coupe, entraînant progressivement la Chine dans une phase de conflits de plus en plus aigus. Cette évolution politique s'accompagne d'évolutions sociales et culturelles, surtout évidentes à partir de la seconde moitié du : d'abord fidèles aux traditions héritées de la période des Zhou occidentaux, avec une culture relativement homogène, les principautés dégagées de l'autorité et l'influence dominante de l'ancien centre politique et culturel affirment leur autonomie. Cette période voit donc des cultures régionales émerger, visibles notamment dans l'art et les pratiques funéraires, tandis qu'un nouvel ordre politique se met lentement en place, substituant à l'ancien ordre fondé sur des rapports personnels et les lignages, une nouvelle organisation politique et sociale plus abstraite et systématique, qui est consacrée par la suite sous les Royaumes combattants. Les modes de pensée évoluent aussi à la fin de la période, avec notamment la figure de Confucius qui, tout en se voulant un restaurateur de l'ancienne tradition Zhou, pose les bases d'une nouvelle façon de penser l'homme et l'action politique. Sources Les sources principales sur la période des Printemps et Automnes sont les écrits historiographiques traditionnels rédigés durant la Chine antique. Les Annales des Printemps et Automnes du pays de Lu, qui ont donné leur nom à la période, sont une chronique historique décrivant de façon sèche des événements survenus entre 722 et 481. Ce texte a joui d'un grand prestige dans l'histoire ultérieure de la Chine, la tradition confucéenne considérant qu'il avait été remanié par Confucius et qu'il fallait y rechercher des interprétations moralisantes derrière les faits décrits. Il a donc fait l'objet de nombreux commentaires (et c'est par leur biais qu'il s'est conservé). Le Commentaire de Zuo (Zuo Zhuan) constitue la meilleure source pour reconstruire les événements et pratiques politiques de la période allant de 722 à 468. Il s'agit d'un texte de forme narrative, qui rapporte notamment les discours des protagonistes. Compilé vers le milieu du , il a longtemps été présenté comme un commentaire des Annales des Printemps et Automnes, mais le commentaire couvre une période légèrement plus longue et la relation entre les deux textes n'est pas aussi claire que le veut la tradition. C'est un texte à finalité moralisatrice, dont la rédaction tardive pose problème pour savoir dans quelle mesure il permet de bien saisir le climat intellectuel de la période. Il en va de même pour les autres textes de la tradition historiographique chinoise couvrant la période, le Mémoires historiques de Sima Qian (145-86) ou les Adages des Royaumes (Guo Yu) qui fournissent quelques informations complémentaires. Les Annales de Bambou (Zhushu Jinian), chronique historique essentiellement factuelle, couvre également la période. Les fouilles archéologiques ont permis de faire progresser considérablement les connaissances sur la période des Printemps et Automnes. Depuis la découverte de la tombe princière de Lijialou dans le Henan en 1923 et de ses magnifiques vases en bronze, des milliers de sépultures des s ont été mises au jour dans les différentes parties du territoire chinois couvert par les États de cette période. Parmi le matériel exhumé, les nombreux vases rituels en bronze sont les sources majeures : ils intéressent évidemment l'histoire des techniques et l'histoire de l'art, mais aussi l'histoire religieuse par leur utilisation rituelle, l'histoire sociale en tant que marqueurs du rang de leurs détenteurs, tandis que les inscriptions que comportent plusieurs d'entre eux apportent des compléments d'information très utiles sur ces aspects. Aux côtés des tombes, quelques sites urbains ont été fouillés. Dans tous les cas, ce sont essentiellement les restes matériels laissés par les élites qui sont connus, ne contrebalançant pas le biais des sources écrites qui sont déjà le produit de ce milieu. Cadre géopolitique et culturel La Chine du début de la période des Printemps et Automnes est composée d'un nombre difficilement quantifiable de principautés (peut-être jusqu'à 200) se répartissant en gros autour des bassins du fleuve jaune et du fleuve bleu. Le premier est à proprement parler le foyer de la civilisation chinoise telle qu'elle s'est construite sous la domination de la dynastie Shang et de la dynastie Zhou depuis le milieu du . Cette partie « centrale », qui exerce une forme de primauté culturelle, souffre d'une faiblesse politique en raison de son extrême fragmentation territoriale, et subit de plus en plus la loi des puissances qui émergent à sa périphérie, dont la culture mélange les traits de celle de la Plaine centrale à des traditions spécifiques et une influence des peuples « barbares ». Ces derniers sont moins intégrés dans le jeu politique de la période, sans pour autant en être absents. Les principaux acteurs politiques se réclament d'une communauté similaire, issue de l'ancien système dominé par les Zhou, nombre de dynasties régnantes aux ancêtres fondateurs (réels ou imaginaires) ayant été établis par les rois Zhou, et conservent une forme d'allégeance symbolique envers ceux-ci en dépit de leur déclin politique. Cela constitue l'élément majeur de la cohésion des « pays Zhou », qui forment une communauté politique et culturelle liée par des relations permanentes. Les États de la Plaine centrale La Plaine centrale correspond à la plaine alluviale du fleuve Jaune à l'est de sa « boucle » et à sa confluence avec la rivière Wei. Ces pays se voient comme les gardiens des plus anciennes traditions, ceux où s'établit la maison royale Zhou après qu'elle eut été chassée de son foyer, le bassin de la Wei. S'y trouvent de nombreuses principautés, qui perdent peu à peu leur puissance politique. Parmi les plus importantes, on compte Zheng qui exerce un grand rôle au début de la période, Song dont la famille régnante est issue de l'ancienne dynastie Shang, Wei, ainsi que le pays de Lu, d'où est originaire Confucius. Les puissances « périphériques » Les grandes puissances politiques et militaires des Printemps et Automnes et des Royaumes combattants s'affirment dans des pays situés en périphérie de la Plaine centrale. Certains (en particulier Qin et Chu) sont parfois considérés par les gens de cette dernière comme des semi-barbares en raison de certaines spécificités culturelles qui détonent avec les traditions héritées de la période des Zhou occidentaux, même s'ils partagent les principaux aspects de la culture Zhou, qui font que leur originalités sont plutôt à interpréter comme des régionalismes. Les principales puissances de ces régions sont : Qi au nord-est dans la basse vallée du fleuve Jaune (l'actuel Shandong) ; Jin dont le centre est dans la vallée de la Fen, qui s'étend entre le plateau de Lœss et la plaine alluviale du fleuve Jaune ; Qin dans la vallée de la Wei (l'ancien fief des Zhou occidentaux) ; Chu au sud, autour du cours moyen du Yangzi. Le dernier a la particularité d'exercer une hégémonie sur plusieurs principautés, constituant une sorte de pendant méridional des hégémons de la plaine du fleuve Jaune, et de ne jamais reconnaître l'autorité du roi Zhou auquel il n'a jamais été soumis. Il est plus tard concurrencé par les puissances émergeant dans le Bas-Yangzi, Wu puis Yue. Un autre État important des régions excentrées est Yan au nord-est, qui est peu actif dans la vie politique des pays Zhou. Ces royaumes situés en périphérie du monde des Zhou avaient plusieurs avantages qui leur ont permis de devenir dominants militairement : ils bénéficiaient souvent de la protection de barrières naturelles (rivières, montagnes), et pouvaient s'étendre en direction des espaces situés à l'extérieur de la communauté Zhou, où les entités politiques « barbares » étaient souvent des proies plus aisées que les royaumes de la plaine Centrale, ces conquêtes leur offrant des moyens économiques et humains supplémentaires pour affirmer leur puissance. Les « Barbares » et l'expansion de la culture Zhou Les pays Zhou situés dans les régions périphériques voisinent plusieurs peuples jugés comme « Barbares », qui vivent aux marges de leurs territoires. Les textes leur attribuent des traits qui rejoignent ceux des Barbares des auteurs Grecs et Latins antiques : vice, lâcheté, absence d'organisation sociale (mais qui peuvent être moralisés). Cela reflète une évolution de la conception de l'identité « chinoise », communauté désignée notamment par l'expression Hua Xia dans les textes de l'époque, caractérisée par l'origine et la culture communes des royaumes issus de la période des Zhou de l'Ouest, qui renforçaient leur cohésion en se définissant par l'exclusion de cet « autre » de leur communauté. Ces peuples jouent cependant un rôle important dans la vie des pays Zhou, pas seulement par les conflits (en sachant qu'ils pouvaient aussi s'allier avec les princes chinois), mais également par des relations diplomatiques régulières, des influences culturelles, ou tout simplement parce que des gens de ces peuples (paysans notamment) vivent sur le territoire de certains États Zhou. Les textes indiquent d'ailleurs que l'on pouvait trouver de ces groupes dans la plaine Centrale. Quatre groupes importants, eux-mêmes subdivisés en plusieurs tribus, sont distingués : les Di au nord, les Rong à l'ouest (parfois groupés avec les précédents aux yeux des Zhou, qui parlent de « Rong-Di »), les Yi à l'est et les Man au sud ; mais Wu et Yue peuvent aussi être considérés comme barbares parfois. L'étude archéologique des régions occupées par ces Barbares, en particulier au nord et au sud-est, permet de faire de ces peuples des objets d'étude à part entière, hors du biais des sources. Ces peuples font face à l'expansion des puissances comme Jin, Qin et Chu de la même manière que les pays de la Plaine centrale, et c'est sans doute à leur contact que ces principautés conquérantes acquièrent des moyens militaires considérables, notamment en s'étendant sur leurs domaines. Ces États, en particulier Chu, sont des passeurs de la culture Zhou par leur politique de conquête/colonisation et leur influence culturelle, qui s'exerce notamment vers Wu et Yue dont la culture matérielle est en revanche bien différente mais prend de plus en plus des traits Zhou, surtout dans le milieu des élites. Cette expansion culturelle vers ces pays accompagne leur intégration dans le concert politique, notamment parce qu'ils accueillent des ministres Zhou. Histoire politique et militaire La migration de la maison Zhou vers l'est et son déclin En 771, le roi You de Zhou est vaincu et tué par une coalition montée par le comte de Shen et d'autres seigneurs alliés aux barbares Quanrong venus de l'ouest, qui pillent sa capitale Hao, située dans la vallée de la Wei. Un fils du roi You, Ping (770-720), finit par s'imposer à la tête de la dynastie et s'installe avec sa cour plus à l'est, à Chengzhou (l'actuelle Luoyang) : c'est le début de la période des « Zhou orientaux ». Désormais, le souverain n'est plus en mesure d'exercer de façon effective son autorité nominale sur les grands seigneurs de la Plaine centrale. Cette incapacité se révèle dans les tensions qui l'opposent à ses plus puissants vassaux, les ducs de Zheng, qui sont de proches parents de la dynastie royale et exercent la fonction de Premier ministre sous les règnes de Ping et son successeur Huan (719-696). Le duc Zhuang de Zheng (743-701) est un chef de guerre redoutable, qui combat les vassaux récalcitrants et les Barbares au nom du roi Zhou. Mais sa puissance inquiète Ping et Huan, qui lèvent à plusieurs reprises des troupes pour le combattre, sans jamais arriver à l'affaiblir. Cet échec entérine le déclin de la dynastie Zhou, qui n'est désormais plus en mesure de faire face à ses plus puissants « vassaux », sans que ceux-ci remettent pour autant en cause sa domination symbolique. L'âge des hégémons Le déclin de la famille royale offre aux principautés les plus puissantes l'opportunité d’exercer le rôle d'« hégémon » (ba), qui est progressivement institutionnalisé. Il n'y a cependant pas de puissance suffisamment stable pour exercer une hégémonie durable, les renversements incessants d’alliances et l’apparition de nouvelles puissances militaires créant une situation politique instable. Après l'échec de Zheng, les principautés de la Plaine centrale se voient progressivement supplantées par les puissances périphériques dont la domination s’étend à partir de la première moitié du , et qui exercent le rôle d'hégémon (Qi, Jin, Qin et Chu), posant les bases des grandes puissances militaires de la période des Royaumes combattants. L'hégémonie du duc Huan de Qi La mort du duc Zhuang en 701 plonge Zheng dans une crise successorale dont profitent ses voisins (notamment Wey et Song) pour rabaisser sa suprématie. Le mérite de poser les bases du système des hégémons revient alors au duc Huan de Qi (685-643) et à son Premier ministre Guan Zhong. Ce dernier est passé à la postérité comme le précurseur des grands réformateurs mettant en place une organisation novatrice permettant à leur royaume de gagner en puissance. Grâce à ses moyens militaires, Qi intervient dans différents conflits à la demande d’autres princes, qui se retrouvent alors liés et doivent reconnaître sa suprématie. En 667, Huan réunit les comtes de Lu, Song, Zheng et Chen, les plus puissants de la Plaine centrale, qui le proclament chef des pays Zhou. Le roi Hui (676-652) lui confère alors le titre d'hégémon, en échange du soutien de Huan dans la querelle successorale qui l'oppose à son frère, qu'appuie le duc de Wey. Les « rebelles » sont châtiés, et la suprématie de Qi est entérinée. Durant les années de son hégémonie, Qi tire sa légitimité de sa capacité à lutter contre les menaces extérieures pesant sur ses alliés les cités-États Zhou. Les premières sont les tribus barbares qui s’étendent sur les principautés du Nord : il aide Yan face aux tribus Rong, puis Xing et Wey contre les Di. L'autre grande menace pesant sur le monde Zhou est Chu au sud. Son souverain avait adopté le titre de « roi » (wang) en 706, alors qu'il était réservé au monarque de la lignée Zhou ; il marque ainsi son ambition hégémonique, et menace les principautés méridionales (Sui, Zheng, Cai). Ici le succès de Huan est moins évident : Chu est conduit à négocier la paix en 657 après avoir réussi à dresser Cai contre Qi et ses alliés, mais par la suite il continue à s’étendre sur ses voisins. Cela n'empêche pas le prestige de Huan d'être à son sommet, au point qu'il aurait envisagé de rompre avec le roi Zhou pour prendre le même statut que lui. L'hégémonie de Jin La mort de Guan Zhong puis celle de Huan en 643 sonnent le glas de l'hégémonie de Qi : le royaume plonge dans une crise successorale qui est l'occasion pour d'autres princes de tenter d'affirmer leur prééminence. Le duc Xiang de Song (651-637) cherche ainsi à former une alliance à son profit et se voit reconnaître de façon éphémère comme hégémon, sans succès en raison de l'opposition de Zheng et de l'influence de Chu. Le nouveau duc de Qi, Xiao, n'a guère plus de réussite. Le vide profite alors à Jin, État situé aux franges occidentales de la Plaine centrale, qui s’était étendu et réorganisé depuis le sous l'égide d'une nouvelle dynastie. Le duc Xian (676-651) avait renforcé sa puissance, et s'était tenu à l'écart de la ligue dirigée par Qi. Par la suite, le duc Wen de Jin (636-628) se présente comme un appui potentiel au duc de Song pour contrecarrer les ambitions de ses adversaires, Zheng et Chu. C'est aussi à ce moment que le roi Xiang des Zhou s'adresse à Wen pour l'aider après avoir été forcé à l'exil par son frère : le duc de Jin le rétablit et obtient en échange des terres proches du domaine Zhou, s'implantant directement dans la Plaine centrale. Puis il affirme sa puissance face à Chu : en 633 il vient en aide à Song assiégé par le royaume du Sud et ses alliés, puis l'année suivante il mène une coalition à laquelle se joignent son beau-père le duc Mu de Qin (parfois reconnu comme un hégémon) et les ducs de Qi et Song, qui inflige sa première grande défaite à Chu à Chengpu. Nombre de vassaux du vaincu se rallient alors au duc de Jin, qui se voit octroyer le titre d'hégémon à la conférence suivante des princes des grands États Zhou. Après avoir établi la prééminence de Jin, le duc Wen meurt en 628. Chu conserve sa puissance militaire et ses ambitions d'extension sur les faibles principautés du sud de la Plaine centrale, et son roi Zhuang (613-591), assisté par son ministre Sunshu Ao, réussit même un temps à se faire reconnaître comme hégémon après avoir vaincu Jin lors de la bataille de Bi (597). Parallèlement, Qi et Qin disposent toujours d'une grande puissance et peuvent menacer les deux autres grands États. En dépit de cette situation difficile, Jin réussit à conserver sa position centrale dans le jeu diplomatique et militaire. Pour affaiblir Chu qui reste son principal adversaire, le duc Jing de Jin envoie un ancien ministre de Chu rallié à lui, Wuzhen, dans les pays de Wu situés à l'embouchure du Yangzi Jiang, où il organise les tribus barbares pour envahir plusieurs territoires soumis à Chu. Ce dernier est alors incité à privilégier des rapports pacifiques avec son rival pour les années qui suivent. Mais les conflits se font plus aigus dans les premières décennies du , au point que le duc de Song, constamment pris entre les rivalités des grandes puissances, convoque en 579 une conférence à laquelle participent les quatre grands, qui acceptent un principe de limitation de leur puissance militaire. Cela n'empêche pas la reprise des conflits peu après, et Jin doit lever une nouvelle coalition pour battre Chu à Yanling en 575. Peu après, un coup d'État survient à Jin, qui conduit au pouvoir le duc Dao (572-558). Celui-ci réussit à être reconnu comme hégémon malgré la rivalité des autres grandes puissances, après avoir soumis les tribus Rong qui sont à nouveau menaçantes au nord. Mais c'est aussi à ce moment que les chefs des lignages nobles de Jin renforcent leur position dans le royaume, affaiblissant la dynastie régnante. Le fils et successeur de Dao, le duc Ping, réussit encore à mener une expédition victorieuse contre Qi, dont la capitale Linzi est prise en 555. Mais il doit faire face à une révolte d’un de ses ministres qui est sur le point de le faire tomber, et ne doit son salut qu'à l'appui d’autres grandes familles de son royaume. La puissance de Jin à l'extérieur ne peut alors que pâtir de ces troubles internes, et Chu réussit à former autour de lui une ligue rivale de celle dont Jin était l'hégémon, avant de s'étendre contre plusieurs des membres de cette dernière. L'incapacité de Jin à réagir marque le basculement définitif dans une période d’« équilibre des puissances » dans laquelle la prétention à la détention de l'hégémonie perd sa signification. Équilibre des puissances et guerres aristocratiques Les échecs de Jin et de Chu Le voit la consécration d'un système sans puissance hégémonique durable, dans lequel Jin, Chu, Qi, Qin, puis les principautés méridionales Wu et Yue gagnent encore plus en force, continuant leur expansion face aux principautés les plus faibles et aux peuples barbares. Le roi Ling de Chu (540-529) fait reconnaître sa puissance durant la dernière décennie du , en réunissant autour de lui plusieurs principautés que l'expansion de Wu menaçait (Lu, Qi, Wey, etc.) et en faisant main basse sur Cai et Chen, deux vieilles principautés importantes de la Plaine centrale. Mais les troubles politiques internes à son royaume (où l’autorité du pouvoir central est en général faible) l'empêchent de réussir. C'est alors à nouveau Jin qui peut présider aux réunions interétatiques, d'autant plus que son allié le roi Helü de Wu (qui bénéficie notamment des conseils du fameux stratège Sun Tzu) remporte plusieurs succès militaires face à Chu, dont il prend la capitale Ying. Cependant, alors que ce dernier est sur le point de s'effondrer, Jin n'est pas en mesure de mener l'expédition qui lui porterait le coup de grâce en raison de ses propres tensions internes. Il plonge même dans la guerre civile durant les premières années du . Les hégémonies éphémères de Wu et de Yue En 482, le roi Fuchai de Wu (495-473), poursuivant les succès de son prédécesseur contre Chu, Yue (son voisin méridional dont Chu avait cherché l'appui contre lui) et Qi, réussit à prendre la direction des assemblées interétatiques, devenant hégémon aux dépens de son vieil allié Jin dont il se détache pour exercer une politique plus autonome. Mais au moment même où le roi de Wu cherche à se faire reconnaître dans la Plaine centrale, le roi Goujian de Yue (496-465) réussit une première incursion contre lui, aboutissant à la prise de sa capitale. Trop affaibli par les guerres déjà menées, Wu ne peut résister à une seconde offensive en 473, qui se solde par son annexion pure et simple par Yue. Ce dernier, bien que reconnu comme hégémon, ne peut alors pas faire mieux que son prédécesseur et ne parvient pas à s'imposer durablement. L'apogée des conflits entre lignages aristocratiques Si la période des Printemps et Automnes est constamment marquée par des rivalités internes aux États, opposant les lignages aristocratiques entre eux et aux chefs d'État, celles-ci se font plus aiguës aux s. Elles culminent dans des conflits internes violents qui bouleversent plusieurs États majeurs. Ainsi, les troubles à Jin se prolongent jusqu'à aboutir à l'élimination de plusieurs de ses grandes familles et sa partition entre les trois plus puissantes, les princes de Wei, de Zhao et de Han, consacrée par le roi Zhou en 453. Un peu plus tôt, en 481, le lignage Tian avait réussi à assurer sa suprématie à Qi en éliminant tous ses rivaux et en réduisant considérablement l'autorité de la famille ducale, qui n'a plus qu'une position de fantoche. C'est du reste le dernier événement mentionné dans les Annales des Printemps et Automnes, donc le point final de la période des Printemps et Automnes suivant l'historiographie classique. Au regard des critères des historiens modernes, il s'agirait plutôt d'un fait reflétant l'essor de l'aristocratie et la constitution d'un nouvel ordre étatique, qui n'aboutit qu'au siècle suivant. Il n'y a donc pas de date qui fasse consensus pour marquer la fin de la période des Printemps et Automnes, les évolutions politiques et sociales ne plaidant pas en faveur d’une rupture importante dans le courant du . Quoi qu'il en soit, la période des Royaumes combattants s'ouvre sur un paysage politique dominé par sept ou huit grandes puissances qui reconnaissent de moins en moins l'autorité symbolique du roi Zhou, et quelques dizaines de principautés vassales qui ne sont pour la plupart plus en mesure de jouer un rôle politique significatif et sont vouées à être soumises voire annexées par leurs puissants voisins, dans un contexte de croissance des effectifs militaires et de centralisation étatique marqué par l'émergence d’une nouvelle classe politique et souvent de nouvelles dynasties. Modalités des relations entre États La persistance de la dynastie Zhou et de son autorité morale alors qu'elle n'a plus d'autorité politique ainsi que l'absence d'une puissance capable de se substituer durablement aux anciens maîtres font que la période des Printemps et Automnes aboutit à la constitution d'un espace diplomatique et militaire très animé et relativement homogène. Des principes et des pratiques sont mis en place pour assurer un semblant de stabilité : des rencontres entre princes sont organisées régulièrement, des envois de représentants et des mariages entre dynasties raffermissent les liens, des ligues sont formées autour des plus puissants, les pratiques militaires sont guidées par des principes visant à éviter les violences inutiles. Mais cela n'empêche pas l'instabilité croissante des relations et l'escalade de la violence et des pratiques se souciant peu d'honorabilité, qui sont des caractéristiques majeures de la période des Royaumes combattants. Le roi Zhou, les hégémons et les autres princes La communauté des États de la période des Printemps et Automnes reconnaît la suprématie symbolique du roi Zhou, établi à Chengzhou (Luoyang) depuis 771, et ce en dépit du fait qu'il n'arrive plus à exercer de rôle politique significatif après les dernières tentatives de reprise en main face à Zheng. La primauté dans le jeu politique appartient de fait aux grandes puissances, les « hégémons ». Ce terme est la traduction courante du mot ba, distinction attribuée pour la première fois au duc Huan de Qi, qui cependant n'a pas pu ou voulu aller jusqu'au bout de sa domination militaire en prenant pour lui le rang de roi. La tradition chinoise a reconnu au moins cinq souverains hégémons : Huan, puis le duc Wen de Jin, Xiang de Song, Mu de Qin, Zhuang de Chu, auxquels peuvent être ajoutés Fuchai de Wu et Goujian de Yue. Mais ces hégémons n'ont en fait jamais dirigé que des « ligues » d'États couvrant une partie plus ou moins vaste des pays Zhou, et jamais leur totalité. En général les États majeurs (Qi, Jin, Chu, Qin, puis Wu et Yue) ne reconnaissent jamais durablement la domination d'un autre. Durant la période de la longue hégémonie de Jin, Chu se constitue ainsi sa propre zone d'influence, au point qu'on peut considérer qu'il y a à ce moment-là un hégémon au Nord et un autre au Sud. Finalement, le roi Zhou, bien que ne jouant aucun rôle rôle militaire, garde la première place sur le plan symbolique, s'appuyant sur le prestige de ses ancêtres fondateurs (le Seigneur Millet, les rois Wen et Wen des Zhou). Il est visité régulièrement par les princes qui lui rendent hommage, lui font des présents qui ont valeur symbolique de tribut ; en retour il leur offre une caution renforçant leur légitimité, en premier lieu celle de l'hégémon qui reçoit son assentiment pour occuper ce poste, souvent en échange d'une aide dans les nombreux troubles affectant le domaine royal (invasions de barbares, disettes, conflits dynastiques). Son rôle est important dans l'unité symbolique des pays Zhou, et de façon significative aucun autre souverain de cet espace culturel n'ose reprendre à son compte le titre de « roi » (wang), qui ne se retrouve que chez les souverains des pays périphériques comme Chu, Yue, Wu, ou les « barbares » Rong, le premier contestant manifestement la suprématie du roi Zhou et cherchant à se constituer sa propre sphère d'autorité à l'image de celle des Zhou, et pas seulement en tant qu'hégémon. La stabilité symbolique de l'institution royale contraste avec l'instabilité politique des hégémonies, qui est due à la combinaison de plusieurs facteurs : grande volatilité des alliances, qui ont tendance à se retourner contre les plus forts, les empêchant ainsi d'asseoir leur puissance durablement ; incapacité des grandes puissances à se départager militairement, empêchant l'émergence d'un hégémon incontesté ; faiblesses internes des grandes principautés, où le pouvoir central est souvent affaibli et menacé par des lignées nobles. Ainsi se crée un jeu politique très instable, marqué par d'éternels revirements d'alliances, des avantages jamais durablement acquis, et d'éternelles querelles de préséance reposant sur des facteurs de puissance militaire, mais aussi sur des considérations symboliques jamais évacuées, comme l'ancienneté des lignages. De nombreux conflits La fréquence des guerres durant la période des Printemps et Automnes est impressionnante : les Annales des Printemps et Automnes mentionnent 540 conflits entre États et 130 guerres civiles sur 259 années, et cette liste est sans doute incomplète. Ces guerres incessantes s'expliquent par les nombreux revirements d'alliances et la fragmentation territoriale qui génère de nombreux litiges, rapidement généralisés par le jeu des accords diplomatiques et intérêts politiques. De fait, les récits historiographiques évoquent des conflits pouvant éclater pour des raisons très variables, souvent d'apparence anodine : des manquements au savoir-vivre dans les relations entre cours, des querelles de préséance lors d'une rencontre, ou dans un cas extrême la remontée au niveau des princes de Wu et de Chu d'une querelle entre deux femmes de deux villages frontaliers dépendant de l'un et de l'autre, autour de la possession de mûriers. Ces conflits restent peu violents. Les troupes mobilisées en campagne sont assez limitées en nombre, même chez les plus grandes puissances : durant son hégémonie, le duc Huan de Qi peut ainsi disposer d'environ fantassins organisés en armées de soldats composées de cinq régiments de , eux-mêmes divisés en unités de 200 puis 50 et 10 soldats. Il est peu probable que ces troupes aient toutes été mobilisées en même temps lors d'une même campagne. L'arme des fantassins la plus courante est la hache-poignard (ge), constituée d'une lame disposée sur une hampe d'environ un mètre, utilisée pour le corps à corps ; l'épée se répand lentement, notamment à partir des principautés du Sud qui sont connues pour avoir forgé des épées de qualité (Yue, Wu puis Chu). Les troupes de choc des armées de cette époque sont les chars de combat, que les plus grandes puissances peuvent mobiliser par centaines, et qui sont l'arme par excellence des aristocrates. Les combattants montés sur les chars sont armés d'arcs mais aussi de longues hallebardes à plusieurs lames (ji) utilisées pour crocheter leurs adversaires. Les lignages nobles forment l'ossature des troupes, puisqu'ils mobilisent eux-mêmes les unités de base de l'armée dans leurs fiefs. Ils se constituent ainsi des troupes personnelles qui sont souvent mobilisées pour leurs propres besoins, et pas forcément pour celui de leur suzerain. Durant la campagne, le prince discute avec les aristocrates qui l'ont rejoint pour décider des opérations à entreprendre, et parfois un ministre de la guerre influent choisi parmi les grands lignages de l'État peut prendre en personne la direction des troupes. Si on se fie aux textes antiques (en particulier le Commentaire de Zuo), la principale raison de la faible violence des guerres est le fait que les princes aient peu d'appétence pour les combats acharnés, et cherchent souvent à éviter l'affrontement, se contentant de faire étalage de leur puissance, de leur capacité à mobiliser des alliés, dans le but de forcer leur rival à faire la paix si possible sans combat ou à la suite d'une simple escarmouche. Quand l'affrontement a effectivement lieu, c'est généralement l'occasion pour les nobles montés sur les chars de combat de faire preuve de bravoure et d'attitude chevaleresque, en refusant les comportements immoraux pour faire éclater leur prestige. Ainsi, le duc Xiang de Song refusa par principe d'attaquer les troupes de Chu tant qu'elles n'avaient pas toutes franchi la rivière qui les séparait et qu'elles ne s'étaient pas mises en ordre de bataille, ce qui lui coûta la victoire. Ces attitudes sont mises en avant dans les textes, présentant le combat comme étant une ordalie au cours de laquelle les dieux décident du vainqueur, le meilleur moyen de s'attirer leur faveur étant de respecter la morale, de ne pas pousser trop loin la victoire en massacrant ses adversaires, d'autant plus que la clémence permettait d'éviter de futures vengeances. Il convenait également d'accomplir des rituels à différents moments de la campagne, et de consulter les auspices avant de prendre une décision. Dans les faits, les guerres de cette époque sont peut-être moins courtoises. Plusieurs exemples (dénoncés par les textes antiques) montrent que les règles éthiques ne sont pas toujours respectées, et plusieurs conflits se soldent par l'annexion des pays vaincus par les vainqueurs, expliquant la diminution du nombre d'entités politiques au cours de la période. L'organisation militaire change progressivement au En lien avec la constitution de nouvelles circonscriptions administratives, des réformes portent sur le recrutement de combattants, instaurant peu à peu un système de conscription de grande envergure (à Lu en 590, à Chu en 548, à Zheng en 538). Dans ce contexte, l'armée s'appuie de moins en moins sur les nobles et la charrerie, et de plus en plus sur la paysannerie et les fantassins. Ainsi en 540 le prince de Jin demande à ses guerriers montant les chars de combattre à pied. On ressent une évolution vers des conflits plus âpres après 500, annonciateurs de la violence et de l'amoralité des batailles de la période des Royaumes combattants (au ), quand se sont constituées des troupes de dizaines de milliers de fantassins servant de chair à canon, au cours de combats dans lesquels les stratèges cherchent à affirmer leur supériorité par tous les moyens. Rencontres, alliances et solidarités Les rencontres entre princes et ministres sont monnaie courante durant la période des Printemps et Automnes, jouant un rôle déterminant dans le jeu diplomatique. Les princes et/ou leurs ministres effectuent ainsi de nombreux voyages dans les autres principautés, où ils sont souvent reçus au cours de banquets très formalisés dans lesquels il ne faut surtout pas faire de faute de protocole et de manque de respect, au risque de graves conséquences. La réciprocité est ainsi une règle majeure dans ces contacts. Ces rencontres sont l'occasion de confidences permettant à l'information de circuler, mais aussi d'échanger des présents prestigieux (objets rituels, spécialistes comme des musiciens, serviteurs, etc.) ou de participer à des chasses, complément à l'exercice de l'art militaire. Tout cela renforce l'unité des pays « chinois ». De façon moins régulière mais avec des conséquences plus importantes, de véritables « conférences » réunissent souvent une dizaine de princes alliés (formant une « ligue ») pour discuter de sujets majeurs. Ces réunions sont formalisées à partir de l'hégémonie de Huan de Qi : elles doivent décider d'un hégémon qui dirigera les discussions, généralement relatives à l'organisation d'expéditions militaires et au versement du tribut à l'hégémon. Les réunions les plus importantes réunissent les princes, leur entourage et leur garde, qui se disposent dans des grands campements. L'ordre de préséance, très important, est discuté. Les grandes assemblées sont marquées par la prestation d'un serment d'alliance (盟, meng), pratiqué également entre les lignages d'une même principauté et dans la sphère privée. Il s'agit en règle générale d'un rituel sanglant qui débute par le creusement d'un trou, dans lequel un animal est sacrifié, souvent un bœuf ; son sang sert à symboliser l'accord, mais on ne sait pas s'il est bu par les contractants ou bien étalé sur leur bouche. Alors le serment est prononcé et couché sur un texte qui est enterré avec la victime ou son sang dans le trou. C'est ainsi que de nombreuses tablettes de traités ont pu être exhumées à Houma, l'ancienne Xintian, capitale de Jin (concernant surtout les maisons aristocratiques de cet État). Des dieux ou ancêtres sont invoqués en tant que garants de l'accord, et des menaces terribles pèsent sur celui qui l'enfreindrait. Le texte du traité est donc divisé en deux parties : stipulations de l'accord, et invocation des garants divins ou ancestraux. En dehors des alliances à but militaire, la solidarité entre les principautés est affirmée en plusieurs occasions, même entre des pays non alliés. Il est ainsi convenu qu'il ne faut pas accabler un pays subissant une calamité naturelle (inondation, sécheresse) ou une menace barbare, mais au contraire le secourir. Il est également bien vu d'extrader des fuyards d'un autre État. Circulation des personnes entre les États : mariages, otages et fuites La cohésion des États de la période des Printemps et Automnes est également assurée par la circulation de divers types de personnes entre les principautés, pour des motifs très variés. Les cours sont souvent liées par des mariages interdynastiques, qui donnent lieu à des négociations, des échanges de présents, puis au voyage des fiancées dans de longs cortèges vers la cour de leur promis, où est célébrée une union fastueuse censée assurer la bonne entente entre les deux cours. Il est souvent attendu qu'une princesse mariée à un prince étranger plaide en faveur de son pays d'origine, même s'il arrive que la situation se dégrade et que la malheureuse se retrouve alors à devoir choisir entre les deux États. Cette pratique se recoupe parfois avec celle de l'envoi de princes en tant qu'otages dans une cour étrangère (souvent à la suite d'une défaite) pour assurer la bonne foi de leur pays d'origine, les princes-otages étant souvent mariés avec une princesse de leur pays d'accueil. Les déplacements d'un État vers un autre concernent aussi des serviteurs des princes, qui peuvent se déplacer par la volonté de leur maître (musiciens pour divertir une autre cour, servantes accompagnant les princesses promises à un prince étranger, ministres venus aider un allié), ou bien parce qu'ils ont pris la fuite. De nombreux ministres se retrouvent ainsi à servir des pays dont ils ne sont pas originaires, pour des motifs variés : disgrâce, rivalités de lignages, crime. Ils doivent souvent se réfugier dans une cour lointaine pour être hors d'atteinte de leur pays d'origine et de ses alliés qui doivent extrader les fugitifs. Cela aboutit à la constitution d'une classe dirigeante très mobile et finalement homogène, les ministres ayant souvent des relations (bonnes ou mauvaises) dans diverses cours, contribuant à l'intégration de l'espace politique. L'organisation des États des Printemps et Automnes La Chine de la période des Printemps et Automnes est divisée en plusieurs entités politiques de taille diverse qui peuvent être caractérisées d’États, parfois de cités-États, disposant d'une administration structurée autour du lignage dirigeant. Celle-ci a généralement été établie durant la période des Zhou de l'Ouest autour du modèle offert par les institutions du domaine royal. Durant la période des Zhou de l'Est cette organisation se complexifie, en particulier dans les États qui connaissent une expansion territoriale importante, souvent sous l'impulsion de réformateurs. Parallèlement, la structure sociale devient plus diverse et hiérarchisée, plus mouvante également. Peuplement et administration : le renforcement de l'autorité des États Les États de la période des Printemps et Automnes sont organisés autour d'une ville-centre (guo, ou cheng) qui donne généralement son nom à l'entité politique (elle aussi désignée par le terme guo). Ils ont d'ailleurs pu être caractérisés de « cités-États ». Le reste du territoire est désigné comme « champ » (ye). Le peuplement est en général discontinu, laissant des hameaux isolés et des zones non mises en valeur, en particulier aux marges des principautés. Les quelques villes de cette période qui ont été dégagées au cours de fouilles archéologiques sont entourées de fortifications en terre damée, et comprennent une partie officielle abritant le palais du dirigeant, qui semble souvent entourée de sa propre muraille et surélevée sur une terrasse, suivant une formule qui est consacrée à la période des Royaumes combattants. La dernière capitale de Jin, Xintian (aujourd'hui Houma), est ainsi organisée autour de quatre enceintes rectangulaires accolées, une disposant d'une grande terrasse qui devait supporter la résidence du souverain et les autres étant sans doute des dépendances d'autres membres de la famille régnante, tandis que d'autres espaces entourés de murailles étaient bâtis plus loin, dont la fonction est mal déterminée (résidentielle, administrative, rituelle ou militaire). Des espaces artisanaux (notamment les fonderies) ont été mis au jour dans la périphérie du site, ainsi que des espaces rituels, funéraires et sacrificiels plus à l'est (notamment le lieu de trouvaille des textes de serments). L'habitat populaire devait également s'étendre hors des enceintes. Les villes comprennent ainsi des zones résidentielles et des espaces artisanaux gravitant autour du pouvoir local. Certaines cités couvrent de vastes espaces : Yongcheng, la capitale de Qin, a ainsi une enceinte grossièrement quadrangulaire mesurant dans le sens est-ouest et dans le sens nord-sud. Les dirigeants des États sont souvent désignés par le titre gong, traduit couramment par « duc » ou « prince », ou parfois hou, « marquis ». Le titre de wang, « roi », est en principe réservé au souverain Zhou, mais d'autres monarques l'ont porté dans les régions méridionales (Chu, Wu et Yue) et chez les « Barbares ». Suivant l'idéologie royale forgée sous les Zhou occidentaux, le roi est le détenteur du « Mandat céleste » (tianming) qui lui est octroyé par la divinité suprême, le Seigneur d'En-haut (shangdi), ce qui lui assurait la domination sur les « quatre parties » du monde (si fang). À la suite du déclin du pouvoir des rois Zhou, les princes les plus puissants reprennent à leur compte cette idéologie, comme l'attestent des inscriptions retrouvées à Qin et à Chu. La puissance des souverains des principaux États ressort en particulier dans les monuments qui leur sont dédiés, notamment le complexe de Majiazhuang à Qin constitué de plusieurs unités, dont le site qui est probablement le temple ancestral de la maison ducale, tandis que le semble être un palais, et les complexes funéraires royaux, qui sont de plus en plus monumentaux, à l'image de celui de Nanzhihui à Qin. Cela reflète le fait que l'écart entre les princes et les grands lignages des élites aristocratiques a tendance à s'élargir, alors que les différences entre les tombes des deux groupes n'étaient pas autant marquées sous les Zhou occidentaux. Les souverains sont entourés par des hauts dignitaires occupant les fonctions majeures de l'appareil administratif, inspirées de celles de la cour des Zhou. Un Premier ministre (lingyin) a souvent la charge de la direction courante de l'administration, et peut être assisté par d'autres ministres, notamment ceux chargés de la guerre et de la sécurité, des rituels, du Trésor, des travaux, de la surveillance des artisans La puissance de l'administration centrale est cependant limitée au début de la période, face à l'autonomie des fiefs dirigés par les grands lignages nobles qui y reproduisent à leur échelle une organisation administrative locale, organisée également autour d'une ville. Mais les rapports de force ont tendance à s'inverser. Au début du , les rois de Chu sont les premiers à constituer des districts (xian, titre désignant encore la circonscription de base de la République populaire de Chine) à partir de terres conquises, confiés à des gouverneurs (yin) choisis par le pouvoir central et responsable devant lui seul, et non plus à un de ses proches qui pouvait le transmettre ensuite à ses héritiers. Ce modèle, en rupture avec la tradition des institutions des Zhou, est ensuite repris par d'autres États majeurs (Jin, Qin), contribuant à la mise en place d'un système administratif à base territoriale qui à terme supplante l'ancien ordre des « fiefs » des aristocrates, qui allait avec la prédominance des rapports personnels. Parallèlement, les premières lois pénales écrites datent du milieu du , le cas le plus célèbre étant celles rédigées sur un chaudron à l'instigation de Zi Chan, Premier ministre de Zheng. Cela préfigure là aussi l'apparition d'un État à velléités centralisatrices : avec le déclin du pouvoir politique des lignages dominant des apanages de façon héréditaire, le pouvoir central en vient à exercer directement la justice dans ses provinces, ce qui nécessite une approche plus abstraite et systématique de l'exercice de la justice. C'est aussi cette tendance à l'effacement de la justice coutumière exercée par les chefs de lignage qui est indiquée par les serments d'alliance mis par écrit et retrouvés à Houma (l'antique Xintian) vers 440-420, période des conflits entre lignages aristocratiques dans cet État. Le chef du puissant lignage des Zhao reçoit des serments d'allégeance (meng) de plusieurs autres lignages, cherchant ainsi à obtenir un appui reposant sur des liens formalisés et non plus sur la solidarité lignagère coutumière (d'autant plus que ces alliances semblent conclues contre un autre membre des Zhao). Structures et dynamiques sociales Les tombes et le mobilier qu'elles livrent sont le meilleur révélateur des hiérarchies sociales de la période des Printemps et Automnes, la taille des sépultures et le dépôt de certains objets de prestige à l'intérieur de celles-ci répondant en principe à des lois somptuaires manifestant le statut du défunt ; par exemple, le nombre de vases ding et gui entreposés dans la tombe d'un aristocrate est dans bien des cas un révélateur du rang du défunt dans les pays où la tradition Zhou est la plus vivace. L'étude des cimetières permet donc de distinguer plusieurs groupes sociaux qui peuvent être reliés à ceux attestés dans les textes. Ainsi, la nécropole de Zhaojiahu (Hubei) dans l'ancien Chu présente les couches sociales inférieures à la haute aristocratie. Si on suit l'analyse de L. von Falkenhausen, viennent d'abord les membres du groupe des shi, appartenant aux lignages nobles subalternes : en premier lieu un groupe plus riche, les shangshi, correspondant à la couche inférieure de l'aristocratie terrienne qui dispose de fonctions administratives secondaires, puis deux autres groupes de ces « gentilshommes », les zhongshi et ziashi, ne disposant pas de domaines ou de fonctions officielles, sorte de couche moyenne. Viennent ensuite les gens du commun (shumin), puis les pauvres (pinmin). De façon plus fine, les groupes sociaux « roturiers » peuvent également être définis en fonction de leur activité : artisans et marchands des établissements urbains, paysans de l'arrière-pays, eux-mêmes divisés en plusieurs groupes (jardiniers, pasteurs, forestiers, meuniers, etc.). Les plus hautes charges de l'administration centrale et locale sont traditionnellement aux mains des lignages aristocratiques les plus puissants des différents États, qui disposent de charges souvent héréditaires dans l'un comme dans l'autre des niveaux administratifs. Ils portent des titres honorifiques hérités de la tradition Zhou traduits approximativement par des termes issus de la féodalité européenne : « marquis » (hou), « comte » (bo), « vicomte » (zi), ou « barons » (nan). Ils reçoivent de la part des souverains des titres ainsi que des objets de prestige (vases rituels, instruments de musique, musiciens, armures) et des serviteurs manifestant leur rang social. Leurs fonctions sont essentiellement tournées vers la guerre et les rituels, qui leur garantissent le plus de prestige. L'idéal des activités nobiliaires apparaît sur quelques vases en bronze à incrustations en cuivre datés des dernières décennies de la période et représentant plusieurs scènes caractéristiques de la vie aristocratique : scènes de chasse à l'arc, d'une ville assiégée, des danses guerrières exécutées lance à la main, des rituels marqués par des libations et de la musique jouée avec des cloches et des pierres sonores. L'assise locale des aristocrates, reposant autour d'une véritable cour locale, leur permet de disposer de leurs propres richesses, donc de mobiliser des troupes, d'organiser le culte ancestral de leur famille au niveau local, autour de vastes nécropoles qui, sans rivaliser avec celles des plus puissants dynastes, pouvaient être impressionnantes. Par exemple, la nécropole de Xiasi (Henan, milieu du ), appartenait au lignage Yuan, branche collatérale de la dynastie royale de Chu qui dirigeait alors la vallée de la rivière Danjiang. Ce site est dominé par la sépulture du vicomte Peng (ou Yuan Zi Feng, tombe ), qui exerce la fonction de Premier ministre du royaume, entourée par celle de ses épouses et de plusieurs serviteurs. Au fil du temps, l'aristocratie traditionnelle dominée par les personnages appartenant à des lignages issus de celui des souverains (souvent ses frères ou ses fils) est supplantée par des nouveaux lignages qui n'ont à l'origine aucun lien familial avec le souverain. La coexistence de ces lignages puissants avec ceux des dynasties régnant sur les États est souvent chaotique, et les guerres civiles sont monnaie courante. Les conflits entre grandes familles sont récurrents à Jin, et contribuent à l'affaiblir et à lui faire perdre son rang d'hégémon, avant de finalement causer l'éclatement du royaume durant la première moitié du . Les différents accords retrouvés à Houma, déjà évoqués témoignent des alliances qui se nouent entre les différents lignages aristocratiques de ce royaume pour acquérir une plus grande puissance. Se construisent ainsi de nouvelles entités politiques, reposant sur la montée en puissance des armées aux mains des plus puissants lignages, qui sont souvent en mesure de renverser les dynasties régnantes, comme le fait le lignage Tian qui dirige Qi à partir de 481. À Chu, l'affaiblissement de la lignée royale à la suite des défaites infligées par Wu permet aux branches collatérales d'exercer leur tutelle sur les souverains. À Qin en revanche l'aristocratie semble avoir été moins puissante et turbulente. L'évolution institutionnelle vers un renforcement de l'autorité de l’État et le déclin des liens traditionnels profite également au groupe des « gentilshommes » (shi). Leurs origines semblent diverses : des membres de lignages aristocratiques déclassés, ou bien à l'inverse des personnes issues des couches moyennes ou basses de la société qui ont réussi une ascension sociale et intégré cette couche inférieure des élites. Disposant souvent d'une éducation intellectuelle et militaire, ils peuvent se démarquer dans l'exercice de fonctions officielles et connaître une ascension sociale grâce à leurs mérites, préfigurant la classe des lettrés-fonctionnaires qui s'affirme à la fin de la période pré-impériale. De fait, les membres des classes aisées des villes jouent un rôle de plus en plus important dans les conflits internes des États des Printemps et Automnes, et les grands lignages sont obligés de les prendre en compte dans leur marche vers la conquête du pouvoir. Certains brillants ministres sont issus de cette classe moyenne, tel Guan Zhong, Premier ministre du duc Huan de Qi, venant de la communauté marchande, ou Zi Chan, petit noble de Zheng qui parvient à gouverner cet État. Le rôle politique des shi est finalement consacré durant la période des Royaumes combattants. La majeure partie de la société, la paysannerie, est mal connue. Marcel Granet a tenté de restituer plus précisément sa vie en se livrant à une analyse anthropologique des « Chants des pays » (Guo feng) du Livre des Odes, que la critique moderne date pour la plupart du début de la période des Zhou de l'Est. Ces textes font référence à des fêtes paysannes ou plus largement leur vie quotidienne. Il en ressortirait l'image d'une société rurale organisée en familles élargies de type classificatoire (on ne distingue pas le père des oncles et les mères des tantes), des unions matrimoniales endogamiques (avec la préférence pour le mariage entre cousins) et patrilocales (l'épouse rejoint la maisonnée de l'époux). La période des travaux agricoles est marquée par de nombreuses fêtes, qui ont un caractère sexuel prononcé au printemps, période de retour de la fertilité. Les différents éléments marquants du paysage rural (rivières, monts, forêts) sont investis d'un caractère sacré, recevant parfois un culte. Activités économiques Agriculture L'agriculture de la Chine des Printemps et Automnes est dominée par la culture du millet, à laquelle il faut ajouter celle du blé au Nord et celle du riz au Sud. Les paysans cultivent également divers fruits et légumes en complément. La culture du mûrier pour l'élevage des vers à soie se développe et a sans doute un caractère spéculatif. L'outillage agricole est depuis plusieurs millénaires avant tout composé de bois et de pierre, mais les lames en bronze (et peut-être en fer à la fin de la période) se diffusent pour la réalisation de houes, faux et socs d'araires. Les bœufs sont de plus en plus utilisés en tant qu'animaux de trait pour les araires au cours de la période des Zhou orientaux, contribuant à la lente amélioration de la productivité agricole. Mais la croissance de la production agricole repose alors surtout sur l'extension des zones de culture par les défrichements, et dans quelques cas par l'irrigation. Les structures agraires sont caractérisées par les droits des élites sur les terres travaillées par les paysans. Si ceux-ci doivent accomplir des corvées sur les propriétés directes des premiers au début de la période, il semble que progressivement ces travaux soient remplacés par le versement de redevances en nature consistant en une portion de la récolte, généralement 1/ (mais dans certains cas 1/). Ce changement a pu avoir des conséquences sociales importantes sur le long terme, notamment parce que les paysans sont plus attachés à leur terre qu'ils ne l'étaient dans le système « féodal » antérieur dans lequel les liens personnels avec le seigneur local primaient. Cela se poursuit durant la période des Royaumes combattants et les paysans gagnent peu à peu une plus grande autonomie. Artisanat métallurgique Les artisans de la période des Printemps et Automnes travaillent une grande variété de matières : les fouilles de Houma (Shanxi) ont mis au jour des fonderies, des ateliers de travail de la pierre, du jade, d'os, et de céramique. L'artisanat métallurgique est le mieux connu par les recherches archéologiques. Le travail du fer connaît un certain essor à cette époque, mais le bronze reste le métal le plus forgé. Les États de Jin et de Chu disposent de mines de cuivre importantes leur donnant un avantage évident. Une telle mine avec des installations servant à une première fonte du minerai a été fouillée à Tonglüshan (Hubei), dans une région méridionale dont on ignore la principauté tutélaire (Chu ?). Les deux grands ateliers de la fonderie de Houma, l'un spécialisé dans la fabrication de vases rituels et autres objets de prestige, l'autre dans celle d'outils, montrent que les États les plus puissants sont en mesure de mettre au point une organisation complexe faisant sans doute appel à une division du travail poussée sous la supervision d'administrateurs. Ce site est remarquable en cela que la production à grande échelle ne se fait pas au détriment de la qualité des objets. De nombreux mystères demeurent : l'organisation de la production, le statut des artisans et des commanditaires ne peuvent qu'être supposés, même s'il semble évident que dans les deux cas il y a progression quantitative et qualitative. Quoi qu'il en soit, les développements techniques de cette période favorisent le choix d'une production massive avec une division du travail, car ils privilégient l'élaboration d'objets de grande qualité artistique en plusieurs étapes. Échanges Les biens circulent avant tout par le biais d'échanges non marchands, notamment dans les circuits d'accumulation et de redistribution des richesses dirigés par les institutions officielles : présents à des serviteurs méritants ou des seigneurs amis, tributs, rations des travailleurs. Néanmoins, les échanges marchands prennent de plus en plus d'importance avec les modifications des structures politiques et sociales, sans néanmoins être majoritaires. Le développement des centres urbains permet l'émergence de lieux d'échange plus importants, mais ce sont les conférences politiques périodiques qui, en attirant des personnes de lointains horizons avec leurs produits, dont des marchands, constituent les moments privilégiés du commerce à longue distance. Les autorités politiques font en sorte d'assurer l'entretien des voies de communication (terrestres et fluviales) et leur sécurité, en disposant régulièrement des garnisons. Dans la principauté de Lu, on débat même pour savoir s'il faut conserver les postes douaniers. Une classe de riches marchands émerge peu à peu. Fan Li (plus tard connu sous le nom de Tao Zhu Gong), qui a vécu à la fin de cette période et dont la biographie a été traitée par Sima Qian, est un des représentants les plus illustres de la catégorie des hommes d'affaires de la Chine antique. Il est ministre de Wu avant de connaître un enrichissement insolent par ses affaires. La postérité en a fait un des archétypes de la personne capable de s'enrichir considérablement, se voyant attribué bien après sa mort la rédaction d'un ouvrage de préceptes sur la conduite des affaires. Le développement des échanges marchands à cette période se remarque par celui de formes de monnaie dans la seconde partie de la période. Elles reflètent la diversité régionale des pays chinois de cette époque : Jin utilise avant tout des monnaies en bronze en forme de bêche (bu), les pays du Nord (Qi, Yan) des monnaies en forme de couteau (dao), même si les imitations de cauris (en bronze, jade, pierre, os) restent courantes comme elles l'étaient aux périodes antérieures comme moyens de paiement. Une fonderie mise au jour à Guanzhuang (Henan actuel, sans doute dans l'ancien État de Zheng) a livré des moules servant à fabriquer des monnaies en forme de bêches, datés approximativement entre 640 et 550, ce qui constitue la plus ancienne attestation de monnaie standardisée en Chine, et le plus vieux atelier monétaire connu au monde. Croyances et pratiques religieuses Culte des ancêtres et cultes territoriaux Les anciens Chinois vénèrent une foule de dieux liés aux forces de la nature ou bien à divers aspects de la vie quotidienne, ainsi que les ancêtres familiaux, des esprits avec lesquels il fallait compter après leur mort. Le culte officiel des Zhou prend en compte des divinités liées à la royauté : le dieu du Ciel (Tian), assimilé à une autre divinité souveraine, le Seigneur d'En-haut (Shangdi), et secondairement le Souverain de la Terre, dieu du Sol, et les ancêtres dynastiques qui ont un rôle éminent, notamment le Souverain Millet (Houji), fondateur légendaire de la dynastie, et les rois Wen et Wu. Ce panthéon officiel inspire celui des princes qui reprennent à leur compte ses principes. Les serments qu'ils prononcent lors de leurs accords politiques invoquent donc différentes divinités de la nature (par exemple les collines et les rivières divinisées) et surtout les ancêtres des différents dynastes impliqués. Mais les chancelleries des principautés donnent à leur panthéon des éléments propres qui leur permettent de gagner une autonomie symbolique et donc une plus grande légitimité politique. L'ancienneté des ancêtres dynastiques des lignages est de plus déterminante dans les débats sur la préséance lors des rencontres entre princes, et constitue donc un moyen de prestige non négligeable. Les nouvelles puissances ne descendant pas du lignage du clan des Zhou cherchent donc à se forger une généalogie remarquable. Cela accompagne une tendance générale à la relativisation du culte des ancêtres par les nouvelles dynasties dominantes qui n'y trouvent pas une légitimité politique aussi grande que les lignages plus anciens de la Plaine centrale pouvant faire remonter leur lignée aux premiers temps de la dynastie Zhou. Se développe alors l'habitude de prendre en compte les ancêtres du lignage en tant que groupe, et non plus de façon individuelle comme par le passé. L'essor des principautés dégagées de la tutelle des Zhou et de sa suprématie religieuse aboutit aussi à l'essor de cultes territoriaux, dans lesquels les ancêtres perdent peu à peu de leur importance face aux divinités de la nature incarnant les monts, les rivières ou les astres. Cette « territorialisation » des cultes officiels vise à asseoir l'émergence de puissances politiques territoriales. Cela se voit dans la plus grande importance des rituels aux divinités du Sol et du Grain, qui ont aussi pour fonction de mobiliser la population locale. On tend à penser que le souverain, s'il ne sait s'attacher le peuple, ne peut pas avoir l'aide des esprits. Pratiques et espaces rituels Le culte des ancêtres est un élément majeur de la religion de la période des Printemps et Automnes, marqué par les traditions mises en place à la cour royale des Zhou, notamment à la suite d'une « réforme » rituelle au . Il a lieu dans des temples, où se déroulent à diverses occasions des sacrifices mais aussi d'autres cérémonies à caractère politique. C'est là qu'est préservé le mobilier cultuel, qui a été mis au jour dans les tombes où il accompagne les grands personnages. Il s'agit avant tout de vases destinés à différents actes sacrificiels, les formes indiquant une fonction. Suivant la typologie héritée des « archéologues » de la dynastie Song qui ont étudié ces objets anciens, on distingue les vases destinés à la cuisson de la viande des animaux sacrifiés (tripodes ding et li), des céréales (coupes dui et du, vase gui), à la présentation des mets (vases fermés fu), aux boissons fermentées à base de céréales (bassins jian servent à les chauffer, jarres fanghu), et aux ablutions d'eau (saucière yi, bassins pan). Parmi les instruments utilisés, les cloches sont bien connues par plusieurs trouvailles archéologiques. L. von Falkenhausen a proposé de distinguer dans les tombes à partir de la période moyenne des Printemps et Automnes un assemblage de vases dit « ordinaire », commun à toutes les élites sociales et suivant les principes de l'époque des Zhou occidentaux, et un assemblage « spécial » réservé aux plus hauts personnages (vases sheng, gui, fanghu et li, présence plus courante de cloches), avec des objets plus richement ornés et de facture plus originale, attesté surtout à Chu (notamment Xiasi), qui semble renvoyer à des pratiques rituelles différentes entre la haute strate des élites et le reste de ce groupe et donc à l'écart croissant entre ces deux catégories sociales. Les rituels de sacrifice prennent souvent la forme d'un repas communautaire symbolisant l'unité des lignages qui les organisent, et sont accompagnés de danses et de musique. Une tendance de la période des Printemps et Automnes semble être la volonté de rendre les rituels plus divertissants pour les ancêtres et les esprits qui y participent en portant un intérêt plus marqué à cet aspect des cérémonies. Des temples ancestraux fouillés pour cette période, le mieux connu est celui de la dynastie des ducs de Qin dégagé à Majiazhuang, dans leur ancienne capitale Yongsheng. L'espace principal de ce complexe est une vaste cour comprenant trois bâtiments et un petit édicule. 188 fosses sacrificielles y ont été dégagées, comprenant surtout des animaux offerts lors de cérémonies qui s'y déroulaient (bœufs, moutons), mais aussi dans certains cas des humains et des chars. Avec le temple des ancêtres dont il est le complément, l'autel (sheji) élevé pour les sacrifices destinés au Sol (ou la Terre) et au Grain divinisés est l'autre élément marquant du paysage de la religion officielle des Printemps et Automnes. Ce lieu de culte à ancrage territorial fort (les rituels qui y ont lieu servant à manifester la souveraineté sur le territoire et sa population), qui devient de plus en plus important au cours de la période des Zhou orientaux, est pris en charge par des préposés à leur entretien (fengren), qui s'occupent également du culte aux frontières des principautés. Les autres rituels connus de la période, qui n'ont pas forcément un aspect politique et font eux aussi appel aux esprits des ancêtres et de la nature (sans forcément sacrifier à leur intention), présentent une grande diversité : en plus des serments sanglants (meng) déjà évoqués, sont attestés différents rituels agraires et saisonniers, des rituels plus individualisés comme les rites de guérison et exorcismes, ou encore des rituels pour assurer de bons voyages, ainsi que les rituels de divination et les rites funéraires. Divination La pratique divinatoire recouvre un ensemble de pratiques qui permet la mise en communication du monde des humains avec celui des esprits sur tout un ensemble de sujets : opportunité d'un rituel, d'une décision politique, d'une bataille, d'un voyage, révélation d'une malédiction (qu'il faut ensuite combattre par un exorcisme), etc. Le Commentaire de Zuo mentionne 132 cas de recours à la divination, avant tout dans un contexte politique et militaire. Les plus communs voient les hommes être à l'initiative : ils soumettent une question aux esprits, qui répondent par le biais d'un médium. Dans la majorité de cas celui-ci est une carapace de tortue qui est passée sous le feu, ce qui provoque des craquelures dont la forme est ensuite interprétée pour lire la réponse. La même démarche préside à la divination par les bâtonnets d'achillée millefeuille, qui sont jetés au sol de façon répétée pour former des hexagrammes qu'il faut ensuite expliquer. Dans les autres cas, ce sont les esprits qui ont l'initiative du message. Ils peuvent susciter des rêves révélant un présage, ou bien intervenir par des mouvements astraux (éclipses surtout), voire par divers événements sortant de l'ordinaire (désastres naturels, prodiges divers) auxquels est accordée une origine surnaturelle. L'interprétation des signes délivrés par le monde des esprits incombe à des spécialistes qui peuvent avoir une fonction importante dans les cours princières en raison de l'importance politique de la divination, dont des devins professionnels, des scribes ou des conseillers proches des dirigeants. Cette discipline est très technique, et nécessite des compétences reconnues. Le Commentaire de Zuo mentionne à plusieurs reprises des débats entre conseillers et devins, les premiers remettant souvent en question le bien-fondé de la divination pour diriger l'action politique, et cherchant à en relativiser l'usage pour privilégier l'observation des situations concrètes du présent et ce qu'on peut en déduire pour le futur. Pratiques funéraires Les pratiques funéraires sont une source d'information essentielle sur la période des Printemps et Automnes, grâce aux milliers de tombes exhumées en différents endroits du territoire chinois. Elles révèlent des aspects matériels et symboliques ainsi que les hiérarchies sociales et la diversité culturelle qui existe entre les États de cette époque, mais aussi la présence de référents communs. Les tombes sont généralement groupées dans des nécropoles, appartenant à un lignage et à ses dépendants. Au , les tombes restent dans la droite ligne de celles de la période précédente, et sont de dimension modeste, même pour les élites : une fosse renferme un cercueil extérieur en bois (guo), contenant lui-même le cercueil du défunt et son mobilier funéraire. L'aspect et la composition du mobilier de la tombe sont en principe régis par des lois somptuaires établies par les Zhou : le nombre et le type de vases en bronze présents (en particulier les tripodes ding), le nombre de cercueils emboîtés, la présence ou non d'une rampe d'accès sont déterminés en fonction du rang du défunt. Mais assez rapidement les élites outrepassent ces limites symboliques en développant des complexes funéraires de plus en plus extravagants avec un mobilier luxueux, et cela ne fait que s'accentuer avec le temps. Cela accompagne la complexification sociale, la montée en puissance politique de certains lignages aristocratiques et aussi les évolutions rituelles. Par exemple, au début du , la tombe d'un seigneur de la principauté de Zheng fouillée à Lajialou (Henan) compte 56 vases et 23 cloches en bronze de qualité remarquable, et les fosses sacrificielles comportant des chevaux et des chars sont courantes dans cette région. Une autre tombe seigneuriale, exhumée à Hougudui dans le Henan (ancien Chu, ou peut-être Wu) pour le début du , a pour défunt principal une femme accompagnée par dix-sept humains sacrifiés et une pléthore d'objets de qualité (vases en bronze, instruments de musique en laque, céramiques, objets en jade, chaises, parties de chars). Les sacrifices sont des révélateurs de la grande puissance des princes dans certaines régions : plus de 600 chevaux dans le cas de la tombe du duc Jing de Qi à Heyatou (Shandong), et 166 humains pour celle du duc Jing de Qin à Nanzhihui (Shaanxi). Cette dernière sépulture, longue d'environ et profonde de plus de , est d'ailleurs la plus vaste connue pour l'époque pré-impériale, seulement supplantée par le mausolée du Premier empereur. À l'opposé, plus on descend dans la hiérarchie sociale plus le mobilier rituel se raréfie, les plus pauvres étant enterrés dans une simple fosse, parfois avec de la céramique, mais souvent sans aucun mobilier. Suivant les tendances caractéristiques de la période, on peut distinguer plusieurs traditions régionales qui s'affirment au cours du temps, en particulier dans les pays périphériques. Ainsi, les sacrifices humains sont surtout attestés à Qin et dans les pays orientaux (Qi, Lu, Cao). La région la mieux connue est celle de Chu et de ses dépendances. L'une des nécropoles les plus remarquables de la période a été dégagée à Xiasi dans le Henan, dominée par la tombe du vicomte Feng du lignage Yuan, entourée par les sépultures de ses quatre épouses et de plusieurs serviteurs, ainsi que des fosses sacrificielles comprenant les restes de chevaux et de chars. Le mobilier de sa tombe est regroupé de façon fonctionnelle : chars et armes d'un côté, puis vases rituels pour les ablutions, vases pour la viande, les boissons fermentées, objets de musique (cloches et pierres sonores). Les objets rituels restent en effet le meilleur moyen d'affirmer le prestige des défunts, même si avec le temps on trouve de plus en plus d'objets du quotidien dans les tombes (armes, lits, écrits). La tombe du marquis Yi de Zeng (à Leigudun, Hubei), datée du tout début des Royaumes combattants (vers 433), reflète l'aboutissement de cette évolution avec l'organisation des tombes en compartiments formant de véritables pièces, les tombes étant alors vues comme de véritables demeures post-mortem. Une évolution similaire s'accomplit à Qin un peu antérieurement. Dans ce dernier cas, le mobilier funéraire est de moins bonne qualité qu'à Chu, marqué par le développement poussé des mingqi, objets confectionnés uniquement pour être entreposés dans la tombe, qui peuvent être en bronze mais sont souvent des imitations en céramique de vases rituels de bronze, inspirés des formes de la période des Zhou occidentaux. Les pays du Bas-Yangzi (Wu et Yue) présentent de plus grandes originalités en raison de leur éloignement par rapport à la Plaine centrale : les tombes des élites y sont surmontées par des tumuli, et contiennent surtout des vases d'un style local propre, en bronze mais aussi en grès. Ces évolutions et ces différences indiquent des traditions locales diverses, et probablement des croyances variées, mais celles-ci sont mal connues pour la période des Printemps et Automnes en l'absence de textes explicites. L'enterrement s'accompagne de rituels, sans doute fastueux dans le cas des élites. Ils invoquent notamment les divinités infernales. Des objets protecteurs (surtout en jade) sont disposés sur le corps du défunt, le cercueil étant parfois recouvert d'une couche de cinabre pour le protéger de menaces surnaturelles. Dans les tombes de Chu, des statues gardiennes de tombe (notamment des bois de cerfs) sont déposées pour une fonction protectrice. Le dépôt d'objets ne semble pas avoir d'autre objectif que d'affirmer le prestige du défunt dans la majorité des cas. Mais les développements allant vers une tombe conçue comme une résidence (surtout à Chu) indiquent probablement l'apparition d'une mentalité nouvelle faisant de cette dernière une résidence post-mortem pour le défunt, destiné à aller dans un au-delà dans lequel il aura besoin de ses objets quotidiens disposés à ses côtés. Cela est à relier avec la croyance attestée pour la période suivante selon laquelle une partie de l'âme du défunt (po) reste dans la tombe avec le cadavre, tandis que l'autre (hun) rejoint le monde céleste. Courants intellectuels La littérature La tradition intellectuelle héritée de la période des Zhou occidentaux est conservée dans des textes qui ont par la suite été considérés comme des « classiques », et qui ont dès la période des Printemps et Automnes un prestige important. Ces ouvrages sont le Livre des documents (Shangshu ou Shujing) qui reprend des documents historiques anciens des archives royales, le Livre des Odes (Shijing) qui compile des poèmes, ou encore les Mutations de Zhou (Zhou yi), manuel de divination par l'achillée plus couramment désigné comme Livre des mutations (Yijing). Ils ont été compilés progressivement et canonisés sous les Han, mais la date exacte de la rédaction de leurs différents passages reste souvent incertaine : une partie semble dater de la fin de la période des Zhou de l'Ouest, d'autres peuvent être antérieurs, beaucoup sont manifestement des écritures ou remaniements postérieurs, parfois attribuables à la période des Printemps et Automnes (par exemple les Chants des pays du Livre des Odes). Les scribes des principautés des Printemps et Automnes produisent aussi des ouvrages de type historiographique rapportant les événements qui s'étaient produits, en les intégrant dans la continuité d'un passé semi-légendaire remontant aux premiers rois et dynasties (les trois Augustes et les cinq Empereurs, les Xia, les Shang) pour lequel les récits miraculeux ont la part belle. Le seul exemple complet connu est celui des Annales du pays de Lu, ou Annales des Printemps et Automnes (Chunqiu) qui ont donné le nom à la période et ont elles aussi été consacrées comme un classique par la suite. Les Annales de Bambou sont un autre exemple de ce type d’œuvre à caractère historiographique qui doit s'appuyer sur des sources de la période, correspondant à une chronique historique du pays de Wei, et de Jin dont il est l'héritier. Les autres cours princières et celle des Zhou ont probablement produit des œuvres similaires concernant leur passé, qui ont disparu. Quant aux écrits que les époques postérieures ont attribué à des lettrés ayant vécu durant la période des Printemps et Automnes, comme Sun Tzu, Guan Zhong et évidemment Confucius (qui aurait remanié les classiques), il semble difficile d'affirmer qu'ils ont bien eu pour origine ces personnages, mais ils leur ont été rattachés en raison de leur prestige. Leur étude révèle souvent une forte empreinte de la période des Royaumes combattants. Seuls les Entretiens de Confucius sont couramment liés à la pensée de la personnalité à laquelle ils sont rattachés (voir ci-dessous). La remise en question de la tradition Ce sont donc des textes rituels, de poésie et d'histoire, en plus de récits folkloriques-mythologiques connus par des allusions, qui composent la base de la culture des lettrés et penseurs de la période des Printemps et Automnes, issus de la catégorie des shi, gentilshommes de la basse couche de l'aristocratie qui tendent à constituer un groupe de lettrés-intellectuels à part entière occupant une place plus importante dans les appareils politiques de la fin de la période. Ils animent les débats des cours princières tels qu'ils sont rapportés dans les discours du Commentaire de Zuo, dont la datation tardive (milieu du ) n'est pas sans poser problème sur sa fiabilité pour permettre de décrire l'état intellectuel de la période qu'il décrit. Mais il reste le principal document pour approcher l'état de la pensée antérieur à Confucius. On y retrouve du reste plusieurs thèmes chers à ce penseur, qui sont manifestement au cœur des préoccupations de l'époque : l'emphase mise sur la stabilité sociale et les hiérarchies, l'exercice des rites qui forment les comportements de l'élite politique, la connaissance et le respect des textes classiques. Si on suit les propositions de Y. Pines, le délitement progressif de l'ordre rituel mis en place par les Zhou de l'Ouest, la violence et le cynisme croissants des rapports entre États et des arts diplomatiques et stratégiques tendraient à mettre progressivement en avant une pensée plus réaliste, sceptique face aux croyances et à la morale traditionnelles. Le questionnement et les débats sur le rapport à la tradition héritée des périodes antérieures semblent constants dans les affaires politiques. La volonté du Premier ministre Zi Chan de faire rédiger les lois pénales à Zheng, autrefois coutumières et orales, est ainsi critiquée par un groupe de « conservateurs ». Des personnages comme Zi Chan, ou plus tôt Guan Zhong, ont pu être perçus par la suite comme des précurseurs des réformateurs de la période des Royaumes combattants, notamment ceux du courant légiste. Les changements dans la pensée politique se voient aussi dans le fait que certains conseillers des princes relativisent l'intérêt du recours à la divination traditionnelle (par les carapaces de tortue et les bâtonnets d'achillée) pour la prise de décision, privilégiant une approche plus pragmatique reposant sur l'analyse des situations présentes. Confucius La période finale des Printemps et Automnes est donc marquée par des évolutions intellectuelles qui accompagnent le délitement définitif de l'ancien ordre politique, et la mise en place d'un système dans lequel les rivalités entre puissances sont de plus en plus violentes et instables. C'est dans ce contexte qu'émerge le penseur le plus marquant de l'histoire chinoise, Confucius (version latinisée de Kong zi, « maître Kong », son nom personnel étant Kong Qiu), dont les dates traditionnelles sont 551-479. Issu de la catégorie des shi, sa biographie n'a été couchée par écrit que tardivement (surtout par Sima Qian) et n'est donc pas assurée. Il aurait eu une enfance modeste et aurait participé à l'administration de son pays, l'État de Lu, ayant une carrière modeste à laquelle il aurait renoncé finalement, dépité qu'il était devant le délitement de l'ordre ancien et l'incapacité de ses maîtres qui ne savaient pas gouverner suivant les principes du mandat céleste. Il aurait alors entrepris d'aller proposer ses services dans d'autres cours, entreprise dans laquelle il n'a guère de succès, mais réussit tout de même à attirer des disciples qui poursuivent sa pensée. Son succès est ainsi assuré après sa mort, notamment par la mise par écrit par ses disciples d'anecdotes le concernant et de paroles qui lui sont attribuées, compilées puis canonisées dans un ouvrage majeur, le Lunyu (les « Entretiens » ou « Analectes » de Confucius) entre la période des Royaumes combattants et celle de la dynastie Han. La pensée de Confucius se veut traditionaliste, prône le rétablissement d'un ordre ancien contre la dégénérescence morale de son temps, mais par son caractère résolument novateur elle participe encore plus à l'effondrement de la pensée traditionnelle. Elle place l'homme au centre de sa réflexion, et préconise son amélioration par l'étude, le rétablissement des rites anciens, la rectification des noms. Ainsi seront formés des administrateurs dignes de leur charge, qui pourront rétablir l'harmonie dans le royaume, obtenir l'obéissance du peuple par leur vertu, en gouvernant par la bienveillance, la finalité étant politique. En mettant l'emphase sur les qualités morales et intellectuelles des individus, il semble bousculer les statuts sociaux de son temps reposant sur la naissance qui assurent la domination traditionnelle de l'aristocratie, et renvoie à l'émergence du groupe des fonctionnaires-lettrés, dont le statut dépend plus des capacités et qui se met au service des États. La tradition selon Confucius repose avant tout sur les textes écrits, en l'occurrence les futurs « classiques » évoqués ci-dessus, qu'il aurait remaniés lui-même, et dans lesquels se trouve un ensemble d'exemples contribuant à former des humains meilleurs. Confucius et ses disciples contribuent donc à mettre en place des changements déterminants : une pensée tournée vers l'homme, reposant sur l'enseignement d'un maître et des écrits, ouvrant la voie aux « Cent écoles » qui animent les très riches débats intellectuels de la période des Royaumes combattants. Arts Les réalisations artistiques connues de la période des Printemps et Automnes sont en majorité des vases et autres objets en bronze exhumés dans des tombeaux, quelques objets en jade et en laque, une production en céramique, ainsi que des parures en or qui se répandent à partir de Qin, sans doute sous l'influence des nomades des contrées occidentales. Le et le ne voient pas d'évolution majeure par rapport à la période finale des Zhou occidentaux. Ce n'est que progressivement qu'émergent de nouvelles tendances, qui suivant les grandes tendances de la période voient les traditions locales se développer, pour satisfaire la demande croissante des élites princières et aristocratiques. Celles-ci veulent manifester leur puissance par la détention d'objets de prestige, avant tout à finalité rituelle au départ même si par la suite les objets du quotidien font l'objet de plus en plus d'attentions. Ce poids des habitudes locales ne signifie pas l'extinction de la communauté artistique héritée de la période de domination des Zhou, en raison de la circulation des objets et des spécialistes dans le cadre des relations diplomatiques (présents, mariages, rencontres), le paiement de tributs, ou même un effet d'émulation et d'influences entre les différents foyers créatifs majeurs. Les innovations techniques sont également importantes, notamment dans la métallurgie du bronze, en particulier autour de la fonderie de Houma qui joue un rôle important dans l'expérimentation des coulées successives, l'utilisation de matrices, puis les incrustations. Les objets en bronze : vases, armes et cloches Les métallurgistes chinois, disposant de minerai en quantité, ont depuis les débuts de l'âge du bronze opté pour le choix de la fonte dans des moules plutôt que le forgeage. Ils développent durant la première moitié du la technique des coulées successives permettant d'élaborer en plusieurs temps les objets les plus complexes en réalisant séparément le corps de l'objet et ses parties saillantes. La technique de la cire perdue est connue, mais peu utilisée, seulement attestée par quelques objets de Chu. Les artisans de Houma mettent au point à partir du début une technique ingénieuse reposant sur l'emploi de matrices, sur lesquelles sont estampées des bandes d'argile placées dans des moules ou sections de moules (qui n'ont pas de décor), ce qui permet de réaliser plus rapidement les décors (certes répétitifs), donc de développer encore la productivité. Peu après apparaît à Chu la technique de l'incrustation de motifs en cuivre et en or (plus tard en pierre et autres matières), qui sont placés dans le moule avant la coulée du bronze. Les vases en bronze sont parmi les objets les plus prestigieux de la Chine ancienne. Du point de vue strictement artistique, les artistes des Printemps et Automnes travaillent surtout les formes les plus courantes héritées des Zhou occidentaux : les tripodes ding, vases gui, jarres hu et formes voisines (dont le fanghu à section carrée), plats pan et verseuses yi également, mais les préférences varient suivant les régions. Du point de vue chronologique, les vases du et du début du sont dans la continuité de la période précédente, qui se caractérise par une homogénéité stylistique entre les régions. Après le milieu du , les traditions régionales s'affirment, avec notamment l'influence dominante des artistes de Jin et de Chu, aux côtés d'autres foyers comme Qin, Qi et ses voisins de l'Est, ou les pays du Bas-Yangzi (Wu et Yue). Les vases sont généralement couverts de décors en bas-reliefs, parfois sur toute leur surface, souvent sous la forme de lignes sinueuses, voire entrelacées, combinées à des représentations d'animaux (majoritairement des dragons, mais aussi des oiseaux), notamment en ronde-bosse, formant les anses ou les pieds du vase. L'un des bronzes les plus remarquables de la période, exhumé dans la tombe princière de Lajialou, est ainsi un fanghu au décor très chargé d'animaux en bas- et haut-relief couvrant toute sa surface. Il est caractéristique du fait que les bronziers de la période ont tendance à utiliser des procédés divers pour obtenir des effets visuels complexes. Ils accentuent les formes des vases, surchargent leurs décors, en développant par exemple au les bandes ornementales. À Houma dans le pays de Jin, le procédé des matrices à sections permettant un décor standardisé aboutit à la réalisation des décors complexes et répétitifs (notamment les dragons), mais aussi miniaturisés. Les artistes de ce foyer majeur sont très créatifs, utilisant des motifs variés, notamment animaliers. Parfois les vases en bronze de cette période ont d'ailleurs la forme d'animaux (zoomorphes), suivant une tradition héritée des temps plus anciens. La tradition régionale de Chu présente apparemment une certaine diversité selon ses différentes sous-régions, et en général une qualité moindre que les bronzes courants de Jin, mais certaines réalisations sont parmi les plus remarquables de la période. L'innovation technique attestée en premier à Chu (même si on ne peut pas dire avec certitude si c'est dans cette région qu'elle est apparue) et qui a le plus de postérité est la méthode de l'incrustation, qui semble débuter vers 550 avec des vases en bronze à motifs de cuivre rouge incrustés. Elle s'accompagne du développement de scènes narratives sur les vases. La technique de la cire perdue, attestée à Chu pour un nombre réduit d'objets de la seconde moitié du , permet de produire des pièces exceptionnelles aux décors très chargés : une table d'autel retrouvée à Xiasi surmontée par de nombreux dragons en haut-relief ; ces animaux surnaturels se retrouvent sur l'ensemble de vases zun et pan mis au jour dans la tombe du marquis Yi de Zeng à Leigudun, probablement datés de la fin des Printemps et Automnes bien qu'entreposés dans une sépulture du début des Royaumes combattants. Les objets exhumés dans cette tombe peuvent d'ailleurs être considérés comme représentant l'apogée du style de Chu durant la période d'affirmation des traditions artistiques régionales. D'autres régions peuvent privilégier un style plus sobre que ceux de Chu et Jin : les bronzes datés de la fin de la période exhumés dans le cimetière de Qufu, capitale de Lu, semblent ainsi plutôt tirer leur élégance de leur forme que de leur décor, qui est très léger. Les régions de Bas-Yangzi se singularisaient encore plus, par la confection de vases en bronze aux formes originales qui font qu'ils sont souvent difficiles à classer dans la typologie classique même s'ils s'en inspirent. Ici l'influence des céramiques grésantes locales se retrouve sur les objets en bronze. Les métallurgistes de Wu et Yue sont surtout réputés pour leurs épées et lances à la qualité exceptionnelle, parfois incrustées d'or, comme la remarquable épée du roi Goujian de Yue. Parmi les autres types d'objets en bronze connus par les tombes de la période, les armes sont en effet très représentées aux côtés des vases, que ce soient des dagues, épées, pointes de lance, et surtout les lames de haches-poignards (ge) et hallebardes (ji), qui sont souvent ornées de motifs linéaires et parfois animaliers. Le troisième type d'objet caractéristique des tombes de la Chine antique est la cloche rituelle. Depuis la fin des Zhou occidentaux, les cloches suspendues sont devenues la norme pour les rituels. La tombe du duc Wu de Qin, au début de la période des Printemps et Automnes, a livré un ensemble de huit cloches, dont cinq yongzhong, modèle le plus courant, à bouche concave et disposant d'un manche et d'un anneau pour une suspension inclinée, mais aussi d'autres modèles appelés bo, de forme plus arrondie et à bouche plate, aux ornements souvent exubérants (notamment des ailettes) ; l'autre type courant est les niuzhong, proches des yongzhong mais à suspension droite. Les cloches, quel que soit leur type, n'ont pas de battant et sont donc frappées de l'extérieur. Leur bouche a généralement une section en amande, ce qui permet de produire deux tons selon qu'elles sont frappées au centre ou sur les côtés. Des tombes postérieures ont livré des carillons plus imposants : 26 cloches dans la tombe de Xiasi déjà évoquée, et 64 dans celle de Leigudun au début des Royaumes combattants, l'ensemble le plus impressionnant de la Chine antique où sont présents les trois types de cloches les plus courants. Enfin, d'autres types d'objets en bronze sont connus de façon marginale, comme des coffrets rectangulaires à décor complexe et surmontés d'animaux en haut-relief, mis au jour dans des tombes de Shangguo (Shanxi, ancien Jin). L'art du jade Le jade est un matériau très prestigieux dans la Chine antique, disposant d'un statut plus élevé que les métaux précieux, car on lui attribue des propriétés apotropaïques. Les tombes des élites ont livré de nombreux objets en jade, de couleurs variées : vert pâle, vert foncé, blanc ivoire, jaune. Le travail de ce matériau semble avoir connu un perfectionnement et un développement à partir du . La tombe du duc Jing de Qin à Nanzhihui contenait plus de 600 de ces objets, notamment des objets rituels tels que les disques percés bi et les sceptres zhang, mais aussi des pendentifs et ornements divers de forme anguleuse, comme des crochets, ou d'autres en forme de poissons. Ils sont décorés par des motifs linéaires gravés, parfois des entrelacs, inspirés manifestement de la métallurgie. Les jades de Chu sont quant à eux finement ciselés, décorés notamment de torsades. Références Bibliographie Généralités sur la Chine ancienne Histoire, institutions et société Art et archéologie Religion et pensée Annexes Articles connexes Dynastie Zhou Royaumes combattants Histoire de la Chine Annales des Printemps et Automnes Âge du bronze en Chine
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Fonction%20enti%C3%A8re
Fonction entière
En analyse complexe, une fonction entière est une fonction holomorphe définie sur tout le plan complexe. C'est le cas notamment de la fonction exponentielle complexe, des fonctions polynomiales et de leurs combinaisons par composition, somme et produit, telles que sinus, cosinus et les fonctions hyperboliques. Le quotient de deux fonctions entières est une fonction méromorphe. Considérée comme un cas particulier de la théorie des fonctions analytiques, la théorie élémentaire des fonctions entières ne fait que tirer les conséquences de la théorie générale. C'est celle que l'on voit essentiellement dans un premier cours sur la théorie des fonctions complexes (souvent enrichi du théorème de factorisation de Weierstrass). Mais l'étude, commencée depuis le milieu du , par Cauchy, Laguerre, Weierstrass… s'est considérablement enrichie sous l'impulsion de Borel, Hadamard, Montel, Picard, Valiron, Blumenthal… (sans oublier Nevanlinna) et constitue maintenant une imposante théorie. La théorie des fonctions entières se fixe comme buts de classifier les fonctions entières selon leurs croissances, de préciser le lien entre les coefficients de Taylor de la fonction et la croissance, le lien entre les zéros éventuels et le comportement de la fonction, et les relations entre la fonction et ses dérivées sur ces questions. Ces aspects de la théorie des fonctions entières ont été étendus aux fonctions méromorphes. Les fonctions entières dans la théorie des fonctions analytiques On classe habituellement les fonctions analytiques complexes selon leur complexité, et cette complexité est celle de leurs singularités. Hormis les fonctions polynomiales, apparaissent ainsi les fonctions entières qui sont l'objet de cet article, les fonctions méromorphes qui sont des quotients de fonctions entières et dont les seules singularités sont polaires, les fonctions présentant des singularités essentielles ou des points de branchement formant ainsi les fonctions les plus compliquées parmi les fonctions analytiques d'une seule variable complexe. Les fonctions entières apparaissent comme des généralisations des fonctions polynomiales : elles se comportent comme des « polynômes de degré infini ». Ce sont ainsi les fonctions analytiques les plus simples en dehors des polynômes, n'ayant aucune singularité à distance finie et une seule singularité à l'infini, comme on le verra. Cependant, l'étude de ces fonctions est difficile et il reste encore de très nombreuses questions ouvertes, bien que cette étude soit commencée depuis près de deux cents ans. Théorie élémentaire Soit une fonction analytique complexe holomorphe en . Elle est développable en série entière autour du point selon la formule de Taylor : La théorie des séries entières montre que la série précédente converge absolument et uniformément dans le disque de centre et de rayon tel que , donné par le théorème de Cauchy-Hadamard : (il faut remarquer qu'elle ne converge pas uniformément sur le disque ouvert de centre et de rayon , sinon, d'après le critère de Cauchy uniforme, elle convergerait sur le disque fermé de centre et de rayon , ce qui est faux en général). Le principal résultat de la théorie des fonctions analytiques complexes est que le rayon de convergence est déterminé par la distance entre le point et la singularité la plus proche. Soit une fonction entière ; elle n'a donc pas de singularité à distance finie. Comme précédemment, elle est développable en série entière convergente de la forme , et, comme elle n'a d'autre singularité que le point à l'infini, le rayon de convergence est infini. Autrement dit, la série converge quelle que soit la valeur de . On a donc Et il en est de même de chacune de ses dérivées qui sont entières également. La formule intégrale de Cauchy permet, en développant la fraction en série entière, d'identifier les coefficients de Taylor à des intégrales : Dans les deux cas est un chemin fermé (un lacet) sans boucle entourant . Les inégalités de Cauchy Dans la formule intégrale donnant les coefficients, en appelant le maximum du module de la fonction sur le disque de centre et de rayon , une majoration simple donne les importantes inégalités de Cauchy Pour une fonction entière, R est un réel positif quelconque. Le théorème de Liouville Un résultat important sur les fonctions entières est le théorème de Liouville : Une démonstration possible est l'application des inégalités de Cauchy en remarquant que est alors borné quel que soit . Il suffit donc de faire tendre vers l'infini pour avoir le résultat. Cela peut être utilisé pour fournir une démonstration élégante, par l'absurde, du théorème de d'Alembert-Gauss : Le petit théorème de Picard renforce considérablement le théorème de Liouville Dans un certain sens, qui sera précisé plus tard, la théorie des fonctions entières tourne entièrement autour du petit théorème de Picard. Propriétés algébriques Une fonction holomorphe définie sur un domaine – c'est-à-dire un ouvert connexe – s'étend en une fonction entière si et seulement si le rayon de convergence de sa série de Taylor est infini en un point quelconque de son domaine. L'ensemble des fonctions entières est stable par composition et forme une sous-algèbre complexe de l'espace des fonctions continues du plan complexe dans lui-même. Le point à l'infini Comme une fonction entière est constante si elle est bornée, et qu'elle ne peut avoir aucun autre point singulier que l'infini, le point à l'infini est un point singulier pour toute fonction entière non constante. Il ne peut s'agir que d'un pôle ou d'une singularité essentielle. Dans le premier cas (le pôle à l'infini), la fonction entière est un polynôme. Dans le second cas (singularité essentielle en l'infini), on dit que la fonction est transcendante. La croissance des fonctions entières Le module maximum des fonctions entières Par définition, les fonctions entières ne présentent que le point à l'infini pour seule singularité. On pose Cette fonction est croissante, d'après le principe du maximum, et en corollaire du théorème de Liouville, elle n'est pas bornée pour les fonctions entières non constantes. Elle est appelée module maximum de la fonction . En conséquence de la convexité, admet une dérivée à droite et à gauche, et ces dérivées sont croissantes. Il existe une fonction croissante (mais pas nécessairement continue) telle que Fonctions à croissance rapide La borne peut croître arbitrairement vite avec . Plus précisément, soit une fonction croissante . Il existe une fonction entière telle que pour tout réel , est réel et strictement supérieur à , par exemple en choisissant de la forme : , où les forment une suite croissante d'entiers bien choisis ; on peut ainsi prendre et pour tout , . Ce résultat est en fait un cas particulier du théorème d'approximation uniforme de Carleman : soit une fonction continue à valeurs complexes définie sur R, E : R → une fonction continue ; il existe une fonction entière telle que, pour tout réel, on ait . L'ordre des fonctions entières Si pour une certaine valeur , on a ,alors la fonction est un polynôme de degré au plus égal à . Lorsque l'égalité précédente n'a lieu pour aucune valeur de , on compare la croissance de à . Si l'on a, à partir d'une valeur de , l'inégalité on dit que la fonction est d'ordre fini. L'ordre (supérieur) de croissance de est donné par la formule On distingue, parmi les fonctions entières de même ordre , les fonctions de type défini par la formule Selon la valeur de , on distingue le type minimal (), type exponentiel (), ( normal () ou maximal (). On montre les résultats suivants : ; ; ; . Exemples La fonction exponentielle est d'ordre 1 ainsi que les fonctions et . La fonction de Mittag-Leffler est d'ordre . Il en est de même de la fonction de Lindelöf définie par . Relation entre les coefficients et la croissance Si la fonction entière est telle que et que pour suffisamment grand, alors on a pour suffisamment grand. Réciproquement, si l'on a pour suffisamment grand, alors, pour tout , pour suffisamment grand. De ce résultat on déduit: Le lemme de Borel-Carathéodory On a vu que le maximum sur un cercle est en rapport avec les coefficients de la fonction développée en série entière. On peut se demander s'il en est de même, par exemple, avec seulement la partie réelle de la fonction. Ce lien est fourni de manière générale par le lemme de Borel-Carathéodory, qui donne de plus une estimation concernant les dérivées : L'ordre de la dérivée d'une fonction entière La dérivée d'une fonction entière est obtenue par dérivation formelle de sa série entière. En appliquant la formule de Cauchy-Hadamard, on voit que la dérivée d'une fonction entière est elle-même entière. La question de l'ordre de la dérivée se pose donc naturellement. Le calcul de l'ordre par la formule précédemment donnée montre que Et, comme une fonction entière est indéfiniment dérivable, il en est de même de toutes ses dérivées. Ordre inférieur et ordre précisé L Pour comparer plus finement la croissance des fonctions entières, on est amené à regarder l'ordre inférieur de croissance, défini par la quantité On montre que Mais cela ne suffit pas. On montre l'existence, pour une fonction entière d'ordre fini , d'une fonction ayant les propriétés suivantes : est définie et continue, dérivable à droite et à gauche en chaque point ; ; ; . On a ainsi défini un ordre précisé L de . Les fonctions entières à croissance régulière Dans ses études sur les fonctions entières, Émile Borel a défini les fonctions entières à croissance régulière en supposant que l'ordre de la fonction entière est Il résulte de la définition que les ordres supérieur et inférieur sont égaux. C'est en ce sens que la fonction est à croissance régulière. Factorisation des fonctions entières d'ordre fini Le théorème de factorisation de Weierstrass Weierstrass a montré que pour toute fonction entière d'ordre fini et s'annulant sur les nombres complexes , il existe un polynôme de degré inférieur ou égal à , et un entier tels que l'on ait , avec . Le facteur correspond aux fonctions ayant un zéro d'ordre en 0. Estimations sur le produit canonique Le théorème de Boutroux-Cartan énonce un résultat fréquemment utilisé dans les recherches sur les fonctions entières. Le problème est d'estimer le produit en dehors du voisinage des zéros. On suppose que l'on connaît . Le terme maximum de la série de Taylor Soit une fonction entière. La série est une série décroissante à partir d'un certain rang et tendant vers 0, quel que soit . Il y a donc, pour chaque un terme supérieur ou égal à tous les autres. Soit la valeur de ce terme et soit le rang (le plus grand, s'ils sont plusieurs) de ce terme. est une fonction croissante de qui tend vers l'infini. D'après l'inégalité de Cauchy, on a . Entre les fonctions , et existe une double inégalité: et de cette double inégalité on déduit On en déduit ensuite une relation sur : De manière générale, on a la formule La distribution des valeurs des fonctions entières Image d'une fonction entière Le petit théorème de Picard dit qu'une fonction entière non constante prend toutes les valeurs complexes sauf une au plus. Des résultats plus précis (concernant le nombre d'antécédents de module borné d'un complexe donné) dépendent de la vitesse de croissance de la fonction. Fonctions entières prenant des valeurs données Si l'on n'impose pas de restriction à la croissance de la fonction (comme on le verra plus loin), elle peut prendre des valeurs fixées arbitraires sur un ensemble U sans point d'accumulation (par exemple l'ensemble des entiers). Autrement dit, soit une suite injective de complexes n'ayant pas de valeur d'adhérence, et une suite de valeurs complexes quelconques ; il existe une fonction entière telle que pour tout , . Ce résultat, analogue au théorème d'interpolation de Lagrange, est une conséquence du théorème de factorisation de Weierstrass et du théorème de Mittag-Leffler. De plus, la différence de deux telles fonctions est une fonction entière s'annulant sur , à laquelle on peut appliquer les théorèmes des paragraphes suivants. Les zéros des fonctions entières Par suite du théorème fondamental de l'algèbre, un polynôme de degré admet racines dans . Donc, plus un polynôme admet de zéros, plus il croît rapidement. Ceci est aussi le cas des fonctions entières mais d'une manière plus complexe. La relation entre la croissance des fonctions entières et la répartition de ses zéros constitue l'un des thèmes principaux de la théorie de ces fonctions. La formule de Jensen et l'exposant de convergence des zéros Cette formule est fondamentale dans la suite de la théorie, même si elle n'intervient pas explicitement. On la démontre par exemple par l'emploi de la formule de Green. On a, pour une fonction ayant des zéros aux points , ne présentant aucun pôle dans le disque et en posant . Cette formule est la formule de Poisson-Jensen. On en déduit la formule de Jensen : Cette formule permet de lier le nombre des zéros à la croissance de la fonction. Soit une fonction entière ayant tous ses zéros dans le disque de rayon . On appelle le nombre de zéros de modules inférieurs ou égaux à . On a alors et ainsi, pour une fonction non nulle en 0, on trouve la forme suivante de la formule de Jensen : Pour une fonction entière d'ordre fini, on voit que . On en déduit que la série est convergente pour . On appelle ainsi ordre réel (Borel) ou exposant de convergence de la suite des zéros la valeur de la plus petite pour laquelle la série converge. On en déduit donc ce théorème de Borel : Le genre On dit que la fonction entière est de genre p, d'après Laguerre, lorsque l'on peut la mettre sous la forme ou sans que cette décomposition puisse se faire pour , où est un polynôme de degré au plus, , un polynôme quelconque et le produit infini le produit de Weierstrass. Le plus petit entier qui majore l'exposant de convergence est aussi le genre de la fonction. Le genre se détermine par la formule de Laguerre : On ne saurait être trop prudent avec la notion de genre. Lindelöf a montré que la fonction où est d'ordre 1, et de genre 0 mais est de genre 1. De même, est de genre 1 mais est de genre 0. Valiron a montré cependant le théorème suivant : Un théorème de Laguerre Dans ses investigations sur les fonctions entières à la suite du mémoire fondateur de Weierstrass, Laguerre démontra que Le lien entre la croissance et la distribution des zéros Le résultat le plus profond est le petit théorème de Picard qu'on énonce ainsi La valeur non prise éventuelle est appelée valeur exceptionnelle de Picard. Les fonctions entières d'ordre non-entier Dans le cas des fonctions entières d'ordre non entier, celles-ci n'admettent aucune valeur exceptionnelle au sens du théorème de Picard. Ces fonctions ont donc une infinité de solutions à l'équation , quelle que soit la valeur de et en particulier Les fonctions entières d'ordre entier Si l'ordre est entier, le cas d'exception du théorème de Picard est possible. Dans ce cas, on a la précision suivante apportée par Émile Borel : {{énoncé|1=Le nombre {{math|n(x,'r)}} des racines de l'équation de module inférieur à ne peut être d'un ordre de grandeur inférieur à que pour une seule valeur de au plus.}} On montre qu'il existe des fonctions entières d'ordre entier n'ayant qu'un nombre fini de zéros et qui ne se réduisent pas à un polynôme. Mais cela ne peut être le cas des fonctions entières paires dont l'ordre est un entier impair. Les fonctions entières et les angles Les cercles de remplissage Le mathématicien français Milloux, dans sa thèse soutenue en 1924, a défini des cercles particuliers, appelés par lui cercles de remplissages et dont le rayon augmente indéfiniment, dans lesquels la fonction entière prend toutes les valeurs en dessous d'un nombre tendant vers l'infini avec sauf peut-être dans un cercle dont le rayon tend vers 0 avec . Il a démontré le résultat suivant : Les cercles de remplissage sont utiles pour préciser les solutions de l'équation . Les valeurs asymptotiques On peut se demander si une fonction entière non constante peut, dans certaines régions, avoir une valeur asymptotique finie ou si elles ont toujours une limite finie. On sait qu'elles ne peuvent pas avoir de valeurs asymptotiques finies dans toutes les directions par suite du théorème de Liouville. On dit que admet la valeur asymptotique a s'il existe un chemin, appelé chemin de détermination pour lequel tend vers quand tend vers l'infini en restant sur le chemin. Donc pour toute fonction entière non constante, il existe au moins un chemin de détermination . Pour une fonction d'ordre inférieur à 1/2, il existe une infinité de cercles de centre l'origine et de rayon indéfiniment croissant sur lesquels le module minimum tend vers l'infini. Il n'existe donc pas de valeur asymptotique finie pour les fonctions entières d'ordre inférieur à 1/2. En fait, Wiman a montré le théorème suivant : Supposons maintenant qu'une fonction entière possède deux chemins de déterminations et . Alors, dans le domaine défini entre les deux chemins de détermination soit il existe un chemin de détermination , soit les valeurs et sont égales et tout chemin vers l'infini inclus entre les deux chemins de détermination est un chemin de détermination (= ). La conjecture de Denjoy Il a été conjecturé par Denjoy qu'une fonction entière d'ordre fini a au plus valeurs asymptotiques. Cette conjecture est devenue le . Il ne peut ainsi y avoir qu'au plus lignes droites allant de 0 à l'infini et menant à des valeurs asymptotiques différentes. De ce fait, l'angle entre deux telles lignes est au moins . La fonction indicatrice de Phragmén-Lindelöf La définition de l'ordre d'une fonction entière d'ordre fini et les théorèmes de Phragmén-Lindelöf suggèrent l'intérêt qu'il y aurait à étudier la fonction en fonction de puisque la croissance sur une demi-ligne se répercute sur les lignes voisines. Par définition, est l'indicatrice de Phragmén-Lindelöf. C'est une fonction périodique de période qui peut prendre des valeurs réelles, mais peut être ou . On a alors : dont on déduit : Le théorème de Carlson On peut se demander s'il existe des conditions assurant qu'une fonction entière soit définie de manière unique par les valeurs qu'elle prend sur un ensemble dénombrable. Posé de cette manière, sans restriction sur l'ensemble, il semble que la réponse soit négative a priori''. En fait, il n'en est rien et dans ce genre de question, le résultat de Carlson est à l'origine de tout un pan de recherche. On peut l'exprimer de la manière suivante : Sa démonstration utilise l'indicatrice de Phragmén-Lindelöf. Le théorème de Pólya Les valeurs entières prises sur un ensemble par une fonction entière imposent des restrictions sur sa croissance. Pólya, en 1915, a par exemple démontré le théorème suivant Autrement dit, la plus petite (au sens de la croissance) fonction entière non polynomiale qui prend des valeurs entières sur les entiers naturels est la fonction . Ces résultats ont été généralisés aux fonctions entières prenant des valeurs entières sur une suite géométrique… La théorie des fonctions entières d'ordre infini de Kraft-Blumenthal Une fonction entière est d'ordre infini lorsqu'elle n'est pas d'ordre fini. Il avait été remarqué très tôt par Émile Borel que, dans le cas des fonctions entières d'ordre fini , s'il existait une infinité de cercles de rayon sur lesquels la croissance était de l'ordre de , il était possible que la croissance soit d'un ordre sensiblement inférieur sur une infinité d'autres cercles. Ces fonctions sont dites à croissance irrégulière. Le même phénomène existe pour les fonctions d'ordre infini. La théorie repose sur l'existence de fonctions types et sur la définition de l'ordre selon la formule La théorie des fonctions entières d'ordre 0 Applications de la théorie des fonctions entières La théorie des fonctions entières permet, par le théorème de Liouville, de démontrer de manière simple et élégante le théorème fondamental de l'algèbre. Cette théorie apparaît aussi dans la démonstration de l'existence d'une infinité de zéros de la fonction zêta de Riemann dans la bande par la propriété que les fonctions entières d'ordre non entier ont une infinité de zéros. La théorie permet aussi l'étude des fonctions méromorphes comme quotients de deux fonctions entières. Les fonctions méromorphes apparaissant naturellement dans nombre de problèmes d'équations différentielles. Ces méthodes restent aussi une source d'inspiration importante pour l'étude des fonctions analytiques plus compliquées, avec plusieurs variables… La théorie des fonctions entières est d'un usage indispensable dans la preuve de Harald Cramér d'une conjecture de Paul Lévy stipulant que si la somme de deux variables aléatoires indépendantes suit une loi normale, alors chacune des deux variables suit un loi normale. Bibliographie . Notes et références Analyse complexe Entière
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9or%C3%A8me%20de%20Liouville%20%28variable%20complexe%29
Théorème de Liouville (variable complexe)
En analyse complexe, le théorème de Liouville est un résultat portant sur les fonctions entières (les fonctions holomorphes sur tout le plan complexe). Alors qu'il existe un grand nombre de fonctions infiniment dérivables et bornées sur la droite réelle, le théorème de Liouville affirme que toute fonction entière bornée est constante. Ce théorème est dû à Cauchy. Ce détournement est l'œuvre d'un élève de Liouville qui prit connaissance de ce théorème aux cours lus par ce dernier. Énoncé Le théorème de Liouville s'énonce ainsi : Ce théorème peut être amélioré : Le théorème peut être démontré en utilisant la formule intégrale de Cauchy pour montrer que la dérivée complexe de f est identiquement nulle, mais ce n'est pas ainsi que Liouville l'a démontré ; et plus tard Cauchy disputa à Liouville la paternité du résultat. Les historiens estiment cependant qu'il n'y a pas là manifestation de la loi de Stigler : Cauchy aurait pu facilement le démontrer avant Liouville mais ne l'a pas fait. Le théorème est considérablement amélioré par le petit théorème de Picard, qui énonce que toute fonction entière non constante prend tous les nombres complexes comme valeurs, à l'exception d'au plus un point. Applications Théorème de d'Alembert-Gauss Le théorème de d'Alembert-Gauss (ou encore théorème fondamental de l'algèbre) affirme que tout polynôme complexe non constant admet une racine. Autrement dit, le corps des nombres complexes est algébriquement clos. Ce théorème peut être démontré en utilisant des outils d'analyse, et en particulier le théorème de Liouville énoncé ci-dessus, voir l'article détaillé pour la démonstration. Étude de la sphère de Riemann En termes de surface de Riemann, le théorème peut être généralisé de la manière suivante : si est une surface de Riemann parabolique (le plan complexe par exemple) et si est une surface hyperbolique (un disque ouvert par exemple), alors toute fonction holomorphe doit être constante. Fonctions elliptiques Il est aussi utilisé pour établir qu'une fonction elliptique sans pôles est forcément constante ; c'est d'ailleurs cela que Liouville avait primitivement établi. Notes et références Liouville
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Tib%C3%A9tain
Tibétain
Le tibétain standard (souvent appelé tibétain de Lhassa) est la forme standardisée du tibétain central, une langue parlée par plusieurs millions de locuteurs. L'UCLA (Université de Californie à Los Angeles) estimait dans son UCLA Language Materials Project que le tibétain dans son ensemble possédait de 3 à 8 millions de locuteurs selon les sources. Il s'agit en fait du nombre de locuteurs des langues tibétiques, qui ne sont pas forcément intercompréhensibles. Le tibétain central dont fait partie le tibétain de Lhassa, comptait 1,2 million de locuteurs en 1990. Ces langues sont parlées dans différents pays et provinces de Chine limitrophes de la région autonome du Tibet, telles que les zones à population tibétaine du Qinghai (Amdo), du Gansu, du Sichuan et du Yunnan (Kham) et plus sporadiquement dans d'autres régions de la République populaire de Chine. La langue est également parlée dans certaines régions de pays environnants, de l'Himalaya et de l'Asie centrale, comme le Ladakh et le Sikkim en Inde, le Baltistan pakistanais, le Bhoutan et le nord du Népal. Le tibétain standard s'écrit principalement à l'aide de l'alphasyllabaire tibétain et comporte différentes romanisations, le wylie, la plus ancienne, THL, développé aux États-Unis, utilisé généralement pour les noms propres et zangwen pinyin (ou pinyin tibétain), développé en Chine, tenant compte des particularités tonales des langues tibétaines. Introduction Le tibétain (en tibétain : peugué pour la langue parlée et peuyi pour la langue écrite ; ) est une langue appartenant à la famille des langues tibéto-birmanes. Le tibétain se subdivise en un grand nombre de dialectes. Leur classification varie selon les sources. Christopher I. Beckwith par exemple distingue cinq groupes géographiques : tibétain du Nord-est, de l'Est, du Sud, du Centre, de l'Ouest. Parmi le groupe du Centre, le dialecte de Lhassa, qui sert de lingua franca parmi les Tibétains, est une langue à tons. Toutefois, certains autres dialectes, comme le ladakhi et le tibétain de l'Amdo, n'ont pas de tons et ont des groupes de consonnes initiaux, qui reflètent ceux qui sont marqués dans l'orthographe. Le dzongkha, un autre dialecte tibétain, est la langue officielle du Bhoutan. Le balti est parlé dans le nord du district de Kargil, dans la région du Jammu et Cachemire indien. Le tibétain est noté au moyen d'un alphasyllabaire qui, selon la tradition, aurait été créé au par Thonmi Sambhota, un ministre du roi Songtsen Gampo, à partir du brahmi, écriture qui donna naissance à plusieurs langues en Inde. L'écriture tibétaine comprend trente lettres qui se combinent avec quatre signes diacritiques servant à noter les voyelles i, u, e, o. À cela s'ajoutent trois consonnes suscrites, qui permettent de changer de ton ou de supprimer une aspiration, et 4 consonnes souscrites pour noter des palatales ou des rétroflexes. Il est classé dans les écritures brahmiques Parmi les langues tibéto-birmanes, le tibétain est l'une des plus anciennement attestées, avec le tangoute, le birman, le néware et le meitei. Le vocabulaire tibétain classique comprend des emprunts à de nombreuses langues, principalement l'ouïghour, le mongol, le chinois et les langues indiques, mais également d'autres langues telles que le persan, l'arabe, le turc ou le mandchou. Le fondateur des études tibétaines en Europe est le savant hongrois Alexandre Csoma de Körös, auteur d'un dictionnaire et d'une grammaire du tibétain classique. Son œuvre fut poursuivie par le premier tibétologue français, Philippe-Édouard Foucaux (1811-1894). Langue classique du bouddhisme de la Haute-Asie, le tibétain véhicule depuis le une riche littérature. Enseignement et usage Dans une bonne partie du Tibet, l'enseignement dans le primaire se fait principalement ou entièrement en tibétain, l'enseignement bilingue commençant rarement avant que les élèves atteignent le secondaire. Toutefois, le chinois est la langue d'enseignement de la plupart des écoles secondaires tibétaines. Les élèves qui continuent ensuite dans le supérieur ont la possibilité d'étudier les disciplines relatives aux sciences humaines dans une des facultés pour les minorités d'autres provinces. . Afin de renforcer la présence des enfants à l'école et d'élever leur niveau d'éducation et de réduire ainsi l'illettrisme, il a été permis aux familles de conserver un enfant par foyer pour le travail des champs. De la même façon, cela permet d'en envoyer tout de même trois à l'école pour une famille de quatre enfants, les études monastiques ont été interdites aux enfants, avant qu'ils n'aient passés l'enseignement de base, même si cela n'a pas été strictement appliqué. Afin de réduire les frais de scolarité, des aliments sont donnés aux enfants pour les élèves devant parcourir plus de pour rejoindre leur foyer. Des vêtements scolaires et couvertures sont également donnés aux enfants en pension. Selon le linguiste et tibétologue Nicolas Tournadre, l'usage de la langue tibétaine écrite a régressé durant la révolution culturelle au Tibet où elle était interdite. Elle a pris un nouvel essor dans les années 1980 mais régresse de nouveau depuis le milieu des années 1990 en raison de la prédominance du chinois dans l'éducation. Un nouveau règlement pour protéger la langue tibétaine est adopté le , sans toutefois obtenir le résultat escompté. Les jeunes dans les zones urbaines parlent le plus souvent un mélange tibéto-chinois. Nicolas Tournadre écrit qu'« en moins de cinquante ans, la langue tibétaine est devenue une langue menacée, condamnée à un déclin irréversible, voire à la disparition en deux générations si la politique linguistique actuelle est maintenue. La responsabilité du gouvernement régional et du gouvernement central est, dans ce domaine, évidente. ». Comme l'indique le linguiste Claude Hagège : « C'est ainsi que les langues meurent. ». De même le linguiste Jacques Leclerc considère aussi que la langue tibétaine est en voie de régression constante du fait qu'elle n'est plus valorisée, au contraire, et qu'elle est devenue inutile sur le marché du travail. En 2003, le professeur de l'université des Sciences et Techniques de Hong Kong Barry Sautman, affirme qu'aucune des études récentes sur les langues en péril ne donne le tibétain comme langue en danger. Pour lui, le maintien de la langue chez les Tibétains tranche avec l'érosion des langues dans les régions marginales des états occidentaux réputés pour leur politique tolérante. Les affirmations selon lesquelles les écoles primaires de la RAT enseignent le mandarin standard sont erronées. En 1996, Le tibétain était la principale langue d'enseignement dans 98 % des écoles primaires, et actuellement le mandarin standard est introduit dans les premières années uniquement dans les écoles urbaines. Le tibétologue Elliot Sperling est d'avis, pour sa part, que et . En 2012, Katia Buffetrille fait partie des qui demandent à Xi Jinping d'intervenir pour sauver la langue tibétaine. Selon Stéphane de Tapia, directeur de recherche au CNRS, le tibétain n'est parlé que par environ 1 million de Tibétains sur les près de 5 millions que compte la Chine et la langue tibétaine centrale, langue classique et littéraire, mais aussi langue religieuse, est devenue la langue d'usage pour la diaspora tibétaine. Alphasyllabaire Sous Unicode, les caractères tibétains sont codés de 0F00 à 0F7F. Voici l'alphasyllabaire tibétain, en dbu can (caractères d'imprimerie), dbu med (écriture cursive) et en translittération Wylie. L'écriture Phagspa L'écriture Phagspa, alphasyllabaire, fut créée par le lama tibétain Phagspa à la demande du khagan Kubilai Khan au début de la dynastie Yuan en Chine impériale, comme écriture unifiée pour toutes les langues de l'Empire mongol. Phagspa la dériva de son écriture natale, l'écriture tibétaine, elle est surtout utilisée pour écrire les langues mongoles durant cette période et tomba en désuétude quand la dynastie Yuan fut réduite à la dynastie Yuan du Nord par la dynastie Ming. Lexique Cardinaux Le tableau ci-après donne les nombres cardinaux en tibétain, en birman, en cantonais, en shanghaïen, en coréen (langue non sino-tibétaine, mais utilisant deux systèmes de numération, l'un d'origine coréenne, l'autre d'origine chinoise, donné ici), en japonais (langue non sino-tibétaine, mais dont la prononciation on'yomi vient des langues chinoises, une version kun'yomi, typiquement japonaise, est également utilisée dans cette langue pour 4 (yon) et 7 (nana)), en mandarin (une langue chinoise récente), et leur traduction en français : Dans les travaux scientifiques et astrologiques, les chiffres, comme dans le sanskrit védique, sont exprimés par des mots symboliques. Notes et références Apprendre le tibétain Parlons tibétain, Gilbert Buéso. Éditions L'Harmattan, 1998, . Manuel de tibétain standard : Langue et civilisation (+ 2 CD), Nicolas Tournadre et Sangda Dorjé, éditions L'Asiathèque, 2003, . L'écriture du tibétain classique; Les cahiers de tib'études (en 3 volumes), Dominique Thomas, Éditions Dzambala, 1997, Voir aussi Articles connexes Écriture tibétaine Microsoft Traduction linguistique liste de langues langues par famille langues sino-tibétaines langues tibéto-birmanes Liens externes http://www.omniglot.com/writing/tibetan.htm http://www.montibet.com/ (site personnel d'apprentissage du tibétain) http://www.lexilogos.com/clavier/tibetain.htm   Langue en Inde Langue ergative Inventaire de langues Symbole du Tibet
17095
https://fr.wikipedia.org/wiki/Formule%20int%C3%A9grale%20de%20Cauchy
Formule intégrale de Cauchy
La formule intégrale de Cauchy, due au mathématicien Augustin Louis Cauchy, est un point essentiel de l'analyse complexe. Elle exprime le fait que la valeur en un point d'une fonction holomorphe est complètement déterminée par les valeurs qu'elle prend sur un chemin fermé contenant (c'est-à-dire entourant) ce point. Elle peut aussi être utilisée pour exprimer sous forme d'intégrales toutes les dérivées d'une fonction holomorphe. Expression Soient : un ouvert simplement connexe du plan complexe ℂ ; → ℂ une fonction holomorphe sur ; un chemin fermé inclus dans ; et un point de n'appartenant pas à ce chemin. On a alors la formule suivante : où désigne l'indice du point par rapport au chemin . Cette formule est particulièrement utile dans le cas où est un cercle C orienté positivement, contenant et inclus dans . En effet, l'indice de par rapport à C vaut alors 1, d'où : Cette formule montre que la valeur en un point d'une fonction holomorphe est entièrement déterminée par les valeurs de cette fonction sur n'importe quel cercle entourant ce point ; un résultat analogue, la propriété de la moyenne, est vrai pour les fonctions harmoniques. Principale conséquence Montrons que ceci implique que f est développable en série entière sur U : soit , tel que . Soit , et le cercle de centre a et de rayon r orienté positivement paramétré par . On a pour tout : , ce qui prouve la convergence uniforme sur de la série de terme général vers , et comme est continue sur compact, donc bornée, on a convergence uniforme de la série sur , ce qui permet d'effectuer une inversion des signes somme et intégrale : on a ainsi pour tout z dans D(a,r): avec et donc f est analytique sur U. On a supposé dans la démonstration que U était connexe, mais le fait d'être analytique étant une propriété locale, on peut généraliser l'énoncé précédent et affirmer que toute fonction holomorphe sur un ouvert U quelconque est analytique sur U. De la formule de Taylor réelle (et du théorème du prolongement analytique), on peut identifier les coefficients de la formule de Taylor avec les coefficients précédents et obtenir ainsi cette formule explicite des dérivées n-ièmes de f en a: . Démonstration de la formule On définit une fonction par : Cette fonction est continue sur et holomorphe sur . On peut donc lui appliquer le théorème intégral de Cauchy : En remplaçant par sa valeur et en utilisant l'expression intégrale de l'indice, on obtient le résultat voulu. Autres conséquences Cette formule a de nombreuses applications, outre le fait de montrer que toute fonction holomorphe est analytique, et permet notamment de montrer le théorème des résidus. Voir aussi Bibliographie Article connexe Méthodes de calcul d'intégrales de contour Théorie de l'intégration Cauchy (formule integrale) Augustin Louis Cauchy
17097
https://fr.wikipedia.org/wiki/Voyager%202
Voyager 2
est l'une des deux sondes spatiales du programme . Son lancement a eu lieu le . Comme , elle a été conçue et réalisée au près de Pasadena en Californie. Techniquement identique à , a été lancée sur une trajectoire plus lente et plus courbée, ce qui a permis de la maintenir dans le plan de l'écliptique (où se trouvent les planètes du Système solaire). Ainsi, elle a pu être dirigée vers Uranus puis Neptune en utilisant l'assistance gravitationnelle lors des survols de Saturne en 1981 et d'Uranus en 1986. En raison de la trajectoire choisie, n'a pas pu se rapprocher autant que de Titan, le plus grand satellite de Saturne. Cependant, c'est aujourd'hui le seul engin spatial à s'être approché d'Uranus et de Neptune et à les avoir survolées. La configuration particulière des quatre planètes géantes qui a rendu leur survol possible ne se reproduit que tous les . La mission , conjointement à celle de , a pu être menée à bien pour un coût nettement inférieur à celui des programmes plus avancés et plus spécialisés qui ont suivi, Galileo et Cassini-Huygens. Avec , , et , est l'une des cinq sondes spatiales à suivre une trajectoire quittant le Système solaire. En avril 2021, la sonde avait parcouru depuis la Terre une distance d'environ de kilomètres et continue à envoyer des données scientifiques sur son environnement après son lancement. Au , la sonde est à environ () du Soleil et à environ ( astronomiques) de la Terre. Elle a franchi l'héliopause, la limite magnétique du Système solaire, en . Caractéristiques de la sonde est une sonde spatiale relativement lourde de au départ de la Terre. C'est une copie de à quelques détails près. Sans les différents appendices, elle tient dans un cube de de côté dont le composant le plus proéminent est l'antenne parabolique de de diamètre. Différents équipements font saillie, dont le magnétomètre de de long, les deux antennes radio de , les générateurs thermoélectriques à radioisotope installés sur un mat de et la plate-forme scientifique installée au bout d'un mat qui l'écarte de du corps central de la sonde. emporte les mêmes instruments scientifiques que la sonde jumelle . Elle possède d'une part une panoplie d'instruments montés sur une plate-forme orientable pour l'observation des planètes comportant deux caméras vidicon (ISS), un spectromètre ultraviolet (UVS) et un interféromètre radiomètre infrarouge (IRIS), un récepteur d'ondes radio astronomiques (PRA) et pour les plasmas (PWS), un photopolarimètre (PPS), un magnétomètre (MAG) et un détecteur de rayons cosmiques (CRS). Mission , comme , doit collecter des données scientifiques sur les planètes extérieures, à savoir Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune, qui, à l'époque du lancement du programme , sont encore pratiquement inexplorées : seules et , des sondes beaucoup plus légères, se sont jusqu'alors approchées de Saturne et de Jupiter. La NASA a lancé ce programme au début des années 1970 pour profiter d'une conjonction exceptionnelle des planètes extérieures qui permet aux sondes de passer de planète en planète sans consommer de carburant et avec une trajectoire tendue limitant le temps de transit. L'objectif principal assigné aux deux sondes est de recueillir des données permettant de mieux connaître les deux planètes géantes, Saturne et Jupiter, leur magnétosphère et leurs satellites. Ceux-ci, qui sont pour certains de la taille d'une planète, sont très mal connus. L'étude de la lune Titan, dont on sait déjà à l'époque qu'elle possède une atmosphère évoluée, est jugée aussi importante que l'exploration de Saturne sa planète mère. Enfin l'étude des deux autres planètes géantes du Système solaire, Neptune et Uranus, sur laquelle on détient très peu d'informations du fait de l'éloignement, constitue un objectif majeur à partir du moment où a achevé avec succès sa mission. , qui suit sa sonde jumelle, a d'abord pour objectif de poursuivre la mission de au cas où celle-ci tomberait en panne avant d'avoir mené à bien l'exploration de Jupiter, Saturne et de leurs lunes en particulier de Titan. ayant réalisé sans encombre sa mission, peut exécuter un programme venant compléter l'exploration des planètes extérieures entamée par . Celui-ci comprend : le survol de Jupiter et de Saturne avec une trajectoire différente de celle de sa sonde jumelle permettant d'observer de plus près certaines lunes ou de faire des observations des planètes géantes sous un angle différent ; l'exploration d'Uranus et Neptune, les deux planètes géantes situées aux confins du Système solaire qui n'avaient jusque-là jamais été survolées par une sonde spatiale. La sonde utilise l'assistance gravitationnelle de chaque planète survolée pour se diriger vers la planète suivante. Grâce à une conjonction exceptionnelle ne se reproduisant que tous les , peut ainsi survoler quatre planètes sans pratiquement utiliser ses moteurs-fusées aux capacités de toute façon très limitées : la sonde n'emporte en effet que d'hydrazine pouvant fournir sur l'ensemble du périple un changement de vitesse de . Pluton est à l'époque la dernière planète extérieure du Système solaire. n'a pu approcher Pluton car il aurait fallu que la sonde « traverse » Neptune pour que l'assistance gravitationnelle de celle-ci la mène à cette planète. Déroulement de la mission Lancement et transit vers Jupiter La sonde spatiale est lancée par une fusée -Centaur le . Elle entame alors un vol de transit qui doit l'amener à proximité de Jupiter deux ans plus tard. Bien que lancée trois semaines avant , elle n'effectue le survol de Jupiter que quatre mois après sa jumelle du fait d'une trajectoire différente. Dès le départ, la sonde est victime de plusieurs incidents. Peu après le lancement, l'ordinateur dédié au contrôle du vol diagnostique à tort un problème d'orientation et entame des manœuvres qui entraînent une coupure de la liaison radio avec la Terre de deux heures. L'informatique embarquée finit par régler de manière autonome le problème qui avait pour origine l'introduction de mauvais paramètres dans le système de contrôle d'orientation. Quelques semaines plus tard, l'équipe des contrôleurs au sol, accaparée par de nouveaux projets, omet d'envoyer un message radio à la sonde. Celle-ci interprète l'absence de message comme un dysfonctionnement de son récepteur radio et bascule sur son récepteur de secours. Mais celui-ci présente une défaillance réelle et subtile qui interdit toute communication et l'ordinateur de la sonde tente à plusieurs reprises de recevoir les messages en basculant du récepteur primaire au récepteur de secours. Un fusible de l'alimentation électrique du récepteur primaire finit par sauter mettant définitivement celui-ci hors service. L'équipe au sol parvient par la suite à reprendre contact avec la sonde via l'émetteur de secours qui restera par la suite toujours capricieux mais continue de fonctionner en 2010. Survol de Jupiter et de ses lunes Trois mois avant de croiser Jupiter la sonde commence à effectuer des prises de vues ; celles-ci continueront jusqu'en août et de Jupiter et des lunes seront prises. La sonde effectue, après , le survol de Jupiter le à en passant à du centre de la planète. La trajectoire retenue doit permettre de compléter les données recueillies par avec en particulier un passage à faible distance de la lune Europe (), l'observation de l'atmosphère sud de la planète géante ainsi qu'une étude détaillée de la queue magnétique de Jupiter. La sonde passe également non loin de Ganymède () et de Callisto (). La sonde confirme l'activité volcanique détectée sur Io par . Survol de Saturne et de ses lunes Le vol de transit vers la planète géante gazeuse Saturne dure . Durant le trajet les séquences d'opérations à exécuter, une fois la destination atteinte, sont développées par les équipes au sol et testées. passe à du centre de la planète le , après . Les caméras de , plus sensibles que celles de , permettent de détecter de nombreuses configurations dans l'atmosphère de la planète. À l'aide de son instrumentation radio parvient à sonder les couches externes de l'atmosphère de la géante gazeuse. Des températures passant de au niveau de pression à au niveau de pression sont mesurées. La sonde est dirigée de manière à pouvoir obtenir de meilleures vues des lunes que . Deux heures après être passé au plus près de Saturne, la plate-forme orientable supportant les instruments se bloque temporairement entraînant l'annulation des mesures par l'ordinateur principal et la perte d'une quantité importante de données. 24 heures plus tard, le problème de plate-forme est résolu mais la situation est définitivement rétablie plus tard après envoi d'instructions par les équipes au sol. La trajectoire retenue permet à la sonde d'utiliser l'assistance gravitationnelle de Saturne pour se diriger vers sa destination suivante : Uranus. Survol d'Uranus et de ses lunes La planète géante gazeuse Uranus ( de diamètre) a un axe de rotation fortement incliné pratiquement situé dans son plan de révolution autour du Soleil. La recherche d'indices pouvant expliquer cette particularité unique dans le Système solaire est un des objectifs assignés à la sonde qui est par ailleurs la première sonde à effectuer un survol de la planète. met en évidence la présence d'un champ magnétique dont l'intensité est proche de celui de la Terre et qui est incliné de 60° par rapport à l'axe de rotation de la planète. découvre dix nouvelles lunes en plus des cinq déjà connues. Toutes ces lunes sont de petite taille, la plus grande ayant un diamètre de . Les cinq lunes déjà connues sont des agglomérats de roche et de glace comme les lunes de Saturne. Titania comporte d'énormes failles et canyons indiquant un passé géologique actif, sans doute d'origine tectonique. Ariel est la plus brillante des lunes d'Uranus et sa surface, marquée par des failles et des écoulements de glace, est la plus jeune du système. Umbriel et Obéron semblent avoir connu peu d'activité géologique car leur surface est ancienne et sombre. a permis d'effectuer des observations détaillées de la lune Miranda, la plus proche d'Uranus, qui ont révélé un monde particulièrement étrange parcouru par des canyons profonds de et des structures en gradin avec un mélange de terrains jeunes et anciens. Selon une des théories en cours, ces caractéristiques résulteraient de l'agrégation des fragments de la lune d'origine qui aurait subi l'impact d'un autre corps céleste. Les neuf anneaux d'Uranus, découverts dans les années 1970 depuis la Terre, sont analysés par la sonde et montrent des caractéristiques différentes de ceux de Saturne et Jupiter. Ils ne se sont pas formés en même temps qu'Uranus et leur apparition est relativement récente. Les composants qui les forment sont peut-être les restes d'une lune qui aurait été fragmentée soit par un impact avec un autre objet céleste se déplaçant à très grande vitesse soit par les forces gravitationnelles de la planète mère. Survol de Neptune et de ses lunes est la première sonde spatiale et à ce jour la seule, à avoir survolé la planète géante gazeuse Neptune (environ de diamètre). La trajectoire à travers le système planétaire de Neptune est mise au point une fois le survol d'Uranus et de ses lunes achevé. Comme il doit s'agir du dernier passage de près d'une planète, il n'existe pas de contraintes sur la manière de sortir du système planétaire et plusieurs choix sont possibles : l'équipe sur Terre opte pour un passage à faible distance du pôle nord de Neptune ce qui permettra d'utiliser l'assistance gravitationnelle de la planète pour faire plonger la sonde sous l'écliptique pour un survol rapproché de Triton, la principale lune de Neptune. L'éloignement de Neptune diminue encore le débit théorique permis par la liaison radio. Aussi plusieurs mesures sont prises dans les années qui précèdent le survol pour renforcer le réseau d'antennes à Terre, notamment l'accroissement de la taille des antennes de réception existantes, la mise en service d'une nouvelle antenne à au Japon et le recours au au Nouveau-Mexique. Les premières observations sont effectuées à partir de soit avant le passage au plus près de Neptune et près de trois ans après le survol d'Uranus. Elles permettent de découvrir les anneaux de Neptune dont l'existence n'avait jusque là jamais été prouvée : ils sont composés de particules très fines qui ne permettent pas leur observation depuis la Terre. Un champ magnétique nettement plus faible que celui d'Uranus est détecté et mesuré. Au cours de la traversée du système neptunien, neuf nouvelles lunes, de petite taille, sont découvertes (une dixième sera découverte plus tard sur des photos prises par la sonde). Compte tenu de l'éloignement de , il fut difficile d'envoyer à temps de nouvelles instructions pour l'observation de ces nouveaux corps célestes. Seule Protée ( de diamètre) fut découverte suffisamment tôt pour programmer des observations détaillées. Le survol de Neptune a lieu le : passe à () du pôle nord de la planète. L'atmosphère de Neptune est analysée. Malgré le peu d'énergie reçue du Soleil du fait de son éloignement (3 % de ce que reçoit Jupiter), une dynamique atmosphérique est observée avec des manifestations comme la « Grande Tache sombre » et des nuages. Des vents soufflant à sont mesurés. L'étude du champ magnétique permet de déterminer que la durée d'une rotation est de . passe à de Triton et peut recueillir des données très précises sur cette lune. La communauté scientifique estimait à l'époque que son diamètre était compris entre ; la sonde permet de ramener ce chiffre à . Très peu de cratères sont observés ce qui est expliqué par le volcanisme dont des manifestations sous forme de traces laissées par des geysers sont observées au pôle. Une atmosphère ténue (pression de 10 à soit de celle de la Terre) résultant sans doute de cette activité est détectée par . La température de la surface mesurée, 38 K, est la plus froide jamais détectée sur un corps céleste du Système solaire. Voyage interstellaire Après avoir traversé le système planétaire de Neptune, Voyager 2 quitte l'écliptique avec un angle de -30°. La plateforme orientable portant une partie des instruments est désactivée mais certains des instruments restants continuent à recueillir des données sur l'environnement. Au moment de l'impact de la comète Shoemaker-Levy 9 avec Jupiter, Voyager tente d'effectuer des mesures avec le spectromètre ultraviolet mais sans résultat. Voyager 2 franchit les limites du choc terminal du soleil en à du Soleil et quitte définitivement le Système solaire magnétique, délimité par l'héliopause, en . La sonde se dirige vers les constellations du Sagittaire et du Paon. Dans environ , Voyager 2 doit passer à une distance de de l'étoile située dans la constellation d'Andromède. Statut actuel Derniers faits majeurs Le , la sonde a brusquement basculé dans un mode de sauvegarde d’urgence qui a nécessité l’intervention de la NASA. En effet, Voyager 2 devait tourner sur elle-même à 360° afin de prendre diverses mesures ; mais la puissance nécessaire à cette manœuvre était plus importante que ce que pouvaient fournir les RTG. Cela a poussé Voyager 2 à se mettre en mode urgence en coupant tous les appareils scientifiques pour garder uniquement l'énergie pour les communications avec la Terre. Sonde Situation au à : Temps de transit de communication aller : Autres données datant de 2015: Carburant restant : (environ 67 % utilisé) Puissance du RTG : (environ 55 % de la puissance initiale) Débit moyen des communications : (avec une antenne de du ) Débit maximal des communications : (avec une antenne de du DSN, situation en 1999) Instruments Situation au : Futur Le générateur électrique de Voyager 2 produisant de moins en moins d'énergie, ne sont actuellement laissés en marche qu'un minimum d'instruments. Vers 2025, il est probable qu'on ne puisse plus alimenter qu'un seul instrument à la fois et transmettre de faibles messages radio, puis qu'on ne puisse alimenter plus aucun instrument. La sonde devrait alors avoir fonctionné 48 à 50 ans. Notes et références Notes Références Bibliographie NASA Autre . Voir aussi Articles connexes Programme Voyager 1 Liens externes Les sondes Voyager sur le site du . Page sur le site de Bernd Leitenberger. Page de la Nasa qui indique où se trouvent les sondes Voyager 1 et 2. Programme Voyager Exploration de l'espace en 1977 Sonde échappant à l'attraction solaire
17099
https://fr.wikipedia.org/wiki/Durango
Durango
Durango peut désigner : Toponyme Espagne Durango est une ville de la province de Biscaye, en Espagne, théatre du 2ème Raid Aerien contre des civils pendant la Guerre d'Espagne ; Durango est une bataille du Premier Empire qui s'y est déroulée en 1808. États-Unis Durango, une localité, siège du comté de La Plata dans le Colorado, Durango, une localité de l'Iowa, Durango, une localité du Texas, Mexique Durango est un État mexicain ; Durango est la capitale de l'État de Durango, aussi connue sous le nom de Victoria de Durango. Durango est une municipalité de l'état de Durango, dont le chef-lieu est aussi Durango. Patronyme Luis Durango (né en 1986), joueur panaméen de baseball ; Santiago Durango, guitariste américain, ancien membre de Big Black. Transports Dodge Durango, modèle de camion de la marque Dodge ; Ford Durango, modèle de voiture ; , fabricant et distributeur de voitures radio-contrôlées. Sports Durango boot, sport collectif comparable à l'ultimate , écurie automobile italienne Littérature et cinéma Perdita Durango, livre de Barry Gifford de 1991 Perdita Durango, film d'Alex de la Iglesia sorti en 1997 Durango, série de bande dessinée d'Yves Swolfs inspirée par le western spaghetti , marque de la voiture d'Alex et ses complices dans Orange mécanique de Stanley Kubrick Autres Stranger from Durango, titre d'une musique de datant de 1961 Avventura a Durango, chanson de Fabrizio de André Durango, nom de code de la Xbox One lors de son développement. Homonymie de localités américaines
17102
https://fr.wikipedia.org/wiki/Sri%20Lanka%20Matha
Sri Lanka Matha
Sri Lanka Matha (« Mère Sri Lanka ») est l'hymne national Sri Lankais. Les paroles et la musique sont issues d'une composition d'Ananda Samarakoon, compositeur et musicien Sri Lankais, d'après son œuvre « Namo Namo Matha » dont les paroles ont été légèrement modifiées pour la circonstance. Il a été choisi à l'issue d'un concours, le . Translittération Sri Lanka Matha, Apa Sri Lanka, Nami Nami Nami Nami Matha. :apa Sri Lanka, Namo Namo Namo Namo Matha. Sundara siri barini, Surandi athi Sobamana Lanka Dhanya dhanaya neka mal pala thuru piri, jaya bhoomiya ramya. Apa hata sepa siri setha sadana, jee vanaye Matha! Piliganu mana apa bhakti pooja, Namo Namo Matha. Apa Sri Lanka, Namo Namo Namo Namo Matha, Obave apa vidya obamaya apa sathya obave apa shakti apa hada thula bhakti oba apa aloke apage anuprane oba apa jeevana ve apa muktiya obave Nava jeevana demine nithina apa Pubudu karan matha Gnana veerya vadavamina ragena yanu mana jaya bhoomi kara Eka mavekuge daru kala bavina yamu yamu wee nopama Prema vadamu sama bheda durara da Namo Namo Matha Apa Sri Lanka, Namo Namo Namo Namo Matha. Traduction Tamoul Srii langka thaye - nam Sri langka namo namo namo namo thaye nallezil poli sirani nalangkal yavum nirai vanmani langka njalam pukaz vala vayal nathi malai malar narunjsolai kol langka namathuru pukalitam ena olirvay namathuthi el thaye namathalai ninathati mel vaiththome namathuyire thaye - nam Srii langka namo namo namo namo thaye namathararul anay navai thavir unarvanay namathor valiyanay navil suthanthiram anay namathilamaiyai watte naku mati thanaiyotte nmaivuRum arivutane atalseri thunivarule - nam Srii langka namo namo namo namo thaye namathor oli valame nariya malar ena nilavum thaye namellam oru karunai anaipayantha ezilkoL seykaL enave iyaluru pilavukaL thamai arave izivena nikkituvom Iza siromani vazvuru pumani namo namo thaye - nam Srii langka namo namo namo namo thaye Traduction française Mère Sri Lanka, nous t’adorons, Abondante de prospérité, Belle dans la grâce et l’amour, Chargée avec du maïs et des fruits succulents Et parfumée de fleurs aux teintes éclatantes, Donneuse de vie et pleine de belles choses, Notre terre de joie et de victoire, Reçoit notre gratitude et notre prière sublime, Sri Lanka, nous t’adorons. Tu nous as donné le savoir et la vérité, L’art est notre force et notre foi profonde, Notre lumière divine, notre être sensible, Soupir de vie et de libération, Accorde-nous, une terre sans esclavage, de l’inspiration, Inspire nous pour toujours, Dans ta sagesse et ta force accrue, Mauvaise foi, haine et conflit ont cessé, Dans l’amour enveloppé, une nation puissante, Qui marche en avant, unie, Guide-nous, Mère, à la liberté ultime. Bibliographie C. A. Gunarwardena, « National anthem », in Encyclopedia of Sri Lanka, New Dawn Press, New Delhi, 2006 ( éd.), Liens externes Hymne national Musique srilankaise
17103
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ras%20Triya%20Gaan
Ras Triya Gaan
L'hymne Rastriya Gaan, adopté en 1962, était un hommage au souverain du Népal. La musique de Bakhat Bahadur Budhapirthi a été composée en 1899, les paroles de Sri Chakra Pani Chalise datent de 1924. Il fut l'hymne du Népal jusqu'au , date à laquelle toute référence au régime monarchique du pays fut supprimé. Il a été remplacé depuis par Sayaun Thunga Phool Ka (Les cent fleurs). Paroles en népalais श्रीमान् गम्भीर नेपाली प्रचण्ड प्रतापी भूपति श्री ५ सरकार महाराजाधिराजको सदा रहोस् उन्नति राखुन् चिरायु ईशले प्रजा फैलियोस् पुकारौ जय प्रेमले हामी नेपाली साराले Translittération depuis le népalais shrîmân gambhîra nepâlî prachanda pratâpi bhûpati shrî pânch sarkâr mahârâjâdhirâjako sadâ rahos unnati rakhun chirâyu îshale prajâ phailiyos pukâraun jaya premale hâmî nepâlî sârâle. Traduction anglaise May glory crown you, courageous Sovereign, You, the gallant Nepalese, Shri Panch Maharajadhiraja, our glorious ruler, May he live for many years to come, And may the number of his subjects increase, Let every Nepalese sing this with joy. Traduction française Puisse la gloire te couronner, courageux Souverain, Toi, le vaillant Népalais, Shri Pansh Maharajadhiraja, notre glorieux dirigeant, Puisse-t-il vivre de nombreuses années, Et puisse le nombre de ses sujets s'accroître. Hymne national historique Musique népalaise
17104
https://fr.wikipedia.org/wiki/Queen%20Latifah
Queen Latifah
Queen Latifah, de son vrai nom Dana Elaine Owens, née le à Newark, dans le New Jersey, est une chanteuse, rappeuse, productrice, mannequin, animatrice de télévision et actrice américaine. Elle signe au label Tommy Boy Records en 1989 et publie son premier album la même année, qui contient le single à succès . Son deuxième album, , publié en 1991, est son dernier au sein de Tommy Boy Records. Latifah incarne le rôle de Khadijah James sur la sitcom diffusée sur la chaîne américaine FOX, entre 1993 et 1998. Son troisième album, , publié en 1993, contient le single , qui remporte un Grammy Award et atteint le classement Hot 100. Elle joue ensuite le rôle principal dans le film (1996) et publie son quatrième album, , en 1998, au label Motown Records. Latifah se popularise significativement dans le film Chicago (2002), et est nommée d'un Academy Award dans la catégorie de . Latifah publie son cinquième album, , en 2004, et apparaît depuis dans plusieurs films comme (2003), Taxi (2004), (2005), Beauty Shop (2005), (2006), Hairspray (2007), Jackpot (2008), Valentine's Day (2010) et (2012). En 2007 et 2009, elle publie deux nouveaux albums - et . Elle lance ensuite l'émission , qu'elle anime entre fin 2013 et début 2015 sur la chaîne américaine CBS. Entre 2015 et 2019, elle confirme son succès grâce à plusieurs projets : le rôle titre de Bessie Smith dans le téléfilm dramatique et musical (2015) ainsi que le drame Flint (2017) et la comédie à succès Girls Trip (2017). Parallèlement, elle porte la série musicale et dramatique Star (2016-2019) diffusée par la FOX. Elle a longtemps été considérée par le public et la presse spécialisée comme une rappeuse féministe et est depuis, surnommée la première dame du hip-hop. Queen Latifah reçoit son étoile sur le célèbre Hollywood Walk of Fame en 2006, en remerciement à sa contribution au milieu du divertissement. Biographie Enfance et formation Latifah est née à Newark, dans le New Jersey, et a vécu dans East Orange. Elle est la fille de Rita (née Bray), une enseignante de la Irvington High School (alma mater de Latifah) et Lancelot Owens, Sr, un agent de police. Les parents de Latifah divorcent lorsqu'elle est âgée de dix ans. Latifah est élevée dans la foi baptiste et étudie à l'école catholique de Newark. Elle trouve son nom de scène, Latifah ( laţīfa), qui signifie et en arabe, dans un livre en arabe lorsqu'elle est âgée de huit ans. Avantagée par sa grande taille (1,78 m à l'âge adulte), elle pratique le basket comme ailier fort et gagne deux fois le championnat universitaire de son État. Débuts musicaux et cinématographiques (1988–1999) Cette pionnière du rap féminin débute dans le groupe Ladies Fresh à la fin des années 1980. Son premier album All Hail the Queen sort en 1989. Ce mélange de soul, reggae et hip-hop alternatif instaure une véritable révolution dans le monde machiste du hip-hop. La diva est reconnue pour ses textes politiquement engagés. Elle connaît le succès avec son troisième opus Black Reign, sorti en 1993. Son single U.N.I.T.Y remporte le Grammy Award de la meilleure performance rap la même année. De 1993 à 1998, Queen Latifah joue aussi dans une sitcom, diffusée sur la Fox, Living Single. La série suit les relations personnelles et professionnelles de six amis, vivant dans le quartier noir de Brooklyn. Le show est acclamé par la critique et notamment nommé pour deux Primetime Emmy Awards (cérémonie considérée comme l'équivalent des Oscars, pour la télévision). De plus, l'interprétation de l'actrice est également remarquée et lui permet d'être nommée au titre de Meilleure actrice lors de cérémonies de remises de prix comme les Kids' Choice Awards et les NAACP Image Awards. En 1998, elle revient à la musique avec l’album Order in the Court. Elle développe, parallèlement, une carrière d'actrice au cinéma : Célèbre à la télévision dans les années 1990, elle fait ses débuts au cinéma en 1991 avec un petit rôle dans Jungle Fever de Spike Lee. Elle apparaît ensuite dans des films qui mettent en scène l'univers afro-américain et celui du hip-hop, notamment dans House party 2 (1991) et Juice (1992) au côté du rappeur Tupac Shakur. Très vite, elle obtient des rôles secondaires variés passant du drame (, 1993), à la science-fiction (Sphère, 1998) ou encore au thriller (Bone Collector, 1999). Elle devient un visage familier, confirme sa place de valeur montante et enchaîne les nominations au titre de meilleure actrice, grâce à ses différentes interprétations. Puis, elle entame une carrière d’animatrice à la télévision dans The Queen Latifah Show durant deux ans (1999-2001). Succès critique et commercial (2000–2009) Le véritable tournant dans sa carrière cinématographique se produit en 2002 avec la comédie musicale Chicago (13 nominations aux Oscars). Elle y dévoile ses talents de chanteuse, danseuse et comédienne aux côtés de Catherine Zeta-Jones et Renée Zellweger. Une prestation saluée par une nomination pour l'Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle (ce qui fait d'elle la première artiste féminine de RAP à être nommée pour un Oscar) mais aussi une citation pour le Golden Globes, le Screen Actors Guild Awards et, entre autres, le BAFTA Awards. Elle est aussi sacrée meilleure actrice par les Black Reel Awards. En 2002, Queen Latifah a aussi été pressentie pour le rôle de Sharona Fleming dans la série Monk, finalement obtenu par Bitty Schram. 2003 la propulse au sommet du box-office américain avec la comédie Bronx à Bel Air dont elle partage l'affiche avec Steve Martin. Cette année-là, elle est triplement récompensée lors de la cérémonie des BET Awards dans la catégorie Meilleure actrice. En 2005, elle devient mannequin de la ligne de lingerie Curvation, spécialisée dans les grandes tailles. Fort de ce succès, Queen Latifah se consacre aux comédies et apparaît notamment dans Beauty Shop et New York Taxi, remake américain de Taxi. En 2006, l'actrice tient le haut de l'affiche de Vacances sur ordonnance, au côté de Gérard Depardieu puis prête sa voix et son bagout au film d'animation L'Âge de glace. Succès colossal au box office et devenu une franchise commerciale très lucrative. L'actrice reste fidèle à ce personnage dans les prochains volets, mais aussi pour les téléfilms, courts métrages, spots publicitaires qui y sont liés. En 2007, Latifah publie l'album , qui fait participer Jill Scott, Erykah Badu, Joe Sample, George Duke, Christian McBride, et Stevie Wonder. Elle est nommée pour un Grammy dans la catégorie de . Au cinéma, elle partage la vedette du film musical Hairspray avec Nikki Blonsky, John Travolta, Michelle Pfeiffer, Christopher Walken et James Marsden. Il s'agit de l'adaptation cinématographique de la comédie musicale éponyme de Marc Shaiman, Thomas Meehan et Mark O'Donnell, créée à Broadway en 2002, elle-même basée sur le film Hairspray de John Waters (1988). Cette production rencontre un franc succès au box office, séduit la critique et remporte de nombreux titres. En 2008, Latifah annonce un album de hip-hop. L'année suivante, en 2009, elle publie l'album . La chanson est le premier single de l'album. Elle chante aussi avec Missy Elliott. Parallèlement, elle continue ses activités d'actrice et on la retrouve, en 2008, à l'affiche de trois longs métrages : un second rôle pour la comédie Jackpot, portée par le duo Cameron Diaz et Ashton Kutcher; elle tient la vedette dans Mad Money aux côtés de Diane Keaton et Katie Holmes. Puis elle fait partie de la distribution réunie par Gina Prince-Bythewood pour le drame multi récompensé Le Secret de Lily Owens. Ses trois longs métrages lui permettent de recevoir de nouvelles récompenses et citations. Le , elle fait un discours au Staples Center de Los Angeles lors de la cérémonie d'hommage à Michael Jackson. Retour télévisuel et succès au cinéma (années 2010) En 2010, elle rejoint le casting composé d'une pléiade de stars, réunies par Garry Marshall pour la comédie romantique Valentine's Day. Le film est un succès au box office mais divise en revanche la critique. A la télévision, elle joue les guest star dans les séries télévisées 30 Rock et Entourage le temps d'un épisode. En 2011, elle est officiellement la présentatrice de la première cérémonie de récompenses de l'année, les People's Choice Awards. Le , le crooner Tony Bennett publie , un album de duos comprenant le titre interprété avec Queen Latifah. Au cinéma, elle joue les seconds rôles pour la comédie dramatique Le Dilemme avec Vince Vaughn, Kevin James et Channing Tatum, mais les résultats du film au box office sont en déca des attentes de la production. En 2012, elle joue dans la comédie dramatique indépendante remarquée Joyful Noise de Todd Graff . On la retrouve en tête d'affiche du téléfilm dramatique Steel Magnolias aux côtés d'Alfre Woodard. Cette production est adoubée par la critique, notamment nommée pour deux Primetime Emmy Awards, la cérémonie considérée comme l'équivalent des Oscars pour la télévision . Puis, elle ressuscite son The Queen Latifah Show durant deux ans (2013-2015). et officie aussi en tant que productrice exécutive de ce show très bien accueilli par la profession. Le , elle chante l'hymne national américain pour introduire le Super Bowl XLVIII, devant plus de 100 millions de téléspectateurs. En 2015, juste après la sortie direct en DVD du thriller House of Bodies dont elle est l'une des vedettes, elle occupe le rôle-titre du biopic centré sur la chanteuse Bessie Smith. L'une des artistes d'enregistrement les plus réputées des années 1920 et surnommée l'Impératrice du Blues. Queen Latifah renoue avec les hauteurs de la critique, le téléfilm suscite un réel engouement et son interprétation est saluée par une nomination pour le Golden Globe de la meilleure actrice dans une mini-série ou un téléfilm, ainsi que pour le Primetime Emmy Awards dans cette même catégorie. Elle remporte l'Actor de la meilleure actrice mais aussi le Black Reel Awards, l'Image Awards ainsi que le Vision Award de la meilleure interprétation dramatique par une actrice. Depuis 2016, elle incarne un des rôles principaux de la série télévisée dramatique et musicale Star. Diffusée sur le réseau FOX, il s'agit d'une création de Lee Daniels, à l'origine de Empire. En 2017, elle rejoint la distribution principale de la comédie Girls Trip avec notamment Jada Pinkett Smith et Regina Hall, le film suit le parcours de quatre amies qui se rendent à la Nouvelle Orleans, en Louisiane pour assister à l'Essence Music Festival. Dès son 1er weekend d'exploitation, le film atteint les 30.8 millions de dollars de recettes, le plaçant au second rang après Dunkerque, qui est sorti la même semaine. Il est également le film le plus rentable de Malcolm D. Lee pour son ouverture. Fin , c'est la première fois qu'un film entièrement afro-américain, écrit, produit, réalisé et joué par des acteurs noirs, récolte autant d'argent aux Etats-Unis et dépasse les 100 millions de dollars. Autre succès, la même année, cette fois ci à la télévision, grâce à sa participation au téléfilm dramatique Flint dans lequel elle occupe le rôle principal qui lui permet de remporter, une nouvelle fois, le titre de meilleure actrice dans un téléfilm ou une mini série dramatique lors des NAACP Image Awards 2018. En 2019, la série Star est arrêtée au bout de trois saisons. Dans le même temps, il est annoncé la mise en chantier d'un téléfilm afin de clôturer convenablement les intrigues. En , elle fonde le programme The Queen Collective afin d'aider les femmes racisées à produire et à réaliser des films. À 49 ans, Queen Latifah est récompensée par l'université de Harvard pour sa contribution à l'histoire et à la culture noire. La même année, elle participe aussi à la production de la saison 3 de Scream. En fin d'année, elle est à l'affiche de l'émission télévisée musicale spéciale, diffusée et jouée en live sur ABC, basée sur le film La Petite Sirène de 1989, The Little Mermaid Live!, dans le rôle d'Ursula. Un programme diffusé le , dans le cadre du programme télévisé The Wonderful World of Disney, et selon Nielsen Media Research, regardé par 9,01 millions de téléspectateurs, ce qui en fait la comédie musicale la plus cotée de tous les réseaux depuis Grease: Live! en . Il s'agit de la meilleure audience d'émission de divertissement depuis l'épisode final de la série The Big Bang Theory en . En 2020, Latifah produit The Clark Sisters : The First Ladies of Gospel, réalisé par Christine Swanson. La chanteuse de gospel est interprétée par Sheléa. Vie privée Le frère aîné de Latifah, Lancelot Jr., a été tué en 1992 dans un accident de moto qu'elle lui avait achetée récemment. Lors d'une interview, la star révèle porter la clé de la moto autour de son cou, notamment visible dans la sitcom Living Single. Elle lui dédie également son troisième album, , publié en 1993. En 1995, elle est victime d'un carjacking qui entraîne la mort de son petit ami, Sean Moon. L'année d'après, elle a été arrêtée en possession de marijuana et d'une arme à feu. Dans son autobiographie, publiée en 1999, l'actrice explique que la mort de son frère l'a conduite à une dépression, elle s'est réfugiée dans la drogue, devenant toxicomane avant de finalement prendre la décision de s'en sortir et de ne pas se laisser aller. En 2002, elle a été arrêtée pour conduite en état d'ivresse, à Los Angeles. Elle plaide coupable et l'est reconnue à la suite de la décision de justice. Son permis lui est retiré pendant trois ans. En 2009, elle révélera avoir été violée enfant par un baby-sitter qui la gardait. Le traumatisme l'aurait poussé à refuser de se marier. Depuis 2013, elle est en couple avec la chorégraphe américaine Eboni Nichols. . Elle est la cousine du joueur de soccer Eryk Williamson. Queen Latifah a longtemps refusé de répondre aux spéculations sur sa sexualité et sa vie privée. Elle déclare en 2008 au New York Times []. Lors de son discours pour avoir reçu le Lifetime Achievement Award des BET Awards 2021, elle rend pour la première fois publiquement hommage à sa partenaire Eboni Nichols et à son fils Rebel, terminant le discours par . Discographie Albums studio 1989 : All Hail the Queen 1991 : Nature of a Sista' 1993 : Black Reign 1998 : Order in the Court 2002 : 100% Hater Proof de The Unit featuring Queen Latifah 2004 : The Dana Owens Album 2007 : Trav'lin' Light 2009 : Persona Compilation 2002 : She's a Queen: A Collection of Hits 2016 : Star Cast - Star Premiere Filmographie Note : sauf mention contraire, les informations ci-dessous sont issues de la filmographie de Queen Latifah sur l'Internet Movie Database. Films Télévision Téléfilms 2002 : Apparitions (Living With the Dead) de Stephen Gyllenhaal : Midge Harmon 2005 : Le Magicien d'Oz des Muppets (The Muppets' Wizard of Oz) de : Tante Em 2007 : Life Support de : Ana 2012 : de : M'Lynn 2015 : Bessie de Dee Rees : Bessie Smith 2015 : The Wiz Live! de Kenny Leon et Matthew Diamond : 2017 : Flint de Bruce Beresford : Iza Banks 2019 : The Little Mermaid Live! de Hamish Hamilton : Ursula Séries télévisées 1991 : Le Prince de Bel-Air (The Fresh Prince of Bel-Air) : Marissa Redman / Dee Dee (saison 1, épisode 25 / saison 2, épisode 8) 1993-1998 : Living Single : Khadijah James (rôle principal, 118 épisodes) 1994 : Cooper et nous (Hangin' with Mr. Cooper) : elle-même (saison 2, épisode 16) 1997 : Ellen : elle-même (saison 4, épisode 16) 1998 : Mama Flora's Family : Diana (mini-série, 2 épisodes) 2001 : Spin City : Robin Jones (saison 6, épisodes 6 et 7) 2004 : Eve : Simone (saison 1, épisode 14) 2008 : Saturday Night Live : Gwen Ifill (saison 34, épisode 4) 2010 : Entourage : Dana Elaine Owens (saison 7, épisode 9) 2010 : 30 Rock : Regina Bookman (saison 5, épisode 3) 2011-2012 : Single Ladies : Sharon Love (4 épisodes) 2012 : Let's Stay Together : Bobbie (saison 2, épisode 18) 2014 : Hot in Cleveland : Esther Jean Johnson (saison 5, épisode 19) 2016-2019: Star : Carlotta Brown (rôle principal - 48 épisodes - également productrice de 10 épisodes) 2017 : Empire : Carlotta Brown (saison 4, épisode 1) 2020 : When the Streetlights Go On : Détective Grasso (rôle principal) 2020 : Hollywood : Hattie McDaniel (mini-série) depuis 2021 : The Equalizer : Robyn McCall (rôle principal) En tant que productrice 2003 : Bronx à Bel Air d'Adam Shankman 2004 : The Cookout de Lance Rivera (également scénariste) 2005 : Beauty Shop de Bille Woodruff 2007 : Life Support de Nelson George (téléfilm) 2007 : Wifey de Reginald Hudlin (téléfilm) 2007 : Who's Your Caddy? de Don Michael Paul 2007 : The Perfect Holiday de Lance Rivera 2010 : Love and Game (Just Wright) de Sanaa Hamri 2011 : The Cookout 2 de Lance Rivera (téléfilm) 2011-2012 : Single Ladies (série télévisée, productrice exécutive de 25 épisodes) 2011-2014 : Let's Stay Together (série télévisée, productrice exécutive de 47 épisodes) 2012 : Joyful Noise de Todd Graff 2012 : I Kissed a Girl de Chester Long 2012 : The Next (pilote de série télévisée) 2012 : Steel Magnolias de Kenny Leon 2013 : Let the Church Say Amen de Regina King (téléfilm) 2014 : Percentage de Alex Merkin 2013-2014 : The Queen Latifah Show (émission de télévision, productrice exécutive de 129 épisodes) 2014 : House of Bodies de Alex Merkin 2015 : November Rule de Mike Elliott 2015 : Brotherly Love de Jamal Hill 2015 : Bessie de Dee Rees 2016 : From the Bottum Up (série télévisée, productrice exécutive de 8 épisodes) 2016 : The Perfect Match de Bille Woodruff 2016 : The Art of Organized Noize (documentaire) 2016 : Curvy Style with Timothy Snell (pilote de série télévisée) 2016 : The Real MVP: The Wanda Durant Story de Nelson George 2016 : VH1 Hip Hop Honors: All Hail the Queens de Louis J. Horvitz (émission de télévision) 2016 : The Secrets of Emily Blair de Joseph P. Genier 2016-2019 : The Rap Game (émission de télévision, productrice exécutive de 31 épisodes) 2017 : The Pop Game (émission de télévision) 2017 : The Best Place to be (télé réalité) 2017 : Dear Mama: An Event to Honor Moms de Michael Simon (émission de télévision) 2019 : The Trap de Erick White 2019 : Saison 3 de Scream 2020 : The Clark Sisters : The First Ladies of Gospel de Christine Swanson (téléfilm) 2020 : The Tiger Rising de Ray Giarratana 2020 : Paper Chase de Angela Tucker Doublage Au cinéma 1999 : À tombeau ouvert (Bringing Out the Dead) de Martin Scorsese : "Dispatcher Love" 2002 : Pinocchio de Roberto Benigni : la colombe (version américaine) 2006 : L'Âge de glace 2 (Ice Age: The Meltdown) de Carlos Saldanha : Ellie 2009 : L'Âge de glace 3 : Le Temps des dinosaures (Ice Age 3: Dawn of the Dinosaurs) de Carlos Saldanha : Ellie 2012 : L'Âge de glace 4 : La Dérive des continents (Ice Age: Continental Drift) de Steve Martino et Mike Thurmeier : Ellie 2016 : L'Âge de glace : Les Lois de l'Univers (Ice Age: Collision Course) de Mike Thurmeier : Ellie À la télévision 1995 : Profession : critique (The Critic) : son propre rôle (saison 2, épisode 3) 1995 : Félix le Chat (The Twisted Tales of Felix the Cat) : plusieurs voix (saison 1, épisode 1) 2004 : Mes parrains sont magiques (The Fairly OddParents) : Pam Dromeda (saison 5, épisode 20) 2011 : L'Âge de glace : Un Noël de mammouths (Ice Age: A Mammoth Christmas) : Ellie (téléfilm) 2016 : (Ice Age: The Great Egg-Scapade) : Ellie (téléfilm) Jeux vidéo 2006 : Ice Age: The Meltdown : Ellie (voix originale) 2012 : Ice Age: Dawn of the Dinosaurs : Ellie (voix originale) 2019 : Sayonara Wild Hearts : Narratrice Distinctions Cette section récapitule les principales récompenses et nominations obtenues par Queen Latifah, pour une liste plus complète, se référer au site IMDb. Récompenses Grammy Awards 1994 : meilleure prestation rap solo pour l'album U.N.I.T.Y. Acapulco Black Film Festival 1997 : meilleure actrice pour Le Prix à payer American Black Film Festival 1997 : meilleure actrice pour Le Prix à payer BET Awards 2003 : meilleure actrice pour Chicago meilleure actrice pour Life Support meilleure actrice pour Brown Sugar Black Reel Awards 2003 : meilleure actrice dans un second rôle pour Chicago Critics' Choice Movie Awards 2003 : Meilleure distribution pour Chicago Teen Choice Awards 2003 : Meilleure actrice dans un film comique pour Bronx à bel air NAACP Image Awards 2004 : meilleure actrice pour Bronx à Bel Air BET Comedy Awards 2004 : meilleure actrice dans un second rôle pour Barbershop 2: Back in Business Elle Women in Hollywood Awards 2004 : Icon Award de la femme de l'année, prix partagé avec Angelina Jolie et Patricia Clarkson The Stinkers Bad Movie Awards 2004 : Pire couple à l'écran pour Taxi, prix partagé avec Jimmy Fallon Women Film Critics Circle 2004 : Special Mention Award de la meilleure actrice dans un rôle principal, généralement tenu par un acteur Festival du film de Hollywood 2007 : meilleure distribution pour Hairspray Kids' Choice Awards 2007 : Voix favorite dans un film d'animation pour L'Âge de glace 2 Women Film Critics Circle 2007 : Meilleure musique pour Hairspray, prix partagé avec Nikki Blonsky Critics' Choice Movie Awards 2008 : meilleure distribution pour Hairspray NAACP Image Awards 2008 : meilleure actrice dans un téléfilm ou une mini-série pour Life Support Gracie Allen Awards 2008 : meilleure actrice pour Life Support Golden Globes 2008 : meilleure actrice dans une mini-série ou un téléfilm pour Life Support Screen Actors Guild Awards 2008 : Meilleure actrice dans une mini-série ou un téléfilm pour Life Support Festival international du film de Palm Springs 2008 : meilleure distribution pour Hairspray Black Reel Awards 2008 : meilleure actrice pour Le Secret de Lily Owens Festival du film de Hollywood 2008 : meilleure distribution pour Le Secret de Lily Owens People's Choice Awards 2014 : Nouveau talk show préféré pour The Queen Latifah Show Critics' Choice Television Awards 2015 : meilleure actrice dans une mini-série ou un téléfilm pour Bessie Primetime Emmy Awards 2015 : meilleur téléfilm pour Bessie Black Reel Awards 2016 : meilleure actrice dans une mini-série ou un téléfilm pour Bessie SAG Awards 2016 : meilleure actrice dans une mini-série ou un téléfilm pour Bessie NAACP Image Awards 2016 : meilleure actrice dans une mini-série ou un téléfilm pour Bessie NAMIC Vision Awards 2016 : meilleure interprétation dramatique pour Bessie All Def Movie Awards 2017 : Meilleure alchimie pour Bessie, prix partagé avec Mike Epps NAACP Image Awards 2018 : Meilleure actrice dans un téléfilm ou une mini série dramatique pour Flint Nominations Grammy Awards 1990 : Meilleure performance de RAP solo pour l'album All Hail the Queen Grammy Awards 1991 : Meilleure performance de RAP solo pour le single Fly Girl Grammy Awards 1992 : Meilleure performance de RAP solo pour le single Latifah's Had It Up 2 Here Kids' Choice Awards 1995 : actrice préférée dans une série télévisée pour Living Single Kids' Choice Awards 1996 : actrice préférée dans une série télévisée pour Living Single NAACP Image Awards 1996 : Meilleure actrice dans une série télévisée comique pour Living Single Film Independent's Spirit Awards 1997 : meilleure actrice dans un second rôle pour Le prix à payer NAACP Image Awards 1997 : Meilleure actrice dans une série télévisée comique pour Living Single Meilleure actrice pour Le prix à payer NAACP Image Awards 1998 : Meilleure actrice dans une série télévisée comique pour Living Single NAACP Image Awards 1999 : Meilleure actrice dans un second rôle pour Living Out Loud Meilleure actrice dans une mini série ou un téléfilm pour Mama Flora's Family Black Reel Awards 2000 : meilleure actrice dans un second rôle pour The Bone Collector NAACP Image Awards 2000 : Meilleure actrice dans un second rôle pour The Bone Collector Awards Circuit Community Awards 2002 : meilleure actrice dans un second rôle pour Chicago meilleure distribution pour Chicago Screen Actors Guild Awards 2003 : meilleure actrice dans un second rôle pour Chicago Oscars 2003 : meilleure actrice dans un second rôle pour Chicago BAFTA Awards 2003 : meilleure actrice dans un second rôle pour Chicago Grammy Awards 2003 : Meilleure interprétation de RAP féminine pour Go Head Golden Globes 2003 : meilleure actrice dans un second rôle pour Chicago MTV Movie & TV Awards 2003 : meilleure interprétation féminine pour Chicago NAACP Image Awards 2003 : Meilleure actrice dans un second rôle pour Brown Sugar Teen Choice Awards 2003 : Meilleure actrice dans un film musical pour Chicago Meilleure alchimie pour Bronx à bel air, nomination partagée avec Eugene Levy Révélation de l'année pour Chicago Révélation de l'année pour Bronx à bel air BET Comedy Awards 2004 : Meilleure actrice pour Bronx à Bel Air Black Reel Awards 2004 : meilleure actrice dans un second rôle pour Bronx à Bel Air Grammy Awards 2004 : Meilleur album de Jazz pour The Dana Owens Album Kids' Choice Awards 2004 : Meilleure actrice pour Bronx à bel air Meilleure actrice pour Scary Movie 3 MTV Movie & TV Awards 2004 : meilleure baston pour Bronx à bel air, nomination partagée avec Missi Pyle meilleure interprétation féminine pour Bronx à bel air Teen Choice Awards 2004 : Meilleure actrice dans un film comique pour Barbershop 2 Black Movie Awards 2005 : meilleure actrice pour Beauty Shop BET Awards 2005 : meilleure actrice pour Taxi meilleure actrice pour The Cookout meilleure actrice pour Beauty Shop BET Comedy Awards 2005 : Meilleure actrice pour Beauty Shop Meilleur scénariste pour The cookout, nomination partagée avec Shakim Compere Teen Choice Awards 2005 : Meilleure artiste de RAP dans un film pour Beauty Shop Meilleure actrice dans un film comique pour Beauty Shop BET Awards 2006 : meilleure actrice pour Last Holiday meilleure actrice pour L'âge de glace 2 Black Movie Awards 2006 : meilleure actrice pour The Last Holiday NAACP Image Awards 2006 : Meilleure actrice pour Beauty Shop Teen Choice Awards 2006 : Meilleur baiser pour Last Holiday, nomination partagée avec LL Cool J Meilleure actrice dans un film comique pour Last Holiday Primetime Emmy Awards 2007 : meilleure actrice dans une mini-série ou un téléfilm pour Life Support Grammy Awards 2007 : Meilleure album pop traditionnel pour Trav'lin' Light NAACP Image Awards 2007 : Meilleure actrice pour Last Holiday Screen Actors Guild Awards 2007 : meilleure actrice dans un second rôle pour Hairspray BET Awards 2008 : meilleure actrice pour The perfect holiday meilleure actrice pour Hairspray meilleure actrice pour Mad Money Critics' Choice Movie Awards 2008 : meilleure musique pour Hairspray NAACP Image Awards 2008 : Meilleure actrice dans un second rôle pour Hairspray Screen Actors Guild Award 2008 : meilleure distribution pour Hairspray NAACP Image Awards 2009 : Meilleure actrice pour Le secret de Lily Owens Teen Choice Awards 2010 : Meilleure actrice dans une comédie romantique pour Valentine's Day Meilleure actrice dans une comédie romantique pour Just Wright Black Reel Awards 2011 : Meilleure actrice pour Love and Game Meilleur film pour Love and Game Meilleure musique pour Love and Game, nomination partagée avec Jazmine Sullivan NAACP Image Awards 2011 : Meilleure actrice pour Just Wright Behind the Voice Actors Awards 2013 : meilleure performance vocale d'ensemble pour L'Âge de glace 4 : La Dérive des continents Black Reel Awards 2013 : Meilleure performance vocale pour L'âge de glace 4 Meilleure actrice dans une mini série ou un téléfilm pour Steel Magnolias NAACP Image Awards 2013 : meilleure actrice dans une mini-série ou un téléfilm pour Steel Magnolias Primetime Emmy Awards 2015 : meilleure actrice dans une mini-série ou un téléfilm pour Bessie NAACP Image Awards 2015 : meilleur talk show pour The Queen Latifah Show Guild of Music Supervisors Awards 2016 : Meilleure musique pour Bessie Golden Globes 2016 : meilleure actrice dans une mini-série ou un téléfilm pour Bessie Black Reel Awards for Television 2018 : Meilleure actrice dans un téléfilm ou une mini série dramatique pour Flint meilleur téléfilm pour Flint 69e cérémonie des Primetime Emmy Awards 2018 : meilleur téléfilm pour Flint 50e cérémonie des NAACP Image Awards 2019 : meilleure présentatrice d'émission de télé-réalité/compétition pour Black Girls Rock Voix françaises En France, Maïk Darah et Armelle Gallaud sont les voix françaises régulières en alternance de Queen Latifah. Pascale Vital l'a doublée à cinq reprises. Au Québec, elle est régulièrement doublée par Sophie Faucher. Carole Chatel l'a doublée à six reprises. Maïk Darah dans : Le Prix à payer Brown Sugar New York Taxi Barbershop 2 Beauty Shop L'Incroyable Destin de Harold Crick Hairspray Le Secret de Lily Owens Valentine's Day Le Dilemme Bessie Armelle Gallaud dans : L'Âge de glace 2 (voix) L'Âge de glace 3 (voix) L'Âge de glace : Un Noël de mammouths (voix) L'Âge de glace 4 (voix) L'Âge de glace : Les Lois de l'Univers (voix) Star (série télévisée) Empire (série télévisée) Hollywood (mini-série) Pascale Vital dans : Bronx à Bel Air Vacances sur ordonnance Le Magicien d'Oz des Muppets Joyful Noise 30 Rock (série télévisée) Virginie Méry dans : Apparitions (mini-série) Flora et les siens (téléfilm) et aussi Dominique Chauby dans Jungle Fever Sophie Lepanse dans Sphère Cyliane Guy dans Bone Collector Nicole Dogué dans Chicago Frédérique Cantrel dans Scary Movie 3 Nathalie Stas dans Girls Trip Annie Milon dans The Trap Au Québec Sophie Faucher dans : Le Désosseur Remue-ménage Film de Peur 3 Taxi Hairspray Folles du cash Just Wright La Saint-Valentin Carole Chatel dans : Les Country Bears Chicago Chez le Barbier 2 : De retour en affaires Les Dernières Vacances Le Dilemme Joyful Noise Hélène Mondoux dans : Ma Vie Sphère et aussi Johanne Léveillé dans Armée et Dangereuse Notes et références Liens externes Chanteuse américaine du XXe siècle Rappeuse américaine Chanteuse de soul Chanteuse américaine de jazz Nom de scène Artiste de Motown Naissance à Newark (New Jersey) Naissance en mars 1970 Hollywood Walk of Fame Lauréat du Grammy Award Golden Globe de la meilleure actrice dans une série télévisée Screen Actors Guild Award de la meilleure actrice dans une série télévisée Chanteuse américaine du XXIe siècle Actrice afro-américaine Artiste d'A&M Records Artiste d'Interscope Records Artiste de Verve Records Artiste de Tommy Boy Records Personnalité ayant fait son coming out
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Patrick%20Chesnais
Patrick Chesnais
Patrick Chenais, dit Patrick Chesnais, est un acteur, réalisateur, dialoguiste et scénariste français né le à La Garenne-Colombes (Seine). Biographie Fils d’Alexis Chenais, dessinateur industriel, et de Gisèle Collé, mère au foyer, Patrick Chesnais effectue sa scolarité à Rouen, au collège Bellefonds puis au lycée Corneille. Il fait aussi une année de classe préparatoire à l'École française de radio-électricité (EFR). Bien qu'une carrière prometteuse de footballeur s'offre à lui, il fait le conservatoire de Rouen, puis entre à au Conservatoire national supérieur d'art dramatique de Paris où il obtient le premier prix de comédie en 1968. Il se consacre alors durant dix ans au théâtre. Il fait ses débuts devant la caméra de Jacques Rozier dans Les Naufragés de l'île de la Tortue en 1974. Il enchaîne ensuite de nombreux rôles de personnages atypiques, que ce soit dans L'Empreinte des géants de Robert Enrico, La Provinciale de Claude Goretta ou dans Les Sacrifiés de Okacha Touita en 1983. En 1989, Patrick Chesnais remporte le César du meilleur acteur dans un second rôle pour sa composition dans La Lectrice de Michel Deville aux côtés de Miou-Miou. À la fin des années 1980, il s’illustre dans des comédies populaires telles Les cigognes n'en font qu'à leur tête et Promotion canapé, toutes deux réalisées par Didier Kaminka. En 2000, il réalise Charmant garçon, film pour lequel il obtient le « prix Alain Poiré du meilleur réalisateur » au Festival international des jeunes réalisateurs de Saint-Jean-de-Luz. Ensuite, il tourne avec une nouvelle génération de cinéastes tels Manuel Poirier pour Te quiero, Rémi Waterhouse pour Mille millièmes en 2002 ou Philippe Harel avec Tu vas rire, mais je te quitte en 2004. En 2005, il est à l'affiche du très remarqué Je ne suis pas là pour être aimé, de Stéphane Brizé, qui lui amène une nomination au César 2006 du meilleur acteur. Le , il est fait chevalier de la Légion d'honneur. En mars 2013, il intègre la troupe des Restos du cœur et participe aux concert et single des Enfoirés 2013. Vie privée Patrick Chesnais a été marié à l'actrice Josiane Stoléru. Il a eu trois enfants de mères différentes : Émilie Chesnais (née le , comédienne), fille de Josiane Stoléru ; Ferdinand Chesnais (né le , comédien, mort le ), fils de Coralie Seyrig, comédienne et nièce de Delphine Seyrig ; Victor Chenais (né le ), fils d'Odile Roire, comédienne. En septembre 2008, après la mort de son premier fils Ferdinand, il publie un livre de souvenirs concernant son fils, Il est où Ferdinand ? : Journal d'un père orphelin (éditions Michel Lafon). Son fils ayant été tué dans un accident de voiture causé par l'alcool, il crée en l'association Ferdinand dans le but de prévenir les dangers que constitue l'alcool au volant. Cette association finance notamment des spots de prévention contre l'alcool au volant, dus à réalisateurs de cinéma. En 2020, Patrick Chesnais indique avoir contracté la Covid-19, dont il est sorti guéri. Théâtre Filmographie Acteur Cinéma Télévision {{colonnes|taille=30| 1970 : Au théâtre ce soir : Aux quatre coins de Jean Marsan, mise en scène Jean-Pierre Darras, réalisation Pierre Sabbagh, théâtre Marigny 1981 : La Guerre des Insectes de Peter Kassovitz : Michel Servin 1981 : Les Héritiers - La propriété de Serge Leroy : Bob 1983 : Croquignole de Jean Brard : Croquignole 1984 : Jacques le fataliste et son maître de Claude Santelli : Jacques 1985 : Vive la mariée de Jean Valère : Kahouami 1985 : Le Génie du faux de Stéphane Kurc : Johann Gelder 1988 : Un cœur de marbre de Stéphane Kurc : Sébastien Bonnace 1990 : Notre Juliette de François Luciani : Vincent 1992 : Tous mes maris d'André Farwagi : Philippe Simonin 1993 : Regarde-moi quand je te quitte de Philippe de Broca : Pierre 1994 : Assedicquement vôtre de Maurice Frydland : Jean-Baptiste 1994 : La Mondaine, série en 5 épisodes 1996 : Tatort, 1 épisode 1996 : L'Enfant sage de Fabrice Cazeneuve : le père 1997 : Et si on faisait un bébé? de Christiane Spiero : Jean-Louis 1997 : Le Censeur du lycée d'Épinal de Marc Rivière : Julien Dessales 2000 : Les Redoutables (épisode : Les cons ça ose tout de Georges Lautner) 2002 : Le Pont de l'aigle de Bertrand Van Effenterre : Jérôme Faure 2004 : Bien agités ! de Patrick Chesnais : Lescarot 2004 : L'Un contre l'autre de Dominique Baron : Remi 2004 : Vous êtes de la région ? de Lionel Epp : Mallochet 2006 : Le Grand Charles de Bernard Stora : général Giraud 2009 : Kaamelott - Livre VI d'Alexandre Astier : Lucius Sillius Sallustius 2009 : Duel en ville de Pascal Chaumeil : Philippe Dellas 2010 : Je vous ai compris : De Gaulle, 1958-1962 de Serge Moati : Charles de Gaulle 2010 : Vieilles Canailles d'Arnaud Sélignac : Martin 2011 : Chez Maupassant : Une partie de campagne de Jean-Daniel Verhaeghe : Ernest Dufour 2011 : Hiver rouge (collection Les Saisons meurtrières) de Xavier Durringer : Rousseau 2013 : Bleu catacombes (collection Les Saisons meurtrières) de Charlotte Brändström : Rousseau 2014 : Marjorie d'Ivan Calbérac : Jean 2014 : Où es-tu maintenant ? d'Arnaud Sélignac : Brosky 2015 : No Limit (saison 3) : Claude 2015 : Jaune iris (collection Les Saisons meurtrières) de Didier Bivel : Rousseau 2016 : Noir enigma (collection Les Saisons meurtrières) de Manuel Boursinhac : Rousseau 2018 : Insoupçonnable d'Éric Valette : Damien Moreau 2021 : Je te promets d'Arnaud Sélignac et Renaud Bertrand : Docteur Michelin 2021 : Comme un coup de tonnerre de Catherine Klein : le père de Paul 2021 : Laval, le collaborateur de Laurent Heynemann : Pierre Laval 2021 : Mon ange (mini-série) d'Arnauld Mercadier : Paul Varan }} Réalisateur, scénariste et dialoguiste 2000 : Charmant Garçon 2004 : Bien agités ! (téléfilm) 2004 : Face ou pile (court métrage) Distinctions Décorations 2007 : 2009 : Récompenses 1982 : prix du meilleur comédien du Syndicat de la critique pour Le Bleu de l'eau-de-vie César 1989 : César du meilleur acteur dans un second rôle pour La Lectrice 2006 : nomination au César du meilleur acteur pour Je ne suis pas là pour être aimé 2014 : nomination au César du meilleur acteur dans un second rôle pour Les Beaux jours Molières 1988 : nomination au Molière du comédien pour Joe Egg 1998 : nomination au Molière du comédien pour Skylight 2009 : Molière du comédien pour Cochons d'Inde 1997 : meilleur second rôle masculin (prix du Jury) au Festival Jean-Carmet de Moulins pour son interprétation dans Post coïtum animal triste de Brigitte Rouan Festival international des jeunes réalisateurs de Saint-Jean-de-Luz : prix du meilleur réalisateur pour Charmant Garçon 2014 : meilleure interprétation masculine au Festival de la fiction TV de La Rochelle pour Où es-tu maintenant ?''. Notes et références Annexes Liens externes Biographie de Patrick Chesnais, SIC-Productions Acteur français de cinéma Acteur français de télévision Acteur français de théâtre Acteur du XXe siècle Acteur du XXIe siècle Scénariste français de cinéma Réalisateur français Acteur de Kaamelott Acteur ayant incarné Don Quichotte Acteur ayant incarné Charles de Gaulle César du meilleur acteur dans un second rôle Meilleure interprétation masculine au Festival de la fiction TV Chevalier de la Légion d'honneur Commandeur des Arts et des Lettres Molière du comédien Élève du conservatoire à rayonnement régional de Rouen Élève du lycée Corneille (Rouen) Élève du cours Simon Élève du Conservatoire national supérieur d'art dramatique Membre des Enfoirés Naissance en mars 1947 Naissance à La Garenne-Colombes Naissance dans le département de la Seine
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Dominique%20Schnapper
Dominique Schnapper
Dominique Schnapper, née Dominique Aron le à Paris, est une sociologue et politologue française. Biographie Elle est la fille de Raymond et Suzanne Aron et l'épouse d'Antoine Schnapper, avec qui elle a trois enfants : Laure, Alain et Pauline. Dominique Schnapper termine ses études en histoire et en sciences politiques à Sciences Po. En 1967, elle obtient un doctorat en sociologie à la faculté des lettres de Paris. Dominique Schnapper traite principalement de la sociologie historique, ainsi que des études sur les minorités, le chômage, le travail et la sociologie urbaine, et depuis les années 1990 aussi avec le concept de nation et de la citoyenneté. Elle a été membre du Conseil constitutionnel de 2001 à 2010, nommée par Christian Poncelet, alors président du Sénat. Depuis les années 1980, elle est directrice d'études à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS). Elle est également présidente du musée d'art et d'histoire du judaïsme et présidente de l'Institut d'études avancées de Paris. Elle obtient en 2002 le prix de la fondation Balzan pour la sociologie. De à , elle est présidente du conseil scientifique de la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme (DILCRA). En décembre 2017, le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer la désigne pour devenir la présidente du Conseil des sages de la laïcité installé le 8 janvier 2018 et chargé de préciser la position de l'institution scolaire en matière de laïcité. Formation Diplôme de l'Institut d'études politiques de Paris, 1957 Doctorat de sociologie, faculté des lettres de Paris, 1967 Doctorat es lettres, université Paris-Descartes, 1979 Carrière Directrice d'études, École des hautes études en sciences sociales, Paris, depuis 1980. Membre de la Commission de la nationalité, 1987. Membre de la Commission 2000 du Commissariat général au Plan, 1989. Membre de la Commission Henrion sur la drogue, 1994. Membre du Comité directeur de la Société française de sociologie, 1991-1995. Membre de la Commission Fauroux sur l'éducation, 1995-1996. Présidente de la Société française de sociologie, 1995-1999. Membre du Conseil constitutionnel, mandat de à , nommée par le président du Sénat, Christian Poncelet. Présidente du Conseil des sages de la laïcité, nommée le 8 janvier 2018 par le ministre français chargé de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer Distinctions Décorations Chevalier le , officier le et commandeur le 31 décembre 2020 Chevalier en 1980, officier le , commandeur le Prix Prix de l'Assemblée nationale 1994 pour La communauté des citoyens Paris : Gallimard. Prix Balzan 2002 pour la sociologie. Prix du livre politique 2007 pour Qu'est-ce que l'intégration ?. Prix du livre antiraciste 2011 de la LICRA. Prix AFCI du livre 2021 pour Puissante et fragile, l'entreprise en démocratie avec Alain Schnapper, Paris, Odile Jacob, 2020. Œuvres Entretien (1998) Entretien avec Dominique Schnapper, Jacqueline Costa-Lascoux « La Commission de la Nationalité, une instance singulière », Revue européenne de migrations internationales. , Vol. 4, n1-2. . L'immigration en France. Ouvrages L’Italie Rouge et Noire, Paris, Gallimard, 1971 Sociologie de l'Italie, Paris, Presses universitaires de France, 1974 Juifs et Israélites, Paris, Gallimard, « Idées », 1980 L'Épreuve du chômage, Paris, Gallimard, « Idées », 1981 ; rééd. 1994 Six manières d'être européen sous la direction d'H. Mendras, Paris, Gallimard, « Bibliothèque des Sciences Humaines », 1989 La France de l’intégration, sociologie de la nation en 1990, Paris, Gallimard, « Bibliothèque des Sciences Humaines », 1991 L’Europe des immigrés, essai sur les politiques d'immigration, Paris, François Bourin, 1992 Les Musulmans en Europe sous la direction de B. Lewis, Paris, Observatoire du Changement Social, 1992 La Communauté des citoyens, sur l’idée moderne de nation, Paris, Gallimard, « NRF Essais », 1994 Contre la fin du travail avec Philippe Petit, Paris, Les Editions Textuel, 1997 La Relation carcérale : Identités et rapports sociaux dans les prisons de femmes de Corinne Rostaing, Dominique Schnapper (Préface), Paris, PUF, « Le lien social », 1997 La Relation à l’Autre. Au cœur de la pensée sociologique, Paris, Gallimard, « NRF Essais », 1998 La Compréhension sociologique, Paris, PUF, « Quadrige », 1999 Qu’est-ce que la citoyenneté ?, Paris, Gallimard, « Folio », 2000 Questionner le racisme , Paris, Gallimard, 2000 La Démocratie providentielle. Essai sur l’égalité contemporaine, Paris, Gallimard, « NRF Essais », 2002 Au Fur et à mesure : Chroniques 2001-2002, Paris, Odile Jacob, « Sciences Humaines », 2003 La Communauté des citoyens, Paris, Gallimard, « Folio Essais », 2003 Diasporas et nations avec C. Bordes-Benayoun, Paris, Odile Jacob, 2006 Qu'est ce que l'intégration?, Paris, Gallimard, « Folio actuel », 2007 Les Mots des diasporas avec C. Bordes-Benayoun, Toulouse, Presse de l'université Le Mirail, 2008 La Condition juive. La tentation de l'entre-soi avec C. Bordes-Benayoun et F. Raphaël, Paris, PUF, « Le lien social », 2009 Une Sociologue au Conseil Constitutionnel, Paris, Gallimard, « NRF Essais », 2010 La Démocratie providentielle : Essai sur l'égalité contemporaine, Paris, Gallimard, « Folio actuel », 2010 La Juridicisation du politique de Jacques Commaille, Laurence Dumoulin et Cécile Robert, préface de Dominique Schnapper, Paris, L'extenso LGDJ, 2010 L’Engagement, Paris, Fondapol, 2011 La Compréhension sociologique, Paris, PUF, 2012 Les Juifs dans l'orientalisme, Théo Klein, Laurence Sigal-Klagsbald et Laurent Héricher, Paris, Flammarion, 2012 Travailler et aimer, Paris, Odile Jacob, 2013 L’Esprit démocratique des lois, Paris, Gallimard, « NRF Essais », 2014 - Prix littéraire Paris-Liège 2015 Intellectuels et juifs en France aujourd'hui : De l'enthousiasme des années 60 à la déception des années 2000 avec Jean-Claude Poizat, Paris, Le Bord de l'eau, 2014 Où va notre démocratie ? avec Stéphane Rozès, Pascal Perrineau, Philippe Raynaud, Jean-Pierre le Goff, Alain Blondiaux, Yves Sintomer, Patrick Savidan, Jean-Michel Helvig, Alain-Gérard Slama et Pierre-Marie Vidal, Paris, Éditions de la Bibliothèque publique d’information, 2014, Open édition : sur le site de la bibliothèque du Centre Pompidou La Disqualification sociale : Essai sur la nouvelle pauvreté de Serge Paugam, préface de D. Schnapper, 1991, PUF ; rééd. avec nouvelle postface de l'auteur 2015, Open édition : sur CAIRN.INFO La République aux 100 cultures, Strasbourg, Arfuyen, « La faute à Voltaire », 2016 Réflexions sur l'antisémitisme avec Paul Salmona et Perrine Simon-Nahum, Paris, Odile Jacob, « OJ.SC.HUMAINES », 2016 De la démocratie en France : République, nation, laïcité, Paris, Odile Jacob, 2017 La Citoyenneté à l'épreuve. La Démocratie et les Juifs, Paris, Gallimard, « NRF Essais », 2018 Puissante et fragile, l'entreprise en démocratie avec Alain Schnapper, Paris, Odile Jacob, 2020 Temps inquiets. Réflexions sociologiques sur la condition juive, Paris, Odile Jacob, 2021 Références Annexes Article connexe Liste de dirigeantes politiques françaises Liens externes C. Daumas, Dominique Schnapper-Raymond Aron, l’histoire discrète d’une filiation, Libération (13 février 2019) Sociologue français du XXe siècle Sociologue de l'intégration Sociologue du politique Femme politologue Étudiant de la faculté des lettres de Paris Élève de l'Institut d'études politiques de Paris Docteur de l'université Paris-Descartes Enseignant à l'École des hautes études en sciences sociales Racisme Raymond Aron Membre du Conseil constitutionnel français Lauréat du prix Balzan Commandeur de l'ordre national du Mérite Officier de la Légion d'honneur Commandeur de la Légion d'honneur promu en 2020 Officier des Arts et des Lettres Naissance en novembre 1934 Naissance à Paris
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Analyse%20complexe
Analyse complexe
L'analyse complexe est un domaine des mathématiques traitant des fonctions à valeurs complexes (ou, plus généralement, à valeurs dans un C-espace vectoriel) et qui sont dérivables par rapport à une ou plusieurs variables complexes. Les fonctions dérivables sur un ouvert du plan complexe sont appelées holomorphes et satisfont de nombreuses propriétés plus fortes que celles vérifiées par les fonctions dérivables en analyse réelle. Entre autres, toute fonction holomorphe est analytique et vérifie le principe du maximum. Le principe des zéros isolés permet de définir le corps des fonctions méromorphes comme ensemble des quotients de fonctions entières, c'est-à-dire de fonctions holomorphes définies sur tout le plan complexe. Parmi ces fonctions méromorphes, les fonctions homographiques forment un groupe qui agit sur la sphère de Riemann, constituée du plan complexe muni d'un point à l'infini. Le prolongement analytique mène à la définition des surfaces de Riemann, qui permettent de ramener à de vraies fonctions (dont elles sont le support) les fonctions multivaluées telles que la racine carrée ou le logarithme complexe. L'étude des fonctions de plusieurs variables complexes ouvre la voie à la géométrie complexe. Dérivée complexe La définition de la dérivée complexe , est en tout point semblable à celle de la dérivée réelle, si ce n'est que les opérations de corps (ici la soustraction et la division) sont remplacées par celles des complexes. La dérivabilité complexe a des conséquences beaucoup plus fortes que celles de la dérivabilité réelle. Par exemple, toute fonction holomorphe est développable en série entière sur tout disque ouvert inclus dans son domaine de définition qui doit être un ouvert, et est ainsi équivalente à une fonction analytique. En particulier, les fonctions holomorphes sont indéfiniment dérivables, ce qui en général n'est pas le cas pour les fonctions réelles dérivables. La plupart des fonctions élémentaires, telles que les fonctions polynomiales, la fonction exponentielle, et les fonctions trigonométriques, sont holomorphes. Certaines opérations en revanche posent des difficultés nouvelles, ainsi la recherche de primitive ou de fonction réciproque, et a fortiori la résolution d'équation différentielle. La nature topologique du domaine de définition (questions de connexité, de simple connexité) est à prendre en compte pour pouvoir effectuer ces opérations. Intégrale curviligne Un outil puissant en analyse complexe est l'intégrale curviligne. L'intégrale, sur un chemin fermé, d'une fonction qui est holomorphe partout à l'intérieur du secteur délimité par le chemin fermé, est toujours nulle ; c'est le théorème intégral de Cauchy. La valeur d'une fonction holomorphe en un point peut être calculée par une certaine intégrale curviligne sur un chemin fermé autour de ce point. Ce dernier résultat, connu sous le nom de formule intégrale de Cauchy, est essentiel pour établir les résultats théoriques sur les fonctions holomorphes. Les intégrales sur un chemin dans le plan complexe sont souvent employées pour déterminer des intégrales généralisées réelles, par le biais de la théorie des résidus. Si une fonction a une singularité en un certain point (pôle ou singularité essentielle), ce qui signifie que ses valeurs « explosent » et qu'elle ne prend pas une valeur finie à cet endroit, alors nous pouvons définir le résidu de la fonction en ce point, et ces résidus peuvent être utilisés pour calculer des intégrales, suivant des chemins, impliquant la fonction ; c'est le contenu du puissant théorème des résidus. Le comportement remarquable des fonctions holomorphes près des singularités essentielles est décrit par le théorème de Weierstrass-Casorati (ou encore par la théoreme de Picard) Les fonctions qui n'ont que des pôles et aucune singularité essentielle s'appellent des fonctions méromorphes. Les séries de Laurent sont analogues aux séries de Taylor mais sont employées pour étudier le comportement des fonctions holomorphes près des singularités. Fonctions entières Une fonction entière (c'est-à-dire holomorphe dans le plan complexe tout entier) et bornée est nécessairement constante ; c'est l'énoncé du théorème de Liouville. Il peut être utilisé pour fournir une preuve courte et naturelle du théorème fondamental de l'algèbre (ou théorème de d'Alembert-Gauss) qui affirme que le corps des nombres complexes est algébriquement clos, autrement dit que tout polynôme à coefficients complexes, de degré supérieur ou égal à 1, admet au moins une racine. Prolongement analytique Une propriété importante des fonctions holomorphes est que si une fonction est holomorphe sur un domaine connexe, alors ses valeurs sont entièrement déterminées par ses valeurs sur n'importe quel sous-domaine plus petit. La fonction définie sur le domaine le plus grand est dite prolongée analytiquement à partir de ses valeurs sur le domaine plus petit. Ceci permet l'extension de la définition des fonctions telles que la fonction ζ de Riemann qui sont au départ définies en termes de sommes de séries qui convergent seulement sur des domaines limités, à presque tout le plan complexe. Parfois, comme dans le cas du logarithme complexe, il est impossible de prolonger analytiquement en une fonction holomorphe sur un domaine non simplement connexe dans le plan complexe, mais il est possible de la prolonger en une fonction holomorphe sur une surface étroitement liée, appelée surface de Riemann. Extensions : surfaces de Riemann, analyse complexe à plusieurs variables, géométrie complexe La théorie du prolongement analytique amène à des difficultés inattendues pour des fonctions aussi simples que la racine carrée ou le logarithme complexe. La notion de fonction multivaluée, introduite pour les résoudre, s'est heurtée à de nombreux problèmes techniques, qui n'ont pu être surmontés que par Bernhard Riemann, grâce à l'introduction des surfaces qui portent son nom, et dont l'étude constitue une généralisation naturelle de l'analyse complexe. Il existe également une théorie très riche de l'analyse complexe des fonctions de plusieurs variables complexes, dans laquelle les propriétés analytiques, comme le développement en série entière, restent toujours vraies tandis que la plupart des propriétés géométriques des fonctions holomorphes à une seule variable complexe (comme la représentation conforme) ne sont plus vérifiées. Le théorème de représentation de Riemann sur la conformité des relations entre certains domaines dans le plan complexe, qui est sans doute le résultat le plus important dans la théorie unidimensionnelle, échoue complètement dans des dimensions plus élevées. L'analyse complexe est l'une des branches classiques des mathématiques qui pose ses fondations au et un peu avant. Les bâtisseurs les plus importants de cette théorie sont les mathématiciens Euler, Gauss, Riemann, Cauchy, Weierstrass ; de nombreux autres du vinrent apporter leur pierre. Traditionnellement, l'analyse complexe, en particulier la théorie des représentations conformes, a beaucoup d'applications en technologie, mais elle est également employée dans la théorie analytique des nombres. Dans les temps modernes, elle est devenue très populaire par une nouvelle poussée de la dynamique complexe et des images fractales produites le plus souvent en itérant des fonctions holomorphes, la plus populaire étant l'ensemble de Mandelbrot. Une autre application importante de l'analyse complexe aujourd'hui est la théorie des cordes qui est un de la théorie quantique des champs. Références Voir aussi Cours de
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Constitution%20des%20%C3%89tats-Unis
Constitution des États-Unis
La Constitution des États-Unis est, selon ses propres termes, la . Acceptée le par une convention réunie à Philadelphie, elle s'applique depuis le . Modifiée par vingt-sept amendements, elle est une des plus anciennes constitutions écrites encore appliquées. Elle est fondée sur une séparation stricte des pouvoirs, établissant ainsi un régime présidentiel. Le pouvoir exécutif est du ressort d'un président des États-Unis, à la fois chef de l'État et chef du gouvernement. Le pouvoir législatif est bicaméral. Il s'agit du Congrès, composé de deux chambres : d'une part la Chambre des représentants (chambre basse), qui représente les citoyens, et d'autre part le Sénat (chambre haute), qui représente les États fédérés. Seules ces chambres possèdent l'initiative parlementaire et votent les lois, ainsi que le budget fédéral. Enfin, le pouvoir judiciaire présente à son sommet la Cour suprême, qui veille au respect de la Constitution par les lois, les États fédérés et les organes de l'État fédéral. La Constitution prévoit ainsi par ce système l'équilibre des pouvoirs ainsi que leur collaboration (en anglais « »). Ratifiée à l'origine par treize États fédérés, aujourd'hui au nombre de cinquante, elle crée un État fédéral. Bien que la Constitution et les lois des États-Unis s'imposent aux divers États fédérés, de très larges prérogatives leur sont réservées. Le gouvernement est, dès l'origine, de type républicain et fondé sur la souveraineté du peuple. Son caractère démocratique au sens actuel du terme, avec le suffrage universel, apparaît plus progressivement, parfois au travers d'amendements, plus souvent par le changement des lois ou des revirements de jurisprudence. Origine Les Treize Colonies et l'indépendance Dans la deuxième moitié du , les relations entre les Treize Colonies américaines et la Grande-Bretagne se dégradent lorsque, après la guerre de Sept Ans, le Parlement britannique, devant faire face aux dettes de la guerre, décide d'y lever de nouveaux impôts. Les incidents se multiplient. Un Congrès continental, composé des délégués des colonies, se réunit à Philadelphie en 1774. En 1775, éclate la guerre d'indépendance américaine. Le , la Déclaration d'indépendance des États-Unis est proclamée et les Treize Colonies se déclarent États des États-Unis d'Amérique en se dotant de constitutions écrites. En 1783, les États-Unis sont officiellement reconnus dans les relations internationales. Mais le pays sort d’une guerre d’indépendance qui a fait et doit trouver de nouvelles institutions. Les Articles de la Confédération Il apparaît vite nécessaire de modifier les relations entre les États pour la conduite de la guerre et au-delà. Le Congrès propose les Articles de la Confédération le . Il s'agit d'un document servant de première constitution au nouveau pays, garantissant une Union perpétuelle entre les treize États fédérés (les États ne peuvent plus conclure d'autres traités, ni entre eux, ni avec des États étrangers sans le consentement du Congrès). Il est fortement influencé par l'idée que la vertu publique est la garante du bien public et par une méfiance envers le pouvoir exécutif. Cette constitution attribue donc au Congrès le pouvoir exclusif sur la guerre, les affaires étrangères, la politique monétaire. Mais pour ses ressources fiscales, le Congrès dépend en grande partie du bon vouloir des États. Rien n'est prévu pour que le Congrès puisse faire prévaloir son autorité sur les États, tant la croyance en la vertu publique est grande. Les États ne se privent pas pour rejeter les décisions du Congrès. Le processus de ratification est lent, et les articles de la confédération ne prennent effet que le , quand la guerre touche à sa fin. La victoire décisive est remportée lors de la bataille de Yorktown, le de la même année. L'échec de la Confédération À l'issue de la guerre, il s'avère vite que les articles de confédération fonctionnent mal. Les États sont jaloux de leurs intérêts et de leurs prérogatives. Beaucoup sont très endettés en raison de l'effort de guerre. Le Massachusetts doit même faire face, pour cette raison, à une rébellion (la révolte de Shays). Le Congrès ne parvient pas à obtenir d'eux des ressources financières, et les États considèrent pour la plupart leur Constitution et leurs lois comme supérieures aux articles. Les États continuent à garder leur propre papier-monnaie et taxent même les produits venant des autres États américains. Les États peuvent même signer des accords avec des puissances étrangères. Toute modification de la Constitution requiert l'approbation de tous les États, ce qui semble impossible. Les États eux-mêmes ont des difficultés. Leurs institutions sont insuffisantes pour préserver l'ordre et la liberté. Ils ont aussi le plus grand mal à rembourser leurs dettes. La Convention d'Annapolis, réunie du 11 au 14 septembre 1786 à la demande de la Virginie, dresse un constat d'échec des Articles de la Confédération pour l'organisation des échanges commerciaux entre les États. Elle prévoit une nouvelle assemblée pour 1787. Les pères fondateurs se rendent compte qu'ils avaient été trop optimistes sur la nature humaine et que la vertu publique est une utopie. Alexander Hamilton est chargé de réfléchir sur un nouveau projet tenant compte d'une définition plus réaliste de la nature humaine. Sa réflexion fondatrice marque le passage à une manière de penser plus pragmatique : . Les Américains comme tous les hommes ne recherchent pas le bien commun mais leur intérêt personnel, souvent confondu avec le bien commun. Cela favorise les alliances de circonstance et surtout les disputes. Les troubles sont tellement importants que certains pensent qu'il faut restaurer la monarchie en Amérique. Mais les pères fondateurs ne veulent pas renoncer après tous les sacrifices consentis à l'idéal de liberté incarné par la République. Ils veulent fonder un nouveau régime qui doit offrir . La Convention constitutionnelle Les délégués La convention se réunit à Philadelphie en Pennsylvanie, le . George Washington est élu président de la convention et James Madison secrétaire par les délégués des sept États présents ce jour-là. Peu de délégués étant alors présents, ses travaux commencent réellement le 28. Les délégués continueront à arriver dans les jours qui suivent. Douze États sont finalement représentés : l'État de Rhode Island a écrit pour signifier son refus de la convention (il était en butte à des problèmes internes). Les délégués du Delaware ont un mandat limité, qui ne les autorise pas à revenir sur l'égalité de suffrage entre les États. La convention réunit au total cinquante-cinq délégués élus par les assemblées des États du au . Le Virginien James Madison est l'homme phare de cette convention, il en est le moteur intellectuel et politique. Le doyen des délégués est Benjamin Franklin. La convention est principalement composée de marchands, d'hommes de loi, de planteurs et d'entrepreneurs en construction navale. Les débats Les discussions de l'assemblée sont connues grâce aux comptes rendus de James Madison. Il y a rapidement un accord large sur la nécessité de revoir totalement les articles, et d'accroître fortement les pouvoirs du gouvernement fédéral. La discussion s'engage sur la base d'une proposition initiale faite par Edmund Randolph, de la délégation de Virginie et dite plan de la Virginie (29 mai). Elle contient déjà l'essentiel de l'architecture de la Constitution : pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire séparés, parlement bicaméral, suprématie des lois de l'union sur celles des États. Le premier et le plus sérieux sujet de conflit porte sur le mode de désignation des parlementaires, et la représentation des États. Le plan de la Virginie, soutenu par les autres grands États, Pennsylvanie et Massachusetts surtout, propose l'élection directe de la première chambre, où chaque État aurait un nombre d'élus proportionnel à son importance, et l'élection de la deuxième chambre par les membres de la première. La proposition est discutée, les votes se succèdent, article par article, phrase par phrase. Il apparaît qu'elle est inacceptable pour les petits États, qui veulent que les parlementaires soient élus par les législatures des États, et que tous les États soient à égalité. Au milieu du mois de juin, une proposition est faite dans ce sens par William Patterson, du New Jersey, et dite plan du New Jersey. La discussion est bloquée pendant trois semaines, le ton monte entre grands et petits États, jusqu'à envisager l'échec de la convention. Finalement, un compromis est trouvé, fondé sur une proposition qui avait été faite la veille du plan du New Jersey par Roger Sherman, du Connecticut, et qualifié de grand compromis ou compromis du Connecticut. La chambre basse sera élue au suffrage direct, et les États représentés en proportion de leur importance. Au Sénat, les États seront à égalité. La discussion se poursuit, d'autres conflits apparaissent, notamment entre les États esclavagistes et les autres, sur la prise en compte des esclaves dans leur poids à la première chambre, question également fiscale (les esclaves doivent-ils être comptés dans la valeur de la propriété ? Pour ce qui concerne le trafic des esclaves, la Caroline du Sud et la Géorgie déclarent formellement qu'elles ne rejoindraient pas l'Union si celui-ci était interdit. Un compromis sera trouvé. Les relations commerciales avec l'étranger sont du ressort du Congrès, mais le trafic des esclaves pourra perdurer jusqu'en 1808. Un compromis est également trouvé sur la question de la prise en compte des esclaves dans la représentation des États : cinq esclaves compteraient pour trois habitants. Quant aux nations amérindiennes, considérées comme totalement étrangères à la nation américaine, elles ne seraient pas prises en compte. La nature et les droits de l'exécutif, et d'autres points, sont encore âprement discutés, mais sans donner lieu au même type de conflit et de blocage entre des camps bien définis. Le projet de constitution est adopté le , et signé par 39 représentants sur les 42 présents : George Mason, Edmund Randolph et Elbridge Gerry refusèrent d'apposer leurs signatures sur le document. Celui-ci fut ensuite transmis au congrès. Bien que certains soient mécontents que la convention ait si nettement outrepassé son mandat, qui devait se limiter à proposer des améliorations aux articles de confédération, le congrès transmet le projet de constitution aux États pour ratification. La ratification Le texte de la Constitution prévoit qu'elle entrera en effet dès lors qu'elle sera ratifiée par ¾ des États fédérés, soit neuf États. Le premier à ratifier est le Delaware, le . Le neuvième est le New Hampshire, le . Entretemps, le Rhode Island a refusé de ratifier, par référendum, le . La Virginie ratifie de justesse peu après le New Hampshire, le , avec difficulté. Il manque encore la Caroline du Nord, et surtout l'État de New York, l'un des principaux foyers de l'opposition. La ratification de New York se fait de justesse, le , celui-ci craignant de se retrouver isolé.. Alexander Hamilton, James Madison, et John Jay ont publié dans la presse, sous le pseudonyme de Publius, une série d'articles restée célèbre, sous le nom d'articles du Fédéraliste (The Federalist Papers) ; l'interprétation qu'ils donnent de la Constitution fait depuis autorité. Le Congrès décide de la date des élections présidentielles et que la première session du Congrès de la nouvelle constitution se tiendra le , dans la nouvelle capitale, New York. Les premières élections parlementaires présentent des difficultés d'organisation dans plusieurs États, et le premier congrès n'atteint son quorum que le , pour proclamer, sans surprise, l'élection à l'unanimité de George Washington à la présidence des États-Unis. La Caroline du Nord finit par ratifier le texte constitutionnel et rejoindre l'Union le , et l'État de Rhode Island seulement le . Structure de la Constitution La Constitution telle qu'elle a été ratifiée en 1788 comprend, après un bref préambule, sept articles. Il lui a par la suite été apporté vingt-sept amendements. Les quatre premiers articles et certains amendements sont découpés en sections. Bien que ce découpage ne figure pas dans la constitution d'origine, il figure aujourd'hui systématiquement dans le texte, y permettant une référence rapide. Ainsi, , , énumère les compétences législatives du Congrès. Enfin, de nombreuses portions du texte, courtes, souvent moins d'une phrase, et portant sur un point précis, lorsque ce point est particulièrement important, sont désignées sous le nom de clauses, avec un nom, repris du texte, qui leur est traditionnellement attaché, et permet, là aussi, une désignation rapide. Ainsi, la du amendement, un des plus importants est : La première phrase est la clause de citoyenneté. La proposition est la clause de procédure légale [] et la proposition suivante est la clause d'égale protection. Ces deux dernières sont tellement importantes en droit qu'elles sont souvent désignées par les simples termes de « due process » et « equal protection », la référence à la Constitution étant évidente. Les amendements s'ajoutent au texte de la Constitution, sans le modifier. Un amendement peut ainsi invalider des parties du texte qui figurent avant lui, mais celles-ci demeurent écrites dans la Constitution. Le cas le plus net est le amendement, qui abroge purement et simplement le (prohibition). Le amendement continue pourtant à figurer dans le texte de la Constitution. Préambule Les mots les plus importants sont les premiers : (). Ils contournent une difficulté pratique : il n'était pas sûr que tous les États ratifient la Constitution, et il n'était donc pas possible de les énumérer, comme le faisaient les articles de la confédération. Mais surtout, la formule fonde la Constitution sur le peuple entier et non sur les États en tant que tels. C'est la Constitution d'une nation, et non un simple traité de confédération. Ces mots affirment le caractère démocratique des États-Unis et donnent à la Constitution le sens d'un contrat social selon les principes de Jean-Jacques Rousseau, au sens du Traité du gouvernement civil de John Locke. La séparation des pouvoirs Les trois premiers articles sont consacrés chacun à un des trois pouvoirs, dans l'ordre législatif, exécutif, et judiciaire. Ils marquent avec force la distinction et la séparation des pouvoirs, par leur première phrase respective, toutes les trois sur le même modèle. Article : le pouvoir législatif L'article établit un congrès des États-Unis bicaméral pour voter les lois. La Chambre des représentants est renouvelée tous les deux ans, au suffrage direct, les états sont représentés proportionnellement à leur population. Le sénat est composé de deux sénateurs pour chaque État, élus par la législature de l'État (modifié par le amendement, qui prévoit le suffrage direct). Il est renouvelé par tiers tous les deux ans. Les textes doivent être votés par les deux chambres, qui ont toutes deux l'initiative des lois, sauf en matière fiscale, où l'initiative est réservée à la chambre des représentants. La chambre des représentants peut mettre en accusation (impeachment) les plus importants officiels, notamment le président des États-Unis, qui seront alors jugés par le Sénat. Le président peut mettre son veto à une loi, auquel cas les deux chambres du congrès doivent chacune la voter à une majorité des deux tiers pour qu'elle soit promulguée. L'article énumère les domaines dans lesquels le congrès a une compétence législative. Quelques compétences sont expressément retirées aux États. Article : le pouvoir exécutif L'article crée les fonctions de président et de vice-président des États-Unis, et définit leur mode d'élection, complexe, et légèrement modifié par le amendement. Le pouvoir exécutif appartient au président, qui est aussi commandant en chef de l'armée, de la marine, et des milices des États lorsqu'elles sont mobilisées par les États-Unis. Il nomme les hauts fonctionnaires et les juges fédéraux, avec l'approbation du sénat. Les prérogatives du vice-président se limitent à succéder au président s'il est empêché par décès ou pour une autre raison de finir son mandat, ainsi () qu'à présider le Sénat et y trancher en cas d'égalité des votes. Article : le pouvoir judiciaire L'article crée la Cour suprême des États-Unis. Les juges fédéraux, à la Cour suprême aussi bien que dans les autres tribunaux, sont nommés à vie. L'article définit le ressort des tribunaux fédéraux, qui comprend la Constitution, et les lois fédérales pour lesquelles le Congrès leur donne compétence, ainsi que sur les litiges entre parties n'appartenant pas au même État. Sauf dans quelques cas limités où elle juge en première instance (notamment pour les cas impliquant les ambassadeurs, les consuls, ou les ministres), la Cour suprême est une cour d'appel. Les affaires au pénal doivent être jugées par un jury, dans l'État où le délit a été commis. Une définition restrictive de la trahison est donnée. Autres articles Article : les États L'article 4 traite des droits et obligations des États. Ils doivent reconnaître les lois et jugements des autres États, et traiter les citoyens des autres États à égalité avec les leurs. Les personnes poursuivies par la justice d'un État doivent lui être remises par les autres États, ainsi que les esclaves en fuite (la loi sur les esclaves en fuite ayant été annulée par l'abolition de l'esclavage, formalisée par le amendement de la Constitution). Article : procédures d'amendement Les amendements peuvent être proposés soit par le congrès, chaque chambre votant à la majorité des deux tiers, soit par une convention qui sera convoquée si les deux tiers des États le demandent. Ils doivent ensuite être ratifiés par les trois quarts des États. Quelques modifications interdisent jusqu'en 1808, puis définitivement, la possibilité de supprimer le droit de chaque État à une représentation égale au sénat sans son accord. Article : dispositions diverses Les traités et accords conclus par les États-Unis sous les articles de confédération restent valides. La Constitution et les lois des États-Unis s'imposent aux États. Aussi bien au niveau fédéral qu'au niveau des États, les législateurs, les juges et les fonctionnaires doivent s'engager par serment à respecter la Constitution des États-Unis. Article : ratification La Constitution prendra effet entre les États qui l'auront ratifiée, dès qu'ils seront au nombre de neuf. Amendements Les amendements à la Constitution sont prévus par l'article . Vingt-sept ont été ratifiés. Des deux procédures possibles, proposition du Congrès ou convention demandées par les deux tiers des États, seule la première a été utilisée. Mais avant que le Congrès ne se décide à proposer lui-même le amendement (élection des sénateurs au suffrage direct) en 1912, il ne manquait que le vote d'un État pour convoquer une convention. Il est admis que le Congrès ne peut revenir sur les amendements proposés, ni les États sur leur ratification ; mais qu'un État qui a initialement refusé de ratifier peut revenir sur ce refus par la suite. Le amendement, ratifié en 1992, avait été proposé par le premier Congrès en 1789, soit plus de deux cents ans auparavant. Tous les autres amendements adoptés ont été ratifiés en moins de cinq ans, le plus souvent, le processus de ratification prend environ un an. Les dates données ci-dessous sont celles auxquelles le Congrès a adopté les amendements, et celles auxquelles le dernier État nécessaire a voté la ratification. Du au amendement : la Déclaration des droits Les dix premiers amendements forment la Déclaration des droits (Bill of rights). Ils affirment des droits des citoyens, sous la forme d'une limitation explicite des pouvoirs de l'État, notamment en matière judiciaire. Il ne s'agit pas de droits positifs que l'État doit garantir au citoyen, mais d'actions dont il doit s'abstenir à son égard. Tous ces amendements ont été proposés par le premier Congrès le et ratifiés le amendement Le Congrès ne fera aucune loi qui touche l'établissement ou interdise le libre exercice d'une religion, ni qui restreigne la liberté de parole ou de la presse, ou le droit qu'a le peuple de s'assembler paisiblement et d'adresser des pétitions au gouvernement pour le redressement de ses griefs. amendement Une milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d'un État libre, le droit qu'a le peuple de détenir et de porter des armes ne sera pas transgressé. amendement L'État ne peut loger de troupes chez l'habitant en temps de paix. En temps de guerre, cela ne doit être fait que dans les conditions prévues par la loi. amendement Le droit des citoyens d'être garantis dans leur personne, leur domicile, leurs papiers et effets, contre les perquisitions et saisies non motivées ne sera pas violé, et aucun mandat ne sera délivré, si ce n'est sur présomption sérieuse, corroborée par serment ou déclaration, ni sans que le mandat décrive particulièrement le lieu à perquisitionner et les personnes ou les choses à saisir. amendement Nul ne sera tenu de répondre d'un crime capital ou infamant sans un acte de mise en accusation, spontané ou provoqué, d'un grand jury, sauf en cas de crimes commis pendant que l'accusé servait dans les forces terrestres ou navales, ou dans la milice, en temps de guerre ou de danger public ; nul ne pourra pour le même délit être deux fois menacé dans sa vie ou dans son corps ; nul ne pourra, dans une affaire criminelle, être obligé de témoigner contre lui-même, ni être privé de sa vie, de sa liberté ou de ses biens sans procédure légale régulière ; nulle propriété privée ne pourra être expropriée dans l'intérêt public sans une juste indemnité. amendement Dans toutes poursuites criminelles, l'accusé aura le droit d'être jugé promptement et publiquement par un jury impartial de l'État et du district où le crime aura été commis — le district ayant été préalablement délimité par la loi —, d'être instruit de la nature et de la cause de l'accusation, d'être confronté avec les témoins à charge, de disposer de moyens légaux pour contraindre la comparution des témoins à décharge, et d'être assisté d'un conseil pour sa défense. Jurisprudence : : Montejo v. Louisiana (présence des avocats lors des interrogatoires de police) : . La Cour oblige les avocats à avertir leur client étranger de la probabilité d'une expulsion en cas de plaider-coupable. Écrivant pour la majorité, le juge Stevens a en effet considéré que l'expulsion (« deportation ») constituait . En d'autres termes, l'expulsion est considérée comme une peine. amendement Dans les procès de droit commun où la valeur en litige excédera vingt dollars, le droit au jugement par un jury sera observé, et aucun fait jugé par un jury ne sera examiné de nouveau dans une cour des États-Unis autrement que selon les règles de droit commun. amendement Les cautions et les amendes excessives, ainsi que les châtiments cruels ou exceptionnels, sont interdits. amendement L'énumération des droits dans les amendements précédents ne doit pas être interprétée comme niant l'existence d'autres droits. amendement Les pouvoirs qui ne sont pas délégués aux États-Unis par la Constitution et dont l'exercice n'est pas interdit par elle aux États, sont réservés aux États respectivement, ou au peuple. Avant la guerre de Sécession amendement Les tribunaux fédéraux ne peuvent juger des poursuites à l'encontre d'un des États à l'initiative du citoyen d'un autre État ou d'un ressortissant étranger. amendement La procédure de l'élection présidentielle est modifiée, de façon que le président et le vice-président soient élus sur des scrutins séparés (plutôt que de choisir comme vice-président le second à l'élection). Les amendements de la reconstruction Après la guerre de Sécession, commence dans le sud la reconstruction. Les États du Sud sont occupés militairement, leurs institutions sont suspendues. Le Congrès propose trois amendements, tous trois liés à la question de l'esclavage et de ses suites, tous trois restreignant les pouvoirs des États. Chacun de ces amendements se termine par « Le Congrès aura le pouvoir de donner effet aux dispositions du présent article par une législation appropriée ». Le Congrès conditionne la réadmission des États du Sud à leur ratification. amendement L'esclavage est formellement interdit sur le territoire des États-Unis et tout territoire sous sa juridiction, sauf s'il représente une « punition d'un crime dont le coupable aura été dûment déclaré coupable ». amendement Toute personne née aux États-Unis en est citoyen. Les États ne peuvent porter atteinte à leur vie, liberté, ou propriété sans une procédure légale régulière (), et doivent à tous l'égale protection de la loi. La représentation au Congrès et à l'élection présidentielle des États qui n'accorderaient pas le suffrage universel (masculin, au-delà de ) est réduite en proportion du nombre de personnes interdites de vote. Les personnes ayant prêté assistance à la rébellion sont interdites de fonctions officielles dans le gouvernement des États-Unis. Les dettes contractées par les États confédérés en rébellion contre les États-Unis sont nulles, aucune compensation ne peut être demandée pour l'émancipation des esclaves. amendement Le droit de vote ne peut être restreint ou refusé en raison de la race ou d'une condition antérieure de servitude. Les amendements du Douze amendements ont été ratifiés au . Beaucoup sont des corrections techniques à ou à , les deux plus importants étant l'élection des sénateurs au suffrage direct, et la non-rééligibilité du président au-delà de deux mandats. Trois portent sur le droit de vote, celui des femmes, celui des personnes de plus de 18 ans, et l'interdiction de conditionner le droit de vote au paiement d'un impôt. Il faut noter aussi la légalisation de l'impôt direct sur le revenu ( imposait que les impôts fédéraux soient proportionnés à la population des États), et enfin l'établissement, puis la suppression, de la prohibition. À partir du amendement, le Congrès incorpore en général dans ses textes un délai limite de sept ans pour la ratification. amendement L'État fédéral peut lever un impôt sur le revenu. amendement Les sénateurs sont élus au suffrage direct. amendement Prohibition des boissons alcooliques. La fabrication, la vente, la consommation, le transport, l'importation, et l'exportation sont interdits. Ratifié en 1919, il fut abrogé en 1933 (par le XXIe amendement) et seul amendement de la Constitution à avoir été abrogé. amendement Le droit de vote ne peut être restreint ou refusé en raison du sexe. amendement Les mandats du président et du Congrès commencent en janvier, au lieu de mars précédemment. L'amendement précise aussi quelques points sur la succession du président par le vice-président. amendement Abolition du amendement, fin de la prohibition. amendement Limitation à deux mandats présidentiels (seul Franklin Roosevelt en a fait plus, trois et un quatrième brièvement entamé, interrompu par son décès). amendement Participation du District de Columbia (Washington D. C.) à l'élection présidentielle. amendement Le droit de vote ne peut être restreint ou refusé en raison du non-paiement d'un impôt. amendement Précision sur le remplacement ou la succession en cas de vacance temporaire ou définitive de la présidence. amendement Le droit de vote des personnes de plus de 18 ans ne peut être restreint. amendement Les lois augmentant la rémunération des représentants ou des sénateurs ne peuvent prendre effet qu'après l'élection à la chambre des représentants qui suit leur vote. Historiographie Pour beaucoup d'Américains comme pour les Pères fondateurs, la Constitution revêt une dimension mythique et héroïque. Cette interprétation est remise en cause par les historiens progressistes : pour Charles Beard (1874-1948), la Constitution ne reflète que les préoccupations des élites de l’époque et les origines sociales des Constituants ; Hughes parle même de coup d’État aristocratique. La longévité de la Constitution : flexibilité et interprétations La longévité exceptionnelle de la Constitution des États-Unis est généralement attribuée à sa très grande souplesse. Au cours de ses deux siècles d'existence, elle a pu servir à la fois à une confédération de quatre millions d'habitants qui vivait d'agriculture et de commerce maritime, et à un pays moderne de plus de 300 millions d'habitants. Cette souplesse tient à plusieurs points : La Constitution se concentre sur des questions d'organisation des pouvoirs, dans un esprit qui était à la fin du totalement moderne, et qui reste conforme à la pratique des démocraties d'aujourd'hui. Dépourvus d'aristocratie dès leur origine, les États-Unis ont évité l'essentiel des crises politiques de l'Europe du . Au-delà de l'organisation des pouvoirs, la Constitution s'attache essentiellement à énumérer les droits des citoyens. Ces droits ont été peu à peu ajoutés à la Constitution, là encore de façon comparable à ce qui est arrivé dans d'autres pays occidentaux, souvent, mais pas toujours, avant eux. Leur formulation négative (l'État ne peut faire certaines choses, plutôt que l'État doit assurer certaines choses) en limite la portée, mais en assure l'applicabilité. La Constitution laisse jusque dans l'organisation des pouvoirs des points nombreux à décider par la loi. Ainsi, du moins dans sa version d'origine, elle ne dit pas qui est électeur, laissant ce pouvoir aux différents États. À l'origine presque partout censitaire, le suffrage est devenu universel, les amendements à la Constitution dans ce sens ( et ) ne faisant que confirmer une pratique déjà quasi générale. La Constitution, tout comme les autres lois, s'applique dans la logique de la common law anglo-saxonne, c'est-à-dire qu'elle doit être comprise à la lumière des décisions des tribunaux, et tout particulièrement de la Cour suprême des États-Unis, portant sur des affaires particulières. Au contraire de la tradition britannique, la cour suprême n'est pas liée par la règle du précédent, ce qui permet à l'interprétation de la Constitution, et donc à sa pratique d'évoluer considérablement. Après un demi-siècle passé à interpréter très limitativement les pouvoirs de régulation économique, tant du Congrès que des États, et quatre ans à s'opposer à la politique du New Deal, la Cour suprême abandonne brutalement en 1937 une jurisprudence qu'elle énonçait encore l'année précédente, et donne au contraire l'interprétation la plus large possible du pouvoir de régulation du commerce contenu dans , . En 1954, par l'arrêt Brown v. Board of Education, elle entame le démantèlement de la ségrégation raciale qu'elle avait jugée constitutionnelle en 1896 dans Plessy v. Ferguson. La capacité des tribunaux à interpréter la Constitution, à la lumière des circonstances actuelles, est la source majeure de sa flexibilité. Il est rarement arrivé que les termes de la Constitution soient si précis et impératifs qu'ils s'opposent à une évolution jugée nécessaire. Ce fut le cas, quand il parut indispensable de moderniser la fiscalité de l'impôt sur le revenu. Les préoccupations de rédacteurs de 1787, qui avaient voulu une répartition entre États afin de les protéger de l'arbitraire du gouvernement fédéral, semblaient alors obsolètes dans un pays qui ressentait beaucoup plus son unité qu'à l'origine, et lorsque la Cour suprême choisit de s'en tenir à la lettre de la Constitution (arrêt Pollock v. Farmers'Loan and Trust Co. '', 1895), il fallut la modifier, par le amendement. L'échec le plus patent du système fut l'incapacité à abolir l'esclavage sans en passer par une guerre civile. Là encore, la Cour suprême avait rendu un arrêt bloquant la situation (Scott v. Sandford, 1857). Il n'est pas certain, cependant, que des décisions plus progressistes des tribunaux auraient pu permettre d'éviter un conflit sur la question qui divisait le plus le pays depuis sa fondation. Il faut mentionner enfin une autre raison importante de la permanence de la Constitution. Son adoption est un des moments majeurs de la naissance de la Nation. Tous les officiels prêtent serment à la Constitution. Elle jouit d'un respect quasi-unanime, d'un caractère presque sacré. Lors de la plus grave crise qu'ait connue le pays, la guerre de Sécession, les États confédérés se dotèrent de leur propre constitution. C'était la copie presque conforme, souvent mot pour mot, de la Constitution des États-Unis. Documents originaux En novembre 2021, le milliardaire américain Kenneth Griffin rachète une version originale de la constitution américaine pour 43 millions de dollars afin de la prêter à un musée et de la rendre visible au plus grand nombre. Notes et références Annexes Bibliographie Ogden, Lucas Kent: Uniting the States. A Commentary on the American Constitution. Third Edition, Norderstedt 2015. Articles connexes Politique aux États-Unis Constitution Droit aux États-Unis Fédéralisme Cour suprême des États-Unis Révolution américaine Le Fédéraliste Histoire de la démocratie National Constitution Center Liste de constitutions nationales Liste des amendements de la constitution des États-Unis Liens externes National Constitution Center (NCC) Chronologie Constitution des États-Unis d'Amérique Traduction française officielle de la Constitution des États-Unis - National Constitution Center (NCC) Fédéralisme aux États-Unis 1787 en droit 1787 aux États-Unis
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https://fr.wikipedia.org/wiki/B%C3%A9roul
Béroul
Béroul est un poète anglo-normand du , auteur d'une version archaïque de la légende Tristan et Iseut. Histoire du manuscrit Béroul est le nom que l'on donne par convention à l'auteur d'une version en vers de la légende de Tristan et Iseut, écrite dans un dialecte normand ; ce roman nous a été transmis par un unique manuscrit (Bibliothèque nationale de France, cote fr. 2171), amputé du début et de la fin, et dont il ne reste que . Ce manuscrit date de la deuxième moitié du . Un auteur mystérieux, une datation complexe Sur le plan historique, nous ne savons presque rien de la vie de Béroul. L'auteur se nomme lui-même dans son œuvre, par deux fois, aux vers 1268 et 1790. Toutefois, rien ne permet de savoir si ce est bien l'auteur de la version que l'on possède, ou bien de la source du transcripteur (la personne qui a rédigé ce manuscrit). Des indices textuels et linguistiques permettent de dire que l'auteur du roman était normand, mais il connaissait aussi très bien l'Angleterre et a pu y vivre et, probablement, écrire pour la cour de Henri II Plantagenêt. Par ailleurs, le médiéviste André de Mandach a découvert un Beroldus, moine bénédictin à Saint-Évroult, qui serait peut-être ce Béroul, mais rien qui semble bien probant. Il est difficile de dater, sur le plan paléographique, l'écriture du texte : elle se situerait entre les années 1160 et 1190. Par ailleurs, les médiévistes débattent pour savoir si le texte transmis par le manuscrit a été écrit par un seul auteur ou par deux : Béroul ne serait alors l'auteur que de la première moitié du roman, jusqu'au vers 2751. Il y a peu de chances que ce débat soit résolu un jour : les arguments sont assez nombreux pour soutenir l'hypothèse d'une dualité d'auteur, mais insuffisants pour la prouver définitivement. Cependant l'hypothèse de la dualité d'auteur permet d'affiner la date d'écriture : 1165-1170 pour la première partie, et 1190 pour la seconde. Notes et références Voir aussi Bibliographie Joseph Loth, Contribution à l'étude des romans de la table rondede tristan Articles connexes Tristan et Iseut Littérature française du Moyen Âge Liens externes Poète normand Poète français du XIIe siècle Langue normande Tristan et Iseut Mononyme
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire%20de%20la%20jonglerie
Histoire de la jonglerie
Dans l'histoire de la jonglerie, les traces les plus anciennes de sa pratique remontent à l'Antiquité. Terminologie À l'origine, un jongleur est une personne qui manipule les choses avec précaution. Ceci s’applique aux mots, autant qu’aux chiffres, aux notes de musique ou à toutes autres sortes d’objets. Le terme est forgé au Moyen Âge du latin (« amuseur »). Il ne prend son sens actuel qu’au : on nomme « jongleur » toute personne pratiquant une des nombreuses disciplines de la jonglerie. Antiquité L’histoire des premiers jongleurs est peu connue. Les traces les plus anciennes de jonglerie de lancer nous viennent de la quinzième tombe d’un prince inconnu de Benni Hassan. La peinture murale, datée entre 1994 et 1781 , décrit des femmes lançant des balles. Entre 770 et 476 en Chine, divers jongleurs sont mentionnés dans des histoires, généralement des guerriers souhaitant montrer leurs compétences à l’ennemi. Certains jongleurs sont nommés : Lan Zi, de l’État de Song, réputé pour avoir jonglé avec sept épées ; Yi Liao de Shinan jonglait avec des balles pour arrêter les conflits entre deux maisons ; Xiong Yiliao, jongle à neuf balles dans une bataille. Dès le , la jonglerie est décrite dans certaines histoires en grec ancien. Il existe également une statue du d’un homme avec des balles en équilibre sur différentes parties de son corps. Sous l’Empire romain, entre 50 et 400, un romain, Tagatus Ursus, affirme sur son épitaphe qu’il a été le premier à jongler avec des balles en verre. Sidonius Apollinaris, un officier de la légion romaine, entrainait ses troupes à réaliser des figures de jonglerie avec des balles. La jonglerie est une occupation valorisante jusqu’à la chute de l’Empire romain, après lequel elle tombe en disgrâce. Moyen Âge Jusqu’au , les « jongleurs » sont des artistes professionnels itinérants qui chantent ou récitent des œuvres littéraires ou de la poésie, composées par les troubadours et trouvères, dans les palais, les cours seigneuriales, sur les places publiques, dans les rues, les foires et marchés. Le jongleur se livre également à des manipulations d’objets, à des acrobaties (saltimbanque) et montre des animaux savants. Auprès des seigneurs et mécènes, le jongleur assume le rôle de bouffon. En 1066, Taillefer, le bouffon de Guillaume le Conquérant, aurait jonglé devant les lignes ennemies et fait le premier mort à la bataille d'Hastings. En Irlande, entre les , le héros Cúchulainn jongle avec neuf pommes. Quelques siècles plus tard, Tulchinne, le bouffon du roi , est décrit jonglant à neuf épées, neuf boucliers d’argent et neuf balles en or. Durant le Moyen Âge en Europe, la plupart des histoires sont écrites par des moines religieux qui désapprouvent le fait que certains troubadours jonglent, les accusant de basse morale voire de pratiquer la sorcellerie. Les jongleurs ne sont la plupart du temps que des exécutants, des interprètes, alors que les troubadours et trouvères sont les auteurs des textes qu’ils récitent. Cela dit, il était fréquent que le jongleur introduise des variantes dans le texte, le mette à son goût, l’adapte ou y insère des passages personnels. Le Moyen Âge ne connaissait en effet pas du tout les notions de propriété intellectuelle et d’intégrité du texte d’aujourd’hui. Les jongleurs récitaient des chansons de geste, de la poésie, etc. Ces textes étaient alors chantés et le jongleur s’accompagnait d'une vièle à archet. Les jongleurs s’exprimaient dans la langue que comprenait le peuple (considérée péjorativement par les intellectuels), qu’il s’agisse de l’ancien français ou d’autres langues régionales (normand, picard, occitan, breton), par opposition au latin, langue savante de l’époque. En cela, ils se distinguent des clercs, qui s’exprimaient et écrivaient en latin. Les clercs méprisent la langue populaire, ou vulgaire (du latin vulgus, « peuple »), et méprisent donc aussi les jongleurs, qu’ils désignent par les termes latins péjoratifs joculares ou histriones (simples amuseurs méprisés : acrobates, pitres, musiciens…). Le terme « jongleurs » désigne alors l’ensemble des bateleurs, manipulateurs de balles et d’épées, équilibristes ou escamoteurs qui se produisent dans les foires. Ils colportent une littérature orale. Étant donné le mépris des clercs (chargés de consigner les textes par écrit et de les recopier pour les conserver) pour la littérature en langue populaire, très peu de ces textes ont été conservés jusqu’à aujourd’hui, soit qu’ils n’aient pas été écrits, soit que - n’ayant pas été copiés - ils aient été détruits et perdus. Cela explique qu’on ne dispose d’à peu près aucun texte en ancien français antérieur au (à l’exception de quelques hagiographies). Au , les jongleurs sont écartés des cours au profit des ménestrels. Époque moderne Après le Moyen Âge, les performances des jongleurs en manipulation d’objet continuent de s’entretenir dans les milieux forains. Au début du , ils atteignent les pistes de cirque. Les jongleurs d’Asie apportent en Occident de nouveaux accessoires (bâtons, grosses boules). À partir de 1870, les arts du spectacle placent les jongleurs sur une nouvelle scène avec l’avènement des music-halls : ils deviennent des artistes. L’entre-guerre voit le triomphe de l’italien Enrico Rastelli puis de Francis Brunn, Bela Kremo… Après la Seconde Guerre mondiale, le spectacle de cirque et de music-hall est en déclin en Europe, les jongleurs privilégient la créativité artistique plutôt que la performance physique. Les temps libres se développent et de nouveaux instruments et disciplines de jonglerie sont inventés et se vulgarisent. Le jongleur détourne de plus en plus fréquemment des objets ne servant pas à jongler : ustensiles de cuisine, chapeaux, fruits, outils. C’est souvent le cas des artistes de cirque contemporain qui privilégient une démarche artistique à une démarche démonstrative. L’homme avec son chapeau, sa canne et son cigare ou encore le croqueur de pommes font partie de ces nouveaux jongleurs qui n’utilisent leur technique qu’à des fins artistiques. Des associations regroupent les jongleurs amateurs qui se rassemblent pour s’entrainer régulièrement. Aux États-Unis, l’International Juggler’s Association (IJA) organise en 1947 la première convention de jonglerie : l’International Juggling Convention (IJC). Elle édite le magazine Juggler’s World depuis 1949 qui s'attellera à retranscrire les spectacles de jonglerie professionnels organisés dans le monde ainsi que les biographies des jongleurs célèbres. Le phénomène de convention se répand en un demi-siècle dans de nombreux pays. En 1978 a lieu la première convention européenne de jonglerie. En septembre 1984 est lancé en Allemagne le magazine européen de jonglerie nommé Kaskade. À la fin du , de nombreux jongleurs apparaissent dans les milieux scientifiques. On peut citer le physicien Claude Shannon, jongleur, monocycliste et amateur d’automate jongleurs, comme le père des recherches dans le domaine des sciences de la jonglerie à la fin des années 1970. Il a écrit la première équation de la jonglerie. Avec l’avènement de l’informatique et d’Internet se fait l’invention de notations jonglistiques qui, à l’image des notations musicales, permettent de décrire et transmettre les mouvements : le répertoire des figures réalisables est alors étendu à l’infini. Les figures des jongleurs servent d’exemple aux mathématiciens en théorie des groupes, des graphes et des nœuds. La gestuelle des jongleurs est reproduite par les physiciens qui tentent de concevoir des robots sachant manipuler et jongler avec des objets. Des jongleurs comme Anthony Gatto ou Albert Lucas se font un nom sur la scène internationale en se démarquant par leurs performances dans les nombres (avec beaucoup d’objets). Dans les années 2000, la troupe de jongleurs anglaise Gandini Juggling à l’initiative de Sean Gandini est très influente sur la scène internationale dans le milieu de la recherche en jonglerie « pure » (« pop corn » en passing, siteswap multimain, chorégraphie jonglée et dansée). Depuis 2004, la (WJF), initiée par Jason Garfield, organise annuellement aux États-Unis des compétitions sportives sur la jonglerie en réunissant annuellement les jongleurs les plus performants au monde dans le domaine des balles, des massues ou du diabolo. Cette manifestation est retranscrite à la télévision américaine sur ESPN. De jeunes jongleurs plus « sportifs » qu’artistes sont alors révélés : Thomas Dietz, Vova Galchenko, … Notes et références Bibliographie A Brief History of Juggling Tom Breen, Juggling Firsts Arthur Lewbel, Research in Juggling History Edmond Faral, Les Jongleurs en France au Moyen Âge, Champion, 1910, réédition 1964, 1971. Luciano Rossi, Les jongleurs en spectacle, Champion, 1995, 189 pages. Frédéric Paul Rey, Les sciences du jonglage, Agilius, 2013, 240 pages. Articles connexes Histoire du cirque Jonglerie Bouffon Ménestrel Saltimbanque Troubadour Trobairitz Trouvère Trouveresse Liens externes Portail sur la jonglerie en France Biographies des plus grands jongleurs sur juggling.org. Histoire du cirque
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Liste des dirigeants actuels des États
Cette page dresse la liste des dirigeants actuels des États, c’est-à-dire les chefs d’État et de gouvernement (ainsi que, le cas échéant, des dirigeants de facto ou des Premiers ministres n’ayant pas le statut de chef de gouvernement) des généralement reconnus comme tels : les membres de l’ONU, le Vatican (observateur à l’ONU), Taïwan et le Kosovo (membres [parfois de facto pour Taïwan] de plusieurs organisations internationales). Dix neuf entités s’y ajoutent : trois entités proches du statut d’État sans en avoir toutes les caractéristiques : l’Autorité palestinienne, qui gouverne une partie des territoires palestiniens, territoires qui ne sont pas érigés en État ; l’État de Palestine, proclamé par l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) en 1989 (mais qui demeure inopérant malgré une reconnaissance internationale partielle) et la République arabe sahraouie démocratique. six entités indépendantes de facto mais généralement non reconnues : l’Abkhazie, Chypre du Nord, le Haut-Karabagh, l’Ossétie du Sud, le Somaliland et la Transnistrie. dix gouvernements (ou structures dirigeantes) en exil ou alternatifs. Les dirigeants des territoires à souveraineté spéciale se trouvent sur la page Liste des dirigeants des dépendances et territoires à souveraineté spéciale. États indépendants Entités proches du statut d’État Pays de facto indépendants Cette rubrique dresse la liste de pays de facto indépendants mais non reconnus par la communauté internationale. Gouvernements en exil ou alternatifs Notes et références Notes Références Liens externes CIA (World Leaders) Rulers.org Worldstatesmen.org World Political Leaders Calendrier électoral (Herrera) Dirigeants hu:Államok vezetőinek listája 2008-ban
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Musique%20indienne
Musique indienne
La musique indienne est, sous ses formes variées, l'expression d'une très longue tradition qui bien qu'elle ait été en partie divisée par l'éclatement du système colonial, reste néanmoins la musique d'un sous-continent composé de l'Inde, du Pakistan, du Bangladesh, du Népal et du Sri Lanka. Malgré les différences linguistiques ou religieuses, un même genre de musique se retrouve par delà les frontières politiques. Si sa connaissance en Occident progresse aussi bien sous sa forme savante (les râgas) que dans des genres plus légers (en particulier la musique de film), il reste un pan méconnu : l'immense domaine de la musique folklorique, chaque région ayant son style et ses instruments propres, voire des castes vouées à la pratique musicale, en particulier les États indiens tels que le Bengale, le Cachemire, le Kérala ou le Rajasthan. Si la musique instrumentale ou vocale est bien souvent liée à la danse en Inde, elle n'est en revanche guère liée au théâtre, contrairement aux autres musiques asiatiques de l'aire bouddhiste. Le mécénat est très développé en Inde, permettant l'accès à la musique à toutes les couches de la société. De la même manière, l'enseignement traditionnel sous forme de relation privilégiée entre maître et disciple reste gratuit. Si la musique fait partie de l'éducation des membres des hautes castes, elle reste néanmoins populaire du fait de son association avec le cinéma de Bollywood, qui est parsemé de clips musicaux dansés véhiculé par l'industrie de la cassette audio. Musiques savantes Selon la mythologie indienne, la musique a une origine divine : c'est par le son que le dieu Brahmâ a créé l'univers. Le dieu Shiva jouait quant à lui du tambour dameru, et son fils Ganesh jouait lui, comme Hanuman d'ailleurs, du tambour mridang. La déesse Sarasvati, elle, est toujours associée à la vînâ. L'univers a été créé par le son primordial Ôm ; le langage dérive des sons du tambour… L'origine de la musique classique indienne remonte aux temps védiques (). Les hymnes du Rig Veda étaient chantés en utilisant trois notes principalement, formant ainsi le Sâma Veda. La plus ancienne source musicologique fiable et extensive date du , le Nâtya-shâstra du Muni Bharata, est un ouvrage traitant de danse, de théâtre et de musique. Néanmoins, la musique ancienne n'est jamais écrite. C'est un art qui se transmet par la mémoire entre maîtres et disciples par exemple à l'intérieur de familles dans des castes de musiciens. Traditionnellement, l'idée d'œuvre personnelle n'existe pas. Depuis les temps les plus anciens, la musique a toujours eu en Inde une double vocation : l'une destinée au temple et aux dieux, l'autre réservée au divertissement et aux démons. Cette dichotomie a séparé les instruments et les musiciens de manière radicale, jusqu'à créer des castes spécifiques. Au long des siècles, divers styles ont tenté de combler ce fossé, aujourd'hui amoindri. Avec le temps, et les influences extérieures, la musique savante indienne s'est scindée en deux aires géographiques, jouant certes une musique similaire, mais de manière fort différente. Dans le Sud, la musique carnatique s'est développée, se distinguant de la musique de temple et s'intégrant de plus en plus à la danse bharata natyam. Mise à part la voix, l'instrument roi est la vînâ, accompagnée par le mridangam. Il n'y a guère de longue introduction méditative lors d'un concert : très vite, les musiciens jouent et improvisent ensemble, selon des formules mathématiques. Au Nord, la musique hindoustanie s'est développée sous l'influence de l'islam et des Moghols, apportant avec eux le monde arabo-perse, si bien que le style dhrupad avec vînâ et pakhawaj eut vite fait d'être remplacé par le style khyal dont l'instrument roi est le sitar, accompagné par les tablâ. Le musicien principal commence tout concert par une longue introduction en solo (âlâp). Ce n'est que plus tard que la percussion le rejoint (gat), ponctuant la musique par des phrasés improvisés ou préétablis. Là aussi, la musique s'est intégrée à la danse kathak. L'octave occidentale (do, ré, mi, fa, sol, la, si, do) est appelée ashtak dans la musique indienne. Mais ce terme est peu employé, car les musiciens indiens parlent plutôt des sept notes non répétées (do, ré, mi, fa, sol, la, si) soit saptak, (asht signifie « huit » et sapt signifie « sept »). Les sept notes ou svara de la saptak sont les suivantes : sa, ri, ga, ma, pa, dha et ni. Elles correspondent à peu près aux sept degrés de l'échelle occidentale. Leurs noms viennent des mots Shadjam (sa), Rishabam (ri ou re), Gandharam (ga), Madhyamam (ma), Panchamam (pa), Dhaivatham (dha) et Nishadam (ni). La musique de l'Inde est modale. L'expression de chaque note est déterminée par sa relation avec une tonique fixe qui est constamment répétée ou maintenue en pédale, notamment par l'utilisation de la tampura, un luth spécifiquement conçu pour faire résonner les harmoniques de la tonique associés à celles de la quarte ou de la quinte. La musique est essentiellement linéaire et mélodique. Elle n'utilise pas l'harmonie : c'est une succession de notes. Le mode de l’Inde (râga) n’est pas simplement une gamme. Il en existe plusieurs, classés, selon les systèmes, soit en modes principaux et modes dérivés, soit en trois échelles de base (gràma) dans lesquelles les permutations de la tonique dans une gamme de sept notes (où deux notes s'ajoutent accessoirement) permettent de former principaux (mùrchhanà) ou, selon le système encore aujourd'hui employé dans le sud de l’Inde, en de sept notes (melakarta) dans un système chromatique où chaque note, excepté la tonique, a deux positions, pouvant être naturelles et selon les cas dièse ou bémol. L'octave est théoriquement divisée en (sruti) permettant l'accord exact des notes. Les intervalles sont classés en catégories (jàti) selon leur types d’expression. Enfin, le mode a une humeur, un sentiment à exprimer (triste, joyeux, etc.) et une heure précise voire une période de l'année pour être joué. Il y a des râgas du matin, d'autres du soir, d'autres de la mousson… Ces modes peuvent aussi se combiner et former un nouveau mode. Il y a des grands râgas et de petites râginis. Il y en a des centaines. La musique classique de l’Inde repose en grande partie sur l'improvisation, en ce sens qu'elle n'est pas jouée à partir d'une partition. Cela ne signifie pas qu'on y joue n'importe quoi, car il y a des règles très strictes sur la manière d'improviser, et bien des musiciens apprennent par cœur des passages entiers de telles ou telles mélodies ou structures mathématiques, afin de pouvoir s'en servir à dessein. Ainsi chaque râga a une phrase musicale connue qui indique la manière dont il faut l'interpréter, en donnant l'ordre précis des notes. Les musiciens composent alors de courts refrains à partir d'elle, et en déclinent toutes les variations possibles, grâce entre autres aux cycles rythmiques. La notion de rythme est très évoluée et sans doute la plus savante du monde. Les rythmes (tàla) sont toujours complexes (à 16, 14, 12, 10, 8, pour les plus courants) et à l'intérieur de chaque temps des subdivisions, des contretemps, des battements placés légèrement avant ou après le temps permettent des arabesques d'une extrême subtilité. Alors qu'en Occident le rythme est surtout une mesure et un battement, en Inde, il s'agit plutôt d'un cycle. La musique indienne n'est pas orchestrale, mais essentiellement soliste. S'il s'agit d'un chanteur, il sera accompagné de joueurs de tampura éventuellement (mais qui sont simples « figurants »), d'un percussionniste (mridang ou tablâs) et d'un joueur de sarangi (ou violon) qui ne fait que souligner le phrasé du soliste. S'il s'agit d'un instrumentiste, il y aura un joueur de tampuri et un percussionniste. S'il s'agit d'un percussionniste en solo, il sera accompagné par un sarangi ou d'autres percussions (ghatam, kanjira, etc.). Parfois des duos peuvent aussi se présenter, tant dans le chant que dans les instruments, et on les appelle des jugalbandi. Le râga commence par l'âlâp, une longue introduction du soliste, destinée à présenter le mode et à évoquer l'humeur. Vient ensuite le jeu entre le soliste et le percussionniste accompagnateur : ils vont improviser tour à tour, pendant que l'un joue le refrain, l'autre « s'envole », pendant que l'un joue le cycle, l'autre « s'évade ». L'un sert de référant à l'autre. Ce n'est qu'à la fin que les deux musiciens se permettent d'improviser simultanément. Styles Sud : Les kalpita sangîta, chant composé par les anciens. Les manôdharma sangîta, chant improvisé selon diverses techniques. Le padam, chant ancien sérieux dansé par les femmes de Tanjore, dans le Sud de l'Inde. Le kirtanam, chant dévotionnel dont le kriti est un développement dans le Sud. le tillana, pièce solmisée, courte et rapide jouée en conclusion de concert ou de danse. Nord : Le dhrupad, forme musicale indienne classique la plus ancienne, la plus stricte et la plus sévère. Il est rythmé en douze temps. Le khyal ou khayal, dérivé du dhrupad et un peu plus léger et plus libre ; genre musical classique du nord de l'Inde. Le dhamâr, forme de dhrupad plus rythmée, en quatorze temps, concernant principalement Krishna. Le tarânâ ou tillanâ, apparenté au dhrupad, est un style de chant spirituel privilégiant les bols, syllabes de percussions. Le tappâ, dérivé du dhrupad introduisant quelques libertés ornementales, broderies, trilles et joutes courtoises. Le thumri, style de chant léger, surtout chanté par des femmes. Il s'agit toujours d'un poème d'amour. Le ghazal, chant d'amour persan influencé par la musique indienne, devenu une forme de thumrî. Il existe de nombreuses autres formes musicales telles : Bhairavi, Chaiti, Chaturang, Dadra, Dhun, Ghato, Holi, Kâfi, Kathagayan, Kajri, Khamsa, Lavni, Ragmala, Ramayan, Sadra, Sargam, Sûr, Tirwat, … Musiciens célèbres Tansen () (musicien légendaire) Balamuralikrishna, (chant) Hariprasad Chaurasia (bansurî) Famille Dâgar (chant, vînâ) Girija Devi, (chant) Pannalal Ghosh (bansurî) Zakir Hussain (tablâ) Pandit Jasraj (chant) Bhimsen Joshi (chant) Ali Akbar Khan (sarod) Allauddin Khan (sarod, violon) Amjad Ali Khan (sarod) Bade Ghulam Ali Khan (chant) Bismillah Khan (shehnai) Vilayat Khan (sitar) Kishore Kumar (chant) Mallikarjun Mansur (chant) Ranganayaki Rajagopalan (vînâ) Alla Rakha (tablâ) Nikhil Banerjee (sitar) Ravi Shankar (sitar) Anoushka Shankar (sitar) Shivkumar Sharma (santoor) Umayalpuram K. Sivaraman (mridangam) L. Subramaniam (violon) Instruments de musique Les instruments de musique de l'Inde sont classés en quatre catégories : instruments à cordes (tata). instruments à vent (susira) instruments à peaux tendues ou tambours (avanaddha) percussions (ghana) : cloches, gongs, lithophone… Musiques religieuses Les religions présentes en Inde ont développé un répertoire spécifique adapté des textes sacrés. Musique hindoue : Bhajan · Villuppattu Musique islamique : Qawwalî · Sûfyâna kâlam Musique sikhe : Kirtan Musiques dramatiques Les représentations de théâtre traditionnel sont assez rares en Inde, et se rencontrent plus particulièrement au Kérala ou au Karnataka, dans le sud, où bon nombre de formes anciennes de théâtre dansé sur musique, subsistent : Chakyar Koothu, narration musicale Kathakali, théâtre dansé Krishnanattam, Kutiyattam, théâtre sanscrit Teru koothu, théâtre dansé Yakshagana, drame dansé Musiques folkloriques Musique bengalie Au Bengale, à l'est du pays, la musique hindoustanie côtoie une musique semi-classique créée par les grands érudits que furent Rabindranath Tagore et Kazi Nazrul Islam. C'est la même tradition qui s'étend au Bangladesh voisin et il y existe en un très vaste répertoire de chants folkloriques et religieux, notamment ceux liés à la communauté des Bâuls. Musique cachemirie Au Cachemire, dans le nord du pays, on retrouve la musique hindoustanie mais aussi des influences perses ou afghanes. Malgré l'importante communauté musulmane dont la musique soufie sûfyâna kâlam est un témoignage, il y subsiste beaucoup de chants hindous côtoyant d'autres chants plus folkloriques, destinés à accompagner certaines activités humaines ou certaines cérémonies. Musique kéralaise Au Kerala, dans le sud du pays, on retrouve la musique carnatique interprétée non seulement sur les instruments classiques, mais aussi par l'ensemble periya mêlam, qui joue aussi de la musique rituelle. Il existe une très importante variété de musique percussive kshetram vâdyam utilisée lors des célébrations hindoues dans les temples, telles les chempata mêlam, chenda mêlam, kombu pattu, kryângapancavâdyam, kuzhal pattu, maddalam keli, pandi mêlam, panchari mêlam, panchavâdyam, thayambaka. On trouve aussi quelques styles de musiques vocales telles les sopanam sangîtam hindous et les mappila pattu islamiques. Par ailleurs, nombre d'arts de la scène, dramatiques ou chorégraphiques, sont accompagnés de musiques et sont liés aussi à des rituels religieux, islamiques pour certains, chrétiens pour d'autres. Musique rajasthanie Au Rajasthan, dans l'ouest désertique du pays, la musique hindoustanie est dominée par la musique dévotionnelle exécutées par des castes dédiées de musiciens ambulants : les Langas et les Manganiars. Bien que Musulmans, ils ont aussi un répertoire hindou. Il existe bien d'autres castes offrant des musiques liées à certaines activités (eau, serpent, marionnette, etc.) Musique ladakhie Musique orissie Musique punjabie Musique tribale indienne Bhatiyali Deshi Guâti Naattupurapaattu Sapera Tiruppukazh Musique actuelle Malgré l'implantation britannique, la musique classique occidentale ne s'est jamais développée en tant que telle en Inde et le seul représentant connu est Zubin Mehta, un chef d'orchestre. John Mayer quant à lui est un compositeur qui a tenté de métisser musique classique occidentale et indienne, avant de s'intéresser à la fusion jazz. En outre, les musiciens formés à cette musique ont fait la richesse de la musique des films indiens de Bollywood notamment (Musique filmi) où les instruments occidentaux côtoient les instruments indiens au sein d'orchestres fonctionnant selon un principe classique, où chaque instrument apporte une couleur et cède sa place à un autre. Des compositeurs tel Allah Rakha Rahman ou des interprètes tels Lata Mangeshkar (chant) ou Sripathi Panditharadhyula Balasubrahmanyam (chant) ont acquis une réputation mondiale avec une production record. Les chanteuses Shreya Ghoshal, Asha Bhosle, Geeta Dutt, Alka Yagnik, et les chanteurs Mohammed Rafi, Kishore Kumar et Mukesh sont aussi renommés. Plus récemment, les émigrés indiens au Royaume-Uni ont produit une musique inspirée des derniers courants électroniques. Naturellement, ils ont rapporté avec eux ce style bhangra, notamment au Punjab. La scène électronique indienne s'est également développée avec tous ses sous-genres : la musique techno introduite en Inde par Rummy Sharma puis Arjun Vagale ou Ash Roy, la house funky avec Audio Units, la bass music avec Sickflip ou Nucleya, ou enfin l’electronica avec Big City Harmonics. La pop indienne n'est pas en reste et se développe dans les grands centres urbains avec toujours une couleur locale sous forme d'instruments nationaux mélangés aux électriques. Notes et références Sources et liens externes Alain Daniélou, La Musique de l'Inde du nord, Paris: Éditions Buchet-Chastel, 1985. Sans ISBN Alain Daniélou, Origines et pouvoirs de la musique, Ed. Éditions Kailash, 2003 Alain Daniélou, Musiques et danse de l'Inde, Ed. Michel de Maule, 2007 Patrick Moutal, Hindustani Raga Sangita - Mécanismes de base de la Musique Classique du Nord de l'Inde ( éd. 1987, CEMO ; 2e éd. 2012) Patrick Moutal, Hindustani Gata-s Compilation - Instrumental themes in north Indian classical music (2012) Daniel Bertrand, La Musique carnatique, Édition du Makar, 2001 Musique indienne en Creative Commons Site proposant en écoute et téléchargement légal de la musique du nord de l'Inde. Site complet Hindustani Raga Sangeet Online Site bilingue FR/EN, rares archives audio et vidéo à partir de 1902 ; émissions de radio sur les ragas. Instruments au Musée de la musique (Paris) Musiques de Bollywood
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Bhangra
Bhangra
Le bhangra est un style de danse et de musique indienne provenant de la région du Pendjab. Il s'est développé dans la communauté indienne et pakistanaise vivant au Royaume-Uni. Contexte social et description Elle est exécutée pour célébrer des occasions importantes telles que la moisson, les mariages etc. Typiquement accompagnée par des chants, elle a aussi comme caractéristique le battement du tambour dhol. De nos jours, le nom bhangra est surtout associé au type de musique qui utilise cette percussion. Un type de percussion de la même famille que le dhol, mais plus petit, le dholaki, est parfois employé à la place ou en complément du dhol. D'autres percussions, comme le tabla, y sont aussi employées de façon occasionnelle. La musique est couramment accompagnée de danse. Les paroles des chansons bhangra traitent de célébration, d'amour, de patriotisme, ou des problèmes sociaux actuels. Le bhangra a toujours été populaire parmi des personnes d'origine panjâbî, tout autour du monde, mais le style a connu un renouveau et un regain d'intérêt au cours des dix dernières années. Les arrangements traditionnels intègrent souvent des styles musicaux contemporains. Dans cette période, le bhangra a été influencé par le reggae, le raï, la techno, la house music, le rap, le ragga et la jungle. En fait, ces synthèses sont souvent si réussies que le bhangra moderne, la plupart du temps en provenance du Royaume-Uni est maintenant réexporté de nouveau vers l'Inde et aussi vers le Pakistan. Le joueur de tabla Talvin Singh produit un bhangra mêlé de dance, tandis que Apache Indian le mélange avec du raggamuffin. Voir aussi Articles connexes Panjabi MC Daler Mehndi Liens externes Un exemple de la danse Bhangra est dans la vidéo ci-dessous (après 30 secondes la danse commence) : Exemple de danse Banghra sur youtube.com Pendjab Musique indienne Musique britannique World music Musique pakistanaise
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https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89clipse
Éclipse
Une éclipse correspond à l'occultation d'une source de lumière par un objet physique. En astronomie, une éclipse est la disparition apparente (occultation) et temporaire, pour un observateur, de tout (éclipse totale) ou partie (éclipse partielle) d'un astre (une étoile comme le Soleil, une planète ou un satellite naturel comme la Lune) résultant de l'interposition d'un autre objet céleste soit entre cet astre et la source de lumière qui l'éclaire (éclipse vraie), soit entre cet astre et l'œil de l'observateur (éclipse apparente). La disparition de l'astre éclipsé, ou occulté, est son immersion ; sa réapparition, son émersion. Il existe plusieurs sortes d'éclipses notamment les éclipses de Lune et celles de Soleil, ces dernières étant plus rares. Cependant ce phénomène reste très rare. Lorsque l'objet occultant a un diamètre angulaire nettement plus petit que celui de l'autre objet (sans qu'une limite précise ne soit réellement fixée), on parle plutôt de transit. Étymologie Le substantif féminin « éclipse » est un emprunt au latin impérial (), substantif féminin lui-même emprunté au grec / (proprement , d'où ). Histoire Au , Anaxagore qualifie l’éclipse . C'est le philosophe Empédocle qui a proposé, le premier en Occident, une explication correcte des éclipses de Soleil. Les éclipses dans le système Terre-Lune-Soleil Principes mécaniques Une éclipse de Soleil se produit lorsque la Lune se trouve entre le Soleil et la Terre, ce qui ne peut se passer que lors d'une nouvelle Lune. Une partie de la Terre se trouve alors dans l'ombre ou la pénombre de la Lune. Une éclipse de Lune se produit lorsque la Terre se trouve entre le Soleil et la Lune, ce qui ne peut se passer que lors d'une pleine Lune. La Lune se trouve alors dans l'ombre de la Terre. Une éclipse peut être totale ou partielle. Lorsque la source de lumière est entièrement bloquée par l'objet éclipsant, on parle d'éclipse totale. Si l'objet éclipsant ne bloque pas entièrement la lumière provenant de la source, on parle d'éclipse partielle. NB : Une éclipse annulaire est un cas particulier d'éclipse partielle (de fait, puisque non totale) où les trois objets concernés sont parfaitement alignés (éclipse centrale), mais où l'objet éclipsant est trop petit (ou l'objet éclipsé trop gros) pour bloquer complètement la source de lumière : il reste alors un anneau lumineux encore visible. C'est une situation relativement fréquente pour les éclipses de Soleil car même si la Lune et le Soleil ont quasiment la même taille apparente vus de la Terre, selon leurs distances respectives à la Terre, une faible différence de diamètre apparent (de l'ordre de quelques %) est perceptible. À partir de la Terre, une éclipse n'est possible que lorsque le Soleil, la Lune et la Terre sont alignés. Si le plan de l'orbite de la Lune coïncidait avec celui de la Terre, appelé l'écliptique, il y aurait une éclipse de Soleil et une éclipse de Lune chaque mois synodique lunaire. Comme ces deux plans sont inclinés d'un angle de 5°09', il faut que la Lune soit à proximité d'un des deux points d'intersection de ces plans, points appelés nœuds, pour qu'une éclipse puisse se produire. Pour une éclipse totale de Lune, l'écart entre la Lune et un nœud ne doit pas dépasser 4,6°, pour une éclipse partielle de Soleil, cet écart peut aller jusqu'à 10,3°. Phases générales d'une éclipse solaire Le commencement de l'éclipse totale ou annulaire est l'instant où le cône d'ombre de la Lune commence à balayer le disque terrestre. Le commencement de la centralité est l'instant où l'axe du cône d'ombre de la Lune commence à balayer le disque terrestre. Le maximum de l'éclipse est l'instant où la grandeur de l'éclipse est maximale (l'instant où la plus grande surface terrestre est dans l'ombre). La fin de la centralité est l'instant où l'axe du cône d'ombre de la Lune termine de balayer le disque terrestre. La fin de l'éclipse totale ou annulaire est l'instant où le cône d'ombre de la Lune termine de balayer le disque terrestre. La fin de l'éclipse générale est l'instant où le cône de pénombre de la Lune termine de balayer le disque terrestre. Phases locales d'une éclipse solaire On appelle « premier contact » ou « premier contact extérieur » le moment où le disque lunaire commence à empiéter sur le disque solaire. On appelle « deuxième contact » ou « premier contact intérieur » le moment où le disque lunaire est complètement entouré par le disque solaire (éclipse annulaire) ou le moment où le disque solaire disparait complètement (éclipse totale). On appelle « troisième contact » ou « deuxième contact intérieur » le moment où le disque lunaire commence à se dégager du disque solaire (éclipse annulaire) ou le moment où le disque solaire commence à réapparaitre (éclipse totale) avec « l'effet diamant ». Enfin, on appelle « quatrième contact » ou « deuxième contact extérieur » le moment où le disque solaire se détache du disque lunaire. NB : après l'éclipse du 11 aout 1999, il faudra attendre l'année 2081 pour observer la prochaine éclipse totale de Soleil en France métropolitaine. Phases d'une éclipse lunaire L'éclipse lunaire est un assombrissement de la Lune, qui se produit lorsqu'elle passe dans le cône d'ombre de la Terre. Elle ne se produit que lors de la pleine lune. Il y a trois types d'éclipses lunaires : par la pénombre, lorsque la Lune passe uniquement dans le cône de pénombre de la Terre ; partielles, lorsque la Lune passe en partie dans le cône d'ombre de la Terre ; totales, lorsque la Lune passe en totalité dans le cône d'ombre de la Terre. Pour une éclipse lunaire totale : On appelle « premier contact » ou « premier contact extérieur » le moment où la Lune commence à entrer dans le cône d'ombre de la Terre. On appelle « deuxième contact » ou « premier contact intérieur » le moment où la Lune entre complètement dans le cône d'ombre de la Terre. C'est le début de la totalité. Le maximum de l'éclipse est l'instant où la distance angulaire entre le centre du disque lunaire et le centre du cône d'ombre atteint sa plus petite valeur. On appelle « troisième contact » ou « deuxième contact intérieur » le moment où la Lune commence à sortir du cône d'ombre de la Terre. C'est la fin de la totalité. Enfin, on appelle « quatrième contact » ou « deuxième contact extérieur » le moment où la Lune sort complètement du cône d'ombre de la Terre. Cycles En pratique, de 4 à 7 éclipses (de Soleil comme de Lune) peuvent se produire annuellement. Elles se produisent par groupes séparés par un intervalle de 173 jours (une demi-année draconitique). Ces groupes (que l'on appelle saisons d'éclipses) sont constitués d'une éclipse de Soleil ou d'une succession d'éclipses de Soleil, ou bien d'une éclipse de Lune et d'une autre éclipse de Soleil. Le Soleil et un nœud de l'orbite lunaire se retrouvent dans la même direction tous les 346,62 jours (c'est l'année draconitique). 19 de ces périodes, soit 6585,3 jours ou 18 ans, 11 jours et 8 heures, ont presque la même durée que 223 mois synodiques lunaires. Ceci veut dire que la configuration Lune-Soleil et les éclipses se répètent dans le même ordre dans le même laps de temps. Ce cycle est appelé Saros ; contrairement à ce qui est parfois écrit (y compris par Edmond Halley lui-même, voir infra), ce cycle était inconnu des Babyloniens. Comme la durée exacte de ce cycle n'est pas un nombre entier de jours mais possède un excédent d'environ 1/3 de jour, les éclipses se reproduisent donc selon ce cycle avec un décalage d'environ 8 heures et sont donc visibles à une longitude distante d'environ par rapport à celle du cycle précédent. Un autre cycle concernant les éclipses est l'Inex. Sa durée est de 358 mois synodiques lunaires (28,9 ans) après lequel les mêmes éclipses se reproduisent quasiment à la même longitude géographique mais à une latitude opposée. Les éclipses dans les systèmes d’étoiles binaires Un système d’étoiles binaires permet l’observation d’éclipses si son axe de révolution se trouve pratiquement perpendiculaire à la direction de visée, et à condition que les diamètres des 2 étoiles ne soient pas trop différents. La luminosité du système est normalement l'addition des luminosités de chacune des composantes, les étoiles A et B. Quand l’étoile A occulte l’étoile B, la luminosité du système faiblit, de même lorsque l’étoile B occulte l’étoile A. Les variations de luminosité qui en résultent permettent de détecter ces systèmes binaires, et leur étude, tant en intensité qu'en couleur, d’en déterminer les caractéristiques principales. D'autres effets plus subtils peuvent être détectés lorsque, par exemple, les étoiles sont si proches qu'elles sont déformées, ou encore lorsque la chaleur de l'une réchauffe la surface de l'autre localement. Lésions oculaires L'observation du soleil est dangereuse pour les yeux si ses rayons ne sont pas filtrés suffisamment par un moyen naturel ou artificiel. On peut sans danger regarder un lever ou un coucher de soleil parce que ses rayons traversent alors une grande épaisseur d’atmosphère. On peut aussi regarder le soleil à travers les nuages ou regarder son reflet sur la lune sans danger. Les marins et aviateurs observaient plusieurs fois par jour le soleil pour la navigation astronomique mais à travers les filtres de leur sextant. Dans la journée, par temps dégagé, nous ne regardons habituellement pas le soleil qui nous éblouit, mais lors d'une éclipse il peut être tentant d'observer ce phénomène, malgré l'éblouissement ressenti, ce qui provoque des lésions oculaire pouvant aller jusqu'à la cécité. Pour observer une éclipse de Soleil, il convient d'utiliser un dispositif filtrant tel que des lunettes d'éclipse spécifiques ou des jumelles recouvertes d'un filtre solaire objectif (feuille Mylar, AstroSolar ou un verre métallisé) ou d'utiliser un solarscope ; un masque à souder d' peut également servir, mais la qualité de l'image n'est pas excellente, du fait de l'épaisseur de la vitre (double réflexion). Même s'il fait quasi-nuit, regarder sans protection adéquate une éclipse de Soleil peut causer la cécité ; les lunettes dites « de soleil » n'étant absolument pas adaptées dans ce cas. Toutefois, contrairement à une idée reçue, lors d'une éclipse totale, on peut retirer ses lunettes protectrices lorsque la lune obstrue complètement le rayonnement du soleil. La lumière apparente qui forme la couronne est suffisamment faible pour être admirée à l'œil nu. On peut regarder indirectement une éclipse sans danger, en interposant entre le soleil et un écran une feuille de papier percée d'un petit trou. Certaines personnes utilisent une autre méthode qui consiste à regarder l'image du soleil sur la surface d'une bassine pleine d'eau, mais cela peut rester dangereux. On peut en revanche regarder à l'œil nu la Lune sans aucun danger ou le Soleil lorsqu'il est à son lever ou son coucher et donc a fortiori leur éclipse. Éclipses historiques Au travers d'une littérature souvent sans grande rigueur scientifique, on lit que les Anciens auraient été capables de prédire des éclipses. Les chinois étaient censés savoir calculer le saros, période utilisée pour prédire les éclipses. Une légende chinoise veut qu'en l'an 2136 , les astrologues de la cour de l'empereur Chung K'ang, Hi et Ho, furent décapités par la suite d'une éclipse de Soleil non prédite. On cite volontiers l'éclipse de Soleil du 28 mai 585 qui aurait été prédite en date et heure par Thalès de Milet grâce à l'utilisation du saros chaldéen. En fait, on sait bien qu'Hérodote, qui rapporte cet évènement survenu cent ans avant sa naissance, est souvent peu fiable, quels que soient ses mérites par ailleurs, et qu'il relate volontiers des faits légendaires. Il ne parle d'ailleurs pas d'une prédiction pour une date précise, mais dit seulement que l'éclipse s'était produite au cours de l'année prévue. Il ne mentionne pas davantage le saros. Quant au dit saros, il s'avère que, chez les Chaldéens, il n'était pas du tout lié aux éclipses : c'est Edmond Halley (1656-1742) qui a commis l'erreur de mal interpréter un texte ancien et de désigner par ce terme la période de dix-huit ans qui traduit le retour des éclipses. Celle de mai -584 a bien eu lieu, mais il est tout à fait impossible que les astronomes de l'époque de Thalès aient eu les connaissances mathématiques et physiques leur permettant de la prédire. Les astronomes chaldéens de cette époque ne connaissaient que les mouvements moyens du Soleil (d'un point de vue géocentrique) et de la Lune, ce qui est très insuffisant pour une prédiction, et pouvaient tout au plus prévoir la possibilité d'une éclipse lunaire. Quant aux Grecs, ils n'avaient alors qu'une connaissance très parcellaire de la science chaldéenne. Cette légende à la vie dure et concourt à mystifier tout ce qui touche à ces phénomènes. Les éclipses de Soleil, avec l'étroitesse de la bande que parcourt l'ombre, étaient tout à fait imprévisibles à l'époque de Thalès qui n'a, de toute façon, pas laissé d'écrits aussi précis. Il faudra attendre la théorie des épicycles d'Hipparque (190 à 120 ) et la création de tables astronomiques établies sur la base de cette théorie pour que des prédictions d'éclipses deviennent possibles. De telles tables sont présentes dans l'Almageste et dans les « Tables faciles » de Ptolémée (vers 140 ), mais préexistaient, au moins en partie. Phénomènes impressionnants, ils ont donné lieu à de nombreux mythes, chaque peuple y associant un animal céleste s'emparant de la lune ou du soleil au moment de l'éclipse : loup dans les mythologies germaniques ; dans les mythologies chinoises, dragon guettant le soleil ou la lune au voisinage des nœuds et les avalant lors de l'éclipse. Le terme « draconitique » ou celui plus ancien de « dracontique » (d'où le mois draconitique) vient du fait que le nœud ascendant et le nœud descendant étaient appelés « tête » et « queue » du Dragon. Il existe pourtant des éclipses qui ont été associées à des événements historiques. Ce sont essentiellement des éclipses de Lune, non nécessairement prévues mais ayant parfois suscité des interprétations superstitieuses. On peut ainsi citer : l'éclipse totale de Soleil observée à Jérusalem le 24 novembre 29, qui aurait été associée dans les récits des évangiles à la crucifixion du Christ, mais la recherche contemporaine aussi bien que les théologiens actuels voient généralement dans ce texte une association symbolique (l'obscurité symbolisant la mort avant que la résurrection n'annonce une nouvelle clarté) plutôt qu'historique ; dans la même visée symbolique, l'éclipse de Soleil du 29 juin 1033rapportée par le moine bénédictin Sigebert de Gembloux a pu être interprétée comme l'annonce de la fin du monde qui devait advenir pour le millénaire de la Passion du Christ ; la chute de Constantinople, le 14 mai 1453 (éclipse de Lune) ; l'éclipse lunaire du 1er mars 1504 fut prédite par Christophe Colomb grâce à l'utilisation des tables astronomiques d'Abraham Zacuto et lui permit d'impressionner les populations indigènes de Jamaïque de façon à recevoir leur aide. l', une éclipse solaire totale à Londres : l'astronome Edmond Halley lance à cette occasion la première campagne d'observation d'une éclipse et cartographie le trajet de l'éclipse en Angleterre ; l' en Europe septentrionale, donne lieu à la première photographie d'une éclipse, un daguerréotype en 84 secondes de pose réalisé par le daguerréotypiste Wolfgang Berkowski. l' qui permet aux astronomes Jules Janssen et Joseph Norman Lockyer de découvrir une nouvelle raie jaune très brillante dans le spectre des protubérances solaires, attribuée plus tard à un nouveau corps, l'hélium. l'éclipse solaire du 29 mai 1919 qui permet de vérifier l'effet de lentille gravitationnelle tel que prédit par la théorie de la relativité générale d'Albert Einstein. Évocations artistiques En peinture, Cosmas Damian Asam (1686 - 1739) en a fait plusieurs représentations dans ses tableaux, dont sa Vision de saint Benoît à l'abbaye de Weltenbourg en Allemagne. Le rai de lumière issue de la Lune et se dirigeant vers le saint pourrait être une illustration de l'effet diamant, dernier phénomène lumineux après que l'éclipse est totale. De manière plus contemporaine, Barnett Newman aurait représenté dans un tableau de 1946, Pagan Void, l'activité de la couronne solaire lors d'une éclipse. Bibliographie . Notes et références Voir aussi Articles connexes Liste d'éclipses solaires Éclipse lunaire Éclipse solaire Diamètre apparent Occultation Interprétations mythologiques ou religieuses des éclipses Liens externes Institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides : Les éclipses de Soleil Les éclipses de Lune Eclipse solaire 3 octobre 2005 Le site des éclipses : photos, conseils, prévisions d'éclipses Le site de la NASA sur les éclipses Shadow and Substance, simulations de Larry Koehn
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Sati%20%28hindouisme%29
Sati (hindouisme)
Sati est le nom d'un personnage féminin dans le Mahabharata, celui de la veuve qui s'immole sur un bûcher funéraire selon un rite hindou, et celui de cette coutume funéraire hindoue pratiquée quelquefois au sein de la caste guerrière dans le monde indien. Dans l'épopée hindoue du Mahabharata, Sati (sanskrit , qui signifie « véracité ») ou Dakshayani est l'aînée des filles de Prasuti et Daksha. Elle aime Shiva, mais son père, Daksha, qui s'est disputé avec le dieu, interdit leur mariage. Sati passe outre et Daksha se venge en invitant tous les dieux sauf Shiva à un sacrifice dédié à Vishnou. Sati retient ses souffles et s'enflamme d'elle-même dans le feu de sa colère, lavant l'affront fait à son dieu, Shiva, avec qui elle n'est pas mariée. Shiva, l'ayant appris, se précipite au palais, tue un grand nombre d'invités et décapite Daksha, remplaçant plus tard sa tête par celle d'un bélier. Satî renaît ensuite sous la forme de Pârvatî et retrouve ainsi son époux. La sati, parfois appelée le sutty au , est donc aussi le nom du sacrifice des veuves qui se jettent dans le bûcher crématoire de leur époux. Origine du mot « Sat » est le participe présent du verbe « être », « -as », en sanscrit. « Sati » est le féminin de « sat » et signifie donc littéralement « qui est », mais prend un sens spécifique : « qui est bonne, vertueuse ». « Sat » signifie également «la vérité», et « satya », qui en dérive, «la parole de vérité». « Sat » peut aussi s'employer comme substantif et renvoie dans ce cas à l'énergie ; il en arrive à désigner le feu du bûcher funéraire. Cette polysémie et ces connotations donnent de la sati l'image d'une femme qui s'immole sur le bûcher funéraire parce qu'elle est vertueuse et porteuse de la vérité, selon Catherine Weinberger-Thomas, auteure de Cendres d'immortalité. La crémation des veuves en Inde (1996). Sati dans la mythologie hindoue Le récit Sati (« Vertueuse ») est le nom de la première Déesse aimée du Seigneur Shiva ; mais le père de Sati, Daksha, refusant que sa fille puisse épouser Shiva, un Dieu ascète hirsute et asocial, pousse Sati (voulant échapper à la douleur d'être séparé de Shiva), à méditer et à retenir son souffle (technique du Yoga), au point que son corps s'enflamme de lui-même et que son âme se réincarne ensuite dans le corps qui sera celui de Parvati, la future épouse de Shiva. Shiva, apprenant la perte de Sati, décapite Daksha et remplace sa tête par celle d'un bouc pour le purifier et tuer son orgueil, et erre fou de douleur dans l'univers avec le cadavre carbonisé de Sati dans ses bras ou sur son trident (trishula, symbole shivaïte) : les morceaux du cadavre de Sati, qui tombèrent sur terre, forment des lieux sacrés vénérés dans l'hindouisme (nommés Shakti Pithas) ; Shiva pleura tellement et pendant si longtemps, que ses larmes créèrent deux étangs sacrés – un à Pushkar, Ajmer, et l'autre à Ketaksha, qui signifie littéralement « pluie des yeux », en sanskrit. La Bhâgavata Purana exprime cette mythologie concernant la Déesse Sati : Sens symbolique du mythe de Sati Le père de Sati avait organisé un Yajña, une cérémonie du feu, mais il avait refusé par arrogance d'inviter Shiva, le mari de sa fille. Sati alors s'immola puis Shiva arriva, il décapita son père et remplaça sa tête par respect par celle d'un bouc. Le père de Sati représente l'égo qui rejette l'âme, ici Shiva. . Mais l'âme (Shiva) finit toujours par anéantir l'ego et Shiva remplace sa tête par une tête de bouc parce que son ego fut tué lorsque Shiva décapita la tête à forme humaine, le père de Satî désormais purifié avec une tête de bouc (histoire comparable à la naissance du dieu Ganesh, décapité par son père Shiva, et désormais avec sa tête d'éléphant, symbole de sagesse). De même dans l'ancienne Égypte, avec les dieux à têtes d'animaux, l'être animal ne sert pas de symbole à la bassesse humaine, mais au contraire de purification intérieure : les démons dans l'hindouisme ont uniquement des visages humains. La sati, coutume funéraire La littérature brahmanique ne fait pas référence à la pratique de la sati. Cette coutume « ne tire donc pas son origine de la Loi », écrit Catherine Weinberger-Thomas. C'est de manière tardive au Moyen-Âge, que les docteurs de la Loi se sont efforcés de fournir une justification du rite de l'immolation des veuves. Premiers textes relatifs à la coutume La légende de Sati, épouse de Shiva, ou celle de Sītā, épouse de Rāma dans le Ramayana, sont souvent évoquées pour justifier l'origine d'une coutume funéraire appelée la sati. Cependant, ni l'une ni l'autre ne sont veuves lorsqu'elles décident de monter sur le bûcher. Savitri offre tout de même son enveloppe charnelle afin que son âtman rejoigne celui de son mari. Les Véda ne font pas non plus mention du sacrifice des veuves. Dans l'Atharva-Veda, le quatrième Véda, où sont exposés les rites de la cérémonie funéraire, il n'est fait aucune mention, encore moins de prescription, de la sati : il indique au contraire que la veuve doit monter sur le bûcher funéraire, se coucher auprès de son mari, puis redescendre avant que la crémation ne commence. Dans la section Ashvalâyana Grihyasûtra (4.1.) du Véda, il est précisé qu'on doit inviter la femme à se relever afin de ne pas mourir avec son mari sur le bûcher une fois que ce bûcher est allumé ; en termes exacts voici comment se déroule le rite : Toutefois le Mahabharata (I, 68, 44-45), dans l'éloge de l'épouse prononcé par Shâkuntalâ, semble bien évoquer l'obligation morale pour une épouse vertueuse de suivre son mari dans la mort : L'explication brahmanique de ce verset est simple : la femme suit la destinée de son mari, et l'influence. Ainsi, si le mari se réincarne, la femme se réincarnera aussi, mais, s'il se libère, son épouse le suivra aussi dans la délivrance (Moksha ou Nirvana). C'est l'amour (kâma) pour son époux qui est le devoir premier (dharma) de la femme, non la recherche de l'ascèse et le contrôle de soi comme c'est le cas pour l'homme. Le rituel de la sati fait l'objet d'une description détaillée dans le ; il commence par un bain de purification, et suppose que la femme ne soit pas en période de règles ou de grossesse. «La combustion de l’enveloppe charnelle de la veuve permettra à son atman (son vrai Soi) de rejoindre l’esprit de son mari». Contexte historique d'apparition de la coutume La pratique de la sati est tardive en Inde ( apr. J.-C.) et limitée à la caste des kshatriyas. Les épouses des guerriers rajpoutes étaient familières de la sati. On découvre souvent à l'entrée des forts du Rajasthan des symboles de mains indiquant le nombre de veuves de haut rang ayant pratiqué la sati lors des guerres avec les troupes islamiques (à Jodhpur par exemple) : les femmes nobles préféraient s'autosacrifier au dieu-feu Agni plutôt que finir esclaves ou violées ou tuées. Selon Alain Daniélou, , mais elle était, dans le contexte de l'époque, une manière d'échapper à des humiliations futures, tout en réalisant un idéal de purification – comparable à celui des premiers martyrs pour les chrétiens. Ainsi, c'est par centaines que les femmes des guerriers rajpoutes se jetèrent dans les flammes pour ne pas tomber aux mains des envahisseurs musulmans, qui en auraient fait leurs esclaves s'ils ne les avaient pas tuées. Se donner ainsi la mort était pour ces femmes un sort infiniment plus noble que se rendre aux mains de l'ennemi. Selon Jean-Claude Pivin, chercheur au CNRS, le fait de brûler une veuve sur un bûcher est une déformation et la preuve de la méconnaissance du mythe originel concernant la déesse Sati : Signification sociale de la coutume funéraire La sati est une pratique rare : traditionnellement, seule la caste guerrière suit cette coutume et, au sein de cette élite, une minorité de veuves accomplit cet « auto-sacrifice ». Les femmes qui s'immolent sur le bûcher funéraire sont considérées comme de quasi-divinités ; leur mari et leur belle-famille recueillent également un surcroît d'honneur du fait de cette marque suprême de fidélité qu'est le sacrifice de la vie. Selon Gayatri Spivak, «l'auto-immolation des veuves est codée comme un pèlerinage, plutôt que comme un suicide, qui, du reste, est strictement interdit dans la loi de la religion Hindou ». Certaines formes de suicide sont traditionnellement autorisées mais elles le sont pour les hommes uniquement. La veuve qui s'immole se voit attribuer des pouvoirs posthumes : elle peut intercéder en faveur de ses proches afin que leurs souhaits se réalisent, ses cendres ont le pouvoir de purifier les membres de sa famille pour plusieurs générations, et elle est capable d'accomplir des miracles. Cependant, pour que l'immolation soit efficace, elle doit être pleinement volontaire ; la femme prononce ainsi une « déclaration d'intention » par laquelle elle affirme sa décision de suivre son mari dans la mort. Histoire de la coutume funéraire à l'époque moderne Le second empereur moghôl, Humâyûn (1508-1556) tenta d'interdire la pratique de la sati. Il a été suivi par Akbar, puis Aurangzeb en 1663. La coutume de la sati était « contestée et marginale » quand les Britanniques au début du XIXe siècle l'ont présentée comme une coutume inhumaine à laquelle ils devaient mettre fin. Colonisation britannique En 1812, l'administration coloniale britannique établit, par l'intermédiaire de son gouverneur général, les règles suivantes à destination des officiers de police : empêcher, autant que possible, toutes les pressions exercées sur les femmes hindoues de la part de leurs proches, des Brahmanes ou d'autres personnes, visant à les inciter à s'immoler, prévenir les usages criminels de drogues et de liqueurs pour l'accomplissement de cet objet, s'assurer que la femme ait bien l'âge minimum requis par les « lois hindoues » pour le sacrifice, se renseigner, dans la mesure du possible, sur une éventuelle grossesse de la femme prévenir la crémation dans ce cas. Cependant, en 1818, on ne compte pas moins de 839 cas de sati au Bengale, dont 544 dans le secteur de Calcutta, ce qui a été considéré comme une « épidémie » de satî en réaction à la prétention des Britanniques à s'ingérer dans les pratiques religieuses. La puissance coloniale va alors adopter une position en retrait concernant les problèmes religieux tout en observant les éventuelles évolutions de la société indienne qui pourraient aller dans son sens. Les dix années qui suivent voient précisément la formation de deux camps opposés sur le problème de la sati, Mrityunjay Vidyalankar et le réformateur social Ram Mohan Roy rejoignant celui des adversaires de cette pratique, alors qu'il aurait souhaité que l'abolition de la sati prenne appui sur les ressources offertes par la tradition indienne, plutôt qu'elle ne soit imposée par les autorités coloniales. Les années 1830 voient, notamment au Bengale, l'émergence de réformes socio-religieuses sur lesquelles les Britanniques vont pouvoir s'appuyer dans leur effort de codification juridique des coutumes des différentes communautés Le , le gouverneur général Lord William Bentinck de la présidence du Bengale, soutenu par Ram Mohan Roy, promulgue le Bengal Sati Regulation, 1829 interdisant la pratique. Il est rapidement suivi par les autres présidences de l'Inde, Madras et Bombay. Contestée devant les tribunaux, cette règlementation fut toutefois entérinée en 1832 par le prédécesseur du Comité judiciaire du Conseil privé, la plus haute instance judiciaire de l'Empire colonial britannique. Inde indépendante Aujourd'hui, de rares cas de sati sont répertoriés (notamment celui de Roop Kanwar en 1987, qui a conduit à la promulgation du Commission of Sati (Prevention) Act ; un nouveau cas s'est présenté en 2008). La coutume funéraire du point de vue du féminisme postcolonial La coutume de la sati a engendré des « débats universitaires passionnés » dans le champ des études postcoloniales, portant sur le statut de des femmes. La philosophe féministe indienne Gayatri Spivak fait des veuves hindoues qui s'immolent sur le bûcher funéraire les figures emblématiques de la femme subalterne, dans un des textes les plus commentés des études postcoloniales publié en 1985, intitulé Les subalternes peuvent-elles parler ?. Elle souligne le fait que ces veuves, qu'elles aient été « sauvées de la barbarie » par les colons britanniques, ou exaltées pour leur « fidélité » par les nationalistes indiens, n'ont jamais été entendues, et que les uns et les autres ont parlé pour ces femmes, à leur place, sans jamais leur donner la possibilité de s'exprimer. Les Britanniques ont présenté les veuves comme des victimes du patriarcat, et se sont donné pour mission de les protéger (attitude que Gayatri Spivak a condensée en une formule célèbre : « Les hommes blancs sauvent les femmes brunes des hommes bruns »). En réponse, des Indiens nationalistes conservateurs ont affirmé que ces veuves, issues de la caste guerrière, choisissaient librement leur mort. Quoique opposés, ces deux discours se ressemblent selon Gayatri Spivak dans la mesure où ils font des femmes des objets de représentation, au lieu de les laisser se représenter elles-mêmes. Selon la chercheuse , qui s'inscrit également dans le courant du féminisme postcolonial, les colonisateurs auraient instrumentalisé la condition des femmes indiennes, leur assujettissement symbolisé par la sati, pour dénier au peuple indien le droit à l'autodétermination. souligne lui aussi l'instrumentalisation non pas seulement politique, mais plus largement culturelle, de la sati, par les Britanniques qui ont fait de la veuve indienne immolée « un signe de la nature répressive et asservissante de toute la tradition culturelle d’un pays ». Notes et références Voir aussi Bibliographie Ouvrages (texte intégral en accès libre) . Articles , compte rendu de l'ouvrage de Catherine Weinberger-Thomas, Cendres d'immortalité. Articles connexes Jauhar Hindouisme Bishnoï Auto-immolation Roop Kanwar Glossaire de la mythologie et de l'iconographie hindoues Bengal Sati Regulation, 1829 Sati (Prevention) Act, 1987 Roop Kanvar Lien externe Vanakkam - Le sâti ou Sutty, 2013 Personnage du Mahabharata Personnage de la mythologie hindoue Rituel hindouiste lié à la mort Sacrifice humain Condition féminine en Inde Violence contre les femmes en Inde Féminicide
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https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lisabeth%20Ire%20%28reine%20d%27Angleterre%29
Élisabeth Ire (reine d'Angleterre)
, née le au palais de Placentia à Londres et morte le au palais de Richmond dans la même ville, fut reine d'Angleterre et d'Irlande de 1558 à sa mort. Élisabeth était la fille du roi , et le cinquième et dernier membre de la dynastie des Tudor sur le trône anglais. L’exécution de sa mère Anne Boleyn, trois ans après sa naissance, lui fit perdre son titre de princesse, reçu à sa naissance et entériné par le Second Acte de Succession. Son demi-frère nomma comme successeur, par lettre patente, sa cousine Jeanne Grey, ce qui écarta ses demi-sœurs Marie et Élisabeth de la succession au trône. Cependant, cette lettre patente d' fut interprétée comme acte de trahison et Jeanne Grey fut exécutée. Marie — fille d' et de la catholique Catherine d'Aragon — devint reine en . Élisabeth lui succéda cinq ans plus tard, après avoir passé près de 2 mois en prison en raison de son soutien supposé aux rebelles protestants et plus de 4 ans en résidence surveillée, entre le palais de Woodstock et Hatfield Palace. s'entoura d'un groupe de conseillers de confiance mené par William Cecil pour définir sa politique. Comme reine, l'une de ses premières décisions fut de restaurer l'autorité de l'Église protestante anglaise aux dépens de l’Église catholique promue par sa demi-sœur Marie, comme seule religion d'État, et devint le gouverneur suprême de l'Église anglicane. Ce Règlement élisabéthain évolua par la suite pour devenir l'Église d'Angleterre. Elle était politiquement plus modérée que l'avaient été son père, son demi-frère et sa demi-sœur ; l'une de ses devises était video et taceo (littéralement « je vois et je me tais »). était relativement tolérante sur le plan religieux, ce qui ne l'empêcha pas de mener une politique de persécution à l'égard des catholiques après qu'en 1570, le pape l'eut excommuniée et encouragea ses sujets catholiques à ne plus lui obéir. La reine, qui échappa à plusieurs complots, adopta une diplomatie prudente et ménagea les grandes puissances européennes qu'étaient la France et l'Espagne. Elle ne soutint qu'à contrecœur plusieurs campagnes militaires dans les Pays-Bas, en France et en Irlande qui échouèrent en grande partie du fait de manque de ressources. Pendant son règne éclata la guerre anglo-espagnole qui vit l'Armada espagnole (Invincible Armada) tenter d'envahir le royaume d'Angleterre en 1588. Le règne d' appelé ère élisabéthaine est associé à l'épanouissement du théâtre anglais représenté par William Shakespeare et Christopher Marlowe, à l’émergence d'un style architectural, à l'installation permanente de colonies anglaises au Nouveau Monde ainsi qu'aux prouesses maritimes d'aventuriers comme Francis Drake et Walter Raleigh. Certains historiens ont cependant nuancé cet âge d'or supposé et qualifié de souveraine irascible et indécise qui eut plus que sa part de chance. Vers la fin de son règne, une série de problèmes économiques et militaires affectèrent sa popularité. est néanmoins reconnue pour son charisme et son caractère obstiné, à une époque où les monarques des pays voisins affrontaient des difficultés internes qui mettaient leurs trônes en péril. Ce fut par exemple le cas de sa rivale d'Écosse, qu'elle fit emprisonner en 1568, puis exécuter en 1587. Après les brefs règnes de ses demi-frère et demi-sœur, ses 44 années sur le trône ont apporté une stabilité bienvenue au royaume et aidé à forger une identité nationale. En vieillissant, elle fut surnommée the Virgin Queen, la « Reine Vierge », et cet aspect fut célébré dans de nombreuses œuvres artistiques. ne se maria jamais et la lignée Tudor s'éteignit avec elle, sur le trône des royaumes d'Angleterre et d'Irlande, ouvrant la voie à la dynastie des Stuart, à l'orée du naissant. Jeunesse Famille Son père était le roi . Ce dernier était marié à Catherine d'Aragon avec qui il avait eu plusieurs enfants, dont seule Marie, née en 1516, parvint à l'âge adulte. Désespérant d'avoir un héritier mâle, Henri entama une procédure de divorce et se rapprocha d'Anne Boleyn (qui résista avec intelligence aux avances du roi). Ils se marièrent secrètement le et l'archevêque de Cantorbéry, Thomas Cranmer, prononça le divorce du couple royal le . Naissance et baptême Élisabeth Tudor naquit au palais de Greenwich le , et fut prénommée d'après ses grands-mères Élisabeth d'York et Élisabeth Howard. À sa naissance, Élisabeth devint donc l'héritière présomptive à la place de sa demi-sœur Marie, devenue illégitime et bâtarde. Elle fut baptisée le , et ses parrains et marraines furent Thomas Cranmer, Henri Courtenay, Élisabeth Howard, duchesse de Norfolk, et Marguerite Wotton, marquise de Dorset. Mariages de son père Après plusieurs fausses couches, Anne Boleyn fut répudiée par le roi et exécutée le , alors qu'Élisabeth avait moins de trois ans. Après l'exécution de sa mère, Élisabeth est déclarée illégitime et, avec sa demi-sœur aînée Marie, exclue du trône, Henri souhaitant un fils pour lui succéder. Onze jours après la mort d'Anne, Henri épousa Jeanne Seymour, mais celle-ci mourut peu après avoir donné naissance à un fils, Édouard, en ; ce dernier devint donc le prince héritier. Élisabeth apporta en cadeau sa propre robe de baptême lors de la cérémonie de baptême de son demi-frère. Ensuite, Édouard et sa cour rejoignirent Élisabeth et Marie dans leur résidence de Hatfield Palace. Enfance et éducation Ce n’est que sous l’influence de la sixième et dernière épouse de Henri, Catherine Parr, que les deux filles aînées d'Henri retrouvèrent leur place dans l'ordre de succession, et ce par une résolution parlementaire de 1544. Les précepteurs d'Élisabeth, Richard Cox, John Cheke, William Grindal et Roger Ascham lui donnèrent une éducation stricte et complète. Même à un jeune âge, elle maîtrisait parfaitement l'italien et le français et était également capable de communiquer en espagnol. La première gouvernante d'Élisabeth, , écrivit qu'elle était . À l'automne 1537, Élisabeth fut confiée à , Lady Troy, qui resta sa tutrice jusqu'en 1546. Catherine Champernowne, plus connue sous son nom de mariage d'Ashley, fut nommée gouvernante en 1537, et elle resta l'amie d'Élisabeth jusqu'à sa mort en 1565 ; elle lui apprit le français, le flamand, l'italien et l'espagnol. En plus de son propre cursus, elle bénéficia des tuteurs et de l'enseignement dispensé au futur roi, comme les arts libéraux qui comprennent entre autres, la géométrie, la rhétorique ou l'astronomie ; autant de nouvelles matières propres à satisfaire la curiosité d'une élève particulièrement douée. Lorsque devint son tuteur en 1544, Élisabeth pouvait écrire en anglais, en latin et en italien et, sous son enseignement, elle progressa en français et en grec. Après la mort de Grindal en 1548, Élisabeth fut éduquée par Roger Ascham et, à la fin de son apprentissage en 1550, elle était l'une des femmes les plus cultivées de sa génération. À la fin de sa vie, elle parlait également le gallois, le cornique, le scots et l'irlandais en plus de l'anglais. L'ambassadeur vénitien avança en 1603 qu'elle . Début du règne d' Élisabeth se trouve au manoir d'Enfield avec son demi-frère lorsqu'ils apprennent par Edward Seymour la mort d', leur père, le . Son fils devient roi à l'âge de neuf ans sous le nom d'. La veuve du souverain défunt, Catherine Parr, se remaria rapidement à Thomas Seymour, l'oncle d' et le frère d'Edward Seymour, devenu lord-protecteur. Le couple obtint la garde d'Élisabeth qui s'installa dans leur résidence de Chelsea. Certains historiens considèrent qu'elle y affronta une crise émotionnelle qui l'affecta jusqu'à la fin de sa vie. Seymour, qui approchait de la quarantaine mais conservait son charme, se lançait dans de nombreuses facéties avec Élisabeth, alors âgée de 14 ans. À une occasion, il entra dans sa chambre en robe de chambre pour la chatouiller et la frapper sur les fesses. Parr ne s'opposa pas à ces activités inappropriées et y participa à plusieurs reprises ; elle immobilisa ainsi Élisabeth alors que Seymour déchirait sa robe noire . Néanmoins, quand elle les trouva enlacés, elle mit un terme à ces activités, et Élisabeth fut renvoyée en . Mort de Thomas Seymour Thomas Seymour continua toutefois à comploter pour contrôler la famille royale et essayer de se faire nommer gouverneur du souverain. Lorsque Parr mourut en couches le , il recommença à s'intéresser à Élisabeth et avait l'intention de l'épouser. Les détails de son comportement antérieur avec elle furent révélés, et cela fut trop pour son frère et le Conseil de Régence. En , il fut arrêté et accusé de vouloir épouser Élisabeth et de renverser le roi. Élisabeth, qui se trouvait à Hatfield Palace, fut interrogée mais ne dit rien, et son interrogateur, Robert Tyrwhitt, rapporta . Seymour fut décapité le . Héritière du trône de Le roi mourut le à l'âge de 15 ans. La lettre patente qu'il écrivit avant son décès excluait Marie et Élisabeth de la succession et désignait comme successeur au trône Jeanne Grey, petite-fille de la duchesse de Suffolk Marie Tudor, la sœur d'. Jeanne Grey fut proclamée reine par le Conseil privé majoritairement protestant, mais ses soutiens s'affaiblirent au fur et à mesure que les lords rejoignaient Marie, la reine légitime. La lettre patente d' fut reconnue comme trahison en vertu de l'Acte de Trahison de 1547 : celui-ci, adopté peu avant la mort d', rendait coupable de haute trahison toute personne interrompant l'ordre de succession tel qu'établi dans le Troisième Acte de Succession. Jeanne Grey fut renversée au bout de neuf jours et sera exécutée l'année suivante. Marie entra triomphalement dans Londres, à cheval, avec sa demi-sœur Élisabeth à ses côtés. Ce témoignage de solidarité entre les deux sœurs ne dura pas longtemps. , catholique fervente (de mère espagnole), était déterminée à écraser la foi protestante dans laquelle Élisabeth avait été éduquée et ordonna que tous ses sujets assistent à la messe catholique ; Élisabeth fut obligée de s'y conformer en apparence. La popularité initiale de s'effrita en 1554 quand elle épousa le prince Philippe d'Espagne, catholique et fils de l'empereur (et roi d'Espagne) Charles Quint. Le mécontentement se propagea rapidement dans tout le pays et beaucoup se tournèrent vers Élisabeth. En janvier et , Thomas Wyatt mena une révolte contre les politiques religieuses de l'intransigeante , mais elle fut rapidement écrasée. Élisabeth fut convoquée à la cour pour y être interrogée sur son rôle; elle déclara avec véhémence qu'elle était innocente mais elle fut emprisonnée le à la tour de Londres accompagnée de ses dames de compagnie dont Isabella Markham et Ethelreda Malte. Même s'il est improbable qu'elle ait comploté avec les rebelles, on sait que certains d'entre eux l'avaient approchée. L'ambassadeur de Charles Quint et plus proche conseiller de , Simon Renard, affirma que son trône ne serait jamais sûr tant qu'Élisabeth serait en vie, et le lord chancelier Étienne Gardiner travailla pour organiser son procès. Les soutiens d'Élisabeth dans le gouvernement, dont William Paget, convainquirent néanmoins la reine d'épargner sa demi-sœur en l'absence de preuves solides contre elle. Le , Élisabeth quitta la prison de la tour de Londres et fut emmenée au palais de Woodstock où elle passa près d'un an en résidence surveillée sous la supervision d'Henry Bedingfeld. Les foules l'acclamèrent sur tout le trajet. Sortie en 1555, Élisabeth gagna Hatfield Palace, sa nouvelle résidence surveillée sous la responsabilité de Sir Thomas Pope jusqu'à la fin du règne de Marie. Le , Élisabeth fut rappelée à la cour pour assister aux dernières étapes de l'apparente grossesse de mais, lorsqu'il devint évident qu'elle n'était pas enceinte, plus personne ne crut qu'elle pourrait avoir un enfant. Le roi Philippe, fils de Charles Quint, qui monta sur le trône d'Espagne en 1556, reconnut la nouvelle réalité politique et se rapprocha de sa belle-sœur. En effet, la reine d'Écosse, cousine d'Élisabeth, pouvait également revendiquer la couronne d'Angleterre. Or elle était fiancée au dauphin de France avec qui l'Espagne était en guerre ; Élisabeth représentait donc une alternative préférable. Lorsque son épouse tomba malade en 1558, le roi Philippe dépêcha le duc de Feria pour consulter Élisabeth. En octobre, Élisabeth préparait déjà son gouvernement, et, le , fut reconnue comme son héritière par . Cette dernière mourut le , et Élisabeth monta sur le trône. Reine d'Angleterre et d'Irlande Avènement au trône Lors de la procession triomphale dans Londres le , Élisabeth fut acclamée par la foule, et son attitude ouverte et enjouée enthousiasma les spectateurs. Le lendemain, elle fut couronnée dans l'abbaye de Westminster. Réforme religieuse Les convictions religieuses d' ont fait l'objet de nombreux débats. Elle était protestante mais conservait des symboles catholiques comme le crucifix, et minimisait l'importance des sermons malgré leur importance capitale dans la foi protestante. Par rapport à son intransigeante demi-sœur catholique , elle était plutôt tolérante. De manière générale, elle privilégiait le pragmatisme pour les questions religieuses. et ses conseillers craignaient une possible croisade catholique contre l'Angleterre hérétique. La reine chercha alors une solution protestante qui n'irriterait pas trop les catholiques tout en satisfaisant les désirs des protestants anglais. Elle ne tolérait cependant plus les puritains radicaux qui demandaient des réformes profondes. Le Parlement commença alors en 1559 à légiférer sur une nouvelle Église basée sur les réformes d', avec le monarque à sa tête, mais avec de nombreux éléments catholiques comme les habits sacerdotaux. La Chambre des communes était largement en faveur de ces propositions, mais la loi de suprématie rencontra l'opposition des évêques de la Chambre des lords. De nombreux évêchés étaient cependant vacants à ce moment, de même que la fonction d'archevêque de Cantorbéry. Les partisans de la réforme étaient donc plus nombreux que les évêques et les lords conservateurs. fut néanmoins forcée d'accepter le titre de gouverneur suprême de l'Église d'Angleterre plutôt que le titre de chef suprême que beaucoup ne voulaient pas accorder à une femme. Le nouvel Acte de suprématie fut adopté le , et tous les fonctionnaires durent prêter un serment de loyauté au monarque sous peine de perdre leur poste ; les lois d'hérésie furent annulées pour éviter une répétition des persécutions pratiquées par . Une nouvelle loi d'Uniformité fut adoptée au même moment pour rendre obligatoires la présence à l'église et l'utilisation de la version de 1552 du Livre de la prière commune ; les peines pour les récusants ou le non-respect de la loi n'étaient cependant pas excessives. Question du mariage Dès le début de son règne, il était attendu qu' se marie, et la question était de savoir avec qui. Malgré les nombreuses demandes, elle ne se maria cependant jamais, pour des raisons qui restent peu claires. Les historiens supposent que Thomas Seymour l'avait découragée à avoir des relations sexuelles, ou encore qu'elle se savait stérile. Elle considéra plusieurs prétendants jusqu'à l'âge de 50 ans, et le dernier fut le duc François d'Anjou de 22 ans son cadet. Même si, comme sa sœur qui était manipulée par le roi , elle risquait de perdre son pouvoir, un mariage ouvrait la possibilité d'un héritier. Le choix d'un époux pouvait également provoquer une instabilité politique voire une insurrection. Le fait qu’elle ne se soit jamais mariée, son usage outrancier de cosmétiques et sa volonté de ne pas être autopsiée après sa mort ont fait naître la rumeur que la reine était un homme. Selon cette légende, la jeune princesse Élisabeth fut envoyée vers 1543 au château de Berkeley, pour l'éloigner de Londres où sévissait la peste. Elle mourut malgré cette mesure prophylactique, si bien que sa gouvernante, craignant que le roi ne la fasse décapiter pour s'être mal occupée de sa fille, prit le risque de lui trouver un sosie, à , village proche du château ; il s'agissait d'un garçon, le « ». Cette thèse substitutionniste a été forgée au par un pasteur de Bisley et connaît une certaine popularité depuis qu'elle a été exposée dans le livre de Bram Stoker en 1910. Relation avec Robert Dudley Au printemps 1559, il devint clair qu' était amoureuse de son ami d'enfance, Robert Dudley. Il était dit qu'Amy Robsart, son épouse, souffrait et que la reine épouserait Dudley si sa femme venait à mourir. À l'automne de la même année, plusieurs prétendants étrangers se pressaient autour de la reine, leurs émissaires impatients se lançaient dans des discours toujours plus scandaleux et rapportaient qu'un mariage avec son favori ne serait pas bien accueilli en Angleterre. Amy Dudley mourut en septembre 1560 après une chute dans les escaliers et, malgré le rapport du médecin légiste concluant à un accident, de nombreuses personnes suspectèrent Dudley d'avoir provoqué sa mort pour pouvoir épouser la reine. envisagea sérieusement d'épouser Dudley pendant quelque temps. William Cecil, Nicholas Throckmorton et certains pairs firent connaître leur désapprobation au sujet de cette union, des rumeurs annonçaient même un soulèvement de la noblesse en cas de mariage. Robert Dudley n'en resta pas moins un possible candidat pendant près d'une décennie et fut fait comte de Leicester en 1564. était extrêmement jalouse, et quand Dudley se remaria finalement en 1578, la reine réagit par de nombreuses démonstrations d'antipathie et de haine envers sa nouvelle épouse, Lettice Knollys, la propre cousine d'Élisabeth. Dudley resta néanmoins, dans les mots de l'historienne Susan Doran, toujours . Il mourut peu après la défaite de l'Armada espagnole. Après la mort d', une de ses missives fut retrouvée parmi les objets les plus personnels de la reine avec l'inscription écrite de sa main. Aspects politiques Les négociations en vue d'un mariage constituaient un élément clé de la politique étrangère d'. Elle refusa la main de en 1559 et négocia pendant plusieurs années pour épouser son cousin . En 1569, les relations avec les Habsbourg s'étaient détériorées, et envisagea d'épouser un prince français de la maison de Valois, Henri d'Anjou, puis son frère François d'Anjou, de 1572 à 1581. Cette dernière union était associée à une promesse d'alliance contre l'Espagne, pour l'évincer des Pays-Bas méridionaux. sembla prendre cette possibilité au sérieux et elle porta un temps des boucles d'oreille en forme de grenouille que le duc d'Anjou lui avait envoyées. En 1563, dit à un émissaire impérial : . Plus tard dans l'année, après que la reine eut souffert de la variole, la question de la succession devint un sujet brûlant au Parlement. Ce dernier la pressa de se marier ou de nommer un héritier, pour éviter une guerre civile à sa mort ; elle refusa les deux propositions. En 1570, les membres du gouvernement étaient devenus plus convaincus que jamais ne se marierait ou ne nommerait de successeur ; elle fut accusée d'irresponsabilité. Son silence renforça néanmoins sa propre sécurité, car elle savait que si elle nommait un héritier, son trône serait vulnérable à un coup d'État ; elle se rappelait la manière dont , avait été utilisée contre ses prédécesseurs. Le célibat d' inspira un culte de la virginité. Dans la poésie et la peinture, elle était représentée comme une vierge ou une déesse et non comme une femme ordinaire. Initialement, seule faisait de sa virginité une vertu ; en 1559, elle déclara à la Chambre des communes : . Par la suite, les poètes et les écrivains reprirent ce thème et développèrent une iconographie exaltant . Les hommages publics à la reine vierge, à partir de 1578, témoignaient secrètement de l'opposition aux négociations de mariage avec le duc d'Anjou. insista sur le fait qu'elle était mariée à son royaume et à ses sujets sous la protection de Dieu. En 1599, elle parla de . Conflit avec d'Écosse Au début de son règne, la politique étrangère d' envers l'Écosse visait à réduire la présence française dans le pays. Elle craignait que ces derniers n'envahissent l'Angleterre pour placer d'Écosse, considérée par beaucoup comme l'héritière de la couronne d'Angleterre, sur le trône. décida d'envoyer des troupes en Écosse pour soutenir les rebelles protestants, et, même si la campagne fut un échec, le traité d'Édimbourg de écarta la menace française au nord. Lorsque retourna en Écosse en 1561, après plus d'une décennie en France, le pays, qui avait établi une Église protestante, était gouverné par un conseil de nobles protestants soutenus par . Elle refusa de ratifier le traité. En 1563, proposa que Robert Dudley épouse sans en informer les deux intéressés. Ces derniers ne furent pas convaincus, et en 1565, épousa Henry Stuart, lord Darnley, qui pouvait également prétendre à la couronne d'Angleterre. Cette union fut la première d'une série d'erreurs de jugement de , qui permit la victoire des protestants écossais et d'. Darnley devint rapidement impopulaire, puis détesté en Écosse pour avoir commandité le meurtre du secrétaire italien de , David Rizzio ; en , il fut assassiné par un groupe probablement mené par James Hepburn. Peu après, le , Hepburn épousa , ce qui accrédita les rumeurs selon lesquelles elle aurait été complice dans le meurtre de son mari. lui écrivit : Ces événements entraînèrent rapidement le renversement de , qui fut emprisonnée au château de Loch Leven. Les nobles écossais l'obligèrent à abdiquer en faveur de son fils Jacques, né en , et ce dernier fut emmené au château de Stirling pour être élevé dans la foi protestante. Marie s'échappa de Loch Leven en 1568, mais ses partisans furent défaits, et elle dut se réfugier en Angleterre dont on lui avait dit qu'elle pourrait compter sur le soutien de la reine. La première intention d' était de la restaurer sur le trône d'Écosse, mais son conseil et elle décidèrent d'être plus prudents. Plutôt que de prendre le risque de ramener Marie en Écosse avec une armée anglaise ou de l'envoyer en France auprès des ennemis catholiques de l'Angleterre, ils décidèrent de la garder en prison où elle resta pendant 19 ans. En 1569, un important soulèvement catholique eut lieu dans le Nord de l'Angleterre avec pour objectif de libérer Marie, de la marier à Thomas Howard et de la placer sur le trône d'Angleterre. Après leur défaite, plus de 750 rebelles furent exécutés sur ordre d'. Croyant que le soulèvement avait réussi, le pape délivra en 1570 une bulle pontificale appelée Regnans in Excelsis qui excommuniait et délivrait tous ses sujets de leur allégeance envers elle. Les catholiques qui continuaient de lui obéir risquaient également l'excommunication. La bulle entraîna des propositions anti-catholiques au Parlement, lesquelles furent néanmoins assouplies par la reine. En 1581, convertir des sujets anglais au catholicisme avec l'intention de les libérer de leur allégeance à devint un acte de haute trahison passible de la peine de mort. À partir des années 1570, des missionnaires catholiques du continent se rendirent secrètement en Angleterre ; beaucoup furent exécutés et cela entraîna un culte des martyrs. Regnans in Excelsis donna aux catholiques anglais une forte incitation à considérer Marie Stuart comme la souveraine légitime d'Angleterre. Cette dernière n'était peut-être pas informée de tous les complots catholiques visant à l'installer sur le trône, mais, du complot de Ridolfi de 1571 (à la suite duquel Thomas Howard fut décapité) au complot de Babington de 1586, le maître-espion d', Francis Walsingham, et le conseil royal accumulèrent les preuves contre elle. La reine était initialement opposée à l'exécution de Marie, mais à la fin de l'année 1586, elle fut convaincue de sa culpabilité après la découverte de lettres écrites durant le complot de Babington. La proclamation d' indiquait que . Marie fut décapitée le au château de Fotheringhay. Après cette exécution, affirma qu'elle ne l'avait pas ordonnée, et en effet, la plupart des rapports avancent qu'elle aurait dit à son secrétaire Davidson, qui lui avait apporté la condamnation à signer, de ne pas la transmettre. La sincérité des remords d' et ses motivations pour avoir demandé à Davidson de ne pas appliquer le mandat d'exécution, furent débattues par ses contemporains et les historiens modernes. Guerre et commerce outre-mer En , les troupes anglaises occupèrent Le Havre avec l'intention de l'échanger contre Calais qui était tombé aux mains des Français en . Le plan échoua, car les alliés huguenots d' rejoignirent les troupes catholiques pour reprendre la ville, et les Anglais durent se replier en . Après cette attaque, n'entreprit pas d'autres expéditions militaires sur le continent jusqu'en 1585. Elle mena néanmoins une politique agressive par l'intermédiaire de sa flotte et de ses « chiens de mer » comme John Hawkins ou Walter Raleigh qui s'attaquèrent au commerce espagnol dans les Caraïbes et l'Atlantique. Elle adouba ainsi le corsaire Francis Drake après sa circumnavigation du monde entre 1577 et 1580, et ce dernier s'illustra par la suite lors de ses assauts contre les ports et les navires espagnols (spécialement dans le Nouveau Monde, d'où les galions espagnols revenaient chargés d'or et de métal d'argent). Expédition dans les Pays-Bas En 1585, déploya une armée anglaise pour soutenir la révolte des Hollandais protestants contre . Cela suivait la mort, en 1584, de ses alliés le stathouder et le duc François d'Anjou, ainsi que la reddition de plusieurs villes hollandaises au duc Alexandre Farnèse, gouverneur espagnol des Pays-Bas méridionaux. En , la signature d'une alliance entre et la Ligue catholique française par le traité de Joinville menaçait la capacité du frère du duc d'Anjou, le roi de France , à contrer la domination espagnole dans les Pays-Bas. Cela étendait également l'influence espagnole sur la côte sud de la Manche où la Ligue catholique était puissante et exposait l'Angleterre à une possible invasion. La prise d'Anvers par Farnèse à l'été 1585 après un siège d'un an, imposait une réaction anglaise, et en , signa le traité de Sans-Pareil par lequel elle promettait de soutenir militairement les Hollandais. Le traité marqua le début de la guerre anglo-espagnole qui se termina par le traité de Londres en 1604. Même si elle était menée par son ancien soupirant, Robert Dudley, ne lui apporta pas un soutien très franc. Sa stratégie qui consistait à simplement soutenir les Hollandais tout en menant des négociations secrètes avec l'Espagne, dès les jours qui suivraient l'arrivée de Dudley en Hollande, était à l'opposé de celle de Dudley et des Hollandais qui voulaient mener une campagne offensive. Il blessa profondément la reine en acceptant le poste de gouverneur-général des mains des états généraux des Provinces-Unies. considéra qu'il s'agissait d'une ruse hollandaise pour l'obliger à accepter sa souveraineté sur les Pays-Bas, ce qu'elle avait jusqu'alors toujours refusé. Elle envoya une lettre de désapprobation qui fut lue devant le Conseil d'État en présence de Dudley. L'humiliation publique de son « lieutenant-général » associée à ses négociations en vue d'une paix séparée avec l'Espagne sapa profondément ses soutiens dans les Pays-Bas. La campagne militaire fut entravée par les refus répétés d'Élisabeth d'envoyer les fonds promis pour soutenir ses troupes. Sa réticence à s'engager, les mauvaises décisions militaires et politiques de Dudley, ainsi que le chaos politique hollandais, entraînèrent l'échec de la campagne. Dudley démissionna de son commandement en . Armada espagnole Dans le même temps, Francis Drake avait entrepris une vaste campagne contre les ports et les navires espagnols dans les Caraïbes en 1585, 1586 et 1587. Il réalisa une attaque contre le port de Cadix où il détruisit de nombreux navires de guerre rassemblés pour l'invasion de l'Angleterre. Le , l'Armada espagnole mit le cap sur la Manche avec une force d'invasion commandée par Alexandre Farnèse. Une combinaison de mauvaises décisions, de malchance, de l'attaque de brûlots anglais près de Gravelines, le , dispersa la flotte espagnole qui fut repoussée en mer du Nord ; seule la moitié de l'Armada parvint à rentrer en Espagne. Ignorant le destin de la flotte espagnole, les miliciens anglais se rassemblèrent pour défendre le pays sous le commandement de Robert Dudley. Celui-ci invita à inspecter les troupes à Tilbury dans l'Essex le . Portant une cuirasse en argent et une robe blanche, elle donna l'un de ses plus célèbres discours : La menace d'invasion écartée, la nation fêta la victoire. La procession d' lors d'une cérémonie à l'Old St Paul's Cathedral rivalisa avec le faste de son couronnement. La défaite de l'Armada espagnole fut un important succès de propagande à la fois pour et pour l'Angleterre protestante. Les Anglais prirent leur victoire pour une preuve de la faveur de Dieu et de l'inviolabilité de la nation sous la direction d'une reine vierge. Cette victoire ne fut cependant pas le tournant de la guerre, qui se poursuivit et se déroula souvent à l'avantage de l'Espagne. Les Espagnols contrôlaient toujours les Pays-Bas, et la menace d'invasion restait présente. Walter Raleigh avança après sa mort que la prudence d' avait entravé la guerre contre l'Espagne : Même si certains historiens ont critiqué pour les mêmes raisons, le jugement de Raleigh a plus souvent été jugé injuste. avait de bonnes raisons pour ne pas accorder trop de confiance à ses commandants qui, comme elle l'écrivit, dans le feu de l'action. Soutien à de France Lorsque le protestant monta sur le trône de France en 1589, lui apporta un soutien militaire. Ce fut sa première intervention en France depuis la retraite du Havre en 1563. La succession d' était contestée par la Ligue catholique et ; en outre, craignait que les Espagnols ne prissent le contrôle des ports français de la Manche. Les actions militaires anglaises en France furent cependant désorganisées et peu efficaces. Peregrine Bertie, ignorant la plupart des ordres de la reine, erra dans le Nord de la France avec une armée de sans remporter de véritable succès militaire. Il se retira dans la confusion en décembre 1589 après avoir perdu la moitié de ses forces. En 1591, la campagne de John Norreys à la tête de en Bretagne ne rencontra pas plus de succès. Comme pour toutes les expéditions de ce type, regimbait à accorder les renforts et les fonds demandés par ses commandants, et Norreys fut par exemple obligé de se rendre à Londres en personne pour plaider sa cause ; en son absence, une armée catholique anéantit le reste de son armée à Craon, dans le Nord-Ouest de la France en . Deux mois plus tard, déploya une autre force, sous le commandement de Robert Devereux, beau-fils de Robert Dudley, pour soutenir le siège de Rouen par . Ce soutien fut peu concluant ; Devereux rentra en Angleterre en , et abandonna le siège en avril. Comme d'habitude, manquait de contrôle sur ses commandants outre-mer : . Reconquête de l'Irlande Même si l'Irlande était l'un de ses deux royaumes, une grande partie de l'île était virtuellement autonome, et devait faire face à une population irlandaise catholique qui lui était hostile et prête à comploter avec ses ennemis. Sa politique était d'accorder des terres à ses partisans et d'empêcher les rebelles de fournir à l'Espagne une base avancée pour attaquer l'Angleterre. Lors d'une série de soulèvements, les forces royales appliquèrent une politique de la terre brûlée et massacrèrent les hommes, les femmes et les enfants. Durant une révolte dans le Munster, menée par Gerald Fitzgerald en 1582, près de moururent de faim. Le poète Edmund Spenser écrivit que les victimes . demanda à ses commandants que les Irlandais, , soient bien traités, mais elle ne montra aucun remords quand la force et le massacre furent jugés nécessaires. Entre 1594 et 1603, Hugh O'Neill mena un large soulèvement en Irlande avec le soutien de l'Espagne, alors que les combats entre cette dernière et l'Angleterre étaient à leur paroxysme. Au printemps 1599, ordonna à Robert Devereux d'écraser la révolte. À sa grande colère, la campagne fut un échec et Devereux rentra en Angleterre en violation de ses ordres. Il fut remplacé par Charles Blount qui mit trois ans pour venir à bout des rebelles. O'Neill se rendit finalement en 1603, quelques jours après la mort d' et peu de temps après que le traité de Londres eut mis fin à la guerre entre l'Espagne et l'Angleterre. Relations avec la Russie poursuivit les relations diplomatiques établies par son demi-frère avec le tsarat de Russie. Elle écrivait souvent à son souverain, le tsar (Ivan le Terrible), en des termes amicaux, mais ce dernier était irrité par sa focalisation sur le commerce plutôt que sur la possibilité d'une alliance militaire. Le tsar lui demanda même la garantie qu'il pourrait se réfugier en Angleterre si son pouvoir était menacé. À la mort d', son fils lui succéda, mais ce dernier ne voyait aucune raison de maintenir des relations commerciales privilégiées avec l'Angleterre, déclara que son royaume était ouvert à tous les étrangers et limogea l'ambassadeur anglais, . dépêcha un nouvel ambassadeur, , pour demander au régent Boris Godounov de convaincre le tsar de reconsidérer sa position. Les négociations échouèrent, et continua de plaider auprès de Fédor avec des lettres à la fois apaisantes et réprobatrices. Elle proposa une alliance, ce qu'elle avait refusé quand cela lui avait été offert par , mais le tsar refusa. Relation avec les états barbaresques Les relations commerciales et diplomatiques entre l'Angleterre et les États barbaresques se développèrent sous le règne d'. Malgré l'interdiction papale, l'Angleterre échangeait ainsi des armures, des munitions, du bois et du métal contre du sucre marocain. En 1600, Abd el-Ouahed ben Messaoud, le principal conseiller du souverain marocain Ahmed al-Mansour de la dynastie des Saadiens, se rendit en Angleterre à la cour d' pour négocier une alliance contre l'Espagne. Malgré les promesses d'attaques et de fourniture d'armes, les négociations s'enlisèrent, et les deux souverains moururent deux ans plus tard. Des relations diplomatiques furent également établies avec l'Empire ottoman à la suite de la création de la Compagnie du Levant et de l'envoi du premier ambassadeur anglais à la Sublime Porte, William Harborne, en 1578. Un traité commercial fut signé en 1580, et de nombreux émissaires furent envoyés par les deux puissances. échangeait des lettres avec le sultan , dans l'une d'elles ce dernier avança que l'islam et le protestantisme avaient et il proposa une alliance. Au grand désarroi de l'Europe catholique, l'Angleterre exportait de l'étain et du plomb nécessaires à la fabrication de canons et de munitions vers l'Empire ottoman qui progressait alors dans les Balkans. envisagea sérieusement des opérations militaires conjointes avec durant la guerre avec l'Espagne, et les corsaires anglais et barbaresques coopérèrent fréquemment pour attaquer les navires catholiques. Dernières années du règne À la suite de la défaite de l'Armada espagnole en 1588, affronta de nouvelles difficultés. Les combats contre l'Espagne et en Irlande se poursuivaient, et l'économie fut affectée par les mauvaises récoltes et le coût de la guerre. Les prix augmentèrent et le niveau de vie diminua. Au même moment, la répression des catholiques s'intensifia, et autorisa en 1591 l'interrogatoire et la surveillance des propriétaires catholiques. Pour maintenir une illusion de paix et de prospérité, elle se reposa de plus en plus sur le renseignement intérieur et sur la propagande. Vers la fin de son règne, la montée des critiques refléta une baisse d'affection du public pour sa reine. L'une des raisons de ce qui est parfois appelé le « second règne » d' fut l'évolution du Conseil privé dans les années 1590. À l'exception de William Cecil, les hommes politiques les plus influents étaient morts vers 1590 : Robert Dudley en 1588, Francis Walsingham en 1590 et en 1591. Les luttes de clans au sein du gouvernement, qui étaient restées discrètes avant les années 1590, devenaient de plus en plus fatales. Une profonde rivalité opposait Robert Devereux à Robert Cecil, l'un des fils de William Cecil, pour les fonctions les plus importantes du pouvoir. L'autorité personnelle de la reine s'affaiblissait, et cela fut démontré par l'affaire du docteur Lopez, son médecin personnel ; lorsqu'il fut accusé à tort de trahison par Devereux, elle ne put empêcher son exécution. Dans les dernières années de son règne, se reposa de plus en plus sur l'octroi de monopoles plutôt que de solliciter le Parlement pour obtenir plus de fonds en temps de guerre. Cette pratique entraîna rapidement la fixation des prix, l'enrichissement des négociants aux dépens du public et un profond mécontentement. L'agitation gagna le Parlement en 1601 ; dans son célèbre du , déclara son ignorance des abus et gagna les parlementaires par ses promesses et ses appels habituels aux émotions. Cette période d'incertitudes économiques et politiques entraîna néanmoins un épanouissement littéraire sans précédent en Angleterre. Les premiers signes de ce nouveau mouvement littéraire apparurent à la fin des années 1570 avec Euphues de John Lyly et The Shepheardes Calender d'Edmund Spenser. Dans les années 1590, sous l'influence de Christopher Marlowe et de William Shakespeare, la littérature et le théâtre anglais atteignirent leur apogée. La notion d'âge d'or artistique de l'ère élisabéthaine tient essentiellement au talent des architectes, des poètes et des musiciens, et assez peu à qui ne fut jamais une grande mécène des arts. Alors qu' vieillissait, son image évolua progressivement. Elle était représentée sous les traits de Diane et d'Astrée puis, après la défaite de l'Armada sous ceux de Gloriana, de la reine des fées éternellement jeune du poème d'Edmund Spenser. Ses portraits devinrent de moins en moins réalistes et présentaient de plus en plus de symboles lui donnant une apparence bien plus jeune. En réalité, sa peau avait été marquée par une éruption de variole, en 1562, qui l'avait laissée à moitié chauve et l'obligeait à utiliser une perruque et des cosmétiques. Walter Raleigh avança qu'elle était . Cependant, plus sa beauté s'effaçait, plus ses courtisans en faisaient l'éloge. était heureuse de jouer ce rôle, mais il est possible qu'elle ait commencé à croire à ses propres attraits dans la dernière décennie de sa vie. Elle se rapprocha du charmant mais irascible Robert Devereux, qui prenait des libertés vis-à-vis de son pouvoir, et elle continua de le nommer à des hautes fonctions militaires malgré son ineptie. Après la désertion de Devereux en Irlande en 1599, le plaça en résidence surveillée ; il fut privé de ses monopoles l'année suivante. En , Devereux essaya d'organiser un soulèvement à Londres. Il chercha à enlever la reine mais rassembla peu de soutiens et fut décapité le . savait que ses propres mauvais jugements étaient en partie responsables de ces événements. Un observateur rapporta en 1602 que . Mort et succession Quand le principal conseiller d', William Cecil, mourut le , son fils Robert reprit le flambeau et devint rapidement le chef du gouvernement. L'une de ses réussites fut de préparer la voie à une succession paisible. Comme ne nommerait jamais de successeur, Cecil fut obligé de procéder en secret et il entama une correspondance secrète avec le roi d'Écosse , qui pouvait prétendre au trône d'Angleterre. Cecil entraîna l'impatient à se faire apprécier d'. Cela fonctionna, le ton de enchanta , et selon l'historien , si elle ne se prononça pas ouvertement en sa faveur, elle fit connaître son opinion par des . La santé de la reine resta stable jusqu'à l'automne 1602 lorsqu'une série de décès parmi ses amis la plongea dans une profonde dépression. En , la mort de Catherine Howard, sa dame de compagnie depuis 45 ans, et celle de la nièce de sa cousine Catherine Carey, furent un choc particulièrement dur. En mars, tomba malade et resta dans une . La reine mourut le au palais de Richmond, après 44 ans de règne, entre deux et trois heures du matin, à l'âge de 69 ans. Quelques heures plus tard, Cecil et le conseil mirent leurs plans en application et proclamèrent d'Écosse roi d'Angleterre. Le cercueil d' fut transporté sur la Tamise jusqu'à Whitehall dans une barge illuminée par des torches. Lors de ses funérailles, un corbillard tiré par quatre chevaux portant des couvertures de velours noir amena la dépouille dans l'abbaye de Westminster. Selon le chroniqueur . fut inhumée dans l'abbaye de Westminster dans une tombe commune à celle de sa demi-sœur . L'inscription latine sur la sépulture Regno consortes & urna, hic obdormimus Elizabetha et Maria sorores, in spe resurrectionis signifie . Héritage fut pleurée par beaucoup de ses sujets, mais d'autres furent soulagés par sa mort. Le roi était porteur de beaucoup d'espoirs, mais sa popularité diminua, et les années 1620 virent l'apparition d'une nostalgie du règne d' présentée comme une héroïne de la cause protestante durant un âge d'or, à l'opposé de son successeur considéré comme un sympathisant catholique à la tête d'une cour corrompue. L'image triomphaliste qu' avait cultivée à la fin de son règne sur fond de luttes factieuses et de difficultés militaires économiques fut prise pour argent comptant et sa réputation s'accrut. Son règne fut idéalisé comme une période où la Couronne, le Parlement et l'Église travaillaient de concert. Cette image fabriquée par ses admirateurs protestants au début du a été durable et influente. Sa mémoire fut rappelée durant les guerres napoléoniennes lorsque la Grande-Bretagne menaçait d'être envahie. Durant l'époque victorienne, la légende élisabéthaine fut adaptée à l'idéologie impériale de la période, et dans la première moitié du , était un symbole romantique de la résistance nationale face à la menace étrangère. Les historiens de la période, comme John Ernest Neale (1934) et Alfred Leslie Rowse (1950), interprétèrent le règne d' comme un âge d'or et idéalisèrent la personnalité de la reine : tous ses actes étaient justes et ses caractéristiques les moins appréciables étaient ignorées ou expliquées par la pression qu'exerçait sur elle le pouvoir. Les historiens récents ont cependant adopté une approche plus nuancée de la souveraine. Son règne est célèbre pour la défaite de l'Armada et pour les raids réussis contre les Espagnols comme ceux de Cadix en 1587 et 1596, mais certains historiens rappellent les échecs militaires sur terre et sur mer. En Irlande, les forces royales furent finalement victorieuses, mais leurs tactiques salirent la réputation de la reine. Plutôt que la championne courageuse des nations protestantes contre l'Espagne et les Habsbourg, elle est plus souvent considérée comme prudente dans ses relations diplomatiques. Elle offrit très peu de soutiens aux protestants étrangers et délaissa fréquemment ses commandants outre-mer. établit une Église d'Angleterre qui aida à forger une identité nationale et existe encore aujourd'hui. Ceux qui la présentèrent par la suite comme une héroïne protestante oublièrent son refus d'abandonner toutes les pratiques d'origine catholique au sein de l'Église d'Angleterre. Les historiens notent qu'en son temps les protestants considéraient le Règlement élisabéthain comme un compromis. Même si mena une politique étrangère largement défensive, le statut de l'Angleterre s'affirma durant son règne. Le pape écrivit : . fut la première Tudor à reconnaître qu'un monarque gouverne par l'approbation du peuple. Par conséquent, elle travailla toujours avec le Parlement et des conseillers dont elle savait qu'ils lui diraient la vérité, une forme de gouvernance que ses successeurs Stuart ne parvinrent pas à suivre. Certains historiens ont considéré qu'elle avait eu de la chance. Se félicitant de n'être qu'une , croyait que Dieu la protégeait et que le succès de son règne reposait sur l'amour de ses sujets. Dans l'une de ses prières, elle remercia Dieu que : Représentations dans les arts Littérature et opéra a été représentée dans de nombreuses œuvres de fictions dont : le poème La Reine des fées (1590) d'Edmund Spenser ; l'opéra The Fairy Queen (1692) d'Henry Purcell adapté du Songe d'une nuit d'été de William Shakespeare ; la pièce de théâtre Marie Stuart (1800) de Friedrich von Schiller ; l'opéra Elisabetta, regina d'Inghilterra (1815) de Gioachino Rossini ; le roman Kenilworth (1821) de Walter Scott sur la mort d'Amy Robsart ; l'opéra Elisabetta al castello di Kenilworth (1829) de Gaetano Donizetti ; le diptyque en bande dessinée La Vierge et la putain (2015), de Nicolas Juncker, mettant en scène les destins croisés des deux reines Marie Stuart et Élisabeth Tudor; l'opéra Maria Stuarda (1835) de Gaetano Donizetti mettant en scène la confrontation entre et Marie Stuart. Le roman graphique La Ligue des gentlemen extraordinaires, scénarisée par Alan Moore et dessinée par Kevin O’Neill, met en scène la reine sous les traits de la Reine des Fées Glorianna. Filmographie La Reine Vierge a connu une immense production cinématographique et télévisuelle dans plusieurs pays et à travers divers styles historiques, d'aventure, de romantisme, de guerres, ... etc. Le personnage d'Élisabeth Ire été interprété à l'écran par les actrices suivantes : 1908 : Véra Sergine dans Marie Stuart ; 1912 : Sarah Bernhardt dans le film La Reine Élisabeth ; 1913 : Violet Hopson dans le film Drake's Love Story; Miriam Nesbitt dans Mary Stuart ; 1914 : Aimee Martinek dans The Life of Shakespeare ; 1915 : Eugenie Besserer dans The Bridge of Time ; 1922 : Hanna Ralph dans Der Favorit der Königin ; Agnes Straub dans Le Comte d'Essex ; 1923 : Diana Manners dans le film The Virgin Queen ; Ellen Compton dans The Loves of Mary, Queen of Scots ; 1924 : Gladys Ffolliott dans le film Old Bill Through the Ages ; Claire Eames dans Dorothy Vernon; 1926 : Gladys Jennings dans Kenilworth Castle : The Story of Amy Robsart ; 1928 : Dorothy Dwan dans le film The Virgin Queen ; Lisa Rydén-Prytz dans Erik XIV ; 1935 : Athene Seyler dans le film Drake of England ; Athene Seyler dans Royal Cavalcade ; 1936 : Florence Eldridge dans le film Marie Stuart ; 1937 : Yvette Pienne dans le film Les Perles de la couronne ; Gwendolyn Jones dans Le Prince et le Pauvre ; Flora Robson dans les films L'Invincible Armada ; 1938 : Nancy Price dans le téléfilm Will Shakespeare ; 1939 : Helen Haye dans The Dark Lady of the Sonnets ; Bette Davis dans les films La Vie privée d'Élisabeth d'Angleterre ; 1940 : Flora Robson dans L'Aigle des mers ; Maria Koppenhöfer dans Marie Stuart ; 1944 : Olga Lindo dans le film Time Flies ; Mikhail Romm dans Ivan le Terrible ; 1948 : Dorothy Black dans The Dark Lady of the Sonnets ; 1950 : Jean Kent dans la série Sir Francis Drake, le corsaire de la reine ; 1951 : Mildred Natwick dans Mary of Scotland ; 1953 : Jean Simmons dans le film La Reine vierge ; Mary Morris dans The Young Elizabeth ; Sarah Churchill dans A Queen Is Born ; Grizelda Harvey dans The Kentish Robin ; Janet Butler dans An Evening’s Diversion Proffered On The Anniversary Of The Session Of Her Majesty Queen Elizabeth I ; Mary Clare dans Will Shakespeare ; 1954 : Mildred Natwick dans The Execution of Mary, Queen of Scots ; Mildred Dunnock dans The First Performance of Romeo and Juliet ; 1955 : Bette Davis dans Le Seigneur de l'aventure ; Beatrix Lehmann dans The Dark Lady of the Sonnets ; 1956 : Lia de Aguiar dans Elizabeth da Inglaterra ; Jorja Curtwright dans Condemned to Glory ; Elisabeth Flickenschildt dans Maria Stuart ; 1957 : Agnes Moorehead dans le film L'Histoire de l'humanité ; Maxine Audley dans la série Kenilworth ; Käthe Dorsch dans Maria Stuart ; Jean Anderson dans The Kentish Robin ; 1958 : Sarah Ferrati dans Maria Stuarda ; Peggy Thorpe-Bates dans Queen’s Champion. Loyalty and treason on the eve of the Armada ; Catherine Lacey dans In the Shadow of the Axe ; Gwen Watford dans Till Time Shall End ; 1959 : Wanda Kosmo dans Elizabeth da Inglaterra ; Liselotte Schreiner dans Maria Stuart ; Ursula Burg dans Maria Stuart ; Eléonore Hirt dans Marie Stuart ; 1960 : Eva Le Gallienne dans Mary Stuart ; Portland Mason dans The Prince and the Pauper ; Annie Ducaux dans Élizabeth, la femme sans hommes ; 1961 : Elisabeth Flickenschildt dans Elisabeth von England ; Jean Kent dans Sir Francis Drake, le corsaire de la reine ; 1962 : Irene Worth dans le film Le Corsaire de la reine ; Judith Evelyn dans Elizabeth the Queen ; Marcelle Ranson dans Le Meurtre de Henry Darnley ou La Double Passion ; 1963 :; Elfriede Kuzmany dans Maria Stuart (1963) ; 1964 : Vika Podgorska dans Elizabeta Engleska ; Valerie Gearon dans The Young Elizabeth ; 1965 : Vivienne Bennett dans The Chase ; 1966 : Catherine Lacey dans le film Le Prince Donegal ; Nancy Marchand dans The Dark Lady of the Sonnets ; Emma Popova dans The Dark Lady of the Sonnets ; 1967 : Gemma Jones dans la série Kenilworth ; Susan Engel dans The Queen’s Traitor. An Elizabethan Thriller ; Mary Kerridge dans The Queen of Scots ; Luise Bork dans Maria Stuart ; 1968 : Judith Anderson dans le téléfilm Elizabeth the Queen ; Lilla Brignone dans Maria Stuart (1968) Lilla Brignone dans Elisabetta d’Inghliterra ; Gemma Jones dans Kenilworth ; Judith Anderson dans Elizabeth the Queen ; 1969 : Pamela Brown dans Mary Queen of Scots ; Eléonore Hirt dans Marie Stuart ; 1970 : Lilla Brignone dans Elisabetta d’Inghliterra ; Frances Cuka dans Elizabeth : The Queen Who Shaped an Age ; 1971 :Glenda Jackson dans la série Elizabeth R (1971) et Marie Stuart, Reine d'Écosse ; 1972 : Suzana Gonçalves dans O Principe e o Mendigo ; Graham Chapman dans The Money Program : Erizabeth L ; 1975 : Hattie Jacques dans Orgy and Bess ; Beverly Sills dans Roberto Devereux ; 1976 : Angelina Stepanova dans Mariya Styuart ; 1977 : Montserrat Caballé dans Roberto Devereux ; 1978 : Jenny Runacre dans Jubilee ; Patience Collier dans Will Shakespeare ; Christine Rose dans Ghostwriter ; 1979 : Malka Ribowska dans Marie Stuart ; 1980 : Kim Novak dans Le Miroir se brisa ; Gisela Leipert dans Maria Stuart ; Charlotte Cornwell dans L'Amiral Drake ; 1981 : Frances Hyland dans Titans : Elizabeth I ; Catherine Rethi dans La Dernière Nuit de Marie Stuart ; 1984 : Sarah Walker dans le film Gloriana ; 1986 : Miranda Richardson dans la série télévisé La Vipère noire ; 1998 : Cate Blanchett dans le film Elizabeth (1998) et sa suite Elizabeth : L'Âge d'or ; 1998 : Judi Dench dans le film Shakespeare in Love ; 2000 : Josephine Barstow dans le téléfilm Gloriana ; Imogen Slaughter dans le téléfilm Elizabeth ; 2004 : Catherine McCormack dans le téléfilm Gunpowder, Treason & Plot ; Diane D'Aquila dans le téléfilm Elizabeth Rex ; 2005 : Anne-Marie Duff dans la série The Virgin Queen ; Lily Cole dans la mini série ; 2007 : Kate Duggan et Claire MacCauley dans Les Tudors ; Cate Blanchett dans Elizabeth : L'Âge d'or ; 2008 : Angela Pleasence dans la série Peines d'amour gagnées ; Mimi Forrester dans le court métrage Tudor Rose ; 2009 : Véronique Augereau dans Manucure pour 4 femmes ; 2011 : Vanessa Redgrave et Joely Richardson dans le film Anonymous ; Julie Porter dans le court métrage The Pirate Queen ; Paola Dionisotti dans le téléfilm The King James Bible: The Book That Changed the World ; 2013 : Libby Lawes dans le film The Red Lodge, Bristol's Hidden Gem ; Joanna Page dans la série Le Jour du Docteur ; Rachel Skarsten dans la série Reign : Le Destin d'une reine ; 2016 : Isla Bliss dans la mini-série Six Wives with Lucy Worsley ; Annika Träger dans Maria Stuart ; 2017 : Julie Neubert dans Les Agents d’Elizabeth, minisérie de Chris Durlacher et Julian Jones ; 2018 : Margot Robbie dans le film Marie Stuart, Reine d'Écosse ; Isabelle Desplantes dans La Guerre des trônes ; 2020 : Kimberly Stockton dans le film Bill et Ted sauvent l'univers. Documentaire et reportage L'émission Secrets d'histoire sur France 2 du , intitulée , la reine vierge, lui était consacrée. Jeux vidéos Elle a été représentée dans des productions vidéoludiques dont : Age of Empires (Microsoft Games), 2005. Ascendance . Notes et références Bibliographie . . . . . . . . . , . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Guy Gauthier, , l'aube de la puissance britannique, Saint-Malo, Éditions Pascal Galodé, 2014, 432 p. Site Voir aussi Articles connexes The Miroir or Glasse of the Synneful Soul Liste de femmes monarques Succession d' Liens externes sur le site officiel de la monarchie britannique Monarque d'Angleterre Histoire de l'anglicanisme Couronné à l'abbaye de Westminster Naissance en septembre 1533 Naissance à Greenwich (Angleterre) Décès en mars 1603 Décès à Richmond (Londres) Décès à 69 ans Personnalité inhumée à l'abbaye de Westminster Élisabeth Ire (reine d'Angleterre) Marie Ire d'Écosse Maison Tudor Régicide Prisonnier de la tour de Londres
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Festival%20de%20Cannes%202003
Festival de Cannes 2003
Le Festival de Cannes 2003, du festival, a lieu du 11 au . Le président du jury est le metteur en scène et réalisateur français Patrice Chéreau. La maîtresse de cérémonie est l'actrice italienne Monica Bellucci. Déroulement et faits marquants L'affiche est créée par Jenny Holzer, artiste conceptuelle dont la principale caractéristique de l'œuvre est celui des graffitis et des phrases chocs exposés. L'affiche est une déclaration sobrement intitulé « » en sous-titrant « Hommage à Fellini ». Le festival commémorait à travers une rétrospective les dix ans de la disparition du cinéaste, sélectionné 13 fois à Cannes et Palme d'or en 1960. L'affiche d'un « Certain regard » est adaptée de Sorcière au Serpent de Oswaldo Vigas. C'est la première année que François Da Silvia est le délégué général de la Quinzaine des Réalisateurs, il ne sera pas reconduit l'année suivante. Le palmarès de la compétition est exceptionnel de par son entorse au règlement : le président du jury Patrice Chéreau jugeant la sélection médiocre, 4 films sont primés à travers 7 prix. Ce cas n'est plus possible actuellement, la direction du festival a pris des mesures et limite les cumuls. Actuellement, seuls le prix du scénario ou du jury peut se cumuler avec des prix d'interprétations. Ironiquement, ce palmarès est assez apprécié, plusieurs critiques considèrent qu'il sauve le festival après une sélection décrite comme décevante (surtout à travers Fanfan la Tulipe, The Brown Bunny et Les Côtelettes, les plus décriés). Les Cahiers du cinéma témoignent que « rarement autant de projections ne furent ponctuées de sifflets ». La sélection française est particulièrement visée, le délégué général du festival, Gilles Jacob, aurait déclaré qu'il y a eu un film français en trop en compétition, évoquant très probablement Les Côtelettes. Thierry Frémaux est blessé par les nombreuses critiques négatives et témoigne que c'est la seule fois où le jury et les critiques sont très insatisfaits. Jurys Compétition Caméra d'or Wim Wenders (président du jury), réalisateur • Laurent Aknin, critique • Alain Champetier, représentant des industries techniques • Géraldine D'Haen, secrétaire du jury • Gian Luca Farinelli, cinéphile • Agnès Godard, directrice photo • Claude Makovski, cinéphile • Bernard Uhlmann, cinéphile • Christian Vincent, réalisateur • Un certain regard Abderrahmane Sissako (président du jury), réalisateur • Carole Laure, réalisatrice, actrice, chanteuse • Jannike Åhlund, critique • Geoff Andrew, critique • Alexis Campion, critique • Christine Masson, critique • Pierre Todeschini, critique • Cinéfondation et courts métrages Emir Kusturica (président du jury), réalisateur • Zabou Breitman, comédienne et réalisatrice • Mary Lee Bandy, directrice du patrimoine au MoMA • Ingeborga Dapkunaite, comédienne • Michel Ocelot, réalisateur • Sélections Sélection officielle Compétition La sélection officielle en compétition se compose de 20 films : Un certain regard La section Un certain regard comprend 19 films : Hors compétition Séances spéciales Cinéfondation Courts métrages Quinzaine des réalisateurs Longs métrages Courts métrages Semaine de la critique Longs métrages Courts métrages Belarra de Koldo Almandoz (Espagne) Derrière les fagots de Ron Dyens (France) Love Is the Law d'Eivind Tolås (Norvège) Maste d'Erik Rosenlund (Suède) La Petite fille de Licia Eminenti (France) The Truth about the Head de Dale Heslip (Canada) Turangawaewae de Peter Burger (Nouvelle-Zélande) Séances spéciales Longs métrages Off the map de Campbell Scott (Etats-Unis) (film d'ouverture) B.B. & Il Cormorano d'Edoardo Gabbriellini (Italie) (film de clôture) Camarades de Marin Karmitz (France) Condor : les axes du mal de Rodrigo Vasque (France) Courts métrages Araki -The Killing of a Japanese Photographer d'Anders Morgenthaller (Danemark) Good Night de Chun Sun-young (Corée du Sud) Nosferatu Tango de Zoltan Horvath (Suisse/France) Programmation ACID Palmarès Compétition Le le palmarès du festival a été annoncé. Caméra d'Or :Reconstruction de Christoffer Boe (Danemark) Mention spéciale - Caméra d'or :Osama de Siddiq Barmak (Afghanistan) Prix Un certain regard :Nos meilleures années (La Meglio Gioventù) de Marco Tullio Giordana (Italie) Prix Spécial du Jury - Un certain regard :Sang et Or (Talāye sorkh) de Jafar Panahi (Iran) Palme d'or du court-métrage :Cracker Bag de Glendyn Ivin (Australie) Prix du Jury - court métrage (à l'unanimité) :L'Homme sans tête de Juan Diego Solanas (France) Prix FIPRESCI Le prix FIPRESCI du Festival de Cannes est remis à 3 films. Références Lien externe L'édition 2003 sur le site officiel du Festival de Cannes 2003 Cannes Mai 2003 en France 2003 à la télévision en France
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Inex
Inex
L'inex est une durée égale à 358 lunaisons (ou mois synodiques), soit environ 28 ans et 50 semaines. L'inex a la propriété intéressante d'être également proche d'un nombre demi-entier de fois la valeur du mois draconitique, ce qui le rend utile pour la prédiction des éclipses de Soleil et de Lune. En effet, une éclipse ne peut avoir lieu que si deux conditions simultanées sont respectées : Pleine lune ou une nouvelle lune (syzygie) ; Passage de la Lune à un nœud (ascendant ou descendant). Par exemple, si on prend comme point de départ une éclipse avec la configuration suivante : Nouvelle lune (éclipse de Soleil) ; Lune au nœud ascendant. Après une durée d'un inex, la configuration sera : Nouvelle lune (par définition de l'inex) ; Lune proche du nœud descendant (à moins de 0,1° près). Une nouvelle éclipse de Soleil pourra avoir lieu. Du fait que l'inex a une valeur proche d'un nombre entier de jours (10 571,95 jours), la localisation de cette éclipse sera proche de l'éclipse d'origine en longitude. Historique Ce cycle a été décrit par Andrew Crommelin en 1901 et étudié par en 1955, qui lui donna son nom actuel. Sources A.C.D. Crommelin (1901): The 29-year eclipse cycle. Observatory xxiv nr.310,379, Oct-1901 G. van den Bergh (1954): Eclipses in the second millennium B.C. Tjeenk Willink & Zn NV, Haarlem 1954 G. van den Bergh (1955): Periodicity and Variation of Solar (and Lunar) Eclipses, 2 vols. Tjeenk Willink & Zn NV, Haarlem 1955 Articles connexes Éclipse solaire Éclipse lunaire Saros Mécanique céleste
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Saros
Saros
Le saros est, en astronomie, une période de ou lunaisons (environ ) qui peut être utilisée pour prédire les éclipses de Soleil et de Lune. Après cet intervalle d'un saros suivant une éclipse, le Soleil, la Terre et la Lune retrouvent approximativement la même configuration relative, et une éclipse presque identique se produit. Historique Le premier témoignage historique du saros est attesté chez les astronomes chaldéens. Le terme ne désigne cependant pas l'actuel saros, mais une période de lunaires et n'a alors rien à voir avec les éclipses. Le terme akkadien « » signifie « cercle », « totalité », « horizon » ; comme nombre, il possède la valeur . Le concept actuel de saros est connu dans le monde grec, en particulier par Hipparque, Pline l'Ancien et Ptolémée, mais sous des noms différents. Un calcul mécanique du cycle est présent dans la machine d'Anticythère. Le terme actuel dérive du grec ancien (sáros) et fut employé par l'astronome Edmond Halley en 1691 après l'avoir découvert dans la Souda, une encyclopédie byzantine de la fin du . L'ouvrage empruntait le mot aux Chroniques d'Eusèbe de Césarée, lui-même citant Bérose. Halley interprète ce terme de manière incorrecte : la Souda appelle « saros » une période de 222 mois lunaires sans rapport avec les éclipses. Bien que l'erreur de Halley ait été mise en évidence par Guillaume Le Gentil en 1756, le nom est resté en usage. Définition Pour qu'une éclipse se produise, il faut que la Lune soit située entre la Terre et le Soleil (pour une éclipse solaire) ou que la Terre soit située entre le Soleil et la Lune (pour une éclipse lunaire). Ceci ne peut se produire que lorsque la Lune est nouvelle ou pleine, événements contrôlés par la période synodique de la Lune, d'environ . La plupart du temps toutefois, l'ombre de la Lune ou de la Terre ne se projette pas sur la surface de l'autre corps : une éclipse ne peut se produire que si les trois objets célestes sont « presque alignés ». Cette condition n'est réalisée que lors d'une pleine ou d'une nouvelle Lune se produisant près de l'écliptique, c'est-à-dire, à proximité de l'un des deux nœuds de l'orbite lunaire. La période entre deux passages successifs au même nœud est donnée par le mois draconitique : . La combinaison de ces deux périodes produit des conditions propices à une éclipse tous les . Cependant, pour que deux éclipses aient la même apparence et durée, les distances entre la Terre et la Lune, et entre la Terre et le Soleil doivent être les mêmes dans les deux cas. La nature de cette éclipse (complète ou annulaire) dépend de la distance entre Terre et Lune, et donc, de la position de la Lune par rapport à son périgée lunaire, qui correspond à son mois anomalistique. La période mise par la Lune pour parcourir une fois son orbite autour de la Terre et revenir à la même distance est donnée par le mois anomalistique : . Le Saros est le temps au bout duquel les éclipses de Lune ou de Soleil seront « sensiblement les mêmes » que la fois précédente. Le saros est une période de , soit , ( si l'intervalle contient ) et - qui dérive de trois périodes de l'orbite de la Lune : le mois synodique, le mois draconitique et le mois anomalistique. Calcul Si S désigne la période de révolution synodique de la Lune () et D sa période de révolution draconitique (), alors l'intervalle de temps d représentant le saros s'obtient en résolvant l'équation aux inconnues entières m et n par décomposition de réels en fractions continues : S×m = D×n. On trouve ainsi que 13 révolutions draconitiques valent à peu près 12 mois synodiques, soit près d'un an (354 jours), le rapport entre les deux étant de l'ordre de 12/13. Les approximations successives de la fraction continue sont 38 / 35 pour , 51 / 47 pour , 242 / 223 pour , 777 / 716 pour ,... Lorsqu'on calcule ensuite ces durées en termes de mois anomalistique, on constate que l'un de ces rapports, 242 / 223, correspond à , soit « presque » un nombre entier, à moins de un pour cent près. C'est une coïncidence tout à fait remarquable pour une fraction impliquant des nombres aussi petits ; pour retrouver une précision comparable au pour cent près il faudrait pousser jusqu'à un rapport de  / , pour un cycle de plus de . La valeur précise de d ainsi obtenue est . Position des éclipses analogiques Après un saros, la Lune a terminé environ un nombre entier de mois synodiques (223), draconitiques (242, à près) et anomalistiques (239, à et près), et la géométrie Terre-Soleil-Lune est presque identique : la Lune présente la même phase, se situe au même nœud et à la même distance de la Terre. De plus, comme le saros dépasse de peu 18 années (de 11 jours), la Terre est quasiment à la même distance du Soleil et l'orientation de son inclinaison reste à peu près la même. Si la date d'une éclipse est connue, une éclipse presque identique se produira alors un saros plus tard. Un saros n'est pas un nombre entier de jours, mais comprend un intervalle résiduel de et (environ ⅓ de jour). Du fait de la rotation de la Terre, cet intervalle conduit à un décalage d'environ 116° vers l'ouest entre deux éclipses distantes d'un saros. Après trois saros, ce décalage ne sera plus que d'environ 13° vers l'est. Cette période de trois saros (, soit et ), est appelée exeligmos. La valeur de sa durée est très proche d'un nombre entier de jours (), ce dernier compte permettant une bonne approximation dans le calcul des prévisions. Entre deux éclipses distantes d'un saros, une quarantaine d'autres éclipses se produisent, mais avec une géométrie différente. Séries de saros Le saros est basé sur le fait que synodiques sont approximativement égaux à draconitiques et à anomalistiques. Cette correspondance n'est pas parfaite, et la géométrie de deux éclipses distantes d'un saros diffère légèrement. En particulier, l'endroit où le Soleil et la Lune rentrent en conjonction se déplace vers l'ouest d'environ 0,5° par rapport aux nœuds lunaires à chaque saros, ce qui conduit à une série d'éclipses, appelée « série de saros », dont l'apparence change lentement. Une série de saros débute par une éclipse partielle et, à chaque saros successif, la trajectoire de la Lune est décalée vers le nord (si l'éclipse se produit près du nœud descendant) ou vers le sud (pour le nœud ascendant). À un certain moment, les éclipses ne se produisent plus et la série se termine. Une série de saros dure entre et comporte entre (la plupart des séries en comprennent 71 ou 72). Entre 39 et 59 (généralement environ 43) éclipses d'une série données sont centrales, c'est-à-dire totales, annulaires ou hybrides, les autres étant partielles. À n'importe quel moment, environ 40 séries de saros distinctes se produisent. Les séries de saros sont numérotées selon le type d'éclipse (solaire ou lunaire) et selon le nœud ascendant ou descendant. Pour les éclipses solaires, les numéros impairs correspondent aux éclipses se produisant près du nœud ascendant, les numéros pairs près du nœud descendant. Pour les éclipses lunaires, la numérotation est moins rigoureuse. L'ordre des séries est déterminé par la date à laquelle chaque série culmine, c'est-à-dire quand une éclipse est au plus près de l'un des nœuds. La série comprend par convention la première éclipse s'étant produite après 2000 av. J.-C. (qui n'était pas d'ailleurs la première de sa série). Les tables des séries comprennent toutes les éclipses solaires entre 2000 av. J.-C. et 3000. Exemple Le (dont fait partie l'éclipse solaire du 11 août 1999) est une série de , débutant le et se terminant le , soit . Les éclipses successives sont les suivantes : 14 éclipses partielles, du au ; 1 éclipse annulaire, le ; 1 éclipse hybride, le ; 41 éclipses totales, du au 2648 ; 20 éclipses partielles, du au . Les trois cartes suivantes illustrent trois éclipses totales de cette série, distantes de chacune d'entre-elles d'un saros : Références Voir aussi Bibliographie Articles connexes Liens externes Éclipse Unité d'astronomie Unité de temps
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Guillaume%20le%20Conqu%C3%A9rant
Guillaume le Conquérant
Guillaume le Conquérant (en ancien normand Williame li Conquereor, en anglais William the Conqueror), appelé également Guillaume le Bâtard ou Guillaume de Normandie, est né à Falaise en 1027 ou 1028 et mort à Rouen le . Il fut duc de Normandie, sous le nom de , de 1035 à sa mort, et roi d'Angleterre, sous le nom de , de 1066 à sa mort. Fils de Robert le Magnifique et de sa frilla, Arlette de Falaise (Herleva), Guillaume devient duc de Normandie à la mort de son père, vers l'âge de huit ans. Après une période de forte instabilité, il parvient à reprendre la domination du duché à partir de la bataille du Val-ès-Dunes, en 1047. Il épouse Mathilde de Flandre vers 1050, et fait de la Normandie un duché puissant, craint des rois de France (1031-1060) puis (1060-1108). À la suite de la mort du roi Édouard le Confesseur, il profite d'une crise de succession pour s’emparer, après sa victoire à la bataille d'Hastings (1066), de la couronne d’Angleterre. Cette conquête fait de lui l’un des plus puissants monarques de l’Europe occidentale et conduit à de très profonds changements dans la société anglaise, dont l'élite anglo-saxonne disparaît au profit des Normands. Dès lors, il passe la suite de son règne à se défendre face à ses nombreux ennemis, que ce soit en Angleterre (les rebelles anglo-saxons rassemblés derrière Edgar Atheling, les Danois et les Écossais) ou sur le continent (le comte d'Anjou Foulques le Réchin, le comte de Flandre , et surtout le roi de France ). Il est mort à Rouen en 1087, après la mise à sac de Mantes, au cours d'une campagne de représailles dans le Vexin français contre le roi . Il est inhumé à l'abbaye aux Hommes de Caen. Règne Contexte historique Robert le Magnifique devient duc de Normandie le , à la mort de son frère aîné, , âgé seulement de . Ce dernier venait de succéder à leur père, , mort un an plus tôt. Cet épisode avait été l'occasion d'une rébellion de Robert, vite réprimée par l'armée ducale. La mort brutale et mystérieuse de profite à Robert, accusé plus tard par des écrivains comme Wace d'avoir fait empoisonner son frère. Richard laisse un jeune fils bâtard, Nicolas, écarté de la cour. Le duc Robert doit rapidement affronter des rébellions contre le pouvoir ducal : est alors assiégé à Alençon, puis l'évêque Hugues de Bayeux chassé de son château d'Ivry-la-Bataille. Comte d'Évreux et archevêque de Rouen, Robert le Danois s'oppose au duc Robert (par ailleurs son neveu) qui, au début de son principat, enlève des terres aux abbayes et aux grandes églises, pour les distribuer à de jeunes nobles, tel , pour les récompenser à moindre frais. Le duc Robert part en 1028 mener le siège d'Évreux. Après avoir mis en défense la cité, l'archevêque Robert le Danois négocie auprès du roi de France, Robert le Pieux, son exil en France, d'où il lance l'anathème sur la Normandie. La sanction ecclésiastique fait sentir son effet : le duc rappelle l’archevêque et le rétablit dans ses charges comtales et archiépiscopales. Enfin, le duc (fils de et d'Havoise de Normandie – tante du duc de Normandie) devenu adulte refuse à son tour l'allégeance à Robert le Magnifique (son cousin). Vers 1030, Robert envoie sa flotte ravager les environs de Dol. Alfred le Géant et écrasent bientôt les Bretons. Par l'intermédiaire de l'archevêque Robert le Danois, le duc de Bretagne se réconcilie avec Robert le Magnifique et se reconnait son vassal. Robert le Danois devient par la suite un homme fort du duché, autour duquel se rejoignent un certain nombre de nobles comme Osbern de Crépon, sénéchal du duc, et Gilbert de Brionne. Enfance et adolescence Guillaume naît en 1027 ou 1028 à Falaise, en Normandie, probablement en automne, non pas au château de Falaise, mais au domicile de sa mère, Arlette, vraisemblablement dans le « bourg » de Falaise. La date du , fréquemment rencontrée, est probablement fausse : on la doit à Thomas Roscoe, qui l'indique dans la biographie de Guillaume qu'il écrit en 1846, à partir de la prétendue confession de Guillaume à Orderic Vital sur son lit de mort, la date et le mois étant copiés de ceux de la bataille d'Hastings. La date de naissance exacte est l'objet d'écrits contradictoires : Orderic Vital affirme que Guillaume aurait indiqué avoir à sa mort, ce qui daterait sa naissance de l'. Mais le même auteur précise par ailleurs que Guillaume a huit ans quand, en 1035, son père part pour Jérusalem, ce qui déplacerait son année de naissance à 1027. De son côté, Guillaume de Malmesbury affirme que Guillaume a sept ans au départ de son père, il serait alors né en 1028. Enfin, dans , il est dit que Guillaume n'a que à sa mort, ce qui situerait sa naissance en 1027 ou 1028. D'après David Bates, ancien directeur de l' de Londres, les historiens, en particulier français, appliquent ce surnom de « bâtard », mais il a rarement été appelé ainsi de son vivant et jamais en Normandie. L'origine de ce surnom vient d'Orderic Vital, moine historien du dont la théologie centrée sur le respect des lois divines l'incite à chroniquer son époque sans toujours tenir compte de la propagande normande, qui fait de la bâtardise de Guillaume le facteur explicatif de tous les désordres et révoltes qui ont lieu pendant son règne. Guillaume est le seul fils de . Sa mère, Arlette, est la fille de Fulbert de Falaise, un préparateur mortuaire ou marchand de peaux de la ville. La nature de la relation entre Arlette et le duc Robert est incertaine : simple concubinage ou union more danico. À une date incertaine (avant 1035 ?), Arlette sera mariée avec Herluin de Conteville, avec qui elle aura deux fils : Odon de Bayeux et Robert de Mortain. Guillaume a une sœur, Adélaïde de Normandie, née en 1026, dont on ne sait avec exactitude si elle est la fille de Robert et/ou d'Arlette. Enfin, Arlette a deux frères, Osbern et Gautier ; ce dernier est l'un des protecteurs de Guillaume pendant son enfance. En 1034, le duc décide de partir en pèlerinage à Jérusalem, bien que ses partisans tentent de l'en dissuader, arguant qu'il n'a pas d'héritier en âge de régner. Avant son départ, Robert réunit alors un conseil des puissants normands pour leur faire jurer fidélité à Guillaume, son héritier. Robert meurt en à Nicée, sur la route du retour. Guillaume devient alors duc de Normandie. L'autorité du nouveau duc est d’autant plus fragile que Guillaume n’a que sept ou huit ans. Le duché de Normandie traverse en conséquence une décennie de troubles, alimentés par la mort de son grand-oncle, l'archevêque Robert le Danois, son premier et puissant protecteur, en . Des guerres éclatent entre les principales familles baronniales ; des châteaux se dressent dans le duché. Des complots frappent jusqu’à l’entourage ducal et Guillaume perd plusieurs de ses tuteurs ou protecteurs par assassinat : , qui s'était proclamé protecteur de Guillaume, mais revendiquait le duché pour lui-même en tant que petit-fils du duc , meurt à Vimoutiers en ; Gilbert de Brionne, nommé par la suite tuteur de Guillaume, est assassiné quelques mois plus tard sur l'instigation de Raoul de Gacé ; Turquetil de Neuf-Marché est assassiné vers fin 1040-début 1041 ; enfin, le sénéchal Osbern de Crépon est tué dans la chambre même du duc par le fils de . Les Richardides, descendants des anciens ducs, semblent impliqués dans ces meurtres. Walter, oncle de Guillaume par sa mère, doit parfois cacher le jeune duc chez des paysans. Aux troubles de la minorité de Guillaume vient s’ajouter le fléau de la famine, qui pèse sept ans sur la Normandie. Elle est accompagnée d’une épidémie fort meurtrière. Bien que de nombreux nobles normands soient engagés dans des querelles locales, comme qui s'entretue avec Gauchelin (ou Vauquelin) de Ferrières, les principaux seigneurs et l’Église restent fidèles au pouvoir ducal, ainsi que le roi . Les proches amis de Guillaume, qui sont presque tous ses parents à des degrés divers, décident de le faire vivre dans la clandestinité et de le faire changer de gîte chaque nuit. En 1046, Guillaume a environ dix-neuf ans. Un complot vise cette fois sa personne, jusqu’alors épargnée. Une partie des seigneurs forment une coalition pour l'écarter du trône ducal, au profit de Gui de Brionne (1025-1069), un cousin de Guillaume, fils de et d’Adélaïde, fille de . Cette rébellion rassemble essentiellement de « vieux Normands » de l’Ouest (Bessin, Cotentin, Cinglais), traditionnellement indociles et hostiles à la politique d’assimilation menée par les ducs. Participent notamment au complot Hamon le Dentu, sire de Creully, les vicomtes Néel de Saint-Sauveur et Renouf de Bessin, dit de Briquessart, Grimoult, seigneur du Plessis et Raoul Tesson, seigneur de Thury-Harcourt, qui changera rapidement de camp. Gollet, le fidèle bouffon de Guillaume, surprend les propos des conjurés, réunis à Bayeux, et prévient son maître, qui dort à Valognes. Guillaume échappe ainsi de peu à une tentative d’assassinat par les séides de Néel de Saint-Sauveur. Il s'enfuit dans la nuit à travers la baie des Veys, puis est accueilli par Hubert de Ryes, qui le fait escorter en sécurité jusqu'à Falaise. Cette fuite de Valognes, relatée par les chroniqueurs qui servent la propagande normande en usant de l'art rhétorique de l'amplification, comme une chevauchée seul et sans escorte, forge en partie le mythe de Guillaume, jeune homme courageux, bâtard et solitaire. Avec l'aide du roi de France , le jeune duc part en campagne contre les rebelles normands, qu’il parvient à défaire à la bataille du Val-ès-Dunes, près de Caen, en 1047, grâce, entre autres, au ralliement de toute dernière minute d'un des seigneurs rebelles, Raoul Tesson. Croissance du pouvoir ducal La victoire du Val-ès-Dunes en 1047 est le premier tournant du règne. Guillaume reprend solidement en main le duché. À l’occasion d’un concile tenu à Caen la même année, il impose de lui-même la paix et la trêve de Dieu. Gui de Brionne, réfugié dans son château de Brionne avec une importante troupe armée, en est délogé vers 1050. Il doit se séparer de ses comtés de Brionne et de Vernon et s'exiler. À la même période, Guillaume obtient son mariage avec Mathilde de Flandre, fille de , comte de Flandre et nièce du roi de France . L'union est arrangée dès 1049, mais le pape l'interdit au Concile de Reims tenu en , en raison de leur degré de consanguinité. Malgré cela, le mariage est prononcé au début des années 1050, avant 1053 certainement, à Eu. L'hypothèse d'une sanction papale n'est pas certaine, même s'il faut attendre le pontificat de pour que le couple soit définitivement absous, au prix d’une pénitence : celle de fonder quatre hôpitaux et deux monastères. L’abbaye dite « aux Hommes », dédiée à saint Étienne et l’abbaye dite « aux Dames », dédiée à la sainte Trinité sont ainsi élevées à Caen à partir de 1059. Ces constructions créent de fait la ville. Le mariage soude une alliance entre les deux plus puissantes principautés du nord de la France : le Comté de Flandre est alors une maison très puissante, en conflit avec le Saint-Empire romain germanique. Le duc Guillaume doit alors faire face aux ambitions grandissantes de Geoffroy Martel, comte d'Anjou, auprès duquel Gui de Brionne s'est réfugié. Après la mort de en 1051, l'Angevin s’empare du Mans, de Domfront et d’Alençon aux dépens du seigneur de Bellême qui les tenait du roi de France. Allié avec le roi , Guillaume part en campagne contre lui. Pendant que le roi menace les arrières de Geoffroy Martel, le duc Guillaume de Normandie assiège Domfront, et prend Alençon dont il incendie la redoute. La garnison de Domfront se rend avec la promesse d’être épargnée, tandis que celle d'Alençon est châtiée, l'épisode mentionné par Orderic rappelant la cruauté du duc, comme tous les seigneurs en guerre à cette époque. Guillaume et le roi Henri parviennent à chasser Geoffroy du Maine, permettant ainsi de sécuriser le duché par le renforcement des positions d'Alençon et de Domfront. En 1052 cependant, le roi change d'alliance : il renverse sa politique pour limiter l’expansion de son vassal normand, dont le mariage avec Mathilde de Flandre le fait apparaître trop puissant à ses yeux, et prend le parti de Geoffroy et de . Dans le même temps, le duc doit compter avec l’hostilité des Richardides, une partie de sa parentèle qui conteste ouvertement sa position et prend la tête d'un groupe de barons normands rebelles à Guillaume. En 1053, le duc Guillaume doit livrer bataille à l'intérieur même de la Normandie pour asseoir son autorité, notamment auprès de ses oncles, l'archevêque Mauger de Rouen, qui a pris la succession de Robert le Danois en 1037, et Guillaume d'Arques, qu'il assiège dans son château à Arques et auprès duquel le roi de France envoie une armée en secours. Guillaume obtient finalement sa reddition à la fin de 1053. Battu, Guillaume d'Arques s’exile après l’échec de sa révolte contre le duc en 1054, ses fiefs étant confisqués et redistribués. Le roi de France, , et le comte d'Anjou, , forment alors une grande coalition comprenant les ducs d’Aquitaine, de Bourgogne, les tuteurs du duc de Bretagne, , fils d’, les comtes de Champagne et de Chartres. Chacun de ces seigneurs ayant fourni son contingent, l’armée est divisée en deux selon le plan de Geoffroy Martel, devant se réunir devant Rouen, la capitale du duché de Normandie. En , deux armées franco-angevines envahissent la Normandie : un corps composé de Champenois et de Bourguignons sous les ordres d’Eudes, frère du roi , traverse la Bresle pour atteindre le pays de Bray, tandis que les chevaliers d’Outre-Seine et Garonne, commandés par le roi et par Geoffroy, franchit l’Avre et attaque le comté d'Évreux. Guillaume choisit une attitude défensive : il constitue également deux armées, l’une dirigée par lui-même contre l’armée du roi et l’autre commandée par des fidèles (, Robert d’Eu, Hugues de Gournay, de Montfort...) en pays de Bray, qui ont pour ordre d’éviter l’affrontement et de surveiller les corps adverses, pour n’agir qu’au moment le plus propice. Profitant de la négligence des Français, les Normands dirigés par et Robert d’Eu attaquent pendant la nuit le camp français, qui est anéanti. , entre autres, est fait prisonnier. Informé, le roi de France abandonne la coalition dont il est le chef et fait la paix avec Guillaume, en échange de prisonniers et du droit pour Guillaume de conserver les terres conquises sur le comte d'Anjou Geoffroy Martel. En mai 1055, peu après le bannissement de son frère Guillaume de Talou, comte d'Arques, Mauger est déposé à son tour au concile de Lisieux et envoyé sur l'île de Guernesey. En , poussé par son allié Geoffroy d'Anjou, le roi tente une nouvelle offensive en Normandie. L’armée franco-angevine entre dans le pays d’Hièmes, donne l’assaut à Exmes, arrive dans le Bessin, passe la Dives, puis se dirige vers Bayeux, rebrousse chemin devant la Seulles, franchit l'Orne à Caen (qui est alors une ville ouverte dépourvue de château). Rapide, l’expédition ne rencontre pas de résistance, Guillaume, qui était à Falaise, se bornant à mobiliser son armée et renforcer ses châteaux. De Caen, l’armée franco-angevine prend la route de Varaville. Guillaume, à la tête d'une armée modeste, décide d'attendre ses ennemis dans le bois de Bavent, à proximité des marais de la Dives. Alors que l’armée ennemie, ralentie par le butin qu’elle rapporte, s’engage en rangs serrés sur l’étroite chaussée de Varaville, et que son avant-garde, dirigée par le roi , franchit la Dives, Guillaume sort de sa retraite et tombe sur l’arrière-garde. Aidée des vilains du pays, l'armée normande prend en tenaille les Franco-Angevins, tuant notamment rapidement leur commandant le comte du Berry. Pressés vers la Dives, les Franco-Angevins sont en grande partie noyés, tués ou faits prisonniers sans pouvoir être secourus par le roi, qui assiste impuissant depuis la butte de Basbourg au désastre. Talonné par Guillaume, le roi Henri bat en retraite au plus vite jusque dans ses États. La bataille de Varaville (1057) constitue un tournant décisif pour l’avenir politique du duc Guillaume : le duché de Normandie échappe pour longtemps à l’influence de la France qui n’est plus une menace. Le roi ne tente dès lors plus d’interférer dans les affaires normandes, concluant même la paix avec lui l’année suivante en lui cédant le château de Tillières. En 1058, le comte du Maine s'échappe du Mans occupé par le comte d'Anjou et se réfugie à Rouen. Sans enfant, il lègue à Guillaume le Maine et fiance sa sœur Marguerite au jeune Robert Courteheuse. En 1059, le roi de France, qui a seulement , mais sentant sa mort approcher, fait couronner son fils Philippe, âgé de seulement , puis décède l'année suivante, en 1060. Philippe étant trop jeune pour régner, la mère de Philippe, Anne de Kiev assure la régence jusqu'à son remariage en 1063 avec le comte de Valois, Raoul de Crépy. L'oncle de Philippe, , assure la régence jusqu'aux de Philippe en 1066. À la mort d' et celle de Geoffroy Martel, en 1060, le duc Guillaume est débarrassé des menaces pesant sur son duché. À son tour, Guillaume Guerlenc, comte de Mortain, est banni. D'après Orderic Vital, il est impliqué dans un complot de rébellion contre le duc ; banni, il s'exile dans les Pouilles au sein du baronnage italo-normand. Guillaume rétablit l’ordre par une habile politique de distribution des terres et contrôle plus fermement les agents du pouvoir que sont les vicomtes. Le pouvoir du jeune duc s’appuie enfin sur un groupe de fidèles parmi lesquels figurent ses demi-frères Odon de Conteville, évêque de Bayeux, et Robert, comte de Mortain, un groupe de barons (Guillaume Fitz Osbern, , , Roger de Beaumont…) et quelques ecclésiastiques parmi lesquels Lanfranc. Ils sont nommés à des fonctions importantes ou installés dans des territoires stratégiques. En 1060, le duc Guillaume lance la construction du château de Caen, qui doit lui assurer une place forte à proximité du Cotentin, et fait de la ville sa capitale politique. Après la mort d' en 1062, Guillaume revendique le comté du Maine. Malgré la résistance locale, Guillaume occupe le Mans et intronise son fils en 1063. Ce dernier n'ayant alors qu'une douzaine d'années, le duc de Normandie est donc le véritable maître du Maine. État tampon entre l’Anjou et la Normandie, le Maine sous domination normande garantit la protection du sud du duché. Après avoir sécurisé la frontière avec l'Anjou, Guillaume s'inquiète de celle avec le duché de Bretagne. En 1064, son armée entre en Bretagne pour soutenir la rébellion de Riwallon de Dol contre , alimentant ainsi l'instabilité du duché voisin et obligeant Conan à se focaliser sur ses problèmes internes. Il cherche cependant bientôt à profiter de l'affaiblissement temporaire des comtes d'Anjou pour renforcer sa frontière du côté du Maine. Le , le prince breton, après avoir conquis Pouancé et Segré, meurt en prenant Château-Gontier. Il est empoisonné, dit-on, par un traître sur l'ordre de Guillaume, soupçonné d'avoir commandité cet assassinat. Accession au trône d’Angleterre Les prétentions de Guillaume Au milieu du , l’Angleterre est dirigée par le roi normanophile Édouard le Confesseur. Ce dernier avait trouvé refuge à la cour normande en 1013, lorsque son père Æthelred le Malavisé et sa mère Emma de Normandie, grand-tante paternelle de Guillaume, avaient été chassés du trône d’Angleterre par . Il y était resté presque trente ans avant de revenir en Angleterre pour y être couronné roi en 1042. Dans son nouveau royaume, Édouard s’entoure de Normands, mais il n’a pas de descendance. Il semble qu’en 1051 ou 1052, le roi Édouard le Confesseur aurait encouragé les vues de Guillaume sur sa succession. Le manuscrit D de la Chronique anglo-saxonne indique que Guillaume visite l'Angleterre à la fin de l'. Cette visite aurait pour but de sécuriser la succession d'Édouard le Confesseur, ou bien d'obtenir une assistance face aux troubles qu'il rencontre alors en Normandie. Ce voyage aurait alors eu lieu pendant la brève période d'exil de Godwin de Wessex, dont la famille est alors la plus puissante d'Angleterre et dont la fille Édith est mariée à Édouard le Confesseur depuis 1043. L'existence de ce voyage paraît cependant incertaine étant donné les affrontements en cours à cette époque avec le comte d'Anjou. Opposé à la nomination en 1051 du Normand Robert de Jumièges, un vieil ami du roi, comme archevêque de Cantorbéry (le plus haut poste du clergé primat de toute l'Angleterre), Godwin obtient à son retour d'exil en 1052 son remplacement par Stigand, l'évêque de Winchester. À l'inverse, selon Guillaume de Jumièges et Guillaume de Poitiers, Édouard le Confesseur envoie Robert de Jumièges auprès du duc pour l’avertir qu’il en fait son héritier, mais cela n'est pas confirmé par les auteurs anglais. Il semble enfin qu'Édouard le Confesseur, souverain affaibli, ait fait des promesses identiques à d'autres grands féodaux voisins, de manière à s'assurer de leur neutralité faute de pouvoir les contenir par la force. Quand Godwin de Wessex meurt en 1053, ses fils gagnent en influence : Harold Godwinson (qui deviendra d'Angleterre) lui succède comme comte d'Essex et Tostig comme comte de Northumbrie, Gyrth devient Comte d'Est-Anglie en 1057 et Leofwine comte de Kent. Outre la famille d'Essex, un autre prétendant à la succession d'Édouard le Confesseur apparaît : Édouard l'Exilé, fils du roi Edmond Côte-de-Fer et petit-fils d'Æthelred le Malavisé. Envoyé en exil à la mort de son père en 1016, alors qu'il n'a que six ans, il est rappelé auprès d'Édouard en 1057 avec sa famille (ses filles Marguerite et Christine, son fils Edgar Atheling), mais meurt quelques semaines seulement après son retour. Le sujet de la succession revient au premier plan quand Harold, partant d'Angleterre, se rend en Normandie en 1064. Les circonstances de cette visite restent incertaines. La Tapisserie de Bayeux, dont on peut soupçonner la partialité, montre Harold prêter serment de fidélité à Guillaume et renoncer à la succession au trône anglais au profit du duc de Normandie. Guillaume aurait extorqué cette promesse à Harold alors que, jeté par une tempête sur la côte française au , il avait été fait prisonnier par le comte , puis libéré sur la pression du duc. Lors de ce séjour en Normandie, Harold aurait participé aux côtés de Guillaume à la campagne menée contre le duc , où il s’illustre par sa bravoure. De retour à Bayeux, Harold aurait prêté serment à Guillaume se mettant ainsi officiellement au service du duc de Normandie. En gage d’amitié, Harold regagne l’Angleterre en emmenant avec lui son neveu Hakon, retenu en otage en Normandie depuis 1051. Cependant, aucune source anglaise ne confirme ce voyage, qui pourrait avoir été inventé par les Normands pour justifier les prétentions de Guillaume. En 1065, la Northumbrie se révolte contre Tostig, qui n'est pas soutenu par son frère Harold. Il est remplacé par Morcar, frère d'Edwin, comte de Mercie, dont Harold cherche le soutien. Contraint à l'exil, Tostig part en Flandre, dont est issue sa femme Judith, puis rejoint le duc Guillaume en Normandie, auquel il apporte à son tour son soutien. Édouard le Confesseur meurt finalement le . Selon la Vita Ædwardi Regis, écrite en 1067 sous la direction de sa femme Édith, il est entouré d’Édith, de Stigand, de Robert FitzWimarc et d'Harold, que le roi nomme comme son successeur. Son couronnement, approuvé par le Witenagemot (ou Witan), se fait dès le . Face aux protestations du duc de Normandie, Harold oppose qu'il a été trompé sur la valeur du serment de Bayeux, qui n'aurait été qu'une vague promesse sur un simple missel posé sur un coffre qui masquait les reliques d'un saint. Guillaume considère qu'il s'agit d'un crime de parjure et se prépare à une invasion du royaume anglo-saxon. La conquête de l'Angleterre Apprenant que Harold est monté sur le trône, Guillaume convoque les principaux barons normands et les convainc de se lancer à la conquête du royaume, avec l’aide du pape qui menace les rétifs d’excommunication et lui envoie un étendard pontifical. En moins de dix mois, il rassemble dans l’estuaire de la Dives une flotte d’invasion d’environ et une armée estimée à . On trouve parmi eux des Normands bien sûr : Bertrand de Bricquebec, Robert de Brix, Roger de Carteret, Anquetil de Cherbourg, L'Estourmy de Valognes, Eudes au Capel de la Haye-du-Puits, le sire d'Orglandes, les frères de Pierrepont, le chevalier de Pirou, Raoul de Tourlaville, Pierre de Valognes, Guillaume de Vauville, Raoul de Vesly, mais aussi des Bretons, des Flamands, des Manceaux, des Boulonnais. Du fait de son soutien à Riwallon de Dol quelques années plus tôt, Guillaume le Conquérant n'a notamment aucun mal à attirer les vassaux de Bretagne dans son projet de conquête. Les préparatifs comprennent également d’importantes négociations diplomatiques. Il s’agit de se trouver d’abord des alliés et d’éviter que les principautés voisines (Bretagne, Flandre, Anjou, etc.) ne profitent de la campagne pour s’emparer de la Normandie. Guillaume désigne de grands vassaux. Son épouse, Mathilde de Flandre, est régente du duché durant cette période, assistée de Roger de Beaumont et . Beaucoup de soldats dans son armée sont des puînés auxquels le droit d’aînesse laisse peu de chance d’hériter d’un fief. Guillaume leur promet, s’ils se joignent à lui en apportant leur propre cheval, une armure et des armes, qu’il les récompensera avec des terres et des titres dans son nouveau royaume. Retardée quelques semaines par des vents défavorables et des conditions météorologiques contraires, l’armée normande attend dans la baie de Saint-Valery-sur-Somme le moment propice pour embarquer, tandis que le nord de l’Angleterre est envahi en septembre par le roi norvégien Harald Hardraada, qu'a rejoint Tostig. Il trouve des alliés de circonstance (Morcar de Northumbrie, les Écossais, etc.) et conquiert York le . , dont les forces sont réunies à la va-vite, marche vers le nord et, le , surprend les Vikings à Stamford Bridge. La bataille est sanglante, elle s'achève sur une victoire pour le roi anglo-saxon, le roi norvégien et Tostig sont tués avec la majorité de leur troupe. Cette défaite met fin à l'ère viking en Angleterre. Poussée par un vent enfin favorable, l’armada normande débarque le dans la baie de Pevensey, dans le Sussex de l'Est, quelques jours à peine après la victoire d’Harold sur les Norvégiens. Cette conjonction s’avère cruciale : l'armée d'Harold, épuisée par les combats contre Harald, doit traverser à marche forcée toute l'Angleterre et se battre contre un ennemi reposé et qui a eu le temps de se retrancher. Guillaume prend pour base la bourgade de Hastings où il met sur pied un château de terre et de bois. Le choix du Sussex comme lieu de débarquement est une provocation pour Harold dont cette région est le domaine personnel. Le au matin, la bataille d'Hastings s'engage : elle dure toute une journée, une durée exceptionnelle pour l'époque. Après un duel d'archers qui ne permet pas de départager les armées, des soldats normands partent à l'assaut à pied, suivis par la cavalerie. Les Saxons tiennent bon et les Normands doivent se replier. Alors que les Normands sont proches de la débandade et que la rumeur de la mort du duc se propage, Guillaume (dont le cheval avait été tué par un javelot) doit enlever son casque pour se faire reconnaître. À l'aile gauche, l'armée bretonne est submergée par une contre-attaque saxonne, qui nécessite le secours de la cavalerie de Guillaume. À la fin de ce premier assaut, les pertes sont grandes de part et d'autre et Harold a perdu ses deux frères Gyrth et Leofwine. Après un nouvel assaut infructueux, les Normands font mine de reculer : les Saxons qui quittent leurs rangs sont massacrés par la cavalerie normande. La manœuvre est répétée, sans faire faiblir les troupes d'élites saxonnes. Selon une tradition qui veut y voir une manifestation divine, un deuxième assaut des archers normands aurait touché notamment Harold à l'œil. Guillaume envoie alors la cavalerie. D'après le récit de la tapisserie de Bayeux, quatre hommes de confiance (, , Hugues de Ponthieu, fils de , et Gautier Giffard) se détachent pour atteindre Harold, qui tombe sous leurs coups. Selon une autre tradition, c'est Guillaume qui achève lui-même le roi saxon. La cause réelle de la mort reste indéterminée. Quoi qu'il en soit, sans chef, l'armée anglo-saxonne est mise en déroute. Malgré la défaite, les Anglais ne capitulent pas. Au contraire, le clergé et certains seigneurs nomment le jeune Edgar Ætheling comme le nouveau roi. Guillaume doit poursuivre sa conquête armée ; il sécurise Douvres et une partie du Kent, prend Cantorbéry et Winchester, où se trouve le trésor royal. Ses arrières étant alors assurés, Guillaume part vers Southwark, rejoint la Tamise fin novembre. Les Normands encerclent Londres par le sud et l'ouest, brûlant tout sur leur passage. Ils traversent la Tamise à Wallingford début décembre, où l'archevêque Stigand se soumet, bientôt suivi par Edgar, Morcar, Edwin et l'archevêque Ealdred, alors que Guillaume prend Berkhamsted. Sans résistance, il rentre dans Londres, où il lance immédiatement la construction d’un nouveau château (qui deviendra la Tour de Londres), et reçoit la couronne anglo-saxonne le dans l’abbaye de Westminster. L'affirmation du nouveau roi Premières actions Guillaume reste en Angleterre après son couronnement afin d'asseoir son pouvoir et de s'assurer le soutien des locaux. Edwin de Mercie, Morcar de Northumbrie et Waltheof de Northumbrie conservent leurs terres et leur titre. Un mariage avec une fille de Guillaume est promis à Edwin. Des terres sont données également à Edgar Ætheling et le clergé n'est pas changé, y compris Stigand qui est pourtant en opposition avec le pape. D'autres, qui ont combattu à Hastings, se voient confisquer leurs terres, notamment Harold et ses frères tués. En mars, Guillaume peut retourner en Normandie, accompagné de Stigand, Morcar, Edwin, Edgar et Waltheof, en position d’otages. Il confie à son demi-frère Odon de Bayeux, et à Guillaume Fitz Osbern, le fils de l'ancien protecteur du jeune duc Osbern de Crépon, la gestion du royaume. Ces deux fidèles ont joué un rôle décisif dans la conquête du pays, aussi bien lors des préparatifs que lors des combats. Guillaume Fitz Osbern reçoit en récompense de vastes territoires (île de Wight, les domaines royaux du Herefordshire et du Gloucestershire et de nombreuses seigneuries à travers le pays), ainsi que le titre de comte. Odon est lui fait comte de Kent, nommé responsable de Douvres et de son château, et remplace Léofwine Godwinson dans la plupart de ses possessions. Ses vastes terres à travers l’Angleterre lui rapportent, d'après le Domesday Book en 1086, plus de par an, ce qui en fait le plus riche des seigneurs (, « seigneurs concédants ») du royaume. Le duc compte sur eux pour dominer une Angleterre rebelle à l'autorité des nouveaux occupants. Par leur refus de rendre justice aux Anglais opprimés par les officiers normands, ils incitent cependant à des révoltes difficiles à réprimer. Les premiers actes de résistance apparaissent en Angleterre : Eadric le Sauvage attaque Hereford et des révoltes éclatent à Exeter, où se trouve Gytha de Wessex, la mère d'Harold. FitzOsbern et Odon peinent à contrôler la population et lancent en réaction un programme de construction de châteaux-forts à travers le royaume, à partir desquels d'autres Normands pacifient la région environnante. Par ailleurs, Eustache de Boulogne, allié de Guillaume lors de la bataille d'Hastings, tente de prendre le château de Douvres mais est repoussé. Il doit alors abandonner ses terres anglaises avant de se réconcilier avec Guillaume quelque temps plus tard. Enfin les fils d'Harold lancent un raid depuis l'Irlande dans le Sud-Ouest du pays, près de Bristol. Ils sont défaits finalement par en 1068. Guillaume fait son retour en Angleterre en . Il marche sur Exeter, qu'il fait tomber après un siège. À Pâques, Guillaume est à Winchester, où il est rejoint par Mathilde, à son tour couronnée reine en . Résistance anglaise Après la soumission d'Edgar Ætheling et l'accession de Guillaume le Conquérant au trône en , la population du nord de l'Angleterre, traditionnellement rebelle à l'autorité du roi d'Angleterre, se trouve hors de contrôle et les adversaires anglo-saxons des Normands s'y réfugient. Edwin de Mercie, fâché de ne toujours pas avoir reçu en mariage la fille du roi promise et inquiet du pouvoir croissant de Guillaume Fitz Osbern dans le Herefordshire, s'enfuit de la cour au début de l'été 1068 et se réfugie dans le nord avec son frère Morcar. L'arrivée des deux comtes permet le regroupement des rebelles à Guillaume : Bleddyn ap Cynfyn, roi de Gwynedd, et Gospatrick de Northumbrie rallient leur camp. L'armée ainsi rassemblée lance une marche sur York puis prend le chemin du sud. Le mouvement se désintègre bientôt alors que le Conquérant prend la route du nord avec son ost. Les Normands élèvent partout des mottes castrales et y placent des garnisons. Après avoir lancé la construction des châteaux de Warwick et de Nottingham, il arrive sans opposition à York et reçoit la soumission d'Edwin et Morcar, ainsi que celle de l'évêque Æthelwine de Durham et de nombreux barons du Yorkshire. Il fait construire une motte castrale pour protéger la ville, et négocie avec afin qu'il ne prête pas assistance à Egdar Ætheling, réfugié à sa cour avec Gospatrick. Puis il redescend vers le sud, faisant construire de nouveaux châteaux à Lincoln, Huntingdon, Cambridge. Le déploiement de puissance a été impressionnant, mais peu a été fait pour diminuer la capacité de rébellion du nord. Guillaume rentre en Normandie fin 1068. Le Conquérant décide d'envoyer Robert de Comines pour prendre en charge le comté de Northumbrie en remplacement de Gospatrick. Comines part avec une armée. À l'approche de Durham, l'évêque Æthelwine le fait prévenir qu'une armée anglo-saxonne s'est constituée, mais il ignore l'avertissement et entre dans la ville. Le , les fidèles d'Edgar Ætheling attaquent la ville, tuant les Normands et brûlant Comines. Ils partent ensuite à l'attaque de York, la principale ville septentrionale, qui est bientôt soumise. Le château d'York tient cependant bon, et les occupants font prévenir le Conquérant qui arrive bientôt en renfort et fait fuir les rebelles. Il lance la construction d'un second château, sur la rive droite de l'Ouse, qu'il confie à Guillaume Fitz Osbern. Il retourne à Winchester assister aux fêtes de Pâques, pendant que Fitz Osbern défait les Anglo-saxons. Le nord reste calme pendant cinq mois : en , une flotte danoise débarque sur les côtes anglaises. Les leaders anglais ont proposé la couronne au roi de Danemark Sven Estridsen, le neveu de Knut le Grand qui a régné sur l'Angleterre de 1016 à 1035. Il envoie une flotte estimée à , composée de Danois et de Norvégiens, dirigée par trois de ses fils et son frère. Elle remonte les côtes anglaises du Kent à la Northumbrie, et débarque finalement dans le Humber, où elle joint ses forces à celles des Anglais autour d'Edgar Ætheling, Gospatrick et Waltheof, le comte d'Huntingdon. Ils font alors route vers York. Fin septembre, les hommes en garnison dans les deux châteaux d'York tenus par Guillaume Malet mettent le feu à la ville avant l'arrivée des Anglais. Trop peu nombreux, ils sont massacrés - c'est la plus lourde défaite que les Normands auront à subir en Angleterre. L'attaque s'arrête cependant là : à la rumeur de l'approche du roi, qui doit composer à la même période avec l'attaque du Maine sur le continent, les alliés s'enfuient, évitant l'affrontement direct. Cependant l'arrivée des Danois engendre des soulèvements dans tout le pays : Devon, Cornouailles, Somerset et Dorset. Dans le Herefordshire, Eadric le Sauvage, un baron anglo-saxon, s'allie avec des princes gallois et lance une grande révolte, qui se répand dans le Cheshire au nord et au Staffordshire à l'est. Les seigneurs normands n'étant pas capables de réprimer cette révolte, le Conquérant décide de se charger en personne de la répression. Pendant que Robert de Mortain et son cousin Robert d'Eu surveillent les Danois sur le Humber, il défait les insurgés concentrés à Stafford et retourne vers le Lindsey fin novembre. Informé que les Danois se préparent à attaquer York, il tente de les rattraper en vain ; il isole la ville en faisant dévaster une large ceinture de territoire au nord et à l'ouest. Payés pour abandonner et rentrer, les Danois retournent à leurs bateaux. Pour résoudre définitivement le problème posé par la Northumbrie et empêcher une nouvelle rébellion, Guillaume décide de poursuivre sa campagne de dévastation. Après les fêtes de Noël passées dans les ruines de York, il part en campagne, brûlant les villages, massacrant les habitants, détruisant les réserves de nourritures et les troupeaux : les survivants, affamés, succombent en masse. En arrivant à la Tees, il reçoit la soumission de Waltheof et Gospatrick, qui conservent finalement leurs terres. Edgar a lui fui en Écosse. Il fait enfin route à travers les Pennines vers le Cheshire en Mercie, où subsiste la dernière poche de résistance. Bien qu'épuisée, son armée écrase la révolte mercienne. Guillaume fait construire de nouveaux châteaux à Chester et Stafford, retourne à Salisbury peu avant la Pâques 1070, et libère ses hommes. La destruction des terres entre le Humber et la Tees, dans le Yorkshire notamment, est totale et très cruelle. Dans le Domesday Book, rédigé dix-sept ans plus tard, une grande partie des terres est toujours à l'abandon. Déjà pauvre et dépeuplé avant la révolte, le nord s'enfonce dans une situation économique difficile qui perdure jusqu'à la fin du Moyen Âge. Réformes religieuses Arrivé à Winchester pour la , Guillaume reçoit trois légats du pape , qui le couronnent officiellement en tant que roi d'Angleterre, donnant ainsi le sceau d'approbation papal. Les légats et le roi organisent ensuite une série de conciles dédiés à la réforme et à la réorganisation du clergé anglais. Stigand et son frère Æthelmær, évêque de Elmham, sont déposés sous le prétexte de simonie, comme d'autres abbés natifs. Le roi d'Angleterre et duc de Normandie passe un accord avec la papauté. À partir de 1066, il s'engage à favoriser la réforme grégorienne. En échange, il obtient du pape Grégoire VII de procéder, contrairement au droit canon, aux nominations des prélats (investiture laïque des abbés, des archevêques). Le concile de Whitsun voit la nomination de Lanfranc comme nouvel archevêque de Cantorbéry, et Thomas de Bayeux comme archevêque d'York, en remplacement d'Aldred, mort en . À l'issue des conciles, seuls deux évêques anglais restent en office, les autres ayant été remplacés par des Normands. En 1070, Guillaume fonde l'abbaye de Battle, un nouveau monastère situé à proximité du site de la bataille d'Hastings, comme lieu de pénitence et de mémoire. Les difficultés de la seconde partie de règne Premiers revers En 1066, Guillaume le Conquérant a bénéficié d'une heureuse conjoncture politique et diplomatique qui lui a permis de conquérir l'Angleterre sans être menacé ou attaqué sur ses arrières. Cette situation exceptionnelle change après son retour en Normandie en . Durant les vingt dernières années de son règne, Guillaume doit faire face à plusieurs révoltes intérieures et au réveil des principautés voisines. Ses difficultés sont augmentées du fait de l'extension de son territoire : il ne peut pas intervenir partout, directement et rapidement. D'abord, l'Angleterre ne se soumet pas facilement : malgré la répression sévère consécutive aux révoltes de 1067 et 1069, Guillaume doit intervenir à nouveau dès 1070 au nord du royaume pour faire face aux raids danois et à des nouvelles rébellions. Alors que avait promis à Guillaume de quitter l'île, il revient au , s'allie avec Hereward l'Exilé et mène des raids contre le Humber et l'Est-Anglie depuis l'Isle of Eley, dont la situation stratégique confère un rôle de refuge aux rebelles anglais. L'armée d'Hereward attaque notamment la cathédrale de Peterborough qui est saccagée. Guillaume parvient cependant à s'assurer le départ de Sweyn sans avoir à l'affronter. Sur le continent, Guillaume subit plusieurs échecs : la Flandre plonge dans une crise de succession après la mort du comte en et, malgré une intervention militaire, le duc de Normandie ne parvient pas à imposer le parti de la veuve, Richilde, sa belle-sœur face à celui de Robert, le frère de Baudoin. Guillaume Fitz Osbern, revenu début 1071 en Normandie pour assister la reine Mathilde, est tué en à la bataille de Cassel, alors qu'il mène une petite force pour aider , l'héritier mineur du comté de Flandre, aux côtés de l'armée française contre son oncle Robert. Guillaume le Conquérant perd l'un de ses meilleurs barons mais aussi, selon l'historien François Neveux, son plus fidèle et loyal collaborateur. Selon Guillaume de Malmesbury, un mariage est alors planifié entre ce dernier et Richilde de Hainaut. La victoire de Robert à Cassel renverse les rapports de domination dans le nord de la France. En 1071, Guillaume écrase une rébellion au nord de l'Angleterre : le comte Edwin est trahi par ses propres hommes et tué, tandis que l'île est prise par Guillaume après un combat acharné. Hereward parvient à s'échapper mais Morcar est capturé et destitué. L'année suivante, Guillaume envahit l'Écosse, en réaction à l'attaque de sur le nord du royaume. Les deux hommes signent la paix avec le traité d'Abernethy, le fils aîné de Malcolm rejoignant la cour de Guillaume comme garantie. Edgar Ætheling doit également quitter la cour de Malcolm, mais ce dernier trouve refuge à la cour du nouveau comte de Flandre... Guillaume peut traiter les affaires du duché. Bien que nominalement possédé par le fils du Conquérant, le Maine se détache en effet de l'influence normande. Menés par Hubert de Sainte-Suzanne, les habitants du Mans se révoltent en 1069. Si après une brève campagne militaire Guillaume réoccupe la région à son retour en 1073, la situation ne se calme que temporairement. Derrière les difficultés du duc-roi dans le Maine et en Bretagne, se cachent les agissements de ses deux principaux ennemis, à savoir le comte d'Anjou Foulque le Réchin et le roi de France . Ils soutiennent tous les révoltés contre le Normand. Tout un symbole, Robert de Flandres marie sa demi-sœur Berthe au roi de France en 1072. Guillaume doit passer toute son en Normandie, et confie l'Angleterre, qu'il considère comme pacifiée, à quelques fidèles, parmi lesquels Richard Fitz Gilbert (ou Richard de Bienfaite), et Lanfranc. Edgar Ætheling en profite pour faire son retour en Écosse, d'où il répond à la proposition du roi de France de se voir confier le château du port de Montreuil, d'où il pourrait profiter d'une position menaçante sur le territoire de Guillaume. Las, sa flotte est projetée sur les côtes anglaises par une tempête : ses hommes sont en grande partie capturés mais il parvient à retrouver l'Écosse. Il se convainc alors d'abandonner ses ambitions sur le trône d'Angleterre et de faire la paix avec Guillaume, dont il intègre la cour. La révolte des comtes Pour autant, Guillaume n'en a pas fini avec l'Angleterre, puisque dès l'année suivante, une nouvelle rébellion éclate. Les raisons de cette révolte sont obscures. La conspiration débute à l'occasion du mariage de Ralph de Gaël (aussi connu comme Raoul de Gaël), un comte anglo-breton, et d'Emma, fille de Guillaume Fitz Osbern. Ralph convainc son nouveau beau-frère Roger de Breteuil, d'Hereford, de s'associer à lui. La conspiration se renforce quand Waltheof, comte de Huntingdon et de Northumbrie, neveu par alliance du Conquérant, la rejoint, de façon plus ou moins volontaire. Membre influent dans la communauté des Bretons venus avec le Conquérant en 1066, Ralph obtient facilement leur soutien dans sa rébellion ; il demande par ailleurs l'aide des Danois, en vain. Pendant qu'il organise sa révolte en Angleterre, ses alliés en Bretagne se préparent à se révolter contre et attaquer la Normandie. Mais finalement Waltheof se décourage et confesse la conspiration à Lanfranc, administrateur du royaume en l'absence de Guillaume. La rébellion débute, mais elle est réprimée rapidement sans grands combats : les Anglo-Saxons Wulfstan, évêque de Worcester, et Æthelwig, abbé d'Evesham, aidés par les barons normands Urse d'Abbetot et Gautier de Lacy, contiennent dans le Herefordshire Roger de Breteuil, qui ne peut joindre ses forces à celle de Ralph de Gaël. Au même moment, Guillaume de Warenne et Richard de Bienfaite, que le roi a établi comme Chief Justiciars pendant son absence, ainsi que les évêques guerriers Odon de Bayeux et Geoffroy de Montbray barrent la route de Ralph de Gaël dans le Cambridgeshire. Ralph se replie vers Norwich, les forces royales à ses trousses. Laissant sa femme défendre le château de Norwich, il retourne en Bretagne. La comtesse est assiégée dans son château jusqu'à obtenir un sauf-conduit pour elle et ses partisans. Leurs terres sont confisquées, et il leur est laissé pour quitter le royaume. Ralph de Gaël est dépouillé de ses terres anglaises et de son titre de comte. Roger de Breteuil est arrêté à son tour, dépossédé, et condamné à la prison à vie. Waltheof, revenu en Angleterre avec Guillaume, est finalement arrêté et bientôt condamné à mort, malgré l'opposition de Lanfranc et d'autres (Waltheof n'aurait été qu'un comparse involontaire, qui de plus avait révélé l'intrigue). Le roi ne change pas d'avis, probablement encouragé par sa nièce , qui a témoigné contre son mari : Waltheof est décapité le , près de Winchester. Il est le dernier comte anglo-saxon d'Angleterre. Rentré en Bretagne et allié à Geoffroy Granon, Ralph de Gaël continue sa rébellion depuis son fief de Gaël, à la fois contre le Conquérant et contre , le duc de Bretagne. En , Guillaume l'assiège dans le château de Dol, à proximité du duché de Normandie, en vain. Le roi de France , voyant là une opportunité à saisir pour affaiblir Guillaume, vient à la rescousse de Dol avec succès. Le Conquérant doit lever le siège et s'enfuir rapidement, ses pertes en hommes et en matériel sont très lourdes. Dernières années La défaite de Guillaume à Dol est le premier revers sérieux qu'il subit sur le continent : elle écorne sa réputation, et ses adversaires se voient donner l'opportunité de pousser plus loin leur avantage. Ralph de Gaël reste un seigneur puissant et bien établi. Fin 1076, Jean de la Flèche, l'un des plus fervents soutiens de Guillaume le Conquérant dans le Maine est attaqué par Foulque le Réchin, le comte d'Anjou. Guillaume doit venir à son secours. En 1077, Simon de Crépy, comte d'Amiens, de Vexin et de Valois, se retire au monastère de Condat. consolide sa position dans le Vexin français sans sérieuse opposition, en face du duché. Guillaume et le roi ratifient la paix entre eux, l’Epte étant rappelée comme frontière entre la France et la Normandie. De même, une paix est signée avec Foulques d'Anjou avant début 1078. Le roi espère par tous les moyens rabaisser la trop grande puissance normande. Le règne de Guillaume marque d'ailleurs le début d'une guerre récurrente entre roi d'Angleterre et roi de France. Guillaume voit son fils aîné Robert, dit Courteheuse, entrer à son tour en rébellion. Intronisé comte du Maine par son père en 1063, alors qu'il n'a qu'une douzaine d'années, et reconnu officiellement par Guillaume comme son héritier, Robert n'a cependant pas de pouvoir. Quand Guillaume reconquiert le Maine en 1073, Robert ne fait pas partie de l'expédition. Le chroniqueur Orderic Vital décrit une dispute opposant Robert à ses deux frères plus jeunes Guillaume le Roux et Henri, qui aurait décidé l'aîné de quitter la Normandie en secret dès le lendemain. Il semble que Robert ne supportait plus que son père ne lui confiât aucun territoire, l'empêchant ainsi de subvenir lui-même à ses besoins financiers. Guillaume ne voulait pas partager son autorité et avait probablement peu confiance dans les qualités de gouvernement de son fils aîné. Par ailleurs, la révolte de Courteheuse peut s'analyser comme un « classique conflit de génération » entre un père représentant d'une époque austère et un fils fastueux, témoin d'une jeunesse bouillonnante. Robert et ses fidèles (parmi lesquels plusieurs fils des soutiens de Guillaume : , Guillaume de Breteuil et Roger Fitz Richard) trouvent refuge auprès de de Châteauneuf, seigneur du Thymerais, et s'installent dans son château de Rémalard. Guillaume le Conquérant, assisté de , assiège et s'empare du château. Robert trouve refuge chez son oncle Robert le Frison puis à la cour du roi , deux des principaux ennemis du duc de Normandie. Ce dernier aide Robert à lever une puissante armée en 1078 et lui confie la forteresse de Gerberoy face à la frontière normande, où les rejoignent de nouveaux rebelles. Guillaume le Conquérant assiège le château en , mais Robert tient son père en échec. Les troupes assiégées sortent du château par surprise et attaquent les assaillants : Robert ferait même tomber son père de cheval en combat singulier selon une chronique. L'armée de Guillaume doit battre en retraite à Rouen. Finalement les deux hommes finissent par signer le , Guillaume confirmant Robert comme son héritier. Robert reçoit des responsabilités en Angleterre aux côtés de son oncle Odon de Bayeux. Cette nouvelle défaite militaire incite les adversaires de Guillaume à attaquer ses terres. En août et , le roi d'Écosse attaque le nord de l’Angleterre. Il pille le Northumberland pendant trois semaines sans opposition, et rentre au pays avec un lourd butin et de nombreux esclaves. Le manque de résistance armée choque les habitants de Northumbrie, qui se rebellent à leur tour au printemps 1080 contre Guillaume Walcher, évêque de Durham, devenu comte de Northumbrie en 1075. Le meurtre du comte Ligulf de Lumley, un Northumbrien, par l'archidiacre Leobwin sert d'étincelle : Walcher et plusieurs de ses hommes, venus à la rencontre des habitants, sont tués. Guillaume envoie son demi-frère Odon de Bayeux mater la révolte : la majeure partie de la noblesse autochtone doit s'exiler et le pouvoir de la noblesse anglo-saxonne en Northumbrie est brisé. Guillaume quitte la Normandie en , et en automne son fils Robert est envoyé en campagne contre les Écossais. Robert prend Lothian, forçant Malcolm à négocier, et fait construire un nouveau château à Newcastle-on-Tyne sur la route du retour. Le roi est à Gloucester à Noël et à Winchester pour Pentecôte en 1081 ; il visite également le pays de Galles, où il amène dans la cathédrale de St David's les reliques de Saint David de Ménevie. Une ambassade papale est accueillie à cette époque, venue demander la fidélité de l'Angleterre au Pape, ce que Guillaume refuse. Fin 1081, Guillaume est de retour sur le continent, pour intervenir de nouveau dans le Maine. Son expédition s'achève sur un accord négocié par l'intermédiaire d'un légat du pape. Guillaume ordonne l'arrestation de son demi-frère Odon en 1082, pour des raisons qui ne sont pas certaines : Orderic Vital l'explique par les ambitions d'Odon de devenir pape et par son projet d'envahir le sud de l'Italie avec l'aide de certains vassaux de Guillaume, ce qu'il aurait caché au duc-roi. Odon est emprisonné mais ses terres lui sont conservées. Peu après, son fils Robert se révolte de nouveau et rejoint le roi de France . Enfin, la reine Mathilde, avec laquelle Guillaume forme un couple solide et fidèle, tombe malade à l'. Reine active et régente du duché pendant les séjours de Guillaume en Normandie, elle meurt le . Ses nombreuses terres en Angleterre sont léguées à son benjamin Henri, tandis que sa couronne et son sceptre vont aux nonnes de la Sainte-Trinité. Selon sa volonté, elle est inhumée dans l'église de la Sainte-Trinité de Caen. Sa tombe subsiste encore de nos jours, mais a été pillée par les Protestants en 1562. Guillaume semble gérer son duché ces années-là sans intervenir militairement. La situation au Maine ne se pacifie pas, Hubert de Beaumont-au-Maine étant assiégé à partir de 1083 dans son château de Sainte-Suzanne, en vain, pendant environ trois ans. Les troupes normandes, basées au Camp de Beugy et commandées un premier temps par Alain le Roux, sont plusieurs fois défaites. Guillaume, découragé par la mort de nombreux chevaliers, signe finalement la paix avec Hubert qui est rétabli dans ses terres. Dans le nord de l'Angleterre, l'armée normande se prépare à une invasion du roi . Alors qu'aux il est en Normandie, Guillaume part un temps en Angleterre superviser le maintien de ses troupes en alerte et la collecte du danegeld, un impôt établi pour solder les troupes. Il lance pendant son séjour la rédaction du Domesday Book, inventaire de toutes les possessions dans son royaume, probablement dans un but de récolter plus d'argent de ses impôts. L'invasion danoise ne vient finalement pas, le roi mourant en . Guillaume retourne en Normandie à l'. Il marie sa fille Constance à Alan Fergant, duc de Bretagne, dans le but de renforcer ses alliances face au roi de France . Confronté aux velléités de ce dernier, Guillaume lance une expédition sur le Vexin français en . Il conduit son armée jusqu'à Mantes qu'il brûle. La tradition a gardé que ce fut dans la rue de la Chaussetterie, à Mantes, près du parvis Notre-Dame que le vainqueur trouva la mort dans son triomphe. Alors que le duc-roi est handicapé à la fin de sa vie par une obésité, une blessure ou une maladie le contraint, selon Orderic Vital, à retourner dans sa capitale, Rouen. Mort Guillaume agonise quelques jours en toute lucidité au prieuré de Saint-Gervais, aux portes de la ville. Avant de mourir le , le duc-roi règle sa succession : il confie à son fils aîné Robert Courteheuse le duché de Normandie, tandis que son deuxième fils Guillaume le Roux reçoit la couronne d'Angleterre. Son troisième fils, Henri, reçoit de l'argent. Il demande enfin que tous les prisonniers qui promettent de ne pas troubler l'ordre public soient relâchés, ce qui sera notamment le cas de son demi-frère Odon. Dépouille Son corps est ensuite transporté par mer jusqu'à Caen, pour être inhumé en l'abbatiale Saint-Étienne. En contant la triste fin de Guillaume, le chroniqueur Orderic Vital explique que lors de l'inhumation, il fallut forcer son corps pour pouvoir l'introduire dans le sarcophage, si bien que la peau de bœuf dans laquelle il était enveloppé se déchira, faisant éclater son ventre qui exhala une insupportable odeur de putréfaction. Ce point semble en contradiction avec un paragraphe précédent où le moine évoque « les embaumeurs et les croque-morts » qui préparèrent le corps mais les techniques d’embaumement égyptiennes étaient perdues à cette époque et les moyens empiriques utilisés ne garantissaient pas la préservation des corps. Sa tombe est visitée plusieurs fois depuis son inhumation. En 1522, le mausolée est ouvert une première fois sur ordre papal. En 1562, pendant les guerres de religion, les protestants profanent son tombeau. Sa dépouille est exhumée, mise en pièce, et ses os dispersés ; seul son fémur gauche aurait été sauvé par le poète Charles Toustain de La Mazurie. La relique est placée dans un nouveau tombeau en 1642, qui est remplacé au par un monument plus élaboré, lequel est détruit en 1793, pendant la Révolution française. Le coffret contenant le fémur est replacé sous une dalle de marbre blanc posée en 1801. Cette dalle actuelle qui porte son épitaphe, conserve le coffret. L'ouverture du caveau maçonné se trouvant dans le chœur de l'abbatiale, le , permet d'étudier le fémur attribué au duc : l'analyse de l'os révèle qu'il s'agit celui d'un cavalier d'habitude, de grande stature (1,73 m). La Normandie et l'Angleterre sous Guillaume La conquête de 1066 ne fonde pas un unique royaume anglo-normand. Normandie et Angleterre gardent leurs spécificités à travers leur administration ou leurs coutumes. En effet, ce sont deux couronnes, une ducale et une royale, détenues par un même titulaire, le duc de Normandie, dans le cadre d'une union personnelle. La Normandie Durant le règne de Guillaume le Conquérant, « l'organisation de la société normande est féodale ». On retrouve en effet dans le duché les fiefs, les tenures paysannes, le service militaire et la justice confiée aux feudataires. Le gouvernement du duché diffère peu de celui des règnes précédents: la féodalité est tempérée par un pouvoir central fort, matérialisé par un duc traversant constamment ses terres, visitant les seigneurs et collectant l'argent des impôts. Il détient le monopole de frappe monétaire et est capable de collecter une part considérable de ses revenus en argent. L'administration s'appuie sur des officiers publics, les vicomtes. Les barons, laïques mais aussi ecclésiastiques, doivent fournir au duc un contingent militaire lorsqu'il en a besoin. En Normandie, on ne peut construire de châteaux que par autorisation du duc et ils peuvent lui être remis sur sa simple demande. Les guerres privées sont restreintes et les justices privées sont limitées par les cas réservés au duc et par le maintien d'une administration locale publique. Le duc garde le contrôle sur l'Église, nommant les évêques et certains abbés et dirigeant les conciles de la province ecclésiastique de Normandie. Guillaume nourrit des relations proches avec le clergé, prenant part aux conseils et rencontrant régulièrement l'épiscopat, notamment Maurille qui remplace Mauger comme archevêque de Rouen à partir de 1055, et Lanfranc de Pavie, prieur de l'abbaye Notre-Dame du Bec, nommé abbé de Saint-Étienne de Caen en 1063. Au-delà de la fondation des deux monastères de Caen, Guillaume se montre globalement généreux avec l’Église. De 1035 à 1066, une vingtaine de nouveaux monastères sont fondés à travers le duché, représentant un développement remarquable de sa vie religieuse. L'Angleterre Dans son nouveau royaume, Guillaume introduit de profonds changements, parmi lesquels une intégration de la loi normande au système légal anglo-saxon. En 1085, il commande ce qu'on peut appeler un recensement au sens moderne, le « Livre du Jugement Dernier » ou Domesday Book, inventaire des hommes et richesses du royaume. Il fait aussi construire de nombreux bâtiments et châteaux, notamment la tour de Londres. Changements territoriaux Afin de sécuriser son royaume, Guillaume ordonne la construction de nombreux châteaux forts, donjons et autres mottes à travers l'Angleterre. La plus emblématique de ces constructions est la Tour de Londres, et son donjon la Tour Blanche, bâtie en pierre de Caen et bientôt vue en symbole de l'oppression infligée à Londres par la classe dirigeante normande. Ces fortifications permettent aux Normands de s'assurer un lieu de retraite en cas de révolte des Saxons, et fournissent aux troupes des bases pour occuper et défendre le territoire. D'abord faites de bois et de terre, ces constructions sont progressivement remplacées par des structures en pierre. Outre ces châteaux, Guillaume entreprend la réorganisation militaire du royaume : le nouveau roi redistribue à ses compagnons d'arme les terres confisquées aux seigneurs anglo-saxons tués lors de la conquête de l'Angleterre. L'organisation féodale de la société incite les nouveaux barons normands à « sous-inféoder » leurs terres aux chevaliers : eux-mêmes vassaux et donc inféodés au roi, ils répliquent cette relation de hiérarchie au niveau local. Guillaume exige des vassaux leur contribution en termes de quotas de chevaliers dédiés aux campagnes militaires et à la garde des châteaux. Ce mode d'organisation des forces militaires s'appuie sur le découpage en unités territoriales, les hides. À la mort de Guillaume, la majorité de l'aristocratie anglo-saxonne a été décimée à la suite des différentes rébellions écrasées par le duc-roi, et remplacée par des seigneurs venus du continent, normands et bretons notamment, dont Guillaume a ainsi récompensé la fidélité. Tous les compagnons de Guillaume à Hastings n'ont pas obtenu de terre : certains semblent avoir notamment hésité à accepter des terres dans un pays qui ne semblait pas tout à fait pacifié. Par conséquent, si les plus grands seigneurs normands en Angleterre sont des proches de Guillaume (Odon de Bayeux, Robert de Mortain, etc.), les autres sont parfois issus de lignées relativement humbles. Enfin, Guillaume, dont le loisir préféré est la chasse, établit en 1079 une large zone de terre (couvrant 36 paroisses) comme lieu de chasse royal, baptisé New Forest. Les habitants, relativement rares dans cette zone, doivent abandonner leurs terres. Guillaume imagine également la Forest law, qui légifère ce qui peut être fait ou non dans les forêts, notamment en ce qui concerne la chasse. Administration Alors qu'en Normandie, Guillaume, duc de Normandie, vassal du roi de France ( (1031-1060) puis (1060-1108)), lui doit fidélité, a contrario, en Angleterre, le roi Guillaume, ne lui doit aucun hommage. En raison de la place différente qu'il occupe dans la pyramide vassalique en France et en Angleterre, Guillaume ne tente pas de fusionner l'administration et les lois de ses territoires. Le gouvernement du royaume d'Angleterre est de fait plus complexe que celui du duché de Normandie : l'Angleterre est divisée en shires, eux-mêmes composés d'hundreds (ou wapentakes, terme venant du vieux norrois vápnatak). Chaque shire est régi par un shire-reeve (qui deviendra shérif), un officier royal au statut comparable à celui des vicomtes en Normandie, qui répond aux besoins d'ordre administratif, militaire et judiciaire d'après la common law. Le shérif est également chargé de la collecte des impôts royaux. Pour superviser son territoire, Guillaume doit s'y déplacer en permanence. Après la conquête, il réside d'abord essentiellement en Angleterre, mais à partir de 1072 il passe la majeure partie de son temps sur le continent. Les allers-retours sont cependant nombreux puisqu'il traverse la Manche au moins 19 fois entre 1067 et sa mort. Le fait de se trouver de l'autre côté de la mer ne l'empêche pas d'être tenu au courant et de prendre des décisions, qui sont transmises par lettres d'un bout à l'autre de ses possessions. Guillaume se fait par ailleurs seconder par des personnes de confiance : sa femme Mathilde, son demi-frère Odon de Bayeux ou encore Lanfranc. En Angleterre, Guillaume perpétue la collecte du danegeld (littéralement « tribut aux Danois »), un tribut foncier versé par les populations menacées par les Vikings afin d'acheter leur départ ou solder les troupes destinées à les repousser. À l'époque, l'Angleterre est le seul pays d'Europe de l'Ouest où ce type de taxe est collecté de façon universelle. Basé sur la valeur des terres, le danegeld se monte classiquement à deux shillings par hide mais a pu monter jusqu'à six shillings en temps de crise. Outre les taxes, les possessions du roi sont augmentées des grandes propriétés qu'il possède dans toute l'Angleterre. En tant qu'héritier du roi Édouard, il contrôle l'ensemble des domaines royaux et y ajoute une grande partie des terres de Harold et sa famille, ce qui fait de loin le plus grand propriétaire du royaume : à la fin de son règne, ses terres en Angleterre sont quatre fois plus importantes que celles de son demi-frère Odon, le propriétaire le plus important après lui, et sept fois plus que celles de Roger de Montgommery. Une étude récente fait de Guillaume le le plus riche ayant jamais vécu, sa fortune étant estimée à de dollars ou d'euros actuels . Domesday Book À Noël 1085, Guillaume ordonne le recensement des propriétés foncières du royaume, que ce soient les siennes et celles de ses vassaux, comté par comté. Cette œuvre, connue aujourd'hui comme le Domesday Book, le « livre du jugement dernier », est réalisée en grande partie en quelques mois seulement. Le livre recense pour tous les comtés se trouvant au sud de la Tees et de la Ribble les propriétés existantes, leurs propriétaires respectifs et ceux d'avant la conquête, la valeur du terrain et le montant de taxe correspondant, ainsi que le nombre de paysans, de charrues et d'autres ressources de valeur. Le , Guillaume rassemble ses vassaux à Salisbury dans le cadre d'une assemblée, où, sur la base du recensement juste achevé, ces derniers doivent jurer fidélité au roi sous réserve qu'ils ne soient pas lésés. Les objectifs recherchés par Guillaume ne sont pas certains, mais il semble que la nécessité d'augmenter les impôts - du fait des nombreuses campagnes militaires et de la chute de l'économie du royaume, due notamment à la dévastation du nord de l'Angleterre quinze ans auparavant - ait poussé le roi à vouloir établir avec précision la répartition des richesses dans le royaume. Le permet de rappeler en sus à ses vassaux leurs obligations de fidélité et leur allégeance directe au roi. Origines du surnom Guillaume le Bâtard David Bates, ancien directeur de l'Institute of Research de Londres et auteur de plusieurs ouvrages sur les Normands et le duc-roi, explique que l'absence de mariage entre le duc Robert et Herlève a conduit les historiens, en particulier français, à donner à Guillaume ce surnom de « bâtard », mais qu'il a rarement été appelé ainsi de son vivant et jamais en Normandie. Dans la première moitié du , le droit canonique commence seulement à consolider sa position sur le mariage. Celui-ci ne sera imposé comme un sacrement qu'au début du (concile de Latran). Selon David Bates, l'origine de ce surnom vient d'Orderic Vital, moine historien du , sur lequel on s'appuierait encore beaucoup trop aujourd'hui pour écrire l'histoire de Guillaume. Orderic Vital fait de la bâtardise de Guillaume le facteur explicatif de tous les désordres et révoltes qui ont lieu pendant son règne. Ce moine écrit à une époque où l’Église prône le mariage et condamne très sévèrement le concubinage, ce qui était encore très différent un siècle plus tôt. Pour Bates, il faut abandonner ce surnom de Guillaume le Bâtard. C'est une légende que les historiens du , puis du auraient largement reprise, voire amplifiée, à quelques exceptions près comme Michel de Boüard. Personnalité et réputation Il n'existe pas de portrait authentique de Guillaume, ses représentations sur la tapisserie de Bayeux ou sur les pièces étant mises en scène pour affirmer son autorité. Cependant, les descriptions connues de son apparence dessinent un personnage de forte carrure, robuste, à la voix gutturale. Comme tous les Normands de son époque, il porte la coupe au bol et n'a pas de barbe, il jouit d'une santé excellente jusqu'à un âge avancé, même s'il semble l'objet de surpoids à la fin de sa vie. Il est particulièrement fort, capable de tirer à l'arc mieux que beaucoup d'autres et a une bonne endurance. L'examen de son fémur, le seul os à avoir survécu à la destruction de ses restes, indique qu'il mesurait environ , soit de plus que la moyenne des hommes de son temps. S'il semble avoir été éduqué par deux tuteurs à la fin des années 1030 et au début des années 1040, on connaît peu de choses de l'éducation littéraire de Guillaume, sinon qu'il ne semble pas avoir été incité particulièrement à une quelconque forme d'érudition, son principal loisir étant la chasse. Il contribue cependant au développement du clergé pendant son règne, et aux monastères qui, eux, sont des centres d'érudition et de savoir. Si sa piété est louée par les chroniqueurs médiévaux, certains critiquent son avidité et sa cruauté. Il est capable à la fois de discernement et d’emportement colérique. Son mariage avec Mathilde forme une union affectueuse et confiante ; on ne lui connaît ni maîtresse ni enfant illégitime, et aucun élément n'indique qu'il lui ait été infidèle, ce qui n'était pas courant pour un souverain à cette époque. Famille Ascendance Descendance Vers 1050, il épouse Mathilde de Flandre, fille de , comte de Flandre, à Eu. Ils auront au moins dix enfants, dont quatre fils : Robert dit Courteheuse (1050/1052-1134), duc de Normandie, épouse Sybille de Conversano ; Cécile (1054 - ), entre à l’abbaye aux Dames de Caen le , abbesse en 1112 ; Adélaïde (avant 1113) ; Richard (1054/1056 - 1069/1075), entre dans les ordres à Caen en 1066. Trouva la mort en chassant dans la même forêt que son frère Guillaume ; Guillaume (1060-1100), roi d’Angleterre de 1087 à 1100 ; Constance (1061-1090), épouse de Cornouailles, duc de Bretagne et comte de Rennes. Elle meurt empoisonnée ; Mathilde (1062-1112) ; Adèle (1062-1137), épouse Étienne-Henri, comte de Blois, de Chartres et de Meaux, en 1084 ; Agathe (av. 1062-1080), fiancée à (1) Herbert, comte du Maine, (2) Harold de Wessex, (3) ; Henri (1068/1069-1135), roi d’Angleterre puis duc de Normandie. Il eut deux épouses (Mathilde d'Écosse, Adélaïde de Louvain) et concubines. Gundrade (1063-1085), épouse de . Pour certains, elle serait la fille de Mathilde de Flandres mais pas de Guillaume le Conquérant. Remarques : Pour certains auteurs, Agathe et Mathilde seraient la même personne ; Guillaume le Conquérant n'a pas de maîtresse ou de bâtard connus. Postérité Littérature Abbé Prévost, Histoire de Guillaume le Conquérant, duc de Normandie et roi d'Angleterre, Prault fils (1742). Cinéma 1955 : Madame de Coventry de Arthur Lubin avec Thayer Roberts. 1982 : Guillaume le conquérant de Gilles Grangier et Sergiu Nicolaescu. 2015 : Guillaume, la jeunesse du conquérant de Fabien Drugeon avec Dan Bronchinson. Télévision L'émission Secrets d'Histoire sur France 3 du , intitulée Guillaume le Conquérant : à nous deux l'Angleterre !, lui est consacrée. Bande dessinée Freddy Van Daele, texte et dessins- B.D.Arlette de Huy/2007/ bande dessinée artisanale= D/2007|Alfred Van Daele|auteur-éditeur à Hosdent-sur-Mehaigne. Jean-François Miniac, dessin de Borch, Guillaume, bâtard et conquérant, Orep, . Numismatique Guillaume le Conquérant figure sur une pièce de en argent édité en 2012 par la Monnaie de Paris pour représenter sa région natale, la Basse-Normandie. Notes et références Notes Références David Bates, William the Conqueror, 1989 Pierre Bouet, Guillaume le Conquérant et les Normands au XIe siècle, 2000 David C. Douglas, William the Conqueror. The Norman Impact upon England, 1964 Divers Voir aussi Bibliographie Sources historiques La tapisserie de Bayeux Guillaume de Jumièges, Gesta Normannorum Ducum (Exploits des ducs de Normandie), 1071-1072 Guillaume de Poitiers, Gesta Guillelmi ducis Normannorum et regis Anglorum (Exploits de Guillaume, duc de Normandie et roi d'Angleterre), 1073-1074 Orderic Vital, Historia ecclesiastica, 1142 Wace, Roman de Rou, 1160-1170 Travaux contemporains David Bates, Guillaume le Conquérant, Flammarion, 2019. Traduit de l'anglais par Thierry Piélat et revu par Pierre Bauduin, 864 Michel de Boüard, Guillaume le Conquérant, Fayard, Paris, 1984, Michel Hourquet, Gilles Pivard, Jean-François Séhier, En chemin avec Guillaume le Conquérant, Ouest-France, Rennes, 2003, Davy Gilduin, Guillaume le conquérant. Le bâtard de Normandie, Belin, 2014. Philippe Maurice, Guillaume le Conquérant, Flammarion, Paris, 2002, Jean de La Varende, Guillaume, le bâtard conquérant, Paris, M. Vox, 1946 . Paul Zumthor, Guillaume le Conquérant, Paris, Tallandier, 2003, Joseph Fromage, Les Fils du Bâtard, Éd. Anne Carrière, 2006, Les Dossiers d'archéologie , 117, Freddy Van Daele-Arlette, roman historico-légendaire préfacé par l'historienne Chantal du Ry de Huy en 2 éditions (français et anglais). Le livre raconte la vie de la mère de Guillaume le Conquérant = D/2004|Alfred Van Daele|auteur-éditeur à Hosdent-sur-Mehaigne. Pauline de Witt et François Guizot, Guillaume le Conquérant'', 1878, rééd. Les Perséides, 2012. Articles connexes Duché de Normandie Royaume d'Angleterre Histoire de la Normandie Château de Falaise Odon de Conteville Lanfranc Liens externes Guillaume 01 Duc de Normandie Guillaume le Conquérant Anglo-Normands Bâtard Victime d'une tentative de meurtre Couronné à l'abbaye de Westminster Date de naissance incertaine (XIe siècle) Naissance à Falaise (Calvados) Décès en 1087 Décès à Rouen Personnalité inhumée dans le Calvados Symbole de la Normandie
17143
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89mile%20Littr%C3%A9
Émile Littré
Émile Littré (Maximilien Paul), né à Paris le et mort dans la même ville le est un médecin, lexicographe, philosophe et homme politique français, surtout connu pour son Dictionnaire de la langue française, communément appelé « le Littré ». Biographie Enfance Il naquit au 21, rue des Grands-Augustins, à Paris. Son père, Michel-François, originaire d'Avranches, fils d'orfèvre, avait reçu une certaine éducation, mais, s'ennuyant dans la maison paternelle, il se rendit à Paris. Là, apprenant que son père était dans la gêne, il s'engagea dans l'artillerie de marine, et envoya à Avranches le prix de son engagement. Il fut canonnier pendant plusieurs années et parvint au grade de sergent-major. Lorsqu'il revint à terre, il était imprégné des idées révolutionnaires de l'époque. Mais il fallait vivre, et après quelque emploi en province, il parvint à devenir chef de bureau à la direction générale des Contributions indirectes à Paris. Il épousa Sophie Johannot (fille de Jean-Baptiste Johannot), libre-penseuse comme lui, et ils eurent deux fils, Émile et Barthélémy, qui naquirent à Paris. Possédant le goût de l'étude, il avait assemblé une très bonne bibliothèque, et, mettant en œuvre ses idées philosophiques, il se consacra à l'éducation de ses deux fils. Pour cela, il apprit le grec et, plus tard, le sanskrit. Le jeune Émile, qui portait le plus le cachet paternel, fut envoyé au lycée Louis-le-Grand, où il eut pour amis Louis Hachette et Eugène Burnouf. Quand, en 1819, Émile termina ses études secondaires, il hésita un peu sur la profession qu'il devrait choisir, temps qu'il mit à profit pour se perfectionner en anglais, en allemand, en italien, en latin et en grec, d'une façon telle qu'il savait non seulement écrire dans ces langues, mais aussi y composer des vers. Quelques années plus tard, en 1823, il est proposé par l'Académie des inscriptions et belles-lettres comme élève de l'École royale des chartes, mais n'est finalement pas nommé. La même année, Eugène Burnouf lui donne des leçons de sanskrit, en même temps qu'à Barthélemy-Saint-Hilaire, renforçant ainsi les bases de sa science philologique. Études médicales et premiers engagements politiques Entre-temps il se décida pour la médecine et, en 1822, s'y inscrivit comme étudiant. Pendant huit ans, il se consacra presque sans partage à ses études, passa tous les degrés de l'externat et de l'internat, et eut pour condisciples et collègues Louis-Marie Michon, Antoine Constant Danyau (1803-1871) et Natalis Guillot (1804-1866). Il n'avait plus que sa thèse à préparer pour obtenir le diplôme qui lui aurait permis d'exercer quand, en 1827, son père mourut, laissant sa mère absolument sans ressources. Il renonça immédiatement à passer le doctorat et, tout en conservant un vif intérêt pour la médecine, donna des cours de latin et de grec pour subvenir aux besoins de sa famille. Pendant la Révolution de juillet 1830, fervent républicain, il fit le coup de feu du côté des insurgés, qui chassèrent Charles X de Rambouillet. Il avait endossé pour l'occasion un uniforme de garde national, geste séditieux, puisque cette milice avait été dissoute en 1827, et il s'était coiffé d'un chapeau rond. Son ami Farcy fut abattu à ses côtés, et son corps fut ramené à son propre domicile. Journalisme et travaux littéraires En 1831, il fut recommandé à Armand Carrel, rédacteur en chef du National, qui lui donna la tâche de lire les journaux anglais et allemands pour y trouver les extraits intéressants. En 1835 Carrel découvrit par hasard les grandes capacités de son lecteur, qui, à partir de ce moment, devint un collaborateur régulier. Il reprit ses études médicales, assistant assidûment aux conférences de Rayer à La Charité, convenant avec le libraire Baillière, spécialisé dans les ouvrages de médecine et de sciences naturelles, la traduction et l'édition d'Hippocrate. Il se concentra dès lors principalement sur cet ouvrage, tout en commençant en 1836 ses contributions à la Revue des deux mondes avec des articles sur toutes sortes de sujets, dont certains révélaient le médecin et le philosophe naturaliste : Les Grandes Épidémies () ; Recherches sur les ossements fossiles de Cuvier ; Nouvelles recherches des géomètres sur la chaleur de la terre. Bien qu'il fût lui-même agnostique, il se maria le avec une jeune fille simple, pieuse et pratiquante Aglaé Pauline Conil-Lacoste, dont il eut une fille, Sophie, qui fut élevée chrétiennement selon la foi de sa mère. En 1839 parut le premier volume de son édition des travaux d'Hippocrate. La valeur de ce travail fut immédiatement reconnue par l'élection de son auteur, le de cette même année, à l'Académie des inscriptions et belles-lettres. À cette époque — il avait alors près de 40 ans — il découvrit par hasard les travaux d'Auguste Comte, qui le séduisirent par leur caractère scientifique et méthodique, et dont la lecture constitua, comme il l'a dit lui-même, « le point cardinal de sa vie ». À partir de ce moment se manifesta l'influence du positivisme sur sa propre vie et, ce qui est plus important, sa propre influence sur le positivisme, car il a donné au positivisme autant qu'il a reçu de lui. Il devint bientôt l'ami de Comte et vulgarisa ses idées dans de nombreux travaux sur la philosophie positiviste, donnant un premier résumé lucide et habile de ces idées sous le titre Analyse raisonnée des cours de Philosophie positive. En même temps il continuait son édition d'Hippocrate, qui ne fut pas terminée avant 1862, et publiait de la même façon une édition de l’Histoire naturelle de Pline pour la Collection des auteurs latins dirigée par Nisard. Après le décès de Fauriel en 1844, il prit la place de celui-ci à l'Académie des inscriptions et belles-lettres dans le comité qui se consacrait à l’Histoire littéraire de la France. Sa connaissance de l'ancien français et de la littérature s'y révéla inestimable, et il fut un des principaux auteurs des tomes XXI, XXII et XXIII. Il accueillit avec joie la Révolution de 1848, et accepta les fonctions non rétribuées de conseiller municipal de Paris. Mais il ne tarda pas à donner sa démission, en voyant la marche des événements. Il refusa le ruban de la Légion d'honneur qui lui était offert, et prit part à la répression contre l'insurrection de juin, tout en se remettant au travail avec une ardeur nouvelle. Les articles qu'il publia pendant cette période au National, ont été recueillis et publiés en 1852 sous le titre de Conservation, révolution et positivisme, montrant sa complète adhésion à toutes les doctrines de Comte. Pourtant, pendant les dernières années de la vie de ce dernier, il allait comprendre qu'il ne pourrait pas entièrement accepter tous les dogmes ni toutes les idées mystiques de celui qui était son maître et son ami ; il cacha cependant ses divergences d'opinion et Comte ne remarqua pas que son élève était allé plus loin que lui, comme lui-même avait été plus loin que Saint-Simon, son maître. Pendant toute la durée de l'Empire, il se tint à l'écart de la politique, se consacrant uniquement aux labeurs littéraires et scientifiques qui ont fait de lui un des éminents savants de ce temps. Il reprit le cours de ses recherches sur la médecine, et le Dictionnaire de médecine et de chirurgie, qui n'avait dû être au début qu'un remaniement du travail de Nysten, devint peu à peu, entre les mains de Littré et de son collaborateur Robin, un ouvrage essentiellement original et personnel. Son Dictionnaire Mais son travail capital et son principal titre, c'est incontestablement le Dictionnaire de la langue française, dont il avait conçu de bonne heure le projet. Il l'avait en effet fait accepter dès 1841 au chef de la maison Hachette, son condisciple et ami, Louis Hachette, mais ce projet ne reçut un commencement d'exécution que six ans plus tard. La rédaction dura de 1847 à 1865, et l'impression, commencée le , ne fut terminée qu'en , après une interruption d'environ neuf mois en 1870-1871. On peut se rendre compte du travail qu'exigea ce Dictionnaire quand on sait que la copie comptait feuillets, et qu'elle était rangée par paquets de mille feuilles dans huit caisses de bois blanc, déposées dans la cave de la maison de campagne de Littré au Mesnil-le-Roi. Au mois d', en prévision d'opérations militaires aux environs de Paris, Littré fit transporter ces caisses à Paris, dans les sous-sols de la maison Hachette, pour les mettre hors de portée des obus. C'était le plus grand travail lexicographique entrepris jusque-là sur la langue française, et on ne sait ce qu'on doit admirer le plus chez l'auteur de cette œuvre : la sûreté de sa méthode, la sagacité de ses jugements, la profondeur de son érudition, la patience de ses recherches ou son infatigable activité, tout cela au milieu des plus vives angoisses patriotiques. Pendant ce temps, la mort de Comte en 1857 avait libéré Littré de toute crainte d'attrister les dernières années de son maître, et il publia ses propres idées dans Paroles de philosophie positive en 1859 et, plus longuement, dans son ouvrage Auguste Comte et la philosophie positive en 1863. Dans ce livre il étudie l'origine des idées de Comte chez Turgot, Kant et Saint-Simon, raconte ensuite de façon élogieuse la vie de Comte, parle de sa méthode philosophique, des grands services qu'il a rendus à la cause et des résultats de ses travaux, avant de montrer finalement les points sur lesquels il se sépare de lui. Il approuve pleinement la philosophie de Comte, ses grandes lois sur la société et sa méthode philosophique, qu'effectivement il a défendues chaleureusement contre Stuart Mill, mais déclare que, tandis qu'il croit à la philosophie positiviste, il ne croit pas dans une religion de l'Humanité. En 1863, il termina son Hippocrate et son Pline, tout en poursuivant sérieusement le travail sur son Dictionnaire de la langue française. La même année il fut proposé pour l'Académie française, mais fut écarté, par suite de l'opposition de Dupanloup, évêque d'Orléans, qui l'avait dénoncé dans son Avertissement aux pères de famille comme le chef des matérialistes français. À cette époque Littré lança également avec Wyrouboff la revue Philosophie positive, qui devait faire connaître les thèses des positivistes modernes. Il y publia, en 1870, sous le titre : Des origines organiques de la Morale, un article qui fit sensation, et fournit de nombreux arguments aux théoriciens catholiques qui accusaient Littré d'athéisme. La même année, il soutenait la veuve de Comte dans son procès contre les exécuteurs testamentaires de son mari, et s'opposait à la publication des dernières œuvres d'Auguste Comte (Synthèse Subjective ou Système universel des conceptions propres à l'état normal de l'humanité, de 1856), qu'il considérait comme indignes de lui. Vie politique Sa vie s'écoulait ainsi, consacrée au travail littéraire, jusqu'à ce que la chute de l'Empire l'amenât à prendre part à la politique. Mais, se sentant trop vieux pour supporter les privations du siège de Paris, il se retira avec sa famille en Bretagne. Gambetta le nomma alors professeur d'histoire et de géographie à l'École polytechnique, et le fit venir à Bordeaux. Bientôt après, il rentra dans la vie politique, mais sans renoncer à ses autres travaux. Il fut élu à l'Assemblée nationale par le département de la Seine le , le sur 43, par voix sur votants. Il prit place à gauche, et vota constamment avec les républicains modérés, par exemple Contre le pouvoir constituant de l'Assemblée, Pour la dissolution, Contre la chute de Thiers au quand le gouvernement de Thiers est mis en minorité, Contre le septennat, la loi des maires et l'état de siège, Pour l'amendement Wallon et celui de Duprat, qui demandait que le futur Sénat soit nommé au suffrage universel, et Pour l'ensemble des lois constitutionnelles. Lors du renouvellement des conseils généraux, il fut nommé le membre du conseil général pour le canton de Saint-Denis, et cette assemblée le choisit pour son vice-président. Dans la séance du de l'Académie française il fut élu, au fauteuil de Villemain, malgré l'opposition virulente de , qui voulut, avec éclat, démissionner de son fauteuil plutôt que de le recevoir. À l'Assemblée nationale, Littré, éloquent seulement la plume à la main, ne prit aucune part aux débats parlementaires, et ne parut jamais à la tribune. Mais il n'en fut pas moins très assidu aux séances. « Tous les arrangements de ma vie, a-t-il dit en parlant de l'année 1872, pour me procurer la plus grande somme de temps disponible étaient bouleversés. Membre de l'Assemblée nationale, j'assistais régulièrement aux séances. N'ayant pu prendre résidence à Versailles, à cause de mes livres et de tout ce qu'à Paris j'avais sous la main, j'étais obligé de faire chaque jour le voyage. De la sorte, le milieu des journées m'était enlevé tout entier ; il ne me restait que les matinées, les nuits, les dimanches et les vacances de l'Assemblée. Ces heures dérobées aux devoirs publics, on imaginera sans peine avec quel soin jaloux je les employai, et combien je me réjouis quand je vis qu'elles me suffisaient. » Au mois d', Littré, qui avait fait adhésion à la "République conservatrice", protesta dans une lettre adressée au Temps contre la candidature radicale de Barodet en remplacement de Sauvage décédé, candidature approuvée par de nombreux députés simplement pour protester contre la loi qui avait enlevé à Lyon ses franchises municipales, et à Barodet son mandat de maire. Barodet fut néanmoins élu. Son Dictionnaire de la langue française fut finalement achevé en fin 1872. Une interprétation sûre y est donnée de l'usage de chaque mot, fondée sur les divers sens qu'il eut dans le passé et étayée d'exemples tirés des œuvres d'auteurs anciens ou modernes. Le Littré fut élu par l'Assemblée nationale sénateur inamovible, le sur 75, par 343 voix sur 676 votants. Il siégea à la Chambre haute dans les rangs de la gauche modérée. Il vota Contre la dissolution de la Chambre en 1877, se montra, lors de la crise du 16 mai, l'adversaire du gouvernement qui en fut issu, puis le partisan du ministère Dufaure, et favorable à la plus large tolérance en matière religieuse. Il s'abstint volontairement lors du scrutin sur la nouvelle loi au sujet de l'enseignement supérieur. Il continua à rédiger des articles, et les plus remarquables de ces productions au cours de ces années furent ses écrits politiques où il dévoilait et attaquait l'entente des Orléanistes et des Légitimistes et se prononçait en faveur de la république. Il fit rééditer un grand nombre de ses anciens articles et de ses anciens ouvrages, entre autres Conservation, révolution et positivisme de 1852 (qu'il réimprima mot pour mot, y joignant une renonciation formelle et catégorique à beaucoup de doctrines comtistes qu'il contenait) et une petite brochure Pour la dernière fois, où il maintenait sa conviction inaltérable dans le matérialisme, et où il se livra à un de ses rares épanchements intimes. Il y répond avec beaucoup de tact et de simplicité aux sollicitations religieuses qui l'ont touché, sans chercher à blesser les convictions qu'il ne partage pas, affirmant qu'il n'éprouve ni le désir de croire, ni l'angoisse de quelqu' incrédule. . Vie maçonnique Le , les francs-maçons donnent une grande solennité à sa réception par le Grand Orient de France à la loge « La Clémente Amitié », et une grande publicité au discours que Littré prononce le jour de son initiation. Il est reçu le même jour que Jules Ferry et Honoré Chavée. La presse consacre de nombreux articles plus ou moins favorables et une foule importante se masse aux portes de l’Hôtel du Grand Orient de France. Son initiation est mise en œuvre comme une commémoration de celle de Voltaire au sein de la loge des Neuf Sœurs, 100 ans plus tôt. Comme avec Voltaire, sa renommée profite à l'obédience. Sa réception, qui a un grand retentissement, fait entrer le positivisme dans le Grand Orient, préparant la suppression de l'obligation de croire en Dieu inscrite dans sa constitution. Suppression qui intervient au convent de 1877. Conversion Quand sa femme et sa fille, ferventes catholiques, se rendirent compte que le vieil homme n'avait plus longtemps à vivre, elles s'efforcèrent de le convertir. Il avait eu pendant longtemps des entretiens avec le père Millériot, célèbre controversiste, et il avait été très affligé de sa mort. Cependant, avec l'aide de l'abbé Henri Huvelin, père spirituel de Charles de Foucauld, Littré, sous la pression de sa famille fut « baptisé » un quart d’heure avant sa mort par sa propre femme en présence de leur fille Sophie et de la religieuse garde-malade. Les trois femmes ont déclaré que Littré n’avait pas encore perdu connaissance et sans aucun doute, a estimé que son mari était tacitement d’accord, en conséquence de quoi, elle lui fit donner des funérailles catholiques. Il meurt le au 44 rue d'Assas. Il fut enterré au cimetière du Montparnasse. Son épouse est décédée en 1903. Sa volonté expresse étant qu’aucun discours ne soit prononcé sur sa tombe, Renan et Pavet de Courteille y renoncèrent, mais pas Wyrouboff. Le lycée public d'Avranches s'appelle lycée polyvalent Émile-Littré, pour rappeler les origines de la famille du grand homme. Œuvres Traductions Traduction et édition des Œuvres d'Hippocrate (1839-1861) ; Traduction de la Vie de Jésus (tome 1, tome 2) de David Strauss (1839-1840), où il expose dans la préface sa doctrine, substituant l'ordre surnaturel à un autre idéal, celui de l'Humanité ; Traduction et édition de l'Histoire naturelle de Pline (1848-1850) ; Traduction du Manuel de physiologie (Handbuch der Physiologie) de Müller (1851), où il ajouta une préface philosophique, assignant à la physiologie son vrai rôle dans l'ordre des sciences ; Dictionnaires Dictionnaire de médecine, de chirurgie, de pharmacie, des sciences accessoires et de l'art vétérinaire, avec Charles Robin, d'après le plan suivi par Nysten, Paris : chez J.-B. Baillière et fils, 1855, de nombreuses fois réédité (12 édition refondue, 1865, en ligne) Histoire de la langue française (participation à la rédaction des tomes 21 à 23 (1862) ; Dictionnaire de la langue française (Le Littré) (1863-1872) ; revue et augmentée (1873-1877) ; Comment j'ai fait mon dictionnaire de la langue française, 1880 Pathologie verbale ou lésions de certains mots dans le cours de l'usage (1880). Écrits philosophiques Analyse raisonnée du cours de philosophie positiviste d'Auguste Comte (1845) ; Application de la philosophie positive au gouvernement (1849) ; Conservation, révolution et positivisme (1852) ; Paroles de la philosophie positive (1859) ; Auguste Comte et la philosophie positive (1863) ; La Science au point de vue philosophique (1873) ; Fragments de philosophie et de sociologie contemporaine (1876) ; Pour la dernière fois. Collaboration à des journaux L'Expérience, journal médical qu'il créa en 1837 avec Dezeimeris ; Le National ; La Revue des deux mondes ; Le Journal des débats ; Revue germanique ; Remise en ordre des Œuvres politiques d'Armand Carrel (1854-1858). Dictionnaires en ligne Dictionnaire de la langue française Littré (1873-1878) Pathologies verbales d'Émile Littré (1880) étymologies sélectionnées Dictionnaire de la langue française abrégé, d'après l'ouvrage d'Émile Littré Notes et références Sources Biographie de Littré par Sainte-Beuve en tête du Littré Adolphe Robert et Gaston Cougny : Dictionnaire des parlementaires français (1889) Michel Gaudard de Soulages et Hubert Lamant : Dictionnaire des Francs-Maçons européens (2005) Voir aussi Bibliographie Jean Hamburger, Monsieur Littré, Flammarion, 1988. Lucienne Portier, Un précurseur : l'abbé Huvelin, Cerf, 1979. Alain Rey, Littré. L'humaniste et les mots, Gallimard, 2008. Liens externes Ils étaient médecins : Émile Littré (1801-1881). La pathologie verbale. René Krémer.AMA Contacts 52, . Académie des inscriptions et belles-lettres Membre de l'Académie française Lauréat du concours général Lexicographe français Philosophe français du XIXe siècle Philosophe athée Positivisme Député à l'Assemblée nationale (1871) Personnalité de la franc-maçonnerie française Député de la Seine (Troisième République) Sénateur inamovible Enseignant à l'École polytechnique Naissance en février 1801 Naissance à Paris Décès en juin 1881 Décès dans le 6e arrondissement de Paris Décès à 80 ans Personnalité inhumée au cimetière du Montparnasse (division 3)
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9or%C3%A8me%20int%C3%A9gral%20de%20Cauchy
Théorème intégral de Cauchy
En analyse complexe, le théorème intégral de Cauchy, ou de Cauchy-Goursat, est un important résultat concernant les intégrales curvilignes de fonctions holomorphes dans le plan complexe. D'après ce théorème, si deux chemins différents relient les deux mêmes points et si une fonction est holomorphe « entre » les deux chemins, alors les deux intégrales de cette fonction suivant ces chemins sont égales. Énoncé Le théorème est habituellement formulé pour les lacets (c'est-à-dire les chemins dont le point de départ est confondu avec le point d'arrivée) de la manière suivante. Condition de simple connexité La condition que U est simplement connexe signifie que U n'a pas de « trou » ; par exemple, tout disque ouvert satisfait à cette condition. La condition est cruciale ; par exemple, si est le cercle unité alors l'intégrale sur ce lacet de la fonction est non nulle ; le théorème intégral de Cauchy ne s'applique pas ici puisque n'est pas prolongeable par continuité en 0. Démonstration Par des arguments de continuité uniforme de sur des ε-voisinages compacts de l'image de dans U, l'intégrale de sur est limite d'intégrales de sur des lacets polygonaux. Il suffit alors, pour conclure, d'invoquer le lemme de Goursat. On peut également, dans le cas où est holomorphe en tout point de , considérer la famille de lacets avec . Conséquences Sous les hypothèses du théorème, possède sur U une primitive complexe . En effet, quitte à remplacer U par l'une de ses composantes connexes, on peut supposer que U est connexe. En fixant alors un point arbitraire de U et en posant,où est n'importe quel chemin rectifiable dans U de à (d'après le théorème, la valeur de ne dépend pas du choix de ) et en adaptant à la variable complexe la démonstration du premier théorème fondamental de l'analyse, on en déduit alors que F est holomorphe sur U et que . Pour une telle primitive on a immédiatement : pour tout chemin continûment différentiable par morceaux de à dans U :. Le peu d'hypothèses requises sur est très intéressant, parce qu'on peut alors démontrer la formule intégrale de Cauchy pour ces fonctions, et en déduire qu'elles sont en fait indéfiniment dérivables. Le théorème intégral de Cauchy est considérablement généralisé par le théorème des résidus. Le théorème intégral de Cauchy est valable sous une forme légèrement plus forte que celle donnée ci-dessus. Supposons que U soit un ouvert simplement connexe de ℂ dont la frontière est un lacet simple rectifiable . Si est une fonction holomorphe sur U et continue sur l'adhérence de U, alors l'intégrale de sur est nulle. Exemple Pour tout complexe , la fonction , où l'on a choisi la détermination principale de la fonction puissance, est holomorphe sur le plan complexe privé de la demi-droite . Son intégrale sur tout lacet de ce domaine est donc nulle. Ceci permet de montrer que les intégrales semi-convergentes (où désigne la partie réelle) sont respectivement égales à où désigne la fonction gamma et sont respectivement les fonctions cosinus et sinus de la variable complexe. Par exemple, (l'intégrale de Fresnel). On peut de plus remarquer que (l'intégrale de Dirichlet). Surfaces de Riemann Le théorème intégral de Cauchy se généralise dans le cadre de la géométrie des surfaces de Riemann. Notes et références Voir aussi Bibliographie Articles connexes Théorème de Morera Cauchy, Theoreme integral Théorie de l'intégration Augustin Louis Cauchy
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste%20des%20Premiers%20ministres%20du%20Canada
Liste des Premiers ministres du Canada
Le premier ministre du Canada (en anglais : ) est l'officiel qui joue le rôle de ministre de la Couronne, de président du Cabinet et par conséquent de chef du gouvernement du Canada. Officiellement, il est nommé par le gouverneur général mais par convention constitutionnelle, le premier ministre doit avoir la confiance de la Chambre des communes. Généralement, il est le chef du parti politique détenant le plus de sièges à la Chambre des communes, mais si ce dernier ne dispose pas du soutien de la majorité à la Chambre, le gouverneur général peut nommer un autre premier ministre ou dissoudre le parlement et organiser une nouvelle élection. Par convention constitutionnelle, un premier ministre doit posséder un siège au parlement et depuis le début du , cela signifie précisément posséder un siège à la Chambre des communes. Le poste n'est pas défini dans les documents qui constituent la partie écrite de la Constitution du Canada ; le pouvoir exécutif est formellement possédé par le souverain et est exercé pour son compte par le gouverneur général. Le mandat de premier ministre fait partie de la tradition constitutionnelle. Le poste fut initialement modelé sur l'équivalent britannique du poste. John A. Macdonald fut formellement chargé par Charles Stanley Monck le de former le premier gouvernement de la Confédération canadienne. Le juillet 1867, le des ministres entra en fonction. La date de début du mandat de premier ministre commence lorsqu'il ou elle est assermenté à son ministère car un serment de premier ministre n'est pas demandé. Cependant, à partir de 1957, le nouveau premier ministre doit prêter un serment spécial. Avant 1920, la démission du premier ministre était acceptée immédiatement par le gouverneur général et le dernier jour du cabinet était la date de la mort ou de la démission du premier ministre. Depuis 1920, le premier ministre sortant ne démissionne formellement que le jour de formation du nouveau gouvernement. Toutefois, en vertu de la Loi de l'interprétation de 1967, on considère qu'un mandat prend fin dès la fin du jour qui précède la démission. Liste Abréviations : Min. : Ministère Provinces : AB : Alberta, CB : Colombie-Britannique, MB : Manitoba, NÉ : Nouvelle-Écosse, ON : Ontario, QC : Québec, SK : Saskatchewan La Loi d'interprétation de 1967 établit que . D'après cette loi, les mandats des premiers ministres sont considérés comme s'étant terminés à la fin de leur dernier jour en poste (la première date donnée) même si leurs démissions ne sont reçus par le gouverneur général que le lendemain. Cette disposition s'applique à Trudeau en 1979 et en 1984, à Clark, à Turner, à Mulroney, à Campbell, à Chrétien et à Martin. Frises chronologiques Premiers ministres vivants Depuis , six anciens premiers ministres canadiens sont encore en vie, le plus âgé étant Jean Chrétien, né en 1934. Le plus récent décès d'un premier ministre est celui de John Turner le 18 septembre 2020. John A. Macdonald (1867-1873, 1878-1891) et John Thompson (1892-1894) sont les seuls premiers ministres à mourir en cours de mandat. Notes et références Voir aussi Bibliographie Livres sur les premiers ministres du Canada Articles connexes Politique au Canada Liste des premiers ministres du Canada par durée en fonction Liste des Premiers ministres de la province du Canada (1841-1867) Liste des législatures fédérales canadiennes Liste des élections fédérales canadiennes Liste des souverains du Canada Premiers ministres des provinces et territoires du Canada Pères de la Confédération Classement des premiers ministres canadiens Liens externes Site officiel du premier ministre du Canada Les premiers ministres du Canada - The Historica Dominion Institute (Simon Fraser University & Rogers Communications) Premiers ministres du Canada - Bibliothèque du Parlement Premiers ministres - Canada History Les premiers ministres du Canada en temps de guerre, ensemble thématique du Dictionnaire biographique du Canada-Dictionary of Canadian biography Premiers ministres Canada
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Villes%20saintes%20de%20l%27Inde
Villes saintes de l'Inde
Les villes saintes de l'Inde sont liées à l'hindouisme, au jaïnisme, au bouddhisme, à l'Islam ou au sikhisme. Villes saintes de l'hindouisme Sept villes de l'Inde données dans le Gurana Purana sont considérées comme sacrées pour l'hindouisme. La libération, le moksha pourrait y être atteint plus facilement (elles sont toutes exclusivement végétariennes) : Varanasi ou Bénarès (Uttar Pradesh), Haridwar (Uttarakhand), Ayodhya (Uttar Pradesh), le lieu de naissance de Rāma, Mathura (Uttar Pradesh), le lieu de naissance de Krishna, Dwarka (Gujarat), le lieu où Krishna devient roi, Kanchipuram (Tamil Nadu), Ujjain (Madhya Pradesh). Il existe encore des villes saintes comme : (Karaikal, Territoire de Pondichéry), lieu où l'influence de Sani Bagavan (Saturne) est la plus forte Tirupati (Andhra Pradesh) Rishikesh dans l'Uttarakhand. Quatre villes accueillent, à trois ans d'intervalle, le grand rassemblement de la Kumbhamela, chacune tous les 12 ans : Nashik (Maharashtra), Ujjain (Madhya Pradesh), Prayagraj, appelée aussi Prayag dans ce cas (Uttar Pradesh), Haridwar (Uttaranchal). Quatre villes forment le pèlerinage le plus sacré, celui des quatre demeures divines (le ), aux quatre points cardinaux de la carte mythologique de l'Inde : Kedarnath, au nord, près de la source du Gange, associé à Shiva, Puri (Odisha), à l'est, associé à Jagganath, forme de Krishna, Rameshvaram (Tamil Nadu), au sud, associé à Rama car sur le pont de Rama, Dwarka (Gujarat), à l'ouest, associé à Krishna. Villes saintes du jaïnisme Palitana Shravanabelagola Villes saintes du bouddhisme Quatre villes sont considérées comme saintes par les bouddhistes, dont trois en Inde : Bodhgaya, le lieu où Bouddha a atteint l'éveil (Bihar) Sarnath, le lieu du premier prêche (Uttar Pradesh) Kushinagar, le lieu où il mourut (Uttar Pradesh). La quatrième, Lumbini, lieu de naissance du Bouddha, est au Népal. Ville sainte de l'Islam Ajmer (Rajasthan), lieu où est enterré l'un des grands saints de l'Islam, Kawaja, fondateur du soufisme indien au , et où est célébré l'anniversaire de sa mort. Villes symboliques pour les sikhs Les villes qui recèlent les cinq Takhts, les cinq temples majeurs du sikhisme sont considérées comme des places pour ainsi dire saintes; il s'agit de: Amritsar, également car fondée par Guru Ram Das, et où se trouve le Temple d'Or; Patna, Anandpur Sahib, d'importance car aussi elle a été la capitale de Guru Gobind Singh, et une ville emblématique de la résistance des Sikhs. Le baptême sikh dénommé Khalsa y est né. Nander près d'Hyderabad, Damdama Sahib. En outre, des villes sont importantes pour leur histoire avec le sikhisme comme: Nankana Sahib (Pakistan), lieu de naissance de Guru Nanak, appelée alors Talwandi. Références Site hindouiste Liste de villes Site bouddhique Monde indien
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Littr%C3%A9%20%28homonymie%29
Littré (homonymie)
Patronyme Alexis Littré (1658-1726), médecin et anatomiste français. Émile Littré (1801-1881), médecin, philosophe et philologue français. Titres Littré (1841), Dictionnaire de la langue française d’Émile Littré. Le Littré de la Grand'Côte (1894), ouvrage de Clair Tisseur sur le parler lyonnais. Autres Prix Littré, prix littéraire annuel décerné par l'Académie Littré.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9sert%20du%20Thar
Désert du Thar
Le désert du Thar (rajasthani : थार मरुधर ; hindi : थार मरुस्थल) — appelé aussi le Grand Désert indien ou Mârusthali, le Pays de la mort — est un désert qui s'étend sur dans l'État du Rajasthan, dans le nord-ouest de l'Inde et au Pakistan où il est appelé désert du Cholistan. Il reçoit moins de d'eau par an. Ses villes principales sont Bîkâner et Jaisalmer. C'est aussi le désert le plus densément peuplé au monde : avec /km selon un rapport de 2001, sa densité de population est proche de celle de la France (). Cette zone est devenue désertique relativement récemment — peut-être entre 2000 av. J.-C. et 1500 av. J.-C. À cette époque, le fleuve Sarasvati, maintenant appelé Ghaggar-Hakra, cesse d'être un cours d'eau important et devient endoréique et se perdant dans le désert. À Siddhpur une rivière Sarawati, probablement sur l'emplacement de l'ancien fleuve, existe toujours. Géographie Le Thar s'étend des plaines méridionales du Penjab au nord jusqu'au Rann de Kutch au sud. Il est encadré par l'Indus à l'ouest et la chaîne des Ârâvalli à l'est. Ce n'est pas un véritable désert, mais plutôt une étendue steppique où se trouve une végétation très clairsemée dont seules les dunes suffisamment étendues sont dépourvues. Faune Malgré ces conditions de vie extrêmes, la vie est présente dans le désert. Parmi les mammifères, on note l'antilope pallas (Antilope cervicapra), la chinkara ou gazelle d'Arabie (Gazella bennettii), le lynx caracal (Felis caracal) et le renard du désert (Vulpes bengalensis). Dans la fiction Le désert du Thar est le lieu où se déroule l'action de l'épisode 14 de la série télévisée Au cœur du temps (1967). Galerie Notes et références Articles connexes Sarasvati (fleuve) Civilisation de la vallée de l'Indus Désert du Cholistan Thar Désert au Pakistan Désertification Erg Géographie du Rajasthan
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9or%C3%A8me%20des%20r%C3%A9sidus
Théorème des résidus
En analyse complexe, le théorème des résidus est un outil puissant pour évaluer des intégrales curvilignes de fonctions holomorphes sur des courbes fermées qui repose sur les résidus de la fonction à intégrer. Il est utilisé pour calculer des intégrales de fonctions réelles ainsi que la somme de certaines séries. Il généralise le théorème intégral de Cauchy et la formule intégrale de Cauchy. Énoncé Soient U un sous-ensemble ouvert et simplement connexe du plan complexe ℂ, {z, …, zn} un ensemble de n points de U, et f une fonction définie et holomorphe sur U \ {z, …, zn}. Si γ est une courbe rectifiable dans U qui ne rencontre aucun des points singuliers zk et dont le point de départ correspond au point d'arrivée (c'est-à-dire un lacet rectifiable), alors : Ici, Res(f,zk) désigne le résidu de f en zk, et l'indice du lacet γ par rapport à zk. Intuitivement, l'indice du lacet est le nombre de tours autour de zk effectués par un point parcourant tout le lacet. Ce nombre de tours est un entier ; il est positif si γ est parcouru dans le sens inverse des aiguilles d'une montre (sens direct) autour de zk, nul si γ ne se déplace pas du tout autour de zk, et négatif si γ est parcouru dans le sens des aiguilles d'une montre autour de zk. L'indice est défini par Variante Application au calcul d'intégrales réelles Pour évaluer des intégrales réelles, le théorème des résidus s'utilise souvent de la façon suivante : l'intégrande est prolongé en une fonction holomorphe sur un ouvert du plan complexe ; ses résidus sont calculés, et une partie de l'axe réel est étendue à une courbe fermée en lui attachant un demi-cercle dans le demi-plan supérieur ou inférieur. L'intégrale suivant cette courbe peut alors être calculée en utilisant le théorème des résidus. Souvent, grâce au lemme d'estimation ou au lemme de Jordan, la partie de l'intégrale sur le demi-cercle tend vers zéro, quand le rayon de ce dernier tend vers l'infini, laissant seulement la partie de l'intégrale sur l'axe réel, celle qui initialement nous intéressait. La liste ci-dessous n'est pas exhaustive mais elle permet d'avoir une idée générale de la technique utilisant le théorème des résidus, on aborde : les : où est une fonction rationnelle ; les : ; les : ; les : combinaison des deux cas précédents en considérant la valeur principale de Cauchy de l'intégrale. Premier type Soit le calcul de l'intégrale réelle suivante : avec une fonction rationnelle ayant un nombre fini de points singuliers et dont aucun n'appartient au cercle centré à l'origine et de rayon 1. On obtient par le théorème des résidus : où est définie comme suit : Deuxième type Soit le calcul de l'intégrale réelle suivante : avec ayant un ensemble de points singuliers isolés purement complexes. S'il existe et tels que pour tout complexe de module supérieur ou égal à , alors et Remarque : dans le cas où est une fonction rationnelle définie par avec et des polynômes, il suffit d'exiger que (où représente le degré du polynôme) pour vérifier les hypothèses et appliquer l'identité. Troisième type Soit le calcul de l'intégrale réelle suivante : avec comportant un ensemble de point singuliers isolés purement complexes. S'il existe tels que pour tout complexe de module supérieur ou égal à , alors : et Quatrième type Les intégrales du deuxième et du troisième type s'étendent aux cas avec un nombre fini n de pôles situés sur l'axe réel. Il s'agit alors d'une intégrale impropre et l'on considère alors la valeur principale de Cauchy de l'intégrale. Soit une fonction holomorphe sur ℂ sauf en un ensemble de pôles simples réels, , et de singularités isolées purement complexes, . Supposons que l'on se trouve dans un des deux cas suivant : il existe et tels que pour tout complexe de module supérieur ou égal à , ou avec et il existe tels que pour tout complexe de module supérieur ou égal à . Alors la valeur principale de Cauchy (notée ) de l'intégrale existe et on a : Remarque : on peut aisément étendre la formule au demi-plan inférieur en changeant le signe de la première somme et en considérant uniquement les singularités purement complexe dans ce demi-plan. Application aux calculs de sommes Le théorème des résidus permet aussi de calculer certaines sommes infinies. Soit une fonction ayant pour chaque entier un résidu égal au -ième terme général d'une somme infinie ainsi qu'un ensemble de résidus correspondant à d'autres points. Supposons que l'intégrale de cette fonction le long d'un lacet rectifiable infiniment grand soit nulle. On a alors par le théorème des résidus : Par conséquent, on peut exprimer la somme infinie par une autre somme (en général finie) de résidus : Les énoncés ci-dessous donnent des exemples plus généraux de cas pour lesquels cette méthode est applicable : les sommes du "premier type" : ; les sommes du "deuxième type" : . Premier type Soit le calcul de la somme suivante : avec ayant un ensemble de singularités isolées. Supposons que la condition suivante soit respectée : il existe et tels que pour tout complexe de module supérieur ou égal à . Alors, nous avons : et Deuxième type Soit le calcul de la somme suivante : avec ayant un ensemble de singularités isolées. Supposons que satisfasse à la même condition que pour les sommes du premier type à savoir : il existe tels que pour tout complexe de module supérieur ou égal à . Alors, la somme converge absolument et on a : Voir aussi Fonction multivaluée Principe de l'argument Lemme de Jordan Lemme d'estimation Méthodes de calcul d'intégrales de contour Notes et références , Variables complexes, Schaum Serge Lang, , éd., Springer, 1999 Joseph Bak et , , éd., Springer, 1997 Ernst Lindelöf, Le Calcul des résidus et ses applications à la théorie des fonctions, Gauthier-Villars, Paris, 1905 Residus
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Longitude
Longitude
La longitude est une coordonnée géographique représentée par une valeur angulaire, expression du positionnement est-ouest d'un point sur Terre (ou sur une autre sphère). La longitude de référence sur Terre est le méridien de Greenwich. Tous les points de même longitude appartiennent à une ligne épousant la courbure terrestre, coupant l'équateur à angle droit et reliant le pôle Nord au pôle Sud. Cette ligne est appelée « méridien ». À la différence de la latitude (position nord-sud), qui bénéficie de l'équateur et des pôles comme références, il n’existe aucune référence naturelle pour la longitude. La longitude, généralement notée λ, est donc une mesure angulaire sur 360° par rapport à un méridien de référence, avec une étendue de −180°, vers l'ouest, à +180°, vers l'est. Par convention, le méridien de référence, à la longitude 0°, est le méridien de Greenwich. Historique Les astronomes britanniques choisirent comme méridien d'origine une ligne nord-sud passant par l'observatoire royal de Greenwich près de Londres au Royaume-Uni. Ce méridien est désormais utilisé comme méridien de référence pour le calcul des fuseaux horaires à la suite de la conférence internationale sur l’uniformisation des longitudes et de l’heure à Washington en 1884, où furent décidés à la fois le méridien Zéro et les 24 fuseaux horaires. Son équivalent français, le méridien de Paris donnait l'heure de Paris (heure légale française depuis 1891 qui avançait de 9 minutes et 21 secondes par rapport à l'heure de Greenwich et ne s'harmonisait pas au système des fuseaux horaires) et fut alors abandonné en contrepartie notamment d'une adoption du système métrique par les Anglais. Il fut jugé également inférieur à celui de Greenwich. En effet, ce dernier, proche de la Tamise, était spécialisé dans le contrôle des montres de marine alors que le transport de ces montres par diligence entre l'Observatoire de Paris et les ports les déréglait quelque peu. Enfin, la majorité des marins du monde utilisaient comme éphéméride The Nautical Almanac se basant sur le méridien de Greenwich. Nécessité du calcul de la longitude La mesure de la longitude est fondamentale pour la navigation, elle donne la position est-ouest du navire et permet de le situer sur les cartes. La recherche de la meilleure technique pour son calcul fut donc l'une des plus acharnées et importantes du . Devant le nombre d'accidents maritimes dus à l'absence de méthode suffisamment précise pour déterminer la position est-ouest des navires, le parlement britannique, sous la pression des commerçants et armateurs, vota une loi. Dans cette loi dite Longitude Act de 1714, la Grande-Bretagne offrait un prix de livres sterling (plusieurs millions d'euros d'aujourd'hui) à toute personne capable de concevoir un moyen de déterminer la longitude de façon pratique, fiable, en toute circonstance à bord d'un bâtiment en mer. Méthodes astronomiques Les astronomes britanniques étaient persuadés que la solution ne pouvait se trouver que dans l'observation et la connaissance de la mécanique céleste, celle-ci étant d'une grande précision. Tous les astronomes cherchèrent longuement, en se basant sur l'observation de différents astres, des planètes et de leurs satellites, et dressèrent des tables de prévision de position de ces objets célestes. Mais ces méthodes ont toutes le même point faible pour un marin : elles réclament des conditions difficiles à réunir sur les bâtiments en haute mer. Entre les mouvements imprévisibles des bateaux, les conditions atmosphériques idéales rares et une complexité des différentes mesures et calculs, aucune ne satisfaisait donc aux conditions édictées par la commission du Longitude act chargée d'examiner les différents projets et réalisations en compétition pour gagner les £. Utilisation du décalage horaire La plus simple consiste à déterminer la différence entre l'heure (solaire) locale et l'heure (solaire) d'un méridien de référence. Mais pour exécuter ce calcul, il faut connaître l'heure précise au méridien de référence et l'heure locale exacte. Les problèmes étaient de deux ordres : Technologique : À cette époque et aujourd'hui encore, on appelle chronomètre toute horloge assez précise. Or aucun chronomètre n'était capable de fonctionner correctement en mer sur une longue durée ; Physique : Les horloges à balancier ont une période qui dépend de g (valeur de l'accélération de la pesanteur), or celle-ci n'est pas constante à la surface du globe et, pire, elle est variable en mer où la houle provoque des décélérations et accélérations parasites ; de plus le ressort à spirale utilisé pour les chronomètres de poche a une période dépendante de la température. Le défi était donc de réussir à fabriquer une horloge suffisamment précise, dont la période serait indépendante du lieu géographique et pourrait supporter les aléas d'un voyage sur toutes les mers du globe. Celle-ci fut réalisée et même plusieurs fois améliorée, par John Harrison, horloger autodidacte en 1734. Il mit en application des travaux de Christian Huygens et de Robert Hooke sur le ressort à spirale et construisit un nouveau type de mécanisme. Il utilisa des alliages de laiton et d'acier afin de contrôler les dilatations. Son garde temps de marine H4 1755 avait une précision de ±4,5 secondes sur 10 jours. Le prix promis par la loi finit par lui être remis après bien des péripéties en 1773. Cependant, le système de positionnement astronomique prôné par Nevil Maskelyne, son concurrent, continua à être le plus utilisé, essentiellement pour des raisons de coût. Les différents modèles de chronomètre d'Harrison sont aujourd'hui conservés à l'observatoire royal de Greenwich. Évolution Cette méthode de calcul de la longitude est toujours d'actualité, en cas d'absence ou de défaillance des systèmes de positionnement électroniques. Les garde-temps (horloges) actuels sont parfaitement fiables. Mais c'est surtout la radio au qui permit de connaître avec précision l'heure GMT (Greenwich mean time) en tout lieu du globe et donc de calculer la longitude du navire. Depuis 1995, le système GPS, associant plusieurs satellites à un récepteur calculateur portatif, permet à tout navigateur de connaître instantanément sa vitesse de déplacement et sa position : longitude, latitude et altitude. Notes et références Dava Sobel, Longitude, Seuil Points Science, 1998 Vincent Jullien, Le calcul des longitudes, PU Rennes, 2002 Voir aussi Articles connexes Astronomie Confluence project Fuseau horaire Latitude Lignes de latitude et longitude égales Mesure de longitude Navigation Sextant Méridien Liens externes Geocoordinates from Wikipedia for Google Earth Base de données de Heavens-Above GmbH (longitude et latitude de villes et villages du monde) Cartographie Vocabulaire maritime Vocabulaire général de la navigation
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Latitude
Latitude
La latitude est une coordonnée géographique représentée par une valeur angulaire, expression de la position d'un point sur Terre (ou sur une autre planète), au nord ou au sud de l'équateur qui est le plan de référence. La latitude est une mesure angulaire ; elle varie entre la valeur 0° à l'équateur et 90° aux pôles. La latitude est utilisée en combinaison avec la longitude pour indiquer la position précise d'un élément sur Terre. Lorsqu'ils sont reliés entre eux, tous les endroits de la Terre ayant une même latitude forment un cercle dont le plan est parallèle à celui de l'équateur, d'où l'autre terme « parallèle » permettant de nommer une latitude. Notation La latitude est généralement notée φ (phi). Définitions En géographie En géographie, il existe aujourd'hui, plusieurs définitions de la latitude, du fait que la Terre n'est pas parfaitement sphérique, mais que cette dernière est souvent comparée à un sphéroïde. Historiquement, la première latitude inventée et exploitée par les Anciens est la latitude astronomique. Les autres latitudes sont ensuite données sans ordre préétabli. La latitude astronomique d'un point est l'angle que fait la verticale du lieu en ce point avec le plan équatorial. C'est elle que l'on peut mesurer directement à partir d'observations (navigation astronomique, nivellement topographique). La latitude géodésique ou géographique ou ellipsoïdale d'un point est l'angle que fait la normale à l'ellipsoïde de référence en ce point avec le plan équatorial. C'est la latitude de la plupart des cartes. La latitude géocentrique d'un point est l'angle que fait une droite menée du centre de la Terre en ce point avec le plan équatorial. Elle est surtout employée en astronomie. Elle peut s'écarter de la précédente de près de 11 minutes d'arc. La latitude géomagnétique d'un point correspond à la latitude corrigée en ce point par rapport à la position (actuelle) du pôle Nord magnétique, en place du pôle géographique. Elle sert notamment pour définir les zones où se produisent les perturbations électromagnétiques les plus sévères en cas d'orage magnétique, ainsi que pour positionner l'équateur magnétique (zone parcourue par les courants de l'électrojet équatorial) Tous les endroits ayant une même latitude sont désignés collectivement sous le nom de parallèle géographique, car tous ces lieux sont placés sur une ligne parallèle à l'équateur. À l'inverse de la longitude dont la définition requiert le choix d'un méridien de référence, la latitude n'utilise donc que des références naturelles ou climatologiques. Latitudes cartographiques D'autres latitudes existent, comme la ; la ; la latitude croissante. Ces trois latitudes sont employées dans la définition de projections cartographiques. En géologie Les paléolatitudes désignent les latitudes de formation d'une roche. Il en existe potentiellement autant de sortes que de latitudes contemporaines. À partir de l'historique de position des pôles magnétiques dans l'histoire de la Terre, on peut reconstituer une paléolatitude non-géomagnétique à partir d'une paléolatitude géomagnétique (mesure de paléomagnétisme). La différence entre la paléolatitude non-géomagnétique et la latitude actuelle est un signe de dérive des continents qui aide à reconstituer la carte du monde d'un autre temps. La latitude astronomique aux origines La notion de latitude astronomique apparait dans l'Antiquité, chez les Grecs.Il est reconnu que c'est Eudoxe, au avant notre ère, qui le premier « découvrit » la latitude à partit des informations lues sur une méridienne astronomique. Aujourd'hui, la latitude, pour une terre supposée sphérique, est donnée à partir de formules simples de gnomonique. Sur une méridienne, la hauteur théorique du Soleil, à midi, est de la forme : hm = 90° - φ + δ où φ est la latitude du lieu et δ la déclinaison du Soleil dans son mouvement annuel. Aux équinoxes, où δ = 0, on aura : hméqui = 90° - φ Au siècle d'Eudoxe, la division du cercle en 360° n'existe pas ; elle ne sera certaine que chez Ératosthène (276-195 avant notre ère). Aussi, la latitude (appelée climat dans l'Antiquité) s'exprime-t-elle par le rapport de la longueur du gnomon à son ombre ; ainsi, par exemple « En Grèce, la longueur du gnomon est à celle de l'ombre équinoxiale comme 4 est à 3. », ce qui, en termes d'aujourd'hui, donne cotang φ = 4 / 3, ou plus simplement tan φ = 3 / 4 soit une latitude grossièrement égale à 37°. Longueur d'un degré de méridien terrestre La longueur d'un degré de latitude varie un peu car la terre n'est pas parfaitement sphérique : elle est légèrement aplatie aux pôles et renflée à l'équateur ; la longueur d'un degré d'arc de méridien terrestre, à même longitude, augmente ainsi légèrement de l'équateur (latitude = 0°) vers un pôle, nord (latitude = +90°) ou sud (latitude = -90°). Elle varie cependant beaucoup moins que la longueur des degrés de longitude en fonction de la latitude ou distance à l'équateur, ainsi que le montre ce tableau : Un algorithme de calcul est disponible auprès de la National Geospatial-Intelligence Agency (NGA). Notes et références Notes Références Voir aussi Bibliographie Articles connexes Longitude Lignes de latitude et longitude égales Déclinaison (astronomie) Ascension droite Parallèle Degree Confluence Project Mille marin Glossaire de la météorologie Liens externes Theraurus Getty TGN: Site gratuit permettant d'obtenir les coordonnées de nom de lieux Google Earth Site de conversion d'adresses décimales en Degrés, Minutes, Secondes et vice-versa Geocoordinates from Wikipedia for Google Earth Pour la France : Geoportail: Cartes satellites, altimétriques, des sols sur tous les territoires français en accès libre IGN (commercial) Cartographie Vocabulaire maritime Vocabulaire général de la navigation
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Su%C3%A9dois
Suédois
Le suédois ( ) est une langue scandinave parlée par environ de locuteurs, principalement en Suède et en Finlande, les deux pays dont il est langue officielle. Comme les autres langues scandinaves, il est issu du vieux norrois, la langue commune à tous les peuples germaniques de Scandinavie à l'époque des Vikings. Il reste aujourd'hui mutuellement intelligible avec le danois et le norvégien. La langue écrite et orale est standardisée, mais il subsiste des variantes régionales issues des anciens dialectes ruraux. Comme la plupart des langues germaniques, le suédois est une langue V2 : le verbe apparaît en deuxième position dans les propositions principales. La morphologie présente un nombre réduit de flexions. Il existe deux genres (commun et neutre) et deux nombres (singulier et pluriel), mais pas de cas. Par défaut, l'article défini est un clitique postposé, mais il existe également des articles séparés. L'adjectif s'accorde avec le nom en genre et en nombre, mais aussi en fonction de son caractère défini ou non. Phonologiquement, le suédois présente un nombre important de voyelles, ainsi qu'une consonne distinctive, le sj, dont la réalisation phonétique exacte varie selon les dialectes et reste débattue. Classification Le suédois est une langue indo-européenne qui appartient à la branche scandinave (ou germanique du nord) des langues germaniques. Au sein des langues scandinaves, le suédois constitue avec le danois une branche orientale qui s'oppose à la branche occidentale qui réunit le norvégien, le féroïen et l'islandais. Une autre classification des langues scandinaves, qui prend en compte l'influence importante du danois sur le norvégien au cours du dernier millénaire, distingue les langues insulaires (féroïen et islandais) des langues continentales (danois, norvégien et suédois). L'intelligibilité mutuelle qui existe entre les trois langues continentales pourrait amener à les considérer comme de simples dialectes d'une langue scandinave unique, mais les siècles de rivalité entre le Danemark et la Suède, du , puis les nationalismes émergents du ont œuvré contre le rapprochement de leurs langues, qui possèdent des traditions linguistiques (orthographe, dictionnaires, académies) distinctes. D'un point de vue linguistique, il vaut mieux décrire les langues scandinaves continentales comme un continuum linguistique, dans lequel certains dialectes frontaliers jouent le rôle d'intermédiaires entre les langues officielles standardisées. Une langue véhiculaire commune aux trois langues pourrait être créée, comme le fut par exemple le Bahasa Indonesia en Indonésie, qui est une des dialectes malais parlés en Indonésie. Pour le moment, l'Anglais semble être la langue véhiculaire pour communiquer entre les populations scandinaves et nordiques, vu le haut niveau d'éducation de ces pays, où une large partie de la population, surtout les plus jeunes, parlent cette langue. Histoire Vieux norrois Le proto-norrois, langue germanique commune à toute la Scandinavie, évolue en vieux norrois au . Les évolutions ultérieures ne couvrent pas l'ensemble de l'espace scandinave, donnant naissance à une série de dialectes orientaux au Danemark et en Suède, distincts des dialectes occidentaux parlés en Norvège et en Islande. Ces dialectes sont attestés par des textes écrits en futhark récent, un système de développé à partir du vieux futhark utilisé pour transcrire le proto-norrois. Les dialectes danois commencent à s'éloigner de leurs équivalents suédois vers 1200. Les innovations danoises se propagent de manière inégale, donnant naissance à une série d'isoglosses s'étendant de l'île de Seeland jusqu'au Norrland et au nord-ouest de la Finlande. Vieux suédois Au , les dialectes parlés dans ce qu'on appelle aujourd'hui la Suède et le Danemark ont commencé à se distinguer l'un de l'autre, puis se séparèrent au pour former les dialectes du et du vieux danois. Une des différences cruciales est phonologique : en vieux danois (à la différence du vieux suédois), les diphtongues primaires æi, au et øy ont été monophtongués en e et (pour les deux derniers), ø. On donne le nom de vieux suédois à la langue suédoise parlée au Moyen Âge à partir de 1225. Parmi les documents les plus importants datant de cette période, on trouve le plus ancien code pénal régional (Västgötalagen, le code pénal du Gotland occidental), conservé par fragments remontant à 1250. La principale influence qu'a subie le suédois à cette époque vint de l'établissement de l'Église catholique, et de ses différents ordres monastiques, qui introduisirent de nombreux mots d'emprunts au latin et au grec. La syntaxe particulièrement complexe du latin influença la langue écrite. Avec l'essor que connut la Hanse, et qui fit d'elle une grande puissance économique, politique et militaire entre la fin du et le début du , le bas allemand exerça une influence profonde sur le suédois et le danois. Cette influence fut telle que plusieurs villes suédoises comptèrent des ressortissants germanophones au sein de leurs commerces et de leur administrations. En plus d'un grand nombre de mots d'emprunt relevant du vocabulaire de la guerre, du commerce, de l'artisanat et de la bureaucratie, ce sont même des expressions fondamentales, telles que des préfixes ou des suffixes, ou des conjonctions qui ont été directement empruntés à l'allemand. Be-, ge- et för- que l'on trouve au début de mots suédois viennent le plus souvent des préfixes be-, ge- et vor-. L'ancien mot désignant une ouverture dans un mur - vindöga ( danois contemporain vindue) - fut remplacé par le mot fönster (allemand ). Le mot eldhus devint kök (cuisine, allemand ), gälda devint betala (payer, allemand bezahlen), tunga devint språk (langue, allemand ), et le mot begynna (allemand beginnen) apparut, aux côtés de son synonyme börja. De nombreux mots relevant du vocabulaire maritime furent également empruntés au néerlandais. Le changement du suédois sous l'influence du bas-allemand fut facilité par le fait que le suédois était déjà, du fait de ses origines, une langue proche de l'allemand. Le bas-allemand partageait ainsi un grand nombre de mots avec les dialectes scandinaves. Par exemple, borgare (châtelain) est un emprunt au haut allemand, alors que borg (château) est scandinave, riddare (cavalier) est un emprunt au bas-allemand, mais rida (monter à cheval) est scandinave, köpman est un emprunt au bas-allemand, alors que köpa (acheter) et man (homme) appartiennent au fonds ancien de la langue (et la situation est la même pour förbjuda, för, et bjuda). Les emprunts au bas-allemand sont ainsi tout à fait différents de ceux qui seront empruntés plus tard à des langues bien plus étrangères. Le suédois tel qu'il était parlé au début du Moyen Âge était bien différent de la langue contemporaine. Les différences les plus évidentes sont peut-être d'ordre grammatical : les cas et les genres formaient un système plus complexe. Les substantifs, adjectifs, pronoms et certains numéraux se déclinaient à quatre cas, qui comprenaient, en plus du nominatif et du génitif qui existent encore aujourd'hui, un datif et un accusatif. Le système des genres rappelle plus celui du suédois contemporain. La plupart des noms masculins et féminins se sont réunis en un seul genre, qu'on appelle en grammaire suédoise utrum (auparavant : reale). La conjugaison était elle aussi beaucoup plus complexe, comprenant indicatif et subjonctif, le verbe variant en nombre et en personne. Vers le , la grammaire de la langue quotidienne et de la littérature profane s'était extrêmement simplifiée, et ressembla beaucoup au suédois d'aujourd'hui. Les anciennes déclinaisons s'employèrent encore cependant dans la prose solennelle jusqu'au , et subsistent encore aujourd'hui dans certains dialectes. L'utilisation des ligatures (comme æ) en Scandinavie diffère de celle qui avait cours dans la Romania. Les suites de lettres aa et oe étaient souvent écrites avec l'une des lettres se trouvant au-dessus de l'autre. Ceci contribua à former par la suite les lettres å, ä et ö. Il est difficile de dater exactement le moment où des dialectes comme celui d'Älvdalen ou le gutnisk de Gotland ont commencé à se séparer du suédois standard. On peut cependant dire que le gutnisk a divergé du suédois bien avant que celui-ci se distingue du danois. Suédois moderne (nysvenska) L'état de la langue appelé suédois moderne (nysvenska) commence son histoire avec l'introduction de l'imprimerie et la Réforme protestante. Après sa prise de pouvoir et son élection comme roi, Gustav Vasa commanda une traduction suédoise de la Bible, subissant ainsi une forte influence du chef religieux protestant Martin Luther. Une version du Nouveau Testament parut en 1526, et fut suivie d'une traduction complète de la Bible en 1541, qu'on appelle souvent la Bible de Gustav Vasa (Gustav Vasas bibel). Cette traduction fut considérée comme si réussie qu'elle fut — après plusieurs révisions — la plus utilisée jusqu'en 1917. Les personnes à l'origine de cette traduction étaient Laurentius Andræ et les frères Laurentius et Olaus Petri. La plupart des traducteurs venaient de la Suède centrale (Mellansverige), région dont les dialectes influencèrent donc profondément la langue employée. La Bible de Gustav Vasa fut considérée comme un bon compromis entre des usages de la langue anciens et nouveaux. Même si l'usage qu'elle fait de la langue n'est pas totalement conforme à la langue parlée de son époque, cet usage n'avait rien d'extrêmement conservateur. Avec elle, un grand pas était franchi vers une graphie plus aboutie de la langue suédoise : elle imposa par exemple l'usage des graphèmes å, ä et ö, l'usage de ck à la place de kk après les voyelles brèves, ainsi que la graphie originelle de och (la conjonction et). Les traducteurs étaient censés produire une langue compréhensible par elle-même : pour ce faire, ils évitèrent aussi bien les emprunts au danois et à l'allemand que des constructions syntaxiques trop lourdes calquées sur le latin. Le texte obtenu fut écrit dans une langue respectant la tradition suédoise, et qui permit l'essor du suédois moderne. Même si la bible de Gustav Vasa marqua fortement les graphies employées et conduisit à une stabilisation de la langue, au les graphies redevinrent plus aléatoires. Les discussions sur l'orthographe à proprement parler n'eurent pas lieu avant le , après l'écriture des premières grammaires du suédois. Une loi ecclésiastique de 1686 fut lourde de conséquences pour l'aptitude des gens du peuple à lire et écrire le suédois. Elle donna aux prêtres la responsabilité de vérifier si les gens du peuple connaissaient les passages importants de la Bible et du petit catéchisme de Luther. C'est ainsi que l'alphabétisation connut dès cette époque un essor important en Suède. En Swensk Orde-Skötsel , écrit en 1680 par Samuel Columbus recommanda l'utilisation du suédois, et d'utiliser une langue écrite semblable à la langue orale. Dans la deuxième moitié du , les rois et ordonnèrent aux prêtres et aux diplomates de faire la promotion du suédois, au détriment des autres langues ainsi que des mots étrangers. Au , le français était la langue couramment utilisée dans les familles royales d'Europe et au sein de la noblesse. Le français, par l'intermédiaire des Lumières et de l'intérêt que l'on pouvait alors avoir pour la culture, fut la source de nombreux emprunts au : c'est à cette époque qu'ont été empruntés des mots comme möbel (< meuble), balkong (< balcon), garderob (< garde-robe), salong (< salon), parfym (< parfum), mustasch (< moustache), kastrull (< casserole), balett(<ballet) et pjäs (<pièce, uniquement au sens dramatique). C'est également à cette époque que se forma une classe moyenne cultivée et lisant le journal, permettant le développement d'une langue journalistique. Une langue scientifique apparut également, conséquence du succès de plusieurs scientifiques suédois tels que Carl von Linné et Anders Celsius. Au parut le Code juridique du royaume de Suède (Sweriges rikes lag), dans une langue moderne. C'est à cette époque qu'apparurent également de nombreuses grammaires et recommandations qui modernisèrent la langue écrite. L'Académie suédoise fut fondée en 1786 : son but était de promouvoir « la pureté, la vigueur et la grandeur » de la langue suédoise. Au cours du apparurent les vocabulaires de l'industrie, des voyages et du sport. De nombreux mots furent alors importés de l'anglais : räls, lokomotiv, station (gare), jobb, strejk, bojkott, turist, sport et rekord. Des controverses sur les différentes graphies coururent tout au long du , et ne prirent fin qu'au début du pour former une norme assez globalement acceptée. Par exemple, l'emploi des majuscules n'était pas standardisé, et suivait en grande partie les propensions individuelles des usagers, sur lesquels l'allemand (langue dans laquelle, encore aujourd'hui, les noms communs s'écrivent avec une majuscule) avait beaucoup d'influence. Parmi les événements du les plus lourds de conséquences pour la langue, on peut mentionner le traité de Carl Gustaf Leopold sur l'orthographe, introduit dans les écoles populaires en 1842, et la liste de mots de l'Académie suédoise de 1874. Parmi les changements de prononciation qui eurent lieu à cette époque, on compte l'assimilation progressive de groupes consonantiques en /ʃ/ (ou en /ɦ/ dans les dialectes du Sud), et la perte de sonorité des consonnes /g/ et /dʒ/ devant des voyelles d'avant. Suédois contemporain (nusvenska) On donne le nom de suédois contemporain (nusvenska) à l'état que la langue connaît aujourd'hui, et depuis environ 1900. Avec l'industrialisation et l'urbanisation de la Suède — déjà en bonne voie dès les — ce sont de nouvelles catégories de personnes qui commencent à faire leur entrée dans la littérature suédoise. De nombreux auteurs nouveaux, hommes politiques et autres personnages publics exerçaient une profonde influence sur la langue nationale qui se développait. Si on cherche un point de départ précis, on peut poser l'année 1879 (celle de La Chambre rouge), et la percée d'August Strindberg (1849-1912), un des auteurs les plus influents. Une réforme de l'orthographe, lancée par le ministre des Affaires religieuses Fridtjuv Berg en 1906, fit une démarcation nette avec ce qu'on appellera par la suite l'ancienne orthographe : haf devint hav (radical du verbe avoir ou bien nom mer), rödt devint rött (adjectif rouge accordé au genre neutre) La règle orthographique — pas si ancienne qu'on pourrait le croire — qui fait la différence entre les participes passés et les supins (huset är måladt, jag har målat : la maison est peinte, j'ai peint), fait partie des quelques-unes qui manquent encore à cette époque. La disparition de la graphie hv, par exemple en tête des mots interrogatifs hvem (qui), hvar (où), ont été pointées du doigt par beaucoup, parce qu'elle éloignait le suédois du danois et du norvégien. C'est pendant le qu'une langue nationale commune, standardisée, vint à la portée de la grande majorité des Suédois. L'orthographe était définitivement standardisée et presque entièrement unifiée depuis la réforme de 1906. À l'exception des formes plurielles des verbes (comme vi komma, nous venons, alors que la graphie moderne est vi kommer) et de quelques différences ponctuelles dans l'ordre des mots, en particulier dans la langue écrite (par exemple l'inversion Och beslutade styrelsen att…, où le sujet styrelsen passe après le verbe beslutade lorsque la proposition commence par une conjonction de coordination comme och), la langue était globalement identique au suédois parlé aujourd'hui. Dans la conjugaison des verbes, les désinences du pluriel furent de moins en moins utilisées et disparurent en 1950, lorsque les dernières recommandations officielles à propos de leur usage furent supprimées. Le changement le plus visible consista en un raccourcissement des usages du suédois formel, pour aller vers le plus facile à lire et à prononcer. Les exemples les plus patents sont le raccourcissement d'un petit nombre de verbes très courants : tager devint tar (conjugaison au présent de prendre), ikläda sig devint klä sig i (s'habiller). Skall (auxiliaire dénotant le futur) semble revenir, mais il est encore écrit en général sous sa forme abrégée ska. Au cours des apparurent des formes comme sen au lieu de sedan (adverbe ensuite), nån au lieu de någon (pronom quelqu'un, ou déterminant quelque), dom au lieu de de ou dem (pronom personnel de troisième personne du pluriel), dej au lieu de dig (cas objet du pronom personnel de deuxième personne du singulier). Ce mouvement semble s'être arrêté depuis. Des conjonctions comme ehuru, därest et ity ont cédé place à leurs homologues issus de la langue orale : fast, om et därför. Depuis les , le développement (et la fabrication) d'un suédois d'usage courant, compréhensible, à l'oral, a formé un des combats les plus essentiels concernant cette langue. Un changement important dans la réalité sociale de la langue intervint dans les années 1960 avec ce qu'on a appelé la réforme du tutoiement (du-reformen). On considérait auparavant que le mieux était de s'adresser aux personnes d'un rang social comparable au sien ou plus élevé en utilisant un titre et un nom de famille. L'usage de herr (monsieur), fru (madame) et fröken (mademoiselle) était en général restreint à la conversation avec des personnes dont la profession, les titres académiques ou le rang militaire n'était pas connu de leur interlocuteur. On se posait parfois la question de savoir s'il fallait s'adresser à son interlocuteur à la troisième personne. Pour résoudre ce problème, des expressions comme vad får det lov att vara? ou tas det socker i kaffet? (utilisation de la forme passive : Du sucre est-il pris dans le café ?) étaient utilisées. Au début du , beaucoup essayèrent de remplacer ce système complexe de titres par le pronom vous, à l'image de ce qui était fait en français ou en allemand. Vous (ni) fut cependant bientôt ressenti comme une variante un peu moins arrogante de tu (du, ou de la troisième personne) pour s'adresser à des personnes de rang social inférieur, dépourvues de titre. Avec la libéralisation et un virage à gauche de la société suédoise pendant la seconde moitié du , ces différences de classes devinrent moins pertinentes et du (tu) devint le pronom d'adresse habituel, même dans les occasions les plus formelles et officielles. Ce qu'on appelle le nouveau vouvoiement (« det nya niandet ») chez les vendeurs de magasins et autres emplois de services reste un phénomène marginal. Répartition géographique En Suède Le suédois est la langue principale de la grande majorité de de personnes nées en Suède. Il constitue également la langue seconde d'environ d'immigrants. Le suédois est officiellement la « principale langue » () de Suède. Omniprésente dans les institutions et l'éducation, elle ne bénéficie cependant d'aucun statut officiel jusqu'en 2009. En 2005, une proposition de loi visant à en faire la langue officielle du pays est présentée au Parlement, mais elle est rejetée par contre 145. Une seconde proposition, plus développée et renforçant également le statut des langues minoritaires, est soumise par un comité d'experts en . Elle est votée par le Parlement et entre en vigueur le . En Finlande Le suédois est l'une des deux langues officielles de la Finlande, avec le finnois. Les seize communes de l'archipel d'Åland sont exclusivement suédophones, ainsi que trois autres communes du pays, dont Korsnäs, qui possède le taux le plus élevé de locuteurs natifs suédophones (98 %). En 2012, environ (5,3 % de la population) ont le suédois comme langue maternelle. Jusqu’à , le taux de suédophones en Finlande avait diminué de façon continue pendant . Aujourd'hui, le taux semble s'être stabilisé. En 2008, 46,8 % des Finlandais déclaraient savoir parler Suédois en seconde langue. Ailleurs Une minorité suédophone, arrivée au , réside toujours en Estonie : les Suédois d'Estonie. Aux États-Unis, au Canada et Argentine, pays ou vivent plusieurs millions de descendants de Suédois, la langue Suédoise n'est quasiment plus parlée, mais elle reste enseignée en de nombreuses universités, et on retrouve l'origine des descendants de Suédois le plus souvent par les noms de familles, et la religion luthérienne. Organes régulateurs Le Conseil de la langue suédoise est l'organisme officiel responsable de la normalisation du suédois, mais il n'essaye pas de surveiller la langue aussi fortement que, par exemple, l'Académie française. Plusieurs organisations et agences exigent néanmoins que les règles données dans la publication du conseil Svenska Skrivregler soient suivies dans toutes communications officielles. Effectivement, le conseil est considéré comme l'organe régissant de la normalisation orthographique. Parmi les organisations qui font partie du conseil, l'Académie suédoise est considérée comme la plus importante. Autrefois, de 1526 à 1917, les traductions suédoises de la Bible dictaient la norme, mais la traduction officielle de 1917 n'a pas rattrapé l'évolution de la langue. À sa place, ce sont les règles orthographiques appliquées par l'agence de presse TT, instituée en 1922, qui sont depuis lors reconnues comme fixant la langue standard. Suédois standard Dialectes Les dialectes du suédois sont traditionnellement divisés en six groupes : ceux du Norrland ; ceux du Svealand ; ceux du Götaland ceux de l'île de Gotland ; ceux du sud du pays ; ceux de Finlande et d'Estonie . Écriture Le suédois utilise un alphabet de . Il comprend les de base de l'alphabet latin et trois lettres supplémentaires : le Å (« A rond en chef »), le Ä (« A tréma ») et le Ö (« O tréma »), qui se prononcent généralement /o(ː)/, /ɛ(ː)/ et /œ(ː)/. Ces trois graphèmes ne sont pas considérés comme des variantes diacritées de A et O, mais comme des lettres à part entière, qui figurent après la lettre Z dans l'ordre alphabétique. Elles ont été créées au et correspondent respectivement à un O écrit au-dessus d'un A, un E au-dessus d'un A et un E au-dessus d'un O. Ces lettres correspondent respectivement au Å, Æ et Ø danois (des mots communs aux deux langues s'écriront par contre avec les caractères de la langue considérée, comme Malmö qui s'écrit Malmø en danois). Les touches des claviers sont généralement coordonnées (la touche fera un Æ avec ou inversement). Les lettres accentuées sont rares en suédois. Le É sert parfois à indiquer la position de l'accent tonique, en particulier lorsqu'il existe un homophone où l'accent tombe ailleurs : ainsi idé « idée » se distingue-t-il de ide « tanière ». Il figure également dans quelques noms propres. L'accent aigu apparaît sur d'autres lettres dans des emprunts ou des noms propres. Le À est utilisé pour indiquer un coût unitaire, à la manière de l'arobase @ en anglais. Phonologie Les dialectes suédois comptent , la moitié brèves et l'autre moitié longues. La majorité des voyelles longues vont de pair avec une brève qui partage leur qualité, mais un peu plus ouverte et centrale. Il existe , dont deux (/ɧ/ et /r/) présentent d'importantes variations en fonction du dialecte et du statut social du locuteur. De nombreux dialectes présentent des rétroflexes lorsqu'un /r/ est suivi d'une dentale. Les dialectes des anciennes provinces danoises sont caractérisés par un /r/ uvulaire, à la française, qui empêche l'apparition des rétroflexes. Le suédois est une langue à accent de hauteur. Il distingue deux tons : un accent « aigu » (ou ) et un accent « grave » (ou ). La prosodie constitue l'une des différences les plus marquées entre dialectes. Grammaire Le nom Les noms peuvent être de deux genres : commun ou neutre . Les noms communs représentent environ 80 % de l'ensemble de cette catégorie. Ils se distinguent par leurs articles : correspond au genre commun et au neutre. L'article indéfini s'utilise comme en français, mais ce n'est pas le cas de l'article défini, qui est postposé et enclitique, c’est-à-dire qu'il est soudé à la fin du nom. Il existe six terminaisons possibles pour le pluriel des noms : -or, -ar, -er, -r, -n et rien. Ces pluriels correspondent à la forme indéfinie du nom. Pour la forme définie, il faut ajouter un article postposé enclitique, qui peut être -na (après un pluriel se terminant par -r), -a (après un pluriel en -n) ou -n (après un pluriel non marqué). L'adjectif L'adjectif s'accorde en genre et en nombre avec le nom qu'il modifie. Il existe deux déclinaisons de l'adjectif : la déclinaison définie ne peut être utilisée que lorsque l'adjectif est en position d'épithète, alors que la déclinaison indéfinie peut apparaître en position d'épithète ou d'attribut. La déclinaison définie pratique la double détermination du nom, avec l'utilisation de den / det / de en plus de l'article postposé enclitique. Le verbe Comme dans les autres langues germaniques, il existe des verbes faibles et des verbes forts. Les premiers forment leur prétérit et leur participe passé par l'ajout d'un suffixe comprenant une voyelle dentale (t ou d), alors que les seconds le forment en altérant la voyelle de leur radical. Bien que les verbes forts ne représentent que 8 % de l'ensemble des verbes suédois, ils constituent une part importante des verbes les plus couramment employés. Au présent comme au prétérit, il n'y a pas d'accord en nombre et en personne : le paradigme entier ne comprend qu'une seule forme. Le participe passé se décline comme en français et s'utilise comme un adjectif. Le supin, forme distincte du participe passé (il est souvent, mais pas toujours, identique au participe passé neutre), est utilisé pour former les temps composés avec l'auxiliaire ha « avoir ». Il existe trois façons de former le passif : -s, plutôt utilisé à l'écrit, est courant dans les instructions ou les ordres ; bli + participe passé insiste sur le caractère transitoire de l'action ; vara + participe passé insiste sur le résultat de l'action. Le subjonctif n'est quasiment plus employé. Il ne subsiste guère que dans des expressions figées comme « Vive le roi ! ». L'impératif est identique au radical du verbe. Le participe présent est invariable et formé à l'aide du suffixe -ande ou -ende ; il est assez peu utilisé. Lexique La majeure partie du vocabulaire suédois est d'origine germanique, en distinguant le fonds germanique natif des emprunts ultérieurs aux autres langues germaniques, principalement l'allemand, le moyen bas allemand (lingua franca dans la zone hanséatique au Moyen Âge) et l'anglais dans une moindre mesure. Certains emprunts sont des calques du terme original, comme « coton », de l'allemand . Les emprunts au français remontent pour la plupart au . Ils ont généralement trait aux domaines de la culture, du théâtre et de la restauration. Leur orthographe est adaptée à la phonologie du suédois : « fauteuil », « parfum », « toilette ». La plupart des termes des domaines religieux et scientifique sont d'origine grecque ou latine, le plus souvent empruntés par l'intermédiaire du français, ou, plus récemment, de l'anglais. Le suédois de Finlande a parfois des termes propres proches des mots finnois correspondant, particulièrement dans le vocabulaire juridique et administratif. Comme dans les autres langues germaniques, de nouveaux mots peuvent être formés par composition. Le déterminé se trouve toujours à la fin du mot composé, après les déterminants. À l'image de ce qui se passe en allemand et en néerlandais, ces mots composés peuvent devenir très longs : par exemple, signifie « mise à jour du logiciel du système de contrôle de la production ». Cependant, il est rare de trouver des mots d'une telle longueur ailleurs qu'à l'écrit, dans des textes de nature technique. La dérivation lexicale permet également de construire de nouveaux mots à partir de mots existants. Il est possible de former des verbes à partir de substantifs en leur ajoutant la terminaison -a, comme bila « voyager en voiture » à partir de bil, « voiture ». L'opération inverse est également productive, comme dans le cas de tänk, « concept, manière de penser », à partir de tänka « penser ». Dictionnaires , Norstedts, 1999, (français-suédois et suédois-français, et phrases) Thekla Hammar, , Norstedts, 1993, (suédois-français, et phrases) Birgitta Wahlman et Eugène-Pierre Davoust, , Esselte studium, 1989, (français-suédois et suédois-français, et phrases) Notes et références Voir aussi Bibliographie . Articles connexes linguistique liste de langues langues par famille langues indo-européennes langues germaniques langues scandinaves langues scandinaves orientales liste Swadesh du suédois Dialectes du suédois Swedex Språkförsvaret Liens externes Dictionnaire Français-Suédois Introduction au suédois en anglais, mais de nombreux fichiers sonores de mots ou phrases Dictionnaire de l'Académie suédoise en suédois, étymologie Dictionnaire suédois-français/français-suédois Freelang Apprendre et écouter des expressions pratiques en suédois (avec audio et illustration) Inventaire de langues Langue officielle Langue officielle de l'Union européenne
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Lech%20Wa%C5%82%C4%99sa
Lech Wałęsa
Lech Wałęsa (prononcé en polonais ), né le à Popowo (Pologne, alors sous domination allemande), est un syndicaliste et homme d'État polonais, président de la République de 1990 à 1995. Électricien de formation, il est président-fondateur du mouvement Solidarność cofondé avec Anna Walentynowicz, et devient ainsi une figure emblématique de la Pologne s'affranchissant de l'influence de l'URSS à partir de la fin des années 1970. À ce titre, il est récompensé par le prix Nobel de la paix en 1983. La réalité de son rôle d'opposant fait cependant l'objet de controverses. Engagé en politique, il est élu président de la République polonaise en 1990. Candidat à sa réélection cinq ans plus tard, il est battu au second tour par Aleksander Kwaśniewski. Il obtient seulement 1 % des voix à l'élection présidentielle de 2000. Bien que son image se soit ternie en Pologne, notamment en raison d'accusations de collaboration avec le pouvoir communiste, il bénéficie encore d'une aura internationale. Biographie Jeunesse et formation Lech Wałęsa naît à Popowo, dans le Reichsgau Danzig Westpreußen, alors occupé par l'Allemagne nazie. Son père, Bolesław Wałęsa (1908-1945), est un menuisier qui a été arrêté par les nazis et interné dans un camp de travail forcé à Młyniec (avant-poste du camp de concentration du Stutthof) avant la naissance de Lech Wałęsa ; rentré chez lui après la guerre, il meurt deux mois plus tard d'épuisement et de maladie. La mère de Lech Wałęsa est Feliksa Wałęsa (née Kamieńska ; 1916-1975), à qui il est attribué le mérite d'avoir façonné les convictions et la ténacité de son fils. Lorsque Lech Wałęsa a neuf ans, Feliksa épouse son beau-frère, Stanisław Wałęsa (1916-1981), agriculteur. Lech Wałęsa a trois frères et sœurs aînés, Izabela (1934-2012), Edward (né en 1937) et Stanisław (né en 1939), ainsi que trois demi-frères plus jeunes, Tadeusz (né en 1946), Zygmunt (né en 1947) et Wojciech (1951–1988). En 1973, la mère et le beau-père de Lech Wałęsa émigrent aux États-Unis pour des raisons économiques. Ils vivent à Jersey City, dans le New Jersey, où Feliksa meurt dans un accident de voiture en 1975, et Stanisław d'une crise cardiaque en 1981. Tous deux sont enterrés en Pologne. En 1961, Lech Wałęsa obtient un diplôme d'électricien qualifié à l'école primaire et professionnelle de Chalin et Lipno, deux villes voisines. Il travaille comme mécanicien automobile de 1961 à 1965, puis effectue son service militaire obligatoire de deux ans, atteignant le grade de caporal, avant de commencer à travailler le comme électricien au chantier naval de Lénine (Stocznia Gdańska im. Lenina), aujourd'hui chantiers navals de Gdánsk (Stocznia Gdańska). Solidarność Lancement En 1980, à la suite de la grève du chantier Lénine où il travaille, Lech Wałęsa obtient une augmentation de zlotys pour ses collègues, mais il n'a rien demandé pour les ouvriers des chantiers de réparation de Gdynia ni pour les sous-traitants. Il interrompt la grève et demande aux ouvriers de retourner travailler. Anna Walentynowicz, ne comprenant pas qu'il ne profite pas de l'occasion exceptionnelle qui est offerte d'étendre les revendications à tous les employés du bassin de Gdańsk, demande alors aux 500 des restés pour l'écouter de continuer une grève de solidarité pour les ouvriers des autres chantiers. Le lendemain, , les ouvriers du chantier Lénine décident de poursuivre la grève interrompue par Wałęsa. 10 des 13 millions de travailleurs polonais suivront. Walesa prend la tête du mouvement et Solidarność est né. Le dynamisme du mouvement l'a emporté. Wałęsa, qui a fini par se rallier à l'avis des autres membres dirigeants de Solidarność, va participer aux négociations de la « table ronde » face au vice-premier ministre Mieczysław Jagielski (cet épisode est retranscrit dans le film de Wajda l'Homme de fer). Une stricte discipline est imposée aux grévistes : occupation des chantiers navals par les ouvriers, qui n'en sortent pas, interdiction de consommer de l'alcool sur les chantiers pour ne pas créer de désordres, chaque personne présente doit être reconnue par d'autres ouvriers pour éviter les provocateurs, se faire ravitailler par les familles des grévistes, faire intervenir des intellectuels (Bronislaw Geremek et Tadeusz Mazowiecki) pour les aider à négocier avec les communistes, rester dans un cadre légal en utilisant toutes les possibilités offertes par la loi, enfin, internationaliser la crise en affichant des posters de Jean-Paul II sur les portes d'accès et les grilles, devant toutes les télévisions du monde. Le , il signe l'accord de Gdańsk qui comprend 21 revendications dont des augmentations salariales, la semaine de travail de 5 jours, le droit de grève, l'autorisation de création de syndicats indépendants et la reconnaissance du syndicat Solidarność. Meneur de grèves Il est probable que son attitude modérée a favorisé des compromis qui n'auraient pas été possibles avec ses camarades beaucoup plus radicaux. Les accords obtenus lors de la « table ronde » ont abouti à une réforme en douceur de la Constitution, évitant ainsi des conflits violents entre la population et les services d'ordres. Il devient par la suite l'un des principaux interlocuteurs du général Wojciech Jaruzelski. Des intellectuels comme Bronisław Geremek et Tadeusz Mazowiecki l'ont rejoint dès l'origine et l'ont aidé à négocier avec les communistes dès le mois d' ; ils lui ont ainsi permis d'avoir une ambition et une carrure nationale. Ce mouvement se revendique pacifique, est basé sur la non-violence, symbole fort des années Wałęsa. Proche de l'Église catholique, Wałęsa s'efforcera de limiter le mouvement social en Pologne : Lech Wałęsa est arrêté dans la nuit du 13 au , et le syndicat Solidarność suspendu ; l'opinion mondiale craignit pour sa vie. Cependant, le général Jaruzelski eut la prudence de toujours le considérer comme un interlocuteur indispensable. En novembre 1982, en relation peut-être avec en URSS la mort de Léonid Brejnev et son remplacement par Iouri Andropov, il est libéré et rétabli aux chantiers navals de Gdańsk. Bien que placé sous surveillance, Lech Wałęsa réussit à maintenir le contact avec les dirigeants clandestins de Solidarność. Bien que la loi martiale ait été levée en , nombre de restrictions ont été maintenues. En , il reçoit le prix Nobel de la paix, mais il ne se rend pas à la cérémonie car il pensait ne pas pouvoir en revenir. C'est sa femme qui fera le déplacement et lira un discours sur les problèmes rencontrés en Pologne. Malgré les persécutions, il maintient constamment le dialogue avec le gouvernement : ainsi, en 1984, après l'assassinat du père Popieluszko, il sut contenir l'indignation nationale et permit au pouvoir communiste d'organiser un procès des assassins. Après l'échec du référendum de 1987, Wałęsa redevient l'interlocuteur privilégié du général Jaruzelski et propose un compromis consistant à rétablir le pluralisme syndical, donc la légalisation de Solidarność, et en reportant le rétablissement du pluralisme politique, qui . Cet accord, accepté par le pouvoir, permettra le compromis du printemps 1989 par lequel le parlement, composé de deux chambres, Sénat et Diète (Sejm) serait élu au suffrage pluraliste, étant convenu que le Parti communiste se réservait les deux tiers des sièges à la Diète. Ce compromis servira d'exemple pour les mouvements contestataires des pays socialistes qui conduiront à la chute du mur de Berlin (). Président de la République Lech Wałęsa brigue la présidence de la République de Pologne lors des élections libres de 1990. La National Endowment for Democracy, organisme fondé par l’administration Reagan pour soutenir les activités des militants anticommunistes d'Europe de l'Est, octroie 2,5 millions de dollars à sa campagne électorale. Arrivé en tête du premier tour, il l'emporte largement au second, réunissant 74,25 % des voix face à l'homme d'affaires Stanisław Tymiński. Investi président de la République le , il permet la transition vers une véritable démocratie en Pologne. Fervent catholique, il est particulièrement défendu par son compatriote, le pape Jean-Paul II. Il soutient la restriction du droit à l’avortement, autorisé et gratuit durant la période communiste. En outre, l’Église obtient la mise en place de cours de religion à l’école. Les cours d’éducation sexuelle, instaurés en 1973, sont supprimés et remplacés par des cours sur la « vie de famille » dispensés par des prêtres. Candidat à sa réélection en , Lech Wałęsa est battu par Aleksander Kwaśniewski, jeune candidat du Parti social-démocrate de Pologne et ancien ministre communiste, qui obtient 51,72 % des suffrages au second tour. De nombreux électeurs polonais reprochaient au président sortant son trop grand conservatisme moral, l'importante place de l'Église catholique dans la vie politique et surtout la mise en place de politiques économiques de rigueur, jugées néolibérales et contraires à son programme de campagne. Sa rupture avec ses anciens alliés de Solidarność et l'instabilité gouvernementale durant son mandat sont également considérées comme des facteurs de son échec. Après la présidence Il se représente à l'élection présidentielle de 2000, mais ne recueille que 1,01 % des voix. À la suite de sa défaite aux élections présidentielle et législatives de 2000, il annonce son retrait de la vie politique. Lech Wałęsa cesse d'être membre du syndicat Solidarność à compter d', mais continue à représenter officiellement ou officieusement la Pologne et l'UE lors de cérémonies (mort de Boris Eltsine) ou d'événements politiques (crise ukrainienne). Il reste considéré, aux côtés de Jean-Paul II, comme le libérateur de la Pologne du joug communiste. Le , lors des commémorations du vingtième anniversaire de la chute du mur de Berlin, il renverse le premier domino d'une chaîne symbolisant le mur de la honte, installée à l'emplacement du mur. Il entretient des relations extrêmement tendues avec Lech Kaczyński (PiS), son ancien collaborateur lors de son accession à la tête de l'État, lui-même élu président de la République en 2005. À l'occasion des élections européennes de 2009, Lech Wałęsa apporte son soutien à la Plate-forme civique (PO) au pouvoir, et s'exprime à la convention de Libertas, parti politique européen à tendance souverainiste. Lors de l'entre-deux tours de l'élection présidentielle de 2010, qui fait suite à la mort de Lech Kaczyński dans l'avion s'étant écrasé à Smolensk, Lech Wałęsa prend publiquement position contre le candidat conservateur Jarosław Kaczyński, frère jumeau du défunt président, qu'il considère comme un « malheur ». Il appelle explicitement les électeurs polonais à voter pour Bronisław Komorowski. Il est accusé par deux historiens, en 2008, d'avoir signé, dans les années 1970, une déclaration de collaboration avec la police politique communiste. Lech Wałęsa reconnaît avoir signé « un papier » après l'une de ses interpellations, mais réfute toute accusation de collaboration avec la SB. Il a d'ailleurs été blanchi de ces accusations par la justice, en 2000. En 2008, il fait l'objet d'une pose d'endoprothèse coronaire et de l'implantation d'un stimulateur cardiaque au Houston Methodist Hospital de Houston, au Texas. En , Lech Wałęsa se propose, avec d'autres lauréats du prix Nobel, de représenter le prix Nobel 2010, Liu Xiaobo, emprisonné en Chine, aux cérémonies officielles de la remise du prix à Oslo. Il s'oppose à la tenue d’une élection présidentielle en , en pleine pandémie de Covid-19. Famille Le , Lech Wałęsa épouse Mirosława Danuta Gołoś qui travaille dans un magasin de fleurs près du chantier naval de Lénine. Peu après leur mariage, elle utilise son deuxième prénom plus souvent que son prénom, à la demande de Lech Wałęsa. Le couple a huit enfants : Bogdan (né en 1970), Sławomir (né en 1972), Przemysław (1974-2017), Jarosław (né en 1976), Magdalena (née en 1979), Anna (née en 1980), Maria-Wiktoria (née en 1982), et Brygida (née en 1985) ; Anna dirige le bureau de son père à Gdańsk à partir de 2016 et Jarosław est député. Distinctions Lech Wałęsa est, en tant qu'ancien président de la République, grand-croix des ordres polonais de l'Aigle blanc, Polonia restituta et du Mérite. Il a également été décoré des ordres étrangers suivants : Ouvrages Un chemin d'espoir, Fayard, 1987 (autobiographie) Les Chemins de la vérité, L'Archipel, 2010. Références Voir aussi Bibliographie Jean-François Martos, La Contre-Révolution polonaise par ceux qui l'ont faite, éditions Champ libre, 1983. François Gault, Walesa, éditions Le Centurion, 1981 . Jean Offredo, Lech Walesa ou l'Été polonais, éditions Cana, 1981 . Filmographie 1981 : Solidarnosc, documentaire de Serge Poljinsky 2012 : Wałęsa d'Andrzej Wajda Articles connexes Liens externes Fondation de l'Institut Lech Wałęsa Lech Walesa, archives de la Radio télévision suisse Président de la Pologne Syndicaliste polonais Syndicaliste chrétien Personnalité de l'année selon Time Magazine Personnalité du mouvement non violent Adversaire de la peine de mort Anticommuniste polonais Anticommunisme Électricien Docteur honoris causa de l'université de Gdańsk Docteur honoris causa de l'université du Chili République populaire de Pologne Lauréat du prix Nobel de la paix Lauréat polonais du prix Nobel Lauréat du prix Nobel absent à la cérémonie Citoyen d'honneur de Wrocław Citoyen d'honneur de Gdańsk Grand-croix de l'ordre Polonia Restituta Grand-croix de l'ordre du Mérite de la république de Pologne Grand-croix de l'ordre du Mérite de la République fédérale d'Allemagne Grand-croix de la Légion d'honneur Chevalier grand-croix de l'ordre du Mérite de la République italienne Chevalier grand-croix honoraire de l'ordre du Bain Grand cordon de l'ordre de Léopold Récipiendaire de l'ordre de l'Aigle blanc Récipiendaire de la médaille présidentielle de la Liberté Récipiendaire de l'ordre de la Croix de Terra Mariana de première classe Récipiendaire de l'ordre des Séraphins Naissance en septembre 1943 Naissance dans la voïvodie de Poméranie
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Windows%20NT
Windows NT
Windows NT (« New technology » ou « nouvelle technologie ») désigne la série de systèmes d'exploitation multitâche préemptif, multi-utilisateur, multiprocesseur, créés par Microsoft et ne reposant pas sur le système historique MS-DOS de Microsoft, contrairement à Windows 1.0, 2, 3.x, 95, 98 et Me. Il a permis à Microsoft et son partenaire Intel d'entrer sur le marché des serveurs, une nouvelle stratégie qui a contribué à la très forte hausse des sociétés de technologie de la seconde partie des années 1990. Historique Alors que les premières versions de Windows étaient publiées et reposaient en partie sur MS-DOS, plusieurs développements avaient lieu en parallèle pour la création d'un système d'exploitation n'ayant pas à porter l'historique de compatibilité de MS-DOS. Ces développements étaient notamment faits en partenariat avec IBM dans le projet OS/2. Mais, en 1990, Microsoft décida l'arrêt de ce partenariat pour se concentrer, seul, sur le développement de Windows NT. David Neil Cutler, un ancien employé de DEC (où il était l'un des créateurs du système VMS) engagé par Microsoft en , avait la direction du projet. , chacune des lettres WNT étant la suivante des lettres VMS dans l'alphabet. Ces trois lettres WNT ont ensuite été associées au sigle de Windows New Technology. En 2000, Microsoft abandonne l'appellation Windows NT car NT est une marque déposée de Nortel d'où risque de poursuite (Édition boîte de Windows 2000). Évolutions Pendant longtemps, Windows NT coexista avec la branche historique basée sur MS-DOS et le passage définitif à Windows NT pour toute la gamme de système d'exploitation (tant « grand public » que « entreprise ») n'eut finalement lieu qu'avec la sortie de Windows XP, en 2001. Versions Annexes Références Articles connexes Noyau Windows NT ReactOS Liens externes Microsoft Windows Produit lancé en 1993
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Luba-kasa%C3%AF%20%28langue%29
Luba-kasaï (langue)
Le luba-kasaï, aussi appelé tshiluba, ou ciluba selon l'orthographe standardisée, ou kikasaï (surtout au Katanga), est une langue bantoue du Congo-Kinshasa ayant le statut de langue nationale dans la région du Kasaï. Elle est parlée dans les provinces Kasaï-Oriental et Kasaï-Occidental. Famille Mubabinge Bilolo estime, dans son livre Vers un dictionnaire CiKam - Ciluba, que la zone lubaphone comprendrait de locuteurs, répandus en Angola, Zambie, Malawi, Tanzanie, Rwanda, Mozambique, Burundi, Ouganda et Kenya. Cette extension régionale a créé, au cours des siècles, plusieurs variantes linguistiques régionales qui ne portent pas toujours explicitement la mention Luba. C'est le cas du Cibemba, Cipemba, Cihemba, Kisonge, Kanyok, Rund, Kete, Bindji, Sanga, Kiholoholo, Ambaka, Ciluba, etc. Après la dislocation des anciens royaumes luba, la linguistique néocoloniale tente de prendre les divisions provinciales et sousrégionales (Katanga, Maniema, Kasai- Central et Kasai-oriental) comme critères de classification. C'est ainsi qu'on parle de Luba-Kasai, Luba-Katanga, Luba-Maniema ... Mais il faut toujours savoir que les Lubas du kasaï-oriental n’autorisaient pas les mariages avec d’autres clans. Classification Le tshiluba est une langue de la grande-famille des langues bantoues, de la sous-famille luba, à laquelle appartiennent d'autres langues telles que les luba-katanga (kiluba), luba-sanga (Kisanga), luba-hemba (kihemba), kibemba, kisonge, lunda, kanyoka Le nom de deux langues luba et leurs ethnies prêtent souvent à confusion : Tshiluba ou (ciluba, cena-kasai ou encore kikasai) est la variante luba parlée dans le Kasai (Kananga, Mbuji-Mayi, Mwene-Ditu, Tshikapa, Mweka, Luebo, KaZumba, Tshimbulu, Dimbelenge, etc.) Kiluba est la variante sœur parlée dans le Katanga (territoires de Kamina, Bukama, Mitwaba, Kaniama, Kabalo, Manono, Kabongo et dans une partie des territoires de Kongolo, Nyunzu, Moba, et Kalemie) Les locuteurs de ces variantes se reconnaissent tous d'une même origine historique, enfants descendant de Nkole et surtout de Ilunga-Mbidi et de Nkongolo-Mwamba. Ils auraient pris stratégiquement des routes différentes à Nsanga-Lubangu. Les nations dominantes de la grande famille Luba sont : les Baluba du Kasaï dont la langue est le tshiluba ; les Baluba du Katanga dont la langue est le kiluba. Au sens large le terme Baluba englobe les Songyes, les Bembas, les Lundas, etc. Le Kisonge est une variante est très importante, car elle révèle la parenté entre le luba est les langues de l'Ouganda, Rwanda. Burundi, Kenya et Tanzanie. Classification de Guthrie : L.31a/L31b, groupe L.30 Classification Bastin/Coupé/Mann : L.30 Au sens strict le terme Baluba désigne le Baluba du Katanga, c'est le peuple à qui on doit l'origine du nom, et ce sont eux le peuple du fameux Empire Luba. Les autres peuples tels que les Bemba, Songe, Sanga, Luba-Kasai, etc. sont issues de ce dernier. La plupart d'entre eux quittèrent le territoire Luba pour d'autres contrées. Par exemple, les Baluba du Kasaï quittèrent un lieu nommé Nsanga-Lubangu pour occuper les terres qu'ils habitent aujourd’hui dans le Kasai. Les Babemba, shona, Chewas (Nyanjas), et la plupart d'autres peuples du Malawi et de la Zambie eux quittèrent un lieu dans le territoire Luba nommé Malambo pour se retrouver ou ils sont aujourd'hui. Les Basonge eux se sont séparés de Baluba et de l'empire Luba juste après la chute du premier empereur royaume "Nkongolo MwanBa" qui par son père avait des origines songe alors que par sa mère il avait des origines Luba. Les Basonge habitent géographiquement au nord de Baluba du royaume (ou Baluba du Katanga). Cependant, à Kinshasa, quand on parle des Baluba, on fait allusion au Baluba du Kasaï, tout en ignorant l’existence de Baluba du Katanga. Au Katanga par contre, quand on parle de Baluba, on fait allusion à ceux du Katanga (donc les Baluba du royaume), alors que ceux du Kasai on ne les connaît pas sous appellation de Baluba mais plutôt sous le terme générique de Bakasai en rapport avec leur région administrative le Kasai. Une autre confusion entre les Baluba du Kasai eux-mêmes est que, au Kasai, les Baluba sont les locuteurs du Ciluba du Kasai Oriental et ceux du Katanga, alors que les locuteurs du Ciluba du Kasai Occidental sont les Lulua (Bena-Lulua) ou Bashilange, ceux du Territoire de Dimbelenge au Kasai Occidental sont les Bakwa-Luntu. Cependant avant la colonisation Belge le terme telque Bena-lulua n'existé, et celui de bashilange était utilisé par les Batshokwe pour désigner leur rivaux qui habitaient la rive droite de la rivière Kasaï. Avant Cela les peuples Lulua se reconnaissaient que par le nom de leur tribu individuelle (Bakwa-Kasanzu, Bena-Kalomba, Bena-Ngoshi, etc.) et la langue n'avait pas de nom commun parmi toutes ces tribus qui la désignait sous le nom de leur tribu . Le terme Tshiluba devint en vogue avec l'arrivée des européens qui au départ utilisaient différents noms selon la région du Kasai où ils se trouvaient: Muakulu Bashilange dans l'actuelle Kasai-Occidental, Cikwa-Luntu dans le territoire de Dimbelenge, et Buluba au Kasai-Oriental. Comme langue était pratiquement la même on commença à l'appeler Buluba-Lulua, plus tard l'appellation Tshiluba fut utilisée pour appeler la langue. Ce terme était par contre la désignation de la langue par les ethnies avoisinantes issue du terme générique de Baluba que ces ethnies attribuaient a tout peuple qui venait s'installer récemment sur leur terre ou près d'eux. C'est ainsi que plus tard pendant la deuxième vague d'immigration de Baluba au Kasai on leur collerent le terme Baluba par les Luluas (Peuple de la Première vague d'immigration au Kasai) qui se désignaient eux-mêmes Bapemba ou Bena-Moyo (pour avoir accueilli les nouveaux Baluba) . La majorité du peuple congolais ne sait pas distinguer entre ces peuples et ces langues. Suivant les régions, on a la connaissance de l'un(e) tout en ignorant l'existence de l'autre. Désignation Muluba : une personne luba Baluba : le peuple luba (pluriel de Muluba) tshiluba/ ciluba : langue de Baluba Buluba : espace luba. C'est un ensemble qui comprend : la terre, la langue, la culture, la coutume, la tradition, la société, la fierté, le fait d'appartenir à l'ethnie Luba, etc. Bref tout élément permettant de distinguer les Baluba des autres peuples ou ethnies. Ces mêmes désignations s'appliquent chez les Baluba du Katanga à l'exception de la langue qui s'appelle « kiluba ». En ce qui concerne l'orthographe dite « standardisée », qui consiste à remplacer le « tsh » du tshiluba par « c », elle est loin de faire l'unanimité. À preuve, les faits suivants: la version en tshiluba de la constitution de la République démocratique du Congo, promulguée en 2008, continue à recourir à l'orthographe avec « tsh »; la mention « mille », sur le billet de banque de mille francs congolais, a été traduite par « Tshinunu » et non « Cinunu »; certaines personnalités du Kasaï continuent à écrire leurs noms de famille avec « tsh » : Tshibangu Tshishiku, ancien Recteur de l'Université de Kinshasa et archévêque émérite de Mbujimayi; Étienne Tshisekedi, leader de l'UDPS; Raymond Tshibanda, Ministre des Affaires Étrangères; la célèbre chanteuse Tshala Muana; etc. le dictionnaire bilingue français-tshiluba et tshiluba-français, publié par Mathieu K. Mudingay en 2011. Répartition géographique Les populations qui parlent cette langue sont appelées les Baluba du Kasai désignés aussi sous le nom de Bena-Kasai (Ceux du kasai/ gens du Kasai. La terre qu'ils occupent s'appelle Le Kasai ou Kasai wa Balengela. Souvent quand l'on parle du Kasai, on a tendance à faire référence au Buluba-Kasai, donc au territoire occupé par les cilubaphones du Kasai. Ils sont composés de plusieurs tribus (Bisamba en tshiluba) singulier cisamba. Un cisamba est ensuite divisé en plusieurs clans (bifuku) singulier « cifuku » nommée aussi groupement, dans d'autres cas le clan est divisé en lignée <Mbelo/Mbelu>. Les Baluba du Kasai occupent le centre de la région du Kasai, la rivière Kasai marque exactement la limite ouest, le territoire de Mweka au nord, et celui de Kole, et de Lusambo. À l'ouest le territoire de Kabinda, au sud celui de Luilu, et de Luiza. Voici quelques tribus Luba-kasai selon leurs groupes: Bakwa et Bena- signifient « descendance de… », ou « originaire de... ». Ces tribus forment l'ethnie Luba ou communément « les baluba » précisément les Luba-Kasaï parce qu'il y a aussi une autre branche Luba dans la province du Katanga, et parle la variante Kiluba.Toutes ces tribus (Bisa) sont subdivisées en plusieurs clans (bifuku) et lignées (Mbelo) puis grandes familles (Meku a dilolo ou Cyota). Cependant les Baluba du Kasai sont groupés en plusieurs branches : Bena-Lubilanji ou Baluba Lubilanji dans le Kasai-Oriental; Bakwa-Luntu et Bakwa-Konji dans le territoire de Dimbelenge et Ndemba, Bakwa-Nyambi et divers dans les secteurs de Bakwa-Nyambi, Kasaï-Lunyeka, ainsi que Tshikapa dans le Territoire de Kamonia; les Bena-Lulua ou Bashilanga au Kasai-Occidental dans les territoires de : Ndemba, Luebo, Kazumba, Dibaya, Kananga, Kamonia, et les Bena-Mayi (Mayi-Munene) dans le secteur de Tshikapa territoire de Kamonia. Le tshiluba est la langue parlée dans les villes de : Kananga, Mbuji-Mayi, Tshikapa, Mwene-Ditu, Lusambo, Mweka Variétés Dans ces deux provinces du Kasai (Kasai Occidental et Kasai Oriental), cette langue comporte quelques différences phonétiques et lexicales qui sont soit des synonymes soit de différences dues au système de transcription. La phonétique allemande, flamande, française ou wallonne, anglaise et portugaise ont introduit de l'extérieur de différences que les élèves luba ont aujourd'hui intériorisées. Quelques exemples : les sons p (lèvres rapprochées et non fermées) et - h dans les mots lupemba et luhemba (kaolin), ou encore la localité de Lupatapata / Luhatahata sans oublier Ci-/Tshi-luba''' et Ki-luba (kaolin. En RDC, il n'y a aucune institution chargée de réglementer la grammaire et l'orthographe de cette langue, raison pour laquelle le ciluba standard n'est pas véritablement défini. Le ciluba tel qu'officiellement parlé et écrit au Kasaï oriental et Kasaï occidental, est régionalement peu différent. Voilà la raison pour laquelle il y a tendance à croire qu'il en existe plusieurs variantes régionales alors que cette hypothèse est fausse. Les différences sont très minimes, souvent elles sont phonétiques et grammaticales comme on en trouve partout dans le monde. Il existe une prononciation classique et une prononciation traditionnelle ou rurale. Par exemple : Il existe d'autres régionalismes tels que ceux des baketes et des bakwa-mfuyi, qui sont aussi à considérer comme des variantes du tshiluba, car tous ces luba-phones se comprennent toujours malgré les différents accents et les variations phonétiques et sémantiques. Dans le langage courant, on désigne le parlé du Kasai Occidental sous le terme de « Cena-Lulua » et celui du Kasai oriental sous le terme de « Ciluba-Lubilashi». Mais il y a une autre réalité plus profonde, car dans chacune de ces variantes, il y a aussi une série d'autres variantes. « Cena-Lulua », « Ciluba-Lubilash», n'excluent pas de variantes sous-régionales. Les noms des variantes régionales ou sous-régionales en « Ciluba » prennent souvent les préfixes « Cena » et « Cikwa » suivi d'un nom d'une tribu, clan ou du lieu où il est parlé, ainsi donc nous avons : Cena-Mfuamba (Ciluba Cia Bena-Mfuamba) Cikwa-Luntu (Ciluba cia Bakwa-Luntu) Cikwa-Nyambi (Ciluba cia Bakwa-Yambi) Cikwa-Dishi ou Disho (Ciluba cia Bakwa-Dishi ou Disho) Cikwa-Kalonji (Ciluba cia Bakwa-Kalonji) Etc. /Cikwa et Cena signifient « le parlé de... » ou « Comme/tel que parlé par.. » ou tout simplement « parlé de ». Il existe aussi une différence entre les villes et les villages. Au village, le Ciluba est encore parlé dans ses formes les plus pures alors que les parlés de grandes villes sont moins pures avec beaucoup de mots d'emprunt surtout au français mais aussi à d'autres langues du Congo tels que le Swahili, le Kikongo et le Lingala. C'est ainsi on parle de « Ciluba Cia Kananga », « Ciluba Cia Mbuji-Mayi », « Ciluba Cia Tshikapa », ou encore « Ciluba cia Mwene-Ditu », etc. Statut officiel Le tshiluba a le statut de langue nationale au Congo-Kinshasa au côté du Lingala, du swahili et du kikongo ya leta. Le français est la langue officielle du pays. Notions Il n'existe pas de masculin féminin en tshiluba, mais néanmoins il existe certains mots et expressions pour designer un homme ou une femme dans une situation quelconque. le pluriel se forme en modifiant le préfixe tout en gardant le suffixe. Il existe aussi des mots invariables comme : mfumu, lufu, nshima, bidia, bukula'', butuku, mpunda, nkuda, mayi, buowa, moma (boa), nyoka, nzubu, tulu, etc. Prononciation Vocabulaire Culture Le tshiluba est aussi la musicale du Congo-Kinshasa après le lingala. Il est la langue du Kasala, du Tshinkimbwa et du Mutuashi. Il existe aussi d'autres styles de culture comme le Tshanga. Tshala Muana chante principalement en Tshiluba et elle est la plus grande vedette de l'expression Luba qu'on ait connu à ce jour, d'autres groupe sont aussi connus ce sont les « Bayuda du Congo », etc. Le Tshiluba est aussi la deuxième langue préférée des artistes de la musique populaire de Kinshasa (la rumba congolaise) après le Lingala; souvent dans leurs chansons ils y insèrent des paroles et morceaux de musique en cette langue du Kasai. Notes et références Annexes Bibliographie Liens externes Dictionnaire cilubà-français Cilubà (African Languages) Résumé des règles d’orthographe & exercices Carte ethnico-linguistique du Congo Site web sur la sémantique du Tshiluba Langue en république démocratique du Congo Langue bantoue Langue à tons Inventaire de langues
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Georges%20Kersaudy
Georges Kersaudy
Georges Kersaudy est un traducteur, réviseur, polyglotte et espérantiste français né le et mort le au Havre. Biographie Georges Kersaudy a abordé très jeune l'étude de plusieurs langues romanes et germaniques et a découvert en 1936 que la connaissance de l'espéranto ouvrait un accès privilégié aux langues d'Europe centrale et orientale. Il est durant toute sa vie un ardent défenseur de cette langue, qualifié d'« ambassadeur de l'Espéranto », à l'instar de personnalités de la même génération comme Umberto Eco ou Albert Jacquard. À l'occasion de la publication d'un mémoire collectif présenté par les universités de Louvain (Belgique), Rio de Janeiro (Brésil) et de Lille3 (France), il est présenté par comme une des les . De 1941 à 1946, il a obtenu à la Sorbonne les diplômes d'allemand, de littérature et civilisation américaines, de langues et littératures scandinaves modernes et de philologie roumaine. Au cours de la même période, il a obtenu à l'École nationale des langues orientales vivantes les diplômes de russe, roumain, hongrois et finnois. Grâce à une mémoire extraordinaire et à un véritable intérêt pour les langues (« Au-dessus de dix, ça devient très facile »), M. Kersaudy a acquis également une bonne connaissance de nombreuses autres langues, qu'il n'a cessé de réapprendre durant les quarante années suivantes, grâce à ses voyages et à la parution de nouvelles méthodes, dont l'Assimil. À l'âge de 80 ans, il revendique au cours d'une interview, la maitrise d'une cinquantaine de langue, grâce notamment à ses nombreux voyages dans de nombreux pays du monde. Ses derniers « réapprentissages » concernent l'hébreu, le grec et le chinois, qu'il craignait d'oublier. Cette compétence particulière lui permet d'être évoqué dans l'émission d'Éva Bester diffusée sur France-Inter le 3 avril 2014 qui explique le mécanisme d'apprentissage des langues étrangères, notamment européennes. Ayant commencé sa carrière au ministère des Affaires étrangères, en poste à Moscou et Belgrade, il est ensuite devenu traducteur aux Nations unies, puis réviseur au Conseil des ministres de l'Union européenne. Il a occupé des postes dans diverses capitales des quatre continents, tout en participant à de nombreuses missions dans le monde entier, et a exercé les fonctions d'expert traducteur pour la Cour d'appel et le tribunal de grande instance de Paris. Il a eu ainsi l'occasion d'établir des traductions et des révisions à titre officiel à partir d'une cinquantaine de langues. Georges Kersaudy est le père de l'historien François Kersaudy. L'éminent polyglotte avait d'ailleurs indiqué à son fils de pouvoir lire une prochaine traduction d'un de ses livres en hébreu. En , il est tête de liste aux élections européennes de la liste de Europe Démocratie Espéranto pour la région Île-de-France, il a recueilli sur son nom soit 0,21 % des suffrages exprimés. Ouvrage Un seul ouvrage répertorié : Langues sans frontières. À la découverte des langues de l'Europe, Autrement, 2001, coll. « Frontières », 383 p., . Préface Il est l'auteur de la préface du livre d'Henri Gueguen 1-2-3 Parlez ! : une nouvelle manière d'apprendre les langues édité chez Bécherel qu'il termine en ces termes: Il est hors de doute que cette méthode remarquablement efficace contribuera un jour prochain à la naissance d’une conception moderne dans le domaine de l’acquisition des langues dites « étrangères » et à l'apparition d’une génération d’Européens réellement multilingues. Notes et références Annexes Bibliographie André Cherpillod, Georges Kersaudy (1921-2015) (Biographie), éd. La Blanchetière 2015 Articles connexes Espérantiste Hyperpolyglotte Liens externes Entretien avec Georges Kersaudy paru dans Le Monde de l'espéranto Langues sans frontières dans le site web de SAT-Amikaro Georges Kersaudy au Forum des Langues du Monde (25 mai 2003, Toulouse) Naissance en février 1921 Élève de l'Institut national des langues et civilisations orientales Linguiste Espérantiste français Résistant français Décès en juin 2015 Décès à 94 ans
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Kirov%20%28oblast%20de%20Kirov%29
Kirov (oblast de Kirov)
Kirov (en ) est une ville de Russie et la capitale administrative de l'oblast de Kirov. Sa population s'élevait à habitants en 2015. Géographie Kirov se trouve à au nord-est de Moscou. Climat Histoire Kirov s'est appelée initialement Viatka () puis de 1457 à 1780 Khlynov () et de nouveau Viatka de 1780 à 1934. Kirov est une gare importante sur le chemin de fer Transsibérien, à de Moscou. La ville fut renommée en en l'honneur du dirigeant soviétique Sergueï Kirov, dont l'assassinat, le , donna le départ aux Grandes Purges staliniennes. Changement de nom Le , la question du retour au nom de Viatka a été posée par voie de référendum, mais ce changement a été refusé par la population. Rejet à nouveau en 1997 à la suite d'un deuxième référendum. Depuis, le mouvement « Notre Viatka » () a vu le jour et cherche à restaurer le nom de Viatka. Le , un des leaders du mouvement public « Pour le retour de la ville de Kirov au nom de Viatka », Alexandre Tchoutovyme, a présenté son projet au conseil municipal et, le , le gouverneur Nikita Belykh a ordonné la mise sur pied d'études sociologiques et financières sur l'impact d'un éventuel changement de nom. Le , la commission a rendu compte de ses travaux au gouverneur et conclu à la nécessité de la tenue d'un nouveau référendum ; cependant la majorité de la population sondée entre 2006 et 2010 se prononce contre tout changement de nom. Population Recensements (*) ou estimations de la population : Transports Kirov se trouve sur le chemin de fer Transsibérien, à de Moscou. La ville dispose également d'un aéroport (fondé en 1937) du nom de Pobedilovo, à vingt-deux kilomètres du centre-ville. Des vols réguliers le relient à Moscou, Saint-Pétersbourg, Sotchi, Anapa et Narian-Mar. Patrimoine architectural Monastère de la Dormition de la Mère de Dieu de saint Triphon (1684) Église Saint-Jean-Baptiste (1717) Cathédrale du Sauveur (1769) Église du Sacré-Cœur (1903) Collégiale Saint-Séraphin-de-Sarov (1904) Culture Musées Musée régional Musée d'art Vasnetsov Maison-musée Saltykov-Chtchedrine Musée Alexandre Grine Musée de paléontologie Planétarium Théâtres Théâtre national de marionnettes Théâtre sur la Spasskaïa Théâtre régional dramatique Cirque national de Kirov Sport FK Dinamo Kirov, club de football fondé en 1923. Personnalités liées à la ville Anna Alminova (1985-), athlète russe Aleksej Borovitin (1954-), sauteur à ski soviétique. Grigoriy Degtyaryov (1958-2011), décathlonien, citoyen d'honneur. Oksana Domnina (1984-), patineuse russe. Valery Dudin (1963-), lugeur soviétique. Matveï Goussev (1826-1866), astronome russe. Valentin Ianine (1929-), historien et archéologue soviétique puis russe. Maria Isakova (1918-2011), patineuse de vitesse soviétique. Ilia Jiline (1985-), joueur russe de volley-ball. Natalia Jouravliova (1974-), romancière et poétesse russe. Olga Kuragina (1959-), athlète soviétique. Albert Likhanov (1935-), écrivain russe. Yekaterina Shikhova (1985-), patineuse de vitesse russe. Nikolaï Tchaïkovski (1850-1926), révolutionnaire russe et président du Gouvernement provisoire de la région de l'oblast du Nord. Iouri Vchivtsev (1940-2010), footballeur soviétique. Notes et références Lien externe Informations sur Kirov Articles connexes Jouets de Dymkovo Capitale de sujet fédéral en Russie Ville universitaire en Russie Ville récipiendaire de l'ordre du Drapeau rouge du Travail Changement de nom de ville dans l'Histoire
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Sarasvati
Sarasvati
Sarasvati, un fleuve mythique mais qui a peut-être existé dans l’Antiquité indienne, Sarasvati, une rivière dans le Gujarat arrosant Sidhpur, Sarasvati, une déesse du panthéon hindou.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Longueur%20d%27onde
Longueur d'onde
La longueur d’onde est une grandeur physique homogène à une longueur, caractéristique d'une onde monochromatique dans un milieu homogène, définie comme la distance séparant deux maxima consécutifs de l'amplitude. La longueur d'onde dépend de la célérité ou vitesse de propagation de l'onde dans le milieu qu'elle traverse. Lorsque l'onde passe d'un milieu à un autre, dans lequel sa célérité est différente, sa fréquence reste inchangée, mais sa longueur d'onde varie . Lorsque l'onde n'est pas monochromatique, l'analyse harmonique permet de la décomposer en une somme d'ondes monochromatiques. Les phénomènes physiques ne sont jamais strictement périodiques ; l'analyse spectrale aboutit à une somme infinie d'ondes monochromatiques. On considère alors la longueur d'onde dominante, c'est-à-dire celle qui correspond à la fréquence qui transporte le plus d'énergie, ou à la fréquence centrale de la plage qui transporte le plus d'énergie. Les longueurs d'onde sont d'un usage courant en acoustique, en , en optique. Généralités Une onde est une perturbation qui se propage dans un milieu sans modifier de façon permanente ses propriétés. Pour étudier ces perturbations, il est utile de simplifier la réalité, en considérant que le milieu est homogène et que les ondes sont monochromatiques, c'est-à-dire se répètent à l'infini avec une seule fréquence. L'analyse spectrale montre que, si les relations physiques dans le milieu sont linéaires, toutes les perturbations peuvent se décrire en une série, éventuellement infinie, de phénomènes périodiques monochromatiques, décrits par des sinusoïdes. On étudie séparément les transitions entre les milieux homogènes. Si un milieu varie progressivement, on considère que cette variation est une suite de transitions entre des milieux extrêmement proches. Dans ces conditions et avec ces méthodes, l'étude des ondes monochromatiques dans un milieu homogène est la base de toutes les autres études. Dans un milieu homogène, une perturbation monochromatique se propage avec une célérité constante. Si on observe l'état du milieu en un point donné, il se retrouve identiquement à chaque période. Si on observe l'état du milieu entier en un instant donné, la longueur l'onde est la distance entre deux points qui sont au même état. On peut choisir comme point de référence pour la mesure le passage en baisse au point d'équilibre, ou tout autre point bien défini. En physique, on note souvent la longueur d'onde par la lettre grecque λ (lambda). Si l'onde décrit une fonction périodique quelconque, on peut définir la longueur d’onde comme le plus petit λ > 0 tel que pour tout x, on ait : La longueur d’onde est l’équivalent spatial de la période temporelle. En effet, la longueur d’onde est la distance parcourue par l’onde au cours d’une période. Si on appelle c la célérité de l’onde et T sa période temporelle et f sa fréquence, on a : ce qui équivaut à puisque La période est l’équivalent temporel de la longueur d’onde : la période est le temps minimal qui s’écoule entre deux répétitions identiques de l’onde en un même point. Pour une onde sinusoïdale, la longueur d’onde est la distance entre deux pics de même signe successifs. La longueur d'onde en optique La longueur d'onde a une importance historique et pratique en optique. Au , Joseph von Fraunhofer étudiait le spectre solaire, et relia les couleurs de la lumière décomposée par le prisme optique aux longueurs d'onde des rayonnements correspondants, calculées d'après les interférences au passage d'un réseau optique. Les réseaux optiques relient, par une relation géométrique, les longueurs d'onde aux couleurs. Les réseaux optiques et les filtres interférentiels continuent d'avoir beaucoup d'applications, et leur calcul implique la longueur d'onde. On a donc l'habitude, en optique, de caractériser les rayonnements par leur longueur d'onde. La vitesse de la lumière dans l'air est peu différente de celle dans le vide, mais elle varie sensiblement dans les divers milieux qu'elle traverse, l'eau, les verres optiques, les milieux organiques qui composent l'œil humain. La fréquence, liée à l'énergie que transporte le rayonnement électromagnétique quand on le considère comme un flux de photons, est invariable. Par conséquent, la longueur d'onde varie selon les milieux traversés. La variation de vitesse provoque, au passage d'un milieu à un autre, des réfractions. Quand la célérité de la lumière varie, la longueur d'onde varie. Cette variation dépend légèrement de la fréquence, ce qui cause aussi de la dispersion. La longueur d'onde dans le matériau de la fibre optique est un paramètre capital pour en déterminer le mode de transmission. La longueur d'onde en acoustique et en radio L'histoire de l'acoustique commence avec l'étude de phénomènes vibratoires, dont la fréquence, calculée par extrapolation de systèmes vibrants de plus grandes dimensions, était la caractéristique la plus accessible. La longueur d'onde n'intervient que dans le calcul des résonances dans un tube. À partir du , les systèmes électroniques ont permis d'étendre progressivement le domaine des fréquences produites. Dans les premiers temps de la radiodiffusion, on désignait plus généralement le signal par sa longueur d'onde que par sa fréquence. On classait les bandes en grandes ondes, ondes moyennes et ondes courtes, et on disait plutôt que . La longueur d'onde reste une caractéristique secondaire, importante quand il s'agit d'antenne radioélectrique et de ligne de transmission. Comme celle de la lumière dans différents milieux, la célérité des ondes électromagnétiques est inférieure dans les lignes de transmission à ce qu'elle est dans le vide, tandis que la fréquence reste invariable. Vecteur d'onde et nombre d'onde À chaque longueur d’onde est associée un nombre d’onde et un vecteur d’onde. Le nombre d’onde est une grandeur proportionnelle au nombre d’oscillations qu’effectue une onde par une unité de longueur : c’est le nombre de longueurs d’onde présentes sur une distance de unités de longueur. Ce nombre d’onde est ainsi une grandeur inversement proportionnelle à la longueur d’onde. Son unité est le radian par mètre. Le vecteur d’onde (ou « vecteur de phase », en électronique notamment) est un vecteur représentant une onde. La norme du vecteur correspond au nombre d’onde (lié à l’inverse de la longueur d’onde), et sa direction indique la direction de propagation de l’onde. Le vecteur d’onde est très utile pour généraliser l’équation d’une onde à la description d’une famille d’ondes. Si toutes les ondes d’une famille se propagent dans la même direction et possèdent la même longueur d’onde, elles peuvent toutes être décrites par le même vecteur d’onde. Le cas le plus courant d’une famille d’onde respectant ces conditions est celle d’une onde plane, pour laquelle la famille d’ondes est également cohérente (toutes les ondes possèdent la même phase). Onde électromagnétique Une onde électromagnétique se propage dans le vide, à une vitesse constante et indépassable. La vitesse de la lumière dans le vide c est une importante constante physique. où : est la longueur d’onde dans le vide de l’onde ; unité = mètre (m) c est la vitesse de la lumière (≈) ; unité = mètre par seconde (m/s) (nu) est la fréquence de l’onde ; unité = hertz (Hz) Longueur d'onde de De Broglie Louis de Broglie a découvert que toutes les particules physiques dotées d’une quantité de mouvement ont une longueur d’onde, nommée longueur d’onde de De Broglie (voir l’article Mécanique ondulatoire). Pour une particule relativiste, la longueur d’onde de De Broglie est donnée par Où: est la constante de Planck, est la quantité de mouvement de la particule, le facteur de Lorentz, la masse de la particule au repos, la vitesse, et la célérité de la lumière dans le vide. Longueur d'onde thermique de De Broglie La longueur d'onde thermique de De Broglie correspond à la longueur d'onde de De Broglie typique des particules d'un gaz porté à une température T donnée. Cette grandeur intervient (entre autres) dans les discussions justifiant que les effets quantiques sont négligeables quand on considère un volume macroscopique de gaz. Annexes Articles connexes Longueur d'onde de Compton Multiplexage en longueur d'onde Nombre d'onde Vecteur d'onde Notes et références Onde Distance et longueur Électromagnétisme Optique
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Lois%20de%20Kepler
Lois de Kepler
En astronomie, les lois de Kepler décrivent les propriétés principales du mouvement des planètes autour du Soleil. L'éponyme des lois est l'astronome Johannes Kepler (-) qui les a établies de manière empirique à partir des observations et mesures de la position des planètes faites par Tycho Brahe, mesures qui étaient très précises pour l'époque (2 minutes d'arc de précision). Copernic avait soutenu en 1543 que les planètes tournaient autour du Soleil, mais il s'appuyait sur le mouvement circulaire uniforme, hérité de l'antiquité grecque, et les moyens mathématiques n'étaient pas si différents de ceux utilisés par Ptolémée pour son système géocentrique. Kepler publie les deux premières lois en dans puis la troisième en dans . Les orbites elliptiques, telles qu'énoncées dans ses deux premières lois, permettent d'expliquer la complexité du mouvement apparent des planètes dans le ciel sans recourir aux épicycles, excentriques et autre équant (ou substituts de celui-ci) des modèles copernicien et ptoléméen. En 1687, s'appuyant sur les travaux de Galilée, Kepler et Huygens, Isaac Newton découvre la loi de la gravitation qui lui permet d'expliquer les trois lois de Kepler. Voltaire (-), dans ses Éléments de la philosophie de Newton de , a été le premier à appeler « lois » celles de Kepler. Lalande (-), dans son Abrégé d'astronomie de , semble avoir été le premier à énumérer et numéroter les trois lois de Kepler dans l'ordre selon lequel elles sont habituellement données aujourd'hui. Énoncé des trois lois de Kepler Première loi – Loi des orbites La première loi de Kepler est dite « loi des orbites » ou « loi des ellipses ». Les planètes du système solaire décrivent des trajectoires elliptiques, dont le Soleil occupe l'un des foyers. Plus généralement, les objets célestes gravitant autour du Soleil décrivent des trajectoires qui sont des coniques dont le Soleil est un foyer. Dans le cas des comètes, on peut en effet avoir aussi des trajectoires non-fermées, paraboliques ou hyperboliques. Dans le référentiel héliocentrique, le Soleil occupe toujours l'un des deux foyers de la trajectoire elliptique des planètes qui gravitent autour de lui. À strictement parler, c'est le centre de masse qui occupe ce foyer ; la plus grande différence est atteinte avec Jupiter qui, du fait de sa masse importante, décale ce centre de masse de ; soit solaires — des déplacements plus importants peuvent être obtenus en cumulant les effets des planètes sur leur orbite. Les ellipses que décrivent les centres de gravité des planètes sont quasi circulaires, ayant une faible ou très faible excentricité orbitale, les plus élevées étant celles de Mercure (~0,2), suivie de celle de Mars (~0,09). C'est cette dernière que Kepler a utilisée pour sa découverte de la première loi, et il est aidé en cela par la faiblesse de l'excentricité de l'orbite de la Terre (~0,017) relativement à celle de Mars. Les foyers sont eux bien distincts du centre de l'ellipse. Deuxième loi – Loi des aires La deuxième loi de Kepler est dite « loi des aires ». Si est le Soleil et une position quelconque d'une planète, l'aire (de la surface) balayée par le segment entre deux positions et est égale à l'aire balayée par ce segment entre deux positions et si la durée qui sépare les positions et est égale à la durée qui sépare les positions et . La vitesse d'une planète devient donc plus grande lorsque la planète se rapproche du Soleil. Elle est maximale au voisinage du rayon le plus court (périhélie), et minimale au voisinage du rayon le plus grand (aphélie). De cette deuxième loi, on déduit que la force exercée sur la planète est constamment dirigée vers le Soleil. Kepler écrira à un collègue : « Une chose est certaine : du Soleil émane une force qui saisit la planète ». De la loi des aires découle directement l'équation de Kepler qui permet de trouver l'aire parcourue en fonction de la position exacte d'une planète. En effet la deuxième loi de Kepler implique que la planète accélère en approchant du Soleil et décélère en s'éloignant du Soleil. La vitesse n'est donc pas constante mais seulement la vitesse aréolaire (la planète balaie des aires égales en des intervalles de temps égaux) . C'est pourquoi à la planète n'a pas parcouru un angle de 90° mais a balayé une aire de . L'équation est de la forme . Avec l'aire parcourue (connue sous le nom d'anomalie moyenne), l’excentricité et l'angle au centre de l'ellipse. Comme l'équation de Kepler est non linéaire (en ), le problème inverse qui revient à trouver l'angle de la planète en fonction de l'aire (et donc du temps), ne possède pas de résolution simple. Mais il existe une solution exacte sous forme de séries (sommes infinies) ainsi que des approximations obtenues par la méthode de Newton. En partant, par exemple, de on a : Troisième loi – Loi des périodes La troisième loi de Kepler est dite « loi des périodes » ou « loi harmonique ». Le carré de la période sidérale d'une planète (temps entre deux passages successifs devant une étoile) est directement proportionnel au cube du demi-grand axe a de la trajectoire elliptique de la planète : avec k constant. Les lois de la gravitation universelle énoncées par Isaac Newton permettent de déterminer cette constante en fonction de la constante gravitationnelle G, de la masse du Soleil M et de la masse de la planète m gravitant autour du Soleil selon soit, avec M>>m En exprimant les distances en unités astronomiques et les périodes en années, la loi s'exprime très simplement : De cette troisième loi, appelée aussi « loi harmonique de Kepler » (car elle exprime un invariant à travers tout le système solaire, « donc » une certaine harmonie de celui-ci, le mouvement de toutes les planètes étant unifié en une loi universelle), on déduit qu'il existe un facteur constant entre la force exercée et la masse de la planète considérée, qui est la constante de gravitation universelle, ou constante gravitationnelle. Cette formule, avec celles de l'ellipse, permet de calculer les différents paramètres d'une trajectoire elliptique à partir de très peu d'informations. En effet, Johann Lambert (1728 - 1777) montra que la connaissance de trois positions datées permettait de retrouver les paramètres du mouvement. Forme newtonienne de la troisième loi de Kepler Isaac Newton comprit le lien entre les lois de la mécanique classique et la troisième loi de Kepler. Il en déduisit la formule suivante : , plus souvent sous la forme où : est la période de révolution de l'objet, est le demi grand axe de la trajectoire elliptique, est la constante de la gravitation universelle, est la masse de la planète, est la masse de l'étoile. Dans le cas d'un système étoile/planète, la masse de la planète peut être négligée par rapport à la masse de l'étoile : On commence par établir la loi des aires : Soit . On a . Donc . Soit l'aire balayée par le vecteur pendant et la variation de pendant le même temps. On a d'où . L'aire de l'ellipse valant , on en déduit que . De plus on a . On en déduit que d'où, en élevant au carré . Quand ces lois s'appliquent-elles ? Un exercice mathématique classique consiste à démontrer qu'on trouve les trois lois de Kepler pour un corps en mouvement à partir du moment où on admet que ce corps est soumis à une accélération inversement proportionnelle au carré de sa distance à un point fixe, et dirigée vers ce point. On parle d'accélération en 1/r². Pour un même corps placé dans différentes conditions initiales, la troisième loi s'applique, avec un coefficient dépendant du problème. Cas de la gravitation En admettant que le Soleil soit infiniment lourd par rapport aux planètes, et en négligeant leurs interactions entre elles, on constate que les planètes sont soumises aux trois lois. De plus, en combinant le principe fondamental de la dynamique (deuxième loi de Newton) et la loi universelle de la gravitation, on trouve que l'accélération est indépendante de la masse du corps mobile dans le cas d'un mouvement pour lequel la force qui s'applique est la gravité. En conséquence, la constante de la troisième loi est la même pour toutes les planètes, mais aussi pour les autres corps en orbite autour du soleil, s'ils ne sont pas sous l'influence gravitationnelle notable d'un autre corps. On peut appliquer les lois de Kepler pour tout autre corps en orbite autour d'un objet central prépondérant ; seule la constante de la troisième loi change, selon la masse de cet objet central. C'est le cas, par exemple, de la Lune par rapport à la Terre, ou d'un satellite artificiel en orbite autour de celle-ci, et pour les multiples lunes des planètes du système solaire. Problème à deux corps Les lois de Kepler peuvent s'appliquer simplement dans le cas d'un problème à deux corps, sans la présence d'un objet central prépondérant : dans ce cas (comme d'ailleurs dans le cas général), le point central auxquelles se réfèrent les deux premières lois n'est pas le centre du corps le plus massif, mais le centre de masse (ou barycentre) des objets en interaction. Cas de forces autres que la gravitation Comme on l'a dit plus haut, les lois de Kepler ne sont pas limitées à la gravitation. Elles s'appliquent pour toute accélération orbitale se manifestant en 1/r². Or c'est aussi le cas de la loi de Coulomb en électrostatique. L'exemple des lois de Kepler peut aussi être mentionné dans certains modèles pour les électrons orbitant autour d'un noyau atomique. Le modèle de Bohr–Sommerfeld prévoit d'ailleurs des orbites elliptiques pour les électrons. Par contre, on n'a plus indépendance par rapport à la masse du corps mobile. La constante dans la troisième loi dépend des constantes de la force, et de la masse (indépendante d'un électron à l'autre). Toutefois la physique quantique considère aujourd'hui que cette notion d'électrons en orbite elliptique autour des noyaux atomiques n'est qu'une approximation, qui fut autrefois utile pour les chercheurs. Découverte de nouveaux corps célestes Johannes Kepler découvre ses lois grâce à un travail d'analyse considérable des observations astronomiques établies par Tycho Brahe, qui sont bien plus précises que celles déjà connues, il s'appuie en particulier sur les positions de Mars, dont il étudie le mouvement dès 1600. Il est persuadé que le soleil est, d'une façon ou d'une autre, le « véritable » centre du système solaire (pour les planètes extérieures comme Mars, Copernic utilise un point fictif voisin du soleil comme centre d'un cercle sur lequel tourne à vitesse uniforme le centre d'un petit épicycle portant la planète). Guidé par cette conviction et après de longs errements, il finit par découvrir que le mouvement des planètes est elliptique, avec le soleil placé en un foyer de l'ellipse. Ses résultats et la façon dont il y est parvenu sont consignés dans son ouvrage majeur, l'Astronomia nova, paru en 1609, mais de fait terminé fin 1605. Ses lois ont permis, elles-mêmes, d'affiner les recherches astronomiques et de mettre en évidence des irrégularités de mouvements de corps connus, par une étonnante progression de l'analyse. L'exemple le plus spectaculaire fut celui des irrégularités d'Uranus qui permit la découverte de Neptune par Le Verrier (1811 - 1877), par le calcul : découverte confirmée par l'observation de Galle (1812 - 1910) en 1846. Notes et références Voir aussi Bibliographie . . . . . Articles connexes Cinématique > Mouvement elliptique Équation de Kepler Équation du temps. Donne la différence entre l'heure indiquée par le Soleil et celle indiquée par une montre. Démonstration des lois de Kepler Moment cinétique spécifique, démonstration des lois de Kepler relativement simple à partir de la conservation du moment cinétique Mouvement képlérien Problème à deux corps Révolution copernicienne Liens externes Activités pédagogiques Kepler Démonstration des trois lois de Kepler et de propriétés d'une ellipse . Mécanique céleste Kepler Johannes Kepler Loi scientifique découverte au XVIIe siècle
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https://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9rie%20de%20Taylor
Série de Taylor
En mathématiques, et plus précisément en analyse, la série de Taylor au point d'une fonction (réelle ou complexe) indéfiniment dérivable en ce point, appelée aussi le développement en série de Taylor de en , est une série entière construite à partir de et de ses dérivées successives en . Une fonction est dite analytique en quand cette série coïncide avec au voisinage de . Principe Soit une fonction indéfiniment dérivable en un point . Le développement de Taylor en ce point d'un polynôme de degré inférieur ou égal à est : . L'unique polynôme de degré inférieur ou égal à dont les dérivées en jusqu'à l'ordre coïncident avec celles de la fonction est donc : . On l'appelle le polynôme d'interpolation d'Hermite de en à l'ordre . Ce polynôme est aussi la partie principale du développement limité de en à l'ordre , donné par la formule de Taylor. La série de Taylor de en sera définie comme la série entière dont la -ième somme partielle est égale à , pour tout entier . Définition Soit une fonction d'une variable réelle ou complexe, indéfiniment dérivable en un point . La série de Taylor de en ce point est la série de fonctions : , qui s'écrit sous forme synthétique : , où est la factorielle de et désigne la dérivée n-ième de . Cette série de fonctions (convergente ou non) est une série entière de la variable . La notation a encore un sens en analyse fonctionnelle dans les algèbres normées, réelles ou complexes ; mais cette généralisation ne sera pas abordée dans cet article. Si , la série est aussi appelée la série de Maclaurin de . Développements en série de Maclaurin des fonctions usuelles Dans le tableau ci-dessous, on a utilisé les notations suivantes : les nombres apparaissant dans les développements de et de sont les nombres de Bernoulli ; , apparaissant dans le développement de , est un coefficient binomial (généralisé) : ; Les nombres dans le développement de sont les nombres d'Euler. Convergence de la série de Taylor La série de Taylor d'une fonction polynomiale n'a qu'un nombre fini de termes non nuls. La série de Taylor est une série entière. Elle admet donc un rayon de convergence , et sur le disque de centre et de rayon , la série converge normalement sur tout compact. Cependant : le rayon de convergence ne donne en général pas de renseignements sur la taille du domaine de définition de ; pour des fonctions de variable réelle, la somme de la série de Taylor de en sur son disque de convergence peut être différente de la fonction ; pour des fonctions de variable réelle, il peut arriver que soit nul (la série diverge en tout point autre que l'origine), bien que soit indéfiniment dérivable en tout point ; ces deux derniers phénomènes ne peuvent se produire pour des fonctions de variable complexe. Par exemple, si , prolongée par continuité en 0 par , alors est indéfiniment dérivable en tout point, et toutes les dérivées de sont nulles en , donc la somme de la série de Taylor de est nulle (et son rayon de convergence est infini), alors que la fonction n'est jamais nulle, sauf en 0. Ce phénomène vient de ce que la fonction est (négligeable près de 0 par rapport à toute puissance de ). C'est un exemple de fonction régulière non analytique. Si la fonction vaut la somme de sa série entière au voisinage de , alors on dit que est analytique. Cette définition est valable aussi bien pour les fonctions d'une variable réelle que pour les fonctions d'une variable complexe. Toutefois, une fonction d'une variable complexe analytique est plus fréquemment dite holomorphe : pour qu'elle le soit, il suffit de la supposer dérivable. C'est un des premiers résultats de rigidité en analyse complexe. Pour une fonction entière, c'est-à-dire holomorphe sur tout le plan complexe, le développement en série de Taylor en tout point a un rayon de convergence infini et la somme de la série coïncide avec la fonction. Notes et références Notes Références Voir aussi Formulaire de développement en série entière Série de Laurent Série formelle Théorème de Borel Théorème de Taylor Transformation du boustrophédon Modèles de Taylor Analyse réelle Analyse complexe Taylor pl:Wzór Taylora#Szereg Taylora
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Timor%20oriental
Timor oriental
Le Timor oriental, en forme longue la république démocratique du Timor oriental, en et , en tétoum : et , est un pays d'Asie du sud est . Il est constitué de la moitié orientale de l'île de Timor , de l'Oecusse, une exclave située dans la partie occidentale de cette île de la Sonde, entourée par le Timor occidental sous souveraineté indonésienne, ainsi que des îles d'Atauro et Jaco. La capitale du Timor oriental est Dili. Originellement colonie portugaise durant près de quatre siècles - et ayant gagné l'indépendance du Portugal en 1975 après la Révolution des Œillets - le Timor oriental fut après l'invasion indonésienne de décembre 1975, annexé unilatéralement par ce pays en 1976. Cette annexion ne fut jamais reconnue par l'ONU, laquelle organisa un référendum d'autodétermination en août 1999 qui conduisit à la pleine indépendance du Timor oriental en 2002, après une période de massacres à grande échelle et du saccage systématique des grandes villes par l'armée indonésienne. L'invasion indonésienne et la violence de son contrôle sont responsables de nombreux morts : les estimations les plus crédibles varient . Géographie Le Timor oriental est situé pour sa majeure partie sur la moitié est de l'île de Timor, la plus grande des petites îles de la Sonde. L'île mesure ; le Timor oriental en occupe environ . Les détroits d'Ombai et de Wetar séparent le nord de l'île du reste de l'archipel de la Sonde. Au sud, la mer de Timor sépare le Timor de l'Australie. À l'ouest se trouve la province indonésienne des petites îles de la Sonde orientales. À l'est, les îles Leti (Moluques du Sud-Ouest). Le pays est assez montagneux. Le point culminant du Timor oriental est le mont Tatamailau (). Le climat du pays est tropical et généralement chaud et humide, caractérisé par une saison sèche et une saison humide. En raison d'effets de versants, la façade méridionale a une saison sèche plus courte et un cumul de précipitations plus élevé. Dili, la capitale du pays, en est également la plus grande ville et le port principal. La deuxième ville est Baucau, à l'est de l'île. Dili possède le seul aéroport international du Timor oriental. Le Timor oriental exploite conjointement avec l'Australie un gisement pétrolier offshore situé à cheval sur leur frontière maritime, dont le tracé a longtemps été problématique. Environnement, patrimoine naturel Risques météorologiques L’île du Timor est située dans un couloir atmosphérique entre l’Inde et l’Australie. Cette position qui lui fait fréquemment subir des vents contraires, puissants, qui causent des cyclones et inondations. L’un des derniers cyclones, le cyclone Seroja, qui s’est produit en avril 2021, a causé la mort d'au moins 27 Est-Timorais. Toponymie L'usage majoritaire est d'écrire « Timor oriental » comme le font notamment la liste annexée à l'arrêté français du 4 novembre 1993 relatif à la terminologie des noms d'États et de capitales ou la recommandation concernant les noms d'États, d'habitants, de capitales, de sièges diplomatiques ou consulaires (liste établie par le ministère des affaires étrangères et européennes) de 2008, le Petit Robert des noms propres 2010 et le Dictionnaire Hachette 2010. Le Petit Larousse 2010 écrit « Timor-Oriental » tandis que le groupe d'experts des Nations unies pour les noms géographiques (GENUNG) préconise Timor-Leste, non traduit. Timor provient du malais et de l'indonésien timur, signifiant « est » ; donc Timor oriental signifie littéralement « est oriental ». Histoire Colonie portugaise à partir de 1586, le Timor oriental est annexé par l'Indonésie en 1976. Plus de ont été tuées par l’armée indonésienne durant cette occupation. En 1999, dans un référendum organisé par l'Indonésie, la population de Timor oriental vote à 78,5 % pour une séparation d'avec l'Indonésie. Bien que suivi d'une période de massacres à grande échelle et du saccage systématique des grandes villes par l'armée indonésienne, le scrutin conduit à l'indépendance du Timor oriental le . Depuis, les relations entre les deux pays se sont largement améliorées. Dans un entretien avec le The Jakarta Post le , le Premier ministre du Timor oriental, Rui Maria de Araújo, qui a passé comme étudiant dans différentes universités d'Indonésie, considère que . L’île du Timor a été divisée en deux par la colonisation, avec à l’Ouest les Hollandais, et à l’Est les Portugais. De même divisée entre Musulmans à l’Ouest et Catholiques à l’Est. Avant les premières colonisations, le Timor n’est qu’une île de passages commerciaux entre l’Inde et la Chine. Elle est peuplée de quelques indigènes sur lesquels il n’y a que très peu d’écrits. Pendant des siècles, le Timor existe comme une seule île, puisque n’étant pas encore divisée par la colonisation entre l’Ouest et l’Est. L’île est alors réputée pour son bois de santal. Colonisation portugaise (1586 - 1975) Le Timor Oriental devient une possession portugaise en 1586. Peu peuplée, cette partie de l’île est alors gérée par l’armée portugaise et l’église catholique jusqu’à ce qu’un gouverneur soit nommé par le Portugal en 1702. Le Timor Oriental connaît ensuite différents rattachements administratifs, toujours sous la gouvernance portugaise, notamment Goa et Macao au . Enfin, elle devient, aux yeux du Portugal, une province à part entière en 1896, une province d’outre-mer en 1951, puis une région d’outre-mer en 1972. Le Portugal souhaite garder son Empire colonial et ne décide de commencer une partie de la décolonisation qu’en 1974, sous l’impulsion d’un changement politique au Portugal, dû à la Révolution des Œillets. Le 17 juillet 1975, le Portugal procède au début de la décolonisation du Timor Oriental en le dotant d'un statut différent, reconnaissant notamment l’annexion vieille de presque . Le Portugal s'engage alors, au nom de sa Constitution, et en respect avec le droit international, à garantir l'indépendance du Timor Oriental à partir de 1976. Cependant, le pays est en proie à des difficultés économiques et repousse l’indépendance qu’il juge incapable d’organiser. Les deux partis politiques phares du Timor oriental, le FRETILIN et l’UDT, combattent alors l’occupation portugaise, sans s'accorder sur la manière avec laquelle sortir de la colonisation. Pour le FRETILIN, Front révolutionnaire du Timor Est indépendant, le Timor Oriental doit devenir un état indépendant, capable de s’émanciper de lui-même. Pour l’UDT, Union démocratique du Timor oriental, le pays doit être indépendant du Portugal afin de rejoindre l’Indonésie. Cette volonté unanime de se défaire de l’occupant portugais chez les deux partis phares provoque la décolonisation par le Portugal, mais cela se fait au profit de la colonisation indonésienne. En effet, le FRETILIN proclame la « République Démocratique du Timor Oriental » le 28 novembre 1975, mais l'UDT, notamment soutenu par l’Indonésie et les États-Unis, proclame l’intégration à l'Indonésie le 30 novembre 1975. Il s’agît là de la fin de la colonisation portugaise mais aussi le début de la colonisation par l’Indonésie. En décembre 1975, l’Indonésie annexe militairement le Timor Oriental, justifiant cette action comme étant la mise en place d’un processus de décolonisation, dont le Portugal est incapable. Le Timor Oriental devient, dès lors, une province indonésienne. Pour sa part, le Portugal dénonce l'intervention de l'Indonésie, et rompt les relations diplomatiques avec le nouvel occupant du Timor Oriental. Colonisation indonésienne (1975 - 2002) L'Indonésie intervient militairement au Timor Oriental le 7 décembre 1975. Elle procède à ce qu’elle qualifie elle-même d’« autodétermination à l'indonésienne ». L’Indonésie justifie cette intervention militaire comme étant la volonté de la majorité du peuple est-timorais. Le nouvel occupant établit alors une Assemblée Populaire au sein du Timor Oriental, peu partiale, qui demande officiellement l'intégration à l’Indonésie le 31 mai 1976. L’ONU ne soutient pas cette prise de décision, mais ne la condamne pas non plus. Enfin, au nom de la loi indonésienne, le Timor Oriental est considéré comme la province de l’État à partir du 17 juillet 1976. Le FRETILIN présente l'intégration à l'Indonésie sans indépendance préalable comme du colonialisme et non comme une décolonisation, et réclame donc une libre autodétermination. La résistance, au départ portée par le FRETILIN, est ensuite rejointe par l’UDT. L’UDT dénonce les répressions indonésiennes, comme celles de 1978, et se défait politiquement de l’Indonésie. Dans ce même sens, l’UDT proclame la République démocratique du Timor en 1982, et met en place un Conseil Révolutionnaire de Résistance nationale cette même année. La situation commence à s’envenimer, chacun comprenant que la « décolonisation indonésienne » n’étant finalement qu’une nouvelle colonisation. Les manifestations populaires sont alors de plus en plus fréquentes dans les années 1980. Une résistance armée se met en place, sous les ordres du FRETILIN, ce qui transforme certaines manifestations en véritables scènes de guérillas contre l’occupant indonésien. Cependant, la répression indonésienne est très dure. Une date reste comme un exemple de ces répressions, tournant parfois au massacre, comme le 12 novembre 1991, dans la ville de Dili. L’Indonésie est désormais impardonnable : elle arrête, condamne, crée des camps d’occupation vers d’autres îles, voire torture et exécute. Cette mise en place volontaire de la terreur a pour objectif de provoquer l'exode des populations vers le Timor Occidental, qui est détenu par l’Indonésie. Selon plusieurs sources internationales, il y a eu entre et ou disparus Est-Timorais du fait des répressions indonésiennes dans les années 1980. La position de l’ONU quant au conflit est-timorais est hésitante. À partir de 1982, l’ONU ne considère plus le Portugal comme État administrant du Timor Oriental, mais la région du Timor Oriental elle-même. Cette distinction rend le Timor Oriental responsable de son incapacité à s’émanciper de l’Indonésie, aux yeux de l’ONU. Néanmoins, face à la montée des protestations populaires toujours plus sanglantes, Djakarta et le FRETILIN tentent de trouver des accords entre 1990 et 1993 pour s’orienter vers l’autodétermination, en vain. Face à cette incapacité d’entente et face au risque de guerre civile, l’ONU force petit-à-petit l’Indonésie à admettre l’autodétermination est-timoraise. Pour cela, le Portugal est de nouveau reconnu comme puissance administrante de la région, et le Portugal et l’Indonésie, ainsi que des membres de l’ONU se réunissent à Lisbonne le 27 février 1999 pour définir d’une possible indépendance de la région. Accession à l'Indépendance (1999 - 2002) Le 11 mars 1999, ne voulant pas revivre les difficultés vécues en ex-Yougoslavie, l’ONU agit rapidement avec des mesures fortes. Ce jour-là, le Secrétaire général des Nations unies annonce un plan d'autonomie du Timor Oriental qui sera mis en place d’ici à la fin du mois d’avril 1999, ainsi que la mise en place d’un scrutin direct pour juillet 1999. L’ONU souhaite que les Est-Timorais décident de leur propre sort durant ce vote. Le terme «référendum» n’est pas employé, bien trop insultant pour les Indonésiens, mais les Est-Timorais auront à choisir entre une auto-détermination en dépendance avec l’Indonésie, ou bien une réelle indépendance. Durant le printemps précédant le vote, la violence explose au Timor Oriental. Les indépendantistes demandent alors du renfort avec une politique de maintien de la paix militarisé onusien. Les répressions sont en effet de plus en plus fortes de la part des milices indonésiennes. Des actes de sabotage et de terrorisme sont volontairement effectués dans les mois précédant les élections pour effrayer la population. On juge que sont déplacées vers le Timor Occidental durant ce printemps de 1999. Les personnels de l’ONU présents dans la région sont de même attaqués. Finalement, l’ONU arrive à calmer la situation, et les actes de terreur de la part de l’Indonésie jouent finalement contre l’occupant puisque les résultats du vote sont sans appel : 98,4 % de inscrits ont voté. 78,5 % ont voté pour l'indépendance et 21,5 % pour l'autonomie en dépendance avec l’Indonésie. Après le vote, l’Indonésie s’en prend à la population est-timoraise et la région assiste à une recrudescence de la violence. L’ONU condamne cette violence provoquée par Djakarta, mais hésite à intervenir. En effet, il n’y a pas de forces de maintien de la paix envoyées par l’ONU, comme souhaité par le Portugal et le Canada . L’ONU, face au risque de véto de la Chine dans un Conseil de Sécurité, souhaite intervenir en collaboration avec Djakarta. Des alliés de l’Indonésie, tels que l'Australie, soutiennent finalement l’intervention onusienne, et l’Indonésie se résout à céder la région du Timor Oriental. Afin d’aider le jeune État du Timor Oriental à se stabiliser et se développer, l’ONU met en place une administration transitoire, qui opère jusqu'au 31 décembre 2001. Cette administration transitoire permet au Timor Oriental d’établir, une gouvernance et une administration publique avec 500 fonctionnaires rémunérés par l’ONU. D’un point de vue sécuritaire, l’ONU établit 1640 policiers dans la région pendant deux ans, ainsi que 8950 casques bleus. Le Timor Oriental rejoint ensuite l’ONU en 2002, à la fin de la période de transition. Politique et administration Le président de la République démocratique du Timor oriental est élu au suffrage universel pour un mandat de cinq ans. Son rôle est largement symbolique, même s'il lui est possible de mettre un veto à certaines lois que le parlement ne peut contourner que par un vote à la majorité des deux tiers. À la suite des élections législatives, le président nomme comme Premier ministre le chef du parti majoritaire de la coalition principale. En tant que chef de gouvernement, le Premier ministre préside le Conseil des ministres. Le parlement du Timor oriental (Parlamento Nacional) est unicaméral, ses membres sont élus pour cinq ans au suffrage universel. Le nombre de députés peut varier entre 52 et 65, bien qu'exceptionnellement il en ait compté jusqu'à 88, comme lors de sa première législature, en 2005. La Constitution du Timor oriental a été construite sur le modèle de celle du Portugal. Du fait de son indépendance récente de l'Indonésie en 2002, le pays est toujours en train de construire son administration et ses institutions gouvernementales. Il lui faut notamment construire tous les bâtiments administratifs dans la capitale, Dili, qui connaît aussi un phénomène de métropolisation. Le ministère des Finances construit récemment domine la ville de sa silhouette vitrée. Subdivisions Le Timor oriental est subdivisé en 13 municipalités administratives : Aileu Ainaro Baucau Bobonaro Cova Lima Dili Ermera Lautém Liquiçá Manatuto Manufahi Oecusse Viqueque. Démographie Les effets de l'invasion indonésienne de 1975 et des événements de 1999 ayant mené à l'indépendance sont bien visibles sur la courbe d'évolution de la population. La mortalité reste élevée, avec une pauvreté généralisée, et des maladies toujours très présentes, comme la tuberculose, la malaria, la dengue. Les rares colons Portugais blancs, dont certains vivaient dans la colonie depuis des générations, furent expulsés par l'Indonésie, entre 1976 et 1980. Certains partirent pour l'Australie et la Nouvelle-Zélande, et le reste, au Portugal. Les métis furent autorisés à rester par l'administration Indonésienne, s'ils n'étaient pas pro-Portugais. En 1975, ils représentaient 3 % de la population. Religions Le Timor oriental est l'un des deux seuls pays à dominante catholique en Asie, avec les Philippines. La province indonésienne voisine des petites îles de la Sonde orientales est également à dominante catholique. La composition religieuse du Timor oriental est la suivante : catholicisme (97 %), islam (1 %), protestantisme (1 %), autres (1 %). Langues Le tétoum et le portugais ont le statut de langue officielle. L'anglais et l'indonésien ont le statut constitutionnel de « langues de travail ». La constitution timoraise reconnaît par ailleurs officiellement d'autres langues, dont : le galoli, le habu, le , le mambai, qui appartiennent au même sous-groupe « central » que le tétoum ; le fataluku, le , le makasai, qui appartiennent à la famille dite « trans-Nouvelle-Guinée » des langues papoues, parlées dans l'est du pays. Les langues locales de Timor appartiennent à deux familles distinctes : Le sous-groupe dit « central » du groupe « central-oriental » de la branche malayo-polynésienne des langues austronésiennes, La famille dite des « langues Trans-Nouvelle-Guinée » des langues papoues. Le recensement de 2010 a révélé que les langues maternelles les plus couramment parlées étaient le tetum prasa (36,6%), le mambai (12,5%), le makasai (9,7%), le tetum terik (6,0%), le baïkenu (5,9%), Kemak (5,9%), Bunak (5,3%), Tokodede (3,7%) et Fataluku (3,6%). Les autres langues autochtones représentaient 10,9%. Sous la domination indonésienne, l'utilisation du portugais était interdite et punie de peine de mort, seul l'indonésien était autorisé à être utilisé dans les bureaux du gouvernement, les écoles et les entreprises publiques. Pendant l'occupation indonésienne, le tétoum et le portugais constituaient un important élément d'unification et d'opposition pour le peuple est-timorais face à la culture javanaise. Le portugais a été adopté comme l'une des deux langues officielles lors de l'indépendance en 2002 pour cette raison et aussi comme lien avec les nations lusophones dans le monde. Il est maintenant enseigné et promu avec l'aide du Brésil, du Portugal et de la Communauté des pays de langue portugaise. Selon l'observatoire de la langue portugaise en 2012, le taux d'alphabétisation au Timor oriental était de 77,8 % en Tetum, de 55,6 % en indonésien et de 39,3 % en portugais. En 2006, seuls 5 % de la population savaient parler et écrire en portugais selon le rapport sur le développement des Nations unies. Le portugais se rétablit car il est maintenant devenu la principale langue officielle du Timor et est enseigné dans la plupart des écoles. Le Timor oriental est membre de la Communauté des pays de langue portugaise (également ) et de l'Union latine. Cependant, le Timor oriental est très isolé des autres nations lusophones, dont le Brésil, et sa population a une faible minorité de voyageurs. L'Australie est le pays le plus proche pour les migrations économiques, ce qui favorise l'usage de l'anglais. On estime que l'anglais est compris par 31,4 % de la population. Éducation L'université nationale du Timor oriental est la principale université du pays. Il existe également quatre collèges. Depuis l’indépendance en 2002, l’indonésien et le tétoum ont perdu du terrain en tant que langue d’enseignement, tandis que le portugais a augmenté : en 2001, 8,4 % seulement des écoles primaires et 6,8 % des élèves du secondaire fréquentaient une école de langue portugaise ; en 2005, ce pourcentage est passé à 81,6 % pour le primaire et à 46,3 % pour le secondaire. Économie Le Timor oriental est souvent qualifié de « pays le plus pauvre d'Asie », tant en termes de produit national brut global (environ de dollars en 2003) que de PNB par habitant (). Cela dit, ces valeurs correspondent à un PNB non pétrolier. Si l'on inclut les hydrocarbures, le PNB par habitant du Timor oriental est d'environ en 2008. L'économie est encore en phase de reconstruction à la suite des destructions liées à l'occupation et surtout la période d'accession à l'indépendance : environ 70 % des infrastructures du pays furent détruites par les troupes indonésiennes et les milices associées avant leur départ en 1999. 70 % des emplois sont concentrés dans l'agriculture, qui produit 43 % de la richesse nationale. L'industrie est faiblement développée (textile, transformation du café), et n'emploie que 5 % des travailleurs, pour 17 % du PNB. Le reste de l'activité se situe dans l'industrie des services, regroupés essentiellement dans et autour de la capitale. Environ 50 % de la population était au chômage en 2002 (cela inclut le sous-emploi), tandis que 42 % des Timorais vivent au-dessous du seuil de pauvreté. Les licences d'exploitation des réserves pétrolières offshore fournissent déjà près de de dollars par an et représentent 55 % du PNB du Timor. Un conflit oppose le Timor oriental à l'Australie sur les frontières maritimes (Timor Gap) et l'exploitation des réserves de la mer de Timor. Café Le café a un poids économique considérable dans l’économie du Timor-Oriental depuis le dernier tiers du . Ce sont les Portugais qui, durant la colonisation, ont souhaité développer cette économie au Timor Oriental, notamment à la fin du . On remarque que depuis les années 1850, les exportations de café ont augmenté dans la part totale des produits exportés par la région, avec près de trois quarts des exportations au début du . De même, on juge que sur environ présentes au Timor Oriental au début du , en tirent des revenus. À savoir, pour lesquelles le café représente l’essentiel de leurs revenus, et pour lesquelles le café représente un revenu complémentaire. Tout cela n’inclue que les ouvriers agricoles, et exclue les centaines d’emplois existants au Timor Oriental, du fait du traitement du café, de son conditionnement ou encore de sa commercialisation. Cependant, les exportations, bien qu’en évolution, ne sont pas constantes d’une année à une autre, et cela impact profondément l’économie du café est-timorais. Avec la grande dépression de la fin du , le café est-timorais perd en demande européenne. Les guerres et occupations de la première partie du font évoluer les exportations d’une année à une autre, parfois même les arrêtent, comme durant la Seconde Guerre Mondiale. En 1975, lors de l’indépendance vis-à-vis du Portugal et du début de la colonisation indonésienne, le Timor Oriental exporte environ de café par an, ce qui est encore très peu par rapport aux autres pays de la région. Par faute de mauvaise commercialisation, les exportations chutent de nouveau durant les conflits avec l’Indonésie dans les années 1980. Nous pouvons alors constater que ce n’est que depuis le milieu des années 1990 que les exportations ne connaissent pas de franches interruptions, comme cela a pu être le cas par le passé. Néanmoins, la quantité reste faible avec seulement par an au début des années 2000. À titre de comparaison, l’Indonésie fait exporter environ de café par an, dont depuis le Timor Occidental, partie Ouest de l’île du Timor. Bien que faible dans la comparaison avec ses voisins, le café représente un secteur économique non-négligeable pour le Timor Oriental, avec près de sept entreprises présentes sur l’île depuis l’indépendance de 2002. Néanmoins, aucune d’elles n’est 100 % est-timoraise. Concernant les manières de faire du café, elles sont quasi identiques. En effet, la très grande majorité des entreprises basées au Timor Oriental utilisent le café en parches sèches. La CCT (Cooperativa Café Timor), mis en place par un organisme américain en 2000 afin de réhabiliter l’économie caféière du pays joue aujourd’hui un rôle social important. La CTT est un important employeur, puisqu’elle possède par exemple des caféières de premier rang dans les villes de Ermera, Letefoho, Liquica, Aileu et Maubisse. La CTT est aujourd’hui importante parce que tandis qu’avant des grandes plantations coloniales pouvaient être détenues par quelques familles, aujourd’hui le café timorais est produit par de petits producteurs, à 90% des cas propriétaires de leurs terres. La CTT intervient dans cette nécessité d’établir un lien entre ces producteurs indépendants éclatés, selon la Banque Mondiale, en au sein des districts de Bobonaro, d’Ermera, de Liquica, de Manufahi et d’Ainaro. À noter que « Le Timor Oriental produit un café arabica de qualité. Si l’on excepte les hydrocarbures, ce dernier représentait près de 90 % des exportations timorais à la fin des années 2000, ce qui rend le pays dépendant des cours mondiaux ». Énergies Fossiles Dans les années 1960, sous l’impulsion du Portugal, le Timor Oriental découvre des réserves de pétrole. L’exploitation est alors très limitée, à cause du manque de moyens, notamment économiques, mais le potentiel semble alors à ce moment important pour la région. Ce potentiel important a par ailleurs été un facteur déterminant dans l’invasion du pays par l’Indonésie en décembre 1975. Depuis son indépendance en 2002, l’exploitation est assurée par l’Australie, qui en est propriétaire, et qui reverse tout de même une part des revenus à l’État du Timor Oriental. En effet, bien que le café soit essentiel dans les exportations en termes de volume, les extractions de pétrole et de gaz permises par les exploitations australiennes représentent entre 80 et 90 % des revenus étatiques du Timor Oriental chaque année. Cette exploitation pétrolière, qui lui permet pour l’instant son indépendance d’un point de vue économique, n’est pas éternelle. Les réserves, tout de même faibles, seront vides entre 2030 et 2040. Dans la prise de conscience de cette économie éphémère, l’État est-timorais a mis en place en 2010 un grand projet d’infrastructures censé traiter le gaz et le pétrole provenant de ses champs d’hydrocarbures. De ce projet est né le Tasi Mane, sur le littoral sud du pays. Un projet d’une envergure inégalée dans l’histoire du pays, en termes d’investissements, de revenus espérés et d’emplois créés, dans un pays toujours composé à plus de 80 % d’individus considérés comme vivant en à la campagne. Tourisme Le Timor Oriental a, depuis son indépendance de 2002, voulu développer le tourisme. Cependant, le tourisme initialement prévu était un tourisme mené par les communautés locales, qui prône tout ce qui peut être « durable », d’un point de vue économique comme culturel. Depuis surtout les années 2010, les gouvernements qui se succèdent à la tête du Timor Oriental délaissent l’aspect d’un tourisme mené par les communautés locales, réalisant que les revenus créés n’étaient pas assez conséquents. Alors, le pays projette la mise en place de stations balnéaires, afin de développer son tourisme et d'en faire un secteur économique phare du Timor Oriental, pour le jour où le gaz et le pétrole ne fourniront plus les revenus conséquents qu’ils fournissent depuis l’indépendance de 2002. Le débat du tourisme au Timor Oriental est donc une réelle question de société entre l’aspect économique d’un côté, et l’aspect culturel de l’autre. Culture Les jours fériés du Timor oriental reprennent les principales fêtes catholiques et les principaux événements de la lutte pour l'indépendance. Codes Le Timor oriental a pour codes : Notes et références Voir aussi Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . Liens externes . Ancienne province en Indonésie
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Hermitien
Hermitien
Plusieurs entités mathématiques sont qualifiées d'hermitiennes en référence au mathématicien Charles Hermite. Produit scalaire hermitien et espace hermitien Soit E un espace vectoriel complexe. On dit qu'une application f définie sur E x E dans ℂ est une forme sesquilinéaire à gauche si quels que soient les vecteurs X, Y, Z appartenant à E, et a, b des scalaires : f est semi-linéaire par rapport à la première variable , et f est linéaire par rapport à la deuxième variable . Une telle forme est dite hermitienne (ou à symétrie hermitienne) si de plus : ou, ce qui est équivalent : Elle est dite hermitienne définie positive si pour tout vecteur . Un produit scalaire hermitien est une forme hermitienne définie positive. On appelle espace hermitien tout espace vectoriel E complexe de dimension finie muni d'un produit scalaire hermitien. Les deux exemples de base d'espaces munis de formes hermitiennes sont , avec et pour un intervalle , avec (On considère des fonctions à valeurs complexes : en théorie des séries de Fourier, il est plus commode de travailler avec les exponentielles complexes () qu'avec les fonctions réelles sinus et cosinus, ce qui explique l'intervention de la notion de forme hermitienne dans la décomposition spectrale de Fourier.) Les deux propriétés de base d'un produit scalaire réel subsistent : l'inégalité de Cauchy-Schwarz ; est une norme (elle vérifie l'inégalité triangulaire). Opérateur hermitien et matrice hermitienne Un opérateur u d'un espace hermitien E est dit hermitien si : Les opérateurs hermitiens jouent un rôle important en mécanique quantique, car ils représentent les grandeurs physiques. Les valeurs propres (réelles) représentent les valeurs possibles de la grandeur et les fonctions propres (ou vecteurs) les états associés. Dans une base orthonormale, notons A la matrice d'un endomorphisme u et notons : la matrice transconjuguée (matrice transposée de la matrice conjuguée, ou matrice adjointe) de A. Il y a équivalence entre : u est un opérateur hermitien Pour tous vecteurs colonnes x et y de taille n, le nombre x*A*y est égal à x*Ay. Pour tout vecteur colonne x, le nombre x*Ax est réel (d'après la caractérisation des formes hermitiennes). A = A*. On dit dans ce cas que la matrice est hermitienne (ou auto-adjointe). Les éléments d'une matrice hermitienne (ou auto-adjointe) vérifient donc : . Toute matrice hermitienne A est diagonalisable à l'aide d'une matrice de passage unitaire, ses valeurs propres sont réelles et ses sous-espaces propres sont deux à deux orthogonaux. Autrement dit, il existe une matrice unitaire U (dont les colonnes sont les vecteurs propres de A), et une matrice diagonale D (dont les coefficients sont précisément les valeurs propres de A), telles que : (C'est un cas particulier du théorème de décomposition de Schur.) Exemple est une matrice hermitienne : et En particulier, une matrice à éléments réels est hermitienne si et seulement si elle est symétrique. Constantes d'Hermite L'empilement d'hypersphères le plus dense, en dimension n, donne des structures se rapprochant des n-simplexes (c'est-à-dire triangle, tétraèdre, etc. mais aussi hexagone ou cuboctaèdre). Ces n-simplexes peuvent être entre autres caractérisés par un n-hypervolume ou des nombres : ainsi, les nombres triangulaires sont de la forme a(a+1)/2, les nombres tétraédriques : a(a+1)(a+2)/6, etc. la limite du rapport "nombre" sur l'hypervolume, pour a tendant vers +∞, élevée à la puissance 2/n, donne les constantes d'Hermite. Cette définition n'est cependant pas rigoureuse. Lien externe Structure algébrique topologique
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Vitesse%20de%20la%20lumi%C3%A8re
Vitesse de la lumière
La vitesse de la lumière dans le vide, communément notée pour « célérité », est une constante physique universelle et un invariant relativiste (vitesse limite des théories relativistes), importante dans de nombreux domaines de la physique. Sa valeur exacte est (environ ou ). Selon la relativité restreinte, la vitesse de la lumière dans le vide est la vitesse maximale que peuvent atteindre toutes formes de matière ou d'information dans l'univers. Si cette vitesse est le plus souvent associée avec la lumière, elle définit plus largement la vitesse de toutes les particules sans masse et des variations de leurs champs associés dans le vide (y compris les rayonnements électromagnétiques et les ondes gravitationnelles). Ces particules et ondes voyagent à la vitesse quel que soit le mouvement de la source émettrice ou le référentiel de l'observateur. Dans la théorie de la relativité, permet de lier l'espace et le temps, et apparaît également dans la célèbre équation d'équivalence masse-énergie . La vitesse de la lumière n'est pas la même dans tous les milieux et se propage dans les matériaux transparents (tels que le verre, l'air, l'eau) à une vitesse inférieure à . Le rapport de sur (vitesse dans un milieu) correspond à l'indice de réfraction du milieu (). Par exemple le verre a un indice de réfraction proche de 1,5, ce qui signifie que la lumière dans le verre se déplace à /1,5 ≈ ; l'indice de réfraction de l'air pour la lumière visible est d'environ 1,0003, de sorte que la vitesse de la lumière dans l'air est d'environ . Dans la vie de tous les jours, la lumière (et les autres ondes électromagnétiques) semble se propager instantanément, mais dans les calculs sur de longues distances sa vitesse entraîne des effets notables. Dans les communications avec des sondes spatiales par exemple, un message peut prendre de quelques minutes à quelques heures pour atteindre la sonde. De même, la lumière des étoiles a quitté ces astres depuis fort longtemps, de sorte que l'on peut étudier l'histoire de l'univers par l'observation de ces objets distants : . La vitesse finie de la lumière limite également la vitesse théorique maximale des ordinateurs, car l'information envoyée de puce à puce prend un temps fini incompressible. En 1676, Ole Rømer est le premier à démontrer que la lumière voyage à une vitesse finie en observant le mouvement apparent et les émersions de la lune de Jupiter, Io. Malgré la rigueur de ses observations, de nombreux savants restent sceptiques quant à ce résultat. Par l'observation du phénomène d'aberration stellaire, dont on rend compte en tenant compte respectivement de la vitesse de la lumière d'une étoile observée et de la vitesse de rotation de la Terre autour du Soleil, James Bradley confirma néanmoins en 1729 le résultat de Rømer et parvint à en donner une valeur acceptable. En 1810, l'expérience du Français Arago démontre que la vitesse de la lumière est constante (toujours la même). En 1865, James Clerk Maxwell définit la lumière comme une onde électromagnétique, et sa vitesse de déplacement comme (notation présente en premier dans sa théorie sur l'électromagnétisme). En 1905, Albert Einstein postule que la vitesse de la lumière, , est, dans tout référentiel, une constante, et est indépendante du mouvement de la source de lumière. Il explore les conséquences de ce postulat en décrivant la théorie de la relativité et, ce faisant, montre que le paramètre est pertinent même en dehors des contextes de lumière et d'électromagnétisme. Après des siècles d'amélioration des mesures, en 1975, la vitesse de la lumière est estimée à avec une incertitude de mesure d'environ . En 1983, le mètre est redéfini dans le Système international d'unités (SI) comme la distance parcourue par la lumière dans le vide en 1/ seconde ; en conséquence, la valeur numérique de en mètres par seconde est maintenant exacte, comme résultant de la définition du mètre. Avant-propos Le nom de cette constante est souvent source de confusions. Il est important de comprendre que la vitesse de la lumière n'est pas une constante physique en soi : elle coïncide avec la constante physique à condition que les photons aient une masse identiquement nulle et que la propagation s'effectue dans le vide absolu. Par ailleurs, il est nécessaire de définir soigneusement la vitesse dont on parle. En effet, lorsqu'une impulsion lumineuse est émise, la description de sa propagation peut faire intervenir différentes notions comme la vitesse de phase (vitesse de propagation d'une composante spectrale monochromatique), la vitesse de groupe (vitesse de propagation du maximum de l'impulsion lumineuse, parfois abusivement considérée comme la vitesse de propagation de l'information), la vitesse du front d'onde (vitesse du point initial de l'onde), etc. En réalité, elle n'a pas toujours un sens physique simple ; elle peut être supérieure à ou même négative ; la vitesse de transport de l'énergie n'est pas directement mesurable et pose également des problèmes de sens physique simple. D'après Sylvan C. Bloch, au moins huit vitesses différentes peuvent être utilisées pour caractériser la propagation de la lumière, à savoir : les vitesses (1) de phase, (2) de groupe, (3) d'énergie, (4) de signal, (5) la constante de vitesse relativiste, (6) la vitesse de rapport d'unités, (7) la centrovitesse et (8) la vitesse de corrélation. Dans le vide, toutes ces vitesses sont égales à la constante , mais dans un autre milieu, seule la vitesse du front d'onde conserve cette valeur. En toute rigueur, la question de la constance de la vitesse de la lumière dans le vide, telle qu’observée par quanta d’énergie transportés par les photons, ne peut être totalement tranchée puisqu'il est théoriquement possible que les photons aient une masse non nulle : les mesures ne peuvent que plafonner cette masse hypothétique et non prouver qu'elle est rigoureusement nulle. Toutefois, même s'il était avéré que les photons ont une masse, cela ne remettrait pas en cause le principe de la constante , mais donnerait plutôt une limite de précision de son observabilité dans les modèles de référence ; on conserverait avec c une limite absolue de vitesse que les photons observés ne pourraient pas eux-mêmes atteindre dans le vide. Notations Notations usuelles La vitesse de la lumière est couramment notée , initiale de constante et de célérité. Sa vitesse est couramment notée , initiale de vitesse. Bref historique Le symbole a été utilisé pour la vitesse de la lumière par James Clerk Maxwell en 1865. En 1856, Wilhelm Eduard Weber et Rudolf Kohlrausch utilisèrent pour noter une autre constante égale à la vitesse de la lumière dans le vide multipliée par la racine carrée de deux. En 1894, Paul Drude redéfinit comme le symbole pour la vitesse des ondes électromagnétiques. En 1905, Albert Einstein utilise dans ses publications sur la relativité restreinte. Mais, en 1907, il opte pour . Notations alternatives La vitesse de la lumière est parfois notée . Sa vitesse est alors notée , conformément à la recommandation du Bureau international des poids et mesures. L'indice indiquant que le milieu est le vide, comme dans les notations usuelles de la perméabilité magnétique du vide , de la permittivité diélectrique du vide (on a ) et de l'impédance caractéristique du vide . Dimension et unités En analyse dimensionnelle, la vitesse de la lumière, dans le vide ou dans un milieu, a la dimension d'une vitesse. Son équation aux dimensions est : . Dans le Système international d'unités, elle s'exprime en mètres par seconde (). Valeur Depuis 1983, la vitesse de la lumière est exacte, . Celui-ci étant défini comme , la vitesse de la lumière est ainsi : Moyen mnémotechnique On peut se souvenir de la valeur de en remplaçant chaque mot de la phrase suivante par le nombre de lettres qui le composent : , soit . En unités géométriques et en unités de Planck, la vitesse de la lumière est, par définition, réduite à un : . Historique L'histoire des mesures de la vitesse de la lumière ne compte pas moins de douze méthodes pour déterminer la valeur de c. Après les spéculations d’Empédocle, d’Alhazen ou de Roger Bacon, et les tentatives malheureuses de Galilée avec des aides démasquant des lanternes, la première estimation expérimentale est due à l’astronome danois Ole Christensen Rømer : en étudiant le cycle des éclipses de Io, satellite de Jupiter, il trouve que quarante révolutions observées lors d’une quadrature de Jupiter avec la Terre sont décalées dans le temps par rapport à quarante autres observées lorsque les deux planètes sont au plus proche. Il en déduit que quand Jupiter et la Terre sont en positions opposées par rapport au soleil, la lumière de Jupiter met de plus pour nous parvenir que lorsque les deux planètes sont au plus proche, ce retard correspondant au temps supplémentaire de parcours par la lumière du diamètre de l’orbite terrestre. En , il prédit ainsi pour une émersion de Io, un retard de (observé le ) par rapport à la table établie par Cassini. La lumière mettait ainsi pour parcourir le rayon de l’orbite terrestre, mais ce rayon était mal connu, les mesures étant dispersées entre 68 et de kilomètres, valeurs toutes fausses. Ce travail est publié dans le Journal des sçavans, la plus ancienne revue littéraire et scientifique. Rømer (qui trouva ensuite ), Cassini, Newton et bien d’autres améliorèrent la précision du temps de parcours, mais il fallut attendre que Delambre analyse un millier d’éclipses, réparties sur , pour trouver la valeur de (la valeur correcte est de ). L’étape suivante est due à James Bradley : en 1727, étudiant les variations de déclinaison de l’étoile Gamma du Dragon, il découvre le phénomène de l’aberration de la lumière, dû à la combinaison de la vitesse de la lumière avec celle de la Terre ; il en déduit que la vitesse de la lumière vaut celle de la Terre. Mais la vitesse de la Terre était mal connue, puisqu’elle dépend du rayon de son orbite. La première mesure, indépendante d’une autre mesure, est faite par Hippolyte Fizeau, en 1849. En opérant entre Suresnes et Montmartre avec un dispositif à roue dentée, il trouve (donc majorée avec une erreur de seulement 5 %), un résultat déjà impressionnant pour l’époque, tout autant que l'instrumentation construite par Gustave Froment, avec une roue comprenant usinées au centième de millimètre près. Un nouveau progrès est fait par Léon Foucault avec un dispositif à miroir tournant, qui lui permet d’opérer sans sortir du laboratoire. En 1850, il montre que la lumière se déplace moins vite dans l’eau, en accord avec la théorie des ondulations. À l'Observatoire de Paris, en , il trouve la valeur de . Les mesures (et les méthodes) vont alors se multiplier. Sans les citer toutes : en 1870, Alfred Cornu sur le principe de la roue dentée, invente une nouvelle méthode et trouve , en opérant entre l’École polytechnique et le mont Valérien. Il disqualifie peu après cette mesure, et en 1874, entre l’observatoire et la tour de Montlhéry, trouve ; en 1878, Albert Michelson (alors âgé de ) « bricole » un dispositif à miroir tournant et trouve : c’est la première valeur donnant une mesure avec un intervalle de précision contenant la valeur actuelle, même si la valeur moyenne est estimée par excès ; en 1882, Simon Newcomb, avec un miroir tournant, trouve , pendant que Michelson trouve . Ces résultats, compte tenu des intervalles de précision affichés, sont en contradiction avec ceux de Cornu, ce qui donne lieu à une controverse entre scientifiques français et américains. La méthode du miroir tournant n'est pas jugée assez fiable en France, les questions théoriques de physique soulevées par le mouvement du miroir n'ayant pas de réponse ; Henri Perrotin en 1898 et en 1902 effectue deux séries de mesures, depuis l'Observatoire de Nice, sur des distances de avec l'instrument de Cornu, et trouve , valeur plus proche de celles de Newcomb et Michelson que de celle de Cornu ; en 1926, Michelson opère avec une base de , entre le mont Wilson et le avec un dispositif s'inspirant du miroir tournant et de la roue dentée, pour s'affranchir d'éventuels effets dus à la vitesse de miroir. Il trouve : cette fois l’intervalle de précision donné contient la valeur actuelle, même si c’est à sa limite inférieure. Michelson imagina de faire l'expérience dans le vide. En 1929, il entreprit de faire construire près de Pasadena, un tube en acier d'un mile de long pour y faire une ultime expérience. Il mourut en 1931 sans en voir les résultats. Malgré des erreurs de mesures dues à des effets géologiques et des problèmes de construction du tube, les résultats finaux, , étaient en accord avec les mesures électro-optiques de l'époque. Après la Seconde Guerre mondiale, le géodimètre, la cavité résonnante, le radar, le radio-interféromètre, la spectrométrie de bande, et surtout le laser, vont permettre un bond dans la précision : en 1947, avec une cavité résonnante (un guide d'ondes fermé), Louis Essen trouve ; en 1949, avec un radar, C.I. Aslakson trouve . L’incertitude relative donnée passe sous la barre de ±1/, mais l’erreur relative commise sur la valeur moyenne estimée n’est que de 1/ ; en 1958, Keith Davy Froome, avec un radio-interféromètre à ondes millimétriques, trouve . C’est la meilleure mesure avant l’entrée en scène du laser ; en 1972, Kenneth Evenson, avec un laser hélium-néon stabilisé, trouve . La précision a fait un bond d’un facteur 100 ; en 1975, à la suite des changements de plus en plus fréquents de la valeur moyenne estimée, et d’après les meilleurs résultats expérimentaux obtenus jusqu’alors (dont il reste à vérifier les conditions de reproductibilité), la Conférence générale des poids et mesures recommande alors dans sa deuxième résolution la valeur de c égale à et invite ses membres et toute la communauté scientifique à réfléchir sur les différentes possibilités de corrélation avec les autres unités et constantes de référence, et notamment pour la redéfinition et l’étalonnage du mètre et/ou celle de la seconde ; en 1978, Woods, Shotton et Rowley, avec le même type de laser qu’Evenson mais dans des conditions expérimentales plus strictes, trouvent , avec la définition encore en vigueur du mètre de 1960. La vitesse de la lumière est maintenant connue avec une meilleure précision que l’ancien mètre étalon ; en 1983, la Conférence générale des poids et mesures en prend acte dans sa première résolution et change la définition du mètre : « Le mètre est la longueur du trajet parcouru dans le vide par la lumière pendant une durée de 1/ seconde. » Par cette dernière définition, la communauté scientifique entérine la définition de la vitesse de la lumière dans le vide absolu (un vide théorique car il est seulement approché et simulé dans les modèles expérimentaux actuels) comme une constante universelle, sur laquelle se fondent ensuite toutes les mesures d’espace et de temps. Elle comporte aussi l’avantage conséquent de ne plus se baser sur les raies spectrales d’éléments atomiques (auparavant une raie du krypton 86 depuis 1960, déjà difficile à purifier et isoler dans des états stables sur des échantillons suffisamment significatifs pour obtenir la précision souhaitée), ce qui élimine en même temps d’une part les sources d’imprécision ou d’incertitude relatives aux variétés isotopiques ou subatomiques (qui influent sur la largeur des raies spectrales encore actuellement mesurées) et d’autre part la nécessité de reproduire plus exactement des conditions de mesure basées sur un modèle expérimental (des conditions qui peuvent désormais évoluer indépendamment de cette définition et s’améliorer en précision à un coût moindre, en fonction des nouvelles découvertes), notamment à l'aide de mesure des fréquences (ou de façon équivalente) de longueurs d’onde de raies spectrales caractéristiques (qui restent à étudier pour mettre en pratique cette définition). Cependant, elle présuppose encore l’existence d’un modèle expérimental pour l’établissement de la définition de la seconde, dont dépend alors celle du mètre puisque la vitesse de la lumière dans le vide dont dépend aussi cette définition est maintenant établie comme une constante universelle. C’est tout de même une amélioration du système puisqu’un des deux éléments de variabilité a été éliminé, et aussi parce que c’est dans le domaine de la mesure du temps (ou des fréquences) que les progrès les plus importants ont été obtenus en termes de précision. Une définition similaire concernant l’unité de masse (ou de façon équivalente de celle d’énergie) pourrait aussi utiliser à terme la définition d’une constante universelle, quand le phénomène de gravitation sera mieux connu et maîtrisé pour mieux préciser la vitesse de la lumière dans un vide non idéal (puisque l’espace et le temps subissent l’influence de la gravitation, ce qui influe sur la vitesse effectivement mesurée de la lumière dans le vide réel toujours observé). Vitesse de la lumière dans le vide D’après les théories de la physique moderne, et notamment les équations de Maxwell, la lumière visible, et même le rayonnement électromagnétique en général, a une vitesse constante dans le vide ; c'est cette vitesse qu'on appelle vitesse de la lumière dans le vide. C'est donc une constante physique fondamentale. Elle est notée c (du latin celeritas, « vitesse »). Elle n’est pas seulement constante en tout lieu (et à tout âge) de l’Univers (principes cosmologiques faible et fort, respectivement) ; elle est également constante d’un repère inertiel à un autre (Principe de relativité). En d’autres termes, quel que soit le repère inertiel de référence d’un observateur ou la vitesse de l’objet émettant la lumière, tout observateur obtiendra la même mesure. La vitesse de la lumière dans le vide est notée c (valeur exacte recommandée depuis 1975, devenue exacte par définition depuis 1983) : c = mètres par seconde Constance de c Cette valeur est exacte par définition. En effet, depuis 1983, le mètre est défini à partir de la vitesse de la lumière dans le vide dans le Système international d'unités, comme étant la longueur du trajet parcouru dans le vide par la lumière pendant une durée de 1/ de seconde. Ce qui fait que le mètre est aujourd’hui défini par la seconde, via la vitesse fixée pour la lumière. On pourrait objecter que la constance de la vitesse de la lumière quelle que soit la direction, pilier de la physique, est vraie par construction, par le choix des définitions des unités du système international. Cette objection est fausse parce que le choix d’une définition du mètre basée sur la seconde et la lumière est en fait une conséquence de la confiance absolue des physiciens en la constance de la vitesse de la lumière dans le vide ; cette confiance était exprimée alors que la définition du mètre de 1960 reposait sur un phénomène radiatif indépendant de celui définissant la seconde. Cependant, il a été suggéré dans diverses théories que la vitesse de la lumière pourrait avoir varié au cours du temps. Aucune preuve concluante de tels changements n'a encore été mise en évidence, mais cela reste à ce jour un sujet de recherche. Interaction de la lumière avec la matière La différence de vitesse de propagation de la lumière dans des milieux différents est à l’origine du phénomène de réfraction. La vitesse dans un milieu donné par rapport à la vitesse dans le vide est égale à l'inverse de l’indice de réfraction (ce dernier dépendant par ailleurs de la longueur d’onde) : où : est la vitesse de la lumière dans le vide ; est la vitesse de la lumière dans le milieu d'indice . L'indice du vide est égal par définition à 1. Cependant, la vitesse de la lumière, sans autre précision, s’entend généralement pour la vitesse de la lumière dans le « vide ». Notons que si aucun objet dans quelque milieu que ce soit ne peut dépasser la vitesse de la lumière dans le vide, dépasser la vitesse de la lumière dans un même milieu est possible : par exemple dans l’eau, les neutrinos vont considérablement plus vite que la lumière (qui s’y trouve elle-même considérablement ralentie). Dans le cas de particules chargées, comme les électrons ou positons issus de la désintégration cela provoque l'équivalent du bang supersonique pour la lumière, c'est l’effet Tcherenkov qui « teinte » en bleu le fond des piscines contenant du matériel radioactif. Pour finir, dans un milieu dit biréfringent, la vitesse de la lumière dépend aussi de son plan de polarisation. Ce phénomène très particulier est utilisé dans de très nombreux domaines comme en microscopie ou pour les lunettes de soleil. Limite de la vitesse de la lumière La vitesse de la lumière dans le vide n’est pas une vitesse limite au sens conventionnel. Nous avons l’habitude d’additionner des vitesses, par exemple nous estimerons normal que deux voitures roulant à à l’heure en sens opposés se voient l’une et l’autre comme se rapprochant à une vitesse de + = . Et cette formule approchée est parfaitement légitime pour des vitesses de cet ordre ( ≈ ). Mais, lorsque l’une des vitesses est proche de celle de la lumière dans le vide, un tel calcul classique s’écarte trop des résultats observés ; en effet, dès la fin du , diverses expériences (notamment, celle de Michelson) et observations laissaient apparaître une vitesse de la lumière dans le vide identique dans tous les repères inertiels. Minkowski, Lorentz, Poincaré et Einstein introduisirent cette question dans la théorie galiléenne, et s’aperçurent de la nécessité de remplacer un principe implicite et inexact par un autre compatible avec les observations : il fallait renoncer à l’additivité des vitesses (admise par Galilée sans démonstration) ; introduire un nouveau concept, la constance de (constatée par l’expérience). Après mise en forme calculatoire, il se dégagea que la nouvelle formule de composition comportait un terme correctif en , de l’ordre de seulement à la vitesse du son. L’effet devient plus grand lorsque les vitesses dépassent , et de plus en plus visible à mesure que se rapproche de 1 : deux vaisseaux spatiaux voyageant l’un vers l’autre à la vitesse de (par rapport à un troisième observateur), ne percevront pas une vitesse d’approche (ou vitesse relative) égale à , mais seulement (voir tableau ci-contre). Ce résultat est donné par la transformation de Lorentz : où : et sont les vitesses des vaisseaux spatiaux ; est la vitesse perçue d'un vaisseau depuis l’autre. Ainsi, quelle que soit la vitesse à laquelle se déplace un objet par rapport à un autre, chacun mesurera la vitesse de l’impulsion lumineuse reçue comme ayant la même valeur : la vitesse de la lumière ; en revanche, la fréquence observée d’un rayonnement électromagnétique transmis entre deux objets en déplacement relatif (ainsi que les quantums d’énergie associée entre le rayonnement émis et le rayonnement perçu par l’objet cible) sera modifiée par effet Doppler-Fizeau. Albert Einstein unifia les travaux de ses trois collègues en une théorie de la relativité homogène, appliquant ces étranges conséquences à la mécanique classique. Les confirmations expérimentales de la théorie de la relativité furent au rendez-vous, à la précision des mesures de l’époque près. Dans le cadre de la théorie de la relativité, les particules sont classées en trois groupes : les bradyons, particules de masse au repos réelle, se déplacent à des vitesses inférieures à ; les luxons, particules de masse au repos nulle, se déplacent uniquement à la vitesse dans le vide ; les tachyons, particules hypothétiques dont la masse au repos est un nombre imaginaire, se déplacent, par définition, uniquement à des vitesses supérieures à , s'ils existent ; la plupart des physiciens considèrent que ces particules n’existent pas (pour des raisons de causalité selon les principes actuels). Les masses au repos combinées avec le facteur multiplicatif donnent une énergie réelle pour chacun des groupes définis précédemment. Cas de dépassements apparents Ce qu'interdit la relativité restreinte, c'est de violer la causalité : c'est donc l'information au sens causal du terme qui ne peut pas aller plus vite que c. L'un des problèmes est d'arriver à définir cette notion d'information. En effet, il est par exemple possible qu'une impulsion lumineuse ait une vitesse de groupe supérieure à c sans que cela viole la causalité car le front d'onde se propage lui à la vitesse . Il a en fait été montré que l'information se propage toujours à la vitesse : les vitesses de la lumière infra ou supraluminiques peuvent transporter un signal, mais pas de l'information au sens causal. De manière générale, il est donc important de faire attention à la définition de la vitesse considérée. En plus de la vitesse de l'information (le concept d'information étant parfois difficile à définir), on peut ainsi considérer différentes vitesses qui peuvent prendre des valeurs inférieures ou supérieures à , voire des valeurs négatives : vitesse de phase ; vitesse de groupe ; vitesse de l'énergie ; vitesse du signal. Le paradoxe EPR a également montré que la physique quantique donne des exemples pour lesquels les particules se comportent comme si elles pouvaient se coordonner, alors que les écarts dans l'espace et le temps réclameraient pour cela de dépasser . Cependant, ce phénomène ne peut pas être utilisé pour transmettre de l'information. En , la collaboration de physiciens travaillant sur l'expérience OPERA annonce que le temps de vol mesuré des neutrinos produits au CERN est inférieur de à celui attendu pour des particules se déplaçant à la vitesse de la lumière. Le , les scientifiques de l'expérience OPERA annoncent que l'anomalie était en fait liée à une erreur de mesure due au branchement défectueux d’un câble de synchronisation optique des horloges atomiques, et que la vitesse mesurée des neutrinos était compatible avec celle de la lumière. Notes et références Notes Références Voir aussi Bibliographie Articles connexes Année-lumière Effet Vavilov-Tcherenkov Expérience de Fizeau Lumière lente Table des constantes astrophysiques Théories d'une vitesse de lumière variable Vitesse de la lumière dans un seul sens Vitesse d'une onde Vitesse limite Vitesse supraluminique Constante physique Liens externes Le Système international d'unités , Bureau international des poids et mesures, , 2019, « Rœmer et la vitesse de la lumière », texte de Roemer sur le caractère fini de la vitesse de la lumière, 1676 et commentaire, 2009, sur BibNum « L'expérience du miroir tournant de Foucault », texte et commentaire de la méthode de Foucault du miroir tournant, sur BibNum, 1853 et 2009 « "C" à Paris, Vitesse de la Lumière. Histoire et expériences », une exposition virtuelle de la Bibliothèque patrimoniale numérique de l'Observatoire de Paris Histoire des mesures de la vitesse de la lumière, film documentaire en ligne en cinq épisodes présentés par Jamy Gourmaud, , 2006 Astronomie Métrologie Relativité Constante fondamentale
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Saint-Zacharie%20%28Var%29
Saint-Zacharie (Var)
Saint-Zacharie (prononcer ) est une commune française du Var en région Provence-Alpes-Côte d'Azur, à la frontière avec les Bouches-du-Rhône. Elle est traversée par la route départementale 560 et par l'Huveaune. Ses habitants sont appelés les Zachariens. Géographie Localisation La commune est au centre d'un triangle composé de trois agglomérations régionales importantes ( de Aix-en-Provence et Marseille, de Toulon), et à de Cassis. Géologie et relief La superficie de la commune est de , l'altitude varie entre 239 et . La commune se situe dans le creux de la vallée de l'Huveaune, ouverte vers l'ouest, au milieu de plusieurs massifs montagneux : le massif de la Sainte-Baume, le massif du Garlaban, la montagne Sainte-Victoire, le massif des Maures et le massif de l'Esterel. Les collines environnantes sont au nord du massif de la Sainte-Baume. Le point culminant de la commune, dans la forêt du Défens, au sud du village, a une altitude de . Hydrographie La commune est arrosée par un seul cours d'eau : l'Huveaune, fleuve côtier, ainsi que par deux de ses affluents, le Vallat du Fenouillet et le ruisseau du Peyruis. Climat Saint-Zacharie possède un climat de type méditerranéen. L'altitude peu élevée de Saint-Zacharie et sa proximité avec la mer le font bénéficier d'un micro climat. Le tableau ci-dessous indique les températures, l'ensoleillement, l'humidité relative, les précipitations et le gel pour la période 1961-1990 : Voies de communications Voie routières La RD 560, qui traverse la commune, d'ouest en est, de Auriol à Nans-les-Pins. La RD 480, au sud-est du village, menant à Plan-d'Aups-Sainte-Baume. La RD 45, à l'ouest du village, vers le hameau le Moulin de Redon. La RD 85, au nord, qui va vers Trets, via le pas de la Couelle. Transports La commune de Saint-Zacharie dispose d'un réseau de transport en commun gratuit, nommé Les Lignes de l'agglo, avec rotation quotidienne jusqu'au village. Plusieurs lignes de bus à la demande sont également disponibles. Les cinq arrêts de bus du village sont homologués pour accueillir les personnes à mobilité réduite, ainsi que les quatre lignes de bus. Pistes cyclables Tous les nouveaux trottoirs comportent une piste cyclable, menant à la source des Nayes, et à d'autres circuits. Sismicité Le Var est classé en trois zones de sismicité : zone 2 : risque faible. Cette zone concerne , au centre et au sud (communes n'étant pas à l'abri d'un effet tsunami, lié à un séisme en mer). zone 3 : risque modéré. Cette zone concerne , au nord (essentiellement comprises dans une bande allant de la montagne Sainte-Victoire, au massif de l'Estérel). zone 4 : risque moyen, mais le plus élevé du département, qui concerne huit communes, à l'extrême nord. La commune de Saint-Zacharie, est en zone 3. Urbanisme Typologie Saint-Zacharie est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee. Elle appartient à l'unité urbaine de Marseille-Aix-en-Provence, une agglomération inter-départementale regroupant et en 2017, dont elle est une commune de la banlieue. L'agglomération de Marseille-Aix-en-Provence est la troisième plus importante de la France en termes de population, derrière celles de Paris et Lyon. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Marseille - Aix-en-Provence dont elle est une commune de la couronne. Cette aire, qui regroupe , est catégorisée dans les aires de ou plus (hors Paris). Occupation des sols L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (79,7 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (81,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (47,3 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (31,3 %), zones urbanisées (13,4 %), zones agricoles hétérogènes (6,9 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (1,1 %). L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui). Morphologie urbaine Saint-Zacharie est le fruit de la réunification, en , de trois hameaux : Orgnon, sur les hauteurs en direction de la Sainte-Baume, Canorgue, sur les pentes de la colline Saint-Clair, et Rastoin, devenu le centre-ville. Le quartier d'Orgnon, situé au sud du bourg, sur la route du Plan d'Aups, en direction de la Sainte-Baume. La zone, assez boisée de nos jours, est surtout connue par les Zachariens comme le siège de la chapelle d'Orgnon. La commune de Saint-Zacharie était en grande partie constituée de champs, mais, depuis 1990, l'urbanisme s'étend rapidement, jusqu'à atteindre plus de 40 % de sa surface. Le projet de la ZAC des Tuileries a transféré le village à l'est. Logements En 2009, le nombre total de logements dans la commune était de , alors qu'il était de en 1999. Parmi ces logements, 90,4 % étaient des résidences principales, 4,2 % des résidences secondaires et 5,4 % des logements vacants. Ces logements étaient pour 69,2 % d'entre eux des maisons individuelles et pour 30,6 % des appartements. La proportion des résidences principales, propriétés de leurs occupants était de 66,5 %, stable par rapport à 1999 (67 %). L'équipement automobile des était le suivant : 71,5 % avaient un emplacement réservé au stationnement (contre 64,9 %), 90 % avaient au moins une voiture (contre 87,4), 51,1 % avaient au moins deux voitures (contre 48,2). Projets d'aménagements Les Tuileries, à la sortie est du village, est une opération mixte en cours de réalisation en 2013. Ce projet a nécessité la modification du Plan d'occupation des sols, la municipalité voulant construire en priorité des logements sociaux : , dont , et de commerces et de services sont en construction en 2013. La commune a aussi lancé l'opération Refaire les façades du cœur du village. La construction d'HLM et de résidences à la sortie Est du village, ont amené une augmentation du nombre d'habitants. Toponymie Le nom ancien de Saint-Zacharie est , terme latin désignant des cultures de seigle. Ce nom a ensuite été interprété en hagiotoponyme, étant un nom porté par plusieurs personnages bibliques et des évêques proches (un des évêques de Lyon et un des évêques de Vienne). Histoire Antiquité Saint-Zacharie plonge ses racines dans un passé très reculé. Les hommes du néolithique sont peut-être les premiers occupants du sol zacharien. On a aussi retrouvé des traces celto-ligure, ainsi que d'une colonisation romaine (Camp d'Aghas). Une portion de voie romaine pavée est visible près du pont d'Orgnon. Et l'emprise d'un camps romain a été révélée près de la source des Nayes. Moyen Âge Situé au bord de l'Huveaune, le village, alors appelé Rastoin, est, au , envahi par les Maures qui détruisent l'église du ), entourée de quelques huttes. Des moines, venus de l'est, la reconstruisent dès 1030, en la dédiant à saint Zacharie. Aujourd'hui, elle est dédiée à saint Jean-Baptiste. Après des invasions, des occupations, ce sont des épidémies qui désolent la Provence, et la vallée de l'Huveaune. Saint-Zacharie est rattaché à la baillie de Saint-Maximin en 1252. Le castrum d'Orgnon (aussi mentionné bourg castral). Le bourg castral de Savard au lieu-dit La Jauvine. Le bourg castral d'Estusse. Époque contemporaine Aux , la ville connait un essor important, notamment sous l'impulsion de deux maires successifs : de 1797 à 1799, Paul Gaimard (dont on retient qu'il fut assassiné par des bandits de grand chemin, au lieu-dit d'Estusse, sur la route de Trets, où il se rendait à l'occasion d'une foire), et son fils Mars-Hercule, qui entreprend, au début du , des travaux de création et d'innovation. Politique et administration Tendances politiques et résultats Élection présidentielle de 2012 À l'élection présidentielle de 2012, le taux de participation au premier tour est de 84,80 % à Saint-Zacharie ; François Hollande (PS) obtient 18,84 % des voix, Nicolas Sarkozy (UMP) 27,16 %, Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche) 11,65 %, Marine Le Pen (FN) 27,93 % et François Bayrou (MoDem) 8,95 %, les cinq autres candidats recueillant chacun moins de 3 % des suffrages exprimés. Au second tour de l'élection, le taux de participation est de 84,33 % ; François Hollande obtient 44,36 % des suffrages exprimés et Nicolas Sarkozy 55,64 %. Élection législative de 2012 À l'élection législative de 2012, dans la du Var, sur la commune de Saint-Zacharie : au second tour de l'élection sur Saint-Zacharie, le taux de participation est de 50,17 % ; Josette Pons (UMP) obtient 57,12 % des voix exprimées et est élue, Armelle De Pierrefeu (FN) obtient 44,88 % des voix. Élections cantonales Les dernières élections cantonales ont eu lieu en 2011. Le taux de participation aux des Élections cantonales de 2011 est de 40,80 %. Horace Lafranchi (UMP) est élu avec 62,40 % des voix. Alain Decanis (PS) obtient 37,60 % des voix. Élections municipales Aux Élections municipales de 2008 à Saint-Zacharie le pourcentage de participation était, au premier tour, de 96,8 %. Pierre Coulomb (maire depuis 1989), (réélu) a eu 60,47 % des voix exprimées et Danièle Collombon 39,53 %. Intercommunalité La commune fait partie de la métropole d'Aix-Marseille-Provence. Aujourd’hui, Saint-Zacharie est parmi les plus dynamiques communes du pays d'Aubagne et de l'Étoile avec cette particularité : elle est située dans le Var. Administration municipale Le nombre d'habitants de la commune étant compris entre et au dernier recensement, le nombre de membres du conseil municipal est de 26, bien que le site de la mairie présente curieusement 27 noms : le maire, huit adjoints, treize conseillers de la majorité municipale, cinq élus d'opposition. Liste des maires Institutions judiciaires et administratives Saint-Zacharie relève du tribunal d'instance de Brignoles, du tribunal de grande instance de Draguignan, de la cour d'appel d'Aix-en-Provence, du tribunal pour enfants de Draguignan, du conseil de prud'hommes de Draguignan, du tribunal de commerce de Draguignan, du tribunal administratif de Toulon et de la cour administrative d'appel de Marseille. Politique environnementale La commune dispose d'un réseau de colonnes de tri pour que les habitants puissent faire leur tri sélectif. Chaque jour, les éboueurs de la communauté d'agglomération du pays d'Aubagne et de l'Étoile passent pour ramasser les conteneurs mis gratuitement à la disposition des nouveaux habitants de l'agglomération. Plusieurs conteneurs permettent au Zachariens de faire un tri sélectif. Un camion passe deux fois par mois pour effectuer gratuitement le ramassage des « encombrants » (sommiers, électroménager, meubles…), cependant la commune ne possède pas son propre centre de traitement des déchets. La déchèterie la plus proche est la déchèterie d'Auriol. La commune fait partie du nouveau parc naturel régional de la Sainte-Baume, créé par décret du . Développement durable et celle de la consommation d'énergie, grâce aux ampoules basse-consommation pour l'éclairage public. . Jumelages Au 22 mars 2013, Saint-Zacharie n'est jumelée avec aucune commune. Population et société Démographie Évolution démographique En 2009, la commune comptait ( en 1999), se répartissant de la façon suivante : 45,2 % sans enfant (41,4 en 1999), 25,9 % ayant un enfant (23,3 %), 21,1 % ayant deux enfants (27,5 %), 7,2 % ayant trois enfants (6,2 %) et 0,5 % ayant au moins quatre enfants (1,3 %). Ce tableau indique plusieurs indicateurs démographiques de la commune de Saint-Zacharie : Pyramide des âges En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à s'élève à 33,4 %, soit au-dessus de la moyenne départementale (30,2 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à est de 25,0 % la même année, alors qu'il est de 32,5 % au niveau départemental. En 2018, la commune comptait pour , soit un taux de 50,71 % de femmes, légèrement inférieur au taux départemental (51,95 %). Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit. Enseignement La commune est située dans l'académie de Nice. Elle administre une école maternelle, de , en 2012-2013 et l'école élémentaire Paul-Cézanne, de , en 2012-2013, communales. Le département administre le collège des Seize-Fontaines, le premier collège du département à obtenir le label HQE (Haute Qualité Environnementale). En 2009, le taux de scolarisation était de 74,7 % pour la tranche d'âge 2-5 ans (identique au taux national), de 97,6 % pour la tranche 6-10 ans (98,7 %), de 98,6 % pour la tranche 11-14 ans (99,1%), de 97,1 % pour la tranche 15-17 ans (96,1 %), de 46,3 % pour la tranche 18-24 ans (51,5 %), de 4,1 % pour la tranche 25-29 ans (7,3 %) et de 0,7 % pour les plus de trente ans (0,9 %). Services et santé Plusieurs services administratifs et de santé sont à la disposition des habitants : orthodontistes, orthophonistes, médecins, infirmiers libéraux, bureaux de poste, tabac, bar, bureau de presse, mécanicien, pharmacien, toilettage pour chien, tatoueurs, alimentations générales… Une maison de retraite est également installée sur la commune, sur les pentes de l'actuelle colline Saint-Clair, qui donne son nom à l'établissement. Services de sécurité La commune compte trois services de sécurité : une agence de police municipale, une gendarmerie nationale et un centre de secours de quarante pompiers. Sports De nombreux sports sont praticables au Country Club Piscine (pétanque, natation, tennis, football), mais également canyoning, équitation à la ferme équestre La Palomanon, escalade, golf (au Gglf de la Sainte-Baume), handball, parcours acrobatique en hauteur, pêche, randonnées et ride VTT. Cultes La paroisse catholique de Saint Zacharie dépend du doyenné de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume au sein du diocèse de Fréjus-Toulon. Économie Revenus de la population et fiscalité En 2010, le revenu fiscal médian par ménage était de , ce qui plaçait Saint-Zacharie au rang parmi les de plus de 39 ménages en métropole. En 2009, le revenu net déclaré moyen était de (pour une moyenne nationale de ) et la proportion de foyers imposables était de 58,2 pour une moyenne nationale de 53,6 %. Budget et fiscalité 2015 En 2015, le budget de la commune était constitué ainsi : total des produits de fonctionnement : , soit par habitant ; total des charges de fonctionnement : , soit par habitant ; total des ressources d’investissement : , soit par habitant ; total des emplois d’investissement : , soit par habitant. endettement : , soit par habitant. Avec les taux de fiscalité suivants : taxe d’habitation : 18,02 % ; taxe foncière sur les propriétés bâties : 33,36 % ; taxe foncière sur les propriétés non bâties : 144,50 % ; taxe additionnelle à la taxe foncière sur les propriétés non bâties : 0 % ; cotisation foncière des entreprises : 0 %. Emploi En 2012-2013, plusieurs emplois sont créés par un recrutement de personnel pour la grande surface et, également, pour la construction des nouveaux commerces et logements. En 2009, la population âgée de 15 à 64 ans s'élevait à , parmi lesquelles on comptait 73,4 % d'actifs, dont 66,6 % ayant un emploi, et 6,8 % de chômeurs. On comptait à cette date dans la commune, contre 541 en 1999. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune étant de , l'indicateur de concentration d'emploi est de 59,4 %, ce qui signifie que la commune offrait un emploi pour un peu plus de deux habitants actifs. Répartition des emplois par domaine d'activité à Saint-Zacharie en 2009 Entreprises et commerces Au , Saint-Zacharie comptait : sept dans l’agriculture-sylviculture-pêche, vingt dans l'industrie, cinquante-trois dans la construction, cent quatre-vingt-quatre dans le commerce-transports-services divers et cinquante étaient relatifs au secteur administratif. En 2011, quarante-deux entreprises ont été créées à Saint-Zacharie dont vingt-huit par des auto-entrepreneurs. La ZAC de la Petite-Foux contribue à l'économie du village, au même titre que celle à l'ouest. Une troisième ZAC, à la sortie est du village, est en construction de à . Début 2013, certains commerces sont déjà ouverts ou en cours d'ouverture dans la ZAC. Du côté ouest du village, la présence de plusieurs petits commerces, restaurants, boulangeries mais aussi de commerces de grandes enseignes, contribuent également à l'économie du village. L'agriculture, sur la commune, est principalement constituée de vignes et d'olives : La Coopérative vinicole de Saint-Zacharie. La coopérative agricole (coopérative oléicole) dite Coopérative oléicole de Saint-Zacharie. Sept restaurants et un hôtel-restaurant sont présents sur la commune, ainsi que plusieurs centres équestres et de nombreux départs de randonnées. Culture locale et patrimoine Saint-Zacharie fait partie des douze communes de Marseille-Provence 2013, capitale européenne de la culture 2013. Lieux et monuments Patrimoine religieux La commune possède deux monuments inscrits au titre des monuments historiques : la chapelle des Pénitents, inscrite depuis 1988 ; l'église Saint-Jean-Baptiste, inscrite depuis 1988, dont les éléments les plus anciens datent du et sa cloche de 1783. Mais également des édifices de moindre importance : La chapelle Notre Dame d'Orgnon, disposant d'un point de vue sur le village. Aucune cérémonie n'y est possible du fait de son état, sauf la fête religieuse qui a lieu le Lundi de Pâques. Après la messe, célébrée par le curé du village, se déroule une fête champêtre. La chapelle Saint-Clair La chapelle du domaine du Moulin Blanc Monuments commémoratifs. Patrimoine civil le château du Moulin Blanc, son parc (créé en 1851 par le paysagiste de Drée pour la famille de Saporta) et le corps de ferme sont inscrits depuis 2002. Le jardin est l'un des plus beaux de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur ; Le bourg castral d'Orgnon, propriété privée, est classé depuis 1935 au patrimoine architectural. Le château de Montvert. Seize fontaines réparties dans tout le bourg, datant, en majeure partie, de la première moitié du : le Lion d’Or, place Saint-Roch, place Dréo, place de la Maintenance, la Marianne (place Ledru-Rollin), place de l'Église, cours Marceau, place de la Céramique, quartier du Pavillon, boulevard de la Libération, avenue Frédéric Mistral, la Petite Foux, avenue Juramy, Montée des Potiers, le Pavillon, et boulevard Bernard Palissy. Le Cercle Républicain du 21 septembre, créé le , en hommage à la proclamation de la Première République, financé par les syndicats de céramistes et les industriels. Il accueille des expositions autour de la céramique. Le cours Louis-Blanc. Les sources des Nayes, où se trouvent les traces d'un camp romain. Les fours à céramique (fin , de haut, de large et de long). Installations rénovées . Patrimoine naturel Platanes centenaires. La commune possède un arboterum, au château du Moulin Blanc. Le square Reda-Caire, le cours Louis-Blanc, ainsi que plusieurs autres places, ayant des platanes centenaires. La vallée de l'Huveaune (avec une mini plage de galets, une vieille écluse et un petit pont pluricentenaire), les sources des Nayes, les forêts dominant le village. Manifestations culturelles et festivités Langues Jusqu'au , la langue principale de Saint-Zacharie est le provençal. Le village, est situee à de marseille ce qui abrite une forme spécifique du français, modifié par le substrat linguistique provençal sur lequel il s'est greffé. L'accent marseillais, très présent à Saint-Zacharie est ainsi reconnaissable à une prononciation particulière : prononciation des -e terminaux, normalement muets, comme des -a atones ; élision des -l- mouillés : mi-(ll)-ion, esca-(l)-ier ; diphtongaison du -i ou du -y après un a- ou un e- : île Maïre (« Mail-re »), Béouveyre (« Béouveil-re », les Aygalades (« Éïgalades) ». Le parler marseillais se distingue également par un vocabulaire propre et un grand nombre d'expressions dont certaines sont entrées dans les dictionnaires usuels. Il emploie également de nombreuses interjections caractéristiques : « Tè ! » (tiens), « Vé ! » (vois), « Vaï ! » (vas), etc.. Cuisine et gastronomie La commune de Saint-Zacharie et notamment celle d'Auriol (Bouches-du-Rhône) produisent une huile d'olive AOC produite exclusivement autour de ces deux communes. Le moulin présent à Auriol permet de déguster cette huile d'olive. Cette huile d'olive est une des meilleures huiles d'olive de Provence. Les cuvées de Saint-Zacharie Il existe une cuvée spéciale à Saint-Zacharie, nommée Les deux clochers de Saint-Zacharie (vin de Pays du Var), provenant exclusivement de vignes situées sur la commune. Saint-Zacharie et le cinéma En 1952, Marcel Pagnol tourne quelques scènes de son film Manon des sources dans le bourg, à la source des Nayes et dans la forêt de Saint-Zacharie. Personnalités liées à la commune Joseph Gasquet (1764-1819), général de la Révolution et de l’Empire, y est né. Joseph Paul Gaimard (1793-1858), naturaliste, y est né. Gaston de Saporta (1823-1895), paléobotaniste, créateur du parc botanique de l'entrée ouest du village. Savinienne Tourrette (1902-2002), graveuse et illustratrice, y est décédée. Reda Caire (1905-1963), chanteur populaire des années 1930, y est enterré. Blason Pour approfondir Bibliographie Saint-Zacharie au pied de la Sainte-Baume Guide des fontaines Louis Plantier, Fontaine de provence et de côte d'azur, et 205 (fontaine place de l'Église et fontaine rue des esplantades) Cavités souterraines naturelles Chiffres clés publiés par l'institut national de la statistique et des études économiques (INSEE). Dossier complet Inventaire national du patrimoine naturel de la commune Articles connexes Liste des communes du Var Liste des monuments historiques du Var Liens externes Site de l'office de tourisme de Saint-Zacharie Site de la mairie de Saint-Zacharie Le patrimoine architectural et mobilier des communes sur le site officiel du ministère français de la Culture (Bases Mérimée, Palissy, Palissy, Mémoire, ArchiDoc), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (archives photographiques) diffusion RMN, et service régional de l'inventaire général de la direction de la Culture et du Patrimoine de la Région PACA] Site de la Direction Régionale de l’Environnement, de l'Aménagement et du Logement (DREAL) et Inventaire et protections réglementaires de l'environnement des communes Notes et références Notes Références Dossier Insee de la commune Autres Commune dans le Var Commune dans l'arrondissement de Brignoles Unité urbaine de Marseille-Aix-en-Provence Aire urbaine de Marseille-Aix-en-Provence
17212
https://fr.wikipedia.org/wiki/Hendrick%20Avercamp
Hendrick Avercamp
Hendrick Avercamp (1585 - ), est un peintre néerlandais. Biographie Né à Amsterdam (Pays-Bas) non loin de la « Nieuwe Kerk », Avercamp est baptisé le dans la « Oude Kerk » de la ville. Il est atteint de mutisme. Son père Barent Hendricksz Avercamp (c. 1557 - 1603) avait épousé en 1583 Beatrix Pietersdr Vekemans (1560/62 - 1634), la fille du directeur de l'école latine où il enseignait. L'année suivante il est enregistré comme apothicaire venu de Frise et s'établit comme tel en 1586 dans la « Oude Straat » de Kampen (Pays-Bas). Le frère de Hendrick Avercamp, Lambert, succéda à leur père comme apothicaire, un autre frère étudia la médecine. Pour son éducation artistique, Avercamp fut envoyé en formation à Amsterdam chez le portraitiste et peintre d'histoire danois (1569 - 1625). Les peintres d'Anvers Adriaen (1587 - 1658) et Willem van Nieulandt (1584 - 1635) furent également ses élèves. Dans la vente précédant le retour en 1607 de Pieter Isaacks au Danemark auprès de Christian IV, Avercamp est identifié parmi les acheteurs comme « le muet de Pieter Isaacks ». Aucune indication ne permet de supposer que « Hendrick Avercamp le muet », selon un autre document de 1622, ou, selon son surnom ultérieur, « de Stomme van Kampen » (« le muet de Kampen ») soit également sourd. En 1633 sa mère, considérant que son fils aîné, « muet et misérable », qui n'était pas marié, pourrait être incapable de vivre avec sa part d'héritage, stipula qu'il devrait recevoir toute sa vie une somme annuelle de cent couronnes prise sur le capital de la famille. Les plus anciennes œuvres datées d'Avercamp sont de 1601. Durant ses années de formation il est influencé par la peinture de paysage pratiquée à Amsterdam par les peintres flamands installés à Amsterdam, Gillis van Coninxloo (1544 - 1607) et David Vinckboons (1576 - 1633), dont on a avancé sur des bases stylistiques qu'il aurait pu être un autre professeur d'Avercamp. Les premiers dessins que l'on connaisse d'Avercamp s'inscrivent en effet dans cette tradition et rappellent aussi Hans Bol (1534 - 1593). Il existe également des rapports entre ses premières œuvres et celles de son camarade de Kampen, Gerrit van der Horst (1581/2 - 1629). Avercamp retourne vraisemblablement à Kampen en 1613. Des historiens ont développé l'hypothèse de voyages ultérieurs sur la Méditerranée, qui semble improbable. Avercamp connut une grande popularité de son vivant. Il vendait ses dessins, dont beaucoup colorés d'un mélange d'aquarelle et de gouache, selon une technique déjà utilisée par Pieter Brueghel l'Ancien, comme images à coller dans des albums de collection. Hendrick Avercamp mourut à Kampen où il fut enterré à la « Sint Nicolaaskerk ». Œuvre Avercamp est l'un des grands peintres de l'école hollandaise du , spécialiste comme nul autre des paysages ou scènes d'hiver, des environs de Kampen et de la rivière Ijsel. Les tableaux vivants et colorés d'Avercamp, sur des formats réduits tout en largeur, mettent en scène de nombreux personnages de toutes classes finement dessinés, dans leurs divertissements ou leurs travaux quotidiens. Par ses évocations des effets subtils de la lumière hivernale et la minutie de ses représentations, Avercamp est considéré comme un grand observateur, bien qu'il n'ait probablement jamais, ou seulement très rarement, songé à figurer des lieux en reproduisant strictement la réalité. Ses œuvres les plus anciennes manifestent son intérêt pour les détails narratifs dans le goût de Pieter Brueghel l'Ancien, créateur, dans la tradition des calendriers illuminés, du genre particulier du paysage hivernal, dont il a dû connaître à Amsterdam le Paysage d'hiver avec patineurs et trappe à oiseaux (1565, Musées royaux des beaux-arts de Belgique) ou l'une de ses copies réalisées dans l'atelier de Pieter Bruegel le Jeune. Ainsi rencontre-t-on souvent, dispersés au milieu de la multitude de promeneurs, patineurs ou joueurs de golf représentés, quelques éléments triviaux familiers à la tradition flamande, hommes faisant leur besoin, femme venant de tomber dans une position impudique, couple enlacé. On retrouve semblablement chez Avercamp des éléments caractéristiques de la technique de Pieter Brueghel l'Ancien, perspective à vol d'oiseau et horizons haut placés, lacis décoratif des branches de très grands arbres dénudés, rythmes de la progression spatiale depuis les premiers plans, éparpillement de la couleur dans la composition. Il est probable qu'Avercamp s'inspire aussi, dans les formes des fermes et granges qu'il peint, des séries de gravures de Jérôme Cock (1507-1570) publiées à Anvers en 1559 et 1561 d'après les dessins de l'anonyme « Maître des petits paysages », réimprimées par Théodore Galle à Anvers en 1601 et par Claes Jansz Visscher (c. 1550 - 1681) à Amsterdam en 1612. Il a dû également observer les scènes dessinées par Visscher illustrant les bords de cartes de Hollande publiées en 1608 par Willem Jansz. Blaeu (1571 - 1638) et en 1610 par Pieter van den Keere à Amsterdam. Bateaux pris dans la glace, moulins, fermes et granges, brasseries, châteaux (le peintre est le premier à intégrer le motif flamand dans ses compositions), maisons et églises, sont les éléments qui reviennent régulièrement dans les peintures d'Avercamp. Plusieurs sont réalisées sur des panneaux ronds et Avercamp fut peut-être le premier artiste hollandais à adopter, probablement avant 1610, cette innovation, populaire au en Flandres. Dans sa maturité, tandis que l'horizon de ses peintures s'abaisse à partir de 1609 et que s'effacent les arbres et les maisons qui enserrent l'espace de ses tableaux, Avercamp s'attache davantage à l'évocation de la lumière hivernale, rose ou dorée, filtrée par les brumes qui dissolvent les lointains. Son apport est considéré comme essentiel dans le développement de la peinture hollandaise de paysage. Avercamp a réalisé de nombreux dessins de personnages et de paysages dont il s'est souvent servi comme d'études préparatoires. Le peintre Jan van de Cappelle (1619-1679) possédait ainsi à sa mort dans sa collection neuf cents dessins d'Avercamp. Barend Avercamp (Kampen 1612-1672 ou 1679), neveu et élève d'Hendrick Avercamp ou son frère cadet, travailla dans le même style que lui, sur des sujets assez semblables, mais, estime-t-on, avec moins d'esprit. Arent Arentsz dit Cabel (1585/86 - 1635) et Dirck Hardenstein II (1620 - après 1674) sont placés parmi ses autres suiveurs ainsi qu'Adam van Breen (c. 1585 - 1642/48), Esaias van de Velde (c. 1590 - 1630), Aert van der Neer (1603/4 - 1677) et Christoffel van Berghe. Jugements « Cependant ces petits maîtres amenuisèrent leurs images à l'anecdote amusante de promeneurs, de patineurs, d'un repas de paysans. Conteurs et indifférents à l'unité d'impression, ils ne résistèrent pas à la joie d'une tache vive, un vermillon qui étonne parmi les gris et les blancs. Ils n'ont surtout jamais fait qu'un paysage indéfiniment répété, Arent Arentsz des pêcheurs dans les polders, Avercamp le patinage. » Robert Genaille «... Hendrick Avercamp, le meilleur peintre des scènes d'hiver... » La vie en Hollande au Marché de l'art Une Scène d'hiver animée d'Avercamp (huile sur panneau, 53,5 × ) a été vendue 8,68 M$ le par Sotheby's à New York. Un Paysage d'hiver d'Avercamp a été vendu à l'Hôtel Drouot (Paris) le . Paysage d'hiver avec de nombreux patineurs (huile sur panneau, 69,2 x ) a été vendu le par Sotheby's à Londres. Musées et collections Allemagne Staatliche Museen, Berlin Wallraf-Richartz museum, Cologne : Paysage d'hiver, 1605-10, Staatlich Museen, Schwerin : Paysage de neige, WebMuseum Autriche Kunsthistorisches museum, Vienne, Autriche : Paysage d'hiver, WebMuseum États-Unis Saint Louis art museum, Missouri, Patinage près d'une ville, c. 1610-1620 National Gallery of Art, Washington DC : Scène sur la glace, c. 1625 ) Toledo Museum of Art, Toledo (Ohio), Ohio : Scène d'hiver sur un canal, Webmuseum France Paysage fluvial devant la ville de Kampen, vers 1620-1625, huile sur panneau, ainsi qu'un certain nombre de dessins, dont le plus ancien connu d'Avercamp, daté du , sont conservés dans la collection Frits Lugt de la Fondation Custodia à de Paris. Les plaisirs de l'hiver, vers 1620-1630, huile sur cuivre, M.N.R., œuvre récupérée à la fin de la seconde guerre mondiale, dépôt du musée du Louvre, on attente de sa restitution à ses légitimes propriétaires, Gray (Haute-Saône), musée Baron-Martin. Grande-Bretagne National Gallery, Londres : Scène sur la glace près d'une ville, vers 1615 et Scène d'hiver avec des patineurs près d'un château, 1608-9 National Gallery of Scotland, Édimbourg : Paysage d'hiver avec personnages La reine Élisabeth II possède une remarquable collection d'œuvres d'Avercamp au château de Windsor. Hongrie Musée des Beaux-Arts, Budapest : Paysage de neige avec patineurs, WebMuseum Irlande National Gallery of Ireland, Dublin : Scène sur la glace, après 1620 Italie Pinacoteca Ambrosiana, Milan : Paysage d'hiver, Norvège Billedgalleri, Bergen, Norvège : Paysage d'hiver, 1608 Pays-Bas Rijksmuseum, Amsterdam : Paysage d'hiver', c. 1608 ; WebMuseum (avec détails) et Scène d'hiver, c. 1630-34, WebMuseum ) Musée Teyler, Haarlem : Scène sur la glace (aquarelle), Webmuseum Mauritshuis, La Haye : L'Hiver, c. 1610, WebMuseum Musée Kröller-Müller, Otterlo : Scène de glace, WebMuseum Musée Boymans-van Beuningen, Rotterdam : Scène d'hiver, c. 1620 commons:Image:Hendrik Avercamp 003.jpg RussieMusée Pouchkine, Moscou : Patineurs, c. 1615 commons:Image:Hendrik Avercamp 001.jpgSuisseMusée d'art et d'histoire, Genève : Scène d'hiver à Yselmuiden, c. 1613, WebMuseum Lausanne'''. Collections privées : Golf sur la rivière Ijsel gelée, près de Kampen (encre brune et aquarelle) Divers Bernard Ceysson met en rapport certains aspects des peintures non-figuratives de Manessier (les « paysages hollandais » de 1955-1956, peints après un voyage du peintre en ) avec l'œuvre d'Avercamp. Fête en Zeeland (1955, Hambourg Kunsthalle) lui paraît ainsi « devoir être mis en parallèle avec L'Hiver d'Hendrick Avercamp ». « On sait », ajoute-t-il, « que Manessier a peint, en hommage à cet artiste, une petite étude », datée 1969, « reprenant dans sa forme en tondo celle de Scène d'hiver avec patineurs près d'un château » (Mauritshuis, La Haye). D'autres peintures de Manessier appartenant à cette série pourraient être également rapprochées des œuvres d'Avercamp, notamment Près de Haarlem (Musée des beaux-arts de Dijon), -12 (Tate Gallery, Londres), Février près de Haarlem (Berlin nationalgalerie), Canaux argentés, Canal en fête, Petit paysage hollandais et Polders enneigés, tous peints en 1956. Notes et références Annexes Bibliographie Clara Welcker, Hendrick Avercamp (1585-1634), bijgenaamd « De Stomme van Campen » en Barent Avercamp (1612-1679), « Schilders tot Campen », éditions Zwolle, 1933; édition révisée par D. J. Henbroek-van der Poel, Doornspijk, 1979. Robert Genaille, La peinture hollandaise, Éditions Pierre Tisné, Paris, 1956. La vie en Hollande au , introductions de Paul Zumthor, Musée des arts décoratifs, Paris, 1967, np Peter C. Sutton, Masters of -Century Dutch Landscape Painting'', textes de Peter C. Sutton, Simon Schama et Alain Chong, Rijsksmuseum, Amsterdam - Museum of Fine Arts, Boston - Philadelphia Museum of Art, 1987, 564 p (sur Avercamp, , 254-261 et 320-321). Articles connexes Paysage d'hiver Siècle d'or néerlandais École hollandaise Liens externes Avercamp sur le WebMuseum Avercamp sur la Web Gallery of art Avercamp au Rijksmuseum d'Amsterdam Hendrick Avercamp dans Artcyclopedia Peintre néerlandais du XVIIe siècle Peintre de l'âge d'or néerlandais Aquarelliste néerlandais Naissance en janvier 1585 Décès en mai 1634 Naissance à Amsterdam Naissance dans les Provinces-Unies Décès à 49 ans Peintre handicapé Éponyme d'un objet céleste
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https://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9rie%20g%C3%A9om%C3%A9trique
Série géométrique
En mathématiques, la série géométrique est l'un des exemples de série numérique les plus simples. C'est la série des termes d'une suite géométrique. Intuitivement, une série géométrique est une série avec un ratio constant des termes successifs. Par exemple, la série est géométrique, parce que chaque terme est le produit du précédent par 1/2. Elle admet, dans les algèbres de Banach, une généralisation qui permet d'étudier les variations de l'inverse d'un élément. Définition dans le corps des réels Soit une suite géométrique à valeurs réelles de terme initial et de raison . La suite des sommes partielles de cette suite est définie par Accessoirement, on peut en déduire l'élément suivant de la suite : Terme général Sachant que le terme général de la suite géométrique est , et en excluant le cas qui donne , le terme général de la suite des sommes partielles de la série s'écrit : . De manière plus générale, pour une suite géométrique de raison et dont on veut connaître la somme partielle entre les naturels et (), la formule est la suivante : . Exemple numérique On cherche à calculer la somme des puissances k-ièmes de 2 pour k entier allant de 0 à 8. C'est la somme des 9 premiers termes de la suite géométrique de raison 2 et de premier terme 1 : . La formule de la section précédente s'écrit ici : . Preuve par récurrence L'identité est vraie pour n = 0. Supposons-la vérifiée au rang n. Alors, , ce qui montre l'assertion au rang n + 1. Preuve directe Pour un entier naturel fixé, on multiplie par , puis on soustrait le résultat obtenu à : (c'est une somme télescopique). On obtient donc , c'est-à-dire : . Preuve utilisant des règles de proportionnalité C'est la démarche employée par Euclide dans le Livre IX de ses Éléments, théorème 33 proposition XXXV, pour des nombres entiers positifs. Il utilise une propriété qu'il a également démontrée : quand plusieurs fractions sont égales, elles sont aussi égales à la fraction obtenue en faisant la somme des numérateurs divisée par la somme des dénominateurs. Or, dans une suite géométrique, il y a égalité des rapports entre deux termes consécutifs mais aussi égalité du rapport entre la différence de deux termes consécutifs et le premier d'entre eux. En langage mathématique, cela donne puis, en sommant les numérateurs entre eux et les dénominateurs entre eux : Une telle démonstration reste valable tant que les termes de la suite sont non nuls et la somme est non nulle. Convergence On cherche à trouver les cas où la série géométrique est convergente, c'est-à-dire où la suite est convergente. On va distinguer trois cas (tout en éliminant le cas qui est sans intérêt) : Si , alors tend vers 0, donc la suite est convergente, de limiteCe calcul permet de résoudre le paradoxe d'Achille et de la tortue énoncé par les Grecs anciens. Il justifie aussi l'égalité (pour et ). Si , on a deux cas. Si q = 1, alors et si q = –1, alors pour n impair et pour n pair. La suite diverge dans les deux cas. Si , la suite diverge et a fortiori diverge grossièrement. Ces sommes sont dites géométriques, parce qu'elles apparaissent en comparant des longueurs, des aires, des volumes, etc. de formes géométriques dans différentes dimensions. On dispose donc du résultat général suivant : Généralisation au corps des complexes Les résultats s'étendent très naturellement au corps des nombres complexes. Une série géométrique de premier terme et de raison est la série de terme général . Une condition nécessaire et suffisante de convergence est, si a est non nul, que la raison q soit un complexe de module strictement inférieur à 1. Les séries géométriques sont les exemples les plus simples de séries entières dont on dispose. Leur rayon de convergence est 1, et le point 1 est une singularité (et plus précisément, un pôle). Séries géométriques dans les algèbres de Banach unitaires Si désigne une algèbre de Banach unitaire (réelle ou complexe), d'élément unité e, la série géométrique de raison et de premier terme e est la série de terme général . La sous-multiplicativité donne : pour tout entier naturel non nul n. Lorsque , la série géométrique réelle de terme général est convergente, donc la série vectorielle de terme général est absolument convergente. Notons s sa somme () ; elle commute avec u. Alors : Donc est inversible dans A dès que , et son inverse est . C'est un résultat fondamental ; en voici quelques conséquences, énoncées sans démonstration : l'ensemble des éléments inversibles de (son groupe des unités) est un ouvert ; dans le cas où A est une algèbre de Banach complexe, le spectre de tout élément x de A — l'ensemble des complexes tels que ne soit pas inversible — est une partie fermée non vide et bornée de ℂ ; sur son domaine de définition, l'application est développable en série entière. Notes et références Bibliographie Éric J.-M. Delhez, Analyse Mathématique, Tome II, Université de Liège, Belgique, , . Geometrique
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Roald Dahl
Roald Dahl, né le à Llandaff au pays de Galles et mort le à Oxford en Angleterre, est un écrivain britannique et scénariste, auteur de romans et de nouvelles, qui s'adressent aussi bien aux enfants qu'aux adultes, mais mieux connu pour ses ouvrages de littérature d'enfance et de jeunesse. Ses œuvres les plus célèbres sont Charlie et la Chocolaterie (Charlie and the Chocolate Factory, 1964), adapté plusieurs fois au cinéma, ainsi que des recueils de nouvelles : Bizarre ! Bizarre ! (Someone Like You, 1948) qui obtint le prix Edgar-Allan-Poe en 1954, et Kiss Kiss (1959). Biographie Enfance Né au Pays de Galles de parents norvégiens, armateurs à la grande pêche, Roald Dahl connaît une enfance et une jeunesse assez difficiles. En 1920, à l'âge de , il perd sa sœur aînée et son père en quelques semaines. Sa mère décide de rester au pays de Galles afin de faire bénéficier ses enfants des écoles britanniques que sa famille considère comme excellentes. Il fréquente ainsi l'école paroissiale de Llandlaff au pays de Galles (qui lui fournira matière à l'une de ses nouvelles de souvenirs d'enfance dans le recueil Moi, Boy), l'internat du collège de Weston-Super-Mare, puis celui de la Public School de Repton. Sa mère s'organise pour passer les grandes vacances en famille en Norvège, laissant à ses enfants une large autonomie dont ils profitent pour « robinsonner » en bateau dans les îlots et le long des fjords. Très grand, taillé en athlète, Dahl excelle dans divers sports : squash, gymnastique, rugby... et est aussi un photographe amateur de talent. Premiers emploi et début de la guerre en Afrique Il s'engage dans une compagnie pétrolière à et part en Tanzanie, en Afrique, à , employé par la compagnie Shell. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il s'engage d'abord dans l'armée où on lui confie une compagnie de tirailleurs indigènes (African Rifles), chargée d'arrêter et d'interner les colons allemands du Kenya et de Tanzanie qui ont formé un convoi motorisé et fuient vers la colonie portugaise du Mozambique. Il se rend ensuite à Nairobi, au Kenya, pour s'engager dans la Royal Air Force (RAF) et devenir pilote de chasse. Après quelques mois d'entraînement sur biplan Tiger Moth, il est affecté à l'escadrille 80. Cette escadrille est équipée d'avions obsolètes, les biplans Gloster Gladiator (les monoplans modernes type Hurricane ou Spitfire sont alors réservés à la défense des îles britanniques), et combat en Égypte contre des escadrilles italiennes équipées de biplans Fiat CR 42 Falco tout aussi démodés. Lors d'un vol pour rejoindre son escadrille, il échappe de peu à la mort. Suivant des instructions de vol erronées, il se retrouve à court d'essence à la nuit tombante. Contraint à un atterrissage forcé dans un no man's land rocailleux entre les troupes anglaises et celles de Rodolfo Graziani, son appareil capote à l'atterrissage et prend feu. Souffrant de brûlures graves, d'une fracture du crâne et devenu temporairement aveugle, il sera traité pendant plusieurs mois à l'hôpital anglo-suisse d'Alexandrie (cf. nouvelle , un de ses premiers écrits). Guerre en Grèce et en Égypte Après s'être rétabli, il est déclaré apte à voler, et on lui confie un Hurricane sur lequel il ne peut effectuer que quelques heures d'entraînement avant de le convoyer vers son escadrille en Grèce où il combat héroïquement. La situation en Grèce est alors totalement asymétrique. Venue au secours des armées mussoliniennes, la Luftwaffe aligne plusieurs centaines d'avions de chasse Messerschmitt 109 et de bombardiers Stuka contre quelques dizaines d'avions anglais et une aviation grecque équipée d'appareils totalement dépassés. L'escadrille 80, en infériorité numérique criante, se distingue durant la Bataille d'Athènes, au cours de laquelle l'as Marmaduke Pattle est abattu. Dahl évacue la Grèce avec les restes de son escadrille, ayant plusieurs victoires aériennes à son crédit. De retour en Égypte en , il prend part à la campagne de Syrie, combattant l'aviation française du régime de Vichy. Il abat un Potez 630 français et un Junkers Ju 88, participe à de nombreuses missions de mitraillage au sol des aérodromes vichystes. Toutefois, il souffre de plus en plus de douleurs cérébrales et d'évanouissements lors des manœuvres rapides, une conséquence de son crash de . Les médecins militaires le déclarent inapte au combat aérien. Diplomatie et premiers récits Envoyé en mission aux États-Unis, notamment pour convaincre les Américains d'intervenir dans le conflit, il fait la connaissance de l'écrivain américain C. S. Forester, qui le pousse à écrire, et de Ian Fleming, espion britannique qui deviendra l'auteur des James Bond. Il travaille à contrer l'influence du mouvement isolationniste America First, c'est à ce titre qu'il publie ses récits de guerre dans des magazines comme Harper's, Ladies Home Journal, Saturday Evening Post. Il travaille pour le service de renseignements MI6, sous la houlette du maître espion William Stephenson, mais tient en piètre estime le personnel diplomatique anglais, stupéfait qu'il est du décalage entre les conditions du front et la vie aux États-Unis encore neutres : Il commence à écrire des livres en 1942 et rencontre Walt Disney. Il envisage de créer avec ce dernier une fiction autour des légendaires Gremlins, créatures auxquelles les pilotes de la Royal Air Force attribuent leurs problèmes mécaniques. Mais, au vu de la situation mondiale, Disney renonce à produire ce film qui nécessiterait un tournage en Angleterre. Le premier récit qu'il publie est , qui décrit son accident d'avion en Libye. Il écrit notamment des nouvelles pour adultes, à l'atmosphère souvent lourde, comme Kiss Kiss. Après la guerre Certaines de ses nouvelles sont adaptées pour la télévision par Alfred Hitchcock. En 1953, il épouse l'actrice américaine Patricia Neal. Ils auront cinq enfants : Olivia, décédée en 1962 à l'âge de sept ans d'une encéphalite, Chantal-Sophia (née en 1957), mère de l'auteure et mannequin Sophie Dahl, Théo, né en 1960, Ophélia née en 1964 et Lucy Neal, née en 1965. Le couple devra subir de dures épreuves : la mort de sa fille aînée conduira Roald Dahl à abandonner la foi religieuse. Son fils Théo, dont la poussette avait été renversée par un taxi new-yorkais, restera longtemps entre la vie et la mort, souffrant d'une hydrocéphalie traumatique. En cette circonstance, Roald Dahl prend le taureau par les cornes : associé au neurochirurgien Kenneth Till et à l'ingénieur Stanley Wade, il fait mettre au point et breveter un dispositif médical stérilisateur, destiné à relâcher la pression intracrânienne, la valve WDT (pour Wade Dahl Till) ; Théo se rétablira avant la fin de la mise au point, mais cette invention sera utilisée sur des milliers de patients. Les trois co-inventeurs refuseront de toucher des redevances. Alors qu'elle est enceinte de leur cinquième enfant, Patricia Neal Dahl sera frappée par un anévrisme cérébral aigu avec épisodes d'aphasie ; son mari prendra en main sa rééducation et lui permettra ainsi de reprendre sa carrière d'actrice. Le prix Edgar-Allan-Poe de la meilleure nouvelle lui est décerné deux fois : en 1954 pour Someone Like You (Bizarre ! Bizarre !), et en 1960 pour The Landlady. Il obtient en 1983 le prix World Fantasy Grand Maître et le Whitbread du meilleur roman jeunesse pour The Witches (Sacrées Sorcières). Après son divorce, intervenu en 1983, il épousera en secondes noces Felicity Crosland. En 1989, au moment de l'affaire des Versets sataniques, il prit position contre Salman Rushdie qu'il qualifia de « dangereux opportuniste. » Il déclara que Rushdie « devait indubitablement savoir quels sentiments profondément violents son livre susciterait auprès des musulmans. En d'autres termes il savait exactement ce qu'il était en train de faire et ne pouvait plaider le contraire. Ce type de sensationnalisme place des livres sans grand intérêt au sommet de la pile des best-sellers, mais à mon avis c'est une manière de peu de valeur d'y parvenir. » Antisémitisme de Roald Dahl En 1982, au moment de la guerre du Liban, Dahl s'indigne de la façon dont l'État d'Israël intervient à Beyrouth, dans sa préface d'un porte-folio d'images de guerre réalisé par Tony Clifton et Catherine Leroy et intitulé God Cried (Les Larmes de Dieu). Ses prises de position tranchées lui vaudront d'être accusé d'antisémitisme mais les amis juifs de Dahl ne lui en tiendront pas rigueur, estimant qu'il avait réagi de façon émotionnelle. Un hommage est annulé par le Royal Mint pour le centenaire de sa naissance, en raison de ses multiples propos antisémites. Il a en effet déclaré en 1983 : . En 1990, il répond à l'Independent : . La décision du Royal Mint est saluée par différents parlementaires et représentants de la communauté juive britannique. En , la famille de Roald Dahl formule des excuses pour les propos antisémites de l'écrivain. Mort et postérité Il meurt d'une grave maladie sanguine le à Oxford et est enterré dans le cimetière de Great Missenden dans le Buckinghamshire, sa résidence campagnarde où il s'était établi depuis 1954. Ses premières nouvelles (Dahl est plutôt un nouvelliste qu'un romancier) parfois osées, souvent narquoises, ont été publiées pour un public adulte dans des revues comme The New Yorker, Collier's Weekly, Ladies' Home Journal, Esquire, Harper's Magazine et Playboy. Il a signé le scénario du cinquième film de James Bond, On ne vit que deux fois, sorti en 1967, et qui comporte d'impressionnantes séquences de combat aérien. Ce sont pourtant ses textes destinés à un public jeune qui lui valent d'être reconnu. Il publie en 1943 son premier livre pour enfants : Les Gremlins, qui inspirera très fortement le cinéaste Joe Dante, quarante ans plus tard, pour son film Gremlins. Dans ses livres pour enfants, les héros sont souvent des enfants malheureux, qui prennent un jour leur revanche (parfois cruelle) sur leurs tortionnaires. L'effet est jubilatoire, et permet aussi au lecteur de relativiser ses propres problèmes. Prix et distinctions Quelques-unes de ses récompenses : 1954 : prix Edgar-Allan-Poe de la meilleure nouvelle pour Bizarre ! Bizarre ! (Someone Like You) 1960 : prix Edgar-Allan-Poe de la meilleure nouvelle pour Landlady 1976 : grand prix de l’humour noir pour La Grande Entourloupe (Switch Bitch, 1974) 1983 : prix World Fantasy Grand Maître pour Fantastique Maître Renard 1983 : Whitbread du meilleur roman jeunesse pour The Witches (Sacrées Sorcières). 2016 : Coup de cœur Jeune Public printemps 2016 de l'Académie Charles-Cros pour la lecture par Dominique Pinon de Moi, Boy. 2017 : Coup de cœur Jeune Public printemps 2017 de l'Académie Charles-Cros pour L’énorme crocodile. 2018 : Coup de coeur Jeune Public printemps 2018 de l'Académie Charles-Cros pour Un conte peut en cacher un autre. Œuvre Romans pour adultes (1948) My Uncle Oswald (1979) Romans de littérature d'enfance et de jeunesse La plupart de ces textes sont illustrés par Quentin Blake, illustrateur de livres pour enfants. The Gremlins (1943) James and the Giant Peach (1961) Charlie and the Chocolate Factory (1964) (1966) Fantastic Mr Fox (1970) Charlie and the Great Glass Elevator (1972) Danny, the Champion of the World (1975) (1978) The Twits (1980) George's Marvellous Medicine (1981) The Midenhall Treasures (1981) The BFG (1982) The Witches (1983) The Giraffe and the Pelly and Me (1985) Matilda (1988) Esio Trot (1990) The Vicar of Nibbleswicke (1991) The Minpins (1991) Recueils de nouvelles Over to You: Ten Stories of Flyers and Flying (1946) Someone Like You (1953) Kiss Kiss (1960) Twenty-Nine Kisses from Roald Dahl (1969) Switch Bitch (1974) - Grand prix de l’Humour noir 1976 The Wonderful Story of Henry Sugar and Six More (1977) The Best of Roald Dahl (1978) Tales of the Unexpected (1979) More Tales of the Unexpected (1980) - Prix Edgar de la meilleure nouvelle 1980 (1980) Two Fables (1986) Ah, Sweet Mystery of Life: The Country Stories of Roald Dahl (1989) The Roald Dahl Treasury (1997) Mieux vaut en rire, 12 histoires grinçantes, édité par Gallimard en édition limitée, rassemblant des histoires pour la plupart déjà parues dans Bizarre! Bizarre!, Kiss Kiss et L'Homme au Parapluie et autres nouvelles : L'Homme du Sud, Gelée Royale, Cou, À Moi La Vengeance S.A.R.L, La Logeuse, La Grande Grammatisatrice Automatique, Le Maître d'Hôtel, Tous les Chemins Mènent au Ciel, Le Connaisseur, Un Beau Dimanche, L'Homme au Parapluie, Mme Bixby et le Manteau du Colonel. Nouvelles Man from the South (1948) The Wish (1948) Taste (1951) Dip in the Pool (1952) Edward the Conqueror (1953) Lamb to the Slaughter (1953) The Way Up to Heaven (1954) A Connoisseur’s Revenge / Nunc Dimittis / The Devious Bachelor (1955) Parson’s Pleasure (1958) Royal Jelly (1959) My Lady Love, My Dove (1958) Spotty Powder (1998) Recueils de nouvelles pour la jeunesse L’Enfant qui parlait aux animaux (sans équivalent en anglais), Paris, Gallimard jeunesse, 1981 (1982), recueil de contes détournés écrits en vers Dirty Beasts (1983) Le Cygne suivi de La Merveilleuse histoire de Henry Sugar (sans équivalent en anglais), Paris, Gallimard jeunesse, , 1986 The Great Automatic Grammatizator (1991) Skin and Other Stories (1991) Lamb to the Slaughter (1962), réécriture de la nouvelle de 1953 Coup de chance et autres nouvelles, Paris, Gallimard, , 2009 ; (contient quatre nouvelles : Le Cygne, La Merveilleuse Histoire de Henry Sugar déjà publiées dans Le Cygne, Paris, Gallimard, , 1986 , ainsi que Coup de chance et C'est du gâteau) Tel est pris qui croyait prendre, Paris, Gallimard jeunesse, , 2010 ; (contient quatre nouvelles : Le Connaisseur déjà publiée dans Bizarre ! Bizarre !, ainsi que Madame Bixby et le manteau du colonel, Le Champion du monde et Un beau dimanche déjà publiées dans Kiss Kiss) Direction d'anthologie Roald Dahl’s Book of Ghost Stories (1983) Autobiographies Boy : Tales of Chilhood (1984), récit autobiographique de son enfance jusqu'à ses années au collège Going Solo (1986), suite de son autobiographie, dans laquelle il évoque les paysages d'Afrique qu'il a survolés alors qu'il était pilote à la Royal Air Force Autres publications The Dahl Diary (1992) Roald Dahl’s Revolting Recipes (1994) The Roald Dahl Treasury (1997) Even More Revolting Recipes (2001) Recueils de nouvelles en version originale Someone Like You and Other Short Stories, Paris, LGF, , 1988 The Hitch-Hiker and Other Short Stories / L’Auto-stoppeur et autres nouvelles, Paris, LGF, , 1989 . Botibol and Other Stories, Paris, LGF, , 1992 The Princess and the Poacher / La Princesse et le braconnier, Paris, Gallimard, , 1990 Pièces de théâtre Il s'agit d'adaptations pour le théâtre de romans de Roald Dahl. Charlie et la Chocolaterie (1976). Adapt. et proposition de mise en scène Richard R. George ; introd. Roald Dahl ; traduit par Jean Esch, Paris, Gallimard jeunesse, / Théâtre , James et la Grosse Pêche (1982). Adapt. et proposition de mise en scène Richard R. George ; introd. Roald Dahl ; traduit par Jean Esch, Paris, Gallimard jeunesse, / Théâtre , Charlie et le grand ascenseur de verre (1984). Adapt. et proposition de mise en scène Richard R. George ; introd. Roald Dahl ; traduit par Jean Esch, Paris, Gallimard jeunesse, / Théâtre , Sacrées sorcières (The Witches, 2001). Adaptation de David Wood ; traduit par Marie Saint-Dizier, Paris, Gallimard jeunesse, / Théâtre , Filmographie Cinéma Films tirés des œuvres de Roald Dahl 1965 : 36 heures avant le débarquement (), film américain réalisé par George Seaton 1971 : Charlie et la Chocolaterie (), film américain réalisé par Mel Stuart 1989 : Le BGG (), film d'animation britannique réalisé par Brian Cosgrove 1990 : Les Sorcières (The Witches), film britannique réalisé par Nicolas Roeg 1996 : Matilda, film américain réalisé par Danny DeVito 1997 : James et la Pêche géante (James and the Giant Peach), film d'animation américain réalisé par Henry Selick 2005 : Charlie et la Chocolaterie (Charlie and the Chocolate Factory), film américain réalisé par Tim Burton 2009 : Fantastic Mr. Fox, film d'animation américain réalisé par Wes Anderson 2016 : Le Bon Gros Géant (The BFG), film américain réalisé par Steven Spielberg 2016 : Un conte peut en cacher un autre, film britannique d'animation réalisé par Jakob Schuh et Jan Lachauer 2017 : Tom et Jerry au pays de Charlie et la chocolaterie (), film d'animation américain de Spike Brandt 2020 : Sacrées Sorcières (The Witches), film américain de Robert Zemeckis 2023 : Wonka de Paul King, film américano-britannique préquelle du roman Charlie et la Chocolaterie Films tirés des scénarios de Roald Dahl 1968 : Chitty Chitty Bang Bang, film musical britannique réalisé par Ken Hughes, scénario de Roald Dahl d’après un conte de Ian Fleming 1968 : On ne vit que deux fois (You Only Live Twice), film britannique réalisé par Lewis Gilbert, scénario de Roald Dahl d’après le roman de Ian Fleming 1971 : The Night Digger, film américain réalisé par Alastair Reid, scénario de Roald Dahl d'après le roman de Joy Cowley Télévision Téléfilms 1989 : Danny, le champion du monde (Danny the Champion of the World), téléfilm américain réalisé par Gavin Millar, scénario de John Goldsmith 1989 : , téléfilm américain réalisé par Peter Markle 2015 : Un amour de tortue (Roald Dahl's Esio Trot), téléfilm britannique de Dearbhla Walsh Épisodes de la série Alfred Hitchcock présente 1958 : Lamb to the Slaughter (L’inspecteur se met à table, série Alfred Hitchcock présente ; épisode 28 de la ) 1958 : A Dip in the Pool (inédit en France, série Alfred Hitchcock présente ; épisode 35 de la ) 1958 : Poison (Poison, série Alfred Hitchcock présente ; épisode 1 de la ) 1960 : Man From the South (L’Homme du Sud, série Alfred Hitchcock présente ; épisode 15 de la ) 1960 : Mrs. Bixby and the Colonel's Coat (Le Manteau, série Alfred Hitchcock présente ; épisode 1 de la ) 1961 : The Landlady (inédit en France, série Alfred Hitchcock présente ; épisode 19 de la ) Épisodes de la série Bizarre, bizarre 1979 : Pour un doigt (Man From the South), série Bizarre, Bizarre (Tales of the Unexpected) – saison 1, ) 1979 : Chez ma tante (Mrs Bixby and the Colonel's Coat), série Bizarre, Bizarre (Tales of the Unexpected) – saison 1, ) 1979 : William and Mary, série Bizarre, Bizarre (Tales of the Unexpected) – saison 1 , ) 1979 : Un os dans le gigot (Lamb to the Slaughter), série Bizarre, Bizarre (Tales of the Unexpected) – saison 1, ) 1979 : L'Homme de paille (The Landlady), série Bizarre, Bizarre (Tales of the Unexpected) – saison 1, ) 1979 : Tel est pris (Neck), série Bizarre, Bizarre (Tales of the Unexpected) – saison 1, ) Épisode de la série Alfred Hitchcock présente (II) 1985 : Pilot (section 2 : Man From the South (L’Homme du Sud, série Alfred Hitchcock présente (Alfred Hitchcock Presents) – épisode 0 de la ) Notes et références Annexes Bibliographie La Double Écriture de Roald Dahl / Marine Stephen, sous la dir. d'Isabelle Nières. Maîtrise de Lettres modernes, 1995. Les Livres pour enfants de Roald Dahl : essai thématique / Annick Tillier, sous la dir. de Marie-Isabelle Merlet. École Nationale Supérieure des Bibliothèques, 1983. La Potion magique de George Bouillon : analyse de l'œuvre pour enseignants, activités pour l’élève / Janine Hiu et Sylvie Sebag : CE2 – CM1. Armand Colin, 1997 (Tous en classe avec). Les Traductions françaises de Roald Dahl / Aurore Debierre, sous la dir. d'Isabelle Nières. Maîtrise de Lettres modernes, 1998. La Gourmandise et l'œuvre de Roald Dahl / Camille Crozier, sous la dir. de Nelly Chabrol-Gagne. Maîtrise de Lettres modernes, 2005. Liens externes Site officiel Site de la fondation Roald Dahl Musée Roald Dahl Auteur britannique de littérature d'enfance et de jeunesse Squadron leader de la Royal Air Force Écrivain gallois Romancier britannique du XXe siècle Nouvelliste britannique du XXe siècle Auteur britannique de roman policier Écrivain britannique de fantastique Scénariste britannique de cinéma Aviateur britannique de la Seconde Guerre mondiale As de l'aviation britannique Lauréat du prix World Fantasy grand maître Lauréat du prix Edgar-Allan-Poe Antisémitisme au Royaume-Uni Naissance en septembre 1916 Naissance à Cardiff Décès en novembre 1990 Décès à Oxford Décès à 74 ans Mort d'un cancer au Royaume-Uni Éponyme d'un objet céleste